NS, A8? 4 EE \'2 AS À AVANT Zz à = - D < n 5 $ Jl : ù + Gi Z AWA= 1 Pr \ O0. ?, 2% LV W = “ÿ N | Ve =ù | AN I CNE ZEN Tree roms mm pommes =mmctammmmsem memes Sms ss. er » Î ? © EE DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE, Qui concerne les Teftacces ou les Coquillages de Mer , de Terre & d’Eau-douce. Avec la Nomenclature ; la Zoomorphofe , & les différens fyflémes de plufieurs célèbres Naturalifles anciens & modernes. Ouvrage qui renferme la defcription détaillée des figures des Coquilles , l'explication des termes ufités, les pro- priétés de plufeurs, & les notes en partie des endroits ou elles fe trouvent. Par M. l'Abbé FAVART D'HERBIGNY. TOME TROISIEME CT. s #VLMON : VLÈ LITE 2 . SU n NN j À à n É € û L FR Me LE —_—) £ FE Qi DE ba Chez BLEUET, Libraire, fur le Pont S. Michel MD Gm Es AU XL VE Avec Approbation, & Privilege du Roi. : DR RLA : 1,71 4 Lau. : + sn mé. Nr 700. ne pen ot VE je 7. . her rè . r PE à CR » rar Le qu , + Le Le. VA ange doit RU nu ve à a ne d et . di dl L 2 Le x e 1 + , je, +4 < 1 : axe = Ra EN Te eV À Dal" Se M “d . ‘Re Hart de Etes es ral Le san ” SO B£ CE ee : Aokfosne DS a Fe REA ts Hs na * LS RASE: S trie) nf es La -é essttahee CSST & tasse be Sos” Le à 7 RS USA JE liebb: noËs js el orne ip pe | HE sl ces à est ## ie sinon 2b ” | icibar) 2cbairisq > 296: : cal Re sbenig | 1552 | fe Fe M à crovaenst est do 1 “ 7, L D À / hé , AC ; a | haigd at Le pi Ï à Tes D ME 4 AE CDR TN AE D rt & THAVA Joe, 4" ne ARS à. Aer + ma : 21087 Su O7 LE « È ÿ DICTIONNAIRE D E:S$S PESTACESS og O EI ee BÉLISQUE CHINOIS, où CLOCHER SE CHINOIS. 7: 0yez CLOCHER CHINOIS. 1 ŒIL DE BŒUF. Cochlea terreffris A umbilicata , formé lat & deprefsä ; ex- = ràs colore albo, intàs vel in Jpiris in- ternis rufo , oculus bovis appellata. Coquille univalve terreftre, du genre des limaçons, à bouche ovale. Celui-ci tire fur l'efpece des planorbes par la dif- pofition de fes fpires. On peut en compter fix, peu larges , arrondies, & comprimées dans celles qui ter= aninent la volute. Elles font couvertes de petites ftries obliques en forme de rides. Toute la fur face ex- térieure de ce limaçon terreftre eft d’un beau blanc, & quelquefois de couleur fauve dans fon fommet, qui eff la nuance que l’on découvte fur fes fpires intérieu- res. L'ouverture eft prefqu'ovale, bordée d’une lévre tranchante qui va fe rendre vers un gränd ombilic, Tome III, À 07 2 GR CS EE firuéau milieu, ou dans le centre de la coquille, &: dans'tequel on peut découvrir une partie des fpires-in- ternes. La couleur roufle ou fauve , qui y forme quel- ."quéfois des.zones “ne paroît être que l'épiderme du lHnaçon, qu'on Sa de aifément au-dehors, & qui refte au-dedans,, Ce limaçon peut avoir jufqu’à deux pouces de diametre. Il y a des Conchyliologiftes qui donnent le nom d'œil de bœuf, ou d'œil de bouc à un-limaçon { / .® . . terréftre qui approche de celui-ci, & que d’autres ap- 2 pellent l'oignon blanc. Voyez OIGNON BLANC. GUALTIERI , tab. |. itt. A. Cochlea terreftris vul- garis , maxima , albicans , pomatia. M. d'ArcEnNvizze,pl.6.lett. E.pag.106.Un lima- çon uni.& tout blanc, d'une figure aflez apphæie ; l'œil de fa volute, qui eft brun , la-fait nommer l'œïlde bouc. ŒIL DE BOUC. Nom générique que l’on don- nok-communément en France, felon Rondelet &’AI- drovandus aux coquilles univalves appellées lépas ou patelles. Voyez LÉpas. ŒIL DÉ BOUC RADIÉ. Lepas magnis ffriis angulofis & radiatis inftruëta, form& deprefsä, bafr inaquali vel dentat& , colore albido , & fufco variegata ; oculus hirci radiatus appellata. Coquille univalve du genre des lépas , ou patelles , ainfi appellée à caufe de la couleur de fon fommet, d’ou partent de grandes firiés , ou de grofles côtes angulaires alternatives, avecd’autres moins grandes, en forme de rayons qui fe prolongent jufqu’au bord de la circonférence du lé- pas, ou en débordant fa bafe en forme de feftons..Cette éfpece-eft large, plus ronde quovale, comprimée:, préfque toute brune, excepté vers le fommet ,, où-elle ft niarbrée de blanc & de fauve. La furface interieure elt blanchâtte, Ce lépas peut avoir jufqu'à deux pouces & déni de diamètre. . + | œil en eft tout blanc ee &mammelon :08: d'appelle PA de boue ee mine DIREADUETI 6 LE ] p' ) #, 17. AEUCT ŒIL DE RUBIS RADIÉ. Lepas fatis fre ftrus vel coffis magnis & parvis alternatim difpofitis , angulofis , extra bafim angulatim protenfis inffruëta ; coloribus fufcis , flavis , variegata ; apice ex. atro purpurafcente vel rubefcente diflinéta ; oculus carbunculi nominata. Coquille univalve du genre des lépas, ou patelles, d’une forme affez applatie, à grandes .& pe- tites côtes longitudinales alternatives , débordant la bafe ou la circonférence du lépas, en formant des rayons & des angles faillants , que l'on peut compter jufqu'au nombre de dix-huit ou vingt. Le fommet, qui eft peu élevé , eft noirâtre à l’afpet; mais on n’apperçoit fa belle couleur rouge-pourpre, ou d’écaille de tortue de mer, que dans fa tranfparence à la lumiere: c'eft de-là que l’on a donné à cette coquille le nom d’œil de ru- bis radié. Sa furface extérieure eft bariolée & panachée de jaune, de rouge-brun & de couleur cendrée, tan- dis que intérieur préfente une demi-nacre. luifante dont les couleurs changeantes font azurces, blanchâtres & purpurines. Le fond du lépas eft d’un rouge d’e- caille, qui pénétre en-deffus comme on vieñt:de ile dire. Ce lépas 2 depuis deux pouces de longueur juf- qu'à trois , dans fon plus grand diamètre, RUES . GuazTieri,tab. 9.litt.F. Parella limbo laciniaro, depreffa, firiata, à medio dorfs ad-narginem verru- cofæ , verrucis minoribus nigro-purpureis exafperata ; & maculis ejufdem coloris in margine interno circum- data , fubalbida , aträ maculä ; & larä in centro cavi- tatis infeila , que etiam éxternium mucronem:0ccapat € obfcurat. 195150 1 5h 233 M. d’'Arcenyrize, pl, 2. lett. G. page 188; Un lépas à ftries, & dentelé dans fon contour; fa robe cft tachetée de brun en zigzag , avec un œil de rubiss … Le lépas, appellé l'œil de rubis , varie par la‘diffé- æence de fes ftries ou de fes côtes, & parles diverfes faillies qu’elles forment dans le'pourtour de la bafe de Ja coquillé , ainfi que par la diverfité des couleurs & des marbrures dons elle eft ornée, C’eft pourquoi les À i  O0. 4 Conchyliologiftes diftinguent l'œil de rubis granuleux ou perle, & celui à fept pans : voyez ces efpeces. Ces for- tes de lépas proviennent des mers des Indes Orientales. ŒIL DE RUBIS RADIÉ , A SEPT PANS. Le- pas deprefla, feptem coffis extrà baim angulatim promi- nentibus , & coloribus nigris, croceis , albidis & fuftis, radiata & variegata. Ce lépas eft remarquable par fa figure comprimee & finguliere. De fon fommet, qui eft élevé en forme de bofle arrondie, partent fept côtes dominantes, favoir ,deux d’un côté & cinq de l’autre, lefquelles forment autant d'angles faillans dans la bafe de la coquille , & autant de rayons jaunes, noiïrâtres, & bruns mêlés de blanc, avec d’autres ftries alterna- tives, peu prononcées ; ce lépas, qui eft raboteux au- dehors, eft luifant au-dedans par une nacre légere mar- brée d'azur & de pourpre. Le centre de cette furface intérieure montre une large tache rouge, d’écaille de tortue comme dans les autres lépas de cette efpece. Il porte près de deux pouces dans fon plus grand diamètre. ŒIL DE RUBIS RADIÉ, PÉRLÉ , ou A STRIES GRANULEUSES. Lepas leviter coflata , férüs granulatis ftriata , punétis caruleis, cinereis, © parvis maculis ex fufco virefcentibus variegata ; intùs ex candore ceruleo nitens ; in cavitate rubefcens. Ce lé pas, qui reflemble affez à celui que l’on nomme fimple- ment l'œil de rubis radié, en differe, néanmois, à bien des égards. Sa coquille eft mince, avec un petit fommet entouré de couleur jaune-fouci | d’où partent un grand nombre de petites côtes de vive-arrête, char- gées de ftries fines, régulieres, & garnies de petits grains d’un beau bleu-célefte, cendrés , & affez reffem- blans à ces petites perles appellées femence de perles. Tout le refte de cette furface eft ornée de petites ta- ches & de marbrures verdâtres, & un peu rembrunies. Le pourtour de là bafe eft Iégérement dentelé. L’inté- rieur eft luifant, d’un blanc azuré, tâcheté de noir dans la circonférence de la coquille. La concavité de {on centre eft rouge d’écaille de tortue. D EX $ ŒIL DE VOLUTE. C'eft le point concentrique qui termine la derniere fpire des coquilles univalves , ou l'extrémité de la clavicule. L’œil de la coquille s'entend également pour fignifier le fommet des efpe- ces qui n’ont point de volute, comme celui des Jépas. ŒUF. Porcellana levis, extremitatibus in canali prolongatis , formä ovat&, labio rugofo, columell4 planä & globosä , candore externo infignis ; intàs.cro- cea ; ovum appellata. Coquille univalve du genre des porcelaines, laquelle atoute la blancheur & la figure d’un gros œuf de poule, Ses deux extrémités fe prolongent en deux bouts faillants en forme de gouttiere. Cette porcelaine ovoide eft unie , pourvue d’une longue ouverture, grande & finueufe , bordée d'une grofle Zévre rentrante en bourrelet, & chargée de rides. Le fût eft uni & arrondi. La furface intérieure eft d'une couleur fafrannée plus ou moins foncée. Cette porce- laine paffe quelquefois trois pouces de longueur fur caviron un tiers moins de largeur. RumPxivs,tab. 38. lit. Q. Ovum; Holl., Ey, of witte porceleyn hoorn ; l'œuf ou la porcelairie blanche. GUALTIERI, tab. 15.1. À. Porcellana fimbriata, lavis,candidiffima, uträâque capitis extremirate produété, labio externo rugofo. 18 . M d ARGENVILLE , pl. 18. lerr. A. Cette porce- laine mérite le nom d'œuf par fa blancheur, & par fa couleur jaune qui regne dans fon intérieur : fa bouche eft terminée par deux becs, ou bouts faillans, ‘.... ŒUF PAPYRACÉ. Porcellana extàs & intèsican- dida , in utrâque extremitate parùm elongata , levis ; & teffd renux vel papyraceä infignis. Cette efpece, qui ne parvient point à un fi gros volume que celle que Jon nomme fimplement l'œuf, eft toute blanche en- dedans comme en-dehors, & les deux extrémités ne fe prolongent point en canal auffi faillants , la lévre fe re. courbe un peu en-dedans, & le fût fe trouve plus ou moins de vive-arrête, au lieu d'être arrondi. ii} 6 OO, EE : OGNELLA. Nom que les Vénitiens donnent, fuivant Rondelet , à uné coquille univalve du genre des pourpres à canal allongé : les Génois l'appellent roncera. C’eft l’efpece que Les Conchyliologiftes fran- ois nomment la us d'Hercule, & à laquelle M. Adanfon a donné le nom de bolin. Voyez Massue D'HERCULE. OIGNON BLANC. Cochlea terreffris candida , quirique fpiris convexis finita , magnä apertura, [emi- ovatä © l'abro extès recurvo diffinifa ; in fpiris internis ex fufco rufefcens. Coquille univalve terreftre du genre des limaçons à bouche demi-ovale. Celui-ci, qui a la figure d’un gros efcargot, eft blanc, compofe de cinq {pires convexes & aflez élevées. Il ne laïffe pas d’être chargé de rides, quoiqu'il foit en général uni. L’ou- verture eft fort grande , demi-ovale, ou feroit prefque ronde fi-elle n’etoit en partie interceptée par la con- vexité de la fpire intérieure qui eft brune. La lévre eft étendue, & repliée en-dehors. La coquille de ce lima- çon a, pour ainfi dire, la blancheur & la tranfparence d'une écaille d'œuf. Quelques-uns l’appellent Pœil de bœuf , qui cft l’efpece ombiliquée, mais dont celui-ci differe par fa convexité & par d'autres endroits, ainfi qu'on vient de le dire. Ce limaçon vient de l'Amérique, & porte jufqu’a près de deux pouces & demi de diame- tre à fa bafe, ou du côte de l’ouverture, fur deux pou- ces de hauteur. OISEAU, ou L'HIRONDELLE. Voyez Hirox- DELLE. | | | | 'OLEARIA, feu Cochlez qua in oleario ufu erant. Nom que les anciens Naturaliftes donnent à des ‘lima- çons de mer de la grandé efpece, & dont ils fe fer- voient pour contenir &'puifer de l'huile. Ces limaçons font des efpeces de gros burgaux. Voy.le mot BurGAu. RONDELET, de téflaceis , lib. 2. pag. 96. dit que c'eft un limaçon dont la éoquille eft contournée & ar- tondie; qu'elle eft aflez grande pour contenir quatre livres d’eau, Il penfe,'pour cette raifon” que C’eft l'ef- SIL EO | 1 pece dont Pline fait mention, & rapporte étre en ufage pour puifer & furvuider l'huile journellement; d'autant plus que la forme de cette coquille eft’très propre pour en contenir à caufe de fa capacité & de ia pro- fondeur , & que le côté, qui s’éleve en bec pour puifer, acheve de donner à ce limaçon la figure &' toure la commodité des vafes que l'on nomme aiguiere. C’eft avec la coquille de ce limaçon que les Orfevrés font ces aiguieres très élégantes avec le fecours de l'art', en y fuppléant une anfe & un pied; & que l'on regarde comme un préfervatif contre les accidens du poifon. Cocklea hac rotunda eff, & teffä intortä & magnä ad- modèm , adeù ut äque quatuor libras ‘capiat , ob 14 eam puto , ait Rondeletius., qiam Plinius memoriä mandavit in oleario ufu fuiffe, guod'\e& oleum deta- pularent vel eâ in ufus quotidiänos oleum haurirent’, cujus figura ad id percommodè quadrät , quemadmo- dim vafis ejus , quod arytenam vocant | velufi roftro prominentiôre ad hauriendum , fundo cavo & CApacr ad retinendum. Hujufcemodi cochleam etizm aürifices "; additis ansâ & bafi in urcees efformant elepanti artifi- cio quod eam contra veñena aligüid valeré creddar. 7” OLVE, où ROULEAU À CANAL ÉCHAN: CRÉ. Voluta cylindracea ; levis; cahälf trdntato., parvis fpiris | columiellä-rugos® ; labro retto & crafo, aliquandd laciniato , munrta. Co quillage üfivalve ; üi compofe un genre par le nombre & Ie varigtés de efpeces. Le caratere générique des olives’ êlF d’avoir une forme oblongue & arrondie Comme une olive dont ces coquilles portent le’ñom ; de différer dés autres rouleaux , ou volutes cylindriques par lés deux extré= mités , fcavoir, par fon canal, qui eftéchahcré, & par fes fpires qui forment une volute plus de’ moitié plié | petites que celles des cylindres: Elle eft le plus fouvent . décrite par un fillon qui parcoure les fpires : [és pre= | mieres font quelquefois applaties , & comme rentran- es les unes dans les autres; maïs celles qui forment le centre de la clavicule’, s'élevent toujouts pour faire iv 8 Q EN un petit fommet. Il y a des olives, ou volutes échan- crées, dont les fpires font élevées, bombées & de vive- arrête. L'ouverture, dans ces fortes de coquilles, eft étroite, aufli longue qu’elles, à la volute près; elle éft bordée par une lévre droite, ordinairement épaifle, quelquefois tranchante , & fouvent échancrée, ou comme féparée de la premiere fpire par une portion de petite couronne alle élevée ; le fût extérieur pa- rallele à cette lévre eft épais vers le canal, chargé de rides obliques , parmi lefquelles il y en a une domi- nante , & de vive-arrête, qui tourne obliquement au- deflus de l’échancrure pour fe rendre jufqu’au bas de l'extérieur de la lévre. La furface extérieure des rou- leaux échancrés ou olives, eft unie, luifante, & d’un émail qui imite parfaitement la belle porcelaine; les couleurs, dont elle eft ornéé , forment des variétés in- finies & adimirables , par des taches, des marbrures, des zigzags, des fafcies, des points, des traits ou des efpeces de chevrons couchés, des lignes interrompues, ui imitent tantôt des caracteres, ou des chiffres ou Es lettres, & tantôt des compartimens. Ces taches de diverfes nuances & de diverfes figures font prefque toujours ombrées par des couleurs oppofées ; tantôt elles font aurores ombrées de verd , tantôt jonquilles ou orangées , ombrées de bleu. Il y a des olives dont les zigzags longitudinaux font de couleur rouge-brun, ou pourpre noirâtre, fur des fonds agathe, jaunâtre, ou d’un blanc foufré & olivâtre. Les unes ont trois faf- cies, les autres n’en ont que deux; c’eft fouvent dans ces fafcies vertes ou brunes que fe rencontrent les di- vers caracteres ; & plufeurs traits différens. Ces jo- lies coquilles, préfentent aufli des variétés dans leurs figures ; les unes font d’une forme allongée & effilée, les autres font ramaflées, ventrues , & même quelque- fois boffües. C’eft pourquoi les Conchyliologiftes dif- PE DE AO au les, efpeces appellées l'olive de Panama ou le porphyre, la négreffe ou l’olive à fu- nérailles ou le drap mortuaire , les olives à caracteres O? L*1] ou lettrées, les olives fafciées , les efpeces à lévre éva- {ée , à bouche violette, à bouche aurore, les olives al- longées, les olives boflues, l’olive d’agathe , à peau de ferpent , à points d'Hongrie , les efpeces moirées , &c. RumpPnrus , qui a rangé les olives parmi les por- celaines de la petite efpece, rab. 39. les nomment cy- lindri ; en langue Hollandoiïfe , Rollen en dadels, les rouleaux ou olives; fçavoir , cylindrus porphyreticus ; Holl. Porphyriteen rol of dadel ; le rouleau ou l’'olive de porphyre : cylindrus niger ; Holl. Satyne rolletje ;. of fwarte dadel ; le petit rouleau fatiné, ou l'olive noire : cylindrus tertius ; Holl. Bonte achaat dadel; l'olive d’agathe bigarrée : cylindrus quartus, feu fepul- tura principis ; Prince begraafenis, l’olive à funérailles, ou le maufolé du Prince : cylindrus feprimus ; Hoil. Kamelotje; le petit camelot : cy//ndrus oëtavus ; Holl. Blaauw-drop; la goutte bleue : cyl/indrus nonus ; Holl. Gtoote glimmetje : cylindrus decimus ; Holl. Kleyn. glimmetje ; & une efpece allongée que Rumphius confidere comme une très belle olive, eximia fpecies cylindri. Guazrrerr, qui a fait repréfenter trente-huit ef- peces d'olives, tab. 14 6 25, dit que ces fortes de coquilles font des limaçons de mer allongé, d’une forme cylindrique, dont l'ouverture & la lévre font droites ; cochlee marine longe , ore labiis re&tis, cylindroïdea. M. d'ArGENvIZLE , pag 240. dit que le rouleau, le cylindre ou olive , eft une coquille univalve, nom- mée ainfi pour {a figure , dont la bouche eft toujours allongée : le fommet eft quelquefois détaché du corps par un cercle, ou eft couronné : le fut eft toujours, uni. Rhombus, cylindrus feu olea eff concha unival- vis , propter formam appellata, ore. femper oblongo, claviculé aliquando circulo diftinétä , coronaté , colu- mellä lavi. Ce Conchyliologifte , qui a formé la on- zieme famille des univalves avec les olives, en diftin- gue trois efpeces avec leurs variétés, fçavoir : 1°. l’olive verte & marbrée ; o/ea véridis & yariegata ; de couleur 10 > , 20 DU OR agathe, bariolée par le bas, achates in im& parte va- riegata ; le cylindre nommé porphyre ; cylindrus por- phyreticus ; l'olive noire, olea nigra ÿ; celle qui eft jaune , flivida ; dite le folitaire , folirarius diéta ; Vo- live bariolée, & fafciée par le bas, 22 2m& parte fufto variepata 6 fafciata ; avec des caracteres de lettres, litterata ; l’olive violette, venant de Panama, amerhy[- tina , ex urbe Panama; celle qui eft blanche, mar- quée de lignes fauves, albida lineis fulvis delineata. 2°. L'olive dont le fommet eft couronné, c/aviculä coronatä. 3°. Celle qui eft chagrinée, ponétuée de noit avec des taches jaunes, o/ea granulata, punifuata, maculis flavis variegata ; Volive blanche marbrée de taches brunes , a/bida fufcis maculis variegata ; faite en zigzags bruns, fur une couleur jaune, ad machinam produétilem fufcam partita \ [ub colore flavido. M. d'ARGENVILLE ajoute que le caractere géné- rique du rouleau , fans avoir égard à fa bouche , eft d’avoir les deux extrémités à peu près de même iar- geur , & celle d'en-bas toujours un peu moindre : fa tête n'eft point féparée de fon corps par une vive-ar- rête , comme celle du cornet; elle fuit le corps en s’arrondiffant : il y a cependant des rouleaux, dit Pau- teur , qui ont une Couronne dentelée, & qui ne laif- fent pas d’avoir leur tête féparée du corps par une ef ece de vive-arrête , ce qui pourroit embarraffér : alors c'eft l'extrémité d'en -bas{ qui n’eft jamais pointue, comme celle du cornet) qui en détermine Le caractere générique. | Les rouleaux, ou cylindres en général, fe nomment olives, dont les deux extrémités font prefque égales , mais dont le corps eft renflé dans 12 milieu , & dont fa bouche toujours allôngée, eft un peu releve par le bas : & comme remarque fort bien M. d'Argenville, les couleurs, qui fe trouvent fi belles’ dans les olives. ne forment point d’efpèces, mais feulément des va- fiérés dans l’efpece. Fa” R “Le même auteur, dans la Zoomorphofe, pag. 38. Oo MAT 11 dit que l'animal, qui habite l’olive ,eft prefque le même que celui des cornets. Sa plaque eft prefque aufi lon- gue que fa coquille ; quand il veut marcher, elle fort de côté : une autrefois elle en couvre une partie. M. Adanfon rapporte au genre de la porcelaine, deux olives ou rouleaux échancrés,que l’auteur appelle le girol & l’agaron. Voyez ces mots. M. Davila diftingue, es fon Catalogue fyftéma- tique , les olives d'avec les autres rouleaux, par une échancrure qui eft vers le bas, & par les dents qui gar- niflent ordinairement le fût extérieur des olives. Ce Conchyliogifte les appelle aufli les volutes échancrées, dont les efpeces qui ont leur dénomination, font le drap mortuaire , le porphyre , ou l’olive de Panama & Ja négrefle. , OLIVES À BOUCHE JAUNE, ou AURORE. Rhomb: canali truncato feu olez lucide , fex fpiris par- vis ; fulcatis, fatis elatis , finite ; columellà valdë ru- gosä, coloribus croceis 6 purpureis maculata , ex fufco cinereo tri-fafciate, in quibus fafciis quafi litterate ; intès ex flavido-cinnabarino depiét:. Ces efpeces font ainfi défignées , à caufe que [a furface intérieure eft d’une belle couleur aurore , tandis que la furface exté- rieure eft tachetée un peu en zigzag , de jaune & de couleur pourprée, fur un fond blanc d'ivoire, avec trois larges fafcies brunes & cendrées , dans lefquelles on remarque quelquefois des efpeces de caraétères. La volute, qui eft aflez élevée,eft compofée de fix fpires dont les quatre premieres font tranchantes ou de vive- arrête , & féparées par un fillon : les deux autres fpires forment un petit fommet un peu obtus & tranfparént comme l’agathe. Toute la columelle eft prefque den- telée par des rides qui font très articulées, principale- ment vers le canal échancré, où on remarque une bande oblique violette. Cès fortés d'olives parviennent à un grand volume ; la coquille eft épaiffe & tres luifante. Elle peut avoir jufqu'à près de deux pouces & demi de longueur fur un peu plus d’un pouce de largeur, 12 © Li Où la trouve dans les mers de l'Amérique méridionale, GUALTIERI , tab. 24. litt. H. Cochlea cylin- droïdea , mucrone papillofo., ex lureo & fufco unda- im depiéta , duabus fafcis pullis cintla , intès crocea. Ejufdem litt. C. Cochlea cylindroïdea | magna, co- lore livido obfcuro aliquantulèm nebulata , duabus faf- cils fufcis nigricantibus divifa , oris labio interno ru- gofo , intüs crocea. ‘ OLIVES A BOUCHE VIOLETTE,. Ofez, quin- que parvis fpiris pardm elatis & fulcatis ; maculis ali- quando angulofis , 6 punétis flavidis , ceruleis , & [ub- nigris leviter depicta ; colore violaceo interno diftinite. Ces efpeces ne pañlent guere un pouce & demi de longueur : elles portent une petite volute compofée de cinq fpires peu élevées , & légérement fillonnées. La furface extérieure eft tachetée de points jaunes, om- brés de bleu, avec quelques chevrons couchés, mais rares, & plufeurs traits noirâtres , lefquels s’anéantif- fent dans un fond luifant, blanchâtre & livide. L’inté- rieur de la lèvre eft d’un beau violet, & fa columelle ridée eft blanche. Ces petits rouleaux échancrés varient par leurs taches plus ou moins foncées, qui forment quel- quefois deux fafcies ordinairement peu prononcées. GUALTIERI , tab. 23. litt. F. Cochlea cylindror- dea ex fufco , luteo , fubcaruleo , & nigro maculata, 6 fignata , intüs violacea. OLIVES A CARACTERES. Oleæ litteratæ. On nomme ainfi en général toutes les efpeces fur lefquelles on découvre des traits qui: refflemblent plus ou moins à des lettres connues ou étrangeres, c’eft ce qui arrive plus fouvent dans les olives que dans les autres coquil- lages; mais on donne plus fpécialement le nom de litterata,ou d'olive à caracteres aux efpeces qui en font ordinairement pourvues , &. préférablement à celles uinen montrent que d'une maniere plus accidentelle. Cet pourquoi les na tes diflinguent l'olive à caracteres de la grande efpèce, celle qui eft verte ET EU 13 fafciée de noir, l’olive à cara@teres chinois , la petite olive blanche à caracteres , & l’olive à caracteres , jafpée. Voyez ces mots. OLIVES À CARACTERES CHINOIS. Ole aliquandd bifafciate , labio laciniato , columellä denratä croced , parvis fpiris depreffis & fulcatis , lineis fubni- gris, angulofis , diverfimodè in longum duéfis diflinétæ & fignata. Ce font des efpeces diftinguées parmi les rouleaux échancrés , dont la furface extérieure eft or- née de lignes longitudinales, de couleur noirâtre, ombrée de jaune, qui ferpentent en zigzags fur un fond agathe clair , ou jaune livide. Ces lignes, qui forment dans leurs rencontres deux fafcies plus ou moins prononcées , repréfentent les mêmes traits qui fe rencontrent fur une coquille bivalve du genre des cames que lon nomme l'écriture chinoife. La volute de ces fortes d'olives eft formée de petites fpires com- primées & fillonnées, lefquelles s’élevent dans le cen- tre pour former un petit fommet tranfparent. Le fût, qui eft dentelé à la maniere des autres rouleaux échan- crés, eft jaune-fouci ; & la lévre eft féparée de la pre- miere fpire par une petite échancrure. La furface inté- rieure eft blanchâtre. M. d'A2zcEenviLze, append. pag. 338. pl. 2. lett. A. Un cylindre ou olive dont le compartiment eft extrè- mement fingulier. Un fond blanc , chargé d’une quan- tité de petites lignes noirâtres qui ferpentent & fe croi- fent en plufieurs endroits , forment une efpece d’écri- ture chinoife; nom qu'on lui a donné , & que porte aufli une came. | OLIVES A CARACTERES DE LA GRANDE ESPECE. Olee litterata majori fpecie ; teflä crafsä, labro laciniato, parvä volut& non clatä, diféintiæ ; duabus laris fafciis in quibus apparent varia littere ni gre yin fundo livido aliis lineis & maculis varicgatæ & fignate. Ce rouleau, qui approche beaucoup de l'ef- pece à bouche aurore par fon volume & par d'autres égards ; en differe cependanç par fa lévre échancrée, 14 9, LT & fa volute formée de fpires plus comptimées qu'éle- vées. Cette coquille eft luifante, couverte de lignes & de points noirâtres , ombrées de jaune , & de cou- leur azurée fur un fond pâle , ou blanchâtre, inter- rompues vers la volute & ie milieu, par deux larges fafcies formées de différents deffeins noirs & détachés, parmi lefquels on remarque fouvent des lettres alpha- bétiques, comme N,Y,R, & d’autres plus ou moins articulées , fuivant le jeu du hazard. L'ouverture mon- tre une furface intérieure de couleur offeufe : elle eft bordée par une lévre très épaifle, & une columelle dentelée dans toute fa fongueur. Cette belle olive eft orientale. Sa longueur a près de‘ deux pouces & demi fur treize lignes & demi de largeur. rss , tab. 39. n. 3. Cylindrus tertius; Holl. Bonte achaat dadel ; l’olive d’agathe bigarée. 2 te D OLIVES A CARACTERES DE LA PETITE ESPECE. Rhombi canali truncato , feu oleæ forma elon- gatà ,claviculé exert& , albedine lacteä | unä fafciä vio- laceä , & plurimis lineis angulofis & litteris infignes. Ce font des efpecés d’une forme effilée , avec une pe- tite volute compofée de fix fpires élevées , & légére- ment fillonnées : ces coquilles,qui font d’une blancheur de lait, font remarquables par une fafcie violette fituée vers la clavicule. Le refte de la furface montre de pe- ‘utes lignes, & des efpeces de petits chevrons cou- chés , rares , violets , parmi lefquels il fe rencontre aflez fouvent des lettres alphabétiques. L'ouverture de ces petites olives eft étroite, avec une lévre tranchante &c un fût uni, qui n’eft dentelé que vers le canal échan- cré. Elles portent depuis un pouce de longueur jufqu’à feize lignes, fur une largeur moindre de moitié. Il y a de ces fortes de petits rouleaux qui diffèrent de ceux-ci, en ce qu'ils font dépourvus de la fafcie vio- lette, & que les taches forment des points & des traits -noirâtres fur un fond jaune, pâle, & parmi lefquels on trouve aufli des lettres bien articulées. M. d'ARGENVILLE , pl, 33. lett. Re pags 243. O :L#l 1 Cette olive eft blanche, avec deux bandes dans fes a trémités, formées par des lettres brunes, où on lit dif tintement deux B & un D; on l'appelle Zrrerata. OLIVE À FUNÉRAILLE , ou DRAP MORTUAIRE. Rhombus canali truncato, lineis ex atro purpureis angulatim difpofitis in fundo virefcente, depiôtus ; pannus niger fepulture , nominatus. C’eft une efpece dont la petite volute eft comprimée, & à lévre déchirée. Toute fa furface extérieure,qui eft verd- céladon , eft ornée de chevrons couchés violet-noirs, ou de zigzags qui imitent le point d'Hongrie. La co- quille eft épaifle & renflée vers la clavicule. Elle peut avoir jufqu'a plus de deux pouces de longueur. RUMPHIUS, tab. 39. n. 4. Cylindrus quartus ; Jeu fepuliura principis ; Holl. Prince begraaffenis. M. Daviza, Car. [yff. pl. 15. letr. F. pag. 257. art. $42. Une olive verd-céladon , ornée dans toute fa robe, de chevrons couches violet-noirs, imitant le point d'Hongrie à petite tête, dont les premieres révo- Jutions rentrent l’une dans l’autre, & nommée en Holl. Drap mortuaire. OLIVES ALLONGÉES. Olea formé valdè oblon- ga, claviculà exertä , colore fulphureo , maculis & li- neis angulofrs fufcis diflinita. Celles-ci different prin- cipalement des antres efpeces par leur forme allongée. Les fpires, qui compofent la clavicule’, font élevées, creufées en doucine , & féparées par un fillon, comme le plus grand nombre des olives. Le corps de la co- quille, dont le fond eft couleur de foufre , eft bariolé de taches & de petits zigzags de couleur brune, que l'on ne diftingue dans plufeurs endroits , qu'au travers d'un glacis gris-de-lin, & quelquefois interrompus par une fafcie moins foncée en couleur, qui traverfe le milieu du rouleau. L'ouverture eft étroite vers la vo- lute , & cependant affez grande pour voir une furface intérieure d’une belle couleur d'agathe & violet-clair. La columelle.eft dentelée dans les deux tiers de fa lon- gueurs Les olives allongées varient beaucoup. dans leur 16 D LA volume ; celles qui n’ont que quinze ou feize lignes de long , paroiflent navoir point encore acquis cette figure allongée qui fe rencontre dans les plus grandes, lefquelies peuvent avoir jufqu'à plus de deux pouces de long fur neuf ou dix lignes de large , fuivant le volume. RUMPHIUS, t.39.n. 9. Eximia fpecies cylindri. GUALTIERI, tab. 23. litt. R. R. Cochlea cylin- droïdea , infigniter mucronata , [ubalbida , intès vio- lacea. - : OLIVES A PEAU DE SERPENT. Rhombi vel olee ex colore terreo virefcentes , maculis fufcis & nigris depiéa , labro laciniato, fpiris depreffis & celore in- terno candidiffimc infignes. Ces fortes de rouleaux font ainfi appellés à caufe de leurs furfaces extérieures verdâtres qui font tachetées de noir & de brun , d'une maniere aflez réguliere. Elles font à lévre déchirée, & à clavicule , formée de petites fpires comprimées : les dernieres forment un petit fommet de couleur rouge- brun. La columelle ridée vers le canal & l’intérieur de ces olives, préfentent un émail de porcelaine d’un très beau blanc. Elles viennent des mers de l'Amérique méridionale. Elles portent depuis un pouce & demi de longueur jufqu’à deux , fur près de moitié moins de largeur. | OLIVES A POINTS D’'HONGRIE. Olez, for- mâ ventricosê @ brevi, teffà crafsä, ponderosä, liners angulofis ex fufco rubefcentibus & caruleis in fundo ful. phureo depiita , claviculä exertä & candore laëteo inte- riori diflinéta. Ces rouleaux échancrés font d'une for- me ramaflée , ventrue avec une volute compofée de fix {pires élevées , légérement fillonnées , & dont les der- nieres forment un fommet de couleur agathe & tranf- . . 1 . LS parent. La coquille , qui eft épaifle & pefante , eft à l'extérieur d’un jaune-clair de foufre, interrompu par des angles liés enfemble, ou des zigzags longitudinaux formés de lignes & de points rouge-brun ou canelle, dont les ombres font bleuâtres. Le für & le dedans de ce. +9. LS 17 ces olives , font d'un blanc de lait. Il ÿ a des efpéces dont les deflins angulaires fontpeu apparens , ou qué l’on ne diftingue qu'a travers une nuance jaune-livide , & deux fafcies peu prononcées. Les olives, à points d'Hongrie, portent près de deux pouces, ou vingt-deux lignes de longueur fur un pouce de largeur. OLIVES A LÉVRE ÉVASÉE ET A COLU- MELLE BOSSUE. Ofez , forma ventrosä , labio expanfo , & columellä alb&, gibbos&, diflinita. Celles+ ci, qui fe diftinguent par une lévre tranchante & écar- tée, font d’une forme renflée & ramañlée, avèc une vo- lute aflez élevée, compofée de cing fpires bombées d’une blancheur d’agathe. La plus grande partie de la furface de la coquille, vers la clavicule, eft d’un blanc fayancé à travers lequel on diftingue différens traits longitudinaux de couleur ventre de biche , ombrée de bleu léger, où verd céladon peu foncé. Le côté oppolé , ou vers l’é- chancrure,montre une large fafcie oblique,aufli de cou- leur ventre de biche bariolée & marquetée de brun, & interrompue par la ftrie qui fuit le même plan. Lorf- qu'on fupprime une partie du teft de ces fortes d’oli- ves, avec le fecours de l’eau-forte, on acquiert des variétés qui préfentent diverfes marbrures , fuivant les degrés de la fuppreffion des différens glacis colorés, jufqu’à celui où ces coquilles deviennent de couleur marron, & marbrées de blanc &c d’azur ; mais la large ‘fafcie , fituée vers le canal, demeure, avec l'exception que les taches brunes en font plus larges. L'ouverture de ces rouleaux eft plus large que celle des autres ef- peces à caufe de fa lévre évafée : la columelle extériéure, -qui eft parallele, forme une bavure faillante , bofluée, quoique très life & luifante-: fes rides obliques, vers Péchancrure , font moyennement articulées. Elle eft d'une blancheur de lait femblable à l'intérieur de Ia co- quille. Les olives à lévre évafée peuvent avoir jufqu'à deux pouces de longuéur far un pouce ou treize lignes de largeur. On en trouve dans les parages d'Efpagne, « &c-dans là mer Adriatique. - | ne | Tome III. E 35 O &E,« : G&ALTIERI, tab. 24. litt. G. Cochlea cylindroi- dea , mucrone aliquantulèm elongato , ore ampliore , 6 candido, duabus fafciis albidis propè apicem diflinéta , © lineis rubiginofis variegata , reticulata, & maculata, M. d'ARGENVILLE, pl, 13. lect, M. pag. 243, Cette olive eft des plus belles : Le fond eft blanc, tout tigré-de petites taches fauves, & vers la bafe eft une fafcie bariolée réguliérement de la même couleur. OLIVES BOSSUES. Rhombi canali truncato, feu olea gibbofe, formä brevi, labro craffo ; columellä apo- phyl als4 inftruétä, infignes; albedine, & colore fub- nigre vel rufo variegatæ. Ces efpeces font d’une forme racourcie, renflée, avec. une éminence circulaire fen- fible qui traver£e le corps de la coquille. Les fpires de Ta volute , d’où fort un petit fommet , font rentrantes. L'ouverture eft remarquable par fa profondeur ; elle eft bordée par une lévre déchirée, rentrante , & extré- mement épaifle. La columelle extérieure, parallele à cette lévre, potte dans fes rides obliques une excroif- fance faillante, & de vive-arrête qui ne fe trouve point dans les autres coquilles de ce genre. La furface ex- térieure des olives boflues eft plus ou moins blanche, ponétuée de couleur grisâtre ou fauve. L’efpece, qui eft marquetée de fauve , eft d’une forme moins racourcie que celle qui montre des points grisâtres ; elle eft d’ail- leurs plus blanche , & quelquefois en partie fafciée de jaune-roux. La premiere porte quatorze lignes de lon- gueur fur dix lignes de largeur; & la feconde a feize lignes de long fur dix lignes de large. On peut ranger; parmi les olives boffues, d’autres ‘efpeces plus allongées qui portent une légere éminence de vive-arrête vers le tiers de la hauteur du corps de a coquille. Woyez OLIVES BOSSUFS ET ALLONGÉES. OLIVES BOSSUES ET ALLONGEÉES. Olex gibbofæ; formé magis elongatä, [ex fpiris elaris & colore fulco coronatis finita; maculis violaceis & croceis flam- mate in fundo ex colore livido-flavido.Ces fortes d'olives ‘font d’une forme renflée vers le milieu de la coquille , O “LA à & évidée ou effilée dans les deux extrémités. La volute, élevée en cône , eft compofée de fix fpires tranchan- tes , féparées par un léger fillon , & couronnées dans ‘les premieres de taches brunes. Le tiérs du corps de la coquille, vers la clavicule, eft affaifé par une émi- nence légere, & un peu de vive-arrête, qui rend cette coquille comme boflue. Toute la furface extérieure des olives boflues allongées eft rachetée de flammes lilas ou violet-clair , ombrées de couleur orangée fur un fond jaune livide. L'ouverture eft fort étroite vers la fpirale , bordée d’une lévre très épaifle , & d’un fût ridé a la maniere des autres olives. La furface intérieure eft tantôt jaunâtre , tantôt couleur d'os. Elles ont ordinai- rement un pouce & demi de longueur fur neuf lignes de largeur. Ro mePurvs tab, 39. n.6. Cylindrus oavus; Holl. Blaauw drop ; la goutte bleue. OLIVES FASCIÉES DE NOIR ET A CA- RACTERES. Oles ex fufco virefcentes , maculis nigris 6 aliquardd quibufdam litteris fafciate , labro lacinia- 10, columellä & interiore , candore fubcaruleo , infignes. Ces fortes de rouleaux échancrés font d’une couleur verte , fombre ou rembrunie, interrompue de deux ou trois fafcies formées de taches & de traits finguliers d'un beau noir, qui repréfentent quelquefois destca- racteres ou des lettres alphabétiques. La volute eft _compofée de fpires comprimées , dont celles du cen- tre s’élevent pour faire un petit fommet de couleur marron. La lévre eft avec échancrure vers la clavicule ; elle eft épaifle & un peu rentrante. Le fût extérieur, qui eft légérement ridée,.eft d’un blanc azuré fembla- ble à l'émail intérieur de la coquille. Ces jolies olives ont depuis feize lignes de longueur jufqu'à plus d’un pouce & demi. Les grandes efpeces different de celles qui font inférieures en volume , en ce qu’elles n’onc point d'autres taches noires que celles qui forment les fafcies ; au lieu que les autres font parfemées de petites taches fombres. B y 20 10 JE CI GUALTIERI, tab. 24. litt. L. Cochlea cylindroë= dea, ex luteo viridefcens ; tribus fafciis fufcis nigrican- tibus cinéta. OLIVE FASCIÉE DE BRUN. Rhombus vel olea duabus fafciis caffaneis cinéa & colore fufco va- … riegata. Cette efpece eft d’une forme allongée, avec 17 une clavicule aflez élevée , compolée de fpires un peu concaves. La furface extérieure eft ornée de petits zig- zags bruns fur un fond jaune-foufre, interrompus par deux fafcies, de couleur maron, fçavoir une qui tra- verfe environle milieu de la coquille, & une autre beaucoup plus large qui couvre prefque le tiers de Fo- live du côté échancre , ou de l'extrémité oppofée à la volute. Le fût & la furface intérieure font d’une belle couleur gris-de-lin. Ce joli rouleau porte plus d'un pouce &.demi de longueur fur neuf lignes de lar- geur. OLIVE JAUNE. Ofea ex colore viridi valde fla- vefcens ;clavicul& deprefsä ; labio laciniato, rugis ex- cernis columelle croceis munira ; irtès candida. C'eft “une fort belle olive d'une couleur jaune tirant fur le verd olivätre , qui ne montre qu’une feule tache brune du côté de l’ouverture comme pour entamer une faf- cie. La clavicule eft formée de petites fpires brunes très comprimées, L'ouverture eft afflez fpacieufe avec une lévre échancrée; le fût , qui eft parallele, eft légé- rement ridé , d’une blancheur de porcelaine qui regne également dans l'intérieur de la coquille ; mais qui ac- - quiert au-dehors ,vers le canal échancré , une couleur jaunefouci. | | OLIVE-JASPÉE ET A CARACTERES. Olea coloribus viridefcentibus flavidis € jafpideis ,; plurimis dineis, angularim & fafciatim difpofitis ; depicta & infr- gnis. Cette olive eft du poli le plus luifant , d’une couleur verdâtre , mêlée de jaune & de petits traits, brun dont l’enfemble imite le jafpe. Les différens traits _en-forme-de chevrons couchés ,- &-de couleur canelle, occupent le milieu de la coquille, en maniere de faf- : ” GE I 2r cies ,: &-forment quelquefois des lettres comme des V: & des Y, fuivant le jeu duhafard. La volate eft com- pofée de fix fpires élevées, tranchantes,, & feéparéees par un fillon profond. L'ouverture eft étroite , avec un für légérement ridé. Toute certe furface intérieure eft d’une couleur viclette azurée. Cette olive a ordinaire- ment un pouce & demi de longueur fur neuf lignes de largeur. | - OLIVES MARBRÉES ET FASCIÉES DE VERD. Olee fafciis viridibus & maculis undulatisaurei coloris , in longum duéfis in funñdo fubcaruleo diflinte. Ces efpeces, qui ont principalemenr la figure & la couleur des olives, préfentent deux fafcies d'un verd porreau, tandis que le refte de la coquille eft bariolé én lon- gueur de traits de la même couleur , ondes &.ombrés de couleur d’or & orangée:, {ur un fond azuré .ou verd- céladon clair. £orfque la coquille forme une variété moins foncée ou moins vive en couleur , ces traits ne forment plus que des points proches les uns des autres où la couleur orangée domine fur le verd. La volute de ces fortes d'olives eft remarquable par fes petites foires convexes couronnées de taches noires obliques. La lévre eft légérement échancrée , médiocrement épaifle, & marquetée dans fon bord extérieur, de ta- ches noires mélées de bleu. La columelle eft garnie de rides qui deviennent jaunâtre , & couleur de chair vers le canal échancré. Le dedans de la lévre eft d’un beau blanc. Ces jolies coquilles ont quelquefois un-peu plus d'un pouce & demi de; longueur fur neuf à dix lignes de largeur. | : + OLIVES. MOIRÉES. Oler lineis latis ; obfeurè wi- refcentibus , undofis ; in longum duths @ in fundo ex. caruleo virefcente variegate. Ces rouleaux forment un émail très luifant, rémarquable par de: petits AE longitudinaux, réguliérs & non interrompusi dont les angles fé touchent & (e croifent dans certains endroits : ces zigzags font d'une couleur obfcure, mêlée de noir & de verd , & ondés légéfement de jaune für un fond | B ii 22 O N G bleuâtre où céladon, de maniere à imiter üne petite étoffe de foie moirée. Ces coquilles varient par leurs couleurs plus où moins foncées. La lévre eft liferée de brun en dedans & en dehors dans quelques-unes, Le füc extérieur eft blanchâtre vers la volute , & couleur de chair ou jaunâtte dans fes rides. La clavicule eft com- pofé de fpires comprimées & bigarrées des mêmes cou- leurs que le refte de la coquille. Elles ont la même lon- ueur & les mêmes proportions que les olives précé- dentes fafciées de verd. | GuaztTierr , tab. 23. litt, P. Cochlea cylindroidea candida , lines fufcis & lividis undatim depiéta. OMELETTE. Rhombus , vel voluta cylindracez, flavis & albis coloribus diver/imadè depiéta , fpiris de- prefis & paulifper concavis munita ; ovorum intrita appellata. Nom donné à une coquille univalve du genre des roul-aux , ou volutes cylindriques, à caufe de fa couleur. Sa forme eft renflée, & aflez ramaflée à caufe de fa volute peu élevée & compofée de fpires un peu concaves, comprimées, excepté celles qui forment un très petit fommet. Toute la furface exté- rieure montre un fond blanchître, mêlé de jaune , orné de petites zones tachetées de blanc & de couleur oran+ gée , lefquelles forment quelquefois, dans leur réu- nion ; des efpeces de fafcies. L'ouverture montre une furface intérieure d'une belle couleur jaune; elle eft bordée d'une lévre tranchante , évafée vers le canal, & rentrante vers la clavicule. Ce rouleau vient des mers des grandes Indes. Sa longueur peut avoir jufqw'à près de deux pouces fur moitié moins de largeur. M. d'ARGENVILLE , pl. 13. lert. H. Le cornet appellé Pomelette , à caufe de fa couleur aurore mêlée de blanc. ONGLE. Unguis , en grecewë : Nom que Diofco- ride & plufeurs autres anciens Naturaliftes donnoient à des coquillages bivalves du genre des couteliers, où manches de couteaux,à canfe de leur reffemblance avec les ongles humains. Woyez MANCHES DE COUTEAUX. O FE 35 ONGLE AROMATIQUE. Unpuis odoratus. #4 anciens appelloient ainfi l'opercule, ou lé couvercle d'un rocher ou murex qu'ils connoifloient fous le mot latin , conchylium , aïinfi que l’opercule d’une pour- pre que les Apothicaires nomment #/artus bvzantias, L’opercule du conchylium , ou l'ongle odoriféranit des anciens Naturaliftes, tient fon odeur, à ce qu'on pré- tend, d'une plante nommée /picanard , ou fpica nardi dont le coquillage fe nourrit. On le trouve dans les marais voifins de la mer, quand ils font taris pendant l'été. ASC | Diofcoride rapporte que les meilleurs ‘apportent de la mer rouge, & qu'ils font gros & blancs , & ont une odeur de cafforerm. PRÉPA P RumPHIuvs appelle ongle odoriférant , un opér- cule de buccin, repréfenté à la rab. 10. n. 4, Unguis odoratus, Voyez le mot ConcHYLIuM. ; ONYX. Voluta conoïdea defpoliata | lucida , can didiffima , canali amethyflino colore donata, onyx no= minata. Nom donné à une coquille univalve du genre des cornets, ou volutes coniques , qui eft une variété de l'efpece nommée le cierge blanc ou le cigne, dont lonyx differe par fa forme plus allongée, & {én canal qui eft en-dehors & en-dedans d’une belle coyleur vio- lette. Cette coquille, dont l'émail & la blancheur l’em- portent fur la porcelaine , ne doit fon éclat qu'à la fuppreflion d’une partie de fa coquille dans toute fon. étendue ; ce qui lui a fait donner le nom d’un ff/ex précieux nommé l’onyx. Quelques Conchyliologiftes l'appellent laméthis. Voyez le mot CrERGE BLANC. Les anciens Naturaliftes donnoient 1é nom d'onyx. à plufieurs coquilles bivalves du genre des couteliers, ou manches de couteaux qu'ils appelloient en latin : folen , aulos, donax, onyx , daétylus. ; rt RUMPHIVS ,t. 20.n. 4.nomme Onyx marina ; un grand opercule de buccin. Voyez le mot OPERCULE. OPERCULE. Operculum. Nom que les Natura- liftes donnent à une efpece de couvercle ou ‘à une Biv 24 O PB E. piece. qui ferme l'ouverture de plufieuts coquillages univalves, foit entièrement, foit en partie. L’opercule varie fuivant les efpeces de coquilles, autant par la figure . l’épaifleur & la couleur, que par fes diffé- rentes fubftances. Il y a des opercules d'une nature pierreufe, ronds & fort épais, comme il y en a d’une fubftance cartilagineufe, cornée & même tranfparente. Les opercules font tantôt volutés, tantôt ftriés ou ra- boreux. Les limacons, les nérites, Les buccins, les 24- rex où rochers, les pourpres , fur-tout celles à canal allongé; plufieurs tonnes & quelques volutes font les coquillages que l’on peut rencontrer avec leurs oper- cules, & qui font de nature à en être pourvus. Les Jépas , les oreilles de mer ou les ormiers , les nautiles, les porcelaines & les olives font les efpeces que l'on confidere en général, comme n'ayant point d’opercule. Les variétés des opercules, qui fe rencontrent dans les coquillages dont le teft eft égalemenr dur, annoncent qu'ils font d’une fubftance tout-à-fait différente de celle de la coquille | & que la formation de ces opercules fe fait non-feulement par d’autres voies que celles qui fervent à l’accroiffement du teft , mais encore par des humeurs vifqueufes ou limoneufes de l'animal qui leur font deftinées particulierement, & avec lefquelles la. coquille n’a point de part. C’eft pourquoi on voit uni: maçop, dontla coquille eft de nacre, avoir un opetcule pierreux; un murex, avoirun teft dur , pefant comme le marbre, avec un opercule cartilagineux , léger. & flexible. Les opercules appartiennent à l'animal d’une maniere plus particuliere qu’à la coquille ; ils font pour. l'ordinaire adhérens aux teftacées par des mufcles aflez forts pour leur donner divers mouvemens, foit en l’'é- cartant lorfque l’animal veut marcher, & ramener cet, opercule vers l’ouverture de la coquille lorfqu'il fe re- tire, {oit en la fermant pour empêcher l'eau ou d’autres matieres, d'y entrer , ou pour fe mettre à l'abri des autres accidents. Les opercules des coquillages terreftres font ‘ accidentels, c'eft-à-dire ; qu'ils tombent l'été, & fe: O P EË 2$ renouvellént tous les ans pendant l'hiver. Ceux des coquillages marins font-ils permanents ? c’eft ce que. Fexpérience permet difficilement de prouver. RONDELET & ALDROVANDUS font mention des opercules du conchylium , d'une efpece de pourpre & de buccin. Voyez ces articles. umrHivs à fait repréfenter huic efpeces d’oper- de tab. 20. fçavoir , ceux des burgaux, des nérités & des buccins qu'il nomme nombrils de mer ou de Vénus ; umbilici. marini feu Veneris. . GuALTIERI à formé deux genres d’opercules qu'il a fait repréfenter à la rable 70. par appendice, & à la fin des coquilles univalves ; fçavoir, operculum cochlea+ rum marinarum teffaceum , & operculum cochlearum ma- rinarum corneumn. Î| y a des auteurs, dit Gualtieri, qui ont regarde principalement les opercules durs & pier- reux comme les nos valves , ou les contre-parties de la coquille , & ont penfé pour cela que tous les genres de limaçons turbines devoient fe rapporter eux coquillages bivalves : mais comm: ces mêmes oper- cules n’ont point de ginglymes propres & analogues avec les coquilles , l'auteur a jugé à propos de confidé=" rer toutes celles se il a fait les defcriptions, comme bien entieres &univalves : les operculesfont,a la vérité, des appendices qui appartiennent à une partie molle de: l'animal, Noraulli auctores : opercila ifla pracipuë tef- tacea , tamquam alterem valvam acceperunt ; & idcircd: ornne genus.cochlearum turbinatarum ad teftas bivalvas referendum.effe crediderunt : [ed-cm 1pfa opercula non: habeant veram,, propriam, cum tord reffé unitamsarticu= lationem , häâc de causä tefla Jam deferinte, tanquam in= tegra Lan confideranda & univalye : opercula verd,utap= pendices ad partem. mollem ipfus animalis cantummodd pertinentes, habenda. fun. Les opercules des coquillages ont donné occañon à M. Adanfon de diftinguer ceux qui en font pourvus d'avec les autres qui n’én ont pomi, en appellant les! premiers coquillages operculés.,-& des-fcconds les ani-' / 26 O PE valves. Les operculés compofent la feconde feétion dans laquelle font compris les genres nommés le rou- Jeau , la pourpre, le buccin , le cérite, le vermet, la toupie , la natiCe : le fabot & la nérite. Voyez le mot CoQuILLE. L'opercule, dit M. Adanfon, eft une petite piece cartilagineufe ou pierreufe, de figure variable, mais toujours plate & fort petite, eu égard au corps des {pires de la coquille. Ïl eft toujours attaché en-deflus du pied de Panimal. Dans les uns , on le voit à fon extrémité poftérieure , de forte qu’il s'éloigne confidé- rablement de la coquille quand l’animal létend pour marcher, comme il arrive, à l’efpece appellée le jamar: dans d’autres, il eft placé vers le milieu de la longueur du pied, comme dans le fakem : dans d’autres enfin, il eft fixé à fa racine, de maniere qu'il joue par une ef- pece de charniere fur le bord de la lévre gauche de lou- veriure, comme dans le genre de la nérite. Il imite parfaitement en cela le fecond battant des coquillages bivalves, Il y a une particularité remarquable dans Les opercu- les qui ne font pas attachés immédiatement à la racine du pied, comme on les voit dans les nérites; c'eft lorf- que le pied de Panimal , celui dela pourpre , par exem- ple; vient à fortir de fa coquille, lopercule demi-rond qui fe trouvoit préfenter fa pointe fupérieure , à l'ex- trémité fupérieure de l’ouverture lorfqu'il la bouchoit, la préfente, au contraire, à fon extrémité inférieure, ce qui ne s'opere que par un retournement entier de cette partie. On obferve ce retournement de l’opercule d'une maniere aflez fenfible, non-feulement dans la pourpre, mais même dans le rouleau, dans le buccin &' dans plufieurs autres limacons operculés ; lorfqu’on voit attentivement l'animal fortir de fa coquille, ou y rentrer plufeurs fois de fuite. | M. Adanfon n’a obfervé d’opercule pierreux que dans Je genre de la nérite & dans la natice appellée gochet. Dans tous Les autres coquillages operculés du Sénégal, © Ph Æ 27 ou mentionnés par l’auteur, il eft cartilagineux , épais dans les uns, fçavoir , le fakem & le bolin, & fort mince dans les autres , comme le buccin & la cérite. Sa furface extérieure eft toujours fillonnée de plufieurs lignes concentriques & paraileles à fes bords. Quand à fa figure, elle eft ronde, ou orbiculaire dans quelques limaçons , comme la cérite & le vermet; demi-ronde, comme l'opercule de la pourpre , de la natice & de la nérite ; ovale ou elliptique dans d’autres, comme ce- lui du rouleau. On croit communément qu'il fert à fermer exactement la coquille |, & même à couvrir, & défendre l’animal contre l’attaque des corps étran- gers : cela eft vrai , dans celles où il prend la forme de l'ouverture, comme dans les ouvertures rondes , demi-rondes ou ovales de la cérite, de la nérite & du jatou. Mais à l'égard des coquilles dont l'ouver- ture eft fort allongée , & de figure différente de cet opercule ; auteur ne voit pas de quel ufage il peut être aux animaux qu'elles renferment, car il ne bou- Che fouvent pas la cinquieme partie de l'ouverture. C’eft ce que M. Adanfon a obfervé dans les rouleaux & dans quelques efpeces de pourpre. L'opercule des limacons operculés differe de celui des limaçons univalves & terreftres, en ce que l’animal le prend dés fa naïffance , & en même temps que fa co- quille, comme le remarque fort bien Arifiote , & après lui le doéteur Rondelet : Operculum utrique huic generi (purpure & buccino) adharet nativum , 6 cæteris omni- bus turbinatis...,Operculum eriam jam indè ab.ortu omnia gerunt (de turbinatis loquitur) ffatim ab-ipsa procreatione turbinatis operculum ineffe dicit ad difcr:- men cochlearum , que ipfe fibi ex glutino[o humore, five ex mufco fuo operculum confictunr , au lieu que celui des limaçons terreftres fe forme tous les ans une ou plufieurs fois , & cela dans le temps où ces animaux veulent fe mettre à l'abri de la féchereffe occafionnée par les chaleurs ou les froids exceflifs. 1 confifte en une bave vifqueufe, fotie du corps de l'animal, & durcie 38 O P E en croute blanche, affez épaifle, mais peu folide, plutôt coriace que cartilagineufe , de fubftance créracée qui fait effervefcence avec les efprits acides, Cette croute ne tient jamais au corps de l'animal , & elle dif- fere encore des vrais opercules, en ce que fa furface extérieure ne montre jamais de fillons concentriques. Tous les opercules pierreux font de nature crétacée, & fe diflolvent avec effervefcence, comine les coquilles, dans les efprits acides : maïs les opercules cartilagineux réfiftent à leur aétion. Ceux-ci portent avec eux une efpece_ d’onétuofité ou de graifle qui, lorfqwon les brûle fur des charbons , répand une odeur forte, quel- uefois affez gracieufe, mais pour l'ordinaire infuppor- table. On difoit autrefois que leur fumée étoit un re- mede fouverain pour les vapeurs & l'épilepfie : telle eft fa vertu qu'on attribuoit fur-tout à celui d’une efpece de pourpre, que Rondelet croit être le conchylium , & à faquelle M. Adanfon a rapporté celle qw'ila appellée le kalan. OPERCULE DE LIMAÇON A BOUCHE RONDE, Certe efpece doit être arrondie fuivant la forme de l'ouverture ; elle eft le plus fouvent fort épaiffe, pierreufe , & quelquefois cärtilagineufe, On connoit celui des burgaux de la grande & de la petite efpece, lopercule du petit burgau à tubercule, de la bouche d’or, & des beaux limaçons de la Jamaïque ru- bannés, & à peau de ferpent. Ly OPERCULE DES GRANDS BURGAUX. Operculum durum vel lapideum , quafi teftaceum , fub- rotindum , maximum , ponderofum , craffum , in unâ parte diametri convexum ; fubalbidum , aliquando ru- befcens vel viridefcens ; in alterâ parte paulim conca- vüm € fptris fufcis concentricis fignatum.Cet opercule, qui a le poids & la dureté de la pierre, a jufqu'a plus de-trois pouces’ de diamètre , fuivant la grandeur de l'ouverture des grands burgaux, connus fous les noms de pots verds, de peaux de ferpent & d’olearia , fur huit ou neuf lignes d’épaifleur dans certains endroits. O P'Æ 29 Sa figure eft convexe d’un côté, unie en partie , & ra- boteufe , de couleur blanchâtre ; au lieu que le côté exterieur eft applati, un peu concave ,. couvert d'un épiderme brun , & avec une ligne fpirale qui décrit une efpèce de volute plate. Les opercules , qui appar- tiennent a des burgaux moins grands, & qui font auf par confèquent inférieurs pout le volume, font granu- leux dans le diamètre convexe, quelquefois verdâtre ou rougeâtre. | RUMPHIUS ; tab. 20. litt. À, Umbilicus marinus vel operculum auris gigantum , Vopercule d'oreille de géant; Holl. Het dekzel van de reuzen-oor, loper- cule ou l'oreille géante. Ejufdem, litt. G. A/za fpecies vperculi. Guazriert, tab. 70. litt. À. Operculum reflaceum , fubrotundum, maximum ; ponderofum ; marmoreum ;, lave, fuperius ex candido & viridi nebulatum, fubtàs ex fufco depilum , & fpiris nigricantibus circulariter inflexis ,friatum. OPERCULE DU PETIT BURGAU A TU- BERCULE , appellé NOMBRIL DE VENUS, FEVE MARINE, ou PIERRE DE SAINTE MAR- GUERITE, & ŒIL DE SAINTE LUCIE. Oper- culum teftaceum depreflum formä ovat& | un& parte valdè complanat&ä , ex colore caffaneo ; in alié parte ex- tertore, un fpiré convex& , infigne , ex albo ampliàs vel mins & flammeo colore rubefcens ; umbilicus Vene- sis , faba marina , lapis fanéta Margarita , & oculus fanite Lucia diéfum. Cet opercule,qui appartient prin- cipalement à un burgau à tubercules de Pondichéry, ou de la côte de Coromandel , & dontle fit extérieur _& tout le bord de la lévre font teints d’une couleur de feu ou ponceau, ainfñ que la partie convexe de cet opercule , eft d’une forme ovale, plate & volutée, de: couleur marron en dedans ,avec une fpire convexe au- dehors , en maniere de bourrelet. Sa fubftance elt celle qui approche le plus de la nature de la coquillé : mais l'efpece, qui le porte, eft d'une maçre fort belle dans fon 39 O P € épaiffeur , & cachée par un drap marin verdâtre à lex- térieur. Les opercules de ce limaçon varient par leur grandeur & leurs nuances plus ou moins vives. Ils ont depuis fept ou huit lignes dans le plus grand diametre juiqu’à un pouce. RumMPHIUS, tab. 10. litt. E. Umbilicus Veneris maris Mediterraner. Guazrrerr, tab. 70. lett. E.E.F. Operculum te[- taceum , fubrotundum, in fe contortum , fubalbidum , . aliquandd ex candido rubrum , aliquando flammeum : umbilicus marinus, lapis fanéta Margarite ; oculus fanétle Lucie dittum. OPERCULE DE LIMACÇON DE MER A BOUCHE RONDE, CONVEXE ET GRANU- LEUX. Operculum rotundum , lapideum | granula- tum ex nigro viridefcens , oculi pupillam fimulans. Ce- lui-ci, qui appartient à un limaçon appellé la bouche d’or, eft rond , granuleux , d’un verd noirâtre du côté convexe, & femblable de l’autre côté aux autres oper- cules de burgaux, c'eftädire, applati avec une efpece de volute brune. Cet opercule, dur & épais, reflemble aflez à une efpece de prunelle ou à un œil d'écrevifle de mer ou de homar. Il varie par fa grofieur, fa con- vexité granuléufe, ainfi que par fa couleur plus ou moins foncée. Îl peur avoir depuis fept ou huit lignes jufqu'à près d’un pouce de diamètre, fuivant les efpeces auxquels il peut auffi appartenir. RumpPnius, tab. 20, litt. B. Tmbilicus marinus niger eff operculum cochleæ perholate & cochlea luna- ris afpera. Ejufdem, litt. D. Umbilicus marinus granulatus. GuUALTIERI, tab. 7o. litt. H. I. Operculum tefta- ceum, fubrotundum , granulatum , fubalbidum. Ejufdem, lit. L. Operculum teftaceum , in fe con- cortum, rugofum , in medio maculé& ex viridi nigricante oculi pupillam referente notatum. OPERCULE DE LIMAÇON A BOUCHE RONDE DE LA JAMAIQUE. Operculum rotun- O0 P.€ st dum , tenuiffimum & fragile, ferè cartilaginofum , put- chro colore viridi. C'eft une efpece toute ronde , très mince & fragile, d'une fubftance prefque cartilagi- neufe, life en-deflus & convexe, avec un petit fom- met comme le lépas , que M. d'Argenville à nommé Je bonnet Chinois, dont le côté concave repréfente une volute concentrique formée de douze fpires finueufes & plates, & dont on diftingue dans fa circonférence, le commencement de la premiere fpie, par une ef pece de faillie fermée, La couleur de cet opercule eft d’un beau verd porreau, & d'un tranfparent à la lumiere qui imite une couleur rouge d’écaille de tortue de mer, Le liferé verdâtre, qui entoure l'ouverture des limaçons rubannés appellés rubans, paroît être teint de lem- preinte de cet opercule. 1] porte dix lignes de diametre, plus où moins fuivant celui de l’ouverture du limaçor. OFERCULE DE NATICE. Operculum durum 4 Jemilunare, wlbidum , in ur& parte re&um , in alterà arcuatum; flriatum. Celui-ci eft tout blanc, ftrié en- deffus vers fon ceintre, & uni dans le refte. Le côté droit, fitué vers la columelle , eft ifolé de la coquille, de maniere même que cet opercule n’y tient que par fon propre volume, ou par hazard quand l'animal eft mort, L'opercule de la natice, ou de la nérite ombiliquée, eft grand , fuivant l'étendue de l’ouverture de la coquille. Guazrrerr, liti. P. Operculum teflaceum , EX ur parte reétum , ex alter& fubrotundum , minuciffimè ftria- tum , ffriis à fummitate ad peripheriam excurrentibus fubtus marginatum , candidum. OPERCULE DE NÉRITE. Operculum femilu« nare, durum, fatis pelluciduim | dentatum in parte rec- té, @ tranfverfim ffriatum in alter4 parte arcuatË, Cet opercule, qui eft luifant comme le talc, & aflez tranfparent , remplit f bien le plan de l’intérieur de la nérite qu'il eft engrené dans fa gencive par des denti- cules réciproques, Ce côté eft uni, tandis que la par- tie fupérieure ceinçrée eft garnie d'un bourrelet frié sranfyerfalement, 32 D #P ME RuMPHIUS ,tab.eo.n.s. FA AQues . .GUALTIERI, tab. 70. litt. Q. Operculum teftaceum, _ex un& parte rectum, ex alter& fubrotundum , lineatum _@ ftriatum , ftriïs a fummitate ad peripheriam excurren- _tibus , lineis vero.ab'eñdem furmmitate ad marginem rec- tum circulariter deduétis | fubtùs articulatione quédam fingulari confpicuum ex livido rubefcens. OPERCULE DU BUCCIN. Operculum:cartila- .ginofum oblongum vel formä ovatä, ffrits ellipticis, -concentricis, undulatis, & fubfantiä fere corne , pel- lucidä, € lamellosä infigne. L’opercule du buccin eft en général d’une fubftance cartilagineufe approchante de la corne, & Jamelleufe. Sa figure forme une ellipfe _allongée, environnée d’un bourrelet applati , uni & beaucoup plus large d’un côté que de l’autre. Le refte _de cette furface eft a ftries fines onduleufes, paralleles u pourtour de l’opercule, c’eft-à-dire, elliptiques , lef- quelles diminuent jufqu’au centre. La furface oppolée eft ridée, lamelleuie & raboteufe. Cet opercule eft plat, flexible quand il eft mouillé, de couleur brune & affez tranfparent. Sa longueur peut avoir depuis deux pouces jufqu’à plus.de trois pouces, fur moitié moins de largeur. | … RUMPHIUS, tab. 10. n. 3. & 4. Unguis odoratus, feu onyx marina, conchyla Indica, qua ir pharmaco- polus blatta byzantia nuncupatur. UALTIERI, tab, 70. litt. B. Operculum corneum , oblongum , extremitatibus acuminaris, fulcis ellipicis ffriatum , feu lamellatum ,ex fufco ; & rubiginofo colore _depictun. OPERCULE. DE LA POURPRE. Operculum _cartilaginofum , forma ovatä & diverfimodè incurvaté, aliquibus rugis ellipticis munitum , colore fufco nebula- .tum. Celui-ci, qui fe trouve enfoncé fort avant dans J'ouveure de plufeuts pourpres d’une maniere cam- _brée, principaleient dans les efpeces appellées:la maf- fue d'Hercule & la bécaffe épineufe;.& fort mince , de couleur bruün-rouge , ou tout-à-fait brun ;avecunléger bourrelet , ® R E +333 bourrelet, plat dans la furface intérieure, &. quel- ues rides légeres ovales. Cet opercule s’auiollit dans l'eau fimple , & y perd toute fa confiftance par partie. C'eft für-tout cet opercule carulagineux qui ne differe en général de celui des buccins & des murex > Que par {on petit volume, que les anciens appelloient l’ongle odoriférant, Il eft connu dans la pharmacie pour être La blatte de Byzance où de Conftantinople ; znpeuis odo- Tatus ; blatta Bizantia. EX GUALTIERI, tab. 7o. lit. C. & D. Operculum cOrneum ; extremitatibus fubrotundis, diverfimode in- cUrvatum , altero margine elato & coffulato , nonnikil ffriatum & lamellatum , ex fufco rubiginofum blatra Byzantia diéturn. OREILLE DE MER. Concha univalvis plana, data, oblonga , aurem humanam fimulans , aperturä ferè in omni Plano tefle expañfi. In majori parte am- bités cum margine reéto €& fimbriato ; in ipfius fummi- tate Jpiris voluteta ; in baf hujufce marginis fepihs Plurimis foraminibus Perforata ; in alrer& parte am- bitu plano ; ints colore margaritifero fplendens , extüs firiata © diverfis coloribus vartegata. Coquil- lage univalve, qui compofe un genre par la variété de fes efpeces. Ôn lui donne en France le nom d’or- mier où d’ormeau, comme fur les côtes de la bafle Normandie & celles de Bretagne ; on le nomme en Allemagne , Meer chreen ; en Angleterre, Mother of pearl; cn Hollande , Stokfifthe, zee-0or. Le carac- tere générique & fpécifique des oreilles de mer con- fifte dans fa forme large, oblongue, prefque piate & af. {ez reffemblante à l'oreille humaine. L'ouverture, qui occupe pour ainfi dire toute l'étendue de la M k a la figure d’un baflin plus ou moins creux. La furface extérieure ou le côté convexe, cit ordinairement chargée de flries, de rides plus ou moins prononcées & onduléufes, qui partent vers la naiflance du fom- met, pour fe répandre fur toute la coquille en por- don de cercle. La lévre, qui occupe le plus grand Tome LIT. #19310 29 O R E£ côté, forme un bord dreflé, replié en dedans en bourrelet, dont l'extrémité fe contourne pour com- pofer une petite volute de deux ou trois fpires arti- -culées en creux & peu faillantes au dehors : vers cette volute intérieure , naiflent des petites cavités qui fuivent {a bafe intérieure de la lévre , lefquelles s'aggrandiflent & deviennent même percées à jour, en formant des trous ronds à mefure qu'elles patvien- nent à l’extrémité tranchante ; ce qui forme à l’exté- rieur autant de petits mammelons qu'il y a de petites cavités fermées. Le côté oppolé à la lévre eft moins étendu fans être ceintré & tranchant. La coquille des oreilles de mer eft d’une .fubftance de nacre qui brille toujours dans fa furface intérieure ; elle eft raboteufe, onduleufe, & quelquefois avec des petites Ioupes de perles qui fe trouvent dans fon centre ; au lieu que la couleur extérieure eft tachée par un drap marin ou -une croute limoneufe durcie, plus ou moins épaiffe , & qu'on eft obligé d'enlever , pour découvrir diver- fes marbrures verdâtres , brunes, rougeâtres , fuivant les efpeces. Lorfqu'on a fupprimé ces diverfes nuances, par le moyen de l’eau forte ou autrement , on par- vient à mettre en évidence la même nacre qui éclate toujours en-dedans. Les oreilles marines ne laiffent pas d’avoir des va- riétés dans la grandeur , dans la forme plus ou moins ronde ou allongée, & dans leurs différentes ftries ; il y en a de très épaïfles, profondes, avec des re- “bords plus élevés les uns que les autres , tandis qu'il -y en a de très minces. Les ftries font tantôt déliées, ferrées , rantôt de vive-arrête, élevées, lamelleufes, & onduleufes. Ces fortes de coquillages varient auf par le nombre des trous, ainfi que par les différentes con- cavités de l'ouverture. C’eft pourquoi ies Conchyliolo- iftes diftinguent la grande oreille ronde des Indes, Voreille de mer allongée , l’efpece granuleufe , lés oreilles marbrées de Amérique , l'oreille à ftries ré- ticulées,; loreille fans trou , ou l'oreille de Vénus, & es oreilles communes de France. | O0 RE Ariftote range les oreilles de mer patini 165 Tépas À parce que ces fortes de coquillages s'attachent comme eux aux rochers. Bélon appelle l'oreille de met, la grande patelle ou le grand bourdin, patella major: : RONDELET , de Tefhaceis , lib. x. pag. 6. dt qu'il convieht de nommer cette coquille l'oreille de mer , à caüfe de fa refflemblance avec la nôtre ; qu’elle eft d'une couleur de perle argentine du côté concave ; mais que le dehors eft vouté & coloré de plufieurs traits. Elle eft contoutnée à une extrémité, en formant une clavicule à la maniere des limaçons , d’où commencent les trous, très petits d’abord, lefquels s’agorandiflent enfuite par gradation. Annotare oportet aurem marinam appellari, ob magnam cum aure noffrä fimilicudinem. Tefla hujus cava eff, argent: vel unionum colore, foris gibba , mul- ris lineis depiéta ; parte uné cochlearum ; modo clavi= culatim contorta , qua deindè magis ac magis aupentur. AzDROVANDUS , de Teftacers , dib. 3. pag. $ so. appelle les oreilles de mer , parelle fera five aures ma- rine, otion , auricula. Ce Conchyliologifte fait men- tion de plufieurs efpeces, avec le même fentiment que Rondelet. ske RuMPHIUS a fait repréfenter trois efpecés d’o- reilles de mer avec les lépas ou patelles , qu'il appelle en latin aures marine, en langue Hoïlandoife , Zee- ooten ; fçavoir, l'oreille allongée des Indes, l'oreille fans trous, & une autre petite nacrée. | GUALTIERI , tab. 69. a formé un genre des oreilles de mer , qui comprend fept efpeces. L’oreille de mer, dit ce Conchyliologifte , eft un limaçon de mer court, non proportionné, plat, aflez comprimé, & un peu recourbé avec une bouche des plus ample , & très ouverte. Auris marina eff cochlea marina bre Vior , non proportionata , plana, admodum depreffa, & tantillum incurvata , ore omnium ampliffimo , & pae tentiffimo. sh M. d'ARGENVILLE a rangé les oreilles de mer dans Ja feconde famille des uñivalves. L’oreille de mer, Ci 36 Q RE dit l’auteur ; eft une coquille univalve plate ; reflem:= blante à l'oreille de l’homme , dont louverture eft. des plus grandes : auris marina eff concha univalvis , plana , ad aurem humanam multim accedens apertur& Ju omnium patentiflimä. M. d'Argenville en forme uatre efpeces , fcavoir, 1°. L’oreille de mer percée de Fa trous, auris marina [ex foraminibus; celle de Vénus, auris Veneris. 2°. La nacrée à fepttrous, margaritifera feptem foraminibus. L’oreille ridée à ftries, auris rugo- Ja & ffrtata : Ja polie, la verte , la rougeâtre & l'oreille tachetée de brun & de verd , auris Levis , auris viridis, auris fubrubra , & auris fufto & viridi maculofa. 3°. L’oreille allongée , auris oblonga ; celle dont la bafe eft inégale , l'oreille ovale , auris bafi inaquali, auris ovalis ; celle qui eft verte, auris viridis. 4°. L'oreille qui n’a point de trous, & qui n’eft point nacrée, avec une volute en-dedans détachée de fon bord, auris fo- raminibus carens, fpirä interné , admodàm à circuitu diflinflà & nullo modo intüs fplendida. Les oreilles de mer, ajoute M. d’Argenville, donnent fouvent des petites perles , dont on voit les femences dans le mi- lieu de leur cavité, qui préfente un très bel orient. Cette partie eft traverfée deffus & deflous par de gran- des rides ou des ondes, qui fe terminent en-dehors .. à un œil , formant une efpece de volute avec un rebord applati d’un côté, & de l’autre, tout uni. Les oreilles ont un rang de trous ronds , fix defquels font ordi-. nairement ouverts. Quand le poiflon veut augmenter fa coquille, il fait un nouveau trou, & en ferme un autre. | Le même auteur, dans l'appendice qui traite de la zoomofphofe , pag. 23. dit que l'oreille de mer, que quelques-wns appellent l’ormier , n’eft pas moins con- nue que le lépas; mais elle ne fe trouve pas fi commu. nément :-nous ne l'avons en France que fur'les côtes de Bretagne. Elle eft ordinairement attachée au rocher. à fleur d'eau, & s’y tient fi fortement cramponée , qu'on a encore plus de peine à la détacher que 1< O ÀR & 37 Jépas. Rien n’approche plus de ce dernier coquillage, que l'oreille de mer ; & elle reffemble-aflez a l'oreille humaine dont elle a tiré fon nom. Ce ‘poiffon meurt incontinent , après qu'on l’a détaché du rocher ;il fait quelque mouvement, en allongeant fa têre:& fes bar- bes ou cornes , qui font au haut de fä circonférence. Sa chair eft jaunâtre , & l’on en mange: On y remar- Fu une tête ronde & aflez grofle, tranchée fur le def- us, avec une bouche garnie de quatre cornes; dont deux plus grandes font peu diftantes des deux'auttes. Les deux yeux ou points noirs, font au fommet des deux plus petites €ornes. L’orcille de nver vuide fes excrémens par les trous:qui font fur la fuperficie de fa coquille; & fes principaux vifceres font logés fur fon bord , qui fait faillie au dedans. Lorfque l'oreille de mer .eft en marche, fon pied ou fa plaque déborde beaucoup la fuperficie de fa coquille, qui eft revêtue de fpires ou fillons creufés légerement, lefquels tournent autour de la robe, en forme de deux rangs fraifés, & vont fe perdre au fommet. Sa:couleur ; ordinairement très variée , eft d’un cendre noir ; mais il y en a de'ver- tes, de rougeâtres , avec une très belle nacre en- dedans. ( RDS. M. 4DAXSON a donné le nom d’ormier à l’o- reille de mer: Voyez ORMIER. | "4 M. Davrzia, dans fon catalogue fyftématique , dit que:les oreilles de mer font des coquilles ouver- tes & applaties, qui-n'ont qu'une feule‘fpirale, & qui reflemble aflez bien à loreille humaine; d’où el- les ont pris leur nom, Elles ont ordinairement une rangée de trous ronds, difpofés fur une ligne courbe : mais quelques-unes en étant privées, ce Conchylio- logifte en à fait un genre:àpart; fçavoir , les oreilles de mer à trous, & les oreilles de mer fans trouss - OREILLE DE MER ALLONGÉE. Auris ‘ma- rina elongata , angufta , Lévis, feptem vel fex foramini- bus perforata | extùs colore: fufco: & flavo variegata , aliquandÔô virefcent: ; intès nitore margaritifero viridr , Ci 38 O RE & rofeo.;, fplendens. Cette efpece eft d'uné forme étroité! & allongée. Elle eft plus:liffe en-dehors & em dedans-qüe Les autres efpeces d'oreilles de mer. On ap- pérgoir néanmoins fur fa furface extérieure, quelques rides longitudinales, & même quelques ftries aflez fines, principalement vers le bourrelet ou la lévre re- pliée. Cette furface eft marbrée de grandes taches bru- nes,&| fauves quelquefois mêlées de verd, fur-tout dass les efpeces qui ne font point encore parvenues dansileurs derniers périodes de grandeur. L'intérieur de, loreille eft uni, d’une nacre d’un très bel orient , jouaht les couleurs changeantes de larc-en ciel, & dont les dominantes -paflent alternativement du verd à la couleur de-rofe. Les trous font au nombre de fix où fapt ,:& ovales. L’oreile de mer allongée vient desumers-desndes. Elle peut avoir jufqw'à plus de trois pouces, de'longueut , fur environ moitié moins de largeur. :| : ten FAQ) 4 RUMPHIUS , tab. 40. tt: E, & F. Auris marina; Holl. Lange paarlemoer fchulp:; la coquille de nacre allongée, :: sous OTL HAE is GUAATIERI , tab.69-litt, D. Auris marina an- guffior , oblonga, lavis , ex flavo virefcens ; in que wi- geñtrfeptem foramina numerantur. M; d'Arcenviize, Pl 3. ler. E. Une oreille rare & finguliete par fa forme allongée & très mince. La beauté. de fa nacre Ja fait reconnoître pour orientale, Ses bords fontunis & fes rides peu relevées. OREILLE:ARRONDIE, dit GRANDE OREIL, LE. Aurisimarina, maxina fpecie ; fubrotunda ; fpiffis ffrits ; undofis , albidis & rofeis , foris infiruéta; mars gine valdè elato & depreffo infignrs ; fex vel feprem fo- raminibus rotundis perforata : intùs omnibus coloribus margaritiferis lucide fplerdens. Cette oreille de mer furpañle toutes les autrés'pat. fon épailfeur., &c: fa grande étendue, qui peut avoir jufqu'à cinq ou cinq pouces & demi, dans fon plus grand diamètre. Sa futfaceex- wrieure elt comprimée, chargée de groffes fries Œ RE onduleufes, blanchâtres & couleur de rofe. Sa lévre , épaifle & arquée, eft dreflée d’a-plomb jufqu'a plus de quinze lignes d’élévation ;: ce qui rend certe coquille profonde; elle eft large ;. applatie, & finueufe dans: fon bord | & fa bafe eft percée d’un côté ; de fix ou fept trous ronds affez grands. La furface intérieure de cette grande oreille préfente & réunit l'éclat de tou- tes les différentes efpeces de nacres, azurées, brunes, olivâtres, vertes, pourprées.& jonant par taches & par intervalle les côuleurs changeantes de l'iris & de la gorge de pigeon. Le milieu dela concavité de {a co- quille eft_raboteux. & chargé de loupes & de, femen- ces de perles. Cette efpece provient de l'ifle du Cura- çao en Amérique. :: : » | - Guazrierr, tab. 69. litt. B. Auris marina, maxi- ma, profundè fulcaté, intàss-& extra argenteo cœru- Leo colore nitens. 29 nn] ‘OREILLE DE MER A STRIES LAMELLEU-. SES où FEUILLETÉES. Auris marina ffriis exter- nis foliaceis munira, Cete efpece, dont la coquille eft mince , eft chargée fur fa furface extérieure de grandes ftries élevées , tranchantes ou lamelleufes-inégales & onduleufes ,avec des fillons profonds & alternatifs. Le dedans montre une nacre très belle. &. raboteufe. La, volute :intérieure eft très concave, & par conféquent faillante en-dehors: On peut compte. jufqu'a huit trous à jour dans cette oreille. Sa longueur peut avoir: tout'au plus deux pouces & demi, für ‘un. pouce & demi de largeur. DÉIONT:S PLHSS | OREILLE DE MER A STRIES RETICULÉES ou À RESEAU, Auris marina fubroturda, férisvreti- culatis infienis. Cellé-ci, qui tire fur la:pétite efpece , eft d’une forme plus arrondie qu’allongee. Elle eit or- née extérieurementd'un grand nombre de ftries, dé- liées , ferrées , régulieres & arrondies de maniere, elles forment un joli: réfean. Ces fries émanent de la lévre tranchantée, pour tracer aurant de demi-cer- cles qui vont fe perdre vers le fommer Fe la volute : iv 40 GO KR E | elles font beauconp plus fenfibles , lotfque.fa coquille: eft dépouillée de fon drap marin & de És marbrures 3 celles que lon voit intérieurement qui font peu pro- noncées, ne'font .que les empreintes des ftries exté- rieures. La lévre bordée owten bouürrelet eft très éle- vée , & applatie en-deffus. Sa bafe eft percée de fept: ou huit trous ‘ronds. Sa ‘nacre intérieure joue les couleurs de lopale. Cette jolie oreille porte un pouce: neuf lignes de longueur. fur quinze lignes de lar- geure cit | 6 soit erroless 20! OREILEE DE MER GRENUE. Auris marina. parva,exeùs granulata’, Cinerea ; unâ ffriâ coronata ; ntüs feptem foraminibus perforata , @ coloribus marga- ritiferis lucide fplendens. C’eft une petite oreille re- marquable dans toutes fes parties. Toute fa furface ex- térieure eft grisâtre , chargée de petits grains. très ferrés les uns contre les autres , & répandus égale- ment. Ce côté-préfente une groffé ftrié parallele à‘la rangée tubèrculeufe , & percée de fept trous, qui tournent jufque far la volute en maniere de couronne. Cette ftrie forme intérieurement un fillon affez pro- fond , contourné ;"& qui's'anéantit dans les fpires in: ternes dé la coquille. Sa nacre donne dans fes couleurs changeäntés file verd le plus beau , alternatif avec un: rouge vif, Cétte petite oreille fe: trouve dans les para- ges des mèrs dés Indes orientales. Sa longueur eft de. feize lignes if un pouce de largeur. - OREILEE DE. VÉNUS ; où OREILLE NON NACRÉE ET SANS TROUS. Concha auris Vene- ris dicta ,albida , non margaritifera | abfque foramini- bus ; minutiffimè ffriata foris, intès levis, 6 labio maxi- mnè replicaro ftfignis. C’eft une petite efpece qui porte tout au plus feize ou dix-fept ligñes de longueur , fur un pouce de largeur. Sa coquille eft mince , blanchâtre: dans toute fa-fubftance, & aflez tranfparente. Sa pat- tie convexé montre un réfeau très fin formé de ftries croifées , & quelquefois tâcheté de fauve. L'ouverture eft profonde ; avec une lévre repliée, comprimée : ? ic? C yes O RE 41 & tranchante, ainfi que le refte du pourtour , & fe ter- mine en-dedans par une petite volute bombée. Toute cette furface eft unie , luifante, & fans aucun trou. Cet l’efpece que M. Adanfon appelle Sigaret. Guaztirrtr , tab. 69. litt. F. Auris marina , ma- gis depreffa, ore magis expanfo, minutiffimé ftriata , [ed nullis foraminibus diflinéta ,Wcandidiffima. M. d'ARGENVILLE , pl. 3. lerr. C. C'eft une oreille des plus petites ; fa fingularité confifte à n’être point nacrée , ni percée conume les autres, & à avoit un rebord trés large , près l'œil de fa volute. Sa cou- leur généra!e eft d’un gris fale & fauve par deflus. OREILLES DE MER MAREREÉES. Aures ma- rine , magnis maculis fufcis , rubris , viridefcentibus di- verfimodè variegate € ftriate. Les côtes de la Breta- gne & de la baffle - Normandie procurent un aflez grand nombre de ces fortes de coquilles d’un grand volume, ordinairement épaifles ; {triées de différentes manieres; mais dont les maïbryres, qui font cachées fous un limon aflez dur, fale, chargé fouv:nt de pe- üts glands de mer, & de petits nautiloiïdes, font ver- dâtres mêlées de brun ou de couleur rougeâtre. Elles p'approchent point de celles de l'Amérique , non-feule- ment par la beauté de la nacre, mais encore par fes marbrures , dont les grandes taches marron-olivâtres, rouges & vertes, font très diftinétes , fur un fond af £ez uni, peu ftrié, ou avec des ftries tracées plus régu- lierement que, fur les oreilles des côtes de France ; d'ailleurs, cellés de l'Amérique ont. une nacre inté- rieure , plus life & avec des couleurs changeantes , rouges , & d'un verd vif nué de violet , qui forme la nuance dominante ; au lieu que la nacre des oreilles des côtes de France eft raboteufe , ou avec des canne- lures inégales chargées de loupes & de femences de perles ; ce qui occafione néanmoins des ondes nacrées très intéreflantes. Les côtes de la Méditerranée & cel- les de la mer Adriatique, donnent dans fes parages des orcilles de mer de cette efpece, très belles, Ces ' 42 @,. NE coquilles de nacre ont beaucoup de variétés, comme on Va déja dit , par leurs grandeurs, leurs différentes con- cavités , leurs ftries, & leurs couleurs ; mais les gran des efpeces ou les vieilles font fujettes à être véri- nées , foit naturellement , parce qu’on ne découvre les trous qu'après la fuppreflion du limon , lefquels s’ag- grandiffent à mefure qu'on enleve le drap marin mar- bré, où que l’on atteint à la nacre; foit que ces trous ayent été formés par des vermifleaux. Elles peuvent âvoir jufqu'à quatre ou cinq pouces de longueur , fur près de trois pouces de largeur environ. GuAzTIERr , tab. 69. litt. C. Auris marëna , levi ter fériata , lucidè albida , plufquam fexdecim foramini- bus difinéla. . SA, Ejufdem, lit. 1. Auris marina major , profundè fulcata, magis depreffa, fufco colore obfitæ | inrès argentea. MEN | M. d'ARGENVILLE , pl. 3. lett. A, L'orcille de mer percée de trous vient de nos mers avec fa cou- verture naturelle : elle eft nacrée en-dedans, & a plu= fieurs femences de perles dans fon milieu, entr'autres, une perle ronde & belle qui fe diftingue des autres. Le même , let. D. Une orcille retournée fur fon deflus ; : comine étant bigarrée de taches rouges, für:un fond blanc ; fes rides font très faillantes , ainfi que fon œil, avec des bords inégaux & déchiquetés. d Le même, less, £: Celle-ci ne difere de la premiere marquée À, que parce qu'elle n'a point de perles ; qu'elle n'a que fix'trous , & que fon épiderme Ôté, elle montre une robe bariolée de verd, & de grandes ta- ches brunes, : - L | - OREILLES où OREILLONS. Terme de Con- chyliologie, qui exprime des parties plates; faillan- tes ; augulaires , & latérales à la charniere de plufieurs coquilles bivalves du genre des peignes ,: des péton- cles , & des huitres. Les mots oreilles & oreillons, font auffi en ufage dans la connoiffance de la Con- Chyliologie ; pour fignifier la lévre ailée de plufieurs Q KE, rochets ou mutex. C’eft pourquoi , on dit un rocher à oreille déchirée, Il ne faut pas néanmoins contondre les oreilles des bivalves , avec les lévres ailées de plu- fieurs univalves. | OREILLE-MUREX , dite OREILLE D’ANE. Murex tranfverfim firiatus, canali brevi & recurvo, labio alato , craffo , dupliciter laciniato, ad inflar di- gi in altum ereëlo , volutä pyramidatä , in primis fpt- ris tuberculis coronatä ; intàs rubro & flammeo colore infignis ; auris afini appellatus. Coquille univalve du genre des rochers ou murex , à lévre ailée & déchitée, & à canal court retrouffé. Elle eft allongée , arrondie, à ftries circulaires plus ou moins prononcées, inégales & tuberculeufes. Sa volute , élevée en pyramide, eft compofée de huit fpires, dont les trois premieres font couronnées de tubercules , tandis que les autres font comme abforbées en partie dans une bavure du teft, fur-tout dans les petites & moyennes efpeces. La lévre ailée eft ordinairement fort épaifle étroite, un peu rentrante ; mais élevée , en formant à fon extrémité une faillie en forme de doigt : fon extrémité oppofée montre une double échancrure , laquelle fe termine avec le fût qui eft uni , par un petit canal court & re: trouffé en-dehors en maniere de bec. Tout ce plan eft blanchôtre, tandis que l’on découvre un intérieur de couleur de feu, cinabre ou ponceau, qui eft d’une nuance foible, dans les grandes efpeces d'oreille d'âne, La furface intérieure de ce‘rocher; en deffus, eft d’une couleur fauve , un peu pourprée mêlée de blanc , dans celles qui font d'un moyen volume, & qui viennent des Indes occidentales ; au lieu que les efpeces des gran: des Indes, & d'un plus grand volume, {ont d’une cou- leur jaune-roux , & plus luifante, il y en a une efpece grisatre , dont les ftries font plus prononcées. Les pre- mieres.portent deux pouces & quelques lignes de lon- gueur, fur un pouce de largeur; & les fecondes ; qui font orientales, ont jufqu'a trois pouces d'élévation avec les mêmes proportions, : 23 44 © KR € RumPHivs, tab. 37. litt. R. Pugil; Hol. Scher- mer, wyzer, of geknob-belde lap-hoorn; le gladia- teur , le cadran ou la coquille noueufe déchirée. Guaztrert, tab, 32. litt. D. Murex | mucrone pa- pillofo fatis produëto , ftriatus ffriis aliquando papillo- fs, 6 craffis , labio externo in acumen abeunte , ex ro- feo 6 albo variezatus , intàs flammeis. | Ejnfdem, litt. H. Murex , mucrone papillis coro- nato , ffriatus , aure in acumen fatis produéfum elon- gatà , ex aibido & rofeo obfcure depiëtus. M. d'ARGENVILLE , pl. 14. Lit. O. pag. 1$ 1. Ce rocher a falévre en aîle qui s'étend, & forme une pointe fort longue ; le fond de fa bouche, qui eft d’un rouge vif ,ainfi que fa figure, lui a fait donner le nom d’o- reille d’âne. } Le Murex , appellé loreille d’âne ; a deux variétés dans fon efpece , dont la premiere n’en differe que par fa lévre ailée, plus étendue, plus large , & fans former une faillie fi élévée. Sa coquille eft moins épaïfle | & fes fpires font plus détachées. La feconde variété a fa coquiile mince, un peu tranfparente , luifante , & lé- gerement ftriée fur fa furface extérieure. L'intérieur de l'ouverture eft peu coloré. ORFILLE-MUREX , dite OREILLE DE COCHON ou OREILLÉ DÉCHIRÉE. Murex, brevicanali paulifper recurvo, labro expanfo vel alato, laciniato, volutä pyramidaté validis tuberculis arma- té ; ex puichro colore flavo plis vel mins rubefcens , colimellä aureä vel flammeä [plendente infignis ; auris porci appellatus, Coquille univalve , du gente des ro- chers -aïlés à canal court:ou peu allongé, échancré , & légerement retrouflé. Elle eft ainfi appellée; à caufe que fa lévre finueufe & comme arrachée du corps de la coquille, forme une efpece de large oreille. plate & unie dans fon bord, comme celle d’une oreille de porc. Sa forme eft renflée, aflez unie, avec une volute taite en pyramide, compofée de neuf ou dixfpires, dont les premieres font armées de fortes protubérances, O RE 45 larges à feurs bafes , prolongées en pointes &«un peu obtufes. Les dernieres , qui terminent la clavicule ou forment le fommet, font gatnies de petits tubercu- les, & de firies cireulaires peu prononcées. Cette ex- trémité eft toujours moins colorée que le refte dela co- quille ; qui eft d’une belle couleur jaune-aurore dans certaines efpeces, & jaune-ponceau dans d’autres ; prin- cipalement, fur la columelle & l'intérieur de la lévre, dont les nuances font jaunes & dorées, ou d’un rouge de flamme. Le canal & la portion de la lévre échan- crée eft d’une belle couleur pourpre. Ce beau murex eft recherché avec toutes fes couleurs, quand il eft d'un ros volume , & qu'il eft bien confervé dans fon entier. Left fort connu dans les parages de la Méditerranée ; mais les plus beaux fe trouvent vers les côtes de F'A- frique. L’oreille de cochon doit avoir trois pouces & même trois pouces & demi de longueur, fur deux pou- ces & demi de largeur. L’oreille de cochon, ou l'oreille déchirée , varie dans fon efpece, par le nombre & l’é- tendue des protubérances. Il y en a, dont la partie la plus renflée du corps de la coquille , eft environnée de tubercules , tandis que les autres n’en portent qu'une demi - rangée , quelquefois même en font dépour- vues , & ne prélentent qu'uu renflement , précédé d'une ou de deux cannelures , fituées vers la pre- miere lignefpirale. Ces rochers aîlés font pefants , à caufe de l'épaifleur de la coquille ; mais la variété , qui differe d’avantage de celles-ci , eft l’efpece mince à lé: vie rentrante, GUHLTIERI, tab. 32. litt. B. Murex , in fummi-. tate firiatus, mucrone muricato , in dorfo aureus , intis flammeo colore fplendens. M. d'ARGENVILLE , pl. 15. lite. A. Ce rocher eft à oreille déchirée , avec deux rangs de pointes à la naiflance de fa clavicule, garnie de quatre à cinq rangs de tubercules jufqu'à fon extrémité ; fa couleur eft au- rore, tirant fur le rouge. OREILLE DE COCHON, ou OREILLE 16 O R E DÉCHIRÉE A LÉVRE RENTRANTE. Murex auris porci diétus vel labro laciniato introrfum recurvato & teflé tenui. Cette efpece, dont la forme eft arrondie, differe principalement de celle qui eft épaiffe par fa Jévre mince ou papyracée, & recourbée vers l'ouver- ture. La volute, élevée en pyramide , eft élégante avec un fommet aigu; mais dont les tubercules des premie- res {pires font très inégaux & aflez allongés. Toute Ja furface extérieure de ce murex eft jaune-aurore, à . ftries circulairés vers le canal qui eft court, échancré & de couleur pourpre, Ce murex a près de trois pouces de long , fur un pouce & demi de large. GREILLE DE COCHON DE COULEUR MARRON. Murex canal: brevi récurvo ; labro alato & lacfhiato ; ruberculis brevioribus in primis fpiris inf- truétus ; excus pulchro colore caftaneo nebulatus; intès candore & ex fufco purpurafcente lucrdè depiétus. Cette efpece differe de celle de la Méditerranée par fa couleur marron qui eft très belle , ainf que par les protubéran- ces de fa clavicule, qui font beaucoup plus courtes que cel!es dont l’efpece aurore eft garnie. L’orcille déchi- réc brune ou marron eft encore plus remarquable par fa furface intérieure, qui eft nuéé detblanc & de couleur pourpre rembrunie, | OREILLE DE COCHON, BIVALVE. Nom que plufieurs ont donné à uné coquille bivalve du genre des huitres, que l’on nomme plus généralement da crête du coq. Voyez CRÉTE DE COQ. ORFILLE DE MIDAS. Buccinum.formä oblon- gâ, ovatä, & deprefsà, un& coflä laterali, & plurimis rugis in longum duëlis munitum ; apertur& peculiari , anguflà& finuosé, labro craffo & integro, colimellé dua- bus apophyfibus dentatä , infigne ; auris Mida nomina- æum. Coquille univalve du genre des buccins dont l'ouverture eftentiere , ou réunie avec la columelle ex- térieure fans interruption. Sa forme eft oblongue , ap- platie , ovale, ou de la figure d’une ellipfe allongée par de rétréciffementde fesexiéimités. Sa volute eft compo- O R M fée de feptou huit fpires comprimées dans un plan éle- vé, chargées de rides longitudinales qui fe prolon- ent, plus ou moias jufque fur Le corps de la coquille. ÉTERES de ce buccin, qui eft finguliere, eft fi- nueufe , étroite, allongée , avec une lévre épaifle, également finueufe, & une columelle dentée par deux fortes apophyfes ; ce qui donne tout à la fois l’idée. d'une grande oreille allongée ; c'eft aufli pourquoi l’on a donné à ce buccin le nom d'oreille de Midas. Cette coquille eft encore remarquable par une côte latérale épaiffe qui fort d’un ombilic, quelquefois apparent, la- quelle fe prolonge jufqu'’à la premiere fpire. Lorfqu'ona dépouillé ce teftacée de fon drap marin de couleur mar- ron ; il montre une couleur agathe, clair, ou de rofe livide ou blanchître. L’oreille de Midas fe trouve dans les mers de l'Amérique méridionale, comme dans les îles de Caïenne & de la Guianne. Sa longueur peut avoir trois pouces fur deux de largeur. RumPxivs, tab. 33. lit. H. H. Auris Mide ; Holl. Midas oor; l’oreille de Midas. GUALTIERI, tab. $5. litt, G. Srrombus integer, . ore fimbriato , levis, ex candido-fubrofeo colore con/pi- cuus, fed inextremitatibus aliquandd ex livido albicans. M. d'Arcenvrzzr, pl. 10. let. G. On nomme oreille de Midas ce buccin ; fa couleur eft toute brune , quand il fort de la mer; elle tire fur l’agathe, lorfqu’il eft découvert. On en remarque l’épaiffeut , ainfi que deux replis qui font dans le bas de fa bouche, dont la forme approche de celle d’une oreille. Les Conchyliologiftes donnent le nom de fauffe- oreille de Midas à plufieurs buccins de Caïenne , & diftinguent une autre efpece qu'ils appellent la petite oreille de Midas. Voyez Fausse oRgiLLe DE Minas, ET PETITE OREILLE DE MIDAS. | ORMIER. Nom que lon donne fur les côtes de France à des coquilles univalves, autrement appellées oreilles de mer , & que M. Adanfon a confervé.à une coquille du même genre; en latin, ha/ioris, parçe qu'en 48 O R M Ro “effet, elle repréfente affez bien l'oreille de l’hormmé, Si on la confidere en-dehors dans la fituation naturelle de l’animal lorfqu'il marche, elle paroît comme un baf- fin oval renverfe, ceftadire, dont la convexité eft tournée en-deffus. Alors on apperçoit vers fon extré- mité poftérieure, & un peu fur la droite, trois tours de fpirale aflez élevés pour former,ren cet endroit, une efpece de mammelon à trois étages. On voit en- core un rang de trous ronds difpofé fur une ligne courbe, parallele à la longueur de la coquille, & à une diftance . à peu près égale de fon bord droit, & du milieu de fa largeur. Cette rangée de trous, qui font au nombre D de fept, fe termine au milieu de fa longueur ; mais elle eft continuée par un grand nombre de tubercules, ou de mammelons qui fuivent fes bords & ne finiflent qu'avec le premier tour de fpirale. Ces mammelons font comme les veftiges des trous : l’auteur en a compté plus de cinquante. Le refte de la furface extérieure de la coquille eft coupé par un nombre infini de fillons creufés légére- ment , & fort proches les uns des autres. Ils ont tous leur origine au fommet, & vont, en prenant la cour- bure d’un demi-cercle , {e répandre fur toutes les par- ties du bord droit de la coquille , où ils fe perdent. Quant à la furface intérieure, elle eft d’une nacre du poli le plus beau & le plus luifant. Les trois tours de {pirale, qui font en relief au-dehors de la coquille, pa- roiflent ici en creux. Le bord des trous n’eft point tran Chant en-dedans comme il left en-dehors. | Cette coquille eft épaifle, & l’on en trouve de dif- férentes grandeurs. Les plus grandes, que M. Adanfon ait vu, avoient quatre pouces & davantage de longueur, deux pouces un quart de largeur , & environ un pouce de profondeur. L'ouverture eft ovale ou elliptique , à peu près de la forme & de la grandeur de la coquille, Sa lévre droite eft courbée en arc, mince dans les jeunes, épaifle dans des vieilles, & trançhante fur les-bords : Ja lévre gauche O R M 49 auche au contraire eft épaifle & nacrée comme elle, & lon met cette coquille au nombre de celles qui font tournées en fpirale , comme on ne peut s'en difpenfer, fon ouverture fe trouvera placée à la droite de tout le _ corps des fpires : & les {pires elles - mêmes, prifes du bord droit de l’ouverture , tourneront par derriere l’a- nima! en defcendant de fa droite vers Ë gauche. _ Le fond de la couleur de la coquille eft rouge de chair au-dehors, quelquefois fans mélange , & fouvent martbré de blanc. L’efpace , que les trous laiffent en- treux, eft rempli par une petite bande blanche qui va fe perdre dans le bord voifin. Au-dedans elle eft re- couverte d’une nacre éclatante, dont la couleur pañfe alternativement du blanc au verd, & du verd au violet, füuivant les différens afpeéts fous lefquels elle fe prés fence. On remarque une fi grande variété dans la forme & la couleur de la coquille de l’ormier, qu'il n’eft pas étonnant que les auteurs en aient fait trois ou quatre efpeces différentes Il y en a d’ovales, d’allongées & de courtes. Les jeunes font plus applaties , & ont moins . de trous & de fillons que les vieilles. Dans celles-ci on compte fept trous & cent cinquante fillons ; les jeunes, au contraire, n'ont que trois ou quatre trous, & cin- quante ou foixante fillons. Ce n’eft que dans les jeunes qu'on peut juger de leur couleur ; car il eft rare que les vieilles ne foient pas couvertes d’un limon gras & ver- dâtre,ouenveloppées d’une croute pierreufe qui les défi gure : il faut les en dépouiller pour découvrir leur cou- leur naturelle, qui eft un fond rouge marbré de bfanc. Il y a encore quelques différences dans l'intérieur des unes & des autres, Dans les vieilles, la nacre forme des ondes affez inégales, qui vont aboutir au creux du fom- met ou de la volute : on y trouve aufli fort fouvent de petites perles : au lieu que fa furface eft égale & unie dans les jeunes. Il n’eft pas facile d'expliquer comment fe forment les trous de la coquille de l'ormier ; mais on remarque très Tome IIT, 0 Oo K M PS bien qu'à mefure que la coquille s'aggrandit "il fe faie far fes bords un nouveau rrou, dont le éommencement n’eft d’abord qu'une échancrure. Cette échancrure aug- mente peu après , & devient un trou rond, qui eft porté infenfiblement vers le milieu de la coquille , par les ad- ditions continuelles qui fe font à fes bords, & fe ferme enfuite à fon tour, comme ceux qui l'ont précédé. La tête de l’ormier eft groffe, cylindrique, d’une largeur égale à fa longueur, applatie à fon extrémité , & comihe tranchée obliquement en-deffous. On y voit Pouverture de la bouche femblable à un petit fillon qui fe trouve vertical lorfqué la tête s'étend, & qui devient patallele à fa longueur lorfqu’elle fe courbe en-deflous. Quatre cornes,de figure & de longueur différentes,pren- nefit naiflance de l’origine de la tête. Les deux grandes font de figure conique, un peu applaties, quatre ou cinq fois plus longués que larges, & un peu plus longues que la tête. Les deux autres font une fois plus courtes, tailléés én prifime à trois angles, dont la longueur eft double de Ja largeur par leur fituation, elles fe trou- vent du côté extérieur des plus longues cornes , à une fort petite diftance d'elles. Elles font libres & dégagées de tous côtés , excepté à leur bafe , où une membrane aflez légére', fort ample , & comme déchirée fur fes bords, vient les joindre avec la tête. Les yeux ne femblent être que deux petits points poirs. Ils font portés comme ceux du limaçon, fur le fomimet dés cornes extérieures & prifmatiques. Le manteau n’eft pas une partie bien apparente dans cet animal. Ce n’eft qu'une membrane aflez mince, qui s'étend fur toute la furface intérieure de la coquille, & paroît rarement hors de fes bords, On ne la foupçon- neroit pas eh ne regardant que le dos de l'animal , fi les deux extrémités antérieures, celle de la droite & celle de la gauche, qui fe terminent en pointe vers lo rigine du col, ne fe montroient fous la forme de deux languettes triangulaires , tantôt par le fecond, tantôt ® K M $1 par letroifieme trou le plus proche du bord de fa co- quille par où on les voit fortir. ; . M. Adanfon ne connoît pas de coquillages dont le pied foit mieux orné que celui de l'ormier.il eft extréme- ment gros, comme dans la plupart de ceux dont la co- rs eft fort évalée; & il déborde confidérablement la enne quand il marche. Vu en-deflous, il repréfente une ellipfe ,\dont l'extrémité antérieure , ou la plus pro- che de la tête, eft coupée au milieu de fa largeur par une crénelure triangulaire affez profonde. En-defus il eft convexe , & orné, à quelques lignes de fes bords, de deux franges, ou pour mieux dire, de deux fraifes qui en font le tour. Ces deux fraifes font bien diftin- pné l'une de l’autre dans leur partie poftérieure , & ur les côtés, jufqu'aà la racine de la tête ; où elles fe réuniflent en une membrane déchirée & frangée fur les bords, qui la recouvre ordinairement avec les.ÿeux & les cornes, de maniere qu'il eft rare qu’elle paroifle aufli clairement que l’auteur a été obligé de la repré- fenter pour mettre ces ditférentes parties. Chaque fraife eft formée d’une membrane affez épaifle, qui prend naiffance de la fubftance même du pied. Ses bords font découpés profondément d'environ quarante cannelures figurées en croiflant. Du fond de chaque croiffant il fort un filet femblable à une foie très déliée, qui a le double de leur longueur. Leurs cornes font re terminées par un filet; mais il eft rameux & fubdivifé en plufeurs branches. La difpofition de ces deux fraifes en falbalas, & la quantité prodigieufe de filets dont elles font bordées, fi un très bel effet, & font une riche parure fur le pied de cette efpece d’ormier. Il y a peu de coquillages dont l'animal foit aufli va- tié pour la couleur. Sa tête eft d'un cendré noir, tra- verfé par un grand nombre de petites raies blanches. Les colonnes ou les prifmes qui, portentles yeux, & la membrane ou la coëffe qui recouvre la tête, font d’un verd pâle. Le blanc fait la couleur du dos de f'ant« D ij } ç2 O R M | mal, & du deffous de fon pied. Son manteau eft auf; blanc , avec un bordé de verd. La partie fupérieure du ied, & fes deux franges en falbalas , font bigarées de taches blanches , mêlées avec de petites raies noi- râtres. Tous les rochers de la côte du Sénégal nourriffent une quantité prodigieufe de ce coquillage. L'auteur l’a comparé à ceux qui naiflent fur les côtes de France, & n’y a trouvé aucune différence, ni dans les coquilles ni dans l'animal qu’elles renferment. Le goût eft auffi le même, & les Négres, qui habitent les bords de la mer, le mangent comme font les François de nos cô- tes. Voilà des coquillages femblables qui habitent des climats bien différens pour la température. M. Adan- fon les a obfervés aux îles Canaries & aux Açores : on les a vus dans la Suède : il fe trouve donc {ur toutes les côtes, depuis la ligne jufqu'au foixante-neuviéme degré de latitude, & peut être au-delà. Cela ne doit-il pas faire foupçonner qu'il regne une température à peu près égale dans les mers les plus oppofées ? Cette tem- pérature pourroit peut-être fe trouver à une certaine profondeur qu'il feroit à propos que ceux qui habitent les côtes, vouluffent fe donner la peine d’obferver. Aristote, Hift. Anim. lib. 4. cap. 4. Asus aygju , Janus le oùs , quibufdam, B£ion, Aquat. lib. 2. pag. 395. Patella major, RONDELET , Pifc. pars 2. pag. $. Auris marina. ALDROVANDUS, pag. 55. Orion five uso JoNSTON, Exang.t. 17. fig. 4. & 5. Patella fere five aures marine. . BoNANNi, Recr. pag. 91. clafl. 1. n. 10 & 11. CAuris marina, Bellonio patella major. LISTER, Hit. Conchyl. tab. 611. fig. 2. Auris marina major ; latior ; plurimis foraminibus , eorumve veffigis ad quadraginta circiter confpicua , claviculä elatä, ex Angliä. Ejufdem , tab. 612. fig. 3. Auris marina minor densè firiata, ex margineinternä; ex Africé O R M LE Ejufdem, fig. 4. Auris marina afpera, clavicul la- tâ, comprefsä , icem limbo valdè lato infignita. Ejufdem, tab. 613. fig. s. Auris marina ingens, profunde fulcata. Ejufdem, tab. 614, fig 6. Auris marina lavis , à flave viridefcens , columellä plan&, & paularim cavarà. Rouuruivs,Muf. pag. 121. tab. 40. fig. G. H. 4u- ris marina. K1rKER, Muf. pag. 436.n. 10 & 11. Auris ma- rina , Bellonio patella major. Lançcrus,Meth. pag. ss. Auris marina ftriata & rugofa. M. d'ARGENVILLE , Hift. Conchyl. pag. 242. pl. 7. fig. À, Auris marina margaririfera | feptem forami- Aibus. Le même, pl. 7. pag. 145.Oreille de mer, percée de trous, nacrée en-dedans, ayant plufieurs femences de perles dans fon milieu, entr'autres une ronde & belle qui fe diftingue des autres. Le même, pag. 245. Oreille de mer plus petite de moitié, plus belle & remarquable par la beauté de fon orient, la rondeur & l’uni de fes bords, & la belle marbrure verte & blanche de fa robe; elle eft percée de fix trous à l'ordinaire. Le même, fg. D. Oreille bigarrée de taches rou- ges, fur un fond blanc; fes rides font très faillantes, ainfi que fon œil , avec des bords inégaux & déchi- quetés. Le même auteur, f. F. Oreille qui n’eft différente de la premiere marquée À , que parce qu’elle n’a point de perles, qu'elle n’a que fix trous, & que fon épi- derme Ôôté, elle montre une robe bariolée de verd & de grandes taches brunes. GUALTIERI , tab. 69. fig. À. Auris marina levi- ter ffriata , ex flavo viridefcens ; RoNDELETII. Ejufdem , fig. C. Auris marina leviter fériata , lucidè albida , plufquam fexdecim foramiriius. Ejufdem , fig. E. L, M, Auris marina, ftriis flexuofrs li] ® R æP & fulcatis ; fufca intès ex ceruleo argentea ; Bo- NANNI. LiNNÆUS , Faun. Suec. p. 379. n. 1326, Haliotis ffrzata, rugo/a. KLEIN, Tent. pag. 19. fpec. 1. Auris Levis : la- tior : cretata ; pgranulata , RUMPHII, Ejufdem, fpec. 2. n. 1. Aurfs firiata ; tenuis , lata, leviter ftriata. Les François l’appellent ormier, oreille marine, ou oreille de mer : les Anglois, Mother of pearl : les Al- lemands , Meer chreen : les Malais, Telinga maloli,ou Bia facatsjo : les Ambonoiïis, Hovileij. | ORPHELINE. Concha pupillaris. Nom que les Con- chyliologiftes donnent à plufieurs coquilles bivalves du enre des cames tronquées , & du genre des peignes fans oreilles. Voyez ces articles. ORPHELINE CAME. Chama , latere truncato 6 concavo , ftriata diverfimodi ; albida, maculis caftaneis vel nigricantibus , angulofis depiéla, chama pupillaris appellata. Cette coquille bivalve du genre des cames tronquées eft à ftries longitudinales délices , interrom- pues par huit ou neuf autres fpires tranfverfales, éle- vées en vive-arrête , paralleles & diftantes les unes des autres. La partie latérale tronquée eft étroite , con- cave, & toute brune, quelquefois néanmoins marbrée de blanc; tandis que toute la furface extérieure des deux battans eft ornée de taches & de traits angulaires de couleur marron dans certaines efpeces , & noirâtres dans d’autres, fur un fond blanc ou fauve-clair. Cette came eft fort épaifle , dentelée dans fon pourtour inté- rieur , avec une grande tache latérale brune & pour- prée. Le refte de la furface intérieure eft blanc. La charniere eft compote de deux dents faillantes, fituées deffous les fommets dans chaque valve , lefquelles fe Jogent dans les alvéoles correfpondants. Cette came peut avoir depuis quinze lignes de largeur jufqu'à un po & demi, fur trois ou quatre lignes de moins de hauteur, L'orpheline a des variétés dans fon efpece , 6 R &@æ par fes taches brunes & noirâtres, qui font tantôt dif polées par rayons , & comme déchiquetées fur un fond blanc, un peu azuré, & mêlé de fauve; tantôt par des taches larges , rares & angulaires toutes noires, fur un fonditrès blanc, de maniere qu'il eft difficile de rencon- trer cette bivalve parfaitement femblable ; mais elle eft toujours reconnoiffable par fes ftries tranverfales fort faillantes. Quand on les fupprime pour rendre la co- quille luifante , elles laiffent toujours des traces qui empêchent de la méconnoitre. M. d'ARGENVILLE, Append. pl. 3. letr. G. pag. 394. Cette came n’eft pas moins finguliere que l’or- pheline, Une grande tache fauve en occupe tout le mi- lieu, & fe termine en pointe vers extrémité d’en-haut. Les deux côtés font blancs, rayés par de petites taches de la même couleur que la grande. Cette bivalve con- tre l’ordinaire eft aufli parfaite deffous comme deflus. ORPHELINE-PEIGNE SANS OREILLE. Cha- ma aquilatera , firiara in longum , peëtinem inauratum fimulans , ex colore caffaneo maculata & punéfata in fundo citrino. Cette coquille du genre des cames, de l'efpece que l’on nomme furie, refflemble quant à lexté- rieur, à un petit peigne par l'ordre de fes itries longi- tudinales, par l'élévation de la coquille & fa forme équilatérale ; mais fon ligament, qui remplit en partie & éloigne les deux fommets, ainfi que la charniere qui eft particuliere à ce genre de bivalve , admettent celle-ci parmi les cames à la fuite des cames-cœurs al- longées ou comprimées, dont cette orpheline a la f- gure, & que l’on peut appeller néanmoins peigne fans oreillons improprement dit. Cette charniere reffemble a celle des cames- furies, du fourdon du Poitou, & d'autres efpeces appellées peignes fans oreilles, c’eft- àdire, qu'elle eft formée par deux petits rateliers la- téraux difpofés en portion de cercle, de dix à onze petites dents , dans chaque battant , faillantes , ap- platies fur les côtés , lefquelles s’engrénent dans.les fillons réciproques & alternatifs. Le refte .. la circon- iv s6 9. + © férence intérieure eft feftonné comme dans les furies : cette furface montre , dans la concavité des deux bat- tans , une grande tache de couleur marron fur un fond blanc & uni; tandis que la furface extérieure eft jon- quille ou citron, avec une grande tache dominante, brune, & ponétuée ça & là de petites taches rondes de la même couleur, ou brun-rouge. Cette bivalve tire rh fur le rouge-clair vers les fommets ; elle eft païfle, ayant tout au plus quatorze ou quinze lignes de longueur fur prefqu’autant de largeur vers fa circon- férence. On trouve cette efpece d’orpheline dans les mers des Indes orientales. M. d’Argenville a donné te nom d’orpheline à une coquille bivalve ( dans fon appendice , p£. 3. lerr. C. ) toute particuliere dans fa furface, qui montre deux plans , autant pour la couleur que par la différence des ftries fur le inème battant ; elle paroît néanmoins fe rapporter à l’efpece figurée G à l'égard de la defcrip- tion que donne l’auteur. E’orpheline eft un peigne aufli fingulier que peu connu en France. Ea variété de fes couleurs mérite lattention des curieux. La moitié de fa valve fupérieure eft couverte d’une grande tache déchiquetée de couleur marron; le refte eft d'un gris bleuâtre , où l'on SR des rayures qui for- ment le peigne. Le dedans eft bleuâtre , dentelé au ourtour , avec une tache irrégulière de couleur mar- ton , déchiquetée , & qui occupe le milieu. Elle eft entiérement relative a la famille des peignes. OSCABRION ou OSCABIORN , ou LÉPAS MULTIVALVE A HUIT COTES. Ofcabrion feu Lepas multivalvis. Coquillage de la troifiéme clafle des teftacées ou des multivalves, qui forme un genre par le nombre dè fès variétés. Quelques - uns nomment lofcabrion , la punaife ou le cloporte de mer, la na - celle ou la chaloupe , & la chenille de mer. Le carac- tere générique & diftinctif de ce coquillage eft d’a- voir une figure ovale , allongée, & arrondie aux deux extrémités , d’être compofé de huit écailles ou huit D FE s7 pieces en maniere de côtes, qui fe recouvrent & fe meuvent les unes fur les autres, comme celles de Ia queue d’une écrevifle. Les fix écailles non comprifes les deux autres, qui-forment les deux extrémités de l'ofcabrion , font autant de portions d’anneaux élevés en arc, plus ou moins courbés, au milieu en vive-at- rête , garnis chacun d’une côte latérale angulaire , & dont la pointe fe termine vers le centre des anneaux. Les deux autres pieces, qui font aux extrémités de la coquille , font ceintrées & enclavées ainfi que les fix anneaux dans un bourrelet cartilagineux , flexible & couverts de petites écailles , qui le rendent granuleux. La furface extérieure des ofcabrions eft fouvent unie, un peu frite & quelquefois raboteufe. Sa couleur varie par diverfes marbrures verdâtres , cendrées , ou rougesbrun. Il y a des efpeces, qui montrent de petits compartimens noirâtres & grisâtres, mais pref- que toujours avec des nuances obfcures. Rien ne repréfente mieux une petite nacelle que la furface intérieure des ofcabrions , par la profon- deur & la forme de l’ouverture qui égale l'étendue de la coquille ; les huit pieces, que l’on y diftinoue, font lifles , tranchantes vers leur recouvrement, cou- pées en doucine , & d’une maniere onduleufe. La couleur de cette furface intérieure eft verd céladon, azurée, où d’une couleur d’eau plus où moins vive. Les ofcabrions peuvent avoir depuis fept ou huit li- gnes de longueur jufqu'à plus de deux pouces fur moitié moins de largeur. On les trouve principale- ment dans les différentes ifles de l'Amérique méridio- nale & feptentrionale , comme celle de Magellan, des ifles Antilles, de la Caroline , de Saint-Domingue, fur les eôtes de France & ailleurs. L'ofcabrion étoit peu connu des anciens Natura- liftes , & a été rangé, par plufieurs modernes, parmi les cruftacées , entr'autres par Rumphius, qui le nomme la limace de mer , {max marina, tab, 10, n. 4. M. d'Argenville a compofé la feconde famille des s3 Dre multivalves , avec deux efpeces d’ofcabrions , qu'il nomme aufli lépas à huit côtes ; fçavoir, celui dela Caroline, o/cabrion Carolinum , & celui de France, ofcabrion Gallicum. Ils font repréfentés avec les our- fins de mer, àla pl. 265. /ete. L. & M. C'eft une efpece de lépas oblong à huit côtes, dit l’auteur, qui s'atta- che aux rochers , ainfi que les autres ; mais fes huit côtes femblent l’exclure de la claffe des univalves , & le porter naturellement dans celle des multivalves. Le méme auteur, dans la Zoomorphofe , pag. 64. fait la defcription , premierement de l’ofcabrion de l'Amérique. On le trouve à trois ou quatre pieds fous l’eau , attaché au rocher dans les endroits les moins fréquentés : fes vifceres & fes autres inteftins mous font renfermés dans l’efpace ovale de fa coquille. À un des bouts eft [a tête ou la bouche de l’animal, féparée par un petit efpace , & défignée par une aflez large ou- verture prefque rouge ; l’extrémité oppofée , qui fe de- tache également de cette même partie, fait voir l'en- droit d’où fortent les excrémens. On dit que l'ofca- brion s'attache fur le dos de la baleine , & qu'il y vit en parafite. Sa coquille eft compofée de huit pieces ou côtes entierement détachées, & jointes à la chair de l’animal par de petits crans , qui ’emboitent & s'ÿ réuniffent. On n'entrevoit qu'une portion circulaire de couleur brune; mais fes rebords font garnis de petites aigrettes affez du- res & aflez femblabies au crin. Cet animal n’a point de cornes, point d’yeux, point de pattes ; au moins iln'en paroît aucune. Ilrampe fur les rochers comme le lépas ; alors fon corps paroit féparé de la tête, feulement dans le cas où il agit avecforce. Sa tête , faite en croïffant, eft arrondie & percée d’un trou ovale , par lequel fort un tube fermé par le bout des deux demi-globes. Quand la partie de fa tête n’eft pas appuyée, il fait agir cette efpece de tube comme par refpiration , & il paroît & difparoît prefque au même temps. Ce mouvement pec- oral a été obfervé à la loupe plus d’une demi-heure. 4,0 9 L’ofcabrion de France , pêché à Dieppe, fe trouve avoir de la différence dans la jonétion de fes huit cô- tes, qui font accompagnées à chaque bout de petites élevations ou de petits crans , lefquels s’élevent & fe réuniflent fur les contours ou le bourrelet de la coquille, Son pied , de figure elliptique , ne déborde jamais la coquille , & fon épiderme, qui n’eft qu'une peau affez épaifle , eft collé intérieurement fur la coquille, & l’en- vironne au-dehors pour fe joindre au boutrelet ; ce qui peut donner de lafliette à fes côtes. Les actes de Coppenhague , ainfi que la colleétion académique , font mention d’un coquillage appellé ofcabrion , qui fe trouve dans la mer d'Iflande. On dit que les pêcheurs en mangent la chair toute crue, pour étancher leur foif. Quelques-uns prétendent que c'eft un bon remede contre les envies de vomir que caufe la mer, F | L'Ofcabrion ou l’Ofcabiorn de lIflande eft men- tionné par Jacobæus. Il a tant d'yeux qu'il eft appellé l'Argus d'Iflande. Celui de la fable, qu'Ovide a chan- té , dit cet auteur , n’avoit pas un aufli grand nom- bre d’yeux que nous en découvrons à l’aide du mi- crofcope dans cet animal. M. Wormius , notre com- patriote , nous a donné la defcription de l’ofcabiorn : mais comme on n’eft entré dans aucun détail fur fes yeux, qui par leur ftruure finguliere {ont l’une des parties les plus curieufes de fon corps , l'auteur a jugé à propos d’er parler. Il en rapporte d’abord ce qu'en a dit un auteur dIflande même ; c’eft Hannas Thorlevius , homme fincere, très habile , & fort verfé dans l’hiftoire Naturelle de fon pays : voici fes propres termes. « Le nom de l’ofcabiorn doit fon origine à la » fable , & à la fuperftition : il ft compofé de deux » mots, Biorn, Ouriin & Oskar génitif d'Oosk', vœu » ou fouhait ; l'animal a été ainfi nommé, parce que » felon lidée populaire , quiconque peut avaler la » pierre, qui eft cachée dans fon corps , obtient fa- » cilement laccompliflement de tous fes fouhaits. 6o Oo S € FESSES ÿ L'ofcabiorn eft du genre des teftacées. Sa forme ef oblongue, & fa longueur eft de deux travers de doigt: on le prendroit , au premier coup d'œil , pour la queue d’un crabe; il y reflemble du moins beaucoup par les anneaux dont il eft compofé. Sa tête eft très petite & prefque triangulaire : on lui voit une bou- che , des pinces & une efpece de barbe : [a ftructure des yeux eft très curieufe : leur orbite eft une forte de petite écaille dans laquelle ils font immobiles : leur couleur ett verdâtre & leur forme ovale : les La- mes de la partie antérieure du corps ont plus de lar- a pa les fuivantes , lefquelles vont toujours en e rétreéciflant jufqu'à la pi » Qui fe termine en pointe. Wormius prétend que le corps de cet ani- mal n’eft compofé que de fept lames ; mais apparem- ment que Wormius n'avoit point vu l’animal entier & bien confervé ;. car dans cet état le corps de lof- cabiorn n’a pas moins de dix lames”, & fouvent il en a davantage: de chaque côte des fept lames antérieu- res , naïflent autant de bras ou de pattes dont lani- mal fe fert pour nager : ce nombre de pattes n’eft pas toujours le même , & il eft quelquefois plus grand, quelquefois moindre dans différens fujets. Son corps ne contient aucun inteftin ; on n’y voit, ni cœur, ni aucune autre efpece de vifcere,ni rien d’approchant : il ne s'y trouve qu'une matiere vifqueule , trans- parente, femblable a de la gelée de grofeilles un peu épaiflie & marqué d'un léger fillon : cette matiere, dont la forme approche de celle d’un fphéroïde al- longé , fe durcit avec le temps, alors on l2 nomme la pierre de l’ofcabiorn ; ce n’eft cependant point une véritablepierre, mais plutôtune cornelégere,fciflile, un peu diaphane, tirant fur la couleur du rubis; elle fe diffout dans le vinaigre ; mais elle le rend trouble & infipide. Les Iflandois l'emploient comme un excel- lent remede dans différentes maladies. L'auteur a éprouvé lui-même qu’en l’avalant on fe garantit du mal de mer; on s’en fert au lieu de perles dans l'épi- © 4€ cr lepfe , & dans les affections cardiaques. Elle eft bonne auffi contre la phthifie & contre la pleuréfie ; parce qu’elle ferme & confolide les ulceres du pou- mon. L'ofcabiorn fe trouve fouvent attaché à quel- ques poiflons ; par cette raifon certains moinen- clateurs Font placé dans la clafle des poux ou des grofles punaifes ; il ne pullule cependant pas fur fes poiflons , comme les poux fur les animaux ; mais il paroît d’abord dans un petit fac ou fourreau mem- braneux , dans lequel il eft couché fur une efpece » de moififlure verdâtre : fans être réellement de lal- > gue, cette enveloppe en a l'apparence : elle eft au » dehors de couleur d’écarlate , & noirâtre au dedans ; » elle eft quarrée & fa largeur eft de fix à huit travers » de doigt : ce n’eft qu'après être forti de ce fourreau » & lorfqu'il dirige fa marche où il veut, que l’ofca- » biorn s'attache aux baleines ou à d’autres poiflons, » & même à l’algue & au bois pour chercher fa nour- » riture. La pierre de l’ofcabiorn fe nomme en Iflande » petersftein , pierre de Saint-Pierre : ces noms font » fondés fur une fable qui ne mérite pas d’être rap- » portée. » Cette defcription de Thorlevius eft aflez exacte ; Jacobæus l’a vérifiée lui-même ayant un grand nombre d’ofcabrions & de leurs pierres ; mais les yeux de ce petit animal , étant le principal objet de cet ar- ticle , l’auteur ajoute quelques obfervations à ce qu'il en a dit. Ces yeux, comme on l’a rapporté, font im- mobiles & placés dans une petite écaille, qui forme la tête de lofcabrion ; lorfqu’on les examine à la vue fimple , ils préfentent la figure d’un petit treillage ou d’un réfeau verdâtre , compofé d’une infinité de fils, qui vont & reviennent fur eux - mêmes. Avec le mi- crofcope on appercçoit diftinétement deux pieces écail- leufes , couvertes d’yeux ou de cavités , au nombre de deux cens au moins : on ne peut les compter exaéte- ment , parce que ces pieces écailleufes étant un peu sonvexes , les mouvements que l’ebfervateur eft obligé EST ESSEEzS 62 D SE de faire faire à fon microfcope pour fuivre cette éon< vexité, troublent fon opération. Cette couleur verte, dont nous avons parlé, difparoït au microfcope ; ce n'eft qu'une illufion faite à l'œil , par le mélange de la lumiere & des ombres produites par les cavités : l’au- teur a fouvent examiné ces cavités au microfcope, & toujours avec une nouvelle admiration : elles paroïffent fi profondes, qu’au premier coup d'œil, il femble voit un rayon de miel avec toutes fes cellules. Après avoir bien confidéré ces yeux au dehors, il a vouiu obferver la face interne de l’écaille qui les porte : pour cela il a féparé avec beaucoup de ménagement , toutes les pieces dont le crâne eit compofé ; l’auteur a reconnu qu'elles étoient toutes lifles & fans filaments, à l’ex- ception de deux feulement dans lefquelles les yeux étoient placés : celles-ci étoient comme hériffées d'une infinité de filets : comme les ofcabrions étoient deffe- chés , l’auteur n’a pu s’aflurer fi ces filets étoient au- tant de petits vaifleaux. Jacobæus a eu lieu de le croire; car on diftinguoit, à l'extérieur, des cavités mêmes aflez profondes, & il eft probable que leurs extrémités in- ternes n'avoient été fermées que par le deffechement : ces extrémités n’aboutiffent à aucun cartilage, ni même à l’écaille dont nous avons parlé ; mais elles fe rendent au milieu d'un vuide formé par une piece écailleufe, dont la face intérieure eft concave, & qui paroït faire ici les fonétions de la rétine en recevant & réuniffant toutes les images envoyées par ce grand nombre de petits yeux, & en faifant pañler ces impreflions juf- qu'au cerveau ou à la partie qui en tient lieu. Les au- tres teftacées ont des yeux qui débordent un peu au dehors de la tête, & qui par cette fituation peuvent fe tourner aifément fur tous les objets qui font à leur por- tée ; mais ilen eft dédommagé par la multitude de fes yeux, & par fes petits filets internes, st empêchent la confufion des images, en les réuniflant au centre 1 2 1 Û : de la cavité de l'orbite, d’où elles vont fe peindre fur EC 63 cette partie écailleufe , concave , qui tient lieu de ré- tine. M. Adanfon à donné le nom de kalifon à une efpece de petit ofcabrion. Voyez Kaz1son. OSILIN. M. Adanfon appelle ainfi un coquillage operculé du genre du fabor. Cette premiere efpece, d'il a obfervée fouvent dans les rochers de Fifle de ent » & dans ceux de lille de Ténérif l’une des Ca- naries , à une coquille fort épaiffe , Jongue d'environ un pouce, & un fixieme moins large. Elle eft formée de fept fpires , lifles , unies, peu renflées , mais aflez bien diftinguées les unes des autres. | Son fommet eft conique , médiocrement pointu , aufli long que large, & de moitié plus court que Fou- verture, Celle-ci eft exaétementronde »Coupée oblique- ment fur un plan incliné de quarante-cinq degrés à l'axe de la coquille, & environnée à droite d’une lévre liffe , aiguë & tranchante, quoiqu'épaifle |, & comme doublée intérieurement. La lévre gauche eft prefque verticale, & marquée en haut d’une petite éminence femblable à une dent fort moufie. Le périofte eft fi peu fenfible , qu’il femble ne pas exifter. On obferve peu de variétés dans la forme de cette coquille ; mais beaucoup dans fes couleurs. Il yena dont le fond eft gris, ou noir, ou cendré ; quelquefois fans mélange , & fouvent avec des petits points blancs, où couleur de rofe. On en voit d’autres dont le fond eft verdâtre , ou d’un blanc de corne veiné de petites lignes brunes fort ferrées, & coupé par trois ou quatre bandes blanches tachées de rouge. I] eft rare qu'on les trouve entierement recouvertes de leur croute extérieure : elle ne refte ordinairement que fur les deux premieres fpires, & eft enlevée dans les autres, foit par le frottement foit par quelqu’autre caufe , qui femble agir moins fréquemment fur celles an trouve aux Canaries, que fur celles du Sénégal. ette premiere croute , dont les dernieres fpires fe trouvent dépouillées , laifle voir la couleur orangée - de la feconde croute ; & lorfque celle-ci eft encore 64 OÙ S kevée , on appercçoit la troifieme & derniete couche : d'une nacre d’abord violette , enfuite gris-de-lin ou couleur de rofe, & enfin argentée. Cette derniere cou- che eft la plus épaiffe ; elle femble former la plus con- fidérable partie de la coquille ; du moins en tapiffe- t-elle tout l'intérieur jufqu’aux bords de la lévre droite, qui cft entourée de la croute noire , qui enveloppe toute Ja furface extérieure de la coquille. Un fi beau logement ne pouvoit être rempli par un animal plus richement paré. Sa tête eft cylindrique, un tiers plus large que longue, tronquée obliquement en-deffous à fon excrémicé, & bordée tout autour d’en- viron deux cens petits filets cylindriques, peu fufcep- tibles de mouvement. Elle eft encore ornée en-deflus d’une petite membrane affez mince , qui en recouvre la moitié poftérieure, en la traverfant , pour fe joindre à la racine des cornes. Les cornes fortent des deux côtés de la tête vers fon origine. Elles font fort minces & fi longues , qu’elles égalent la moitié de la longueur de la coquille. Les petits filets, fans nombre , qui les couvrent d’un bout à Pautre, les font paroître comme velues. 1! femble qw’el- les aident lanimal à marcher , du moins il les pofe fouvent à terre. Deux petites colonnes placées fur le côté extérieur des cornes , maïs bien diftinguées d’el- les, font furmontées par deux points noirs peu faillans, qui font les yeux. La bouche fe reconnoït à une pe+ tite fente percée de longueur , au-deffous de la tête, vers le milieu de fon extrémité tronquée , dont les bords paroiflent également ondés, ou découpés de plu- fieurs crénelures. La membrane du manteau eft mince & crénelée inégalement dans fon contour. Elle tapiffe les parois intérieurs de la coquille, & laiffe fur la gau- che de lanimal , une petite ouverture femblable à un canal par où les excrémens trouvent une iffue. C'eft encore par cette ouverture du manteau que fort fur la gauche , une efpece de Janguette triangulaire, applatie, trois fois plus longue que large, Elle eft foutenue pareillement OS “1 ee pareillement pat un offelet, qui regne le long de fon côté extérieur. Nous voici à la partie la plus remarquablè de ani- mal, à fon pied. Il eft petit , de forine elliptique, obtus à fes deux extrémités, une fois plus long que large , & “une fois plûs court que la coquille. Tout fon contour eft bordé de plus de fix cens filets , femblables à ceux de la tête & des cornes. En-deffous il eft traverfé par un grand nombre de petits fillons , dont la plus grande partie eft coupée par un fillon plus confidérable , Ti s'étend de long, depuis fa partie antérieure jufqu'à on milieu. Sa furface fupérieure eft relevée d'un grand nombre de petits tubercules , & accompagnée des deux côtés de deux membranes, qui prennent chacuné leur origine des colonnes qui portent les yeux. La mem- brane , qui eft à la droite du pied , va fe terminer à F opercule , auprès duquel elle eft ornée de trois lon- gues cornes , de la iongueut & figure des cornes de la tête 3 che comime elles , & açcompagnées -chacuné , à leur origine , de deux petits tu ércules blanchâtres. L'autre membrane, celle qui eft fur la pantbet , porte dans fa moitié poftérieure, trois cornes femblables ; & dans fa moitié antérieure , elle eft bordée de vingt- quatre filets difpofés fur deux rangs. L’opercule eft ex- trèmement mince , tranfparent, & d'une rondeur par- faite. On voit fur fa furface , dôuze petits fillons con- centriques , creufés fort légeremenr. Ïl eft attaché au- defflus du pied vers fon extrémité poftérieure. Tout le corps de cet animal eft noiratre, marqué en deffus d’un némbre infini de petits points blanchâtres. BoNANNI , Recr, pag. 139. clafl. 3. n. 201. Ne- rila frequens in Adréästes , excrinfecis alba, lineis & te[- fellulis fandice Indica formatis notata , intrinfecus | co= lore margaritarum arsentea. Lisrre) hift. Conchyl. tab. 642. fig. 332 Trochus levis jex nigro feriatim densè Mer à ve maris Me= era Tome III, E 66 O USB Ejufdem , fig. 34. Trochus valdè fimilis, praterquam guod orbium pars inferior fit paululum finuofa. Ejufdem, tab. 643. fig. 35. Trochus lævis, fafcis catenatis ex nigro albidoque , ceu vermiculato quodam opere depiétus. KrrkERr, pag. 462. n. 201. Nerita frequens , &c. ut [upra BONANNI. LANGIuS, meth. pag. 50. Cochlea trochiformis firiata. .. GUALTIERI, tab. 63. fig. D. E. G. Cochlea tro- chiformis , levis, albida, maculis interruptis , per fe- riem difpofitis , pullis, aliquandd rufs fignata, & ceu vermiculata quodam opere depicla intls argentea. Kzerx,tent. pag. 42. fpec. 1. tab. 2. fig. $ 3 & 54. Trocho-cochlea levis , maculis nigris per feries piéta : LisTEri. | Ejufdem , n. 2. T'rocho-cochlea integra : fafciis cate- natis, ex nigro albidoque , feu vermiculato opere piéta ; LasTeET.. 2) OUBLIE. Concha fpharica 6 oblonga , leviter cana- liculata ; fed aliquandd lineis nigris firiata ; colore ex albido rufefcens ; aperturé patentiffimä, fpiris internis abfque columellä perfeétè apparentibus , labro expanfo & integro, infigne. Coquille univalve , du genre des tonnes ou des conques. fphériques de lefpece ap- prochante de la gondole & de la noix de mer. On la nomme l’oublie ou le papier roulé, parce que fes révo- lutions tournent fur elles-mêmes fans columelle ou fans axe , de maniere que cette coquille allongée & arrondie paroît roulée Comme une gaufre roulée ap- pellée oublie, ou une portion de papier. On peut lui compter fes trois fpires intérieures ou fes trois révolu- tions très diftinétement par l'ouverture : elles vont fe terminer dans un fommet fermé aflez étroit, qui ne forme en dehors, ni volute, ni mammelon; mais une fimple, petite cavité. Toute. la furface extérieure de cette conque eft d’une couleur-blanchâtre & roufsätre, avec des cannelures tranfverfales, légeres ow- peu Oo UV : 67 articulées, qui empêchent point le poli & le luifant de lacoquille.Son ouverture eft très fpacieufe avec une lévre entiere, fort évafée , & prolongée à l'extrémité oppofée à la clavicule. Cette coquille eft mince, légere , un peu tranfparente & d’un blanc terni en dedans. Elle peut avoir jufqu’à deux pouces & demi de longueur, fur un pouce moins de largeur. On la nomme en Hollande, Kaneel-wafel ; la gaufre, ou la canelle , ou la gaufre rou< lée , comme la canelle, appellée l’oublie. Les Conchyliologiftes diftinguent une variété de cette efpece , dont elle différe par fa furface extérieure, de couleur fauve-roux, ornée de lignes noiïres affez fines ,\noninterrompues , & formées par autant de ftries faillantes , ou pres au toucher. !’intérieur de la co: quille eft d’un beau blanc , & luifant, ainfi que toutes les {pires que l’on voit en dedans ; ce qui eft contre l'ordinaire de cette conque. . OUVERTURE, ou BOUCHE DES COQUIL: LES. C’eft la partie ouverte, par où fort l'animal tef- tacée , pour refpirer, marcher. & prendre fes alimens. Elle varie fuivant les genres & les efpeces de coquilla- ges: on dit qu'elle eft entiere quand elle n’eft point in- terrompue par un canal échancré prolongé ou des dents & des apophyfes, qui fe rencontrent fouventa la columelle , & à la lèvre; comme dans les limaçons dont louverture eft ronde , & dans plufieurs conques fphéri- ques. Elle égale l'étendue & le diamétre des coquilles dans les lépas & les oreilles de mer; celle des nautiles eft grande & profonde ; elle fe trouve comprimée dans les fabots & les culs-de-lampe. Celle des cornets de chaf feur eft ovale. Les coquilles turbinées ou les vis ont une petite ouverture inclinée; celle desbuccins eft plus ou moins grande , elliptique ou arrondie; mais elle eft conftamment allong‘e dans les rochers ou177ex.L’ou- . verture des pourpres eft beaucoup plus petite , ovale & faillante ; tandis que celle des conques fphériques eft très fpacieufe & la plus grande en général, detoutes les éoquik . è . / o d …, 1 lesunivalyes turbinées : celle desporcelaines eftlongue, E ij 63 S C'V | refferrée en mañiere de fente. Elle eft allongée & pref- qu’aufli longue que la coquille dans les genres des vo- lutes, c'eft-a-dire, dans les olives, les rouleaux & les cornets. L'ouverture des coquilles bivalves & multival- ves confifte dans l'étendue de la concavité des valves ou des battans. L'ouverture des coquilles univalves eft toujours à droite, en fuppofant leurs fommets en haut , & il arrive fort rarement, qu'elle fe rencontre à gauche dans cette pofition. C’eft pourquoi on nomme la co- quille ; bouche gauche, ou unique , quand elle fe trou- ve de ce dernier côté. Voyez le mot Unique. . M. Apaxson fe fert du terme d'ouverture, pour éviter la confufion que pourroit occafonner le terme de bouthe , qui conviendroit également à la coquille & à la bouche de Panimal. . L'ouverture des coquilles des limaçons , dit l'auteur, eft toujours formée par la largeur de l'extrémité de la premiere fpire; elle en eft comme la coupe , dont elle imite parfaitement la figure. Elle fe trouve tantôt à leur droite, tantôt a Jeur gauche, felon que les fpires tournent de l'un ou de l’autre fens. Ainfi, comme les fpires tour- nent plus communément de droite à gauche, que du fens contraire, il y aura beaucoup plus d'ouverture à droite qu'à gauche.Ces dernieres {ont appellées ouver- tures uniques; mais felon M. Adan{on, on feroitmieux de lesnommer ouvertures gauches , & “appeller les aue tres ouvertures droites. Dans ce fens, la coquille du bulin.&.celle du coret nous montrent deux ouver- tures gauçhes; & toutes lesautres coquilles des imaçons, f l’on en excepre celles du formet, & des lépas qui n'ont pas de fpires , ont l'ouverture droite. : L'ouvertureeft parallele à la longueur de la coquille, ajoûte M. Adanfon, lorfque fon plan ou la coupe de l'extrémité de la premiere fpire qui la forme fuit la même direction que le grand axe, ou la ligne qui paf- feroit par le centre de la coquille d'une extrémité à Jautre , comme dans le soflon & le girol , toutes les efpeces de pucelage & quelques efpeces de rouleau. \ _ Oo UN 63 Elle eft au contraire oblique , lorfqu’elle eft inclinée fur un plan qui s’'écarte de la direétion de ce même axe de Ja coquille: telle eft celle de la plupart des pourpres, des genres de la toupie, du fabot, dela natice, de la nérite & de beaucoup d’autres. + Toutes les figures dont l’ouverture de la coquille des limaçons , ou des coquillages univalves & operculés, eft fufceptible , fe réduifent à quatre principales, aux- quelles on peut rapporter facilement les figures inter- médiaires qui tiennent un peu des unes & des autres. Elle eft ronde ou orbiculaire dans les unes, comme dans les genres du bulin, du cérite , du vermet, & du fabot ; demi-ronde, ou taillée en demi-lune dans d’au- tres, comme dans la natice & la nérite. Dans d’autres, elle eft ovale ou elliptique , comme dans quelques lé- pas, le libot , le dafan & le gival, & quelques pour- pres , comme celle du pakel & du jatou; & fouvent cette cllipfe eft rétrécie vers fon milieu , de maniere qu'elle repréfente un trou de ferrure, ou plus exacte ment cette figure qne les géométres appellent cafli- noïde, comme on en voit un exemple dans le goflon. Enfin, elle reffemble, dans d’autres, à une longue fente, ou une ellipfe allongée & reflerrée comme dans toutes les efpeces de pucelage, quelques porce- Jaines : fçavoir, le bobi & le duchon, la plupart des rouleaux & quelques pourpres comme le ftaron, le farois & le genot. ( e fe s Eif 79 PAG Pacope. ou TOIT CHINOIS. Cochlea trochi-for: mis , tuberculis acutis & complanatis, ftrits inæqualibus & granulatis , munita ; lineis nigris in fundo ex colore terreo & fulvo circumdata, pagodus feu teétum Sinenfe appellata. Coquille univalve du genre des fabots , ainf appellée, à caufe de fa forme: elle eft arrondie, & large à fa bafé compofée de neuf fpires élevées, fail- Jantes, & de vive-arrête , dont les premieres font cou- tonnées de protubérances applaries, onduleufes , tran- chantes, & comme feftonées , lefquelles diminuent par gradations jufqu’au fommer, qui eft élevé. Tous ces éta- ges de protubérances font interpofés & garnis de tuber- cules , de rides , & deftries tranfverfales, inégales & gra- nuleufes. Cette furface eft grisâtre ou fauve , avec des lignes noires plus apparentes dans certains endroits ue dans d’autres. L'ouverture de ce limaçon eft gran- de aflez ronde , avec une lévre peu comprimée ; le fût occupe le centre de la coquille à la maniere des fabots , & fon élevation extérieure occafionne une bafe convexe. Tout ce plan eft blanchâtre & chargé de ftries granuleufes. Cette coquille eft mince, fragile, d'une fubftance terreufe, dont elle a aufli la couleur, & repréfente affez bien, dans fa figure & fon petit en- femble , un toit chinois. Elle eft de l’efpece que lon nomme cul de lampe, & dont plufieurs Conchyliolo- iftes lui donnent le nom. Sa hauteur peut avoir juf- u’à près de deux pouces fur un pouce & demi de Pis , du côté de l'ouverture. RumPHivs,tab 21. litt. D. Trochus tertius, five Papuenus , ut & trochus longævus. Holl. Langlevende -tol; le fabot antique. GUALTIERT , tab. 42. Litt. B. C. Cochlea trochi- P À K 71 Grmis, Îtriis inaqualibus verrucofis afpera & murici- bus acutis in fpirarwm commifluris circumdata, bak papillofa , terreoi celore obfcura , intàs candida. M. D'ARGENVILLE, pl. 8. lett. AÀ.pag. 216. Un beau limaçon fait en fabot, à plufeurs étages de tu- bercules , fur un fond rayé & raboteux , de couleur cendrée : on lui donne trois noms: le toit chinois, la pagode , & le cul de lampe. PAIN DE BOUGIE. Tubulus parvus contortus, ficut fili incerati maffula. Coquille du genre des tuyaux de mer, ainfi appellée à caufe de fa figure. C'eft une petite efpece contournée & tortillée pat un grand nombre de révolutions ferrées les unes contre les autres, de maniere à former une maffe femblable à _un petit pain de bougie : ce qui annonce une longueur confidéräble dans ce petit tuyau. Il eft garni de ftries longitudinales, peu articulées, & un peu granuleufe. Sa couleur eft fauve-claire ou rougeâtre ; & quelque- fois de couleur maron. | PAKEL. Nom donné par M. Adanfon, à un co- quillage operculé du genre que l'auteur appelle pourpre à canal court échancré & fimple. La co- quille de cette efpece eft obtufe à fes extrémités, & extrémement applatie de devant en arriere. Sa lon- gueur eft d'environ deux pouces , fur une largeur moindre de moitié. Elle eft peu épaifle; mais d’une grande dureté, & formée de cinq fpires fort renflées. La premiere furpaffe trois ou quatre fois toutes les au- tres en longueur. Sa furface extérieure eft environnée de vingt-cinq petits fillons ; & de fix à feptrangs de boffettes pointues. : es autres fpires font nues & fi peu détachées, qu’on peut à peine les diftinguer ; le fommet qu’elles for- ment eft fort court, obtus à fon extrémité ; prés de deux fois plus large que long , & trois fois plus court que l'ouverture. L’ouverture eft beaucoup plus grande que celles du fakem & du labarin, eu égard au vo- lume de Ja coquille; mais elle confervé les mêmes proportions , le canal fupérieur eft un . moins 1V 72 P À K ptofond que large. La lévre droite reflemble à celle du fakem, & elle eft de plus ondée à fix endroits différens, au deflous de chaque rang de boffettes. La lévre gauche préfente au dehors une furface très large & applatie , dont l'extrémité fupérieure , au lieu d’être arrondie en bôurrelet, forme une petite côte aiguë & tranchante, dont les bérds font garnis d’une douzai- ne de petites dents. ; Une croute tartareufe, tantôt verdâtre , tantôt couleur de chair, couvre ces coquilles. Quand on la enlevée, on voit que les jeunes font d’un brun violet, & ue les vieilles font marbrées de brun & de verd. Au à elles font de couleur d’azur rembruni. La lévre gauche de l'ouverture eft fauve & la droite eft vio- lette. | L'animal différe de ceux du fakem & du labarin en ce que fa couleur eft plus foncée & tire fur le violet, fon opercule eft auffi près de deux fois plus court que l’ou- verture de la coquille. Ce coquillage eft aflez rare : on le voit fur les ro- chers du cap Manuel. A la forme applatie de fa coquil- le , & à la croute qui la recouvre, on la prendroit au premier abord, pour la coquille d’un ormier. Lorfqu'on prefle un peu l'opercule de cet animal, après qu'il eft entré dans fa coquille il rend une affez grande quantité de liqueur, qui eft d’abord verdâtre, & qui devient pour- pre foncé en fe defléchant. On fçait que cette proprié- té eft commune à la plupart des efpeces de ce genre. Boxaxxr, Recr. pag. 165. clafl. 3, n. 368 Cochlea cinerea , in dorfo tonfillas nigricantes geffiens : revaldè expanfo, & aperto, labris carneis , parte in- timé cinered, fafciis violaceis fienata. Lrszer, hift. Conchyl. tab. 980. fig. 49. Fuccinum Brevi-roffrum, Labrofum , crafflum , nodofum , columellä latä planä, Barbadenfe. GuALTIERI, tab 5. litt. E. Buccinure majus csna= liculatum , & fulcatum, firiatum , papillofum , labio ex verno.fasis patulo, & minutiffime dentato , interne verè RAD 2 73 repando, Ë in fummitate quoque dentato , faftiis albi- dis, 6 piceis lucide depiétum. KLEIN ,tent. pag. 22. fpett. o. Mamma verrucofa, papillä prominente , labio oris ad columellam repando , : exts denfis variolis afpera , nigricans , intüs cornea : LISTERI. | PALAIS CHAGRINÉ ou PALAIS DE BŒUF, Nom que plufieurs Conchyliologiftes ont donné à des coquilles univalves du genre des limaçons à bouche demi-ronde, ou ceintrée , autrement appellés nérites à palais chagriné. Voyez NÉRITE A PALAIS CHAGRINÉ. PALOURDE. Chama peloris recentiorum , fatis convexa , firiis parvis in lonpgum duéfis , rugis tranf- verfim interruptis; ex albido colore cinereo, flavefcens, & aliquandd maculis obfcuris vel nigrefcentibus radiata. Nom que l’on donne fur les côtes du Poitou , d’Aunis & dela Saintonge , à un coquillage bivalve, du genre des cames. Celle-ci eft d’une forme aflez bombée, & fermée exactement dans toute fa circonférence. Toute fa fur- face extérieure eft à ftries longitudinales, déliées, fer- rées, & traverfées par d’autres ftries en forme de rides, & dont la rencontre vers les côtés des battans, forme un réfeau quelquefois granuleux. La couleur extérieure de la palourde eft d’un blanc cendté, fali, un peu jaune, & plus ou moins rayonné de taches fombres, noirâtres, ou marron. Lacharniere, qui eft {tuée au tiers de la lar- geur de la coquille, eft compofée de deux denticules ré- ciproques dans les deux valves, plus faillantes dans l’une que dans l’autre , lefquelles fe logent dans leurs alvéoles correfpondants. Le Jigament eft extérieur , allongé , & jouant la pierre de paon lorfqw'il eft rompu. La furface intérieure de cette came montre un pourtour dentelé, une couleur blanchâtre , & jaunâtre dans la concavité des valves. On peut appeller cette efpece, la palourde des modernes , parce qu’elle eft différente de celle de Bélon, & d’autres anciens Naturaliftes , qui eft d’une na- ture béante, RonNDezeT, de teffaceis , lib. 14 pag, 12. dit que 74 +R HE lon appelle palourde, en Saintonge, une efpece de conque, qui paroît tirer fon étymologie du mot Pelo- ris ; mais que cette came n'eit point béante, ni fi gran- de que le péloride. Santones concha firiéta 6 non kian- tis [peciern Palourde appellant , qua à voce peloride de- duëta effe videtur. Sed ea chima peloris non eff, cèm magna non fit , neque hier. Voyez le mot Peroripe. M. »'ArGenvizir , dans la Zoomorphofe , pag. so, 4ert. B. dit que la coquilie, connue dans nos ports, fous le nom de palourde, eft une came à réfeaux fins & ferrés , d’un gris clair, rayonné du centre à la circonfé- rence , traverfée de cercles ,avec de grandestaches fom-. bres plus foncées que la couleur principale. Ses valves fontordinairement dentelées & canelées , parce que la- nimal l’eft aufli. I] fait fortircomme la boucarde, du côté le plus allonge de fa coquille , un corps membraneax & lie ; qui fe divife en fortant , en deux tuyaux faits en croiflant, minces & blancs, à l'exception de leur extré- mité, qui eft jaune, avec une ouverture garnie de petits poils blancs, qui en fe repliant fur eux-mêmes, fervent a fceller la bouche de l’animal , & à retenir l’eau dont il eft rempli. Ces deux tuyaux, quoique féparés dans toute Îeur longueur extérieure, fe communiquent intérieure- ment ; de maniere que l’eau de la mer, qui s’infinue, foitpar le canal inférieur ou par le fupérieur, fe vuide tout d'un coup, quand l'animal veut fe remplir d'une nouvelle eau. Au moyen de cette opération réitérée, Vanimal peut jeiter l'eau, à près de quinze pieds de diftance. Tout fon mouvement confifte à porter en ligne droite ,une jambe triangulaire de couleur blanche , dans Pendroit où la coquille eft fituée & à l’oppofite de deux tuyaux , fans la replier fur elle-même. M. De Reauxmunr, dans les Mémoires de l’Acade- mie Royale des Sciences, année 1770, pag. 452. rap- porte qu’on ne doit pas prendre la palourde des côtes du Poitou, d’Aunis & de Saintonge, pour une efpece de genre nommé ,chuma peloris, ainfi que l'a fort bien CNE 7$ temarqué Rondelet : car, foit que le nom de peloris, qui paroït avoir Pa refflemblance avec celui de palourde, ait été donné à ce genre, parce que les co- quilles qu'il comprend font plus grandes que les autres efpeces de chama, ou coquilles béantes , comine quel- ques-uns le prérendent, foic qu'il lui vienne du nom d'un promontoire de Sicile, appellé pelore, comme d’autres le veulent; il eft cerrain que la palourde n’eft point une efpece de chama peloris, puifqwelle n’eft pas une coquille béante; elle ferme fa coquille très exaétement. Elle n’eft point aufli la pelorde des côtes de Provence, car elle ne vit point comme elle, dans la vafe. On ne voit aucune figure, ni aucune defcription dans Rondelet, qui convienne parfaitement à l’efpece nommée palourde. Car, quoiqu'elle convienne avec la coquille épaiffe , par l’épaifleur & la folidité de fa co- quille; elle en différe, parce qu’elle eft cannélée fur toute la furface fupérieure de fa coquille , par de lége- res cannelures, qui partant des environs du fommer, vont fe terminer à la bafe qu’elles rencontrent à angles plus ou moins aigus , felon qu’elles font plus proches, ou plus éloignées du milieu de cette bafe. La coquille de la palourde eft à deux battans, fa couleur eft d'un blanc fale ; c'eft-à-dire, un peu jaunâtre, du moins en re endroits de fa furface extérieure ; mais fa fur- ace intérieure eft aflez blanche. Leur longueur ordi- naire eft d’un pouce & demi & quelque chofe de plus, & leur largeur d'environ un pouce: elle a bien une de- mi-ligne d’épaifleur autour de fes bords. Ce coquillage a, comme le lavignon, deux tuyaux charnus , mais beau- coup plus courts, quoique plus gros : il ne les étend jamais à plus de trois lignes. Leur ouverture extérieure a alors un peu plus d'une ligne. Il n’eft pas aifé de dire lequel eft le plus long & le plus gros de ces tuyaux, lorfque l'animal eft en vie : car, quoique celui qui eft le plus proche du fommet, paroïfle communément le plus petit, & que le pluséloigné paroiffele plus grand; on voit 76 - P A M dans d’autres temps, tout le contraire, felon qu’il Jui pla®- d’allonger, & de groflir plus un de ces tuyaux. La dif fetion n’eft pas même bien fure pour connoître cette grandeur ; car elle change fort leur figure; cependant, 1] paroït que dans cette efpece, comme dans les lavi- gnons , le plus long tuyau eft le plus éloigné du fom- met. Les tuyaux de la palourde font découpés très fine- ment, & çomme en frange , au bord de leur ouverture extérieure. Celui qui eft intérieur, c’eft-à-dire, qui porte l'eau au milieu de 1a coquille, eft fimplement ronde , on voit l'ouverture intérieure du fommet : elle cache dans la fioure, l'ouverture de l'autre tuyau. La palourde ne fait point toujours paroître ces tuyaux, c’eft feulement lorfqu’elle eft dans l’eau: fitôt qu'on la touche, elle les renferme entierement : quel- ques courts qu'ils foient , elle pouffe fouvent , par leur moyen, l'eau à plus d’un demi-pied de fa coquille , & cela , en racourciflant ou retréciffant un de fes tuyaux, après l'avoir extrémement gonflé. Lorfqu'’elle les allon- ge, elle fait auff fortir une petite partie de fa chair par l'ouverture de fa coquille; tout ce qui n’eft pas cannelé dans le contour de cette coquille, eft la chair de la pa- lourde. Elles fe tiennent quelquefois fur la furface du fable ; mais elles font fouvent enfoncées dedans autant ue la longueur des tuyaux peut permettre. Pour s'en- Pays dans le fable, ou pour s'élever au-deflus , elles emploient un manége aflez femblable à celui du lavi- gnon : la partie qu’elles emploient à cet ufage, eft dif- férente de celle du lavignon, par fon extrémité , qui eft plus grande que le refte. Au lieu que dans celle du la- vignon, cette extrémité eft plus petite. PAMET. M. Adanfon nomme ainfi un coquillage bivalve , du genre de la telline. La coquille du pamet approche de la figure d’un triangle, dont les côtés font inégaux. Elle eft folide , épaiffe, comme coupée obli- quement, & comme applatie à fon extrémité inférieure, & arrondie, à l'extrémité oppofée. Sa largeur eft de quatorze lignes , fur une longueur moindre de moitié , Pr: A M MT “& double de fa profondeur. Safurface extérieure eft lui- fante, d’un très beau poli, & ornée fur chaque battant de quatre - vingt fillons longitudinaux & fort légers, qui, partant du fommet, vont {e rendre fur tous les points de leur circonférence. Ces fillons font d’autant plus fenfibles , qu'ils approchent de l'extrémité inférieu- re de la coquille. La, ils femblent coupés & traverfés par une vingtaine de cannelures , qui les font paroître chagrinés. Les battans font exaétement égaux, obtus, & ar- tondis fur leurs bords, qui font finement découpés de quatre-vingt dents triangulaires, à peu près égales, & femblables à celles d’une fcie. Ces dents font plus mar- quées au dedans qu’au dehors, où elles difparoiflent quelquefois. Les fommets font fort petits, triangulaires, poin- tus, peu éminens , peu fenfiblement tournés en fpirale, fort proche l'un de l’autre, & placés à la troifiéme par- tie de la largeur de la coquille, vers fon extrémité inférieure. } Le ligament, qui eft fouvent placé au deflus du fom- met , dans les coquilles à pieces égales, fe trouve dans les tellines inégalement diftribué au deflus, & au def- fous de lui. Au deflus du fommet, il eft extrémement étroit & affez court. Au deffous, il eft épais , prefque rond, & remplit, fans fortir au dehors, une petite cavité, formée par une échancrure faire dans chaque battant. Cette échancrure paroït répondre parfaitement à l’enfoncement en cœur, que M. Adanfon a obfervé dans les premieres efpeces de cames. La charniere confifte dans chaquetbattant , en trois petites dents trian- gulaires, fort rapprochées ,. & placées au dedans des fommets. LH to Les aitaches des mufcles, font au nombre de deux dans chaque battant, affez petites , & placées vers leurs extrémités. Celui d'en haut eft elliptique, .& un peu plus grand que linférieur, qui eft prefque rond ou or- biculaire. La ligne, qui repréfente aflez bien la lettre = 7$ P À M | k, marque l'endroit où chaque lobe du manteau étoit attaché à la coquille. On n’apperçoit aucune apparence de périofte fur Ja furface de cette coquille, qui eft par-tout d’un poli très beau & très luifant. Elle eft blanche , ou jaunâtre ou gris-de-lin , taché quelquefois de violet owde rouge au-dedans, & marquée ordinairement au-dehors , de deux larges bandes triangulaires d'un brun violet, dont l’un couvre toute fon extrémité inférieure dans Jendroit qui eft applati : l'autre bande, qui eft plus large , s’étend fur l'extrémité oppofée. L'animal , que recouvre cette coquille , ne l'ouvre que très peu , comme les cames. Son manteau eft di- vifé pareillement dans toute fa longueur, en deux lo- bes, dont chacun tapifle intérieurement chaque bat- tant, & s'étend un peu au-dehors , fous la forme d’une membrane fimple & très mince. Les trachées fortent de l’extrémité fupérieure du manteau, fous la forme de deux tuyaux, auffi fimples & fort courts , rappro- chés l’un de l’auire vers leur origine. Celui qui eft le plus proche de la charniere , ou le poftérieur, eft pour l'ordinaire plus petit que l’antérieur.. Le pied eft placé à-peu-prés au milieu de la lon- gueur de la coquille; il a la forme d’un {oc de charrue, ou d’une lame de couteau recourbée en haut à fon ex- trémité. Son ufage eft le même que dans les cames, à cela près, que la telline faute quelquefois par fon moyen, c'eft-à-dire , que le mouvement que le pied imprime à fa coquille , eft fort prompt, & fait l'effet d’un reffort qui fe débande fubitement, & la lance af- fez loin. La couleu: de fa chair eft blanche. Rien de plus commun que ce coquillage, fur Îa côte fabloneufe du Sénégal, fur-tout vers embouchure du Niger, où les nègres vont le chercher fur le ri- vage , après que la mer s'eft retirée. Ils le trouvent en levant une couche de fable d’un pouce d’épaiffeur. C’eft alors qu'on voit les tellines fauter de tous côtés, & faire des efforts pour regagner l'eau qui les a P À P 75 abandonnés. On les fait cuire pour les manger. On croit qu'elles ont la Ar de rendre le ventre libre. LISTER, hift. Conchyl. tab. 375. fig. 216. Tel- ina crafla , adrodùm leviter firiata , intus violacea ; Africana. | KLEIN , tent. pag. 160. fpec. 10. tab. 11. fig. 61. Tellina ffriata , cuneiformis , craf[a , densè ffriata : am- bitu ferrato : intüs violacez ; LISTERI. | PAPIER DE LA CHINE. Rhombus feu wolura cylindracea,plurimis coloribus fufcis , rubefcentibus di- verfimodè depiéla ; papyrus Sinenfis variegatus appel- lata. Coquille univalve du genre des rouleaux ou volu- tes cylindriques, ainfi appellée à caufe de la variété de fes marbrures, tantôt rougeâtres & gris de lin, tantôt brunes azurées & gris de lin de diverfes nuances, en formant plufeurs ondes longitudinales mêlées de blanc, & quelquefois interrompues par une légere faf cie vers le canal. La volute, qui eit peu élevée , eft compofée de fix fpires, en partie unie & un peu ftriées. PAPIER MARBRÉ. Voluta conoïdea , crafla, pon- derofa , formä breyi, fpiris tuberofis , elatis, & pau- difper flriatis compofita ; magnis & parvis maculis ex fujco rubefcentibus , vel caftancis , cœærulers diverfimode variegata. Coquille univalve , du genre des cornets cu volutes : Pa , d'une forme ramaflée , compofée de fept ou huit fpires élevées , couronnées de tubercules, & légerement"ftriées. Toute fa furface extérieure eft marbrée de grandes & de petites taches fouvent liées enfembie , longitudinales , de couleur rouge-bran mê- le de bleu, fur un fond blanc & rougeätre, ou de tä- ches jaune-fauve mêlées de brun de plufieurs nuances. Il weft pas ordinaire de voir le fommet de ce cornet bien confervé dans fon entier , & avec {es marbrures, parce qu'il eft fujet à être vériné ou piqueté, quoique le refte de la coquille foit bien coloré. Elle eft auffi fouvent {u- jette à des excroiflances ; marquées par des rides lon- girudinales , principalement dans {es arandés efpeces, 80 PAP dont le teft eft épais & pefant. Le cornet, appellé le papier marbre , a beaucoup de variétés par fes différen- tes groffeurs, fes différences marbrures , & par fa vo- lute, plus ou moins élevée & tuberculeufe. Il peut avoir depuis un pouce de longueur, jufqu'a plus de deux pouces & demi. Les petites efpeces de papiers imarbrés , viennent de l’Amérique ; tandis que celles d'un grand volume avec des nuances pourprées & azu- rées font orientales. GUALTIERI, tab. 21.litt. 4. Cochlea conoïdea,um- bonata , umbone papillofd , apice ffriato | candida | mag- nis maculis luteis nebulata. Ejufdem , litt. Q. Cochlea conoïdea , umbonata, bafs papulofä , fufca , maculis albis, & punéks lividis faf- ciata € variegata. PAPIER. ROULE , ou L'OUBLIE. Voyez Ours. PAPIRACÉE. Terme de Conchyliologie , qui ex- prime & défigne une coquille mince , comme le pa- pier : c'eft pourquoi les Conchyliologiftes difent le nautile papiracée, pour le diftinguer du nautile épais. Les coquilles deviennent quelquefois fort minces & comme papiracées, lorfqu'’elles font roulées & ufées par les vagues de la mer. L’ufage que l'on fait des aci- des ou de l’eau forte, peut aufli produire le même ef- fet, lorfqu'on veut dépouiller les coquilles d'une partie de leur teft : c’eft pourquoi il ne faut point confondre ces efpeces , avec celles qui font naturellemenr papi- racées. PAPIRACÉE , dite LA PAPIRACÉE où LAN- TERNE. Voyez LanTERNE. PARASOL CHINOIS. Lepas [eu patella fpecie peculiar: , valdè depreffa, fulcis undofis plerifque con- centricis amplis vel minäs excavata ; colore \albo pel- lucido & apice umbonato :croceo extàs diffinéla ; intus concavitate, magnä 6 laté apophyÿfi repletä ; & ffriis diverfis finzularicer radiatä , flavoque colore tinéfa in- fignis ; umbella Sinenfis, donata. Coquille univalve du genre PA si enre des lépas ou patelles, ainfi appellée à caufe de a forme. Celui-ci, qui eft une efpece finguliere, eft très applati, large, d'une figure plutôt ovalé que ronde, avec une furface extérieure, inégale, creufée de fillons ondés plus ou moins articulés, dont les plus petits font concentriques ; d’une couleur blanchätre; tranfparente, & avec un fommet , en forme de bouton, jaune fa- fran ou quelquefois jonquille. La furface intérieure de ce lépas n’eft pas moins particulieré par fa lésere con- cavité ; qui eft en plus grande partie , remplie par une efpece de large apophyfe ; plate, raboteufe , chargée de ftries fines, & dont les plus fenfibles ou les plus prononcées partent du centre de la coquille en forme de rayons, vers la circonférence. Cette épaifleur du teft, qui occupe la concavité de ce lépas, sft d’une couleur, jaune olivâtre ; nuée de fauve dans cer- tains endroits. Le refte du pourrour intérieur eft eh partie blanc & citronné. Toute la bafe de ce lépas eft entiere ou unie & tranchante. Celui que Plone décrit d’après l’efpece qu'il poflede , porte deux pou- ces neuf lignes dans fon plus grand diametre. Il s’eit rencontre de beaucoup plus grands: . M. DAvrza, cat. [yfh pags 78. art. 1. pl 1. letr. A. Un lépas des Indes ; très rate, blanc, de forme préfque ronde & applatie, creufé en deflusde fillons ondés creu- {és concentriques , & en-dedans, de ftries fines qui s’é- tendent du centre à la circonférence. Le bouton du fommet eft jonquille ; le milieu de Fintérieur eft jaune. Ce lépas, qu’on peut nommeï lé parafol chinois, porte trois pouces deux lignes, fur trois pouces qua- tre lignes de diametre. ; PATAGAU: Nom que l’on donne , fuivant M. d’Argenville, à une coquille bivalse du genre des ca- mes. Celle-ci, dont cet auteur fait mention dans la Zoomorphofe , pag. si. pl. $e lerts C: differe beau- coup , dit-il , de lefpece nommée palourde : elle eft plus grande , moins ronde, plus liffe ; chargée de ta- ches jaunes , blanches & noires. Une feule trompe dé Tome III. 82 v'AT + différente couleur ; & d'environ quatre pouces de Jong, lui donne toute forte de mouvement : quoi- w’elle ne paroifle former qu’un tuyau, elle eft cepen- Fe partagée intérieuremenr en deux, par une efpece de cloifon, & chaque ruyau a fon trou particulier , qui fe voit à l'extrémité de la trompe. Le fupérieur , qui rejette l’eau à trois pieds de diftance , eft plus étroit que l'inférieur par où elle entre, & l’orifice des deux tuyaux eft garni de petits poils blancs. Ce long tuyau, fans le fecours d’une autre jambe , lui fert à fe mou- voir, & fournit à tous fes befoins , fans pouvoir avan- cer ni reculer, mais feulement s’enfoncer dans la vafe comme la précédente ; Les bords de la coquille font ta- piflés de deux membranes épaifles qui l’environnent ; elles font blanches & très unies ; ce qui les diftingue en partie de celles de l’autre came, qui font frangées & déchiquetées. PATELLE ou LÉPAS. Voyez Lépas. PATTE DE CRAPAUD, ou POURPRE A PATTES DE CRAPAUD. Purpura longo canali, coflata ; aperturâ anguflà fubrotundä , fois lacinia- tis, obtufis, in longum produétis & f[piris tuberofis inf- truëla ; Purpura bufonis pedis inflar dia. On nomme ainfi une coquille univalve du genre des pourpres ra- meules ou à feuillages. Celle-ci eft d’une figure baro- que dans toutes fes parties , garnie de fix côtes longi- tudinales , chargées plus ou moins de feuillages irré- guliers , déchiquetés , de couleur brune & enfumée, applatis & obtus, principalement à la rangée qui borde la lévre , & où ces feuillages fe prolongent en forme de- pattes de crapaud. Le corps de la coquille eft petit, raboteux , muni d’un côté d’une clavicule élevée, com- pofée de fpires tuberculeufes , entrecoupées dans la fpirale de lames Jongitudinales ; & de l’autre côté, d'un long canal applati, & garni vers fon extrémité de lufieurs pattes. L'ouverture eft ovale , fort petite, & lanche dans fa furface intérieure. Cette pourpre , qui . fe trouve dans les mers des Indes Orientales, peur P À V 83 avoir tout au plus jufqu’a près de deux pouces de lon- gueur, fur feize lignes de largeur , comprife lexten- iion des ramagess RUMPHIUS, tab. 16. lit. D. Murs ramofus fa: nimus. Holl: Scorpioent-je; le petit fcorpion: GuazTiERt, vab.37.litt. M. Purpura curviroftra ; ore anguffiore ; laminis in folia laciniata dichotoira expanfis , obfcure cinerea: M. d'AR GENVILLE; pl. 16: lert: D. Une pourpre dont les découpures i imitent les pattes de crapaud : fon corps & fa tête ne font pas moins finguliers dans leur forme ; la couleur brune dans la partie des pattes & de la queue , fe change en celle d'un blanc fale dans fa clavicule , & dans une partie de fon corps. Les Conchyliologiftes diftinguent la pourpre à pat- tes de crapaud, de la petite efpece, qui ne porte qu'une rangée des ramages applatis , ou de pattes lar. ges & repliées a leurs extrémités. Sa couleur eft marron ou canelle. PATTE D'OIE ,; ou AÏLE DE CHAUVE- SOURIS. Vovez Arze DE CHAUVE- Souris. PAVÉ D'ITALIE , ou NATTE DITALIE. Voyez NaTTE D'ITALIE. PAVILLON D'HOLLANDE. Srrombis brecini: formis , terreftris & palufiris ; lavis ; feptem fpiris me< d'ocriter convexis , zonis albis , ex faféo rubefcentibus ; vel purpura Étant Bots & Se fenailies alternatim dif: pofitis 6 maculis flammeis depiéus & diflin&tus. Co- uille univalve terreftre ou de marais, compofée d: ept fpires unies peu bombées , ornées de zones alter< natives plus ou moins larges , Blanches gris- -verdâtre ; rouges & marron ; excepté vers le fouimer où cest ces forment des zigzags ou des efpeces de flaimes lon- gitudinales. Cette coquille, qui participe de la vis & du buccin, eff la plus belleefpece qui fe rencontre parmi les rubans dont elle eft une variété. On la trouve dans plufieurs marais des fles de l Amérique feprentrionale & méridionale. Elle peut avoir jufqu’a PES de ‘deu ij 84 P- 8 VW pouces de longueur, fur moitié moins de largeur, M. d'ARGENVILLE , pl. 11. lerr. M. Cette vis, ape pellée le ruban, eft bariolée feulement par le haut, & toute blanche par le bas , à la différence des vis ordi- naires, que l’on appelle ruban. RumMPHIUS, tab. 19. lirr. donne le nom de pa- villon des États d'Hollande à une efpece de petit mi naret, appellé en latin curricula granulata , la tourelle renue ; Holl. Staatan vlag-pen. PAVILLON D'ORANGE .Murex levis, mediocriter coflatus, quinque fpiris convexis conflans ; apice obtufo , aperturä magné ; oblongä , labro fatis expanfo , colu- mellà rugosä inftruëtus. Ubique coloribus parallelis fu. albidis , aureis amplius vel minds miniatis alternatim vittatus 6 lineatus ; vexillum arauficanum appellatus. Coquille univalve du genre des rochers ou murex , de lefpece la plus approchante des faufles mufiques & des bois veinés. Sa forme eft proportionnée , aflez ventrue & allongée , à côtes peu faillantes vers la vo- lute, à laquelle on peut compter cinq fpires convexes, dont les dernieres forment un fommer obtus. Toute la furface extérieure de ce murex eft ornée de dix- huit ou dix-neuf bandelettes de couleur orangée ou aurore plus ou moins vive, ou de couleur cinnabre , paralleles , & alternatives , avec autant de zones blan- châtres. Ces bandelettes orangeres fe divifent pour la plüpart en deux parties, principaiement vers leur ter- minaifon. L'ouverture de cette coquille eft aflez fpa- cieufe, oblongue, avec une lévre un peu évafée & épaïffe. La columelle, qui eft garnie de fix ou fept dents en forme de rides. ne one à fon extrémité, ni canal allongé, ni échancrure ; elle eft obtufe. Le pavillon d'orange, que l’auteur poflede, porte deux pouces huit lignes de longueur , fur un pouce & fept lignes & demie de largeur. Ce murex très diftingué , que plu- fieurs ont rangé parmi les tonnes, & que d'autres ont regardé comme un buccin, vient des mers des grandes Indes. : | PA NV É RuMPHIUS,tab.37.n. 2. Vexillum PRO. Holl. Orange vlag ; le pavillon d'orange. GUALTIERI, tab. 6. litt. C. Buccinum fluviale, mayus , lave , labio interno , repando, ex carneo fulvo , elbido & purpuraftenre colorefafciatum ;aliquando lineis 2ncerfeétis, punéfatum, nebulatum & marmoris inftar lu- cidè & eleganter variegatum. M. d'ARGENVILLE, append. pl. 2. Cette belle coquille, qui appartient à la famille des tonnes, a le fond jaunâtre, cerclé de lignes aflez larges, horizonta- les & ondoyantes, de la couleur orangée. Une clavi- cule s’éleve à la partie fupérieure formée de quatre étages, entourés de lignes rougeâtres. Ce pavillon eft bianc en-dedans , & fa columelle eft garnie de plu- fieurs dents. PAVILLON DU PRINCE. Buccinum terreftre ventricofiim , læve, albidum , ex colore fufco linea- um, aliis liners in longum duéfis & interruptis depic- tum , aliquandd ex latère dextero in finifirum convolu- tum , principis vexillum appellatum. En langue Hol- Jandoife , Prince vlag ; nom que l’on donne en Hol- Jande à une coquille univalve terreftre , du genre des buccins unis, à bouche entiere. Elle eft compofée de fix fpires convexes & élevées , de couteur blanchâtre , avec plufieurs petites zones brunes ou marron , in- terrompues de traces longitudinales de la même cou- leur, ou de zigzags ondés dans certaines efpeces. Ce buccin, dont la forme eft arrondie, affez ventrue , mon: tre une ouverture aflez grande, ovale, & entiere, c’eft-à-dire , dont la lévre & la columeile ne forme au- cun canal ni aucune interruption. Il arrive par hafard dans cette efpece , que cette ouverture fe trouve à gau- che, ce qui la fait nommer unique; c'eft pourquoi auffi , on appelle ce buccin contre-unique, quand fon ouverture eft à droite. Il peut avoir jufqw’à plus de deux ouces de longueur, fur quinze lignes de largeur. GUALTIERI, tab. $. litt, O. AE Rs fluviatile , iij 86 P E A ventricofum, leve, à dextr& in finiffram convolutim 3 colore ex albo fulvido ; ex rufo radiatum , ore candide , labio exteriore fimbriato , & line& rufä depido , intùs caftanei coloris , quinque fpiris finitum. PEAU D’ANE. Porcellana parva , bafi fimbriaté , leviter fafciata, ex colore pullo , punélis flavidis depic- ra. Nom que quelques Conchyliologiftes donnent à : une coquille univalve du genre des porcelaines , ap- pellées communément pucelages. Cette efpece, dont la forme eft moins comprimée , eft aufli frangée dans la bafe ou fes flancs, c’eft-à-dire, avec un bourrelet. Toute fa furface extérieure eft grife , ponétuée de jaune , & avec deux fafcies peu articulées. Cette petire porcelaine , peut avoir treize ou quatorze lignes de longueur , fur huit ou neuf lignes de largeur. GUALTIERI , tab. 15.litt. AA. Porcellana fim- briata , ex flavo pallide punétata & nebulata; altero la- tere candido , & punéis pullis diftinfo. PEAU DE CHAGRIN., ou CORNET GRENU. Voluta conoïdea , ftriis raris tranfverfis @& granulatis firiata 3 fpiris tuberofis | magnis maculis ex flavido rufefcentibus fafciatim difpofitis in fundo albo diflinéla. Coquille univalve du genre des cornets ou yolutes coniques , à ftries tranfverfales, rares, peu prononcées , & garnies de petits grains, qui la ren- dent comme chagrinée. Sa volute, qui eft élevée , eft compofée de fept ou huit fpires couronnées de petits tubercules. Toute la furface extérieure de ce cornet eft ornée de grandes taches jaune-roux , arrangées en deux larges fafcies, fur un fond blanc. Ce cornet eft d'une forme alongée, proportionnée , avec une ou- verture étroite & une lévre tranchante , fort blanche en-dedans. Sa longueur porte tout au plus deux pouces & quelques lignes, fur près d'un pouce de largeur vers fa premiere fpire. ; GuALTIERI, tab. 20. litt. L. Cochlea conoïdea, umbonata, obfcurt firiata , umbone papillis minoribus gireumdato , ex albo fafciatim nebulata, crocea: P E A 8; PEAU DE CHAT. Porcellana fubrotunda levis 6 lucida , teftä tenui, colore achates | & ex fulvo pur- purafcente , magnis maculis rotundis , caflaners , in 70= nis difpofitis depiéta ; pellis felis appellata. Coquille univalve du genre des porcelames , de l'efpece tigrée, ovoide & légere. Toute fa furface extérieure eft très unie, luifante , ornée par zones de taches rondes de couleur marron , fur un fond agathe, nué de violet & de fauve. Cette porcelaine eft 4 fpirale applatie, rele- vée d’un petit fommet. Le côté de l’ouverture eft blanc, affez femblable aux efpeces nommées peau de Tigre ; mais les lévres de celle-ci font légerement dentelées. La porcelaine , dite la peau de chat, eft fort légere, à caufe du peu d’épaifleur de fa coquille. Eile porte deux pouces huit lignes de longueur , fur deux pouces de largeur. PEAU DE LION. Murex alatus, vel labro ex= panfo , craffo, finuofo , & canali truncato diffinitus ; oéto vel novem fpiris tuberofis munitus , magnis macu- lis in longum duëfis, & rufis variegatus ; vel fapiffime zonis rofers jn fundo ex albo achates depiütis ornatus 3 tejlà inaquali rugosä , nodosä , turberculis validis di- verfimode inftruét& difhinitus ; pellis leonis appellarus, Coquille univalve du genre des rochers aïles de l’efpece qui js vers le plus des petits lambis marbrés. Ce ro- cher eft d’une forme affez allongée, un peu comprimée avec une clavicule élevée , compofée de huit ou neuf fpires un peu creufées en doucine , couronnées régu- liérement de tubercules cachés en partie dans la ligne fpirale , principalement dans la premiére, qui eft ar- mée de protubérances inégales, ou de tubercules plus ou moins faillants. Tout le corps de ce rocher eft rabo- teux par des fillons, des rides & des efpeces de nœuds, qui varient prefque dans toutes ces efpeces de coquilles, Cette furface extérieure eft quelquefois marbrée de grandes taches rouffes & canelle, longitudinales, fur un fand blanc & couleur de rofe , ou quelquefois ornée de zones de cette derniere nuance, dont la dominante FE iv 88 P E A æft ordinairement fur la premiere fpire; ces zones couleur de rofe font plus ou moins larges, & détachées du fond de la coquille , qui eft d’un beau blanc-agathe, nué de rouge. L'ouverture eft grande, allongée, avec une lévre aîlée, doublement finueufe vers le canal & fort épaïfle ; la columelle, qui reflemble à celle des lambis, eft unie, couleur de chair, & terminée par un canal court , un peu retrouflé & échancré. Le murex aïîlé, ap- pellé la peau de lion, fe trouve dans la Jamaïque & dans d’autres îles de l'Amérique feptentrionale. Il peut avoir jufqu’à quatre pouces de longueur fur deux & demi de Jargeur ; mais il wa le plus fouvent que depuis deux pouces & demi jufqu'à trois. | PEAU DE SERPENT. Cochlea lunaris margari- &ifera , pulcro colore viridi, zonis & maculis ex fufco rubefcentibus & albis exornata & variegata. Nom que l'on donne en général à plufieurs burgaux lorfqu'ils font marbrés par zones, de taches blanches & rouge- brun, fur un fond verd qui cachent une très belle nacre qui brille dans l’intérieur de la coquille. Ces fortes de Jimaçons à bouche ronde varient beaucoup par leurs différents volumes, c’eft pourquoi on a donné le nom de princeffe aux grandes efpeces qui confervent leurs belles marbrures , & comme quelques-uns le préten- dent, lorfqu’ils font dépourvus de tubercules , qui fe rencontrent plus ou moins fur ces fortes de burgaux. Il y a des Conchyliologiftes qui donnent le nom de peau de ferpent à plufeurs limaçons à bouche ronde, de la Jamaïque, auxquels on a donné aufli le nom de ruban. Voyez les mots BURGAU ET PRINCESSE. M. d'ARGENVILLE, pl. 6. ler. C. Un limaçon verd, aflez gros , appellé peau de ferpent. On le con- noit fous le nom de burgau. ‘ PEAU DE TIGRE. Porcellana maximé fpecie , teflé crafsä, formä lubrotund& , convexä, maculis ro- tundis caffaneis , nigris ex colore caruleo aliguando un dulatis, in fundo fubalhido , achates vel incarnato di- verfimode notata 6 afperfa ; pellis tigrina nommata. FF 85 Coquille univalve du genre des porcelaines arrondies de la grande efpece; elle eft épaïffe, ramaflée , pefante & fort bombée. On lui a donné le nom de peau de ti- gre, à caufe que fa furface extérieure eft parfemée de taches rondes de diverfes grandeurs, brunes ou marron plus ou moins noires, qui fe détachent, fur un fond clair, agathe, ou incarnat. Ces taches rondes rembru- nies font quelquefois ombrées, d’une couleur azurée , qui participe fouvent du fond de la coquille , & quel- quefois ombrées de blanc. Toutes ces couleurs font ordinairement traverfées par une raie longitudinale , jaune, qui parcoure le milieu ou le côté de la porce- laine. Ses flancs montrent des taches noires, parfe- _mées d’une maniere plus rare que vers le dos, fur un fond qui devient très blanc à mefure qu'il parvient à la bafe de la coquille, & du côté de l'ouverture. Cette ou- verture en forme de fente eft étroite, bordée d’une lé- vre & d’une columelle parallele , garnies de dents très articulées. La porcelaine , appellée la peau de tigre, a beaucoup de variétés dans fon efpece par fes différens volumes, la diverfité de fes taches, plus ou moins vives, ainfi que par les nuances du fond de la coquille. Elle peut avoir jufqu'à près de quatre pouces de longueur , fur trois de largeur. On la trouve dans les mers des ndes occidentales & orientales. La variété la plus dif- tinguée, parmi les peaux de tigre teftacées, eft une ef- pece légere, très juifante , dont les taches rondes, noires, & caüelle, font ombrées ou nuancées d’une couleur pourprée ou violette, & marron , fur un fond agathe. La trace longitudinale de celle-ci eft peu fen- fible. RuupPxius, tab. 38.litt. À. Porcellana guttata; Hoil. Klip-kan. | | GUALTIERI, tab. 14. litt. I. Porcellana vulgaris, levis , maxima , fufca, lata, gibbofa , aliquandd ceru- lea ; magnis maculis ex fufco rubefcentibus diverfimodè depiéta. | Ejufdem , litt, L. Porcellana vulgaris , lavis , colore sé P E A caruleo & albido nebulata , in dorfo pän&is nigris & {ineä candidä notata. PEAU DE TIGRE, dite PETITE PEAU DE TI- GRE À TACHES RARES. Porcellana teftà crafs& ponderosä , albä, maculis rotundis , caffaneis, nigri- cantibus rard afperfa & depiéta. Cette porcelaine, qui eft de moitié moins grande que la peau de tigre pro- prsnent dite, a fa coquille épaifle & pefante comme e marbre. Sa couleur eft blanche , parfemée de taches rondes de divers grandeurs de couleur maron , noirâ- tres , quelquefois un peu azurées & éloignées les unes des autres. Le refte de la porcelaine a la même çonfi- guration que la précédente, - GUALTIERI, tab. 14. litt. G. Porcellana vulgaris, levis , gibba , candida ex cæruleo 6 fufco nebulata, magnis maculis fubnigris infignis. PEGON. Nom donné par M. Adanfon à un co- quillage bivalve du genre de la came. L'animal du pe- gon reflemble à celui du lunot; mais fes tuyaux font quatre ou cinq fois plus courts que la largeur de la co- quille. Elle eft médiocrement épaifle, d’une grande dureté, un peu plus applatie que la précédente, longue de près da deux pouces, fur une largeur de moitié moindre, & double de fa profondeur. Elle eft marquée fur toute {a furface extérieure de quarante à cinquante cannelures tranfverfales, applaties, d'un beau poli, & très Juifantes : les bords des battans font arrondis & cpais. Le ligament eft prefque trois fois plus court que fa largeur ; le fommet eft placé un peu au-deffous de fon milieu. Sa charniere confifte en trois petites dents fort rapprochées dans le battant droit, & en deux feu- Jement dans le battant gauche. Sa couleur eft violette en - dedans , rougeâtre au -dehors , & parfemées de quelques taches brunes, diftribuées fur quatre ou cinq lignes qui s'étendent comme autant de rayons du fom- met vers les bords. M. Adanfon a trouvé ce coquillage avec le lunot dans Le fable de Ben; mais beaucoup plus rarement, PE 4 | 9x PEIGNE. Peëten feu concha bivalyis aurita vel [e- mi-aurita, rard inaurita. in longum ffriata 6 coflata, lata in ambitu, & claufa, angulofa in cardine, Co- quillage bivalve qui compofe plufeurs genres par le nombre & la variété des efpeces. Il eft ainfi appellé à caufe que fes valves font à firies & à côtes longitudina- les arrangées en compartiment de peigne. On nomme les peignes en Italie, cape fante; en Angleterre , fcal- Jop; en Hollande, mantels; dans le Languedoc, co- quille large; & communément fur les côtes de France, & en général, coquilles de Saint-Jacques ou péleri- nes; en Bretagne & en Bafle-Normandie, kofiches. Le caractere générique & fpécifique des peignes eft de fe fermer exaétement dans fon pourtour ; d’avoir le fommet des valyes au milieu de la coquille, d'une forme angulaire, qui s’élargit par gradation pour lui donner une autre extrémité ample & arrondie en por- tion de cercle. Ce fommer eft le plus fouvent accompa- gné de chaque côté dans les deux battans, de deux ap- pendices en forme d’oreillons ou d'oreilles égales, & coupées d'équerre. De ce fommet partent diverfes côtes, & autant de cannelures ftriées, qui s'étendent & s'éle- vent à mefure qu'elles vont fe terminer dans la large extrémité. Ces côtes & ces cannelures ftriées font No fouvent traverfées par d’autres ftries plus fines , ou chargées de pointes, ou de petites tuiles plns ou moins nombreufes , fenfibles & élevées. Il y a des peignes dont les oreillons font inégaux, ou qui n'en ont que d'un côté, qui forment un genre que l'on nomme pétoncles, comme ils s'en trouvent qui en font dépourvus , ce qui arrive rarement , & qu'il ne faut pas confondre avec des efpeces de cames comprimées , & à charniere ceintrée , que l’on nomme improprement peignes fans oreilles. CAE La charniere des peignes en général eft compofee d'un ligament noir , fitué dans une cavité au milieu du fommet de la valve inférieure, avec plufieurs filets ou moulures latérales & peu fenfibles, qui fe logent dans 22 PEN le même nombre des rainures correfpondantes de Îa valve inférieure. Les peignes montrent des variétés dans leurs efpeces autant par leurs formes bombées, applaties, par la dif férence de leurs ftries & leurs différents volumes, que par les belles couleurs dont leurs battants font ornés. Les uns ont la valve fupérieure plate, tandis que la valve inférieure eft fort profonde , & par conféquent très convexe en-dehors ; les autres les ont également bombées. Il eft rare que les peignes foient dépourvus de fries, car fi la furface extérieure eft unie, fes ftries font en-dedans ; comme dans les efpeces appellées la fole, & le bénitier. Les peignes font fouvent marbrés de rouge, de couleur amaranthe & de brun. Il y en a qui font entiérement blancs , nués de couleur citron, oran- gée , aurore & de couleur violette. La valve fupérieure eftfouvent d'une autre couleur que la valve inférieure : enfin toutes les diverfités qui fe rencontrent dans ces fortes de bivalves, par la forme des oreillons, de leurs çcannelures & par la figure des battans, les ont fait diftri- buer en plufeurs genres; c’eft pourquoi on diftingue les peignes à oreillons égaux, appellés pélerines , ou co- quilles de Saint-Jacques, d’avec les pétoncles qui n’ont qu'un oreillon dominant, & les peignes à petites oreil- lons inégaux que l’on nomme la fole, le bénitier, la coraline , le manteau ducal , la gibeciere ou la bourfe, la rape, la lime, &c. Les anciens Naturaliftes, comme Gaza & Ariftote appellent ces bivalves peines , les pei- gnes , ainfi que les Grecs, xrus, quibus capilli pec- tunur & extenduntur. Is connoïfloient à ces fortes de teftacées un mouvement affez fort pour prendre un certain eflor en l'air , & fufñfant pour s'échapper & fauter par-deflus les inftrumens de fer des pêcheurs ; /e movent pectines quos etiam volare nonnulli aiunt : nam de ferramento quo capiuntur fpè exiliunt. Pline donne aux peignes le même mouvement, lorfqu'il dit que ces coquillages fautent & prennent eflor en l'air, qu'ils fe fervent de leurs écailles comme de batteaux pour vo- bp EI nee guér fur la mer, én difpofant la partie concave d’un côté, & oppofanc l’autre au vent , à la maniere des né- rites. Les peignes bruiffent, dit Ariftote ,& font un cer- tain fiflement toutes les fois qu'ils fe laiflent entraîner fur la furface des eaux, ou qu’ils volent comme quelques- uns difent. Saliunt peëtines & extrà volicanr , feque & ipfe carinant id eff, ex fuis teffis carinam fibi parant, ficuti nerite ,prabentes concavam fibi partem , & alteram auræ opponentes , fic per fumma aguorum velificant. Strident peélines , inguit Arifhoteles ; quoties per maris fummaæ nitibundi feruntur , guod volitare dicunt. Pline & Ariftote femblent accorder des yeux aux peignes, dit Rondelet, de ceflaceis, lib. 1. pag. 16. Pectines admoto digito dehifcunt ,mox comprimunt Je, ut cernentes 4 parce qu'ils referment leurs valves comme s'ils voyoient y inférer les doigts lorfqu’on les trouve béantes. Mais j'ai voulu, dit ce Naturalifte, faire fou- vent cette expérience ; que fi en introduifant le doigt dans leurs écailles, on ne touche point la chair ou les membranes qui environnent l'animal, elles ne fe fer- ment point; mais qu'aufli-tôt qu'il eft touché; les val- ves fe ferment, ferrent & retiennent fortement le doigt ou les autres chofes qui s’y trouvent introduites. Epe in peélinibus fapiès experiri volui , ait Rondeletius ; fed fi digito immiflo vel membrana carni circumpofite non tangantur, fe non contrahunt, fi tangantur ffarim claudunt , & digitum vel aliud quid immiflum firmiter retinent. | Rondelet rapporte que la chair des peignes eft meil- leure que celle des huitres , qu'elle étoit fort goûtée par les anciens. On en faifoit beaucoup de cas, felon Pline, pendant l'été à Mytilene, principalement des grandes efpeces noirâtres , vantées par Jule Pollux & Athenée , ainfi que les peignes de Tyndaride en Si- cile, & de Salone en Dalmatie. Horace fait l'éloge non-feulement des peignes de plufeurs villes d'Italie , comme d’Antium 6 d’'Alrino , mais encore celles de Tarente, lorfqu’il dit, pecinibus patulis ja&tat fe molle 94 PEAR, | Tarentum. Rondelet n'en fait mention que de deux efpeces, fçavoir ; la coquille dé Saint-Jacques , & une autre moins large & plus allongée ; que l’on appelle dans le Languedoc Romious , & en Italie Roma; il donne le nom de pétoncle aux petites efpeces qui n’ont qu'un oreillon. | - ALDrOovANDUS ; de teffacess, lib. 3. fait la defcrip- tion d’une vingtaine d’efpeces de peignes qu'il diftin- gue en partie d'avec les pétoncles ; Éd les deux efpeces de Rondelet, celui de l’auteur avec l’animal , peiten primus autoris cum fuo animali; peëten verfico- lor , le peigne bigarré ou de plufieurs couleurs; peéten minor caflaneus cum fuo animals , le petit peigne mar- on avec lanimal ; peéfen minor claufus ; un autre petit peigne fermé. Les cinq efpeces fuivantes font à oreillons | inégaux ; pectinum auriculatarum figurä differentium fpecies quinque ; ainfi que les fuivantes , peéfines auvoris, peiten eburneus , le peigne d'ivoir; peéfen afper ; celui qui eft rude .ou âpre, peéfen varius & pectines figur& chama: Ces dérnieres efpecesfont des péroncles minces: Rumphius a fait repréfenter plulieurs peignes avec des bivalves du genre des arches, fçavoir ; peéten vulgaris ; le peigne commun , ou la coquillé de Saint- Jacques ; radula , la rape, & pluñeurs autres efpe- ces, que l’auteur appelle en langue Hollandoite , Bonte mantels, les manteaux bigarrés. - Rumphius a rangé le peigne, appellé la fole, parmi les tellines; & appelle petfen virgineus , un cœur en arche tout blanc & papyracée. Gualtieri diftingue les peignes d’avec le pétoncle ;, ainfi qu'avec les grandes pélerines & la coraline ; & appelle les premieres efpeces, le genre du peigne mince , peélens tenuis. Le peigne mince, dit ce Con- chyliologifte ; eft une conque de mer équilatérale affez arrondie, compofée de deux valves égales, avec des boutons médiocres ou légers, & coutbés en droite li- gne ; plus ou moins ridée , ftriée , à oreillons à la char- niere, d'un teft mince ; & à fries larges, comprimées D ÆE 4 CH ou un peu arrondies. Peëlen tenuis eff concha marina , valvis aqualibus aquilatera ; mediocriter ; vel leviter aumbonata , & reéta incurvata , fubrotunda , magis , vel minus rugofa , firiata, cardine aurito , teffa tenuiore & ffrirs latioribus , aç compreffis , vel fubrotundis. M. d'ArcenvIL1Lr a compofe la cinquieme famille des bivalves avec celle des peignes. Le peigne, dit Pau- teur, eft une coquille bivalve, fermant exaétement de tous côtés & rayée en forme d’un peigne dont on fe fert pour peigner les cheveux ; elle eft plate élevée , garnie de deux oreillons , quelquefois d’un feul , "quelquefois aufli fans oreilles : pe&en eff concha bival- vis, ex omni parte clufilis, & ftriata in formam peéti- ais quo capilli pe&luntur , plana , elara, aurita, femi- aurita , inauritas M. d’Argenville diftingue trois efpeces de pei- gnes avec leurs variétés, en y comprenant les péton- cles & les peignes fans oreilles improprement dits ; fçavoir , 1°. le peigne qui a deux oreilles, pe&en urrin- que auritus ; le manteau ducal rouge, pallium ducale auritus ; celui qui eft jaune , /ubfiavidum ; la cora- line avec des boutons, corallinus cum tuberibus ; la co- quille de Saint-Jacques, bariolée ,concha Sanéh Jacob: variegata ; celle de Saint-Michel jaune, Sanéfi Michaelis flavida ; le peigne de couleur orangée de la mer Caf- pienne, aureus ex mare Cafpio ; la grande efpece rou- geâtre, #1ajor rubeftens ; celui qui eft bariolé, & tirant fur Le bleu; le peigne rouge & cannelé, pecten ruber & canaliculatus ; celui qui eft brun par-defflus, & blanc par-deflous, appellé l’évantail ou la fole, peélén parte fuperiore croceus, inferiore albus , umbella , feu fola dic- zus ; le peigne tacheté dans lécaille fupérieure, & blanc dans l’inférieure, peéfen füpinä parte maculofus pron& . albidus ; celui qui eft à côtes, & jaunâtre, la lévre re- bordée , coffatus € flavidus labro repando ; à coquilles également creufes, wrrâque 1effâ aqualiter cava , en forme de poire , pyriformis; le peigne de Rumphius, virgineus Rumrphii ; fait en çable poli du même auteur, amufium “ejufdem ; celui à coquilles inégales, ba= riolé de taches fauves , maculis fulvis vartegatus ine- quali fuperficie. 2°. Le peigne qui n’a qu'une oreille, pecten femi-auritus ; celui qui eft couvert de pointes ; & noir , aculéatus & niger; le peigne couvert de poin- tes & rouge ; peien aculeatus ruber ; le gris cendré , le bariolé, l’orangé, cinereus , variegatus , arauficanus; celui qui eft blanc & uni, a/bidus & levis, 3°. Le pei- gne qui n'a point d'oreilles ; peéfen inauritus ; la ra- tifloire ou la rape, radula; celui qui eft oblong, blanc & raboteux, oblongus , albidus & afper; à côtes de couleur jaune, & découpé dans fon contour, cofa- us & flavus in circuitu laciniatus ; le peigne bariolé, avec un pourtour déchiré, variegatus, ambitu lacinia- 10; celui qui eft épais, chargé de cordelettes ; bario- lées de brun ; de jaune & de bleu; craflus funiculis fufco ; ceruleo ; flavo variegatis munitus ; le peigne uni & bariolé , levis & variegatus ; enfin celui qui eft rond & blanc, nommé fourdon, globofus & albidus ; fourdon dus. RTE | Le même auteur, dans la Zoomorphofe, pag. $$ë donne la defcription de l’animal qui habite le peigne à deux oreillons , ainfi que du pétoncle appellé four- don. Le peigne, dit M. d'Argenville, a deux grandes membranes brunes, qui s'attachent chacune à une des pieces de la coquille. De leur contour brun, & chaïgé de taches fymmétrifées , fortent dans l’eau de la mer une multitude prodigieufe de poils blancs affez longs pour déborder les valves. L’intervalle en eft garni de petits points noirs, ronds, brillans, & qui imitent des perles qui feroient enchaflées dans cer endroit. L’in- térieur de ces deux membranes , enveloppe & renferme quatre feuillets fort minces , chargés tranfverfalement de ftries très fines, qui imitent aflez bien la partie des poulmons. Il fe voit au-deflus de ces quatre feuillets use petite mafle molle & charnue, qu'on peut croiré être le ventre ou les entrailles ; elle cache fous une pellicule aflez mince ; une efpece de pied de cing a fix lignes, IP UE MI JE tes & dont la pointe, qui n’a aucun mouvement particu- lier , regarde le centre de l'animal. Cette partie ef or- dinairement de la même nuance que celle qui l'enve- loppe ; mais dans le temps du frai, elle fe gonfle, change de couleur & dévient d’un beau jaune foncé ; quelque temps après elle diminue, maigrir, & reprend fon ancienne teinte. Voici fon mouvement progreffif, foit dans l’eau, foit fur la terre : lorfque le peigne eft à fec, & qu’il veut regagner la mer, il s'ouvre autant que l'étendue de fes deux valves peurle lui permettre; & étant parvenu à un pouce ou environ d'ouverture, il les referme avec tant de vitefle, qu’il communique aifément à fa valve inférieure, un mouvement de contraction » par lequel il acquiert affez d’élafticité pour s'élever & prendre terre de cinq à fix pouces de haut : il importe peu fur quel côté de la coquille il puifle tomber; il fuffit de favoir que par cette manœuvre réitérée, il avance toujours vers le but qu'il s’eft propofé. La progreflion dans l'eau eft bien différente, Le ‘peigne commence par en gagner la furface , fur la- uelle il fe foutient à demi-plongé. Il ouvre alors tant ir peu fes deux coquilles, auxquelles il communi- que un battement fi prompt & fi accéléré, qu'il ac- quiert un fecond mouvement ; on le voit du moins, en réuniffant ce double jeu, tourner fur lui-même de droite à gauche , avec une célérité furprenante : par ce moyen , 1l agite l’eau avec une fi grande violence, qu'au rapport de Rondeler , elle eft capable de l’em- porter & de le faire courir fur la furface des eaux de le mer. Les peignes, qui font attachés ordinairementà plufieurs corps étrangers, ne jouiffent pas pour cette raifon de ces différens mouvemens. © Leurs fils ne font d'aucun ufage ; ils font plus gros que ceux des moules. Ce coquillage s'attache quand il lui plaît, Souvent après une tempête, on en trouve dans des endroits, où on n’en trouvoit pasles jours pré- cédens, & ceux qu’on trouve, {ont pour la plüpart Tome 114, G °$ P E I attachés à des pierres immobiles. Ce coquillage eff commun fur les côtes d’Aunis. M. de Réaumur , dans les Mémoires de lAca- démie des Sciences, année 1711. pag. 125. dit que le coquillage nommée en latin peéten , {çait s'attacher à des fils comme les moules, mais avec des fils qui ne fçauroient être d'aucun ufage, non plus que les jeurs ; c'eft un des meilleurs coquillages de la mer, foit qu'on le mange cuit, foit qu'on le mange crud. Sa coquille eft compofée de deux pieces; le ligament à reffort, qui les aflemble & qui fert à les ouvrir , eft du côté du fommet. Depuis ce fommet , la coquille s'élargit infenfiblement, & prend une figure arrondie. Précifé- ment au fommet, elle eft comme coupée en ligne droite : chaque piece de la coquille , forme un où deux appendices, qui font appellées les oreilles de la coquilie. Il y a, dit M. de Réaumur , une grande variété dans la couleur de ces fortes de coquilles ; les unes font entierement blanches, d’autres font rouges, d’au- tres brunes , d’autres tirênt {ur le violet : enfin, dans d’autres, toutes ées couleurs font diverfement combi- nées. Les peignes ou péroncles s’attachent aux pier- res ou à des coquilles, par le moyen des fils fembla- bles à ceux des moules, mais plus courts. Tous ces fils partent Comme ceux des moules, d’un tronc com- mun : ils fortent de la coquille, dans celles qui n’ont qu'une oreille, un peu au-deffous de cette oreille. II eft libre à ce coquillage de s'attacher quand il lui plait avec ces fils : il les forme d’une maniere femblable à celle des moules ; elles ont une filiere approchante de la leur , quoiqu’elle foir plus courte & qu'elle ait un canal plus large : aufli filent - elles des fils plus courts & plus gros. | M. Davila, dans fon catalogue fyftématique , dit que les peignes font dés coquilles de forme plus ou moins applatie, qui ne different des huîtres nommées fpondiles , qu’en ce que leurs côtes ou ftries longitu- dinales font dépourvues d’épines , & que le fommet — SP 99 de leut valve inférieure , ne fe FAR niné fe re< courbe au-dehors. Leurs cataéteres généraux , font d’a- voir le fommet comme coupé en ligne droite , d’allet enfuite en S’élatgiflant infenfblement pout piendré une figure arrondie , & d’êtré ordinairement pourvués d'oreilles: Ce Conchyliologifte les divife en trois genresi | | x AE 1°. Les peignes 2 oreilles égales & à Charniere tompofée d'un ligament à reflort, placé dans une ca- vité qui occupe Le milieu du fommet de chaque valvé; d’un petit filet tranfverfal de la valve fupérieure ; fe 1o- Beant dans uñe fainuré cofrefpondante de la valve ini- férieute. On nomme vulgairement les coquilles dé cé genre, pélerines ou coquilles de Saint Jacques , parmi en on fange les efpeces appellées lé bénitier & la fole. 2°. Les peignes à oreilles inégales, à charnicre Comme les précéderis, à valves fupérieure & inférieuré convexes, & nommés plus particuliérement péronclés, dont les efpeces entr’autres s'appellent la coraline ; là pelerine tuilée, le manteau ducal, la gibecieré ou la bourfe ; la brocatelle , les peignes du nord , {a rApe , Ja lime douce; &c. wi ALL . 3°- Les peignés fans ofeilles & 4 chatniere formée d'un petit applatifflement en forme de triangle , obtuf- angle ifocele, fur lequel eft placé le ligament , & de plufeurs petites dents rangées de part & d’autre, éri forme d'arc, dans l’une & l’autre valve , dont onnommé les efpeces péroncles fans oreilles: 1e ra . PEIGNES À OREILLONS ÉGAUX où PÉ- ERINES. Pellines utrinque paritér auriti, valyé fu- Pertore planä ; alterà profundé y Qlatuardecim aut fèk= decim coffis & totidem canaliculis latis, diverfimodé friatis diffini ; diverfis coloribus rubris purpurafténtè- bus j rofeis flavis aureis , croceis rinéi , Mmacularii € Vartegatt , vulgo conchæ Sanéii Jacobi, feu conché pe= regrinatrices appellati. Lesfcoquilles dé Saint -Jacques, autrement appellées pélerines, ji sie un gen. € 1} 100 B:. 1 parmi les peignes, pour les diftinguer d’avec les pé- toncles & les peignes fans oreilles. On les appelle pé- lerines , parce que leurs valves fervent d’ornemens aux pélerins de Saint-Jacques, qui en couvrent leurs col- liers & leurs chapeaux. Le caraétere générique & fpécifique des pélerines, ou des peignes À oreillons égaux, eft d’avoir la. valve fupérieure, plate ,un peu concave vers le fommet , & un peu moins étendue que la valve inférieure , qui eft au contraire , trés bombée en-dehors & fort profonde en-dedans. Ces fortes de bivalves varient autant par la diverfité de leurs côtes & de leurs cannelures longitu- dinales , que par leurs nuances de différentes couleurs, & leurs marbrures. Ces côtes font larges, applaties ou un peu arrondies, au nombre de quatorze ou de feize, deïlus comme deflous , avec autant de larges cannelu- res profondes , différemment ftriées; mais on remarque que les côtes ftriées de la valve fupérieure font moins clevées & {ouvent moins larges que celles de la valve inférieure, qui font d’ailleurs munies de quatre ou de fix ftries longitudinales & paralleles ; au lieu que les firies des côtes du battant fupérieur , font tranfverfales & beaucoup plus fines. Ce battant fupérieur eft d’une couleur plus où moins rouge, rayé & tacheté de cou- leur pourpre rembruni,ou blanchäâtre tacheté de rouge, tandis que le battant inférieur eft blanc, & feulement coloré de jaune ou de rouge, vers le fommet dans bien des efpeces. Il y a néanmoins des pélerines, dont la furface externe de la valve inférieure eft auffi inté- reffante par fes belles couleurs diflér:ntes , que par cel- les dont lé battant fupérieur eft orné; mais c’eft ce qui fe rencontre plus rarement ; c'eft pourquoi les Con- chyliologiftes diftinguent ces dernieres efpeces, dont les côtes font plus arrondies & moins ftriées , à caufe des belles couleurs alternatives, arrangées par zones, fort larges , nuées de jaune fouci , de blanc & de cou- leur de rofe , que l’on voit fur cette furface de la valve inférieure ; ou avec des grandes zones aurores & oran: PES tot tées, tachetées de traits différens de rouge foncé ou pourpré, Il y a des pélerines , dont cette furface eft nuée de couleur marron & fang de bœuf, mouchetée de couleur pourpre noirâtre , ou avec une feule teinté de roïe de Provins. Toutes ces nuances parviennent quelquefois jufque fur les oreillons. a furface extérieure de la valve plate ou fupérieure, eft ordinairement d’un rouge de fang de bœuf plus ou moins vif ou rembruni , fur laquelle fe rencontrent di- vers deffeins plus foncés en couleur, des lignes & différentes taches en tous fens , des marbrures mé- lées de blanc , arrangées par zones plus ou moins dif= tinétes & d’une maniere alternative , principalement, ou le plus fouvent, depuis le milieu du peigne, jufque vers le fommet. La furface intérieure des pélerines, montre les mêmes cannelures que celles qui font à l’ex- térieur, mais plus plates & toujours unies; cette fur- face eft blanche ordinairement, depuis le milieu des battans jufqu’au fommet, tandis que toute la circon férence eft rouge fang de bœuf. L'endroit , où refide l'animal, eft quelquefois raboteux , fur-tout ‘dans la valve fupérieure. Les peignes à oreillons égaux ont depuis un pouce de diametre, jufqu’à plus de fix pou- ces. Les uns ont plus de largeur que de longueur , les autres ont une longueur égale à la largeur , fuivanr les efpeces, qui varient auf par l’épaifleur dé la co- uille. On trouvedes pélerines fur les côtes de France, She en Bretagne & dans la bafle Normandie , à - Grandville, vers les côtes voifines du mont Saint-Mi- chel , à Saint-Jacques de Compoftelle en Galice, fur les côtes d'Angleterre , dans la mer Baltique , & dans les mers orientales & occidentales. Les efpeces exoti- ques font entr'autres celles que l’on nomme le béni- tier, la fole ou l’évantail, & la pélerine magellani- que. : GUALTIERI , tab. 98. litt. À. Concha pelinara major, in parte fuperiore plana ftriis eminentibus af- peris, in parte verd inferiore convexa , pu ftriatis ii} 162 2 1 infigniter notata nonnullis lineis fafciara , ex albido rufefcens. | Ejufdem, tab. 99. litt. À. Concha peëlinata eadem cum fuperiore fubalbida, aut ex albido rufefcens , ma- culis confpicuis fubrotundis , atro purpureis ; aliquandà piceis in fummitate firiarum identidem afperfa, & fignara. … Ejufdem, litt. B, Concha peélinata eadem , fed flriis magis profundé ffriatis , feu magis canaliculatis dif- tinéa, candidiffima. . PEIGNES À OREILLONS INÉGAUX. Pedi- nes impariter aurili, traque valvä convexä , pulcher- rimis coloribus citrinis ,aureis , purpuraftentibus , & ru- bris depiéi ; coffis flriaris, granulatis , fpinofis, & im- bricaris infignes. Ce fontles efpeces que l'on peut dif- tinguer, entre le genre des pélerines & celui des pé- toncles, Le caraétere diftinétif des peignes à oreillons inégaix eft d'avoir le plus fouvent la même largeur & prefque les mêmes proportions que celles des peignes 2 oreillons inégaux ; mais ils en different néanmoins, non-fenlement par un oreillon qui a un quatrieme ou un cinquieme de moins d'étendue que l’autre, maie encore parce que fes valves font toujours convexes des deux côtés , comme les ‘pétoncles dont l’oreillon dominant eft plus faillant. Les peignes à oreillons iné- gaux. ont des variétés dans leurs efpeces par la difé- rence des côtes longitudinales, ainfi que par la diverfi- té de leurs couleurs & de leurs marbrures. Les unes ont des côtes très larges élevées , onduleufes & tuber- culeufes ; les autres les ont plus étroites ,en plus grand nombre , & dont les ftries font ou granuleufes on épi- aeufes ou tuilées. Les furfaces de ces fortes de bival- ves font des plus intéreffantes, par les vives couleurs citron , aurore , orangée , pourpre ou amaranie , rouge de diverfes nuances plus ou moins mêlées de blanc. Ce genre de peignes, qui approche le pius de celui des pétoncles , renferme les efpeces que l'on pomme la éoraline, le manteau ducal, la gibeciere ou EE 303 la bourfe , Les peignes à petits oreillons ou les pei- gnes bombés, la rape & la lime douce. Voyez ces mots. PEIGNES BOMBÉS Peétines utrinque maximè convext mediocriter & impariter auriti, fériatt, cana- liculati, ex fulvo vel fufco, vel cinereo colore nigrefcen- tes & variegati. Ces efpeces ont leurs valves très con- vèxes ; garnies chacune d’une vingtaine de petites cô- tes, & autant de cannelures longitudinales, légere- ment ftriées d’une maniere tranfverfale. Ces fortes de peignes, dont les oreillons font petits, peu inégaux, ont leurs valves légeres , très minces, marbrées de couleur noirâtre mêlée de brun, & un peu de blanc, ou dé couleur enfumée, mêlée de fauve fur les battans fupérieurs , tandis que le battant inférieur eft blanchä- tre & fauve , marbre de couleur cendrée, tirant fur le noir. Les peignes bombés à petits oreillons ont de- puis un pouce & demi de longueur , jufqu'à un pouce neuf ou dix lignes fur une largeur égale , & un pouce de convexité, PEIGNES MAGELLANIQUES , ou PEIGNES NACRÉS À OREILLONS ÉGAUX. Peélines ma gellanici utrinque pariter auriti, fhriis minutiffimis in longum duétis, valvä fuperiore complanatä ; alter@ convexé ; extàs coloribus rubefcentibus intüs fplendore margaritifero infignes. Ce peigne peu connu eft à valve fupérieure plate , & à valve inférieure bombée, comme les pélerines , garni de ftries longitudinales , fines & ferrées , de couleur rougeâtre ou de tuile en- deflus, & d’incarnat en-deffous mêlée de blanc. Toute la furface intérieure eft nacrée ; il fe trouve dans les mers des îles Magellaniques. FA PEIGNES SANS OREILLONS. Pefines inau- ritz leviter ffriati & coflati, coloribus flavis albidis & Jubrubris depiéti. Ce genre n'eft compoté que d’un pe- tit nombre d’efpeces, dont Le caractere diftinétif con- fifte dans leurs formes applaties, & quelquefois bom- bées , de n’avoir aucun oreillon à côté pe PE sub iv 104 PE "À | des valves; de reffembler le plus fouvent aux efpeces de petits manteaux ducaux de la Méditerranée, ou à des petites pélerines aux oreillons près , avec la différence aufli qu'ils font convexes des deux côtés ; les uns ont des ftries longitudinales affez ferrées, les autres ne portent que quatre ou cinq larges cannelures. Le liga- ment eft fitué au milieu des fommets, avec une-char- niere peu articulée. La furface extérieure des efpeces à canneluresrares de la Méditerranée , font jaunes citron, ou d'une couleur livide. Il y en a de couleur de rofe, & cendrés. L’efpece, que l'on nomme fourdon fur les côtes d'Aunis & du Poitou , eft un peigne dépourvu d’oreillons. Les Conchyliologiftes donnent le nom de peignes fans oreilles, à des efpeces de cames ftriées & com- primées , dont la charniere eft formée d’un ratelier ceintré de dents , arrangées comme dans les efpeces de cames appellées furies , & auxquels on peut con- ferver leur dénomination, en les appellant peignes fans oreilles, improprement dits. Voyez ces mots. Gualtieri a fait repréfenter trois efpeces de pei- gnes fans oreillons, dont la premiere eft à ftries ferrées, & les deux autres à côtes larges & rares. La premiere efpece, tab. 74. litt. B. B. Peéfunculus, fériis ad cardinem inæqualiter concurrentibus , ex albido fla- vus , punéfis rubris notatus. Ejufdem , litt, C. C. Peéunculus complanatus , qua- tuor tantüm ftriis latiffimis diftinétus , piceo colore de- zCFUS. Ejufdem, litt. D. D. Peéfunculus complanatus , ip- fes latiffimis ftriis bifidis , ex albido flavus. | PEIGNES SANS OREILLES improprement dits. Chama æquilatere ffriis rotundis in longum duitis dif- tinita , ficut pectines inauriti; teftä craffä, formé fubro- tundà & fatrs deprefsä ; maculis fubnigris vel caffaners vel rubris in fundo albido vel citrino notatæ , € vigin- 12 denticulis in cardine armatim difpofitis infignes. Coquilles univalves du genre des cames rondes, de P:#7%E ‘os l’efpece appellée furie , quant à la charniere, l'épaiffeur du teft, & le pourtour intérieur des battans , qui eft dentelé en maniere de feftons. La forme des ftries, qui partent des fommets des valves d’une maniere plus ou moirs réticulée, a fait nommer ces bivalves, pei- gnes fans oreilles. Il y en a de plufieurs efpeces , fça- voir , la grande efpece tachetée de noir, celle qui eft tachetée de rouge, & une autre nommée l’orpheline. La premiere , qui peut avoir jufqu’à un pouce & demi de diametre, eft applatie avec une vingtaine de ftries ar- rondies, aflez larges, rériculées par d’autreslégeres ftries tran{verfales , tachetées & mouchetées de couleur noi- râtre & brune , quelquefois un peu azurée, fur un fond blanchâtre. Deffous les fommeis, qui font écartés l’un de l’autre, pour faire place à un ligament extérieur, fe trouve une charniere , compofée de neuf ou dix peti- tes dents, arrangées en portion de cercle à chaque côté / des battans , lefquelies s’engrènent réciproquement , à-peu-pres de la même maniere, que celles qui for- ment la charniere des cœurs, en arche de Noë La fur- face intérieure de cette bivalve montre une grande ta- che de couleur marron, fur un fond blanc. _Guaztiert , tab. 72. litt. H. Concha craffa , ffria ta, ftriis rotundis , & rarioribus , ex candido fublutea , maculis piceis diverfimodè punétata, & notata. M. d'Arcenviize, pl. 24. ler. B. Voici un des plus beaux peignes. Ses coquilles extrêmement épaiffes & d’un beau blancen-dedans, fescannelures bariolées de brun, de jaune & de bleu, le diftinguent infiniment des autres. Il n’a point d'oreilles. Ses valves font convexes. La feconde efpece du peigne fans oreilles, impro- .prement dit, ne differe de celle-ci, que par fon volume moins grand, & fes taches rougeâtres, en forme de flammes fur un fond blanchâtre. PELERINE ou COQUILLE DES. JACQUES. Concha peregrinatrix Sanëti Jacob. Nom géné- rique , que on donne communément à des coquil- les bivalves du genre des peignes à oreillons égaux, 106 : P E L principalement aux efpeces que l’on trouve fur les cô- tes du mont-Saint Michel. Voyez PEIGNES À OREIL- LONS ÉGAUX. | PELERINE TUILÉE, ou PETONCLE TUI- LÉE DE L'AMÉRIQUE. Voyez ces mots. PELORIDE, ou CAME PELORIDE, ou PE- LORE, ou CAME PELORINE. Chama pelorides vel peloria , five chama pelorina, Les anciens Naturaliftes nomment ainfi, felon Rondelet , un coquillage bivalve, du genre des'cames. Pline & Athenée nomment cette efpece , la péloride , du mot grec zeampos , ou parce qu'elle eft plus grande que les autres cames ou coquilles béantés , ou parce qu'elle tire fon nom d’un promon- toire de Sicile, appellé pelore, & que l’on vantoit comme une des meilleures pour manger , fuivant le rapport dé Jule Pollux. La came péloride , dit Rondelet, de teffaceis, lib. +. pag. 12. eft compofée de deux écailles , qui font tou- jours béantes , quoique bien fermées , ‘& reftent même dans cette ie fans l'approché de la chaleur, foit que l’animal foit mort ou vivant. Ses valves font oblongues, unies, d’une couleur blanché tirant fur telle de la pourpre ; le ginglyme, qui les réunit, eft au milieu, La chair, qui eft dans la coquille, eft blanche , & fes écailles fufifent à peine pour la contenir, lorf- que lanimal y eft ramañlé. S’étend-t-il , il eft beaucoup plus long que fa coquille : fa figure eft arrondie , de ka Srofleur du doigt du milieu, & aflez femblable à un membre viril. À lauire extrémité, on apperçoit deux trous, lan rond , qui eft la bouche , & l'autre , pout les excrémens. On donne dans la Saintonge ; ajoute Rondelet, le nom de palourde , à des camies qui ne font point béantes ni fi grandes , & qui fembleroit tirer fon étymologie , du mot péloride. La chair de Ja pélo- ride fe digere difficilement , parce qu'elle eft dure ; mais elle eft nourriffante. Chama peloris duabus conchis conf- £at, que numquam ira junguñcur, quir femper hient , & Viva Ë mortuo animante , etiam fine calidi contaîtu. ‘+ * P'-E À 107 Ea oblonga funt & laves , ex albo purpurafcentes , in medio connexe. Caro intès alba eff, qua eriam contraëta tota teffa vix capi potefl , extenra mulro longior , eff rotunda, fpifla, pudendo virili non abfimilis , digité medui craffitudine, In extremo alrero faramina duo ap- parent , alterum oris eff, rotundum , alrerum excre- menti, Santones concha ffriéte & non hiantis [peciem palourde appellant , qua vox à peloride deduëta effe vi- detur : fed ea chama peloris non eff, cm magna non fit, neque hiet, Caro peloridis dura eff , ob id difficile excer- nitur & multim nutrit, | PELOTTE DE BEURRE , ou TINNE DE BEURRE. Voyez TiNNE DE BEURRE. PELURE D'OIGNON , HUITRE. Offreum fpe- cie peculiari , fragile feu duabus teftis fæpè tenuiffimiss complanatis ; diverfimodècurvatis & pellucidis ; compo- fitum ; variis fubffanriis femi- margariciferis , & coloribus five argenteis, five aureis , five rofeis ,amplièsvelminès velatis , velritentibys diféin@ur ; cepæ cuticula appella- tum. Les Conchyliogiftes nomment ainfi une coquille bivalve du genre-dés huitres, à caufe que fes valves font quelquefois prefqu’aufli minces que la pelure d’oignon. Elles font baroques , plates, cambrées de différentes manicres , plus ou moins tranfparentes & fragiles. Le battant fupérieur, qui eft ordinairement moins cambré eft percé d’un trou rond aflez grand, ou ovale, fi- tué vers le fommet. Cette Huître eft d’une fubftance demi-nacrée , lamelleufe , tantôt argentine’, on jaune, de couleur d'or; tantôt de couleur de rofe ou lilas , ayant quelquefois le brillant du talc, ou d’une fubftance d'uné faufle nacre obfcure & nébuleufe fuivant les efpeces. Ces fortes d’huîtres font fauvent adhérentes à des vermifleaux , à des coquillages , ou à différens corps étrangers ; il y en a qui font fi fortement at- tachées contre les rochers, que Îes valves inférieures y demeurent fixées fans pouvoir les en arracher , où y laïflent les premieres couches lamelleufes de leurs coquilles. La charniere des pelures d'oignons du genre Lé 108 pp LT des huîtres eft formée d’une petite patte ovale fituée au-deflus du trou de la valve fupérieure, & corref- pondant à une cavité de même forme de la valve infé- rieure. Ces huîtres fe trouvent affez abondamment dans la Méditerranée, & peuvent avoir jufqu’à deux pouces & demi de diametre. L’huître , appellée la felle Polo- noife eft de l’efpece des pelures d'oignon; c’eft pour- quoi on la nomme auf la grande pelure d’oignon. M. d'ARGENvVIZLE, pl. o. Lett. C. On appelle cette coquille la pelure d’oignon ; fa légereté, la belle nacre du dedans tirant fur le verd , ne peuvent aflez fe remarquer, ainfi que fes replis & fa large fenêtre de haut : la grande felle de cheval fe range dans cette efpece. TPELURE D'OIGNON A BANDES DE RUM- PHIUS. Notre Conchyliologifte Hollandois nomme ainfi une coquille univalve d’eau douce, du genre des. nérites ombiliquées ou des natices, qu'il appelle en la- tin cochlea luraria | le limaçon qui vit dans la boue ; autrement en langue Hoilandoife, Gebande ajuyn fchil; la pelure d'oignon à bandes. C'eft l'efpece appellée en France le cordon bleu ou lidole, en Amérique manetou Voyez ces mots. PELURE D'OIGNON TONNE. Concha globofa umbilicata, leviter ffriata , canali truncato, tefä tenui , labro dentato ; colore rufo maculis fufcis & albidis ne- bulata ; cepe cuticula nominata. Coquille univalve du genre des tonnes ou conques fphériques , ainfi appel- Jée à caufe de fa légereté. Sa forme eit fphérique, cer- clée d'une vingtaine de ftries larges ou de cannelures légeres, plus prononcées dans l'intérieur qu’au dehors. Sa volute eft compofée de cinq à fix fpires convexes, féparées par un fillon affez profond. L'ouverture de cette conque eft fpacieufe avec une lévre mince, cein- trée , dentelée, & avec une columelle finueufe, um- biliquée, & tranchante, lefquelles fe terminent par une fimple échancrure. La furface extérieure eft rouf- sâtre, nuée & tacherée en longueur de brun, de fauve PER 109 & de blanc. La couleur intérieure eft roufle, & d’un beau blanc luifant fur le fût extérieur & vers le bord de lintérieur (de la lévre , fur-tout quand la coquille n'eft point encore parvenue dans fon dernier période de groffeur. Cette coquille, qui eft orientale, porte or- dinairement deux pouces de longueur, fur quatre ou cinq lignes moins de largeur. RumPxius, tab. 27. litt. D. Cochlea pennata. Holl Ajuyn fchil ; la pelure d’oignon. PENTADACTYLE. Pentada&tylus. Terme de Conchyliologie qui exprime les cinq doigts ou pattes d'un murex , de l’efpece appellée araignée de mer , comme les aporrhais , le bélier ou la grande araignée mâle. Voyez ARAIGNÉE PENTADACTYLE. PERÇOIR ou FORET. Voyez Forer. PERDRIX. Concha globofa tenuis & umbilicata, canali truncato , rufo colore & maculis fufcis vel fulvis 6 albidis , in ffriis latis fafciarim alternatimque dif- pofitis, depitta & ficut pennata; concha pennata vel perdix appellata. Coqauille univalve du genre des ton- nes ou conques fphériques, d’une forme très-renfiée , ornée, fur une vingtaine de ftries larges & plates , de taches brunes ou fauves, ondées de blanc d’une ma- niere alternative , fur un fond fauve roux , & à donner une idée du plumage de la perdrix dont cette conque porte le nom. Sa clavicule eft compofée de cinq fpires, peu élevées & convexes, fur lefquelles les taches dimi- nuent & s’effacent par gradation. La coquille de la perdrix teftacée eft fort mince, légere & luifante. Scn ouverture, qui eft très grande, montre une furface in- térieure très unie malgré fes cannelures, de couleur fauve, mêlée de blanc vers la lévre & le fût extérieur. Cette lévre eft tranchante , évafée en demi-cercle & un peu dentelée ; la columelle forme une bavure extérieure du teft qui cache & compofe l’ombilic. Cette extrémité fe termine par une échancure. Cette conque fphérique peut avoir depuis trois pouces de longueur jufqu’à cinq , fur un cinquieme de moins de 6 0 MER RU largeur. Elle fe trouve dans les mers de l'Amérique & des grandes Indes. nl -58 | RomPHius, tab. i7. litt. C. Cechlea pennata. Patrys-hoorû ,ofkievits-ey; la perdrix ou l'œufde van- neau. | OPA GUALTIERI, tab. si. litt. F. Buccinum mayus; canaliculatum & fulcatum, ftriatum [riis latis compla- natis ; infigniter umbilicarum , maculis fulvidis & aloi- dis interruptis , in unâquâque fvirâ per feriem figna- tum ; intès candidum. | M. d'ARGENFILLE ; pl. 17. lets A. Cetté con- que fphérique ou tonne et appellée la perdrix , parce qu'elle en imite le plumage. La perdrix - tonne a plufieurs variétés dans fon efpece , non-feulement par fes différentes groffeurs ; mais encore par fes cannelures plus ou moins larges & profondes ; ainfi que par fes ftries plates, fur lef- quelles les taches varient beaucoup; elles font tantôt Jongues avec des croiffans blanchätres , tantôt quarrées avec autant de taches blariches égales ; rantôt ces taches font difpofées par intervalle , beaucoup plus larges ; & par zones intermédiaires. Î] y em a même une ef- pece toute brune, très mince & dépourvue de taches. Ces dernieres ne parviennent point à un volume auff grand que a perdrix ordinaire. PERDRIX ROUGE. Buccinum rofundum ; ventri- éofum ; levigatum ; fex [piris elatis & convexis compo- firum ; magnis maculis & fufco rubefcentibus & purpu- rafcentibus in longum duëlis ; in fundo ex albedine achates ; apice rofeo ; vel chermefino depilum ; magnä apertur& integrä , aliquandd colurellä colure vinofo sin@à, infigne ; perdix rubefcens appellatum. Coquille univalve du gente des buccins à bouche entiere où fans canal ; de la même forme que celui nommé le zebre ou l'âne rayé : elle eft véntrué ; arrondie ; polie & luifante, compofée de fix fpires bombées & éle- vées ; ornées fur toute fa furface extérieure de grandes gaçhes & de bandes longitudinales , larges ; onduleufe: PE II ê&r en zigzags vers les premieres fpires, de couleur brun-rouge , plus où moins pourprée , lefquelles fe détachent fur un fond blanc, agathe & quelquefois azuré. Le fommet , qui eft obtus, eft couleur de rofe, & quelquefois d’un beaü rouge cramoifi où d’une cou- leur de cerife, qui fe répand prefqué fur tonte la clavicule dans certaines efpeces. L'ouverture de ce buccin eft très grande , profonde, & montre quelque- fois une furface intérieure de deux couleurs différen- tes, fçavoir , une columelle unie, luifante , d’une belle couleur de laque & vineufe ; tandis que tout l’inté- rieur de la lévre eft d’une blancheur plus ou moins æurée. La coquille de ce beau buccin eft légere , mince, un peu diaphane , & n'offre aux yeux l'éclat de ces belles couleurs , qu'après la fuppreflion de fon drap marin, qui eft délié, & de couleur marron. Il peut avoir depuis trois pouces & demi de longueur jufqu'à fix, fur un tiers de moins de largeur ; on je trouve danç les mers de l'Amérique méridionale , fur- tout à Caïenne. Ce buccin varie beaucoup par fon volume plus ou moins grand, ainfi que par fes taches & fes flammes plus ou moins larges, & nuées en cou- leur. Îl y en a dont le fommet eft blanc ainfi que le fût intérieur. Les efpeces, que l’on appelle buccins fa- tinés ou fimplement fatins , ont la même forme. GUALTIERI, tab. 45. litt. B+ Buccinum parvum, antegrum , Ore obliquo, ventricofum , flriatum ffriis per longitudinem æqualicer percurrentibus , albidum , fulvidis, & vinofis maculis undatim depiétum, & va- riegatum. | M. d'ARGENVILLE , pl. 10. lert. E. Un buccin d’une forme belle ,couleur d’agathe , bariolée de rouge & de couleur fauve, avec une bouche fort évalée & toute unie . PERLE. En latin, gemma, margaritæ ; vel urio, C'eft une fubftance pierreufe plus où moins ronde, anguleufe , grainée d’une faveur terreufe & jouant les couleurs changeantes des coquilles de nacre , dans Y12 P ER lefquelles on les trouve ordinairement ; comme dans plufieurs efpeces d’huitres | principalement dans celle qui eft appellée pour cette caufe mere-perle , dans les pinnes marines , & quelquefois dans les coquillages univalves du genre des oreilles de mer , où on les ren- contre plus ou moins parfaites & adhérentes. Athenée rapporte que l’on trouve dans la mer des Indes , une coquille nommée berbeti , qui contient des perles en grand nombre. Elles fe vendoient au poids de l'or en Perfe & dans les régions orientales. La perle croît dans la chair de ce coquillage, dit cet ancien Na- turalifte, comme les glandes parmi la chair d'un pour- ceau ladre. Pline , Diofcoride ; Mathiole & Rondelet, difent que les coquillages dans lefquels croiffent les perles, uand la faifon les porte à la génération, s’entrouvrent & bâillent pendant la nuit : alors ils fe rempliffent d’une rofée, dont ils conçoivent les perles, qu'ils rendent fe- lon la qualité de cette rofée. Si la rofée qu'ils ont reçue eft pure, les perles qui en font produites, ont une blancheur admirable ; & fi elle eft trouble , elles font troubles de même : s'ils reçoivent beaucoup de rofée , les perles qui en proviennent font fort grofles, & s'ils en reçoivent peu , elles font petites. Suivant ces au- teurs, ces coquillages bivalves ont peur du tonnerre , & fe reflerrent auflitôt qu’ils l’entendent. C’eft de-là que viennent Les perles qui n’ont aucune fubftance & qui font pleines de vent. Les perles font molles & tendres , tant qu'elles font dans la mer, & elles s’endurciffent dès qu’on les en a tirées. Les auteurs font partagés fur l’origine des perles. Les uns penfent avec Pline, qu'elles ‘engendrent dans lefpace d’un mois, de la rofée D tombe duciel, & que les huîtres viennent recevoir fur la furface de la mer: d’autres les regardent comme une lépre ou excrément des huîtres ; & quelques-uns comme une concrétion formée d’un fuc nourricier dans les huîtres trop vieil- les, au atraquées d’autres maladies, à peu près de la même Pr ET N | 113 mème façon, que le calcul ou la pierre fe forme d’un amas de gravier dans lé rein ou la veflie. Ce fentiment paroît à Samuel Dale, aux auteurs de la fuite de la ma- tiere médicale & à plufeurs bons phyfciens , finon le plus vrai, du moins le plus vraifemblable, Le fuc ou la colle qui fert, aux huîtres & aux pinnes marines, a former par la tranfpiration les commence- mens & les agorandiffemens de leurs écailles, s’extravafe quelquefois hors de fon réceptacle naturel : il s'amaffe par gouttes ; il s'épaiflit par petits pelotons, ou glo- bules de la couleur de l’écaille, ce qui donne lieu de penfer que la matiere de l’une eft la même chofe que la matiere de l’autre. Pour une perle que l’on trouvera dans le corps de l’huître, on en trouvera mille atta- chées à la nacre , où elles font comme autant de verrues. Îl y a une multitude d’huîtres où l’on ne trouve jamais de perles, d’où l’on peut inférer que la perle eft un défaut dans l’huître, & un défaut qui n’eft pas com- mun, D'ailleurs on à remarqué, dans les relations des voyageurs , que les côtes où l’on fait la pêche des per- les font très malfaines, ce qui fait croire avec raifon que les huîtres qu'on y trouve ne renferme des perles que parce qu’elles font malades. Les payfans même ne veulent pas manger des huîtres dans lefquelles ils les trouvent, tant la chair feur en paroît mauvaife. Au con- traire plus les huîtres font exquifes , moins on y trouve de perles; d’où il eft affez naturel de conclure que les eaux où l’on pêche le plus de perles font mal-faines, & qu'au contraire les huîtres qui habitent dans des eaux faines, & qui fe nourriffent de fucs bienfaifans, ne donnent que peu, ou point du tout de perles , parce qu'il n’y a aucune maladie & aucun défordre dans leur tempérament. I! arrive quelquefois que les perles croiffent au poinf d’empécher les coquilles de fe fermer, & alors les hui- tres en meurent. Il n'y a point de lieu affecté pour la génération des perles. Elles naïflent indifféremment en toutes les parties de l’huître ; mais il s’en trouve ordinai- Tome LIT. H 114 | P: Eu KR tement dans chacune une ou deux plus groffes & mieux formées que les autres. Cetté huître eft bonne à manger comme les communes , fi l’on en croît Leme-+ ty; ce qui doit s'entendre de cette forte d’huître en genres car pour les huîtres qui renferment des per- » it eft conftant qu’elles font dures & défagréables a manger. Les perles viennent des pays étrangers. Tavernier nous apprend qu'il y à quatre pêcheries de perles en Orient. La premiere eft autour de l'Ifle de Barheia dans le golfe Perlique; la feconide vis à vis de Bar- hein fur la côte de l’Arabie heureufe , près de la ville de Carifa ; la troifieme dans l'ile de Ceylan, dans la mer qui bat ie bourg de Manaao ; la quatrieme fut la côte du Japon, où l’on en pêche plus rarement, parc: que les Japonoiïs ne fe foucient gueres de joyaux. On compte cingQ autres pêcheries dé perles en Occident, qui font toutes fituées dans le golfe du Mexique, le Jong de la côte de la Nouvelle-Efpagne. On pêche encore des perles dans la mer Méditerranée, en Ecoffe &c ailleurs ; car outre ces huîtres Orientales & Occi- dentales fi renommées ; il y à d’auires genres d’ani- maux teftacées , qui fourniflent des perles, commeles moules de la mer Baltique, de Norvége, de la L:po- nie , de la Siléfie, entre lefquelles il s'en trouve de hitinguées par leur ‘blancheur, par leur éclar, & par. leur rondeur ; mais pour la plupart elles font baroques : & nullement comparables en beauté avec celles d'O- rient & d'Occident. Comme les huîtres font au fond de la mer ordinairement attachées aux rochers ; les pê- cheurs y defcendent dans un corbeille, où tient urré: groffe pierre qui pefe environ trente livres, & avec uir couteau, ou un autre inftrument de fer dont ils fünt münis, ils détachent les huîtres. Quand ïls ont rempli là torbeille, ïls donnent à leurs compagnons le fignal aû moÿen d’une corde qui fert à les retirer incontinent.. Quoique ces pêcheurs ou plongeuts defcendent quel-. qüefors à plis de foixante pds de profondeur ; 11! | PE 415 difent que le jour y eft fi grand, qü'on y voit auff clair qu'à terre. Dès qu'ils touchent le fond , ils courent de tous côtés fur le fable, arrachant les huîtres de deflus les pierres & les pointes des rochersle plus vite qu'ils peuvent; car ils n'ont pas de temps a perdre. Les meilleurs plongeurs demeurent pourtant jufqu'à une demi-heure fous l’eau; mais la plupart n'y peuvent ref. ter qu'un quart-d’heure. Dans certains endroits ils fé fervent d’une éponge imbibée d'huile & liée au bras, qu’ils fairent de temps à autre. Ailleurs ils n'emploient pour cela ni huile ni aucune autre liqueur : ïis ne font que retenit leur haleine, s'y étant accoutumé dès leur bas âge. Les jeunes gens robuftes & vigoureux y font les plus propres, Au refte ces pauvres gens font expofés à des grands périls : car outre les rifques dé fe précipiter fi profondément dans la mer , de demeuret accrochés à quelque endroit, de s’eftropier , ou même de fe tuer, en tombant fur quelque pierre ou quel- que pointe de rochers ; de perdre la tramontane pat ‘la peur; & de s’évanouir en manquant d’air ; ils cou- rent encore celui d'être dévorés par de gros poiflons fur-tout par les requins. Tree Lorfque les huîtres font tirées de la mer, on les étale au foleil , & l'on attend qu’elles s'ouvrent elles- mêmes : car fi on les ouvroit de force comme on ou- vre nos huîtres à l’écaille , on pourroit endommager & fendre les perles. Ii y en à de différentes couleurs, les unes blanches, les autres tirant fur le jaune , ou fur le vérd; d’autres qui font livides & comme ploin- bées, Tavernier dit en avoir eu #x parfaitement ron- des , mais aufli noires que du ja'et, La Couleut blanche leur eft la plus naturelle ; la couleur jaunâtre ou ver dâtre provient de ce que les pêcheurs vendant leurs huitres par morceaux, & lesmarchands attendant quel- quefois jufqu'à quatorze ou quinze jours qu'elles sou vrent d'elles-mêmes pour en tirèr lesperles, quelquess unes de ces huîtres venant pendant ce tempsià à perdre leur eau, fe gâtént & s’empuandfent; de forte que H ij 116 P E RKR la perle fe jaunit ou verdit par l'infection ; ce qui eft fi vrai que dans toutes les huîtres qui ont cônfervé leur eau , les perles font toujours blanches. Celles de couleur plombée & noire ne fe trouvent guères qu'en Amérique, & cette couleur vient de la nature du fond de la mer, qui eft plus remplie de vafe qu'en Orient. Toutes les huîtres que l’on-pèche ne contiennent pas des perles : il s'en trouve beaucoup qui n’en ont point. Les années pluvieufes font les plus favorables pour cette pêche; car on a obfervé qu'après les gran- des pluies , les huîtres étoient plus abordantes en per- les. On trouve aufli quelquefois des perles dans nos huîtres communes : celles-ci fe nomment perles d'E- coffe; & celles des moules, & des pinnes marines fontnommées perles deLorraine. Celles des pinnes ma- rines font En & on les diftingue très aifément. On en diftingue pareillement dans plufieurs autres coquil- Jages. De quelques lieux qu'elles viennent , elles ÿ ont été formées par des applications, ou appofitions natu- relles de couches, ou lames très minces & luifantes , en façon de pelures d'oignons, qui fe font enfuite durcies & péirifiées ; car leur matiere eft la même que celle de la nacre & des autres coquilles. Michel Bernard Valentin , après avoir rapporté les diverfes opinions des auteurs, touchant la génération des perles, embraffe le fentiment de ceux qui pen- fent que les perles font autant-de petits œufs, qui pro- viennent uniquement des coquilles femelles en vertu d’un accouplement ordinaire, & qui en produifent de nouveaux , de l'un & de l’autre fexe : mais les hiftoires u'ils racontent à ce fujet quoiqu’elles lui femblent fuf- Latines circonftanciées & conftatées par des témoi- gnages authentiques, paroiflent néanmoins plus ridi- sules que férieufes, plus fabuleufes que véritables. Mais fur cet objet écoutons M. de Réaumur. Les anciens, dir cet académicien n’ont débité que du fabuleux fur Vorigine des perles. La phyfique eft trop avancée pour D FR 117 qu'il foit befoin de prouver, qu'elles ne font point produites par la rofée celefte, malgré ce qu’en ont dit des «uteurs graves. Ceux qui les ont prifes pour les œufs des poifions où on les trouve , ne méritent pas non plus qu'on s’y arrête. M. Geoffroy le jeune les range parmi les bézoards, parce qu'il met dans cette claile routes les pierres formées par couches qui s’en- gendrent dans les animaux. La pierre , qu’on appelle perle , eft d’une eau argentée approchante de la nacre de la coquille, quoique formées toutes deux d’une même matiere, Celle de la nacre de la coquille fe porte jufqu’au dehors du corps de l’animal, ou elle eft tou- chée par des eaux bourbeufes , qui altere fa couleur; au lieu que la matiere de l’autre a été seçue entre les membranes , qui l’ont mife à couvert. La matiere des perles n’eft autre que celle qui forme la nacre de la coquille. M. de Réaumur s’eft confirmé dans ce fenti- timent, par les obfervations qu'il a faites fur la pinne marine. À ‘Il en a trouvé dans ce coquillage de différentes cou: leurs, & fur-tout de deux fortes ; les unes , dont les nuances approchent de ceile de la nacre , & les autres d’une couleur rougeâtre , conformément à la coquille qui eft compofée de deux couches, de couleur différens te, l'une rougeâtre, & l’autre de couleur de nacre , parce que l'animal a des fucs pierreux colorés, pour fournir aux perles de ces deux couleurs principales. Si les vaifleaux qui portent le fuc propre à bâtir la nacre, fe brifent , ils forment une couleur de nacre. Si les vaif- feaux qui fe brifent , font ceux qui portent le fuc dont l'autre partie de la coquille eft bâtie, l'épanchement de ce fuc produira des perles rougeâtres ou de couleur d'ambre, comme la coquille qui en eut été formée ; ainfi dans les parties du poiffon qui forment la coquille de couleur rougeatre , on trouve des perles de la même couleur, & dans les parties du poiffon , qui répondent aux endroits de la coquille où eft la. nacre, on trouve ges perles de couleur de nacre, H ii 175 PM Et K Iby a-dés perles noires, ou plutôt noirâtres, ajoûte M. de Réaumur., Il en a trouvé dans la pinne marine, qui ont été obfcurcies par le melange de quelque fuc ,. ui.leur donne une grande partie de leur opacité, & de. leur couleur brune; mais en dedans, quand elles font brifées ; on voit quelles ont une couleur approchante de çelledes perles-jaunètres. Il y a encore des perles, dont une morié eft de couleur de nacre, & l’autre moi- tié notre : c'eft qu'elles ont été formées dans le con- fluent de deux HE a fucs de différentes couleurs, - Les Jouailliers appellent loupe de perle, un fuc pierreux qui s'échappe plus abondamment, 8 qui fe figeant , forme une efpece de nœud. Quand ils en trou- vent de demi fphériques:, ils les font {cier , & de deux. de même grofleur, collées enfemble , ils compofentune perle, Les perles les plus eftimées {ont les perles orien- tales , & entre celles-là, on choufit les plus grofles, qui foient en même temps parfaitement rondes, polies,blan- ches, luifantes, ou tranfparéhies; c'eft ce qu'on appelle. perles d'une belle eau. Le prix eft plus ou moins haut, {uivant qu'elles approchent plus ou moins de ces. qua - lités, On ne lesemploie que pour lescolhers & tes braf- felers, Mais on fe fert en medecine de perles menues , qu'on appelle femences de perles, parce qu'elles ref- femblent ides femences. Elles n’ont pas moins de ver- tu que les grofles, & ne coûtent pas tant : il faut néan- moins les choifir orientales, blanches ; claires, tranfpa- rentes & nettes: On les prépare en les broyant fur fe porphyre, jufqu'a ce qu'elles foient réduites en poudre impalpable. Les perles, difent les auteurs de la fuite de la matiere médicale, fervent en médecine, à augmenter la pompe & le prix deplufeurs difpenfarions, fans en augmenter le mérite, car elles n'ont pas d’autres vertus que les co- quilles-qui les renferment ; c'eft-d-dire, qu'elles font. bonnes pour détruire & amertir les acides, comme font toutes les matieres abforbantes &alkalines. Ainf , lon s'en fert avantageufement contre les aigreurs de lefto… Pe Ex R 119 sac, contre la faim canine, dans le cours.de ventre , & dans leshémorrhagies. La dofe eft depuisiquinze grains jufqu’à un demi-gros. On les emploie encore dans les potions cordiales , pour .réfitter à la maligrité des hu- meurs, & pour réparer les forces abatues : mais cette derniere vertu ne nous paroît devoir être attribuée qu'à Jeur qualité alkaline , qui, abforbant les açides de lefto- mac, qui quelquefois caufent la cardialgie , & la lipo- thymie, en irritant les:nerfs du plexus ftomachique , & faifant fubitement ceffer ces fymptômes, a fait croire qu’elles étoient cordiales par elles-mêmes, quoiqu'elles ne le foient que par accident, à la façon des coraux & des yeux d’écervifles. Ainf, nous croyons que l’idée qu'on fe forme des perles, comme d’une production précieufe, influe beaucoup fur les qualités qu’on leur at- tribue. Les Apothicaires y trouvent leur compte en les taxant dansleurs remedes ,comme s'ils ayoient employé les plus groffes perles de l'Orient & de la plus belle eau ; & le malade a l'efprit fatisfait en penfantqu'unre- mede extrémement cher doit lui faire beaucoup de bien. Au refte, de fçavans médecins ont aflez écrit fur cette charlatanerie, pour nous difpenfer d’en dire ici davantage. Il paroït cependant qu'il devrait être bien clair pour tout le monde, que fi les remedes les plus chersavoient leplus de vertu, les pauvres feraient exclus de leurufage, & qu'il n’y auroitqueles riches qui pour, roient fe guérir avec facilité ; ce qui feroit contraire 3. Ja bonté de Dieu & à la Providence , qui a établi la mé: decine pour le foutagement de tous les hommes, & qui, pour cette fin, tire deschofesles plus viles en apparence , les remedes les plus fouverains. a PERLE PORCELAINE. Porcellana minima ava- ta, levis 6 lucida, extremicatibus bifidis, colore ex flavo livido diffinéfa ; gemma appellara. On nomme la perle une coquilleunivalve du genre des porçelaines de la petite efpece : fa figure ovoide& convexeeftterminée dans fes deux extrémités, par deux petites faillies , fen- dues, & comme fourchues. Çette perite or eft iv 120 AR 0 | d'une couleur jaanâtre ou livide, très unie, luifante comme la perle dont elle a auffi un peu lafigure. Il y en a de couleur d’ambre, dont l'efpece eft encore plus pe- tite. L'ouverture eft droite , étroite & bordée de denti- cules ferrées & bien articulées. La porcelaine , dite la erle, porte depuis quatre ou cinq lignes de longueur jufqu'à fept ou huit lignes, fur un tiers de moins de largeur. FA Rumpnrvs, tab. 39. litt. N. Margarita ; Holl. Pareltje; la petite perle. | Ejufdem, litt. L. Globulus levis. Holl. Giadde Knoopje; le petit bouton uni. GUA1ITIERI, tab. 14. litt. M. Porcellana vulgaris, levis , candida, fragilis ; capitibus bicornibus, rima an- guff: 6 dentata. La petite porcelaine, dite la perle ,a une variété dans fon afbthe , plus groffe, plus convexe, & de couleur jaune tachetée de rouge : le prolongement de fes extré- mités eft moins faillans. GuuiTiERI, lett. N. Porcellana vulgaris , levis, crocea , dorfo minutiffimis maculis fanguineis elegantiffi- mé punéfato. capitibus bicornibus. PERRON. Buccinum parvum , canali paulifper pro- longato , quinque fpiris fupernè complanatis infiene. Nom que l’on donne en Hollande , à une coquille univalve du genre des buccins de la petite efpece , dont le canal eft n peu allongé. Ileft compoféde cinq fpires de vive arrête, applaties en deffus, & faillantes en de hors. Sacouleureft fauve clair, avec un liferé plusfoncé. E pent avoir dix à onze lignes de longueur, fur moitié moins de largeur. | © M. Daviza, cat. fyffématique, pl. $. lctt. L. par. 144, arte 193, Un buccinliffe avec des orbes , applatis & faillans en dehors, prefque en vive arrête , nommés en Hollande, perron. | PERROQUET PERLÉ. Cochlea lunaris margari- tifera, pulchro colore viridi variegata. Nom que quelques Conchyliologiftes donnent à un limaçon à bouche Pr E7 À 121 ronde , de l’efpece desburgaux. Sa couleur qui eft blan- che, eft marbrée par zones, d’un très beau verd , & que lon fupprime plus ou moins , pour mettre en évidence à l'extérieur, la nacre qui brille toujours en dedans. Sa volute eft compofée de fix fpires un peu élevées. PERROQUET D'EAU. Monocolus antennis ca- püllaceis multiplicibus , teff& bivalvi. Linnæus nomme ainfi une petite coquille bivalve , qui fe trouve dans lesrivieres & les marais; elle n’eft pas plus groffe qu'une femence de chou , ovale, oblongue, égale de chaque côté, boflue par devant ,un peu émouffée, femblable en tout à une coquille. Mais dans les coquilles , dit l'auteur , l'ouverture eft par les côtés, & à celle-ci, quand elle eft hors de l’eau , on la prendroit pour la Rice de quelque plante ; mais elle s'ouvre dans l'eau, & paroît une coquille. Cette efpece de perroquet d’eau nâge avec vitefle , comme les autres efpeces. £a coquille eft cendrée. Quand elle s’ouvre , l'infecte fait fortir, par une de fes extrémités , beaucoup de petits filets , égaux o en longueur & blancs. En remuantces filets, il eft porté fur l’eaa , & il ne s'arrête point que fa coquille n'ait trouvé quelque chofe de terreftre. Il s’y arrête avec les autres de fon efpece, & il y refte. Quand il fe repofe, fa coquille eft entierement fermée. PERSPECTIVE. Coquille univalve , du genre des limaçons coniques ,ou des fabots , que l’on nomme auffi cadran. Woyez CADRAX. PETIT ANE. Porcellana minima, oblonga , alba, tribus fafciis ex fufco nixricentibus diflinéfa ; afellus dita. Coquille univaive du genre des porceiaines de la petite efpece, ainfi appellée , à caufe que fa furface ex- térieure eft traverfée de trois barres , ou zones larges, noirâtres ou brunes, fur un fond blanc. Elle eft allongée & luifante ,avec une ouverture prefque droite, & bordée des deux côtés de denticules bien articulées. Cette petite porcelaine porte fept où huit lignes de longueur , fug p efque moitié de moins de largeur. 22 P EE Æ Rumenmrvs, tab. 39,litt. M. 4/fellus. Holl. Ezeltje ; le petit âne. _Guazrrert , tab. xs. litt. M. Porcellana fim- Briaïa, levis, minor, candida, tribus fafciis nigricanti- bus velex fufcorufefcentibus cinéta. + D'ARGENVILLE , pl. 18, dir. T, pag. 271 Cette porcelaine eft appellée le petit âne , à caufe des trois barres noires , qui fe voient fur fa robe blanche. La. Porcelaine , dite le petit âne a-une variété dans fon efpece, qui eft mince & fragile; laquelle repréfente dans fon petit volume , celle que l'on appelle {a poire ; c'eit-à-dire, que la lévre eft tran- chante , écartée en arc , & dépourvue de denticu- . les, ainfi que le für, qui eft uni. Cette coquille eff Juifante , d’un beau blanc & avec trois zones brunes, ou noirâtres , comme dans l’efpece dont l'ouverture eft dentelée. PETIT DEUIL, Coquille univalve , du genre des Hmaçons à bouche prefque ronde , de l'efpece des bur- gaux noirs, dé l'Amérique , que l'on nomme aufli la pie. Voyez Pre, . | PETITE OREILLE DE MIDAS, Buccinum par- van, oblongur , rotundum ,ore fimbriato fine canali & féruofo; columell& dentatä. Auris minor M:da appellata. Coquille univalve du genre des buccins de la petiteef- pece, à bouche entiere ou fans canal. Elle eft ainf ap+ pclice, pour la diftinguer de la grande oreille de Midas. Sa forme eft oblangue, arrondie, & dont les cinq fpi- res, qui compofent la volute , font élevées & convexes. L'ouverture eft allongée . bordée d’un côté, d’une lévre blanchâtre, retrouffée & finueufe, ou avec un renflement intérieur; &. de l'autre, par une columelle extérieure, garnie de deux apophyfes , & quelquefois d’une feule ; ce qui fait en quelque forte reffembler cette ouverture à celle d’une petite oreille. La furface extérienre de ce petit buccin eft unie , marbrée & bariolée de couleur marron, de fauve & de blanc. Sa longueur porte PF EN F 123 ordinairement quatorze lignes, fur un peu moins de moitié de largeur. PETITE VEROLE. Porcellana minima | in dorfc innumeris punéfis granoffs , vel exiguis tuberculis exaf- perata ; candida vel purpurafcens, Coquille univalve du genre des porcelaines de la petite efpece. Toute la furface fupérieure de celle-ci eft chargée de ftries cir- culaires & obliques, relevées d’un grand nombre de petits grains , on de petits tubercules, traver{ées par un filon longitudinal vers le milieu du dos, Les ftries , que l’on remarque du côté de l’ouverture , ne font point granuleufes, mais profondes ,& forment autant de den- ticules, qui bordent une ouverture étroite ,aflez droite, & laquelle fe termine, par deux extrémités aflez fail- Jantes , échancrées , & comme fourchues. Les Conchy- liologiftes diftinguent la porcelaine à petite vérole blanche, qui eft la grande efpece, dont la longueur porte tout au plus, huit à neuf lignes, d'avec une autre efpece plus petite , chargée de petits grains fur un fond pourpre-cendré. On nomme aufli cetre derniere, le cloporte. Voyez CLOPORTE. Rompnrus,tab. 39. litt. I. Nuflatellana granulata, Holl. Ryskorl; le grain de ris. GuUALTIERI, tab. 14. litt. Q. Porcellana vulgaris candidiffima , toto dorfo exiguis tuberculis exafperato 6 paululèm finuato. | Ejuidem, litt. R. Porceliana vulgaris ex fufco purpu= rafcens, exiguis cuberculis , vel-punélis elatis notata, dorfo finuato. | | M. n'ARGENVILLE , pl. 18. lite. V, pag, 271. Une porcelaine, que lon nomme la petite vérole , de cous leur blanche, avec des grains aflez élevés. PETONCLES. Peétunculi , feu pedines fariffimé minores , femii-auriti, ex traque parte convexé, férits 1m longum duéfis aliguaned fsinis armatis, vel imbricrbus inffruëis, ffriati. Coquilles bivalves , qui forment un gente parmi les peignes, & que les Conchyliologiftes diflinguent de ceux qni ont deux oreillons égaux où 124 PL ENT des pelerines, ainfi que des peignes à oreïllons, peu inégaux. Le terme de pétoncle paroït être un diminutif du mot peigne. Peëtunculus à peétine , parce qu'en gé- néral il {e rencontre beaucoup de petites efpeces parmi les pétoncles. Lecaractere diftinétif de ces fortes de bivalves con- fifte dans l'inégalité des oreillons , qui font beaucoup plus étendus & plus faïllans d’un côté que de l’autre , & dont l’un des deux plus grands eft échancré en deflous , de maniere que le contre-oreillon, ou celui de deflous, déborde l’oreillon fupérieur. Les péroncles font égale- ment bombés des deux côtés, & ont en général , plus de longueur que de largeur. Les côtes, les ftries, &c les canelures longitudinales, font ordinairementégales, depuis le nombre de vingt-cinq jufqu'à foixante-dix, quelquefois armées d’épines, ou garnies de tuiles plus ou moins élevées. Les pétoncles compofent un genre de bivalve très intéreflant, par la beauté de leurs cou- leurs différentes ; les uns font de couleur fouci-citron, les autres font violets ou de couleur pourpre, amaran- the; de fang de bœuf ,ou rougeâtre. Il yena de couleur de feu , & différemment marbrés. On trouve des péton- cles prefque dans toutes les mers, dans celles de F'Amé- rique , des grandes Indes, dans toute la Méditerranée. Il y en a également dans les mers du Nord de la plus grande beauté , comme dans la Groenland & ailleurs. -"RONDELET , de reffaceis , lib. x. pag. 18. dit que l'on prend dans le fein de Ja mer de l'Aquitaine, des petits peignes, que l’on appelle communément péton- cles; que ceux que l’on pêche en Normandie fe nomment hannous , qu'a Rome , on leur donne le nomde gongole, quafi conchylæ. Les pétoncles, ajoûte Rondelet, ont leurs valvesftriées, toutes deux concaves, & quelquefois armées de pointes des deux côtés. Ils n’ont des oreillons ue d'un côté , quelquefois à gauche, & quelquefois à Fo Les péroncles font tantôt blancs , tantôt rougeà- tres.Lachair en eft tendre,plus agréable au goût que celle des péletines ou des psignes ordinaires , à caufe qu'elle P ET 12 eft mélangée d’un fel plus modéré. Il y a des perfonnes qui fe font uu grand régal des pétoncles, ainfi que des huîtres. On en mange beaucoup dans la Saintonge & Bordeaux. Peéunculiconcham ftriatam habent , ueram- que cavamn , aculeis aliquot parvis arrmatam , alter durn- taxat parte auriti funt, aliquandd éextrà, aliquando Ji- rifirä, Horum aliqui candidi funt, alii rubefcunt, Carne Junt tenerä, molli, gufluique gratiore quém alii pectines , ob falfi cum dulci permixrionem. His atque alüis oftreis quidam maxime deleéfantur , iifque frequentiès & copio- Jiès vefcuntur , ur Burdigalenfes & Santores. M. Adanfon a donné le nom de pétoncle à plufieurs bivalves , dont l’auteur a formé un genre, qui comprend les efpeces qu’il nomme le mofat, le kaman, le jagon, le morin, le fagan, le robet, l’anadara, la muflole , le jabet, & le vovan. M. d'Argenville, qui a rangé les pétoncles parmi les peignes, ditqu'ils n’en différent que par la grandeur ,& que le mot de pétoncle, eft un diminutif de peigne. Cet auteur fait mention d’un pétoncle , connu dans le Poi- tou fous le nom de fourdon. | PETONCLES DU NORD. Pefunculi magnä Jpecie, fériis reticulatis firiati, eximiis coloribus , rubris , croceis , citrinis, miniatis inffgnes & exornati. Ces efpe- ces ne font prefque jamais appageillées avec leurs pro- pres valves, ou au moins, on n’en connoît rarement aujourd’hui autrement , à juger par leur pourtour, dont les extrémités des ftries ne s’entre-joignent point ; mais ces fortes de pétoncles ne font pas moins recherchés, par la beauté de leur forme & de leurs diverfes couleurs. Les deux battans font allongés , larges, proportionnés, également bombés & chargés de petires côtes longitudi- nales ou de ftries alternatives d’inégales groffeurs, dont les petites cannelures ivterinédiaires formentun réfeau fin par d’autres ftries tranfverfales, très déliées. On peut compter cescôtes ou cesftries , depuis Cinquante jufqu’à foixante-dix , lefquelles partent des fommets , ou de la parie la plusconvexe des valves d’une maniere plus ou 3126 DE T moins prononcée , fans acquerir beaucoup plus de lar- geur vers leurs terminaifons & la circonference de la coquille. La furface extérieure de ces fortes de bivaives eft encore plus admirable par l'éclat des plus vives cou- Jeurs dont elle eft décorée ; tantôt par de larges zônes ceintrées , nuées de couleur poncéau, incarnat , dans la plus grande partie des battans , lefquelles nuances fe changent en d’autres zônes de couleur de rofe ou de violet clair vers les fominets; tantôt ces zônes font de couleur orangere, nuée de citron, en acquerant par gradation , une véritable couleut violette vers L:s mêmes extrémités : il y en a de couleur aurore, de cerife & amaranthe, avec les mêmes gradations, La furface in- térieure de ces fortes de péroncles montre un mélange confus de toutes les couleurs , qui font arrangées avec tant d'ordre en dehors. Les oreillons dominansfont très faillans & plus échancrés l’un que l’autre en deffous: Les pétoncies du Nord ont leurs coquilles minces, lé- geres , avec une charniere dont les rainures &cles mou- lures correfpondantes font peu articuiées : ils nous vien- nent de la mer Baltique & de celle du Groenland. Leur longueur pafle deux pouces & demi , fur quaire ou cinq lignes de moins de largeur. PETONCLES TUILÉES. Peunculi ffriis im- bricatis ftriati, vartisäcoloribus purpurafcentibus | [ub- rubris , flavis, albis, depi&i & variegati. Ces éfpe- ces n'ont ordinairement qu'un petit nombre de fries, que lon peut compter depuis neuf jufqu’a douze , char- _gées de petitestuiles, quelquefois recourbées en defius; Fmeiles s'étendent jufque fur les oreillons. Leur fur- face extérieure ef fouvent marbrée de jaurie & de vio- let ,ou de blanc & de couleur pourprée; elle eft quelque- fois de couleur rouveitre de diverfes nuances, Quelques- «ns appellent ces pétoncles, pélerines tuiléess GuazrTrerr,tab. 74. litte M. Peden rénais, firiatus ris imbricaris , ex rofco ; & albido variegatus.: PHARAONE. Cochlea Pharaonis. Coquilie uni- valve du genre des fbots, ainfinommée par les pêcheurs, A P H 1 | +27 qui la trouvent dans les mers du Bréfil, & dans la mer Rouge. Quelques Conchyliologiftes lui confervent la même dénomination; mais elle eft plus connue en France fous le nôm de bouton de camifole, Woyez Bourox DE CAMIsOLE. | PHILIN. Nom donné par M. Adanfon, à un coquils age univalve du genre que l'auteur appelle l'yer, Cerré feconde efpece d'yet, que je nomme philin, dit l'au- teur , eft plus rare que la premiere elpece, & fe voit plus volontiers vers l'embouchüre du Niger, que fur les côtes du cap Verd. C’eft dans le mois de Février que M. Adanfon la obfervée. La coquille du philin eft mince, beaucoup moins épaifle & pluslongue que celle de l’yet. Il y en a dont la longueur eft d’un pied & da- vantage , & furpañle une fois la largeur. Son ouverttre eft plus étroite & moins évalée : elle à deux fois plus de longueur que de largeur. Son échancrure fupérieure & l'inférieure font plus profondes. Les variétés, que l’âge produit dans cette coquille, fuivent tout le contraire de ce que l’auteur a fait obferver dans l’yet. Les petites font à proportion plus courtes que les grandes ; car leur longueur n’eft pas double de Jeur largeur : elles n’ont que deux dents a la lévre gau- che ; leur fommet eft arrondi & élevé, quoique peu faillant au-delà de l’extrémité de la coquille ; & l’inter- valle qui fépare les fpires, eft applati, & peu creufés Dans les vieilles , on voit trois ou quatre dents extréme: ment grandes fur la lèvre gauche, & l'intervalle des: fpires eft creufé fort obliquement. La couleur des jeunes eft brune au dedans, agathe clair au dehors. Les grandes font par-tout de couleur de chair. L'animal eft moins grand que celui de lyei. Son pied n’eft gueres plus Jong ni plus large que la coquille. Sa couleur eft bilan châtre. La chair de cette efpece n’eft d’aucunufage. Les Maures fe fervent de fa coquille pour puifer de l’eau. COLUMNA , Aquat. pag. 28. & 30. Concha narati: lis , vnnradys , aircra. : Ejufdem , Concha natatilis ,wrersd%s ; altera meons. 128 . PE AE O' . BonaAnnt, Recr, pag. 112. claff. 3. n. 2 Coéhlea indiæ Orientalis ex infulis Philippinis , trecentis libris ponderans. ee LISTER, Hift. Conchyl. tab. 800. fig. 7. Buccinum perficum , fabfufcum, maximum , angufium , claviculä éxcavat@ , cujufque margo admodèm acuta eff, ex in- fulis Philippinis. KIRKER , Mul. p. 449. n. 2. Cochlea Indiæ-orien- talis ex infulis Philippinis, trecenis libris ponderans. LaANGivs,Mett. pag. 21. Cochlea longa,pyriformis major ,incorta, cylindroïdea, umbonata , levis GuazriErr, tab, 29. litt. B. Cochlea longa, pyri- formis , intorta, cylindroidea, ffriata ftriis aliquantu- lèm undatis , umbonata ; in bafi margine acuto donata, fubalbida , lineis & maculis rufis raris undatim depiéla. K2z&1N, Tent, pag. 80. fpe:. 1. n. 1. Cymbium um bilitum ; concha nauuloïdes altera magna, FAB1I1 COLUMN Æ. BONANN1; Cymbiun mimillare : pro turbine ma- millam exerens ; philippinum 3 ab infutis Philippinis. PHOLADES. Pholades feu conche multivalves, vel fextivalves , vel quintivalves vel trivalves & bivalves, Leffis inaqualibus fapiffeme cenuijfimis , htantibus vel non accuraté claufis, d'ilinéte. Coquilles qui compofent des genres dans laclaile des bivalves & des multivalves. Le terme paolade,en latin »#olas, vient du grec was, qui veu dire une chofe cachée & renfermée , res occulta, € abfcondita; parce que le poiffon qui loge dans la pho- Jade , appellée par quelques-uns meatula monachi , fé forme dans les trous des pierres fpongieufes , de la na- ture de celles de ponce , de banche, de marae , ou fetien. nent cachées dans la glaife , l’argille ou le bois pourri. Les pholades s'appellent pitauts en Normandie, dattes à Toulon & en Provence ; dans le Poitou & l’Aunis on les appelle dails , en Angleterre, piddochs. On diftin- gue les phoiades , par le nombre , l'inégalité & la figure de leurs pieces ou de leurs écailles , par la nature de Jeur häbitaion & par les différentes mers d’où elles proviennent P H OÔ 129 proviennent. Ces fortes de coquilles ont en général une forme allongée , arrondie, quelquefois fermée exate- ment comme les dattes de Toulon ou pholades bivalves, ou entr'ouverte comme les efpeces qui, outre les pieces capitales dans lefquelles Panimal eft renfermé , ont en- core d’autres petites pieces minces, fragiles ,inégales & fixées par des ligamens, tant à la coquille qu’à l'animal. C'eft pourquoi les Conchyliologiftes les appellent pho- lades trivalves, quand elles ont trois Pieces ; quinti- valvés & fextivalves, quand elles en ont cinq ou fix, comme il arrive aux efpeces connues fous le nom de dails où pitaux. Woyez les mots Daizs, Darres, PHOLADES SEXTIVALVES ET QUINTIVALVES. RONDELFT, de teflaceis , lib. 1. pag. 49. donne le nom dé zholas , à l'efpece d'Italie & de la Provence appellée datte , & appelle les conques longues, conchz lo:z2, les pholades mulrivalves, que l’on nomme cuil« ler dans le Languedoc. ; AZDROVANDUS, de teflaceis, lib. 3. admet deux _efpeces de pholades, fcavoir , la datte & une fextivalve de couleur cendrée, de la longueur de cinq doigts, avec un petit pédicule ; mais ce naturalifte avoue qu'il -s'eft trompé au fujet du pho/as, ne l'ayant point vu vi- vant, & appelle auffi concke Hnga , les pholades plu- rivalves. G£ALTIERI, tab. 1o$. a fait repréfenter plufieuts efpeces de pholades qu'il diftingue des pouflepieds & des glands de mer. Ce Conchyliologifie dit que les “pholades font des efbeces de conchoïdes » OU coquilles de mer à plufieurs ouvertures {aifanr le calice , qui ap- prochent le plus des conques marines, & dont les pie- ces font réunies par un ginglyme cartilagineux ; Con choïdes [unt teftz marina polyiome, vafculofa , que ad conchas marinas proximé actédunt quarum portiones teffacez ; articulatione cartil:orne4 connectuntur. RumpPHrrrs à fait repréfenter deux efpeces de pho- Jades:parmi-les moules ; Qu'il nomme en fatin r//4s en langue Hollandoife, fteen féhecde, offteen moffel; Tome III, I 130 Pl, & © la dail ou Ja moule qui fe plaît dans fa pierre; +holes lignorum ; Holl. Hout moflel ; la pholade qui fe trouve dans le bois. M. d’Argenville dit que {a pholade eft une coquille multivalve , oblongue, {qui a deux ou fix pieces, unie , raboteufe , faite en réfeau, fermant exactement, quelquefois entrouverte en quelqu’endroit. Pholas eff concha multivalvis , oblonga , duabus aut [ex teftis dif= tinéta , Lavis, afpera, reticulata , accuratè claufa, non perfecte claufa. Cet auteur diftingue trois efpeces de holades. 1°. La pholade longue & ronde à deux écailles, pholas oblonga & rotunaa duabus valwis con- “flans ; les efpeces de Rondelet, d’Aldrovandus , de : Rumpbhius & de Lifter , pholas Rondeletit ; pholas Al- drovandi, pholas Rumphii,& pholas Lifleri; celle qui eft unie , faite comme une moule , levis, mufculi inf= tar ; le daëtyle de Bonanni, daétylus Bonanni; la ‘pholade rougeâtre & blanchâtre , pholus rubra & fub- albida. 18, Celle qui eft longue, irréguliere & à deux. écailles, oblonga , trregularis, duabus valvis conffans; la grande pholade de l'Amérique, pholas Americana mayor ; celle qui devient remarquable par fa largeur & par un tuyau très épais qui fort en-dehors, propter la- titudinem & craflam fiftulam in longum exertam fpeéta- bitis. 3°. La pholade longue, irréguliere à fix écailles, & qui loge dans la pierre, oblonga irregularis ; [ex val- vis con/tans , in faxoque hofpitans. M. d'ArGEnvIzLzE, dans fon appendice qui traite de la Zoomorphole, pl. 7.p. 69. fait mention de plu- fieurs efpeces de pholades; fçavoir , la pholade fexti- valve, à laquelle il donne le nom de dail, & la pho- lade bivalve appellée datte , à Toulon. Voyez les mots Darz & DATTE. . M. Adanfon a obfervé deux efpeces de pholades fur la côte du Sénégal ; toutes vivent dans le limon un eu durci de l'embouchure du Niger. Cet auteur en UE un genre parmi les conques mulrivalves qu'il somme le julau & Le tugon. | BY: HO 131 M. Davila dans fon catalogue fyftématique diftin- gue les pholades bivalves nommées dattes , d'avec les pholades fexrivalves & quintivalves ; en rangeant les premieres parmi les moules cylindriques ; c’eft pour- quoi ce Conchyliologifte compofe deux genres fépa- rément avec les dernieres ou les multivalves. Ces co- quilles, dit-il, dont le caraétere générique ft de fe loger dans les pierres tendres, l'argile & le bois, font ordinairement compofées de cinq ou fix pieces fort inégales entrelles, & plus où moins fines, dont les deux plus grandes, qui font latérales, répondent aux battans des bivalves ; les autres, qui font beaucoup plus petites, fe trouvent fixées par des ligamens, partie fur le fommet & fur le repli extérieur de chaque battant, partie le long des battans même, foit en deffus, foir en deflous. Ces dernieres pieces font fi fragiles & fi minces , qu'il eft rare de les trouver jointes aux deux principales , qui d’ailleurs ne ferment jamais exa@te- ment; fçavoir , le premier genre appellé pholades fex- tivalves , & le fecond genre pholades quintivalves, PHOLADES QUINTIVALVES. Pholades quire tivalves feu concha quinque teflis parrim lævibus € rugofis . partim reticulatis compolite. Ces fortes de pholades font compofées de cinq pieces, dont les trois petites font placées l’une fur les fommets, les deux au tres le long des valves, tant fur Le dos que dans la par- ue inférieure : la forme totale de la coquille eft pref- que conique ; & {a furface extérieure eft en partie chargée de ftries fines réticulées & en partie ridée &c unie. Les quintivalves fe trouvent quelquefois nichées en tout ou en partie dans des morceaux de bois, dans lefquels ou en rencontre quelquefois plufeurs. Elles proviennent des mers des Indes. RUMPHIUS, tab. 46. lit. H. Pholas lienorum ; Holl. Hout - moffel ; la moule ou la pholade qui fe plait dans le bois. j PHOLADES SEXTIVALVES. Pholudes fex= sivalves feu conche fex valvis compofite. Ces efpeces li 132 P H O | font celles que l’on appelle dails, & dont les caratte- res génériques & fpécifiques font d’avoir une forme al- longée , évafée & très couverte vers l'extrémité la plus longue de la coquille, d’avoir les fommets des deux grandes valves recourbés en bec, & cachés par un dou- ble repli en maniere de feuille réciproque dans les deux battans; de montrer une furface extérieure, réticulée par des ftries longitudinales & rranfverfales , granuleu- - fes, épineufes ou tuilées, l’intérieur des deux valves préfente chacun une appendice au-deflous de la char- niere , en forme de languette, ou d’une petite cuiller large, tranchante à fon extrémité & pliée à fa naïflance. La charniere eft formée par une dent ronde, aflez fen- fible, réciproque dans les deux grandes valves, & fituce intérieurement vers leurs lommets, au milieu de laquelle fe trouve le ligament à reflort, La coquilie de ces pholades eft mince, fragile, tranfparente comme Ja corne, dont elle a latranfparence , ou comme celle des nautiles papyracees ; les autres pieces, dont Pune eft placée furle dos du teftacée, & les autres latérales étant adhérentes à animal, fe rencontrent difficilement. Ces efpeces fe trouvent fur les côtes de France , fur-tout dans la Méditerranée ; les Conchyliologiftes diftin- guent celles du Poitou & du pays d’Aunis, que lon nomme dails, les fextivalves pholades de l'Amérique, & la petite pholade d'Angleterre. Voyez ces articles & lé mot Darr, GU ALTIERI , tab. 105. litt. AB. C. D. Pholas major , ftrits cancellatis exafperata, fubalbida. PHOLADES SEXTIVALVES DÉ L’'AMÉRI- QUE. Pholades fextivalves American , oblonge , craffis ftriss in longum du&his imbricatis , & reticulatis ; ambitu dentato infignes. Celles-ci, qui fe trouvent dans les mers de l'Amérique, fe diftinguent par la longueur des deux battans principaux, qui ont quelquefois jufqu'à plus de cmgq pouces, ainfi que par vingt-quatre où vingt-cinq ftries tuilées & raboteufes, partant des fom- mets pour {e diftribuer réguliérement fur toute la fur P' H ‘© 133 face extérieure des valves jufque vers les bords, ou les pourtours des battans qui font dentelés. Les appendi- ces intérieures en forme de languette, font faillantes, larges à leurs extrémités, & un peu concaves. Les fom- mets font en partie cachés par deux larges replis recour- bés, & finueufes. Ces fortes de pholades font blanchà- tres & moins minces que les autres. GUALTIERI, tab. 105. litt. G. Pholas teffä craf- fort, flriis craffis, raris , à cardine ad marginem di- dudis fignata , aliifque mincribus dorfum circulariter ambientibus fafciata , cancellata , 6 exafperata, fub- albida. PHOLADES SEXTIVALVES D’ANGLE- TERRE. Pholades fextivalves Anglice , minores., ffriis reticulatis | cancellatis, & teffä fragiliffima difiinéle ; albidine la&e4. Ces pholades font très blanches, com- pofées de deux valves dominantes, très minces & trés fragiles, garnies de ftries longitudinales & tranfver- fales , réticulées, ou en forme de treillis. Les fommets font recourbés en-dedans & peu faillans. La longueur de-ces pholades a jufqu’a un pouce neuf lignes de-lon- gueur, fur un pouce moins de largeur. : : ic GuaAiTierr, tab. 105. litt. E. Pholas 1eff& tenuiffr- mA, friis minoribus cancellitis fignata ; candidas PIE, ou PETIT DEUIL. Cochlea ferè lunaris, umbr- licata ; teffà margaritiferä,crafsa,ponderosä, form lat in bafi, quinque fpiris convexis claviculata; maculis albidis © nigerrimis oblique & diverfimodè vartegata € quafi intense depiéa , pica appellata. Coquille univalve du genre des limaçons à bouche prefque ronde, de l'efpece des burgaux noirs de l'Amérique, -qui eft une variété de celle que l’on nomme la veuve, & dont ce limaçon differe fimplement par fes taches &.fes mar. brures noires, obliques, plus ou moins interrompues, fur un fond blanc, au lieu d’un fond noir comme dans la veuve. On apperçoit quelquefois à travers ces taches la nacre argentine qui compofe le teft de ce burgau,, fuivant la confervation de la coquille , ou Le degré de L'iüif 134 PRE | la fuppreffion de fon drap marin. Sa forme eft large à fa bafe, qui eft blanchâtre , avec un ombilic concentri- que, arrondi , profond & garni d’une affez groffe dent à fon embouchure. Ce limaçon eft pefant à caufe de lépaifleur de fon teft. L'ouverture eft fpacieufe, un peu comprimée avec une furface intérieure, d’une na- cre brillante, jouant plus ou moins les couleurs de l'iris. La longueur de cette coquille, qui eft égale à fa bafe, porte jufqu'a plus de trois pouces. GUALTIERI, tab. 68. litt. A. Cochlea marina ter- reffriformis , maxima , fpiris gradatim affurgentibus , lævis , ex politurä arcentea. Ejufdem, litt. B. Cochlea marina terreftriformis , levis, candida , vel argentea, nigerrimis maculis aut lineis intensè, 6 diverfimodè variegata ; & fignata. M. d'ARGENVILLE, pl. 8. ler. G. Une efpece différente de fabot; parce qu’elle eft ombiliquée : fa robe eft à fond blanc , tacheté de noir: ce qui le fait nommer la pie. PIED D’ANE, ou SPONDILE. Nom générique donné à des coquillages bivalves du genre des huîtres épineufes à talon. Woyez SPoNDILE. PIETIN. Pedipes. M. Adanfon nomme ainfi un nou- veau genre de coquillage marin qu’il a trouvé en abon- dance autour de l’île de Gorée. L'auteur le nomme ainfi à caufe de la maniere finguliere dont il marche avec. les deux talons dont fon pied femble être formé. Pour découvrir ce petit coquillage, il faut le chercher dans les cavités des rochers que l’on nomme mâcheter dans le pays. C’eft-là, & fur-tout dans ceux qui font expo- fés aux grands coups de mer, qu’il fe tient cache. Sa coquille n’eft figurée nulle part, & M. Adanfon doute fi l'on pourroit y rapporter celle-ci de Lifter, tab. 577. fig. 32. [ Cochlea compreffa , fufea fafciata , bre- vior , fétu longo ad roffrum notabili ] : elle fe rencontre daris peu de cabinets, & l’auteur ne la vue que dans ceux où il l'aenvoyée. Elle eft fort dure & épaifle ,commela plûpart dés coquilles marines. Sa forme repréfente un ED H " ré @voïde arrondi dans fon contour, obtüs à fa bafe, Ë pointu au fommet. Elle n’a que trois lignes de longueur, x deux lignes un quart de largeur, c'eft-à-dire, que fa Jongueur excede la largeur à peine d’une moitié. Ga y compte fix tours de fpirale qui defcendent de droite à gauche, au contraire de celles du bulin & du coret; & l’auteur avertit que tous les coquillages, qui fuivent celui ci. ont leurs fpires tournées de même. Elles {ont peu renflées , & par conféquent peu diftinc- tes, ou fort étroitement liées les unes aux autres. La premiere fpire, celle où eft l’ouverture, a une telle difproportion avec les autres, qu’elle les efface toutés : celles-ci font à fon égard, ce qu'eft un mammeélon pointu fur un tetton bien rond. Vingt-cinq fillons affez légers font diftribués aflez également fur toute la fur- face extérieure de la premiere fpire ; ils la fuivent dans fa longueur , & par-là coupent la coquille trañfverfale- ment, mais dans une direétion oblique. Ces’ vingt- cinq fillons fe réduifent à huit dans la feconde fpite, à trois dans la troifieme,& diminuent ainfi infénfiblement jufqu'à la pointe du fommet où elles difparoïffent, L'ouverture eft des plus fingulieres. Of peut la re- garder comine une ellipfe dont le contour eff tres irré- gulier. Son grand diamètre eft double du petit :il eft parallele au grand diametre de la coquille, & un peu plus long que le fommet. L'irrégularité, qu'on obferve dans fon contour, vient des dents qui en bouchent une bonne partie : on en diftingue deux médiocres à fa droite, & autant à fa gauche, vers le milieu de fa fon- gueur, & une cinquiéme infiniment plus grofle que les autres : celle-ci eft placée à l'extrémité inférieure de l'ouverture, & s'éleve jufqu'au tiers de fa longueur comme une languette qui la divife obliquement en deux parties inégales. Toutes ces dents font dans l'in- térieur de l’ouverture : on en verra l'ufage ci-après. La lévre droite de l'ouverture eft fimple & fort tranchante: Ja gauche, au contraire, eft arrondie, & recouverte d'une large bande, luifante.,& d'un béau is Quel: Liv 136 PE EE | ques-unes de ces coquilles font d’un fauve-clair, & d’au< tres font d’un blanc fale. La lévre gauche de louver- ture eft communément aflez blanche. L'animal, qui habite cette coquille , eftfort petit en comparaifon d'elle. Sa tête forme un croiffant, qui a une fois plus de largeur que de longueur. Elle eft ar- rondie à fon extrémité, qui eft échancrée. Au milieu de fa longueur, & en-deflous eft placée la bouche dont l'ouverture eft formée par deux lignes horifontales , jointes par une ligne verticale. Sa fituation lui donne {a figure d’une H couchée fur le côté. Le jeu des lévres, qui forment cette bouche, ne confifte que dans un mouvement latéral , qui les éloigne & les rapproche al- ternativement de la ligne verticale. Les dents font fem- blables à celles du coret. Les cornes font aflez épaifles & cylindriques , c’eft- à-dire, égales en groffeur depuis leur racine jufqu’a leur extrémité. Elles ont plus de moitié de longueur que la tête, du milieu de laquelle elles fortent. Dans leur fituation naturelle , elles fe portent verticalement enhaut, au contraire de ce que l’on voit dans la plüpart des coquillages qui les portent en-devant , ou fur les cô- tés. Ses yeux font petits , ovales une fois plus longs que larges, & placés entre les cornes & la tête, de maniere que leur grand diamètre eft parallele à fa longueur. Le piedde cet animal eft ce qu'il a de plus fingulier. Sa forme eft elliptique , arrondie aux extrémités. Il : a deux fois plus de longueur que de largeur, & il eft prefqu'une fois plus court que la coquille. Mais ce qui le rend remarquable, c'eft qu'il paroît compofé de deux talons femblables, pofés à chacune de fes extrémités. Ces talons laiflent entreux un efpace vuide & creufé profondément , qui donne à ce pied la forme d'un pied-bot, auquel on peut trés bien le comparer. Quant à la maniere dont il fait agir. ce pied, voici ce que .M. Adanfon a obfervé plufieurs fois, Lorfqu'il veut mar- cher il s’afermit (ur le talon poftérieur, & porte le talon antérieur en avant, & aufli loin que le peut » Pb +0 37. permettre la partie creufe, qui eft fufceptible d’un re- lîchement confidérable : il rapproche enfuite le talon poftérieur , de maniere qu’il touche l’antérieur , & faic avancer tout fon corps d’un efpace égal à celui qui les tenoit féparés. Ce premier pas fait, il en recommence un fecond, en prenant pour point d'appui le talon pofté- rieur que l’antérieur avance , & faifant réciproquement fervir celui-ci de point d'appui au taton poftérieur pour le ramener à lui. On peut croire que ce mouvement, exécuté avec une certaine vitefle, doit accélérer confi- dérablement fa marche; aufi y a-t-il peu de grands co- quillages, que celui-ci, tout petit qu'il eft, ne devance de beaucoup, quand il veut fe donner la peine de mar- cher. C’eft de la fingularité de cette démarche que l'au- teur a emprunté le nom de piétin, qu'il donne à ce coquillage. On ne voit pas d’abord quel peut être Pufage de la grande dent qui eft en bas de l’ouverture de la coquille, &c l’on ne s’imagineroit gueres qu’elle fert à tenir écar- tés les deux talons dont on vient de parler. Cependant c'eft un fait qui devient hors de doute lorfqu’on ob- ferve l'animal entrer & fortir plufieurs fois de fa co- quille : alors on voit fes deux talons fe retourner de côté, & pañler l’un à droite & l’autre à gauche de la dent qui, étant prolongée jufques dans l’intérieur de ia coquille, comme M. Adanfon s’en eft afluré en la coupant en deux, les tient toujours éloignés lun de l’autre, à quel- que profondeur qu'ils la pénètrent. Le manteau eft une membrane épaiffe qui fe répand dans l’intérieur de la coquille, jufqu'aux bords de fon ouverture , & laifle à droite un petit trou rond auquel répond l'anus. Le corps du piétin eft d’un blanc fale ; mais fes veux & Les cornes tirent fur le noir. PIGEON , ou PIGEONNEAU. ÆMurex femi-alas tus ,partim levis, partim tranfverfim ffrietus formé elon- gatà , fex fpiris gibbofis & tuberofis compuftus ; labio pardm expanfo , dupliciter finuofo intüs colore violaceo tinéto ; leviser dentato 3 columellä lavi, canali paula+ 138 PE G Lim elongato , truncato & mediocriter recurvo, infignis & diflinétus. Nom donné à plufeurs coquilles unival- ves du genre des rochers demmi-aîlés , de l’efpece la plus approchante de celles que l’on nomme gueules noires & tourterelles. Le caraétere fpecifique des pi- geons eft d’avoir une forme allongée, d’être en par- tie unie & en partie ftriée d’une maniere tran{ver- fale ; d’avoir une volute compofée de fix fpires con- vexes, irrégulieres , boffues & tuberculeufes ; de mon- trer une ouverture aflez étroite, oblongue , avec une lévre moyénnement grande & étendue, avec deux fi- nuofités ou échancrures, ftriée en-dedans, ou dentelée & crnée d’une trace longitudinale , large, de couleur violette. La columelle, qui eft unie, fe termine par un canal un peu prolongé , rétréci, échancré & un peu retrouflé à fon extrémité. On diftingue le pigeon blanc, le même à lévre papyracée, & le pigeon fauve fafcié. PIGEON , ou PIGEONNEAU BLANC. Murex fermi-alatus, columbus teffaceus albus appellatus , teffä crafsä ponderosä & maprà fpecie. Ce murex,qui eft tout blanc , eft ordinairement d’un plus grand volume que les autres efpeces ; fa coquille eft pefante, épaifle , principalement vers la lévre dont les deux échancrures font très articulées ; les fix fpires, qui forment la vo- lue , font baroques , boffues & ftriécs vers le fommer. Le renflement de la premiere fpire, du côte de l’ou- verture , eft plus confidérable & plus large que dans les , autres pigeonneaux teftacées. L'ouverture eft aflez rande, avec une large bande d’une couleur violette foncée , dont les nuances fe répandent dans l'intérieur de la coquille & fur la columelle; cette columelle eft prefque droite, unie & terminée en pointe avec un canal échancré. Ce rocher demi-aîlé , porte jufqu’à près de deux pouces & demi, tout au plus, de longueur, far feize lignes de largeur. PIGEON , ou PIGEONNEAU BLANC PAPY- RACÉE. Murex femi-alatus , teff4 tenui vel papyraced prafertim in labia ; fpiris valdè gibbofis , tuberofis, & b 1 € 139 toto colore albo infignis. Cette efpece ne differe du pi- geon blanc à coquille épaifle, que par fa forme moins large , boffue en-deflus comme en-deflous, principa- lement dans les fpires , qui font tuberculeufes d’ailleurs & très baroques. La lévre eft très mince, ainfi que la coquille, tranchante, peu évafée, un peu finueufe, & fans aucune échancrure. La columelle sftunie, luifante, & peu allongée ; l’'échancrure , qui fe trouve ordinaire- ment à l’extrémité dans les autres surex , n’eft prefque point prononcée dans celui-ci. Toute la furface exté- rieure & intérieure du pigeon blanc papyracéc eft bian- che, avec l’exception que l’on apperçoit une légere nuance violette dans l’intérieur de la coquille. Cette variété peu connue à deux pouces de longueur, fur moitié de moins de largeur. :PIGEON ou PIGEONNEAU FAUVE. Murex Jemi-alatus, gibbofus , colore albo, fulvo & fufco faf- cratus , vel lineatus , vel aliquardù variegatus; intüs vrolaceus. Ce rocher demi-aîlé eft plus ou moins boffu dans fa plus grande partie, fur le dos de la coquille, vers les flancs & dans toutes fes fpires, qui varient dans la plupart des efpeces ; les unes font plus ou moins rentrantes avec des ftries & des tubercules, les autres les ont en partie élevées, bombées & difiéremment boffuées. La furface extérieure de ces rochers varie en- core. davantage. par la diftribution de leurs couleurs : elle eft fafciée de fauve & de blanc, mêlé de brun prin- cipalement dans les petites efpeces; feulement de cou- leur fauve avec des lignes blanches tranfverfales dans d’autres qui font plus unies & plus luifantes ; tandis que dans les plus grandes efpeces, toutes les nuances de couleur fauve , forment des traits ou de petits zigzags longitudinaux , & rendent cette furface comme mar- brée & bariolée. La couleur violette, qui régne dans Pintérieur de la lévre aîlée de ces fortes de rochers, eft plus foncée dans ces dernieres efpeces que dans d’autres; cette couleur s'étend quelquefois jufque fur la celumelle , mais d'une maniere rembrunie. Les deux 140 PA\E E échancrures, qui fe rencontrent dans la lévre de ces coquilles, font articulées , ainfi que celle de l'extrémité du canal; elles ont depuis feize lignes de longueur juf- qu'à plus de deux pouces fur moitié moins de largeur en général. Il ne faut pas confondre ces rochers avec ceux que l’on nomme gueules noires & tourterelles. Voyez ces mots. | | ” GUALTIERI, tab. 31. litt, N. Murex in fummitate minurifime firiatus , mucrone tuberofo , fafciis albis & fufcis eleganter depi&us, intès violaceus. Roumpnius, tab. 37. litt. V. Canarium. Foll. Ge- bande kanzrie; le canari à bandes. M. d'Arcenvizze , pl. 14 lett. N. pag, 251. Ce rocher eft un peu boffu dans les contours de fa tête : fes lèvres font quelquefois rouges & quelquefois noi- res ; ce qui le fait nommer alors la gueule noire. PILON , ou FAUSSE ARAIGNÉE FEMELLE. Murex pfeudo-alatus feu pfeudo-harpago femina, labio tenui introrsbm recurvo ; fpiris in cymatio exertis & 2n, {imraitate plerifque complanatis finitus ; quatuor falciis ffriacis 6 toridem convexis , in fundo fubalbido , maculis rufis , ex fufco rutefcentibus in longum duitis, variegaius, diflinétus, 6 infigzis. Coquille univale du genre des rochers, de l’efpece la plus approchante de ceux que l’on nomme araignées femelles fans pattes : celle-ci n’en differe que par fa lévre très mince, ren- trante, non aïlée, & fans pattes ; c'eft pourquoi on eut appeller auflice murex, la faufle araignée femelle, Ye renflement & larrondiffement de ja partie fupérieure de la coquille vers la volute , & fon rétréciflement vers Vextrémité oppofée , lui donnent aflez la figure d’un pilon. La volute élevée en pyramide eft compofce de fept ou huit fpires légérement ftriées , dont les pre- mieres font en partie concaves & convexes ou élevces en doucine ; les dernieres deviennent de vive arrête, & applaties en deflus à mefure qu’elles parviennent au fommet. La furface exterieure de ce murex eft ba- riolée de couleur brun rouge {ur un fond blanc, avec i 0 HP: 1 141 quatre fafcies aflez larges ftriées, & quatre autres in- termédiaires élevées, & non ftriées. L'ouverture eft allongée , avec une furface intérieure d'une blancheur qui fe répand jufque fur une columelle extérieure unie, prolongée en pointe, & feulement terminée par une legére échancrure.Ce #urex, qui provient des mers des Indes, n’a d’autres variétés dans fon efpece que celles dont la lévre eft encore plus rentrante , l’ouverture moins large, la forme de la coquille plus effilée, moins grande & dont les fafcies firices & non ftriées font bariolées de grandes tâches jaunes-roux; ainfi que les araignées femelles à lévre plus ou moins aïîlée. Ces fortes de rochers font couverts, avant d’être dépouillés, d'un drap marin couleur de paille, fort mince qui ex- céde tellement la tranche de la lévre qu'il eft difficile de n’en point arracher une partie ; c’'eft pourquoi on rencontre fouvent cette coquille dépourvue d’une por- tion de cette lévre. Le pilon ou fa faufle araignée fe melle peut avoir tout au plus jufqu'à près de quatre pouces de longueur fur deux pouces & demi de lar- geur, & même plus. RompPHirvs, tab. 35.litt. C. Harpago tertius. Holl. Stompje. | Ejufdem, litt. D. Harpago quartus. Holl. Tweede Stompje. GuazTrert, tab. 30. litt. A. Cochlea canaliculata, rella , tenuior , umbonata umbone rugofo, € tuberofo,, levis, candida , duabus, aliquandd tribus fufcis, maculis in extremitate , tinita. I faut obferver qu'il manque à cette coquille au moins une révolution entiere. PINCE DE CHIRURGIEN. Tellina inaguilatera , depreffa, teffà tenu: , latere düpliciter finuofo , roftra- 10, colore rofeo 6 citrino nebulata €: radiata ; volfella vel vulfella appellata. Nom donné à une coquille bi- valve du gerte des tellines de lefpece épaulée ou fi- _nueufe & dont les côtés font inégaux#Celle-ci eft com- pofée de deux valves comprimées, unies, nuées & quelquefois radiées de couleur de rofe & citron; dont .” 142 BEN pee un côté eft finueux doublement, de maniere à former une efpece de bec prolongé comme une pince de chi- rurgien. Cette petite telline legére eft quelquefois de couleur ponceau vers les fommets. Sa largeur fur- afle trois fois fon élévation. On la trouve dans les mers des Indes. Rumrnarus, tab. 4c. hit. I. Perafunculus, Le jam- bonneau. Holl. Banket hammetje, ook roos doublet; le petit jambon de fefte ou de banquet, ou la telline couleur de rofe. Guazrrert, tab. 88. litt. T. Tellina inæquilatera , alrero Larere infioniter produéto & finuofo , ex chalteo & rofeo colore nebulata | & depi&a, aliquando eft tota crocea , nonnullis lineis circumdata. M. d’Arcenvizze, pl. 22. /err. O. C’eft unetelline à long bec, d’une couleur tirant fur le jaune & la cou- Jeur de chair. On la nomme ww/fella ou pince de chirurgien. PINCEAU DE MER , ou ARROSOÏR. Voyez ARROSOIR. : PINNES MARINES. Prnnæ marina , feu concha majores bivalves , duabus maximis teflis partim mar- garitiferis, fragiliffimis, pellucidis ; depreffis , vel la- mellofis , vel imbricibus vel aculeïs, vel tubulrs inftruc- 2is , compofite ; ex cardire angufto , in aliam extremi- tatem latam, ampliès vel minis longe produ&te. Co- quilles bivalves , qui compofent un genre par le nom- bre des efpeces, qui approche Île plus de celui de la moule. Le terme de pinne tire fon étymologie, fui- vant les Latins , a fritudine pinne murorum : maïsle mot latin pénn2 paroît plutôt fignifier, ( quant ala figure de la coquille ) une efpece de plume ou d’aigrette que les foldais portoient autrefois fur leur cafque. C’eft pourquoi on appelle auff la pinne marine , la plume ou laigrette. Quelques-uns la nomment la nacre de perle de Provence ; à Venife on lui donne le nom d'aflura ; de pinna Lana à Genêve , ou coquille porte- laine ou porte - foie, & en Hollande celui de vinne. + 0 2 : 143 La pinne marine en général eft le coquillage le plus grand qu'il y ait dans la clafle des bivalves : fa forme, qui eft étroite, faite commeune efpece de man- che vers la charnière, fe prolonge confidérablement pour former une extrémité large, fouvent arrondie, béante ou entrouverte 3 ce qui donne à cette coquille la figure d’une raquette ou celle d’un jambon. Les bat- tans des pinnes marines font aufli en général très min- ces & très fragiles, aflez tranfparentes ; d’une fubftance en partie nacrée rougeñtre ou cendrée, qui s’épaiflir, & s’éleve en dos d'âne fur-tout vers l’extrémité pointue. La furface extérieure des pinnes marines eit tantôt lamelleufe, à ftries larges, rares & peu prononcées ; tantôt chargée de plufieurs tuiles , de tuyaux cylindri- qe ou de pointes pliées ou comme roulées. La fur- ace intérieure des battans au contraire eft luifante & polie, quoique raboteufe dans quelques endroits; fa cou- leur eft d’un rouge de fang de bœut ou d’écaille de tor- tue, dans quelques efpeces, ou cendrée dans d’autres, dans toute l'étendue de l'extrémité la plus large ; tandis que le refte de la coquille, ou le côte aigu , eft d’une nacre argentine , plombée, & verdätre. Le ligament à reflort, qui réunit ces battans, s’étend depuis leurs fom- mets jufqu’aux deux tiers & plus de leur longueur. Ce qu’il y a de remarquable, c’eft que les bords des valves du côté de ce liganient font beaucoup moins épais que ceux du côté oppolé, qui eft celui où la coquille s’ou- vre. On ne diftingue aucune dent à la charniere. La pinne marine a fes variétés, que l’on nomme jam- bons ou jambonneaux , fcavoir, les efpeces arrondies, ou tronquées à leurs extrémités, celles qui font tuilées, garnies de tuyaux, & les jambonneaux papyracés. On trouve des pinnes marines fur les côtes d'Italie , à Mefline , Palerme, Siracufe & à Smyrne, qui ont juf- qu'à deux pieds de longueur : celles que l’on pêche dans la Méditerranée , far les côtes de Provence, ne paf- fent guères un pied; mais les pinnes marines de l’ilè Minorque portent jufqu'aun pied& demi de longueur. 144 PÆ NN RonDezrr, de teftaceis, lib. 1. pag. $o. dillinigue deux efpeces de pinñes marines , la grande & la pe- tite. La premiere eft large, compofée de deux gran- des écailles, & l’auteur en a vu à Rome de la longueur d’une coudée. Celles du Languedoc ont un pied d’é- tendue. La pinne marine reflemble aflez aux moules, avec l'exception qu’elle a une extrémite plus étroite & beaucoup plus aiguë, qui demeure fichée dans le fable oule limon de la mer quand elle eft vivante : fa co- quille eft rude & d'une couleur rembrunie au dehors, & montre au dedans une furface luifante & une nacre argentine fi elle a vécu dans le fable; au lieu qu'elle eft moins brillante & plus jaunâtre fi elle fe trouve dans: la boue. Elle contient beaucoup de chair, dont toutes les parties {ont prefqu'aufli peu diftinétes que dans les moules. Les pinnes marines croiflent dans les endroits fangeux & fabloneux, attachées par leur byflus. Pinna duabus grandibus patula eft conchis , ad cubiti magni- tudinem accedit, tanram Roma vidi , ait Rondelerius ; in noftro litore pedali funt magnitudine. Myculis quo- dammodd fimilis eft, nif£ quod ffriétiorem partem mulro magis acutam @ longam habet, quoniam in arenä vel in cæno affixa vivit. L'efta foris eft afpera, colore fufcos intus nitidi & argenter fplendoris, fiin arenä vixerit pin- na ; fi in ceno,colore eff magis flavefcente & minès fplen : dente. Intus multäin efl carnis cujus omnes ferè partes indiferetæ funt , veluti in rrytulis. Pinne in arénofis 6 canofis locrs proveniunt ex byffo alligantur. La feconde efpece de pinne marine , que Rondelet appelle, pir1a parve , ditiére de la précédente, en ce qu'elle eft plus petite, que la partie aiguë eft étroite, & que lacoquille eftcomme échancrée ou évuidée avant de s'étendre en largeur. Elle vit fichée dans le fable & la vafe. Sa chair eit dure & de mauvaïfe odeur. Pinnæ fpecies eff ; magnitudine differt, & eo quod antequam G& acuta & ffrif parte in arenolss & cænofis vivit | E d defixa, carnem intès dura habet que virus refipir. ALDROVANDUS, de teffaceis , lib. 3. pag. 531 à | fuivantes, fn PA HN RE {uivantes , fait mention de plufieurs efpeces de pinnes marines , fçavoir, la grande & la petite de Rondelet, celles de Belon, de Zoographe & quatre autres qu'il compte parmi les autres efpeces qui lui font propres; comine la pinne marine couverte de pointes, de neuf pouces de longueur , ridée en dehors , lifle en dedans & rougeâtre; nos pinnarum quatuor fpecies ponimus, ait Aldrovandus | primo loco eff pinra aculeata do- drantis unrius longitudine , teflé foris rugosé , intès glz- brâ , coloris rubri : la feconde pinne marine porte une petite toufte de filamens vers l’exirémité aiguë, fem- blable à ia petite efpece de Rondelet, & qui eft celle que Belon a penfé par inadvertance être la pinne marine , appellée le jambon, en latin perna ; fe- cundo , pinne parve Rondeletis fimilis cum capillamentis in acutà parte, quam pernam effe perperam putavit Bel. lonius : troifiemement celle qui peut être du genre du jambon , repréfentée avec le byffus ou fes foies ; c’eft Pefpece qu’Ariftote dit être âpre au toucher fur fa fur- face extérieure ; rertio , pinnæ perna forte genus , cum fecis ullis : ceffä foris fcabré , ut Arifioteles voluit. La quatrieme efpece eft repréfentée avec le dedans de Ja valve inférieure & la valve fupérieure en deffus, fépa- rément , dont la couleur eft rembrunie, rouge , & rude au toucher, tandis que la furface intérieure eft couleur de fang, & bleuâtre dans l'extrémité aiguë, & dont les nuances s'étendent jufques dans le bout le plus large. On voit en dernier lieu une pinne marine avec une excroiffance : qguarto loco exhibetur aliz pinna , parte internd & externd , depiéta teffà foris fufc& , rubrâ € afper& ints fanguinei & cærulei coloris , in tma& parte acuté ,que fenfim in amplitudinem extenditur. Poftremd datur pinna alia cum tubere adnato. Rumpbhius diftingue plufeurs efpeces de pinnes ma- rines , que l’auteur nomme pinne ; en langue Hollan- doife , Holfter fchulpen, ham doubletten, ookfteekdou- bletten; fçavoir, pérna marina oblonga, la pinne marine allongée ; pinna junior, la jeune pinne marine ; pinna Tome IIZ, ; 146 BA UN lata feu perna Plnii, Yefpece large ou le jambon de Pline; pénna lata alcera, & pinna alba, une autre ef- pece large, & celle qui eft blanche. Gualtieri diftingue les pinnes marines droites d'avec celles qui font courbes, dont il a fait repréfenter douze efpeces , comprifes les grandes & les petites, ou les jambonneaux non papyracées & les papyracées. Ce font , dit ce Conchyliologifte des conques marines à valves égales & à côtés égaux, dont la charniere eft fans boutons, pinnæ retæ & incurvatæ funt conchæ marinæ, valuis æqualibus æquilateræ , cardine umbone deffituto. M. d’Argenville n’a fait mention que de deux efpeces de pinnes marines, repréfentées avec plufieurs moules, fcavoir , la grande pinne marine & le jambon- neau tuile. Cet auteur dit qu’on en diftingue de trois fortes. Celles de la grande efpece venant de la Chine, qui font rouges en dedans, & qui ont des perles na- crées & rougeatres de la même matiere de la coquille : il y en a qui pefent jufqu'à quinze livres. Celles de la petite efpece, & celles qu'on appelle perne , garnies de pointes dans leurs cannelures , & que l’on connoît ici fous le nom de jambon , ont la fingularité d’avoir les bords de leur coquille plus épais du côté qu’eile s'ouvre, que vers la charniere. La pinne marine à une filiere qui produit de la foie brune; ce que les anciens appelloient yffus , & la plupart des moules en ont auffi : elles font attachées enfemble par des fils qui for- tent de leur langue ; menus comme des cheveux , ow comme une foie de cochon : on peut les appeller les fileufes la mer. Lifter les appelle /eriferæ : ces foies différent de celles des moules par la beauté & la finefe, comme un flocon de foie avec l’étoupe de chanvre. C’eft par ces foies qu'elles s’attachent les unes aux au- tres, ainfi qu’à la pierre & à différens corps : cette rai- fon leur a fait donner le nom de pinna lana. La pinne fe nomme en François l’aigrette, la nacre , la plume. Le même auteur , dans la Zoomorphofe , rapporte HE N | 147 re efpece de pinne marine, qui fe trouve fur plufieuts côtes d'ftalie & dans l'ile Minorque. L'animal , qui ha- bite cette coquille, dit M. d'Argenville, fe tiénr im- mobile fur les rochers & toujours droit dans la place qu'il a choifie, fans jamais en fortir de lui-même. Sa figure pyramidale & barlongue eft terminée par une pointe qui entre dans le fable , l’autre refte dans Veau. Ses foies fortent un peu au-deflus de la pointe de la coquille ; & il part aufli plufieurs fils de diffé- rentes parties de cette pointe pout la mieux tenir f- xée, & l’affermir contre les tempêtes & les mouvemens des flots. Ce byflus attire encore le limon à lui & les autres nourritures qui lui conviennent. Ce coqui lage eft compofé de deux valves plus grandes que celles des moules, quelquefois chargées de pointes & de tuber- cules : on en voit qui ont deux pieds de long. Leur fil & leur foie font infiniment plus recherchés , plus fins, & en plus grand nombre que ceux de la moule. On en fait des bas , des gants & des étofles legéres, fans être obligé de teindre cette foie, qui refte toujours de couleut brune : il y a des Naturaliftes qui ont ap- pellé les pinnes marines , les vers à foie de fà mer. Les coquilles des pinnes marines font de différentes cou leurs. Celles de la Chine font rouges, d’où elles ont pris le nom de jambonneau. L'animal , qui habite la pinne marine, ne fe montre que très peu, parce que fes deux battans ou valves ne s'ouvrent prefque pas. Son fommet efl en bas, & fon extrémité la plus large y eft oppofte. Quatre mufcles, placés aux deux extrémités oppofées de ces valves, le retiennent dans fa coquille , qui n’a point de charniere, mais un ligament applati & noirâtre qui regne jufqu'a la moitié des battans de la coquille. ” Les pêtheurs aflurent que les pinnes marines font toujours attachées aux rochers ou aux pierres des eénvi- rons par une houpe de filets : car pour les tirer du fond de l’eau, il faut toujours brifer cecte houpe. On les pêche à Toulon à quinze, vingt & trente pieds d’eax;, 148 BE EN & quelquefois plus avec un inftrument appellé crampe. C’eft une efpece de fourche de fer, dont les fourchons ne font pas difpofés à l'ordinaire ; ils font perpendi- culaires au manche, & ont chacun environ huit pouces de longueur, & laïffent entr’eux une ouverture de fix pouces, dans l'endroit où ils font le plus écartés. On proportionne la longueur du manche de la fourche ou crampe , à la profondeur où l’on veut chercher les pin- nes. On les faifit, on les détache, & on les enleve avec cetinftrument. Les pinnes marines différent moins des moules, par la grandeur de leur coquille, que par Ja finefle & le nombre de certains fils, qui, en les attachant aux rochers, les retiennent dans une fituation fixe, fur-tout dans le temps des tempêtes , & leur fer- vent à attirer le limon. On fait à Palerme avec fes fils, des étoffes & divers autres beaux ouvrages : ces fils font tout l’objet de la pê- che, & deviennent une foie propre à diverfes fabriques. { faut un nombre confidérable de pinnes marines pour fabriquer une paire de bas : rien aufli n’égale la dé- licatefle de ce fl unique dans fon genre :ileftfifin, qu'on. peut fans peine renfermer dans une tabatiere … d'un volume médiocre, une paire de bas qui en feroit fabriquée. En 1754, on préfenta au Pape de ces mê- mes bas qui garantifloient la jambe du froid & du chaud malgré leur finefle extrême : on voit à Tarente & à Palerme , quantité de manufaêtures occupées à mettre en œuvre les fils de ces reftacées. F’oyez le mot Byssus. La pinne marine a pour ennemi les polypes à huit pattes de la Méditerranée : car dès qu'ils la voient béan- te , ils s'en approchent & la dévorent ; un feul fuffe pour la détruire : heureufement pour elle qu'une ef- pece de petit cancre, nud comme le Bernard l'Her- imite , qu fe trouve dans fa coquille , lavertit de l'approche de fes ennemis. Ce petit cruftacée fert de fatellite à la pinne marine, ils vivent & logent en- femble dans la même coquille qui appartient à la pin- ne : quand elle a befoin de manger, elle ouvre fes vals P I N | 149 ves & envoie fon pourvoyeur à la picorée : mais s'il appercçoit le polype, il revient précipitamment aupres de fon hôteffe pour l’avertir du danger : de forte qu'en refermant fes valves; elle évite alorsla fureur de fon en- nemi : enfin quand il eft chargé du butin, il fait un petit cri à l'endroit où elle s’ouvre : il rentre aufli-tôt & ils partagent la proie. Ceft le fçavant M. Haffelquift qui a obfervé cette admirable induftrie , lors de fon voyage en Paleftine. Âriftore & Elien rapportent qu’on trouve quelque- fois un crabe & une moule ou un limas dans une même coquille ; ils ajoutent que le crabe a foin de procurer la nourriture à fon camarade , de forte que tous les biens font en commun entreux. Cette prétendue fo- ciété a fourni aux auteurs plufieurs traits de morale allégorique , dit Swammerdam ; & fans doute l'animal, qui a donné lieu àce que l’on a dit du pinnother, étoit une efpece de Bernard l'Hermite , ou de limas de mer , dont la partie antérieure du corps, qui fort de la coquille , pour chercher des aliments , eft revêtue immédiatement d’une enveloppe dure, tandis que le refte du corps, qui refte au fond de la coquille , eft' d’une fubftance molle, & n’eft revêtue que de la co- quille même. On dônne à cette efpece de coquillage le nom de pinne , dit Swammerdam , & en Hollande on l’appelle vinne , peut être parce qu'elle vit de rapines, & qu’elle faifit & tueavecfes pinces les petits animaux, dont elle fe nourrit ; ou bien parce que fa coquille eft mince com- me les nägeoires des poiflons, & tranfparente comme leurs écailles, dépouiilées dela pellicule qui les recou- vre. Le fommet de cette coquille fe termine en pointe. M. Adanfon a donné le nom d’apan à une efpece de pinne marine , que l’auteur a placée dans le genre du jambonneau. Woyez le mot Apax. PINTADE , où MERE PERLE STÉRILE. Offreum margaririferum , fauammofum , depreffum , 1 fundo fubnigro vel fubviridi maculis albis radiatum & K üj 150 PIN notatum 3 gallina gutrata [eu mater-perlarum flerilis diétum. Coquille bivalve du genre des huitres, qui ne diffère de la mere-perle féconde , que par fa furface extérieure écailleufe, de couleur obfcure ou noirâtre ou verdâtre, ornée de rayons partant des fommets for- més de taches blanches. Toutes ces couleurs cachent une très belle nacre, qui forme la fubftance de lhui- tre, & que l'on voit briller dans fa furface intérieure d'une maniere argentine, dans le centre des valves , en pañlant par gradation des nuances jaunâtres au verd, & même aux couleurs changeantes de l'iris jufqu’aleur cir-: conférence. Ce pourtour intérieur eft ordinairement li- feré d’une nacre rembrunie. Lapintade ,ainfi que la vé- ritable mere-perle, eft d’une forme comprimée, & dont toute la charniere ne confifte que dans les bords fupé- rieurs des valves un peu creufces vers le milieu pour recevoir un fort ligament à reflort. Cette huître de nacre ne laifle pas d’avoir fes variétés par fes difféfen- tes srandeurs & fes diverfes couleurs. Il y en a de orife mêlée de verd également rayonnée de taches blanches d'une forme ronde. L’efpece de l'Amérique montre une furface écailleufe , formée de petites feuilles un peu faillantes, ferrées & comme un peu tuilées. Ces fortes d’huîtres ont jufqu'à quatre ou cinq pouces de diamètre. Les plus belles & les plus foncées'en cou- eur viennent des mers des Indes Orientales. GuazrTrertr, tab. 84. lit. G. Concha valvis æqua-* libus, inequilatera , magis depreffa, & in dorfo ex rufo, fubnigro , & fubalbido colore lamellatim & undatim f:- gnata. . M. d'ARGENvIzzE , pl. 10 lett. À. Cette coquille eft appellée la pintade , à caufe de fa couleur cannelée de gris & de blanc, qui imite cette belle poule ; elle eft un peu éçailleufe par deffus ; en dedans c’eft une pacre parfaite , avec des nuances tirant fur le violet, PIPERONF , PIVERONE , ou BIVERONE., Voyez BivrrowE. FIQURE DE MOUCHES , où CHIURE DE | Nr NES MOUCHES. Rhombus vel voluta cylindracea , fpiris concavis paululim exertis, apice rofeo & obtufo finite; in fundo Abo , punélis nigris depitla & densé nebulara 3 * intüs colore croceo. Coquille univalve du AE des fôuleaux ou volutes cylindriques , compofée de fix fpires concaves , terminées par un fommet obtus & couleur de rofe. Ce rouleau eft parfemé au hafard de petites taches noires dans certains endroits, & plus ferrées dans d’autres , en forme de nuages ou de fafcies, fur un fond blanc. Cette coquille eft épaifle avec une lévre évafée vers le canal, dont l’intérieur eft blanc & teint de couleur jaune fouci. Plufieurs Conchyliolo- giftes mettent cette efpece au nombre des draps d’ar- gent. Elle vient des mers des Indes. Sa longueur porte tout au plus un pouce neuf lignes fur près d’un pouce de largeur vers la volute. RoumpPxivs, 33. lit. Z. Woluta arenata. La volute de fable ou fablée ; Holl. Zand - hoorntje, of Vliege- no ; la volute fablée ou la petite chiure de mou- che. Guazrierr, tab, 25. litt. O. Cochlea longa pyri- formis, vulgaris , levis, candida , pun&is helvaceis exi- guis , vel pullis, & aliquibus maculis ejufdem coloris dense afperfa, & notara , mucrone interdüm denticu- lato. M. d'ARGENVILLE , pl. 13. letr. E. Le cornet, appellé le drap d'argent, il eft à fond blanc , avec dés taches légeres, & tout ponctué de noir : d’autres l'ap- pellent piqure de mouche. PIQURE DE MOUCHERONS. Nom que Rum- phius donne, en langue Hollandoife, Mugge-Scheetje, à un rouleau ou volute cylindrique , qui eft une variété de lefpece nommée la piqure de mouches, & qu'on appelle en France la Moire. Voyez Morrr. PIQURE ou TACHE DE PUCE, Rhombus vel voluta cylindracea , fpiris non exertis 6? tuberofis , maculis rubris afper/ts in fundo albo infienis & notatas pulrcis macula vel punéhio appellata, Nom que Fon K iv 1,2 PE M donne en. Hollande , felon Rumphius , à une coquille univalve du genre des rouleaux ou volutes cylindri- ques , ainfi appellée à caufe que toute fa furface exté- rieure eft parfemée de taches beaucoup plus grandes que dans la piqure de mouches d’un rouge fanguink & qui donne l'idée des piqures ou marques de puces. Ce rouleau eft d’une forme ramafñlée, aflez pefant à caufe de l’épaiffeur de fa coquiile qui eft luifante , très uni , avec un fond d’un émail très blanc. Sa volute eît compofée de huit ou neuf fpires tuberculeufes pref- que applaties , marquetées & ponétuées de rouge : l'extrémité oppofée au fommet eft légerement ridée & ftriée. Ce joli rouleau provient des mers des Indes Orientales : celui que l'auteur poffede, porte un pouce neuf lignes de longueur fur un pouce de largeur. RUMPHIUS ,tab. 33.n° 2. Woluta arenata tertia; en langue Hollandoife , Vlooge Scheet ; la piqure de puce. PIREL. Nom donné par M. Adanfon à une coquil! bivalve du genre de la came. Elle eft fort mince & fragile ; mais fans tranfparence , large d’un pouce au plus fur une longueur un peu moindre , & double de fa profondeur. Elle eft ornce extérieurement de près de cent cannelures longitudinales, extrèmement fines, ui font traverfées par quelques rides, avec lefquelles elles femblent faire un réfeau très délicat. Le fommet eft fort obtus , & fa couleur eft blanc-fale. Le pirel eft aflez rare dans les fables de l’ifle de Gorée. PIROGUE , ou HUITRE EN BATEAU DE LA VIRGINIE. Oftreum Virginie , formé angufté, oblongä , colore virefcente , intus albido 6 violaceo , cardine denciculato diffinétum ; linter appellatum. Co- quille bivalve du genre des huîtres, ainfi nommée à caufe de fa forme étroite & allongée , qui reflembie aflez à une efpece de petit bateau , ou de canot de fauvage, qui eft ordinairement fait d’une feule écorce d'arbre. Sa furface extérieure eft verdâtre , mais lin- térieur eft blanc , à l'exception de l'endroit où réfide \ Po, 153 Panimal qui eft violet obfcur. Sa charniere, qui eft femblable à celle de l’huître appellée la crête de coq, eft formée de fept ou huit denticules en maniere de ftries , & d’un ligament qui s'étend dans la jargeur du fommet des deux valves. PIROT ; nom que l’on donne en Angleterre , fni- vant Rondelet , à des coquilles bivalves, connues fous le nom de manche de couteau ou de coutelier, en latin folen. Voyez MANCHE DE COUTFAU. PISSEUR. On nomme ainfi en Amérique , fuivant le Pere Plumier, un coquillage du genre des rochers, à caufe que l’änimal jette promptement fa liqueur , qui eft la véritable pourpre. PISTACHE. Cozcha fpherica , parva , colore albo ; bifafciata, denfis lineis cinéta in quibus macule quadratæ alternatim nigræ & albide diflinguuntur ; Piflachium eppellata. Nom que l’on donne dans l’île de France, à une coquille univalve du genre des tonnes ou con- ques fphériques , de l’efpece qui approche de celle que l’on appelle la noix mufcade. Celle-ci, qui eft ornée de deux petites fafcies blanches , montre d’ailleurs de petits cordons circulaires fort ferrés , femés de petites taches quarrées , alternativement blanches & noires. PITAR. M. Adanfon nomme ainfi un coquillage bivalve du genre des cames. Celle-ci , dit l’auteur , eft la plus commune & la plus recherchée par les gens du pays, qui en eftiment beaucoup la chair. Elle eft également répandue fur toute la côte fabloneufe de- puis le Cap-verd jufqu’au fleuve Gambie, Sa coquille eft fort épaifle & extrémement renflée , fur-tout dans les vieilles , qui ne portent guère que deux pouces & quelques lignes de largeur , & un pouce trois quarts de longueur , fur une profondeur un quart moindre ; les jeunes au contraire font plus applaties & fort minces. Leur furface extérieure eft aflez lifle & unie vers le fommet , mais relevée de plufieurs groffes ri- des vers les bords qui font aigus. Elles ne portent, non plus que toutes les autres efpeces , aucune imprefion 154 Pi D AA en forme de cœur au-deflous des fommets. Ceux - ci font obtus , arrondis , contigus l’un à l’autre, & placés vers le bas de la coquille au tiers de fa largeur. La charniere porte quatre dents à chaque battant. Cette coquille eft recouverte extérieurement d’un périofte livide ou blanc-fale & très-fin, qui s’enleve facilement, & laifle voir au-deffous fa couleur blanche. L'animal differe peu de celui du cotan. Ses tuyaux font aufli les mêmes ; mais fon manteau , qui fort un peu au-dehots de la coquille, porte fur les bords de chaque - lobe une membrane circulaire fort courte , découpée de cinquante crénelures quarrées, terminées chacune par cinq petits filets charnus & mobiles. Les Negres appellent ce coquillage du nom de boukch ou bouiken , comme la cloniffe. PITAUT. On appelle ainfi en Normandie un co- quillagè de la claffe des multivalves, connu aufli fous le nom de dail & de pholade. Voyez ces mots. PLANORBE. Planorbis vel cochlea fluviatilis , de- prefla ex utraque parte , volutata & concava ; vel fpiris rotundis feu complanatis , concentricis | in fe colligen- tibus diflina. Nom donné par les Naturaliftes à des coquillages fluviatiles ou d’eau douce du genre des li- maçons, applaris & volutés de deux côtés. Le carac- tere générique des planorbes eft d'avoir une forme « arrondie , d'être compofée de plufieurs fpires rondes ou comprimées , qui tournent fur elles-mêmes en di- minuant infenfibleinent jufqw'au centre, d'une manie- re rentrante; de forte que ces circonvolutions ne for- LEA “ RE CORENIS PER) ment ni pyramide ni aucun fommet faillant ; mais au contraire une volute plus ou moins concave de chaque côté de la coquille. Ces fortes de coquillages font les efpeces qui reflemblent le plus à celles que l’on nomme corne d'Ammon , cornet de Saint Hubert , cornet de° w chafleur & cornet de poñillen. M. d'Argenville diftingue huit efpeces de planor- bes ; fçavoir , le grand planorbe à quatre fpirales ron- des, le petit planorbe à cinq fpirales ayfli rondes, le ads se 2 pes PES : ‘ ARE à. troifieme à fix fpirales également rondes; le quatrieme à quatre fpirales à arrêtes verticales ; le cinquieme à fix fpirales à arrêtes ; celui qui en a trois de même ; enfin le huitieme planorbe qui ef tuilé. Les planorbes repréfentés avec d’autres coquilles d’eau douce , à la p£. 27. n. 8. font, le planorbe de cou- leur grisâtre , tacheté de brun , avec une volute bien marquée & ouverte , qui excéde le fût en forme de lé- vres ; il eft tiré du Rhin; celui de la riviere des Gobe- Jins ; le quatrieme vient de la Marne : ce dernier fe di£- tingue des autres par fa couleur qui tire fur l’agathe. Le même auteur, dans l’appendice , qui traite de la Zoomorphofe , rl. 8.n° 7. pag. 75. fait mention de l'animal qui habite le planofbe, que l'on trouve commur nément dans les rivieres , principalement dans celle des Gobelins : il eft tout noir ou brun , avec trois con- tours relevés , qui fe terminent à l'œil de fa volute. Sa tête fort d’une ouverture ronde , & eft garnie de deux cornes fort pointues & fort longues , tenant à une cou- che baveufe, qui lui fert à traîner fa coquille. Quand il s’eft avancé , autant que fes forces le lui permettent, il tire à lui fa coquille qui eft fort mince , & recom- mence cette manœuvre pour continuer fa marche. Il n'ya nulle cloifon comme à la corne d’Ammon & au naûtile : c'eft ce que M. d’Argenville aremarque dansles planorbes de la riviere de Marne & celle des Gobelins. _ Îe même auteur, dit avoir trouvé le poiflon vivant, qu'il a fait fortir avec de l’eau chaude, & qui eft peu différent de celui dont on vient de parler. Celui-ci eft fait comme un gros vers nâgeant dans une eau roufle: fa couche peut lui fervir d’opercule ; mais tôt qu’on le touche , il fe retire tout entier au milieu de fon pre- mier contour. On le voit quelquefois fortir prefque tout fon corps, & fes veux font placés à l'ordinaire &€ marqués par deux pointsnoirs. M. Geoffroy, dans fon Traité des coquilles fluviati- les des environs de Paris, pag. 81, dit que les planor- bes font compofés de plufieurs fpirales , ordinairement À CTEL IONE PIC. A | applaties , comme les cornes d'Ammon. Le caractere de ce genre eft aifé à comprendre, dit l’auteur ; ces animaux n’ont que deux tenracules, comme les buccins, & leurs yeux font placés à la bafe de ces tentacules, du côté intérieur , comme dans ces animaux , mais les planorbes différent des buccins par un autre caractere; c'eft la forme des tentacules. Ceux des buccins font larges & applatis comme des oreilles ; au lieu que ceux de ce genre font minces, arrondis & filiformes. C’eft par ce dernier caractere qu’on diftingue ces deux gen- res. La forme de la coquille peut aufli y entrer pour quelque chofe. En général elles font ordinairement applaties ; & ce font celles qui compofent la premiere famille. Cependant cette forme de coquille n’eft pas tellement eflentielle aux animaux de ce genre, quil n'y en ait de figure différente. Nous en connoiflons deux , dont lun a une coquille de figure allongée en forme de vis, & dont on a compofé la feconde famille; & l’autre en porte une globuleufe & arrondie comme un œuf; c’eft celui de la troifieme famille. Ces deux animaux, malgré la différence de leurs coquilles , fe rapportent à ce genre; ils en ont les caraéteres. Tous les planorbes font aquatiques, & ne vivent que dans l’eau. Ces animaux font hermaphrodites , & leur accouplement eft parfaitement femblable à celui des buccins. M. Geoffroy a compris les véritables planorbes dans la premiere famille , qui font les efpeces à coquilles applaties ; favoir , le grand planorbe à fpirales rondes , le petit planorbe à cinq fpirales rondes, le planorbe à qua- tre fpirales à arrête , le planorbe à fix fpirales à arrête , le planorbe velouté & le planorbe tuilé. Woyez cesmots. La feconde famille, que lauteur appelle le planor- be à coquille allongée , à pour efpece une vis qu’il nomme le planorbe en vis. Enfin latroifieme famille eft le planorbe à coquille ovoïde , connue fous le nom de la bulle aquatique. Voyez Vis FLuvIATILE ET Burze AQUATIQUE. P-IL # 157 PLANORBE, di GRAND PLANORBE A SPIRALES RONDES. Flanorbis , tefiä plarä , pulla, fupra umbilicatä , anfra&libus quatuor tereribus. Cette coquille décrit quatre tours de volute, qui ne s'élevent point en fpirale comme les autres genres de coquilles; mais qui tournent autour d'eux-mêmes, & s’enveloppent comme les efpeces de ce genre. Ces vo- lutes font cylindriques ; ce qui rend les bords de la co- quille ronds. Son teft eft de couleur obfcure , un peu tranfparent , légerement ftrié , fouvent couvert d’une efpece de boue , un peu luifant lorfqu’il eft nettoyé. La coquille eft prefque plate en-defious , comme les cor- nes d'Ammon ; en-deffus elle eft concave, & forme un: ombilic très creux. On la trouve communément dans les petits ruifleaux & les étangs. L'animal, qu’elle ren- ferme eft d’une couleur fort noire, & fi on ouvre fen corps, il en fort une liqueur d’un rouge foncé. LinnzÆus, Faun.fuec. 1304. Cochlea, teffâ plan, pull, fupra uribilicata | anfraélibus quatuor terétibus. LiINNÆUS, Syft. Nat. pag 770. n. $87. Helix, teflà fupra umbilicaté , plana , nigricans , anfraëtibus quatuorteretibus. Lister, Angl. 143. fig. 26. Cochlea pullz ,ex utra- que parte ctrca urnbilicum cava. Idem, Exercit. 2. pag. $9. Purpura feu cochlea flu- vlatilis , major compreffa. GUALTIERI , tab. 4. fig. DD. Cochlea fluviatilie depref[a , pulla , ex utraque parte umbilicata. M. »'ArGENvILLE , part. 2. pl. 8. fig. 7. PLANOREE , dit PETIT PLANORBE A CINQ SPIRALES RONDES. Planorbis teffé plané, alba , utrinque concava , anfratfibus quingu ereretibus. La couleur de cette efpece de coquille eft blanchätre, Elle eft plate, un peu concave , tant en deflus qu’en deflous , & elle décrit cinq tours de fpirale | qu’on apperçoit également des deux côtés. Ses fpirales fonc arrondies , ainfi que fon ouverture, On la trouve dans les étangs. 153 PULL A 4 LINNÆUS ,Faun. fuec. 130$. Cochlea, teftä pland, alba , utrinque cobe zva , anfraëtibus quinque teretibus. LINNÆUS, Syft. Nat. pag. 770.n. 588. Æelix, teflé utrinque concavä , plana, albida, anfraëtibus Qui que teretibus vulgù Rirorbis: A&. Upf. 1736, pag: 40. n, 2. Cochlea, teffà de- prefsä , utrinque fa rqualr., fpirâ tereti | PLANORBE, où PETIT PLANORPE À SIX SPIRALES RONDES. Planorbis ; tefla fufcä | [u- pré plana, fubtus concava, perforara ; anfraéibus [ex tereribus. Cette petite efpece eft plate en deffus , con- cave en deflous , avec un ombilic enfoncé & perforé au milieu; de façon qu'on ne voit guere que deux tours de fpirale en deffous, qui paroiflent aflez larges; mais en deflus, on en compte fix fort ferrés. Ces fpirale s font A osdies comune celles des deux efpeces précédentes H fans arrête , ni rebord, & l'ouverture bien perpendi laire\ forme une efpece de lunule où de croiilant. Cette coquille eft de couleur brune : on la trouve dans l'eau avec les autres planorbes ; mais elle eit un eu rare. PLANORBE A QUATRE SPIRALES A AR- RÊTE. Planorbis teffa plané, fufcä, fupra concava , anfractibus quatuor , margine prominulo. Cette coquiile : eft applatie & un peu renfoncée dans fon milieu, tant en deflus qu'en deffous. Elle eft noire lorfque l'animal eft vivant; mais lorfqu]l a été tiré de fa coauille, eile eft cranfpärente, de couleur de corne , avec : de petices ftries, qui savent les fpirales obliquement. Les tours de {pirales que décrit la coquille, font au nombre de quatre , & quelquefois de cinq , dont celui du milieu eft très petit, & fouventi incompler. Laf fpirale extérieure a, dans fon milieu , une arrête ou bord aigu, qui regne tout autour de la coquille. L'ouverture ou la bouche eft ovale , un peu aigue par les deux bouts , & regarde obliquement le deflous , ayant fon bord fupérieur plus long que l'inférieur. On trouve-cette coquille dans les marais, les étangs & les rivieres. PE. À .. 19 LINNÆUS, Faun.fuec. 1306. Cochlea , teffé plané, fufca , fuprà concava, anfraë&ibus quatuor | margine prominulo. Linxxæus, Syft. Nat. pag. 769. n. 578. Felix, teffä fubcarinaté , umbilicata , plana , fupra soncava , aperturâ oblique ovatä ; utrinque acuta ; vulod pla- norbis. LISTER, angl. 145. fig. 27. Cochlea fufca , alterä parte planior , & limbo infignira, quaruor fpirarum. Idem, hift. Conch. tab. 138. fig. 42. Cochlea fuf: ca, limbo circumfcripta. PETIVER , Gazoph. tab. 10. fig. 11. Planorbis minor fluviatilis, acie acutà. GUALTIERI, tab. 4. fig. FE. Cochlea fluviatilis de preffa, alter& parte complanata, & limbo infignita, quatuor fpirarum. PLANORBE A SIX SPIRALES A ARRETE. Planorbis , tefiä planä, fufca , fuprà concava , anfraëti- bus ex , margine acuto. Cette efpece reflemble beau- coup à la précédente, pour la forme & pour la couleur; mais outr. qu'elle eft plus petite , elle eft moins ftriée, & a plus de tours de fpirale ; ordinairement fix. De plus, l'arrête de la fpirale extérieure eft moins au mi- lieu que dans lefpece ci-deflus , & forme le bord infe- rieur fur lequel la coquille eft appuyée. On trouve ce planorbe avec les précédens. . LINNAÆUS, Faun. fuec. 1307. Cochlea teffé fufc, plana füprà , concava , anfraëtibus quinque , märgine acuto. LINNÆAUS ,Syft. Nat. edit. 10. pag. 770. n. 583. Helix teffa carinata , plana | fupra concuva , aperturé | ovali ; vuloù vortex. | Lrster, Angl. 145. tab. 2. fig. 28. Cochlea exigua fubfufca, altera parte planior , fine limbo , quinque fpi- rarum. GUALTIERI, tab. 4. fig. G. G. Cochlea-fluviatilis depreffa , exigua , alterâ parte planior, fubflava , fine limbo , quinque fpirarum, PLANORBE À TROIS SPIRALES A ARRÈ- TE. Pianorbis , teffa plana , fubrès concava anfraëti- bus deorsim marginatis. Celle-ci eft encore de la même forme & de la même couleur que les efpeces précéden- tes; mais elle eft plus petite, & fes fpirales au nombre de trois, ou trois & demi, font beaucoup plus groffes. Le deflus & le deffous de la coquille font un peu con. caves. La derniere fpirale, ou Le bord extérieur a une arrête faillante & aiguë, placée tout à fait à la partie inférieure, ce qui rend ce côté des fpirales plat. On trouve cette coquille avec les précédentes. j LINNzÆUS, Faun. fuec. 1308. Cochiea teffa plana fuprà convexa, fubtus concava anfraëlibus quatuor deorfum marginaris. : PLANORBE VELOUTE. Planorbis , teffä plana, fubvillofa, fubtès concava , anfraëlibus in medio mar=w ginatis. Ce petit planorbe , qui a deux lignes de dia-. métre, décrit trois tours de fpirale. Il eft plat en deflus, & concave en deffous; chargé de fries légeres, longi- tudinales & tranfverfales. Sa fpirale extérieure a un re bord ou une arrête ,mais placée dans fon milieu, & non au rebord , comme dans la précédente. Cette fpirale ex- térieure eft plus grofle que les deux autres, qui font fort petites. L'ouverture eft ovale, & placée oblique- ment, regardant le côté inférieur. Mais une fingularité de cette coquille, c’eft d'être un peu velue, & garnie d'un duvet de poils courts; ce qui fait qu’elle n'eft ja- mais polie, ni brillante. Elle a été trouvée dans l’eau avec les précédentes. PLANORBE TUILÉ. Planorbis , teflé plané, fubrès concavä, anfraétibus tribus , plicis tranfverfis mbriatis. Sa coquille eft tranfparente, de couleur pâle, femblable à celle de la corne. Elle eft plate en defius, concave en deflous: elle décrit trois tours de fpirale, dont l'extérieur eft beaucoup plus grand que les autress, & a des ftries tranfverfes élevées , repréfentant des ef peces de feuillets ailongés . plus longs vers le bord de la coquille, & un peu couchés ; de façon qu'ils refflemblent , à £ b Oo 1 PRE à des tuiles couchées les unes fur les autres. Cette co- quille eft rare. On la trouve dans la petite riviere des Gobelins. PLEIN-CHANT. Murex cofiatus, lævis, canali truncato , teflé crafsä , formé breviori , clavisulä tube- rosà, apice obtufo, columell& rugosä, & labio fpiffo diffinc- tus ; lineis & maculis feré quadratis diverfimodè notatus, mufica ruflicorum feu fimplex canendi modus appellatus. Coquilleunivalve du genre des rochers , dontle canalne forme qu'une fimple échancrure ; éeft une variété de l’efpece appellée feulement la mufique. Celle-ci en dif fére par {a forme moins allongée; mais principalement par fes lignes en plus petit nombre, fes taches plus gran- des, noires, à peu près quaïrées , & très diftinétes , fur un fond blanc d'ivoire, ou livide, quelquefois azuré , & mêlé de jaune & de brun. Ce murex afa coquille épaifle, pefante , avec une lévre épaife , marquetée de noir & une columelle dentelée , comme les autres efpeces de mufique. Voyez MusiQuE. GUALTIERI , tab, 28. lire, Z. La plus petite des deux. Cochlea longa , pyriformis , intorta, & fulcata, mucronepapillofo, aliquando ffriata , albida , ex livido nebulata ; lineis nonnullis fuftis parallelis cinéfa, & ma- culis, jeu notulis, piceis interruptis mufice notas refe- rendis per feriem difpolitis elegantiffimè depiéta. PLUME D'ORANGE. Nom que l’on donne en Hollande, fuivant Rumphius, à une coquille univalve du genre des buccins à canal échancré, que ce Conchy- liologifte appelle aufli (ainfi qu'en France ) la mitre, mitra epifcopr. Voyez MITRE. ; PLURIVALVES , POLYVALVES , POLY- CONQUES , ou COQUILLES MULTIVALVES. Vovez MuLiTivaLves.. PODAGRE ou SCORPION. Voyez ScoRPION: POINÇON. Scrombus parvus , tenuis , albidus ; un- decim fpéris compo/itus, puncfis ex colore fufco rubef= cente depiétus , pugiunculus appellatus. Nom donné à une coquille univalve du genre des vis de la petite Tome III, 162 PO # | efpece, que lon nomme en général aiguille. Celle-ci eft d’une forme effilée , compofte de onze fpires, qui fe terminent par un fommet aieu, blanches, ponétuées de couleur brun-rouge ou canelle vers la ligne fpirale de chaque révolution.Elle porte tout au plus feize lignes ou un pouce & demi de longueur, M. d'ARGENVILLE , pl. 11, lert. Q. Le poincon entouré de points. Pugiunculus circulis punétuatus. POINT L'HONGRIE, où CAME A POINTS D'HONGRIE. Chama æquilatera , rotunda, duabus valuis valdè convexis tranfverfim &. leviffime ftriatis cormpofita ; lineis quafi ex un& parte villolis ,tranfverfis, vel purpurafcentibus , vel caffaneis , vel fubcroceis , ir fundo albo in angulos efformantibus , ornata ; duétus fili Hungarius diéta. Coquille bivalve du genre des ca- mes équilatérales & rondes; elle eft ainfi appellée à caufe que toute fa furface extérieure eft ornce für un fond bianc de lignes tranfverfales plus ou moins larges, formant des zigzags, des angles ou des chevrons de di- verfes manieres, de couleur pourpre, canelle ou chà- tain, & quelquefois fouci, de maniere à imiter une efpece de point d'Hongrie. Cette came, qui eft d’une forme très bombée , montre fur la furface extérieure de fes battans , des ftries tranfverfales très fines, qui n’em- pêchent pas le poli & le luifant de la coquille. Il y a des efpeces dont le fond eft mêie de quelques grandes ta- ches violettes , avec plufieurs traits de la même nuance, 11 convient de remarquer que toutes ces lignes colorées & angulaires, font garnies d’un côté, vers le bas , d’une infinité d’autres petits traits, qui les rendent comme velues , & qui imitent une efpece d’effilée. La furface intérieure des cames à points d'Hongrie, eft toute blan- che, avec un pourtour uni & tranchant dans chaque valve. La charniere, qui eft grande & bien articulée , eft compofée de quatre dents dans lun des battans & de trois dans autre , lefquelles s’enclavent dans leurs al- véoles correfpondans. Le ligament eft très petit, com pris dans l'épaifleur de la coquille, & fitué à côté des ARC PE : | 163 fommets, vers la partie oppofée de la petite cavité, en forme de cœur. Cette came, qui fe trouve dans la mer des Indes, porte tout au plus, près de deux pouces de diametre. Rumruius,tab. 42. litt.C. Chama litterata rotunda. Holl. Ronde letter-{chulp, of baftaard ftrik doublet ; la bâtarde , ou l'écriture ronde. GUALTIERI, tab. 82. litt. H. Concha valvis æqualibus , inæquilatera , notabiliter umbonata , & refla, incurvata, fubrotunda , vulgaris , lævis, globofa, candidiffima , lineis piceis ferratis angulos acutos effor- mancibus densè notata, & fignata. M. d'ArcEnvizze,pl. 21. lett. M, pag. 287. fait mention d’une came à points d'Hongrie , d’une forme moins convexe , dont les chevrons réunis font en plus grand nombre, & à laquelle on a donné fpécialement le nom de point d'Hongrie. C'eft un vrai zigzag , dit fauteur ; les traits en font aurores fur un fond blanc. On peut la nommer encore point d'Hongrie. POIRE. Porcellana piriformis, levis & lucide, fpiris depreffis volutata, teflä tenut , magn& apertur& , colu- mellä intortà , labio arcuatim expanfo & fimplici; ma- culis rufis notata& coloribus achates & violaceis in fun- do Livido in longum undulata & variegata. Nom donné à une coquille univalve du genre des porcelaines non dentées, à caufe de fa figure allongée, arrondie & évuidée comme une poire. Cette efpece eft particu- liere, unie , très luifante, avec une volute compofée de quatre petites fpires comprimées, Toute la furface extérieure de la coquille eft marquetée par zones, de taches aflez rondes, roufles, parmi lefquelles on dif- _tingue des bandes longitudinales en zigzags & ondu- léufes, agathes & violettes , fur un fond jaune-ivide. L'ouverture de cette porcelaine eft allongée, fort grande , avec une lévre évafée , mince, fimple & tran- chante, qui émane de la premiere fpire, pour tomber en arc & fe réunir avec l'extrémité de la columelle, en ormant une légére échancrure. Cette columelle eft L ij 164 Bo. 1 tortueufe & blanchâtre. La furface intérieure eft nuée de couleur agathe & de violet léger. Cette jolie porce- laine eft orientale. La porcelaine en forme de poire a des variétés dans fon efpece, non feulement par les diverfes grandeurs, & leurs couleurs ; mais encore quant à fa figure & la forme de la coquille, qui eft plus allongée, avec une volute élevée. Voyez PoIRE ALLONGÉE. : POIRE ALLONGÉE, Porcellana piriformis elon= gata, quinque exiguis fpiris convexis & (atis exertis volutata; quatuor fafciis vel amplius caftaneis vel fuf- cis , apertur& oblongä , labio minis arcuatim expanfo diflinéta, intùs pulchro colore violaceo nitens. Cette porcelaine eft l’efpece que M. Adanfon nomme le otan , & qui forme la premiere efpece du genre qu'il appelle le mantelet , peribolus. La figure de cette co- quille approche beaucoup de celle d’un rouleau , ou d’une volute cylindrique. Elle eft fort allongée, arron- die , avec une petite volute compofée de cinq fpires convexes & un peu élevées. Toute fa furface extérieure, qui eft le plus fouvent grife ou fauve-clair , eft ornée de traits ou de taches longitudinales onduleufes, diftri- buées en quatre fafcies, tantôt de couleur marron, ou noifette, tantôt roufles , mêlées de brun, & tantôt de couleur gris de lin rembruni , ou brun pourpre. L’ou- verture eft fort allongée, ou de la longueur de la co- quille, à la volute prés. La lévre , dont elle eft bordée, reflemble à celle de la poire renflée, excepté qu'elle eft moins évafée en arc. La furface intérieure de cette por- celaine, dont la coquille eft mince & fragile, montre une belle couleur violette dans les belles efpeces , ou agathe, nuée de blanc dans d’autres. Cette coquille a fes variétés par fa forme plus ou moins allongée , ou renflée , par fes couleurs, ainfi que par fes différens vo- lumes. #oyez le mot Poran. POIS DE MER. Cochleæ marine feu nerite mino- res , colore vel cirrina vel croceo , vel aureo diffinéte, aliquandd fafciare. Nom que l’on donne communé- D. GO: M 16% ment à de petits limaçons de mer, du genre des né- rites: leur forme arrondie, qui ne pañle gueres la grof- feur d’un pois, leur a fait donner ce nom. Ils font compofés de quatre fpires comprimées, unies, ainfi que toute la furface extérieure de la coquille, qui va- rie par fes diverfes couleurs jaunes, tantôt citron, tantôt orangeres ou aurores. On trouve quelquefois des pois de mer fafciés, où marbrés dans la mer du Bréfil, où on les rencontre plus fréquemment. On appelle en général ce petits limaçons, femence de nérites. - POMATIA , Jeu cochlea pomatia. Nom latin que plufeurs Naturaliftes donnent à des limaçons terreftres du genre des efcargots, parce qu’ils fe nourriffent de fruits & d'herbes potageres. Diofcoride fait mention des efpeces que l’on trouve enltalie dansles montagnes de Gênes & de Trente, & qui font appellées pomarris ou pomacris, Ces fortes de limaçons font connus par- tout pour être bons à manger , principalement pendant Phiver, lorfqw'ils ont formé leur opercule. Mathiole dit qu'on les tire enhiver de terre avec une pioche ; aupres des haies, ou au pied des arbres. M. &ArGEenvILLE, pl. 28. n. 1. pag. 338. a fait repréfenter un grand limacon de jardin ou de vigne, de forme ronde, à cinq fpirales très ramaffées. Son ouverture, dit l’auteur, ou fa bouche, eft prefque ronde, fans rebords. Sa robe eft un peu fafciée de cou- leur d’un gris fale & fauve. Le même auteur, dans lappendice qui traite de [a Zoomorphofe, dit que le »omarta eft le plus commun des limaçons terreftres; fà couleur tire fur le jaune, avec deux ou trois bandes plus grifes, & fa robe eit toute ftriée, avec cinq tours affez ferrés. Il n’y en à point dont la plaque foit plus étendue, ainfi que Île col, terminé par fa tête, qui a quatre cornes , dont - deux plus longues & deux petites au-deffous. Les yeux font marqués par deux points noirs aux extrémités des plus grandes cornes. L’opercule eft à un des bouts de la plaque. Voyez le mot EscarGoT, 2. s 1} # 166 PO M POMME D’ACAJOU. Nom que l'on donne à deux coquilles univalves du genre des rochers aîlés & non aîlés , que l’on nomme lambris. Ceux-ci, qui font fort inférieurs pour le volume, par comparaifon avec les grandes efpeces , & plus grandes que les petits lambris marbrés , différent Fun de l’autre ; fçavoir , Ja pomme d’acajou à lévreaïîlée très épaifle , & la poinme d’acajou à lévre non aîlée, ou rentrante & fort mince. POMME D'ACAJOU A LÉVRE AILÉE ET ÉPAISSE. Murex alatus, vuleo lambis diflus , me- diâ fpecie , teffâ valdè ponderosä , maximis & fpiffis tuberculis , & labro alato , craffo , inftru&tus; extüs pul- chro colore rofeo, intùs albedine livida & laëteä, lucidé fplendens; novem fpiris tuberofis in ipfis colligentibus infignis. Ce murex eft d’une forme ramafñlée, garni de deux fortes protubérances , qui dominent fur les autres. Sa clavicule eft compolée de neuf fpires tuber- culeufes & rentrantes, ou cachées en partie dans la fpirale , par leurs recouvremens réciproques , élevées en pyramide & marbrées de blanc & de fauve-roux, Toute la furface extérieure du corps de ce rocher eft d’une belle couleur de rofe , avec des cannelures tranf- verfales , larges & peu prononcées. L'ouverture de la coquille eft fpacieufe , & munie d’une lévre aîlée très épaifle dans fon bord, & d’une columelle luifante , ainfi que toute la furface intérieure qui brille d'une couleur laiteufe, livide par le bel émail de la coquille. Elle eft en général aufli pefante que le marbre , à caufe de fon épaiffeur. Le canal de ce rocher eft fort court, aflez retrouflé, & doublement finueux vers la lévre. Cette efpece de lambris provient des mers des grandes Indes. Sa longueur peut avoir jufqu'à plus de quatre pouces, {ur près de trois pouces de largeur. POMME D’ACAJOU NON AILÉE ou 4 LÉ- VRE MINCE RENTRANTE, Murex vuloo lam- bis non alatus ; undecim fpiris in ipfis colligentibus, tuberculis coronatis, aperturé oëlongä ; anguflä , la- P O M c 167 bro tenu: non alato , & columellä reëfä abfque canalr difinétus ; colore rofeo infignis. Ce rocher eft d’une forme arrondie, allongée , de l’efpece du conchylium des anciens, ou des lainbis non aîlés , ou à lévre min- ce & rentrante. Sa volute, élevée en pyramide, eft compofée de dix ou onze fpires couronnées, de tuber- cules arrondis & réguliers , dont ceux qui garniflent la feconde, la troifiéme , & la quatrième fpires , font auf cachées en partie dans [a fpirale. Toute cette cla- vicule eft marbrée de couleur de rofe , de blanc & de roux. Le refte du rocher, qui eft peu uni, eft nué de couleur de rofe , l’ouverture eft allongée, aflez étroite, avec une lévre non aîlée , tranchante , mince vers fon bord & rentrante, La columelle paralleie elt ridée vers les {pires intérieures ;unie, & droite.dans le refte, fans former de canal à fon extrémité. La furface inté- rieure de cette efpece de lambis eft blanchâtre. Elle peut avoir jufqu’à cinq pouces de longueur , fur trois de largeur. Ce rocher a une varièté dans fon efpece, que l’ofi appelle l’épifcopale. Voyez ÉPISCOPALE. POPEL. Nom donné par M. Adanfon , à un coquil- lage operculé , du genre qu’il appelle le cérite, ceri- thium. La coquille du popel a la forme d’une pyra- mide , ou d’un cône renverfé & fort allongé , dont la partie fupérieure eft obtufe , arrondie & va toujours en diminuant jufqu’à fa portion inférieure , qui fe termi- ne en une pointe trés fine : fa longueur eft d'environ trois pouces, & prefque triple de fa largeur. Elle eft fort épaïfle , & compofee de feize fpires applaties, & fi ferrées qu’on a beaucoup de peine à les diftinguer les unes des autres. Chacune d'elles eft entourée d’en- viron cinq cordons inégaux : celui du milieu eft garni de boffettes coniques & pointues; les autres font for- mées de petits tubercules arrondis, qui les font paroi- tre comme chagrinés, ou même comme des tourbillons de cordes bien torfes. Le fommet eft une fois & demi plus long que large, & près de trois fois plus long que Ja premiere fpire. e n 168 P O P L'ouverture eft petite , eu égard au volume de fa coquille, une fois plus étroite qu'elle, & prefque quar- rée, ou irrégulierement arrondie. Elle a deux canaux, dont un en bas très petit, étroit, & formé par un en- foncement de [a lévre droite ; l’autre eft en haut fur la gauche , fort court, évalé, & légérement recourbé en- dehors fans échancrure. La lévre droite eft aiguë, tran- chante, épaifle, & irréguliérement ondée & crénelée fur fes bords. Dans fa partie fupérieure , elle forme une efpece d’auvent qui s’avance confidérablement fur l'ouverture. La lévre gauche eft arrondie , luifante, unie, creufée en arc, & comme repliée au-dehors. Le peériofte eft d’un brun fali dans les jeunes, noirâtre dans les vieilles, médiocrement épais, & fi adhérent à la coquille, qu'on ne voit gueres d'autre couleur fur fa furface extérieure. Au-dedans elle eft blanc-fale dans les jeunes, & d’un brun de caffé-clair dans les vieilles. Lorfqu'on veut la dépouiller entiérement de fon pé- tiofte, opération qui ne réuflit que très difficilement, on ne trouve au-deffous qu’un blancfade & peu agréable. On remarque que les petites coquilles font à pro- portion moins longues que les grandes, qu’elles ont moins de fpires, & les épines moins apparentes, ou même infenfbles dans la plüpart : la lévre droite de l’ou- verture eft aufli moins ondée & plus mince. Il eft ordinaire aux vieilles de caïler les neuf fpires du fommet, comme l’auteur l’a fait remarquer dans le buccin nomme le barnet, de maniere qu'il n'en refte ue les fept premieres; les dernieres fpires blanchif- De avant que de fe cafler , parce qu’elles fe dépouillent d’abord d’un périofte brun, & des cannelures ou cor- dons qui les recouvroient. Quelquefois ces mêmes co- uilles font relevées d'une, de deux, & même de trois bourrelets longitudinaux diftribués fans ordre fur cha- eune des trois premieres fpires. La tête de l'animal eft cylindrique, allongée , tron- quée en-deflous à fon extrémité, & ornée fur les côtés Jun bourrelet qui porte une petite frange femblable à P © P 169 une crête. De fon origine partent deux longues cornes terminées en pointe, & renflées confidérablement un peu au-deffous de leur milieu , jufqu’à leur racine. La bouche forme un petit fillon placé de longueur au-def- fous de la têre à fon extrémité. La membrane du man- teau eft épaifle, & tapifle les parois intérieures de la coquille. Son extrémité fupéïieure fe replie en un tuyau cylindrique , affez court, & couronné de dix petites languettes triangulaires. Ce tuyau fort rarement de la coquille. Le pied eft petit, prefque rond, ou de figure orbi- culaire de moitié plus étroit que la coquille , bordé à fon extrémité antérieure, ou du côté de la tête, par un fillon tranfverfal , & marqué en-deffous de plufieurs petits fillons paralleles à fa longueur. Il fe prolonge par d:Tns en un mufcle cylindrique , qui porte à fon ex- trémiié un opercule exaétement orbiculaire, cartilagi- neux , fort mince, brun, tranfparent, & marqué de cinq fillons circulaires concentriques. Comme cet oper- cule eft beaucoup plus petit que l'ouverture de la co- quille, il rentre confidérablemenr en-dedans at Yanimal s'y renferme. La tête, les cornes & le deffus du pied de cet animal font d’un cendré noirâtre, mêlé d’un peu de blanc. Le deflous de fon pied eft blanc; & fon manteau eft blanchätre , racheté de plufeurs pe- tits points noirâtres. Ce coquillage eft commun dans toutes les rivieres bourbeufes , où l’eau falée de la mer remonte, & fur- tout à l'extrémité feprentrionale de l’iledu Sénégal. Il fe traine dans la vafe entre les gramens & les mangliers, où il fe nourrit de fcolopendres,& d’autres vermiffeaux marins. Lister, Hift. Conchyl. tab. 121. fig. 17. Buccinum fufcum, ffriatum, & muricatum ; Africanum. Ejufdem , tab. 122. fig. 18. & 19. Buccinum fufcum, nodofis ftriis diflinélum. » Ejufdem , fig. 20. Buccinum fufeum ; primis orbibus muricatum ; caterum ftriis nodofs exafperatum. 170 Pr ©: KR : M. d'Arcenvizze , pl. 14. fig. F. Wrai clocher chinois, formant plufieurs étages, fa couleur d’un brun fali, regne partout; fa bouche recourbée eft à re- marquer. GUALTIERI, tab. $7. fig. C. Turbo apertus , obli- que canaliculatus , firiatus , minutiffimis papillis unde- guâque exafperatus , albidus. LEIN , Tent. pag. 30. tab. 2. fig. 40. T'ympano- tonos fluviatilis nodosè flrietus , oris labio effufo ; LrsTERrr. Ejufdem , n. $. Tympanotonos fluviatilis minor ; LIsSTERI. de) Eiufdem , n. 6. Tympanotonos fluviatilis, in primis orbibus muricatus;cæterum nodofus in ffriis; LISTERI. PORCELAINE. Porcellana feu concha venerea ve- terum x levis, lucida , rard volutata, conglobata , oblonga , fupra maxime convexa , fubius amplits vel minis deprefla, aperturä lonpd , anguflä, reclä vel finuos& ; rime adinftar , ex uträque parte fepiffimè den- fat , in omnt bafi in longum extensä, & in duabus extremitatibus profundè fuicatä. Coquille univalve qui compofe un genre par le nombre & les variétés de fes efpeces. De toutes les étymologics que l'on peut tirer du terme de porcelaine , ce genre de coquillage paroît principalement devoir la fienne au poli, au luifant & au bel émail de fon teft, qui imite celui des plus belles porcelaines. Les caraéteres génériques & diftinétifs de ces fortes de coquilles umivalves font, d’avoir une forme ronde, ovoïde ou oblongue , voñtée en-deflus , & plus ou moins applatie en deffous; d’avoir une ouverture étroite en forme de fente droite ou finueufe , qui occupe toute fa longueur de la coquille en traverfant fa bafe par le milieu , bordée par une lévre le plus fouvent dentelée dans toute fon étendue: ainfi que la columelle qui eft parallele, & fur le bord defquelles on peut compter jufqu'à quarante-cinq denticules de chaque côté, régu- lieres , &c en forme de firies. Celles qui garniflenr la 5 OR 1 EM columelle font ordinairement plus prononcées, & fe perpétuent dans toutes les révolutions internes de la coquille fur elle-même. L’extrémité de la porcelaine,où fe réuniffent tous ces contours, eft toujours plus ren- flée que l’autre bout. S'il arrive quelquefois que les ré- volutions fe rencontrent en plus grand nombre vers le milieu du dos de la porcelaine, pour lors elles forment une éminence ou une boffe extérieure. Ceire lévre & cette columelle dentée furpaflent ou .excedent ordi- nairement la longueur de la coquille, pour fermer une forte échancrure à chaque extrémité, & à lune def- quelles fe rencontre, foit une cavité, foit un mamme- lon, ou une petite volute comprimée ou élevée ; avec des fpires plus ou moins articulées : C'eft à cette extré-- mité que fe trouve la réunion des fpires intérieures quand ces fpires font fenfbles. Il y a des porcelaines dont les lévres font dépourvues de denticules & d’autres qui n’en montrent que fur la columelle. Ce genre de coquille comprend une mul- titude d’efpeces & de variétés fort connues pour la plépart, autant par la forme, ou la figure, leur grof- eur , que par la ue des couleurs, des marbrures & de toutes les taches dont leur furface extérieure eft ornée. La coquille des porcelaines varie depuis le vo- lume d’une groffe pomme par gradation, jufqu’à celui d'un petit pois; comme il y en a qui ont le teft épais” ayant le poids du marbre jufqu’à devenir,par les mêmes degrés, fort minces & très fragiles. Quoique ces fortes de coquilles foient en général d’un poli luifant; il s’en trouve néanmoins dont la furface eft granuleufe , tu- berculeufe , & même friée , fçavoir , dans les petites efpeces appellées la petite vérole , le pou de mer, & dans les cauris. Les couleurs dominantes dont les por- celaines font décorées forment dans les unes une fur- face extérieure tigrée de diverfes taches noirâtres, on- dées d'azur & de brun-rouge , oculée dans les autres de différens ronds de couleur canelle; tantôt marbrée de couleur d'écaille de tortue, de rouge-brun & d’agathe, 172 POO'TR tantôt chargée de traits & de diverfes deffeins qui imi- tent des efpeces de caracteres & des compartiments; tandis qu’il y en a qui font nuées par zones, de brun, de couleur cendrée , ou fafciées de couleur de chair, de jaune ou de couleur canelle & marron. Toutes ces nuances fauve , agathe , brune - pourprée , chatain, font celles qui dominent dans les porcelaines , avec mélange & fans mêlange, & à travers lefquelles on dé- couvre d’autres couleurs plus fines, comme tenant lieu d'un glacis tranfparent. Toutes ces différences ont fait donner aux porcelaines plufieurs dénominations ; fça- voir, la carte géographique, la peau de tigre, la por- celaine truitée, la neigée , les porcelaines à tête de fer- pent , Le liévre ou lévrau, le ARE l'argus & fes varié- tés , la taupe, l'arlequine , la fouris, le cafté au lait; les petites porcelaines, comme le petit âne, le pou de mer, le cloporte, la fuftigée , la petite vérole, les por- celaines dépourvues de dents ou qui n’en ont que d’un côté, fçavoir , la navette de tifferand , la poire, les pe- tites porcelaines boflues, l'œuf, &c. On trouve des porcelaines dans les mers de l'Amé- rique, fur les côtes de Saint-Domingue & celles des îles Antilles, dans la mer Rouge, l’île de Panama, dans le Golfe du Mexique, dans la Jamaïque, la Guinée; dans les mers des Indes Orientales & Occidentales. On en trouve aufli dans notre Océan, {ur-tout la Méditer- ranée & ailleurs. Les anciens Naturaliftes appelloient les porcelaines coquilles de Vénus, parce qu'elles étoient en vénéra-. tion dans le Temple de Gnide, dédié à Vénus. Conche Venerea dicuneur , air Plinius , eo quod apud Gnidiorum Wenerem. colebantur : feu nomen accepit à fimilirudire pudendi mukieris. Les auteurs Latins rapportent que le terme, porcellana eft dérivé de porcellus, porculus , à quâdam fuilli fpecie | quam haber parte fui inter labra denticulata dehifcenre | vel potiès altero extremo tefla, nempè acutiore, *eminentiore roftri fuilli inflar , parce que la porcelaine a quelque refflemblance avec la gueule P O R DR L | | d'un porc, du côté de Fouverture, garnie de denticu- les, c’eft-a-dire, vers la partie entrouverte entre les lévres dentelées, ou plutôt vers l'extrémité prolongée & la plus aiguifée,çcomme le mufeau d’un cochon : mais le fentiment de Gefner, d’après Belon, paroît préva- loir , lorfqu'il dit que les vafes, qui fervoient autrefois pour le breuvage des Dames Romaines , étoient com- pofées des plus grandes coquilles appellées porcelai- qui reflemblent affez aux murex. On en fait au- rd'hui, ajoute ce Naturalifte , des manufaëtures à leur imitation, que l'on appelle porcelaines, du nom de ces fortes de coquilles dont elles ont le luifant & la couleur. Beilonius in Gallico volumine de pifcibus , conjicit murrhina vafa olim ex porcellanis majoribus con- charum generis faëta fuiffe, que muricibus quodammoad fimiles [int ; noffro quidem tempore ad eorum imitatio- nem figlina parari , vocarique concharum , quas colore fplendoreque amulantur nomine porcellanas. RonNDELET, de teffaceis , lib. 2. pag. 101. nomme la porcelaine concha Veneris vel Venerea, Remora Mu- ziani five Murex Mutiani, parce que cette coquille étoit dédiée à Vénus, dans le temple de Gnide, & parce que Mutien l'appelle murex. Celui-ci, dit Mu- tien, eft plus large que la pourpre, fa bouche n’eft ni ronde ni rude , fans être prolongée en aucune forme d'angle ni de bec; mais c'eft une coquille fimple dont les côtés font amenés proche l’un de l'autre. Ce font ces efpeces qui s’attacherent tellement au navire de Périandre , dans lequel étoient ceux qui portoient les nouvelles de faire châtrer tous les enfans nobles, qu'il en fut arrêté quoiqu’en pleine voile. Cette avanture mit ces fortes de coquilles dans une affez grande confidéra- tion pour devenir enfuite un objet du culte que l’on ren- * doit à Vénus dans le Temple de Gnide.C’eft pourquoi on appelloit auffi la porcelaine , le remora de Mutien, à caufe du retard que le navire de Périandre fut obligé d’efluyer. Mutianus, inquit | Muricém effe latiorem Pur= pur, neque afpero , neque rotundo ore, neque in angulos dit P O R prodeunte roffro, fed fimplice, conchä utroque latere [e colligente : quibus inharentibus plenam venris fleriffe navem, portantem à Pertandro, ut caffrarentur nobiles pueri, conchafque qua id prefliterunt, apud Gnidiorum Venerem coli. Rondelet fait mention de quatre efpeces de porcelaines de diverfes groffeurs qu’il nomme concha V'enerea. AzDROrANDUS, de teflaceis , lib, 3. pag. 554, ss & fuivantes, fait mention d’une vingtaine d’e ces de porcelaine qu'il appelle aufli conchæ Venerék , fçavoir, le remora ou le murex de Mutien, rapporté par Rondelet; la porcelaine de Zoographe;qui eft rouffe & tachetée de noir, concha venerea Zoographi, rufa, maculis nigris diffinéta ; celle de la petite efpece rouffe du même auteur,concha Wenerea minor rufa Zoographi; les trois fuivantes font les efpeces de Rondelet, conche V'enerea Rondeletii;a premiere efpece de l’auteur, ou d'Aldrovandus, qui eft parfemée fur le dos, de taches rondes & oblongues, tirant fur la couleur tanée, con- cha Venerea authoris, maculis per totum dorfum refper- fa, aliis rotundis , aliis oblongis, ferè ferrugineis ; la feconde efpece d'Aldrovandus eft ornée de taches, ti- rant fur la couleur pourpre, fecxnda maculis fubpur- pureis ornataÿ la troifieme eft de couleur marron fur le dos , avec des taches très noires, rondes, inégales, & blanches vers le bas, certia toto dorfo caftanea , prona parte candida 3 maculæ per dorfum aterrime , rotunéæ € inaguales ; la quatrieme efpece eft d'un blanc rouf- sâtre, couvert de taches un peu pourprées ou violettes, & un peu azurées , guarta tota candicans ex rufo , ma- culifque refperfa fubpurpureis aut amethiféinis,quin etiam fubceruleis; la cinquieme eft cendrée, ornée de taches ou d'étoiles noires, quenta coloris eff cinerei nonnullis ornata maculis , five alterius nigris. L'auteur ÿ ajoute une fixieme efpece, que Zoographe appelle par excel- Jence la coquille de Vénus à étoiles. Toutes ces por- celaines font de la grande efpece, tigrées pour la plupart. BAD Me ©: 4 idrovandus fait encore mention de dix autres x celaines, ou conques de Vénus, de la moyenne & de la petite efpece; fçavoir, la premiere, qui eft toute blan- che, mais qui tire cependant fur la couleur cendrée {ur le dos, prior in fecunda tabulä tota candida eff, per dorfum tamen ad cinereum vergit ; la fuivante, qui eft très brillante , eft prefque vioiette fur le dos , ainfi que le deflus du côté incliné; l’autre partie ,qui devient blan- che, montre plutôt des ftries que des dents, æ/rera fplendidifima , dorfo eff quafi amethiftino, ubi etiam ab altero pronæ partis Llatere ; ubi firiæ potids quam dentes [unt ab altero latere candicat ; la troifieme eft roufle comme celle de la petite efpece de Zoographe , certia rufa ef, ficut ruja minor Zoographi; la que- trieme a le dos, pour ainfi dire, élevé , de couleur cendrée, couverte d’une infinité de taches & de points de couleur tance. Le flanc ou le penchant de Ja coquille eft très blanc. .… Les deux autres coquilles fuivantes font deux rou- leaux échancrés ou olives que l’auteur avoue avoir été repréfentées par l’inadvertance du graveur parmi les porcelaines. Le numéro feptieme repréfente une pe tite porcelaine très brillante de couleur de tan dans. fon penchant; les côtés font de la même couleur, mais d'une nuance plus claire ; le dos tire {ur la couleur cen- drée,féptimo numero exprumicur conchula Venerea fplen- didiffima , prond parte ferrugined, qui quoque color eff in lateribus , [ed dilutior : dorfum ad cinereum inclinar, La huitieme efpece eft jaunâtre, avec des taches de couleur tannée, moins grandes fur le dos que fur les côtés. La neuvieme, qui eft plus petite que la coquilie cylindrique , eft une efpece très élégante , entiérement blanche , entourée de fries, ou de lignes rougeâtres, nono loco ali cochlea cylindroïdis minima , ac elegan- tiffima fpecies tota candida, ffriis , five lineis ambien- tibus rubicundis : enfin , la dixieme efpece, qui eft la même que celle de la petite efpece de Rondeier, eft de couleur cendrée en-deflus & blanche en-deffous, decima 196 PRO KR | toca cinerea per tergus , infra candida. Toutes ces pot- celaines font prefque toutes repréfentées du côté de l'ouverture. Le même auteur ajoute trois autres petites efpeces qui font des cauris, où monnoie de Éuinée qu'il annonce être plus blanches & plus luifantes que les autres. C'eft la plus petite des trois que Zoographe appelle muterftein , c’eft-à-dire, la pierre de matrice : calculus uterinus : on la nomme en Portugal & dans YEthiopie, buzios. | On faifoit autrefois ufage des porcelaines dans la Médecine, & on leur attribue encore diverfes proprié- tés, comme pour la confervation des dents, pour gué- rir les ulceres qui furviennent dans la paupiere & les angles des yeux; les poudres & les opiates , que l’on prépare pour ces fortes de guérifons, font aufli très propres, & ont une vertu merveilleufe pour deffécher les loupes qui y furviennent aufñli fans y caufer d’in- flammation. Les petites porcelaines fervoient autrefois comme d'amulettes , à caufe des vertus que les perfonnes fuper- ftitieufes leurs attribuoient. Les femmes les mettoient en ufage pour leur parure & leurs ornemens en les fai- fant enchaffer dans de l’or ou de l'argent, & les fufpen- doient à leur col. Elles regardoient pour lors ces fortes de bijoux ou d’amulettes comme très propres pour con- ferver la fanté & écarter les maladies , principalement dans leur groffefle ; c’eft pourquoi on les appelloit calculi urerini ; c'eft peut être aufli pour cette raifon qu'on les nomme encore aujourd'hui coliques : mais Aldrovandus avoue que tous ces ornemens & ces fortes d'amulettes , étoient plutôt pour les femmes un prétexte pour le luxe, & pour fatisfaire leur envie de plaire. Elles faifoient aufli ufage des porcelaines pour liffer le linge après être empefé, ainfi que pour fufpendre des clefs à leur ceinture en formant un trou à l’une des ex- trémités de la coquille. Les Grecs & les Turcs s’en fer - voient pour polirle papier & le carton. Il y a desefpe- ces qui fervent encore de monnoie dans plufieurs pays. Gualtieri P: @" R D, Gualtieri dit que la porcelaine eft une coquille de mer entiere non turbinée , faifant un peu le vafe, dont la ftruéture intérieure fe cache & fe réunit plus ou moins fur elle-même; & dont les lévres fe rapprochent réciproquement par les côtés pour former une fente longue , étroite , qui traverfe toute l’étendue de la bafe de la coquille; Porcellana eff tefta marina integra non turbinara , quæ internam fabricam magis minufve in fe colligit , & occultat, vafculofa; cujus utrumque labium ita [ibt invicem lateraliter proximat , ut rimam longam angujtam , per bafim extenfam, efformer. Ce Conchy= Lologifte compofe cinq genres de porcelaines ; porcel- lana vulgaris , la porcelaine commune ; porcellana tho- racia , la porcelaine appellée thorax , ou en forme de cuirafle ; porcellana fimbriata , la porcelaine frangée, ou avec une efpece de bourrelet à fa bafe; porcellanæ intepra , la porcelaine entiere, ou dépourvue de ftries, de dents & d’échancrure à fes extrémités; porcellanæ fpiralis , la porcelaine à fpirale ou à volute fenfble au- dehors. | Rumphius diftinguent les grandes porcelaines d’ave les petites, en les nominarnit porcel{anæ majores, & porcellanæ minores vulgô caurt & caud:, que l'on ap- pelle en Hollande, kleyne Klip-kouflen, pour les petites efpeces , parmi lefquelles fe trouvent plufieurs olives ou rouleaux échancrés ; fçavoir , porcellana gut- tata, porcellana montofa ; concha teffudinaria; Holl. Karet of fchildpad hoorn ; le caret, ou la porcelaine d'écaille de tortue ; argus; Holl. Dubbelde ie Le double argus : caput anguinum ; Hoil. Slange-kop, la tête de ferpent; caput argurnum minus ; Holl. Kleyne flange-kop, la petite tête de ferpent ; capur anguinum terttum ; Holl. Derde flange-kop, la tête de ferpent de la troifieme efpece; g:66a ; Holl. Hoog-rug, la boffue ; ralpa , Holl. Mol , la taupe ; carneola, la cou“ leur de chair ; porcellana falita ; Holi. Zout-Korreltje, le grain de fel ; porcellana litterata, feu arabica ; Holl. Letterhoorntje , of arabifche letters , la porcelaine à Tome 111, 178 Er O LR caracteres, ou l'écriture arabique : porcellana lentigi- nofa , la tache de roux; Holl. Kakkerlakje; variola , la petite vérole ; Holl. Roode mazelen , of pckken, la rougeole ou la petite vérole; ovum; Holl. Ey of vitte porceleyn hoorn, l'œuf, ou la porcelaine blanche. Les porcelaines de Ja petite efpece dont Rumphius fait mention font , shorax oculatum , le thorax oculé ; Holl. Wit-oogje , le petit œil blanc; thoracium flella- tum , le rhorax à étoiles; Holl. Sterretje ; rhoracium vulgare feu cauricium ; Holl. Gemeenne geéle cauris, le cauris jaune commun; thoracium quartum; Hall. | Blaauve cauris, le cauris bleu ; dracana , la dragone; Holl. Draken-hoofdje , la petite tête de dragon; ;f4- bella , Vifabelle; parvus argus , le petit argus; Holl. Kleyne argus; ruffatellana granulata; Holl. Kys- korl , le grain de ris ; g/obulus primus , le bouton de . la premiere efpece; Holl. Korlige knoopje, le petit bouton grenu; globulus levis ; Holl. Gladde knoopje, le petit bouton uni; afelluss Holl. Ezeltje, le petit âne; margarire ; Holl. Pareltje, la petite perle, urfula; Holl. Beertje, la petite ourfe , pediculus ; Holl. Luys, le pou : la porcelaine d’agathe nébuleufe; Holl. Ge- wolkte achaate klip-hoorn ; la porcelaine d’agathe ta- chetée de blanc ; Holl. Wit geplekte achaat ; la porce- laine de Carthagène , Carthageenfche klip-hoorn. M. d’Argenville termine fa ciafle des unival- ves, par les porcelaines qui forment la quinzieme fa- mille. La porcelaine , dit l’auteur , eft une coquille uni- . valve , ainfi nommée, à caufe de fa longue fente, avec une bouche garnie de dents des deux côtés, de forme ronde, oblongue, auelquefois boflue, quelque- fois terminée par des mammelons : porcellana , feu ve- nerea , eff concha univalvis , à rimul& oblongä fic nominata , Ore dentato ex utrâque parte conglobata , oblonga , gibbofa , umbonara. Ce Conchyliologifte, HEC cinq efpeces de porcelaine avec leurs varié- tésÿ fçavoir, 1°. La porcelaine arrondie & épaifle, : porcellana conglobata & cruffa ; la carte de géogra- | Pr © K RS phie, charta geographica ; imitant les caraéteres des lectres arabes , /itcerata ; la peau d’un tigre, pellis ti- grina ; la peau d’un ferpent, pellis anguina ; le pou de met, pediculus marinus ; le cloporte , porcellio ; la porcelaine chargée de points ; punétuuta; la tanée, /eu- cophea ; la porcelaine de la Chine ; porcellana finenfis ; celle dont le fommet va en pointe , vertice in fpiram elato; la violette ; violacea ; la rougeâtre , fubrubra ; la bariolée, varzegata; l’efpece quiimite Pécaille de tortue, refludinaria ; la porcelaine parfemée de petites taches, dite l'arlequine, gurrata arlequine diéfa ; celle dont le milieu eft féparé en quatre zones, cujus medium in quatuor zonas rubras dividitur. 2°. La porcelaine mince, faite en poire , porcellana pyriformis ; tenuis ; celle qui eft femée de taches jaunes, la fente arquée, & de la figure d’une poire, maculis flavis perfperfa , rimé arcuat& , pyriformis ; la porcelaine marquée de deux fafcies , & la fente arquée, duabus zonis diffinita , rimé arcuatä ; œuf de Rumphius avec des mamme- lons, ovum Rumphii , cum umbonibus ; & la navette detiflerand, textoris radius. 3°. La porcelaine de forme longue & épaiffe , porcellana figurä oblongä & crafsa ; le grand argus, argus mayor ; le petit argus, argus m- nor ; la porcelaine bleuâtre, à trois fafcies brunes, porcellana cerulea tribus fafcis fulvis ; celle qui a trois fafcies blanches , les lévres pointillées de rouge; tribus fafciis albidis , labris rubro piéturatzs ; le faux argus ; pfeudo-argus ; le levreau ; lepufculus ; la petite vérole de couleur verte, variola fubviridis ; celle qui eft blanche, avec des points faillans, a/bida nunétis elatis & exafperaris ; à wois fafcies figurées en S , tribus faf- ciis in S formatis ; le petit âne, afellus ; la fouris, mus ; la taupe , talpa j la porcelaine rouffe , entourée de quatre zones rouges , fulva , quatuor ons rubris infignira ; celle ‘qui eft brune, marquée de quatre faf: cies toufles, fulva , quatuor zonis rubris infignira ; brune, marquée de quatre fafcies roufles ; fu/ca qua= tuor zonis fulvis notata ; à fafcies violettes, venanit dé M ij 10 P OR Panama , fafczis amethyflinis ex urbe Panama ; la tas chetée de couleut verdâtre, viridis maculofa ; la cous leur d’agathe, traverfée par une raie fauve , achates lineâ fulvä virgara ; celle qui eft vergetée de lignes brunes , liners fulvrs; la bleuâtre, repréfentant un ani- mal, cerulea animal reprafentans ; la porcelaine mar- brée de la Chine, Chinenfis marmorea ; & celle qui eft tachetée , maculofa. 4°. La porcelaine boflue en quel=. que endroit, porceilana in aliquä parte gibbofa ; celle qui eft couleur de lait, boffue , avec des mamme- lons rouges & des dents, laëfea , gibbofa, umbonibus rofèis , Labro dentaro ; blanche, boflue , fans mamme- lons & fans dents, a/bida , gibbofa , umbonibus € den- tibus denudata ; celle qui a fix bofles en deflus, la la bouche garnie de dents, appellée monnoie de Gui- née ou la colique ; & la grande , dont le dos eft boflu. s°. La porcelaine, dont la rête forme une petite pyra- mide , porcellana , vertice in pyramidem erecto. M. d’Argenville fait remarquer , qu'il ne faut pas confondre la porcelaine ou coquille de Vénus, avec la conque de Vénus, appellée, concha Veneris , qui eftune bivalve. On nomme ce teftacée , dit l’auteur, le pucelage , le cauris ; en plufieurs endroits, principa- lement aux Maldives , & dans la Guinée , elle fert de monnoie : on lui donne encore le nom de colique, parce qu'on prétend qu'elle guérit de cette maladie. On peut remarquer encore plufieurs efpeces différen- tes, dans le genre des porcelaines, celle qui eft lé- gere , celle qui lui eft entierement oppofée par fa pe- fanteur , qui a la bouche de travers. M. d’Argenville , dans lappendice qui contient la Zoomorphofe , p1g. 40 , dit que les animaux qui habitent les porcelaines , ont beaucoup de relation avec celui qui fe trouve dans la petite efpece nommée le pou de mer. Il rampe fur une couche , à la maniere des limaçons. Cette couche où pied, fe termine d’un côté, en pointe , dont le contour eft frangé, ainfi que tout fon pourtour ou cordon. L'autre bout préfente P: ©. R Re un col affez long , fort détaché du pied, avec une tête , d’où partent deux cornes très pointues , qui for- ment un arc; C'eft dans leur milieu , que font placés les deux yeux exprimés à l'ordinaire, par deux points noirs , aflez gros. La bouche placée au deflus de la tête n’eft pas grande, & forme un petit trou rond ; elle eft garnie de dents des deux côtés, fcavoir , vingt- cinq à droite, & vingt-une feulement du côté gauche. Ces dents lui fervent de défenfe , n'ayant pas d’oper- cule. On n’y voit point de mufeau, comme dans les autres teftacées de cette efpece. La porcelaine a une Jangue fort pointue , qui couvre entierement fon ou- verture , regnant d’un bout à l’autre. Cette plaque, fur Jaquelle elie marche . eft dentelée dans fon pourtour, & fe termine en pointe à l’extrémité oppofée à la tête. La robe de cette porcelaine a un fond aurore , coupé dans toute fon étendue, de lignes tranfverfales, & de fix taches brunes efpacées régulierement ; elle a été deflinée à Pondichéry, & n’avoit alors que fept lignes de longueur, & quinze, quand l'animal s’eft déployé entierement dans l’eau de la mer. M. Adanfon à rangé plufieuts porcelaines dans le genre qu'il appelle pucelage , en latin cyprea ; & nomme porcelaine, une efpece & un genre de coquil- Jage univalve , qui comprend ceux auxquels il a donné Jes noms de narel, egouen:, bobi, duchon, girol & d'agaron. Voyez ces mots , & celui de PuceL AGE. M. Daviza, dans fon catalogue fyftématique, dit que les porcelaines font des coquilles de forme ovoïde , applatie en deflous, ne montrant que peu ou point de fpirales Leur bouche oblongue eft plus ou moins étroite, & c’eft de-là, que ce Conchyliologifte les divife en deux genres. 1°. Les porcelaines à bouche étroite, dépourvue de dents, ou n’en ayant qu'à l’une des deux lévres, comme les efpeces appellées la navette de tifferand , l'œuf, la boffue fans dents ;'& avec des dents, le potan & le falier de M. Adanfon , & la monnoje de Guinée, NL ii 182 P OR 2°, Les porcelaines à bouche plus étroite, en forme de fente dentée des deux côtés, fçavoir, la carte géographique ou la mappemonde , la peau de tigre, la neigeufe , la percelaine 2 tête de ferpent, le lapin, le léopard , la porcelaine d'agathe, la truitée, le hleyre ou le levreau , celui à gouttes de fuif, le grand argus, le faux argus, l'arlequine & la faufle arlequine , la taupe , Le caffé au lait, l’ifabelle, le petit argus, la fouris, la porcelaine à tête de ferpent, le petit âne, le pucelage ou la colique , le thorax ou cauris des Mal- dives , le crapaud , la peau d'âne, le pou de mer, la tortue, la petiteivérole & le cloporte. PORCELAINES A CARACTERES ARABI-: QUES. Porcellana litterafa , lineis fufcis, interruptis densè & diverfimodè in fundo obfcuro variegata ; in la- teribus purpurafcentibus maculis [ubnipris notata ; bafi maximè deprefsä, colorerubiginofo , & extremitate quaft volutatä infignis. Cette efpece differe de la porce- laine , appellée la faufle arlequine , autant par fon grand volume , que par fa couleur & fes taches. Toute la furface de fa partie convexe eft ornée de hachu- res & de traits interrompus en tout fens , brun ou marron, qui femblent imiter certains caraëteres , fur un fond cendré & rembruni. Les flancs de la coquille, qui font d'une couleur violette, foncée ou obfcure, font mouchetés de taches noirâtres. Le côté de l’ou- verture eft très applati , nué de brun & de couleur de rouille, & avec des lévres dentelées de couleur chi- tain. Cette porcelaine montre une efpece de volute faillante , dont les fpires font peu articulées. La por- celaine à caracteres arabiques peut avoir jufqu’a près de trois pouces de longueur, fur un tiers moins de lar- eur. Ÿoyez FAUSSE ARLEQUINE. PORCELAINE A TETE DE SERPENT. Por- cellana depreffa, levis , lucida , in dorfo gibbofo ex albido aliquando fubceruleo oculata vel punéfata ; in dateribus ambientibus pulchre colore ex caftaneo nigref- gente fimbriata ; fubtus bal complanaté, rimaulé an L4 On R ETS guffé dentaté& & colore fulvo nitenti diffinéla , capue enguinum appellata. Cette porcelaine, qui tend à la pe- tite efpece , eft d’une forme comprimée , avec un dos élevé, ponctué de taches rondes, blanches ou azurées, fur un fond brun. Les flancs de cette porcelaine font un peu frangés en bourrelet, & d’une belle couleur marron, plus ou moins rembrunie ou noirâtre. Le plan applati, ou la bafe de cette porcelaine, montre une ouverture étroite, un peu arquée , bordée de chaque côté, d’une quinzaine de denticules blanchätres , tan- dis que le refte de cette furface eft nué d’une couleur fauve, luifante , qui fe perpétue jufque fur les deux extrémités échancrées de la coquille. C’eft l’efpece que plufieurs Naturaliftes appellent la gorée , parce qu’elle fe trouve dans l'ile qui porte ce nom. Elle peut avoir depuis un pouce de longueur , jufqu'à feize lignes, fur environ un tiers de moins de largeur. C’eft l'efpece que M. Adanfon appelle le majet, à fa lettre G. RomPxivs, tab. 38.litt. F. Caput anguinum mi- nus. Holl. Kleyne fange-kop , la petite tête de ferpent. PORCELAINE COULEUR DE CHAIR FAS- CIÉE. Porcellana levis, oblonga , quatuor fafciis latis ex rubro carneo in fundo Eivido depiéta ; bafi laëte, @ aperturà violace& infignis. C’eft une porcelaine légere, allongée, mince, ornée fur toute fa convexité, de quatre fafcies aflez larges, d’une couleur de chair, tirant un peu fur l'aurore ou rougeâtre, fur un fond moins colorié. Sa bafe, qui eft encore plus luifante que le refte de la coquille , eft d’une blancheur laiteufe & livide, avec une ouverture finueufe, dont les deux lévres font moins rapprochées que dans beaucoup d’autres porce- laines : les lévres, dont elle eft bordée, font garnies chacune de vingtcinq ou vingt-fix denticules d’une jolie couleur violette. Cette efpece porte ordinaire- ment une petite volute compriméé, dont les fpires font fenfbles, ou plus ou moins diftinétes. La porce- jaine fafciée de couleur de chair peut ge jufqu’à Liv 184 Pr OK deux pouces & demi de longueur , fur un pouce & dei de largeur. RompPxivs , tab. 38. litt. K. Porcellana ‘carneola. Holl. Vlecfchverwige klip-kous , la porcelaine de couleur de chair. PORCELAINE D’AGATRHE. Porcellana acha- tes, in dorfo ex albido ceruleo magnis maculis ex fufco Jfulvidis depiita, lateribus nigricantibus , bafi larä ex lucido colore achates infignis. Quoique le nom de por- celaine d'agathe convienne à toutes Îes efpeces qui brillent de cette couleur, il eft néanmoins donné à cer- taines efpeces , dont le dos de la coquille eft couvert de grandes raches fauves , mêlées de brun fur un fond : blanchâtre nué de bleu, tandis que les flancs de la por- celaine font d’une couleur noirâtre qui s’efface vers la bafe , pour faire place à des nuances d’agathe clair, & très luifantes. C’eft une efpece qui varie tellement , re eft difficile de rencontrer la même coquille par- aitement femblable. Sa forme eft ovoiïde , large à fa bafe , avec une ouverture finucafe , bordée de denti- cules brunes aflez longues. RumPHIUS , tab. 39. lit. Q. Holl. Gewolkte achaate klip-hoorn , la porcelaine d’agathe nébuleufe. Le même , ler. R. Holl. Witgeplekte achaat , la la porcelaine d’agathe tachetée de blanc. | GUALTIERI , tab. 15. litt. T. Porcellana fim- briata, bafi latä , in dorfo magnis maculis ex fufco fulvidis, & nigricantibus tebulata; lateribus colore li- yido lucido, veluii in achate eleganter diflinéis. M. d'Arcenvizze, pl. 18. lett. E. Une porce- Jaine dont les bords & la bouche font d’un brun ti- rant fur le noir , & le deflus couleur d’agathe, avec une raie fauve qui le traverfe. | PORCELAINE ou LA BOSSUE. Foyez Bossue. PORCELAINE DE CARTHAGENE. Porcellana fatis deprefa, gibbofà , formé brevr, teffä crafsä ; ma- cubis fulvis in fundo livido dense & grafertim in laïeri- PO. K 1 28 bus notata ; quibufdam maculis nigris in medio dorfo E in longum lineatis | diflinifa. Cette porcelaine, un peu au-deffous de la moyenne efpece , eft d’une forme ramaflée & comprimée, malgré quelques boffes qu'elle porte vers le penchant de l'échancrure fupérieure. Sa coquille eft épaifle & pefante , ornée fur toute fa con- vexité, & principalement dans fes flancs, d’un grand nombre de taches onduleufes & ferrées, de couleur fauve-gris, ou jaune feuille morte, fur un fond clair & livide. Cetie porcelaine-eft remarquable par une trace longitudinale , formée de taches noirâtres, qui traverfe le milieu du dos de la coquille. L'ouverture , qui eft beaucoup moins étroite que celle des autres porcelaines, en général , eft bordée de denticules bru- nes , noirâtres, & aflez éloignées les unes des autres, fur la columelle extérieure. Ce plan, qui forme la bafe de Ja coquille, eft un peu applati, & d’une couleur grisâtre , mêlée de fauve. Sa longueur eft au moins d'un pouce & demi , fur quinze à feize lignes de lar- geur. On nomme aufli cette porcelaine, le léopard. RumPivs, tab. 39. ut. S. Holl. Carthageenf- che kliphoorn, la porcelaine de Carthagene. É PORCELAINE FUSTIGÉE , ou FUSTIGÉE, autrement appellée lfabelle. Voyez ISABELLE. PORCELAINE TIGRÉE , ou PEAU DE Ti- GRE. Voyez PEAU DE TIGRE. PORCELAINE TRUITÉE. Porcellana ovata , 171 Omni parte convex@ innumeris maculis rotundis ni- gris & rubiginofis notata 6 trutrata in fundo rufef- cente ; fubtus toto colore candefcens. Cette efpece, que fon peut confidérer comme une variété de la peau de ugre, en difflere cependant , nonfeulement par fa forme ovoide plus allongée , mais encore par le nom- bre de fes taches rondes, qui font beaucoup plus peti- tes, & de diverfes grandeurs; les unes font noires, ondées d'azur , les autres font aurores couleur de rouille , ou rougeâtres, principalement dans les flancs dc la porcelaine , de maniere à imiter celles qui fe 136 LCR à EN: € rencontrent fur un poiflon appellée la truite. Tout le. fond de cette furface fupérieure eft roufsâtre, tandis que le plan oppofe, ou le côté de l'ouverture , eft tout blanc. L'ouverture, qui eft fort entrouverte , eft fi- nueufe , & bordée de denticules de la même couleur. La porcelaine truitée peut avoir jufqu'à deux pouces & demi de longueur, fur un pouce & demi de largeur. Guarrrertr, tab. 14. litt. H. Porcellana vulgaris Zavis intensè rufefcens , punitis fubnigris densè macula- ta, ventre candido. M. d'ARGENFrILLE, pl. 18. lett. F. Cette porce- laine eft truitée, d’une couleur fort douce, fur un fond blanc; c'eft la peau d’un tigre, PORCELAINE de M. Adanfon. Cette coquille,que cet auteur à rangée dans la claffe des univalves, forme la premiere efpece de fon genre. On a donné ancien- nement, dit M. Adanfon, le nom de porcelaine, à plufieurs efpeces de coquillages , dont la forme appro- choitbeaucoup de celledes pucelages. Une reffemblance même trop grande , qu’on a crû trouver entre les uns & les autres, les a fait confondre par quelques moder- nes, fous le nom de porcelaines. Cependant , comme la comparaifon feule des coquilles ne fuffit pas pour déterminer ces rapports, & que l'examen des animaux qu'elles renferment nous fait voir des différences qui les diftinguent aflez les unes des autres, l’auteur a cru devoir conferver à ces deux genres , le privilege qu'ils avoient autrefois , de porter chacun leur nom. Il laiffe au premier le nom de pucelage, & rend à celui-ci le nom de porcelaine qu'il s’'eft acquis , foit par la beauté du poli de fa coquille, fuivant Belon, foit par {a forme finguliere , fuivant le rapport de Columna. La coquille de la porcelaine eft médiocrement épaifle, du plus beau poli, & d’un luifant que rien ne peut furpaffer. C’eft une efpece d’ovoïde arrondi , dont l'extrémité fupérieure eft obtufe, & le fommet forme une pointe ailez moufle. Sa longueur eft d'environ feize lignes, & fa largeur de neuf lignes , enforte que P O R | ] D > fon grand diametre eft prefque double du petit. Elle eft compofee de fix tours de fpirales , qui vont en def- cendant , peu obliquement de droite à gauche. La pre- miere fpire, celle qui fait l'ouverture, eft arrondie & très grande. Sa longueur eft triple de celle des cinq autres tours pris enfemble, qui font le fommer. Ceux- ci font peu renflés & peu difingués les uns des autres : ils fe terminent en une pointe aflez large & arrondie. L'ouverture a la figure d’une ellipfe irréguliere , ai- guë dans fes deux extrémités , & dont la longueur eft quadruple de fa largeur. Elle fe termine dans fa partie füpérieure , en un canal aflez large, formé par l’enfon- cement de la lévre droite , qui n’eft nullement échan- crée. Son grand diametre eft incliné obliquement fur celui de la coquille, & prelque trois fois aufli long que le fommet, La lévre droite de l'ouverture eft fort épaïfle, & bordée d'un cordon qui s’éleve au-dehors comme un ourlet.Ce cordon, ou ce bourrelet, fait tout le tour du canal fupérieur de l’ouverture , & il vient, en fe repliant fur la lévre gauche, y former une lon- gue dent , qui rentre dans l’intérieur de la coquille. C’eft par ce bourrelet de la lévre droite , qu’on diflin- gue les coquilles des porcelaines d’avec celle des puce- lages qui n’en ont pas la moindre apparence. Âu refte, le bord intérieur de cette même lévre, a de plus, une douzaine de petites dents, diftribuées dans toute fa longueur. Ces dents font fi petites dans quelques-unes, qu'on a de la peine à les diftinguer. La lévre gauche eft renflée , arrondie , & garnie de quatre grandes dents, depuis fa partie fupérieure jufqu’à fon milieu. Cette coquille n’eft fujette à varier que dans la cou- leur, qui eft roufsâtre dans les unes, châtain dans d’autres, ou d’un agathc-clair , tigré de petites tâches blanches, répandues çà & la fans ordre, & traverfé par trois larges bandes fauves ou d’un brun rougeâtre. Elle eft toujours d’un beau poli, parce qu’elle n’a point de périofte , ni intérieurement , ni extérieurement. La tère de l'animal de la porcelaine eft cylindri- 188$ Pr D &R que , légerement applatie , de longueur & de largeur a-peu-près égales. Son extrémité forme une échan- crure affez étroite , des deux côtés de laquelle , partent deux cornes coniques, fort minces, & d’une longueur qui furpafle peu la fienne. Ses cornes font peu éloi- gaées l'une de l’autre , parce que la tête a peu de lar- geur. Un peu au-deflo:is de leur origine , vers la qua- trieme partie de leur longueur, on voit un renflement femblable à une petite colonne cylindrique , qui feroit adoffée furleur côté extérieur ; c’eft fur l’extrémité fupé- rieure de ces renflemens ou de ces deux colonnes, que font portés les yeux. Ils font aflez gros, arrondis, & s’élevent comme deux petits points noirs. La bouche eft placée au-deflous de la tête, vers le milieu de fa longueur. Elle y fait une lésere éminence , percée d’un-trou rond , d’où fort une langue ou trompe , une fois plus longue que la tête. Cette trompe eft blanche, dentée & percée à fon extrémité , de même que celle de lyet, & elle lui fert aux mêmes ufages. | Le manteau eft une membrane fort mince, luifante, extrêmement unie, & entiere fans découpures. Dans les coquillages que l’auteur a examinés, cette membrane ne tapifle que les parois intérieures de la coquille fans fortir au-dehors : mais dans la porcelaine elle s’é- tend à droite & à gauche, fur le dos de la coquille, de maniere qu'elle y Fe deux pans qui recouvrent près de la moitié de fa furface extérieure. Ces deux pans ne font pas égaux : celui de la gauche eft plus ample & s'étend davantage que celui de la droite. La mem- brane du manteau fe replie encore à fon extrémité an- térieure & fur le col de l'animal, pour y former un tuyau cylindrique , un peu plus long que la tête, & qui fort par le canal de la coquille. Il fe place quelquefois entre les cornes, & quelquefois il fe rejette fur le côté gauche. * Le pied forme une ellipfe arrondie à fes extrémi- tée, & une fois plus longue que large. Il eft grand & farpañle de près d’une troifieme partie la longueur & P D UE {a largeur de la coquille. Ses bords font entiers , quoi- que levérement ondés. En deffous il eft coupé par deux profonds fillons, dont l’un eft plus grand & le traverfe à fon extrémité antérieure : l'autre fillon eft plus petit, mais plus profond , & creufé un peu devant fon milieu & parallelement à fa longeur. Le fond de la couleur _ del’animal eft couleur de chair , bigaré de quelques pe- tits points blancs. On trouve ce coquillage affez abondamment fur les rochers de l’île de Gorée ; mais particulierement pen- dant le mois d'Avril, & dans les lieux où la mer bat avec grande violence. Le Pere du Tertre, ff. des Antilles , pag. 240. La porcelaine, Bonanxr,Recr. pag. 160. num. 326. Turbo Brafi- lienfis teflä , valdè lavi caflanei coloris. Lister, Hift. Conchyl. tab. 818. fig. 29. Buccinum muficurm fubrufum , maculis albis diflinélum; barbadenfe. Ejufdem, ibid. fig. 30. Buccinum muficum fublivi- dum , dense radiatum five ex fufco undatum. Ejuidem , fig. 31. & 32. Buccinum muficum unda- cum & maculatum. Guazrrert, tab. 28. lit. L. Cochlea longa , pyri- formis intorta , & fulcata, utroque labio dentata , aur rugofo fimbriata, levis carneo colore fplendens. Kzz1N, Tent. pag. 70. fpec. 1. n. 39. Conus bafeos lœvis , Brafilienfis levis , La bio paululum exferto , colo- ris caffanet ; BONANNI. Ejufdem , tab. s. fig. 92. Cucumis undulatus & ma- culatus; LIisTERI. Ejufdem , Spec. 2. 6. Cucumis fubrufus , maculis albis ; LISTER. Ejufdem, Spec. 2. n. 12. Semicaffis levis ex fufco undata. PORON. M. Adanfon nomme ainfi une coquille bivalve du genre de la came. Quoiqu’elle n’ait que deux lignes au plus de diamètre; l’auteur n’en a jamais trouvé de cette efpece quifoir plus grandeÆlle ne différede celle 190 Pr © À appellée le pitar que par fa petiteffe. Sa couleur eft blan- châtre & quelquefois violette , au moins vers la char- niere. On la voit abondamment dans les finuofités des rochers remplies de fable. Ra PORPHYRE ou GROSSE OLIVE DE PANA- MA. Rhombus canali truncato feu olea magnä fpe- cie , longa , rotunda, lævis & lucida , ex colore carneo purpurafcens , variis lineis minutiflimis caflaneis , an- gulos efformantibus undequaque depictis exornata : co- lumellä gibbofä & dentatä : olea magna Panama feu porphyretica dia. Coquille univalve très diftinguée dans le genre des olives ou des rouleaux à canal échan- cré. Sa forme eft arrondie & allongée, avec une petite volute compofée de fix fpires , dont les premieres font concaves , applaties, & féparées par un léger fillon qui parcourt egalement les fpires un peu élevées qui ter-- minent le fommet. La furface extérieure de cette olive eft d’une couleur de chair pourprée très luifante , ornée d'un grand nombre de traits de couleur canelle ou chi- tain qui forment d’abord dans la premiere fpire une efpece de chevelure pour fe prolonger enfuite fur le corps de la coquille en différens éompartimens trian- gulaires & en forme de chevrons plus où moins fer- rés & de diverfes grandeurs. L'ouverture eft étroite, avec une lévre rentrante, & une columelle élevée en boffe, & dentelée prefque dans fa longueur. L’extré- mité échancrée , qui eft de couieur violette ; préfente a l’extérieure quelques rides obliques. Ce rouleau dont la coquille eft épaifle & péfante peut avoir jufqu’a plus de trois pouces de longueur fur environ moitié moins de largeur. On la trouve dans les mers du Sud, à Panama dans l'Amérique méridionale. RumpPurus, tab. 39.n. 1. Cylindrus porphyrericus. Holl. Porphyrfteen rol of dadel, le rouleau ou Folive de porphyre. GUALTIERI , tab. 24. litt. P. Cochiea cylindroï- dea ; magna , oris labio interno rugofo , intès albida , in dorfo carneo fubalbido coloro depiéla, quem linea minu- OR 0 DE: 195 tiffima fufca undequaque triangulis minimis | & majori- bus, aliifque irregularibus angulofis figuris reticulatim circumfcribit ; prope oris fulcum livido , feu janthine colore maculara. M. d’Arcenvizze, pl. 13.letr. K.Une olive nom mée le porphyre, & qui le repréfente parfaitement. PORTE-PLUMET. Nerite ,tefla ovata, livida pel- lucida,fubris perforara , anfra&ibus tribus, Nom donné âun coquillage fluviatil du genre de la nérite,mentionné dans le traité de M. Geoffroy , pag. 116. L'auteur , qui ne l’a trouvée décrite nulle part, dir que c’eft une des plus fingulieres & des plus jolies de ce genre , & même dans toutes celles que l’on tient dans ce pays - ci. Sa coquille eft peu élevée , fort large, de couleur obfcure & tranfparente. Elle ne décrit que trois tours de fpi- rale, & en deflous elle eft perforée dans fon milieu par un petit trou. Son ouverture eft large pour fa gran- deur, & elle eft fermée d’un opercule a volutes. Le teft de la coquille n'a rien, comme on le voit, de bien fingulier. Mais fi on oberve l’animal vivant, & qu'on le voie {e promener dans un bocal plein d’eau; on ap- perçoit outre les deux tentacules de la tête, qui lui font communs avec les animaux de ce genre, & avec plufieurs autres, un troifieme tentacule latéral , qui ne pat point de la tête, comme Îles précedens , mais de côté, & qui eft beaucour plus long & plus fin. L’ani- mal le porte en l'air & le remue. De plus, il a fur le côté droit de la tête un grand panache , ou efpece de plumet, plus long que fes tentacules, qui a des deux côtés desbarbes ondées, (crifiapennata pennis undulatis.) Ce font les branchies de cet animal, qui lui fervent fau même ufage que celles des poïflons; c’eft-à dire pour refpirer. Rien n'eft plus joli que ce panache qui s'étend & fereflerre, & que cette coquille porte comme un bouquet fur le côté de la iête. C’eft à caufe de ce beau panache qu’on Pa nommée porte-plumet. On la trouve dans les eaux des étangs, & des petites rivieres. Elle eft commune dans la riviere de Gobelins. 192 FE © POTAN. Coquillage univalve du genre que M. Adanfon appelle le mantelet , dont celui-ci eft la pre- miere efpece. La coquiile du potan eft fans contredit la plus mince & la plus fragile de toutes celles qui fe trouvent dans les mers. Elle a la forme d’un cylindre obtus à fes deux extrémités, dont linférieure porte un petit fommet qui y fait une pointe très courte. Les plus grandes ont communément un pouce & demi de longueur & moitié moins de largeur. Elles font formées de fept tours de fpirale qui tournent pref- qu'horizontalement de droit à gauche. Le premier de ces tours efface prefque tous les autres , qui font très diftinéts quoique peu renflés, & qui forment enfem- ble un fommet quatorze au quinze fois plus court que lui. Son ouverture repréfente une ellipfe irréguliere, aigué par le bas, obtufe & fort large par le haut, ou fans être fenfblement échanérée , elle forme un canal creufé en portion de cylindre. Son grand diamètre eft double du petit, & prefqw'égal à la longueur de route la coquille à laquelle il eft exatement parallele. La lévre droite de cette ouverture eft extrêmement mince, aiguë & fans bordure , & aufhi fimple qu’on puifle imaginer. La lévre ganche eft renflée , arrondie & relevée un peu au-deffus de fon milieu d’une efpece de veine aflez grofle, ridée , & qui va fe terminer en montant obliquement à l’extrémité du canal de louver- ture. Cette coquille dans fon état naturel n'eft jamais couverte d'aucun épiderme ou périofte; elle eft toujours du poli le plus beau & le plus luifant , mais fans tranf- parence. Elle varie peu pour la forme ; l’auteur en connoît une dont l’ouverture s'étend jufqu’au bout in- férieur de la coquille , où les fept tours de fpirale fe réduifent à cinq, & forment un fommet applati & mêé- me tant foit peu enfoncé. ù Les jeunes font un peu plus courtes que les vieilles proportionnellement à leur largeur. | Sa couleur eft moins conftante que fa forme : 4 es B @:.T .. 193 les plus petites c’'eft un violet, femblable à fa fleur des prunés noires, qui s'étend au-dedans comme au-dehors. Cette couieur devient, dans les moyennes, un gris de Jin fort fale, & coupé tranfverfalement par deux ban- des agathes. Enfin les plus grandes font à fond blanc, avec quatre ou cinq rangs tranfverfes de petits points fauves ; ou bien elles fons d’un brun clair, marbré de quelques taches blanches , fouvent diftribuées fur trois ou quatre bandes qui les traverfent dans leur largeur. La tête de Panimal, qui habite certe coquille, eft cy- lindrique, & un peu applatie. Sa longueur eft à peu près égale à fa largeur. Elle porte à fon extrémité , qui eft un peu échancrée, & fur fes côtés, deux cornes fort longues & très déliées, qui la furpañfent une fois en longueur. Elles font peu éloignées l'une de l'autre à leur origine, & deux fois plus courtes que la co- quille. Les yeux font placés un peu au-deffus de la racine des cornes , & fur leur côté extérieur. Mais moins haut que dans le pucelage & la porcelaine. Ce font deux . petits points noirs qui ont peu de faillie au-dehors. Au- deffous de la tête, vers le milieu de fa longueur, ia bouche paroît comme une petite ouverture ovale. M. Adanfon n’y a point apperçu de mâchoires, & il y apparence qu'elle renferme une trompe, comume la porcelaine. Le manteau de cet animal , quoique plus petit que celui de la porcelaine & du pucelage, ee re- couvre à peine la quatrieme partie de la furface ex- térieure de fa coquille, n’eft pas moins admirable. Il eft tout parfemé au-dehors d’un grand nombre de petits filets charnus, cylindriques, obtus à leur extré- mité, & qui ont deux fois plus de lonpueur que de largeur. Ces filets font mobiles & s’élévent pendant que l'animal eft fous l'eau ; mais quand l’eau vient à les quitter, ils s’affaiflent & reflemblent à autant de pe- tites verrues arrondies. C’eft à caufe de cet ornement que. l’auteur a donné à ce coquillage le nom de mar- Tome LIL 194 PF OF telet. L'extrémité antérieure du manteau forme de plus ua tuyau cylindrique, aufli orné de filets; mais il eft fi court qu il déborde à peine Le canal de la coquille. . Le pied eft extrêmement grand. Il repréfente une langue triangulaire oktufe à fon extrémité antérieure, où elle eft traver{ée par un profond fillon. L’extrémité oppolée fe termine en pointe plus ou moins aigué , fuivanc la volonté de lanimal. Sa longueur eft triple de fa largeur, & furpaîle de moitié celle de la coquil- le , dont il égale la largeur. Son corps eft d’un violet | obfcur & foncé, qui fe rapproche beaucoup du noir. Ce coquillage n'eft pas bien commun fur cette côte. Îl vit fur les rochers de la partie méridionale de l'île de Gorée ; mais il eft rare qu'on trouve fa coquille par- faitement entiere, même fur l'animal vivant. | LrsTer, Hift. Conchyl.tab. 741. fig. 37. Rhombus tenuis ex fufco fafciatus ore interno ex violä purpu- rafcente. Ejufdem , ibid. pag. 742. fig. 38. Rhombus proxime fuperiori fimilis , at præterea vermiculatim depiétus. Ejufder , ibid. fig. 43. Rhombus tenuis ex fufco ne- bulatus fafciatufque. Ejufdem, ibid, tab. 749. fig. 44. Rhombus parvus te- aus, fubpurpureut, maculis fufcis fafciatim depiétus. Ejufdem ibid. fig. 45. Rhombus parvus , tenuis, [ub- fufeus , vifafciatus. : Kzsin, Vent. pag. 79. fpec. 7. Ficus parva , vel fubpurpurea maculis fufcis ; vel fubfufca , bifafciata per ÊTIAS « k POT VERD ou GRAND BURGAU VERD. Cochlea margaritifera lunaris, maximä fpecie burgau diéfa, fimbriata , rugofa , in magnis fpiris deprefla , plx- ramis coffis @ tuberculis circumdata , colore viridi ubi- que nebulata, columell& ficut anfacä dijtinéa. Coquille univale du genre des limaçons à bouche ronde, de l'ef: pece des grands burgaux des Indes. Toute fa furface ex: térieure, qui eft nuée de verd, eft ridée, frangée dans fa grande fpire, applatie d’un gros bourrelet, & en- » oO VU -_ 19$ tourée de plufeurs côtes & de tubercules fur le refte du corps du limaçon. Les quatre autres fpires, qui fonc peu confidérables, font affez élevées & quelquefois ta- chées de rouge-brun. L'ouverture eft fpacieule, ronde, d’une belle nacre & remarquable par un bourrelet fort faillant, en formed’anfe , fitué vers le fût extérieur de la coquille. Le burgau , appellé le pot verd & qui eft de l'efpece que les anciens nommoient o/earia, peut avoir jufqu’à fix pouces de haut fur cinq de large ou de diamé- tre du côte de l'ouverture. Lorfqu'on fupprime le teft verd de ce gros limaçon , on découvre une belle nacre femblable à celle qui brille intérieurement comme il arrive au burgau qui eft repréfenté dans Guazrrert, tag. 68. litt. À. l POUCEPIEDS. Conchæ multivalves , pollicipedes ‘appellate , mulcis teffis depreffis paululèm trianpulari- - bus conflantes , pediculo 6 aluis cartilagintbus coharen- tes. Coquillages multivalves qui compofent un genre le plus approchant des conques anatiferes. Les pouce- pieds font le plus fouvent formés de fix pieces à peu près triangulaires maïs applaties, fçavoir , une latérale en forme de bec & portées fur plufieurs autres pieces, lefquelles font adhérentes à un pédicule cartilagineux, noirâtre, chagriné, creux , aflez femblable 2 une petite bottine & à d'autres cartilages qui forment le ginglyme des autres écailles. Ces fortes de multivalves font fort fouvent groupées plufieurs enfemble quoiqu'’elles foient attachées à ce pédicule. La couleur des coquilles «eft tantôt blanchâtre ou couleur de corne, dont elles ont aufli la tranfparence ; & tantôt de couleur d’ardoife. On diftingue les poucepieds des Indes, qui font compofés de huit pieces dominantes, lefquelles renferment un animal dont les pattes fe recourbent & s’élevent en maniere de panache, & aflez femblable à un petit cruf- tacée. Les poucepieds de nos mers font compofés de fix pieces. | _ RONDELET , de teflaceis ; pag. 29. lib. 1. range les poucepieds avec les glands de mer qu’il nomme N ji ‘196 HÉTONU | balari. Ce Naturalifte en diftingue deux genres, favoir; celui que l'on nomme en France & en Bretagne pou- cepied à caufe’ de la reflemblance de leurs coquilles avec le pouce des pieds : mais Rondelet n'adopte point cette interprétation ou cette étymologie, ni le. nom. La plupart font fufpendus dans les fentes des ro. chers par une efpece de racine. Ils font du genre des teftacées; car la premiere partie eft longue , & celle qui eft arrondie eft compofce de deux pieces unies & de la couleur des ongles , au milieu defquelles {e trouve une fente d’où fortent certains filamens femblables à un panache rougeâtre. Cette coquille forme un af femblage comme de plufieurs ongles aigus qui parvien- nent jufqu’à la longueur de cinq doigts : ceux d'Ef- pagne ont un pouce de groffeur ; ils font plus petits fur les côtes de la Bretagne. L'autre côté par lequel les poucepieds tiennent aux rochers eft d’un jaune noi- râtre & a plutôt la confiftance d’un cuir rude & dure que celle d’une coquille. On trouve des poucepieds en Efpagne vers les contrées qu’arrofe l'Océan. Il y en à fi abondamment en Normandie & dans la Bre- tagne , qu'on en porte vendre très fouvent par les villes & les villages d’alentour. Les femmes & les per- fonnes délicates , qui s’'adonnent aux plaifirs de Vénus & qui ont quelques dégoûts , aiment beaucoup cette nourriture. On les fait bouillir dans l’eau , enfuite on face le jus intérieur & on en mange la chair avec du vinaigre après avoir tordu & rompu la coquille par en baut pour l'en tirer plus facilement. Duo, meë quidem fententié,glandium genera funt : unum quod in Gallia & Britannia noftra poucepieds appellant , pollicipedes r0- minant quidam , quod pollicum in pedibus fimilitudi- nem habeant ; qued nomen ejufque interpretationem non probo. Plura ex unic& radice pendent è faxorum rimis, ex teflaceorum genere [unt ; pars enim prior longa , ro- sunda ex duabus teflis componitur , colore & lavirate unguiur , in medio rimula eff, ex qué capillamenta que- & dam veluti pluma rubefcentes prodeunt. Concha una ve- Pie OU 1100 luti ex multis acutis unguibus conffat , tota in quinque digicorum longitudinem accrefcit ; craffitudine funt pol- licis in Hifpaniä , in Britannia funt minores.Pars pof- terior qua faxo alligatur , corio duro afperoque qua teffa conffat ,ex nigro flavefcit. In Hifpanie parte qua oceano alluitur reperiuntur, in Normannia & Britannia noftra frequentiflima aded ut per vicinas urbes pagofque divendant. Mulieres & delicatiores homines alia faffi- dientes cibaria hoc eduli genere delettantnr , & qui vener: dediti funt. Elixantur in aqué , jus quod intüs eff fuei- tir, tum priore parte contorta & difrupta, caro extra- hitur 6 ex aceto editur. Voyez le mot GLAND DE Der. | Les poucepieds , dit M. d'Argenville , font des coquilles multivalves, plates, triangulaires, ayant plu- fieurs pieces terminées en pointes, attachées à un édicule , & remarquables par plufeurs filamens. Dollicipedes Junt conche mulrivalves , plane, trian- gulares , multis laminis in acumen definentibus con- ffantes , pediculo inharentes , multis cirris infignite. Ces fortes de coquillages different des conques anatiferes qui ne font compofées que de fix pie- ces, & dont le pédicule eft plus long & moins épais, fe réunit rarement à quelqu’autre : il n’eft rempli que d’une eau glaireufe & d’une houppe chevelue :le pouce- pied, au contraire, n'eft jamais feul , il eft accompa- gné de plufieurs autres qui forment des grouppes en _mafle, & ne s’attachent par paquets qu'aux feuls ro- chers fous l'eau : ils ne fe découvrent même qu’en baffe marée. Cette réunion de poucepieds forme un arbre , dont les différens pédicules font les branches. Le fom- met eft chargé d’une multitude de petits battans trian- gulaires, qui ont chacun leur houpe. Ce pédicule eft plus coutt, plus épais, d’une forme & d’une couleur différente de celui des conques anatiferes. On ne mange que la chair du pédicule des poucepieds. L'animal, qui eft contenu dans fa coquille , eft pref- que le même que celui des conques anatiferes, excepté | N ii 198 P' OU la longueur & {a grandeur de fes bras ou panaches. Ce’ pi eft femblable à celui de la conque anatifere. à variété de la figure du poucepied & du fommet de: fon pédicule , eft fuffifante pour ne pas confondre ces deux familles. M. Davrza, Cor. Syflem. comprend les pouce- pieds dans la famille des conques anatiferes, dont ils forment le fecond & le troifieme genre , fçavoir , ceux de nos mers, qui font compofés de cinq valves inéga- les, dont deux ovales & convexes, deux lozanges, & une en forme de bec, fans compter un grand nombre d’autres plus petites, qui toutes font portées fur un pé- dicule court, large, noirâtre, chagriné & affez fem- blable à une bottine. Enfuité, les poucepieds des In- des ; compofés de huit grandes valves, & d’un grand nombre de petites, recourbées en façon de panache, & porices fur un pédicule large & long. POUCHET. Nom donné par M. Adanfon à une efpece de limaçon terreftre qu’il a trouvé fur le fom- met des montagnes de l’île T'énérife,Pune des Canaries, à plus de cinq cents toifes de hauteur. Sa coquille eft médiocrement épaïfle, & fi applatie, que fa largeur, ui eft communément de neuf lignes, eft double de fa longueur. Elle n’a que cinq fpires peu renflées, mais bien diftinguées , & coupées tranfverfalement par un grand nombre de cannelures fort ferrés & courbés en: arc, fon fomimet eft convexe & fort obtus. L'ouverture eft prefque ronde, une fois moindre: que la largeur de la coquille | applatie comme elle, & tournée entiérement fur la face oppofce au fommet. La lévré droite ; qui en environne les trois quarts , eft fort. large , trañichante, & repliée horizontalement at-dehors. : . Lorfqué le pli de cette lévre éffenlevé par accident de deflus lé’ milieu de la coquille, vers Pangle de ia s lévré gauche ; on découvre, en cet endroit, un ombi- lic très profond qu'ellé cachoit éntiérement à la vue. Sa éouleureft olivitre où cendrée pendant qüe l'animal vit; mais lorf qu'elle a tefté quelque temps à air après \ P O . #99 Ja mort de l'animal, elle rougit & blanchit peu après. POU DE BALEINE. Concha mulrivalvis feu ba- Zanus pediculus cæti di&lus , depreffus, CONVEXUS , duo- decim portionibus teftacers faprè recurvis alcernatim cof- tatis & quatuor ffriis tranfverfis inffraëlis compofitus; bafi concavä in medio perforatä & plurimis conÇçarréra- rionibus anguffis & profundis munità , infignis. Nom donné à un coquillage multivalve du genre ‘des glands de mer, à caufe qu'il s’attiche à la peau des baleines. Celui-ci eft d’une forme convexe & compritnée, com- 7. de douze pétales, fçavoir, de fix qui font en re- ief, formés de quatre côtes longitudinales, & de fix autres coñcaves , qui portent chacun quatre fries ttan£ verfales , lefquelles Lo A nt toutes recourbées vers le haur. La Bale de ce gland de mer, qui eft concave, eft per- ébe dans le mile d'UH Lo rond , & divifée en plu- fieurs cellules étroites & profondes que l'on peut comp- ter jufqu'à vingt. On trouve cette coquille dans les mers du Nord. Elle peut avoir jufqu'a feize lignes de diamèêtre fur huit ou neuf lignes d’élévation. GuAzrIERI tab. 106. lit. Q. Balanus compreffus, 2n parte anteriore convexus , ub1 [ex ordines ftriarum à in bufi latiores | apicem verfis ad angaluim uniti rcur- vantur , firiæ ipfæ in quolibet ordine funt quatuor firirs tranfverfis afpere. Inter unum , & alium ofdinèm pars guadam levis intercedit | 6 plana ; os haber fubro- tundum , à quo primum thalamum fatis contavum & proferdum intus conffituitur, in rredio vero foraine Jübrotuñdo perforatum : pars poflica eff plana, & mertt- branä coriaceä , nri opinor, ait Güaltièti, conteéta , qua denudata decem & oélo diaphragmata circiter 2 parent à circumferentia ad foramihis [upra notati am- bitum concurrentia, & chalamum fecundurn in fotiderm partes inaquales fubdividentia : numquodque diaphrag- ma duplici conftat UE que aliquando dehifcit € in fine deducitur. R * Martin Lifter fait méntion du pou dé baleine, rab. 445. fig. 288, Sa coquille a fix pans , dont les agé éx- N iv 260 P O U trémités font ouvertes, & par où il pale fes bras avec de longs poils, qui lui fervent à piquer la baleine, & à fe nourrir de la graifle & du lard, dont elle eft comme enveloppée. On juge bien que quelques efforts qu’elle fafle , & quelques mouvemens qu’elle fe donne, elle ne peut chaffler un infeéte fi incoinmode, qui fe loge ordinairement fous les nâgeoires, & vers le membre gé- nital. Le Chevalier Robert Sibbald, qui a obfervé fur les côtes d’Ecoffe , où la mer jette quelquefois des ba- leines vivantes, a trouvé que cet infecte teftacée étoit ferme au toucher, & qu’en le preffant entre les doigts, il répandoit une liqueur noirâtre , qui nuit apparem- ment à la baleine. Sa longueur eft de fept pouces ou environ; mais il paroît beaucoup plus grand lorfqw'il étend fes bras hors de fa coquille. En cet état, il a tout l'air d'un polype. Sa tête ne fe montre jamais à décou- . vert : elle eft toujours cachée fous la croute pierreufe qui l’enveloppe. à POU DE MER. Porcellana minima , fubrotunda , ubique ftriis tranfverfis ftriata ; in medio dor/o tribus maculis fubnigris vel purpurafcentibus fepiès notata ; pediculus teffaceus marinus appellata. Nom que l'on donne communément 2 des petits coquillages du genre des porcelaines. Celles-ci, qui font de la plus petite ef- pece, ont une forme ramaflée , aflez ronde, charoée de ftries tranfverfales ou circulaires, qui vont fe termi- ner jufque fur les bords des lévres de l'ouverture. La furface extérieure eft couleur de chair, ornée fur le milieu du dos de la coquille, de deux ou trois taches noirâtres, ou d'une couleur pourprée & interrompue par ün léger fillon longitudinal. : . Le pou de mer porcelaine varie dans fes ftries. plus ou moins fines, ainfi que par fa grofleur. Il y en a même qui ne montre aucunes taches, dont le fond de Ja coquille eft gris-de-lin ou cendré, & fur laquelle on ne voit point de finuofité fur le dos. Ces petites porce- ‘Jaines ont jufqu'à fix lignes de longueur fur quatre de largeur. à È O0 RE: : RumPHIUS , tab. 39. litt. P. Pediculus , le pou; Hoil. Luys. GUALTIERI , tab. 15. litt. P. Porcellana fimbriata, firiata , parva , purpurafcens , dorfo finuato , ex fufco maculato. Ejufdem , ibid. litt. R. Porcellana fimbriata minor , amethyffino colore fignata , & tribus fufcis maculis in medio dorfi infeita. M. d'ArRGENvVIzLE , pl. 18. lert, L. C'eft la por: celaine qu'on appelle le pou de mer : elle eft rayée & tachetée. POULE, ou POULETTE, COQ & POULE, TÉRÉBRATULE, ou ANOMIE. Ce font les di- verfes dénominations que les Conchyliologiftes don- nent à des coquilles bivalves qui compoñent un genre appellé plus particulierement anomie. Voyez ANOMIE. POURPRE. Purpura vel concha univalwis ftriata tu- berofa , laminis vel foliis crifpis vel laciniaris | in plu- rimis ordinibus in longum difpofitis munica , vel longis fpinis armata ; clavicul& exertä , aperturä parvä ovatä vel fubrotund& , canali depreflo € recurvo , vel in roffro re&o ampliès elongato infienis. Coquille univalve qui compofe un genre par le nombre & la variété des efpe- ces. On donne, en général à celle-ci, le nom de pour- pre par excellence, parce que lanimal qui Phabite, fournit une liqueur purpurine, confidérée par les an- ciens comme plus prècieufe & plus recherchée que celle des buccins & d’autres coquillages univalves. Les caracteres génériques & fpécifiques des coquillesappel- lées particulierement pourpres, font d’avoir le corps. moins gros, moins renflé, & plus arrondi que celui des rochersou murex ;de porter une volute en pyramide le plus fouvent élevée , compofée depuis fept fpires juf- qu'a neuf, garnies ainfi que le refte de la coquille, de ftries ordinairement circulaires, de tubercules, de bof- fes, & de côtes longitudinales plus ou moins nombreu- fes, arrangées à égale diftance , chargées de fcuillages découpés ou frifés fur Les bords, ou armées de pointes x 202 P O U d’épines plus ou moins fines ou alloñgéés; de montrer une petite ouverture ovale ou à peu près ronde, unie en-dedans , bordée d’une lévre élevée , dentelée, garnie ou d’un bourrelet extérieur, ou de ramages , laquelle fe réunit le plus fouvent avec une feconde lévre paral- lele, qui forme un fupplément à la columelle extérieure & une efpece d’entonnoir. Cette lévre & cette colu- melle fe prolongent , aini que la coquille, tantôt en un canal creux , large , comprimé , plus ou moins férmé & retrouflé en-dehors, tantôt par un canal différent, ou un tuyau mince , droit, très long, & en forme de bec. | Les feuillages , les tubercules & les cannelures , dont les coquilles des pourpres font fouvent chargées, font noires , ou de couleur enfumée, brunes ou marron dans les unes, blanches, jaunâtres, ou fauves dans les autres. H y a des pourpres dont les côtes longitudinales font garnies de parties lamelleufes, ou d’efpeces d’avances papyracées principalement vers la lévre où elles s’écar- tent en forme d’aîle, tandis qu’il y en a d’autres dont les côtes longitudinales font dépourvues de ramages & d'épines. La coquille des pourpres a tantôt dans fon enfemble une forme triangulaire, tantôt une figure ar- rôndie ou baroque. La grande diverfité, qui fe rencon- tre dans ce genre teftacée, a fait donner à fes efpeces & à fés varictés, plufieurs dénominations, fcavoir, la bétaife épineufe, la tête de bécafle, la maflue d'Her- culé , la chicorée, la totie , la brülée, les pourpre tiangulaires à ramages & fans ramages , les pourpres aflées, la patte dé crapaud, le radis à pointes noi- tes, &c. Ces fortes de coquillages fe trouvent dans les iles de l'Amériqué Méridionale & Septentrionale , dans te Goïfe du Mexiqué, au Bréfil & dans les grandesIndes; 8h en trouve auffi dans la Méditerranée. R5NDELET, de téflaceis, lib. 2. pag. 64. fait men- tiôn d'une éfpece de pourpre connue fous le mom de la maflue d'Hercule, qu'on appelle à Genève rorcera , à caufe de fes poincés; à Venife osnella , & buret dans PP: C0: UD 203 le Languedoc. Voyez Massue D'HERCULE DE LA MÉDITERRANÉE. | ArprorANDUS, de feflaceis , lib. 3. pag, 284. rapporte huit efpeces de pourpres, fçavoit, purpura pluribns mucronibus horrens , la pourpre hériflée de pointes, qui eft celle de Rondelet, mais avee un plus grand nombre d’épines ; purpura altera minus mucro= nata j uné autre pourpre moins armée de pointes; pur- pura intès fubcarulea , celle qui eft bleuâtre én-dedans; purpura marmorea , la pourpre marbrée; purpura ven- tre non turbinato , celle dont le corps de la coquille, ou le ventre n’eft point contourné; purpura yoographi ex mari Adriatico , & purpura pentadaë&tylos Bellonir, la pourpre pentadaétyle, ou à cinq doigts de Belon de la mer Adriatique; cette derniere efpece eft un mu- rex à pattes, nommé le crochet de chaloupe , ou [a gtifie du diäble. Rumphius à rangé les pourpres parmi les coquilles qu'il somme murices ramofi, les rochers branchus, ou à ramage ; Holl. Docrnagtige kaskellen , les cafques épineux ; ou couverts d'épines, fçavoir, murex ramo- fus 3 Holl. Getakte kasket , of krul hoorn, le rocher à ramages , ou la coquille frifée; murex faxatilis; Holl. Voet hoorn, of gedroogde peer, le pied ou la poire féche; murex minor; Holl. Btand-hoorntje, munk-yzer, brandaris, la brûlée; murex minimus ; Holl. Scor- pioentje,, lé petit fcorpion; murex ; Holl. Gédroogde peer, la poire féche ; auftellum ; Holl. Scheppertje, fnippe-kop, le petit puifoir , ou la petite pelle à puifer eau, ou la tête de bécaffe; sribulus; la chaufletrape ; Holl. Spinne-kop, Paraignée ou la têté d’araignée ; fpecies muricis ramofi; Holl. Harte hoornje, le petit bois de cerf; fpecies muricis minoris ; Holl. Dubbel- brand-hoorntje, la double brûlée; fpecies tribulis , une efpece de chauflè-trape ; Holl. Dubbelde getakte fpinne: kop ; la double araignée épineufe ; /pecies hauffelli , une efpece de puifoir; Hoil. Getakte, épineufe; fnippe-kop, Ja tête de bécaffe épineufe ; /pecies hauflelli altera; autre 20 4 PAG" efpece de puifoir; Ho!ll. Gedoorende fnippe-kop , la tête de bécafle entourée de pointes. | Gualtieri diftingue féparément deux genres de pour- pres, fçavoir , la pourpre dont le bec eft droit, & celle dont le bec eft recourbé. Le premier genre comprend les béçaffes épineufes, & le fecond concerne les pour- pres à feuillages; purpura re&iroftra , & purpura cur- viroffra , la pourpre dont le bec eft recourbé , dit ce Conchyliologifte | eft un limaçon cannelé, recourbé en-dehors, fait en pointe, ridé, ftrié & compofe de plufieurs lames arrangées d’une maniere alternative , dont la bouche fituée à gauche, eft munie de lévre; Purpura curviroffra eff cochlea canaliculata , extror- Jum incurvata | mucronata, ore in Llatere finiftro la- biofo , ë plurimis laminis [ibi invicem impofiris conflata, friata & rugofa. . M. d'Argenville a compris les pourpres dans la trei- zieme famille des coquilles univalves. La pourpre , dit l’auteur, eft une coquille univalve , découpée de- puis le fommet jufqu’à la bafe , de tubercules, de ftries, de boutons & de pointes ,avec une bouche mince, pref- que ronde, une queue courte; quelques-unes ont leur bafe terminée en une longue queue : purpura eff concha untvalvis, à capite ufque ad bafim tuberculrs ffriis, umbonibus, fpinifque laciniata ,ore tenui , feré rotundo , cauda brevt; pleraque bafi in longum roftrum ereitä. M. d'Argenville diftingue fix efpeces de pourpre avec leurs variétés, favoir, 1°. la pourpre qui a des bran- ches & la queue courte, purpura ramofa, caud& brevi; la brülée, dont la bouche eft rouge, à trois rangs de feuilles, korrida labro carneo , tribus ordinibus ramo- rum ; la pourpre jaune à trois rangs de branches fail- lantes, flava triplici ordine ramorum eminentium ; celle qui eft blanchätre, à trois rangs de feuillages moins de- coupés, appellée chauffe-trape, ou cheval de frife , fubalbida tribus ordinibus ramorum minès laciniatorum nominata tribulus ; la pourpre cannelée de lignes rouf- fes, & les branches moins découpées, canaliculatæ P:16) :." ‘ei lineis fulvis, ramis mins laciniatis; celle à cinq pat- tes ou doigts, ou bien ayant cinq rangs de rameaux découpés en patte de crapaud, avec une clavicule dé- tachée du corps, penradaitylus, feu quinque ordinibus ramorum laciniatorum bufonis-peais.inflar , clavicul& multum diflinéta ; la rotie a fix rangs de feuillages , /c- mi-horrida., fenis ordinibus ramorum ; la pourpre dé- coupée de feuilles formant fix tours , qui tiennent de- puis le fommet jufqu’en bas ; elle eft appellée la chico- ‘ rée ou la laitue, folis in fex ordines difpofitis | à ca- pite ufque ad bafim laciniata , laëtuca crifpata nomine donata ; 1°. La pourpre couverte de pointes, à queue longue, purpura fpinofa , caudé long ; la grande épi- neue à grandes pointes, fpinis longiffimis munita, feu magna fpinofa : la petite épineufe à trois rangs de poin- tes, menus lonpis in tres ordines difpofitis , feu minima fpinofa : lépineufe moins raboteufe, minus afpera. 3°. La pourpre garnie de tubercules, à long bec, & la queue longue, purpura longo roffro & caudä longäs la bécafle avec une longue queue creufée en tuyau, fans aucunes pointes, hauffellum , longiore roffro cana= diculato , fpinis denudarum : celle qui eft moins tache tée,, & celle qui eft plus petite & brune , minus macu- lofum & hauftellum exiguum € fufcum. 4°. La pourpre épaifle , & à côtes, dont le bec eft crochu, purpura -craffa , coffata, roftro recurvo ; celle qui eft marbrée, à côtes garnies de boutons ,& entourées de fafcies vio- leties, marmorea coftata , tuberofa , fafciis amethyffi- nzs cinéla ; garnie de pointes, aculeis infignita. 5°. La pourpre à filets imitant les poils , avec un fommet éle- vé, purpura pilofa, claviculä elongata ; celle dont ja couleur eft gris-fale, remarquable par trois rangs de - poils, avec une clavicule élevée, & le bec tout droit, cinerea triplict ordine pilorum confpicua , claviculà exert& retti-roftra ; dont le bec eft crochu , garnie de franges de foie, curvi-roffra fimbriis fetofis munica. 6°. La pourpre mince garnie de pointes, le fommet ap- plati, & le bec irès court, purpura tenuis , aculeasa, 206 Br: 0 clavicul& comprefsä ; brevi roffro ; celle qui eft arméé de pointes, appellée le porc-épic de mer , & la pour- pre dont la couleur imite le porphyre. La pourpre, dit M. d’Argenville, aflez fembfable au murex , fe diftingue en ce qu'elle n’a pas la bouche fi allongée ni fi garnie de dents & d’aîles : fon corps & fa tête ne font pas fi élevés; ils ne font pas couverts de pointes ni de boutons. C'eft de-là qu'on peut tirer fon caractere générique , qui eft d’avoir la bouche petite, ronde & unie, & le corps tout chargé de feuilles, comme la chicorée , & quelquefois de longues pointes, avec une queue longue ou courte , creufée en tuyau, & fouvent recourbée. Suivant le même auteur, les anciens diftinguoient trois fortes de pourpres : celles qui avoient une longue queue recourbée, & faite en tuyau; celles qui n'a- voient point de queue, ou dw moins très courte; & celles qui étoient privées de fpirale, ou de tête élevée, ce qu'on appelle clavicule. On peut diftinguer , ajoûte M. d'Argenville, quatre caracteres fpécifiques dans la famille des pourpres : celle qui a Le corps garni de feuilles déchiquetées , avec une queue recourbée ; Mais très courte ; celle qui a le corps armé de pointes fort aiguës ,avec une très longue queue ; la pourpre, qui a pareïllement une très longue queue, mais dont le corps plus uni n’a que quelques rides & des tubercules. La quatriéme eft plus petite, avec une clavicule affez élevée , la queue courte & peu recour- bée , le corps couvert de petites pointes ou poils. Ce coquillage , ainfi que le murex , fervoit à teindre les robes des Romains, dit Ciceron. Veffis purpurea , purpur& fulgore ; unde purpurati di&i funt , qui apud principes cæteris dignitate anteeuntes , purpur vefte ure- bantur. On fe fervoit des termes de finéfores purpura- ril, pifcatores purpurarit, officina purpuraria , pour dé- figner ceux qui teignoient de ce poiflon, ou qui en faifoient commerce. : La pourpre eft appellée par Pline, pe/agia , en grec | Pl: O0: U CNE sopgupe, & par Mathiole, poifon de pourpre. On l’ap- pelle quelquefois vierge. Conchylium fumitur pro pur- purä: à Plinio dicitur conchyliata vefhis , quanao pur- pura , feu murex fumicur pro flore ; five colore. Martial appelle la pourpre, lana tyria , lacerna tyria. Virgile, Jarranum offreum ; & Juvenal, farrana purpura. Voyez le mot RocHEr. M. d'ArcEenvILLE , dans l’appendice qui traite de la Zoomorphofe , pag. 43. fsit la defcription de l'ani- mal d’une pourpre , armée de pointes & à long canal, connue fous le nom de la maflue d’Hercule, ainfi que de celui d’une pourpre de la Méditerranée , qui eft toute blanche, de l'efpece à feuillages & triangulaire. | L'animal de la pourpre, dit l'auteur , qui eft fembla- ble à celui du murex & du buccin, tire fon véritable nom de fa liqueur purpurine. C’eft un fuc , ou une fleur fortant de l’animal, qui, par le peu qu'il en fournit, & la néceffité de lemployer avant fa mort , rendoit cette couleur extrémement cher chez les Romains. Elle n’é- toit propre qu'aux étoffes de coton & de laine , au lieu que la cochenille, petit infeéte inconnu aux anciens, peut teindre également les laines, les poils des ani- maux , & la foie. La pourpre à queue a le corps divifé en deux parties; Ja fupérieure ,où eft la tête, eft d’une chair fort tendre, de couleur rouge : elle eft petite, cylindrique, termi- “née en arc, d’où fortent deux cornes renflées dans le milieu, où font placés extérieurement deux points noirs , qui font fes deux yeux. Sa bouche eft au mi- lieu de la tête , & forme un trou ovale. Lés parois de la coquille font tapiflés d’un mantelet, qui, fans s'é- tendre en dehors, fe replie dans le haut, comme un tuyau , & fe rejette d'ordinaire fur la gauche; fa plaque ou fon pied, eft garni d’un opercule oblong , qui ne ferme qu'une partie de la coquilie. La queue de la pourpre eft remplie en dedans de deux travers de doigt de la matiere picrreufe, qui forme la coquille, à laquelle animal eft attaché, fans pénétrer jufqu'à la 208 PF 40) ANT pointe de la clavicule. La partie inférieure, compofée d’une fubftance mollaffe, eft enveloppée d’une peau fi mince, qu'elle fe déchire au moindre mouvement. Cet animal a dans fa partie fupérieure, un fac qui lui fert d’eftomec, rempli d'une liqueur épaifle, de couleur d'un pourpre très vif. À côté de ce fac eft un long boyau, qui defcend jufqu'à l'extrémité de fa queue. il fe replie, & vient aboutir à la jonétion des deux par- ties, par où il rend fes excrémens, qui ne font autres qu'une humeur glaireufe d’un gris brun. * La bouche de la coquille éft prefque ronde, & gar- nie dans fes lèvres , couleur de ïofe, de petites canne- lures, qui fe terminent en dents: fon corps eft quelque- fois armé de piquants , ainfi que fon fommet, & filloné de ftries, qui dénotent la naïffance des piquans. La bécaffe épineufe, & la mañle d'Hercule font des exem- ples des pour presa piquants.La plupart de ces piquants font vuides en dedans ; les uns font pointus, les autres- déchirés comme des feuilles de chicorée ou de pattes d'écrevifles, dont elles ont pris les noms: quand elles n’ont point de piquants, elles ont fur le corps de petits tubercules qui en tiennent lieu. La feconde pourpre eft toute blanche & n’a point de queue, feulement un bec recourbé. On ne voit aucun piquans fur fa couverture ; c’eft un afflemblage de ftries aflez profondes, polées irréguliérement , dont quel- se faillent ‘plus que les autres. La bouche de orme ronde eft garnie d'un bourrelet, qui s’éleve con- fidérablement, & dont toute la furface eft couverte de. ftries longitudinales, qui les partagent , & paroît don-. ner naïiflance au col & à deux cornes plates, aiguës, & chargées de petits extrémement-fins. Le mouvement de ces cornes eft contre l'ordinaire, horizontal. Il fort de leur milieu une trompe, qui fert à pomper l'air & à recevoir la nourriture. Son riantelet, en forme de feuille recourbée , fort à l'extrémité de fon corps op-. pofée au fommet, & fa couche , qui contient un oper- cule rond à l’une de fes extrémités, eft oblongue , & piquetée de taches jaunes & brunes. On OU + L 00R On remarque que la pourpre aime la chair & les pe- tits poiflons, & qu’elle fe cache à cet effet, dans le fable , & même dans l'eau douce: alors elle fait fortir une Jangue très longue, qui perce tout ce qu’elle ren- contre. On veut qu'elle ait des dents & qu’elle vive fept ans, d’autres difent quatorze, & même plus : elle a des yeux fuivant Fabius Coluinna: Oculi non in fum- mo, ut interreftribus , fed fupra medium cornicularum obfervantur ; ubi cornicula veluti infeëta per lonsum te- nuiora éfficiuntur : ex Arifliotele purpure condunr fa vVaginem. | M. de Réaumur a découvert un coquillage du genré des buccins, qui fournit une liqueur couleur de pour- pre, par le moyen de certains grains. Wéyez le mot Buccin. | 2 M. ADaxson, pus. 99, dit que de tous les gerres de limaçons qu'il a obfervés au Sénégal, la pourpre eft celui qui préfente le plus grand nombre d’efpece. La forme de leur coquille eft auffi extrémement variée, On én voit de rondes ou préfque rondes, d’ovalés.& de longues. Les premieres, ou les rondes, ont rarement des pointes fur leur furface. On leur a donné le nom de tonnes. Les fecondes , ou les ovales, font ou fans pointes ou hériflées de pointes. Dans le premier cas, on les appelle buccins; & rochers ou murex dans le fecond. Les troifiémes , ou les longues, font aufi gar- aies de pointes, ou fans pointes : on les connoît fous le nom de pourpres. Cette divifion, qui eft celle qu'ont fuivie les auteurs qui ont rapproché avec plus de fuccès les efpeces nombreufes de ce genre , eft encore fujette à des défauts effentiels, parce que n'ayant égard qu'à la forme de ces coquilles, du feul genre des pourpres, ils en ont fait quatre , auxquels ils ont rappotté beau- coup d’efpece de coquillages fort différens, & même plufieurs de ceux qui n’ont point d’opercule, Connoif- fant les coquilles de ce genre par les aninaux qui les habitent, il n’a pas été difficile à l’auteur de les ranger comme il annonce; & pour en rendreles rapports plus Tome IL 210 POV faciles à faifir, il les divife en fept feétions, tirées de la forme du canal fupérieur de leur ouverture. C’eft prefque la feule partie de la coquille qui foit con- ftante, quoique fujette elle-même à quelques légeres variétés dans fes différens âges. Ces fections ren- ferment: 1°. Les pourpres à canal court échancré & fimple, : comme le fakem, le labarin , le pakel , le fadot, le tefan, & le minjac. 2°. Les pourpres à canal court, échancré & replié en dehors, comme dans les efpeces nommées, le fafin, le faburon , le coret , le miga, & le totombo. 3°. Les pourpres à canal médiocre , non échancré ; telles font le vojet, Le jabik, le famier, le folat , Le bi- vet, le giton, & le lipin. 4°. Les pourpres à canal très long; fçavoir, le firat, le bolin. s°. Les pourpres à canal long , & fermé comme un tuyau ; telles que dans l’efpece appellée le jatou. 6°. Les pourpres à canal médiocre , fort refferré, & prefque fermé, comme dans le cofar, le lofet, & le fugar. 7°. Les pourpres à canal évafé : fçavoir, le tafon, le goufol, le bigni, le figer, le ftaron, le kalan, le ni- var, le blatin, le filus, le farois, & le genot. Cette divifion n’eft pour ainfi dire, ajoûte M. Adan- fon , qu'accefoire à celie qu'il a faite des efpeces de ce genre, confidérées & rapprochées par la FF de leurs animaux, & fi l’auteur lui a donné la préférence, c'eft parce qu’elle fera d’un ufage plus fréquent & plus utile à ceux qui veulent connoître les coquilles dont ils n’ont pas encore vu les animaux. Elles font d’ailleurs toutes deux parfaitement femblables en ce qu’elles réuniflent les mêmes efpeces. L'une fait voir d’abord, les animaux dont les yeux font placés au mi- lieu de Ja longueur des cornes; elle préfente enfuite ceux qui les ont placés un peu au-deflous; & enfin, ceux qui les portent au-deflus dy milieu des mêmes Pi: Cl] 2vI tornes. L'autre divifion, qui regarde les coquilles, commence par celles dont l'ouverture eft ovale ou demi- ronde, les rondes viennent enfuite , & elle finit par celles qui font fort allongées. M. Davrza, dans fon catalogue fyftématique, dit que les pourpres font des coquilles en volute, ordinairement moins grofles & moins renflées du mi-_ lieu que les murex. Elles font encore caraéterifées par une petite bouche, à peu-près ronde & unie, par des côtes longitudinales, plus ou moins nombreufes , pla- cées à égale diftance les unes des autres, & chargées, ou de tubercules, ou de petits clous aigus, ou de feuilla- ges à bords découpés & frifés , ou enfin , d’épines lon- gues & fines. Files ont toutes une queue creufée en gouttiere, plus ou moins longue , d'ou les Conchylio- logiftes tirent leur divifion en deux genres. Sçavoir : 1°. Les pourpres à queue un peu large , courte & recourbée , dont les efpeces font la pourpre rameufe, que M. d'Argenville 4 appellée la chaufle-trape , ou le chevalde frife , la pourpre rameufe enfumée , les pour- pres triangulaires , la brûlée , la rôtie , les pourpres ai- lées , la pourpre épineufe, la patte de crapaud, Je bois de cerf, la grande pourpre rameufe de l’'Améfique,, les chicorées , Le radis à pointes noires & le radis à feuil- ages noires. | À 5 . 2% Les pourpres à queue plus étroite, longue & droite : fcavoir , les efpeces que l’on nomme la tête de bécaffe , les diverfes bécafles épineufes & les maflues d'Hetcule. Voyez ces mots. POURPRE FASCIÉE. Purpura umbilicara , ca= nali recurvo , minutiffimis ftriis tranfverfis, coflis plica- tis & ruberculis inftru&a ; latis fafciis purpureis exor- nata. Cette efpece eft d’une forme ventrue, garnie de cing ou fix côtes longitudinales , pliées , tuberculeufes, lefquelles fe perpétuent fur les fpires qui forment une volute élevée. T oute cette furface extérieure eft osnée de larges fafcies alternatives, fauves & pourprées, fur lefquelles on diftingue des ftries circulaires très fnes , Q ij 212 RO VE parfemées de quelques tubercules. L'ouverture de cette pourpre eft grande avec une lévre mince plus ou moins finueule ,repliée en dedans , & une columelle unie, qui fe terminent par un canal peu long, ombiliqué, chargé de quelques feuilles, & recourbé. Cette coquille fe trouve dans la mer Méditerranée. Les plus grandes por- tent tout au plus trois pouces de longueur, fur un tiers de moins de largeur. GuALiTIERI,tab. 31. lett. C. Cochlea canaliculata, | extrorsèm incurvata vulgaris , denfiffimè ffriata, cofiis” plicatis & tuberofis exafperata , obfcurè rerrea , fafciis purpureis leviter depiéta, Cette pourpre a une varicté dans fon efpece, qui eft fafciée de blanc & de couleur jaunâtre , garnie de fix côtes longitudinales , repliées & lamelleufes , avec au- tant d’autres côtes alternatives également tuberculeu- fes. Cette efpece eft aufli ombiliquée , & de la même forme que la précédente. Elle porte au plus, depuis un pouce & quelques lignes de longueur, fur un pouce & demi de largeur. GUALTIERI , tab. 31 litt. E. Cochlea canaliculata, extrorsäm incurvata , vulgaris , [triata , rugofa, tuber- culofa’, umbilicata, fubfulca. OURPRE ÉPINEUSE. Nom que l'on donne en général à plufieurs efpeces dont le canal eft très long, & dont la coquille eft plus ou moins chargée de pointes aioués , ou de longues épines. Ce font celles que les. Conchyliologiftes appellent bécaffe épineufe , bécafli- ne, chaufle-trape , maflue d’Hercule, & la petite pour- pre épineufe. Fe -POURPRE, dite PETITE POURPRE ÉPI- NEUSE. Purpura parva, teflä tenui, canal: recurvo ; | fatis elongato , claviculé exertä, undique exigurs aculers infignis € armata. C'eft une petite efpece, qui ne pañle gucre un pouce de longueur , fur moitié moins de largeur. Sa coquille eft un peu effilée , mince, ou papyracée, garnie"dans toute fon étendue, de fix rangées longitudinales de fines épines faillantes, & PU: tu LE très aigués ; fa volute, élevée en pyramide, eft compo- fée de huit ou neuf fpires , & peu diftinguée du corps de la coquille. L’extrémité oppofée forme un canal peu large , médiocrement allongé , & terminé par un petit bec retrouflé. Cette extrémité eft plus chargée d’épines que tout Île refte de la pourpre. POURPRES RAMEUSES. Purpure ramofz feu folirs crifpis vel lactaratis in longum inftruëte. On nomme ainfi les pourpres dont la coquille eft garnie de plufieurs rangées longitudinales de feuillages plus ou moins élevés, déchiquetés ou comme frifés fur les bords. Toutes les varictés, qui fe rencontrent parmi ces fortes de tefticées , réfultent du nombre des rangées de ramages dont elles font garnies, ainfi que de leurs di- verfes couleurs, comme il arrive aux pourpresappellées la grande rameufe, la rôtie à fix rangs de feuillages, la chicorée, la patte de crapaud, & les pourpres triangu- Jaires rameufes. POURPRE, dite GRANDE POURPRE RA- MEUSE. Purpura maxima ramofa canali recurvo , umbilicata ,ventrofa, ffriis tranfverfis ffriata , ex colore rufo , & albido variegata , magnis foliis amplis vel minds elatis, crifpis, @ laciniatis in tribus oréinibus difpofitis munita , apertur& magnâ rotundä aliquando ex rofeis circumdatä , infignis. C’eft une très belle co- quille , dont le corps arondi, & les cinq fpires qui com- ofent la volute, font garnies de trois rangées longi- tudinales de feuillages épais, plus ou moins élevés, comme frifés, ou déchiquetés fur les bords, dont ceux qui s'étendent vers lalévre, font beaucoup plus faillans que les autres. Entre les trois rangs longitudinaux de ramages , e trouve un autre rang longitudinal de gros tubercules & d’efpeces de boffes onduleufes qui émanent _ des ftries tranfverfales plus ou moins fines & articulées, que l’on diftingue dans la plus grande partie de la co- quille. Toute la furface extérieure de cette pourpre eft blanchâtre, veinée & tachetée de couleur fauve. L’ou- verture, qui eft grande , eft prefque ronde, bordée d'une ii} STE EE O V vre dentée , & d’une columelle extérieure , qui forme ‘une feconde lévre parallele, au-deffous de laquelle on voit un ombilic. Tout le pourtour de cette ouverture eft liferé de couleur de rofe, & fa furface intérieure eft unie, Juifante , & d’un beau blanc. Cette pourpre fe termine par un large canal applati, entrouvert , & fort recourbé. Cette pourpre, qui fe trouve dans les mers des Indes, peut avoir depuis quatre pouces de longueur jufqu'à plus de fix, & même fept, fur un tiers de moins de lärgeur | ou environ, La grand: pourpre rameufe a des variètés dans fon efpece , par fes différens volumes, par l’extenfion & l’é- paifleur de fes feuillages, la diverfité de fesftries tranfver- fales , & de fes couleurs fauves roufsâtres, & jaune-pâle. RuMPRIUS, tab. 26. littt À. Murex ramofus. Holl. Getakte kasket, of kruel hoorn ; le cafque à ramages , ou la coquille frife. _ GUALTIERI, tab. 38. bitt. À. Purpure curvirofira, maxtna, firiata, rugofa ,laminis in folia rarius laciniata abeuntibus , alhida. , | POURPRE, dite POURPRE VENTRUE DE L’AMERIQUE A RAMAGES COURTS. Pur- pura canali recurvo ventrofa , craffis cofiis in tribus ordinibus difpofitis lamellofis dentaris & foliaceis inftrutla ; ffrus tranfverfis inaqualibus , tuberofis & paululim fpinofis munita; colcre caffaneo, vel rufo, fubalbids & maculis [ubnigris depicta ; apertur& ovatd faiis magnä , & colore carneo , vel flavo livido in am- bitu interiorz exornat&, infieniss Americana. Cette pourpre, fort connue par les Conchyliologiftes, fe dif- tingue dans fon efpece/par fon grand volume, fes cou- leurs , & la confervation de toutes fes parties. Sa co-. quille eft très ventrue, arrondie , chargée de ftries circulaires , inégales , raboteufes, tuberculeufes, & un peu épineufes , ainfi que les trois grofles côtes longi- tudinales , qui font garnies d’ailleurs de lames dente- lées , ou plus ou moins déchiquetées , & plus ou moins faillantes. vers la lévre. La volute, qui eft compolés | * P,. OU 1 de fix ou fept {pires bombées , eft également chargée de tubercules & de ftries que fur le refte de la coquille. Son ouverture eft aflez grande, d’une figure ovale, bordée d’un côté, d’une levre finueufe en dedans, dentelée ou feftonnée fur le bord , & d’une columelle extérieure unie, avec une bavure lamelleufe, d'une couleur de chair , ou jaune livide, qui regne dans toute la circonférence intérieure de cette pourpre. Le canal eft large, comprimé, & fort retrouflé en dehors. Toute {a furface extérieure de la pourpre rameufe ventrue de l'Amérique, varie beaucoup. Elle eft le plus fouvent marbrée de couleur fauve, mêlée de blanc, furtoutdans les côtes longitudinales, avee quelques taches noirâtres dans plufieurs endroits. Il y en a dont cette furface eft entierement de couleur matron & brun-rouge, avec de grandes taches plus foncées en couleur. On trouve cette coquille dans toutes les mers de l'Amérique : elle peut avoir depuis deux pouces de longueur, juf- qu'à plus de quatre, fur un tiers environ de moins de largeur. 22 1e POURPRES RAMEUSES TRIANGULAIRES. Purpure ramofz triangulares. Le caraétere fpécifique de ces fortes de pourptes eft de porter trois rangs longitudinaux de feuilles, élevées ou couchées, ou recourbées en arriere, plus ou moins frifées, & déchi- ce fur les bords ; lefquelles fe recouvrent quelque- ois plufieurs enfemble, lune fur l’autre. Toutes ces feuilles font formées par le prolongement des ftries fur les trois côtes longitudinales. On nomme ces co- a , pourpres triangulaires , parce que toutes les aillies feuilletées font difpofées à trois diftances égales; fçavoir, deux latérales, & une fur le milieu du dos de la coquille ,de maniere qu’il y a toujours une côte dref- fée en haut, de quelque côté qu’elle foit pofée ,comme il arrive aux efpeces que l’on nomme pour cette raifon, chauffe-trape. Les variétés, qui fe rencontrent dans les pourpres rameufes triangulaires , leur ont fait donner plufeurs dénominations, comme la pourpre rameule iv 216 PO U triangulaire enfumée, ou la rôtie, fa pourpre rameufe triangulaire à bois de cerf, l'efpece à pattes de lion, les pourpres rameufes à feuillages courts , la pourpre ra- meufe triangulaire à feuillages très élevés, oule cheval de frife de M. d'Argenville , & les efpeces brunes & blanches. # POURPRE RAMEUSE TRIANGULAIRE A BOIS DE CERF. Pzrpura ramofa triangularis , ca- nali elongato , anguffo , paulifper recurvo , foliis elatis , aperturä parvé , & claviculä exertä infignis. Celle-ci eft ainfi appellée, a caufe de l’élevation de fes ramages, qui femblent former un petit bois de cerf. Cette pour- pre eft allongée , compofée de fept fpires convexes, qui forment une clavicuie élevée. Le corps de la co- quille eft petit, ou peu renflé, chargé de ftries cireu- laires & de plufeurs tubercules interpofes entre les efpaces, de trois côtes feuillées. La couleur de cette pourpre eft fauve & blanchätre dans toute fon éten- due. L'ouverture eft d’une figure elliptique, fort pe- tiré , blanche en dedans, avec une petite lévre dentelée parallele à celle qui émane du für extérieur. Le canal - eft long, étroit, entrouvert, & chargé de pointes plices ou de petites feuilles. à Rompuivs, tab. 26. n.:1. Species muricis ramofr, Holl. Harte hoorntje ; le petit bois decerf. » M. d'Arcenvizze , pl 16.lete. E. Cette pourpre eft de couleur fauve, & fort dégagée dans fes feuillages, plus longs & plus pointus que les autres, avec une tête élevée & garnie de feuillages pareils. > POURPRE RAMEUSE TRIANGULAIRE A PATTES DE LION. Purpura ramofa triangularis firiata , canali elongato paulifper recurvo, apertur parvérs claviculé exert& ; foliis diverfis laciniatis & obtufis inftruëla ; colore flavido & rufo tranfverfim Üi- neata. On nomme ainfi cette efpece à caufe que la phüpart de fes branches font grofles, obrufes & déchi- quetées à leurs extrémités en maniere de pattes. La vo- he de la pourpre à pattes de lion , eft compofée de | AE: © NL: A huit fpires élevées en pyramide, garnies de faillies pro= portionnées à celles qui couvrent le refte de Ia coquille. Toute fa furface extérieure eft à ftries tranfverfales, roufles, fur un fond d’un jaune ambré plus ou moins foncé. L'ouverture forme une ellipfe irréguliere , dont la columelle & la lévre fe terminent par un canal droit, aflez gros, un peu entrouvert, & recourbé à fon ex- trémite. Cette pourpre peut avoir deux pouces & demi de longueur. POURPRE RAMEUSE TRIANGULAIRE BLANCHE. Purpura ramofu triangularis alba , (friis exiguis tranfverfis & tuberofis firiata; parvis foliis mu- nica ; canali recurvo & faris elongato diflinéta. Cette efpece eft d’un très beau blanc en-dehors comme en- dedans excepté le fommet qui eft brun. Les trois côtes longitudinales font formées de petits ramages courts, fimples & dentelés. Cette pourpre , dont la forme eft allongée & aflez renflée , montre fur toute fa furface extérieure des ftries circulaires très fines, inégales & tuberculeufes dans plufeurs endroits. L'ouverture eft moyennement grande , ovale , avec une lévre dentelée, & une columelle unie’, lefquelles fe terminent parun canal médiocrement allongé ; mais très retrouflé en- dehors. La pourpre blanche fe trouve dans la mer Méditerranée : elle peut avoir tout au plus deux pou- ces & demi de longueur fur feize lignes de largeur. POURPRE RAMEUSE TRIANGULAIRE A FEUILLAGES COURTS. Purpura ramofa trian- gularis canali brevi recurvo , ftriis tranfverfis undofis alternatim fufcis 6 albidis ffriata & lineata , foliis crifpis 6 brevibus in tribus ordinibus difpoficis munita; intès ex albedine laëteä candefcens. Celle-ci eft ornée fur toute fa furface extérieure de ftries & de cannelures tran{verfales , ondüleufes , brunes ou marron , & blan-. ches d’une maniere alternative. Cette coquille , qui eft fort allongée eft compofée de huit fpires élevées , con- vexe, & garnies réguiierement dans fes trois côtes lon- gitudinales de petites feuilles déchiquetées & frifées ; 213 F::0. U les unes couchées , les autres dreflées , de la couleur des ftries ou marron. L'ouverture eft ovaie avec une lévre dentelée & une columelle unie , lefqueiles fe prolongent pour former un canal aflez court, entrou- vert, & retrouflé à fon extrémité, La furface intérieure de cette pourpre eft d'un beau blanc. Elle porte deux pouces neuf lignes de longueur fur un pouce & demi de largeur. POURPRE RAMEUSE TRIANGULAIRE A FEUILLAGES ÉLEVÉS. Purpura ramofa triangu- daris , canali recurvo ; tranfverfim canaliculata , ftrüis minutiffimis ffriata , colore fulvo & rufo lineata ; ma- ximis € craffis foliis elatis , lacintatis, plerifque recur- vis , in tribus ordinibus difpofiris diffinéta ; clavicul& exertä ; apertura ovatä & labio dentato , finuofo ; intùs albida. Cette pourpre , que quelques-uns appellent la Chaufle-trape , eft ornée de cannelures circulaires fur lefquelles on remarque des ftries très fines, avec des lignes fauves ou roufles , arrangées quelquefois par paire d’une maniere parallele fur un fond moins foncé en couleur. Les trois côtes longitudinalés de cette coquille font chargées de grofles feuilles déchique- tées , très élevées pour la plupart, & recourbées en arriere ; dont les plus grandes, qui paflent quelquefois feize lignes d’élévation , fe rencontrent deffusla pre- miere fpire. Les trois efpaces intermédiaires entre ces rangées de feuillages, montrent un fort tubercule , qui fe perpétue ainfi que ces feuillages fur toutes les fpi- res qui compofent la volute. L'ouverture de cette pour- pre eft à peu près ovale , bordée d’une lévre dentelée , fouvent finueufe en-dedans , & d’une columelle unie. Le canal , qui eft aflez long , eft recourbé oblique- ment ,entrouvert & garni de ramages. M, d'ArcEenvizze, pl. 18. ler, €. On l'appelle la chauffe-trape ou cheval de frife. . POURPRE RAMEUSE VENTRUE A SEPT COTES ET A LARGE CANAL HERISSÉ DE POINTES. Purpura ramofu veætro[a ; maximé fpe= B «O0. 219 cie, longo & lato canali mucronibus plicatis armato , fepcem coftis cralis, brevibus foliis vel poribs tubercu- lis 1nffru&is diffintta ; umbilicata , colcribus rufefcen- tibus 6 albidis leviffimè variegata. Cette pourpre moins connue en général , que toutes les autres efpe- ces , en differe aufli à plufieurs égards. Sa coquille eft épaifle , pefante, avec un corps arrondi & ventru à ftries rares de vive-arrête & veiné de fauve, chargé de fept grofles côtes longitudinales, garnies chacune de gros feuillages courts , qui forment plutôt difé- rents tubercules entr'ouverts ; lefquels s'allongent ex- trêmement pour couvrir un long & large canal un peu recourbé , & fourchu à fon extrémité ; ce qui le rend hériffé d'une maniere particuliere , puifqu'on y peut compter jufqu’à dix-huit pointes en forme de tuyaux entr’ouverts. Les fept côtes, dont les trois ou quatre premieres fpires font garnies , obfervent enivelles des diftances égales ; elles font articulées & prefque dé- pourvues de feuiliages. Cette pourpre eft ombiliquée, fon ouverture eft grande avec une lévre finueufe en- dedans, dentelée & feftonnée fur le bord ; la colu- melle eft unie, & forme à l'extérieur une faillie lamel- leufe. La grande pourpre, à fept côtes, a une figure allongée à caufe de l’étendue de fon canal. Celle que l’auteur décrit d’après celle qu'il poffede , porte près de cinq pouces de longueur fur trois pouces neuf lignes de largeur. POURPRE TRIANGULAIRE AILÉE ET A CLAVICULE ÉLEVÉE. Purpura triangularis in tri- bus. ordinibus prafertim coffata; ftriis tranfverfis ffriata, oéto.fpiris exertis & apice rofeo compofita, aperturä el- lipricd, labio fimbrieto & partim alato ,canali depreffo, lato, dehifcente & fulcato infignis ; colore [ubalbido & carneo , parvis maculis rufis depiéta. Cette pourpre fe diftingue parmi les autres efpeces triangulaires, par fa figure allongée & étroite ; elle eft compofée de huit fpi- res un peu bombées, très élevées, chargées, ainfi que toute la coquille, de ftries rondes circulaires, & de trois grof- us | OU fes côtes longitudinales , & dans l'intervalle defquelles on en remarque trois autres plus petites qui parcou-. rent également toute l'étendue de la coquille. L’ou- verture eft elliptique , bordée d’une lévre en bourrelet, applatie, ftriée, tranchante fur le bord, garnie d’une petite avance platte , cannelée , & en forme de por- tion d’aîle principalement vers le canal. Ce canal eft large, comptimé, entrouvert, & un peu échancré à fon extrémité. Toute la furface extérieure de cette pourpre finguliere eft en partie blanche, & couleur de chair, avec quelques petites taches rares & roufles. Son fommet eft d’une couleur de rofe plus ou moins vive. Elle peut avoir jufqu’à deux pouces & quelques lignes de longueur, fur moitié moins de largeur, On trouve cette coquille dans les mers des grandes Indes. M. Daviza, pl. 16.lur. N. Une pourpre trian- gulaire des Indes, blanche, à taches peu nombreufes: art, 365. pag. 198. Une variété de la même efpece lett. O. du même article. POURPRE TRIANGULAIRE AILÉE A STRIES DE VIVE-ARRÉTE. furpura triangula- ris parva, ftriis lamellofis , & canali claufo , depreffo ; labie craffo | dentato , & veluti alato diffinfa ; ex co= dore terreo, & ex fufco virefcente nebulata. Celle ci dont la couleur eft peu intéreffante, c’eft-à-dire , nuée de brun, mêlé de verd, & de couleur terreufe, eft chargée de ftries tranfverfales , élevées en vive-arrête, lefquelles font plus faillantes fur les trois côtes domi- nantes , & dégénerent en faillies tranchantes dans les fpires de la volute, qui eft médiocrement élevée. L’ou- verture eft elliptique, avec une lévre comprimée & affez étendue pour la rendre aîlée. Le canal eft court, applati, fermé, mais ouvert à fon extrémité comme un tuyau. Cette pourpre eft de l’efpece que M. Adan- on nomme le jatou. Woyez JATOU. POURPRE TRIANGULAIRE AILÉE , ou À LÉVRE PAPYRACÉE FORT ÉTENDÜE EN FORME D'’AILE. Purpura triangularis , maxima , alas | ©: SOU M || ta; formé anguflà , clavicul4 maximé exerté ; minutif- fimis ffriis tranfverfrs , tribus coffis laminis papyraceis inffruéta; pralertim in labro expanfo 6 valde alato , albida. Cette pourpre, dont la forme ef étroite & eff- lée, porte une clavicule très élevée, compofée de fept : fpires convexes. ab als Les trois côtes longitudinales font garnies de faillies lamelleufes, principalement vers la lévre où elles for- ment de longues avances papyracées en forme d’aîle, & dont les bords font de vive-arrète. M. Davira, Catal. Syft. pag. 198. art. 366. pl. 16. lett. K. POURPRE TRIANGULAIRE AILÉE, D'UNE FORME LARGE ET A STRIES PROFONDES. Purpura triangularis alata , ftrits undofis valdé profun- dis ffriata, laminis vel foliis elatis j & finuofis, in tri- bus ordinibus difpofitis infiru&a; aperturä ovatä, labre dentato in margine , valdè laro & ficur alato; canali depreflo brevi, claufo , & bifido diftinéfa. Cette pourpre, dont la forme eft large & aflez ramaflée , eit remar- quable par fes cannelures profondes , fes ftries arron- dies & onduleufes , lefqueiles s’élevent jufque vers les extrémités tranchantes des trois côtes longitudinales. Ces côtes font dreflées en forme d’aïles, formées de feuilles & de lames finueufes , compliquées fur les cô- tés les unes dans les autres. La volute de cette pour- pre eft élevée, compofte de huit fpires qui forment une pyramide aigue, & qui eft également garnie des mêmes ftries que le refte de la coquille, & dont les _ feuillages font minces, larges, & faillants. L'ouverture eft ovale , avec une lévre dentelée fur le bord, finueufe en-dedans, & qui s’élargit enfuite pour former une efpece d’aîle ceintrée , feuilletée , feftonnce & tran- chante comme les deux autres faillies longitudinales, Le canal de cette pourpre eft court, fermé, recourbé & ouvert à fon extrémité qui eft fourchue, Toutes fes - çannelures & {es faillies font roufsatres fur un fond blan« t Là 222 PO châtre, Sa longueur pafle quelquefois deux pouces & demi, fur un pouce & demi de largeur. M. Davira, Caral, Syft. art. 367. p!. 16. lett. M. POURPRE TRIANGÜLAIRE NONRAMEUSE. Purpura trianguluris, firiis tranfverfis afperis, exiguis & inaqualibus firiata ; tribus coflrs craffis , dorfo elato, tefl& ponderosä , labro fpiffo fiauofo € partim denticu- lato ; canali dehifcente & recurvo; parvä claviculä vel paulfper exerta 6 leviter coffat& infignis; ex toto co- Lore fubalbido & carneo tinéta. Cette pourpre eft exac- tement d'une fotme triangulaire , autant par la difpofi- tion de fes trois côtes longitudinales que par les plans angulaires du corps de la coquille : ces côtes forment trois gros bourrelets longitudinaux épais, dépourvus de feuilles ; fçavoir, celui qui eft fitué au milieu du dos, qui eft élevé; & deux autres latéraux. Les efpaces ob- fervés entre ces bourrelets, forment des plans inclinés & étendus fans aucuns tubercules ; mais chargés ainfi que toutile corps de la coquille de ftries tranfverfales fines, incgales, & âpres au toucher. La clavicule , qui eit peu élevée, eft compofée de cinq fpires garnies de plu- fieurs côtes en forme de tubercules. La coquille de cette pourpre eft pefante à caufe de fa forte épaifleur. L’ou- verture eft aflez fpacieufe, repréfentant une efpece d’ellipfe irréguliere , à caufe de l'extenfion de la lévre. Cette lévre eft très épaïffe, rentrante, finueufe en de- dans, un peu déntelée dans certains endroits, & fur la tranche de laquelle on difcerne les couches lamelleufes du teft. La columelle eft unie, luifante , & teinte légé- remen: en-dehors de couleur de rofe. Le canal eft court ou peu allongé, comprimé, entrouvert & peu recourbé à fe extrémité. Son prolongement n’eft occafionné que par le retrécifflement fenfible de la coquille. vers cette partie qui la rend auf triangulaire. Cette extré- mité montre trois rangées de pointes pliées en petit nombre. La pourpre triangulaire non-rameufe peut avoir deux pouces & demi de longueur fur deux de largeur. * P. © Ù 223 POURPRE TRIANGULAIRE NON-RAMEUSÉ DONT LE CANAL EST MINCE, ALLONGÉ FT BIFOURCHU. Purpura triangularis | canali cenui, elongato , bifido ; tribus coflis quibufdam aculeis infiruélis munita ; friis tranfverfis tuberofis 6 raris ffriata, magnis maculis rufis & albidis depiéa, Cette pourpre eft garnie de trois côtes longitudinales, qui parcourent d'une maniere direéte les fix fpires peu con- vexes dont elle eft compofée : ces côtes font chargées, de quelques pointes courtes , efpacées entr’elles. L’ou- verture eft elliptique, avec une lévre finueufe en-de- dans , lamelleufe dans fon bord, & garnie d’un large bourrelet formant la troifieme côte de la coquille : la columelle eft unie, & d’un beau blanc, Cette lévre & cette columelle fe prolongent en un long canal mince & formant un tuyau entrouvert & fourchu à fon ex- trémité. Toute la furface extérieure de cette pourpre eft chargée de ftries tranfverfales rares & tuberculeu- fes; elle eft ornée de grandes taches roufles & blan- ches, Sa longueur eft d'un pouce dix lignes fur près d'un pouce de largeur, POURPRE TRIANGULAIRE NON-RAMEUSE DONT LE CANAL EST FERMÉ. Purpura trian= gularis parva, canali depreflo & claufo , magnis macu- dis ex fufco nigrefcentibus & albidis notata, Cette petite efpece eft d’une figure baroque , principalement dans fes fpires qui font compliquées de diverfes cavités & finuofités; fes trois côtes longitudinales font peu fail- Jantes, prefqu'unies, blanches, & dont les efpaces inter- médiaires montrent des grandes taches brunes , & noi- râtres ou enfumées. L'ouverture eft ovale, bordée d’une lévre en vive-arrête, avec un canal applati, fermé & percé à fon extrémité. Cette petite pourpre approche de la pourpre aîlée à ftries de vive arrête, & de l’efpece que M. Adanfon appelle le jatou. Celle-ci ne porte qu'un pouce de longueur fur huit lignes de largeur. _: POURPRES TRIANGULAIRES ÉPINEUSES. Ce font les efpeces à long canal droit chargées de 224 P} R: Æ trois rangées d’épines plus ou moins longues, que les Conchyliologiftes appellent la bécafle épineufe, la béz cafline, la chauîle-trape & leurs variétés. W oyez ces Mots, 12 PREPUCE. Cymbium mammillare abfque fpiris ; fed craflo umbone , ampliffimä aperturä, & columella rugosä , diffinclum preputium appellatum. Coquille univalve du genre des tonnes , appellé gondoles mam- millaires : celle-ci eft ainfi nommée parce que le fom- met de la coquille eft terminé par un gros bouton, ou mammelon plus ou moins faillants dépourvu de fpires. Les Conchyliologiftes diftinguent le prépuce voluté d'avec le gros prépuce & le petit prépuce papyracée. Voyez ces mois. PRÉPUCE , appellé GROS PRÉPUCE. Cym- bium mamsmillare abfque fpiris , cum maximo um- bone , leve, teflä tenu, labro arcuatim expanfo , ca- ali fulcato , colore rufo & albido variegatum ; prepu- tium majori fpecie donatum. Cette gondole dont la coquille eft légere & unie, porte, au lieu de volute, un gros bouton qui peut avoir jufqu'à neuf lignes de diamètre fur cinq ou fix d’élévation. Le corps de cette tonne eft large, arrondi, nué de couleur roufle , veiné & moucheté de blanc. L'ouverture, qui eft extrème- anent grande, montre une furface intérieure luifante & une columelle garnie de trois rides obliques, à la ma- niere de ces fortes de coquilles. Sa lévre eft évafée en arc, en partant vers le mammelon , laquelle fe termine par une échancrure à l'endroit du canal. Certe coquille £e trouve dans les mers d'Efpagne & dans la mer Adria- tique : elle peut avoir trois pouces de longueur, fur un tiers moins de largeur ou environ. La gondole, dite le gros prépuce, a des variétés dans fon efpece. Il y en a dont le bouton eft féparé par un fillon, & dont le corps de la coquille eft marbrée de couleur roufe, mêlée de brun, avec des zigzags , des chevrons cou- chés de même couleur, & un peu pourprés; les petites efpeces inférieures pour le volume font plus foncées ; ou PP, K'I : . 12240 eu canelle où marron clair tacheté de blanc. Le or ton de la coquille eft plus ou moins faillant , & fe trouve même quelquefois comprimé. Voyez Gonpore MAMMILLAIRE. PRÉPUCE, dit PETIT PRÉPUCE. Cymbium mamimillare, parvä fpecie, teflä tenui, formé oblongä, cum urmbone prominente, parvulum preputiu didum. C'eft &ne jolie coquille d’une forme fimple & allongée dont toute la clavicule ne confifte que dans un mam- melon ou une efpece de gland arrondi & faillant. Le corps eft uni, luifant en-dehors & en-dedans, d'une couleur roufsâtre qui regne dans toute la coquille. Elle eft mince, légere, avec une lévre tranchante, & terminée vers le canal par une fimple échancrure. Cette petite gondole mammillaire peut avoir quatorze lignes de longueur fur huit à neufde largeur. PRÉPUCE MARBRÉ ET VOLUTÉ. Cym- bium mamillare, magnis maculis rufis in longum du&is Variegatum ; umbone depreffo, in ambitu fulcato & quaff volutato infigne. Cette efpece eft ainf défignée , parce que fon bouton fe trouve dégagé par un fillon large &c profond, & un peucontourné, en formant une fpire de vive-arrête. La coquille, qui eft plus allongée & plus épaifle que celle des autres prépuces, eft marbrée de grandes taches longitudinales, roufles & onduleufes, dont quelques-unes font angulaires, fur un fond moins foncé. La lévre de cette tonne eft médiocrement évafée en comparaifon des autres efpeces. L’échancrure, fituée à la place du canal, eft peu articulée. Cette gondole peut avoir jufqu’à plus de deux pouces & demi de longueur fur un pouce & demi de largeur. Il y a peu de coquille Qui varient autant que ces fortes de gondole, foit par leur groffeur & leurs couleurs , foit par la forme du bouton. PRINCESSE. Cochlea lunaris margaritifera burgau diéta, levis, non tuberofa, formä maximèé ventrosä, teffä crafsä ; non umbilicata ,ex colore viridi 6 albido faf- cata , maculis cuftaneis notata, Coquille univalve du Tome IIT, 226 P R O genre des limaçons à bouche ronde, de l’efpece que Jon nomme burgau, & qui eft une variété de la peau de ferpent. Celui-ci en differe par fa forme large & fa furface extérieure , très unie, dépourvue de tübercules , ou n’en ayant qu'un petit nombre peu fen- fibles. Toutes fes couleurs forment de larges fafcies verd-porreau, picotées de blanc avec autant de zones blanchätres , & interrompues par des taches brunes ou marron. La voiute, qui eft peu élevée, eft compofée de cinq fpires convexes & très unies. La lévre eft très évafée occafionnant une très grande ouverture dans la- quelie on voit briller une nacre d’un très bel orient, & qui feroit également fenfible au-dehors fi on en fup- primoit les marbrures. Ce limaçon, dont la coquille eft épaïfle, n’eft point ombilique, ainfi que la plüpart de ces fortes de burgaux.Il y en a dont toute la furface extérieure eft d’un beau verd, avec des fafcies formées de taches marron, & rouge-brun. Ils proviennent des mers des grandes Indes. Les princefles peuvent avoir - 2 jufqu’à plus de quarre pouces de diamètre. PROTUBÉRANCE. Terme de Conchyliologie , qui exprime les tubercules forts & tres faillants, qui fe rencontrent dans plufieurs coquilles univalves , princi- palement dans les rochers que l’on nomme lambis, & dans d’autres efpeces. | PUCELAGES. Porcellana minores fimbriate , di- verfimodè ex rufo, fufco , flavido vel alio colore rracu- late & fafciate; rima dentarä , anguftä, & reëtä infr- gnes ;porcellana cypree appellate. Nom que l’on donne communément à des coquillages univalves du genre des porcelaines, qui tirent fur la petite efpece. Celles- ci font ordinairement un peu comprimées en-deflus, & encore plus en deffous, où elles montrent une ou- verture en forme de fente, étroite , plus droite en gé= néral que beaucoup d’autres efpeces, bordée d’un eôté d'une lévre garnie de treize ou quatorze dents plus for- tes & plus articulées que celles de la columelle. Les #ancs ou Les côtés qui approchent le plus de Ja bafe de’ P U C Li êes fortes de porcelaines, forment ordinairement une efpece de bourrelet plus faillant d'un côté que de Fautre. dt Les couleurs, dont la partie fupérieure des pucelages eft ornée , ne laïffent pas de varier. Les unsfont poin- tillés de blanc, fur un fond de couleur noifette & un peu verdâtre , avec une fafcie peu fenfible qui traverfe en largeur le milieu du dos de la coquille, laquelle fe termine par une tache pourprée ; les autres ont fur le dos deux ou trois fafcies blanches interpofées de quelques taches brunes, longues ou quarrées; les flancs de celles-ci, ainfi que le côte de l'ouverture, font de cou- leur de chair ; au lieu que les premieres font blanches, Lorfqu'on fupprime une partie du teft fur le dos de ces fortes de porcelaines, on met en évidence une _ Belle couleur d’améthis. Les Conchyliologiftes rangent fpécialement au nom- bre des pucelages d’autres porcelaines de couleur aga- the blanchâtre, ornée fur la coquille d'un cordon de couleur d’or en forme d’ellipfe ou jonquille ; ce qui fe rencontre également fur les efpeces tuberculeufes que lon appelle monnoie de Guinée. On donne aufli à ces fortes de porcelaines le nom de colique, dethorax , & kautis des Maldives. Voyez KaAURIS. M. Adanfon dit que le pucelage, en latin cyprea, a été appellé par les anciens des noms de concha venerea & d'erythraa, que les françois ont rendu par ceux de conque de Vénus où pucelage, Ce dernier a prévalu autant à caufe de fa brieveté , que par ce qu'il exprime affez bien la figure de fa coquille. Concha venerea fic. diifa , quia partem fæmineam quodammodo reprafen- cat : externè quidem per labiorum fifluram , internè vero propter caviratem uterum mentientem, Sunt igitur dite porcellanæ, id eff, veneree. C’eft pour les mêmes raifons que M. Adanfon lui a confervé ce nom fans le confon- dre avec celui de la porcelaine. L'auteur n’en connoît que trois efpeces fur les côtes du Sénégal + , le ij 228 Por, R majet & fes variétés, le lupon & le bitou. Foyez ces noms. | PUNAISE DE MER. Cimex marina. Nom que plufieurs donnent à des coquillages multivalves, que l'on appelle aufli ofcabrion. f’oyez OScABRION. PYRAMIDE, ou OBÉLISQUE CHINOIS. Voyez OsÉuisquE CHinors. | # | YÉ A 8 . FT SPRL. 7e & FA à Lg & ® * # 129 RER RSR RE RE RES EL ee OR ET EE TERRE ES QUE UENOTTE SAIGNANTE, ou NÉRITE À QUENOTTE SAIGNANTE, Voyez ces mots. QUENOUILLE. Buccinum album, longum , tranf: verfim flriatum , vel canaliculatum undecim vel duode+ cim fpiris convexis compofitum, acumine aeuto & exer- to ; canali recti-roftro in longum produéfo , partim aper- to , diffinétum ; colus appellatum. Coquille univalve du genre des buccins, de l’efpece appellée fufeau: elle eft ainfi nommée à caufe de fa forme. Ce buccin allon- cé , efflé, & arrondi, eft compolé de onze ou douze fpires élevées , convexes , & ornées de petites canne— lures tranfverfaies , & inégales. On remarque au miliew des trois ou quatre premieres fpires, une couronne de petits tubercules onduleux, lefquels fe changent en pe- tites côtes longitudinales dans le refte de la clavicule ,! qui forme un fommet pointu, & fort élevé. L’extrémité oppoféc fe prolonge en un long canal étroit, arrondi, droit , en forme de bec entr'ouvert vers le côté de læ lévre, & ftrié d’une maniere oblique. L'ouverture de | cette coquille repréfente une ellipfe allongée ,avecune lévre légerement dentelée, & une columelle extérieure unie , dont la bavure extérieure s'éleve quelquefois pour former une feconde lévre parallele à la premiere. Cette coquille eft d’une fubftance toute blanche, done les modifications font égales en dehors comme en de- dans, excepté les deux extrémités du buccin , qui font quelquefois fauves. La quenouille, ainfi que les fufeaux fe trouventdans les mers des grandes Indes. Elle peut» avoir fix pouces, & même plus, de longueur, dont l'é- tendue du canal eft prefque égale à celle de toute la contre-partie de la coquille; ce qui la fait diftinguer principalement des autres buccins Lin fufeaux. iij 230 GNU DE RomPHivs, tab. 29. litt.F. Fufus. Holl. De fpil ; of tabaks pyp; lefufeau, ou la pipe à tabac. UALTIERI, tabl. $2. litt. L. Srrombus canalicula- us , rofiratus, ore fimplici, fériatus , in fummicate cujufque foire papiliofus , canaliculo omnium longiffimo, Jfubalbidus. M. d'ARGENVILLE, rl. 9. lert. B. pag. 1214 Ce buccin eftrout blanc & rayé partout avec des tubercules & de petites taches fauves, dont la couleur domine fur fa longue queue; on l'appelle le fufeau ou la que- nouille, QUEUE. Terme de Conchyliologie, que plufeurs Conchyliologiftes ont mis en ufage pour exprimer la figure & le prolongement du canal dans les coquilles #nivalves , parce que cette extrémité imite tantôt une efpece de queue, tantôt un tuyau, tantôt un bec, à laquelle on donne auf ces noms. Mais le terme de canal paroît plutôt convenir à cette extrémité. QUEUE D'HERMINE. Voluta conoïdea , viri- defcens , in duabus fafciis albidis, maculis nigris longis depiéta , Caude muflelle alpine adinffar. On nomme ainfi une coquille univalve du genre des cornets , où volutes coniques, qui eftune variété de l'efpece ap- pellée fimplement lhermine. Celle-ci, qui eft égale- ment compofée de huit où neuf fpires comprimées, ftriées dans les premieres, & dont les autres s’élevent un peu pour former un fommet, en differe principale- ment par Îa fisure des taches noires qui bordent les deux côtes des deux fafcies blanches & qui reflemblenc affez à des queues d’hermines. Ces taches longuettes & obliques s'étendent, pour la plupart, jufque fur la vo- lute, en s’élargiffant. Le fond de ce cornet eft werdà- tre. Voyez HERMINE. b Vs ra R: AC R AC. Nom donné par M. Adanfon à un petit co- quillage operculé du genre du buccin , qui eft une va- riété de l’efpece appellée le nifot : fa coquille a Les fpi- res un peu renflées avec quelques cannelures paralleles à fa longueur ,& fans tubercules. Sa couleur eft brune. RACINE DE BISTORTE. Tubulus marinus ,vel dentalis Biffortaformis. Nom donné à une coquille uni- valve , ou une efpece de tuyau de mer du genre des dentales. Celle-ci eft toute blanche , d’une forme ar- rondie ,un peu courbe, & cannelée en longueur. Voyez DENTA:E. RACINE DE BRIONE. Nom donné par Klein, à un rocher de l’efpece qu’on no:nme araignée femelle, à caufe que fa columelle extérieure & intérieure, qui eft arrondie, & effilée, principalemenr vers le canal de la coquille , a quelque reffemblance avec la racine de brione. Les Conchyliologiftes en diftinguent quatre efpeces : fçavoir , la racine de brione proprementdite, ou non ailée , autrement la racine de brione femelle, Pefpece ailée à lévre mince, la racine de brione à fept _ pattes ouvertes , qui eft ailée , & la racine de brione ailée à fept pattes tres épaifles ou maflives. Ces trois dernieres efpeces peuvent être appellées racines de brione heptadaëtyles. Voyez ces mots. RACINE DE BRIONE FEMELLE , propre- mentdite. Murex radix bryonie fæmina & propriè diéta appellatus , labio non alato ; quatuor fpiris tuberofis & depreffis , finitus ; acumine obtufo, corpore gbbofo , ma- gné colume!lä longä , rotundä , ventrosä, in canalem an- guftum abeunte , lucidé diffinitus , pulcherrimo colore car- neo», livido, & albido infignis, extls albo & rufo varte- gatus & nebulatus. Ce rocher de lefpece des araignées iv 232 ki À € 3 femelles, en diffère par fa clavicule très obtufe & ap= platie , qui eft compofée de quatre groffes fpires cou- ronnées de tubercules. On remarque néanmoins fur la derniere, un petit fommet aigu, qui a tout au plus, une demidigne de faillie. Toute la furface extérieure de ce.murex eft maïbrée de couleut roufle & blanche ; tandis que la columelle eft d'une couleur de chair pâle, très luifante , d’une forme allongée , arrondie, renflée vers le milieu , laquelle fe prolonge infenfiblement pour faire un canal étroit fans excéder la lévre qui borde l'ouverture. Cette lévre ,contre l'ordinaire de ces fortes de rochers, eft mince, rentrante ; & l'ouverture eft longue & étroite. La racine de brione de Klein ne montre point fur le corps de la coquille, des boffes fi élevées que celles qui fe rencontrent fur les autres efpeces. ANA M. Davrzra, cat. fyff. pl.12. art. 341. pag. 190. RACINE DE BRIONE. FEMELLE HEPTA- DACTILE. Murex alatus heptadaëtylus , radix fœ- mina bryonia alata diétus ; labro maximo valdè expan- fo ; feptém digitis brevibus vel ungulis infruéto diflinc-. tus ; quatuor jpiris tuberofis, apice obtufo , canali aper- to extrorsüm produétlo, corpore diverfimodé gibbofo , rlis raris tranfverfis 6 rugis infignis , extüs colore rufo & albido variegatus , intès ex colore lucido carneo, & atbô fplendens. C'eft un très beau rocher aile, dont Ja lévre s'étale exrraordinairement au dehors, en for- imant une grande aile garnie régulisrement de fept pat- tes courtes & arrondies en forme d'ongle , compris le canal de la coquilie qui eft feillant & entr'ouvert. Toute la furface extérieure en deflus eft raboteufe , chargée de plufieurs bofles. de cannelures &de ftries tranfverfales, larges & rares, interrompues par des rides tongitudi- nales, lefquelles forment une efpece de treillis quand la coquille n’eft point encore parvenue à un grand vo. lume ; elle eft ornée & nuée de marbrures roufles, mê- lées de blanc. La volute eft compofée de quatre grofles ipises couronnées de tubercutes, qui fe terminent par RFA 233; un fommet obtus,& comme tronqué,au centre duquel on apperçoit un autre petit fommet aigu. L'ouverture eft fpacieufe, allongée , montrant une groffe columeile ronde en forme de racine, très luifante , d’une couleur de chair pâle ; le refte de la furface intérieure, ainfi que le dedans de la lévre, brille d’un émail blané. Cette racine de brione murex a fa coquille mince & prefque tranfparente dans l'étendue de fon aile. Celle qui eft de la colleétion de l’auteur porte onze pouces de longueur fur près de fept de largeur, en comprenant l'étendue des pattes. M. DAviza,pl. 13. art. 340. pag. 190. RACINE DE PRIONE MALE , AILÉE , HEP- TADACTYLE, ou A SEPT PATTES ALLON- GÉES. Murex alatus heptada@ylus labro expanfo & valdè elato , feptem digitis longioribus & cavis armato' diflinétus ; fîriis magnis ffriatus , corpore gibbofo, reftä Jatis crafsä , apice obtufo , formé maximä & oblongä infignis. Cetre efpece , qui pafle un pied de longueur , préfente une lévre aîlée extrémement allongée & éle- vée , armée de longues pattes étroites , creufes, en- tr'ouvertes , obtufes & aflez arrondies en maniere de tuyaux. Ces pattes creufes ont jufqu'à plus de deux pouces de longueur, & furpaflent le fommet de la cla- vicule , avec la lévre de plus de deux pouces & demi. Le canal , qui forme l’autre extrémité, eft compris dans le nombre de toutes ces faillies dont il a auffi la figure. Toute la furface intérieure & extérieure de ce murex eft la même que la précédente ou la racine de brione femelle à pattes courtes; avec l’exception que les ftries de celles-ci font plus profondes & plus régulieres , & que les différentes boffes, dont cette coquille eft char- gée fur le dos , font plus élevées. Cette racine de brione, qui fe-trouve dans la même colleé&tion , porte quatorze pouces de longueur fur huit pouces & demi de largeur avec l’extenfion des pattes. M. DavizA, car. [yft. pl. 14. pag. 190. art. 340, ALDROVANDUS , de lefhaceis , lb, 3. pag. 3423 234 Rr À € fait mention de deux grands rochers aîlés à pattes; dont il y en a une efpece reprefentée avec le deffus & le deflous de la coquille , pas. 343 & 344, que l'au- teur appelle l'aporrhais d'Ariftote, & qui paroît être la racine de brione ailée à pattes creufes & longues ; la premiere , qui eft repréfentée , dit / \Idrovandus, a fa coquille dire congé le marbre, & devient blanche en- dehors comme en-dedans. L'autre efpece eft d’un blane qui tire fur la couleur pourpre dans fa furface inié- rieure, tandis qu'elle eît prefque jaune- -fouci à l’exté- rieur. Elles font toutes les LE pourvues de pointes d’un feui côté, HEURES en canz! par le milieu. La vo- Jute n’eft point entiere, & ne forme point de grada- tions comme dans is . res coquilles contournées , dit Aldrovandus ; mais on n’eu voit cependant que la moitié, car la contre-partie vers l’intérieur eft cachée. Le dos de la coquille porte des efpeces d’avances, ou plutôt trois protubérances; celles qui font dans les fi res font petites. Ego binos murices refervo in mufeo appenfos, ait Aldrovandus ; quorum major , CUJUS effigies prone 6 fupine picta datur , marmore& eff duri- tiâ, @ cum forinfecis rum extrinfechs candidat : alter incès ex albo purpurafcit : extra feré croceus eff : uter- que feptem habet aculeos, non in dorfo, aut turbine, fed ab uno tantum latere canaliculatos , hoc eff , in guvrum medio fovea confpicitur. Turben etiam, non ut ën altis turbinatis ,integer defcendit, [ed dimidium eus tantüm confpicitur , nam altera pars intus late:. In dorfo tres potiffimum habent extuberantias , Jeu pro= ceffus, at in turbine plures fed exiguos. RACINE DE BRIONE MALE , HEPTADAC- TILE , AILÉE OÙ A SEPT PATTES MASSI- VES. He alatus heptadeëtylus , labro craffo, feptem validis dioiris fpiffis, plerifque acutis , armato diffinc- tus ; acumine obtufo ; Jpiris partim latentibus , extÿs colore rufo & albido, ints ex albo purpurafcente infre- nis. Ce murex aîlé differe des autres racines de brione keptadactyles, par fa grande lévre extrémement épaifle, R A © 235 dont les fept pattes font mafives ou percées en canal d’une maniere peu fenfible , fort longues & pointues pour la plupart, Le corps de la coquille eft chargée de boffes & de groffes cannelures, qui deviennent plus articulées ou plus profondes , à mefure qu’elles s'é- tendent fur l’extérieur de la lévre. Les quatre fpires tuberculeufes font peu élevées, & cachées ainfi que le fommet, par une bavure du teft qui émane de la columelle extérieure. Cette columelle eft plus groffe & plus ramaffée que celle des autres efpeces ; elle eft d'une couleur de chair, pourpréé en-dehors, qui fe change en une teinte plus claire, dans tout le refte de Ja furface intérieure. Le canal , qui eft compris dans le nombre des pattes, eft fort long, étroit, un peu re- courbé , mais plus creux que les autres faillies. Toute la furface extérieure de cette grande coquille eft nuée de fauve-roux & de blanc. Elle porte plus de treize pouces de longueur , fur près de neuf pouces de lar- geur, en comprenant toute l’extenfion des pattes, dont uelques-unes ont près de deux pouces de long. RACROCHEUSE. Buccinum depreflum , latum , canali brevi recurvo , f?ris tranfverfis granulatis , in guibufdam vel in tribus prominenrioribus tuberculis acutis inffruitum ; in lateribus coftatum vel fimbria- tum , labro finuofo 6 dentato ; fpiris pardm convexis , apice acuto difiinétum ; undique coloribus ex fufco & cinereo purpurafcentibus nebulatum 6 maculatum. Nom que les Conchyliolosiftes donnent à une coquille uni- valve du genre des buccins , qui eft une variété de l'efpece, que l’on nomme en Hollande, crapand. Sa forme eft comprimée, large & convexe , avec une fur- face extérieure | nuée de couleur cendrée , mêlée de fauve & de brun, tirant fur la couleur pourpre, avec de petites tâches plus foncées en couleur , chargée de ftries tranfverfales, granuleufes, parmi lefquelles on en diftingue trois dominantes fur les autres relevées de tubercules aigus, qui fe perpétuent dans les premie- res fpires de la volute, ainfi que les côtes ou les bour- 236 KR A D relets latéraux. L'ouverture de ce buccin eft ellipti- ue, bordée d’une lévre finueufe en-dedans , dentelée dr le bord intérieur , & un peu repliée en-dehors. La columelle eft fimple , arquée , & je termine ainfi que Ja lévre, par un canal court, entrouvert, & un peu recourbé. Cette coquille fe trouve dans les mers des Indes ; elle peut avoir deux ponces & quelques lignes de longueur , fur un peu plus d’un pouce & demi de largeur. GuaAzrTreri, tab. 49litt. L. Baccinum majus, cana- Ziculatum , roftratum , ore labio[o , fimbriatum , labio duplici dentato & marginato, ftriatum ftriis papillofrs , 6 muricibus acutis fafciatum , colore fubrufo depittum. RADIÉE. Les Conchyliologiftes appellentla radiée, une petite came tronquée ou coupé: des Indes, à caufe des rayons violets ou de couleur canelle, qui fe ren- contrent fur la furface des deux valves Voyez CAME TRONQUÉE RADIÉE. - RADIS. Concha fphærica vel globofa umbilicata tranf- verfim & leviter ffriata , canali brevi recurvo ; ex flavo candefcens. Nom donn£ à une coquille univalve du genre des tonnes ou des conques fphériques, à caufe de fa forme. Elle eft arrondie, ramaflée, compofée de cinq ou fix fpires convexes, dont les trois dernieres font très petites, & forment le fommet. Toute la fur- face extérieure eft d’une blancheur tirant fur la cou- leur fauve, garnie de ftries circulaires plus pronon- cées vers la lévre , que fur tout le refte de la coquille. Elle eft mince , légere , avec une grande ouverture, bordée d'un côté , d’une lévre un peu dentelée , & de Pautre, d’une columelle extérieure lamelleufe , qui ca- che une partie de l’ombilic. Le canal de cette petite tonne eft ridé en-dehors & un peu retrouflé. Elle porte au moins un pouce & demi de longueur, fur treize lignes de largeur. M. d'Arcenvizze, pl, 17. lecr. K. Cette tonne s'appelle le radis ; fa forme, fa queue & fes couleurs y conviennent aflez. | R À D 213# Les Conchyliologiftes diftinguent plufeurs autres efpeces de radis, fcavoir , le radis à tubercules ou tuilé ; le radis du genre des pourpres , appellés le ra- dis à feuillages noires, & le radis à pointes noires. Voyez ces mots. RADIS A TUBERCULES TUILÉS. Concha globo[a,umbilicata, ffrizs tranfverfis , tuberculis imbri- catis in duobus ordinibus fafciatim difpofitis, inffruéta, apice exerto , fpiris depreffis, canali lato , brevi, & paulifper recurvo diflinéta , vel colore rufo , vel ex ci- nereo flavido nebulata. Cette conque fphérique eft d’une forme large , ramaflée & arrondie, chargée de ftries tranfverfales, parmi lefquelles , il y en a deux plus élevées vers le milieu du corps de la coquille, qui {ont garnies de tubercules tuilés, ou de pointes creu- fées d'un côté. Ces tubercules ne forment qu’une ran- gée fur Les fpires de la volute, dont les premieres font comprimées, & les autres s’élevent, pour former un {ommet aflez faillant. L'ouverture de cette tonne eft très fpacieufe, avec une lévre cannelée en-dedans, & une columelle unie, qui montre un grand & profond ormbilic, & fe prolonge ainfi que la lévre , en for- mant un canal large , peu long & recourbé. La furface extérieure de cette tonne ne laïfle pas de varier par fes couleurs ; tantôt elle eft nuée de fauve-roux, & tantôt grisètre, jaunâtre , ou feuille morte tachetée de fauve. La furface intérieure eft blanchâtre. Elle peur avoir jufqu'à deux pouces & demi de longueur, fur deux pouces de largeur. RADIS A FEUILLAGES NORRS. Purpura ven- sricofa , rotunda, albida , foliis laciniatis € aculeis aigris in longum difpofitis munita ; intès ex albedine Zlucidä fplendens. Nom que plufeurs donnent à une très belle coquille du genre des pourpres à de ë& à canal court, qui eft peu connue, & qui eft repréfentée . dans l’appendice de M. d’Argenville, p/. 2. letr. K .pag. 381. Son genre, dit l’auteur, appartient aux pourpres, ou fi l'on veut aux murex ; quelques-uns là nomment 238 R ‘A # radis à feuillages noirs ; fa figure eft de forme ronde ; avec un fond blanc, chargé de plufieurs rangs de poin- tes très faillantes & noires, qui ferpentent depuis le bout de la clavicule, jufqu’à l'extrémité d’en bas. Les plus petites de ces pointes, font aiguës ; mais les plus fortes font larges & déchiquetées à leur extrémité. On voit dans le inilieu des efpaces tous blancs , entre les rangs des feuillages noirs. La clavicule ou le fommet, eft de couleur blanche, ainfi que fon intérieur, où lon remarque un ombilic. RADIS A POINTES NOIRES. Purpura parva, guinque fpiris convexis volutara ; alba , oë@o coffis in longum difpofitis aculeis nigris inftruélis , infignis. Co- quille univalve du genre des pourpres à canal court, mentionnée dans la catalogue de M. Davi!a, pag. 201. art. 374. & repréfentée à la pl. 15. lert. H. C'eft une petite pourpre épineufe des Indes; le fond de la co- quille eft blanc, à ftries circulaires de même cou- leur, chargé de huit côtes longitudinales obliques, noires , hériflées de longues pointes aiguës de même couleur , qui regnent de la tête à la queue, à tête bombée , compofée de cinq orbes, aclavicule blanche. Cette efpece, dit ce Conchyliolosifte, doit être re- ardée comme une variété du radis à feuillages noires. RADIS FLUVIATIL, ou BUCCIN VENTRU. Voyez BuccIN VENTRU. RAFEL. M. Adanfon nomme ainfi un coquillage univalve du genre de la vis, en latin serebra ; fa co- quille a la même forme & la même couleur que celle de la premiere efpece, appellée le miran; mais elle eft plus épaiffe & plus allongée. Elle a un pouce & demi de longueur , & une fois & demi moins de lar- geur. Ses fpires font au nombre de onze, prefque applaties , renflées feulement dans leur partie infé- rieure, dans lendroit où elles fe joignent les unes ‘aux autres. Elles font toutes coupées par fept ou huit petits fillons qui en font le tour parallelement à leur ‘longueur. Ces fillons font croifés par d’autres fillons KR AA Æ 239 plus petits, qui les coupent à angles droits, en fui- vant la longueur de la coquille. Les deux premieres fpires d’en haut font ordinairement lifles , unies, & fans aucun de ces fillons dans les vieilles coquilles. L'ouverture eft une fois & demie plus courte que le fommet. Sa lévre gauche eft relevée de quatre ou cin plis , dont le plus élevé eft le plus confidérable. L’ani- mal eft parfaitement femblabie à celui du miran, On trouve ce coquillage fur la côte maritime de Ben. Lister , Hift. Conchyl. tab. 577. fig. 34. Bucci- num breviroftrum , claviculä tenui & produétä, lave , la- cinià quédam ad imum quermque orbem eleganter ftriat& diféinélum LanGIvs ,meth. pag. 46. Turbo apertus , canali= culatus , oblique incurvatus , ftriatus. KLEIN , tent. pag. 35. fpec. 1. P/eudo-ffrombus carminatus ad imum quernque ordinem , ibidem elegan- ter ftrlarus; LISTERI. RÂPE ou RATISSOIRE. Peëen vel pe&unculus impariter & paulifper auritus, totus albus , viginte vel ampliüs coftis afperis feu 2mbricatis in longum duc- tis munitus ; radula avpellatus. Coquille bivalve, du genre des peignes à petits oreillons inégaux ou des pétoncles , ainfi appellée , à caufe que fes deux valves {ont garnies d’une vingtaine de côtes longitudinales, hérifflées de petites tuiles courbes & élevées , qui les rendent raboteufes ou rudes au toucher, comme une rape. Cette coquille eft toute blanche en-dehors comme en-dedans. Sa forme eft oblongue, étendue d’un côté, & à pan coupé d'une maniere oblique de l'autre. Les fommets font écartés l’un de l'autre, par une entaille au milieu de laquelle, fe trouve un ligament noir , af- fez large , & triangulaire. La furface intérieure , qui eftunie, eft néanmoins un peu cannelée par le renvoi des cannelures extérieures. Cette bivalve , qui eft affez mince & tranfparente, fe trouve dans les mers des grandes Indes : elle porte ordinairement deux pouces 240 | : RS & demi de longueur , fur un tiers de moins de lar- geur. RumPHIUS , tab. 44. litt. D. Radula, la rape , Holl. Rafp , en ys doublet; la rape ou la doubiette de glace. M. d'ARGENVILLE , pl. 24. lett. E. Le peigne eft appellé la rape ou la ratifloire , à caufe des petites éminences qui fuivent fes ftries , & qui le rendent fort rude au toucher, Ce peigne eft tout blanc. RATEAU. Offreum plicatum majus , raffellum ap- pellatum , lamellatum foliis plicatis vel imoricatrs inf- tructum ; coloreex purpureo obfcuro nigrefcente , vel ex caffaneo rufejcente nebularum. Coquille bivalve du genre des huüres pliées ou crêtées, dont elle eft lef- pece dominante, L’huître-rateau differe de celle que l’on nomme fpécialement la crête de coq , par l’éren- due de fes valves, formées de plis plus nombreux, moins réguliers, compofées de lames & de feuilles couchées les unes fur les autres, & plus ou moins éle- vées. Toutes ces éminences , forment dans la plupart des doubles feuillages pliés , creufés en tuyaux, ou femblables à des tuiles courbes. Malgré les replis ba- roques & les plus variés de cette huitre finguliere, ainfi que l'irrégularité de fes contours ; on eft furpris de voir fes deux battans s’engrèner avec beaucoup de juftefle. Toute la furface extérieure de certe huître pliflée varie ordinairement ; elle eft d’une couleur fombre , pourprée & noirâtre dans les unes, ou de couleur marron , fauve , & grisâtre dans les autres. La furface intérieure eft ordinairement luifante ou d’une faufle nacre livide , jaune-fauve , & un peu pourprée vers les bords des valves. Elle provient des mers des grandes Indes. Son volume varie auffi , autant par fon étendue , que par fa figure plus ou moins longue , ou plus ou moins large ; c’eft-à-dire, qu'il y a des efpe- ces qui ont jufqu’à quatre ou cinq pouces de longueur, fur un pouce & demi moins de largeur , tandis que d’autres x & 4 Y D d'auttes efpeces ont plus de largeur que de longueur. Rumruivs, tab. 47. lits C. Offreum plicatum ma- jus. Holl. Groote geplooyde oefter , of getakte hanc- kam; la grande huïre pliée, ou la crête de coq à pointes. GLALTIERI, tab. 103. litt. C. Offreum ftruétura peculiari , lamellatum , echinatum aculeis graqualibus canaliculatis [atis elongatis crifpatis , & cucullatis, cinereum , INTUS CandlduM M. d'ArcEnvILzzE, append. pl. 3. let. F. pag. 3931 C'eft une huître à rateau , appellée ra/fellum , laquelle eft d’une étendue confidérable, & tout pliée en crête de coq à plufieurs étages. Cette quantité de plis, & fi variée , que plufeurs forment des pointes , d’autres font déchiquetées, n'empêche point que l'huître ne fe ferme exaétement de même que la crête de coq, ce qui en fait le mérite & la furprife. Sa couleut gé- nérale eft brune , elle eft ondoyante, & tire fouvent fur le jaune, le violet & le noir clair. M. DAVILA, cat. [yfi. pl 19. lett. X. pag. 288. art. 606. Cette efpece paroît effectivement analogie anarine du raftelline ou du rateau pétrifié , que l'on trouve dans les environs de Dun , petite ville du Du- ché de Bar, fur la Meufe. RATISSOIRE, ou RAPE. Voyez Rapr. RAVE ou NAVET DE LA CHINE. Voyez Naver DE LA Cuinz. RAYON DE MIEL. Chama inaguilatera , valdè ‘convexa , ffriis cancellatis | magnis maculis radiata & Pris, favus appellata. Coquille bivalve du genre des cames à côtés inégaux, ainfi appellée, à caufe que la furface extérieure de fes deux battans eft à ftries longitudinales & tranfverfales, qui forment un treillis ou une efpece de réfeau celluleux. Sa couleur eft d'un blanc roufsitre rayonné de grandes taches fauves. Cette came eft d'une forme bombée , garnie de deux lévres latérales fe recouvrant une & l’autre. La charniere, qui eft très articulée , eft compolée dans Tome III, | < 242 KhE 6 | chaque valve, de trois grofles dents qui s'engrênent dans leurs alvéoles correfpondants, Elle provient des mers desIndes. L’efpece, qui vient de l'Amérique dans les parages de Saint-Domingue , n’eft point rayonnée de fauve comme la premiere. RoMPHIUS, tab. 42! lice. F. Favus ; Holl. Waa- fel, yzer of lip doublet ; le rayon de miel ou la double Iévre\ REMORA. Nom donné par Mutien , à des coquil- les univalves du genre des porcelaines, à caufe qu'el- les s'étoient attachées en un fi grand nombre, fous un vaifleau que Périandre tiran de Corinthe, envoyoit avec’ordre de mutiier inhumainement trois-cens en- fans nobles de Corcyre, qu'il ne put jamais avascer maloré le vent le plus favorable. Foyez le mot Por- CELAINE. RESEAU. Teriie de Conchyliologie qui exprime les différens compartimens reticulés qui fe rencontrent de divers fens fur plufieurs coquillages & qui font oc- cafñonnés par leffer des ftries longitudinales & tran{- verfales, comme il arrive fur plufieurs cames & quel- ques tellines. Le réfeau peut aufli être formé par des traits coloriés, croilés résulierement. Les Conchylio+ logiftes ‘donnent le nom de réfeau blanc à plufieurs cames de Saint-Domingue , ainfi qu'a un petit cornet. . | | RÉSEAU BLANC ou CAME BLANCHE A RÉSEAU DE L'AMÉRIQUE. Cama rotunda ; de- prefla vel parëm convexa, ftriis reciculatis albis elesanter gnata, intüs aliquando coloribus citrinis depiéta, 7onis rubris miniatis vel chermefinis in ambiru lineatn'; Ame- ricana diéta. Coquille bivalve du genre des caines-at- rondies ; celle-ci, qui eft comprimée ou peu convexe, eft ordinairement blanche en dehors, gartie dé ftries Jongitudinales un peu onduleufes, travérfées par d’au- tres ftries moins prononcées qui forment ün joli réfeau fin & régulier, excepté vers le fornmét qui eft’aflez uni. Lorfqu'on fupprime cette furface ‘rériculée son NS parvient à donner à cette bivalve un poli très luifanc, blanc dans certaines efpeces ; d’une couleur citron de toutes les nuances dans les autres, ou de couleur de role ou de chair; mais interrompue & ornée ordinai- tement d’uné zone de couleur carmin qui paroït à l’ex- téfieur vers la charniere avant la fuppreffion des ftries, & qui forment jufqu’à trois zones de [à même couleur où cramoifi. Toutes ces zones rouges & Îles couleurs citton où de rofe s’annoncent dans la furface inrérieure dés battans qui eft ordinairement lifle: La charniere de ces fortes de cames.eft compofée de deux dents fort proches lune de lautre , & d'une troifiéme latérale dans les deux battans qui s’engrènent réciproquement dans leurs alvéoles correfpondants. Les variétés, qui fe rencontreht dans lés cames à réfeau, fonc plus fen- fibles forfqw’elles font dépouillées de leurs ftries, parce ‘qu'elles montrent la diverfité de leurs nuances jaunes citronées, & le nombre des cercles rouges qui com- mencent toujours dans la circonférence dés valves : c'eft alors que quelques-uns les nomment le tour de gôrge ou le mouchoir de Vénus; mais on les appelle en général les Américaines à réfeau blanc , parce uelles fe trouvent dans les parages de Saint-Domin- gue. Elles peuvent avoir depuis deux pouces de dia- mètre jufqu'à plus de trois. | vurHius, tab. 42. litt. D.Chama veétinata. Holl, Kam doubler ; le peigne bivalve, ou là came-peigne, Ejufdem, litr. H, Chama granofa. Holl. Gekoride doubler; là came grenue, GUALTIERI, tab. 77. litt. À. Concha marina, valvis zqualibus aquilaterd, tediocriter , vél leviter umbonata , € oblique incüirvata , fubrotunda , complanara, ffriis cancellatis elegantiffimé fignata , candida. M. d'ARGENVILLE , pl. 21. let. E. Cette came a le fommet plus élévé que les autres, & les ftries | moins profondes ; toute fa robe forme un vrai réfeau blanc. * RÉSEAU -CORNET. Voluta conoïdea parva , i Q ij 244 REF | albida , lineis cancellatis fufcis vel rufis in duabus fafciis reticulata. Coquille univalve du genre des cornets où volutes coniques , ainfi appelée à caufe que fa furface extérieure eft ornée de lignes brunes ou rouffes, croi- fées de maniere à former un réfeau régulier qui eft difpofé en deux zones; fçavoir, une fort large vers la volute , & l’autre }lus étroite féparée par une zone blanche qui eft à l’autre extrémité de la coquille. La vo- lute eft moyennement élevée, & compofée de fix fpires peu articulées. Ce cornet, dont le fond eft blanc ou un eu fauve , peut avoir depuis huit lignes de longueur jufqu’à plus d’un pouce. Îl fe trouve dans les mers de l'Amérique & dans la Méditerranée. RETAN. Nom donné par M. Adanfon à une co- quille operculée, qui a la même forme & la même gran- deur que celle appellée l’ofilin , mais elle eft 1n peu plus épaifle. Ses fpires font moins renflées , peu diftin- guées , & chargrinées de boutonsa peu près égaux, & rangés fur plufieurs lignes qui tournent avec elles, 1] y a vingt de ces rangs dans la premiere fpire, fix dans la feconde , & cinq feulement dans la troifieme. Le {ommet eft un peu plus court que l'ouverture, & de moitie plus large que long. La lèvre gauche de l'ouverture a une grofle & lon- gue dent cylindrique, vers le haut; & la droite porte au-dedans comme une feconde lame féparée de celle du dehors par un profond fillon , & relevée de dix can-. aclures qui tournent en rentrant au-dedans. Elle eft nacrée fort blanche au-dedans, & couleur de chair au-dehors. Ses tubercules font alternativement verdâtres & couleur de chair. M. Adanfon l’a trouvée fort rarement aux environs du Cap Manuel. Lrster , Hift. Conchyl. tab. 645. fig. 37. Trochus variegatus ore dentato , fafciis nodofis circumdatus. GuazTiert , tab. 63. fig. B. Cochlea rrochiformis, baf; umbilicatä , & infigniter dentaté , 6 rugofä , ir ‘dorfo minutiffimis globulis per feriem difpofitis undequa- que circumdata; quorum una linea purpureum colorera r ©. . ÈAS oftentat ; in alter@ lineé globulus unus ef? nigerrimus , alter candidiffimus , @ fic alrernatim iffa linea ad apicem nfque mucronis elegantiffimé procedunt. KLEIN , Tent. pag. 42. fpec. 1. n. 3. Trocho- cochlea inregra : variegata , ore dentato fafciis gra- aulatis ; LiSTERI. RHINOCEROS ou VACHE. Voyez V :cHE. RHOMEBOIDES ou COQUILLES FAITES EN LOSANGE. Conche rhomboïdes, Les anciens nom- moient ainfi, fuivant Rondelet, des coquilles bivalves du g:nre des coquillages en cœur , appellés aujourd’hui arches de Noë. Les Conchyliologiftes nomment rhombi plufieurs coquilles univalves qui forment le genre des rouleaux ou volutes cylindriques. RIDÉE ou VIEILLE RIDÉE. Voyez Vieiire Ripre. | RIFET. Coquillage operculé de M. Adanfon, quine différe de l’efpece appellée daki, qu'en ce qu’elle eft plus rare, que fa coquille eft cendrée, tirant fur le noir , infiniment plus mince, & toujours plus petite, n'ayant pas deux lignes de longueur , & que fes fpires font renflées & arrondies. | ROBET. M. Adanfon nomme ainfi une coquille bi- “valve du genre du pétoncle ; fa coquille repréfente un ovoide arrondi aux extrémités, qui a dix lignes de lar- geur, huit de longueur, & prefqu’autant de profondeur : elle eft peu épaifle , marquée au-dehors de vingt - fix petites cannelures longitudinales , arrondies, ordinaire- ment lifles & unies, mais quelquefois ridées en travers, chaque battant eft bordé au-dedans d’un pareil nombre de cannelures fort courtes , qui ne pañlent pas une bande d’une ligne de largeur, & marquée de Rene deux fillons très legers qui s'étendent des bords juf- qu'aux fommets. Ceux-ci font fort courts, & placés au tiers de leur largeur vers l’extrémité inférieure. La charniere égale les deux tiers de la largeur de la co- uille : on n’y compte que trente-cinq dents qui ref- emblent plutôt à des dents de fcie qu'à 4 petites La» iij 246 : C1 mes , parce qu'elles font fort étroites & pointues Cette éoquille eft blanche & tire quelquefois fur le rouge. ROBE PERSIENNE. Buccirum longum , rotundum novem vel decem foiris convexis & exertis compofitum , in fundo rufo & albido, duabus lineis fufais & paral- lelis undequaque circumdatum ; canali mediocriser zr longurm produëffo munitum ; veflis perfica nominatum. Coquille univalve du genre des buccins à canal médio- ciement allongé, qui eft une variété de l’efpece ap- gelée le capis de Perfe , dont celle - ci diffère par fa orme plus allongée & beaucoup moins ventrue, Sa volute, élevée en pyramide, eft compofée de neuf ou dix fpires élevées & bombées ; les quatre ou cinq pre- mieres font couronnées de tubercules longitudinaux & onduleux , en forme de côtes peu faillantes. Le corps de ce buccin, arrondi comme celui d’un fufeau , eft or- né, ainfi que la plus grande partie de la coquille, d’une double ligne parallele & tranfverfaie de couleur rem- brunie fur un fond jaune roux mêlé de blanc. L’ouver- türe, qui eft peu grande , forme une ellipfe peu régu- liere ; elle eft bordée d'une lévre dentelée fur fes bords de denticules brunes qui émanent des ftries in- térieures. La columelle extérieure au contraire eft unie, & légérement ridée vers le canal. Ce canal eft arrondi, chargé en-dehors de ftries obliques , moyennement allongé, & creufé en canal entrouvert. La robe per- fienne peut avoir jufqu'à cinq pouces de hauteur {ur deux de largeur; elle fe trouve dans Les mers des gran- des Indes. : ROCHER. Murex eff concha univalvis , tubercrs- lis , extuberantiüs , vel coffis,vel mucronibus ampliàs,vel mins elatis & prominentibus inffru us ; claviculé exer- Lé , apertur4 magné , oblong& , labro expanfo , canalx fapiffime brevi , lato , fulcato & aliquandd recurvo , &. columellä rugosé diftin&us. Coquille univalve, qui com. ofe un genre très étendu par le nombre & les va- riétés de fes efpeces. Le terme de murex eft également ufté par les Conchyliologiftes, que fa fignification BR: O6: € 247 françoife. Les teftacées , appellés en général rochers, doivent leur dénomination aux diverfes faillies, aux différens tubercules , aux protubérances & à toutes les côtes & les pointes dont la coquille eft plus ou moins garnie, principalement dans les premieres fpires de la volute. Les caracteres génériques & fpécifiques des coquil- lages que l’on nomme rochers, confiftent d'approcher le plus du genre des buccins; mais ils font en géné- ral plus chargés de pointes, de tubercules & de clous, d’avoir une grande ouverture plus allongée, bordée d’une lévre fouvent évafée ou rentrante qui ne décrit jamais un ceintre, un arc où une portion d: cercle comme il arrive dans celle des buccins. Cette ouver- ture , qui déterraine en général le genre des rochers où murex , montre des variétés confidérables , autant par fon étendueque par lesdiverfes figures de fa lévre : elle eft tantôt mince, & tranchante , tantôt épaifle , en bourrelet & dentelée ; les unes s'étendent en forme d'aîle, avec des échancrures en haut & en bas; les autres £e prolongent vers la volute en forme de pique, ou font garnies de doigts ou de pattes, ou de crochets plus ou moins faillants. Les rochers ont prefque toujours le corps de la toquille oblong & renflé , portant une volute plus ou moins élevée en pyramide, compofée depuistcinq ou fix fpires , jufqu’à dix ou onze. La co- lumelle extérieure eft quelquefois unie & dentelée & fouvent garnie de plufeurs rides. Son extrémité, ainfi que celle de lalévre ,ne formeordinairement qu'un canal court, large, comprimé ou arrondi, échancré à fa ter- minaifon , & quelquefois recourbé au-dehors Les rochers préfentent également des variétés tant par les diverfes couleurs dont ils font ornées , que par les différentes configurations de leurs coquilles. Les uns font marbrés de jaune, de roux, de fauve , & de blanc; les autres font fafciés de bleu, & de couleur de rofe. On remarque fur certaines ‘fpeces différents traits qui femblent imiter les carreaux & la foudre de Qi 248 d RO € Jupiter, tandis qu'ils repréfentént fur d’autres, un papier de mufique. il y a des mmurex de toutes les grof- leurs, & qui ont depuis quelques lignes d’étendue par gradation jufqu'à un pied & demi. | Les variétés nombreufes qui fe rencontrent dans ce genre de coquillages leur ont fait donner par les an- ciens Naturaliftes, & fur-tout parles modernes, plu- fieurs dénominations; fçavoir, les mufiques, les fou- dres , lé bois veiné, le lard, laigrette, les cafques, les turbans , les tourterelles , les gueules noires , l'oreille de cochon, ou à lévre déchirée, les lambis, FPaîle d’an- ge, l'aile de moulin à vent , les araignées mâles & fe- melles, les fcorpions, les différents rochers aïlés, la peau de lion, les murex à dents de chiens, les hérif- fons , &c. Les rochers fe trouvent principalement dans toutes les mers de l'Amérique, dans celles des Indes, & de la Méditerranée. | RONDELET, de teffaceis , lib. 2. pag. 75. dit que le mot #urex à plufieurs fignifications, qu'il peut ex- primer le fommet ou les pointes d’un rocher, qu'il eft quelquefois employé pour expliquer une machine ou un piege de fer triangulaire , garni de pointes, de maniere qu'il s’en trouve toujours une dreflée en l'air , ‘qu'on appelle chaufle-trape. Nomer murex eff poly fe- mum , figaificat enim acumen five afpericatem faxi pro- minentis. Aliquandd murices machinule funt ferrea , dolofe , tetragoné formé , que in quamcumique partem zicubuerint , unum aut plures aculeos infeflos proten- dun. Ce Naturalifte ajoute que te murex ou rocher a fa coquille plus large que celle de la pourpre, qu'elle: n’eft point auffi chargée d’excédences; que fon ouver- ture n’eft point fi ronde, qu'elle eft fimple , rappro- chée & ramaflée dans fes côtés; & que fon bec ne fe prolonge point par des faillies angulaires. Muricem effe latiorem purpuré , neg1e afpero, neque rotundo ore ; neque in angulos prodeunte roftro , féd fmplice contha, urroque latere fefe colligente. Rondélet fait mention de cinq efpeces de-rochers R #0 € 249 qu'il nomme murex marmoreus , murex triangularis, murex laëteus , murex coracois & aporrhais. Le rocher marbré , le cafque triangulaire, celui qui eft blanc de lait, le rocher coracoïde, & à pointes courbées en bec de corbeau, & l’aporrhais ou rocher aîlé à pattes. ALDROVANDUS, detefhaceis , lib. 3. pag. 330. & fuivantes, rapporte que le terme de murex peut être interprêté pour les différentes couleurs de pourpre, foit pour celle nommée fpécialement pourpre, foit pour celle que l'on tire du buccin & du conchylium : car, dit ce Naturalifte, la teinture que l’on tire du murex , eft la même que celle de la pourpre & du cor- chylium. Murex paflim accipiatur pro omni purpureo colore , fit ne vel purpura , vel Buccini, vel conchylii : idem enim eff tinéum effe murice, quod tinélum elle pur- purd vel conchylio. C'eft pourquoi les anciens tiroient Ja couleur pourpre du murex , ainfi que des buccins & d’autres coquillages univalves pour teindre leurs étof- fes. [ls eftimoient beaucoup celle qui venoit de Tyr; ainfi qu’il eft dit dans le quatrieme livre de PEnéide de Virgile : Tyrioque ardebat murice lana. Ovide en fair aufll mention en ces termes; mec qua de Tyrio murice lana rubet. Selon Lucien on nommoit ce teftacée la coquille de Tyr, ou le murex de Sidon. Aldrovandus fait mention de feize efpeces de co- quilles univalves connues fous le nom de rochers ou murex ; fçavoir le murex marbré de Rondelet, murex marmoreus Rondeletii ; un grand lambis aîlé qu'il ap- pelle fimplement wmurex marmoreus. Les efpeces fui- vantes font le murex marbré de lauteur, celui de Zoo- graphe, murex marmoreus Zoographi; celui qui eft ftrié & rayé, murex marmoreus firiarus & virgatus ; le rocher blanc & le quatrieme qui tire fur fa couleur pourpre , »#72Urex marmoreus Candidus & murex mar- moreus purpurafcens. La feptieme efpece eft une pour- pre rameufe triangulaire que l’auteur défigne ainf, muricis fpecies appendicibus afperis , culore rubro cine- reo & albo depita, Le huitieme & neuvieme roche 250 R O € font le cafque triangulaire , & le blanc de lait de Ron- delet, murex triangulzris & mirex lacteus Rondelerir. Les trois rochers fuivants font les murex de l’auteur ou d’Aldrovandus , de couleur blanc-de-lait, dont la der- niere efpece eft une oreille de cochon, ou un rocher à lévre déchirée. Les autres murex font ceux que l’au- teur appelle murex orthocentros purpureus, celui dont la columelle, ou l’axe eft de couleur pourpre; murices coracoïdes Rondelerïi & 7cographi, Enfin la feizieme efpece qui eft un aporrhais, ou une grande araignée. Aldrovandus rapporte que l’on mange la chair du murex , ou rocher, préparée avec des acides, de la mou- tarde & de la roquette, quoiqu'elle foit de mauvaife odeur; mais qu’elle fent moins lorfqw’elle eft bouillie, bien hâchée & bien affaifonnée ; qu’autrement elle di- gere difficilement & altere beaucoup. Celfe vante ce- pendant, dit Aldroyandus, le manger des murex comme celui de plufieurs autres coquillages pour fortifier l’ef- tomac. On en fervoit fuivant , Macrobe, fur la table de Lentulus dans les feftins qu'il donnoit aux Prêtres pour célébrer quelques Divinités. Les coquillages que on nomme rochers ou urex ont aufli quelques propriétés dans la médecine. Lorf- qu'ils font calcinés, on en fai: un onguent avec du miel , très-propre pour guérir les plaies , les ulceres, les tumeurs & les morfures des chiens. La poudre du murex, ainf que celle de la moule, eft un cauftique qui enleve les taches, les boutons & la lépre de la peau. L’eau dans laquelle elle eft infufée, enleve la chaflie des paupieres , diffipe la taie des yeux, & écarte les accidents qui obfcurciflent la vue ; elle eft bonne auffi pour laver les plaies & les puftules de la tête. On com- pofe, dit Aldrovandus, un autre onguent avec la pou- dre de la pourpre & du murex, de la quantité de dix dragmes, mêlée avec vingt dragmes de cire & d'encens, onze dragmes d’écume d'argent, & la mefure de l'an- cienne hémine d’huile, ou un demi-feptier. Cet on- guent guérit les tumeurs de la tête. k 49 ‘Æ 2$1 Gualtieri ne comprend dans les genres qu’il nomme rocher, en latin zæurex , que les efpeces ailées & demi- aîlées. Murex eff cochlea canaliculata , mucronata , prope fummitatem ex latere dextero fulcata, € aurita. Rumphius ne donne le nom de rochers qu’aux pourpres, qu'il appelle murices ramo/.. Les autres efpe- ces fe rencontrent parmi les cafques & les aïlées; fça- voir , cochlea alate, caflides tubero[a , verrucofa & caffi- des leves cinerez. Voyez les mots PourPres, Cas- QUES, ET AILÉ:, ou COQUILLE A LÉVRE AILÉE. M. d’Argenville dit que le rocher eft une coquille univalve , garnie de pointes & de tubercules , avec un fommet chargé de piquans quelquefois élevé, quel- quefois applati, la bouche toujours allongée, dentée, édentée, la lévre aïlée, garnie de doigts, repliée , déchirée, le für ridé, quelquefois uni. Murex ef concha univalyis & aculeis horrida, claviculà afperä propè fum- mitatem exertà , compreffa, ore femper expanfo , den- tato ,edentulo, labro digirato , alato, plicato, laciniaro, columella rugofz , lavr. Ce Conchyliologifte diftingue cinq efpeces de rochers avec un grand nombre de varié- tés dont voici le détail. 1°.Le rocher tout garni de poin- tes & de tubercules noires , murex tuberculis 6 aculeis nigris omnino circumdatus; sarni de pointes émauflées, & noires, le fommet applati, aculeis obtufis & nigris hor- ridus , clavicula comprefsé; celui couleur de cendre, entouré dc: piquans noirs, avec une clavicule élevée, cinereus aculers nigris circumplicatus , clavicula exerta ; Je rocher à pointes émouflées , bleuâtres avec le fom- met applati, aculers obtufis [ubcæru!eis , claviculä com- prèfsä; fauve,entouré de quatre rangs de pointes émouf- Les, fulvus quatuor ordinibus aculeorum obtuforum cir- cumdatus ; le rocher blanchätre , remarquable par deux rangs de pointes pliées, /ubalbidus , duobus ordinibus aculeorum plicatorum confpicuus ; celui qui eft brun & bleu, à trois rangs de pointes, fufeus & caruleus, tribus ordinibus aculeorum diflinilus ; jaune, avec des: 252 RO. 6 pointes rangées régulierement , fzvus aeuleis ubicum- que regulariter difpofiris ; le rocher blanchâtre couvert de boutons jaunes, la bouche violette avec des dents des deux côtés, murex fubalbidus, umbonibus flavis ändutus , ore amethiftino ex urrâque parte dentato ; le hériflon blanc à pointes noires & à bouche dentée, hericius albidus aculeis nigris , ore denrato; le bois veiné , Lgnum veñofum ; la mufique avec un für ridé, mufica , columellä rugosä; le plein-chant , fmplex ca- nendi mod1s feu mufica rufficorum ; le foudre avecun fût ridé, fulmen, columell& rugofa vari girus clavi- cula exerti,& afperä ; & celui qui eft bariolé avecune columelle élevée & raboteufe Le rocher ondé, avec un fommet élevé, rabateux & étayé, murex undofus , claviculé exertä , tuberos& & contabula:a3 celui qui eft blanc, rayé, dont ie fommet eft garni de longues poin- tes, albidus ffriatus , claviculä aculeis longis inffruc- 14; fauve, à côtes , raboteux de tous côtés, & cannelé, fulvus, coffarus , ex omni parte tuberof1s & canalicu- Latus ; plein de verrues, de ftries ombiliquées, avec un fommet rougeôtre, murex verrucofus , ffriatus , unbi- licatus, clavicul& fubrubrâ. 1°. Le rocher uni, dont la clavicule eft peu chargée de pointes , & le bec re- courbé , murex Levis , claviculä paulifper afpersä , rof- tro recurvo; le rocher triangulaire, ou le cafque de Rondelet à bouche dentée & à lévre repliée, murex triangularis , feu caffis Rondeletii ore dentato , labro plicato ; le turban rouge , plein de boutons, dont les lévres font étendues des deux côtés, Turcarum gulerus ruber, umbonibus infignitus, labris ex utrâque parte éexpanfis ; celui en form: de cafque, dont parle Bo- nanni, galesformis Bonanni ; le cafque couleur d'a- gathe à bouche moins dentée , caffis colore agatha ore minùs dentaro ; bariolé de taches fauves, fulvo varie- gata ; couleur de cendre fans boutons , cinerea ffriata, umbonibus denudara ; le cafque blanc, ondé de lignes jaunes, caffs alhida , lineis flavidis undulata; l'agathe RO € 253 féparée par des taches fauves & régulieres, achates, regularibus fulvifque notis interflinétus ; le cafque bleu à ftries , garni de lignes roufles en zigzag, caffis cæru- lea, firiata , lineis rufis flexuofo fluxu irffruéta. 3°. Le rocher dont les lèvres font garnies de doigts, murex labro digitato ; l’araignée , aranea; celle qu'on nomme Jambis aporrhais, le crochet ou l’araignée mâle, Aar- pago mas; l’araignée femelle, harpago fœrnina; a millepieds , cornuta millepeda fed pedydaüylus ; celle qui eft très groffe , qui a des cornes, felon Rumphius, decumena Rumphii; qui a fept doigts, felon Fline, heptada&ylus Pliniis qui a cinq doigts ou grofles pointes, pentadaë&ylus ; l'araignée , qui a quatre doigts, felon Rondelet, aranea tejlarodaëtylus Rondeletii, qui a fix excroiflances canullées , fenis aprerdicibus canaliculatis decorata ; le fcorpion , dont la bouche eft rayée de petites lignes, /Corpio , aperturä oris minu- tiffimis incifuris rugatä ; de couleur rouge, & dont les pointes font droites, orthocentros purpureus ; à poin= tes recourbées, femblables au bec de corbeau, cora- coïdes , feu corvi roftro fimilis ; à lèvre phée en cinq excroiffances de couleur bleue , blanche & fauve, /abro in quingue apnendices plicato, ceruleo, albo fufcoque colore. 4°. Le rocher à Iévre aîiée & déchirée, murex La« bro alato & laciniato ; l'oreilled’âne, rouge en-dedans, avec un bec recourbé, auris affni, labro intàs rubente, roffro recurvo ; le rocher triangulaire , entouré de gran- des ftries & de tubercules, nommé l'oreille de cochon, triangularis ftriis maximis & tuberculis cinélus, auris porci nominatus ; à bouche rouge, & le fût noir, ore rubro, columeliä nigra; la gueule noire, ore ex utrd= que parte migro & firiaro à bouche blanche & brune, ore albo & fufco ; la tourterelle, turtur; a bouche faite en oreille, dont parle Rumpbhius, avec une pyramide pleine de piquans, pagil Rumphii , pyramiaes aculeis anfiruéta ; le rocher à lévre très étendue, rougeâtre, découpée, avec une clavicule pleine de pointes , /abro «4 modèm extenfo , fubrubro, laciniato ; claviculà acu- ARE" 254 #0 ,6 ‘à leatä ; le rocher rouge, à lévre déchirée & la clavicule pleine de piquans, murex ruber , labro laciniato , cla- viculä acueata; celui qui eft bariolé, plein de ver- tues , à lévré déchire & épaiñle, variegaras , vérruco= fus , labro lacinisto & craffo ÿ à lèvre mince, labto terui ; le rocher jauñe, à lévre déchirée & la tête boflue, mu- rex flävus , labro laciniato , claviculé gibbosä ; le to- cher ventru, à lévre repliée de couleur de plomb; ventricofus labo replicato , colore plumb.o; cèlui qui eft uni, à lévre épaifle & pliée, & la columelle dentée, murex levis , labro craflo & plicato , columellä dentarä ; jaunâtre & à tubercules , à lévré repliée, dentée d’an côté , & tachetéé de l’autre , fubflavus G& tuberofus, labro plicato, ex un& parce denfaro ; ex altera macu- lofo ; le rocher jaune, avec une côte réguliere & ta- chetée, qui prend du fommet vers la queue , traver- fant par le milieu du dos , murex flavidis , coftà regu- lari, maculosa tranfverfim a clavicul& ad roffrim per medium dorfi prorensé ; celui qui eft couleur de cen- dre à côtes, la lévre étendue du côté du fût, érrereus, coftatus, labro extenfo ex parte columella ; blanc, vent- ru, à côtes , & la columelle étagée ,a/bidus ; ventrofns, coffatus , columelläque rabulara. $°. Le rocher nommé l'unique , dontla bouche eft tournée de drofta gauche, mürex uñicus, ore à dextré ad finiftram inclinato. M. d'Argenville dans fon appendice qui traite de Ja Zoomorphofe , pag. 35, dit qw'il paroïît que l’ani- mal qui habite la coquille du murex ex-rocher , eft ‘le même que celui qui occupe les cornets & les olives; & c'eft peut-être la raïfon pour laquelle les auteurs ont confondu jufqu’a préfent ces trois genres de coquilles, auxquelles ils ont encore ajotité les porrprés & les buc- cins. M eft vrai que le murex approche aïlez de la pour- pré pour la figure extérieure & intérieure , & qu'il ne paroït d’abord de différence que dans la couleur, dont Ja partie fupérieure éft d’un blanc jaunäcre , & l'infé- rieure tire fur un brun verdâtre. Le murex fe diftingue encore par fa bouche allon- : R ®. @ 5 gée garnie de dents, & par fon Corps qui, au lieu de feuilles déchirées & de piquans, comme en a la pour- pre; «ft couvert de pointes, de boutons, de côtes, de tubercules, de crochets, ou de doigts quelquefois peu faillans ; fouvent le murex eft tout nud comme le caf- que, avec cependant des replis & des apparences de tu- bercules qui le font reconnoïtre pour un véritable murexs Le même auteur a fait repréfenter un rocher avec lanimal, dont la coquille eft ombiliquée , & chargée de gros tubercules ; elle eft couverte d’une croute blan- che affez épaifle , qui cache les petites nuances variées de différentes couleurs qui ornent fa robe. Telle, par exemple, la belle mufique. La bafe fur laquelle ik rampe, eft charnue : & fon mantelet, en fe recourbant à la fortie dé la coquille , forme un tuyau qui a beau- coup de faillie. Ce que ce coquillage a de fingulier, eft fa tête & fon col, qui font extraordinairement gros; les yeux y font proportionnés, & fi éminens, qu'ils faillent en-dehors de plus d’une ligne. Les cornes font accolées fur les côtes d’un cordon , qui forme une ef- pece de bourrelet élevé dans toute fon étendue. Aux autres teftacees ces côtes font ordinairement pointues; ici elles font rondes, camufes, & beaucoup plus grof- fes à leurs extrémités qu’à l’origine de leur attache. Rién n’imité mieux le pilon d'un mortier. Le mufeau de ce teftacée forme un démi cercle dentelé; & le deffus eft occupé par une bouche très valte, & chagriné dans fon pourtour. On voit au bas de la couche un: oper- _culé oblong, & placé comme ceux des rouleaux, & -des cornets. La chair de ce teftacée eft d’un blanc fale, tirant fur le cendré. à M. Adanfon a compris les rochers dans la fection des coquillages operculés ; principalement parmi les pôurpres. L M: Davrza, cat, [yff. pag. 158, dit que les ro- chers ou murex font des coquilles en volute, qui appro- chent beaucoup des buccins, mais qui en different à 56 R © G@ plufieurs égards. Leur caraétere le plus invariable eft d'être prefque toujours renflées du milieu, plus ou moins allongées vers les deux extrémités, & garnies ou de pointes, ou de tubercules ou de clous, ce qui leur a fait donner le nom impropre de rochers. Leur bouche oblongue eft dentée ou non dentee & fans queue ; ou dentée avec une petite queue, où ailée fans pates, ou aile avec des pattes; & c’eft ce qui a fcur- ni à notre Conchyliolooifte la divifion de cette fa- mille en quatte &enres; fçavoir : 1°. Les rochers à bouche dentée ou non dentée fans queue ; comme lé foudre , la pyramide, le bois veiné, la mufique , le plein chant, le lard, l’aigrette, le mu- rex à dents de Chien, la mure, le hériflon, &c. 2°. Les rochers à bouche dentée & à petite queue ; fçavoir, les efpeces nommées le dragon, le rhinoce- ros, la culotte de fuifle, le crapaud, la gouttiere, la grimace , le cafque plume , le cafque pavé ou truité, le cafque bézoard , le cafaue bordé, celui en baudrier, le cafque rayé, le bonnet de Pologne, le turban , les cafques triangulaires , le cafque tricoté, &c. 3°. Les rochers à bouche aïlée fans pattes; comme ceux que l'on nomme l'aîle large, la tourterelle, les fufeaux aïîlés ou les artimons entortillés, la gueule noire , la tête de ferpent , l'oreille "E cochon ou de- chirée, les lambis , la pomme d’acajou , l’'épifcopale, l'oreille d'âne , l’aîle d'ange , &c. 4°. Les rochers à bouche aîlée & à pattes; dont les efpeces s'appellent l'araignée mâle, ou la griffe du dia- ble, l’araignée femelle, le crabe commun, les arai- gnées à fept pattes,appellées racines de brione, le fcor- pion mâle, le fcorpion femelle , le fcorpion orangé, la hallebarde, autrement l’aile de chauve-fouris, ou la patte d’oie , la millepede, &c. | ROCHER , où MUREX A DENTS DE CHIEN, ou À CLOUS. Les Conchyliologiftes nomment ainfi plufieurs rochers chargés de tubercules élevés, ou de -protubérances arrondies , un peu courbes, pointues ou | émouflées R © C 247 emouflées qui couronnentprincipalementles He fpires de la coquille ; fçavoir, le rocher ou murex à dents de chien à lévre mince & rentrante, le murex noire à dents de chien à clavicule élevée , & celui qui eft noire à fpires comprimées. Voyez ces mots. ROCHER ou MUREX A DENTS DE CHIEN, A LÉVRE MINCE ET RENTRANTE. Murex no= vem fpiris firiatis & tuberofis compofitus ; prafertim in primä fpirâ extuberantiis elatis, clavis paulifper re- curvis € obtuffs armatus ; acumine acuto , labio tenui 6 intrinfecès alato 6 recurvo , canali brevi leviter ful- cato, & colore ex flavo livido diffinétus. Ce rocher, qui eft d’un jaune pâle, ou de couleur ventre de bi- che, a une coquille mince, prefque tranfparente , avec une volute élevée, élégante ou bien proportion- née , compofée de neuf fpires un peu convexes , gar- nies de ftries circulaires, & couronnées de tubercules ; principalement dans la premiere fpire où ils forment des protubérances élevées , creufes en-dedans, un peu cbtufes & recourbées ; de maniere à avoir quelque reflemblance avec des dents de chiens. auxquelles elles doivent leur dénomination ; toutes ces fpires fe termi- nent par un fommet très aigu. Le corps de ce rocher eft uni & arrondi, excepté vers le canal où la coquille devient efhlée, & garnie deftries obliques & onduleufes. L'ouverture eft allongée , avec une lévre mince & ren- trante, quoiqu'elle forme une avance aîlée & arrondie en portion de cercle. Il n'eft point ordinaire de ren- contrer cette coquille avec cette lévre entiere à caufe de fa fragilité; elle eft dentelée intérieurement, au lieu que la columelle eft unie, prefque droite , & un peu échancrée à fon extrémité vers fa jonétion avec la lévre. Ce rocher varie par le nombre & l’élévation de fes tubercules, par fa couleur plus ou moins foncée, qui eft quelquefois traverfee d’une zone légere vers le mi- lieu du corps de la coquille. Elle peut avoir jufqu'à deux pouces & demi de longueur, fur un & demi de largeur. On la trouve dans Les mers des grandes Indes. Tome III. 258 R © € | M. d'ARGENVILLE, tab. 14, lett. K. Un roche# à ftries avec des boutons dans fa clavicule. La fingu- larité de cette coquille ef d’être aïlée, avec une pointe très faillante dans le haut. | ROCHER ou MUREX NOIR A DENTS DE CHIEN, ET A CLAVICULE ÉLEVÉE. Murex niger ex albo fafciatim variegatus ; craffis ffriis & mi- nutiffimis circumdatus ; mucronibus magnis , plicatis , 6: acutis in longum armatus ; claviculé exertä, colu- mellé rugosê , aperturé longä& , labro finuofo, & ca- nali craffo & obtufo diffinélus. Cette coquille fe diftin- .gue parmi les rochers , par fa belle forme , fa couleur noire marbrée par zones de blanc, ainfi que par fes grofles pointes pliées ou protubérances , dont elle eft “armée principalement dans les deux premieres fpi- res & vers Le canal du rocher ; on remarque que les grofles ftries inégales qui environnent ce murex , font elles-mêmes garnies de ftries très fines. La volute eft compofée de huit ou neuf fpires tuberculeufes , termi- nées par un fommet pointu. L'ouverture eft étroite, finueufe, allongée , toute blanche dans la furface inté- rieure , bordée d’une lévre un peu cannelée, finueufe, tranchante , eft d’une forte columelle, garnie vers le milieu de trois rides dominantes. Cette lévre & ce fût forment un gros canal chargé de tuiles & de pointes , obtus, & un peu retrouflé à fon extrémité. Ce rocher, qui fe trouve dans les mers des grandes In- des, peut avoir trois pouces & demi de longueur, fur deux pouces & demi de largeur. RumpPxius, tab. 24. litt. Caffis verrucofa feu ce- ramica , le cafque à verrue, ou le cafque céramique ; Hholl. Getakte; zwit zers-broek la culotte de fuifle à pointes. Ejufdem , rab. 49. lits. L. Getakte zwitzers broek,, of de morgenftar ; la culotte de fuifle à pointes, ou l'étoile du matin. L'étoile du matin fe prend ici pour une ancienne aume , que l'on nomme en langue Allemande, morgen DR. xt 9 ftaarn, & qui à la figure d’une pique, ou plutôt d'un bâton armé à une extrémité, d'un fer rond. ou un peu oblong , maflif, aflez gros & hériflé réguliere- inent de grofles pointes, lefquelles forment des rayons en maniere d'étoiles, & à laquelle armure, on a donné le nom d'étoile du matin, & qu’il ne faut pas confondre avec la chaufle-trape. Il ÿ a apparence que Rumphius appelle ce rocher, le cafque céramique, parce qu'il étoitrepréfenté fur les maufolées des guerriers à Athe- nes , où on les enterroit. GUALTIERI , tab. $5$. litt. D. Srrombus Integer ; ore labiofo, ffriatus firiis craffis, 6 infigniter acur:ff- me, & validiffimè muricatis ; mucrone papillofo , ex fufco nigricans , 6 aliquibus lineis aut maculis albi- dis notatus. M. d'ARGENVILLE, pl. 15. letr. E. Ce rocher eft rare ; fon corps eft tout chargé de pointes noires aflez longues, fur un fond blanc. Ces pointes for- ment différens étages , avec une clavicule élevée. ROCHER ou MUREX NOIR A DENTS DE CHIEN , ET À SPIRES COMPRIMÉES. Murex niger ex albo maculatus, mucronibus plicatis | recur- vis , partim obtufis & aliquandd acutis | inffruétus ; teffà crafsä , ponderosé, [piris depreffis € afperis in- fignis. Ce rocher, dont le volume eft inférieur à celui “dont la clavicule eft élevée, eft d’une forme renflée & arrondie vers la volute , chargé de tubercules ou de protubérances pliées , recourbées , les unes obtufes : & les autres pointues, fur-tout dans les deux pre= mieres fpires qui font applaties. Les trois autres qui terminent Ja clavicule, font raboteules , peu élevées ; & fouvent peu diftinétes. Toute la furface exrérieure de ce murex , eft noire ou de couleur enfumée , avec des taches blanchâtres. Le refte de la coquille reffem- ble dans fes autres parties, au grand #urex noir , à. dents de chien. Sa longueur porte un pouce & demi où un pouce neuf lignes, fur fept ou huit lignes moins de largeur. Il fe trouve dans les mers ae 1} 260 HR. O. TC RumPHIUS, tab. 24. litt. B. Cafés verrucofa fe- cunda. Holl. Tweede pimpeitje ; le petit ver à li- queur de la feconde efpece. d M. d'ARGENVILLE, pl. 1$. lett. P. pag. 251. Un rocher très extraordinaire : fa figure ramaflée eft toute hériflée de gros tubercules, dont les pointes émouflées , forment des dents de chien : fa clavicule eft pointue , mais peu élevée : fa couleur génétale tire fur le violet, fur le bleu & le brun. ROCHER ou MUREX MARBRÉ A CLAVI CULE ÉLEVÉE , dit ROCHER DE FRANCE. Murex decem fpiris concavis , tuberofis , leviter ffria= tis compojitus ; formä elongatä rotundä ; coloribus ex fufco-rubefcentibus purpureis , 6 albidis in longum va- riegatus , columellé lucidä, & aperturä longä & an- guflé diffinius. Ce murex eft l'efpece que l’on nomme fpécialement en France, le rocher : c’eft pourquoi on l'appelle aufli le rocher françois ou le rocher de France. Sa figure eft très allongée , arrondie & peu ventrue. La volute, élevée en pyramide, eft com- pofée de dix fpires concaves , couronnées réguliere- rement de tubercules jufqu'au fommet qui eft aigu. Les cannelures circulaires , larges & peu articulées, que lon diftingue fur le corps de la coquille, dégénerent en ftries trés fines fur toute laclavicule. Toute cette {ur- face extérieure eft marbrée & ornée de grandes ra- ches longues , de couleur brun-rouge & pourprée, mêlée de blanc. L'ouverture eft très allongée , affez étroite, avec une lévre mince & une columelle lui- fante & très unie , lefquelles forment un canal un peu tortueux & entier, c'eft-à-dire , fans aucune in- terruption. Ce beau rocher a un peu plus de trois pouces & demi de longueur, fur près de deux pou- ces de largeur. RüMPHIUS , tab. 40. litt. M. Holl. de Franfche hoorn ; la coquille Françoife. Guaztrert, tab. $c.litt. B. Ssrombus integer , ore labiofo, rugofus , mucrone infigniter muricato , fubal- R: 0 © : 261 éidus , & lineis pullis, & fubrubris undatim fignatus, ROCHER ou MUREX MARBRÉ , dit RO- CHER FRANÇOIS PAPYRACÉE. Murex novem fpiris concavis tuberofis, leviter flriatis compofitus ; coloribus fulvis, fufcis , purpurafcentibus, albidis 6 rofeis diverfimodè variegatus ; teffâ papyraceä , & fra- giliffimä , columell& Levi colore rofeo tinétä , imfignis. Ce rocher, que l’on peut confidérer comme une va- xiété du rocher françois , a fa coquille mince , très fragile , tranfparente & comme papyracée. La volute, élevée en pyramide, eft compofée de neuf ow dix fpires concaves, élevées, légerement ftriées de vive- arrête, & couronnées de tubercules peu faillans. Toute la furface extérieure de ce murex eft marbrée de couleurs brunes, fauves, mêlées de pourpre & de cou- leur de rofe fans compartimens. Les larges cannelu- res circulaires font peu prononcées ; mais elles font régulieres. L'ouverture de ce murex, qui a la même configuration que le rocher précédent, montre une columelle unie couleur de rofe. Il peut avoir jufqu’à trois pouces de longueur , fur moitié moins de lar- geur. Le murex, dit le rocher papyracée , a une variété dans fon efpece qui en differe par fa clavicule moins élevée , avec un petit bourrelet marbré dé blanc, & dont les dernieres fpires font garnies de petites côtes. Tout le refte de la coquille eft nuée de jaune-fauve & de brun-clair, & a la même forme que la précédente. M. d'ARGENvVILLE , pl. 14. lett. I. C’eft un ro- cher à ftries, qui n’a de tubercules que dans fa cla- vicule à fix étages ; fa robe eft bariolée de jaune fur un fond blanc. ROCHER ou MUREX BLANC DE LAIT de Rondelet. Woyez LAMBIS AILÉ DE LA MOYENNE ESPECE, À SPIRES RENTRANTES. ROCHER ou MUREX CORACOIDE ou A BEC DE CORBEAU. Voyez LAMBIS NON AILÉ DE LA GRANDE ESPECE , ET À RM D. 262 h O0 : . ROCHER ou MUREX DE MARBRE de Ron: delet. Voyez LAMBIS AILÉ DE LA GRANDE Es- PECE. ROCHER ou MUREX DE LA CHINE, FEUILLETÉ. Murex Sinenfis vencrofus, exiguis 70- nis fulyis lineatus , punéhs fufcis notatus ; tuberculis zmbricatis fafciatim in tribus ordinibus difpofitis ; in Jfex fpiris depreffis , foliis & laminis laciniatis craffis crifpis , inffruëlus : uméilicatus , & labro dentato dif- tinctus. Ce rocher eft d’une forme renflée, rayé par petites zones de fauve, & marqueté de quelques points bruns, chargé de trois rangs circulaires de tu- bercules tuilés , remarquable par fa volute |, compofce de {x fpires applaties, recouvertes d’une fuite de feuilles couchées , retrouflées vers le bord & comme frifées. Ce rocher eft ombiliqué , & fa lévre eft dente- Ice. C’eft l’efpece que quelques-uns appellent la man- chette. M. DAVILA, cat. fyff. pl. x1.lett. E. pag. 161. art. 2617. ROCHER ou MUREX,, dit PETIT ROCHER VENTRU. Murex parvus , ventricofus ; coffatus , le- virer firiatus, feptem. [piris exertis , & fuperits de- preffis diffinétus ; ex albido & fufco colore nebulatus. Le petit rocher 2 fa coquille ramaflée , large ou ven- true , garnie de petites côtes longitudinales & régu- lieres, en forme de tubercules dans la premiere ran- gée, qui parcourent les fix ou fept fpires de la volute : : ces fpires font élevées , applaties en-deffus & de vive- arrête. On apperçoit fur ce murex , qui eft en plus grande partie d’une blancheur nuée de fauve , des ftries circulaires peu fenfibles. L'ouverture eft affez grande avec une lévre évafée , échancrée , & une colu- melle extérieure qui s'étend en maniere de bavure du teft fur la coquille. Le füt extérieur eft blanc & très luifant. Le canal de ce rocher ne forme qu'une forte échancrure. I: porte ordinairement quatorze o% quinze lignes de longueur , fur neuf de largeur, RO. G 263- _,. Guaitrert, tab. 44. litt. Q. Buccinum parvum Julcatum, & canaliculatum , labio interno inffgniter repando , externo fimbriato rugofum , aliquando ffria- tum, mucrone , coffis, feu rugis perpendicularibus ele- ganter divifo, aliquando papullis coronato , fubalbidum. M d'ARGENVILLE , pl. 14. letr. C. Ce petit ro- cher eft très ventru & à côtes relevées , ainfi que les cinq étages de fa tête; il eft tout blanc, avec une bouche fort large , & il n’a point de queue, Le petit rocher ventru a des variétés dans fon efpece , fça- voir, celui qui eft entierement blanchâtre, & garni par-tout d’un grand nombre de petites côtes longitu- dinales ferrées les unes contre les autres , & fur lef- quelles on diftingue des ftries circulaires. Ce rurex a également fa variété dont elle diffete par fa coquille plus petite, beaucoup plus mince, & dont les ftries tranfverfales bien prononcées , forment un réfeau en treillis avec les côtes longitudinales. Ces deux petits rochers ont une columelle fimple fans bavure. Le ca- nal eft un peu allongé , & avec une échancrure moins articulée. GUALTIERI, tab. 4a.litt. M. N. O. Buccinum parvum fulcatum &c... ut fuprd. ROCHERS ou MUREX TRIANGULAIRES. On nomme ainfi en général , les efpeces dont la figure de la coquille forment trois plans ou furfaces compri- mées, fçavoir , deux latérales & celle de l'ouverture, ou quand les tubercules dominants font, interpofés en trois temps obfervés dans une égale diftance autour de la coquille, comme il arrive dans les univalves appellés cafques; mais cette forme triangulaire arrive lus fouvent dans les buccins. RODOLPHE. Nom que l’on donne en Hollande à une coquille univalve que l’on appelle plus fouvent la conque perfique ou la pourpre de Panama. Woyez CONQUE PERSIQUE. ROJEL. Nonvdonné par M. Adanfon à une coquille bivalve du genre de l’huître. L'animal du rogel a {on | Riv 264 | R O P manteau bordé de deux-cens filets, dont cent font alternativement une fois plus cours. Sa coquille eft ronde , de deux pouces de diamètre , fi mince & fi applatie, qu’elle n’a pas trois lignes de profondeur. Sa furface eft affez unie. Le fommet ne s’avance point hors des bords de la coquille : il eft auf obtus qu'il puifle l'être. Le battant inférieur eft prefqu’aufli ap- plati que le fupérieur ; & il n'y a aucun enfoncé- ment , ni dans l’un ni dans l’autre , vers le fommet. ‘ La couleur de l'animal & celle de l’intérieur de fa coquille, eft d’un blanc fale : à lextérieur , elle eft d'un rouge fort rembruni. L’huître nommé le gafar, qui eft la premiere efpece, ne s'attache qu'aux bois &c aux arbres. Toutes les autres préferent les pierres pour s’y fixer, & il y a apparence que toutes fortes de pier- res leur conviennent également. Celle-ci a été trouvée fur un teflon de bouteille caffée , qui fut pêchée à la fonde, à neuf braffes de profondeur dans l’anfe de File de Gorée. Le battant inférieur de fa coquille s’é- toit entierement appliqué & étendu fur la furface un peu concave du verre. RONCERA. Nom que les Génois donnent à un coquillage univalve du genre des pourpres, fuivant Rondelet & que ce Naturalifte, ainfi que les anciens, nomment fpécialement la pourpre. C’eft l’efpece que l'on nomme à Rome opriella. Ce coquillage, qui fe trouve dans la mer Adriatique , eft celui que l'on nomme en France la maflue d'Hercule, & auquel M. Adan{on à donné le nom de bolin. Woyez ces mots. ROPAN. M. Adanfon appelle ainfi un coquillage multivalve du genre du taret, en latin taredo. La co: quille du ropan , que l’auteur a rapporté au taret, appaitient néanmoins à un genre différent. Elle a beaucoup plus de rapport avec ce qu’on appelle dail ou datte. Elle eft compofée de trois pieces , dont l’une eft un tuyau conique, fort mince, qui refte attaché eux corps pierreux dans lefquels elle eft enchaffée. Ce tuyau eft percé comme celui du taret, de deux trous, RO | 26 dont le fupérieur eft beaucoup plus petit que l'infé- rieur. Il enveloppe entierement les deux autres pieces de coquille, qui font les battans. Ces battans repréfen- tent un ovoide long d'un pouce ou environ, deux fois moins large, & beaucoup plus gros à fon extré- mité inférieur , qu’à la fupérieure. Ils font égaux, fort minces, fans charniere ni fommets apparens , & termi- nés de maniere, qu'étant fermés, ce qu'ils font très exattement, les deux dents fe croifent & s’embraflent. Leur furface eft lifle, quelquefois fauve ou brune, mais ordinairement blanchâtre. Ce coquillage ne fe trouve que dans les amas de balances , autrement appellés glands de mer, dont il perce la coquille pour fe loger. Il ne s'y enfonce ja- mais plus qu'il n’a de longueur , laiffant toujours for- tir les deux pointes de fes battans pour communiquer avec l’eau. Il enduit le trou qu'il a creufé, d'une co- quille aflez mince, en forme de tuyau , femblable à celui du taret, mais qui tient à ceux des balances, de maniere qu'on ne peut l’en détacher. Il eft fort commun autour de l’île de Gorée & du Cap-Verd. RoumpPHivs , Muf. pag. 152. art. 7. tab. 46. fig. H. Pholas lignorum. Szo4nne , Jam. vol. 2. tab. 241. fig. 22. & 23. Pholas minor atro rubens firiatus. KLEIN, tent. pag. 165. fpec. 2. n. 1. Pholas lig- norum : Rumphiana ; longa ; acutè elliptica ; fragi- dis ; verticali foramine rotundo; coloris cinerei ; in palis putridis vivens. ROSETTE D'ÉPINETTE. Nom que l’on donne en Angleterre à une coquille univalve du genre des fabots, que l’on appelle ‘en France l’efcalier ou le cadran. ROTIE ou POURPRE RAMEUSE ROTIE. Purpura ramofa femi-horrida. Nom donné à des co- quilles univalves du genre des pourpres garnies de feuillages , à caufe que leur furface extérieure eft d’une couleur rembrunie & enfumée , qui les diftingue des 266 OT autres efpeces de pourpres rameufes , dont les rama* ges noires leur ont fait donner la dénomination de brulée. Les Conchyliologiftes diftinguent deux fortes de rotie, fçavoir , l’efpece triangulaire ou à trois rangs de feuilles , & la rotie arrondie à fix rangs de ces feuillages. Voyez ces mots. ROTIE ou POURPRE RAMEUSE TRIAN- GULAIRE ROTIE. Purpura ramofa triangularis , fEmi-horrida, tranfverfim ftriata , foliis crifpis , den- ciculatis & valdè elatis in tribus ordinibus difpoficis ziffructa ; aperturd parvä & canali recurvo diftinéta. Cette efpece , que l’on nomme aufli pourpre rameufe enfumée , à caufe de fa couleur de fuie ou trés brune, eft garnie de trois rangées longitudinales de feuillages très élevés, comme frifés, & dentelés fur les bords, lefquels fuivent à égale diftance les ftries tranfverfales de la coquille. Son corps, qui eft moins renflé que ce- lui des autres efpeces à ramages , porte fept fpires in- terpofées de petites feuilles , & élevées en pyramide, L'ouverture de cette pourpre eft petite , ovale, avec une lévre finueufe & une columelle extérieure élevée en vive-arrête. Le canal eft auf garni de longues feuil- les, comprimé , entrouvert & fort recourbé à fon ex- trémité. La rotie triangulaire a des variétés dans fon efpece ; par fa couleur brune plus ou moins foncée , tantôt d’une feule nuance , tantôt rayée de blanc dans fes can- elures. Les tubercules interpofés entre les rangées de feuillages font plus ou moins faillans; mais la co- quille eft toujours plus mince que celle de ia pourpre, que l’on nomme la brulée. ROTIE ou POURPRE ROTIE À SIX ou SEPT RANGS DE FEUILLES. Purpura ramo/fa femi-horrida , rotunda; parvis foliis crifpis & recurvis in fex vel feptem ordinibus in longum munita, fpiris convexis , labio denticulato & finuofo , columellà levr, colore rofeo & canali recurvo & fatis elongato , difiinéta. Cette efpece , dont le corps de la coquille eft arrondi R: O0: w AA Te & renflé comme la pourpre, appéllée le radis à pointes noires , eft chargée de fix ou fept rangées longitudina- les de petites feuilies frifées , aiguës, & recourbéés en arriere , lefquelles fe prolongent jufque fur les fpires bombées, dont la volute eft compofee. Le fond de cette pourpre eft cannelé , nué de blanc , & rayé de couleur fauve. L'ouverture eft plus ronde qu'ovale, bordée d’une lévre dentelée , un peu finueufe, liferée légerement de couleur de rofe , ainfi qu'une partie de la columelle extérieure , qui eft unie ; & la furface extérieure eft d’un beau blanc. Le canal, qui mon- tre une efpece d’ombilic , eft étroit , entrouvert , recourbé & chargé de plufeurs petits feuillages élevés. Cette efpece provient des mers des grandes Indes , quoiqu'il y en ait que l’on trouve dans les mers de Amérique. M. d'ARGENPIILE , pl. 16. lert. E. pag. 257. La pourpre eft à feuilles de chicorée , dont les extré- mités font noires fur un fond blanc, ce qui la fait nommer la rotie. Sa robe eft mince & tranfparente, avec fi rangs de feuillages. ROULEAUX. Riombi. Coquilies univalves qui compofent deux genres par le nombre & les variétés de leurs efpeces ; fçavoir, les coquilles que l’on ap- pelle rouleaux, ou cylindres, ou volutes cylindriques, & rouleaux échancrés, autrement nommés olives. Voyez ces mots. ROULEAUX ,, ou CYLINDRES , ou VOLUTES CYLINDRIQUES. Rhombi vel cylindri feu volute cy- lindraceæ ; formé longä , circa primam fpiram leviter gentricofa 3 fpiris oblique depreffis in acumen definen- tibus ; apertur4 anguffà 6 integrä , diffintta. Coquil- les univalves dont le caractere générique eft d'avoir la figure d’un cylindre un peu renflé vers la premiere fpire , tombant infenfiblement en doucine , pour for- mer une volute affez élevée , & pointue; compofée de fpires comprimées dans leurs plans obliques ; ow fans étre de vive-arrête , en général comme la pre- 263 R 9 i miere fpire des cornèts ou volutes coniques. La co< quille des rouleaux cylindriques forme fes circonvo- lutions & roule autour de fa columelle ou de fon axe, prefque dans toute fa longueur , d’une maniere plus. réguliere que dans les autres coquilles univalves. L’ou- verture , qui s'étend dans toute la longueur du teftacée, {à la volute près ) eft étroite, évafée vers le canal de fa coquille, fimple & entiere , c’eft-à dire, qu’elle fe éunit avec l'extrémité du fût, fans aucune interrup- tion. Ce fût ou cette columelle eft unie, & préfente les mêmes couleurs & les mêmes deffeins ou comparti- mens, que ceux qui regnent fur la furface extérieure de la coquille. Rien n’eft fi admirable que ces diverfes couleurs , dont la furface extérieure des rouleaux eft ornée ; elles forment dans les uns des compartimens inimitables , & donnent dans les autres une parfaite idée des plus belles & des plus riches étoffes , par fes différentes chamarrures , & par des tiflus variés & comme defli- nés. C’eft pourquoi on appelle ces coquilies, le drap d’or , le drap d'argent, le brocard de foie, le tafferas, _ Ja moire, la tulipe, la brunette, la piquûre ou la chiûre de mouche , la marque ou la tache de puce, l'écorchée, Pomelerte &c. ALDROVANDUS , de teffaceis , Eib. 3. pag. 399e fait mention de deux efpeces de rouleaux ou cylin- dres , qu'il nomme cochlee cylindroïdes ; la premiere paroït être une coquille frufte du genre des cornets, & la feconde , eft celle que l’on nomme le drap d'or. Voyez Drap D'or. Rumphius a rangé les rouleaux parmi les volutes en général. rab. 31. 32. & 33. Voyez VoLUTE. M. d’Argenville donne le nom de rouleau aux volu- tes échancrées ou olives qui compofent la onzieme famille de fes coquilles univalves, & a compris les volutes cylindriques dans la famille des cornets , où elles forment la quatrieme & la cinquieme efpece avec leurs variétés; fçavoir , la volute dont le fommet eft PS D NS 269 joint au corps fans aucun arrêt, voluta , clavicul& cor- poris unita ; le drap d'or, pannus aureus ; le drap d’ar- gent , pannus arventeus ; le drap couleur de citron, citrinus ; le drap d’or fafcié, fufciatus ; la brunette, igella ; Vomelette, ovorum intritas; à réfeau, reticu- lata; repréfentant des plumes d’oifeaux, vo/ura pen- nata ; la volute bariolée de taches bleues , variegata , cum maculis cæruleis ; grenue, entourée de taches & de points , granulata , maculis & punéfis cinéfa ; jaune, favida. La volute avec un fommet détaché du corps par un cercle , le corps renflé dans le milieu, & la bouche plus évafée , voluta, clavicul& circule diflincta, corpore in medio auéfo , oreque amplits aper- to ; l'écorchée , volura defpoliata ; le brocard de foie, textile fericum ; le brocard d'argent, rextile argenteum ; Ja tulipe, sulipa ; & le taffetas, pannus fericus. Cet auteur rapporte dans la Zoomorphofe, pag. 18. que l'animal qui habite le rouleau , eft prefque le même que celui du cornet. Voyez le mot CORNET. M. Adanfon donne le nom de rouleau, en latin firombus , à un genre de coquillages operculés , que l'auteur a trouvé au Sénégal. Le terme de rouleau, dit M. Adanfon, exprime aflez les efpeces dont les fpires font plates , & comme rouléès les unes fur les autres , fans les défigner fous d’autres dénominations pour en divifer Îles genres. L'auteur appelle les efpe- ces , le jamar & fes variétés ; le melar , le tilin, le ima- fan , le coupet, le chotin, le loman & le falar. Foyez ces mots. Gualtieri diftingue les volutes cylindriques ou les rouleaux , d'avec les cornets en général & les olives, qu'il nomme des limaçons allongés en forme de poire, un peu ventru vers l'extrémité qu'il appelle bale , & qui fe termine en un fommet ou une pointe fort dé- liée. Cochlea longa pyriformis vulgaris eff cochlez longa, pyriformis , circa bafim leviter ventricofa, & ir acumen tenuius definens. Les efpeces qui font repré- fentées entr'autres, font plufieurs draps d’or , pluñeurs 270 KR 0 8 rouleaux piquetés, la moire , la brunette & quelques Cornets. M. Davrza, cat. [yf. a rangé parmi les volutes cylindriques ou rouleaux , le drap d’or, celui qui eft fafcié , le drap d’or à fond bleu , l’efpece de la Chine, le drap d'or piqueté de la Chine , le drap orangé, la tulipe, la piquüre de mouches, la nébuleufe ou les nuages, le papier de la Chine, la brunette, l’ome- : lette , l'écorchée, le brocard de foie, la moire & le tafferas. Voyez ces mots. | ROULEAU PIQUETÉ D'UNE FORME EF- FILÉE. Voyez DRAP D'OR PIQUETÉ DE LA CHINE. ROULÉE ou COQUILLE ROULÉE, terme de Conchyliologie, qui exprime les efpeces ufées par les vagues & le roulis de la mer : ce qui arrive le plus fouvent anx coquillages qui font abandonnés des ani- maux qui les habitent, & que l’on trouve d’une ma- niere frufte & dépourvus plus ou moins de leurs cou- leurs , fur les bords de la mer & dans les rochers. RUBAN ou LIMAS RUBANNÉ. Cochlea luna- ris, quinque fpiris convexis compofita in fundo caflaneo vel ex fufco rubefcentibus plurimis zonis virefcentibus vel alis coloribus lucidè vittata ; intès colore margari- tifero nitens. Coquille univalve du genre des limaçons à bouche ronde, ainfi nommée , à caufe que toute fa furface extérieure eft ornée de bandelettes circulaires , quelquefois petites & larges alternatives, de couleur olive & verdâtre, bigarrées de différens traits de cou- leur plus foncée ; lefquelles fe diftinguent fur un fond marbré ou de couleur canelle, marron ou brun-rouge de plufieurs nuances, ce qui forme des compartimens, & des marbrures d’autant plus agréables, que la co- uille eft luifante malgré fes ftries longitudinales en Re de rides; mais elles font légerement pronon- cées ou peu fenfibles. La volute, qui eft aflez élevée, eft compofée de cinq fpires bombées , dont la derniere forme un fommet couleur de rubis. L'ouverture eft affez grande , exactement ronde, liferée dans toute fa RU 27 circonférence ou fur les bords de la lévre & dela co- lumelle de verd-olive , qui paroït être l'empreinte de lopercule. Les limas rubannés ont des variétés les plus intéreffantes par la beauté & le mélange des plus belles couleurs rembrunies, dont les marbrures {ont relevées & interrompues à égale diftance de pe= tits rubans, qui fe reffemblent rarement dans ces for- tes de limaçons. On les trouve dans les mers de la Ja- maïque. La furface intérieure monire une nacre ar- gentine. | RumpPnrus, tab. 19. litt. D. n°. $. 6. & 7. Co= chlez petholata. Holl. Naffauwers. GUALTIERI, tab. 64, litt. F. Cochlea marina ter- reffriformis , levis , lucidè rufefcens | nonnullis lineis Jubnigris, & albidis catenatis circumdata : ipfo primi orbis apice leviter finuato, 6: aliguantu!üm produéto. M. d'Arcenvizze, pl. 6. letr. G. Un fort beau Timaçon , remarquable par fa robe bariolée à fond ‘brun, avec une raie rougetre très diftin@te ; on l’ap- pelle le ruban. Le même , lett. K. un très beau limaçon ayant plufieurs bandelettes brunes , dont la couleur eft rou« geûtre. RUBAN ou VISBUCCIN RUBANNÉ. Srrom= bus buccini-formis terreftris , lavis, feptem vel o&a Jpiris exertis pardm convexis compolitus ; lineis fub- nigris vel purpurafcentibus , & plurimis parvis zonis alternatim difpofitis , rubris , virefcentibus , citrinis & aureis in fundo albo diflinéfis exornatus & eleganter de- piétus ; teflé cenui, columeil& rubrä , 6 parvä apertur& infignis. Coquille univalve terreftre, dont la figure tient de la vis & du buccin par fon élévation & fa _ groffeur. Elle eft compofée de fept ou huit fpires un peu convexes, unies, élevées, cerclées d'une ligne noirâtre dominante ou pourprée , alternative avec plu- fieurs petites zones ou diverfes petites bandelettes rouges, aurores citron, verdâtres , également arran- / D » . . 4 gées d’une maniere alsernative , en formant des efpe- 272 RAU: ces de rubans rayés. Toutes ces bandelettes coloriéés ne fe rencontrent pas toujours enfemble fur la même coquille, quoiqu'il y ait des efpeces qui les réuniflent toutes : elle font difpofées de diverfes manieres pa- ralleles , par paire ou trois par trois , lefquelles per- dent la vivacité de leurs couleurs à mefure qu’elles ga- gnent le fommet. Le fût eft un rouge de lie de vir ; il fe termine par un petit canal qui fe réunit avec une lévre mince , ainfi que toute la coquille. Les rubans vis-buccins peuvent avoir jufqu’à un pouce & demi. de longueur, fur moitié moins de largeur. Les plus recher- chées parmi fes efpeces, font celles dont les dernieres fpires font ornées de flammes longitudinales, que l'on nomme le pavillon d'Hollande, & celle dont l’ouver- ture eft à gauche, appellée pour ceite circonftance J'unique vis-buccin, Woyez ces articles. GUALTIERI , tab. 6. litt. A. Buccirum fluviatile,. fpiris non prominentibus oblongum , ore anguffiore , Lave, candidum, fafciis aliquando piceis , aliquanao ru- bris, plumbeis, & luteis, tridis inftar elegantiffime falciarum. RUBAN TERRESTRE COMMUN ,, dit GRAND RUBAN, ou RUBAN PLAT. Cocklea , teftä albä, fupra plana, fubtès finu amplo perforata , fpiris quin- que, fafcia ferruginea. M. Geoffroy définit ainfi un coquillage terreftre qui a fix lignes de diametre. Le deffus de cette coquille eft affez applati; mais le def. fous a un large ombilic , qui laifle voir Les volutes en forme d’efcalier. La coquille décrit fix fpirales : fa couleur eft toute blanche , à exception d’une bande de couleur fauve qui regne fur le milieu des volutes, & qui, aflez ordinairement fur la derniere eft accom- pagnée d’une feconde moins vive en couleur. L'animal de cette coquille, a deux dards vénériens ; de même que l’efpece nommée la grande ftrice. Lister, angl. pag. 126. tab. 2. fig. 13. Cochleæ cinerea albidave , fafciata cricerorum. RUBAN TERRESTRE COMMUN, dit PETIT | RUBAN R Ü Ë : 27$ RUBAN , ou RUBAN CONVEXE. Cocklea a aibâ , fupra plana , latere acuto , fubtàs convexa ; finu anguflo perforata , fpiris quatuor , fafcia fupra urica , fubtus plurimis fufcis. Cette efpece, dont M. Geoffroy fait mention à la fuite du précédent, pug. 49. eft plate en-deflus à-peu-près comme le grand ruban ; ‘en -deflous elle eft convexe & perforé d’un ombilic étroit, en quoi elle en differe. Une autre différence, c'eft qu'elle ne décrit que quatre fpirales, . La forme plate de deflus fait que les fpirales ont un angle fur le côté vers le haut. £a couleur eft blane che , avec une feule bande brune en-deffus fur les vo- lutes ; mais en deflous, outre cette bande »,ilyena quatre autres plus fines & plus étroites. On trouve en Normandie dans les prés , au bord de ia mer , une autre coquille qui approche beaucoup de celle-ci, & qu'on pourroit nommer le ruban ma- tin, dit. M. Geoffroy; mais qui en differe, en ce Re a cinq fpirales , & qu’elle eft toute blanche en- deflous, avec une feule bande brune en-deffus. Le pe tit ruban a deux lignes & demie de diamétre. RUBIS ou ŒIL DE RUBIS RADIÉ. Voyez * ŒIL DE RUBIS RADIÉ, Zome I1Z, S 274 LL S A B SABLON. Nom que lon donne à la Rochelle ; dit M. d’Argenville, à une coquille univalve du genre des limaçons à bouche demi-ronde : elle ne differe prefque point de l'efpece : appellée vignot ou gui- _gnette ; quant à l'animal , dit l'auteur , il en a à peu près les mêmes parties : 1l eft vrai qu'il eft d'une taille moins grofle ; mais il fe nourrit comme lui fur le ro- cher : il porte un opercule , & rampe de la même ma- _niere. Le col, la bouche & le mantelet, qui l’enve- loppe dans l’intérieur de fa coquille, fontles mêmes, ou du moins fe reffemblent beaucoup à la grandeur près. La différence fenfble entre le fablon & le vi- gnot, c'eft que l'animal du fablon eft d’un blanc vi- neux, au lieu que les autres font verdätres , jaunes- _pâles, & prefque tout noirs. Les yeux, quoiqu’éga- _ lement placés, font beaucoup plus petits ; mais leur ‘ufage ‘eft le même : les cornes font aflez longues , pointues , déliées & très fines , à la différence de celles du vignot qui font groffes. L'animal du fabion , dans fa marche , balance fans aucune interruption ces cornes du haut en bas , & de bas en haut : il eft rare que dans ce mouvement l'une récéde l’autre ; elles fe fuivent toujours avec beau- coup de juftefle, comme fi elles battoient en quel- que forte une efpece de mefure. Quoique la bouche demi-ronde de ce coquillage foit la même que celle de la nérite, il n’eft cependant point de fon efpece, puifqu'il n’a ni dents, ni palais chagriné , ni gencive , ni ombilic comme elle. SABOT ou TOUPIE. Turbo feu trochus eft ce- chlea fpiris oblique depreffis amplits vel mints in cono exertis vel abeuntibus , compofita ; bafi in ambitu re- S À B 29 funda ferè horizontaliter complanat& € fic de labio & aperrurä : Coquille univalve , qui forme le genre de Jimaçons dont l'ouverture eft comprimée, par le nom- bre & les variétés de fes efpeces ; elle doit fa dénomi- nation à fa figure arrondie & conique , qui reflemble aux fabots ou aux toupies , qui fervent d’amufemens aux enfants pendant l'hiver. Les mots surben , turbo , crochus font employés , par les anciens naturaliftes , pour fignifier les A rca rondes & contournées en pointes , furtout les fabots. Les Italiens difent srorcolæ paleo : les Hollandois so/. Les caraéteres génériques & fpécifiques des fabots ; font d’être compofés de fpires comprimées dans leurs plans obliques , lefquels s'élevent plus ou moins pour former un cone ; d’avoir une bafe large & arrondie dans fa circonférence avec une lèvre & une ouverture applaties, & prefque paralleles à cette bafe ; de maniere ue Ja coquille s'y tient pofée fur un plan horizontal. Ee large extrémité éft quelquefois concave & ombi- liquée dans fon centre. Les fabois forment un cône régulier , fuivant le nombre & l’élevation des fpires; on en peut compter depuis cinq jufqu’à dix. Sa ligne fpirale , qui décrit la volute , eft ordinairement peu prononcée , fur - tout dans les efpeces qui font d’une forme élevée & poin- tue ; elle eft plus fenfible dans les efpeces comprimées & obtufes. Lés fabots ont rarément une furface unie, mais le plus fouvent ftriée d’une maniere tranfverfale. Les ftries font tantôt granuleufes & tuberculeufes , tantôt armées de pointes aiguës, qui tournent avec les fpires. Il y a des fabots raboteux & chargés de tuiles & de lames. T'antôt ces fortes de coquilles imitent un cul-de-lampe , tantôt une lampe même, & quelquefois une efpece de toit, où un gros bouton chinois. Elles ne varient pas moins par la diverfité de leurs couleurs que par leurs différentes figures. Ces limaçons font fouvent marbrés de verd , de rouge , & de gris-de-lin ; eomme il y en a qui font ornés de cercles points, 1} 276 SA B & de lignes , qui repréfentent une efpece de cadran, La coquille des fabots eft dans la plupart d’une fub- ftance de nacre, qui brille dans l’ouverture de la co- quille, & que l'on met en évidence par la fuppreffion d’une croute ou d'un drap marin, plus ou moins épais, fur lequel fe trouvent les diverfes couleurs. Il y a des fabots de toutes fortes de grandeur , c’eft-à-dire de- uis quelques lignes jufqu'à plus de quatre pouces élévation , fur trois ou quatre pouces de diamètre à la bafe. On les trouve dans les différentes mers de l'Amérique & des grandes Indes ; il yen a dans la Mé- diterranée & fur plufieurs côtes de France , fur - tout celles de la Bretagne. Les efpeces , que l’on connoît dans ce genre de limaçons , s’appellent le bouton de la Chine ,la pagode, le cadran , l’éperon , la fripiere , la macone, la lampe antique , les culs-de-lampe , les faufles lampes antiques, le bouton de camifole ; le fabot tuilé ou raboteux , celui à bafe concave , les fa- bots ftriés à {pires tuberculeufes , la forciere, &c. RoNDELET , de teffaceis, lib. 1. pag. 88. & fui- vantes, fait mention de plufieurs efpeces de coquilles fous le nom latin de turbo ; fçavoir, magnus turbo , ou le buccin à tubercule de la Méditerranée ; rubines tuberoft , les fabots à tubercules, qui repréfentent plu- fieurs petites vis , entr’autres la faufle /calara : turbo angulatus , le fabot angulaire ; turbo muricatus , le fa- bot chargé de faillies comme un rocher ; turbines intra fpongias viventes, les fabots qui vivent & s’engendrent . dans les éponges ; ceux-ci confiftent dans un petit cornet , deux petites vis, un petit fabot, & un buccin; Rondelet rapporte que ces petits coquillages , qui fe trouvent dans les éponges, ont la propriété de polir & de blanchir le vifage ou la peau, quand on les fait dif- foudre dans du jus de citron ; qu'ils font encore plus d'effet , lorfqu'ils font mêlés avec de la graïffe de chat. On en fait aufli des colliers & des ceintures pour les femmes, principalement pour les veuves qui ne peu- vent porter alors que des ornemens nos & blancs. | QU S #5 EL On choifit , ajoute Rondelet, les plus dures & les plus épais pour ornet les harnois des chevaux, La coquille fuivante , que ce naturalifte appellé rurbo auritus , le fabot à oreille , paroït peu fidélement figurée & reffem- ble à un murex de l’efpece aïlée fans pattes, nommée araignée femelle : surbo penteda&tylus & teffarodaëty- lus. Ce font des rochers aîlés à cinq & à quatre doigts, que lon nomme aujourd’hui laîle de chauve-fouris, Ja patte d’oie, ou la hallebarde de fuifle. Rondelet appelle les coquillages fuivants srochi, les toupies, dont la plupart font des petits buccins, avec deux petits fabots communs ; 4oc turbinum genus à fimilicudine inffrumenti quo lufitant puert, trochos appellamus , ait Rondeletius. Nous avons donné, dit Rondelet , à ce genre de coquillage le nom de toupie , à caufe de fa reflemblance avec celle qui fert d’amufement aux en- fans. On peut préfumer de-là que Rondelet diftingue le fabot d'avec la toupie. | #ALDROVANDUS , de teflacers , Lib. 3. pag. 349. € fuivuntes , a fait repréfenter , outre les efpeces de Rondelet, plufeurs coquilles univalves du genre des buccins , des vis ,des murex , des cafques, des cornets, alternativement avec plufeurs fabots, en appellant ces derniers du mort latin, rochus , & les autres par ceux de turben & turbo , principalement deux gros cornets tigrés, qu'il nomme srochus niloticus albus & trochus niloticus maculofus ; deux gros boutons de la Chine ou culs-de-lampe , & quatre petits fabots ; rochus pyrami- dalis , celui-ci ne differe de la premiere efpece qu’en ce qu'il n’a point de tubercules , qu'il tire fur la cou- leur fauve ; mais le fecond fabot eft tout-a-fait d’une forme pyramidale. La premiere efpece des quatre pe- tits fabots ou toupies , qui ont la même figure que les deux gros, eft en partie blanchâtre & de couleur vio- lette; le fecond petit fabot eft de couleur marron avec de certains filets blancs. La troifieme efpece eft jaune avec des taches blanches ; & la quatrième eft en partie couleur de rofe & argentine. Adjunxi ego ee 3 ait ii 28 $ 4 Aldrovandus , trochi maximi fubflavi abfque ullis tu berculis ; item altertus plant pyramidalis ; pratereà , guatuor alias conchulas figuræ pyramidalis. 1°. Turbo feu trochus colore fubalbo , partim amethiffino. 2°. Alius caftaneus lineis quibufdam albis, 3°. Fulvus cum ma- culis albis. 4°. Partim rofeus , partim argenteus. RumPHius nomme les fabots en latin srochi, en langue Hollandoïfe, Tollen, bagyne drollen, of pyra- miden ; fçavoir srochus primus , five maculofus; Holl, Genlakte col ; le fabot tacheté : rrochus fecundus; Holl, Twecde tol ; la feconde efpece de fabot : srochus ter- tius , five papuanus , ut & trochus longevus ; Holl. Langlevende tol ; le fabot de longue durée : rrochus quartus , five labeo ; Holl. Dik-lip; la double lévre : les onze efpeces fuivantes , dit ce Conchyliologifte, font des fabots de diverfes efpeces & nomme la der- niere , dolium marinum; en langue Holl. Zee-ton ; Ia tonne de mer. C’eft une vis, que l’on appelle en France le Télefcope. GuaAzTIERt diftingue en général deux genres de fabots ; fçavoir, ceux qu’il nomme rrochi : qui font , dit ce Conchyliologifle, des limaçons de mer à bafe large & comme applatie , avec une ouverture aflez courte, & dont la coquille s’éleve confidérablement en pointe , comme en un cône reétiligne. Trochi funt cochleæ marins , ore admodàm brevi , bas lat& € quaft planä 3 in mucronem quafi reétilineum conoïdaceum elongatum abeuntes, L'autre genre comprend les fabots à tuber- cules , & avec des pointes,que Gualtieri appelle cochlez trochiformes. Le limaçôn en forme de fabot, dit Guak- tieri, eft un limaçon de mer plus court , proportionné & garni de pointes; dont la bouche eft prefque ronde, & dont les circonvolutions de la coquille s'élevent & fe prolongent en une pointe aigué , en partant d'une bafe plus large & plus comprimée : Cochlea trochifor+ mis ef? cochlea marina brevior , proportionata & mu- cronata , ore fubrotundo , atque & bafi latiore , ac pla- niore in mucronem acuminatum abeuntes 4 S A B St M. d’Argenville a rangé les fabots dans fa Lives ( famille des coquilles univalves qu'il nomme les lima- çons à bouche-applatie , cochlea ore depreffo. Le lima- çon à bouche-applatie , dit l’auteur , eft une coquille univalve , dont la figure ef faite en cône , le fommet élevé, quelquefois applati , tout-à-fait plat , la bouche à dents & fans dents, ombiliqué, & dont la couleur en-dedans reflemble à celle des perles : cochlea ore depreflo eff univulvis , lara , figurä conoïde | apice exert0 , depreffo, plano , ore dentato , edentulo, um- bilicata | unionum fplendore diftin&a. Ce Conchyliolo- gifte en diftingue neuf efpeces avec leurs variétés ; {çavoir, 1°. Le fabot dont le fommet eft élevé , rrochus apice exerto ; celui qui eit marbré , maculofus ; tacheté de rouge & de blanc à pointes étagées, maculis rubris € albidis infignicus | aculeifque contabulatus ; cou- vert de points , punéfuatus ; de couleur verte & cha- griné , wiridis , pelle equinä ; & le fabot dépouillé , brillant comme la perle, #rochus fpoliatus , unionum fplendore confpicuus. 2°. Le fabot , plein de nœuds, trochus nodofus ; celui-ci qui eft verd , viridis ; rou- gcâtre | fubruber ; de couleur de cendre , cinereus 3 jaune , flavidus; petit, ftrié & couleurde rofe ,parvus , firiatus & rofeus. 3°. Le fabot dont le fommet eft moins élevé, & la bouche grande & prefque ronde, ombi- liqué , srochus apice minds exerto , ore ampliore & fub- rotundo | umbilicatus. La veuve , vidua ; la pie, pica 3 le tigre, rigris ; & celui à côtes élevées & le fommet pointu , coffis exertis | vertice. aéuto. 4°. Le cul-de- lampe , la pagode ou le toît chinois , /ocus licerne de- Freffior , pagodus , feu teëtum finenfe ; celui qui eft tout blanc, avec des côtes relevées , rotus albus, coffis exertis ; garni de pointes en compartiment ,:aculers in ordinem difpojitis armatus ; & celui qui eft brut avec un opercule , rugofus cum operculo. 5°. Le bouton de camifole, chagriné & qui a des dents, globofus tho- racis interioris , pelle equinä , ore dentato. 6°. L'épe- ron,ou la molette d’éperon, calcar aculeis cuique ctrculo: S iv 480 S À B difpofitiss celui qui eft moins garni de pointes, mins aculearum; doré à mammelon argenté, aureum umbone argenteo, & celui qui eft découvert & couleur d’argent, fpoliatum & argenteum. 7°. Le fabot dont le fommet eft applati, srochus apice depreffs & plano ; la lampe antique à bouche étendue & plate , /ucerna antique ore plano & extenfo , avec des lignes blanches & rouf- fes , lineis albidis & rufs diffiné1; & la lampe dont'la bouche a des dents. ore dentato. 8°. Le cornet de Sain+ Hubert, à lévre repliée, cornu San&i Huberti labro plicato; celui dont le fommet eft creufé & fauve , apice cavato , colore fulvo; celui qui eft un peu élevé , apice paululèm exerto ; blanchâtre avec des lignes fauves, fubalbidus cum lineis fulvis ; applati , dont la bouche eft prefque ronde , depreffus ore ferè rotundo. 9°. L’ef- calier ou le cadran à bouche applatie , /cale , feu fola- rium , ore depreflo ; de couleur brune , entouré de li- gnes fauves & blanches , colore fufco , cum lineis ful- vis & albidis 3 blanchâtre , entouré de lignes & de points fauves , /zbalbidus lineis & punétis fulvis cir- cumdatus ; & celui qui eft petit , applati, tirant fur le blanc & la couleur de rofe , parvus , depreffus , ex alba rofeoque. M. d'Argenville dans la Zoomorphofe, pag. 34; dit que l’animal qui réfide dans le fabot de forme éle- vée , appellé forciere en Bretagne, eft le mème que celui des limaçons à bouche demironde , qui font re- préfentés à la p/. 3. lerr. 4 & B ; il ne differe que dans Ja groffeur & la nuance des couleurs. Sa chair d'un blanc-fale , tirant fur le jaune , eft reçue dans un fac d’un brun foncé, avec une bouche brune, les yeux gros & noirs placés à l’ordinaire : les cornes de ia même couleur se coupées dans toute leur largeur par une ligne brune , ce qui les rend épaifles & d’une pointe fort camufe. Trois particularités fe préfentent dans ce reftacée ; la premiere confifte dans une petite languette charnue , ferme & ondée, d’une teinte blanchâtre, qui paroît annexée, & fortir du fond de la poche, & fe S À B 28t rendre le long du col. Elle ne paroît qu’en rompant une partie de la coquille. La feconde particularité eft une bafe charnue fur laquelle il rampe ;.elle porte dans fon pourtour un liferé en forme de bordure , formée par un amas de petits points bruns chagrinés : ce qui offre la figure d’un ruban. Son opercule fait la troifieme différence ; il eft plus mince que les autres & très bril-. lant. Comme il eft parfaitement rond , il ne paroît pas pouvoir s'appliquer exaétement à fceller une bou- che ovale ; mais il fe replie fur lui-même, & fe joint aifément aux parois de la coquille. L'avantage que le limaçon à bouche plate a fur les deux autres , c’eft de n'être pas fujet, par la configuration & la jufte pro- portion du poids de fon corps avec la plaque charnue fur laquelle il rampe , à fe renverfer en pañfant dans les endroits efcarpés ; au lieu que les autres allant par les mêmes endroits , entraînés par le poids de leur co-' quille peu proportionnée pour la groffeur à la force de lanimal , font renverfés , froiflés & bleflés, avant qu'ils aient pu s’en garantir en retirant leurs cornes, leur bouche , & rentrant promptement dans leur co- quille. C’eft ce que plufieurs expériences ont fait re- marquer à M. d’Argenville. M. Adanfon diftingue le genre du fabot, en latin, turbo, d'avec celui de la toupie , en latin, trochus ; j'ai donné, dit l'auteur , le nom de la toupie à un co- quillage , a caufe de la figure de fa coquille ; c’eft en- core à la figure de la fienne , que celui-ci doit fon nom de fabot. En effet, elle limite affez bien , étant faite en cône renverfé, avec cette différence, que fa bafe ou fa partie fupérieure n’eft pas coupée de un plan horizontal, mais fort oblique. Les fabots , qui font rangés parmi les coquillages operculés , fuivant le fyftêème de M. Adanfon , s'appellent l’ofilin , Le re- tan , le vaffet, le fuget , le fari , le lonier , le livon, le dalat , le kachin , & le gor. Voyez ces noms. M. Davila, dans fon catalogue fyftématique , dit que les fabots font des limaçons à bouche ovale & à 2S2 ., A. EE à: lévre intérieure, prefque parallele à la bafe, dont les efpeces font l’efcalier ou le cadran, léperon , le bouton de camifole , la forciere, la fripiere, la pagode ou le toit chinois, le cul-de-lampe ou le bouton de la Chine, le fabot à bafe concave, le fabot tuilé, la bou- che double ou la double lévre, ie fabot de Mififipi, & le fabot Magelianique papyracée. Voyez ces mots. SABOT A BASE CONCAVE. Trochus, oblique ffriatus , forma in cono exert@ , intùs teflä margariti- fra fplendens ; exts colore viridi &5 fubrubro variega- eus 3 bafi maximè concav& , friüis concentricis firiarä umbilicatus. Ce limaçon , dont la figure repréfente un cône , eft compofé de cinq ou fix fpires élevées, gar- nies de ftries obliques moyennement articulées , nuées de couleur verdâtre & de gris de lin ou de couleur rougeâtre. Le côté de l’ouverture , ou la bafe de ce fibot , eft remarquable par un enfoncement creufé en maniere d’entonnoir, dont les ftries circulaires vont fe perdre dans un ombilic fitué dans le milieu ou le centre de la coquille. Cette furface montre une belle nacre de couleur changeante dans l'intérieur de Pouverture, & qui eft cachée par une couche blan- chätre marbrée de verd & de couleur rougeâtre, fur les fpires intérieures; lorfqu'on fupprime toutes les couleurs de ce fabot; cette nacre brille également dans toute fa furface extérieure. Sa bafe, qui peut avoir juf- qu'2 plus d’un pouce & demi de diamètre, furpaffe or- dinairement l'élévation de la coquille. Les fabots à bafe concave fe trouvent dans les mers des Indes. GuAzTIERT , tab, 43. litt. À. Cochlea trochifor- mis , rupis cranfverfis craffis fignata , bafi concavä, fulcuté, umbilicatä, ex albido viridefcens , propé um- bilicum fonguinea infigni maculä infeëta. SABOT A CLAVICULE ÉLEVÉE ET A TUBERCULES. Turbo feu trochus decem fpiris tube- rofis & granofis in cono acute exertis , albido , viridë € rofeo depiétis, bafi planä , albë, & tenuiter ffriatä difinétus. C'eft une crès jolie coquille, compofée de S À B 283 Gix fpires souronnées régulierement de tubercules ob- tus ; qui dominent fur un fond granuleux , nué & ta- cheté de verd de couleur de rofe & de blanc. Toutes ces {pires s’élevent direétement pour former un cône élevé & pointu. La bafe de ce fabot eft feftonnée dans fa circontérence, toute blanche , ornée de ftries fines circulaires , & applatie. L'ouverture eft courte avec une columelle extérieure concentrique , faillante , obtufe , & un peu contournée. Ce fabot porte tout au plus deux pouces & demi d’élévation , fur trois ou quatre lignes de moins de diamêtre 2 fa bafe. Guaztrert, tab. 61. litt. D. & F. Trochus ore angufto & horizontaliter compreffo , levis , & in fpira- ram commiffuris coffulé raris papillis feriatim refertä , ctrcumdatus , @ exinde margine dentato, obfcure al- bidus. Le fabot à tubercules à plufeurs variétés dans fon efpece , qui ne différent que par fes différents volu- mes & le fond de la coquille qui eft moins granuleux & moins coloré dans les grandes efpeces ; quoiqu'il y ait des petits fabots à tubercules tachetés de verd & de blanc , avec des petits traïts noirâtres : mais ils ont tous [a même forme avec une bafe blanche applatie, un fond de nacre , & avec des ftries fines circulaires. GUALTIERI , tab. 60. litt. N. Trochus ore an- gufto & horizontaliter compreffo, bafi tuberosä, & firia- 24, papillis eminentibus per feriem ctrcumdatus. Ejufdem, ibid. litt. P. Trochus ore angufto & hori- zontaliter compreffo , umbilicatus , firiis nodofis gra- nulatis , ex fubruhro & albido variegatus. SABOT GRENU DE COULEUR VERTE. Turbo feu trochus ex albido & pulchro coloreviridi ne- bulatus, xndecim fpiris | circulis granofis , & paulifper tuberofis , in cono proportionato exertis ; bafi latä, lœævi, ex albido & marparitifero argenteo infignis. Cette efpece eft compofée de onze fpires entourées de cercles granuleux ou formés de petits mammelons in- terpofés de quelques tubercules peu articulés, les- 284 S\.:Æ quels forment un cône exaét ou bien proportionné: Toute la furface extérieure de cette coquille eft nuée de blanc & d’un beau verd d’eau, principalement vers fa bafe , qui eft large, unie, & d'une belle nacre ar- gentine intérieure, couverte d’une croute blanche dans le refte de cette furface. Lorfque ce fabot eft dé- pouillé d’une partie de fon teft colorié, les cercles gra- nuleux font plus faillants , & on découvre une nacre: auffi belle que celle qui brille intérieurement. Cette coquille ;, qui provient des mers des Indes , peut avoir jufqu’à deux pouces & demi de hauteur , fur un peu plus de deux pouces de diamètre à fa bafe. SABOT GRENU MARBRÉ DE COULEUR DE ROSE. Turbo feu trochus ex albido & colore rofeo Vartegarus , novem fpiris elatis, & granofis inffruttus , bafs concavä ffriatâ & parvé aperturâ. Celui-ci, qui forme un cône fort élevé & un peu renfé , eft com- polé de neuf fpires chargées de ftries circulaires gra- nuleufes. Toute cette furface extérieure eft marbrée & bariolée de couleur de rofe affez vive , fur un fond blanchâtre. La bafe eft concave , à ftries fines circu- laires, & avec une auverture profonde & peu grande. Ce joli fabot eft d’un teft compofé d’une faufle ou d’une demi nacre. Il peut avoir jufqu’à près d'un pouce & demi d’élévation, fur treize ou quatorze lignes de diamètre à fa bafe. SABOT GRENU OMBILIQUÉ ET A CO- LUMELLE DENTELÉE. Turbo feu trochus um- brlicatus , fériis granulatis undique circumdatus, formà exert@ , paulifper ventricosä; maculis in longum duc- tis ex coloribus virefcentibus & fubrubris variegatus in Jundo fubalbido ; bafi ffriat& granosä & lineis fubrubris depiitä ; columellä dentarä & labio dentato infignis. C’eft un fabot dont la ligne fpirale eft peu fenfi- ble, à caufe de fa furface raboteufe , & que les fpires font en plus grande partie compliquées dans des ftries irrégulieres, alternativement granuleufes & un peu tu- berculeufes, Toute cetie furface eft marbrée de verd &UX :B . 28ç & bariolée en longueur de couleur rougeâtre ou gris de lin, fur un fond blanchätre ; cette coquille forme un cône aflez, élevé, pointu; mais un peu renflé vers fon milieu. Le côté de l'ouverture ou fa bafe eft un peu concave, à ftries circulaires granuleufes, & ombi- liquée. Le füt extérieur. qui fort de cet ombilic , eft remarquable par fes denticules qui gagnent une portion de la lévre. Ce plan applati eft orné en plu- fieurs fens de petits traits rougeâtres & amaranthe , & & la furface intérieure montre une belle nacre argen- tine. Le fabot grenu ombiliqué peut avoir ua pouce [e) . , . A -& demi d'élévation, fur quinze lignes de diamétre à fa bafe. Rumprnius, tab. 21. litt. C. Trochus ftcunduss Holl. Tweede tol; la feconde efpece de fabot SABOT NOIR DES INDES. Turbo vel trochus niger indicus , feptem fpiris convexis compofitus , friis -irregulariter cancellatis & undofis infiruëtus ; Bafi ni- “grefcente vel rubefcente & aperturä argenteä nitens. C'eft une efpece noire provenant des mers des gran- des Indes, compofée de fept fpires bombées , garnies de ftries longitudinales , obliques , onduleufes, croi- fées irrégulierement par d’autres ftries tranfverfales. La bafe qui eft fauve nuée de noir mélé de rouge, montre une très belle nacre dans l'ouverture de la co- me Ce fabot porte près de deux pouces de hauteur ur un peu moins de largeur à fa bafe & quelquefois lus. 4 M. Daviza, cat. [yft. pl. s.lett. K.pag. 12$.art, 48. SABOT PAPYRACÉE DE MAGELLAN, Turbo feu trochus quinque fpiris convexis , teffâ tenui margaritiferà viridi & rubro , lineis parallelis minia- tis tranfverfis infignis , fplendens & exornatus. C'eft une petite efpece peu élevée , formée de cinq fpires convexes , ornées de lignes ou de petites zones pa- ralleles de couleur carmin fur un fond clair, à travers lequel on voit briller une nacre d’un urès bel orient, 236 sS À D» qui devient très vive vers la clavicule, & jouant fes cou: leurs changeantes du verd au rouge. L'ouverture eft ovale & montre la même nacre que celle du fommet, Ce petit fabot a fa coquille mince , légere & tranfpa- rente ; elle porte tout au plus dix lignes de diamètre. Le petit fabot papyracée à une variété dans {on ef pete , dont les Hignes circulaires font noires fur une nacre verte & couleur de rofe. On trouve ces deux Jimaçons dans les parages de l'ile de Magellan. SABOT RABOTEUX , ou CUL-DE-LAMPE TUILÉ, Turbo feu trochus afper, craffis friis lamello- fis, mucronibus obtufis, plicatis, feu imbricibus inftruc- tus ; claviculä exert&, formé ventrosé, colore carneo & viridi, diffinétus. Ce limaçon , qui eft d’une forme ren- flée & élevée, montre une furface raboteufe à grofles ftries inégales chargées de lames , de pointes émouf- fées , creufes & courbées en maniere de faitieres ou de tuiles , dont les plus faillantes fe rencontrent vers la _bafe & fur les deux premieres fpires qui font très éle- vées. Les autres , que lon peut compter jufqu’a cinq, font peu diftinétes & comme abforbées dans toutes les éminences de la coquille. L'ouverture eft gran- de , peu compriméé & d’une nacre argentine très belle. Ce côté forme une bafe large , chargée de cordelettes ou de groffes ftries. arrondies , garnies régulierement de petites tuiles. Toute ja furface ex- térieure de ce fabot eft nuée de verd & de couleur de chair. Cette efpece porte deux pouces neuf lignes d’é- lévation , fur près de deux pouces & demi de diamêtre à fa bafe. SABRE HONGROIS. Solen parvus | recurvus; teffé tenu: & fragili ; ex colore levi violaceo , & corneo depiäus ; enfis curvus feu acinacis Hungaricus appella- tus. Coquille bivalve du genre des manches de cou- teaux, ou couteliers, ainfi appellée à caufe de fa figure recourbée. Ses deux extrémités font arrondies en ma- niere d'ongles humains. Ses valves font minces, fra- - gles, aflez tranfparentes, & nuées en partie dans ua S À B 287 ‘plan angulaire de couleur violet-clair ; tandis que la . contre-partie eft blanchätre ou d’une couleur de corne livide. Quoique l’on puifle donner en général le nora de fabre hongrois à tous les /olenes courbes, il convient néanmoins plus fpécialement à celui-ci, qui ne porte ordinairement que trois pouces de longueur, fur cin lignes & demie de largeur, & dont la figure eft la lus courbée. SABURON. Nom donné par M. Adanfon à un coquillage operculé du genre des pourpres à canal court , échancré & replié en dehors. L'animal de cette efpece & du fafin ne differe des autres, qu’en ce que leur manteau fort un peu fur la ligne droite de l’ou- verture de la coquille. Sa coquille retfemble à celle du tefan, par fa forme & par {on peu d’épaifleur; mais elle eft beaucoup moins fragile. Elle n’a qu’un pouce & demi de longueur, & un tiers moins de largeur. Elle eft compofée de fept fpires bien renflées & arrondies , mais peu diftinguées les unes des autres. La furface extérieure de ces fpires eft relevée d’un grand nombre de petites cannelures fort ferrées qui tournent avec elles, On en compte trente-cinq fur la premiere, douze fur la feconde , huit fur la troifieme, & beau- coup moins fur les autres. Sa premiere fpire a encore fur {a gauche un bourrelet aflez élevé, qui la traverfe du haut en bas. Le fommet eft conique, pointu, fort convexe, une fois plus large que long , & une fois & demi plus court que l'ouverture. Celle-ci reffemble à celle du fafin ; mais elle n’a qu’une fois & demie plus de longueur que de largeur. Le bourrelet de la lévre droite eft applati en dehors, & arrondi fur fa {urface intérieure , qui eft ridée de vingt-cinq à trente petites côtes fort courtes & irréguliceres. La lévre gauche eft extrêmement ridée dans fa partie fupérieure , qui forme un bourrelet confidérable. L’ombilic fe trouve caché derriere ce bourrelet, qui fe replie par deffus lui avec le canal de l'ouverture. Ceite coquille eft fort belle & bien luftrée, Cinq rangs de taches fauves, quarrées , ‘288 VA: D tournent fur {a premiere fpire dont le fond eft agathe ‘ou couleur de chair. L'endroit où ces taches rencon- trent les deux bourrelets eft brun très foncé. Les autres fpires n’ont qu'un pareil rang de taches. Le contour de l'ouverture eft blanc de lait, & fon intérieur paroît fauve , à caufe de fa tranfparence , qui laïfle voir les taches du-dehors. Il eft bon de remarquer ici que le bourrelet, qui fe trouve fur la gauche de la premiere fpire de cette co- quille, & prefque à l’oppofé du bourrelet de la lévre droite de fon ouverture , a été autrefois le bourrelet de cette même lévre , pendant que la coquille*avoit une demi-fpire de moins. C’eft pour cela qu'il n’eft pas toujours placé au même endroit dans toutes les coquil- les , mais tantôt plus loin, tantôt plus proche du bout- relet de la lévre droite , felon que l’accroiffement de la coquille eft plus ou moins avancé. M. Adanfona trouvé la coquille du faburon dans les fables de l'ile de Gorée. RonDezer, Pifc. pag. 83. Buccinum parvum. Bonaxxr, Recr. pag. 115. claff. 3. n. 20. Cochlea 2n parte convexa candido colore | carneolo in gibbosä ‘änfuper tranfverfis lineis tanquam f[calpro incifis rugata, pun&ifque fulvis afperfa ; Uly ffiponenfis. RumpPnius ,Muf. pag. 84. tab. 25. fig. 9. Caffis fimbriata ffriata. KIRKER , Muf. pag. 451. n. 20. Cochlea in parte conçava , &c. ut [upra, BON ANNI. LanGius , Meth. pag. 30. Cochlea caffidiformis umbilicata, umbonata, ffriata. M. d'ARGENVILLE ,pl, 17. fig. H. Rocher couleur d’agathe , dont les lévres forment un bourreler avec une bande ou côte de relief, qui traverfe la coquille dans fon milieu, depuis la tête jufqu'à la bafe , chofe très finguliere & unique. : KLEIN, Tent. pag. 92. fpec. 3. n. 3. Caffis firiata, coffata & fulcata ; fimbr'& maculosä ; turbine obtufo ; * enaculis puniceis fuper cofiis ; Rumexrt. M SADOT: nr ed ae S” 4 D 289 SADOT. M. Adanfon appelle ainf un coquillage operculé du genre qu'il nomme pourpres à canal court, échancré & fimple. L'animal du fadot reflemble à celui du fakem ; mais fa couleur eft d’un très beau blanc, fans aucune tache. Son 5percule eft ovale ou elliptique, arrondi aux extrémités. Sa coquille eft fort épaiile , de figure ovoide, pointue aux deux extrémités , longue d'un pouce un quart , & prefqu'une fois moins large. Eîle porte fept fpires peu renflées & peu diftinguées. La premiere eft environnée de quinze cannelures fort peu élevées qui en font le tour. Les cannelures font en petit nombre, & encore moins apparentes fur les autres fpires. Le fommet eft fort pointu, plus court d'un tiers ou d’un quart que l'ouverture, & un peu plus large que long. L'ouverture eft aflez grande au-dehors, & fort re= trécie en-dedans par l’épaifleur confidérable de la lévre droite. Elle n’a aucune forte d’échancrure à fon extré- mité inférieure , & celle de fon canal fupérieur eft peu fenfible. Sa lévre droite eft extrêmement épaifle, tranchante fur les bords , & armée intérieurement de quatre à fept petites dents, qui y font diftribuées du haut en bas. La lévre gauche a un bourrelet médiocre, comme dans la premiere efpece ; elle eft arrondie de A même, La couleur de ces coquilles , lorfqu’on leur a enlevé la crafle verdâtre qui les enveloppe , eft blanche ou grife , ou cendrée, ou jaunâtre. Dans quelques-unes les fpires du fommet font environnées d’une bande fauve : dans d’autres cette bande eft brune, & fait deux tours fur la premiere fpire. Plufieurs de ces coquilles ont les cannelures écaile leufes ou tuilées ; c’eft-à-dire, recouvertes de petites lames arrondies & relevées en onglets, difpofées de la . même maniere que les tuiles creufes dont on couvre certaines maifons. Ces mêmes coquilles tuilées n’ont point de dents à la lévre droite; mais fes bords font .ondés & marqués de quinze à dix-huit crénelures fort Tome IL, 90 S A K profondes. D’autres n’ont ni les dents ni les crénelu- res; & il s'en trouve parmi les unes & les autres , qui ont un petit ombilic creufé au milieu du bourrelet de la lévre gauche. L'auteur a une variété qui a la coquille beaucoup moins épaifle , & même fort mince relati- vement aux autres de la même efpece. M. Adanfon a obfervé ce coquillage dans le port de l'Orient , à l’île de Ténérif des Canaries, à celle: de Fayal l’une des Açores ; & fe trouve aufli fur toutes les côtes de la Bretagne. LISTER, Hift. Conchyl. tab. 956. fig. 19. Bucc:- num breviroftrum album ; denticulo unico ad imam co- lumellam , Anglicum. _ Ejufdem , ibid. fig. 18. Buccinum brevirofirum , fuprà modum craffum , ventricofius , labro denticularo; Anglicum. SAKEM. Coquillage operculé de M. Adanfon , qui eft la premiere efpece qu'il nomme pourpre à canal court, échancré & fimple. La coquille eft ovoïde, obtufe & arrondie par le haut, & pointue par en bas. Sa plus grande longueur eft de trois pouces & quelques lignes, & furpañfle de moitié fa largeur. Elle eft médiocrement épaifle , & compofée de dix fpires un peu renflées dans leur milieu, & bien diftinguées par un fillon profond, qui les fépare les unes des autres. La premiere eft pref- qu'une fois plus longue que les neuf autres , qui for- ment le fommet. A l'extérieur elles font toutes cou- pées par un grand nombre de fillons , qui tournent avec elles : on en compte vingt-fix ou vingt-fept dans la premiere fpire , douze dans la feconde , & beaucoup moins dans les autres. Chaque fpire eft encore élevée vers fon milieu , d’un rang de boffettes, qui en font le tour :1l s'en trouve quelquefois deux rangs dans la pre- iniere fpire , mais elles font placées vers fa partie in- férieure, & ce qui paroît en relief au-dehors, eft en creux au-dedans. L'ouverture eft grande , ovale ou elliptique, arron- die par le haut, & aigué vers le bas, Sa longueur ef S' À K iot double de fa largeur. Elle eft un peu cr à l'axe de la coquille, & échancrée à {on extrémité fupérieure en un canal fort court, & qui a un peu plus de profon- deur que de largeur. Son extrémité inférieure eft auffi échancrée , mais d’une maniere peu fenfible. La lévre droite eft mince & tranchante : on remar- que au-dedans vingt-fix ou vingt-fept petites canne- lures peu élevées, & qui viennent fe terminer en au- tant de petites dents rangées fur fes bords. Ces can- nelures répondent aux vingt fept fillons qu’on apper-: çoit en creux au-dehors de la premiere fpire. La lévre gauche eft renflée , arrondie, lifle ,unie, creufée en arc vers fon milieu , & comme recouverte d’une lame rougeâtre , extrêmement mince, & d’un poli parfait. Un peu au-deflus du milieu de fa longueur , on voie un renflement ou bourrelet confidérable & ridé , qui va en ferpentant fe terminer à l’échancrure. Ce bour- telet ne fe voit point dans les jeunes, mais feulement. dans les vieilles, & il laifle un léger enfoncement en- tre lui & la lame polie de la lévre gauche. Le fommeteft conique, fort élevé, terminé par une pointe très fine, & une fois plus court que l’ouver- ture : il a un peu plus de largeur que de iongueur. Le périofte , qui recouvre l'extérieur de cette coquille, eft fort mince & peu fenfible. Il femble même qu'il air été altéré par la frange & la croute verdâtre dont elle eft ordinairement enveloppée. La couleur n’eft pas la. même dans les jeunes & dans les vieilles. Celles - ci font cendrées au-dehors, blanches en dedans , & fau-. ves tout autour de l'ouverture. Les jeunes ont le bord interne de la lévre gauche , & leur furface extérieure d’un brun cendré , & Les boffettes blanchâtres. On obferve encore quelques vafiétés dans les unes & les autres. Les jeunes’ font plus courtes, propor- tionnellement à leur largeur , &elles ont deux rangs de boffettes à la premiere fpire , au lieu que les vieilles n'en ont qu'un rang , du moins aupres de la lévre, auche. r Ti Mo SN. La tête de l'animal, qui remplit cette coquille , eff petite eu égard au refte du corps : elle eft cylindrique, de longueur & de largeur prefqu'égales. De fon ex- trémité , qui paroït comme échancrée & creufée en arc , fortent deux cornes épaifles , de figure conique, & près de deux fois plus longues qu’elle. Ces cornes font renflées confidérablement depuis leur racine juf- qu'au milieu , & coupées en-deflous par un fillon qui en parcourt la longueur. C’eft fur ce renflement que Jes yeux font placés au milieu de la longueur des cor- nes, & à leur côté extérieur. Ils font noirs, fort petits & femblables à deux points, qui ne faillent point au- dehors. La bouche fe fait reconnoître par un petittrou ovale, ouvert tranfverfalement au-deffous de la tête vers le milieu de fa longueur. Il y a apparence qu’elle ren- ferme une trompe ou une langue en forme de tuyau, comme il eft ordinaire à la plupart des efpeces de ce genre ; mais l’auteur n’en parle point n'ayant pas été affez heureux pour la voir fortir. Une membrane peu épaifle tapiffe les parois inté- rieures de la coquille, fans s'étendre au-dehors, & fert de manteau à l’animal. Le manteau eft ondé & comme légerement frifé ; il fort d’une longueur égale a la fi- xieme partie de la coquille par fon échanerure fupé- rieure , & fe rejette fur la gauche. Le pied eft un gros mufcle elliptique , obtus à fes extrémités , une fois plus long que large, & près de moitié plus court que la coquille. On remarque en- deflous deux fillons , dont l’un le traverfe à {on extré- mité antérieure, pendant que l’autre parcourt fa lon- gueur, en croifant le premier à angles droits. Le refte de fa furface eft encore coupé d’un nombre infini de petits fillons longitüdinaux. Lorfque l'animal marche, ce pied cache la tête en - déffous & une partie des cornes. Un opercule mince & cartilagineux eft attaché en- tre le manteau & le pied de l’animal, un peu au-deflous du milieu de fa longueur, Il a la forme d'une demi- $ À L | 29$ lune."Safongueut eft double de fa largeur, & une fois moindre que celle de l'ouverture de {a coquille, 1] 1a bouche cependant très exactement , en rentrant avec l'animal , jufqu’au milieu de la premiere fpire, qui fe trouve beaucoup rétrécie dans cet endroit.’ Sa furface eft life, d’un brun noir , & marquée de cinq fillons lé. gerement creufés en arc , dont les cornes font tournées en haut. Les deux fexes font fort bien diftingués dans ces animaux. Îl y a des mâles & des femelles. Les premiers fe peuvent reconnoître à la forme de leur coquille, qui eft moins renflée & qui porte un plus petit nom- bre de boffettes : au refte, ils laifient fortir de temps en temps , vers la droite, une verge femblable à une lan- guette triangulaire & applatie , qui feule fuffit pour les caraCtérifer. Tout le corps de l’animal eft cendrénoir en-deflus, & blanc-pâle en-deffous. Ce coquillage eft fort commun fur les rochers de l'ile de Corée Les Négres des environs l'appellent fakem , en appuyant un peu fur la derniere {yllabe, comme s'ils difoient fakeurm. Ils le mangent cuit fur les charbons. Sa chair eft blanche & affez tendre. BonANNi, recr. pag. 163. claîl. 3. n. 346. Turbo mucronibus afper , qui binos circulos in ma%imo orbe effingunt ; carneo colore in facie internä , helvaceo in externà prétus, Kirker, pag. 471,n.34$. Turbo mucronibus af- per , qui binos, &c. ut fuprà. Lancius, Meth. pag. 24. Cochlea canaliculata; rela, craffior , vulgaris , mucronata, firtata ac fimbriata canaliculo rugofo 6 quafi in fe contorto , mucrone tuberofo. UN .… SALAR. Nom donné par M. Adanfon à un coquil- Jage operculé , qui eft la derniere efpece de {on genre. du rouleau, en latin ffrombus. Il eft aufli rare , dit l’au- teur, que le loman, & fe rencontre avec lui aux iles de la Magdelaine, Le pied de l'animal eft aufli long, & prefqu'aufli large que fa coquille. Son Pere eft iij 494 $ A L beaucoup plas petit que dans toutes les autres efpece# Îl n’a que la huitieme partie de la longueur de l’ouver- ture de la coquille. Du refte il reffemble aflez à celui du chotin. Sa coquille a un peu plus de deux pouces de longueur , & une fois moins de largeur. Elle eft aflez mince , à peu près cylindrique , obtufe à fon ex- trémité fupérieure , & pointue par le bas. On n'y compte que huit fpires , dont celles qui for- ment le fommet font un peu renflées ou relevées d’une petite côte au-deflus de leur milieu. Le fommet reffem- ble à celui du jamar ; maïs la partie inférieure de la ‘premiere fpire , l'endroit où elle fe replie en-deffous, eft relevé de fepc à huit tubercules , qui deviennent in- fenfbles dans les autres fpires. L'ouverture eft plus évafée que dans les autres efpeces: fa longueur furpafle à peine trois fois fa plus grande largeur. La furface extérieure de cette coquille eft life & polie. Le fond de fa couleur eft blanc , ou blanc fale, ou agathe ; marbré de brun, & taché de petits points bruns plus foncés , rangés fur plufieurs lignes qui en font le tour. La difpofition de ces marbrutes lui a fait donner par quelques-uns le nom de géographie , que d’autres ont changé en celui de taffetas. BonaAnnr, recr. pag. 157. clafl. 3. num. 3 19. Co- chlea geographicam tabulam reprafentans : in ejus enim teffé albä, ita difponuntur macule , 6 lineolæ furve ,ue Provinciæ & Regiones in tabul& géographicä indicantur. Lister, Hift. Cenchyl. tab. 747. fig. 41. Rhom- bus maximus , ex rufo véèrmiculatus , clavicul& muri- catà ; ex infula Mauritir. Ruupnivs,Muf. pag. 103. art. 6. tab. 31. fig. G. V'oluta nubecula. KIRRER, Muf. pag. 470. n. 319. Cochlea geogra+ phicamtabulam reprafentans, &c.ut fuprà; BON AN NI. PETIVER, Gazoph. vol. 2. cat. 244. tab. 98. fig. 8. Cylindrus Moluccenfis , levis, ex rufo alboque marmo= JAIUSe , Laxçrvs , Meth. pag. 16: Cochlea cylindroïdea ; M SN MN 2 umbonata , levis, nitens | ore olongato anguffiore. M. d'ARGENVILLE » pag. 283. pl 16: fig. A+. Rhombus , textile fericum. Un rouleau appellé k’bro2 card dé foie, qu'il imite par fa bigarure brune fur un fond blanc. C GUALTIERI, tab. “E: litt. E. Cochlea longa , pyri- formis, incorta , integra , mucronata, bafi muricata , ex fufco maculata & vermiculata. ; KLEIN , Tent. pag. 76. fpec. 3. Nubecula ; tabula geographica ; ; Juper teffà albä, maculas 6 Eh fur- vas , velut regiones in sabulis geographicis habet dif- pofitasis ; BON ANNT. Ejufdem. , ibid. fpec. 4. Nubecula que Rhombus maximus ex rufo vermiculacus : claviculä muricatä ; LrsTerr. SANDALE. Lepas concamerata , forma Ho $ tea tenut vel papyracei ; 3 tota child à ; fandaliuns appellata. Nom donné à une coquille univalvé du genre des lépas chambrés à caufe de fa forme. Elle eft toute blanche d'une figure oblonguüe , fermée par une cloi- fon , qui occupe au moins “letters de a coquille. Ce petit lépas fingulier eft mince , léger | & approche beaucoup des efpeces que M. Adanfon appelle le garz not & le jénac. Woyez ces mots. SAPINETTE. Nom que lon donne en France dans plufieurs ports de France, dit M. d'Argenville à des coquillages multivalves du genre des” TEE anatiferes. Woyez CONQUES ANATIFERES: -SARI. M. Adänfon nomme ainfi uñ éustase operculé du genre du fabot, Sa coquille n’a gueres plus de deux lignes de longueur. Ses fix fpires font peu. renflées &* environnées de plufieurs petits fillons. On en compte douze dans la premiere, cinq à fix dans la féconde , & quatre dans la troifieme. Son fommet eft aufli long que large, & un peu plus long que louver- ture. Son ouverture & fes lévres font parfaitement femblables à celles dé l’ofilin. Elle n’a pas non pl d'ombilic ; du moins il n’y eft pas marqué d'une mer À T'iv _ 296 $S C A | | niere bien fenfble. Le fond de fa couleur eft cendrê noir , ou gris , ou brun, ou verd, ou rouge, pointillé, ou marbre de blanc. ” L'animal a les cornes auffi longues que fa coquille ; aufli bien que fon pied , qui a près de deux fois plus de longueur que de largeur. : Ce coquillage fe trouve communément fur les ro- chers de la pointe auftrale de l'ile de Gorée. SATAL. Nom que M. Adanfon a donné à une coquille bivalve du genre de l'huître. Elle eft la plus épaiffe & la plus péfante de toutes celles qu’il aobfervées à la côte du Sénégal. Elle eft affez exaétement ronde, & femblable à une boule de quatre pouces & demi de diamètre. Sa furface eft raboteufe , mais fans pointes, & toute piquée d'une infinité de petits trous, qui ne pénétrent pas jufqu’a la furface interne, qui eft lifle & polie. Cette coquille differe de celle du guron en ce qu'elle a plus d’épaiffeur , & que le battant fupérieur eft auffi creux que l'inférieur. Le fond de fa couleur au-dehors eft un rouge de fang , qui la pénétre à plus de deux lignes d’épaifleur ; au-dedans elle eft blanche & bordée de la même couleur. De toutes les huîtres que M. Adanfon a décrites, il n ÿ a que le ga{ar qui foit mangeable , celle qui naîe fur les’ arbres. Il femble que les pierres fur lefquelles croiflent les’autres , dans les courans ou dans les lieux . de la mer éloignés du limon, leur ôtent la bor’1e qua-. lité que les autres lui doivent: elles font dures, coria- ces, & même défagréables au goût , & lon n’en fait pour cette raifon aucun ufage. Le fatal fe voit fort rarement dans les rochers de Pile principale de la Magdelaine. SCALATA ou COQUILLE, FAITE EN ES- CALIER. Srrombus totus albus , oëto fpiris rotundis Séparatim contortis , abfque columell& , fed innumeris coffis vel annulis gradatim catenatis, compolitus ; aper- urà ferè rotundä vel ovatä , fimbriatä. La fcalata eft & nom lialien que les Conchyliologiftes donnent à RE an PUS EC A | 207 ne coquille univalve du genre des vis, & qui figni- fie un efcalier avec lequel elle a beaucoup de refiem- blance par fa figure. Elle eft totalement blanche , com- pofée de huit {pires arrondies, contournées réguliére- ment , féparées à jour principalement dans les premie- res, lefquelles s’élevent en diminuant par gradation les unes au-deflus des autres en forme de vis conique. Toutes ces fpires , détachées pour la plupart, ne tour- nent point {ur un axe ou fur une columelle; mais elles font réunies par une chaîne réguliere de petites côtes longitudinales , faillantes , qui forment autant de pe- tits anneaux , qui fe communiquent dans toutes les cir- convolutions jufqu'au fommet. L'ouverture eft à peu près ronde ou ovale , faillante en-dehors en maniere d’entonnoir. Cette coquille finguliere eft recherchée, furtout quand elle paffe plus d’un pouce de longueur & acquiert un prix à proportion de fon volume & de fa forme renflée. La fcalara fe trouve dans les mers des grandes Indes : on [a pêche en Afie dans l'ile de Bata- via , où elle fert, dit-on, de parures aux femmes qui s'en fervent comme de pendants d'oreilles. On donne le nom de faufle /calata à toutes les ef- peces aliongées ou de forme effilée , & dont les fpires ne font point à jour. Woyez FAUSSE SCALATA. RuUMPHIUS, tab. 49.litt. À. Buccinum fcalare ve- rum ,le buccin, dit le véritable efcalier ; Holl. Opretgte Wentel-traps of Wendel-trap; le véritable efcalier. GUALTIERI , tab. 10. litt. ZZ. Tubulus marinus repulariter intortus , bucciniformis ; ita tubulus hic eff ncurvatus , 6 intortus , ut 1pfis fuis fpiris buccini cor- pus externé totaliter , & elegantifimè referat ; [ed nun- guam fpiræ.ita interne connecfuntur , ur commune re circumvolutiontbus habeant axem , fecundèr teffarum tubinatarum effentialem ffruëluram ; conne&untur autem 1ffa circumvolutiones annulis quibufdam externe eminen- tibus elegantiffime in und quâque fpir difpofitis : can= didiffrmus eft, ac rariffimus. | M. d'ARGENrIzLE , pl, 11, ler, V. On nomme” 298 ME ce. cette vis la /Calata. Sept fpirales coupent toute fa fa ure pyramidale , qui approche de celle d’un minaret : a derniere revient en cornet, vers {a bouche ovale, dont elle forme le bourrelét. Ces fpirales font coupées par des côtes minces, faillantes & très blanches, fur un fond plus fale : elles font féparées les unes des au-- tres d’une imaniere fenfible, furtout celles d'en bas, dont les dernieres côtes fe réuniflent en un poiat vers le bord de fa bouche. Ce font des anneaux ou des cot- delettes détachées , qui ont toujours une liaifon avec le fond de ia coquille. Ce qui fait la rareté de cette co- quille , eft que les Indiens la confervent parmi leurs bijoux les plus précieux, & qu'ils la pendent à leur col. Il faut que la /calata ait plus d’un pouce de haut pour être réputée belle : il n’y a rien de fi commun que les petites qui fe trouvent dans le golfe Adriatique. SCARAGOL ou CAGAROL. Nom que lon donne, fuivant Rondelet, en Languedoc, en Provence & en Efpagne, à un limaçon à tubercules que lauteur ppelle cochlea cælata. Voyez le mot CAGAROL. SCANDEBEC. Offreum [ylveftre. Onnomme ,ainfi dit Rondelet, une efpece d’huître, qui eft fi âcre & fi piquante au goût qu'elle échaufie fingulierement les lévres jufqu’à les déchirer aux perfonnes délicates. C'eft pourquoi on lui a donné le nom de fcandebec , qui fignifie la même chofe que brule-bec. La coquille, qui eft tranfparente , tire dans certains endroits fur la couleur fauve, & dans d’autres {ur la pourpre ; elle eft crêpée en-dehors, luifante & blanchâtre en-dedans. Sa chair eft courte, falée , un peu amere & défagréable au goût. Ceft pourquoi cette huître n’eft point recher- chée par le peuple. Rondelet penfe que c’ett l'efpece qui s’engendre dans les endroits pierreux, felon Pline, privés d’eau douce, comme aux environs de Gryne & de Myrine , ou que c’eft plutôt l'huître appellée en grec Aryosse Il y à certaines huîtres des forêts , qui {ont nourriffantes , ajoute Rondelet; mais qui répugnent au goût & à l'adorat. Les femmes peuvent faire ufagede on : 209 feurs écailles pour les tâches du vifage , ainfi que du talc, & dont le mélange forme une poudre defliccative très utile, Offrea reperiuntur in noftro mari que à vulgo fcandebec vocantur , proptereà quod fapore funt acri, ob id delicatorum labra nimium calefaciunt & ulcerant : nam fcandebec idem quod roftrum urens. Tefi& conftant pellucidä partibus quibufdam flavefcente ; aliis purpu- rafcente , foris crinita 6 crifpa , intüs fplendida , lavif= fima , candidiffima. Caro parva , fal[a, fubamara atque infuavis. Quare etiam à plebe negligitur. Hanc oftreo- rum fpeciem efle puto fimilem , ait Rondeletius , ts qua tradit Plinius, gigni in petrofis , carentibufque aquarum dulcium adventu , ficut circa Grynum & Myrinam , vel potius oftrea effe àypiu qua vocat Athenaus. Sunt que= dam offrea quæ fylveftria nominant , multr alimentx, fed virus olentia , 6 ori ingrata. Tefta fyéveftrium of- creorum în fucis mulierum , lapidis fpecularis vice ufur- part poteft , & exficcantibus pulveribus utiliter admifceris L'huître appellée fcandebec eft repréfentée parmi les efpeces de M. d’Argenville : p{ 10. letr. H. Elle eft appellée offreum fylveftre , parce qu’elle s'attache à des morceaux de bois ; fes étages repliés en font tout le mérite; fa couleur , qui eft très commune , tire fur le verd. SCARABÉE ou ANOMIE DE MAHON AI- LÉE ET STRIÉE. Voyez ANOMIE , &c. SCIE ou CAME SCIE. Chama cordiformis , trun- cata parvis ftris in longum duéfis undique firiata ; ir ambitu denticulata vefcue ferrata colore carneo vel Subpurpureo depi&ta vel rædiata. Nom donné à une coquille bivalve du genre des cames tronquées ou ca- mes - cœurs , qui eft une variëté de l’efpece appellée came coupée én bec de flute. Sa furface extérieure , qui eft d’une couleur de chair ou quelquefois un peu pourprée , eft à ftries longitudinales très fines & bien prononcées. La partie latérale tronquée forme un cœur oblong , chargé de ftries longitudinales encore plus fines ,onduleufes , imitant une efpece de chevelure flot- 300 nn € tante. Toutes ces ftries fe terminent dans le pourtouf intérieur des battans par autant de petites denticules affez reffemblantes à celles d’une fcie. La furface inté- rieure de cette came eft blanchâtre nuée de couleur de rofe, excepté vers les côtés qui font violets. La char- niere eft petite avec une feule dent dans l’une des val- ves & de deux dans Pautre , lefquelles fe logent dans leurs cavités correfpondantes. Le ligament eft petit & fitué extérieurement entre les fommets du côté tron- qué ou fait en cœur. Lorfque cette came - coupée eft parvenue à un ceriain période de groffeur , les ftries longitudinales font moins articulées, ainfi que fa couleur , qui devient moins foncée ; mais confervant encore quelques traits ourprés ou violets. -SCORPION. Nom donné à une coquille univalve du genre des rochers où murex aîlé à pattes, qui eft uue variété des efpeces appellées araignées. Les Con- chylioiogiftes diftinguent trois fortes de fcorpions murex ; {çavoir, celui à fept pattes noueufes , le fcor- pion femelle, & ie fcorpion orangé. Voyez ces mots. SCORPION HEPTADACTYLE , ou À SEPT. PATTES NOUEUSES. Murex alatus heptadaity- lus , craffis ffriis tuberofis , labro feptem longis digitis nodofis , & retortis armato, apertur&@ & columellä ir fundo ex atro - purpurafcente ftriatä infignis. Ce ro- cher aîlé, qui eft le plus diftingué parmi les araignées & les fcorpions teftacées, a le corps de la coquille peu renflé & étendu; mais garni dé groffes ftries tubercu- leufes avec d’autres ftries intermédiaires inférieures d’une lévre épaiffe , aîlée , fort allongée , & armée fur fes bords de fept pattes fort longues , chargées de nœuds difpofés par articles, & recourbées la plupart à leurs extrémités; fçavoir , une patte, qui s’éleve au- deffus du fomimet, deux autres inférieures , qui ont prefqu'autant de longueur, trois autres plus courtes en forme de crochet , & la feprieme qui émane de l'extrémité de la lévre & de la columelle , formant un € 0 307 canal fermé en maniere de queue très longue, fort mince , & qui acheve de donner à cette coquille la fi- gure d’un fcorpion. La volute eft compofée de fept fpires concaves & de vive-arrête , & dont les dernieres font anéanties d’un côté dans la bafe de la patte fupé- rieure. L'ouverture de ce murex eft d’abord fpacieufe, enfuite étroite dans l'intérieure , de couleur aurore, bordée de deux côtés de denticules blanches tranfver- fales en maniere de firies, fur un fond povrpre noi- râtre. Toute la furface extérieure de la coquille eft nuée de couleur livide , tâchée de fauve-roux. Le fcor- pion mâle heptadaétyle peut avoir jufaw’a cinq pou- ces de longueur , fur deux pouces & quelques lignes de largeur. Il fe trouve dans les mers des Indes Orien- tales. RuMPHIUS , tab. 36. litt. K. Cornura nodofa , Jaïîlée cornue noueufe ; Holl. Podagra of fcopoein , la podagre ou le fcorpion. GuazTiErt, tab. 36. litt. C. Aporrais ex uno tan- tum latere infigniter crifpata Ë ungulata , ungulis un- dofis , retortis ; recurvis , tuberofa , labio externo , & interno infigniter , & profunde firiato, candida. M. d'ARGENVILLE , pl. 14. lert. B. Ce murex eft le fcorpion , dont le corps de couleur jaunâtre eft tout ridé & chargé de tubercules ; il fort de fa lévre cinq grofles pattes, & deux autres plus recouibées, l'une de fa tête ou de fon fommer , & l’autre de fa queue. Rien n’eft plus beau que fes lévres rayées de blanc & de violet. SCORPION FEMELLE HEXADACTYLE ou A SIX PATTES. Murex alatus hexadu&ylus pluri- ris fafciis convexis tuberofis , labro maximé alato [ex digitis latis & apertis armato ; aperturé fpatiofa intès ffriatä , colore aureo vel ex rubro carneo rinëtä , diffinc- tus ; fcorpio fæmina diétus. Cette efpece, dont le corps de la coquille eft plus grand & plus étendu que celui du fcorpion mâle, porte d’ailleurs quatre larges faf- cies , convexes , tuberculeufes , prinéipalement dans 302 # C O la fafcie fupérieure , qui eft plus élevée que les autres: La lèvre aïlée , qui eft large un peu rentrante, eft garnie ou armée de fix pattes courtes, larges & ouver- . tes ; fcavoir , de trois latérales, d’une quatrieme droite & élevée au-deflus & vers le fommet ; d'une cinquieme , qui s'écarte horizontalement dans un fens oppofé; & la fixieme formée par le prolongement de la colu- meile d’une figure crochue , qui eft le canal du murex. L'ouverture eft plus fpacieufe que celle du fcorpion heptadaëtyle , d’une belle couleur aurore & garnie pareillement des deux côtés de ftries blanches fur un fond pourpré. La volute élevée en pyramide eft com- pofée de huit fpires de vive-arrête , & tuberculeufes dans les premieres. Toute la furface extérieure du fcorpion femelle eft marbrée & bariolée de couleur marron ou canelle fur un fond livide. SCORPION ORANGÉ HEPTADACTYLE, ou LE FAUX SCORPION. Murex alatus hepta- daëtylus , ftriatus , & duabus fafciis ruberofis circum- datus , labio fpiffo feptem digitis longis , angufhs , & acutis armato ; extùs ex colore fufco & caflaneo in Jundo livido variegatus , intàs colore aureo vel croceo lucidè nebulatus ; fpeudo-fcorpio appellatus. Ce murex differe du vrai fcorpion dans fa forme allongée, arron- die, proportionnée , avec deux fafcies tuberculeufes dominantes fur des ftries tranfverfales inégales & mé- diocrement articulées. La lévre aîlée eft épaifle , ar- mée de fept pattes étroites, longues, aiguës, fermées, & recourbées en plus grande partie ; fçavoir trois qui excédent l'élévation de la volute ; trois courtes latéra- les , & la feptieme , qui forme le canal de la coquille, laquelle eft creufe & torfe. L'ouverture eft entierement unie , luifante & nuée d’une belle couleur , ou aurore , ou orangere , ou d’une belle couleur de chair vive. La volute eft compofée auffi de huit fpires de vive-arrête, dont les dernieres , qui terminent la clavicule , fanc cachées du côté de louverture par la bavure du teft ; qui fert de bafe à la patte fupérieure. Toute la furface $ EE ‘© 303 . extérieure de cette jolie coquille eft marbrée de brun & de couleur marron fur un fond livide ou blanchâtre. Le faux {corpion ou le fcorpion orangé peut avoir juf- qu'à quatre pouces de longueur , fur moitié moins de largeur , en y comprenant l’extenfion des pattes. Les différens fcorpions viennent des grandes Indes. SELLE POLONOISE , ou SELLE ANGLOI SE, autrement SELLE DE CHEVAL où GRANDE PELURE d'OIGNON. Ofreum depreflum , fere ro- zundum , paulifper aliquando auritum , 6 korizonta- licer curvatum ; minutiffimis ftrits firiatum ; teffé tenur , ducidä , femi-margaritiferä , vel coloribus fufcrs cbfeurè purpurafcentibus [plendens vel ex colore argenteo ve- lato nebulatum ; Ephippium appellatum. Cette huïtre platte ou comprimée , plus ou moins ronde & cam- brce , eft appellée par quelques-uns en latin l'Ephip- pium , dont le terme eft dérivé des mots grecs, émi & smmos qui fignifient fur cheval , & que l'on à rendu en françois par felle de cheval. Cette bivalve finguliere porte deux petits oreillons dans les petites efpeces, & montre fur la furface des battans des ftries longitu- dinales très fines. La coquille eft mince , trés fragile , luifante, prefque tranfparente & d’une fubftance demi- nacrée , qui imite en-dedans & fur fes parties les plus lamelleufes le brillant du talc. Sa couleur eft brune, nuée de blanc & de couleur verdâtre dans certaines cfpeces, tandis que dans d’autres elle eft d’une couleur de pourpre obfcure de diverfes nuances. On apperçoit dans l’intérieur de cette huître un petit efpace rond, qui forme l’endroit de la réfidence de lanimal. Il doit être d'autant plus mince d’ailleurs que les battans fe touchent de près l’un fur l’autre. La felle polonoife peut avoir depuis trois pouces de diamètre jufqu'a plus de cinq. Elle fe trouve dans les mers des grandes Indes, & a pour variété l'efpece appellée la vitre chinoife ou la tranfparente. RompPxivs , tab. 47.litt. B. Offreum placentifor- me feu Ephippium. L'huire ; qui imyte up gâteau ou la 304 A0 RC {elle de cheval; Holl. Engelfche of poolfche - zadef, en zadel fchulp , la felle angloife ou la polonoife , ou la felle coquille. i : Guazrrerr , tab. 104. litt. B. Offreum ffructur4 peculiari totaliter complanatum , cenuiffimum , pelluci- dum , fraziliffimum , minutiffimè & fubriliffimè ftria- zum ,ex fufco candidè fplendens , & aliquibus maculis fubalbidis ident'dem nebulatum , intis pullo colore maculatum, & argenteo-fufco velato nitore lucidè de- p'Eum. SELOT. Nom que M. Adanfon donne à un co- quillage operculé du genre de la nérite. Sa coquille a tout-2-fait la forme de celle appellée le lagar ; mais elle n’a que neuf lignes de longueur : elie eft beaucoup moins épaifle , & relevée de quinzegsroffes cannelures -qui tournent fur la premiere fpire. La lévre droite de louverture n'a que dix dents; & la lévre gauche eft liffe fur fa furface , & bordée de trois grofles dents, échancrées & comme partagées en deux à leur extré- mité. Trois couleurs différentes , le rouge, le noir & le blanchâtre, font également répandues fur toute fa furface extérieure , où elles s'étendent par marbrures ondées. BoNANNI, recr. pag. 141. clafl. 3.n.217. Nerita cujus veftem formant frequentes & f[piffi funiculi fla- vidi ex colore purpureo adjeflo magis vifibiles, & ma- culis atris notabiles. M. d'ArGenvizze , pl. 10. lirt. Q. Nérite can- nelée & jolie par fa couleur mêlée de blanc, de cou- leur de rofe & de noir. Kzernx, Tent. pag. 14. fpec. 1.n. 3. A. Plary- . floma ore fimplici : fulcaturm , & punitatum ; maculis atris ; fuper funiculis flavidis ex colore purpureo ; BonNANNI. SIGARET. Coquille univalve que M. Adanfon a rangé dans le genre de lormier , comme étant celui qui lui eft le plus propre à caufe de fa reffemblance, quoiqu'il differe de ce genre à bien des égards. La coquille / S X G 30$ Eoquille du figaret ; n’eft ni nacrée ni percée , comme celle de l'ormier ; mais fon ouverture eft prefqu'auffi évafée , quoique moins allongée. Sa lévre gauche a un bord beaucoup plus large & moins épais, & l’on apperçoit quelquefois à fon origine un petit ombilic. Elle eft formée de quatre tours de fpirale mieux mar- qués. Ces fpires font entourées d’un grand nombre de cannelures tré$ fines & fort ferrées, que d’autres can- nelures prefqu'infenfibles coupent à angles droits. Sa couleur eft quelquefois blanche , & quelquefois fauve, tant en-dehors qu'en - dedans. Lorfqu’elle eft fauve , elle eft traverfée par cinq ou fix bandes moins foncées. La coquille du figaret fe trouve dans les fables de l’em- bouchure du Niger. | Lister, Hif. Conchyl. tab. $70. fig. 21. Cochlez deprefa , ore admodèm expanfo , leviter firiata. RumPxius,Muf. pag. 123. tab. 40. fig. R. Patelle oéfava. PETIVER. Gazoph. vol. 1. cat. 587. tab. 12. fig. 4. Auris Bahamica non perforata. M. d'ArGeNvILLE, pag. 242. pl. 7. fr. C. Oreille de mer , qui n'a point de trous, & qui n'eft point nacrée, avec une volute en-dedans détachée de fon bord. 9 Le même auteur, Auris marina foraminibus carens, fpird internâ admodèm à circuitu diflinét4, & nullo modo intüs fplendida. Guazrierr, tab. 69. lit. F. Auris marina magis depreffa, ore magis expanfo minutifimè ftriata ; fed nullis foraminibus diffinéta | candidiffima. ÆALZE1IN , Tent. pag. 19. tab. 7. fig. 114. Catinus laës. | Ejufdem, pag. 21. fpec. 1. Cidaris ore admodèm expanfo ; depreffa ; leviter ftriata , Listrerr. SIGER. Nom donné par M. Adanfon à un coquil- lage operculé, qui fe voit ainfi que l’efpece appellée le bigui dans les rochers de l'île de Gorée, dont il ne differe que parce que fa coquille eft plus épaifle, moins Tome III, 306 | S EF G arrondie à: l'extrémité {upérieure , & que fà longueur n'eft pas tout-a-fait double de fa largeur. Ses fpires fons { excepté la premiere ) applaties, peu diftinguées les unes des autres, & coupées par un grand nombre de fillons prefqu'impercepübles, qui tournent avec elles, Le fommet forme un cône raccourci, dont la Iongueur eft égale à fa largeur, & de moitié plus courte que lou: verture. L'ouverture eft fort étroite , un peu courbée en arc dans fon milieu, & quatre fois plus longue que large. La lévre droite eft très épaifle & arrondie fur les bords. Elle eft renflée confidérablement vers fon milieu, & ornée en-dedans de quinze dents à peu près égales& affez grandes.La lévre droite porte dans fa moi- tié fupérieure fept à huit dents femblables, mais plus petites. Le périofte, qui la recouvre eft fort mince & cendré. Au-deffous elle eft quelquefois blanche , mar- brée. de jaune ou de brun. : quelquefois elle eft entié« zement brune. Cette coquille ne prend de lépaifleur & des dents aux deux lévres de ouverture, que lorfqu'elle eft par- venue à fon dernier période d’accroifflement ; de forte qu'avant ce temps elle reffemble beaucoup à celle du bigui : on la diftingue cependant pat fon ouverture, qui a encore alors deux fois plus de longueur que de largeur , & par fes fpires qui font toujours applaties & fillonnées. L'animal differe de ceux des autres pourpres par la pofition de fes yeux, qui. fe trouvent placés beaucoup au-deffous du milieu de la longueur des cornes. Son opercule eft, infiniment petit : il n’a pas plus d'une li- gne de longueur : il eft extrèmement mince, tranfpa- rent, fauve , elliptique , obtus à fes extrémités, de moitié plus long que large, & trois fois plus court, que l'ouverture de la coquille. Lister, Hift. Conchyl, tab. 825. fig. 45. Bucci- num dentatum , parvum , ritu angufto , læve , exiguis punéluris fafciatum , depitum. Ejufden , ibid, fig. 46, Buccinum dentatum, parvum $ kr É 56? rofiratum , ampullaceum , lave , fuberoceum ; punéfuris albis densè depiëtum. Ejufdem , tab. 826. fig. 48. & 49. & tab. 827. fig» 49. C. Buccinum dentatum, rufum , exiguis maçulis albis depiélum , riétu fubpurpureo. GUALTIERI, tab. 43. fig. C. Buccinum parvum, pruniforme, acuminatum , læve, ex albo & nigro varie- gatum. Ejufdem , ibid. fig. E. Buccinum parvum, pruniforme ; acuminatum, lave, album , dentatum , punéluris rubris depiétum. Ejufdem , ibid. fig. G. Buccinum parvum, pruni- forme , canaliculatum , lave , colore muftelino ; carnee & albido variegatum. Ejufdem , fig. H. Buccinum parvum , pruniforme canaliculatum , leve , ex rubro 6 albido depiétum, & punciatum. Kzern,Tent. pag. so. fpec. 2. n.2. Lagena ore dongo, angullo , rufa , exiguis maculis albis ,-ricfu [ube purpureo ; LISTERI. FA | SILUS. Coquillage operculé que M. Adanfon a xangé dans le genre quil nomme pourpres à canal évafé. La coquille du filus differe de celle nommée le blatin, en ce que fa longueur eft de neuf lignes , qu'elle pañle une fois & un quart {a largeur, & que fes‘ fpires {ont couvertes de tubercules applatis, très ferrés , & divifés entreillis par des fillons , qui font au nombrede dix à quinze dans la premiere fpire , de huit à dix dans Ja feconde , & de cinq dans la troifieme. Son fommer eft un peu plus long que la premiere fpire. La lévre droite de l'ouverture eft médiocrement épaifle dans la plupart, tranchante fur les bords, & garnie au-dedans de dix à douze petites dents en filets. Elle eft d’un brum fale, coupé par une petite bande blanc-fale, qui tourne fur le milieu des fpires. On la trouve aboñdamment dans lés rochers de l’île de Gorée. | Lister, Hift. Conchyl. rabe 925. fig 18. Buc< ium, V ij 508 S ER SIMBOS. C'eft le nom que l’on donne ; fuivané Daper , à de petits coquillages en forme de cornes } qui fervent de monnoie à Angola & au royaume de Congo. SIMERI. Nom donné par M. Adanfon à une co quille univalve du genre du mantelet, en latin peribo- lus. Cette troifieme efpece ne difiere du falier que par la forme & la couleur. Elle eft plus étroite fur une lar- geur pareille. Elle eft aufli plus épaifle , moins fragile, & fans tranfparence. L'ouverture à cinq à fix fois plus de longueur que de largeur. Sa lévre droite ,-fans être bordée ; a une épaiffeur qui la rend obtufe. Elle fe fair remarquer par une légere courbure , qui femble la plier dans fon milieu & la rentrer un peu dedans. Le fond de fa couleur eft ordinairement blanc , & quelquefois agathe, ou brun, traverfé par deux bandes fauves comme dans le falier. C’eft de cette efpece de coquille que les Négres fe font des braffelets , des colliers. & d’autres ornemens femblables, en les enfilant dans leur lon-. gueur , comme les Européens enfilent des grains de ver--, roteries. Flle fe trouve aboñdamment fur ‘toutes les côtes du Sénégal qui font bordées de rochers. Lrsrer, Hift. Conchÿyl. tab. 714. Concha Veneris exigua., alba, verè cylindracea. -- SIRAT. Coquille operculé du genre des pourpres que M: Adanfon nomme pourpres à canal très long. La coquille du firat differe de toutes les efpeces de pourpres jufqu'à celle-ci, par la longueur du canal, qui termine fon extrémité fupérieure. Elle a environ deux pouces & demi de longueur. Elle eft compofée de ‘huit fpires renflées ; arrondies & relevées de neuf grofles côtes rondes & prefque paralleles à fa longueur, cependant un peu incliñées de droite à gauche. Trois de ces côtes font un peu plus groffes que les autres qu'elles féparent en trois paires. Elles font comme for- mées par un repli, & armées chacune d'un nombre d’é- pines égal à celui des fpires , de forte qu'il ne s'en trouve qu'un rang fur chaque fpire, Les épines de la S rk 309 Premiere {ont beaucoup plus grandes que’ les autres , longues d'environ cinq lignes , & placées vers fa partie inférieure ; dans les autres fpires elles fe trouvent à peu près vers le milieu de leur longueur. Elles font toutes un peu courbées en bas, & coupées d’un profond fillon dans toute leur longueur fur le côté convexe. Outre ces côtes longitudinales , la furface de la coquille eft en core ornée d’un grand nombre de petits filets, qui tournent avec les fpires. Le fommet eft auffi long que large , & prefqu’une fois plus court que l'ouverture avec fon canal. Celle-ci reflemble à celle du lipin à cela près qu'elle eft moins aiguë dans le bas ; mais fon canal fupérieur la furpaffe d’une quatrieme partie en lon- gueur. Ce canal eft conique , applati de devant en ar- riere, où il fe recourbe légerement, & une fois plus long qu'il n’eft large à fon origine.Il porte quelquefois trois ou quatre épines femblables à celles des fpires, mais plus petites. Sa fente eft fort étroite : elle égale à peine la fixieme partie de fon contour ; & fes bords {ont tranchans. La lévre droite eft tranchante & légerement ondée fur les bords , relevée en-dedans d'environ quinze filets fort courts , & bordée au-dehors d’une des neuf côtes longitudinales , qui outre la groffe épine a encore une petite crête dans {a partie fupérieure. La lévre gauche ef arrondie, recouverte en bas d’une petite lame mince, luifante & accompagnée fur les côtés du canal , d’un bourrelet droit, demi-cylindrique & aflez confidérable, Cette coquille eft blanche ou fauve, avec quelques bandes brunes. Elle eft fujette à quelques variétés par rapport au nombre & à la forme des piquans. Le bour- relet même de lalévre droite, dont l’intérieur eft plein dans les, vieilles , fe trouve vuide & creux dans les jeu- nes. Celles-ci ont ordinairement moins de piquans, parce qu’elles ont moins de fpires ; & le canal de l’ou- verture eft un peu moins long , par comparaifon, avec Le fommer. k . L'animal differe peu des autres pourpres, Son man= iii di, RCE. | teau éft feulefent ofné d’un petit filet für a droite, & fon tuyau plus allongé ; il égale la moitié de la lon- £gueur de la coquille , & fort peu hors de fon canal. Son opercule eft prefque rond. M. Adanfon a rencontré rarement cette efpéce aux îles de la Magdelaine , mais abondamment à file Té- nérif des Canaries. Ha PETIVER, Gazoph, vol. 2. cat. 248. Murex luzo- Ris, plicis élatis, nigris , rugofis. SOLAT. M. Adänfon appelle ainfi un coquillage éperculé du genre des pourpres à canal médiocre non échancré. Sa coquille reffemble à celle de la premiere éfpece nommée le vojet, tant par fa figure que par fon épaifleur. Elle eft longue d’un pouce & moins large de deux tiers. Ses fept fpires font applaties, bien diftin- guces & étagées, parce qu'elles fe replient prefqu'en angle droit un peu au-deffous de leur milieu. Leur fut- face eft relevée de plufieurs côtes longitudinales, atfez écartées, & traverfées par plufeurs filets prefqu'infenfi- bles , qui laiffent un petit tubercule conique à Pendroit ôù elles les touchent. Ces tubercules font difpofés fur fix À fept rangs tranfverfaux dans la premiere fpire, fur deux où trois dans la feconde , & fur un feul dans les âutres ; de maniere que ceux du rang inférieur, qui fe trouve fur l'angle faillant formé par le pli des fpi- rés, font beaucoup plus grands que les autres , & pa- foiflent autant de petites épines. Son ouverture repréfente une demi-lune, maïs elle êit tronquée par le bas & fans canal. La lévre droite éft aiguë , tranchante, fans boutrelet, lifle au-dedans, & marquée fur fes bords d’un nombre de petites cre- helures pareil à celui des rangs de pointes ,qui font fur la premiere fpire. Elle s'évafe de maniere qu'elle femble fortir un peu en-dehors. La lévre ich eft life , arrondie, recouverte d'une lame mince & lui: ante, & relevée d'un bourrelet ridé, qui, prenant origine au milieu de fa longueur , va tournant en &eri-cercle, fe términer aù canal fupérieur de l'ou= S* Où L | sit érture, & forme, à moitié chemin, tn ombilic ovale & peu profond. Le fond de fa couleur eft gris , où blanc , ou agathe , coupé par une bande fauve , & marqué de quelques tâches brunes, jertées çà & la fur l'angle faillant des fpires. Elle eft brune au-dedans. On la trouve communément autour des rochers du cap Bernard, SOLE ou EVENTAÏIL. Peffen ex utrogue la= tere agualiter auricus , in ambitu rotundus , valvä in- feriore albida more varits coloribus rubefcentibus depiélé , infignis ; [ola vel umbella dictus. Coquille bi- valve du genre des peignes à oréillons égaux , dont le caractere fpécifique eft d’avoir une forme arrondie dans fa circonférence, d’être comprimée ou peu con- vexe ; d’avoir une furface extérieute, le plus fouvent unie & luifante , rougeñtre en-deflus, & blanche en- deflous, ce qui la fait appeller la fole, & d’être ftriée en-dedans de ftries peu ferrées , qui fe diftribuent en forme de rayons jufque dans le pourtour des battans. Les Conchyliologiftes en diftinguent plufeurs efpecess fçavoir, la fole à coquille mince la grande fole, la fole en bénitier , la petite fole avec un feul oreillon, & la grande fole de l'Amérique. Voyez ces mots. SOLE A COQUILLE MINCE. Peéten agualiter auritus, in ambitu rotundus , férè complanatus, forinfe- cas lævis ; @ intrinfecus ftriis admodüm raris radia- tus ; teftä renut , fragili, lucidä ; fuperits lineis fubnr- gris in longum duéfis in.fundo ex colore fufco rofeo , ficut invense depi&tus, 6 fübris roto colore albo dif tinéfus. Ce peigne eft compofé de deux valves min- ces , fragiles , unies & polies en-dehors , dont là fupé- rieure eft de couleur de rofe-féche ou mêlée légere- ment de brun , tandis que la valve inférieure eft toute blanche. La furface intérieure au contraire montre dans chaque battant , depuis vingt jufqu'a vingt-quatre ftries , qui partent du deffous de la charnière , peu fer- rées, égalèément élevées & diftantes les unes dés autres, fefquelles fe teriminent èn pointes ; & pr dé Ÿ 1Y gT2 St ® FE rayons vers {a circonférence des valves. Toutes ces ftries forment autant de lignes brunes ou noirâtres, qui fuivent la même direction fur la valve fupérieure. Cette valve eft liferée de couleur pourprée en-dedans; mais tout le refte de cette furface eft d’un blanc lui- fant, & tirant un peu fur la nacre. La charniere eft compofée de deux petites rainures fupérieures, & deux légeres apophyfes inférieures , réciproques dans les deux battans, lefquelles s’engrènent dans les cavités correfpondantes. Le ligament , qui eft noirâtre & trian- gulaire,remplit le milieu des fommets des valves. Cette bivalve des mers des Indes a depuis deux jufqu’à trois pouces de diamètre & plus. Rumruius , tab. 4. litt. À. B. Amufium ; Holl. Vliegen de fchulp Kompas-fchulp of maan double ; la coquille volante , ou la bouffole, ou la lune coquille. Guazrrert, tab. 73. lit. B. Peéten tenuis , admo- dm complanatus , five compreflus , fragilis , pellucr- dus ; ffriatus ffris in dorfo veluti lineis à cardine ad circumferentiam diffufis , internè verd ftriis rarioribus æquidiflantibus , in plano aquali , æqualiter eminenti- bus. Pars externa zizyphino colore rubefcit ; interna vero eff candida , aliquando utraque pars laitea. M. d'ARGENVILLE, pl. 24. lett. G. Un peigne extrêmement mince , dont les rayures font tranfverfa- les : il eft brun par deflus & gris blanc par-deffous , ce ui le fait nommer la fole ; d’autres l’appellent l’éven- tail à caufe de fa forme : deux petites oreilles fort éga- les, brunes par-deflus & blanches en-deffous, accom- pagnent fon fommet. . SOLE dite GRANDE SOLE DE LA RARE ESPECE DES INDES. Peëen aqualiter auritus , circulis ex fufco rubefcentibus in fundo ex rubro [angui- aeo valyæ fuperioris exornatus ; ffriis raris intus frta- tus ; albidus , flavus in ambitu interiore ; fola teflacea Jndica majori fpecie appellatus. Cette efpece peut avoir ’ufqu’à prés de quatre pouces & demi de diamètre : rtle eft applatie , avec deux orcillons affez petits eg, | $ oo L 313 comparaifon de l'étendue de fes valves. La valve fupé: rieure eft ornée fur toute fa furface de différens cercles rouge - brun de diverfes nuances fur un fond rouge fanguin. La valve inférieure eft blanche , ainfi que tout le dedans de la coquille, qui eft liferé dans la circonférence de fes battans de couleur citron. On peut y compter gl quarante ftries dans chaque valve, lefquelles ne font point fenfibles dans leur con- cavité, Ce peigne provient des mers des Indes Orien- tales. SOLE dite GRANDE SOLE DE L'AMÉRI- QUE. So/a maxima fpecie ; convexa , firüis in longum duélis in utrâque valvé forinfecàs flriata in fuperiore colore rubefcente & viridi variegata ; levis intrinfecüs , ex albido virefcente nebulata ; teflâ femi-margaritifer& obfcurè nitens ; Americana. Cette bivalve , connue de- puis peu par les Conchyliologiftes | peut avoir au moins cinq pouces de diamètre : fes oreillons font à peu prés égaux fort larges, & fes valves font beau- coup plus convexes que celles des autres foles où beaucoup moins comprimées. La furface extérieure de celle de deflus eft à ftries longitudinales anéanties dans un limon durci, qui cache fouvent fa couleur nuée & marbrée de rouge , gris de lin & de verd, & que l'on ne découvre aïfément que vers la circonfe- rence ; parce qu'en fupprimant ce limon on atteint prefque toujours à une nacre blanche , qui reffemble à un fpath poli. La furface extérieure de la valve in- férieure , qui eft blanchâtre , montre toutes fes ftries, qui font fines, ferrées & également longitudinales. L’in- térieur des battans eft uni d’un blanc fali, nué de verd & d'une demi-nacre finguliere , qui joue le talc ou le fpath poli, mais d’une maniere moins vive qu'au dehors. On trouve cette coquille dans les mers de l'Amérique. SOLE EN BÉNITIER. So/a in valvé fuperiore complanaté , pulchro colore amarantino nebulata ; & in valv4 inferiore maximè concavé extès colore caftaneo $r4 $ © E > radiata : intùs in utraque parte regulariter fîriata. Ca peigne eft remarquable par le battant fupérieur ap- plati , d’une beile couleur amaranche , plus ou moins nuée de brun dans fon pourtour , tandis que le battant inférieur eft concave , & prefque aufli profond que celui du peigne uommé le bénitier ; fa couleur exté- rieuré eft rayonnée de couleur marron ou nuée ‘de brun. Toute la furface intérieure de la fole en béni- tier eft d’un blanc chatognant , ornée de ftries longi- tudinales régulieres , arrangées par paire ou deux par deux parallelement , & qui vont fe terminer en poin- tes en obfervant des diftances égales vers la circonfe- rence de la coquille. On remarque, fur la valve fupé- rieure , des taches plus foncées en couleur que le fond amaranthe,ou des filets longitudinaux noirâtres comme dans la fole mince. Les valves de la fole en bénitier font prefqu'auffi fragiles & auffi légeres. Cette coquille bivalve du genre des peignes à oreillons égaux vient de l'Amérique. Elle peut avoir depuis deux jufqu'à trois pouces de diamètre. . SOLE PETONCLE ou PETITE SOLE. So/z pefunculiformis , feu peëlen femi-auritus , ftriis in lon- gum duéfis 6 afperis in valvé inferiore ; contra in fu- periore minutiffémis ftriis tranfverfis ftratus ; ginglymo fpondili ad inftar infignis : toto colore albo & partim rofeo depiétus. Cette bivalve, qui ne porte que quinze où feize lignes de diamètre, eft à ftries circulaires pref- qu'imperceptibles deffusla valve fupérieure, avec un feul rayon à droite finueux & échancré vers le bas, de ma- niere à occafionner une ouverture latérale. Cette valve fapérieure eft blanche ainfi que toute la coquille , ex- cepté vers les côtés où elle eft couleur de rofe. La fur- face extérieure de la valve inférieure eft au contraire à ftries fines longitudinales âpres au toucher ou épi- neufes. Le fommet des valves fe fingularife par une efpece de talon large prefque à la maniere des fpondi- les ou des huîtres à talon ; avec un ligament étroit logé dans une apophyfe ouverte & réciproque dans les deux S O® FE | ar battäns , & interrompu par un cartilage tranfverfal, dont l’enfemble forme une charniere unique, & qui n’eft propre qu'à cette efpece de bivalve. La furface intérieure eft unie , luifante , avec quelques tâches rares gris-de-lin fur un fond blanc. La figure de la petite fole pétoncle eft platte, cambrée & irréguliere. SOLEIL. Nom que Rumphius donne à une coquille univalve du genre des limaçons à bouche compriméé ou des fabots, que l’on nomme aufli l’'éperon. Woyez PERON. | , * SOLEIL LEVANT. Tellina , teflä tenui vel pas Pyraceä , ex utrâque extremitate patente , fragiki, pel- lucidä ; colore violaceo , ex albido radiata , fol oriens appellata. Coquille univalve du genre des tellines- béantes ou entrouvertes aux deux extrémités, com- pofée de deux valves minces ou papyracées, fragiles, luifantes & tranfparentes, d’une belle couleur violette, interrompue par quatre rayons blancs , qui donnent nne idée de ceux du foleil levant, articulées en-dedans comme en-dehors. La furface intérieure montre une charniere formée par une côte longitudinale récipro- que dans Îes deux battans , terminée par deux petites dents dans l’un, & par deux cavités correfpondantes ‘dans l’autre, Le ligament , qui a trois ou quatre lignes de longueur , eft fitue vers les fommiets des valves au tiers de la coquille. Elle fe trouve dans les mers des Indes, & porte jufqu’à trois pouces de largeur fur deux tiers de moiïns d’élévation. | RumMPHrus, tab. 45.litt. E. Tellina violacea , la telline violette ; Holl. Purpure fonne ftraal, grootte tour de bra; le rayon du foleil pourpré. GUALTIERT , tab. 91. litt. B. Cochlea foleni-for- mis ; léviter rugofa , teff4 fragili, pellucidä , coff& unica ‘ex internd parte firmatä ex candido, 6 violaäceo radiata. M. d'ARcrNvILzLE, pl. 32. lert. P. Une telline trés longte , dont les deux extrémités font arrondies régulierement : fa couleur toute violette eft barrée de quatre fafcies blanches. 316 S$: O' EL SOLEN. Nom latin que les Naturaliftés mettent en ufage , au lieu de {a fignification françoile, pour fignifier un coquillage bivalve que l’on nomme en France manche de couteau ou coutelier. Les termes, Jolen, aulos, donax , onyx , daétylus , font ufités par les anciens d’une maniere fynonyme, fuivant Pline, Rondelet & Aldrovandus, pour exprimer un tuyaw', un canal , une coquille faite comme un doigt, & l'on- gle humain. So/er ou Ewxer à canalis five tubi fimi- l'sudine diciture, dit Rondelet. Voyez ManecHE DE CourEau. | Rumphius donne le nom de /olen à plafeurs tuyaux & vermifleaux de mer; fçavoir /o/en arenarius , le folen du fable ; folez ligrorum , celui des boïs ; folen angui- nus & le folen ferpent. Voyez ces mots. M. Adanfon appelle flen un genre de coquillage bivalve, qui comprend les efpeces nommées le tagal , le golar & le molan. Vovez ces noms. SOLEN DU SABLE, Tubulus marinus cylindre ceus refus & nodofus , folen arenarius dictus, C'eftun grand tuyau de mer cylindrique , droit, plus ou moins ridé , compofé de plufeurs pieces entées lune fur l’autre, formant un ou plufieurs tubes articulés par des nœuds, dont une extrémité commence par un gros bout pour s’efhler par degrés , comme un cierge, juf- qu'à l'extrémité oppofée qui eft ouverte. Ce tuyau fin- gulier eft affez épais. RompPnivs, tab, ax. litt. D, & E. folen arenarius, {e folen du fable ; Holl. Koe-darm , offe-darm , zand- gyp ; Tritons. Hoorn en zee trompet; le boyau de vache ou le boyau de taureau , la pipe du fable, la conque de Triton , ou la trompette de mer. Le même Conchyliologifte Hollandois , sab. 4x. lite. F, appelle le folen des bois, folen lignorum , un tuyau de mer plié ou recourbé comme un fiphon ;” Hb!l. Boor worm, le ver tariere ; c’eft l’efpece que M. Adanfon nomme le taret. Voyez TARET. SOLEN DE SERPENT, Tubulus marinus con= \ L F- S O M Er 317 zortus , firiatus , fpinofus, foien anguinus dittus. C’eft un tuyau de mer, ou une efpece de vermiffeau ftrié, épineux contourné en quatre ou cinq fpires, on l'ap- pelle le villebrequin, lorfqu'il eft formé ou qu'il tourne en vis aiguë. Voyez VILFBREQUIN. SOMMET. Apex . vertex , cacumen. Terme de Conchyliologie , qui exprime l'extrémité de la clavi- cule dans les coquilles univalves, ou la tefminaifon de la volute.Il forme dans les bivalves la partie fupér'eure des battans vers laquelle fe trouvent la charniere & le ligament. | Le fommet des univalves montre des variétés fin- gulieres ; tantôt il forme un bouton voluté ou non vo- Juté , comme dans les efpeces appellées couronnes d'Ethiopie , gondoles mamillaires , prépuces ; tantôt ce fommet ne confifte que dans un petit trou en forme d'ombilic, comme on le voit dans les noix de mer & quelques gondoles, furtout les papyracées. Le fom- met des clavicules des coquilles univalves eft le plus fouvent aigu , élevé en pyramide comme celui des vis , de la plupart des rochers, & des buccins ; tandis qu'il n’eft prefque point fenfible dans d’autres efpeces, -& quil ne compofe qu'une platte forme, ou une ca- vité & une échancrure , ainfi qu'il arrive dans la plu- part des porcelaines. M. Adanfon dans la définition des parties des co- quilles , qu'il confidére en général comme des lima- çons , dit que le fommet eft cette partie , qui fait or- dinairement la pointe & toujours le fond même de la coquille. I] ne fe trouve pas dans tous les limaçons, par exemple , dans l’efpece qu'il appelle le formet & dans le lépas , & il n’a pas toujours la même forme dans toutes les coquilles où il fe rencontre. Dans les -unes il rentre entiérement en - dedans, & laifle à fa place un creux femblable à un ombilic, comme dans le goffon. Dans les autres, il rentre en partie au dedans, & forme une cavité au milieu de laquelle raroît fon “extrémité arrondie comme un bouton : c'eft ce qui 318 .: et ON arrive à la coquille de l’yet. Dans d’autres il eft applati ou fi peu enfoncé , qu'il paroît former une furface platte & fans bouton , comme dans le coret, le bobi, & le duchon , efpeces de porcelaine , & dans la plupart des efpeces de pucelage. Dans d’autres enfin il fait une éminence plus ou moins élevée , quelquefois percée telle qu'elle {fe rencontre dans le dafan & le gival ; quelquefois-femblable à un bouton fans fpires , ainf qu'on le voit dans le libot & le liri & d’autres , mais le plus fouvent tourné en fpirale. Ces dernieres font ordinairement affez confidérable , parce qu'il eft com- pofé de la réunion de toutes les fpires, excepté de la premiere qui fait ouverture. L'extrémité du (ommet peut s’appeller le bouton, ajoute M. Adanfon , ou la pointe du fommet; & l'ex- trémité oppofée , celle où fe trouve l'ouverture , fe nomme , fi l'on veut, le haut ou la bafe de la coquille. Celle-ci fe porte ordinairement en baut , lorfque l’ani- mal monte, ou au moins en avant lorfque l'animal marche. SONL. Coquillage operculé que M. Adanfon a rangé dans le genre du buccin. Sa coquille. ne pañle gueres deux lignes en longueur. Elle eft formée de huit fpi- res, fur le milieu defquelles tournent deux petits filets chagrinés ou couverts de tubercules. Le fommer eft une fois plus long que large, & une fois plus long que Ja premiere fpire. L'ouverture repréfente une demi- lune, arrondie aux extrémités, à peine de moitié plus longue que large, & fans canal à l'extrémité inférieure. La lèvre droite porte deux groffes dents au milieu de fa longueur. La lévre gauche eft life , fans plaque & fans dents. Le fond de fa couleur elt blanc, prefque toujours coupé par la couleur brune ou rouge des deux filets chagrinés, qui tournent fur les fpires, & la ren- dent fort agréable. Elle fe voit affez fiéquemment dans les rochers de l’île de Gorée. SORCIERE. Nom que l’on donne en Bretagne à des limaçons du genre des fabots, dont les Conchylios SO À | 319 Togiftes diftinguent deux efpeces ; fçavoir, celle qui eft d'une forme conique ou à clavicule élevée , & l’efpece plus ou moins applatie. Woyez ces mots. SORCIERE ou SABOT DE BRETAGNE A CLAVICULE ÉLEVÉE. Trochu: Britannicus in cono exertus , novem fpiris paulifper concavis , conflans ; maculis rubefcentibus in fundo fubpurpureo feu achares infignis ; fubffantid margaritiferä , inrüs lucidè fplèn- dens. Cette coquille, du genre des fabots ou des lima- çons,dont l’ouverture eft comprimée, eft élevée comme un cône régulier. Elle eft compofée de neuf fpires ‘un peu concaves unies , excepté vers la ligne fpirale, qui porte une ftrie ou une efpece de petit bourreler, qui parcoure toutes les gradations de la volute. La furface extérieure , eft marbrée & marquetée de tâches rougeâtres fur un fond pourpré, ou agathe & gris-de- lin. L'ouverture eft applatie, ainfi que toute la bafe de ce limaçon, qui eft le plus fouvent ftriée ; on décou- vre dans fon intérieur une trés belle nacre, qui eft la fubftance de la coquille. GUALTIERTI, tab. 61. litt. B. Trochus ore anpuflo , 6 horizontaliter compreffo, levis , gixyphino colore lu- cide depius. Éjufdem, ibid. litt. C. Trockus ore anguflo & hori- zontaliter compreffo, ffriis minimis circumdatus , ex fubrofeo & candido radiatim nebulatus , & in fpirarum commifuris coftulà ex Jubrubro , & candido teffellatä cenclus. La forciere à clavicule élevée a beaucoup de varié- tés dans fon efpece; fcavoir, celle qui eft à ftries circu- laires , dont les fpires font plus renflées & quelquefois ponétuées de couleur rougeatre , & les efpecesunies fans firies, dontla nacre n’eft cachée que parune couche, tan- tôt cendrée , tantôt jaunâtre ; ces fortes de fabots font d’une nacre très mince, jouant les couleurs changeantes de liris & de la gorge de pigeon. Cettre nacre eft quel- quefois d'un beau violer, Les plus grandes ne paffent gueres quinze ou feize lignes d’élévation, On les trouve 320 OUR en grande partie dans la Méditerranée & fur Les côtes de Bretagne. | GUALTIERI , tab. 61. litt. G. Trochus ore am- pliore & fubrotundo , frs minimis cinélus , fufeus, nonnullis punctis rubiginofis afperfus. Ejufdem, ibid. Lit. M. Trochus ore ampliore & [ub- rotundo, ffriatus , fubalbidus , puiétis fubrubris ali- quando ajper[us. M. d'ARGENVILLE, Append. pl. 3. letr. D. C'eft Je vrai fabot dont les fpirales plus élevées font char- gées entierement de cordelettes d’une couleur pourpre foncée avec des marques bleuâtres , comparties & pré- {entant une affez belle nacre. SORCIERE ou. SABOT DE BRETAGNE A CLAVICULE COMPRIMÉE, Cochlea trochiformis, umoilicata friata [piris deprejfis convexis & tuberofis compofita ; iitds teftà margaririferä, extàs colore rofeo & albido deriGta & diffinéta. Cette efpece eft compo- fée de fix fpires comprimées, convexes & tuberculeu- {es ; toute {a furface extérieure eft bariolée & rachetée _de couieur de rofe fur un fond blanc , qui cache une nacre argentine que l’on voit briller dans l’intérieur de l'ouverture. Ce petit fabot eft ombiliqué, & peut avoir jufqu’à près d’un pouce de diamètre à fa bafe. M. d’Arcenvizze, pl. 8. letr. S. Un petit fabot applati & à tubercules fur un fond blanc tacheté de couleur de chair appellé forciere en Bretagne. SORMET. Nom donné par M. Adanfon à un co- quillage univalve du genre de la gondole. Rien ne reflemble davantage à un ongle que la coquille du for- met. Elle eft ovale, extrêmement mince, & fort pe- tite eu égard au corps de l'animal, dont elle recouvre à peine la moitié, étant attachée fur fa partie pofté- rieure. Au-dehors elle eft convexe , polie & luifante; mais lorfqu’on l’a détachée , & qu’on la regarde en- dedans , on voit qu'elle eft concave & aflez tranfpa- rente. Ses bords font repliés en-dedans , & forment une efpece de bourrelet qui regne tout autour, are ans S OR 754 dans fon extrémité antérieure : celle-ci eft arrondie &- un peu plus large que l'extrémité poftérieure , qui pa- roit comme coùpée & formée par une ligne droite. Sa iongueur , d'une extrémité à l’autre, eft d'environ cinq lignes, & fa largeur de trois. On ne diftingue dans l’animal aucune partie qui ait rapport à ce que l’on appelle tête, cornes, yeux, man- teau, dans les autres limaçons. Tout fon corps n’eft à proprement parler qu'un morceau de chair mufculeux, aflez ferme & coupé en un demi cylindre arrondi à fes deux extrémités. Il eft convexe en-defius , applati en-deffous, & creufé fur les côtés par deux fillons très profonds, qui s'étendent dans toute fa longueur, qui ne paîle guere dix lignes. Sa largeur égale partout eft d'environ trois lignes. À l’extrémité antérieure du corps on apperçoit un grand trou rond, percé dansle milieu de fon épaifleur, C’eft la bouche de lanimal ; mais il n’eft pas poffible d'y trouver aucune machoire , ni les dents. On voit encore fur le côté droit du corps, fort proche de fon extrémité poftérieure, une ouverture ronde, qui donne une entrée libre à la refpiration , & laifle une fortie aux excrémens : c'eft l’anus. Depuis cette ouverture la- térale jufqu’à l'extrémité où eft placée la bouche, le deflous du corps de lanimal lui fert de pied pour fe traîner. Ce pied n’eft diftingué du refte du corps que par les deux fillons latéraux. La couleur de lanimal eft d’un blanc fale ; & fa coquille tire un peu fur la couleur de corne. M. Adanfon ne connoït aucun auteur qui ait parlé de cette efpece de gondole. Il la trouvé pendant le mois de Juin fur les bords du Niger près de fon em- bouchure : elle vit dans l’eau de la mer, enfoncée d’un à deux pouces dans les fables. SORON. Coquillage univalve du genre que M. Adanfon appelle lépas à coquille fimple & entiere. Elle eft fort épaifle & moins allongée que celle du hibot & duliri , & n’a guere que quatre lignes de dia- Tome III, | > Yt i 322 FAO mètre. Sa bafe, ou la fetion du cône dont elle a la f- gure , eft ronde ou formée par une ligne circulaire, Sa furfice intérieure & extérieure font très polies , ce ui leur donne un œil luifant : celle-ci eft creufée de fept à huit fillons circulaires, qui ont pour centre le fommet dont ils font affez éloignés. Le fommet eft émouflé , arrondi & placé fort proche du bord poñté- rieur de la coquille : il eft une fois moins élevé qu'elle n’eft large. Sa couleur eft d’un blanc de neige. La tête de l'animal eft fort courte & confidérable- ment applatie : elle a un peu plus de largeur que de longueur , & une légere membrane à fon extrémité ue les cornes atteignent à peine. Les yeux font pla- cés fur la partie poftérieure des cornes, dont la trans- parence qui les laïiffe voir par devant, les fait paroître comme placés fur leur côté intérieur , de maniere qu'on s’y tromperoit facilement fi on ne les regardoit de plufieurs fens différens. Son pied eft affez exate- ment rond, c’eft-à- dire qu’il a autant de la largeur que de longueur. Le manteau, qui recouvre tout fon corps. eft fi court qu'on en voit à peine les bords. Au lieu d’une frange de filets , ils montrent une rangée de pe- tits points élevés, qu'on ne diftingue facilement qw’a- vec le fecours du verre lenticulaire. Sa couleur eft d’un blanc fale. Ce coquillage eft extrêmement rare fur la côte du Sénégal. LisTER, Hift. Conchyl. tab. 545. fig. 37. Patella ‘alba, compreffa, levis. KLE1x,Tent.pag.118. Ca/yptra qua parella alba, compreffa, levis. SOURDON. Nom que l’on donne fur les côtes de Poitou & d'Aunis , à un coquillage bivalve du genre des pétoncles. L’efpece dont “. de Réaumur donne la defcription dans les Mémoires de l’Académie des Sciences , année 1710, pag. 454, n’a environ que qua- torze lignes de longueur fur neuf où dix de largeur. La furfice extérieure de cette coquille eft ornée de catnèlutes aflez la.ges, à côtes arrondies , qui partent N LE à, OU 8 : 323 toutes du fommet , la plus grande partie defquelles vont en ligne droite à la bafe , & les autres en fe re- courbant un peu, ou devenant concaves par rapport au bord de la coquille, dont elles font le plus proche, vont fe terminer au-deffus de la bafe ; mais la furface intérieure de cette coquiile eft prefque polie, c’eft à- dire qu’elle n’eft cannelée que dans une bande d’envi- ron une ligne de large ou un peu plus, qui regne au- tour du bord de la coquille. il n’eft point d'animal plus propre que le fourdon à faire voir la formation des cannelures des coquilles, qui paroïfflent fur leur furface extérieure , pendant que leur furface intérieure eft polie. M. de Réaumur fuppofoit dans un de fes Mémoires qu'il étoit néceflaire pour former ces cannelures, que tout le contour du corps de lanimal fut naturellement cannelé ; & c'eft ce que le fourdon donne fouvent la facilité d’obferver. Lorfqu'on le met dans l’eau de la mer , il s’allonge par dela le bord de fa coquiile une partie de fon corps, qui paroît canneléc de [a même maniere que la coquille qui le recouvre ordinaire- ment. La coquille du fourdon eft blanche , fur-tout inté- tieurement ; car extérieurement , elle eft quelquefois d’un blanc fale. Ce coquillage fe tient dans le fable, mais peu enfoncé , auffi les tuyaux dont il fe fert pour attirer & jetter l’eau font-ils très courts ; car le plus long & le plus gros, qui eft le plus éloigné du fommet de la coquille , ne s'étend guere à plus d'une ligne de fon bord. Ces tuyaux font non-feulement découpes en frange , comme ceux des palourdes autour de leurs ouverrures ; mais ils ot encore quelques efpeces de poils au-deffous de cette même ouverture. Quoique ces animaux s’enfoncent peu avant dans le fable , ils en font pourtant couverts entierement. On connoît néanmoins non-feulement les endroits où ïls font lorfque la mer a abandonné ce terrein pendant fon reflux, par les trous qui paroïffent au-deflus d'eux, X i] 224 | D'OOU comme au-defflus des lavignons , paloardes & des au- tres coquillages à tuyaux; mais beaucoup mieux en- core par une infinité de petits jets d’eau qu'on voit pa- roître fur tout ce terrein ; car malgré le peu de lon- gueur de leurs tuyaux; les fourdons pouflent l’eau plus loin qu'aucun des coquillaces. Les jets vont quelque- fois à plus de deux pieds de diftance du fourdon, qui en poulfe fouvent de nouveaux. 1! n’eft guere de coquillage aui exécute fes mouve- mens progreflfs par le moyen d’une partie qui ait plus de reffemblance avec celles que nous employons au même ufage. Cetre partie molle au refte, comme cel- les de tous les autres, repréfente aflez une jambe mal faite avec fon pied, ou pour dire encore quelque chofe de plus refflemblant , elle a fort l’air d’un pied - bot. Avec le fecours de cette partie, le fourdon peut ou s'enfoncer dans le fable ou s’en retirer, & lorfqu'il eft fur la furface de ce même fable , il peut aller en avant ou à reculons, Ce que M. de Réaumur appelle aller en avant, eft avancer du côté des cornes. La ftruéture de fon efpece de jambe eft très commode pour toutes ces différentes actions ; s’il veut s'enfoncer dans le fa- ble , il allonge cette partie en diminuant extrêmement {on épaifleur , de forte qu'il rend toute fon extrémité tranchante , & l'ayant porté environ à un demi pouce de difiance du bord de la coquille , rendant en même temps obtus l'angle prefque droit que le pied fait avec la jambe , il fe fert de fon tranchant pour ouvrir le fable , dans lequel il fait entrer tout ce pied & même une partie de la jambe. Il accroche enfuite le fable in- férieuravec le bout du pied , d'où l’on voit que fi alors “il change encore l'angle que ce pied fait avec la jambe, . c'eft-ädire, que s'il le rend encore un angle droit comme il eft dans fon état naturel ; ou ce qui eft la .même chofe, s’il racourcit cette jambe, qu'il obligera fa coquille d'approcher du bout de ce pied, qui ne change point de place, parce qu’il eft cramponé con- tre le fable, & qu'il obligera ainii la coquille de sen- $ ® UÜ Res foncer. On remarque aufi que le talon de ce pied eft du côté des tuyaux , ou ce qui revient âu même , que le bout du pied regarde le côté oppofé à celui où font ces tuyaux, chofe néceflaire afin que le bout de la co- quille où ils font, refte toujours le plus élevé, qui eft la pofition que cet animal eft obligé de prendre lorf- qu'il fe tient dans le fable. Si à préfent le fourdon veut retourner fur le fable, on voit bien qu’il n’a qu’à fortir de fa coquille la même extrémité de fon pied, & allonger alors tout d’un cou fa jambe : car le fable fervant de point d’appui à l’ex- trémité de ce pied, la jambe ne pourra s’allonger fans faire élever la coquille. Eafin fi on conçoit le fourdon couché fur le plat de fa coquille , il n’eit pas plus difficile d'imaginer com- ment il pourra aller à reculons ou en avant : tout fe paflera dans ces actions à peu près, comme dans les actions précédentes, avec cette différence qu’il n'a pas befoin de fe fervir du tranchant pour s'ouvrir un.che- min. Car, par exemple, pour aller à reculons,, il n’a autre chofe à faire , après avoir allongé fa jambe, & changé l’angle droit qu’elle fait avec le pied en ua: an- gle obtus, qu'à engager la pointe du pied dansle fable, &c réduire ce pied &c cette jambe à peu près àleur gran- deur & leur fituation naturelle fans abandonner le fa- ble, Car il eft clair que le fable atrêtant la pointe du pied , elle obligera là coquille d’avancer de ce côté: li, c'efta-dire que le fourdon ira à recuions pour aller au contraire en avant , il engagera la même pointe de ce pied dans le fable tout aupiès du bord de lacoquille; de forte qu'augmentant tout d’un coup la longueur de cette jambe , dont le pied rencontre lun point d'appui, la coquille fera pouffée en avant. Le coquillagenomme fourdon eft repréfenté dans l’appendice de M. d'Argen- ville, qui traite de la Zoomorphofe , pl. 6..eir. B. pag. $6. Le corps du pétoncle, nommé fourdon.,- dit cet auteur, ef cannelé de, mème que. fa coquifle, dont il fort en partie : par une filiere, dont les fils font plus _X il 326 S° OÙ ÿ courts que ceux de la moule, il s'attache aux corps étran- gers & aux pierres. Sa couleur blanchâtre eft varié de rouge , de violet, de brun & de jaune. D’un de fes côtés fortent deux petits tuyaux très courts garnis de poils, qui portent l'eau à plus de deux pieds de diftance : à l'oppofite, qui eft la partie inférieure, on voit une pla- ue en forme de croiflant par le bout, qui lui facilite fa marche. Sa coquille eft ronde, peu épaifle & den- telée dans fes bords comme les dents d’une fcie. Deux mufcles, qui fortent de fon corps vers la charniere , lattachent fortement à fes deux valves. SOURIS. Porcellana bifafciata , oblonga vel ovata, duabus maculis nigris in utraque extremitate notata. Nom donné à une coquille univalve du genre des por- celaines, à caufe de deux taches noires en forme d’yeux ui fe rencontrent aux deux extrémités de la coquille: elle eft oblongue ou ovoïde , le plus fouvent d’une couleur bruné & grisâtre , interrompue de deux peti- tes zones fur le dos , moins foncées en couleur. L’ouver- ture, qui eft pre fque droite ou peu finueufe , eft bordée de chaque côté de denticules blanchâtres. Les deux ex- trémités échancrées font de couleur fouci. Cette por- celaine fe trouve dans les mers de PAmérique méridio- nale. Elle peut avoir jufqu’à un pouce & demi de lon- gueur fur dix lignes de largeur. Guazrrert, tab. 13. litt. I. Porcellana vulgaris, lavis , fufca, lucida , duabus fafciis albidis in dorfo; & duabus maculis nigris in capite donata. M. d'Arcenvizze, pl. 18. /itt. C. Une porcelaine qu'on appelle la fouris , dont la couleur tire fur le gris, avec des points noirs à chaque extrémité, imitant les yeux de cet animal. SOURIS dite PETITE SOURIS BLANCHE. Porcellana minor oblonga , albida , duabus parvis ma- culis rotundis & nigris in utrâque extremitate infignis. C’eft une petite porcelaine allongée, blanche en-def- fous & fur les Aancs , mais un peu azurée fur le dos. Les deux petites taches noires & rondes, difpofces aux & BR E 327 deux extrémités vers les échancrures , figurent fingu- lierement un petit mufeau de fouris. Cette jolie por- celaine porte tout au plus dix lignes de longueur fur quatre & demi de largeur. ES SPECTRES où COQUILLE QUI REPRESEN- TENT DES SPECTRES. Volura conotdea alba , octo vel novem fpiris , depreffis € paulifper concavis in primis , conflans ; magnis maculis 6 punéhis fufcis vel fubnipris vel ex fufco rubefcentibus fafciatin difpofuis diverffmodè depiétz ; concha freitrorum . appellafa. Coquille univalve du genre des cornets ou volutes co- niques , ainfi nommée à caufe de fa furface extérieure, qui eft ornée par zones de grandes & petites taches , tantôt brunes, tantôt noirätres ou brun-rouge fur un fond blanc , formant: divers defleins irréguliers où différentes figures plus ou moins bifarres. ; inter- rompues quelquefois entre les fafcies intermédiaires de points & de traits de la même couleur. La forme de ce cornet eft ordinairement ramañlée & large vers la volute. Cette volute eft compofce de huit où neuf fpires parfemées de taches comme la coquille, dont les premieres font applaties ,un peu concaves ; au lieu que les fpires, qui terminent [a clavicule, s’élevent pour former un fommet plus ou moins aigu. Cette coquille varie tellement par la diverfité des figures que repré- fentent fes taches brunes, qu'il eft prefquimpoñible de les rencontrer avec les mêmes bigarures. Il y-a des efpeces dont la coquille eft épaiffe & d’un grand vo- lume, t ndis qu'on en trouve d’autres donf le teit eft mince. Les premieres font fujettes à des excroiflances au lieu que les dernieres , qui font légeres; font tou- jours plus luifantes, unies & d’une forme plus régu- liere. Ces fortes de cornets proviennent-desimers des grandes Indes, quoi qu'on en trouve dans les mers des l'Amérique. Il y en a qui paffe deux pouces & demi de longueur : fur-tout parmi les épaifles. … RuxpHius tab 34.litt. M. Leo afoendens , le Hon _grimpant , Holl. Klimmende Leeuw toot of fchilpad X iv de 0 S (PTE toot ; la volute du lion grimpant ou {a tortué: GUALTI£RI , tab. 21. litt. D. Cochlea conoïdea ; aliquantulüm mucronata, levis, candida , maculis ru biginofis dense notata , punétara & fafciata. M. d'ARGENVILLE , pl. 12. lett. C. Un cornet appellé les fpeétres , à caufe de quelques figures bifar- res dont la coquille eft chargée : Ces figures font rou- geètres fur un fond blanc , & forment deux grandes fafcies , avec trois rangs de points en chacune d'elles. SPECTRES DE RUMPHIUS. Vo/ura fpeétrorum Rumphit decem fpiris friatis compofita ; albida , ma- culis anguflis fulvis in longum duëtis fingulariter de- piéta. Coquille univalve du genre des cornets, com- pofée de dix fpires en partie convexes & ftriées, qui forment une volute élégante & affez élevée. Toute fa furfice extérieure eft ornée de taches longitudinales, étroites, barroques , de couleur fauve ou canelle, lef- ses s'étendent dans toute l'étendue de la coquille, ans prefque former d'interruption fur un fond blanc. Le côté du canal eft garni de ftries inégales. Ce joli cornet a {a coquille mince, principalement vers la lévre qui eft tranchante ; il varie beaucoup dans fon efpece pär fes différentes taches bifarres. On le trouve -dans les mers de l'Amérique. RUMPHIUS, tab. 32. litt. S. Woluta fpettrorum ; Holl. Spookje , les petits fpectres. SPECULATION. Voluta conoidea fpiris depreffis compofita , maculis , lineis , pundis notulis etiamque quafi litteris, fulvis, flavis & fufcis , in zonis & circum lis alrernatim difpofiris & interruptis in fundo albido depiéla , & ficut intensè notata. Coquille univalve du genre des cornets ou volutes coniques , compofée de neufou dix fpires applaties. T'oure fa furface extérieure, qui approche le plus de Pefpece appellée la fauffe aîle de papillon, eft remarquable par fes grandes & petites taches qui forment des lignes , des points , diverfes marques rondes ou quarrées, & des différens traits femblables à des lettres de l'alphabet de couleur fauve, #3 HI 329 jaune & brune, comme arrangées exprès fur un fond blanc par zones plus ou moins larges & par cercles alternatifs. Toutes ces taches forment ordinairement deux ox trois fafcies dominantes plus ou moins diftin- tes de couleur rouffe. Ce cornet, qui parvient à un grand volume , c’eft-a-dire jufqu’à pres de fix pouces de iongueur , fe trouve dans les mers des Indes Crien- tales ; mais lorfqu’il ne porte que deux ou trois pou- ces, fes taches font plus vives & mieux marquées. GUALTIERI, tab. 22. litt. B. Cochlea concidea, maxima , bafi planä , candidiffima , lineis interruptis fignata , maculis & notulis fufcis punétata ,fafciata & notata ; aliquandd fublivido colore leviter nebulata , in- ts albida. Ejufdem , ibid. litt. C. Cochlea conoïdea | aliquan- tulèm umbonata , candida , ex rufo nebulata & fafciä- ta, & hinc & illinc lineis interruptis, & notulis fignata, 6 diffinffa. « M. d'ARGENVILLE, pl. 12. lier. Q. pag. 239. Un cornet de la grande taille, tout entouré de lignes ponc- tuées , & de petites fafcies chargées de différentes ta- ches brunes & violettes fur un fond blanc« il approche affez de celui qu'on appelle la guinée on la fpéculation. SPIRALE. Terme de Conchyliologie , qui exprime en même temps la volute des coquilles, & lenfemble de toutes les circonvolutions quelles forment fur elles- mêmes. On peut entendre par la ligne fpiralele fillon qui fépare les fpires, quoiqu'il y ait des Conchyliolo- giftes qui rendent fynonymes les mots fpirale & fpires. Voyez SPIRE. SPIRES. On peut appeller ainfi en terme de Con- chyliologie les tours ou les circonvolutions des coquil- les , qui compofent la volute & la clavicule extérieure, dont la premiere commence en général par le corps du teft dans les limacons des différens genres, des vis, de plufieurs buccins, &cc. & vers le haut de la coquille, comme dans les volutes en général, les murex & la plupart des tonnes. On peut compter jufqu’à plus de 4 330 & “Pr O vingt {pires par le moyen de la ligne fpirale , qui va: rient dans tous les genres de coquillages , ainfi que dans plufieurs efpeces. Ces fpires font tantôt bombées ou plus ou moins convexes , tantôt comprimées en- deflus ou dans un plan oblique.Il y en a qui tournent en vive-arrête ou en doucine , pour compofer une volute applatie ou qui s’'éleve par gradation en une pyramide, jufqu’à former un obélifque ou une aiguille très élevée. Ces fpires font quelquefois au contraire enfoncées en formant une volute concave. Voyez le mot VoLuTE. SPONDILE, fpordylus. Nom que les anciens don- noient à des coquilles du genre d:s huîtres, & qu'ils font dériver du mot grec Eerduaos , à caufe de la force de leur ligament & des apophyfes de la charniere, qui compofent le gingiyme où fe réuniflent les valves , felon Pline & Macrobe. Ces fortes d’huîtres font ap- pellées par Athénée Tyeyyaos , que Galien interprète he le mot vertebre. Les Grecs depuis ce temps-là, dit ondelet, ont donné à cette efpece d’huître le nom de gaiderope , du terme gaideron, à caufe de fa reflem- blance avec le pied d’un âne. Le fpondile , dit ce Natu- ralifte , eft une coquille bivalve , creufe & unie en-de- dans, raboteufe ou rude au-dehors, & arrondie comme le pied d’un âne; l'extrémité la plus large que l’on peut regarder comme le bas ou la bafe de la coquille eft plus mince ou beaucoup moins épaifle, & moins creufe que lextrémité fupérieure , qui eft plus étroite’, plus prolon- gée au-dehors ,& plus concave en-dedans ; & où la co- quille eft fortement réunie ôu fixée par une articulation ou un ginglyme folide : car,ditRondeler, il fe trouve dans chaque battant deux apophyfes ou deux efpeces de tuber- cules, qui reçoivent réciproquement leurs cavités cor- refpondantes , & au milieu defquels fe rencontre un ligament fort & noir , qui acheve de contenir les bat- tans. La chair eft femblable à celle des’autres huîtres ; elle eft environnée de membranes frangées. Spondy- lus duplici reflä conftat ; intis cava & lavi, foris [ca- bra ; ad ungulé afini formam rotundata , latiore parte SRE Q 33t que 6 inférior dici poteft , tenuior eff & multà minis denfa , minds concava ; uperior pars qué teflæ colli- gantur , ffriéfior , foris elata , intùs magis cava , artta valdi & firmä articulatione connexa. Crriufque enim telle binæ apophyfes funt, five cubercula qua binis ace- tabulis viciffim recipiunt 6 recipruntur , vinculo medio nigro & valido coharent. Caro interna offreorum carni fimilis eff : circà hanc fimbriata eff memèrana. ALDROVANDUS , de Tefraceis , lib. 3. pag. 194. & fuivantes , fait mention de plufieurs efpeces d'huîtres fous le nom de fpondile ou de gaiderope ; favoir, er les de Belon & de Rondelet. Ce Narurelifte fait prin- ‘cipalement la defcription d'un fpondile qu'il annonce être d’une forme élégante. Sa furface extérieure eft ornée de plufeurs tubercules obtus , rouges d’un côté; tirant fur le verd & le bleu de l’autre , quoi ue mélan- gés de rouge ; le fommet eft blenchâtre. La furface in- térieure montre un liferé ou un cercie remarquable, verdâtre , qui s'étend dans la circonférence des batrans, prefque juqu'à l'extrémité de la coquille; enfuite une couleur marron , nuée dans le refte de la furface de blanc & de couleur tirant fur le verd. Plurimis extrd tuberculis preditum eff obtufis | ab uno latere rubicundis , ab altero inter viridem & caruleum ambigenribus , qui- bus tamen rubra etiam permifcentur tubercula : fummum éaput , feu vertex candidat. Intès circulus fatis con/pi- cuus , colore viridefcente totam ferè concham propè ex- tremitarem ambit : dein color fequitur caffanearum ; dein albus & fubvrridis. Les Naturaliftes modernes confervent encore le som de fpondile , pour défigner les huîtres épineufes & à talon. Foyez Huirres ÉPINEUSrS. M. d'ARGENFILIF, pl. 30. letr. E. a fait repré- fenter une eipece d'huître qu'il nomme fpécialement Jpondylus ou le pied d'âne : elle n’a, dit l’auteur, d’au- tre différence que dans fa charniere, confiftanten : deux boutons arrondis , qui renferment le ligament , difpo- {és de façon que les boutons de Ia valve Tapéries re {ont 3 32 D TR reçus dans les cicatrices de l'inférieure , & que pareil: lement les boutons de cette derniere fe logent dans les trous de la fupérieure. Le ligament de nature coriace fe trouve entre les boutons , & fert à la charniere de deux valves. | STARON. Nom donné par M. Adanfon à un ço- quillage operculé du genre des pourpres à canal évafé. Toute la différence que l’auteur remarque entre cette efpece, & celle nommée le figer, confifte en ce que fa coquille eft plus épaifle, qu’elle a huit lignes de lon- gueur, que fon fommet eft un peu plus large que long, & qu'enfin elle eft quelquefois entierement blanche, & marbrée de taches d’un bleu d’ardoife. ’ Lister, Hift. Conchyl. Buccinum dentatum par- vu , rictu comprefflo five angufto , variegatum , ftriis valde exafperatum , Jamaïcenfe. PETIVER , Gazoph. tab. 9. fis. 4. Buccinulum den. tatum Jamaïcenfe , ftriis fafciatis maculatum. GUALTIERI , tab. 43. fig. L. Buccinum parvum , pruniforme , canaliculatum , riétu compreffo , ftriis exa- fperatum , candidum , ex fufco maculatum , labio ex- terno dentato. KLEIN, Tent. pag. 83. fpec. 4. Oliva variegata, riétu compreffo. STIPON. M. Adanfon nomme ainfi une coquille univalve du genre du mantelet, en latin periholus. Elle n'a jamais plus de deux lignes & demie de longueur : fa largeur eft moindre de moitié. Son ouverture eft femblable à celle appellée le limeri; mais la lévre droite eft bordée de quinze à dix-huit dents peu fenfibles. La lévre gauche a huit ou dix dents répandues dans toute fa longueur, dont les deux ou trois premieres d’en- haut font plus grandes que les autres. Sa couleur eft ordinairement d’un blanc de lait fans mêlinge : quel- quefois elle 'eft coupée par une large bande-fauve, qui tourne avec la premiere fpire. STRIES. Terme de Conchyliologie, qui exprime les différentes rayures ou cifelures en relief, qui fe trou- SR 333 vent fur les coquilles en général. Elles font longitudi- nales, lorfqu'elles parcourent leurs furfaces | depuis le fommet jufqu’à l'extrémité oppolée ou en longueur ; comme on les nomme ftries tranfverfales ou circulai- res, lorfqu’elles traverfent la largeur des coquillages. STRIÉE dite GRANDE STRIÉE. Cochiea, tefta utrinque convexa , [ubrus perforata , ffriata , albido ci- nereoque fafciata , quinque fpirarum. Coquille univalve terreftre du genre des limaçons mentionnée dans le traité des coquilles de M. Geoffroy, pas. 34 , fa cou- leur eft grife & cendrée avec quelques bandes de taches plus foncées. En-deflous , cette coquille a un enfonce- ment on un ombilic, creux dans fon milieu : toute la coquille a des ftries longitudinales, fines ; ce qui l'a fait nommée la ftriée, On la trouve fréquemment dans les bois humides. : L'animal, que cette coquille renferme , a une fingu- larité remarquable ; c’eft qu'il eft pourvu de deux de ces dards , ou /peculum Veneris, dont les limaçons fe fervent, & qu'ils fe dardent mutuellement pour s’aga- cer, avant que de s’accoupler. Ces deux dards font dans deux capfules différentes. Tous les autres limas, à l'exception du grand ruban, n’en ont qu'un feul, ren- fermé dans une feule capfule. M. d'ARGENVILLE , pl. 9.n°. 6. Append. On l'appelle grande ftriée le limaçon , dont le corps eft de couleur-fauve à trois tours & un demi , & ombili- qué par deflous : rien n’eft fi plat que cet animal, il porte entre neuf & dix lignes de diamètre. STRIÉE dite PETITÉ STRIÉE. Cochlea rerrefe tris, teffà utrinque convexé ; fubtàs perforata , ffriata , alba , quatuor fpirarum , ore reflexo. La couleur de ce petit limaçon terreftre , dit M. Geoffroy, pag. 36. eft blanche : fa coquille n’a qu'une ligne de diamètre ; elle eft chargée de quelques ftries longitudinales , difficiles à appercevoir à caufe de fa petitefle : en-deffous elle aun ombilic bien marqué, & fon ouverture a un rebord faillant & très confidérable pour fa grandeur. Cette ef- 334 8 U L pece eft fort commune dans les bois, fous les pierres humides & parmi les moufles. M. d’Arcenvizze, Append. pl. 9. fis. 3. La petite ftriée eft la même efpece que la grande, dont elle ne differe que par fa petitefle. | SUGA. Coquillage operculé que M. Adanfon 2 placé dans le genre qu'il nomme pourpres à canal mé- diocre , fort reflerré & prefque fermé. Sa coquille eft plus petite que celle appelle le lofet, n'ayant que cinq lignes de longueur. Elle n'a que huit ou douze rangs de tubercules dans fa premiere fpire , & troisou qua- tre feulement dans la feconde. Ils font plus petits, plus renflés , arrondis & fort écartés les uns des autres. Le fommet eft de moitié plus long que large, & un peu plus long que l'ouverture, La lévre droite de l’ouver- ture n’eft bordée que de fix à huit dents, & la lame de lalévre gauche ne fe releve pas fenfiblement. Le fond dela couleur eft blanc, & les tubercules font bruns. Cetre efpece fe trouve avec le lofet fur les ro- chers de l’ile de Gorée. SULIN. Nom donné par M. Adanfon à un coquil- lage univalve du genre du lépas à coquille chambrée. Celle-ci eft une efpece de baflin elliptique , renverfé ê& fort applai. Cette coquille a un pouce un tiers de longueur , un quart moins de largeur, & prefque trois fois moins de profondeur. Son épaifleur eft affez con- fidérable ; & elle eft polie & unie au-dedans & au- dehors. Son fommet ne fe trouve pas placé fur fa fur- face , mais fur fon bord poftérieur , où il fe termine en un bec léserement recourbé vers le côté droit, Sa bafe eft elliptique & ondée affez irrégulierement fur fes bords, qui font fort tranchans. Intérieurement elle eft chambrée ou divifée par une cloifon, qui s'é- tend parallelement à fa bafe. Cette cloifon n'occupe & ne couvre que la moitié poftérieure de la coquille, & fon bord antérieur eft terminé par une ligne tan- tôt droite, & tantôt courbe ou creufte en portion de cercle : elle eft extrêmement dure, quoiqu’aflez mince, HA & ne prend pas naïfflance immédiatement aux bords de la coquille, mais un peu au-deffus, de maniere que le pied de l'animal la recouvre entierement peadant qu'il marche. Sa couleur eft afiez variable : eile eft tan- tôt brune & tantôt roufle , tant à l'extérieur qu'a l’in- térieur. Quelquefois elle eft verte avec des petits points bruns Le plus grand nombre eft à fond blanc au-de- hors , parfeme de longues taches d’un brun rougeâtre; au-dedans ce fond eft blanc ou couleur de chair fans aucun mélange. La tête & les cornes de l’animal font parfaitement femblables à celles du libot, Mais fes yeux au lieu d’être placés à la racine des cornes , fe trouvent un peu au-defius. Son manteau eft bordé de vingt-cinq cannelures découpées en maniere de croiflant , du mi- lieu defquelles on voit s'élever un petit point blanc. On trouve fur la droite de l'animal , dans je finus que fait le mantesu à fa jonction avec le pied , un petit corps blanc , femblable à une languette triangulaire, qui eft ordinairement recourbée en bas. Son pied eft elliptique ; mais fa partie fupérieure fe termine en deux oreillettes triangulaires, qui s’éten- dent fur les côtés pendant qu’il marche. En-deflous , Ce pied eft traverfé par plufieurs fillons qui le font paroi- tre ridé. La plus grande partie du corps de l'animal eft logée dans la cloïfon de la coquille. Il a les cornes jaunes & les yeux noirs. Son pied eft. d'un blanc fale en-deflous , & marqueté d’un grand nombre de petits points noirs. Le refte de fon corps eft d'un cendré , qui tire fur le noir. Les rochers de l'île de Gorée fourniffent beaucoup de ce coquillage. Il femble qu'il fe plaît davantage dans les lieux où la mer vient battre avec plus de violence ; & M. Ada-fon ne connoft point d’efpece qui foit plus facile à déta- cher des pierres. Il y adhere avec tant de force >quon en enleve fouvent des éclats avec l'animal. LISTER, Hift. Conchyl, tab. s45. fig. 34. Patella, devis , densè maculata , admodùm compref]a. PETIVER, Gazoph. vol. 2. cat. 270. tab, 53. fig. 8. 36 S U N Patella [ndica lingualis, roftro interne ad dextrum. M. d'ARGENVILLE , pl. 6. fig. N. pag. 241. Petit Jépas de forme longue, tout brun & raboteux ; il n’ade fingulier que d’être chambré & d’avoir l'œil fa en bec, placé à l’une de fes extrémités. GZALTIERI] , tab. 69. fig. H. Patella ftruéturé pecaliart donata | fatis depreffa , caviratem oblongam efformans & in angulum acutum definens ; ubi [uperin- duita lamina ufque ad medium ejufdem cavitatis finüm quemdam deprefflum confhituit , levis, fragilis , pellu- cida , candidiffima, Petro Michelio Crepidula diéla , ex infulé ve. KzErN,Tent.p.118.fpec. 1. Cochlearia pennata, [ex SO he gal'inacearum more piéta. RumPir. Eufdem , pag. 119. fpec. 4. Cochlearia dr lævis, Mere maculata, admodèm compreffaÿt Lrsterr. SUNET. M. Ada(äs appelle ainfi une coquille bivalve du pre de la came. Elle eft auf cpaifle, mais plus petite, plus appl atie & moins allongée à pro por- tion que celle appellé le pegon. Cette coquille n a pas un pouce un quart de largeur. Sa longueur eft moin- dre d’un tiers feulement. Sa furface , au lieu de canne- lures , eft marquée de vingt-cinq Strenté fillons trans- verfaux & très profonds, Les bords de chaque battant font marqués intérieurement de cent petites dents fort ferrées. Les dents de la chuisicee font au nombre de } trois aflez écartés. Sa couleur eft violette au-dedans, blanchâtre au-dehors, & marbrée très agréablement de bandelettes rougeâtres , croifées en z1gzags. On la voit peu fréquemment d dans les fables du cap Bernard. LisTER, Hif. Conchyl. tab. 378. fig. 221. Téellina latior , fière & undatä quadam piéuré confpicua ; Indie Orientalis. Ejufdem, tab. 379. fig. 222. Tellina lata, levis ra diara, fidiæ Orienalids Ejufdem , tab. 404. fig. 248. Tellina fafciata an- gujtior ; intüs lutefcens , extra radiata. Kzr1x S U N 337 KXzE1Ix , Tent. pag. 147. fpec. 13. Cricomphalos ditterata, quæ tellina fafiata angufhor , intès lutef- cens ; LISTERI. Ejufdem, pag. 157. fpec. 2. n. 3. Tellina circinata éyypa@os , five litterata , craffa , oblonga indulis fufcis ; LisTErr. Ejufdem , ibid. n. 4. tab. 11. fig. $9. Tellina circi- nata syypa@os , Jivé litcerata, Xulanenfis ; plana; fuper circulis acute undo/fa. À É SAR ») SN æ æ | dé 4 s À Ste © “à CE Tome III. É 335 | + "A Tan Nom donné par M. ALES à uñe co- quiile operculée du genre de la nérite. Elle difiere de la premiere nommée le dunar , en ce qu'elle eft plus petite, n'ayant queineuf lignes au plus de longueur. Sa premiere fpire eft relevée de quinze cannelures allez groffes, à peu près égales , ordinairement liffes & quelquefois chagrinées. Sa furface extérieure eft toute tachce de peuts points blancs & quarrés , fépa- tés par autant de points noirs de même figure & de même grandeur, répandus fur les cannelures. Lorf- qu'elle a été roulée quelque temps fur le rivage, elle perd entierement fes couleurs avec fes cannelures, & devient entierement jaune. Elle eft aflez commune dans les iles de la Magdelaine. BonNANNr, Recr. pag.-141. claff. 3. n. 220. Ne- rita magis afpera , & lamellis femilunaribus albis, & nigris alternatim diffributis teflellata: Lister , Hift Conchyl. tab. 599. fig. 15. Nerita profundis & daiis [ulcis ffriifque aded paucis, & ahis difiinétus , variegatus , utrinque dentatus. KIRKER , Mu. pag. 462. n.2120, Nerita magis afpera & lamellis femilunaribus albis, & nigris alter- natim diftributis teffellata. Pzriver, Gazoph. vol, s. tab. 13. fig. 12. Nerita Jamaïcenfis ex albo nigroque teffellata. Lancivs,Meth.pag. 53. Nerita ffriata. GUALTIERI, Ind. tab. 66. litt. AA. Nerita ffriata, candida , punéhs vel lineis nigris imbricatim difpofitis variegata. Kzs1n,Tent.pag. 13. fpec.1.n. 1.1, Platyfloma, ore fimplici : fafciatum : pennatum , afperulum , pen- nulis albis fuper nigro pluries fafciatum integrum : BONAN NT. Ejufdem, Dontofloma dentibus utrinque; ad colu= | TAUX 539 mellum & ad labium fulcatum 3 inter latos fulcos fria- tum , 6 variegatum. TAFFETAS, Rhombus vel volura cylindracea ; Parvä clavicul& paulifper tuberosä diffinéta ; mégnis maculis & punéfis in circulis difpofitis , vel ex colore ca/laneo purpurafcente , vel rubro & croceo , in fundo al- bido & achates diverfimodè nebulata & dépiita : inrhs ex albido & violaceo tinéfa ; pannus fericus appellara. Coquille univalve du genre des rouleaux ou volutes Cy- lindriques , ainfi appellée à caufe que fa furface exté- rieure eft ornée de diverfes nuances coloriées , formées dans certaines efpeces de grandes taches brunes ou Marron-pourpré , fur un fond agathe , avec des points arrangés par cercles de la même couleur , OU marbrée de couleur rougeätre & fouci-mêélé de violet interrom-- pues aufli de cercles pon@tués. La volure eft compo- fée de fpires peu diitinétes, dont les ptemieres font concaves & couronnées de petits tubercules, qui dif prroiflent à mefure qu'ils parviennent äu fomimet qui eft aigu & un peu élevé, La clavicule des rouleaux que lon nomme taffetas eft petite. La furface intérieure eft ordinairement peu intéreffante, peu luifanté, nuce de blanc & de violet. Les taffetas ont bezucoup de va- riétés dans leurs efpeces, il ÿ en a qui font chargés de côtes ou de plis en longueur & raboteux, comme il s'en trouve dont le dehors eft uni & luifant. Leurs ta- ches & leurs marbrures varient également. Ces fortes de coquilles approchent beaucoup de l'efpece qué l’on nomime le brocard de foie. Quelques-uns le nominent le rouleau géographique. C’eftle falar de M. Adanfon. Voyez SaLAR. | . TAFON, M. Adanfon donne ce nom à un coquil- age operculé du genre des pourpres à canal évafé. La coquille du tafon eft obtufe & arrondie à fon extrémité fupérieure , longue d'environ un pouce & demi, & une fois moins large. On ÿ compte neuf fpires, Qui font quelquefois légerement renflées, & quelquefois appla- es, excepté la premiere qui eft roujours fort renfiée y Y à 340 fi À E & peu diftinguées les unes des autres. Leur furface extérieure eft coupée par un nombre prodigieux de fillons , creufés légerement , & qui tournent avec elles. Le fommet eft un peu plus long que large, & fort peu plus court que l’ouverture. Celle-ci eft elliptique, obtufe à fon extrémité fupérieure , aiguë à l'inférieure, & une fois plus longue que large. Son canal fupérieur eft fort court , très évafé, & coupé en haut d’une échan- crure , qui a autant de largeur que de profondeur. Elle a encore dans fon angle inférieur un canal non échan- cré, & formé par la rencontre de quelques filets élevés fur les deux lèvres. La lévre droite eft découpée fur fes bords de vingt à vingt-deux petites dents rapprochées deux à deux, & ornée au-dedans d'un pareil nombre de filets, dont les inférieurs font un peu plus gros que les autres. La lévre gauche a quelquefois une petite plaque relevée de quinze à vingt rides, dont les deux d’en bas font un peu plus groffes que les autres : quelquefois elle eft liffe , unie , fans plaque, mais toujours avec un filet dans fon extrémité inférieure. Elle a un bourrelet , qui n'eft guéres fenfble que lorfqw'elle porte la petite laine ridée. Elle eft couverte d’un périofte mince & verdâtre, qui lui laiffe toujours un peu de fa couleur. Son fond eft cendré, tirant fur le noir , quelquefois traverfé par un grand nombre de petits fillons blancs. La différence qu'on remarque dans la figure des fpires, & de la lévre gauche de l'ouverture de cette co- quille, caraétérife le fexe de l’animal qu’elle renferme. Le mâle a fa coquille plus étroite , plus allongée, à fpires applaties, & la lévre gauche de l'ouverture fans lame & fans rides. L'animal ne differe de celui du fakem que par fon opercule qui eft parfaitement elliptique, lifle & uni au-dehors, fans rides & fans fillons, une fois plus long que large , & de moitié feulement plus court que l'ou- verture de Ja coquille. FAR CG 347 M. Adanfon a non-feulement obfervé cette efpece à l’île de Gorée , mais même à celle de Ténérif des Canaries. Lrsrer, Hift. Conchyl. tab.83r. fig. $$. Buccinum dentatum , admodim craffum , fufcum , leviter & densè ffriatum , ventricofum. Ejufdem , tab. 963. fig. 16. Buccinum brevirofrum , admodüm craflum , fufcum , tenuiter firiatum ; è finu Mexicano juxta Campéche. Kzzrn, Tent. pag. $o. fpec. 1. n. 4. Lagena ore Jemilunato , craffz , fufca , tenuiter ftriata ; LISTERI. TAGAL. Coquillage bivalve, qui forme la pre- miere efpece du genre que M. Adanfon nomme auffi folen. La coquille du tagal eft médiocrement épaifle, large de près de trois pouces , für une longueur deux fois moindre , & prefque double de fa profondeur. Extérieurement elle eft recouverte d’un périofte grof- fier de couleur cendrée , qui étant enlevé laifle voir quelques rides tranfverfales. Intérieurement elle eft life & marquée dans chaque battant de deux taches, dont la fupérieure eft prefque ronde, & plus petite que l'inférieure , qui eft allongée & fort étroite : ces taches défignent à l'ordinaire le lieu où étoient atta- chées les mufcles. Les bords des battans font fort tranchans. Ils joi- gnent parfaitement partout , excepté aux deux extré- mités de la coquille qui reftent toujours ouvertes. Les fommets font infiniment petits , & placés un peu au- deffus du milieu de la largeur des battans. Immédiate- ment au-deflus des fommets la coquille fe replie lége- rement au-dehors. C’eft fur ce repli qu’eft attaché Le ligament. Il reffemble à un cuir noirâtre , convexe, | affez long , d’une grande dureté, & qui fort entiere- ment de la coquille. Au-dedans du fommet de chaque battant, on voit deux dents aflez longues , étroites , fort rapprochées , & à ‘peu près égales , qui forment la charniere. La couleur de cette coquilie eft blanche au- dedans & au-dehors. bi ÿ42 D A © Le manteau de l'animal au lieu d’être divifé'en deux lobes, comme dans les fix génres qui précédent, forme une efpece de tuyau ou de fac membraneux , fort mince & ouvert à {es deux extrémités. On le voit lorf- que les battans viennent à s'ouvrir. Il eft prefque cy- lindrique , égal à la largeur de la coquille, & couvre totalement les autres parties de fon corps. De lextré- mité fupérieure de ce manteau fortent deux trachées, fous la forme de deux tuyaux affez longs, mais fi bien adoffés lun à l’autre qu'ils femblent n’en faire qu'un. lis font cylindriques , cependant un peu plus gros à leur origine qu'a leur extrémité , dont le contour eft crénelé de dix-huit à vingt dents. Le tuyau poftérieur eft un peu plus petit que l’antérieur. L’extrémité infé- rieure du manteau s'étend un peu hors de la coquille. C'eft par ce bout que fort le pied de l'animal. Il eft cy- lindrique & ordinairement renflé vers fon extrémité : il facilite à l’animal le moyen de monter ou de defcen- dre dans fon trou. La couleur de fon corps eft blan- che. Ce coquillage eft fort commun dans le limon noir & fabloneux du Niger, furtout auprès des mangliers de lextrémité feptentrionale de l'ile du Sénégal. Il y eft enfoncé à trois ou quatre pouces de profondeur, dans une fituation verticale, & confervant toujours une communication avec l’eau par un trou, qui laiffe pañler continuellement fes trachées. Quoiqu'il paroifle de- voir fe fixer pour toujours dans le lieu où il a une fois creufé fon trou , il arrive cependant qu’il change quelquefois de place , fur-tout lorfqu'il eft inquiete. On peut voir dans les Mémoires de l’Académie des. Sciences, année 1712, pag. 116 & fuivantes , la def- cription que M. de Réaumur a donnée de celui des côtes du Poitou, & les remarques curieufes qu'il a fai- tes fur le mouvement progreflif de cet animal. Les Négres du Sénégal ne font aucun ufage de ce coquillage , parce ae ne manquent pas d'autres poiflons, qui font infiniment meilleurs. HAINE - Boxannt,Recr.pag. 163. claff. 3: n. 353. Telina alia in mari Brafi lienfi frequens digitalem ur tiem & dongitudinem aquans ubique candida. LiSTER, Hift. Conchyl. tab. 421. fig: 265. Chama anguflior, ex alrera parte finuofa ; Batsaeisfl fs. Kzern,Tent. pag. 167. fpec. 9. tab. 11. fig. 68. a. b. Concha longa uniforis, anguftior , ex altera parte fi fe ‘nuofa. TALON. Terme de Conchyliologie, qui exprime l'extenfion ou le prolongement du fommet de la valve 5 inférieure des bivalves du genre des huîtres épineufes ou fpondyles, qui forme une faillie applatie en-deffus, & laquelle valve fe rétrécit en maniere de corniche où talon, plus ou moins recourbé, foit d’un côté foit d’un autre, Ceft pourquoi on nomme aufh ces fortes d’hut. « tres épineules, huîtres talonnées ou à talon. TAPIS DE PERSE. Buccinum canal: prolongato © obtufo , o&o fpiris tuberculis & tuberantiis coronatis conflans ; colore rufo 6 duabus lineis parallelis non in- terruptis vel fabnigris vel fufcis d'epiétim 6 circumda- turn ; columellä rugosä, apertur& magnäintàs aliquando finis & labro dentaro diflinéÆum , tapes perfica dona- Lim. Coquille univalve du genre des buccins, qui eft une variété de l efpece appellée la robe ou la vefte pet- fienne , dont celle-ci differe à plufieurs égards. La co- quille du tapis de Perfe eft compofée de huit fpires élevées en pyramide , couronnées de tubercules, qui forment dans la premiere des protubérances aies fe prolongeant fur le corps en forme de groffes cbtee onduleufes, Toute la furface extérieure de ce buccin eft nuce de couleur roufle ou fauve , ornée de lignes circulaires, brunes où noirätres, diftribaées le plus fou- vent deux par deux paralle element. Ces lignes tranfver- fales ne font point intérrompües, & fe perpétuent en tournant nie vets le fommet où elles deviennent par gradation plus ferrées & moins fenfibles. L’ouver- ture eft fpacieufe avec une lévrefrentrante, tranchante, & plus ou moins bordée de denticules aiguës, formées iv 344 NE par la terminaifon des ftries intérieures & circulaires: La columelle extérieure eft life & garnie de trois ri- des obliques. Cette lévre & cette columelle fe prolon- gent en-un gros canal ouvert & obtus. Le tapis de Perfe buccin varie dans fon efpece , au- tant par fa couleur , plus ou moins foncée , que par l’épaiffeur de la coquille. Celle, qui eft pefante & du rand volume , eft garnie intérieurement de firies brunes faillantes quoique déliée , au lieu que l’efpece dont la coquille eft mince, eft fouvent dépourvue de ftries dans {a furface intérieure. La premiere ne mon- tre quelquefois extérieurement que des lignes noires circulaires fans être arrangées par paires. Ce beau buc- cin nous vient des mers des Indes ; il peut avoir juf- qu'a cinq pouces & demi de longueur fur trois & demi de largeur. RompPuxirvs, tab. 49. litt K. Holl. Gebande knob- bel-hoorn ; la coquille noueufe à bandes. GUALTIERI , tab. 46.litt. B. Buccinum mayjus, ca- naliculatum ; roftratum , ore fimplici , firiatum , rugo- Jum , mucrone papillis coronato , duabus liners paralle- lis fufcis circumfcriptum , labio externo dentato , intès profunde ffriatum, ex atro-fufco, 6 .albido infeëtum. M. d' ARGENVILLE , pl. 10. lett. F.On appelle ce buccin Le tapis ou la robe de Perfe, dont il imite les rayures rouges , noires & brunes. TARET , Taredo. Nom que M. Adanfon donne. à un genre de coquillages multivalves dont il forme la premiere efpece. Sa coquille eft compofée de cinq piéces fort inégales , dont la principale & la plus grande eft un tuyau à peu près cylindrique, qui cache & en- veloppe toutes les autres. Ce tuyau eft percé aux ex- trémités de maniere que l'ouverture inférieure , qui eft ronde ou orbiculaire , a deux ou trois fois plus de grandeur que la fupérieure : celle-ci eft elliptique & rétrécie au milieu par deux côtes qui faillent au-de- dans. La largeur du tuyau varie depuis trois jufqu'à fix lignes , & eft ordinairement un peu moindre en PAR 345 haut qu’en bas. Sa longueur eft environ vingt fois plus grande. Il a peu d’épaiffeur , fur-tout vers la partie d'en bas ; mais il eft d’une grande dureté. Sa furface exté- rieure eft ordinairement lifle , parce qu’elle eft fépa- rée du bois par une efpece de tuyau femblable , exiré- mement mince & fort luifant , que l’animal a d’abord collé contre le bois. Quelquefois ce premier tuyau n'eft point détaché ni diftingué de celui qui enveloppe immédiatement le corps de l'animal , alors fa furtace extérieure porte les impreflions des fibres du bois fur lequel il a été appliqué. La fituation de ce tuyau eft verticale dans les pieces de bois qui font verticales, & prefque horizontale dans celles qui font couchées ho- rizontalement ; mais il y eft inféré de maniere que, quoique fouvent un peu tortueux ; fon extrémité fupé- rieure fort toujours un peu au-dehors & communique - avec l’eau , pendant que l'extrémité inférieure refte cachée dans le cœur du bois. Celle-ci fe bouche en- tierement par une fubftance pierreufe & femblable à celle de la coquille , dans les rarets qui ont acquis leur jufte grandeur. Les quatre autres pi‘ces de la coquille font placées aux extrémités de ce tuyau. Lorfqu’on l’ouvre ou qu'on le cafle avec précaution , on voit à fon extrémité in- férieure deux petites piéces de coquille, extrêmement minces, aflez égales, & qui reflemblent parfaitement aux deux battans de la pholade & des conques bivalves. Ces battans ont chacun la forme d’une portion de fphere creufe au dedans & pointne vers l'extrémité. [ls ne joignent jamais bien enfemble , & laiffent une ouver- ture aff2z grande fur chacun de leurs côtés. Leur fur- face extérieure eft convexe , & hériflée dans fa lon- gueur de vingt-cinq ranss de petites dents taillées en lozange ou affez femblables à celle d’une lime. Ceft par leur moyen que l'animal doit percer, dansle bois, Ja cavité hémifphérique. Au-dedans ils font liffles & relevés feulement d’une apophyfe ftyloïde affez mince, qui fervoit à les attacher au corps de l'animal. 346 FN. AS à Vers l'extrémité inférieure de chaque battant on remarque une légere éminence qui tient lieu de fom- met. Elle eft échancrée en-deflous, & porte au-dedans deux petites dents coniques , pointues , aflez dures, qui fe croiflent, la droite qui eft la plus grande paf- fant fur la gauche. Ces deux dents pourroient être re- gardées comme la charniere des battans ; mais on en découvre encore deux autres au-deffous, qui font affez longues , recourbées en demi-cercle , & femblables à celles de la pholade , dans laquelle elles font la fonc- tion de charniere, quoiqu’elles ne fe touchent ja- mais. On trouve à l’extrémité fupérieure du tuyau les deux dernieres piéces de coquille, qui reflemblent à deux petites palettes aflez épaifles , applaties, quel- quefois un peu creufes au-dedans , légerement échan- crées ou arrondies à leur extrémité , & portées fur un pédicule cylindrique égal à leur longueur. Ces palet- tes font attachées au mufcle fupérieur du manteau. Elles s’écartent lorfque l'animal fort fes deux trachées, mais lorfqu'il les rentre dans fa coquille , elles fe rap- prochent , & les couvrent en fe joignant aflez exac- tement pour leur ôter toute communication avec l’eau de dehors. La feule partie que l’animal fait fortir de fa coquil- le, font deux trachées en forme de tuyau , femblables à ceux des conques bivalves. Ces tuyaux font cylin- driques , fort courts , réunis l’un à l’autre à leur ori- gine , & fortent à peine d’une ligne, c'eft-a-dire, de toute leur longueur , hors de la coquille. Celui qui eft en bas ou fur le devant , eft un peu plus grand que l'autre , & borde de trois rangs de filets , qui font tous au nombre de quarante. Le premier rang , celui qui eft placé en-dedans , eft compofé de neuf filets une fois plus long que les autres. Le tuyau fupérieur eft fimple & fans bordure : il fert à rendre les excrémens de l'animal > & l'eau que le tuyau frangé reçoit à temps à peu près Cgaux. 7 AR 347 Lorfque l’on cafe la coquille du taret , on voit que les deux tuyaux viennent fe rendre, à une diftance deux ou trois fois aufli grande que leur longueur , auquel ils font corps. Ce manteau eft une efpece de tuyau membraneux fort mince , qui enveloppe, comme lon a vû dans le folen , les parties extérieures de f’animal, 1! n’eit attaché que vers les deux extrémités de la co- quille par deux membranes mufculeufes , dont la fupé- rieure eft circulaire, un peu plus épaïfle & plus étroite que linférieure , qui reflemble à une petite plaque orbiculaire, & qui tient lieu de ligament des conques bivalves. Ces mufcles empêchent qu'il ne puifle fe mouvoir de haut en bas, ou de bas en haut dans la co- quille, où il eft fixé à demeure. Dans toute la longueur , comprife entre ces deux mufcles , le manteau eft détaché & comme flottant dans le tube de la coquille. Cette étendue peut être regar- dée comme le corps de l’animal, dont la moitié fupé- rieure eft plus mince, flafque , grisätre ou cendrée dans certains endroits : l’autre moitié eft renflée, blanchäâtre & arrondie. La tranfparence du manteau laifle diftin- guer quelques parties intérieures du corps , telles que l’eftomac & le tube inteftinal. Celui-ci eft ouvert & fe décharge dans la trachée poftérieure. On voit encore fortir par l'ouverture inférieure de manteau & des battans , une petite partie charnue , _airondie, qui eft analogue au pied de la pholade & des autres conques. Ce pied eft vifqueux , fort mol & de couleur cendrée. La couleur de la coquille & de l’ani- mal eft ordinairement blanche. Le taret eft un coquillage de l’efpece de ceux qui rongent les bois des vaifleaux , & qui font tant de ravages dans les ports de mer & dans les digues. Il ne perce point le bois pour fe nourrir, comme Font pré- tendu tous les auteurs qui en font l’hiftoire , mais feulement pour fe loger. La maniere même dont cet animal perce le bois paroïît moins un effet de fon entendement, que d’une méchanique dépendante d’un 348 APT ANS mouvement naturel , occafionné par l'entrée & {a for- tie de l’eau qui doit fournir à fa nourriture. TARRIERE. Srrombus Levis , canali truncato , tri- Bus fbiris conffans , formé elongaté , teflä tenui, & Labio guafs alato diflinétus ; terebra vel terebellum donatus. Coquille univalve du genre des vis, ainfi appellée à caufe que fon extrémité oppofée au fommet ou fon canal eft tranchant, tronqué & contourné comme un outil que l’on nomme la tarriere. Cette vis eft fingu- lire dans fon efpece , d'une forme allongée, effilée, un peu cylindrique & conique , avec une volute peu articulée ou qui n’eft fenfible que par une ligne fpi- rale , qui ne forme que trois circonvolutions. Toute fa fürface extérieure eft unie , luifante, marbrée de fauve & de blanc. Son ouverture qui eft étroite, allon- gée , angulaire ou rétrécie vers la clavicule, s’élargit vers le canal par le moyen d’une lévre évafée & comme aîlée, Cette coquille porte ordinairement un pouce & demi de longueur fur quatre ou cinq lignes de lar- geur. RuMPHIUVS , tab. 30. litt S. Terebellum, la Tar- riere ; Holl. Kuypersboor , of Geftippelde Boor ; la tarricre du tonnelier , ou la tarriere marquée de points. M. d'Arcenvizze, pl, 11. letr. G. On ne peut mieux nommer cette vis qu'une tarriere fort jolie & fort pointue , avec une lévre en forme d’aîle. TASSE DE NEPTUNE. Concha fpharica velcym- bium , apice finuofo , depreffo ; non umbonata , magnä aperturä , libro expanfo , columell& rugosä diffinétum ; colore fulvo , cinereo & [abalhido-livido in lorgum va- riegatum. Coquille univalve du genre des tonnes ou des conques fphériques de l'efpece des gondoles. Sa forme eit large ou renflée , ne montrant pour toute clavicule qu'un fommet comprimé , ou une efpece de cavité entourée d’une finuofité qui émane du prolon- sement de la lévre. Cette lévre, qui eft tranchante & fort évafée, occafonne à cette coquille une ouverture trés fpacieufe , & laiffe prefque à découvert une colu- FN 77 349 melle torfe & garnie de trois ou quatre rides obli- ques. Cette lévre & cette columelle fe terminent par une fimple échancrure. Toute la furface extérieure de la coquille eft marbrée & veinée en longueur de cou- leur fauve , livide & roufsâtre. Elle peut avoir éepuis trois pouces de longueur , jufqu'à plus de fix fur un üers moins de largeur. GuazTirrt, tab. 27. litt. À. Cochiea longa, pyrifor- mis, ntorta, integra ,muxima ,umbonatalavis ,1afipni- ter ventricofa , fubalbida : nonnullis cochlea latina diéta. M. d'ARGENVI1zE ,pl. 17. let. G. Une petite conque fphérique , dont la tête eft très applatie , avec des rides ou plis dans le bas de fa columelle ; fa robe eft tigrée de taches fauves, fur un fond blanc. TAUPE. Porcellana oblonga , lævis , in acumine volutara , quatuor faÿciis latis , amplis vel minus tef= fellatis ex pullo vel fulvo colore in fundo cinereo exor- nata ; riu ex utraque parte denticulis ex fufco rubef- centibus , diffinéta. Nom que l’on donne en Hollande & en France à une coquille univalve du genre des porcelaines , de l’efpece légere & allongée. Toute fa furface extérieure eft unie, luifante , ornée de quatre zones ou fafcies fort larges, plus ou moins formées de taches aliongées & à peu près quarrées , de couleur fauve obfcure ou un peu noirâtie, fur un fond cen- dré-bleuâtre ou livide. Ces taches fe rencontrent le plus fouvent vers les flancs & la bafe de la coquille. Cette porcelaine porte ordinairement une petite vo- lute de forme conique, compofée de quatre fpires peu articulées & un peu convexes. L'ouverture forme une fente peu arguée ou prefque droite, garnie de chaque côté d’une trentaine de denticules brun-rouge. La porcelaine , appeliée la taupe, varie dans fon ef- pece, non feulement par fes difiérens volumes, mais par fes nuances cendrées plus ou moins rembrunies , principalement dans fes fafcies, qui ne forment quel- quefois aucunes taches quarrées ; tandis que dans d’au- tres efpeces on y apperçoit des zigzags & des efpeces 350 OCR dé croiflans. Les Conchyliologiftes diftinguenit ‘cer: taines efpeces , qui participent de la porcelaine appel- lée le faux argus, à caufe de taches rondes qui fe trouve far les côtés ; cette derniere ne montre point une vo- lute aufli diftinéte que dans les véritables taupes. Elles peuvent avoir jufqu'a trois pouces & déimi de longueur, & même plus fur environ moitié moins de largeur. GUALTIERI, tab. 16. litt. O. Porcellana Jpiralis , lævis , oblonga, cinerea , quatuor latis fafciis rufis teffel- laits èn dorfo diffintta ; labiorum dentibus rubiginofis. M. d'ArGenvizze , pl. 18. ler. H. Porcelaine ap- pellée la taupe : elle n’a de fingulier que quatre zones fauves, qui partagent fa fuperfcie. TELESCOPE. Srrombus conumexertum efformans , flriis vel porits crculis convexis alternatim fufcis , ni- gricantibus 6 rufis ubique circumdatus ; baft horizonta- licer complanata , ficut & aperturä ; columellä exteriore contorté, infignis. Coquille univalve du genre des vis dont la figure repréfente un cône élevé ; elle eft char- gée fur toute fa furface extérieure de ftries circulaires en forme de cercles convexes, tellement ferrés les uns contre les autres, qu'ils abforbent & rendent imper- céptibles les fpires de la coquille. Tous ces cercles font bruns-noirâtres ,roufsatres d’une maniere plus ou moins alternative. La bafe de cette vis eit à ftries circulaires, comprimée ainfi que l'ouverture , dans un plan hori- zontal, La columelle , qui occupe le centre, eft con- tournée au-dehors & faiilante. Le télefcope fe trouve dans les mers des Indes , & peut avoir jufqu’à plus de trois pouces de longueur, On le nomime en Hollande la bouée. Ruzpnrus , tab. 21. n°. 12. Dolium marinum ; Holl. Zée-ton ; la tonne de mer. : GUALTIERI, tab. 60. litt, D. Trochus ore angufto, & horizontaliter compreffo, ffriis craffis , rotundis faj- ciatus , quarum nonnulle albide , nonnulle fufca & nonnullæ nigricantes funt. M. d'ArcENvizLE , pl. 11. lett. B. Cette vis eft UMR PME 31 prefque toute brune avec quelques ftries; fa pointe tire {ur le blanc. TELLINE ou TENILLE. Tellina vel concha bi- valvis läta , deprefla , non exerta ; lævis , vel firurs par- vis fériata ; fepe in uno latere finucfa vel plicata ; ali- guandO in ambitu clufilis , vel in uno latere , vel in traque extremitute patens ; coloribus rofeis , violaceis rubris , citrinis G albis nebulata vel radiata vel aliter depiéta. Coquille bivalve , qui compofe un genre par le nombre & les variétés de fes efpeces. Te anciens Naturaliftes , ainf que les Modernes, nomment ces co- qui Îlages en latin ce/{ina , en grec Texawe. Les pé- cheurs à Venife les appeilent capparazzole ou cappa- role ; les Anconnoïis calcinelle ; les Arabes nomment les tellines fedef & tal Ifam ; les Efpagnols brignigois; les habitans de Lefbos FES PE en Normandie on leur donne le nom de flions ; les Hollandois les appel- lent dunfchaalen. . Le caractere générique & diftin@tif des tellines eft d'avoir beaucoup de reffemblance avec les cames , 8 d'approcher du genre des moules; elles différent prin- cipalement des premieres par une forme fort large, peu élevée & en général plus RARE ; ainfi que par le fommet ds valves, qui s'éloigne plus ou moins du milieu de la coquille. Ta charniere des tellines eft compofée d’ailleurs de denticules beaucoup plus peti- tes, qui tendent à une efpece d’analogie avec la char- niere des moules. Les teilines, dont la coquille eft le plus fouvent mince & légere , montrent un ligament extérieur large , faillant , aflez fort, & vers pate fe trouvent les Hdolftés & les replis auxquels la plupart ‘des tellines font fujettes. C’eft pourquoi les Conchy- liologiftes les appellent tellines épaulées. Ces fortes de net , Qui ne parviennent point en général à un grand voirie | font le plus fouvent d’une forme plate, quoiqu'il y en ait de bombées. Les unes font unies, les autres font à ftries fines, le plus fouvent OUR les, rarement longitudinales & pat hafard lamelleufes; 352 LE E mais prefque toujours d’une maniere fuifante quand elles font dépouillées du drap marin. Les deux extré- mités latérales des valves font ordinairement inéga- les, ceft-à-dire , rarement arrondies & égales en élevation. Tantôt elles ne font béantes & entrouver- tes que d’un côté, tantôt aux deux extrémités , tandis v’elles fe ferment exactement dans d’autres efpeces. C’eft fur les furfaces extérieures des tellines où lon peut adinirer les couleurs les plus fines , en formant dans les unes des rayons, qui partent de la charniere ” ou des fommets des battans , en s’élargiffant par grada- tion jufque vers leur circonférence , & en donnant par à une idée agréable de ceux que l’on voit briller fur Phorifon au coucher & au lever du foleil. Ces fortes de rayons font tantôt alternativement blancs , citron & couleur de rofe. Tantôt violets & aurores , ou couleur de cérife & orangée. Les tellines ne font quelquefois nuces que d'une feule couleur, ou fafranée ou agathe de plufieurs teintes jufqu’au blanc. Il y en a de mar- brées, ornées de différens defleins en forme de faf- cies, de lignes, de chevrons, &c. On trouve des tel- lines dans toutes les mers ; mais celles qui fe pêchent dans les îles de l'Amérique & dans les Indes font les plus recherchées : on diftingue aufñ les efpeces d’eau douce, qui fe rencontrent dansles fleuves & les rivieres. Toutes ces variétés dans Le genre des tellines leur ont fait donner plufieurs dénominations , comme la langue o d'or, la pince de chirurgien , le foleil levant, le bec de canard , la griblette , la lanterne, les tellines radiées, fafranées , les tellines gaudronnées, les tellines épau- les, les efpeces violettes, luifantes , la telline velue, XC. RONDELET , de teffaceis , lib. 1. pag. 6. rapporte que le mot grec Tsaaivæs , que les Latins ont confervé dans celui de relline , paroît devoir fon étymologie à Paccroïffement de ce coquillage , qui parvient en peu de temps à fa grofleur naturelle : Te/lina à crefcendi celerirare nome: habere videntur. Cependant Athenée | rappoite . EF EL 33 æapporte que les Romains ont appellé la télline en A - môrhav, & qu'Hermolaus penfe qu'il faut lire wuruaa , comme fi la moule & la telline étoient le même coquil- lage ; Achenœus tamen à Romanis tellinam purvros vocatam fuifle fcripfit , quo loco Hermolaus prono legendum putat, ur Mytulus & tellina idem fin. En Provence & en Italie on les appelle tellines , dit Ron- delet ; les pêcheurs à Venife , felon le témoignage d'Hermolaus , les nomment capparole , ou capparaz- zole à caufe de la refflemblance de ce teftacée avec le fruit du caprier. Athenée diftingue deux genres de tellines ; fçavoir, les efpeces maritimes & les fluviatiles que l’on trouve dans l'embouchure des fleuves. Noftri & Romantietiam tellinas vocant, Veneti pifcatores , ut Hermolao vilum fuit, & capparis fimilitudine capparoculas five cappa- rolas. Téellinarum genera duo facit Athæneus ut alie marine fint, alia fluviatiles , vel que in fluvioru offiis reperiuntur. Il y a, dit Rondelet, plufieurs tellines fur les côtes de la ville de Canope, ville d'Egypte à l’em- bouchure du Nil, & celles qui fe trouvent en remon- _ tant le fleuve font plus petites ; on les appelle les tel- _ lines royales; elles lâchent le ventre & ne pefent point für l’eftomac ; de plus elles font nourriflantes ; mais les efpeces fluviariles font plus douces. Rondelet fait mention de trois efpeces de tellines; fçavoir, celles que l’on trouve près d'Agde, qui font petites, compofées de valves égales, légeres , fortes & aflez épaifles; comme elles font dentelées dans leur pourtour , comme une fcie , elles s'entrejoignent en. conféquence fort exactement. Le dedans de ce co. quillage eft peu concave, & montre une chair blan- che dans laquelle on découvre cette portion de l'in- teftin que l’on appelle en grec wwwav Les tellines vi- vent dans le fable , ajoute ce Naturalifte, c’eft pour- quoi il Les faut agiter long-temps dans l’eau pour l’en- lever avant de les faire cuire, & afin que les perfonnes qui en mangent n’en foient point incommodées. Il ne Time 111, 5 NH E fant alors aux tellines qu'une cuifon légere , & les ac commoder avec du poivre, du vinaigre ou du verjus : elles excitent l'appétit, & le jus de ce teftacée eft laxa- tif. Teliine in Canopico oflio multe funt , & in Niulz afcenfu, quarum quæ tenuiores funt , regia vocate , al- vum cient, ventriculo graves non funt : pratereà bene nutriunt , fluviatiles autèm dulciores furt. Nos in Agu- thenft , air Rondeletius, finu differentias duas inveñimus , unam earum quæ minores funt , alteram earum que majores € rufi coloris ; fed de priore nunc agimus , znquit Rondeletius. Duplici teffä conflat five conchä , utraque fimili , lavi, validé € [atis friflà , in ambitu Jerratä ; qué de causä ad unguem conjunéte funt. Intès leviter cavæ funt ; caro alba in qué pyxev cernitur. Tel- line in aren& vivunt ob id nifi priufquam coquantur , diutiès in aquä agitentur , ut arenule excidant , vefcen- tibus molefz junt. Parbm coquende , ex aceto vel om- phacio cum pipere comedenda , appetentiam excitant, jus ex eis alvum ciet, Le fecond genre de telline , dont Rondelet fait mention , eft femblable à l’efpece que l’auteur a trou- vée proche d'Agde à l'embouchure du fleuve Eraut, avec la différence que la coquille eft plus grande, plus mince & moins compacte : fa couleur tire für le rouge . & le jaune : le côté qui réunit les deux valves ou celui de la charniere , fe termine en formant un angle lus aigu. Alrerum tellinarum genus in litore Agathenft ad offium Eraris fluminis inveni , inquit Rondeletius, Juperiori fimile, nifi quod teflà ft majore , tenuiore minufque fpiflé, & ex rubro flavefcente , parte qua teftæ colligantur , in acutiorem angulum definente. La troifieme telline eft fi femblable aux deux autres, dit Rondelet, qu'on ne peut refufer de l’'admettre dans ce genre de bivalves. Elle en differe feulement par fa couleur blanche ; fa coquille claire & tranfparente et compofée de plufeurs couches comme autant d'ap- pendices. Sa furface intérieure eft très unie. Cette telline eft aflez mince & d’une figure plus arrondie WT * 359 que les autres dans fon pourtour. Merito tertii gene- ris cellinam cam effe dicemus , ait Rondeletius , qua fi- gur& fuperioribus tellinis tam fimilis efl ut inter telli- nas numerandam elle nemo negare poffir. His tantèm différe. Colore eft candido , teflä perfpicua & pellucidä , ex additamentis multis conflata ; intüs levifima. Tenuis eff admodèm & in ambitu magis rotundato. ALDROVANDUS , deteflaceis , lib. 3. pag. $s19, & fuivantes , outre les efpeces de tellines de Ronde- Jet, fait mention de celle de zoogtaphe & de treize autres , qui different peu les unes des autres, felon ce Naturalifte, & qu'il appelle en général tellina congene res ; tellina colore & magnirudine diver/e ; telline cum dentalibus ; 6 tellinæ congerentes. dr St Rumphius a fait repréfenter , à latable 45, neuf efpeces de tellines qu'il nomme en latin re/line ; & en langue Hollandoife , Langwerpige fchulpen , les co- quilles longuettes ; fcavoir, rellinu arenofa , la telline du fable ; cellina gart, la telline du maquereau ou la teiline falée ; rellina violacee , la telline violette ; Holl. Purpere fonne-ftraal, groote tour de bra , le rayon du . foleil de couleur purpurine , le grand tour de bra ; tellina cultriformis , la telline en manche de couteau; Holl. Peul-doublet , en poolfch mes, la goufle ou la coffe bivalve , ou le couteau polonoiïs ; /roua felis, la langue de chat ; Holl. Katt-tong , Katte - oo , Robbe-tongea fegreyn-doublet, la langue de chat, l'œil de chat, la langue de raye ; rellina virgata , Holl. Sonne-ftraal , le rayon du foleil ; telina lavis ; Holl. Roos-doublet , la telline couleur de rofe ; forum , la teliine-feuille ; Holl. Blad , of Venus fchulp, la feuille ou la coquille de Venus ; petafunculus , le petit jam- bonneau ; Holl. Banket - hammetje, ook wel Roos- doublet, le petit Jjambonneau de fefte , ou la telline couleur de rofe. Gualtieri diftingue deux genres de tellines, qu'il nomme telline equilatera @ teliina inaquilarere. Ce Conchyliologifte a rangé les premieres à Ë fuite des | ij 356 he: ELD cames rondes , & à tranfporté le fecond gente après les bivalves, qu'il exprime par les termes de conchæ peitiniformes inaquilarera triangulares , qui font des efpeces de pétoncles à petits oreillons de l’efpece que lon nomme la rape & la lime. C’eft le fecond genre qui comprend effentiellement les véritables tellines. M. d’Argenville a compris le genre des tellines dans la famille des moules ; elles font d’une confiftence plus Jégere & plus mince que les moules, dit l’auteur , & ont la forme plusallongée fans être pointue. L'endroit où elles fe ferment , qui eft la charniere , n’eft pas exactement dans le milieu ; & elles ont la plupart, à l'extrémité de la partie la plus courte , une efpece de ec, qui s’éleve tant foit peu. On remarque que les tellines , à la différence des moules, ont deux mufcles qui les attachent à leur coquille. M. d'Argenville diftingue quatre efpeces de telli- nes, qui font mentionnées à la fuite des moules ; fça- voir, 1°. Latelline oblongue & plate, dont les côtés font égaux , tellina oblonga , plana , aqualibus extre- mitatious : celle qui eft tout-a- fait violette, omnino violacea : la telline violette avec quatre zones blan- ches, violacea cum quatuor zonis albidis ; unie, bario- lée de fafcies blanches & couleur de rofe, /ævis , faf- ciis rofeis 6 albidis pulchrè variegata ; garnie de poils, venant de la Méditerranée, pilofa ex mare Medricerra- nec de lOcean , oceano ; du lac fupérieur du Canada, ex lacu fuperiore Canade ; des îles Açores , ex infulis Azoribus ; du grand banc de Terre-Neuve, ex fyrti maximé ; des lacs de Canada , ex lacubus Canada ; de faint Savinien , fanéfi Saviniani ; la même découverte couleur de rofe & argent, eadem fpoliara , 6 relea. 2°, La telline oblongue, dont les côtés font inégaux , teilina oblonga , auffimilibus extremitatisus ; la pince de Chirurgien, rougeâtre, avec un bec, volfelia [ubru- bra, cum rojtro 3 celle qui eft couleur de citron, cz- trina ; la telline en forme de couteau , reilina cultri- formis : la langue de chat, Éngua felis ; la telline fa£e LA RE 357 ciée, & rayée de couleur de chair, te/lina fafciora & radiata , rofco colore ; celle qui eft barriolée de violet & de blanc, a/bido violaceoque colore donata ; couleur d'orange ayant un pli fur un des côtés, & des dents dans fon circuit, Arauficana , uno latere plicata, in ambiru dencata : 'efpece appellée la feuille par Rum- phius, folium Rumphit ; la telline blanche & chagri- née, albida & granulata ; rougeâtre , à ftries tranfver- fales, fubrubra , tranfversè ffriato. 3°. Latelline appla- tie & tronquée , mutilata ; celle qui eft violette, dont es ftries viennent du fommer, siolacea ex apice ftriata, urant fur le citron avec les mêmes ftries, civrina eo- dem modo firiata ; tirant fur le rouge, fubrubra. 4°, La telline mince , blanche, dite la lanterne , re//na fub- tilis, albida ditia laterna. Le même auteur , dans lap- pendice qui traite de la Zoomorphofe , pag. 54, dit que la telline-eft plus mince que la moule avec des extrémités plus longues & plus pointues ; qu’on en compte en Poitou deux efpeces; dont une eft faite en pince de Chirurgien & en à pris le nom. Ses bords font découpés en fcie : fa couleur eft blanche , mélée de rouge & de jaune : deux petits tuyaux fortent d’une de fes extrémités, & une jambe peu longue du milieu de fes deux valves : quand eiïle fait fon chemin dans le fable , elle fe couche fur le plat de fa coquille ; & avec fa jambe faite en lame, elle fuit un mouvement comme le fourdon: quand ces animaux veulent marcher & avancer , ils tournent leur coquille fur le tranchant 4 afin que Le fable n’en touche qu'une très petite partie ; fouvent même cette jambe ou ce pied eft plat, quel- quefois plus épais, recourbé ou pointu comme un arc 2 ce qui facilite extrêmement leur marche. M. Adanfon dit qu'il y a fi peu de différence entre les téllines & les cames , que l’on ne s'écarteroir pas beaucoup de la vérité en réuniffant les nes avec les 2u- tres ; mais ce feroit une erreur trés groffiere de les confondre avec les moules, comine ont fair qrelques auteurs anciens & après eux plulieurs modernes, On Z ii 8 68 NE A À tellines de ce nom , parce que, dit Ariftote, elles parviennent en peu de temps au dernier période de leur grandeur. Les deux piéces de leur coquille font parfaitement égales. M. Adanfon nomme ces ef- peces, le pamet , le gafet, le nufar , le tirel & le ma- tadoa. Foyez ces noms. M. Davila, dans fon catalogue fyftématique, confi- dere les coquilles des tellines comme des bivalves, qui différent des cœurs & des cames par une forme oblon- gue, & en ce que le fommet des battans ou la char- niere eft toujours plus ou moins éloignée du milieu de leur longueur. Il les divife en trois genres. 1°. Les tellines exactement fermées ou béantes feulement à l’une des extrémités; Ieur forme eft oblon- gue , aflez plaie, plus large d’ün côte que de l’autre, & la charniere, ainfi que la tête , en font placées près du milieu ; comme les efpeces appellées l'aile de pa- pillon, la langue d’or, les tellines radiées, la griblette, la pince de chirurgien & la telline de la Chine. 1°. Les tellines béantes aux deux extrémités : leur forme eft très oblongue , également large, mais peu bombée dans toute leut longueur ; la charniere en eft éloignée du milieu ; fçavoir , les efpeces nommées, le foleil levant, la lanterne, & de bec de canard. 3°. Les manches de couteau. Voyez ManCHES DE CourT:au. . TELLINE BÉANTE. Téllina ex utrâque parte patens, rugis tranfverfrs inaqualibus & undofis munita ; formé latä & magnä fpecie colore fulvo C’eft une gran- de efpece fort étendue , très ouverte aux deux extré- mités , chargée de rides inégales , onduleufes , & dif tribuées en forme de fafcies. Toute fa furface exté- rieure eft de couleur fauve-clair ou roufsâtre , tandis ue la furface intérieure eft blanchâtre. La charniere eft compofée d’une grofle dent dans lune des valves, ui fe loge dans une cavité correfpondante de l’autre valv:. Cette telline eft ordinairement épaifle | rabo- teufe : on la trouve dans la Méditerranée fur les côtes 10 EN IS LL. de France. Elle peut avoir jufqu'à près de quatre pou- ces de largeur fur moitié moins d’élévation. RumPHivs, tab. 45. litt. N. Roffrum anatis, le bec de canard ; Holl. Groote eende-bek , le grand bec de canard. GUALTIER] , tab. 90. litt. À. Mufculis rupis tranf- verfis inaqualibus fignatus , ex fulvo & albido infec- lus. TELLINE BÉANTE A STRIES OBLIQUES, DE COULEUR DE ROSE, Tellina in uträque ex- tremitate hians ; parvis fériis complanatis & obliquis , ffriata ÿ toto colore fubrofeo nchulata | duobus radiis candidis à cardine in ambitu & in medio produéfis dif= cinéta : tranfverfim rugofa. Cette telline eft prefque également large dans toute fon étendue, avec une furface extérieure de couleur. de rofe pâle , interrom- pue vers le milieu des battans de deux rayons blancs, qui partent des fommets d’une maniere oblique. Outre les rides tranfverfales inégales, dont cette coquille eft chargée : on diftirgue des ftries fines fort plates en forme de fillons & obliques, qui couvrent principale- ment la plus grande convexité des valves. Ses deux extrémités latérales font arrondies & affez béantes pour y inférer le doigt. Le ligament , qui réunit les battans de cette telline ; eft fitué à côté des fommets en-dehors, Jarge , convexe & femblable à une efpece de cuir où de cartilage noirâtre. Sa charniere n’eft formée que d’une feule petite dent faillante , qui s’engrène dans un alvéole correfpondant de lautre valve. Sa furface intérieure eft raboteufe, mêlée de blanc & de coulèur de rofe. Cette telline peut avoir jufqw'à trois pouces d'étendue, fur moitié moins d’élevation ; elle fe trouve dans la mer Méditerranée. Guazrrerr, tab. 91. litt. C. Concha foleniformis rugofa , lineis hinc indè decuffatis fignara, Jubrofea , duobus candidis radiis in medio difinéu. TELLINE BLANCHE APPLATIE. Tellina valdè comprefla minutifimis firiis cranfver/is ubique iv #60 FR UE | ftriata , pulchro colore albo & pellucido diffinéta, Cette telline fe diftingue des autres par fa belle forme large, élevée , prefque plate , & fon pourtour élégamment arrondi, quoique dans un plan inégal. Toute fa fur- face extérieure eft couverte de ftries tranfverfales très fines, qui forment un joli réfeau. Les fommets des valves font très petits , peu articulés & renferment in- térieurement une petite charniere , compofce de deux petites dents dans l’un des battans , & d’une feule dans l’autre , lefquelles fe logent dans leurs alvéoles corref- pondans. Toute cette coquille eft d’une fubftance par- faitement blanche & aflez tranfparente. Cette efpece, qui vient des mers des Indes, porte deux pouces & demi de largeur fur un pouce & demi d’élévation. TELLINE DE LA CHINE. Téllina , zonis al- ternatim albidis & rofeis exornata ;intès ex rubro rofeo viridi lucidè tinéta , Sinenfis. Cette efpece eft ornée far toute fa furface extérieure de zones alternatives inégales , blanches & couleur de rofe avec quelques rides tranfverfales peu prononcées. Le dedans de cette telline , qui eft d’une couleur de rofe beaucoup plus : vive , montre un furcroit d’épaifleur de la coquille dans le milieu de la concavité des valves. Sa charniere eft formée de deux denticules dans chaque battant , qui fe logent réciproquement dans les alvéoles corref- ondans. Cette telline eft un peu épaulée ou à replis latéraux. Sa largeur peut avoir jufqu’à près de trais poucés , fur'un peu plus d’un pouce & demi de hau- teur. GuaALTIERI, tab. 86. litt. D. Chama inaquilate- ra , tranfverfim ffriata [eu lineata , altero latere finuo- fo , ex candido & rofeo pallidé fafciata. TELLINE ÉPAULÉE. On nomme ainf toutes les efpeces en général, dont le côté du ligament mon- tre dans chaque valve une finuofité ou un repli oblique de la coquille , qui forme quelquefois un bourrelet ou une efpece d'épaule , qui eft ordinairement plus articulée dans les tellines radiées à ftries tranfverfales T ME: E 361 que dans les autres efpeces. Cette partie latérale f- nueufe fe prolonge quelquefois en forme de bec. TELLINE ÉPAULÉE A STRIES LAMEL- LEUSES ou DE VIVE ARRETE. Tellina larere “finuofo & plicato , formä deprefsä , ffriis lamellofis & undofis leviter tranfverfim exafperata ; ex colore [ubal- bido & citrino nebulara. Cette telline eft de la forme des efpeces radiées à ftries tranfverfales , dont elle ne differe que par fes ftries onduleufes de vive-arrête & comme lamelleufes. Toute fa couleur eft mélangée de couleur blanchâtre & citron ou jaune-livide. File eft légere & ne porte gueres plus d’un pouce & demi de largeur , fur quinze ou feize lignes de hauteur. TELLINE ÉPAULÉE RADIÉE ET A STRIES TRANSVERSALES. Te//ina latere valde finuofo & plicato , ffriis cranfverffs diffinétu ; coloribus rofeis vel miniatis vel diverfimodè rubefcentibus in fundo vel ci- trino vel aureo radiata, lineata, & ficut irtensè depiéta. Cette efpece eft remarquable autant par fes ftries tranf- verfales très fines, bien prononcées , ferrées & régulie- res en forme de réfeau , que par fes rayons couleur de rofe, ou de carmin ou cérife , qui partent des fommets des valves pour gasnerens’élargiflantleur circonférence. Tous ces rayons fe diftinguent & fe détachent partai- tement fur un fond citron ou jonquille , orangé ou aurore ou jaune doré : ce qui occafñonne dans ces for: tes de bivalves les diverfités les plus agréables & les plus intéreflantes , autant par les différentes diftribu- tions de ces rayons , que par toutes ces nuances, qui forment quelquefois des traits & de petites flammes interpofées & arrangées comme avec le pinceau d'un peintre habile. Les fommets des battans fonr un peu élevés en angles aigus , & le ligament eft extérieur , fort , aflez étendu & vouté. Ce côté épaulé eit très caractérifé par fes replis & fes finuofités , tandis que Ja partie latérale oppofée s’'arrondir & tourne à la ma- niere des cames. La charniere eft formée de deux pe- tites dents dans l’une & l’aatre valve, & de deux ape- 362 ji NS “ES phyfes latérales , lefquelles s'engrènent dans fes alvéo- les correfpondans des deux battans. Ces fortes de tellines fe trouvent dans les mers des Indes , & por- tent depuis deux pouces de largeur , jufqw'a plus de deux & demi, fur environ un tiers de moins de hau- teur. RompPuivs, tab. 4$s. litt. H. Tellina virgata. Holl. Sonne-ftraal , les rayons du foleil. LA TELLINE ÉPAULÉE NON RADIÉE A STRIES TRANSVERSALES. Tellina latere finuofv , plicato € quafi roffraco , ftrits tranfverfis ; quibufdam lineis angulofis fulvis in fundo ex albido citrino vel flavide leviter lineata & dijlinita. Celle-ci eft compofée de valves épaifles , d’une fubftance blanchâtre , mêlée d'une couleur de citron , qui eft plus vive dans ja fur- face intérieure & vers les fommets, que dans le refte de la coquille ; mais elle eft ornée de petits chevrons fauves , parfemées fur fa furface extérieure & chargée de ftries tranfverfales , qui deviennent de vive-arrête à mefure qu’elles s'étendent vers fa circonférence. Le côté du ligament ou le côté épaulé eft cambré & forme plufieurs finuofirés & des replis qui fe terminent en une efpece de bec. La charniere eft compofée de tfois petites dents dans lun des battans, & de deux dans l’autre , outre les apophyfes latérales, lefquelles fe logent toutes dans les cavités réciproques. Cette telline peut avoir jufqw'à près de trois pouces de lar- eur fur un pouce & huit lignes de longueur. TELLINE-FEUILLE ou LANGUE D'OR. TELLINE GOUDRONNÉE. Tellina , teflé te- aui , fragili , maculis vel innumeris lineis angulofis co- dore piceo depiéta : ubique clufilis. Les Conchyliologiftes nomment ainfi plufieurs tellines légeres non béantes, à ftries tranfverfales très fines, dont toute la furface extérieure eft ordinairement ornée de chevrons croifés en compartiment, tantôt de couleur noirâtre ou fauve, tantôt canelle fur un fond blanchâtre. Il y a des efpe- és, qui ne montrent ces différens traits que d’un côté, EUR LS 363 tandis que la contre-partie eft marbrée & tachetée de brun & de jaune. Cette telline eft quelquefois moitié blanche & moitié noirâtre. La furface intérieure eft nuée de blanc, de jaune & de violet fur les côtés. La coquille des tellines goudronnées eft très mince, fra- gile & quelquefois aufli peu compaéte que l'écaille d'œuf. La charniere , qui occupe le tiers de la largeur de cette bivalve eft compofée de trois petites dents ré- ciproques dans jes deux battans, qui s’enclavent dans leurs alvéoles correfpondans Ces tellines fe trouvent dans nos mers fur les côtes de Normandie & de Bre- tagne. TELLINE LUISANTE ET FASCIÉE A SOMMETS COULEUR DE ROSE, Téilina levis É acida , ex albedine laëfe 6 colore [ubcitrino ine- qualiter 6: leviter fafciata , in apice valvarum colore r2f{eo notata. Cette telline a la même forme que l’ef- pece radiée de couleur de rofe & unie ; elle eft large avec un repli latéral peu prononcé. Toute fa couleur eft compolte de faicies luifantes d’une blancheur de lait ; alternatives avec des zones moins larges citrons clair , dont les nuances font plus vives dans la furface intérieure. Les fommets portent une petite tache cou- leur de rofe. Le ligament de la coquille eft confidé- rable par fa groffleur ; il eft fallait en-dehors , ar- rondi & brun. La charniere eft petite , formée d’une petite dent dans l’un des battans , & de deux dans lau- tre, qui fe joignent réciproquement dans leurs alvéoles correfpondans. Cette beile telline peut avoir tout au plus jufqu’à trois pouces quatre ou cinq lignes de lar- geur, fur un pouce & neuf lignes de longueur. TELLINÉ RADIÉE DE. COULEUR, -DE ROSE LUISANTE ET FASCIÉE DE BLANC. Tellina, lavis & lucida , coloribus rofeis & citrinis ficu: Intensè radiata , fufciis albis circumdata. Cette efpece eft large , d’une forme peu élevée | ornée de rayons alternatifs couleur de rofe & citron , interrompus par des zones ou des fafcies trés blanches. Cette furface 364 + E.E extérieure eft unie , trés luifante , fan$ montrer de plis fur le côté du ligament ; mais les bords des val- ves s'élevent & rentrent en doucine à plufeurs re- prifes vers cette partie qui eft un peu béante. On voit dans la furface intérieure les mêmes couleurs que cel- Jes qui brillent en-dehors ; mais d’une maniere moins diftinfte & moins unie. La charniere eft compolée comme la variété de cette efpece, qui eft blanche, & qui n’eft couleur de rofe que fur les fommets. Sa lar- geur peut avoir également jufqu’a près de trois pou- ces & demi, fur un pouce & huit ou neuf lignes d’élévation dans les plus grandes efpeces. On trouve cette telline , ainfi que la précédente dans les mers de l'Amérique. | Guaztrert, tab. 89. litt. [. Te/lina inequilatera, levis, lucide candida , pellucida , oblonga , ex rofeo nitidiffime radrata. M. d'ARGENVILLE , pl. 221. lerr. À. Cette moule _eft extrêmement longue, dit l’auteur , avec des ban- des triangulaires partant de fa charniere , lefquelles {ont de couleur de rofe fur un fond blanc. TELLINES SAIGNANTES. Tellinæ lavigate , formé convexä , diverjis coloribus rubris 6 fanguineis, pracipuë in apice valvarum tinttæ. Les tellines fai- gnantes font ainft nommées à caufe que leurs coquil- les font d’une belle couleur rouge plus ou moins vive, fanguine ou ponceau , principalement vers les fom- mets des valves ; tandis que la partie latérale du côté du ligament eft violette. Îl y a des efpeces , qui ne font rouges que vers fa charniere avec le refte de Ia coquille couleur de chair, ou lilas, agathe. On fup- prime dans la plupart de ces fortes de tellines , les ftries longitudinales dont elles font garnies pour leur donner un poli luifant, & mettre en évidence les ri- ches couleur qui pénétrent dans l’épaifleur du teft. Elles font d’une forme bombée vers la charniere & élevées. Cette charniere ne paroît être formée que d'une feule dent dominante dans l’une des valves, + EE 36$ & d’une autre moins faillante dans l’autre valve , lef- uelles fe logent dans leurs cavités correfpondantes. Le tellines rouges nous viennent des mers des Indes Orientales & Occidentales. TELLINES VELUES. Telline ffriis in longum duëtis pilofis inftructe , reffä crafsa & colore caffaneo. Ces efpeces font à ftries longitudinales affez fines , garnies de poils bruns , courts & afiez rudes princi- alement fur les côtés & vers le pourtour des valves. Fe forme de ces tellines eft converes. large & peu élevée. Les endroits de la furface extérieure, qui font pus ou moins dépourvus de poils , font mélés de couleur verdâtre & marron. La charniere eft compo fce dans chaque battant d'un ratelier de petites dents, qui s’enclavent dans les cavités correfpondantes. Le ligament cccupe toute la longueur extérieure de cette charniere. Cette bivaive finguliere peut avoir jufqu’à plus de deux pouces de largeur fur moitié moins de lonpueur. GUALTIERI , tab. 91. litt. F. Mufculus minutif- fime friatus , ex fubrufo obfcure coloratus , ad marei- nem byffo donatus, M. d'ARGENVILLE , pl. 22. ler. M. Cette tel- line eft couverte d'un épiderme ou d'un drap marin brun, dont on apperçoit plufieurs poils. TELLINES VIOLETTES. Telline firiata vel Læe- wigatæ ; coloribus violaceis ubique radiatæe & fafciate, aliquando coloribus flavidis & fulphureis alternatim depiéla. Ces fortes de tellines varient autant par les différentes nuänces de couleur violette , dont elles font ornées tant en-dehors qu'en - dedans , que par leur forme plus ou moins bombée. Les unes font radiées & fafcices de violet plus foncé que le fond de la co- quille, les autres font nuées de cette couleur, depuis les fommets des valves par gradation | jufqu'à des nuances lilas & agathe. Celles qui font ftriées mon- trent le plus fouvent des rayons alternatifs, violets &c couleur de foufre ou jaune ; mais en général on fup- 366 EN. EPS prime les ftries de ces tellines pour leur donner unpoli, luifant, & faire éclater les riches couleurs , qui péné- trent la coquille jufques dans leur furface extérieure. La charniere eft compofée d’une feule dent dans lune des valves & de deux dans l’autre , lefquelles fe logent dans les alvéoles réciproques des deux battans. La telline que l’on nomme le ioleil levant ef violette, mais elle differe toralement de celle-ci, qui fe ferme exacte- ment , & qui font d’ailleurs d'une forme convexe. Quel- ues-uns mettent cette bivalve dans le genre des cames. TEREBRATULE. Terebratula , vel concha perte- rebrata. Nom donné à un genre de coquilles bival- ves , que l’on nomme auf anomie , coq & poule , & poulette. Le terme de térébratule paroît devoir fon étymologie à une ouverture ronde , qui fe rencontre au fommet recourbé de la valve inférieure, comme elle étoit formée avec une tarriere. Voyez le mot AXNOMIE. TESAN. Nom donné par M. Adanfon à un co- quiilage operculé du genre des pourpres à canal court, échancré & fimple. La coquille du tefan eft fi mince & fi fragile, quil eft rare de la trouver entiere , même fur le rivage fabloneux de Bilbao & de Rufisk , où elle eft rejettée en abondance pendant les grandes marées du mois d'Avril. Sa fioure repréfente un ovoïde obtus à l'extrémité fupérieure , terminé en pointe au fom- met, & dont la largeur eft de moitié moindre que fa longueur, qui excede quelquefois fix pouces. Eile a fept ou huit fpires renflées , arrondies & très bien diftinguées. Tout fon extérieur eft life, fans périofte, relevé d’un grand nombre de cannelures applaties & fort larges , qui tournent avec les fpires, & qui fe touchent les unes & les autres à fort peu de chofe près. On en compte depuis vingt jufqu'à vingt-cinq dans la premiere fpire , huit ou dix dans la feconde, fept dans la troifieme , & les autres en ont d'autant moins qu’elles font plus proches de la pointe du fom- met. Ces cannelures paroiffent en creux au-dedans de Es 367 fa coquille , où elles font féparées par un- pareil nom- bre de petites côtes , qui font quatre à cinq fois plus étroites qu’elles. Le fommet eft conique , fort pointu, de moitié plus large que long , & une fois & demie plus court que l'ouverture. Celle-ci à deux échancru- res comme dans le fakem , mais celle d'en haut eft fort évafée, & une fois plus large que profonde ; celle d'en bas eft peu fenfible. La lévre droite eft mince, tranchante , & marquée de plufieurs ondes , dont le nombre égale celui des cannelures de la premiere fpire : fon bord eft un peu renfié au-dedans. La lévre gauche eft foit renflée, arrondie & re- couverte d'une grande lame luifante & très mince. Le bourrelet , qui s'éleve beaucoup au-deflus de fon mi- lieu , eft creufé d’un profond ombilic , qui eft fermé en partie par cette lame. Quelquefois cette coquille eft entierement fauve, quelquefois elle n’a de fauve que la premiere fpire, pendant que les autres font couleur de chair ; mais ordinzirement elle eft blanche , & marquée au-dehors d’un fi grand nombre de taches fauves , qu’elles cou- vrent la moitié de fa blancheur. Ces taches font quar- rées & difpofées aflez réouliérement fur toutes les cannelures , dont elles égalent la largeur. Boxaxnr,Recr. pag. 116. claîl. 3. n. 26. Cochlea quafi funiculis {siffis cinéfa , & in fpirarum duélibus diminuris , colore terreo & violaceo diluto bicolor. Ejufdem , pag. 137. n. 191. Buccina quatuor fpira- rum duéfibus mirâ naturæ arte eleganter circumvoluta, intus livido colore fubalbida , foris reticulatis fafciolis fuperinduéta , inter quas rofeus color rubefcir. Lister , Hift. Conchyl. tab. 984. fig. 43. Buccr- num breviroftrum , ffriatum fufcum , undatis lineis al- bis depiétlum ; Jamaïcenfe. No RumPHIUS , tab. 217. fig. C. Cochlea pennata. Kirker, Muf. pag. 4$1.n. 25. Cochlea quafi fu- niculis, &c.ut fupra BONANNI. Laxcrus , Meth. pag, 26. Cochlea canaliculata in- 368 ES crorsèm incurvata , umbonata ffriata , fimbriata , glo- bofa, Gin farnmisare [u& fulcata , canaliculo rugofe es buaf à in fe contorto. M. d'ARGENVILLE, pl. 20. fig. 4. Conque fphe- rique ou tonne appellée la perdrix , parce qu'elle en anite le plumage. Go ALTIERI, tab. su.litt. F. Buccinum majus, canaliculatum & unie lriatum fériis laris , com- planatis à infigniter umbilicatum , maculis LÉ , & albidis i incerruptis in unaquâque Jpir& per feriem figna- Lun , Incès candidum. Ko Tent. pag: 49: fpec. 4. n. 1. Urceus ore aè han finuosé reflexo ; clathratus , quatuor fpirarum , 1ntus lividus , foris reticulatus , flofculis juperinduétus , inter quos rofeus color ruoefuit 3 LSTERI. Ejufdem, pag. 57. fpec. 1.n 5. Galea ffriata mu- ero"e trochiforme , [piris torordibus ; BON ANKNI. Fjufdem, pag. 96. fpec. 2. num. 2. Sericaffrs ffria- ta, coffo/a , mucronata. TEST, reffa. Terme de Conchyliologie qui ex- prime la partie la plus dure des coquillages ; le mot teft a la mème fignification que ceux de coquille , coque & écaille. Voyez Core TESTACÉES. Teffacea vel animalia teffata ; en grec ospaxia ospaxodtpueæ ; ospe : les Naturaliites an- ciens , grecs & latins, appellent ainfi des animaux ou des efpeces de poiffons mols , qui n'ont point de fang, lefquels font renfermés & vivent dans des coquilles dures & folides, & auxquelles ils font attachés par un ou plufeurs nobles. C'eft pourquoi on les nom- me coquillages. Ariftote entendoit par le inot grec Po raxodique , offea cutis antmalia ; les arimaux couverts d’une peau ou d’une fubftance "RER Pline définit ainfi les coquillages ; animalia teffis inclufa durts ; J- éicea reffa inctuft ÿ ceffacea operimenta modo filicum duritie inteéla. Ciceron , dit que les reftacées font des animaux, qui font adhérents à des coquules, & avec lefquelles t'es 369 lefquelles ils naïffent : Bellue nativis teflis adharen- Les. Rondelet rapporte d’aprês Galien , que les Grecs appelloient les teftacées , ospæxootpuaæ , parce que tout ce qui les environne eft une efpece d'enveloppe, qui nait avec eux , & que l’on nomme en grec deppes id eff cutis , laquelle enveloppe eft la même dans les buccins , les pourpres, les huitres, les cames & d’au- tres teftacées. C’eft pour cette raïfon, dit Rondelet, que l’on nomme les animaux de ce genre , oftracoder- na , & à caufe que ce teft, qui les couvre en plus grande partie , eft tout-à-fait femblable à la pierre , & à une écaille : Quoniam totum corpus ambiens veluti inteou- mentum unicuique congenitum vOcatur dtgua , id eff cu- 215 , fecundüm proportionem, idem in buccinis , purpu- ris , offreis & chamis 6 aliis ejufdem generts dicitur 3 ob id vocantur offracoderma , hujufmodi animantia , guia teffæ , vel lapidi planè fimile eft quod extrinfecus : *ambit operimentum. ALDROvANDUS , de teflaceis , lib. 3. pag: 230 , dit d’après Rondelet , qu'il femble que la nature s’eft tellement égayée en répandant une variété aufli plus ou moins articulées & tuberculeufes. La volute éle- vée en pyramide eft compofée de huit fpires, couron- nées de tubercules , dont la prémiere eft garnie de protubérances maflives & obtufes. L'ouverture de ce murex eft luifante, unie en-dedans , & de couleur au-. rore : elle eft bordée par une lévre étendue & élévée en aîle épaifle , en bourrelet, avec une double échan- crure à fes deux extrémités. Le rocher , appellé Ja tête de ferpent , fe trouve dans les Indes Orientales & Oc- cidentales, & peut avoir jufqu'à plus de trois pouces de longueur fur un tiers moins de largeur. On nomme auffi ce murex la grenouille, | ; RuupHius tab. 37. litt. Q. Cochlea alata lenrti- ginofa ; Holl. Sproetje of kikvorfch; les petites len tilles ou la grenouille. . + EE a GUALTIERI, tab. 32. litt. À, Murex ffriatus , ru= gofus , papillofus & tuberofus , ex albido , & terreo cos lore depius.. 404 M. d'ARGENVIzLE , pl. vs. ler. C. Un rocher garni de rides & de tubercules par étages. Sa lévre fore en forme d’aïle. Sa couleur à fond blanc , eft mêlée de quelques taches brunes. Îl'y en a une pécd lévre: a ji} 374 Æ H 4 mince, & une autre dont les lévres font épaifles . . TETE DE SERPENT PORCELAINE. Voyez PoRCELAINE A TETE DE SERPENT. TÊTE DE TAUREAU. Murex canal: craffo , fatis.elongato ; fpiris elatis 6 depref]is , regulariter ex- tuberantits coronatis , exiguis rugis in longum duitis , & ftriis tranfverfis partim inflruétlus & infignis ; extus colore levi fulvido , intàs carneo lucide nebulatus ; caput tauri nominatus. Coquille univalve du genre des rochers à canal allongé, dont le corps eft ventru, chargé de petites rides longitudinales avec quelques tubercules rares qui traverfent fon milieu, & vers lequel com- mencent des ftries tranfverfales, qui couvrent le refte de là coquille jufqu’à l'extrémité du canal. La volute eft moyennement élevée, compofée de fix ou fept fpires applaties en-deffus, féparées par un fillon pro- fond, coutonnées de tubercules comprimés , lefquels forment de longues protubérances dans la premiere foire. Ces protubérances font maflives , excepté la prémiere qui eft creufe. Taute la couleur extérieure de ce murex.elt jaune-clair ou ventre de biche. L'ou- verture eft allongée , afez grande, bordée d’une lévre “tranchanté , un peu rentrante, d’une columelle unie , un peu tortueufe , & laquelle fe prolonge , ainfi que la lévre , pouf former, un canal aflez étendu entrou- “vért, fort gros , & pourvu d'une efpece d’ombilic. Toute cette furface. imérieure eft luifante & d’une belle couleur de chair jaunâtre. Ce murex , tel que l'auteure décrit d’après celui de fa collection , porte _au moins quatre pouces de longueur, fur plus de trois de largeur , comprife l'étendue des protubérances. _ THIARE ou; COURONNE PAPALE.. Bucci- nm longum , rotundum , canali truncato teffà crafsé ; tuberculis dcutis in primis fpiris coronatum maculis É flammis rubris.in zonis & in fando flavo vel albido difpofités depiétum ; corona vel mitra papalis appel- latum. Coquille univalve du genre des buccins à canal échancré ,-qui a pour variété dans fon efpece ; celle ES CR que l'on nomme la mître. Elle eft ainfi appellée à caufe que fes trois ou quatre premieres fpires fonc. environnées réguliérement de tubercules aigus dirigés vers Le fommet , de maniere à imiter une triple ou une quadruple couronne , étayée par gradation, l’une fur l’autre que l'on nomme la thiare ou la couronne papale. Ce buccin , dont la forme eft moins allongée que la mître , eft arrondi & pefant , à caufé de l’épaif- feur de fa coquille. Toute fa furface extérieure eft ornée de taches & de peétités flammes , fanguines ou d'un rouge vif, arrangées par zones fur un fond blanc ou jaunâtre. On diftingue quelquefois fur les fix fpires, qui compofent toute la clavicule quelques can- nelures circulaires , plus ou moins prononcées. L’ou- verture eft peu large & peu allongée , angulaire & reflerrée vers la naïflance de la premiere fpire. Elle eft bordée d’un côté d’une lévre tranchante , légere- ment dentelée fur le bord , & de l’autre d’un fût ex- térieur , garni de quatre dents obliques en forme de rides , lequel s’éleve quelquefois en une faillie tran- chante & parallele à la lévre. Cette lévre & la colu- melle fe terminent par une fimple échancrure. Le buc- cin appellé la thiare, fe trouve dans les mers des In- des , & peut avoir depuis deux pouces & déni de lon- gueut, jufqu'à plus de quatre pouces , fur deux'tiers moins dé largeur. pre 4H es uine RuMPHIuS, tab. 29. lite. L Mirra papalis ; Holl. Pauze-kroon, la thiare ou la couronne papalé.: °° GUALTIERI, tab. 53. litt. L Srrombus ‘fülcatus, vulgaris , triplici corond donatus , quam èn fpir ; in muçrone tuberculis eminentibus cinfto , efformat ; candi- dus , maculis pénétifque flavis' densè afperfas. M. d'ARGENVILLE , pl. 9. lerr. E. Un buccin ta- cheté de rouge affez réguliérement far un fond blanc, avec une tête à trois étages garnis de pointes : on l'ap- pelle la thiare. A DE” THIARE A TROUS. Buceinum longum canali trunçata tuberculis acutis in fpiris coronatum , macules "Aaiv: 376 5: À 1 v rubris plerifque quadratis , & pun&is exiguis perforatis cinéum ; mitra papalis perforata diéfum. Cette efpece eft beaucoup moins grande & moins renflée que la précédente. Les tubercules aigus, dont prefque toutes les fpires font couronnées, font faillans & proches l’un l'autre. Toute la furface extérieure eft ornée par zones de taches quarrées pour la plupart, de couleur aurore. vifou ponceau, à peu près femblables à celles qui fe rencontrent {ur le buccin nommé la mître; mais dont celui-ci differe d’ailleurs par une infinité de petits trous arfangés fur des ftries circulaires, plus fenfbles vers le milieu des corps & des fpires, que fur le refte de la coquille. La thiare à trous portent deux pouces ou environ de longueur. Guaztrert,tab. $:litt.[. Species minor, ffrombus fulcaius , vulgaris triplici coron& donatus , quam fpira, in mucrone tuberculis eminentibus cinélo , efformat , candidus , maculis punétifque flavis dense afperfus.. THIARE BATARDE ou FAUSSE THIARE. Buccinumtenue, rotundum , tranfverfim 6 leviter ffrra- tum ; fpiris denticularis & exertis conffans magnis ma- culis caflaneis in fundo' flavefcente afperfum. Cette ef- pece eft légere, mince, arrondie & évuidée en fufeau. et eft compofée de fept fpires élevées , cou- ronnées d’une infinité de denticules peu faillintes. Toute Ja furface ‘extérieure , qui eft à ftries tranfver- fales peu prononcées, eft parfemé de grandes taches marron ou rouge-brun fur un fond jaunâtre. La lévre eft mince , & la columelle qui eft ridée, fe prolongent -un peu pour former un canal peu échancré. 1 THIARE FLUVIATILE. Buccinum fluviatile mi- tra papalis.\ditum. Il y a plufeurs efpeces de thiares fluviatiles.que l’on trouve dans les fleuves , les rivieres & les marais ; fcavoir , celle qui eft papyracée & cou- tonnée de pointes courtes ; la thiare fluviatile, ven- true à longues épines , & la petitethiare noire. Woyez ces mots.- THIARE FLUVIATILE , dite PETITE + M) 77 THIARE NOIRE. Buccinum fluviatile forma ve € minort , feptem fpiris aculers acutiffimis coronatis diffinétum , toto colore nigro vel piceo nebulatum ; mithre papalis minima fluviatilis & nigra nominatum. Ce petit buccin ne pañle guere un pouce d’elévation fur fix lignes de largeur. Sa coquille eft compofée de fept fpires & de vive-arrête ,applaties en-deflus, & couron- nées d’épines très aiguës. $a couleur eft noire ou en- fumée. Elle eft mince, légere, fragile avec quelques ftries tranfverfales peu fenfibles. La lévre eft Hate te ; la columelle eft unie , & l’ouveriure eft oblongué & aflez crande. Ç THIÂRE FLUVIATILE PAPYRACÉE. Bucci- num fluviatile oblongum , fevtem fpiris tuberculis par- vis & acutis*éoronatis conffans , teffd tenui vel papy- raceä , corneo & fubfulvo colore pellucrdo. Cette petite thiare eft oblongue, arrondie , mince, avec une volute en pyramide , formée de fix ou fept fpires, dont les premieres font élevées & couronnées de tubercules aigus fort cours. La coquille eft blanchâtre , un peu fauve, & couleur de corne dont elle a la tranfparunce, mais le fommet eft de couleur noirâtre ou enfumée, ainfi qu'une partie de la columelle. La lévre eft très mince, fort évafée, tranchante & entiere, ainfi que l'ouverture , c’eftà-dire fans échancrure ni canal, ainf que toutes les thiares fluviatiles. Ce buccin eft ordi- nairement noirâtre , lorfqu'il n’eft point dépouillé de fon épiderme. Sa longueur peut avoir quinze ou feize lignes d’élévation , fur moitié moins de largeur. On trouve cette coquille dans les riviéres de l'ile de France | RuMPHIUS, tab. 3. litt. F. Wo/uta fluviatus ; Holl. Rivier pauze-kroon , la thiare de riviére. M. d'ARGENVILLE , rl. 27. n. 6. THIARE FEUVIATILE VENTRUE ET EPI- NEUSE. Buccinum fluviatile ventricofum , longis aculeis rarisin fpiris exafperatum , magné aperturâinregré ,'co- dore corneo pellucido, Cette efpece eft d'une forme ramaf- 378 T H O fée , ventrue, tranfparente comme de la corne , dont elle a auff la couleur. Sa volute eft compofée de fix {pires élevées , applaties en-deflus, de vive-arrête, & armées de longues épines aiguës , en petit nombre, inclinées & un peu creufes , dont les dominantes fe trouvent dans la premiere fpire. L'ouverture eft fpa- cieufe, entiere , avec une lévre tranchante. Ce buccin fluviatile peut avoir au moins un pouce & demi de Jongueur , fur près d’un pouce de largeur, Guaztrert,tab. 6. lit. B. Buccinum fluviatile, primé fpir fatis elongatä , mucrone aculeis coronato , ore lato integro, repando, cofhfque ffriatis eminentibus exafperatum , colore puilo nigricans. Cette efpece diffcre en quelque forte de la thiare à longues épines, en ce que l’efpece mentionnée dans Gualtieri eft encore plus ventrue, ramañlée ; que les pointes font courtes, & que fa furface eft ftrice. THORAX. Nom latin que plufeurs Naturaliftes donnençä des coquilles univalves du genre des porce- Jaines , tirant fur la petite efpece, d’une figure com- primée , à tubercules ou fans tubercules ; le côté de l'ouverture eft ordinairement applatie avec une fente étroite dentelée des deux côtés ; elles font ainf ap- peliées à caufe qu'elles ont affez la figure d’une efpece de-cuiraffe ou d’une armure , qui fert à couvrir & à garantir la poitrine des Guerriers. Ce font les efpe- ces que lon nomme plus, communément la colique , la monnoie de Guinée , pucelages ou cauris des Mal- dives. | Rumphius fe fert du terme latin thoracium pour diftinguer ces fortes de porcelaines ; fçavoir 14ora- cium ‘oculatum ; le thorax oculé ou couvert d'yeux ; Hol!. Wit-ooje , en Brand- vlekje , les petits yeux blancs : rhoracium ffellatum , le thorax à étoiles ; Holl. Sterretje : rhoracium vulgare [eu cauricium ; ke thorax commun ou le cauris; Holl. Gemeene geele cauris, le cauris jaune commun : rhoracium quartum ; Holl. Blaaunyye cauris , le cauris bleu. | FES 379 Guazrrerr , tab. 14. n. 3. Porcellana thoracia , parva , nodofa , citrina. Ejuifdem n. 4. Porcellanathoracia, infigniter nodofa, candida. | . M. d'Arcrnvrzze, pl 18. letr. K. La porcelaine, connue fous le nom de colique ou de monnoie de Gui- née , eft nommée par quelques-uns s4orax. TIGRE. Volura concidea,oéto velnovem fpiris conca- vis & depreffis conftans ; innumeris maculis nigris ferè guadratis in zonis & in fundo albo difpofitis exornata , aliquando latis fafciis flavis vel aureis vel cicrinis ele- ganter etiam circumdata. Nom donné à une coquille univalve du genre des cornets ou volutes coniques, dont la furface extérieure préfente un compartiment de taches noires , plus ou moins quarrées, rondes ou oblongues , formant jufqu’à une vingtaine de zones fur un fond blanc. Toute cette furface extérieure eft quelquefois encore traverfée par trois larges bandes jaunes , tantôt orangeres , & tantôt citronées , difpc- fées à égale diftance fur le corps de la coquille. Elle porte une volute large, compolée de huit ou neuf fpi- res applaties , concaves & tachetées de noir, dont celles du milieu forment un petit fommet aigu dans quelques efpeces. L'ouverture ef étroite , aufli longue que la coquille , avec une lévre tranchante , une co- Jumelle unie , une furface intérieure , unie & luifante comme l'extérieure ; lefquelles fe terminent en une extrémité conique , qui eft quelquefois de couleur pourprée. Le cornet appellé le tigre préfente un grand nombre de variétés les plus belles par fes, différens volumes, par fa coquille plus ou moins pefante, ayant ordinairement le poids du marbre , par fes larges ban- des plus ou moins jaunes , ainfi que par la figure de fes taches , qui forment quelquefois des lettres ou des efpeces de caracteres. Ces fortes de cornets viennent des mers des Indes Orientales, & peuvent avoir de- puis deux pouces & demi jufqu’à plus de quatre.” GUALTIERI , tab, 21. lite. O. Cochlca conoïdea , 330 +. + G bafi complanat, lavis, candida , quadratis maculis ni- gricantibus , aliquandÔ, rubefcentibus | ceu lineis inter= feétis per feriem elccantiffime circumftripta. TIGRE BLANC ou VOLUTÉ TIGRÉE A FOND BLANC. Voluta conoidea , levis , lucida , maculis rigricantibus , vel fubceruleis , vel purpurafcen- tibus aliguandÿ quadratis vel rotundis , vel lineis effor- mantibus , per feriem regulariter in fundo albo difpo- finis depiéta. Certe efpece, qui eft d’une forme plus allongée que le tigre à bandes jaunes , eft marquetée de taches rondes , quelquefois quarrées , de points , où de petites lignes brunes ou noïrâtres, azurées & pour- prées dans quelques efpeces , arrangées réguliérement ar zones {ur un fond blanc. Toutes ces taches rem- brunies, difpofées en compartiment , forment dans les variétés de ce cornet des traits en divers fens, des croiffans , & des figures en maniere de caracteres , principalement dans celles qui font d’un gros volume. La volute du tigre blanc eft applatie, compofée de huit fpires , dont les cinq premieres font concaves, & les trois autres un peu élevées pour former un petit fommet. Ce beau cornet eft très uni, luifant, avec une ouverture étroite , une lévre tranchante. Toutes les circonvolutions intérieures {ur la columelle , font tachetées comme la furface extérieure. Sa longueur varie depuis deux pouces de longueur jufqu’à près de fix pouces. Il fe trouve dans les mers des grandes Indes. RomPrmrus,tab, 31. litt. D. Voluta muficalis ; Holl. Muzyk-hoorn , of A. B. Boekje , ook letter-hoorn, ‘en witte tygas toot; là mufique, ou le petit alpha- bet , ou le cornet à caraéteres , ou le tigre blanc. © GuarTrert, tab. 22. lit. E. Cochlea conoïdea can- didiffime , notulis rufis , interdèm nigris afperfa. TINNE DE BEURRE. Volura conotdez , decem vel undecim [piris deptefis , & paulifrer fuperiïs con- vexis:avice parvo @ auto, lineis undofis piceis dif- cinfa; maculis ex fifco rubefcentibus 6 aliquandd [ub- T-E N- 81 ceruleis per feriem difpofitis ficut intense Er , in fundo flavido vel ex colore croceo livido. Meta buryri diéta. Nom donné à une coquille univalve du genre des cornets ou volutes coniques , à caufe de fa cou- leur jaunîitte ow fafranée d’une maniere livide. Toute cette couleur de fa furface extérieure , plus eu moins foncée , eft ornée de petites zones , depuis le nombre de dix jufqu'à quinze , jaunes, pâles ou moins foncées que le fond, tachetées réguliérement ou ponétuées de couleur rouge - brun ou noirâtre. Toutes ces taches font quelquefois ombrées de bleu | & varient dans leurs figures en formant des mouches ou des petites lignes interrompues. La volute elt applatie, compofée de dix on onze fpires, dont les premieres font un peu convexes ; & dont les dernieres concentriques terminent la clavicule par un petit fommet aigu. Tou- tes ces fpires font bariolées de traits onduleux noirä- tres & azurés dans les belles efpeces. L’extremité op- pofée , ou le canal de forme conique eft garni exté- rieurement de ftries circulaires obliques , dont les ta- ches font plus petites que les autres. Le cornet, appellé la tinne de beurre, varie par fes différentes orofleurs , l’épaifleur de la coquille, & la régularité & le nombre de fes taches. Les grandes ef- peces font les plus belles & les mieux tachetées , & peuvent avoir jufqu’à quatre pouces de longueur , & même plus fur deux pouces au moins de diametre fur Ja volute. Les autres ont deux pouces ou deux pouces & demi. On nomme aufli ce cornet la pelotte de beurre. Il fe trouve dans les mers des Indes Orientales. Rumprnrus, tab. 31.liti. C. Me:a buryri, la tinne de beurre. Holl. Boterweg , of geele tyger, la pelotte de beurre ou le tigre jaunâtre. GUALTIERI, tab. 21. litt. B. Cochlea concidea, umbone fatis complanato | apice tranfverfim ftriato , magna, ponderofa , fubalbida , notulis helyace:s, vel rufis per feriem difpolfitis , densè circumfcripta. TINNE DE BEURRE ,, die FAUSSE TINNE 82 me MP E BEURRE. Voluta conoïdea colore flavo livido dineis fufcis & nigricantibus inrerruptis dense circum- fcripta, fpiris depreffis compofita ; pfeudo meta batyri appeliata. Cette efpece moins connue que la véritable tinne de beurre , ne pafle guere deux pouces de lon- gueur ; fa couleur elt jaune livide , ornée de petites lignes tranfverfales , interrompues , de couleur brune ou noirâtre , ou brun-rouge , arrangées d’une maniere aflez ferrée, & avec moins de résularitë que dans la tinne de beurre. Le refte de la coquille eft la même dans fes fpires & dans fes proportions. RoumPxius,teb. 33.ltt. GG. Hoil.Boter-wegje, van boero , of Cyperfe kat-toot , la petite pelotie de beurre de payfan , ou le chat de Chypre. TILIN. Nom donné par M. Adanfon à un coquil- lage operculé du genre du rouleau. Sa coquille a deux ouces de longueur , & une largeur prefqu'une fois moindre. Ses dix fpires font un peu renflées & arron- dies. Les neuf d’en bas portent fur leurs convexités plufeurs petits filets qui tournent avec elles. Par leur réunion elles forment un fommet un peu convexe, affez élevé, une fois plus large que long , & trois fois plus court que la premiere fpire. Celle-ci eft liffe , unie, & s'arrondit un peu en fe repliant en bas fur le fommet. L'ouverture n’a que cinq fois plus de lon- gueur que de largeur : elle eft aflez étroite & aigu dans fon extrémité inférieure. Le fond de la couleur de cette coquille eft brun, jaune ou blanc. Celles qui font brunes, fouffrent rare- ment le mêlange des autres couleurs. Les jaunes ou les blanches font entourées de deux bandes formées par un réfeau , dont les filets font bruns , ou rouges ou noirâtres , les mailles reftant jaunes ou blanches, comme le fond fur lequel ce réfeau eft étendu. Ces deux bandes ne fe voient jamais fur le fommet , mais feulement fur la premiere fpire ; la plus large en oc- cupe la partie inférieure, & la plus étroite tourne vers fon milieu. g | + CAE 383 L'auteur a remarqué qu'il eft plus ordinaire aux jeunes qu'aux vieilles d’être violettes dans Fintérieur , & que le fond blanc ou jaune des jeunes brunit en vieilliffant. Le pied de l’animal eft femblable à celui du j2mar; mais il eft près de deux fois plus étroit que fa coquille, & coupé en-deflous par douze fillons , qui s'étendent fur toute fa longueur. Son opercule eft trois fois plus long que large , & trois fois plus cout que Fouverture de la coquille. Sa tête & fon pied font noirâtres en- deflus & en-deflous , & rachés d’un grand nombre de petites lignes cendrées d’inégales grandeurs : fon pied eft encore bordé au-devant d’une bande couleur de tofe. Ses cornes & fon tuyau font couleur de chair pâle , & traverfées par de petites raies brunes. On trouve ce coquillage au Cap-Bernard & aux îles de la Magdelaine. : ‘ BoNANNI, Recr.pag. 128. clafl. 3. n.136. Cylin- droïdes colore fulvo dilucido tinfus , & fquammis [an= guinels decoratus. Ejufdem, pag. 165. n. 365. Cylindrus alius lafleo colore circummtectus , fuperficie prope bafim ir pinnu- las definente candida , intüs autem violaceà. Lister, Hift. Conchyl. tab. 758. fig. 3. Rhombus cylindro pyramidali fimilis pauld colorarior , riétuque ferè toto violaceo , ex infulä Mauriir. Ejufdem, tab. 788. fig. 41. Rhombus parvus , cylin- dro-pyramidalis, ex rufo minutiffimis maculis reticula- tus 6 fafciatus. Kirker, Muf. pag. 457. n. 136. Cylindroëdes co- dore fulvo , &c. ut juprd BONANNI. __ Ejufdem, pag. 471. n. 365. Cylindrus alius laëteo colore, &c. ut fupra BON ANKNI. ; M. d'Arcenvizze , pag. 278.pl. 15. fig. P. Wo- luta dishus zontis reticulatis variegata. Ejufdem. Joli cornet blanc, avec deux zones formant des réfeaux jaunes, ÆzE1IN, Tent, pag. 65. fpec. 1.n, 4. Conus bafecs 713" 1 0 10 0 lævis 3 fpiris bafeos toroëdibus , ore extremo violaceo; LISTERI. Ejufdem , pag. 67. fpec. 1. n. 10. £onus fafciata pennata ; coloris rufs dilucidi, fuper fafciis , maculis cruentis , Velut Jquammis decorata ; BON ANNI. Ejufdem, pag. 69. fpec. 30. Conus fubrufa , fafcia- ta , zonis angüfhis ex albo & nigro teffellatis. TIRE-BARBE ou TIRE-POIL. Offreum longum ; anguflum ; torcuofum , ftruéturä peculrari, extus colore luteo ; intès margaritifero argenteo nitens. Coquille univalve du genre des huîtres, ainfi appellée à caufe de fa figure. Elle eft fort allongée , étroite, & reffem- ble affez à une pince de chirurgien ou à un tire-poil. Cette bivalve eft écailleute , blanchâtre en-dehors & d’une nacre argentine en-dedans. La charniere , qui eft à une des extrémités ou vers les fommets des.bat- tans , eft formée par une petite moulure & finuofité Jatérale , réciproque dans les deux valves, au - deffus defquelles fe crouve un double ligament arrangé à égale diftance fur un plan oblique. Cette huître eft ordinai- rement tortueufe ou un peu cambrée. Les fommets font aigus ou en forme de bec , mais l’extrémité oppo- fée eft obrufe. Cette huître peu connue peut avoir juf- qu’à plus de trois pouces de longueur , fur huit ou dix lignes de largeur. RUMPHIUS . tab. 46.litt. A. Volfella, la pince de Chirurgien ; Holl. Baard knyper , le tire-barbe. TOILE A MATELAS ou COUTIL A LIT, DE PLUME. Voyez Couriz, &c. TOILE d'ARAIGNÉE, Voyez SPLANDIAN. TOIT CHINOIS. Lepas feu patella, teflä fquam= maté & papyraceä , gradatim contabulatä | femi-con- cameratä cum appendice interiore tota albida ; teur Sinenfe dia. Coquille univalve du genre des lépas en cabothon à languerte intérieure. Celui-ci, qui eft tout blanc & compole de parties écailleufes ou lamelleufes, paroi être formé de fix ou fept autres petits lépas pa- pyracées , engrènés par étages les uns [ur les autres , | SUR RUORUN 355 8: iqui vont en diminuant de groffeur à mefure qu'ils parviennent au fommet, ce qui donne aflez l’idée d’un toit chinois. Ce lépas ne païle guere huit lignes de diamètre, fur environ autant d’élévation. | M. d'Arcenvizze, pl. 2. letr, 3. Ce lépas en ca- bochon blanc a quarre replis feuilletés par étages, & une efpece de chambre en-dedans avec une langue ou ointe. TOIT CHINOIS ou PAGODE. Voy. PAGODE. TONNE. Dolium vel concha globofa fpiris parèm cxertis compofita, aperturé magné , vel integrä, veltrun- cat , vel in canali exiguo produëtä ; labro [æpias ar- cuatim expanfo ; levis vel canaliculata tranfverfim., raro tuberosa. Coquille univalve , qui compole un genre que l’on nomme aufi conque fphérique à caufe de fa figure arrondie comme un globe , ou reflem- blante à une efpece de tonne ou de baril. Les coquil- les en général, que l’on nomme tonnes ou conques fphériques, font celles qui approchent le plus du genre des cafques , dont elies ont aufli très fouvent la forme. Les caraéteres génériques des tonnes font d’avoir le corps de la coquille très renflé, d’avoir une volute peu élevée , compofée d’un petit nombre de fpires ordi- nairement bombées, ou d’un feul mammelon voluté ou non voluté , ou d'en être entierement dépourvue , en ne laiffant pour toute clavicule extérieure qu’une foi- ble concavité ou un petit trou en maniere d’ombilic; d'avoif une ouverture fpacieufe , quelquefois entiere ou non interrompue , fouvent avec une échancrure , ou terminée par un petit canal peu allongé. La lévre des tonnes ou des conques fphériques eft étendue ou évafée plus ou moins en arc ; elle eft ou tranchante ou en bourrelet , unie & rarement dentelée. La columelle extérieure eft unie, Le plus fouvent avec une bavure du teft & quelquefois ridée ; il y a même des tonnes dont la columelle eft prefque à découvert , tandis que d’au- ues en font privées, parce que la coquille paroît rou- lée comme un oubli. Les tonnes font aflez fouvene Tome III. Bb 336 Fm à ombiliquées, & varient auffi d’ailleurs dans leur firà face extérieure. Les unes font unies ou légerement ridées ; les autres font ftriées & cannelées le plus fou- vent d’uné maniere tranfverfale & réguliére. Il y en a qui font chargées de côtes longitudinales , mais rare- ment de tubercules. Les couleurs brunes , fauves , marron , canelle , gris-de-lin, jaunes, de diverfes nuan- Ces, font celles qui dominent dans le genre des ton- nes, en formant des zones, des fafcies , des compañti- meas, des marbrures, des taches, desondes, & imitant quelquefois le plumage des oifeaux. Toutes les efpeces & les variétés que l’on compte dans le genre des ton- nes, les ont fait appeller fous diverfes dénominations ; {cavoir les harpes, les tonnes cannelées, les gondoles mamillaires comme les couronnes d'Ethiopie, les pré- puces , la tafle & la cuiller de Neptune , loubli, la conque perfique, la mure, la figue , le radis, les noix de mer , la pelure d’oignon, la double lévre, le pavil- lon d'Hollande, la perdrix, &c. On trouve les tonnes dans les mers de l'Amérique , dans celles des Indes, dans la mer Méditerranée , a Syracufe en Sicile, dans la mer Adriatique & ailleurs. RONDELET, de teffaceis , lib. 1. pag. 99. & 106. ne fait mention que de deux efpeces de tonnes, qu'il nomme cochlea Echinophora & cochlea rugofa , umbi- Licata ; la premiere eft la tonne à tubercules , & Ia feconde la grande cannelée. 3 ALDROVANDUS , de teffaceis, lib. 3. pag. 399. outre les efpeces de Rondelet, en rapporte deux au- tres efpeces qu'il nomme Cochlea Echinophore. Rumphius nomme les tonnes ou les conques fphé- tiques cochlez globofz ; en langue Hollandoife , Bel- hoorens ; fçavoir, cochlea ffriara vel olearta , le lima- çon ou la conque ftriée, & propre à puifer l'huile ; Holl. Geplekte Bel-hoorne, la conque cannelée & tachetée : cochlea firiata altera ; Holl. Dik-Lippige, Oly-hoorn, la groffe lévre ou l’huilier : cochleu pen- nata, la coquille qui imite les plumes d'oifeaux ; Holl, JE OP NT 0... 20 Patrÿs -hodorn of kievits-éy , la perdrix ou l'œuf de vanneau : cochlea pennata altera ; Holl. Ajuyn fchil, la pelure d'oignon : cochlea patula , la grande bouche; Holl. Wyd-monder : rapa; Holl. knol, le radis :bulla, la bulle d'eau; Holl. Blaasje of Achaaté bakje | ook kievits-ey, la petite veflie, le petit auge ou le baquet, ou la cuvette d’agathe , ou l'œuf de vannéau : fcus, la figue ; Holl. Vyg-luÿt ; en peer-hoorn, la figue , le luth , ou la poire : cochlea lutaria ,e limaçon terreftre ou qui fe plait dans la boue ; c’eft le manetou ou: idole ; Holl. Gebande Ajuyn fchil, la pelure d’oivnon à bandes. M. d'Argenville comprend les tonnes ou lés con ques fphériques dans là quatorzieme famille des co- quilles univalves ; la tonne ou la conque fphérique , dit l’auteur, eft une coquille univalve , ronde en forme de tonneau, dont l’ouverture eft très larce, fouvent avec 5 Fe) ne. : des dents, quelquefois fans dents, un fommet peu garni 2 2 P de boutons, applati, & le für ridé ouuni ; concha globofa eff anivalvis , ventre inflar globi fubrotundo , apertur& laxiore dentatä , alias edentul@, clavicul3 mediocriter umboratà ; deprefl&, columellé afperà , Levi. Ce Cov= chyliolosifte diftingue fept efpeces de tonnes avéc leurs \ variétés ; fçavoir , 1°. La tonne ronde & ombiliquée ;, dolium rorundum & umbilicatum ; à ftries de couleur blanche, ffriatum albidum & tenue ; cannelée, entou- rée de petites cordelettes , cenaliculatum funicilis flan vis cinétum ; entourées de petites cordelettes tacherées, funiculis maculofis circumdarum ;la tonne à ftries & tachetée régulierement comme la perdtix, dolium féria- tum , regulariter maculofum , perdix appellatum : celle qui eft épaiffe , blanche , toute fillonnée , & la bou- che dentée, craffum , albidum | ubicumque fulcarum Û labris dentatis ; à ftries & tachetée, avec la columelle ridée , friatum maculofum , colurmelli rugos&. 3°. La tonne longue & rayée , avec une lévre à grands replis, dolium oblonguim , radiatum labro valdè replicato : la conque fphérique jaune , faus bouton, concha fpharica, 1! j 388 T O N flavida , fine umoone : celle qui eft blanche avec un mammelon , ou bouton , a/bida , cum umbone ; fauve & couronnée avec un mammelon., dite la couronne d'Ethiopie , fufca coronata ; cum umbone , coronæ Ethiopica diéfa ; très longue , fans mammelon, oblon- ga , fine umbone : la conque fphérique bariolée , avec un mammelon applati, concha fphærica , variegata , umbone depreffo ; celle dont la pyramide eft élevée , creufée dans fes étages &-bariolée , claviculd exertä ,, contabulatim cavata , variegata. 3°. La tonne longue garnie de côtes & de boutons , dolium oblongum , coffatum , umbonatum : la harpe imitant la plume , à treize côtes, couleur de rofe , harpa , tredecim coftis rofeis cinéta & pennata; celle qui eft bariolée & à onze côtes, undecim coflis, variegata belle , nobilis ; jau- nître, à ftries perpendiculaires très profondes , /1b- favida firis perpendiculariter profundiffemis ; rougei- tre ; entourée de quatorze côtes très étroites , fubru- bra quatuordecim coftis anguffis circumdata. La conque perfique chargée de boutons , autrement dite la pourpre de Panama, concha perfica umbonata, aliäs purpura Panama ; celle qui eft unie, & ceinte de petiteslignes blanches, /æwis , lineolis albidis cin&ta : - la tonne appellée la mure, mort nomine donatum ; celle à ftries, remarquable par fes taches brunes & blan- ches, ffriatum maculis fufcis & albidis infignitum. 4. La tonne dont la queue eft allongée & faite en croif- fant, caudäà elongat& 6 arcuaté : la figue dont la tête eft entierement applatie, ficus , claviculä admodüm de- preffä : le radix de couleur violette, rapa amethyfino colore : la tonne à ftries, couleur de citron, ffriatum, colore citrino ; épaïfle , jaune, entourée de ftries & de boutons rangées réguliérement, craflum , flavidum , firiis & umbonibus regulariter difpofitis cinéfum ; blan- che avec les mêmes marques , albidum eodem modà fignatum. 5°. La gondole, bulla diffum : la groffe gon- dole , d'un gris cendré , autrement la noix de mer, Cysnbium craflum , colore cinereo, aliäs nux maris : la EN 389 gondole longuette , tirant fur le verd , oblonsum & vrridefcens : la groffe gondole rougeâtre , cymbium Jubrubrum : celle qui eft mince ou papyracée de cou- leur blanche, renui few papyraceum , albidum : couleur de citron avec quatre fafcies fauves, cétrinum , cum quatuor fafciis furvis ; fauve, entourée de lignes fines comme des cheveux, fulvum ,lineis capillaceis cinélum : la groffe sondole blanche, ombiliquée de deux côtés, Cymbium albidum ex utrâque parte umbilicarum. 6°. La conque fphérique fafciée , de couleur bleue , jaune en-dedans , appellée le cordon bleu, très rare, concha fphaærica fafciata , cærulea , intùs flavida , vitta ceru- lea appellata , rariffima ; l'efpece de couleur olivâtre, oleacea. 7°. La tonne dont le bec eft recourbé ; curvi- roftrum. M. d'ARGENVILLE, pl. 14. lerr. B. Append. pag: 39. fait la defcription de l'animal , qui habite une ef- pece de tonne à tubercules. Rien n’eft fi fimple que l'intérieur de ce teftacée. La partie, depuis la tête juf qu’à la fraife, forme une mafñfe ou un groupe de cinq lobes, ou facs de figure fphérique, dont deux font rem- plis d’une humeur dun gris blanc : celle dés trois au- tres tire fur le brun rougeâtre : tout eft lié par de pe tits boyaux , dont l’un plus long & plus gros fe termine à la queue ; & la fraife, qui ef dentelée , eft au milieu de ce long boyau. Souvent la coquille de la tonne eft d’une grande légereté , telle que celle des gondoles : cependant il y en a d'épaifles , & l’on en eft convaincu par la conque perfique , la pourpre de Panama, & celles qui font couronnées d’un bouton ; mais l'animal eft toujours le même que celui de la pourpre & du buccin ; il ne differe que par fa figure extérieure, dont l'ouverture eft ordi- nairement plus grande du double de fa largeur , fur- tout celle d’en haut qui eft fort évafée. La lévre droite éft mince & tranchante , fouvent avec un repli déchi- quetée qui va jufqu'en bas. Son bourrelet en-dedans eft garni d'une vingtaine de petites ar La lévre ji} 2 390 4 © N ju au contraire eft zrrondie , & n’a que. quatre dents, dont la derniere fe termine en languette, qui va mourir fur le bord d’en haut. La tonne n’a que trois fpirales, dont la premiere occupe toute la longueur de la coquille , qui eft ouverte prefque de la moitié d: fa capacité. Les autres fpires forment une petite clavicule ou fommet très plat & pointu. Son intérieur eft Life & poli. Sa couleur extérieure eft fauve ou Blanche , avec de grandes taches carrées , placées affez réguliérement. Il y a des tonnes couvertes de tubercu- les , dé bandelettes, de cannelures , de cordelettes. Sa tête , qui eft aflez large, a deux cornes fort courtes de figure triangulaire, dont les yeux font placés fur leur coté extérieur , à peu près vers le milieu-de la tête. Il fort de cette bouche une trompe percée, & garnie de dents, qui fervent à la tonne à fucer la chair des au- tres coquillages. La membräne , qui tapifle Les parois de la coquille,, fort à fon extrémité, & fe replie pour former un tuyau qui pale entre les deux cornes, & qui lui fert à refpirer & à fe vuider. Son pied fe forme en ellipfe, & fort fi confidérablement, que du quart de fon étendue il couvre entiérement la coquille. L’ombilic de la tonne eft caché derriere le bourrelet de la lévre gauche, qui fouvent fe replie par-deflus. M. Adanfon a rangé fous le nom générique de pour- pre les différentes efpeces de-tonnes, ou conques fphé- riques , qui.font des coquillages ronds ,,& qui ont rarement des pointes fur leur furface ; cet auteur en fait mention fous le nom de pourpres à canal court, échancré, fimple ; fçavoir les efpeces qu'il nomme , fakem , labarin., pakel , fador, tefan & minjac. Woyez ces mots. / | M. Davila , dans fon catalogue fyftématique , a forimé la neuvieme famille des univalves par les ton- nes ou conques fphériques. Ce font des coquilles à peu de volutes , dit ce Conchyliologifte, rarement tuberculeufes , de forme très renflée , à bouche large, & évalée, ordinairement dépourvue. de dents, à tête T'ON | 39% petite ou peu levées, dont elles font même quelquefois entiérement privées. Leur bouche eft entiére ou échan- crée , ou garnie d’une petite queue , cè qui fournit leur divifion en trois genres; fçavoir , 1°. Les tonnes à bouche entière ; comme les efpe- ces appellées la mufcade & la noix de mer, l'oubli ou le papier roulé , la bulle d’eau & {a piftache. 2°. Les tonnes à bouche échancrée comme celles que l'on nomme là pefdrix, la couronne d'Ethiopie, le prépuce, la cuiller & la taffe de Neptune, la harpe, la conque perfique & la mure. 3°. Les tonnes à bouche garnie d’une petite queue ; comme les éfpeces nommées là figue & le radis. TONNE CANNELÉE. Dolium vel concha fpha- rica caffidiformis vel infigniter ventrico[a , diverfis [triis tranfverfis ftriata & canaliculara ; quinque vel [ex fpi- ris convexis non exertis volutata ; aperturé fpariosé , dabro denticulato & arcuatim expanfo ; columellé brevi , conrortà , vel in extremitate fulcata, vel in parvo canali produëtà ; coloribus fulvis , fufcis , flavidis & albidis, vel fafciata ; vel reffellata, notata , vel diverfimode de- pitta. On nomme ainfi en général les efpeces qui fonc chargées de ftries tranfverfales , larges, ou de canne- lures , quelquefois interpofées d'autant de cordons ou de côtes paralleles convexes ; lefquelles forment au- tant de fillons dans la furface intérieure de la coquille. Les tonnes cannelées font appellées cafques tonnes, à caufe de leur forme arrondie & renflée. La volute , qui eft peu élevée, n’eft compofée que de cinq ou au plus de fix fpires convexes, féparées par un fillon plus ou moins profond. L'ouverture eft ordinairement très grande , bordée d’une lévre feftonnée ou dentelée , évalée en arc, & d’une columelle extérieure tortueufe, ou unie, garnie d’une faillie lamelleufe , fous laquelle fe trouve quelquefois un ombilic. Certe lévré & cette columelle fe terminent dans les unes par une fimple échancrure | & dans les autres par un petit canal court & tortueux. Les tonnes cannelées font ordinairement Bb iv 392 FO N de couleur fauve plus ou moins foncée, tirant quelques fois {ur la couleur de chair; il y en a de brunes ; mais elles font le plus fouvent marquetées de taches fauves quarrées d’une maniere alternative fur Les cannelures ; c'eft-à-dire en laiffant les côtes intermédiaires fans taches ; & forment dans certaines efpeces des fafcies interrompues. Ces fortes de coquilles rondes peuvent avoir depuis deux pouces de longueur jufqu’à quatre {ur une fixieme partie moins de largeur. Rumpnius , tab. 27. litt. À. Cochlea globofa friata , fivé olearia. Holl. Geplekte bel - hoorn , la conque fphérique tachetée. Guaztrerr, tab. 39. litt. E. Cochlea caffidi-for- mis , umbilicata , ventricofa , ffriata firiis ruris elatis canaliculatis & in fummitate colore fulvido leviter tef- fellatis , fubalbida. M.d'ARGENvILLE, pl. 17.litt. C. Une tonne char- ée de cordelettes tachetées de jaune fur un fond blanc. Les Conchyliologiftes diftinguent plufieurs variétés dans les tonnes cannelées ; fçavoir , la groffe lévre ou la double lévre , la tonne cannelée blanche-fafciée , dise le teton de Vénus , & la tonne cannelée à clavi- cule élevée. Voyez ces articles. TONNE CANNELÉE dite DOUBLE ou GROSSE LEVRE. Dolium vel concha fphærica caf- fidi- formis ; canali infigniter truncato vel fulcato 3 firis latis convexis flriata , & canaliculata ; colore li- vido flavefcente 6 albido maculata ; labro dentato fimbriato , extès finuofo & ficüt dupliciter labiofo ; columell& valdè rugosä , infignicer diflinéta ; intüs colore croceo depiétu. Cette efpece de cafque-tonre eit aflez fphérique par fa figure arrondie. Toute fa furface extérieure porte une vingtaine de ftries lar- ges & convexes, & autant de cannelures peu articu- lées ou peu creufes, tachetées aflez réguliérement de blanc & de jaune-fauve , clair ou livide. L'ouverture de cette tonne eft étroite en comparaifon de celle des autres efpeces ; elle fe fingularife aufhi par une lévre FURN 393 épaiffe formant un bourrelet intérieur garni de dents réguliérement prononcées , & extérieurement articulé par une profonde finuofité ; laquelle lévre devient néanmoins tranchante dans fon bord & un peu fefton- née. La columelle extérieure eft blanche , lifle en- dehors , ridée & dentelée en-dedans , principalement vers le canal où fe trouve une efpece d’apophyfe den- telée plus faillante que les autres. Cette extrémité pré- fente une forte échancrure. La tonne à grofle lévre peut avoir jufqu’à deux pouces & demi de longueur, fur près d’un pouce & demi de largeur. RumPpxiws,tab. 27.litt. B. Cochlea globofa flriata, le limaçon fphérique ftrié ; Holl. Dik - lippige , oly hoorn , la conque à grofle lévre & à puifer l'huile. Guazrtrerr, tab. $1.litt. C. Buccinum majus ,ca- naliculatum , & fulcatum, fériatum ftrits craffis , ro- tundis | & raris , labio externo duplict, crifpato , albi- dum , maculis flavefcentibus nebulatum. M. d'ARGENVILLE, pl. 17. letr. L. Cette tonne d’un blanc tacheté de jaune, eft cannelée aflez pro-- fondément; on remarque des dents des deux côtés de fa bouche , & un double rebord que forme fa lévre extérieure. TONNE CANNELÉE dite GRANDE CAN- NELÉE. Dolium magnum, vel concha fpharica cana- liculata, maximä fpècte ; cuffidi-formis , infigniter vel valdè ventrofa, ftriis craffis convexis & firirs minès Lla- tis aliquando alternatim ftriata , 6 canaliculata ; quin- que fpiris parvis pardm exertis claviculata ; ampliffim& aperturà ; labro arcuatim 6 valdè expanfo; columeliä rugosè intortà , &'in fulco truncata , colore livido , vel fulvo, vel fubcaftaneo 6 fufco aliquandd obfcurè nebu- lata. Cette grande tonne porte jufqu’à plus de vingt cannelutes convexes , quelquefois grandes & petites alternatives fur le corps de la coquille , lefquelles dimi- nuent par gradation jufqu’au fommet. Les fix fpires convexes de la volute comprennent un petit diamè- tre en comparaifon de celui du corps de cette conque, 394 Fr © N qui eft prodigieufement renflé & arrondi. L'ouverture eft trés fpacieufe avec une lévre évafée en arc, & une Columelle torfe , dont la partie faillante & faite en lame, cache en partie un grand & profond ombilic. Toute la furface extérieure de Ja grande cannelée eft de couleur livide ou fauve-clair , où tirant fur la cou- leur marron, où nuée de brun légerement. Elle peut avoir, depuis quatre pouces d’étendue , jufqu'à plus de fept ou huit pouces. RONDELET, de teflaceis , lib. 2. pag. 106. Cochlea rugofa & umbilicata, Toute la coquille de celimaçon, dit ce Naturalifte , a des rides tranfverfales élevées Comme des ftries: elle eft fort fragile , blanche en- dedans & jaunâtre en-dehors. Les circonvolutions de la clavicule ne fe terminent pas en pointe. L’extré- mité fupérieure eft aflez allongée , & fon ombilic eft long & fort ouvert. Tota hujus cochlea teffé rugas per tranfverfum duétas haber , ita elatas ut ffriara dici poffit , colore incès eft albo , foris flavefcenre , valde fragili. Turbinis clavicule in acumen non définunt. Pars fuperior longius procurric. Foramen valdè apertum & longum, l GUALTIERI , tab. 42. litt, À. Caflida, firiata firiis crajfis, raris , canaliculatis, & extima [pira verfus ori- fcium gradatim ampliata , caftaneo obfcuro colore, feu helvaceo depita. ve, TONNE CANNELÉE ET STRIÉE, À CLA- VICULE ÉLEVÉE. Dolium vel concha [pharica caf- fidi-formis ; ffriata , canaliculata feptem fpiris conve- xis € fatis exertis finita , labro tenui fimbriato , colu- mellz exteriore forinfecès expansä & carneolis & canali recurvo diffinéa , coloribus fulvis lividis & carneolis depiéta ; umbilicata. Cette tonne, dont la forme eft ronde , eft garnie de cannelures régulières ,.intérrom- pues par des ftries tranfverfales & longitudinales plus fines. La volute eft élevée , compofée de fept fpires convexes ou bombées , dont la prémiere eft de vive- asrête , tuberculeufe & onduleufe. Cette rangée de tus T Q N 395 bercules parvient quelquefois jufques fur le milieu de la feconde fpire. Ce caique-tonne eft d’une forme élé- gante, luifante , fauve-clair ou livide, ou couleur de chair ; il y a des efpeces qui font fauves-roux. L'ou- verture eft non-feulement plus étroite que dans les au- tres tonnes en général; mais elle eft encore plus reffer- réa que celle des cafques bordés & franges. La kvre eft très mince , repliée , & formant quelquefois un petit bourreler. La columelle s’épanche au-dehors en une lame, qui couvre une partie de lombilic, & fe termine par un canal recourbé & faillant, Cette co- quille peut avoir jufqu’à trois pouces d’élévation fur deux de largeur. TONNE FASCIÉE. Concha frharica caffidi-formis canaliçulata , latis fafciis alternatim rufis &. albis circumfcripta sumbilicata , canalï brevi truncato & labr dentato fimbriato diflinäfa. Cette efpece eft d’une f- gure trés arrondie , dont la volure eft compofce de cinq fpires bombées & affez élevées. Toute la furface extérieure eft à larges cannelures moyennement pro- fondes , & entourée de fafcies alternatives , roufles & blanches, beaucoup plus larges. Le fommet de ja cla- ‘vicule eft d'une couleur pourprée rembrunie , & la couleur dominante en général de cette coquille eft blanche , principalement dans fa furface intérieure. L'ouverture eft grande avec une iévre dentelée & fran- gée. La columelle eft ombiliquée , & fe terisine par un canal court & échancré. Quelques Conchyliolo- giftes appelle cette conque fphérique le tetton de Vénus. Elle peut avoir jufqu’à quatre pouces de lon- gueur , fur trois de largeur. | art . TONNE VOLUTÉE EN VIVE - ARRÊTE. Dolium vel concha fpharica , lævis , teflä ponderosä ; fex fpiris elatis fuperius deprefffs & fulcatis , canali truncato diffintta 3 maculis rufis & flavefcentibus , aliquando etiam purpurafcentibus in fundo albo no- tata 6 variegata ; columellä lavi, crafsä ; intüs ex colore laëteo nisens, Cette tonne, que plufieurs Con- 396 re Œ NN chyliologiftes nomment la petite trompette , eft d’une forme ramaflée , arrondie & d’un teft épais & pefant. Sa volure eft compofée de fix fpires élevées , appla- ties en-deflus, & féparées par une efpece de fillon, de maniere que toutes ces fpires font de vive-arrête. Toute la furface extérieure de cette coquille eft life, bariolée & marquetée alternativemen< de couleur jaune ou fauve-roux, mêlée quelquefois de gris-de-lin où de nuances pourprées fur un fond blanc. L'ouverture eit affez grande , un peu oblique avec une lévre tran- chante , & une forte columelle, épaifle , faillante , d'un beau blanc, & unie, lefquelles fe terminent par une échancrure. L’extrémité de ce fit extérieur. ne laiffe qu'une légere trace d’ombilic, qui ne perce point. Cette belle coquille, qui nous vient des mers des grandes Indes, porte ordinairement un pouce & demi de longueur , fur quatorze lignes de largeur. L'auteur en poflede une efpece monftrueufe , qui a deux pou- ces huit lignes de longueur , fur près de deux pouces de largeur. RuUMPHIUS , tab. 49. litt. D. Buccinum rarum ; Holl. Zeer-zeldzame trompette, le buccin ou la trom- pette de mer de la rare efpece. M. d'ARGENVILLE , pl. 17. lett. N. Tonne de couleur d’agathe - claire, tachetée de compartimens fauves , fait voir une clavicule étagée des plus extraor- dinaires : cette tonne eft ombiliquée. Il paroît que cette conque fphérique eft quelquefois avec un om- bilic , & qu'elle en eft auffi dépourvue principale- ment dans les efpeces , qui font parvenues dans les périodes de leur groffeur, quoique celle qui eft re- prélentée dans Gualtieri , ayant deux pouces quatre lignes de longueur , foit ombiliquée. Guazrrerr, tab. sr. litt. B. Buccinum majus ca- naliculatum , & fulcatum , lave, inftoniter umbilicatum, ex albido & fulvido variegatum & nebulatum. La tonne de vive-arrête, outre la variété qui fe encontre à l'égard de fon ombilic , en a une autre » T'ON 397 dont les fpires font moins tranchantes , mais dont les taches font en compartiment, de couleur fauve & de figure quarrée, allongées vers la volute , & arrangées par zones fur un fond blanc ; la coquille eft mince, avec une bavure légere à la columelle, & pourvue d’un grand & profond ombilic. RumpPzxivs, tab. 49. litt. C. Buccinum rarum. TONNES ou CONQUES SPHÉRIQUES FLUVIATILES. Concha globofe flviatiles ; ce font les efpeces que l’on trouve dans les fleuves , les rivie- res, les étangs & les ruifleaux; ces coquilles font légeres & très minces , le plus fouvent d’une couleur grisâtre ou blanc - fale. Le caractere générique des tonnes fluviauiles eft d’avoir le corps de la coquille extrèmement grand & renflé , terminé par une trés petite volute aiguë formée de trois fpires. L'ouverture eft très grande & la lévre fort étendue. GUALTIERI , tab. 5.litt. F. Buccinum fluviatile, pellucidum , ore ad plaufum aperto , trium fpirarum. Ejufdem , litt@G. Buccinum fluviatile , pellucidum , fubflavum , musrone acutiffimo & brevi; prima fpira infigniter ventricofa , tefla apertura omnium maxima. M. d’Argenville fait mention de quatre efpeces de tonnes ou conques fphériques repréfentées à la pl. 17. La premiere eft grife & vient de Ja riviere d’Huines ; la feconde , qui eft fauve, fort de la Marne ainfi que Ja troifieme. La quatrieme efpece , qui fe trouve dans la riviere des Gobelins, eft d’un blanc de lait, avec une pointe très délicate. TONNES où CONQUES SPHÉRIQUES TER- RESTRES. Conche globofe terreftres ; on trouve celles- ci dans les forêts, aux pieds des arbres & dans des en- droits marécageux. Ces tonnes différent peu des ef- peces fluviatiles. Elles font ordinairement blanchâtres & grisètres, comme celles qui font repréfentées dans M. d'Argenville, pl. 28. n°. 22. Le corps de la cc- uille eft ramaflé , arrondi , avec une petite volute de orme conique. Ces petits teftacées font minces & \ 1 308 Te O* R° fragiles, fur-tout vers la lévre qui eft fort étendue. Is a EN un pouce de long fur fept ou huit lignes de large. TORTUE. Porcellana minor ffriis tranfverfis , no- dofis in j:lco in longum duïto, dore gibbofo , Bai fim- bris & SRE ES EX Éh9 co!ore cirreraceo hebu- lata. Nom que les Conc chyliologiftes donnent à une petite porcelaine chargée de itries tranfverfales, lef. quelles deviennent noueufes vers le fillon longitudinal qui eft fort large. Toutes ces ftries Sbftventi un affez grand intervalle entrelles. Le dos de cette porcelaine it fort élevé. Ses Aancs font renfés en bourrelet, & fa bafe eft platte. Cette efpece, qui approche de celle que l’on nomme bé petite vérole , €it d’une couleur fauve , tirant fur le gris. TOSAR! Nôu donné par M. Adanfon à une co- uille bivalve du genre de la came. Elle reffemble ? celle que Pauteur Pappelle le pegon & le junet par fa dureté, fon poli & fon épaifleur. Elleen differe parce qu ee eft prefqu2 ronde ou tria! neullre , large d’un pouce, & fort peu moins longue. Da farface exté- rieure eft relevée de trente petites cannelures tranfver- fales. Ses bords font ronds, liffes &' fans dents. Le fommet eft fort éminent, & placé en bas au tiers de fa largeur. Elle eft oidinai airement blanche, & quel- quefois couleur de chair, ou gris-de-lin fins aucun mélange : quelquefois Sie a rougeatre » avec quel- ques taches blanches , difpofées fur dix ou douze rayons , qui partant du fommet comme centre, vont fe terminer à la circonférence. BONANNI, recr. pag. 104. claff. 2. n. 45. Tellina latini littoris, 8 Luyicanfez magis apud Maderam , ir ambitu férrata propter Pguram à cæteris diverfu , mi- nutiffimis ftrigis ruvofa , & laëteo colore. Lister, Hift. Conchyl. tab. 396. fig. 243. Tellina parva ex Fur maculata , paululum cava , fériis fafcia- 1is valdè exafperatu. KzE1N, Tent. pag. 147. fpec. 9. Cricorphalos T Ô FT. 399 que tellina parva , ex rufo maculata, paululèm cava, Pris falcratis valdè afpera. Ejufdem , pag. 152.fpec. 1. n. 9. Chamelea , cir- cinata , five concentrice fuicata ,luzitanica, feré rotundu, in ambuu ferrata , coloris laëfer; BONANNI. TOTOMEO. Coquillage operculé de M. Adan- fon du genre qu'il nomme pourpres à canal court, échancré & replié en-dehors. Sa coquille n’a que fix lignes de longueur , & moitié moins de largeur. Elle cf compofée ‘de fept fpires epplaties, mais difingué es comme par étages, & renflées dans leur partie TE. rieure. Leur furface eft chagrinée par des cannelures, qui ne difiére de celle du covet que par le nombre. Îl y en a quinze tran{verfales fur la premiere fpire, & quatre feulement fur la feconde. Le fommer eft it large que long , & de moitié plus long que l'ouverture. Celle-ci reflérnble parfaitement au miga. Sa lévre droite n’a que neuf dents intérieurement, & elle eft bordée au-dehors d’un bourrelet aflez é épaise S. lèvre gauche eft recouverte d’une lame arrondie, très grande , & extrèmement épaille , qui enveloppe prefque toute la furface antérieure de la prémiere fpire. La couleur de cette coquille eft blanche , ou fauve , ou bleuitre, quelquefois fans taches , & quet- quefois avec deux où trois bandes brunes qui font le tour des fpires. Lorfqu'elle eftj jeune , elle é éprouve les mêmes variétés que les deux efpeces nommées le co- vet & le miga. Le tofar fe trouve avec cette deriere dans les rochers du cap Bernard, près l'ile de Gorée. LISTER, Hift. Conchyl. tab. 970. fig. 25. Bucc- num brevi: offrü, columellà callosa , cuñcellatim. Ejufdem , tab. 971. fig. 26. Buccinum breviroftrum columell& callosä ; undaris ftris leviter diflintum , à rufo fafciatum. s Roururus , Muf. pag- 92. art. 12. tab. 27. fig, N. Arcularia minor , teflé exigud; mucrone elongato : Co loris cinergi nitentis; Malaicenfibus Bra totombo dia; nobis arcularia , quéa fframiners ciffulis intexitur. - 400 Y © v GUALTIERI , tab. 44. litt. L. Buccinum parvum ; fulcatum , & canaliculatum ; fubrotundum , craffum , gibbofum , utroque labio repando , fimbriato & croceo , ex fufco fubalbidum , intès candidum. ) Ejufdem, lt. M. N. Buccinum parvum , fulcatum & canaliculatum , labro interno infigniter repando , ex- terno fimbriato, rugofum , aliquando ffriatum ; mucrone coffis feu rugis perpendicularibus eleganter divifo ; ali- quando papillis coronato , fubalbidum. Kzs1n, Tent.pag. 91. fpec. 1.n. $. Caffis lævis ; Arcularia minor, &c. ficut Rumphit , ut fupra. Ejufdem , pag. 93. fpec. 3. num. 10. Caffis ffriata , columell& callosä ; Buccinum cancellatum minus ; LisTERI. TOUPIE. Trochus ; C’eft un genre de coquillage univalve que l’on nomme aufli fabot. Woyez SABOT. M. Adanfon diftingue le genre de la toupie, en latin trochus , d'avec celui du fabot ; cet auteur annonce que la côte du Sénégal ne lui en a fourni que quatre efpe- ces, qu'il nomme le marnat , le bofon, le daki & le rifet. Voyez ces noms. TOUR DE BABEL. Buccinum longum , anguf- um, tranfverfim inequaliter firiatum & canaliculatum ; maculis ex fufco nigricantibus & pun&kis per feriem cir- cumfcripta in fundo fubalbido ; undecim fpiris vel cla- viculâ valde elatä ; aperturâ mediä 6 anguftä; labio uno, fulco truncato; columellä lævi in canali aperto pro- dongat&, infignitum ; turris Babilonica maculata ap- pellatum. Coquille univalve du genre des buccins al- longés & pourvus d’un long canal, de l’efpece appel- lée fufeaux , dont celle-ci eft une variété. Sa volute, compofée de onze fpires élevées , ftriées & cannelées, formant une efpece de tour fort haute , qui a fait don- ner à cette coquille Ja dénomination de celle de Babel ou de Babylone. Toute fa furface extérieure eft ornée fur toutes les cannelures les plus larges de taches bru- nes & noirâtres, ou brun-rouge , de forme ronde & quarrée , arrangées par zones {ur un fond blanchâtre où TO 'U ANT ou en compartiment , & interpofées quelquefois par des cercles de points de la même couleur. L'ouverture eft allongée , moyennement grande , avec une lévre dentelée & remarquable: par une échancrure füpe- rieure, qui forme un fillon à jour profond ; le fût eft uni & fe prolonge avec cette lévre pour former un canal étroit, ouvert & aflez long. Ce joli buccin d’une figure élégante , fe trouve dans les mers des grandes Indes. Sa longueur peut avoir trois pouces dans les belles efpeces , fur un pouce de largeur dans le renfle- ment du corps de la coquille. Lorfque les taches noi- râtres font altérées par les acides ou autrement, elles deviennent rougeâtres, ce qui occafonne quelquefois des variétés accidentelles. Rumrarvs,tab. 29. litt. L. Turris Babylonica : Holl. Babylonifche tooren, of pyramide ; la tour de Babel ou la pyramide. Guaztrert, tab. $2. litt. N. Serombus canaliculu- tus , rofiratus , ore fimplici , ftriis eminentibus craffis rotundis circumdatus , candidus , maculis rotundrs -pi- ceis, aliquando fulvis densè notatus. M. d'Arcenvirze, pl. 9. litt. M. pag, 225. Le buccin que l'on nomme la tour de Babel ; la longueur de fa clavicule extrêmement pointue l’a fait nommer ainfi ; fes contours formés de différentes moulures , _ font rayés de taches rouges fur un fond blanc ; ordi- nairement ces taches font noires. TOUR DE BABEL BLANCHE. Buccinum lon- gum , anguftum , rotundum , fufiforme ,profunde , tranf- verfim , & inaqualirer canaliculatum ffriatumque ; toto colore albo ; canali aperto elongato & labro fuliato in- fignitum. Ce buccin , qui eft entierement blanc, différe aufli de la tour de Babel tachetée, non-feulement par larrondifflement plus renflé de fa coquille, fon épaif feur & fa pefanteur; mais encore par fes diverfes «a 1- nelures profondes, faillantes , & de vive- arrête, & dans lefquels on diftingue des ftries déliées très fenfi- bles. Cette efpece de buccin en fufeau a une ouverture, Tome III. AURR Cc 402 * D 0). d’ailleurs plus grande ou plus allongée que celle de la our de Babel tachetée , à caufe de fon canal qui eft plus long & plus gros , quoi qu'il foit en quelque façon plus étroir. La lévre elt également dentelée avec une échancrure. Cette coquille eft tantôt d’une blan- cheur de lait, tantôt d’une nuance azurée. Elle pañfe quelquefois trois pouces de long fur un tiers moins de largeur. M. d'Argenville dans la Zoomorphofe , pl. 4. pag. 42. fait mention de ce buccin. Cette efpece à queue, dit l'auteur , eft d’un blanc couvert d'un épiderme brun ; tout fon corps eît femé de ftries aflez profon- des , qui le coupent en travers , & laïfflent entrelles de petits intervalles légerement fillonnés. Aucun ani- mal ne fort plus de fa coquille que ce buccin. Son mantelet blanc , femé de points noirs, déborde & furpafle confidérablement la pointe de fa coquille , de maniere qu'il forme des replis & des ondulations. Au milieu de ce mantelet fort un corps rond, qui va fe joindre fur une côte blanche , renflée & allongée des deux côtés ; ce qui forme la plaque ou le pied de l'animal , par le moyen duquel il rampe. À l'une de ces extrémités eft la rête dont les yeux font petits, les cotnes minces , courtes & très déliées , le mufeau gros, renflé & affez long , au bout duquel on décou- vre une partie de la bouche. L’opercule , qui eft à l'extrémité oppolée , eft allongé & pointu, chargé de rayons, dont le principal part du bord fupérieur. Cet animal a un mérite particulier : au heu de ram- per comme les teftacées de fon efpece , fur toute lé- tendue de fa bafe , il ne s’appuie ordinairement que fur fa moitié inférieure ; celle de deflus eft en l'air, & ne touche point à terre ; ainfi tout le poids de fa coquille ne porte que {ur un point qui, vû l'étendue & la pefanteur de fa mafle, n'eft pas fufifant pour le fourenir toujours dans un jufte équilibre. Cette cir- conftance le rend fujet à verfer ; mais il ne paroît pas que les froiffemens qu'il éprouve dans fa marche l'é- É à O (8j ; 40 tonnent : au lieu de l’obliger de rentrer dans fa Lo quille , il reprend fa premiere attitude pour la conti- nuer. TOURELLE ou PETITE TOUR. Turricula ; nom que Rumphius donne à plufieurs petits buccins, que les Conchyliologiftes appellent Minarets. Foyez MINARET. TOURTERELLE.Nom donné à plufieurs coquilles univalves du gente des rochers ou Murex aîlés, fans pattes & à canal court échancré ; fcavoir, la tourterelle à grande lévre aïlée, la tourterelle à lévre-aîlée épaifle, celle qui eft fafciée à lévre rentrante, & la petite tour- terellé mince allongée. Woyez ces articles. TOURTERELLE À GRANDE LEVRE AI- LÉE. Murex canali brevi truncato , labro va!dè alato duplicicer finuofo , oëto fpiris tuberofrs diffinétus , colore rufèfcente forinfecis nebulatus , intrinfecis colore albido. Cette efpece de murex eft remarquable par fa lévre aîlée & fort étendue , fe prolongeant fur a feconde fpire. Son bord , qui eft un peu replié en -dehors, épais en-dedans, fe termine par une double échancrure vers le canal de la coquille. Elle eft compofée de huit fpires couronnées de petits tubercules longitudinaux, interrompues de petites côtes blanches vers le fommet : qui eft aigu. Le corps de ce siurex eft d’une forme al- longée , chargée de trois ou quatre protubérances iné-. gales , lefquelles fe prolongent fur le dos en maniere de rides. Toute fa furface fupérieure ou le deffus de la coquille eft nuée de couleur roufsätre peu foncée, tan- dis que tout le plan du côté de l'ouverture eft blanc, ainfi que toute la furface intérieure. La columelle eft élevée, luifante & unie , & ne forme dans {a terminai- fon qu'un canal court échancré, Ce rocher aîlé tient un milieu dans fa figure , entre laïle large & le fufeau aîlé, appellé la voile roulée ou l’artimon entortillé. Sa longueur porte ordinairement deux pouces quatre li- gnes fur un pouce cinq lignes de largeur. Ruzrpxius, tab. 36.lett. M, Epidroris; l'Epidro- Cc ij De 204 T, ‘O,: EF me; Holl. Bezaantje of duyfje , le petit épidrome où le pigeonneau. | TOURTERELLE A LÉVRE AILÉE ÉPAISSE, Murex levis, gibbofus, canali brevitruncato, labio alato craffo , leviter dupliciter finuo[o ; lineis exipuis undofis . fubcroceis vel aureis in longum duitis infignitum 6; de- piétum ; parvis fpiris in acumine exertis plumbeo colore; intàs candefcens. Ce murex aîlé eft très uni, d’une forme ramaflée & boflue vers le dos. Sa clavicule , qui eft aiguë , forme une petite pyramide , compofée de fix fpires un peu convexe, dont les dernieres font d’une couleur plombée , & garnies de petits tubercules en maniere de côtes. Toute le refte de la furface exté- rieure eft ornée de petits traits longitudinaux, ondés de couleur jaune , fouci ou orangere fur un fond jau- nâtre. L'ouverture eft étroite, allongée, avec une lévre aîlée, très épaifle dans fon bord , un peu rentrante, & avec une double échancrure légere vers le canal : le füt extérieur , ainfi que tout l’intérieur de la coquille eft d’un blanc luifant & très uni. Elle eft épaifle, pe- fante , & fe termine par un canal très court, & un peu recourbé. Sa longueur ordinaire approche deux pou- ces, fur un pouce quatre lignes de largeur. Rompunrus, tab. 36. litt. N. Epidromis gibbofa, lEpidrome boflu ; Holl. Bultje, Bogcheltje. GuUALTIERI, tab. 32. litt. N. Murex mucrone ad- modüm acuto , idem cum litterä L. fed in dorfo albido filis aureis finuose inflexis fignatus. Ejufdem, litt. L. Murex lœvis , aure magis expansä, candidus. M. d'Arcenviize, pl. 14. letr. Q. pag. 151. C’eft un rocher très renflé dans fon milieu , de couleur blan- che, rayée de brun. Sa lévre épaiffe & étendue, forme une efpece d’aîle, dont la couleur approche de celle du plomb. TOURTERELLE A LÉVRE AILÉE ÉPAISSE DE LA GRANDE ESPECE. Murex lœvis gibbo- Jûüs , labre craffo maximè alato & intüs recurvo; ma- FO ÜU 405$ ximA fpecie ; clavicui& parvä exert& , vel fex fpiris al- bis convexis , parvis , in apice acuto conftans ; forma latä , ventricos@ , & [atis longä , in omni corpore infr- gnis ;toto colore externo ex flavido rufefcente depiétum , columellä Levi & colore plumbeo ; intès candefcens. Quoique cette efpece paroiffe être la même que la pré- cédente dans fa forme gigantefque, qui porte trois pouces quatre lignes de lonSueur , fur deux pouces deux lignes de largeur, & qu'elle n'ait acquis ce volume prodigieux que par fa grande vieilleffe ; elle en différe néanmoins à plufeurs égards. La coquille de la grande tourterelle à lévre épaifle , eft très unie, luifante , nuée fur toute fa furface extérieure de jaune- roux aflez vif, avec des traces longitudinales , larges, & droites plus foncées en couleur. Le corps de la co- quille eft très renflé , élevé vers le dos , étendu en largeur & en longueur , avec un affaiflement latéral fur l'extérieur de la lèvre. Cette lévre , qui borde une ouverture longue & aflez étroite, eft étendue en for- mant une aîle épzifle dans fon bord & rentrante en- dedans. Elle eft légerement échancrée à fes deux ex- trémités. La clavicule de ce murex, qui eft blanche, petite, quoiqu'un peu élevée, eft formée de fix fpires rondes ou bomhées, La columelle eft unie , élevée , d'une couleur luifante & un peu plombée ; mais toute la furface intérieure eft toute blanche. Cette tourte- relle que l’auteur décrit d’après celle qui fe trouve dans fa collection a le poids du marbre. TOURTERELLE FASCIÉE ET A LÉVRE RENTRANTE. Murex femi-alatus , leviter tranfver- fîm ffriatus ; oélo fpiris paulifper concavis ; dorfo gib- bofo , labio in utrâque parte finuofo vel fulcato ,intès replicato ; colore flavo rufefcente , quatuor vel quinque parvis fafciis albis & maculatis infignis & depiéfus ; canali truncaro & paulifper recurvo. Ce rocher, que lon peut confidérer comme une efpece demi: aïlée , varie dans fa figure plus ou moins allongée & ramaflée. Son corps eft boflu fur le dos , & porte une volute, Cc ii} 406 w © Ÿ compotée de huit fpires de vive-arrête , un peu éonca- ves, qui fe terminent par une clavicule aflez élevée & un fommet aigu. Toute fa furface extérieure eft nuée d'une couleur jaune & roufsâtre , interrompue par quatre ou cinq petites fafcies ou zones blanches, ta- chetées de brun-rouge. On remarque fur cette coquille des ftries fines circulaires plus prononcées dans les {pires de la volute que fur le refte de la furface. Elles font quelquefois même infenfibles fur le corps de ce murex dans certaines efpeces. L'ouverture eft étroite, allongée, âvecune lévre rentrante, tranchante, finueufe vers fes deux extrémités , & qui fe prolonge jufqu’à la troifieme fpire. La columelle extérieure & intérieure qui eft unie , faillante , fe prolonge un peu en un canal échancré & lécerement retrouffé. Cette jolie co- quille varie tellement, qu'on y trouve toujours quel- que différence. Tantôt elle eft ramañlée & ventrue ; tantôt elle eft allongée avec des fpires plus élevées. Il y en a dans lefquelles ces fpires font pourvues d’un petit cordon faillant, qui fuit toute la fpirale, La tourterelle fafciée peut avoir jufqu'à un pouce neuf lignes de longueur fur un pouce de largeur. RumPHiUsS, tab. 37. lit, X, Canartum latum; Holl. Breede kanarie , le ferin ou le canari large. Guazrrert , tab. 33. litt, B. Murex mucronatus ; minutiffimèe ftriatus ; in dorfo colore fulvo depiéto , can- didis punibis in quatuor lineis difpofitis cintus , intùs albidus. M. d'ARGENVIELE, pl. 10. lett. C. C'eftun pe- tit buccin fort fingulier par festubercules en compar- timent. $a bouche eft dentelée. TOURTERELLE NON AILÉE ET PAPY- RACÉE, Murex teflà tenui , elongatä , o6lo fpiris tu- berofis conftans 3 columellä lavi & reét& , labio papy- raceo intès recurvo ; colore rufo livido , un& fafciä al- bidä , difitnétus. Cette efpece eft d’une forme allon- gée, cfhlée , unie & luifante fur le corps de la co- quille : elle eft compofée de huit fpires, couronnées TR 4 Pa | 1 or régulierement de petits tubercules, gi fe changent en petites côtes longitudinales vers le fommet. Cette cla- vicule forme une petite pyramide très élégante. Toute la furface extérieure de ce murex eft nuée de jaune- fauve , livide , interrompu pat une zone blanche , qui traverfe le milieu de la coquille. L'ouverture eft lon- gue , aflez grande avec une lévre mince , tranchante, fragile & rentrante fans être aïlée ; la columelle,, qui eft parallele , eft unie , droite, & fe termine par un canal fimple. Ce joli rocher, dont la coquille eft lé- gere & fragile , porte dix-huit ou vinot lignes de lon- ueur , fur huit lignes de largeur. TRANSPARENTE ou VITRE CHINOISE, Voyez Vitre CHinotsr. TRANSPARENTE TERRESTRE. Cochlea, tefl& tot4 pellucidä , fragili , fubvirefcente , utrinque con- vexa ; fpiris tribus. Coquillage univalve terreftre du genre des limaçons arrondis, mentionné dans le traité de M. G£offroy , pag, 28. Sa coquille a deux lignes de diamètre ; elle efl très Life , luifante, convexe des deux côtés , nullement perforée en - deffous , très mince , fragile & tranfparente comme un verre : elle a une teinte un peu verdâtre , & elle décrit trois tours de fpirale, dont le premier eft fort grand ; aufi fon ouverture eft-elle très large. On la trouve dans les moufles humides, au bord des étangs ; mais jamais dans l’eau où elle périt. C’eft même un moyen de tuer l’animal , & de le faire fortir de fa coquille ; ce qui ne fe pourroit faire autrement fans rifque de la caffer ; à caufe de fon extrême délicateffe. Lorfque l’a- nimal eft vivant, il a une appendice membraneufe , avec laquelle il frotte & nettoie perpétuellement fa coquille. | TREILLIS ou STRIES EN TREILELIS. Srrie cancellatim difpofite. Terme de Conchyliologie , qui exprime la rencontre des ftries & des cannelures lon- gitudinales & tranfverfales, dont les petits efpaces quarrés forme un réfeau ou un sans en treii. C iv Fo) MOT nr EE M lis, tel qu'il fe rencontre, pat exemple, fur les co uilles univalves , nommées la figue blanche , la gau- 1e , la grimace, &c. TRICDANE. Tricdanes feu Conchaumbricata. C’eft le nom que l’on donnoit autrefois en Arabie, fuivant Rondelet à des coquillages du genre des cœurs tuilés ou faitieres au moins de la moyenne efpece ; c’eft celle que les Grecs appelloient aganon. Le terme de tric- dane paroît tirer fon étymologie de la groffeur de ce coquillage , à caufe que l’on ne peut le manger qu’en le diftribuant en trois morceaux : 2ec non inter nos nepo- tis amplitudinis intelligi cupiens , ut ter mordenda effent, dit Rondelet, de reftaceis , pag. 10. lib. 1. Voyez le mot TUILÉE. TRICOTÉ ou CAME TRICOTÉE. Chama valde convexa , inaquilaïera , ftriis tranfverfis , reticu- larrs , partim undofis & lamellofts inftruéla ; in ambitu valvarim leviter denticulata ; colore fubalbido. Co- quille bivalve du genre des cames, qui eft une variété de l’efpèce nommée la corbeille. Toute fa furface ex- térieure eft chargée de ftries tranfverfales , élevées proches les unes des autres, interrompues par de lé- geres cannelures longitudinales , de maniere à former une efpece de réfeau ou comme un ouvrage tricoté. Toutes ces ftries tran{verfales deviennent plus fortes à mefure qu'elles parviennent vers la circonférence des battans ; fur-tout vers les parties latérales , où elles font faillantes , lamelleufes & un peu onduleufes. Toute cette coquille eft d’une forme très bombée, de couleur blanc-fale , un peu tachetée de fauve. La fur- face intérieure eft unie , blanche , flambée de grandes taches brunes, & garnie dans le pourtour des valves de petites denticules. La charniere eft formée de trois groffes dents dans chaque battant, lefquelles s’engre- nent dans es alvéoles correfpondants. Le ligament, qui occupe un des côtés de cette charniere, a quelque- fois plus d'un pouce de longueur. La came tricotée eft une bivalve intéreffante , qui parvient quelquefois T° DE 409 à un gros volume : elle peut avoir depuis deux pou- ces & demi de largeur , jufqw’a près de trois pouces & demi fur prefqu’autant de longueur. C'eft pour- quoi il eft aifé de ne pas confondre cette came de l'Amérique avec la corbeille Orientale. Romruarus, pl. 42.litt. G. Lingua tigerina ; Holl. Tigers-tong , la langue de tigre. M. d'ARGENVILLE, pl. 23. pag. 298. lit. F. Un cœur à ftries profondes , fans pointes & fans tuiles , formant un vrai réfeau ; il n’eft pas commun, quoique d'une couleur ordinaire. TROMPE MARINE ou CONQUE DE TRI- TON. Vovez Conques Le TRITON. TRUITÉE ou COQUILLE TRUITÉE. Terme de Conchyliologie , qui exprime les taches rougeñtres qui fe rencontrent fur la furface extérieure des coquil- les , à limitation de celles d’un poiffon d’eau douce nommé truite. C’eft pourquoi on dit la porcelaine truitée, la came truitée, & le cafque truité. Voyez ces mots. TUBERCULES. On entend par tuber- cules dans la connoïiffance de la Conchyliologie , les diverfes éminences ou les efpeces d’excrefcen- ces , qui fe rencontrent fur la furface des coquillages; ces tubercules font plus ou moins faillants, réguliers ou irréguliers. Ils font arrondis, obtus, un peu aigus ou applatis , allongés, ou de forme baroque. Ils diffe- rent des mammelons en ce que ces derniers font peu élevés où demi-fphériques. On doit diftinguer les tu- bercules maflifs d'avec ceux qui font en creux dans lin- térieur de la coquille , parce que l’animal teftacée rem- plit ordinairement les cavités de ceux-ci, & que les autres au-contraire contiennent la même fubftance pierreufe que celle de la coquille : quoique l'on ren- contre quelquefois, dans le centre de certains tubercu- les, une matiere plâtreufe, plus ou moins compa@te ou défunie. Les termes de tubérofité & de tubérance , ont la mème fignification que celle de tubercule ; mais 419 æ VU F celui de protubérance éxprime davantage les tubercus les les pius faillants ; comme dans les lambis , dans un grand nombre de rurex , & d’autres coquillages uni- valves. TUBES VERMICULAIRES ou TUYAUX DE MER. Voyez Tuyaux DE MER. FUGON. M. Adanfon nomme ainfi une coquille multivalve du genre de la pholade. Eile eft prefque ronde , obtufe aux deux extrémités, peu épaifle , mais d'ane aflez grande folidité. Sa largeur eft d’un pouce an quart : elle furpafle à peine d'un tiers fa lon- _ gueur & fa profondeur. La furface extérieure de cha- e battant eft couverte d2 quarante cannelures longi- tudinales, croifées par autant de cannelures ou de ri- des tran{verfales extrêmement fines, qui y forment «x réfeau très délicat. Les fommets font peu fenfible- ment recourbés en-dedans, La dent de la charniere eft grofle, ronde, aflez courte, & creufé en cuilleron.Sa couleur eft blanche comme dans le julan. On la trouve avondamment auprès de embouchure du Niger. ŒUILÉE. Concha cordi-formis imbricara , feu la- rmEnis 1rmbricum ad inflar in coffis latis & convexis in- fFruéta. Coquille bivalve , qui peut compofer un genre -par fes-efpeces dans la famille des cœurs ou cames- cœurs :elle eft ainfi appellée, à caufe que la furface extérieure de fes battans eft garnie de lames faillantes & courbées en maniere de tuiles ou de faitieres, qui font axrangées avec affez de fymétrie fur plufeurs grolles côtes longitudinales, larges & convexes, le[- quelles font interpofées avec autant de larges canne- -lures avec des fries baroques qui fuivent la même di- -teétion. La partie latérale faite. en cœur eft ordinaire- ment éntrouverte dans fon milieu. La charniere eft -forte , formée de trois dents dans l’une-des valves, & de deux dans l'aitre , lefquelles s’enclavent dans les cavités correfpondantes où réciproques. La couleur extérieure des tuilées eft ordinairement blanchâtre ou -jaunâtre, & quelquefois de couleur de rofe dans cer- T'AUTA At tains endroits ; mais la furface intérieure eft toujours unie , d’un blanc de marbre dont la coquille a aufhi le plus fouvent le poids. Les tuilées varient par le nom- bre de leurs côtes, l’élevation , & la figure de leurs tuiles , qui font aufli plus ou moins nombreufes ; les conques tuilées different aufli entr’elles par leur forme plus ou moins bombée , par les différentes épaifleurs de la coquille, & encore plus par la diverfité de leurs volumes : car elles peuvent avoir depuis deux pouces d’étendue par gradation jufqu’à trois pieds ; c’eft pour- quoi on nomme ces dernieres le bénitier. L'auteur en poflede une efpece qui a cette largeur , & qui pefe plus de deux cens. Les Conchyliologiftes diftinguent la tuilée bombée de couleur de rofe à cinq côtes , celle qui eft citronnée , également à cinq côtes tuilées ; la grande tuilée épaiffe à tuiles faillantes ; la grande tui- lée à tuiles très courtes ou en étant prefque dépour- vue , autrement appellée le bénitier; la tuilée bom- bée à neuf côtes & à grande ouverture ; celle qui eft comprimée à fix côtes & à tuiles minces; efpece com- primée à tuiles naïffantes & à grande ouverture , & Îa tuilée mince à fept côtes garnies de tuyaux. Voyez ces efpeces.: RoNDEzET , de teflaceis, lib. x. pag. 21. fait men- tion d’une efpece de tuilée, qu'il nomme, d’après Pline, concha imbricata vel concha imbricatim undata. Ce Naturalifte rapporte que les Grecs nomment com- munément ce coquillage aganon ; & que dans les communautés de l'Arabie , il. eft appellé sricdana ou tricdanes , parce que l’on peut faire trois morceaux de l'animal ; quidam cricdana appellavit , quia non nifi tribus morfibus deglutiri poffunt. ALDROVANDUS, de teffaceis ; lib. 3. diftingue trois efpeces de tuilées ; fcavoir , celle de Rondelet , concha imbricata Rondelerir , concha tricdanes , qui eft une grande efpece que l’auteur annonce lui avoir été rapportée de lamer rouge, & la troifieme qu’il appelle concha imbricata minor. Comme ces tuilées fonc fruftes AE R''U'I & dépourvues de leurs tuiles, on ne peut guere les fpécifier. | GUALTIERI , tab. 92 6 93. a fait repréfenter plufeurs efpeces tuilées qu'il définit ainf ; concha im- bricata eff concha marina valvis aqualibus inequila- tera , leviter umbonata, ffru&tura & ftriis peculiaribus rugosä , frs denfiffimis, & altifimis, earumque lami« nis 1mbricum inffar prorninentibus. TUILÉE ou FAITIERE BOMBÉE DE COU- -LEUR DE ROSE A CINQ COTES. Concha im- bricata maximè convexa , imoricibus frequentibus latis 5 exertis in quinque coffis difpofitis infignita ; colore rofeo & fubalsido nebulata. Toute la furface de cette conque tuilée eft couverte de lames tranfverfales cou- chées les unes fur les autres , dont les terminaifons où les interruptions s’élevent en un grand nombre de tuiles minces & courbes. La partie latérale tronquée ou faite en cœur, montre une ouverture aflez grande dans le milieu, bordée de chaque côté d'une lévre retrouffée & dentelée intérieurement. Toute la cou- leur extérieure eft blanchâtre & couleur de rofe , principalement vers le côté du ligament & le fommet des battans. La furface intérieure eft très unie & d’un blanc très pur. Cette bivalve eft pefante à caufe de l'épaiffeur de la coquille : elle fe trouve dans les mers des Indes Orientales. | TUILÉE ou FAITIERE BOMBÉE DE COU- LEUR CITRONÉE ET A CINQ COTES GAR- NIES DE GRANDES TUILES. Concha imbricata maxime convexa , imbricibus eminentiffimis in quinque coflis difpofitis infignis ; colore fubalbido & citrino ne bulate. On remarque fur les cinq côtes de cette tui- lée un réfeau de ftries fines longitudinales & tranfver- faies ; elles font larges, convexes , & hériflées aflez régulierement de tuiles peu nombreufes , mais très élevées , courbes , creufes & faifant le crochet à leurs extrémités dans la plupart. Les ftries , que l’on diftin- gue dans Le fond des larges cannelures, font longitu- ER ES 413 dinales , bien prononcées & régulieres. Toute la fur- face extérieure des battans eït d’un blanc plus ou moins teint de couleur citron. La partie latérale faite en cœur eft platte , à ftries chargées de petites tuiles principa- lement dans fon pourtour. L'intérieur eft lifle & blanc de lait. Cette bivalve peut avoir au moins cinq pou- ces de largeur fur trois de longueur. GUALTIERI , tab. 92. litt. F. Concha imbricara, raris 6 acutis , & elutas imbrictbus deduëta , [ubalbida. TUILÉE ou FAITIERE BOMBÉE À NEUF COTES. Concha imbricata valdè convexa , imbricibus frequentibus in novem coffis prominentibus , inftruëla ; albida. Celle-ci eft d’une forme très bombée , fort large, mais peu élevée. Les neuf côtes, que l’on compte fur chaque battant, font chargées d’un grand nombre de tuiles affez faillantes & arrondies. Les cannelures en- tre ces côtes font plus étroites que dans les autres efpeces de tuilées : elles font aufli à ftries longitudina- les. Le plan latéral tronqué laifle dans fon milieu une grande ouverture ovale, dont les bords font dentelés en-dedans vers la charniere , & retrouflée en forme de lévre à l’autre extrémité. Tout cette partie latérale eft garnie de grofles côtes tuilées. La couleur de certe conque eft blanche en-dehors & en- dedans. Sa lar- eur peut avoir depuis deux le & demi jufqu'a plus de cinq; mais les tuiles font toujours plus con- fervées dans les petites & les moyennes efpeces que dans les grandes. GUALTIERI , litt. E. Concha imbricata , alrero latere magis produëto ; imbricibus depreffis , acutis, & frequentibus exafperata ,& firiata, fubfufca. TUILÉE ou FAITIERE BOMBÉE,, dite GRANDE TUILÉE A LARGES TUILES. Conr- cha imbricata mayori fpecie , quinque vel fex coflis latis convexis , fpatiofis imbricibus in alto prominentibus exaëlè inftru&la & infgnata. Cette efpece eft compo- fée de deux valves épaifles , auffi pefantes que le mar- bre , dont elles ont aufñli la blancheur intérieuremant , 414 NN A: toute fa furface extérieure porte cinq ou fix groffès côtes larges & convexes , chargées d’un grand nombre de tuiles ceintrées, qui ont pour la plupart plus d’un pouce d’élevation fur près de deux de largeur. Les cannelures intermédiaires font fpacieufes , profondes & à ftries longitudinales , onduleufes & baroques. Cette tuilée peut avoir jufqu'à neuf ou dix pouces de largeur, & même plus fur Gx ou fept d’élévation ou de longueur. | GUALTIERI tab. 93. litt. Concha imbricata major; imbricious frequentibus elatis, & quafi perpendiculari- ter prominentibus cefpitofa, apertura ad cardinem am- pliffma , ex albido aranciata. TUILÉE ou GRANDE FAITIERE BOMBÉE, DÉPOURVUE DE TUILES, APPELLÉE LE BÉNITIER. Voyez BÉNITIER. TUILÉE ou FAITIERE COMPRIMÉE A SIX COTES GARNIES DE TUILES MINCES. Con- cha imbricata depreffa , teftä tenui, imbricibus fragiliffr- mis in fex coffis munita ; in laris & profundis canali- culis cancellatim ffriata ; flavo colore obfcuré nebulara. Cette tuilée , dont les valves font comprimées ou peu bombées, à proportion des autres efpeces , à fix côtes garnies de tuiles minces, très fragiles, & arrangées d’une maniere fymerrifée ; les ftries, que l’on remarquet# dans les cannelutes concaves , font longitudinales & tran{verfales ou en treillis. La face latérale faire en cœur à une ouverture moins grande, que dans les au- tres efpeces de tuilées. Toute la couleur eft jaunâtre. RumpPnius,tab. 43.litt. À. Chzma fquarmmata ; Ja came écailleufe ; Holl. Nagel fchalp , krouwer , vader noachs fchulp ; la coquille onglée , ou chargée d'ongles courbes , ou la coquille du pere Noé. GUALTIERI, tab. 92, litt. G. Concha imbricata, _ ambricibus facis depreffis , & in fulcis interpofitis ftriis cancellatim radiata ; tota ef? infignirer crotea. M. d'ARGENVILLE , pl. 23. lett, E. pag. 198. L’'Imbricata on la faitiere, eft d’un jaune-clair par-deflus, ar UT at & dun blanc en-dedans à éblouir. Ses tuiles minces & très faillantes, rangées par étages, lui ont fait don- ner le nom de la tuilée , fon cuveriure forme un cœur à jour garni de dents. TUILÉE ou FAITIERE À NEUF COTES GARNIES DE TUILES COURTES OU NAIS- SANTES. Conchka imbricata albida , brevifimis im- bricibus undofis , & depreffis in novem coftis difpofiris infruéta. Cette efpece , qui eft très bombée vers les fommets, devient comprimée dans fa circonférence. Toute fa furface extérieure porte neuf côtes peu élé- vées , & peu articulées pour la plupart , garnies de tuiles peu faillantes en grand nombre , couchées les unes fur les autres, & qui ne forment fur les côtes & vers les fommets, que des efpeces de ftries ondulcufes & tranfverfales. Le côté oppofé au ligament montre un cœur allongé à jour, ce qui occafionne une grande ouverture. Toute cette bivalve eft blanche, peu épaif- fe , & légerement teinte de couleur citronnée vers fon pourtour. RumuPnivs, tab. 43. litt. B. Chama afpera € ok- tufa ; chama noachina; Holl. Vader Noachffchulp , la coquille du pere Noé. GUALTIERI , tab. 92. litt. A. Concha imbricara colore obfcuro ; fubalbido deriéta , ventricofaæ , intäs candida; imbricibus [piffioribus , & depreffioribus. TUILÉE ou FAITIERE PAPYRACÉE À SEPT COTES GARNIES DE TUILES PLIÉES. Con- cha imbricata , teff tenui vel papyrace ; imbricibus raris , plicatis , in alto acutè prominentibus, € in Jep- tem coffts latis 6 exertis difpolitis , infignita ; tota al- bida. Celle-ci, qui eft totalement blanche , eft à fept côtes élevées, larges , garnies d’un petit nombre de tuiles , dont plufieurs font pliées, roulées en tuyaux cylindriques , & dreflées en pointes, tels que ceux qui fe rencontrent fur les pinnes marines ou plufieurs jembonneaux. Les valves de cette tuilée font légeres, minces, fragiles ou comme papyracées, & même aifez 416 + 0 E tranfpatentes. Les cannelures intermédiaires montrent quelques ftries longitudinales très fines. La face laté- rale , faite en efpece de cœur , eft à ftries chargées de tuiles aiguës , & l'ouverture qui eft fituée dans le fituée dans le milieu eft petite. Cette bivalve, telle que l’auteur la poflede , porte au plas deux pouces & demi de largeur, fur dix fept lignes de longueur. GUALTIERI , tab. 92.lÿt. D. Concha imbricata ; nonnihil depreffa laminis acute prominentibus ; tota candida. TULIPE. Nom que les Conchyliologiftes donnent à plufeurs coquilles, à caufe de leurs formes & de leurs couleurs ; fçavoir, la tulipe du genre des buccins, celle du genre des glands de mer; la tulipe du genre des moules & l’efpece du genre des rouleaux. TULIPE - BUCCIN. Buccinum , canali aperto me- diocriter prolongato, læve , rotundum , ventricofum , feptem fpiris convexis , exertis , 6 infuper partim ru- gofis conftans $ columella rugos& ; labro leviter in mar- gine dentato & intüs ffriato ; magnis maculis fufcis , caftaneis & plumbeis , vel coloribus croceis , albidis & flavidis variegatum , vel diverfimode depiitum , & aliquandd fafcratum : [ed femper cum lineis parallelis fufcis vel nigricantibus diffinté € fitur intensè circum- fcriptum ; tulipa nomine donatum. Coquille univalve du genre des buccins à canal médiocrement allongé, de l’efpece aflez approchante des conques de Triton ou trompes marines. Sa forine eft arrondie en poire & ventrue , unie & même luifante ; elle eft compofée de fept fpires bombées , élevées , &'avec un cordon ridé, qui parcoure la ligne fpirale en plus grande par- tie , leiquelles forment une volute pyramidale, terimi- née par un petit bouton. Toute la furface extérieure de ce buccin , varie autant par fes diverfes couleurs, que par fes différens volumes. Tantôt elle eft ornée dans certaines efpeces de grandes taches brunes , marron , & de couleur plombée ; tantôt marbrée de couleur jaune, fouci & de blanc. Il y en a parmi | les PE | 417 fes grandes efpeces , qui font fafciées de grandes taches, de couleur rouge-brun & jaunètre, fur un fond couleur de chair, mais toutes ces efpeces fe diftinguent toujours par des lignes tranfverfales , pa- ralleles, aflez diftantes les unes des autres, de couleur brune ou noirâtre , plus ou moins larges. Ces lignes ou ces traces réeuliéres font quelquefois interrom- pues principalement dans les efpeces brunes & plors- bées. L'ouverture eft grande , avec une columelle ri- dée , une lévre ceintrée , légerement dentelée fur le bord, & dont les denticules ne font formées que par les terminaifons ou l’origine des ftries brunes que l’on diftingue en-dedans. Cette columelle & cette lévre fe prolongent en un canal ouvert, aflez long, & garni en-dehors de ftries obliques. Les tulipes buccins por- tent depuis deux pouces & demi de longueur jufqu’à fept pouces, fur environ moitié moins de largeur.On les trouve dans les mers de l'Amérique méridionale , & dans celles des grandes Indes. Romrxius, tab. 49. litt. H. Holl. Gebande achaar hoord ; le buccin d’agathe à bandes ou l’agachine faf- ciée. : GUALTIERI , tab. 46. litt. À. Buccinum majus canaliculatum , roffratum , ore fimplict , leve ; ex candido & plumbeo elegantiffimé nebulatum , lineis raris paral- lelis fubrubris nitidiffime circumdatum. M. d'ARGENVILLE , pl. 10. lit. K. Un buccin remarquable par fa belle marbrure de couleur brune, fur un fond blanc ; rien n’imite mieux la tulipe : fa queue eft à ftries plus marquées que le refte du COrpPSe Les Conchyliologiftes diftinguent , parmi les buc- cinstulipes , une variété qui eft d’une feule couleur roufle avec des lignes-tranfverfales , noirâtres, affez larges. TULIPE-GLAND DE MER. Concha multival- vis plurimis teftis angulofis , rugofis & connexis , con- féans ; vel balanus cylindraceus [ex portionibus Hd ; Tome TIT, 418 . Fr VC » ffriatis , & [ex aliis tenuioribus , diffin&us ; bafi com planaté ; coloribus purpurafcentibus nebulatus ; tulipa appellata. Coquille multivalve du genre des glands de mer: elle eft compofée de fix pétales épaifles en relief de couleur amaranthe-clair, angulaires vers le haut , larges en bas, raboteufes & à ftries longitudi- nales ; de fix autres pétales minces, violettes & blan- ches, larges en haut , angulaires en bas , & à flries fines tranfverfales. Tout cet afflemblage & ces cou- leurs , jointes à la figure de la coquille , qui forment un calice plus ou moins évafé à fon orifice , lui don- nent une reflemblance affez finguliere avec une fleur appellée tulipe. Ce gland de mer, qui fe groupe quelquefois avec plufieurs autres, peut avoir jufqu’a deux pouces de haut , fur un pouce de diamètre à la bafe, RumPHIus, tab. 41. litt. À. Holl. Opgaande- tulp , la tulipe épanouie. GuAzTIERI ,tab. 106. litt. E. Balanus cylindraceus unicum thalamum efformans , rugofus , ex albido ro- feus. TULIPE : MOULE. Mytulus Americanus , teftà tenui , femi-margaritiferä , ferè pellucidä , formé oblon- gâ , convexé , gibbosä ; coloribus rofeis & amarantinis radiatus. Coquille bivalve du genre des moules , qui . approche beaucoup de l’efpece de la terre des Papous par fa forme convexe , prefque ronde, & boflue vers les fommets. Elle porte aufhi deux avances , arrondies en portion de cercle fituées du côté du ligament. Ses valves font d’une fubftance demi-nacrée , cachée par un drap marin brun , marron ou feuille morte, avec un large rayon moins foncé en couleur & oblique. Lorfqu'il eft fupprimé , on découvre d'ailleurs des flammes longitudinales , où des rayons de couleur amaranthe & de rofe , de maniere à imiter les nuances d'une tulipe, ainfi que des ftries tranfverfales peu fen- fibles. Cette moule eft lécere, tranfparente , avec une charniere formée deflous le ligament latéral, par une { | KR 419 fongue moulute fine , dans chaque battant ; qui fe loge dans un léger fillon correfpondant. Toute la furface intérieure eft unie , d’une blancheur demi-nacrée , & interrompue par limpreflion des rayons extérieures, On trouve cette moule dans les mers de l'Amérique. Sa longueur peut avoir ju.qu'a près de trois pouces, fuz moitié moins de largeur. Goazrier:, tab 91. lit. H. Myrulus denfiffime ffriatus . per mediam dorfr coffulatus , caflaneo colore dep'étus, ut limb ad margirem bffo veflitis. TULIPE -ROULEAU. Voluta cylindracea vel rhomous ,tefla teuuc, coloribis cæruleis , albidis , & ex fufco-purpurifcentibus variegatus , & in circulis | in- cerpinéfis Coquille univalve du genre des rouleaux ou volutes cylindriques , dont toute la furface exté- rieure eft marbrée , bariolée & ponctuée par petits cer- cles de raches azurées, brunes & un peu pourprées. La volute eft compofée ce fept ou huit fpires moyen: nement élevées, unies & comprimées dans leurs plans obliques. La coquille eft ordinairement niince , & avec les mêmes proportions que le rouleau appellé le drap d’or , dont elle imite aufli une partie des com- partimens dans certaines efpeces. M. d'ARSENvVILET, 13. lett. B. pag 2142.Ce rouleau a plufieurs taches bleues & brunes, traverfées par des lignes & des points fur un fond blanc ; il s’ap- pelle la ulipe , eft bariolé comme elle ; & c’eft un mo ceau très rare. TURBAN, Nom que les Conchyliolsoiftes don- nent 2 plufieurs coquilles de diférens genres à caufe de leurs figures ; fçavoir , le turban cafque , le tur- ban-gland de mer, & le turbandlimaçon. Voyez ces mots. | TÜURPAN - CASQUE ou CASQUE ROUGE DES INDES , où CASQUE -BOUTONNE. Caffis rorunda , fafcirs craffis tuoero/is vel verrucofis , ffrirs & quaft faniculis, rugis , diverfimodè interpofitis cir- cumdata colorbus diverfis fanguiners vel ex crocee Däd ij 420 Lcr.E rubefcentibus , flavidis & albidis depicta ; apertur4 an: guffà, ex utrâque parte dentatä, & columellä expansä & valdè fpiffa, infignis. Coquille univalve du genre des cafques , ainfi appelle à caufe de fa forme arron- die , renflée & élevée. Toute la furface extérieure de certe coquille , préfente un compartiment de grofles fafcies tuberculeufes ou chargées de boutons , inter- pofées de plufieurs cordons circulaires, de cannelures, de rides & de ftries onduleufes. Les gros tubercules ronds des larges fafcies diminuent par gradation vers le canal pour fe transformer en deux autres zones for- mées de petites côtes longitudinales , dont la plupart font blanches. La volute de ce cafque , qui eft com- primée , eft compofée de fept fpires , dont les deux ou trois premieres font larges , applaties , & relevées de différents petits tubercules onduleux ; les quatre autres , qui font contenues dans un petit efpace con- centrique , forment un petit fommet aigu. Toute la couleur extérieure de la coquille eft d'un rouge fan- guin marbré de blanc, de couleur pourprée & aurore de diverfes nuances. La bafe ou le deffous de ce caf- que montre une ouverture étroite , allongée & à peu près femblable à celle des porcelaines , bordé d’un côté d’une très grofle lévre retrouffée , arrondie en bourre- let, & garnie en-dedans d’une vingtaine de dents fail- Jantes ; & de l’autre côté , d’une columelle extérieure très épaifle , fpacieufe , recouvrant en partie le flanc de la coquille, & nuée d’une couleur fanguine ou au- rore très vive ; cette forte columelle extérieure eft garnie intérieurement d’un grand nombre de denticu- les en forme de ftries , blanches & détachées fur un fond violet noir. La furface intérieure eft unie & rougefanguin. La coquille des turbans - cafques eft épaifle , pefante plus rouge dans les grandes efpeces que dans les autres; mais elles font moins marbrées & moins variées en couleur. Ils font ordinairement ombiliqués vers le canal de la coquille , qui eft très court, retrouffé, & profondément échancré, Les tur- ” FT g À 42r Bans-cafques fe trouvent dans les mets: de l'Amérique méridionale , & dans celles des grandes Indes. Leur longueur peut avoir depuis quatre pouces jufqu’à fept ou huit, fur un peu plus d’un quart moins de lar- geur. Rumpnivs, tab. 23. litt. B. Caffis rubra ; Holl, Roode ftorm-hoed. GuALTIERI, tab. 40. litt. F. Cochlea caffidi-formis umbilicata , tuberofa ftriis rugofts , papillofis , 6 ruber- culofis eleganter divifa , & fignata , ex albo, & fulvo nicidiffimè maculata , ore interno rugojo , colore croceo infeéto. . TURBAN-CASQUE ROUGE DE LA PETITE ESPECE ou PETIT CASQUE BOUTONNÉ. Caffis minor rubra , teflä tenui , fafciis tuberofis , funi- culis ftriatis diverfimodè. circumdata: Cette efpece, qui ne porte guere plus de deux pouces de longueur, repréfente en petit les mêmes fafcies & les mêmes ftries cordelées que dans le turban de la grande ef- pece ; mais elle en differe par fa coquille mince , fa lévre légerement retrouffée en bourrelet , & par fa columelle extérieure fimple , non épaifle , & légere- ment dentelée. TURBAN-GLAND DE MER. Concha mulrival= vis , duodecim teflis angulofis vel angulatim connexis conflans ; feu balanus violaceus , formé latä & brevi difünétus ; Turcarum galeri nomine donatus, Coquille multivalve du genre des glands de mer, qui ne difere de l'efpece appellée la tulipe que par fa forme large . ou plus renflée & plus courte. Ses fix pétales angu- laires épaifles à ftries longitudinales, ainfi que celles du fond à ftries tranfverfales font nuées de couleur violette. Ce gland de mer peut avoir depuis un pouce jufqu’à deux à fa bafe applatie {ur autant d’élévation. On le rencontre foit. ifolé ou grouppé avec plufieurs autres. GUALITIERI ,tab. 106. litt, H, Balanus cylindras D d iij di Li. OMR a 0 À LS à | ceus, unicum thalamum efformans , magis ventricofus H firratus , rugofus ; ex cinereo terreus. M. d'ARGENVILLE , nl. 26. lit. A. Glands de mer de la grande efpece & de couleur blanche , mélée de rouvre & de violet; ils font compofës de plufieurs James faciles à diftinguer, & ils font adhérens & en- _ glurinés les uns aux autres. TURBAN - LIMAÇON ou BONNET TURC. Cochlez mrargarrufera meaiocriter depreffa ; coflis obli- que difpofitis & tuberculis in friris munita , coloribus virefc nribus albis @ filcis derréta.& lireata. Nom que l'on donne à plufieurs limaçons à bouche inédiocre- ment comprimée , qui font des efpeces ramañlées , larges, compofées de cinq fpires peu élevées ; mais garnies dans les deux premieres de côtes faillantes & obliques ; qui dégénerent en tubercules vers le fom- met. Ces fortes de petits burgaux font ordinairement nués de verd, de blanc , & quelquefois de couleur marron , & montrent le plus van des ftries gra- nuleufes , dont les unes font circulaires & les autres obliques , ou fuivent la direétion des côtes; lorfqu'on fupprime toute cette furface , on met en évidence une très belle nacre , qui brille intérieurement. Les Conchyliologiftes diftinguent parmi ces limaçons une efpece ombiliquée , dont l'ouverture eft plus grande & plus arrondie, avec une clavicule tuberculeufe plus comprimée , & on diftingue fur fes marbrures plu- fieurs lignes circulaires ponétuées de blanc. Ces for- . tes de limaçons fe trouvent dans les mers des Indes, M. d’'ArGenvizzr, pl. 6. lerr. O. pag. La forme de ce limaçon eft trés applatie; fa robe rubannée tire fur le verd & le brun , avec des couleurs changeantes affez bellés. TURBINÉE. Terme de Conchyliologie que plu- fieurs Naturaliftés ont mis en ufage pour exprimer plufieurs coquillages univalves ; dont le teft forme _ pluueurs circonvolutions fur axe ou le pivot de la FE TT 423 Coquille que l’on appelle le füt ou la columelie. Tou- tes les révolutions intérieures des teftacées peuvent fe compter en - dehors , par le nombre des fpires qui compofent une volute & la clavicule de la coquille, Le mot turbinée ou coquille turbinée ou contournée, peut appartenir à tous les coquillages univalves , qui ont une fpirale interne ou externe ; les lépas & les tuyaux en. général font les genres qui en font dé- Our vus. TUYAUX DE MER. Tubuli marini. Ce font des coquillages le plus fouvent univalves , ainfi appellés à caufe de leur reffemblance avec des efpeces de tubes : de canaux , de chalumeaux , ou plutôt avec des efpeces d’étuis , plus ou moins longs dans lefquels réfident des vers de mer. C'eft pourquoi on les ap- pelle aufli vers de mer teftacées, pour les diftinguer de ceux qui ne font pas enveloppés d’une coquille. Les tuyaux de mer font folitaires ou ifolés ; mais fouvent adhérents à différéns corps ; & ils different des vermifleaux de mer teftacées, en ce que ceux-ci font grouppés plufieurs enfemble , & forment des mafles plus ou moins confidérables : on les appelle aufli tuyaux vermiculaires. Les tuyaux de mer proprement dits , font tantôc droits d’une forme cylindrique ou conique, & tantôt finueux plus ou moins courbés & tortillés. IL y à des tuyaux de mer, qui font replies, contournés en fpi- rale en maniere de vis , roulés les uns. fur les autres régulierement comme des pains de bougie , ou d’une maniere fi baroque , que l’on a peine quelquefois à en trouver les extrémités. Les tuyaux de mer forment aflez fouvent des divers replis contournés & colés ir- régulierement , & tellement fur eux-mêmes , qu'ils reffemblent à des inteftins. Les Conchyliologiftes dif- tinguent ceux qui font unies & ftriés, d'avec ceux qui font chambrés ; ils varient par leur longueur , ainfi que par leur groffeur : Ceft-à-dire qu'ils peuvent avoir depuis quelques lignes d’étendue jufqw'a Re. pou- 1 \ 212 T0 7 ces, & depuis une ligne de diamètre al'ouvertute juf- qu'à plus d’un pouce. La couleur dominante eft blan- châtre , ou jaunâtre , ou verdâtre, & quelquefois de couleur de rofe. On en trouve des’ efpeces prefque dans toutes les mers, dans la Méditerranée, fur les côtes _de Bretagne, de la bafle Normandie , & ailleurs; mais les tuyaux les plus recherchés fe trouvent dans l'Océan Oriental , comme l'ile d'Amboine , celle de Bantam, & dans les Indes Orientales & Occidentales. Les ef- peces les plus diftinguées, font l’arrofoir , le cierge , les antales & les dentales , le tuyau folitaire tortueux , ou le folen du fable , le tire-bourre,, le vilbrequin, le tuyau-ferpent, le pain de bougie, les ammonies & les nautiioides. Woyez ces mots. RONDELET , de infe&lis 6 7oorhytis , pag. 110. fait mention de plufeurs efpeces de tuyaux de mer , qu'il nomme , les vers renfermés dans des tuyaux , vermes in tubulis delireftentes , entr’autres les dentales & le pinceau de mer. Les tuyaux ou les fiphons tefta: cées , dit l’auteur, s’engendrent dans les rochers ma- ritimes, & fur les écailles des vieilles conques ; ils font ronds , raboteux en dehors & très unis en-dedans; les uns font droits & les autres repliès & contournés. Les vers croiflent & vivent dans ces tuyaux , & en fortent dehors pour pomper l’eau de la mer : nafcuntur in fa- xis marinis, @ fuper concharum vetuflarum teflas , tubuli vel fiphunculi tefacei, rotundi, afpert , candidr, éntès laviffimi, quorum alii re&i funt , alii contorti & replicati. In his procreantur & vivunt vermes , qui foras fe exerunt haurienda aquæ grati&. Hi, colore, fubftan- tié& , fcolopendræ rubræ fimiles funt ; figurâ, & magni- tudine nonnihil differunt : longiffimi enim digiti ma- gnicudinem non excedunc. Pars pofferior folii myrtei modo in acutum definit. Priore parte utrinque pedes habent , veluti fcolopendre, unde fiflula prominet in extremo obtufa tubæ modo , 6 perforata, qualem in afilo marino depingemus, ait Rondeletius , ea aquam trahit. Les tuyaux, ajoute Rondelet, qui ont la fub= TT 425 ftance & la couleur des fcolopendres , font tout aufi rouges ; mais ils en different par la figure & la gran. deur , car ils n'excédent point la longueur d'un bon doigt. L’extrémité poftérieure finit en pointe comme la feuille de myrte , tandis que le bout antérieur eft garni de pattes comme celles de la fcolopendre, d’où fort un petit canal obtus à à fon extrémité comme une trompette , & percé de maniere que lanimal y peut attirer l’eau. Roumprnius , tab. 41. fait mention de plufieurs tuyaux de mer , qu'il appelle en général folenes uni- valves , fcilicer, folen arenarius , folen lisnorum 6: [o- len anguis ; le folen du fable , celui des bois , & le folen ferpent. Woyez ces mots. GUALTIERI diftingue trois genres de tuyaux ; feavoir , rubulus marinus regulariter intortus ; comme larrofoir , le pinceau de mer , les antales & fe den- tales ; hd MATINUS irregulariver intortus vermicula- ris, qui font les vermifleaux en grouppe , le vilebre- quin , la /calata , &c. Tubulus marinus irregulariter incortus vermicularis concameratus | les vermifleaux chambrés, comme les gros tuyaux tenlaffés & quel- ques petits vermifleaux tortillés. M. d’Argenville a compris les tuyaux & Îles ver- nifieaux de ner dans la troifieme famille des coquil- les univalves ; le tuyau ou vermiffleau de mer , dit l'auteur , eft une coquille univalve , de figure oblon- gue , qui fe termine fouvent en pointe , quelquefois un peu tortillée. Canalis, feu tubulus & vermiculus marinus , eff concha uni née , figurä oblongä in api- cem fæpè definente , aliguandd modicè intorta. M, d’Ar- genville en diftingue huit efpeces, la plupart avec leurs variétés ; fçavoir , 1°. Les dentales lAVÉS , cana- les di&i, Leslie ffriatt , ceux qui font polis, leaves. 2°, Les tuyaux droits, canales reëti. 3°. Ceux qui font GORE à une corne peu courbée, cornu modicè anflexo fimiles ; en forme de racine , radici formes : Jes tuyaux appelés dentales , en forme d’une raçine 426 PF © de biftorte , canales dentales bifforte-formes ; en forme de rave, rapæ-formes ; faits comme des dents de chien, dentes canis ; d'éléphant , e/ephantis ; de couleur un peu blanche , fubaloidi ; tirant fur le verd, vi-1defcen- Les ; de couleur purpurine , purpurei ; de couleur noi- râtre , mgricantes. 4°, Le pinceau de mer, ou l'arro- foir venant de l’île d’Amboine , penicillus marinus , fivè alveolus ex infulä Amboimä. $*. Les antales , antales ditfi ; les blancs & les jaunes , a/bidi & flavi. 6 . Les vermifieaux difpofés en ligne droite & ondée, ve miculi diretlè & undulatim difpofiti ; l'orgue , cou leur de pourpre, tubularis purpurea ; Yefpece d’une couleur tirant fur le roux , rufefcentes leviter ; imitant es tuyaux d'orgues , calamos organorum conffituentes ÿ ceux qui font polis & pleins de ftries , laves & ffriati; à ftries & à cannelures , /#riati & canaliculari. 7°. Les vermifleaux difpofés en plufeurs arcs, incurvaris imi- tant l’affemblage des boyaux , maf]2m vifcerum conjti- tuentes ; ondés des différentes manieres, diverfimodè crifpati; finiffant par une belle vis tortillée, 21 e/egan- tem claviculam tortilem definentes ; ridès , & de cou- leur brune , rugof & fufei, 8°. Les tuyaux difpofés en plufieurs ronds | tubuli circulariter difpofit: ÿ formés comme des vers, vermium in modum format: 3 les tuyaux à cloifons avec un fiphon , tubuli concamerati cum fiphunculo ; adhérens aux rochers qui font dans le limon, /ub luco fcopulis adhærentes ; adlférens aux hui- tres , adnarentes oftreis; aux moules & aux buctins , etiam mufculis 6 buccinis , faits en réfeau, & tirant fur le roux, rufefcentes , cancellati ; folitaires , fauves & tortillés, folitari , fulvi figuräque tortili : les tuyaux blancs & couleur de rofe , rubuli fubrofei & albidi. Voyez les mots AnTazes, Denrazes er VERMIs- SEAUX:. Les tuyaux de mer font trés différens des vermif- feaux, dit l'auteur , en ce qu'ils font toujours feuls. On les appelle en latin subuli, à tibo feu tubulo , qui ca= Analis fiftulofus dicitur. 2 CT 427 Rien ne donne une idée plus nette de la ftrnéture des coquillages que les tuyaux de mer , dit Swam- merdam. Ce font des tubes fimples , qui font feule- ment quelques finuofités, & quelques tours de fpirale vers leur fommet aigu, & quelquefois aufli vers leur milieu ; en effet, ajoute-t-il, les coquilles ne different entrelles ,.que par la maniere dont elles font leurs circonvolutions, & par quelques variétés extérieures dans leurs furfaces , comme les couleurs , les renfle- mens , les dépreflions , les anfraétuolités , les expan- fions, &c. joint à ce que la cavité du noyau fe bouche quelquefois & fe remplit entierement. On peut donc dire que les coquilles les plus variées fe réduifent toutes à une même forme primitive, qui n'eft autre qu'un tube conique diverfement contourné. Les tuyaux de mer font les plus fimples de toutes les coquilles , puifque fur la plus grande partie de leur longueur , ce font de fimpies tuyaux , & qu’ils ne fe contournent en fpirale que vers leur fommet aigu ; mais ces tuyaux fe trouvent quelquefois raflemblés au nombre de dix & même de vingt, tellement entrelaflés enfemble , que l’on n’y diftingue aucun arrangement , & qu'on ne voit que leurs fommets, leurs contours & leurs petite ouverture , ou leur bouche. M. Davizra, cat. fyflémarique , pag. 95. dit que les tuyaux & les vermiculaires font des efpeces d’étuis teftacées , tantôt coniques , tantôt cylindriques, droits, recourbés, finueux ou tortillés, qui ont fervi de loge- ment à des efpeces de vers de mer, & qui adhérent fouvent les uns aux autres & à d’autres corps. On les appelle , ou tuyaux de mer , ou vermiculaires , felon qu'on les rencontre, ou ifolés , ou grouppés enfemble en mafles plus ou moins grofles ; c’eft pourquoi ce Conchyliologifte en forme deux genres ; fçavoir , les tuyaux de mer & les vermiculaires , qui ne compren- nent qu'une feule famille. TUYAUX-D'ORGUE. Tubul: vermiculares con- glomerat , ex ordine calamorum organorum difpofis ; 4238 FO colo-e rubro purpurafcentes. Ce font des petits tuyaux droits , colés les uns contre les autres; ou des efpeces de petits chalumeaux réunis par une efpece de glu durcie , qui paroi être de la même fubftance que læ coquille , & qui leur fert réciproquement à fe join- dre dans tous leurs differens érages. Ces fortes de pe- tits tuyaux vermiculaires étagés , forment des group- pes & des maffes affez confidérables dans leurs affem- blages, & font arrangés avec ordre & une efpece de fymétrie , comme des tuyaux d'orgue. On remarque dans les ouvertures d’autres petits tuyaux, qui y font logés de maniere à former un double étui. Toute la couleur de ces jolis grouppes teftacces , eft d’un rouge de laque ou pourprée. M. d'ARGENVILLE , pl. 4. lett. À, pag. 197. Un gros monceau de vermiffleaux-rouges , appellés subu- laria purpurea , & en françois , les tuyaux d'orgue. L’arrangement de ces petits vers eft admirable ; les ruches & l’ouvrage des mouches de l’île de Cayenne, appellé guepiers , ne font pas au-deflus de ce travail. Chaque ver à fon tuyau ; il eft adhérent à celui de fon voifn par le moyen d’une glu qui leur eft commune, & qui fert à joindre tous les différens érages. TUYAUX FLUVIATILES ou D'EAU- DOUCE. Tubuli fluviariles quafi teflacei vel femi- reflacei. Ces efpeces , qui font d’une fubftance fléxibie & liés enfemble par un fac glutineux, n’ont qu'une faufle écaille , formée par des amas, des fragmens de petites coquilles fluviatiles, comme de planorbes., de buccins, & de limaçons mêlés de grains de fable , de glaife, de moufle , de filamens & d’écorce d’arbres. Ces tuyaux, qui ont peu de confiftance, ne doivent pas être admis parmi les teftacces ; mais la nature qui leur a accordé la faculté de fe former une eriveloppe avec des matériaux pierreux & hétérogènes ; femble vouloir leurs donner une efpece de grade pour atriver au genré teftacée. TUYAUX TROMPETTE. Tubuli tubi - formes DEA Le AR 4 429 vermiculares. Ce font des vermiffeaux de mer, dont le diamètre de l'ouverture, qui eft le plus grand que celui du refte de la coquille , fait reflembler cette extrémité à celle d’une trompette. Ces fortes de vermiculaires font entourés de plis faillants en vive-arrête de difian- ce en diftance , qui les font refflembler à plufieurs pe- tits entonnoirs empilés les uns dans les autres. On rencontre ces vermifleaux adhérens à différens coquil- lages, grouppés & entortillés plufieurs enfemble ou à d'autres corps. On en trouve dans la mer Méditer- Trance. 430 mr) LA A V'acuE, où RHINOCÉROS. PBuccinum tube: rofum , ana réttt or inedinriter elongato , formæ oblongä , [ex fi piris coffrs & validis tuberculis in trian= gulo interpofi cis 3 ffrits tranfverfis ; Labro craffo, fim- briato , intès replicato & firuofo , in margine tranf- verfim coffato , infignitum ; ex colore flavo rufefcente & quibufdam maculis fufcis depitum ; vaccæ vel rhinocerotis nomine donatum. Coquille univalve du genre des buccins, pourvue d’un canal recourbé & médiocrement allongé, approchante de l’efpece trian- ha appellée dragon. Sa volute eft compolée de x {pires , interpofées de gros tubercules, & de côtes longitudinales en bourrelet, d’une maniere triangu- laire. Le corps de ce buccin ef oblong ou affez étroit, chargé de ftries tranfverfales, & environné de gros tubercules en. maniere de bois. L'ouverture eff peu fpacieufe , d’une figure tirant fur lellipfe , bordée d’une grofle lévre finueufe, & repliée en-dedans , ar- rondie en bourrelet dans fon bord, & garnie de côtes tran{verfales , dont les efpaces forment alternativement des taches brunes , ou noirâtres & blanches, ainfi que les côtes de la ‘clavicule : : tout le refte de la fur- face eft jaune-roux. Le füt extérieur eft uni, duquel émane une feconde lévre blanche avec deux ‘grandes taches noires vers le haut. Cette columelle fe pro- longe par un gros canal retrouflé, aflez long & en- trouvert. La férface intérieure de ce buccin eft d’un beau blanc. On le trouve dans les Indes orientales & occidentales. Sa longueur peut avoir jufqu'à quatre pouces fur moitié moins de largeur. M. d'ARGENVILLE , pl. 10. lett. B. pag. 216, C'eft un des plus beau Ne qu'il y ait. Tout eft ir- WU ANG 43% régulier dans fa figure : des boffages , des tubercules', des pointes, forment une tête en pyramide : fa bou- che des plus évafées, eft bordée d'un côté d'un double rang de dents noires & blanches , fur un fond fauve : fa queue eft courte & recourbée. VAGAL. Nom donné par M. Adanfon à un co- quillage bivalve du genre de la came. Sa coquille, qui ne differe de lefpece appellée calcinelle, que parce qu'elle eft un peu plus cpaille , encore plus applatie , & très-dure, a juiqu'à trois pouces de lar- geur. Sa longueur eft moindre de moitié, & quel- quefois de plus de deux tiers, fur-tout dans les j jeunes ; de forte qu'elle a des proportions différentes dans les petites & dans les grandes : celles-ci paroiflent arrondies, Sa furface extérieure eft lifle , mais mar- quée fur les bords de quelques groffes rides tranfver- fales. Les battans forment, à l’extrémité fupérieure, une efpece de pli un peu ete. fur le côté, & quine joint pas exattement. Le fommet eft petit, & comme recourbé en haut du côté du ligament, au contraire des autres cames qui l'ont tourné en bas Dans dés vieilles coquilles , il occupe à peu près le milieu de leur largeur ; dans les jeunes, qui font plus allongées, il eft un peu nd La charniere a deux petites dents dans le battant droit, & trois dans le battant gauche. Le ligament eft trois Lois plus court que la largeur des battans. Il eft convexe , plàcé au-deflus du fommet, & apparent autant au-dehors qu’au dedans de la coquille. Sa cou- leur eft un blanc qui tire fur l'agathe , & traverfé de uelques bandes qui font jaunâtres dans les Jeunes, & gris-violet dans les vieilles. Le vagal fe trouve en grande quantité fur le rivage fabloneux de Mbao. Lrster, Hift. Conchyl. tab. 386. fig. 233. Tellina è Madeufear. Ejufdem , tab. 388. fig. 235: Tellina fubalbida pre- gedentz perfimilis, 432 V 8 S SLoAnE , jam. vol. 2. pag. 264. Tellina lævis ; albida , rotunda. Guazrrert, tab. 86. litt. D. Chama inaguilatera , tranfverfim firiata, feu lineata, altero latere finuofo , ex candido & rofeo pallide fafcrata. Kzern, Tent. pag. 157. fpec. 1. n. 12. Tellina circinata , äypa@Qos , rudis ; fine infcriptione ; quæ tel lina maxima , latiffima , fubrubra circinata (non ra= diata ) ad alterum latus finuofa ; Lisreri. E uldem, ibid. n. 13. Tellina circinata , &ypu@os , rudis ; fine infcriptione , fubalbida ; LISTE£ERI. Ejufdem , ibid. n. 14. Tellina circinata , lypages , rudis ; fine infcriprione ; que tellina à Madaga/car. VALVE. Terme de Conchyliologie qui exprime une écaille, un battant, ou l’une des pieces d'une co- quille. Le mot valve en latin va/va , fignifie une porte, un battant, & c’eft de la que les Conchyliologiftes ont tiré les expreflions d’univalve, de bivalve & multivalve. Voyez ces mots. VASSET. Coquillage operculé de M. Adanfon ; du genre du fabot. Cette efpece que l’on nomme le bouton de camifole, fe trouve dans les rochers de la pointe méridionale de l'ile de Gorée. Sa coquille eft médiocrement épaifle , longue de fept à huit lignes, un peu plus large, & applatie dans fa partie fupé- rieure. Ses fpires font tantôt renflées, tantôt appla- ties, mais toujours chagrinées de petits boutons ronds, égaux, & diftribués fur plufieurs rangs qui tournent avec elles. Ces rangs de boutons varient de douze à vingt-quatre dans la premiere fpire; de fix à huit dans la feconde, & diminuent par degrés dans les autres. 5 Le fommet eft une fois plus large que long , & fort 2 peu plus long que l'ouverture. Celle-ci eft légérement ridée, ou marquée tout au tour d'environ quinze pe- tites cannelures. On voit au centre des fpires, un ombilic arrondi & très profond. Sa couleur eft fujette à beaucoup de variétés. Quand elle fort de La imer, elle eft ordinairement d’un cen- / . dré-noir, V AS | 433 dré-noir , qui, avec le temps, paffe au gris, & en- fuite à une belle carnation : cette derniere couleur fe fortifie & fe change en une couleur de rofe aflez vive, fur-tout lorfque la coquille demeure long-temps fut le rivage. Dans ces dibrehs états , on remarque que les unes font coupées longitudinalement par cinq ou fix bandes blanchätres : les autres font marbrées éga- lement de rouge & de blanc, ou de blanc verdâtres : d’autres enfin fur un fond couleur de rofe, font rache- tées de plufieurs points noirs, ou d’un brun-noir, rangés fur quatre ou cinq lignes qui tournent fur la premiere fpire. L'animal differe de celui appellé l’'ofilin, en ce que les deux membranes dn deflus du pied font bordées d’un feul rang de filets, d'autant plus longs qu'ils font plus proches de l’opercule. Les trois cornes latérales du pied font ornées, à leur origine, de trois filets inégaux terminés en maflue & blanchâtres. RONDELET , Pifc. pag. 104. Urmbilicus va- JIUS. Lister, Hift. Conchyl. tab. 637. fig. 25. Trochus dentatus , ruber , nigris punéturis feriatim aiflinéus. RumPHivs, Muf. pag. 74. tab. 21. fig. 1. Tro- chus primus five maculofus. PETIVER, Gazoph. vol. 1. cat. 316. tab. 14. fig. 10. Trochus fafcris verrucofis à rubro albo nigro. Lancivs, Meth. pag. 49. Trochus ore angufto & horizontaliter compreffo, firiatus , rugofus 6 umbili- catus. M. d’'Arcenrrzze, pl. 11. fig. L. Q. Sabot ap- pellé le bouton de camifole auquel il reflemble affez : ce font de petites cordelettes d’un beau rouge mêlé de points noirs ; il a un ombilic, à côté duquel eft une lévre très épaifle , & une bouche déchirée avec des dents. Ejufdem, ibid. pag. 260. Trochus globofus thorae cis interloris , pelle equinä , ore dentato. : GuAzTirEert, tab. 61, fig. H, Trochus ore ampliore, Tome 111, Ee : & fubrotundo, umbilicatus, papillis nigris , albidis ; & rubris per feriem difpofitis fignatus. Kze1iN , Tent. pag. 42. fpec. 1. n. 4. Trocho co- chlea integra : rubra dentata , nigris punitunis; Lis- TrRL À VERMET. Vermetus. M. Adanfon nomme aiafi un genre & une efpece de coquillage operculé. À ne confidérer que la forme de la coquille du Vermer, dit l'auteur , on la prendroit moins pour la loge œun li- maçon, que pour celle d’un pinceau de mer. On fe- roit encore moins porté à croire qu'elle eft pourvu d’un opercule : c’eft cependant ce que nous apprend l'infpection de l’animal qui lhabite. Car quoiqu’elle foit courbée ou tortillée à la maniere des pinceaux de mer . ou même entrelacée & attachée, comme eux, à différens corps qui lui fervent de point d'appui , quoi- qu'elle ait la forme cylindrique des tuyaux de fcolo- pendres, l'animal qu’elle renferme elt fort différent de ceux-ci. Il feroit donc aufli injuite que peu con- forme à la connoiffance que nous avons aujourd’hui de ce coquillage de le regarder comme un pinceau de mer, ou de le ranger dans la famille des polypes à tuyaux , ou dans celle des coquillages muluvalves comme ont fait plufieurs auteurs. | ‘La coquille du vermet fe trouve raremént feule : elle fe lie avec d’autres de la même efpece, & s'enlace de maniere qu’elle forme des mafles pierreufes confi- dérables. Ces mafles n’ont communément qu'un 3 deux pouces d’épaiffeur , mais leur largeur n'eft point déterminée ;. elles s'étendent de plufeurs toifes fur les rochers auxquels elles font attachées. L'auteur en a vu qui étoient couverts d’une croute femblable & con- tinue de plus de vingt pieds quarrés. C’eft parriculiérement dans les baffins où l’eau de la mer eft tranquille, que l’on trouve cette efpece , & fur-tout dans ceux qui font creufés naturellement dans le roc, comme on voit aux iles de Gorée & de la Magdelaine, V ER TAN Chaque coquille , confidérée folitairement , repré- fente une efpece de cylindre de cinq à fix pouces au plus de longueur, dont le diametre, qui à une ligne & demie à deux lignes de largeur en haut, diminue infenfiblement jufqu’au fommet où elle fe termine en une pointe très fine. Elle n’eft jamais droite , mais pliée & tournée inégalement en plufeurs {pires, dont le nombre varie depuis cinq jufqu'à douze & peut- être davantage. Les fpires vont toujours de droite à gauche, & font ordinairement évidées par tout, quel- quefois elles font rapprochées & fe touchent toutes comme dans les coquilles turbinées, en laiffant au milieu un ombilic qui fert d’axe, ou de centre au- tour duquel elles font leurs révolutions pour former un cône renverfé. C’eft par ces {pires qu'elle adhere à différens corps; mais {on extrémité fupérieure eft dégagée & libre de tous. côtés, de la longueur d'un pouce ou environ : elle s’éleve v rticalement à l’hori- zon ; quoique quelquetoi. elle y foit un peu inclinée. Son épaifleur n'eft pas bien confidérable, mais {à du- reté furpafle celle de la plupart des coquilles. Elle eft cannelée dans toute fa longueur , ou relevée de fix à douze petits filets ridés pour lordinaire , ou cha- rinés. | ô Le périofte, qui lenveloppe,ne fe voit qu'avec peine à caufe de fon extrême inefle. L'ouverture eft ronde. ou orbiculaire, d'un diametre égal à celui de la co= uille, fort mince, & tranchante fur fes bords, & An d’un pouce au deflus des fpires La couleur de | cette coquille, pendant que l'animal vit . eft au de- hors d'un brun foncé, qui, après fa mort devient cen= dré. Âu dedans elle eft violerte. RS La tère de l'animal, regardée par le dos, paroît avoir une fois plus de largeur que de longueur depuis, les yeux :-lorfqu'on la regarde par deflous, fa lon- gueur, depuis le pied , paroît égaler fa largeur. Elle eft cylindrique , un peu applatie, & tronquée à fon extrémité. De fes côtés partent deux pertes cornes € ij 36 V. Æ R femblables à deux languettes triangulaires, applaties, dont la longueur furpañle à peine Îa largeur , & dont le mouvement eft peu fenfible. | Les yeux font placés à leur racine , & fur leur côté extérieur. Îls eiblent à deux petits points noirs qui ne faillent point au dehors. L'ouverture de la bou- che eft un petit fillon longitudinal par lequel on voit {ortit, prefque continuellement, une petite trompe de la longueur des cornes, cylindrique, un peu ren- flée à fon extrémité, qui n’eft point percée , mais gar- nie de plufeurs rangs tranfverfaux de dents coniques & courbées en crochets. Le pied eft cylindrique , une fois plus long que la tête, & placé au deffous d'elle. Dans fa fituation naturelle , il la pafle & déborde beau- coup au devant d'elle. Ce pied ne fert point à l'animal pour marcher, comme on le voit dans les autres lima- çons, étant fixé continuellement dans le même lieu. De fon origine , de l'endroit où il fe joint à la tête , on voit fortir du même point deux filets cylindriques ,. qui s'étendent d'une Jongueur égale à la fienne. [ls font un peu plus minces, & deux fois plus longs que les cornes, & n’ont gueres plus de mouvement qu’elles. A fon extrémité, eft attaché un opercule, de figure otbiculaire, cartilagineux, extrêmement mince, & marqué fur fa furface , de deux petits fillons circulaires concentriques. Il eft une fois plus petit que le diame- tre de la coquille, &'rentre de plus de deux pouces dans fon intérieur, lorfqu’on inquiete l'animal , ou qu'on le touche. * Le manteau eft une membrane fort courte qui ta- pifle les parois intérieures de la coquille, en formant une efpece de collier autour du corps de lanimal. Quoiqu’elle ne forte pas ordinairement au denors, l’auteur n’a pas moins apperçu l'ouverture par la- uelle l'animal infpire l'air , & rend fes excrémens , qui bent des petits grains ovoides , fort allongés & grouppés enfemble par plufieurs paquets. Cette ou- verture , qui eft auffi l'anus, fe trouve toujours fur la VE R 437 droite. La diftance qu'il y a du manteau à la tête, eft de près d’un pouce, & double de la longueur du pied. Dans cet efpace, le corps de l’animal paroît comme un long col cylindrique, fur le dos duquel s'éleve un bourrelet femblable à une plaque triangulaire , appla- tie, aflez large fur le devant, & fort pointue par der- riere. Ce bourrelet, cette plaque s'étend fur toute fa longueur , aufli-bien que deux petits cordons qu’on apperçoit fur fes côtés. | M. Adanfon n’a jamais vu cet animal en accou- plement, & probablement il en eft difpenfé, comme bien d’autres coquillages, ne pouvant tranfporter fa coquille, ni en faire fortir fon corps de plus d’un pouce , pour communiquer avec fes voifins. Il eft cendré, tirant fur le noir. depuis la tête, qui eft mouchetée de petits points jaunes, jufqu’au manteau; depuis le manteau jufqu'au milieu du corps , il eft blanc-fale , & noirâtre à l’extrémité inférieure. AIDROVANDUS, Exang. pag. 561. Tubuli ali in quibus vermes delitefcunt. Jonsron , Exang. tab. 17. Penicillus alius. Bonanxr, Recr. pag. 92. claff. 1.n. 10. A. D. Tubuli vermiculares, faxts adharentes , cæterorumque offreorum teffis adnati , ut ferpentes fine regulé, & annumerts pene modis circumflext , ut vlurimum fol, figuré rotundä & levigarä. _ LISTER, Hift. Conchyl. tab. 548. fig. 3. Phallus teflaceus marinus è vermium genere. p M. d'ARGENVILLE, pl. 29. fig. B. pay. 352. Monceau de vermifleaux gris-blanc, tortillés & enla- cés de différentes manieres. PT Ejufdem, bid. fig. J. Vermifleau folitaire de cou- leur fauve, dont les replis finguliers vont fe terminer-- à une pointe blanche LE aiguë. GUALTIERI , tab. 10. fig. Q. Tubulus marinus irregulariter intortus | vermicularis , rufefcens , ffria- tus , five cancelletus 3 os habet op » & que e ii 433 OV EE KR magis ab eotubus recedit , eo anguffior evadit , donec ir turbinem acutiflimum definar. Ejufdem , fig. s. Tubulus marinus irregulariter in- tortus, vermicularis, leviter ffriatus, & in turbinem obiufiorem defirens fub1lbidus. Linnzvus, Faun. fuec. pag. 380. n. 1328. Den- talium teflà cylindriceä inequali , flex :osâ , contortd. VERMICULAIRES , ou VERMISSEAUX , ou VERS DE MER TESTACÉES. Vermiculares feu vermes marini tefligei, fapifimè conglomerati & intorti. Ce font des efpeces coquillages univalves différem- ment tortillés, contournés & grouppés plufeurs en- femble , en formant des monceaux plus ou moins compliqués. Les Conchyliologiftes en compofent un genre diftinétif d'avec les tuyaux de mer , afin de ne les point confondre avec les antales , les dentales & d’autres tuyaux vermiculaires folitaires. Les vermif- feaux de mer font très fouvent adhérents à différens corps, comme à des coquilles & à des productions marines , ou {ur différens objets animés ou inanimés. Ils forment des variétés dans leurs efpeces , autant par leur groffeur, que par leurs diverfes figures. Il y en a qui font aufli déliés qu'un fil le plus fin par gradation jufqu’à la groffeur d’un rofeau, les uns font lifles, les autres ftriés, & à côtes longitudinales, quelquefois de vive-arrête. Les Vermiculaires font ordinairement blanchâtres , couleur de rofe pâle, & quelquefois d'un rouge pourpre. M. d’Argenville fait mention de plufieurs efpeces de vermiculaires, ou vermiffeaux de mer, qu’il a rangées avec les tuyaux de mer dans la troifieme famille des coquilles univalves. Cet auteur dans la Zoomorphofe, a fait figurer un grouppe de vermifleaux, p/. 1. ec. Z. M. N avec les animaux. Ils fe tiennent ordinaire- : ment en fociété : leut entortillement les avoit fait croire multivalves; mais n'étant joints que par leur glu, on doit les regarder comme féparés l'un de l’au- VER 439 tre, ainfi on les a fait rentrer dans la claffe des uni- valves, Rien n'eft moins attaché que les vermifleaux à leur coquille , ils ont des pieds des deux côtés de leur par- tie antérieure, avec des trous placés à leurs extrémi- tés, par lefquels ils puifent l’eau, & ne paroiffent at- tachés à leur coquille que vers le milieu. Leur tête s'élargit, & leurs yeux font placés à l'extrémité de leurs cornes, au milieu defquelles eft la bouche : fi la nature les a privés d’un opercule pour fceller leur mai- fon , elle a fçu fabriquer leur demeure de façon qu'ils font par leurs replis tortueux, parfaitement à couvert. M. d’Argenville , outre les antales & dentales dont il fait mention, fait voir un grouppe de vermiffeaux dont les animaux font différens. Celui qui eft fait comme un ver ordinaire, eft chargé d’un bout à l’au- tre d’anneaux détachés les uns des autres. Sa tête re- préfente le bouton d’un gland de chêne, à la pointe duquel eft un petit trou imperceptible , qui forme la bouche entourée de poils , fervant à tâter le terrein. Quand il veut fe retirer, la tête fe concentre, les poils s'appliquent fur lorifice , l’animal fe vuide, & par ce moyen , rentre dans fon tuyau: Le fecond vermiflean reflemble à une vraie fcolo- pendre , à l’exception que ce ver n'’eft revêtu de pat- tes que le tiers de fa longueur à commencer par la tête. On compte quinze grands anneaux coupés pat autant de petits , fur le côté defquels font attachés un pareil nombre de pattes. L'animal rampe & marche fur fes pattes pour fortir de fa coquille jufqu’à l'endroit de fon corps qui en eft dépourvu. Sa tête, fous la figure d'un croiffant allongé , fe voit à l'extrémité du premier anneau ; elle eft fort petite, & fe trouve coupée dans Ja furface intérieure , par une ligne perpendiculaire , qui forme la bouche garnie de plufeurs rangs de dents faites en crochets. Cette tête eft entourée de quatre cornes , qui s’écartent & fe rapprochent : les deux-plus courtes font les plus proches; & les ses autres, en OR ji D 448 FE? fe collant fur ces premieres, cachent & enveloppent ; fous leur couverture, cette partie délicate. Les deux tiers du corps, qui n’ont pas paru à l’obfervateur for- tir de leur tuyau, font lifles & unis; & les anneaux qui les compofent font fi fins, qu'ils paroiffent n'avoir aucune faillie. Cette partie pleine d’anneaux eft d’un blanc foncé fur les bords; le refte eft d’un rouge pâle, qui fe trouve traverfé dans toute la longueur , par un gros vaiffeau fanguin dont la couleur fine & tranchante perce & domine la fuperfcie. Il eft à pre- fumer que ces vermifleaux fortent aifément de leurs tuyaux pour aller chercher leur nourriture : on ne voit rien dans leur conftitution qui puifle les en em- êcher. M. Adanfon fait mention de plufieurs vermiculaires dont il forme un genre operculé, qu'il nomme le ver- met , vermetus ; fçavoir , les efpeces auxquelles il donne les noms de vermet, lipfe, dofan, datin , ma- fier & jelin. VETADE , ou COQUILLE VETADE, ou VELTE. On appelle ainfi, felon Rondelet, une bi- valve du genre des cames. Ce Naturalifte la nomme, chama fafciata , la came fafciée. Elle a cing fafcies, ou des bandelettes tranfverfales, larges, femblables à celles dont les jeunes perfonnes fe fervent pour lier leurs cheveux ou orner leurs têtes, qu’elles nomment veltes, c'efta-dire, rubans ; & c’eft de-là que cette tame s'appelle la coquille vétade : c’eft pourquoi ce n'eft pas fans raifon, dit Rondelet, que nous l’avons nommée en latin, concha fafciata : quinque veluti faf- cias latas à latere ad latus duëlas habet, is fimiles quibus puellæ noffre capillum redimire folent quas vel- es appellant , id eft vittas , undè & hanc concham, coquille vétade , runcupant. Indè latine fafciatam vo+ cabimus , ait Rondeletius , non ineptè , ur arbitror. VETAN. Nom donné, par M. Adanfon, à une coquille bivalve du genre de l’huître. La coquille a la forme allongée comme çelle appellée le gafar : mais VF EU A4T elle eft beaucoup plus renflée, ou moins applatie, d’une epaiffeur & d’une dureté confidérable. Elle à trois pouces & demi de longueur , & un tiers moins de largeur & de profondeur. Ses deux extrémités qui font également larges , & fes quatre côtés un peu ap- platis, lui donnent la forme d’un cube allongé, ou d’un parallélipipede irrégulier. Sa furface extérieure cit fort inégale , & relevée en deflus & en deflous, vers l’extrémité oppofée à la charniere, d’une dixaine de groffes cannelures triangulaires , ondées & comme tuilées. Le battant fupérieur , au lieu d’être applati comme dans le gafar , eft aflez creux, fans cependant faire la poche auprès du talon. Quoique beaucoup moins épais que le battant inférieur , il n'eft gueres moins renflé que lui. Ses bords, vers l'extrémité fupérieure , font marqués de dix grofles denis triangulaires , ou plites en zigzags , qui s’emboitent exaétement dans un pareil nombre de crénelures creufées dans les bords du battant inférieur. Ces dix dents font l'alternative avec les dix cannelures mentionnées. La couleur de cette coquille eft incarnate au dehors, & d’un blanc nâcré au dedans, qui laïffe voir une petite bande rouge vers les bords. L'endroit où étoient attachés les deux mufcles , montre une très grande tache jaunâtre où livide, qui occupe le milieu de la longueur & de la largeur de la coquille. On la trouve fixée par fon bat- tant inférieur , fur les rochers des îles de la Magde- laine , & fur toutes fortes de pierres immobiles. VEUVE. Cochlea luminaris umbilicata | valde ventrofa ; tell crafs& margaritiferé ints nitente ; ex- ès colore nigro nebulata , & quibufdum maculis albi- dis lacrymarum ad inftar fignata ; vidua , vel bureau niger Americanus appellata. Coquiile univalve du genre des limaçons à bouche ronde, qui eft une va- riété très approchante de l’efpece nommée la pie, ou le petit deuil. La veuve en differe par fa couleur pref- que ,rousc.noire, avec des traces & quelques vaches 442 N + 6 longuettes , blanchâtres , parfemées çà & 1à en forme de larmes ; c’eft pourquoi on appelle ce Jimaçon la veuve ou le grand deuil. Sa coquille, qui eft d’une forme ramaflce, large, arrondie ou ventrue, porte quatre fpires plus ou moins convexes, ou deiéss. Les deux dernieres font petites, obtufes, montrant une nia- cre plus où moins parfaite, veidätré & jaunètre. La fubftance de cette coquille, eft d’une nacre épaifle que lon met en évidence, RNA qu'elle eft plus ou moins : dépouillée de fes coulbuts noires. L'ouverture. eft grande ; prefque ronde, c’eft-à-dire, avec une lévre un peu comprimée , & dans laquelle brille une nacre chan- geante , & jouant les couleurs de l'iris. Dans le cen- ire de ce burgau , paroït un grand & profond ombi- lic, vers l’entrée duquel on remarque une grofle dent blanche:-Toute fr bafereft large , tachetée de noir, fur un fond blanchître & vérités. On appelle er ce limaçon, la veuve perlée, lorfque l'on difingue la nacte parmi fes taches, aimé que le burgau noir de l'Amérique , à caufe dé fa couleur , & qu'il fe trouve dans les mers de ce vafte océan. Cette coquille, qui varie par fes nuances & fes taches, plus ou moins noi- res & blanches , peut avoir jufqu’a “trois pouces & demi de diamètre à {a bafe fur autant d’élévation. VICE - AMIRAL. Volura conoïdes , pulcherrimis coloribus flavis , aureis , rubefcentibus & albidis ficut zntense , vel regulariter depiciis , variegata ; und latä fafciä medià abfque cireulis punéluatis diffinéta ; pro- architalafft nomine donata. Coquille univalve du genre des cornets, ou volutes coniques , qui eft une variété de lefpece "appelée amiral , sd elle dif- fere principalement en ce que la zone un milieu de [a coquille, qui forme la fafcie dominante , eft dépour- vue d’un ou de plufeurs petits cercles ponétués comime on les rencontre dans les amiraux. Le refte de la fur- face extérieure de ce cornet préfente d’ailleurs les mêmes compartimens & les mêmes marbrures Jaunes, aurores , blanches, rougeûtres ourouge* “run, Lot £la- ME PT 443 vicule, ou la volute eft également compofée de huit fpires unies, marbrées & terminées par un fommet couleur de rofe. La coquille, qui eft ordinairement plus mince que celle des autres amiraux , eft très unie, luifante , & eft aufli recherchée par les Conchyliolo- _giftes. L’efpece de l’auteur porte deux pouces de lon- gueur fur dix lignes de largeur. Ce cornet fe trouve dans les Indes orientales. M. d'ARGENVILLE , pl. 12. ler. H. pag. 238. C'eft ici, dit l’auteur, la fameufe éoquille du vice- amiral, dont les fafcies marbrées de taches blanches, fur un fond jaune , forment un très beau comparti- ment. Sa tête eft très bien marbrée, & fort élevée pour un cornet. Celle que les Hollandois appellent contre-amiral , eft différente ; c’eft un fond blanc avec des taches longues déchiquetées, de couleur rouge foncé avec une ligne ponétuée vers le milieu comme à l'amiral. Les Cenchyliologiftes diftinguent deux autres de vice-amiraux ; fçavoir, celui de Rumphius, & le vice- amiral grénu. Voyez ces articles. VICE-AMIRAL DE RUMPHIUS. Voluta co- noides , oëto vel novem Jpiris conftans , ex ‘albido in fundo nigricante vel ex fufio-nigricante variegata ; ma- culis purpurafcentibus in longum duëtis | & lineis an- gulofi$ catenatis in fundo albo , feriatim vel aliquando fafciatim , lucide , & eleganter, depiéta; proarchita- dLaffi Rumphii nomine donata. Cette efpece, qui ne parvient point à un grand volume , a {a coquille épaifle , ornée fur fa furface extérieure de taches lon- gitudinales brun-noirâtre , enlacées de filets formant une chaîne de petits chevrons de la même couleur fur un fond blanc, luifant & pur. Ces taches & ces traits font quelquefois arrangés en compartimens , & inter- rompus vers le milieu de la coquille , par une zone blanche plus ou moins diftinéte, & pourvus même quelquefois d'un petit cercle tacheté dans fon milieu. La volute, qui forme une clavicule élevée & élégante,eft 444 VW: C compofée de huit ou neuf fpires marbrées de blanc fur un fond noirâtre, ou de couleur pourprée, ou bariolées de brun-noirâtre fur un fond blanc, fuivant les efpeces, Ce joli cornet varie de maniere qu'il y a de ces fortes d’amiraux dont les quatre ou cinq pre- mieres fpires font convexes, tandis qu'elles fe trou- vent concaves dans d’autres. Quoique ce joli cornet foit fujer à des reprifes du teft que l'on nomme ex- crefcences, il eft néanmoins toujours d’un poli lui- fant. Il vient dé$ mers des grandes Indes. Sa longueur peut avoir depuis fcize lignes jufqu’à près d’un pouce & demi. RumPxius , tab. 34. litt. F. Proarchithalaf{us ; Holl. Vice-admiraal, le vice-amiral. M. d'ARGENVILLE , Append. pl. x. letr. L. pag. 385. Celui-ci eft appellé ordinairement le vice-amiral de Rumphius, parce que ce Naturalifte la employé dans fon ouvrage. Il eft moins rare que les autres. Sa couleur blanche eft compartie en languettes irrégu- lieres d’un rouge-brua , avec une fafcie dans le bas chargée d’un cordon de points de la même couleur. La tête eft admiable. VICE-AMRAL GRENU. Voluta conoïdes , circu- lis granulatis munita, latis fafcirs flavidis abfque li- neis rubefcentibus punituatis diffinéta; proarchithalal]us granulatus nominata. Ce cornet differe de l’amiral grenu , en ce que la fafcie jaune du milieu de la co- quille eft dépourvue d’une bandelette ponétuée de cou- leur rougeätre. Toute fa furface extérieure eft chagri- née par des cercles en relief & granuleux. C'eft l'ef- ece que l’on nomme en Hollande , le contre-amiral, ou l'amiral en fecond , grenu. Ses compartimens & fes marbrures font les mêmes que dans l'amiral grenu. Voyez AMIRAL GRENU. M. d’Argenville , dans l'Appendice,p£. 1. pag. 386. Le vice-amiral grenu n’a aucune différence avec l'ami- ral grenu, que de n’avoir point de ligne ponctuée de points rouges dans {a fafcie jaune; ou fi l'on veur, V LE 445 c'eft un amiral grenu dont l'efpece eft marquée par cette différence. VIEILLE RIDÉE, ou CONQUE DE VÉNUS RIDÉE. Chama coraiformis vel laière truncato ; craffis firus tranfverfis in unä extremitate lameliofis,aur rugis anftruéla : maculis ex ceffaneo purpurafcentibus & f[a8- albidis variegara & radiata ; concha V'eneris verula appel lata. Coquille bivalve du genre des cames-cœurs tron- quées appellées conques de Vénus. Cette efpece eftblan- châtre, rachetée , ou quelquefois radiée de couleur marron , ou brun pourpre : on peut compter fur cette furface douze groîles ftries tranfverfales en forme de rides, arrondies, excepté vers le pourtour de la par- tie latérale tronquée , ou ces grofles rides deviennent minces & faillantes en forme de petites lames : ce côte repréfente un cœur allongé & concave, au lieu d'être convexe comme dans la conque de Vénus de l'Amérique , armée de pointes. Cette bivalve , qui eft épaifle & pefante , fe trouve aufli dans les mers d'A- mérique. RUMPHIUS,. tab. 48. n. $. Anus rugofa , la vieille ridée ; Holl. Gerimpelde oude wyfs fchulp ; Ja coquille de vieille femme. GUAzTIERI , tab. 85. litt. À, Concha marina val= vis aqgualibus inaquilatera , notabiliter umbonata , & oblique incurvata , fubrotunda, vel triangularis, vulga- 7is, firiata ffris, aut rugis latis craffis , & in un extremi- tate rotundioribus , 6 craffioribus veluri filo ad alterum latus apperfis ; ponderofa, candida , nonnullis ma- culis plumbeis ; & lineis rufis rard nebulata , @ f- gnata. M. d'ArGEenvizze, pl. 21. let. B. pag. 186. Cette came eft nommée la vieille ridée, dite veru/a, à caufe de fes grandes rides, dont les extrémités fe terminent en pointes fur les lévres de fa bouche ; fa couleur eft blanche, bariolée de brun. VIEILLE RIDÉE, ou CONQUE DE VÉNUS RIDÉE A STRIES LAMELLEUSES, Chama trun- 446 L'un ie, À cata vel cordiformis, ftriis raris & lamellofis , cir= cumdata 3 aliquando ex colore fubrofeo leviter macu- lata ; alkida. Cette efpece de conque de Vénus ridée eft blanche, avec quelques taches légeres de couleur de rofe ou brunes ; fes deux valves font également traverfées de ftriss circulaires lamelleufes, minces & fragiles, rares, ou éloignées ies unes des autres, re- pliées en forme de feuilles, & découpées dans les’ bords de l’enfoncement latéral. GwAETIERI , tab. 88. litt. D. Concha wvalyis agualibus | inaquilatera , mediocriter , vel leviter um- bonata, @ oblique incurvata , fubrotunda , ffriis fo- liaceis eminentibas laciniatis , fragilibus criffata fubalbids ,.nonnullis punütis fufcis raro notata. + VIGNERON. Cochlea lunaris terreffris , pomatia vinitoria dréta. Coquille univalve terreftre du genre des limaçons à bouche ronde, ainfi appellée, parce qu'il fe trouve dans les vignes. M. Geotiroy, qui en fait mention dans fon Traité des coquilles, le nomme auffi le vigneron , & le définit ainf : Cochlea , teffä utrinque convexà , rufefcente ,. quiaque fpirarum. Sa coquille eft en fpirale , & décrit quatre tours & demi, & mème près de cinq tours. Sa couleur eft un peu, fauve , avec quelques bandes plus foncées : le boïd de fa bouche ou de fon ouverture eft peu faillant & recourbé & fa couleur eft un peu fauve, avec quelques. bandes plus foncées : le bord de fa bouche, ou de fon ouverture eft peu faillant & recourbé, & fa couleur eft la même que celle-du refte de la coquille. Pendant l'hiver, cette bouche eft fermée par une efpece de couche platreufe , blanche, tout-à-fait femblable à une coquille d'œuf. On trouve fouvent ce limas dans les vignes , ce qui l’a fait appeller le vigneron. Plufieurs perfonnes le ramaflent dans les campa- gnes, fur-tout au printemps , lorfque fa coquille eft encore fermée pour le faire cuire & le manger. Son. goût neft pas défagréable. Elle a quinze lignes de. larve. me WESG 447 LixnÆUS,Faun.fuec. 1293. Cochlea teflä ovatä, quinque fpirarum , pomatia diéta. LiNNÆUS ,'Syft. Nat. pag. 771. n. 593. Helix, teflä umbilicaté ; fubovurä , dbtufä, decolori, aper- curd fubrotundä lunatä , vulgd pomatia. GEsNER, Aquat. 255. Pomaria. LISTER, Angl. pag. 111. tom. 2. of. 1. Cocklea cinerea edulis cujus apertura operculo craffo velut gypfeo per hyemem clauditur. Lister , Fxercit. Anat. pag. 162. tom. 1. Ccchlea pomatia edulis , GESNERI. LISTER, Hift. n. 46. Cochlea cinereo rufefcens : faftiata , levirer umbilicata. Daze , Pharmac. 394. Cochlea terreftris , limax cerrefiris. Mr. Pin. 2107. Cochlea alba major , cum operculo fuo. PETIVER , Muf. 4. n. 12. Cochlea alba major. M. d'ArcEnNviIzze, tab. 18. fig. 1. pag. 338 Un grand limaçon de jardin ou de vigne, de forme ronde, à cinq fpirales très ramaflées ; fon ouverture , ou fa bouche , eft prefque ronde, fans rebords, fa robe eft un peu fafciée de couleur d'un gris fale & fauve. Gefner appelle ces fortes de limaçons, pomaria, parce qu'ils mangent des fruits & des raifins; ils fe nourriflent ordinairement d'herbes potageres. Woyez le mot POMATIA. VIGNOT. Nom que l’on donne communément fur plufieurs côtes de France, à des coquiilages uni- valves du genre des limaçons à bouche ronde. On en diftingue principalement deux efpeces, fçavoir, le vignot de la haute Normandie , qui eft appellé vi- guette en baffe Normandie , & le vignot du Poitou, nommé guisnette a la Rochelle. VIGNOT, ou VIGNETTE DE NORMAN- DIE, Cochlea lunaris , tranfverfim leviter flriata , guin- que vel fex fpiris parkm convexis conffans colore , fufco atgricante nebulata. Ce limacou a ordinairement juf- qu’à un pouce de longueur fur un quart moins de lat: geur. Sa coquille eft compofée de cinq ou fix fpires peu bombées, dont les dernieres forment un petit fommet aflez aigu. Toute fa furface extérieure eft garnie de ftries fines circulaires , le plus fouven: peu prononcées. L'ouverture eft prefque ronde avec une iévre épaille & tranchante, & un fut extérieur uni, blanchatre , ou fauve clair. M. d'Arcenvizze, pl. 6. lett. L. pag. 207. Un lima:on dont le fond jaunâtre, avec destaches & des lignes d’un brun fali, le rend femblable à un marron rôti dont il a retenu le nom. VIGNOT DU POITOU, ou GUIGNETTE DE LA ROCHELLE. Cochlea lunaris , margariti- fera , feptem vel octo fpiris convexis , apice ootufo in- fignis 3 colore fubviridi & ex fufco nigricans 3 lines exiouis flividis depiéta, Ce limaçon à bouche ronde eft compof£e de fept ou huit fpires convexes dont les dernieres fe terminent par un fommet obtus ; toute fa {urface extérieure eft d’une couleur fombre & d’un verd noirâtre , avec des lignes fines & circulaires, jau- nâtres, : M. d'ARGENVILLE, Append, Zoomorph. pl. 3. dett. A. pag 31. Voyez LimaAÇON À BOUCHE RONDE. VILLEBREQUIN. Tubulus marinus arcuati manu- Brit ficut tenebra contortus. Nom donné à un coquil- lage fingulier du genre des tuyaux de mer, à caufe de fa figure contournée à une extrémité, & terminée en forme de vis aigué. Sa couleur eft blanchâtre , ou fauve clair. Le gros bout de ce tuyau peut avoir trois lignes de diamètre. C’eft une variété de l’efpece ap- pellée /o/en-ferpent , & qui eft repréfenté dans la no- menclature de cet auteur à la sable 41.n. 1. Voyez SOLE N-SERPENT: GUALTIERI , tab. 10. lett. Q. Tubulus marinus irregulariter intortus , vermicularis , rufefcens | ffria- us , five cancellatus ; in os acutiffimum definens. Ejufdem , ibid, lice. V, Tubulus marinus irregulari- ter Ve FES 449 éer intortus , vermicularis , leviter ffriatus , © in tur= dinem obtufiorem definens , fubalbidus. M. d'ARGENVILLE, pl. 4. let. 1. pag. 197. Un folitaire de couleur fauve, dont les replis finguliers vont fe terminer à une pointe blanche fort aiguë. VINNE. Nom que l'on donne, felon Swammer- dam, à une coquille bivalve du genre des pinnes-ma- rines, parce qu'elle vit de rapine , & qu'elle fe faifir, & tue, avec fes pinces, les petits animaux dont elle fait {a nourriture. Winnigheid, en Hollandois, fignifie avec violence; & c'eft pour cette raifon, peut-être, qu’on la nommée vinne , ou bien parce que fa coquille eft mince comme les nâgeoires de poiflons , & tranf- parente comme leurs écailles, dépouillées de la pelli- cule qui les recouvre. Voyez PINNE-MARINE. VIS. Turbo, feu ffrombus , eft concha univalvis vel cochlea omnium longiffima, multis fpiris gradatim in acumine exerto , tenui & acuto valde elatis , vel conum exilem in mucrone in alto produéfum efformantibus , conffans ; lævis, vel ffriata , vel aliquandd tuberofa ; corpore exiguo tanquam fimplici fpirà ; aperturä parvä Sæpè obliquè expansé , vel ellipticä , vel fubrotunda , vel deprefsä, vel oblongä ; canali brevi , five fulcato, five rofirato, infignita & diffinéa. Coquille univalve, qui: compofe un genre par le nombre & la variété de fes efpeces, & que l’on peut comprendre dans la famille des limaçons. Suivant les anciens Naturaliites, les mots turbo & ffrombus dérivent du grec 4ypa@os, id eff, quod plurimos habet anfraëtus. Les caraéteres génériques & fpécifiques des vis font d'être compoftes d’un grand nombre de fpires , dont les circonvolutions tournent imperceptiblement , & par gradation en maniere de vis pour former un fommet mince, aigu, & fort éle- vé, ou repréfentent un cône très allongé, efhlé, & extrêmement exhauflé en pointe; d’avoir le corps de Ja coquille petit, ou ne formant que la premiere fpire dont le volume eft proportionné à celui des autres ipires, qui varient fuivant les efpeces. Les unes fonc Tome LIL 459 Y 4 S unies, féptéfentant quelquefois une double ou une triple fpirale ; les auttes font fouvent ftriées de diver- fes manieres ou cannelées, & dont les ftries font tel- lement compliquées qu'on ne diftingne plus la trace de cette fpirale qui fépare les circonvolutions; elles font tantôt turberculeufes & tantôt épineufes : il yen a d’applaties, de convexes & de vive-arrête, L'ouver- ture des vis eft petite, parce qu'elle eft proportion- née au corps de la coquille ; fa figure varie beaucoup, c'eft-à-dire , qu’elle eft ou elliptique, inclinée, ou oblique , ou allongée, quelquefois ronde , ou com- primée ou évafée. La lévre eft le plus fouvent tran- chante , un peu allongée, où plus on moins ceintrée, 8& même écartée en forme d’aile dans certaines efpeces. La columelle extérieure eft unie ou ridée, & termi- née, ainf que la lévre, par une échancrure ou un petit canal retrouffé , & en forme de bec. Les vis renferment une multitude d’efpeces & de variétés non-feulement paï le nombre & la figure de leurs fpires que lon peut compter depuis fept ou huit jufqu'à trente; mais encore par les différentes cou- leurs dont elles font ornées. Les vis font tantôt blan- ches , fauves, jaunâtres , tantôt tachetées ou tigrées de rouge-brun , de couleur marton, par zônes ou par. compartiments , ou de couleur de chair marquetée de rouge , de brun -noirâtre mélé de bliu. Les diverfes marbrures , dont les vis font bigarrées , forment quelquefois différents traits parmi lefquels on re- marque des efpeces de caracteres. C’eft pourquoi les Conchylioloziftes diftinguent les vis minces, & d'une forme très etñlée, d'avec les autres efpeces plus ren- fléess les premieres s'appellent, en général, aiguilles, & les autges fe nomment lalène , le poinçon, la tar- riere, le forêt ou le perçoir, Le télefcope ou la bouée, Je faux télefcope ou la cuillier à pot, la fcalara & la fauffe fcalata, la chenille & fes variétés, l'enfant en maillot, le clocher ou l’obélifque chinois, le clocher gothique, Lif, la vis de prefloir, la vis à sère sronquée, 0 A 4st la vis martelce, la vis feuilletée, la vis à as les autres efpeces font les vis tigrées , les vis à ca- racteres & les vis buccins : toutes ces jolies coquilles, qui font en général intéreffantes, & très-élégantes, fe trouvent dans les mers de grandes Indes, celles de l'Amérique méridionale & fepten:rionale , au Bréfil, dans le golfe du Mexique, Pile d'Amboine & ailleurs. I1 y a aufli des vis fluviaules , ou d'eau douce, & ter- reftres. RONDELET, de teflaceis , lib. 2. pag. 89 fait men- tion de -lufieurs efpeces de petites vis qu'il nomme, en général, surbines tuberofi, parmi lefquelies il y en a de terreftres. Lesunes font bianches , les autres noi- res & de diverfes couleurs. Elles ne paffent queres la grandeur d'un pouce. On en trouve, dit Rondelet, de terreftres qui portent le nom de limaçons; car il ny a point de teftacées dans terre qui foient de ce genre ; turbines funr quidam albi , quidam sigri, qui- dam varii ; pollicis magnitudinem nurquam excedunt. Æujus generts turbines ën terré reperiuntur , qui cochlea- rum nomine comprehenduntur : nam prater cochleas aullum teflaceum genus in terra vivit, ALDROVANDUS , de teflaceis, lio. 3. pag. 353. fait mention de quatorze efpeces de vis, outre celles de Rondelet, appellées surbr5es tuberoff , parmi lefquelles il y a quelques buccins; fçavoir , 1°. turbo tuherofus, G afper , an go nafcitur cancellus , la coquille turbi- née, ou la wis tuberculeufe , rude & dans laquelle fe trouve le petit crabe nommé Bernard l'Hermite ; 2°, c:rb0 fêrtatus ex monte erutus . Vefpece ftriée que l'on tire des montagnes ; 3°. srbinrs tuberofr é* oblongitres differentie ; les trois fuivantes , qui difierent entrelles, font tuberculeufes & allongées ; 6°. rurbo alius flriatus ex montibus , une autre vis ftriée de montagne ; 7°. alius lineatus & levis ; la fuivante elt légere & ornée dz lignes; 8°. surbo circa caudam lineis quatuor pro- tuberantibus, la turbinée garnie de quatre grofles ftries D . vers fa queue ou fon canal; 9°. longus 6 acutus infler fi; 452 RES unicorni, Celle qui cft aiguë & allongée comme une corne,ou comme la licorne; 10°. acutus puncfulis extu- berantibus plenus , l'efpece qui eft toute couverte de petits points faillants; 11°. alius ex rubro & albo va- riegatus , © inaqualis , celle qui eft marbrée de rouge & de blanc, & inégale; 12°. cuberofus alius © linea- tus , la fuivante eft à tubercules, & avec plufeurs lignes; 13°. uberofus extremo aliquantulèm ohblongo, la treizieme eft aufli tuberculeufe , & un peu allongée à une extrémité; 14°. turbo eff muricatus , enfin la quatorzieme qui eft garnie de pointes comme un rocher. Rumphius a fait repréfenter dix - neuf efpeces de vis, ab. 30. qu'il nomme en latin, /frombt, & en langue hollandoife , Naalden of pennen, les aiguilles, ou les plumes ou chevilles ; fçavoir, /frombus primus, feu fubula, la vis de la premiere efpece ou l’alêne; Holl. elze, of marl priem, en dikke tyger pen, l’a- leine , ou le poinçon,ou la groffe vis tigrée. S:rombus fecundus ; Hoil. Dunne tyger pen, la plume, ou la vis tigrée de forme efflée. Strombus tertius ; Holl. d'Omwande pen, la plume, ou la vis retournée ou à l'envers. Strombus quartus; Holl. Wit geplekte pen, la vis tachetée de ‘blanc. Srrombus dentatus , la vis dentée ; Holl. Gekartelde naalde , of gekartelde pen, l'aiguille, ou la plume crenelée, dentelée ou fefton - née. Strombus feptimus; Holl. Naalde pen, of een- hoorn-pen, l'aiguille, plume ou la licorne. S:rombus oitavus , five lanceatus , la vis de la huitieme efpece en forme de lance; Holl. Piekenier,la petite pique,la petite Jance ,ou le dard. Strombus nonus five granulatus ; Holl. Gegranuleerde , of gekorlde naalde , la vis grenue, ou l'aiguille treflée. Strombus chalybeus , la vis d’'a- cier; Holl. IZeyl-naalde, l'aiguille à voile. Srrombus caudatus albus, la vis blanche à queue; Holl. Witte tuytje of fnuyt pen, le petit cornet blanc , ou la pe- tite trompe, ou défenfe d’éléphant , ou la mouchette. Strombus caudatus granulatus , la vis grenue à queue ; à 08 453 Holf, Gegranuleerde tuytje, of knobbel pen, le pe- tit cornet grenu, ou la vis noueufe. Srrombus tympa- norum feu tympanotonos , la vis à tambour ; Holl. Trommel fchroef. S:rombus tuberofus , la vis tuber- culeufe ; Holl. Geknobbelde tuytje , of gedoornde fnuyt, la petite corne à nœuds, & la trompe entou- rée d’épines. Strombus angulofus , la vis angulaire ; Holl. Rugge trommel fchroef, of weft indifche pauze- kroon , la vis à tambour brute , ou la thiare de l'A- mérique , ou des Indes occidentales. Strombus fluviati- lis; Holl. Rivier-naald, of flakke pen, l'aiguille flu- viatile, ou la vis limaçon. Ssrombus paluftris , la vis de marais ; Holl. Weft indifche baftaard pauze-kroon, la fauffe thiare des Indes occidentales. S:rombus palujiris lævis , la vis de marais unie; Holl. Gladde moerafch pen. Terebellum , la tarriere; Holl. Kuypers boor, of geftippelde boor, la tarriere du tonnelier, ou le vilebrequin à pointes. Srrombus mangiorum ; Holl. Mangos naalde. | Gualtieri appelle la vis en latin, urbo ; ce Conchy- liologifte , qui en a fait repréfenter un aflez grand nombre en trois planches, en a formé deux feétions dont la premiere renferme cinq genres, qu'il nomme en général, surbines aperti, les turbinées ouvertes ; fçavoir , la vis, ou la turbinée à ouverture large, turbo apertus , latus pour le premier genre , 2°. turbo aper= us , acuminatus ; 3“. turbo apertus, canaliculatus reéliroftrus ; 4°. turbo apertus, canaliculatus oblique in- curvatus ; $°.turbo apertus fulcatus. Les turbinées,dont l'ouverture fe termine par un fommet , les vis ou tur- binées à canal & à ouverture en forme de bec, celles dont l'ouverture forme un canal recourbé obliquement, & les vis ou turbinées dont louverture eft échancrée. La feconde fe&tion ,que Gualtierinomme rurbines inte- gri, Cefta-dire , les vis à bouche entiere, renferme trois genres , turbo integer vulgaris, turbo Integer acu- minatus , @ turbo integer fimbriatus , la vis entiere commune, celle qui finit par un fommet, c'eit-à-dire, Fan 454, NRA | dont l'ouvéfture finit en pointe, & la vis où turbinée dont l'ouverture eft frangée ou bordée comme celle dé la faufle /calata & de l'enfant en maillot. Voyez ces noms. : M. d’Afgenvillé, qui à rangé les vis dans la neuviemée famille des coquillés univalves, dit que la vis eft une coquille univalvé dont la bouche eft tantôt longue, large ; Applatie, ronde, dentée, & tantôt fans dents, diminuant vers la bafe, quelquefois à oreilles, fe termi- hant toujours en une longue pointe tres aigu. Turbo, feu ffrombus , eff concha univalvis , ore longo , largo, depreflo, rotundo , dentato, edentulo, verfus bafim anguffiore , aurita, in lorgum & acutiffimum mucro- nem definens. Cet auteur diftingué neuf efpeces de vis dont la plupart ont leurs variétés ; fçavoir, 1°. la vis à botiche longue, fans dents, dont le fut eft rayé, turbo ore longo , edentulo , columellä rugosä ; le clou marqué de taches bleues , c/avus maculis caruleis deco- ratus ; l'alène chargée de petites lignes jaunes & droi- tés , /ubula', lineolis flavis & perpendicularirer notata ; le poinçon éntouré de points , pugiunculus , circulis panéuatus ; Vaisuille tachetée & cerclée , acus macu- lofa liners cinéta; le perçoir entouré de lignes & de points, cerébellum lines & punttis infignitum ; Vefpecée blanche à réfeau & grenue, albidus reticulatus, & granulatus ; celle qui eft vérgetée, entourée de cor- delettes, wvrrgatus , Juniculis connexus. 2°. La vis à bouche dentée , dont le fut eft rayé, surbo ore dentato, columellé rugosa ; fafciée & eéragée, fafciatus conta- balarus ; Vénfant en maillot, puér in fafciis. 3°. La vis faite en pyramide a bouche applatie , rurbo pyra- midalis, ore depreffo : le télefcope ridé de fillons en travers , selefcopium tranfverfrs fulcis corrupatum > blanche entourée de lignes jaunes , albidus, lineis Favis circumfcriptus ; Va pyramide , ou l’obélifque Chinois, pyramis ; feu obelifcus finenfis ; la vis ridée, remarquable par des cercles élevés & garnis de poin- tes, turbo rupofus , elatis punttorum Orbibus decor4= N'ES 455 ftus ; la petite tour entourée de lignes, & grenue, turricula filis cinéta & granulata. 4°. La vis à bouche qui s'étend en long , rurbo ore in longum duëto; la tarriere aîlée, terebra alatas la tarriere blanchître, terebra fubalbida; bariolée , variegata ; entourée de lignes fauves, lineata. $°. La vis à bouche applatie & fort étendue, curbo ore plarno , figur4â productiore ; la chenille , étagée , à bec, à tubercules, marquée de taches brunes & bleues, eruca contabulata, roftrata , tuberofa, maculis cærulers & faufcis infigrira ; celle qui eft blanche ,. bec, entourée de cercles & de tubercules | albida , roffrara, fpiris & tuberculis donata. 6°. La vis à bouche large & ovale, turbo ore largo € ovali ; le ruban bariolé de veines noi- res, Jaunes & rouges | vifra, venus nigris , flavis & rubris difcriminata ; de couleur d’agathe à fommet bariolé, colore achate , clavicul& vartegara ; blanchâtre à fommet coloré, /ubalbido , clayiculä de- pi&ä. 7°. La vis à bouche ronde, turbo ore rotundo ; la vis de prefloir creufée profondément, sorculum fulco admodèm profurdo excavatum; de couleur d'os, à vingt tours tournés différemment, mediis viginti or- bibus in plures finus depreffus , colore offeo ; Y'efpece dont les tours épais font blancs & fauves, craffis roris fubalbidis & fulvis decoratus ; qui a dix-fept tours ca- nelés , torts feprem-decim canalicularis infignitus ; la vis entourée de vingt tours épais, d’un beau travail, c'affis vigints toris eleganti ftruéturâ decoratus ; brune à quatorze tours rayés , f/cus quatuor-decim toris ffriatis infrruétus. 8°. L'efcalier de Rumphius entou: re de filets blancs ; c’eft la fcalata , fcalaris Rumphrr, albis filis ligatus : diéfus f[calata : 9°. à oreilles de Ron- delet, awritus Rondeletii. - Le vrai caractere des vis, dit M. d'Argenville , eft d’avoir la figure extrêmement longue & menue, avec une pointe très aigué , des fpires qui coulent imper- ceptiblement fans une grande cavité, la bafe platre & petite , de même que l'ouverture de ka bouche : une F fiv 456 W 14 5 figure qui imite le forêt ou l’alêne, détermine font caractere générique. Le même auteur, dans la Zoomorphofe, pag. 45 ; donne une idée de animal qui réfide dans deux efpe- ces de vis. La premiere eft d'une longueur médiocre, terminée par une pointe très fine. Son corps mé- diocrement épais eft chargé de dix fpires un peu renflées , qui compofent fa clavicule , & diminuent de groffeur jufqu'au fommet. Sa tête , femblable à celle d’un limaçon, n’a rien de particulier , elle eft plus évafée que celle de la feconde dont on va parler : on y voit un opercule au bout de fa plaque , lequel eft peu capable de boucher l'ouverture de fa coquille. La feconde vis eft très longue , ayant dix-fept fpi- rales , & très détachées, qui portent chacune plu- fieurs ftries affez profondes. Cette vis rampe fur une bafe charnue à la maniere des autres teftacées, qui fe trainent fur un pied; mais ce pied, au lieu d’être rond, eft découpé dans fon pouriour , & la partie an- térieure, qui porte un bourrelet, eft tranfverfalement coupée de petites rides, qui ne paroiflent qu'autant que l'animal jouit de toute fon étendue. Son col eft très long , & la tête eft accompagnée de deux cornes affez grofles dans leur naiflance, & très menues dans leurs extrémités : on voit les yeux placés à l'ordinaire, & affez gros dans leur bafe ; le mufeau en-dehors eft bordé d’une petite frange brune, dont les filets ont un mouvement alternatif, qui couvre la bouche, & la garaniit de tout accident. L’operculé eft extrêmement rond, de couleur brune & nacrée; il fe montre fur le côté tenant à fa bafe. M. Âdanfon fait mention de plufeurs vis, dontil forme un genre univalve qu'il nomme en latin serebra, la vis, qui comprend cinq efpeces, fçavoir, le mi- ran, le rafel, le nifat, l’arvan, & le faval. M. Davila, dans fon Catalogue fyftématique, die ue les vis font des coquilles contournées à grand nome . bre de fpirales , de forme conique très effilée , à bou- V 1-5 457 the petite, oblongue ou arrondie, & à tête fort éle- vée. Elles font cu liffles, ou ftriées , ou tuberculeufes, & fe divifent ainfi naturellement en trois genres, fçavoir ; 1°. Les vis lifles comme les vis à caraéteres, celles qui font tigrées, la tarriere, le poinçon & lalêne. 2°. Les vis ftriées ; fçavoir, les /ca/ata, l'enfant en maillot, la vis à tête tronquée, le télefcope, ou la bouée, le faux télefcope, ou la cuiller à pot, lai- guille faite en vis de tambour, la vis de prefloir & le perçoir. 3°. Les vis tuberculeufes comme les efpeces appel- lées chenilles, le clocher, ou l’obélifque chinois, Yif, le clocher gothique, la vis feuilletée, & la mar- telée. VIS A CARACTERES. Srrombi literati. On nomine ainfi les efpeces dont la furface extérieure eft ornée par zones de diverfes taches brunes, ou mar- ron plus ou moins nuées d'azur, qui repréfentent des efpeces de lettres, ou de caracteres principalement dans les vis que l’on nomme l’alêne. Voyez ALENE. VIS A TAMBOUR, ou VIS FAITE EN VIS DE TAMBOUR. Srrombus viginti quatuor vel tri- ginta circiter fpiris convexis , ftriatis 6 dense cana- liculatis compofitus ; ore fimplici fubrotundo 6 to10 co- dore caffaneo vel fufco ; ffrombus tympanorum appella- tus. Cette vis, qui eft d’une forme élégante, très eff- lée & très élevée, eft compofée de fpires convexes, ftriées & cannelées d’une maniere circulaire , ferrée & très articulée, que l’on peut compter depuis vingt- quatre jufqu’à trente. Toute cette furface extérieure eft brune , ou d’une couleur marron qui s'éclaircit de plus en plus jufqu’au fommet. L'ouverture eft prefque ronde, fimple , entiere, ou fans canal, ou échancrure. Cette vis peut avoir jufqu'à fix pouces de longueur : elle vient des mers des Indes orientales & occiden- tales. Ruurnivs, tab. 30. litt. M. Srrombus tympano- 453 se rum (eu tÿmpanotonos ; Holl. Trommel fchroef, la visätambour. à GUALTIERI, tab. $8. litt. A. Turbo integer , vul- garis ,imaximus, denfiffimè ffriatus , triginta circiter Jpiris elongatus , fufcus. M. d'ARGENVILLE, pl. 11. lerr. D. Une vis de couleur fauve , & compofée de différentes pointes rondes toutes rayées , qui vont toujours en diminuant jufqw2 une pointe fort aiguë. VIS BUCCIN. Srrombus bucciniformis On nomme aini plufieurs efpeces de vis terreftres, dont la figure approche aufli de celle du buccin; fçavoir, plufieurs uniques & contre uniques, les enfans au maïllot, le - ruban & le pavillon d’Hollande. Voyez ces mots. VIS DE PRESSOIR. Srrombus craf[us , pondero- 215, guindecir fpiris parcim oblique & gradatim com- planatis , minutiffimè ffriatis ; un& ffrid eminente & acuté , vel duplici vel triplici in medio fpirarum dif- iris ; aperturà fubrotundä integr ; colore fulvo li- vido : flrom$i torculi nomine donatus. Cette efpece eft compofée de quinze fpires applaties dans ua plan obli- que, où coupées en talut vers la ligne fpirale, ou en angles rentrans , garnies de ftries fines circulaires, parmi lefquelles on en diftingue deux ou trois autres plus élevées; mais dont celle du milieu des fpires eft faillante & de vive-arrête. L'ouverture eft aflez arron- die, avec une lévre tranchante , un peu finueufe quoi- que fimple, ou fans canal ni échancrure. Cette vis eft pefante à caufe de l’épaiffeur de fa coquille : elle porte ordinairement entre quatre & cinq pouces. de lon- eur. GoALTIERT, tab. $8. litt, B. Turbo inreger vul- garis, minuriffime ffriatus , coflà acutä eminente, he- Licis ferrez inffar per medium anfraëtuum circumdatus , ex fufco fabalbidus. | | Ejufdem , ibid. litt. C. Turbo integer, vulgaris, craflus , ponderofus , in medio anfrafuum coffé duplice acut4 difunitus , albidus. | Pi CEATETS 459 M. d'ArRGENvVIzLzLE , pl. 11. lett. C. Cette vis eft contournée de différentes façons , forman: deux rangs de vive - arrête, avec des enfoncemens confidérables tels que ceux d’une vis de prefloir : fa couleur eft d’un blanc tirant fur le jaune & le rouge. _ VIS-FEUILLETÉE. Strombus viginti fpiris con- cavis , plerifque oblique lamellofis , duplict quafi funi- culo circumdatis , conffans ;ÿ aperturä fubrotunda ; albus ; ffrombus foliaceus di&us. Cette vis , qui eft toute blanche, eft compofée de vingt fpires concaves, chargées dans leur milieu de feuilles inclinées , bor- dées en haut & en bas d'une cordelette, & féparées par un fillon. L'ouverture de cette vis eft prefque ronde. File fe trouve dans les mers de l'Amérique. M. DAv1LA, cat. [yff. pag. 229. art. 442.pl, 16. detr. Q. VIS FLUVIATILES, Srrombi fluviatiles ; ce font les efpeces d’eau douce , qui fe rencontrent dans les fleuves , Les rivieres, les lacs, & les ruifleaux. M. d’Arsenville en fait mention de trois efpeces, pl 27.n. $. pag. 229. Elles font toutes blanches , fa Marne fournit la premiere , qui n’a qu'un fimple liftel ‘regnant tout autour. La feconde tire fon crigine de la riviere des Gobelins. Cette vis pourroit être rou- ‘lée , dit M. d’Argenville; fes fpires ont du relief; les deux petites font placées entre une grande. La troi- fieme vis, que la Seine a donnée , eft toute unie & toute frufte. _ Le même auteur, dans lappendice qui traite de la Zoomorphofe , pag 74. pl. 8. n 4. La vis eft de tou- tes les coquilles fluviatiles la plus difficile à trouver ; cependant 1l s’en rencontre dans la Seine , dans Îa ‘Marne , & dans la riviere des Gobelins. La coquille “eft faite en efcalier , formant une pyramide, dont les contours font fimples, marqués feulement d'une ligne blanche. On découvre dans l'animal une petite tête, avec deux cornes & deux points au-deflus , qui font fes yeux; il fort aufli une petite plaque. de 460 V +1 VIS FLUVIATILE DE LA GRANDE ESPECE: Turbo vel ffromous fluviauilis, maximus , candidus, minutifime in longum firiatus vel rugofus; novem fpiris elatis, & paulifper convexis conflans ; aperturé integré, oblongä , laio paululèm fimbriato , & parvo umbilico diffinitus. Cette vis eft une des plus grandes efpeces d’eau douce que l'on connoiffe; elle eft compofée de neuf fpires élevées , un peu bombées, & dont la der- niere forme un fommet ebtus. Toute la furface exté- rieure de cette coquille , qui eft entierement blanchä- tre , eft garnie de ftries longitudinales très fines en forme de rides. L'ouverture eft affez grande , oblon- gue , avec une lévre entiere & un peu frangée ou re- trouffée. On remarque deffous cette livre, vers l’extré- mité de la columelle extérieure , un petit ombilic. Cette vis peut avoir depuis deux pouces & demi juf- qu'à plus de trois pouces. Guaztrerr, tab. 6. litt. I. Turbo fluviatilis | maxt- rhus , levis, teffä ponderosä , ex cinereo fubalbidus , aOvein ordibus terminatus. VIS FLUVIATILE NOIRATRE. Turbo vel frombus minutiffime in longum ftriatus | feptem fpiris exertis, convexis ; apertur& oblongä , Labio integro dif- tinéus 3 colore ex fufco nigricans. Cette efpece , qui approche du genre des vis-buccins , eft compofée de ept fpires convexes , & fort allongées, principalement dans les premieres à ftries longitudinales très fines. L'ouverture eft oblongue & aflez étroite , avec une lévre un peu frangée ou retrouflée dans fon bord. Cette coquille eft enticrement noirâtre. Sa longueur porte un pouce neuf lignes. Goazrrerr , tab. 6.littt GG. Turbo fluviatilis , per longitudinem minutiffimè friatus ; ore angafto in- tegro , primo orbe infigniter produéto , ex fulco nigri- cans , feptem fpiris finitus. VIS MARTELÉE. Srrombus viginti fpiris afperis vel ficut malleo percuffis , ex ulbedine laëteä candefcens. Cette vis , qui eft d’ane blancheur de lait , eft compo: VAN TAS 461 Tée d'une vingtaine de fpires raboteufes ou avec des enfoncemens irréguliers qu'on croirait faits à coups de marteau. Ceft pourquoi on lui a donné le nom de la vis martelée. Elle eft une variété de lefpece ap- ellée la vis-feuilletée. | VIS-NOIRE. Turbo feu ffrombus ponderofus , toto colore nigro nebulatus » Quindecim Jpiris per longituar- rem complanatis : minutiff mis rugis undofs ïs in longum duëtis ; aperturé ellipticä oblique expansd , labio tenui & leviter fulcato, d'finélus € infignis. C'eft une ef- pece d’une forme très efhilée , dont a coquille eft pe- fante , compofée de quinze {pires élevees , applaties dans leurs plans perpendiculaires , & fur lefquelles on diftingue des rides longitudinales , onduleufes & pret: qu ’imperceptibles. Cette vis’, qui cft d'ailleurs un peu raboteufe , eft entiérement noire. Son ouverture eft d’une figure elliptique, & inclinée obliquement ; ; la lévre Ai: mince , ndEte avec une Jégere échan- crure , qui tient lieu de canal. Sa columelle eft unie & jeunatre. Sa longueur pzut avoir jufqu’à près de trois ouces. VIS TACHETÉE. Srrombus viginti fpiris partim convexis € partim oblique complanatis , leviter in lon- gum rugofis , in fundo fulvo-livido , maculis albidis Jubrotundis per Jeriem notatis infignis ; teffà ponde- rosà , aperturà inaquali ; labio & columellä ; in brevi canali fulcato & paulifper roffrato ,proau&ks , difinälus. ‘Cette vis eft compofce de vingt fpires, m bit d'Hon bées & moitié applaties obl iquement, fur lefquelles ‘on diftingue des rides longitudinales peu articulées, ainfi que des taches blanches , aflez grandes, plus où moins rondes fur un fond fauve- clair : lefquelles tour- nent réguliérement avec les fpires, mais qui s’effacent le plus {oivent à à mefure qu’elles parviennent vers le fommet. L'ouverture eft un peu allongée, d’une figure irréguliere , & dont la lévre & la PAPA TLIE termi- nent par un petit canal tronqué & un peu recourbé en bec, Cette coquille eft d'une forme efhlée , élégan- 462 V 1 $ te, & pefante, à caufe de fon épaiffeur. Elle pañle trois pouces & demi de longueur. RuUMPHIUS , tab. 30. lit. D. Srrombus quartus » Holl. Wit-geplekte pen , la vis ou la plume tachetée de blanc. VIS TERRESTRES. Turbines vel [trombi terreftres. Ce font les efpeces que l’on trouve dans les forêts au pied des arbres , dans le bas des vieux murs, & dans les trous de la terre. Ces fortes de vis font en général d'une plus petite forme que celles de mer, & d'ean douce. M. d'ARGENVILLE ,pl. 28.n.24. pag. 341. Ces quaite vis, dit l’auteur, font extrêmement petit tes ; il y a peu de différences entr'elles. On les trouve rarement. Le même auteur, dans la Zoomorphofe de fa Con- chyliologie, a fair repréfenter une vis terreftre avec l'animal, pl. 9. n° 12.pag. 83. Cette efpece fe trouve difcilement , dit M. d'Argenville : elle ne fut pas plu- tôt placée fur une feuille d'arbre humectée , qu'elle fit fortir une aflez grande plaque avec une tête garnie de quatre cornes, dont les deux plus grandes font terminées par fes yeux ; on voit les deux petites au- deflous. Sa couleur en genéral eft grife , & fa robe eft traverfée par fept tours de fpirales peu élevées , for- mant une ligne double. On ne connoît aucune de fes parties que par le fecours du verre lenticulaire. VIS TERRESTRE TRONQUÉE. Srrombus ter- reftris candidus , teflé tenui , [ex fpiris acumine obtufo feu veluti truncato , diffinétus. Celle - ci peut avoir jufqu’à quinze ou feize lignes de longueur : {a coquille, qui eft toute blanche , mince & legere , eft compofée de fix fpires, dont les cinq premieres font élevées , un peu conyexes, & rides en partie; mais dont la derniere forme un fommet obtus & comme tronquée; d'ouverture eft fimple & entiere. GuALTIERT , tab. 4. litt. O.P. ©. Turbaterrefiris candidus , aliquando cinereus , mucrone truncato, : VW: ES 463 VIS TIGRÉE. Turbo feu ffrombus ofodecim vel vieinti fprris in acumine acutiffimo exeriis, fibalbidis vel flavidis , maculis fufcis vel ex caftaneo rubefcerri- bus per feriem vel afperst difpofitis difiinétus € depitlus, canali brevi rruncato. On nomme ainf cette efpece, à caufe que les dix-huit ou vingt fpires dont elle eft compofée , font tachetées par zonés de couleur brune ou marron vif & rougeätre dans certaines efpeces , tandis que dans d’autres ces taches brunes font EU femiées au hafard. Le fond de la coquille cft ordivai rement uni, luifant , d’une blancheur d'ivoire on ju- nâtre. Qn remarque dans quelques efpeces vers le haut des fpires un fillon léger, qui formé une double ligne fpirale. L'ouverture ‘eft ocblongue avec une lévre tranchante , us peu évafce . laquelle fe termine avec la columelle De par un peti canal échancré. Les vis tigrées varient par le nombre de leurs {pires plus ou moins convexes ou comprimées, ainii que par les taches brunes ou rouge - brun , de forme à peu près rondes ou quarrées : on en compte jufqu'à trois ran- se fur les cinq ou fx premieres fpires. Ces fortes e vis, Aout la figure eft très efnlée & aiguë, peuvent avoir jufqu'à quatre où cinq pouces de longueur. Elle piov iennent des mers des Indes. RumrHius,tab. 30. litt. B. Srrombus fecun- dus ; Holl. Dunne tyger pen , la vis tigrée de forme efhlée. GUALTIERI, tab. 56. lit.B. Turbocperius, latus, candidus , _ rufis densè depittus , viginti fpiris finitus. | VITRE CHINOISE ou HUITRE TRANS- PARENTE. Offreum , ferè toraliter complanaräm , ir ambitu fatis rotundum , tenuiffimum , pelluctaum , Jo- rinfecus minut!ffime firiatum ; coloribus aureis , nigri- cantibus , @ femi-margaritiferis extès depitfum ; intàs aitore fubargenteo lucidè mediocriter fplendens. Co- quille bivalve du genre des huîtres plates & à char- le) nicre, formée dans une valve de deux moulures fail- 464. | AE 2: Jantes difpofées en angle , lefquelles s’enclavent dans les deux rainures correfpondantes de l’autre valve. Elle eft ainfi nommée à caufe que les Chinois & les Indiens en font le même ufage que nous faifons des vitres. La forme de cette huître, qui eft très plate, approche beau- coup de Pefpece que lon nomme la felle Polonoife ou Angloife, & la grande pelure d’oignon ; mais elle eft plus arrondie dans fa circonférence & moins cam- brée. Ses battans font très minces, fragiles , tranfpa- rents; d’une fubftance demi nacrée , bronzée ou comme dorée , marbrée de noire & lamelleufe , fur laquelle on diftingue des ftries longitudinales extrêmement fines. La furface intérieure eft luifante, d'une fauffe nacre ar- gentine moyennement brillante , & quelquefois avec quelques loupes perlées. Cette huître porte ordinaire- ment quatre ou cinq pouces de diamètre. VIVIPARE A BANDES. Merira , teffä oblongé, fubviridefcente , fafciis tribus lividis , anfrafibus quin- que. Coquille univalve d’eau douce du genre de la nérite mentionnée dans le Traité de M. Geofroy , pag. 113. Sa forme eft femblable à celle que l'on nomme l’élégante ftriée ; c’eft-3-dire qu’elle eit allon- gée en pyramide avec une bafe large , avec l’excep- tion que cette cfpece a huit lignes de longueur fur fept lignes de largeur : de plus, elle n’a que quelques ftries longitudinales , peu apparentes, & du reîte, elle eft aflez life. Sa couleur eft pâle un peu verdâtre ; quelquefois brune , avec trois bandes d'un brun obf- cur , paralleles l’une à l’autre , qui fuivent la direétion des fpirales. Quand l’animal eft vivant, la coquille éft plus brune, & les bandes paroiffent moins que quand la coquille eft vuide. Son ouverture eft ronde , fans rebord ni lévres , & elle eft fermée par un opercule à volutes , comme dans l’élégante ftriée. Cette coquille : eft vivipare , au lieu que les autres de ce genre font ovipares ; & c'eft de là que lui a été donné le nom qu'elle porte. On la trouve dans les étangs & les ri- vieres ; il y en a beaucoup dans la Seine. LinxÆus, : Ü N I 46$ Lrnnzus, Faun. fuec. 1312. Cochlea, teflä oblor- giufeulé , obtufd , anfraëibus reretibus , lineis tribus dividis. LiNnæus, Syft. Nat. pag. 7712.n. 603. Helix, ceflé imperforatä, [ubovata, obtufa , cornea , cingulis fufcatis , apertur& [uborbiculart. Lrsrer, Angl. pag. 133. fig. 17. Cochlea maxima fufca , feu nigricans, fafciata. Idem, Hift. Conchyl. tab. 126. fig. 26. Cochlea Vivipara , fafciata. Idem , Exercit. pag. 17. tab. 2. Cochlea maxima viridefcens , fafciata , vivipara. SMAMMERDAM, Bib. Nat. tab. 9. fig. 3. Cochlea Yivipara. PETIVER, Muf. 84. n. 814. Cochlea fluviatilis , vivipara , Londinenfis. GUALTIERI ,tab. s. fig. |. Buccinum fluviarile fuf: cum , fivè nigricans | fafciatum ; quinque orbibus præ- ditum. M. d'AReENVILLE , pl. 8. fig. 2. UMBILIC ou NOMBRIL. Urmbilicus. Terme de Conchyliologie , qui défigne une ouverture qui fe trouve dans les coquilles univalves , & qui eft ordinai- rement fituée dans ie centre de la fpirale, à côté de la grande ouverture , ou à côté de l'extrémité de la columelle extérieure , qui en cache le plus fouvent une partie. C’eft pourquoi les Conchyliologiftes di- fent qu'un coquillage eft ombiliqué lorfqu'il porte cette ouverture. UNIQUE. Les Conchyliologiftes donnent le nom d'unique à plufieurs coquillages univalves , lorfque lPouverture eft tournée contre l'ordinaire des autres, de droit à gauche , en fuppofant le fommet de la co- uille en haut. C’eft pourquoi on appelle aufhi ces ds de coquilles, bouches à gauche ou malnom- mées. Les efpeces les plus connues font l'unique buc- cin , l'unique limaçon, Punique murex , & l'unique ruban. Lorfque ces mêmes coquilles préfentent leurs Tome IL. | Ge le ace U NI ouvertures à droite comme les autres , on les appelle les contre-uniques. UNIQUE-BUCCIN DE COULEUR CITRON. Buccinum terreftre , lave, [ex vel [eptem fpiris parèm convexis oblique contortis conflans ; aperturä à dexträ ad finiftram drfpofitä ; labio fimbriato, 6 intesro; colore citrino nebulatum. Coquille univalve du genre des buccins , ainfi nommée à caufe de fa bouche à gauche. Elle eft compofée de-fix ou fept fpires aflez élevées, convexes & obliques. Toute la furface extérieure, qui eft unie à quelques rides près, eft nuée de couleur citron. L'ouverture eft entiére , avec une lévre fran- gce ou bordée en bourrelet , blanchätre dans fon bord & liferée de rouge-brun en-dehors. Au-deffus de cette ouverture , vers la columelle, fe trouve une bandelette ou une trace longitudinale marron , qui ne s'étend ou eo) . ne fe prolonge que vers l’origine de la feconde fpire. [l'y a néanmoins des efpeces dans lefquelles cette trace eft peu marquée, & qui enfont même dépourvue. Cette coquille ,quitendau genre des vis-buccins, eft terreftre, & fe trouve rarement dans les forêts de plufieurs îles de l'Amérique méridionale , fur -tout dans celles de Caïenne & de la Guianne. L’unique-buccin a une varièté dans fon efpece, que lon nomme le pavillon du prince. Voyez PAvILLON Du Prince. GuazTiErt, tab. $. litt. P. Buccinum fluviatile, colore citrino fplendidiffimum , [ex [piris finitum. M. d'ARGENVILLE , pl. 9. let. G. Un buccin, que l’on nomme l'unique ; de couleur citron. UNIQUE LIMACÇON. Cochlea terreftris , apertu- râ femi-ovatä , ad finiffram inclinatä ; [ex fpiris pau- Lifper convexis ; umbilicata. Coquille univalve terreftre du genre des limaçons à bouche demi-ovale , dont l'ouverture eft placée de droite à gauche. Sa furface extérieure eft nuée de fauve & de blanc. Ce limaçon eft compofée de fix fpires un peu bombées. L’ouver- ture , qui eft à-gauche & en partie ovale , eft bordée Ne | 467 d'une lévre tranchante, & d’une columelle famelleufe qui recouvre en partie un ombilic. La contre - uni- que de cette efpece eft aufli ordinaire , que fon uni- ue eft peu connue. UNIQUE MUREX ou ROCHER. Murex , ca- nali aperto , in longum produfto ; leviter tranfverfim ffriatus ; fex fpiris fuperids depreffis , exiguis tubercu- Lis coronatis ; magné aperturä , longä , in finiffram ex- panfa ; fubalbidus & maculis ex rufo rubefcenribus in longum € per feriem dupliciter ordinatis depiéfus, ne- bulatus & infignis. Coquille univalve du genre des rochers à long canal ; fon ouverture, qui eft fpacieufe & fort allongée, fe trouve à gauche, contre l’ordi- naire de cette efpece, & on nomme pour cette raifon la contre-unique murex. La volute eft large, peu élevée , & compofée de fix fpires, prefqw'appla- ties & couronnées de petits tubercules. Toute la fur- face extérieure de ce rocher eft blanchâtre , veinée de deux rangées de taches longitudinales, roufsâtres & rouge-brun. On apperçoit fur cette coquille des ftries tranfverfales , rares & peu prononcées. Ce ro- cher peut avoir depuis trois juiqu’à plus de quatre pou- ces Fit er - Puis ; F M. d'ARGENVILLE, pl. 15.lett. F. pag. 2521. Ce rocher s'appelle l'unique, à caufe de fa bouche, qui eft tournée contre l'ordinaire de droit à gauche , avec une clavicule aufh applatie que fa queue eft pointue. Ce murex n’eft pas commun. | UNIQUE RUBAN. Srrombus bucciniformis ter- reftris , feptem fpiris convexis & oblique inclinatis com- pofitus ; lineis ex nigro purpurafcentibus & alrernatim rofeis vel aliis coloribus circumfcriptus 3 aperturä ‘ [r- niffrä infignis. Coquille univalve terreftre du genre des vis buccins , qui ne différe en général des efpeces que lon appelle rubans , que par la pofition extraor- dinaire de fon ouverture qui fe trouve à gauche. Elleeft compofée de fept ou huit fpires convexes, contournées obliquement , ornées de lignes pourpres - noirâtres , 8 1) 463 | 6. 1 avec des cercles alternatifs différemment coloriés , tan“ tôt de couleur de rofe ou citron , tantôt verdâtres ; quoique cette efpece ne fe rencontre que par le plus grand hafard parmi ces fortes de coquilles. Woyez RuBan OU VIS-BUCCIN RUBANNÉ. UNIVALVES ou COQUILLAGES UNIVAL- VES. Univalvia feu conchæ univalwes, en grec ovofupes Les Naturaliftes appellent ainfi en général tous les coquillages d’une feule piéce ou écaille, & qui com- Loir une clafle confidérable , formée de différens genres & efpeces , pour les diftinguer des coquillages bivalves & multivalves. La clafle des univalves ren- ferment les lépas ou patelles , les oreilles de mer, les nautiles , plufieurs genres de limaçons, les vis, les büccins , les rochers , les pourpres , les cafques , les tonnes, les porcelaines , les rouleaux & les volutes coniques ou proprement dites. | RONDELET , de teffaceis , lib. 1. ne paroît rap- porter le terme d'univalve qu'aux lépas & aux oreilles de mer. Unicä conchä conflant lepades , alia duabus , ut mytuli; alia undique turbinata [unt , ut purpura, buccinum ; alia non turbinata [unt , ut concha quæ por- celaines vocantur. Ce Naturalifie donne le nom de turbinée ou de coquille contournée en volute aux pourpres, aux zzurex , aux buccins , aux fabots , aux limaçons, &c. ALDROVANDUS , de teftaceis , lib. 3. pag. 232. appelle. coquillage univalve celui qui n'eft renfermé ue dans une feule écaille ; univalve appello , quod teffä fingulari clauditur, & ne comprend dans cette claffe que les lépas, les oreilles de mer , les porcelai- nes , la conque perfique & plufieurs tuyaux de mer, qui terminent le livre des teftacées. Ce Naturalifte & adopté à peu-près la même méthode que celle de Ron- delet à l'égard des coquillages turbinées , excepté qu'il en fait mention avant les bivalves. Rumrxius , dans fa nomenclature a fuivi en partie le fyftème de fes prédécefleurs , & ne donne le Ü ©N :1 469 * nom d'univalve qu'aux lépas & aux oreilles de mer qu'il appelle concha univalvia , & qui font repréfen- tées à la table 40. à la fuite des autres genres d’une feule piéce. Voici l’ordre que notre Conchyliologifte Hollandois a obfervé à l'égard des autres teftacées , qui font confidérées en général comme univalves, où compofées d’une coquille dure & non cartilagineufe ; fçavoir , les nautiles, raurili; les limaçons , cochlee ; les fabots ou toupies , srochi : les limaçons à bouche demi- ronde en forme de valves, cochlee valvate, fivè femi- lunares ; c'eft-à-dire les nérites, les limaçons en forme de batrans ftriés , ou les nérites ftriées , cochlee val- vatæ ffriate : les cafques à tubercules, cafides tubero- fe ; ceux qui font à mammelons , caffides verrucofe ; les cafques légers & cendrés , caffides leves : les ro- chers à ramages ou les pourpres, murices ramofi : les limaçons fphériques , cochlea globofe : les buccins , Buccina ; les vis, ffrombi ; les volutes, volure ; les vo- lutes diftinguées ou par excellence ou très belles, volute eximia : les aîlés , cochleæ alata; les porcelai- nes de la grande efpece , porcellana majores ; de la petite efpece, porcellane minores , feu cauri & cylin- dri , parmi lefquels font compris les tauris & plufieurs rouleaux ; enfuite les lépas & les tuyaux de mer. Tournefort, felon Gualtieri, dit que les teftacées univalves font ceux dont la coquille n'a qu’une ouver- ture , monotoma univalvia. M. d'Argenville comprend les coquilles univalves dans la premiere claffe de fa Conchyliologie dont il «a formé quinze familles ; fçavoir , les lépas , les oreil- les de mer , les tuyaux & les vermiffeaux de mer , les nautiles & les cornes d’Ammon , les limacons à bou- che ronde , les nérites ou les limaçons à bouche demi- ronde ou ceintrée , les fabots , les buccins, Les vis , les cornets ou volutes, les rouleaux ou olives, les rochers ou murex , les pourpres , les conques fphériques ou les tonnes, & les porcelaines. Voyez ces mots. Cet auteur avertit avant d'établir fon Rue qu'il VE 1H} A7O UV. a jugé à propos de retrancher les mots de turbinée; de non turbinée , de contournée , pour fimplifier fa méthode, ainfi que les termes latins très fréquens où fort ufités parmi plufieurs Naturaliftes, & quijettentune grande confufion dans la Conchyliologie ; ces noms latins font , échinatus , muricatus , turbinatus | globo- Jus, & peëtinatus , lefquels étant tirés des cinq famil- les dites, echinus , murex , turbo , globofu & peëten , & joints comme épithetes aux noms de plufieurs co- uilles , confondent ordinairement deux familles en- femble, en difant, par exemple, huccinum muricatum , ou cchinatum ; ce qui confond les trois familles des trompes , des murex & des ourfins. Rien neft plus commun chez les auteurs , ajoute M. d’Argenville que €es fortes de méprifes. On s’eft fervi de fpinofus au lieu d’echinatus , de celui de mucronatus au lieu de muricatus , d'aculeatns au lieu de turbinatus | d’'orbicu- latus au lieu de globofus , & de celui de canaliculatus au lieu de peffinatus. Ces mots font tous fynonymes, & d’une expreflion auf forte que les premiers. M. Adanfon, qui a donné le nom générique de li- maçon à tous les coquillages univalves , diftingue ceux qui ont un opercule d’avec ceux qui en font dépour- vus. Il nomme les premiers, coquillages operculés , & les feconds coquillages univalves. Les coquillages univalves forment la premiere fec- tion de la premiere famille , dont M. Adanfon com- pofe douze genres , qui, confidérés , à raifon de la po- {ition de leurs yeux, font réunis en cinq petites famil- les fubalternes. 1°. Ceux qui n’ont ni yeux ni cornes, lefquels font compris dans le premier genre , nommé la gondole. 2°. Ceux qui ont deux cornes & les yeux placés à leur racine & fur leur côté interne; fçavoir , dans les genres appellés le bulin , le cornet & le pié- tin. 3°. Ceux qui ont quatre cornes , dont les deux extérieures portent les yeux fur leur fommet, qui font le‘limaçon & l’ormier , pour le cinquieme & le fixieme genre. 4°. Ceux qui ont deux cornes & les yeux pla- Var QT 471 cés a leur racine & fur leur côte externe , ou par der- riere ; ils compofent les trois autres genres appellés le lépas , l’yer & la vis. s°. Ceux qui ont deux cornes & les yeux pofés un peu au-deffus de leur racine, & fur leur côté externe , lefquels comprennent les trois der- niers genres , qui font la porcelaine , le pucelage & le mantelet. | M. Davila, dans fon catalogue fyftématique , a rangé les univalves dans la premiere claffe des coquil- les, dont il forme la premiere fection, fans confidé- rer l'opercule , qui ne fe rencontre que très rarement avec les coquilles auxquelles ils appartiennent. C'eft pourquoi ce Conchyliologifte a préféré de puifer ces différentes divifions dans la forme générale des tefta- cées , qui n’habitent qu'une feule coquille, & dontila compolé douze familles, qui font les lépas ou patel- les , les oreilles de mer , les nautiles , les limaçons, les buccins ,Jes rochers, les pourpres, les tonnes, les vis , les volutes & les porcelaines ; ces douze familles renferment la différences des genres, des efpeces & des variétés. VOJET. Nom donné par M. Adanfon à un co- quillage operculé du genre des pourpres à canal mé- diocre non échancré, dont il formela premiere efpece. La coquille du vojet eft grande , épaifle, pefante , ovoide , & pointue aux deux extrémités. Elle a fix à huit pouces de longueur, & une fois moins de lar- geur. Ce qui frappe le plus dans fa furface extérieure, c'eft le périofte épais & membraneux qui la recouvre; il laiffe échapper par intervalles plufieurs membranes femblables à autant de crêtes , qui s'étendent fur toute fa longueur. Ces membranes ont environ trois lignes de longueur ; le frottement, qu'elles éprouvent fous les eaux, ufe de leurs bords & les coupe en plufieurs filets, qui rendent cette coquille velue. Ses {pires font au nombre de dix, bien diftinguées , arrondies & ren- fées confidérablement dans leur milieu. Leur furface extérieure eft relevée de plufieurs groffes cannelures : LE A72 vo ©? ridées en long , & fort écartées, qui tournent avec elles, au nombre de fept fur la premiere fpire , & de deux feulement fur les autres, Ces cannelures font croifées à angles droits par d’autres cannelures plus petites, & qui laïffent un bouton ou tubercule aflez gros dans lendroit où elles viennent à fe rencon- trer. Il n’y a que deux rangs de ces tubercules dans chacune des fpires du fommet, & lon en voit quel- uefois trois dans la premiere. On remarque encore ur la feconde fpire un bourrelet confidérable au- deffous de la gauche de l'ouverture. Le fommet eft poiatu , aufli long que large , & égal à la longueur de louverture fans fon canal. L'ouverture eft ellip- tique , une fois plus longue que large , & terminée en haut par un canal cylindrique , arrondi, non échancré à l'extrémité , une fois plus long que large, une fois plus court qu’elle, & un peu recourbé en ar- riere. La fente de ce canal égale la quatrieme partie de fon contour , & fes deux bords font tranchans. L'extrémité inférieure de l'ouverture a aufli une ef- pece de canal arrondi , fort évafé & fans échancrure. La lévre droite eft relevée au-dehors d’un gros bour- relet arrondi, & qui eft médiocrement creux en- dedans , aufi-bien que les fept cannelures du-dehors de la coquille. Celles-ci forment fur les bords inté- rieurs de la même lévre fept ondes ou crénelures con- fidérables & arrondies , avec lefquelles fept paires de rides & de dents font l'alternative. La lévre gauche eft ridée en travers du haut en bas , par vingt à trente plis, qui femblent autant de cannelures igrégulieres, dont les deux plus baffes font un peu plus groffes que les autres. La couleur du périofte eft rouffe. Celle de la coquille qu'il recouvre eft blanche dans quelques- unes , fans mêlange ou avec des matbrures brunes : dans d’autres elle eft fauve avec un bordé de brun au- tour de l'ouverture, & fept grandes taches pourpres ou Yiolettes , fur chacun des bourrelets. Il y ade ces coquilles qui ont huit pouces de longueur VISE 180 quand elles font parvenues à leur jufte grandeur ; il y en a d’autres qui n’ont que trois à quatre pouces ; d’autres un pouce & demi; d’autres enfin qui ne paf- fent guere un pouce. Elles prennent toutes , deux bourrelets , conftamment éloignés l'un de Pautre d'un tour de fpirale , & qui fe forment dans deux temps différens. Dans les coquilles , qui n’ont jamais plus “d’un pouce de longueur , le premier bourrelet com- .mence quand elles ont atteint neuf lignes : il paroît à un pouce dans celles d’un pouce & demi ; à deux ou deux pouces & demi dans celles de trois à quatre pouces ; & à quatre ou cinq pouces dans celles de fix a huit. De-là les nombreufes variétés que l’on obferve dans cette coquille. Les petites font proportionnelle- ment plus courtes que les grandes ; & moins renflées dans les males que dans les femelles. Lorfque cette coquille eft arrivée à fon dernier période d’accroiflement , elle perd entiérement fon périofte , & par conféquent fon velouté ou fes poils. 4! femble qu'a cet âge la nature réferve les fucs nour- riciers pour le foutien de l’animal ; elle ne fournit plus à l’accroiflement ni à l’entretien de la coquille. Pour lors elle s'ufe, dépérit peu à-peu , & devient fujette aux vers & aux fcolopendres, qui la piquent fur-tout vers la pointe du fommet. L'animal reflemble à celui du fakem. Son opercule eft elliptique aflez épais. Sa couleur eft jaune pâle, masqué d’un grand nombre de taches très inégales , & d’un noir tirant fur le violet. Sa chair eft tendre & blanche. Il rend beaucoup de cette couleur qu'on ap- pelle pourpre. Cette efpece fe plaît entre les rochers ou la mer brife avec violence ; dans l’anfe de l'ile de a Magdelaine. RonDrzeT, Buccinum : Operculum buccini. CoLuMNA, Aquat.pag. 12. @ 14. Buccinum villo- fum Neapolitanum. LDROVANDUS , pag. 325. Buccina Rondelerzr. Boxanxr, Recr. pag. 154. clafl. 3.n, 289. Murex 474 w JE Jadis Orientalis fafciatus , fafciis in aqualia fparia di: ffrtbutis , quinque orbium fpiris comprehenfus ,. labre oris alrero levicer crifpato , altero valyulis & ffrigis in adyers& facie inftar tuberculorum tumefcentibus elegan- ler exorrato. Ejufdem, pag. 126, n ro$. Turbo lapideis colis munitus | laoro oris altero teffe incumbente , altero le- vwiter crifpato ; colore ut plurimum cinereo , terreo ,. conchyliato diluto , vel chalteo. LiSTER , Hift. Conchyl. tab. 932. fig. 27. Bucci- num roffratum , labro fimplici , altè flriatum ad inter- valla. Ejnfdem, tab. 946. fig. 31. Buccinum roftratum, ventricofius , magnis ftrits intervallo donatum. Ejufdem, tab. 937. fig. 32. Buccinum roftratum , labro duplicato , fuperiort fimile , ore angufliore , ftrus eminentibus & nodofis. RomPxius, tab. 49. fie. 1. KIRKER, Muf. pag. 468. n. 290. Murex Indiæ orientalis, Gc. ut fupra ; BON ANNI. Ejuidem, pag. 4$$. n. 10$. Turbo lapideis cof- is, Gc. ut fipra y BONANNI. GUALTIERI , tab. 50. litt. À. Buccinum mayus , canaliculatum, roffratum , ore lubiofo , fimbriatum firtatum , ftrus papillofis cancellatis : coffulä:in unäquas. que fotrâ eminente colligirum , ex albido fubcinereum. VOILIER , ou VOILE LATINE. Nom que quelques-uns donnent à des coquilles univalves appel- lées nautiles; parce que les anciens Naturaliftes qui en font mention fous les dénominations latines de pompylus , polypus telaceus , ovum polypi, nautilus, nauticus , en ont fait des defcriptions intéreffantes & circonftantiées. Voyez NAUTILE. VOLUTE. Voluta , fic dicitur à volvendo. Terme de Conchyliologie , qui exprime les contours & les divcies révolutions en fpirale autour de l'axe, ou de la columelle des coquilles univalves, lefquelles vont en diminuant à un point comme centre le plus fou- RUE A UN © vent extérieurement, & dont la réunion & l’enfemble imitent les volutes d’archite&ure. - VOLUTES. Volute, vel conchæ univalves per lon- gitudinem convolute , fepiffimè laves, lucide , & forma eximid pradite ; cum fpiris volutam perfeëtiorem effor- mantibus qum in cateris teflaceis ; apertur4 longä , reétà, integr& , fimplici & angufté ; labio longo retbo, columell& levi , & canali in cono vel in cylindro am- pläs vel minàs produéto infignitæ. Coquilles unival- ves, qui rhnferment plufeurs genres par le grand nombre de fes efpeces & de fes variétés. Le caraétere générique des volutes eft d’avoir une coquille allon- gée, comme roulée dans toute fa longueur , en fe ter- minant d'un côte par une moyenne pyramide qui imite plus parfaitement une volute que celle de tous les autres univalves , & en fe prolongeant de l'autre cn un canal d’une forme plus ou moins conique, ou cylindrique. Les volutes , dont la figure eft réguliere, agréable & élégante, font ordinairement très unies, luifantes | & ornées de taches de diverfes manieres, & de toutes fortes de couleurs. L'ouverture eft en gt- néral aufli longue que la coquille, à la volute pres, entiere, fimple, droite, & étroite, avec une lévre unie, tranchante , & qui fuit la même direction , ainfi que la columelle qui eft toujours unie. Ces fortes de coquilles, dont le grand diamètre de la volute eft de vive-arrête, & dont les fpires font faillantes & bien articulées , avec l'extrémité oppofée , évidée en cône, s'appellent cornets, ou volutes coniques. Celles dont les {pires font peu articulées avec les extrémités de la coquille tombant en doucine, & dont le milieu eft plus renflé, fe nomment volutes cylindriques ou rou- leaux, Enfin les volutes, qui ont une clavicule compo- fée de petites fpires , & échancrée à fon origine, ac- quierent le nom de volutes échancrées, ou d'olives; ce qui forme trois genres connus par les Conchyliolo- giftes, fous les dénominations de cornets, de rou- Jeaux ou cylindres, & d'olives. Voyez ces mots. 476 V (D) E Rumphius a fait repréfenter plufeurs genres, & ur grand nombre d’efpeces de volutes, rab. 31. 32. 33. & 34- qu'il appelle en général vo/utæ , en langue Hol- Jandoife Wellen, tooten. On rencontre dans la pre- miere planche, deux tonnes à mammelons, ou gon- doles mammillaires , connues fous le nom de cou- ronne d'Ethiopie, que ce Conchyliologifte nomme radios habens. LisTER, Hift. Conchyl. tab. 146. fig. 80. Peflun- culus magnus veluti litterulis quibufdam rufis eleganter exaratus. Ejufdem, tab. 247. fig. 82. Chama glycymeris Bello+ nil, que peétunculus ingens variegatus ex rufo ; ex in fé Garnefey. Rumepuaivs,Muf. tab. 43. litt. C. Chama litterate rotunda. Lançcrus , Meth. pag. 61. Concha cralfa , levis. GUALTIERI, tab. 72. litt. G. Concha craffa , levis; fubalbida , lurers Re radiata , frgnata , fafciata , virgulata ; intùs maculä fufcä obfeurata. Ejufdem, tab. 73. litt. À. Concha craffa ,ponderofa , hirfuta , & ferico villofo indumento fuliginofi coloris vefrita. Ejufdem , tab. 82. litt. C. Concha valuis æqualibus inaguilatera, notabiliter umoonata, 6 retla, incurvata, Jubrotunda ; vulgaris , gradatim flriata | € albido & fufco falciatim colorata. Ejufdem , litt. D. Concha vaivis aqualibus inequi- laterà | notaoiliter umbonata , 6 retta incurvata , f[ub- rordn de > vulgaris, fériis enueufe mis fignata, & albi= do , & cæruleo ) fafciata. Ejufdem N\ \ VR'@ V | :4Bi Ejufdem , lie. E. Concha valuis aqualibus inaquila- -tera , notabilicer umbonata € recfa incurvata , Jubro- cunda , vulgaris, craf[a, Jibalbida , firus 6 apice ni- gris notata. KLEIN, Tent. pag. 139. fpec. 1. n. 4. focardia ffriata , que flella ; tntès per limbum SR fer > foris circinata, in limbo ftriata, circà cardinem conferti ver= zices colore albo flellami magnam offencunt: Ejufdem, pag. 140. fpec. 2. n. 1.f, Ifocardia levis, bucardia-: que concha marmorata , fulvis Jerpentibus , crafla; candida , intüs FETES Ejufdem , pag. 131. fpec. 1.n. 2. Chamelea circi- nata, fivè concentrice! fulcata ; que chamaïlitrerata , rotunda ,; umbone cardinem protenfo : agualiter expan- Ja 3 plana; tenuis ; fuper ércinis nigris undis EU RUMPHII Ejufdem , pag. 152 pet, IN. 13. Chamelea: circi- nata fivè concentrice fulcata , quæ chama glycymeris Belloni, nigens varregata ex eh Ejufdem , pag. 153. fpec: 3. n. 9, Chamelea levis, Jivè circinis umbratilibus. tatta: lavifimis : flammea ; intès dentata , candida , lineïs: undofis | fubflavis belle inferipta. BON ANNI. : 3 Tome LI She Hh NET Ver. Nom donné par M. Adanfon à un coquillage univalve , qui forme un genre, & dont celui-ci eft la premiere efpece. La coquille de l’yet eft une des plus randes que l’auteur a obfervées fur la: côte du Séné- gal. Elle a neuf à dix pouces de longueur , fur fept à huit de largeur , & une fois moins de profondeur de deflus en - deffous. On peut la regarder comme une portion d'ovoide obtus coupé par la moitié dans fon grand diamètre , & dont la longueur furpañle la lar- geur d'environ une quatrieme partie. Ses extrémités font arrondies ou fort obtufes, & fon épaiffeur n’eft pas fort confidérable, Elle eft liffe au - dehors, & formée de trois fpires , qui tournent de droit à gau- che , & horizontalement fur elles - mêmes. La pre- miere de ces fpires compofe elle feule prefque toute la coquille. Les deux autres fpires forment un fom- met arrondi, & caché dans la cavité que forme en bas la premiere fpire. Les bords de cette cavité font ex- trêèmement aigus , & rentrent en-dedans par une fur- face très oblique , quife termine à la racine du fommer. L'ouverture de cette coquille eft des plus évafées que l’on connoifle. C’eft une ellipfe obtufe à fes ex- trémités , qui font terminées par une échancrure con- fidérable , creufée dans la coquille. L’échancrure d’en haut , reflemble à une crénelure en demi-lune plus large que profonde ; & celle d'en bas forme un canal plus long ou plus profond qu'il n’eft large. La lon- gueur de cette ouverture eft double de fa largeur : elle eft égale & prefque parallele à celle de la coquille. Sa largeur eft aufli prefqu'égale à la fienne dans fa moitié fupérieure. La lévre droite eft très ample , mince & tranchante; es FH r 453 fans bordure. La gauche au contraire eft renflée & arrondie dans le bas, fimple dans le haut , quoiqu'é- paifle & obtufe : elie eft ornée un peu au-deflus. de fon milieu de quatre dents qui tournent en fpirale , & dont la fupérieure eft trop rentrée en-dedans de la coquille pour être facilement apnerçue : elle laïfle voir encote au-dehors une large trace ridée , qui s'é- tend depvis ces dents jufquw’à l'échancrure fupérieure, qu’elle va gagner en ferpentant fur le dos de la co- quille. La furface intérieure eft blanche & du poli le plus brillant : à l'extérieur elle eft fauve , quelquefois marbrée de taches blanches, Les variétés qu'on obferve dans les différens indi- vidus de cette coquille , dépendent de jeur âge. Les jeunes font ordinairement un peu plus longues : leur largeur eft de moitié moindre que leur longueur : eur fommer eft applati. Celui des moyennes eft arrondi ; mais l'intervalle qui les fépare depuis le tranchant de la premiere fpire eft creufé obliquement. Dans les vieilles au contraire le fommet eft applati , eu bien 1 rentre un peu en-dedans , & l'efpace qui fépare les pires eft applati ou horizontal. On ne voit commu- nément que trois ou quatré dents à la lévre gauche de l'ouverture : M. Adanfon en a vu une de moyenne grandeur, re fait exception à cette regle : elle’a cinq dents bien diftinguées. La tête de lanimal eft extrêmement grande , faite en demi-lune & de moitié aufli large que fa coquille, Elle eft plane en- deflous , convexe par - deflus | & tranchante fur fes bords. Ses cornes ont la forme de deux languettes triangulaires, applaties , trois fois plus longues que larges | & trois fois plus courtes que la tête. Elles y font attachées en-deffus à une diftance affez grande , & à peu- près égale de fon extrémité & de fes côtés. Les yeux font placés à peue près au milieu de la longueur de la tête, vers le côté extérieur des cornes; mais ils font éloignés derriére elle d'ane diftance égale À Jeur largeur. Ils font mé- H b jij diocrement grands, noirs, arrondis , & légerement élevés. | On reconnoït facilement la bouche par un long tuyau où trompe , qui en fort très fouvent. Cette trom- pe eft cylindrique , d'une longueur égale à celle de la tête. Son extrémité eft percée, & garnie de petites, dents en forme de crochets. Elle fert à cet animal pour percer les autres coquillages, & en fucer la chair qui lui fert de nourriture, | , : Son inanteau recouvre les parois intérieures de la coquille fans fortir au-dehors. À fon extrémité anté- rieure il fe replie pour former un tuyau de la lon- gueur de la cête, fur laquelle il pañle entre les cornes. Ce tuyau eft cylindrique , fort épais , & coupé, par devant dans toute fa longueur. Il porte.à fes côtés une membrane épaifle, charnue & quarrée , qui s'étend fur toute fa longueur. Ce tuyau donne pañlage à l'air & à fes excrémens. Le pied de lyet eft la partie la plus confidérable de fon corps. Il eft fi monftrueux, que la, coquille en couvre à peine la quatrieme par- tie quand il veut y rentrer. Alors il fe replie en deux dans toute fa longueur , & forme un long canal dans fon milieu. Lorfqu'il eft étendu pour marcher , il prend Ja figure d'une ellipfe, obtufe aux extrémités, & qui. s’avance.affez pour cacher toute.la tête en- deffous. Il a alors une fois plus de largeur , & moitié plus de longueur que la coquille. Son grand diamé- ire furpafle auffi d’un tiers le petit. . ue a Son épaifleur eft confidérable , fur - tout dans la partie poftérieure qui déborde la coquille. I! eft re- levé en cet endroit d’une vive-arrète , qui eft fillon- née &, comme coupée de rides très profondes. Dans les nouveau - nés, ce pied fe loge en entier dans la coquille. Tout le corps de cet animal eft, d’un brun sirant fur le noir. Ses yeux font noirs; & l'on voit un cercle blanc à l'extrémité du tuyau qui forme le manteau. D | DAT ct Quoiqu'il ne me foit pas arrivé de furprendre l'yef AE 485 en accouplement, on peut préfumer quil eft herma- phrodite , parce que l'auteur a trouvé des petits vi- vans dansle corps de la plupart ; fur-tout pendant les mois d'Avril & de Mai. L’analogie , qui eft entre ce coquillage & quelques autres , qui font des herma- phrodites de cette efpece , pourroit encore confirmer mon opinion. Mais l’auteur aflure avec certitude qu'il eft vivipare , & que fes pétits en naïflans portent des coquilles qui ont déja un pouce de longueur. «M. Adanfon en a trouvé quatre ou cinq dans chaque ani- mal; & peut être les févre-t-il pendant les premiers mois. Ce qui lui donne lieu de le penfer , c'eft qu'il en à vu plañeurs qui portoient leurs cinq petits dans le pli de leur pied ; cependant ceux-ci avoient. déja un pouce & demi de longueur à la coquille. | Voila des enfans d’un taille prodigieufe pour un coquillage, & on peut croire que les peres & méres, qui leur ont donné naïiflance , doivent être d’une grof- {eur confidérable : aufli en voit-on qui pefent feptà huit livres. Leur chair, fur-tout celle du pied ; eft coriace & d’une grande dureté : elle eft néanmoins d'une grande reffource aux habitans de la côte , qui dans les temps dé famine , les boucanent ou les font fécher au foleil pour s’en nourrir & fuppléer à la di- fette, ou pour les aller vendre avec leur poiflon aux gens qui demeurent dans l'intérieur des terres. Ceux- ci le font cuire avec l’eau de ris ou du mil pour l’a: molir , & le mangent avec plaifir. CoLumnNA ,Aquat. pag. 68 & 69. Concha marina exotica , vypirodys , candida. | Ejufdem, Concha , vpirwdys , altera lutea minor. Ejufdem , Purpur. pag. 28. & 30. Concha nata- lis, vnpirodys | minimu perfica ditla recentiorum con- gener. DT ALDROVANDUS , Exang. pag. $ 60. Concha per- fica major ; & minor. FR AATE ILE Boxaxni , Recr. pag. 113. claf. 3. n. 6, Cochlea € Littore iberico , colore varia. 3 | H h ix 436 On Lister, Hift, Conchyi. tab. 794. fis. I. Buccinum perficum majus , claviculä pulvinatä papillatum. Ejufdem, tab. 595. fig. 2. Buccinum per/icum par- vum , ex rufo nebulatum claviculé oëtusà. Ejufdem , tab. 796. fig: 3. Buccinum perficum ex rufo nebulatum , clavicul& profunde fulcatà , ejufque: marpineacutà. Ejufdem, tab. 802. fig. 8: Buccinum perjicum fubru- fum ; maxime ventrico[um claviculé clavarä, KIRRER , pag. 450.n. 6. Cuchlea & litore iberico colore varia. Lançivs, Meth. pag. 21. Cochlea longa pyrifor- mis major , intorta , cylindroïdea , umbonata ; levis, ore aimpliore. | M. d'ArcenNv'IzzE, pag. 304. pl, 10. fr. G. La tonne on petite conque fphérique. GU1LTIERT , tab: 27. litt. AA, Cochlea longa pyriformis , intcr'a, intepra , umbonata , lævis , in- ignirer véñtricofa , fubalbida ; ronnullis cochlea la- tina diffa. Ejufdem , tab. 29. litt. A, Cochlea longa , pyrifor- mis , intortàa , cylindroïdea , umbonata , umbone finuo- fo . levis, fufca , maculis aliquandd donata. KLEIN , Tent. pags 81. fpec. 2. n. 2. tab, g. fig: »7. Cymbiur mamillare : pro turbine mamillum exfe- rens : lbericum , coloris modd albidi, modo dividi, modà carnei vel figulini, maculis nigris. Ejufdem , ibid. fpec. 3, n. 2. Cymbrum awritum labio concavo , inffar auris in duas extremutates acu- cas terminante , altero latere voluto ; turbine infra bafim ; quod buccinum perficum ex rufo nebulatum , clavicul& profusde fuléarài | ejufque margine acutä ; LISTERTI. re Ejufdem , ibid. fpec. 3. n. 3. Cymbium auritum, aliud parvum ; tlaviulà obtasé , labia crajfiore ; Lrsrerr. YVOIRE ou MITRE JAUNE. Voyez Mirre JAUNE. vi at E ZEBRE ou ANE RAYÉ. Voyez ANE RAYÉ. ZIGZAG. Chama deprefle , firiis planis & tranf- verfis firiata , in ambitu interiore levirer denticulata, Aineis & angulis violaceis in longum , & diverfimodë catenatis in fundo [ubalbido vel [ubflava eleganter exor- nata $ intus colore violaceo & albido nebulata , opticæ nomine donata. Coquille bivalve du genre des cames dont les côtés font inégaux. Sa forme eft compri- mée, ornée fur toute fa furface extérieure de zigzags violets & longitudinaux , diverfement entrélaffés fur un fond blanchâtre ou jaunâtre , & garni de ftries plattes , aflez larges & tranfverfales. Quoique la cir- conférence des battans foit unie en-dehors ; elle n’eft pas moins munie en dedans de petites dents ferrées, qui s’entrejoignent parfaitement. La charniere de la came - zigzag eft compofee de deux denticules dans lune des valves, fituées fous les fommets , & deux la- térales ; & de trois dans l’autre , lefquelles {e logent dans leurs cavités , ou leurs alvéoles correfpondants, Le ligament ; qui occupe le côté de la coquille le moins étendu , eft extérieur , aflez fort, & fe trouve dans une cavité profonde & oblongue. Cette came peut avoir jufqu'à près de deux pouces de largeur , fur feize lignes de longueur. Elle fe trouve dans les D mers de l'Amérique méridionale , fur-tout dans celle du Bréfil. M. d'ARGENVILLE | Append. tab. 3. pag. 392. derr, B. La fingularité du compartiment de cette came ne fe peut aflez admirer. C’eft un mélange de lignes violettes affez [arges formant des zigzags , des trian- gles, & autres figures, fur un fond blanc traverfé par 488 Z QG 0O de petites lignes tournantes. Le deffous eft du même ordre : mais moins fort de couleur que le deflus, _chofe aflez ordinaire dans toutes les coquilles. La came à zigzags a une variété dans fon efpece moins connue , à ftries tranfverfales , plates, beau- coup plus larges , & fur lefquelles les zigzags violets , . qui ne fe trouvent que vers les fommets , & fur le plan le plus convexe , fe transforment en un compar- timent de petits quarrés alternatifs, blancs &.vio- lets , d'une maniere ferrée & réguliere. Cette came eft encore plus applatie que la premiere. : ZIGZAG DE RUMPHIUS. Chama rotunda. & convexa, angulis plurimis purpurafcentibus , raris , in fundo albido ajpersè depiéta ; optica Rumphii di&a, Coquille univalve du genre des cames rondes & bom- bées , qui eft une variété de l’efpece que l’on nomme en France le point d'Hongrie , dont celle-ci différe en ce que fes zigzags, ou plutôt fes chevrons brun- pourpré, font prefque tous ifolés & rares. Romrxivs, tab. 43. litt. K. Chama optica ; Holl, Perfpe@iefje ,-of griekfe a doublet; la petite perfpec- tive, ou le zigzag ; ou le double Aagx, ou la double lettre À grec. sb snx ZIMBIS ou ZIMBOS. Efpece de petit coquillage du genre des petites porcelaines ; appellées cauris ou kauris, qui fe trouve dans l'ile de Loanda, au royau- me d’Angola, & qui y fert de monnoie. La pêche des zimbis étoit anciennement un droit réfervé aux Rois de Congo ; mais les Portugais Pont ufurpé fui- vant Merolla. Les Conchyliologiftes connoiffent aufli cette forte de coquille, fous 'les noms de colique & de monnoie de Guinée. | ZONES. Terme de Conchyliologie, qui exprime les bandes tranfverfales , qui fe rencontrent fur tous les coquillages en général. Le mot zone peut figni- fier la même chofe que bande, bandélette & fafcie. ZOOMORPHOSE. Zoomorphia , vel z0omorpho- ZOO O = 489 fis. Terme ufité dans la connoiffance de [a Conchy- liologie , dérivé de deux mots grecs, Éüev, animal, & moôppuais , forma imprejfio. Ceft-a-dire la figure & la repréfentation des animaux qui habitent les coquil- les , avec leurs explications. M. d’'Argenville à donné le nom de Zoomorphofe an Supplément de fa Conchyliologie , qui traite des figures des poiflons à coquilles ou des teftacées. Elles ont été deflinées dans. les Indes , &. dans : plufeurs ports de la mer de l'Europe, d’après les poiflons vi- vans, fortant de leurs coquilles. On ne trouve qu'un très petit nombre de ces ani- maux dans tous les ouvrages connus,, dit M. d'Argen- ville ; c’eit pourquoi la divifion des animaux à co- qulles, par les parties mêmes de l'animal, jetteroit une grañde confufion dans cette partie de l'Hiftoire Naturelle. Les trois genres des limaçons feroient confondus ; & pour parler plus généralement, ajoute M. d'Argenville les quinze familles des univalves , à l’exception des nautiles, ne feroient plus que des limaçons , ayant tous Ja même tête, & péu de difté- rence efflentielle entr'eux , capable de faire naître des caracteres diftinétifs :,on n’auroit donc plus que deux genres, qui feroientleslimaçons &les nautiles, & pour ainfi dire , qu'une efpece ; fçavoir , les oreilles de mer -qui ont quatre cornes. Voyez lesremarques de M.d’'Ar- genville, fur les animaux qui habitent les coquilles. M. Adanfon a donné la Zoomorphofe ou la def-