m D. H. HILL LIBR;^ NOBTH CyftOLIN^ ST4TE C0LLC6E ^^co ce <3;: (0 Ct,C% (uC& CC^4^\ 4 lie MC mm: t. Cl •■< ^^■c^ ^î*^ £,^ <4' {'-■A 1^ G' iCHEI. Iil> , mcdi-iiri de l'IC. oie pulytccliiiiqne [A. D ] 0l'VER)IOY, D..M., inofesseura'li.sloiic lutiiiollc au Collcge rovdldel-jaiiro, it.-. [Duv.] ('I.OURENS, D.-)l., senetuire pcrpoliirl dr l'Arad. loyale drs Sciciicfs, nirinbie de rA<;id^iiiie fi.incaise , piofesseiir-adini- iiisliateot au Muséum d'lli>luiic naturrllr. [Fl.s.I ISIDORE GEOFFROY SAINT-HII.AIRE , U.M.. incmb.r de rliislilut, iii!,pfrleui-e<'n*ial de l'Université, proIVssrui ad- ministiateui au Muséum d'Histoire riaturelle. [I. ti.-S.H. DE HUMBOLDT ( le jiaron Alexandre), membre de l'In- stitut, de l'Acadéniie rovale de Uerlin, de la Sori*té royale de l.ondies, etc , l'il"">al e, etr DESHAYES, membre de la Sor philomatique, en [Ut VALENCIEMNES, piof.-adm au Mus..d'llisl. nat. |V Articulés* lusectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrbopodes, Aiinélides, Helminthides, Systolidcs.) DUJARDIN, docteur es-scienres , doyen de la Faculté d.- AUMOl'IM , D.-M., membre de l'Institut, professfur-admiuis- tiateur au Muséum d'Histoire naturelle. [AfD.] KI.AKCHARO, membre de la Sor. entomolog.de France. [Bl.] ROITARD , .luteur de plusieurs ouvrages d'iiist. iiatur. [ Boit.] I.HEVROI.AT, membre de plusieurs sociétés savantes. [C] UES.MAREST, seerél. de la Soc. entoinolog. deFranie.[E D) IDu, DUPOlMCHEli, membre de plusieurs sociétés savantes. [D.] GERVAIS , dort, és-scienies, membre de (a Soc. pbilom. [!' G ] I.UCA-S, membre de la Société eiitomologique de France. [H. I. | MILNE EDWARDS, U.-M.,- membre de l'Institut, etc. [M K. : Zoopliytes ou Rayonnes. (P'cirmodermes, Araléplies, Foraminifères, Polypes, SpoDgiaires et Infu.soires,) AI.CiDE D'ORfiIGNY, me que, etc. le la Société philomati- 1 Dt'JARDIJi, membre de la Société philomatique, etc [Ui.j [A. D'O ] I MirSE EDWARDS , D.-M, membre de rlnstilut. etc (M. i: Rotanique. Ulv BIIÉBISSON , membre de plusieurs soc. savantes. [ ttnin.] BRONGHIART , D.-M., membre de l'Institut, professeui-admi- nistiateur au Muséum d'Histoire naturelle. [Ad. B.] DECAISKE, aille-naturaliste au Muséum d'Histoire naturelle, membre de la Société philomatique. [JU.j DUCHARTRE, membre de la Société philomatique, etr [l'.D.] DEJl'SSIEU, D.-M., membiede l'Institut, piufesseur-admi- iiistrateur au Muséum d'Histoire naturelle. [Ad. J.] I.EMAIRE .ancien professeur de l'Université, sieurs sociétés savantes. HONTACNE, U.-M., membi de plusieurs autres sociétés savantes. RICHARD , D.M., mnr.bie de l'Institut, professeur culte de médecine. SPACH , aide-naturaliste au Muséum d'ilist. n^lturelle. de plii- [c.i. ! la Fa- [A.H.] Géologie , llinéralogie. CURDIER , membre de l'Institut, professeur-.administr.iteur an Muséum d'Histoire naturelle , pair de France , inspecteur-général des mines , conseiller d'Etat. [L. C] DEI.AFOSSE , professeur de njineialosie à la Faculté des scien- ces, etc. [Del.] DESNOYERS , bibliothécaire au Muséum d'H.st. nat. (Ques- tions géologiques sous le point île vue historique.) [J.Desn] ÉME DE BEAUMOKT au Collège royal de Fraiu le l'Institut, piolesseui en chef des mines, etc. (E.de B.] CHARLES D'ORBIGKY. membre de plusieurs sociétés^ .sayai. COSSTANT PRÉVOST , piof. des sciences, etc. de géelogie a la Facult ICI' Cltiniie, Physique et Astronontie. ARACO , secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, dé- puté, etc. [A«] BECQUEREL, membre de l'Institut , professeur-administra- teur au Muséum d'Histoire naturelle. [Becq.] ntMAS, membre de l'Institut, professeur de chimie a la Fa- rulté de médecine efa la Faculté des sciences, etc. [Dt;M.] PEI.TIER, D.-M.. membre de la Société philomatique. ['' ] PELOtZE .membre de l'Institut, professeur de chimie au Collège royal de France et a l'K cole polytechnique, etc. [Pel. j RIVIÈRE, professeur de sciences physiques, de l'Université royale. l'ai 15. — Imprimerie de 1,. Mautiset, lueJaroh, .3o. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D' RESUMANT Kl COMPLETANT Itms les faits piésenU-s par les Encyclopédies, les anciens dictionnaiies scienliliques, les Œuvres complètes de Bùffon , et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles; — Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature l'étymologie et la définition des noms scientifuiues , et les principales applications des corps organiques et inorganicpies à l'agriculture , à la médecine , aux arts industriels , etc.; TAR MESMEURS ARAGO, E. BAUDEMENT, BAZIN, BECQIEREL , BIBRON, BLANCHARD, BOITARD , DE BRÉBISSON , AD. BRONGNIART, C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, DECAISNE, DELAFOSSE. DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CH. d'oRBIGNY, DOYÈRE, UXCBARTRE, DUJARDIN , DUMAS, DUPONCHEL, DUVERNOY , MILNE EDWARDS . ELIE DE BEAUMONT, FLOURENS, GERBE, GERVAIS, IS. GEOFFROY ST.-HILAIRE, AL. DE UUMBOLDT, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE , LAURILLARD . LEMAIRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST. -ANGE , MONTAGNE. PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE OUATREFAGES. A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN , SPACH , VALENCIENNES , ETC. DIRIGÉ PAR M. CHARI.es 1>'0RBIGNT, Et enrichi d'un magnifique Atlas de planches gravées sur acier. -»->-o-o o <>-C>-C-o-c TOME PREMIER -«■O-a-O-O O-CrO-CO^ PARIS. CHEZ LES ÉDITEURS MM. RENARD, MARTINET ET C (i: RCE DE BLSSI ET CHEZ LAIViGLOIS ET LECLERCQ, 1 Rue de la Huipe, 81. ' Slimts moiaons, c\)tz £. Û\\c\)t\stn , & ffri^jîig 1847 VICTOR !V1ASS0!\, Pluce de l'Ecole de-M^decini" , I. AMSTM! DES ABRËVIATIONS EMPLOYEES DANS CET OUVRAGE. I,es abréviations en petites capitales placées an commenrement de cha|nent la grande classe à la((iiellc il appartient.) .Vti*/ Acaièphes. y4uai Analomie /4)m Annales. /innél Annélide.*;. Aittch. . . . Arachnides. y4.\ir Astronomie. Hot Uolaniquc. Rot. Cf. . . . Botanique cryplogami- que. Hoi. ph.. . . Botanique phanéroga- mique. fiull Bulletin. Cliitn Chimie. Cirrh Cirrhopodes. Crtisi., .... Crustacés. F.chin . . . . Kchinodermes. Fig Figure. Foramiii. . . Forami ni fores. Foss Fossile. G. ou (/.... (îeiirc. (Uni Géologie. Hclm llelminlhidcs. Hisi. mil. . . Histoire naturelle, /"/■"v .... InPusoire^. /"' Insectes. Main Mammifères Méiii Mémoire. Méléor. . . . Météorologie. I^/iii Minéralogie. Moll Mollusques. Mijriap. . . . Myriapodes. C*/v Oiseaux. Paléom. . . . Paléontolof;ic. Pli. ou Pliun. Phanérogame, ou plta- nérogamie. PItys Physique. Physiol. . . . Physiologie. PI Planche. Poiss Poissons. Polijp .... Polypes, Polypiers. Rad Badiaircs lîein Beptiles. Spo»g .... Spongiaires, SysioL. . . . Systolidci. ] se trouve mêlée à des faits qui intéressent le perfectionnement général de l'humanité; mais dans l'histoire des trois derniers siècles nous n'aurons pas besoin de beaucoup de digressions pour lier entre elles les diverses époques , la science seule suffira pour opérer celle liaison et nous ne mentionnerons les grands événements extérieurs qu'autant qu'ils pour- ront nous en expliquer les progrès. État des sciences naturelles au XVI^ siècle. Le XVI* siècle riche des découvertes du xv', stimulé par les con- quêtes transocéaniennes de l'Europe et violemment agité par les ar- dentes querelles de la réformation , ne resta pas oisif au milieu des trésors qui l'environnaient de toutes parts et solliciiaient son activité ; mais son émancipation était de trop fraîche date pour qu'il pût se délivrer de toutes ses entraves ; aussi fut-il longtemps soumis à l'autorité des anciens dont les travaux incomplets servaient de texte à mille commentaires , et soulevaient d'acres controverses. Peu-à-peu cependant l'autorité s'ébranla; les hommes de science ne se contentèrent plus de croire sur parole des auteurs dont les œuvres avaient été mutilées par les copistes ou qui s'étaient trompés eux-mêmes; les défenseurs de l'antiquité furent obligés de s'avouer vaincus et de reconnaître qu'en fait de science il n'y a pas de révélation , el que l'expérience est l'unique source du savoir. L'astronomie, cultivée avec éclat par les Arabes d'Espagne, passa en Europe sous la forme dont ils l'avaient revêtue, et jusqu'au xvi* siècle on suivit Ptolcmée, sans songer à le réformer. Copernic, qui appartient plus au xvi^ siècle qu'au xv*", fut choqué de la contradiction que le système de Ptolémée présentaitavec les lois phy- siques, en faisant tourner les planètes autour de la terre. Il renouvela le système des pythagoriciens, plaça le soleil immobile au centre du monde , et fit de la terre une planète, qui se meut comme les autres au- tour de l'astre central. Il détermina les dimensions des orbes décrits par 78 DISCOURS PUÉLIMINAIRE. les corps plauéiaires, et réduisit la révolution diurne du ciel à une sim- ple illusion d'optique. Ce système , si simple et si logique, rencontra cependant des contra- dicteurs. Tycho-Brahé , auquel la science doit de grandes découvertes , telles que la variation de la lune, le mouvement de ses nœuds, l'inclinai- son de son orbite, etc., ne l'adopta pas. Tout en avouant les vices de celui de Ptolémée, il ne voulut pas reconnaître au soleil sa place au centre du monde. Il y mit la terre, autour de laquelle il fil tourner le soleil , entraînant avec lui les planètes dans sa révolution armuelle. Ce système, contraire aux lois de la saine physique, mais qui ne change pas l'apparence des phénomènes, fut soutenu avec chaleur par Longomontanus, Morin et Riccioli. En 1519, le voyage autour du monde , commencé par Magellan et terminé par son lieutenant, mit hors de doute la sphéricité de la terre; et à la fin du xvr siècle, sous le pontificat de Grégoire XIII, eut lieu la réforme du calendrier , réclamée depuis longtemps avec instance par les astronomes. En 1 582, on était de dix jours en retard sur les phénomènes qui règlent le retour des saisons. Pour rentrer dans l'ordre normal , on supprima dix jours au mois d'octobre ; et l'Europe entière, à l'exception des Grecs et des Russes, adopta cette réforme. Les grands travaux en physique ne sont pas nombreux à cette époque; les connaissances des anciens forment encore le fond de la science, et il n'y fut ajouté que peu de choses. Cependant nous y trouvons l'impor- tante découverte de la déclinaison de l'aiguille aimantée, observée par Sébastien Cabot dans un voyage au nord de l'Amérique, pour chercher un passage qui pût conduire en Chine. Frascator découvrit le principe de la décomposition du mouvement ; Stévin trouva le véritable rapport qui existe entre la puissance et le poids dans le plan incliné. En 1560, le Napolitain Porta , qui s'occupait de magie et de sciences occultes, per- fectionna la chambre obscure et forma le plan d'une encyclopédie. Mau- rolicode Messine publia, sur le mécanisme de la vision, une théorie fort avancée qui lui fit découvrir les moyens de remédier aux défauts de la vue, en employant des verres concaves pour les myopes et convexes pour les presbytes. A ki fin de ce siècle , Gilbert de Colchester fit paraître un traité sur le magnétisme et l'électricité , et Dominis, évêque de Spalatro, donna une bonne théorie de la formation de l'arc-en-ciel intérieur. L'alchimie, fondée sur une idée peut-être mal définie plutôt qu'erronée, mais sérieusement occupée d'études sur l'analyse et la synthèse des corps, DISCOURS PRÉI.IMINAIRF. 79 ^lait devenue un moyeu d'acquérir des richesses aux dépens des hommes crédules; à Basile Vaientin, véritable chimisle, avaient succédé d'indignes charlatans. Les attaques d'Érasme de Rotterdam et de Ben Johnson contre les alchimistes jetèrent sur leurs recherches un tel ridicule, que Vai't (le faire de l'or tomba bientôt dans le discrédit. Il n'en fut pas de même de la préparation du remède universel qui occupait toutes les têtes. Au commencement du xvi*" siècle, les Rosecroix parurent en Alle- magne. Celle mystérieuse société, bravant le ridicule, s'occupa active- ment d'alchimie, d'astrologie et de cabale; et, quoiqu'elle ail poussé cette manie jusqu'à une exaliaiion maladive, elle rendit quelques services à la science. Cardan, habile mathématicien, dont les découvertes indiquent un vaste génie, se jeta à corps perdu dans les sciences occultes, et y entraîna un grand nombre de savants, surtout parmi les médecins, qui cherchaient alors de bonne foi la panacée universelle et s'évertuaient à préparer des remèdes secrets. C'est à l'influence de ces idées qu'on dut Paracelse, un des plus célè- bres médecins-alchimistes de celle époque. Plutôt aventurier que savant, il courait par les chemins, hantant les cabarets et les bouges, deman- dant aux vieilles femmes si elles connaissaient des secrets, ei travaillant sérieusement au grand œuvre. A travers les absurdités cabalistiques répandues dans ses ouvrages, on trouve de bonnes ei saines idées de chimie, noyées dans un langage ridicule. On doit cependant à Paracelse une heureuse innovation, celle des cours publics en langue vulgaire ; ce qui contribua à populariser les études scientifiques. Il introduisit l'un des premiers dans la thérapeutique des sub- stances préparées chimiquement ; mais un des plus fâcheux résul- tats de la médecine alchimique fut de faire croire à l'inutilité des éludes pathologiques. On se contentait de préparer des remèdes se- crets ; et, comme les malades sont toujours portés à ajouter foi aux pro- messes des charlatans, la nouvelle médecine eut un succès prodigieux. A la renaissance des lettres, l'Italie, qui avait été si longtemps à la lèle des nations, reprit son antique renommée ; ce fut dans ce pays que les sciences naturelles, et surtout l'analomie , furent cultivées avec le plus de succès. Zerbis et Achillini (1500 à 1512) se contentèrent de commenter Mundinus; mais Bérenger de Carpi fit des études sérieuses, et porta par ses travaux un coup terrible à l'autorité de Galien, encore toute ^0 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. puissante. A celle époque, les grands artistes italiens étudiaient l'ana- tomie avec enthousiasme. Vésale, disciple de Sylvius , fut un des anatomistes les plus célèbres du xvi' siècle. Il s'altacha à relever les erreurs de Galien , et détruisit pour toujours son influence sur les éludes. Il publia, en 1543, sa grande anatomie, remarquable par les planches magnifiques dont elle est ornée. Ses nombreuses observations apportèrent dans la science d'impor- tanies rectifications; mais l'acharnement qu'il mit à attaquer Galien, afin de prouver que les descriptions de ce médecin se rapportent, pour la plupart , à des animaux et non à l'homme , lui valurent de cruelles persécutions. La fin de Vésale , dont la vie avait été une longue polé- mique, fut déplorable : ayant ouvert le corps d'un gentilhomme espagnol dont on vit palpiter le cœur sous le scalpel, il fui accusé de l'avoir disséqué vivant et se vit condamner à faire un pèlerinage à la Terre-Sainle. A son retour, il mourut de faim dans l'île de Zanie, où l'avait jeté la tempête. Après Vésale, dont les travaux régénérèrent la science, tous les anatomistes le prirent pour guide; deux de ses contemporains, Fallope et Eustache, acquirent une juste célébrité. Le premier, successeur de Vésale à l'école de Padoue, a laissé d'excellents travaux sur l'os- téologie du fœtus et sur la structure de l'oreille interne. Un des mérites de cet anatomiste est d'avoir discuté avec une modération et une bonne foi inconnues à cette époque. On trouve dans ses écrits que le grand-duc de Toscane livrait aux anatomistes des criminels, pour qu'ils les missent à mort comme ils le jugeraient convenable et en fissent le sujet d'observations. Piinceps juhet, dit-il, ut iiobis dent ho" Tninem quern nostro modo interficimus et illum anatoniisatnus . Eustache se livra à des travaux spéciaux sur diverses parties de l'orga- nisme; et, quoique ses recherches sur l'organe de l'ouïe laissent encore dans le doute sur certaines découvertes qu'on lui attribue , on a donné le nom de trompe d' Eustache au canal qui va de l'oreille interne à l'ar- rière-bouche. Il s'occupa avec beaucoup de succès d'anatomie comparée, et il est certain qu'il avait découvert et décrit le canal thoracique du che- val, retrouvé chez Ihomme par Pecquet, et qui porte le nom de cet anato- miste. Par suite d'une fatalité qui nuisit à la science et à la gloire de ce grand homme, son traité d'anatomie est resté inédit jusqu'au com- mencement du xviii^ siècle ; de sorte que , pendant un siècle et demi, il perdit le droit de priorité pour ses propres découvertes. Eustache eut le défaut de discuter avec aigreur , et montra, dans la polémique qu'il DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 81 souliiU contre Vésale, un acharnement indigne d'un liunnne supérieur. Fabrizio d'Aquapendentc s'occupa avec succès d'anatomie comparée, et n'isola pas , comme l'avaient fait Vésale et Sylvius , l'honmie des autres mammifères. Il étudia avec soin la structure des veines, sans découvrir le phénomène de la circulation ; mais il facilita beaucoup cette découverte , et ce furent ses travaux qui mirent Harvey sur la voie. Il a laissé un beau travail, accompagné de planches, sur le développe- ment du poulet, et il avait dessiné trois cents planches d'anatomie com- parée, qui ont été perdues après sa mort. Casserius et Spiegel furent les derniers professeurs de l'école de Padoue qui, après eux, tomba en décadence. Ingrassias de Païenne fut célèbre par ses connaissances générales en anatomie, et particulièrement par ses descriptions ostéologiques ; on lui doit l'institution des lazarets. Botal d'Asti décrivit le premier avec exactitude la perforation du cœur dans le fœtus, déjà connue de Galien ; et l'on a, par reconnaissance, donné le nom de trou de Botal à celte dis- position organique. Varole, professeur de Bologne, a laissé, dans son livre de Resolutione corports humatii, une méthode nouvelle de dissé- quer le cerveau : au lieu de le couper , comme les anatomisles de son temps, en tranches horizontales, en commençant par la partie su- périeure, il le prend par la base, part de la moelle allongée, et suit les fibres à travers la protubérance annulaire jusqu'aux cou- ches optiques où elle paraît s'épanouir. Colombo et Césalpin se dis- tinguèrent aussi par leurs travaux; tous deux décrivirent la petite circulation, et entrevirent vaguement la grande. La France peut opposer à ces savants Italiens, Ambroise Paré, le père de la chirurgie, le premier qui se soit occupé d'ostéologie comparée, ei qui ait prouvé que dans le squelette de l'oiseau il y a des parties ana- logues à celles des mammifères. Servet, un des plus habiles élèves de l'Allemand Gûnther, qui vint à Paris, en 1530, professer l'anatomie, et eut pour élèves les plus célèbres anatomisles du xvi* siècle, a décrit fort nettement la circulation pulmo- naire; il eût fait faire un grand pas à la science si, poursuivi par l'implacable Calvin, comme anli-trinilaire, il n'eût été brûlé à Genève, en 1553. Il faut noter encore paimi les hommes distingués de l'école de Giinther , Charles Etienne, parent des célèbres impiimeurs de ce nom ; Dubois d'Amiens, plus connu sous le nom de Sylvius , et cité pour l'é- clat de son talent, la brutalité de ses manières e( l'àcrelé de ses contro- 11 »2 DISCOURS PRKLIMJNAIRE. verses; Dulaurens, médecin d'Henri IV, dont les ouvrages brillent plus par la forme que par le fond, et le célèbre botaniste G. Bauhin, dont on a une excellente description du cerveau. L'Allemagne est représentée dans les éludes anatomiques par Leon- hard de Tubingue , Plater de Bâle et Coiter de Groningue, qui s'est li- vré à de grands travaux d'osléologie comparée. L'Espagne compte parmi ses anatomistes CoUado, qui s'attribua la découverte de l'éirier de l'oreille, et André de Laguna de Scgovie, com- mentateur d'Hippocrate, d'Aristote, de Galien, et traducteur de Dios- coride. On voit dans son Anatomica ?netIiodus qu'il s'était approché de bien près de la découverte de la circulation. A côté des anatomistes viennent se placer les physiologistes qui cher- chent à expliquer par des théories les causes de la vie et le jeu des organes. Argentier introduisit dans celte science la méthode salutaire de soumettre les idées théoriques à la discussion la plus libre, sans recon» naîire d'autre autorité que celle de la raison. Il démontra l'absurdité du principe de la pluralité des esprits animaux, et prouva qu'une seule force vitale explique d'une manière satisfaisante l'action des organes. Paracelse fonda sa physiologie sur les idées cabalistiques. Il dé- daigna l'élude, dans la pensée que la contemplation suffit pour acquérir toutes les connaissances. Cette doctrine inintelligente, mais flatteuse pour les esprits paresseux, fit école et trouva beaucoup d'a- deptes. Quoique l'anatomie ait plus spécialement occupé le xvi' siècle, la zoologie eut sa part dans les éludes générales ; et c'est encore en Italie qu'on en publia les premiers travaux. En 1524, Paul Jove, de Côme, donna une description des poissons qui se trouvent sur les marchés d'Italie; mais son ouvrage n'offre d'intérêt que comme nomenclature. Dans le même temps, Massaria, médecin vénitien, écrivait un com- mentaire sur le 9® livre de Pline ; et Pierre Gilles, d'Alby, voyageur instruit et intelligent, à qui l'on doit quelques travaux monographiques, mettait Élien en ordre. Ces premiers essais servirent de guide à l'Anglais Edouard Wotlon, qui écrivit un traité de zoologie particulière et comparée , dans lequel il prit Aristole pour guide. Bientôt parurent des ouvrages plus importants. Pierre Belon, du Mans, écrivit une histoire naturelle des poissons marins, dont les figures furent empruntées à Daniel Barbaro, ambassadeur de Venise à la cour d'Angle- DISCOURS PRELIMINAIRE. 83 teirt! et palriarclie tl'Aquiiée, qui avait fait peindre liois cents poissons de l'Adriatique. Bclon inséra dans les relations de ses voyages en Orient et en Grèce de nombreuses descriptions d'animaux , et publia, en 1555, une histoire naturelle des oiseaux, dédiée à Henri II , avec un traité de la chasse à l'oiseau de proie, alors fort en vogue. Il s'occupait de la traduction de Théophrasle et de Dioscoride , lorsqu'il fut assassiné en 1566, sur la route du bois de Boulogne, où il habitait le château de Madrid. Belon est un écrivain d'une naïveté remarquable; ses travaux portent toutefois le cachet d'une critique fort saine, pour l'époque où il écrivait. Il peut être regardé comme ayant le premier ouvert la voie aux anatomistes philosophes par ses observations comparatives sur les organes des animaux, Salviani, de Rome, écrivit aussi sur l'ichtliyologie, et accompagna son ouvrage de planches assez bonnes comme exécution, mais d'une ex- trême faiblesse sous le rapport de la précision des caractères. Rondelet, de Montpellier, contemporain de ces deux naturalistes, fut un des hommes les plus érudils de son temps. Il publia, en même temps que Belon et Salviani, un ouvrage d'ichthyologie, accompagné de plan ches d'une grande perfection sous le rapport des caractères. Son texte est savant, et ses descriptions sont très exactes, surtout pour les poissons de la Méditerranée. On trouve dans Rondelet, qui avait des connaissances anatomiques assez étendues, une ébauche de méthode naturelle : il avait établi ses coupes sur les rapports existant entre les espèces. Son ouvrage, classique jusqu'à la moitié du iviii'' siècle, peut encore être consulté avec avantage. A la même époque, Longolius, d'Utrecht, et Turner, de Morpeih, écri- virent de petits traités d'ornithologie, dénués d'importance. Le flambeau du xvi"" siècle est Conrad Gessner, de Zurich, homme d'une érudition profonde. Après avoir passé sa jeunesse dans une misère qui le força de recourir à la charité des chanoines de Zurich et d'un Bernois, son ami, il s'occupa d'études médicales, d'histoire naturelle, de biblio- graphie, de philologie et de géographie descriptive ; il traduisit du grec et de l'arabe des ouvrages de botanique et de médecine ; mais son œuvre capitale est son histoire des animaux, en 5 volumes in-folio. C'est un traité de zoologie générale comprenant la synonymie, des descriptions, des dé- tails physiologiques, anatomiques, nosologiques et ethnographiques qui supposent des reciierches immenses. On n'a de lui que des rapproche- menis ei pas de cFassificationj mais il indique avec précision les rapports 84 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. sur lesquels elle peut être établie. Gessner brille par la justesse de son esprit. C'est un compilateur habile, un critique plein de finesse et de sa- gacité ; aussi son ouvrage doit-il être souvent consulté. Aldrovande , d'une famille patricienne de Bologne, fut contemporain de Gessner. Il publia une longue série de travaux sur les sciences natu- relles. Ses écrits indiquent une grande facilité, mais il n'a pas la saga- cité de Gessner, et il a moins observé par lui-même. Ulerverius, deDelft, successeur d' Aldrovande ; Barthélémy Ambrosinus et Thomas Dunster, professeur de Bologne, publièrent, après sa mort, aux frais de la ville, les dix volimies in-folio qui forment le complément des quatre qu'il avait fait paraître pendant sa vie, et dans lesquels leurs travaux sont mêlés aux siens. On ne voit pas de traces de méthode dans Aldrovande; il suit l'ordre adopté par Aristote, et n'a fait un essai de classification que pour les insectes ; encore a-t-il pris ce philosophe pour guide. L'apparition de ces deux célèbres zoologistes contribua beaucoup aux progrès des études zoologiques, dont ils furent les plus intelligents promoteurs. Olaiis Magnus a donné , dans son histoire des nations septentrionales, des détails fort curieux sur la zoologie du Nord. On trouve cependant en- core dans son livre des préjugés empruntés aux anciens. Il parle, entre autres animaux fabuleux, du Kraken, poulpe gigantesque qui de ses longs bras enlace les navires et les entraîne dans l'abîme. Cet écrivain n'est pas très scrupuleux ; car il donne comme résultat d'observations personnelles des faits empruntés à Gessner et à Aldrovande. Clusius (DelÉcluse), d'Arras, quoique n'ayant jamais quitté son cabi- net, a écrit, sous le titre 6! Exoticormn libri\, quibus animalium his- toriœ descrlbimtm; un ouvrage fort intéressant sur toutes les branches des sciences naturelles. On y trouve un grand nombre de faits nouveaux. Il a décrit le premier la roussette, espèce de chauve-souris à ailes gi- gantesques. Nous comptons au nombre des naturalistes les voyageurs que l'Amé- rique appelait dans ses vastes déserts, et nous citerons, parmi ceux qui ont laissé une relation de leurs observations, Gonzalès, d'Oviédo, d'Acosta et Hernandez. Nous y joindrons Bernard de Breidenbach , Gui- landinus et Rauwolf qui ont visité le Levant, et ont consigné dans la re- lation de leurs voyages des détails fort curieux sur l'histoire naturelle de ces contrées. Ce dernier a laissé un herbier très précieux des plantes recueillies par lui dans ses excursions; cet herbier se voit encore aujour- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 8d d'hui à Leyde. Prosper Alpin a donné une histoire nalurelle de l'Ëgyple. L'Europe septenlrionale, où se répandait la civilisation, ayant assez adouci ses mœurs pour qu'on pût la visiter, Ilerberstein et Possevin par- coururent la Moscovie et les pays du nord , et en firent les premiers connaître les productions naturelles. A cette époque si voisine encore de la découverte du Nouveau-Monde et de celle de la roule des Indes orientales, la manie des colonisations s'é- tait emparée de tous les esprits. Elle ne larda pas à gagner les Français. En 1555, l'amiral Coligny favorisa l'émigration au Brésil de quelques familles protestantes. Cet établissement, qui n'eut qu'une courte durée, produisit deux ouvrages d'histoire naturelle, ceux deThevet et de Jean de Léry. Ici s'arrêtent les travaux zoologiques de ce siècle. Nous passerons ra- pidement en revue les botanistes qui sont plus nombreux, la phylologie descriptive étant d'une observation beaucoup plus facile , parce que les plantes peuvent être transportées dans des jardins où elles s'acclimatent et que leur dépouille se conserve sans autant d'altération. L'Italie, qui avait produit les premiers anatomistes, eut la gloire de fournir aussi les premiers botanistes. Leonicenus, Monardus et Brasa- Yola, plus connu sous le nom d'Antonius Musa, sont de simples com- mentateurs des auteurs anciens. Ce dernier posséda le premier, depuis Théophraste, un jardin botanique. Matihiole, de Sienne (1550), célèbre commentateur de Dioscoride, a publié un nombre considérable de figures ombrées assez exactes ; mais on n'avait pas encore songé à faire connaître les caractères botaniques des plantes; on ne les représentait que sous leur aspect général. Do- doens Rembert, professeur à Leyde, est encore un commentateur de Dios- coride. Ruel, qui vivait au commencement du xvi® siècle, publia une compilation des botanistes anciens, et il confondit souvent les plantes décrites par ces auteurs avec celles qui croissent en France. Son traité De naturâ stirpiufn est l'un des plus volumineux ouvrages de botani- que publiés à cette époque. L'Allemagne comptait alors plusieurs botanistes distingués : Brun- fels, auteur d'une iconographie végétale; Tragus, les deux Cordiis et Fuchs, qui joignirent à leurs commentaires sur les anciens des descrip- tions résultant de leurs observations, et accompagnèrent leurs ouvrages de figures au trait gravées avec beaucoup de soin. L'exploration des Indes orientales par les Portugais donna naissance 86 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. à des travaux botaniques d'un grand inlérèl. Garcias publia à Goa, en 1563 , une histoire des plantes médicinales des Indes. Acosla en lit autant et y joignit une bonne description de la sensitive. Oviédoet Monardès,deSévilIe, firent connaître la Flore des Indes occi- dentales; ce dernier retraça l'histoire du tabac, plante dont les jongleurs indiens usaient souvent pour se procurer une ivresse prophétique; on trouve aussi dans son ouvrage la description du haricot , inconnu des anciens. Clusius fit connaître plusieurs plantes d'Amérique et donna le premier la figure delà pomme de terre. Nous ferons remarquer à cette occasion que cette plante, dont on a attribué l'importation à Raleigh, en 1585, était déjà très répandue en Italie en 1586 , et qu'elle y servait à la nourriture des hommes et des animaux. Il est évident que ce sont les Espagnols qui l'ont apportée en Italie. Gomara, écrivain espagnol, nous apprend que ce précieux tubercule était employé comme plante alimentaire chez les habitants du Pérou septentrional. Au xvF siècle, des jardins botaniques s'établirent en Europe et le goût de l'horticulture commença à s'y répandre. Il se forma des jardins en Italie, en Allemagne et en France. Jusqu'à cette époque, ce n'avaient été que des établissements particuliers; mais le grand-duc Côme T'^en créa un public, à Pise, en 15^3, d'après les conseils de Luc Ghini. Pa- doue, Ferrare, Florence et Bologne eurent bientôt les leurs. La ville de Leyde .suivit cet exemple; en 1597 seulement, l'université de Mont- pellier en eut un qui tomba bientôt faute de protection. Dès que ces établissements eurent été créés, on délaissa les ouvrages si obscurs et si incomplets des anciens, pour étudier les plantes sur la nature. Conrad Gessner , déjà célèbre par ses travaux en zoologie, fut le premier à poser en principe que c'est dans les organes de la fruc- tification, les seuls vraiment caractéristiques, qu'on doit chercher la base de la méthode de classification des végétaux. Ce principe si fécond en applications utiles ne fut cependant pas adopté. On continua à classer les plantes d'après certaines méthodes artificielles qui les groupaient en raison de leur ressemblance extérieure. Les figures des plantes que ce botaniste avait fait graver suivant son système furent publiées par Camerarius, savant directeur du jardin botanique d'Altorf, qui les nul dans un abrégé de Matthiole, qu'il édita en 1586. Lobel , médecin du prince d'Orange , puis botaniste de Jacques l"", publia, en 1581 , un ouvrage dans lequel on reconnaît, pour la première DISCOUKS PKtUMINAlKE. H7 fois, quelques familles ualurellcs, telles que les graminées, les mousses, les orchidées, les labiées, les ombellifèrcs, elc. Il a séparé d'une ma- nière nellement tranchée les monocotylédones des dicotylédones. Za- luzianski entrevit le premier les organes sexuels des végétaux. Césalpin, d'Arezzo(1583), suivit la méthode expérimentale d'Aristotc et fut le créateur d'un système de botanique complet, avec des divisions vicieuses encore, mais qui cependant furent un acheminement vers la méthode naturelle. On doit d'autant plus s'étonner que Césalpin ait pu établir un tel système, qu'il n'avait, pour faciliter ses études, qu'un faible herbier de quinze cents plantes, dont sept à huit cents avaient été recueillies par lui-même. Dalechamps, Desmoulins son continuateur, etTaberna?monlanus sont des botanistes routiniers, serviles imitateurs de l'ancienne méthode. Jean Bauhin donna, dans son histoire générale des plantes, un tra- vail de synonymie encore utile à consulter; mais Gaspard Bauhin , son frère, rendit à la science phytologique un plus grand service en publiant son Pinax theatri botafiici, composé sur le même plan que l'ouvrage de Jean, et qui lui avait coiîté plus de quarante ans de travail. On ne trouve pas, il est vrai, dans Bauhin un système complet de classification, mais il contient un essai de classement par genres qui ne manque pas d'intérêt. Ce botaniste a le mérite d'avoir essayé de fixer par un travail d'une critique judicieuse, la synonymie, déjà si multipliée , et il mit au dessous du nom de chaque espèce une petite phrase caractéristique ré digée avec soin. Son ouvrage, qui contient la description de près de six mille espèces de plantes, fit oublier tous ceux qui l'avaient précédé ; et, jusqu'à Linné il servit de guide aux botanistes. Nous citerons, à la suite des botanistes, l'agronome Olivier de Serres, à qui l'on doit la propagation du mûrier et des vers à soie. C'est encore en Italie que la science des minéraux prit naissance ; mais elle n'y fut qu'ébauchée. En 1502, Leonardi, de Pesarro, écrivit un ouvrage sur les minéraux; imbu des préjugés de l'époque, il a rempli son livre d'erreurs et de fables sur les pierres gravées, ainsi que sur leurs vertus. Scudalupi et Stella suivirent ses traces. L'Allemagne , si riche en gisements métallifères, dont les trésors ex- citaient la cupidité des princes , fut bientôt à la tête de la science et lui lit faire de grands progrès. Le premier qui s'occupa avec succès de minéralogie fut Bauer, plus eoonu sous le nom d'Agricola. Son ouvrage De rc metallicâ (15^6) 88 DISCOURS PR ÉLIMINA IRK. resta longtemps classique sans être exempt de bien des erreurs; il consacre un long chapitre à la baguette divinatoire , au moyen de la- quelle on découvre les eaux et les trésors cachés. Cette croyance a été longtemps répandue, et nous trouvons encore dans nos campagnes des ignorants qui y ajoutent foi. Cet ouvrage est plutôt un traité de métal- lurgie que de minéralogie; mais il n'en est pas de même de son livre sur la nature des fossiles, mot par lequel il désigne tous les minéraux ; c'est un véritable traité systématique de minéralogie, et la méthode qu'il y suit domina la science jusqu'à l'époque où les substances minérales furent classées d'après leurs propriétés chimiques. L'ouvrage d'Encelius (1557), De re nietallicâ, est mêlé à des idées d'alchimie sur la composition des minéraux; mais on y rencontre des vues de classification générale fort judicieuses. Nous retrouvons le célèbre Gessner parmi les minéralogistes; il peut être regardé comme le premier qui ait écrit sur la cristallographie. A cette époque , on croyait généralement que les fossiles se forment natu- rellement au sein des masses minérales. Gessner n'avait pas adopté l'o- pinion vulgaire ; il admettait comme possible que ces dépouilles eussent appartenu à des êtres vivants. La France a eu la gloire de donner le jour au célèbre Bernard Pa- lissy, créateur de la géologie, mais plus connu comme auteur de ces charmantes faïences à figures en relief encore recherchées de nos jours. Palissy,dont le nom doit être cher aux sciences, n'était qu'un pauvre artisan sans études qui s'était formé seul ; aussi ne le voyons-nous pas entiché des préjugés dominants parmi les savants de son époque. Chez lui la science a toujours un côté pratique ; il est avant tout applicateur, et ses ouvrages sont exempts de ces formes ambitieuses qui hérissent l'étude de difficultés inutiles. Nous trouvons Palissy, dans sa jeunesse, forcé de faire pour vivre divers métiers, et parcourant la France, tantôt comme arpenteur, tantôt comme dessinateur et peintre d'images. Dans ses longues excursions, il avait re- cueilli un grand nombre de pétrifications. En 1575, il fit à Paris un cours de minéralogie , et combattit l'idée que les fossiles fussent de simples jeux de la nature. Il soutint que les coquilles qui se trouvent au sommet des montagnes sont des restes d'animaux marins, et que les mers ont jadis couvert les continents, vérité dès ce moment acquise à la science, maisdonirélablissementrencontrade grands obstacles dans les préjugés existants. C'est à lui que l'agricuHure doit l'emploi de la marne comme DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 89 amendement. Ses ouvrages renferment beaucoup de choses restées long- temps inconnues, et leur lecture excite encore l'inlcrêt. Césalpin, le botaniste, et Sch>Yenckfeld, de Silésie, ont publié des essais de classification minéralogique assez satisfaisants pour une épo- que où la chimie était fort peu avancée. On voit que le xvi* siècle , si rapproché des temps d'ignorance pro- fonde, a produit, dans presque toutes les branches des sciences, des tra- vaux d'une haute importance et que déjà les naturalistes de l'antiquité avaient été laissés en arrière sous beaucoup de rapports ; aussi n'aurons- nous plus que des progrès à signaler, et les siècles suivants ne feront souvent que confirmer les savantes prévisions des hommes de génie qui ont ouvert à l'humanité les portes de la science. (SirâFEf 3E1 Ih État des sciences naturelles au XVII' siècle. Le xvi« siècle, absorbé tout entier dans des travaux d'analyse, occupi de sa lutte contre l'autorité despotique des anciens, n'a créé aucune théorie. Si l'on en excepte l'astronomie, qui était plus avancée que les autres sciences, on ne trouve nulle part de synthèse. Cependant l'impul- sion était donnée : sur tous les points les études renaissaient et trou- vaient dans les souverains un salutaire appui. Il restait néanmoins à combattre une ennemie redoutable dont l'existence était un obs- tacle au progrès : nous voulons parler de l'autorité dont la philosophie scolastique était la représentante. Renfermée dans le cercle étroit d'un dogmatisme sans portée, étouffée par les formes verbeuses et décolorées de sa nr.éihode syllogistique, elle s'opposait à toute pensée qui ne ren- trait pas dans le cadre de ses théories. Argentier l'avait bien attaquée en refusant de reconnaître d'autre autorité que celle de la raisonj mais sa voix n'était pas assez puissante pour donner le signal de la réforme ; il fallait pour cela un homme d'un génie supérieur; et, comme dans l'hu- manité il n'est pas un cri qui ne soit entendu. Bacon, le réformateur des sciences, le créateur de la physique et de la philosophie, vint porter 12 ^ DISCOURS PKÉI.IMINAIRE. tes premiers coups à la scolasiique. Il publia dans ce but , en 1606 et 1620, les deux parties d'un même ouvrage composé sous le titre général d'Ingtauratio magna,- la première, De dignitate et augmentis scientiarum, ^ est une classification méthodique des sciences , des- tinée à montrer qu'elles découlent les unes des autres et ont entre elles une connexion intime; la deuxième, JSovum orgatnim scientia- rum, est la méthode philosophique à employer pour arriver à la vérité. Bacon procède par induction, c'est-à-dire qu'il n'arrive à la généra- lisation qu'après avoir rassemblé des faits assez nombreux pour qu'il soit permis d'en tirer des conséquences. Sa méthode est toute expérimen- tale ; et l'on remarque dans ses écrits une foule d'aperçus profonds ou ingénieux qui l'ont fait regarder comme le prophète des vérités dé- montrées par Newton. Cependant il n'a pas toujours été heureux en application ; ses ouvrages sur les vents, et sur la vie et la mort, sont pleins d'erreurs. Sans s'en apercevoir, il s'est appuyé sur l'autorité qu'il avait si victorieusement combattue ; car il y a reproduit sans choix l'opinion d'autres auteurs , et non le résultat de ses propres obser- vations. Sa JSova Atlantis est la description d'un établissement consacré au perfectionnement des sciences naturelles, et son Sylva sylvanim sive Historia tiaturalis , un recueil d'observations et d'expériences dont le$ unes lui sont personnelles et les autres étrangères. Cet ouvrage a été publié après sa mort. René Descartes, né en 15%, est encore un des principaux instiga- tetur&de la grande révolution du xvii* siècle; ce fut un habile malhémaii- cien, un philosophe d'une haute intelligence; il rendit aux sciences de grands services, en achevant de secouer le joug de l'autorité scolasiique, et en conseillant , dans sa méthode pour arriver à la connaissance de la vérité, de prendre le doute pour point de départ. Cependant il semblerait avoir cessé de reconnaître la vérité dès qu'elle ne l'evêtit plus les formes absolues et infaillibles du calcul. Lui, à qui l'on doit l'admirable sim- plicité du langage algébrique , et qui enrichit l'application de l'algè- bre à la géométrie de si heureuses découvertes; lui , le créateur d'une méthode philosophique où l'erreur est impossible, il ne lit pourtant, faute de s'être appuyé sur l'expérience, qu'imprimer aux esprits un mou- vement salutaire. Ses travaux en physiologie, entachés des plus graves erreurs, ne lui ont pas survécu, non plus que la théorie qu'il inventa pour expliquer le secret du mécanisme planétaire. On peut lui repro- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 91 cher l'eniêtemenl qui l'empêcha de rendre jusiice à Galilée, el le porta à répandre le faux système de Tycho-Brahé. Substituant des hypothèse!» à celles qu'il avait contribué à détruire , il introduisit dans la science des erreurs nouvelles. On lui doit néanmoins la découverte de la force centrifuge, l'explication de la réfraction de la lumière, un excellent traité de dioptrique et une bonne explication de l'arc-eu-ciel inté- rieur, mal décrit par Dominis. C'est en modifiant la théorie de Des- cartes sur la production de la lumière, qu'Huyghens créa celle des vibra- tions aujourd'hui adoptée. Descartes fil école, et sa doctrine, longtemps répandue sous le nom de cartésianisme ^ compta de nombreux disciples. Pendant tout le cours du xvii* siècle, la physique et l'astronomie furent cultivées avec ardeur. Galilée, de Pise, contemporain de Bacon, fut comme lui l'un des plus redoutables adversaires de la philosophie scolastique, et l'un des plus habiles astronomes de celte époque. Il étudia, avec la profondeur d'un homme de génie, la mécanique céleste ; et la découverte qu'il fit du mou- vement accéléré , des satellites de Jupiter, de l'anneau de Saturne , des phases de Vénus, el des mouvements de celle planète, lui firent adopter le système de Copernic. Ses fameux dialogues dans lesquels il développe ce système furent publiés à Florence en 1617 , malgré l'improbaiion des théologiens. Il l'enseigna depuis à ses élèves el en devint un des plus ardents propagateurs. Il se vit , à soixante-dix ans , obligé de faire amende honorable pour avoir osé démontrer le mouvement de la terre, que les livres saints regardaient comme immobile au centre du monde, et fut contraint d'abjurer sa doctrine taxée d'hérésie. Il fil connaîiie les taches du soleil , les inégalités de la lune , sa ressemblance avec la terre , etc. Ses découvertes en physique sont également importantes ; on lui doit la connaissance des propriétés du pendule , la balance hydrosta- tique et le perfectionnement du télescope. Kepler, élève de Tycho-Brahé, physicien d'une haute intelligence, dont les recherches portent sur les points élevés de la science, s'occupa avec succès d'optique el d'astronomie; il détermina la véritable nature de la courbe que les planètes décrivent , découvrit les lois générales aux- quelles leurs mouvements sont soumis, et démontra que les orbites pla- nétaires sont des ellipses dont le soleil occupe l'un des foyers. La théorie des planètes, contenue dans les trois propositions qui portent le nom de lois de Kepler, expliquait déjà une partie des phénomènes célestes ; il ne restait plus qu'à découvrir le principe des lois qui régissent le mou- 92 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. vement des corps planétaires j et il le fil presque en attribuant au soleil une force motrice qui les anime tous et une puissance qui les retient dans leurs orbites. Il expliquait les irrégularités de la lune par les actions combinées du soleil et de la terre, et les marées par l'attraction lunaire ; hypothèses dont une seule eût suffi à la gloire d'un physicien. Les décou- vertes de Kepler ruinèrent le système de Tycho-Brahé et répandirent les idées de Copernic. Stévin, de Bruges, se livra à des travaux importants sur l'hydrosta- tique et découvrit l'égale pression des fluides dans tous les sens. En 1621, Drebbel inventa le premier thermomètre, construit, non pas comme les nôtres, avec de l'alcool ou du mercure ; mais consistant simplement en un tube plongé dans l'eau, et contenant de l'air dans sa partie supé- rieure. On attribue à Zacharie Jan et à Jean Lapprey, opticiens de Mid- delbourg, la découverte du microscope et celle du télescope. Salomon, de Caus, mort à Bicètre, jeta les premières idées de l'emploi delà vapeur comme force mécanique, dans son ouvrage intitulé : Rai- son des forces mouvantes. En 1629, le physicien italien Branca donna la description d'un éolipyle, dontlejet de vapeur faisait mouvoir une roue horizontale. En 1663, le marquis de Worcester décrivit un appareil re- gardé par les Anglais comme la première machine à vapeur, mais dont on suppose que l'idée a été empruntée à Salomon de Caus ; et , en 1690 , le Français Papin inventa la première machine à vapeur fonctionnant avec un piston. Toricelli, disciple de Galilée, en démontrant la pesanteur de l'air, dé- truisit l'idée absurde de l'horreur du vide , encore professée dans les écoles. Il donna aussi la théorie du baromètre dont Pascal devait faire une heureuse application à la mesure des hauteurs, et posa les bases de la théorie du mouvement des fluides. L'académie del Cimento confirma quelques années après, par de nou- velles expériences, les découvertes de Toricelli. Gassendi , qui fit école comme Descartes , s'occupa de l'étude de la lumière et expliqua avec bonheur quelques-uns des phénomènes qu'elle présente. Il contribua aussi aux progrès de l'acoustique. Otto de Guerike , que son désintéressement place au nombre des savants les plus honorables du xvii^ siècle, s'occupa d'hydrostatique, d'électricité et de magnétisme. Tous ses travaux indiquent une sagacité prodigieuse. Sa découverte de la machine pneumatique et ses expérien- ces sur l'électricité, pour la production de laquelle il se servit d'un globe DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 93 de soufre, avancèrent beaucoup la physique. La première de ces inven- tions devint pour Boyle , qui la perfectionna , la source d'une foule; d'expériences ingénieuses. Le jésuite Kircher s'occupa avec succès de catoplrique, inventa la lanterne magique et plusieurs autres machines ayant un même principe. Il établit d'une manière incontestable la possibilité de faire des miroirs ardents, substitua au porte voix un miroir parabolique qui renvoie les sons à une grande distance , et fit faire quelques progrès à cette partie si obscure de la science concernant la déclinaison de l'aiguille aimanléo. Huyghens appliqua le pendule aux horloges, calcula les lois de la force centrifuge , inventa le micromètre , perfectionna le baromètre , et confirma la découverte faite par Galilée de l'anneau de Saturne et des satellites de Jupiter. On lui doit l'ingénieuse théorie des vibrations de la lumière, dont l'idée est due à Descartes. Hook de Freshwater perfectionna le microscope, inventa le baromètre à cadran et le ressort en spirale qui sert à régler les montres ; il décou- vrit les taches de Jupiter et de Mars , et soupçonna le mouvement de rotation de ces planètes. Wall s'occupa d'électricité et proposa, comme un moyen facile de développer ce fluide, les morceaux de drap et les peaux d'animaux. Cassini, conquis à la France, comme Huyghens, par la munificence de Louis XIV, fit faire de grands progrès à toutes les branches de l'astro- nomie; il établit la théorie du mouvement des satellites de Jupiter, compléta la découverte de ceux de Saturne , et calcula la vitesse du temps que la lumière met à parvenir du soleil jusqu'à nous. Il con- struisit la célèbre méridienne de Bologne. Mariotte, physicien d'une haute sagacité, détermina dans quelles pro- portions l'air peut se dilater et se condenser; il fit voir, à l'aide de la machine pneumatique, que la pesanteur de l'air retarde l'ébullition de l'eau, et s'occupa de la loi des vitesses dans l'écoulement des fluides. Romer . de Copenhague , découvrit le mode de propagation de la lu- mière. Picard mesura un degré terrestre, qu'il trouva équivalent à 25 lieues, et en conclut que le diamètre de la terre est de 2,864 lieues. Newton fit une révolution dans la science par ses admirables découver- tes sur la gravitation et la lumière. On sait qu'en 1665 , la peste ayant éclaté à Londres, Newton, alors âgé de '2U ans, se retira à Woolslrop, et que ce fut là qu'une pomme lui étant tombée sur le visage, il se demanda pourquoi la puissance d'attraction qui déterminait celte chute ne s'éten- 94 tîISCOURS PRÉLIMINAïaE, drait pas aux corps planétaires , et si la loi de la pesanteur qui les attire vers le soleil, ne suffisait pas pour les retenir dans leurs orbites. De cette idée , il fut conduit à la théorie de la tendance des molécules à se rapprocher, ou de la gravitation moléculaire. Il découvrit la cause de l'élasticité de l'air atmosphérique , donna à l'étude de la lumière une étendue et une précision nouvelles , et démontra , au moyen du spectre solaire , que chaque rayon lumineux est composé d'un fais- ceau de rayons diversement colorés et réfrangibles à un degré diffé- rent; il expliqua les phénomènes de la réfraction , ceux de la réflexion et créa la théorie de l'émission, opposée à celle des ondulations, qu'elle balança longtemps. Ses travaux sur la théorie des interférences datent de 1674. Les opinions de Newton rencontrèrent des contradicteurs , et ne furent admises qu'au milieu du xviii* siècle. La méthode dont il se servit est empreinte d'une profonde sagesse ; il découvre la loi de la pesanteur, qui, combinée avec la force de projection des corps célestes , leur fait décrire une courbe elliptique ; mais il ne connaît pas la cause de cette pesanteur, non plus que l'origine de la projection des corps planétaires ; et , comme il ne veut pas devancer l'expérience , il ne cherche point à expliquer ces phénomènes par des hypothèses. Leibnitz, contemporain de Newton, fut la gloire de l'Allemagne. A vingt-deux ans il publia un traité complet de physique générale qui dé- note une perspicacité admirable, mais qui est rempli de subtilités méta- physiques pour lesquelles l'auteur avait un penchant décidé. Vers le même temps , plusieurs physiciens s'occupèrent d'hygromé- trie, et c'est au père Mersenne qu'on doit les hygromètres en corde à boyau. Flamsteed augmenta considérablement la liste des étoiles visibles connues et détermina leur position. Hauksbée perfectionna la pompe de Boyle et la machine de Papin, et acheva de détruire le préjugé de l'horreur du vide qui existait encore dans quelques esprits. Il s'occupa avec succès d'électricité , et substi- tua au globe de soufre d'Otto de Guerike d'abord un tube , puis un globe de verre. Ce fut lui qui vit jaillir la première étincelle électrique, et en ressentit la commotion. Il découvrifaussi la phosphorescence électrique. Appliquant la méthode de Newton à la détermination des orbites pa- raboliques des comètes, Halley prédit le retour, en 1758 ou 1759, de la comète observée en 1531 , en 1607 et en 1682, Clairaut en fixa l'appa- rition pour le mois d'avril ; mais il commit une erreur de calcul et la comète ne parut que dans les premiers jours de mai. Bernouilli observa DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 95 aussi la marche des comètes, et annonça le retour de celle de 1680 pour 1719. Il développa les principes de Leibnilz sur le calcul différentiel, et présenta les premiers exemples de calcul intégral. Son frère Jean con- tribua au perfectionnement des découvertes de Leibnitz. Amontons com- posa un traité sur la théorie des frottements, et donna les premières idées sur la construction du télégraphe. Paracelse, en enseignant publiquement la chimie , avait répandu le goût de cette science et en avait assuré les progrès. Les luttes ouvertes auxquelles elle donnait lieu devenaient pour elle une cause de durée. A mesure qu'elle se dépouillait de sa forme mystique, les préjugés dispa- raissaient; cependant l'idée de la transmutation des métaux resta dans quelques esprits , mais sous une forme scientifique. Cette idée sub- siste encore de nos jours, et peut-être n'est-ce pas sans raison, car on ne peut dire absolument que les corps considérés comme simples soient véritablement élémentaires ; et qui sait si ces corps indécomposables ne sont pas seulement des corps indécomposés? Van Helmont, grand partisan de Paracelse, est encore un alchimiste , ou plutôt , comme ce dernier , un médecin-chimiste, travaillant à la re- cherche de la panacée universelle. Cet homme , qui possédait une vaste érudition, rendit de grands services à la chimie; il créa le mot de gaz, resté dans la science, et qu'il appliqua d'abord à la vapeur d'eau ; mais ensuite il donna le même nom à l'acide carbonique qu'il appelait gaz sylvestre et au gaz hydrogène. Plusieurs des grandes vérités de la chimie moderne lui étaient connues , mais confusément ; de sorte qu'il n'a pu les développer. En Allemagne les Bosecroix continuaient à travailler avec persé- vérance à la recherche de la pierre philosophale ; et en 1614, ils an- noncèrent qu'ils devaient régénérer le monde en s'emparant de l'esprit des princes , au moyen des trésors que leur procurerait cette décou- verte. Oughtred parle dans ses ouvrages de la préparation de la terre- vierge destinée à faire la pierre philosophale, par l'évaporation de l'eau pure. A côté d'eux, nous trouvons des hommes qui cherchent vérita- blement à s'éclairer, et ne considèrent plus le secret de la transmuta- tion comme le but de leurs efforts; tels sont : Cassius, Libavius et Glau- ber dont le sulfate de soude a conservé le nom ; Crollius , Rivère, Barner et Bohnius, déjà les représentants de la science expérimentale ; Kunckel qui, en cherchant encore la pierre philosophale, retrouva le phosphore dont Brand avait emporté le secret dans la tombe, et publia gg DISCOURS PRÉLIMINAIRE. un ouvrage fort eslimé sur l'art de faire le verre ; Bêcher qui, toujours un des zélés partisans de la docirine deParacelse, jeta, par la publi- cation qu'il fit en 1669 de sa Physica suhterranea , \es premiers fonde- ments de la science ; Bôtticher enfin, qui, sur le bruit qu'il connaissait le secret du grand-œuvre, fut renfermé par l'électeur de Saxe jusqu'à ce qu'il eût transmué des métaux ; en découvrant la porcelaine , il dota la Saxe d'une industrie plus précieuse que l'art de faire de l'or. La plu- part de ces chimistes connaissaient Boyle, et l'on doit s'étonner qu'au- cun d'eux n'ait abandonné les doctrines alchimiques pour adopter une théorie plus conforme à la vérité. Le paracelsisme fut sinon introduit , du moins répandu en France par Joseph Duchêne , médecin de Henri IV, et y trouva un grand nombre de partisans. Riolan, qui s'était déclaré l'antagoniste de toutes les idées nouvelles, ne manqua pas d'attaquer la thérapeutique de Pa- racelse. Il combattit, avec son emportement ordinaire, l'emploi des préparations pharmaceutiques empruntées au règne minéral . et son influence était si grande qu'il fit interdire par la faculté un médecin paracelsisle , nommé Mayerne , et obtint du parlement la déclaration que, dans tous les cas, l'antimoine est un poison. Les paracelsistes n'étaient cependant pas tous exclusifs; il y avait parmi eux beaucoup d'hommes vraiment instruits , et la France peut re- vendiquer l'honneur d'avoir vu naître ou d'avoir accueilli dans son sein Béguin, Davidson, Lefèvre, dont les ouvrages jouirent d'un succès mé- rité ; Sylvius , Digby, Glazer et Lemei7, son élève. Ce dernier chimiste, quoique fondant ses explications sur le paracelsisme et sur le cartésia nisme , fut longtemps classique; et Hombcrg, tout en suivant la même voie, fut plus savant que ses prédécesseurs. Jean Rey, médecin du Périgord, écrivit, en 1630, une petite brochure, dans laquelle il expliqua , par une théorie semblable à celle de Lavoi- sier, la cause de l'augmentation du poids des métaux par la calcination; aussi lorsque ce dernier publia sa découveiie , lui opposa-t-on la théorie de Rey. En Angleterre , nous trouvons à la tête de la science Boyle , qui ap- pliqua à la chimie la méthode expérimentale de Bacon , c'est-à-dire qu'il commença par de nombreuses expériences peur en tirer des déductions. Il s'occupa de l'influence de l'air dans la respiration et la combustion, et fit servir à ses expériences la cuve pneumalo-chimique ; il reconnut l'augmentation du poids des métaux par la calcination, sans se rendre un DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 97 compte exact de ce phénomène , qu'il attribuait à la fixation du feu et de la flamme rendus pondérables; mais ses travaux firent à peine sen- sation à l'époque où ils parurent ; et la chimie suivit son ancienne rou- tine. Cependant l'école anglaise était dans la meilleure voie ; et si tous les chimistes en eussent suivi les traces avec persévérance, il en fût ré- sultc'une régénération complète de la science. Mayow, enlevé aux sciences à la fleur de son âge, a laissé dans ses écrits la relation d'expériences fort intéressantes sur le rôle de l'air dans la combustion et la respiration, phénomènes qu'il attribuait à un principe appelé par lui sel nùro-aérien , correspondant à l'oxygène, et qu'il considérait comme la cause de la formation des acides, de la com- bustion et de la motiliié animale. Dans le cours du xvi* siècle, l'anatomie descriptive avait fait de rapides progrès. Affranchie des erreurs du galénisme, cette science avait marché à pas de géant dans la voie des découvertes ; mais le xvii* pré- luda par une conquête qui forme dans la science une ère nouvelle : nous voulons parler de la circulation du sang. L'Angleterre, qui n'avait joué jusqu'alors qu'un rôle secondaire dans les révolutions scientifiques de l'Europe , se trouva tout-à-coup illustrée par la grande découverte d'Harvey. Ce célèbre anatomisie , élève de Fa- brizio d'Aquapendenle , avait assisté son maître dans ses recherches sur les valvules des veines ; il fut frappé de la direction constante de ces valvules vers le cœur, et en conclut qu'elles servaient à diriger le sang vers cet organe. Le premier pas fait , la seule inspection des val- vules qui garnissent les artères à leur départ du cœur lui prouva que le sang est porté de celui-ci dans les vaisseaux artériels. Le principe de la circulation démontré par Harvey avait déjà été entrevu par l'infor- tuné Servel, par Colombo, par Césalpin ; mais ces auteurs n'en avaient qu'une idée vague, confuse, qu'il eut la gloire de développer. L'envie se déchaîna contre lui, plusieurs anatomisles cherchèrent à lui enlever le mérite de ses observations. Ses contradicteurs luttèrent en vain ; ils ne tardèrent pas à se voir condaifnnés au silence , et sa découverte fut unanimement adoptée. Harvey compléta les travaux de Fabrizio sur le développement du poulet dans l'œuf ; il avait écrit sur l'embryologie un traité plein d'idées neuves qui eût suffi à son illustration. On trouve dans ses écrits les pre- mières lueurs de la théorie des inégalités de développement. Il avait composé un ouvrage sur la généraiioi des insectes; mais cet ouvrage 13 98 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. fui perdu dans le pillage de sa maison, à la chute de Charles I", dont il était devenu le médecin, et qui l'avait beaucoup favorisé. Harvey, trop âgé pour recommencer ses travaux , ne put réparer cette perte. La France comptait alors parmi ses anatomistes le célèbre Riolan'qui passa toute sa vie à lutter contre les modernes, en faveur des anciens, et contredit, non par ignorance mais par envie, la découverte d'Harvey. Ne pouvant contester un fait admis par tous les savants, il nia qu'il y eût une circulation dans les vaisseaux capillaires ; question qui, du reste, n'est pas encore résolue. Jacques Primerose , élève de Riolan , fut un des antagonistes les plus acharnés de Harvey. Les défenseurs de la circulation , Georges Ent et Willis , contribuèrent beaucoup à faire adopter les doctrines de l'anato- miste anglais. Les autres découvertes de ce siècle ne sont pas moins importantes : Aselius retrouva dans l'homme les vaisseaux lactés , dont le souvenir s'était perdu depuis Érasistrate; Wirsung fit connaître le canal pan- créatique. En 1650, Pecquet rectifia les fausses idées de son époque en démontrant que le sang ne se forme pas dans le foie, et que le chyle est conduit aux veines par le canal thoracique, réunion de tous les vais- seaux lactés, pour être de là conduit par la veine sous-clavière au cœur et non au foie, ainsi qu'on le croyait alors. Riolan attaqua encore la découverte de Pecquet ; mais les expériences de Van Horn la confir- mèrent. Olaiis Rudbeck et Th. Rartholin, tous deux médecins suédois, se dis- putèrent la découverte des vaisseaux lymphatiques du foie, du thorax, des lombes et du réservoir du chyle , ainsi que celle de la circulation de la lymphe dans l'économie animale. On croit devoir rendre à Rudbeck l'honneur de cette découverte, et l'on suppose que Rartholin en avait eu connaissance par un de ses élèves. Sténon, disciple de Th. Rartholin, continua d'étendre la découverte des vaisseaux lymphatiques, et essaya le premier de calculer les forces mé- caniques des muscles. Il fit connaître les ossements fossiles qui se trou- vent en abondance dans le val d'Arno. Le système nerveux, à peine connu des anciens , étudié d'une manière superficielle par les anatomistes du moyen-âge et du xvi® siècle, le fut plus sérieusement vers le milieu du xvii\ Wepfer et Schneider (de 1658 à 1668) rectifièrent les idées des anciens sur la prétendue communi- cation du cerveau avec la cavité nasale, sur la nature du nerf olfactif, et DISCOURS PRELIMINAIRE. 99 sur l'usage des veiilricules du cerveau qu'ils regaidai(;ut comme le siège de l'àme. Willis étudia le cerveau avec beaucoup de soin , en perfecliounanl la inëihode de Varole. Ses idées sur les fondions de cet organe se rappro- chent de celles de Gall ; non-seulement il le considère comme le siège de l'intelligence, mais encore il localise les facultés, met la mémoire dans les replis des hémisphères , l'imagination dans le corps calleux et la perception dans le corps strié. Il a donné une figure de l'appareil nerveux bien supérieure à celle de Vésale. Vieussens, médecin de Montpellier, consigna ses découvertes sur le système nerveux dans un ouvrage intitulé : Nevrographia universalis . Il avait une méthode de dissection préférable à celle de Willis. Cet anatomiste était partisan des idées physiologico-chimiques de Sylvius. Malpighi , professeur à Bologne et à Pise, quoique attaché encore à l'école de Sylvius, fit faire un pas immense à la science enappliquant le microscope à l'étude de la structure intime des organes ; mais, par suite d'une erreur difficile à comprendre, il croyait tous les tissus composés de petites glandes ; et cette opinion domine tous ses écrits. Ses travaux sur les poumons, les systèmes nerveux et veineux, le tissu tégumen- taire et les viscères , s'appliquent à divers animaux aussi bien qu'à l'homme. II publia le premier une analomie du ver à soie et de son insecte parfait; il fit connaître que, dans les animaux de celte classe, la respiration a lieu par des stigmates aboutissant à des vaisseaux con- tournés en spirale, appelés /rac/tee*, et que l'air, au lieu de se rendre dans un réservoir commun, est distribué dans toutes les parties du corps. Il suivit avec une patience admirable ce même insecte dans ses métamor- phoses, et fit l'anatomie des organes qui se développent successivement dans le papillon, pendant ses transformations. Il appliqua le microscope à l'observation du développement du poulet dans l'œuf, et en donna une représentation exacte. Ruysch, professeur d'anatomie à Amsterdam en 1665, contribua aux progrès de la science par ses admirables injections dont il emporta le secret dans la tombe. On a de lui des travaux monographiques estimés sur des questions isolées d'anatomie. Il fit plusieurs découvertes sur la structure intime des organes, constata le premier que dans l'homme, destiné à se tenir debout, la distribution des vaisseaux sanguins est dif- férente de celle des animaux dont la statioa est horizontale , et il dé- couvrit, au moyen des injections, que la substance corticale du cerveau 100 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. est un lacis de vaisseaux et non une masse glanduleuse, ainsi que le pré- tendait Malpighi ; aussi fut-il un des plus ardents antagonistes du sys- tème de cet auteur, qu'il attaqua dans toutes les occasions. On peut le considérer comme une des illustrations du xvn'' siècle. Leuwenhoek, né à Delft en 1638, était un homme de peu d'instruc- tion, mais doué d'une patience qui lui permit de faire les obser- vations les plus minutieuses, au moyen de lentilles qu'il polissait avec une perfection admirable. Il fit connaître la composition globuleuse des fluides animaux, révéla à la science les innombrables animalcules qui les peuplent, étudia la structure des poils, celle de la fibre musculaire, dé- couvrit les pores de l'épiderme, observa la circulation dans les animaux transparents, et connut la multiplication de plusieurs générations de pu- cerons par une seule fécondation et celle des polypes par bourgeons. Toutes ses observations indiquent une patience infatigable ; mais il s'est plusieurs fois laissé entraîner par son imagination; ce qui arrive trop souvent aux micrographes. Redi, d'Arezzo, publia, en 1664, de belles recherches sur le venin des vipères; mais son travail capital a pour objet le développement spontané des insectes dans les substances putréfiées et des helminthes dans le corps des animaux. Il se prononça pour la négative, et son "opinion fut adop- tée par la plupart des savants , quoique la grave question des généra- tions équivoques soit encore un mystère pour tous les hommes qui recher- chent la vérité sans se laisser égarer par des hypothèses. Tous les tra- vaux de Redi sur les questions d'anatomie et de physiologie indiquent un esprit judicieux et un bon observateur. Grew est un anaiomiste com- parateur, dont les travaux ont servi de base aux diverses théories pro- posées de son temps sur la digestion. Needham, Nuck, Warton, Graaf, Drelincourt et Bidloo, sont encore des anatomistes de cette époque. L'ouvrage de ce dernier est accompagné de belles planches dessinées par Guillaume de Lairesse. Perrault, le célèbre architecte à qui l'on doit la colonnade du Louvre , a publié quelques travaux anatomiques qui font voir qu'il était animiste, et considérait lejeu des organes sous le point de vue physique et mécanique. Lorenzini de Florence, Caldesi, médecin toscan, Tyson, de Londres, Muralto , de Zurich , et Schellhammer, de Helmstadt , se sont occupés de monographies anatomiques. C'est alors seulement qu'a commencé l'étude sérieuse des animaux invertébrés. Martin Lister, médecin de la reine Anne, a laissé, sous le litre à'Exercitatîo anatoniiea , des re- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 101 cherches analomiqiies sur cerlaines espèces de mollusques uus ou à co- quille. Swanimei'dam est un des plus habiles observateurs du xvii' siècle. Il a écrit une histoire générale des insectes, pleine de recherches intéres- santes sur la structure intime de ces animaux, dont il a suivi les métamor- phoses avec une étonnante sagacité. On a de lui une anatomie du pou, du limaçon, que de son temps on comptait encore parmi les insectes, du scarabée nasicorne, de l'abeille, du taon , etc. Les travaux de Swammer- dam sur la chenille et le papillon sont admirables. En suivant les méta- morphoses des insectes, il a, le premier, démontré que la chrysalide existe toute formée dans la chenille, à l'époque où doit s'opérer sa mé- tamorphose, et que le papillon existe dans la chrysalide avec les organes qui lui sont propres. Cette observation eut une grande influence sur les idées relatives à la génération , et jeta les fondements du système de l'évolution. On a aussi de lui quelques traités séparés d'anatomie humaine. Aces travaux d'observations, presque toujours dominés par les théories de l'époque, s'unissent des travaux spéciaux dans un but philosophique. Sylvius Leboé, professeur de médecine à Leyde en 1658 , fut le créa- teur d'une application à la physiologie de la chimie, étudiée d'après les principes de Descartes. Il réduit tous les phénomènes à de la chimie pure, et ne voit dans les fonctions des viscères que des opérations semblables à celles qui ont lieu dans un laboratoire. Son système fut longtemps à la mode ; et, en le simplifiant, Otto Tackenius, un de ses élèves, perpé- tua ses erreurs dans les écoles de médecine, jusqu'à la moitié du xviii* siècle. Glisson , médecin anglais , rejeta la théorie purement physique du mouvement des muscles, et leur reconnut la propriété qu'il appela irri- tabilile, nom qui a été conservé à ce phénomène. Il étudia avec soin les contractions musculaires tant extérieures qu'inlérieiu^es. Borelli de Florence publia, en 1681, un ouvrage sur les fonctions phy- siques des muscles , travail remarquable , en ce qu'il s'applique aux animaux de toutes les classes. Il reconnaît que, parsuite de la position désavantageuse des muscles, il faut, pour exécuter le moindre mouve- ment et soulever un poids léger, une dépense de force bien supérieure à la résistance à vaincre; mais il montre en même temps que la nature n'a pu procéder autrement. Chaque fois que Borelli sort de la théorie du levier, ses explications perdent de leur justesse, et il avance parfois des 102 DISCOURS PRÉLIMINAmE. idées étranges; il dil , entre autres choses, que par l'effet de la volonté et de l'habitude nous pourrions maîtriser les mouvements physiques du cœur. Sa théorie de la contraction des muscles n'est pas aussi satisfai- sante que la partie purement mathématique de ses travaux. Laurent Bellini, disciple de Borelli, et Pitcairne, médecin d'Edim- bourg et professeur à Leyde, furent aussi des iatro-mathématiciens , mais d'une moindre portée que Borelli ; et leurs expériences ne sont nul- lement concluantes ; ils ne tenaient aucun compte des forces vives des muscles, et les comparaient aux forces mortes. PilcaJrne pensait que la chaleur animale est le résultat d'un simple frottement, et que la force vitale n'est autre que celle du cœur. Toutes ces théories pèchent par leur caractère absolu, et les explications qui en découlent sont pres- que toujours absurdes. Jusqu'au commencement du dix-septième siècle, les savants avaient travaillé isolément, et ne devaient souvent leur position qu'à la faveur d'un souverain ou d'un prince. Les avantages qui devaient résulter pour la science, d'une simultanéité d'efforts, les déterminèrent alors à se réu- nir en sociétés nommées académies. Nous trouvons en Italie l'académie des Lyncées, établie en 1603. Vers 1648, au milieu de la révolution qui précipita Charles I" du trône, se constitua la Société-Royale de Lon- dres , qui , interrompue pendant le paroxisme de la fièvre révolution- naire, reprit ses travaux à la restauration de Charles IL Un des élèves de Galilée établit à Florence, en 1651, l'académie del Cimento , ou de Y Expérience. En 1652, un médecin de Schweinfurt, nommé Bausch, fonda l'académie impériale des Curieux de la ISature, qui siège aujour- d'hui à Bonn. L'Académie des Sciences de Paris ne fut régulièrement constituée qu'en 1666, mais elle remonte plus haut. Dans ces sociétés, les travaux sont régularisés, et les efforts réunis des savants ont le dou- ble avantage de prévenir l'extinction des lumières et d'en amener la dif- fusion. Comme complément nécessaire de ces créations utiles se pré- sente l'établissement de musées destinés à favoriser les travaux des savants auxquels est refusée la facilité de voyager. Partout on s'occupe de science, et les terres du Nouveau-Monde, sil- lonnées pendant un demi-siècle par d'avides conquérants ou d'audacieux aventuriers, deviennent aussi le théâtre d'observations scientifiques. La colonie formée par les Hollandais dans la province de Pernambouc, au Brésil , produisit un travail d'une haute importance , celui de Marg- graf, qui parut en 16/i8, sous le titre à' Histoire naturelle du Brésil. Pi- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 103 son, médecin de l'expédition, a publié sur le même sujet un ouvrage peu méthodique. On eut alors pour la première fois la description avec figu- res de l'ananas, du cactus, de la grenadille , du manioc , végétaux d'un grand intérêt à cause de leur nouveauté ; l'on joignit aux mammifères connus le fourmilier, le tapir, dont la lèvre supérieure, prolongée en une sorte de petite trompe, rappelle l'éléphant, le coëndou, le lama, le cabiai et le jaguar; aux oiseaux, le kamichi, dont les ailes sont armées d'épe- rons, le toucan, au bec monstrueux, etc. L'erpétologie, l'ichthyologie et l'entomologie s'enrichirent également d'un grand nombre d'espèces nou- velles. Le prince de Nassau , gouverneur de la colonie , envoya au gouverne- ment deux recueils de figures, peintes avec soin, qui servirent à illus- trer les ouvrages de Marggraf et de Pison. Un défaut capital dans ces publications, et qui peut avoir de graves in- convénients pour l'élude , c'est que Marggraf, Pison et Laët ont sou- vent fait servir les mêmes planches pour représenter des objets n'ayant que de la similitude. Laët était directeur de la Compagnie des Indes, et a écrit, avant Marggraf et Pison, un ouvrage sur le même sujet, et digne d'estime quoique moins important. Bontius (1631) a laissé sur les Indes Orientales un travail qui fait con- naître le tigre royal, le babiroussa aux défenses retroussées, le casoar à crins au lieu de plumes, le rhinocéros de Java, le drame, oiseau lourd et massif qu'on croit avoir complètement disparu , et l'orang-outang. On lui doit, en botanique, la description du cannellier, de la noix mus- cade et du monstrueux coco des Maldives. Son ouvrage , quoique plus faiblement écrit que celui de Marggraf, n'en est pas moins d'un grand intérêt. Bernier, médecin d'Aureng-Zeb, a consigné dans la relation si intéressante de son séjour en Asie, des descriptions de plantes et d'ani- nimaux qui peuvent encore être consultées avec avantage. Gaspard Schwenkfeld décrivit les animaux de la Silésie ; Merrelt, les productions naturelles de la Grande-Bretagne ; Wagner, celles de la Suisse. Sibbald écrivit une histoire naturelle de l'Ecosse et un livre très curieux sur les cétacés qui de son temps échouaient fréquemment sur les côtes. Neuhof nous a fait connaître l'histoire naturelle des Indes orien- tales, et Dutertre, celle des Antilles. En 16Zi9, Jonston, naturaliste polonais, publia un grand ouvrage où il résume, en les récapitulant, tous les travaux qui ont paru jus- qu'au milieu du xvii" siècle. C'est un compilateur laborieux, mais d'une '104 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ci'ilique peu sévère; il fait souvent meniion d'animaux fabuleux et semble même s'êlre complu à rassembler des faits extraordinaires. Nieremberg, jésuite espagnol, a, comme Clusius et Jonston , écrit un ouvrage dans lequel il résume les connaissances de son époque ; mais on lui doit de plus la description de plantes et d'animaux nouveaux. Après lui paraît Fabius Colonna, devenu naturaliste et médecin, par suite de l'idée qu'il se guérirait d'une épilepsie qui le tourmentait beau- coup, s'il retrouvait la plante que les anciens considéraient comme uu spécifique contre cette maladie. II commença par étudier la botanique, puis la zoologie, et il a laissé sur les mollusques un travail très remar- quable poiu' son temps. Les planches qui accompagnent son texte sont fort belles, comme toutes celles de cette époque. Olina était un ornithologiste d'un grand mérite , dont l'ouvrage est fort estimé sous le rapport graphique. Un médecin anglais, Th. Moufet, s'est occupé avec succès d'entomologie. On a de lui le Theatrum insec- torum, qui ne fut publié qu'après sa mort. Sa classification est judi- cieuse ; mais la science était trop neuve encore pour qu'on pût espérer un travail parfait ; cependant on trouve dans Moufet d'excellents ren- seignements. La fin du xvii* siècle ne nous offre comme naturalistes classificateurs d'une haute portée que Jean Ray et François Willughby, qui ont toujours travaillé en commun. Jean Ray est le premier naturaliste qui ait modifié la classification d'Aristote, et sa méthode a servi de modèle à tous les classificateurs venus après lui. Il partit du même point que le Stagyrite, en adop- tant pour caractéristique d'une partie des mammifères la forme des pieds; mais il y joignit les caractères tirés des dents. Sa distribu- tion des quadrupèdes ovipares est encore suivie aujourd'hui; seule- ment il réunit les salamandres aux lézards au lieu de les rapporter aux grenouilles. Willughby, dont les ouvrages ont été publiés par Ray qui y avait ap- pliqué sa méthode, fit pour les oiseaux ce que son ami avait fait pour les mammifères; mais on trouve dans cet ouvrage peu d'observations qui appartiennent à l'auteur. Il jeta les bases d'une classification fondée sur la forme du bec et des ongles pour les oiseaux terrestres, et sur celle des jambes et des pieds pour les oiseaux aquatiques. Linné n'y apporta que quelques modifications insignifiantes ; et , jusqu'à ce jour, les Anglais ont conservé la méthode de Ray. DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 105 Willughby s'occupa aussi d'iclilhyologie; et, en 1686, la Société royale (le Londres publia son Historia piscium dont la mise en ordre appartient à Ray. Cet ouvrage est bien au-dessus de son ornithologie, en ce qu'il a beaucoup observé par lui-même. Il joignit aux figures empruntées aux ichthyologistes anciens, tels que Rondelet, Aldrovande, Belonei Marc- grav , un grand nombre de planches qui lui appartiennent. Sa classi- fication , la seule suivie jusqu'à ce jour, n'a subi d'autres modifications qu'un simple changement dans les noms ; ses cartilagineux sont les choudroptérygieiis; ses osseux sont divisés d'après leur forme : les ronds sont les atiguiiii formes, et les plais avec une nageoire ventrale sont les malacoptérygiens ou à rayons mous, et les aeaiithopiénjgiens ou îx rayons épineux. Willughby avait seulement, suivant la coutume, rappro- ché les cétacés des poissons. Son ichlhyologie a été compilée, jusqu'à Cuvier, par tous ceux qui ont écrit sur cette matière. Nous avons parlé avec éloge de Swammerdam comme anaiomiste ; mais, comme classificaieur, il est fort incomplet, et l'on ne trouve de mé- thode générale de classification des insectes que dans Ray, dont le travail fut publié en 1710. Sa méthode entomologique porte le même caractère de précision que ses autres travaux, et a servi de base à notre classifica- tion actuelle. Nous voyons que les sciences abandonnent peu à peu l'Italie pour se répandre en Europe, et que la France et l'Angleterre, malgré les guerres qu'elles eurent à soutenir, prennent une large part aux travaux géné- raux de i'époque. L'Allemagne, déchirée par des guerres intestines, ne paraît qu'à de rares intervalles sur la scène scientifique. Quant à l'Es- pagne et au Portugal , courbés sous le joug du despotisme inquisitorial et de la superstition , ils restent étrangers au mouvement des esprits. La botanique, qui, dans le cours du xvi* siècle, comptait beaucoup de descripteurs, n'avait fait que peu de progrès sous le rapport de la connaissance de la structure intime des plantes. L'anaiomie végétale attendait, pour sortir du néant, l'invention du microscope. En 1661, lïenshaw, de la Société royale de Londres, découvrit les trachées des végétaux à l'aide de cet instrument perfectionné par Hook; mais les essais de cet observateur ne furent que le prélude de découvertes im- portantes , dues surtout à Grew et à Malpighi. En 1682, Grew publia un traité de l'anatomie des plantes, dans lequel il indiqua le tissu végétal comme composé de cellules qui en for- ment le fond. ÏI reconnut les vaisseaux et les fibres qui le traversent, 14 ÎOG DISCOURS PKKUMINAIKE. ainsi que les vaisseaux propres où s'élaborent les sues nécessaiics à (a vie de la plante; il confirma l'existence des trachées, et découvrit les pores corticaux. Malpighi étudia avec succès la structure intinne des vé- gétaux et surtout la germination ; il connut fort bien le mode d'accrois- sement du tissu ligneux; mais, entraîné par la similitude des trachées des plantes avec celles des insectes, il les prit pour des organes de respiration. Ses opinions erronées en physiologie végétale viennent de €C qu'il cherchait un rapprochement entre la structure des végétaux et celle des animaux. Une découverte d'un plus grand intérêt encore fut celle du sexe des plantes, entrevu par Zaluzianski dans le cours du siècle précé- dent, mais dont les premières idées formelles appartiennent aux Anglais. Millington, professeur à Oxford, l'avait déjà indiqué; Grew avait dé- fendu l'importance des anthères comme organes fécondateurs ; Bobart l'avait mise hors de doute par des expériences sur le Lychnisdioica. En 16S5, Bay appuya de l'autorité de son nom la théorie du sexe des plantes. Depuis que cette vérité eut pénétré dans la science , les bota- nistes de tous les pays s'occupèrent d'expériences tendant à la confirmer. En 169i, Camerarius, professeur à Tubingue, en parla dans une thèse, et vérifia la nouvelle découverte par de nombreuses expériences sur la fécondation du chanvre. En 1G97, Boccone, naturaliste sicilien , en fit autant pour le palmier. Tournefort et Malpighi repoussèrent cependant cette doctrine ; ce dernier considérait les étamines et les anthères comme de simples organes excrétoires. Malgré son erreur, le naturaliste de Bologne n'en est pas moins l'un des plus savants phytologistes de la fin de ce siècle. On doit à Leuwenhoek d'excellents travaux micrographiques sur l'anatomie végétale. Il avait aperçu, mais mal formulé, la distinction, aujourd'hui fondamentale en botanique, des végétaux à fibres longitu- dinales et éparses qui correspondent à nos monocotylédones, et à fibres rangées par cercles concentriques qui sont nos cotylédones. Sa théo- lie de l'évolution des plantes ne fut point adoptée, faute de dévelop- pements convenables. Un grand tort de Leuwenhoek est de n'avoir pas coordonné ses observations , qu'il faut chercher éparses dans ses lettres à la Société royale de Londres. Claude Perrault confirma l'existence de la sève descendante. Dodari chercha sans succès la loi en vertu de laquelle le végétal dirige tou- jours ses tiges vers le ciel et ses racines veis le centre de la tene; DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 107 il essaya d'analyser les végélaiix par le feu ; mais MarioUc mil fin à ces essais inutiles, en démonlrant aux bolanisles que celle méthode ne pouvait les conduire à aucun résultat. Woodward répéta les expériences deVanHelmont , (jui tendaient à prouver que les végétaux subsistent avec de l'air et de l'eau seule- ment ; ou, en d'autres termes, que la plante décompose l'eau oi l'acide carbonique, poiu' en extraire le carbone et l'hydrogène. Nous avons vu , dans la partie de ce travail relative à la zoologie, (|ue Ray avait établi une méthode sur tous les embranchements des scioiices naturelles. Il vint tirer la science taxonomique du chaos dans l('es, Institutiones rei herbariœ, dans lesquelles il donna un système entièrement fondé sur l'absence ou la présence de la corolle, sa configuration, le nombre de ses divisions et son mode d'inflorescence ; on y trouve un certain nombre de familles na- tiuelles. Malheureusement, il ne donna aucune importance aux affinités qui unissent les plantes herbacées aux végétaux ligneux, et il en forma deux groupes distincts. Le petit nombre de plantes qu'il connaissaill'em- pècha de perfectionner son système, dans lequel ne peuvent entrer la plupart de celles qui ont été récemment découvertes. La forme altrayanic des ouvrages de Tourneforl et la lucidité de ses démonstrations lui va- lurent une réputation qu'éclipsèrent à peine les admirables travaux dos phytologisles du xvin ''siècle; car la plupart des botanistes adoplèreni 108 DISCOUKS PRÉLIMlNAiaE. ses idées, et jusqu'en 17^0, l'Académie les suivit dans ses Mémoires. Tournefort eut, en outre, le mérite d'avoir le premier fixé l'idée des gen- res en botanique et d'en avoir donné d'excellents modèles dans ses Insti- tutiones rei herbariœ. La botanique s'enrichit , dans le cours de ce siècle , des découvertes faites par les voyageurs. Hermann décrivit les plantes du Cap de Bonne- Espérance et de Ceylan ; Kœmpfer rassembla dans ses Amœnitates exo- ticœ le résultat de ses observations faites au Japon et en Asie. Tour- nefort et Shérard parcoururent, surtout en botanistes, la Grèce et l'Asie-Mineure ; Banister visita l'Amérique; Van Rheede décrivit les plantes des Moluques et celles du Malabar, et Rumph celles d'Amboinc. Plumier fit connaître les végétaux des Antilles. Sloane parcourut la Jamaïque, et en rapporta une nombreuse collection de plantes; on vit paraître des flores générales et particulières de toutes les parties de l'Europe. Barrelier publia une flore du midi de l'Europe , contenant environ 1400 végétaux, et Lœsel, une flore de Prusse. Ce fut lui qui employa le premier le nom de flot-e. Les jardins botaniques, ces puissants auxiliaires de la science, étaient nombreux en Italie et en Hollande. Montpellier avait eu le sien ; mais Paris en manquait ; ce ne fut qu'en 1634, après huit années d'instances, que Guy de la Brosse y en établit un, qui, par des agrandissements successifs, est devenu notre célèbre Jardin des Plantes. L'Allemagne en fonda aussi quelques-uns, ainsi que l'Espagne et le Portugal. Vers la fin du xvii^ siècle , nous avons peu de progrès à signaler en minéralogie et en géologie. Scilla, peintre napolitain, défendit en 1670, dans un ouvrage fort re- marquable , l'opinion de Bernard Palissy sur les coquilles fossiles , et trouva pour contradicteurs le célèbre conchyliologiste Martin Lister, et Edouard Lhuyde. Cesius, Georgius de Stockholm et Aldrovande ont écrit sur la minéra- logie en classificateurs. Ils divisent les minéraux en terres, sucs concrets, pierres et métaux ; leurs idées souvent raisonnables sont mêlées aux erreurs de l'alchimie et de la cabale. Ce siècle , qui avait si bien commencé à secouer le joug qui écrasait la pensée, s'était peu à peu assez émancipé pour laisser un libre cours à sou imagination ; et, quoique la minéralogie fiît dans l'enfance , que la géo- logie n'existât pour ainsi dire pas, nous trouvons plusieurs théories sur l'origine de la terre. Thomas Fiunel H Jean Ray publient deux ihéorifs DISCOURS PRELIMINAIKE. ]()[) génésiaques, dans lesquelles ils cherchent à expliquer le déluge et la conflagration du globe à la fin des siècles. Leibnitz, partant de l'opinion de Descartes, qui faisait de noire planète un soleil éteint , admit dans son Protogea que la terre , enveloppée d'une croûte épaisse dont la chaleur centrale ne pouvait empêcher le refroidissement, avait vu les eaux se former à sa surface par suite de la condensation des vapeurs qui l'entouraient à l'époque de son incandescence; il suppose qu'attaquant les diverses parties du noyau vitrifiable, elles changèrent successivement de nature, et dépo- sèrent les montagnes secondaires. Suivant cet auteur, c'est dans les profondeurs des mers qu'auraient vécu les animaux dont nous trouvons les restes dans les dépôts de seconde formation. A Leibnitz succéda Whiston, qui publia aussi, en 1698, une théorie de la terre. Quoiqu'il se renferme dans le même cercle d'idées que Bur- net, il se montre plus rationnel. D'après lui, la terre, née de l'atmosphère d'une comète, ne vit les êtres organisés s'établir à sa surface qu'après avoir été retenue dans une orbite qui en égalisa les saisons. Les matières qui constituent le globe et son atmosphère sortirent alors du chaos et se rangèrent dans l'ordre de leur pesanteur. Il donne pour cause au déluge la rencontre de la terre avec la queue d'une comète qui noya tous les êtres vivants, et il explique la disparition des eaux par de larges ouvertures qui se formèrent dans la croûte terrestre et les absorbèrent. Woodward fut le dernier géologue de ce siècle. Son hypothèse, toute génésiaque, est insoutenable; mais il a le mérite d'avoir développé mieux que ses prédécesseurs l'histoire des couches de la terre. On n'a pas rendu au xvii^ siècle la justice qui lui est due, et l'on attri- bue au xviii' une influence sur le développement de la pensée qui ne fut que le résultat des travaux du siècle antérieur. C'est dans le cours de ce siècle encore absorbé par les travaux d'analyse , mais qui a déjà ouvert les portes de la synthèse, que les théories scientifiques, fécon- dées par les plus heureuses découvertes, prennent une forme plus po- sitive, et que se préparent tous les travaux qui font la gloire du siècle présent . l'iO DISCOURS PRÉLIMINAIRE. SîHÏji.FSl' m lïSo État des sciences naturelles depuis le commencement du XVIII' siècle jusqu'en 1789. Plus nous approchons de l'époque conlemporaine, plus l'analyse des travaux en histoire naturelle devient difficile. Non seulement toutes les branches de la science se perfectionnent, mais encore le champ s'en agrandit, et l'on en voit se développer dont nous avons à peine entrevu le germe. Le xviii'" siècle est pour les sciences une des époques les plus fécondes. Une activité fébrile s'est emparée de tous les esprits : dans le silence du cabinet, dans les académies, dans les laboratoires, dans les champs, dans les forêts, au sein des mines, sur les eaux, des hommes laborieux travaillent avec un accoid admirable au grand-œuvre^ à l'u- nion des peuples par la science. D'intrépides voyageurs parcourent toutes les parties du globe : les uns gravissent les sommets glacés des mon- tagnes pour en mesurer les hauteurs; les autres s'égarent dans les forêts vierges , dans les savanes du Nouveau-Monde , ou dans les steppes inhospitalières de la Tartarie ; d'autres encore bi'avent les climats briilants et meurtriers des tropiques, les âpres frimas du nord, ou les dangers d'une longue navigation dans des parages inconnus; tous veulent enrichir la science de leurs découvertes. Anson, Wallis, Carteret, Vancouver, Cook, Bougainville, Lapeyrousc, parcourent les mers et découvrent des terres et des productions nou- velles. Pallas, Gmelin, Messerschmidt, Steller, explorent la Russie et la Sibérie; Gulden, le Caucase; G. Shaw, la Nouvelle-Hollande; le père Labat, les Antilles; Osbeck, la Chine; Olivier et Chardin , la Perse ; Sonnerat, la Nouvelle-Guinée et les Indes-Orientales; Hasselquist, For- skal, l'Arabie et la Syrie ; Levaillant, Sparrmann, l'Afrique méridionale; Adanson, le Sénégal ; Olafsen, l'Islande; Thunberg, le Japon ; Bruce, l'Abyssinie, etc. Les collections s'augmentent et se miUliplienl; les musées, les ména- geries s'établissent ; on crée de nouveaux jardins botaniques, et partout les corps savants s'organisent. Les souverains eux-mêmes prenneni part à l'aclivilé gJMiérale. DISCOUKS I>RI-LIMINAIRE. 111 Louis XIV Cl ses successeurs se déclarent prolecicuis des sciences, et leur exemple est suivi par les autres princes de l'Euiope. En Angleterre, Charles II encourage la Société de Londres, établie pendant les troubles de la révolution. George III ordonne des circumnavigations, et crée l'un des plus beaux jardins botaniques de l'Europe. En Suède, Chris- tine accueille les savants , encourage leurs efforts , et la science ré- compense généreusement son hospitalité. En Danemark, Frédéric V fait exécuter des voyages de découvertes. La Russie, elle-même, apparaît pour la première fois sur la scène, et se mêle avec intelligence aux tra- vaux scientifiques de cette époque. Pierre I" établit à Saint-Pétersbourg une académie ; et , comme il ne trouve pas parmi son peuple d'hom- mes capables d'y siéger, il y appelle des étrangers. L'impératrice Anne et Catherine II continuent à encourager les sciences ; et c'est d'après leurs ordres que Gmelin et Pallas font connaître au monde savant les productions naturelles de la Sibérie. En Prusse, Frédéric I" établit l'académie de Berlin qui , sous Frédéric It , obtient de grands encoura- gements. En Autriche, François V^ et Marie-Thérèse favorisent les pro- grès des sciences, et la Hollande met à leur service ses plus grands artistes. Le caractère le plus frappant du xviii^ siècle, héritier des travaux du siècle précédent, est son allure libre et dégagée. Il accepte avec em- pressement l'émancipation que lui a léguée son devancier ; et , sans se laisser arrêter par une autorité dont il ne connaît plus la voix, il pénètre au fond de toutes les questions et sonde tous les mystères ; aussi le voyons-nous, dès ses premiers pas, reviser la cosmogonie génésiaque, faiblement défendue par les hommes de science, et que les orthodoxes eux-mêmes cherclient à faire concorder avec les connaissances de leur époque. Des cosmogonies, auxquelles la tradition n'a nulle part, sur- gissent de tous côtés; l'homme cherche à pénétrer le mystère de son origine , en interrogeant les monuments du passé. Les physiologistes, élevés à l'école du doute, ne se contentent plus des vaines hypothèses par lesquelles on a cru, jusqu'à ce moment, expliquer le phénomène de la vie ; ils ont pénétré dans les profondeurs de l'organisation ; et, sous le nom d'animistes, ils attribuent à une force particulière le phénomène des mouvements involontaires non perçus par l'intelligence ou, sous celui de sulidistes , ils en cherchent la cause dans la contraciilité mus- culaire. Peu-à-peu le doute se formule et s'élève à l'état de doctrine : son expression la plus élevée est l'encyclopédie, qui paraît vers le milieu du 112 DISCOURS PKÉLIMINAIRE. xviii" siècle ei fui le iriomplie des penseurs. De profonds philosophes la dirigent et lut impriment un grand caractère d'unité. Enfin tous les travaux viennent se résumer dans une vaste et puissante synthèse qui do- mine la science. L'abondance des matériaux ne nous permet pas de donner une es- quisse étendue des travaux de ce siècle. Nous nous contenterons donc de tracer à grands traits les progrès des sciences, et nous ne nous arrê- terons qu'à leurs plus brillants interprètes. Astronomie. — L'astronomie, à laquelle les di'couvertes de Newton avaient imprimé une impulsion nouvelle , s'enrichit d'observations qui en augmentent l'exactitude. Keill, émule de Locke, professe publique- ment, en 170^, la physique de Newton, et popularise ainsi les vérités répandues dans les ouvrages de ce grand homme, mais combattues par les ignorants et les envieux. Cette doctrine eut bientôt dans toute l'Eu- rope le plus grand retentissement; cependant jusqu'au milieu du xviii^ siècle, le cartésianisme en paralysa l'influence. Flamsteed publie en 1712 son Catalogue Britannique contenant 2884 étoiles observées par lui à Greenwich. Halley détermine les positions de 360 étoiles australes ; puis il ob- serve le passage de Mercure sur le soleil ; il développe la théorie de Newton sur les comètes, et en fait l'application à celle de 1G82 dont il constate la périodicité. Bradley fait connaître, en 1727, la cause de l'aberration de la lumière ; quelques années plus tard, il explique le phénomène de la nutation de l'axe terrestre et publie de nombreuses observations sur les étoiles. Maskelyne calcule la densité de la terre et trouve qu'elle n'est supérieure à celle de l'eau que de quatre fois et demie. Euler et Bernouilli, tous deux géomètres habiles, portent la lumière dans plusieurs parties obscures de la science. En 1736, La Con- damine, Godin, et Bouguer mesurent un degré du méridien sous l'é- qualeur ; Maupertuis , Clairaut , Camus et Lemonnier font le même travail au pôle arctique. D'Alembert publie ses recherches sur la pré- cession des équinoxes. Fontenelle, quoique n'étant ni physicien, ni astronome, fait pour les sciences physiques ce que Buflbn fit pour les sciences naturelles ; il en fait disparaître l'aridité et sait les populariser en les rendant aimables. De 1750 à 1756, Lacaille séjourne au cap de Bonne-Espérance, oîi il détermine la position de 9,800 étoiles situées autour du pôle austral. DISCOURS PRKLIMINAIKK. 113 En 1780, Herschell calcule, d'après les observations faites avec son immense télescope , la hauteur des montagnes de la lune. Un an après, il découvre la planète Uranus, et aperçoit, en 1785, deux nouveaux satel- lites deSalurnc.il étudie les étoiles, surtout celles qu'on nomme doiib les et nébuleuses, la nature du soleil, la formation des corps célestes, etc. Les découvertes que Newton avait léguées à ses successeurs étaient immenses : il leur avait laissé le soin de déduire les conséquences de la loi de gravitation ; de rendre compte de toutes les inégalités des mou- vements des planètes et de ceux de la lune, de trouver une démon- stration de la stabilité et de la permanence de notre système , au mi- lieu des influences qu'exercent sur lui les perturbations auxquelles il est sujet. Ce travail et la gloire qui s'y rattachait étaient réservés au xvin' siècle et furent successivement partagés par Clairaut, d'Alem- bert, Eulcr, Lagrange, Herschell, Laplace, etc. Les recherches de Laplace et celles de Lagrange ont, entre autres, mis hors de doute que la dislance moyenne de chaque planète au soleil et par conséquent la durée moyenne de ses révolutions périodiques sont absolument inva- liables. Par la suite, nous mentionnerons d'autres découvertes faites par ces savants qui appartiennent à la fois aux xviii* et xix* siècles. Météorologie. — La météorologie se lie intimement aux éludes de physique générale; mais les travaux spéciaux sur cette branche des sciences d'observations ont, pendant longtemps, été peu nombreux. Ce- pendant, vers le milieu du xviii" siècle, nous voyons les expériences se régulariser et la météorologie prendre place dans la science en se sépa- rant de la physique. Demaison étudia les phénomènes de la congélation, et expliqua, d'une manière satisfaisante, raugmenlaiion de volume de l'eau solidifiée. Saussure se livra à des travaux intéressants sur la pluie les nuages et la formation des vapeurs. Franklin et Mairan obser- V rent les aurores boréales. Le premier découvrit l'identité de la foudre et de l'électricité. Il soutira aux nuages des étincelles électriques au moyen d'un cerf-volant, à la queue duquel était un fil de fer terminé en pointe. Il répéta les expériences faites avant lui, par Dalibard et Romas, sur le pouvoir des barreaux de fer pointus pour soutirer l'élec tricité des nuages orageux; mais c'est à lui qu'on doit la précieuse application de cette propriété à la préservation de nos édifices. Volta étudia la formation de la grêle ; Dufay celle de la rosée ; et Kraaf la vitesse des vents , et Hallev, les effets du mouvement de la terre sur les 15 114 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. vents. Pugh et Kirwan publièrent des travaux sur la température, et le dernier donna un essai sur les variations de l'atmosphère. Toaldo, Van Swinden, Réauniur, Mairan, Gautier, de Lalande, Mercier, Dam- pier, etc., s'occupèrent d'observations météorologiques. Duhamel du Monceau publia ses observations botanico-météorologiques; Malouin s'occupa de travaux médico-météorologiques ; le P. Cotte fit de nom- breux mémoires sur cette science , et se distingua par la précision de sa méthode. En France et en Angleterre, des registres soigneusement tenus apportèrent de la régularité dans les observations ; enfin il s'éta- blit sur plusieurs points des Sociétés de météorologie. Physique. — Les progrès de la physique furent rapides dans le xviir «iècle ; mais, de toutes les branches de cette science , l'électricité et le magnétisme furent celles qui se perfectionnèrent le plus. En 1729, Gray fit connaître un plus grand nombre de corps éleclrisables par le frotte- ment; il découvrit les bons et les mauvais conducteurs de ce fluide, ainsi que le moyen de le développer dans les corps organiques. Wheeler partagea ses travaux. Desaguliers donna le premier le nom de conduc- teurs aux corps qui s'électrisent par communication, et Dufay reconnut deux sortes d'électricités; il appela l'une vitrée^ parce qu'elle cor- respond à l'état électrique du verre , et l'autre résineuse, parce qu'elle se dégage de la résine. En 1746, Cuneus découvrit la bouteille de Leyde, et répéta ses expériences avec Musschenbroek ; ce dernier alors com- para la commotion produite par celte bouteille aux secousses vives que I roduisent la torpille, le gymnote et divers autres poissons; bientôt cet instrument fut perfectionné par Wilson ; Watson et Bevis furent les premiers qui le garnirent à sa surface d'une feuille mé- tallique, et qui imaginèrent les jarres électriques. Boze , professeur à Wiltemberg , perfectionna la machine électrique, en substituant un globe de verre au tube employé par Hawkesbee , et en y adaptant un conducteur métallique. Klingstierna et Slroema y ajoutèrent des frottoirs. Nollet, expérimentateur intelligent, qui popularisa la physique géné- rale, répéta le premier en France l'expérience de la bouteille de Leyde sur cent quatre-vingts personnes qui se donnaient la main. Il fit voir que le fluide électrique, auquel on avait reconnu la propriété d'accé lérer le mouvement des fluides jaillissants et d'activer la végétation, augmentait aussi la transpiration cutanée ; il inventa un électromèire, DISCOURS IMIKLIMINAIRE. 115 pei'feclioniic d'abord pai- Waitz , puis laissé en arrière par celui de Coulomb. Walson essaya ûe calculer la rapidité de la marche de l'élin- celle électrique ; mais ne put consialer que son inslanianéité. Cependant, malgré les perfectionnements de cette science dans sa partie expérimentale, la partie théorique était restée slationnaire ; et , jusqu'à Franklin, on n'eut que des idées vagues sur la nature de l'elec- iricilé. Le philosophe de Philadelphie , frappé des phénomènes de la bouteille de Leyde, fit de l'électricité l'objet spécial de ses études. Il admit qu'un fluide électrique existe partout ; que tous les corps en sont plus ou moins chargés ; qu'aussitôt qu'on les frotte, l'équilibre électrique est rompu; que de celte quantité en plus ou en moins il résulte deux étals électriques différents : l'un, qu'il appelle électricité négative, et l'autre qu'il nomme électricité positive; ce qui répond aux électricités vitrée et résineuse de Dufay. (ffipinus , physicien russe , fit des expériences sur l'électricité , et expliqua, par une hypothèse ingénieuse, le phénomène de répulsion que présentent deux corps doués d'électricité de même nature. Jusqu'à Symmer, les physiciens admettaient qu'il n'existe qu'un seul fluide électrique susceptible de changer d'état ; 11 admit le premier l'existence de deux fluides, et son hypothèse a obtenu la préférence. Beccaria, Richman, Canton , Ammersin s'occupèrent encore d'électri- cité , et Ramsden construisit sur un plan nouveau la machine à pla- teau de glace en usage aujourd'hui. L'existence du fluide galvanique, indiquée, en 1767, par Sulzer, et, en 1786, par Cotugno, fut confirmée par Galvani, qui crut y voir un fluide particulier; mais Volta, professeur de Pavie, renversa bientôt la théorie de Galvani, en rétablissant l'identité du galvanisme avec le fluide électrique. Le magnétisme, qui avait peu occupé les physiciens dans le siècle pré- cédent, devint l'objet d'études suivies. Halley observa, à Sainte-Hélène, les variations de l'aiguille aimantée ; Taylor détermina, de concert avec Hawkesbee, la décroissance de l'intensité de la force magnétique en rai- son des distances ; Musschenbroek se livra aux mêmes recherches et in- venta le tribomèlre. En 1746, Knight perfectionna les aimants artificiels et tint son pro- cédé secret, ce qui n'empêcha pas Duhamel et Antheaume, en France, de composer des barreaux magnétiques. Michell, en Angleterre, arriva au même résultat et calcula le décroissement de la force magnétique. 116' DISCOURS PRÉLIMINAIKE. OEpinus appoila des perfectionnements à la méthode de Michell pour l'aimantation des barreaux d'acier. Jusqu'à Coulomb, on avait cru que le fer seul était atlirabie à l'ai- mant. Ce physicien écrivit que tous les corps terrestres sont doués de la même propriété, mais à des degrés inégaux. Il perfectionna la méthode d'aimantation, et admit que le phénomène magnétique est dû à un fluide analogue à celui de l'électricité. Ce fut lui qui indiqua d'une manière précise les dimensions que doit avoir l'aiguille aimantée pour recevoir avec la plus grande intensité possible la vertu magnétique. Au milieu du xvii* siècle, François de Lana et, plus tard, le père Ga- liani avaient admis la possibilité de former des corps plus légers que l'air. Cavendish et Black, ayant reconnu la légèreté de l'air inflammable, supposèrent qu'en en remplissant une vessie elle s'élèverait en l'air. En 1782, les frères Monigolfier d'Annonay, auxquels on doit le bélier hydraulique, enlevèrent les premiers un ballon de papier contenant de l'air raréfié. Pilastre Desrosiers et d'Arlande osèrent monter dans cei appareil. Peu de temps après, Charles substitua avantageusement le gaz hydrogène à l'air raréfié. En 1769, Watt perfectionna la machine à vapeur de Newcomen et de Savery, et imagina le condensateur isolé. De 1775 à 1781 divers essais eurent lieu en France pour appliquer la vapeur à la navigation; essais qui ne furent répétés que plus tard aux Etats-Unis, mais avec plus de succès. Réaumur et Haies construisirent des thermomètres à alcool, et Fahrenheit inventa, en 172/i, le thermomètre à mercure; il donna à cet instrument deux termes fixes à l'aide d'une solution d'hydrochlorate d'ammoniaque et d'eau bouillante. Delisle en construisit un n'ayant qu'un terme fixe, celui de l'eau bouillante. Malgré leur imperfec- tion, ces instruments sont encore de pratique usuelle. Pour apprécier les hautes températures, Musschenbroek construisit un pyromètre qui fut pendant longtemps le seul. Wedgw^ood en donna un d'argile, bien supérieur à celui de Musschenbroek , et Guyton-Morveau en fit un de platine, plus sensible encore que celui de Wedgwood. Stahl , Crawford, Wilkeset Black démontrèrent l'existence du calo- rique latent. Hawkesbee étudia le poids spécifique des corps et recon- nut les différents degrés de dilatation que la chaleur fait éprouver à l'air atmosphérique. Amonlons, auquel appartient la piemière idée du télégraphe, con- struisit un hygromètre de corne , qui fut bientôt abandonné j l'hygro- DISCOURS PRÉLIMINAIUE. 117 niélrie doii suriout ses progrès à Saussure, observateur allenlif, qui construisit le premier un hygromètre à cheveu , et étudia tous les phé- nomènes que présentent les vapeurs en se répandant dans l'atmosphère. Halley et Hawkesbee étudièrent la réfraction des rayons lumineux à leur passage du vide dans l'atmosphère. Euler, physicien habile et plein de sagacité, partant des idées et des travaux deDescarieset d'IIuyghens. chercha à substituer à la théorie de Newton sur l'origine de la lu- mière une autre théorie , fondée sur l'analogie du mode de transmission des sons et du fluide lumineux; mais elle eut peu de succès. Il con- struisit , à force de soins et d'expériences , des lunettes achromatiques ; mais il ne réussit pas entièrement. Son invention fut perfectionnée par Dollond, qui obtint im achromatisme complet, en combinant ensemble des lentilles de fllntglass et de crow7iglass. Rochon et Herschell analy- sèrent les propriétés des rayons lumineux. Ce dernier confirma l'opinion de Newton, que tous les rayons ne chauffent pas avec la même intensité ; que les jaunes possèdent la plus haute puissance calorifique ; que quel- ques-uns donnent de la chaleur et d'autres seulement de la lumière. BufTon fut, avec le cardinal de Polignac, Sigorgue et Maupertuis, le propagateur de la philosophie de Newton ; il construisit des miroirs ar- dents et fit des expériences intéressantes sur les ombres coloriées. Vossius, Borelli, Hawkesbee, Carré et Clairaut cherchèrent sans suc- cès à expliquer le phénomène de la capillarité. Weibrecht en donna une explication plus simple et plus satisfaisante, fondée sur l'ailraclion mo- léculaire de l'eau sur elle-même et par le verre. A la fin de ce siècle, Laplace fit, sur le même phénomène, des observations dont il conclut que tout liquide renfermé dans un tube a de l'action sur lui-même , et que la capillarité est due à cette cause et non à l'attraction des molé- cules du liquide par le verre. L'Académie des sciences entreprit des expériences d'acoustique. Taylor, à qui l'on doit des travaux sur le magnétisme, appliqua l'analyse au mouvement vibratoire des corps sonores et créa la théorie des sons. Sauveur découvrit les nœuds de vibration. Tarlini et Bernouilli ont aussi rendu de grands services à l'acoustique. CA«/nie. — Pendant le xvin' siècle, la chimie fit de rapides progrès; mais ce fut surtout vers sa fin qu'elle subit une métamorphose complète. L'empirisme en fut banni, les théories anciennes furent repoussées, cl les nouvelles furent assises sur des découvertes confirmées par tous les 118 DISCOURS PREUMlNAlRri. chimistes. Dépouillée de ses vieux préjugés, la science put alors mar- cher à grands pas. La méthode de Bacon, la seule capable de con- duire à la vérité, devint générale. On cessa de compter les écoles; il n'y en eut plus qu'une, celle de l'expérience. La France, l'Alle- magne, l'Angleterre oubliaient leurs rivalités quand il s'agissait de science j et il y avait, pour ainsi dire, solidarité entre tous les savants de l'Europe. Malgré ses doctrines erronées, nous mettrons en tête des hommes qui imprimèrent un grand mouvement à la chimie Stahl, le commentateur de Bêcher, le créateur d'une philosophie chi- mique, et de la théorie du phlogistique, vaste généralisation qui em- brassait la science entière. Par malheur pour les progrès de la chimie , Stahl, dont les ouvrages indiquent une grande sagacité, partit d'une base fausse en considérant les oxydes comme des corps simples et les mé- taux comme des corps composés. De là toutes ses erreurs. D'après sa théorie, les métaux sont formés de l'union du phlogistique avec les terres et les oxydes, et la combustion n'est autre chose que le dégagement du phlogistique ; il s'en dégage d'autant plus que le corps est plus inflam- mable. Le phénomène de l'oxydation n'était alors, suivant Stahl, que l'effet d'un métal qui se déphlogistiquait. Ce renversement de toutes les idées rationnelles entrava les progrès de la science , en substituant une fausse explication à la théorie véritable , qui avait pour base les faits observés; et, pendant tout le xviii" siècle , la théorie du phlo- gistique compta de nombreux partisans. Le célèbre Boerhaave, de Leyde, marcha sur les pas de Stahl ; malgré ses erreurs, il contribua à la création de la chimie philosophique. Ses expériences, quoique neuves et habilement conduites , restèrent presque sans résultat par suite de ses fausses idées sur le calorique , sur la constitution de l'air atmosphérique et de son ignorance complète de la diversité des gaz. Haies, inventeur d'appareils ingénieux, est faussement considéré comme le créateur de la chimie pneumatique ; car il ne connaissait point la constitution des gaz , qu'il regardait comme de simples modifications de l'air atmosphérique. Haies et Venel n'avaient d'abord vu que de l'air dans les fluides élastiques dégagés par la distillation. Malgré cette lenteur dans la marche des éludes, les idées se rectifiaient peu à peu, et l'on était à la veille d'une réforme, dont les premiers essais sont dus à Black, l'illustre professeur d'Edimbourg, qui, loin de cher- cher à voiler la science sous une phraséologie ambitieuse , s'efforça , au contraire, de la populariser par la clarté de sa méthode d'expo- DISCOURS PRÉLIMINAIRF.. 1 I y i.iiion , et sui la remhe alirayante par le charme doiii il l'entoura. 11 découvril, après Van Ilclmonl, le gaz acide carbonique, auquel il donna Je nom d'air fixe, en le distinguant de l'air almospliérique où néanmoins il le retrouvait comme partie constituante; il fit de nombreu- ses et savantes expériences sur les gaz ; il découvrit aussi le calorique latent (1765), qui fait passer les corps solides à l'état de fluidité et vice versa, sans que leur température en soit sensiblement changée. En 1764, Mac-Bride généralisa les propriétés de l'air fixe , et en fit une ingénieuse application à la médecine. Meyer d'Osnabrùck, cher- chant à expliquer le principe de la chaux et des alcalis, fit de l'air fixe de Black un être de raison qu'il appela causticum ou acidum pin g ne. Cette prétendue découverte causa un schisme parmi les chimistes ; mais les expériences successives de Jacquin , de Venel et de Cavendish firent triompher la doctrine de Black. Cavendish alla plus loin que le chimiste d'Edimbourg. En 1766, il présenta à la Société royale un mémoire dans lequel il disait positivement « que l'air n'est pas un élément et qu'il existe plusieurs espèces d'airs. » Il reconnut que l'air fixe est plus pesant que l'air atmosphérique et qu'il est dégagé par la combus- tion du charbon. Il ajouta à cette découverte celle du gaz acide hydro- chlorique, fit connaître le premier les propriétés de l'air inflammable (hy- drogène) , ainsi que la composition de l'acide nitrique. Dans ses Ex- périences sur l'air, présentées à la Société royale, en 1784, il annon- ça qu'il avait brûlé par l'étincelle électrique de l'air inflammable en vase clos, en le mêlant avec de l'air respirable, et qu'il avait vu le tout se résoudre en une quantité d'eau égale au poids des airs absorbés. Cette expérience, dont le résultat eut un grand retentissement porta les chimistes à s'occuper de la décomposition de l'eau , et les mit sur la voie des transformations des corps organisés et inorganiques. Un contemporain de Cavendish, non moins célèbre que lui, est le modeste Schèele, l'habile et patient expérimentateur, qui résolvait les problèmes les plus obscurs de la chimie et de la physique , avec les instruments les plus simples. Son Traite' de l'air et du feu (1780) con lient des idées d'une grande profondeur sur la composition de l'air et sur la théorie de la chaleur. On peut cependant lui opposer l'étrangeié de ses conclusions qui font ombre à ses admirables talents comme observa- teur. Il fil la découverte d'un grand nombre d'acides organiques et de quelques corps simples. Pricslley fut encore un chimiste profond. Il étudia les gaz avec une 120 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. grande habileté, et découvrit, en 1774, l'oxygène qu'il nomma air déphlo- gisiiqué , l'acide sulfureux, l'azote , le protoxyde et le bioxyde d'azote et le gaz oxyde de carbone; mais, malgré ses grandes découvertes, on le trouve, à cause de son attachement à la théorie chimique de Stahl, in- certain dans ses principes et cherchant partout le phlogistique, Bergmann , le généreux protecteur de Schèele , celui qui reconnut un grand chimiste dans l'obscur préparateur d'un pharmacien, démontra que l'air fixe est un acide, et l'appela acide aérien. Il découvrit l'a- cide oxalique et plusieurs acides végétaux et métalliques; il fit de nom- breuses expériences sur la chaleur et la lumière. La théorie qu'il essaya de substituer à celle de Stahl n'eut aucun succès à cause de sa bizarrerie. Aces savants, on doit joindre Smith, qui essaya de classer les différentes espèces d'air qu'il nomma gaz, à l'exemple de Van Helmont ; Woolfe, qui perfectionna les opérations de la chimie, en améliorant les appareils; Rouelle, savant chimiste et habile praticien . le maître de Lavoisier, qui s'occupa de recherches sur les gaz et les sels, et auquel il ne manqua, pour tirer plus de parti de ses expériences, que de les avoir faites la ba- lance à la main; Bayen (1774), qui avait obtenu l'oxygène sans en avoir reconnu les propriétés, et qui attaqua la théorie de Stahl, en démon- trant l'inutilité du phlogistique dans la réduction des chaux métalliques, etWenzel, qui publia, à Dresde, en 1777, une théorie sur l'affinité des corps, dans laquelle il expliqua l'action réciproque des sels neutres. Ce fut Wenzel qui le premier se servit de balances dans ses analyses ; il se distingua , parmi les chimistes de son temps, par la précision des résultats numériques de ses expériences. Le tableau des affinités chi- miques, publié par Geoffroy, en 1778, est encore un des ouvrages qui ont fait époque dans la science. Le plus illustre chimiste du xviii* siècle fut Lavoisier, l'élève de Rouelle, et dont la vie, malheureusement trop courte, fut une suite de découvertes. Il renversa la doctrine chimique de Stahl, en déclarant que le phlogistique n'existe pas, que l'air déphlogistiqiié est un corps simple; que cet air se combine avec les métaux dans la calcination, qu'il con- vertit en acide le soufre, le phosphore et le charbon, qu'il entretient la combustion et la vie, qu'il forme les parties essentielles de la croûte du globe, de l'eau, des plantes et des animaux. 11 répéta les expérien- ces de Black sur les gaz, démontra la combustibilité du diamant et les produits qui en résultent, et fit connaître la nature de l'acide carbonique; il étudia les phénomènes de la respiration et de la combustion , analysa DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 121 l'eau et la recomposa. Les chimistes, attachés aux anciennes idées, ne les abandonnèrent pas sans combattre le hardi novateur , et Lavoisier eut à soutenir une rude polémique ; mais, malgré l'opposition que la doc- trine pneumatique rencontra surtout en Allemagne et en Angleterre, elle se répandit dans toute l'Europe. Berthollet , l'habile applicateur de la science à l'industrie , aban- donna le premier la doctrine du phlogistique pour embrasser celle de Lavoisier. Fourcroy, dont la carrière scientifique appartient plus au xviii* siècle qu'au XIX*, fut un digne émule de Lavoisier ; la science lui doit de nom- breuses expériences sur les combinaisons salines , sur la combustion de l'air inflammable ; et aussi de vastes essais de chimie animale ; ce fut en 1792, qu'associé à Vauquelin et à Séguin , il obtint de l'eau composée de toutes pièces. La science était devenue assez riche en découvertes; mais sa langue, empreinte des formes de l'alchimie, manquait encore de précision; c'était un mélange incohérent de noms bizarres, n'indiquant jamais les relations des corps constituants. Nous citerons entre autres la laine phi- losophique (oxyde de zinc), et la lune cornée (chlorhydrure d'argent). Sur un travail et d'après les idées de Guyton-Morveau, Lavoisier, Berthollet et Fourcroy changèrent la nomenclature chimique. Les noms se simplifièrent et eurent une signification arrêtée. Un petit nombre de terminaisons unies aux radicaux suffirent pour faire connaître la composition des substances. Il y eut une même terminaison pour les acides; on appela oxydes les corps combinés avec l'oxygène sans acidité ; les alcalis et les corps terreux eurent des noms féminins et les métaux des noms masculins. On désigna par des noms du même genre les substances de nature semblable. Il en résulta pour l'élude un avantage immense ; aussi tous les savants s'empressèrent-ils d'adopter la nouvelle nomenclature; mais, plus tard, cette langue, qu'on avait cru pouvoir toujours suffire aux besoins de la science , subit d'importantes modifi- cations, et de nos jours elle en exige beaucoup encore. Les dernières années du xviii" siècle virent la chimie se perfectionner surtout en ce qui concerne son application aux arts et à l'industrie. La minéralogie et la géologie ne pouvaient marcher sans elle ; la science des êtres organisés y puisait des connaissances précieuses ; enfin, on re- connut qu'elle sert de lien à toutes les sciences naturelles ; aussi lui assigna-l-on la première place parmi les autres sciences , et 16 122 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. les progrès du xix* siècle ont, à cet égard, confirmé le jugement du XVIII*. Anatomie. —Dans le cours du xviii" siècle, les analomisles furent très nombreux. Nous ne citerons que les plus éminenls. Le premier dans l'ordre chronologique est Heisler, le professeur d'Altorf, qui pu- blia un Compendium anatomicum . Après lui vient le célèbre Wins- low, qui doit sa gloire à la France, et qui fit paraître, en 1732, son Expo- sition anatomique de la structure du corps humain. Dans cet ouvrage, traduit en plusieurs langues , il laissa derrière lui tous les anatomistes qui l'avaient précédé, sous le rapport de la perfection de ses travaux en ostéologie, en angéiologie, en névrologie et en splanchnologie. Il n'a été surpassé en myologie que par Albinus. Ce dernier (dont le véritable nom est Weiss), professeur à Leyde en 1719, où il occupa la chaire d'anatomie pendant cinquante années, contribua aux progrès de la science non seulement par ses éludes per- sonnelles, car on lui doit entre autres travaux un recueil de planches de myologie et d'osléologie d'une perfection admirable, mais encore en publiant les travaux des anatomistes du siècle antérieur, et en publiant aussi, de concert avec Boerhaave, de belles éditions de Vésale, d'Harvey et de Fabrizio d'Aquapendente, Haller , de Berne , disciple de Boerhaave et d' Albinus, un des hom- mes les plus distingués du xviii^ siècle, est celui dont les connais- sances étaient à la fois le plus variées et le plus profondes. Il commença, en 1729, par commenter les inslitutes de Boerhaave; et, pour s'aider dans son travail, il fit de nombreuses dissections de cadavres d'hommes et d'animaux. On a de lui des travaux étendus sur toutes les parties de la science de l'organisation; il ne se contenta pas d'observer il critiqua, scruta, pesa toutes les découvertes , et son jugement fut constamment celui d'un homme supérieur. En 1753, il abandonna l'université de Goettingue, et se retira à Berne, où, faute de cadavres humains, il fit des expériences sur les animaux vi- vants. Il recueillit des obsenaiions importantes sur les mouvements du cœur et la respiration , sur la circulation dans les animaux inverté- brés, sur la formation du poulet , et sur celle des os dans les mam- mifères. Il avait des idées particulières sur l'irritabilité, qu'il distinguait ex- pressément de la sensibilité; ainsi il niait l'irritabilité des nerfs, qu'il regardait seulement comme sensibles , et ne reconnaissait d'irritables DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 123 que la fibre musculaire, et surtout le cœur. Il soutint, à l'occasion de sa doctrine, une polémique très vive contre les Siahliens. Il combattit aussi, dans un grand ouvrage sur le développement du fœtus, le système de Buffon sur la génération ; et, s'il ne le détruisit pas, il l'ébranla fortement. Santorini, médecin de la république de Venise, fut un des anatomistes dont les travaux en myologie ont le plus de délicatesse. Morgagni (17/iO) s'occupa également avec talent de la dissection des parties les plus lé- nues de l'organisme, et réhabilita l'anatomie. Nous devons citer encore comme anatomistes d'une grande distinction Lieutaud et Sabatier. Monro, Berlin, Hunauld, se sont occupés d'ostéologle ; Douglas, Par- sons, Dupetit, Josué, de myologie; Porterfield et Hovius ont écrit sur l'œil ; Cassebohm, sur l'oreille interne. Valsalva, professeiir de Bo- logne, a publié, sur l'ouïe humaine, un traité qui lui coûta seize années de travail et la dissection de mille têtes. Vieusscns décrivit le cerveau avec un talent remarquable; Sénac fit connaître l'anatomie et la physio- logie du cœur ; Dodart et Ferrein ont publié chacun un système sur le mécanisme de la voix; Pecquet et Astruc ont étudié la digestion, et Lieberkiihn a observé la structure des organes servant à cette fonction. Anatomie comparée. — Pendant les deux tiers du xvui* siècle, l'ana- tomie descriptive fut la seule cultivée: et, vers sa fin, on recommença à cultiver l'anatomie comparée, que Boerhaave avait attaquée comme tout- à-fait inutile. Jusqu'alors elle n'avait pas eu un caractère bien arrêté ; les anatomistes se livraient à des travaux comparatifs , mais trop incom- plets pour que celte science pût se régulariser. Cependant le xviii* siècle compta un assez grand nombre d'analomistes comparateurs. Duverney, professeur d'anatomie au Jardin du roi depuis 1679 jusqu'en 1730, se livra à des travaux considérables sur l'anatomie comparée. Il publia d'abord l'anatomie des animaux de la ménagerie de Versailles, fil connaître la structure des organes de la respiration chez les poissons, ei surtoutchez la carpe, où son étonnante complication est une merveille. Il compara différentes parties du corps humain aux parties correspon- dantes chez les animaux. Pour expliquer les phénomènes de la cir- culation du fœtus , dans lequel elle a lieu d'une manière analogue à celle des reptiles , il fit la dissection d'une tortue et d'un crocodile. Sa théorie l'exposa à de vives attaques de la part de Méry, qui s'occupait du même sujet. Douglas el Garengeot composèrent une myograpbie 124 DISCOURS PKÉLIMINAIRE. dans laquelle le chien est comparé à l'homme. Pourfour-Dupelil publia un mémoire comparatif sur l'organe visuel de tous les vertébrés, et un travail sur le cerveau; Cheselden est l'auteur d'une osléographie qui con- tient les squelettes de différents animaux ; Haller, à qui l'on doit tant de travaux comparatifs, s'occupa de recherches sur l'appareil visuel et l'en- céphale des poissons, en essayant de déterminer les rapports qui existent entre leur cerveau et le nôtre. Scarpa, Comparetii, publièrent de beaux travaux sur l'ouïe ; Ebel fit paraître des observations de névrologie com- parée d'un grand intérêt. Monro père et Valentini essayèrent de petits traités d'anatomie comparée. On doit à Monro fils trois ouvrages capitaux, sur le système nerveux, sur l'anaiomie, sur la physiologie des poissons comparés aux autres vertébrés, et sur l'organe de l'ouïe dans les animaux supérieurs. William Hunter s'occupa avec succès de travaux anatomiques, et étudia la structure des dents chez différentes classes d'animaux. Blair donna une ostéologie de l'éléphant; Sarrasin, l'anatomie du castor et du porc-épic; Bertin Bourgelat, celle du cheval. Cavolini étudia la généra- tion des poissons et des crustacés. On doit àMorgagni l'anatomie du lom- bric; Abildgaard et Neergaard se livrèrent à de sérieuses éludes sur les intestins des mammifères et des oiseaux; Réaumur observa les phénomè- nes de la digestion chez les granivores et les propriétés électriques de la torpille ; Albert de Brème fit connaître la structure anatomique du phoque ; Townson étudia la respiration des reptiles; Hacheît, la struc- ture des os et des coquilles ; Broussonnet, celle des écailles de poissons, le mode de respiration de ces animaux et leur reproduction. Richer, Walsh, Allamand et Patterson s'occupèrent des poissons électriques. Pierre Camper , élève d'Albinus , laissa d'admirables travaux sur l'or- ganisation des animaux. On a de lui une anaiomie de l'éléphant, de l'orang-outang, de plusieurs espèces de cétacés, d'oiseaux, de cra- pauds, etc. On lui doit aussi des observations sur l'angle facial qui a servi de base à une classification des races humaines. Daubenton, l'un des illustres collaborateurs de Buflbn, est l'auteur de tous les travaux d'anatomie comparée qui accompagnent les œuvres du grand naturaliste, et il contribua ainsi à leur donner plus d'importance. Pallas, qui s'occupa avec tant de succès de toutes les branches de l'histoire naturelle, concourut également aux progrès de l'anatomie comparée, eu démontrant son utilité pour la partie caractéristique. Vicq d'Azyr, écrivain aussi disert qu'habile anatomiste, l'aurait sans doute élevée à la hauteur qu'elle atteignit au commencement du siècle suivant, si DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 126 une mort prémalurëe ne l'eùi enlevé aux sciences avant qu'il eût pu réaliser le projel de donner une anatomie ei une physiologie com- plètes. On lui doit un excellent mémoire sur l'analogie qui existe entre les membres inférieurs et supérieurs chez l'homme et les animaux, de même qu'un travail complet sur l'anatomie du cerveau, science dont il peut être considéré comme le créateur; II fit aussi plusieurs découvertes sur la structure des poissons et sui* celle des oiseaux. Sa classification des mammifères, tout artificielle et non fondée sur l'or- ganisation, n'est pas digne de lui. Phrjsiologie. — Nous avons vu qu'à la fin du xvii^ siècle, les médecins mathématiciens avaient cherché à appliquer le calcul à la physiologie ; mais cette école ne tarda pas à tomber dans le discrédit; car, tandis que Borelli portait à cent trente-cinq mille livres la puissance du cœur, Keill, professeur d'anatomie à Oxford, ne l'évaluait qu'à cinq onces. A côté de ce calcul, qui atténue si singulièrement celui de Borelli, Keill estimait à cinq mille deux cent trente-trois pieds par minute la vitesse du sang dans l'aorte. Ces contradictions résultant de ce qu'il manquait aux calculs des bases suffisantes, et de ce que les assertions devançaient l'expérience, causèrent la ruine de l'école iatro-mathématique. Baglivi, sans appartenir positivement à cette école , s'en rapproche cependant en ce qu'il admet, comme une vérité absolue, l'action impul- sive des solides dans les phénomènes vitaux; ce qui donna lieu à une secte médicale nommée solidiste. Il est tombé dans de graves erreurs en faisant de la dure-mère un centre de mouvement antagoniste du cœur. Boerhaave, un des plus célèbres médecins de cette époque, se rat- tacha encore à l'école mathématique et chercha à expliquer certains phénomènes morbides par des actions mécaniques. Il avait peu disséqué par lui-même; mais il suivait, pour ses études personnelles, les travaux anatomiques de Ruysch. Cependant il adopta les opinions de Malpighi. Bernouilli, Michelotii , Haies, sont encore des iatro-mathématiciens; mais moins célèbres. Stahl, que nous avons vu en chimie créer le phlogistique, est l'auteur d'une théorie psychique qui a beaucoup occupé les physiologistes : il substitua aux esprits animaux de Descartes une âme présidant à la formation du corps et à tous les actes vilaux, et se servant comme agent d«i la tonicité qui en (Mnane. 126 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Parmi les disciples de Stahl, il faut distinguer Gohl, Juncker et Al- bert!, qui adoptèrent sans examen la doctrine de leur maître ; Shell, qui plaça l'âme à l'origine du système nerveux, auquel elle transmet sa vo- lonté, et enfin François Nichols, le plus extravagant de tous, qui personnifia l'âme et lui donna des volontés entièrement indépendantes de l'action des organes. Porterfield et Robert White adoptèrent ces idées avec plus de ré- serve ; et ce dernier s'en écarta sous plusieurs rapports. La théorie de Stahl ne pénétra pas en France dans sa forme primitive. Vers le milieu du xviii* siècle, le célèbre Sauvages, professeur à Montpellier, adopta les principes de White sur l'action de l'âme dans les mouvements involontaires, et modifia le système de Stahl, en admettant l'intermé- diaire des nerfs dans les mouvements physiologiques. Bordeu, stahlien comme Sauvages, répandit, dans ses ouvrages, l'idée que chaque organe est doué d'une sensibilité spéciale, et que du con- cours de ces sensibilités particulières et des volontés propres à chaque organe, émane la volonté physiologique qui est sans relation avec le centre nerveux. Lacaze, médecin de Louis XV, ajouta à la théorie de Bordeu l'idée d'un centre nerveux particulier pour les mouvements involontaires; il choisit le diaphragme, en faveur duquel il dépouilla le cerveau de ses prérogatives. Lecat, fondateur de l'académie des sciences de Rouen, at- tribua les mouvements involontaires aux ganglions, qu'il se représentait comme autant de petits cerveaux agissant sans la participation de l'en- céphale, en vertu d'une espèce de spontanéité qui leur est propre. Le dernier stahlien est Barthez (1773), chancelier de la faculté de médecine de Montpellier ; il admit un principe vital différent de l'âme, et exécutant les mouvements involontaires. On voit que ces théories sont fondées sur l'idée que les mouve- ments physiologiques, n'étant pas perçus par le cerveau, n'en peuvent émaner. Cet embarras vient évidemment des difficultés que présentait, à une époque peu avancée de la science, l'accord des idées psycho- logiques avec les phénomènes vitaux. A côté de l'école de Stahl il en existait une autre qui, pendant tout le xviii^ siècle, a fait beaucoup de bruit sous le nom à'irritabiliste; elle attribuait les phénomènes physiologiques à une âme sensitive dont l'a- gent était le fluide nerveux. Cette école eut pour créateur Glisson, pour promoteur Hoffmann* et pour disciples, Gorter, Gaubius, Kaau, Hart- DISCOURS PRELIMINAIRE. 127 loy, el Ilaller, qui l'éclaira en considérant l'iriiiabiliié comme une pro- priélé de la fibre musculaire, enirelcnue par les nerfs et différant de leur action. A la physiologie se rattachent les divers systèmes sur la génération . Vallisnieri voulait que le fœtus préexisiùt dans l'œuf; Harisoeker et Leuwenhoek admirent la préexistence des germes dans le sperme, par suite de la découverte des animalcules qu'il contient, et ils représentent la théorie de l'emboîtement des germes, comme Maupertuis et BufTon représentent celle de l'épigénèse ou de la formation des corps par juxia-position. Plus tard, le système des germes fut reproduit par Haller, Bonnet et Spallanzani, dernier auteur auquel on doit des expé- riences pleines d'intérêt. Ces théories générales, qui ne sont pour les savants qu'un délasse- ment de l'esprit, et indiquent l'insatiable tendance de l'humanité vers le perfectionnement de son intelligence , n'entravèrent pas les travaux de l'anatomie d'observation, bien que Stahl et tous les physiologistes affectassent de la mépriser. Le xvii* siècle avait glorieusement acquis à la science des vérités incontestables ; il ne restait au xviii*, possesseur d'instruments plus parfaits, qu'à terminer ce qui avait été commencé. Zoologie générale. — Nous mettrons à la tête des zoologistes du xviii* siècle, Linné et Buffon, qui en furent le plus bel ornement; ils donnèrent tous deux aux études de celte époque le caractère qui leur est propre. Le premier, homme d'analyse, plein de patience et de sagacité, étudia les faits avec une méthode lente mais sûre, les coordonna sans précipita- tion, sans illusion, et ne se permit pas, comme son rival, de brillantes hypothèses ; il éleva sans bruit , avec une simplicité et une modéra- tion admirables, l'édifice de la science dont il embrassait l'ensemble. 'bon Systema naturœ, qui, pendant sa vie, eut douze éditions, exerça une grande influence sur l'étude des êtres organisés. Il substitua au désordre des méthodes une classification fondée sur les véritables caractères , et qui a servi de base à celles qui ont été créées depuis. Un autre mérite de Linné est d'avoir réformé la nomenclature , et substitué à ces longues phrases descriptives , difficiles à conserver dans la mémoire , un double nom , l'un générique, exprimant les ca- ractères généraux qui lient les êtres entre eux, et l'autre spécifique, énonçant les qualités par lesquelles ils diffèrent les uns des autres. Le Systema naturœ, qui apportait dans la science une véritable ré- 128 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. forme, fut critiqué, lors de sa publication, avec une aigreur sans égale. Buffon et Haller, les deux plus célèbres contemporains de Linné, le traitèrent avec injustice ; mais son triomphe, fondé sur la raison, ne se fit pas attendre, et condamna au silence tous ses détracteurs. Buffon, l'émule de Linné, encore regardé comme l'oracle de la nature, fut un généralisateur hardi et brillant , doué d'une pénétration prodi- gieuse. Dédaignant les méthodes et l'aridité des descriptions scien- tifiques, il ne s'arrêta pas à la froide observation de chaque objet: il contempla la nature dans son ensemble, s'éleva, avec l'audace du gé- nie, à des conceptions sublimes et devina souvent ce qu'il n'avait pas vu. Sa Théorie de la terre et ses Époques de fa nature^ qui datent de la moitié du xviii^ siècle, eurent un succès prodigieux ; son histoire de l'homme et celle des mammifères et des oiseaux sont des chefs-d'œuvre de style , pleins d'observations, où il fait briller sa sagacité et son éru- dition. Ses travaux eurent pour résultat de réconcilier avec les sciences naturelles les hommes du monde, que l'aridité des écrivains antérieurs en avait détournés, et ses écrits resteront comme des modèles de des- cription. Après ces deux grands hommes vient Bonnet, qui contribua, par ses découvertes, aux progrès de la science. Son ouvrage le plus remar- quable sur la philosophie des sciences naturelles est sa Contemplation de la nature, dans lequel il présenta sa célèbre hypothèse de l'emboî- tement des germes, théorie plus ingénieuse que vraie de la reproduction des êtres. Ce même écrivain, pénétré de la pensée que, dans ses créa- lions, la nature procède régulièrement, avait établi une échelle de dégradation naturelle des animaux, destinée à représenter l'ordre dans lequel ils s'enchaînent entre eux. Hermann publia une Tahle des affinités des animaux. Il prétend, dans cet ouvrage, que chaque espèce se rapproche, par quelques détails organiques, d'espèces quelquefois fort éloignées. On a de lui de nom- breux mémoires ; mais il s'est surtout occupé de mammalogie. Darwin fit connaître, dans sa Zoonomie., les lois de la nature organique. Aux zoologistes généraux appartiennent Réaumur, qui embrassa dans ses minutieuses observations des animaux de toutes les classes ; Needham, dont les travaux, quoique moins étendus, sont aussi variés, et Sarrasin , qui a publié quelques observations sur les animaux d'A- mérique. De 1751 à 1766 , Klein et Brisson publièrent chacun un système du DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 129 règne animal différenl de celui de Linné. Brisson sépara le premier les cétacés des poissons , cl les mil à la suite des quadrupèdes vivipares. En 1777, Erxiebcn compléta la synonymie, en citant l'histoire de cha- que animal. Ma7mnalogie. — Le premier auteur de ce siècle qui ail écrit sur la mammalogie est Séba , dont l'ouvrage indigeste a néanmoins le mérite de renfermer de bonnes figures. Tous les travaux antérieurs furent éclipsés par la publication du Systema naturœ , qui fixait les vérita- bles rapports réciproques des mammifères. A ce traité succéda la magni- fique histoire de Buffon qui , par le charme et la poésie de ses descrip- tions, vint compléter l'œuvre de Linné. Slorr établit ensuite un système fondé sur les organes de sustentation. Boddaert modifia sans avantage le système de Linné; Gmelin en publia aussi une édition avec de bonnes additions ; Blumenbach fit paraître un traité d'histoire naturelle qui eut un immense succès : il sépara le pre- mier, sous le nom de bimane, l'homme du singe, en se fondant sur la disposition du pouce du pied, opposable chez l'un, tandis que chez l'au- tre il n'a que le mouvement commun des doigts. Il décrivit pour la pre- mière fois l'ornithorliynque, ce singulier quadrupède à.bec de canard. Zimmermann essaya de présenter un tableau de la distribution géogra- phique des mammifères ; première tentative encore imparfaite, mais qui fut le point de départ d'une série de travaux d'une haute importance sur la même matière. Ornithologie. — Les progrès de l'ornithologie furent plus rapides que ceux de la mammalogie. En 1707, Sloane décrivit des oiseaux américains inconnus jusqu'à lui; Marsigli donna, en 1728, une monogra- phie des oiseaux du Danube; Catesby fit paraître, en 1731, une ornitho- logie de l'Amérique septentrionale. Albin publia, vers la même époque, une histoire des oiseaux classés d'après le système de Willughby ; mais il ne rectifia pas les erreurs de son modèle. En 173^, Frisch, naturaliste allemand, observateur philosophe, com- mença la publication d'une histoire naturelle des oiseaux de l'Europe centrale, qui ne fui terminée que trente années après. La méthode sui- vie par le naturaliste de Berlin est inférieure à celle de Ray. Séba prend place parmi les ornithologistes, mais seulement à cause 17 180 DISCOURS PRI^I.IMIIVAIRF. de la beauté des ligures qui ornent son ouvrage , car son texte est en général d'une grande inexactitude. Barrère publia , en 1745, à l'époque où le nom de Linné était tout puissant dans la science, un essai de classification ornithologique ex- clusivement fondée sur la structure des pieds. Son système, mis en léte de son Histoire naturelle de la France équinoxiale, ne fut pas adopté. L'histoire des oiseaux d'Edwards, publiée à Londres, contient la des- cription et la figure de beaucoup d'espèces nouvelles. Les systèmes donnés, en 1750 et 1752, par Klein et par Mœhring, ont le défaut d'être purement artificiels et de faire reculer la science de plus d'un siècle. Il n'en est pas de même de la méthode de Brisson publiée, en 1760 , dans son ornithologie ; elle est fondée sur la forme du bec et des pieds, sur le nombre des doigts et leur mode d'union. L'ouvrage de Brisson, qui a devancé notre époque en établissant beaucoup de coupes génériques admises aujourd'hui, est encore fort estimé pour l'exactitude des descriptions. Le système ornithologique de Linné , dans lequel les caractères sont établis avec précision, quoiqu'il s'appuie également, comme signes ca- ractéristiques de première importance , sur la forme du bec et sur celle des pieds, éclipsa tous ceux qui l'avaient précédé ou qui étaient contem- porains de son Systema naturœ. Les vrais principes de classification naturelle se retrouvent dans ce système, qui, encore aujourd'hui, est le plus suivi sous le rapport des divisions principales. Schaeffer essaya une méthode incertaine , fondée sur la forme des pattes. Scopoli (1777) ne prit pour base de sa distribution systématique des oiseaux que les écailles qui leur couvrent les pieds. Ce système, fort incomplet et d'une étude peu facile, n'eut aucun succès. Le Synopsis général de Latham est une description systématique à peine différente de celle de Linné, et à laquelle ont été ajoutés quelques genres nouveaux. Il publia plus tard son Index ornithologictis, qui est une judicieuse épuration du premier ouvrage. Mauduit, chargé de la rédaction de la partie ornithologique de l'En- cyclopédie, adopta un système de classification imaginé par Bonnaterre, mais bien inférieur à celui de Brisson. Ces divers travaux ne sont pas de stériles nomenclatures , fondées sur un déplacement arbitraire et plus ou moins hem-eux des oiseaux ; ce sont toujours des travaux d'ensemble , généralement enrichis de nouveaux DISCOURS Pni-LlMINAIRE. 131 genres, et que les méihodistes ont cherché à classer de manière à éviter les fautes dans lesquelles sont tombés, les auteurs précédents. Buffon, en se servant des observations de ses devanciers et de ses con- temporains, peignit, avec son magique pinceau, les couleurs brillantes des oiseaux, leurs mœurs, tous les phénomènes, jusqu'alors imparfaite- ment connus, de leur existence, et initia les hommes du monde à celte partie si intéressante de l'histoire de la nature ; mais il procéda pour eux comme pour les mammifères ; aussi n'exerça-t-il aucune influence sur le cours des études systémalologiques. Il fut assisté dans ses tra- vaux par Guéneau de Montbéliard qui, dans ses descriptions, emprunta quelquefois le pinceau de son maître. Erpétologie. — L'erpéiologie, informe au temps de Ray, ne reçut point de Linné une impulsion nouvelle. Son système de classification est fautif, et la dernière édition du Syste/na naturœ , publiée par Gmelin, tout en y ayant apporté de grandes modifications, par suite des progrès toujours croissants de la science erpélologique , renferme encore un grand nombre d'erreurs. Le premier auteur méthodiste auquel l'erpéto- logie doit ses véritables progrès est Laurenli, naturaliste autrichien, qui, par la publication de son Systetna reptilium einendalum^ apporta, dans la méthode encore imparfaite de Linné, des modifications qui ont servi de base à tous les travaux postérieurs. Il ne désigna plus les ani- maux de cette classe sous le nom d'amphibies, mais sous celui de rep- tiles; il omit néanmoins dans son système le genre tortue. Scopoli es- saya, en 1777, une classification qui ne mérite aucune attention. Nous ne trouvons guère d'autres travaux généraux sur les reptiles ; mais de bonnes observations sur des genres et des familles appartenant à cette classe ; ainsi Vallisnieri publia un excellent mémoire sur le camé- léon; Dufay, un ouvrage remarquable sur les salamandres. On doit à Caiesby de très bonnes figures de divers ordres de reptiles , insérées dans son histoire naturelle de la Caroline; Levin Vincent a décrit le pipa et son singulier mode de propagation ; Scheuchzer , dans sa Phy- sica sacra, a donné de bonnes figures d'ophidiens. Rœsel, l'un des observateurs les plus attentifs de cette époque, publia un travail monographique sur les grenouilles d'Europe, et Schneider, une monographie des tortues. Daubenton, quoiqu'on puisse lui repro- cher de manquer souvent de coup d'œil , s'acquitta avec sa précision or- dinaire de la rédaction de la partie erpétologique de l'Encyclopédie. 132 DISCOURS PRÉLIMINAIRE, Ichthyologie. — Nous avons vu, dans ie xvii* siècle, Willughby s'oc- cuper avec succès d'ichthyologie , tant descriptive que systématique, et ouvrir la voie à ses successeurs. L'écrivain le plus distingué du xviii^ siècle, sur l'iclithyologie , est P. Artedi, l'ami de Linné, qui commença à poser les principes qu'on suit encore dans l'étude de cette science. Il indiqua les véritables caractères d'après lesquels les groupes doivent être établis. Il avait seulement confondu, parmi les poissons, sous le nom de plagiures ou poissons à queue plate, les grands mammifères aquatiques. Artedi ayant été enlevé à la science avant d'avoir pu terminer son ouvrage, ce fut Linné qui publia sa Bihliotheca ichihyologica, histoire complète de l'ichthyologie , et sa Philosophia ichthyologica , qui éta- blit les bases sur lesquelles elle est fondée. Linné, dans les premières éditions de son Systema naturœ, avait aaoplé la classification d' Artedi ; mais , dans la dixième (1758), il chan- gea complètement de système, et créa une méthode ichthyologique nou- velle ; il abandonna les divisions établies par son prédécesseur, sous les noms d'acanthoptérygiens , de malacoptérygiens , de cliondroptérygiens et de branchiostéges. Il tira les caractères d'après lesquels il forma ses divisions, de la présence ou de l'absence des nageoires ventrales, et de leur position relativement à celle des pectorales. Il fit la faute de trans- porter dans la classe des reptiles, sous le nom d'amphibies nageurs, plusieurs genres qui ne peuvent être séparés des poissons. Gmelin apporta au système de Linné des modifications importantes, en rétablissant les branchiostéges et les chondroptérygiens j Klein (1750), l'adversaire de Linné, Gronow et Briinnich (1752) proposè- rent des classifications qui eurent peu de succès ou de durée. En 1770, Gouan publia un système dans lequel il combina les caractères d' Artedi et ceux de Linné. Son travail l'emporte sur celui de ses devanciers. Scopoli (1777) prit pour base de son système la position de l'anus ; il tira les caractères secondaires de Gouan et les tertiaires de Linné. Après ces ichlhyologistes méthodistes, les auteurs qui, dans ce siècle, se sont occupés d'ichthyologie sont très nombreux. Nous citerons, parmi les plus célèbres, Bloch, qui a publié, sur l'histoire générale et particu- lière des poissons, douze volumes in-folio , contenant des descriptions exactes et des figures dessinées avec soin. C'est encore un des auteurs \es plus recherchés ; il a suivi le système de Linné. Le troisième vo- lume du Thésaurus naturœ de Séba est consacré à l'iconographie d'un DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 133 grand nombre de poissons des Indes. Louis Renard a publié, en 175^i, une iconographie ichlhyologique des Indes orientales j Cornide, une histoire des poissons de la côte de Galice ; Parra, un travail sur l'ich- ihyologie du golfe du Mexique. Les faunes ichihyologiques de Wull', Fischer ,Birkholz, Seetzen pour l'Allemagne ; d'Ascanius pour le Dane- mark ; deBrïinnich pour la Méditerranée ; de Meidinger pour l'Autriche ; de Garden, de Schœpf et de Forster pour l'Amérique du Nord^ de Pennanl pour tout le nord du globe, méritent d'être citées en raison de leur exactitude. Conchyliologie. — Dans le cours du siècle précédent , Columna , Lister, Welles et Swammerdam s'étaient occupés de conchyliologie; mais n'avaient laissé que des descriptions isolées et pas de travail d'en- semble. Au commencement du xviii* siècle , Petiver , Sloane et Rumph donnèrent de bonnes observations , et les naturalistes sentirent le besoin de systématiser la conchyliologie. On vit alors (1742) Gual- tieri appliquer aux coquilles la méthode de Tournefort, en prenant le test pour base de son système. D'Argenville, Klein, Martini, Chemnitz, Born, Walch et Knorr, Schrœter, Spengler , etc., suivirent cet exem- ple. On n'avait pas encore compris la nécessité d'établir la classification des coquilles sur la structure de l'animal j mais bientôt des essais furent faits dans cette voie : en 1743 , Daubenton lut à l'Académie des sciences un mémoire sur la nécessité d'étudier les animaux pour former un sys- tème complet de conchyliologie ; mais il ne présenta pas de classification. En 1756, Guettard mit ce principe en pratique, et établit certains genres sur le double caractère de la coquille et de l'animal. Réaumur, Adanson, Geoffroy, Miiller et Pallas appuyèrent ces idées de réformation qui ne furent adoptées qu'à la fin du xviii" siècle; car la classification artificielle de Linné, fondée sur la coquille, fut indistinctement admise par tous les conchyliologisles jusqu'à Bruguière, qui, le premier, essaya pourtant d'apporter une réforme dans les genres établis par Linné. Nous comptons, parmi les travaux particuliers, ceux de Rumph, sur les coquilles de la mer des Indes; de Breynius, sur les coquilles chambrées; de Deslandes, de Roussel et de Sellius, sur les tareis; le travail de Mœhring, sur l'animal des moules; les expériences de Duhamel du Monceau sur la pourpre; les observations d'Admann, sur les huîtres; les travaux importants de Plancus et de Soldani, sur les coquilles microscopiques; de Ginnani, sur les coquilles marines de l'A- 134 DISCOURS PRELlMIiNAlRE. drialique, et sur les coquilles terrestres et fluvialiles des environs de Ra- venne ; de Bohadsch, sur certains mollusques dont il décrit les animaux ; de Geoffroy, sur les coquilles des environs de Paris; de Forskal , sur les mollusques des mers d'Orient ; de Fabricius, sur ceux du Groen- land , et d'Adanson sur les coquilles du Sénégal. Entomologie. — L'entomologie, qui, sous le rapport de l'étude mi- croscopique, avait fait des progrès sensibles pendant le xvh" siècle, prit, dans le xviii', un essor extraordinaire, et compta dans toutes ses parties des hommes remarquables. Cette période nous offre des observateurs minutieux qui passent leur vie à étudier les mœurs de quelques genres ; et, à côté d'eux, des descripteurs et des méthodistes . on peut donc dire que cette branche de la science lui appartient tout entière. Vallisnieri, Peiiver, Hans-Sloane et Albin sont les premiers entomologistes du xviii* siècle. On leur doit des observations et des re- cueils iconographiques ; mais leurs travaux ne firent point époque. Avec Linné s'ouvre une nouvelle ère pour rentomologie ; les insectes sont par lui divisés en ordres qui, presque tous, subsistent encore aujourd'hui. Il désigne et caractérise, pour la première fois, d'une manière claire et rigoureuse, les groupes, les genres , les espèces. Réaumur fut un des observateurs les plus sagaces et celui qui con- tribua Je plus à populariser le goût de l'entomologie. Personne ne le surpassa pour la patience avec laquelle il préparait et suivait ses expé- riences; mais on peut souvent lui reprocher sa prolixité et son profond dédain de toute méthode ; ce qui a rendu plusieurs parties de ses travaux inutiles ; car on ne sait pas toujours à quelles espèces d'insectes les rap- porter. On lui doit une foule d'observations curieuses sur les mœurs des insectes, sur leur siruclure et sur leur industrie, consignées dans ses Mémoires pour servir à V histoire des insectes. Un de ses contemporains, comme lui contempteur des méihodcs , os! le célèbre Bonnet, de Genève. Observateur aussi minutieux, mais pen- seur plus profond, il a consigné dans ses nombreux écrits le résultat de ses longues études. On lui doit la découverte de la fécondation des pucerons sans accouplement pour plusieurs générations. Son Traite d'i/Lsectologie est d'un grand intérêt; mais il est dans les détails d'une prolixité souvent fatigante. Nous niellrons sur la même ligne que ces deux observateurs Lyoniiei, qui a laissé, comme l'un des monuments les plus admirables de la saga- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 135 eilé humaine, son anatomie de la chenille du saule (1760), de beaucoup supérieure aux meilleurs iravaux de Swammerdam , surtout pour la myologie qui était à créer. Toutefois, Lyonnet ayant borné ses études a une seule espèce . son travail n'a pas fait beaucoup avancer la science. Cet auteur avait laissé, sur les métamorphoses des insectes, un grand nombre de notes manuscrites qui ont été publiées, il y a peu d'années, par les soins de M. de Haan, dans les mémoires du Muséum. Rœsel a donné des observations intéressantes sur les insectes, mais sans aucune méthode. Son ouvrage est accompagné de planches admira- blement exécutées pour le temps. De Geer, entomologiste suédois, l'emporte sur les observateurs que nous venons de citer par son esprit méthodique. On a de lui une classification des insectes, inférieure à celle de Linné, à cause de leur enchaînement peu naturel et de l'attention trop minutieuse qu'il apporte aux modifications de leurs ailes ; mais on lui doit d'avoir séparé les hé- miptères des orthoptères, avec lesquels Linné les avait confondus , et d'avoir le premier fait usage des caractères pris de la forme des parties de la bouche, dont il n'a toutefois tiré qu'un parti médiocre. En 1762, Geoffroy publia la Faune entornologique des environs de Paris, avec un essai de classification , qui n'est qu'une modification peu importante du système de Linné. Il classa le premier les coléoptères par le nombre des articles des tarses. Ce moyen, plus artificiel que naturel, n'a été adopté en France que parce que Latreille l'a employé dans ses ouvrages; mais il n'est guère en usage ailleurs. Cependant l'entomologie en a tiré un grand parti, et la méthode tarsienne, quoique peu natu- relle, est encore loin d'être abandonnée. A ces hommes succéda Fabricius, qui introduisit dans la science une classification fondée sur les caractères de la bouche. Pendant toute sa vie, il poursuivit cette idée, dont l'inconvénient est d'apporter une grande hétérogénéité dans les insectes qui composent la plupart des groupes , par suite de l'unité absolue de caractère, prise pour base du système; mais il n'en a pas moins rendu de grands services à l'entomologie, en faisant connaître tout le parti qu'on en peut tirer. Fabricius joignit à ces travaux systématiques des traités séparés sur chacun des ordres qu'il avait créés , et décrivit un nombre consi- dérable d'espèces nouvelles. Ses descriptions , habilement imitées de Linné, pèchent cependant par un excès de concision. Tl est le seul jus- qu'à nos jours qui ait présenté des species généraux des divers ordres 136 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. d'insectes; et, quoique aujourd'hui ses ouvrages ne soient plus au niveau des connaissances, ils n'en sont pas moins la base de tout travail des- criptif. Ses principaux ouvrages datent des dernières années du xviii° siècle et des premières du xix*. A ces hommes distingués soit comme classificateurs , soit comme des- cripteurs, s'enjoignent d'autres qui traitèrent de la science en général, ou publièrent des descriptions et des monographies. M^le Sybille de Mé- rian est l'auteur d'une iconographie des insectes de Surinam; Frisch a décrit ceux de l'Allemagne ; Wilkes a écrit sur les lépidoptères de l'Angleterre ; Clerck a traité le même sujet dans un ouvrage fort rare aujourd'hui ; Sepp a laissé une faune des insectes de la Hollande ; Lad- miral est l'auteur d'un recueil d'observations curieuses sur les méta- morphoses des insectes ; Scopoli a publié l'entomologie de la Carniole ; Schœffer, celle de Ratisbonne; Schrank, celle de Bavière; Pallas, l'en- tomologie de la Russie et de la Sibérie; Laicharting a fait connaître les insectes du Tyrol ; Paykull, les coléoptères de Suède; Illiger, ceux de Prusse ; et, de plus, cet auteur a cherché à combiner le système de Fa- bricius avec celui de Linné. Denis et Schiffermiiller , en publiant leur catalogue systématique des lépidoptères des environs de Vienne, ont fait faire de grands progrès à l'histoire des papillons. De toutes parts on publia des faunes entomologiques; chaque pays eut bientôt la sienne; et si la science n'était pas faite à cette époque, tout du moins annonçait qu'elle était près de l'être. Actinologie. — L'actinologie resta dans l'enfance jusqu'au xviii* siècle. Tous les botanistes réclamaient les polypiers comme apparte- nant au règne végétal. Marsigli décrivit la prétendue inflorescence des coraux ; Tournefort publia, en 1700, un mémoire ayant pour objet d'éta- blir les différences qui existent entre les plantes marines et les plantes maritimes, et il y expliquait la manière dont il supposait que croissent les madrépores. Cependant quelques auteurs commencèrent à entrevoir cette erreur : Rumph démontra, le premier, la nature animale des coraux; mais ce ne fut qu'en 1727 que Réaumur fit connaître à l'Académie des sciences la découverte faite, par Peysonnel, de l'animalité des lithophy- les, en assurant que les prétendues fleurs du corail, figurées par Marsi- gli, sont des animaux agrégés, et que les madrépores, les millépores et tous les lithophytes sont des tests agglomérés, qui semblent servir d'habi- tation à ces animaux. Toutefois Réaumur n'adopta pas cette opinion, et DISCOURS I'RL'LIMINAIRE. 137 publia un mémoire sur la manière dont peuvent végéter les coraux. Linné hésila longtemps à l'adopter, et Sliaw décrivit la croissance du madrépore rameu\ ; mais la découverte des polypes d'eau douce, publiée par Trembley, en 1740, triompha des répugnances des naturalistes, et l'on reconnut que ces polypes sont le type nu des animaux des coraux. En 1742, Bernard de Jussieu constata l'animalité de divers élres rangés jusqu'alors parmi les fucus, et il adopta le nom de polype pour désigner ces petits animaux. Réaumur finit par se rendre à l'évidence; il reconnut l'exactitude de la découverte de Peysonnel, et créa le nom de polypier^ adopté depuis pour désigner la partie solide des zoophyies. Dès ce mo- ment, les polypes furent rapportés à la classe des animaux. Linné suivit l'exemple général ; dans la sixième édition de son Systema naturoe^ il comprit les coraux dans le règne animal ; mais il rompit les rapports naturels qui unissent les divers genres des zoophytes, en les séparant par son ordre des vermes testacei. Le premier auteur systématique est Hill,bien que son travail soit très diffus. Dans les éditions du Systema naturœ, qui suivirent la sixième, Linné fit peu de changements à sa classification première, et laissa les zoophytes parmi les vers. Pallas publia, sur le même sujet, un ouvrage aussi remarquable que tous ceux qu'on doit à cet homme célèbre ; ses genres sont bien établis; mais il les a rangés entre eux presque au hasard, et il a laissé les corallincs parmi les végétaux. Roques de Maumonl , dans son mémoire sur les polypiers de mer, a exposé d'une manière convenable le système de Pallas. Oihon Mïiller a également beaucoup contribué aux progrès de la zoophytologie , surtout sous le rapport de l'étude micrographique de ces animaux; et son ouvrage, quoique contenant un grand nombre d'erreurs, est encore regard.; comme classique. Scopoli fit quelques heureuses modifications au sys- tème de Linné, sans néanmoins rien ajouter à la science. Blumenbach et Batch firent un essai semblable, quoique moins heureux. Les auteurs les plus célèbres en actinologie sont : Ellis, dont l'ou- vrage, terminé plus tard par Solander, offre de bonnes descriptions et d'excellentes figures de polypiers ; Forskal, qui a donné, dans son voyage en Orient, des détails intéressants sur les zoophytes, et qui a fait connaître plusieurs genres nouveaux ; Vitali et Donati, qui déci'ivirent un grand nombre de polypiers; Cavolini, auquel on doit un bon mémoire sur lea polypes , travail remarquable sur les madrépores , les coraux , les liihophyies, distribués d'après l'élude des animaux. Esper, Link, i8 138 DISCOURS PRÉLIMINAIKE. liianclii, Klein, Bohadscli, les voyageurs Sloane, Browii el Lœflling cou iiibuèrenl aussi par leurs travaux, tant descriptifs qu'iconographi- ques, aux progrès de celte science qui, née dans la première moitié du xviii*' siècle, avait, cinquante ans après, une forme arrêtée. •r Botanique. — Si, dans le cours du xviii^ siècle, la zoologie fit des progrès dans toutes ses parties, la botanique, toujours plus avancée, ne s'airêlapas, et ses plus grands perfectionnements datent de cette époque. La physiologie végétale , qui devait son premier essor aux travaux micrographiques de Grew, de Malpighi et de Leuwenhoek, avait encore beaucoup à faire pour éclairer certains points de la vie des végétaux. Le xYiii' siècle ne manqua pas d'observateurs attentifs qui se livrèrent exclusivement à l'étude des phénomènes organiques propres aux végé- taux. Woodvvard constata que les plantes absorbent l'eau ; Wolff vit que les fibres se composent de cellules, reconnut la circulation ascendante et descendante de la sève, et fil voir par des expériences, au moyen do la pompe pneumatique, que les trachées contiennent de l'air. Haies publia à Londres, eu 1727, sa Statique des végétaux, qui valut à son auteur une réputation justement méritée, par la précision de ses expériences sur la nutrition des plantes, sur les phénomènes de la trans- piration et de l'exhalaison, et sur la puissance ascensionnelle de la sève. Les expériences de ce physiologiste ont toujours été fort estimées ; tous les auteurs qui lui ont succédé les ont mentionnées avec éloge. En 173S, Sarba, plus connu sous le pseudonyme de La Baisse, démontra que la sève monte par le corps /igneux , et non par la moelle et par l'écorce. Duhamel, dans sa physique des arbres (1758) , répéta avec succès les expériences de La Baisse. Guettard, en reproduisant de son côté celles de Haies , reconnut l'influence de la lumière solaire sur la production du phénomène de la transpiration. Ses travaux sur les organes excrétoires ont un grand intérêt. Seligmann suivit la marche de la sève dans les feuilles ; Bœlimer étudia le tissu cellu- laire ; Bonnet fit de nombreuses expériences sur l'exhalaison des feuilles et sur leur mode d'absorption^. H. de Saussure (1762) multiplia les ob- servations sur l'usage de l'épiderme des feuilles et des pétales ; il en- richit la science d'un fait important, en démontrant que l'exhalaison a lieu par des pores nommés stomates. Martin van Marum (1773) étudia le mouvement des fluides dans les végétaux, et le compara avec ceux des animaux. Corti (1775) observa la circidaiion dans les plantes DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ]39 aquatiques. A la même époque, Kœlreuler éclaircii, par de nombreuse? rxpôriences, la théorie de l'hybridité chez les végétaux. En 1780, Priesl- \vy découvrit que les parties vertes des plantes versent dans l'aii- du gaz oxygène , sous l'influence de l'action solaire. Musiel publia, en 1781, un traité théorique de la végétation; Gleichen ci Ludvvig observè- rent le pollen; Sennebier, expérimentateur précis et intelligent, lit connaître le résultat de ses observations relativement à l'action de la lu- mière sur les végétaux. Hedwig, un des plus célèbres botanistes de la tin du xviii* siècle, a enrichi la science de ses immortels travaux sui- l'anatomie des cryptogames ; mais il s'est peu occupé des phanérogames. L'étude de la structure des organes des végétaux et de leurs fonctions, malgré son importance, n'occupait cependant pas aussi généralement les phytologistes que la botanique descriptive et la méthodologie. Nous avons vu qu'à la fin du xvii® siècle, Tournefort avait établi un système de classification fondé sur certains rapports naturels , et que les défauts de sa méthode viennent de ce qu'il a omis des caractères d'une véritable importance pour leur en substituer qui en ont une beaucoup moindre. Sa réputation fut éclipsée par Linné , qui , non moins célèbre en bo- tanique qu'en histoire naturelle générale, changea la face de cette science. Les uns exaltèrent ses travaux, et cherchèrent jusque dans ses fautes un sujet d'admiration; les autres furent à son égard d'injustes dé- tracteurs. Sa méthode de classification, fondée sur le nombre des orga- nes sexuels, sur les rapports réciproques de ces organes et leur réunion dans un même individu, ou leur séparation sur deux individus diffé- rents, est entièrement artificielle ; elle a l'inconvénient de séparer des plantes liées entre elles par les plus étroites affinités, de présenter des anomalies dans le nombre des organes pris pour caractère unique, et de comprendre dans une même classe un nombre trop considérable de végétaux. Ce système est pourtant le plus commode, et celui dont l'é- tude permet à l'élève de rapporter le plus facilement les plantes à des classes déterminées. Il appliqua aux végétaux le même mode de no- menclature binaire qu'aux animaux , joignait au nom de chaque plante une phrase concise, qui en contient la description succincte. Quoique Linné ait attaché une grande importance à la propagation de son système artificiel , il regardait la méthode naturelle comme le dernier mot de la science; il en publiait des fragments, l'enseignait à ses plus chers élèves, et professait l'admiration îa plus profonde pour Bci- nard de Jussien. 140 DISCOURS PRELIMINAIRE. Haller, aussi habile botaniste qu'anatomiste profond, n'adopta pas le système de Linné , qu'il attaqua avec aigreur ; et , comme la méthode naturelle, qui n'était encore qu'ébauchée, ne présentait pas un ensemble satisfaisant, il proposa dans ses ouvrages une méthode particulière, mais dont l'insignifiance est telle qu'elle ne mérite aucun développement. En 1753, époque du plus grand triomphe de Linné, Adanson éiablil ses familles naturelles et chercha à délivrer la botanique des classifications arbitraires , pour ne suivre que les indications de la nature. Il divisa les végétaux en cinquante-huit groupes ou familles, subdivisées en seize ceat quinze genres qu'il s'efforça de ranger dans un ordre tel que ceux qui commençaient une famille fussent liés par l'analogie à ceux qui ter- minaient la famille précédente. Ce système, qui semble, au premier coup d'œil, remplir toutes les conditions d'exactitude, a le grave inconvénient de ne tenir aucun compte delà subordination des caractères, en donnant une égale importance à tous les organes, tandis qu'il s'en faut de beau- coup qu'il en soit ainsi. Adanson réforma la nomenclature, mais d'une manière trop arbitraire pour être adoptée. Son ouvrage est conçu sur un plan large et empreint d'une profonde philosophie ; cependant il ne put lutter contre la méthode artificielle de Linné ; et il n'eut qu'un mé- diocre succès, quoiqu'il puisse toujours être consulté avec fruit. Le savant et modeste Bernard de Jussieu, qui s'occupait dans la re- traite du perfectionnement du système naturel existant déjà en germe dans les bons esprits, et qui le répandait parmi ses élèves, n'eût jamais osé le présenter au public, s'il n'avait été chargé par Louis XV, en 1759, de disposer à Trianon un jardin botanique, qui n'eut qu'une existence éphémère. Cet essai eut peu de retentissement, et la véritable divulga- tion de la méthode naturelle est due à Antoine-Laurent de Jussieu. Ce dernier rangea, d'après cette méthode, le Jardin des plantes de Paris; il fit paraître, en 1789, le Gênera plantarum, immortel ouvrage, qui, suivant le témoignage de Cuvier, a eu la même influence sur les sciences naturelles que les travaux de Lavoisier sur les sciences physi- ques . Il comprend cent ordres naturels, divisés en quinze classes, et présentant un ensemble de dix-sept cents genres. On a rejeté à la fin, comme incertœ sedis, un certain nombre de genres qui n'ont pu trou- ver place dans les ordres. Ce travail était un résumé complet, quoique succinct , de tout ce qu'on connaissait sur les végétaux à cette époque. Ludwig contribua puissamment à la réforme de la phytologie. Après la philosophie botanique de Linné, les InsiitiUiones historiœ pliyai- DISCOURS PRELIMINAIRE. I^ll cœ regni vegetabilis de Ludwig sont un des ouvrages les plus pro- fonds sur cette science. J.-J. Rousseau a consacré quelques pages éloquentes à la botanique. Il a voulu ainsi venger cette science aimable du reproche qu'on lui fai- sait de n'être qu'une nomenclature aride. Lamarck publia, en 1778, un système dichotomique, au moyen duquel on arrive à la connaissance du nom de la plante, par une série de ques- tions et sans aucune opération complexe de l'intelligence. Ce système fut modifié et simplifié quelques années plus tard par Lestiboudois- Gaertner publia, en 1789, sa Carpologie^ dans laquelle il examina et décrivit avec une patience admirable la structure de la graine et du fruit. Son ouvrage fut d'un intérêt tout particulier pour la méthode na- turelle qui tire ses caractères principaux de la structure de la graine, et il jouit encore de toute l'eslime deâ botanistes modernes. Lamarck et Jacquin s'occupèrent avec succès de botanique descriptive. Le premier rédigea la partie botanique de l'Encyclopédie; et Jacquin fit paraître un grand nombre de figures de plantes, dessinées avec un talent remarquable. L'Héritier, Willdenow, Cavanilles, Duchesne, etc., publièrent des recueils de descriptions d'une grande exactitude. Michéli, Dillwin, Hedwig, Gmelin, BuUiard étudièrent les cryptogames. A ces travaux, qui embrassent l'ensemble et les détails de la science, se joignent les flores, plus nombreuses pendant ce siècle qu'à toutes les époques précédentes. Pontedera décrivit les plantes d'Italie ; Gleditsch, celles des environs de Leipzig ; OEder, celles du Danemark ; Jacquin, celles d'Autriche; AUioni, celles du Piémont; Smith, celles d'Angleterre; Lamarck et De Candolle firent paraître leur Flore française. Géologie. — La direction que les études antérieures avaient donnée à la pensée eut une influence bien prononcée sur les travaux du xviii- siècle. On s'y occupa beaucoup de géogénie, et la manie des théories cosmogoniques y fut poussée si loin que chaque savant se crut obligé d'en inventer une. Loin d'arrêter cette tendance , les progrès de la géologie, en jetant quelques lumières sur l'histoire primitive du globe, furent, pour les géologues, la cause d'hypothèses nouvelles. Vallisnieri, qui donna l'un des premiers (1721) une esquisse générale des dépôts marins de l'Italie, fut tellement frappé de la continuilé de ces terrains, dans toute celte presqu'île, qu'il arriva à conclure que l'Océan avait piimitivemenl recouvert la terre tout entière pendant un très 142 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. long espace de temps, et que son niveau s'était ensuite graduellement abaissé. De Maillet publia, en 1735, sous le titre de Telliamed , ses idées sur les révolutions de notre planète. Il partit du principe que le globe a été originairement couvert par des eaux marines qui, par leur diminution progressive, formèrent les terrains d'alluvion, et abandonnèrent sur les hautes montagnes les coquilles qu'on y rencontre. Étranger aux idées de soulèvement, ne voyant, dans tous les phénomènes géogéniques, que le résultat de l'action des eaux, il veut que les reliefs du globe aient été lentement accumulés au fond de la mer par des courants chargés de li- mon, et il ne voit pas d'autres révolutions. Ces explications forcées le conduisirent à des résultats plus extraordinaires encore pour expliquer la présence des. plantes et des animaux. Comme il donne une origine aquatique à tout ce qui existe, il voit les végétaux marins, mis à décou- vert par la retraite des eaux, devenir des végétaux terrestres. Il en est de même des animaux qui , d'après lui , se modifièrent à mesure que changea le milieu dans lequel ils vivaient; ainsi, les poissons, restés à sec sur des roseaux, se métamorphosèrent en oiseaux ; leurs nageoires devinrent des ailes et leurs écailles des plumes; tandis que ceux qui étaient restés sur les hauts fonds prirent la forme d'animaux terres- tres. Pour appuyer son système , De Maillet ne recule pas devant les exagérations les plus grossières ; il accueille toutes les fables , se com- plaît dans des détails absurdes , et raconte avec une étonnante naïveté les aventures d'hommes marins ou devenus tels par accident ; aventures qui occupèrent les esprits crédules du xviii" siècle et amusèrent encore notre enfance. Cet auteur n'est guère, au reste, que le reproducteur du système d'Anaxagore, qui ne voyait dans tous les animaux que des poissons trans- formés ; et ses idées sur le rôle des eaux dans les révolutions du glo- be sont celles qui ont dominé de tout temps. Scheuchzer, l'un des plus ardents défenseurs des idées diluviennes, chercha à soutenir cette théorie par des suppositions prises en dehors de la science. Il rendit cependant de grands services à la géologie, en publiant un catalogue raisonné des fossiles qu'il avait déterminés, quoique souvent d'une manière erronée ; car on y trouve Vhomo diluvii testis, reconnu depuis, par Cuvier, pour les restes d'une salamandre gigantesque. L'habile minéralogiste Hcnckel essaya, dans sa Pyritologi (1725), d'expliquer les faits consignés dans la Genèse; mais sa théorie est vide DISCOURS PUl'.LIMINAlRF. 143 t'i Causse j seulement, en sa qualiic de minéralogisie, il a donné de bons renseignements sur la direction des filons métalliques. Lazaro Morro (17/»0) est l'auteur d'une théorie géogénique fort ingé- nieuse. Il admet le soulèvement de montagnes primitives et secondaires par l'action des feux souterrains ; les premières, avant l'existence des (■1res organisés ; les secondes, après leur apparition , ce qui explique leur présence sur le sommet de ces dernières montagnes. Fontenelle reproduisit en partie l'opinion de Leibnitz dont nous avons parlé plus haut. Linné, tout positif qu'il était, fit aussi sa cosmogonie ; mais son sys- tème géogénique porte la trace de l'imperfection de ses études primi- tives, bornées à l'observation des phénomènes géologiques naturels qui se manifestent en Suède. Il ne connaissait pas suffisamment la disposi- tion des roches et ne pouvait demander de lumières à la minéralogie pour en déterminer la nature. Il admettait l'inondation primitive du globe et la formation des continents par la retraite successive des eaux. Linné déclare que , malgré toutes ses recherches , il n'a pu décou- vrir de trace du déluge. Suivant cet auteur, les roches quartzeuses , quelquefois les gneiss , déposées par les eaux , forment l'assise la plus profonde du globe ; puis viennent les schistes , devant leur origine à la destruction des plantes marines accumulées au fond des eaux ; la troi- sième assise, composée de substances calcaires et de matières animales fossiles, est formée par les mollusques, les zoophytes et les animaux ma- rins; la quatrième est encore de nature schisteuse ; la cinquième est for- mée de roches dures , composées de parties hétérogènes , réunies par un ciment ; la sixième et la septième, de nature siliceuse ou argileuse, ont recouvert les débris animaux et constitué les vastes plages marines sur lesquelles s'accumulent les fucus, dont la destruction forme la terre, quand ils sont pulvérulents, et les roches quand ils sont réunis par un ciment. Ses idées théoriques ont beaucoup influé sur sa classification des minéraux. On reconnaît dans ce système, en le comparant à celui de Buffon , la différence de méthode qui séparait ces deux grands hommes, Linné toujours analyste, Buffon synthéiiste audacieux. Ce dernier, chez lequel la fécondité de l'imagination s'unissait à une grande puissance de déduction , ne put résister au désir de créer une théorie géogénique , et il écrivit ses Époques de la nature; conception hardie , souvent juste , et monument précieux de littérature. Il admet que notre planète , détachée du soleil dans un état d'incandescence , i44 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. s'aplalit sur les pôles , pendant sa période de fluidité , et que , s'élanl peu à peu refroidie , elle se couvrit d'eau par suite de la condensation des vapeurs que finirent par absorber les cavités intérieures. Après quarante-trois mille années de refroidissement qui n'éteignirent pas le feu central , mais qui recouvrirent le globe d'une croûte possédant une chaleur tempérée, les végétaux et les animaux se produisirent à sa sur- face. Vinrent ensuite les formations secondaires. Pendant cette longue période eurent lieu de nouvelles révolutions et les reliefs du globe se formèrent. Les courants, les éruptions volcaniques et d'autres phéno- mènes déterminèrent les montagnes, creusèrent les vallées et donnèrent lieu aux différents mouvements de terrain. Buffon n'a point admis la théorie de la formation des montagnes par soulèvement ; il pensait que toutes les causes modificatrices de la surface du globe se produisaient au sein des mers, dont le déplacement laissait à la nature organique le moyen de se développer. Un des principaux mérites de Buffon , comme géologue, est d'avoir inspiré le goût de cette science par le charme ré- pandu dans ses écrits. Vallerius, compatriote et contemporain de Linné, admet que les iné- galités de la surface du globe sont dues à l'action du déluge et à la puis- sance érosive des eaux. Guettard dressa le premier, en 1746, des cartes géologiques, desti- nées à représenter la nature des terrains. Il divisa la terre en trois ban- des : la bande schisteuse, correspondant aux formations primitives et intermédiaires; la bande ttiarneuse com^YQwsml nos terrains secondai- res ; et la bande st.bloiweuse ou formation tertiaire. On lui doit les pre- mières études attentives du bassin parisien. Needham (1769) admet la formation, par soulèvement, des monta- gnes dont les couches étaient originairement horizontales, et il trouve une preuve de leur origine neptunienne dans la présence des corps organisés qui s'y rencontrent. Sulzer attribue les diverses modifications de la surface du globe à des cataclysmes successifs dont l'un , qui eut lieu à l'époque où la na- ture était organisée, est le déluge universel. Rouelle, dont les opinions géogéniques nous ont été transmises par Desmarest, son disciple, a divisé l'écorce du globe en deux groupes, qu'il appelle l'ancienne et la nouvelle terre, séparées par un massif intermédiaire composé des masses argileuses et schisteuses, au sein desquelles il place les houillères. Dans le premier se trouvent le gra- DISCOURS PRÉLIMINAIHE. 145 nile, le gneiss, etc. ; dans le second, il place les divers dépôts calcaires marneux, argileux, quartzeux, etc., divisés depuis en terrains secon- daires et tertiaires. Cet habile chimiste possédait des connaissances paléontologiques assez exactes; il avait remarqué que la plupart des empreintes des végétaux qui se trouvent dans les houillères n'ont leurs analogues que dans des climats éloignés. Voyant qu'il en était de même pour les débris d'éléphants et d'une multitude d'autres mammifères qu'on trouve dans les terrains diluviens, il crut pouvoir en conclure le déplacement graduel de l'axe de notre planète. La théorie de Lehmann (1759) est à peu près celle de Rouelle; mais une erreur de ce géologue est d'avoir cru que, de l'étude géognostique des montagnes du Harz et de la chaîne de l'Erzgebirge , il pouvait dé- duire la structure de toute l'écorce du globe. Michell, Whitehurst et Kier firent des études géologiques attentives sur les diverses formations des Iles Britanniques. On doit aux deux derniers des travaux intéressants sur les calcaires carbonifères. Robiquet (1761), dépourvu de connaissances scientifiques, tenta d'ex- pliquer la formation de l'homme comme fin dernière de la nature ; il emprunta une partie de ses idées à De Maillet, et les accompagna des extravagances les plus puériles. En 1772, Bergmann, neptunien comme presque tous les géologues de son époque , exposa avec une grande justesse d'observation , dans sa géographie physique , les changements successifs que la terre a éprouvés depuis sa solidification. Il connaissait un grand nombre de faits relatifs à l'histoire paléontologique du globe. La Théorie de la terre, publiée par Hutton, en 1785, eut une grande influence sur la géologie. Cet auteur repoussa une partie des hypothèses qui attribuaient à l'eau l'origine de certaines roches ; il expliqua par l'action du feu central, non seulement la formation d'une foule de roches et de minéraux, mais aussi celle de nos continents, qu'il considère comme soulevés du fond des eaux. Les raisonnements de Hutton ont souvent une grande solidité ; mais quelquefois aussi ce géologue se perd dans les hypothèses; ce qui détruit l'impression favorable produite par ses assertions sérieuses. Il fut le chef de l'école des vulcanistes. A ces géologues succéda Werner, dont le système éclipsa ceux qui l'avaient précédé. En 1787, il publia sa théorie qui, jusqu'en 1796, reçut de grands perfectionnements. Il distingua, comme Lehmann, les terrains en plusieurs époques: il appela primitifs ou à filons, les terrains i9 146 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. granitiques; secondaires ou à couches, les lorrains slrallfiés d'origine plus récente et présentant des restes organiques. Plus tard, il désigna, sous le nom de terrains intermédiaireà ou de transition , des dépôts intercalés entre les terrains primitifs et secondaires, et présentant cer- tains caractères particuliers. Il eut, comme Lehmann, le tort de croire que les montagnes du Harz offrent le type de toutes celles de la terre , et il tomba dans l'erreur opposée à celle d'Hulton , en attribuant toutes les formations au fluide aqueux ; d'où le nom de neptunistes donné à ses disciples. Werner dut son influence à la forme arrêtée de son système, et surtout au talent avec lequel il enseigna à déterminer la composition minéralogique des roches ; mais, comme tous les hommes à conceptions élevées, il inspira à ses disciples, non pas cette vénération indépendante <\n\ doit caractériser les vrais savants, mais l'admiration fanatique qui préconise jusqu'aux plus grossières erreurs. Ce servilisme scientifique nuisit beaucoup aux progrès de la géologie. De Saussure et Pallas, dont l'un explora les Alpes et l'autre les monts Durais et la Sibérie, contribuèrent aux progrès de la science par leurs nombreuses observations. Ils s'accordèrent à reconnaître la formation des montagnes par l'action du feu ou des autres fluides élastiques, qui, renfermés dans l'intérieur du globe, en soulevèrent la masse. On voit, malgré la diversité des théories géogéniques de cette époque, qu'à mesure que nous approchons du xix" siècle, les systèmes acquiè- rent quelques degrés de certitude de plus, et que les théoriciens, même les plus hardis, ne se croient pas dispensés de l'observation ; aussi les progrès de la géologie se trouvèrent-ils préparés par la nombreuse collection de faits que nos pères avaient amassés. Minéralogie. — La minéralogie , celte compagne inséparable de la géologie, existait àf peine au commencement du xviii* siècle. Son carac- tère purement descriptif, favorisant peu les hypothèses , n'avait au- cun attrait pour les créateurs de systèmes ; mais on reconnut bientôt les étroites relations qui l'unissent à l'élude des masses inorganiques, et les recherches, dirigées dans cette voie, amenèrent d'heureuses découvertes. Ce fut alors que parurent les premiers essais tentés pour syslématiser cette science; essais qui allèrent toujours en se perfectionnant. Bromel (en 1730) fut le premier des auteurs méthodiques qui divisa l*}S minéraux d'après leurs caractères pyrognostiques, combinés aveo DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 147 leurs caractères extérieurs. Quelques années après , Linné , qui porta le même esprit d'investigation sur toutes les branches des sciences na- iiirelles, introduisit, dans la classification des minéraux, l'importante considération de la forme cristalline. Malgré l'imperfection de son sys- tème, qui tient à la nature de ses idées cristallogéniques, il peut être considéré comme l'un des fondateurs de l'école géométrique, qui a pris un développement si marqué vers la fin du xviii' siècle. Déjà, cepen- dant, SténonetCapeller avaient émis, sur les cristaux, des idées dignes de fixer l'attention des physiciens. Le mode de division proposé par Bromel fut adopté, à quelques mo- difications près, par Cramer, Waltersdorff, Gellert, Carthcuseret Walle- rius. L'ouvrage de ce dernier atteste un véritable progrès, sous le doubh; rapport du choix des caractères et de la précision delà nomenclature. L'élan était donné, et la minéralogie allait enfin sortir de l'enfance. En 1758 commença pour celle science une nouvelle période : Cronstedt eut recours à un principe de classification inconnu jusqu'alors, auquel il subordonna tous les caractères; le premier, il prit en considération la composition élémentaire des minéraux ; il fut suivi dans cette voie par Bergmann, de Born et Karsten. Après lui, Kirwan , Wenzel et Richter firent sentir la nécessité de déterminer avec soin les proportions des éléments. Buffon (1755), qui répandait tant de charmes sur les sujets les plus arides, s'occupa aussi de minéralogie ; mais l'état peu avancé de la science ne lui permit pas de s'élever à la même hauteur que pour les autres branches de l'histoire naturelle. En 1774, Werner, le célèbre fondateur de l'école de Freyberg, entre- prit de ramener à des principes réguliers la détermination empirique des espèces minérales , et il en définit les caractères extérieurs avec une précision inconnue avant lui. Vers le même temps, Rome de Lille publia son Essai de cristallo- graphie, dans lequel il établit le principe de la constance des angles dans les cristaux, et celui de la dépendance mutuelle des formes cristiil- lines dans la même espèce. En 1779 et 1780 , Monnet et Fourcroy éta- blirent chacun une classification des minéraux, fondée sur leur com- position chimique. Daubenton (178^) essaya un système de cristalli- sation qui fut bientôt oublié. Haiiy, son élève, le véritable créateur de la cristallographie, fut plus heureux; il fil concourir à la distinction des substances minérales les caractères géométriques, physiques et chi- miques; il donna le premier une définition rigoureuse de l'espèce mi- l/l8 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. nérale ; et la science eut des lois pour diriger sa marche , des règles fixes, des principes solides et incontestables. Les études sérieuses auxquelles se livrèrent les minéralogistes, guidés dans leurs recherches par les lumières de la chimie , firent chaque jour découvrir de nouvelles substances; ainsi, en 1723, Brandt avait fait con- naître l'arsenic , et Wood , le platine ; en 1730 , Delnyard découvrit le tungstène ; Grégor , le titane ; MùUer , le tellure ; Hielm, le molybdène ; Bergmann, la magnésie et la baryte; Richier essaya de déterminer la saturation des acides et des bases. On voit , par ce rapide exposé des vastes travaux du xvin^ siècle , que l'esprit humain, se dégageant peu à peu de ses entraves, n'était plus enchaîné, comme dans les siècles précédents, par l'autorité des maîtres de la science ; que la parole des Haller, des Linné, des Buffon, quelque puissante et quelque respectée qu'elle fût , ne pouvait plus arrêter le progrès, et que chaque jour une découverte , une révision nouvelles , apportaient, dans les systèmes les plus goûtés, des modifications tantôt heureuses, tantôt simplement hardies, ou les renversaient sans pitié. Le xviii'' siècle a donc ouvert aux sciences la voie de la vérité, et le XIX* n'a pas déserté les larges routes qui lui étaient frayées. Etat des sciences naturelles depuis 1789 jusqu'à nos jours. Les doctrines philosophiques du xviii^ siècle, l'indépendance née de l'esprit d'observation, affranchi du joug de toute autorité que n'avouait pas la raison, avaient répandu partout une vague inquiétude, avant- courrière d'une crise prochaine. Les études générales n'absorbaient plus l'attention des esprits méditatifs; chacun prenait part aux agita- tions de la politique, comme, dans le siècle précédent, les savants avaient mêlé à leurs travaux de vastes questions sociales. Cette sourde fermentation devenait sans cesse plus active. D'un côté, mouvement, lagitation ; de l'autre, compression, résistance. De ce choc d'intérêts et ;d'opinions résulta la plus grande commotion politique qui ait ébranlé le DISCOURS PRÉLIMINAIRK. IJjj monde. La révolution française portait dans son sein le germe de la guerre, et bientôt toute l'Europe fut embrasée. Pendant près de vingt-cinq ans, il y eut dans les sciences une perturbation violente. Le commerce entre les savants fut interrompu , les communications des peuples perdirent tout caractère pacifique , les souverains n'eurent plus le loisir de s'occuper de science , et tous les esprits parurent agités du souffle révolutionnaire, qui se mêlait même à la vie intime. Les savants étran- gers se trouvèrent d'abord dans une position plus favorable que les savants français; mais bientôt la science, plus puissante chez nous que tous les obstacles, anima de son esprit des hommes dignes d'elle. Au milieu de la tourmente, à l'époque où l'Europe entière armée contre nous semblait avoir concentré l'énergie nationale dans le senti- ment exclusif de la défense, les sciences trouvèrent encore des repré- sentants que n'effrayèrent ni le tumulte des armes, ni la vie des camps, ni les hasards d'une lutte acharnée. Nous voyons notre glorieuse expédi- tion d'Orient devenir une nouvelle occasion d'études. Des géographes , des astronomes , des naturalistes, se pressent à l'envi sur les pas de nos guerriers. Savigny, Geoffroy Saint-Hilaire , Cordier , Delille , dressent l'inventaire des richesses naturelles de l'Egypte. Des expéditions loin- taines ont lieu dans le même but : d'Entrecasteaux vole à la recherche de l'infortuné La Pérouse , et La Billardière rapporte de ce voyage des plantes et des animaux nouveaux; Baudin visite les Antilles, la Nouvelle- Hollande et l'archipel indien; et, grâce au zèle infatigable de Péron et de Lesueur, ce voyage ne reste point stérile pour la science ; Bosc visite l'Amérique; Bernardin de Saint-Pierre, l'Ile-de-France; Olivier, le Le- vant; Palisot de Beauvois , la Guinée et Saint-Domingue; Poiteau et Turpin explorent aussi cette dernière colonie ; Desfontaines et Poiret parcourent la Barbarie; Levaillant et Delalande, l'Afrique et le Cap; La Billardière , la Syrie ; Michaux , Cayenne et l'Ile-de-France ; Sonnerai , Commerson etDombey enrichissent nos musées du fruit de leurs pénibles recherches. Les étrangers ne nous le cèdent pas en activité : les Portu- gais Loureiro et Vellozo visitent, l'un la Cochinchine, l'autre le Brésil; les Espagnols Ruiz et Pavon , le Chili et le Pérou ; Mocéran, le Mexique. Les Anglais, mettant à profit leur puissance, visitent leurs vastes colonies dans un intérêt scientifique ; Roxburgh parcourt l'Inde ; Masson , le Cap ; Smith et Shaw , la Nouvelle-Hollande , si riche en animaux inconnus. Le« résultats obtenus par les divers voyages antérieurs, l'accumula- 50 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. lion des irésors dont nos musées sont le vaste dépôt , le goùl toujours croissant des sciences naturelles, excitent le zèle des voyageurs. Dil- férenles contrées sont plus soigneusement explorées. L'Amérique sep- tentrionale est successivement parcourue par le prince Paul de Wur- temberg; par les Français Milbert , Lesueur, Michaux, de la Pylaie, Charles Bonaparte ; parles Anglais Lyon , Franklin , Richardson, Sabine; par les Américains Mitchill, Lewis, Clarke, Harlan , Berlram, Say et Wilson, qui s'avancent jusque dans les parties les plus reculées de ce continent. Rengger visite le Paraguay, que la jalouse défiance du docteur Fraii- cia ferme aux voyageurs; Bertero et Jurieu explorent le Chili; Aug. Saint-Hilaire , Spix, Martius, Pohl, le prince de Neuwied , le Brésil; de Humboldt, Bonpland , Boussingault , Roulin , Alcide d'Orbigny, Lacordaire, Pœppig, parcourent les nouvelles républiques de l'Amé- rique méridionale; Descourtilz, Moreau de Jonnès, Lachesnaye, Pley, Ricord et Poey nous font connaître les richesses naturelles des Antilles. Russel, Buchanan,Raffles,Leschenault, Diard, Duvaucel, Jacquemont, Dussumier, Ad. Delessert, visitent les Indes, Sumatra, les Iles de la Sonde;' Blumhof et Siébold, le Japon; Reinwardt, Blum , Kuhl , Van Hasselt, affrontent le climat mortel de Java. Ehrenberg, Hemprich , Riippel et Schimper choisissent l'Egypte, la Nubie, l'Abyssinie, la Syrie, l'Arabie, pour théâtre de leurs explorations scientifiques; Mungo-Park, Denham , Clapperton , Caillé, pénètrent dans l'intérieur de l'Afrique; Webb et Berthelot visitent les Canaries ; Durville et Gauthier, les côtes de la mer Noire. Le vaste empire de Russie est parcouru par Klaproth , Parrot, Fischer et Vrangel. Ehrenberg et Rose explorent, en compagnie de de Humboldt, les régions de l'Oural et de l'Altaï. A chaque expédition s'attachent des naturalistes. Des explorations scientifiques sont même organisées par les gouvernements. Krusenstern et Kotzebue font les premiers voyages de circumnavigation entrepris par la Russie, et sont accompagnés par Tilesius et Chamisso; Parry, Ross, Back, visitent les mers arctiques; Freycinet, Duperrey, Dumont d'Ur- ville, Laplace, accompagnés des naturalistes Quoy, Gaimard , Gaudi- chaud, Garnot, Lesson, Eydoux, nous font successivement connaître, avec plus de détails, les îles de l'Océanie , découvrent de nouvelles terres et rapportent de précieuses collections d'histoire naturelle. En 1829, une commission scientifique parcourt la Moréc. Quelques années plus tard, le voyage de circumnavigation de la Bonite fournit à DISCOURS PRKLIMINAIRE. 151 Eydoux , Soiiley , Gmidichaud cl Chevalier, l'occasiuii de recueillir d'imporiantes observations sur les trois règnes et de rapporter de nom- breuses collections. Nos nouvelles conquêtes d'Afrique, explorées en pre- mier lieu par le capitaine Rozel et , plus tard , par Maurice Wagner, sont visitées en ce moment par une commission scientifique. Dumont d'Ur- ville et Dupetit-Thouars reviennent riches d'abondantes récoltes de leur dernier voyage au pôle austral j et à peine deux ans se sont écoulés depuis qu'une expédition a visité, sous la direction de Gaimard, l'Is- lande, le Groenland, les îles Féroc et la Scandinavie. Parmi ces nombreux voyageurs , à qui nous devons de si précieuses découvertes, on compte un grand nombre de martyrs. Delalande meurt à Madagascar ; Godefroy, à Manille; Noël de LaMorinière, en Nor- wége; Bowdich, sur la Gambie j Mungo-Park sur le Niger; les cendres de Kuhl et de Van Hasselt reposent dans l'île de Java ; Duvaucel, Jacque- mont et Roux sont dévorés par le climat brûlant de l'Inde; Pley, Les- chenault, Eydoux et d'autres encore périssent victimes de leur zèle. Honneur à leur mémoire ! Leurs noms ne périront pas ; ils figureront glorieusement dans le martyrologe de la science. L'analyse des travaux de ce siècle , quelque rapide qu'elle soit , nous forcera d'entrer dans des détails que nous avons diî négliger en parlant des époques antérieures. Nous parlerons moins des hommes qui, depuis quarante années, enrichissent la science du fruit de leurs la- borieuses recherches , que de l'état des connaissances actuelles , afin qu'on puisse mieux apprécier les résultats obtenus par quatre siècles d'études sérieuses. Astronomie. — Les progrès de l'astronomie ne dépendent plus au- jourd'hui, comme ceux des autres sciences, de nombreuses et fréquentes découvertes, appuyées sur des théories se renouvelant sans cesse. Ses bases ont été irrévocablement posées ; et toutes les recherches, toutes les observations, ne sauraient plus tendre qu'à les confirmer; aussi l'étude des phénomènes restés sans explication, celle des mouvements anomaux des corps célestes est-elle l'objet spécial et presque exclusif de tous les efforts. Le système de Copernic, vérifié par les travaux de Galilée, de Kepler, de Newton, d'Euler, etc., avait atteint, au commencement du XIX* siècle, un degré de certitude qui ne laissait de place à aucun doute ; l'astronomie mathématique se perfectionnait chaque jour. En 1789, Laplace publia sa mécanique céleste; et, en 1800, son système du 152 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. monde. En 1801,Piazzi découvrit Cérès; Olbers, en 1803, aperçut Pallas; en 1807, Vesta; en 1811, Harding signala Junon. Ces décou- vertes, paraissent avoir complété le système des planètes qui gravitent autour du soleil. Les différents arcs du méridien, mesurés en France, en Angleterre, au Pérou, au cap de Bonne-Espérance , aux Indes-Orientales et en Pen- sylvanie; les perpendiculaires à la méridienne, imaginées pour arriver au même but, l'observation des irrégularités du mouvement de la lune, la comparaison des variations locales de la longueur du pendule , ont fait connaître que la figure de la terre se rapproche d'un ellipsoïde de révolution autour de l'axe qui passe par les pôles ; l'un des avantages pratiques de ces travaux est d'avoir fourni la base du système métrique. Les comètes que Newton et Halley avaient ramenées aux conditions générales du système planétaire ont été étudiées de nouveau par La- place. Olbers a donné un catalogue complet de celles dont on a pu cal- culer la marche, et qui sont aujourd'hui fort nombreuses, par suite des découvertes récentes. Néanmoins il n'y en a que trois, celles de Halley, d'Enke et de Gambart, dont on puisse prédire le retour avec certi- tude. On doit à M. Lambert, géomètre prussien, et à M. Cournot, des recherches curieuses sur la distribution des comètes dans l'es- pace. M. Valz a reconnu que le diamètre de la comète à courte période allait en diminuant à mesure qu'elle s'approchait du soleil ; M. Arago , dont les études ont embrassé toutes les parties de la science , a composé sur les comètes une notice pleine d'intérêt. Plusieurs astronomes ont dressé des catalogues d'étoiles bien supé- rieurs à ceux des anciens ; mais, jusqu'à ce jour, on a vainement essayé d'en déterminer la parallaxe. Leur mouvement, découvert par Halley, avait d'abord été considéré par MM. Herschel et Prévost comme dé- nué de réalité ; mais ce point de la science a été mis hors de doute par MM. Piazzi, Bessel-Siruve, Argelunder et par tous les observateurs modernes. Les travaux importants de Bradley sur les étoiles ont servi à M. Bessel de Kœnigsberg à établir un des meilleurs catalogues que nous possédions. MM. Piazzi, Herschel, Struve et South ont étudié avec succès les étoiles composées, et réuni sur ces astres une longue série d'observations. Le catalogue d'Herschel, continué par son fils, contient l'énuméraiion de 2500 nébuleuses. M. Arago a présenté , il y a un an, une théorie fort ingénieuse pour expliquer la scintillation des étoiles. MM. Arago, Mathieu et Bessel ont calculé la distance de DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 153 l'étoile du Cygne à la terre ; et ils ont trouvé que sa lumière met dix ans pour arriver jusqu'à nous. Le globe lunaire a été l'objet d'observations pleines d'intérêt. La- grange a découvert la cause physique qui fait que la lune nous présente toujours la même face ; MM.Olbers, Brandes, Rode, Lamarck, ont étu- dié son influence sur notre planète; M. Schrœler a mesuré la hauteur de ses montagnes, que M. Élie de Beaumont a essayé de classer comme il l'a fait pour celles de la terre; MM, Riccioli et Gruithuisen ont observé la configuration de cet astre avec une patience infatigable, et M. Béer en a donné une des meilleures cartes. M. Schrœter a étudié Vénus, dont la surface est hérissée de montagnes élevées. Mercure l'a été avec le même soin. Les astronomes romains ont cru remarquer plusieurs anneaux autour de Saturne. Il reste à véri- fier si ce fait est réel ou si ces anneaux multiples ne sont effectivement que des zones noires placées sur la masse de l'anneau. Les étoiles filantes occupent depuis quelques années l'attention de nos astronomes. On a remarqué que ces phénomènes sont plus fréquents à certaines époques, surtout au 10 août et du 10 au 13 novembre. M. Er- man, de Berlin, explique les étoiles filantes par la présence d'une mul- titude de petits bolides circulant autour du soleil, et ne devenant visibles qu'au moment oit ils s'enflamment , en pénétrant dans notre atmos- phère. Cette théorie n'est pas généralement admise, et l'on y fait plu- sieurs objections auxquelles il est difficile de répondre. Il reste à l'astronomie à nous apprendre , comme fait d'observation directe , si Uranus est la limite de notre système planétaire , s'il n'existe rien au-delà ; etj comme résultat d'études plus profondes, si les théories d'Herschel sont confirmées par l'observation, et si la force qui enchaîne les globes dans l'espace est le résultat d'une impulsion pre- mière ou d'un fluide universellement répandu; mais, arrivée à ce point, c'est à la physique que l'astronomie doit avoir recours pour trouver l'explication de ces derniers phénomènes. Météorologie. — La météorologie est la branche des sciences physi- ques qui laisse le plus à désirer, et celle dans laquelle les lacunes sont les plus nombreuses. L'étude des phénomènes atmosphériques a, de tout temps, été pour l'homme d'un haut intérêt; et, quoique les premiè- res observations remontent à une époque fort reculée , il règne encore dans plusieurs parties une obscurité profonde ; certains météores ne ao 154 DISCOURS préliminaire: sont même pas mieux connus que du temps d'Aristoie. Les faibles pro- grès de cette science ne proviennent pas Je l'indifférence qu'elle in- spire, mais des difficultés qui l'entourent, et, le plus souvent même, de l'impuissance des moyens d'exploration. Toutes les parties de la météorologie ne présentent pas les mêmes difficultés ; ainsi les observations barométriques , thermoméiriques , et celles du magnétisme terrestre , se font avec succès ; mais la mesure précise des vapeurs contenues dans l'atmosphère attend encore un in- strument exact, et les météores ignés n'ont été que très imparfaitement étudiés. Dans ces derniers temps, on a institué en Europe des observa- tions réglées; des correspondances se sont établies entre les observa- teurs ; on peut donc espérer que la météorologie, sortant enfin de l'en. fance, pourra diminuer le mal que causent les intempéries des saisons et les désastres qu'entraînent avec eux les ouragans et les tempêtes. MM. Leslie, Fourier, Brewster, Arago, Cordier, de Humboldt, Pré- vost, Six, Legrand et Walferdin , ont recherché les lois de la tempéra- ture dans les diverses régions , à différentes hauteurs , et jusque dans les profondeurs de la croûte tej-restre et des bassins des mers. Depuis Bacon jusqu'à Horsburg, la théorie des vents, réguliers a été bien étudiée et bien établie. D'Alembert, Ramond, Dunbar, MM. de Humboldt, Bouvard, Morin, Capper, etc., se sont occupés de cet inté- ressant sujet; mais il n'en est pas de même des bourrasques et des rafales qu'on a voulu à tort expliquer par des changements de tempéra- ture, qui ne produisent que les venls réglés, les brises et les moussons. Une telle cause ne peut convenir à ces coups de vent, dont la brusque énergie est précédée et suivie d'un calme presque complet, pour repa- raître soudainement, après quelques instants de repos ; elle ne peut pro duire ces grains blancs dévastateurs , dont la subite apparition ne laisse pas même le temps de carguer les voiles d'un navire. M. Peltier a com- mencé à publier sur ce sujet une suite d'observations et d'expériences, au moyen desquelles il rattache la cause de ces actions brusques et ca- pricieuses à la puissante tension électrique des masses de vapeurs opa- ques ou diaphanes qui nagent dans l'espace. Les météores aqueux ont été observés par MM. Dalton et Gay-Lussac, qui ont déterminé les lois des vapeurs. M. Daniel, en étudiant les lois de l'évaporaiion dans l'air, a cherché à appliquer les résultats de ses observations à l'horticulture. MM. Howard, Th. Forster et divers autres ont classé les nuages DISCOURS l'KÉLIMINAlRK. 155 d'après certaines formes qu'ils revêleni. MM. Leslie, Dalioii, el surloui H. Davy, onl donné une bonne théorie des brouillards. IMM. Dallon et Bouvard se sont occupes des quantités d'eau pluviale qui tombent sur différents points, et M. Kœnitz a rassemblé les résultats de ces obser- vations dans sa Méle'orologie. De toutes les théories de la grêle, c'est celle de Vol ta qui résista le plus au temps, quoiqu'elle ne pût répondre d'une manière satis- faisante ni à la cause du froid , ni à la formation des épines ou des crêtes des grêlons, ni au bruit qui précède leur chute. M. Peltier ayant rempli ces lacunes, cette théorie rend compte maintenant de toutes les parties du phénomène. Malgré les expériences contradictoires de de Saussure, de Guthrie et d'Erman, on persistait à considérer l'air comme le réceptacle d'une quantité prodigieuse d'électricité, lorsque M. Peltier est venu démontrer que , sous un ciel serein , on n'obtenait qu'une électricité d'influence transitoire el non permanente, dans laquelle la terre jouait le rôle d'un corps chargé d'une puissante électricité négative. Depuis Volta, Laplace et Lavoisier, on avait pensé que l'électricité des nuages provenait d'une évaporation spontanée à la surface du globe ; cette hypothèse ré- gnait sans contrôle, malgré l'observation judicieuse de Guthrie; mais M. Peltier a fait voir que la vapeur produite par une température au-dessous de 110 degrés, ne s'échappe pas assez promptement pour conserver de l'électricité libre, et que celle qu'on trouve dans les nuages est emportée par les vapeurs, lorsqu'elles se forment sous l'influence de l'électiMcité positive de l'espace, et de l'électricité négative du globe terrestre. C'est le D"" Wells qui a donné la véritable théorie de la rosée, fondée sur les lois du rayonnement de la chaleur. M. Arago a jeté beaucoup de jour sur un grand nombre de ces Ques- tions, el le magnétisme terrestre lui devra une partie de ses progrès, ainsi qu'à MM. Hansleen, Biot, Duperrey et Gauss. Les expériences de ce dernier ont constaté que le fluide magnétique est dans un état con- stant et incessant d'agitation, ce qui en rend l'étude difficile. Les halos, les parhélies, les couronnes, ont été étudiés par MM. Les- lie, Young, Wollaston, Frauenhœfer, Babinet, Arago ; les phénomènes du mirage ont été complètement éclaircis par les observations de Monge, dans la campagne d'Egypte. M. Chiadni a fait de fort beaux travaux sui les aérolilhes.et M. Moreau de Jonnès, de nombreuses recherches sur les 156 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. ouragans, les tremblements de terre, et sur le résultat des déboisements. Les ouragans sont, dans ce moment, un grand sujet de discussions entre MM. Bâche, Redfield, Espy, Peltier, etc.; mais ce sujet présente de telles difficultés, qu'on ne peut encore entrevoir l'époque de sa solution. Physique. — La physique, suivant l'impulsion que lui avait imprimée le xviii* siècle, n'est point demeurée stationnaire. Quelques génies pri- vilégiés ont pu seids, il est vrai, en embrasser le vaste ensemble ; mais la plupart des savants, en en étudiant les diverses parties, ont recueilli de nombreuses observations et reculé les limites de la science. L'étude des propriétés générales des corps a fait de grands progrès ; les lois en sont mieux connues et les théories établies sur des bases plus solides. Depuis le commencement de ce siècle, d'immenses recher- ches ont été faites pour trouver l'explication des phénomènes qui se reproduisent à chaque instant sous nos yeux. Nous voyons Laplace étudier la physique générale; après lui, JVIM. Lehot, Dubuat, Bossul, Prony, se livrent à l'élude de l'écoulement des fluides; Coulomb expli- que les propriétés des corps, appelées élasticité, ressort, vibration, ébranlement; M. Brunacci publie un travail sur la théorie des tubes capillaires ; M. Girard calcule la résistance des cylindres creux métal- liques, et recherche la loi de l'écoulement uniforme de l'air atmos- phérique et de l'hydrogène, dans des tuyaux de conduite. M. iVavier donne un mémoire sur la flexion des lames élastiques, théorie d'une application si importante dans les arts; plus lard, il fait connaître le résultat de ses recherches sur la résistance de diverses substances à la rupture causée par une tension longitudinale. M. Vicat publie ses ob- servations sur la rupture des corps ; et aux deux résistances ailmises par les physiciens, il en ajoute une troisième , qu'il appelle résistance transverse. Poisson se livre à des recherches sur l'équilibre et le mouvement des corps élastiques; M. Morin étudie le frottement et Je choc des corps. MM. Savary, Cauchy et Ampère nous donnent des idées nouvelles sur leur constitution intime; MM. Poncelet et Piobert font de nombreuses expériences sur la mécanique. L'acoustique , créée par Bacon de Vérulam , qui découvrit la propa- gation et la réflexion du son, sans en connaître la loi, a reçu d'Eu- 1er sa forme actuelle. MM. Cagniard-Latour , Chladni , Paradisi , Œrsted, Delaroche, Biot et Savarl, s'en sont beaucoup occupés; mais c'est principalement ce dernier qui l'a enrichie d'une foule de recher- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 157 ches qui reciifienl les théories, et établissent sur des bases mieux con- statées cette branche encore si neuve de la physique. L'optique , quoique moins connue , a fait d'immenses progrès. La théorie des ondulations , créée par Huyghens, perfectionnée par Her- schel, Laplace, MM. Younget Fresnel, confirmée par les expériences des plus habiles physiciens , l'a emporté sur celle de l'émission, à laquelle la théorie des interférences et celle des équivalents optiques, établie par M. Arago, a porté le dernier coup. La coloration des corps, opposée comme une objection au système des vibrations, paraît expli- quée d'une manière satisfaisante par M. Young, qui l'attribue à l'inéga- lité de propagation des ondes dans les corps imparfaitement élastiques. Les physiciens qui ont succédé à Newton ont donné une grande atten- tion à la décomposition de la lumière Planche par le prisme, et ont bien déterminé le rapport de la longueur des ondulations dans chaque couleur. M. Wollaslon a étudié les propriétés chimiques des rayons lu- mineux, et M. Frauenhœfer les lignes transversales qui les coupent. MM. Herschel et Leslie ont pensé que les rayons calorifiques correspon- daient au rayon rouge et les rayons chimiques, au rayon violet ; mais les beaux travaux de M. Melloni ont fait voir que le maximum de chaleur varie avec la source et la substance du prisme. C'est à la puissance des rayons chimiques qu'on doit la photographie (fixation des images par la lumière, au moyen du daguerréotype), décou- verte si favorablement accueillie par les savants, et qui n'est sans doute qu'un premier pas vers des applications plus parfaites. La diffraction de la lumière, découverte par Grimaldi, que Newton chercha vainement à expliquer, et qui donna lieu seulement à quelques hypothèses de S'Gravesand, de Marat, de Brougham et de Mairan, avait reçu une nouvelle impulsion des études de MM. Flaugergues, Biot, Pouillet et Parrot; mais il était réservé à MM. Young et Fresnel de mettre fin à ces hésitations, en proclamant le principe des interférences, qui montre que deux rayons lumineux émanant d'une même source , sous une faible obliquité , ont pour résultat de s'entredétruire lorsque le mouvement des ondes a lieu en sens contraire, ou de produire une clarté plus intense lorsqu'il a lieu dans le même sens. Les expériences les plus concluantes des physiciens modernes ont confirmé cette théo- rie, et c'est dans ce phénomène que M. Arago a cherché l'explication de la scintillation des étoiles Newton avait reconnu que la plupart des corps combustibles jouis- 158 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. sent d'une grande rëfrangibilité ; par suite de celte observation, il soup- çonna la combustibilité du diamant, et l'existence, dans l'eau, d'un principe combustible. Des études plus profondes sur la loi de la réfrac- lion ont fait reconnaître que le pouvoir réfringent des différents corps est très variable; qu'il n'est en raison de la densité que dans un milieu homogène; mais que néanmoins il est en rapport avec les proportions des parties constituantes ; d'où il résulte que, par celte voie, on peut se faire une idée de la composition des corps. La double réfraction dont la loi, découverte par Huyghens, fui rejelée par tous les physiciens, jusqu'à ce que Malus et Wollaston en eussent démontré l'exactitude, a été confirmée parles travaux de MM. Biot, Arago, Brewster et Fresnei. Les modifications qu'éprouve la lumière dans la double réfraction et dans la réflexion sous certains angles , phé- nomènes inconnus avant Malus, qui leur donna le nom de polarisation y ont pris, dans ces derniers temps, de grands développements. Les plus savants physiciens en ont, en partie, déterminé les lois par des expérien- ces multipliées. M. Biot a donné d'excellents travaux sur la polarisation des liquides et des cristaux; il a continué les recherches de M. Fres- nei sur l'analyse chimique, au moyen de la polarisation de la lumière. Ces nombreuses études, si fertiles en découvertes, ont déterminé, dans la construction des instruments d'optique , d'importantes améliorations qui, à leur tour, ont donné lieu à de nouveaux progrès. Les plus habiles physiciens n'ont pas dédaigné de s'occuper de Papplication de l'optique aux besoins usuels ou à la confection d'instruments de pur agrément. M. Fresnei a appliqué la loi des réfractions à la construction des phares. Les microscopes simples ou composés ont pu être perfectionnés , grâce aux verres achromatiques dus à Dollond. Les télescopes ont également été modifiés; celui d'Herschel, avec lequel ce savant astronome a fait les plus belles découvertes, possède un pouvoir amplifiant de six cents fois. La caméra luciday plus commode que la chambre noire , a été inventée par Wollaston. La chaleur est un phénomène d'un trop haut intérêt pour qu'on n'ait pas recherché les lois de sa propagation , ainsi que les modifications qu'elle éprouve et fait éprouver aux corps qu'elle pénètre ou aban- donne. La nature n'en est pas encore connue avec certitude, bien que ce problème ait exercé la sagacité de la plupart des physiciens. Herschel, Lamarck cl Thompson n'y ont vu qu'une simple modification de la lu- mière , conformément à la théorie des ondulations; Rumford et Scherer, DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 15y au coudaire, l'oni considérée comme un mouvemenl iméiieur délermi- iiani le rapprochement ou l'ëloignement des molécules des corps. Rum- ford et Davy ont étudié la production du calorique par le frottement MM. Dulong et Petit ont cherché à en établir l'analogie avec les phé- nomènes galvaniques ou électriques; et M. Peltier a démontré le rapport existant entre un courant et la température qu'il produit. On sait aujour- d'hui que les rayons solaires et la combustion ne sont plus les uniques sources de chaleur ; que le frottement, la percussion et les combinaisons chmiiques sont accompagnés d'émission de calorique. M. Herschel a également constaté que les rayons du calorique sont susceptibles de refraction, et, comme les rayons lumineux, inégalement réfrangibles • M. Bérard a cru reconnaître qu'ils peuvent aussi se polariser; mais ce fait important n'a encore été démontré que par M. Melloni et presque en même temps par M. Forbes. Ainsi, le calorique reproduisant les mêmes phénomènes que la lumière, ayant ses corps opaques et ses corps diaphanes, se polarisant, se diffractant et se dispersant comme elle , on en a conclu qu'il n'a pas plus qu'elle de substance spéciale, et qu'il n'est qu'une des modifications que peut subir la substance impon- dérée qui remplit les espaces et qu'on nomme éther. Les lois de la distribution du calorique et ses divers modes de trans- mission ont été étudiés avec soin par MM. Leslie, Bérard, Arago, et réduits par M. Prévost en une théorie satisfaisante qu'il a nommée Doctrine des échanges. Suivant son opinion, généralement admise, le rayonnement du calorique est soumis aux mêmes lois que la lumière; cette observation a servi au docteur Wells à établir la théorie de la rosée et de la gelée blanche, et à M. Arago, à expliquer certains phénomènes météorologiques. Il est aujourd'hui bien démontré que , contrairement à la théorie de Newton, le refroidissement ne s'opère pas en proportion géométrique décroissante. MM. Despretz, Fourier et Poisson ont étudié la transmission du ca- lorique à travers les corps non élastiques ; MM. Nicholson, Piclet et Murray ont établi par des expériences réitérées la propriété conduc- trice des liquides. La capacité des corps pour le calorique, établie par Black, déve- loppée par Wilkes, a été savamment calculée par Dulong et M. Petit. M. Dalton a prouvé que cette propriété augmente avec la température. La détermination de la chaleur latente et spécifique a occupé beau- coup de physiciens. MM. Leslie, Delaroche, Bérard, Bussy, Dulong 160 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. et Petit l'ont étudiée avec soin, sans être arrivés à des résultats bien décisifs; tout récemment, M. Regnault a publié un beau travail sur le calorique spécifique des corps. La chaleur spécifique des gaz a occupé MM. Marcet, de La Rive, et Bérard, dont les travaux ont été perfec- tionnés par MM. Gay-Lussac, Dulong, Petit, Clément Desormes et Haycraft. M. Gay-Lussac a également étudié les phénomènes que pré- sente le calorique dans le vide. On doit à M. Melloni, de Parme, et à M. Forbes, d'Edimbourg, la connaissance des lois du calorique rayonnant ; ces importantes dé- couvertes sur les propriétés calorifiques des rayons solaires et des au- tres sources de chaleur ont été faites au moyen de la pile thermo-élec- trique inventée par Nobili. Le premier a également fait des recherches pleines d'intérêt sur les corps diathermaux et alhermaux. Le phénomène de la dilatabilité des corps a été l'objet de nombreux travaux: Ramsden, Dulong et M. Petit, s'en sont occupés avec succès. Ces deux derniers ont employé , pour déterminer celte propriété , une jnéthode fondée sur l'observation de la durée du temps nécessaire au re- froidissement des corps. En combinant leurs recherches avec la théorie chimique, ils sont arrivés à plus de précision qu'aucun de leurs devan- ciers. La construction des pyromèlres repose sur ce principe. Le phénomène de la caléfaction, en vertu duquel une goutte d'eau, projetée sur une plaque métallique chaude, conserve longtemps sa forme globuleuse avant de s'évaporer, et sans mouiller la plaque, a été étudié par divers savants, surtout par M. Boutigny; mais la cause de ce phénomène est encore inconnue. L'étude de l'expansion des gaz et des liquides a conduit au perfection- nement du thermomètre. MM. Leslie, Rumford, Howard, ont construit avec l'air, la vapeur d'eau, l'alcool ou l'éther, un thermomètre différentiel et le thermoscope. M. Gay-Lussac est l'inventeur des thermomètres à minimâ et à maxitnâ ; MM. Rietsen, Houriel et Bréguet ont construit des thermomètres métalliques. Dans ces derniers temps, MM. Roth et Walferdin ont apporté dans la construction du thermomètre centigrade une précision extraordinaire; ce dernier a construit un thermomètre à déversoir très utile pour l'appréciation de la température des profon- deurs , et il a commencé une série d'expériences tendant à substituer le thermomètre au baromètre , dans la mesure des hauteurs. Deluc, à qui l'on doit le perfectionnement de plusieurs instruments, substitua la baleine au cheveu dans la construclion de l'hygromètre; DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 161 MM. Wilsoii, Leslie et Babin, ont cherché à rendre cei inslriiment moins irrégulier dans ses effets. MM. DalionetGay-Lussac ont trouvé la loi de la dilatation des gaz, sur laquelle repose le principe des aérostats. Les tensions des vapeurs, sous des pressions différentes, ont été dé- terminées avec soin par MM. OErsied et Perliins, Dulong, Arago, de Humboldt , etc. On connaît l'application de cette élude à l'art du chauffage en général, à la mise en mouvement des machines, des voi- tures, à la navigation , et même à l'émission des projectiles. Les études du xviii" siècle avaient fait faire de grands progrès à la science de l'électricité ; toutes les expériences, toutes les découvertes étaient un pas de plus vers la connaissance des innombrables effets de ce fluide si subtil. et si puissant à la fois. Franklin , en découvrant l'iden- tité de l'étincelle électrique et de la foudre, inventa le paratonnerre, es- sayé pour la première fois en France par Dalibard. Romas et Richmann répétèrent les expériences du philosophe américain sur l'électricité des nuages ; le dernier même périt victime de son ardeur pour la science. La théorie de Dufay sur l'existence de deux fluides distincts, systématisée par Symmer , fut d'abord accueillie peu favorablement par les savants ; mais bientôt elle remplaça en France celle de Franklin. Les appareils destinés à produire l'électricité furent perfectionnés. La machine élec- trique reçut différentes modifications de MM. Nicholson, Adams, Wildt, Kohlreif, Ramsden et Van Marum. MM. Henley, Bohnenberger et Brooke, apportèrent à la bouteille de Leyde d'heureux 'perfectionne- ments. Wilkes découvrit l'électrophore ; Bergmann constata la nature électrique de la tourmaline ; Henley inventa l'électromètre ; Volta, le condensateur; Coulomb, la balance de torsion; Bennei, l'électromètre condensateur statique ; Cavallo, le multiplicateur et le doubleur, que perfectionnèrent MM. Nicholson et Bohnenberger. Volta, qui, comme Galvani, n'avait vu d'abord dans le galvanisme qu'une électricité animale, en reconnut bientôt l'identité avec le fluide électrique, et ne trouva de différence que dans le mode d'excitation ; il construisit l'appareil nommé, d'après son inventeur, pile de Fo/ta, ap- pareil qui a si puissamment contribué aux progrès de la science. Cruikshanks , voulant remédier aux vices de la pile à colonne, in- venta la pile à auge. Plus tard, Wollaston en doubla l'effet, en en- tourant l'élément positif par l'élément négptif. Après la découverte vinrent les applications : Banks et Nicholson constatèrent que la pile 162 DISCOURS PRr.LIMlNAIRF. de Volta possède la propriété de décomposer l'eau; Cruikshanks obtint le même résultat pour les sels. MM. Tromsdorf , Van Marum , Pfaff, Children , Erman, etc. , s'en servirent pour brûler des métaux. Les chi- mistes Davy, Berzelius, Gay-Lussac, Thenard, et beaucoup d'autres en- core , ont changé la face de la chimie par la découverte des métaux alcalins et terreux, ainsi qu'on le verra en parlant des progrès de celte science. Bichat, Nysten, Legallois, MM. Nobili, Prévost, Dumas, •Breschet, Magendie, Donné, ont expérimenté les effets physiologiques de la pile. M. Becquerel , un des physiciens français qui s'occupent le plus spécialement d'électricité, a cherché les lois qui président au déve- loppement de l'électricité par la pression , en a étudié le développement et l'effet dans les actions chimiques, a appliqué la théorie électro-chimi- que aux phénomènes de combinaison des corps, et a cherché le rôle que ioue ce fluide dans les grandes combinaisons naturelles. Comme touies les piles humides ont l'inconvénient de se détruire promptement , Dé- sormes et Hachette imaginèrent les premiers une pile sèche ; Deluc en construisit une d'une autre sorte, qu'il appela colonne électrique ; Zam- boni répéta avec succès ces expériences, et Bohnenberger se servit de cet appareil pour construire un électroscope. La connaissance de l'identité du magnétisme et de l'électricité ne remonte qu'à l'époque de la découverte de i'électro- magnétisme ; mais depuis , cette science a fait de si rapides progrès , que les tra- vaux dont elle a été l'objet sont innombrables ; aussi ne citerons-nous que les principaux. L'action des courants électriques n'avait pas été assez étudiée pour qu'on ait pu sortir du cercle des faits connus : les travaux de Flinders, de Sabine, de Barlow, de Coulomb, avaient été sans succès; MM. OEpinus, Prévost, Eschenmayer, Hansleen, avaient vaine- ment essayé de jeter du jour sur les points obscurs de la science ; aussi la nature du fluide magnétique était-elle toujours un mystère , loisque M. OErsted, qui étudiait depuis vingt années les questions de haute phy- sique, et qui avait annoncé, en 1807, qu'il voulait vérifier si l'électricité, dans son état le plus latent, n'a pas une action sur l'aiguille aimantée, découvrit, en 1819, que le courant qui se dégage de l'appareil voltaïque exerce sur elle une influence sensible, et que la déclinaison dépend de la position du fil conducteur relativement à l'aiguille. La découverte du sa- vant danois fut, sur tous les points de l'Europe, le signal de nombreux travaux. Ampère , qui avait étudié avec une infatigable persévérance les phénomènes électro-dynamiques , et à qui cette science est redevable DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Ifi3 d'une partie de ses piogiès, reconnut que les courants électri. En 1805, MM. de Humboldt et Gav-Lussac donnent l'analvsc de l'air; DISCOURS PRÉLrMINAIKE. 107 ils (lémonlreiit que l'hydrogène el l'oxygène se combinent dans le rap- poil de deux volumes à un. M. Gay-Lussac fait connaître sa belle loi sur la combinaison des gaz en rapports simples. En 1807, Davy ob- tient, par l'emploi de la pile, les éléments des alcalis et des terres, et le potassium, le sodium, le barium, le strontium et le calcium, entrent dans la nomenclature des corps simples. En 1808, MM. Gay-Lussac el ïhenurd démontrent que le chlore est un corps simple ; ces mêmes chimistes isolent, les premiers, le bore de l'acide borique ; M. Gay- Lussac découvre de plus le cyanogène et M. Thenard l'eau oxygénée ; M. Th. de Saussure donne l'analyse du gaz oléfiant; et, en 1812, il exa- mine la propriété que possède le charbon d'absorber les gaz. En 1813 , M. Gay-Lussac fait de beaux travaux sur l'iode découvert par Courtois; l'année suivante, ces travaux sont complétés par ceux de MM. Sérullas, Colin et Gaultier de Claubry. Davy publie le résultat de ses expériences sur les fluorures. En 1816, M. Berzelius découvre le sélénium; M. Slromeyer, en même temps que MM. RolofF et Hermann , le cadmium , dont il fait connaître les propriétés. M. Robiquet étudie l'acide borique. M. Arf- wedson annonce la découverte du lithium ; MM. Dulong et Berzelius déterminent, avec plus de précision, la composition de l'eau. En 182/j , MM. Liebig et Gay-Lussac obtiennent l'acide fulminique. M. Berzelius continue ses recherches sur l'acide fluorique. En 1826, M. Balard décou- vre le brume. En 1827, M.Mitscheriich fait connaître l'acide sélénique. M. Wœhler opère la réduction de l'alumine et de la glucyne, el M. Bussy celle* de la magnésie. Depuis cette époque, M. Dumas fait des recher- ches sur les sels de phosphore; M. Pelouze démonlre l'existence d'un seul oxyde de phosphore ; M. Thilorier liquéfie et solidifie l'acide cai- bonique; M. Kullman compose de l'acide azotique au moyen d'ammo- niaque soumis à l'action de l'éponge de platine el vice versa. M. Gaudin étudie la cristallisation de certaines pierres précieuses ; il observe l'ac- tion lumineuse d'un courant de gaz oxygène et d'hydrogène sur un glo- bule de chaux vive ; il découvre la lumière sidérale et trouve le moyen de filer le quartz. Enfin nous devons citer encore, comme ayant contribua' aux progrès de la chimie, MM. Thenard, Orfila, Berthier, Régnauli, Baudrimont, Laurent, Faraday, Person, etc., etc. La chimie organique, qui n'était, il y a quelques années, qu'une branche peu importante de la chimie générale, a tout récemment acquis de grands pcrfectionnemenls ; néanmoins elle attend encore un système qui unisse T68 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. entre elles les lois isolées que nous connaissons. La plupart des chimistes du commencement de ce siècle s'étaient occupés de la décomposition em- pirique des corps organisés, et, jusqu'en 1835, on avait suivi les mêmes erremenls que les premiers observateurs. M. Raspail publia alors une nouvelle théorie de la chimie organique, dans laquelle il rectifia beau- coup d'erreurs, et qui fit faire un grand pas à cette science. M. Liebig a publié, l'année dernière, une chimie organique fondée sur un certain nombre de radicaux composes encore hypothétiques ; mais tous les sa- vants ont pris pour bases de la chimie organique les formules ration- nelles qui conduisent à la connaissance des radicaux composés, et ils ont joint, à la méthode ordinaire d'analyse, le microscope, qui fait con- naître la structure intime des corps. Les travaux en chimie organique remontent, pour cette dernière pé- riode, à Fourcroy, qui étudia, avec une merveilleuse sagacité, les sub- stances organiques, isola la gélatine, l'albumine et l'urée, et associa à ses travaux le célèbre Vauquelin. En 1812, M. Boullay découvre la picrotoxine; Vauquelin et Parmentier font connaître leurs expériences sur le sucre de betterave ; M. Lecoq analyse l'orseille , et M. Robiquet le kermès. M. Berzelius fait connaître, en 1813, ses travaux sur les fluides animaux; MM. Pelletier, Robiquet et Séguin font de nombreuses expériences sur l'opium et le quinquina. En 1815, M. Chevreul com- mence ses travaux sur les corps gras et découvre la stéarine, la mar- garine,, l'oléine et les acides gras produits par la saponification, dont il explique la théorie, et il donne le nom de glycérine au corps appelé par Schéele , principe doux des huiles ; plus tard, il reconnaît en même temps trois acides volatils dans le beurre , un dans la graisse de marsouin, etc. En 1817, M. Sertuerner trouve dans l'opium l'alcali végétal qu'il appelle morphine; en 1819, MM. Pelletier et Caventou réussissent à extraire de nouveaux alcalis végétaux de la noix vomique et du quinquina. Vauquelin , pendant sa longue carrière, fait d'im- portantes expériences sur les corps organiques , et une foule de com- binaisons nouvelles enrichissent la science. En 182G , MM. Robiquet et Colin publient leurs observations sur la garance dont ils extraient l'alizarine ; M. Pelouze distingue pour la première fois les périodes successives dans l'action de la chaleur sur les corps organiques ; il dé- couvre les acides pyrogènes et établit les lois de leur production. De 1820 à 1830, MM. Pelletier et Caventou, OErsted et Robiquet, décou- vrent de nouveaux alcalis végétaux, tels que la vératrine, la pipérine, DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 169 la caféine, etc. En 1833, MM. Biot, Person et Payen font d'intéres- sants travaux sur la dextrine et la diastase. La science doit aussi à M. Dumas une foule d'observations et de découvertes importantes en chimie organique. Malgré tous ces travaux, nous n'avons encore aucune idée de la ma- nière dont la nature opère ses diverses transformations. Nous connais- sons la vie, mais rien de plus, et nous ignorons comment, par suite de la divergence des espèces , il existe des végétaux ou des animaux qui , croissant et vivant dans des conditions semblables , présentent des différences tranchées dans leur nature , leur forme et leurs propriétés. Nous avons bien pu former artificiellement quelques produits semblables à ceux de l'organisme , tels, par exemple, que l'urée, l'acide prussique, etc., qu'on peut produire en partant de leurs principes constituants auxquels on fait subir diverses transformations successives ; mais la synthèse de la chimie vivante nous est impossible : aussi cette science, qui touche aux plus hautes questions, est-elle encore dans un état d'im- puissance qui appelle de nouveaux efforts. Depuis un demi-siècle, la chimie a marché plus vile que toutes les au- tres sciences ensemble, sous le rapport de ses applications aux arts et aux besoins sociaux ; elle doit une partie de ces résultats aux guerres de la république et à la séquestration à laquelle nous avait réduits le blocus continental. A l'époque où les armées républicaines se portaient aux frontières pour repousser les coalisés , la poudre manquait, faute de salpêtre. La Convention ordonna la démolition des vieux édifices, l'enlèvement des terres des caves et des écuries, et leur lixiviation en fournit d'énormes quantités. Les canons étaient rares, et les cloches des églises, de- venues inutiles par suite de l'abolition du culte, contenaient trop d'éiain pour être employées à la fabrication des pièces d'artillerie : on décou- vrit des procédés propres à séparer l'étain du cuivre , et nos parcs se remontèrent. La plupart de nos soldats n'avaient pas de chaussures , et l'ancien procédé exigeait plus d'une année pour la préparation du cuir, Séguin trouva le moyen de le tanner en un mois. Plus tard, lorsque la marine anglaise nous eut fermé le chemin de nos colonies, on vint à manquer de sucre, substance devenue de première nécessité. Parmentier fit de nombreux essais pour obtenir du sucre de fruits; Proust obtint le sucre de raisins ; et le sucre de betterave, décou- vert par Marcgraf, fut bientôt fabriqué. On perfectionna les procédés de 170 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. fabrication du fer et de l'acier. On découvrit le moyen de se procurer la soude artificielle , les matières tinctoriales , etc. Quand le retour de la paix eut rétabli les relations avec les pays qui nous avaient été si longtemps fermés, on conserva la plupart des procédés dont la nécessité avait doté notre industrie. Ils sont encore en usage maintenant ; et les hommes éminenis dans la science font toujours de leur perfectionnement l'objet de leurs recherches. Toutes les applications de la science à l'industrie datent de cette époque. M. Chevreul perfectionne les procédés de saponification ; Vau- quelin introduit le jaune de chrome dans la teinture ; Chaptal , Davy , Boussingault , Payen , etc., appliquent la chimie à l'agriculture; Mol- lerat purifie les vinaigres provenant de la distillation du bois ; Lani- padius , Bréant , Berihier , Karsten , Fournet, etc., perfectionnent les procédés métallurgiques. On parvient à affiner la fonte avec les gaz perdus qui s'échappent des gueulards des hauts fourneaux ; le pla- tine est rendu malléable et laminé comme les autres métaux. On dé- couvre un grand nombre d'alliages ; Deyeux, Pelletier, Hagen, s'appli- quent à la préparation des substances pharmaceutiques, etc. Ajoutez à ces services éminents l'application à l'éclairage des villes du gaz hydrogène tiré de la houille, de l'huile, de la résine, des bitumes, des matières animales, de l'eau, etc.; la préparation des couleurs propres à la teinture des tissus; l'extraction de l'indigo ùwpolygonujn tinotorimn; l'admirable découverte de Senefelder, la lithographie, devenue le signal d'une ère nouvelle pour les arts graphiques; la substitution des amorces fulminantes au silex , dans les armes à feu ; l'emploi du chlore comme moyen de désinfection et de blanchiment ; l'invention et le perfectionne- ment de la lampe de Davy, pour empêcher rexi)losion de l'hydrogène car- boné dans nos houillères ; la saccharitication de la fécule et l'emploi de ce produit à la fabrication de la bière; la substitution de la soude à la potasse, dans la fabrication du verre ; la conversion des substances orga- niques en engrais inodores; la préparation de l'acide stéarique, qui sert à la confection de bougies aussi belles que la cire ; l'emploi du caout- chouc, si longtemps resté inutile, pour la préparation de tissus imper- méables ; la fabrication des alliages ; l'emploi de réactifs pour recon- naître la sophistication des substances alimentaires; l'emploi du galva- nisme pour préserver le fer de l'oxydation, et la nouvelle découverte de M. Boucherie pour rendre les bois inaltérables , etc. Nous avons, à côté de ces applications générales, une science tout* DISCOl'RS riUllMlNAlRE. ]7l nouvelle, la chimie légale, doiU les résullals sont irop iiiccriaiiis encore pour que nous fassions autre chose (juc la menlionner. Nous ne saunons dire quelles découvertes le temps réserve à la chi- mie; mais elle a déjà rendu d'assez grands services, et éclairé assez de (|ucstions obscures, pour qu'il soit permis de la proclamer la première des sciences. Minéralogie. — L'école géométrique, créée par Haïiy, avait fait con- naître d'une manière plus parfaite la structure crisiallographique des minéraux; elle complétait ainsi tous les éléments des méthodes jusque-là fondées sur les caractères extérieurs et la composition chimique; mais la science avait un pas de plus à faire. Les progrès de la chimie, en faci- litant les analyses, avaient procuré la connaissance de nouveaux corps. Au commencement du xix* siècle, Vauquelin avait découvert le chrome; Hatchelt, le colombium ; Wollaston, le palladium et le rhodium; Desco- tils, l'iridium; Tennant, l'osmium. Peu après, M. Berzelius fit connaître le cerium, le sélénium et le thorium; Courtois, l'iode; M. Arfwedson, le lithium; M. Slromeyer, le cadmium; M. Balard, le brome; M. Selfstrœm, le vanadium. En même temps que le nombre des éléments chimiques augmentait, celui des espèces minérales s'accroissait, et la minéralogie subissait une révolution complète dans ses principes de classification. Davy, qui avait compris l'importance de la pile comme moyen de dé composition des minéraux, obtint les éléments des alcalis et des terres ; le potassium, le sodium, le calcium, etc., entrèrent dans la science comme éléments nouveaux. M. Berzelius reconnut les lois de la combi- naison mutuelle des terres ; et, dès ce moment, la silice, ce principe si commun dans les composés naturels, prit rang parmi les acides. En même temps, l'analyse chimique se perfectionnait par les nombreux travaux de Klaproth, de Vauquelin, de Laugier, de M. Berzelius et de plusieurs autres chimistes encore vivants. Les simples essais de minéraux par la voie sèche ou par la voie humide acquéraient une merveilleuse préci- sion entre les mains de Wollaston et celles du célèbre chimiste suédois. Bientôt, s'appuyant sur les idées de Dalton, et sur la doctrine des pro- portions définies, M. Berzelius développa les principes de la théorie atomique, et introduisit dans la science l'usage des formules pour re- présenter, d'une manière simple et rigoureuse, la composition des corps En 1819, il proposa une nouvelle classification des minéraux, fondée sur les propriétés électro-chimiques des corps, M. Mitscherlich, de son 172 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. côté, faisait faire un pas immense à la science, en publiant sa belle loi de l'isomorphisme (1820), qui amena bientôt une réforme dans les mé- thodes minéralogiques. M. Berzelius avait choisi pour base du genre, dans sa classification, l'élément électro-positif; M. Beudant, s'appuyani sur les travaux de MM. Mitscherlich, Rose, Bonsdorff, Wachtmeister, etc., comprit qu'il y avait plus d'avantage à adopter l'élément électro- négatif, et M. Berzelius ne tarda pas à se rendre à cette opinion. Peu de temps après, ce chimiste enrichit la science d'un nouveau principe im- portant, celui de l'isomérisme, et M. Mitscherlich signala de nombreux exemples d'un autre fait, déjà connu, le dimorphisme , qui n'est peut- être qu'une manière d'être particulière de l'isomérisme. Pendant que s'opérait cette grande révolution dans les principes de la science et dans la marche des méthodes , la cristallographie et la physique des minéraux ne demeuraient pas slationnaires. Wollaston avait doté les cristallographes d'un instrument précieux, le. gonio- mètre, qui porte son nom. M. Weiss avait fait valoir l'importance de la considération des axes dans les cristaux, en établissant sur cette consi- dération la distinction et la classification des systèmes cristallins ; il avait publié une théorie des zones , propre à faciliter le développement des formes composées, et qui a servi de base à certaines représentations gra- phiques des cristaux, proposées par deux de ses élèves, MM. Neumann etQuenstedt. M. Mohs, de son côté, donna un nouvel exposé des prin- cipes de la cristallographie, et publia une classification remarquable des minéraux, fondée uniquement sur leurs caractères physiques et exté- rieurs. Il fut suivi dans cette voie par MM. Breithaupt, Haidinger et Zippe. M. Neumann proposa une nouvelle notation des formes cris- tallines, beaucoup plus simple que celles de Weiss et de Mohs ; pu- blia, en 1830, un traité de cristallographie, l'ouvrage le plus savant et le plus complet qu'on ait sur cette matière. Les faits si importants de la polarisation et de la double réfraction de la lumière ont été reconnus par Malus, Wollaston , ainsi que par MM. Biot et Brewster, qui ont donné les moyens de reconnaître le nom- bre et les caractères particuliers des axes de réfraction ; le dernier a signalé la dépendance mutuelle qui existe entre les propriétés op- tiques et les formes cristallines. M. Mitscherlich a déterminé l'in- fluence de la chaleur sur les variations de la forme des cristaux ; MM. Frankenheim et Savart ont étudié, l'un les modifications delà dureté dans le même cristal, l'autre celles de l'élasticité. Plusieurs au- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 173 1res savants ont enrichi la science d'observations neuves et impor- tâmes ; et la minéralogie , qui a dû tant de progrès à MM. Brongniart, Dufrénoy, Delafosse, Haidinger, Kupffer, G. Rose, etc., attend encore d'eux de nouveaux perfectionnements. Anatomie. — Le xvin* siècle n'avait pas cessé de mettre à profit les travaux des siècles précédents déjà riches en découvertes, et ses efforts avaient été couronnés de succès; car la connaissance de la struc- ture particulière des organes était arrivée à un haut degré de perfection; mais, jusque-là tous les travaux n'avaient eu pour but que l'analoniie descriptive, et l'on peut dire que l'anatomie générale n'existait pas , bien que quelques points de cette science eussent été entrevus par les an- ciens. Bichat, élève de Pinel, qui, dans sa nosographie philosophique, avait classé les maladies d'après l'analogie des tissus, développa l'idée de son maître et eut la gloire de donner aux études anaiomiques une direction nouvelle. Après avoir étudié isolément les divers tissus, il les compara entre eux et les groupa suivant leur affinité ; il comptait jusqu'à vingt-et-un tissus élémentaires , quoique la plupart paraissent dériver du tissu cellulaire. La mort l'empêcha de mettre la dernière main à cette puissante création ; mais ses travaux ne furent pas stériles , et les routes qu'il ouvrit à la science sont les seules aujourd'hui suivies. L'étude de la structure intime des organes avait beaucoup plus de progrès à accomplir que l'anatomie générale, et notre siècle n'a point manqué d'hommes capables de descendre jusque dans les particularités de l'organisation. Sans faire précisément des découvertes nouvelles, ils ont beaucoup contribué au perfectionnement de la science de l'orga- nisme. Nous citerons, parmi ceux qui se sont le plus occupés d'ana- tomie générale et descriptive, MM. Chaussier, Boyer, Marjolin, J. et H. Cloquet, Meckel, Serres, Lauth, Tiedemann, Magendie, Bourgery, Jacob, Gerdy, Treviranus, Arnol, etc. A ces norns peuvent se joindre ceux des savants qui se sont occupés de zootomie, et qui ont répandu, sur les connaissances d'anatomie générale, un intérêt qui ne pouvait naître que d'un vaste point de vue comparateur. Nous passerons légèrement sur l'anatomie des régions , créée par Béclard , qu'une fin préma- turée empêcha de réaliser complètement son idée, et qui eut pour in- terprètes MM. Velpeau et Blandin. Nous ne mentionnerons pas ici les travaux des hommes distingués qui se sont occupés et s'occupent encore d'anatomie pathologique , parce que celle science , malgré son inlérêl 174 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. et la répulalion juslemenl méritée de Morgagni , Mascagni, Lieutaud, Scarpa, Corvisart, Laënnec, Broussais, de MM. Andral, Cruveilhier, etc., n'entre point dans le cadre de notre travail. Anatomte comparée. — Dans le xviii' siècle, l'anatomie comparée, alors à ses premiers essais, avait trouvé pour défenseurs les naturalistes les plus célèbresqui l'avaient sauvée du dédain et de l'oubli. Vicq-d'Azyr, le savant et brillant anatomiste, avait conçu le plan d'une anatomie comparée qui devait embrasser tous les faits relatifs à l'organisation des êtres. Ce projet, ajourné par la mort de son auteur, fut réalisé par G.Cu- vier qui, en 1795, fut adjoint à la chaire d'anatomie comparée du Muséum national. Dès ses premières leçons on comprit ce qu'il y avait, entre ses mains, d'avenir pour cette science. Employant tour à tour l'analyse et la synthèse, il arrivait à la classification des animaux par l'étude de leurs organes, et à la division de leurs fonctions par l'élude des actes qu'ils accomplissent; il rangeait ces fonctions dans l'ordre de leur succession naturelle; car l'animal a deux grandes fins à remplir, sa conservation propre et celle de son espèce ; c'est ainsi qu'un lien de perpétuité rattache les générations les unes aux autres. Guidé par ces hautes considérations, il disposa les faits dans un ordre tel que de leur simple rapprochement sortirent ces lois admirables qui donnèrent à l'anatomie comparée une certitude presque mathématique. En 1800 et 1805, ses leçons, publiées par les soins et la collaboration de MM. Duméril et Duvernoy, furent pour la science une époque non seulement de régénération, mais encore de création , puisqu'elles l'embrassèrent dans toutes ses parties, et que les principes qui y étaient renfermés devinrent les régulateurs de toutes les études qui ont pour objet la connaissance des êtres orga- nisés. Ce précieux monument scientifique n'a pas perdu de sa valeur: car, depuis 1835 , M. Duvernoy surtout s'occupe de mettre à la hauteur de la science les leçons d'anatomie comparée de Cuvier, dont le 1" vo- lume avait été revu par lui-même. M. Laurillard a coopéré pour une part importante à cette nouvelle édition. L'anatomie comparée a pris une telle importance, qu'elle forme aujourd'hui la base des éludes de tous les hommes qui s'occupent delà science des êtres. Dans tous les pays il en a été entrepris des traités com- plets : Blumenbach, MM. de Blainville, Meckel , Carus, Treviranus, Jacobi, Home, Wagner, Wilbrand, Grant, ont publié, sur son ensemble, des iraités généraux plus ou moins satisfaisants j mais tous ces travaux DISCOUKS l'KELIMlNAIRE. 175 rionlpas ëié lerminés, et nous devons regretter surtout celui que la mort de Meckel laisse incomplet. Les mêmes auteurs , auxquels nous joindrons MM. Duméril, Rudolphi, Albers, Oken, Kubl, Délie Chiaje, ont publié des mélanges d'anatomie et de physiologie comparées qui sont pour la science autant de conquêtes nouvelles. Pour des travaux plus spéciaux encore, se groupent une foule d'au- teurs. MM. Rudolphi, Home, Duméril, Lherminier, Girou de Buza- reingues, Spix, Mayer, Oken, Meckel, Nitzsch, etc., se sont occupés d'ostéologie générale et comparée. La structure et le développement des os ont été l'objet des éludes de MM. Béclard, Serres, Bailly, Sieinmiil- len, etc. L'application de l'osléologie comparée à la paléontologie, déjà entrevue par P. Camper et si bien démontrée par les beaux travaux de G. Cuvier, a été reprise, dans ces derniers temps, par M. de Blainville. MM. Sclireger et Ilg ont étudié la syndesmologie ; nous trouvons en myologie, MM. Hauch et Mïillcr. La névrologie, qui met sur la voie des mystères de la sensibilité et de l'intelligence, a occupé un grand nombre d'anatomistes. Nous cite- rons, parmi les plus célèbres, MM. G. Cuvier, Gall et Spurzheim, Bell, Desmoulins, Rolando, Bailly, Magendie, Treviranus, Roth, etc. MM. E. Geoffroy Saint-Hilaire , Foville, Serres, Vimont, Flourens, îiedemann, Burdach, Rolando, Bellingieri, ont fait une étude spéciale du cerveau et de ses dépendances. La structure et la distribution des nerfs ont occupé MM. Raspail et Breschet, Prost, Girard, Jacobson, Kilian, Lobstein, Hirzel, Weber, Canaveri , etc. Nous citerons , en parlant de chaque branche de la zoologie , les travaux qui se rapportent spécialement à chaque classe d'êtres. IS anthropologie ou la connaissance des races humaines est une science due tout entière aux travaux de ce siècle, et trop jeune encore pour mériter une longue mention. En effet, soit résultat de l'influence des milieux, soit dissemblance originelle dans les races, il existe entre les peuples qui couvrent la surface du globe une diversité sur laquelle devait se porter l'attention des savants ; il en est résulté plusieurs sys- tèmes de classification qui, sans satisfaire pleinement la raison, servent, comme toutes les méthodes, à ne pas s'égarer dans le dédale de la science. Les principaux auteurs qui se sont occupés d'anthropologie &ont : MM. Rudolphi, Virey, Edwards, Bory de Saint-Vincent, Le&soo, 176 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Desmoulins, Prichard, Alci^e d'Orbigny, d'Omalius d'Halloy, Knor, Roussel, Gruithuisen , etc. ^natomie philosophique. — Porté naturellement à la généralisa- tion, notre siècle a vu naître une science belle, attrayante, heureux ré- sultat de l'union de l'étude des faits et de la philosophie ; nous voulons parler de l'anatomie et de la zoologie philosophiques, dont les éléments, entrevus de siècle en siècle par divers naturalistes, n'ont été réunis en corps de doctrine que dans le nôtre. Aristote avait vaguement pressenti l'unité de composition organique; en 1555, Belon compara l'homme à l'oiseau ; en 170^, Newton , frappé de l'uniformité des lois qui régissent les masses du système planétaire, avait pensé que le même mode d'uniformité devait régner chez les animaux ; en 1756, Buffon formula, le premier, avec netteté, le principe de l'unité de composition; Herder, le grand philosophe, était persuadé que, dans tous les êtres, il domine une conformité d'organisation qui, formant un type exemplaire y se modifie à l'infini. En 1786, Vicq-d'Azyr pro- clama la même loi , et reconnut dans la nature un modèle primitif et général qu'on retrouve partout. Camper, un morceau de craie à la main, métamorphosait un chien en cheval , un cheval en homme , etc. ; mais le grand développement de cette idée est dû, en zoologie, à M. Geoffroy Saint-Hilaire, et, en botanique, à Goethe. M. Geoffroy Saint-Hilaire , collaborateur de G. Cuvier, avait publié avec lui la classification des mammifères. Frappé, dans le cours de ce rravail, de l'arbitraire qui régnait dans la division des groupes, il aban- donna, dès lors, toutes les études de nomenclature pour se livrer à celles du rapport des êtres entre eux. Une fois dans cette route, il repassa dans son esprit ses impressions antérieures; il fit des observations nouvelles, et vit que des animaux, considérés comme différents, ne se distinguent que par des modifications dans la forme, la proportion, la disposition, et, d'une manière générale, dans le degré de développement de parties qui, au fond, restent les mêmes. Ainsi ont lieu des variations infinies dans l'arrangement, et par conséquent dans le jeu des organes, sans que les rapports essentiels soient changés; de là l'idée de l'unité de composition dans les êtres organisés. Parlant de ce principe, il reconnut que les os élémentaires des membres antérieurs se retrouvent dans les nageoires pectorales des poissons , que la tête des vertébrés est formée chez tous de parties analogues, et que, chez les poissons, l'opercule DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 177 (lo l'ouïe n'est que la série des osselets de cet organe, poussés au dehors pour servir à d'autres usages. Une découverte fort remarquable, et qu'il avait en partie prévue depuis longtemps^ est cellequ'il fit, en 1821, d'un véritable système dentaire chez les jeunes oiseaux. Par suite d'études faites dans une direction semblable, il fut constaté que, dans toutes les classes des vertébrés (mammifères, oiseaux, reptiles ou poissons), il y a un type de formation primitive pour les membres antérieurs: ainsi, chez les mammifères terrestres , ce sont des organes de préhension ou de lo- comotion ; ensevelis dans l'iiitérieur des chairs, comme chez les mam- mifères aquatiques, il n'en sort que la main pour fendre l'eau ; chez les oiseaux, ce sont des leviers destinés à frapper l'air; chez les poissons, des nageoires ayant pour fonction de faciliter les mouvements de pro- gression. Cette identité est si rigoureuse, que, chez les mammifères, dont le pied est enveloppé d'une corne, on reconnaît les os du méta- tarse et ceux des doigts réunis dans le sabot. Il en est de même de la colonne vertébrale qu'on retrouve toujours, avec des modifications corrélatives, suivant les différentes classes d'animaux et la diversité de leurs conditions d'existence, et dont le développement résulte de la prépondérance plus ou moins grande du système sanguin ou du système cérébro-spinal. La même loi s'applique encore aux articulés: l'insecte, le crustacé, vivent au dedans de leur colonne vertébrale, dont les pièces différentes sont représentées par leurs divers anneaux. Nous trouvons dans les tor- tues, parmi les vertébrés, un exemple de cette singularité de structure ; et l'on peut comparer les segments articulés du homard et de la sco- lopendre à une série de vertèbres constituant une colonne vertébrale, dont les pattes figurent les côtes; mais, pour continuer l'analogie et la trouver jusque dans les organes intérieurs, il faut renverser ces animaux sur le dos, si l'on veut placer dans le même ordre les systèmes nerveux et sanguin; car, chez eux, le système viscéral est en dessus, et c'est sous le ventre que se trouvent les ganglions qui remplacent la moelle épinière et le cerveau. Chez eux comme chez les vertébrés, ces ganglions don- nent naissance aux nerfs sensitifs ; et, ce qui rend plus frappante l'idée d'unité de plan, c'est que les vertébrés, encore dans l'œuf, sont fixés par le ventre au vilellus, tandis que les insectes le sont par le dos. Après cette grande découverte de l'unité de plan du système osseux vient , comme complément indispensable , celle du balancement des organes, cause inépuisable de diversité dans les êtres. Parmi tant de a3 178 DISCOURS PKKI.IMINAIKE. faits d'ime si admirable fécondité pour l'explication des données phi- losophiques, nous citerons seulement celui de l'évolution du fœtus, qui, avant d'arriver à l'état que lui assigne son origine, passe, pour ainsi dire, par la forme des animaux des classes inférieures. L'idée du plan unique remonte à 1796 ; en 1807, elle avait une forme plus arrêtée ; depuis, son auteur n'a pas cessé d'en poursuivre la démonstration avec une patience infatigable. Il a recherché les analogies non seulement dans la comparaison des organes, mais encore dans leurs éléments, ne négli- geant pas plus ceux qui restent à l'état rudimentaire que ceux qui ac- quièrent le plus grand développement. Pendant que cette science se créait en France, l'illustre Goethe prélu- dait, en 1792, à une semblable découverte, par son ouvrage sur les mé- tamorphoses des plantes , écrit dans la même pensée. Bientôt après , il démontra la nécessite de fondre ensemble l'anatomie humaine et l'anatomie comparée ; et , pour donner à la science une base plus cer- taine, d'établir, d'après les fonctions, un type anatomique, un modèle universel, qui piJt servir de guide dans l'étude des animaux. Les travaux de ce grand philosophe, mal compris de ceux à qui il les avait soumis, ne parurent qu'en 1820, quoiqu'ils eussent été terminés en 1796. En 1807 et 1808, M. Oken en Allemagne et M. Duméril en France, furent conduits, par des considérations différentes, à l'idée de la com- position vertébrale de la tête, que Goethe avait entrevue, plusieurs an- nées auparavant, d'après le témoignage de quelques auteurs allemands. Cette théorie est aujourd'hui généralement admise en principe; et les auteurs les plus opposés à l'anatomie philosophique reconnaissent que la tête est composée , sinon de vertèbres agrandies , au moins de cemtures osseuses, comparables à des vertèbres. MM. de Blainville, Geoffroy Saint-Hilaire, Spix, Carus et Meckel, ont contribué au développement de la première idée , mais ils n'ont pas encore pu s'entendre sur le nombre des vertèbres crâniennes. Une autre question . moins impor- tante , il est vrai , mais à la solution de laquelle Goethe fit faire un grand pas , est la démonstration de l'existence de l'os intermaxillaire chez l'homme. Cette découverte a fait disparaître la différence établie par Blumenbach entre l'homme et le singe. A la même époque, Vicq- d'Azyr constata le même fait. A peine cette voie fut-elle ouverte, qu'un grand nombre de savants dirigèrent leurs recherches dans le but de pousser plus loin les découver- tes récentes; dans l'article Mammifères à\x Dictionnaire de Délerville, DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 179 M. ileBlaiiiville posa les bases d'une morphologie raiionnelle des ani- luaux supérieurs ; M. Serres coniribua aux progrès de celle science par ses ouvrages sur les Lois de l'ostéogénie, el sur \\4natoinie compa- rative du cerveau dans les quatre classes d'animaux vertèbres. Le poinl de vue de M. Serres esl le développemcnl centripèle de l'or- ganisme, d'après lequel on voit lout lendre de la circonférence au cenlre. Parlanl de celte base, l'auteur poursuit , à travers la modi- fication infinie des formes, la concordance des parties analogues; mais l'Allemagne, dont les esprits sont si propres aux spéculations, a fourni les conceptions les plus hardies. En 1821, M. Okcn publia, sous le titre de Système d'anatofnie, de physiologie et d'histoire na- turelle, un exposé de ses vues d'unité , dans lequel la nature entière est l'objet de ses méditations. Il prend pour poinl do départ les quatre éléments des anciens, l'air, le feu , l'eau el la terre , dont il explique toutefois la nature ; il trouve quatre classes correspondantes pour le règne minéral , trois pour le règne végétal , quatre pour le règne animal. Dans les animaux, les parties organiques élémentaires sont les intestins, les veines, les trachées ou poumons, el les organes de la vie de relation, qui sont eux-mêmes des répétitions des éléments typiques, el passent à travers cette répétition de parties organiques. Il montre ensuite, comme conséquence de ce principe, que le règne animal s'est développé dans le même ordre que les organes dans le corps des ani- maux. Ce sont , d'après lui , ces organes qui caractérisent les classes, et il y a autant de classes d'animaux qu'il y a d'organes ; en conséquence ses trois grandes divisions sont : les animaux à viscères qui forment les invertébrés ; les animaux à chair ou les poissons, les reptiles el les oi- seaux, enfin les animaux à sens ou les mammifères. Ces mêmes caractères se retrouvent dans les différentes classes. Ce système, dont les idées paraissent étranges au premier abord, est d'une grande profondeur philosophique. M.Carus prend l'œuf ou la sphère creuse, figure des êtres les plus élé- mentaires, comme la base de lout le développement de l'organisme. D'après ses idées, la partie molle de la sphère tend à conserver sa forme, tandis que la partie solide ou l'axe , susceptible de déplace- ment, tend à produire des figures terminées par des lignes droites qui modifient la forme de la sphère. M. Spix a suivi une voie semblable, c'est-à-diie qu'il s'est lancé dans le champ des abstractions; aussi son système esl-il peu en harmonie avec 180 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. nos idées positives. La marche de l'anatomie philosophique française esl toute différente : elle déduit plus froidement, et remonte des faits à la généralisation , au lieu de prendre l'inconnu pour point de départ. Cette grande et puissante création, à laquelle il ne reste qu'à se développer par l'observation , n'a pas trouvé partout des partisans ; en effet, elle a encore à répondre à des objections puissantes. G. Cuvier se montra l'un de ses antagonistes les plus sévères; il admettait que les êtres organisés , loin de former une ligne continue, sans interrup- tions, en forment plusieurs marchant parallèlement; qu'alors un seul plan ne suffit plus, et qu'il en faut plusieurs , puisqu'il y a plusieurs gradations parallèles. Il disait que les zoologistes philosophes cher- chaient en vain l'unité dans les organes ; qu'elle réside dans les fonc- tions générales et essentielles , qui sont les conditions absolues de l'animalité. La divergence qui sépare les deux écoles existe encore, et ce n'est pas à nous de décider la question : nous dirons seulement de l'anatomie philosophique que si , comme les théories générales, elle a procédé d'une manière peut-être trop absolue, elle renferme assez de vérités pour qu'on ne puisse la repousser sans examen. Physiologie. — Nous avons vu, dans les siècles précédents, la physio- logie soumise aux hypothèses des sectes chimiques et mécaniques, ou al- lant puiser, dans des théories plus ou moins spécieuses, l'explication des phénomènes de la vie. Les progrès des sciences ne lui ont pas en- core, il est vrai, permis d'asseoir ses explications sur des démonstra- tions toujours rigoureuses; mais elle a cessé d'être l'esclave des systèmes dominants en philosophie et dans les sciences physiques, et elle do- mine toutes celles qui ont pour but la connaissance de l'être et de ses fonctions : aussi la métaphysique et la philosophie transcendante, qui s'é- puisent en vains efforts pour trouver, dans des hypothèses, l'explication des faits de l'ordre le plus élevé, sont-elles obligées de venir demander à la physiologie les lumières qui leur manquent. Cette science intéresse donc profondément tous ceux qui voient dans l'étude de la nature l'u- nique base de la certitude humaine ; et la société civile elle-même peut en attendre des modifications importantes dans sa constitution orga- nique. A la tête des hommes du siècle qui ont rendu le plus de services à la physiologie , se place naturellement Bichat. Observateur judicieux, sachant tirer des inductions profondes de simples rapprochements ou DISCOURS PRÉLIMINAIUE. 181 de simples analogies , il rapporte lous les pliciioinènes de la vie à des propriëlés dont les unes résident dans les organes, tandis que les autres sont répandues dans le reste de l'économie vivante. Les dis- tinctions qu'il fait entre les tissus et leur rôle dans l'état normal et pa- thologique sont devenues la source des révolutions qui , depuis le commencement de ce siècle, ont régénéré la médecine. La physiologie touche de si près aux phénomènes appelés psychologi- ques, que presque tous les physiologistes ont abordé cette grande ques- tion. L'un des plus célèbres sous ce rapport, Cabanis, fit principa- lement servir ses vastes connaissances à l'explication des phénomènes de l'intelligence; dans son éloquent ouvrage sur le rapport du physi- que et du moral de l'homme, il remplit la lacune laissée par les philo- sophes sensualistes dans l'explication du mécanisme mystérieux de la pensée. De Lamélhrie, Prieslley et Darwin, ni; virent dans les phéno- mènes de l'économie vivante que des propriétés de la matière organique. Baumes, Ackermann, suivant la même voie, rentrèrent dans les théories des physiologistes chimistes et mécaniciens, tandis que d'autres y cher- chaient des explications prises en dehors de la science. Nous ne sommes pas tout à fait affranchis de ces idées exclusives ; chacun explique encore par une théorie, résultat de ses études, de ses croyances ou de ses pré- jugés, les phénomènes de la vie; mais il n'en résulte pas moins des travaux de ce siècle que chacun contribue , par ses recherches labo- rieuses, à enrichir la science de faits nouveaux, abstraction faite de toute théorie. MM. Buisson , Grimaud, Magendie, Richerand, Adclon , Dumas, Broussais, Breschet, Bourdon, Sprengel, Burdach, de Blainvillc, Dugès, Mùller, ont écrit des traités généraux qui se rapportent aussi bien aux animaux qu'à l'homme, et embrassant l'ensemble de la science; mais ces grands travaux n'ont pas empêché les études spéciales, et les fonc- tions particulières des organes ont été observées avec soin. MM. Leroy, Dhéré, Duncan , Edwards, etc. , ont étudié les phénomènes de la nu- trition en général ; MM. Chaussier, Montègre, Magendie, Tiedemann, Gmelin , Schwann, ceux de la digestion ; MM. Barry, Legallois, Davy, Allen, Edwards, Martin Saint-Ange, Goodwyn, Pépys, ont fait de nom- breuses recherches sur la respiration et la circulation ; M. Poiseuille a calculé la force impulsive du cœur sur le fluide sanguin , MM. Legal- lois, Prévost, Dumas, Donné, Schullz, Raltcnbrunner, Wilson, Mùl- ler, Andral , etc., ont réuni un ctrand nonibie d'observations sui" h; J82 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. sangî Bicbal, MM. Magendie, Fohniann, Tiedeniami, Gineliu, Lippi, " Panizza, Anlomarchî, Bell, Parsons, Configliaclii, ont traité des sécré- tions et des excrétions dans des ouvrages généraux ou des mémoires particuliers; MM. Despretz, Coutanceau, Brodie et Chossat, se sont oc- cupés de la chaleur animale; MM. Breschel et Becquerel ont détermi- né, par des expériences délicates, la température des tissus animaux ; MM. Dutrochet, Fodera, Home, Tiedemann, Carlisle, Lauili, Meckel, Blainville, Tilesius , Séguin , etc. , ont fait de nombreuses recherches sur l'absorption; MM. Scarpa, Gaillardi, Flourens et Serres, sur la formation des os; M. Flourens s'est livré à des expériences pleines d'intérêt sur la coloration des os par la garance; MM. Dumas, Prévost, Prochaska, Carlisle, ont étudié le mouvement musculaire; MM. Gau- tier, de Blainville, Délie Chiaje, Mojon, Breschet, Roussel de Vauzème et Flourens, ont donné des travaux intéressants sur la structure de la peau; MM. Pinel, Gall , Spurzheim , Broussais , Legallois, Jacobson, Rolando, Bell, Béclard, Desmoulins, Flourens, Burdach , Bouillaud , Adelon, Bailli, Breschet, ont fait une profonde élude du système ner- veux. Gall est le créateur de la phrénologie, science nouvelle, en- trevue, il est vrai, par plusieurs physiologistes anciens, mais qui s'est, de nos jours, établie comme doctrine philosophique au milieu des théories existantes, et qui attend de ses laborieux sectateurs la confir- mation des premières vérités dont elle a posé les bases. MM. Cuvier, de Blainville , Duméril, Home, Froriep, Lehmann, Knox, Houston, Broussais, Breschet, Flourens, Cloquet, Dugès, Mïiller, etc., ont étudié spécialement les organes des sens. Les fonctions si complexes de la génération ont occupé un grand nombre de physiologistes ; mais les premiers travaux entrepris dans cette direction se sont bornés à des recherches plus ou moins spéciales. Nous citerons, parmi les hommes qui s'y sont livrés, MM. Pander, Baër, Meckel, Rathke, Tiedemann, Bojanus, Purkinje, Huschke, Cu- vier, Dutrochet, Serres, Weber, Breschet, Prévost, Dumas , Velpeau , Flourens, Martin Saint-Ange, etc. D'autres physiologistes ont étendu leurs études à toute la série animale , et des traités spéciaux ont été publiés sur cette matière par MM. Burdach, Mûller , Valenlin, etc., en France, M. Coste a fait de l'embryogénie et de l'ovologie comparée l'objet d'un enseignement dans la chaire d'anatomie comparée de M. de Blainville, au Jardin du Roi. Un brillant avenir est promis à celle par- tie de la science. DISCOURS PRllLlMlNAlRR. 183 Il est une autre bianche de la science physiologique qui , de nos jours, vient se heurter contre un scepticisme bien naturel, mais poussé trop loin, sans doute: c'est le somnambulisme magnétique, qui a oc- cupé MM. Deleuze, Bertrand, Puységur, Frappart, Teste, Ricard, etc., et qui compte encore un grand nombre d'adeptes. Depuis les mystifica- tions de Mesmer, l'Académie des sciences et celle de médecine sont intervenues, par intervalle, dans cette question, chaque fois qu'il s'est présenté des magnétiseurs annonçant de nouveaux prodiges; jusqu'à ce jour, le problème n'est pas résolu ; ce qui vient peut-être de ce qu'on cherche dans un phénomène réel des effets imaginaires. Tératologie. — Une nouvelle branche de la science , d'un puissant intérêt et destinée à révéler les mystères de l'évolution des êtres, est la tératologie., qui repose sur le principe dont il a été question en trai- tant de l'anatomic philosophique, c'est-à-dire que les embryons passent, dans le cours de leur développement, par la forme des animaux des classes inférieiu^es. Il résulte de ce principe que, s'il survient un temps d'arrêt , il naît un être incomplet dans son espèce. Les anciens téraiologistes ( si l'on peut donner ce nom à des hommes qui n'ont recueilli que des faits mal vérifiés , au lieu d'aller cher- cher dans un principe sûr les causes de ces anomalies) voyaient, dans tous ces monstres, les fruits de l'œuvre du démon ou d'unions anti- naturelles : Montaigne et Bacon , doués d'une raison plus froide, ne virent dans les êtres anomaux que les résultats de lois différentes de celles qui sont communes à l'espèce. Au xviii^ siècle, la tératologie prit une marche plus rationnelle ; mais avant Haller, le régénérateur de cette importante partie delà science, on ne trouve qu'à glaner parmi des absurdités ; ou , si quelques faits vraisemblables se présentent , on flotte entre l'affirmation des uns et la négation des autres. Ce fut ce savant anatomiste qui démontra l'utilité de l'élude des anomalies orga- niques pour le progrès de la physiologie. Les anatomistes philosophes ont cherché dans les inégalités de dé- veloppement de l'embryon l'explication des phénomènes tératologi- ques. MM. Meckel, GeotTroy Saint-Hilaire , Serres et Isidore Geoffroy, ont démontré, à l'aide d'un grand nombre de faits, que les anomalies ré- sultent presque toujours d'un arrêt survenu dans le développement d'un certain nombre d'organes, ayant conservé jusqu'à la naissance les caractères qui cessent ordinairement d'exister pendant les premiè- 184 DISCOURS l'UEI.IiVlINAIRE. res périodes lœlales ou même embryonnaires. Il suit de là que la monstruosité n'est pas un aveugle désordre, mais un ordre régulier, soumis à des lois précises , à des règles constantes. Toute loi tératolo- gique a sa loi correspondante dans l'ordre normal, et les monstres peuvent être classés d'après le principe des méthodes linnéennes ; il existe donc un rapprochement forcé entre les divers degrés de mons- iruosilé et ceux de l'échelle animale. Celle idée de classification, due à M. Geoffroy Sainl-Hilaire, a élé développée et complétée par M. Isi- dore Geoffroy. En l'étendant à tous les groupes, et en les échelonnant suivant le principe de la subordination des caractères, il a rendu la classification tératologique plus régulière que la classification zoo- logique. Il existe à notre époque de nombreux travaux tératologiques : MM. Geoffroy Saint-Hilaire père et fils, Meckel , Serres et Otto, ont écrit des traités généraux. MM. Délie Chiaje, Meckel, Otto, Anio- marchi, Burkard, Herold, ont étudié les monstres doubles et simples. L'hermaphrodisme et l'hémitérie ont occupé MM. Jacobi, Martin Saint-Ange, Weese, Stampiiii, Nicati, etc. MM. Breschet et Geoffroy, Orth et Himiy, ont recherché les lois des monstruosités par inclusion. Zoologie générale. — La zoologie , cultivée avec un succès toujours croissant depuis la renaissance des lettres, ne prit un véritable carac- tère de stabilité qu'après que le génie de Linné eut jeté les bases de la méthode naturelle ; mais les travaux de l'illustre Suédois et les perfec- tionnements successifs qu'il avait apportés à sa classification dans les diverses éditions de son Systema naturœ, n'avaient pas empêché les essais d'autres méthodistes. G. Cuvier qui, pendant longtemps, résuma toute la science française, ou, pour mieux dire, fut la plus haute expres- sion scientifique du commencement de ce siècle, commença par réviser, en 1795, de concert avec M. Geoffroy Saint-Hilaire, la classification des mammifères , puis il fit des études semblables sur les êtres de la série animale , et partout il apporta une réforme depuis longtemps désirée. Linné avait formé sans choix sa classe des vers de tous les animaux qui n'avaient pu trouver place dans les classes précédentes ; cette classifi- cation vicieuse réclamait d'importantes modifications. Cuvier, qu'un séjour sur les côtes de Normandie mit à portée d'étudier les animaux marins, prépara, de 1790 à 1795, pour la classe des vers, un nouveau mode de classification , qui, dès sa publication (1795), obtint l'adhésion DISCOURS PRÉLIMINAIRE, 185 de tous les naturalistes. Ce grand et beau travail remplit toutes les conditions d'une méthode naturelle, quelle que soit la disposition des groupes intermédiaires; mais il a déjà subi d'inévitables perfectionne- ments, par suite des progrès qu'ont amenés des études de plus en plus profondes sur les êtres des diverses classes. En 1797, Cuvier publia son tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux; il présenta, en 1817 et en 1830, dans la 2^ édition du Hègne animal, ouvrage aussi capital dans la science que le Systema naturœ de Linné, une classification complète de tous les animaux, fondée sur leur organi- sation, d'après le principe des affinités naturelles. Le système de Cuvier est fondé sur l'ordre descendant, c'est-à-dire qu'on y trouve le type le plus complexe au sommet et le plus simple à la base; il a été adopté par la plupart des naturalistes, comme le mieux approprié aux besoins de l'étude , en ce qu'il va du connu à l'inconnu. Cependant tous les zoologistes n'ont pas accepté ce système ; ils ont fait des efToris constants pour arriver à une classification plus parfaite et plus philosophique encore; et, si leurs tentatives n'ont pas toujours été accompagnées de succès, du moins ont-elles contribué au progrès de la science , en variant les points de vue. Lamarck, porté par sa nature à l'abstraction, a adopté l'ordre inverse de Cuvier ; il a établi un système général de classification des animaux, en suivant l'ordre ascendant, comme celui qui répondait le mieux à la théorie de la génération suc- cessive des êtres. Toutefois, ce renversement de l'ordre de classification générale n'a pas exercé une bien grande influence sur les divisions des groupes fonda- mentaux, et la méthode naturelle a triomphé de toutes les tentatives faites en dehors de ses principes. Différentes modifications y ont été apportées par plusieurs auteurs, sans l'altérer profondément j mais M. de Blainville est venu, avec l'autorité de son profond savoir, pro- poser de nouvelles bases de classification, en opposition avec celles de Cuvier. Selon cet auteur, le règne animal doit être partagé en trois groupes primordiaux seulement, fondés sur les formes générales des animaux et sur leur relation avec la disposition du système nerveux. Plusieurs des hommes éminents dans la science inclinent vers l'opinion de M. de Blainville, et quoique son système n'ait pas obtenu une adhésion générale , la plupart des naturalistes flottent entre les deux systèmes qui se disputent la prééminence. Il est une autre manière d'envisager la connexion des êtres vivants : 24 186 DISCOURS PREUMINAIRP.. c'esi celle de MM. Oken et Mac-Leay. Nous avons fait connaître les idées du premier, en parlant de l'anaiomie philosophique; il nous reste à exposer la méthode de Mac-Leay : cet auteur base son système sur ce principe déduit des affinités naturelles des êtres , que tous les groupes organiques affectent la forme circulaire ; d'après son arrange- ment, chacun de ces cercles contient cinq autres groupes formant un nouveau cercle ; aux points où ces cercles se touchent par leur cir- conférence, se trouvent des groupes intermédiaires qui les lient entre eux. Ainsi, il y a affinité entre les êtres d'un même cercle, et analogie seu- lement entre ceux de deux cercles différents. D'après ce système, tous les êtres organisés sont divisés en deux grands cercles comprenant l'un le règne végétal, l'autre le règne animal, et chacun d'eux est ensuite partagé en groupes secondaires. Ce mode de classification, appelé sys- tème quinaire et exposé dans les Horœ entomologicœ, publiées de 1819 à 1821, a été étendu et appliqué à tout le règne animal par plusieurs na- turalistes anglais, et entre autres par M. Swainson. Après les ouvrages systématiques, résultats des efforts des maîtres de la science, viennent ceux des naturalistes qui, sans créer de systèmes, acceptent les méthodes généralement admises, ou se contentent de mo- difications de peu d'importance. Nous citerons les éléments de zoologie générale de MM. Latreille, Duméril, Milne Edwards, Pouchet, Van-der Hœven, Grant, Hollard, Hemprich, Kaup, Munck, Reichenbach; mais il manque un Syslema auivialiurn, contenant l'indication de tous les animaux décrits ou renfermés dans les collections et les traités séparé.s. Mammalogie. — Le nombre toujours croissant des animaux dont se sont enrichis les collections a nécessité la division de la zoologie en plusieurs branches. En tête, se trouve la mammalogie. Cette science, perfectionnée sous le rapport de la méthode par les classificateurs géné- raux, a vu le système de G. Cuvier modifié par MM. Desmarest, Dumé- ril, Duvernoy, Latreille, Ranzani, Desmoulins, Fréd. Cuvier et Van-der Hœven, qui tous sont partis d'un point de vue commun, fondé sur les principes de la méthode naturelle ; mais, comme la science n'arrive pas d'un seul coup à un degré de certitude tel que toute contradiction soit impossible, d'autres essais ont eu lieu pour donner une classification plus parfaite des mammifères. En 1811, lUiger publia son Prodromus systemalis niammaliutn , qui contenait une nouvelle méthode, fon- dée sur les organes de préhension et de sustentation ; ce travail, quoique DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 187 remarquable sous plusieurs rapports, a le défaut d'être cmpreiul d'un néologisme qui ajoute à l'élude des difficultés nouvelles. M. de Blain- ville a publié, en 1816, une classification différente de celle de Cu- vier, et basée sur l'unité ou la dualité de l'utérus, ainsi que sur une ap- préciation rigoureuse de la valeur des principaux caractères mam- malogiques. M. Desmoulins a cherché, en 1826, à concilier le système de Cuvier et celui de M. de Blainville, sans que celle modification ait été adoptée. M. Isidore Geoffroy a divisé les mammifères en trois séries pa- rallèles, commençant, chacune, par les êtres les plus complets et descen- dant jusqu'aux plus simples. Le prince Charles Bonaparte a également établi une classification naturelle dans laquelle on retrouve la plupart des ordres de Linné, mais qui est divisée en deux séries fondées sur le mode de reproduction des mammifères. Dans son étal actuel, la mé- thode mammalogique doit subir les perfectionnements depuis longtemps proposés par les zoologistes , et qui tendent à séparer ou à unir cer- tains ordres ou certaines familles dont la structure et les détails d'orga- nisation sont aujourd'hui mieux connus. Les travaux généraux sur les mammifères sonl fort nombreux. Les ouvrages de Buffon , malgré leur charme, sonl aujourd'hui surannés et ne sonl plus en harmonie avec la forme sérieuse qui, à notre époque, domine toutes les éludes. Les ouvrages généraux renferment tous l'histoire des mammifères; mais il y a aussi quelques traités spéciaux : tels que ceux de Desmaresl, de MM. Lesson et Schinz; la grande histoire naturelle des mammifères par M. Geoffroy Sâinl-Hilaire et F. Cuvier , un des plus précieux monu- ments de la science mammalogique, et le Systema mammalium de M. Fischer, encore incomplet, peut-être, à cause des progrès rapides de la science, mais qui peut donner une idée des espèces connues. On doit compter parmi les travaux qui ont contribué le plus puissamment à faire avancer la mammalogie, les monographies et les faunes, parmi lesquelles nous citerons celles de MM. d'Audeberl, Geoffroy père et fils, Temminck, Lichlenslein, de Blainville, Desmaresl, F. Cuvier, Du- vernpy, Bennelt, Gray, Rengger, le prince Maximilien de Neuwied, Boulin, Savi, Spix, Bowdich, Ritgen, Waterhouse, etc. On a, de tout temps, attaché une grande importance à l'étude de la structure des mammifères ; mais, de nos jours plus que jamais, des recherches spéciales ont été faites pour arriver à une connaissance l)lus intime de l'organisation des grands vertébrés. M. Meckel a publié une monographie analomique de rorniihorhynque et de le- 188 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. chidnë ; MM. E. Home, Georges Cuvier, de Blainville, ont traité le même sujet. F. Cuvier a composé, sur les dénis des mammifères, considérées comme caractère zoologique , un ouvrage destiné à faire apprécier l'importance du système dentaire dans les diverses familles du règne animal; M. Rousseau en a fait connaître le développement dans les différents âges chez plusieurs espèces. MM. Retzius, de Stock- holm, Owen et Dujardin, en ont étudié la structure intime. G. Cuvier a rédigé un grand nombre de mémoires sur des particularités organiques propres à certains ordres ou à certains genres, entre autres sur l'oreille interne des cétacés, sur les narines des mêmes animaux, sur la rate des marsouins, sur l'ostéologie des hippopotames, des paresseux, et sur celle des mammifères en général. M. Fischer a donné une anatomie des makis j MM. Pander et Dalton ont publié un traité d'ostéologie des mammifères; M. Weber a contribué, par ses travaux, à la connaissance de leur charpente osseuse. M. Wolf a étudié la production de la voix dans les animaux de cette classe; M. Gurtl a donné une anatomie des animaux domestiques, ainsi qu'un beau travail sur les glandes des canaux sudorifères, sur les glandes sébacées de la peau dans les ani- maux domestiques , et sur la structure des ongles et des cornes. M. Walch a traité de l'organisme animal dans les mammifères. MM.Lob- stein et Duvernoy ont publié des détails fort intéressants sur l'anatomie des phoques, et M. Rapp, sur celle des cétacés. M. Otto a étudié la dis- position particulière des artères encéphaliques dans les animaux hiber- nants; il a découvert, dans une espèce de singe, une disposition particu- lière de l'estomac, que les travaux de MM. Ow^en etDuvernoy ont démon- tré caractériser les semnopithèques. Le premier a découvert le sphincter œsophagien du diaphragme dans les mammifères grimpeurs. MM. Bres- chet et Roussel de Vauzème ont étudié l'appareil tégumeniaire des mam- mifères. MM. Meckel, Lauth, Savart, Gerdy, Bennati, Cagniard-Latour et surtout J. Millier, le savant professeur de Berlin, ont avancé, par leurs travaux, la théorie de la voix dans l'homme et dans les autres vertébrés à mammelles. MM. Flourens, Hcnle, Bischof et Turpin, ont étudié les membranes muqueuses ; MM. E. Geoffroy Saint-Hilaire, de Blainville, Owen et plusieurs autres ont fait des recherches sur le mode de génération des marsupiaux et des monolrêmes. M. Martin Saint- Ange a fait des villosités du chorion des mammifères le sujet d'un grand mémoire. MM. Coste, Eschricht, Gluge, se sont occupés du même sujet. MM. Baërei Raihke ont recueilli des observations sur l'embryogénie DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 189 des mammifères. MM. Dujardin et Verger ont entrepris des recherches sur la structure intime du foie de ces animaux. MM. Raihke, Baër, Weber et J. Millier, se sont servis du microscope pour étudier la structure des organes des sécrétions. MM. Ehrenberg, Th. Schwann, Valentin, Burdach et Mandl, ont exercé leur sagacité sur l'anatomie microscopique des nerfs. M. Roulin, continuant les observations dWzara sur les mœurs des animaux de l'ancien monde, transportés en Amérique, s'est occupé des changements qu'ont produits sur les espèces les nouvelles circonstances dans lesquelles elles se sont trouvées. L'histoire des mœurs des mammifères est la partie la moins étudiée et par conséquent celle sur laquelle il règne le plus d'obscurité. Nous trouvons bien, dans les relations des voyageurs, des détails épars sur certaines particularités concernant la manière de vivre des animaux qu'ils ont observés; mais nous ne connaissons d'ouvrage complet, sous ce rapport, que l'histoire naturelle des mammifères dont il a été question plus haut, et pour laquelle F. Cuvier a observé à l'état vivant la plu- part des animaux qu'il a décrits. M. Flourens a publié un résumé plein d'intérêt des nombreux travaux de F. Cuvier sur le moral des animaux et sur leurs caratères zoologiques. MM. d'Obsonville, Leroy, Virey et Pougens, se sont aussi occupés de l'instinct des animaux. MM. Bureau de La Malle et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire ont traité, après Buffon et F. Cuvier, de leur domestication. L'appréciation des phénomènes intellectuels, entreprise d'abord par Buffon , a occupé l'aiiention de Dupont de Nemours et plus récemment de F. Cuvier. Depuis, les phrénologistes ont essayé de vérifier leur doctrine , en cherchant, dans la structure du crâne des mammifères , l'indication de leurs penchants et de leurs facultés. Ornithologie. — L'ornithologie n'est pas moins cultivée que les autres branches de l'histoire naturelle. Quoique les hommes spéciaux dans cette science soient généralement peu nombreux, les travaux systématolo- giques ont occupé plusieurs savants qui, presque tous, ont pris pour base la classification linnéenne, la plus naturelle de toutes. En 1790, Latham fit paraître son Index ornithologicus, remarquable par sa clarté et sa précision. Cuvier vint ensuite et fit, pour la classification des oi- seaux, ce qu'il avait fait pour toutes les autres classes du règne ani- mal, c'est-à-dire qu'il commença par ébaucher un système appelé, 190 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. coiiinie ses autres travaux , à faire époque dans la science ; il le per- fectionna plus lard , en mettant à profit ses propres observations et les études des autres ornithologistes. Lacépède, Illiger, M. Duméril, ont attaché aussi à leurs travaux ornithologiques une méihode de classification particulière, fondée, comme toutes celles de l'époque, sur les caractères tirés du bec et des pattes. En 1812 , M. de Blain- ville parla, pour la première fois, de l'avantage de l'étude de l'appareil sternal dans la distribution systématique des oiseaux. Celte idée fut mise à profit par le docteur Lherminier, qui la prit pour base d'un sys- tème ornilhologique. M. Merrem est arrivé en même temps que M. de Blainville à un résultat semblable dans son Tentamen systemaiis na- turalis aviam. Les deux classes fondamentales de sa méthode sont basées sur la présence ou l'absence du bréchet. M, Ranzani de Bologne a également eu égard aux caractères résultant de la forme de l'appareil sternal, dans la classification des oiseaux faisant partie de ses éléments de zoologie. Vieillot, Latreille, MM. Kuhl, Horsfield,Vigors, Swaînson, Ch. Bonaparte, Temminck, Isidore Geoffroy Saint-Hilaireet Wagler, ont aussi joint à leurs descriptions une classification systématique ; nous pouvons citer , parmi les ornithologistes qui contribuent par leurs études au perfectionnement de la méthode naturelle, M. de Lafresnaye, qui a publié, dans le Magasin zoologique, un grand nombre d'articles d'ornithologie et plusieurs mémoires fort estimés. Les travaux descriptifs généraux d'ornithologie sont moins abondants que les monographies ou les faunes ornithologiques. Buffon, dont les nombreuses éditions se sont chaque fois enrichies des nouvelles décou- vertes de la science, a toujours été un ouvrage fondamental en ornitho- logie. Les méthodûlogistes ont aussi pour la plupart donné un tableau raccourci, mais aussi complet que possible, du nombre des oiseaux connus. Divers manuels d'ornithologie ont été publiés, et les diction- naires des sciences naturelles sont devenus des répertoires complets. Les monographies ornithologiques sont d'un haut intérêt, et presque toutes, surtout de nos jours, sont accompagnées de figures d'une grande beauté et d'une parfaite exactitude. Levaillant avait publié, en 1799, une monographie des perroquets; depuis celte époque jusqu'en 1807, on a eu de lui l'histoire des oiseaux de paradis, des rolliers, des toucans, des couroucous, des pronierops, des guêpiers, etc.; Desmarets a fait pa- raître la monographie des langaras, des manakins et des todiers; Dau- din, celle des langaras, des moucherolles, etc. i Vieillot, celle des oiseaux DISCOURS PRELIMINAIRK. 191 chanteurs de la zone lorride; Temminck a donné Ciustoire des pigeons; M. Lesson, celle des oiseaux-mouches ; M. Gould a publié, dans ces der- nières années, la monographie des ramphastidés, des couroucous et de plusieurs autres genres ou familles; MM. Wagler, Lea et Bourjol Sainl- Ililaire, celle des perroquets; M. Swainson , celle des tyrans d'Amérique. M. Ménétrier est l'auteur d'une monographie des fourmiliers. Les auteurs de faunes ornilhologiques sont très nombreux : Levail- lant a donné l'Iiisloire des oiseaux d'Afrique ; Savigny nous a fait con- naître ceux de l'Egypte et de la Syrie ; Shaw, ceux de la Nouvelle- Hollande ; M. Gould a publié une centurie des oiseaux de l'Hima- laya ainsi que la faune des oiseaux de la Nouvelle-Hollande; M. Al- cide d'Orbigny a publié une partie de l'ornithologie des Antilles; il a commencé et il continue la description des oiseaux de l'Amérique méridionale. MM. Riippel, Smith, Ehrenberg, ont étudié les oiseaux de l'Afrique; MM. Vieillot, Wilson, Audubon, Ch. Bonaparte, ceux de l'Amérique du Nord; le prince de Neuwied et M. Spix, ceux du Brésil ; M. Siebold, ceux du Japon ; M. Sykes, ceux du pays des Mahral- les; Sonnerai, ceux des Indes et de la Chine; MM. Temminck, Brehm, Gould, etc., ont publié l'histoire naturelle des oiseaux d'Europe; MM.Gé- lardin. Vieillot, Polydore Roux, Crespon et Degland, la faune orni- ihologique de la France; M.M. Brehm, Schilling, Borkhausen, Spalowsky, Naumann, Meyer et Wolf, celle de l'Allemagne; MM. Lewin, Lord, Bewick,Selby,Pennant, etc., celle de l'Angleterre; MM. Nuccavi, Bonelli, Ch. Bonaparte et Savi, l'ornithologie de l'Italie ; M. Schinz a décrit les oiseaux de la Suisse; M. Meyer, ceux de la Livonie et de l'Esthonie; M. Besecke, ceux de la Courlande. M. Nilson est l'auteur d'une orni- thologie suédoise; MM. Rafles, Kuhl et Horsfield ont donné des descrip- tions d'oiseaux de Java; M. Faber a publié un prodrome des oiseaux de l'Islande et une faune des oiseaux du Nord ; M. Kitilitz a fait connaître quelques oiseaux du Chili, La plupart des voyageurs, tels que MM.Quoy, Gaimard, Lesson, Bellanger, Garnot, et en général tous les circumna- vigateurs, ont consacré, dans leurs relations, une place importante à la description des oiseaux. Nous ne connaissons que fort peu de savants qui se soient spéciale- ment occupés d'ornithotomie. Nous ne trouvons guère que M. Tiede- mann qui en ait fait l'objet d'études particulières ; nous ajouterons seu- lement que les plus célèbres anatomistes comparateurs se sont occupés de la structure des oiseaux. G. Guvier a fait connaître leur 192 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. larynx inférieur , et a publié un mémoire sur l'ossification du sternum dans les animaux de cette classe ; M. Geoffroy Saint-Hilaire s'est livré à de nombreux travaux sur leur squelette et sur leurs organes repro- ducteurs; M, Breschet a étudié chez eux l'organe de l'ouïe; M. Brandt, de Saint-Pétersbourg, a publié un grand travail, avec iconographie, sur leur ostéologie. MM. Lauih, Millier et Duvernoy ont découvert les tissus élastiques qui, dans l'aile des oiseaux en général et dans la poche sous-mandibulaire du pélican en particulier, remplissent la même fonc- tion que les ligaments dénués de force vive. Le dernier de ces anato- raistes a décrit les nombreuses modifications osseuses et musculaires que présente la langue des oiseaux. MM. Cuvier, Dutrochet, Flourens et Coste, ont cherché les analogies qui existent entre l'œuf de l'ovipare et celui du mammifère ; M. Richard Owen a donné l'anatomie zoologique de plusieurs espèces; M. Nitzsch a étudié les pennes des oiseaux; M. Thienemann a fait l'histoire de la reproduction des oiseaux d'Europe; M. Schinz est l'auteur d'un travail sur leurs nids et leurs œufs, etc., etc. Une partie bien importante et encore peu connue de l'ornithologie, est la partie ethnographique. On peut dire que, sous ce rapport, la science ornithologique présente une grande lacune que le temps seul pourra remplir. Les migrations des oiseaux ont bien été l'objet des études de quelques observateurs ; mais nos connaissances à ce sujet sont encore fort incertaines. Erpétologie. — Nous avons vu la science erpétologique naître au xviii« siècle sous l'inspiration de Laurenti ; depuis elle a grandi, et le xix*' siècle est riche en observations de toutes sortes. Nous passe- rons rapidement en revue les méthodologistes qui sont très nom- breux. Lacépède, le premier dans l'ordre chronologique, a donné, dans sa continuation des œuvres de Buffon , une histoire naturelle des quadrupèdes ovipares et des serpents; il a fondé sa classification, pour les premiers, sur la présence ou l'absence de la queue, pour les autres sur la présence ou l'absence des pieds. En 1799, M. Brongniart a pu- blié un arrangement systématique des reptiles, fondé sur les carac- tères anatomiques , affranchissant ainsi la science des entraves d'une étroite routine. Latreille n'a donné qu'une modification du système de Lacépède; Daudin a fait paraître, en 1802 et 1803, une histoire générale des reptiles, où il a suivi la méthode de M. Brongniart. Il est à regretter que ce travail, fait avec rapidité, soit quelquefois inexact. G. Cuvier a DISCOURS PRELIMINAIRE. 193 publié, en 1798, dans son Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux, une classification qui se rapproche de cellede Lacépède. Il adopta, plus tard, celle de M. Brongniart;et, vingt années après, il publia un nouvel arrangement des reptiles fondé sur la subordination des ca- ractères. M. Duméril, qui a succédé à Lacépède, et qui, depuis près de quarante années , occupe la chaire d'erpétologie, a successivement perfectionné la méthode naturelle qu'il a suivie dans les nouvelles suites à Buffon, publiées en 183/i, conjointement avec M. Bibron. Oppel, natu- raliste bavarois, a fait paraître, en 1811, un travail systématique sur les reptiles. M. Merrem a donné, en 1820, son Tentameti systematis am- phibiorum; cet ouvrage, peu au courant de la science, n'est que la re- production d'un autre qui lui est antérieur ; le système qu'il a suivi est presque celui d'Oppel. M. de Blainville a apporté, dans sa classification, la science et la sagacité qui le distinguent. M. Gray a publié plusieurs essais de classification qui n'ont pas été adoptés. Le docteur Harlan est l'auteur d'une faune erpétologique de l'Amérique du Nord, dans la- quelle il propose un système de classification fondé sur les organes respiratoires. On distingue surtout dans son travail la partie rela- tive aux genres grenouille, rainette et crapaud. M. Hav^^orth a pro- posé un système dichotomique de la classe des reptiles, emprunté en partie à Merrem. M. Fitzinger, auteur doué d'une saine critique, a proposé un nouvel arrangement systématique , dans son catalogue des reptiles que renferme le musée zoologique de Vienne. M. Ritgen est l'au- teur d'une méthode inadmissible , par suite des nombreuses particula- rités qu'il y a introduites. Il nous reste à cilcr avec éloge le travail de M. Wagler sur la classification des reptiles, comme étant conforme aux vrais principes de la méthode naturelle. On voit que les travaux systéma- tiques relatifs aux animaux de cette classe ont beaucoup exercé la saga- cité des naturalistes, à cause des modifications nombreuses que présente leur organisation. Chacun des auteurs que nous venons de citer ne s'est point contenté d'un simple travail de nomenclature; mais il y a joint des descriptions augmentées, chaque fois, des genres nouveaux dont la science s'était enrichie. L'erpétologie compte aussi , au nombre de ses historiens, MM. Meyer, Kaup, Reuss, en Allemagne; Lichtentein, Gra-» venhorstetWiegmann, en Prusse; Schlegel, Boié, en Hollande; Bell, en Angleterre; Rusconiet Qi. Bonaparte, en Italie; Cocteau, en France, etc Les travaux d'anatomie relatifs aux reptiles sont nombreux, et ont puissamment contribué au perfectionnement des méthodes. En 179^ el 25 Itj4 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 1795, Townson a publié des observations physiologiques sur la respira- tion de ces animaux. M. Geoffroy Saint-Hilaire père, dans sa philosophie analomique, a décrit leurs organes respiratoires ; il a fait aussi une étude comparative des org'anes de l'ouïe chez les reptiles, chez l'homme et chez les poissons. M. Windischmann a fait paraître , en 1831 , un traité sur la structure de l'oreille dans les amphibies. En 1832, M. Breschet a publié un travail semblable. M. Jacobson a donné des recherches sur un système veineux particulier aux reptiles. Nous devons à M. Martin Saint-Ange un travail comparatif sur la circulation des quatre classes des animaux vertébrés. M. Panizza, de Pavie, a étudié leur système lym- phatique. MM. Schœpf, Schneider et Bojanus, ont publié l'anatomie des tortues; MM. Jules Cloquet et Meckel , celle des glandes lacrymales et venimeuses des serpents. En 1832, le professeur Miiller, de Bonn, a donné, sur les ordres des batraciens et des serpents, un excellent tra- vail anatomique et descriptif. M.Meyer a découvert, dans plusieurs es- pèces de ces ordres, des rudiments de membres postérieurs; M. Serres a publié une anatomie du cerveau des reptiles, comparé à celui des autres classes des vertébrés. Un travail semblable est dû à M. Treviranus. Du- moulin et M.Bischopf ont fait connaître le système nerveux de ces ani- maux. Les mémoires de l'Académie des sciences de Naples contiennent un travail de Cavolini sur la génération des amphibies. On doit à M. Du- trochet des observations très intéressantes sur l'œuf des reptiles et sur les enveloppes du fœtus dans les êtres de cette classe. M. Fricket nous en a fait connaître l'organe de la vue. M. Dugès est l'auteur d'un travail sur leur mode de déglutition; M. Schlegel, de Leyde, a publié le résultat de ses recherches sur les glandes salivaires des serpents venimeux et non venimeux ; M. Duvernoy a composé un mé- moire sur les caractères anaiomiques qui distinguent les premiers de ces animaux des seconds. M. Rusconi a étudié le développement de l'œuf des grenouilles. M. Sébastien a donné une anatomie du lézard, appelé dra- gon par Linné. MM. Siebold, Funck et Rusconi, ont publié des mémoires pleins d'intérêt sur l'organisation des salamandres. MM. Isidore Geof- froy Saint-Hilaire et Martin Saint-Ange ont découvert, dans le crocodile, les canaux péritonéaux, déjà observés par M. Duvernoy dans les tortues. MM. Emmert, Weber, Tiedemann et Gravenhorst, ont contribué, par leurs travaux, à la connaissance de l'organisation des reptiles. Nous possédons aujourd'hui un grand nombre de faunes erpétologi- ques, intéressantes sous le double rapport de l'histoire naturelle des DISCOURS PRÉLIMlNAlRli. 195 reptiles el de leur distribulion géographique. Kuhl, Van Hassell et Boié, morts à Java, ont laisse, sur l'erpétologie de cette île, des ma- nuscrits dont on a publié plusieurs extraits dans divers journaux alle- mands el particulièrement dans l'Isis. M. Russel a enrichi l'iconogra- phie de magnifiques gravures représentant plus de vingt espèces de serpents du Bengale. On doit au D"^ Green la description de beaucoup d'espèces de reptiles de l'Amérique du Nord. M. Lesson a publié la partie erpétologique du voyage de Bélanger aux Indes orientales ; il a donné la description des reptiles apportés des Tndes et de l'Afrique par M. Lamare-Piquot , et rédigé l'erpétologie du voyage de la Co- quille. M. Lindaker est l'auteur d'une faune erpétologique de la Bo- hême; M. Risso a publié celle des environs de Nice ; M. Van Hayden, celle du nord de l'Afrique. MM. Spix de Munich, Roddi de Pise, nous ont fait connaître diverses espèces nouvelles de tortues et de grenouil- les propres au Brésil. Le prince Maximilien de Neuwied a aussi doté la science de nombreuses découvertes faites par lui-même dans celte partie de l'Amérique méridionale. Nous ne parlerons pas ici des rela- tions de voyages, renfermant des descriptions de zoologie générale, et dans lesquelles la classe des reptiles se trouve naturellement comprise. Ichthyologie. — A l'époque où les éludes d'analomie comparée vinrent apporter à la science les lumières dont «lie était privée, l'ichthyo- logie était sèche et aride, et l'histoire naturelle générale des poissons se bornait presque à leur classification. Néanmoins, dans le cours du xviii^ siècle, surtout vers sa fin, il avait paru des ouvrages d'une haute importance ; et les anatomistes comparateurs avaient réuni , sur les particularités de la structure des poissons, des observations assez nom- breuses, pour que les progrès de notre siècle fussent faciles à pré- voir. Lacépède comprit qu'il était possible de rendre la science plus at- trayante, sans lui rien ôler de sa précision ; dans l'ichthyologie qui fait suite aux œuvres de Buffon, il décrivit la structure, les mœurs et les mi- grations des poissons dans un style souvent aussi riche que celui de son modèle. Malheureusement la méthode qu'il a suivie, quoique simple, ré- gulière, et permettant de classer sans peine tous les genres nouveaux, est purement artificielle, et son travail présente au moins deux cents doubles emplois, ce qui vient du trop de confiance qu'il avait eue en ses devanciers; mais celle histoire, malgré ses imperfections, a servi de base à tous les travaux qui, -jusqu'à ce jour, onl été faits sur celle science. 196 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Sonnini de Manoiicouri a publié, dans son édition de Buffon, la partie re- lative aux poissons, qui n'est qu'une copie de Lacépède. On peut encore considérer comme conçus sous son influence, la partie ichlhyologique de la zoologie générale de Shaw et les ouvrages élémentaires de M. Du- méril, dans lesquels le système de Lacépède est cependant présenté avec plus d'ordre, et qui sont enrichis de toutes les acquisitions successives de la science. Beaucoup de nomenclateurs ont encore suivi ce système ; M. Raffinesque a successivement fait paraître, en 1810 et 1815, un catalogue des poissons de la Sicile, dans lequel la méthode qu'il a adop- tée, tout en s'écartant de celle de Lacépède, est fondée sur les mêmes principes. G. Cuvier a publié une classification qui reçut son perfectionnement en 1817, et qui se dislingue , comme tous les travaux de ce naturaliste, par la supériorité de sa méthode, basée sur la subordination des ca- ractères. Schneider a donné, en 1820, sous le titre de Systema ichthyologiœ Blochii, un essai de classification trop bizarre pour qu'on ait pu l'adopter. Le système de M. de Blainville, publié en 1816, se rap- proche beaucoup de celui de Gmelin, sous le rapport des caractères gé- néraux des grandes classes, et de celui de Linné, pour le reste des sub- divisions. MM. Goldfuss et Risso ont également pris pour modèle de classification, dans des ouvrages récents, le système de Gmelin, auquel ils ont fait quelques modifications peu importantes. M. Oken, dont nous avons exposé les principes en parlant de l'anatomie philosophique, a appliqué son système général à la classification des poissons; il a pu- blié, en 1822, sa quatrième distribution ichlhyologique, plus essentiel- lement fondée sur les principes qu'il suppose dominer dans les êtres des diverses classes; en 1837, le prince Charles Bonaparte a lu à la So- ciété linnéenne de Londres, un travail systématique comprenant les quatre classes de vertébrés. Dans sa classification des poissons, il a pris pour base de ses trois grandes divisions la structure des branchies, et il a apporté quelques modifications dans l'ordre des genres entre eux. L'anatomie et la physiologie des poissons ont, de tout temps, été l'objet des études des naturalistes : nous trouvons le xviii* siècle déjà riche en observations ; cependant, la zoologie de celle classe existait à peine au commencement du xix^ siècle ; les plus grands travaux sur ce sujet sont dus à la fois aux anatomistes comparateurs et philoso phes. En 1800, M. Autenrielh donna une anaiomie de la pire ; en 1807, M. Geoffroy Saint-Hilaire publia des travaux comparatifs sur l'ana- DISCOURS PRÉLIMINAIRE. I97 logie des os qui porlenl la nageoire pectorale avec ceux qui, dans les autres vertébrés, soutiennent les membres antérieurs. De 1811 à 1818, cet anatomisle arriva au même résultat que M. Spix, sur la correspon- dance des pièces operculaires avec les osselets de l'oreille, et sur l'ana- logie de l'appareil des branchies avec le sternum, l'os hyoïde, le larynx, la trachée et les bronches. En 1824 et 1825, après de nouvelles observations, M. Geoffroy reproduisit son travail sur les opercules, en y joignant sa théorie générale sur la composition de la vertè- bre. De 1811 à 1822, M. Rosenthal a publié de beaux travaux sur l'ostéologie des poissons: de 1812 à 1817, G. Cuvier, qui s'était beau- coup occupé de ce sujet (il avait déjà rassemblé plus de trois cents sque- lettes de poissons), publia ses idées sur l'ostéologie de la tête. Au com- mencement du xix' siècle, M. Duméril découvrit les rapports du crâne avec les vertèbres. Les anatomistes philosophes s'étant emparés de cette donnée nouvelle pour l'appliquer à la structure de la tête des ani- maux, M. Spix la développa dans sa Céphalogénésie,^n\i\iée à Munich, en 1815 ; il avança le premier l'opinion, adoptée depuis, sur la signifi- cation des pièces operculaires. MM. Bojanus, Fenner, Carus, Weber, Van der Hœven, Bakker et Meckel, ont fait aussi de grands travaux sur l'ostéologie ichlhyologique. Nous ne trouvons que G. Cuvier et M. Carus pour la myologie des poissons; mais leur névrologie a été l'objet d'études plus nombreuses. MM. Weber, Kuhl, Fenner, Sœmme- ring, Aposiole-Arsaki, Desmoulins, Duméril, Serres, Magendie, s'en sont occupés avec succès; MM. d'Alton et Schlemme ont fait un beau tra- vail, accompagné de planches, sur le système nerveux du saumon. Les descriptions particulières, relatives aux autres détails anatomiques des poissons, ne manquent pas non plus. MM. Home et de Blainville se sont occupés de la splanchnologie de celte classe; MM. Duméril et Rathke ont donné celle des lamproies. M. Ralhke a publié, en 1824 et 1825, (les travaux du plus haut intérêt sur le système circulatoire et diges- lif, et sur les organes génitaux des poissons. M. Breschet a composé un mémoire sur l'organe de l'audition dans ces animaux; MM. Tiedemann «i Dœilingcr ont particulièrement étudié leur cœur, et M. Fohmann a fait une étude spéciale de leurs vaisseaux lymphatiques; M. Rosenthal a fait des recherches sur la structure de leurs branchies, et M. Flou- rens sur le mécanisme de leur respiration. Les autres particularités relatives aux animaux de cette classe n'oni pas été moins observées. Bailly a fait connaître le mécanisme des filets 198 DISCOURS PKELIMINAIRE. de la baudroie. MM. Geoffroy, de Humboldt, Rudolphi el Valenciennes, ont étudié les organes qui, chez les poissons électriques, développent de l'électricité. MM. Biot, Treviranus, G. Cuvier, ont réuni de nombreuses observations sur la vessie natatoire des poissons ; l'air qu'elle renferme a été l'objet d'expériences particulières. MM. Kunzmann et Agassiz ont publié le résultat de leurs recherches sur les différences de forme et de structure que présentent leurs écailles. Quelques expériences ont eu lieu sur la composition chimique des divers organes de ces animaux. Les faunes et les travaux descriptifs sont nombreux : De la Roche a publié, en 1809, l'ichthyologie des Baléares; M. Risso, celle de Nice ; M. Yarrell, celle d'Angleterre; M. Thompson, celle d'Irlande ; M. Nil- son, celle de la Suède; MM. Fries et Eskstrœm, celle de la Norwège; M. Raf* finesque-Schmaltz , un catalogue d'ichthyologie sicilienne. MM. Otto, Bonelli, Ranzani, Giorna, etc., ont contribué à faire connaître les poissons de la Méditerranée ; MM. Naccari et Nardo ont décrit ceux de l'Adriatique. On doit à M. Low une faune des Orcades et la description de quelques poissons de la mer du Nord; M. Monlagu a décrit plusieurs espèces rares des côtes méridionales de la Grande-Bretagne ; MM. Geof- froy Saint-Hilaire, Ehrenberg et Rïippell, nous ont fait connaître les poissons du Nil et de la mer Rouge; M. Tilesius, ceux de la mer du Kamschatka. M. Mitchill a donné une histoire des poissons qui se pèchent aux environs de New-York. Lesueur et Raffinesque ont publié de nouveaux détails sur l'ichthyologie des États-Unis. M. Buchanan nous a fait connaître les poissons du Gange; M. Russel ceux du Ben- gale; M. John M'Clelland, les cyprins de l'Inde, et M. Heckel les poissons de Kashmir; M. Bailli a exploré la Grèce sous le rapport ichlhyologique. Les diverses expéditions autour du monde et les explorations des voyageurs ont également enrichi nos collections de genres nouveaux ou incomplètement connus. Un assez grand nombre d'amateurs d'ichthyologie ont réuni les poissons de leurs côtes ou de leurs localités, pour contribuer à compléter cette partie si intéressante de l'histoire des animaux. Les Dictionnaires d'histoire naturelle qui ont paru depuis le commenceinent du siècle, contiennent tous, à mesure (ju'ils se rapprochent de notre époque, des descriptions plus fidèles, des ligures plus exactes, ainsi que des indications de genres nouveaux; mais le travail le plus grand et le plus beau qui ait paru sur cette science, et qui en renferme à-la-fois l'ensemble et les détails, est l'histoire naturelle des poissons, commencée pai- G. Cuvier, conjointement avec DISCOURS PRÉLIMINAIRE. l99 M. Valenciennes, qui l'a continuée, après la mort de son illustre colla- borateur. Une partie, moins connue et récente encore, est l'ichthyologie fossile, dont M. Agassiz s'est occupé avec beaucoup de succès, et à laquelle il faut joindre les essais de MM. de Blainville, Buckland, Sedgwick, Murchison, Valenciennes, Bronn, etc. Conchyliologie. — A la fin du xviii^ siècle , la conchyliologie sortait à peine du chaos. Les coquilles, assez bien connues, étaient considé- rées, par la plupart des auteurs, comme offrant les seuls caractères pro- pres à établir la classification ; mais quelques savants de premier ordre, aussi bons observateurs que philosophes profonds, avaient reconnu que les véritables caractères sur lesquels doit être fondée la classifica- tion naturelle des mollusques, ne se trouvent pas dans le test, mais dans les animaux. Cependant, tous les auteurs ne crurent pas devoir abandonner le système linnéen, et la modification qu'y avait apportée Bruguière, fut encore adoptée par Bosc dans les suppléments à Buffon. L'histoire des teslacés des Deux-Siciles par Poli, publiée en 1791, donna une impulsion nouvelle à la conchyliologie. Les trois groupes éta- blis par lui, sur la considération de l'animal , abstraction faite de la coquille, ont été admis par tous les naturalistes, quoique, dans ce sys- tème, il y ait des rapprochements peu naturels. En 1798, G. Cuvier s'occupa de la classification des mollusques. Ce nouveau système, dans lequel le grand naturaliste avait mis à profit les travaux des conchyliolo- gistes antérieurs, fut pour la science un progrès de plus; mais, comme tous les hommes supérieurs, et par suite de ce sage point de vue scien- tifique qui fonde sur l'expérience le perfectionnement ultérieur des méthodes, il ne cessa de travailler à la classification dont il avait jeté les premières bases. Profilant des divers travaux des hommes qui s'occupaient de conchyliologie, il arriva à établir une méthode dont les naturalistes classificateurs ne se sont que peu écartés. Vers la même époque que lui , mais se fondant toujours sur les principes immuables de la méthode naturelle, Denys de Monlfort, Lamarck, Pérou, Dau- debard de Férussac père et fils, Latreille, MM. de Roissy, Duméril, de Blainville, Alcide d'Orbigny, Deshayes, établirent des systèmes de malacologie, qui sont pour la plupart des modifications du système pri- mitif ; enfin les travaux particuliers de tous les savants ont mieux fait connaître certains ordres, certains genres, placés d'abord au hasard, 200 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. faute d'études suffisantes. Ces travaux ont servi à établir les classifica- tions généralement adoptées aujourd'hui. L'Allemagne vit paraître, en 1810, le travail de M. Oken, qui n'in- troduisit dans la classification aucun point de vue neuf, et qui ne fit qu'augmenter ou diminuer les genres établis. La classification de M. Raffinesque-Schmaltz est peu précise et difficile à comprendre. MM. Schweigger et Goldfuss sont encore des compilateurs qui ont plus ou moins heureusement modifié le système de Lamarck et celui de Cu- vier. M. Say, en Amérique, le docteur Leach et M. Gray, en Angleterre, ont proposé des modifications dans les genres ou des dénominations nouvelles de peu d'influence sur la classification , mais qui ont néan- moins contribué à perfectionner la science. Parmi les travaux généraux , nous citerons l'histoire naturelle des animaux sans vertèbres de Lamarck , dont MM. Deshayes et Milne Edwards ont donné une nouvelle édition ; la conchyliologie générale de Wood ; celle des coquilles terrestres et fluvialiles de l'Europe par Ross- massler ,• l'histoire des mollusques terrestres de Férussac ; la monogra- phie des hélicines, des porcelaines, etc., de M. Gray; celle des bulimes et d'une foule d'autres genres exotiques de M. Sowerby; la conchy- liologie appliquée à la géognosie que publie M. Deshayes; le beau species général des coquilles marines vivantes entrepris par M. Kiener, etc. Les conchyliologistes anatomistes ou descripteurs n'ont pas travaillé avec moins d'ardeur. On trouve naturellement à leur tête tous les sa- vants que nous avons cités plus haut ; nous y joindrons ceux qui , sans avoir fait des travaux de méthodologie, ont publié, soit des traités gé- néraux, soit des observations particulières. Diaparnaud modifia, eu 1803, dans son grand travail sur les mollusques terrestres et fluviatiles de la France, le mode de description des coquilles , et abandonna le sys- tème vicieux suivi par Linné et ses disciples. Cuvier publia successi- vement, dans les Annales du Muséum, depuis 1802 jusqu'en 1810, des travaux très nombreux sur l'anatomie de différents genres de mollus- ques. En 1813, M. Meckel jeta du jour sur la structure des pleurobran- ches et des ptéropodes. En 1816, M. Home inséra , dans ses Mémoires d'anatom,ie comparée , des observations relatives aux mollusques ; M. Erman a publié un mémoire sur leur sang; MM. Lesueur et Desma- rest ont donné des détails anatomiques sur la bolrylle étoilée; M. Stiebel est l'auteur d'un travail sur la lymnée des étangs. M. de Blainville a le premier donné une juste appréciation des organes respiratoires des DISCOURS PRKLIMINAIRE. 201 malacozoaires j il a publié, dans le Dictionnaire des Sciences naiurelles, des déiails précieux sur i'analomie et la physiologie de ces animaux ^ M. Ranzani a fait un mémoire très intéressant sur les mollusques ar- ticulés et les acéphales; M. de Haan a étudié les ammonites et les goniatiies ; Alcide d'Orbigny et de Férussac ont donné un travail très étendu sur les céphalopodes. Péron et Lesueur, voyageurs infatigables, firent paraître d'importants travaux sur divers genres de mollusques recueillis ou observés par eux. Péron, le premier, et, après lui, Des- marest et M. Savigny , ont fait connaître les mollusques agrégés , sur la structure et la classification desquels M. Milne Edwards a donné tout récemment un travail considérable. MM. Olfers et Leach ont publié des travaux spéciaux sur les genres balane et analife ; M. Martin Saint-Ange s'est occupé de l'anatomie de ces animaux, et MM. Thomp- son et Burmeister ont fait connaître les métamorphoses qu'ils subissent dans leur jeune âge. MM. Quoy et Gaimard ont étudié, dans leurs longs voyages, les mollusques de plusieurs points du globe. MM. Délie Chiaje, A. d'Orbigny, Richard Owen, Deshayes, Valenciennes, Rang, Milne Edwards, Audouin, Van Beneden, Lesson, Grateloup, Charles Desmou- lins, etc. , ont contribué, par leurs laborieuses recherches, au progrès de la conchyliologie; et, depuis que l'étude de l'animal est devenue la partie la plus importante de la science des mollusques , la plupart des conchyliologistes ont étudié avec soin l'anatomie de ces animaux, dont certaines particularités ont été découvertes par MM. Néry et Bojanus , qui en ont étudié l'appareil générateur, ainsi que par MM. Van Bene- den, Siebold, etc. On compte un grand nombre de faunes conchyliologiques. Geoffroy, le médecin, a réuni, dans un ouvrage, les mollusques de la France, et surtout ceux des environs de Paris. M. Michaud a continué le travail de Draparnaud sur les coquilles fluviaiiles et terrestres de la France ; MM. Desmoulins, Bouillet, Goupil, Millet, de Gerville, Collard des Chères, Payraudeau, Brard, Pouret, Bouchard, Chantereaux, d'Orbigny père, Hécart, Dillwyn, etc., ont rédigé des catalogues départementaux ou laissé de bons travaux sur les mollusques de diverses contrées. M. Nilson a publié une histoire des mollusques terrestres et fluviatiles de la Suède; MM. Pfeiffer, Kleb, Muhifield, Âlter, Gaertner, en ont fait autant pour l'Allemagne ; M. Mùiler a décrit les espèces de Dane- mark ; M. Hartmann, celles de la Suisse; Bowdich, celles de Porto- Santo ; MM. Poli, Costa et Philippi, celles de la Sicile; MM. Montagu, 26 202 DISCOURS l'Ri:LlMlNAIRF.. da Costa, Pennani, Donovan, etc., celles de la Grande-Bretagne; M. Des- liajes, celles de Morée. MM. Spix, Wagner et Moricand, ont décrit et tiguré quelques mollusques terrestres qui habitent le Brésil ; M. Lowe, ceux de Madère ; M. Rang a fait connaître les mollusques terrestres nou- veaux propres à la côte d'Afrique. MM. Say, Isaac Lea, Raffinesque, ont publié une faune malacologique des États-Unis. M. Alcide d'Orbigny a décrit tous les mollusques qu'il a trouvés dans l'Améiique méridionale, et publié des faunes malacologiques des Antilles et des Canaries ; MM. Eh- renberg, Botta, Riippel, ont recueilli les mollusques de la mer Rouge, etc. Entomologie. — L'entomologie, si jeune encore au xvm* siècle, mal- gré ses brillantes découvertes , et alors si fort dédaignée que Réau- mur croyait devoir se justifier de l'entraînement irrésistible qui l'at- tirait vers cette science, a fait de rapides progrès depuis 1789. Fabri- cius , qui, pendant vingt années, avait dominé la science , fut détrôné par Latreille. Dans son Précis des caractères génériques des insectes, publié en 1796, ce dernier appliqua, pour la première fois, aux ani- maux articulés, les principes de la méthode naturelle. Cet essai, qui s'écartait du système artificiel de Fabricius, révéla dans son auteur un sentiment profond des affinités ; mais il ne fut perfectionné qu'en 1806, quand Cuvier eut indiqué la séparation nécessaire entre les insectes et les crustacés, et que Lamarck l'eut réalisée. Pendant toute sa vie, et jusqu'en 1832, Latreille remania son système, et y introdui- sit successivement la classe des arachnides, créée par Lamarck, et celle des myriapodes , établie par Leach. Le Gênera crustaceorum et insectorum, son véritable titre de gloire, est admirable pour la ma- nière dont les divers genres s'enchaînent dans chaque ordre, et dont les caractères sont présentés. Dans le Règne animal de Cuvier et notam- ment dans la seconde édition , dont la partie entomologique a été écrite par Latreille, ce dernier a encore perfectionné sa méthode, qui ne pèche guère que par les points où toute idée systématique n'a pas complète- ment disparu. Bien que Latreille fût exclusivement méthodiste et qu'il ne prît aucune part aux travaux des anatomistes et des physiologistes, il sut habilement tirer parti de leurs observations. M. Duméril a donné aussi, dans sa Zoologie analytique (1806) , uii système de classifica- tion des insectes qui ressemble beaucoup à celui de Linné. D'accord avec plusieurs naturalistes , il assigne aux insectes la première place MM.DeCaudolle, Brown, Cassini, Turpin, Auguste de Saint-IIilaire, ont adopté la théorie de la métamorphose, entrevue par Linné, qui avait dit dans sa philosophie botanique : Principium florum et foUorum idem est; elle est aujourd'hui admise par la plupart des botanistes, après soixante ans d'incrédulité. D'après cette théorie, tous les organes appendiculaires des végétaux ne sont que la transformation de la feuille. La théorie de la fécondation, qu'on croyait définitivement établie, 9 226 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. exëciuées, pour la France enlièrc ou pour quelques-unes de ses parties, par MM. Élie de Beaumont, Dufrénoy, Boue, d'Omalius d'Halloy , Bron- gniart, d'Archiac, Triger, de Caumont, Lecocq, Rivière, Raulin, Bou- bée, Desmarels, de Charpentier; pour diverses parties de l'Europe, par MM, William Smith, Greenough, Murchison, Dumont , de Buch, Hoffmann, Naumann , Parisch, Beudant, Virlet, Boblaye , Keilhau, Hisinger; pour les États-Unis, par Maclure, etc. La paléontologie est aujourd'hui une partie essentielle de la géologie; elle a jeté un grand jour sur les questions relatives à l'âge des terrains, à leurs divisions, à la température de la surface du globe, pendant les diverses époques géologiques, etc. Nous parlerons tout-à-l'heure de ses progrès à l'article qui lui est spécialement consacré. La géologie, dont la haute importance ne peut être niée, a successive- ment absorbé des sciences qui jadis en étaient distinctes. Elle embrasse aujourd'hui la géographie physique , la géographie mathématique , la géologie spéculative, l'oryctognosie, la géognosie, la géogénie, etc. ; en un mot, elle s'occupe de toutes les hypothèses et de tous les faits relatifs à l'histoire du globe. La forme de la terre, sa densité, sa température extérieure et intérieure , les phénomènes magnétiques dont elle est le théâtre , les mouvements oscillatoires de son écorce , le relief de sa surface, les phénomènes volcaniques, l'atmosphérologie, la répartition des eaux, rentrent dans le domaine de cette science. Paléontologie. — La paléontologie, cette science si neuve encore et qui n'avait pas même été systématisée à la fin du xviii^ siècle, a grandi avec la géologie, dont elle est devenue le plus puissant auxiliaire. Nul doute qu'elle ne finisse par soulever le voile mystérieux dont sont encore couverts les premiers âges de l'histoire du monde. Ici encore nous nom- merons G. Cuvier. Cet illustre naturaliste, faisant de l'anatomie compa- rée l'application la plus neuve et la plus brillante, tire des mondes entiers de leurs ruines, et devient ainsi le créateur de la paléontologie po- sitive, dont personne jusqu'à lui n'avait compris l'importance. En 1796 , il publia son premier mémoire sur les éléphants fossiles ; et il est à remarquer que ce travail, qui ouvrait la carrière aux plus gran- des découvertes, fut lu le jour même où l'Institut tenait sa première séance publique. Deux ans après, il commençait la publication de ses beaux travaux sur les ossements des plâtrières des environs de Paris. Depuis cette époque, Cuvier ne cessa de s'occuper de la recherche des osse- DISCOURS PKKLlMINAlRt. 227 nieiils fossiles; ses différenls mémoires, qu'il publia d'abord dans les Annales du Muséum^ oui élë réimprimés par lui de 1821 à 1824, el forment un grand ouvrage, en cinq volumes in-4". L'impulsion donnée par le naturaliste français à la paléontologie se propagea rapidemcnl. Un grand nombre de savants, tant français qu'é- irangei-s , s'occupèrent de celle branche imporianle de la zoologie. MM. Meyer, Bojanus,Goldfuss, deHumboldt, Sœmmering, Schloiheim, Jauger, Buckland, l'abbé Croizel, Jobert, Kaup,eic.,onl publié, sur les vertébrés fossiles, des renseignements d'un grand inlérêl. L'ornithologie fossile est encore peu avancée; ei l'on ne connaît, dans les terrains secondai- res, qu'un petit nombre de débris d'oiseaux, appartenant à l'ordre des palmipèdes, comme ceux du calcaire de Pappenheim ; à celui des échas- siers, enfouis dans les terrains de l'Angleterre; à ceux des rapaces, des passereaux et des gallinacés, trouvés dans les gypses de Paris , en Auvergne, en Provence et en Italie. Sir Everard Home, MM. Buckland, De La Bêche , Conybeare , ont étudié les reptiles et les sauriens ; MM. Agassiz, de Mïmster, Buckland, Sedgwick, Murchison, de Blain- ville, etc., se sont occupés des poissons; MM. Desmarels, Alexandre Brongniart, Green, ont étudié les crustacés. Les invertébrés fossiles de l'embranchement des mollusques ont été l'objet d'études attentives de la part de Lamarck , MM. Sowerby, Parkinson, de Schlottheim, Des- hayes, d'Orbigny père et fils , de Basterot , Voltz, Dujardin , d'Archiac, Phillips, de Buch, de Mïinsier, Rœmer, Zieten , Goldfuss , Pander, Brocchi, Philippi, elc. Les échinodermes ont été étudiés par MM. Gold- fuss, Agassiz, Charles Desmoulins, Graieloup, etc.; les crinoïdes, par Miller et M. Alcide d'Orbigny. Les zoophyies sont le but de travaux spéciaux de la part de MM. Goldfuss, de Blainville, Michelin, elc. MM. Agardh, Ad. Brongniart, Sternbergei Gœppert, ont surtout éludié les végétaux fossiles. Enfin, depuis ces dernières années, tous les êtres organisés fossiles ont été observés avec un soin parliculier. Les collections paléontologiques se sont formées partout , et des recherches habilement dirigées sur lous les points habités par des sa- vants laborieux, ou parcourus par des voyageurs intelligents, ont déjà jeté les fondements d'une faune paléonlologique. Lorsqu'elle sera com- plète, nous pourrons sans doute pénétrer plus avanl dans l'histoire primitive de notre planète. Les fossiles d'Europe commencent à être assez bien connus. MM. Gaillardol, Darlu, l'abbc Croizct, Larlet, de Blainville , Dechcn , Conslani Prévost , Brongniari , de Ghrislol , 228 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. Boué, Lamouroux , Graleloup, de Basieroi, Dujardin, Marcel de Serres, de Laizer, d'Orbigny père, etc. , ont fait, pour quelques-uns de nos départements et pour certains terrains , ce qu'a fait Cuvier pour les ossements du bassin de Paris. M. de Blainville a commencé l'histoire de tous les vertébrés fossiles } M. Alcide d'Orbigny a entrepris celle de tous les animaux mollusques et rayonnes fossiles de France; M. Deshayes en a fait autant pour les coquilles fossiles tertiaires des environs de Paris ; MM. Drapiez, Bory de Saint-Vincent, Delaunay, Morren, Schmeiling, Knitz et de Koninck, pour plusieurs points de la Belgique ; MM. Ritter, Sœmmering, Hermann de Meyer, Razoumowski, Keferstein, Gerniar, Siedemann, Schloltheim, Rosenmiiller, Rœnier, le comte de Mïmster, pour l'Allemagne j M. Kaup, pour les environs de Darmsladt; MM. Zieten etHelil, pour le Wurtemberg; MM. Buckland, Owen, Cony- beare, Phillips, De La Bêche, Parkinson, Sowerby, Murchison, Fiilon et Mantell, pour l'Angleterre; M. Hugi, le docteur Lavater et M. Bur- det , pour la Suisse ; MM. Nilson , Hisinger et Wahlenberg , pour la Suède; MM. Brocchi, Philippi, A. Fortis, Spinola, Cortesi, Miche- lotti , etc., pour l'Italie; MM. Nesti, Pander, Eichwald, GottheK de Fischer, Bojanus, Adams, pour la Russie d'Europe et la Russie d'Asie. L'Afrique n'a jusqu'ici donné que peu de fossiles; mais l'Asie et surtout l'Inde ont fourni de riches collections, et ses gisements ne le cèdent en rien aux nôtres. MM. Falconer, Cantley, Baker, Durand, etc., nous en ont fait connaître les intéressantes productions , et y ont découvert des animaux inconnus aux savants. L'Amérique du Nord, cette sœur de l'an- cien monde sous le rapport de la civilisation, n'est point restée en arrière de nous dans la connaissance des ossements fossiles qu'elle renferme dans son sein. En 1797, JefTerson, président des États-Unis, fit le pre- mier connaître les débris du mégalonyx. Depuis cette époque, le sol des États-Unis, où les fossiles se trouvent généralement à une moindre pro- fondeur que chez nous, a été fouillé sur plusieurs points ; les cavernes ont été visitées, les alluvions des fleuves et des marais sondées; on y a trouvé un nombre considérable d'animaux antérieurs aux temps histo- riques. Les plus laborieux paléontologistes américains sont : MM. Har- lan, Fink, Peale, Hitchcock, Cooper, Barton , etc.; la connaissance des débris paléontologiques que renferme l'Amérique méridionale est due surtout à MM. de Humboldt, Darwin, Owen, Laraga, Lund, Claussen, etc.; ce dernier a découvert récemment, dans les cavernes du Brésil , plus de cent espèces de mammifères. Nous n'entrerons ici dans aucun détail sur l'existence des hommes DISCOURS PRÉLIMINAIRE. 229 fossiles, malgré l'inlérêt que présente celle queslion ; nous dirons seule- ment, sans chercher à en pcnéirer la cause, qu'aujourd'hui les hommes faisant autorité dans la science sont à ce sujet d'opinion diamétralement opposée. Distributio7i géographique des animaux. — Les animaux sont répandus sur la surface du sol conformément à des lois toujours en harmonie avec les conditions de leur existence ; il est certaines limi- tes que beaucoup d'entre eux ne peuvent franchir, malgré leur lon- gévité et le puissant développement de leurs forces musculaires. Quant à l'homme, il couvre le globe entier; et, avec quelques dissemblances dans les races, il vit sous toutes les latitudes , dans les climats glacés dés pôles , au milieu des neiges éternelles , aussi bien que dans les pays brûlants des tropiques. Les animaux que la domestication a liés à son sort, le suivent presque tous dans ses migrations et s'identifient, comme lui, avec la diversité des températures; mais, pour ceux qu'il n'a pas réduits en esclavage et qui vivent libres au sein de la nature, une inflexible loi les retient dans certains climats; par- tout ailleurs, ils languissent ou meurent. La connaissance de la distribution géographique des animaux est une science qui inté- resse le naturaliste , et dont on peut regarder Bufîon comme le créateur, bien qu'il ait souvent exagéré l'influence des milieux sur le développement de l'organisme. Depuis Buffbn, tous les voyageurs qui ont exploré les diverses contrées du globe ont concouru aux progrès de cette science. La distribution géographique des mammifères est gé- néralement bien connue, leur nombre étant assez borné , et leurs con- ditions d'existence les mettant constamment en rapport avec l'homme ; MM. Bory de Saint-Vincent, Minding, Lesson, Desmoulins, Fischer, Desmarels, Lyell, ont publié des travaux spéciaux sur ce sujet. Les oiseaux, moins sédentaires, vivant plus loin de l'homme , sont moins bien connus; lUiger, MM. Lesson, Alcide d'Orbigny, Quoy et Gaimard, se sont occupés de leur distribution sur le globe. Les deux derniers ont étu- dié la distribution des reptiles, et M. Wiegmann a publié un mémoire fort intéressant sur celle des sauriens. Les poissons sont bien, comme les autres êtres, soumis à des lois constantes d'habitation, quoique certaines espèces émigrent; mais, malgré les travaux de MM. Nouel, Macculloch, Forbes, de Humboldt et Valenciennes, leur répartition dans les eaux du globe n'est encore qu'incomplètement connue. A me- 230 DISCOURS PRELIMINAIRE. sure que nous descendons dans l'échelle animale, l'incerlilude devient plus grande; cependant, les travaux sur cette matière ne manquent pas entièrement , mais ils sont encore incomplets. Fabricius et Laircillc ont donné les premiers une géographie des insectes, poussée plus loin par MM. Kirby, Spence, Mac-Leay et Lacordaire. Dans ces derniers temps , elle a été l'objet de nouveaux travaux de MM. Milne Edwards et Blanchard ; MM. Quoy et Gaimard en ont fait autant pour les crusta- cés. MM. Broderip, de Férussac, de Blainville, A. d'Orbigny, etc., ont donné la géographie des mollusques; MM. Quoy et Giaimard, celle des polypiers, M. Ehrenberg, celle des infusoires. Il reste à résoudre un problème qui, à toutes les époques, a beaucoup occupé les hommes de science, et qu'enveloppe encore la plus grande ob- scurité; nous voulons parler de la distribution primitive des êtres sur la terre ; c'est de la paléontologie que nous attendons la connaissance de ces faits primordiaux de l'histoire de notre globe. Quand nous sau- rons ce qu'a été l'animalité à sa naissance, peut-être, en comparant son état primitif à son étal présent, pourrons-nous pressentir ses destinées futures ; mais jusqu'à ce moment les hypothèses qui ont été hasardées manquent absolument de certitude. Conclusion. — Arrivés au terme de notre tâche, il nous reste à recon- naître quel but s'est proposé la science et quel parti l'humanité a tiré de ses longs travaux. Déjà bien des progrès se sont accomplis, depuis que nous ne la voyons plus, renfermée dans les cabinets, devenir, sous l'inspiration de quelques hommes, un arcane inaccessible au plus grand nombre, et un monopole profitable seulement à la vanité des maî- tres et des disciples. Elle est descendue des hauteurs des théories philosophiques pour devenir pratique , et elle a abordé jusqu'aux dé- tails les plus humbles de la vie; car elle a compris qu'entre la vie scientifique et la vie civile , il existe une étroite solidarité. Le savant est donc devenu tour à tour agriculteur, mineur, distillateur, chaufournier, tanneur, teinturier, etc. Tous les arts, toutes les industries, sont venus lui demander des lumières, et il a répondu à tous. L'économie politique, quoique paraissant fondée sur des besoins d'un autre ordre, s'appuie également sur la science, qui en est le principal levier, et toutes les in- sliiuiions reposent sur ses progrès. Depuis qu'elle est entrée dans cette large et noble voie, les intelligences se sont agrandies, les préjugés ont , sinon <-,omplèicment disparu, du moins diminué, et la civilisation a DISCOURS PRELIMINAIRE. 231 mai'clié à grands pas. L'admiraiion u'esi plus fondée sur un fol en- gouement : la célébriU; du savant croît en raison du degré d'utilité de ses travaux; le plus populaire est celui qui a fait contribuer la science au bien-être de tous , et qui a compiis qu'elle est moins un but qu'un moyen. L'homme ne veut plus être livré à l'empirisme, depuis qu'il a reconnu qu'en vivifiant l'intelligence , l'expérience et l'observation le préservent du malheur d'errer à l'aventure ; aussi les peuples civilisés se sont-ils jetés à l'envi dans les voies que leur ouvrait la science, et se sont-ils empressés de réunir tout ce qui pouvait contribuer à ses progrès. Les bibliothèques s'enrichissent chaque année de tous les trésors de l'esprit; les musées accumu- lent, conservent et classent les produits des trois règnes, et of- frent le tableau de plus en plus complet de la variété de la nature. Chaque ville de quelque importance a son cabinet d'histoire natu- relle, son jardin botanique, sa bibliothèque, son académie. Des chai- res d'enseignement sont confiées aux hommes les plus éclairés et les plus dévoués aux progrès de la science ; des voyageurs rétribués par les gouvernements, récompensés par les sociétés savantes, parcourent le monde et rapportent le fruit de leurs longues et périlleuses recher- ches ; de nombreux recueils, dans lesquels sont consignées les décou- vertes nouvelles, se publient dans toutes les parties du globe; des ouvrages didactiques vont annuellement porter à une hiultilude de lecteurs les connaissances les plus propres à développer leur intelli- gence. L'étude de la nature a sa part aujourd'hui, même dans l'éduca- tion la plus humble. Tous les arts se sont mis au service de la science : la gravure et la peinture enrichissent les collections de précieuses iconographies; l'art plastique, imitant la nature, multiplie les prépa- rations anatomiques qui facilitent l'étude, et en éloignent les dégoûts et les dangers; enfin le règne de la science est établi, son domaine s'est accru, et nul n'osemt plus lui disputer son empire. Nous sommes loin de l'époque où les travaux scientifiques, regardés comme le fruit d'une révélation, laissaient l'esprit errer dans le vide. Après avoir laborieusement passé plusieurs siècles dans les secs et arides travaux d'analyse que venaient égayer çà et là quelques folles théories, nous sommes arrivés à posséder une telle collection de faits que nous avons cru la généralisation permise ; aussi notre époque est-elle deve- nue synthétique, trop synthétique peut-être. Nous avons voulu, devan- çaul le temps, prévoir ce qu'il n'est donné qu'à nos neveux de connaître • 232 DISCOURS PRÉLIMINAIRE. dans notre ignorance du principe et de l'essence des choses, nous avons énoncé l'existence d'une unité absolue, dont nous n'avons aucune idée. Le physicien, en admettant la molécule qu'il ne connaît ni ne comprend, cède à cette tendance vers l'unité ; le chimiste prend pour un type d'u- nité l'atome qui n'existe , sous une forme arrêtée , que dans son esprit ; le naturaliste, soit qu'il s'occupe de la nature inerte, soit qu'il étudie la nature vivante, cherche sans cesse à remonter des unités indivi- duelles aux unités collectives, pour arriver systématiquement à une sorte d'unité phénoménale; mais ces essais, si louables par la bonne foi de ceux qui les hasardent, et tout infructueux qu'ils puissent être, sont encore une preuve de progrès. Voici trois mille ans que la science s'organise ; et , depuis près de quatre siècles, notre Europe marche à la tète de la civilisation. La science a dévoré bien des générations; elle ne compte même plus aujourd'hui ses martyrs; cependant, après tant de sacrifices, pou- vons-nous dire que nous soyons arrivés à la certitude scientifique ? N'errons-nous pas encore dans un dédale de nomenclatures diffuses, de synonymies superflues , de langues imparfaites qui augmentent les dif- ficultés de l'étude, de théories contradictoires, de préjugés qui offusquent la raison et entravent sa marche progressive? Mais à côté du mal , suite inévitable du long isolement des peuples et du manque de moyens de manifester leurs découvertes nous avons aujourd'hui pour remèdes l'é- mancipation de la pensée et les merveilleuses facilités apportées à la diffusion des lumières. Dès lors, les conquêtes de l'esprit humain ne sont plus livrées au bon vouloir d'un aréopage scientifique ou à l'existence incertaine des nations. Tous les peuples en sont solidairement les dépo- sitaires ; et quand les rivalités qui les divisent auront à jamais cessé ; quand les hommes , jouissant de plus en plus des bienfaits de l'instruc- tion , marcheront d'un pas égal dans les voies de la science , alors seule- ment on connaîtra les bornes infranchissables pour l'esprit humain. La science, encore si imparfaite, ne parviendra sans doute jamais à déter- miner les limites et les rapports infinis de la création ; mais les immenses progrès qu'elle a déjà faits lui en promettent encore de bien plus grands pour l'avenir ; son influence , croissant avec les âges , continuera d'amé- liorer le sort de l'humanité et de substituer aux préjugés et aux hypothè- ses les faits incontestables que le temps découvre , que l'expérience classe et féconde pour les appliquer au bien de la société. Charles d'Orbignv. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. A AL. BOT. PH. (1) — Nom donné parRum- phius à deux arbres de l'Inde, qu'il a dé- crits très incomplètement, et qu'on sup- pose appartenir à la famille des Térébintha- cées. (C. d'O.) •ABACETUS (àffax^'5 , taciturne), ins. — Genre de Coléoptères pentamères.familledes Carabiques, tribu des Féroniens, établi par M. Dejean, et dont voici les caractères: les 3 premiers articles des tarses antérieurs dila- tés dans les mâles , moins longs que larges , et fortement triangulaires ou cordiformes. Dernier article des palpes allongé, presque cylindrique, et tronqué à l'extrémité. Anten- nes filiformes, allongées et légèrement com- primées ; lèvre supérieure en carré moins long que large. Mandibules peu avancées, légèrement arquées et assez aiguës ; menton trilobé; lobe intermédiaire arrondi. Corselet trapézoïde, presque aussi large à sa base que les élytres. Elytrespeu allongées, se rétrécis- sant un peu vers l'extrémité, et arrondies postérieurement. — Ce genre, auquel M. De- jean ne rapporte que 4 espèces, a pour type l'v^. Gagates Dej., qui se trouve en Guinée ot au Sénégal. II est d'un noir brillant en dessus, et ressemble un peu, pour la forme ot la taille, à la Feronia abaxoides. (D.) ABAJOUES. MAM. — Poches que certains genres de Mammifères portent aux deux côtés de la bouche. Presque tous les Singes de l'ancien continent, quelques Piongeurs américains appelés Diplostomes ( animaux (i) Les abréviations en petites rapitales, placées au com- mencement de chaque article , indiquent la grande classe à laquelle il appartient. * Les astérisques qui précèdent un très grand nombre d'articles, désignent ceux qui n'avaient pas encore Cjjuré dans les Dictionnaires d'Histoire naturelle di'ja publiés en France. T. I. à double bouche) , enfin les Nyctères , parmi les Chauves-Souris, sont pourvus d'Aba- joues qui diffèrent, dans les divers genres, par leur forme, leur capacité , et les fonc- tions physiologiques qu'elles remplissent. Elles servent à la plupart de ces animaux comme de garde-manger pour la conserva- tion et le transport momentané des aliments dont ils se nourrissent. (C. d'O.) ABAMA. BOT. PH. — Ce genre , créé par Adanson pour Y Anihericum ossifragum L., a été adopté par M. De Candolie ( Flore française ) ; mais avant Adanson, Mœhring (Ephetn. natur. Curios.) en avait déjà fait son genre Narihecium, qui paraît aujourd'hui généralement adopté, f^. narthecium. (CL.) *ABARIDE. Abaris (àÇao^'ç, léger), uns. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu des Féroniens, établi par M. Dejean, et qui a pour caract. : les 3 premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles, triangulaires, et aussi longs que larges ; dernier article des palpes presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. Antennes assez courtes, légèrement compri- mées et presque filiformes. Lèvre supé- rieure en carré moins long que large, et coupée presque carrément dans sa partie antérieure. Mandibules peu avancées, légè- rement arquées et assez aiguës; une dent simple et presque obtuse au milieu de l'écbancrure du menton. Tète triangulaire. Yeux assez gros, et lèvres saillantes. Corse- let carré. Élytres en ovale peu allongé. — Ce genre se rapproche un peu parle faciès du genre Pogonus ; mais il en diffère beaucoup par les caractères génériques. Il a pour type et unique espèce VA. œnea Dej. , trouvé dans les environs de Carthagcne , en Amé- rique, par M. Lebas. (U.) 1 2 ABA •ABASICARPON, Andrz. (àpriv.;eâ- (ji;, base; xapirôç, fruit). BOT. rn. — Genre ou sous-genre de la famille des Crucifères, très voisin de l'^>-abis et de VArabidium, dont il paraît ne différer que par sa siiique sub- cylindrique ou peu comprimée. Il est com- posé de 6 ou 7 espèces détachées du genre Arabis. ' (Sp.) 'ABASOLOA. BOT. ph. — Genre appar- tenant à la famille des Composées, mais sur l'organisation duquel on ne possède en- core que des données très vagues. M. De Can- dolle le caractérise de la manière suivante : Capitule radié. Fleurs du rayon femelles, Icapillaires, bi-tri-sériées ; celles du disque hermaphrodites, tubuleuses, à 4 dents. In- volucre à écailles bi-sériées. Pvéceptacleplan, couvert de paillettes linéaires, aiguës, den- ticulées, ciliées à leurs bords. Akènes tétra- gones, rhomboïdaux, et terminés supérieu- rement par un disque ombiliqué. — \]Abu- soloa est une plante à feuilles opposées, li- néaires, légèrement scabres, présentant des dents de distance en distance; les capitu- les sont solitaires, longuement pédoncules ; les fleurs du disque et du rayon sont blan- ches. On n'en connaît qu'une espèce, origi- naire du Mexique. (J. D.) ABATIA, Ruiz et Pav. bot. ph. — Genre sur la classification duquel les auteurs ne sont pas d'accord ; les uns le placent dans les Tiliacées , les autres dans les Bixacées ; M. Don pense qu'il appartient aux Lyihra- cées. Suivant M. Kunth, ce genre offre les caractères suivants : Calice 4-parti, coloré en dessus; eslivation valvaire. Pétales nuls. Étamines très nombreuses, insérées au fond du calice : les extérieures stériles, cordifor- mes. Anthères ovales , dithèques. Ovaire inadhérent, monostyle. Style filiforme. Stig- mate simple. Capsule 1-loculaire, 2-valve, polysperme, à 2 placentaires pariétaux, li- néaires. Graines oblongues, striées. — Ce genre ne renferme que 2 espèces de l'Améri- que équatoriale. (Sp.) ABAX (aÇa? , table). INS. — Genre de Co- léoptères pentamères, établi parBonclli dans la famille des Carabiques , mais non adopté par Latreille, qui ne l'a pas trouvé assez caractérisé pour le séparer de son grand genre Féronie , où il ne forme qu'une divi- sion. M. Dejean a suivi cet exemple dans son Species et dans la dernière édition de ABD son Catalogue. — f^. féronie et féroniews. \D.} *ABDERA (aêcîïîpa , nom d'une ancienne ville de Thrace).iNs. — Genre de l'ordre des Coléoptères, section des Hétéromères , éta- bli par Stephens et adopté par Westwood. Il ne renferme que quelques espèces indigènes, dont le type est l'A. bifasciaia {Mordella bi- fasciaia Marsh.) , que M. Curtis considère comme appartenant au genre Hypalus de Paykull. P'. ce mot. (Bl.) ABDITOLARVES. Abdilolarvœ { abdim, caché ; larva, larve), ins. — Nom donné par M. Duméril {Zool. analytique) à une famille d'Hyménoptères dont les larves naissent dans le tissu de certains végétaux, où elles ont été primitivement déposées à l'état d'oeufs. Celte famille correspond aux 3 dernières tribus de la famille des Pupivores de Latreille , les Gallicoles, Chalcidiies et Oxyures. (Bl.) ABDOMEN ou VEIMTRE {abdomen; d'ab- do, je cache), anat. — On a donné ce nom à la région du corps des animaux qui, plus ou moins distincte, suivant les espèces,offre une cavité d'une étendue très différente, destinée à loger constamment une portion du canal di- gestif,et le plus souvent d'autres organes im- portants. En général, dans la série animale, l'abdomen fait suite au thorax ; mais là où ce dernier manque, comme par exemple dans la classe des Annélides, il est difficile d'assigner des limites au ventre proprement dit; alors les naturalistes emploient le mot corps pour désigner l'animal tout entier. Ce qu'on nomme improprement queue chez tous les Crustacés , n'est autre chose que l'abdomen. Elle fait suite en effet au thorax, et contient une portion du canal in- testinal. On peut donc réserver le nom de queue à des appendices articulés ou non , mobiles ou immobiles, et qui ne renferment jamais aucune portion du canal intestinal. De cette manière , le mot abdomen aura plus d'extension , et le mot queue se trouvera plus rigoureusement défini. Sous le pointde vue physiologique, on peut dire que, dans l'abdomen, la solidité est en général sacrifiée à la souplesse. Du reste, comme dans la série animale il est impos- sible d'assigner à une même région du corps des limites bien tranchées, et que ces mêmes limitesnerenfermentpas toujours le nombre ni la disposition de certains appareils orga- ABD niques, il est indispensable, pour se faire une idée générale et précise do l'abdomen , de l'étudier dans les diverses classes d'ani- maux. Comme il sera parlé des organes digestifs et de l'abdomen aux articles Mam- mifères, Oiseaux, Reptiles, Poissons, Arti- cules , Mollusques et Zoophïtes, nous y renvoyons le lecteur. On trouvera aussi au mot TÉHATOLOGiE tout ce qui a rapport aux vices de conformation et au développement du ventre. (M. S. A.) ABDOMIIVAL ou ABDOMlNAVX.Abdo- minales {abdomen, ventre; à.'abdo, je cache). poiss.-Linnécomprenaitsous ce nom, dans le 4« ordre de sa classification ichthyologique, les Poissons pourvusd'une membrane bran- chiostège, ayant les nageoires ventrales insé- réesen arrière des pectorales. Les g. qu'il réu- nissait dans cet ordre ( 12^ édit. du Systema Naiurœ) sontlessuivants : Cobitis, Amia,Si- lurus, Teulhis, Loricaria, Salmo,Fislularia, Esox, Elops, Argenlina, Alheriua, Mugil, Mormyrus, Exocœlus , Polyuenius, Clupea, Cyprinus; mais, dans la classification qu'ils imaginèrent, les successeurs de Linné ont tous employécetle expression en lui donnant une autre valeur. Ainsi Blocb, auteur d'une méthode artificielle pour la distribution des Poissons, fondée uniquement sur le nombre des nageoires, a employé l'épithèted'y^ôdomf- nal pour désigner les divisions de quelques uns des 1 1 ordres que cette méthode lui four- nissait. Dans le 11' ordre des Decapterygii, la S'famille comprend, comme Abdominaux, le genre Polynemus. Dans le 4' ordre des Ocio- pterygii, les Abdominaux renferment les genres suivants : Caiaphractus , Sphyrœna, Alherina , Ceniriscm , Fistularia , Mugil , Gasierosleus , Loricaria, Squalus. Le 5" or- dre des Heplapterygii a aussi sa famille des Abdominaux, composée des genres Acipen- ser, Chimœra, Pristis , Mhiua , Rhinobatus, Raia, Plalyslacus, Siluru.s, Anableps, Acan- ikonotus, Esox, Synodns , Salmo, Clupea, Exocœlus, Chauliodus, Elops, Albula,Cobi- tis, Cyprinus, Amia, Pœcilia, Pegasus, Mor- myrus, Polyodon, Argenlina. Il n'y a pas de Poissons à ventrales sous l'abdomen dans les autres ordres. Lacépède , combinant la méthode de Pen- nant, qui subdivise les Poissons en Osseux et en Cartilagineux, avec celle de Linné, fondée sur la position des nageoires paires ABD 3 inférieures , a donné aussi une autre valeur au mot abdominal. Il comprend sous ce nom les espèces qui font partie du 4" ordre de chacune des divisions dechaquesous-classe, dans lesquelles sa méthode range les Pois- sons. Dans les Cartilagineux, \es Abdominaux de sa 1" div. sont : les Raies, \(isSquules et les Aodons; ceux de la 2""' sont les Chimères; ceux de la 3", les Polyodons et les Esturgeons ; enfin, dans sa 4' division il range, sous le nom d'Abdominaux, les Macrorlnjnques, les Pé- gases et les Centrisques. La sous-classe des Poissons osseux a aussi ses Abdominaux, ex- trêmement nombreux dans la 1" division; car cet ordre , le 20"= de sa méthode , se com- pose des genres Cirrliiie , Cliéilodactyle , Co- biie , Misgurne , Anableps, E ondule , Colu- brine , Amie , Bulyrin , Triptéronote , Om- pock , Silure , Macropléronoie , Malapiere , Pimélode, Doras , Pogonalhe , Cutaphracle , Plotose , Agénéiose , Macroramphose, Cen- iranodon , Loricaire, Hyposlome, Corydoras, Tacliysure , Salmone , Osmère , Corrégone , Cliaracin , Serrasalme , Elope , Mégalope , Noiacamhe,Ésoce, Synode, Sphyrene, Lépi- soslée , Polyplere , Scombrésoce , Fislulaire, Aulostome, Solénosiome , Argentine, Atlié- rine , Hydrargyre , Stoléphore , Muge, Mugi- loïde, Clianos, Mugilomore, Exocet, Polij- n'eme , Polydaclyle , Euro , Clupée , Mysie , Clupanodon, Serpe, Mené , Dorsuaire, Xys- t'ere , Cyprinodon , Cyprin. Enfin le g. Mor- myre appartient seul au 4"^ ordre de la 3= di- vision des Osseux, ou le 28« de la méthode générale. M. Duméril , dans ses ouvrages généraux sur l'Histoire naturelle, et surtout dans sa Zoologie analytique , a rendu la méthode de Lacépède plus facile à retenir, par la préci- sion qu'il a donnée aux différentes subdi- visions, ou aux divers ordres. Il a conservé le mot Abdominaux pour le 4" sous-ordre des Holobranches. Ces Abdominaux sont ici subdivisés en 8 familles, qui comprennent les genres énumérés plus haut pour repré- senter l'ordre du même nom de la 3* subdi- vision de la sous-classe des Osseux de Lacé- pède. Les familles de M. Duméril sont : les Siplionosiomes, Cylindrosomes, Oplophores , Diuiér'edes, Lépidopomes, Gymnopomes, Der- moplères et Siagouoles. Ce n'est pas le lieu de parler des auteurs postérieurs a ceux-ci , dont les méthodes ne 4 ABD sont que des complications qui ne servirent nullement les sciences naturelles, tant que l'observation de la nature ne vint pas éclai- rer, par une critique saine et savante , des méthodes imaginées précédemment ; mais j'arrive de suite à Cuvier, qui a fondé sa mé- thode ichthyologique sur les grandes divi- sions adoptées par Arlédi, et qui, par consé- quent, ne pouvait donner au mot abdominal la même extension que lui donnait Linné. C'est le !•'"■ ordre de ses Malucopiérygiens ; il retranche, par conséquent , de l'ordre de Linné , les Teuthis , F titulaires, Argentines, Aihérines, Muges et Polynemes , qui sont pour lui des Acanthopiérygiens à nageoires ventrales abdominales, mais appartenant à différentes familles de cette grande division. Les Malacopiérygiens abdominaux sont divi- sés en 5 tribus qui correspondent aux genres Salmo , Clupea , Esox, Cyprinus et Silurus de Linné. Ces familles sont elles-mêmes di- visées en genres, subdivisés en sous-genres, et ces derniers en groupes auxquels, dans sa méthode , il n'a plus donné de noms dis- tincts. Il faut avouer que ces sous-genres de sous-genres sont un très grand défaut de nomenclature. Je me suis toujours étonné que Cuvier, d'un esprit si juste, si sévère, ait ainsi altéré la nomenclature binaire, ce qui a souvent empêché de bien comprendre son œuvre immortelle du Bègue animal. Ainsi, la 1" famille , celle des Salmones, se partage dans les 2 genres SaumonelSier- noptyx. Or, le genre des Saumons se divise dans les sous-genres Saumons proprement dits (dont les Truites sont une sous-divi- sion ), les Eperlans, Ombres, Argentines, Cliaracins, subdivisés eux-mêmes en Curi- mates, Anostomes, Serrasalmes, Piabuques, Tétragonopteres, Raies , Hydrocyns , Cy- tharines , Sauras , Scop'eles , Aulopes et Serpes. La 2* famille, celle des Clupes,se compose des g. Hareng, Elope, Chirocenlre, Éryth- rin. Amie, piastre, Lépisosiée , Polyptère ; les Harengs sont divisés en sous-genres : Harengs propres , Mégalopes , Anchois , Thrisses, Odontognatkes, Pristigastres, No- lopteres. La 3' famille , celle des Ésoces, ne com- prend que 3 genres : les Brochets, les Exo- cets, les Mormyres ; mais les Brochets se composent des sous -genres Brochets pio- ABD près. Galaxies, Microslomes , Stomias, Chauliodes, Salanx, Orphies, Scombrésoces, Demi-becs. La famille des Cyprins se compose des 2 g. Carpe et Loche ; le l" subdivisé en Carpes propres. Barbeaux, Goujons, Tanches, Cir rhines. Brèmes , Labéons, Ahles et Gono- rhynques. Celui des Loches comprend le» sous-genres Anableps , Pœcilie , Lebias , Cyprinodon. Enfln, sous le nom de Siluroî- des, dans la dernière famille, ilaréuni les genres Silure, Malaptérure, Asprède et Lori- caire. Le genre Silure a pour sous-genres les Silures propres, divisés eux-mêmes en Silures spécialement dits et en Schilbés ; le 2« sous-genre , celui des Machoirans , est subdivisé en Pimélodes, Agénéioses et Do- ras; mais ces Pimélodes sont encore scindés en Shals, Pimélodes propres et Bagres ; le 3« sous-genre, celui des Hétérobranches, se sub- divise aussi en Macroptéronotes et en Hé- térobranches propres. Viennent ensuite les sous-genres Ploiose et Callichihe. Enfin les Loricaires ont pour sous-genres les Hypos- tomes et les Loricaires propres. Cet examen démontre que le mot abdo- minal, employé par Linné dans sa méthode artificielle , avait une première significa- tion précise dont tous les auteurs ont altéré plus ou moins le sens, parce que ces derniers, essayant de réunir les Poissons suivant les principes de la méthode naturelle, se sont servis d'un caractère artificiel. Cette position abdominale des nageoires ventrales est en effet peu importante dans l'organisation des Poissons , et la preuve la plus directe en est dans l'absence si fréquente de ces nageoires, ou, quand elles existent, dans la variation de leur position. On doit donc, selon moi , ne plus se servir désormais du mot abdominal que comme d'un adjectif commode dans une description ichthyologique , sans y attacher l'idée d'une grande division naturelle de la classe des Poissons. (Valenciennes.) •ABDOMINAUX. Abdominales [abdomen, ventre ; à'abdo , je cache ). ins. — Section établie par Latreille , dans la famille des Carabiques , adoptée par Eichwall, et qui correspond aux Simplicimanes de Bonelli , ainsi qu'aux Simplicipèdes de M. Dejean. Tous les Coléoptères de cette section ont l'abdomen très grand relativement au pro- thorax. (D.) ABE ABEILLE, ^pis (Pline), ins. — Ce genre, qui. dans le système de Linné, réunissait un grand nombre d'Insectes, estaujourd'hui res- treint aux seuls Hyménoptères , offrant pour caractères : 1° Antennes filiformes et bri- sées, c'est-à-dire faisant un coude ; 2" Man- dibules en formede cuiller chez les individus neutres ou ouvriers, et au contraire biden- tées dans les màleset les femelles; 3» enfin le 1" article des tarses des jambes postérieures très développé et quadrilatère dans les indi- vidus neutres, où il présente intérieurement une sorte de brosse formée de poils réguliè- rement rangés en bandes transversales. Ces caractères et plusieurs autres permettent de distinguer les Abeilles proprement dites, des Insectes qui les avoisinent et qui appartien- nent aujourd'hui à des genres différents. L'espèce qui sert de type au genre Abeille est l'Abeille commune, yipis meltificu des au- teurs. Nous allons donner brièvement l'his- toire de ses mœurs; mais, avantd'entrer dans ces détails, nous devons jeter un coup d'oeil sur l'organisation de ces Insectes, ne fût-ce que pour faire connaître les instruments à l'aide desquels ils exécutent leurs merveil- leux ouvrages. Et d'abord , tout le monde sait qu'outre les mâles et les femelles, il existe, parmi les .Vbeilles, une autre sorte d'individus qu'on dislingue sous le nom d' Ouvrièrex ; celles-ci composant la très grande majorité des habi- tants d'une ruche. Ces trois sortes d'indivi- £- wapi'; , en grec , signifie seulement les cils , tandis que (ilétfxxpov veut dire la paupière, et àôi/tpapoç celui qui en est privé. (G. B.) ABLET ou ABLETTE (Dim. d'Able, al- bns). poiss. — Poisson désigné par Linné sous le nom de Ciiprinus Albumus , et par Lacé- pède sous celui de Cyprin able. Cuvier le rangeait dans les Ables , et M. Agassiz le place, aujourd'hui, parmi ses Aspitis. Il est long de 5 à 8 pouces, très commun dans toutes les eaux douces de l'Europe ; à corps comprimé ; à ligne latérale très arquée et très infléchie vers le ventre ; vert-jaunàlre sur le haut du dos, brillant du plus bel éclat d'argent sur tout le corps ainsi que sur tout le péritoine. Cette matière, recueillie au moyen de l'Ammoniaque, produit l'essence d'Orient, employée pour la fabrication des perles fausses. On prend l'Ablette à la li- gne ou souvent avec des filets en nappe ou dans des nasses. Elle se réunit quelquefois en grandes troupes. Il parait que sous ce nom d'Ablette on dé- signe aussi quelquefois l'Épinoche , Gaste- rostem nci//ca/((.v de Bloch. (Val.) ABLETTE DE MEK. poiss.— Nom spéci- fique, dans Bonnaterre, du Perça alburnusL., figuré par Catesby sous le nom d'Albumus americanas ; c'est le Centioporne Alburne La- cép. Nous avons démontré , dans VHisi.nai. den Poiw., que cette espèce est du genre Om- brine et de la famille des Sciénoïdes , et non de celle des Percoides. (Val.) ABOEou ABOE-BETIIVA. poiss.— Mots de la langue malaise , dont l'un , Aboe , veut dire yns ou plus spécialement cendré, et Be- tiiia, femelle. Lacépéde les a trouvés extraits par Bioch , qui les avait fort mal copiés dans Valentyn , en les tirant d'une petite phrase malaise citée par le naturaliste hollandais : lAan Buioe jang Aboe betina , femelle d'un poisson de roche gris. Ces noms des Malais d'Amboine ou de Java , et point du tout des Hindous, se rap- portent à une figure de Valentyn , qui re- présente 2 fois , dans son ouvrage , le Chœ- lodon Meyeri de Bloch, et non l'Holacanthe annulaire, auquel cet auteur et Lacépéde son copiste l'ont mai à propos rapportée. La- cépéde a commis, d'ailleurs, une autre erreur sur ce poisson ; car , ne connaissant pas le système de Bloch , édité par Schneider, il a regardé ce Chœiodon Meyeri comme une espèce non décrite , et l'a placée dans le g. Holacanthe, dont il n'a aucun des carac- tères , sous le nom A' H. jaune et noir, déno- mination impropre , puisque Valentyn nous apprend que le fond de la couleur est gris. C'est aussi le Douwiny-Marquis de Renard. (Val.) ABOIEME\T. Latraiio. mam. — L'a- boiement est moins le cri naturel qu'une sorte de langage particulier au Chien , et plus ou moins parfait, suivant l'intelligence des races. La preuve de cette assertion, c'est que les Chiens qui naissent chez les nations sau- vages n'aboient point , et que , promptement dégénérés, les Chiens d'Europe, perdus dans les îles de l'océan Pacifique , cessent d'a- boyer, ne proférant plus qu'un long hurle- ment plaintif, qui rappelle celui des nôtres, lorsqu'on les bat ou qu'on les renferme. (C. D'O.) ABOLA , Adans. bot. ph. — Synon. de CINNA. ABOLBODA (nom indien?), bot. pu. — Genre de la famille desXyridacées, créé par Humboldt et Bonpland(P/. aquin. Il, t. 1 1 't' ADO qui le plaçaient parmi les Rcsliacécs , avec lesquelles il offre beaucoup d'aflinilés ; mais Agardh {Aphor.) et Desvaux {Ahh. Se. nat. 1823) l'en ont séparé , parce qu'entre autres caracl. différentiels, son ovaire Iriloculaire, pluri-ovulé , le développement plus parfait de ses enveloppes florales , et la structure de ses graines l'en éloignent suffisamment. En voici les caract. constitutifs : Glume du périgone externe adverse , roulée sur elle- même et caduque; les latérales plus petites, naviculaires, persistantes. Périgone interne corollacé, hypocratériforme, pourvu d'un tube filiforme assez allongé, à limbe trilobé, étalé, dont les lobes sont nus ou crèlés-bar- bus. Étamines 3, oppositives , insérées au tube du périgone interne. Ovaire Iriloculaire, surmonté d'un style trifide que terminent des stigmates simples , 2- ou 3-lobés , con- tenant plusieurs ovules dressés, sessiles , nichés dans l'angle inférieur de chaque lo- gelte. Capsule triquètre, Iriloculaire, à colu- melle séminifére, devenant libre par déhis- cence loculicide ; graines anguleuses et en petit nombre. — Les Abolboda sont des plantes herbacées , vivaces , à feuilles radi- • cales graminéennes, distiques, à hampe • nue ou bi-bractéolée au milieu, et terminée par un capitule solitaire dont les fleurs sont bleues. On en connaît 2 ou 3 espèces qui se plaisent dans les marais montagneux de l'Amérique tropicale. Link rapporte à ce g. le Chloerum de Willdenow. (C. L.) 'ABORIGÈNE. Abori(jenes{ab, de;oWf/o, origine ). — On nomme ainsi les hommes, les animaux, et même les plantes qu'on sup- pose originaires de la contrée qu'ils habitent. (C. d'O.) •ABORTIF. Aboriivus. — Un corps orga- nisé, un organe quelconque sont abortil's , lorsqu'ils n'ont point reçu leur entier déve- loppement, et qu'il leur manque certaines conditions indispensables à leur perfection. (C. D'O.) ABOU-BURS ou ABU-BURS (en arabe, pire de la lèpre ). kept. — C'est le nom que les habitants du Caire donnent au Piyo- dactyle d'Hasselquist , parce qu'on prétend que l'usage de quelques aliriienls sur les- quels il aurait passé suffit pour produire la lèpre. ^G. B.) ABOU-IIAKIVES. OIS.— Nom égyptien de ribis sacré.- (G. d'O.) T. I. ABR 17 ABOYELR ou ABOYELSE {abbnuho, j'a- boie; b. Lat.). o'.s. — Échassiers. Nom d'une espèce du g. Chevalier [Toianns, Cuv.) dont le cri a quelque rapport avec l'aboie- ment du Chien. C'est le 'loimtus gloiiis de Bechstein , la Barge aboyeuse de Buffon , le Clievaliev aux pieds veris de plusieurs au- teurs modernes. Celle espèce est très com- mOne en Europe , sur les bords des rivières, surtout lorsqu'elles sont débordées. On la trouve aussi dans l'Inde. (F- H.) "ABRA. M0I.L.— Genre proposé par Risso {Hist. nat. desprincipales productions de l' Eu- rope méridionale ), pour 2 espèces de très petites coquilles bivalvesde la Méditerranée. D'après les caractères qui leur sont assignés et dont nous n'avons pu vérifier l'exaclituiic sur nature , ces coquilles rentreraient assez bien dans le g. Erycina de Lamarck. (Desh.) 'ABRAMIS (âÇpa/jicç, nom, chez les an- ciens, d'un poisson indéterminable), poiss.— Genre de la famille des Cyprins, proposé par Cuvier. C'est aussi le nom grec d'un poisson du Nil , cité par Athénée et parOp- pieu, et que la plupart des modernes, trom- pés par la ressemblance de nom, ont cru correspondre à notre Crème, qui est un pois- son d'eau douce, vivant solitaire, tandis que ràÇpot(At'5 vivait en troupe dans la mer et entrait dans les rivières. Quelques passages, et entre autres celui d'un auteur arabe de la Renaissance, pourraient faire croire que les Grecs désignaient sous ce nom certaines espèces de Muges. (Val.) A BRANCHES. ^è^oMc/n'œ (a priv.;ffpa'/xco(, branchies), annél.— L'absence des branchies a paru à Cuvier un motif suffisant pour réu- nir sous ce nom, en un seul ordre, d'une part, les Lombrics et les i\'«îs, constituant sa famille des Abrunches séiiyères, et de l'autre les Sangsues et les Gordius composant la famille des Abranches sans soies. Considérée sous le rapport de sa séparation d'avec les autres Annélides, celte division serait excel- Icnle ; mais il n'en est pas de même du rap- prochement des divers genres qui la consli- tuent. M. Milne-Edwards , dans ses Élé- ments de zoologie , a formé avec ces deux familles deux ordres distincts sous le nom d'Annélides lerricoles et A' Annélides su- ceurs , en excluant toutefois de ces derniers les Gordius , qu'il renvoie parmi les Hel- 2 18 ABR minthes. f^oy. annélides (leur classifica- tion), LOMBRICS, NAIS, HIRUDINEES , GORDIUS, et l'article vers. (L. D. y. r.) 'ABRAXAS (nom d'une divinité de la secte des Basilidiens). ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Phalénites , établi par Leach , et correspondant en partie au g. Zérène de Treitschke , et que nous avons adopté, av«c modifications , dans notre Hisi. nat. dei Lé- pidoptères de France. (D.) * ABRAZITE. MLN.— Syn. de Gismondine. (G. d'O.) •ABKÉE. Abrœu'i (âôpo'ç , élégant, etc. Il faudrait écrire Abrœus par II , ici , et dans les mots suivants dont le radical est àÇpô?). INS. — Genre de Coléoptères penlamères, fa- mille desClavicornes , tribu des Hystérides, établi par Leach aux dépens du g. Hyster (Escarbol)des auteurs, et adopté par M. De- jean ( dernière édition de son Catalogue). Il a pour type V Hyster globosus Payk., qui se trouve aux environs de Paris. Les caractères de ce genre sont : Mandibules retirées. An- tennes à massue ovale un peu comprimée; fossettes placées au milieu du thorax pour recevoir les antennes. Prosternum court, large, tronqué antérieurement. Pieds assez longs ; tibias postérieurs cylindriques ; les antérieurs comprimés. Extrémité de l'abdo- men courbée. Corps menu , arrondi. (D.) ABRICOTIER, bot. ph. —Nom vulgaire du Prumns armeniaca L. (Sp.) •ABROBAPTE. Abrobapta (àSpo'ç, ma- gnifique ; êaTTTÔç, teint, coloré), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Ster- noxes, tribu des Buprestides , établi par M. Dejean dans la dernière édition de son Catalogue, mais dont il n'a pas publié les ca- ractères. Ce g. a pour type le B. chrysopiera Lat., espèce de la Nouvelle-Hollande. (D.) "•ABROCOMA (àÇpôç , mou ; xoVvj , four- rure). MAM. — Waterhouse {Proceed. Zool. Soc. Lond., 1837) aformé sous ce nom un g. de Mammifères qui lui paraît très voisin, d'un côté , de VOciodon, du Cienomys et du Pœphagomys, et de l'autre, des Chinchilli- dés; mais son organisation dentaire l'éloigné suffisamment des uns et des autres. Il diffère du Cienomys et du Pœphagomys par la grandeur de ses oreilles, la délica- tesse de ses ongles et la petitesse de ses inci- sives ; de rOcJodonparla longueur uniforme ABR des poils de sa queue. Toutefois il se rap- proche de ce dernier genre par la conforma- lion de ses pattes, qui sont nues , et dont le dessous est couvert de petits tubercules ronds et charnus ; mais le genre Octodon présente sous l'orteil des incisions transverses qui manquent dans VAbrocoma. Chez celui-ci, le dessous des orteils, ainsi que le reste du des- sous de la patte, est couvert de tubercules. L'extrême finesse de la fourrure des deux esp. ( ^. Bennetti, et ^. Cavieri, du Chili) qui composent ce nouveau g. , a suggéré à l'auteur le nom spécifique qu'il lui a donné. Cette fourrure est composée de deux sortes de poils, dont les plus longs sont tellement déliés qu'on peut presque les assimiler aux fils d'une toile d'araignée. (C. d'O.) ABROniA ( à priv. ; Spùpta , nourriture ; plante non alimentaire, par antithèse à Theo' broma ). BOT. PH. — Genre de la famille des Byllnériacées , tribu des Byttnériées , établi par Linné fils , et dont les caractères essen- tiels sont les suivants : Calice 5-parti. Péta- les 6, à onglets sacciformes. Androphore ur- céolaire , fendu au sommet en 10 lanières alternativement stériles (pétaloides) et 3-an- thérifères. Styles 5. Capsule pentaptère, tron- . quée au sommet, mucronée, 5-loculaire , polysperme ; placenta barbu. Graines ovales- globuleuses , arillées , périspermées ; coty- lédons foliacés, transversalement plissés. — Arbrisseaux à feuilles grandes, lobées. Pé- doncules oppositifoliés et terminaux , uni- Oores ou pluriflores. Ce g. renferme 3 esp. indigènes des régions interlropicales de l'an- cien continent. L'écorce de ces végétaux est filandreuse , et sert dans l'Inde à faire des cordages. (Sp.) ABROI^IA (àSpo'ç, délicat, élégant, etc). BOT. PII. — Genre de la famille des Nyctagi- nées, fondé par Jussieu [Gen. et Ann. Mus., t. II) et adopté par les auteurs postérieurs, qui le préférèrent au g. Tricratus, que L'Héritier a établi sur le même type. Yoici ses caractè- res essentiels : Involucre persistant, penta- phylle.multiflore. Corolle longuement tubu- lée , renflée à sa base, à limbe hypocratéri- forme , étalé , 5-lobé , à divisions obovales , décidues. Etamines 5, hypogynes, incluses, connces à la base en une gaine courte soudée avec le tube de la corolle. Anthères oblon- gues. Ovaire uniloculaire, surmonté d'un style simple , que termine un stigmate en mas- ABR sue, el conlonanl un ovule unique, dressé, à niicropyle infère. Le fruit est un akène libre dans la base pentaptère de la corolle. Graine unique, dressée, à test conné avec l'endo- carpe. Embryon à cotylédons condupliqués, enveloppant un albumen amylacé , à radi- cule infère et saillante. — Les Abronia sont des plantes herbacées, vivaces, indigènes de la Californie; leurs feuilles sont opposées, pétiolées, très entières; leurs fleurs remar- quables, longuement pédonculées, et dis- posées en bouquets terminaux. On n'en connaît bien qu'une seule espèce que la beauté de ses fleurs fait rechercher dans les jardins : c'est VA. mnbellaia Juss. (C. L.) • ABROSTOLE. Abrosiola ( âÇpoç , élé- gant, etc.; i Béroïiies, et seraient mieux désignés comme classe par cette dernière dénomination. 2" Les Discophores, qui sont circulaires, rayonnes, avec une grande cavité digestive centrale, et n'ont pour organes locomoteurs que le disque gélatineux en forme de cham- pignon viu de cloche, qui constitue la masse principale de leur corps Ils comprennent toutes les Méduses , et devraient former une classe sous la dénuminalion de Médu- sides 3» Les Siphoriophores , dont la forme est plus ou moins irrégulière ou anormale, qui n'ont pour organes digestifs que des suçoirs séparés, sans cavité centrale commune, et pour organes locomoteurs qu'une cavité particulière contractile, ou des vessies rem- plies d'air. Ils comprennent 3 familles ayant î^i peu de rapports entre elles, qu'on en de- vrait faire au moins des ordres, savoir: les Diphydes, dont le corps mou est con- tenu dans une sorte de caisse polyédrique, cartilagineuse, et possède une 2» partie res- semblant à un 2« corps engagé dans le 1"^; de sorte qu'on les a prises pour les assem- blages de deux animaux; les Physoplwrides ou Physalides, dont le corps mou est pourvu à l'extrémité antérieure d'une vessie nata- toire remplie d'air; les f^élellides , dont le corps contient une pièce cartilagineuse ou calcaire, creusée à l'intérieur de cellules remplies d'air. (Duj.) 'ACAL1C.4L. Acalicalis (à priv. ; xaiw?, calice), bot. — L'insertion des élamines est I acalicaîe, lorsque ces organes partent du ré- I ceplacle, sans contracter d'adhérence avec ! le calice. (C. d'O.) I 'ACALICIXE. Acalicinus (à priv. ; xaéivÇ, calice), bot. — Se dit d'une plante dépour- vue de calice. (C. d'O.) ! 'ACALICLXE. Acalicutatus {à priv.; xx- ).u;, calice). BOT. PII. — Ce mola>emploie, par opposition à celui de calicule, pour exprimer m ^ 24 ACA un genre ou une fleur en général dépourvue de calicule, comme certains g. de la famille des Malvacées, comparés à ceux dans les- quels le calice environne la fleur. (A. R.) *ACALLE. Acalles (àxaW,/îç, qui n'est pas beau). INS. — Genre de Coléoptères télra- mères, famille des Curculionides, établi par Schœnherr dans sa division des Cryptorhyn- chides, et dont voici les caractères : Anten- nes médiocres, assez minces; leur funicule composé de 7 articles; les deux premiers al- longés , obconiques , les autres courts , pres- que ronds, peu séparés; massue subovale. Rostre assez long, robuste, presque cylin- drique, s'aplatissant insensiblement vers la pointe, légèrement arqué. Yeux placés laté- ralement, ovales, un peu déprimés. Protbo- rax un peu court ou presque oblong, tronqué à la base, légèrement arrondi sur les côtés, \\n peu saillant au milieu antérieurement, lobé plus ou moins distinctement derrière les yeux. Écusson nul ou tellement petit qu'on peut à peine l'apercevoir. Elytres pres- que ovales, conjointes, convexes en dessus. Pattes médiocres, presque d'égale longueur, robustes; cuisses un peu épaisses, et quel- quefois denticulées. — M. Dejean a adopté ce g. dans la dernière édition de son Catalogue; mais la majeure partie des espèces qu'il y rapporte, au nombre de 17, sont différentes de celles qui composent ce même g. dans l'ouvrage de Schœnherr, et même il place parmi les Tylodes 2 espèces ( T. obesus Dej., et T. apicalis Dej.), qui sont des AculUs pour l'auteur suédois. Au reste, celle qui a servi de type à ce dernier pour établir le g. dont il s'agit, est le Curculio cametus Fab., qui se trouve en Styrie. (D.) *ACALLOPISTUS (âxaWu-rrccjToç, sans pa- rure). INS. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , famille des Curculionides , divi- sion des Érirhinides, établi par Schœnherr. Ce g. a pour type 1'^. vellicosus Gyll., espèce des Indes orientales. M. Dejean, qui l'adopte, en mentionne une autre du Sénégal, qu'il nomme A. sene'jalensi.s. Les caractères assi- gnés à ce g. par Schœiiherr sont : Antennes de longueur médiocre, peu fortes, insérées vers le milieu du rostre; leur funicule com- posé de 7 articles; les 2 premiers peu longs, subconiques, le suivant un peu épais, les autres transverses, presque perl'oliés, serrés, s'épaississant graduellement jusqu'à la raas- ACA sue, qui est subovalaire. Rostre assez long, robuste, linéaire, un peu courbe. Yeux écar- tés, presque ronds, point proéminents. Pro- thorax un peu plus court que sa largeur postérieure, bisinué à sa base, légèrement arrondi sur les côtés, beaucoup plus étroit antérieurement. Elytres un peu plus larges que le thorax à sa base, oblongues, presque carrées, arrondies à leur extrémité, avec les angles huméraux obtus. Cuisses antérieures offrant en dessous une dent dans leur mi- lieu, etserratifornies après cette dent; tibias antérieurs courbés en dedans. (D). "ACALHJS (âxocX^Yj'i; , qui n'est pas beau). INS. — M. Dejean avait d'abord appelé ainsi un genre de Coléoptères de la famille des La- mellicornes; mais attendu la trop grande ressemblance de ce nom avec celui d'^ca/- /es, donné antérieurement à un g. de la fa- mille des Curculionides, il lui a substitué celui d'Aiimus. (D.) ACALYPIIA (àxaXij.pa, corruption dans Théophraste d'à.xal-nore au sommet. (Desh.) 'ACANACÉES. ^canaceœ, Césalpin. bot. PH. — Synonyme de Chicoracées. (C. d'O.) •ACAIMDES. poiss. — Nom mal écrit par lionnaterre, et qui a été ainsi copié par tous ses successeurs, f^oy. alchandes. (Val.) *ACA1MTI1A {axav9a, épine), ins.— Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Bupreslides, établi ACA parMM.Gory etdeLaporte.quilui assignent les caractères suivants : Palpes maxillaires assez longs, grêles, formés de 3 articles vi- sibles; le basilaire très long, cylindrique et grêle; le 2' conique; le 3* en ovale allongé. Palpes labiaux de 3 articles ; le 1" à peine vi- sible, le 1' cylindrique, le 3""' ovalaire. Labre en carré transversal, très échancré en avant. Menton large, transversal. Lèvre pointue et ciliée. Mâchoires formées de 2 lobes, dont l'externe très grand, arqué ; l'interne petit et pointu. Mandibules fortes , arquées , armées intérieurement à l'extrémité de3 fortesdents. Antennes de 1 1 articles : le 1" gros ; le 2"" as- sez petit, allongé; les S™» et 4™^ égaux, longs et coniques ; les autres transversaux, dilatés intérieurement. Tarses à 1" article allongé; les 3 suivants échancrés, triangulaires. — Ce g. ne renferme qu'une seule espèce, celle de Cayenne, que les auteurs appellent A. oc- topunctaia, et que M. Dejean rapporte à son g. Prionopbom sous le nom spécifique de P. calachlora. (D.) ACAIVTnACÉES. Acanlhaceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones , à co- rolle monopélale bypogyne, offrant les carac-. tères suivants : Calice à 4 ou 5 divisions, sou- vent complètement distinctes, et ordinaire- ment imbriquées , quelquefois multifides ; d'autres fois, mais rarement, entier et réduit à un petit anneau persistant. Corolle tubu- leuse, à limbe quelquefois personne, plus sou- vent bilabié , offrant plus rarement ou une seule lèvre, ou des divisions presque égales. Étamines 4, didynames , la paire antérieure plus courte , quelquefois dépourvue d'an- thères , d'autres fois manquant tout-à-fait. Anthères à 2 loges symétriques ou non, ou à une seule, s'ouvranl par une fente longitudi- nale. Ovaire surmonté d'un style simple que termine un stigmate 2-lobé ou plus rarement indivis, environné d'un disque à sa base, à 2 loges contenant chacune 2 ou plusieurs ovules. Fruit capsulaire, biloculaire, s'ou- vrant en 2 valves opposées à la cloison, qui se sépare elle-même, suivant son axe, en 2 moitiés restant chacune attachées à la valve correspondante , ou d'autres fois s'en sé- parant avec élasticité. Graines attachées à l'axe, et, après ladéhiscence, portées sur le bord intérieur de chaque demi - cloison , au moyen d'appendices qui en partent, et qui offrent le plus souvent la forme d'un ACA ACA 27 crochet jous icndant la graine, plus rarement celle d'une cupule ou d'un simple mamelon, et qu'on a distingués par le nom de rétina- cUt. Ces graines , recouvertes d'un test lâche, sont dépourvues de périsperme, à em- bryon droit ou courbe , dont les cotylédons sont droits et arrondis ; la radicule droite ou courbe e!le-mème est dirigée en bas. Les espèces de cette famille sonldesplantes herbacées ou Trutescentes , à feuilles oppo- sées, simples, indivises, entières ou dentées, rarement sinueuses ou tendant à se partager en lobes , souvent obliques à leur base et inégales dans chaque paire par une allerna- tion régulière qui les fait quelquefois pa- raître distiques ; à inflorescence aiillaire ou terminale, quelquefois uniflore, plus sou- vent disposée en panicules, faisceaux, grap- pes ou épis, dans lesquels les fleurs, ordinai- rement opposées, sont accompagnées de 1 ou 3 bractées, quelquefois très développées, fo- liiformes, et venant suppléer le calice alors diminué. — Elles habitent, pour la plupart, les régions tropicales, quoiqu'un petit nom- bre vienne se montrer en Europe, jusque sur les bords du bassin méditerranéen, et en Amérique jusqu'en Pensylvanie. Leurs propriétés n'offrent rien de remarquable ni dégénérai. Le travail le plus complet et le plus récent dont elles aient été l'objet, est celui de Nées d'Esenbeck, qui , en décrivant les nombreuses espèces de l'Inde, dans l'ouvrage de Wallich {Pi. asiat. rarior.), a donné de la famille une monographie à laquelle nous empruntons les divisions ultérieureset lecatalogue des g., tel qu'il a été présenté avec additions par Lind- ley. Il partage les Acanthacées en 3 tribus , dont le principal caractère distinctif est em- prunté à la forme des rélinacles, qui est un crochet sous-lendant la graine dans les Ec- matacanthées , un petit mamelon la portant suspendue dans les Nelsoniées, une cupule cornée la soutenantdansles Thunbergiées.La 3« tribu, qui renferme la plus grande partie des g., a été subdivisée elle-même en 7 sec- lions, d'après des considérations tirées des combinaisons diverses qu'offrent la forme du calice et surtout de la corolle , le nombre des étamines, fertiles ou stériles, la hauteur a laquelle leurs filets s'insèrent sur la co- rolle, le nombre, la forme et la direction re- lative des loges de l'anthère , la proportion et la situation des graines, ainsi que d'après quelques modifications secondaires des réli- nacles et de l'inflorescence. GENRES. I" tribu. Thunbergiëes. — Thunber- gia , L. ; Meyeuia, Nées ; Hexacemrii, Nees; Mendota, R. et P.; Clistax , Mart. 2"" tribu. Nelsoniées. — Elytraria , Valh.; Nelsonia, R. Br.; Adenosma, R. Br.; Ebertnayera, Nées ; Erythracanlhus, Nées ; Gymnacanihus , Nees. 3me tribu. Xcmatacanthées. — 1. hycrO' PHILÉES. Hemiadelphis, Nees; Hygrophila, R. Br.; Geissomeria, Lindl.; — 2. ruelliÉes Dyschorisie , Nees ; Chœiacanihiis , Nees ; Dipleracanihus , 1Sees i Aphragmia, Nees ; Pelalidium , Nees ; Slephanophystim , Pohl ; Haberlea , Friw. ; Calophanes, Don ; Buetlia, L.; Phlebophyllum , Nees ; Buterœa , Nees ; Adenacanthus, Nees \Stenosiphonium, Nees ; Slrobilanthes,'^\.; Slenandrium, Nees;yî^c/>- mauihera,Nees ; Goldfnssia , Nees ; Asysia- sia, Nees ; Ecliinacanihus , Nees; Leptacan- tlius , Nees. — 3. barlériées. Asieracanlha , Nees ; Barleria, L. ; Lophosiachys , PohI. ; Nomaphila, Bl.; jEiheliema, R. Br.;Zepïda- galhis,V}.;Aphelandra,Y>..^v.;Neuracanlhus, Nees : Corythacanthus , Nees. — 4. acan- THÉES. BlephariSyi.; Blepharacanthus, Nees; Acanthus, L. ; Acanlhodium , Del.; Diliva- ria , J. — 5. justiciÉes. * Ruellioides : Crus- sandra, Sal.; Endopogon, Nees ; Loxanihus, Nees ; Phlogacanihus, Nees ; Cryptophrag- mium, Nees." Gendarussiées : Bostellaria, Nees ; Hemichoriste , Nees ; Grapiopkyllum , Nees ; Beloperone , Nees ; Adhatoda, Nees ; Gendamssa , Nees ; Bhytiglossa , Nees ; Lepiostachya, Nees ; Gymnosiachyum, Nees ; *** Eranthémées : Eranthemum, R. Br.; Cha- meranihemum, Nees ;Juslicia, L.; Bhinacan- tlius, Nees. — 6. dicliptérées. Blechum , J.; Bungia , Nees ; Didiptera , J.; Amphiscopia , Nees; Peristrophe , Nees; Sauiiera , Dec, Hypoesies,So\.;Bhapliidospora,Nees.—T.A!i- DROGRAPfliDÉES. Erianlhera , Nees ; Haplan Ihus, Nees ; Andrographys , Wall. (Ad. j.) 'ACANTHAGEIWS (âxavea, épine ; yiw'ç. mâchoire), ois. — Nouveau g., établi par Gould (Proceedings, 1837),suruneesp.du g. Philedon de Cuvier et dont les caractères sont : Bec de la longueur de la tête , comprimé , aigu , légèrement arqué ; narines basales ; 28 ACA mandibule supérieure échancrée vers son ei- trémitéel finement denticulée en scie; une partie sous-oculaire, nue, en forme de ban- delette depuis la base du bec ; les joues gar- nies de pointes rigides au-dessous de celte nudité. Pieds robustes; pouce fort, plus grand que le doigt médian. Ailes courtes, obtuses. Queue médiocre , égale à son ex- trémité.—Ce g. , voisin de YAnihochara de Vigors, ayant pour type le Merops caruncula- thus ou Pie à pendeloques, en diffère par sa queue égale , sa nudité sous-oculaire et ses joues épineuses. L'espèce type est 1'^. rufo- çitlaris Gould.delaN.-Galledu Sud {Syiwps. ois. de l'Ami.) (Lafr.) •ACAIMTlIAReiIViUS (axotvGa, épine; pi'v, bec, nez), ins.— G. de l'ordre des Coléoptères lélramères, famille des Curculionides, établi par Schœnherr, qui lui donne les caractè- res suivants : Antennes de médiocre lon- gueur, peu fortes ; le 1" article de leur funi- cule turbiné , les autres transverses, un peu tronqués et serrés au sommet, s'épaississant graduellement en dehors ; massue presque sécuriforme. Rostre assez court, robuste, se courbant subitement vers la pointe, presque gibbeux , bidenté au-dessous de l'insertion des antennes. Prothorax oblong, légèrement bisinué à la base, plus étroit dans sa moitié antérieure, un peu convexe en dessus ; écus- son assez grand, triangulaire. Élytres ovales- oblongues , arrondies à leur extrémité, lé- gèrement convexes en de.^sus. Pattes robus- tes, presque d'égale longueur; le pénul- tième article des tarses presque rond. — Ce g., qui ne figure pas dans le Catalogue de St. Dejean, a pour type une espèce unique du cap de Bonne-Espérance nommée A. Dregei par Schœnherr. (D.) ACAIVTHE. Acaiiihus, Juis. (âx«v6oî, nom de cette plante chez les Grecs), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées, dont il est le type. Voici comment Nées d'Esenbeck (Pi. asiat. rarior., t, III) en circonscrit les ca- ractères : Calice 4-fide; la division supérieure et l'inférieure beaucoup plus grandes, cette dernière 2-fide au sommet. Corolle I-labiée; lèvre S-fide ou 3-lobée, quelquefois auricu- lée à la base, à bord supérieur très entier. Etamines 4 , subdidynames , à filaments infères, infléchis au sommet. Anthères l-!o- culaires, ciliées, les supérieures dressées, les inférieures transverscs.è l'extrémité du fil;i- ACA ment en crochet. Capsule ovale, 2-loculaire, comprimée, 4-sperme, loculicide-bivalve ; cloison ligneuse, 1-sulquée, dilatée au som- met, obliquement tronquée, s'écartant des valves. Graines ovales, comprimées, tuber- culées , sous-tendues par des rétinacles épais, obtus, un peu dressés. Inflorescence en épi terminal, aphylie; fleurs 3-bractéi- fères ; une bractée commune, ciliée-soyeuse. — Les Acanthes sont des plantes herbacées, vivacesou suffrutescentes, remarquables par la beauté de leur port. On en connaît envi- ron une douzaine d'espèces, presque toutes particulières aux régions tropicales. Deux d'entre elles, les A. mollis et spitiosus, crois- sent naturellement dans le midi de l'Europe et de la France. Ces espèces portent le nom vulgaire de Branc-ursine , à cause , dit-on , d'une prétendue ressemblance avec une patte d'Ours. Vitruve a rendu la 1^ célèbre par l'historiette qu'il raconte à ce sujet, et d'où il résulte que le sculpteur Callimaque, d'après une feuille de cette Acanthe roulée par acci- dent en volute, aurait imaginé le modèle du beau chapiteau corinthien. Dans nos ofli- cines , elles sont aujourd'hui peu employées comme plantes médicinales. (C. L.) *ACAI>JTflÉES. Acantheœ. bot. ph.— Une des sections de la tribu des Ecmatacanthées, dans la famille des Acanthacées. (Ad. J.) •AC AIV'THÉPHIPPIE. A canlkepliipphim (axav9a, épine ; cfî-K-Kiov , selle ; on trouve souvent écrit par erreur Acanihophtppium ), BOT. PH. — Ce g., de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, a été établi parBlume, dans sa Flore de Java, pour une plante non parasite, dépourvue de tige, croissant dans !es forêts montueuses de Java, et à laquelle ce botaniste donne les caractères génériques suivants : Calice globuleux et renflé, à divi- sions extérieures soudées; les 2 latérales attachées à la base du gynostème ; la supé- rieure, réunie aux 2 intérieures et latérales qui sont spatulées, forme une sorte de voûte. Labelle onguiculé , attaché à la base 1res prolongée du gynostème ; limbe à 3 lobes. Anthère charnue, à 2 loges, contenant 8 masses polliniques inégales et sessiles. — L'espèce la Inconnue est VA. javauicum Bl. Une 2' espèce [A. sylheiense Lindl.) a été trouvée dans le Sylhet par Wallich. (A. R.) ACAIVTHIAS (âxavOias). Poiss. — Nom grec employé par Aristote [/-lO. vi, cap. x) ACA ACA 29 comme épilhète d'un de ses ya>eo'ç, et que Liaza explique ainsi : Spinaces vero Musteli, sic à spîna qiiam habeiit, tiuncupaii. Rondelet a appliqué cette expression au Squale que nous désignons actuellement sous le nom d'Aiguillat {Squalus acanihias L.). Il me sem- ble cependant que Rondelet et ses succes- seurs auraient pu tout aussi bien l'attribuer au Squale humantin [Squalus cenirina Lin.), qu'il a regardé comme le Ktvrptvï) d'Athénée. En adoptant, avec tous les ichthyologistcs, l'application actuelle du mot Acanihias y\& ferai remarquer qu'on ne peut , dans aucun cas, le traduire, comme l'ont fait tant de glossaires, parle mot de /feqwiH; le poisson désigné sous ce nom, et si connu des naviga- teurs et des naturalistes , n'ayant aucune épine. Gmelin s'est aussi servi du mot Acanihias Pomme épithète de sa dernière espèce de <- ayant l'apparence d'une soie), et de celle du corselet, surmonté d'un prolon- gement dirigé en avant et bifide à l'extrémité. Ce g. se rapproche beaucoup des Cenirotus ; les espèces en sont peu nombreuses et pro- pres à l'Amérique méridionale. Il a pour type VA. Siotlii Lap. , figuré dans l'ouvrage de Stoll [Icon. cim.). (Bl.) *ACANTHIZE. Acanihiza (axavGa, épine; 7Çû>. je place), ois. — Genre de Vigors et Hors- field, faisant partie des Becs-fins de Cuvier, et ayant pour caractères : Bec court, grcle, droit, déprimé à la base, comprimé vers la pointe ; mandibule supérieure à peine échaii- crée; narines linéaires recouvertes d'une membrane, en partie cachées par les petites plumes et les soies de la base du bec. Ailes médiocres ou longues, arrondies; 1""' rémi- ges étagées, la 2'"'" plus courte que les 4 sui- vantes, dont les 3™'=, 4'"'- et [,'"'■ sont les plus longues et à peu près égales. Queue médio- cre, légèrement échancrée ou arrondie ; l'ex- Iréinilé des rectrices et des rémiges finissant quelquefois en une petite pointe courte; plumes du front et du vertex souvent arron- dies en forme de petites écailles. Pieds de longueur moyenne; doigts et ongles annon- 30 ACA ACA çant assez de force de préhension. Ce petit groupe australien semble établir le passage des Roitelets aui Mérions et se compose au- jourd'hui de 1 1 espèces, dont 8 sont figurées dans le Symp. des Ois. de l'Auslr. de Gould, qui a retiré du g. VA. fronialis de Vigors pour en former le type de son nouveau g. Serricornis {même onvr., part. 4). (Lafr.) • ACAIMTeOBOTRYA , Eckl. et Zeyh. (5xov0a, épine; ffo'rpv;, grappe), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses, sous- ordre des Papilionacées, tribu des Lotées, sous-tribu des Génistées. Suivant Ecklon et Zeyher(P/an/., cap. 1, p. 192), ce g., dont ils décrivent 6 esp., est voisin des Leùeckia, et offre les caractères suivants : Calice à 5 dents presque égales. Corolle glabre, à étendard suborbiculaire, onguiculé ; ailes courtes ; ca- rène dicéphale, subrectiligne. Étamines mo- nadelphes, à gaine fendue antérieurement. Ovaire 6-8-ovulé; style filiforme, glabre; stigmate capitellé. Légume presque membra- neux, stipité, iinéaire-oblong, comprimé, apiculé, subacinaciforme. Graines rénifor- mes, déprimées. — Arbrisseaux. Feuilles non stipulées, trifoliolées. Fleurs jaunes, disposées en grappes. Pédicelles bibractéolés vers leur milieu. (Sp.) •ACAIMTHOCÉPHALE. Acanihocephala (axavGa, épine ; xcyaH, tête). INS. — Genre de l'ordre des Hémiptères, section des Hétérop- tères, famille des Coréens, établi par M. de Laporte [Essai sur la classif. des Hémip. hé- téropi.) qui le place dans sa famille des Ani- fioscélites. Ce g., qui renferme 25 à 30 esp., diffère à peine des Anisoscetis; le seul carac- tère propre à l'en faire distinguer existe dans les pattes postérieures, dont les cuisses sont armées d'épines, et les jambes dilatées dans toute leur longueur. — Le type de ce g. est VA. compressipes [Lygœus comp. Fab.). Cette esp., ainsi que ses congénères, se trouve dans l'Amérique méridionale. (Bl.) ACAIVTHOCÉPHALES. Acainhocephala (âxavGa, épine; x{o;, crête). iKS. — Genre de Coléoptères tétranières, famille des Curruiionides, éta- bli par M. Mac-Leay et adopté par M. Dejean. Ce genre ne renferme que des espèces de la Nouvelle-Hollande, dont nous ne citerons qu'une seule, VA. eclnnaïus, rapportée par M. d'Urville. (D.) *ACAM'nOMERA(avav9at, épine ;piy)po'ç, cuisse). INS.— Genre de l'ordre des Liptéres, division des Brachocères, subdivision des Hexachœtes, familledesTabaniens.ee genre, établi parWiedmann, et adopté par M. Mac- quart, a pour type et unique espèce VA. picta, qu'on rencontre au Brésil. Ses carac- tères sont : Trompe entièrement retirée dans la bouche. Palpes de 4 articles : les 2 pre- miers velus, le 1" très court, le 2*^ assez long, et le S"" le plus long de tous. Face à tuber- cule conique , raboteuse à sa partie infé- rieure , avec un sillon de chaque côté ; 3" ar- ticle des antennes long, conique, un peu comprimé, à 8 divisions, dont la dernière est la plus longue. Des ocelles. Abdomen large, déprimé, les 3 derniers segments petits, for- mant l'oviducte. Pieds grêles ; cuisses posté- rieures allongées, un peu en massue, ve- lues en dessous; jambes intermédiaires gar- nies de 2 petites épines à leur extrémité ; cuisses postérieures munies d'une épine en dessous dans les mâles ; 4'' cellule postérieure des ailes fermée. (D.) 'ACANTHOÎVEMUS (axav9a, épine ; v^^a, fil , tissu), poiss. — Nom donné par M. Agassiz à un g. de Poissons fossiles du Monte-Bolca,et dont on trouve la figure de plusieurs indivi- dus dans richlhyologie véronaise de Gaz- zola. Le plus grand et le mieux conservé est figuré sous le nom de Zeus gallus L. , et un plus petit sous le nom de Chœtodon au- reus Gm.M. Agassiz a rapporté avec doute à ce genre les Cliœiodon orbù, mucrolepidotUi, rosiratus. Ces 3 derniers individus sont très incomplets, eton ne peut émettre à leur sujet qu'une opinion douteuse. Quant au rappro- chement des deux premiers entre eux , et des deux derniers, il avait été déjà éta- 3 34 ACA bli. M. de Blainville avait, en effet, reconnu l'identité spécifique des deux individus figurés sous les noms de Zeus gallus et de Chœiodon aureus, et cet ichthyolithe est de- venu, dans son travail sur les poissons fossi- les , son Chœtodon subaureus. Il a de même rapproché , mais avec hésitation , le Chœto- don rostratus{p. 60, n. 76) du prétendu Chœ- todon macrolepidoius, qui est devenu son Chœ- todon ignolus (p. 50, n. 72). Mais cet auteur neme paraît pas avoir saisi les vrais rapports de cet ichthyolithe ; car les dents ne sont pas semblables àcelles des Chétodons, ni, comme l'avance M. Agassiz, à celles des Equula, qui les ont en velours ou en brosse très fine et ser- rées comme les Chétodons. Celles del'Acan- ihonème sont fortes, un peu crochues, et sur un seul rang. La crête impaire du crâne n'est pas à beaucoupprès aussi élevée que celle des Zeus et des Equula-, les apophyses épineuses des vertèbres sont différentes, celles de \'E- quula étant dilatées par une crête placée sur le haut de l'apophyse , tandis que cette crête est vers le bas dans l'Acanthonème. Si je suis de l'avis de M. Agassiz en regardant ce der- nierg. comme distinct, je leconsidèrecomme devant appartenir à la famille des Teuthies, comme très voisin des Amphacanlhes, et je ne le placerais ni près des Chétodons, avec lesquels il n'a aucun rappport, ni avec les Scombéroides, voisins des Voniers et des Olistes. La longueur des coracoïdiens arron- dis, courbés et dirigés en arrière vers la pointe avancée des premiers inter-épineui de l'a- nale, établit la ressemblance, qui est corro- borée par la forme du crâne , par les granu- lations et par les ciselures de ces os , par la conformation des mâchoires , la disposition Jes dents qui le garnissent , la brièveté des côtes , la largeur des crêtes des apophyses épineuses des vertèbres dilatées vers le bas, 3t tout-à-fait semblables à celles des Acan- hures. Je crois même voir sur le petit indi- vidu figuré {tab. 51, n. 3), de l'Ichthyologie véronaise, prétendu Chœtodon aureus, que la ventrale avait 2 rayons épineux, un externe et un interne. Ce dernier caractère complé- terait la ressemblance, et le g. Acanlhonème ne dififérerait des Amphacanthes que par la forme des dents sur un seul rang , coniques, en pointes recourbées, mais simples, et sans bord dentelé ou festonné comme l'ont celles des Amphacanthes. Toutefois, si je présente ACA avec quelque hésitation l'exislencedu carac- tère des 2 rayons épineux à la ventrale, les autres caractères que j'ai signalés sont d'une telle évidence qu'ils ne peuvent laisser au- cun doute dans l'esprit de l'icblhyologisle. M. Agassiz cite une 2' espèce de ce g., ï'yi. Bertrandi, trouvée dans un calcaire tertiaire bleuâtre, très siliceux, près de Schio, dans le Vicentin ; mais cette espèce n'a été déter- minée que par l'inspection du dessin. (Val.) ACANTDOMOTE. poiss.— Syn. de Nota- canthe. (Val.) *ACA\TH01V0TIJS (axavSa , épine ; vù- Toç, dos, surface convexe), crust. — M.Owen a établi sous ce nom un petit g. de Crusta- cés de l'ordre des Amphipodes , famille des Creveltines , très voisin des Talitres ; il n'en diffère guère que par la longueur des an- tennes supérieures; mais il se rapproche en- core davantage des Lysianasses. On n'en connaîtbien qu'une espèce trouvéeàigloolik. (M. E.) "ACANTHOIVYCHIA , DC. (ixavGa , épi- ne ; ôvv;(iov, OUglCt). BOT. PH. — f^Oyez PKN- TACiENA. (S. P.) '^ACANTHOIVIX ( 5xocv9a , épine ; SvuÇ , ongle). CRUST. — Genre de Crustacés décapo- des brachyures, de la famille des Oxyrinques et de la tribu des Maiens, établi parLatreille, et caractérisé par des yeux non rétractiles , logés dans les orbites circulaires , qu'ils dé- passent à peine; par des antennes extérieures dont l'article basilaire , soudé avec les par- ties voisines de la carapace, est étroit en avant, et dont la tige mobile s'insère en dehors du niveau du bord du rostre , de façon à n'être pas recouvert par ce prolongement ; par la forme élargie du pénultième article des pattes des 4 dernières paires, article qui est tronqué en dessous près du haut et porte un tuber- culeoudent, vesiiged'undoigtimmobilecon- tre lequel le tarse vient se replier. — Par leur forme générale ces Crustacés se rapprochent beaucoup des Pises. On en connaît 3esp. qui sonttoutesde très petite taille; l'une babitela Méditerranée, la 2= les côtes de l'Amérique , et la 3"^ le cap de Bonne-Espérance. (M. E.) *AC AI^THOPE.^ca)»/io;js (aKavOa, épine; o^, œil). INS.— Genre de l'ordre des Orthop- tères, famille desMantides, créé par M. Ser- ville , et ayant pour caractères essentiels ; Yeux avancés en pointe et terminés par une petite épine ; élylres larges , avec leur côte ACA sinueuse, et l'abdomen dilaté latéralement. —Ce g. ne renferme que 3 esp. propres à l'A- mérique méridionale, et dont le type est \'yi. fuscijolitis [Mamis fuscifolia Oliv.). (Bl.) ACAIVTIIOPIIIS (âxavGa, épine ; ocptç, ser- pent). RKPT. — Daudin a établi sous ce nom un g. d'Ophidiens de la famille des Vipères, dont un des principaux caractères est de porter une forte épine à l'extrémité de la queue. Il se distingue d'ailleurs par un corps court, épais, revêtu d'écaillés carénées ; par des la- melles sous-caudales non divisées ; par des narines simples, ouvertes latéralement cha- cune dans une seule plaque j par l'existence de scutelles sur la région antérieure de la léte ; par des yeux à pupille verticale et en- tourés d'un cercle de petites plaques, parmi lesquelles il en est une, la surcilière , qui forme comme une sorte d'auvent au-dessus du globe de l'œil. —La seule espèce qui ap- partienne encore à ce genre , VA. ccrasiinua Daud. , habite la Nouvelle-Hollande. On en trouve des figures dans plusieurs ouvrages ; la meilleure est celle de Ylcon. du Règne ani- mal de M. Guérin. (G. B.) ACAKTHOPHORA (axave», épine ; (popo;, porteur), bot. cr.— Genre de l'ordre des Flo- ridées , famille des Phycées , établi par La- mouroux {Thalass. non art., Paris, 1813), né- gligé par Agardh, qui en a fait la 4™^ tribu de son g. Chondria ; puis récemment repris et admis comme distinct par Gréville, qui, dans le Synopsis qu'il a placé en tête de ses u4lg. briiannicœ, le caractérise ainsi : Fronde con- tinue, cylindracée, cartilagineuse, garnie de petites épines. Fructification immergée ou placée à la base des épines , et consistant , soit en capsules ou conceptacles, soit en gra- nules ternes, c'est-à-dire disposés 3 par 3 le long de la fronde. Deux ou trois esp. com- posent ce genre. Comme il n'existe point de différence notable entre la fructification des Acunthopliora et celle des Chondria , et que d'ailleurs l'organisation des frondes est ab- solument la même dans les uns et dans les autres, nous ne saurions adopter le g. de La- mouroui , uniquement fondé sur la forme et le port de ces mêmes frondes, et, à l'exem- ple d'Agardh , Martius et Endlicher, nous n'en faisons qu'une section ou tribu du genre Chondria. (C. M.) * ACAIVTnOPnORLS («KavOat, épine; çopo'ç, porteur), i.-ss.- Genre de Coléoptères té- ACA 35 tramères, famille des Longicornes, tribu des Prioniens, établi parM.Serville et adopté par M. Dejean. Il a pour type le Prionus serrati- curnis Oliv., esp. des Indes orientales. Les principaux caractères de ce g., suivantM. Ser- vilie, sont : Corselet tri-épineux latérale- ment. Mandibules allongées, plus ou moins arquées, multidentées intérieurement. An- tennes de 3 à 10 articles prolongés en épines, au côté interne. Dernier article des tarses de la longueur des 3 autres réunis. (D.) ' ACAINiTHOPHYLLUM (axavOa . épine ; fvllov, feuille). BOT. pu. — MM. Hookerel Ai- nott(^or. 3Jag.comp.,t. I) ont proposé d'éta- blir sous ce nom un g. de plantes de la fa- mille des Composées , qui ne contiendrait qu'une espèce de l'Amérique méridionale ( yi. axillare ) ; mais avant eux , Meyen avait déjà employé cette dénomination pour un g. qu'il plaçait parmi les Silénées. Endlicher [Gen. PL), bien qu'adoptant Y Acanihophyl- Ittm, le rapporte comme simple section au Triptilion de Ruiz et Pavon. M. DeCandolle (Prod. , t. VII ) a élevé cette section au rang de g. sous le nom de Strongytoma. (C. L.) * ACANTnOPBïTOîV { 5xav9a , épine ; yvTo'v, plante), bot. ph. — Genre proposé par Lcssing(Sj/nop.s.) pour une plante de la famille des Composées , qui a été réunie au Cicho- rium, L. , dans le Prodrome de M . De Candolle. Cependant MM. Lindley et Endlicher ont adopté depuis ce g. comme tout-à-fait dis- tinct. Voici les caractères que lui assigne le second (Gew.P/.) : Capitule homocarpe, d'en- viron 6 fleurs. Involucre cylindracé , imbri- qué ; squames presque égales. Réceptacle pla- niuscule, épaléacé ; corolle ligulée. Akènes uniformes , éroslres , turbines , un peu ru- gueux transversalement; aigrette uniforme, très courte , multipaléacée , ceinte à la base d'un rebord prolongé de l'akène ; paillettes elliptiques, obtuses, assez distantes. — VA. spinosum , seule espèce du g., est une plante herbacée bisannuelle, appartenant au bassin méditerranéen. (C. L.) AC.\NTHOPODE. Acanikopodus (Sxaveoç, épineux ; «où;, tro^ôç , pied), poiss. — Lacé- pède a établi sous ce nom un g. dans lequel il réunissait 2 espèces déjà mentionnées dans son ouvrage sous d'autres dénominations et dans des g. différents. L'une, VA. argentem ( Chcetodon argenieiis L. ) , est la même que le Monodactyle falciforme; c'est le Pseiim 36 ACA Commersoni de notre ichlhyologîe (t. VII). La 2'"« espèce, VA. Boddaeni, esl d'un tout autre g. que lai": c'est l'Holacanthe Duc de Lacépéde. Ce g. , ainsi formé de 2 espèces nominales d'ailleurs dissemblables , n'.a pu être conservé. (Val.) ACAIVTIIOPOMES. Acanthopoma (axaveoc, épine ; irtàuta, opercule), poiss. — Nom de la 1 1""» famille du sous-ordre des Thoraciques , laHm'del'ordredesHolobranches.et la 2l""= de la classe des Osseux, dans la méthode de M. Duméril. Elle comprend les g. de Pois- sons de ces groupes à opercules épineux ou dentelés. Voici les noms de ceux que l'auteur y rapportait : Holocenlre, Persèque, Tœnia- note , Bodian , Microplére , Sciène, Lutjan et Centropome, tous pris de Lacépéde et adoptés sans aucune critique. (Val.) ACAIVTHOPS (axavGa, épine ;o-|', aspect). POISS. — Nom spécifique imaginé par Lacépéde pour une esp. de ses Holocentres. (Val.) * ACA\THOPS (âxav9«, épine; o|, œil). I-NS. — Ployez ACANTH0PE. *ACA1\TH0PSIDES. Acanihopsidœ (àxû.v- 6a , épine ; o-S^, œil ). ins. — Le docteur Bur- meister donne ce nom à un petit groupe de la famille des Mantides (ordre des Orthoptères), dont le caractère est d'avoir les yeux termi- nés en pointe. Ce groupe renferme les g. Acaniliops elScliizocephaliis. (Bl.) * ACAIMTIIOPSIS ( axavô» , épine ; '^ , œil). POISS. — Genre démembré des Cobiiis par M. Agassiz , et qui comprend les espèces de Loches à sous-orbitaires épineux. Le corps est comprimé et glissant ; la bouche esl en- tourée de petits barbillons ; les dents pha- ryngiennes sont très pointues et sur une seule rangée. — La Loche de nos rivières, A. tœnia Agass. {Cobiiis lœnia h.) , est répandue dans toute l'Europe. C'est un petit poisson qui vit sur les fonds sablonneux. Plusieurs espèces de ce g. vivent dans les eaux douces de l'Inde , et ont été décrites par Buchanan. On n'en connaît pas de marines. M. Agassiz en cite une espèce fossile d'Œningen, A. an- gustus {Poiss. foss., vol. V). (Val.) * ACAIVTHOPTÈRE. Acantliopierus ( a- xav6a , épine ; wTcpo'v , aile), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétramères , famille des Longicornes, établi par M. Gory, mais non adopté par M. Dejean , qui l'a réuni au g. Purpiiricenus. (D.) ACAIMTIIOPTÉRYGIEIVS. /îcanlhopic- ACA rî/(/!((3xav6^, épine ;-TrTepv-/iov , petite aile, nn- geoire). poiss. — Nom donné par Artédi à l'un de ses ordres de Poissons, pour exprimer que les rayons des nageoires sont durs et piquants, tandis qu'ils sont mous et flexibles chez d'au- tres Poissons. Pour bien comprendre la va- leur de ce mot, qui désigne encore, dans l'é- tat actuel de la science, le groupe le plus naturel qu'on puisse établir dans la classe des Poissons , il faut faire attention à l'observa- tion si juste d'Artédi , que les rayons, sou- liens des nageoires, sont toujours de deux natures dans ces animaux ; tantôt, et c'est même le cas le plus général , ils sont com- posés de petits ossicules doubles , plus ou moinsquadrilatères et articulés par synchon- druse à la suite les uns des autres, de façon que ces articulations n'ont aucune mobi- lité, mais que, le plus souvent, il résulte du peu d'épaisseur des rayons , et même de la longueur des pièces articulées, une sorte de flexibilité qui a fait donner à ces rayons l'é- pithète de mous ou de flexibles. On leur a substitué aussi la dénomination de rayons ariiculés , qui est certainement meilleure, car elle donne une idée juste de la nature et de la composition du rayon, quelle que soit sa rigidité. En elTet , on conçoit qu'un rayon très épais , c'est-à-dire composé d'articula- tions à pièces très larges et de très petite épaisseur, forme un rayon dur et poignant tel que ceux des Barbeaux [Ojpnnus bar- Z>«4 L.); quelques Siluies en offrent l'exemple. Mais il est aussi des Poissons dont les rayons sont simples, inarticulés, et composés de fibres osseuses plus ou moins parallèles à leur axe. Ces rayons, qui ne sont jamais divi- sés à leur extrémité, sont tantôt de vérita- bles épines , par leur rigidité, tantôt de sim- ples filets, grêles, mous, flexibles, et beau- coup moins rigides que les rayons articu- lés de plusieurs espèces , désignées sous le nom de Poissons à rayons mous. Cependant, la rigidité de l'épine pouvant être opposée , dans le plus grand nombre de cas , à la flexibilité et à la mollesse du rayon arti- culé , Artédi don.'ia avec raison au 2""" ordre de ses Poissons osseux répiliièle d'Acan- thoptérygiens , ordre qui , dans sa mé- thode, comprenait les g. Blennie , Gobie , Xiphias , Scombre , Mugii , Labre , Spare , Sciène , Perche , Vive , Trigle , SCorpène , Cotte , Zée , Chétodon et Gabiéiostée. Linné ACA cyanl cessé d'établir la classification des Toissons sur les caractères tirés de la nature des rayons, le néologisme d'Artédi fut oublié dans le Sysiema uainrœ; mais nous le re- trouvons dans la méthode suivie par Grono- vius {Muséum ichthi/nlorjicum). Ses Acanthop- térygiens comprennent les genres d'Artédi , sauf les Gobies ; il y ajoute cependant les g. Polyiiemus , Miisius et Holoceiiirus. Depuis cet auteur jusqu'à Cuvier, les ichlliyologistes ne se sont pas servis du caractère lire de la nature des rayons pour classer les Poissons; mais, dans sa classification, l'auteur du Rè- tjne animal a fait, sous le nom d'Acanthopté- rygiens, le 3"'* ordre des Poissons osseux. 11 lui a donné la même valeur qu'Artédi , et en a fait comme lui un ordre tellement naturel, qu'on ne peut le diviser que très difTicilement en familles. Néanmoins je crois que celles établies dans notre Hist. uni. des Poiss. se- ront généralement admises par les natura- listes. Cuvier compte dans cet ordre 15 fa- milles, dont nous donnerons les principaux caractères en traitant dans cet ouvrage de chacune de ces familles. La plupart ont pour type les g. établis et rangés par Artédi dans le groupe du même nom , et auxquels nous en avons ajouté quelques uns, en groupant dans une même famille plusieurs des g. de cet auteur, tels que les Scombres et les Xiphias, qui appartiennent à nos Scombéroides. Depuis Cuvier, M. Fiisso a fait usage du mot Acanthoptérygiens, mais pour désigner une subdivision des différentes familles qu'il a établies, en ayant égard à la position des ventrales, d'où il est résulté qu'il y a des Poissons jugulaires acanthoptérygiens , placés à côté des jugulaires malacoptéry- giens, etc. (Val.) •ACAIVTHOPUS (axavGa, épine; ttoO., pied). INS. — Genre de l'ordre des Coléop- tères hétéromcres, famille des Mélasomes, établi par Mégcrie et adopté par M. Dejean. Il ne renferme qu'une seule esp. qui se trouve en Dalmatie et en Italie ; c'est le fUaps cara- boides Germ. ou VHelops deuiipes Panz. (D.) AGANTHORHIKE. AcaniUorinus (i'xav- Ga , épine ; pc'vr) , ange , nom d'un Poisson de mer), poiss. — M. de Blainville a établi sous ce nom une coupe générique que Cuvier a subdivisée en Acantliias, Centnna et Scym- tiinm {Jouni. phys., Lxxiiii, 1816). (Val.) 'ACANTnORIlYNCnUS («xcxvQa, épino; ACA 37 pû/X"?! bec), ois.— Nouveau genre formé par Gould {Proceedings , 1837) dans la famille des Melliphages ou Philédons de Cuvier, et synon. du g, Phylidonyre de Lesson ( Tr. d'Orn.). Ce dernier nom nous parait devoir être préféré comme antérieur et comme ex- primant le rapport intime de cesOiseaux avec 2 g. connus. Foy. piivlidonyre. (Lafr.) "ACANTIIOSCEUS (axavea, épine ; a , climat ). PHYsioL. — La nécessité et l'usage ont déjà consacré dans les sciences ce mol, dont l'A- cadémie n'a point encore sanctionné l'em- ploi. On appelle Acclniiiiievient le conflit qui s'exerce à chaque transition entre les corps organisés cl les climats. Ici se présentent à la fois une question médico-industrielle, omise dans les autres Dictionnaires de ce genre, et l'étude philosophique des rapports des formes organisées avec les milieux am- biants. Ce douille titre commande raltenlion des naturalistes. Il suffit d'un regard jeté autour de nous, d'un simple coup d'œil sur l'étendue du 42 ACG globe, pour.voir chaque saison, chaque lo- calité, chaque région, varier ses produits. Les éléments de l'air, de la terre et des eaux, sont aussi les éléments de la vie , elle doit suivre l'inégalité de leurs conditions. La végétation, moins indépendante que l'être animé, inca- pable de se soustraire aux influences qui l'en- vironnent, fournit de ces exemples qui frap- pent chaque jour nos yeux. Chaque plante subit l'alternative des lieux et des saisons; l'humidité fait prédominer l'absorption ; la sécheresse, l'exhalation ; l'eau, que pompent les racines , et qui sert de véhicule à l'ali- ment, emprunte plus on moins des qualités du sol et fait varier ainsi les qualités des vé- gétaux , ceux d'entre eux qui vivent dans les eaux chargées d'acide carbonique contien- nent beaucoup de carbone et sont plus durs ; les champignons qui naissent sur le fumier et les détritus d'animaux sont essentielle- ment azotés ; d'autres absorbent des matières siliceuses ; enfin ceux qui avoisinent les mers contiennent du sel. On sait aussi que l'excès d'humidité donne un tissu aqueux et lâ- che ; que son défaut nuit à la nutrition , et rend les plantes chélives et misérables. La constitution de l'air opère donc selon son degré de température ou son état hygromé- trique. Mais une des influences les plus mar- quées est celle de la lumière; elle doit être regardée comme déterminant , en grande partie, l'absorption de la sève, si l'on con- sidère que les plantes pompent peu d'hu- midité pendant la nuit et à l'obscurité, que l'exhalation aqueuse est aussi plus considé- rable de jour, et surtout aux rayons directs du soleil. C'est encore la lumière qui , dans les cas les plus connus, détermine, dans le parenchyme des parties vertes, la décom- position de l'acide carbonique , et , consé- quemment, la fixation du carbone dans les végétaux. Elle détermine encore leur co- loration, le degré de leur allongement et de leur consistance, l'intensité des propriétés sensibles et la direction de plusieurs de leurs organes. Ce que nous disons des localités, nous pourrions l'étendre aux zones de la terre soumises à de plus vastes vicissitudes sidé- rales ; mais les bornes de cet ouvrage nous arrêtent. Il reste démontré, quanta présent, qu'une intime relation lie le sol à ses pro- duits comme la cause à l'effet , et que cette ACC étude approfondie doit fournir de précieuses inductions à celle des acclimatements. C'est pourquoi nous renvoyons au mot climat, n'ayant à nous occuper ici que des effets qui résultent des translations. Tout le monde sait qu'arrachée au lieu de sa naissance, une plante ne parvient à vivre ailleurs qu'après avoir vaincu les pre- miers effets de la souffrance , et qu'elle ac- quiert aussi un aspect et des propriétés en harmonie avec sa nouvelle habitation. Mille faits de culture appuieraient au besoin cette assertion; mais la nature elle-même nous offre encore des exemples de ces trans- formations. Que quelques feuilles, larges organes respiratoires, viennent à être sub- mergées et privées du contact de l'air, leur tissu , désormais sans action , s'atrophie et prend la forme linéaire. VUlva compressd devient, suivant les circonstances , plante marine, d'eau douce, ou même terrestre; on la voit se dégrader selon la profondeur de sa situation marine; elle perd déjà de sa taille, devient crépue et raccourcie vers les dernières lames liquides ; jetée dans les terres par les hautes marées , elle vit dans quelques ruisseaux, dans les eaux sau- màtres, et enfin dans les eaux douces , où elle devient VUlva conferioideu ; que l'eau disparaisse, elle se transforme en VUlva lerresiris. Ceci suffira pour donner une idée de la puissance des milieux; les effets des changements de climats sur les végétaux sont d'ailleurs trop connus pour nous y ar- rêter davantage. Les animaux ne subissent pas les effets moins marqués de ces sortes de translations; mais les observations de ce g., loin d'être nombreuses et complètes , comme celles qu'on trouve dans les traités d'agriculture, sont au contraire d'une extrême rareté, et d'autant plus rares , qu'elles ont trait à des êtres plus inférieurs: aussi en viendrons- nous de suite à quelques faits qui se rappor- tent aux animaux des ordres supérieurs , et sur l'authenticité desquels le caractère même des personnes qui ont bien voulu nous les communiquer ne nous permet pas d'élever le moindre doute. Ces faits sont très con- cluants, bien qu'ils naissent sous l'influence assez peu différente de deux de nos provin- ces : les chevaux et les bêles à cornes qu'on transporte de Bretagne en Normandie ac- ACC quiérent une taille plus élevée cl les carac- léres de la race normande ; et réciproquement les animaux transférés de Normandie en Bre- tagne n'atteignent ordinairement qu'à une taille inférieure à celle qu'ils eussent acquise dans leur pays natal. Il y a quelques années, le département du Finistère donna à la So- ciété d'Agriculture de Morlaix un Taureau et une Vache du Poitou , d'une taille très éle- vée. Ces animaux furent placés chez les cul- tivateurs qui pouvaient inspirer le plus de lonflance pour les soins qu'exigeait l'intro- duction de cette nouvelle race. A la 3'"" gé- nération , les caractères distinctifs étaient entièrement elTacés , et les descendants ne différaient plus des bêtes du pays, ni par la taille ni par les formes. On peut ajouter, à cet égard , que l'abondance de nourriture , qui produit de grandes espèces animales dans les pays fertiles , n'est pas toujours la seule cause agissante, non plus que les au- tres soins qui forment nos variétés domesti- ques, puisque, dans les exemples que nous venons de rapporter, elle n'a pu prévenir la dégénérescencedes races. Il fauttenircomple, sans doute , d'autres circonstances dépen- dantes de l'action générale des climats. C'est ainsi que l'Amérique , qui ne manque pas de fécondité , présente néanmoins des races plus petites que celles de l'ancien continent , et qu'elle a même vu diminuer la taille des races importées. Rien n'est plus curieux relativement à ces sortes de modifications des formes animales sous l'influence des climats , que les obser- vations recueillies par M. Roulin sur les es- pèces transportées de l'ancien continent dans le Nouveau-Monde. Selon cet auteur, des Poulets importés, depuis plusieurs siècles, à Cusco , où ils se sont perpétués dans une température qui ne descend pas au-dessous de 20° centig. , n'offrent plus, en souvenir de leur vêtement originaire, qu'un léger duvet , qui tombe bientôt pour laisser l'a- nimal entièrement nu , sauf les plumes de l'aile , qui croissent comme à l'ordinaire. Le Chat a éprouvé peu de modifications, par son importation à la Nouvelle-Grenade, depuis Colomb , si ce n'est qu'il n'a pas de saison marquée pour la reproduction , et qu'il ne miaule plus comme dans nos pays. Quant aux autres Mammifères , les obser- vations à faire présentent quelques difTicul- ACC 43 tés, à cause de l'influence qu'exerce l'homme .sur les animaux domestiques , en les pro- tégeant contre l'action du climat. Néan- moins, on peut remarquer que, dans les con- trées chaudes de l'Amérique, dans les plaines du Meta, il est 1res difficile d'élever des Agneaux , et que les Brebis sont peu fécon- des. Ici encore la nature opère rapidement, sous nos yeux, les effets ordinairement lents mais constants des climats sur le pelage de ces animaux , plus abondamment fourni de poils dans les pays froids, plus nu dans les pays chauds. Si la main de l'homme ne tou- che pas à leur toison , la laine s'épaissit , se feutre, et finit par se détacher en plaques qui laissent au-dessous d'elles, non une laine naissante, non une peau nue et dans uu état maladif, mais un poil court, brillant, bien couché, très semblable à celui de la Chèvre sous ces mêmes climats. Dans les places où ce poil a paru, la laine ne renaît jamais. Il résulte aussi des observations de M. Rou- lin que les animaux domestiques trans- portés en Amérique lors de sa découverte finirent par s'y acclimater, et que leur fé- condité devint même bientôt telle , qu'af- franchis par celte surabondance, la plupart reprirent leur vie sauvage. De ce nouveau cas résultèrent de nouvelles modifications: les oreilles du Porc se sont redressées , son crâne s'est élargi ; l'agilité du Cheval s'est développée , le courage de l'Ane a reparu , la vivacité de la Chèvre a augmenté ; enfin le pelage , perdant ses variétés dans chaque espèce, y est devenu uniforme. Remarquons à cette occasion que là se trouve la contre- épreuve de la proposition avancée par M. Isi- dore GeofTroy-Sainl-Hilaire, que les nom- breuses variétés du Bœuf, du Cheval, du Porc , de la Chèvre , etc. , ne sont que des produits de la domesticité. Il reste évident que les formes organiques sont , d'une part , modifiées par les agents extérieurs chez les êtres qui ont acquis leur développement, et de laulre , que la géné- ration finit par iransmellre ces mêmes mo- difications. Mais le succès des acclimate- ments offre souvent des difficultés ; et , bien que les éléments ambiants aient toujours une grande puissance , la vie résiste quel- quefois, et succombe même au lieu de plier. Il se développe dans ce conflit ilc? réadi'^tw ACC ACC maladives qu'il importe de connaître. Labat avait déjà observé la nécessité de n'opérer les translations en des climats différents que graduellement et par stations intermé- diaires , afin de prévenir les déchirements produits par une transition trop brusque. Ainsi, la vigne, importée directement de France dans nos colonies des Antilles , a eu bien de la peine à s'y naturaliser, tandis que le Muscat , venu de Madère et des Canaries , y mûrit parfaitement bien. Le même auteur fait aussi observer que le temps est quelque- fois une condition indispensable pour com- pléter certains acclimatements. « J'ai expéri- menté, dit -il, qu'ayant semé des Pois qui venaient deFrance, ils rapportaient très peu ; les seconds rapportaient davantage ; les troi- sièmes rapportaient d'une manière extra- ordinaire par le nombre et la grosseur. » Puis il ajoute : « Un habitant de ma paroisse, nommé Sellier, sema du froment qui était venu de France ; il vint très bien en herbe ; mais la plupart des épis étaient vides, et les autres avaient très peu de grains ; ceux-ci , nés dans le pays , étant semés, poussèrent à merveille, et produisirent les épis les plus beaux et les mieux fournis qu'on puisse ima- giner. » Rien n'a été plus négligé que ces sortes d'observations appliquées aux animaux des classes inférieures. La plupart vivent dans l'eau , il est vrai ; mais les dilTérentes eaux ne sont-elles pas pour eux autant de cli- mats? On n'en a pas fait davantage pour les insectes, qui appartiennent éminemment au domaine de l'air. Il ne sera pas sans intérêt, sans doute , de rappeler ici les expériences de M. Beudant sur les Mollusques. Quelques uns de ces animaux, pris dans des eaux dou- ces et placés immédiatement dans de l'eau salée au degré de celle de la mer, ne tardè- rent pas à périr ; mais si , au contraire, on n'opérait que par une transition graduée dans des eaux de plus en plus salées, l'accli- matement avait lieu avec quelques diffé- rences relatives aux espèces soumises à l'ex- périence. Les mêmes effets ont eu lieu pour les Mollusques marins plongés dans l'eau douce, à la seule différence près que les es- pèces vivant sur des rochers couverts et dé- couverts alternativement par la marée, sou- vent hors de l'eau, ont résisté plus longtemps à l'effet de l'immersion brusque. L'acclima- tofnent gradué, au contraire, s'opéra fort bien : M. Beudant conserva 5 mois des Pa- telles, des Arches, des Huîtres, des Moules, des Balanes bien portantes, en compagnie de Planorbes et de Lymnées. L'auteur a fait plus : il est parvenu à faire vivre , dans des ! eaux chargées de 0,31 de sel, des Mollusques j marins, qui vivaient dans celles qui n'en ; contenaient que 0,04. La forpiation des cris- taux a été la dernière limite de l'acclimate- ment. En ce qui touche les animaux supérieurs, on voit encore, dans le Mémoire de M. Boulin, que des Oies et des Paons apportés en Colom- bie , éprouvèrent , dans les premiers temps, toutes les difficultés de l'acclimatement : les pontes étaient rares , composées d'un petit nombre d'œufs , dont un quart à peine ve- nait à éclore, et plus de la moitié des jeunes oisons mourait dans le premier mois. Plus tard les générations s'améliorèrent ; et , pour la fécondité, l'espèce aujourd'hui diffère peu de celle d'Europe. Les Poulets éprouvèrent les mêmes effets : à Cusco et dans toute la vallée , on fut plus de trente ans sans pou- voir en obtenir, tandis qu'aujourd'hui les races importées sont devenues fécondes. La race anglaise, amenée depuis peu d'années, n'en est pas à ce point ; et , dans les com- mencements , on s'estimait heureux d'avoir deux ou trois Poulets sur toute une cou- vée. Il est enfin d'observation vulgaire que beaucoup de Mammifères étrangers s'accli- matent parfaitement chez nous , tandis que d'autres ne s'y reproduisent pas ou n'y vi- vent qu'environnés des plus grands soins. L'Homme lui-même , quoique appelé cos- mopolite , n'a pas moins a souffrir de ces déplacements, et il n'échappe le plus souvent à la mort que par les précautions que son intelligence lui indique. Deux grandes fonc- tions sont principalement intéressées, selon qu'on passe sans intermédiaire d'un climat chaud dans un climat froid , ou de celui-ci dans un climat chaud : la respiration et la digestion. Dans le premier cas , le poumon éprouve un surcroît d'activité , soit parce que la vitalité de la peau étant diminuée, le sang reflue vers les organes intérieurs , soit parce que les animaux consomment plus d'air sous un même volume à une basse tem- pérature. Lorsqu'on passe, au contraire, dans un climat chaud , l'excilatiou du poumon ,. A ce diminue, celle de la peau augmenle; elle de- vient le siège de la fluxion , el reste expo- sée à toute sorte d'cxanlhémes. Les mouve- ments étant ainsi portés à la périphérie , la digestion perd de son activité ; c'est ce que nous observons même dans nos climats, par le seul efTel des ciiangetnenls de saisons. Si donc on ne diminue la quantité d'aliments, si l'on ne les choisit légers , ou si l'on se livre à quelques excès, cette fonction se trouble , les organes digestifs s'irritent , et il en ré- sulte ces gastro-entérites et ces hépatites si communes dans les pays chauds. D'un autre côté, le poumon continue de produire une trop grande somme de chaleur , la circula- lion s'accélère, il se manifeste une pléthore générale et des symptômes de congestion au cerveau. r>e régime végétal, les boissons tem- pérantes, les bains froids, etc., préviennent ordinairement ces accidents et favorisent l'acclimatement. Tel est l'exposé succinct des principaux faits de l'acclimatement : partout des agents modificateurs , partout des êtres modifiés. Il n'en faut pas davantage, sans doute , pour faire sentir que nous ne posons pas ici une simple question d'économie industrielle ; nous touchons au fond même de la science. La puissance des milieux ambiants, dans la modification des formes organiques, n'est qu'un fait secondaire, comparativement à la loi universelle de l'instabilité de toutes cho- ses ; mais c'est un fait dont l'étudeapprofon- die peut concourir à nous mettre sur la voie d'une immense genèse. Remarquons d'abord que, lorsqu'unétrese développe dans un mi- lieu favorable, c'est-à-dire dans celui qui a vu ses plus antiques générations, il parcourt sans efforts ses diverses périodes. Que ce mi- lieu vierme à changer, aussitôt il souffre, et une lutte s'engage entre lui et la circon- stance nouvelle. Il semblerait, en n'y regar- dantpasde près, que l'organisme jouitd'une force propre, antagoniste de celle des mi- lieux et de nature différente ; mais l'observa- tion prouve le contraire. Que l'être acclimaté, et dont les générations ont subi l'empreinte du nouveau climat, soit replacé dans son milieu primitif, aussitôt même lutte, même résistance, même diflkulté pour ce nouvel acclimatement; d'où il suit que la forme or- ganisée ne tient rien d'eile-mcme , et que le nisus formuihus n'est qu'un jeu des élé- ACC 45 ments. Que si les formes du ressort de la bo- tanique et de la zoologie sont renfermées . de nos jours , dans une certaine limite de variations relatives à l'état actuel de notre planète, celle question de quantité ne tou- che au principe que pour le consacrer, l/ad- mirable relation des formes et des milieux a fait demander quelquefois lequel des deux était fait pour l'autre. Il ne peut y avoir là qu'une question de priorité facile à résou- dre : le monde physique ne suppose que lui- même; l'organisation, au contraire , sup- pose le monde physique. Une grande découverte ne naît pas dans les sciences sans ébranler au loin les prin- cipes déjà posés. Dès que l'unité de composi- tion organique fut reconnue ; dés qu'il fut établi que tous les êtres . quelque variés qu'ils soient, sont composés des mêmes élé- ments organiques, et que la nature n'a fait qu'en diversifier les proportions pour les approprier à différentes relations a^ec le monde extérieur, c'est à celui-ci qu'il fallut demander la raison des formes, et la créa- tion se présenta comme un vaste acclimate- ment. La philosophie dans les sciences doit couronner l'œuvre des détails ; espérons pour notre gloire que l'étude de la nature entre aujourd'hui dans celle voie. (A^T.) ACCORTE [citriiis, écourlé). ins. — Nom donné par Godard à une chenille qui se nourrit des feuilles du Rosier d'hiver. (D.) ACCOLCHEMENT. zool. — Kipulsiou naturelle ou extraction d'un fœtus et de ses dépendances hors de la matrice. (.\. T.) ACCOUCHEUR, p.ept. — C'est le nom spécifique d'un batracien anoure de notre pays, appartenant au g. Alijies, (G. B.) ÂCCOUPLEMEM\ Copulatio. pnvsioi.. — Rapprochement du mâle el de la femelle pour accomplir l'acle de la génération. L'ac- couplement n'est point indispensable dans toutes les espèces; certains animaux sont pourvus des deux sexes à la fois et peuvent se féconder isolément. Comme il existe une différence très grande dans le mode que suit la nature dans la reproduction des di- verses espèces , les naturalistes ont établi les divisions suivantes : 1° accouplement simple, pour désigner l'union du mâle avec la femelle ; 2" réciproque, lorsque deux ani- maux hermaphrodites donnent et reçdi- vent à la fois ; 3° composé., lorsque le méiue 46 ACC animal hermaphrodite se féconde sans le se- cours d'un autre individu. La durée de Tac- couplement varie à l'infini en raison des espèces. Il esl instantané dans beaucoup d'Oiseaux, et dure très longtemps dans le Mmaçon et dans un grand nombre d'In- sectes. Le mode de l'accouplement , et l'é- poque à laquelle il a lieu chez les animaux, sont subordonnés : dans le 1" cas, à la con- formation générale du corps, elparliculière- menl à celle des organes de la génération; dans le 2', aux saisons, à la température et à la domesticité. La plupart des animaux sau- vages s'accouplent une fois l'an, à une épo- que fixe. Il en est qui s'unissent entre va- riétés d'une même espèce, ou entre espèces voisines ; el dans ce cas on emploie ce moyen pour obtenir de plus beaux produits. L'influence de l'accouplement sur la géné- ration est très variable: tantôt un seul acte féconde un très grand nombre d'oeufs ; tantôt son action est limitée à une seule portée, tan- dis que pour certaines espèces un seul acte féconde plusieurs générations successives. Les moyens qu'emploient les animaux, et particulièrement les Insectes, sont aussi in- téressants que curieux à connaître dans tous les détails: aussi renvoyons-nous aux arti- cles qui traiteront des diverses classes d'a- nimaux. (M. S. A.) ACCRESCEMT. Accrescens. bot. ph. — Cet adjectif est usité pour caractériser les parties ou organes qui continuent de s'ac- croître, quand les autres parties du même système organique s'arrêtent dans leur dé- veloppement. Ainsi , le calice est accres- cent dans l'Allsékenge , les Rumex ; le style , dans les Clématites et les Pulsatiles , etc., parce que ces organes continuentà se déve- lopper postérieurement à la fécondation , c'est-à-dire au moment où les autres parties constituantes de la fleur s'arrêtent dans leur développement. (A. R.) ACCROISSEMEIVT. Accreiio, Incremei:- tum. PHYSioL. — Augmentation de l'étendue d'un corps par le dépôt successif de nou- velles molécules constituantes. L'accroisse- ment des corps organisés est soumis aux lois de l'absorption. Les molécules qui doivent servir à nourrir et à augmenter le volume des corps entrent dans leur intérieur, y subis- .'^enl une élaboration particulière, sont mises en mouvement dans les canaux ou cellules ACC dont ces corps sont composés, s'assimilent à eux, et en augmentent la masse de dedans en dehors. Si l'on compare entre eux les ani- maux et les végétaux , on voit que les uns et les autres reçoivent et élaborent à l'intérieur les matériaux de leur accroissement; mais que , dans les animaux , il est plus rigoureu- sement assujetti à des conditions fixes, tandis que la qualité du sol et la culture peuvent changer entièrement l'aspect, la taille et la nature des productions du végétal. La tem- pérature et les climats ont aussi une in- fluence remarquable sur l'accroissement des animaux et des végétaux ; toutefois, cette in- fluence n'apporte que des modifications lé- gères à la masse et à la forme de l'homme et des animaux, tandis qu'elle en a une très grande sur le développement des végétaux. (M. S. A.) ACCROISSEMEMT dans les végétaux. BOT. — Les végétaux, comme tous les autres êtres organisés, s'accroissent dans tous les sens, c'est-à-dire que les difl'érents organes qui les composent éprouvent une augmen- tation de volume plus ou moins considéra- ble. Cet accroissement est, comme on sait, l'un des caractères communs à tous les corps naturels : seulement, dans les végétaux, comme dans les animaux , il est contenu dans de certaines limites qu'il ne saurait dépasser. Cette augmentation se fait dans tous les organes des végétaux, et simulta- nément dans tous les sens. Ainsi, tandis que la tige et la racine, c'est-à-dire la partie centrale et axile du végétal, s'accroissent en hauteur, elles augmentent aussi en diamè- tre. Il en est de même des feuilles et de tous les autres organes foliacés et appendiculai- res , où l'accroissement se fait également en tous sens. C'est particulièrement dans la tige des végétaux que cet accroissement est le plus remarquable, el c'est dans cet organe qu'il a été étudié avec le plus de soin : aussi est ce de celui-là que nous allons nous occuper avec quelques détails. Nous l'étudierons suc- cessivement : 1° dans les plantes Dycotylé- dones ; 2° dans les plantes Monocotylédones, où il offre des différences notables; et, dans chacune de ces grandes divisions du Règne végétal, nous parlerons successivement de l'accroissement en diamètre et de l'accrois- sement en hauteur. A ce §1. TIGK Dr.S VÉGÉTAUX DICOTTLKDONS. lo Accroissement en diamètre. Pour faire bien connaître les phénomè- nes de l'Accroissement dans la tige des Vé- gétaux dicotylédones, il est indispensable d'abord que nous exposions ici en peu de mots la structure anatomique de cette tige et les différentes parties qui la composent, afin de mieux faire comprendre le mode de formation et le développement de chacune de ces parties. Une tige ligneuse dicotylédonée , coupée transversalement, celle d'un Chêne, par exemple, se compose des trois parties sui- vantes, immédiatement unies entre elles : l" à l'extérieur, l'écorce; 2" le corps ligneux; 30 le canal médullaire , qui en occupe le centre. I. L'écorce, formée de feuillets minces, intimement soudés entre eux, est la partie la plus extérieure de la tige. En procédant de l'extérieur à l'intérieur, elleoflre : i° Vé- piderme , membrane celluleusc et incolore , souvent fendillée et se détachant par frag- ments ; 2" Venveloppe herbacée, couche as- sez mince de tissu utriculaire, prenantquel- quefois beaucoup de développement dans certains végétaux, comme l'Orme, le Chéne- liége , et plusieurs autres , contenant , dans les jeunes individus , des granulations ver- tes qui finissent par disparaître avec l'âge ; 3* les couches corticales, ou le liber, plus ou moins nombreuses , quelquefois formées de feuillets, qu'on sépare facilement les uns des autres , ou soudées en une masse peu distincte. Ces couches corticales se compo- sent d'un réseau de flbres vasculaires, ana- stomosées entre elles, et formant des mailles remplies par du tissu utriculaire. Ces vais- seaux de l'écorce sont : 1° des Cubes ligneux, très allongés, très grêles, mais à parois épaisses, qui en constituent la majeure par- lie ; 2° des tubes laiiciféres , ou vaisseaux du latex, épars dans le tissu utriculaire, ou au milieu des faisceaux ligneux corticaux; 3" en- fin des vaisseaux ou lacunes du suc propre , qui n'existent que dans un certain nombre de végétaux à sucre propre. L'épiderme, l'en- veloppe herbacée et les couches corticales sont unis de manière à former un seul et même corps , dont les diverses parties ne sont distinctes que par la différence de leur urgdDisation ACC 47 II. Le corps ligneux est toute la partie de la tige située entre l'écorce cl le canal mé- dullaire. Il se compose de couches ou de zones plus ou moins circulaires et concen- triques , disposées autour du canal médul- laire. Ces couches , dont l'épaisseur est va- riable et souvent inégale dans les différents pointsde leur circonférence, sontdislinguées en deux parties : l'une, intérieure, composée de couches plus denses et plus colorées , porte les noms de cœur du bois , duramen ou bois proprement dit; l'autre, extérieure, appelée aubier, est formée des couches li- gneuses les plus extérieures, dont la cou- leur est plus pâle et le tissu moins dense. Quelquefois celle différence de coloration et de dureté est très marquée entre le bois et l'aubier ; c'est ce qu'on observe surtout dans les bois très durs, et particulièrement dans ceux dont la couleur est plus foncée. Dans les bois blancs et mous , au contraire , on n'observe presque aucune différence de coloration entre ces deux parties du corps ligneux. Du centre à la circonférence, les couches ligneuses sont coupées par des li- gnes, rayonnant et divergeant du canal mé- dullaire vers l'écorce, et qu'on désigne sous le nom de rayons médullaires. Ces rayons médullaires se prolongent jusque dans l'in- térieur de l'écorce, où ils viennent se perdre, et servent à établir une communication di- recte entre la moelle et le tissu cellulaire de l'écorce. Ils sont eux-mêmes uniquement composés de tissu utriculaire , mais offrant une disposition fort remarquable : leurs ulricules sont allongées transversalement et disposées en lignes parfaitement parallèles. Le bois se compose de deux éléments ana- lomiques : 1° le tissu ligneux , proprement dit, ou les fibres ligneuses qui sont des tubes courts , à parois très épaisses , coupés obli- quement en biseau à leurs deux extrémités, ou se terminant en pointe , mais unis entre eux buul à bout, de manière à former des fibres très longues et très résistantes; 2" les vaisseaux aériens , épars au milieu du tissu ligneux, et généralement désignés sous le nom de fausses trachées ou vaisseaux ponc- tués. Ces deux éléments sont combinés entre eux sans intermédiaire d'aucun tissu utricu- laire , le corps ligneux ne contenant ce der- nier tissu que dans les rayons médullaires. III. L'étui médullaire, c'est-à-dirc les parois 48 ACC du canal ligneux dans lequel la moelle se trouve contenue , occupe , en général , le point à peu près central de la tige. Il est composé de faisceaux vasculaires générale- ment contigus entre eux latéralement, et qui , indépendamment des tubes ligneux et des fausses trachées , contiennent encore de véritables trachées ; c'est même la seule par- tie de la tige où l'on trouve ces derniers vais- seaux. La moelle n'est que du tissu utricu- laire dans lequel existent quelquefois des fibres vasculaires. Telles sont les diverses parties dont se compose la tige dicotylé- done ligneuse. Une lige dicntylédonée her- bacée présentera les mêmes parties essen- tielles que la tige ligneuse, c'est-à-dire une écorce , ui;e couche de tissu ligneux et un étui médullaire. Mais ces parties y sont moins distinctes, et surtout le canal médul- laire y est proportionnellement beaucoup plus grand. Chaque année, il se produit une nouvelle couche ligneuse à l'extérieur de celles qui existaient déjà dans la tige des arbres dico- tylédones. Celle couche se forme successive- ment, à mesure que les bourgeons se déve- loppent sous la forme de jeunes branches ou de scions, par l'addition de fibres nouvelles, qui tendent constamment à en augmenter l'épaisseur. Mais pour bien nous rendre compte des phénomènes de cet accroisse- ment , éludions d'abord la manière dont se produisent et se montrent , des la première année , les diverses parties dont se compose la jeune lige. Si l'on examine une jeune lige dès le mo- ment de son apparition , ou , ce qui est la même chose, un jeune scion lout-à-fail à son extrémité, par exemple dans son dernier entre-nœud ou mérilhalle, on y trouve l'or- ganisation suivante : Le canal médullaire, excessivement grand , occupe en général la majeure partie de la tige. Ses parois sont formées de faisceaux ligneux, souvent peu nombreux, généralement très petits, dis- tincts les uns des autres et séparés par du tissu ulriculaire , qui d'un côté vient de ce- lui qui remplit le canal médullaire , et s'é- tend jusque dans la couche celluleuse pla- cée sous l'épiderme. Disposés sur une coupe transversale conmie autant de coins ou de figures ovales , dont la petite extrémité est tournée vers le centre de la tige, ces fais- ACC ceaux sont à la fois l'origine , par leur par- lie intérieure, de l'étui médullaire , et par leur partie externe de la première couche li- ' gneuse ; mais ces deux parties ne sont nulle- î ment distinctes; et dès lors il est évident I que le canal médullaire n'est pas originaire- 1 ment un organe a part des vaisseaux ou com- 1 parliments ligneux, mais qu'il n'en est que î la partie la plus intérieure. Déjà à cette pre- i mière époque, où l'organisation de la lige I n'est en quelque sorte qu'ébauchée , la par- j lie la plus intérieure des compartiments li- ! gneux montre des trachées à l'état rudimen- i taire, ainsi que les autres vaisseaux aériens. j En dehors de ces faisceaux ligneux, déjà dis- I posés circulairement et formant les rudi- i menls de la première couche de bois, se voit ! une zone plus ou moins épaisse d'un autre [ tissu cellulaire rempli degranulalions vertes. Quelquefois, à cette première période, ce lissu forme à lui seul toute l'écorce. D'autres fois, à la partie intérieure de ce tissu cellulaire herbacé, on aperçoit des faisceaux fibreux disposés égalementen une zone, plus souvent interrompue , rarement continue, qui con- stitue le premier liber. Celte couche fibreuse de l'écorce est toujours séparée de la zone des faisceaux ligneux par du lissu ulricu- laire dépourvu de granulations vertes , et à laquelle on peut donner le nom de zone gé- nératrice, parce que c'est en effet en elle que se passent les phénomènes de la formation et de la multiplication des fibres ligneuses et corticales. Le liber ou la partie fi- breuse de l'écorce a quelquefois une autre origine II provient de la partie la plus extérieure de chacun des faisceaux ligneux qui se séparent du lissu du bois par l'inter- position d'une couche de tissu ulriculaire sans granulations, qui représente la zone génératrice. C'est ce que nous avons ob- servé dans plusieurs végétaux, comme la Vigne, l'Epine-Vinetle, etc. Ces faisceaux du liber se distinguent facilement des fais- ceaux ligneux , en ce qu'ils ne contiennent aucune Irace des vaisseaux aériensqui n'exis- tent que dans les com|iartiments du bois. Les faisceaux ligneux augmentent succes- sivement de volume et de nombre. A leur côté externe , en elTet , c'est-à-dire du côté qui regarde l'écorce , s'ajoutent successive- ment de nouvelles fibres ligneuses , au mi- lieu desquelles se montrent des vaisseaux 4r*' ACC aériens. Lorsqu'on examine, snr la coupe transversale d'une jeune branche, la dispo- sition du bois et de l'écorre , on voit que ces deux organes sont parfaitement contigus l'un à l'autre, sans que, par conséquent, l'œil puisse discerner entre eux aucune ligne de séparation. Ainsi , les faisceaux ligneux sont unis aux faisceaux corticaux par une couche plus ou moins épaisse d'un tissu utriculaire fin rt comme à l'état rudimen- taire, dont les utricules se continuent et se transforment en tubes ligneux, par le côté qui touche au bois, et en fibres corticales, par la partie tournée du ccMé de l'écorce. C'est cette couche du tissu utriculaire, véri- table matrice où se forment les fibres nou- velles, que nous avons désignée sous le nom de zone gé>iéralrice. A mesure que les faisceaux ligneux s'ac- croissent par leur côté extérieur, le diamètre de la tige ou de la branche augmente pro- portionnellement. Cet accroissement en dia- mètre se poursuit, tant que la tige s'allonge, par le développement de son bourgeon ter- minal, et ne s'arrête que quand elle cesse de croître en hauteur. Un développement analogue a lieu simultanément dans la par- tie fibreuse et vasculaire de l'écorce, mais cependant avec une différence remarquable. Ainsi, toutes les fibres qui s'ajoutent à cha- cun des faisceaux ligneux primitifs se sou- dent cl se confondent tellement avec eux, qu'elles ne forment, au bout de l'année, qu'une seule et même couche circulaire, dans laquelle il est à peu près impossible de reconnaître les traces de cet accroissement successif. Quelquefois les choses se passent ainsi pour le liber, qui , lorsque la première période d'accroissement est achevée, n'offre aussi qu'une seule couche de faisceaux fi- breux. Il arrive aussi que, dans le même temps où il ne se forme qu'une seule cou- che ligneuse, il se développe plusieurs cou- ches de liber, ou, pour mieux dire, plu- sieurs zones de faisceaux corticaux. C'est un fait qui, à notre connaissance, n'avait pas encore été signalé, et dont nous avons eu l'occasion d'observer de nombreux exemples. Ain.si,dans le Laurier-rose, le Noyercnmmun, le Peuplier noir et une foule d'autres arbres différents, nous avons remarqué qu'à la fin de la première année l'écorce se composait de plusieurs couches de faisceaux vasculaires. ACC M) Mais l'addition de nouvelles fibres â la partie externe de chaque faisceau ligneux . ou à la partie interne de chaque faisceau de l'écorce. n'est pas la seule origiiic de l'accroissement en diamètre. Si. en effet, on observe atten- tivement ces faisceaux ligneux primitifs, on voit que leur nombre augmente peu à peu. Ce fait avait été déjà observé par M. de iMirbel pour les fai.sceaux ligneux des racines, et pour ceux de la tige par le professeur I,ink de Berlin. M. Dutrochet a, par de nouvelles observations, appelé l'allenlion sur ce point. Ce savant a remarqué que, dans la jeune lige de la Clématite, il y avait d'abord six faisceaux ligneux disposés en un cercle au- tour du canal médullaire, faisceaux séparés les uns des autres par de larges rayons mé- dullaires. Peu à peu, au milieu de chacun de ces espaces remplis de tissu utriculaire, se montre un nouveau faisceau de fibres lon- gitudinales; de sorte qu'au bout d'un an la jeune tige offre 12 faisceaux. A la fin de la 2me année on en compte 30 : chacun des G faisceaux primitifs s'est partagé en 3 par la production de 2 rayons médullaires, et les 6 faisceaux secondaires se sont eux-mêmes partagés chacun en 2. Cet accroissement est aussi très visible dans la tige de la Vigne. Dans une jeune branche de cet arbrisseau, les faisceaux vasculaires, dont le nombre est considérable, sont séparés les uns des autres par des rayons médullaires très marqués. Peu à peu, il se forme au milieu de chaque faisceau vasculaire une ligne de tissu utricu- laire rempli de granulations vertes, et paral- lèle aux rayons médullaires. D'abord peu étendue dans l'intérieur du faisceau, elle gagne de proche en proche, et finit par le séparer en deux. A mesure que cette lame de tissu utriculaire s'accroît, ses granula- tions vertes disparaissent insensiblement, de sorte qu'elle finit par se changer en un véri- table rayon médullaire qui offre les caractè- res de tous les autres rayons médullaires déjà existants. Cet accroissement latéral , ré- sultat de la multiplication des faisceaux li- gneux, tend à diminuer l'épaisseur des es- paces cellulaires qui séparent ces faisceaux, c'est-à-dire les rayons médullaires. On con- çoit qu'il ne peut avoir lieu que tant que les faisceaux vasculaires sont encore tendres et à l'état récent, et qu'il s'arrête dés quo leur tissu s'est lignifié. 50 A€C Ainsi , l'augmentation en volume d'une jeune tige est le résultat de deux accroisse- ments s'exerçant en deux sens différents : 1° un accroissement en épaisseur, qui a lieu par l'addition de nouvelles fibres vasculai- res à la partie externe de chaque faisceau ligneux, dans cette ligne circulaire et cellu- leuse que nous avons appelée zone généra- trice; 2° un accroissement latéral ou en lar- geur, qui résulte de l'augmentation du nom- bre des faisceaux vasculaires, soit par la division des faisceaux primitifs en 2 ou 3 faisceaux secondaires, soit par la formation de nouveaux faisceaux de fibres au milieu des espaces ou rayons médullaires. Ainsi une tige d'une année, quand les phénomè- nes de son accroissement sont terminés, se compose : 1" d'un nombre ordinairement très considérable de compartiments ligneux, sé- parés par des rayons médullaires minces et formant une couche dont l'épaisseur varie ; 2" d'une écorce dont la partie interne pré- sente des faisceaux de fibres anastomosées dans tous les sens et formant souvent, dès la première année, plusieurs couches minces ou feuillets, qu'on peut artificiellement sé- parer les uns des autres; de là le nom de liber donné à cette partie. Si nous suivons l'accroissement de la tige pendant les années qui suivent la première, dont nous venons d'exposer les phénomè- nes, nous verrons que, chaque année, il se forme une nouvelle couche ligneuse qui s'ajoute à celles qui existaient déjà. Celte nouvelle couche s'est développée dans la zone génératrice en dehors de celle qui l'a précédée, et n'en est séparée par aucun tissu interposé. Si, sur une jeune branche de l'année précédente, on examine, au premier printemps, la manière dont la nouvelle couche ligneuse va se former, on observe les phénomènes suivants. Le tissu cellulaire, interposé entre la surface externe de la couche ligneuse et la partie interne de l'écorce, et qui sert de moyen d'union entre le bois et l'écorce , éprouve de notables mo- difications : ainsi sa portion en contact avec la couche ligneuse, qui en est d'abord fort distincte, prend peu à peu des caractères qui l'assimilent au tissu ligneux. Ce tissu de nouvelle formation dilTère sensiblement des tubes ligneux, dont plus tard il est destiné à prendre les caractères. Ainsi , sur une coupe ACC horizontale examinée au microscope, cette zone présente un tissu à mailles inégales, non seulement par leur grandeur, mais en- core par leur irrégularité. Leurs parois sont minces et transparentes, et le diamètre de leur canal est assez grand. Si, au con- traire, nous examinons le bois en contact avec ce tissu, nous verrons qu'il présente l'aire de tubes très serrés les uns contre les autres, à parois excessivement épaisses, ayant un canal d'une extrême ténuité. Ce qui n'est pas moins remarquable , c'est que les rayons médullaires du bois se continuent sans in- terruption dans cette nouvelle couche de tissu, qui commence à peine à s'ébaucher, et qu'ils la traversent de part en part pour aller se terminer dans la couche herbacée superficielle. Cette disposition est extrême- ment remarquable dans un grand nombre de végétaux ligneux, et entre autres dans le faux Platane [Acer Plaianoides). Sur une jeune branche de l'année précédente, on voit , dès la fin de février, au moment où les bourgeons commencent à se gonfler pour se développer, que les rayons médullaires sont encore remplis de matière verte, et qu'ils se continuent, sans aucune interrup- tion , à travers la nouvelle couche qui tend à se former et dans laquelle on les distingue , non seulement parce qu'ils forment autant de lignes vertes, mais encore par la régu- larité de leur tissu , composé d'ulricnles ré- gulières, allongées de dehors en dedans; en un mot, offrant les caractères du tissu des rayons médullaires déjà tout consti- tués. Peu à peu ce tissu de nouvelle formation prend tous les caractères des tubes ligneux, et cette transformation se fait par un mou- vement excentrique, c'est-à-dire que c'est la portion la plus rapprochée de la surface de la couche ligneuse qui s'organise la pre- mière en bois. A mesure que le bourgeon ter- minal et les bourgeons latéraux de la jeune branche se développent, en donnant nais- sance à autant de scions , la nouvelle couche ligneuse gagne en épaisseur, et cet accrois- sement ne s'arrête que quand ces jeunes scions ont acquis tout leur développement. Au milieu de cette nouvelle couche ligneuse, qui, au premier abord, ne parait composée que de tubes ligneux, on voit peu à peu se dessiner des vaisseaux aériens (ce sont or- ACC dinairemenl des vaisseaux pondues) qui, .sur une coupe transversale , se distinguent bientôt des tubes ligneux par la largeur de leur canal et le peu d'épaisseur de leurs parois. De même que, la première année , il s'est Tormé une couche de liber en même temps qu'une couche ligneuse , de même aussi , dans les années suivantes , il s'ajoute un ou plusieurs feuillets d'écorce à la face interne de ceux qui existaient déjà. En effet, ces deux parties constituantes de la tige, l'écorce et le corps ligneux ont un accroissement si- multané, qui ne peut avoir lieu dans une de ces deux parties sans se montrer égale- ment dans l'autre. Les couches ligneuses récemment formées sont d'abord composées de tubes et devais- seaux aériens plus ou moins mous, et qui conservent, pendant quelques années, les caractères d'un bois imparfait. En un mot, elles sont d'abord à l'élat d'aubier ; mais , par les progrès de l'âge , elles finissent par ac- quérir plus de dureté , plus de ténacité , et par prendre une teinte plus foncée. Ce n'est que quand elles ont acquis ces dernières qualités que les couches ligneuses sont pas- sées à l'état de bois parfait ou de durameu. Ainsi , dans les premières années , la jeune tige n'est composée que d'aubier. Plus tard, la couche d'aubier la plus intérieure se con- vertit en vrai bois; et chaque année, en même temps qu'il se développe à l'extérieur une nouvelle couche d'aubier, la couche la plus intérieure se convertit en une nouvelle couche de bois. Le nombre des couches li- gneuses, dans une tige dicolylédonée, ex- prime donc le nombre des années de la tige , puisque tous les ans il s'en est formé une nouvelle. Nous nous sommes contenté jusqu'à pré- sent d'exposer les faits, c'est-à-dire de donner la suite des phénomènes que présente la tige dans la formation successive de ses couches ligneuses. Les observations nombreuses aux- quelles nous nous sommes livré pour éclai- rer ce point important de la physiologie des végétaux, nous ont permisde l'exposer peut- être d'une manière assez précise pour avoir été bien compris de chacun. Mais si tous les physiologistes sont d'accord sur le fait de la formation, chaque année, d'une nouvelle couche ligneuse, la plus grande dissidence ACC 51 règne au contraire parmi eux , quand il s'a- git d'expliquer ces phénomènes, d'en recon- naître la source et de les rapporter à une théorie générale. Ici, en elTet, les opinions sontassez différentes, et nous allons voir com- ment on a pu donner au même fait des causes presque opposées. Sans entrer dans des dé- tails que ne comporte pas la nature de ce livre , nous allons brièvement exposer les principales théories proposées pour expliquer la formation des couches annuelles du bois. On peut rapporter à trois chefs différents les opinions diverses émises sur l'origine des couches ligneuses qui se forment chaque année. 1° Selon Malpighi et Duhamel, le li- ber ou la partie la plus intérieure de l'écorce se change en bois. 2" Selon Lahire et Dupetit- Thouars , les nouvelles couches ligneuses sont dues au développementdes bourgeons, qui de leur base émettent des fibres glissant entre le corps ligneux et l'écorce. 3" Enfin, Grew a émis l'opinion que le bois provenait de l'organisation du cambium, sorte de li- quide organisé ou de tissu à l'état liquide, qui , chaque année, donne à la fois nais- sance à une couche d'aubier et à une couche de liber. l» Le liber se change eti aubier. Malpighi , comme nous venons de le dire, est le premier qui ait émis l'opinion que le liber ou la partie intérieure et vasculaire de l'écorce se transformait chaque année en bois , tandis qu'un nouveau liber se déve- loppait pour remplacer l'ancien. Mais cette théorie est généralement attribuée à Duha- mel, qui l'a en effet développée , en l'ap- puyant sur un nombre considérable d'expé- riences , qui font de sa Physique des arbres un des ouvrages lès plus importants de phy- siologie végétale expérimentale. Quoique cette théorie de la formation des couches ligneuses ait été pendant fort longtemps adoptée presque universellement par les physiologistes , un grand nombre d'obser- vations plus précises ont prouvé qu'elle n'é- tait pas fondée , ou plutôt qu'elle reposait sur une observation entachée d'erreur. Du- hamel ayant fait passer des fils d'argent très minces dans la partie extérieure de l'écorce, s'aperçut qu'au bout de quelques années ils étaient rejetés en dehors de l'écorce. En ayant engagé d'autres dans sa partie In plus intérieure, ou dans le liber, il les retrouva 52 ACC au bout de quelques années, dans les cou- ches ligneuses les plus extérieures. Duha- mel avait tiré de cette observation les deux conséquences suivantes : 1° la partie exté- rieure de l'écorce est douée d'un mouvement d'accroissement centrifuge qui tend à rem- placer par de plus intérieures celles de ses parties externes qui se détruisent; 2" le li- ber, par les progrès de la végétation , se con- vertit chaque année en bois , et chaque an- née il se produit , entre le bois nouvellement formé et l'écorce , un liquide organisé nom- mé cambium qui reproduit un nouveau li- ber. Cette théorie serait en elTet à l'abri de toute attaque, si le fait sur lequel elle re- pose et dont elle semble une conséquence na- turelle, était bien établi. Malheureusement l'expérience de Duhamel . au sujet des fils engagés dans le liber, a été répétée un grand nombre de fois ; et , contrairement à ce qui avait été annoncé par le savant expérimen- tateur, on les a toujours retrouvés dans le li- ber, même après plusieurs années d'expé- rience , quand on s'était assuré qu'en effet ils avaient élé placés dans celte partie. Ainsi le liber une fois formé n'éprouve plus de changement notable, et surtout ne se trans- forme pas en bois, puisque les fils que l'on y passe y sont retrouvés au bout de plusieurs années. La théorie de Malpighi et de Duha- mel ne repose donc pas sur un fondement solide.Duhamel, dans son expérience, n'avait pas fait assez d'attention à cette couche cel- luleuse interposée entre le corps ligneux et la partie interne de l'écorce, couche que nous avons nommée zônegénérairice. C'est en effet danscettezône, comme nousieverrons bien- tôt, que se passent les phénomènes de l'ac- croissement en diamètre, c'est-à-dire en de- dansdu liber. Dans l'expérience deDuhamel, les filsd'argentavaientété engagés, non dans la partie vasculaire de l'écorce qui constitue le liber proprement dit, mais dans cette zone génératrice où les fibres ligneuses se repro- duisent ; et c'est ainsi qu'au bout d'un cer- tain nombre d'années ils avaient été retrou- vés plongés au milieu des fibres ligneuses. Nous n'insisterons pas davantage sur cette théorie. Duhamel a fait, particulièrement sur le développement de l'écorce, un grand nom- bre d'autres expériences que nous ferons connaître plus tard , quand nous parlerons spécialement de l'organisation de l'écorce. ACC 2o La formation des couches annuelles du bois est due au développement des bourgeons. Cette ingénieuse théorie a d'abord été pré- sentée par Lahire dans les Mémoires de l'A- cadémie des sciences (année 1719). Entière- ment oubliée, Dupetit-Thouars la développe plus d'un siècle après comme tout-à-fail nouvelle. Enfin , après des vicissitudes va- riées, tantôt combattue et sapée dans ses bases, elle vient d'être de nouveau soutenue par des observateurs du plus grand mérite, en Angleterre par Knight et Lindiey, et en Francesurtout par M. Gaudichaud, qui néan- moins l'a sensiblemenlmodifiée en quelques points. Exposons d'abord brièvement les idées de Dupetit-Thouars. Les bourgeons qui naissent sur les jeunes branches, à l'aisselle des feuilles, sont ap- pliqués sur le parenchyme extérieur, etieurs fibres communiquent avec celles des jeunes scions qui les supportent. Il existe un bourgeon à l'aisselle de toutes les feuilles ; mais ce bourgeon n'est appa- rent que dans les plantes dicotylédonées , et parmi les monocotylédonées, dans la famille des Graminées seulement. Dans les autres plantes de ce dernier embranchement, ce bourgeon est latent , et ne consiste qu'en un point vital, susceptible , dans certaines cir- constances, de se développer à la manière des bourgeons apparents des dicotylédons. Par leur développement, ces bourgeons donnent naissance à des scions ou jeunes branches chargées de feuilles et souvent de fleurs. Chacun d'eux a une existence en quelque sorte indépendante de celle des au- tres. Dupetit-Thouars les regardait comme analogues , dans leur développement et leur structure, aux embryons renfermés dans l'intérieur des graines, qui, par leur germi- nation, donnent naissance à une jeune tige qu'on peut comparer au scion produit par le développement d'un bourgeon : aussi donne-t-il à ces derniers le nom ù'embrijons fixes ou adhérents, par opposition à celui d'embryons libres , conservé pour ceux que renferme l'intérieur de la graine. Sur un jeune scion , ces bourgeons , exa- minés dans leur structure intérieure, com- muniquent directement avec le parenchyme intérieur ou la moelle. Or, cette moelle est d'abord verte , et ses cellules sont remplies de sucs aqueux. C'estdans ces fluides aqueux ACC que les bourgeons puisent les premiers ma- tériaux de leur développement. Ils se nour- rissent donc aux dépens du parenchyme in- térieur ; et, en absorbant les fluides qu'il contient , ils le dessèchent et le font passer à l'état de moelle proprement dite, plus ou moins opaque et sèche. Dès que ces bourgeons se manifestent, ils obéissent à deux mouvements généraux , l'un montant ou aérien , l'autre descendant ou terrestre. C'est ici que Dupetil-Thouars rapproche la structure et les usages des bourgeons de ceux des embryons-graines. Il considère en quelque sorte les bourgeons comme des embryons germants. La couche de cambium, située entre l'écorce et le bois, est, pour le bourgeon , analogue au sol sur lequel la graine commence à germer. Son évolution aérienne donne naissance à un scion ou jeune branche ; tandis que de sa base , c'csl-à-dire du point par lequel il adhère à la plante-mère , parlent des fibres analogues à la radicule de l'embryon , qui , glissant dans la couche humide du cam- bium , entre le liber et l'aubier, descendent jusqu à la partie la plus inférieure du vé- gétal. Or, chemin faisant, ces fibres rencon- trent celles qui descendent des autres bour- geons , s'y réunissent, s'anastomosent entre elles , et forment ainsi une couche plus ou moins épaisse, qui prend de la consistance, de la solidité , et constitue chaque année la nouvelle couche de bois. Quant au liber, une fois formé , il ne changé plus de nature et n'éprouve aucune transformation. D.'aprés ce court exposé, on voit que ce gont les bourgeons qui jouent ici , par leur développement , le rôle essentiel dans la formation aimuelle et successive des cou- ches ligneuses. Les fibres qui partent de leur point de contact avec la jeune branche se convertissent donc en libres ligneuses. Quand on fait une ligature circulaire à une tige di- cotylédonée , il se forme , comme chacun le sait , un bourrelet au-dessus de celte liga- ture , et des couches ligneuses cessent de se former au-dessous du point embrassé. Du- petit-Thouars expliquait de la manière sui- vante ce phénomène : Les fibres qui dcscen dent de la base des bourgeons sont arrêtées par la ligature. Elles s'accumulent donc sur ce point, et y forment un bourrelet d'autant plus épais que l'arbre est plus vigoureux et ACC 53 plus en sève. La cessation de la formation des couches ligneuses au-dessous de la liga- ture provient de ce que les fibres qui les forment ne peuvent franchir l'obstacle que leur oppose la ligature. De nombreuses objections ont été présen- tées contre celte théorie. Nous les reprodui- rons ici en peu de mots. 1" Rien ne prouve que les fibres qui élablisscnt la communica- tion enlre les bourgeons et les branches qui les supportent, descendent depuis la base de ces bourgeons jusquedans les racines. 2" F.es phénomènes du bourrelet circulaire formé à la suite de la ligature du tronc peuvent s'expliquer par l'interception de la sève des- cendante, et de son accumulation au-dessus de l'obstacle ; de là , la non -formation de nouvelles couches ligneuses au-dessous de la ligature. 3" Il est presque impossible de concevoir comment des fibres aussi grêles et aussi molles au moment de leur formation, que celles qui unissent les bourgeons aux tiges, peuvent, dans un espace de temps aussi court que celui durant lequel la lige s'accroit en diamètre , descendre de leur propre poids , ou par une propriété inhé- rente en elles, du sommet d'un arbre de 80 pieds, par exemple, jusqu'à sa base. 4" Si ce sont les fibres descendant de la base des bourgeons qui constituent les couches li- gneuses, lorsque dans la greffe en écusson on insère un bourgeon d'un arbre à bois coloré sur un individu à bois blanc , les fibres qui partent de ces bourgeons devraient conser- ver leur couleur, et les nouvelles couches ligneuses qu'elles forment en présenter une semblable, ce qui n'a pas lieu. 5" Enfin, si c'est le développement des bourgeons qui donne lieu à la formation du bois, comment la première couche ligneuse a-t-eile pu se former sur le jeune scion de l'année, puis- que aucun des bourgeons qu'il porte ne s'est encore développé , ou bien dans la tige des plantes annuelles, où les bourgeons sont à l'état latent? Telles sont les principales objections faites à la théorie de Dupetit-Thouars. Il est vrai que ce savantavait répondu à chacune d'elles d'une manière qu'il croyait péremptoire , mais qui n'a pas paru telle à la plupart des physiologistes. M. Gaudichaud , comme nous l'avons liil précédemment , a adopté l'opinion de Du- 54 ACC ACC petit-Thouars , sur l'origine des couches li- gneuses. Néanmoins les nombreuses obser- vations que cet habile physiologiste a faites pendant le cours de ses lointains voyages dans les régions tropicales du globe , l'ont amené à présenter quelques modiflcations à la théorie de Dupelit-Thouars , dont ce- pendant il admet les bases générales. Pour bien faire connaître les opinions de M. Gau- dichaud , nous allons trans rire ici l'aperçu suivant , qui résume les idées de l'auteur, et qu'il a eu la bonté de nous communiquer, pour être inséré dans la 6"' édition de nos Eléments de Botanique. 1° Tout, dans les végétaux dicotylédones et monocotyiédonés, se forme dans les em- bryons et les bourgeons. 2" Le végétal phanérogame le plus simple et le plus réduit ( l'individu vasculaire ) est représenté par une feuille cotylédonaire. 3" Une feuille cotylédonaire se compose, outre ses autres tissus, d'un système vascu- laire, qui peut être divisé en inférieur et en supérieur. 4° Le système supérieur se divise de plus en trois parties ou mérithalles , qui sont le mérilhalle inférieur ou tigellaire, le méri- thalle moyen ou pétiolaire , et le mérithalle supérieur ou limbaire. 5" Les lignes de démarcation de ces méri- thalles sont , le mésophyte , qui sépare la li- gelle du pétiole, et le mésophylle, qui sépare le pétiole du limbe. 6° Le système descendant des embryons ne se développe que dans l'acte de la ger- mination , en sorte que jusqu'à ce moment l'embryon tout entier appartient au système ascendant. La ligne qui sépare le système ascendant du système descendant est le mé- socuuléorbize. 1° Les vaisseaui des deus systèmes par- tent donc du même point, et se développent en sens contraire. Ils sont alternes entre eux, ainsi que ceux des mérithalles qui changent de direction dans les mésophytes et les méso- phylles. Ils sont aussi diversement nombreux et réticulés suivant les groupes végétaux. 8° Dans quelques cas, la radicule et la ti- gelle avortent en totalité ou en partie; dans d'autres , ce sont le pétiole ou le limbe , ou tous les deux. D° Dans un embryon monocotylédoné, il n'y a originairement qu'un système vascu- laire mérilhallien enveloppant. lO" Il y en a 2 ou plusieurs dans les em- bryons dicotylédones ou polycotylédonés. • 11° Un système vasculaire est l'ensemble des vaisseaux primitifs d'une feuille quelcon- que , considérée comme plante distincte. 12° Les cotylédons s'associent dans les embryons dicotylédones ou polycotylédo- nés; comme les sépales, dans les calices monosépales ; comme les pétales , dans les corolles monopétales ; comme les étami- nes , dans les plantes monadelphes , diadel- phes ou polyadelphes ; comme les carpelles , dans les ovaires composés ; enfin comme les feuilles elles-mêmes , les stipules, les brac- tées. Ces sortes de soudures ont lieu par les bords, comme par les deux surfaces. 13» Du nombre des cotylédons , puis des feuilles , de la disposition de leur tissu vas- culaire, résultent les deux ordres principaux d'organisation des tiges phanérogames, et leurs modifications diverses. 14° Ce qu'on a dit de l'embryon s'applique surtout au bourgeon. 15° Indépendamment du bourgeon axi- fère , chaque nœud vital ( mésocautéorhize , mésopliyte , mésophylle) peut, dans les plan- tes vivaces , donner naissance à des bour- geons axillaires. 16° Il y en a normalement un dans les embryons monocotyiédonés. 17° Il y en a deux ou plusieurs dans les embryons dicotylédones , un pour chaque feuille. 18° Les bourgeons axillaires avortent sou- vent dans les deux grands ordres de végé- taux, les monoeotylédons et les dicotylédons, mais rarement à l'aisselle de leurs feuilles. Leur nombre peut s'accroître par des causes accidentelles. 19" Les bourgeons axifères et axillaires représentent des scions ou rameaux a l'état rudimenlaire. 20° Ils sont composés d'un nombre déter- miné de feuilles régulièrement disposées en spires ou verticilles. 21° Les feuilles , selon qu'elles croissent dans la terre, dans les eaux ou dans l'air, où elles éprouvent des modifications diverses , selon leur position ou leur état particulier de développement , peuvent être dites : feuilles ' H ACC bulbeuses , tubéreuses , squamelleuses , pri- mordiales , propres ou normales , termi- nales, écailleuses , stipulaires, bractéales, calicinales, nectarifères , discoKdes, toru- siennes, pétaloides, slaminalcs, carpcllai- res, ovulaires; et ces dernières se divisent en funiculaires ou arillaires, en priminai- res, secondinaires, tercinaires ou nucléines, qnarlinaires, quintinaircs, embryoféres et cotylédonaires. 22" Elles ne sont que les divers états de modiflcation d'un organe originel unique, l'individu vasculaire, ou phyion. 230 Elles se divisent, comme les cotylé- dons , en système supérieur et en sys- tème inférieur, et ce dernier en trois méri- thalles. 24" Elles se développent de bas en haut à partir d'un point donné, et constituent le système ascendant des végétaux, système caractérisé par la présence de vaisseaux particuliers, au nombre desquels sont les trachées (les véritables trachées ne se ren- contrent que dans le système ascendant). 25° L'accroissement des méri thalles est si- multané et régulier dans quelques cas, isolé et très irrégulier dans d'autres. 26" Toutes les parties de la feuille peuvent subir les modifications exprimées au § 7. 27" De la base du système ascendant ou aérien de chaque feuille part un système descendant ou terrestre qui se distingue par des vaisseaux tubuleux, tous plus ou moins déroulables naturellement ou par déchire- ment, mais qui ne sont pas de vraies tra- chées. 28» Chaque espèce de feuille a son sys- tème descendant propre, sa racine. 29" Ce système descendant, dont l'abon- dance ou la rareté dépend des corps ap- pendiculaires d'où il provient, glisse dans des voies particulières (par exemple entre l'écorce et le bois des végétaux déjà formés), et contribue, en grande partie, à la forma- lion des couches ligneuses du bois et fibreu- ses de l'écorce, ou, autrement dit, à l'ac- croissement en épaisseur du tronc des végé- taux dicotylédones et de leurs racines. ' 30" D'après cela, une tige ligneuse dicoty- lédone est formée de feuilles régulièrement ou irrégulièrement opposées et situées les unes au-dessus des autres (d'où l'accroisse- ment en hauteur) dont les mérithalles infé- ACC 55 rieurs ou tigellaires persistants et plus ou moins développés sont successivement cou- verts par les tissus radiculaires ou descen- dants des feuilles de tous les verticilles su- périeurs, soit de l'année, soit des années subséquentes, et par des couches également successives de tissu cellulaire (d'où l'accrois- sement en largeur des tiges et en épaisseur des couches concentriques). 31" Les tiges ligneuses des monocotylédo- nés sont à peu de chose près comme celles des dicotylédones , et s'accroissent de la même manière, c'est-à-dire par un système ascendant, par un système descendant, et par un développement utriculaire excentri- que , improprement nommé rayonnement médullaire. 32" Un embryon monocotylédoné n'a pri- mitivement qu'un système vasculaire enve- loppant, parce qu'alors il n'est formé que d'une seule feuille rudimentaire roulée. Au centre de celte 1" feuille, centre uni- quement formé de tissu cellulaire naissant, il s'en développe bientôt une 2% puis une 3% et enfin un nombre déterminé, normal pour chaque espèce végétale. 33" De la base de la 2"" feuille, base indi- quée par le tissu cellulaire naissant par des pomts sphéroïdes transparents, fluides ou gélatineux, et qui sont en rapport avec les nervures de la feuille, partent obliquement du haut en bas et du centre à la circonfé- rence, des sortes de tubes vermiculés, dicho- tomes d'abord , puis rameux , à rameaux généralement sinueux, anastomosés, qui vont sortir au-dessous du pétiole de la 1" feuille, entre les vaisseaux de son mérithalle tigellaire, et descendent ainsi parallèlement et extérieurement à ces vaisseaux , jusqu'à la racine. Les vaisseaux descendants de la 3mt feuille s'agencent avec ceux de la 2">', comme ceux-ci l'ont fait avec les vaisseaux de la 1", et ainsi de suite. 34" Les vaisseaux tubuleux ou radiculaires ne descendent pas toujours aussi réguliers jusqu'à la racine. Il arrive souvent, surtout dans les tiges articulées creuses et à méri- thalles ordinairement très développés, que, rencontrant sur certains points des voies plus humides ou plus convenablement pré- parées, ils se détournent de leur route na- turelle pour se porter, en tout ou en partie, tantôt à la circonférence des tiges, pour 56 ACC former des faisceaux ligneux particuliers ou des racines, tantôt vers le centre, pour for- mer des articulations , des diaphragmes ou cloisons. 350 Comme dans les monocotylédons , le mérilhalle tigellaire ou inférieur de la feuille est généralement très réduit ou manque to- talement; les vaisseaux du système descen- dant ou radiculaire des feuilles supérieures se croisent immédiatement avec ceux du système ascendant des feuilles inférieures, d'où résultent ces lacis inextricables offerts par presque toutes les tiges des grandes mo- nocotylédonées ligneuses dans leur coupe verticale. Telle est , en résumé , la théorie à l'aide de laquelle M. Gaudichaud explique les phé- nomènes de l'accroissement des tiges et la formation des couches ligneuses. Cette théo- rie, comme il est facile de le reconnaître, repose sur l'idée fondamentale de Lahire et de Dupetit-Thouars , l'émission des fibres ligneuses par la base des bourgeons. Mais cependant M. Gaudichaud a introduit une idée neuve dans cette théorie phytogéni- que : c'est la distinction qu'il établit entre le système ascendant et le système descendant de la lige. En effet, selon ce savant physio- logiste , le système ascendant se compose de trachées, de fausses trachées, et de tous les vaisseaux qui constituent le canal médul- laire; c'est par son développement qu'a lieu l'accroissement en hauteur de la tige. Quant au système descendant , il se compose des vaisseaux rayés, ponctués, et des tubes li- gneux qui partent et descendent de la base des bourgeons, et forment les couches li- gneuses et les feuillets vasculaires de la par- tie intérieure de l'écorce. Dans l'état actuel de la science, nous ne saurions avoir une opinion bien arrêtée sur les idées de M. Gaudichaud. Les objections soulevées contre la théorie de Dupetit- Thouars subsistent tout entières contre celles de .M. Gaudichaud, qui n'en est qu'une modification. I.e grand travail qui sert de base à cette théorie, et dans lequel l'auteur a consigné les faits nombreux et les expé- riences qui l'ont conduit à ses idées, n'a point encore été publié. F.es amis des scien- ces doivent désirer ardemment cette publi- cation ; car ce n'est qu'alors qu'il sera possi- ble de porter un jugement sur une théorie ACC ingénieuse, mais contre laquelle s'élèvent des objections qui n'ont point encore été dé- truites. 3° La formation annuelle des couches ligneuses est due au cambium qui, chaque année, four- nit les matériaux d'une nouvelle couche d'au- bier et d'une nouvelle couche rie liber. Cette opinion est celle qu'indiquent plu- sieurs passages des ouvrages de Grew, et que plus récemment ont adoptée MM. Rieser et de Mirbel. Voici comment ces auteurs expliquent cette manière d'envisager les phénomènes de l'accroissement en diamètre. Dans une jeune branche en état de végétation on trouve, entre le liber et l'aubier, une cou- che d'un fluide d'abord clair et limpide, qui peu à peu s'épaissit et prend de la consis- tance ; ce fluide, nommé cambium , est formé par la sève descendante, mélangée à une par- tie des sucs propres des végétaux. Cette opi- nion sur la nature du cambium était celle admise généralement depuis Grevi' et Du- hamel : mais, dès l'année 18 16, M. de Mir- bel en avait émis une autre. Pour ce savant, en effet, le cambium n'est pas un liquide s'é- panchant entre le bois et l'écorce; c'est un véritable tissu qui nail à la fois de ces 2 par- ties de la tige. Il se forme , dit il , entre le li- ber et le bois une couche qui est la conti- nuation du liber et du bois. Cette couche régénératrice a reçu le nom de cambium. Le cambium n'est donc pas une liqueur qui vienne d'un endroit ou d'un autre : c'est un tissu très jeune qui continue le tissu plus an- cien. Il se nourritet se développe à 2 époques de l'année, au printemps et en automne. Son organisation parait identique dans tous ses points; cependant la partie qui touche à l'aubier se change insensiblement en bois, et celle qui touche au liber se transforme peu à peu en liber. Cette transformation est percep- tible à l'oeil de l'observateur. Ainsi, en ré- sumé, il se forme chaque année, dans le tronc des arbres dicotylédones, une nouvelle cou- che ligneuse et une nouvellecouche d'aubier. Ces nouvelles couches sont une production de l'aubier et du liber qui s'organisent et se solidifient. L'aubier formé l'année précé- dente acquiert plus de densit ■ et se change en bois ; mais le liber n'éprouve aucune transformation : seulement il se sépare et s'accroît par sa face interne, au moyen jju A ce cambium , el forme successivement de nou- veaux feuillets. Celte dernière opinion paraît être celle qui se rapproche le plus des faits observés; ce- pendant nous croyons devoir la modifier en un point. Nous admettons, avons-nous dit dans la C"" édit. de nos Elémenin de Botanique (p. 174), que les nouvelles couches qui se for- ment soient une production , une sorte d'ex- tension de la face interne de l'aubier et de la face interne du liber; mais nous ne saurions donner ie nom de cambium à ce tissu de nouvelle formation. Pour nous, le cambium est toujours ce fluide nutritif, produit de la sève élaborée, qui s'épanche au printemps et en automne entre le bois et l'écorce. Mais nous n'admettons pas pour cela que le cam- bium se transforme, d'une part, en une nou- velle couche d'aubier, et d'autre part, en une nouvelle couche de liber. Le cambium est ie fluide essentiellement nourricier du végétal, comme le sang est celui des animaux ; mais, de même que ce dernier fluide ne se trans- forme ni en muscles , ni en tissu cellulaire , ni en graisse, en un mot en aucun des tissus élémentaires des animau.\, fournissant seu- lement à chacun de ces tissus les matériaux propres à leur développement, à leur entre- tien ; de même aussi nous pensons que le cambium, dont on ne peut nier la similitude avec le sang des animaux, fournit à la fois à l'aubier el au liber, dont il baigne les sur- faces, les principes nécessaires à leur déve- loppement. Il ne devient pas tissu cellulaire ni tissu vasculaire ; mais ces tissus déjà exis- tants y puisent les principes au moyen des- quels ils s'accroissent el se multiplient. L'observation confirme d'ailleurs pleine- ment la nouvelle théorie que nous émettons ici. En effet, que l'on examine attentivement une jeune branche d'arbre, quand, au prin- temps, l'afllux du cambiun en détermine raccmissenient en diamètre, on verra que la surface externe de l'aubier et la surface in- terne de l'écorce sont , en quelque sorte , dans un état de turgescence. Elles sont re- couvertes l'une et l'autre d'une couche plus ou moins épaisse de tissu cellulaire à l'état naissant , abreuvée d'une grande quantité de sucs. Ce tissu de nouvelle formation , analo- gue à la couche de bourgeons charnus qui s'élèvent de la surface d'une plaie tendant à se cicatriser, est non seulement adhérent aux T. I. ACC 57 deux surfaces sur lesquelles on le voit, mais en est évidemment une production , une vé- ritable continuation. C'est en effet le tissu de l'aubier ou du li- ber qui, recevant alors une plus abondante nourriture, produit à sa surface ce nouveau tissu. Ce mode de multiplication du tissu cellulaire entre tout-à-fait dans le mode de développement auquel le professeur Mirbel a donné le nom de développement exlra- utriculaire. Si c'était le suc épanché ou cambium qui s'organisât chaque année, au printemps, en nouvelles couches ligneuses el corticales, il devrait nécessairement former, entre le bois et l'écorce, une masse continue qui souderait ces deux parties de la branche; el c'est ce qui n'a pas lieu. A aucune époque de l'an- née, ainsi que tout le monde le sait, l'écorce ne se détache plus facilement de la surface du corps ligneux qu'au printemps et en au- tomne, c'est-à-dire au moment où se for- ment les couches ligneuses et corticales. Loin d'être une masse continue, interposée entre ces deux parties de la branche , le nouveau tissu cellulaire forme 2 couches simplement contiguës. Ainsi l'accroissement en épaisseur de la tige des arbres dicotylé- dones provient de nouvelles couches que produisent la surface externe de l'aubier et la surface interne du liber, el dont le cam- bium fournil les matériaux. Nous avons déjà parlé, au commencement de cet article, de l'accroissement latéral ou en largeur, quand nous avons exposé le mode de formation des diverses parties qui com- posent la lige, la l" année de son existence. Nous ne reviendrons pas sur ce point, ce que nous avons dit de l'accroissement en largeur pour la l'« couche ligneuse el pour la lie couche du liber s'appliquant égale- ment à toutes celles qui sont produites cha- que année. L'accroissement en diamètre de la tige a donc sa source dans deux phéno- mènes : 1° la formation de nouvelles fibres ligneuses venant s'ajouter à la surface de celles qui existaient déjà; et 2° l'écarlement latéral des fibres déjà formées par la produc- tion de fibres nouvelles qui s'interposent entre elles. 2° Accroissemeni en hauteur. L'accroissement en hauteur de la Jeune lige a lieu par suite de l'élongation et du 58 ACC développement du bourgeon qui ia termine, et qui , en s'allongeant, forme un scion dont la hauteur s'ajoute à celle de la tige primi- tive. Ce bourgeon terminal communique avec les diverses parties de la tige ou de la branche qui le supporte, de sorte que, lors- qu'il Be développe, les parties du jeune scion communiquent avec les parties correspon- dantes de la branche placée immédiatement au-dessous; mais, à mesure que le jeune scion s'est allongé et qu'il s'est formé en lui une couche ligneuse et un liber, les parties de la tige placées au-dessous ont éprouvé leur accroissement annuel en diamètre, c'est- à-dire qu'une nouvelle couche ligneuse s'est ajoutée à celles qui existaient déjà, en s'ar- rêtant au point d'où le nouveau scion est parti. Chaque année , un nouveau bourgeon terminal, en se développant, donne nais- sance à un nouveau scion, qui augmente ainsi successivement la hauteur de la tige. Si l'on se représente la forme allongée de chaque couche ligneuse plus large à sa par- tie inférieure, insensiblement amincie vers son sommet, on reconnaîtra que le tronc d'un arbre dicolylédoné est formé par une suite de cônes creux dont le sommet est en haut et qui sont emboîtés et superposés les uns aux autres ; mais le sommet du cône le plus intérieur s'arrête à la base de la seconde pousse; celui de cette seconde pousse au commencement de la troisième, et ainsi suc- cessivement ; en sorte que ce n'est qu'à la base du tronc que le nombre des couches li- gneuses représente exactement le nombre des années du végétal. Ainsi, par exemple, une tige de Chêne ou de tout autre arbre de dix ans présentera dix couches ligneuses, quand on l'examine toul-à-fait à sa base ; elle n'en offrira que neuf à la hauteur de la seconde pousse, huit à la troisième, sept à la quatrième, et ainsi de suite jusqu'au som- met, où elle n'en présentera qu'une seule. Cette disposition explique la forme conique du tronc des arbres dicotylédones. § II. Tige des végétaux monocotylédonés. Nous nous sommes livré, dans ces der- niers temps, à des recherches persévérantes sur ce point important de la physiologie des végétaux, recherches que nous avons pu- bliées en grande partie dans la 6" édition de nos Eléments de Botanique et de Physiologie ACC végétale. Nous en extrairons ici les points les plus importants. La tige d'un végétal monocotylédoné offre des différences très tranchées, quand on compare sa structure interne avec celle des dicotylédones. En effet, le stipe ou tige li- gneuse d'un Palmier, ou de tout autre arbre monocotylédoné, ne présente pas, sur une coupe transversale, celte succession de cou- ches emboîtées régulièrement les unes dans les autres , avec un canal médullaire au centre, et à l'extérieur une écorce composée de feuillets superposés. Toute la masse se compose d'un tissu utriculaire dans lequel les fibres ligneuses sont éparses sous la forme de faisceaux plus ou moins épais. Chacun de ces faisceaux, plus nombreux et plus serrés les uns contre les autres à la partie externe de la tige , contient à la fois des fibres ligneuses, des vaisseaux aériens de différente nature, et des vaisseaux lati- cifères. Tout-à-fait à l'extérieur de la tige on trouve une véritable écorce , comme nous l'avons démontré et comme nous le prouverons en traitant spécialement de l'or- ganisation de la tige et de celle de l'écorce. Ployez ÉCORCE. Ainsi, en résumé, la tige des plantes mo- nocotylédonées se compose de faisceaux vas- culaires, épars au milieu d'un tissu utricu- laire qui en forme la masse, sans apparence de couches emboîtées. L'écorce y existe égale- ment, quoique moins distincte que dans les dicotylédones. Elle se compose d'un épiderme de tissu utriculaire , et enfin de faisceaux de tubes fibreux (qui manquent quelquefois), mais ne formant jamais de feuillets. Le corps ligneux est une masse de tissu utriculaire dans laquelle sont épars des faisceaux vas- culaires longitudinaux et plus ou moins flexueux, distincts les uns des autres, plus nombreux, plus rapprochés et plus durs vers la partie externe de la tige. Chaque faisceau vasculaire se compose : 1" de faisceaux aé- riens; 2° de tubes fibreux; 3° de vaisseaux laticifères ; 4° de tissu utriculaire. Ces diffé- rents vaisseaux finissent par se lignifier avec le temps. Leur direction dans l'intérieur de la tige est partout à peu près la même. Ils forment, à partir de la base des feuilles auxquelles ils vont tous aboutir, des arcs très allongés, à convexité tournée vers le centre, de telle ACC sorte que leurs deux extrémités sont diri- gées vers la partie la plus extérieure de la tige. Dans toute leur longueur, ces faisceaux n'ont pas la même organisation. A leur ex- trémité inférieure, ils ne sont composés que de tubes fibreux ; plus haut se montrent d'a- bord les laticifères, puis les vaisseaux aé- riens , d'abord les fausses trachées , et enfin les vraies trachées à spiricule déroulable. Examinons maintenant l'accroissement de la tige monocotyiédonée dans ces deux di- rections, c'est-à-dire en hauteur et en épais- seur. 1° Accroissement en hauteur. Nous avons démontré ( Nouv. élém. de lioian. et de phys. végél., &' édit., p. 181 ) que pour les végétaux monocotylédonés, la plupart des physiologistes qui ont parlé de la formation et de l'accroissement de la tige destinée à devenir ligneuse, sont partis d'une erreur. Tous, en effet, disent que la tige n'existe pas primitivement , et qu'elle se forme à la fin de la première année qui suit la germination de la graine, par suite de la soudure de la base du petit nombre de feuilles qui résultent de l'évolution de la gemmule. D'après celle opinion , le slipe d'un Palmier ne sérail pas une véritable tige, mais, en quelque sorte, un organe accidenlel, résultant de la base des pétioles confondus en une masse de tissu utriculaire et de vais- seaux. Dés lors l'accroissement en hauteur proviendrait, en quelque sorte aussi , d'une suite de disques ayant tous la même origine que celui de la première année, placés les uns sur les autres, et se réunissant de manière à constituer une tige plus ou moins allongée. Les observations que nous avons faites nous ont amené à un tout autre résultat sur l'origine de la lige dans les monocotylé- donés. Le Palmier qui commence à se déve- lopper a bien réellement une tige dès la pre- mière année, et cette tige n'est pas formée par la soudure de la base des feuilles qui per- sisteraient pour former une sorte d'anneau , origine de tous ceux qui lui succéderont cha- que année, et dont la réunion doit consti- tuer lestipe. En étudiant la structure d'un jeune Palmier pendant la première année de sa végétation , nous avons reconnu qu'il se composait de trois parties bien distinctes : une tige , des fibres radicales et des feuilles. La tige est d'abord excessivement peu dé- ACC 59 vcloppée. Elle se montre sous la forme d'un corps charnu, cylindracé, très court, arrondi et comme tronqué à son extrémité , qui est nue. Cette tige rudimentaire et déprimée porte , dans ses deux tiers supérieurs, de larges écailles redressées, terminées en pointe à leur sommet, d'autant plus grandes et plus longues qu'elles sont plus supérieures, et de plus, 5 ou 6 feuilles longuement pétiolées , semi-amplexicaules à leur base, très rappro- chées les unes des autres. En écartant ces feuilles, on voit qu'elles sont placées sur une partie de la tige en forme de cône très déprimé, et qu'au centre de leur réunion se trouve une sorte d'étui ou de gaine tronquée obliquement à son sommet, d'où sortent deux feuilles ; enfin dans l'intérieur de cette gaine on distingue un petit bourgeon termi- nal très allongé, contenant des feuilles ru- dimentaires, et destiné à pourvoir au déve- loppement ascensionnel qui aura lieu l'an- née suivante. Le tiers inférieur de la tige donne naissance à un grand nombre de fibres radicales. Il y a donc bien réellement , dans un jeune Palmier d'un an, une tige primitive , parfaitement distincte des écailles et des feuilles: seulement, cette tige est excessive- ment courte et déprimée , mais sa structure intérieure est la même que celle de toutes les autres tiges monocolylédonées. Mainte- nant, l'année suivante, le bourgeon terminal dont nous avons signalé l'existence au centre de l'assemblage des feuilles provenant de révolution de la gemmule , se développe, donne naissance à un certain nombre de feuilles très rapprochées les unes des autres, par suite du peu d'élongation de l'axe qui les supporte. Les feuilles de la première année sont un peu rejetées en dehors par l'accrois- sement excentrique de la portion de tige qui les supporte , et dont celle qui vient de se former la seconde année n'est que la conti- nuation. Il y a donc ici, comme dans toutes les autres tiges , développement simultané en épaisseur et en hauteur ; mais , nous le répétons, l'accroissement en hauteur est dû à l'élongation d'un axe caulinaire déjà exis- tant , et non pas aux disques formés par la partie inférieure des feuilles qui persisterait et se souderait. Ce développement est, en conséquence, le même que celui que nous avons déjà oli- 60 ACC serve dans la tige dicotylédonée qui s'accroît en hauteur. C'est une suite d'axes verticaux qui se continuent sans interruption les uns les autres, et dont l'ensemble constitue le stipe: seulement, dans le plus grand nom- bre de cas , ces axes étant fort courts ets'al- longeant peu, la tige croît lentement en hau- teur, en sorte que les mérithalles restent con- fondus les uns avec les autres. C'est pour cette raison que la tige ligneuse des mono- cotylédonés est recouverte extérieurement , dans toutes ses parties, de feuilles générale- ment persistantes. Cependant, à mesure que de nouvelles feuilles se développent, les plus anciennes, qui sont en même temps les plus inférieures, Gnissent par se détacher delà tige, en y laissant une cicatrice ou des ves- tiges dont les traces ne s'eiracent jamais com- plètement: aussi la surface d'un stipe n'of- fre-t-elle jamais cette netteté et ce poli qu'on observe généralement dans le tronc des ar- bres dicotylédones. Les feuilles qui recou- vrent ainsi !a tige monocotylédonée parais- sent au premier abord dispersées sans ordre, parce qu'elles sont extrêmement rapprochées et serrées les unes contre les autres. Néan- moins elles ont ordinairement une disposition spirale plus ou moins régulière, analogue à celle des feuilles des végétaux à 2 cotylédons, qu'on reconnaît très facilement dans quel- ques arbres, comme le Pandanus, par exem- ple , et qu'on retrouve également dans les cicatrices qu'elles laissent à la surface de la tige , quand elles viennent à s'en déta- cher. La tige des Palmiers et des autres mono- cotylédons ligneux est, comme on sait, gé- néralement simple; cela provient de ce qu'il ne se développe pas de bourgeons à l'aisselle de leurs feuilles, ou du moins de ce que ces bourgeons restent à l'état rudimentaire. C'est un des caractères qui distinguent le mieux la tige des monocotylédons de celle des dicoty- lécions, dans lesquels un ou plusieurs bour- geons, existant à l'aisselle de chaque feuille, s'allongent chaque année pour donner nais- sance à des scions ou des branches. Cepen- dant il y a certains cas ou certaines circon- stances particulières où quelques uns des bourgeons qui existent à l'état latent dans l'aisselle des feuilles dé monocotylédons ve- nant à se développer , la tige est alors ra- meuse. C'est ce qu'on observe constamment ACC dans le Palmier doum de la Thébaide(Cr(i- cifera ihebuica Del.) ; dans quelques Drucœ- na, Zucca, Aloè, etc. Cette ramification de la tige peut également se montrer quand on vient à retrancher le bourgeon terminal d'un monocotylédon , et en particulier des Dru- cœna ou des Aleiris. Un ou plusieurs des bourgeons latents, dont les rudiments exis- tent à l'aisselle des feuilles, se développent et forment la base d'autant de nouvelles ra- mifications , qui continueront à s'accroître absolument de la même manière que la tige principale. 2° Accroissement en diamètre^ Quant à l'accroissement en diamètre du stipe , il a lieu par la production de nou- veaux faisceaux de fibres ou de vaisseaux dans la masse utriculaire qui forme la base de la lige. On comprend qu'il ne peut avoir lieu que dans la portion de celte tige non encore entièrement solidifiée, et qu'il s'ar- rête dans celles qui sont devenues ligneuses. Les fibres nouvelles, se formant toujours vers la partie centrale de la tige, doivent tendre constamment à rejeter vers la péri- phérie les fibres plus anciennes, qui s'y ac- cumulent et se pressent les unes sur les au- tres, de manière à constituer la partie la plus solide et la plus résistante de la tige : , aussi arrive-t-il fréquemment que , tandis qu'une tige ligneuse monocotylédonée offre à l'extérieur une zone plus ou moins épaisse de fibres dures , compactes et très serrées , sa partie intérieure est composée d'un tissu cellulaire lâche , présentant des fibres li- gneuses éparses et sans liaison entre elles. Le contraire a lieu, comme on sait, dans la tige dicotylédonée, dont la partie ligneuse est d'autant plus solide qu'on l'observe plus près du centre. Si l'accroissement en hauteur des Mono- cotylédons se fait par une causa semblable à celle qui détermine l'élongation de la tige des Dicotylédons, savoir, le développement d'un bourgeon terminal , il n'en est pas tout- à-fait de même de l'accroissement en dia- mètre. Dans les premiers, en effet, les nou- velles fibres se forment toujours vers la par- tie centrale de la tige, seul point véritable- ment végétant de cet organe, tandis que dans les secondes, c'est à la partie externe, c'est-à-dire à la surface extérieure du corps ligneux et à la surface intérieure de l'écone ACE que se développent les nouvelles fibres, dont raccumulalioii constitue les couches an- nuelles du bois et les feuillets de l'écorce. Ainsi , dans la tige monocolylédonée , il n'y a qu'un seul système de développement, Undis qu'il en existe deux dans la tige des arbres dicotylédons. Plusieurs points, simplemenlénoncés dans cet article, seront développés plus en détail aux mots tige, stipe, BOunaEoN, bulbe, mo- KocoTYi ÊDONS, nicoTVi.ÉuoNS, etc. (A. RiCH.) ACCKOISSEMEIVT dans les minéraux. MIN. — I>'accroissement dans les minéraux , ou plus généralement dans les corps inorga- niques , diffère sous deux rapports de l'ac- croissement dans les corps organisés. Chez ces derniers, le phénomène estrcnfermédans de certaines limites , et il s'opère par intus- susceplion, c'est-à-dire par le dépôt de nou- velles molécules dans toutes les parties de l'être à la fois. Dans le corps inorganique, au contraire, l'accroissement n'a pas de limite, et il n'd lieu que par juxta-posilion , c'est-à- dire seulement à l'extérieur ; les molécules additionnelles ne faisant qu'cnveloi)per de nouvelles touches la masse déjà formée, qui demeure invariable pendant toute la durée du phénomène. Ce n'est pas qu'il n'y ait quelquefois dans l'intérieur des minéraux des déplacements et des transports de molé- cules occasionnés par les actions électro- chimiques ; mais alors le minéral éprouve' une surcomposition ou une décomposition : c'est un changement de nature qui en ré- sulte, et non plus un simple accroissement. A^Of/eZ MINÉRAL et MINÉRALOGIE. (DeL.) 'ACEMYIA (âx^' , pointe ; fiura , mouche). INS. — Genre de Diptères de la section des Tachina/iœ y Rob. Desv., correspondant au g. Tachinu, Macq. (D.) *ACE\E. Acœna{ixw.-/a. , pointe), ins. — C'est le nom que donne Treitschke à un g. de Lépidoptères de la famille des Noclurnes, tribu des Phalénites, qui antérieurement avait été appelé Ourapteryx par Leach. (D.) • ACENTROPTERLS ( à priv. ; xtyrpov , aigui I Ion ;7tTEp(:v, aile), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères,familledesChry- somélines , proposé par M. Chevrolat et adopté par M. Dcjean. Il est fondé sur une seule esp. du Brésil nommée par M. Dejean -^. l.acordavii, et regults par M. Chevrolat. (D.) 'ACEÎVTRIIS (à priv. ; xe'vtoov, a guillon). ACE 61 INS. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Curculionides, proposé parM. Che- vrolat et adopté par M. Dejean. Il est fondé sur une seule espèce du midi de la France , VA. Iiistrio Schoènh. (D.) ACÉPUALE. Acephalm { àxtVaXoç , sans tète). ïÉRAT. — On appliquait autrefois ce nom à tous les monstres dépourvus de tète, ou pourvus seulement d'une tète , soit in- complète , soit même complète , mais mal conformée. Il appartient aujourd'hui en propre à l'un des principaux g. de la famille des Acéphalieiis. (I- G. S. -H.) ACÉPn ALE (â priv. ; xttpaW , tète ). bot. PH. — M. de Mirbel applique cette épilhète à l'ovaire, quand il ne porte point immédia- tement le style, comme on le remarque dans les Labiées , les Ochnacées, etc. (C. L.) *ACÉPHALÉiVlE (à priv. ; xtî , tête). ARACH. — Nom donné par Latrcille à un groupe d'Insectes , dont Lamarck a fait de- puis l'ordredes Arachnides palpisles. C'est à la classe des Arachnides que répond aujour- d'hui cette division. P'. araciimb.'î.s. (H.L.) *ACÉPHALIEI\S. Acephalœi (ùxctpaloc, sans tête), térat. — Famille de Monstres unitaires, appartenant au second ordre, ce- lui des Omphalositcs, et comprenant un très grand nombre d'élrcs anomaux , dont l'orga- nisation singulière a fi\é également, mais sous des points de vue très dificrenls, l'at- tention des tcratologues de tous les lemp.s. Les Acéphalieiis ne s-ont pas .'•culenunl ca- 62 ACE ACE ractérisés, comme l'indique leur nom, par l'absence de la tête , dont il existe tout au plus quelques vestiges appréciables seule- ment par l'analyse anatomique. A ce carac- tère premier et fondamental qui distingue nettement ces monstres des Paracéphaliens , s'ajoutent généralement les anomalies sui- vantes, dont l'ensemble fait des Acépha- liens les plus imparfaits de tous les êtres tératologiques, après les Parasites et les Ani- diens. Le corps, plus ou moins imparfait, sou- vent très incomplet, est constamment de forme binaire ; et c'est même ce qui distin- gue principalement les Acéphaliensdes Ani- diens. Mais, malgré les figures faites de fan- taisie et les assertions fausses de quelques auteurs , cette forme binaire est toujours mal symétrique. Les régions droiteetgauche présentent constamment des anomalies plus ou moins nombreuses de formes ou de proportions , qui ne se répètent pas ou se ré- pètent mal d'un côté ou de l'autre. Il existe souvent , sur une grande partie de la surface du corps , et aussi des membres , des émi- nences irrégulières provenant de l'accumu- lation locale du tissu cellulaire, et sur d'au- tres points , des plis de la peau et des enfon- cements dont la disposition esttrès variable. L'imperfection de la symétrie peut même être portée au point qu'il devienne presque nécessaire de recourir à l'analyse anatomi- que , pour distinguer les deux moitiés du corps , ou plus exactement , les deux parties homologues , mais dissemblables , en les- quelles il se divise. L'extrémité supérieure du corps est arrondie , recouverte de tégu- ments , et quelquefois garnie de poils , qui sont de véritables cheveux ; car, au-dessous d'eux, on trouve parfois quelques osselets en connexion avec l'extrémité cervicale du rachis , et dans lesquels il est impossible de méconnaître les rudiments du crâne. Le nombre des membres varie de 4 à 1. Lorsqu'il n'en existe qu'un , c'est toujours un membre abdominal. Les membres, quel qu'en soit le nombre, sont mal proportion- nés , contournés , presque toujours pourvus de moins de 5 doigts, et surtout terminés par des pieds-bots. Le renversementdupied en dedans est le cas le plus commun ; mais les autres genres de pieds- bots, et surtout le renversement en dehors , s'observent aussi chez les Acéphaliens. Nous avons vu quel- quefois les deux pieds du même sujet ren- versés en sens contraire , et les auteurs rap- portent plusieurs exemples de cette dispo- sition. L'anus est le plus souvent perforé , mal- gré l'assertion contraire de quelques au- teurs, parmi lesquels on est étonné d'avoir à citer Elben, dont l'ouvrage sur les Acépha- liens est d'ailleurs fait avec tant de soin. Les organes externes de la génération existent presque toujours, mais si imparfaitement conformés dans beaucoup de cas, que la dé- termination du sexe est impossible sans dis- section. Avec ces anomalies extérieures coïncide constamment l'état imparfait de tous les viscères , soit de la région sous-ombilicale de l'abdomen, soit, et cette distinction est très importante , de la région sus-ombili- cale et du thorax. Les viscères de la région sous-ombilicale, l'intestin, les organes uri- naires, les organes génitaux intérieurs, exis- tent d'ordinaire; et l'intestin même con- stamment, au moins en ce qui concerne la plus grande partie du gros intestin et la fin de l'iléum. Au contraire, les viscères de la région sus-ombilicale de l'abdomen , la por- ti(m supérieure de l'intestin , l'estomac, la rate , le foie , le pancréas , et surtout les or- ganes thoraciques, les poumons et le cœur, sont, le plus souvent, non seulement mal conformés , incomplets, plus ou moins ru- dimentaires, mais même entièrement ab- sents. Pendant longtemps même on a re- gardé tous les Acéphaliens comme totale- ment dépourvus de cœur , et Elben a cru pouvoir présenter comme exactement équi- valentes ces deux expressions : Monstres acé- phales et 3Ionstres privés de cœur ; mais il est incontestable aujourd'hui qu'un cœur rudimentaire peut exister, aussi bien que des poumons rudimentaires, chez un véri- table acéphalien. Le développement de tous les autres ap- pareils organiques est proportionnel à celui des viscères digestifs, respiratoires et circu- latoires. Le squelette est toujours très in- complet , et le rachis lui-même peut man- quer presque complètement. Un auteur as- sure même avoir constaté dans un cas l'ab- sence complète de la colonne vertébrale, y compris le sacrum. La moelle épinière est ACE ACE 6:3 ordinal remcnl, comme le rachis , très in- complète, et parait aussi pouvoir manquer en entier. Les nerfs existent au contraire constamment, de même que le grand sym- pathique , mais ils sont imparfaits. Les mus- cles, toujours peu distincts dans la plupart des régions du corps, sont souvent tout-à- fait confondus , comme chez les jeunes em- bryons. Enfin le système vasculaire présente une multitude d'imperfections, comme on peut le prévoir parce qui a été dit plus haut des divers viscères, et spécialementdu cœur. Les faits dont nous venons d'ofTrir le ré- sumé démontrent la liaison intime qui existe, chez les Acéphaliens, CHtre les modi- fications extérieures de l'être et les anoma- lies de ses organes intérieurs. Tout monstre de cette famille, en même temps qu'il est à l'extérieur irrégulièrement conformé et im- parfaitement symétrique , présente à l'inté- rieur une organisation très simple et très imparfaite , les viscères thoraciques man- quant plus ou moins complètement, et les viscères abdominaux étant, les uns absents, les autres incomplets. Ce résultat est aussi général, aussi rigoureusement établi, que lest en zoologie la possibilité de ramener un animal à son type sur le seul esamen de ses caractères .extérieurs, et de déterminer immédiatement , avant tout examen anato- mique , les principales modifications de son organisation interne. Tous semblables entre eux, comme il ré- sulte de cette remarque, par les conditions générales de leur organisation, les Acépha- liens le sont aussi , et d'une manière singu- lièrement frappante, par les circonstances de leur naissance , sur lesquelles Elben et sur- tout GeofTroy Saint-Hilaire ont appelé l'at- tention des tératologues. Ces monstres, qui presque toujours viennent au monde avant terme, naissent jumeaux, quelquefois même plus que bijumeaux, cl en outre, comme on va le voir, dans des rapports constants avec leur jumeau. Celui-ci est bien conformé, et beaucoup plus volumineux que son frère. L'un et l'autre n'ont en commun qu'un seul placenta , et des deux c'est le jumeau bien conformé qui naît le premier ; l'acéphalien le suit, soit immédiatement, soit après un intervalle de plusieurs minutes, ou même de plusieurs heures. Une autre circonstance extrêmement remarquable par sa constance est la similitude des sexes des deux jumeaux. En effet , dans les cas où les sexes sont in- diqués par les auteurs , on trouve tou- jours que les jumeaux sont extérieurement, tous deux mâles, tous deux femelles, ou, comme l'a rapporté Katzky, tous deux her- maphrodites ; et même , si un Acéphalien sans sexe nait avec un jumeau , soit mâle, soit femelle, on peut être presque assuré, en soumettant l'Acéphalien à une dissection exacte, de trouver au moins quelques par- ties d'un appareil générateur , mâle dans le premier cas, femelle dans le second. Quand un Acéphalien nait avec 2 ou 3 frères, il res- semble-pareillement par son sexe, soit à l'un d'eux, soit même à tous à la fois. Le jumeau d'un Acéphalien naît ordinai- rement plein de vie , et souvent même com- plètement viable. L'Acéphalien, au contraire, dont l'organisation réalise à tant d'égards celle d'un jeune embryon, non seulement n'est pas viable, mais encore ne saurait pro- longer sa vie au-delà du moment même de sa naissance. Une fois hors des eaux de l'amnios, il meurt avec une extrême promp- titude, et sans même avoir donné de signes de vie. Deux auteurs italiens parlent seuls de quelques mouvements qu'aurait exécutés un Acéphalien en naissant; encore leur té- moignage doit-il être révoqué en doute , car toutes les relations bien faites attestent que les Acéphaliens, comme les Paracéphaliens et les Anidiens , ne sauraient vivre un seul instant au milieu des conditions , pour eux inharmoniques, du monde extérieur. Après avoir fait connaître les principaux faits relatifs à l'organisation et aux circon- stances de la naissance des Acéphaliens con sidérés en général, il nous reste à indiquer les principaux caractères distinctifs sur les- quels repose la division en genres de cette famille, composée dès à présent d'un très grand nombre d'êtres anomaux. Les genres auxquels nous avons cru devoir les rappor- ter sont au nombre de trois, et sont dénom- més et caractérisés comme il suit: l. ACÉPHALE. Acephalus (âxf'ya/o;). Carac- tères : Corps imparfaitement symétrique , irrégulier, mais dont les diverses régions sont bien distinctes ; thorax existant complète- ment ou presquecomplétement.et portant les membres thoraciques ou au moins l'un d'eux. Ce g. comprend les Acéphaliens les moins (54 ACÉ éloignés de l'élal normal : ils sont privés seu- lement de la lêle et des organes qui manquent généralement avec elle, et par conséquent sont encore aussi complets, aussi entiers que peuvent l'être les Acéphaliens. On con- naît dés à présent un assez grand nombre d'Acéphales, tous nés dans l'espèce humaine. II. PKKAcépHALE. Peracepkaltis {Tzépa. , au- delà; àxîtf,oi\oi, acéphale). Caractères : Corps imparfaitement symétrique, irré^ulier, ayant ses diverses régions bien distinctes; point de membres thoraciques. Ce genre, dont les conditions ont été déjà observées dans 60 individus, et qui est l'un des groupes téralologiques les plus nom- breux, présente un degré de plus d'anoma- lie que le gerue précédent. Ce n'est plus seulement ici la tête , mais aussi les mem- bres supérieurs, et avec eux une partie sou- vent très considérable du tronc , qui man- quent entièrement, ou dont la dissection fait retrouver tout au plus quelques vesti- ges. Dans quelques uns même , l'anomalie est portée si lom, que le tronc semble réduit au tronçon pelvien du corps. Ce genre a été surtout observé chez l'homme; mais on en connaît aussi quelques exemples chez le Mouton et le Cerf. III. RiYLACEFHALE. Mylacepfialui (c'est-à- dire : acéphale -môle; fivÀvj , môle; àx/- ipaÀoç ). Caractères : Corps non symétrique, très irrégulier , informe, ayant ses diverses régions peu ou point distinctes; membres très imparfaits, rudimentaires , ou même presque tous nuls. — Ce genre, par lequel la famille des .\céphaliens se lie avec celle, plus anomale encore, des Anidiens , ne se compose que d'un très petit nombre de cas, la plupart observés dans l'espèce humaine, un autre chez la Chèvre. Ainsi, des trois genres de monstruosités aeéphaliques , l'un n'est connu que chez l'homme ; et deux observés surtout d,!ns celte même espèce, se sont présentés en ou- tre chez quelques ruminants, tous unipares, plus rarement bipares , et par conséquent offrant avec l'espèce humaine une simili- tude très marquée dans 1 une des conditions les plus importantes de leur reproduction. (I.-G. S.-H.) * ACÉPHALOBRACniE. ^cephatobra- cliia (à priV.; xtya^y?, lële ; ëpa^lav, btas), 'lÉn.vr. — Par ce nom et ceux ù! Acéphalé- ACE I nie , à! Acéphulochérie et à'^4céiih.iléme. , ! .M. Breschet a proposé de désigner les mon- .slruositésacéphaliquescompliquéesdediveih états imparfaits des membres, f^oyez acé- phaliens. (I.-G. S.-H.) i ACÉPHALOCYSTES. Aceplmlorysiis (àxi - \ tpaXoç, sans tête ; xûan? , vessie), helm. — Genre fondé par Laënnec pour renfermer cer- tains êtres si simples , que l'on peut mettre en doute s'ils doivent réellement être placés I au nombre des animaux. Ils consistent en une simple vessie plus ou moins irausparenie , I sans Jibres apparentes , sans corps ni lêle, et sans aucun orifice naturel, comme remplie d'un ! liquide très limpide, et toujours l'enfermée dans I un kyste fibreux ayant des coinmunicalions vas- culaires avec les organes qui la contiennent. Jamais on n'y a observé de mouvements spontanés, même dans l'acception la plus simple de ce mot : jamais on n'y a pu re- connaître aucun organe, ni rien qui ressem- ble à des fonctions digestives. Celte vessie constitue à elle seule l'organisme tout entier ; elle est mince, fort délicate , et se laisse dé- chirer en tous sens avec une égale facilité, sans jamais offrir aucune apparence déstruc- ture fibreuse. On peut la diviser en lamelles ou feuillets, dont le nombre varie suivant le degré de développement des individus. Cou- pée transversalement, et examinée ainsi au microscope, on y reconnaît alors celle divi- sion en feuillets, ce qui prouve qu'elle n'est pas purement artiflcielle, comme le pensent certains auteurs. Sont-ce là des organismes à part? et pou- vons-nous donner le nom d'animaux à des êtres chez lesquels la vie ne se manifeste par aucune des fonctions propres à la vie ani- male ? Beaucoup d'auteurs, en effcl, n'y ont vu autre chose que des productions mor- bides. Piudolphi et Blumenbach sont de ce nombre ; et , bien que ceux qui professent l'opinion contraire soient en très forte ma- jorité, nous devons reconnaître qu'elle ne s'appuie sur aucune preuve positive; il nous semble même impossible de l'adopter sans restriction. On a cité ce fait , que le liquide interne est toul-à -fait limpide et fort diffé- rent de celui dans lequel la vessie est plon- gée à l'intérieur du kyste qui l'enveloppe ; et Laënnec voit là une véritable assimila- tion. On a allégué aussi l'espèce de parente intime qui semble unir ces êtres si singu- ACE licrs avec les vessies des Floriccps , des Cœ- iiures, des Cyslicerques et des Échinoco- ques; enfin Ruhn , médecin à Niederbronn (Alsace), a fait voir qu'ils ont un mode de reproduclion bien dclerminc, et qui sem- blerait démontrer en etTet que ce sont là des êtres complets, bien que réduits à une ex- cessive simplicité. Cette reproduction se fait par des gemmes qui se développent entre les feuillets de la vésicule mère, et qui, une fois parvenus à un certain degré d'accrois- sement, se détachent, soit en dehors de celte même vésicule, soit dans l'intérieur de sa cavité, suivant qu'ils appartiennent à l'espèce que Ruhn a désignée sous le nom iV Endogène , et qu'on ne rencontre que chez l'homme ; ou à celle qu'on trouve chez le Bœuf et le Mouton , et qui a reçu du même observateur le nom A'Exog'ene. De ces arguments, le \" nous semble peu concluant; le 2'"' l'est peut-être davantage. Les rapports intimes qui existent entre les êtres qui nous occupent et les vers que Laënnec a désignés sous le nom de Fésku- laires, et qui portent collectivement, dans une foule d'ouvrages, celui à'Hijdaiides, ces rapports, disons-nous, sont incontestables ; or, nous avons vu nous- même , au micros- cope, et Leblond avait signalé avant nous , des mouvements propres dans l'espèce de vésicule albumineuse où les Floriceps sont enfermés [voyez floriceps). Quant au mode de reproduclion signalé par Kuhn, il rap- pelle complètement celui des utricules du tissu cellulaire des plantes, tel que les bota- nistes le conçoivent aujourd'hui. Ce qui nous semble ressortir de ces faits, c'est que les Acéphalocystes ont une exis- tence propre et distincte de celle des organes dans lesquels on les trouve enfermées ; mais il nous parait aussi que , pour arriver, du moins dans l'étal actuel de la question , à dire que ce sont des animaux, il faudrait dé- pouiller ce dernier terme de tout <;e que sa définition renferme de précis. Ce sont des êtres équivoques , dont la science n'a pro- bablement pas encore su saisir les véritables caractères , et qui nous paraissent rester en dehors de ces définitions des .3 règnes, dans lesquels, au premier coup d'oeil, tous les êtres sembleraient devoir naturellement ve- nir se grouper. Les 2 esp. d'Acéphalocystes que nous avons T. I. ACE 6j déjà mentionnées d'après Kuhn , se rencon- trent dans les principaux viscères ; mais sur- tout dans le foie , les poumons , la rate, les épiploons, etc. Elles y sont l'origine d'une maladie désignée, dans les Bœufs, sous le nom de pommelière , ou vulgairement sous celui de pocher d'eau. En général, elles sont enkystées ; on en a pourtant trouvé qui étaient complètement libres , dans la cavité des plèvres (!>' Freteau), dans la vessie uri- naire (Béclard), dans la cavité de l'arach- noïde (Piostan), dans les veines pulmonaires (Andral) ; mais la lecture que nous avons faite des mémoires où ces faits sont déposés ne nous a pas paru démontrer sulTisamment, ou que ce fussent véritablement des Acépha- locystes, ou qu'elles ne fussent p:is tombées des poumons dans la cavité pleurale, des reins dans la vessie, etc. Lorsque les Acéphalocystes sont renfer- mées dans un kyste, on les y trouve isolées ou réunies au nombre de 2 , 3 , 4 , et même G ou 8 , dans un même kyste, suivant que celle qui la l" a occupé le kyste a déjà été ou non fécondée. On rencontre quelquefois les débris de l'Acéphalocyslc mère , surtout lorsqu'elle appartient à l'espèce endogène qui se développe par l'emboîtement des gem- mes. Kuhn a fait voir comment certains tu- bercules peuvent devoir leur existence à la présence et à la destruction successive de ces productions dans le parenchymedes organes. M. H. Cloquet a le premier proposé de re- garder comme des Acéphalocysles les vési- cules qui se développent dans l'aireclion de l'utérus désignée communément sous le nom de môle liijdaiique ; eles constituent l'espèce qu'il a appelée A. e?) grappe ( ^. rucemosu ). La plupart des auteurs qui ont traité ce sujet depuis M. H. duquel, ont refusé d'admet- tre celle opinion , qui ne pourra être discu- lée d'une manière définitive que lorsque de nouveaux travaux auront mieux fait con- naître les caractères génériques des Acépha- locystes, et la nature des productions dont il s'agit. (L. DoyÈrk.) * ACÉPHALOGASTRIE. Acephalogas- tria ( à priv.; xiifol-n, tête ; yxatrtp, rpoç, ven- tre). TÉRAT.— Nom proposé par M. Brcschet pour les Monstruosités acêphaliques avec ab- sence du thorax et de l'abdomen. Foy. acé- PHALIENS. (L G. S.-H.) • ACÉPHALOMIE. ^cephalomh (à pri\ .; 6^ ACE xcyaÀii, tête; àlSfi-at, s'écartcr du type; de- venir monstrueux). TKRAT. — f^Oy. ACÉPHA- LOBBACHIK. (I. G. S.-H.) ACÉPHALOPHORES. Acephalophori (à priv. ; x£tpa>y), tête; tpopô;, porteur), moll. — M. de Blainville , dans son Manuel de Ma- lacologie , a substitué à tort ce nom à celui d'Acéphales. Ce mot Acéphale convient très bien à des animaux dépourvus de tête, tandis qu'Acéphalophore signifierait , à la rigueur, animalporlani une tête, et cependant sans tête. Nous pensons que M. de Blainville n'a créé ce mot défectueux que pour le mettre en consonnance avec celui de Céphalophores , qu'il propose pour les Mollusques qui ont véritablement une tête. (Desh.) * ACÉPHALOSTOMIE. Acephalostomia ( à priv. ; xe(pa>Y), tête ; oro'fia , bouche ). tÉ- BAT. — Syn. de Monstruosité acéphalique , proposé par M. Breschet, qui a voulu, par ce mol, rappeler spécialement l'absence de la bouche, nécessairement liée, chez tous les Acéphaliens, à l'absence de la tête. Foy. acé- PHALIEi^S. (I. G. S.-H.) * ACÉPHALOTHORIE. Acephalothoria (à priv.; xtipaÀY), tête; 6upa|, tronc), térat. — Nom proposé par M. Breschet pour les Monstruosités acépUaliques avec absence du thorax. Koy. acéphaliens. (I. G. S.-H.) ACER [acer, vigoureux), bot. ph. — Nom latin du g. Érable. (Sp.) * ACÉRACÉES. Aceraceœ. bot. ph. — Lindley a substitué ce nom à celui d'Acéri- nées. (Ad. J.) *ACERAIVTHUS ( à priv. ; xt'paç , corne ; avQo?, fleur ; sans cornets ou éperons), bot. PH. — Nous avons établi ce g. sur une plante de la famille des Berbéridées, voisine des Epimediam , dont elle diffère par ses feuilles munies seulement de 2 folioles , et surtout par ses Heurs dépourvues de cornets et for- mées de 2 verticilles alternes, composés cha- cun de deux pétales blancs, étalés. Les autres caractères sont communs, aux Epimedium. — On n'en connaît qu'une espèce du Japon, introduite dans nos jardins par Siebold. (J. D.) ACERAS (à priv. ; x/pa;, corne), bot. ph. — R. Brown a proposé d'établir, sous ce nom , dans la famille des Orchidées, un g. que plus tard L.-C. Richard a décrit sous le nom de Loroglossum. Il se rapproche singu- lièrement des vrais Orchin , dont il diffère AGE surtout : 1° par son labelle dépourvu d'épe- ron , ou n'en ayant qu'un excessivement court; 2" par ses deux masses polliniques venant se terminer sur une glande ou réti- nacle unique (comme dans le g. Serapias), et non chacune sur une glande distincte, ca- ractère des véritables esp. du g. Orchis. — X ce g. appartiennent le Satyrium hircinum L., l'Oplirys anlhropophora Wild. , et l'Uphrys authropomoiplia du même, qui n'en est peut- être qu'une simple variété. (A. R.) ACERATES, Elliot. (à priv. ; xÉpaq, pa- Toç , corne ). bot. ph. — Genre de la famille des Asclépiadées , particulier aux provinces méridionales de l'Amérique septentrionale. Il diffère des Asclepias par l'absence des pe- tites pointes qu'on remarque à l'intérieur des cornets qui composent la couronne sta- minale dans ces derniers. — Le g. Aceraies renferme aujourd'hui plusieurs espèces , la plupart inédiles ou confondues avec celles du g. Asclepias. Il a pour synonyme VAnan- ihrix. Nuit. (J. D.) *ACERATUM, DG. (à priv. ; xepartov , petite corne), bot. ph. — Genre ou sous-genre de la famille des Eléocarpées, ne différant du genre Elœocarpus que par des pétales à onglets velus et des anthères non sétifères au sommet. Wighl et Arnott ( Prodr. Jlor. penins. Ind., V, /, 82) sont d'avis que les Aceratinm doivent être réunis aux Elœo- carpus. M. De Candolle n'en signale qu'une espèce. (Sp.) "ACERDÈSE [àxtpS-ni, non profitable; c'esl-à-dire d'un mauvais emploi dans les arts ). MIN. — Même chose que Manganite ou Manganèse oxydé hydraté. (Del.) *ACÈRE. Accrus (à priv.; xepa?, corne). INS. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, éta- bli par M. Dejean ( 3=^ édit. de son Catal.), qui n'en a pas publié les caractères. Il ren- ferme 2 espèces du Brésil , nommées par lui, l'une A. darus, et l'autre A. monachus. (D.) *ACÈRE. Akera et mieux Acera (âxepoç, sans cornes; animal sans tentacules), moll. — L'absence des tentacules n'est pas propre seulement au g. Acera de Muller , mais en- core à toute la famille des BuUéens de La- marck. Muller donnait le nom d'Acère à 2 espèces fort distinctes , Y Acera bulbosa, qui appartient au g. Bulla , Lamk., et VA. car- nosa , qui est le g. Doridium , Mick. (Desh.) M AGK ACÉRÉ. Aceroms {acus , aiguille), bot. — On appelle /eu j7/e.v acérées celles qui sont ftroiles, aiguës, dures et persistantes, comme celles de beaucoup de Pins et de Sapins. (A. R.) ACÉRÉES. Acera (âitpoî, sans cornes). MOLL. — Tel est le nom que, dans ses Famil- les naturelles du règne animal, Latreille a donné à une famille qui correspond à celle nJesBuUéens de Lamarck. (Desh.) ACERES- Acera(k priv.; x/pa;, corne). AR.4CH. — M. Walckenaër [Hist. nat. des Ap- lères) désigne sous ce nom la 1'" classe des Insectes aptères, ainsi caractérisée : Ani- maux ne subissant point de métamorphoses, privés d'ailes et ayant un corselet réuni , en entier ou en partie , à la télé, conformation qui a fait désigner cette partie sous le nom de céplialothorai. — Cette classe, qui cor- respond aux Arachnides, comprend les Ara- néides, les Phrynéides, les Scorpionides, les Soipugides , les Phalangides et les Acarides. (H. L.) ACÉRI\E. poiss. — Nom spécifique d'une esp. de Percoide à une seule dorsale, à 7 rayons branchiaux, à dents en velours, et dont Cuvier a fait le nom générique latin d'un g. qui comprend aujourd'hui 3 esp., VA. vulgaris, VA. Schretzeri et VA. Bossiœ : celle-ci était le Ferca acerina de Gulden- staedt.^ (Val.) ACÉREV'E. Acerina. crust.— Genre de l'or- dre des Isopodes, établi par M. Rafinesque, qui n'en a pas indiqué les caractères. (H. L.) ACÉRIXÉES. Acerineœ. bot. ph. — La famille des Érables ou Acérées de Jussieu contenait deux sections ayant pour types, l'une l'Érable, l'autre le Marronnier. Cha- cune de ces sections est devenue plus tard une famille distincte, dont la 1"^% qui a reçu le nom d'Acérinées, présente les caractères suivants : Calice divisé ordinairement en 5, plus rarement en 4-9 parties, à préfloraison imbriquée. Pétales en nombre égal , insérés sur le pourtour d'un disque charnu hypogy- iiique, manquant quelquefois. Étamines in- sérées sur le même disque, en nombre tou- jours déGni, quelquefois égal à celui des au- tres parties de la fleur , ordinairement plus (;rand , mais cependant non proportionnel , Hénéralement celui de 8. Ovaire à 2 lobes, entre lesquels s'élève le style , partagé à son i^ummet en 2 stigmates ; chacun de ces lobes ACE G7 répond à une loge contenant 2 ovules collaté- raux, adnés par leurs faces internes à un large placenta. Le fruit se sépare en 2 sa- mares mono- ou dispermes. Graines atta- chées à l'angle interne de la loge, dressées, à tégument un peu charnu, dépourvues de pé- risperme, à 2 cotylédons foliacés, chiffonnés, superposés et recourbés au-dessus de la ra- dicule inférieure. — Les esp. de celte famille sont des arbres à feuilles opposées, simples, rarement pennées, dépourvues de stipules, à fleurs souvent polygames, quelquefois même complètement dioiques, disposées en corym- bes ou grappes axillaires, dans lesquels les latérales sont le plus souvent réduites aux étamines avec un pistil avorté. Elles habitent les parties tempérées de l'hémisphère sep- tentrional.— Genres: Acer, L.; J\' egundium , Raf. ^ (Ad. J.) ACÉRIQUE (acide), chim. — Scherer ap- pelle ainsi un acide qui existe combiné à la chaux dans la sève de l'Érable champêtre. (C. d'O.) • ACERODOIV ( â'xepoç , sans cornes ou pointes ; ôtîou;, S'ivro<;,denl]. MAM. — M. Jour- dan, de Lyon , appelle ainsi un g. ou plutôt une section qu'il a proposé d'établir parmi les Roussettes pour une espèce de l'île Lu- çon, assez voisine par le port et la taille du Pteropus fu.scus ou edulis , et qui est carac- térisée surtout par la saillie des tubercules mousses de ses molaires. Cette espèce avait reçu de feu Eschscholtz I6 nom de Pieropus subulatus , et M. Meycr l'a nommée depuis Pi. pyrocephalus. (C. d'O.) • ACEROTHERIUM («xtpo;, sans cornes ; ÔYipTov, animal), mam. foss. — Nom donné par M- Kaup à un animal dont les dents sont tout-à-fait semblables à celles des Rhinocé- ros, mais qui avait, comme les Tapirs, 4 doigts aux pieds de devant, 3 à ceux de der- rière, et dont les os du nez , minces , étroits et recourbés en dehors, ne portaient vrai- semblablement pas de cordes. L'espèce dé- crite , qui paraît être le Rhinocéros incisivut de Cuvier , porte le nom à' A. incisivum. M. Larteta trouvé dans les environs d'Auch une espèce de Rhinocéros à 4 doigts aux pieds de devant , qui est probablement du même g., sinon de la même espèce. Ployez rhino- céros fossiles. (L.-..D). ACESCEIVCE. CHiM. — Tendance d'un corps à devenir acide. C8 ACE ACE ACETABULAIRE. bot. CK.— f^oijezACÉ- TABirLE. ACÉT.\Bl}L\RîÉES.^cetabularieœ{ace- labulum , petit vase ). bot. cr. — Famille d'Algues marines, que nous proposons pour renfermer le seul g. Acétabule. (Duj.) ACÉTABULE ou ACETABULAIRE [ace- /aÔM/wm, espèce de petit vase), bot. cr. — Genre de Cryptogames marines (Algues) , classé à tort parmi les Zoophytes, mais rap- porté au régne végétal par M. Raffeneau- Delile, qui a pu l'étudier vivant, et par d'au- tres observateurs plus récents. L'Acétabule, en acquérant son entier développement, s'oncioùte de sels calcaires comme lesCoral- lines et les Nullipores, et, comme ces objets, elie avait dû être prise pour un Zoophyte par Limarck, Lamouroux, Cuvier, etc., qui ne l'avaient vue que sèche dans les collections; mais, quand on l'observe encore jeune dans les eaux de la mer, on ne peut conserver de doute sur sa nature végétale. Alors, en ell'et, eiie a le port et la forme d'un petit Agaric vert, demi-trans[;arent, composé d'un stipe rrcux , épais de ^ à i de millimètre , haut de 10 cent., et d'un disque en ombrelle un peu concave ou en soucoupe , formé de CO à 90 rayons tubuleux en cônes allongés , termi- nés à la circonférence par une extrémité close , arrondie , et se mettant en communi- cation avec le stipe, par leurs pointes réunies à un disque central de 1 à 2 millimètres. De ce disque partentdes filaments confervoïdes, dicholomes, extrêmement fins, que divers naturalistes ont pris pour les tentacules des polypes sup()osés. Dans les rayons tubuleux .•^c forment des gongyles verts du même ca- libre que ces rayons, cldestinés à reproduire le végétal. Quand ils sont devenus libres, par suilede la destruction des bords du dis- que, ces gongyles se fixent sur des pierres ou sur des coquilles , et se développentsous la forme d'une tige simple d'abord, d'oa partent les filaments confervoïdes, et à l'ex- Irémilé de laquelle se forment successive- ment l'ombrelle, qui se montre d'abord très étroite, turbinée, puis de plus en plus évasée. On ne peut encore indiquer avec précision les aliuiilés des Acétabulcs avec les autres Algues; on voit bien que, par leur mode d'encroûtement, elles se rapprochent des Corallincs, et que par la production de leurs gongyles ou corps reproducteurs , elles ont des affinités avec les Conjuguées maison ne pourrait, comme vient de le faire Meneghini, dans son ouvrage sur l'organographie et la physiologie des Algues , réunir dans une même famille , sous le nom de Siphonées , les Acétabules, les Vauchéries, les f^àlonia, les Codium , les Halimeda et les ^nadyo- nièues. Le mieux serait de constituer provi- soirement pour ce seul genre une famille des Arélabulariées. (DuJ.) , ACÉTABLLIFÈRES [aceiubulum , go- belet, coupe ;/ero, je porte), moll. — Divi- sion des Céphalopodes, renfermant tous les animaux de cet ordre pourvus de cupules ou veniouses. Cette coupe correspond auxCryp- todibranches de M. de Blainville , et aux Dibranchiaia de M. Owcn . Foyez céphalo- podes. (A. d'O.) ACÉTABULIFORME. Aceiabuliformh. BOT.,zooL.— Epilhèlequi s'applique aux ani- maux ou aux végétaux en forme de coupe. ACÉTATES [acelai, d'acelum , vinaigre). CHiM. — On nomme ainsi les combinaisons de l'Acide acétique avec les diverses bases. I,es Acétates sont tous très solubles dans l'eau, excepté celui d'Ar(:?nt etcelui de protoxyde de Mercure, qui le sont peu. L'Acide sulfurique en dégage uneodeurde vinaigre, vive, agréa- ble et caractéristique. La chaleur les décom- pose tous. Ceux qui résistent le mieux à son influence sont les Acétates alcalins. L'Acétate d'argent est , au contraire , un de ceux dont la décomposition est la plus facile. Parmi les produits de ces décompositions, on remar- que particulièrement l'Acide acétique, l'A- cétone, l'Acide carbonique et l'Eau. On croit que l'Acétate de potasse se rencon- tre en petite quantité dans la sève des végé- taux. Tous les autres sont le produit de l'art. Les principaux sont : 1° I'Acétate d'alu- mine, fréquemment employé dans la fabri- cation des loiies peintes ; 2° I'Acétate de CUIVRE neutre, connu sous le nom de A'er- det cristallisé, et qu'on prépare en traitant le vcrl-de-gris 'sous-acétate de cuivre) par une dissolution bouillante de vinaigre distillé; 3" I'Acétate de fer, ou pyrolignite de fer, dont on se sert beaucoup en teinture, el qu'on substitue avantageusement, dans beaucoup de cas, au Sulfate de fer; 4" enfin, les .\cétati;s neutre et tri-basique de PLOMB, employés en médecine ou dans les arts, le premier sous le num de u'I ou de ACH ACII 69 mcre de Saturne , et le second sous le nom d'extrait de Saturne. (Pkl.) •ACÈTES (nom mythologique), crust. — Genre de la famille des Crustacés Décapodes Macroures et de la tribu des Salicoqncs, éta- bli par nous , et remarquable par l'absence des 2 dernières paires de pattes thoraciques et le développement considérable des paltes- inàchoires externes , qui remplissent les fonctions des pattes ordinaires. — On n'en connaît qu'une seule espèce, V^. indiens M. Edw. {v4nn. des se. mit., t. XIX, pi. Il), qui habite l'embouchure du Gange. (M. E.i ACÉTOIVE. CHiM. — Nom donné à l'es- prit pyro-acétique. On l'obtient par la dis- tillation des Acétates alcalins de chaux, de baryte, etc. *ACETOSA {acetum, vinaigre), bot. ph. ^Tournefort a donné ce nom à une sous- diNision du g. A'umejc , caractérisée par des fleurs dioiqiies. (Sp.) ACe^US,Cav.MAM.-Syn. latin d'Achée. ACn^LS , Leach. crust. — Syn. latin d'Achce. f^oy. ce mot. ACH AIN'E. BOT. — f^oy. akenk. ACII.AÎVIA, Sw. {àxoi-JVi, qui ne s'ouvre as; allusion à la corolle), bot. ph. — Syn. m g. Mauvisque ou iWalvaviscas, Dill. (5p.) ACIIAXTILLES. Achanliltœ. iks. — I.a- tfille {Cen. Crust. et Inseci.) donne ce nom à »ne section de sa famille des Cimicides , conprenant les g. Cimex, Punaise propre- meit dite, Macrocephalus, Phymaia, Tiiujis, Aralus. (Bl.) AIHAIV'TIIME. Achantina, Sw. et Grun. MOLL, — J^Oy. HÉLICE. ACiARIA (Acharius, naturaliste sué- dois). OT. PH. — Genre fondé parThunberg [ProdrX et si incomplètement caractérisé , qu'on ta pu, jusqu'ici, le rapporter à au- cune de.famillles naturelles. (G, L ) *ACHiii!DïS (à'xapt;, repoussant), ins. — Genre le l'ordre des Coléoptères létra- mères, faillie des Longicornes, tribu des I.amiaires, établi par M. Dejean {Caial., S^'édit), ni n'en a pas publié les carac- tères. — Il e\ fondé sur une seule esp. [VA. tunifera Dej-de l'Amérique septentrionale. (D.) ACHARIT.RIUM. bot. ph.— Ce g. a été réuni par M. Dcamiolle au Fihiyo, et rentre comme syn. dîis VOylifa, Cass. (J. D.) ACDATE iijin mythologique), ins. — Nom d'une espèce de Lépidoptère diurne du genre Papillon. (D.) "ACHATIA (Achate, nom myth.). ins.— Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes, établi par Stephens dans la grande tribu des Noctuélites de Latreille, et qui correspond aux g. Trachea de ftl. Treit- schke et llarus de iM. Boisduval. (D.) AGIIE. Apium , Tourn. {apion, eau; mot celtique; allusion à l'habitation de ces plan- tes). BOT. PH. — Genre de la famille des Om- bellifères, tribu des Amminées, établi par M. Koch [Deutsch. (lora ), qui lui a assigné les caractères suivants : Bord calicinal appa- rent. Pétales égaux, plans, arrondis, non échancrés, acuminés et enroulés au sommet. Disque presque plan, sinuolé au bord. Styles très courts, recourbés. Péricarpe solide, sub- globuieux, didyme; méricarpes subhémi- sphériques, à 0 côtes filiformes, un peu tran- chantes , les latérales marginales ; périsperme très convexe ; carpophore indivisé ; vallécules en général à une seule bandelette. Fleurs blanches , très petites, en ombelles sessiles ou courtementpédonculées,de6 à 12 rayons; collerette générale nulle ou réduite à 2 ou 3 folioles; point d'involucelles. Feuilles pen- nées, 3-7-foliolées. M. Knoch ne comprend dans ce g. qu'une seule esp., connue sous le nom de Céleri. M. De Candolle {Prodr.,Y, 4) en a ajouté 3 autres dont les caractères gé- nériques paraissent ne pas être les mêmes. (Sp.) "ACHÉE. Achœus ( nom cité par les an- ciens, comme celui d'un Grec paresseux et slupide). MAM. — F. Cuvier a proposé ce nom générique pour un groupe de Brady- piens , dont l'Ai est le type. Le nom de Brudypus appartiendrait ainsi en propre à rUnau; mais déjà Illiger avait divisé les Bra- (Jypiens en deux g. (Cliolœpus et Hradypus), dont le dernier correspond précisément à Y Achœus de F. Cuvier. (I. G. S.-H.) "ACHÉE. Aciiœus (nom mythol.). crust. — Genre de Crustacés Décapodes Brachyures de la famille des Oxyrhynques et de la tribu des Macropodiens , établ par Leach et ayant pour caractères principaux : Yeux non ré- tractiles. S""*" article des pattes-mâchoires ex- ternes presque triangulaire, fortement tron- qué en avant , à peine plus long que large , el portant l'article suivant à son angle ex- terne. Rostre médiocre et laissant à décou- 70 ACH vert de chaque côté le point d'insertion de la tige mobile des antennes externes. Pattes des 2 dernières paires terminées par un tarse presque falciforme. Abdomen composé de G articles dans les deux sexes. On n'en connaît qu'une espèce de très petite taille , l'^. Cranchii (Leach., Mulac, pi. 22,fig. C), qui habite la Manche. (M. E.) ACHEE. ANNÉL.— Nom vulgaire des Lom- brics, dans quelques parties de la France; d'où les pécheurs ont appelé Reliées ou Aches les vermisseaux, larves et insectes, dont ils font des appâts pour amorcer le poisson. (C. D'O.) ACeÉLOITE. Achelois {Acheloûs, nom mythologique d'un fleuve), moll. — Genre de Céphalopodes siphonifères , établi par Montfort {Conchyliologie sysiéwaiique), sur une figure de Knorr, pour une coquille fos- sile appartenant aux Orthocératites. Foy. ce mot. (A. D'O.) "ACIIEIVIUM [oixrtv, pauvre), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Bra- chélytres, établi par Leach, qui n'en a pas publié les caractères, et adopté par M. De- jean. Ce g. est composé de 4 esp., dont VA. cordaium Dahl. , qui se trouve aux environs de Paris. (D.) ACHÉIVODE. Achenodium. bot. — Foy. POLAkÈiNE. •ACIIEROlViTIA (dxfpovTioç, de l'Aché- ron; myth.). ins. — Genre de l'ordre des Lé- pidoptères, famille des Crépusculaires, tribu des Sphingides, établi par Ochsenheimer et adopté par Latrcille. Il a pour type \& Sphinx airopos L. et Fabr., vulgairement appelé Pa- pillon à lêie de mort, parce que la tache de son corselet en représente assez bien la figure. En adoptant ce g. dans notre Cnal. méih. des Léptdopt. d'Europe, nous l'avons carac- térisé ainsi : Chaperon large et très proémi- îienl. Yeux gros et saillants. Antennes très courtes, droites, presque d'égale grosseur dans leur longueur, légèrement striées trans- versalement du côté interne et terminées en crochet. Palpes épais, séparés à leur extré- mité et dépassant à peine le chaperon. Trompe courte et large. Ailes supérieures entières et lancéolées; angle anal des infé- rieures arrondi. Corselet ovale, peu convexe, avec un double collier bien marqué et les épauleltes peu distinctes. Abdomen ovalaire Il légèrement aplati. Pattes courtes, épaisses, ACH avec les crochets du bout des tarses très forts ; cuisses grosses et garnies de poils longs et touffus; ergots des 4 jambes posté- rieures très courts. Chenilles lisses , rayées obliquement , avec la tête plate et ovalaire , et une corne rocailleuse, contournée en queue de chien sur le 11""* anneau. Elles se métamorphosent dans la terre sans former de coque. Chrysalide déprimée sur la poi- trine , avec une pointe anale bifurquée. Foy. ATROPOs. (D.) ACHERUSIA (Achérusie, caverne my- thologique). INS. — Genre de l'ordre des Co- léoptères pentamères, famille di s Sternoxes, tribu des Bupreslides, établi par MM. Gory et Delaporte, qui lui assignent les caractères suivants : Palpes maxillaires de 4 articles ; le 1^" à peine visible ; le 2'"^ long, cylindri- que , arqué; le 3 court, triangulaire; le dernier assez grand, renflé, ovalaire. Labre carré, à angles antérieurs arrondis; menton large , rétréci en avant , élargi en arrière , arrondi ; lèvre petite , un peu transversale ; mâchoire bilobée , velue; lobe extérieur grand, l'intérieur petit, triangulaire. Mandi- bules fortes, arquées intérieurement, échan- crées à l'extrémité. Antennes de 11 articles, le l"""- très grand, les 2 suivants courts e globuleux, les 4""' et ô""^ grêles, cylindr- ques, d'égale longueur, les suivants triai- gulaires , transversaux , élargis extérieue- ment. Tarses assez petits, à articles presfue cylindriques, le pénultième bilobé, ce >er- nier portant des crochets ; corps assez curt, épais. — Ce genre, qui ne figure pasJans le Catalogue de M. Dejean, a pour typ VA. Cnildrenii , espèce unique, commu'iquée aux auteurs par Children, entomolofSte de Londres. (D.) ACHETA («x^f a , éolien , pour-ix^iî, bruyant ; épithèle donnée par lesGrecs à plusieurs insectes qui produisent uc stridu- lation, tels que les Cigales et les Sailerelles). INS. — Celle dénomination est dnnée par Fabricius [Ent. sysi. ) au g. Grylis de Geof- froy ; Burmeister {Handb. der tu.) l'appli- que au g. Schizodaclylus de M. ruilé. Foy. ces mots. (Bl.) • ACIIETARIA (à explétif x-"'^'), cavité; allusion à l'échancrure du plil). bot. pn. — Genre de la famille des S<^ophularinées, R. Br. , tribu des Gratiolées Benth., fondé par Chamisso [Linn. II, 5G', qui en limite w ACH ACIÏ 1 ainsi les caractères : Calice pentaphylie, bi- bractéolé. Corolle hypogync, bi-labiéc; lèvre supérieure dressée, plus courte, entière; l'inférieure trilobée. Étamines 2, incluses, insérées intérieurement au tube de la co- rolle; filaments simples, parallèles aux loges des anthères. ( Étamines stériles , nulles. ) Ovaire 2-loculaire ; placentas mnlti-ovulés , soudés de chaque côté à la cloison. Style simple; stigmate échancré. Capsule 2-locu- laire, septifrage, 2-valve ; valves entières ou courlement 2-fidcs au sommet, parallèles à la cloison placentifèrc. Graines nombreuses, très petites. Il ne contient qu'une esp. ; c'est une plante herbacée , un peu velue , dont le port imite celui d'une Mélisse; ses tiges sont tétragones , à feuilles opposées , courtement pétiolées , ovales-aiguës , crénelées ; les pé- dicelles axillaires, solitaires, unillorcs, op- posées; les corolles pubescentes. Indigène du Brésil. (C. L.) •ACIIÉTIDES. Achetidii { àx/ra , éol. pour r;;^£'Tr,5 , bruyanl ). ins — Nom adopte par quelques auteurs pour désigner la fa- ^ mille des Grylloniens de Lalreille. (Br.) ACHIAS. INS. — Genre de l'ordre des Dip- tères , établi par Bosc et adopte par M. Mac- quart, qui le place dans sa division des Bra- chocères , subdivision des Dichœtes , famille des Athéricères, tribu des Muscides. Ce g. se distingue principalement par une modiGca- tion singulière de la tète , qui se dilate de chaque côté en un long pédoncule suppor- tant l'œil. Cette forme lui est commune avec le g. Diopsis, dont il se distingue par l'inser- tion des antennes sur le front. Du reste, ses caractères , suivant M. Macquart , sont : Trompe grande. Palpes fiJiformes de la lon- gueur de la trompe. Épislome saillant ; front transversal, dont les côtés prolongés forment un pédoncule oculifère. Antennes distantes, n'atteignant pas l'épistome ; 2'»« article al- longé , cylindrique ; style très court , inséré à la base. Ce g. a pour type \'A. oculams Fab., originaire de Java. Depuis cet auteur, 2 autres esp. du même g. ont été découvertes au Brésil , savoir : VA. lobularis Wiodm., et r^. dwpar du même. (D.) ACHILLÉE. Acliillea (Àxt).>£Ûç, Achilles, élève du centaure Chiron , qui lui enseigna la médecine ; allusion aux vertus attri- buées à l'A. Mille-feuille), bot. pn. — Les Achiltea sont des herbes vivaces , commu- nes aux 2 continents ; mais la partie orientale de l'Europe australe est le point où les esp, de ce g. se rencontrent en plus grande quan- tité. Klles ont pour caract. génériques: Ca- pitules multiflores , hétérogames, disposés en corymbe ; fleurs du rayon au nombre de quatre à six, ligulécs, souvent très courtes , difformes , et même parfois complètement avortées ; celles du disque tubulcuses , à 5 dents , à tube obcomprimé. Les fruits ou akènes sont oblongs, glabres, obcomprimés , dépourvus d'aigrette , munis de nervures marginales, qui cependant ne les rendent pas ailés. Réceptacle étroit, quelquefois presque plan, et même allongé en forme de rachis , portant des paillettes oblongues, hyalines, placées entre les fleurs. — Le g. AchUlen, aux dépens duquel on a formé le g. Piannica , et dont on a également retranché un grand nombre d'espèces pour les reporter principa- lement parmi les Pyretlirum , en renferme encore aujourd'hui plus de cinquante. On emploie la Mille-feuille comme médicament. (J. D.) ACniLLEES. Achilleœ. bot. pu. — Nom donné par Jussieu à une tribu de la famille des Composées , dont le type était le g. Achil- lée. Les Synanthérographes ont fondu de- puis cette tribu dans celle des Anthémi- dées, appartenant à la même famille vDC, Prodr. VI ; Endl. Gen. PL VII). (C. L.) * ACIIILLEL'IM. spoNG. — Ce g. , de la famille des Spongiaires , a été établi par Schweiggen pour recevoir les espèces dont le tissu est lacuneux et composé de fibres réliculaires, à surface recouverte d'une cou- che glutineuse continue , ou ne présentant que des pores très petits. L'Éponge commune est le type de cette division, qui , du reste , n'a guère été adoptée que par Goldfuss, et qui , en effet , ne repose pas sur des carac- tères suffisants. Ce dernier auteur y rapporte plusieurs Spongiaires fossiles qui ne présen- tent ni tube, ni excavation centrale, et pa- raissent être des Eponges proprement dites. (M. E.) *ACI1ILUS (à'xEc'oç, dépourvu de lèvre). INS. — Genre de l'ordre des Hémiptères , sec- tion des Homoplères, famille des Fulgorelles, établi par Kirby [Cent, oj /«.?.) sur une seule espèce , provenant de la Nouv.-Hollande, et qui présente les mêmes caractères que les Cixia de Latreille. (Bl.) 72 ACH ACHIMEIMES. bot. ph. — Brown a créé sous ce nom un g. qu'il plaçait parmi les Scrophulaires de Jussieu , et que l'Héritier nomma ensuite Cyrilla. Scopoli le réunit au Buchnera, L., et Lamarck au Columnea. D'un autre côté,Wiildenow fonda sur le même type son g. Trevirana , qui , malgré l'antériorité acquise au premier de ces auteurs , parait être adopté de préférence. Vahl appliqua en- suite la dénomination d'Aclihnenes à un nouveau g. de la même famille, tribu des Gratiolées , qui comprend quelques espèces du g. Columnea de Linné. En voici les ca- ractères essentiels : Calice à 5 segments égaux. Corolle hypogyne , infundibuliforine ou campanulée, à limbe subquadrifide, sub- bilabiée; division supérieure plus large; tube pourvu intérieurement de 4 écailles. Etamines 4, fertiles, didynames , insérées au tube de la corolle ; les inférieures plus courtes, à filaments simples; les supérieures insérées à la base de la lèvre inférieure, à filaments allongés, pourvus à la base d'un appendice court et obtus. Anthères 2-locu- laires, soudées par paires ; loges conniventes, divariquées , ovaire 2-loculaire; placentas multi-ovulés, insérés des deux côtés sur le milieu de la cloison. Style simple, à stigmate biiamellé. Capsule subglobuleuse, 2-locu- laire, seplifrage, 2-valve; valves membra- neuses, entières, planes sur les bords, pa- rallèles à la cloison qui devient libre. Graines nombreuses. — Les .\cbimènes sont des plan- tes herbacées, glabres, ayant le port des Sé- sames; leurs feuilles sont opposées, dentées ; leurs fleurs en grappes terminales opposées, courtement pétiolées. On les trouve dans l'Inde. (G. L.) * ACHIRITE. MIN. —Nom emprunté de celui d'Achir 3Iahmed , qui a découvert ce minéral. J^oy. dioptase. (Del.) ACHIRIJS (à priv.; x£''p> nvAxn ). poiss. — Genre de la famille des Pleuronecles , établi par Lacépède, et adopté depuis par les ich- thyologistes. Semblables aux Soles, les Achi- rus en diffèrent par l'absence des pectorales. Ce sont des poissons des mers équalnriales ; on en connaît 4 ou 6 espèces. (Val.J * ACIIITOIM (à priv.; x''^<^>'> tunique, en- veloppe). BOT. CR. — Genre de la famille des Hépatiques proposé par Corda, et qui ne peut être adopté , puisque P.addi l'avait plus an- ciennement désigné sous le nom de lieboul- ACH lia. D'ailleurs , comme le remarque BischolT, le nom de Corda , d'après son étymologie , serait inadmissible, la capsule du genre Be- boutlia étant munie d'une calyptre. (C. M.) ACHITOMILM, Kunze (à priv. ; xfroîveov , petite tunique), dot. cr. — Genre de Champi- gnons dont les spores sont petites, globu- leuses , vides , transparentes, d'une couleur blanche ou légèrement jaune, ou rouge. Elles n'ont aucune enveloppe , et composent, par leur réunion, de petites masses d'une forme indéterminée, quelquefois sphéroïde, d'au- tres lois étalée. — Ce g. , dont M. Nées d'E- scnbeck avait indiqué l'existence dans son Sijsiema der Plize, et qui a été établi par G. Runze {Flora oder Boianische Zeilancj, n. 4, 28 janv. 1819), est encore problématique. L'auteur n'en a fait connaître qu'une seule espèce qui croît sur les feuilles du Pinussi/l- vesiiis , et qu'il a trouvée dans les environs de Leipzig. (LÉv.) ACIILIS. MAM. —M. Gray a établi sous ce nom un genre dans la famille des Rumi- nants, et dont l'Elan est le type, *ACHL\A [àylvc., nom mythologique de la déesse de l'obscurité ). bot. cr. — Ce g., de la famille des Phycées , établi par Nées d'E- senbeck (11"" vol. des Nov. act. nat. Cur. ), dilîère-t-il effectivement des Leptominisd'A.- gardh? Comme il est conservé par Gréville dans Lindiey, nous en donnerons une défini- lion prise dans l'auteur lui-même : Filaments tubuleux, continus, simples ou de venant pro- lifères au sommet un peu renflé, contenant des spores qui , après leur sortie du tube, se réunissent en globules par un mouvement insensible. — L'auteur compare au Mycélium de certains Champignons l'unique espèce de ce genre qui habile l'eau douce. (G. M.) ACIILYS, DC. (àx^uç, obscurité), bot. ph. — Genre fondé sur une seule espèce in- complètement connue: aussi M. De Can- dolle, tout en le plaçant à la fin de ses Po- dophyllées, a-t-il voulu, par ce nom , faire allusion à l'incertitude de sa classification. Depuis, MM. Hooker et Lindiey ont consi- déré celle plante comme une Berbéridée, voisine des Z,eo»i!ce.Bernhardi, au contraire, pense qu'elle doit être regardée comme le type d'un nouveau groupe, tenant le mi- lieu entre les Renonculacées et les Berbéri- dées. A noire avis, l'Aclilys ne saurait être éloigné des Aciœa , opinion déjà émise par ACH Barlling. D'après la description donnée par M. Hooker {Flor. bor. Amer.), cette plante offre les caractères suivants: Calice et corolle nuis. Etaminesen nombre indéfini, hypogy- nes; filets filiformes, flexueux. Anthères sub- globuleuses, didymes, inlrorses, dilbèques , bivalves de bas en haut; bourses confluentes antérieurement ; conneclif étroit. Pistil à ovaire solitaire, 1-loculaire, 1 -ovulé, cou- ronné par un stigmate ovale, concave ; ovule attaché au fond de la loge; fruit et graine inconnus. — Herbe vivace, acaule ; feuilles radicales longuement pétiolces , 3-foliolées ; folioles grandes , flabelliformes , sessiles, in- risées-dentées ; hampe nue , dressée , termi- née en épi nu ; fleurs petites , rapprochées. h'Achlys est indigène du N.-O. de l'Amé- rique, (Sp.) ACOLYSIA (Achlys , déesse de l'obscu- rité ; d'àx'vç , brouillard), arach. — M. Au- douin a désigné sous ce nom un genre d'A- rachnides appartenant à l'ordre des Acarides ; mais M. Dugès , dans les Mémoires qu'il a publiés sur cet ordre, a démontre que le g. yicliiysia n'était autre chose qu'un Ily- dracliine qui n'avait pas encore atteint son entier développement. (H. L.) ACHWITE, et mieux AKUIITE (àxa/,', pointe , à cause de la forme aiguë de ses cristaux), min. — Minéral découvert par Strom dans la commune d'Kger, en Norwége. Il est d'un brun noirâtre ou d'un vert sombre , en prismes obliques rhomboidaux, très allon- gés, clivables parallèlementà leurs faces lon- gitudinales. Ces prismes se terminent par des sommets très aigus, à 2 ou à 4 faces. L'inclinaison des faces latérales estde 86° 56', et celle de la base sur chacune d'elles est de 100". Il est vitreux et assez dur pour rayer l le verre. Sa pesanteur spécifique est de 3,24. | Il fond aisément au chalumeau en un globule j noir. Ce minéral est, d'après Berzélius, composéde Silice 55, 25, d'oxyde de Fer 31, 25, de Soude 10,40. d'oxyde de Manganèse 1,08, I et de Chaux 0,72. — On le trouve engagé dans du Quartz , au milieu de roches grani- tiques et syénitiques. Il est remarquable par l'analogie de sa forme avec celle du Pyroxéne, | malgré la différence de composition de ces 2 espèces. (Del.) •ACHIVAIVTBELLA (diminutif d'Acli- nauihei ; âx"^, duvet ; ôivBn, fleur), bot. cr. Genre de la famille des Algues, proposé par T. I. ACH :;i Gaillon , et réuni au g. Achnamhes. (C. l.) ACI1IVAI\THES (â^vy,, paillette; ivOv,, fleur). BOT. CR. — Genre établi par M. Bory- Saint-Vincent pour une Algue microscopi- que qui se présente sous la forme d'une pe- tite lame rectangulaire, pédicellée latérale- ment et obliquement , de manière à former une sorte de petit étendard. La lame n'est point continue, mais composée de plusieurs petites bandes parallèles qui paraissent être autant d'articles composant la plante— On en connaît 8 ou 10 espèces, diflérant entre elles par la longueur du pédicule et par le nombre ou la courbure des pièces dont se compose leur lame rectangulaire. Les unes sont marines , les autres se trouvent fixées aux plantes marécageuses dans les eaux douces. M. Ehrenberg , qui les range parmi les Infusoires, ainsi queles autres Diatomées, leur suppose des estomacs non réunis par un intestin, et des prolongements charnus et variables servant de pieds. (Dui.) ACHIVATHERUM (à'xvyj , duvet; S/po?^ été , etc. ). BOT. PU. — Le genre établi sous- ce nom par Palisot de Beauvois dans son Agroaiographie , et qui comprenait, entre autres espèces , les AgrosUs calamagrostis L.. miliacea , ou Arundo lanceolaia Kœl. , n'a pas été généralement adopté. Les diverses espèces que Beauvois y avait réunies appar- tiennent en en"et à des g. différents. (A. R.) ACIIi\ERIA (axvï5 , duvet), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées , proposé par Palisot de Beauvois pour quelques esp. du g. Eriachne , auquel les auteurs le lais- sent réuni. (c L.) ACH^ODO^'TO\(à'xvy,, paillette; Wovç, o'vToç.dent). BOT. PH. — Genre de la famille des Graminées, établi par Palisot de Beau- bois pour quelques espèces de Phleum , mais qui n'a pas été généralement adopté. (A. R.) ACHORUTES ( à^ôptuToç , qui ne saute pas , triste), i^s.— Genre de l'ordre des Thy- sanoures , famille des Podurelles, établi par Templeton {Trans.Soc. eni. Lond.), et dont les caractères distinctifs sont .- Antennes de 4 articles plus courtes que la tète. Queue ob- solète. L'esp. type de ce g. est VA. dubins Temp., trouvée sur l'eau , àCranmore. (H. L.) •ACHRAS. BOT. PII. — Syn. latin de Sa- polillier. (c. L.) 74 ACH • ACnROA^THES ( âxP"« • incolore ; av- Bn , fleur), bot. ph. —Genre de la famille des Orchidacées , Lindl., fondé par Rafinesque [New-Vork Med. Bep.) , el réuni au genre Microstylis , Nuit, f^oyez micuostylis. (G. L.) •ACHROIA (<îxP»'«. pâleur), ins. — Dé- nomination appliquée par Gurlis [Brit. En- lom.) àun genre de l'ordre des Lépidoptères, tribu des Tinéites , trop voisin des Galleria pour en être distingué , et dont le type est le G. alvearia Fab. (^L.) •ACHROMOLEIN A ( à priv. ; xP^^f^» » <^ou- leur; /laTva, enveloppe), bot. ph. — H. Cas- sini a donné ce nom à un g. de plantes de la famille des Composées , originaire de la Nouv .-Hollande ; M. de Candolle le réunit comme section au g. Cassinia de Brown. (J. D.) *ACR1S01M («xP"'05. sans or), ins. — Genre de Coléoptères tétraméres , famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , établi par M. Serville dans sa monog. de cette famille. Ses caractères sont : Palpes 4, courts, égaux. Corseletcylindrique, mutique, point inégal ni rugueux en dessous, allongé , évidemment plus long que la tête. Antennes velues, plus longues que le corps; dans les mâles (femelles inconnues) de 11 articles; le 3>n« et le 1 1""' assez longs. Pattes longues ; cuisses point en massue , un peu élargies et comprimées. Élytres terminées chacune par une épine médiane et non suturale ,très dis- tincte ; elles ont leur angle humerai saillant et accompagné intérieurement d'une excava- tion arrondie , très prononcée ; écusson pe- tit, triangulaire. Corps allongé.— Ce genre a pour type le Slenocoms circumflexus Fab. [Cerambyx circumflexus 0\i\ .) , de l'Amé- rique méridionale. (D.) ACHUPALLA , Humb. bot. ph. — Syn. de Poureitia, Vlu\z et Pav. ACHYMUS , Soland. bot. ph. — Synon. de Trophis , P. Br. •ACHlRACHyElVA (âxvoov, paille, à priv. ; x°"'^*^ ' j'ouvre ; l'akène est indéhis- cente), bot. ph. — Plante de la famille des Composées, originaire de la côte N.-O. de l'Amérique, ayant le port des Scorsonères, blanchâtre, à tige simple, monocéphale. Voici ses caractères : Capitule multiflore ; fleurs du rayon stériles, petites; celles du disque hermaphrodites. Anthères dépourvues ACH d'appendices basilaires. Branches des si j les pubescentes, presque cylindriques. Akène» allongés , atténués à la base , striés longitu- dinalement; ceux du rayon dépourvus d'ai- grettes; ceux du disque surmontés par une large aigrette 2-sériée, composée de 10 écailles membraneuses , obtuses ; les 5 exté- rieures au moins de moitié plus courtes que les 5 intérieures qui entourent le tube de la corolle. Réceptacle plan, portant une rangée d'écaillés placées entre les fleurs du rayon et celles du disque ; le reste de sa surface nu , marqué d'alvéoles bordées de flmbrilles très fines. (J. D.) ACHIRANTHES, L. («xupov, paille ; âvOv), floraison ). bot. ph. — Genre de la famille des Amarantacées. Martius, dans sa mono- graphie de cette famille, lui assigne les ca- ract. suivants : Calice 5-sépale, régulier, ac- compagné d'un caliculede2 folioles en géné- ral spinescentes. Androphore cupuliforme ; 10 filets, alternativement anthériféres el sté- riles; ceux-ci dentés ou fimbriés; anthères dilhèques. Style indivisé ; stigmate capitellé. Péricarpe membraneux, indéhiscent, mono- sperme. — Herbes ou sous-arbrisseaux; feuil- les opposées; fleurs scarieuses, disposées en épis aphylles. Dans ses limites actuelles, ce g. ne renferme qu'environ 12 esp., dont la plupart croissent dans la zone équatorialc, et quelques ujies dans la région méditerra- néenne. (Sp.) •ACHYRASTRUM (âx^pov , paille; a.7- Tpov, étoile). BOT. PH. — Ce nom a été pro- posé par Nccker pour quelques plantes du groupe des Chicoracées , qu'il séparait des Hyoneris et élevait au rang de genre ; M. De Candolle, au contraire, le regarde comme synonyme. L'aigrette qui surmonte le fruit est formée alternativement par des écailles membraneuses , plus courtes les unes que les autres, et présentant, lorsqu'elles sont étalées, quelque ressemblance avec une étoile : disposition qui a servi à Necker pour caractériser ces plantes. (J. D.) ACIIYRIDÉES. Achyrideœ. bot. ph. — Sous-division des Chrysocomées, apparte- nant à la tribu des Astéroidées, de la famille des Composées. (J. D.) ACHYRITES. min. — Synonyme de Cal- caire oolitique. (Del.) ' ACHYROCLIîVE (Sx^P"»'- paiHe; xit'v», lit). BOT. PH. — Ce genre , qui appartient a AGH la famille des Composées , diflfére des Gna- phalium par les fleurs l-sériées du rayon , lies flelichrysum par ses fleurs femelles, plus nombreuses que les hermaphrodites , et de tous deux par un port particulier qui les rapproche presque des k5'y) , chevelure), bot. ph. — Genre de la section des Vernoniées-prototypes de Cassini, et que M. De Candolle réunit aux f^ernonia. (J. D.) ACIIYRONIA, Wendl. («x'^pav, paille). BOT. PH. — Genre de la famille des Légumi- neuses, sous-ordre des Papiiionacées, tribu des Lotées, section des Génistées. Ce g. a été superficiellement constitué par Wendiand, «]ui lui attribua les caractères suivants : Ca- lice 5-denté ; dent inférieure allongée, 2-fide. Étamines diadelphes (9 et 1). Légume com- primé, polysperme. — On n'en signale qu'une seule espèce ; c'est un arbrisseau indigène de la Nouvelle-Hollande, à feuilles simples, à fleurs jaunes, axillaires, pédiceilées. (Sp.) ACHYROPAPPUS (Sxvpov , paille ; waV- TToç , aigrette), bot. ph. — Ce g., de la famille des Composées , semble à peine différer du Schknhria ; il a pour caractères : Involucre à 5 folioles très obtuses , quinconciales. Ré- ceptacle nu , alvéolé. Fleurs du rayon , au nombre de 3 ou 5, femelles ; celles du disque dépassant à peine l'aigrette, qui est compo- sée de 6-8 écailles membraneuses, obovées, mutiques. Branches des styles terminées par de courts appendices. Akènes noirs, li- néaires , à 3-4 angles assez prononcés. — Les y^chyropappus sont des herbes annuelles, originaires du Mexique. — L'Aclujropappus, Bieb., est syn. de Tricholepis, DC. (J. D.) ACHYROPIIORLS (axvpov, paille ; ^« division : VA. sulcatus Leach, qui se trouve dans toute l'Europe ; et comme type de la 2"'*, VA. medialas Say., de l'Amérique septentrionale. (D.) ACI1\ACEA (àxtvax-/3ç, sabre).' poiss. — G. de poissons établi par 31. Bory de St-Vin- cent [Foyage aux îles des mers d'Afrique). Il se compose d'un seul poisson de l'Atlanti- que, à corps allongé en forme de lame de sabre et qui appartient à la famille des Scombéroides. L'auteur lui ayant trouvé des traits de ressemblance avec les Orphies et les Scombres, l'a nommé Acinacée bâ- tarde. Malheureusement la figure en est si incorrecte et la description si incomplète , qu'il est impossible de rien dire de certain de ce poisson. J'ai cru d'abord pouvoir le rapprocher du g. Thyrsite , dont les espèces avancent dans l'Atlantique jusqu'aux Aço- res. 3Iais la différence dans le nombre des rayons est trop grande pour que je me décide à admettre aujourd'hui ce rapport. Ce nom- bre et la forme générale conviennent mieux auxGempyles , et surtout aux Gempylus co- luher, poissons de l'Atlantique. Cependant la manière dont les fausses pinnules sont ren- dues laisse beaucoup d'hésitation. Je crois néanmoins que cette 2" supposition vaut mieux que celle que nous avons émise dans l'Hisl. des Poissons , Cuv. et Yal. (Val. ) AIV'Cm'ACIFORME. Acinacijormis [Aci- naces [ àxcvax-/)?], cimeterre ; forma, forme). BOT. PII. — Se dit des organes foliacés des vé- gétaux, qui, comme les feuilles, les sépales, les styles, etc., approchent de la forme d'un sabre, c'est-à-dire sont comprimés, à 3 an- gles, à carène tranchante, et un peu redres- sés vers la partie supérieure. (A. Pi. ) * ACIi\ÈTES ( àxivyjTo;, fixe ). i.Nf. — G. ACI élabli par Ehrcnberg, pour la Forticella tit- Iwrosa Miill., qui méritait bien, en effet, d'ê- tre considérée comme un type particulier, en raison de la fixité et de la quasi-immobilité de SCS appendices ciliformes. Une 2'^^ esp., y4. LitKjbiii , qui comme la 1"^ se trouve sur les plantes marines et sur les scrtulaircs, a éié décrite, en 1S32, par le même auteur. Les caract. qu'il assignait alors aux Acinètos étaient d'être « des Infusoires polygastri- ques anentérés, épitriques, cuirassés, pour- vus de soies roides, mais non de cils, et ayant une cuirasse de forme diverse, mem- braneuse, pédiceilée. » Il les [daçait , quoi- qu'avec doute, dans la famille des Péridinées; mais en 1838 {Hisi. des Iiif.), il les plaça dans la famille des Bacillariées; puis enfin , dans le même ouvrage , dont l'impression s'était prolongée , il annonce par une note, p. 31(i , que la découverte d'une nouvelle forme, le Dendrosoma radians, l'a déterminé à séparer l'Acinète des Bacillaires, et les g. Podopltrya et Trichndiscus dei> Enchélydées pour en former, avec le nouveau g., une fa- mille particulière sous le nom A' Acinétincs, qui serait placée entre les Bacillariées, et les Vorticellines , et serait caractérisée par la présence d'une seule ouverture, pour l'en- trée el la sortie des aliments, sans orifice anal. ( Duj. ) * ACIIVÉTINES (àxfvriToç, immobile). INF. — Famille dont l'établissement a été proposé par Ehrenberg, pour plusieurs g. d'Infusoires à une seule ouverture el à cils allongés , roides , non vibratiles. ( Duj. ) * ACIIMA. i\s. — G. de l'ordre des Dip- tères, div. des Brachocéres, subdiv. des Dichœtes, famille des Athéricères , tribu des Muscides. Selon M. Macquart , ce g. formé aux dc.iens des genres M«.«ca, L. , Tephri- tis , Fabr. , Typeta, Mcig. , et dans lequel se trouve fondu le genre Urellia , Rob. Desv. , renferme li espèces, toutes européennes, et vivant ordinairement sur des plantes de la famille des Synanthérées et des Ombellifcres {Jleraclenm, etc.); ses caract. sont les sui- vants : Trompe à lèvres épaisses ; épistome non saillant. Ant. n'atteignant pas l'épi- stome , 3' article double du 2^ Oviducte déprimé, large, court, peu velu; ailes réti- culées. Nous citerons pour type : VAcinia comiculata Fab., n" 1 î , ou Y A. Jareœ Rob. Desv. (D.) AGI H,-) ACIÎVIER ^àx>^, pointe), bot. pu.— Nom donné dans quelques cantons de la France à l'Aubépine ( Cralœgus oxyaamtlia L. , Mes- pilus oxiiaçuiilha Gacvl.). (C. L.) " ACIIMPE ( Nom d'une anc. ville d'Espa- gne). UNS. — G. de l'ordre des Orthoptères, famille des Acridiens, établi par M. Rambur [Faune de l'Andalousie) sur deux esp. du midi de l'Espagne, dont les caract. généri- ques sont loul-à-fait identiques avec ceux du g. Porllietis, Serv. ou Pampliugus, Brul. et Burm. (15l.) «ACmOCORlS (axcvo;, thym sauvage, basilic; xôpcç, punaise), ins. — G. de la fa- mille des Eygéens, de l'ordre des Hémiptères, établi par Hahn , et ayant pour caract. essen- tiels : La forme des yeux qui sont comme pédicules , et la longueur du 1" art. des antennes. Ce g. ne renferme que trois esp. , qui habitent l'Amérique méridionale. Le type est VA. calidus Hahn. C'est par erreur que quelques auteurs ont attribué à ce g. pour caract. générique la présence d'ocelles. (Bl.) ACIIVOPHORA (axcvoç, pépin; adûî^-/j; , ra- meux). BOT. PII. — Ruiz et Pavon [Prodr. FI. Per.), ont décrit sous ce nom un genre de la famille des Sapindacées que l'on s'ac- corde aujourd'hui à réunir au g. Talisia d'Aublet. Toutefois, son fruit est encore in- connu; ce qui a fait penser à quelques Bo- tanistes que cette plante est dioïque et que l'individu mâle a été seul observé. (C, L.) • ACLEE. Aclees (àxAc^'ç , obscur), ins. — G. de Coléoptères létramères , famille des Curculionites , div. des Érirhinides, établi par M. Schœnhcrr et adopté par M. Dejean. Ses caract. sont : Ant. médiocres , fortes ; leur funicule composé de 7 articles : les 2 pre- miers assez courts, obconiques; les 5 sui- vants transverses, serrés; la massue oblon- gue , ovale, paraissant spongieuse, biarti- culée. Rostre allongé, cylindrique , arqué et pourvu de chaque côté , dans la moitié de sa longueur, d'un sillon qui part du milieu de l'œil. Prothorax long, subconique, bisinué à sa base et presque tronqué antérieurement; écusson arrondi au sommet, distinct. Élyt. oblongues , subovalaires , légèrement con- vexes en dessus , calleuses vers leur extré- mité ; les angles des épaules obtus. Pattes ro- bustes; cuisses dentées; tibias onguiculés intérieurement à leur extrémité. — Ce g. est fondé sur une seule esp. rencontrée à Java, et nommée par M. Dejean A. cribravis. (D.) * ACLEIA (àx^Ec'a, obscurité), bot. ph. — Ce g. a été formé avec le Senecio Belbeysiim Del.; il a pour caract., d'après M. De Can- doUe : Des capitules multillores, homoga- mes, à fleurs lubuleuses; un invol. unisérié, cylindrique et globuleux, muni à sa base de 2 ou 3 écailles. Pour fruit, des akènes com- primés , étranglés au sommet , puis dilatés en une urcéole discoïde. L'aigrette, cadu- 88 ACM ACN (pic , se compose de poils presque dentieu- l^s. — Cette plante , qui a le port du Séne- çon d'Arabie, est glabre, rameuse, dressée, et porte inférieuremenl des feuilles pétio- lées, crénelées, tandis que les super, sont amplexicaules , incisées-dentées. (J. D.) ACLÉIDIEMS (àpriv.; xh!<;, S6ç, clavi- cule). MAMM. — Expression abrégée de Mam- mifères sans clavicules. (A.) * ACLISIA (àxk/î; , obscur), bot. pu.— G. de la famille des Commélinacées , fondé par E. Meyer(/fe/K/. Haenk. 2, t. xxv), réuni avec doute par quelques auteurs au g. Pollki de Tbunberg, et que I/indley considère comme distinct. V. pollia. (C. L.) * ACLOPUS (àx)£-/)'ç, obscur; o<|/, ôtio'ç, as- pect). INS. — G. de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, éta- bli par Erichson, qui le place dans la Ir. des Géotrupidcs de Mao-Leay. Il contient 2 esp., les A. viaaius et Bnmucus. Ce g. ne figure pas dans le dernier Catal. de M. Dejean, et parmi ceux de cet auteur nous ne savons au- quel le rapporter. (D.) ACLYSiE. INS. /^. AcnLYsiE. (C. d'O.) *ACMADE\'IA(àxf/.v), pointe; à(î/îv, glande). BOT. PII. — Sous cette dénomination , Bar- tling et Wendland , dans leur monographie des Diosmées, ont étiibli, dans celte famille, un g. qui doit son nom aux glandes pointues qui terminent les anthères, et est ainsi ca- ractérisé : Cal. 6-parti , adné par sa base à un disque dont le bord super, est libre et entier. Pétales 5, dont les onglets larges pré- sentent une touffe de poils en dedans. Filets 10, inclus ; 6 opposés aux pétales, stériles, courts ou presque nuls , insérés au bord du disque; 5 alternes, plus longs, portant cha- cun une anthère ovale dont le connectif se prolonge en dessus en une glande conique. Style plus court que les filets, élargi à son sommet en un stigmate en tète, à 5 sillons peu marqués. Ovaires 5, soudés ensemble, mais prolongés chacun à leur sommet en une masse ovoïde, libre, hispide, glabre du veste, et renfermant 2 ovules superposés. Fruit à 5 coques comprimées, dont le som- met s'allonge en dehors en une sorte de corne. — 5 esp. de ce g. se trouvent au C. de B.-E. Ce sont des arbrisseaux à feuilles décussées, imbriquées sur 4 rangs, courtes, épaisses, carénées , ponctuées en dessous , à fleurs blanches ou rouges, terminales, solitaires. presque sessilcs, accompagnées de bractées imbriquées qui simulent des sépales. (Ad. J.) ^ACM.EODERA(àxfj.aroç, vigoureux; Sép-o, cou). INS. — G. de Coléoptères pentamères, famille desSternoxes, tribu des Bupreslides, établi par Eschschoitz et adopté par M. De- jean ainsi que p ir M. Solier, dans son Essai sur les Bupreslides [Annal. Soc. ent. deFr., t. 2"^). Ce dernier auteur lui assigne pour principaux caracl. : Menton subtriangulaire, avancé en pointe vers la languette. Dernier art. des palpes maxillaires , allongé , ova- laire, subsubulé. Cors, tronqué postérieu- rement ; mésosternum non avancé en pointe antérieurement. — Ce g. , d'après le Catal. de M. Dejean , renferme 44 esp. dont nous ne citerons que VA. leniata [Hapresiis lœ~ niata Fab.), qui a servi de type à M. Solier pour en établir les caractères. (D.) AClWELLA(àx,a-o, pointe), bot. pu. — Syn. du g. Spilaltiies. (J. D.) *ACiMEI\'A, DC. (nom mylhol.). bot. pu. — G. de la famille des ftlyrtacées , tribu des Myrlées de M. De Candolle {Prodr. 3) qui lui assigne les caract. suivants : Tube calicinal turbiné; limbe tronqué, involulé en préflo- raison. Pétales 6 (quelquefois moins par avortemenl), minimes, distants. Etam. en nombre indéfini , libres. Style court , cylin- drique; ovaire 3-loculaire. Baie subglobu- leuse, monosperme par avortement. Graine grosse, subglobuleuse; cotylédons soudé.*. — Arbrisseaux à feuilles opposées , très en- tières. Infloresc. terminale, Ihyrsiforme, composée de cymules triflores.Fleurspetiles, blanches. L'unique esp. de ce g. est indigène dans la N. -Hollande. (Sp.) *ACMOCEr»A(àx(j.y)', pointe ;x/pa;, corne). INS. — G. de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean , qui n'en a pas publié les caractères. Il est fondé sur une seule espèce, VA. compressa ï"ab., qui se trouve en Guinée. (D.) " ACNEPHALUM (à priv. ; xv/tpa^ov , flo- con de laine), ins. — G. de Diptères, division des Aplocères, subdivision des Tétrachaetes, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques, s tribu des Dasypogonitcs, établi parM. Mac- quart [Dipl. exot. nouv.ou peuconnns).Ce g., formé aux dépens des Dasijpognn , a pour caract. : Corps large. Tète basse. Moustache couvrant toute la face. Tubercule du front muni de longs poils. Article 1 " des antennes ACN plus on moins court ; 2"" cyathirorme ; 3'"' allonge^ . subtil»^ ; style un peu allonfîé et épais. Tiiorax as-sez élevé. Abd. large, dé- primé et ponctué. Pieds velus; point de pe- lotes aux tarses. Cellule 2"'<' sous-marginale des ailes ordinairement appendieulée; !"■ poster, quelquefois fermée, 4"" ouverte ou fermée. — Le faciès des Aenéphalesleurdonne une ressemblance singulière avec les Apiai- res et surtout avec les Andrénes. Leur nom générique est tiré de l'absence de pelotes aux tarses :caract. qui les distingue de toute leur tribu, à l'exception des Coiiypes. Parmi les 5 esp. décrites par l'auteur, nous ne ci- terons que celle qu'il appelle y/. Olivieri^ et qui a été trouvée dans l'île de Paxos par Olivier. (D.) ACMDA, Mitch. L. [à. priv.; xvîSr), ortie; e.-à-d. sans aiguillon ; la plante ressemble à nne orliel. bot. pn. — G. de la famille des Cbénopodées, tribu des Atriplicées, Meyer ; M. Endlicher {Gcn. Plant.) lui assigne les caract. suivants: Fleurs dioiques , non brac- téolées ; dans les mâles : Cal. à 5 sépales égaux, inappendiculés; 6 étam. insérées au réceptacle; dans les femelles : Cal. persis- tant , à ■] sépales égaux. Ovaire 3 ou 5-gone, uniloculaire, uniovulé.Stigm. 3 ou 5, linéai- res , sessiles , révolutés. Akène 3 ou 5-gone. Graine verticale, comprimée; test crustacé; embryon périphérique, courbé en fer à che- val. — Herbes vivaces, à feuilles alternes très entières. Grappes axillaires : les fructi- fères nutantes. Ce genre appartient à l'Amé- rique septentrionale. On en connaît 2 es- pèces. (Sp.) * AC!\ISTUS ( âxvYio-Tt;, nom grec d'une PI. aujourd'hui indéterminée), bot. ph. — G. de la famille des Solanacées, Endl., pro- posé par Schotl {ff-^ieu. Zeilschr. iv, 1180, iJuuœn, 1831) , et dont voici les caract.: Cal. campanule, 5-tide. Cor. hypogync , infun- dibuliforme , à tube court, dilaté à la base, à limbe .5-parti , étalé ou réfléchi , à estiva- tion imbricative. Étam. 5, exsertes, insé- rées au tube de la corolle, un peu au-dessus de sa base; filaments simples; anth. longi- tudinalement déhiscentes. Ovaire bilocu- laire; placentas subglobuleux, pluriovulés, adnés à la cloison. Style simple à stigmate capilé, subconcave. Baie biloculaire, entou- rée du calice persistant. Graines peu nom- breuses, réniformes, comprimées. — Le g. ACO 89 Acnistus, peu nombreux en esp., se compose d'arbustes appartenant à l'Amer, tropicale ; leurs feuilles sont alternes, très entières; les fleurs fasciculées, axillaires, blanches, odorantes, les fruits rouges. (C. L.) •ACOCEPHALLS (àxo^', oreille ; xttpaK, tète). INS. — G. de l'ordre des Hémiptères de la section des Homoptères, famille des Cica- dclles, établi parGermar(7F/«r/.), adopté par Burmeisler [llandb. der Eut. 2) , et ayant pour principaux caract. : 1° le sommet de la tète triangulaire; 2° des ocelles placées de- vant les yeux ; 3« les parties latérales du corpscouvertesd'aspérités. — Ce g. renferme une quinzaine d'esp. tant européennes qu'a- méricaines. Lesplus connues sont \'^. cosia- tus {Cicuda costala Panz., Fauu. Gernu), et VA. slriatu.i [Cercopis siriala Fab., Syn.Iilt.), toutes deux répandues dans la plus grande partie de l'Europe. (bl.) •ACOCHLIDES (à priv.; xo^)!; , coquille). MOLL. — Latreille a nommé ainsi une fa- mille de Céphalopodes acélabuliféres, dans laquelle il place ceux de ces animaux qui ont 8 pieds et qui sont dépourvus de co- quilles. T^. OCTOPODKS. (A. d'O.) * ACOELIUS (à priv.; xotJc'a, cavité ; axot- Xoç, non creux). i,\s. — Syn. d'ADELius. (Bl.) *ACOETE. Acoëiet, [moy,, onie; allusion aux branchies), anmtlid. ERKA^TEs.-G. établi par MM. Audouin etMilne Edwards [Mém. pour servira l'Hisl. ml. du litl. de la France, t. 2, p. 99, pi. 2 A, fig. 7-14J, et formant, avec leur g. Siguliou, la tribu des Aphrodisieus vermiformes. V. aphrodisiens. Les caract. qu'ils lui assignent sont les suivants : Pieds pourvus d'ély très , mais n'ayant pas de cirres supérieurs, au nombre de 50 paires ou plus, alternant régulièrement avec des pieds sans élytres, mais garnis d'un cirre supérieur. Antennes 5; 4 mâchoires grandes et cor- nées. Des branchies tuberculeuses sur tous les segments du corps. — Ce g. a été adopté par Cuvier ( R'e(j. anim., 2'""^ édit. , t. 3, p. 207). On n'en connaît qu'une seule esp. qui se trouve aux Antilles ; elle habite un long fourreau ayant l'aspect et la consistance du cuir; c'est XA. dePlée, A.Pkei. (L. D. v.r.) *ACOLASTE(àxûiaçTo;, impudique; allu- sion au développement considérable de l'or- gane copulateur chez les mâles), i.ns.— G. de l'ordre des Diptères, tribu des Muscides, établi par Meigen dans son l " ouvrage [Ess. G' 90 ACO (l'une uoiiv. da.s\ij.(lex Dipt. eiirof,,, 2""' V.], fondu depuis dans le g. Cordijlara Fall., adopté par Macquart. (D.) *ACOLEA(i priv.; xoÀfoç, gaîne). bot. cr. — G. d'Hépatiques étajjli par Dumorlieraux dépens des Jongermanniées de Linné, et qu'il avait d'abord fait entrer lui-même dans son g. ScliisDia. La priorité étant acquise au Ginunomhrium de Corda, c'est à ce mot qu'il en faut chercher les caractères. (C. M.) ACOLE.E. BOT. CR. — S. -tribu des Jon- germanniées, famille des Hépatiques, qui comprend, selon M. Dumortier, ses 3 g. Dlni- opsis (ilaplomilriiim , N. ab. E. ), Acolea et Sclii'^ma. Cette div. n'est point admise par M. Nées d'Esenbcck, dans son nouvel et im- portant ouvrage sur les Hépatiques d'Eu- rope [Europl. Leberm.) (C. M.) *ACOLI. OIS. — C'est le nom donné par Levaillant à une esp. d'oiseau de proie d'A- frique , figuré dans ses oiseaux d'Afrique , et qu'on croit appartenir au g. Busard. (Lafr.) ACOLIUjM (àpriv.; xwXov, pied, support). Nom sous lequel Achar réunissait , dans son g. Calycium, famille des Lichens , toutes les espèces à apothécies sessiles. M. Fée a tenté d'élever ce s.-g. à la dignité de g., ce qui n'a pas été adopté. (C. M.) ACOMA, Adans.;//omû//((>n Jacq.; liucoii- hea. Aubl. bot. pu. — G. considéré comme type de la famille des Homalinées. Ses ca- ract. sont les suivants : Cal. tubuleux-tur- biné, adhérent; limbe 6 ou 7-parti, persis- tant. Pétales en même nombre que les sé- pales, persistants, insérés à la gorge du calice, uai-glandulcux à la base. Etam. insé- rées par faisceaux (de 3 à G) devant les lobes calicinaux; filets filiformes; anth. suborbicu- laires Ovaire seini-infère, uiiiloculaire; par- tie inadhérente conique : 3 styles filiformes; sligni. capitellés. Capsule seminifère, tri- valve au sommet, uni-loculaire , 3 placen- taires pariétaux , polyspermes. Graines pe- tites, ovoïdes. — Arbrisseaux à feuilles den- telées; fleurs petites, disposées en grappes, soit terminales, soit axillaires et terminales. Ce g. appartient à la zone équatoriale ; on en connaît 4 Cï^pèces. (Sp.) * ACOMPSIA (axofj^o;, sans ornements). INS. — G. de l'ordre des Lépidoptères, fa- mille des Nocturnes , tribu des Tinéites , établi par nous aux dépens du g. Liia de Treitsclike, et dont voici les caract. : Palpes ACO infér. très minces, arqués et relevés au-des- sus de la tête ; les deux 1"' art. à peine ve- lus; le 3"'"' nu, subuliforme, plus long que les deux l"'"^'' réunis. Trompe longue et très visible. Ant. filiformes dans les deux sexes. Tète courte. Cors, arrondi. Abd. cylindrique, mince, terminé par une touffe de poils dans les mâles et en pointe dans les femelles. Pattes poster, longues et peu velues. Ailes super, assez larges , à bord poster, presque droit et brièvement frangé ; ailes infér. plus larges et garnies également d'une frange étroite. Premiers états inconnus. — Ce g. renferme très peu d'esp. , et a pour type la Teigne cendrée , Tinea cine relia L., figurée par Hubner sous le nom A' Ardclklla. (D.) "ACOMYS {oLxr, , pointe; pvç, rat), mamm. — G. de l'ordre des Rongeurs, famille des Muriens, établi par M. Isid. GoolTroy-St- Hilaire. Ses caract. sont : Membres poster, un peu plus longs seulement que les antér., non palmés; queue arrondie; molaires au nombre de 3 à chaque mâchoire de chaque côté; point d'abajoues; corps revêtu , sur le dos et sur les côtés, de poils entremêlés d'é- pines carénées. — Ces animaux diffèrent donc des véritables P.ats par les piquants, des Hamsters par l'absence d'abajoues, et des Echimys par le nombre de dents. — L'A- comys du Caire , A. cahirinus, appelé aussi Rat du Caire, Souris du Caire, décrit par Geoffroy St-Hilaire , appartient à ce genre. Son pelage est gris cendré; sa taille de qua- tre pouces ; sa queue de pareille longueur. — On connaît encore VAcornys penhal , le Rat perchai de BuiTon ; il est roussâlre en dessus, gris en dessous; sa taille est de \h pouces non compris sa queue qui en a 9. H habite dans les maisons à Pondichéry. (A.) *ACOMOPTERIS (àxoviov, objet terminé en pointe; -K-ziçAc,, fougère; allusion à la forme des pinnulcs). bot. cr. — G. établi par Presl ( Piéridoij. ) dans la tribu des Acrosiichucées, pour une fougère décrite par Hooker et Gréville, sous le nom û'Acrosii- clium suhdia, hamnn , qui croît à l'ile Sainte- Hélène et dans l'Inde ; elle se distingue des Acrosiiihum proprement dits, tels que les définit Presl, par ses nervures pinnées. bi- fuiquées et anastomosées seulement auprès du bord de la feuille ; leurs anastomoses don- nant naissance à une petite nervure exté- rieure, tuberculeuse. — Ce g. est ainsi in- ACO ACO 01 leimcdiiiirc enlic les Oljemia cl les Acro- iticliniii de cel auteur. La seule esp. qu'il renferme est herbacée, à feuilles simples, lancéolées, coriaces et plus étroites lors- qu'elles sont chargées de fructiticalion. (Ad. B.) ACO\IT. Aconilum, L. (àxoviToi;, aconit, d'àxôvn , rocher), bot. ph. — G. de la famille des lleliéboracées, renfermant des végétaux on général très vénéneux, remarquables tant par la beauté que par la singulière structure de leurs llcurs. Ses principaux caract. (Spach, Uis(, (les Pi. pli. Suites à Buffoii , lom. 7.) sont: Sépales 5, non persistants (excepté dans Y .-Iconitum Anihora), bisériés (;{ extérieurs et2 intérieurs), subonguiculés, dissemblables, anisomètres: le super, grand, asceudant, voûté en forme de casque com- primé ou naviculaire , très obtus , rostre ou acuminé antérieurement ; les 2 latéraux ( in- térieurs) moins grands, un peu bombés, inéquilatéraux, presque égaux, horizontaux, connivenis, recouvrant les organes sexuels; les 2 inférieurs petits, inégaux, déclinés, subnaviculaires. Pétales (staminodes ou nectaires de beaucoup d'auteurs) 2, libres, égaux, insérés devant le sépale supérieur (lequel les enveloppe complètement), lon- guement onguiculés, renversés , petits, cu- cuiliformes , unilabiés antérieurement , éperonnés postérieurement; onglets fili- formes, ascend;ints, plus ou moins arqués en avant ou inclinés au sommet. Étam. courtes, nombreuses, un peu déclinées, ascendantes pendant l'anthèse, puis déflé- chies: les extér. parfois ananlhères; filets subulés . ailésjusque vers leur milieu ; anth. ellipti(|ucs ou suborbiculaires, échancrées aux 2 bouts , comprimées, latéralement dé- hiscentes; connectif filiforme. Ovaires dis- joints, pluriovulés, verticillés au nombre de .3 à G ; ovules horizontaux, bisériés. Styles subulés, subrectilignes, terminés chacun par un stigmate minime , bidenticulé. Péri- carpe de 3 à 6 follicules verticillés , subcy- lindracés, obscurément trigones, non stipi- lés, charlacés, réticulés, corniculés au som- met, nnivalves, poh spermes, persistant après la déhiscence. Graines subcylindriques ou trièdres , carénées ou ailées aux angles , lisses ou légèrement rugueuses, ou trans- versalement squamelleuses, horizontales, bisériées ; embryon petit ou i)onctiforme, à cotylédons plus ou moins divergents. — Herbes \ivaccs à racines rhizomateuscs ou tuberculeuses, tige feuilléc; l'euilles pal- matifides, ou palmatiparties, ou pédali- parties ( par excei»lion indivisées) : les infér. lf)nguement pétiolées ; les autres courte- ment pétiolées ou sessiles; grapi)es termi- nales ouaxiliaires et terminales , solitaires, tantôt feiiillées, tantôt bractéolées; pédi- celles ascendants ou résupinés, dibriic- téolées tantôt vers leur milieu, tantôt plus haut ou plus bas, cupuliformes au sommet, plus ou moins inclinés au sommet durant la floraison. Fleurs grandes, jaunâtres, ou blanchâtres, ou bleues, ou violettes, ou rou- geàtres, ou panachées. Nous n'avons pu reconnaître parmi les nombreuses esp. rapportées à ce g. que 8 ou 9 esp. distinctes, offrant chacune une fouie de variétés. (Sp. ) * ACOIMTELLE. Aconilella , Sp. (dim. d'aconit), bot. pu. — G. de la famille des Helléboracées , tenant exactement le milieu entre les Aconits et les Dauphinelles (Delphi- nium, Sp.) ; il diffère de ces derniers par le calice , conforme à celui des Aconits , et de ceux-ci par la corolle semblable à celle des Dauphinelles. Les graines sont transversale- ment squamelleuses ; les fleurs, assez petites et de couleur rougeàtre, sont disposées en panicule divariquée, très lâche et aphylle. — La seule esp. qui constitue ce g. est indi- gène en Orient. (Sp.) ACOI\ITl]M, Lin. bot. ph.— Syn. latin d'ACOMT. " ACOIVOGO\UM, Meisn. bot. ph.— G.ou s.-g. delà famille des Polygonées; ses caract. différentiels, suivant Meisner, sont les sui- vants: Périgone profondément .5-fide; div. planes, étalées. Étam. 8. Style Irifide. Akène trièdre , recouvert à la base par le périgone. Cotylédons accombants, larges. — Herbes ou sous-arbrisseaux, à gaines stipulaires cylin- driques, nues ; fleurs en grappes panieulées. — Ce g. est fondé sur le Polijijomun alpinum L., et sur quelques esp. voi.-ines. (Sp.) ' ACONTE\. {y4conie, nom mythol. ). INS. — G. de l'ordre des Lépidoptères Diurnes, tr. des Nymphalides, proposé par Horsfield [Lepid. of Java) et qui a pour type la iV. aconteo des auteurs , qu'il désigne sous le nom de primaria. Ainsi, d'un nom spéci- fique, il a fait un nom généri(iuc. Cette 92 ACO marche, suivant nous, est vicieuse en ce qu'elle jetle de la confusion dans la syno- nymie. Au reste, le g. Acoiuea est le même que celui d!AdoUas, créépar 3I.Boisduval. /^. ce mot. (D.) * ACO\"TIA (àxovTi'aç tenant du serpent; allusion a la rapidité des mouvements de l'insecte), ns. — G. de l'ordre des Lépidop- tères , famille des Nocturnes , établi par Ochsenheimer et Treitschke [Hisi. nat. des Lépid. d'Eur. ) et adopté par M. Boisduval , qui le range dans sa tribu des Héliotides, mais sans en avoir fait connaître les carac- tères.Voici ceux qu'en donne M. Treitschke: Abd. court , mince chez les mâles ; épais et cylindrique chez les femelles. Ant, presque filiformes et finement crénelées. Ailessupér. étroites, les inférieures larges et arrondies. — Il ajoute que les Aconiia sont blanches ou jaunes avec des taches noires ou brunes, en forme de bandes , et que leurs chenilles ne sont pas encore connues. Les Aconiia sont des Noctuélides de petite taille, dont le blanc et le noir forment toute la parure , à l'exception d'une seule, VA, 31ah'œ , qui est jaune. On les voit voler en plein jour , avec la plus grande rapidité , dans les endroits arides et exposés au soleil. On en compte 7 ou S esp. dont les plus connues sont VA. so- luris et VA. luctuom, qui se trouvent aux environs de Paris. (D.) ACOIVTIAS (âxovTi'a;, sorte de serpent). REPT. — C'était, chez les Grecs, le nom d'un serpent qu'on disait s'élancer des arbres sur les passants. Aujourd'hui on l'emploie pour désigner un genre de la s. -famille des Scin- coidiens saurophthalmes , lequel a pour ca- ract.: Corps dépourvu de pattes, allongé, cylindrique, à écailles lisses; queue courte, pointue; dents simples, coniques, obtuses, palais non denté; langue squameuse, à peine incisée à sa pointe; paupière supé- rieure rudimentaire; museau emboîté dans une très grande plaque percée de chaque côté par les narines, qui sont petites et en arrière desquelles est un sillon longitudinal. A l'intér. les Acontias n'offrent ni épaules , ni sternum, ni bassin ; les côtes antér. sont réunies en dessous par des prolongements cartilagineux. L'A. piuiade , espèce type de ce g. est très commune au cap. de B.-Espé- rance. (G. B.) * ACO\TIAS ( àxovTi'a;, sorte de serpent ; ACO allusion aux taches des liges), bot. pu. — G. de la famille des Aroidées, Juss. (Aracées, Schott), tribu des Caladiées, fondé par cel auteur qui en établit ainsi les caract. : Spathe dressée, convolutée à la base. Spa- dice interrompu, androgyne ; les fleurs fe- melles occupant la partie infér. et les fleurs mâles , la partie super, sans appendice sté- rile. Anth. nombreuses, bi-loculaires, dis- tinctes , adnées en verticilles au moyen de conncctifs en cône tronqué, à logettes conti- nues et déhiscentes au sommet par des fentes transversales. Ovaires nombreux, pressés, subtriloculaires , adhérents entre eux par des styles très épais, placentiformes. Ovules as- cendants, insérés vers le milieu de l'axe et en grand nombre dans chaque loge. Stigm. exigu, orbiculaire , jaune-glulineux. Baie inconnue. — Ce g-, dont le Caladium hellt- bonfolium Jac. ( Icon. rar. t. 631 ) est le type, comprend quelques autres esp. du g. Cala- dium, Vent., appartenant au Brésil. Ce sont des plantes à Rhizomes tubéreux, à feuilles lobées-pédalées , partant toutes de la base, à pédoncules nus, et à spathe verte. (C. L.) * ACONTISTES ( àxovTtcTT^'ç , qui lance le javelot). OIS. — Nouveau g. créé par M, Sun- deval , et indiqué par Bonaparte comme syn. de son g. Scoloi>aciiius{Proceed. 1837 ) qui l'est lui-même du g. Ramphocène de Vieillot (Nouv. Dicl. el Gai.) V. rampiio- cÈNE. ( Lafr. ) * ACOIVTISTES ( âxovTtdT^'; , lanceur de javelots). INS. — Ce nom est donné par Bur- meistcr à une div. qu'il a établie dans le g, Maiiiis. ( Bl. ) * ACORACÉES. Acoraceœ. bot. ph. — f^. ACORoi])i';ES. (A. R.) * ACORILS (àxop/)ç, insatiable), ins. — G. de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, établi par Zimmerman, qui le place dans sa tribu des Zabroides et le carac- térise ainsi : Dent bifide au milieu du men- ton. Extrémité du tibia sans aucune dent. Les 3 premiers art. des tarses antér. dilatés dans le mâle, triangulaires, tronqués par devant. — 11 ne rapporte à ce g. qu'une seule espèce trouvée en Egypte par Ebrenberg, VA. melttllescem. (t)») , * ACOROIDÉES. Âcoroideœ. bot. ph. — Agardh [Aplwr. 133), et plus tard Schott et Endlicher [Melelh. 22), Link [Uandb.\.\H), ont proposé d'étabiirsous ce nom une famille ACO ACO 93 dislinclc des Aroidées, pour y placer le g. yicorus. Lindicy [Nac sysi. 3G5) adopte cette fil tnille, qu'il nomme ^coracta-, cl lui donne, d'après Scholt, les caracl. suivants : Spathc en forme de feuille, non roulée. Fleurs herma- phrodites , formées d'écaillés. Étam. com- plètes, opposées aux écailles, anth. bilocu- laires, introrses. Ovaires distincts. Fruit charnu. Graines ayant leur embryon placé au centre d'un endosperme charnu. — Indé- pendamment du g. Accrus, Lindicy réunit dansceltefamillelessuivanls: Gyrmio.stacltijs, R. I5r., Tiipi.stm, Ker; Aspidistra , Ker. Les caract. précédents nous paraissent êlre ceux qu'on a allribués à la tribu des Orontiacées , famille des Aroidées. (A. R.) ACORUS ( à priv. ; xopyj , prunelle ; parce que, selon Dioscoride, celte plante était employée à la guérison des maux d'yeux). BOT. m. — G. de plantes de la famille des Aroidées, dont on a voulu récemment faire le type d'une famille distincte sous les noms A' Acoracéts ou A' Acoroïdées ( f^. acoroïdées). Voici les caract. du g. Âcorus, tels que nous les avons observés sur les Accrus calamus et çramiiieus : Fleurs hermaphrodites, complè- tement sessiles et très rapprochées les unes des autres, disposées en une esp. de spadice simple et cylindrique. Cal. composé de 6 écailles dressées, inégales, dont 3 un peu plus grandes et un peu plus extér. Étam. (j, hypogynes, à peine plus longuesque les écail- les , en face desquelles elles sont placées , et ayant les filets larges et planes; anlh. in- trorses , à une ( A. yraminens) ou à 2 loges. Pist. unique, sessile au fond de la fleur, ordinairement 3-angulaire. Ovaires à 3 lo- ges, contenant chacune un certain nombre d'ovules renversés. Stigm. simple, comme tronqué, placé sur le sommet court et aminci de l'ovaire. Le fruit est charnu, et contient ordinairement 3 graines ou petits nucules, environnés de fibrilles. L'embryon est cylin- drique, placé au centre d'un endosperme charnu. — Ce g. ne se compose que des 2 esp. déjà nommées, vivaces, à feuilles roi- des et rubanées , engainantes à leur base, et à tige 3-angulaire, portant latéralement un seul spadice et se terminant par une feuille. L'une A. calamus L. , originaire de l'Inde , croit également en Europe, dans les lieux inondés. Sa racine ou souche souterraine est très odorante et aromatique. On l'emploie en médecine comme excitante et sudorifique. L'A. (jramiueus vient de la Chine. (A. R.) ACORWLS (à priv.; xop-ivn , massue j allusion à la forme des antennes).' iins. — G. de l'ordre des Coléoptères létramères, famille des Curculionites, div. des Antribi- des, établi par Schoenhcrr, qui lui donne les caract. suivants : Ant. peu longues, grê- les, insérées dans une fossette profonde, oblongue, au milieu du rostre, et ayant les 3 derniers art. étroits, presque contigus, dont le pénultième très court. Rostre peu allongé , 3-carcné en dessus , avec le sommet presque tronqué. Yeux oblongs , convexes , un peu rapprochés. Prothorax presque coni- que, présentant, bien avant la base, un sil- lon élevé, transversal, courbé antérieure- ment des 2 côtés. Élyt. oblongues, presque ovales , 3-sinuées à la base , légèrement con- vexes en dessus. — Ce g., adopté parM. De- jean , a pour type VA. sulcirosiris du même auteur, espèce qui se trouve à Java. (D.) * ACOSMÉTIE. Acosmetia ( àxoV-iToç , qui est sans ornement), ins. — G. de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes , établi par Stephens, dans sa tr. des Noctui- des , aux dépens du g. Anthophile d'Ochsen- heimer, et qui a pour type la IV. caUyinosa d'Hubner. (D.) * ACOSMIA. BOT. PII. — G. indiqué par Lindley {Sysl. of Bot., éd. ii), comme fondé par Renlham et appartenant à la famille des Silénacées (Caryophyllées). Il ne paraît pas que les caractères en aient été publiés. (C. L.) * ACOSMIUM , Schott.; Stveeiia, Spreng. (âxoCTfi.c'a, défaut de parure), bot. pu. — G. de la famille des Légumineuses, s.-ord. des Césalpiniées, R. Br. ; Vogel [Limiœa, 1837) en donne les caract. suivants : Cal. cupuli- forme, 5-denté. Pétales 5, disposés comme ceux d'une corolle papilionacée, un peu divergents, insérés (de même que les éta- mines ) un peu au-dessus de la base du ca- lice : les infér. obovales-oblongs, rétrécis à la base; les latéraux oblongs-linéaires, comme stipités , inéquilatéraux , un peu plus longs que les infér.; le super., grand, arrondi, échancré , courtement onguiculé. Étam. 10 , toutes fertiles; filets filiformes; anthères arrondies. Ovaire courtement stipité, com- primé; style subcylindrique , onciné ; Stigm. simple. Fruit inconnu. Infloresc. terminale, ample , en grappes rameuses ; pédonc. com- 94 ACO ACR primés, effilés. Fleurs petites. — L'unique esp. de ce genre croît au Brésil. (Sp. ) * ACOSMUS {à.xo(Jixoq , sans ornement). INS. — G. (Je Coléoptères héléromères, famille des Trachclides, établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue, mais dont il n'a pas publié les caractères. Ce g. est fondé sur une seule espèce du Cap de B.-Espérance qu'il nomme A. capensis. (D.) * ACOSMUS. BOT. PU. — F. ASPICARPA. (Ad. J.) ACOSTA (nom d'homme), bot. pu. — G. de la famille des Chaillétiées , fondé par Ruiz et Pavon [Flor. Peruv.) et réuni définiti- vement aug/V)/oHv , petite feuille), bot. cr. — Nom de la l"' classe du règne végétal , en suivant la série des familles naturelles, telle qu'elle a été établie par Jussieu , et qui com- prend toutes les familles de Plantes Acoty- lédonés ou Inembryonées. (A. R.) ACOUCHI. MAM. — Syn. du g. Agouii. (C. d'O.) ACOUROA, Aubl. bot. pu. — Syn. du g. Geoffroija. (Sp.) * ACOURTIA (Madame A'Court, zélée promotrice de la Bol.), bot. p». — Le g. Acoufiia, établi par Don, fait partie de la tr. des Nassauviées , parmi les Composées , et comprend plusieurs sous-arbrisseaux du Mexique à feuilles épineuses , dentées , cor- dées ou amplexicaules. Ces pi. ont pour ca- ract. : Capit. groupés en corymbes au nom- bre de 3-10; écailles de l'involucre couleur de sang , ciliées et souvent dilatées à la base, articulées avec le racliis dont elles se déta- chent. Cor. pourpres ou roses , hermaphro- dites, bilabiées; lèvre externe à 3 dents, dont l'interne à lobes linéaires , obtus , révo- lutés. Anth. terminée supérieurement par un appendice lancéolé, cartilagineux, infé- rieurement par des soies simples, flliformes. Akènes allongés , légèrement anguleux et couverts de papilles. (J. D.) * ACRACHI\E , W. et W. Arn. ( axpo; , au sommet ; à'xw) , duvel). bot. pu. — G. de la famille des Graminées , tribu des Chloridées, ainsi indiqué par Lindiey [Sij.si.of Boi., éd. Il), et dont les caract. n'ont probablement pas encore été publiés. (C. L.) * ACRANTE (axpavToç, mutilé), rept. — On désigne ainsi , d'après Wagler, un g. de Lacertiens, appartenant à la sous-famille des Pléodontes, parce qu'il n'a en effet que 4 doigts, au lieu de 5, aux pattes poster., caract. assez rare parmi les Sauriens. Ses autres marques distinclives sont : Dents in- ter-maxillaires coniques , simples; l"^" dents maxillaires et mandibulaires de même for- me ; les suivantes élargies , bifides ; palais denté; langue plate, en fer de flèche, non engaînée, à extrémité antér. divisée en 2 filets, couverte de papilles squamiformes, imbriquées; narines latérales percées cha- cune dans une seule plaque, la naso-ros- trale ; des paupières ; une ouverture externe de l'oreille, quelques plis non scutellés en travers de la région inférieure du cou ; ven- tre garni de plaques quadrilatères, lisses, en quinconce; des pores fémoraux; queue cyclo - tétragone. — Ce g. ne comprend qu'une seule esp., l'A. vert, ou Teyou vert d'Azara. Elle est représentée p/. 5, Erpéi. du Voijurje d'A. d'Orbigny dans l'Amérique mé- ridionale. (G. B.) * ACRAMTHERA («xpo?» ^i" sommet; ««- thera. d'avGrjpoç, a, fleuri). BOT. pii. — G. de la famille des Rubiacées, établi par Arnott ( Uooher Ann. Nal. Hisl. 1 839 ) qui en donne les caract. suivants : Cal. tubulcui, oblong- ACR tniltiné; limbe [t-ttde, à div. linéaires. Cor. tubiileuse, glabre en dedans, 1res hérissée en dehors , profondément 5-fide ; lobes dres- sés , spaliilés , relus. Étam. 5, érigées , inclu- ses, insérées au fond de la corolle; filets filiformes, papilleux; anth. innées, oblon- gucs-linéaires, mucronées. Ovaire incom- plètement 2-loculaire; cloisons opposées, chacune donnant attache à un placentaire S-lamellé ; ovules très nombreux. Style fili- forme , porté sur un disque bulbiformc; .stigm. claviforme, muriqué. Péricarpe hé- rissé, membraneux, indéhiscent, linéaire- oblong, un peu comprimé, un peu pulpeux en dedans, incomplètement 2-loculaire, couronné parle limbe calicinal. Graines très nombreuses, petites, nidulantes, papilieu- ses. — Herbe basse, hérissée; feuilles oppo- sées, pétiolées, très entières; stipules in- terpétiolaires, indivisées; pédonc. courts, axillaires, pédicelles courts, subfastigiés. Cor. grande, bleue. Arnott dit que ce g. a de l'affinité avec les Mu.^sœnda ; il n'en si- gnale qu'une esp., indigène à Ceylan. (Sp.) * ACRAXTHES âxpoç , au sommet; avOoç, fleuri. — Même signification qu'^crocarpex. (C. M.) ' ACRATHEUUM (i'xpa , sommet ; à9-o> , e'poç, barbe d'épi), bot. pu. — Linka nommé ainsi (//or/. Berol. i, p. 320) un g. de la fa- mille des Graminées , qui se compose d'une seule es]). originaire du Népaul. Elle porte des chaumes hauts de 2 à 3 pieds; des fleurs disposées en panicule, ayant les épillets bi- flores; l'une des fleurs est hermaphrodite, garnie à sa base de 2 bouquets de poils; l'autre est stérile. Glume à 2 valves caré- nées; l'extér. aigiie, trinerve, scabre sur la nervure moyenne, plus courte que la fleur stérile; l'inlér. lancéolée, aiguë, glabre, plus longue que la fleur fertile. Dans la fleur hermaphrodite, 2 écailles toutes couvertes de poils; l'extér. allongée, obtuse et termi- née à son sommet par une arête tordue à sa base , géniculée , brune , plus longue que la glume; l'interne plus courte, obtuse, un peu bifide. Squaraules hypogynes , tron- quées et dcnliculées. Étamines 3, à anth. longues et d'un rouge foncé. — La seule esp. deceg.(^. »ii7/rtce(im Link; Z.c.)esl, comme nous l'avons dit , originaire du Népaul. Kunth, dans son yïgrosiographie, place ce g. parmi li-s incertains. (A. R.) ACU <>:> AGREE. Acrœa («xpa , sommet), iivs. — G. de l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, sect. des Tétrapodes, tribu des Hé- liconiens, établi par Fabricius et adopté par Latreille {Eiwyvlupéd. méihod. !)), qui le ca- ractérise de la manière suivante : Bord in- terne des ailes infér. n'embrassant pas le dessous de l'abdomen. Palpes infér. grêles et presque cylindriques. Anl. peu allongées et terminées brusquement en bouton. — Les Acrées ont au \" aspect quelque ressem- blance avec les Uéliconies qui ne se trouvent qu'enAmérique, tandis que les 1 "^ iiaraissent particulièrement propres à l'Afrique. Cepen- dant on en trouve aussi dans les Indes orien- tales, et Godart en décrit plusieurs comme originaires de l'Amer, méridionale ; mais il est à croire, relativement à ces dernières, qu'il aura été induit en erreur par les au- teurs qui en ont parlé avant lui. Quoi qu'il en soit, ce sont des Léi)idoptères aux ailes oblongues et arrondies, où le fauve et le brun dominent ; plusieurs ont le disque des ailes plus ou moins transparent. Godart en décrit 37, dont nousneciteronsquel'^./zo)- la Fab., figurée par Cramer [Pap. 25, p. 13, pL2d^,Ji(j.t\ (j.). Elle setrouveauC.de B.- Esp et dans d'autres parties de l'Afrique. (D.) ACREMOMUM, Link (àxp/puv, sommité). BOT. en. — G. de Bissoïdes, dont les fila- ments principaux sont étalés , rameux , cloi- sonnés et transparents. D'espace en espace, ils émettent des rameaux simples , courts et disposés en verticilles, au sommet de chacun desquels est fixée une spore ovale ou globu- leuse.— On enconnaît jusqu'à ce jour 6 esp. qui naissent sur les feuilles décomposées ou les bois pourris. (Lév.) ACREDIE. Acridium (àxpc'ç , l'ooç, saute- relle). l.^s. — Ce nom, dans Fabricius {Ent. iy.si.), répond à celui de J etrix de Latreille. f^. CRIQUET et TETRIX. (Bl.) ACRIDIEiVS. Acridii (àv.pt'ç, i<Î6ç, saute- relle). INS. — Famille de l'ordre des Orthop- tères établie par Latreille ( Gen. Cruu. ei Ins.), ayant pour caract. : i" Antennes fili- formes ou prismatiques, n'ayant jamais plus de longueur que la tète et le thorax réunis ; 2° Tarses de 3 articles; 3" Cuisses renflées et propres au saut; 4° Abdomen ne présentant jamais de tarière apparente chez les femelles.. — Cette famille renferme aujourd'hui un as- sez grand nombre de genres. Latreille [Fam. 96 ACR nat. du Règne miim.) n'en avait distingué que 6 et autant de s.-genres. M. Serville {Rev. rnéili. des Oriliopt.) porta leur nombre à 23. M. hru\\é(Hisi. nul. rfes /;;«.) le réduisit à 11; dans 2 ouvrages qui ont paru tout récem- ment (Burmeistcr, Hamlb. der Einom.), l'on en compte 18; tandis que dans X'Hist. des Ins. Ordiopt-, suites à Biiffon, nouvel ouvrage de M. Serville, le nombre des g. ne s'élève pas à moins de 30. Les Acridiens sont répandus dans toutes les parties du monde, et dans presque toutes en très grand nombre. Plusieurs esp. se mul- tiplient quelquefois en si prodigieuse quan- tité, qu'elles ravagent des champs entiers, et réduisent ainsi des campagnes à la der- nière misère, surtout dans les parties mé- ridionales du globe. Quelques insectes de celte famille, propres aux contrées équato- riales, ont de très grandes dimensions ; mais les esp. qui se trouvent dans le nord de l'Eu- rope sont presque toutes de taille moyenne. Les Acridiens ne parviennent à leur état parfait que vers l'automne. Au printemps et pendant l'été , on les trouve à l'état de larve ou de nymphe , c'est-à-dire dépourvus d'ai- les ou n'en ayant que des rudiments ; mais à la fin de la belle saison , ils subissent leur dernière mue et deviennent aptes à la re- production. Tous alors ont la faculté, au moins les mâles, de faire entendre un son aigu qui retenlil au loin et sert à prévenir les femelles de leur présence. Beaucoup d'insectes de l'ordre des Orthop- tères produisent des sons ; mais ceux-ci ne sont pas tous produits par les mêmes orga- nes. La plupart des Acridiens exécutent leur chant par le frottement des pattes poster, contre les élytres. Ces dernières présentent des nervures très saillantes et rès épaisses; les pattes au côté interne sont munies de dentelures et de carènes très rudes et très serrées, qui , venant à passer contre les ély- tres, produisent une stridulation plus ou moins pénétrante. Dans un g. de cette fa- mille ( Pneumora ) , on trouve des mâles qui ont également la faculté de faire en- tendre un chant; mais chez eux les élytres sont de très faible consistance et ne pour- raient être soumises à aucun frottement ; aussi un autre organe est-il disposé pour les remplacer avanlageusement. L'abdomen est vésiculeux et offre entièrement l'aspect d'un ACR tambour, ce qui fait retentir davantage le son et le rend plus perçant. Ses côtés sont munis de petites plaques de stries élevées, contre lesquelles frottent les pattes que l'on peut comparer à l'archet d'un violon. Les insectes de ce dernier g. [Pneumora] sont tous exotiques; ceux que l'on trouve dans notre pays et que l'on entend dans les cam- pagnes pendant les belles soirées d'automne, exécutent leur chant par le frottement de leurs pattes contre leurs élytres. Ils attaquent de préférence les légumineu- ses , et font quelquefois beaucoup de tort aux luzernes. Nous avons figuré dans notre Atlas [Ins. oriliopt., pi. G, fig. 2), pour représentant de la famille, Y Acridiam mœitum Serv., espèce nouvellement décrite et qui n'avait pas en- core été figurée ; les détails sont pris dans l'Acridiuin dux , l'une des plus grandes esp. et l'une des plus communes. (Bl.) * ACRÏDIODEA(àxpi'ç, t(îoç , sauterelle; sTtîo;, forme), ixs. — Cette dénomination, appliquée par Burmeister, répond à celle d'Acridiens de Latreille, ainsi que le nom d'Acridites de Serville. (Bl.) ACRIDIIJM. INS. — Syn. latin d'ACRiDiE. • ACRIDOCARPUS [àxplq, i^oç, saute- relle; xapTToç, fruit), BOT. PII. — G. delà fa- mille des Malpighiacées, établi par MM. Guil- lomin et Penotel dans la Flore de Sénégam- bie (1. 123, t. 29), elle même que G. Don a nommé Anomalopieris. Ses caract. sont les suivants : Calice profondément 5-fide , of- frant à la base d'une ou de deux de ses div. deux impressions glanduleuses. Pétales plus longs que le calice, onguiculés , presque en- tiers, inégaux. Etamines 10, toutes anlhéri- fères , à filets courts, roides et libres; à an- thères grandes, lancéolées en cœur, légère- ment recourbées, glabres. Stigmates 2, di- vergents, très longs, flexueux, filiformes et un peu aplatis, aigus au sommet, roulés en crosse dans la préfloraison; de plus, le ru- diment d'un 3"'^ Style à peine visible; 3 ovaires amincis en ailes à leur sommet, ve- lus, soudés entre eux par leurs faces inter- nes. Fruit, par l'avortement de 1 ou 2 ovai- res, réduit à 1 ou 2 samares qui sont sur- montés d'une longue aile droite ou oblique, dont le bord super, est épais. Dans le cas de 2 samarres à ailes obliques, le fruit offre une sorte de ressemblancr avec certains insectes. ACIl AOR î)7 (i'où l'on a lire son nom. — Ce g. comprend (i cs|).. toutes originaires de l'Afriijuc tropi- cale, depuis la côte occidentale justiu'à Ma- dagascar. Ce sont des arbres ou des arbris- seaux queUiuefois grimpants , à feuilles or- dinairement alternes ( caracl. excei)tionnel dans la famille), entières, obovales, gla- bres ou plus rarement velues , avec des im- pressions glanduleuses à la surface infér. , porl(?es sur de courts pétioles et dépourvues de stipules. Les fleurs jaunes sont disposées en grappes terminales ou latérales que l'a- vorlcmenl des dernières feuilles fait ordinai- rement paraître composées. Leurs pédicelles, plus ou moins grêles sont réfléchis au som- met , et offrent à la base une bractée extér. avec 2 bractéoles latérales plus intérieure- ment. (Ad. J ) ACRIDOTHÈRE. ^cridollierus (àxpi'ç, l'tJoç , sauterelle ; Gopau , je chasse), ois. — G. de Vieillot, synonyme du g. (Iraculu de Cu- vier et du g. Pasior deTemmink. M. Swain- son, dans sa nouvelle classification, l'a adopté et restreint aux seules esp. de Mar- tins qui ont la tète nue et garnie de mem- branes charnues. T^. MARTIN. (Lafr.) * ACRIOPSIDE. Acriopsis (â'xpiç , som- met ; 0 A , i;, forme), bot. pu. — G. de la famille des Orchidées, tribu des Vandées , établi par M. Bluine {fiijdr. •i7G,tab. 71), et qui ne se compose encore que d'une seule esp. {V A. Javanic'i Îj].), croissant en parasite sur les arbres, dans les forêts montueuses de la région occidentale de Java. — C'est une plante dont les feuilles naissent de faux bul- bes. Elles sont linéaires lancéolées, obtuses; les fleurs forment une panieule naissant de la racine. Leur calice est étalé, à peu près égal ; le labelle forme une sorte de tube avec la base du gynostème. Celui-ci est droit, Icrminé supérieurement par 2 cornes glan- duleuses au sommet. L'anthère, à 2 loges , est cachée dans uneexcavation du clinandre. Elle contient 2 masses polliniques fusifor- mes, dont la caudicule se termine à une glande petite et arrondie. (A. R.) • ACRIPEZA (^ixpi'ç, sauterelle; tteÇoç, pié- ton). i.Ns. — G. de la famille des Locustaires, de l'ordre des Orthoptères, créé par AL Gué- T\n{f"oyagede /)upe»'r.), adopté par iM. Brullé [Hisi. des Ins., t. ix) , et qui offre la plus grande dissemblance dans les deux sexes. Les mâles ont une forme allongée et des ailes T. I. fort grandes comme dans \esLocnsta , le seul caractère générique propre à les distinguer des g. voisins, est tiré des pattes poster, qui ne sont pas renflées ; leurs jambes présen- tent aussi une cavité fermée par une mem- brane très mince. Les femelles, au contraire, offrent les plus grandes différences avec tous les autres g. de la même famille : leur corps est ramassé; les élytres, larges et courtes, sont cintrées de manière à envelopper l'ab- domen; les ailes entièrement nulles; la ta- rière est si tourte qu'on l'aperçoit difficile- ment. — La seule esp. connue est IV/. reii- culata Guér. (Voyage Dup. , et Brull., Hisi. Ins. , t. IX, pi. 14, fig. 2 et 3), propre à la Nouvelle-Hollande. (Bl.) *ACRITES. Acriia (àxptTo;, confus). 7ool. — Nom donné par Mac-Leay à une division du règne animal, comprenant les Infusoires, les Polypes, et une partie des Intestinaux. (C. D'O.) * ACROBRYA {a.r.poç,, au sommet; |3pva> , je bourgeonne), bot. pji. — M. MohI, dans la Flore du Brésil de M. Marlius, acrêé ce nom, admis par M. Endlicher ( Geit. Plant.) pour caractériser un groupe de végétaux dont l'accroissement a lieu uniquement par le sommet de la plante. Voici comment il le définit : Accroissement de la tige par son sommet; la partie infér. n'éprouvant que peu ou point de changement et n'étant chargée que de transmettre les sucs nourri- ciers; vaisseaux nuls parmi les plantes in- fér. de ce groupe, plus ou moins parfaits dans les super.; feuilles à peine séparées et distinctes [discreia) ('es liges dans les plus infér. Organes de la propagation environn.es de feuilles plus ou moins transformées, dis- posées en cercle ou soudées ensemble ; les mâles susceptibles de répandre une humeur fécondante ; nuls dans les plantes vasculai- res du groupe en question. Spores dépour- vues de test et d'embryon , renfermées dans des sporanges des cellules pariétales intér. desquelles elles proviennent, et s'allongeant par la germination, soit en filaments con- fervoides , soit en lames membraneuses. Ce groupe comprend : X" les Hépatiques et les Mousses : végétaux purement cellu- laires, mais dont pourtant les organes mâles sont assez manifestes; 2° les Équisélacées, remarquables tout à la fois par une organi- sation plus parfaite et par l'absence de l'un 98 ACR ACR des sexes. M. Endlichery réunil.sous forme d'appendice , les Cycadées , famille tout-à- fait anomale, et les Rhizanthées, que leur vé- gétation terminale rattache bien à cette sec- tion, mais que la structure plus compliquée des organes de la fructification place sur la limite d'une nouvelle période de la vie vé- gétale, quoique, quant au mode d'accrois- sement et à tous les autres phénomènes vi- taux, elles aient la plus grande analogie avec les Thallophytes hystéropiiytes. Nous nous sommes chargé de cet article , qu'une plume plus habile et plus exercée traitera sans doute plus au long , quant à ce qui touche les acotylédonées vasculaires , parce que, nous étant spécialement engagé à faire connaître , dans ce Dictionnaire, les Mousses et les Hépatiques qui font partie du même groupe, nous ne devions pas omettre de nous en occuper un instant. (G. M.) "ACROCARPES («xpo^, au sommet ; xap- ir^'ç, fruit). BOT. CR. — Nom donné à une subdiv. de la famille des Mousses, dans la- quelle le pédoncule qui supporte la cap- sule, ou celle-ci, quand elle est sessile, ter- mine la tige ou les rameaux. C'est ce qu'on exprime encore par les mots capsule termi- nale. 11 arrive quelquefois que de nouvelles pousses ou rejets , nés dans ou sous le bour- geon terminal , en imposent au point de faire penser que le fruit est latéral, tandis qu'il est réellement terminal. Dans ce cas, on dit la capsule pseudolatérale. On évitera l'erreur en examinant bien le lieu précis d'où partent les rejets qui continuent la tige ou les rameaux. F. pleurocarpes. (C. M.) "ACROCENTRON (axpoi, qui est au som- met; xs'vTpov, pointe). BOT. PH. — Ce g. a pour type , d'après Cassini qui l'a établi , le Cènlaiirea collina, et^iCTère du Lopholorna du même auteur par le sommet des appen- dices des squames intermédiaires del'invo- lucre, formant une véritable épine bien ma- nileste et très difl'érente des lanières laté- rales. M. De Candolle le considère comme section du g. Ceniaurea , en y comprenant une trentaine d'espèces , parmi lesquelles nous citerons les C. collina, diffusa , cenlau- roides, orieniulis, que l'on cultive fréquem- ment dans les jardins de botanique. (J. D.) * ACROCEPHALLS (axpoç, au sommet; xifQiXr, , tête). BOT. Pli. — G. de la famille des Labiatéos de Bentham, tribu des Oci- moidées, s.-tribu des Mochosmées du même, proposé par cet auteur pour quelques espè- ces du g. (Jcimum de Linné, et dont il cir- conscrit ainsi les caract. : Cal. ovale après l'anthèse, allongé et tubuleux lors de la fructification , gibbeux à la base , bilabié ; lèvre super, presque entière, plane; l'infér. entière ou quadridentée, à gorge nue inté- rieurement. Cor. aussi longue que le calice; limbe subilabié ; lèvre super. 4-dentée,à lobes égaux ; l'infér. entière. Étam. 4 , dé- clinées; les infér. plus longues; filaments libres, ncn denticulés ; anth. presque ova- les-réniformes , à logettes subconfluentes. Style courtement bifide au sommet; lobe infér. subdilaté, presque plan; stigm. sub- marginaux. Akènes glabres et lisses. — Les Acrocéphales sont des plantes herbacées à tiges et à feuilles hérissées-velues ou pres- que glabres, à fleurs petites, serrées, imbri- quées en capitules terminaux, subglobuleux. Elles appartiennent à l'Inde et àMadagascar. (C.L.) ACROCÈRE. ^c)-ocera(axpo;, qui est au sommet xt'pa;, corne), ins. - G. de l'ordre des Diptères, div. des Brachocères, subdiv. des ïétrachœtes , famille des Tanystomes , tribu des Vésiculeux. Ce g. établi par Meïgen, aux dépens du g. henops de F ahùcius et Fallen , a été adopté par Latreille, ainsi que par M. Macquart qui lui assigne les caract. sui- vants : Point de trompe apparente. Ant. insérées sur le haut du front, de 2 articles distincts; le dernier fusiforme , terminé par un style. Yeux nus. Abd. sphérique et plus large que le thorax. Ordinairement point de cellule discoidale aux ailes ; 2 sous-margi- nales; 3 poster, imparfaites. — Le nom d'Acrocera fait allusion à l'insertion des an- tennes sur le sommet de la tête. Ces diptè- res sont petits et habitent les lieux aquati- ques. M. Macquart en décrits espèces, dont nous ne citerons qu'une , qui peut être con- sidérée comme le type du genre : \'^. - ) * ACROCÉRIDES. Acroceridœ (axpo;, au sommet ; x/paç , corne ; tTtîoç , forme), ins. — Nom d'une famille établie par Leach dans l'ordre des Diptères, mais non adopté par M. Macquart. Elle ne comprend que les g. Henops, Illig., et Acroceru , Meigen. V. ces mots. (D.) ACR ACR 99 • ACROCIiyETA ( axpoî , au sommet ; x^^'- TY) , crin ). INS. — G. de l'ordre des Diplères, dtv. des Brachocéres, subdiv. des Télrachœ- tcs, Tamille des Notacanthes, tribu desSira- lyomides, établi par Wiedmann et adopté par M. Macquart. Il a pour type Vy4. fasciala, qui se rencontre au Brésil. Ses caract. sont •• AnI. longues; f' article allongé, cylindri- que ; 2""' peu allongé, conique ; Z"" un peu plus long que le 1", renflé à la base et un peu à l'extrémité. Style terminal, assez épais, puhesccnt, subulé. Écusson mutique. Abd. rétréci à sa base. (D.) .ACROCHORDE. yicrochordu.i (àxpoxop- S(âv, verrue), rept. — G. d'Ophidiens non venimeux, dont toutes les parties du corps sont erreclivement revêtues d'écailles ayant tout-à-fait l'apparence de verrues; ces écail- les ou mieux ces tubercules squameux sont petits, nombreux , rhomboidaux , juxtaposés et surmontés d'une petite corne ou seule- ment d'une petite pointe plus ou moins aiguë. Voici les caract. essentiels du g. Acrochorde, le seul qu'on puisse encore rapporter aujour d'hui à la famille des Enhydrophides : Dents intermaxillaires nulles; dents maxillaires courtes, égales; narines lubuleuses, simples, libres, situées fort prés l'une de l'autre sur le dessus du bout du museau; yeux verti- caux; pas de plaques sur la tète, sous le ventre, ni sous la queue; pas de fossettes aux lèvres; corps comprimé et caréné à sa partie inférieure. Queue pointue , préhen- sile, aplatie latéralement; pas de crochets à l'anus. — Les Acrochordes ont le corps fort gros au milieu , aminci aux deux bords; le dos arrondi , le ventre tranchant et parcouru dans toute sa longueur par une carène den- liculée ; la tête petite, aplatie; le museau court, large, arrondi; les yeux très petits, à pupille circulaire ; la queue courte , assez fortement comprimée, carénée en dessus et enroulante en dessous, à la manière de celle des Boas. La bouche de ces Ophidiens est médiocrement fendue; les bords latéraux en sont droits. En avant, la lèvre supérieure offre, comme chez les autres serpents, une petite gouttière par laquelle ces reptiles poussent leur langue hors de la bouche, sans que celle-ci ait besoin d'être ouverte; mais ici , celte petite gouttière se trouve naturel- lement remplie |)ar ime protubérance corres- pondante, mobile ;i la volonté de l'animal, laquelle existe à la partie médiane de l'ex- trémité antérieure de la mandibule ; en sorte que , d'autre part, la lèvre infér. ayant son bord rentré en dedans, la bouche peut, pour ainsi dire, se fermer hermétiquement. Cette disposition , évidemment propre à em- pêcher l'eau de s'introduire dans la cavité buccale, est parfaitement en rapport avec plusieurs autres points de l'organisation des Acrochordes, qui sont tout-à-fait conformés pour vivre dans les eaux. Mais ce sont seu- lement les eaux douces qu'habitent ces rep- tiles enhydrophides, bien différents en cela des espèces de serpents énoliophides qui ont pour demeure la vaste étendue des mers. C'est à tort que quelques voyageurs ont si- gnalé les Acrochordes comme des serpents dont la morsure pourrait occasionnerla mort; car il est bien constaté aujourd'hui que parmi les dents de ces Ophidiens , il n'en est aucune venimeuse. La science n'est en- core en possession que de 2 esp. d' Acrochor- des; l'une, qu'on appelle l'A. de Java, habite les rivières de celte île; l'autre l'A. à ban- des , y existe égalt-ment ; mais on l'a trouvée aussi dans des rivières et des étangs à Pon- dichéry, à la Nouvelle-Guinée, à Timor et à Sumatra. (G. B.) ACROCï\'E. ^crocinus {cixpov, pointe; xiv/û), je meus ). ins. — G. de l'ordre des ; Coléoptères tétramères, établi par iMger et adopté par M. Dejean ( Caial. 3^ édii.) ainsi que par M. Serville {J\'ouv. classif. des Lon- fjic. ). Ce dernier le range dans sa tribu des Lamiaires, sous-tribu des Déiirimés, et lui donne pour caract. essentiels : Cors, armé d'une épine latérale posée sur un mamelon mobile (dans l'insecle vivant . Angles humé- raux des élytres uni-épineux. — Ce g. ne renferme qu'une esp. , le Cerambyx lonqi- mann.s Fab.; Prionas lonqimanus Oliv. ; Fm- rnia longimana \ air. , vulgairement appelée le grand Arlequin de Cayenne. Cet insecte, de grande taille , est surtout remarquable par les couleurs agréablement bariolées de ses élytres et par la longueur de ses deux pattes antérieures. Voici ce qu'en dit M. La- cordaire, qui a eu occasion de l'observer sur les lieux : Il se trouve toujours sur le tronc des arbres ou auprès d'eux, rarement sous les écorces; sa démarche est très lourde, et il se traîne plutôt qu'il ne marche. Son vol , qu'il prend quelquefois à l'entrée de la nuit, 100 ALR A(R est bruyant, peu rapide, et l'insecte ne paraît pas toujours maître de le diriger à son gré, cari! setieurle souvent contre les arbres, et tombe alors à terre. Le bruit qu'il produit avec le corselet s'entend d'assez loin ; la mo- bilité des mamelons latéraux de cette partie est indépendante de la volonté de l'insecte et ne lui est d'aucun usage. J'ai observé cependant que, dans l'accouplement, le mâle appuie ses longues pattes antérieures sur ces organes , et peut-êire est-ce un moyen que la nature lui a donné pour assujettir et exciter sa femelle. Chez celle-ci, en eCfet, ces parties sont un peu plus mobiles que dans le mâle. [Mém. sur les hubiiiules des Coléopi. de renier, mérid. Ann. des sciences nalur. t. XX.) / - h,.i. r.^'f / (D.) * ACROCOMIA (âxpov, sommet; x6fi.-n, chevelure ). bot. ph. — Ce g. de Palmiers a été ainsi nommé par 31. Martius ( Palm. p. G6 t. 5G et 67 ) à cause de l'élégante masse de feuilles qui couronne sa tige ; il ne comprend qu'une seule esp. qui croît depuis la Guyane jusqu'à Rio-Janeiro. Elle avait été désignée par Auiilet sous le nom de Palmier mocaya, décrite par Jacquin sous celui de Cocos acu- leuia et par Willdcnow sous celui de Cocos fusiformis. Martius la nomme Acrocornia sclerocarpa. Ce g. appartient à la tribu des Cocoinées et est ainsi caractérisé : Fleurs monoïques sur le même spadice, renfermées dans une spalhe simple, dure et presque ligneuse ; les mâles formant des épis serrés sur les parties super, des rameaux du spa- dice. Cal. court, trisépaîe. Cor. cylindrique à 3 pétales oblongs-lancéolés. Étam. C , in- cluses; filaments comprimés; anth. linéai- res, oblongucs, presque sagittées; un rudi- ment d'ovaire au centre. Les fleurs femelles sont sessiles, en petit nombre et assez espa- cées à la base des rameaux du spadice. Ce cal. à 3 sépales ovales-arrondies. La cor. à 3 pétales ovales-imbriqués ; un disque annu- laire, en forme de capsule à G dents, entoure l'ovaire, qui est velu, ovale, à 3 loges. Style court; 3 stigmates lancéolés, recourbés. Le fruit est un drupe monosperme , à mésocarpe fibro-mucilagineux et dont le noyau épais, lenticulaire, est percé sur les côtés de 3 trous, dont un seul pénètre dans sa cavité. Le périsperme est uniforme et dur; l'embryon correspond au trou latéral. — Ce palmier croit dans les terrains secs cl découverts, rarement dans les bois. Sa tige s'élève à 20 ou 30 pieds, sur 1 de diamètre; elle est souvent renflée vers son milieu. Ses feuilles nombreu- ses ont 10 à 15 pieds de long, et sont gar- nies d'un grand nombre de folioles (70 à 80 de chaque côté ) étroites , longues et flexueu- ses. Le pétiole et la base des folioles sont hé- rissés de longues épines noires. Les jeunes feuilles cuites de ce palmier passent pour fournir un des meilleurs choux-palmistes. On fait avec son péricarpe et avec l'amande une émulsion qui passe au Brésil pour avanta- geuse dansles afîections catarrhales. (Ad.B.) ACRODACTYLA(axpo;, à l'extrémité; ôaicTy),oç , doigt). i?vs. — G. de la famille des Ichneumoniens , de l'ordre des Hyménop- tères, établi par Haliday pour 2 esp. indi- gènes dont l'une est VA. deyener Halid. (Bl.) * ACRCDICLIDIIJM ( «xpov , sommet ; Sixli<;, îêoç, porte à deux battants : allusion au mode d'ouverture des anthères ). — G. de la famille des Lauracées, fondé par Nées ( Prog. 13, Laiir. 266 ) , qui lui assigne les caract. suivants : Fleurs hermaphrodites .- cal. urcéolé, à limbe quinquéfide, infléchi, persistant. Étam. 9, très courtes , insérées au sommet du tube; 6 extér. stériles , péta- loides , églandulées; 3 intér. fertiles , pour- vues, sur le dos et à la base, de glandules géminées, disposées presque carrément ; an- thères sessiles, tronquées, tétragones, con- iiiventes au sommet en pores orbiculaires binés , et déhiscentes extérieurement , au moyen de valvules dressées. Ovaire unilocu- laire, uniovulé , entièrement couvert par le tube du calice; stigmate simple, aigu, Ca- riopse monosperme , enveloppé par le calice persistant et accru. — Ce g., dont le Luunts triaudra de Sm artz est le type , comprend quelques arbres de l'Amérique tropicale , à feuilles alternes, penninervées, à fleurs dis- posées en petits thyrses axillaires. (C. L.) ' ACRODOIM (axpoç, au sommet; oSo-ôc, bScvroi . dent) i.\s. — G. de l'ordre des Co- léoptères télramères , famille des Carabi- ques, tribu des Amaroides , établi par Zim- mermann aux dépens du g. Amara de Bonelii et auquel il donne pour caract. es- sentiels : Dent simple au milieu du menton. Thorax dilaté et suborbiculaire. — 11 est fondé sur une seule espèce , YHarpalus bnin- netis Gyll. ( Imara brunnea Dej.), qui est ACR commune dans beaucoup de contrées. (D.) * ACUODRVOIV (âxpod>vov, qui porte des fruits au sommet). — bot. pu. — G. fondé par Sprengel (fJnn. Sijsi. pi. 1825) et que la majorité des Botanistes réunit aujourd'hui au g. Ccphnlamhm. F. ce mot. (C. I>.) * ACRODUS(à'xpoî» i*" sommet; ô<îovç, dent), poiss. foss— G. dont M. Agassiz con- nait aujourd'liui 5 espèces; l'une, \' Acro- dus uobilis, est décrite et figurée dans les Transacliom géoloupo; , cercle), bot. cr. — Ce nom a été don- né par Bernhardi à la tribu des Osmunda- cées, parmi les fougères. (Ad. B.) •ACROLASIA Presl. (axpo;, au sommet; Xacrtoç , velu) BOT. pn. — G. de la fa- mille des Loasoes , sous-tribu des Bartoni- nées, Spach; Presl {Rel. Hœnk. 2, p. 39) lui assigne les caract. suivants : Limbe ca- licinal 5-parti , persistant. Pétales 5 , très courtcment onguiculés , planes, barbus au sommet. Étam. 10, toutes fertiles; les 5 ex- térieures plus longues , à anth. suborbicu- laires. Filets filiformes, libres. Ovaire cylin- dracé. Style filiforme, trigone, non tordu , Irifide à la base. Sligm. obtus. Caps, cylin- dracée, trivalve au sunimet, oligosperme. Graines anguleuses, rugueuses. — Herbes annuelles, hérissées de poils scabres. Feuil- les sessiles , oblongues, pennalifides. Fleurs terminales et latérales, non bractéolées, pe- tites, solitaires. L'unique esp. qui consti- tue le g., habile le Chili. (Sp.) * ACROLÉPIDE. Acrolepis (axpo?. 3" sommet; )£Tri';, écaille), bot. pu. — G. de la famille des Cypéracées, voisin des Z)((//c/h'((w et Galinia, établi par Schrader [Annal. Cap. Cyp. 42. t. 2. f. 5.) pour une plante du Cap [A.irichodes], désignée successivement sous les noms de Hypophialium capillifolinm et d'fJemicldœna capillifolia. En voici les caract. génériques : Épillets 2-ou 3-flores; écailles imbriquées, distiques, la plus inférieure vide. Les fleurs manquent d'écaillés ou de soies hypogynes. Étamines au nombre de 3, style profondément 3-fide, caduc. Fruit dur, crustacé, 3-gone, entouré à sa base d'un disque persistant, .3-angulaire, à bord crénelé. (A. R.) * ACROLEPIS (axp'î . 3u sommet ; Aett:';, écaille). poLss. foss. — G. établi par 31. Agas- siz dans la famille des Sauroides, et voi- sin, dans la création actuelle, du Polypie- 102 ACR >•/(.$ et du Lepisosteus. Ces poissons fossiles ont les écailles surmontées d'une quille, et durèrent des Pygoptères par une anale très courte. — On n'en connaît qu'une espèce , Y AcroLeitis Sedgwichi , Ag. {Poiss. foss. , vol. 1, tab. D,fig. 1 , et Trans. géoL, 2""^ série, vol. 3 , pi. 18). Elle vient du Magnesian Li- mesume d'Angleterre, près East Thickley. (Val.) •ACROLOPHE. Acrolophm (axpoç, au sommet; l6'. sommet ; irns'o- (j.a., graine.) bot. cr. — Ce g., que Tode a caractérisé par la phrase suivante : Faiigus simplicissimus suberectus apice extiis frncli- ficanie, réunit différents individus que l'on doit séparer. Déjà M. Friesa rapporté au s.- genre Conjne des Trémelles, V Acrospermum unguinosiim Tode ; VA. pyramidale Tode , et VA. cornuium Fries, qui ne sont qu'une mo- dification A&V Agaricus ««Z^frosH* arrêté dans son développement. Vyi. Uclienoides Torie, paraît être une monstruosité de quelque Li- chen. L'A. compressimi sert de type au g. Scleroglossum de Persoon , qui doit être conservé. Il ne reste donc plus que 2 esp. qui ont été figurées par Persoon (plan- che XI , AJycolog. Europ. ] Y A. scleroiioi- des Fries [Fig. 3 et 4), qui pourrait bien être un Pisliltaria , et VA. conicnm Fries [Fig. 0 et 7) , qui seul présente les caract. génériques donnés par Tode. Cette dernière ACll ACR 10' csp., qui est très rare, se trouve sur les tiges sèches des plantes. ( F.Év. ) ACROSPOUILHl (â'xpo^, au sommet; (Tiropa, semence), bot. cr. — G, de Byssoï- (lées que le professeur Link a réuni peut- être à tort au g. CHdimn. Dans l'un et dans l'autre, les spores sont articulées et placées les unes à la suite des autres, comme les grains d'un chapelet ; mais , dans VAcro- poriiim, la première, ou jilutôt celle qui sup- porte les autres, est allongée; les autres sont ovales et d'autant plus grosses qu'elles ap- prochent plus du sommet; tandis que dans VOidiiim, elles sont toutes égales. On ne connaît encore que 1'-,-/. monilioides Nées, qui croît sur les feuilles vivantes des grami- nées, qu'il finit par tuer. Dans cet état, les feuilles sont blanches et paraissent saupou- drées de sucre pulvérisé. ( Lév.) ACROSTIC. Acrdiichum (âxpo;, au som- met; (jrîy_oi;, rangée), bot. cr. — Les Fou- gères qui composent ce g. appartiennent à la div. des Polypodiacécs à capsules nues; il fut établi par Linné pour toutes les plantes de cette division, dont les cap- sules couvraient toute la surface infér. des feuilles on du moins la plus grande partie de leur étendue. De|iuis lors, ou en a séparé plusieurs esp. dont les capsules sont fixées le long des nervures comme dans les fîe- mioiiiiis, et le g. Acrosiichum s'est trouvé ré- duit aux espèces dans lesquelles les capsules sont fixées sur toute la surface infér. des feuilles, sur les espaces mêmes qui séparent les nervures. On a encore séparé des Acro- stics, les Vnhibotnjii^Hamh. et Bonpl., dans lesquels les divisions des feuilles fertiles sont beaucoup plus étroites que dans les feuilles stériles et tellement couvertes de capsules qu'elles forment presque de petits épis; les Olfersia, Raddi , dans lesquels les capsules sont insérées sur les 2 faces des folioles fer- tiles et très étroites. Ce dernier g., qui ren- ferme plusieurs esp. brésiliennes, paraît mé- riter d'être adopté; enfin Desvaux , sous le nom de Platycerium, et M.Gaudichaud, sous celui d' yilciconliinn, ont distingué un groupe d'esp. très remarquables par leur forme et leur nervation ; ce sont les y/, ulcicome, stem- maria et biformt. Les autres esp. très nom- breuses constituaient jusque dans ces der- niers tem[is le g. Acrostichum ; mais la considération de la distribution des nervures T. I. et l'introduction de ce caractère dans la définition des genres, a conduit M. Presl à créer dans sa Piérvlographie , un gran(i nombre de g. aux dépens des Acrostics, et à reporter dans le g. Olfema , défini autre- ment que ne l'avaient fait Uaddi et Schotl, la plupart des esp. d'ykro.siichum desnuleurs précédents ; ainsi , outre les g. Polybotrya , Olfersia et PlaUjcerium, il a créé ou admis les g. Acoiiiopteris , Sienosemia, Campiutii , Pœcilopieris , Eschw. ( Bolbilis, Schotl. ) et Cijmnopieris , Bernh. — f^. ces mots. Pour cet auteur, les vrais Acrostics se ré- duisent à un petit nombre d'esp. ( lO envi- ron) , dont Y Acrosiichinn aureum peut être considéré comme le type. Leur fronde est simple ou plus souvent pinnée, coriace, à nervures secondaires réticulées, formant un réseau régulier et uniforme qui s'étend de la nervure moyenne jusqu'au bord de la fo- liole ; les feuilles fertiles ont tantôt toutes leurs folioles , tantôt une partie seulement, couvertes de capsules sur toute leur surface infér. ; ces folioles fertiles sont quelque- fois plus étroites que les stériles. Ces fougè- res sont de belles esp. dont les feuilles, d'une assez grande dimension, naissent d'un Rhi- zome rampant. Elles croissent entre les tro- piques,ou peu au-delà, dans les2continents. — Le g. Pœcilopieris d'Eschweiler, ou Hol- bitis de Schott, ne mérite peut-être pas d'en être séparé, quoiqu'il s'en distingue facile- ment par la texture herbacée de ses frondes. (AD. B.) * ACROSTICII ÂGÉES. Acroslichaceœ {àixpoç, au sommet; po; , qui est au sommet; o-roua, bouche ). hei.m. — G. 106 ACR ACT établi par M, Lesauvage [Ann. des se. na- tnr. XVIII, 433. pi. xi), qui le caractérise ainsi : Bouche simple, terminale, plus ou moins irrégulièrement bilabiée; corps cy- lindroide, légèrement cannelé, terminé par une et quelquefois deux vessies caudales. Voisin à beaucoup d'égards des Cysticerqucs, et n'offrant comme eux aucune apparence de viscères dans la vessie qui termine le corps , ni dans le corps lui-même, il en diffère en ce que ces deux parties sont beaucoup moins distinctes, en ce que son extrémité antér. est sans renflement, sans ventouses et sans crocbets , en ce qu'au lieu d'être renfermé dans un kyste, il flotte dans l'intér. d'une cavité, à la paroi membraneuse de laquelle il est seulement fixé par la bouche , qui y exerce une succion assez forte pour y déter- miner la formation d un mamelon à vais- seaux capillaires très développés, et péné- trant souvent jusqu'à plus de la moitié de la longueur du corps, à l'intérieur duquel il se moule. Les lèvres, arrondies dans leur pourtour, peuvent fermer la bouche, en s'ap- pliquant l'une contre l'autre. On n'en a encore signalé qu'une seule espèce, l'^-i. amnii, qui se rencontre dans l'amnios des vaches; et c'est une raison suffisante pour que la caractéristique du g. ne puisse être admise que comme provisoire, f^. cysti- CERQUES et HYDATIDES. (L. D.Y.R.) ACROTHAMMUM, Nées (axpo?, au som- met ; ^afiviov, arbrisseau ). bot. cr. — Ce g. , que je n'ai jamais eu l'occasion d'étudier, a les filaments couchés , rameux , opaques et faiblement entrelacés les uns dans les au- tres. L'yi. violaceum, seule esp. qu'on en con- naisse , a été trouvée en Allemagne, parmi les mousses, au pied des arbres. M. Pries con- sidère ce g. comme une des nombreuses modifications qu'éprouve leif/yce/i/fw, avant de donner naissance à un champignon par- fait, f. ce mot. (LÉv.) ACROTREMA, Jack ( axpo;, au sommet; rp^jjia, cavité). BOT. PU. — G. rapporté à tort ou à raison à la famille des Dilléniacées. MM. Wight et Arnott [Prodr. Flor. Penim. Ind. II. p. C.) lui assignent les caract. sui- vants: Sépales 5. Pétales 5. Etamines 6; filets filiformes, courts; anthères adnécs, déhiscentes par 2 pores apicilaires. Ovai- res 3 , bi-ovulés, distincts. Péricarpe de 3 follicules uni-loculaiies. — Herbes acau- les; hampes nues, radicales. Fleurs en grappe. Ce g. , dont on connaît 2 espèces , appartient à l'Inde. (Sp.) ACROTRICHE ( à'xpoç, au sommet ; epî^, Tp'X°?) poil). BOT. PH. — G. de la famille des Épacridacées , tribu des Styphéliées, fondé par Pi. BroNvn qui en circonscrit ainsi les caract: Cal. 5-fide, 2-bractéé. Cor. infundi- buliforme, à segments terminés par des poils fascicules, réfléchis. Disque périgyne, sub- lobé. Drupe charnue, bacciforme, à 6 loges celluleuses. — Ce g., créé aux dépens du g. Siypltelia , Labill. , renferme une dizaine d'espèces; ce sont de petits arbustes, origi- naires de la Nouv. -Hollande, très rameux, à fleurs en épis courts, axillaires et latéraux, à fruits petits, globuleux, un peu déprimés. (C. L.) ACROZUS, Spreng. (axpo-, au sommet; o'Çoç, rameau ). bot. pu. — Syn. du g. Acro- nodia, Blume. (Sp.) " ACRYPHYLLUM. bot. pii. —Suivant Lindley {JYai. Sysi. of bot. ed 2) , ce serait un g. créé par Loureiro , et syn. du Rhyn- chosia; mais Loureiro n'ayant point signalé de g. de ce nom , il est à présumer qu'au lieu A' Acrypiiyllum Lour., il faut lire Arcy- phyllum, EUiot. (Sp.) ACT^A (àxTod'a, sureau), bot. ph.— Sy- non. latin d'AcTÉE. — C'est aussi un g. de la lamille des Dilléniacées, formé par Lou- reiro (Lindl. N. Sysl. Ed. 2. App.) et qui n'a point été adopté, parce qu'il en existai un autre du même nom dans la famille des Helléboracées.- C'est en outre un des nom- breux sjnon. du genre Tciraccra de Linné. (C. L.) * ACTÉBIE. Actebia [ àxTr , rivage ; j3im, je vis). IMS — G. de l'ordre des Lépidoptè- res, famille des Nocturnes, établi par Ste- phens dans sa tribu des Noctuides , et qui a pour type la Noctua prœcox de Linné. C'est un démembrement du genre Truchea d'Ochsenheimer. V. ce mot. (D.) ACTÉE. Actœa L., Fisch. et Mey. (àxTat'a, sureau), bot. ph. — G. delà fam. des Hellébo- racées, tribu des Helléborées, Sp., sous-tri- bu des Actéariées , Sp. Ce g. , avec lequel on en a confondu plusieurs autres très distincts {V. Trantvelteria [Renonculacées], Aciinos- pora, Boiropliis ^i Cimid fugu) , offre les ca- ract. suivants : Sépales 4, pétaloides, caducs dès l'épanouissement. Pétales (accidentelle- ACT ment nuls) 1 à G, pctils, longiicnienl ongui- culés, planes, caducs en même temps que les iHamincs (plus tard que les sépales). Étam. en nombre indéfini (20 à 40), toutes fertiles ; filets filiformes -spatules ; anthères siiborbiculaires, obtuses, latéralement dé- hiscentes. Ovaire solitaire, oblique, ovoïde, 6-12 ovulé; ovules horizontaux, opposés, bi- sériés. Stigni. gros, sejîsilc, adné, transver- salement oblong ou elliptique, oblique, subterminal , 1-sulqué. Péricarpe ovoïde ou elli|)soïde, non stipité, charnu, indéhis- cent, G-12-sperme , couronné par le stig- mate. Graines analropes, horizontales, op- posées, bisériées, non squamelleuses, fine- ment chagrinées, ;j-gones, plus ou moins comprimées bi-laléralement , convexes au dos. Embryon minime, obcordiforme. Les Aciées sont des herbes vivaces, à rhi- zome souterrain, rampant, et à tige simple, oligophylle. Les feuilles sont décomposées ou surdécomposées, à pétiole en général d'a- bord trifurqué. Les fleurs, blanchâtres et de grandeur médiocre, sont disposées en grappe terminale. Ce g., propre aux régions, soit froides, soit tempérées, de l'hémisphère sep- tentrional , ne renferme que 3 ou 4 espèces qu'il faudra peut-être réunir en une seule. Toutes les parties de ces végétaux sont véné- neuses , et aujourd'hui totalement négligées en thérapeutique. (Sp.) *ACTEGET0IV, Clum. bot. pu. —G. rapporté par son auteur aux Rhamnées , et par Don aux Célastrinées. Ses caracl. sont : Cal. infère, urcéolé, 4-denté. Cor. à 4 pé- tales. Etam. 4 , submonadelphes par la base, alternes avec les pétales; anthères incom- bantes. Ovaire 1-loculaire, 4-ovulé. Stigm. 2. sessiles. Baie subglobuleuse, 1-3-sperme. Graines apérispermées; hile saillant , bisi- laire ; radicule infère. — Arbrisseau sarmen- teux , armé d'aiguillons axillaires , géminés, horizontaux. Feuilles opposées, très entiè- res, grappes axillaires et terminales; fleurs petites, dioïques. On n'en connaît qu'une seule esp. qui habite Java. (Blume, Bijd.) (Sp.) • ACTEXE. Aclena (à priv. ; xtei; , tvo's , objet dentelé, peigne). i\s.— G. de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Ca- rabiques, tribu des Troncatipennes , établi par M. Dejean ( Catal., 3""^ édii.), qui n'en a pas publié les caractères. Il est fondé sur ACT 107 une espèce unique de Java nommée par M. Lucien Buquel, yl. airata. Ce g. vient immédiatement après le g. Orihogonius.[Y).) *ACTÉIV'ISTE ( 4ctenisi(i, àxTt'vtaToç, non peigné), ins. — G. de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes, établi par M. Dejean (CuiaL, ■)""■ édit ) ; mais dont il n'a pas donné les caractères. Il y rapjiorte 7 esp., toutes nommées par lui , dont 2 de Cayenne et 6 du Brésil. IMons n'en citerons qu'une, VA. inclauopicra Dej., de Cayenne. (D.) * ACTEIVODE. Aclenodcs ( àxTivotid/jç , étoile). INS. — G. de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Buprestides , établi par M. Dejean (3""^ édit. de son Calai.), qui n'en a pas donné les caractères. Il y rapporte 1 1 esp., toutes de l'Amérique , dont nous ne citerons qu'une seule, VA. bellulaHe'}. (D.) ACTÉ01\. Aciœon (Mythol.). moll. — L'animal que M. Ocken a pris pour type du g. auquel il donne ce nom a d'abord été dé- crit d'une manière incomplète par Montagu ( Tram. Soc. Linn. de Londres , t. 8) ; il pa- raît voisin des Aplysies. Malheureusement l'auteur anglais ne parle pas des branchies; il ne dit rien des organes de la génération , ni du rudiment testacé destiné à proléger l'appareil branchial. Sans avoir examiné de nouveau le Mollusque de Montagu [Apli/sia viridis), M. Ocken s'est cru autorisé à former pour lui un g. particulier qu'il place , on ne sait pourquoi, parmi les Gastéropodes pul- monés. Aucun Zoologiste n'a adopté l'opi- nion d'Ocken. Il paraît que M.Rissode Nice a découvert, dans la Méditerranée , un petit Mollusque qui, .'^i l'on en juge par les figu- res, est très voisin de celui de Montagu; mais les caractères que lui assigne M. Risso sont si peu en harmonie avec ce qu'on con- naît des Gastéropodes marins, qu'il est de toute nécessité de revoir et d'étudier avec soin ce Mollusque , dont il fait un g. Elysie. Comme on le voit, rien encore n'est certain sur le g. Actéon ; aussi, tout en le rappro- chant des Aplysies, M. Rang , dans sa bonne Monographie des Aplijsiens , a soin de ne l'admettre qu'avec doute. (Desii.) ACTÉOIV (AxToct'tov; Actéon; Mythol.). MOLL. — G. proposé par Montfort dans sa Conchyliologie sijsiémalique , pour des co- quilles auxquelles Lamarck a donné le nom de TornnicUe. Ce dernier genre a clé gé- 108 ACT néralemenl adopté, f^oy. ce mot. (Dksii.) * ACTEPIIILA (àxTfl, rivage;

'o/. Sijsi. édii. 2, p. 439) en donne les caract. suivants : Sépa- les 5. Pétales 6. Étam. en nombre indéfini ; anthères ciliées , extrorses. Ovaire à 22 loges pluri-ovulées; ovules bisériés; placentaire grand, central , fibreux cellulaire. Stigm. en même nombre que les loges , libres , clavi- formes, rayonnants. — Ce g., qui paraît à peine différer des Dillenia, n'est fondé que sur une seule esp. , qui habite l'Inde. (Sp.) • ACTIIVIE. Aciinia (àxTi'v , rayon ). polyp. — G. de la famille des Actiniaires , rangé par Lamarck dans les Radiaires Échinodermes, section des Fistulides, et par Cuvier, d'abord parmi les Acalèphes, mais plus tard (2"" édil. du règne animal) parmi les Polypes charnus ; ce qui est en elTet la véritable place qu'il doit occuper. M. Ehrenberg le place en tète de sa division des Polypes Anthozoaires. M. de Blainville , de son côté , lui assigne le même rang dans sa classe des Zoanlhaires. On ne peut, en elTet, méconnaître aujour- d'hui les rapports des Actinies avec les Poly- pes des madrépores et des coraux. Les Acti- nies, nommés aussi Orties de mer ou Anémo- nes de mer , à cause de leur contact brûlant et de leur aspect si semblable à celui d'une belle Anémone, se composant d'une masse 110 ACT charnue, contractile, plus ou moins coriace en deliors, et passant successivement de la forme d'un cylindre court à celle d'un conoide aplati ou d'une demi-sphère, ou même de- venant tout-à-fait globuleuse en se contrac- tant. Celte masse se lixe temporairement par sa base sur les corps marins , et se termine supérieurement pardes tentacules nombreux, plus ou moins allongés, entourant une ouver- ture centrale qui est la bouche, ou mieux l'orifice unique de l'eslomac, et servant à arrêter par leur simple contact les petits ani- maux marins qui viennent à les toucher en traversant les eaux. Le tégument, en se re- pliant à l'intérieur, forme la paroi de l'esto- mac qui ne se trouve fermé au fond que par la contraction de cette membrane, et peut, en temps convenable, livrer passage aux œufs ou aux jeunes polypes qui se sont développés entre le tégument extérieur et l'estomac. Dans cet intervalle se trouvent des lames ou cloisons imparfaites, parlant du tégument externe pour converger vers le centre, et formées d'un tissu fibreux assez résistant. A ces cloisons sont fixés les organes reproducteurs, consistant en une sorte de fraise ou en un cordon parenchymateux, plats, repliés un grand nombre de fois, munis de cils vibraliles et dans lesquels se développent les œufs. M. Wagner y a vu des tubes pelo- tonnés qu'il regarde comme les organes géni- taux mâles. Les Actinies se trouvent en grand nombre fixées aux rochers situés le long des côtes , à une faible profondeur. Les plus communes sont : l'Actinie rousse, A. rufa Lamk, ou A. equina L. , qui est large de 3 pouces environ ; et l 'Actinie coriace , A. se- nilis, qui est de même grandeur, mais dont la peau, au lieu d'être lisse et molle, est coriace et tuberculeuse. M. Ehrenberg l'a séparée des Actinies, ainsi que plusieurs espèces voisines , pour en faire le g. Cribrina [F. ce mol). Il en a en outre divisé les vraies Actinies en 4 genres, suivant la lon- gueur relative des tentacules, savoir : lo les Imcnucu, qui onl les tentacules très petits et très nombreux; 2° les Eniamœa, qui ont les tentacules intérieurs très forts, et les marginaux peu à peu ou progressivement plus petits; 30 les Alesacmœa, qui ont les tentacules moyens très forts, les internes et les externes plus petits; 4» enfin les Eciac- mœu , qui onl les tentacules externes très ACT forts, les moyens et les internes plus petits. A ce dernier groupe appartient une espèce que l'on mange en Provence et à Nice , et que M. Risso a nommée, pour cette raison, A. eduiis; elle est très molle, verte avec des teintes brunes sur le corps , et l'extrémité des tentacules, qui sont très longs, est sou- vent teinte de rose. (Dlj.) * ACTIIVOCAMAX ( àxTi'v , aoc, , rayon ; xx'ptaÇ, bâton ; allusion à la structure ). moll. — G. proposé par Miller [Mém. de la Soc. Géolog. de Londres), pour les Délemnitesqui n'ont pas de cavité alvéolaire. Comme on passe par des nuances insensibles des espèces à cavité, profondes à celles qui n'en ont pas, la plupart des Zoologistes ont rejeté ce g. pour en faire une simple section des Célem- nites. J^. ce mot. (Desii.) ACTIl\OCARPE.^c/2HocflC|J«?(àxTty,rvoç, rayon; xapuo;, fruit), bot. pu. — R. Brown {Prodr.Fl. IXov. Holl. 1 , p. 442) appelle ainsi un g. de la famille des Alismacées qui a pour type YAlismu Damasoninm de Linné; mais ce g. avait déjà été établi par Jussieu {Geu. PL 46), sous le nom de Damasonium , qui nous parait devoir être préféré. Il est vrai que Schreber a établi sous ce même nom un g. de la famille des Hydrocharidées qui a pour type le Siraiiotes alismoides de Linné; mais ce dernier g. a été appelé Oi~ lelia par le professeur L. C. Richard , dans son travail sur la famille des Hydrochari- dées. Le nom de Damasonium nous paraît donc devoir être restitué à celui qui a pour type VAlisma Damasonium L. V. Damaso- nium. (A. R.) * ACTmOCEIVIA ( àxTi'v , -voç , rayon ; xsvïj, vide ). BOT. PH. — C'est une section du g. Ce«/a, Commers. (J. D.) •ACTmOCÈRE. Aclinocera {kxzîv , Tvoç , rayon; x/jpJç, cierge; allusion à la forme). POLYP. — Nom donné par 31. de Blainville à une div. de la famille des Acliniens , carac- térisée par un corps fixe, cylindrique, al- longé, élargi aux deux extrémités, très con- tractile cl pourvu, à la circonférence du dis- que buccal, d'un àeu\ rang de tentacules plus ou moins pétaliformes.Ocken avait pré- cédemment établi un groupe semblable sous le nom de Cereus. (M. E.) • ACTIMOCULOA ( àxTiv , ~vo; , rayon ; X^ov), herbe verte), bot. pu. — Ce g. , pro- posé par Willdenow, dans (*i famille des ACT Graminées , est le même que le Chondro- sium de Desvaux. Foy. Chondrosium. (A. R.) ACTIIVOCLADIUM (âxn'v , rhoq , rayon ; xlâStov , petite branche), bot. cr. — G. de Champignons appartenant aux Mucédinés , établi par M. Khrenberg {Link. lahrb.p.^i) et caractérisé par des filaments épars, droits, roides et divisés en ombelles à leur extré- mité. Les spores sont simples , se détachent proniptement et se répandent çà et là. — LV/. rhodospermum, qui lui a servi de type , est d'une couleur rose très agréable. M. Eh- renberg l'a trouvé à Berlin sur le tronc d'un charme Ce g. , quoique parfaitement dis- tinct, a besoin d'un nouvel examen, parce qu'on ne connaît pas le mode d'insertion des spores sur les rameaux. On n'en connaît encore que 3 esp. qui ont, quant à la for- me , la plus grande analogie avec le Pe- nicUUim, dont les filaments sont cloison- nés , et les rayons formés de spores articu- lées. (LÉv.) * ACTIIX0CRI1\ITES (àxTi'v, rvoç, rayon ; xpi'vov, lis). EciiiN. — G. de Crinoides fossiles, établi par Miller pour des débris d'Encrini tes des terrains de transition , dont les pièces principales montrent au centre de leur face externe des côtes saillantes en étoile. Les ca- ractères indiqués d'après des morceaux plus ou moins complets sont les suivants : Co- lonne ou pédoncule cylindrique , traversé par un canal rond; bras auxiliaires épars ; bassin à i articles; 6 pièces costales primai- res, dont 5 sont hexagones et la 6""^ penta- gone; 11 pièces costales secondaires et in- tercostales; pièces ^capulaires penta-liexa- goncs ; 10 bras bimanes. — L'ouvrage de Goldfuss sur les pétrifications du Musée de lionn contient la description et la figure de quelques débris attribués à 9 espèces dis- tinctes, dontfj, nouvellement établies par l'auteur sur de simples fragments de la co- lonne, pourraient bien n'être que des va- riétés plus ou moins noueuses ou épineuses. (Diij.) ACTINOCYCLUS ( àxn'v , Tvo; , rayon ; xvxÀoç, cercle), bot. foss. — G. de la fam. des Bacillariées, qui n'a été trouvé jusqu'à ce jour qu'à l'état fossile dans les tripolis d'O- ran. Il est ainsi caractérisé par Ehrenberg, dans son grand ouvrage sur les Infusoires : Animal delà famille des Bacillariées, libre. ACT 111 ayant une carapace* simple , bivalve (sili- ceuse), déforme cylindrique (discoïde), di- visée à l'intérieur par plusieurs cloisons rayonnantes, se multipliant par division spontanée, imparfaite, en forme de chaîne. — Ce g. ressemble aux articles détachés de plusieurs esp. de Gnillonella; mais il paraît toujours i.solé et libre. Cependant, comme on ne le connaît qu'à l'état fossile, on peut douter si, dans l'état de vie, les disques nummuliformes qui le constituent n'étaient pas empilés les uns sur les autres, comme dans les Gaillonelles, de manière à former un filament cylindrique se séparant en arti- cles libres à une certaine époque de leur vie. Ehrenberg en décrit 2 esp.; 1'^. sena- rhis, d'environ -L à ^ de ligne dediamclro, est divisée en six compartiments par les cloi- sons rayonnantes; l'autre, A. ocionanus , est divisé en 8 compartiments par 8 cloi- sons rayonnantes, et atteint ~ de ligne en diamètre. (Ad. B.) * ACTIMODAPHIVE (axTiv , rvoç , rayon ; (îa'îpvv) , laurier), bot. pu. — G. de la famille des Laurinées, tribu des Tétranthérées, fon- dé par Nées (in fVcdlich, Pi. An. mr.) , qui lui assigne les caract. suivants : Fleurs dioi- ques , naissant en nombre d'une gemme im- briquée. Cal. à 6 segments égaux, membra- neux ou chartacés, persistants jusqu'au point de division , ou caducs jusqu'à la base. Dans les fleurs mâles : Étam. 9, bisériées; touies fertiles ; fi extérieures nues à la base ; -3 in- térieures pourvues à la base de glandules binées, sessiles ou stipitées ; anthères oblon- gues, introrses, quadrilocellées, déhiscen- tes par autant de valvules ascendantes , ovaire rudimenlaire. Dans les fleurs fe- melles : Etam. stériles, spatulées, semi-sa- gittées ou pétaloïdes; ovaire uniloculaire, uniovulé; style un peu épais; sligm. dis- coïde, sinué; baie monosperme, envelop- pée par le tube calicinal cyalhiformcelmuni d'appendices résultant des segments laciniés du limbe. — Ce g. , auquel on a réuni le g. Jozosie du même auteur, comprend plusieurs espèces des g. TelraiUlicra , Wall., et fJlsœa, Bl.; ce sont des arbres de l'Inde , à feuilles rarement alternes, plus souvent agrégées ou verticillées par intervalles, penninervées, ou subtripli-rnultiplinervées, à fleurs panicu- lées, fasciculées ou en grappe. Les ombel- lules des faisceaux sont enveloppées avant 112 ACT l'anthèse par les squamules d'une gemme axillaire. (C. L.) * ACTIA^ODE. Aciinodium, Schauer (àx- TivoEio-^'; , semblable à des rayons), bot. pu. — G. de la famil e des Myrlacées ; tribu des Chamélauciées, DC. L'auteur de ce g. en donne les caract. suivants ( Lindley, Nai. Sysi. édit. 2, p. 440) : Fleurs capilellées , ac- compagnées chacune d'une bradée basi- laire; les bractées de la série la plus externe plus larges que les suivantes ; les pédlcelles qui naissent à leurs aisselles sont stériles, allongés, tri- ou pluri-bractéolés au som- met , et forment une sorte de rayon autour du capitule. Tube calicinal urcéolé, adhé- rent jusqu'au-delà du milieu, à 4 angles ai- lés; limbe à 4 lanières linéaires, très étroi- tes, conniventes, persistantes. Pétales 4, ova- les, connivents , membranacés , persistants. Étam. 8, toutes fertiles, rapprochées 2 à 2; filets subulés, plus courts que la corolle; anthères globuleuses, basifixes. Style sail- lant, capillaire, glabre. Stigmate poncti- forme. Fruit inconnu.— Arbuste nain , grêle, ayant le port du Diosma virgata. Feuilles imbriquées, lancéolées, mucronées, ponc- tuées. Ce g., que M. Schauer dit voisin du Geneiijllis , appartient à la Nouv.-Hollande ; et n'est fondé que sur une seule espèce. (Sp.) * ACTIIVODEÎVDIIE. Actinodendron (àx- TÎv , Tvoç , rayon ; èhSpov , arbre), polyp, — f^. Syn. d' Actinodendron. (M. E.) * ACTIIV'ODEIVDROIM (Axtiv, ~vo;, rayon; dVv^pov, arbre).poLYP.-G. établi par MM. Quoy et Gaimard pour des Actinies dont les ten- tacules simples, très longs, sont munis de papilles vésiculeuses latérales qui les ren- dent branchus. Le disque est en outre muni de tubercules suceurs. On en connaît 2 esp., l'une ( A. alnjonoideum ) des îles des Amis , l'autre [A. arboreum) de la Nouv. -Guinée, qui sont remarquables par leur taille gigan- tesque , relativement aux autres Actinies, car elles ont souvent plus d'un pied de large. (Diij.) ACTI\ODERMIUM (àxTi'v , rvoç , rayon ; <îippa, peau). BOT. CR.— M. Nées, dans son Sifstema dur Pilze , a donné ce nom à une espèce de Geasirum, dont M. Link avait fait auparavant le g. Sierrebeckia, qui lui-même ne pouvait subsister , puisque Willdenow avait déjà décrit sous ce nom un g. des Phanérogames, f^. Geastrim. (Lév.) ACT * ACTIIVODIIJIM, Schauer. bot. pu. — r. ACTINODE. * ACTIXODOIM (àxTiv rayon; hêo-ic, dent). BOT. CF. — G. de la famille des Alousses créé par Bridel [Musc.) et qui semble devoir être réuni au g. Aciinodoniium, Schwaegr. J^. ce mot. (C. L.) * ACTIIVODOIMTIUM (âxTév, rayon; è- (îovç, (îovToç ,dent). BOT. CB. — G.deMonsses, de la division desPleurocarpes et voisin des Leskées, ainsi caractérisé par M. Schwœgri- chen (iS'«pp. 2. Pan. 2. p. 75. t. clxxiv. fig. 12, 13, 14, 15, 16): Péristome double, com- posé, l'extérieur de 16 dents étalées, l'inté- rieur d'autant de cils aussi longs que les dents, dressés et partant d'une membrane très étroite qui leur sert de base. Coiffe mi- triforme, laciniéeen son bord. Capsule égale dépourvue d'anneau. Fleur hermaphro- dite latérale. Anthères nombreuses. Pis- tils dont un seul fertile, moins nom- breux, dépourvus de paraphyses. — Ces Jlousses ont le port des Leskées; elles sont remarquables par leurs tiges courtes, cou- chées, rameuses, à rameaux légèrement comprimés. Les feuilles sont serrées, entière- ment binervées. La capsule, longuement pé- donculée, est étroite et dressée; l'opercule, assez long, est aciculaire. — Elles vivent sur la terre dans l'Archipel indien. Une seule espèce, propre à l'île de Java, compose le g. Selon Bridel , ce g., voisin de VAnacampto- don , en diffère par sa coiffe mitriforme, par les dents de son péristome interne , unies à la base, au moyen d'une membrane; enfin par ses fleurs hermaphrodites. (C. M.) *ACTlIVODURA (âxrt'v, rvoç , rayon ; oupoc, queue), ois. — G. nouveau de Gould {Pro- ceed. 1836), démembré du g. Jitrdiis,et ayant pour caractères : Bec arqué , com- primé, à mandibule supérieure échancrée ; narines basales linéaires , recouvertes d'une large membrane; ailes courtes, concaves, à rémiges molles, la 1^" très courte, les 4""^ et 5""^ les plus longues; queue allongée, étagée, à rectrices molles ; tarses longs; doigts grands, surtout le pouce et son ongle; plu- mage mollet et peu serré ; les ailes et la queue sont barrées et les espèces-types sont hup- pées. L'auteur en décrit une seule espèce, du Népaul, sous le nom d'A. Egenoni. (Lafr.) * ACTIiMOLEPIS ( àxTt'v , rvoç , rayon ; /firt'ç, écaille; les akènes du rayon étant sur- Acr ACT 113 montï's dï'caillcs aipu^s). nnr. pu.— Ce p. a été établi |)ar M. De Candollo sur une petite plante originaire de la Californie, à tiges grêles, aranéeuses au sommet, à feuilles op- posées, ovales, entières à la base, obtuses et 6-dentées au sommet. Les capitules, qui naissent à l'aisselle de ces feuilles , sont soli- taires, ramassés, petits, et i)ortent des fleurs jaunes. Ce g., encore imparfaitement connu, ne renferme qu'une espèce. M. DeCandoIle le caractérise de la manière suivante : Cajjil. pluriflores; fleurs du rayon "î-.^-ligulées, fe- melles; celles du disque tubuleuses, à 5 dents, bisexuées ; les Heurs mâles ont leur style avorté. Involucre ovale -oblong, en- touré à la base de quelques bractées folia- cées, couvertes sur le dos d'un duvet toraen- leux et mou. Réceptacle étroit , dépourvu d'écaillés. Ligules larges, courtes, 2-3-den- lées. Style bifide et exsert. Les fleurs tu- buleuses, cylindriques inférieurement, se di- latent au sommet , renferment des anthères blanches et un style presque nul ou simple, terminé par une petite tète. Fruits oblongs, légèrement anguleux; ceux du rayon pubes- cents, toujours surmontés d'une aigrette for- mée par environ 5 écailles scarieuees , ai- guës , tandis que les fleurs du disque en sont dépourvues. (J. D.) • ACTIXOLOBE. Aciinoloba fàx-fv , Tvo,-, rayon; XoSo;, lobe), polvp. — G. delà fa- mille des Actiniens ou Zoanthaires, éta- bli par M. de Dlainville et caractérisé de la manière suivante : Corps déprimé, très élargi à sa base et plus ou moins lobé à son disque buccal, couvert de tentacules très courts et presque tuberculeux. Ce g. a pour type l'A. œillet [A. Dianilms Ellis). (M. E.) • ACTIXOMERIS ( àxr'v , "voç , rayon ; Htpi'ç, partie; les fleurs sont incomplètement radiées), bot. pn. — C'est le nom donné par Nuttal à plusieurs plantes de la famille des Composées, originaires de l'Amer, septen- trionale et ayant appartenu au g. Coreop- sis, L. Elles ont pour caractères : Capitules radiés, muUiflores; ligules neutres, en petit nombre (4-s^, allongées et 1-sériées. Fleurs du disque hermaphrodiies,tubuleuses, à 5 dents. Involucre formé par 1-3 séries d'écaillés fo- liacées, aiguës, de grandeur inégale. Récep- tacle i)etit, convexe, couvert d'écaillés qui embrassent le bord des fruits. Rameaux des styles appendiculés. Akènes comprimés , T. 1. bordés par une aile étroite et surmontés par deux arêtes triangulaires, persistantes et presque lisses. — Le g. Aclinomcris se com- pose aujourd'hui d'une dizaine d'espèces , particulières àlAmériqucseptenlrionale. Ce sont des herbes vivaces ou bisannuelles, à tiges dressées et à feuilles scabres et décur- rentes, à capitules en corymbes, et à fleurs jaunes.Ce g. diffère des Corenpsis par la forme des akènes , et des l^erbesina par ses rayons neutres. On cultive au jardin du Muséum de Var\S,\csA.allcritifoii(i,lclraiucra, etc.(J.D.) ACTI\Ol\EMA(àxT.'v,rvc.ç,rayon;v~,ntx,fil). BOT.CR. — G. deChampignonsbissoides, créé parPersoon [Mycolog. Enrop.). Il se compose de fibres solides, rameuses, parsemées de tu- bercules , et s'étendant sous forme de rayons du centre à la circonférence. Ces fibres adhè- rent très intimement à la surface sur laquelle elles se sont développées. 0:i ne connaît pas encore les organes de la fructification ; mais il est probable qu'ils existent dans les nom- breux tubercules qu'on y observe, quoique Persoon n'y ail trouvé ni thèques, ni spores. l'A. Cratœgi se trouve très abondamment à la fin de l'automne sur les feuilles de l'A- lisier, où il forme des taches noires assez étendues.L'^.ca«//co/«m se rencontre sur les tiges des grandes Ombellifèics; mais il est assez rare. On pourrait, jusqu'à ce que la fructification des uns et des autres fût par- faitement connue , le réunir sans inconvé- nient aux genres Doihidea elAstcroma avec lesquels il a la plus parfaite analogie. (Lév.) 'ACTl^OVE. A ciinopus (àxrc'v, ~joç, rayon ; •Ko^i, pied). ARACHM. — G. de la famille des Aranéides, tribu des Théraphoses , éta- bli par Perty avec ces caractères : Yeux au nombre de 8 , formant un groupe dilaté transversalement sur le devant du céphalo- thorax, entre les mandibules : 3 de chaque côlé formant un triangle dont l'angle le plus aigu est dirigé en avant; les 2 autres situes entre les latéraux antérieurs sur une ligne transverse. Lèvre allongée , étroite, s'avan- çant entre les mâchoires : ces dernières di- vergentes, allongées, fusiformes. Palpes très allongés, pédiformes, insérés latéralement à l'extrémité des mâchoires. Pattes grosses, courtes et renflées. Les espèces, qui compc- .sent ce g., sont des Arachnides chasseuses qui courent après leur proie, et se creusent des souterrains qu'elles garni..) •ACTI\'OTIIYRIU!W («xTt'v, rvoç, rayon ; Svptô:;, bouclier), bot. pu. — G. deCliampi- Knûns(Knnze, Myc. Ilcfi. 2, p. 81.). de l'or- dre des Xylomacés, et parlailcmenl distincl. Le périlhécium en forme de bouclier est membraneux, inné, com|)osé de libres unies les unes aux autres, et qui , sous le micro- scope, divergent du centre à la circonférence. A l'époque de la maturité et dans les temps humides, ce Périlhécium se détache comme une écaille et laisse à découvert une couche composée de spores allongées, fusiformes et transparentes. — VA. (jraminit, seule es- pèce connue, croît au printemps sur les gra- minées; son plus grand diamètre ne dé- passe pas une demi-ligne. (Lév.) * ACTI]\OTUS (àxTcvojTÔç, rayonnant), por.vp. — Gravenhorst a formé ce nouveau g. de Polypes à polypiers pour une esp. qu'il a trouvée sur les bords de la mer, aux en- virons deTrieste, et qu'il a nommée A. coc- cinciis. Les caract. qu'il assigne à ce g. sont: Partie pierreuse cylindrique, fixe, bifour- chue à l'exlrémilé ; orifice terminal des branches infundibulaires; strié en rayons. (G. d'O.) ACTIIVOTUS. BOT. rir. — V. Actinote. ACTÏXOZOAIRKS. yîctinozoa (àxT.'v, rvoç rayon ; ÇJSov , animal). — zooph.M. deBlain- ville donne ce nom à l'euibranchement ou type du règne animal, qui comprend tous les Piadiaires proprement dits et se compose par conséquent des Echinodermes, des Aca- lèphes et des Polypes, f^. le mot radiés. (iM. E.) • ACTIIVURUS ( àxTc'v , rayon , oùpà , queue), svstoi.. — G. voisin des Rotifères, établi par Ebrenberg dans sa classe des Pio- tateurs, section des Rotateurs nus à dou- ble roue, famille des Philodinés. Il est ca- ractérisé par sa queue divisée à l'extrémité en trois pointes égales; ce qui, avec les 2 autres pointes latérales qui se trouvent un peu en avant, forme une queue à h pointes. Les mâchoires sont d'ailleurs semblables à celles des Rotifères , et les yeux sont égale- ment placés en avant; de !;orte que la seule différence paraît être dans la i)ointe mé- diane , qui répond à la ventouse terminale ACli 115 de la queue du Rotifère. Une seule espèce est décrite sous le nom A'Aciimirus Ncpiuni. Sa longueur peut aller jusqu'à ' de millimè- Ire. (i),.j.) * ACTORE. Adora (àxT-^', rivage ; ôpo; , bord; qui habite les bords de la mer. Ici et dans le mot suivant, il eût fallu écrire Ac- fliorc). IMS. -G. de l'ordre des Diplères, div. des Brachocères, subdiv. des Dichœtcs, famille des Athéricères, tribu des Muscides , section des Acaliptères, s. -tribu des Ulidicns. Ce g., établi par Meigen, adopté par Latreille et par M. Macquart, ne renferme qu'une seule esp. ( VA. œ.siuum ) , remarquable par l'en- semble de son organisation, et surtout par sa manière de vivre; car, jusqu'à présent, on ne l'a trouvée que sur les bords de la mer, et même sur l'écume des flots, dans le nord de l'Allemagne et en Ai;g!ctcrre. Le g. Aciore a pour caract. : Corps allongé. Tête assez grande; trompe épaisse; palpes élargis; face nue, un peu inclinée, allon- gée en dessous, présentant des fossettes an- tennaires et plusieurs petits sillons longi- tudinaux; épistome non saillant, et dé- pourvu de soies ; front fort large , plat , ob- tus, avancé; quelques soies sur le vertex. Antennes avancées obliquement ; 3"" article tentaculaire , un peu transversal. Abdomen allongé, de 6 segments distincts; organe sexuel peu développé. Pieds velus, à l'ex- ception des jambes intermédiaires; cuisses assez épaisses ; pelotes des tarses élargies. Ailes grandes ; bord extérieur muni de soies le long de la tunique médiastine. (D.) * ACTORE («xT-o', rivage; opoç , bord.) — INS. — G. de la famille des Coréens, groupe des Anisoscélilcs, de l'ordre des Hémiptères, ayant pour caractères essentiels la forme li- néaire du corps; la tête obtuse antérieure- ment; les antennes dont le 1" article est plus court que la tête; le corselet cylindri- que; les cuisses renflées et les jambes très grêles. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, c'est VA. fossutarum {Hydromc- Ira fossutarum Fab. ) qui se trouve dans la France méridionale, où il habite le bord dos eaux. (Bl.) ACLLEATA { Aculcalus , qui est muni d'un aiguillon), ms. — Section établie par Latreille dans l'ordre des Hyménoptères. /'. Poute-Ai(,(;ii,lon. (Bi..) •ACLLÉIFORME. Aadeifonim ( Acu^ ACU ADA leiis, aiguillon ; forma, forme). 6e dit 1", en botanique des rameaux raides et aigus, des stipules persistantes, raides et pointues, etc., qui ressemblent à des aiguillons; tels sont les rameaux du prunellier, les stipules de l'épine-vinette et du groseiller à maquereau; 2", en zoologie, des écailles de certains pois- ïons qui ont la forme de pointes recour- bées, etc. (A. R.) ACUMINÉ. Acuminalits. bot. ni. — On appelle ainsi une feuille, un pétale ou tout autre organe végétal foliacé, qui se termine brusquement en pointe à son sommet, c'est- à-dire dont les deux bords, après avoir in- sensiblement convergé l'un vers l'autre, se prolongent pendant quelque temps pour for- mer une pointe plus ou moins allongée et dis- tincte. Il est important de ne pas confondre une feuille acuminée [folium acuminatum) avec une feuille simplement aiyuê ( folium acuium ). Dans cette dernière , les 2 bords convergent insensiblement l'un vers l'autre, jusqu'à ce qu'ils se rencontrent pour former une pointe; ainsi le Noisetier a des feuilles acuminées et le Laurier rose des feuilles ai- guës. — Se dit aussi en zoologie, des ailes des Insectes lorsqu'elles se terminent en pointe aiguë et prolongée. (A. P..) ACUNA ou ACUNIVA [P. d'Acuna, Espa- gnol, zélé promoteur de la botanique), bot. PII.— Ce g. , fondé par Ruiz et Pavon, dans leur Flore péruvienne, pour 2 plantes de la famifle des P>icacées , a été réuni depuis au g. Bejaria ou Befaria de Mutis. (C. L.) 'ACIIPALPE. Acupalpiis (acus , aiguille , pointe; palpo, je touche), ixs. — G. de Co- léoptères pentamères, famille des Carabi- ques, tribu des Harpaliens, établi par La- treille dans ses derniers ouvrages et adopté par M. Dejean, qui, dans le 4'"<^ volume de son Species, le caractérise de la manière suivante : Les 4 premiers articles des 4 tar- ses antérieurs assez fortement dilatés dans les mâles, et triangulaires ou cordiformes. Dernier art. des palpes allongé , légèrement ovalaire et terminé en pointe. Antennes fili- formes. Lèvre supérieure en carré moins long que large. Mandibules peu avancées, arquées et assez aiguës. Une dent simple au milieu de l'échancrure du menton. Corps oblong, plus ou moins allongé. Tète or- dinairement triangulaire , quelquefois ar- rondie , rétrécic postérieurement. Corse- let plus ou moins carré, cordiforme ou ar- rondi. Élytres plus ou moins allongées et presque parallèles. — Ce genre est très nom- breux; M. Dc'jean y rapporte 49 espèces dont la plupart étaient réparties aupara- vant dans les genres Sienelophus et Trechus. Les Acupalpes sont ordinairement de cou- leur brune, rarement noirâtre. On les trouve communément dans les endroits humides, sur le bord des rivages, dans le sable, sous les pierres et les débris des végétaux. Le plus grand nombre appartient au nord de l'Europe et de l'Amérique. Nous n'en ci- terons que 2 : \'A. rujilliorux Manncrhcim, de la Finlande, et Y A. exiguus Dej., de la Sibérie. (D.) ACURIMIER. BOT. PII. — Ce mol , dans quel- ques parties du midi de la France, est syno- nyme de Cornouille. V. ce mot. (C. L.) ACUSCHI. MAM. — Syn. d'Acouchi dans les auteurs systématiques. (C. d'O.) * ACUTAKGULÉ. Acutangulalus [aculus , aigu ; angulus , angle ). bot. — Se dit de tout organe qui offre des angles aigus. Cette expression estrinversed'0/^/«vrtH{/((/ti. (A. R.) •ACUTIFOLÏÉ. Aculij'olius [uculum , aigU; folium, feuille), bot. — Epithète peu usitée, qui qualifie les plantes dont les feuilles sont aiguës , c'est-à-dire terminées en pointe ; c'est le plus grand nombre. (C. L.) • ACUTILABRES. Aculilabri. ( acuium , pointu; labrum , lèvre), aracii. — Epithète employée par M. Walckenaër pour désigner de petites divisions d'Aranéides dans les g. Sphodros et DrassHS. (H. L.) "ACUTILOBÉ. Aculilobalus{acutus, aigu , lobus, lobe, division), bot. — Adjectif peu usité, qui qualifie les feuilles dont les lobes sont aigus , conmie celles des Passiflorées , de ([uelqucs Renonculacées , Papavéra- cées, etc. (C. L.) * ADA {a^y., Dor, pour â(îy), mort; enfer; on aurait dû écrire Hada). ois. — Nouveau g. formé par M. Lesson dans son Traité d'Orni- thologie, pour quelques esp. de la famille des Gobe-Mouches, et synonyme du g. Blechro- pus de Swainson {Monogr. des Gobe-mouches ou Fhjcaichers ) ; ses caractères sont : Bec triangulaire en cône allongé , mais un peu déprimé , à arête supérieure arrondie ; na- rines arrondies , ouvertes dans la substance cornée du bec, recouvertes, ainsi que sa base, de soies assez épaisses et divergentes; ailes AUA obtuses ou sub-obluscs, à rémiges primaires de longueur médiocre ; queue arrondie ; tar- ses et doigts assez dévelopijés, annonçant des esp. marclu'uscs. Quatre ou .'> esp., dont le Mouclierolleà bec bleu de Vieillot, ou Suiriri noir à bec bleu de cield'Azara, composent oc petit groupe et se font remarquer par un plumage entièrement noir, sauf une tache d'un blanc |)ur sur les barbes internes de quelques rémiges, cl qui n'est visible en dessus que lorsque l'aile est déployée. Les seuls renseignements de mœurs que nous ayons sur ces oiseaux, se bornent à ce qu'A- zara nous a appris de son Suiriri noir à bec bleu qui, d'après lui, est un oiseau buis- sonnier , se tenant sur la lisière des bois , saisissant les insectes au vol et descendant quelquefois à terre pour les y prendre. Nous regardons ce petit groupe comme servant de transition entre les Gobe-mouches sylvains et les Gobe-mouches marcheurs ; de plus nous partageons l'opinion de M. Swainson, qui en exclut le ïraquel à lunettes ou le Clignot de Vieillot, malgré ses grands rap- ports de coloration. Ses tarses bien plus dé- veloppés, sa queue plus courte et carrée, ses ailes surobluses et surtout ses mœurs maré- cageuses l'en éloignentsuffisamment. (Lafr.) ADAMAIVTIIV [Spath] ( à^aaavr.vo;, de diamant; â priv. ; «îauiajaj , je dompte ). Mi.\. — Nom sous lequel on a désigné d'a- bord , en les considérant comme formant une espèce à part , les variétés de Corindon opaques et clivables en rhomboèdre, qui nous viennent de l'Inde et de la Chine. f^. CORINDON. (Del.) ADAMAS (à'îaVoc; , diamant, plus ancien- nement: acier; âpriv. ; (îafjLâÇco, je dompte). MIN. — Nom du diamant chez les Grecs et les Romains. Ce nom , qui veut dire invin- cible, fait allusion à la grande dureté de cette substance, laquelle surpasse celle de tous les autres minéraux. (Del.) ADAMBÉ ou ADAMBOÉ. yédambea , Lamk. bot. pu. — G. ou s.-genrc de la fa- mille des Lylhrariées ou Lythracées; il dif- fère des Lmjersirœmia , auxquels le réunis- sent la plupart des auteurs, par un calice longiludinalement plissé et sillonné, ainsi que par des élamines isomètres. (Sp.) * AD.VMIA, Wallich. eot. i>h. — G. de la famille des Saxifragarées, tribu des lîy- drangéc* ,J)C. — Wallich [ Teni. Flor. JYc- AIM 117 pul. p. 4f)) lui assigne les caractères sui- \ants : Calice adhérent, à 6 denticules sé- parées par des sinus obtus. Pétales 5. Éla- mines 10. Ovaire semi-supère. Styles 5, ter- minés chacun par un stigmate claviforme , subbilobé. Baie subquin(juéioculaire , po- lyspcrme, couronnée par les dents calicina- les. Graines petites, piriformes, striées. — Arbrisseaux; feuilles opposées, pétiolées, non stipulées. Inflorescence terminale, co- rymbiforme , subtrichotomc , muUiflore. Fleurs non bractéolées, d'un bleu tirant sur le rose. Baie petite, globuleuse, de couleur bleue. — M. De Candolle {Proilr. vol. 4, p. 10) présume que ce g. n'est pas suflisamment distinct du Cyaniiis. On n'en connaît qu'une espèce, indigène au Népaul, et qui se cul- tive depuis quelques années en Angleterre , comme arbuste d'ornement. (Sp.) * ADAiMSIA , Willd. bot. pu.— Syn. du g. Piischkinia. (Sp.) ' ADAMSIA, Fisch. bot. pu. — Section des Béiioitcs ou Geum. (Sp.) ADA]\S01\1A , L. (Dédié à Adanson , cé- lèbre botaniste du 17"'^ siècle), vulgaire- ment Baobab, bot. pu. — G. delà famille des Sterculiacées , tribu des Bombacées, Endl. (famille des Bombacées , Kunth; famille des Malvacées, tribu des Bombacées, Baril.). Les caractères de ce g. sont les suivants [Hooker, in Bot. 3Ia(j. sub. lab. 2791. Schoit et Endl. Melet. Bol. \ , p. .30) : Calice co- riace, cyathiforme, non persistant, profon- dément quinquéfide; lanières oblongues, révolulées. Pétales 5, ovales-arrondis. Éla- mines très nombreuses, monadelphes , ré- volulées, soudées jusque vers leur milieu. Androphore tubuleux , évasé au sommet ; filets terminaux, grêles, étalés; anthères rénjformes, mobiles. Style très long, ascen- dant. Stigmate pelle, multifide, rayonnant. Péricarpe gros, indéhiscent, ovoide, li- gneux, 10-14-loculaire; loges polyspermes, remplies d'une pulpe farineuse, qui se sé- pare, par la dessiccation, en quantité de polyèdres monospermes. Graines rénifor- mes, très dures. — Arbre à tronc peu élevé, mais acquérant avec l'âge une grosseur dé- mesurée. Feuilles digitées , 3-7-folioIées ; folioles péliolulées, coriaces; pétiole.. lo»g, cylindrique. Stipules petites, caduques. Pé- doncules solitaires , axillaires , uiiillores , pendants, bi- ou tri-bractéolés au sommet; 118 ADA ADE bractées éparses, linéaires, caduques. Fleurs très grandes. Calice verdàtre à la surface interne. Corolle blanche ainsi que l'andro- phore. Filets des étamines rabattus en forme de parasol. Anthères rougeâtrcs. Ce fameux colosse végétal constitue à lui seul le g. ^damonia. Cet arbre, d'abord observé par Adanson dans la Sénégambie, a été retrouvé depuis au Soudan , au Dar- four et dans l'Abyssinie. Son tronc acquiert jusqu'à 25 pieds de diamèlre , et, d'après les calculs d'Adanson , dont l'exactitude pa- raît d'ailleurs assez douteuse, des millins d'années sont nécessaires pour que l'arbre parvienne à ce monstrueux développement. Ce tronc immense est couronné d'un grand nombre de branches étalées horizontale- ment, remarquables par leur grosseur, et plus encore par leur longueur, qui est de 60 à GO pieds; d'où il résulte que souvent leur propre poids en entraine l'extrémité jusqu'à terre; aussi l'arbre, vu de loin, se présente-t-il sous la forme d'une masse hémi- sphérique assez régulière, de (iO à 70 pieds de hauteur, et dont le diamètre a le dou- ble. Quant aux racines, qui courent pres- que à fleur de terre , leur longueur est en harînonie avec celle des branches. Adanson estime qu'elles s'étendent jusqu'à la dis- tance de ir;o pieds. L'écorce et les feuilles du Baobab possè- dent des vertus émollienles qui les font fré- quemment employer par les nègres du Sé- négal. Le fruit, nommé vulgairement p«!« de sin(je, fournit aux Africains, dans la chair fongueuse qui enveloppe les graines, un ali- ment qu'ils estiment beaucoup. L'écorce li- gneuse de ce fruit et le fruit lui-même, lors- qu'il est gâté, servent aux nègres à faire du savon, en tirant la lessive de ses cendres, et en la faisant bouillir avec de l'huile de palmier. Enfin, les habitants du Sénégal ont coutu- me de déposer dans les troncs creux du Bao- bab, les cadavres de ceux qu'ils jugent in- dignes des honneurs de la sépulture. (Sp.) ADAPIS. MAM. Foss. — Nom employé quel- <|uefois pour le Daman et que Cuvier a ap- pliqué à un Pachyderme fossile d'une taille un peu moindre que celle du Daman , et dé- couvert par lui dans le plâtre des environs de Paris. Il avait à chaque mâchoire 4 incisi- ves, 2 canines et l't molaires en séries conti- nues. Les collines pointues de ses dents le rapprochaient jusqu'à un certain point des Inse(îtivores. (L. d.) ADDUCTEUR [Ad, vers; ductor, con- ducteur). ASAT. — Nom de plusieurs muscles qui rapprochent de l'axe du corps une par- lie qui en avait été écartée; ex. : adducteur de l'œil, adducteur de la cuisse , etc. (C. d'O.) •ADDUCTORES(^fM»co, j'amène), bot. CR. — Iledwig appelait ainsi les pistils avortés qu'on rencontre souvent le long ou au bas de la gaine, d'où part le pédoncule qui sup- porte la capsule dans les Mousses. C'est ce que M. BischoCf désigne sous le nom d'Ar- clicfjovcs. y. ce mot. (C. M.) ADÈLE. Adela. ins. — G. de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu des Tinéiles , établi par Latreille et que nous caractérisons ainsi ( Hisi. nalur. des Lépidoptères de France ) : Palpes inférieurs grêles , cylindriques, de la longueur de la tète et très garnis de poils. Trompe longue. Antennes très rapprochées à leur base, très longues, et se terminant en un fil impercep- tible dans les mâles ; dans les femelles , beau- coup plus courtes et garnies d'écaillés qui les épaississent dans une grande partie de leur longueur. Tête petite , presque pyrami- dale avec les yeux gros et presque contigus dans les mâles. Corselet ovoide. Abdomen cylindrique, court et tronqué dans les mâ- les, plus long et conique dans les femelles. Pattes postérieures longues et plus ou moins velues , suivant les espèces. Ailes supérieu- res, elliptiques; ailes inférieures plus cour- tes et ayant à peu près la même forme. Tou- tes les quatre garnies d'une frange courte. Ce g. est un démembrement des Aluciles deFabricius, qui formaient un groupe assez incohérent ; ce dont cet auteur s'est aperçu lui-même, en divisant depuis ses Aluciles en 2 g., comme l'avait fait Latreille; mais, ^ans tenir compte du travail de ce dernier, il con- serva le nom d'Alucite aux Adelcs de l'en- tomologiste français, et imagina le nom d'T'psolophe pour l'appliquer aux espèces auxquelles Latreille avait religieusement conservé celui dAluciic. — Les Adèles sont des Lépidoptères très petits, ornés, la plu- part, de couleurs métalliques très brillan- tes. Ils se reconnaissent au premier coup d'œil à la longueur démesurée de leurs an- tennes et à leur port de friganes. On les ren- contre au printemps dans lesboi?, voltigeant ADE ADE 119 en (roupc autour des buissons. Leurs clie- iiillcs, encore |)eu connues, vivent dans des fourreaux portatifs, revêtus extérieurement de frat^nients de feuilles. — Un grand nom- bre d'Adélcs sont (igurées dans l'ouvrage d'Ilubner, ainsi que dans illisioirc naiurelle (Us fjp'ulopicrcs de France. Nous n'en ci- terons que deux : 1° la Coquille d'or de (ieoffroy, qui est V^iluciid Dcijccrelladc Fa- bricius ou l'Adèle Dégéerelle de Latreille; '2" l'Adèle riéaunïurellc, Adda llcdumnrdla de Latreille, qui est la Teigne noire bronzée de (îeolTroy, ou WAludla lieamnarella dc Fabricius, laquelle sert de tj pe au g. dont il s'agit. (D.) ADELIA (à^nXoç, inapparent; plantes à fleurs peu a|)parentes ). nor. rir, — Ce nom a été donné , ainsi que celui dc Bernar- dia, par 1*. Brownc à un g. de la famille des Kuphorbiacées , ainsi caractérisé : Fleurs dioiqucs; Calice 5-6-parti, à préfloraison valvaire ; pas de corolle. Dans les luàles: Fi- lets nombreux , dressés, soudés à leur base, terminés chacun par une anlbère globuleuse. Dans les femelles : Ovaire porté sur un dis- que , à -i loges uniovulées , surmonté de 3 courts stigmates déchiquetés; une capsule à 3 coques. — On compte dans ce g. 7 espè- ces, presque toutes américaines, mais la plupart mal connues. Ce sont des arbris- seaux dont les rameaux se terminent quel- quefois en épines. Leurs feuilles sont alter- nes, entières ou légèrement dentelées, tan- tôt glabres, tantôt couvertes , ainsi que les pédoncules et les calices , d'un duvet tomen- teux, formé de poils étoiles; les fleurs ac- compagnées de bractées, axillalres ou termi- nales, en épis ou en faisceaux, quelquefois même solitaires. (Ad. J.) 'ADELIXA (à-îv))o;, obscur). i\s.-G. de l'or- dre des Coléoptères tétramèrcs , famille des Xylophages, établi par M. Chevrotât etadopté IiarM. Dejean (:5'-^ édii. de son Calai.). C& g., dont les caractères n'ont pas été publiés, est un démembrement de celui auquel Fabri- cius a donné le nom de Cncujm. [t^. ce mot.) .M. Dejean y rapporte 4 espèces, toutes de l'Amérique ; nous ne citerons que VA. pluna, de Cayenne, qui est l'ancien Cucujns planas de Fabricius. (D.) * ADELILM (a'â/jloc, obscur). i.\s. — G. dc l'ordre des Coléoptères hétéromères, fa- mille des Hélopiens, établi par Kirby et a(k)pté par M. Dejean (3"" édii. de son Ca- lai.). (;e g. ne renferme que des espèces de la jNouv.- Hollande, dont nous ne citerons que deux : l'yf. caraboïdes Kirby, qui est la même i\ue le Calosoma pnrcnlalutn de Fabri- cius, cl l'A. virescens Latr. que M. Dejean avait placé ( l'^' caialotiue ) dans le genre IJclnps. — Les caractères du g. Adeliiini , sont, d'après Kirby : Labre presque carré, un peu échancré. Lèvre bifide; mandibules courtes , conniventes au sommet, bidenlées. Mâchoires découvertes à la base. Dernier article des palpes maxillaires très grand, presque triangulaire , un peu aplati. Talpes labiaux très courts, tlliformes; menton pres- que trapéziforme, inégal. Anteimes filifor- mes avec leur dernier article oblong. Pro- thorax très court. Corps oblong, aptère. — Ce g., ajoute Kirby, a peu d'allinités avec ceux de la même tribu; si l'on n'examinait pas attentivement les espèces qui le com- posent, on pourrait renouveler l'erreur com- mise par Fabricius , en les rapportant aux g. Cnlosoma ou Caralnis ; cependant tous ces insectes sont hétéromères et appartiennent , suivant Kirby, aux Téncbrionides. (D.) *ADELïUS (à'dV/ioç, obscur). i\s. — G. de la famille des Ichneumoniens, de l'ordre des Hy- ménoptères, établi par Haliday [Ent. Mag.) et adopté par Wesmael ( 3Ion. des Brac. ) , ne différant des Micro(jasicr, Lat., que par un très petit nombre de caract. ; ce sont: 1° les ant. composées de 20 articles; 2" la cellule radicale incomplète; 3^ l'abdomen plus large et plus arrondi. — On ne connaît de ce g. qu'une seule espèce, A. snbfascia- tus Wesm. [Mon. des Br. p. 68, pi. 3, f.l) trouvée en France, en Belgique et en Angle- terre. (liL.) *ADELOBOTRVS, DC. (aâ\>oç, obscur, Sôrp-j;, grappe), bot. pi[. — G. delà famille des Mélastomacées, tribu des Rhexiées dc M. De Candolle, qui (Prodr. vol. 3, p 127) en donne les caractères suivants : Cal. inad- hérent , subcampanulé , à 6 dents courtes et obtuses. Pétales h, elliptiques-oblongs. Éta- mines 10; anthères bifurquéesà la base (bi- valves au sommet). Pistil inconnu. Capsule quinquévalvc; axe central finalement libre et terminé par 5 fibres originairement en communication avec le style. Graines incon- nues. — Arbuste grimpant. Hameaux cylin- driques. Feuilles cordiformes, quinquénei- 120 ADE ADE vées, pétiolées , denticulées- spinelleuses. Fleurs blanches , disposées en cymes termi- nales. L'unique espèce sur laquelle se fonde ce g. croît dans la Guyane. (Sp.) ADÉLOBKAXCHES. Adelohranchia (a^vi- \o(;, obscur; êpy7x'«^ branchies), mdll. — Ce nom, créé par M.Duméril dans son Z;rt(Vt d'Histoire NaVirelle , aurait pu convenir à un petit groupe de Mollusques; mais M.Du- méril ayant fait de ses Adélobranches un or- dre dans lequel on rencontre des Mollusques pulmonés mélangés avec des Mollusques branchifères, on a abandonné l'ordre éta- bli par M. Duméril et le nom qui servait à le désigner. (Desh.) • ADELOCEPHALA (a^-/)loç, invisible; xEtpaH, tête). iiNS. — G. de l'ordre des Lé- pidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Bombycites, établi parM. Boisduval, aux dé- pens du g. Bombyx de Fabricius, ayant pour typeleZÎ. sn/f/)»rtdumême auteur, del' Amer, septentrionale, et qui a été figuré par Smith- Abbot. Ses caractères principaux sont : Tète cachée et rétractée sous le thorax ou corse- let; chenilles pourvues de tentacules char- nus. (D.) * ADELOCERA ( aS-nloç , caché ; x/paç , corne), ins. — G. de Coléoptères pentamè- res, famille des Sternoxes, tribu des Élaté- rides, établi par Latreille, mais sans indi- cation de caract., et auquel il donne pour type une espèce de Java qu'il rapporte à YElaler fusciis de Fabricius. Il comprend dans le même g. une autre espèce très voi- sine de VE. mannoraïus du même auteur, si ce n'est pas lui; et enfin une 3""= espèce flgurée par M. Guérin {Iconographie du Rè- {jne animal , Fasc. 4, pZ. 12, fioç, caché; TtvEvf^Mv, poumon). moll. — Tous les Mollusques qui respirent l'air en nature, et qui ont l'organe respiratoire dis- posé pour recevoir le contact de ce fluide , ont élé réunis depuis long-temps en un groupe auquel chacun des classificaleurs a donné un nom particulier. Dans sa classifi- cation fondée sur la structure des Mollus- ques, M. Gray a proposé le nom qui fait le sujet de cet article, pour réunir tous les Mollusques pulmobranchcs. Il divise ces Mollusques en 3 s. ordres, d'après les tenta- cules : 1° Ceux qui ont des tentacules rétrac- tiles et qui sont terrestres; ils correspondent aux familles des Limaces et des Limaçons de Lamarck. 2° Ceux qui ont les tentacules con- tractiles seulement et qui sont amphibies ; ce groupe correspond assez bien à celui des Auricules de Lamarck. -3° Enfin ceux qui ont les tentacules comprimés et contractiles et qui sont aquatiques ; ce dernier groupe re- présenlela famille dos Z/m^deH? de Lamarck. A l'article mollusques , auquel nous ren- voyons, nous discuterons la valeur du groupe principal et de ses subdivisions. (Desii.) • ADELOPS ( a^/i^o; , invisible; ov|/ , œil). INS. — G. de l'ordre des Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides, établi par M. Dejean (3"" édit. de son Calai.) qui n'en a pas donné les ca- ractères. Il est fondé sur une seule espèce originaire de Carthagène en Amérique, qu'il nomme f. carinutns. (D.) *ADELOSIA (a<î-/)Xo;, obscur), ins. — G. de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Féroniens , établi par Stephens , aux dépens du g. Piero- siichus Bonelli, et auquel il donne les carac- tères suivants : Corps très déprimé. Corselet très rétréci postérieurement. Antennes plu- tôt courtes que longues. Palpes très grêles. — Il a pour type le P. macer de Marsham, qui se trouve en Angleterre. (D.) *ADELOSI]\E. Adelosinn, A. d'Orb. foram. — G. de Foraminifères, de l'ordre des Aga- thistèques, famille des Multiloculidées.Ceg., voisin dans l'âge adulte des Quinquélocu- lines, par le pelotonnement de ses loges sur 5 faces opposées, s'en distingue par sa co- quille formée d'abord de grandes loges spi- rales, arrondies, comprimées, pourvues d'un prolongement au bout duquel est une ouverture armée d'une dent. — Nous con- naissons 4 espèces de ce g. dont 2 vivantes dans l'Adriatique et 2 fossiles des terrains ter- tiaires subapennins de l'Italie. (A. d'O.) A DE A DE 121 " ADELOSTOMA { SA-f,lo<; , invisible-, fftôfika, hoiichc ). iiNS. — G. do roidro des Coléoptères hétéro m ères, famille des Méla- somes, tribu dos Adélostomiles. Cv ç:,., étai)li par moi dans un .Mémoire inséré dans les /fini, (le la Soc.Liwi. de Paris , 1827, a été adopté par I.atreille el M. Dejean, ainsi que par M. Solier, (jui en a développé el figuré les caraetères , tom. vi des Ann. de la Soc. Eniomol. de France, 2""^ trimestre, 1S:57. Il a i)our type une esp. que j'ai appelée A. Siilraiitm et que mon fils a trouvée dans les environs de Cadix en IS2i. Depuis M. So- lier y a réimi 'i autres espèces, toutes décri- tes par lui dans les Annales précitées, dont une d'Egypte, une du Sénégal, et les 2 au- tres dont il ignore la patrie. Ce qui carac- térise principalement le g. qui nous occupe, c'est la petitesse de ses palpes , de sa lan- guette el de ses mâchoires, cachées presqu'en entier par le menton , de sorte que les in- sectes qui en font partie paraissent à la vue simple dépourvus de bouche. De là le nom générique d'Adelosloma que je leur ai donné. (D.) * ADELOSTOMITES ( a.^-o>o; , caché ; «TTOfia , bouche). INS. — Nom de la 8""" tri- bu établie par M. Solier dans sa famille des Collaptérides, qui correspond en partie à celle des Mélasomes de Latrcille. M. Solier partage cette tribu en 2 divisions : l'une composée des g. Enriichora et Poqonobam, et l'autre ne comprenant que le g. Ade- losioma. La l"^"" a pour caraclères : Tergum du prolhorax fortement dilaté et notable- ment aminci latéralement, avec le bord antérieur profondément échancré pour re- cevoir la tète qui s'y enfonce jusqu'au-delà des yeux ; palpes en partie apparents. Les caractères de la seconde division sont : Pro- thorax caréné latéralement, mais non dilaté, et tronqué presque carrément dans la partie antérieure et à sa base : les angles antérieurs font cei)endant de chaque côté une petite saillie peu sensible. — Les Adélostomiles ont en outre pour caractères communs : Antennes de 10 articles , dont le dernier notablement plus gros que le pénultième et tronqué car- rément ou en forme d'angle. (D.) *ADELOTOPUS (adVoç, obscur; to'- woç.licu). INS. — G. de Coléoptères pen- tamères, famille des Gyriniens, établi par M. Hope, qui lui donne pour caractères: An- T. I. tonnes de 11 articles; le \" très grand ; le second moindre, arrondi ; le ;5""' petit; les autres formant une massue en ovale allongé, comi)rinié.Tôle petite, enfoncée dans le pro- thorax jusqu'aux yeux. Labre transverse avec le bord antérieur presque droit ; man- dibules robustes, cornées, convexes extérieu- rement, subaigûcs à l'extrémité, munies in- térieurement de 2 dents obtuses. Lobe in- terne des mâchoires aigu, falciformo, garni intérieurement de cils rigides; lobe interne palpifornie , de 2 articles. Palpes maxil- laires courts, de 4 articles : les ;j premiers égaux; le dernier ovale, tronqué. Menton grand, corné, forloment échancré, avec une dent obtuse au milieu. Palpes labiaux de .'} articles : le 1<^', puis le second, un peu plus grands, le 3""= très grand, tronqué. Corps pe- tit, oblong, arrondi extérieurement et pos- térieurement. Prolhorax conique, fortement néchi sur les côtés, brusquement tronqué antérieurement , la partie postérieure éga- lant la longueur des élytres. Prosfernum aigu, prolongé entre les pieds postérieurs; pieds courts ; cuisses renflées, recevant dans un sillon la base des tibias. Tarses simples, de 5 articles, qui égalent ensemble la lon- gueur des tibias. Ongles droits. — Ce g. est fondé sur une espèce de la Nouv.-IIollande, nommée par l'auteur : A. Gijrinoides et fi- gurée dans le l" vol. des Transactions de la Soc. eniom. de Londres pour 1834, pi. 1 , fig-1. (D.) * ADELPHES (ào£)tpoç, frère), bot. m. — Se dit des étamines réunies en certain nombre sur un ou plusieurs androphores ; de là les épithètes de monadelphes , diadel- phes , triadelphes, etc. ,.pour exprimer com- bien les étamines forment de faisceaux ou androphores divers. F. ces mots, et adkl- PHIE , ANDROPIIORE. (C. L.) ADELPHIE [èiSùfféc, frère), bot. vu. — P>éunion de plusieurs étamines sur un sup- port commun , auquel M. de Mirbel a donné le nom d'Androphore. Lorsque ce support est unique, la réunion des étamines prend le nom de3Ionadelpliie; lorsqu'il est double, elle prend celui de Diadclphic ; triple, celui de Triadelpliie , etc. Celte disposition des étamines a fourni à Linné 3 classes de son Système sexuel : monadelpiiie, diadei.puie, pnr-YADELPniE, etc. ' (CL.) •ADELPIIUS (à^atpo'ç, frère), ins. — 8" 1-22 ADE ADE G. de l'ordre des Coléoptères hétéroméres, famille des Héiopiens , établi par M. l)e- jean ( Caial. 3'" édii. ), qui n'en a point donné les caractères. Ce g., qu'il place im- médiatement avant VHclops, se compose de 10 espèces, dont 3 de l'Amérique bo- réale, une de la Guinée, 5 du Sénégal et 2 de Madagascar. Nous ne citerons qu'une de ces dernières, VAdelp. Crœsus de M. Dupont. (D.) •ADELUS (a<î/))io;, invisible), ins. — G. de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille des Curculioniles, tribu des Erirhi- nides , établi par Schœnherr, qui lui donne pour caractères : Antennes médiocres , min- ces , terminées en massue courbe j leur fu- nicule de C articles : le 1" épais ; le 2""^^ très brièvement obconique; les autres plus courts, perfoliés, resserrés, et s'élargissant graduel- lement ; massue brièvement ovale. Ros- tre peu long, peu fort, cylindrique, arqué. Tête allongée postérieurement. Yeux ronds, peu saillants. Prothorax oblong, tronqué à la base et au sommet , légèrement arrondi sur les côtés, plus étroit antérieurement. Ély- tres oblongues-ovales, avec les angles hu- méraux obtus; extrémité ovale, nue, oblon- gue, arrondie — Ceg.,nonadoptépar3I.Dc- jean, est fondé sur une seule espèce que l'auteur nomme A. Cuprem et qui a un peu le faciès d'un Apion. (D.) * ADEMOIX (à^/îatov, triste). I^'s.— G. de lafam. des Ichneumonicns,AQ\'oïùï&Aci Hy- ménoptères, établi par Haliday , aux dépens du g. liogax de Nées von Esenbeck et adopté par Westwood [Synops.oflhc gen. Br. Ins.); ses caract. principaux sont tirés de l'abdo- men dont les 2""= et 3'"'' segments sont tra- versés par un sillon , et des ailes, qui sont pourvues de 3 cellules cubitales et d'une ra- diale incomplète. — On ne connaît de ce g. que quelques esp. européennes; celle que l'on en peut considérer comme lety|)c, est l'A. decrescens Hal. Westw. (/ïo^ns decres- cens de Nées von Esenbeck Berl. Mag. tom. 5, lab.firj. 10). (Bl.) * ADENAC A]\!TnUS (àôyîv , /vo; , glande ; axav^oç, acanthe), bot. pir. — G. de lafam. des Acanthacées, tribu desEchmatacanthées, Nées, s.-tribu des Ruelliées, DC, fondé par Nées ab Esenbeck (in Via\\. Plant. Asiai. rar. m.) qui lui assigne les caractères sui- vants : Calice triparti, à segments postérieurs trifides. Corolle hypogyne, infondibulifor- me, à limbe presque égal, quinquéfide , à divisions obtuses. Etamincs 4, incluses , di- dynames , insérées au tube de la corolle ; anthères biloculaires, ovales, grandes, à lo- gcltes parallèles. Ovaire biloculaire, à loges biovulées; ovules comprimés. Style? — Ce g., encore peu connu, ne se compose que d'une seule plante herbacée, à tige dressée , noueuse, à rameaux opposés, grèies, por- tant des feuilles opposées, inégales, courte- ment péliolées , oblongues-lancéolées , acu- minées, sinuées-dentées, glabres, couvertes sur les 2 faces de points glanduleux. L'inflo- rescence de cette plante, trouvée dans l'em- pire Birman, est disposée en un épi termi- nal (long d'un pouce) muni de bractées her- bacées , opposées, et de bractéoles à peu prés semblables. (C, L.) • ADEIVACn.^îîVA (à^/j'v, t'voç, glande; à priv.; xa'Vû),je m'entr'ouvrc; le fruit estin- déhiscent). bot. rn. — G. de la famille des composées-Sénécionidées , s.-lribu des An- thémidées , division des Chrysanthémées , fondé par M. De Candolle, qui lui assigne les caractères suivants ( Prodr. vi, 49) : Ca- pitule multiflore hétérogame ; fleurs du rayon unisériées, ligulées, femelles; celles du disque hermaphrodites. Involucre bi- tri-sérié; squames presque égales, linéai- res-lancéolées, plus courtes que le disque ; les internes obtusiuscules. Béceptacle plan, convexe , légèrement papillcux, devenant quelquefois subglobulcux. Corolles du rayon ligulées ; celles du disque tubuleuses ; tube cylindracé; limbe 4-5-fide. Anthères écau- dées. Stigmates exappendiculés. Akènes con- formes, cylindriques, obtus, couverts de granules glanduleux. Aigrette nulle. — M. De Candolle ( loc. cit. ) divise ce g. en 2 sections, sous les noms de Leucanihémoïdes et A'Eii- morplidides, caractérisées principalement par le nombre des fleurs du disque (30 environ dansia I", et 12-15 dansla2""' ).Ce sont des plantes suffrutiqueuscs, dressées , glabres , rameuses, à feuilles alternes, rigidules, tri- fides, munies de chaque côté d'une grande dent. Les capitules, à rayon blanc, réfléchi, rappellent ceux de la Matricaire. Ce g. est intermédiaire entre les g. Leucanthenmrn et Matricaria; il diffère du premier par le tube cylindrique de la corolle, du second par ses akènes non anguleux, et de tous deux par A DE ADE 123 SCS fruits recouverts de papilles glanduleu- ses. Il renferme ;5 ou 4 espèces, appartenant à rAfri(iue centrale. (C. L.) ADEXAXDRA (àiJyîv , «voç, glande; àvrîp, àvSpôi, m;\Ie. riante dont les organes mu- les sont munis d'une glande), bot. i-ii. — G. appartenant aux Diosmt-es du Cap, le même »|uc le Glaiululijuliu de Wendiand |)ère, que lOcliia et VOkcnia dcDietrich , et ainsi ca- ractérisé : Calice .'i-parti, ponctué, au fond duquel est accolé un disque dont le bord su|)éricur libre porte les étainines. Pétales 5, plus longs que le calice, courtcment onguicu- lés, ouverts; 10 filets velus: les 5 opposés aux pétales, stériles et portant à leur sommet, au lieu d'anlliéres , une glande globuleuse ou concave; les 5 autres alternes, plus courts, terminés chacun par une anthère grande et ovoïde que surmonte une glande pédicellée , d'abord dressée et plus tard réfléchie. Style plus court que le calice, élargi à son extrémité en un stigmate à h lobes. Ovaires 6, soudés entre eux par leurs faces internes, couverts, surtout sui)érieurement, de glandes slipitées, contcnantchacun 2 ovules collatéraux. Fruit à 5 coques. — Onze espèces, originairesdu Cap de Bonne-Espérance , peuvent se distribuer en 2 sections caractérisées , l'une par des fleurs presque sessiles et par les glandes ter- minales des anthères, en forme de cuillère; l'autre par des pédoncules plus longs et par des glandes en forme de boule. Ce sont des arbrisseaux à feuilles éparscs ou plus rare- ment opposées, planes, coriaces, criblées de points glanduleux qui dessinent, sur leurs bords, comme de petites crénelurcs, portées sur un court pétiole muni de 2 glandes à sa base. Les fleurs, de couleur blanche, decou- leurdechairourougcàtre,sontassez grandes, solitaires à l'extrémité des rameaux qui se divisent quelquefois en manière d'ombelle, et souvent accompagnées de 2 bradées op- posées. (Ad. J.) ADE\A\TIIERA , L. (à^-/)'v , /voç, glande; àvG/jpâ . fleurie ; d'àvG/ipoç par extension : anthère ). bot. pu. — G. de la famille des Légumineuses , sous-ordre des Mimosées. M.Kunlh lui assigne les caractères suivants [J\'oi\ (kii. cl Apec. vol. fi, p. ;}10.) : Calice cupuliforme, à r» dents peu marquées. Pétales •>, égaux, hypogjnes. Etamines dont 6 (op- posées aux pétales) plus courtes; filets libres; anthères suborbiculaires, couronnées par une glandule slipilécv Ovaire non stii)ité, linéaire, pluri-ovulé. Style long. Stigmate simple. Légume très long, comprimé, nicm- branacé, lorulcux, uni-loculaire, bi-valve, 8-12-sperme. Graines éloignées, lenticulai - res; tégument écarlale, dur, crustacé. — Arbres inermes. reuilles bi-|iennées. Fleurs en épis axillaires ou terminaux. Les Adé- nanthères se cultivent, dans la zone é(iua- toriale, comme arbres d'agrément; leurs graines, qui sont d'un beau rouge de co- rail, servent à faire des colliers et autres ob- jets de parure. On en connaît 4 espèces. (Sp.) ADEîVAI\lTnOS ( àSnv , glande ; aySoç , fleur ). BOT. p]i. — G. de la famille des Pro- téacées, R. Br. (Prolées, Juss. ), s.-ordredes Nucamentacées, Endl., tribu des Proléinées , fondé par Labillardière ( JYor. Hall. 1 , 28 , /. 3G, 38), adojjté par R. Brown {Linn. Tram, x, 151. et Prodr. 307, etc.) et ainSi caractérisé : Invol. 4-8-phylle, uniflore. Pé- rigone quadrifide , circoncis à la base. Eta- mines 4 , insérées dans chaque cavité api- cillaire des divisions périgonales. Squamu- les 4 , hypogynes , adnées à la base persis- tante du périgone. Ovaire uniloculaire, uni- ovulé. Style filiforme, dépassant le périgone ; Stigmate vertical. Noix renflée, sessile, mo- nosperme.— Ceg.renfcrme4ou5arbrisseaux, trouvés dans la partie S.-O. de la Nouv.-Hol- lande, et distingués par des feuilles éparses, indivises ou trifides, par des fleurs rougeà- tres, renfermées dans desinvolucres axillai- res. solitaires, ou plus rarement par des fleurs jaunâtres dansdes involucresterminauxsub- agrégés. Le fruit est entouré à sa base de 4 glandes squamiformes. Labillardière [Loc. cil.) en a figuré 3. (C. L.) * ADEMARIA, Runth (ào/jv, e'voç, glande). BOT. PII. — G. de la famille des Lythra- riées, tribu des Salicariées, DC. — M. Kunth [Nov. Geit. et Spec. vol. C, p. 185) en trace ainsi les caractères : Tube caliciaal turbiné - campanule; limbe à 4 ou 5 lol-es égaux. Pélales 4 ou 5, égaux, onguicu!t:>, insérés entre les lobes calicinaux. Etamines 8 ou 10, uni-sériées, saillantes, insérées un peu au-dessus de la base du calice. Fi!el> libres. Anthères dorsifixes, latéralement do- hiscentes, suborbiculaires. Ovaire stipité, biloculaire, multi-oviUé. Style terminal, inclus, persistant; stigmate bilobé. Péri- 124 ADE ADE carpe (indéhiscent?) globuleux, en partie recouvert par le calice, mucroné, membra- neux, pol) sperme. Graines cunéiformes- obovécs, anguleuses, attachées à un pla- centaire central subglobuleux. — Arbres inermes. Feuilles opposées, très entières, parsemées en dessous (ainsi que le calice, la corolle et le pistil) de glandules ponctifor- mes. Fleurs blanches, disposées en ombel- les; pédoncules axillaires, opposés. Ce g., dont on connaît aujourd'hui 4 espèces, ap- partient à l'Amer, équaloriale. (Sp.) * ADEIVAPJUM, Rafin. ( â<î^'v , ôo? , glande ). bot. pii. — Syn. du g. Uonckcmja , Ehrh. fnon Willd.). (Sp.) •ADE\IA (àcîflv, glande; ouadeii, nom prétendu de cette plante chez les Arabes). BOT. PII. — Dénomination imposée par Fors- kahl ( Fl. jEfjijpt. ) , à un arbrisseau qu'il trouva en Arabie, et qu'il caractérisa d'une manière trop vague, pour qu'on puisse au- jourd'hui le rapporter avec certitude à l'une des familles naturelles, d'autant plus qu'il ne paraît pas avoir été retrouvé. Suivant cet auteur, les jeunes pousses de cet arbrisseau, réduites en poudre, sont très vénéneuses, et ont pour antidote certain le Câprier épineux (Capparis spiitosa L.). (C. L.). *ADEi\ILEMA, Blume (à^w,/vo5, glande; ic'fiv), sécrétion), bot. pu. — G. appartenant, soit à la famille des Rosacées, soit à celle des Cunoniacées. II a, dit M. Blume, le port des Rosacées; mais ses graines péri- spermées semblent le rapprocher davantage des Cunoniacées. M. Lindley le met parmi les g. non classés et incomplètement connus; M. Don ( Gen. Sijsi. ii, p. 522 ) pense qu'il diCTère à peine des Neiliia ( de la fara. des Rosacécs-Spiréacées ). Quoi qu'il en soit, voici les caract. que lui assigne M. Blume {Bi'jdr.xwi, p. 1120): Cal. campanule, inad- hérent , 6-fide, persistant, parsemé à la surface externe de jjoils glandulifères. Pé- tales 5 , petits , insérés à la gorge du calice. Etam. en nombre indéfini , ayant même in- sertion que les pétales. Ovaire 1-loculaire, pluri-ovulé. Style indivisé ; sligm. pelté. Péricarpe folliculaire, 8-12-sperme, rostre par le style, latéralement déhiscent, re- couvert par le calice. Graines bisériées , at- tachées à la suture, 1-costées, périsper- mées. — Arbrisseau sarmenteux , ayant le port des Rubus. Fleurs en panicules termi- nales. Une seule espèce, indigène de Java. (Sp.) • ADEÎVIUM [Aden, nom de celte plante chez les Arabes), bot. pii. — G. de la famille des Apocynacées, Lindl., tribu des Apocy- nées vraies, s.-tribudes Echilées, proposé par Rœmer et Schultes [Sysi. \y, p. 35), qui en circonscrivent ainsi les caractères : Calice quinqué-parti, à divisions lancéolées. Tube de la corolle rétréci à sa base, s'élargissant ensuite , pubescent, marqué intérieurement de 5 lignes longitudinales, velues ; segments du limbe arrondis. Filaments des étamines très courts , insérés sur la partie rétrécie du tube. Anthères sagiltées, cohérentes su- périeurement avec le stigmate , et portant au sommet une soie hérissée, de la longueur de la corolle. Ovaires 2, globuleux. Style unique , de la longueur des anthères. Stig- mate capité, bidenté au sommet, quinqué- denté latéralement. — Ce g. ne renferme encore qu'une seule esp., le Nerimn obemm Forsk. , qui avait déjà été indiquée par R. Brown comme ne devant plus faire par- tie du g. ]\'eriu)n. C'est une plante indigène en Arabie, à souche molle, produisant un bulbe épigé de la grosi^eur d'une tête hu- maine , à rameaux ligneux, garnis de feuil- les éparses , rapprochées au sommet des tiges, oblongues, resserrées à la base, mu- cronées, tomenteuses , velues en-dessous, munies de soies roides dans les aisselles ; à inlloresccnce en corymbes terminaux, multi- flores. Ce g. paraît devoir être adopté.(C. L.) • ADEXOBASIUM , PrcsI. ( à^v , /voç , glande; Sxcn;, base), bot. pu. — G. de la famille des Homalinées ou Homaliacées. 31. Presl {Sijmb. Bol. vol. i. p. 30) lui assi- gne les caractères suivants : Calice 4-parti; les 2 sépales intérieurs (pétales , en adop- tant la manière de voir de M. Lindley) plus étroits. Étamines au nombre de 'M>, 4-sé- riées, libres. Ovaire 4-loculaire, multi- ovulé, inséré sur un disque annulaire, de substance glanduleuse. Styles 4 , subulés , étalés. Baie 4-loculaire, oligosperme. — Ar- brisseaux à rameaux et à feuilles tantôt al- ternes, tantôt opposés, tantôt vcrticillés. Sti- pules sélacées, caduques. Fleurs axillaires, fasciculécs. — L'auteur de ce g. n'en signale qu'une seule espèce, qui habite l'Amer, mé- ridionale. (Sp.) • ADEIMOCALYX , Bertero ( àtîr^, t'vo; , ADE ADE 125 glande ; xa>uÇ , bouton de fleur ). dot. pu. — Double emploi du g. CouUena, Kunlh. (Sp.) ADÉ\OC ARPE. Adcnocarpus, DC. (àWv , tvoç, glande; xapTroç, fruit). BOT. PII.— G. de la fam. dos Légumineuses, s.-ordre des l'a- pilionacées, tribu des Génistées, UC— M.De CandoUe ( Flor. Franc. Siippl. p. h\d, et Prodr. vol. 8, p. 158 ) assigne à ce g. les ca- ractères suivants : Calice obconique , bila- bic , souvent glanduleux ; lèvre supérieure bipartie; lèvre inférieure i)lus longue, tri- lide. Carène obtuse, recouvrant les organes sexuels. Étamines monadeli)hes. Légume oblong, comprimé, couvert de glandules stipitées. — Arbrisseaux. Feuilles trifolio- lées; folioles souvent condupliquées. Grap- pes terminales. Fleurs jaunes. Pédicelles bractéolés. — Ce g., extrêmement voisin des Cytises, renferme 7 ou 8 espèces qui habi- tent la région méditerranéenne et les Cana- ries. (Sp.) • ADEIVOCAULOIM ( y-S-nv , t'voq, glande ; xav>oç , lige ). BOT. PII. — M. Lessing a donné ce nom à une plante originaire du Chili et appartenant à la famille des Compo- sées, tribu des Eupatoriées. Elle a pour ca- ractères de présenter des capitules pourvus de 9-10 fleurs lubuleuses de 2 sortes, divi- sées supérieurement en 4-5 dents; celles du rayon, au nombre de 5, sont femelles, tandis que les 4 ou 5 autres qui occupent le centre du capitule sont mâles. L'involucre est formé par un seul rang d'écaillés qui se réfléchissent à la maturité. Le réceptacle est nu ; les fruits dépourvus d'aigrettes sont oblongs-obovés et munis au sommet de glandes stipitées. — On connaît 2 espèces du %. yldenocaulon , l'une du Chili, sur laquelle le g. a été établi; l'autre rapportée de la côte JV.-O. de l'Amer, septentrionale, des envi- rons du fort Vancouver, par le 52" N. (J. D.) •ADE\OCREPIS (à^vi'y, /voç, glande; xp/iTTi'; , base ; fleur à réceptacle glandu- leux). BOT. PII. — M. Blume a établi ce g. de la fam. des Euphorbiacées, qu'il carac- térise ainsi : Fleurs dioiques ; calice profon- dément quadriparti ;pas de corolle. Dans les mâles : G fllets libres, dressés , terminés par des anthères didymes et introises, in- sérés sous un rudiment de pistil central et cyathiforme, alternant avec autant de glan- des. Dans les femelles: un ovaire globuleux à 2 loges biovulées; un stigmate simple et sessile, obtus, velu. Le fruit n'a pas été ob- servé. — La seule espèce connue est un ar- bre de Java , haut de i() pieds, à feuilles al- ternes, oblongucs, obscurément crénelées, glabres, accompagnées de 2 petites stipules caduques. Ses fleurs courtement pédicellées se ra|)prochcnt en général 3 par 3 sur des gra|)pes axillaires. (Ad. J.) ' ADEIVOCYCLUS (àcî^'v, /vo;, glande; xvxio; , cercle ). bot. m. — Lessing a désigné sous ce nom un g. de plantes appartenant aux Composées , section des Vernoniées. Il a pour caractères, d'olTrir des capitules uni- flores, des involucres assez petits, oblongs ou cylindiacés, formés d'écaillcs fortement im- briquées, coriaces, sèches, paléacées, uni- nervées ; celles de l'intérieur presque linéai- res. Le réceptacle ponctiforme. La corolle est régulière, a tube profondément divisé en 5 lobes, plus courts cependant que la portion entière. Les filets des étamines sont lisses. Le fruit court, obconique, sillonné, glabre et dépourvu d'aigrette, est couronné par un disque épigyne , charnu et légèrement on- dulé sur le contour. — L'yldenocijclns est un arbrisseau originaire de l'île de la Trinité, dont les rameaux, munis de feuilles alter- nes, ovales -oblongues et acuminées, sont terminés par des corymbes plusieurs fois di- chotomes. (J. D.) "ADEAODUS, Loureir. (à<îov,/voç, glande; ècîouç, dent). BOT. PII. — Suivant M. De Can- doUe, c'est un double emploi du g. Elœo- carpits, L. (Sp.) *ADE^'OGRAMMA, Reichenb. {àS-nv, /voç, glande ; ypapipô, ligne), bot. pu. — G. de la famille des Portulacacées , tribu des Steudé- liées,r>eich.;M. Keichenbach {Hori. Bot. sub tab. lO'J) en donne les caractères suivants: Call pétaloide, non-persistant, à 5 sépales striés. Corolle nulle. Étamines au nombre de 5, alternes avec les sépales, insérées au fond du calice. Péricarpe oblong , compri • nié, monosperme, indéhiscent, glanduleux aux bords, gibbeux de chaque côté à la base. Embryon renversé, curviligne. — Herbe an- nuelle, ayant le port des Phamaceum. Feuil- les verticillécs. Fleurs petites. Ce g. n'est constitué que par une seule espèce. (Sp.) •ADEIVOLEPIS, Less. (à(îw,£vo;, glande; itirtç, écaille), bot. pu. — G. de plantes de la 126 ADE ADE fam. des Composées, tribu des Sénécionéeset originaire des îles Sandwich. Ses caract. sont d'avoir des capitules pluriflores, hétéroga- rnes ; les (leurs du rayon, au nombre de 4 en- viron, sont neutres, à ligules subelliptiques, échancrées; celles du disque tubuleuses, her- maphrodites, à limbe renflé à la base et di- visé en 6 dents. Le réceptacle est plan, brac- léolé. Les anthères dépassent la corolle; les fruits, tous semblables entre eux, sont pres- que triangulaires - obcomprimés , dépour- vus d'ailes, légèrement atténués au sommet en forme de bec , et manquent d'aigrette ; ceux du disque sont souvent linéaires par avortement. La seule espèce de ce g. a été rapportée d'O-Wahou par de Chamisso. (J. D.) • ADEIVOLIIVUM , Reichb. ( àcJyfv, /voç, glande; ^t'vov , lin), bot. pu. — M. Reichen- bach {Sijs(. JVat. p. 307) donne ce nom à uri g. qu'il fonde sur plusieurs espèces de Li- niim des auteurs {L. aiislriacum, perenne et espèces voisines); mais il n'en expose point les caractères. (Sp.) 'ADE!\Ol\COS (àJ-^'v, glande; Syxoç, corpus- cule). BOT. PII. — G. de la fam. des Orchidées, établi par M.Blume {Bijd., 381), adopté par M. Lindiey et placé dans la tribu des Van- dées. Il se compose d'une seule espèce (^. vi- rens lîl.). C'est uneplante parasite excessive- ment petite qui croît dans les forêts de l'île de Java. Ses tiges simples portent des feuilles étroites, linéaires, aigiies, distiques, creu- sées en gouttière en dessus; des pédoncules solitaires, opposés aux feuilles et terminés par un petit nombre de fleurs vertes et sessiles. Les divisions calicinales sont presque égales et dressées; le labelle concave, charnu, éga- lement dressé, glanduleux à sa face supé- rieure et entier. Le gynostème court se ter- mine par une anthère presque bi-loculaire, contenant 4 masses poUiniques globuleuses, un peu comprimées, avec une caudicule courte qui s'insère sur un rétinacle pelté. (A. R.) *ADEI\0]\EMA {àSr.v, t'vor,, glande; vTjfxa, filament), bot. pu. — G. de la famille des Alsinacées, fondé par Bunge , indiqué par Lindlcy ( lYeiv -si/st. of Bot.), et dont les ca- ract. ne nous paraissent pas avoir été pu- bliés. (C. L.) *ADE1\0PELTIS (à<îy,'y, /vo;, glande; ir/),- T/i, bouclier; plantcà bractées accompagnées de 2 glandes peltécs). bot. ph. — G. de la fam. des Euphorbiacées que distinguent les ca- ract. suivants : Fleurs monoïques amentifor- mes; pas de calice. Les mâles consistent en 2 étamines dont les lîlets se soudent infé- rieurement en un seul articulé à sa base ; les femelles en un ovaire à 3 loges biovulces , surmonté de3sl)lessimples, réfléchis, etqui devient une capsule a 3 coques. — Ce g. a été formé d'après un arbrisseau connu au Chili sous le nom de CoUiguay Macho. Les filets alternes sont bordés de dents glanduleuses. Les chatons présentent à leur base une ou 2 fleurs femelles, et sont couverts de mâles dans tout le reste de leur étendue; toutes ces fleurs sont sessiles à l'aisselle d'une brac- tée écailleuse, accompagnée intérieurement de 2 glandes pédicellées, et ofl'rent un peu plus haut, au-dessous de l'articulation dans les mâles, 2 bractéoles sous forme de la- nières filiformes. (Ad. J.) * ADE1\0PI10RA (àcîyi'y, £vo;, glande ; tpopo'ç , porteur ). bot. pu. — G. de la famille des Campanulacées, tribu des Campanulécs, formé par Fischer ( Ad. Atad. J/nsij. vi. 1(j5), ayant pour synonyme le g. Flwrkca de Sprengel {Aleit. ii, 523) et comprenant quelques espèces du g. Cumpanula, L. et Alior. En voici les caract. essentiels : Calice à tube ovale ou hémisphérique, conné avec 1 ovaire, à limbe supère, quinquéfide. Co- rolle insérée à l'extrémité supérieure du tube calicinal, canipanulée ou infondibu- liforme, quinquélobéc au sommet. Étam. 5, insérées sur la corolle; filaments étroitement connivents, à base dilatée, membraneuse, à sommet filiforme , à anthères libres. Ovaire infère , Iriloculaire; ovules anatro- pes , nombreux , portés sur des placentas dans l'angle central des logetlcs. Étui annu- laire épigyne , cylindrique , nectariiëre, en- gainant la base du style. Celui-ci souvent exsert, couvert au sommet de 10 séries de poils rapprochés, et bientôt glabre; stig- mates 3 , linéaires. Capsule ovoïde ou sub- sphériiiue, triloculaire , à loges déhiscentes auprès de la base par une valvule pariétale. Graines nombreuses, ovales , i)liis ou moins comprimées. Embryon orthotrope, dans l'axe d'un album charnu, à cotylédons très courts, obtus, à radicule centripète, rapprochée de l'ombilic. — Les Adénophores sont des her- bes vivaces , ou quelquefois bisannuelles , ADK A DE 127 ayant le poil des Campanules, cl habilanl, à l'cxccplion d'iinç seule espèce qui se trouve dans rr.urope orienlalc, le nord de la Sibé- rie, de la Daourie el de la Cliiiic. Leurs ra- cines sonl souvenl comestibles; leurs liges dressées, garnies de feuilles alternes ou rarement verticillées; les radicales pélio- lées, arrondies; les caulinaires souvenl ses- siles; les sui»éricures plus étroites, |)lus cour- tes. Leur inflorescence esl en grappes ou en panicules terminales et axillaircs ; leurs fleurs pédiccllées, nutantes. (C. L.) • ADE\OPIIORlIS (âJ'-flv, £voç, glande; fopoç, porteur), cor. cr. — Les plantes qui composent ce g. y)v , tube|). BOT. PII. — Ccg., Créé par M. De Candolle, d'après un sous-arbrisseau originaire du Cap de Bonne -Espérance , a pour caractères d'avoir : des capitules multi- flores d'une seule sorte; un involucre formé d'environ ;^ rangées d'écaillés imbriquées , un réceptacle convexe et nu ; des corolles dont le tube est muni de glandes dilatées à la base par laquelle il adhère fortement an fruit; la gorge est dilatéc-campanulée et le limbe ."i-fide. Les anlhèrej dépourvues d'ap- pendices basilaires sont exsertes dans les fleurs stériles et |)resque incluses dans les fleurs fertiles; le style qui dépasse les éta- mines se divise en 2 branches terminées chacune par une petite tête. Les fruits cy- lindriques manquent d'aigrettes. On ne con- naît encore qu'une seule espèce de ce genre. (J. D.) * ADEA^OSTEGÏA [àS-nv , svo;, glande ; G-^tyn , toit, couvercle), bot. mi. — G. de la famille des Scrophularinées , tribu des Gé- rardiées de Bcnlham , créé par cet auteur {in Linill.. New Sijsl. Edit. 11 ), qui lui as- signe les caractères suivants : Calice bifide, à segments aigus, entiers , dépassant un peu la corolle. Corolle hypogyne, bilabiée , à lè- vres presque égales, dont la supérieure ob- longue, galéiforme, dressée, courtement bi- fide. Etamines 4 , incluses , didynames , in- sérées sur le tube de la corolle. Anthères biloculaires , à logetles disjointes ; l'une mé- difixe, terminale ; l'autre fixée en dessous au filament. Ovaire et style inconnus. Cap- sule biloculaire, loculicide-bivalve; à val- ves portant au milieu des cloisons placenli- fères. Graines inconnues. — Ce g., qui a besoin d'être mieux déterminé, ne se com- pose, selon l'auteur, que d'une seule espèce indigène dans la Nouvelle-Californie; c'est une plante roide et légèrement pubescenle , à feuilles étroitement linéaires, souvent tri- fides ; ses fleurs sont rares, disposées en ca- pitules au sommet des rameaux, accompa- gnées de bractées appliquées , trifides , glanduleuses , ciliées ; les filaments et les anthères velus. (C. L.) ADE\'OSTEMMA ( à^î-^'v , glande ; - fjia , couronne), bot. pu. — Ce g. se compose aujourd'hui d'une trentaine d'espèces assez diflîciles à circonscrire et la plupart origi- naires de l'ancien continent; on le recon- naît facilement à ses fruits surmontés de 3-5 arêtes terminées par une glande globu- leuse ou claviforme , d'où Forster a tiré son nom générique. Ses autres caractères sont d'offrir des capitules multiflores d'une seule sorte ; un involucre campanule, formé d'é- cailles 1-sériées, foliacées et oblongues, un peu plus courtes que les fleurs et se réflé- chissant après l'anthèse. Les corolles sont tubuleuses, presque cylindriques et couver- ADE ADE 120 tes de quelques poils dans la partie infé- rieure au\ dents, l.es branches du style, di- latées et colorées , déliassent de beaucoup la corolle. Les fruits sont obovés-oblongs, plus ou moins an{juleux et surmontés par •3-5 pointes terminées par une glande glo- buleuse ou en forme de massue. Les Ade- uosicmma sont des herbes annuelles ou vivaccs, couvertes de poils visqueux, munies de feuilles opposées, souvent rhomboidales et trinerviéesj les capitules, dispo>és en co- rymbe, renferment des fleurs blanches , comme la plupart des genres de la tribu des Kupatoriées, à laquelle ils appartiennent. (J. D.) • ADEIVOSTEMUM (à^yjv , /voç , glande , eTTTjfjLo, étamine). bot. pu. — G. de la famille des Laurinées, formé par Persoon ( Ench. i , 4C7) et réuni depuis au g. Cnjplocarya de R. Brown. Lindiey (»y//s^ of Bol.Édii., ii.)le cite à tort comme distinct de celui-ci. V. CRVPTOCARYA. (C. L.) • ADEIVOSTOMA, Hook. et Arn. (à^-^'v , tvoç , glande ; uropia , bouche ; oritice ). bot. pn. — G. de la famille des Piosacées , tribu des Spiréacées. D'après la description de MM. Hooker et Arnott [Bol. of Beechey's f^oyage, p. 139) , ce g. offre les caract. sui- vants : Cal. inadhérent, infondibuliforme , 6-Gde, coriace, 5-gone; lobes courts, arron- dis, mucronulés; gorge couronnée de 5 glan- des charnues. Pétales 5, suborbiculaires, à peine onguiculés , insérés à la gorge du ca- lice. Étam. au nombre de 15, ayant même insertion que les pétales. Ovaire obové, l-loculaire, obliquement tronqué au som- met. Style latéral. Sligm. obtus. (Péricarpe inconnu.) — Arbrisseau. Feuilles fascicu- lées, linéaires-flliformes ; chaque fascicule accompagné d'une stipule biflde. Fleurs fas- ciculées; fascicules disposés en épis termi- naux, aphylles. L'unique csp. sur laquelle est fondé ce g. croît en Californie. (Sp.) ADEIVOSTYLÉES. bot. pu. — C'est la 3' division de la tribu des Eupatoriées de M. De Candolle ; elle correspond aux Eupa- toriées de M. Lessing , aux Eupatoriées pro- totypes de Cassini qui désigna ces plantes sous le nom d'Adénoslylées. (J. D.) ADExXOSTYLES (à-J/îv , £vo;, glande ; cr-3- io;,style).iiOT. PII.— Cassini a établi ce g. sur plusieurs iilantesd'Europe faisant partie des Tussilaijo de Linné. Il a pour caractères d'a- T. I. voir des capitules discoïdes, ne renfermant qu'un petit nombre de fleurs; un involucre cyliiidracé, formé par un petit nombre d'é- cailles disposées sur un rang. Les corolles de couleur blanche ou rose sont tubuleuses, à limbe campanule, 5-dcnlé; les branches des styles , qui dépassent de beaucoup ces co- rolles, sontsemi-cylindriiiues et couvertes, sur toute leur surface, de papilles glanduli- formes, qui ont servi à nommer et à carac- tériser ce g. — Les csp. qui en font partie , telles que Y A. [Tussila(jo)ijlabra , Pclaùics, leucoplujlla, elc, sont des plantes vivaces qui habitent les prairies tourbeuses des monta- gnes. (J. D.) • ADEIVOSTYLIS (à^/îv, /voç, glande; <7z\)\t<;, style). BOT. PH. — G. de la famille des Orchidacées, tribu des Néoltiécs, Lindl., fondé par Llunie ( Bijdi'. , 414 , p'J- i^) Qi" lui assigne les caractères suivants : Divisions périgonales conniventes ; les externes laté- rales insérées sous le labelle; la supérieure voûtée, connlvenle avec les inférieures. Labelle ventru a la base, pubescentà l'inté- rieur, conné avec le gynostème. Limbe spa- tule, indivis, étalé, épaissi. Gynostème court, échancré au sommet, glanduleux, renflé lai éralement. Anthère dorsale, bilocu- laire, o\Ale.Polliine.'i2, ovales, subbilobées; caudicule commune ; glandule. Il est singulier que l'auteur n'ait pas dé- fini ce dernier organe , d'après lequel il a cependant caractérisé et nommé son g., qui ne contient encore qu'une plante herbacée de Java, à tige rbizomateuse à la base, à feuilles linéaires acuminées; ses fleurs sont sessiles, bractéées, blanches et disposées en épi spiral. Selon Endlicher(GeHef.p/. 1548), ce g. a pour synonyme le g. cionisaccus , Kuhl. et Hass. {Orch. edid. Breda, t. viii.) r. ce mot. (C. L.) • ADENOTRICHIA ( àJrj'v , c'vo? , glande ; 5pi|, Tpexo'î, poil). BOT. PH. — M.DeCandollc a réuni ce g. au Scnecio. On cultive dans les jardins de botanique les A. amplexicauUs et sinuaiiloba. Ce sont des plantes annuelles, couvertes de poils entremêlés de glandes qui répandent une odeur assez agréable lorsque l'on en touche les tiges et les feuilles. (J. D.) ADÉOIVE. yldeona { Adcoiui , nom my- thologique). poLvp. — G. de Polypes bryo- zoaires de la famille des Eschares , à po- lypier pierreux, étroit vers sa base, où il s'en- n 130 ADE ADE croûte progressivement; frondesccnt ou Qa- Lelliformc à l'cxlrémild' supérieure, et com- posé de petites cellules serrées , sériales ou en quinconce, percées de porcs irréguliers sur leur disque ventral à oscule rond , et dispo- sées en 2 plans adossés. La manière dont s'en- croûtent les parties inférieures du polypier est (out-à-fait analogue à ce qui arrive c-iez les Eschara fascialis , licheun'klcs , etc., el l'exa- men de quelques échantillons , où cette par- tie était extraordinairenient allongée, avait fait croire à l'exislence, chez ces polypiers, d'une tige pierreuse, articulée, et d'une struc- ture i)arliculière. En conséquence, Lamou- roux plaça l'Adconc dans la famille des Isis, qui ont des polypiers corticiféres. Lamarck, tout en assignant leur véritable place , con- tre les Eschares, indiqua mal à propos un rapport entre les Adéones et les Piétépo- res, rapport qui ne serait fondé que sur les perforations des lames d' Adéones, comparées aux mailles des Rétépores. On a rangé dans ce g. plusieurs espèces : A. folUfem , cri- briformis, clonrjaia, qui pourraient bien ap- partenir à des g. différents. (Duj.) ADÉPHAGES {oL^-v^-lyo,;., vorace). \m. — Nom donné par Clairville et Eschswald à une famille de Coléoptères pcntamères, la même que celle des Eaiomopbacjes de La- treille. F", ce mot. (D.) * ADEilUS (à, j)riv. ; Sipr, , cou). INS. — G. de Coléoptères héléromères , famille des Sténélytres , établi par M. Westwood , aux dépens du g. Xylophihis de Bonelli , et au- quel il donne pour caractères : Corps ovoïde. Antennes médiocrement longues, de 11 ar- ticles, dont le 2""' elle 3""^ minces ; yeux mé- diocres, entiers. — Ce g. a pour type la Lyita bolcii Marsham , espèce propre à l'Angle- terre. M. Stephens, qui l'adopte, le place dans sa tribu des Notoxides , et y rapporte 2 au- tres espèces qui nous sont inconnues. (D.) • ADESiHACÉS. Ade^mucei ( a^so-^o; , sans ligament ). moll. — M. de Blainvillea senti, l'un des premiers, que les familles des Pholadaires et desTubicolés de Lamarck, n'étaient point naturelles. Il s'est aperçu que lesTarets et les Térédines avaient beaucoup plus d'analogie avec les Pholades qu'avec les Fistulanes et les Arrosoirs. Voulant ras- sembler dans un même groupe tous les g. (le .Mollusques bivalves qui, comme les Pho- lades, n'ont point de ligament pour réunir les deux valves, il a donné à ce groupe un nom caractérislique qui exprime très bien son caractère principal. .\ous faisions ces observations en même temps que M. de Blainville, et nous avons pu réformer, dans la famille des Adesmacés, un g. qu'il nonmie Fiiiulane, el qui n'est qu'un double emploi du g. Tarel lui-même, pnisciu'il a été formé sur le Teredo micivorus de Spengler. Xous au- rions été un des premiers à adopter le nom proposé par M. de Pilainville , si nous ne nous étions fait une loi de n'admettre un nom dans la nomenclature qu'autant (juil ne s'y trouve rien d'équivalent. Lamarck ayant fait une famille des Pholadaires, il nous a paru plus convenable de la conserver en l'améliorant. (Desh.) * ADESMIA ( àrΣTf/.toç , qui n'est jias lié). i\s. — G. de l'ord. des Coléoptères héléromè- res, famille des Mélasomes, établi parFischer et adopté par M. Dejean [Cuinl. -V c.lii.), ainsi que par M. Solier qui le place dans sa tribu des3Iacropodiles, et lui assigne pour caractè- res distinctifs des autres g. de la même tribu savoir : Les mandibules sans sillon en des- sus; le menton anguleux sur les côtés, et à échancrure profonde ; le labre tronqué oa échancré, non recourbé à son extrémité. — Ces caractères sont plus développés et repré- sentés grossis par l'auteur dans le t. iv des ^7111. de la Soc. enl. de France , p. .522 , pi. 15. M. Solier ne décrit que 24 espèces comme se rapportant à ce g.; mais M. De- jean en désigne 32. Nous n'en citerons qu'une qui paraît avoir servi de type à M. Solier. .- c'est son Ad. dnbia qui , d'après M. De- jean , est la Pimclia longipes Fabr. (D.) • ADESMIA, DC; PaOïgoninm, Schrank; Heieroloma , Desvaux. ( à^/o-uto; , sans lien ; parce que les étamines sont libres), bot. pu. — G. de la famille des Légumineuses ; s.- ordre des Papilionacées , tribu des Hédy- sarées, sous-tribu des Euhédysarées, DC. M. De Candolle (^HH. des Se. I\'ai. Janv. 1825 , et Prodr. v. 2, p. 318) assigne à ce g. les caract. suivants : Calice 5-fide , lanières pointues, presque égales. Corolle papilioiia- cée : étendard enveloppant (avant lépanouis- sement) les autres pétales ; carène tron(]uéc au sommet. Etamines libres, contiguës. Lé- gume comprimé transversalement, [)hiri- articulé : suture supérieure subrectiligne, épaissie; suture inférieure sinuéc-lobée ; ADl ADI 131 arllcles nionospcrmes , suborblculalres , H- ualciiR'iit (It'sunis. Graines compriim^cs, ré- iiifcirmes-orbiculaires. — Herbes annuelles ou >ivaecs. Feuilles abruplc-pcnnées; pé- tiole séliféreau sonimet. Stipules lancéolées, rédoncules uniflores,axillaires ou enfirappe terminale. Fleurs peliles, jaunâtres. Ce g. appartient à l'Ainér. méridionale. On en con- naît environ 15 espèces. (Si'.) AI)ESMlS(à'cΣ(T;xo;, qui n'estpaslié). ins. — M. Dejean avait désigné sous ce nom (Crt/rt/. lie IS3I ) un g. de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, fondé sur une seule espèce du Brésil qu'il avait appelée y/d. liuiuosus; mais dans la ■i""' éd. de xoii Cillai., il a compris cette espèce dans son g. y/))iphiotiijcha, et lui a restitué le nom (ïHesmipila , qui lui avait été donné précé- demment par Germar. (D.) • ADEXIUS((i<î.'^'£oç, maladroit), ins.— G. de Coléoptères tétramères, famille des Cur- culionides, division des Molytides, établi par Schœnherr, qui lui donne les caract. sui- vants: AnI. médiocres; les 2 premiers art. du funicule assez longs, presque obconiques, les autrescourts, presque turbines, s'élargissant peu à |)eu ; massue presque ronde, à articles peu distincts. Rostre allongé, robuste, cy- lindrique, légèrement arqué. Yeux oblongs, déprimés. Prolhorax transversal , presque tronqué à la base et au sommet, plus étroit par-devant , et un peu rétréci près de la base; écusson nul. Élytres grandes, ovoïdes, très convexes.-Ce g. est fondé sur une seule espèce que l'auteur nommée. Scrobipcunis, et qui lui a été communiquée par M. Schup- pel comme originaire des Alpes de Carin- thie. Le g. Adexius ne figure pas dans la dernière édii. du Calai, de M. Dejean. (D.) • ADIIATODA. BOT. pji. — Dénomina- tion spécifique d'une espèce de Jusiicia [J. Adhatoda L.) dont Tournefort avait fait un g. qui n'a pas été adopté. Selon Duchesne, ce mot signifie à Ceylan, expulsion du fatns, d'après la vertu que les habitants attribuent à cette [liante. (C. L.) • ADIAIVTACÉES. bot. cr.— Tribu de la famille des Fougères , diversement limitée par les divers botanistes qui se sont occupés de cette famille; M. Gaudichaud n'y com- prend sous le nom d'Adiantécs , que les g. Adianluin et Clicilunihei. l'resl.au contraire, réunit sous ce nom , les Adiantées , une grande partie des l'iéridées , des Blccbnées et des KothoUenéesde cet auteur, elles ca- ractérise par leurs caiisules en groupes mar- ginaux , continus ou interrompus , recou- verts d'un tégument formé par le bord replié de la feuille , et sur lequel les capsules sont le plus souvent insérées, l'resl divise celte tribu en 2 sections, les Adiantacées et les Lonchitidécs. Les principaux g. de la 1"' sont : Lomaria, Pteria cl ses sub- divisions, Adianium et Ciicilanllies. V. Fou- GKRES. ( Ad. li. ) * ADIAI^TITES. BOT. foss. — M. Gœp- pert a désigné sous ce nom un groupe nom- breux de Fougères fossiles, qu'il considère comme assez analogues aux fougères vivan- tes du g. Adianium, pour leur avoir appliqué ce nom. Quoiqu'il y ait pour plusieurs d'en- tre elles une assez grande probabilité, ce- pendant la plupart ont très peu de rapport par la forme de leurs frondes avec les ^(//oh- luui vivants; et la fructification n'étant indi- quée sur aucune de ces espèces, il nous pa- rait très douteux que la majorité d'entre elles puisse être rapprochée des Adianium. La plu- part de ces fougères fossiles avaient été pré- cédemment décrites dans mon Histoire des végétaux fossiles sous le nom de Cydopicrlu Quelques unes étaient placées dans le g. Sphenoplcri.^. J^. fougkres fossiles. (Al). B.J ADIAIVTUM (à(îi'ayTov, Sorte de fougère chez les Grecs; d'àoi'avTo;, toajourssec). bot. CR.— Linné, qui a établi ce g. , y plaçait un grand nombre de fougères, désignées par les anciens botanistes sous le nom de Capil- laires et toutes remarquables par la finesse de leur pétiole et de ses divisions, ainsi que par la couleur ordinairement noire et par le brillant de ce pétiole. Toutes ces plan- tes avaient en outre leurs capsules portées sur le bord de la fronde et séparées en grou- pes di^tiucls ; mais depuis lors , l'étude do l'insertion du tégument qui couvre ces cap- sules a conduit à diviser ce g. en plu- sieurs autres , dont les principaux sont les Clieilanlhes et les Lindsea. Le g. Adianium ainsi limité, est encore un des plus nom- breux et des plus élégants de la famille des Fougères ; il comprend , en effet , environ 70 espèces presque toutes des pays cbaud5 ou de l'hémisphère austral ; très peu d'espè- ces croissent dans les parties tempérées ou 132 ADI ÂIM froides de i'hémisphère boréal. De ce nom- bre, sont cependant YAilianinm Capillus Ve- neris, fjui croît dans tout le bassin de la Méditerranée; XAd. pedaiitm dn Canada, et VAd. boréale des îles Aléoutiennes. Toutes ces 'plantes ont des pétioles grêles , naissant d'une souche rampante et se subdivisant en rameaux nombreux très fins , presque tou- jours glabres , lisses et d'un noir d'ébcne , qui portent des folioles souvent cunéiformes à nervures flabelliformes dichotomes ; ces folioles sont presque toujours glabres, mem- braneuses, très minces, d'un vert tendre ; elles présentent , sur le bord de leur face in- férieure , des groupes de capsules margi- naux, arrondis et égaux, ou oblongs et iné- gaux , recouverts par un tégument membra- neux brunâtre, oblong, arrondi ou lunule , «'ouvrant intérieurement, faisant suite au bord de la feuille, et sur lequel sont insérées les capsules. — La finesse, le brillant et la cou- leur noire des divisions du pétiole dans la plu- part de ces plantes, les ont fait comparer à des cheveux , et leur ont fait donner le nom de Capillaires. Le parfum léger qu'exhalent leurs feuilles , joint à leurs qualités mucilagineu- ses, les font employer en médecine pour fa- briquer des sirops ou des tisanes émollien- tes. Ce sont particulièrement : VAdianUim Capillm f^eneri^ du midi de l'Europe, ou Capillaire de Montpellier, et YAdiantum pe- daium ou Capillaire du Canada, qu'on em- ploie à cet usage. Plusieurs espèces sont ac- tuellement cultivées fréquemment dans les «erres à cause de l'élégance de leurs fron- des. L'une des plus jolies et des plus faciles à cultiver est Vyld. cunealum du Brésil , qui forme des touffes charmantes dans les serres chaudes. ( Ad. B. ) ' ADIE. Adia. ins. — G. de Diptères de la section des Aiuliomidœ herbicolœ de M. Robineau Desvoidy, section qui répond au g. Chovtophila , Macq. T"^. ce mot. (D.) ADIMOIViE.^rfn«o?i/a {k^-nu.avi'x, crainte). INS. — G. de Coléoptères tétramères , fa- mille des Chrysomélines, établi par Lai- charting , et adopté par M. Dejean ( Ca- lal. 3'"«^ édii. ]. Ce g. , démembrement des Gallériiqttes de Geolfroy , a pour type la Galleruca Tavaceii de Fabricius. M. De- jean y rapporte 21 espèces , toutes d'Europe, à rexceplion de deux : VA. veiiiricosa Khi^, de Mexico, et VA. persica Falderm. , de la Perse occidentale. M. Westwood , qui adopte également le g. Adimonia, dont il attribue mal à propos la création à Schrank, le caractérise ainsi : Antennes ayant le 2""' et le 3"" article également courts; labre échancré. — Il lui donne pour type la Chry- somehi Hnlensis L. ( D. ) "ADIIV'A, Salisb. (à^ivo;, nombreux), bot, PH. — G. de la famille des Rubiacées , très voisin des JYauclca , auxquels le réunissent plusieurs auteurs. Salisbury [Parad. Loud. 115 ) le fonde sur les caract. suivants : Tube calicinal oblong; limbe supère , campanule, 5-parti, persistant. Cor. infundibuliforme, 5-lobée ; gorge nue ; estivation valvaire. Anlh. sessiles, insérées entre les lobes de la corolle. Style saillant. Stigm. capitellé.Caps, membranacée, obpyramidale, 2-loculaire , 4-valve de haut en bas; l'axe central per- sistant avec le limbe du calice. Loges 2-4- spermes. Graines marginées , suspendues au sommet des loges moyennant des funi- cules spongieux. — Sous-arbrisseaux gla- bres, inermes. Feuilles opposées. Stipules géminées , cohérentes par la base. Pédon- cules axillaires ou terminaux , solitaires. Fleurs sessiles, agrégées en capitule sur un réceptacle commun, poilu et dépourvu d'in- volucre. Capsules (de chaque capitule) non cohérentes. — Ce g. renferme 2 esp., indi- gènes en Chine, et cultivées comme arbustes d'ornement. (Sp.) *ADINA1VDRA, Jack ( kêivéç , nombreux ; àv-np, àvSpiç, homme), bot. pn. — G. de la famille des Ternslrœmiacées, très voisin des Cleyera. Jack ( l^Jalay. Mise, in Hook. Comp.Bot.Mag. l,p. 15)en donne lescaract.. suivants : Cal. 5-parti, persistant, 2-brac- téolé à la base ; segments suborbiculaires , épais, imbriqués en préfloraison. Pétales 5, dressés, connivents, élargis à la base. Etam. en nombre indéfini, pluri-sériées, subpolya- delphes, anthères dithèques, adnées, gla- bres, mucronées au sommet. Style indivisé, persistant, subulé; stigm. simple. Baie 5-lo- culaire, polysperme ; placentaires axiles , septiformes , partageant chaque loge en 2 compartiments presque complets. — Ar- bre. Feuilles alternes , non stipulées , à peine dentées. Pédoncules axillaires, subso- litaires, l-llores. — Le g. n'est fondé que sur une seule esp., indigène de Sumatra. (Sp.) * ADII^OLE ou mieux ADIMHOLE (à<î'.- ADL »o':, compacte; !>)ioç, entier), min.— M. Ren- dant a d('Trit sous ce nom, comme esjjècc min(^ralc, une substance compacte, homo- gène, à cassure aciércuse, rouge, translucide sur les bords, que l'on trouve à Sahiberp, en Suède. D'après l'analyse que M. lierthier en a faite, ce n'est qu'une Albile mêlée de quartz , et par conséquent une variété de la roche nommée Pelrosilex. V. ce mot. (Del.) ADIPEUX, yldiposi [Jdeps, ipis, graisse), roiss. — On donne cette épilhèle à des Pois- sons qui ont les nageoires adipeuses, c'est- à-dire formées par un repli de la peau sans aucun rayon pour les soutenir. Toutes les espèces de Silures et de Saumons offrent des exemples de ces sortes de nageoires, plus ou moins étendues sur le tronçon dorsal de la queue. (Val.) ADIPOCIRE [Minéral], {adeps, ipis , graisse; ceia, cire), min. — Synonyme de Hal- chétine. (Del.) • ADISC A ( à , priv. ; SîiE. chim. — M. Desvaux a donné ce nom au principe immédiat de la gomme. ^(//Yv/;«;/fc [l ".ce mol), principe exis- tant aussi dans la gomme qui exsude de la plupart de nos arbres fruitiers à noyaux. (G. D'O.) ADRASTEE. yfdmsica, DC. {yfdrasien , nom m>thol.). bot. pu. -G. de la fam. des Dil- léniacées. M. De Candolle [Proilr. I , p. 73) le caractérise ainsi : Étamincs 10, libres, égales; filets planes; bourses de l'anlhère adnées latéralement. Ovaires 2 ; styles rec- tilignes , coni(|ues, subulés. — L'uniciue es- pèce qui constitue le g. a été observée dans la Nouvelle-Hollande extra-tropicale. (Sp.) • ADRASTLS (nom d'un roi grec), ns. — G. de l'ordre des Coléoiitères pentamèrcs, famille des Slernoxes, tribu des Élatéridcs, établi par Eschscholtzet adopté par Latreille, dans sa DistriCmlioii mélhodiqnc desSerricor~ ??cv, ouvrage posthume de ce célèbre natura- liste, et inséré dans le t. iii AesAnn. de la Soc. enl.de France, F'^ trimestre, 1S34. lia pour type VElaier limhaïus de Fabricius, et pour caractères principaux, suivant Latreille : Corps presque linéaire. Corseletcylindriquc. Chaperon frontal presque de niveau avec le labre. Ant. simples, à articles obconiques allongés, le 2""^ plus petit, le 3""^ de la forme et presque de la grandeur des suivants. M.De- jean a adopté ce g. {Oual. Z""" cdii.), au- quel il rapporte 5 espèces , toutes d'Eu- rope , et dont 2 se trouvent aux environs de Taris, VA. limbalm, déjà cité, et l'A. nm- brinus de Gerraar. (D.) * ADRIAI\A. BOT. PII. — G. d'Euphorbia- cées, dédié par M. Gaudichaud à l'auteur d'un travail sur cette famille , et caractérisé de la manière suivante : Fleurs dioiques. Dans les mâles : Calice simple, profondément 5-parti, irrégulier, à préfloraison valvaire; pas de pétales ni de glandes; Etamines nom- breuses, dressées dans le bouton, à filets courts, libres , insérés sur un réceptacle co- nique, à anthères oblongues, dressées, bi- loculaires, dont le connectif se prolonge en languette au-delà des loges.Dans les femelles: Calice double ; l'un et l'autre profondément 5-parti, à peu près régulier, persistant; pas de pétales; 3 styles profondément bipartis , velus; un ovaire à 3 loges 1-ovulées, de- venant une capsule à 3 coques. — Les es- pèces connues de ce g. sont au nombre de 3. Ce sont des arbrisseaux originaires de la 136 MC iEC Nouvelle-Hollande , à rameaux tomenteux , à poils fins étoiles, à feuilles alternes, por- tées sur un pétiole muni de deux glandes à sa base , entières ou 3-6-lobées ; à fleurs en épis terminaux; les mâles sessiles, accom- pagnées de 3-6 bradées imbriquées et iné- gales , les femelles en plus petit nombre , courtement pédicellées. (Ad. J.) * ADRIMUS (a:îpt/Jiu;, non acre; Adri- mys, eût été plus correct), ins. — G. de Coléoptères pentaméres , famille des Ca- rabiques, tribu des Féroniens, établi par M. Dejean(Ca<«/. 3'"<' édit.); mais dont il n'a pas donné les caractères. 11 y comprend 3 espèces, toutes de Cayenne , dont nous ne citerons que VA. fiujax de M. Lacordaire. (D.) * ADSCITiE. INS. — Nom donné par Linné à la 4""' division de son grand g. Sphinx, la- quelle comprend la tribu des Zigénidcs de Latreille. F', ce mot. (D.) •ADSCITI [adscHus , à'adscisco; ajouter). INS. — Nées von Esenbeck applique cette dénomination au groupe ou sous-famille des Braconides , de l'ordre des Hyménoptères , et semble par ce nom les regarder comme une addition à la famille des Ichneumo- niens. (Bl.) ADULAIRE {Mons Adula, le Mont- Adule, ou le St-Gothard). min. — Nom donné par le père Pini au Feldspath orthose transparent, blanc et nacré, dont on trouve de beaux cristaux au mont St-Gothard , en Suisse. F". FELDSPATH. (Del.) * ADVEIVTIFS [Bourgeons] ( adveniUius, qui survient), bot. pif. — Dupelit-Thouars a nommé ainsi les bourgeons qui se dévelop- pent accidentellement sur certaines parties des végétaux, où on ne les apercevait pas d'abord, et sur lesquelles ils apparaissent par suite de causes excitatrices de nature variée. K. embryon et bourgeon. (A. R.) ADYSETO\, Scopol. bot. pu.— Double emploi du g. AUissum. (Sp.) • ^CAIVTHUS. F. oKCANxnus. (Bl.) * jECHMANTHERA ( *n [Prod. 42G), qui lui assigne les ca- ractères suivants : Fleurs Iribractéées, en épis paniculés. Calice tubuleux, quinqué- fide, plissé-anguleux, coriace. Corolle hy- pogyne, pentapétale , à onglets cornés à la base. Étamines 5, insérées sur les onglets des pétales. Ovaire uniloculaire, uniovulé ; ovule analrope, suspendu au sommet d'un placenta libre , assez épais. Cinq styles , dis- tincts, terminaux; stigmates en tête. Ulri- cule monosperme , coriace, cxsert, subangu- leux-cylindracé , se rompant au sommet, lors de la germination de la graine. Grai- ne dépourvue d'albumen, germant dans le frui t; radicule supère; plumule diphy lie, assez grande. — Ce g. ne se compose encore que d'une espèce: c'est un petit arbrisseau, très glabre, croissant avec les Fihizophores sur le bord de la mer, dans la partie tropicale de la Nouvelle-Hollande; ses rameaux sont cylindriques, fragiles, marqués, à l'entour, de cicatrices résultant de la chute des pétioles; ses feuilles sont alternes , planes , coriaces, ovales, très entières, sans stipules; leurs pétioles sont largement marginés, dilatés et engainants â la base ; les fleurs sont blan- ches, tribractéées, subimbriquées, alternes, et disposées en épis paniculés. (C. L.) " .^GIALITIS («l'yiairTeç, qui se trouve sur le bord de la mer), ois. — Nouveau g. formé par Gould et renfermant des espèces de Pluviers qui me paraissent conformés comme nos Pluviers à trois doigts, sans épi- nes aux ailes et sans caroncules, telles que notre Pluvier à collier. Trois espèces de la Nouv.-Hollande sont décrites et figurées par Gould, dans son ly^/Ho/w/? d'Australie (/w>v. 2). Une d'elles est Y /Egialiiis nigrifronsCouhljij- nonyme du Cliaradrius uigrifronsCuy. [31ui. de Paris et Tcm. Cul. kl, f. {.) Char. »«t'- AEG AEG 141 lGITHr\E. jEgiihina ( a^ySoç , nom de lal/motle chez les, Grecs), ois. — G. de l'or- dre des Oiseaux sylvains et de la famille des Chanteurs dans la méthode de Vieillot; of- frant pour caractères .- Bec en cône allongé, robuste, pres(iue droit, à mandibules supé- rieures, légèrement échancrées. Ailes sur-ob- tuses à rémiges courtes ; la l"' n'atteignant , comme c4iez les mésanges, que le tiers de la 6"". Queue courte, terminée carrément. Tarses, ainsi que les doigts, peu allongés, mais robustes , terminés par des ongles forts, très anjués; celui du pouce, plus que les autres. Plumage lâche, allongé, très épais, surtout sur le dos et le croupion, comme chez les mésanges. — Ces caract. nous ont paru suffisants pour conserver le genre ; mais nous le plaçons près des 3Ié- sanges, avec lesquelles il a les plus grands rapports. Deux espèces seulement sont con- nues : iMtjilliina quadricotor Vieill. {IV. Dici. 1, 17G, Faill.Aj'r. pi. J4l.) et /'./E". alricapilla Vieill. [Ibid. et Vaill. Id. pi. 140.) (Lafr.) ^GITHUS ( otîVc9o; , nom de la Linotte , chez les Grecs). i.\s. — G. de Coléoptères té- Iramères, famille des Clavipalpes, tribu des Erolylènes, établi par Fabricius. Dans ma iMonographie des Krotyles , qui a paru en 1S2.'>, j'avais, d'après l'autoriié d'Olivier et du célèbre Lalreille, réuni à ces insectes les yfùiiilin.s de Fabricius, comme ne présentant pas de caractères sulTisants pour en être sé- parés. En effet ils n'en diffèrent que parce que leur corps est plus hémisphérique , in- dépendamment d'une légère modification dans la forme de leurs paljies inférieurs. Cepeiulantle nombre des esp. connues dans ces 2 g., ayant plus que doublé depuis la publication de ma monographie, on a senti la nécessité, pour s'y reconnaître, non seule- ment de rétablir le G. .Efjiiliiis, rnaiscncore de créerde nouvelles coupes génériques par- mi les Érotyles proprement dits ; en sorte que les espèces que j'avais réunies en un seul g. se trouvent réparties aujourd'hui en 10, y compris celui des .Egithes dont il est seule- ment ici question. D'après M. Dejean , ce dernier g., qui se borne à 3 ou 4 espèces dans Fabricius, en conlienl aujourd'hui 17, toutes de l'Amérique interlropicale. Nous citerons ici comme les plus connues : WEgitlius .suri- 72ame)isis Fabr. , de Cayennc ; VjEg. ijua- dalupeusis Fabr., de la Guadeloupe. Ces 2 espèces sont ligurées dans ma Monographie, pi. 7, fig. 59el7G. (D.) ^EGLE , Corr. (aèV^vj , lustre , éclat ; nom d'une nymphe de la Mythol. et de l'une des Hespérides). bot. pu. — G. de la famille des Aurantiacées. Corréa ( Aci. Soc. Liiiu. 5 , p. 222) et Roxburgh (Coro)ii. 2, n° 143; Ftor. Ind. 2 , p. 57!)) , lui assignent les caractères suivants : Calice campanule, 4 ou 5-den- té. Pétales 4 ou 5. Élamines environ 40; fi- lets courts, libres; anthères dressées, linéai- res, mucronées. Ovaire 8- 15- loculaire ; loges multi-ovulées. Stigmate subsessile. Pé- ricarpe coriace, indéhiscent, subglobu- leux, 8-15-loculaire; loges G-10- spermes et remplies d'une pulpe visqueuse. Graines oblongues, comprimées, laineuses; cotylé- dons à oreillettes très courtes. — Arbre or- dinairement armé d'épines axillaires, soit solitaires, soit géminées. Feuilles trifolio- lées. Fleurs blanches, semblables à celles de l'Oranger , disposées en courtes panicules terminales. — Le g. n'est fondé que sur une seule espèce; c'est un grand arbre indigène dans les montagnes de la côte de Coroman- del. Son fruit est très estimé dans toute l'Inde, tant îi cause de sa saveur délicieuse et de son arôme, qu'à raison de ses proprié- tés relâchantes et dépuralives; ce fruit at- teint le volume d'un petit melon. (Sp.) *.EGLEE. .'Eglca (ai'v^/î, lustre, éclat; nom d'une nymphe de la Mythol. et de l'une des Hespérides). crust. — G. de l'ordre des Dé- 144 AEG capodcs, famille des Plérygurcs, créé par Leach et ainsi caractérisé : Carapace dépri- mée , beaucoup plus longue que large , à ré- gions branchiales fort dilatées. Front armé d'un rostre , avec une échancrure à sa base, représentant l'orbite. Pédoncules oculaires très courts, dirigés en avant. Antennes in- ternes ayant leur tige très courte et s'insé- rant au-dessous des pédoncules oculaires ; antennes externes s'intéranf sur la même li- gne que les dernières; mais ayant leurs pé- doncules composés de i articles. Cadre buc- cal , plus large en avant qu'en arrière, non sépare del'épislome. Pieds-màchoires exter- nes pédiformes. Plastron sternal triangu- laire, très large à sa base, situé entre les pattes de la 4""^ paire. Pattes antérieures mé- diocres , renflées , dirigées en avant et se re- ployant en dessous; pattes des 3°"^" paires suivantes grêles; les postérieures cylindri- ques , terminées par une pince rudimcn- taire. Abdomen moins long que la carapace, recourbé en dessous, composé de 7 segments, avec la nageoire qui le termine très large. Les 5 premiers segments dans le mâle sont dépourvus d'appendices, tandis que dans la femelle il existe 4 paires de fausses pattes ovifères. — On n'en connaît qu'une seule espèce, VjE. lœvis Latr., qui se trouve sur les côtes du Chili. (H. L.) .-EGOCÈRE. jEgocera (af?, yoç, bouc, chè- vre ; x/pa;, corne). I^'s. — G. de l'ordre des Lépidoptères, famille des Crépusculaires, fondé par Latreille qui d'abord l'avait placé dans sa tribu des Zygénides, et qui l'en a re- tiré depuis pour le mettre avec doute, il est vrai, dans celle des Sésiades. Le fait est qu'elle n'a pas le moindre rapport avec les Sésies; aussi M. Boisduval , en l'adoptant, l'a-t-il comprise d'abord parmi les Zygénides et ensuite dans sa tribu des ^gocérides. Il lui donne pour caractères : Palpes dépas.^ant le chaperon d'une manière remarquable; le 2""^ article très velu, garni de poils fascicu- les , réunis en une sorte de bec. Antennes fusiformes, en cornes de bélier, renflées au milieu. Ailes un peu en toit dans le repos ; les sui)érieures triangulaires. Jambes re- couvertes d'érailles allongées. — Ce ganre ne renferme qu'une seule espèce qui se trou- ve au Bengale , cl que Cramer a figurée sous le nom de Bombyx l^cnulia. Elle est aussi fort bien représentée dans la Mono- AEG graphie de M. Boisduval (pi l; flg. 3 ). (D.) • .'EGOCERIDES. 3:ijoccridœ ( afÇ , yôç. , chèvre; x/pccç, corne; iïSoi;, apparence), — INS. — Tribu des Lépidoptères crépusculai- res, établie par M. Boisduval, qui n'en a pas encore publié les caractères. Elle se compose des g.ylùjoccre, AmuUltocere, Aga- riste, Calhesiu, el Eudrias. {K. ces mots.) (D.) * /EGOCIILOA, Benth. (a"?, 70;, bouc; y\it\, herbe; parce que ces plantes ont en général une odeur fétide ). bot. pn. — G. de la famille des Polémoniacécs ; M. Ben- thani ( Hoi. Rcy. sub. tab. 1G22. ) en donne les caractères suivants : Calice tubuleux, campanule, membranacé à la base, quin- quéflde au sommet : lanières indivisées ou pennatifides, roides, inégales, spinescentes. Corolle hypocratériforme : tube à peu près de la longueur du calice ; limbe quinqué- parti : lanières oblongues , entières. Cinq étamines , insérées au dessous du sommet du tube de la corolle ; anthères ovales- orbiculaires. Capsule à 3 loges polysper- mes. — Herbes annuelles, en général vis- queuses. Feuilles pennaliparties ; lanières acérées, incisées. Fleurs capitellées, accom- pagnées de bractées spinescentes multifides. — Ce g., que M. Lindiey confond très mal à propos avec le Wavaretia , Fiuiz et Pav., ap- partient aux côtes occidentales de l'Améri- que septentrionale et au Chili. M. Bentham en a énuméré C> espèces. (Sp.) iEGOLETIlROlM {alyilt^poc,, nom chez les Grecs d'une plante indéterminée; «i'?, yoç, chèvre; okGpoç, mort), bot. pu. — On trouve mentionnée sous ce nom, dans Pline, une plante qu'on a cherché en vain à rapporter avec certitude à des espèces fort différentes. On en a fait successivement une Benoncule, une Azalée , une Clandestine , etc. Le natu- raliste latin dit qu'elle croissait aux envi- rons d'IIéraclée, qu'elle était dangereuse pour les chevaux, les chèvres, etc., et qu'elle communiquait au miel des qualités vénéneuses , quand les Abeilles en suçaient les fleurs. (C. L.) •^iEGOMARATIIRUM, Koch (a"^, yoç, chèvre , bouc ; pia'paOpov , nom grec du Fe- nouil). BOT. PU, — S.-division du g. Cachnj.s. (Sp.) *^GOMORPIlUS(ar?, yk, chèvre ; (/.op- 01^', forme). i\s. — G. de Coléoptères tctra- .EGO MGO 14.) mères, famille; dos Longicornes , créé par M. Dcjcan, qui y rapporte sept espèces, loulos nommées par lui , dont quatre du llrésil , deux de Cayenne et une de l'Amé- rique septentrionale. Nous n'en citerons qu'une , \'j^. infwicattis , rapportée de Cayenne par M. Lacordaire, qui l'avait ap- pelée jE. tiitilluior. (D.) ^•:GOrODILIll, L. (aï?, yii, chèvre ; woîiç, iro<îo;, pied ; parce que les folioles sont fen- dues de manière à offrir quelque ressem- blance avec un pied de chèvre ). bot. ph. — Genre delà famille des Ombollifères, tribu des Amminées, DC, et qui devrait proba- blement être réuni aux Canim , dont il ne diffère que par l'absence des canaux rési- nifères du fruit. L'unique espèce ( yEgopo- dium Podagrafia L.) sur laquelle il se fonde est commune en Europe , et connue sous le nom de Podagraire , parce que jadis on lui attribuait la propriété de guérir la goutte. Ses feuilles ont une saveur aromatique, analogue à celle de l'Angélique; dans plu- sieurs contrées on en mange les jeunes pousses en salade. (Sp.) iCGOPOGOIV ( aï? , rk , chèvre ; ttu^uv , barbe ). bot. pu. — Genre de la famille des Graminées , établi sous ce nom par Willde- now, adopté parKunth (Acv. gen., 1, p. 132) et faisant partie de la tribu des Agrostidées. Ce genre se composait d'abord de 2 espè- ces originaires de l'Amérique méridionale, d'où elles avaient été rapportées par MM.de Humboldt et Bonpiand. Rœmer et Schultes en ont décrit quelques autres. Quant à Pa- lisot de Beauvois, la plupart des espèces qu'il y a ajoutées appartiennent au g. Am- phipogou de Brown. f^oy. ce mot. (A. R.) /EGOPRICON. BOT. PH. — Foyez maprou- KBA. (Ad. J.) iEGOPROSOPUS, Dej. im.—Koy. CLOS- TRK. (D.) *^G0RHI1VIJS (aï?, ycç, chèvre; p.'v, vo;, nez). INS. — Genre de l'ordre des Co- léoptères tétramèrcs, famille des Longicor- nes, tribu des Cérambycins, établi par M. De- jean (Caial., S"»' édii.) , qui n'y rapporte qu'une seule espèce de la. Nouvelle-Hollande nommée /E. dimidiuius. Le nom d'yEgorhi- nus ayant été donné par Erichson à un genre de Curculionites dont il a publié les carac- tères , celui dont il est ici question devra re- cevoir un autre nom. (D.) * .T.GORniNUS (ar?, yo'ç, chèvre; p.'v, vo; , nez ). i.\s. — Genre de l'ordre des Co- léoptères tétramères , famille des Curcu- lionites, établi par M. Erichson. Ce genre est voisin des Aicrpus de Schœnherr et ap- partiendrait par conséquent à sa division desCléonides, Il est fondé sur une espèce du Chili, nommée par Erichson JE. phalera- (ui, décrite et figurée dans le 1'^ supplé- ment au IG"'* vol. des Nov. Aci. yfcad. imp. Leop. Cur. Nul., pag. 282 , lab. 39 , fig. 1. (D.) • jŒGOSOMA ( aï?, yo'ç, chèvre ; aâlfia , corps ). INS. — Genre de l'ordre des Coléop- tères tétramères, famille des Longicornes , tribu des Prioniens, établi par M. Serville et adopté par M. Dejean {Caial., S"-^ édit.]. Ce genre est un démembrement du genre Prio- iiits de Fabricius , dont il diffère principale- ment par les antennes, qui sont filiformes et semblables dans les 2 sexes ; par le corselet, qui est mutique, presque trapézoïdal, rétréci par devant ; et par la tarière des femelles , longue, toujours saillante et dépassant de beaucoup l'anus. Les jEgosomes ont d'ailleurs la forme allongée, et des pattes de longueur moyenne; ils ont le faciès des Cé- rambycins. — On n'en connaît encore que 2 espèces: \'jE. scabricorue {Prionus scabri- cortiis Fabr. ) , ou Leplure rouillée de Geof- froy, qui se trouve dans la forêt de Fontai- nebleau , et V/E. affine, originaire de Java. (D.) • ^GOSTETOA ( aï?, yô;, chèvre ; ctT;- 6o;, poitrine), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères , famille des Lamel- licornes, tribu des Scarabéides, section des Phyllophages, établi par M. Dejean [Caial., S""' édit. ), mais dont il n'a pas publié les caractères. Ce genre ne renferme que 3 es- pèces , toutes du cap de Bonne-Espérance, savoir : jE. maritima Burschell., di.siincii Dej. tilongicornis Fabr. (D.) * ^GOTHÈLE (aï?, yii, chèvre; G/jX/î', mamelle ). ois. — Genre formé par Vigors sur une espèce d'Engoulevent de la Nou- velle-Hollande , le Cuprimulgus Novœ-Uol- landiœ Lat., dont les caractères sont : Tar- ses et doigts grêles ; ceux-ci allongés , l'ex- terne surtout, qui l'est presque autant que le médian ; l'interne plus court; tous parfai- tement libres et séparés dès leur base; le pouce également grêle et plus allongé que ]() 146 JEGO JELV chez aucun autre genre de la famille des En- goulevents ( nos Caprimulgidce ). Ongles as- sez courts, mais élevés, très comprimés, subitement arqués et très acérés, assez ana- logues à ceux des Oiseaux réellement grim- peurs. Bec très élargi dans le genre de celui des Podarges , mais la partie cornée supé- rieure s'étendant moins vers le crâne et ses côtés. Vu d'en haut, ce bec décrit un arc légèrement saillant, depuis l'ouverture jus- qu'à la pointe, dont le prolongement forme en tombant une espèce d'onglet cylindracé. La mandibule inférieure , plus large que la supérieure , possède un rebord corné , peu élevé, que recouvre, dans toute sa lon- gueur, celui de la mandibule supérieure , dont la pointe s'appuie sur celle de dessous, qui fléchit pour la recevoir. Les lorums et tout l'espace suboculaire, garnis d'une ran- gée de très longs poils , munis de barbes dé- composées à leur base ; une partie de ces poils retombant sur la mandibule inférieure, et l'autre se relevant au-dessus des lorums, en forme de créle frontale. Ailes obtuses, à rémiges courtes et arrondies , offrant peu de fermeté. Queue fortement étagée, à fectrices faibles et molles. — Ce genre, fondé sur des caractères bien suffisamment importants , n'avait cependant été adopté en France ni par Cuvier, ni par Temminck et Lesson , lorsqu'en janvier 1837 nous publiâmes, dans le Magasin de Guérin , un Mémoire détaillé sur la famille des Engoulevents , que nous partagions en deux sections , les Humicoles et \ts, Préhenseurs , et dans lequel nous fai- sions ressortir les caractères du genre ^go- thèle, qui y faisait partie de la deuxième section. Une seule espèce compose, jusqu'à ce mo- ment, ce genre : c'est I'jEgothÈle de la Nou- velle-Hollande [jEgoiheles Novœ-HoUan- diœ Vigors et Hors., Lin. Trans., tom. 15, p. 197 ; Wile's f^oyage lo New-SouOi féales, pi. 29; L'Engoulevent â crête, Capritnulgus JVovœ-Hollaudiœ Vieil.). (Lafr.) •JEGOTOXICLM ( at?, yô; , chèvre; ToÇixo'v, poison). BOT. PH. — Genre rapporté avec doute à la famille des Euphorbiacées, et établi par Piuiz et Pavon pour un grand arbre du Chili à feuilles opposées, briève- ment péliolées, allongées, lancéolées, très entières , glabres en dessus , furfuracées en dessous, couvertes çà et là d'écaillés ferru- gineuses; stipules nulles ; fleurs en grappes axillaires beaucoup plus courtes que les feuilles , ébractéées et furfuracées. (C. d'O.) *iEGLiS (a'iÇ, yo';, chèvre ). i.^s. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes, tribu des Lucani- des , établi par Mac-Leay, qui place ce g. entre les g. Dorons et Lucamis , et y rapporte 4 espèces, dont 3 de la Nouvelle-Hollande et une de Sumatra, qui est le Lucanus iner- mis de Fabricius. Le g. /Eyus ne flgurepas dans le dernier Catalogue de 3L Dejean. (D.) /EGYPILS. OIS. — Genre formé par Sa- vigny ( Siisi. des Ois. d'Egypte ) sur le Vau- tour Arrian C f^uliur cinereus Gmel. ). f^otj. VAUTOUR. (Lafr.) ' yELIA. INS. — Genre de la famille des Scutellériens, de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères , établi par Fa- bricius ( Sysl. Rhyug. ). — Il réunit une partie des caractères des Pentatomes et des Scutellères ; ce qui l'a fait rapprocher par différents auteurs tantôt de l'un, tantôt de l'autre de ces genres. Le type e&i\'JElia acu- minala Fab. ( Cimex acuminatus L. ) , es- pèce très commune dans toute l'Europe, le nord de l'Afrique et une grande partie de l'Asie. (Bl.) *.^LLO. MAM. — Genre de l'ordre des Chéiroptères, famille des Vampiriens, établi par Leach d'après les caractères suivants : 2 incisives , 2 canines et 4 molaires à chaque mâchoire; une 4« phalange au doigt alaire médius seulement; membrane interfémorale droite; oreilles rapprochées, courtes, très larges ; point d'oreillons ; queue ne dépas- sant pas la membrane , et formée de 6 ver- tèbres dans la partie visible. — L'établisse- ment de ce genre ne repose d'ailleurs que sur une seule espèce très imparfaitement con- nue. (A.) • AELLOPOS {à.i)loT:oq , nom mytholo- gique de l'une des Harpies ). poiss. — Sous ce nom, M.Agassiz ( Feuill., p. 98 ) fera con- naître un nouveau genre de Squale fossile, dont on doit la découverte au comte de Munster. Le squelette presque entier de cet ichlhyolithe provient des schistes de Kel- heim. (Val.) ".(ELL'ROPUS (aJoupoç, chat; ttoC;, pied ). BOT. PH. — Trinius ( Fund. Agrost.^ 143 ) a proposé d'établir sous ce nom, dans tEOL la famille des Graminées , un genre pour le Dactylis lagopodioides L. {Maui., Zd) , qui a été placé successivement dans les genres Kœleria et Poa. Ce genre n'a pas été adopté. (A. R.) 'iEMIDIUS {œmidus , gonflé), uns. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Serricornes , Latr., ou Sternoxes , Dej., tribu des Élatérides , établi par Latreille. — Ce g., qui ne figure pas dans le dernier Cata- logue de M. Dejean , a le port des Agrioies , suivant Latreille, et a pour type et uni- que espèce VEucnemis gigas de Manner- heim. (D.) •iEOLAIVlTHUS , Mart. ; Orolanlhm, E. Mey. (a'oXoç, panaché ; avOoç , fleur ). bot. PH. — Genre de la famille des Labiées, tribu des Ocymoidées, sous-tribu des Plectran- thées , Benth. — Herbes annuelles , aroma- tiques, très finement pubescentes. Feuilles entières ou à peine dentées. Inflorescence cyraeuse. Pédicelles unilatéraux. Fleurs pe- tites, odorantes. — Ce g., propre à l'Afrique australe, n'est fondé que sur une espèce. (Sp.) iEOLOTHRIPS (a!o>oç, bigarré; Spc^/, ver qui ronge le bois ). ins. — Genre de no- tre famille des Thripsiens {Thysanoptera , Halid.), établi par Haliday (Z:h<. Mag.), adopté par Burmeister [Handb. der Eni.), et par nous (Hist. des anim. ariicuL). Il ne diffère des Tlirips que par les antennes, qui sont composées de 9 articles, et par les ailes, pourvues de nervures transversales. Tous les anciens auteurs, Linné, De Géer, Fabri- cius, Geoffroy, confondaient les espèces de ce genre avec les Tlihps. Elles sont peu nom- breuses et toutes indigènes. Les principales sont VyE. fasciaia Hal., Burm., Jj\.{T/irips fasciaia L. , D. G. , Fab.) , qui se trouve sur les fleurs des Composées , et particulière- ment sur les Résédas; et \'/E. viuata Hal. Burm., Bl., que l'on rencontre aussi sur les fleurs de différentes plantes. (Bl.) *iEOLUS (aîôXoç, prompt, léger; de là Eolus , dieu des vents), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, établi par Eschscholtz. M. Dejean (Calai. , 3™' édit.), qui a adopté ce genre, y comprend 15 espèces presque toutes exotiques; nous n'en citerons qu'une , VEIaier srripius de Fabricius , que M. Dejean , par erreur, avait AEfl h: appelée amabilis dans son précédent Catalo- gue. Elle est du Brésil. (D,) iEOIVlE. BOT. PU.— Mot mal orthographié chez quelques auteurs f^oy. oenie. (C. i.) •JEPHMDIUS (accpvi'^ioç, inattendu , ra- pide). INS.— Sous-genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Harpaliens, établi par Mac-Leay [Annal. Javan. ) sur une seule espèce , nommée par l'auteur M. Adelioides , et figurée dans son ouvrage (pi. 6, fig. 2). Elle a été rapportée de Java par le docteur Horsfield. (D.) *JÎPUS (aÎTroç, élévation), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Ca- rabiques, tribu des Subulipalpes, Dej., et des Harpalides, Mac-Leay, établi par Leach sur une seule espèce, nommée par lui M, fnlvescens , et que M. Dejean , dans son Spe- cies, rapporte au genre JVec/ias deClairville, après l'avoir d'abord placée dans le genre Blemus de Ziegler [Catalogue de 1821), qu'il a supprimé , et dont il a réparti les es- pèces entre les genres Trechus et Bembi- diiim, dans son dernier Catalogue de 1836. f^oyez les mots blemus , trechus et bembi- DIUM. (D.) *^QUI1\'0LITE. min. — On a apporté sous ce nom, de l'Amérique en Europe, un minéral qui se rencontre dans les cavités de l'obsidienne du Mexique, et qui paraît avoir quelque analogie avec la substance appelée Spliérulite ou Sphéroliie. Ployez ce dernier mot. (Del.) *J2QU0REA ( œquor, la mer ). acal. — Genre de Méduses. /^. équorée. (Duj.) '.EQUORIDES. ACAL. — Famille de Mé- duses, f^oyez ÉQUORiUES. (Duj.) *AÉRA]\THE. Aeranthus [ à:np, spoç, air; av9o; , fleur). BOT. PH. — M. Lindlcy a éta- bli sous ce nom ( Bot. Reg., t. 817 ) un g. de la famille des Orchidées , tribu des Vandées, pour 2 plantes décrites et figurées par Du- petit-Thouars ( Orch. d'Afriq.), sous les noms de Dendrobium Arachniiis , et Angrœcum sesquipedale. Quand on considère le port des 2 plantes que M. Lindiey réunit dans ce g., il est impossible de ne pas croire qu'elles ap- partiennent à deux genres bien différents. L'une ( Dendrobium Aracluiitis Dupelit-Th., t. 87) est dépourvue d'éperon, et se rap- proche beaucoup des vrais Dendrobium ,- l'autre [Angrœcum sesquipedale Dupetit- Th., t. 66 elG9) a un éperon excessivement 148 AER long, et donne peul-êlre les fleurs les plus , grandes de toute la famille. Malheureuse- j ment ces deux espèces , qui croissent à Ma- dagascar , sont fort rares , et ne sont guère connues que jar les figures de Dupetit- Thouars. (A. R.) *iEREl\.'EA ( £i'py)v«~oç , pacifique. Il au- rait fallu écrire Irenœu). ins. — Genre de l'or- dre des Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , établi par M. Dejean [Cutat , S"» édition ), qui n'en a pas publié les carac- tères. Ce genre, qui appartient à la tribu des Lamiaires de 31. Serville, ne renferme que des espèces du Brésil , au nombre de 4 , et toutes nommées par l'auteur, savoir : yE. iitcl'assata , flavo-puiiciala , jerriioala et inyrala. (D.) *^REI\ICA (apnvixôç, pacifique. Il aurait fallu écrire Irenica ). ins. — Genre de l'or- dre des Coléoptères tétramères , famille des Longicornes , établi par M. Dejean ( Caial. 3nieédit.), qui n'en a pas publié les carac- tères. Ce genre, qui appartient à la tribu des Lamiaires de M. Serville, ne renferme que 3 espèces , toutes du Brésil , et nommées par M. Dejean , savoir: /E. miUtipunctala , canescens et obliquaia. (D.) AERIDES (àsc-i;, habitante de l'air), bot. PH. — Genre de la famille des Orchidées, établi par Loureiro {FI. Cochin., 525) , et adopté par M. Lindiey, qui y réunit le genre DendrocoUa de M. Blume. Toutes les espèces de ce genre, au nombre d'environ 26, et ori- ginaires des Indes orientales , sont des plan- tes parasites et épidondres, ayant des tiges simples , des feuilles distiques et coriaces, et des fleurs en épis ou en grappes. — Pioxb., synonyme de Cirrhopetalnm , Lindl. — Swarlz, synonyme de Renanihera , Lour. (A. R. ) *AED0BI01\I (ànp, e'poç, air; êt'oç, vie ; qui vit dans l'air), bot. ph. — Le genre ainsi nommé par Sprengel {Syst., 3, p. 716) est le même que celui que Dupetit-Thouars ap- pelle Angrœcum , et qui a été maintenu sous ce dernier nom dans la famille des Orchi- dées, f^. ANGREC. (A. R.) AÉROLITHE et non AÉROLITE (â^o, «po; , air; liBoç, pierre), min., géol., astr. — On comprend généraement sous cette dénomination des masses minérales plus ou moins grandes qui , des régions élevées , se précipitent à la surface de la terre , avec un AER ensemble assez constant de phénomènes lu- mineux et de détonation. Celte définition est incomplète; car on confond souventdivers phénomènes plus ou moins analogues que nous offrent les Aéro- lithes , les Bolides ou Météorites, les Étoiles filantes, celles qui disparaissent ou s'étei- gnent, et peut-être même d'autres phéno- mènes semblables aux feux follets, aux feux Saint-Elme, etc. il est vrai que sous la même expression on doit réunir plusieurs d'entre eux ; mais il y en a qui ne présen- tent aucune similitude , lorsqu'on y fait at- tention. C'est pourquoi nous devons , avant tout, définir exactement les principaux de ces phénomènes, puis les décrire, et parler en- suite de leur origine. Nous trouvons d'abord trois ordres de phé- nomènes bien tranchés: dans le premiernous rangeons les Aérolithes, les Bolides, les Mé- téorites, les Étoiles filantes; dans le deuxième nous avons les feux Saint-Elme, les feux fol- lets, etc. ; dans le troisième nous pouvons mettre les étoiles qui disparaissent ou qui s'éteignent, etc. Quoi qu'il en soit, les mois Météorite et Aérolilhe , ne donnant pas une idée exacte de l'origine des phénomènes du premier ordre, doivent être rejelés ; de plus, celui d'étoile filante, outre celte inexacti- tude , en présente encore une autre : car il ne s'agit nullement d'étoiles , mais bien de petits corps ou astres qui nagent dans l'es- pace. La dénomination de Bolides doit donc seule subsister pour désigner les phénomè- nes qui se rapportent à ceux du premier or- dre. Au reste, nous allons dire un mot des principaux phénomènes mentionnés ci-des- sus ; ce qui éclaircira les réflexions précé- dentes. On donne le nom de feu Saini-Elme à des aigrettes lumineuses qui , dans les temps orageux , paraissent à l'extrémité d'objets élevés et terminés en pointe. Le pouvoir des pointes sur l'électricité atmosphérique étant connu , on expliquera aisément le phéno- mène. Les feux follets sont des lumières sembla- bles à des flammes qui voltigent dans l'air à une petite dislance du sol. On les attri- bue à la combustion de certains gaz. Il est facile de concevoir que des combustions analogues peuvent aussi avoir lien dans les régions élevées de l'atmosphère , et pro- AEK AER 149 duirc , par conséquent , des phénomènes semblables. Quant aux étoiles qui disparaissent de la voûte des cieux après y avoir brillé d'un éclat plus ou moins vif, nous ne saurions expliquer le phénomène, puisque nous som- mes encore dans le vague sur le fait en lui- même. On appelle Bolides des corps qui semblent enflammés, qui se meuvent dans le ciel avec une extrême rapidité , et qui ont une gran- deur apparente assez considérable pour ne point être confondus avec des étoiles. On croit avoir reconnu que les Bolides se mon- trent quelquefois à des distances beaucoup plus éloignées que les limites de l'atmo- sphère. Dans leurs mouvements, ils sem- blent lancer des étincelles, et laissent quel- quefois derrière eux une queue brillante , qui parait être de la flamme retenue par la résistance de l'air. Souvent le Bolide dispa- rait sans que l'on ait remarqué d'autres phénomènes ; mais quelquefois on entend une ou plusieurs fortes détonations pareilles à des coups de canon. Ces détonations , sui- vies d'un roulement très fort, semblable à celui de plusieurs voitures roulant sur un pavé, se prolongent pendant quelques mi- nutes, en suivant la direction du Bolide. EnGn , si l'on est suffisamment rapproché du lieu où se passe le phénomène , on en- tend des sirdemenls et des bruits analogues à ceux que produit la chute de corps pe- sants, et l'on voit tomber des pierres en quantité variable. Les Bolides possèdent, au moment de leur chute , une température très élevée, et s'enfoncent plu'* ou moins dans le sol. Leur volume est extrêmement variable : il en est de très petits et de très grands; on en cile même un de 200 mètres de longueur. Leurs formes sont irrégulières et ne présentent aucun caractère particulier, sauf l'usure de leurs arêtes et de leurs angles. A l'extérieur, les Bolides sont généralement couverts d'une écorce noiie, quelquefois terne, d'autres fois luisante comme un vernis ; l'intérieur est toujours terne, d'un gris plus ou moins fon- cé, rarement uni , souvent veiné ou tacheté de différentes manières. Leur texture est ordinairement grenue ; parfois les grains sont très adhérents et comme fondus l'un dans l'autre ; d'autres fois ils sont très dis- tincts et se séparent facilement. On recon- naît dans ces pierres le mélange de sub- stances différentes, et Ion y aperçoit très souvent des parcelles de fer. On a cru aussi y voir de petits cristaux de Pyroxène et de La- bradorite. La composition chimique des Aé- rolithes est très variable : leur élément le plus constant et le plus abondant est la Silice, qui forme ordinairement plus du tiers de leur poids. On peut ensuite citer le Fer, qui constitue quelquefois près d'un autre tiers, et qui se présente tantôt à l'état métallique, tantôt à l'état d'oxyde. On y trouve aussi de ralumiiic, de la magnésie, de la chaux, de l'oxyde de manganèse, du nickel souvent à l'état d'oxyde, quelquefois à l'état mé- tallique, du chrome ou de l'oxyde de chrome, du soufre, de la soude , de la potasse, du cuivre , du carbone ; mais ces principes n'y sont pas constants, et les derniers notam- ment ne s'y montrent que très rarement et en petite quantité. On nomme étoiles filantes ou étoiles tom- bantes , des lumières qui se meuvent dans le ciel avec une extrême vilesse et qui pré- sentent un point, un trait lumineux, d'un diamètre apparent assez petit pour être en- core comparé aux étoiles. Dans ce dernier cas , ce corps laisse derrière lui , comme les Bolides , une traînée lumineuse qui se dis- sipe plus lentement que la lumière princi- pale. Ce phénomène ne dure ordinairement que quelques secondes ; mais on cite des cas où il a duré plusieurs minutes. Il se passe , à ce qu'il parait , à des distances très di fie rentes. Indépendamment des Bolides ordinai- res, tels que nous venons de les décrire, et dont on a souvent observé la chule, on trouve , à la surface du sol ou à de très pe- tites profondeurs , des blocs de Fer plus ou moins volumineux, que l'on désigne souvent sous le nom àa fer météorique , parce qu'on leur suppose la même origine qu'aux Aéro- lilhes. Cependant leur chute n'est pas con- statée par des observations aussi positives ; mais, outre les rapprochements tirés de leur nature et de leur position, il est à remarquer que beaucoup de relations historiques par- lent de blocs de Fer tombés du ciel. L'ori;;i!ie des Bolides, encore loin d'être expliquée d'une manière irrécusable, a donné lieu néanmoins à plusieurs hypothèses 150 AER ingénieuses. Entre autres, ces corps ont été attribués à des volcans terrestres. Mais une pareille supposition ne paraît pas soutena- ble lorsqu'on observe que les Bolides tom- bent dans des lieux extrêmement éloignés des contrées volcaniques , qu'ils différent de tous les produits volcaniques connus, et qu'il est impossible de supposer que des objets aussi lourds parcourent horizontale- ment l'atmosphère par des temps calmes et clairs comme ceux qui régnent souvent quand on voit passer les Bolides. D'autres savants ont supposé que les Bolides étaient produits par les volcans de la lune, et ils ont calculé qu'un corps lancé de celte planète avec une vitesse quintuple de celle d'un bou- let de canon , pouvait parvenir à un point de l'espace où l'attraction de la terre serait pré- pondérante à celle de la lune ; de sorte que ce corps, au lieu de retomber sur la lune, se- rait donc entraîné vers la terre et acquerrait dans sa chute une rapidité qui, combinée avec la résistance de l'air, développerait une chaleur suffisante pour produire l'étal d'in- flammation dans lequel se trouvent les Boli- des lorsqu'ils approchent de la surface de la terre. Cette hypothèse n'a en sa faveur que la possibilité , et n'est fondée sur aucune observation qui la rende probable. On a éga- lement vu dans la formation des Bolides le résultat de la condensation de matières vo- latiles qui floltent dans l'almosphère; or, si d'un coté l'on conçoit difficilement la pré- sence, dans ces régions, d'une telle quantité de matières aussi pesantes , d'un autre côté, la formation des gréions nous prouve que la nature a des moyens de produire des condensations dont il est difficile de nous rendre compte. Enfin , d'après des recher- ches sur les nébuleuses, on pense que la ma- tière éthérée a pu former les étoiles, le so- leil , les planètes , les comètes et les Bolides qui circulent dans l'espace. Ainsi, la matière éthérée , d'abord répandue dans toute l'im- mensité, aurait, par ses divers degrés de con- densation , donné naissance aux nébuleuses, aux étoiles ou soleils, aux <;omètes, aux pla- nètes, aux satellites, et à cette infinité de Bo- lides qui semblent errer dans l'univers, mais qui cependant nous apparaissent plus parti- culièrement à certaines époques , suivant des directions déterminées, revenant même sur la route qu'ils ont parcourue , et parfois JESA tombant à la surface de la terre. Telle est l'opinion la plus large et la plus rationnelle dans l'état présent des sciences cosmogo- niques. (K.) iEROPE. yEropus ( ^rope , nom myth.). CRcsT.— C'est un genre de l'ordre des Am- phipodes, établi par Leach , mais qui n'a pas été caractérisé par cet auteur. (H. F..) AÉROPHOIVES. ^roplwni ( âîpo'ov, feuille). BOT. foss. — Ce nom a été donné dans mon Prodrome de l'Histoire des Végétaux fossiles à un genre de plantes fos- siles du Grès bigarré, dont on ne connaît qu'un seul échantillon , remarquable par la disposition insolite de ses feuilles. Celte plante, malgré son état imparfait, semble devoir se rapporter, par ses feuilles alternes et rubanées, et par l'apparence de l'épi de (leurs qui termine sa tige, à une plante mo- nocotylédone. Elle ressemblerait surtout même à quelques Orchidées ; mais ses feuilles sont accompagnées à leur base de deux plus petites folioles, semblables par leur po- sition à des stipules linéaires. — Celle plante, dont on n'a jamais trouvé qu'un .«eul échantillon, forme du reste un genre très douteux et dont il est fort à désirer , qu'on retrouve des échantillons plus par- faits. Il est figuré dans les yinn. des Se. iiai., t. XV, pi. 18. (Ad. B.) •iCTHUE. yEthra (Fille de l'Océan et de Thétis). CRUST. — Leach désigne sous ce nom un genre de Crustacés qui appartient à l'or- dre des Décapodes , famille des Briichyures , et que M. Edwards place dans la tribu des Cancériens cryptopodes. La seule espèce connue est VA^thra scruposu L. , qui ha- bite l'océan Indien et les mers d'Afrique. 'H. L.) J^TnUSE. JEihusa , L. , Koch iac'Ouaau , j'enflamme; allusion à l'ûcreté du suc de celle plante; il aurait fallu écrire /Etlnjsa). BOT. PU. — Genre de la famille des Onibel- lifères, tribu des Sésélinées , DC. — Herbe tantôt annuelle, tantôt bisannuelle. Feuilles bi-ou tripennées. Ombelles oppositifoliées, 10-20-radiées , planes; collerette générale nulle; collerettes partielles dimidiées, tri- phylles , réfléchies. Fleurs blanches. — Dans ses limites actuelles, ce genre n'est constitué que par une seule espèce (triplée par quel- ques auteurs) qui est très vénéneuse, et connue sous le nom de petite Cif^uë. — Le nom A'yEthusn était donné par les anciens à diverses Ombelliferes vénéneuses. (Sp.) AETIA, Adans. bot. pu. — Synonyme du genre Combretiim. (Sp.) yKTITEou PIERRE D AIGLE (àETo'ç, ai- gle). MIN. — Variété géodique de Fer hy- droxydé , renfermant un noyau mobile , et ainsi nommé par les anciens, parce qu'ils supposaient qu'on la trouvait fréquemment dans le nid des Aigles. Ils lui attribuaient beaucoup de vertus imaginaires, entre au- tres celle de faciliter l'accouchement et la ponte. On en rencontre assez abondamment en France, près de Trévoux, et aux envi- rons d'Alais. (Del.) *AETOS. OIS. —Genre établi par Nitzsch dans le groupe des Buses, et dont le type n'est pas indiqué par le créateur de ce genre. yEXTOXIClJM, R. et P. BOT. PH. — Sy- nonyme A' jEgoioxicum du même. AFFI^'ITÉ. ^^iniias. cniM. — Altraction qui a lieu entre les parties des corps d'es- pèces différentes; c'est , en d'anires termes, la force inconnue qui sollicite les moléciiles d'espèces différentes à se porter les unes vers les autres, /^o?/. attraction. (P, .) •AFFLELREHIEIMT. céol. —Portion ap- parente à la surface du sol d'un banc, d'un amas ou d'un filon dont les autres parties sont plus ou moins profondément cachées sous d'autres masses minérales; VujjUure- rneiiMl'une substance utile, ou des roches qui ordinairement lui servent de gangue et 10' 154 AGA AGA l'accompagnenl, devient une indication pré- cieuse pour les travaux de recherches et (l'exploitation des winei. (C. P.) * j\FF01\SEA. BOT. PH. — Genre de la famille des Mimosées-Acaciées, établi par Saint-Hilaire {f^oy. Dislr. Diam. Brass., 1 , 386 ) pour des arbustes du Brésil , à ra- meaux glabres, à feuilles alternes, péliolées, paripennées, à folioles quadrijuguées , très entières, couvertes en dessous d'une villo- sité rousse ; stipules caduques ; grappes ter- minales et extra-axillaires, munies de poils couleurde rouille. *AFRICAII\ES. Africanœ. arach.— Nom donné par M. Walckenaër à une petite divi- sion du genre Allas dans les Arachnides. (H. L.) AFZELIA, Smith (dédié au D^ Adam Af- zelius, botaniste suédois), bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses , sous-ordre des (Jésalpiniées, R. B., tribu des Cassiées , DC. , établi par Smith. — L'auteur de ce genre en a signalé deux espèces , indigènes de l'Afrique équatoriale. (Sp.) AFZELIA {Afzetius , botaniste suédois). BOT. CR. — Ehrhart, dans ses Planies crypio- gatnes publiées par Fascicules , avait tenté d'introduire ce nom pour désigner quelques espèces de Mousses appartenant au genre Weissia (F'oy. ce mot) ; mais, outre que ce nom générique n'a pas pour lui la prio- rité, il ne peut être admis , puisqu'il dé- signe déjà un genre parmi les plantes vas- culaires. — Gmel. Synonyme du g. li'ej/me- ria. (G. M.) AGABUS (nom d'homme), ins. — Genre de Coléoptères pentaraères, famille des Hy- drocanthares , tribu des Dytiscides , établi par Leach et adopté par M. Aube. — Ce genre a été fondé par Leach sur une seule espèce dont les antennes sont dilatées dans les mâ- les ( Dyiiscus serricornis Paykull) ; mais Erichson y a compris tous les anciens Co- lymbetes de Clairville, qui réunissent les ca- ractères précités, de sorte qu'il se compose aujourd'hui de 60 espèces, dont plus de moi- tié appartiennent à l'Europe ; les autres sont réparties dans l'Asie , l'Amérique et l'Afri- que. Les Agabes ont la même manière de vivre que les Colymbeies et les Ilybius. Nous ne citerons que l'espèce la plus commune, qui se trouve dans toute l'Europe , VAgn- bus oblongus lUig., que M. Dejcan [CaiaL, 3m« édition) place dans le genre Leiopte- TUS. * (D.) •AGACEPHALA (âyav, trop ; xt^al-n, tête). INS. — Genre de Coléoptères pentaraères, famille des Lamellicornes, établi par le comte de Mannerheim, et adopté par M. De- jean [CataL, 3"" édit.), qui le place entre les Cyclocéphales et les Rutèles de Latreille; de sorte qu'il appartiendrait à la tribu des Sca- rabéides xylophilesde ce dernier. M. Dejean n'y rapporte que deux espèces: A. Laireillei Dej., et A. comigera Blannerh., toutes deux du Brésil. M. Delaporte [Aim. Soc. ent. de France, t. I ) en décrit deux autres : l'une sous le nom de Duponti , et l'autre sous ce- lui de Goryi, sans en indiquer la patrie. (D.) AGALLOGHE ou AYALOLDJIX. bot. PH. — f^oyez BOIS d'aloés. AGALLOCHITES. bot. foss. — On avait désigné sous ce nom, dans d'anciens ouvra- ges , des bois fossiles auxquels on trouvait quelque ressemblance avec le Bois d'Aloës ou Agalloche; ressemblance qui n'a été nul- lement constatée. (Ad. B.) * AGALMA {xyalixix, ornement), acal. — Genre d'Acalèphes de la famille des Physo- phorides , établi par Eschscholtz (Sysi. der Acalepken, 1829), pour un animal qu'il observa en détail dans l'océan Pacifique septentrional , près des côtes du Kamts- chatka. L'espèce type , Agalma Okenii { Eschs. Acal. lab. l^.—Isis, 1825, tab. 6) a 3 pouces de longueur. Eschscholtz propose de rappor- ter à ce même g.: 1° le Siephatwmia amphi- triiis de ChAmisso {IV . Acia Naiurœ Curios. t. X., tab. 32 fîg. 6 ) , dont les pièces nata- toires séparées ont été prises pour type du nouveau g. Cutieolaria, Ey.senh.; 2° les frag- ments qui ont servi à l'établissement du g. Peniocardia de M. Lesson. (Duj.) AGALMATOLITHE (ayaVoc, axoç, orne- ment ; ^c6oç , pierre), min. — Synonyme de Pagodile. (Del.) AGALIUYLA , Blum. bot. ph. — Syno- nyme ù'Mschynanlhus. (C. L.) AGAME. KEPT. — Ce nom ne vient pas, ainsi qu'on pourrait le supposer, du mot grec ayaixaç, cœlebs, qui n'est pas marié. On croit qu'il a été employé pour la première fois par les colons de la Guyane, pour dési- gner une espèce de Lézard que Daudin a pré- tendu, mais à tort, être celle qu'il a appelée AGA ^game des colons ; car cet Agame des colons est une espèce africaine. Quoi qu'il en soit, elle a conservé ce nom et demeure le type du g élabliparDaudinsouslenom d'Agame. Ce g., qui, depuis sa création, a subi beaucoup de modifications, fait partie de la sous-famille des Iguanicns Acrodontes. En voici les carac- tères essentiels : Langue fongueuse, rélrécie et échancrée en avant; narines simples, la- térales , 2 à 5 incisives supérieures ; mem- brane du tympan enfoncée dans le conduit auditif; 5 doigts inégaux à chaque patte; un pli en long sous la gorge, un autre souvent double en travers du cou ; des pores anaux ; point de pores fémoraux. — Les 10 ou 12 es- pèces d'Agames que l'on connaît aujour- d'hui , viennent des Indes orientales et d'A- frique. Elles sont pour la plupart revêtues de fortes écailles carénées, parmi lesquelles il en est qui forment des groupes d'épines sur les régions voisines de la nuque et des oreilles. Quelques espèces ont la queue sim- plement arrondie ; toutes les autres l'ont plus ou moins comprimée et parfois surmontée d'une petite crête ou carène. Le g. Agame , tel que nous venons de le caractériser, com- prend les Agames sans pores aux cuisses, de Cuvier, et les Changeants du même auteur. (G. B.) * AGAMES. Agama ( àVajioç, célibataire; par extension , sans organes sexuels), moll. — Dans les Familles naturelles du règne animal , Latreille a divisé les Mollusques en deux grands embranchements , et a donné au second le nom d'Agames. Ces Agames ne répondent à aucune des divisions précédem- ment établies par les auteurs ; car Latreille place, à côté des Mollusques acéphales ou conchifères de Lamarck, qui sont réellement Agames, ceux des Mollusques gastéropodes céphalés, qui sont également Agames ou ré- putés tels. Celte singulière agglomération contraint l'auteur à diviser ses Agames en deux sections principales : ceux qui ont une tête et ceux qui n'en ont point. Cette création du célèbre entomologiste n'a point été adop- tée; néanmoins elle peut être utile, en in- diquant d'une manière formelle les rapports de certains Mollusques touchant les phéno- mènes de la génération. (Desh.) AGAMES (à priv.; yâfxoç, noces ; c'est-à- dire plantes dépourvues d'organes sexuels). BOT. CR. — Plusieurs botanistes adoptant en AGA 155 principe général, a l'exemple de Necker, que les plantes désignées par Linné sous le nom de Cryptogames , et par Jussieu, SOUS celui û'Acoiylédonées, sont entièrement dépour-r vues d'organes sexuels semblables à ceux des plantes phanérogames , ont proposé ce nom comme synonyme de Cryptogames; mais cette substitution n'a pas été généralement adoptée. Nous discuterons au mot crypto- games l'opinion sur laquelle elle est fon- dée. (A. I\.) AGAMI (nom de cet oiseau àCayenne). Psophia ('l'iftm, je fais du bruit) , Trompei Bird , T'rowipe/ey des Anglais , Trompet f^o- gel des Allemands , Trompetero des E. Gonocéphale, Lyriocéphale, Brachylophe, Physignathe, Ystyure, Dragon, Sitane et Ptérodactyle; ce dernier est fossile. L'un de ces genres, celui appelé Brachylophe , n'au- rait pas dû être placé dans cette section, mais dans celle des Iguaniens proprement dits , car il a le plafond de la bouche denté de la même manière que les Iguanes. Le genre Gonocéphale était un double emploi de ce- lui des Lophyres. (G. B.) • AGAAIIS. OIS. — Famille de l'ordre des Échassiers , établi par M. Lesson , et dont le type et l'unique genre est l'Agami. *AGAIVAïS(àyavo(;, gracieux). INS. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes, établi par M. Boisduval aux dépens du genre Erèbe de Latreille. — Les espèces de ce genre habitent à la fois le Sénégal , Madagascar, l'île Bourbon, la Chine , la terre des Papous et la Nouvelle-Guinée. M. Boisduval en dé- crit et figure 4 dans la partie entomologique du Foyage de V Astrolabe , et 2 dans la Faune entomologique de Madagascar. Nous n'en citerons qu'une, qui sert de type au genre, l'A. du figuier [JVoctua Cariccc Fabr.), qui se trouve dans une grande partie des pays précité.*. (D.) AGAIVIDES. MOLL. — Foy. ammonite et CONIATITE. (DeSH. "AGAIVIPPEA (nom myth. d'une nymphe changée en fontaine), bot. ph. — Ce nom fait allusion au lieu où l'on a découvert la première espèce de ce genre , qui se rencon- tre au bord des sources des environs de Mexico. Ce sont des herbes à feuilles oppo- sées ; de l'aisselle des supérieures s'élèvent des pédicelles nus , partant un seul capitule assez analogue à celui des Bellis. — Ce genre renferme 2 espèces. (j. D.) *AGA!VISIA (âyavoç, agréable), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Van- (lées, établi par Lindiey pour des plantes herbacées indigènes de l'Amérique tropicale, a rhizome rampant , à fausses bulbes mono- phylles, à grappe radicale droite, tri-ou qua- driflore, beaucoup plus courte que la feuille. * AGAIVISTHOS. ms. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, sec- lion des Tétrapodes , tribu des Nymphalides, créé par M. Boisduval , mais dont il n'a pas encore publié les caractères. Il est fondé sur AGA «ne seule espèce , la Nymphalis Orion God. {Papilio Orion Fabr.) , figurée par Herbst sous le nom de P. odius, et par Cramer sous celui de P. Danae (pi. 84, fig. A. B.). — Ce genre , suivant M. Boisduval , doit être placé entre son genre Prepona et le genre Cfia- raxes, Ochsenh. (D.) AGA\'OIV.M0LL.— ^oî/.tridachne.(Desh.) *AGA0IV (corruption d'àytxvôv, admira- ble). INS. — Genre de la famille des Chalci- diens, de l'ordre des Hyménoptères, éta- bli par Dalmann {Annal, entomol.), et adopté par Latreille [Reg. anim.). Ce genre est l'un des plus extraordinaires de tout l'ordre des Hyménoptères. Les formes que présentent ses diverses parties sont presque toutes différentes de celles des genres voi- sins. La seule espèce qu'on en connaisse encoreest 1'^. paradoj;i(njDalm. [Anna eut.), Bl. [Hist. des Anim. art.)^ trouvé sur la côte occidentale d'Afrique. (Bl.) AGAPAIN'THE. Agapanilius ( àyd-rv, , amour; avOo; , fleur; fleur d'amour; allu- sion à la beauté de la Heur), bot. ph. — L'Héritier [Sertum Angl., t. XVHI) a nommé ainsi un g. qu'il a établi pour le Crinum africanum de Linné, et qui fait partie de la tribu des Hémérocallidées , dans la grande famille des Liliacées. Ce g. diffère des vrais Crinum , qui appartiennent à la famille des Amaryllidées , par son ovaire libre et non adhérent ; son calice est tubuleux et infun- dibuliforme, pétaloide, à 6 divisions à peu près égales ; ses 6 étaraines sont déclinées. L'/i. umbellatus L'Hérit., /. c. [Crinum afri- canum L. ) est une belle plante originaire du cap de Bonne-Espérance , très commune aujourd'hui dans nos jardins , et qu'on rentre dans l'orangerie , pour l'abriter con- tre les froids trop rigoureux de nos hivers. Ses fleurs , très nombreuses et de grandeur moyenne, sont d'un beau bleu d'azur, dis- posées en scrtule au sommet d'une hampe de 2 pieds d'élévation. Il en existe une se- conde espèce ( Agapanthus prœcox Willd. ) également du cap de Bonne-Espérance. (A. R.) * AGAPA\THIA ( àyairau , j'aime ; âîv- 6o;, fleur). INS. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires , sous-tribu des Convexes , établi par M. Serville. — M. Dejean, qui a adopté ce g. [Calai., 3™' édit), y rapporte 16 espèces AGA AGA 159 la plupart du midi de l'Europe , et vivant toutes sur les fleurs. Nous n'en citerons qu'une : \'^. Cardin {Saperda id. Fab.), qui se trouve presque dans toute la France , et notamment aux environs de Paris sur les chardons , dans l'intérieur desquels vit sa larve. (D) •AGAPETES (âya7t>)To'ç; aimable), bot. PII. — Genre de la famille des Ericacées, établi par Don ( Syst. , III , 862 ), ei qui n'a pas été adopté. Les espèces qui le compo- saient ont été réparties entre les g. Thibau- dia et Gaylussacia. Koy. ces mots. (G. L.) • AGAPETLS ( àyaTtriTo; , aimable ). ins. — Genre de Coléoptères héléromères, famille des Hélopiens, établi par M. Dejean {Catal., d'"' édit. ), mais sans indication de caractè- res. Il y rapporte 2 espèces nommées par lui : l'une, A. decoraïus, de Java ; et l'autre, A. hilaris, de l'île Bourbon. (D.) AGAPETLS àyaTtrjTo'ç, agréable ; à cause des formes gracieuses de ces insectes), ins. — Genre de la famille des Phryganiens , de l'ordre des Névroptères , établi par Curtis (Desc. of some hisi. norid. Brii. sp. in Lond. and Edinb. philos. Mag.). Il y rapporte trois espèces d'Angleterre : A. fuscipes Curt. , ochripes Curt. , ti funereus? Oliv., GeofT. (Bl.) • AGAPHITE. min. — Foy. turquoise. (Del.) " AGAPOPDYTA (âyx-rrâa), aimer ; «purov, plante), ins. — Genre de la famille des Scu- tellériens , de l'ordre des Hémiptères, sec- lion des Hétéroptères, établi par M. Guérin [Foyage de Dup.). — On n'en connaît qu'une seule esp., qui est VA. bipunctata Guér. , Burm. , Bl., provenant des îles océaniques. (Bl.) * AGAPORRilS ( iyaTty), amabilité ; ô'pvtï, oiseau), ois. — Genre de l'ordre des Grim- peurs et de la famille des Perroquets, formé par Selby et adopté par Swainson [Cla.^s. of Birds). Ce g. fait partie de la sous famille dts Psiuacinœ ou Perroquets à queue courte, et comprend ceux d'entre eux qui sont de pe- tite taille, et particuliers à l'Amérique du Sud. (Lafr.) AGARDHIA , Cabr. iioT. cr. — Foy. co- DIUM. * AGARDHIIVELLA. bot. cr. — Un des diminutifs du g. Agardhia proposés par Gaillon , et non adoptés. (C. L.} AGARIC. Agarictts ( âyotpixov ). bot. cb. — L'étymologie de ce mot , employé par Dioscoride et par tous les auteurs jusqu'à nos jours, paraît assez obscure. On le fait dé- river d'Agaria, contrée de la Sarmatie, dans laquelle croissait très abondamment le Cham- pignon auquel on avait donné primitive- ment ce nom. Le célèbre Scaliger a contesté celte étymologie , parce qu'il ignorait où était située Agaiia ; mais Saumaise a levé ces diflicultés, et maintenant elle est généra- lement adoptée. Ce mot a servi pendant long- temps à désigner un Champignon dont l'hy- ménium est poreux , et dont on faisait un grand usage comme purgatif: c'est le Bolet du Mélèze , Boleius purgaus de Persoon , ou Agaric des Pharmaciens ( voy. ce mot ). Plus tard il a été donné à une autre esp. de Bo- let , qui croît sur le Chêne et sur d'autres arbres , et auquel on a accordé bien gratui- tement la propriété d'arrêter les hémorrha- gies. Persoon le désigne sous le nom de Po- lyporusigniarius. On le nomme encore Agaric des Chirurgiens {voy. ce mot). Linné, sans que l'on puisse en deviner le motif, a jugé con- venable d'appliquer ce nom à un autre g. de Champignons, dont l'hyménium est com- posé de lames parallèles qui s'étendent du centre à la circonférence, comme les rayons d'une roue ou d'une ombrelle. Tous les au- teurs ont , depuis cette époque , conservé le mot Agaric ; Paulet seul a tenté de lui sub- stituer celui A' Hypophyllum. Ce g. est le plus nombreux en espèces que l'on connaisse. Les sections que l'on a éta- blies , et les différents noms sous lesquels on les trouve indiquées dans les auteurs du XVIII« et du XIX' siècle , comme Amaniia , Peironit, Kouma, Gelona, Folva, Lactarius^ Husmla , etc. , reposent sur des parties trop secondaires pour que l'on puisse les considé- rer comme genres, puisque dans toutes on trouve le même plan d'organisation. Per- soon était tenté de diviser les Agarics en plusieurs genres; mais il a reculé devant celte innovation. Nous savons trop peu de chose, disait-il, sur les organes de la repro- duction, sur la structure et les fonctions des différentes parties, pour établir des genres véritables. Ce que Persoon n'avait osé , M. Fries vient de le faire dans un ouvrage extrêmement remarquable, publié à Upsal en 1836-1838, sous le titre d'Epicrisis Sysce- 160 AGA matis MycolGijici. Je laisse aux savants , plus versés que moi dans la mycologie , le soin (le décider si le célèbre professeur en a rendu l'élude plus facile. L'hyménium est la partie principale des Agarics , celle sur laquelle repose le carac- tère du genre. Toutes les autres peuvent éprouver des modifications extrêmes , et c'est sur CCS modifications, quand elles se présentent d'une manière normale et à peu • près constante , que les subdivisions ont été établies. Il est donc nécessaire d'entrer dans quelques détails au sujet de ces parties. On peut considérer les Ayuricus Cœsareus, bul- bosus, etc., comme les espèces qui présentent l'organisation la plus parfaite. On y distin- gue le mycélium , le pédicule , la volve, Van- neau et Vlnjinenium. Le mycélium est une production blanche, filamenteuse, qui se développe dans la terre, sur le bois pourri, etc. Il se forme sur cet organe, à une certaine époque de l'année et sous l'intluence de circonstances qui ne sont pas encore connues, des tubercules charnus qui, par l'évolution successive des différentes parties qui les composent, don- nent naissance à un Agaric ou à un autre Champignon. On a considéré pendant long- temps le mycélium comme des racines; main- tenant on le regarde généralement comme remplissant les fonctions d'une tige souter- raine ou rhizome. La volve [volva, bourse) , voile général, enveloppe générale ou radicale, est une mem- brane qui renferme toutes les parties du Champignon, comme la coquille renferme tous les éléments de l'œuf. Il parait qu'elle existe dans tous les Champignons ; mais elle est d'une tevlure si délicate dans le plus grand nombre, qu'elle disparaît complète- ment pendant la première évolution , sans que l'on puisse en trouver le moindre ves- tige. On n'y attache donc de l'importance que quand ses débris restent manifestes à la base liu pédicule ou sur le chapeau. Le mot volve ou volva paraît dériver du verbe latin ro/i>o, j'enveloppe. La volve est composée de cellules allongées et rameuses qui s'anasto- mosent entre elles. Elle est complète quand elle se déchire pour laisser passer le chapeau et le pédicule , et qu'elle reste à la base de celui-ci ; inconiplèie, quand elle ne recouvre pas le Champignon en entier; elle est cadu- AGA qi'e ou persistante , épaisse ou mince ; ample , quand elle représente un vase dont le bord est évasé ; vaginée, lorsqu'elle est assez étroite et longue; et enfin oclnée ou en forme de guêtre, quand elle est exactemcYit appliquée sur le pédicule. On ne connaît guère que Vylgaricus oclireaius qui soit dans ce cas. Dans les Champignons comestibles , on re- jette toujours cette partie, mais elle est de la plus haute importance pour l'étude : aussi faut-il toujours enlever un Champignon de terre avec précaution pour constater l'exis- tence de cette membrane. Le pédicule , stipe ou pied [siipet , caulis, peiiolus , pediculus) , est la partie qui sup- porte le chapeau et qui fixe le Champignon au lieu où il a pris naissance. Il est central , exce7Hriénéneux de ceux qui ne le sont pas. Cette question m'a mis bien des fois dans l'em- barras , et j'avoue que je ne sais encore comment y répondre. On peut bien donner quelques caractères généraux; mais il est impossible, quand on ne connaît pas suffi- samment ces végétaux, '' 180 AGA ou jaunâtres qui, vues par transparence, montrent intérieurement des apparences de Mousses , ou plutôt de Conferves et autres plantes aquatiques, que quelques natura- listes prennent pour des réalités. Il est cer- taines Agates qui renferment des cavités en partie remplies d'eau; ce sont les En- hydres du Vicentin, qui ont ordinairement la forme de petites amandes. — On distin- guait autrefois les Agates en orientâtes et oc- cideniales, d'après la persuasion où l'on était que les plus belles ne se trouvaient que dans l'Inde ; aujourd'hui ces épillictes ne servent plus qu'à désigner dans le commerce les Agates de première et de seconde qua- lité, quels que soient les lieux d'où elles proviennent. Les Agates, en perdant de leur transparence, passent insensiblement à ces Variétés de Quartz plus grossières , qu'on nomme Silex et Jaspes. V. ces mots. (Del.) AGATE D'ISLANDE, min. — Syn. d'Ob- sidienne. (Del.) AGATE NOIRE, min. — Syn. de Jayet. (Del.) AGATHE. MIN. — Voy. agate. (Del.) AGATHEA (âyoîÔeo;, divin ). bot. ph. — Cassini a formé ce g. aux dépens du Cme- raria amelloides L., petit arbrisseau du Cap, que l'on cultive fréqueramentcomme plante d'ornement, à cause du nombre considéra- ble de jolies fleurs bleues qu'il produit toute l'année. Ce genre fait partie de la tribu des Astéroidées parmi les Composées; il ren- ferme aujourd'hui environ 20 espèces, qui toutes sont originaires du Cap et portent des capitules à fleurons bleus et à disque jaune. (J. D.) *AGATHELEPIS et non AGATIIELPIS (àyaQé; , i^, bon ; Xtiri; , écaille). BOT. PH. — Genre de la famille des Sélaginacées, créé par M. Choisy {Mém. Soc. H. nat. Genev., II, 95, 1. 1, f. 3, etc. ), aux dépens du g. Eranihe- tnum , L. Il renferme quelques sous-arbris- seaux du Cap , à feuilles alternes , linéaires- filiformes, à fleurs en épis terminaux, bractées. (C. L.) AGATIIIDIimi (àyaer?, l'^o;, petite pe- lote). iNS. — Genre de Coléoptères lélramè- res, établi par Illiger aux dépens des Anisos- tomes de Fabricius et adopté par Latreille [Fam. naiur. ) qui le place dans la famille des Clavipalpes, tribu des Érotylcnes. Les Agalbidies sont de petits insectes de forme AGA hémisphérique , qu'on trouve dans les bois , sous les écorces , et dans les Champignons. Au moindre danger, ils courbent leur abdo- men vers la poitrine, et contrefont les morts, en conservant une immobilité parfaite. M. De- jean [Catal., S"'^ édit.) en mentionne 19 es- pèces , toutes du nord ou du centre de l'Eu- rope , et dont 3 se trouvent aux environs de Paris. Nous citerons parmi ces dernières : \'^. globus ou Spliœridiiim id. Fabr. (D.) AGATHIS (àyaSiç, faisceau; disposition des anthères), bot. ph. — Créé par Salis- burg (Linn. Trans.) et adopté par L. C. Ri- chard dans son beau travail sur les Coni- fères, ce g. a pour type le Dammara alba de Rumphius. C'est un grand arbre originaire de l'Inde, portant des feuilles éparses, oblon- gues , lancéolées , épaisses , coriaces, très en- tières, à nervures longitudinales et paral- lèles. (A. R.) AGATHIS (àyaSi;, peloton de fil ; par al- lusion à la forme des antennes), ins. — Genre de la famille des Ichneumoniens, de l'ordre des Hyménoptères, dont l'établissement est dû à Latreille {Gen. Cmst. et Ins.). Ce g. est confondu par certains auteurs avec les Bra- cons, et par d'autres avec les Ichneumons. Le type est V^. Mulvaceayum Lat. [Uist. des Crust. et des Ins., t. XIII), Bracon pnr- gaior Fab., espèce répandue dans la plus grande partie de l'Europe'. (Bl.) • AGATHISANTHES , Blume (àyc-Gcç, faisceau; âv6oç, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Combrélacées, tribu des Terminaliées , De Cand. Ce g., qui , suivant M. Blume, tient le milieu entre les g. Bu- cida et Ceraiostachys, n'est fondé que sur une seule espèce indigène de Java. (Sp.) *ACATHlSTÈGLE(à7aei';, peloton ■,as été adopté, est réuni au genre Humea de Smith. Koyez ce mot. (C. L.) AGATOOPHYLLUM {àyuBoç , bon ; yv)- Xov , feuille), bot. pu. — Genre de la famille des Lauracées , tribu des Cryptocaryées , Nées, créé par de Jussieu {Geu. PL, 431) , adopté par Nées Von Esenbeck (Prog., 12 ; Laur., 231). Il ne renferme encore qu'un seul arbre (^. aromaiicum Lam.) à feuilles alternes, serrées ; à bourgeons stipités , bi- valves ; à fleurs très petites, disposées en panicules terminales, contractées. Il croît à Madagascar, où les naturels le nomment huvensara , et se servent de ses feuilles comme condiment culinaire. Son fruit est aromatique, et renferme une amande d'une saveur acre et caustique. C'est VEvodia Ra~ vettsara de Gaertner , le Ruv. arommicu de Sonnerat, etc. (C. L.) * AGATHOPHYTUM, Moq. Tand. bot. PU. — Synonyme de Bliium. AGATHOSMA (àyaOo;, bon ; ôufxvî, odeur). BOT. PH. — L'odeur forte et le plus ordinai- rement agréable qui a donné son nom à ce genre est un attribut des Diosmces ç, vaillant), crust. — 3L Au- douin et moi, avons désigné sous ce nom un g. de Crustacés qui appartient à l'ordre des Décapodes, famille des Oxyrhynqucs, et dont les caractères, encore inédits , doi- vent paraître incessamment dans l'ouvrage que publie M. Alcided'Orbigny, sur les ani- maux qu'il a recueillis pendant son voyage dans l'Amérique méridionale. (H. L) *AGE1V0RA (Agénor, Myth. ; àyyj'vo); , brave, fier), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Chicoracées , proposé par Don [Ediiib. pliit. Jourti., 1829), non adopté et réuni au genre Seriola , L. f^oyez ce mot. (CL.) *AGEIVORIA (Agénor. roy. la Myth.; à^^'- vcji; , fier, brave), bot. pu. — Selon Lindley {IVat. Sysi. Bol, édit. ii , app.), ce g., de la famille des Asclépiadacées, proposé par M. De Candolle , doit être réuni au g. ApierauilieH de Mikan [N. A. N. C. XVII, 644 , t. 41). (C. L.) 'AGÉ\OSOME. Agenomosa (à priv. ; y(- voç , race, sexe; utù/Aa , corps), térat. — Genre de Monstres unitaires , appartenant a la famille des Célosomiens. (I. G. S. -H.) •AGÉRATÉES. Agerateœ. bot. ph. — Une des divisions de la tribu des Eupato- riées , de la famille des Composées , carac- térisée par des fruits surmontés d'une ai- grette paiéacée , formée de squamelles mem- braneuses ou rigides , distmctes , ou plus ou moins soudées entre elles, t^oyez agera- tum. (J. d.) AGERATLM ( âj-^'paroç , qui ne vieillit pas). BOT. PH. — Ce nom , qui semble avoir été donné, dans le principe, par Dio.scoridc, à une esp. d'Immortelle , fut appliqué par Linné à des plantes originaires de l'Amé- rique, et appartenant à la tribu des Eupato- AGI rices de la raniille des Composées. — On compte dans ce g. environ 10 esp. , toutes d'origine américaine ; l'une d'elles , \'y4. co- tiyzoides, se rencontre néanmoins dans pres- que toutes les parties équinoxiales des deux continents. On cultive depuis peu d'années, comme plante annuelle d'ornement, VA. cœruletim ou mexicanum. (J. D.) AGERIA, Adans. (àyïîpco;, qui ne vieillit pas ). BOT. PH. — Synonyme du g. Prinos, L. M. De Candolle donne ce nom à une secl. des PrinoH, caractérisée par des corolles G-fidcs, et des feuilles non persistantes. (Sp.) "AGESTRATA (âytarpaToç. général d'ar- mée). INS. — Genre de Coléoptères penta- mcres, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides ftlélitopliiles , sous-tribu des (Jymnélides, établi par Eschscholtz et adopté par M. Dejean (Cfl^û/., 3' édit.), ainsi que par MM. Gory et Percheron { Monogr. des Cet. ). — ils en décrivent et figurent 3 espèces, dont 2 de Java et une de la Chine. Nous citerons seulement celte dernière , qui est la Ceionia chiiiensis Oliv. , ou uigriia Fabr. ; elle est , comme les 2 autres, d'un vert cuivreux très brillant, mais avec les pattes et le chaperon d'un rouge cuivreux. (D.) AGGLOMERAT ou COIVGLOÎHÉRAT. Agcjlomeraiio. géol. — Expression générale qui sert à désigner toute roche visiblement composée de débris d'inégales dimensions et de diverses textures, accumulés sans or- dre ; les Pnudingues, les Brèches, les Pépé- riito sont des .agglomérats. On peut égale- ment donner ce nom à beaucoup de Calcaires coquilliers grossiers , aux /a/u»* solides, etc. Lorsque les débris de roches et de fossiles ont été finement triturés, et qu'ils ont été distribués en raison de leur volume, de ma- nière à composer des masses homogènes plus ou moins terreuses et grenues , celles- ci prennent les noms de Grès et de Sédi- menis proprement dits. f^oy. ces mots et AGRÉGATION. (C. P.) AGGRÉGÉS. zooL. — P^oy. agrégés. •AGIHALID, Prosp. Alp. bot. pn. — Syn. de HatanUes, Delil. AGILI.\. MAM. — Nom donné par Illiger à la O""" famille du 4'"*' ordre des Mammifè- res. Cette famille était composée de Ron- geurs, qui appartiennent aujourd'hui à deux familles différentes, celle des Sciuriens et celle des Murieus. f^oy. ces mots. (A.) T. i. AGL 185 AGLAEA (à-/),afa . élégance), bot. pu. — Genre de la famille des Iridacées, fondé par Persoon [Eiich., I, 40), et réuni par les au- teurs au g. Diasia, DC. f^oy. ce mot. (C. L.) * AGLAIA (à.ylci.iix, beauté), ois. — Genre formé par M. Swainson aux dépens de celui de Tunugra ( Tangara, Vieillot, Cuv.), re- marquable par la vivacité et la variété des couleurs de leur plumage, qui reflète souvent des teintes dorées et métalliques. Les espèces les plus connues sont les yiglaia sepiicolor , tricolor, à léte bleue, etc. Les Euphones, qui en ont toujours été distinguées génériquemcnt , s'y lient si étroitement par des espèces intermédiaires , qu'ils devraient peut être n'en former qu'une section, f^oy. eupiione. (Lafr.) AGLAIA (oiyXafa, éclat), bot. ph. — Nom de l'une des trois Grâces , donné par Lou- reiro à un arbre que son port élégant et ses fleurs parfumées font cultiver dans les jar- dins des riches de la Chine. On le retrouve dans Rumph sous le nom de Camuniurn , mais confondu génériquemcnt avec un arbnî appartenant à une autre famille. Plus ré- cemment , M. Blume a fait connaître 5 au- tres espèces A'Aglaia, toutes de Java. Le g. ainsi composé, et classé parmi les Aurantia- cées par M. De Candolle, se place mieux au- près des Méliacées. — Les Aglaia sont des arbres , ou plus rarement des arbrisseaux à feuilles pennées, dans lesquelles les folioles sont opposées par paires avec une impaire terminale, à panicules axillaires. Souvent les rameaux, les feuilles et les inflorescences sont couverts de petites écailles brillantes. Les pétales, ordinairement distincts, se sou- dent entre eux assez rarement. (Au. J.) AGLAIA (ây/aTa, élégance), acal. — Foy. AGLAISMA. (DUJ.) • AGLAIIVÉES. Aglaineœ. ois. —C'est le nom que Swainson donne, vers la fin du 2""' vol. de sa C/QSs/^ca(?oïi, à la sousfamillequ'il nomme au commencement Ayelainœ. Nous ne nous rendons pas compte de ce change- ment que nous n'avons pas adopté. (Lafh.) *AGLAIS(à)'>ao';, orné), ins. — Genre de Lépidoptères diurnes, créé parDaiman , et qui a pour type la f^unessa CV/icce, vulgaire- ment la Petite Tortue, f^oy. vanesse. (D.) "AGLAISMA (ây^aiV», ornement), acai.. — Genre de Diphyides, établi d'abord par Eschscholtz en 1825, sous le nom A'^IglaUi, 186 AGL AGL puis, en 1829, sous sa dénomination actuelle pour éviter un double emploi. Ses caractères sont d'avoir un conduit nourricier ou su- çoir unique , et une petite cavité natatoire dans l'intérieur de la partie du corps servant il la nutrition. Il ne contient qu'une esp., V^. Baeri {Isis, 1825. — System, der Akal., 1829, p. 129) trouvée dans l'océan Atlan- tique entre les tropiques. (Duj.) 'AGLAJA, Noronh. BOT. PH. — Synon. A'Hemisiemma, Coramers. "AGLAOIVEMA (à)-Wç, élégant ; v-fxa, fil; par extension , étamine). bot. pu. — Genre de la famille des Aroidées, tribu des Anaporées, Sch., sous-tribu des Richardiées, id., fondé par Schott (Meletli.)sur VAmm inlegrifolium de Liiik {y4g. ii/teg. Sch., Ag. simples, Bl. ]. — Ce g. renferme 2 ou 3 espèces. Ce sont des plantes subligneuses, dressées, à feuilles oblongues , nervées , dont les pélioles sont vaginants jusque près du sommet ; à pédon- cules très courts, à spathe blanchâtre. On cultive au Jluséum de Paris les A. simpUx et maraniœfolia, décrites et figurées dans la Rhumphia de M. Blume (pi. 65-6G). Elles ha- bitent l'archipel Malais et les Moluques. (C. L.) AGLAOPE (nom d'une Sirène de l'Océan. Mythol. ). CRUST. — M. Rafinesque désigne sous ce nom un g. de Crustacés qui appar- tiendrait à l'ordre des Décapodes macroures, mais qui n'a pas été caractérisé d'une ma- nière assez complète pour pouvoir prendre place dans une méthode naturelle. (H. L.) AGLAOPE (nom d'une Sirène. Myth.). INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères, famille des Crépusculaires , tribu des Zygé- nides, établi par Latreille aux dépens du g. Proçris de Fabricius , et que nous avons adopté ( Calai, rnélh. des Lépid. d'Europe). — Ce g. ne renferme qu'une espèce, VA. in- fausta L. , qui habite la partie centrale et méridionale de l'Europe. Elle parait en juin et juillet. Sa chenille est un fléau pour les Amandiers dans le midi de la France. Dalman, dans son travail sur les Lépidop- tères de la Suède, qui n'a paru qu'en 1816 , a aussi créé un g. Agianpe qui répond au g. Procris de Fabricius. (D.) AGLAOPHÉIVIE. Aglaophenia ( kyl) AGRILORBIIVUS, Bonap. ois. — Syn. il'Uncirostre. *AGRILLS(i/pioî, rustique), ins.— Genre de Coléoptères peiitamères, famille des Sler- iioxes, tribu des Buprestides, établi par Mé- gerle et adopte par M. Solier dans sa Mono- praphiede cette tribu, ainsi que par M. De- jean dans son dernier Catalogue. — Ce g., renfermant un grand nombre d'espèces (M. Dejcan [Catal., S'"*^ édit.]en mentionne lOC) a été divisé en deux sections : la pre- mière comprend celle dont le prosternum , tronqué antérieurement, laisse le menton à découvert ; exemple : yi. undalus [Etaler id Fabr.), qui se trouve quelquefois en août aux environs de Paris. La deuxième se compose des espèces dont le prosternum recouvre en- tièrement le menton, et se subdivise en deux autres, savoir: celles dont le prosternum est coupé carrément à sa partie antérieure ; exemple: ^.GueriniDe'}., qui se trouve vers le milieu de juin, sur lesaule Marceau, mais rarement ; celles dont le prosternum est échancré antérieurement; exemple : ^. bi- {lutuitiis Fabr. , Richard à points blancs de Geoffroy, qui se trouve en juin et juillet dans la forêt de Saint-Germain. I.es A grilus soni des Insectes de moyenne taille, de forme al- longée et plus ou moins cylindrique ; la plu- part d'un vert ou bleu métallique , ou cou- leur de bronze très brillant. Ils ne se mon- trent que lorsqu'il fait très chaud. (D.) .AGUli^]0i\I.4. BOT. PH. — Voyez aigke- MOI.NE. (SP.) * AGRimOIVIOIDES , Tourn. bot. ph. — Synonyme à.'yiremoma, Neck. AGRIOîV (otyptoç, agreste, farouche), ins. — Genre appartenant à l'ordre des Névrop- téres, famille des Libelluliens ou Subuli- cornes , Lat., groupe des Libellulites , éta- bli par Fabricius et adopté par Latreille , et tous les entomologistes modernes, con- fondu avec les Libellula par Linné, Geoffroy, Degéer, Olivier, etc., séparé en plusieurs au- tres g. par MM. Leach et Brullé. Les carac- tères qui distinguent ce g. des Libellula et des Mshua sont faciles à saisir : le corps est plus grêle, la tète est dépourvue de vésicule ou d'élévation transversale, et les ocelles sont disposés en triangle sur le vertex. Les an- tennes sont composées seulement de 4 arti- AGR 197 des ; la lèvre inférieure est assez semblable à celle des /Eshna-, mais le lobe intermé- diaire est divisé en deux jusqu'à sa base ; les mâchoires ont leur coté intérieur pourvu de trois petites épines fort aiguës ; l'abdomen est filiforme et toujours fort mince. Les lar- ves et les nymphes d'Agrions vivent dans l'eau, et sont au moinsaussi carnassières que celles des Libellula et des JEshna. Leur corps est plus grêle et plus allongé que celui de ces derniers ; leur masque est aplati ; leur lan- guette est bifide, et leur abdomen porte à son extrémité trois feuillets minces en forme de nageoires. — Le genre Agrion renferme un grand nombred'espèces réparliesdans toutes les contrées du monde; mais la plupart des espèces exotiques sont encore inédites. On en connaît une vingtaine propres à notre pays, dont plusieurs ne le cèdent pas en beauté aux espèces exotiques. En général , les Agrions joignent à la plus grande agilité, aux formes les plus svelles, les couleurs les plus belles et les plus éclatantes ; ce qui leur a valu le nom vulgaire de Demoiselles , qu'ils partagent avec les Libellules et les jEshnes. L'espèce que l'on doit considérer comme le type du g. ç.ii\' Agrion virgo Fabr. [Libellula virgo Linn.) répandu dans presque toute l'Furope, et qui se trouve pendant la belle saison dans les endroits marécageux. (Bl.) "AGRIOPE. Agriopus (âypcuirôç , qui a le regard farouche), poiss. — Genre établi par ftlM.Cuviercl Valenciennes(/c/i(/iî/o/. génér.) pour des Poissons de l'hémisphère austral, dont une seule espèce, originaire du Cap, était connue depuis longtemps, mais avait été placée très arbitrairement, par Walbaum, dans le genre des Blennies, quoique les ven- trales soient soutenues par six rayons. Les Agriopes sont des Poissons à bouche très pe- tite, presque sans dents ; à nuque relevée ; à tête rugueuse , surtout sur les seus-orbi- taires ; à dorsale longue et élevée, étendue depuis le sommet de la tète jusqu'à la queue. On n'en connait que trois espèces: l'une du Cap, le Seepaard des Hollandais , Agriopus torvus Cuv. , et Val . ; une deuxième rugueuse, des mêmes côtes; et la troisième du Pérou. (Val.) 'AGRIOPniLLE. Agriophyllum, Marsb., Bieb. (à/pcoç, rude, sauvage; tfiWov, feuille). noT. PII. — Genre de la famille des Chéno- [•odccs , voisin des Corispemuim , et fondé 198 AGR sur une seule espèce {Corispermum squar- rosum L.) , qui habile la Crimée et les landes voisines du Caucase. (SpJ *AGRIOPIS (à/piû)7rôç, qui a le regard Ta- rouche ). ins. — Genre de Lépidoptères, fa- mille des Nocturnes, tribu des Hadénides, établi par M. Boisduval aux dépens des Mi- selia d'Ochsenheimer , et qu'il caractérise ainsi {Gênera etlndex Lepidopt.) : Antennes un peu épaisses, légèrement crénelées. Palpes de la largeur du front, a dernier article grêle. Corselet quadrangulaire , velu. Dos crête dans les deux sexes ; ailes robustes, variées de noir et de vert, à taches ordinaires bien écrites. — Ce g. est fondé sur la JYoct. apri- Hua de Linné , qu'on trouve aux environs de Paris. /jy\ *AGRI0R1\IS (ayptoç, sauvage, farouche; ôpvK, oiseau). OIS. — Genre de Gould que nous adoptons comme sous-genre de notre genre Pepoaza, et répondant à notre section des Pepoaza reciiroslris (d'O. et Lafr. Synop- sis; Mag. de Zool. 4837). r. pepoaza. (Lafr.) 'AGRIOTES {aypw;, agreste), ins. — Genre de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, établi par Eschscholtz, et adopté par M. De- jean dans son dernier Catalogue, qui y rapporte 17 espèces, dont plus de moitié ap- partient à l'Europe , et les autres à l'Améri- que. Toutes ces espèces sont, en général, de petite taille, rarement de moyenne grandeur. Nous citerons d"abord comme type, VElater pilosus Fabr., et ensuite \'E. sputator du même auteur, qui se trouve, comme le pre- mier, aux environs de Paris ; et , chose assez curieuse , il a été rapporté de la Perse occi- dentale parFaldermann, qui, lecroyant nou- veau , l'avait nommé A. lapicida. (D.) •AGRIOTYPLS [Agrion, g. d'insectes; TUTtoç, forme), ins.— Genre delà famille des Ichneumoniens, de l'ordre des Hyménoptè- res , établi par Walker, qui en a tiré les principaux caractères de l'écusson présen- tant une large épine, et de l'abdomen épais et ovalaire, avec ses deuxième et troisième segments réunis, et son pédoncule long, grêle et recourbé. Ce g. a été formé sur une seule espèce indigène, décrite par Walker sous le nom à' A. armatus. (Bl.) AGRIPAUME. BOT. ru. — /^. léonure. (Sp.) AGRIPEXXE ou Ortolan de riz, Buff. AGR {Emberiza oryzivora L. ). ois. — C'est l'es- pèce type du g. Dolichonyx, Sw., que nous adoptons. /^. dolichonyx. (Lafr.) AGRÏPHYLLLM ( àyp.a , houx; «pvnov, feuille). BOT. pu. — A. L. de Jussieu a donné ce nom à un g. appartenant à la famille des Composées, considéré aujourd'hui comme une section du Berckheya. Celle-ci se distin- gue par son involucre à folioles à peine co- hérentes à la base, denticulées sur les bords , les extérieures foliacées, les intérieures sca- rieuses. Ce sont des arbrisseaux ou des her- bes garnis de feuilles dentées, épineuses, assez semblables à celles du Houx, quelque- fois blanches en dessous ; les fleurs sont jaunes. Tous sont originaires de l'Afrique australe. (j. D.) AGRIPHYLLUM. bot. ph. — Synon. du g. Rohria. F. ce mot. (C. L.) •AGROBATES {âypoffaT»îç, qui erre dans les champs). OIS. — Genre formé par Swainson, faisant partie de sa famille des Sylviadœ et de sa sous-famille des PttilomeUnœ, et ayant pour type le Bec-fin Galactote (Temm. col. 251, 1 ). Pour Temminck, cet oiseau n'est qu'un Bec-fin de sa section des Becs-fins syl- vains ( Man., Z« part., p. 129), où il change son nom en celui de Bec-fin rubigineux, (Lafr.) "AGRODROMA (àypôç, champ; -îpufxS, je cours ). ois. — Genre de M. Swainson , démembré de celui des Anilnis (Pipit de Cuvier, Vieillotet autres) , dont l'espèce type est, d'après Swainson, le Pipit rousseline de Temminck (Buff. enl. 666, 1 ), à laquelle il ajoute YAnihus ausiralis , et son Agrodroma bisirigata. (Lafr.) AGRCKGIA (àypoç, champ; ot'xia, de- meure). INS. — Genre de la famille des Lo- custaires, de l'ordre des Orthoptères, établi par M. Serville (TÎÊi'. méih. de l'ordre des Orth.), adopté par le docteur Burmeister ( Hanbd. der Eut. ), et réuni au g. Locuala par M. Brullé ( Hisl. des Ins. ). Ses caractères principaux sont tirés : lo de la forme de la tête prolongée en pointe aiguë; 2° des jam- bes antérieures armées d'épines au côté in- terne ; 3° du prosternum muni de 2 épines. — La seule espèce connue est VA. punciata Serv., Burm., propre au Brésil. (Bl.) "AGROMYZE. Agromyza (àypo'î, champ; n\5Çû) , je murmure ; allusion au bourdon- nement de ces insectes), ins. —Genre de AGR l'ordre des Diptères , division desBrachocè- res, subdivision des Dichœles., famille des Alhéricères , tribu des Muscides , section des Acalyptères, sous-tribu des Hétéromyzides. — Ce g. ne diffère guère du g. Oscinis que par les soies qui garnissent la face et le front. Il se compose de plus de 40 espèces, se trou- vant toutes en France et en Allemagne , et vivant sur les herbes des prairies et des bois. Nous n'en citerons qu'une qui est très commune., Vy^yromyza mobilis de Mei- gen. (D.) •AGROPniLA (àypô;, champ; yao;, ami). INS. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes , tribu des Noctuo-Phaléni- des , établi par M. Boisduval [Gênera ei In- dex Lepidopi.). — Ce g. a pour type la Py- ralis sulphtiruli.s de Linné. (D.) •AGROPIIILUS (âypc;, champ; (ptloç, ami ). OIS. — Genre de M. Swainson , faisant partie de sa famille des Fringillidce , et de sa sous-famille des Fringillinœ. — Le type de ce genre est le Ploceus superciliosus de Rup- pel [Allas, pi. 15). f^oy. tisserin. (Lafr.) AGROPl'RON (àypo'î, champ; Ttupoç, blé, blé sauvage), bot. ph. — Genre établi par Gaertner dans la famille des Graminées pour quelques esp. de froment [Triticum], dont les glumes sont lancéolées ou linéaires , ai- guës ou obtuses , les épillets mulliflores. Ce g., assez nombreux en esp., et qui renferme entre autres les Triticum repens L. , junceum L. , etc. , a été adopté par Trinius , Palisot deBeauvois, Rœmer et Schultes , etc. Mais le professeur Kunth a cru devoir le réunir de nouveau , comme une simple section , au g. Triticum. Voy. froment. (A. R.) AGROSTEMMA, L. (àypo'ç. champ ; arw- fia, couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Silénées , à peine distinct des Lychnis , auxquels il a été réuni par plusieurs auteurs modernes. Suivant Linné, son caractère dif- férentiel consisterait en un calice coriace, au lieu d'être membraneux ; mais si l'on admet- tait cette différence comme caractère généri- que , la plupart des Lychnis des auteurs ren- treraient dans le g. Agroslemma. ( f. Lych- nis , Spach, Histoire des Plant, phan., v. 5 , p. 164.) (Sp.) •AGROSTERA (ôypMtJTyîp, chasseur), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , fa- mille des Nocturnes , établi par Schranck , et qui correspond en partie au g. Asopia de AGR 199 Treitschke, que nous avons adopté, yoy. ce mot. (D.) •AGROSTICLLA ( dimin. à'Agrosiis-. âxpûXTTt; , nom grec du chiendent), bot. ph. — Sous le nom û'Agrosiicula muralis, le pro- fesseur Raddi (Aijrost. brasit., 33, t. I, f. 2) a décrit une petite plante de la famille des Graminées, très voisine des Agrosiis, et que Link a réunie au g. Sporobolns sous le nom de S. niinuiijlorus. Elle est vivace et origi- naire du Brésil. (A. R.) AGROSTIDE. Agrosiis ( a'/pucrti; , nom grec du chiendent), bot. ph. — Grand g. de la famille des Graminées , qui se compose d'environ une centaine d'esp. éparses dans presque toutes les contrées du globe, et ayant des représentants sous les pôles comme dans les régions tropicales de l'un et de l'autre hémisphère. Établi par Linné, ce g. a été adopté par tous les botanistes , qui en ont successivement retiré un certain nombre d'esp. devenues les types de g. distincts. Voici les caractères du g. Agrosiis, tel qu'il a été circonscrit par les auteurs modernes , et en particulier par Trinius et Kunth dans leur Agrostographie : Fleurs disposées en pa- nicule tantôt étalée, tantôt contractée. Épil- lets uniflores ; glumes à peu près égales en- tre elles , ordinairement plus longues que la fleur, carénées et mutiques, c'est-à-dire sans aréle. Ecailles au nombre de 2 ; l'inférieure portant une aréle dorsale et rarement muli- que ; la supérieure bi-carénée , quelquefois très petite ou même complètement nulle. Ce dernier caractère se remarque dans les espè- ces dont on avait fait le g. Trichodmm. On trouve quelquefois, mais rarement, un petit appendice subulé à la base de la fleur, et qui est l'indice d'une seconde fleur avortée. Etamines 1 à 3. Ovaire glabre. Styles 2 , ex- trêmement courts et plumeux. Écailles hy- pogynes , glabres et presque entières. Fruit glabre, libre et nu. — Ainsi que nous venons de le dire, ce g. est très nombreux en espè- ces, et plusieurs g. ont été formés d'espèces qu'on y avait d'abord réunies. Nous men- tionnerons ici quelques unes des plus re- marquables : 1° le g. Trichodium, que nous venons de citer, et dans lequel on avait placé les esp. dont la paillette supérieure est avortée ; 2° P^ilja d'Adanson ou Sporobolus de Brown , qui comprend les esp. dont les glumes sont plus courtes ou tout au plus 200 AGK de la même longueur que la fleur. Celte section renferme un grand nombre d'espè- ces ; 3° Mibora, qui comprend VAgrosiis mi- uimah.;k° Anemagrosiisiïe.'ïnnm&ouApera (le Paiisot de Beauvois, dans lequel on a rangé les Agrosiis spica venti et interrupta L. {voyez ces différents noms). — Parmi les esp. d'Agrosiis , il en est quelques unes qui sont excessivement communes dans presque toutes les contrées de l'Europe : telles sont les Agt-osiis vidgaris , alba , caiiina , spica vend, etc. Aucune des esp. de ce g. n'a d'u- tilité. Ce sont en général des Graminées vi- \aces , qui croissent soit dans les bois . soit dans les champs ou les lieux incultes et sa- blonneux. (A. Pi.) • AGUOSTIDÉES. Agrouideœ ( iennent queiquerois méchants, et quand ils sont vient il n'est pas possible de les domp- ter. Ils sont toujours menaçants, et l'on n'en peut approcher qu'avec précaution. F.n cap- tivité ils jettent souvent un cri lamentable. L'Aigle criard est d'un caractère plus doux et plus docile , mais a la réputation d'être lâche , et il est facilement vaincu par un Epervier bien dressé. Si l'on cherche dans les Oiseaux leur uti- lité et les dommages qu'ils causent, on verra que les grandes espèces ne nous sont d'au- cun avantage, à moins, comme le dit Nau- mann en parlant de l'Aigle impérial , qu'on ne regarde comme un mérite la part qu'il a dans le maintien de l'équilibre des êtres or- ganisés en dévorant ceux qui sont de trop ! Je ferai remarquer, en passant, que Nau- mann n'a vu les Oiseaux qu'en ornitholo- giste; et son livre, tout précieux qu'il est pour les renseignements nombreux et con- sciencieux qu'on y trouve, est empreint d'un esprit de détails minutieux, qui indique que son auteur n'a pas vu l'histoire naturelle avec le coup d'oeil d'un philosophe. A part ce prétendu service, il est le plus terrible en- nemi du gibier à poil et à plume, et malheur au lieu où il a trouvé l'occasion de faire un bon repas , il ne manquera pas d'y revenir. LesTataresde l'Asie septentrionale dressent à la chasse l'Aigle commun , et s'en servent contre les .antilopes; les Renards, les Lièvres et les Loups. Comme cet oiseau est trop lourd pour être porté sur le poing, les chas- seurs le portent à cheval devant eux , et le lâchent contre l'animal dont ils veulent s'emparer. Ils se servent encore des rémiges et des rectrices de ces Oiseaux pour empen- ner leurs flèches. L'Aigle criard, quoique faible et peu courageux en état de servitude, est encore dressé à la chasse. Les Indiens de l'Amérique septentrionale recherchent avec beaucoup d'empressement les plumes et la queue de l'Aigle royal pour en orner leurs calumets, ainsi que le prou- vent plusieurs de ces calumets apportés par le capitaine Lewis des parties les plus recu- lées de la Louisiane, et déposés maintenant dans le Muséum de M. Peal. Les petites espèces sont moins nuisibles , et détruisent beaucoup de petits Rongeurs et AIG 207 de gros insectes. Du reste , ces oiseaux sont des voisins incommodes et dangereux, et la chasse qu'on leur fait les a éloignés des de- meures de l'homme, et les a forcés sans doute à se retirer dans les lieux inaccessibles à leur plus dangereux ennemi. On voit à Péterwardin plusieurs couples d'Aigles nichant depuis longues années sur les points culminants de la citadelle ; et ils jouissent de la protection du gouvernement sans doute comme symboles vivants des ar- mes de l'empire. Ils s'abattent souvent avec la rapidité de la flèche sur les provisions apportées au marché par les paysans, et re- gagnent tranquillement leur aire pour y dé- M. vorer leur capture. Leur chair, qui est blanche, sans être pré- cisément désagréable au goût , est dure et filandreuse. La durée de la vie des Aigles n'est pas con- nue ; tous les naturalistes s'accordent à leur attribuer une grande longévité. Dans plu- sieurs parties de l'Ecosse , et entre autres à Lochlee, dans le Forfarshice, on a vu un couple d'Aigles habiter la même aire depuis une époque dont aucun des habitants les plus anciens n'avait souvenir. La captivité n'abrège pas ses jours ; car l'auteur du Briiisfi naturalisi dit, d'après Klein sans doute , qu'on garda à Vienne un Aigle pendan t cent quatre an.*!. Pennant(5M7. 200/. , 1 , 123, éd. 8) dit qu'on fit présent à M.Owen Holland de Conway d'un Aigle royal qui avait déjà vécu trente-deux ans chez son premier maître, lequel l'avait reçu d'Irlande déjà adulte; et lorsque Pennant le vit, il y avait neuf ans qu'il appartenait à un nou- veau propriétaire. Les anciens avaient l'idée de la longé- vité de l'Aigle, car il est dit dans la Bible ( psaume cm , 5 ), en parlant du juste : « Il comble de bien sa vieillesse, et renouvelle sa jeunesse comme l'Aigle la sienne. » Ce pas- sage a donné lieu à de nombreuses interpré- tations ; saint Jérôme, saint Ambroise, saint Grégoire, Nicéphoreet le rabbin David disent que quand cet oiseau sent qu'il avance en âge, par le poids de ses plumes et l'affaiblis- sement de sa vue , il se rend à une certaine source, s'y plonge, et en sort complètement rajeuni. Saint Damien ajoute qu'avant de boire il s'expose au soleil , met le feu à ses j ailes afin de consumer son vieux plumage. 208 ÂIG Le rabbin David dit aussi que quand l'Aigle ' attend trop longtemps pour faire celte opé- ration, il n'a plus la force de sortir de l'eau et se noie. Saint Augustin dit que, quand l'Aigle de- vient vieux, la mandibule supérieure de son becacquiert un tel accroissement qu'il ne peut plus prendre de nourriture ; il la frotte alors le long d'un rocher ou d'une pierre, et l'use jusqu'à ce qu'elle soit revenue à des propor- tions convenables. Ces idées de rajeunisse- ment furent reproduites au moyen-âge. Al- bert-le-Grand rapporte, d après Jorachus et Andelinus, que l'Aigleétant vieuialtend que ses petits soient couverts de plumes; et, pro- fitant d'une belle journée de printemps, il s'élève jusque dans la région des météores , où il éprouve une chaleur extrême ; il re- descend alors, se plonge dans l'eau, qui, par le froid extérieur qu'elle cause, augmente la chaleur intérieure. Il sort de l'eau, regagne son nid, et va chercher la chaleur sous ses pe- tits. Il éprouve alors un rajeunissemeiitcom- plet; mais pendant sa métamorphose, il dé- vore ses enfants. Disons à la louange d'Albert- le-Grand qu'il ajoute n'avoir rien remarqué de semblable chez deux Aigles apprivoisés qu'il élevait, et qu'ils muaient de la même manière que les autres Oiseaux. La distribution géographique de l'Aigle est très vaste. On a trouvé l'Aigle impérial en Egypte et en Abyssinie , dans les Alpes , en Autriche, dans le Tyrol, en Bohême et dans le Harz, mais toujours dans les montagnes ; sur quelques points il est sédentaire , sur d'autres de passage. L'Aigle commun ou Aigle royal est répandu dans toute l'Eu- rope, dans l'Asie et dans l'Amérique sep- tentrionale. 11 vit dans les forêts des monta- gnes, et plus rarement dans les grandes forêts des pays plats ; c'est en hiver seulement qu'il parait dans les plaines. L'Aigle criard ha- bite les forêts de l'Europe méridionale et orientale, toute l'Asie septentrionale, même la Sibérie et le Kamtschatka, etl'Afrique.On dit même qu'il n'est pas rare en Egypte. On le trouve communément en Russie ; il est moins commun en Pologne et en Hongrie, et nefaitquede rares apparitionsen Allemagne. Il se montre cependant quelquefois dans la partie septentrionale de ce pays, et l'on en a vu et tué en Silésie, dans le Brandebourg et en Saxe. Il est de passage sur ud point et AIG sédentaire sur d'autres. Il aime les forêts voisines des grandes eaux. Très rarement il se montre dans les plaines. Les deux Indes , l'Afrique occidentale et l'Océanie possèdent aussi des espèces particulières d'Aigles j mais on peut plutôt regarder ces oiseaux comme des habitants du Nord , si l'on en juge par l'habitat des espèces répandues »ur tout le globe. Comme tous les animaux qui ont fixé les regards de l'homme par les services qu'il en pouvait tirer et les dommages qu'il en de- vait craindre , r.\igle occupe comme animal historique une place importante. « L'Aigle, dit Johnston, réclame la pre- mière place , non pas à cause de l'excellence de sa chair, car personne n'en veut manger, mais parce qu'il est le roi des oiseaux. » Josèphe ( de Belio judaico ) dit que les Ro- mains l'avaient choisi pour étendard parce qu'il est le roi de tous les oiseaux et le plus puissant de tous, et qu'on en a fait le sym- bole de l'empire et le présage de la victoire. Josèphe se trompe, et, contre son ordinaire, il ne fait pas preuve d'érudition, car nous voyons dans \a Cyropédie {\\\. VU) qu'A- rasamba ou Arasama faisait porter en tête de son infanterie une Aigle d'or posée à l'ex- trémité d'une pique les ailej étendues, et que les rois de Perse conservaient cette en- seigne , d'origine assyrienne. Aldrovande donne une preuve singulière de la supério- rité de cet Oiseau; il dit que l'Aigle pro- voque les Dragons et lescombat, attaque les Taureaux, et les tue; puis il termine sa nar- ration en ajoutant qu'il subjugue les Lape- reaux, met en pièces les Renards et se nour- rit de Serpents. Caius Marins fut le premier qui, lors de son second consulat , ordonna que les lé- gions romaines eussent un Aigle pour uni- que enseigne, et pas d'autres; car avant cette époque, l'Aigle marchait bien en tête, il est vrai , mais il était suivi de quatre au- tres animaux, tels que le Loup, le Minau- tore , le Cheval et le Sanglier, qui étaient portés devant chaque escadron et chaque compagnie. L'Aigle est encore l'oiseau de Jupiter, et Lucien le satirique, qui se moqua des travers de son temps avec tant d'audace et d'esprit, fait dire par Momus à Jupiter qu'il doit s'es- timer heureux de ce qu'il ne prend pas à AIG l'Aigle envie de lui construira un nid sur la tcte. C'est sous la figure de cet oiseau que le mailre de l'Olympe enleva Ganyméde pour renaplacer Hébé. Laclance, pour ôter à Ju- piter l'honneur de cette capture, dit que Ganyméde Tut pris par une légion ayant un Aigle pour enseigne, ou mis à bord d'un na- vire sur la proue duquel était sculptée la figure de cet oiseau. On sait combien les Oiseaux de proie pré- sentent de diilérence dans la coloration, sui- vant l'âge et le sexe: aussi régne-t-il encore la plus grande incertitude dans la distinction des espèces. De tous les ornithologistes , M. Temminck est celui qui a le plus contri- bué à faire disparaître certains doutes, et qui a eu le plus d'occasions de vérifier les varia- tions nombreuses que présente leur livrée. Le nombre total des espèces de ce genre, d'après les travaux les plus récents et sauf vérification, est d'environ 12. Celui des es- pèces à queue égale est de 1 1 . Nout n'en avons en Europe que â espèces. AiCLK IMPÉRIAL, Aquila imperialis Cuv., Aq. heliaca Sav. (Fatco impenalis Temm., f. mogilnik Gm.). Les caractères généraux de cet oiseau , qui est de plus petite taille que l'Aigle royal, sont : Ailes plus longues ou de la longueur de la queue, qui est presque carrée ; narines obliques à bord supérieur échancré; ouver- ture du bec fendue jusqu'au-dessous du bord postérieur de l'œil ; sur la dernière phalange du doigt du milieu, 6 écailles ; sur les autres , seulement 3 ou 4 , suivant l'âge. Chez les vieux, le sommet de la tête et l'occiput sont garnis de plumes acuminées, roussàtres, bordées de roux vif; tout le dessous du corps est d'un brun noir très foncé, l'abdomen excepté, qui est d'un roux jaunâtre ; les parties supérieures sont d'un brun très foncé et lustré ; on voit tou- jours quelques plumes scapulaires d'un blanc pur, ce qui produit quelques grandes taches sur le manteau ; la queue est d'un gris cendré très foncé, avec des bandes noires irrégulières ; toutes les plumes ont une large bande noire vers leur bout, et elles sont terminées de jaunâtre. L'iris est d'un jaune très pâle ; la cire et les doigts sont jaunes. La femelle a 1 mètre de lon- gueur, et le mâle 80 cent, seulement. Les jeunes d'un an et de deux ont les par- | T. I. AIG 501) tics supérieures d'un brun roussàtre, variées de grandes taches d'un roux très clair; on voit sur les scapulaires quelques plumes à pointes blanches; la queue est d'un cendré uniforme , tachetée de brun vers le bout et terminée de roussàtre ; la nuque et les par- ties inférieures sont d'un jaune roussàtre ou de couleur isabelle, les plumes delà poitrine et du ventre étant bordées et termi- nées de roux vif; la gorge, les cuisses et l'abdomen sont isabelle sans taches ; le bec est cendré , l'iris brun , les pieds d'un jaune livide. Chez les individus d'un âge plus avancé les teintes sont plus foncées; on remarque du blanc sur quelques unes des plumes sca- pulaires, et quelques plumes noirâtres et d'un brun foncé paraissent sur toutes les parties du corps. Celte espèce diffère surtout de l'Aigle royal par son mode de station : au lieu de tenir comme ce dernier le corps dans une position verticale, elle l'a plus horizontal , ce qui lui donne plutôt l'air d'une Oie que d'un Aigle. AiGLK ROYAL, A. COMMUN , GRA.^D AlGLE , Aquila fulva Mey. [Falco julvus L., F. mela- naitos, F. niger Grael., F. chrysaëlos Tem... Caractères généraux : la queue , plus lon- gue que les ailes , est très arrondie ; les nari- nes sont elliptiques, près de moitié plus hau- tes que larges, et à bord antérieur émoussé ; l'ouverture du bec ne s'étend pas au-delà du bord antérieur de l'oeil ; sur la der- nière phalange de tous les doigts seulement 3 écailles. Chez les vieux , le sommet de la tête et la nuque sont à plumes acuminées , d'un roux vif et doré ; toutes les autres parties du corps «ont d'un brun obscur, plus ou moins noi- râtres, suivant l'âge ; la partie intérieure des cuisses et les plumes du tarse sont d'uu brun clair; il n'a jamais de plumes blan- ches aux scapulaires; la queue est d'uu gris foncé , rayée assez régulièrement do brun noirâtre , et terminée jusqu'à la poinlo par une large bande de cette couleur ; le bec est de couleur de corne; l'iris, toujours brun ; la cire et les pieds sont jaunes. La longueur des mâles est de près de 1 mètre et les femelles ont jusqu'à 1™ 201=. On distingue facilement du vieux le jeune d'un et de deux ans : tout le plumage est d'un brun ferrugineux ou roussàtre assez obscur, 14 >. 210 AiG et uniforme sur toutes les parties du corps ; les couvertures du dessous de la queue sont blanchâtres; la partie intérieure des cuis- ses et les plumes du tarse d'un blanc pur; la queue d'un blanc parfait, depuis la base jusqu'aux trois quarts de la longueur, mais jîris brun jusqu'à la pointe; les barbes in- férieures des rémiges et des pennes cau- dales sont d'un blanc pur ; cette même couleur occupe aussi la plus grande partie de toutes les plumes du corps , depuis leur base. A mesure que les jeunes avancent en âge, leurs couleurs se rembrunissent, le blanc de la queue occupe moins d'espace, et il commence à s'y former des indices de barres transversales. C'est à la troisième année que les jeunes prennent leur plumage d'adulte. Cuvier a formé deux espèces de l'Aigle commun et de l'Aigle royal, en n'établissant entre eux d'autre différence que dans les ban- des blanches , irrégulières , cendrées, sur les pennes caudales de son Aigle royal .tandis que la moitié supérieure de la queue est blanche dans son Aigle commun. M. Temminck , à qui j'ai emprunté ces descriptions , et je ne pouvais mieux choisir qu'en les puisant chez cet observateur aussi exact qjie con- sciencieux, dit que le premier, ou l'Aigle royal de Cuvier, est un adulte, et le second, ou l'Aigle commun, un jeune d'un an ou deux. On a éiabli sous le nom d'y^quila alba une espèce distincte d'.\igle d'Europe; mais ; son existence est très problématique. A. CRIARD, A. TACHETH, PETIT AlGLE,^qHl7a nœvia (Falco uœvius , F. maculatus Gm. , Aq. melanaëlos Sav.) Les Aigles de celte espèce , dont le mâle a 60 ccnlim., et la femelle 70, ont, chez les adultes , le corps , la tête , les ailes et la queue d'un brun lustré, tantôt plus clair ou tantôt plus foncé, suivant les différents états d'âge el de sexe. Ce brun devient plus clair en approchant du croupion et vers la région des cuisses , qui , de même que les plumes des tarses et les couvertures inférieures de la queue , sont d'un brun clair ; la queue, qui est unicolore, est terminée de roux clair. Dans les individus de moyen âge, on re- marque encore quelques faibles taches pres- que effacées sur les ailes et sur les scapu- AIG laires ; mais chez les vieux , on n'en trouve plus aucune trace. Le plumage est alors d'une couleur uniforme ; le bec est noir ; la cire et les doigts sont jaunes. Les jeunes de l'année et ceux d'un an ont tout le plumage, sans exception, d'un brun foncé très lustré; mais toutes les couvertures des ailes sont marquées vers le bout de grandes taches ovales d'un blanc grisâtre; toutes celles du dessous de la queue , ainsi que les pennes secondaires des ailes, sont terminées par de grandes taches de cette couleur; on en voit encore un nombre plus ou moins considérable en forme de gouttes. sur les flancs et sur les cuisses. Plus les in- dividus sont jeunes , plus les taches sont nombreuses et distinctes; elles se fondent avec l'âge dans la couleur brune, et n'exis- tent plus chez les vieux. Les divers syno- nymes donnés en tête de cet article appar- tiennent aux jeunes Aigles criards. A. BOTTÉ, ^. pennata. — Très jolie petite espèce d'Aigle , ayant pour caractères spé- cifiques: Pieds emplumés jusqu'aux doigts; un bouquet de plumes blanches à l'insertion des ailes ; queue toute brune en dessus. Chez les vieux, le front est blanchâtre; les joues et le sinciput sont d'un brun très foncé ; l'occiput et la nuque sont d'un jaune roussâlre marqué de taches brunes ; le dos, les couvertures des ailes et les scapulaires sont d'un brun sombre, bordé souvent de brun plus clair; à l'insertion des ailes se trouvent huit ou dix plumes d'un blanc pur sans aucune tache ; les pennes des ailes et de la queue sont d'un brun noir dans toute leur étendue; sur ces dernières se distinguent faiblement quelques bandes transversales très étroites; toutes les plu- mes des parties inférieures sont d'un blanc très pur, marquées le long des baguettes par une étroite raie d'un brun foncé ; les plumes des cuisses le sont par de petites bandes trans- versales d'un roux pur distinct; les pieds, la cire et l'iris sont jaunes. La longueur du mâle est de 45 cent., et la femelle d'environ 50; cette dernière différée peine du mâle sous le rapport de la coloration, mais seu- lement sa taille est un peu plus forte. Les jeunes ont , en général , plus de brun roussàire sur la tête et sur le cou ; et les parties inférieures sont totalement d'un ruux clair avec des raies noires très mar- AIG AIG 21 quécs le long des baguclles; ils ont aussi les bandes de la queue mieux marquées; mais les plumes, à l'insertion des ailes, sont, dans tous les âges , d'un blanc pur. Ilestimportanld'avoirégardauicaractéres spéclGques placés en tète de celle espèce, pour ne pas la confondre avec la Buse pallue, qui lui ressemble tellement, qu'à la première vue on les prendrait l'un pour l'autre. A. Bom^ ELU, ^quila fasciataWeiW. [A.in- termediaBoil.,F. Donnellilem.]. — Cet Aigle fut découvert en 1823 , presque en même temps aux environs de Paris et en Piémont ; il. Boitard l'a décrit le premier dans sa Mono- graphie des Oiseaux de proie d' Europe sous le nom d'^-t. iniermedia , parce que sa taille est entre celle de l'Aigle commun et celle del'Ai- gle impérial. M. Temminck le dédia ensuite à M. Bonnelli, professeur d'histoire naturelle à Turin , et celte dénomination , quoique plus récente . a prévalu. I.e dédain que témoigna alors l'ornithologiste hollandais pour un jeune naturaliste encore sans réputation, m'a fait rétablir ici la synonymie et le droit de priorité. Tout en avouant naïvement que pour mon propre compte j'y attache peu d'importance , c'est seulement pour me conformer à l'usage que je relate ici le fait; ce qui n'empêchera pas que cet Aigle ne continue de s'appeler Aigle Bonnelli. Voici la description qui en a été donnée par M. Boitard , d'après un individu tué dans les environs de Paris, et qui était alors déposé dans le cabinet de M. Delalande : les parties supérieures sont d'un brun foncé, avec le bout des plumes scapulaires noirâ- tres à reflets; les parties inférieures sont d'un fauve vif, tachées longitudinalement de brun noirâtre surle milieu de chaqueplume; les pennes des ailes sont brunes et barrées de grisâtre ; la queue est grise ,'avec 6 ou 7 bandes étroites d'un brun foncé, dont la dernière est très large; l'extrémité est bordée de blanc roussàtre; les plumes des jambes sont d'un fauve sombre taché de brun ; les couvertures inférieures de la queue sont roussàlres et tachées de noir; les jambes et les tarses sont forl longs: le bec est plombé; la cire et les doigts sont d'un jaune bleuâtre, et l'iris est noisctie. La longueur de l'oiseau est de 40 cent. L'Afrique possède, outre les espèces qui lui sont communes avec l'Europe : L'AiGi.E RAVISSEUR, yf. rapax (Fulco rapax Temm.). — Cette espèce , du cap de Bonne- Kspérance, et que G. Cuvier a désignée sous le nom depeiii Aigle du Cap, a de grands rapports avec les Aigles criard et Bonnelli ; mais son bec est à peu près de la force de celui de l'Aigle commun ; ses doigts sont courts ; ses serres robustes ; ses jambes sont couvertes de longues plumes qui forment comme de larges bottes. Le mâle a le plu- mage d'un fauve Isabelle très clair , brunis- sant sur l'abdomen et sur le dos ; sa queue est brune et sans taches ; la cire et tes tarses sont jaunes. La femelle a le plumage brun tacheté de roux doré et huit ou neuf raies noirâtres , bordées de jaune en travers. L'Aigle griffard, Aquila armigera Le- vaill., F. armiger Shaw). — Cet oiseau, originaire de la Cafrerie, est de la taille de l'Aigle royal ; mais il a les tarses plus longs et armés de serres plus robustes; les plumes, par leur allongement, simulent un commencement de huppe ; le bec est bleuâtre à son origine et noir à l'exlrémité ; les doigts, garnis de plusieurs «cutelles , sont jaunes. Le plumage en dessous est d'un blanc pur ; le dos et les couvertures sont brunâtres ; les plumes de la tête et du cou, blanches à la base . sont brunes au sommet; la queue et les rémiges des jeunes sont rayées de blanc sale et de noirâtre. Il n'y a d'autre différence entre le mâle et la femelle que la taille, qui est d'un tiers plus forte chez cette dernière. AiCLE-VAUTOUR , Aquita vullurinu Cuv. {A. choka Smith, A. Verreaux , A. Ver- reauxii). — Bec bleuâtre plombé, la cire et les doigts jaunes; ongles bruns. Plu- mes de la tête étroites, légèrement rigides, et le lourdes yeux nus. Un noir lustré pro- fond colore la tète , le cou , le haut du cor[)s et toutes les parties inférieures ; celte cou- leur est relevée par un blanc neigeux qui règne sur le dos . le croupion et la couver- ture supérieure de la queue ; les ailes, dont les rémiges sont puissantes et recourbées, sont noires, mais les plumes scapulaires supérieures sont blanches et les pennes pri- maires et bâtardes d'un gris roussàtre que varient en travers des stries de cette der- nière couleur, à teinte plus foncée; les rec- trices, plus rigides et amples , donnent à la (lucuc une forme un peu arrondie que l'ex- 212 AIG trémité des ailes n'atteint pas tout-à-fait ; elles sont noires et rayées transversalement dessous. Les plumes duveteuses qui recou- vrent les doigts sont également brunes. La description de l'Aigle Cafre donnée par Smith se rapporte identiquement à l'Aigle- Vautour ; mais il n'en est pas de même de celle donnée par Levaillant, qui désigne son Aigle Cafre comme étant partout d'un noir mat. Ses habitudes diffèrent encore de celles de l'Aigle-Vaulour, qui va par paires, et ne dédaigne pas les charognes, ce qui le rap- proche des Oiseaux dont il porte le nom. Aigle malais, A. malauana Guy. {Falco malayensis Tem.). — Cet oiseau est en en- tier d'un brun ferrugineux ; le bec et la cire sont noirs ; les doigts sont réticulés et jau- nes ; la queue est rayée en dessous de brun clair. Aigle indien , A. vindhiana Frankl. — Son plumage est varié de brunâtre; la tête, la poi- trine , les rémiges secondaires et la queue sont d'un brun plus foncé. Celle-ci est bordée d'un liseré blanc à son extrémité. Les pen- nes primaires sont noires, et les plumes de la tête et du cou, légèrement lancéolées, sont d'un roux pâle. Il se trouve dans les monta- gnes de Vindhyan, entre BénarèsetGuerrah- Mundela. Aigle a deux raies, y4. bifasciata Hardw. et Gray. — On n'a sur cet Aigle, figuré par le général Hardwicke dans la Zoologie in- dienne, d'autres caractères sinon que l'iris est d'une couleur d'ocre jaunâtre tintée de brun, et que la coloration des jeunes est plus claire que celle des adultes. L'Océanie possède une seule espèce à queue étagée, l'A. a queue étagée, A.fu- com {Falco fucosus Cuv.). Cet oiseau, qui semble faire le passage des Aigles aux Py- gargues, n'a pas les tarses complètement vê- tus. Sa queue est assez longue, de couleur fauve , très étagée en dessous en sorte de cône. Son plumage est d'un brun noirâtre , varié de roux doré assez clair ou de jau- nâtre. La gorge et le devant du cou sont d'un brun noirâtre; la tête et la nuque, d'un brun roux doré. Sa taille est de 85 centi- mètres. L'histoire de chacune de ces espèces n'est point connue , et l'on voit combien leur des- cription même laisse encore à désirer. Le- vaillant a bien donné des détails sur les AIG- mœurs des Aigles du Cap , mais depuis lui , nous ne savons que peu de chose sur ces mêmes Oiseaux. L'intrépide voyageur, il est vrai, n'était pas naturaliste , reproche sou- vent adressé à cet homme de cœur et d'intel- ligence qui rendit d'immenses services à la science, et n'en recueillit que de l'ingrati- tude; mais c'est justement parce qu'il n'é- tait pas naturaliste qu'il s'intéressait plus à ce qui concerne les mœurs qu'à tout ce qui touche à la description pure. Depuis que l'his- toire naturelle s'est jetée dans la voie des mé- thodes , la diagnose est tout , le reste est dé- daigné, de sorte que nous sommes le plus souvent dans l'ignorance des particularités les plus importantes sur l'histoire des Oi- seaux même les plus communs. Il serait pourtant à désirer que l'histoire naturelle sortît de cette déplorable voie qui satisfait quelques vanités puériles sans rien constituer de solide. Je ne proposerai pas de renoncer à toute description, ou de la borner à des indications superficielles , car une bonne description n'est pas à dédaigner; mais de- puis Vieillot, le descripteur minutieux et méthodique, où trouve-t-on des descriptions faites d'une manière convenable? Je deman- derais seulement que la description n'enva- hît pas l'histoire naturelle, ne parût pas la constituer exclusivement, et n'usurpât pas la place des études vraiment philosophiques, qui ne s'appuient sur les détails de forme et de structure que comme sur un moyen des- tiné à conduire plus loin. Or, il est évident pour tous les hommes qui s'occupent de la science en véritables naturalistes, qu'elle ne se féconde que par l'étude de l'ensemble des êtres, et qu'en s'absorbant dans des détails purement descriptifs, on perd le sentiment des généralités pour devenir un simple no- menclateur» on peut dire que les nomencla- teurs sont les ouvriers, et les naturalistes à idées générales, les architectes. Il faut néan- moins avouer que, malgré la manie des des- criptions, on n'a pas compris de quelle ma- nière elles devraient être faites. Il faudrait, comme condition première de toute des- cription méthodique, qu'il y eût, pour cha- que classe d'êtres , une série de caractères invariablement les mêmes, se suivant dans le même ordre, embrassant les mêmes dé- tails , afin qu'en l'absence des êtres à étudier, on pût faire sur les descriptions des tra- AIG vaux de comparaison. Ainsi les dimensions •totales el partielles, l'énuméralion des dé- tails de forme, de couleur, etc., les compa- raisons des parties entre elles, les différences d'âge, de sexe, de localités, de saison, devraient invariablement se trouver dans toute description bien faite ; mais il n'en est rien. Ainsi, l'on a cru devoir, comme liiigcr, rhmner à chaque partie de la structure ex- terne de l'oiseau des noms plus ou moins barbares, et constituer ainsi une prétendue langue scientifique plus difficile à apprendre que la science elle-même , quand il serait si facile de parler français. Ce projugé, né de la vanité des inventeurs, devrait être re- poussé par les vrais naturalistes. Un autre défaut non moins grand, est que chacun dé- crit l'oiseau qu'il a sous les yeux comme s'il était l'unique du genre, tandis qu'il faudrait étudier avec soin toute la série des espèces pour en décrire par comparaison les vrais caractères, les seuls spécifiques qui doivent être mis en saillie. Pour ne pas sortir de mon sujet, j'appli- querai aux Aigles ce qui précède : on donne pour quelques espèces les dimensions , l'é- tendue de l'envergure , la couleur de la cire , celle des tarses , des ongles , de l'iris , les va- riations de couleur que présente le plumage, les particularités de structure qui leur sont propres , tandis que pour d'autres , quelques uns de ces caractères importants sont omis, et vous recourez vainement aux livres, il vous est impossible de reconnaître l'oiseau que vous avez sous les yeux. On ne veut pas, il est vrai, faire de trop gros livres ; mais tous les ou- vrages descriptifs sont nécessairement longs, très longs, et ce qui serait un défaut dans un ouvrage didactique, est une qualité dans un ouvrage à consulter. Quelquefois, pourtant, un seul caractère suffit, mais il faut bien le saisir, et ce cas se présente rarement, d'autant plus que les espèces sont toujours plus ou moins différentes dugenretype,etc'estcequi ouvre largement la voie aux créateurs de gen- res nouveaux. F.e seul ornithologiste qui fasse des descriptions moins défectueuses que les autres est M.Temminck; mais il manque encore de méthode, el ses descriptions ne sont pas toutes rigoureuses. On ne peut nier qu'une description ne soit une chose très fastidieuse; mais point de science sans des- cription, et commec'cst la partiede la science AIG 213 la moins ardue , pourquoi ne pas pren- dre l'initiative de descriptions bien faites, logiquement conçues el qui puissent sup- pléer à l'absence de l'animal ? M. Schonherr [Gênera et species Curcidioiiidum) est un modèle dans le genre descriptif; mais il pè- che par trop de longueur, el faute d'avoir mis en italique les différences spécifiques, il oblige les lecteurs à un travail analytique aussi long qu'ennuyeux. Le plus important est de bien et longuement décrire l'espèce type , destinée à servir de paradigme, et le choix n'e.>;t pas aisé, car l'espèce type est as- sez arbitraire; mais toutefois il faut qu'elle soit décrite dans toutes ses parties avec le soin le plus scl-upuleux. Quant aux espèces, on peut se borner, comme je l'ai dit plus haut , à donner le caractère spécifique sail- lant, et rien de plus. Ainsi , qu'il me soit permis de donner ici un exemple qu'on pourra comparer avec les autres descrip- tions : je prends pour type l'Aigle royal : Tête plate, triangulaire. Bfc droit à la base, fortement crochu à l'extrémité , de couleur cornée; mandibule supérieure très fendue, large, épaisse, tran- chante, festonnée, dépassant de beaucoup la mandibule inférieure ; mandibule inférieure courte, droite, obtuse, cachée en partie dans la supérieure. Narines dirigées d'avant en arrière, ovales et percées dans le bord antérieur de la cire. Cire jaune , amplement développée et poilue. OEil recouvert par une saillie très pro- noncée de l'arcade sus-orbitaire, l'angle ex- terne correspondant à l'extrémité de la com- missure du bec; large espace poilu entre l'œil et la cire ; iris brun. Jambes complètement emplumées ; les plu- mes en sont longues et dirigées en arriére. Tarset robustes, velus, une fois et demie plus longs que le doigt du milieu. Doigts munis antérieurement de 3 écailles, réticulés dans tout le reste de leur étendue , et jaunes. Ongles noirs, celui du doigt interne fort Jong , presque autant que celui du pouce. y^iles moins longues que la queue, pre- mière rémige, la plus courte; quatrième et cinquième rémiges, les plus longues. Queue arrondie, presque égale, à (2 rec- trices. 214 AIG AIG Corps épais et massif, de couleur brun foncé, plus claire derrière l'œil et sous le cou ; occiput de couleur roux vif; poils des tarses d'un brun ferrugineux ; queue gris foncé , rayée de brun , et terminée par une bande de même couleur. On peut se demander pourquoi les Aigles qui réunissent tous les attributs de force et de puissance se trouvent dans la mé- thode placés après les Caracaras par M. Les- son , après les Gerfauts par Cuvier, après les Buses-Aigles par M. G. R. Gray, après les Faucons par M. Temminck. Pourquoi tant d'incertitude, d'hésitation ? C'est qu'une difficulté insurmontable, invincible pourtous les naturalistes, est de déterminer l'enchaî- nement rationnel des êtres, et que chacun se place à un point de vue hypothétique, ar- bitraire , pour leur assigner la place qui leur convient dans l'ordre de succession naturel. C'est en adoptante tort une idée fausse, erro- née , dénuée de raison , qu'on a , d'après les fauconniers, qui jugeaient de tout en faucon- niers sans doute, donné le nom d'ignobles à tous les oiseaux impropres à la chasse, et trop indociles pour élre dressés. Cer- tes, ce n'est pas une cause de réprobation que l'esprit d'indépendance, et les Aigles, si difTiciles à apprivoiser une fois adultes, ne méritent pas plus ce nom que les Fau- cons celui de nobles, quoique je reconnaisse à ces derniers oiseaux plus de fierté et de véritable courage que chez les Aigles ; mais ce courage n'a sa cause que dans des rap- ports organiques diQ'érenls. Ils ont les ailes plus longues et le vol plus léger, le bec armé d'une dent tranchante, une vivacité plus grande , et certes il n'y a rien d'éton- nant qu'ils soient plus courageux que les Aigles ; il en est de même chez tous les êtres, l'Homme y compris. Lâche , poltron , qui sont dans toutes les bouches comme des épithètes injurieuses, ont pour cause une (iispo-sition physiologique particulière , et signifient un état d'inaptitude organique pour les entreprises périlleuses. Le blâme est donc peu philosophique, car on ne peut demander à chaque être que ce qu'il peut donner en vertu des lois de son organisa- tion. Bref, les Aigles, qu'ils soient ignobles ou non , lâches ou r'>urageux, sont des I\a- paccs dans toute l'exiension du mot; et c'est a la Ictc des Oiseaux de proie , toutefois après les Faucons, et non des autres Oiseaux, que doit être leur place. Ici se présente une autre question: pour- quoi les Aigles sont-ils placés invariable- ment par les méthodologisles après les Vau- tours .!* C'est ce que je n'ai pas pu raisonna- blement m'expliquer; la prétention de la méthode est pourtant de ranger les êtres dans l'ordre de leur perfection organiqne. Le plus haut degré de perfection d'un ani- mal serait-il de vivre de chair putréfiée.' S'il en était ainsi , l'Hyène et le Chacal devraient être mis à la place de l'Homme. Mais si l'on regarde les habitudes franchement carni- vores comme le plus haut point de perfec- tion où puisse atteindre l'animal, les Vau- tours seront rejetés à la fin des Oiseaux de proie diurnes, et les Aigles prendront la place que les premiers ont usurpée. Chaque fois qu'on passe d'une classe à l'au- tre , il faut, dans l'ordre linéaire, que le pre- mier de l'échelle soit le plus complet , c'est- à-dire qu'il réunisse les attributs qui le ren- dent plus parfait parmi ses pareils. Or, sous ce rapport, les carnivores sont-ils ceux qui mériteraient la première place? Puissance du vol, armes terribles, force irrésistible, au- dace , enfin tout ce qui établit la domination brutale se trouve en effet réuni chez ces Oi- seaux; mais si nous avons égard à l'intelli- gence , ils retombent dans l'échelle des êtres de cette classe à peu près de la même hau- teur que les Échassiers. Point de sens musi- cal , point de chant, pas de nid habilement construit, pas de tendresse délicate dans l'a- mour , une intelligence des plus bornées, quelques instincts bruts, de la ruse, tel est leur partage ; et les Passereaux, si pleins de grâce et de gentillesse, dont l'intelligence est si développée, et qui se manifeste dans toutes leurs actions, les laissent bien loin derrière eux. Mais en établissant des groupes formés des êtres présentant entre eux le plus d'analogie de structure et de mœurs, sans se trop préoccuper de les unir aux groupes voisins, on voit que le grand g. Falco est un groupe naturel dans les oiseaux carnivores, et que les Aigles en sont une simple subdi- vision ; mais il faut s'arrêter là. La nature ne paraît pas s'êtreautant préoc- cupée que nous de lier les êtres organisés à ceux qui les précèdent et à ceux qui les sui- vent, par des espèces ou des genres internie- AIG (liaires. A'atuta twn faciisallus adit I.inné, cl l'erreur du grand homme (à moins qu'il n'ail voulu dire que les modificalions qui s'opèrent dans un type par suite des influen- ces ambiantes , se font par nuances insen- sibles, et non pas par sauts brusques et sac- cadés; mais sans chercher cet enchaînement régulier après lequel on semble courir, et en prenant chaque classe isolément, sans pré- tondre trouver des rapports au-delà) a été ré- pétée par bien des naturalistes qui croyaient à la parole du maître ; mais nous voyons au contraire certains types qui se modifient dans d'étroites limites et que rien ne rat- tache aux groupes voisins. Si cela est vrai pour les oiseaux qui ont entre eux tant de points de ressemblance, qu'adviendra-t-il des tentatives faites pour les rallachcr aux êtres des autres classes de Vertébrés ? Ainsi , pourquoi irions-nous chercher à unir les Oi- seaux aux Mammifères par en haut et aux Reptiles par en bas, quand nous trouvons de si monstrueuses dissemblances entre les êtres de ces trois classes ! Irons-nous mettre la Baleine à côté du Vautour et le Canard ouïe Sphénisque près des ChéloniensPNous ne le faisons pas, mais pourtant notre ordre linéaire, bien inférieur , à tous égards, à l'ordre parallèle , si satisfaisant quand on ne cherche pas à multiplier les rapports, le veut ainsi. On ne peut trop répéter que la nature , irrégulière dans ses ma- nifestations, n'a pas de méthode; que cer- tains types , créés en vertu de lois qui nous sont inconnues , se modiOenl suivant les temps et les lieux chacun pour soi , et pres- que toujours, sans rapport avec les autres. La méthode, c'est l'esprit humain qui l'a faite, dans son impuissance d'embrasser, sans la coordonner , l'immense série des faits qui composent la science; mais il faut modestement reconnaître que nos méthodes, ou pour mieux dire nos moyens d'études, sont nécessairement imparfaites, et peut- être peu perfectionnabies dans la voie où nous nous sommes engagés, car les attri- buts les plus contradictoires se trouvent réu- nis chez le même être, cl l'embarras est le même pour nous, que nous ayons égard, comme le veut l'école deCuvier, à la subor- dination des caractères , ou que , comme le veut l'école moderne , nous en prenions l'en- nemble ea considération. Nos méthodes sont, AiG 215 il est vrai, naturelles dans leurs générali- tés ; mais dans leurs détails, elles sont et doivent être arbitraires ; et , ce que nous de- vons éviter, c'est , en les perfectionnant , de les compliquer de telle sorte, que l'étude en devienne impossible. (Gérard.) AIGLE, poiss. — Nom vulgaire d'une es- pèce du g. My liobate, commune dans la Mé- diterranée. Lacépède a aussi employé ce nom comme épilhète de son Chéilodiplère Aigle , qui est un Sciénoide de nos côtes de la Manche ainsi que de celles de la Méditer- ranée, et dont l'esp. est , suivant nous, du g. Scicne ( S. aqnila Cuv. ). (Val.) AIGLE ROYAL, moll. — Nom vulgaire du Buliwus bicarinaïus deUTUgutère, Acha- lina bicariuata de Lamarck. Très rare autre- fois dans les collections, avant qu'on en connût la patrie, celte coquille y est au- jourd'hui très commune depuis que l'on sait qu'elle habite fréquemment l'Afrique équa- toriale. (Desh.) AIGLES-AUTOL'RS.il/orpAHus.Cuv.ois. — Ceg. répond à celui de Spizaëtede Vieillot ; il fait partie de notre famille des Falconidées, et de notre sous-famille des Accipilrinées. Ses caractères sont : Bec assez fort, droit d'abord, puis recourbé à quelque distance du front, garni d'une cire à sa base ; mandibule su- périeure comprimée, à arête assez anguleuse, fortement arquée et crochue, se terminant en une pointe acuminée , dilatée sur ses bords, qui ne sont point dentés , mais légè- rement sinueux ; narines elliptiques ; tarses allongés, un peu grêles, emplumés dans toute leur longueur, comme chez les Aigles ; doigts de grosseur médiocre, courts, mais le mé- dian et le postérieur allongés; l'externe et le médian unis à leur base par une mem- brane ; ongles puissants, très arqués, le pos- térieur et l'interne surtout , qui surpassent de beaucoup le médian ; l'externe le moins long ; le médian à double rigole, comme chez les Aigles; ailes sur-obtuses, à rémiges de longueur médiocre , les quatrième et cin- quième d'égale longueur , et les plus lon- gues atteignant dans le repos à peu près le tiers de la longueur de la queue, qui est or- dinairement fort longue et terminée carré- ment. La plupart des espèces sont ornées d'une huppe occipitale tombante. Ce nom d'Aigle-Autour convientd'autant mieux ace groupe, qu'il offre des rapports évidents 216 AIG AIG avec ces deux genres : à la forme du bec, aux tarses emplumés des Aigles, ils joignent la hauteur des pattes, la brièveté des ré- miges et la longueur de queue des Autours, mais le tout porté à un degré plus éminent. Il parait que, dans leurs mœurs foreâtières, et leur manière de poursuivre et saisir leur proie, les Aigles-Autours se rapprochent en- tièrement des vrais Autours et des Eper- viers, et n'offrent plus de conlaclavec les Aigles ; ce qui nous a décidé à les rappro- cher des premiers dans notre classification. Les Aigles- Autours habitent l'ancien comme le nouveau monde. L'Amérique nous en offre entre autres une espèce remarqua- ble par la beauté de son plumage [VUrutau- rana ) ; l'Afrique une autre, qui semble s'é- loigner un peu des espèces américaines par ses ailes plus longues, et sa queue beaucoup plus courte. C'est le Huppan de Levaillant, ^fr. pi. 11, et de Bruce, Abyss., pi. 32, qui, d'après Levaillant , donne la chasse aux liè- vres , perdrix et canards sauvages. En es- pèces indiennes, nous citerons I'Autour uni- COLORE de Tem., Col. 134, Falco limnœius Horsf. L'Europe et la Nouvelle-Hollande n'en possèdent point jusqu'à ce moment, à moins qu'on ne doive ranger parmi les Ai- gles-Autours l'oiseau désigné par Vigors et par Horsfield comme un Pygargue, sous le nom de Haliœiuscalei,el que Gould.en rai- son de la forme arrondie de ses ailes et de ses autres caractères, rapproche plutôt des Autours. (Lafr.) AIGREMOIIVE. Agrimoniu , Tourn., L. (Corruption latine d'opytf^iûvT) , nom chez les Grecs d'une plante que les modernes rap- portent à leur Argémone, et qui, selon Dio- scoride, guérissait les laies de l'œil, apy^juio;). BOT. PH. — Genre de la famille des Rosacées (Uryadées, Bartl.), tribu des Dryadées, Vent. (Polentillées, DC; Fraganacées, Rich.; Ro- séées, Reichenb.). — Ce genre, propre aux contrées extra-tropicales de l'hémisphère septentrional, se compose de 6 ou 7 espèces. L'espèce connue sous le nom vulgaire (ï'Ai- grernoiite [A. Eupaioria L.), et qui est com- mune en Europe, était préconisée jadis comme remède tonique j mais, au fond, ses propriétés se réduisent à l'aslringence si fré- quente parmi les Rosacées en général. (Sp.) AIGUETTE. zooL. — Sorte d'ornement donné par la nature à certains Oiseaux, tels I que le Paon, les Ducs , quelques espèces de Hiboux , etc. L'existence de cet ornement, { ou de quelque partie ayant de l'analogie avec lui, a motivé la désignation indivi- duelle d'un assez grand nombre d'animaux de toutes les classes. C'est ainsi qu'on a ap- pelé Aigrette une espèce de Singe {Sirnia ayguta ) du g. Cercocebus de Geoffroy , plu- sieurs espèces de Hérons: un poisson du g. Coris ; plusieurs espèces de coquilles, etc. — Enfin , les entomologistes désignent sous le nom d'Aigrette ( Pappiis) les petits bou- quets de poils , plus ou moins touffus , que l'on remarque sur le corps de dilTérents in- sectes. (A. T.) AIGRETTE. Pappus (itaTr^oç, duvet). BOT. PH. — On appelle ainsi la réunion de poils ou d'appendices de formes si variées, qui couronne le fruit dans la plupart des plantes de la famille des Synanthérées. L'o- vaire étant infère ou adhérent dans toutes les plantes de celle famille, l'Aigrette, quelle que soit la diversité de forme sous laquelle elle se présente, n'est en réalité que la partie su- périeure ou le limbe du calice, dont le tube ou la partie inférieure est soudée avec l'o- vaire. Les formes principales sous lesquelles l'Aigrette peut se présenter sont les sui- vantes : L'AlGRHTTK MEMBRANEUSE {PappilS tnem- brauaceiin) ; L'Aigrette squameuse ( Pappus squa- meus) ; L'Aigrette soyeuse (Pappus seiosus). Quelle que soit la nature des poils qui for- ment l'Aigrette soyeuse , on la dit sessile (Pappus sessilis) , quand les poils naissent immédiatement du sommet du fruit, et sti- pKde, quand elle est portée par un prolon- gement filiforme du sommet du fruit, plus ou moins allongé et plus ou moins grêle. L'Aigrette , comme nous l'avons déjà dit, n'est qu'une forme particulière que prend le limbe du calice. On l'observe spécialement dans les plantes de la famille des Synanthé- rées ; mais quelques autres familles en pré- sentent aussi des exemples, comme lesDip- saeées et surtout les Valérianées. Quelques auteurs ont désigné sous le même nom d'Ai- grette le bouquet de poils blancs et nacrés qui existent a la base de la graine dans un grand nombre de genres de la famille des Apocynées ; mais c'est à tort, selon nous , ce AIG nom devant êlre réservé pour une forme spc- fiale du limbe calicinal. (A. R.) AIGRON. OIS. — Synonyme vulgaire de Cormoran et de Héron dans quelques parties de la France. (t!- d'O.) AIGUILLAT, poiss. — Nom vulgaire du Sqttalus acanihias et des espèces voisines, qui ont été réunies sous la dénomination géné- rique A'Acamhiai. Ce g. appartient, dans la méthode de MM. Muller et Henle, à la 4« sec- tion de la famille des Squales. Ces auteurs y rapportent Y Acanihias vulaaris, VA. Bluin- villii et VA. ayaius , toutes trois de nos mers. (Val.) AIGUILLE (corruption à'acus , aiguille), poiss. — Nom donné à plusieurs poissons de nos côtes, et particulièrement à un Syng- nathe (Sijng. acus Lin.), et à l'Orphie {Esox Belone Lin.). (Val.) AIGUILLE. Acus. zooL. et bot. — Déno- mination vulgaire donnée à quelques Pois- sons et à divers animaux, que leur forme al- longée et pointue a fait comparer à des ai- guilles. On l'a aussi appliquée à divers vé- gétaux dont les fruits afTeclent celte forme. Exemple : l'Aiguille de Vénus ou de Berger [Scandix pecten l^eneris) ; l'Aiguille mus- quée (^'eramum moschaium) , etc. (G. d'O.) AIGUILLETTE, moll. — Geoffroy, dans son Traité des Coquilles des environs de Parts, a donné ce nnm à une très petite espèce d'A- galhine que l'on rencontre sous les mousses dans presque toute l'Europe : c'est VAcha- tina acicula deLamarck, le Buccinum acicula de Muller , et le Bulimus acicula de Bru- guière. C'est réunie à ce dernier genre que cette espèce doit rester , dans la section des Agathines. (Desh.) AIGUILLON. Aculeus. poiss. — Osselets formés d'une seule pièce, et terminés par une pointe aiguë qui, chez certains Pois- sons tels que la Vive, remplacent les rayons des nageoires. — Les aiguillons ne font d'ailleurs pas indispensablement partie de l'appareil natatoire. C'est ainsi qu'on les voit rangés isolément sur les parties latérales qui avoisinent la queue des Acanlhuresetrépan- dus sur toute la surface du corps des Baies et des Pleuronectes. Ils sont alors implantés sur un tubercule nommé Boucle. (A. T.j ^ AIGUILLON. Aculeus. ins. — Dès les temps les plus reculés , cette dénomination a été appliquée à l'organe qui, chez certains T. I. AIG 217 Hyménoptères et chez les Scorpions, est une arme défensive ou même quelquefois ofTen- sive, ayant la propriété d'opérer une piqûre et de donner passage à un liquide vénéneux, qui , s'épanchant dans la plaie, occasionne une douleur des plus vives. Considérée d'a- bord dans les Hyménoptères , cette partie se montre comme une dépendance des or- ganes générateurs externes des femelles , et comme l'analogue de l'appareil qui, chez les autres insectes, est désigné sous les noms d'oviducte et de tanère ; elle parait servir également à la copulation et à la ponte ; mais la manière dont elle agit n'est pas parfaite- ment connue. D'après une observation faite par M. Audouin sur le Bombus lapidarius, et dont nous devons la communication à son obligeance, l'Aiguillon, pendant l'accouple- ment, est relevé sur le dos, et l'intromission de l'organe mâle paraît avoir lieu à la base ; mais l'on devra encore l'observer dans di- verses circonstances avant de présenter de» détails plus minutieux. Le principal carac- tère qui différencie l'Aiguillon de la tarière consiste dans la faculté qui lui est propre d'émettre au-dehors un venin redoutable pour l'homme et pour les divers animaux, lorsqu'il se trouve introduit dans une piqûre ou dans un endroit quelconque dénudé d'é- piderme. M. Audouin a fait ressortir une double analogie bien marquée de cet organe avec l'oviducte ou oviscapte de plusieurs autres insectes, en établissant les rapports qui existent entre l'Aiguillon des Abeilles , des Guêpes, etc., et la tarière d'autres Hy- ménoptères et même des Cigales , qui ont aussi la propriété d'opérer une blessure sur les végétaux à l'aide de cet organe, et de sé- créter un liquide particulier qui occasionne une exubérance très nuisible au végéta! qui en a été atteint. En effet, comme M. Lacor- daire le fait remarquer , là transition est nulle ou presque insensible de l'oviscaple des Cigales , et surtout des Cercopes, à l'ai- guillon des Guêpes et des Abeilles ; c'estdonc à l'article tarière qu'il faut chercher de plus grands développements sur les formes qu'af- fecte cet organe , et sur les passages insen- sibles de ces formes , quand on considère celle même partie dans toutes les familles de la classe des Insectes. Ici nous nous bornons à décrire les diverses pièces qui constituent l'Aiguillon et l'usage qu'en fait l'animal. 218 AIG AIG Les Hyménoptères qui en sont pourvus sont les Guêpes, les Frelons, les abeilles, les Bourdons, etc.; mais seulement les fe- melles , puisque , comme nous l'avons dit , il constitue une partie essentielle de leurs organes générateurs ; les neutres ou les ou- vrières, qui ne sont que des femelles dont l'aparcil reproducteur existe à l'état rudi- mentaire, en sont également munies; mais tout le monde sait que l'on peut toucher sans inconvénient les Abeilles et les Bour- dons mâles, puisque jamais chez eux au- cun organe ne se convertit en Aiguillon. Les auteurs anciens avaient reconnu sa pré- sence. Aristote prétendait que le roi des Abeilles , c'est-à-dire la reine ou la mère , en était muni. Columelle assura qu'Aris- tote s'était trompé , et qu'il avait pris pour un Aiguillon un gros poil que le roi a dans le ventre. Pline s'étonnait que les mâles en fussent privés ou qu'ils n'en fissent pas usage. Cette arme , que l'on désigne aussi vulgai- rement sous le nom de dard , est toujours renfermée dans l'intérieur du corps pen- dant l'inaction , et elle ne se montre au-de- hors, par la contraction des muscles fixés au dernier segment de l'abdomen, qu'au mo- ment où l'insecte veut en faire usage ou qu'on l'inquiète, tandis que, dans beaucoup d'autres insectes, et particulièrementchez les Ichneumoniens qui ont une tarière quelque- fois très longue, elle est toujours saillante. Cet appareil a été assez bien décrit dans les Abeilles par Swammerdam et Réaumur. Ce dernier a donné de longs détails sur sa structure et sur les effets que produit le ve- nin qu'il sécrète ; mais c'est seulement dans l'Abeille commune {^pis metUfica ) qu'il a été étudié d'une manière assez complète pour faire connaître l'Aiguillon, car dans les autres Hyménoptères qui en sont pour- vus il n'en diffère que par de légères mo- difications dans la forme des pièces qui le constituent. En effet, l'Aiguillon, qui, à la vue simple, parait d'une si grande ténuité, est composé de plusieurs pièces qui ont reçu des noms différents. Les unes sont essentielles comme les A'iyleis; toutes les autres sont acces- soires. Ainsi, au moment où l'Abeille le fait sortir, on n'aperçoit que l'enveloppe ou l'é- tui de l'Aiguillon. Les pièces que l'on dis- tingue sont une base , un étui et deux sty- i lels qui constituent un dard renfermé dans l'étui. La base est composée de plusieurs parties; Swammerdam en avait compté huit, et Réaumura prétendu qu'il n'en existait que six; mais, d'après d'autres observations , il paraît évident que ce dernier a confondu en une seule deux pièces que Swammerdam avait distinguées. Au reste, comme M. Au- douin l'a fait observer, il existe plusieurs in- exactitudes dans les figures représentées par ces deux auteurs, mais qui cependant sont suffisantes pourdonner une idée assez exacte de l'Aiguillon , lorsque l'on fait abstraction des détails. M. Duméril a fait connaître une nouvelle pièce, dont l'existence n'avait pas encore été signalée , et que nous croyons avoir bien reconnue ; elle est située sur la ligne médiane , ayant la forme d'un V, dont les branches, dirigées en avant, s'articulent avec l'étui, et sont très probablement des- tinées à le ramener en dedans. Les autres pièces, au nombre de quatre de chaque côté , sont jointes par une membrane so- lide, et forment, par leur réunion, une sorte d'enveloppe qui entoure l'étui, et s'at- tache au dernier segment de l'abdomen. Quelques muscles s'insèrent à cette enve- loppe, dont les pièces , en s'articulant entre les stylets , leur font exécuter la plupart de leurs mouvements. Deux corps dépen- dant de la base se font encore remarquer par leur forme allongée et leur couleur blanchâtre ; ils sont aussi membraneux . creusés en gouttière, et forment, par leur réunion, une sorte de gaine incomplète, enveloppant la partie antérieure de l'étui. Réaumur pense qu'elle est destinée à garan- tir de tout contact les parties molles de l'ab- domen et de l'étui , et Swammerdam croit qu'elles servent à faire mouvoir l'étui d'a- vant en arrière ; depuis , l'usage n'en a pas été observé d'une manière plus satisfaisante. L'éiui consiste en une tige cornée présen- tant à sa base un renflement que Réaumiir désigne sous le nom de talon , et qui, dimi- nuant sensiblement de grosseur, se termine en une pointe assez aiguë. Quand on exa- mine cette partie, on s'aperçoit qu'elle ne forme pas un cylindre parfait, mais qu'elle n'est qu'une sorte de gaine dans laquelle est logé le dard ; car il existe à sa partie infé- rieure une gouttière qui se prolonge dan* toute sa longueur. AIG I-e dard lui-même n'est pas simple, mais composé de deux stylets longs et effilés, qui ne remplissent pas complètement l'inlé- vieur de l'étui, et s'appliquent l'un contre l'autre par leur face interne , qui est lisse, aplatie et parcourue dans sa longueur par un sillon ; leur cxtrémilé est très aiguë et munie «itérieurement de petites dents diri- gées vers la base. Ces deux stylets ne sont pas réunis dans toute leur longueur, ils s'é- cartent prés du talon, et décrivent dans tout leur trajet une courbe très sensible. Swam- mcrdam et divers autres observateurs pen- saient qu'au moment où les deux stylets s'é- taient écartés , ils se trouvaient dégagés de l'étui et rejelés en dehors. Cette opinion de- venait la conséquence nécessaire de la pensée que l'élui était un cylindre conique; mais d'autres observations faites plus attentive- ment ou avec des instruments plus parfaits, ont démontré qu'il n'en était pas ainsi , et que l'étui, au lieu de se terminer au talon, fournissait, comme les stylets , deux bran- ches presque aussi longues et canaliculées l'une et l'autre , de manière à recevoir les deux stylets , comme cela a lieu dans le reste de leur étendue. Maintenant que la composition de l'aiguillon est connue dans l'Abeille domestique , on peut la considérer comme également connue dans toutes les autres familles et genres de la section des Hyménoptères porte-aiguillon; car, après avoir comparé cet organe dans l'Abeille do- mestique avec celui des Abeilles perce-bois (Aylocopa violacea) , des Guêpes , des Frelons ( f^espa crubro , f^espa communis ) et même de quelques autres genres, nous avons re- connu une structure parfaitement analogue quant à ce qui est du nombre des parties constituantes et de leurs connexions. Ce n'est que dans la forme que quelques différences peu prononcées se font remarquer : ainsi, dans l'Abeille perce-bois, l'Aiguillon nous a paru plus petit et peut-être plus conique proportionnellement à la dimension des In- sectes ; dans les Guêpes , il est assez court et robuste , et les deux pièces constituantes de l'étui sont plus larges et plus fortement ci- liées sur les parties latérales. M. Westwood, dans son ouvrage intitulé : Imroduci. to ihe modem claisif. oj Insecls, tom. II, pag. 174, fig. 79, n. 15 à 20 , a représenté avec la plus grande exactitude les diverses parties de l'ai- AIG 219 guillon dans celte même Guêpe commune. On conçoit facilement que le grand nombre de pièces entrant dans la composition de cette arme si utile aux Insectes qui en sont pourvus , doit amener la plus grande mo- bilité. En effet, outre les deux princii)aux mouvements dont jouit cet organe, celui de protraclion et de rétraction dus à la dilatation et à la conlractioii des muscles in- sérés à la base , il existe différents mouve- ments indispensables à l'insecte ; car, si l'Aiguillon ne pouvait que sortir de l'ab- domen et y rentrer, l'animal qui en fait usage n'atteindrait que très difficilement les corps qu'il veut piquer ; mais il est suscep- tible de direction dans tous les sens, de ma- nière que l'Abeille ou la Guêpe peut le tour- ner également de tous les côtés, étant aidée encore par la grande mobilité de l'abdomen. Nous avons vu l'Aiguillon consistant prin- cipalement en un dard formé par deux sty- lets ayant tout-à-fait l'apparence de la pointe d'une aiguille extrêmement fine , qui serait engagée dans un étui dont elle pourrait sor- tir à volonté ; mais cette arme ne produit pas seulement l'effet que produit une aiguille. Deux vaisseaux analogues à des glandes se réunissenlen un canal commun pour aboutir à une vésicule musculeuse, réservoir du ve- nin, etéjaculant, par la contraction de ses parties latérales , le liquide vénéneux qui passe par un canal court et terminé à l'en- droit où les deux stylets se séparent, coule dans le sillon qui existe à leur face in- terne , et s'épanche dans la piqûre prati- quée par le dard lui-même. Aussitôt que le poison a pénétré sous l'épiderme , il oc- casionne les douleurs les plus vives , et son action est suffisante pour paralyser, en quel- que sorte, momentanément , l'endroit qui en a été atteint ; il suffit pour tuer certains In- sectes, ou pour les engourdir à tel point qu'il ne leur reste plus qu'une vie toute végétative. C'est ce que nous exposerons avec plus de développements à l'article fouisseurs. Nous avons vu que dans toute la classe des In- sectes, la tarière , ou mieux l'oviducte, n'é- tait converti en véritable aiguillon que dans l'ordre des Hyménoptères , et encore que ce n'était seulement que dans une section de cet ordre, dont il fournissait le principal caractère. Que l'on examine donc maintenant sr les 220 AIG AIG Insectes qui en sont pourvus n'ont pas dans leurs habitudes quelque chose qui leur soit propre, et l'on verra que ce sont ceux-là mêmes dont l'instinct est le plus développé , qui doivent prendre soin de leur progéni- ture, élever leurs petits, les défendre ou leur apporter leur nourriture. Le Sphex ou le Crabro ne verra jamais sortir la larve de ses œufs , car déjà il aura cessé de vivre. La petite larve ne peut se nourrir que d'Insectes, elle est privée d'organes de locomotion, elle ne peut aller chercher sa nourriture , et pé- rirait si le Sphex , qui lui a donné le jour , n'avait apporté autour d'elle des Insectes en quantité suffisante pour sa subsistance pendant tout le temps qu'elle doit passer à l'état de larve ; mais elle aurait eu beau- coup de peine à s'emparer de ceuï. qui de- vaient lui servir de pâture, si le Sphex ne les eût percés de son Aiguillon. Le venin les a plongés dans un engourdissement com- plet ; ils vivent encore, mais ils sont incapa- l'ies d'exécuter le moindre mouvement. Des observations des plus curieuses ont été faites, par M. Audouin, sur ces habitudes dans plu- sieurs Hyménoptères. La Guêpe , le Bour- don, voient leurs petits éclore ; ils vont cher- cher leur nourriture et la leur apportent ; mais à combien d'attaques ces larves n'au- raient-ellcs pas été exposées, si les femelles et les neutres n'avaient pu les défendre.* Aussi ce sont les Insectes chez lesquels l'on remarque le plus d'instinot , dont la plupart vivent en sociétés nombreuses, où tous les individus travaillent en commun aux soins de la progéniture. L'Aiguillon, en sécrétant le venin , a le pouvoir de tuer ou au moins d'engourdir complètement les Insectes qui en ont été pi- qués. Sur l'homme et sur les divers animaux vertébrés il peut aussi avoir des effets assez fâcheux , car la piqûre d'un seul Hyraénop- tcre suffit pour faire gonfler la partie bles- sée et y produire des douleurs très aiguës ; et même , dans certains cas , elle peut occa- sionner la fièvre. Plusieurs naturalistes et différentes personnes, pour se convaincre que la piqiire de l'Aiguillon n'était réelle- ment vulnéranle que par la présence de la liqueur venimeuse , ont introduit dans une ijiqûre faite avec une aiguille une petite quantité de venin obtenu en pressant la vé- sicule qui le contient, et les effets qu'elles ont ressentis ont toujours été analogues à ceux qu'occasionne l'aiguillon même. La nature de ce liquide est encore inconnue. On sait seulement qu'il se coagule au con- tact de l'air, qu'il a une saveur styptique, enfin qu'il ne rougit pas la teinture de tour- nesol et ne verdit pas le sirop de violette ; mais ses effets irritants sont connus depuis bien des siècles. Plusieurs remèdes ont été préconisés pour apaiser la douleur que pro- duisent ces piqûres; mais il est évident qu'aucun ne donne de résultat satisfaisant; l'huile, l'eau-de-vie, la salive, ont été em- ployés, quelquefois, dit-on, avec succès; cependant il ne faut pas trop se fier à ces re- mèdes. L'ammoniaque produit de meilleurs résultats ; mais un autre moyen qui réussit assez bien et que l'on conçoit facilement, consiste à sucer la plaie avant que le ve- [ nin se soit complètement épanché. Lorsque l'Aiguillon est resté dans la plaie, il faut avoir soin de l'arracher, en évitant de pres- ser la vésicule, car alors on ferait couler une plus grande quantité de liquide; du reste, il est rare que l'animal laisse ainsi son aiguillon. Cela arrive pourtant quel- quefois , à cause des épines qui garnissent le dard au côté externe, et qui empêchent sa sortie du corps dans lequel il a pénétré. Dans ce cas, l'insecte périt bientôt à cause de la déchirure de son rectum et de son oviducte. On rapporte généralement que la piqûre d'une Guêpe ou d'une Abeille est presque sans résultat fâcheux chez certaines per- sonnes; ce qu'il faut attribuer à une plus grande dureté de l'épiderme , qui dès lors empêcherait l'Aiguillon de pénétrer autant. Il est presque inutile de dire qu'un Hymé- noptère ayant piqué plusieurs fois de suite ne peut plus causer de douleur par de nou- velles piqûres, parce que le liquide s'épuise bientôt; mais il se reproduit au bout de très peu de temps. Chez les Scorpions, la structure de l'ai- guillon est beaucoup plus simple : il est formé par le dernier segment de l'abdomen, qui se termine en une pointe perforée , don- nant passage à un I iquide très venimeux, dont les effets ne paraissent peut-être plus funes- tesqu'en raison de sa plusgrandeabondance. Nous ferons connaître sur ce sujet quelques particularités dignes d'intérêt en traitant de l'article scorpion. (Emile Blanchard.) AU. AIL 221 AIGUILLON. Aculeus. bot. ph. — On ap- pelle ainsi les piquants qui existent sur certaines parties des végétaux , quand ils naissent simplement de l'écorce et qu'ils sem- blent n'être que des espèces de poils endur- cis, comme, par exemple, dans les Rosiers. [I ne faut pas confondre les aiguillons avec les épines, qui sont ordinairement des parties avortées , terminées en pointe raide et pi- quante à leur sommet, et qui se continuent intérieurement avec le corps ligneux de la tige. P'oy. EPINE. (A. R.) *AIftIIV'I.'\. BOT. PH. — Le g. ainsi nommé par Wallich {PI. asiui. rarior. , III, p. 46, t. 273) et qui fait partie rie la famille des tiraminécs , avait été décrit et ligure par M. Kunth {Gram. 2, p. 486 , t. 168,, sous le nom de Hatzeburgia. f^oy. ce mot. (A. R.) AIL. AUium. bot. pu.— Grand g. de la fa- mille naturelle des Asphodéiées, caractérisé par des fleurs disposées en serlule ou en om- belle simple . enveloppée de spalhes sca- rieuses. Le calice est coloré, formé de 6 sé- pales égaux , étalés ou plus ou moins dres- sés. Les élamines, au nombre de 6 , à peu près de la longueur des sépales, à la base interne desquels elles sont attachées , ont leurs filaments plans, assez souvent tri- furqués au sommet; la pointe du milieu portant une anthère allongée et à 2 logos. Le fruit est une capsule à 3 côtes ou comme triangulaire , ordinairement enveloppée par le calice, qui persiste, sans prendre d'accrois- sement, à 3 loges contenant chacune un cei- tain nombre de graines ordinairement noires et anguleuses , et s'ouvrant en 3 valves. Le bulbe est simple ou composé ; les feuilles planes ou cylindriques et creuses ; la hampe nue ou feuillée. — Dans quelques espèces , les fleurs sont en partie remplacées par des sortes de bourgeons écailleux ou de petites bulbes qu'on nomme HulbiUes, et qui sontau- tant de moyens de propagation de la plante. On dit alors que ces espèces sont viviparc'i. Le nombre des espèces de ce g. est très considérable; il dépasse IGO. Elles sont ré- pandues dans presque toutes les contrées du globe, mais plus particulièrement dans l'Eu- rope méridionale et l'Asie. Plusieurs sont cultivées dans nos jardins comme plantes •potagères. Il nous suflîra de citer ici les es- pèces suivantes , dont l'emploi et les pro- priétés sont connus de tout le monde. ^ I. Feuilles planes. 1. L'Ail COMMUN {Allium salivum\j.),n\iî paraît originaire des sables de la Sicile. Ses bulbes sont composés. On les emploie non seulement comme assaisonnement ou condi- ment, mais elles font aussi partie de plu- sieurs préparations médicamenteuses. 2. La RocAMEOLE ( villiinn scorodopra- snm L. ), qui croit sauvage en Grèce, en Italie, en Portugal, etc., a également des bulbes composés ; ses fleurs sont entremê- lées de bulbilles. 3. Le Poireau { ^llium porrum L.), dont la patrie paraît être aussi le midi de l'Eu- rope, et spécialement la Péninsule ibérique. § II. Feuilles cylindriques ec creuses. i. L'Ognon commun {y^llium cepa L.). C'est sans contredit l'espèce la plus importante et la plus utile du g. par son emploi journalier dans nos préparations culinaires. On en cul- tive un grand nombre de variétés. 5. L'Echalote [Allium ascalonicum L.); on la croit originaire des montagnes de la Palestine. 6. La Ciboule [Allium fiuulosum I..). 7. La Civette ou Ciboulette {.allium schœnoiprasujn L.). Dans nos parterres d'ornement on cultive fréquemment une belle espèce nommée vul- gairement Ail doré : c'est Y Allium Moly L On la plante en bordure, et elle fleurit dés le premier printemps. (A. R.) AILAIMTUS. bot. ph. — Sous le nom à'Ailante ou arbre du ciel, les habitants des Moluques désignaient, à ce que nous apprend Rumph, le grand arbre si répandu mainte- nant dans nos promenades et nos parcs, et nommé vulgairement Vernis de la Chine. On l'avait pris longtemps pour un Sumac. Des- fontaines, en l'en distinguant génériquement, lui donna le nom qu'il porte, grécisé mal à propos par l'addition d'un h ,- et, lorsque les familles naturelles furent établies, l'Ailante prit place auprès des Sumacs dans celle des ïérébinthacées. Cette famille fut divisée plus lard, et plusieurs de ses g. durent quitter la classe des périgynes, pour prendre place parmi les hypogynes, où les appelait l'in- sertion de leurs élamines. V Ailanius tn fait partie et se classe maintenant à la suite des Zanthoxylées , ainsi que semblent l'indique r 222 AIL les caractères suivants : Fleurs polygames. Mâles : calices ô-fide ; 5 pétales plus longs, o-u- verts; étanaines 10; 5 alternes avec les péta- les, et les égalant en longueur; 5 opposées plus courtes. Disque central, portant en de- hors les pétales et les étamines, prolongés au- dessus de leur insertion en un rebord annu- laire qui a 5 replis sinueux et cachant à l'in- térieur 5 petits rudiments d'ovaires. Fleurs hermaphrodites (ou femelles): calice, pétales etdisque commedans les mâles. Étaminesen moindre nombre par avortement ; ovaires 4-5, distincts, comprimés, portant chacun, inséré sur une échancrure de leur bord in- terne, un style que termine un stigmate ré- fléchi. Autant de samares oblongues, com- primées, membraneuses, diversement réti- culées , renflées au milieu qui correspond à une loge 1-sperme. Graines comprimées , suspendues, continuant sous un tégument membraneux , doublé d'une couche mince de périsperme ; un embryon droit, à radicule courte et supérieure , à cotylédons plans , foliacés. Outre \'àilautus glandulosa Desf. ou Ver- nis de la Chine , on en connaît 3 autres es- pèces originaires de l'Inde et des Moluques, dont une est le Pongelion de Rheede. Ce sont de grands arbres, à feuilles composées de fo- lioles disposées par paires avec ou sans im- paire, inéquilalérales, entières ou dentées, sans points glanduleux. Leurs fleurs, d'un blanc verdàtre ou jaunâtre, forment de gran- des panicules terminales. (Ad. J.) AILE. Ala. yioLh. — Nom vulgaire donné: 1° à la lèvre de certaines coquilles lorsqu'elle se développe d'une manière remarquable (exemple : VAile d'aigle, synonyme de Sirom bus giyas); 2° à diverses coquilles, à cause des couleurs dont elles sont ornées (exem- ples : Aile de papillon , synonyme de Conus genuanus), ou de leur forme générale (exem- ple : Aile de corbeau, syn. de Pi/ma nigrina) ; ■i° aux nageoires, ou membranes latérales de quelques Céphalopodes et Ptéropodes. Enfln, parmi les Zoophytes , on a nommé la Penna- tule Aile (lemer ou Aile marine ,etc.(C. ri'O.) AILE. A lu. BOT. PU. — Toutes lesfois qu'un organe présente des appendices foliacés ou membraneux , plans ou raides qui s'en élèvent en formant des angles plus ou moins aigus, ces appendices sont appelés Ailes, et l'organe qui les porte est dit ailé. Ainsi la AIL tige du Bouillon blanc, de laConsoude; le calice de quelques Begania , le fruit des Érables , des Malpighiacées ; les graines des Quinquinas et de plusieurs autres Rubia- cées sont ailées. (A. R.) AILÉES. Alatœ. moll. —Lamarck donne ce nom à une famille de Mollusques dont les coquilles sont remarquables par la dilatation du bord droit. Cette famille renferme les g.: Rostellaire. Ptérocère etStrombe. Foyez ces mots. (Desh.) AILERONS ou CUILLEROIMS. iNS. —On nomme ainsi deux lamelles membraneuses, appliquées l'une sur l'autre en forme de val- ves et attachées de chaque côté du mésotho- rax à la base des ailes des Diptères. Ces la- melles varient pour la taille suivant les fa- milles, sont d'autantplus grandesqueles ba- lanciers au-dessus desquels elles sont placées sont plus petits et vice versa. Ainsi, elles sont très développées dans les Muscides, dont les balanciers sont très courts , tandis qu'elles sont rudimentaires et même entièrement oblitérées dans les Culicides et les Tipulai- res, dont les balanciers sont très longs; mais quelle que soit la taille des Ailerons, leur lamelle inférieure est toujours plus grande que la supérieure. Du reste ces 2 lamelles sont ovales, convexes extérieurement et con- caves intérieurement ; elles sont plus ou moins translucides, ciliées dans leur contour et attachées ensemble par leurs bords anté- rieurs , comme les 2 valves d'une coquille. Nous avons dit qu'elles étaient appliquées l'une sur l'autre , miis c'est dans l'inaction ; car lorsque l'insecte vole, elles s'ouvrent et se placent sur un même plan. Plusieurs na- turalistes ont pensé que les Ailerons des Dip- tères remplaçaient pour eux les secondes ailes des Hyménoptères; mais c'est une er- reur : car il faudrait pour cela qu'ils fussent insérés , comme elles, au mélathorax; or, il est aisé de s'assurer , ainsi que l'a fait obser- ver le premier M. Audouin , que non seule- ment ils tiennent au mésothorax, mais qu'ils font corps avec les ailes, dont ils ont l'air d'ê- tre un organe distinct, n'en étant séparés que par une fissure plus ou moins profonde, qui disparait même entièrement dans beau- coup d'espèces. Ce qui confirme encore la vérité de cette opinion , c'est la découverte faite par le même savant, ainsi que par La- iieille. de l'existence des Ailerons dans cer- •^Vj^ AIL AIL 223 tains Coléoptères ; en effet , si l'on soulève les élytres des grandes espèces de Dytisqucs et d'Hydrophiles, on apercevra facilement à leur base tme membrane qui leur est ad- hérente, ayant la même forme el la même organisation que l'aileron des Diptères. A la vérité cette membrane est simple, mais elle l'est également dans les Taons , ce que nous avons oublié de dire au commencement de cet article. Quanta l'usage des Ailerons chez les Dip- tères, des expériences ont prouvé qu'ils ne contribuent en rien à leur bourdonnement, comme plusieurs naturalistes l'ont avancé. Tout porte à croire qu'ils ne servent qu'à di- riger ou à modifier le vol. f^. balanciers. (D.) AILES. Ala. zool. — Ce sont des membres modifiés pour la locomotion aérienne. — Une analogie incomplète dans les fonctions a fait désigner sous le nom à" Ailes des appendices auxquels ce nom doit être refusé, tels que les parachutes de certains mammifères el de quelques petites esp. de reptiles sauriens, les nageoires élargies des Dactyloptères et des Exocets. Les premiers ne sont pas des mem- bres; el les uns comme les autres sont des organes de soutien , mais non de locomoiion aérienne. La formule que nous proposons les rejette donc tous également, en même temps qu'elle nous parait embrasser toutes les formes organiques auxquelles est dû vé- ritablement le nom A' Ailes, à savoir, parmi les Vertébrés, les membres antérieurs des Chéiroptères, des Oiseaux el des Ptérodac- tyles, et deux paires de membres thoraci- ques chez les Insectes. Le vol est de tous les modes de locomotion celui qui exige le déploiement de forces le plus consilérable. Dans un milieu d'une densité aussi faible que l'air, l'animal qui vole a d'abord à supporter par une action musculaire tout le poids de son curps, comme celui qui marche à la surface de la terre; mais il n'a pas, comme ce dernier, un point, un appui fixe. Il est perpctueile- nienl placé dans la condition d'une masse qui tombe; et pour représenter la somme des forces qu'il lui a fallu dépenser dans un temps donné , seulement pour se soutenir, il faudrait y faire entrer comme élément la quantité de mouvement qu'il aurait ac- quise, d'après les lois de la chute des corps, en tombant dans le vide pendant le même espace de temps. Cette dépense de for- ces musculaires qui peut être exigée d'un animal pour qu'il obtienne l'immobilité re- lative dans le milieu où il se trouve plongé, est presque nulle chez les animaux aquati- ques , qui ont à peu près le même poids spé- cifique que l'eau dans laquelle ils vivent. Il en est de même dans plusieurs altitudes pour les animaux terrestres , et elle se réduit pour eux, dans les cas les plus défavorables, à l'effort musculaire nécessaire pour empêcher la flexion des pièces mobiles articulées dont se compose la charpente de leurs membres. Elle atteint son maximum chez les animaux aériens. Aussi est-ce à ces derniers que la plus grande puissance musculaire a été départie; el nedevons-nouspasnousélonner qu'ils ap- partiennent tous aux deux seuls embranche- ments qui aient été bien partagés sous le rapport de la solidité de la charpente et de la puissance des mécanismes , l'embranche- ment des Vertébrés et celui des Articulés. Si, au lieu de considérer l'ensemble des êtres, nous entrions dans les détails, si nous examinions chaque être qui vole en particu- lier, en le comparant à ceux qui ne volent point, nous verrions que celle fonction si laborieuse est une sorte de centre vers lequel tend à se porter toute l'énergie muscu- laire, au détriment des autres fonctions qui ont pour principe l'action des muscles. Les Chéiroptères comme les Oiseaux, et ces derniers comme les Insectes qui volent bien, sont des animaux faibles partout ailleurs que dans leurs ailes, dans les muscles qui meu- vent celles-ci, et dans les autres organes qui se rapportent à la fonction du vol. Lorsque dans un groupe créé en général pour le vol nous rencontrons des indiviiiiis propres à quelque autre laborieuse fonction , ce sont des êtres détournés , en quelque sorte , de la destination générale ; car chez eux la locomo- tion aérienne est nulle ou réduite à de fai- bles proportions. les Gallinacés, les Échas- siers coureurs, les Palmipèdes plongeurs parmi les Oiseaux; les Fourmis travailleuses, el les Insectes fouisseurs , nageurs, ou sau- teurs, mettent dans toute son évidence ce fait, qui n'est qu'un cas particulier de la loi beaucoup plus vaste du balancement des organes, établie par M. Geoffroy St-Hilaire. 224 AIL Nous n'avons pas à nous occuper ici de l'élude des ailes considérées dans chaque groupe d'élres en particulier, ce qui nous enlraînerail en des détails pour lesquels nous devons renvoyer aux différents articles spé- ciaux de ce Dictionnaire ; nous nous con- tenterons d'envisager actuellement ces orga- nes sous leur point de vue le plus général. Or, ils présentent à étudier un premier élé- ment constant, leur charpente solide, qui n'est autre chose que celle diversement mo- difiée des membres mêmes qu'ils représen- tent, puis un second élément destiné à com- pléter le premier, et dont toutes les formes se réduisent à deux. Tantôt, en effet, cet élémentest fourni par une portion de l'enveloppe générale du corps, par la peau étendue en une membrane à dou- ble feuillet, nue ou couverted'appendicesde nature diverse. Telles sont ou ont été les ailes des Chéiroptères, des Ptérodactyles , et de la presque totalité des Insectes. Le rap- port des ailes de ce type avec les palmures qu'offrent les pattes de la plupart des Ver- tébrés nageurs est fort remarquable. Tantôt ce sont les appendices légumen- taires qui sont appelés à fournir cet élé- ment important. Les ailes des Oiseaux, et celles de certains petits Lépidoptères qui portent le nom de Ptérophores , sontdans ce cas, et ce second type ne se montre pas moins fidèlement représenté que le premier dans la conversion des membres en appareils spé- ciaux de locomotion aquatique; car l'agran- dissement des membres en surface, pour la natation , par l'emploi des appendices tégu- mentaires, dont on trouve déjà des traces bien manifestes dans la classe des Reptiles, est, avec l'élargissement des pièces squelet- tiques des articles eux-mêmes , le seul , que nous sachions, qui se manifeste chez les Articulés proprement dits, ou Articulés à membres articulés. Maisjusqu'àquel point pouvons-nous dire, comme nous l'avons fait , que les ailes sont toujours des membres modifiés? C'est là ce qu'il importe que nous établissions , si nous voulons donner quelque valeur à la formule que nous avons proposée. Mais c'est là aussi, nous ne devons pas le taire, ce qu'il y a de plus difficile dans l'histoire philosophique des Ailes, et nous n'espérons pas faire par- tager à tous nos lecteurs la conviction que AIL \* nous avons acquise à cet égard ; ce serait J* l'affaire d'un travail bien plus développé ^ que ne peut l'être un article de la nature de celui-ci. Entre les ailes de ceux des Ver- tébrés qui en possèdent et les membres an- térieurs, il y a sans doute une analogie de nature à frapper les yeux les moins exercés ; mais il n'en est plus de même des ailes des Insectes. Cependant, l'opinion qu'on doit les regarder comme des membres modifiés n'est pas à beaucoup près nouvelle dans la science. Déjà Jurine avait comparé les ailes des Hyménoptères aux ailes des Oiseaux ; mais Lalreiile était allé beaucoup plus loin, et en s'appuyant sur des analogies extérieu- res , dans un mémoire plein de cette saga- cité d'observation extérieure qui n'appar- tenait guère qu'à lui, il avait réfuté l'opi- nion de M. de Blainville , qui voulait que ce ne fussent que des trachées renversées , et il y avait fait ressortir une foule d'analogies frappantes qui existent entre certaines ailes et les membres de certains insectes; mais il s'en est tenu là. Bien plus, craignant d'avoir émis des doctrines trop audacieuses, il était revenu depuis sur ses premières assertions pour les abandonner en partie. M. Audouin, tout en faisant ressortir les nombreuses res- semblances qu'il y a entre ces deux ordres d'organes, combattit fortement l'idée que l'un fût l'analogue de l'autre ; mais on voit assez combien cette opinion avait d'attraits pour un esprit généralisateur comme le sien , car il va jusqu'à dire: « Si nous ne partageons pas sur l'origine » des ailes l'opinion de Latreille, c'est parce 1) que leur position sur le dos et sur un seg- » ment pourvu déjà d'une paire de pattes, » ne nous permettait pas de les considérer » comme les analogues de celles-ci-, le fait » de la ressemblance sous tous les autres rap- » poris n'en existait pas moins, etc. » Une seule objection a donc arrêté M. Au- douin, et l'a conduit à proposer une autre théorie des ailes des insectes. D'après lui , les ailes seraient des appendices bien dis- tincts des pattes par tous leurs rapports ana- logiques, et appartenant en propre à l'ar- ceau supérieur des 2"" et 3°" anneaux du thorax; chaque anneau devrait donc être considéré analogiquement comme possédant deux paires d'appendices. Les nombreuses dissections d'insectes que AIL AIL IV nous avons faites depuis quelques années , et qui avaient surtout pour but d'obte- nir de l'investigation du système nerveux de nouvelles données pour l'étude philoso- phique de ees animaux , nous ont conduit à une conviction différente , que nous nous contenterons de formuler ici , mais que nous désirons vivement pouvoir publier plus tard avec tous les développements nécessaires. Le thorax des Insectes s'offre à notre es- prit comme représentant 5 anneaux et non 3 seulement. — Le I*^^" est le protliorax , qui ne porte jamais d'appendices à son arceau supé- rieur, etdontiM. Audouinafaitressorlirtoute la simplicitédc composition reiativementaux autres. — Lc2"" serait l'anneau des l'"ailes; celles-ci en seraient les membres. — Le 3""' se- rait l'anneau des 2'"'^' pattes. Ces deux an- neaux , en se soudant intimement et en se portant, le 1" en haut, le 2"" en bas, pour obéira des nécessités de fonction, constitue- raient cet anneau si compliqué que M. Au- douin a désigné sous le nom de mésothorax. — L'anneau des 2'"" ailes et celui des 3™" pattes constitueraient, par une soudure toute pareille, le mctaihorax , et les ailes, d'après cette manière de voir, seraient les membres des 2' et k' anneaux du thorax. (L. D. y. r.) ALLES. Alœ. ois. — Bien qu'à l'article pré- cédent on ait annoncé que le mot Aile, considéré dans ses rapports avec les diffé- rentes classes, ne serait traité qu'aux géné- ralités de chacune d'elles , il acquiert tant d'importance dans l'étude comparée des fa- milles diverses des Oiseaux , que nous nous sommes décidé à présenter dès ce moment nos observations sur ce sujet. Les Oiseaux ne pourraient se soutenir et se diriger dans le fluide aérien , si les rames qu'ils ont reçues de la nature n'avaient été douées d'une étendue et d'une vigueur con- sidérables. L'aile à forme allongée , mue par 12 muscles d'une incroyable énergie, ar- quée antérieurement et d'une légère conca- vité, produit, à l'aide des pennes élastiques qui la terminent, un vol puissant, une force capable de résister aux vents les plus impétueux. Elle se compose , comme le bras de l'homme, et le membre antérieur des autres mammifères, de 3 parties analo- gues, à l'humérus ou bras (p/. C,fi(j. !,«.), à l'avant-bras, formé de 2 os, le radius (Z')etle cubitus (c), et à la main ou carjie ((/) réduite, TOM. I. selon Cuvier A un seul doigt et aux rudi- ments de 2 autres. Sur toute la longueur de ce membre, sont implantées de longues plu- mes , fermes, élastiques, qui, par leur rap- prochement, forment ces rames au moyen desquelles l'oiseau frappe cl fend l'air. Les plus extérieures de ces pennes se nomment primaires; elles sont au nombre de 10 (c) et sont attachées à la main. Les suivantes , nommées secondaires (/) , varient en nom- bre etadhèrentà l'avant-bras; enfin les plus rapprochées du corps ou tertiaires sont fixées sur l'humérus. L'os qui représente le pouce , porte encore quelques pennes nommées bâtardes, petites , presque atrophiées , et que M. Swainson dit être au nombre de 10 comme les primaires (*/). Toutes ces pennes sont recouvertes à leur base par plusieurs rangées de plumes courtes et moyennes , désignées sous les noms de petites , moyen- nes et grandes couvertures. Celles-ci sont supérieures et inférieures aux pennes. Tou- tes les inférieures sont faibles, à tuyaux très déliés, et ne donnent à l'aile aucune fer- meté. Parmi les supérieures , au contraire, les grandes , qui sont en nombre égal à ce- lui des pennes, leur sont contiguës à leur base, dans une certaine étendue de leur tuyau, et semblent les doubler en dessus. Celles qui recouvrent les secondaires leur sont de beaucoup inférieures en grosseur; mais celles qui sont accolées aux primaires ont un tuyau singulièrement gros, vu leur peu de longueur, égalant presque celui de ces primaires, et leur sont tellement ad- hérentes à leur base ainsi qu'entre elles, qu'elles doivent doubler la fermeté et la force résistante de la main. La forme des pennes, leur plus ou moins de longueur et de fermeté, modifientà l'excès l'action du vol chez l'oiseau. On peut toutefois poser en principe que les ailes allongées, pointues et étroites par suite de la décroissance rapide des primaires et de la brièveté des secondai- res et des tertiaires, sont les plus favorables au mécanisme d'un vol puissant et facile. Le» Martinets, Hirondelles, Colibris, Oiseaux- Mouches, les vrais Faucons , et, parmi les Palmipèdes, les Frégates, les Hirondelles de mer, lesAlbatros et les Pétrels, appuient cette assertion {T^.fi(j.2, l'aile du Martinet; les primaires f/), les secondaires (y). Par opposi- tion, l'aile courte, arrondie et large, est l'in- 16 226 AIL dicalion d'un vol court et faible, comme celui du Troglodyte [fuj. 3), ou d'un vol précipité et bruyant, mais de peu de durée, comme celui des Gallinacés [Jig. 4 , l'aile de la Perdrix). Dans ces 2 cas, les primaires sont courtes , presque égales entre elles, et d'une dimen- sion voisine de celle des secondaires et des tertiaires. Ce caract. de brièveté se remar- que particulièrement dans les Plongeurs ou Brachyptères de Cuvier, chez les Plongeons, les Pingouins ; il est porté au maximum chez les Manchots [fig. 5) , chez les Autruches , et chez tous les Brévipennes de Cuvier, où l'aile osseuse est tellement réduite, qu'elle se trouve hors de toute proportion avec la dimension de l'oiseau. Entre ces 2 extrémités, les for- mes et les propriétés qui en dépendent sont modiliées à l'infini. Chez un assez grand nombre d'Oiseaux , les primaires sont échancrées et rétrécies h quelque distance de leur sommet, comme chez les Pigeons et les Faucons [Jig. 6). Il est présumable que ce rétrécissement des pre- mières pennes vers la pointe rend ces oiseaux aptes à fendre l'air avec plus de puissance. Mais il en est d'autres chez lesquels quelques unes des 1"^" pennes se rétrécissent tellement tout-à-coup, qu'elles en deviennent quelque- fois filiformes à leur extrémité , comme chez les Coqs de roche {fig. 7). Certains Colingas , beaucoup de Tyrans, de Pepoazas et de Mou- cherollcs d'Amérique, sont dans le même cas. Quelquefois, la 2" ou même la 4'^ penne éprouvent seules cette modification comme chez les Bécardes, le Colinga-ouelle [fig. 8). Cette particularité a-t-elle un but d'utilité, ou n'est-elle qu'un jeu de la nature, comme les huppes et autres ornements? c'est ce qu'on ignore entièrement. En observant avec attention le squelette de l'aile, nous avons reconnu que des 3 par- ties qui le composent, l'avanl-bras est celle dont la longueur ou la brièveté influe le plus puissamment sur la qualité du vol. En effet, quelles que soient les dimensions comparati- ves de l'humérus , le vol est facile ou même rapide si l'avant-bras est long, soit qu'il dépasse de beaucoup la longueur de cet hu- mérus comme chez les Martinets, Hirondel- les, Colibris; soit qu'il ne la dépasse que modérément comme chez les Oiseaux de proie diurnes, les Totipalmes, les Echas- siers voyageurs; soit enfin qu'il lui soit égal AIL comme chez les grands voiliers ; mais dans ce dernier cas, ces 2 parties et même la S""' sont d'une longueur prodigieuse. L'humé- rus, au contraire, qui fait levier dans le vol, peut, sans nuire à la rapidité ni à la puis- sance de celui-ci , être très court, réduit pres(|ue à ses apophyses d'articulations, comme chez les Martinets , Hirondelles, Coli- bris et les meilleurs voiliers. Alors, toutefois, ces apophyses ont un développement énorme, favorable à l'insertion des muscles moteurs. Quant aux os de la main, ils semblent avoir gagné en longueur et en largeur ce que l'hu- mérus a perdu de ses proportions. Tous les Oiseaux, pourvus de ce genre d'aile osseuse, ont un vol très rapide ou très facile, comme nous l'avons déjà dit. Chez les Oiseaux à vol précipité et bruyant , mais de peu de durée (Gallinacés) , l'avant- bras est très court, et d'une longueur égale à l'humérus et au carpe; ces 2 parties sont par conséquent fort peu développées. Chez les Canards dont le vol , sans être très fa- cile , est aussi à battements précipités, mais de plus longue durée que chez ces derniers, on retrouve dan» ces 3 parties des propor- tions presque semblables aux leurs. Chez les Plongeons et les Grèbes, elles ont plus de développement; mais chez les Guillcmots et les Pingouins, l'humérus, dont la longueur est médiocre , se termine par un avant-bras plus court encore ; aussi Ces esp. volent- elles très faiblement. L'avant-bras du grand Pingouin, qui ne vole pas du tout, est re- marquablement court. Enfin, chez les Man- chots, entièrement privés de la faculté du vol et qui n'ont pas même vestige de plu- mes sur les ailes (Jig. 6) , les 2 premières par- ties sont très courtes , et la 3"'" plus longue ; mais toutes 3 sont élargies, comprimées et transformées en véritables nageoires, qui ne servent à ces oiseaux que pour la natation ou l'immersion. Conduits par nos propres observations à donner à r./j/e, considérée sous le rapport des formes terminales, desqualificationsdifféren- tes de celles dont se servent habituellement les ornithologistes , nous avons adopté les épithètes dont s'est servi M. isidore-Geoffroy- St-Hilaire dans la même occurrence. Comme ces expressions sont encore peu connues, nous croyons devoir donner ici quelques ex- plications à ce sujet. AIL On est dans l'usage de désigner, assea Im- proprement, par ailes courtes ou longues, celles dont les réniifics primaires , lorsque l'aile est pliée, paraissent telles compara- tivement à la queue, sans égard à l'ensem- ble de leurs dimensions réelles. Cependant, l'aile se composant de 3 parties distinctes, reployées l'une sur l'autre dans l'état de re- pos, et qui sont l'humérus ou le bras, l'a- vanl-bras et la main, il arrive souvent qu'en les déployant, on reconnaît des ailes très longues, quoique les pennes primaires im- plantées sur la main soient assez courtes. Souvent aussi le contraire se présente, et une aile de longueur médiocre peut, lorsqu'elle est développée, se terminer par de longues rémiges. Chez les Albatros, par exemple, dont l'aile est démesurément longue , la dimen- sion modérée des primaires, n'en laisserait point deviner l'étendue quand elle est pliée. L'aile des Eperviers, des Autours, classée jusqu'ici parmi les moins longues, courte , il est vrai , quant aux rémiges , pré- sente, si on la déploie, une envergure pro- portionnellement aussi étendue que celle des Faucons, considérée d'ordinaire comme lon- gue, attendu que ses primaires sont plus allongées que celles des Autours. En comparant un squelette d'Epervier è celui d'un Faucon-cresserelle, on reconnaî- tra facilement que chez le premier, la réu- nion de l'humérui, de l'avant-bras et du mé- tacarpe, offre un plus grand développement que chez le second , expérience à laquelle on ne s'attend pas, d'après les définitions ordinai- res des caractères extérieurs de ces Oiseaux. Il nous a donc paru logique de ne désigner par longueur d'une aile, que celle de ce membre entièrement déployé ; et par lon- gueur des primaires, ce qu'on a appelé jus- qu'ici la longueur des ailes et qui n'était réellement que celle de ces 1"" pennes. En employant les termes d'aile aiguë ou obtuse, pour exprimer la manière dont se termine l'organe du vol chez les oiseaux, nous faisons un emprunt à M. Isidore-Geof- f'roy-St-Hilaire, qui s'est servi de ces expres- sions, dans son mémoire intitulé : Considé- rations sur les caract. employés en Orni- iholofjie, etc., et dans son dernier Cours d'Or- nithologie. Nous reconnaissons donc comme lui , 2 formes principales dans la terminai- son de l'aile: l" l'aile nignr, dont la seconde AIM 227 rémige primaire est la plus longue , comme chez les vrais Faucons,- se subdivisant en ailf sur-aiiiuc, dont \a 1" rémige égale ou surpasse la 2"", comme chez les Langrayens, les ilirondellcs , les Colibris , et en aile siiù- aitjuë, dont la 3""^ égale la 2""^, comme chez les Vautours et un grand nombre de Passe- reaux; 2" en aile obtuse, dont la i""' penne est la plus longue de toutes , comme chez les Aigles et la plupart des Gallinacés; se subdi- visant en aile sub-obtuse, où la 3"""^ penne de- vient égale ou super, à la \"^' ( Brèves , vrais- Kakatoës, etc.), et en aile sur-obtuse, etc. Nous ajouterons avec le même auteur, et d'après nos propres observations , qu'en établissant ces 6 types dans l'ordre suivant : 1» ylilc sur- aiguë; 2° aiguë; 3° sub-aiguë ; 4° sub-obtuse; b° obtuse; G" sur-obtuse, chacun d'eux dif- fère peu de celui qui le précède et de celui qui le suit immédiatement. Cette différence nesuffitpaspourenproduireune notable dans le vol , tandis qu'il en est tout autrement, si l'on compare entre elles deux de ces formes placées à quelque intervalle l'une de l'autre, lien résulte encore que 2 formes voisines peuvent se trouver réunies dans un même genre , tandis qu'il est très rare que dans un genre vraiment naturel on puisse remar- quer des formes d'ailes assez différentes pour ne pas figurer immédiatement à la suite l'une de l'autre. Ces six variétés de la forme dje l'aile ne pouvant au premier abord se graver dans la mémoire , nous avons cru rendre service à nos lecteurs en les dessinant au bas de la planche (Oiseaux, PI. C. fig. 9. ) dan» l'ordre indiqué ci-dessus. (Lafr.) AILFER. BOT. PH. — Dénomination vul- gaire, appliquée dans le midi de la France a deux esp. d'Aulx [Allium sphœroceplialurn , carinatum). (G. L.) AILLAME. BOT. PII. — Nom vulgaire, dans quelques parties de la France, du Sor- bier des Oiseaux (»5'o)-6«.îauc«paM"n L.). (CI..) AILURIJS («Houpo; , chat, belette), mam. — Syn. latin de Panda. K. ce mot. (I. G. S. H.) AIMANT. MIN. — On donne ce nom aux variétés du fer oxydé, qui jouissent de la double propriété de manifester des pôle» magnétiques, lorsqu'ils sont en présence d'une aiguille aimantée, et de pouvoir com- muniquer la même vertu à des barres d'a- cier, à l'aide des procédés de l'aimantation 228 AIM AI M artificielle. Les aimants naturels appartien- nent tous à l'esp. de minerai de fer qui est le moins oxygéné, et c'est pour cela qu'on a appelé cette esp. fer oxyduté magnétique. Ce- pendant les propriétés qui caractérisent les aimants ne se montrent pas dans toutes les variétés de l'espèce. Les variétés compactes et terreuses, celles qui oCfrent dans leur cas- sure une apparence lithoide, les manifes- tent surtout au plus haut degré ; d'où la dénomination vulgaire, mais assez .impro- pre, de Pierres d'aimant , sous laquelle on désigne les aimants naturels , qui sont de véritables minerais ferrugineux. Quoique le mot aimant ne soit, comme on vient de le dire, qu'un nom de variété, Beudant a cru pouvoir l'étendre à toute l'espèce du fer oxydulé magnétique, qui , dans sa classifi- cation, porte le nom de Fer Aimant. /^. le mot Fer. (Del.) AIMAIVT. piiYS. — On donne ce nom aux minerais de fer qui jouissent de la propriété d'exercer une action polaire sur l'aiguille ai- mantée ; c'est-à-dire de posséder 2 pôles ma- gnétiques. Quant aux minerais qui exercent seulement une action attractive sur cha- cun des pôles de l'aiguille aimantée , ils ont reçu la dénomination de substances magné- tiques. La puissance magnétique n'appar- tient pas seulement au fer et à quelques uns de ses minerais, mais encore au cobalt et au nickel à l'état métallique. La plupart des substances qui renferment le fera l'état métallique ou à l'état de pro- toxyde,sont magnétiques à des degrés dé- pendants de la quantité qu'elles en contien- nent. Le peroxyde non hydraté, ou fer oli- giste, est également magnétique. L'aimant proprement dit , ou pierre d'ai- mant, est le fer oxydulé amorphe, taillé et en- touré d'armures de fer doux , pour former les aimants artificiels qu'on trouve dans les cabinets de physique. Les variétés de fer oxydulé possèdent éga- lement la propriété polaire. On distingue particulièrement le fer oxydulé cristallisé en octaèdres réguliers, que l'on trouve en abon- dance dans les terrains serpentineux ; ces terrains possèdent eux-mêmes la propriété polaire, et peuvent en conséquence être con- sidérés comme des aimants d'une grandeur colossale. Nous citerons , entre autres , les exemples suivants : Le Heidelberg, près de Zell, s'élève au mi- lieu d'un vaste plateau, à la pente N.-O. du Fichtelgebirge. La montagne est dirigée duS.-O. auN.-E. comme les Roches primiti- ves et intermédiaires de ces contrées. Elle appartient au groupe des Serpentines en- clavées dans les Schistes chloriteux et am- phiboliques. Dans lachlorite, les parcelles de fer oxydulé sont visibles à l'œil nu, tandis que dans les autres roches on découvre le fer en pulvérisant la masse et en la remuant avec un barreau aimanté. Les strates de tou- tes ces roches sont parallèles à l'axe longitu- dinal de la montagne, qui agit à 20 pieds de distance. On a cru observer que les roches du Hei- delberg qui ont le plus de magnétisme po- laire sont aussi celles dont la pesanteur spé- cifique est la plus grande. Ce qu'il y a de remarquable dans le ma- gnétisme de cette montagne , c'est la distri- bution et le parallélisme de ses axes magné- tiques. M. de Humboldt a observé que les pôles nord sont tous situés à la pente S.-E. , et les pôles sud à la pente N.-O.; de sorte que les pôles homonymes occupent une même pente. Le parallélisme des axes est constant à l'extrémité N.-E. et dans son centre; mais il est peu sensible à l'extrémité S.-O. , où les roches chloriteuses, amphiboliques et tal- queuses passent à la vraie serpentine. Les points d'indifférence sont placés aux extrémi- tés N.-E. et S.-O. de la montagne, c'est-à- dire aux extrémités de l'axe longitudinal du Heidelberg, ou selon la ligne qui détermine la direction des couches. Les axes magnéti- ques sont perpendiculaires à la direction de celles-ci. M. Lichtenberg a supposé que ces axes peuvent bien être l'effet de tremblements de terre, qui, dans les grandes catastro- phes de notre planète, ont agi long-temps dans les mêmes directions. M. de Humboldt a cru voir effectivement changer, dans l'A- mérique méridionale, l'inclinaison magné- tique, à la suite d'un tremblement de terre, l'intensité des forces étant restée la même. H serait à désirer que l'on pût savoir si lu direction de l'axe magnétique est constante, ou si elle change avec la direction du méri- dien magnétique de la contrée voisine. Le magnétisme polaire de ces roches, qui renferment des parcelles ou de petits cris- AIN AIP •229 taux de fer oiydulé , est souvent bien plui puissant que le magnétisme polaire de ces grandes masses de feroxydulé, qui forment des couches dans les montagnes primitives, et qui ne sont point en contact avec l'atmo- splière outapprociiées de la surface du globe. M. de Humboldt a trouvé près de Voisaco, entre Aimageur etPasto, à 1045 toises do hauteur au-dessus de la mer, une roche de porphyre trachytiquc qui offrait en petit presque les mêmes phénomènes que la mon- tagne magnétique de Franconie. Sur la pente orientale du Chimborazo , MM. de Humboldt et Bonpland ont trouvé aussi un groupe de porphyre trachytiquc, en colonnes pentago- nes , dont le magnétisme polaire agit à 3 pieds de distance. Enfin , pour dernier exemple , je citerai le globe terrestre, qui est lui-même un aimant, dont les pôles sont situé:; à peu de distance des pôles terrestres. (Becquerel.) • AimOPHILA ( aTfioç , buisson , haie ; tpi'ioç. Y), ami). OIS. — C'est, dans la classifi- cation de Swainson , un s.-g. de son g. Pijr- flita, Cuv. (Moineau) et dont les caract. sont : Bec assez allongé, conique, comprimé; man- dib. super, élevée à sa base entre les plu- mes du front , légèrement échancrée à la pointe et plus épaisse à sa base que l'infér. ; commissure sinueuse; le dessus du bec lé- gèrement courbé depuis ïa base. Ailes ar- rondies, à rémiges courtes; les 2 premiè- res pennes étagées. Queue médiocre, arron- die; les rectrices assez étroites. Pieds forts, les doigts latéraux presque égaux; ongle» légèrement courbés (chez les esp. d'Améri- que seulement). L'auteur cite les A. rufescens et siiperciliosa , de la b"^' partie de sa classifi- cation , qui n'est pas encore publiée. Nous soupçonnons fortement que son A. rufes- cens est le même oiseau que celui qu'il avait déjà décrit {Synops. of the Birds of Mexico ) sous le nom de Pipilo rufescens , mais comme esp. de transition. (Lafr.) * AI1\SLI/EA ( Jf^hilelaw Ainslie , auteur d'un ouvrage surlamatieremedic.de l'Inde.) BOT. PII. — M. De Candolle établit ce g. sur 2 plantes du Népaul , réunies antérieure- ment par M. Don aux Liatris. 11 le caracté- rise ainsi : Capit. 3-flore, homogame; récept. nu, étroit; invol. cylindracé, à folioles im- briquées, lancéolées, acuminées; les extér. courtes; les intér. allongées, cependant moins longues que le disque. Les corolles sont tu- buleuses à la base , bilabiées ; la lèvre extér. trifide, l'intér. 2-fide, et chacune de ces di- visions, allongée , aiguë , souvent révolutée. Les anthères, terminées par des appendices obiongs, obtus, présentent à leur base de longs appendices barbus. Le style , égal à la base, est terminé par 2 stigmates très courts, presque glabres, souvent inégaux par avor- tement, et même quelquefois totalement avortés. Le fruit, cylindrique, à peine atténué aux extrémités, couvert de poils, se trouve couronné par une aigrette 1-sériée, dont les soies sont piunieuses. — Ce g. renferme 2 esp. originaires des montagnes de l'Inde. L'une et l'autre sont vivaces, présentent le port des Lintris ou des Lobelia , sont munies de feuilles radicales , longuement pétiolées, cordiformes ou ovales , et de hampes sim- ples , terminées ordinairement par un seul capitule. (J. D.) *AIOLOTHECA (acôXoç, bigarré ; 0»îxy) , boîte, capsule), bot. pu. — M. De Candolle décritsous ce nom générique, une herbe du Mexique qui présente le port du Panhenium incamtm; il la caractérise de la manière sui- vante : Capit. monoïque, mulliflore; fleurs du rayon au nombre de 5-6, ligulées, femel- les; celles du disque, mâles, tubuleuses, à 5 dents. L'invol. bi-sérié, à 8-10 folioles extér. oblongues, dressées, plus courtes que le disque; les intér. simulant des paillettes et embrassant à moitié les fruits des fleurs du rayon. Récept. petit et convexe, couvert d'écaillés membraneuses, tronquées, den- tées ou aiguës au sommet , entourant les fruits. Ligules courtes, obtuses, 3-dentées. Les fruits du rayon velus , presque triangu- laires, dépourvus d'aigreltes,mais surmontés de poils, sont renfermés entre les écailles intér. de l'involucre et les paillettes extér. du réceptacle; ceux du disque sont grêles, très glabres et dépourvus d'aigrettes. — Ce g., de la tribu des Sénécionidées, famille des Com- posées, ne renferme qu'une espèce. (J. D. AIPHAIXES ( âîctpav/îç , toujours appa- rent). BOT. pji. — Genre de la famille des Palmiers, établi par Willdenow { Mém. de l'Acad. de Berlin, 1801) pour une plante de l'Amérique mérid. , qu'il a nommée A. acu- leuia. kunth y a ajouté une 2""' esp. sous le nom A' A. prega. C'est un petit Palmier grêle, à feuilles piiinées, des environs de Caripe, 230 AIR AIR dans l'état de Venezuela. Les auteurscités plus haut caractérisent ainsi ce g. •• Fleurs herma- phrodites; cal. double; l'unet l'autre triparti. Étam. G.libres.Ovaire triloculaire. Style épais, trifide. Drupe globuleuse , charnue , mono- gperme. Fronde pinnée. Spadice rameux; spathe monophylle. — Ce g., dont il n'est plus question dans la partie déjà publiée de l'ouvrage de Martius sur les Palmiers, ni dans le Gênera d'Endlicher , paraît à peine différer par ses caract. de V Oreodoxa, auquel il doit peut-être se réunir. (Ad. B.) AIPYSIJRE ( alnvç , haut , élevé ; oipa , queue), rept. — Lacépède a proposé sous ce nom , l'établissement d'un g. d'Ophidiens, renfermant 2 esp. qu'on a réunies depuis aux Hydrophides de Daudin. (G. B.) AIR. Aer {à-np, air, atmosphère), piiys. et ciiiM. -L'air est invisible; mais celte propriété tient à sa transparence et à sa grande divi- sion ; car il faut croire que l'air est bleu par réfraction, et qu'il donne lieu à la cou- leur bleue que nous présente le ciel , lors- qu'il n'y a pas de nuages ; tandis qu'il paraît rouge par réflexion, quand les astres sont dans le voisinage de l'horizon. L'air est ex- trêmement élastique; on peut, sans qu'il perde pour cela son élasticité ni sa forme de gaz, le comprimer à tel point que les in- struments les plus forts n'aient plus la puis- sance de le retenir. L'air est composé de gaz azote, de gaz oxygène, de gaz acide carbonique et de va- peur d'eau. Ces matières s'y trouvent, non dans un véritable état de combinaison , mais à l'état de simple mélange , et dans des proportions qui ne sont pas absolument fixes, du moins à l'égard de l'acide carboni- que et de la vapeur d'eau. L'azote et l'oxy- gène y existent toujours à peu près dans le rapport de 0,79 à 0,21 ou de 4 volumes d'a- zote et de 1 volume d'oxygène , propor- tions qu'on rencontre à la surface de la terre aussi bien qu'aux élévations les plus considérables que l'homme ait atteintes, et dans les contrées les plus chaudes comme dans les plus froides. Néanmoins, l'oxygène de l'air étant absorbé par la combustion et la respiration , on sent que la proportion énoncée ci-dessus doit se trouver modifiée dans les lieux où ces phénomènes se sont exer- cés sans que l'air ait eu le temps de se re- nouveler; mais il faut qu'il y ait dans la nature une tendance à rétablir la composi- tion normale de l'air; car, malgré cette ab- sorption de l'oxygène, et malgré les émana- tions de gaz étrangers qui se répandent continuellement dans l'atmosphère, la pro- portion d'azote et d'oxygène citée plus haut se rétablit toujours; ce qui annonce qu'on peut considérer ces 2 corps comme formant les éléments essentiels de l'air. D'un autre côté , les variations qu'éprouvent les propor- tions d'acide carbonique et de vapeur d'eau, indiquent que ces 2 matières doivent être regardées comme principes accidentels. Du reste , à la surface de la terre et à la tempé- rature de 10° centig. , l'air est ordinaire- ment composé en poids de 0,75G d'azote, de 0,233 d'oxygène, de 0,010 de vapeur d'eau et de 0,001 d'acide carbonique. La quantité de ce dernier corps est quelquefois plus con- sidérable dans les lieux bas et resserrés, mais elle diminue promptement à mesure qu'on s'élève dans l'atmosphère; enfin, elle paraît être plus grande en été qu'en hiver. L'air est également très raréfiable ; et, à la température de 0°, il pèse 13 décigram- me» pour chaque décimètre cube , c'est-à- dire 770 fois moins que l'eau distillée. Or, sous nos latitudes moyennes , l'atmosphère, au niveau de la mer, faisant équilibre à une colonne de mercure de 7G2 millimètres , et l'air pesant 10440 fois moins que le mer- cure, on pourrait en conclure que la hau- teur de l'atmosphère serait de 7,956 mètres, si sa densité était toujours la même. Mais l'air étant un corps soumis, comme les autres, aux lois de la pesanteur, sa densité dimi- nue à mesure qu'on s'éloigne de la surface de la terre , en sorte que l'atmosphère s'é- tend à une hauteur bien plus grande. On n'a pas, jusqu'à présent, de moyens pour cal- culer d'une manière exacte l'étendue de l'at- mosphère; cependant, l'étude des réfrac- tions du soleil a fait connaître que cet astre devient visible le matin , ou qu'il cesse d'ê- tre visible le soir, lorsqu'il est à 18° au- dessous de l'horizon , ce qui semblerait an- noncer que la hauteur de l'atmosphère est de 7 à 9 myriamètres ; d'autres considéra- tions portent à admettre une épaisseur moins considérable. Quoi qu'il en soit, il paraît que l'atmosphère, au lieu de finir insensi- blement, s'arrête d'une manière tranchée à sa partie supérieure. AIR AIR 231 L'air jouit de la proprit^té d'entretenir la combustion et la respiration; mais seule- ment dans la proportion de l'oxygène qu'il renferme , ces propriétés cessant après l'ab- sor|)tion de celui-ci. Il paraît être insipide; néanmoins il est probable qu'il ne nous sem- ble tel, que parce que nos organes y sont con- tinuellement plongés; car les cris des nou- veaux-nés et les douleurs occasionnées parles plaies ouvertes, semblent annoncer que l'air exerce une action très vive sur les organes qui ne sont pas habitués à son contact. L'air manifeste surtout sa présence quand il est en mouvement, ou, lorsqu'élant en repos, c'est notre corps ou tout autre objet qui se meut avec vitesse; dans l'un et l'autre cas, l'air résiste, mais bien moins que les liqui- des et les solides. La quantité de vapeur d'eau varie davan- tage et diffère selon la température , les sai- sons et la situation plus ou moins humide des lieux. Dans les zones tempérées , elle est souvent de 0,055 à 0,017 en été; tandis que, en hiver , elle n'est habituellement que de 0,005 à 0,007. Dans la Zone torride, elle forme fréquemment plus des 0,030 de l'air; elle di- minue à mesure qu'on s'élève dans l'atmo- sphère. L'air en mouvement évident porte en gé- néral le nom de vent. V. ce mot. Non seulement l'air est indispensable à l'existence des êtres organisés, mais encore l'homme met à profit sa force impulsive pour faire mouvoir les machines, pour na- viguer, pour griller les métaux, etc. Pour quelques détails sur l'origine de l'air, V. les mots Atmosphère et Géogénie ; enfin nous renverrons aux mots Moufettes , Gri- sou. Oxygène, Acide carbonique, Hydro- gène, Azote, relativement aux mots Air déplilogi.stiqué , Air vital , Air fixe ,, Air iiié- phiiiijue , Air inflammable , Air phlogisliqué , Air vicié , etc. (R.) AIRA (aTpx, ivraie), bot. ph. — G. de la famille des Graminées , de la tribu des Avé- nacées, adopté par tous les Agrostographcs, mais dont la circonscription et les caract. ont été successivement modifiés. Ainsi Palissot de Beauvois {Afjrosiog. p. 89, t. 18, f. 4) dit que ce g. est un des moins naturels de toute la famille des Graminées. Il ne se distingue du g. Avaria que par son arête insérée près de la base de la paillette. Aussi, le même auteur a-t-il réuni au g. Trisetum , toutes les esp. A'Airu dont la paillette super, se termine par 2 soies, et un grand nombre d'autres au g. Avenu. W A , de plus, proposé plusieurs g. nouveaux pour un certain nombre des esp. d'abord réunies dans ce g. , et qui en diffè- rent par des caract. assez tranchés. Ainsi, le» Aira canescens Cl articulata formant le g. Co- rynephorus [V . ce mot) ; les Aira cœ-ipitosa , jtincea , etc., le g. Deschampsia {V. ce mot). Trinius, dans son Atjrosiofjraphie , a à peu près adopté l'opinion du botaniste français; mais mon savant ami le professeur Kuntb l'a modifiée , en caractérisant le g. Aira de la manière suivante : Épillets à 2 fleurs pres- que égales , hermaphrodites et fertiles ; glu- mes membraneuses, carénées, aussi grandes ou même plus grandes que les fleurs; paillet- tes herbacées; l'infér. bifide à son sommet, portant une arête dorsale et tordue à sa base, qui manque très rarement; paillette super, bicarénée. Etam. au nombre de 3; ovaire glabre, surmonté de 2 stigm. plumeux , ter- minaux et presque sessiles. Glumelle com- posée de 2 paléoles aiguës et glabres. Ca- ryopse glabre. Les esp. de ce g. forment en général des touffes plus ou moins épaisses , à feuilles étroites et à bords souvent roulés en des- sous, à panicule étalée ou quelquefois spi- ciforme. M. Kunth (Synops. 1, p. 289) rap- porte à ce g. 32 esp. ; mais 1 1 seulement avec certitude ; les 21 autres avec doute. Ainsi caractérisé, ce g. diffère à peine du g. Trisetum , qui a ses épillets composés de 3 à 4 fleurs, et non biflores comme ceux de VAira. Presque toutes les esp. qui font réellement partie du g. Aira sont originaires des di- verses parties de l'Europe ; telles sont les Aira prœcox L. [Sp. 97. Fl. dan., t. 383), Aira ca- ryophyllea L. [Sp. 97), l'une des esp. les plus généralement répandues, puisqu'on la trouve en Europe, en Asie, au Chili, et aux îles Ma\on\i\tS; Aira flexuosa Ij. {Sp. 96. //osf. grum., 2, t. 43) , si commune dans tous nos bois, etc., etc. Aucune de ces esp. n'offre d'utilité. (A. R.) AIRAIN. ciiiM. F. Bronze. (C. d'O.) AIRE. ois. — Nom que l'on donne aux nids des grandes espèces d'oiseaux de proie, telles que les Vautours, les Aigles, et autres, peut-être d'après leur forme aplatie et très 232 AIR large que l'on aura comparée à une aire de grange ou de plancher. Il serait difficile qu'un nid à bords relevés et formant la coupe ne s'affaissât pas promptement sous le poids énorme de ces grandes espèces de Rapaces, qui emploient à la construction du leur , suivant leur force , des branches plus ou moins grosses et résistantes. Les Vau- tours, les Gypaètes, les Aigles de mer, les pla- cent sur des rochers, à une grande hauteur et au-dessus de précipices , soit entre 2 roches rapprochées , soit dans leurs crevasses; mais les Aigles proprement dits les construisent plus ordinairement sur les arbres élevés des forêts de montagnes. On voit par là que ce sont les espèces les plus marcheuses, et qui en cela offrent quelque analogie avec les Gal- linacés, qui, comme eux aussi, construi- sent leurs nids à plat, soit sur des roches ou des buissons peu élevés, soit sur le sol même, tandis que les espèces pluspercheu- ses, comme les Aigles proprement dits , les Aigles-autours , les placent sur des arbres. Le même nid sert très long-temps au même couple qui, chaque année, le restaure et l'aug- mente de volume. C'est ce qui explique la forme singulière et la grande hauteur de ce nid de Pygargue décrit et figuré dans l'atlas historique du voyage de Freycinet ( Pi. 13 ), M. Quoy y raconte que dans l'île de Dirck- haiichs , baie des Chiens rriarins , à la Nou- velle-Hollande , il aperçut sur un rocher isolé, peu élevé du côté de la terre, mais do- minant la mer du côté opposé, de 150 à 200 pieds, un vaste nid en forme de tourelle, de 6 pieds de haut, construit en branches mor- tes de Mimosas entrelacées régulièrement , plein jusqu'à sa partie super., et dont l'aire était peu profonde. L'oiseau qui s'en échappa était, dit-il, un Aigle ou un Autour à ventre blanc et a dos gris. Une infinité de têtes de kanguroos-rats, des débris d'oiseaux, de serpents , de lézards, de crustacés, de pois- sons même couvraient le sol au bas de l'aire. Il est facile de reconnaître au genre de nour- riture en partie marine de cet oiseau , qu'il devait être un Pygargue et non un Autour, et nous sommes étonné , que M. Quoy, l'ayant vu voler à plusieurs reprises au-dessus de sa tête , ait pu avoir à cet égard la moindre in- certitude. Ce qu'il dit de la couleur de son plumage nenous laisse d'ailleursaucun doute que ce ne fût V Aigle océanique ( Falco leu- AIR cogaslef Teram. Col. 49, le Blagre de Le J^aillani ) le seul de ce plumage à la Nou- velle-Hollande. Quant à l'élévation de ce nid, il est facile de s'en rendre compte. Elle indique tout simplement, que jusqu'à l'époque où quelques personnes de l'expé- dition Freycinet débarquèrent dans cette île, un couple d'Aigles océaniques avaient joui paisiblement et depuis longues années de cette demeure aérienne, résultat de leurs premières amours. Pour qu'elle eût atteint cette hauteur de 6 pieds , elle avait dû être restaurée et augmentée successivement pendant bien des années , et fournissait sur cette petite île sauvage une preuve des plus étonnantes de la constance en amour de ce bel Aigle, au plumage moitié blanc moitié gris-satin. Cook, dans son premier voyage en 1770, trouva aussi à la Nouvelle-Hollande, mais sur la côte opposée et orientale, sur une île basse et sablonneuse, un nid énorme, construit à terre avec des morceaux de bois et n'ayant pas moins , suivant ce célèbre voyageur, de 26 pieds de circonférence sur 2 pieds 8 pouces de haut. Nous tenons de M. le capitaine Duperrey même , que pen- dant son séjour à la presqu'île Pérou et dans le voisinage de la pointe des Hauts- Fonds , il avait remarqué et dessiné un nid d'Aigle d'une énorme proportion , construit sur les rochers de la côte, dans une position presque inaccessible, et que d'après cela il avait donné à cette baie le nom de Baie de l'Aigle, Cook nomma également Eagle IslanJ, île de l'Aigle , celle où il avait trouvé cet énorme nid. Ce rapprochement d'observations à peu près semblables, par 3 célèbres navigateurs , n'est pas sans intérêt, et prouve que les nids d'Aigles, lorsqu'ils ne sont pas détruits et que leurs premiers constructeurs ne sont point inquiétés ni tués , finissent par acqué- rir une dimension vraiment étonnante. Par- mi ces nids ou aires les plus remarquables , on peut encore citer celui du Messager ou Secrétaire, que cet oiseau construit en Afri- que dans les vastes plaines et sur quelques buissons isolés et peu élevés ; il est d'abord très plat, mais d'un diamètre énorme; il ac- quiert bientôt de l'épaisseur, car le Secrétaire y revient chaque année au moment de la reproduction, et l'augmente en hauteur, en rebâtissant toujours sur l'ancienne construc- AIR AIT 23: lion. Si ces nids n'étaient pas détruits ou en- dommagés par les Hotlentots et les voya- geurs, ils présenteraient, sans nul doute, au bout d'un certain nombre d'années, la même singularité que ceux du Pygargue australien dont nous venons de parler. Nous tenons de M. J. Verreaux, qui a long-temps habité le Cap de Bonne-Espérance, que le Vautour Oricou est également dans l'usage de pon- dre chaque année dans le même nid, qu'il augmente successivement en hauteur par dos couches de branches nouvelles. Ce voya- geur en a trouvé dont les différentes cou- ches, très distinctes, indiquaient bien une vingtaine d'années d'existence. (Lafr. ) AIRELLE. BOT. PU. — Dénomination vul- gaire du g, P^accinium,elea particulier du /^. Myrtillui L. — f^. vACciNiuM. (C. L.) *AIROCHLOA (aTpa, ivraie; x^o'vi, herbe verte , vcrdurej. bot. ph. — Le professeur Link {Hori. berol. s. p. 127) a nommé ainsi un g. delà famille des Graminées, qui a pour type VAira cristaia L., et qui fait partie du g. Kœleria de Pcrsoon, dans lequel il constitue une section à part , caractérisée surtout par l'absence de l'arête, f^. Koeleria. (A. R.) AIROPSIS (aTpa, ivraie; ov|/i;, apparence). BOT. PH. — G. de la famille des Graminées , établi par Desvaux [Joum. bot. 1 , p. 200) pour une petite plante décrite et figurée par Ca- vanilles [Icon. 3 , p. 299, t. 274, f. 1 ) , sous le nom de Milium tenellum. Ce g., adopté par tous les agroslographes , peut être caracté- risé de la manière suivante : Chaque épillet contient 2 fleurs fertiles ; les glumes, mem- braneuses, mutiques et plus longues que les fleurs, sont égales et naviculaires. Les pail- lettes membraneuses et presque transpa- rentes, à peu près égales entre elles , sont privées d'arêtes; l'infér. est large, concave, velue et comme à 3 lobes ; la super, est plane et bicarénée. L'ovaire ost glabre, piriforme, surmonté de 2 sligm. sessiles et plumeux. La caryopse est orbiculaire, convexe d'un côté, plane de l'autre, glabre et luisante. — L'es- pèce type de ce g. , VA. globosa Desv. , est une très petite plante annuelle, à feuilles su bulées et roulées , et à panicule serrée. Elle croît dans le midi de la France et en Espagne. La 2' esp., VA. ayrosiidea DC. ( Suppl. Fl. Jr. p. 169) ou Poa agroslidea DC. , Icon. t. i) est vivace et croit dans les mares, en France, en Espagne et en Italie. Je suis le T. I. premier qui l'ai rencontrée aux environs de Taris , dans les mares de Franchart, dans la forêt de Fontainebleau. 51. le professeur Nées d'Esenbeck [Linnœa, 7, p. 317) a encore rap- porté à ce g. 2 esp. originaires du Cap de Bonne-Espérance; mais il est fort douteux qu'elles lui appartiennent en effet. {A. R.) AISCHYNITE (araxvvu, je fais rougir). MIN. — V. ^SCIIYNITE. (C. d'O.) AISSELLE. Axilla. bot. ph. — C'est l'an- gle formé par la feuille, au moment où elle se sépare de la lige , angle plus ou moins aigu, plu:» ou moins ouvert , suivant la di- rection de la feuille. L'aisselle des feuilles contient ordinairement les bourgeons et très souvent les fleurs, qui sont alors dites axil- laires. (A. R.) *AISSES.-rd?î.M/ (a'T(Tû),je m'élance). ARACHN. — C'est un petit groupe qui appartient au g. Peiielops et qu i a été créé parWalkenaër, avec ces caract. : Lèvre courte , semi-circulaire ; mâchoires droites, peu resserrées à leur base; pattes :1a 2'"= paire la plus longue ; la 3™= ensuite; la 4"'« est la plus courte. — La seule esp. que ce groupe renferme, se trouve à la Martinique. (H. L.) AITOMA, Linn. fils (Ai ton, botaniste an- glais), bot. ph. — G. compris dans les Mélia- cées par A. L. de Jussieu, mais que M. Adr. de Jussieu , sans se prononcer sur la place qu'il convient de lui assigner,énumère,dans sa mo- nographie de cette famille, parmi les g. qui doivent en être exclus. M. DeCandollen'en fait pas mention parmi les Dicotylédones po- iy pétales; M. Bartling le met parmi les Dico- tylédones polypétalesnon classées. M. Lind- ley continue à le ranger à la suite des Me- nacées. M. Adr. de Jussieu {Mém. du Mus., vol. 19, p. 187) expose les caract. de ce g, comme il suit : Cal.4-parli. Pétales 4, ovales, plus longs que le calice. Étam. 8, plus lon- gues que les pétales; filets presque planes, élargis inférieurement et soudés en un tube membraneux, plus court que la portion libre des filets. Anth. beaucoup plus larges que les filets, ovales, attachées par leur dos au- dessus de la base, dithèques, latéralement déhiscentes ; pollen Irigone. Ovaire inadhé- rent , hérissé , 4-loculaire , engaîné à sa base parundisque annulaire membraneux ; loges 2-ovulées; ovules collatéraux, ascendants, attachés à la base de l'angle interne. Style indivisé , un peu plus long que les étamines. 15^ 234 AIZ A.TO Stigm. tronqu(^. Caps, vésiculeuse, profon- dément 4 ou 5-lobée, 4-loculaire, -i-valve (probablement loculicide); loges 2-spermes (2 ou 3 des loges souvent aspermes). Graines subréniformes ; tégument assez épais, un peu charnu. Raphé nul. Embryon apéri- spermé, courbé; cotylédons elliptiques-lan- céolés, presque planes; radicule infère, 3 fois plus courte que les cotylédons. — Ar- brisseau. Feuilles simples, alternes, en gé- néral comme fasciculées par l'avorlemenl des raniules. Fleurs solitaires, axillaires, as- sez souvent 5-mères. Pétales convolutés en préfloraison. VA. capensis constitue à lui seul ce genre. (Sp.) •AITOIVIA (Alton , jardinier royal à Kew). BOT. CR. — Ce nom , déjà consacré à un g. de plantes vasculaires , a été employé par Forster ( Plani. ail. ex. Ins. Madeira, etc. Comment. Soc. He(j. Goii. Ad. Ann.llHl et 88, vol. IX.) pour désigner une Mar- chiinliée long-temps douteuse. Découverte plus tard aux mêmes lieux , et dans un état de développement parfait, par Raddi, cet auteur la publia avec une figure , sous le nom de RebouUia madeirensis {Mém. de la Soc. ital. de Modene , i. xx. tab. vu , fig. 7). Le g, Sedfjmckia, établi par Bowdich [Ex- cars, in Madeira and Porto Sanio, Lond. i8:>0, in-4° p. 3.5.), et auquel la Marchantiée en question fut rapportée à tort par M. Bis- chofl', n'est que la Lunularia vulgaris , dont les réceptacles femelles ne sont point encore iléveloppés. Elle a été décrite aussi sous le nom de Corsinia lumcllosa par MM. Nées et liischoff [Junrn. de Bot. de Ratisb. 1830). M. Nées d'Esenbeck (isuj-. Leberm. iv,p. 41 ) l'a définitivement placée dans le g. Plagio- chamas (^.cemot). Cette plante est un exem- jile manifeste des erreurs grossières aux- quelles on s'expose, lorsqu'on décrit comme nouvelle, une esp. que l'on n'a pas observée à toutes les époques de son existence. (C. M.) • AIZOIDÉES. Aizoideœ. bot. pu. — M. Reichcnbach [Sysi. Nai. p. 238) donne ce nom à un groupe dans lequel il réunit , comme constituant une seule famille natu- relle : 1° \t?, Oléracées , R. (Cbénopodées , Amarantacées , et Phytolaccées); 2° les ^i- zoïdées vraies R. (c'est-à-dire les Ficoïdées, les Neuradées , ainsi que les g. Giseckia et Poranlhera); 3° les Tamariscinées. (S?,) AIZOON , L. VesUngin , Fabr. («"'Çwov , joubarbe ). bot. pu. — (i. de la famille des Ficoïdées (Tétragoniacées, Lindl.), auquel on a assigné lescaract. suivants : Cal. inad- hérent, 5-parti , coloré en dessus. Cor. nulle, Étam. environ 20, insérées par faisceauxau fond du calice. Ovaire pentagone; stigm. 5, épais, sessiles. Caps, à 5 loges polyspermes, déhiscentes au sommet par 5 fentes rayon- nantes. — Herbes quelquefois sufTrutescen- tes; feuilles alternes ou opposées, charnues, très entières; (leurs axillaires ou dichoto- méaires, sessiles ou rarement pédonculées. — On connaît environ 15 esp. de ce g.; la plupart habitent l'Afrique australe; les au- tres croissent dans les contrées voisines de la Méditerrannée. (Sp.) 'AIZOOIVIA, Tausch., C/iondrosea, Ha w. (àu'Çuoy, joubarbe), bot. ph. — Genre ou s. -genre de la famille des Saxifragacées , établi sur plusieurs esp. du g. Saxifraga, L., telles que le Saxifraga Aizoon. Le caract. différentiel consiste en un calice dressé, per- sistant, adhérent presque jusqu'au sommet, légèrement lobé ou denté ; les graines sont ovales-trièdres , rugueuses; les feuilles co- * riaces, sessiles, munies d'un rebord cartila- * gineux et fovéolé. (Sp.) •AIZOOPSIS, DC. (àn'Çcoov, joubarbe; o'vftç, apparence), bot. pn. — S.-div. du g. Draba , L. , caractérisée par des fleurs jau- nes. (Sp.) AJAR. MOLL. — Adanson [Voyage au Séné- gal,p. 222 , pi. 16, f. 2) donne ce nom à une jolie esp. du g. Cardite de Bruguière, à la- quelle ce dernier auteur a conservé le nom de Cardiia ajar. Bruguière regarde cette esp. du Sénégal , comme l'analogue vivant du Cardiia imbricata , fossile des environs de Paris. Il a commis là une grave erreur : ces 2 esp. sont constamment très distinctes l'une de l'autre. (Desii.) AJOIVC. Ulex, L. bot. pu. — G. de la fa- mille des Légumineuses, s.-ordre des Papi- lionacées , tribu des Lotées, s. -tribu des Gé- nistées; il olïre les caract. suivants: Cal. di- bractêolé, profondément bilabié ; lèvre super, bidentée; lèvre infér. tridentée. Étendard re- couvrant les ailes et la carène. Etam. mona- delphes. Légume bouffi, oligosperme, à peine plus long que le calice. Les 3 esp. (ou plutôt variétés d'une seule esp.) qui constituent ce g. , habitent l'Europe occidentaleet le nord de l'Afrique; ce sont des arbustes très ra- AJU AKE 235 mcu\, plus ou moins velus, aphylles , mais très épineux; fleurs jaunes, solitaires. Ces piailles sont cicellentes pour former des haies ; dans les localités où elles abon- dent, on les emploie comme fourrage d'hi- ver. On les cultive aussi comme arbustes d'ornement. (Sp.) AJOUVÉ. BOT. PII. — Nom caraïbe du g. ^■ijovcti. V. ce mot. (C. L.) AJOVEA [A]ouvé , nom de cet arbre chez les Caraïbes}, bot. ph. —G. de la famille des Laurinées, tribu des Oréodaphnées, fondé par Aublct [Gmjun., I, 3lO, t. 20) sur un ar- bre de la Guyane, qui, à ce qu'il parait, n'a pas été retrouvé depuis. Les auteurs pensent qu'il est le même que le Donglassia de Schrcher, le Colomandra de Necker, YEIir- /iurrf/a du même, enfin que XtlMurus hexan- dra deSwarlz. Voici les caract. établis parAu- blet : Fleurs hermaphrodites. Périgone in- fundibuliforme , sexfide, à divisions égales, persistantes. Étam. G.bisériées, alternant avec les dit. périgoniales, à filaments fili- formes, allongés; les 3 intér. munis à la base de glandes géminées, subglobuleuses , sessiles, velues; à anlh. inlrorses, ovales, bilocellées, déhiscente» par autant de val- vules ascendantes. Ovaire inconnu. Style un peu allongé; stigm. sexfide. Baie monosper- me, ceinte à la base des divisions dressées du périgone immuté. — C'est un arbre à feuilles alternes, veinées, à panicules lâ- ches, axillaires ou terminales, à bractées dénudées, promptement caduques. (CL.) *AJUGA, Linn. 5«(7tt/a et Cliamœpiiys, Tourn., Phleboanlhe , Tausch. bot. pn. — G. de la famille des Labiées, tribu des Ajugoi- dées de Bentham [Lubiai. G90), qui lui assigne les caract. suivants : Cal. ovoïde- campanulé , ou globuleux - campanule , à 5 dents presque égales. Corolle à tube soit inclus, soit saillant, droit ou subspiralé ; lèvre supérieure courte ou presque nulle, échancrée ; lèvre inférieure allongée, hori- zontale , trifide , à lanières latérales oblon- gues, à lanière médiane échancrée ou bifide, plus large. Elamines 4 , ascendantes, en gé- néral saillantes; les 2 inférieures plus lon- gues; anthères à 2 bourses divergentes ou divariquéesel finalement confluentes. Style bifide au sommet ; branches presque égales ; stigmates petits. Nucules réticulées. — Her- be quelquefois sulTrnlcscentes; cymulcsbi- ou |)luri-flores, denses, tantôt axillaues , tantôt rapprochées en épi bractéolé. Benlham énumère 29 esp. de ce g. ; ils croissent dans la Nouv. Hollande ; les autres dans les contrées extra-tropicales de l'ancien continent. h'Ajwja reptaiis L. , connu sous le nom vulgaire de Biujule ou Biujle , passe pour un excellent vulnéraire. (Sp.) AJUGOIDÉES. Aiugoideœ. eot. pu. — Tribu de la famille des Labiées, indiquée parBenlham(Z(ji?a<.)et dont le type est \'A- juga. (C. L.) ARAIVTICOXE. Akaniiconiie (d'àxavOi'î, serin, et xovtç, poussière), min. — Nom donné par d'Andrada à l'épidole d'Arendal, en Nor- vège, dont la poussière est d'un jaune de serin ou jaune verdâtre. f^. Epidote. (Del.i AREBIA (nom japonais de la plante dont il s'agit). BOT. PH. — Ce g. a été établi par M. Decaisne aux dépens des espèces de Ra- jania citées par M. Thunberg dans sa Flore du Japon. L'Akebia appartient à la famille des Lardibazalées, telle que l'a constituée le premier de ces botanistes dans les Archi- ves du Muséum. Les caract. du nouveau g. sont : Fleurs monoïques, en grappe; les fe- melles placées à la base de l'inflorescence. Dans les deux sexes : Calice à .3 folioles, ar- rondies et concaves dans les femelles, lan- céolées dans les mâles. Élam. 6-9, extrorses, à connectif épais et recourbé en arrière, à filets libres, au milieu desquels on trouve 3-6 ovaires, piriformes, avortés. Dans les fe- melles , 3-9 ovaires cylindracés , couronnés par autant de stigmates peltés et pupilleux. Ces ovaires sont uniloculaires, et portent des ovules orthotropes sur toute la superficie de leur paroi interne, qui est lisse ou filamen- teuse.— Les espèces qui composent ce g. sont au nombre de 3; ce sont des arbustes sarmen- teux, à feuilles palmées, entières ou lobées, à l'aisselle desquelles se trouvent des grap- pes de fleurs roses ou lilas. Ils sont originai- res du Japon, dont les habitants les cultivent pour l'ornement de leurs jardins , sous le nom de Kadsura-Akebi. (C. L.) AREESIA, Tussac {Akec, Nom donné par les nègres à ce végétal), bot. ph. Synon. du g. Cupania, Plum. (Sp.) AKÈME ou ACHAII\"E. Akenium (à priv., xaivw , je m'ouvre; fruit indéhiscent), bot. PH. — On nomme ainsi un g. de fruit dont les exemples sont très fréquents dans ^a na- IW AKI tuie et qui offre les caractères suivants : Péricarpe sec , à une seule loge , contenant une seule graine, indéhiscent, distinct et non soudé avec la surface de la graine. C'est par ce dernier caractère que l'akène se dis- tingue de la caryopse , qui en offre tous les caractères , mais dont le péricarpe est inti- mement soudé avec le tégument propre de la graine. A ce genre de fruit, appartient ce- lui desSynanthérées, des Polygonées , etc. L'akène peut provenir d'un ovaire libre ou d'un ovaire adhérent. Cette différence n'en- traîne aucun changement dans l'organisa- tion de ce fruit. Cependant M. de Mirbel donne le nom de dj-paèle à l'akène provenant d'un ovaire infère qui peut être alors cou- ronné soit par les dents du calice, soit par une aigrette; celui des Synanthérées est dans ce cas. f^. Cypsèle. Le même fruit peut encore offrir quelques modifications dont on a fait des espèces dis- tinctes ; mais c'est à tort , selon nous , car l'organisation véritable de ce fruit reste la même dans ses parties essentielles; ainsi, M. Desvaux appelle Sphalérocarpe le fruit des g. Bliliim , Basella, Hippophae, qui n'est qu'un véritable akène recouvert par un ca- lice persistant et dévenu charnu. Il en est de même du fruit nommé Sacellus par M. de Mirbel , Dicleshtm par M. Desvaux , et qui n'est encore qu'un véritable akène envi- ronné par un calice ou simplement une por- tion du calice devenu dur etrésistant, comme par exemple dans la Belle-de-nuit, les Sou- des , l'Épinard , etc. (A. R.) * AKICERA (àxcç, glaive , pointe ; xîpa.;, corne; allusion à la forme des antennes), ins. — G. delà famille des Acridiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par M. Serville ( /Jerite Mécli. de l'Ordre des Orih.) et regardé comme une simple division du g. Pamplta- y!« de Thunberg, par M. Brullé {Hisi. des Ins. ) , par nous ( Uist. des Anim. ariic. ] et par Burmeister ( iïaf/d/;. der Eniom,). Les ant. fournissent le principal caract. de ce g., ou plutôt de cette division, par leurs arti- cles très aplatis et dilatés. Les esp. qu'elle renferme sont peu nombreuses, et répandues dans les parties méridionales de l'Europe et en Afrique. Celle que l'on peut en considé- rer comme le type, est ]c Pamphayus griseus {yi. grisea , Serv.) propre au Cap de Bonne- Espérance. (Bl.) AKI AKIS (axéç, pointe), ims. — G. de Coléo- ptères hétéromères, créé par Herbst et adopté par tous les autres entomologistes. M. Du- méril le place dans sa famille des Lucifu- ges; Latrcllle, dans celle des Mélasomes , tribu des Piméliaires; et M. .Solier, qui dans ces derniers temps s'est occupé d'une manière spéciale des Hétéromères, le range dans sa famille des CoUaptérides , tribu des Akisiles, en lui assignant pour princi- paux caract. • Épistome échancré antérieu- rement; menton plan, rétréci à sa base et cordiforme; base du prothorax ne s'appli- quant pas contre les élytres ; jambes antér. minces ou peu épaisses; prolhorax médio- crement transverse , à bords latéraux dila- tés, relevés en dessus et à base tronquée, avec les angles postérieurs prolongés en arrière. M. Solier décrit 24 esp.d'Akis, qu'il partage en 2 div.; savoir: div. .^. :Esp.à élytres sans côtes dorsales sensibles , ayant seulement quelquefois des rangées de tubercules; type A. punctata Thunb. , commune dans le midi de la France. — Div. B : Esp. ayant au moins une côte dorsale plus ou moins mar- quée, soit longue, soit courte et posté- rieure.— Subdiv. a : côte dorsale plus ou moins tuberculeuse ; type, A. algeriaiiaDu- pont, de Barbarie. — Subdiv. b: côte dorsale entière ou peu sensiblement tuberculeuse ; type , A, niiida Sol., de Barbarie. M.Dejean,dans son dernier Catalogue, ne mentionne que 1 7 espèces d' Akis, dont 7 sont différentes de celles de M. Solier, du moins nominativement.Ainsi le nombre total serait de 31 , dont une seule se trouve en France. Les autres appartiennent à l'Espagne , au Portugal, à la Sicile, à la Sardaigne , au nord de l'Afrique, à la Turquie asiatique, à la Perse occidentale et à la Russie méridionale. Les espèces de ce g. semblent se plaire parmi les ruineset les décombres, et, comme la plupart de celles de la même famille, elles vivent de matières en décomposition , soit végétales, soit animales, et même d'excré- ments. C'est ainsi quej'ai trouvé en quantité YA.iialica dans leColysée de Rome et Y A. punctata dans les Arènes d'Arles. (D.) •AKISITES(a)cK, pointe). INS. —Tribu de Coléoptères hétéromères, établie par M. Solier dans sa famille des CoUaptérides, démembrement de celle des Mélasomes de Latreille.il la compose de6 g. qu'il partage en AKY ALA 237 2 divisions, 1" : les g. Cacicus elElenophorus, .lyanl le prothorax subglobulcux , tronqué ou sublronqué anlérieuremcnt et à la base , el l'épistomc trilobé avec le lobe intermé- diaire très large, rectangulaire, subtron- qué; 2° les g. Morica, yïkis, Cyphogenia et Citjptoglossn , ayant le prothorax non glo- buleux . plus ou moins écbancré antérieure- ment pour recevoir !a tête qui peut s'y en- foncer jusqu'au-delà des yeux, et l'épistomc échancré ou arrondi. Du reste les princi- paux caract. de cette tribu sont : Partie an- térieure de la tête dilatée et couvrant, en grande partie, les mandibules qui sont bi- denlées; labre peu saillant et pouvant se re- tirer, dans quelques espèces, sous l'épistome qui est très développé. Ecusson formant une saillie assez prononcée, subtriangulaire , lé- gèrement arrondie. Pattes longues, peu ru- gueuses et généralement minces. Les Akisi- les sont des Insectes très lents dans leurs mouvements. Ils fuient la lumière et habi- tent le plus souvent les ruines et les dé- combres. Ils se nourrissent de matières en décomposition et même d'excréments. La plupart des espèces connues sont du midi de l'Europe et du nord de l'Afrique. (D.) AKODOIV. MAM. — Nouveau g. de Ron- geurs, établi parMeyen danslafam. des Mu- riens. L'esp. qui s'y rapporte {y/.boUviensc) , a beaucoup d'analogie avec notre souris do- mestique ; la formule dentaire est la même; mais la disposition des replis internes de l'é- mail est un peu différente, el les oreilles, très courtes, sont presque cachées sous les poils. Cette esp. est longue de 3 pouces, y compris la queue qui forme un peu plus du tiers ; couverte de poils gris-jaunâtres, que dépas- sent d'autres poils noirs; la queue, revêtue d'une peau écailleuse et annelée, e.^-t gar- nie de poils 0ns ; les oreilles sont velues en dedans et la plante des pieds est noire. Cet animal habile le Haut-Pérou. (G. d'O.) •ARYSTIQL'ES (à priv.; xûcrn;, vessie), îiss. — Nom donné parLalreille àla2^sec- t»n du G'' ordre des Poissons Acanlhoptéry- gns. Les g. de cette sect. devraient être C0| posés d'esp.privées de vessie aérienne; or, dufopre aveu de l'habile entomologiste qui a otupé les derniers loisirs de sa vie à co- ordCjier en familles très peu naturelles tout» Ptègne animal , d'après l'ouvrage de Cavit plusieurs g. de ce groupe des Akys- tiques ont une vessie natatoire. Latreille aurait dû remarquer que la sect. qu'il a nommée Kystophores, comprend un très grand nombre de Poissons qui n'ont point do vessie aérienne. Cet organe, en effet, si con- sidérable el si variable dans les Poissons , el celui sur leque) on devait le moins fonder de divisions, manque souvent dans les esp. les plus voisines. (Val.) ALABAND^E et ALMANDIIVE ( yîta- banda , ville de l'Asie mineure ). min. — Nom donné par les anciens à une pierre précieuse dure, d'un rouge foncé, qu'on ti- rait des mines d'Alabanda, et qui parait être une variété de Grenat. — M. Beudanl a aussi donné le nom d'AIabandine au Man- ganèse sulfuré. F'. Manganèse. (G. d'O.) ALABASTRE. Alabaslrile { A' àài^aa- Tpov ). MIN. — Les Grecs nommaient^/«6as- tron, une sorte de vase sans anse, que l'on avait souvent delà difficulté à saisir, quand ils étaient polis. Ils donnaient le nom A'A- labasirite aux pierres avec lesquelles on les fabriquait , et que nous connaissons sous les dénominations & Albâtre calcaire et d'Al- bâtre gypseux. (Del.) ALABE ou ALABÈS (à^aS/fç, qu'on ne peut saisir), pojss. — Nom d'un poisson du Nil cité par Slrabon [Lib. xvii , 8.23-1 173), et que l'on trouve une seule fois dans Athénée, mais écrit â)ÀaÇy)ç [Lib. VII, c. 17, p. 312, A), d'a- près Archestrate qui l'indique comme un poisson du Nil avec le Phragre, l'Oxyrhyn- que, le Silure, etc. Il est probable que Pline a fait du mot grec le nom d'^^tabeta {Lib. v, cap. 10, 5), poisson qu'il place avec les Co- racins et les Silures dans un lac d'Élhiopie app(i\èIVisides. Il eslditricile de reconnaître dans ces deux seuls passages le Ilarmoutk ou Silurus anguillari'i , comme l'a supposé M. Geoffroy, et comme on l'a répété après lui. Aussi, Cuvier, regardant ce nom comme un des mots indéterminables laissés parles anciens , l'a appliqué à un g. de Poissons de la famille des Anguilliformcs, et voisin des Synbranches de Bloch. — Ce g. est caracté- risé par une seule ouverture pratiquée sous la gorge pour les 2 branchies, la présence de petites pectorales, un petit opercule, sous lequel on voit 3 rayons branchiostéges. — On ne connaît encore qu'une seule esp. de ce g., rapportée par Pérou, lors du voyage du capitaine Baudin aux terres australes. (Val.) 238 ALA ALA ALACAMITE, poar ATACAMITE. V. ce dernier mot. (Del.) ALACTAGA. mam. — Esp. du g. ger- boise. V. ce mot. (I.-G. S.-H.) AL AFIA (^/a/?, nom de cet arbre chez les Madécasses). bot. pu. — G. de la famille des Apocynacées, fondé par Du Petit-Thouars, sur un arbrisseau peu commun, qu'il trouva à Madagascar et qu'il décrit comme dé- bile, grimpant, à feuilles opposées, à fleurs pourprées, terminales, riOmbreuses. Voici les caractères que lui assigne cet auteur: Cal. petit, 5-lobé. Cor. tubuleuse , ventrue; à limbe 5-parti, contourné; à div. tantôt entières, tantôt plissées-sinuées. Elam.5, à filaments courts, attachés au pistil sous les anthères qui sont aiguës, distinctes, mais conniventes. Ovaires 2. Style filiforme, adné aux 5 filaments en appendices; stigm. ca- pité, acuminé, ne dépassant pas les anthè- res. Fructification inconnue. (C. L.) •ALAreE ou ALARIE. Alaria. hei.- MisT.— Proposé d'abord par Schranck, qui y renonça depuis en transportant dans le g. Feslucaria , le Disinma alaliim Piud. ( Ho- losiomum alaium Nitzch) pour lequel on l'avait créé, le g. Alaria avait été réta- bli par M. de Blainville , pour quelques esp. de Distomes cylindriques pourvus d'une assez longue queue, et d'une expansion en forme d'aile de chaque côté du corps; type Fasciola laciniata, du Maimon [Appendice à la traduction française de Bremser , p. 518, pi. 2, Jicj. 5.1824). Mais peut-être M. de Blain- ville a-t-il lui-même renoncé ultérieure- ment à cette coupe générique; car, dans l'ar- ticle Fers du Dict. des Se. tial. ( t. lvii , p. 586, 1828), les Distomes dont il s'agit ne figurent que comme une division du g. Fasciole. V. Distome. (L. D.y.r.) AL ALITE (d'^ta , nom d'une vallée dans le Piémont), min. — Variété de pyroxène Sahlite, d'un gris vcrdàtre, que l'on trouve dans le val d'Ala, et qui a été prise d'abord pour une nouvelle substance appelée Diop- side par Haùy. (Del.) ALA LOIVGA. — Dénomination donnée par les Italiens, et entre autres citée par Cetti, pour le Germon du golfe de Gascogne, ou le Thon aux longues pectorales. Gmelin en copiant Cetti a fait une faute d'impres- sion , et a mis Alalunga ; ce qui a été copié par les compilateurs qui ont introduit ainsi un Scomber Alalunga. ^.Germon. (Val.) * ALAMAIVIE. Alamania. bot. ph. — C'est un g. de la famille des Orchidées , tribu des Vandées , proposé par MM. La Llavc et Lexarzca [Nov. veg. 31 ) , pour une plante parasite originaire du Mexique , qu'ils nomment Alamania punicea, et à la- quelle ils donnent les caract. suivants : Pe- tite plante ayant des pseudobulbes oblongs, couverts d'écaillés scarieuses , portant cha- cun 2 feuilles ovales-acuminées , épaisses ; une hampe terminale, de 2 pouces de lon- gueur et colorée; des fleurs rouges et ino- dores. Le calice est étalé; les 2 divisions ex- ternes et latérales sont soudées à leur base, de manière à simuler une sorte d'éperon. Le labelle , semblable aux 2 autres divisions calicinales internes, est glanduleux ou tuber- culeux à sa base. Le gynostème est charnu , à i pointes ,et se prolongea sa base en un éperon lubuleux. L'anthère, à4 loges, con- tient 4 massespolliniquespédicellées. (A. R.) * ALAIVDIIVA , Neck. bot. ru. — Synon. du g. Moringa, Burm. (Sp.) " ALANGIÉES ou ALA\GIACÉES. bot. Pli. — Un g. connu depuis long-temps , VA- laugium , L., Lam. , avait été d'abord placé en tête de la famille des Myrtacées; mais avec quelques doutes qui résultaient de dif- férences assez notables dans les caract. de sa végétation. Ils ont été pleinement confirmés par l'élude de sa graine; et, en conséquence, M. De Candolle a proposé d'en faire le type d'une petite famille nouvelle qui s'est depuis enrichie d'un second g., et qui, se rappro- chant d'une part, des Myrlécs par l'intermé- diaire des Combrélacées, de l'autre, des Cor- nacéeset des Hamamélidces. devrait peut-être venir se fondre dans ces dernières. Ses ca- ract. sont les suivants: Cal. adhérent, cam- panule, 5-10-denté. Pétales en nombre égal, alternes, linéaires, à préfloraison valvaire, long-^emps réunis ainsi , réfléchis plus tard Etamines en nombre égal , double ou quin tuple, à filets grêles, dilatés à leur base '' une sorte d'écaillé velue, et portant pis haut des anthères adnées , linéaires , b'3- culaires, internes , souvent vides de po^n. Disque charnu sur le sommet de l'ovaK (^^ contenant l'insertion du style simpkqi'e termine un stigmate en tète. Une seu'Ioge renfermant un seul ovule pendant ^i son sommet. Drupe ovoïde , relevée de c^s peu ALA saillanlcs, couronnée par le calice, contenant, sous une couche charnue, un noyau unilo- culaire , perce , au sommet duquel pend une {graine uni(jue où l'on ohserve, dans le cen- tre d'un i)érispcrme charnu et faible, un cm- hryon droit, à longue radicule supere, à co- tylédons planes et foliacés. Le petit nom- bre d'espèces connues de cette famille, se compose de grands et beaux arbres origi- naires de l'Inde. Leurs feuilles sont alternes, sans stipules et sans points glanduleux, très entières, à nervures pennées; leurs fleurs disposées en faisceaux axillaires; les fruits de plusieurs sont bons à manger. (Ad. J.) ALAXGIIjM, Lamk., ^Inçiolam., Adans. {Atangi,Aiigolam, noms hindous du végétal). BOT. PH. — G. considéré i)ar M. De CandoUe comme type de la famille des Alangiées. Reichcnbach (^5'f/^^ Nat. p. 2i7) , à plus juste titre peut-être, le comprend dans les Com- hrétacécs. Ses caract. différentiels sont les suivants : Cal. à 6 ou 7 dents; pét. 6 ou 7 ; ovaire adhérent, 1-loculaire, contenant un seul ovule suspendu au sommet de la loge (Roxburgh, tlor. Ind.). Drupe monosperme. Arbres à rameaux souvent spinescents; fleurs grandes, odorantes. — Ce g. appartient à l'Inde. M. De CandoUe en signale 3 esp: ; Roxburgh est d'avis qu'il n'y en a qu'une seule, offrant plusieurs variétés. (Sp.) * ALAPTUS. INS.— G. de l'ordre des Hy- ménoptères appartenant à notre famille des Oxyuriens ( Oxyures, Lat. ; Proctotrupidœ , Steph. et Wcstvv.), établi par Haliday [Erit. Mag.) adopté par Westwood {Sijnop. of ihc Bril. Gen.) et par nous {IJisl. des yJnim. ari.) , il se distingue du g. itJymar avec lequel il a beaucoup d'analogie, par des tarses de 6 ar- ticles et par des antennes filiformes, compo- sées seulement de 10 articles dans les mâles et de S dans les femelles. — La seule esp. connue jusqu'à présent est Y.4. minitnus trouvé en Angleterre. (Bl.) *ALARCO\IA (Alarfon, qui aborda un des premiers en Californie, en 1540). bot. ph. — G. de Composées, appartenant à la tribu des Sénécionidées. établi par M. De CandoUe et ainsi caractérisé : Capitule mulliflore, hé- lérogame ; fleurs du rayon ligulées, femelles, unisériées; celles du disque tubuleuses, 5- dentées, hermaphrodites. Involucre campa- nule, formé par 1-2 rangées décailles lâ- ches, foliacées, égalant ou dépassant les fleurs ALA g.'îo du disque en longueur ; les intérieures plus courtes, analogues aux paillettes. Réceptacle plane, couvert de paillettes à peu prés d>; même longueur que les fleurs et les embras- sant en partie. Les ligules sont grandes, 3- dentées; les fleurs du disque ont un tube court, coriace, terminé par des divisions légèrement velues au sommet. Les rameaux des styles, appartenant aux fleurs femelles sont courts et glabres, tandis que ceux des fleurs hermaphrodites sont au contniire ai- gus, très hispides et recourbés en dehors de la corolle. Les fruits sont prismatiques, al- longés, épais, terminés par une aigrette en forme de calice. — Les Alarçonia sont des plantes herbacées, originaires de la Califor- nie; elles ontle port de l'Aulnéeetprésentent des feuilles très entières, semi-amplexicau- les,degrandscapitulcsdefleursjaunes.(J.D.) ALARIA [yila, aile), bot. cr. — G. de ia famille des Phycées, créé par M. Gréville aux dépens de la section Agumm ( f^. ce mot) des Laminaires , et dont les caract. sont: Fronde membraneuse, parcourue dans toute sa longueur par une nervure car- tilagineuse ; stipe muni de pinnules ; fruc- tification consistant en séminules piri- formes immergées dans les pinnules un peu renflées çà et là. Trois espèces, qu'on pourrait peut-être réduire à 2 , composent le g. Alaria dont le Fucus csculeitlus L. est le type. Nous avons exposé au mot Agarum les raisons pour lesquelles nous rejetons ces genres qui doivent tout au plus, dans l'état de la science, constituer des sect. du g. La- minaire. F. ce mot. (C. ftl.) ALARIE. HELM. V. Alaire. (C. b'O.) ALASMIDES. Alasmxdia. moll. — On trouve dans les Annales générales des scien- ces physiques de Bruxelles (t. vi , p. 2.S7) , un travail assez considérable de M. Ralïïnesquc sur le g. Unio de Bruguière et de Lamarck. Il fait de ce g. très naturel , une grande fa- mille qu'il partage en 5 s.-familleset en un très grand nombre de g. Toutes ces divisions n'étant fondées sur aucun caract. de quel- que valeur, n'ont pas été adoptées. F. Mo- lette. (Desh.) ALAS.WDOXTES. Ahsmidoma (oJo'vç, ovTo; , dent). Moi.L. — C'est à M. Say que l'on doit la création de ce g. On le trouve dans le Journal de l'Académie des sciences ae (a société de Philadelphie {\. \ , p. 40» ). 240 ALA Lescaract. sur lesquels il est fondé, ont par» suffisants à quelques zoologistes qui l'ont adopté. Les coquilles de ce g. ne sont autre chose que des Mulettes qui manquent tota- lement de la dent cardinale postérieure. Si l'on ne voyait qu'un petit nombre d'esp. du g. Uiiio, on pourrait regarder comme fort important cecaract. du g. yilusmi doute. Mais parmi le grand nombre d'esp. aujourd'hui connues, on voit une série de modiOcations dans laquelle la dent poster. s'afTaiblit peu à peu, et Onit par disparaître complètement. Si à celte fusion des 2 g., on ajoute la res- semblance parfaite des animaux dans tous leurs caract. zoologiques, on sera bientôt convaincu de l'inutilité du g. Alasmidonle , cl on le joindra, comme nous le faisons de- puis long-temps, aux MuleUes proprement dites. (DEsn.) ALATA-LATA ( Jlatus , ailé ; latus , large), moll. — Klein est l'auteur de ce g. {Tetit. Osirac. p. 100). Il l'a établi pour quel- ques esp.de Strombes dont le bord droit est largement étalé. Ce g. n'a jamais été adopté, à cause de l'insuffisance de ces caractères. F. Strombe. (Desh.) ALATERXE. Alatemus , Tourn. ; Mar- corella, Neck. [Alaiernm, nom de cet ar- brisseau dans Pline), bot. ph. — A l'exem- ple de Linné , la plupart des auteurs ont réuni ce g. aux Rhamnus , dont il ne diffère que par le nombre quinaire des organes flo- raux. (Sp.) ALATITE. Alaliies [alaïus, ailé), moll. — Dans son grand ouvrage sur les Pétrifica- tions, Walch donne ce nom aux Rostellai- res , aux Plérocères et aux Strombes fossiles. V. ces mots. (Desii.) ALAUDA (nom donné par Pline, à un oi- seau que les modernes rapportent à l'A- louette commune). OIS. — j\om latin de i'A- louelle. V. ce mot. (Lafr.) ALALDIDÉES. Alaudidœ { A'Alauda , alouette), ois. — Famille de l'ordre des Pas- sereaux et de la tribu des Conirostres de Cuvier. Nous la subdivisons en 2 s.-familles, celle des Alaudinées et celle des Anihusi- uées, renfermant les Anthusou Pipis. Quoi- qu'à la rigueur et en se renfermant dans les règles de la méthode , ce g. Anthus ne dût cas figurer au milieu d'oiseaux coniros- tres , les rapports des esp. qui le compo- seol avec celles du g. Alouette sont si nom- ALA breux et si intimes , selon nous , qu'on ne pouvait les séparer, sans s'éloigner de l'ordre naturel , et qu'elles devaient au moins être groupées dans la même famille. Cet ancien nom d'Alouette de pré, donné à une des espèces les plus connues, est certai- nement la dénomination la plus naturelle et la plus vraie des Pipis; car en les comparant avec quelque détail, on est frappé de leur analogie avec les Alouettes. Parmi ces esp., il en est quelques unes, qui, telles que V Alouette sentinelle du Cap , l'Alouette jaune du Séné- gal, si voisiné de la première, notre Pipi- rousseline , forment évidemment , d'après leur bec plus fort ou la teinte de leur plu- mage, le chaînon entre les 2 g., et ont été placées, par divers auteurs, tantôt avec les Alouettes , tantôt avec les Pipis. Ces derniè- res ont donc de commun avec les Alouettes, quant aux formes, les ongles antérieurs courts et peu arqués, le postérieur plus ou moins allongé, peu arqué ou presque droit ; quelques unes des rémiges tertiaires pres- qu'aussi longues que les primaires; un plu- mage sombre, généralement couvert de mè- ches plus foncées, avec les pennes latérales de la queue en partie blanches; et quant aux mœurs, l'habitude de chanter en vo- lant et en descendant les ailes étendues, de se tenir souvent à terre, d'y nicher, d'y pondre des œufs grisâtres, tout couverts de petites taches et de petites lignes plus foncées, olivâtres ou roussâtres. Elles s'en éloignent toutefois, en ce que la plupart se perchent et se tiennent dans les prairies , les vergers, et non dans les plaines , ce qu'exprime très bien leur ancien nom (ï Alouettes de pré. Les nom- breux rapports que nous venons d'énumé- rer nous paraissant donc des rapports d'af- linité bien plus que de simple analogie, nous nous sommes décidé , au risque de nous éloi- gner un peu des règles méthodiques , à rapprocher les 2 g. dans la même famille, et comme s.-familles , sous le nom A' Alaudi- nées ou Alouettes arvicoles, et d'Anthusi- nées ou Alouettes praticoles. Les caract. de la famille sont : Un bec va- riant singulièrement dans sa forme , ou co- nique et non échancré, et alors, tantôt pres- que droit et un peu grêle , tantôt fort éle- vé et arqué en dessus, tantôt allongé, mince, et arqué dans toute sa longueur, ou mince en alêne et échancré; des pattes organisées ALA pour lu marche, avec l'ongle posléricur tou- jours plus ou moins allongé, droit ou pou courbé, et les ongles antérieurs courts; ai- les longues , moyennes ou courtes , à rémi- ges secondaires et tertiaires arrondies et échancrées à leur extrémité; quelques unes de ces dernières atteignant presque l'ex- trémité des primaires; plumage généra- lement sombre, roussûlre ou roux olivâtre, avec des mèches plus foncées et les rcdrices latérales en partie blanches. Voyez les 2 s.-familles Alaudinées et Antlimiuées. • (Lafr. ) • ALAUDIXÉES, Alaudinœ. ois. — C'est, dans la classification de Swainson, une des «.-familles de sa famille FrinijHUdw. (Lafr.) * ALALDIIMÉES. yilaudinœ ( ^Lauda , alouette ).* ois. — S.-famille faisant partie de la famille Alaudidées et ayant pour ca- ract. : Tète assez grosse , arrondie et un peu déprimée; bec très variable dans sa forme, non échancré , à pointe mousse ou conique , presque droit et un peu grêle, ou gros, élevé , comprimé et arcjné en dessus, ou très allongé , grêle et arqué dans toute sa lon- gueur ; narines en partie recouvertes par les petites plumes serrées et couchées de leur base; pattes d'oiseaux essentiellement mar- cheurs, à tarses de longueur moyenne, mais assez gros; doigts peu allongés, à articula- tions prononcées , totalement séparés dès leur base, les latéraux courts et d'égale lon- gueur; ongles presque droits, les antérieurs courts , les latéraux surtout qui sont égaux entre eux, le médian plus long, le postérieur souvent très allongé , droit oa presque droit; ailes aiguës ou sub-aiguës ou sub- obtuses, à premières rémiges souvent allon- gées et presque égales , ayant ou non la première penne bâtarde quelquefois de moyenne longueur; ou courtes, à rémiges tertiaires très allongées , atteignant presque l'extrémité des primaires; queue un peu fourchue ou terminée carrément; plumage généralement teint de roux ou de roussâlre, couvert de mèches plus foncées , avec les rectrices latérales bordées de blanc ou de roux pâle. Les Alaudinées sont répandues sur tout le globe. On a cru long-temps que dans le Nou- veau-Monde,elles étaient restreintes à l'Amé- rique du Nord, tandis que les .Vnlhusinées étaient communes dans celle du Sud ; mais iVLA 241 I nous avons reconnu, parmi les espèces rap portées de ce continent par M. d'Orbigny tt M.Gay,2 esp. d'alouettes du s.-g.6'?>///, dont l'une est VAloueiic mineuse de Azara, et l'au- tre est nouvelle. Les esp. de cette s.-famille offrent, non seu- lement dans la forme de leur bec , mais en- core dans celle de leurs ailes , tant de modi fications graduées, qu'il nous paraît presqufs impossible d'y établir des g. basés sur de bons caractères. Les plus apparents sont ceux qui se tirent de la forme du bec et qui ont de tout temps donné lieu aux ornithologistes de si- gnaler les o principales modifications dont nous avons parlé ci-dcssus; elles ont été indi- quées par Vieillot, par Cuvierctpar Lesson; mais la forme des ailes varie presque autant et avec autant de gradations que celle du ber chez la plupart des espèces, en sorte qu'en rapprochant les esp. à gros bec de notre Ca- landre, qui l'a effectivement tel, avec les ré- miges fort longues , elles en diffèrent to- talement par leurs ailes beaucoup plus courtes; et, chez l'Alouette bateleuse à bec moyen , nous trouvons des ailes singuliè- rement courtes et arrondies. Il en est de même des esp. à bec grêle , comme notre Al. an'c)isi\, qui présentent éi,'alement la plus grande disparité dans leurs ailes tantôt pour- vues, tantôt dépour\ues de première penne bâtarde, avec les premières rémiges ou très longues ou moyennes. N'osant donc adop- ter tous les g. de M. Swainson , nous nous contenterons d'abord des 3 qui répondent aux 3 modifications principales .du bec et qui sont : Aloaelle {A. arimsit, type); — Calandre ( Calendula ) Swains. ou Alouet- te à gros bec (type, Y Alouette à gros bec da Levaillant, notre Calandre). M. Swainson place à la suite les s. -genres Mirafre (31i- rafra), Horsf. et Braconyx , Swainson; ce dernier s. -genre ayant pour type \'A- louette bateleuse de Levaillant. Ces 2 s.- genres diffèrent principalement de notre Calandre en ce qu'ils ont les rémiges très courtes et l'aile très obtuse. Il nous pa- raît indispensable d'y joindre , comme 3""" s. -genre, le g. 3Iegalo!is ou Pyrrhulauda de Swains., ayant pour types le Gros bec croisé et le Gros bec oreillon blatx de Tem minck. M. Swainson les range dans sa s.- famille des Pyrrhuimœ; mais ces oiseaux, *i ongle du pouce droit , à tertiaires aussi Icn- 242 ALA ALB gués que les primaires, nous ont toujours paru, comme à M. Lichtenstein (Calai.), de ver! tables Alouettes, se rapprochant singuliè- rement,par leurs doigts et par leurs ongles fort courts, del'^l. brachydactijla ou Calandrelle, et le colonel Sykis a fait connaître , dans les Proceed. 1802, p. 94, queceFringillacruci- tjera de l'Inde a l'étrange habitude de se te- idr à terre sur les routes élevées, et de ne s'envoler que lorsqu'on est près de marcher sur lui ; qu'il ne se perche jamais , et que ses mœurs l'éloignent du g. Fringilla; détails ijui viennent encore à l'appui de notre sen- timent. Le 3°»' g. est celui de Sirly, Lesson [Cer- thilauda, Swainson); type, VAloueitcSii'lii de Levaillant. M. Swainson, qui a fait de VA- louelte sentinelle, Vaill. , son g. Macronyx, et du Pipi roussellne celui A' Aijrodroma , les a retirés des Anihus où on les plaçait généra- lement, pour les mettre avec ses Alaudinœ. Tout en conservant ces 2 g., il nous semble plus naturel de les laisser dans notre s.-fa- mille des A nthusiiice, dont ils ont l'ensemble descaract.de forme et les mœurs,etdontilsne diffèrent que par un bec plus fort et la couleur roussâtre de leur plumage. Nous les consi- dérons positivement comme un petit groupe de transition qui lie les Anihusinées aux Alaudinées. V. les mots Alouelle , Calandre et iSirly. — Comme nous l'avons dit plushaut, ia forme des ailes varie beaucoup suivant les espèces. On peut cependant poser en thèse générale que , chez toutes nos esp. euro- péennes, elles sont toujours longues, à rémi- ges primaires allongées, à penne bâtarde nulle ou tri s petite; les primaires dépassant toujours notablement les tertiaires à leur extrémité ; tandis que, chez presque toutes les esp. africaines et indiennes, l'aile est sou- vent arrondie , les primaires de longueur moyenne ou courtes , les tertiaires aussi lon- gues ou presque aussi longues qu'elles à leur extrémité , et la penne bâtarde égalant sou- vent la moitié de celle qui la suit. (Lafr.) *ALAL"S. Alaiis (âXxôç , aveugle), ins. — G. de l'ordre des Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, tribu des Élatéridts, établi par Eschscholtz qui lui donne pour taract. : Tarses dépourvus de pelotes , for- tement soyeux ou velus en dessous ; on- gle» simples; front défléchi, le plus souvent plan ou concave; carène frontale très (ine. Lames pectorales lancéolées, non subitement dilatées en dessous ; thorax entier en des- sous, avec l'écusson oblong. Ce g. figure dans le dernier catal. de M. Dejean, qui y rap- porte II esp.-, 10 exotiques et I delà Russie méridionale; nous citerons seulement comme type , VElaier oculauis de Fabricius. (D.) •ALAUSTEIIV. MIN.— ;^. Alunite. (Del.) ALBACORE A. poiss. — Corruption du mot Albacoreita , sous lequel Pison a représenté un Thon ( '/'Ir.inuus halleaiu.^, au vol. Poiss., viii, p. i:;0), et qui a été ensuite appliqué par les AnglsBs à plusieurs esp. de Scombé- roides. On lit dans quelques auteurs Albi" con-e au lieu d'Alùacore; mais c'est évidem- ment une faute d'impression. (Val.) ALBAïilE CALCAIRE (à/aÇaurpoç , albâ- tre). MIN. — Ce que Pline dit de V Ala- bastrite {F. ce mot) paraît se rapporter plus spécialement à la substance que l'onnomm»; aujourd'hui albâtre calcaire ou albâtre orien- tal. C'est une variété de calcaire, d'une belle demi-transparence , et formée de couches successives, ondulées, qui se dessinent en veines à la surface. Sa cassure est imparfai- tement cristalline et comme striée; sa cou- leur est le blanc-laiteux, un peu roux, ou jaune de miel. On le distingue de Valbâtre- gypseux, en ce qu'il est assez dur pour rayer le marbre blanc, et que, par l'action d'un acide puissant, il se décompose en faisant une vive effervescence, tandis que l'albâtre gypseux, beaucoup plus tendre , se laisse rayer par l'ongle et n'est point attaqué par les acides. On donne le nom d'A. oriental à l'albâtre calcaire dont les couleurs sont vi- ves, la translucidité parfaite, et qui est sus- ceptible d'un beau poli. Tel est celui que les anciens tiraient de l'Egypte, sous le nom de marbre onyx, et dont est faite la statue égyptienne que possède le Musée royal de Paris. On a trouvé à Montmartre, prés de cette capitale, un albâtre d'un beau jaune de miel, tirant sur le brun, dont on a pu faire quelques coupes d'un assez bel effet; mais il y est rare , et toujours en masses peu volumineuses. (Del.) ALBATRE gypseux. min. — Cet albâ- tre appartient à l'espèce minérale qu'on nomme Gj/pse (sulfate de chaux hydraté). Il perd promptement sa transparence, quand on le soumet au feu , et se change en plâtre. Il est beaucoup plus tendre que l'albâtre cal- ALB ALB 243 cairp ; ce qui fait que le moindre rrollciiienl Kuflil pour lui enlever son poli et son éclai. Il on'.esouvenlia blancheur la plus parfaite, (|uoiquc cette qualité ne lui soit point essen- tielle ; et c'est à celte variété que se rapporte l'expression proverbiale ùlanc comme l'ulbâ- ire. Celui que l'on trouve à Volterra, en Toscane , et que l'on travaille à Florence, est remarquable par la finesse de son grain , son blanc de lait et sa douce Iranslucidité; on en fait des vases, des lampes, des pendules, .et de petites statues. A Lagny-sur-Marne , près de Paris, sont des carrières d'un albâ- tre veiné, de couleur grise ou blanc-jaunà- Ire, qui s'exploitent a\ec avantage; on en fait des pendules, des socles et des revê- tements de cheminée. (Del.) ALBATROS. Z>»omœrfea , L. (corruption d'albams, vêtu de blanc 1. ois. — G. de l'ordre des Palmipèdes , de la famille des Longipennesou Grands-\oiliers de Cuvier, et de celle des Siphorins de Vieillot. Ce g., réuni au genre Pétrel, nous parait former un groupe ou une s. -famille des plus natu- relles , tant d'après la grande analogie de leurs formes et surtout de leur bec, que d'a- près la conformité de leurs mœurs. Nous donnerons donc à cette s.-famille le nom de Siphorinées [Siphorinœ. K. ce mot). Les ca- ract. du g. sont : Bec très long, très robuste, suturé, assez élevé, droit, comprimé; man- dibule super, à arête arrondie, sillonnée de chaque côté dans presque toute sa longueur, fléchie vers lesdeux tiers, puis relevée, enfin fortement recourbée et crochue à la pointe; mandib. infér. droite , un peu dilatée verti- calement à son extréniité, et tronquée de ma- nière à s'emboiter dans le crochet puissant de la super.; leurs bords internes coupants, surtout vers l'extrémité, et s'emboîtantlesuns danslesautresau moyen de rainures internes assez profondes; narines tubuleuses, en forme de rouleaux courts, couchées dans le sillon latéral du bec et couvertes en partie anté- rieurement à l'orifice de ces tub,es, et en partie latéralement sous un repli qui leur est contigu , environ au quart de la distance du front à l'extrémité. Pieds courts; tardes réticulés; point de pouce; les 3 doigts antér. réunis par de larges membranes entières ; les latéraux bordés d'un rudiment de peau en forme de bande ; cette peau réticulée , ainsi que le dessus des doigis eu majeure partie scuiellés; d'ailleurs, ongles faibles et presque droits. Ailes sur-aiguës , très lon- gues par suite du très grand développement de Vliumertts et de l'avant-brus , à rémiges primaires et secondaires courtes , ce qui les iv'id fort étroites. Queue courte, ne dépas-- saut pas ou dépassant peu la pointe des ailes. Les Albatros sont les géants des Palmipc-- des. Malgré leurs énormes proportions, qui les ont fait nommer par les navigateurs Mou' ;')/;,v du Cap, Kaisseaitx de guerre ^ ils sont doués du vol le plus facile et le plus vigou- reux en même temps. C'est ainsi qu'on le.s voit, tantôt se balancer avec grâce au-dessus des vagues, ou les effleurer en suivant leurs ondulations pour y saisir les petits animaux qu'elles amènent à leur surface, tantôt vo- ler, dans les tempêtes, contre le vent le plus violent, sans effort et sans que leur vol en paraisse ralenti. Dans toutes ces circonstan- ces , ils semblent ne faire que planer, et l'on ne s'aperçoit pas qu'ils impriment le moin* dre battement à leurs ailes. Ce sont de tous les Oiseaux pélaglens ceux qui, sans nulle comparaison, s'éloignent le plus des côtes, et on les rencontre â des dislances immenses de toute terre. Ils n'habitent que les vastes mers du Pôle austral, en dehors du Tropique du Capricorne, ou les mers de l'Océan paci- lîque septentrional, dans les parages de la Chine et du Japon. Butlon et Vieillot d'après lui, avaient an- noncé que, malgré leur énorme taille, ces Palmipèdes ne se nourrissaient que de petits animaux marins et de Zoophyles mucilagi- neux. On a dit depuis qu'ils enlevaient une grande quantité de poissons, en rasant les Ilots, et qu'ils faisaient surtout une grande consommation de iioissons volants, qu'ils saisissaient hors de l'eau ; ni.'.is M. Gainiard a remarqué que, dans des parages où le bâ- timent qu'il montait était entouré de ces poissons, ainsi que de Méduses, de Bipho- rcs, de Physales et d'autres mollusques, on n'avait jamais trouvé dans l'estomac des Al- batros qu'on y avait tués, aucuns débris de poissons ni de mollusques, mais bien de Cé- phalopodes, tels que des Sèches et des Cal- mars. M. Temminck, dans son intéressant article sur les Albatros [PL col.), cite les passages do plusieurs voyageurs qui les ont rencontrés [i.ir bandes sur des cadavres de Cétacés, de 244 ALB ALB Phoques et autres grands animaux marins, les dépeçant et se gorgeant de leur chair déjà corrompue. On pourrait conclure de ces divers récits, que les Albatros ne sont point piscivores; que les seuls animaux vivants qui font partie de leur nourriture sont des Cé- phalopodes, et qu'en général, le fond de leur nourriture est la chair déjà corrompue des grands animaux marins. La forme de leurs ailes dont l'humérus et l'avant-bras sont si prolongés, celle de leur bec assez analogue à celui des Vautours, sur- tout des Caiharies et des Perowptères , l'ha- bitude de se gorger de nourriture, comme ces oiseaux, au point de ne pouvoir ni prendre leur essor ni fuir en nageant lorsqu'on les ap- j)roche(et dans ce cas , leur seule ressource consiste à rejeter avec cfl'ort leurs aliments) , (ous ces rapports nous font envisager les Al- batros et même les Pétrels comme de véri- tables Vautours de l'Océan, destinés à pur- ger les mers des animaux morts et plus ou moins putréfiés qui flottent à leur surface. Par suite de l'immense faculté de vol qui leur permet de les parcourir dans tous les sens , et à des distances énormes de toute terre, ils rencontrent aisément ces cadavres flot- tants, qu'ijj ont probablement la faculté de sentir de très loin. En efl'et , l'ouverture de leurs narines , que proîègcnt un tube et un repli latéral , tendrait à faire croire que chez eux, le sens de l'odorat est doué d'une grande perfection, comme chez les Vautours, parmi lesquels les Cathartes nous offrent une ou- verture de narines sous une arcade com- mune , un peu analogue à ce qu'on voit chez les Pétrels. C'est surtout au-delà du Tropique du Ca- pricorne, vers le 35"" degré de latitude Sud que l'on commence à rencontrer les Alba- tros, et c'est vers le 40"'* qu'ils sont le plus nombreux. Ils paraissent ne se rappro- cher des terres qu'à l'époque de leur re- production. L'île Tristan d'Acunha , située au 3S"" degré , est un des points quils choisissent de préférence, et où le voyageur Dougal-Carmichael a pu les observer à loi- sir. Il en reconnut 3 esp. distinctes, l'exu- lans, le chlororhynchos et le fuliginosa , cou- vant dans cette île. Cette dernière esp. s'y trouvait surtout en grand nombre; les nids, très rapprochés les uns des autres , pou- vaient être évalués à plus de 100 dans un \ espace d'un acre environ. Ces nids étaient construits avec de la boue, et élevés de terre de5àG pouces seulement. Ceux ù\i chloro- rhynchos, pyramidaux et plus élevés de 10 à 12 pouces environ, étaient plus isolés dans les ravins des montagnes, h'exulaiis ne se donne aucune peine pour construire le sien; ce n'est le plus souvent qu'un endroit sec, un peu concave pour que l'œuf n'y roule pas. Tou- tes ces esp. ne pondent jamais qu'un seul œuf, blanc, très gros, singulièrement oblong et d'égale grosseur aux 2 bouts. Les petits sont nourris très long-temps par la mère et se tiennent chacun sur leur petit monticule delà manière la plus grotesque, ne parais- sant nullement effrayés de l'approche des hommes, retournant incontinent se poster sur leurs nids si on les en tire , et ne se défendant pas autrement qu'en lançant de leur estomac un déluge d'huile fétide. Dans l'usage de dégorger les aliments à leurs petits et dans l'obligation de courir l'espace de 20 à 30 toises avant de pouvoir prendre leur essor, ces oiseaux ont encore avec les Vulluridécs , de nouveaux rapports qui nous confirment de plus en plus dans l'idée que notre s.-famille des Siplwrinées est sur l'Océan le représentant de l'autre sur les continents , et constitue un groupe voisin seulement de celui des Larinées , mais bien distinct de tous les autres Pal- mipèdes. L'esp. la plus forte comme la plus généralement connue , est V Albatros com- mun, Wc\\\. [Diomcedea exulans , L.) , que M. Temminck propose de nommer Alo. mou- ton , à cause de cette dénomination vul- gaire de 3Iouton du Cap , adoptée depuis long-temps par les navigateurs , parce que ce n'est guère qu'à la latitude du Cap de Ronne-Espérance que l'on commence à l'a- percevoir. Quatre autres esp. sont avec celle- ci tout ce qu'on en connaît jusqu'à ce jour, d'après Temminck qui les indique et en a figuré quelques unes {Pi. col.). (Lafr.) ALBEIV [Albus , blanc), min. — Nom donné par Petzl à un tuf calcaire incrustant et de formation récente, dont il existe des cou^ cbes considérables près d'Erding, en Ba- vière. (Del.) ALBERGAME DE MER. zoopii. — Nom donné par Rondelet à une production marine qu'on doit supposer être un Alcyon ou une Lobulaire. (Duj.) ALB ALB 24') ALBERGE. bot. pu. — Nom d'une variélé (ie r\bricolier. (Sp.) ' XLtiERTX. yllberia, E. Meycr (Dédié a Albcrtus Magnus, ancien naturaliste), bot. i.,i. _G. de la famille des Ruhiacées, tribu des Gardéniécs. Suivant M. E. Mcyer {Liii- naea , 1838, ro/. 12 , p. 25S) , ce g. a beau- coup de rapports avec les Mussœnda , mais il en dilTére : 1° par le cal., dont les 2 la- nières latérales sont plus grandes que les trois autres; 2" par une cor. à gorge nue, et à limbe court, dressé; 3" par un péricarpe sec, couronné de toutes les lanières cali- rinalcs et ne renfermant que 4 à6 graines. — Ce g. n'est fondé que sur une seule esp. , découverte en Caffrerie par M. Drège. (Sp.) •ALBERTIA (Nom propre....), syst. — G. de SystoHdes établi par nous , pour un ver parasite des Lombrics et des Limaces, et voisin des Rotifères. Il est vermiforme, contractile, nu , pourvu d'un appareil inan- dibulaire articulé, et présente en avant une pièce frontale, tantôt saillante en forme de capuchon , tantôt rétractée et laissant voir la bouche ciliée. Il est aminci en arrière et terminé par une queue courte, conique. — La seule esp. connue {A. verniiciilu.s) est longue d'un 1/2 millimètre environ ; elle est vivipare et renferme ordinairement 2 ou '> oeufs ou fœtus, plus ou moins développés {f^. Aiut. scnnl. t.ix sept.iSiS). (Dcj.) ALBERTIMA (nom d'homme). r.«-fo;, cerf). MAM. — Nom donné par M. de Blainviile à une section du groupe des A^'TILo^ES. (I. G.-S.-H.) * ALCÉMÉROPE. Alcemeropus [Alcedo , Martin-pêcheur; merops, g épier), ois. — G. formé par M. Is. GeofT.-St-Hilaire, aux dépens du g. Guêpier, répondant au ]yyciiorids,S\y., et ayant pour type le Guêpier-à-fraise , 3Ie- rops amR7««,Tem. (col.. 310). Sescaract. sont: Bec allongé , courbé dans toute sa longueur , presque quadrangulaire , avec l'arête super. légèrement et longitudinalement canalicu- lée. Pieds complètement syndactyles, à tarses très courts, à doigt externe presque aussi long que le médian et lui étant réuni jusqu'aux 2 tiers; l'interne beaucoup plus court etsoudé seulement jusqu'à moitié; une sorte de plante allongée et épatée; l'ongle du pouce, le plus petit de tous. Ailes sub-obtuses, à rémiges primaires courtes, dépassant à peine l'cxtré- ALC 253 mité des secondaires. Queue allongée , cou- pée carrément à l'extrémité. — Ce g. est tel- lement voisin du g. Guâpicr par ses formes extér. , que M. ïemminck l'avait confondu avec lui. Ses caract. dilïércnliels ne consis- tent cirectivcnicnt que dans celte légère rai- nure supcr-rostrale , car celui tiré de la forme des ailes un peu plus courtes et un peu plus arrondies, nous parait insignifiant, vu que, dans les vrais Guêpiers , nous trouvons 2 mo- difications de ce g , bien prononcées et plus distinctes , aiguës ou même sur-aiguës, avec la i'' rémige presque nulle dans les esp. à queue à filets, sub-obluses dans celles à queue coupée carrément ou échancréc, d'où il résulte une différence d'ailes bien plus marquée entre les 1'^" cl les secondes, qu'en- tre celles-ci et les Alcéméropes. Mais des ha- bitudes nocturnes ou crépusculaires analo- gues à celles des Engoulevents et distinctes de celles des Guêpiers, autorisent , à plus juste titre, selon nous, la séparation généri- que des Alcéméropes. M. Swainson en a for- mé son g. Nijciiornis , mol qui exprime bien leur caract. de mœurs. A l'esp. type, le Gaê- pier-à- fnii.se, vient s'enjoindre une seconde, remarquable comme elle par la rainure su- per-rostrale etlafraise gutturale, mais qui en diffère surtout par la couleur de cette fraise et par celle du front, qui sont d'un bleu glau- que et non rouge vermillon et rose violacé comme chez la première. C'est le Merops AiheHoni , Will. Jard. ou JVycUoniis cœm- leus, Sw. (///. Orn. 2 , pi. 58). Le 1" habite Sumatra, le second l'intér. du continent de l'Inde. (Lafr.) ALCES (à!ixy)', élan), mam. — W. Ogilby a cru devoir faire de l'élan [Cervus Alces des auteurs) un g. particulier, qu'il place dans sa famille des Cervidées , ordre des Rumi- nants. Voici les caractères qu'il lui attribue {Proceed. Zool. Suc. Lond., IS^G) :.Cornes palmées, caduques, existant dans le mâle seul. Trompe nulle. Interdigitalcs grandes. Follicules inguinaux nuls. Mamelles 4. — Le type de ce g. serait V Alces machtis [Cer- vus Alces). Le nom de Machlis , que Pline donne à l'Élan, n'est probablement qu'une altération latine de son nom celtique Elk. /^.Cerf. (C. d'O.) ALCIIAIVDES. l'oiss. — Mot probable- ment d'origine arabe , et que Bonnelerre a écrit , par une faute de copie , Alcandes, or- 254 ALC ALC thographe abusivement reproduite depuis dans tous les Dictionnaires. On le trouve dans Cuba {Horuis saniialis, 98). Il est cité avec celui A'Abremon pour un poisson très soigneux de ses petits, qui s'attache aux na- vires et les rend immobiles. Ces deux der- nières particularités ont fait rapporter cette dénomination à YEchene'is , et quoique rien ne soit moins certain, les naturalistes ont suivi l'auteur de l'Encyclopédie. (Val.) ALCHIMIE [alchemia ; étym. arabe, tirée de xi.u^E'a, chimie). — Cette science, qui nous est venue par les Arabes , lesquels l'avaient eux-mêmes empruntée aux Grecs comme toutes leurs connaissances, comprenait d'a- bord l'ensemble de toutes les connaissan- ces chimiques et physiques; tandis qu'aujour- d'hui ce nom ne s'applique plus qu'à une science qu'on regarde comme illusoire , et dont on ne peut s'occuper sans ridicule. Le but de notre article est de prouver que ce préjugé, comme tant d'autres, n'est fondé que sur l'ignorance. Nous considérons l'Alchimie sous trois points de vue : 1. son histoire , 2. ses procé- dés, 3. l'opinion qu'on doit s'en former, et l'étal actuel de la science. 1. Histoire. Chercher à fixer le lieu et l'é- poque où l'Alchimie a pris naissance , se- rait un travail au^si fastidieux qu'inu- tile. Toutes les probabilités se réunissent pour indiquer l'Egypte comme le berceau de cette science et de beaucoup d'autres ; et Hermès a reçu , dans ce pays , les honneurs divins, pour s'être présenté comme possé- dant la science qui donne la richesse et a santé , seuls éléments de bonheur pour la plupart des hommes. Les livres attribués à Hermès sont nom- breux : St.-Clément d'Alexandrie [Sirom., l. 6) dit que de son temps on en connaissait encore 42. Si les deux ouvrages attribués à Hermès et qui sont parvenus jusqu'à nous [Pijmandre et la Table d' Emeraude), ne sont pas textuellement de cet auteur, ils contien- nent au moins la doctrine qui lui était attri- buée en Egypte, au commencement de notre ère. Cinq cents ans avant cette époque , au rapport de Sénèque {lib. xiv, Éimt. 19), Dé- mocrite d'Abdère cultivait l'alchimie. Les prêtres égyptiens conservèrent long-temps le dépôt de ces connaissances ; mais Dioclétien , s'imaginant que les fréquentes révoltes de l'Egypte ne se renouvelaient qu'à l'aide de l'argent que fabriquaient ces prêtres, ne trouva rien de mieux que de faire brûler les livres et détruire les collèges, V. Paul Diacre {in p^ita Diocletiani) , Orose (cft. xvi, /. 7), et Suidas (au mot Chcmia). Parmi le grand nombre de manuscrits que possède la Bibliothèque royale sur cette ma- tière, on en trouve un de Synésius (évêque de Ptolémais en 4iO) , qui contient une ex- position de la doctrine et un commentaire, adressés à Dioscorus, prêtre de Sérapis. L'o- rigine toute sacerdotale et sacrée de la phi- losophie hermétique, est démontrée par le serment qu'on exigeait des adeptes, de ne rien révéler au vulgaire , ainsi qu'on le voit dans les Épîtres de Synésius, et notamment dans la 142""^, où il réprimande sévèrement Herculianus d'avoir parlé trop clairement des secrets de la philosophie qu'il lui avait révélés. Tous le» philosophes grecs, et entre autres Zozime au v"' siècle, continuèrent leurs travaux jusqu'à la prise d'Alexandrie par les Arabes en 640. Alors les arts et les sciences disparurent devant ces féroces envahisseurs ; et ce n'est que dans le xi"" siècle qu'on re- trouve des traces de la science chez les Grecs et les Arabes eux-mêmes. De tous les Alchimistes arabes, le plus an- cien est incontestabl ment Geber ou Giaber; car tous les auteurs le citent et il n'en cite aucun. De ses nombreux ouvrages , trois seulement sont parvenus jusqu'à nous; un autre est resté en manuscrit à la Bibliothè- que royale. Si ces livres ne révèlent pas le se- cret hermétique (ce qu'au demeurant aucun livre ne fait), au moins ils nous prouvent que la Chimie était très cultivée à cette épo- que. Dans son ouvrage intitulé : de Invesii- gatione perfeclionis mclallorum , on trouve trente-trois préparations chimiques, dont le détail est fort intéressant. Un autre de ses ouvrages, son Tesiamenl , contient dix-huit préparations de l'or et des métaux , pour les approprier à l'œuvre. Ces préparations dif- fèrent peu de celles qu'on fait subir aujour- d'hui à ce métal pour l'épurer ou l'oxyder. Il est l'auteur de la découverte de l'acide sul- furique, ou , comme on l'appelait , V huile de vilriol. Le x""" siècle nous foiirnit Al-Faraby, sa- vant homme , dont les ouvrages manuscrits ALC suiil à la Bibliothèque de Leydc. Cent ans plus tard, parut Avicennes , qui , dans son Traitt'^ de Couffclalionc cl Couglutinaiione La- piitimi , parie du fer inéiéoruiiie , avec lequel on a fait des épécs.el donne une théorie des snulhvements comme cause essentielle de la formation des montagnes (Theatr. chimie, tom. IV, p. 884). Ce ne fut qu'au xiii"" siècle, que la science hermétique pénétra dans l'Occident avec le retour des croisés. Vers cette époque, nous trouvons Roijer Bacon en Angleterre, Ar~ nnuld de F'illcnenve , Citristoplie de Paris et Jitipescissa en France; Alben-le- Grand en Allemagne; saint Thomas d'Aquin en Ita- lie; et enfln en Espagne , le fameux Baij- moud Liille qui vint en France pour étudier sous Arnauld tt Roger Bacon. Le premier ouvrage que l'on trouve vers cette époque n'appartient cependant à aucun de ces phi- losophes : c'est le Traité A' Arthéphins , plus ancien que Roger Bacon , puisque celui-ci le cite, mais postérieur à Morien, qu'il cite à son tour. Nous n'en parlons que parce qu'il est le seul entre tous les écrivains regardés comme adeptes, qui se soit prononcé sur la longévité que peut procurer la médecine hermétique. Il annonce qu'il écrit ayant plus de mille ans («cj cum per mille atinos aul cir- ciler , qui jam transierimt super me a ualivi- tale met, gratia colins Dei omnipotenlis, et uw hujus mirabilis qiiintœ csseniiœ). Tous les au- tres auteurs affirment que la médecine peut mener un homme jusqu'au terme le plus éloi- gné que sa constitution comporte en l'affran- chissant de toutes les infirmités qui sont le cortège de la vieillesse; mais aucun ne sup- pose que ce terme puisse être dépassé , plu- sieurs même assurent le contraire ; et Roger Bacon déclare très explicitement à ce sujet qu'il n'y a ni remède ni régime contre l'an- tique corruption de nos parents que nous apportons en naissant. Ce même Bacon est un des Alchimistes les plus remarquables. Né en 1214 en Angle- terre, il a fait plusieurs découvertes de la plus haute importance. Son Traité [de Spe- culis) fait connaître la nature des verres à surface courbe, à l'aide desquels il brûlait des matières à distance. Son travail sur la perspective prouve des connaissances en op- tique. Il parle de la réfraction el de la ré- flexion de la lumière, et décrit la chambre ALC 255 obscure et la thé^)rie des télescopes ; mais sa découverte la plus populaire est celle de la poudre à canon qu'il décrit ainsi : Sed ta- men salis pelrœ luru mope can ubrk el sulphu- ris ; el sic faciès tonitru el corruscalionem , si scis arti/idum [Hacon, de Secrelis operibus, cap. xi). Les mots : luru mope can libre sont l'anagramme de carbonum pulvere. Après les hommes dont nous venons de parler, parait en France le plus populaire de tous, Nicolas Flamel. En i;i57, il était écri- vain public. Un vieux livre d'Alchimie, qui avait appartenu à des juifs, lui tomba entre les mains. Il fit le voyage d'Espagne pour avoir l'explication de ce livre; et, de retour en France, il se mit à l'ouvrage, et fit sa première transmutation le 17 janvier 1382. C'est un des philosophes les plus naifs : il ra- conte que sa femme Pernelle l'aidait daus ses travaux. Les peintures qui , jusqu'à la fin du dernier siècle, décoraient les vitraux du char- nier des Innocents, contenaient la descrip- tion hiéroglyphique de l'œuvre. Flamel en a donné la description avec commentaire. Le XV'»'' siècle fut ( ncore plus fécond que le XIV"'"' en philosophes hermétiques; les plus illustres sont Basile Valentin,Isaac Hol- landais, Georges Ripley et Trévisan. Les ar- tistes deviennent si nombreux dans les xv"» el XVI'"'' siècles, qu'il est difficile de faire un choix. Il y en a cependant un qui les do- mine tous et dont nous devons parler : c'est Paracelse. Cet homme, né près de Zurich, en 1493, se livra de bonne heure à la pratique de la médecine; on lui doit l'emploi de l'o- pium et du mercure , et en général des pré- parations chimiques. Vers le milieu du xyii""*" siècle , l'Angle- terre produisit l'homme que l'on peut regar- der comme le dernier des adeptes de l'an- cienne école; c'est lui qui ferme la longue série d'hommes étranges dont nous avons cité les principaux : nous voulons parler d'I- rénée Philalèthe. Son nom, sa personne, sa vie, ses ouvrages, tout est chez lui une énigme indéchiffrable. On croit que c'était le même que Thomas Waughan,que Starkey avait connu en Amérique, où Philalèthe avait été de bonne heure. Beccher, le maître de Stahl , et Glauber, sont, parmi les Allemands, les deux derniers chimistes qui aient osé avouer publique- ment leurs travaux sur l'Alchimie. Glauber 256 ALC a beaucoup écrit, et on lui doit un sel qui porte son nom : c'est le sulfate de soude , fort employé dans les arls et en médecine. A compter de ces deux hommes , la mé- decine et l'Alchimie se séparèrent. Condam- née à l'obscurité , cette dernière n'en a pas moins continué sa carrière, et, de temps en temps, quelques adeptes dévoués n'ont pas craint de se livrer au ridicule en venant pro- clamer l'existence perpétuée d'une science que l'on regarde généralement comme per- due avec tant d'autres. Le dernier de ces adeptes est le docteur James Priée, membre de la Société royale de Londres et chimiste distingué, qui a publié, sous le titre de: Relation de plusieurs expériences faites sur le mercure y l'or et l'argent, à Cuilfort, en mai 1781 , dans le laboratoire du docteur James Priée, une sorte de procès-verbal.constatant, qu'en présence des magistrats et des per- sonnes notables de la ville, entre autres de lord Palmerston , on a fait une série d'expé- riences dans lesquelles on a converti du mer- cure en or et en argent, selon la nature de la poudre que l'on employait. Dans une de ces expériences, 12 grains de poudre blanche ont produit GOO grains d'argent, et deux grains de poudre rouge ont produit l20 grains d'or. Cette relation est imprimée tout au long dans le Mercure de France (février 1783). Nous n'irons pas plus loin dans l'exposi- tion des faits; ce qui précède doit suffire pour prouver que tous les hommes dont nous ve- nons de parler n'étaient pas des insensés ou des fourbes :ce sont simplement des hommes persévérants , opiniâtres , si l'on veut, qui , étant convaincus soit par les faits , soit par leurs lectures de la réalité de la science, ont consacré leur vie à son étude, dans l'espoir, souvent déçu il est vrai , d'arriver à la pos- session des deux plus grands biens : la ri- chesse et la santé. Mais quelles matières employèrent- ils? quelles préparations leur faisaient-ils subir ? et le travail terminé, comment employaient- ils d'une manière utile le résultat obtenu .^ C'est ce que nous allons tâcher de faire com- prendre dans le paragraphe suivant. IL Des madères et des procédés de l'œuvre. Tous les philosophes s'accordent en ce point , que Vor et le mercure sont les deux métaux sur lesquels ils doivent travailler. Quelques uns ajoutent une troisième sub- ALC stance, l'esprit universel; cc sonl ceux qui suivent la voie humide, et qui généralement habitent les pays chauds. Ceux qui vivent dans le nord suivent plus particulièrement la voie sèche : on verra pourquoi. Jlais on se tromperaitgrossièrement si l'on unissait sim- plement l'or au mercure pour en faire un amalgame : on le cuirait des années entières, comme a lait Rob. Boyle , qu'il n'en résulte- rait que de l'or et du mercure amalgamés. Les philosophes se hâtent d'ajouter : Nos mé- taux sont vifs , et les métaux vulgaires sont morts; l'or vulgaire, cependant, est la mi- nière de notre or, comme le mercure vul- gaire est la minière de notre mercure. Pour que ces métaux puissent nous servir, il faut les réduire à leur première matière; Hoc opus, hïc labor est , et ce grand travail ne peut se faire qu'à l'aide de Yesprit universel, de Yume générale du monde; c'est de l'air qu'il faut extraire l'ai- mant qui doit attirer cet esprit universel : ^er générât magnelem , magnes vero generut vcl apparere facil aerem nostrum. Est in aère occultas viiœ cibus , etc., etc. Or, c'est cette humidité aérienne qu'il faut recueillir au moment de son apparition dans l'atmo- sphère, et avant qu'elle ne touche à aucune substance ; cardés qu'elle est eu contact avec une plante, elle a perdu son caractère d'uni- versalité, et ne peut plus servir à l'œuvre. On devine qu'il s'agit de la rosée ; mais ce n'est pas la rosée de nos climats froids : c'est la rosée des pays chauds , qui , par une éva- poration ménagée, laisse un résidu de 10 à 12 pour cent de sel ; tandis que dans le nord on en obtient à peine 2 pour cent. Ce sel, qui est un nitrate de potasse ou un nitrate de soude sur les côtes de la mer, disparaît en- tièrement si l'on recueille la rosée sur des plantes. C'est ce sel qui , après avoir subi plusieurs préparations, dont quelques unes sont assez curieuses, sert à attirer l'esprit universel à certaines époques de l'année, et dans des circonstances atmosphériques par- ticulières. La purification de ces trois sub- stances est ce que les adeptes appellent les travaux d'Hercule. Alors on ne compte plus les jours et les nuits ; on ne quitte le labora- toire que quand une opération est terminée, et elle dure souvent plusieurs jours. Ces tra- vaux préparatoires, auxquels un homme seul ne saurait suffire, se prolongent quel- ALC (]iicl°ois pciiilanl un an , mais au moins pen- dant six mois. Tout ce long travail doit donner en fésul- lal un triple produit : 1° un or exalté, rein- crtidé (ce sont les expressions consacrées) , pulvérulent, et qui doit se dissoudre en to- talité dans l'esprit de vin (comme preuve); 2° un mercure d'une limpidité et d'une flui- dité sans exemple : c'est Veau qui ne mouille paxlcsTnaiits ; 3" une eau visqueuse, limpide, et d'une transparence parfaite : c'est le lait de ta vierge, qui va nous servir à nourrir le nouveau-né. Arrivés à ce point, le reste, disent-ils, n'est plus qu'un travail de femme et un jeu d'enfant. Enfin il ne s'agit plus que de réu- nir les matières , de faire le mariage. Il y a dansd'Espagnet le fameux canon 58: Recipe virginem alalam, oplitnè lotam et mundalam , etc., que les philosophes regardent comme le vrai mode de faire la conjonction dont nous parlons. On prend un vase qui peut se boucher herméiiquemem , et d'une capacité assez grande pour que les deux tiers restent vides j on y met, dans des proportions re- quises, les deux matières solides, savoir: le serviteur rouge et la dame blanche, le roi et la reine, Gabriiius et Beiju, etc., etc., mille noms divers, et on y ajoute assez d'humidité pour que l'aridité stérile ne se manifeste pas. Tout bien clos et scellé, on dépose le vase dans un lieu secret , assez éclairé pour que l'artiste puisse voir le travail intérieur à mesure qu'il se développe , sans que le so- leil cependant puisse jamais le frapper. Le vase ainsi déposé, et qu'on appelle Yœuf, parce qu'il en a la forme , reçoit une chaleur qui ne doit jamais dépasser 32° R., ou la chaleur de l'incubation : tout serait perdu si la matière recevait de 40 à 50". Au bout de quarante jours de l'inhumation (quelques uns l'appellent ainsi), la matière devient noire, puis de plus en plus noire, ni- grum nigrius nigro. C'est le règne de Saturne, qui dure aussi quarante jours. L'humide s'élève dans le vase et retombe en gouttes : il pleut sur la terre. Au noir succèdent des couleurs très variées : c'est la queue de paon, le règne de Jupiter et de Junon, dont la du- rée est presque égale à celle de leur père ; un cercle blanc commence à paraître à la cir- conférence du vase, puis il augmente, et la totalité de la matière qui avait été noire T. I. ALC 257 devient blanche : c'est le régne de la Lune. Vient ensuite f^énus à la couleur citrine , laquelle passe successivement à l'orangé, puis au rouge coquelicot, puis à la couleur de rubis. C'est le manteau de pourpre qui recouvre le nouveau roi plus vaillant que son père. Quelques auteurs ne font mention que de trois couleurs principales : le noir, le blanc et le rouge : Tria pulcherrimorum florum in Itorto sapientium gênera perquirenda , imo in- venienda suni -. puniceae violœ , candens Idiuin cl purpureus immorlalisque arnarantus [Ar- can. Hermel. philos, canon. , lui). Un traité de chimie écrit dans ce style n'aurait pas aujourd'hui beaucoup de lecteurs ; a l'épo- que où celui-ci parut, en 1608, il fit l'admi- ration des amateurs de la science. Le plus diflicile est fait. On a alors la vraio matière delà pierre; et beaucoup d'auteurs, Artéphiusentre autres, ne commencent leur livre qu'à l'époque où nous sommes arrivés, sans faire mention de tout ce qui a dû pré- céder. La pierre, dans cet état, ne peut ser- vir encore ni pour la médecine ni pour la transmutation : afin de lui donner ces quali- tés, on recommence trois fois à l'humecter et à la cuire comme auparavant : coque et ite- rum coque, disent quelques auteurs; c'est là l'œuvre tout entier, en faisant allusion à cette dernière partie du travail. Au bout de ces trois réitérations ou rotations, comme on les appelle,on a la médecine, qui prend le nom d'élixir; lorsqu'on l'a fait dissoudre dans le même liquide et qu'on l'a tenue au feu pen- dant 40 jours , la couleur se fonce , et l'on a une liqueur couleur de grenat, dont quel- ques gouttes dans un véhicule quelconque, vin, bouillon, eau de plantes, sufTisent, disent les auteurs, pour guérir les maladies les plus invétérées. Lorsqu'il s'agit de la transmutation, on combine la poudre avec son poids d'or fin; on humecte et on remet cuire encore 40 jours ; et on a alors non seulement une poudre de projection très énergique, mais un levain des plus actifs. En résumé , on voit qu'il ne s'a- git que de faire absorber par de l'or conve- nablement préparé une proportion considé- rable de cette eau céleste, recueillie avec tant de précautions et conservée à l'abri de la lumière. C'est au moyen de cette eau que l'or devient un levain, et qu'il est rendu vé- 17 •258 ALC ALC gétatif ; de morl qu'il était on l'a rendu plus que parfait, vivant, afin qu'il put agir sur les métaux imparfaits et les rendre parfaits, ce qu'il ne pouvait faire s'il n'était seulement qua parfait lui-même. Nous disons un levain , car les auteurs considèrent la matière métallique comme identique, parfaite seulement dans l'or, im- parfaite dans les autres métaux, et n'ayant besoin que d'un levain pour atteindre la per- fection. Voilà ce que l'on peut démêler de plus ra- lionnel dans l'obscurité calculée qui règne dans les livres des philosophes hermétiques. Si les limites dans lesquelles nous sommes circonscrits nous l'eussent permis, nous au- rions pu faire connaître quelques modifica- tions importantes dans le travail général dont nous avons donné une courte esquisse. Nous terminerons par quelques lignes sur l'état actuel de la science tant en France qu'à l'é- tranger. III. Jiltai actuel de la science. Opinion des savants. Or ne se douterait pas que le pays de la terre où la science hermétique est le plus généralement cultivée, est le royaume des Birmahs, d'après ce que nous assurent les Anglais qui ont visité ce pays, depuis la conquête. Mais, sans aller si loin, occupons- nous de ce qui se passe chez nous. Bon nom- bre d'amateurs travaillent encore à Paris; et en 1832, il a paru chez Loquin une bro- chure sous le titre : Hennés dévoilé; mais l'auteur, en véritable adepte, est aussi obs- cur que les anciens. Nous sommos parvenu à découvrir cet adepte ; il a fait une transmu- tation en notre présence ; mais sa médecine n'étant pas arrivée à sa perfection, n'a pas pu l'empêcher de mourir l'année dernière , à l'âge de 70 ans. Sir Humphrey Davy pensait que les recherches hermétiques pouvaient avoir un résultat satisfaisant; mais M. Du- mas a été plus loin : voici ce qu'il dit dans ses Leçons de Philosophie chimique en par- lant de risomérie : « Serait-il permis d'ad- » mettre des corps simples isomères? Celte » question, vous le voyez, touche de près à » la transmutation des métaux. Résolue affir- » mativement, elle donnerait des chances de » succès à la recherche de la pierre philoso- » phale....nfautdoncconsuUerrexpérience, » et l'expérience , il faut le dire , n'est point » en opposition jusqu'ici avec la possibilité » de la transmutation des corps simples, ou » au moins de certains corps simples. » C'est ce dont on peut juger par le tableau qu'il présente, et dans lequel on trouve le même nombre pour l'or que pour l'osmium, i)our le zinc et l'antimoine, etc., etc., et avec des différences si faibles, qu'il serait fort peu surprenant que la cause en résidât dans quelque erreur d'expérience. Ces rapproche- ments, continue M. Dumas, me semblent fort piquants , et s'il n'en sort aucune preuve de la possibilité d'opérer des transmutations dans les corps simples, du moins s'opposent- ils à ce qu'on repousse cette idée comme une absurdité qui serait démontrée par l'état ac- tuel de nos connaissances. (J. Gilbert.) ALCHIMILLA , Tourn. (Mot arabe). y4l- chemilla et Aphanes, L. bot. ph. — G, de la famille des aosacées (Dryadées, bartl.), tnba des Sanguisorbées (Rosées, Reichb.). Les ca- racl. en sont les suivants : Cal. tubuleux, 4- fide; lanières alternant avec 4 bractéoles ad- nées au tube. Cor. nulle. Étam. 1 à 4. Ovai- res 1 ou 2, libres, insérés au fond du calice, munis chacun d'un style latéral et caduc. Stigm. capitellés. Nucules 1 ou 2, mono- spermes, recouvertes parle tube calicinal ; graine suspendue ; radicule supère. — Her- bes annuelles ou vivaces ; feuilles digilées ou palmées; fleurs petites, fasciculées, ou en corymbes ou en grappe. On connaît en- viron 20 esp. de ce g.; elles sont réparties entre presque toutes les contrées du globe. V Alchemilla vulgaris , L. , nommé vulgaire- ment Pied de lion , était jadis préconisé comme vulnéraire. (Sp.) ALCHIMIIMER. bot. ph.— Ancienne dé- nomination vulgaire du NiirtiER. (C. h.'^ ALCHIMISTE.iNS.-Nom sous lequel Geof- froy désigne une esp. de Lépidoptères noc- turnes [Noctita Alcliimista , Fabr.), appar- tenant au g. Catephia d'Ochsenheimer. F'. ce mot. (D.) ALCHORIVEA (Nom d'homme), bot. PII. — Ce g. de la famille des Euphorbia- cées, établi par Swarlz, consacré par So- laiider au docteur anglais Alchorné , au- teur de quelques travaux d'histoire natu- relle, et auquel il faut réunir YHermesia de Bonpland , offre les caract. suiv. : Fleurs diolques; Cal. 2-6-parli, réduit souvent à des dents dans les femelles; dans les mâles : 8 étam. dont les filets se soudent en un an- ALC ALC 250 neau à leur base et dont les anthères sont introrses; dans les femelles : 1 ovaire di- dyme à 2 loges 1-ovulées, surmonté d'un style profondément biparti, dont les branches ont leur surface interne sligmatique; une caps, à péricarpe un peu charnu et à 2 co- ques; rarement il y en a 3 et autant de stig- mates. On connaît 5 esp. de ce g. , toutes ori- ginaires des régions tropicales; 3 de l'Amé- rique et 2 de l'Afrique. Ce sont des arbres ou des arbustes, à feuilles alternes, presque entières ou dentées, glabres, cassantes, pourvues de nervures saillantes à leur face in- férieure; à fleurs axiliaires ou terminales, les mâles disposées sur des épis , le plus sou- vent rameux , par petits pelotons alternes et accompagnés de bractées ; les femelles soli- taires ou sur des épis simples. (Ad. J.) •ALCICORIVIUM {.4lce,éhn ; cornu, cor- ne ; forme des frondes), bot. cr. — G. de la famille ou de l'ordre des Fougères (Polypo- diacées) établi par M. Gaudichaud [Voiiuge de l' Uran.), aux dépens de V^crotsliclnnu alci- corne, etc., et qui ne paraît pas avoir été adopté. Il reste réuni au g. yicrosticlmm, L., section des Neuroplatycérées. A', ces mots. (C. L.) • ALCIDES (Surnom d'Hercule; Mylh.). INS. — G, de l'ordre des Coléoptères té- tramères, famille des Curcuiionides, div. des Cholides, établi par Ualman et adopté par Schoenherr qui lui assigne les caract. suivants : Ant. fortes et assez courtes ; funi- cules de 6 articles , les 2 premiers assez longs, presque coniques, les autres plus courts, presque ronds; massue subovale, acumi- née, composée de 5 articles , le 1" allongé , les autres courts, étroitement unis. Rostre médiocre, cylindrique, linéaire, presque droit ou un peu arqué. Yeux placés latérale- ment, ovales, déprimés. Prothorax oblong, plus large postérieurement, trilobé et plus étroit antérieurement, resserré, présentant une éminence arrondie au milieu, lobé d'une manière obtuse derrière les yeux et échancré profondément en dessous. Éiytres ou allongées subcylindriques, ou en ovale oblong, bossues, fortement sinuées à la base, et remplissant exactement les échancrures du thorax. Pattes antér.de la plupart des esp. très longues ; cuisses dentées en dessous ; ti- bias comprimés, armés d'un fort ongle à 'extrémité, souvent dentés du côté interne. — Ce g., suivant le Cntal. de M. Dejean , renferme 22 esp. dont 7 d'Afrique , 2 de la Nouv.-Guinée, 7 de Java, 1 dont la patrie est inconnue, et les autres des Indes-Orien- tales. Schoenherr en décrit de son côté un grand nombre dont les noms ne figurent pas dans ce Catalogue. Parmi toutes ces esp. , nous ne citerons que celle qui sert de type au g. : VA. deniipes liiuchœuus id. Fabr.; Oliv. Vyl. deniipes {Rinchœnus id. Fabr. ; Oliv. Lis. 83 , p/. 8 , fig. 90). (D.) • ALCIDIOIV (dimin. d'à),)CY) , élan), ins. — G. de Coléoptères létramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean [Cuiat. 3'"= édit.), mais dont il n'a pas publié les caract. D'après la place qu'il lui donne, ce g. appartiendrait à la tribu des Lamiaires de M. Serville. L'auteur y rapporte l3 esp., dont 10 du Brésil , 2 de Cayenne et 1 de l'Améri- que du nord. Toutes ont été nommées par lui à l'exception d'une seule, appelée ^.sufr- lineanim par M. Lacordaire qui l'a rappor- tée de Cayenne. (D.) ALCIIME. BOT. — Cassini a établi ce g. aux dépens d'une esp.de Melampodium, de la fa- mille des Composées, et cultivée dans les jardins de botanique. BI. DeCandolle l'yréu- nit de nouveau pour en former seulement une section à laquelle il donne pour carac- tères d'avoir les akènes du rayon embrassés par les écailles intérieures de l'involucre, qui sont ovales-oblongues , lisses , terminées au sommet par 2-4 petites glandes formant, par leur réunion, un très petit trou rond , entièrement rempli parle col ou disque épi- gyne de l'ovaire. — La seule espèce conser- vée par 31. De Candolle dans la section du g. Melampodium, à laquelle il laisse le nom &Alcina, est originaire du Mexique. (J. D.) *ALCIIVOE (Nom mythol.). acal. — G. de la famille des Mnémièdes d'EschschoItz, qui elle-même fait partie de l'ordre des Béroi- des ou Clénophores. Ce g. établi par M. Rang est caractérisé ainsi : Corps gélatineux, trans- parent vertical, cylindrique, avec 8 côtes saillantes, ciliées, terminées en pointe , et cachées en partie sous des lobes natatoires verticaux, libres à la base et sur les côtés seulement. Ouverture buccale pourvue de 4 appendices ciliés. — M. Rey a décrit sous le nom. d'Alcinoe vermicularis [Mém.soc. hisi. nat. de Paris, i. iv. pi. 19) , l'esp. servant de type à ce g. , M. Délie chiaje en fait connaî- 260 ALG tre une 2™', observée par lui à Naples : Al- cinoe papillosa {Ment. sut. anim. senza vert. t. IV. pi. 51). (D.) •ALCIOPE (Nom mythol.). crust. — M. Rafinesque désigne sous ce nom un petit g. de Crustacés, qui viendrait se placer dans la tribu des Pénéens, de l'ordre des Décapo- des Bracbyures; mais comme cet auteur n'a pas donné des détails suffisants sur la struc- ture de ce nouveau g. , il n'a pas éié adopté. (H. L.) 'ALCIOPE (nom d'une nymphe, mère de Celmise). bot. pn.— M. DeCandoUe a formé ce genre aux dépens de deux espèces du g. Celmisia de Cass. ; il appartient à la tribu des Eupatoriées, de la famille des Composées. On le caractérise de la manière suivante : Capitule multiflore, fleurs du rayon 1-sériées, ligulées, femelles, mais pourvues de fila- ments presque avortés. Celles du rayon sont tubuleuses, à 5 dents, hermaphrodites. Le réceptacle large est dépourvu de paillettes. Les squames de l'involucre sont disposées sur plusieurs rangs et pressées les unes contre les autres. Les branches du style sont cour- tes, obtuses, glabres, légèrement papil- leuses et presque conformes dans les fleurs des deux sortes. Les fruits, obloiigs-cylindra- cés, presque obcomprimés, sont surmontés d'une aigrette pluri-sériée, dont les poils sca- bres sont légèrement soudés entre eux à la base. — Les Alciope sont des herbes sous- frutescentes, originaires du cap de Bonne- Espérance, à tiges couvertes d'un duvet to- menteux blanc et épais. Les feuilles alternes pétiolées, entières et dcnticulées, glabres sur la face supérieure, sont couvertes, ainsi que les pétioles, d'un duvet semblable à celui des tiges. Les capitules sont terminaux, lai- neux, et portent des fleurs jaunes. (J. D.) * ALCIS (Nom mythol.) ins. — G. de Lé- pidoptères , de la famille des Nocturnes , tribu des Phalénites, établi par Curtis et adopté par Stéphens dans son Catal. des Ins. de l'Angleterre. Ce g. correspond en partie au g. Boarmia de Treitschke. F', ce mot. (D.) * ALCITHOE (Nom mythologique), bot. PII. — C'est le nom donné par M. D. Don à une section du g. Trixis, appartenant à la famille des Composées, section des Nassau- viées. Ses caractères sont : Involucre à folio- les unisérlées, entouré n la base de 5 gran- ALG des bractées foliacées,disposées en verticilles. — Toutes les espèces qui forment cette sec-, tion sont originaires du Mexique. (J. D.) .ILCOOL.CHiM.— C'est un liquide très vo- latil, qui se produit simultanément avec l'a- cide carbonique, par la fermentation du su- cre. Tel qu'on le trouve dans le commerce, il n'est pas pur, et contient, avec beaucoup d'eau, une petite quantité d'autres matières étrangères; on le connaît alors sous le nom d'eau-de-vie. On obtient l'eau-de-vie par la distillation de diverses liqueurs fermentées. Les vins du midi produisent l'eau-de-vie de Cognac et de Montpellier; la mélasse brune donne le taffia; on prépare le rhum avec les sirops provenant du raffinage du sucre , le rack avec le riz et les fruits de l'^recaca/ec/iu, en- fin le kirsch avec les cerises noires. On peut) aussi retirer l'eau-de-vie des grains et de la pomme de terre ; à cet effet on saccharifie la fécule, et l'on fait fermenter le sirop. La dis- tillation s'opère dans un appareil particulier dû à Adam et perfectionné par Derosne ; appareil qui a le précieux avantage de dis- tiller d'une manière continue, et de fournir des produits de la richesse alcoolique qu'on désire. Pour concentrer l'Alcool faible, on le distille sur différents corps très avides d'humidité; on préfère ordinairement la chaux vive. Sommering indique un procédé très curieux; suivant lui, l'eau-de-vie, con- servée dans une vessie de bœuf maintenue à 40 degrés environ, se concentre peu à peu : l'eau seule, à peine imprégnée d'Alcool, traverse la vessie. L'Alcool peut être amené, par ce procédé, à ne pas contenir plus que 3 p. cent de son poids d'eau. Seulement il est im- prégné de matières organiques enlevées à la vessie; pour l'en séparer, il faut le dis- tiller. Pajol Descharmes a proposé de placer de l'Alcool aqueux contenu dans un vase plat, dans un espace parfaitement fermé, à côté d'un vase rempli de chlorure de cal- cium fondu. Le chlorure de calcium con- dense avec énergie les vapeurs aqueuses, et ne condense que très peu les vapeurs al- cooliques. L'Alcool concentré par un moyen quel- conque et entièrement privé d'eau, est connu sous le nom d'Alcool absolu ; on le distingue de l'Alcool hydraté, en ce que la baryte s'y conserve sans se déliter. C'est un ALC liquide d'une odeur vive, d'une saveur brûlante, due surtout à la propriété qu'il a d'absorber l'eau des tissus vivants; sa densité, à 15° est de 0,7947, celle de l'eau étant prise pour unité. Il s'unit à l'eau avec dégage- ment de chaleur; le mélange se contracte sensiblement ; sa combustion par l'oxygène de l'air ou par l'oxyde de cuivre, donne de l'eau et de l'acide carbonique. La potasse caustique hydratée le convertit en Acide acé- tique qui reste uni à l'alcali et en hydrogène qui se dégage ; enfin sa combustion lente à l'air par un fil de platine rouge, donne naissance à un acide particulier. Lorsqu'on fait agir le noir de platine au contact de l'air sur l'Alcool , on convertit ce liquide en acide acétique; c'est une action du même genre qui se manifeste dans la fermentation acide; seulement elle se fait plus lente- ment. L'Alcool dissout le soufre en faible proportion ; la dissolution est précipitée par l'eau. Le phosphore est également so- luble dans l'Alcool, et le rend lumineux dans l'obscurité, surtout lorsqu'on y ajoute de l'eau. Le chlore le transforme directe- ment en chloral , indirectement en chlo- roforme. L'Alcool dissout les hydrates de po- tasse et de soude, et ne dissout point les sels que forment ces bases, aussi l'emploie-t-on pour la purification de ces Alcalis. Il dissout avec facilité les bases végétales ou leurs sels, et sert à leur préparation. Les acides agissent différemment sur l'Alcool suivant leur nature et leur propor- tion. L'acide sulfurique peut déterminer la formation de 2 équivalents d'eau, aux dépens de tout l'oxygène et d'une quantité corres- pondante d'hydrogène , de l'Alcool absolu ; on obtient alors de l'hydrogène bicarboné. C'est ce qui arrive lorsqu'on opère sur un mélange de 4 parties d'acide sulfurique, sur I d'Alcool. Lorsqu'on fait le mélange inverse, on détermine la séparation d'un seul équivalent d'eau; il se produit dans ce cas de l'éther ordinaire , éther hydrique ou hydratique. Les hydracides éliminent les éléments de 2 équivalents d'eau et produisent des éthcrs qu'on peut considérer comme formés de volumes égaux de gaz oléfiant et d'hydra- cide, ou bien, comme des combinaisons du radical de l'hydracide avec l'éther = CA H'". Les acides végétaux éliminent 1 équivalent ALC 261 d'eau et s'uBissent à l'élhev hydrique (V. Eïiirr). L'Alcool peut se combiner à divers sels , et remplacer quelquefois l'eau de combi- naison. L'Alcool dissout les essences ; ces dissolu- tions sont connues sous le nom d'alcoolats (eau de Cologne); et il est très employé pout la confection des vernis, dits à l'esprit de vin, ainsi que pour la fabrication dessavons trans- parents. On en fait un fréquent usage dans les laboratoires, pour alimenter les lampes dites à Alcool , et pour opérer ces dissolu- tions qui ne se feraient point dans l'eau ; enfin il sert à conserver les pièces d'anato- mie et diverses substances organiques. Les usages si multipliés de l'eau-de-vie proprement dite, et de l'Alcool, en ont fait un objet de commerce considérable. Aussi est-il d'une grande importance de pouvoir reconnaître d'une manière rapide et exacte la valeur de ces produits ou leur richesse en Alcool absolu. M. Gay-Lussac a déterminé la densité de divers mélanges de l'eau avec l'Alcool. Au moyen de l'instrument qu'il a imaginé (in- strument qui ne diffère du pèse-liqueur que par la graduation ) et des tables qui l'accom- pagnent, on connaît la quantité d'Alcool absolu que peut contenir un liquide, à une température donnée. La densité de l'Alcool croît avec la quantité d'eau que l'on y ajoute, mais d'une manière irrégulière. Voici quel- ques rapports déterminés par M. Gay-Lussac à la température de 15 degrés centigrades : Dens. de la liqueur. Alcool. Eau. 0,7947. . . . 100. . . . 0 0,8379, . . . 75. . . 25 0,9348. . . . 50. . . 50 0,965G. . . . 30. . . . 70 Le vin, le cidre, la bière, l'hydromel et toutes les liqueurs fermentées naturelles et artificielles, doivent leurs principales pro- priétés à la présence d'une certaine quantité d'Alcool. (Pkl.) ALCYOIV. Alctjonium et Halcyonium (â)- xuwv et àixvovtioç). poLYP. — G. de la famille des Alcyoniens, nommé aussi Lobulaire par divers auteurs, mais devant conserver ex- clusivement le nom d'Alcyon , donné mal à propos à des Spongiaires, à des Algues et à d'autres productions marines. Il comprend 262 ALC des Polypiers charnus, en masse lobée ou ir- régulièrement rameuse, fixée aux rochers ou aux plantes marines, par une tige courte et garnie, à la surface, de Polypes rétractiles, à 8 tentacules pectines. Leur sac alimentaire s'ouvre en dehors par une seule ouverture entre la base des tentacules, et commu- nique par son fond, qui se contracte plus ou moins, à une cavité commune ramifiée à l'intérieur. Ce sac alimentaire est fixé au milieu du corps de chaque Polype par 8 cloi- sons membraneuses, partant de la paroi ex- terne , et faisant fondions d'ovaires. La masse commune du Polypier est consolidée par des cristaux ou des concrétions calcaires irrégulières. M. Milne-Edwards , qui a ré- cemment étudié avec soin {Ann. Se. nai., t. IV, 2"" série) les Alcyons vivants , attribue a ces Polypiers un système de vaisseaux communs, servant à la circulation ou au transport d'un liquide nourricier. Il a ob- servé chez ces mêmes Polypiers un mode de développement tout particulier et différent de celui des Alcyonides. C'est la masse com- mune elle-même qui pousse à l'extérieurun tubercule dans lequel on ne voit, en premier lieu , que les vaisseaux communs , sans au- cune trace de Polypes ; ces animaux ne s'y développent que plus tard et successivement, de manière à se montrer d'abord complète- ment renfermés dans la masse commune et sans communication avec l'extérieur, jus- qu'à ce qu'une ouverture venant à se for- mer, leur permette d'épanouir leurs tenta- cules au dehors, de se nourrir par eux-mêmes et d'acquérir ensuite leur entier développe- ment. Les Alcyons ont, en outre, des œufs qui prennent naissance dans les cloisons membraneuses prolongées au-delà de l'esto- mac , et qui , détachés à leur maturité , sor- tent de la cavité abdominale par le fond de l'estomac ; puis, arrivés au-dchors, nagent librement dans les eaux de la mer au moyen des cils vibratiles dont ils sont revêtus, jus- qu'au moment où ils se fixent pour former un nouveau Polypier. M. Edwards a décrit et figuré : 1° l'Alcyon palmé de la Méditerranée ( A. palmatum ; A. exos Pallas, Lamouroux, Gmel., ou la Lo- bularia palmnia de M. Deslongchamps et de M. Ehrenbcrg ; Lobularia exos. Blainv.). 2° Il a décrit aussi une nouvelle esp. de l'Océan, l'Alcyon étoile. A ce même g. apparlien- ALC nent : 3° l'Alcyon digité [AL exos Spii ; Al. lobalum Lamour. ; Lobularia digilaia Lamk. , Blainv., Ehr. , etc.); 4° L'Alcyon conoide [Al. cydonium Mull. ; Lobularia Lamk.) , si ce n'est, comme le pense M. Ehrenberg, le jeune âge de l'esp. précédente; 5° l'Alcyon pauciflore [Lobularia Ehr.) ; 6° l'Alcyon ar- borescent {Al. arboreum Lamk., Lobularia Ehr.) ; 7° l'Alcyon orangé [Al. auraniiacum Quoy et Gaim.) , et peut-être les Cornularia multipennaia et C. subviridis des mêmes au- teurs ; tandis qu'au contraire, leurs Al- cyonium glaucum, flexibile , Jlavum , Jlabellum et viride, devront former un g. particulier de la même famille des Alcyoniens, si réel- lement leur cavité abdominale ne se pro- longe pas en tube, comme chez les vrais Al- cyons. M. Ehrenberg, en conservant le g. Lobu- laire, ne veut considérer comme apparte- nant au g. Alcyon que les esp. dont la masse commune est épaisse , charnue, gonflée, simple ou plissée et non découpée en lobes. M. de Blainville , qui attribue aux animaux de son g. Alcyon un cercle complet de ten- tacules simples, longs, filiformes, et qui dit que ces animaux sont contenus dans des cellules papilliformes, prend pour type l'Al- cyon gélatineux (Halodactyle, Fare.), et rap- porte au même g. 3 esp. de Fleming, les A. fiirsutum, echinalum et parasiticum , lesquels sont des Spongiaires. Lamouroux a composé son g. Alcyon de diverses Spongiaires vivantes ou fossiles, etde l'Alcyon arborescent, qui seul mérite ce nom générique. Des 4 esp. décrites dans l'histoire des animaux sans vertèbres de La- marck, une seule, VA. arboreum, n° 28, est un vrai Alcyon; un autre, VA. bourse, n°38,est une Algue {Spongodium bursa) ; une 3"*, A. orbiculé , n» 33, a été établie sur un débris de vertèbre de Célacé; les au- tres sont des Spongiaires ou même en par- tie de vraies Éponges. L'Alcyon fluviatile de Bruguière (Encycl. méili.) est l'Alcyonelle. (Duj) •ALCYOIVAIRES. Alcijonaria { à/xuoîv). zooPH. — Dénomination employée par M. de Blainville [Man. d'Actinologie) pour dési- gner la 4""^ famille de ses Zoophytaires, qu'il nomme aussi Zoophytaires sarcinoides, et qui comprend les g. Briarée, Lobuiairc, Ammolhée, Neplée (Nephtée) , Anlhélie , ALC Alcyon, Cydonic, Pulinoriclle, Massa ire et Clionc. Il donne, à la vérité, pour caract. commun aux animaux decette famille, d'être pourvus de 8 tentacules pinnés ; mais ce ca- ract.n'appartient réellement qu'aux cinq 1"% cl peut-être au g. Cydonie. La Clione est une vraie Spongiaire ; la Pulmonelle est une Ascidie composée ; l'Alcyon qui correspond à l'Alcyonidie de Lamouroux ou au g. JJu- todacujlus, Farre, est un Bryozoaire, et la Massaire est une production fort douteuse {V. ces mots). (Duj.) ALCïOXCELLE. Alcyovccllurn. (Dim. d'alcyon, àÀxvûv). zoopii. — G. de la famille des Spongiaires, établi par 3IM.Quoy et Gai- mard , pour un Zooph> te qu'ils ont rapporté des Moluques et décrit sous le nom lYylL- cijoncelle spécieux [f^oij. de l'Asirol. I. 4. p. 302. Zoopfi. pi. 26). C'est un réseau déli- cat, contourné en forme de corbeille ou de panier profond et étroit , et dont les mailles nombreuses, arrondies, assez régulières, sont soutenues par des spicules à 3 pointes. M. de Blainville {3Ia)i. d'Aain. p. 529. p/. 92), avait nommécelle même esp.,Alcyoncelle gé- latineux, pour exprimer que, pendant la vie de ce Zoophyte, le réseau solide était revêtu d'une substance molle gélatineuse. ( Duj.) •ALCYO.VE (Nom myîhol.). ois. —G. formé par M. Swainson [Classif. of Birds ) , du Martin-pêcheur à 3 doigts, de la Nouv.- Hollande, connu sous le nom de Martin - pêcheur à dos bleu [Alcedo tribraclnjs Shaw . et Vieill.), et placé jusqu'ici dans le g. Ceyx sous le nom de Ceyx azarca Vig, et Hors. ( Tratis. Z/h.1, 15-208), à côté liuCeyx iridac- lyla de Sonnerai. M. Swainson 1 en sépare en laissant le Ceyx iridactyla dans le g. 6Vj/x qu'il adopte également, mais comme faisant partie de la section des 3Iartins- cUasseurs; tandis qu'il place son g. Al- cyone dans celles des Martins-pêcbeurs , se fondant sur ce que chacune des 2 espèces a le bec conformé comme celui de l'une ou de l'autre de ces 2 sections. Tout en re- connaissant, comme ce savant, que ces 2 esp. diffèrent effectivement un peu par la forme du bec , il nous semble qu'avant de les séparer génériquemenl, il serait bon de s'assurer s'il y a chez elles différence de mœurs comme de forme de bec, et si l'une a les habitudes des Martins-chasseurs et l'au- tre celles des Marlins-pOchciirs. (I.af.) ALC 263 ALCYOXEES. ^/cj/o»KB (àixwûv, alcyon). zooPH. poi.vp. — Dénomination employée p.ir Lamouroux, pour désigner un ordre ou une famille de la division de ses Polypiers sar- coides , renfermant les g. Alcyon, Lohulaire. Ammothée, Xénie, Anthélie, Palythoé, Al- cyonidie , Alcyonelle et Hallirhoé. Cet ordre est fort mal caractérisé par l'auteur, qui lui attribue des animaux peu ou point con- nus, pourvus de 8 tentacules ou davantage, souvent pectines, et presque toujours garnis de papilles de deux sortes. Si l'on en re- tranche les g. Alcyonidie et Alcyonelle, qui font partie de la division des Bryozoaires, et les g. Hallirhoé et Alcyon , qui sont des Spongiaires, cet ordre répond à la famille des Alcyoniens. [F. ce mot.) (Duj.) ALCYOIVELLE. Alcyonella (Dim. A'ôù- xvcov ), poLYP. — G. de la famille des Plu- malelliens, Edw. ( ou Polypes Hippocrépiens, Gerv., faisant partie de l'ordre des Tuniciens tentacules, Edw. , ou Bryozoaires, Ehr. ) , établi par Lamarck pour un Polypier d'eau douce , que Bruguière avait nommé Al- cyon Jliiviaiile. L'Alcyonclle a été l'objet d'un travail très détaillé de M. Raspail {lyjém. Soc. d'Iiiit. 7iat. i. i), qui considère comme devant lui être réunis, les Pluma- telles, les Cristalelles, la Difflugie et la Lett- cophra heterocliia de Muller , laquelle n'est bien en effetqu'uneCristatelle jeune. M.Ger- vais, qui plus récemment [Ann. d'Anai. et de Pliysiol.), s'est occupé des Polypiers d'eau douce en général, conserve les g. Cris- tatelle et Plumatellequi composent, avec le g. Alcyonelle, sa sous-classe des Polypes Hip- pocrépiens, c'est-à-dire ayant les tentacules ciliés , portés par un double appendice en fer-à-cheval, qui surmonte la bouche et l'en- toure de chaque côté. Ils se multiplient par des œufs non ciliés, recouverts d'une en- veloppe dure et entourés d'une sorte de bourrelet; mais, en même temps, M. Gervais avoue n'avoir pu trouver de différences gé- nériques entre les Plumatelles et les Alcyo- nelles; celles-ci n'étant que des Plumatelles dont les tubes sont plus rapprochés et serrés les uns contre les autres, de manière à con- stituer une masse alvéolaire. Les polypes des Alcyonelles et des Pluma- ^tellcs ont un tube digestif complet, s'ouvrant au-dehors par une bouche au centre du fer- à-cheval, près du sommet, et par un anus 264 ALC situé égalemenl dans l'axe, au-dessous de la bouche. Les tentacules , au nombre de 42 à 44, forment une double crête épanouie sur les deux bords de l'appendice en fer-à-che- val. Ils sont formés d'un tube membraneux, gonflé par les fluides intérieurs de l'animal, et garni sur 3 de ses faces d'une rangée de lamelles vibratiies , dont l'agitation succes- sive produit refl"et d'une rangée de perles ou d'une chaîne en mouvement, et sert à exci- ter dans le liquide ambiant des tourbillons fjui amènent à la bouche les corpuscules flottants dont l'animal se nourrit. Les excréments de ces Polypes sont rejetés fréquemment sous la forme de globules or- dinairement verdàtres , dans lesquels on re- connaît des débris d'Algues microscopiques et d'Infusoires cuirassés. La membrane cor- née ou pergamentacée des tubes du Polypier n'est que la partie la plus ancienne et la plus consolidée du tégument externe de chaque Polype, dont la partie molle et ac- tive est complètement rélractile dans ce tube par l'action de fibres musculaires bien visi- bles.— L'esp. la plus commune d'Alcyonelle a reçu le nom à'Alcyonella fluvialilis ; les autres esp. doivent être reportées au g. Pa~ ludicella, Gtrs., ou au g. Plumalelle {V. ce mot) , auquel nous renvoyons pour de plus amples détails. (Duj.) *ALCYOI\IDE. yilcij07iidia{à'kxvov'iç, lêoi). poLYP. — G. de la famille des Alcyoniens , établi par M. Milne- Edwards pour une esp. de Polypes réunis en une masse molle , cy- lindrique, brunâtre, simple ou rameuse, fixée par sa base à des fucus ou à d'autres corps marins. Ces Polypes, très petits, blancs, demi-transparents ainsi que l'extrémité des rameaux, sont cylindriques, terminés par un disque étoile, composé de 8 gros tentacules pinnés, au milieu desquels on distingue l'ouverture buccale. A la base de chaque tentacule, on remarque quelques lignes sail- lantes disposées en pyramide ; et dans l'in- térieur, on aperçoit un tube jaunâtre et opaque qui part de la bouche, pour arriver jusqu'à moitié de la longueur du corps cy- lindrique de chaque Polype ; c'est le canal alimentaire, présentant S stries longitudi- nales intérieures avec une multitude de petits plis transversaux, et communiquant par en bas, au moyen d'une large ouverture con- tractile, avec la cavité générale et commune ALC qui occupe l'intérieur du Polypier. Ce canal intestinal est fixé à la paroi externe par 8 cloisons membraneuses , le long desquelles se trouvent des cordons flexueux, et dans l'épaisseur desquelles se développent les germes. Les polypes et l'extrémité molle des rameaux sont complètement rétractiles; la base du polypier est plus charnue , consis- tante , et contient de nombreuses spicules calcaires. C'est la complète rétraclilité de l'extrémité del'Alcyonide, qui distingue gé- nériquement ce polypier des autres Alcyo- niens. La seule esp. connue, XAlcyonidia etegans , vit dans la Méditerranée, sur les côtes de l'Algérie. (Dtj. ) ALCYOIVIDIE. Alcyonidium ( àÀxuovi; , c'd\; ). POLYP. — G. établi par Lamouroux , pour divers corps marins à formes massi- ves, lisses, lobées ou rameuses, et auxquels il attribuait des Polypes transparents, à corps infundibuliforme , armés de 12 tentacules égaux, longs et filiformes. Une partie des Alcyonidies ont été reportées par Lamou- roux lui-même parmi les Algues , dans le g. Dumoniia. Plusieurs des esp. qu'il conserve, comme les A. nosioch , A. bulle, sont au moins douteuses quant à leur nature. Pour ce qui est de son Alcyonidie gélatineuse , [Alcyonium gelaiitiositm de Pallas), qui avait été nommée d'abord par lui-même Alcynni-' dium diaphanum et rapportée aux Algues, elle a été étudiée récemment par M. Art. Farre, qui en a fait un g. des Ciliobrachiés ou Bryozoaires, sous le nom de Halodactyi.e. P^. ce mot. Ainsi le nom d' Alcyonidie doit disparaître de la science. (Luj.) ALCIOIVIDIÉES. Alcyonidieœ (àllxuovi',-, i(îo;). POLYP. — Dénomination créée par La- mouroux pour un ordre d'Algues marines, parmi lesquelles il plaçait, sous le nom d'Al- cyonidie, YAlcyonium gelatinosum ou dia- pliamnn. (DuJ.) ALCYONIDIOIV (à).xuov:'ç, Wcç ). POLYP. — Nom change par Lamouroux en celui d' Al- cyonidie, lequel est remplacé lui-même par celui de Ualoducujle. V. ce mot. (Duj.) 'ALCYOXIEIVS. Alcyouia et Alcyonina (à^xuov:ov). POLYP. — Famille de Polypes parenchymateux (Milne-Edwards) ou d'En- thozoaires(Ehrenb.),dontlacavitédigestive, limitée par l'enveloppe parenchymateuse du corps et s'ouvrant au-dehors par une seule ouverture, présente un tube œsophagien parfailcment distinct et a ses parois garnies (le 8 ou (J lames ovariennes. Les Alcyonicns ont aussi des tentacules pinnés, mais non ciliés, au nombre de G ou 8. Celle famille, pour M. Milne-Edwards , se divise en 6 tribus, savoir: \° les Alcyoniens pierreux, comprenant les g. Tubipore, Favo- site, Caténipore, etc. ; 2° les Alcyoniens den- droides, tels que le Corail, l'Isis , les Gor- gones; Z" les Alcyoniens libres, comme les Pennalules, les Vérétilles, les Rénilles; 4° les Alcyoniens rampants, comme laCornulairc; 6" les Alcyoniens massifs, comprenant les Alcyons proprement dits ou Lobulaires, les Ammothées, les Nephtées et le nouveau g. Alcyonide. M. Ehrenberg, qui donne le nom de fa- milles à ces diverses tribus, les divise et les distribue d'une autre manière. Pour lui, les Fsidées et les Gorgoniens , composent la (i'"" tribu de ses phytocoraux à 8 rayons; les Calénipores sont placés dans la famille des Madréporiens, et les Favosiles dans la famille des Dœdaliens, qui font partie des Phytocoraux à 12 rayons. Il rapporte au con- traire à la Iribu des Zoocoraux à 8 rayons , les familles des Xéniens ( Xcnina ), répon- dant en partie aux Alcyoniens rampants; des Pennatuliens (Alcyoniens libres, Edw.), desTubiporiens, comprenant le seul g. Tu- bipore, et enfin des Alcyoniens {Hatcyonina), comprenant les g. Halcyonium , Lobularia, Ammothea, IVephiluja, Sympodium el Cliniia; de sorte qu'à l'exception de ce dernier g. qui est véritablement uneSpongiaire, cette famille de M. Ehrenberg répond aux Al- cyoniens massifs de M. Edwards. ( Duj. ) ALCYOXITES ( âXxuwv ), polyp. foss. — Dénomination vague, employée autrefois par les géologues, pour désigner des Zoophyles fossiles qui appartiennent réellement à la famille des Spongiaires et non à celle des Alcyonaires. Lamouroux avait fait deces pré- tendus Alcyonites les g. Hallirhoé, Chenen- dopoé, Hippalime, Lymnorée, etc. M. Gold- fiiss lésa répartis dansles ^.Siphonia,Cnemi- dium , Myrmeciutn et Tragos. Un des plus fréquemment observés parmi ces Alcyonites est \àSiphonia piriformis, que sa forme avait fait nommer anciennement Figue pétrifiée ou fîcoite. (Duj.) ALCYOKS. Alcyoncs { àixvwv , alcyon). OIS. — C'est dans la méthode de Temminck alî: 2G5 son 7"" ordre renfermant les g. Guêpier, iMariiu-pêcheur et Marlin-cliasseiir, répon- dant aux Pelmatodes de Vieillot, f^. ai,ci- DIUKES et MÉBOPIDÉES. (LaFR.) •ALDAMA , Lallav. bot. pu. — Synonyme du g. Gymnopsis de M. De Candolle. P^. ce mot. (C. L.) ALDEA ou ALDE.flA. bot. pu. — G. de la famille des Hydrophyllées, établi par Ruiz el Pavon {Fl. Per.), el rapporté en sy- nonymie au g. Phacetia de Jussieu. f^. ce mol. (C. L.) ALDIIVA. Adans. bot. pu. — Syn. du g. JÎ>va,P. Br. " (Sp.) *ALDIIVIA, Reichenb. (Aldini, savant physicien italien), bot. pu. — S.-genre fondé sur quelques esp. de Tacsonia; c'est le même (\ue\e Bracleogama,ï)C. (Sp.) ALDROVANDA, Mont. (Aldrovandi, na- turaliste italien), bot. pu. — G. de la famille des Droséracées, offrant les caracl. suivants : Cal. campanule, 6-parti; sépales ovales, con- caves; pétales 5, courts, oblongs, connivenls. Étam. 5. Ovaire l-loculaire, à 5 styles courts, filiformes, terminés chacun par un stigm. ob- tus. Caps, globuleuse, l-loculaire, 5-valve, 10-spernie ; graines pariétales. V Aldrovanda vesiculosa, L. , est la seule esp. qui constitue le g. Cette plante, remarquable par la struc- ture de ses feuilles , croît dans les étangs et les lacs de la Toscane, ainsi que dans quel- ques localités du midi de la France. Atta- chée à la vase avant sa floraison , elle vient plus tard flotter librement à la surface de l'eau. Sa tige est simple ou peu rameuse. Ses feuilles sont verticillées et se composent d'un pétiole cunéiforme, membraneux, semi- diaphane, cilié au sommet, et couronné d'une vésicule du volume d'un gros pois; c'est à l'aide de ces vésicules remplies d'air, que la plante se maintient à la surface de l'eau. (Sp.) ALEBRE!\NE. rept. — Nom que l'on donne à la Salamandre commune, dans certaines parties de la France. (G. B.) •ALECTHÉLIE. Aleclhelia (ài/xTup, coq ; vî'Àtoç, soleil; allusion à la patrie de ce Gal- linacé, située immédiatement sous l'équa- teur). OIS. — S. -genre formé par M. Lesson, voisin de celui de 3Iégapode et faisant par- tie de son s.-ordre des Passérigalles el de sa famille des Mégapodes. Une seule esp. de l'ile de Guébé a donné lieu à la formation 17' 2G0 ALE de ce s.-genre, dont les caract. sont, d'après tel auteur: Bec petit, droit, comprimé, pointu, à mandib. super, plus longue que l'infér.; celle-ci renflée en dessous; fosses nasales placées à la base du bec , séparées par une arête étroite et bordées par les plu- mes avancées du front. Tour des yeux com- plètement eniplumé. Ailes courtes, conca- ves. Tarses médiocres, robustes, scutellés, à doigts proportionnés comme ceux des Méga- podes. Queue à rectrices nulles; toutes les plumes décomposées. — L'oiseau type de ce s.-genre particulieraux Moluques orientales, l'Alecthélie de d'Urville, présente dans son ensemble de grands rapports avec les Méga- podes. Il est figuré dans le voyage de la Co- quille (pi. 3'7). M. Swainson dans sa classifi- cation, tout en adoptant ce sous-genre, le place à la suite du g. Gallinula dans sa fa- mille des Rallidœ et non dans celle des Me- rjapodinœ. Nous ignorons sur quoi il a basé ce changement, le seul individu connu étant venu à la suite d'un gros temps et à la hau- teur de l'île de Guébé , se jeter épuisé de fa- tigue sur le bâtiment la Coquille ; ce qui fe- rait supposer que cet oiseau, habitant des grèves, comme les Mégapodes, en aura été repoussé momentanément par une cause quelconque, qui lui aura fait prendre son vol au-dessus des flots, où les vents l'auront emporté en pleine mer jusqu'au bâtiment. (Lafr.) *ALECTO (Nom, chez les Grecs, d'une des 3 Furies), ois. — G. formé par M. Lesson et ayant pour type le Tisserin , Alecto de Temminck [Col. 446). Ses caract. sont, d'a- près nous : Bec robuste, allongé , conique , comprimé, à mandib. super, assez élevée vers le front et l'entamant angulairement , arqué dans toute sa longueur; narines ba- sâtes , ovalaires , ouvertes et entièrement nues; commissure sinueuse; mandib. infér. beaucoup moins haute à sa base que la su- per. Pieds robustes, à doigts latéraux d'égale longueur ; ongles faibles et courts. Ailes sub- obtuses, à primaires courtes. Queue allongée et arrondie. — Chez les individus adultes et probablement mâles , toute la base du bec devient enflée et comme boursouflée jusqu'à la moitié de sa longueur; elle perd son aspect corné pour en prendre un osseux et ru- gueux. La mandib. super, offre alors 3 ren- flements : un frontal entre les narines et un ALE depuis chaque narine jusqu'au bord latéral, de sorte que leur ouverture se trouve singu- lièrement rétrécie. La mandib. infér. en présente 2 : un sur chaque branche mandi- bulaire , à sa base latérale et infér. A cette singularité s'en joint une autre des plus re- marquables chez cet oiseau : le mâle est muni d'une verge extérieure, longue de 4 à 6 lignes , très apparente dans la plupart des peaux sèches; ce qui indique qu'il y a très probablement thtiYAlecio, plus qu'un simple contact dans l'acte de la féconda- tion. Malgré les grands rapports de forme exis- tants entre cet oiseau et les Tisserins , les 2 anomalies qui lui sont particulières nous paraissent bien sufiisantes pour en former le type d'un g. à part, et il serait d'un grand intérêt que quelque naturaliste pût faire, au Sénégal sa patrie, des observations pré- cises sur son mode d'accouplement, sur l'époque du renflement du bec, et reconnaî- tre si ces particularités sont particulières à l'un des sexes seulement ou à tous deux. M. Swainson, dans sa classification, a fait de cet oiseau son g. Deriroides , et sans égard pour son nom antérieur A' Alecto, il le nomme D. albirosiris. Tout en citant la sy- nonymie A'Alecio de Temminck (faute im- pardonnable, puisque l'on doit conserver les noms spécifiques antérieurs), il le retire de la famille des Tisserins, pour le mettre dans celle des Gros-Becs. Il est certain que la brièveté de ses ongles, très développés au contraire chez les Tisserins, la longueur de sa queue, toujours courte chez ces der- niers, et ses ailes plus arrondies, semblent autoriser ce changement de famille, que nous serions tout disposé à admettre ; mais avant de prononcer, il nous semble indis- pensable d'attendre sur son mode de nidifi- cation, des renseignements qui nous fassent connaître si, comme les Tisserins, il con- struit son nid avec des liges de Graminées , finement entrelacées , à ouverture latérale ou inférieure, d'où le nom de Tisserins; ou si, comme les Gros-Becs, il le fait en forme de coupe ouverte en dessus. La seule esp. du g., connue jusqu'ici, est le Tisserin Alecto de Temminck. Il est de la grosseur d'un merle, tout noir, avec les bords externes des primaires et quelques taches irréguliéres blanches sur les flancs, ALK ALE '1()1 et la base du bec jaunâtre. Il habite le Sé- négal et les parties occidentales de rAfriquc. (Lafr.) * ALECTO. INS.— G. de Coléoptères pen- tamères, famille des Malacodermcs, tribu des Lampyrides, établi parM. Delaporte, et dont cet auteur a donné les caract. dans le 2'"= vol. des ^4im. de la Hoc. Entotn. de France , p. 136. 11 est fondé sur une esp. unique, A. discoidalis rapportée de Cuba par M. Poey et qui fait partie delà collection de M. Che- vrolat. Ce g. ne figure pas dans le dernier Catal. de M. Dejean. (D.) •ALECTO (Nom mythol.). éciii.n.— Nom donné par Leach au g. Comatule. V. ce mot. (Uuj.) ALECTO (Nom mythol.). polyp. — G. de Polypiers fossiles établi par Lamouroux qui le place dans l'ordre des Cellariées, parmi les Polypiers flexibles. M. De Blainville, en l'adoptant, l'a classé avec les Flustres, les Crisies et les Cellaires , dans la 2"^ famille de ses Polypiaires membraneux, celle des Cel- lariées. M. Milne-Edwards enfin, le rapporte à la famille des Tubuliporiens, avec les Cri- sies, les Hornères, etc. Le polypier des Alecio se compose de cel- lules petites, allongées, tubuleuscs, à orifice peu saillant, presque terminal, disposées à la suite les unes des autres de manière à for- mer un réseau délicat à la surface de divers corps marins, surlesquels elles sont couchées et adhérentes. Lamouroux avait nommé Aleclo dichotoma, l'esp. qu'il observa sur les Térébratules du terrain jurassique ; M. De Blainville a donné le nom d'A. ramea à une esp. presque sem- blable de la craie; M. Milne-Edwards en a reconnu une S"" esp, A. gracilis, aussi de la craie, et une 4', A. gramilata , du grés vert. M.Goldfuss avait cru devoir réunir les ^/ec/o à son g. Aulopore. /^. ce mot. (Duj. ) * ALECTON. Alecio (Nom mythol.). ARAciiN. — Nom donné par M. Walkenaër, à une section du grand g. Mygale. (H. L.) ALECTORIA. Alecioria. bot. cr. — Acha- rius a employé ce mot pour désigner un groupe de Lichens remarquables par un thalle filiforme, rameux, cylindrique, com- posé d'une substance filamenteuse, revêtue d'une écorce cartilagineuse ; par des apoihé- cies orbiculaires, sessiles le long des ra- meaux, entièrement formées parle thalle. munies d'un disque plane ou convexe, con- colore , et dépourvues de marge propre. — Ce g., qui avait déjà fait partie des Parmé- liacées du même auteur, que Hoffmann et M. De Candolle avaient, de leur côté , rangé parmi les Usnées , a subi de nouvelles vi- cissitudes depuis cette époque. M. Fée, après l'avoir adoplé dans sa Méiliode Uchénofjru- l)liiqne, et considéré comme appartenant à sa tribu des Corniculaires, l'a, plus tard {Suppl. à l'Essai ,clc.), rejeté parmi les Ra- malines. Quand ce g. a été créé, l'on avait peu étudié et l'on connaissait mal la physio- logie des Lichens. La fructification, dont les caract. sont de première importance dans toute raéth. naturelle, ne venait alors qu'a- près le thalle pour la classification. En con- séquence, on élevait à la dignité d'esp. el même de g., des plantes que leur habitat avait complètement métamorphosées. Meyei- et Wallrolh nous ont fait connaître les cau- ses de ces transformations, et nous en ont dévoilé le mode. Il est donc bien prouvé maintenant pour les botanistes, qui ont étu- dié les Lichens ailleurs que dans les her- biers, queles Alectoriées d'Acharius ne sont que des Évernies ou des Ramalines transfor- mées et atypiques; aussi , Fries s' est-il servi du mot Alecioria pour désigner, parmi les g. Usnea, Evernia, Rarnalinn et Cetraria, la sect. de chacun d'eux, où viennent se ran- ger les esp. ou les formes à thalle filamen- teux, capillacé, pendant. (C. M.) ALECTORIDES ( à)./xT(op , coq ; «T^o? , forme), ois. — C'est, dans la méthode de Temminck , son 11'"^ ordre, renfermant les Échassiers à bec court, tels que les g. Agami, Cariama, Glaréole, Kamichi et Chavaria. (Lafr.) ALECTOROLOPHLS (à).£XTopô>o.-zv>p , coq ; oûpa queue ). ois. — C'est le nom latinisé du g. Gallite de Vieillot, faisant partie de ses Myothères, 18""' famille de son ordre des Sylvains. ( f^. Gali.ite ). ( Lafr. ' ALECTRYO!\.^/ecn-i/oH(âX£XTpuov,coq). MOLL. — Démembrement inutile du g. Buc- cin, proposé parMontfort [Conclujl. sysiém., t. Il, p. 5G6). Le type de ce g. est le Bucci- num papillosum , dont les caract. s'accordent très bien avec ceux du g, JVasse de Lamarck. Les earact. du g. de Montfort étant insulTi- sants, il a été depuis long-temps abandon- né, (f^. Buccin.) (Desh.) ALECTRYOIV, Gœrtn. ( âXtxTpvûv , coq). BOT. PH. — G. delà famille des Sapindacées , tribu des Dodonéacées, Camb.,dontlesfleurs sont inconnues. Le fruit est une baie coriace, siobuleuse , uniloculaire, monosperme ; cou- ALK ronnée d'une crête coriace, qui se prolonge d'un côté jusque vers le milieu; la graine e»t attachée au fond de la loge, et engaînée d'un arille basilaire. L'esp. sur laquelle se fonde ce g. est un arbre indigène dans la Nouv.- Zélande. ( Sp. ) *ALECTRYOMA(âX£xTpwovtov, jeune coq). MOLL. — G. proposé par 3L Fischer {Bull. Soc. nai. Mosc.) pour quelques esp. d'Huî- tres qui , telles que les Osirea perraia et di- luviana , ont le bord des valves profondé- ment dentelé. Ce g. ne peut supporter le moindre examen, et ne doit pas être adopté. (^. Huître.) (Desh.) * ALECTURA et Alectums. ois. — C'est dans la classif. de M. Swainson, un g. répon- dant à Y Aleciriirus de Vieillot [K. ce mol). Nous ignorons pourquoi cet auteur, adoptant ce g., a jugé convenable d'en altérer le nom : il écrit à la fois Aleclura et Aleclurus. (Lafr.) • ALEGRIA , Moç. et Sess. ex D. C. eot. pn. — G. que M. De Candolle rapporte avec doute à la famille des Tiliacées, et dont il expose ainsi les caract. {Prodr. i , p. 617): Involucelle de 12 folioles lancéolées, poin- tues , étalées. Sépales au nombre de 5 , val- vaires en préfloraison, finalement révolutés au sommet. Pétales au nombre de 6, planes, obovales. Étam. nombreuses, libres ou lé- gèrement soudées par la base ; les extér. ananthères; anlh. suborbiculaires. Ovaire ovoïde, monostyle; stigm. au nombre de 5, suborbiculaires, rapprochés. Caps. 5-gone, 5-loculaire , loculicide, 6-valve. Graines ailées. Ce g. n'est fondé que sur une seule esp., indigène au Mexique ; c'est un arbre à feuilles ovales, dentelées ; les fleurs, blanches et semblables à celles des Sparmamna , sont de la grandeur d'une rose. ( Sp. ) *ALEIODES. INS. — Genre de l'ordre des Hyménoptères, appartenant à la famille des Ichneumoniens, groupe des Braconhes, éta- bli par M. Wesmael [Monographie des Bra- con. de Belgique), qui le caractérise princi- palement par une 2"" cellule cubitale, car- rée ou rectangulaire aux ailes supérieures , et par un abdomen linéaire et non compri- mé. Cet auteur en décrit 18 espèces indi- gènes, pour lesquelles M. VVestwood [Syu. of Gen.) et nous [Hisi. des An. art.) avons con- servé le nom générique de liogas , qui leur avait été déjà appliqué par M. Nées von Ksenbcck. [F', ce mol.) (Bl.) ALi: ALÈXE. poiss.— Nom vulg. d'une Raie à museau aigu. ( V. Raie ). ( Val. ) ALÈXE. Snbula. moll.— En cxaminanl les coquilles du g. Tcrebra de I-amarck, M. de lilainvilie reconnut dans le nombre quel- (lues esp. qui réellement n'appartiennent pas à ce g. et qui sont de véritables Buccins. Il aurait sans doute suffi de retirer ces esp. du g. Tcrebra , dont elles n'offrent pas les ca- ract. , pour les remettre parmi les Buccins. M. de Blainville, néanmoins, dans son traité de Malacologie, a crudcvoir faire autrement ; il a laissé aux 2 ou 3 esp.de Buccins le nom de Terebra , et il a établi un nouveau g. , celui qui nous occupe, pour les vrais Terc^ra de Lamarck.Ces changements de nomencla- ture ne pouvaient être adoptés ; aussi le g. Subula n'a-l-il été admis par personne, {f^. Vis.) (Desh.) ALEOCDARA ( àÀt'a , abri ; ^^apoéo-ao) , je creuse), ins. — G. de Coléoptères. penta- mères , établi par Gravenhorst et placé par Latreille dans la grande famille des Braché- lylres , tribu des Aplatis. Ses caract. sont: Anl. insérées à nu entre les yeux et près de leur bord intér.; les trois I"* articles sen- siblement plus longs que les suivants; ceux- ci perfoliés, le dernier allongé et conique. Palpes terminés en alêne; les maxillaires avancées avec l'avant-dernier art. grand et le dernier très petit. Cors, presque ovale ou en carré arrondi aux angles. Ély t. très courtes. Les Aléochares sont de petits Brachélytres très agiles, qu'on trouve ordinairement dans les Champignons ou bolets plus ou moins putréfiés; on en rencontre aussi sous les pierres et dans les débris de végétaux qui sont à terre , ainsi que dans les bouzes. M. Dejcan dans son dernier catal. en men- tionne 23 esp., dont 5 d'Amérique et les autres d'Europe. Parmi ces dernières nous citerons les A. fuscipcs, iristis , bjpitnclata et uitida de Gravenhorst, qui se trouvent toutes 4 aux environs de Paris. (D.) • ALÉOCHARIDES ( Aleochara , r. ci- dessus ; tTooç, forme). l\s. — Tribu de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Bra- chélytres, établie par le comte Mannerheim et qui correspond à celle des Aplatis(Z)epre.s5() de Latreille. ^. ce mot. Elle comprend 16 g. dont voici les noms: Dinarda, Lomechma , Gtjmnusa, Gyrupliœna , Aleochara, Oxijpodu, Spheuoma, jMicrouni, Oliyota , Trkhopfii/a, ma: 2(i'.) Jlomulotu, Cidudera, Buli(oc luira , Drusitla, Fatafjria et Autalia. Les deux premiers g. ont les angles du prothorax fortement pro- longés, tandis que les 14 autres les ont au contraire peu prolongés ou nuls. Du reste, cette tribu se compose d'esp. assez dispa- rates, la tète étant chez les unes non réirécie postérieurement, tandis que chez les autres elle offre un col aussi distinct que dans les Staphylinides. Les ant., souvent courtes, ro- bustes et presque fusiformes , sont insérées tantôt dans des cavités latérales de la tète , au bord antér. des yeux , tantôt à nu , au même bord ou un peu plusavantsur le front; elles se trouvent alors situées prcsqueau bord interne de ces organes. Cette tribu se distin- gue parce caract. de celle des Osyiélidesidea Tac/ij/m/t'y par les jambes, qui sont toujours mutiques , excepté chez les Cymnma, et des Omalides , par la brièveté des élytres, qui laissent la majeure particde l'abdomen àdé- couvert ; celui-ci est constamment relevé , même pendant l'inaction, dans la plupart des esp. , et quelques unes le ramènent si complètement sur le dos qu'elles paraissent alors lout-à-fait globuleuses ou sphériques. Le corps des Aléocharides est en général assez allongé , et presque parallèle dans la majorité des espèces. Ce sont des insectes de très petite taille, de couleur uniforme, brunâtre , noirâtre ou ferrugineuse et d'une détermination extrêmement difficile. (D.) •ALÈPE. Alepas. Triion, L. (àpriv.;Àt- ««';, sorte de coquille), moll. — G. de la classe des Cirrhipèdes, famille des Lépa- diens, Blainv., formé par Rang [Man.d'hisi. liai. des moll.) qui lui assigne les caract. sui- vants : Animal ovale , comprimé , fabiforme, arrondi près du pédicule; celui-ci médio- crement allongé; cirrhcs un peu courts, se recourbant à peine à leur sommet , et com- posés d'environ 10 à 12 art. hispides à leur base. Coquille remplacée par une enveloppe d'une seule pièce épaisse , subgélatineuse et un peu diaphane, sans autre ouverture que celle qui sert au passage des cirrhes, se con- tinuant avec le pédicule et ne présentant aucune trace de pièces testacées. — Ce g. ne se compose que d'une espèce, trouvée sur l'ombrelle d'une méduse; ce qui indique suffisamment qu'il est pélagien. (C. u'O.) ALEPIDEA, Laroch. (àpriv.; ).t7rt;, îa'o,-, écaille'. BOT. ru. — G. delà famille des Oni- 270 ALE ALE belliféres, Iribu des Saniculées, de M. De Candolle, qui en donne lescaract. suivants [Prodr. 4, p. 87) : Tube calicinal légèrement tuberculeux. Pétales infléchis. Péricarpe ovoide-cylindracé , tuberculeux ; méricarpe sans côtes ni bandelettes; carpophore adné. L'unique esp. sur laquelle se fonde le g. est une plante herbacée, du cap de Bonne- Espérance, dont les feuilles radicales sont pétiolées, oblongues, ciliées de soies spines- centes; les tiges presque nues .ombelliféres au sommet; les ombelles semblables à celles des ^stranlia. (Sp. ) ALÉPIDOTE (ihizlêoi-coi , non écailleux). poiss. — Nom donné par Linné à un poisson qu'il classait parmi les Chélodons, et dont la peau est sans écailles. Lacépède a fait de ce Ch. Alepidoius L. , un g. où il ne plaçait que cette seule esp. , son Rhomhe Alépidoie. De- puis, nous en avons plusieurs autres qui viennent toutes, comme la première, des mers d'Amérique. (Val.) • ALEPISAliRL'S (à priv.; Icni^, écaille ; o-aOpoç, g. de poissons ). poiss. — Nom com- posé par le Révérend R.T. Lowe de Madère, pour exprimer un Saums sans écailles , ou à peau nue. Ce nouveau g., découvert à Ma- dère en 1833, décrit et flgurédans les Trans. de la Soc. Zool. de Londres , a le museau avancé , la gueule très ouverte, fendue au- delà des yeux, ornée de dents très longues, rangées sur les mâchoires et sur le palais. Deux dorsales, l'une trèshaute; l'autre petite et adipeuse; de petites ventrales; une anale courte, pointue en avant; la caudale grande et fourchue. J'ajoute encore à ce caract. fourni par M. Lowe , l'observation faite sur le dessin que m'a communiqué feu mon ami M. Bennett , que les pectorales et les ventrales ont les rayons internes plus longs que les externes. Ce caract. est décisif , quoique paraissant artificiel, pour détermi- ner le rapport saisi par M. Lowe entre ce g. et les Saumi. Il a comme eux une adipeuse, des ventrales abdominales , forme de na- geoires que je ne connais jusqu'à présent que chez les Saums , la gueule très fendue. Nousconnaissons déjà un g.voisin des Saunis, <|ui a la peau nue et sans écailles. Ajoutez à cela que le canal intestinal est simple , sans cœcum. Je crois donc que c'est à la famille des Salmoides qu'appartient ce g., et non à celle des Tœnioïdes , avec lesquelles cependant il a quelque analogie par la disposition des dents. On n'en connaît encore qu'une seule esp. nommée A. ferox ; elle est argentée avec des nageoires bleues ; la dorsale est très haute. Elle devient très grande, on en a vu de 5 pieds de long. (Val.) •ALÉPOCÉPHALE(à priv.; li-rzh, écaille; xt d'abord, par la grande proportion d'eau, puis parce qu'il n'a qu'une seule sub- stance azotée ; aussi est-ce la nourriture des enfants et des petits des Mammifères, ainsi que des adultes dont les fonctions digestives sont très affaiblies. L'homme peut se nourrir exclusivement des aliments composés tirés soit du règne végétal, soit du règne animal ; mais il est bien plus rare qu'il se nourrisse exclusive- ment des dernières. En général , un aliment en particulier est insuffisant pour sustenter l'homme; c'est l'ensemble des éléments for- mant son régime qui est capable de le nour- rir, f^. Nutrition. (Edwards.) ALISE. BOT. PII. — On nomme ainsi le fruit de l'Alisier (6>a couleur), min. — Variété deGrenatcompacle, d'un gris verdâtre, découverte par d'Andra- da dans une mine de fer, près de Drammen, eu Norvège. Sa composition est à peu prés la même que celle du Grenat mélanite. (Del.) *ALLODAPE {iUoSxnôq, vî, étranger, ère). INS. — G. de la famille des Mellifèrcs , de l'ordre des Hyménoptères, établi parMM.Le- peletier de St.-Fargeau et Serville {Encyclop. méth. ) sur 3 esp. du Cap de Bonne-Espé- rance , qui se rapprochent extrêmement des g. Stelis et Ammobales , Lat. L'esp. citée par les auteurs comme type de leur g., est VA. rufngastra , Lep. et Serv. (Bl.) *ALLODAPE {kl\uSa.nôç„ ri, étranger, ère). BOT. PH. — G. de la famille des Épacridées , tribu des Épacrées, créé par Endlicher {Gen. pi.) , d'après une plante figurée [Azalea bul- lala , Forst.) par Labillardière , rapportée parHooker au g. Prionotcs. L'auteur en éta- blit ainsi les caract. : Cal. 6-parti, bractéolé. Cor. hypogyne, campanulée; limbe 5-parti, à segments un peu étalés , imberbes. Étam. 5,hypogynes, incluses; filaments subcla- viformes , dilates au sommet postérieur des 286 ALL ALL anthères adnées. Disque hypogyne, cyalhi- forme, 5-sinué. Ovaire 5-loculaire , à loges mullî-ovulées. Style simple; stigm. renflé-co- nique. Capsule 5-locuiaire; placentas ad- nés à une colonne centrale? Graines nom- breuses.— C'est un petit arbrisseau de l'A- mérique-antarctique , à feuilles éparses, sessiles, ovales-aiguës, dentées; à pédon- cules aiillaires, solitaires, uniflores, mul- tibractéoiés, penchés; à fleurs petites. (C. L.) " ALLOE\ (àUo~oç, différent), ins. — Sous- g. de la famille des Ichneumoniens, groupe des Braconiies, ordre des Hyménoptères, éta- bli par Haliday {Ent. Mag.), dans son ta- bleau générique des Ichnenmones adsciti. Il lui donne pour caract. : Mandibules écartées, avec leur dent intermédiaire allongée et ai- guë; 3 cellules cubitales aux ailes antérieu- res.— Haliday regarde comme le type de sou g. \'y4lysia coninicia Curt. , trouvée en An- gleterre. (Bl.) *ALLOGRAPHE. Allographa («noç, étran- ger, divers; >pacp^' , écriture , caractère), bot. CR. — 31. Chevalier, dans son Histoire des fiypoxy Ions , oiiyraige qui n'a pas été achevé, a réuni, sous ce nom générique, toutes les esp. du g. Graphis à lirelles recouvertes dans leur jeunesse d'une croûte farineuse , souvent colorée , dont leur bord se dégage à peine , même après leur complète évolution. Le Graphis A/zelii est le type de ce g., dont le nom n'a pas été adopté. Plus tard, Persoon {Bot. du f^oy. de l'U- ranie, publiée par M. Gaudichaud ) a tenté de ressusciter ce g., en lui imposant le nom de Ctesium , et M. Fée [Siippl. Ess. sur le'^ Crypt. des écorc. offic] a lui-même donné le nom générique d'//e//»H«r/ioca>"pon, à une esp. de Graphidée qu'on peut encore y rappor- ter; mais ces 3 genres ne difl"érant que fort peu des vrais Graphie tels que Pries les a définis, nous renvoyons à ce dernier g., où l'on en trouvera les caract. diagnostiques. (C. 31.) •ALLOIATHEROS(ànoroç, différent; àQnp, ï'poi; , épi). BOT. PH. — ( Famille des Grami- nées.) UAndropogon ambiguus de 3Iichaux , qui appartient au g. Gymnopogon de Beau- vois , avait été désigné par Elliot sous le nom (['Alloiaiheros ambiguus. f^. Gymnopogon. (A. R.) ALLOISPERMUM [àà\o~oi, différent; (jirt'pfia, semence), bot. ph. — Synonyme d'AL- LOCARPUS. (J. D.) *ALLOMORPHIA, Blume (a^oç, difl^érent; /Aoptpv;, forme), bot. ph. — G. de la famille des 31élaslomacées , auquel Blume ( Bot. Zeit., 1831, p. 522) assigne les caract. sui- vants : Cal. oblong-tubuleux , courtement 4-denté; pétales 4. Étam. 8, touies fertiles, alternativement plus longues et plus courtes; anth. linéaires, droites, pointues, inappen- diculées, échancrées à la base, s'ouvrant par un seul pore apicilaire. Style filiforme ; stigm. simple. Péricarpe sec, ovale-oblong, 4-loculaire. — Arbrisseau à feuilles 5-ner- vées, glabres, très entières; fleurs en pani- cules terminales. — Le g. n'est fondé que sur une seule esp., indigène dans lesUes du détroit de Malacca. (Sp.) * ALL01\GÉS. Elongali. arachn. — Ce nom est employé par 3L Walckenaër [Hist. des 1ns. aptères ) pour désigner certains pe- tits groupes de divers g. d'Aranéides. (H. L.) ALLOPHAIME (a»os , autre ; yai'vu, je pa- rais ; parce que ce minéral terreux ressemble souvent à un minerai de cuivre), min. — Nom- mée aussi Riemanniie et Alumine hydratée silicifère, et érigée en esp. par Stromeyer sous le nom d'AUophane , cette substance a été découverte par Riemann à Grafenthal, près de Saalfeld , en Thuringe. Elle est opa- line , demi-transparente , à cassure conchoi- dale , d'un éclat vitreux passant à l'éclat de la cire tendre, et pesant spécifiquement de 1,8 à 1,9; sa couleur est d'un bleu céla- don passant au vert et au brunâtre. Cette coloration est due à un peu de carbonate de cuivre dont elle est accidentellement mé- langée. L'Allophane est infusible ; elle donne de l'eau par la calcination, et se dissout en gelée dans les acides. Elle est composée sur 100 parties, de ?2 de silice, 32 d'alumine, 41 d'eau, 3 de carbonate de cuivre, et de quelques traces de chaux et d'oxyde de fer. On la trouve en petites concrétions ou en nids irréguliers, dans une roche argilo-ferru- gineuse à Grafenthal, à Schnecbergen Saxe, à Tanne, au Harz, à Friesdorf près de Bonn, et dans les houillères de Firmi (Aveyron). Ce minéral a de grands rapports avec celui que l'on nomme Collyrite. F . ce mot. (Del.) ALLOPIIYLLE. Allophyllus, L. (âÀ>o,-, di(Térenl;oyi, herbe), bot. pu. — G. de la famille des Graminées , proposé par Reichenbach {Flor. excurs. 12) et réuni comme synon. au genre Rœleria, Pers. V. ce mot. (C. L.) *ALOPHOR A ( 5)icoç , aire, enfoncement en forme de disque; iGIA (nom d'homme), bot. ph. — G. créé par Noronha [Baiav. Ferh. V. 1.) non adopté parles auteurs, et quiresleréuni au g. Liquidambar de la famille des Balsa- macées. F. Liquidambar, L. (C. L.) ALTIQUE. Aliiciis ( à)iTixo; , sauteur), poiss. — Nom tiré des manuscrits de Com- merson , e* que ce savant voyageur se pro- posait de donner à l'un des poissons que M. Cuvier a nommé Salarias. ( Val. ) * ALTIROSTRES. Aliirostres ( aliun , élevé; rostmin , bec). OIS. — M. de Blain- ville a donné ce nom à une section de la famille des Hétérodactyles, comprenant des Oiseaux grimpeurs à bec plus haut que large. (C. d'O.) ALTISE. Altica (âlrcxoç, sauteur; il fau- drait écrire HalUca). ins. — G. de Coléop- tères tétramères , établi par GeolTroy aux dé- pens du grand g. Chrysomèle de Linné, et adopté par presque tous les auteurs. M. Du- méril le place dans sa famille des Herbivores ou Phytophages, et Latreille dans celle des Cycliques, tribu des Galérucites. M. Dejean, après l'avoir adopté dans ses deux P" Ca- talogues , où il le faisait figurer parmi les Chrysomélines, l'a rayé du 3"", sans faire connaître dans quels autres g. il en a réparti les nombreuses espèces. Voici les ca- ractères que lui assigne Latreille : Ant. in- sérées entre les yeux, très rapprochées à leur base. Cuisses poster, très renflées, pro- pres au saut. Le renflement des cuisses suf- fit pour les distinguer des Lapères, des Crioceres et des GaUruquts, avec lesquels elles ont beaucoup de rapports. Leurs ant. sont filiformes , plus longues que le protho- rax. Leur tête est petite. Les mandibules sont bi-dentées, et les palpes maxillaires ap- parentes. La forme générale de leur corps ALU est hémisphérique ou ovale. Ces Insectes sont, en général, très petits. Les plus gran- des esp. d'Europe n'excèdent pas 2 l'gnes de long , et celles des pays les plus chauds en atteignent à peine 3. Leurséh très sont lisse», luisantes, et souvent ornées de couleurs mé- talliques très brillantes. On les rencontre plus communément au printemps dans les lieux frais et humides, et répandues sou- vent en grande quantité sur les plantes po- tagères, dont elles rongent et criblent les feuilles. Leurs larves, qui se nourri>sent de la même manière, et font encore plus de dé- gâts, ont beaucoup d'analogie a\ec celles des Chrysomèles et desCriocères; quelques unes sécrètent, du sommetde plusieurspelils tubercules, placés sur leur dos, une liqueur odorante et acide. Leurs nymphes ressem- blent beaucoup à celles des Coccinelles, et restent 15 à 20 jours avant d'arriver à l'é- tat d'insecte parfait. On désigne vulgaire- ment les Allises sous le nom de Puces de jardin ou Sauletir.s de terre. On en con- naît un grand nombre; M. Dejean en men- tionnait 149 dans son Catalogue de 1821. Parmi ce grand nombre, nous citerons seu- lement : l'Altise potagère ou bleue de Geof- froy , ^. olerncea L., qui sert de type au genre; l'Altise rubis, A. helxines Fabr. ; et l'Altise à pattes fauves, A.fulvipes Fabr.; trois esp. très communes aux environs de Paris. (D.) ALTORA. BOT. pn. — Adanson nomme ainsi le g. d'Euphorbiacées, qui est reçu sous le nom de CUaia ou mieux Cluyiia. P^. ce mol. (Ad. J.) * ALLlCITADES. ins. — Nom donné par Leach à une famille de Lépidoptères, ayant pour type le g. Alucite, Aluciia. V. ce mot. (n.) ALL'CITE.^/ttcim {AllucUa ou Aluciia, sorte de moucheron), ins. — C'est le nom que Linné donne à la dernière div. de son grand g. Plialœnu, div. qui comprend ces petits Lépidoptères à ailes étroites et divisées en plusieurs phalanges, garnies de poils ou de barbules des deux côtés, de manière à les faire paraître comme un assemblage de plu- mes; ma's Geoffroy ayant appelé ces mêmes Lépidoptères Piérophores, ce dernier nom a prévalu, et a été adopté par tous les ento- mologistes qui sont venus ensuite; de sorte que le nom à' Alucite de Linné serait resté ALU 300 sans application, si Fabricius ne l'avait em- ployé d'abord à désigner génériquement une réunion assez hétérogène de Tinéiles, qu'il restreignit ensuite aux seuls Ad'eles de La- treille, en formant avec les autres son g. Vpsnlophe. Latreillc, toutefois, ayant la prio- rité dans celte occasion , conserva le nom d' Alucite à ces dernières, auxquelles il as- signe les caracl suivants : Ailes super, lon- gues, étroites, très inclinées, relevées en queue de coq à leur extrémité postérieure; langue distincte ; palpes inférieursou labiaux avancés, avec un faisceau d'écaiilcs allongées sur le second article ; d'autres écailles sur le dessus de la tête, formant une sorte de tou- pet. — Nous avons adopté ce g. avec quel- ques modifications dans notre Continuation de l'Histoire naturelle des Lépido\)ieres de France, commencée par Godari, et nous l'a- vons réuni, comme Latreillc, dans son der- nier ouvrage, à la tribu des Tinéites. Nous y comprenons 6 espèces, dont les plus re- marquables sont : 10 VA. xyloslella L. Sa chenille vit à la fois sur différents arbris- seaux et sur un grand nombre de plantes po- tagères, parmi lesquelles elle attaque de préférence les choux et les navets ; 2° l'A. de la Julienne {Tin. porrectellaL.,Ypsoloplius vitiatus Fabr.). dont la chenille vil princi- palement sur la julienne [Hesperis malrona- lis). Elle se lient ordinairement dans les feuil- les du centre, qu'elle réunit ensemble par des fils , et s'y transforme en chrysalide vers la fin d'avril , après s'être fabriqué une jolie coque ovoiile à claire-voie , dont les mailles en losange sont aussi régulières que celles d'un filet, et à travers lesquelles il est aisé de voir la chrysalide se former. Ces 2 esp. sont très communes dans les jardins pota- gers. L'Alucite des grains , qui fit tant de rava- ges dans l'Angoumoisen 1770, appartient, suivant Latreillc , à son g. JEcoyhote. V. ce mot. (D.). ALUIIVE ou ALUYI^E. bot. ph. — \ieux nom de l'Absinthe. (C. d'O.) ♦ ALUMINATES {A lumen, inis , alun). MIN. — G. minéralogique composé des esp. dans lesquelles l'Alumine joue le rôle d'a- cide à l'égard de certaines bases, telles que la Magnésie, l'Oxydule de fer, et les oxydes de plomb. Ce g. ne comprend encore que 4 esp., qui sont le Spinelle , le Piéonaste , la 310 A LU ALU Gahnite, et le Plomb-gomme [f^. ces mots). Tous ces corps sont solides. Leur caract. commun est de n'être attaquables par les acides qu'après avoir été fondus avec un alcali , et de donner alors une solution qui , traitée par l'ammoniaque, abandonne l'A- lumine sous forme d'un précipité gélati- neux , que dissoudrait la Soude ou la Po- tasse caustique. (Del.) ALUMIIME. ( yllumen , inis , Alun ). CHIM. — Celte substance signalée pour la première fois en 17.54, par Macgraff, comme un corps particulier, est un vérita- ble oxyde métallique dont le radical, V Alu- minium, n'a pu être isolé que depuis un pe- tit nombre d'années. Son nom lui vient du mot latin Alumm qui signifie^/i/«, sel dont on l'extrait souvent. L'Alumine est blanche, légère, sans saveur ou d'une odeur terreuse à peine sensible, douce au toucher, happant à la langue, mais insipide, infusible au plus violent feu de forge, sans action sur l'oxy- gène et sur l'air, et sur la plupart des corps combustibles; elle est insoluble dans l'eau, très soluble au contraire dans la potasse et dans la soude caustiques. Elle joue le rôle de base relativement aux acides sulfuri- que, nitrique, hydroohlorique, ec. , et le rôle d'acide avec certains oxydes métalli- ques, tels que l'oxyde de zinc, l'oxyde de cobalt et avec les alcalis eux-mêmes. Il a été impossible jusqu'ici de la combiner avec l'acide carbonique. Verse-t-on un carbonate alcalin dans la dissolution d'un sel d'alu- mine, on remarque aussitôt un dégagement d'acide carbonique et une précipitation d'a- lumine. On prépare l'alumine anhydre en calci- nant au rouge l'alun ammoniacal, sulfate double d'alumine et d'ammoniaque. L'alu- mine pure reste dans le vase opératoire sous la forme d'une masse blanche, spon- gieuse, peu cohérente. Pour l'obtenir en ge- lée , à l'état d'hydrate , on la précipite d'un de ses sels par un grand excès d'ammonia- que caustique. On choisit encore pour cela l'alun, qui est de tous les sels d'alumine ce- lui que la cristallisation dépouille le plus facilement des matières étrangères qui peu- vent accompagner cet oxyde. La plupart des chimistes considèrent l'a- lumine comme formée de 2 équivalents à!A- laininium cl de 3 équivalents d'oxygène, ou en poids de 100 A' Aluminium et de 87, 7 d'oxy- gène. L'alumine est très répandue dans la nature; c'est la base des argiles. A l'état de pureté, elle est au contraire très rare. Elle constitue le saphir et le rubis ou corindon des minéralogistes. La Gibsiie est une com- binaison naturelle d'alumine et d'eau. L'alumine pure n'est employée que dans les laboratoires des chimistes pour la pré- paration des sels alumineux. Son mélange avec la silice, tel que la nature le présente dans l'argile, sert pour faire toutes les pote- ries , pour le foulage des draps , pour la fa- brication de l'alun et des poteries. Ajoutons que l'alumine se rencontre dans la gangue de certains minerais, dans les scories des forges, etc. , et que la plupart des terrains propres à la culture contiennent de l'alumine mêlée avec d'autres matières et particuliè- rement avec la silice, l'oxyde de fer et le carbonate calcaire. Enfin le véritable Émerl a pour base l'alumine à l'état de corindon. (Pel.) ALIJMIIVE [Alumen, inis , alun), min. — Oxyde d'Aluminium , composé, d'après les chimistes, de 2 atomes de ce métal et de 3 atomes d'oxygène. Son nom est dérivé de ce- lui de l'alun , sel dont on extrait communé- ment cet oxyde. On l'appelait anciennement terre argileuse , parce qu'il est une des ba- ses des argiles et de la plupart des terres arables. L'Alumine préparée arlificielle-f ment est en poudre blanche , douce et onc- tueuseau toucher, infusible etinsoluble dans l'eau. Elle est principalement caraclériste par la propriété d'êlre éminemment réfrac- taire, et de former avec l'eau une pâle liante, qui sert de base aux poteries. Elle est facilement attaquable par la potasse et par la soude caustiques, et donne par la calcination, après avoir été humectée de ni- trate de cobalt, une masse non fondue d'un beau bleu. L'Alumine est isomorphe avec le peroxyde de fer, l'oxyde chromique et le sesquioxyde de manganèse. L'alumine joue différents rôles dans la na- ture. 1° A l'état libre ou sans combinai- son définie avec d'autres éléments , elle con- stitue une esp. minérale très remarquable par ses propriétés physiques , le Corindon {F. ce mot). 2° A l'état d'hydrate et mélan- gée avec la Silice, elle forme les Argiles, substances d'un haut intérêt pour les arts , ALU cl qui lui doivent la propriété de faire pâte avec l'eau [F. Argiles). 3° Combinée avec certaines bases , à l'égard desquelles elle se coniporlc comme un acide, elle constitue un genre particulier de composés salins, auquel on donne le nom d'ALUMiKATi;s. 4" Dans le plus grand nombre des cas, l'A- lumine joue le rôle de base relativement à différents acides et à la silice; c'est ainsi qu'elle se comporte à l'égard de l'acide sul- furique, dans l'alun, l'alunite, la websté- lite. et par rapport à la Silice dans un grand nombre de composés, tels que les Feldspatbs, les Micas , les Grenats , les Tourmalines, l'É- meraude, la Topaze, etc. [V. Silicates alu- MiNEUx.) (Del.) *ALl'ML\IDES [Alinnen, i»jv ), min. — Nom donné par M. Beudant à l'une des fa- milles de sa méthode minéralogique, celle qui comprend toutes les esp. formées d'A- lumine, soit seule, soit combinée avec différentes bases, à l'égard desquelles elle joue le rôle d'acide. Cette famille se subdi- vise en 2 g. : le g. Alumine, et le g. Alumi- nate. (Del.) ALUMIIMITE [Alumen, inis, alun), min. — Nom sous lequel on a confondu différents minéraux alumincux , qui se rapportent aux esp. de l'Alunite, de la Collyrite , et de la Webstérite {V. ces mots). (Del.) •ALUMIXIUM [Alumen, inis, alun), ciiim. — L'alumine n'est pas décomposée par la pile voltaique la plus énergique. Il est impossible d'extraire le métal qu'elle renferme par le procédé que Davy a appliqué à la préparation du potassium et des autres métaux alcalins. Il faut recourir à la méthode décrite par Wohler , qui consiste à décomposer le Chlorure d'Aluminium par le Sodium ou par le Poia.tsium. Le chlore seul ne chasse pas l'oxygène de l'alumine, mais lorsque celle-ci est mêlée avec du charbon, elle est attaquée à une température élevée et il se produit du Cnlo- rure (T Aluminium anhydre. On Introduit ce Chlorure dans un creuset de platine avec du Potassium divisé en petits fragments ; on maintient le couvercle à l'aide d'un Gl mé- tallique et on élève graduellement la tem- pérature du creuset. La décomposition se décide tout-à-coup avec dégagement de chaleur et de lumière. On lessive la masse refroidie, qui se compose de Chlorure Ac ALU 311 Potassium soluble et d'Aluminium qui ne se dissout pas. Il ne reste plus qu'à faire des- sécher ce métal à une douce température. C'est une poudre grise qui prend un as- pect métallique par la compression, qui conduit mal l'électricité et la chaleur, qui est sans saveur, sans odeur, plus réfractaire que le fer, et fixe. L'Aluminium chauffé jus- qu'au rouge, s'oxyde rapidement au con- tact de l'air, et se transforme en alumine , seul degré d'oxydation de ce métal. Lors- qu'au lieu d'air, on chauffe l'Aluminium dans l'oxygène, sa combustion développe une lu- mière telle que l'œil n'en peut supporter l'é- clat. L'alumine qui en résulte entre en fu- sion, ce qui annonce une température énorme, et elle devient aussi dure que le corindon. L'Aluminium est sans action sur l'eau froide; il ne commence à la décomposer qu'alors qu'elle est bouillante, et encore l'action en est-elle très lente. Il en résulte un dégagement d'hydrogène et un précipité d'a- lumine. La potasse et la soude hydratée at- taquent rapidement V Aluminium. 11 y a dé- gagement d'hydrogène et formation d'Alu- minate de potas.^e ou de soude. (Del.) • ALLMO-CALCITE ( Alumen , alun ; calx,cis, chaux), min. — Substance com- pacte, d'un blanc de lait, et d'un éclat vi- treux faible, ayant la cassure écailleuse, happant à la langue; acquérant, par un sé- jour prolongé dans l'eau, un assez haut de- gré de transparence , avec des reflets nuan- cés de bleu et de jaune. Elle est facile à bri- ser, donne de l'eau quand on la chauffe dans un tube de verre ; et se dissout en gelée dans l'acide chlorhydrique concentré. Cette sub- stance a beaucoup de rapport avec l'Opale, dont elle ne diffère que par quelques cen- tièmes de Chaux et d'Alumine; c'est pour cette unique raison que Breilhaupt l'a sé- parée des Silex ;iquifères, en lui donnant le nom sous lequel elle est ici désignée. L'a- nalyse que Kerslen en a faite a donné poui résultat : silice, 8G,G(); chaux, C,25; alu- mine, 2,2:J; eau, 4,00; total 99,0S. Elle se trouve dans les cavités d'un filon ferrugi- neux à Eibenstock, dans l'Erzgebirge. (Del.) ALUIV. — L'Alun, dans le sens que l'on attribue le plus souvent à ce mot, est un sel double hydraté, formé par la combinai- son du sulfate d'alumine avec le sulfat? ^^. 312 ALU de potasse ou avec le sulfate d'ammoniaque. L'alun à base de potasse a pour formule : Al^ 03 (So^)3, Ko So3 4- 24 H=0. L'Alun à base d'ammoniaque = Al' O^ (So3)3, H6 az^ So3, H2 0 + 24 HO. Dans la théorie de r-(^mwoni«)«, on lui donne pour formule : Al' O^ (So3)^ H8az'OSo34-24 H'O. Ces deux espèces d'Aluns présententla même forme, qui est l'octaèdre; la même saveur, la même solubilité dans l'eau, et un ensem- ble de propriétés générales, pour ainsi dire identiques. On a fait l'observation qu'en remplaçant l'Alumine par des oxydes iso- morphes avec elle, par le peroxyde de fer, le protoxyde de chrome, le sesqui-oxyde de manganèse, on obtient des sels doubles qui présentent la même forme cristalline, et contiennent la même quantité d'eau que les deux aluns précédents. A son tour le sulfate de Potasse ou celui d'Ammoniaque, peut être remplacé, sans changement de forme, par quelques sulfates, tels que ceux de soude et de magnésie. On a donné à tous ces sels doubles octaédriques le nom A' Aluns, de sorte qu'aujourd'hui ce nom ne désigne plus une substance unique, mais une classe assez nombreuse de sels isomorphes. Voici les for- mules de ces principaux Aluns : Alun de potasse ordinaire = Al' O' (So3)J + Ko So3 .f 24 H'O. Alun d'ammoniaque ordinaire = id. + m az' O So3 + 24 H'O. Alun de chrome et de potasse = Cr' O^ (So3p,RoSo3 + 24 H'O. Alun de fer et de potasse = Fe' O^ (So^)^, Ko So3 + 24 H^O. Alun à base de soude=;Al' 03 (So^)^, No O So3+24 H'O. La formule générale d'un alun est donc: M^ 03 (So3)3 , m 0 So3, 24 H'Ô , dans laquelle M représente un métal iso- morphe avec l'aluminium , et m un métal isomorphe avec le potassium. Etant donné un petit cristal d'un de ces Aluns quelconque, on peut, en le portant successivement dans une dissolution de cha- cun desautres Aluns, augmenter son volume sans que sa forme change. C'est une obser- vation fort intéressante que l'on doit à M. Gay- Lussac. Nous ne parlerons ici que des Aluns du commerce, c'est-à-dire du sulfate dou- ble d'alumine et de potasse ou d'ammonia- que. ALU Propriétés de l'alun à base de potasse. C'est un sel transparent, incolore, inodore, d'une saveur fortement astringente, soluble dans environ 15 fois son poids d'eau froide, et dans un peu moins de son poids d'eau bouillante, circonstance qui est cause qu'une dissolution d'Alun saturée à chaud se prend presque entièrement en masse par le refroi- dissement. Soumis à une douce chaleur, il fond dans son eau de cristallisation (Alun de roche). Si on élève graduellement la température, il perd peu à peu cette eau, augmente consi- dérablement de volume, devient opaque (Alun calciné). A une température voisine du rouge, il laisse dégager de l'oxygène et de l'acide sulfureux mêlés d'un peu d'acide sulfurique anhydre, et laisse pour résidu de l'alumine et du sulfate de potasse. Une cha- leur plus élevée encore décompose ce der- nier sel, et il reste finalement, comme corps fixe, de l'aluminate de potasse. Calciné avec du charbon ou avec des ma- tières organiques, telles que du sucre, de l'amidon, il donne naissance à un pyrophore. Fropriétés de L'Alan à base d'ammoniaque. Les Alcalis en dégagent, soit à froid, soit à chaud, de l'ammoniaque, facile à recon- naître à son odeur piquante, à la propriété qu'elle possède de ramenerau bleu !e papier de tournesol , et de répandre des fumées blanches, épaisses, par l'approche d'un tube imprégné d'acide muriatique faible. Sa cal- cination laisse pour résidu de l'alumine par- faitement pure. Au reste les propriétés prin- cipales de l'alun ammoniacal, sa solubilité, ses usages dans l'industrie, sont les mêmes que celles de l'alun potassique. Ces deux Aluns se trouvent souvent mêlés dans le commerce, non seulement dans des cristaux différents, mais encore dans les mêmes échantillons. L'Alun naturel est très rare : on ne l'a rencontré jusqu'ici qu'en dissolution dans quelques eaux voisines de certains lignites, dans les fissures de quelques schistes alumi- neux et dans les produits des solfatares. Mais il existe dans la nature une grande quantité de sous-sulfale d'alumine combiné avec du sulfate de potasse. On en rencontre au Mont-d'Or, en Auvergne, et il constitue des collines entières à Piombino et à Tolfa. Il est là sous forme de roche ou de pierre ALU A LU 313 Ires dure, rarement cristallisée, presque toujours mêlée de silice et d'oxyde de fer. D'après M. Cordier, ce minéral a une com- posilion telle, qu'on peut le considérer comme formé d'Alun et d'alumine hydratée. Une chaleur ménagée détruit ce composé, en chasse l'eau; l'alumine anhydre ne peut plus rester unie à l'alun, de telle sorte que , lorsqu'on vient à lessiver la masse calcinée, l'eau laisse l'alumine et dissout l'alun , qu'on fait ensuite facilement cristalliser. Pendant long-temps les marchés de l'I'.u- rope ont été presque exclusivement appro- visionnés avec cet Alun, qui portait le nom ii'Jtun de Home. On le considérait comme le plus pur et le plus propre aux opérations dé- licates de la teinture. Depuis un quart de siècle, on prépare en France des Aluns qui ne laissent rien à désirer,- et, loin de les faire venir de l'Italie, on pourrait en exporter au besoin des masses considérables. C'est presque toujours avec les schistes alumineux qu'on fabrique l'Alun. On les expose à l'air, soit dans leur état naturel, soit après les avoir calcinés. Le sulfure de fer, renfermé en grande quantité dans le schiste, sesulfalise; et, comme il se produit plus d'acide sulfurique que n'en peut pren- dre l'oxyde de fer , l'alumine, de son côté, se change en sulfate. Quand le schiste est bien elTleuri, on le lessive, on sépare, par des dif- férences de solubilité, le sulfate de fer du sul- fate d'alumine, et l'on verse dans la disso- lution de ce dernier une lessive concentrée et chaude de sulfate de potasse ou de sul- Cate d'ammoniaque. Le nouveau sel double se dépose par le refroidissement; une se- conde cristallisation le purge du sulfate de fer qu'il aurait pu conserver. On reconnaît l'absence de ce dernier, et par conséquent la bonne qualité d'un Alun, quand, dissous dans l'eau, ce sel ne produit pas de teinte verdâtreavcc le cyanoferrure de potassium. Les usages de l'Alun sont fort nombreux. Il sert à fixer sur les tissus la plupart des couleurs solubles dans l'eau, à rendre le suif plus ferme, à empêcher le papier de boire, é passer les peaux et à les préserver des vers. En médecine, on l'emploie comme astrin- gent à l'intérieur, et comme escharolique à l'extérieur lorsqu'il a été calciné. (Pf.louze). ALUIV {jllumen , Alun ). min. — Alumine sulfatée alcaline, Haiiy. On donne ce nom T. 1. à un sel double composé de sulfate d'aln- minc , d'eau et d'un sulfate alcalin , dont la base peut être la potasse , la soude , l'ammo- niaque ou la magnésie. Il existe donc au moins 4 esp. d'Alun , qui toutes peuvent être rapportées à la même formule atomi- que, et cristallisent dans le même système, c. à. d., le système régulier. L'Alun à base de potasse est celui qui se forme le plus com- munément dans la nature. On le trouve en eQlorcscenccs ou en petites masses fibreu- ses à la surface ou dans les fissures de cer- tains schistes argileux, et principalement des Ampéliles ou Schistes alumineux, qui en sont plus ou moins imprégnés. Il se pro- duit aussi journellement dans les houillè- res embrasées, dans les solfatares et dans les cratères d'anciens volcans encore fumants. Enfin on assure qu'on le rencontre tout for- mé, et en assez grande quantité, au mi- lieu des déserts de l'Egypte , où il se pré- sente en petites couches recouvertes de sa- ble. On sait que la couleur de l'Alun est blanche, sa saveur douce et astringente, sa réaction acide , et qu'il est beau- coup plus soluble à chaud qu'à froid. Ses usages sont nombreux et généralement con- nus. Le principal est de servir de mor- dant, pour fixer les couleurs sur les tis- sus. On ne peut obtenir de cristaux d'Alun que par les opérations de la chimie. Les for- mes qu'il prend le plus habituellement sont l'octaèdre régulier, le cube , le cubo-octaè- dre et l'oclaèdre-émarginé. Il est composé d'un atome de sulfate d'Alumine ( Al Su j ) , d'un atome de sulfate de potasse (KSu)et de 24 atomes d'eau ( 24 Aq ) ; ou en poids : de 33,77 d'acide sulfurique; 10,502 d'alumine ; 09,94 de potasse ; et 45,47 d'eau.— La 2^ esp. d'Alun naturel est Y Ammonalun , ou Alun ammoniacal. Elle dilîère de la précédente, en ce que sa solution dégage, par l'addition d'un alcali caustique, une odeur ammonia- cale. Elle ne s'est encore présentée qu'en petites masses fibreuses formant des veinu- les dans les dépôts de lignites io-Saldana , en Colombie. D'a- près son analyse , l'Alunogène serait formé d'un atome de sulfate d'alumine et de IS atomes d'eau; mais, suivant une autre ana- lyse que l'on doit à M. Beudant, elle ne contiendrait que 9 atomes d'eau. Cette ma- tière serait très utile, si elle se trouvait en plus grande abondance , puisqu'il n'y aurait qu'à la dissoudre et à y ajouter du sulfate de potasse , pour avoir de l'Alun. (Del.) ALURIME. Aluruus. ns. — G. de Coléop- tères tétramcres , établi par Fabricius et adopté par M. Duméril, qui le place dans sa famille des Herbivores ou Phytophages, et par M. Dejean, qui le met dans celle des Chrysomélines. Latreillc, dans ses premiers ouvrages, l'avait réuni au g. Hispe, comme Olivier; mais, dans ses familles naturelles, ill'en sépare et le range dans sa famille des Cycliques, tribu desCassidaires, sans toute- fois en donner les caractères. Voici ceux que lui assigne M. Duméril : Cors, court, inégal. Élytres d'un tiers plus longs que l'abdomen, à grand écusson. Articles des tarses très dé- veloppés, veloutés en dessous. — Les Alurnes sont des Coléoptères de moyenne taille , as- sez remarquables par leur forme et par leur couîeur. Hs appartiennent exclusivement aux contrées intertropicales del'Amérique.M.De- jean [CaiaL, 3'"^ éri^"^)en mentionne 7 espè- ces , dont 2 de Cayenne , 4 du Brésil et 1 du Paraguay. Nous ne citerons que Y A. grossus Fabr., décrit et figuré par Olivier. (D.) ALUTÈRES(p. dont l'os du bassin reste constam- ment sous la peau de l'abdomen , quoiqu'il soit mobile sous cette peau, comme l'os épi- neux des Balistes ou des Monacanthes l'est à l'extérieur. C'est ce qui suggéra à M. Cuvier ALV AF.V 315 l'idée de les appeler fln/i.«e« non déliés. Quel- queroisla peau de rnhdomen forme un large fanon, en suivant le mouvement de l'os dt: bassin, quand il se redresse. Cependanllc eorps des Aluléres est plus allongé que celui des autres lialistes. La peau est couverte de petits grains serrés, la dorsale antérieure réduite à une seule esp. comme dans les Monaeanllies. Ce g. est un des moins nom- breux du genre Baliste. Ou en connaît a peine 10 à V2 esp. Klies sont originaires des mers équaloriaies, des deux continents, el aucune esp. n'existe dans les mers d'Europe. (Vaf..) "ALVAIVIE. Alvauia. moll. — Dans son Histoire naturelle des productions de l'Eu- rope méridionale , M. Risso a proposé ce g. pour les espèces turbiniformes du g. Ixis- tioa. L'auteur n'alléguant, pour la formation de ce groupe, aucun caracl. zoologi/e- /oH/esvaux {Jouni. de Bol., m, p. 120) en a donné les caract. suivants : Cal. campanukS persistant, 5-fidc; lanières inégales, poin- tues. Cor. papilionacée. Etam. diadclphcs (9ell). Légume comprimé ou subcylin- drique, moniiifornie, se désunissant finalc- mcnl en quanlité d'articles monospermes , indéhiscents. — Herbes. Stipules et bractées scarieuses ; feuillessimples, indivisées ; grap- pes oppositifoliées ou terminales, lâches; fleursgéminéesousoliiaires; corolle blanche ou rougeâlre, à peine plus longue que le ca- lice.— Ce g., propre aux régions interlropi- cales de l'ancien continent , renferme 19 es- pèces. (Sp.) ALYSIDIUM {àlvcrîSiov , petite chaîne ; forme des filaments), bot. cr. — G. de Cham- pignons créé par Kunzc {Mycol. Heft,, 1, p. II, t. 1, f. 6) , caractérisé par des filaments rapprochés, droits, simples, transparents et articulés ; les articles en sont ovales et se sé- parent les uns des autres sous la forme de spores. On n'en connaît encore que l'y/, ful- vum, trouvé sur le bois pourri des saules , dans la Lusace. Persoon [Myc. Enrop.) réu- nit ce g. à V Acrosporium , et M. Fries au g. Oidium. (Liiv.) *ALYSIE. ^/ywfm (aJ.u'a-cov, petite chaîne). BOT. CR. — G. monotype de la famille des Phycées, créé par Agardh sur une Algue bré- silienne que JMerlens plaçait parmi les Ul- ves. Comme on n'en a pas encore vu la fruc- tification , sa véritable place est incertaine dans le système. Son organisation remar- quable nous fait penser qu'elle pourrait bien se rapprocher des Corallines.et n'être qu'une esp. non encroûtée de ce g. ou d'un g. voi- sin. La plupart des zoologistes qui ont fait une étude spéciale des Polypiers, sont main- tenant convaincus que lesCorallines sont de vraies Phycées. Nous-mème, nous avons ob- servé chez une espèce de Cuba, non encore recouverte de calcaire, que la structure était évidemment cellulaire, et se rapprochait beaucoup, la forme des mailles du réseau exceptée, de celle qu'Agardh attribue au genre dont il s'agit. Pour revenir au g. Aly- xium, en voici les caract. diagnostiques es- sentiels : Fronde articulée (comme dans le Choudria ariiculata), tubuleuse, dichotome, à articles ovales, longs de 2 à 3 lignes, séparés par un rétrécissement en forme de col. Les rameaux partent du sommet des articles. La couleur de cette plante est verte , et sa con- sistance membraneuse. A la loupe , on la trouve composée de fibres hyalines formant des aréoles pentagones réunies par une mem- brane. Nous avons déjà dit qu'elle croît sur les côtes du Brésil. Nous ne pensons pas qu'elle ait été trouvée ailleurs. (C. M.) ALYSOIV. INS. — G. de la famille des Crabroniens, de l'ordre des Hyménoptères, s . des Porte-aiguillon , établi par Jurine, adopté par Latreille et tous les autres en- tomologistes, et confondu d'abord avec les Pompilus par Fabricius. Il se distingue faci- lement des Crabro et des g. voisins par des ant. filiformes; des mandib. tridcntées; un métathorax muni d'une épine à son ex- trémité postérieure , et surtout par des ailes pourvues de 3 cellules cubitales (les 2 pre- mières recevant chacune une nervure récur- rente), et des pattes grêles avec le 1" art. des tarses fort long , et les cuisses poster, armées d'une pointe vers leur extrémité. — On ne connaît que quelques esp. de ce g. dont le type est VA. lunicornis Latr. {Pom- pilus lunicoriiis Fab.) , répandu dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) * ALYSPILERIA (contraction d'a^vaiç, chaîne ; acparpx , sphère), bot. cr. — M. Tur- pin, dans un travail sur l'Organographie végétale [Mém. du Muséum. 1827) , a donné ce nom à un groupe de plantes qui ont été classées par la plupart des auteurs, par- mi les Lichens, dans le g. Lepra ou Lepraria, et que l'on peut regarder comme des états primordiaux de Lichens qui n'ont pasencore été trouvés pourvus d'apothèces permettant de savoir exactement quelle place ils doivent occuper. Le g. Alysphœna présente des glo- bules entremêlés de fibres ou filaments. Il a été rapproché des Nostocinées par 31. Kut- zing, et M. Meneghini le rapporte, avec doute, aux Leptomitées. Les globules de ces végétaux peuvent , d'après M. Turpin, être considérés comme les apothéces d'un thalle fibreux, légèrement aplati, ou coralioide, dont ils émanent directement. Ce microgra- phe a figuré 6 esp. de ce g., qu'il désigne comme le 2""^ degré de l'organisation végé- tale dont le g. Globuline forme le 1". (Bréb.) ALYSSmÉES. BOT. pn. — Tribu établie par M. De Candolle dans la famille des Cru- cifères, f^. ce mot. (Ad. J.) 318 ALY "ALYSSOIDE. Alyssoidcs, DC. (a).uî;<7ov, alysson ; tXSoz, forme), bot. ph. — M. De Can- dolle donne ce nom à un s.-g. de ses P^esi- caria ; mais les 2 esp. sur lesquelles il le fonde sont de vrais Alvsson. (Sp.) ALYSSOIV. Alysstim, L. {ex parte). ; Adij- seton , Scopol.; Meniocus , Desv. ; Auri- nia et Odonlarrhena , C. A. Meyer. ; Alys- soides, D.C. {sub Kesicaria). (dc^vicov, nom grec d'une plan te que l'on rapporte à la Passe- rage ; à priv.; Àucr(7a, rage), bot. pu. — G. de la famille des Crucifères, tribu des Silicu- leuscs. Nous lui avons assigné les caract. suivants {Suilu^ à Buff. , Plant, phaii. , 6, p. 47G) : Sépales ascendants ou dressés, na- viculaires, égaux. Pétales indivisés ou bi- fides, onguiculés. Glandulcs4, dentiformes ou séliformes, opposée^ au\ sépales latéraux. Étam. 6 ; filets anisomètrcs , ascendants , ar- qués, appendiculés (du moins les imisairs; par exception tous inappendiculés , mais marginés) ou 1-dentés à leur base; anlh. profondémciil cordiformes à la base. Ovaire comprimé, 2-taculaire; loges l-2-4-ou 6- ovulées. Style filiforme ou siibulé. Stigm. pelté, subhéinisphérique. Silicule compri- mée ou aplatie (parallèlement au diaphrag- me), courte , 2-loculaire, 2-vaive, apicu- lée ou cuspidée; loges l-G-.-^permcs ; valves planes ou convexes, écarénées, imraargi- nées, innervées; nervures placentairiennes, filiformes, incluses, (draines ailées ou mar- ginées, lenticulaires, suspendues, lisses, so- litaires, ou collatérales, ou bisériées. Cotyl. rectilignes, presque planes, accombants. — Herbes quelquefois suffrutescentes, en géné- ral cotonneuses (pubescenceétoilée) ; feuilles très entières ou rarement sinuées-dentées; grappes terminales (soit solitaires, soit en cyme),ou terminales et oppositifoliées, nues, multiflores; pédicelles filiformes: ceux des fleurs épanouies en général subfastigiés ; fleurs petites, jaunes. —Ce g. est propre aux régions extra-tropicales du nord de l'ancien continent. Le nombre des esp. (en excluant les doubles emplois et les esp. qui constituent le g. /low/r/a, Adans.) est d'envi- ron 12 ; plusieurs se cultivent comme plan- tes d'ornement. (Sp.) "ALYTES (àÀvT/j;, au propre, licteur, et signifiant, ici, qui lie, qui attache, pour faire allusion à la manière dont le mâle, chez la seule esp. qui constitue ce g., dispose au- ALY tour de ses cuisses les œufs de sa femelle, au furet/i mesure qu'ils sortentdu cloaque). REPT.— G. de Batraciens anoures , de la fa- mille des P.aniformes, dont la mâchoire su- périeure est garnie de dents, et dont l'extré- mité des doigts n'est point dilatée en disque, comme cela s'observe chez les P.ainettes.Ses caract. sont les suivants : Langue circulaire, épaisse, entière, adhérente, creusée de quel- ques sillons longitudinaux; dents vomé- riennes, formant, en arrière des narines in- ternes, une longue rangée transversale, à peine interrompue au milieu; tympan dis- tinct; trompesd'Rustachi tréspetites;4 doigts libres; 5 orteils réunis en partie par une membrane épaisse ; saillie du premier os cunéiforme, peu développée, non tranchante. — C'est à Wagler qu'on doit l'établissement du g. Alyies; jusqu'à lui, l'esp. qui en est le type avait été rangée avec les Crapauds, quoiqu'elle ait des dents à la mâchoire super, et au palais, et que ceux-ci en soient com- plètement dépourvus. L'A. accoucheur {A. o/).ste«n>a;i.v), car c'est ainsi qu'on le nomme, se trouve assez communément en France, en Suisse, en Allemagne. Sa voix, qu'il fa't souvent entendre dans les belles soirées d'é- té, ressembleau son d'une clochette de verre. Les deux sexes se recherchent et s'acco-iplent s'ir la fin de mars et vers le commencement d'avril; la femelle pond 50 à 00 œufs d'un jaune pâle, gros comme des grains de chè- nevis; elle est aidée dans ce travail parle mâle qui , à leur sortie, saisit ces œufs dis- posés en chapelet, et les tourne autour de ses cuisses; puis, ainsi chargé , il se retire dans des trous souterrains, à deux ou trois pieds de profondeur, où il demeure complète- ment enfermé jusqu'à la parfaite maturité des œufs, qu'il transporte alors dans l'eau, où s'opère l'éclosion. (G. li.) ALYTOSPOmUM (àlyro;, indissoluble ; a-izop-^, emence). bot. cr. — G. de Champi- gnons créé par le professeur Link pour pla- cer quelques esp. de Sporoirichum dont les filaments sont colorés. Il est caractérisé par des filaments rameux, cloisonnés, auxquels adhèrent des spores simples, rondes ou ova- les, Irès petites. M. Pries considère les esp. qu'il renferme comme le Mycélium de quel- ques Champignons. VA. croceum, Link, que l'on trouve sous un grand nombre de noms dans les auteurs, est le Tlidcphom sulfuna. ALZ Fr., et VA. roseum Ehreni). , csl le Cludo- Ooiryon varium Nées. Ce {i. doil èlrc effacé (le la Mycologie, quoiqu'il ait 6(6 conservé dans la 2"" édilion du St/s'ema der Pilze. (LÉv.) ALIILIA, Banks el Sol., Gijnopogon, Forst.fxXvÇiç, tristesse: allusion au sombre feuillage de ces plantes ). b'>t. ph. — G. de la famille des Apocynacécs, tribu des Ophioxyiées, créé par Banhs el Solander ( Kx R. Bro. Prod.) et dont les caract. dis- tinclifs sont: Cal. 5-Jide. Cor. hypogyne , hypocratériniorpiie.à gorti;e nue ou barbue, à 5 lobes obliques. Élam. 5, incluses, insé- rées à la gorge de la corolle; anlh. ovales, subsessilcs.Ovaires 2; ovulessuperposés.peu nombreux, insérés sur la suture ventrale in- trofléchie. Styles presque coudés; sligm. obtus, nu ou rarement barbu. Drupes 2, (l'un avortant quelquefois), pédicules, simples, monosi)ermes ou composés-lomen- tiformes; cloison coqui!lée,semi-bi-loculaire, naissant d'une suture un peu saillante, r.rniiiesbiparties, insérées dans un sillon ven- tral, à la commissure de la cloison. Embryon dressé ou courbe , dans l'axe solide d'un albumen corné, replié-lobulé ;COtyl. oblongs, obtus, à radicule infère. Les Aliixia sont des arbrisseaux glabres, lactescents, à feuilles verticillées ou rarement opposées, coriaces, toujours vertes , à fleurs axillaires ou terminales, quelquefois disposées en épis, blanches, d'une odeur agréable. Ils habitent les parties chaudes de l'Austraiasie et de l'Asietropicale. On en connaît unequinzaine, dont VA. daphiioides est souvent cultivée dans les jardins. (CL.) ALZATEA (nom d'homme ). bot. ph. — G. de la famille des Célastrinées, tribu des Évonymées, créé par Ruiz el Pavon (/'7. pec. Prod.) qui lui donnent pour caract. :Cal. bi- fide, 5-gone, persistant. Pétalesnuls. Etam.5, hypogynes? Style 1. Caps, obcordiforme , biloculaire, loculicide-bivalve. Graines nom- breuses, superposées, ceintes d'une mem- brane.-Ceg., encore incomplètement connu, necontientqu'uneesp., \' A.veriicillata;c'Qi,i un arbre à feuilles obovées, échancrées , à fleurs disposées en corymbe , et qui a été trouvé dans les forêts du Pérou , près du lieu appelé le .Messapata. Ce g. rentrerait probablement dans le g. Mayienus , si ses fleurs n'étaient point apétales. (CL.) AMA 319 ' A!\IAC.ARIJS (à priv. ; fxaxap, âpoç, hu- meur). i.Ns. — G. de Coléoptères tétramcres, famille des Hélopiens, tribu des Cisiélides, établi par M. Dejean dans son dernier Cata- logue, où il le place entre les g. A/yceiochn- ris de Latreille , et Omophlut de Mégeric. Ce g., dont il n'a pas publié les caract. , csl fondé sur une seule esp. du P.résil nommée \iar lui, A. strigosus. (D.) AMADEA, Admis, bot. ph. — Synon. d'Aiidrnuace. V. ce mot. (C. L.) "AÎ\iADIi\A (àfta, ensemble; <îcvo<;, »', tour- noyant; lisez Hamadina). ois. — G. de l'or- dre des Passereaux et des Conirostres de Cu- vier, formé par Swainson, et faisant partie de sa s.-famille des Coccuthrau\iiiiœ, dans sa famille des Friiigillidœ, Les caract. en sont, d'après cet auteur (Oa«s. of liirds.) -. Taille très petite; bec très court, conique; ailes pointues, à penne bâtarde, petite; pattes médiocres ou petites. Ce groupe répond à celui des Bengalis des auteurs français. Toutes les esp. de ce g. habitent les ré- gions tropicales de l'ancien monde. L'auteur les subdivise en 6 s. -g., qui sont : 1" EsTKELDA, Sw. : Bec petit, médiocre; queue allongée, étagée ou arrondie ; pieds médiocres, tarse plus long que le pouce. — Es- pèce-type,/'Vj'uiyîVZa Bengalus L.,Vieill.; Ben- gali mariposa Buff.; J!!nl., 115-1; Eslrelda Piiœnicolis Swains. ( Birds of ff^est. Afr., 1, 192, pi. 14.). 2° Amadina, Sw. : Taille plus forte; bec court, très épais et large à sa base; queue courte, arrondie ou carrée; tarse plus long que le pouce. Esp.-types, Loxia fasciaia, Fringilla niiens (ou Cambasou). .3° Spermestes, Sw. : Bec court, épais; pieds à doigts très allongés, le médian surtout; on- gles également fort longs et grêles, l'inter- médiaire et le poster, surtout; queue courte, carrée ou étagée(chez les esp. de l'Inde, parti- culièrement). Esp.-types : Loxia Malacca, OU Gros-Bec-Jacobin;Zoj-iapi(«c/u/aMa,ou Gros- Bec des Moluques; EuL, 139-1.— M. Swain- son leur réunit une esp. africaine, son Sper- mestes cucullala [ff^esi.Afr. 1, 201), comme esp. de transition entre les esp. à doigts courts du groupe précédent elles esp. à longs doigtsdugroupe actuel, lesquelles appartien- nent à l'Inde. Nous croyons reconnaître cet oi- seau dans le Loxia prasipieron (Lesson , Rc- p. Ifll). 120 AMA AMA Cette petite div., remarquable par la gros- seur du bec, la longueur des doigts et des ongles, nous parait assez naturelle, en ce qu'elle renferme des espèces qui, d'après M. Swainson, se nourriraient principale- ment des graines de grandes graminées ou de certaines espèces de roseaux. La force de leur bec, ainsi que la longueur de leurs doigts et de leurs ongles, leur serviraient admirablement pour concasser les graines et se tenir cramponnées sur les liges glissantes deces grandes plantes exotiques. On retrouve ces mêmes caract. joints aux mêmes mœurs chez le Pinson de riz d'Amérique. 4° Erytiiura, Sw. : Rec gros, conique , al- longé; queue fort longue, étagée et finissant en pointe. — Esp.-l-j/pe, Fnnfjilla qaadricolor Gmel. (£"«/., 101-2), ou Frinyilla f.phœnura, Gros-Bec longicône,Tem. [Col., 9G-1,2,.3) ou Eryihura viridis Sw. {Class. of Birds. , ii , p. 280.) Nous ne concevons pas pourquoi M. Swainson a donné ce 3'"" nom spécifique à un oiseau qui en avait déjà deux. Il eût été plus conséquent de lui rendre son nom primitif deq/(ad«co/o)'Gmel., queTemmink avait déjà eu tort de changer en celui de xphœnura. 5° Pytelia, Sw. : Bec mince, conique, al- longé; ailes à rémiges courtes, dont la 1" est rélrécie ou échancrée au côté interne près de la pointe; queue arrondie ou étagée; pieds très petits, à doigts latéraux , égaux et fort courts. Esp. -types : Fringilla elegans Gmel., ou le Beau-Marquet [Enl., 203-1); PtjieliaPhœni- copleraSyi.[fVesi. Afr., 1, 203, pi. 16); tou- tes deux du Sénégal. Il est facile de reconnaître que, sous le nom générique ù'Amadina, g. subdivisé en 5 s.-g. ou petites sections , M. Swainson a réuni la plupart de nos anciens Sénégalis et Bengalis (n'y ajoutant toutefois aucune esp. analogue du nouveau Monde) qui dif- férent de toutes celles de l'ancien, en ce qu'elles n'onljamais de penne bâtarde courte, et que leur 1" penne, au contraire, n'est qu'un peu moins longue que la seconde. C'est ce caractère, tiré de la forme des ailes, et établissant une distinction géographique entre tous ces petits Fringilles de l'an- cien et du nouveau Monde, qui nous a paru donner le plus de valeur à l'établissement du g. Amadina de Swainson , et de ses subdivisions, que nous adoptons. (Lapr.) AMADIS ou AMIRAL-AMADIS (nom d'homme), moll. — Nom d'une belle esp. de Cône, Conus Amadis (/^. cône). (Desh.) AMADOU. Jfjniarium, Pline. — Ce mot, qui appartient à la langue française, sert à désigner une substance préparée pour pren- dre et conserver le feu. Parmi les substan- ces qui jouissent de cette propriété, on dis- tingue un grand nombre de végétaux dont les tiges et les feuilles sontcouverles de poils longs, épais et soyeux, comme les Armoises, les Morines, etc. L'Amadou de Panama est formé avec le duvet de la face infér. des feuilles du 3ieln.sioma sericea L., des fleurs de beaucoup de composées : en raison des poils de l'involucre, des aigrettes, des grai- nes et des soies du réceptacle , dans le Gnaylmlium ilalicum W., V Echinops slrirjo- sus L. , VAtraclijlii gummifera L., \'Aiidro~ macliia igniaria Humb. etc. A l'Ile-de-France on en oblient une esp. particulière du liber de l'Afoulh ou Ficus terebrala W. , et dans beaucoup d'endroits, on se sert de chiffons à moitié brûlés. Le véritable A-madou provient de quelques Champignons qui appartien- nent au genre Polyporus. Le Polyporus igniarius et le P. fomentarius sont les deux esp. les plus avantageuses pour cette fabri- cation , à cause de leur fréquence et de leur volume. On pourrait en retirer du Poly- porus Ribis Pries , lorulosus Pers, , pinicola Pries, laccatusVeT&., etc., mais ils n'ont pas assez d'épaisseur. Pour préparer l'Amadou, on enlève la partie super, du chapeau, qui est dure, comme ligneuse, et la couche de pores qui garnit la face infér. ; on coupe le tissu partranchesque l'on fait macérer dans l'eau pour les ramollir, et on les bat ensuite avec un marteau de bois sur un billot, pour les étendre. Cette opération renouvelée trois ou quatre fois, on obtient de chaque tranche une lame d'Amadou, qu'il suffit de tremper dans une solution de nitrate de potasse. Quelques personnes se contentent de le frotter avec de la poudre à canon ; mais cette préparation le rend noir. C'est ainsi que nous le recevions autrefois d'Al- lemagne, sous forme de mèches. Persoon (Champ, com. p. 92) dit que les bûche- rons des Vosges enterrent le Bolet coupé par tranches, et l'arrosent ensuite avec de l'u- rine. L'Amadou préparé avec le maillet ne' AMA diffère de l'Agaric des chirurgiens (/^. ce mot) qu'en ce qu'il n'est pas salpêtre. On en obtient quelquefois des lames d'une très grande étendue , et qui , molles, souples, très légères , ressemblent à un feutre. Gle- ditsch (M l'ili. Fitng.] dit avoir >u en Fran- conie des paysans vêtus d'habits confec- tionnés avec cette singulière étoffe. Les Polypores ne sont pas les seuls Champignons avec lesquels on puisse pré- parer de l'Amadou. L'Agaric labyrin;hi- formc , Dœdalea qucrciiia Fers. , préparé comme je viens de le dire, en donne de très bon. La base des grandes espèces de Lyco- perdon , comme les L. cœlaium Bull., (ji- gniiieum Baisch, trempée dans une solution de nitrate de potasse, remplace très bien l'Amadou ordinaire. Dans quelques contrées de France, en Hongrie, en Moldavie, j'ai vu employer le bois pourri ; mais, en exami- nant attentivement, on s'aperçoit facile- ment que la substance ligneuse a été dé- truite et remplacée à mesure par le mycé- lium de quelques Champignons. On appelle Amadou blanc, celui que l'on relire des Xylosiroma et des Rucodium qui ont celte couleur. J'ai reçu de feu Simonnet un mor- ceau de Xtjloiiroma gigantettm Tode, qui prenait feu avec la plus grande facilité, et qui dégageait, en brûlant, une odeur d'en- cens très agréable. (Lév.) AMADOUVIER ; Bolet, Agaric amadou- yiQT-fBoletusJgniariusL.; Polyporus Ujnia- rius Fr. bot. cr. — Espèce de Champignons d'où l'on tire l'Amadou {f^. Amadou). On pourrait donner ce nom à toutes les espèces de Polypores, tels que lesP./ome?»a>»uFr., Jlibis Fr. , dryadeus P. , pinicola Fr. , luccaïus Pers. ; mais il désigne particuliè- rement le P. igniarius , quoiqu'il four- nisse un Amadou infér. en qualité à celui qu'on retire du P. fomeniarius. Paulctafait le g. Pijreiam de ces Champignons et de quelques autres, qui, comme les ///ma/ma et les Xijlosifoma, ont la propriété de prendre feu facilement. (Lév.) AMiEBA. i.\F. — r. Amoeba. (Duj.) Am.CBÉES. iKF. F. Amoebées. (Duj.) • AMAGRIS. bot. ph. — VAnuido arena- riu de Linné a été placé successivement dans un grand nombre de g. , tels que Calama- grosli.i, Psamma, Ammopinla et Amagri^, Celui quia prévalu est VAvmophita de Host, T. 1. AMA 321 dont V /imagris de Presl n'est qu'un syno- nyme, r. AMMOPriILA. (A. R.) AMAIOUA , AMAIOA ou AMAJOVA , Aubl.; Hexactina, Willd. — Elirenber- gia, Spr. (Nom de ces arbres chez les In- diens). BOT. ru. — G. de la famille des Ru- biacées, tribu des Gardéniées, fonde par Au- blet [Guyan. Suppt. i;î, t. 375), ctdont voici les caract. : Cal. ovale-tubulé, conné avec l'ovaire, à limbe supèie, cylindrique, G-denté, tardivement décidu. Cor. supèrc, liypocraté- rimorphe, à tube cylindrique, dé|)assanl le limbe calicinal, partagée en G lobes ob- longs, étalés. Anth. G, linéaires, fossiles en- tre la gorge de la corolle. Ovaire infér., bi- tri-loculaire. Ovules nombreux, bisériés , horizontaux, anatropes. Style simple ; stigm. indivis, en massue. Baie obovale-oblonguc, 2-3-loculaire , aréolée au sommet, munie d'une écorce. Graines déprimées - planes, suborbiculaires, distinctes des cloisons mem- branacées et horizontales. Embryon... — Ce g., imparfaitement connu, renferme des ar- bres ou des arbrisseaux indigènes dans l'A- mérique tropicale, à feuilles opposées ou ternées, courtement pétiolées, nervées, gla- bres, munies de stipules oblongues, déci- dues. Les fleurs sont subsessiles et disposées en corymbes au sommet des rameaux. [C. L.) *AMALACTE. Amalaclus (àfiâXoixToç, lourd) ISS. — G. de l'ordre des Coléoptères tétra- mères, famille des Curculioniles , div. des Érirhinides, établi par Schœnherr, qui lui donne les caract. suivants : Ant. médiocres, peu fortes, insérées vers le sommet du ros- tre; funicule de 7 articles; le 1" court, ob- conique, le S""- presque en massue; les au- tres plus courts, tronqués au sommet, s'é- paississant graduellement; massue ovale, dont les articles ne peuvent être distingués. Rostre allongé, robuste, cylindrique, grossis- sant un peu vers l'extrémité, à peine courbé. Yeux oblongs , déprimés. Thorax presque carré, tronqué antérieurement, légèrement bi-sinué à la base, un peu convexe en-des- sus. Écusson petit, triangulaire. Élylres al- longées, presque linéaires, non calleuses à l'extrémité, avec les angles terminaux ob- tus.-— Ce g. figure dans le dernier Catalo- gue de M. Dejean, qui y rapporte 3 esp , dont 1 de Cayenne et 2 du Sénégal. Nous ne citerons que là 1^% nommée par lui .1, 21 322 AMA nigritiis, et que, dans son précédent Catalo- gue, il avait placée dans le g. Rhynchœmis. (D.) *AMALE. Amalus {à.u.alo<;,' mon), ins. — G. de Coléoptères lélramères , famille dos Curculionites, div. des Erirhinides, établi par Schœnherr, qui lui donne les caract. suivants : Ant. peu longues, minces; funi- cule de 6 articles, les trois 1"' assez longs, coniques; le 1" épais, les autres courts, noueux; massue oblongue, ovale. Rostre allongé, presque mince, cylindrique, dé- fléchi , arqué. Yeux latéraux , arrondis , peu saillants. Prothorax légèrement bi-sinué à sa base, un peu arrondi sur les côtés, plus étroit antérieurement, tronqué au sommet. Écusson très petit, à peine visible. Élytres brièvement subovales, légèrement convexes en-dessus , arrondies à l'extrémité , plus courtes que l'abdomen. Épaules obtusément anguleuses. Pattes médiocres , entièrement mutiques. Le corps, de grandeur médiocre, est brièvement ovale, sculpté, ailé, par- semé de quelques poils de grandeur médio- cre, — Ce g. , adopté par M. Dejean {Ca- tal. , 3""' édit.) , ne renferme qu'une seule esp., qui se trouve en France : c'est [eCurcii- lio sconillum de Herbst {Col. vi,p. 418, n» 402, t. 92, fig. 13). Cette esp. appartenait auparavant au g. Falciger de Mégerle, qui a été supprimé. (D.) AMALGAME {S.a*«, ensemble; X, explé- tif; ya/AÛ», je marie), chim. — C'est le nom qu'on donne aux combinaisons du mercure avec les autres métaux. Ces sortes d'alliages sont en général blancs, quelquefois suscep- tibles de cristalliser, presque tous décom- posables à une température rouge. Les principaux amalgames sont: 1° celui d'Étain , qui sert à étamer les glaces et à les mettre au tain; 2" celui de Bismuth, (]u'on emploie pour étamer intérieurement les globes de verre ; 3° ceux d'Argent et d'Or, dont on se sert pour argenter ou dorer quel- ques métaux ou alliages, particulièrement le cuivre rouge, le laiton et le bronze. L'amalgame des argenleurs est formé de : mercure, 85 parties, argent, 15p.; celui des doreurs de: mercure, 90 et or, 10.— L'amal- game destiné à frotter les cou?sins des ma- AMA chines électriques est formé de 50 p. de mer- cure , 25 p. d'étain et 25 p. de zinc. ( Pei.) •AMALLOCERIJS (à priv.; iJ.^\\6<;, duvet; xf'pa?, corne\ ins. — G. de Coléoptères té- tramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean {Catal, 3'""' édit.), qui le place immédiatement avant le g. Lnphonocerus , Latr., appartenant à la tribu des Céramby- cins de M. Serville. Ce g., dont il n'a pas pu- blié les caract,, est fondé sur une seule esp. du Brésil, qu'il nommée, aculeatnt. (D.) *AMALLOPODE. y4mallopodns (à priv. ; fjiaXXoç, duvet; TToyç , tto^Îo; , pied). INS. — G. de Coléoptères tétramères, famille des Lon- gicornes, tribu des Prioniens, établi par M. Lequien, dans le Magasin zoologique de M. Guérin, 1833, 3""^ année. Ce g., qui ne ûgure pas dans le Catalogue de M. Dejean , appartient à la 1" subdiv. des Prioniens, et vient se placer entre les g. Tiianus et Cie- noscelis de M. Serville , dont il se distingue principalement par la forme de son corselet, armé latéralement d'une seule épine, par ses tarses sans brosses en-dessous , dont les articles sont cylindriques, et le 4""^ nulle- ment bilobé. Il est fondé sur une seule esp., figurée, dans l'ouvrage précité, sous le nom à' A. scabrosus , qui lui a été donné par M. Dupont. (D.) AMALOUASSE. ois. — Nom vulgaire de la Pie-Grièche. (C. d'O.) AMALOL'ASSE-GARE. ois. —Syn. vul- gaire du Gros-Bec dans quelques cantons de la France. (C. d'O.) AMALTHÉ. Amallheus (âfxaXeîca, chèvre, nourrice de Jupiter;par extension, ici, corne d'abondance), moll. — G. de Céphalopodes établi parMontfort [Conchyl. Sysi. p. 90) sur une esp. d'Ammonite dont il place mal à propos le siphon contre le retour de la spire. (A. d'O.) AMALTHÉE. Amalihea (â/xâÀOîca, la chè- vre Amallhée, nourrice de Jupiter). BOX. pn. — Dénomination proposée par M, Desvaux pour désigner une forme particulière de fruits dans plusieurs Rosacées, dont le cal. ne devient point charnu après la floraison. L'auteur cite le fruit de l'Aigremoine comme type de cette esp. de fruits, dont la distinction n'a pas été adoptée. Lindley le confond avec l'Étairion de M. iMirbel. A"'. Étairion. (C. L.) • AMALTHOCÈRE. Amalihoccra (à,:;LaX- AMA AMA 323 Otia, rlièvrc, nourrice de .lujiUor; x/paç, corne), ins. — G. de liépidopléiTs , ramille , je brille). in.s. — G. de l'ordre des Li^pidoplères diurnes , créé par Dalman et qui a pour type le pa- pillon Machaon (A'. Papillon). (D.) AMAS. Congeriex { àtxilot , w, j'amasse). — Sorte de gisement des substances miné- rales. On dit qu'un minéral ou une roche est en amat, lorsqu'il constitue une masse irrégulicre qui semble comme enveloppée par d'autres substances, f^'. Dépôt el Gisr- MENT. (C, P.) •AMASIA {amasius, a, gal'.ant, e). iNS. — G. de Coléoptères tétraméres, famille des Chry- somélincs, établi par M. Dejean [Caiat., 3"" Mil.), qui n'en a pas publié les caraclères. Il y rapporte une seule esp. de Java , nom- mée par lui spinipes , variant par de Haan clro/«finrt par M. Cuquet. (D.) AMASIS (Nom propre), ns. — G. de la fam. des Teiilhrédiniens (Porte-scie, Lat.), de l'ordre des Hyménoptères , section des Térébrans , établi par Leach , sur<]uclques esp. confondues parFabricius, Lalreillc.etc., avec le g. Ci<'-bex , el qui s'en dislingue, surtout, pardcsanl. multi-articulées , ren- nées en massue , cl n'ayant que leurs 4 1'" art. distincts, les autres étant réunis par des mandib. bidenlées et par des ailes dont les 2 1"' cellules cubitales reçoivent cha- cune une nervure récurrente. On connall une dizaine d'esp. de ce g. , dont la plupart sont indigènes. Les plus répandues en Eu- rope sont VA. Juriiiœ [Cimbex JiirinœLep.' et VA. lœia {Cimbex lœla Fab. etc). (Bl.) A!lIASOI\IA(Th. Amason, voyageur en Aniér.). bot. pu. — G. de la famille des Ver- bénacées, tribu des Egiphilées (Verbénées, Baril.) proposé par Linné fils {SuppL, 294) pour remplacer le g. yrt/fga/t'ad'Aublet.Cette subslilulion n'est pas généralement adoptée. Lindiey (liurod.^ les regarde tous 2 comme distincts, mais probablement par erreur, f^. Taligalea. (C. L.) AMASPERME. Amasperma (a^^a , ensem- ble; aitîpaa, graine), bot. cr. — G. de la fa- mille des Algues, formé par Rafinesque, et si incomplètement décrit par cet auteur, que tous les écrivains systématiques l'ont passé sous silence. (C. L. ) AMASTOZOAIRES. Amaslozoaria (à priv. ; fjiacjTo;, mamelle ; Çùov, animal), zool. — Dans sa classification zoologique , M. de Blainville a donné ce nom à un groupe du régne animal, comprenant les animaux vertébrés qui sont dépourvus de mamelles. (C. D'O.) AMATA(nom myth.).iNS. — G. de l'ordre des Lépidoptères, famille des Crépusculaires, établi par Fabricius, et qui répond à celui qu'Illiger avait nommé antérieurement 6'.«/j- tomis. [y. ce mot.) (D.) 'AMATHIE. Ainathia (nom d'une Né- réide). CRUST. — G. de l'ordre des Décapodes, famille des Oxyrhinques, établi par Bous, qui l'a ainsi caractérisé : Carapace ayant la forme d'un triangle allongé et à base ar- rondie; rostre terminé par deux grandes pointes en cornes divergentes. Yeux pe- tits, non rélractiles, toujours saillants. É()istome grand , presque aussi long que large. Troisième article des pattes -mâ- choires externes dilaté en dehors et tronqué à ses deux angles internes. Pattes de la pre- mière paire plus courtes que les suivantes, filiformes chez les femelles, renflées chez les mâles; pattes suivantes longues et filifor- mes, avec leur article terminal long et aigu. Abdomen composé de sept segments dans les deux sexes. — La seule esp. connue est VAmaihia ris.soaiia Roux, qui se trouve dans la rade de Toulon. (H. L.) *AMATHIE. Amaihia (nom d'une Né- réide). INS. — G. de l'ordre des Lépidoptè- res, famille des Nocturnes, tribu des Pha- lénites, établi par nous [Hiu. nai. Lépidupt. de France), aux dépens du g. Acidulis de Treilschke , et dont les caracl. sont: Ant. simples dans les 2 sexes. Bord terminal des ailes simple ou entier. Ailes super, seules, traversées par un grand nombre de lignes parallèles, ondulées ou séparées par bandes. Palpes très courts. Trompe longue. Ailes infér. des mâles ayant vers leur naissance et du côté interne , 2 petits appendices for- mant comme une 3""= paire d'ailes. Chenilles lisses , à tête plate, échancrée ou bifide dans sa partie supérieure, et avec deux pointes au-dessus de l'anus. Chrysalide nue dans la lerre. — Ce g. ne renferme que 4 esp. , qui se distinguent de toutes les autres Phalénites par les 2 appendices alaires dont nous avons narlé plus haut. Cesappendicesnesonlqu'un 332 AIMA AMA prolongement du bord super, et interne des secondes ailes, replié sur lui-même, et qui ne se développe que dans le vol. Il est petit, de forme ovale, et bordé d'une frange de poils comme le reste des ailes , dont il fait partie. Nous citerons pour type de ce g. la Phalène à 6 ailes de Dcgeer {tom. ii , Mém. VI, pag. 419, pi. 9,/i(j. G-9). (D.) AMATHÏE. Amaihia ( une des 60 Néréi- des). POLYP. — Nom donné par Lamouroux aux Polypiers serlulariens, dont Lamarck a fait son g. Sérialaire {f^. ce mot). (Duj.) *AMATHIÏÏS (àmaOrri;, qui se plaît sur le sable), ins. — G. de l'ordre des Coléoptè- res pentamères , famille des Carabiques , tribu des Amaroides, élabli par Zimmer- mann aux dépens du g. Amara de Bonelli, et auquel il donne pour caract. essentiels : Dent simple au milieu du menton ; thorax en cœur. — Ce g., non adopté par M. Dejean, est fondé sur une seule esp., VA. œgijptia de Klug. Elle est ailée et habite l'Egypte. (D.) ' AMATHUS (aaaGoç, poussièrc). ins. — G. de la famille des Phryganiens, établi par Stepbens, pour quelques esp. indigènes, voisines des Hydropsyche , Pictet, dont Cur- tis avait déjà formé son g. Polyceutropus. ( /^. ce mot. ) (Bl.) AMATHUSÏE. Amailmsia (surnom de Vé- nus). INS. — G. de l'ordre des Lépidoptères, famille des Diurnes, établi par Fabricius, qui lui donne pour caract. : Deux palpes longs, velus, à 3 articles, le 2""= plus long que les autres , courbé ; le 3'"^ court el com- primé. Ant. filiformes. Pattes antér. en pa- latine. Type : Papilio phidippufi de Java. (D.) *AMATODES. Amalodes. ins. — G. de l'ordre des Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, tribu des Molurites, fondé par M. Dejean [Catal.,^'"^ édii.), et par M. So- lier, qui le caractérise ainsi, dans son Essai sur les Collapiérides : Menton très petit, for- tement évasé antérieurement en trapèze;bord antér. avec une échancrure profonde. Palpes maxillaires courts, épais, terminés par un article transverse, comprimé et notablement sécuriforme. Labre saillant, transverse, élar- gi et tronqué antérieurement. Ant. filifor- mes ou grossissant légèrement de la base à l'extrémité; 3"" article presque aussi long que les 2 suivants réunis ; les 3 derniers mo- niliformes. Prothorax transverse, à lergum subdéprimé, anguleux sur les côtés, et for- mant un hexagone plus ou moins marqué. Base tronquée carrément ou à peu près , et s'appliquant exactement contre celle desély- tres. Corps court, peu ou point convexe, et couvert d'un duvet serré ou d'un enduit pul- vérulent. — Ce g. a pour type la Pimelia genimata de Fabricius , qui se trouve en Gui- née , et à laquelle M. Dejean réunit 2 autres esp. du Sénégal, nommées par lui, l'une A. Petilii et l'autre A. hirsulula. (D.) * AMAURONIA {àpiaupoç, obscur), ins. — G. de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Serricornes, tribu des Mélyrides , fondé par M. Westwood sur une seule esp. nommée par lui A. subœnca, et trouvée dans l'île de Corfou par M. Templeton. Ce g. se rapproche, à plusieurs égards, des Dasytes cl des :1/e/j/m , mais plus particulièrement du g. Pelecophora Dej. Les caract. en sont figurés et décrits dans le 2"" vol. des Trans. de la Soc. eniom. de Londres, p. 175,pl. xiv, fig. 10. (D.) * AMAL'RUS ( à,ota-jpo'ç, sombre), ins. — G. de la famille dss Scutellériens , de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères ; élabli par le docteur Barme'isler { Hand. dcr Eniom ). Ce g. s'éloigne sensiblement de ses congénères par l'aspect général et par les formes des parties dcsesp. qu'il renferme. Le corps estassez aplati. La tèle presque carrée est divisée au milieu , en 2 parties. Les Ant. ont 4 articles, dont les 3 derniers offrent de chaque côté une expansion linéaire. Le sternum est sans carène; l'abd. est dé- pourvu d'épines à la base, les pattes sont courtes et robustes. Nous ne connaissons qu'une dizaine d'esp. de ce g. , propres à l'A- frique et à l'Asie australe; les plus répan- dues sont VA. déniants Burm. {Megymenum deniaimn Guér.) de la Nouvelle-Hollande, el Y A. spiiiosus Burm., assez connus aux Indes Orientales. (Bl.) *AMAUSITE. MIN.— Gerhard a décrit sous ce nom un minéral composé ou une roche qui parait n'être qu'une variété de Lepti- nite, et qui, d'après Breithaupt, serait formée par l'esp. de Feldspath qu'il nomme Oli- goclase. On la trouve aux environs de Na- miest en Moravie, dans l'Erzgebirge en Si- lésie, etc. (Del.) AMAZONE. OIS. — Nom donné par Linné à une esp. de Bruant (£')»6er/*a amazona L.), et parBuffon, aux esp. de Perroquets du nou- AMjb AMB 33; veau continent, dont le fouet de l'aile est g.irni de plumes rouges ou jaunes. (C. d'O.) AHIBAIBA. ^dam. bot. pu.— Synon., selon Marcgraff et Pison , du Cecropia pal- maln. (C. F-.) AMIÎASSE. yfi'iDassis. — G. de Poissons de la famille des Percoides, à U dorsales dis- tinctes, mais rapprochées, avec une pointe couchée en avant du 1" rayon épineux de la 1 " nageoire du dos, des dents en velours aux '2 mâchoires et au palais; le bord infér. du préoperculc a une double dentelure , le sous- orbilaire est dentelé. — Commerson avait désigné sous ce nom un poisson de peu de valeur, à cause de son abondance dans l'é- lang salé de l'île Bourbon, nommé F.ugol. On y préparc ce poisson comme nous le fai- sons des Anchois sur les bords de la Médi- terranée, et on l'y emploie aux mêmes usages. Les autres esp. du g. sont également recherchées sur les côtes de l'Inde qu'elles habitent. Ainsi M. Leschenault nous a ap- pris que l'on pèche avec profit l'esp. que nourrit la rivière d'Ariancoupang qui se jette dans la mer près de Pondichéry. M. de La- cépède a reproduit trois fois lai" esp., que nous avons nommée ^mbasiis Commersoni : une I" fois sous le nom de Centropome am- basse, d'après la description de Commer- son; une 2"" fois d'après le dessin tiré des manuscrits de cet infatigable observateur, sous le nom de Lutjan gymnocépliale , et une 3"" fois d'après Forskal ; car on ne peut pas douter que le Sciœiia safgha du naturaliste danois ne soit encore le même. Hamillon Buchanan,dans son histoire des Poissons du Gange, a réuni plusieurs esp. d'Ambasses sous le nom de Clinnda; mais comme il avait joint sous cette dénomination des esp. de Scombéroides, et que d'ailleurs il n'a- vait point désigné les véritables caract. du g. dont nous parlons ici, nous avons cru devoir, dans YHisioire naturelle des Poissoiis (1. Il, p. 175), établir ce g. sous le nom A'Ambaase, afin d'éviter toute confusion. Nous ne connaissons encore que il à 12 esp. de ce g., toutes des Indes, et se tenant dans les eaux saumâtres, soit de l'embou- chure des rivières, soit des étangs salés. Ce sont des petits Poissons qui ne dépassent pas un décimètre de long, et qui le plus sou- vent restent dans des dimensions plus pe- tites. (Val.) •AMBATE. Ambaies (âfiSaTYiç, qui monte). INS. — G. de l'ordre des Coléoptères tétramè- res, fam. des Curculionites, div. desErirhi- nides, établi par M. Schœnherr, qui lui donne les caract. suivants : AnI. médiocres, minces; les 4 premiers articles du funiculc graduellement plus courts, les 3 suivants on- duleux ; la massue oblongue , ovale. Rostre allongé, un peu .mince, linéaire, arqué. Irothorax oblong, subconique, beaucoup plus étroit par devant, resserré au-dessous du sommet, bi-sinué à la base.Écusson large; arrondi au sommet. Élytres subconiques, se rétrécissant sensiblement des épaules à l'ex- trémité, arrondies à la base, un peu planes en dessus, calleuses à l'extrémité. Pieds as- sez longs, surtout les antérieurs; cuisses dentées. M. Dejean [Caial., 3""^ édii.) adopte ce g. et y rapporte 12 esp. , toutes des par- ties intertropicales de l'Amérique. Nous ne citerons que celle qu'il nomme ^. pic/««, et qui appartenait au g. Baris . avant que M. Schœnherr eût établi celui dont il est question dans cet article. (D.) AMBELAMA. TVilhtghbdn, Schreb. non Roxb. (nom de cet arbre chez les Galibis). BOT. PU. — G. de la famille des Apocynacées, tribu desCarissées, fondé par Aublet [Guy an. 1,297, t. 105), adopté par Jussieu (Gew., PL, 148), et dont voici les caract. : Cal. 5-fîde. Cor. hypogyne, hypocratérimorphe, à tube cylindrique, rétréci supérieurement; à gorge nue; à limbe 5-parti, dont les segments sont obliques et ondulés. Etam.5, incluses, insé- rées à la base du tube; anth. sagitlées, sub- sessiles. Ovaire biloculaire. Ovules nom- breux, flxés de chaque côté à la cloison... Style tétragone, dont le sommet arrondi porte un stigm. ové, bi-cuspidé au sommet. Le fruit est une baie coriace, ovoïde, bilocu- laire, renfermant des semences nombreuses, élargies-comprimées, rudes. — Ce g. ne se compose que d'un très petit arbre (s'élevant au plus à 2,65) encore peu connu, trouvé par Aublet à la Guyane. Les feuilles en sont op- posées, le plus souvent inégales; les pédon- cules axillaires ou terminaux, 3-4-flores, et uni-bractées. (C. L.) AMBERBOA (Amberboi ou Emberboi , nom persan), bot. pu. — Isnard a donné ce nom à un g. de plantes que Linné a réuni aux Centaurées, et qui, depuis, a été rétabli de nouveau, en prenant, pour caract. 334 AMB AMC son aigrelle paléacêe. Ce g. porte en fran- fiiis le nom d'Ainbrette, à cause de la lé- gère oiieur d'ambre qu'exhalent ses fleurs. Ses caract. sont : Invol. composé d'écaillés (le formes diverses , très rarement spines- rentes ; cor. du rayon dilatées, stériles. Étam. à filets pubescents ou papilleux. Fruit comprimé ou turbiné-létragone, muni d'une aréole latérale ou basilairc. Aigrette formée d'écaillés oblongues ou obovales rétrécies a la base , semblables entre elles, très rare- ment petite ou nulle. — Le g. Amberboa dans le prodrome de M. De Candolle, se com- pose de 17 esp. qui se divisent en plusieurs sections de valeur égale à celles des Cen- taurées. (J. D.) AMBETTÎ. BOT. PH. — Nom indou de di- verses plantes dont certaines parties se man- gent ; ce sont les : Bégonia malabarira, Lmk., Hibiscus saralensis L. , Sonneratia acidu L. (G. D'O.) AMBïGÈNE. yîmbifjeims [ambigenus, de deux natures), bot. pu. — Dénomination employée par M. Mirbe! pour caractériser le cal., lorsqu'il tient , à l'extérieur , de sa pro- pre nature , quant à la coloration, et de celle de la cor. à l'intérieur. Ex. : les g. Gre- wia, Oniilhoijalum , Pasaiflora, etc. (G. L.) *AMBîGir. Ambiijum. bot. ph. — Épithète employée pour désigner les organes d'une forme indéterminable, d'une insertion dou- teuse, etc. C'est ainsi que M. Mirbel dit : les cloisons ambiguës, ({nAnA, tenant au centre et à la paroi d'un péricarpe qui ne s'ouvre pas, elles n'ont point d'origine certaine [Ci- tnts) ; — le liile ambigu , quand cet organe correspond à la fois aux deux bouts réunis d'une graine recourbée ou repliée. — Cas- siai a dit : les corolles ambiguës dans les Sy- panthérées, quand elles sont intermédiaires catre deux formes déterminées; etc. (G. L.) * AMBIGUËS. Ambiguœ. arachn. — Nom employé par M. Walckenaer pour désigner une petite division dans le g. Cienus. V. ce mol. (H. L.) AMBIIVUX (^mi>œ, deux; ?i«x , noix). bot. PII. — G. ainsi nommé par Commerson à cause des 2 gros noyaux qui se trouvent dans l'inlér. de sou fruit. Il est synonyme d'Alfuriies. V. ce mot. (Ad. J.) AÎIÏBIR. roiss. — Nom de l'esp. de Pois- M>n», suivant Forskal , qu'il a décrite sous le nom de Mullus nuriflamma , qui est une esp. du g. Upœneiis, de la 4™' subdiv. géné- rique de ce groupe; celles dont les esp. ont les mâchoires armées de dents distinctes sur un seul rang et le palais lisse. Il faut faire attention que le Mullus nuriflamma de Forskal est d'une esp. distincte du 3Iutlns auripammu deLacépède.Nous signalons ici ce mot, parce qu'il a été appliqué mal à propos dans le dic- tionnaire classique d'histoire naturelle au Malins vitlatus. (Val.) •AMBLACHAEi^IIlIM [àuSlv;, obtus; acli- cenium, akène, d'à priv. ; x»'»" , je m'ou- vre). BOT. PH. — C'est le nom d'une section du g. y^c//!/)'o/?/!or«s,caraclérisée par ses fruits obtus ou très brièvement rostres. Les plan- tes qui composent cette sect. sont toutes originaires de l'Amérique , à l'exception d'une esp. de la Dahourie à laquelle le nom A' Amblachœnium a été spécialement appli- qué. (J. D.) AMBLÊMË. Amblema {\À\\lb\. Emblema , A' c'ixÇlnfx.ai , greffe; ouvrage de divers mor- ceaux). MOLL. — C'est ainsi que M. Rafi- nesque nomme un nouveau g. formé aux dé- pens des Unio de Bruguière. Ce g. , dont les caract. sont insuffisants, a été inséré pour la 1" fois dans le Mémoire publié par l'auteur dans les Annales des Sciences physiques de Bruxelles (18:20). Il n'a point été adopté. F. mulette. (Desii.) AMBLÉMIDES {F. amblema). moll. — M. Rafinesque [Mém. sur les Unio, Ann. Se. pliijs., Brux., 1820) a établi cette famille aux dépens du g. C/«io de Bruguière. Comme elle n'a pas de caract. suffisants, elle rentre parfaitement dans le g. Unio. {F. ce mot.) (Desii.) * AMBLESTIS [àf^^ly;, obtus), ins.— G. de Coléoptères tétramères , famille des Lon- gicornes, établi par SI. Dejean {Caial., 3""^ édit.) , qui n'en a pas publié les caract. Ce g. qui , d'après la place qu'il occupe, parait appartenir à la tribu des Lamiaires de M. Ser- viile, est fondé sur une seule esp. du Cap de Bonne-Espérance, nommée par l'auteur A. alulaceiis. \p.) AMBLIRIOIV (Contraction pour Amblijli- rion; àfxÇXvç , obtus ; hîptov, Lis), bot. ph. — G. de la famille des Liliacées, tribu des Tu- lipacées,DC., proposé par Rafinesque (7o//cw. de Phys. 8'J) , non adopté et réuni en syno- nymie au g. Lilium, L., comme une de ses divisions, caractérisée principalement par les AMli folioles du périgone, sessilos, connivenles, pjir un sillon ncctarifère obsolète. (C. L.} AAIBLODOIV ( àixôÀvç , émoussé ; ôiJov? , dcnl). poiss.— M. Rafinesquea désigné, sous ce nom générique, un Poisson de l'Ohio qu'il a m.illieureusenient fait connaître si impar- fiiitenicnt que MAI. Cuvier et Valencienncs n'ont pu en déterminer l'espèce dans leur Hisiuire naturelle des Poisioiis. L'auteur donne à ce g. la caractéristi- que suivante : « Corps elliptique , com- » primé, écailleux, ainsi que la tète et les » opercules ; mâchoires pourvues de petites " dents en cardes ; gorge avec un os triangu- " laire en Las (le pharyngien infér.) couvert >' de dents larges, arrondies , creuses et ob- « tuses ; opercule de deux pièces ; l'oper- » cule sans épines ni dentelures; le préo- » percule tinement dentelé à la base ; mem- » brane branchiale à six rayons; 2 dorsales; » 1" épineuse; 2'^ partiellement épineuse et » écailieuse le long de la base; les ventrales » reculées.» — On voit que le poisson qui réunit ces caract. est évidemment du g. des Scicnes. Les diflerences signalées parJI.Ra- finesque prouvent qu'il ne connaissait pas, en écrivant son Mémoire sur les Poissons de rohio , les caract. de ce g. de Poissons. Il ne connaît, dit-il, qu'une seule csp. de ce g. qu'il nomme A. grognant(^.yn(H/»eH5). Il la donne comme argentée, brunâtre sur le dos, olivâtre sur les côtés de la tète ; à lèvre su- per, plus longue ; à museau arrondi et écail- leux ; à ligne latérale convexe à sa naissance , concave au milieu , et droite jusqu'à sa ter- minaison; à caudale échancrée; à 9 rayons à la 1"^' dorsale, et à 35 à la 2'; le l"^ étant court et épineux. Ces nombres, en ajoutant ceux des autres nageoires , donnent la for- mule suivante que nous écrivons de cette manière: D 9 — 1/34, AZiQ, C Tl P 18. Ils montrent que la tjciène dont il sagit ici est voisine du Sciœna oscula de Lesueur, que nous croyons toutefois en différer; mais les caract. indiqués par M. RaGnesque sont encore trop incertains pour établir, d'après eux, une espèce déOnitive. Les naturalistes des Étals-Unis nous feront un jour mieux connaître ce poisson qui mord bien à l'ha- meçon , donne aux pécheurs un véritable plaisir dépêche, fraie au printemps et pond une grande quantité d'œufs. M. Rafinesque en a indiquo la p!up;irt des noms triviaux, AMB 3.35 et qui sont ff-'tiiie pcrdi , ffliiic-pearch , Bitfjaloc-perc/i , Gruiiinig-percli , Bubbliug- perch , liubbler et Muscli-eaier. Les premiers noms rappellent lacouleur argentée du pois- son , les autres se rapportent au bruit ou sorte de grognement ou de bouillonnement que les Sciénoïdes font entendre. Le dernier prouve que celte Sciène se nolnTitdemulet- tes(«H2"o)donteIk■peutbriserlaco(iuilie avec ses dents pharyngiennes. Elle les trouve dans le sable ou la vase. X.f^wiym A(i Bitffulocperch (Perche Lison) qui lui a été aussi donnépour rapi)elcr les sortes de mugissements qu'elle pousse, l'a fait conî^ondre quelquefois avec les Catostomes qui s'appellent Buffulnc-ji.sh (Poisson Bison), erreur signalée par M. Rati- nesque, et qui adonné lieu cependant à l'ar- ticle très singulier que le rédacteur du Dic- tionnaire classique d'Histoire naturelle a inséré dans cet ouvrage, pourfaire connaître aux lecteurs le mol que nous trailoiis ici. . (Val.) "AHIBLYA( àj/Sivç, obtus), bot. cr. — Presl désigne sous ce nom, un des nombreux g. qu'il a formés aux dépens des Polypodes de Swartz et qui se distingue surtout par le mode de distribution des nervures. Dans celui-ci, qui ne renferme que h' Polypodium jiiglandi/'olium Humb. et Bon pi. , les nervu- res latérales, pinnées, obliques, s'anasto- mosent en arcs arrondis et sont accompa- gnées d'autres nervures qui s'en séparent latéralement et portent les groupes de cap- suies, vers le milieu de leur étendue. — Ce g. , dont les caract. sont peu tranchés, se distingue cependant des autres g. séparés des Polypodes et qui ont leurs nervures anastomosées, tels que les Campyloueurum et les Marginaria , par la disposition moins régulière des nervures et par la position des capsules sur le milieu et non à l'extrémité des dernières nervures. La seule esp. rap- portée à ce g. a la fronde pinnée, à pinnules pétiolées, ovales-lancéolées, dentelées, mais non lobées. Elle croît dans l'Amér.-équat"- riale. (Ad. R.) 'AMBLYCARPl'M(àtJ.êÀÛ5, obtus; xap-m,,,. fruit). bOT. pn. — G. de la famille des Synan- thérées-Scnécionidées, div. des Relhaniécs, Less., formé par Fischer et Meyen (/«rf. Sem. Hort. Peirop. in, 1837), qui le caractéri- sent ainsi : Capitule multiflore, hétérogame. Fleurs du rayon unisériées, ligulées, femel- 336 AMB les; celles du disque tubuleuses, hermaphro- dites. Inv. imbriquées; squames 5-3-sériées; les extér. foliacées. Rétept. hémisphérique, nu, ponctué. Cor. du rayon ligulées; ligule linéaire. Cor. du disque tubulées, 6-dentées. Anlh. caudées stigm. Akènes subfusiformes, 6-angulaires, éroslrés, obtus. Aigrette nulle. — Ce g. ne renferme qu'une esp. : c'est une herbe annuelieou bisannuelle, glabre, trou- vée sur les bords de la mer Caspienne, rap- pelant le port du Pulicaria vulgaris. Les feuilles en sonléparses; les capitules soli- taires et terminaux; les fleurs jaunes. (CL.) "AMBh'YCÉPHXh'E.yimblycephalus.î^EPT. (àpQvç, large, oblus; xttpxlo, tête). — G. d'Ophidiens nommé ainsi par Boié , et que Wagler a appelé Pareas. V. ce mot. (G. B.) • AMBLYCEPHALLS (à/^Ç/ùç , émoussé ; xtfol-n, tête). INS. —M. Curtis {Entom. Magaz. 1.) applique cette dénomination à un g. ayant pour type la Cicada viridis L. , qui est le g. Teiiigoma pour Latreille, Ger- mar, et la plupart des autres entomologis- tes, y. Tettigonia. (Bl.) *AMBLlCERUS(à^S>.'jç, oblus;x£paç, cor- ne). INS. — G. de l'ordre des Coléoptères té- tramères, famille desCurculionites, division des Anthribides, établi par Thunberg, mais non adopté par M. Schœnherr, qui en place les esp. dans le g. Aniliribe. V. ce mot. (D.) *AiMBLYCIIEILA(âfxS^uX''^''5. Q"' * '^^ bords [lèvres] obtus), ins. — G. de Coléo- tères pentamères, famille des Carabiques; tribu des Cicindélètes, établi par M. Say, et voisin du g. Ornas d'Eschschollz, dont il se distingue, 1° par la brièveté des 2 premiers art. du palpe labial et la longueur du 4""^; 2° par la courbure antér. de la marge du labre, qui est droit dans les O/iua; 3° par les dentelures médianes du labre; 4° par l'acuité du lobe intermédiaire du menton ; 5" par la plus grande longueur des pattes ; 6° enfin par la largeur des épipleures. Ce g. a pour type \ A. cylindriformis, Say. M. Rei- che {Aiin. Soc. eut. de France , t. 8, p. 560, pi. 19), en décrit et ligure une seconde esp. de la Nouvelle -Californie, qu'il nomme d'après M. Dupont, A. Picoloinvtii. (D.) •AMBLYCHLS («aSÀiiç. obtus). I^s. — G. de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, établi par Gillen- hal et non adopté par M.Dcjean, qui en place AMB les esp. dans le g. Badisier. V. ce mot. (D.) *AlMBLYGLOTTIS(à,u.Ç).v;, oblUS; /Xùrra, langue), bot. pu. — Le g. d'Orchidées, ainsi nommé par Bliime(5/jd/-., 370), est le même que le CutatitUe de Rob. Brown {in Bot. Reg., 578). V. cala\the. (A. R.) * AMBLYG^'ATIIUS ( àtiiÇ/v; , émoussé ; yti^oc,. mâchoire). i>s. — G. de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Harpaliens, établi par M. Dejean, qui [Species général) lui assigne les caractères suivants: Les quatre l"*art. des 4 tarses antér. très légèrement dilatés et triangu- laires ou cordiformes. Dernier art. des pal- pes assez allongé, légèrement ovalaire, pres- que terminé en pointe, mais cependant tronqué à l'extrémité. Anl. fliiformes. Cha- peron légèrement échancré en arc de cercle. Lèvre super, en carré moins long que large. Mandib. assez fortes, arquées, obtuses, et presque entièrement cachées par la lèvre su- per. Menton échancré en arc de cercle ; point de dent au milieu de son échancrure. Corps oblong et peu convexe. Tète assez grande, arrondie, coupée presque carrément par devant , et rétrécie postérieurement. Yeux nullement saillants. Corselet plus ou moins carré ou rétréci postérieurement. Elytres lé- gèrementovales et presque parallèles. — Les insectes, en petit nombre, qui composent ce g., sont tous de Cayenne. Ils sont de moyenne taille, de couleur noire ou métalli- que, et, par leur lacies, se rapprochent beau- coup des Harpales. Dans son dernier Cata- logue, M. Dejean en mentionne 5 esp,, toutes nommées par lui , et dont nous ne ci- terons que \'A.cephnloi<:s,(\\x\ forme le type du genre. (D.) AMBLYGOIVITE (àfxSXvç, émoussé; yu- vîa, angle), min. — Substance vitreuse, verte ou blanc-verdàtre, transparente, en petites masses cristallines ou en petits cris- taux disséminés, qui sont des prismes rhombiques droits, de 100° 10', clivables parallèlement à leurs pans. Sa dureté est comparable à celle de l'Orthose; sa pesan- teur spécifique est de 3,04. Elle est fusible sur le charbon en un verre clair, qui devient opaque par le refroidissement. Elle donne la réaction de la lithine, lorsqu'on la traite avec la soude sur la feuille de platine. D'a- près l'analyse de Berzélius, elle est compo- sée d'acide phosphorique (4. P- O^), d'alii- AMB mine (4. AL^ O') el delilhine (2. LO), avec quelques traces d'Acide fluoriquc ; c'est par conséquent un Phosphate d'Alumine et de Lilhine. Elle a été trouvée par M. Breit- haupt dans le granité de Chusdorf, près de Tessig, en Saxe, où elle c.-t associée à la to- paze verte, à la tourmaline, au grenat et au Pyroxènc. On la cite encore à Arendal en Norwége. (I)rl.) 'AMBLYGOIVUM, Meisn. [snb Pulytjorw); T\e\chh.,La(jiiuea, Lour. {à,uS).v;, obtus; >co- vc;, angle), bot. ph. — G. de la famille des Po- lygonées, fondé sur plusieurs esp. confondues parles auteurs avec les Pohjgomim. Meisncr (Monogr. Polijcjon.) lui assigne les caract. suivants : Périgone coloré, profondément 5- fide. Etam. 5 à 7. Style plus court que les étamines. divisé, à partir du milieu , en 2 branches divariquées; stigmates capitellés. Akène lenticulaire , comprimé, obtus aux bords , acuminé , recouvert par le périgone. Embryon unilatéral. Cotyl. incombants, li- néaires. Périsperme farineux. — Herbes an- nuelles; racine fibreuse; feuilles très entiè- res, munies de gaines stipulaires-foliacées ; épis linéaires, cylindriques, denses; brac- tées turbinées, foliacées. (Sp.) •AHIBLYLEPIS (à/ASivç, obtus ; It-nlç, écaille), bot. pn. — Ce g. a été établi par M. De Candollesur une plante du Mexique appartenant à la famille des Composées, tribu des Sénécionidées. Elle a pour caract. : Invol. 2-sérié; écailles extér. au nombre de 6-7, ovales aiguës, foliacées, égales au dis- que ; celles du rang interne obovales-ar- rondies, très obtuses et dépourvues de ner- vures. Capitules multiflores radiés; fleurs du rayon femelles, 1-sériées, ligulées, tri- fides au sommet; celles du disque herma- phrodites, à tube court, à gorge large et di- visée en 5 lobeslancéolés,épaissisetapiculés à l'extrémité ; anth. terminées par de lar- ges appendices aigus. Rameaux des sty- les dépourvus d'appendices. Fruits tur- bines velus; aigrette formée par 6 paillettes unisériées , très obtuses, sans nervures et de même longueur que le tube de la cor. — La seule esp. à'^mblylepis que l'on con- naisse est une plante annuelle à tige simple , couverte çà et là, ainsi que les feuilles et les écailles de l'iavolurre, de quelques longs poils déliés; les feuilles sont alternes, semi- amplexicaules, non décurrentes, ovales- T. I. AMB :)o7 lancéolées, très entières; les capitules ter- minaux solitaires, à fleurs jaunes, sont comparables, par leur grandeur et leur as- pect, à ceux du Pyrellman Ahjronis. (J. D.) • AMBLYAïEIllJS {k-^^l<><;, émoussé ; finpoç, cuisse ). INS. — G. de la famille des Chalci- diens(Tribu des Chalcidiles,Lat.), de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans, établi par Walker (-'T/oiioj/. Chalc. in Eni. Mavç, obtus ; ISo-i;, dent). bot. cb. — Palissot de Beauvois avait créé ce nom pour un g. de Mousses qui n'est autre que le 3/cesia d'Hedwig, avec la seule dif- férence que le bryologisle français y avait fait entrer le g. Cinclidium de Swartz, de- venu tout récemment un Mnium. V. Mek- siA. (C. M.) AMBLYOLEPIS. bot. ph. r. Amblylï- PIS. AMBLYOPE, yimblycpus, Nob. [àaSXvn- oç , qui a la vue faible), poiss. — G. de Poissons de la famille des Gobioides, à corps allongé, à ventrales jointes en uneseulesous la gorge, dont les 3 nageoires verticales sont réunies. La bouche est fendue verticale- ment, armée de dents en crochets et décou- vertes ; les yeux ne peuvent se voir que par la dissection, tant ils sont petits et re- couverts par la peau. Ce dernier caractère nous a suggéré le nom imposé à ce genre. M. de Lacépède avait indiqué un poisson de ce g., d'a|)rès une copie d'une figure chi- noise gravée dans son ouvrage (tom. iv, pi, 14, fig. )). La copie est inexacte; aussi les caract. de M. de Lacépède sont-ils beau- coup plus f.iutifs que l'examen d'une bonne figure ne devrait en fournir; et ce qui est fautif dans la rédaction de M. de Lacépède, c'est que pour la parer des charmes de son st\le, il pîirait donner une description d'a- piès nature; ce qui n'est pas exact. Il s'é- t.iit faituneidée faussedu poisson en lecom- parant à une Cépole; aussi avait-il fondé ce 338 AMB genre d'après celle copie mensongère el sur des caractères inexacls sous le nom de Tae- nioïde. Voilà pourquoi nous n'avons pas cru devoir le conserver. Shaw el Bloch ont suivi les erreurs de Lacèpède, et donnent ce pois- son sous le nom de Cépole aveugle ( Cœpola accula, ou Cœp. liermanHiana).L\nné avait connu une esp. de ce g., et l'avait placée, suivant ses affinités naturelles , dans le g. des Gobies, sous le nom de Gobius anguU- laris. Nous ne connaissons que 5 espèces de ces Gobioides , toutes originaires de l'Inde, et se tenant enfermées dans la vase des étangs salés; on les mange à Pondichéry. (VAL.j * AMBL10PHIS(àaQy;, obtus ; ocpî;. Ser- pent). INF. — G. établi par M. Ehrenberg pour un infusoire vert , très voisin de ses Euglena, dont il ne se dislingue que par l'extrémité postérieure obtuse de son corps. H a été placé par cet auteur dans la famille des Aslasiées, comprenant, suivant lui, des animaux polygastriques , sans intestin, nus, changeant incessamment de formes, et pa- raissant tantôt avec, tantôt sans queue; enfin, pourvus d'une seule ouverture. L'Ambhjo- pliin présente en avant , comme la plupart des g. voisins , un ou plusieurs points rou- ges qu'on a pris mal à propos pour des yeux. 11 n'a d'autre organe locomoteur, pour la na- tation, qu'un filament flagelliforme très fin, parlant d'une échancrure antérieure etfaus- scmenl nommée trompe. On n'a pu obser- ver encore chez cet animalcule, non plus que chez les g. voisins , aucune intromission d'a- liments ou de substances colorées dans l'in- Icrieur; de sorte qu'on n'a absolument au- cun molif pour nommer estomac telle ou itlle partie de son corps. La seule esp. con- nue {^. viridisEhr.) est longue de7mill. environ. Elle vit isolément au fond des ma- rais ou dans les infusions d'herbes aquati- ques conservées long-temps. (Duj.) AMBLYOPOGON. bot. ph. — r. Am- BLYPOGON. (G. L.) AMBLYOPUS. INS.— ^. Amblvpus. (D.) "AMBLYPOGOIM {àu.Sl/flx d'Olivier, et adopté par M. Dejean, qui y rapporte 2esp. des In- des orientales, l'une qu'il nomme A. cinc- tipenuis , et l'autre qui est le Triplax vit- /(7n<5 d'Olivier. Les caract. de ce g. n'ont pas été publiés. (D.) AMBL\R\MPHE. y4mblijraTnph)is{àiJ.i3\6ç, émoussé; pzfjupo;, bcc). OIS. — G. que Leacha formé [Miscellan., t. i, p. S2) sur un oiseau de la famille des Troupiales, décrit depuis long-temps par Âzara, sous le nom de Trou- fiale noir à têie rouge, et en dernier lieu sous celui <\'A. bicolor (pi. 3G des Miscell.) par l'auteur anglais. Ce g. est-il ou non basé surdes caract. assez importants pour êtrecon- servé? Celle question , ainsi que beaucoup d'autres du même g., ne pourra être résolue d'une manière satisfaisante que lorsqu'on aura obtenu des notions précises et détail- lées sur les mœurs de l'esp. dont il est formé. Nous allons faire connaître , à ce sujet, les opinions de plusieurs auteurs, ainsi que la nôtre, basée sur quelques détails de mœurs puisés dins Azara, et sur quelques par- ticularilés de formes ((ue nous avons re- marquées. Vieillot, croyant, comme Leach , cette espèce nouvelle, adopta son g. sous la même dénomination générique et spécifique, dans le nouv. DUi. d'ilist. nat. (t. i, p. 411). Plus tard, dans le vol. 3i, p. b'A, du même (luvrage, il décrit, sous le nom deTrouiiialc rouge [A(jelaius ruber , (Jriolus rubcr Lalh. et Sonn., f^oy. à la A''.-(''.iii)i. , pi. GS) un oiseau qui ne paraît autre quecelui-ci.Knfin, dans VEiicyclop. méth., il le décrit encore et le place dans son g. Siumelta sous le nom de S. riibra (p. G:35). Cuvier [licfj. anim.) en fait un Etourneau. Liclitenstein, dans ses Dou- bles du Mus. de Berlin, suit la même opi- nion, et le décrit sous le nom de Siurnus pi/rrhoceplialus. Wagler (Syst. At'iurn)aidoi>l' ; celle-ci , ainsi que ^4"'^ etlaS™'', d'égale longueur et les plus longues de l'aile. Queueassezlongue, arrondie. Tarses et doigts robustes , mais do longueur médiocre. Dessous des doigts ver- ruqueux; ongles longs, grêles et arqués, surtout ceux du pouce et du doigt médian. Comme nous l'avons déjà dit, la seule esp. de ce g. est l'y4. bicolor de Leach [Loc. cii. ei Synon.). (Lafr., *AMBL\'RHmrS(à^eWç, obtus; pcv,vr'ç, nez). INS. — G. de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites, division desPhyl- lobides, établi par Si hœnherr, qui lui donne les caract. suivants : Ant. peu longues, min- AM13 ces; scape atteignant le milieu du thorax, peu fort, légèrement arqué, s'épaississant un peu vers l'extrémité; 1" art. du funi- cule peu long, obconique; les autres plus courts, presque égaux , très brièvement ob- coniques; massue ovale, petite. Rostre très court, plan en-dessus , rétréci vers le som- met ; fossette oblongue, peu large, profonde. Yeux latéraux, ronds, un peu déprimés , assez grands. Thorax presque transverse, profondément bi-sinuéàla base , droit sur les côtés, sensiblement plus étroit dans sa partie antérieure, obconique. Elytres oblon- gues, presque ovales, ayant leur base ar- rondie vers l'écusson et les angles humé- raux obtus, réunies en pointe à leur extré- mité, légèrement convexes en dessus. Le corpsestoblong, peu convexe, squamuleux, de grandeur moyenne. — Ce g., qui Dgure dans le Catalogue de M. Dejean (3™' édii.) , ne renferme que 2 esp. , l'une nommée par ' lui ^. brevirosiris , et l'autre par Schœnherr ^. Tporicollis; toutes deux des Indes orien- tales. (D.) AMBLYRHT[']\QIIE (àagÂv'ç, obtus; p-'/x'?. museau, groin), rept. — Bell a désigné par ce nom un g. d'Iguaniens pleurodontes dont voici les caract. : Des dents palatines; celles des mâchoires trilobées; gorge dilatable, mais sans fanon ; une rangée de pores sous chaque cuisse ; une crête dentelée sur le dos et sur la queue: celle-ci comprimée vers son extrémité et revêtue de grandes écailles disposées en verlicilles; museau court, ar- rondi ; tête couverte de tubercules inégaux, à base polygonale. A ce g. se rapportent 3 esp., originaires de la Californie. (G. B.) *AMBLYS (àfJiS/vç, obtus), iks. — G. de l'ordre des Coléoptères penlamères, famille des Sternoxes , tribu des Buprestides , établi par Gistl, et qui répond au g. Chnjsoboilms d'EschschoItz. P\ ce mot. > (D.) AMBLYS (a>S)v;, émoussé). ins. — G. de la famille des Mellifères, de l'ordre des Hy- ménoptères, établi par le docteur KUit;, et réuni par Latreille au g. Osmia 'F. ce mol). (Bl.) AlMBLYSPERSIA(àiuiÇÀvç, obtus; (7Tr£'paa, graine), bot. pu. — G. de la famille des Sy- nanthérées-Labiatillores, s. tribu des Muli- siées, I.ess., div. des Eumulisiées, DC, formé parBentham [Enum. Pl.Hug.) sur uneseule plante trouvée dans la partie S.-O. de la AMB AMB 341 Nouvelle-Hollande, à feuilles toutes radi- cales, pétiolées, oblongues , sinuées-den- tées.scapifîi'rc, d'environ 50 cent, de haut., laineuse au sommet , à capitule ample, uni- (luo, terminal. Voici les caract. que lui assi- gne l'auteur: ('apil. multiflore, hét(^rogame. Fleurs du rayon femelles; celles du disque hermaphrodites. Invol. campanule, à squa- mes plurisériées, imbriquées, lancéolées; les intér. plus longues. Récept. plan, subal- véolé. Cor. glabres; celles du disque tubu- leuses , à limbe 5-fide ; les 2 segments intér. connés presque jusqu'au sommet. Cor. du disque ligulées-bilabiées; lèvreexlér. ample, oblongue-Iinéaire,courlement.3-fide au som- met; l'intér. courte, subulée, profondément bifide. Filaments des élam. distincts, lisses, plans; appendices des anlh. glabres ; ailes courtes. Style pubérulc supérieurement. Akènes turbines , papilleux, très obtus. Ai- grette multisérice, paléacée-soyeuse, un peu scabre, longue, presque égale, etc. (C. L.) •AMBLYTERIJS (% 3'"% 4'"^ et 5"' globuleux; les 6'"' et 1"^^ courts et palériformes. Labre coriace, velu , saillant. Mandib. cornées, courtes, fortes, presque triangulaires, planes en dessus, arquées en dehors, velues, à peine écbancrées, avec le bord interne presque bidenté. Mâchoires co- riaces, presque cylindriques, obtuses au sommet , poilues et garnies de dents extrê- mement petites. Palpes maxillaires grêles, avec le 2'"' et le 3'"= ar icies coniques; le dernier lancéolé, plus long que tous les au- tres réunis, et terminé en pointe obtuse. Dernier article des palpes labiaux épais et ovalaire. Mentor, presque carré , fortement hérissé de poils, convexe, avec sa partie mé- diane avancée, déprimée et tronquée. Tête presque carrée , traversée par une suture ; chaperon arrondi antérieurement, avec le bord un peu relevé. Corps ovale, non cou- vert postérieurement par les élylres ; écus- son grand et triangulaire. Sternum non pro- longé. Pattes peu fortes; tibias antérieurs Iridenlés extérieurement. — Ce g. est fondé sur une seule esp. de la Nouvelle-Hollande, nommée par Mac-Leay et par M. Dejean A. geininntns. (D.) AMBLYDRES. Amblynrus, Ag. (à^êl^vç, obtus ; o'jpa, queue), i-oiss. — G. de Pois- sons fossiles de la famille des Lépidoides, de l'ordre desGanoides,et qui, suivanlM. Aga- siez , a pour diagnose les caract. suivants : Une longue dorsale, commençant vis-à-vis des ventrales; une petite anale étroite; une large caudale tronquée ; corps large et aplati ; gueule très fendue ; os maxillaires étroits et très allongés; 1" rayon branchio- stége large, plat et avancé horizontalement entre les deux branches de la mâchoire in- fér. ; les suivants courts et très étroits,- os du crâne et pièces operculaires finement striés en lignes ondulées et sculptés par une grosse granulation ; rayons peu profondé- ment fourchus , et articulations plus larges que hautes ; écailles assez grandes ; celles des flancs et du ventre plus que celles des autres parties du corps. — Les onglets et les fos- settes articulaires de ces écailles n'ont pu être vues par M. Agasiez. Ce savant ichlhyo- logiste regarde ce g. comme intermédiaire entre les Teiragotiokpis et les Sémionolées. Il n'en connaît qu'une seule esp., VA. ma- crouomiis , qui provient des Lias du Lyma Régis , et qu'il a observée dans la collection de miss Philpot. (Val.) AMBORA, Juss. ; 7 ambotirissa , Sonn. ; Mithridaiea, Conim. (pom d'un de ces arbres chez les Madécasses). box. ph. — G. de la fa- mille des Monimiacées, LindI, tr. des Mo- nimiées, R. B. , fondé par de Jussieu (Gen., pi. 41, et Ann. Mus. , xiv) , et dont voici la diagnostique: Fleurs monoïques. Dans les mâles, un périgoneovale-subglobuleux, puis fendu et étalé en 4 parties. Étam. nombreu- ses , insérées sur le périgone de manière à l'en revêtir entièrement; filaments très courts, nus; anlh. biloculaires, basifixes,à loges subopposées, longiludinalement déhis- centes. Dans les femelles , un périgone tu- bulé- subglobuleux, ombiliqué ouvert au sommet, à gorge nue. Ovaires nombreux, uniloculaires, fixés de toutes parts à la pa- roi interne du périgone. Ovule unique, pen- dant, anatropc. Style terminal, court, fili- forme; sligm. simple. Drupes nombreux, monospermes, enveloppés par le périgone devenu bacciforme. Graine inverse. Em- 342 AMB AMB bryondroil dans l'axe d'un albumen charnu- oléagineux. Cotyl. plans, elliptiques; radie, gupèie. — Les yimbora sont des arbres indi- gènes dans les Iles de France et de Madagas- car, à feuilles subopposées, très entières, persistantes, revêtues en dessous d'une pu- bescence étoilée, à inflorescence en grappes, à fleurs rarement solitaires, et naissant sur le tronc et à la base des branches; les fc- liielles plus rares, et entremêlées avec les iiiàles. (C. L.) AMBRARIA, Crus.; non Heist. (am^ar, m, ambre gris), bot. pu. — G. ou s -g. de la fa- mille des Rubiacées. D'après M. A. Richard [Mém. de lu Soc. d'Hisi. nul. de Paris , t. v, p. 139) , il ne dilTère des Anllwspermum que par la conformation de la commissure des méricarpes, laquelle est concave de manière à former une loge vide au centre du fruit. (Sp.) AMBRE JAII1\E. min.- F. Succin. (Del.) AMBRE GRIS [Ambar on Ambarum chez les Latins), zool. — Cette substance , qu'on trouve flottante à la surface de la mer, ou rejetée sur les côtes de Madagascar, des Mo- luques, du Japon, etc., se présente en masses opaques et légères, plus ou moins volumi- neuses, irrégulières, arrondies, formées par couches et entremêlées quelquefois (décou- verte assez récente) de débris de poissons et de becs de Seiche; d'un gris nuancé de noir et de jaune, se ramollissant facilement à la chaleur de la main, se liquéfiant dans l'eau bouillante et à l'humidité prolongée; d'une cassure écailleuse; brûlant avec une vive clarté, en répandant une odeur pénétrante qui rappelle celle du musc. Il est peu de substances dont la nature et l'origine aient donné lieu à plus d'hypothè- ses différentes. On l'a considérée comme for- mée d'excréments d'oiseaux, ou comme des masses de résine végétale, modifiée par l'ac- tion combinée de l'eau salée, de l'air et du soleil ; puis on l'a regardée comme un pro- duit bitumineux élaboré au fond des mers. Ensuite on a généralement adopté l'opinion de Swediaur, qui en faisait des excréments résultant d'aliments mal digérés de l'espèce de Cachalot, nommée Phij%eler macrocepha- lus. Plus tard, MM. Pelletier et Caventou, qui ont publié un travail intéressant sur l'Ambre gris, pensent qu'il pourrait *ien être un produit de la matière biliaire, qui en constituerait des calculs chez certains céta- cés. Enfin, AI. de Blainville considère au- jourd'hui celle substance comme le résul- tat d'une sécrétion analogue au musc et au casloréum. L'Ambre gris est fréquemment employé en parfumerie comme cosmétique, et très rarement comme remède; mais la propriété excitante très prononcée dont il paraît jouir, . le faisait entrer autrefois dans une foule de préparations pharmaceutiques. (C. d'O.) AMBRÉE ou AMPHIBIE {ambar, ris, ambre gris). MOLL. — Geoffroy, le premier, dans son excellent petit Traité des Coquilles des environs de Paris , a désigné sous ce nom un mollusque qui vit au bord de nos riviè- res, et qui est devenu pour Draparnaud le type de son g. Ambrette [Snccinea). /''.ce mot. (Desii.) AMBRETTE. ^yucciwea {ambar, ris, am- bre gris). MOLL. — G. de Gastéropodes pul- mobranches, institué par Draparnaud pour un mollusque terrestre signalé pour la pre- mière fois par Lister dans son Traité des Ani- maux d'Angleterre. Guallicri, Swammerdan* et Geoffroy ont également mentionné l'Am- brette, avant que Linné l'cùl placée dans son g. Hélix. C'est principalement à Geof- froy qu'on doit la connaissance plus exaclfl de l'Ambrette. Il en donne une fort buine description dans son excellent petit trailé des Coquilles des environs de Paris. Linné, comme le savent les naturalistes, n'a établi aucune distinction entre les Mollusques ter- restres; il les comprenait tous dans sou grand g. Hélice, dans lequel on trouve aussi des coquilles d'eau douce et même quelques coquilles marines. Les auteurs qui , les pre- miers, voulurent porter la rélorme dans la classification linncenne ne la firent pas com- plète; mais ils eurent le mérite de la prépa- rer. C'est ainsi que Rruguière transporta les Ambrettes des Hélices dans son g. Bulime ; g. qui n'est guère préférable à celui de Linné; mais qui a l'avantage de mettre les espèces dans d'autres rapports. Draparnaud, natura- liste judicieux, fut un des premiers qui senti- rent l'importance des changements que Rru- guière, Cuvier et Lamarck proposaient dans la classification de Linné. 11 s'associa à ces réformateurs en ce qui concerne les Mollus- ques terrestres et fluviatiles de France, et créa pour eux plusieurs genres utiles, AM IJ parmi lesquels nous comptons celui qui nous occupe. M.deP.oissy, dans le BufTon de Son- nini , fut l'un des premiers qui adoptèrent le g. de Draparnaud. Lamarck sentit aussi la nécessité de séparer les Ambrettes des Eulinies; et ayant vu une grande espèce des Antilles fort singulière par la grandeur et la forme de l'ouverture de la coquille , il proposa pour clic , dans le tome vi des An- nales du MuséuHi, un genre particulier, au- quel il donna, jusqu'à la publication de son dern.cr ouvrage, le nom d'Amphibulime. Lamarck maintint dans ses divers travaux son g. Ampliibulimc; mais il reconnut en- fin qu'il faisait un double emploi avec ce- lui de Draparnaud, et finit par admettre le g. Ambrette dans son histoire des Animaux sans vertèbres. On trouve ce g. dans la fa- mille des Colimacées, à la fin des Colima- cées à i tubercules. M. de Férussac, en cher- chant à rendre au g. Hélice toute l'étendue (]ue lui avait donnée Linné, se trouva dans l'obligation de sous-diviser le g. unique qu'il adineltait pour les coquilles terrestres, en un grand nombre de s.-g. auxquels il im- pose des noms particuliers, ayant tous deux des racines communes. Pour lui le g. Am- brette devient son sous-genre Cochlohydre, placé comme groupe transitoire entre la sec- tion des Hélicoides et celle des Cochloidesj mais au commencement de ces dernières. Cet arrangement de M. de Férussac ne pou- vait être admis; il entraînait de trop grands changements dans la classification; et3L de Blainville, dans son Traité de Malacologie, aussi bien que M. Cuvier, dans la 2""= édit. du Fiègne animal, ont conservé le g. Am- brette de Draparnaud. M. de Férussac avait un motif assez légi- time en apparence pour justifier l'adjonc- tion des Ambrettes aux Hélices. L'animal des Ambrettes a les mêmes caractères extérieurs que les Hélices ; il respire l'air en nature; il a une coquille spirale allongée; il porte sur sa tète î tentacules dont les 2 plus grands sont oculés au sommet. Il fallait savoir si , à l'inlérieur, l'organisation entiiie était con- forme à celle des Hélices ; c'était le seul moyen de décider enfin si le g. qui nous occupe devait être maintenu dans une bonne méthode, ou s'il devait rentrer, soit dans les Hélices, soit dans les Dulimes. Pour arriver à la solution de la question, nous avons fait AMB 343 l'anatomie de l'espèce qui vit sur les bords de la Seine, et voici ce que nous avons ob- servé : Les organes de la digestion , sont consti- tués comme dans les Hélices. Lorsque nous traiterons de ce dernier g. , nous donnerons des détails étendus sur sa structure organi- que ; ici nous voulons seulement signaler les différences. Dans la bouche de l'Am- brette , on trouve une plaque dentaire qui n'est point pectinée comme celle des Hélices. Son bord libre, coupé en croissant, estsiniple et tranchant. Un œsophage assez long pénè- tre dans un estomac fusiforme, ridé, ne se terminant pas comme dans les Hélices, en un cul-de-sac considérable, mais se terminant, au contraire, d'une manière insensible en un intestin grêle dont les circonvolutions peu nombreuses se développent dans le foie et dans l'ovaire. Cet intestin remonte ensuite,* et se dirige le long du bord supérieur de la cavité respiralrice, pour se terminer à droite dans l'angle supérieur du manteau. Dans la bouche aboutissent les canauxsalivaires. Les glandes qui donnent naissance à ces canaux ne sont point aplaties et, en quelque sorte, disséminées à la partie de l'estomac , comme cela a lieu dans les Hélices. Elles constituent chez l'animal qui nous occupe, de petites glandes allongées et situées de chaque côté de l'estomac. Le foie est con>idérable ; il se partage en 2 lobes principaux de chacun des- quels nait un vaisseau biliaire principal qui vient pénétrer dans l'estomac avant la nais- sance de l'intestin. — Si l'on compare ce qui précède avec ce qui est connu des Hélices, on verra que, sous le rapport des orga- nes de la digestion , les Ambrettes en dif- fèrent très peu ; il en est de même à l'égard des organes de la circulation et de la res- piration. H en est de même encore de l'appareil nerveux, quant à sa distribu- tion. Le^ principales différences entre les Ambrettes et les Hélices se manifestent principalement dans les organes de la géné- ration. On sait, depuis le travail de Cu- vier, combien ces organes sont compliqués dans les Hélices. Dans les Ambrettes, ils son*, beaucoup [ilus simples; leurs diverses Iiartiessonlausfi très nettement distinguées, de sorte que l'on reconnaît facilement celles flui appartiennent à l'un et l'autre sexe, i es organes mâles consistent en un testicule 344 AMB complètenvent détaché de la massecommune. Ce testicule est une glande oblongue, du sommet de laquelle naît un canal déférent, très grêle, qui descend jusque vers la base delà gaîne de la verge, remonte jusqu'à son sommet , pour pénétrer dans celte gaine; il e^t fortement tortillé sur lui-même, et va directement aboutir au sommet de la verge qui est courte, conique, et diiïére en- tièrement de ce long appendice que l'on ob- serve dans les Hélices et dans les Bulimes. Les organes femelles consistent en un ovaire situé dans les derniers tours de la sphère de la coquille. De cet ovaire part un premier oviducte mince et fortement con- tourné sur lui-même. Cet oviducte se rend à l'extrémité inférieure d'une matrice irré- gulièrement boursouflée, et remplie d'une abondante mucodié. Cette matrice se ter- • mine en un col étroit, recourbé sur lui- même et qui vient s'implanter sur la partie latérale et supérieure d'un canal auquel les anatomistes donnent le nom de vagin. Ce vagin est allongé, cylindrique; ses parois sont assez épaisses et son extrémité posté- rieure se prolonge en un long col qui se ter- mine par une petite vésicule arrondie. La gaine de la verge et l'extrémité du vagin se réunissent à leur extrémité inférieure, et se terminent, au-dessous du tentacule droit, en une ouverture divisée en deux par un épe- ron. Comme on le voit, les organes de la gé- nération dans les Ambrettes sont réduits à une grande simplicité qui permet une ex- plication facile de l'usage de chacune de leurs parties. Dans un Mémoire que nous avons publié en 18-31, dans les yînnaks des Se. Nai. , nous avons insisté sur l'usage présumé de cette vésicule singulière, à la- quelle nous avons proposé de donner le nom de vésicule copulatrice. 11 est évident que cette vésicule appartient aux organes fe- melles; et, trouvant la longueur de son col en proportion avec celle de la verge, nous avons pensé qu'elle avait pour usage de re- cevoir la liqueur fécondante, et de la con- server jusqu'au moment où les œufs, passant devant son entrée, recevaient leur féconda- tion. Cette explication nous parait aujour- d'hui plus spécieuse que juste ; car les œufs des mollusques, lorsqu'ils arrivent à ce point de l'ovaire où s'insère le col de cette vésicule, sont revêtus d'une enveloppe tes- AMB facée , quelquefois très dure, et probable- ment imperméable. Ce mode de fécondation ne pourrait d'ailleurs s'appliquera ceux des Mollusques terrestres etfluvialiles qui sont vivipares, et dans l'ovaire desquels les pe- tits ont déjà un assez grand développe- ment.Ils étaient donc fécondés avant de pas- ser devant l'ouverture de la vésicule. On ne peut mettre en doute, aclucllcmenl, l'usage de la glande à laquelle Cuvier a donné, dans les Hélices, le nom de testicule; car, dans les Ambrettes, le canal qui en sort, au lieu de se lier intimement à la matrice, en reste con- stamment séparé, et va se rendre direcle- tement au sommet de la verge. Il résulte des faits anatomiques que nous venons d'exposer, que le g. Ambrette se dislingue nettement de celui des Hélices par la disposition des organes de la généra- lion. Nous verrons plus tard qu'il dilTère aussi sous ce rapport des Bulimes et des Mail- lots. C'est ainsi que se trouve justiflé, par nos recherches anatomiques, un genre créé de- puis long-temps par Draparnaud , et dont on avait plus d'une fois contesté la valeur zoologique. Caractères génériques: — Animal gas- léropode pulmobranche, ovale allongé, pau- cispiré, portant sur la tête deux paires de tentacules; les infér. très courts; les supé- rieurs oculésau sommet; pied large, abords minces; organes de la génération sans vési- cule mulliflde, et le canal déférent aboutis- sant au sommet de la verge. Dent linguale simple, taillée en croissant. (Les autres ca- ractères organiques comme dans les Hélices.) Coquille ovale, oblongue, très mince, transparente, à spire courte, ayant l'ouver- ture très grande , entière et ovalaire. Colu- melle simple, très mince, arquée dans sa longueur; bord droit, mince et tranchant, non réfléchi en dehors. On ne connaît jusqu'à présent qu'un petit nombre d'espèces de ce genre. Toutes vivent dans les lieux humides, au bord des ruis- seaux ou des rivières, sur les plantes aqua- tiquesdont elles se nourrissent; elles ne peu- vent, comme les Hélices, vivre dansleslieux secs. L'animal ressemble beaucoup à ce- lui des Hélices, et il a des mœurs analogues.. Comme on le trouve toujours au bord dci reau,on a pensé qu'il pouvait vivre aussi dans AMB l'eau , d'où le nom d'Amphibie, sous lequel il a d'abord été connu. L'animal contracté remplit ordinairement sa coquille, mais il ne peut s'y enfoncer profondément comme le font la plupart des Hélices. Les espèces se distribuent aussi bien dans lesclimats chauds que dans ceux qui sont tempérés. Parmi celles des pays chauds, on remarque parti- culièrement la plus grande du genre, dont la forme singulière a déterminé Lamarck à proposer pour elle le g. Amphibulhne , qu'il a depuis abandonné. M. de Férussac, dans son Histoire des Mollusques lerresires, croit que notre esp., commune dans pres- que toute l'Europe, se trouve de même en Afrique et dans presque toutes les îles de la Polynésie ; mais nous pensons que cette opi- nion a besoin d'un nouvel examen. Les Ambreltes, connues aujourd'hui à l'état fossile , ne se rencontrent que dans les terrains les plus modernes, connus des géo- logues sous le nom de iravertins. On en ren- contre aussi dans les dépôts sableux des bords du Pihin , auxquels les géologues alle- mands ont donné le nom de Loës. Ces es- pèces fossiles sont analogues à celles qui vi- vent encore en Europe. (Desh.) *AlVIBRIl\iA, Spach.; Roubieva, Moq. [am- tar, ris, ambre gris ; allusion à l'odeur de ces végétaux). BOT. ph. — G. delà famille des Chénopodées, voisin des Bliium , et offrant les caract. suivants (Spach, Suites à Buffon, Plant, phan., t. v, p. 295): Fleurs poly- games - monoïques , non bractéolées. Cal. .5-parti; segments carénés, non appen- diculés après la floraison. Étam. 5, in- sérées au réceptacle; anth. didymes. Style nul ou très court ; stigmates 3 ou 4. Péri- carpe raembranacé, indéhiscent, un peu comprimé, obovale, recouvert par le calice devenu pentagone et crustacé; graine in- adhérente, verticale, subréniforme, péri- spermée ; test crustacé ; embryon périphéri- que, à radicule descendante. — Herbes an- nuelles ou vivaces, pubescentes, parsemées de points résineux; feuilles sessiles ou sub- sessiles , alternes, pennatifides ou sinuées; Heurs glomorulées ; glomérules sessiles aux ais.^^cllcs , ou agrégés en épis soit aphylles, soit feuilles. — Ce g. est fondé sur le Oieno- podiuin ambrosioidcs L. (vulgairement Thé ou Ambrosie du Mexique) et quelques esp. voisines , toutes indigènes d'Amérique. Ces T. I. .\MB 345 plantes sont aromatiques , toniques et sti- mulantes. (Sp.) AMBROSIA (àfiSpoTtoç, immortel; qui donne l'immortalité), bot. ph. — Tourne- fort a appliqué ce nom à des plantes dont les feuilles répandent, quand on les froisse, une odeur forte et agréable. Elles ont pour caract. déporter, sur le même individu, des capitules femelles placés à la base des épis composés de (leurs mâles; ceux-ci sont plu- riflores, à involucre formé d'une seule sé- rie d'écaillés presque toutes réunies en une sorte de cupule ; le réceptacle manque de paillettes; le tube de la corolle, qui est court, I)orte des élamines qui ne lui adhèrent point. Les capitules femelles sont 1-flores, agrégés , entourés par un involucre commun et munis de bractéoles ; la corolle est nulle ; les rameaux du style allongés dépassent le col de l'involucelle. Le fruit ovale s'accroît dans cet involucelle qui persiste, s'enroule en dedans et se termine souvent par des sortes de dents ou de cornes résistantes. — Les Ambrosia , herbes ou sous-arbrisseaux que l'on rencontre dans les 2 continents , sont munis de feuilles constamment oppo- sées à la base et alternes vers le sommet, pinnatifides , lobées ou entières. (J. D.) AMBROSIACÉES. bot. pu. — Petite fa- mille, proposée par F»ichard père, pour ren- fermer les g. Ambrosia , Xaiithium , Frau- seria et Iva, qu'il regardait comme devant être séparés des Synanlhérées.Mais Cassini, sous le même nom , et M. De Candolle, sous celui d'Arabrosiées, en font une tribu de cette grande famille, en en séparant toute- fois le g. Iva , devenu le type d'une autre tribu, y. IvÉES. (G. L.) AMBROSIE DU MEXIQUE, bot. ph. — Nom vulgaire de \' Ambrina ambrosioides ou Chenopodium ambrosioides. (Sp.) AMBROSIÉES (âaSpoato;, immortel). BOT. PII. — Les Ambrosiées sont des plantes appartenant à la famille des Composées; elles ont le caract. remarquable , pour la classe à laquelle elles appartiennent, d'of- frir des fleurs constamment uni-sexuées ; les mâles ou les femelles portées sur des indivi- dus distincts (dioiques), ou, sur un même pied , des capitules renfermant des fleurs de sexes différents (Hétérocéphales), ou bienen core des capitules composés seulement de fleurs des 2 sexes. L'aigrette que surmonte le 22- 346 AMB fruit n'est jamais formée de soies. L. C. Ri- chard , en établissant sa famille des Ambro- siacées, y comprenait les g. Ambrosia, Xan- thium, Frotiseria et Iva , qu'il avait cru de- voir séparer des Corymbifères pour en for- mer une famille distincte , réunie depuis par la généralité des botanistes et seulement comme tribu , à la famille d'où Richard l'a- vait retirée. (J. D.) AMBROSIIVIE. Ambros'mia [Ambrosinas, frères, botanistes bolonais du xvii""^ siècle). BOT. PU. — G. très singulier de la famille des Aroidées, établi en 1763 par Bassi , direc- teur du jardin botanique de Bologne , et adopté par tous les autres botanistes. Ce g. forme, avec le Crypiocoryne de Fischer, une petite tribu, celle des Ambrosiniées. En voici les caract. : Fleurs unisexuées et nues, réu- nies dans une petite spalhe roulée, presque close, terminée par une longue pointe à son sommet. Cettespathe est comme partagée en deux loges par le spadice , qui est plane et sous la forme d'une cloison membraneuse, adhérente des deux côtés avec la face in- terne de la spathe. L'une de ces loges, plus grande, contient, à sa base, une seule fleur femelle, qui est sessile, composée d'un ovaire globuleux et déprimé, à une seule loge contenant un très grand nombre d'o- vules dressés , appliqués sur un large tro- phosperme saillant , occupant tout le fond de la loge. Le style est court, terminé par un stigmate discoïde, épais, un peu dépri- mé à son centre. Les étamines ou fleurs mâ- les sont placées dans l'autre compartiment. Elles sont au nombre de huit, disposées sur deux rangées longitudinales, appliquées sur un renflement particulier de la cloison. Cha- cune d'elles se compose d'une anthère à deux loges placées transversalement. Ces deux lo- ges, qui s'ouvrent par un sillon transversal, à cause de la position des anthères, mais réellement longitudinales , sont un peu écar- tées à leur base , mais confluentes et con- fondues à leur sommet. Le fruit est sec, et contient un grand nombre de graines striées. Ce g. se compose d'une seule esp., VAmbro- sinia Bassii, qui croit en Calabre et en Si- cile, où j'ai eu occasion de l'observer vivante. C'est une petite plante vivacc, à racine tu- béreuse et charnue, de laquelle s'élèvent ordinairement deux feuilles longuement pé- liolées, ovales et ondulées, entre lesquelles AME naît la hampe > qui se termine par la spa- the. (A. R.) ♦AMBROSIIVIÉES. bot. pu. — L'une des tribus établies par M. Schott {Melethemata, 19) dans la famille des Aroidées, et qui se compose des deux g. Ambrosinia et Crypio- coryne. V. ARO'iDÉES. (A. R.) •AMBIILACRES. Ambidacra ( Ambula- crum, allée d'arbres, galerie), zool. — Dé- nomination imposée aux mamelons multi- sériés, d'où sortent, chez les oursins, les tentacules ou piquants qui leur servent d'or- ganes préhenseurs ou locomoteurs. ^.Our- sin. (C. D'O.) •AMBULATORIA [Ambiilatoriiis, ambu- latoire). INS. — Nom donné parM.Westwood aune section de l'ordre des Orthoptères, en considération des pattes qui sont toutes ambulatoires. Cette section ne renferme que la famille des Phasmiens ou Phasmides de Latreille. P". ce mot. (Bl.) AMBULfA. BOT. PU. — G. formé par La- marck {Encycrrtéihod.) sur une plante aqua- tique que les Indiens nomment Maivjanari, caractérisé par l'auteur seulement d'après un dessin et une description incomplète de Rhcede [Malub. 10, p. 11, t. 6). Ce g. qu'il plaçait dans la Tétrandrie monogynie de Linné, a été passé sous silence par tous les auteurs systématiques. (C. L.) *AMÉDÉE. Amedea (nom d'homme), ins.. — G. de l'ordre des Drptères, établi par M. Robineau-Desvoidy dans sa tribu des Entomobies , famille des Myodaires, et qu'il caractérise ainsi : 2"" art. antennaire pres- que delà longueur du 3'»''; chcte tomentcui à la loupe; tous les caract. du g. Macquar- lie, mais épistome saillant. — Ce g. n'est fondé que sur une seule esp. nommée par l'auteur A. scuiellaris , et trouvée à La Ro- chelle par M, Amédée de St-Fargeau fils. (D.) AMEIVA (Nom vulg. brésilien), rkpt. — G. de la famille des Lézards lacertiens ou autosaures, établi par Cuvier, et auquel 3IM. Duméril etBibron [Erpétologie oufiisi. liai, des RepiUes) assignent les caractères suivants: Langue à bas^e engainante, lon- gue, divisée à son extrémité en deux filets grêles, lisses; à papilles squamiformes, rhom- boidales, imbriquées. Palais denté ou non denlc. Dents inlermaxillaires petites, coni- ques simples. Dents maxillaires comprimées;i AME AME 347 les antérieures pointues , les suivantes Iri- cuspldes. Narines ovales , obliques , percées dans la seule naso-rostrale , ou dans celte plaque et la naso-frénale. Des paupières. Une membrane tympanale distincte, tendue un peu en dedans du trou de l'oreille. Sous le cou 2 ou 3 plis transversaux, non scutellés sur leurs bords. Plaques ventrales quadran- gulaires, lisses, en quinconce. Des pores fé- moraux; de grandes plaques élargies sous les jambes. Pattes terminées chacune par 5 doigts légèrement comprimés, non caré- nés en dessus ; ceux de derrière ayant leur bord interne tuberculeux. Queue cyclo-tétra- gone. — Ces caractères distinguent suffisam- ment les Ameivas des Aporoméres, des Sau- ve-gardes, des Centropyx, des Cnémidopho- rçs, des Uicrodontes et des Aérantes. Comme un assez grand nombre de Mammifères et d'Oiseaux, les Ameivas présentent, pendant leur jeune âge, une livrée consistant en un nombre variable de raies ou de bandes lon- gitudinales qui s'oblitèrent et disparaissent sur les individus adultes. Les esp. de ce g. de Reptiles, au nombre de G, recherchent pour la plupart les lieux arides, de préfé- rence au voisinage des eaux. Elles vivent de vers, d'insectes, de petits mollusques terrestres et même d'herbes , et habitent les Antilles, le Brésil et la Guyane. (C. d'O.) AMELAXGHIER , Médik. ; Pelromeles , Jacq. fils. BOT. PII. — G. delà famille desPo- macées, offrant les caracl. suivants {Spacli, Suites à Bitff. , Plant, pitan. , II , p. 82 ) ; Tube calicinal semi-supère, turbiné; limbe à 5 lanières persistantes, redressées après la floraison. Pétales 5, dressés ou étalés, al- longés. Ovaire adhérent, cotonneux au som- met , 5-loculaire ; loges 2-ovulées , incom- plètement 2-loculaires par le renflement de la suture postérieure; styles 5, libres ou plus ou moins soudés par la base. Piridion subquinquéloculaire, ombiliqué au sommet; endocarpe cartilagineux. — Arbres ou ar- brisseaux; feuilles non persistantes, dente- lées; fleurs blanches, disposées en grappes simples; pédicellcs allongés; bractées lan- céolées-subulées, scarieuses, laineuses, ca- duques de même que les stipules. — Ce g. appartient aux régions soit froides, soit tempérées de l'héaiisphére septentrional; on en connaît cinq ou six espèces ; elles se cultivent comme arbrisseaux d'orne- ment, et leurs fruits sont mangeables. (Sp.) * AMELES ( àficW; , négligent), ins. — Le docteur Burmeisler applique ce nom à une div. du grand g. Maniis , dans laquelle il comprend 4 esp. dont le prothorax est court, n'ayant que la longueur du mésotho- rax et du métalhorax réunis. (Bl.) •AMELETIA, DC. (àuAriTo:, négligé). BOT. PII. — G. de la famille des Lylhracéesou Lythrariées, tribu des Salicariées, DC, voi- sin des Peplis et des Ammannia. M. De Can- dolle ( Prodr., m, p. 76 ) en expose ainsi les caractères : Cal. campanule -tubuleux, terminé en 4 lobes dressés, ovales, poin- tus, connivents , alternes , chacun avec une denticule. Cor. nulle. Etam. 4, insérées au tube calicinal. Ovaire ovoide; style fili- forme; stigm. capitellé. Caps, finalement 1- loculaire, polysperme, 2-valve. — Herbe à feuilles opposées, très entières; épis axil- laires, sessiles, bractéolés; fleurs petites, 3-bractéoIées à la base; l'une des bractées plus grande , inférieure. — Ce g. est fondé sur le Peplis imlicaWïWd.; on ne connaît que cette seule espèce. (Sp.) AMELLAOU. bot. pu. — Nom vulgaire d'une variété d'Olivier dans le midi de la France. ^ (C. d'O.) * AMELLÉES. Amelleœ [Amelluft , fleur chantée par Virgile), bot. ph. — Division de la s.-tribu des Aslérinées, famille des Com- posées, établie pour quelques g. de plantes appartenant à ce groupe, et caractérisée par des capitules rayonnes hétérogames ou rare- ment dioiques, dont le réceptacle est dé- pourvu de. paillettes. (J. D.) AMELLIÉ. bot. ph. — Nom vulgaire et l'Amandier dans le ci-devant Languedoc, (C. D'O.) * AMELLOIDÉES. Amelloidœ [Amellm [V. ce mol]; £r(îo;, forme), bot. ph. — Sub- division des Amenées, établie par M. Lessing et à laquelle M. De Candolle a substitué le nom de Euamellées. (J- D.) AlVtELLUS (Nom employé par Virgile pour désigner une plante, qu'on croit ap- partenir à la famille des Composées), bot. pn.— Cassini a réservé ce nom pour des plan- tes de la tribu des Aslérées , qui ont pour caractères : Capitules multiflores , souvent hétérogames; fleurs du rayon ligulées , uni-scriées ; femelles fertiles ; celles du disque hermaphrodites , tubuleuses , J- 348 AME AME dentées, rarement homogames , discoïdes. Récepl. subconique, couvert de paillettes réunies entre les fleurs. Invol. formé de plu- sieurs rangées d'écaillés imbriquées, raides, acuminées, et dont les internes se changent peu à peu en paillettes. Fruits cunéiformes, comprimés; ceux du rayon subtétragones et scabres, ceux du disque lisses, denticulés au sommet; les 1"' terminés par une ai- grette 1-sériée, à paillettes courtes; les se- conds, par une aigrette double, dont la série externe est semblable à celle des fruits du rayon , tandis que l'interne se compose de 4 soies raides. — Les Amellus sont des ar- brisseaux ou des herbes originaires du Cap. Les feuilles infér. sont opposées, les super, alternes, oblongues, très entières ou denti- culées, blanchâtres ou couvertes de petits poils raides. Les pédoncules terminaux, mu- nis de squamules, portent un seul capi- tule , à rayon bleu et à disque jaune. On connaît aujourd'hui une douzaine d'esp. de ce g.; toutes originaires de l'Afrique aus- trale. ^ (J. D.) *A1MEI\IE. Amenia {?amœmts, charmant). INS. — G. de l'ordre des Diptères , établi par M.Robineau-Desvoidy dans la tribu dcsMus- cides, et auquel il donne pour caract. : Ant. distantes, ne descendant pas jusqu'à l'épis- tome. Front et face larges, bombés; faciaux à peine ciliés; épistome un peu saillant; trompe en grande partiesolide; corps épais, subarrondi, à teintes d'un vert métallique, orne de points argentés; cellule ouverte avant le sommet de l'aile et ayant sa ner- vure transversc droite. — Ce g., très voisin des Chrijsomijes du même auteur, ne ren- ferme que 2 esp. qui sont, suivant lui , les plus belles muscides connues : ce sont les Musca leonina Fab., imperialisTi.Ti., toutes deux de la Nouvelle-Hollande. (D.) AME\TACÉES. bot. ph. — Un grand groupe de plantes ligneuses, à fleurs apétales et diclines, dont les mâles sont réunies en chatons [Amenia), avait formé la famille ainsi nommée par Jussieu; mais, malgré leurs rapports évidents , elles ne présentaient en commun que les caract. précédents, et, du reste, beaucoup de différences qu'on est accoutumé à considérer comme d'une va- leur ordinale. Une 1" section même s'en séparait par ses fleurs hermaphrodites et nonamentacées; elle a dû en é(re éloignée et a formé la famille des Celtidkes ou Ulmacées. ( F. ce mot. ) Les autres g. ont été distribués en plusieurs familles diS' tinctes et généralement admises aujourd'hui, d'après la considération de leur fruit libre ou adhérent, indéhiscent ou bivalve, 1-locu- laire ou multiloculaire, à loges 1 -spermes ou polyspermes ; de leurs graines pendantes ou dressées; de leur embryon muni ou pins rarement dépourvu de périsperme, homo- trope ou antitrope. D'une autre part, on a dû rapprocher de ces familles celle dn noyer, dont l'inflorescence et les autres caract. indiquaient sa place plutôt là que parmi les Térébinthacées, où il avait été pri- mitivementclassé. F. Balsamifluées, Bétu- I.1NÉES, CUPULIFÈRES, JUGLANDACÉES, MVRICA- cÉES , Platanées , Salicinées. (Ad. J. ) *AME]\TALES. bot. pu. — Groupe ou alliance créée par M. Lindley pour les Amcntacées à pistil formé par la réunion de 2 ou plusieurs carpelles. Il comprend les familles des Cupulifères ou Corylucées , des Béiulacées avec une nouvelle qu'il établit sous le nom de Scépacées. ( Ad. J. ) MMERHmuS (ap^', faucille; piv, voç, nez ; V. Amerhis). ins. — G, de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionites , div. des Cholides, établi par Sahiberg et adopté par Schœnherr, qui le caractérise ainsi : Ant. médiocres, presque minces; funicule de 7 articles; les deux 1"' presque obconiques; le \" plus long , les autres courts, tronqués au sommet, s'élargissant peu à peu jusqu'au dernier, qui est séparé de la massue; celle-ci oblongue, ovale, pointue. Rostre de longueur moyenne, infléchi, robuste, cylindrique, médiocrement arqué. Yeux ovales, peu sail- lants. Prothorax transverse, légèrement bi- sinué à la base, arrondi sur les côtés, très rétréci antérieurement, convexe en dessus. Écussonoblong, un peu saillant. Ély très al- longées, subcylindriques, très convexes, un peu étroites postérieurement, impression- nées transversalement à la base, avec leur extrémité obtuse et arrondie. Pattes fortes; cuisses renflées, dentées; jambes compri- mées, un peu arquées ; tarses élargis, spon- gieux en dessous. — Ce g. a pour type une esp. du Brésil , décrite et figurée par Kirby sous le nom de Rlnjncliœnus Dufresnii ( Trans. Soc. TAiiii. de Londres, tom. xii, p. 4.33, II'' 73, tah. 12, fig. Kl). Il répond à celui AM£ AME 349 d'.-/mer/iùdcGi'iniar, cidopIcparM. Dcjcan {Calai., S"" édii.], qui en menlionneG esp., toutes du Brésil. (D.) A!IIERHIS(âfii»), faucille jpi'v, nez; dans ce g. le rostre a la forme d'une faucille), ins. —G. de l'ordre des Coléoptères tétramcrcs, famille des Curculioniles, établi par Ger- mar, dont le nom avait été d'abord adopté par Sfhœnherr, qui , dans sa Monographie de celte famille, l'a remplacé par celui d'^- merliinits de Sahlberg , comme étant sans doute plus ancien. Cependant M. Dejean n'a pas adopté ce changement (C«in/., 3'"^ édit.); il a conservé le nom d'^mcr/«.$, etcité celui A' Amcrhvius comme synonyme, f^. ce der- nier mot. (D.) •AMÉRICAIIVES. Americanœ. arachn.— Ce nom est employé par M. Walckenaer pour désigner plusieurs petites divisions dans le g. .4um. V. ce mol. (H. L.) AMERIMl^UÎM, P. Brown (à.acpi^vo;, qui ne cause pas de souci ; c'est-à-dire inno- cent). BOT. pn. — Genre de la famille des Légumineuses; sous -ordre des Papilio- nacées . tribu des Dalbergiées , Brown. M. Kunth ( Humh. et Boupl. Nov. Gen. et Spec. , vol. C , p. 3S9) lui assigne les caract. suivants : Cal. campanule, bilabié ; lèvre super, bilobée; lèvre infér. trilobée, à lobe moyen plus long et concave. Cor. papilio- nacée. Étendard très étalé. Élam. 10, mo- nadelphes; gaîne fendue en dessus; anthè- res suborbiculaires, didymes, continues au filet. Ovairestipilé,subquadri-ovulé. Stigm. obtus. Légume slipilé, lancéolé, oblong , comprimé, acuminé aux 2 bouts, uni-locu- laire , 1-4-sperme, bivalve. Graines apéris- permées ; radicule éourbée. — Arbrisseaux. Feuilles simples ; pétiole articulé. Grappes solitaires ou fasciculées , axillaires ou laté- rales. Pédicelles uni-bractéolés à la base, bi-bractéolés au sommet. Fleurs blanches, uni-latérales. Ce g., dont on connaît 2 esp., appartient à l'Amérique équatoriale. A l'exemple de Swarlz, plusieurs auteurs y réunissent le g. Brya. (Sp.) AHIERIS. INS. F. Amkrhis, •AMETABOLA (àuETaSoXo;, sans change- ment; sans métamorphose), ins. — Dénomi- nation donnée par Leach et adoptée par quel- quesentomo!., entr'autresparle docteur Bur- meister, qui tous comprennent parla les In- sectes qui ne subissent pas de métamorphose complète, mais seulement des changements de peau successifs; tels sont les Hémiptères, auxquels lîurmeister réunit encore une par- tie des insectes parasites; les Orthoptères , auxquels le même auteur joint l'autre partie de ces mêmes Insectes ; et, enfin, les Névro- plères; ces derniers, ont, depuis, recule nom d'HEMiMETABoLA. (Bl.) AMÉTAMORPHOSES (x priv. ; ^^cxa- /jLÔfKpuai;, métamorphose), an. art. — Plu- sieurs zoologistes comprennent sous cette dénomination les animaux articulés qui ne subissent point de métamorphoses, tels que les Crustacés, les Arachnides, etc. (Bl.) *AmÉTHYSE. Amelliysa (àfAtôwcrTOî, amé- thyste ; allusion à la couleur de l'insecte). INS. — G. de l'ordre des Diptères, div. des Brachocères, subdiv. des Dichœtes, famille des Athéricères, tribu des Muscides, section des Acalyptères , sous-tribu des Ortalidées, établi par M. Macquart et ayant pour ca- ract. : Face plane; épistome saillant; 3* ar- ticle des antennes oblong , peu allongé ; yeux arrondis; 1" cellule poster, des ailes un peu rétrécie à l'extrémité. Ce g. ne con- tient qu'une seule esp., \'yi. fasciatu , qui se trouve au Cap de Bonne-Espérance. (D.) AMÉTHYSTE (àfX£'9ucrTo; , qui n'est pas ivre). MIN. — Les anciens donnaient ce nom à certaines pierres , dans lesquelles le rouge du vin ne se montrait que faiblement, étant tempéré par un mélange de violet. Dans le langage vulgaire , il désigne aujourd'hui la variété violette de Quartz hyalin , quand il est employé seul, et le Corindon violet, quand on y joint l'épithète d'orientale. L'A- méthyste ordinaire est assez estimée dans le commerce , lorsqu'elle est d'une belle cou- leur; mais il est rare que la teinte violette s'étende uniformément dans la pierre. Elle se distingue aisément de l'Améthyste orien- tale, qui est une variété de Corindon , par sa dureté et sa densité qui sont beaucoup plus faibles. (Del.) AMÉTHYSTE. (âu^/ôu^Toç, améthyste). zooL. — Esp. du genre Oiseau-mouche. — On a également donné ce nom à un Serpent du g. Python. V. ce mot. ( C. d'O.) AMETHYSTE A, L. ( àfx/Svaroç , amé- thyste; allusion à la couleur), bot. ph. — G. delà famille des Labiées, tribu des Ajugoidées de Bentham.Cet auteur (xVoHojjr. Labial, p. 657) en donne les caracl. suivants: 350 AMI Cal. subglobuleux, campanule, dressé, à 5 dents égales. Cor. à tube plus court que le calice; limbe décliné, à 4 lobes super, courts, presque égaux, et à un b'"' plus grand, infér. Etam. 4 : les 2 super, rudimentaires , filiformes ; les 2 infér. ascendantes, saillan- tes entre les 2 lobes super, de la corolle ; anth. à 2 bourses presque confluentes et fi- nalement divariquées. Style divisé au som- met en 2 courtes branches presque isomè- tres. Nucules réticulées. — Herbe annuelle, rameuse, glabre; feuilles pétiolées, 3 -ou 5-parties : les florales plus petites ; les der- nières minimes; cymes pédonculées, lâ- ches, paniculées, garnies de bractées mi- nimes; cal. bleuâtre; cor. bleue. — L'yi. cœrulea L. , est la seule esp. connue; cette plante, communedans toute l'Asie moyenne, se cultive dans les parterres. (Sp.) • AMHERSTIE. ^mhemia , Wall. (Lord Araherst, ambassadeur en Chine), bot. pji. — G. de la famille des Légumineuses, s.-or- dre des Césalpiniées, tribu des Geoffroyées, DC. — Wallich [Plant. Asial. vol. 1, p. 1) expose ainsi les caractères de ce genre : Cal. dibractéolé, coloré; tube long, cylin- drique; limbe 4-parti, à lobes étalés. Pé- tales 5, inégaux: les 2 infér. petits, subu- lés ; les 2 latéraux cunéiformes , divariqués ; le super, très grand , redressé , obcordi- forme, onguiculé. Étam. lO, toutes fertiles, insérées à la gorge du calice : l'un des filets libre; les 9 autres soudés inférieurement en gaine, alternativement très longs et très courts. Ovaire stipité, falciforme, 4-G-ovu- 'é;stipeadné au tube calicinal; style fili- forme; stigm. petit, convexe. Légume sti- pité, plan, oblong, oligosperme, acuminé. — L'unique esp. de ce g. est l'une des plus magnifiques productions végétales que l'on connaisse ; c'est un arbre trouvé par Wal- lich dans le pays des Birmans. L'inflores- cence forme des grappes axillaires, pyrami- dales, pendantes, et atteignant jusqu'à 3 pieds de longueur, sur 1 pied 1/2 de diamè- tre à la base. Chaque fleur est de la lon- gueur de la main, sur 2 pouces de large; les pédoncules, les bractées, les calices et les pétales, sont colorés de l'écarlate le plus brillant. Le nom birman de cet arbre est Thoka. (Sp.) AMIA. poiss. — f^. Amie. AMIAIVTE (àpc'avToç, qui n'est pas altéré AMI par le feu; Amiante), min. — ^Variété, en fila^ ments flexibles^ des minéraux fibreux qu'on désigne plus généralement sous le nom d'As- bestes, et qui peut servir à fabriquer des tissus incombustibles, f^. Asbkste. (Del.) AMIAIVTIIVIITE, Kirwan (àfie'avTo;, amian- te). MIN. — Variété de l'Actinote fibreuse. P'. Amphibole. (Del.) AMIAIVTOIDE (â.ai'avToç, Amiante), min. — Nommée aussi ByssoUie, Asbestoïde. Subr- stance minérale, en filaments déliés, bruns ou verdâtres, qui ne difTère de l'Asbeste flexible que par la raideur et l'élasticité de ses fibres, et qui n'est, d'après l'analyse que Vauquelin en a faite, qu'une variété ca- pillaire d'Aclinote ferro-manganésifère. On la trouve au Mont-Blanc et dans les Alpes du Dauphiné, sur le Diorite qui sert de gangue à l'Épidote, à l'Asbeste, à la Preh- nite, etc. (Del.) AMIATITE, Santi. min.— Variété de Silex résinite concrétionné, d'un blanc opaque, qu'on trouve au mont Araiala en Toscane. V. Quartz. (Del.) AMIBE. Amiba (âfioiff^', permutation). INF. — G. établi par M. Bory de St-Vincent pour le Proteus dijjluens de MuUer et pour d'autres esp. qu'il est fort difiicile de carac- tériser; car la forme, qui, pour les autres animaux, fournit le caract. le plus essentiel, est ici d'une instabilité qu'exprime par- faitement le nom de Protée; et comme d'ail- leurs il n'est pas possible d'y distinguer des organes quelconques de nutrition ou de re- production, on est réduit à dire que les Amibes &on\, des infusoires, consistant en une masse de substance charnue, glutineuse, vi- vante, changeant de forme à chaque instant par la protension et la rétraction d'une par- tie plus ou moins considérable d'elle-même. Les Amibes sont transparentes; mais elles sont souvent colorées en rougeâtre ou en vert par des particules qu'elles ont envelop- pées dans leur masse, de même qu'elles en- veloppent aussi des Navicules et des Bacil- laires, sans qu'on puisse dire que ces ob- jets aient été véritablement avalés. Les pro- longements qu'elles émettent dans diverses directions sont plus ou moins longs, plus ou moins effilés et souvent rameux. Les unes sont arrondies et semblent glisser comme une goutte d'huile sur le porte-objet du mi- croscope ; les autres présentent un contour AM[ irrégulièrement déchiré, ou bien la forme d'un globule hérissé de pointes effilées, et roulent dans le liquide comme des châtai- gnes. Losana de Turin, se fondant sur ces différences de forme, en a décrit un grand nombre comme esp. différentes , suivant que leur contour se rapprochait de celui d'une fleur, d'une étoile, etc. Les Amibes se produisent dans les eaux stagnantes, au milieu des détritus formant une couche vaseuse à la surface des herbes et des pierres. Elles se forment aussi dans les sédiments des vieilles infusions végéta- les, et dans les pellicules qui recouvrent au bout de quelques jours les infusions anima- les ou végétales. On ne peut assurément regarder toutes ces Amibes comme une seule esp. ; mais tant qu'on n'aura pas constaté leur mode de pro- duction , on ne pourra même pas les distin- guer par leur habitation ou par ta nature des infusions où elles se développent. (Duj.) *A1MICIE. Aiiiicia, Kunth; 7\irpi»ia, Pers. nec alior. (Dédié à M. Amici , célèbre phy- sicien italien), bot. ph. — G. de la famille des Légumineuses, sous-ordre des Papilio- nacées , tribu des Hcdysarées, DC. — Ce g. est très voisin des Poiretia, dont il paraît ne différer que par un calice bilabié. On en connaît 2 esp. , qui sont indigènes dans l'A- mérique équatoriaie. (Sp.) "AMICTE. ^nncfu.î ( àfi(XToç , pur), ins. — G. de l'ordre des Diptères, div. des Bra- chocères, subdiv. des Tétrachœtes, famille des Tanystomes, tribu des Bombyliers, éta- bli par Wiederaann aux dépens du g. Bom- bylius de Fabricius et adopté par Latreille et par M. Macquart. lia pour caract. : Tête de la largeur du thorax ; trompe plus ou moins allongée ; 1" article des ant. long, cylindri- que ; le 3"« subulé, à peine de la longueur du premier. Abdomen oblong. Des 2 esp. rapportées à ce g. par M. Macquart, l'une , A. oblongus, se trouve dans le nord de l'A- frique; l'autre, A. heteropierus , habite le Cap de Bonne-Espérance. (D.) AMIDON (Corrupt. d'ifj.\j\ov , farine faite sans meule), bot. — P^. Fécule amylacée. (A. P..) AMIDON, Amylum (corruption d'aauÀov, guidon, farine naturelle), chim. — On ap- pelle Amidon une substance grenue, blanche et brillante qu'on rencontre dans un grand AMI 351 nombre de végétaux, par exemple dans les tubercules de la pomme de terre, les graines des céréales, la moelle du Sagouier et les tiges de diverses plantes, etc. La forme des grains d'Amidon est le plus souventarrondie;elle est polyédrique quand ces grains sont très serrés dans leurs cellu- les végétales. Leur grosseur varie beaucoup : ainsi les grains de l'amidon de la pomme de terre dite de Rohan sont une fois et demie plus considérables que ceux de la fève, et dix fois plus que ceux du Clienopodium quiiioa. L'amidon , vu au microscope, paraît formé de couches concentriques d'une substance homogène dans sa composition et ses pro- priétés; sauf de légères différences dans la cohésion. Tel qu'on le rencontre dans le commerce, il contient une proportion d'eau assez considérable qu'on peut lui enlever par la dessiccation. D'un autre côté, il est susceptible d'en absorber une quantité beau- coup plus grande et qui s'élève jusqu'à la moitié de son poids. Enfin, l'amidon chauf- fé dans l'eau subit un gonflement si con- sidérable, qu'il prend l'aspect d'une masse gélatineuse, connue sous le nom d'empois. L'amidon converti en empois occupe plus de 30 fois son volume ordinaire. M. Payen a démontré d'une manière très ingénieuse, en faisant plonger dans de l'empois dé- layé les radicelles d'une plante (de la ja- cinthe par exemple), que, dans ce cas, l'a- midon n'est pas en dissolution, et que l'eau est absorbée et l'amidon se précipite. L'ad- dition d'une faible proportion de soude (0,02 du poids de la liqueur] produit le même effet que l'augmentation de la température. C'est une condition de succès dans la pré- paration de l'empois que l'élévation brus- que de la température. Ainsi 10 grammes d'amidon, chauffés rapidement à 100 degrés dans 200 gr. d'eau, ont donné un empois iden- tique à celui que fournissaient 14 gr. d'ami- don portés lentement à la même température dansla mêmequantitéd'eau. Lefroid produit un effet inverse de celui de la chaleur ; ainsi l'empois exposé à une forte gelée laisse dé- poser, lors du dégel, la plus grande partie de l'amidon. Une des propriétés les plus in- téressantes de l'amidon est sa coloration en bleu par l'iode. Ce caractère découvert par MM. Colin et Gaultier de Claubry est encore aujourd'hui le meilleurpour reconnaître l'a- 352 AMI AMI midon. Le produit bleu qui se forme dans ce cas est connu sous le nom d'iodure d'ami- don. Cette couleur bleue est très fugace et n'est pas employée ;ce n'est pas elle qui co- lore l'empois du commerce : la teinte bleue qu'il présente souvent est due à une petite quantité d'azur. L'amidon , lorsqu'il a subi l'action d'une température convenable, n'est plus bleui, mais rougi par une dissolution d'iode. L'amidon, dans ce cas, ne perd que de l'eau et devient très facilement soluble : il peut dans un très grand nombre de cas remplacer la gomme. La réaction de l'acide sulfurique sur l'a- midon est des plus remarquables. Elle a été découverte par KirchofT. Il résulte des ex- périences de ce chimiste, que l'acide sulfu- rique très étendu convertit l'amidon, d'abord en une matière gommeuse soluble dans l'eau, et finalementen un sucre identique, pour les propriétés et la composition, avec le sucre de raisin. Cette propriété de l'acide sulfurique parait, pc , nom chez les Grecs d'une plante aujourd'hui incertaine), bot. PII. — iM. Koch donne ce nom à une tribu des Ombellifères, à laquelle il assigne pour caract. : Péricarpe comprimé bi-latérale- ment , en général didyme. Méricarpes à 5 côtes filiformes, égales: les latérales margi- nales. Graine cylindrique, ou plane-con- vexe ; périsperme non involulé. Inflores- cence en ombelles composées.— M.Tausch ne considèreles Amminées que comme une sect. de sa tribu des Pleurospermées- (Sp.) AMMITES. MIN, — r. Amites. AMMOBATE. Ammobales {xij.{i.o6oiryii , qui marche sur le sable), ins. — G. de la famille des Mellifères , de l'ordre des Hymé- noptères, section des Porte-Aiguillon, éta- bli par Latreille {Geti. Crust. ei Ins.) qui en a tiré les principaux caractères : 1" de l'ensemble du corps, généralement glabre; 2° du labre, en forme de triangle allongé et tronqué à l'extrémité; 3° des palpes maxil- laires, composés de six articles; et 4° des ailes, ne présentant que deux cellules cubi- tales. Le type de ce g. est Y A. rupventris Lat., du midi de l'Europe. (Bl.) «AMMOBIUM (afx^oî, sable; (3iiï, je vis). BOT. PH. —G. de la famille des Composées , établi parM.R.Brown; il a pour caract.:Ca- pitules multiflores, homogames.Récept. con- vexe, couvert de paillettes oblongues , con- caves, denticulées et acuminées au sommet. Invol. hémisphérique, formé d'écaillés im- briquées , coriaces, blanchâtres, membra- neuses sur les bords et terminées par un large appendice scarieux. Cor. tubuleuses, 5-lobées, à tube charnu. Anth. bi-aristées à la base. Styles à rameaux arqués, tronqués et velus à l'extrémité. Fruits comprimés, télra- gones, terminés par 4 dents , dont 2 plus grandes.— L'^/«m croît dans quelques parties arides et sablonneuses de la Nouv.- HoUande. Cette plante, qui a le port de cer- taines Immortelles, est vivace , à liges dres- sées, tomenteuses ; à feuilles entières ; les radicales lancéolées -spatulées; les cauli- naires décurrentes sur la tige où elles cons- tituent (les niles très prononcées ; les flems 356 AMIM sont jaunes et entourées par les écailles membraneuses et blanches de l'involucre. On ne connaît encore qu'une seule esp. de ce g. , VA. alatnm , cultivée fréquemment dans les jardins de botanique. (J. D.) *AMMOCHARIS (â>fio;, sable; ^apt?, or- nement). BOT. PII. — Un des nombreux g. que Herbert a cru devoir séparer du g. Amaryl- lis , L. On le réunit généralement, comme s. -genre , au g. Brumvicjia , Ker, de !a fa- mille des Amaryllidacées. Les principaux caract. en sont , suivant l'auteur : Tube du périgonc subinfundibuliforme , subtrigone ; segments du limbe non ondulés , presque étalés , réfléchis au sommet ; les alternes plus petits. Filaments déclinés, recourbés en dessus au sommet. Style décliné , re- courbé comme les filaments ; stigm. très brièvement trilobé. (C. L.) AMMOCÎIRYSE (àV,uoç, sable: xP^"^"'?. or). MIN. — Nom donné, par quelques miné- ralogistes anciens, au Mica pulvérulent , de couleur d'or, qui sert de poudre pour Uécri- lure. (Del.) AMMOCOTTE. Ammocœtes,Dum.{aa- fjio;, sable; xoiTY), gite). min. — Un des noms que Gesner donnait à VAmmodytes tolna- tius, et qui a été affecté à un g. de Pois- sons établi par M. Duinéril, dans le travail qu'ila publié sur la famille des Cyclostoiiies ou des Suceurs, et qui comprend nos Lam- proies et les g. voisins. Celui-ci diffère des , Lamproies en ce que la bouche , sans aucu- nes dents, est garnie d'une lèvre charnuequi n'est que demi-circulairc; aussi ne peuvent- ils se fixer comme les Lamproies. La bouche est entourée de petits barbillons, et l'eau ar- rive aux branchies par l'œsophage. Les 2 dor- sales sont réunies entre elles et à la cau- dale. Leur squelette est en tout temps plus mou que celui des Lamproies. Les yeux ne se voient que par la dissection; ils semblent aveugles. On n'en connaît qu'une esp., longue de 1 à 2 décim., qui vit enfoncée sous le sable, où les pêcheurs la prennent pour s'en servir comme d'appât. On lui a supposé l'habitude de sucer les branchies des Poissons, parce qu'on l'a confondue avec une autre esp. de Lamproie nommée le Pelromyzon Planeri. Le poisson que Lacépède a désigné sous le nom de Pelromyzon rouge n'est autre que l'Ammocète ordinaire. On le nomme Lam- AMM prillon , Lamproyon , Cluiiouillc , et quelque- fois aussi Civette , dénomination qui est plus souvent employée sur les bords de la Loire pour désigner les jeunes anguilles. Je n'en connais pas d'esp. étrangère. (Val.) *AMMODE\DROIV, Fisch. ((i>ao;, sable; 3i'vêpov , arbre), bot. pu. — G. de la famille des Légumineuses , sous-ordre des Papilio- nacées, tribu des Sophorées, DC. — Lede- bour [Flor. AU. ii , p. 110) en donne les ca- ract. suivants : Cal. 5-fide, subbilabié, per- sistant, finalement réfléchi. Cor. papilio- nacée , 5-pétale ; carène 2-pétale, aussi lon- gue que les ailes. Étam. 10, libres ; légume membranacé , plane, marginé, 1-sperme paravortement ; graine réniforme, compri- mée. — Arbuste. Pétioles diphylles , persis- tants, spinescents; folioles spinescenles au sommet; grappes multiflores, nutantcs; fleurs violettes. — L'unique esp. qui constitue ce g. habile les steppes de la Sibérie méridionale. (SP.) AMMODRAMUS. ois. — r. Ammodro- MUS. • AMMODROMUS (afxfAoç, sable ; Spo^^t-jc, coureur; courant sur les sables), ois. — G. de l'ordre des Passereaux conirostres, Cuv., for- mé par Swainson pour deux ou 3 esp, de Fringilles marcheurs de l'Amérique du nord, et dont les caracl.sont : Bec conique, formant à sa base une petite arête anguleuse, inlrante dans les plumes du front , à commissure si- ^ nueuse.àpointelégèrementfléchie. Ailesob- Ë. • tuses, à rémiges trèscourles,n'atleignanlque le quart ou le tiers au plus de la queue; les cinq 1^"' rémiges à peu près d'égale longueur. Queue de longueur médiocre , grêle et éla- gée, à rectrices étroites, lancéolées cl un peu rigides à la pointe. Pieds grêles ; la r.^es longs; doigts latéraux égaux; le médian allongé; pouce allongé, presque aussi long, avec son ongle, que le tarse; ongles très minces et peu courbés; les antérieurs 1res courts et très déliés; le poslér. allongé. — Quoique. M. Swainson n'ait fait des esp. de ce petit groupe qu'un s.-g. de son g. Frimjitta, elles devraient , selon nous , former un g. dis- tinct, d'après leurs formes, et surtout d'a- près leurs mœurs tout-à-fait anomales dans la famille des Fringillidées. En effet, on Irouvc chez elles un pouce allongé, une (jueuc étagéc à pennes pointues cl un peu rigides, comme chez la plupart de nos oi- AMM seaux arundiiiicoles (tels que les Fauvelles (les roseaux, les T/niuiliores , Troglodytes, Sijnallitxcs , etc.) , et en riièriie temps les doigts et les ongles antér. courts des oiseaux marcheurs, comme dans nos Alouettes et nos Traquets, Aussi , Wilson , en décrivant son Fringilla maritima, type du g., nous apprend- ii que ces oiseaux se tiennent habituellement dans les îlots bas et couverts de roseaux, qui bordent les côtes de la mer Atlantique, et que, lorsqu'un ouragan du nord-est les a poussés au rivage, ils se tiennent sur la grève, courant avec la légèreté et la rapi- dité des petits Bécasseaux ou Chevaliers les plus ingambes. Dans ces circonstances, ils restent la nuit sur le sol sans se percher, et parcourent la plage encouiant, même après le crépuscule. Leur nourriture est toute marine; car Wilson assure qu'après en avoir ouvert un grand nombre d'indivi- dus , il n'a jamais trouvé dans leur gésier que des débris de chevrettes ou Ihalitres, de , petits mollusques et de petits crabes ; et que ^ leur chair, comme on doit s'y attendre, a f un goût prononcé de poisson et de marécage. Au milieu de leurs retraites marécageuses, habituellement arrosées par les eaux de la mer, ils choisissent, dit cet auteur, les en- droits lesplus fourrés des joncs et des plantes marines, et grimpent le long de leurs tiges avec autant d'agilité qu'ils courent sur le sol. Cette circonstance est tout-à-fait re- marquable; car presque tous nos oiseaux grimpeurs ne marchent que peu ou assez maladroitement. Audubon, qui a figuré cet oiseau et son nid [Ois. de l'Ain, du nord), nous apprend que ce nid est placé si près du sol, qu'il sem- ble y être creusé ;que les jeunes s'établissent près des fossés et des écluses qui séparent les marais d'eau salée, où ils trouvent une nour- riture abondante, en visitant les trous des crabes, et en s'introdu isant dans les crevasses de la vase sèche, à la manière des Troglo- dytes.— Nous ne sommes entré dans ces dé- tails que pour prouver à quel point ces oi- seaux méritaient, d'après leur mode de nourriture et leurs mœurs, si étranges chez des Fringillidécs, de constituer un g. dis- tinct. Il estcertainquedcsFringillescoureurs et ingambes comme nos Alouettes de mer, grimpeurs comme nos Calamohcrpes les plus ngiles, fixés habilucllemeril iir les riva;;c^ aMM 357 maritimes, et, par suite, uniquement crusla- civores et molluscivores, sont des oiseaux tout-à-failanomaux dans leur famille. Swain- son, après avoir décrit et figuré le Fringilla maritima {Amcric.priiit.,pl. Z'ijig. 2), donne la description et la figure d'une 2""^ espèce ( pi. :ii, fig. 3 ) sous le nom de F. caitdacuta Lath., qui habite les mêmes lieux que la précédente, s'y nourrit de la même ma- nière, et otTre enfin les mêmes caract. de formes et de moeurs. F.lle n'en difTère, selon lui, que par une course moins rapide ; nous ajouterons: un peu par les couleurs du plu- mage, et surtout par un bec plus allongé et plus grêle. — Audubon a figuré, sous le nom A' Ammodromus Henslowi, une 3^ esp., très voisine, par les couleurs, de VA. mariii- mus , mais plus petite et à reclrices plus étroites et plus aiguës. Ces 3 esp., les seules du g. connues jusqu'ici, ont un plumage assez sombre, mais remarquable par une bande longitudinale plus claire sur la tète et par la couleur pâle de leurs pattes et de leurs ongles. Nous les possédons toutes les trois. Vieillot décrit les deuxl"''(7Vo((t; Dict. d'Hist. liai.) sous les noms de Passerine ma- ritime et à queue pointue. Ne faisant que traduire les descriptions de Wilson , il est étonnant qu'il ait omis tout ce que cet au- teur a dit d'intéressant sur les mœurs de ces deux espèces. (^Lafr.) 'AMMODROMUS (««f^o;, sable; Spop.t<>i, coureur), iks. — G. de la famille des Muiil- liens (Hétérogynes, Lat.), établi par M. (iué- rin [Voyage de la Coquille) , sur 4 esp. dont les femelles seules sont connues, si toutefois elles n'appartiennent pas à quelques mâles formant d'autres g. Il en a tiré leurs prin- cipaux caractères génériques : 1° du corps allongé et aptère; 2° des mandibules gran- des, arquées et terminées en pointe aiguë ; 3" des antennes courtes, contournées , com- posées de 12 articles; 4° des palpes maxil- laires de G articles et des labiaux de 4 ; 5° du thorax divisé en 3 segments nodifor- mcs ; et 6° des pattes courtes , épaisses et épineuses. — Les 4 esp. connues sont les A. frontalis, ruficeps , scotiœformis, varius Guér. {Mymecoda varia, Perty); toutes sont de l'Amer, méridionale. (Bl.) AMMODYTE {àix^o5\jTn<;, qui se tient dans le sable), rf.pt. — Nom spécifique d'un Ophidicn du g. Fiperc. V. ce m»l. (G. R.) 358 AMM AMM AMMODYTE. yhnmudytci ( àj.aoç , sable ; ^uT/j;, plongeur), l'oiss. — Nom qi;e les an- ciens donnaient à un Ophidien s'enfonçant dans le sable en Lybie. Concolor exuslis atqiie indi.icrelus nrcitit, Ammodytes, etc. Lucanus, lib. 9. Gesner l'employa pour désigner le poisson commun sur nos côles sablonneuses, que les Anglais nomment SundUz, les Allemands Sundeel , expressions qui se rapportent à la manière de vivre de cet apode. Artedi en a l'ait le nom générique que tous les ichthyo- logislos postérieurs ont adopté. Son carac- tère consiste en ce que le corps est allongé, cylindrique, à nageoire dorsale simple et longue, à anale également assez étendue; la caudale est distincte et fourchue ; ils ont (le petites pectorales, mais ils manquent de ventrales. Ces Poissons, sans vessie natatoire, vivent, pendant l'hiver, presque constamment sous le sable; mais quand la mer est haute, et à certaines époques, ils se tiennent à la mer et y vivent en troupes, de manière qu'on en fait la pèche aux filets, et qu'on en prend en assez grande abondance pour rendre cette pêche profitable, à cause de la délicatesse du poisson. Kn tout temps, à marée basse, ils se tiennent cachés sous le sable où les rive- rains vont les prendre en soulevant le sable avec une sorte de bêche ou de boyau. Il faut avoir une grande prestesse pour retourner le sable et saisir le poisson dès qu'on l'aperçoit, car il s'y enfonce avec une facilité et une promptitude vraiment surprenantes. Il me parait probable, toutefois, qu'il s'y enfonce quand les grains sont encore soulevés et re- mués par l'eau de la mer, et avant que le sa- ble ne soit foulé et tassé par le mouvement des vagues. J'ai laissé souvent sur la plage unie des Ammodytes qui ne cherchaient pas mèmeàsecacherouàs'enfoncersurcelte sur- face unie qui leur paraissait vraisemblable- ment trop dure; mais dès qu'on les mettait sur du sable remué et par conséquent plus meu- ble, ils y pénétraient presque avec la rapi- dité d'un dard; aussi sur quelques unes de nos côtes on l'appelait Lançon. Le premier mouvement cache prés de la moitié du corps, et le reste est enfoncé après 2 ou 3 ondula- tions de la queue. Je ne connais pas encore bien le mécanisnic que le poisson emploie pour cheminer si vite sous le sable, il s'y tici.l ..!iii\ent enroulé sur lui-même, et quoi- qu'on dise qu'il y cherche les vers dont il fait sa nourriture, je n'ai jamais rien ob- servé qui justifiât cette assertion. Que de- vient la respiration de ce jjoisson, quelle modification éprouve-l-elle dans cette pé- riode régulière, où, pendant 3 ou 4 heures au moins, à chaque marée, les Ammodyles restent enfoncées sous un sable souvent peu humide? Linné, qui avait.observé un grand nom- bre de ces Poissons , jugea qu'il pouvait en exister 2 esp. sur nos côtes; toutefois il n'en caractérisa qu'une seule, celle que , suivant lui , les pêcheurs des côtes septentrionales de l'Europe nomment Tobis , ou Tobiwn selon Schonevelde, nom que cet auteur avait la- tinise en celui de Tobianus ; voilà comment l'esp. a été nommée par Linné,, A nuuodytes * lobiunns. M. Le Sauvage, médecin distingué de Caen, a désigné la 2' espèce sous te nom à'y/uim. luncea, mais en transposant la ci- talion des figures des auteurs anciens , et notamment celle de Ray. La chair de ce poisson est très estimée ; quand ils sont trop petits , les pêcheurs s'en servent pour amorcer les lignes, surtout pour la pêche des maquereaux qui en sont très friands. (Val.) *AMMODYTES ( O r=H8N', O, A, analogue à ammonium K O , A , avec cette seule différence que l'am- monium H^N* est un radical composé, tandis que le potassium est un élément. Met-on un hydracide, de l'acide hydro- chlorique par exemple , avec de l'ammo- niaque, l'hydrogène de l'hydracide passe sur l'ammoniaque, la change en ammonium qui s'unit avec le radical de l'hydracide pour former un sel , le chlorure d'ammonium = H 8 N =", cl =, analogue au chlorure de potas- sium = K cl^. Les bornes de ce Diction- naire ne nous permettent pas de dévelop- per ce point de vue. (Pel.) AMMOMURES (Altération d'à,apiù)vtaxo'v). CHiM. — V. Ammoniaque. (Pel.) •AMMOIVOCÉRATE. Ammonocera [A^,.- fjicov , Jupiter-Ammon; x/paç, corne), moll. cÉPH. — Nom que Lamarck, dans son His- toire naturelle des animaux sans vertèbres, a substitué à celui d'^mmonoc^ramequ'ilavait proposé, dès 1811 (Extrait du Cours), pour la dénomination générique de certaines co- quilles fossiles, polythalames, de la fam. des Ammonées. On voit que, dans son esprit, les 2 noms sont restés identiques , car les 2 esp. qu'il connaissait sont nommées à la suite de la caractéristique du g. Ammonocérate , Ammoiiocéruiile glossoïde , et Amm. aplulie. L'examen que j'ai fait de ces 2 esp. prouve que ce g. de Lamarck ne peut être conservé. ^ 2.3- 3G'2 AMM La 1" est, sans aucun doute, V yïmmouiies fimbriaias : le Cabinet du Roi possède les 3 fragments du même échantillon qui exis- taient dans le cabinet de Lamarck, et sur lesquels ce savant a établi le g. et l'espèce. Il dit qu'on l'avait trouvé dans les grandes In- des; et, en effet, il m'a souvent répété que ce fossile dont il faisait grand cas, avait été rap- porté par le secrétaire de la colonie de Pon- dichéry qui l'avait donné au fils de M. le comte de Buflon, de qui il le tenait. Je ne sais pas pourquoi Lamarck a oublié de citer cette petite anecdote, qui donne plus de valeur à ce morceau, non pas à cause de sa nature spécifique, mais parce qu'elle prouve que le lias des Indes contient la même esp. d'Ammonites que celui de no- tre continent. Je suis d'autant plus satisfait de l'identité fournie par l'examen de l'Am- monite possédée par Lamarck, que, parmi les Ammonites rapportées par Jacquemont, il s'y trouve aussi un fragment de Y Ammoni- tes fimbriatus. Quanl à la seconde esp., YAm- monoceratites compressa , Lamarck l'a éta- blie d'après un échantillon de la collection de M. De France , que j'ai sous les yeux, grâce à l'amitié dont m'honore ce célèbre paléontologiste. Ce corps n'offre pas de ca- ract. suffisants pour le classer avec certi- tude, parce que ce n'est que le remplissage du moule creux de la coquille qui avait été détruite dans la roche. C'est un corps courbé en croissant , comprimé, atténué et mousse à une extrémité, plus gros, mais rompu à l'autre. Il est arrondi sur le côté interne comme sur le côté externe ; des côtes trans- versales s'élèvent du bord concave pour se joindre à celles du côté opposé sur le bord convexe. D'ailleurs on ne voit aucun indice de cloison , et cela résulte nécessairement de ce que nous examinons au moule. La courbure du corps, la nature des cô- tes, et même encore l'aplatissement, donnent à ce fragment la plus grande ressemblance avec celui que l'on pourrait tirer de YAm- moniies platiuliies ; mais comme les côtes s'é- tendent sur le côté concave , on doit en con- clure que ce fragment n'appartenait pas à une coquille enroulée sur elle-même et à bords contigus, comme dans les Ammonites. Je ne crois pas aussi qu'on puisse supposer qu'il provienne d'un CV?oce)a« dont les tours ne se louchent pas, parce qu'il est lui-même AMM coupé carrément à l'intérieur, cl que les côtrs ne s'avancent pas jusqu'au milieu du côté interne et aplati. Il est plus probable que la coquille qui a donné naissance à ce moule était vraisemblablement une Hamite d'une esp. particulière , mais qui , je le ré- pète, ne peut pas être suffisamment caracté- risée par l'examen du seul échantillon que possède M. De France. Ce que l'on doit con- clure de cette discussion , c'est que le g. Ammonocérateou Ammonocératite, comme on voudra le nommer, ne doit pas être con- servé. (Val.) AMMOXOCÉRATITE. moll. — V. Am- MONOCÉRATE. • AMMONOIDES (âf;i^ojv, (ovoç, ammo- nite [/^. Ammonkes]; eTcîoç, apparence), fo- RAM. — Nous avons donné ce nom ( Tabl. méilt. des Céplial.) à notre 3""' section de la famille des Hélicostègues, pour les g. dont la spire est apparente des 2 côtés. Aujour- d'hui nous supprimons cette coupe ; les esp. qui la composent étant fondues dans nos familles des Turbinidées et desNaulilidées. (A^. ces mots.) (A. d'O.) AHIMOPHILA (âfi/Jioç, sable ; «piXo'ç, ami). INS. — G. de notre famille des Sphégiens ou de la grande famille des Fouisseurs de Latreille, et de sa tribu des Sphégides, ordre des Hyménoptères , établi par Kirby et adopté par tous les entomologistes. Les caracl. essentiels de ce g. sont tirés: delà forme li- néaire du corps ; des mandib. longues, ar- quées et Iridentées; des mâchoires et de la languette fort longues ; et des ailes dont la f'"' cellule cubitale reçoit les 2 nervures ré- currentes.— Du reste les ^/nmop/iî/a se rap- prochent beaucoup du g. Sphex; leurs esp. sont assez nombreuses et répandues dans les diverses parties du monde. Celle que l'on en considère comme le type est Y A. sabulosa {Sphex sabulosa, L ), commune dans la plus grande partie de l'Europe. La femelle creuse dans le sable un trou assez profond , dans lequel elle apporte une chenille qu'elle blesse au moyen de son aiguillon; elle dépose en- suite un œuf dans le trou et le ferme avec des grains de sable. (Bl.) •AMMOPHILA (à>M.oç, sable ; (pi}ioç, ami). BOT. PII. — G. de la famille des Graminées, tribu des Arundinacées, établi par Hosl et adopté par un grand nombre d'agrostogra- l)hes. Voisin du g, Deyeuxia, il offre les ca- AMM ract. suivanls : Épillcts billores; fleur infér. pédiccUée, barbue à sa base ; la super, avor- tée et réduite à un pédicelle plumeux à son sommet. Valves de la glume membraneuses, presque coriaces, lancéolées, carénées, plus longues que la fleur; l'infér. un peu plus courte, présentant une seule nervure, tan- dis que la super, en oITre trois; paillettes éga- lement membraneuses et un peu coriaces ; l'extér. ovale , lancéolée , carénée , à 6 ner- vures , bifide à son sommet qui ofl're , au dessous de sa bifurcation, soit une simple petite pointe, soit une arête courte ; paillette interne à peine plus courte , offrant 2 ner- vures très saillantes. Etam. 3. Ovaire gla- bre, pyriforme, surmonté de 2 stigmates terminaux , sessiles et plumeux. Paléoles lancéolées, acuminées, glabres, plus lon- gues que l'ovaire. Caryopse glabre et non re- couverte par les écailles. — Comme nous l'a- vons dit précédemment , ce g. est très voisin du Deijeuxia, dont il diffère surtout par sa paillette infér. mucronée au-dessous de son sommet bifide, et non aristée sur le milieu du dos. Il a pour type VArundo arenaria L. , sousle nom A' A. ammUnacea Host(Gram., 4, p. 2 1 7, t, 4 1),esp. excessivement commune sur les dunes ou les bords sablonneux de la mer, où ses rhizomes rampants s'étendent souvent à une très grande distance. C'est sous ce rapport une plante intéressante, et qu'on sème avec avantage dans les terrains sa- blonneux pour en fixer la mobilité. Ce g., qus Palissot de Beauvois nommait Psam- ma, renferme une seconde esp. peu diffé- rente de la première , et qui croît sur les bords de la mer Baltique. (A. R.) * AMMOPHORE. Ammophorm ( â'afjioç , sable; (po'poç, qui porte), ins. — G. de l'ordre des Coléoptères Hétéromères, fam. des Mé- lasomes, établi par RI. Guérin [Mag. zooL, 6 vol., 183'() et adopté par M. Solier, qui le place dans sa tribu des Tagénites, en lui donnant pour caract. distinctifs : Dernier art. des ant. tronqué brusquement et carré- ment. Tibias antérieurs notablement trian- gulaires. Prolhorax peu sensiblement dilate sur les côtés. — M. Soliercomprend dans ce g. 4 esp., indiquées comme étant toutes du Pé- rou. Nous n'en citerons qu'une, VA. peni- vianus , ainsi nommée par M. Guérin , mais qui paraîtrait avoir été appelée antérieure- iMcnt laacvioides par M. Petit. Elle serait AMM 363 aussi originaire du Chili, suivant M. Dejean {Calai. 3"" édii.) qui la rapporte au g. Se- Icnoinma , Sol.) (D.) • AMiVIOPTEiMODYTES. Ammoplenody- les ( a'jifjio; , sable ; ■Kxnvôi, qui vole ; SCrm , plongeur), ois. — Ce nom, qu'on a écrit à tort dans les auteurs Ammaptcnodiiies, a été donné par Rilgen à une famille d'Oiseaux comprenant les Oiseaux non voiliers, et courant dans les sables comme l'Autruche. (C. d'O.) *AMMOPTILA (àV/xo;, sable; iTTclov, plume, aile), ois. — G. établi par M. Swainson (Class. of Birds) , répondant au Pluvianus, Vieill., et au Cursor,'Wag\. L'auleuren faitun s.-g. du g. Tachydromus , lui réunissant encore comme s.-g. le Glareola et le Tachydromus. L'esp. type et la seule connue, ce nous sem- ble, est le Pluvian du Sénégal, Pluvianus melanocephalus Vieill. [IVouv. Dicl., 27-130, et Gall. , pi. 233), Cliaradrius melanocepha- lus Lath., Gmel. Il est singulier qu'un ornithologiste aussi distingué que M. Swainson , tout en adop- tant un g. déjà formé par un auteur fran- çais, semble prendre à tâche d'en changer le nom, sans motif apparent. C'est à nos yeux une faute grave, laquelle ne peut qu'aug- menter la confusion qui règne déjà dans la nomenclature; faute qui, d'ailleurs , se ren- contre trop souvent dans ses ouvrages, où il dénature à chaque instant les noms gé- nériques ou spécifiques donnés par d'autres auteurs. (Lafr.) AMMOTHÉE. Ammolhea {nom myth.). Arachn.— G. delà famille des Pycnogonides, de l'ordre des Trachéennes, établi par Leach [Zool.Miscell. xix 1,2.), sur une seule esp. de la Caroline, qu'il a nommée A. caroli- nensis. Ce g., très voisin des Nymphons, en diffère par les antennes-pinces beaucoup plus courtes que la bouche , ayant leur article basilaire fort petit, et par les palpes compo- sés de 9 articles , tandis que ceux des Nym- phons n'en ont que cinq. (Bl. ) AMMOTHÉE. Ammoihea (nom mylhal.) POLYp. — G. de la famille des Alcyoniens, établi par M. Savigny pour des Polypiers formés d'une masse commune, charnue, di- visée en plusieurs tiges courtes, rameuses , dont les derniers rameaux ramassés, ovales, conoides en forme de chatons, sont partout fouvcris de polypes; ceux-ci .sont pourvue 364 AMiN de huit tentacules pinnés, comme ceux des autres Alcyoniens et sont rétractiles dans des verrues inermes. Ce dernier caract. les dis- tingue des Nephtées, dont les verrues sont au contraire armées de spicuies. M. Savigny avait décrit et figuré une seule esp., de la mer rouge [A. vireacens), que M. Audouin, dans l'explication des planches de ]& Descrip- tion de l'Egypte, nomme JYephtea Cordierii. M. Ehrenberg en a décrit une 2""^ espèce, du même lieu , VA. tlujrsoides. M. Milne- Edwards rapporte au même g. les yllcyonium imbricatum , ramosum , et, avec doute, l'A. amicorum de MM. Quoy et Gairaard. ( Duj. ) AMMYRSIIVE (a/x-fxuptjt'vv) , qui a l'odeur de la myrrhe), bot. ph. — G. de la famille des Éricacées, formé par Pursh [FI. bor. Am. I. 301) , et réuni , comme synon. au g, Leiophijllum , Pers. (C. L.) AMIVIOS. Amnium [a.u.-Hov, membrane qui enveloppe le fœtus ). anat. — On a donné ce nom à une membrane particulière, for- mant une sorte de poche dans laquelle sont contenus le fœtus et le liquide qu'on appelle l'eau ou les eaux de l'Amnios. Tout récem- ment on a avancé que le fœtus ne se trouve pas en contact immédiat avec le liquide am- niotique, mais bien dans une autre cavité formée également par la membrane Amnios réfléchie sur elle-même à la manière des séreuses en général. Comme il est plus fa- cile de bien déterminer et de mieux faire comprendre la véritable disposition , la na- ture , et les rapports de l'Amnios à l'article OEuF, nous y renvoyons pour plus de détails. (M. S. A.) "AMIVIOS (aiJLvtov , membrane qui enve- loppe le fœtus). BOT. PII. — Malpighi nomma ainsi, par analogie , la liqueur gélatineuse ou émulsive , dans laquelle nage et se nour- rit l'embryon , et qui n'est visible qu'après la fécondation. La liqueur ou lait de l'a- mande du cocotier en oITre un exemple re- marquable. Cette liqueur, en se concrétant, donne naissance au périsperme. — On appelle aussi Amnios, la membrane (la 3<') interne qui contient immédiatement l'ovule; selon d'autres encore, cette membrane est le sac de l'Amnios. y. Chorion. (C. L.) "AMIVISCrS(dimin.d'à,uiviç, pelitagneau). i.Ns. — G. de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean, mais denl il n'a pas public les caractères. D'après AMO la place qu'il occupe dans son Catalogue (S""' édii.) , il appartiendrait à la tribu des Lamiaires de M. Serville. Il y rapporte 31 esp., toutes de l'Amérique, à l'exception de 3 dont la patrie n'est pas connue. La plu- part de ces esp. ont été nommées par M. De- jean lui-même. Nous n'en citerons qu'une, comme type du g., VA. perplexus, de l'Amé- rique septentrionale. (D.) AMMILM. ANAT. — f^. Amnios. •AMOTBA (àf/oiSïj, changement), inf. — Dénomination substituée par M. Ehrenberg à celle d'^>nj7 rin, IV, tab. 36, fig. 7, a,b. (D.) * AMORPHOCERUS (aptopyo; , informe ; x/pa; , corne), ins. — G. de l'ordre des Co- léoptères tétramères , famille des Curculio- nites, div. des Cossonides, établi par Schœn- herr. qui lui donne les caract. suivants: Ant. courtes, épaisses, insérées au milieu du rostre ; leur funicule de 7 articles : le 1" turbiné, les autres perfolics , resserrés presque égaux ; le dernier pressé contre la massue ; massue petite , brièvement ovale , . bi-articulée; le i" article corné, le der- nier spongieux. Rostre peu long, peu épais, linéaire, presque cylindrique, légère- ment plan, médiocrement arqué. Prothorax oblong, tronqué à la base et au sommet, arrondi sur les côtés, plus étroit antérieu- rement, resserré vers le sommet, un peu convexe en dessus. Élytres allongées, linéai- res, convexes, tronquées à la base, arron- dies à l'extrémité, couvrant l'anus. Pattes courtes, presque comprimées; cuisses très élargiesau milieu ; tibias minces à leur base, beaucoup plus larges vers leur sommet, où ils sont denticulés et armés, en outre, d'un . grand crochet mobile; pénultième article' des tarses plus long, bilobé. — Ce g. ne figure pas dans le Catalogue de 31. Dejean (3'"" édii.). Schœnherr y rapporte 4 esp., dont une du Cap de Bonne-Espérance, et les trois autres de laCafrerie. Parmi ces dernières, il en décrit une, yl. sctosus , que 31. Chevrolat lui a mandé avoir prise vivante dans les en- virons de Paris. (D.) ' AMORPHOPE. Amorphopus ( à priv. ; 24 370 AMO AMO fjLoptp-n, formc;irowç, pied: c'est-à-dire pat- tes informes). INS. — G. de la fam. des Acri- diens (Acridites, Lat.) , de l'ordre des Or- thoptères, établi par M. Serville {Hist, des ins. Orth. Suites Buffon). Ce g. est très voisin des Teirix, dont il ne diffère essen- tiellement que par les pattes, dont les cuis- ses anlér. et intermédiaires sont grêles à leur base, et ensuite brusquement dilatées en forme de folioles denticulées sur les bords, et les jambes très comprimées et lé- gèrement dilatées. La seule esp. connue de ce g. est Y A. noiabilis Serv. [Ins. Orth.), trouvée à Cayenne. (Bl.) • AMORPHOPHALLUS (â(iLopv)o;, dif- forme; i', autour de ; atrt; , toç, limon; par extension, marais), ins. — G. de l'ordre des Coléoptères pentamères, famille desCarabiques, tribu des Féroniens, établi par M. Newmann , et qu'il place près du g. Masoreus. Il a pour type une esp. de l'Amé- rique du nord, qu'il nomme A, fulvkollis. Ce g. ne figure pas dans le dernier Catalogue de M. Dejean (.3'"'= édii.). (D.) AMPHEREPHIS (àuitpt, autour de ; êoeV^, je couronne), bot. pu. — G. de la famille des Composées , synon. du g. Ceniratherum. (J. D.) * AMPHIACHYRIS (àa(p,', autour, voi- sin de; a^-upav, paillette), bot. ph. — Une des 2 sections, ou sous-g., donnée par M. De CandoUe, dans le g.Brachiiris de Nuttal, de ia famille des Synanthérées-Astéroidées, et qu'il caractérise ainsi : Akènes du rayon (presque nus ou munis d'une couronne très AMP courte ; fleurs du disque plus nombreuses que les ligules. (C. L.) * AMPHIRICORISES ou mieux AMPHI- BIOCORISES (âp(pi5ioç, qui vit dans deux éléments; xo'piç , punaise), ins. — Nom créé par M. Léon Dufour et adopté par M. Spinola [Essai sur les Ins. Hémipt.),pouT désigner une tribu de la section des Hété- roptères, de l'ordre des Hémiptères, corres- pondant à la famille des Véliens de Brullé, ou Hydrodromici de Burmeister. Les princi- paux caract. que présente cette tribu ou plutôt cette famille, sont tirés : 1» de la con- formation des antennes , assez longues et composées de 4 articles cylindriques; 2° des pattes antér. grêles, plus courtes que les au- tres et dépourvues d'épines propres à retenir leur proie; li" de l'écusson presque entière- ment caché ; et 4° des tarses pourvus de cro- chets situés en dehors et insérés dans une échancrure du dernier article. Les Insectes qui composent cette petite famille vivent de proie vivante ; ils sont tous aquatiques et cependant ils ne s'enfoncent jamais dans l'eau, à moins que ce ne soit ac- cidentellement; mais ils courent à sa sur- face avec beaucoup d'agilité et aussi facile- ment que les Insectes vivant à terre. Tout le dessous de leur corps est garni de petits poils très courts et excessivement serrés, qui leur permettent de glisser sur l'eau sans se mouiller. Cette famille, confondue d'abord par La- treille avec tous les Hémiptères Géocorises , renferme aujourd'hui, telle qu'elle a été res- treinte par les entomologistes modernes, les 6 g. suivants : f^elia , Microvelia , Hebrus , Halobales , Gerris , Hydrometra. (El.) AMPHIBIE (àfjitpiSioç, qui vit dans deux éléments), moll. — Nom sous lequel Geof- froy [Conchyl. des environs de Paris) décrit le Mollusque dont Draparnaud a fait depuis son g. Ambrette. P^. ce mot. (Desh.) AMPHIBIEIVS { â^liibiu. I,es différences qui distinguent les esp. à peau écailleuse ou sculifére de celles à peau nue, tendent néan- moins à faire de ces 2 sortes d'animaux, 2 classes bien distinctes. Aussi, dans la mé- thode de M. de Blainvillc, les reptiles écail- leux conservent-ils seuls le nom de Repiiliu, dont se servait aussi Brisson [f^. Reptiles) , eties Batraciens ou Reptiles nus prennent-ils celui A'ylmphibia (V. Batracieïvs) : ces der- niers étant en effet les seuls que l'on puisse Ane. Amphibies , c'est-à-dire jouissant suc- cessivement de 2 manières différentes de \'\- vre, puisque, sauf les Cécilies, tous sont d'a- bord branchifércs, respirent l'air dissous dans l'eau , et n'ont les poumons déve- loppés que dans un âge plus avancé et après l'accomplissement de leur métamorphose. On sait, cependant, que plusieurs ( les Pérenni- branches) n'arrivent pas à la respiration pul- monaire ; mais si ces animaux sont, parmi les Vertébrés, les seuls auxquels l'épilhèle A' Amphibies convienne réellement , ils ne sont pas les seuls que dansie langage vulgaire on appelle ainsi , et dans toutes les autres classes de leur type, on signale des esp. am- phibies; certaines de celles-ci pouvant sor- tir de l'eau, leur séjour habituel, pour s'ex- poser quelques instants à l'air, et vice versa. On cite surtout au nombre de ces pré- tendus Amphibies : les Phoques et les La- mantins parmi les Mammifères, parce que, vivant habituellement dans l'eau, ils peu- vent venir sur le rivage; ou bien encore les Loutres, le Cynogale ou Potamophile, le Castor, l'Hippopotame et plusieurs autres qui, terrestres, dans quelques circonstances, vont souvent à l'eau et s'y meuvent même avec plus de facilité que sur le sol. Les Cé- tacés zoophages, au contraire, sont regardés comme exclusivement aquatiques, parce qu'ils ne quittent jamais l'eau. Ces particu- larités bien remarquables, sansaucun doute, nesauraientcependant, comme celles qui ca- ractérisent principalement les Amphibicns proprement dits , être prises en considéra- tion, quand il s'agit de classer méthodique- ment les êtres chez lesquelson les a constatées et, si Blumenbach a cru devoir s'en servir pour admettre, parmi les Mammifères, un ordre AMP 376 réservé aux esp. aquatiques, c'est qu'il avait plutôt en vue l'établissement d'un système que celui de la véritable méthode naturelle. Cette sorte d'état amphibie se retrouve en ef- fet dans des g. d'ordres différents, et la dis- position particulière des organes locomoteurs qui le caractérisent, est une simple consé- quence ou plutôt une condition harmoni- que, tout-à-fait dépendante descirconstances au milieu desquelles certaines esp., apparte- nant à des degrés divers de la série animale, doivent fonctionner. Aussi Blumenbach , que nous citons plutôt pour nous faire com- prendre que pour le critiquer, admettait-il parmi les Mammifères palmipèdes ou aqua- tiques, des Rongeurs, des Carnassiers et des Édentés, comme il en admettait dans son groupe des Fissipèdes ou digités. L'appré- ciation de la valeur réelle des caractères fait aujourd'hui rapporter au même ordre ou degré de la série, des animaux aquatiques, terrestres et volatiles , quand . à part les dif- férences, nécessitées par le séjour, la somme de complication de leur organisme se trouve être au fond la même. Il n'est pas nécessaire d'ajouter que tous les Mammifères amphibies que nous citions plus haut, respirent, comme les autres g. de leur classe, l'air en nature, et, bien entendu, au moyen de poumons. Beaucoup d'entre eux doivent la faculté de plonger, à la forme de leurs narines, et surtout à un dévelop- pement spécial de certaines parties du sys- tème veineux qui, retardant une portion du sang dans des plexus considérables, permet une respiration moins fréquente, les Oiseaux qui vivent dans l'eau et qui s'y plongent fréquemment, les reptiles écailleux ( Emi- des, Chélonées, Crocodiles, etc.) qui ont les mêmes habitudes, n'ont pas non plus, et à aucun âge , de branchies; mais chez les espèces de la classe des Reptiles, la circula- tion profondément modifiée dans quelques uns de ses organes, rend, pour ainsi dire, arbitraire leur acte respiratoire. Quelques poissons, appelés pour cela même Amphibies, jouissent, comme les Phoques et les Lamantins, de la faculté de sortir de l'eau en quelques occasions, mais rien dans leur système respiratoire et circulatoire, ne rappelle ce qui a lieu dans les vertébrés pul- monés ; l'orifice extérieur des branchies de certains d'entre enx (les anguilles) ayant un '6 AMP diamèlie moins considérable que cliez les autres . leur permet de conserver l'eau dans leur cavité branchiale , plus long-lemps que ne peuvent le faire les carpes, par exemple, dont les ouïes sont si largement ouvertes. Chez quelques groupes, l'appareil branchial est lui-même modifié à celte intention, et G. Cuvier a nommé Pharyngiens-labyrin- thiformes, une famille d'Acanthoptérygiens chez lesquels «lesos pharyngiens super, étant divisés en petits feuillets plus ou moins nom- breux, interceptant des cellules où il peut y demeurer de l'eau qui découle sur les bran- chies et les humecte pendant que le poisson est à sec; ce qui permet à ces poissons (Anabas, etc.) de se rendre à terre et d'y ramper à une distance souvent assez grande des ruisseaux et des étangs, où ils font leur séjour ordinaire. amphibies s'emploie donc dans 2 accep- tions physiologiquement différentes: 1° pour des animaux qui vivent d'abord dans l'eau et respirent au moyen de l'air qu'elle ren- ferme, et qui plus tard respirent l'air en na- ture; 2° pour des esp. à respiration aérienne ou aquatique, et qui peuvent échappe^ pen- dant un temps plus ou moins long à leur milieu habituel , mais sans varier dans leur mode de respiration. Les Amphibies de la 1"^^ catégorie, lorsqu'ils ont quitté leur état aquatique pour la respiration à l'air li- bre , peuvent aussi être de la seconde , et vivre pour ainsi dire à volonté, dans l'air ou dans l'eau , mais en suspendant leur respi- ration, tant qu'ils restent plongés dans ce dernier milieu. Un fait curieux constaté par M. Milne-Edwards , est celui de la respira- lion cutanée accidentelle, par laquelle quel- ques uns de ces derniers (ex. : les grenouilles adultes) entièrement séparés de l'atmo- sphère, peuvent suppléer à son défaut. Chez les animaux invertébrés, il y a aussi des Amphibies, les uns vrais ou de la pre- mière sorte; les autres apparents, c'est-à- dire de la seconde. Certaines larves d'insec- tes hexapodes sont d'abord branchifères ; elles vivent dans l'eau , et , plus tard, leur respiration devient aérienne , et alors elle s'opère au moyen de trachées. Ex.: beaucoup de Névroptères, des Diptères, des Coléop- tères hydrocanthares et palpicornes, et V//t/drocampa straliolalis de l'ordre des Lo- pidopièrcK. Les esp. de la même classe cl à AMP respiration aérienne qui vivent dans l'eau, soit à l'état de larve, soit à l'état adulte, sont fort nombreuses et de presque tous les or- dres; mais ce ne sont plus là que des pseudo- amphibies. Quelques arachnides aussi sont dans ce dernier cas, et, parmi les Crustacés, plusieurs , bien que pourvus de branchies , se tiennent à la surface du sol; et c'est au moyen de l'air très humide qu'ils respi- rent. Le type des animaux mollusques, n'a pas de véritables Amphibies; mais toute une fa- mille de Pulmonés (lesLimnées, Planorbes, Physes, etc.) vit dans l'eau à la manière des Insectes et des Arachnides. Plus l'organisation des animaux est infér. et plus ceux-ci sont nécessairement aquati- ques; aussi ne doit-on pas s'étonner de ne trouver d'espèces aériennes , ni même am- phibiennes chez les véritables animaux rayonnes. La respiration, cutanée chez quelques for- mes extrêmes (ex. : les Enlozoaires) insépa- rables de la série des animaux articulés, permet aussi un g. de vie qui pourrait faire considérer comme Amphibies, quoiqued'une autre manière, certains des êtres qui la pré- sentent, puisqu'il en est qui peuvent égale- ment vivre dans l'eau ou dans l'intér. des autres animaux , soit dans leur canal diges- tif, soit dans divers autres points de leur organisme. C'est au moyen d'une respiration également cutanée que s'entretient la vie aquatique ou aérienne dans les lieux humi- des, signalée chez quelques esp. de Planai- res, animaux fort voisins par leur organi- sation des précédents, et Amphibies par pa- rasitisme. (P. G.) AMPHIBIOCORISES. ins. — F. Amphi- BICORISES. AMPHIBIOLITHES (àaico], action de lancer), ois. — Nom donné par Goldfuss et Illiger à une famille , et par Savi à une tribu, de l'ordre des Passe- reaux, renfermant des oiseaux munis de 2 doigts en avant , de 2 en arrière , et dont le postérieur interne est versatile. (C. u'O.) •AMPHIBOLIIVS. Amphibolini {àtxft, au- tour; êol-ô [SoîWw] , action de lancer), ois. — Ce nom , donné par C. Bonaparte à une fa- mille d'oiseaux de l'ordre des Passereaux , est synonyme d'Amphiboles. ( f^. ce mot.) (C. d'O.) AMPIIIBOLIQUE. Amphibolicus {F. Am- phibole), géol. — Les géologues donnentceltc épilhéle aux roches dans lesquelles l'Am- AMP AMP 381 |)hib()lc ciilrc comme partie consliluanle essenliellc (ex. : Amphibolile, Diorile). Les Hoches amphiholiqucs forment un groupe (lislinct dans les classifications de MM. Cor- dier, Brongniart , d'Omalius d'Halloy cl de r.onnard. (C. d'O.) AMPHIBOLIQUES [Roches] [d'ytmphibole; f\ ce mot). GÉoL. — Les géologues donnent cette épithète aux roches dans lesquelles l'Amphibole entre comme partie consti- tuante essentielle. Les Roches amphiboUques forment un groupe dans lesclassificalionsde MM.de Bonnard, d'Omalius et Brongniart. M. Cordier en forme une famille compre- nant les esp. Amphibolile Kersanton, Dio- rile, Porphyre dioritique et Grès diorili- que. Les Roches mnphiboliqacs sont généra- lement cristallines; les couleurs dominantes sont le noirci le vert plus ou moins foncé. Ces roches se présentent, soii en couches subordonnées, dans les terrains primor- diaux, soit en filons ou en amas transver- saux, résultant d'épanchement dans les ter- rains anciens. (C. d'O.) •AMPHIBOLIS (à,;:o;, équivoque ; xopuo; , fruit). BOT. PH. — Dénomination appliquée par Rei- chenbach {Hamlb. iiaturl. Vflanz.) à l'un des 3 groupes qu'il forme dans la famille des Fougères, dont il change le nom en celui de Pléroidées. (C. L.) •AMPHIBOLOIVARZOIV (aov.Soio;, dou- teux ; narzon.... ? ). iNS. — Nom donné par Porro à un g. de Coléoptères tétramères, fa- mille des Xylophages, que Villa a nommé, de son côté , Calyplobium. V. ce dernier nom, qui a prévalu. (D.) •AMPHIBOLURE. Amphibolums (àu^.'Ço- Xoç , ambigu; ovpâ, queue), rept. — Déno- miftalion donnée par Wiegmann à un g. d'Iguaniens acrodontes que Kaup avait déjà fait connaître sous un autre nom. V. Gram- MATOPHORE. (G. B.) ' AHIPHIBOLUS (àu.o;, ambigu). INS. —G. de Coléoptères penlamères , famille des HéIophorides,Mac-Leay, établi par Water- house et adopté par Weslwood [Syn. Gen. Ins. Angl.) qui en formule ainsi les caract. : Palpes maxillaires plus courts que le corse- let; dernier article court. Élytres aussi lar- ges que l'abdomen. — Il est fondé sur une seule esp., nommée^, airicapillus parWa- lerhouse. (D.) AMPSIIBUHME. Amphibulima [kat, autour de ; xo,u.y), chevelure), ins. — G. de Coléop- tères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides, établi par Latreille aux dépens du g. Meloloniha, Fabr., et au- quel il assigne les caract. suivants : Palpes filiformes, terminés par un article cylindri- que; languette bifide, prolongée en avant du menton ; extrémité des mâchoires mem- braneuse, allongée, presque linéaire; labre saillant; mandib. coriaces, sans dents, ar- rondies à leur extrémité. — Indépendam- ment des caract. ci-dessus , les Amphicomes se distinguent au premier coup d'oeil des Hannetons, Anoplies, Hoplies et des autres g. voisins, d'abord par les poils plus ou moins longs dont leur prothorax et les côtés de leur abdomen sont hérissés (ce qui leur a valu leur nom générique); ensuite par l'é- carlement de leurs élytres, qui sont comme béantes à l'extrémité de la suture. Sous ce double rapport, elles ressemblent beaucoup auxGlaphyresetaux Anisonyx; mais elles s'é- loignentdes premiers par l'absence de dents à leurs mandibules, et des seconds par leur labre découvert et leur mandibule de consis- tance cornée dans toute leur étendue. — Ces Insectes vivent sur les fleurs et sont propres aux pays à la fois méridionaux et orientaux de l'Europe, ainsi qu'à l'Egypte, à la Syrie, à la Perse occidentale et à la Barbarie. On n'en a pas encore trouvé ni en Espagne ni dans le midi de la France. M. Dejean [CataL, 3"" édit.) en mentionne 13 esp., parmi lesquelles nous citerons VA. ndpcsVabr., VA. psilotri- AMP AMP 383 rhiut Parreis, cl Vyl. Las.icrei idem. Ces deux dernières sont très communes en Morée, où elles se montrent dés la tin de mars. (D.) * ADIPIIICOIME (àatpi'xopoç, entouré d'un lapais feuillage), nor. pu. — M. I\ob. Rrown, dans les Illustrations de la botanique de l'Inde du D. Roylc, avait donné ce nom à une subdivision du g. Incarvillea ; mais il avait expressément insisté pour qu'on n'en constituât point un g. distinct. Néanmoins la plante a été figurée par le docteur Royie [L. c. tald. 72 , Ji(j. I .) , SOUS le nom d'A. ar- gnia, et M. Lindiey, dans le Botaiiiculrcgis- tcr pour 1838 {Tul>. i9), en a publié une 2"" csp., considérant le g. Amphicome , comme suffisamment établi. Cette opinion a été réfutée par M. R. Brown , dans son Mé- moire sur les Cyrtandrées, où ce botaniste a prouvé qu'excepté quelques diff'érences dans les graines et le calice, il n'y a pas de ca- ractères qui puissent justifier celte sépara- tion. /''. Incarvillea. (Gn.) •AMPHICOIXILM (âatpc, autour de ; xo'vtç , poussière), bot. cr. — M. Nées d'Esenbeck [Sijst. (1er Pilze p. G9, en note), avait établi ce g. dans la famille des Phycées. Lescaract. en sont : Filaments simples ou rameux, arti- culés , dont les extrémités se renflent en con- ceptacles ou en sporidies qui se détachent et sont susceptibles de reproduire l'espèce. C'est là, comme on voit, une reproduction tomipare , analogue à celle du g. Oidium , parmi les Chami)ignons; aussi, l'une des esp. du g. de M. Nées a-t-elle été inscrite parmi ce dernier genre. Adopté par Spren- gel qui y réunissait deux autres plantes , VAviphiconiiim , dans l'origine, ne se com- posait que de 2 esp. confervoïdes, dont l'une appartient au g. Chroolepus et l'autre au g. Treniepohlia,kg. Le g. y^mp/ii'coniHm n'ayant pas été adopté, ces 2 esp. ont été réunies , avec plusieurs autres plantes analogues , aux Chroolepus d'Agardli , par MM. Hooker et Harvey dans le t. v. p. i. p. 380 de VEn- glish Flora {Lond. 1833). ^.Chroolepus. (C. M.) *AMPHICORE. Amphicora (â^/ipixopoç, qui semble tenir le milieu). annél.-G. établi par M. Ehrenberg pour une petite Annélide très voisinedes Amphitrites, mais qui s'en dislin- gue par la présence, aux 2 extrémités, de cer- tains points noirs pris pour des yeux par cet auteur qui en conclut une duplicitédc tous les organes essentiels chez ces animaux. (Duj.) *AMPniCllAIVIA (àptpi'xpavoç, qui a deux lèles ; crâne bifurqué, selon l'auteur du g.). INS. — G. de Coléoptères pcntaméres, fa- mille des Lamellicornes, établi par M. IJe- jean , qui n'en a pas publié les carac- tères. D'après la place qu'il occupe dans son Catalogue (3"" cdu.) , il appartiendrait à la tribu des Scarabéides-Phyllophages de Lalrcille. Il ne renferme qu'une esp., nom- mée par M. Dejean A. bideniuia , et A. pui- palis par Eschschollz; elle est du Chili. (D.) *AMPHICRA]\l]S(âptpixpavoç , qui a 2 tètes ; têtebilurquée). ins. — G. de Coléoptères té- tramères , famille des Xylophages , tribu des Scolylites, établi par Erichson , qui lui donne les caracl. suivants : Corps presque cylindrique. Ant. à funicule bi-articulé; le 1" article assez épais; le 2"" petit. Labre triangulaire. Palpes maxillaires ayant leurs2 1'" articles très courts; le S""' cylindrique , épais; le 4"'= petit, pointu; les palpes la- biaux ayant leurs deux i"" articles grands, et le 3"'"^ allongé et pointu. Jambes étroites, peu denticulées. Tarses ayant leur f arti- cle plus long que les suivants. Ce g., non adopté par M. Dejean, a pour type VA. iliora- cicus Erichs., du Brésil; il est décrit dans \es Archives de Wicgmann (1836, pag. fi4). (D.) AMPHICTENE (âfxcpi , des 2 côtés [dou- ble]; xT£C5, xTEvo'ç, peigne), annél. — G. d'Am- philrites ou de Sabulaires, proposé par M. Sa- vigny; il est synon. du g. Peciiuaria, Lamk. r^. ce mot. (P. G.) •AMPIUCYOIV (à"V!, près de [voisin]; xu'œv, chien), mam. foss. — Dénomination générique attribuée par M. Lartet à un Car- nassier fossile de la taille du Lion, trouve dans les terrains tertiaires lacustres du dé- partement du Gers, et dont le système den- taire ressemble beaucoup à celui du Chien, tandis que le reste de son osléologie accuse une tendance manifeste vers les Carnassiers plantigrades. C'est à une esp. de ce g. que doivent être rapportées les dents recueillies à Avaray, près de Beaugency, et que Cuvier a décrites comme appartenant à un animal du g. Canis, mais d'une taille gigantesque. M. de Blainville pense que ces animaux doi- vent être placés entre les Ours et les Chiens. (L. D.) • AIMPniCYRTA (àixœi'xuproç, convcxc des 384 AMP 2 côtés). iNS, — G. de Coléoptères tétramè- res, famille des Chrysomélines , établi par Eschscholtz et adopté par M. Dejean , qui le place dans son Catal. (3"'= édii.), entre les g. Uelodes et Colaspis de Fabricius. Ce g., dont les caract. n'ont pas été publiés, est fondé sur une seule esp. de la Californie, nom- mée par Eschscholtz yJ. dentipes. (D.) •AMPHIDASIS et mieux AMPHVDA- SYS ( âu^iîîaau;, velu dcs dcux côtés ]. INS. — G. de l'ordre des Lépidoptères , fa- mille des Nocturnes, tribu des Fhalénites, établi par Treitschke aux dépens du g. Geo- metra de Linné, ou du g. Phalœna de Fabri- cius , Latreille, etc., et que nous avons adopté [Conlin. de l'Hhl. nul. des Lépid. de France, par Godart) , en le fondant sur les caract. suivants: Ant.pectinées dans les mâ- les, simples dans les femelles. Bord terminal des ailes simple ou entier. Cors, large et laineux. Ailes épaisses et petites relative- ment au corps. Tête enfoncée sous le corse- let. Abd. gros et conique. Palpes velus et ne dépassant pas le chaperon. Trompe nulle ou presque nulle. Femelles ailées. Chenilles longues, cylindriques, garnies de tubercu- les en forme de bourgeons, et ayant la tète plate et plusou moins échancréedans sa par- tie super. Chrysalide nue dans la terre. — Ce g., qui renfermes esp. selonM. Treitschke, a été restreint par nous à 3 , qui sont les A. betularia , prodromaria et liirlaria; et nous avons réparti les autres dans deux nouveaux g. que nous avons créés sous les noms de lYyisia et de Phigalia. Les .3 esp. précitées ont la plus grande ressemblance avec les Bombyx , et se montrent à l'état parfait de- puis le commencement de mars jusqu'à la fin d'avril. Leurs chenilles ne vivent que sur les arbres, au pied desquels elles s'enterrent pour se chrysalider sans former de coques. (D.) AMPHIDASIS. IMS. — A". Aimphidasis. "AIMPHIDERRHIS, U. Br. (àycpt', autour de; lÎEppcç, peau, cuir), bot. ph. — Division ou s. -g. du g. Orites, R. br. {Suppl. 32. — Ortlina, id. in Linn. Trana. x , 224. — A. Rich. Hert. Asirol. t. 25, 2.), caractérisée par des Anthères enveloppées entre les lamelles des folioles périgoniales; par des semences ailées des 2 côtés; par des feuilles cylindriques, sillonnées supérieurement et glandulifères sur les 2 faces. (C. L.) AMP AMPIlIDEllRIS. BOT. — V. Ampiuder- Riiis. (C. L.) AMPHIDESMA(àfiiénomination appliquée par L. Reichenbach, à l'un des groupes qu'il a formés dans la famille des Synanthcrées. (CL.) •AMPHILASIA [àfxtfl, autour de; iatrioç, velu). BOT. PU. — Section du g. Peialacia, de la famille des Composées , caractérisée par les squames cxtér. de l'invol. élar- gies à la base, et les soies de l'aigrette, ren- flées en massue à l'extrémité libre. (J. D.) 'AMPHILEPTUS {àfj.i, de 2 côtés ; hn- To';, grêle, mince), infus. — G. d'Infusoires , établi parM.Ehrenberg pour les f^ibrio arser et cygnus deMûUer, le Kolpoda meleagris du même, et quelques autres esp. voisines. Il fait partie de la famille des Kolpodées du même auteur, renfermant les Infusoires po- lygastriques, nus, pourvus d'un intestin, avec 2 oriflces distincts qui ne sont point terminaux. 11 se distingue des autres g. de cette famille, parce qu'il n'a point d'yeux, ni de langue ou valvule mobile à la bouche, et que son front se prolonge en manière de trompe, en même temps que son corps se ter- mine par une queue courte et conique. Nous dirons à l'article Kolpodées ce qu'il faut pen- ser de l'organisation de ces Infusoires; pour le moment , nous nous bornerons à dire que l'esp. la plus commune à'Arnpfnkptus ( A. aimer) est quelquefois si abondante dans l'eau des fossés et des ornières, qu'elle en colore le limon en brun. Sa longueur de 1/4 à 1/3 mil!, permet de la distinguer à l'œil nu, comme un point blanc qui se meut lentement dans l'eau; sa forme en fuseau très allongé en avant, la mobilité de sa partie antér. qui ressemble à une trompe, sa conlraclilité extrême, qui la fait continuellement chan- ger de forme, et enfin la position de sa bou- che à la base du prolongement en forme de trompe, la feront aisément reconnaître. (Duj.) * AMPHILOCHIA . Marîius ; Agardliia , Spreng. non Cabr. (àuio- X-oi, enfantement), bot. ph. — G. de la famille desVochysiacées. Martius (jyov.Gen.etSpec.) en donne les caract. suivants : Cal. inadhé- rent, 5-parti ; segment super, très grand, courtement éperonné; pour cor. un seul pé- tale obcordiforme; une seule étam. fertile, insérée à côté du pétale. Étam. rudimen- laires engénéral nulles. Ovaire à loges pauci- AMP AMP 389 ovulécs. Slylc indivisé; stigm. capilelié. Capsule ligneuse, 3-loculairc, seplicide-3- valve ; loges 1-ou 2-spermes. — Arbres; feuilles opposées, péliolées , coriaces ; fleurs en épis terminaux. Ce g., propre au Bré- sil , ne renferme que 2 esp. (Sp.) • AMPHILOCHUS (nom mythologique). INS. — G. de Coléoptères télraméres, famille des Chrysomélincs , établi par M. Dejean {Calai., 3""- édii.) , mais dont il n'a pas i)U- blié les caractères. Ce g. est fondé sur une seule esp. du Brésil, nommée par lui yJ. Klugii, et A. laiicoUis par M. Chevrolat. (D.) • AMPIIILOMA (âuiyc', autour, et lù^a , bord). BOT. PII. — C'est le nom qu'Acha- rius avait imposé, dans sa iJcIiciiofimphia itiiiversalis, à une section de son g. Urceola- ria, caractérisée par des apothécies munies d'un double bord , l'un fourni par le thalle et l'autre parle disque ou la lame proligère. 11 n'est fait nulle mention de cette div. dans le Synopsis Lichenum, qu'a publié plus tard cet auteur. La plupart desUicéolaires elles- mêmes forment maintenant une tribu du g. Parmélie. Toutefois, le nom i'Amphiloma a été , dés 1825, employé par Fries pour dé- signer une section tout entière du g. Parmé- lie, de la famille des Lichens. Dans sa Li- cltenographia eur-opœa, il s'en sert pour ca- ractériser la 3""' tribu de ce nombreux genre. Cette tribu se compose des esp. dont le thalle est foliacé, presque monophylie par con- fluence et soudure , arrondi, formant le plus souvent, avec le temps, une croûte com- pacte vers le centre, appliquée sur un hypo- thalle laineux, très épais. Les apothécies sor- tent de l'intér. du thalle , et sont accompa- gnées d'un rebord accessoire ; quelquefois aussi ce rebord thallodique manque tout-à- fait. Le disque, de consistance de cire, est assez épais et nu , c'est-à-dire qu'il n'est ja- . mais recouvert de poussière blanche (pn//«a). (C. M.) • AMPHILOPHUJM (àfiianoç , laineux des deux côtés), ins. — G. de Coléoptères penlamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophagcs , désigné par Latreille dans ses familles naturelles, mais sans indication de caracl. D'après MM. Ser- ville et Le Peletier de St-Fargeau dans V En- cyclopédie , ce g. ne dilTère essenliellement des autres g. du même groupe , savoir : Po- pilia,Euchlom, Dasyusel Pleclris, que parce qu'il a les crochets de tous les tarses égaux et unidentés à leur base. Ces auteurs y rap- portent les Meloloniha solslilialis, pagana , vini et alra Fabr., que M. Dejean comprend dans le g. Rhizoïhrogus. Ces quatre esp. se trouvent en France. (D.) AMPI1I\0ME. A)iiphinoma ( àu.cpcvuaM , j'agite en rond), annél. — G. établi par Bru- guicre,et qui est devenu le type de la famille des Amphinomes. M. Savigny en a d'abord séparé quelques esp. sous le nom générique de Chloeia (ex.: VA. capillala Brug. ), et il a donné aux esp. restées de vraies Amphino- mes, celui de Plciohc adopté par Cuvier. MM. Audouin et Milne-Edwards, à l'exemple de M. de Blainville, lui préfèrent celui d'Am- pliinome. Les caract. sont:.\ntennesaunoni- bre de 6; une caroncule à l'extrémité an- térieure du corps; pieds biramés, et portant seulement 2 cirrhes ; branchies en forme de houppes touflues qui recouvrent la base des 390 AMP rames super.— La plupart d^s Amphinomées connues habitent les régions tropicales, ou les mers voisines; une seule V^. errante, Pleione varjans, Sav., est donnée comme des mers d'Europe et provient des côtes d'An- gleterre. (P. G.) AMPHmOIlIES {âycficvwfiiw, j'agite en rond). ANNÉL. — M. Savigny appelle Amphi- nomes {Arruphinomcc), M. de Blainville Am- phinomées {Amiphinomeœ) , et MM. Audouin et Milne-Edwards nommenlAmphinomiens, la famille d'Annélides setigères ou vers ché- lopodes, qui a pour type le g. Amphenoma ou Pleione, et qui comprend en outre ceux de Cliloeia, Etiphrosine, Arislenia et Hipponoa. Leurs caract. sont : Branchies en forme de feuilles trèscompliquées, de houppes ou d'ar- busciiles très rameux, toujours grandes et très apparentes, existant ainsi que les cir- rhes super., sans interruptions à tous les pieds; point d'acicules; point de mâchoires; point d'élytres. (P. G.) *AMPHI1\'0MIA (âfi(pi', adverbe de doute; vopo'ç , allusion à l'incertitude de la classifi- cation du g.) BOT. pji. — G. que M. De Can- dolle rapporte avec doute à la famille des Légumineuses [Incerlœ sedis, Prodrom. 2, p. 522) et auquel il assigne les caract. sui- vants: Cal. ovoide , ventru , persistant , .^- fide, à lanières étalées. Pétales 5, onguicu- lés, spatules. Étamines 10 , monadelphes. Ovaire ovoïde. Style latéral , filiforme, sim- ple, obtus. Légume subglobuleux, muriqué, 1-loculaire, 2-valve, paravortement 1-sper- me ; graine réniforme-orbiculaire. — Herbe ; feuilles 3-foliolées; pédoncules axillaires et terminaux , 3-5-flores. Ce g. ne se fonde que sur une seule esp. , indigène du cap de B.- Espérance. (Sp.) AMPHIODOlM (àpicpc', autour de; ècîoû,' , ovTo;, dent), poiss. — G. de poissons établi par Piafinesque, sur une des esp.de l'Ohio, que les pêcheurs américains y confondent avec d'autres, sous le nom Aç^Shad, déno- mination anglaise et vulgaire de l'Alose d'Europe; et que, dans l'origine de leurs éta- blissements, lesAnglo-Américains ont trans- porté aux poissons de leur pays qui res- semblentà notre Alose. M. Raûnesque carac- térise ce g. de Clupéoides par la diagnose suivante : Corps lancéolé; mâchoires infér. plus longues ; dorsale commençant à l'op- posé de la base de l'anale. Le nom indique AMP qu'il y a des dents partout ; et il ajoute que les mâchoires ont de grandes dents coniques et pointues, semblables à celles de la langue. Il n'en cite qu'une esp. A. alosoides; pois- son long de 14 à 18 pouces, dont la hauteur fait le 1/4 de la longueur, à corps argenté, à dos bleu; il est bon à manger. (Val.) 'AllIPmorV ( âficpcov, manteau, et nom mythol.). CRusT. — G. de l'ordre des Sloma- podes, famille des Bicuirassés, établi par M. Milne-Edwards qui lui assigne pour ca- ractère : Bouclier céphalique très déve- loppé , entièrement lamelleux , s'étendant jusqu'à l'origine de l'abdomen et cachant la base des pattes. Rostre nul. Yeux gros, ayant la tige qui les supporte extrême- ment courte. Antennes au nombre de 4, s'insérant sur la même ligne, immédiate- ment au-dessous et en arrière des pédoncu- les oculaires. Premier article des antennes externes peu distinct , donnant insertion à une tige cylindrique, et en dehors à un grand appendice lamelleux, ovalaire, et dépassant de beaucoup le niveau de la portion basi- laire des antennes internes. Bouche très éloignée des antennes et formant vers le tiers antér. du bouclier céphalique , un pe- tit tubercule arrondi , de la partie posté- rieure de laquelle naît le thorax. Thorax aplati, étroit, complètement caché sous la carapace. Pattes au nombre de 6 paires , grêles , cylindriques , présentant à l'extré- mité de leur 2""^ article un appendice pal- piforme , composé d'un article cylindri- que, terminé par une soie multi-articulée et ciliée. Pattes de la 1"^" et de la 6"" paire beaucoup plus courtes que les autres. Abdo- men presque aussi long que la portion cé- phalique du corps, composé de 7 segments , se terminant par une nageoire en éventail dont la pièce médiane lancéolée et les laté- rales ovalaires. La seule esp. connue est VA. Reynaudii , Milne-Edw. , quia été recueillie en haute mer dans l'Océan indien. fH. L.) * AMPHIO\ (nom mythologique), ins.— G. de Coléopt. tétramères, famille des Lon- gicornes, tribu des Lamiaires, proposé par M. Reiche et dont il adonné les caract. (t. 8, des Ann. de la Soc. Enlom. de France^ p. 564). Ce g., fondé sur une seule esp. qu'il nomme A. vhiainm , et qui a pour patrie Santa-Fé de Bogota en Colombie, participe ri la fois des g. Hippopsis, Serville, et Gnoma, AMP AMP 391 Fabriciiis; il tient de celui-ci par la rorme .des mandibules et les stries transversales du corselet; mais il en diiïèrc essentiellement parla forme du dernier article des palpes, la longueur relative du f' article des an- tennes, l'absence de protubérance sternale, et les pattes antérieures du mâle. Il se rap- proche du 1" par l'inclinaison de la face antcr. de la tète, la forme des pal|)es et des antennes, et s'en éloigne par les rides transversales du corselet, et re\trémité tron- quée et mutique des élytres. L'auteur pense que , dans l'ordre naturel , son g. Amphion doit être placé entre les g. Coloboihea et Hippopiis de M. Serville. (D.) * AÎMPIHOIMYCIIA (àa^pi', des 2 côtes [double] ; ô/u?, vx°^« ongle), ns. — G. de Coléoptères tétramères, famille des Longi- cornes, tribu des Lamiaires, établi par M. De- jean (Catal. 3'"* édit.) qui n'en a pas donné les caract.; on voit seulement par sa syno- nymie que ce g se compose des g. Pyrobo- lus et Dadoijchus de M. Chevrolat, et Hemi- lophus de M. Serville. L'auteur y rapporte '; i esp. toutes exotiques, dont 26 du Brésil, 3 du Mexique, 5 de Cayenne, 1 des environs de Carthagène, 2 de Cuba, 2 de St-Domingue , une dont la pairie est inconnue, et une de l'Amérique du Nord. Nous citerons seulement ces 2 dernières, dont l'une est la Saperda murginata de Fabr. , et l'autre la S. mela- ntira de Lalreille. (D.) •AMPHIPLFLÉE. Amphipeplea {àu.^l, au- tour; TTETTÀoç, manteau), moll. — M. Van Beneden a proposé [Se. Nai.) de former sous ce nom un g. particulier pour le Limnœa glminosa. Il s'est attaché à démontrer l'u- tilité de son g. en donnant sur l'animal des détails anatomiques du plus grand intérêt ; mais nous pensons qu'avant de l'admettre, il serait utile de le comparer avec les dif- férentes esp. de Limnées. , (Desii.) AMPHIPODES. Amphipoda (à^tpt, des 2 côtés; TToûç, «o<îoç, pied). CRUST. — Ordre de la classe des Crustacés. ( f^. ce mot. ) (Duj.) AMPHIPOGOIV. BOT. PII. — C'est un g. de la famille des Graminées , tribu des Pap- pophorées , Kunth , qui a clé établi par R. Brown [Prodr. Nov. Holl. 1 p. 1*5) et que Palissotde Beauvois a désigné plus tard sous le nom d'yEgopogon-, mais le premier de ces 2 noms doit être préféré comme plus ancien. Les esp. d'ylmpfiipogoti, au nombre de 5, sont toutes originaires de la N.-HoUande. Ce sont des plantes ordinairement vivaces , à souche rampante et à tiges fasciculées , ayant les fleurs disposées en épis denses et quelquefois presque globuleux. Les épillets sont uniflores; la fleur estscssileou pédon- culée, plus longue que la lépicène. Celle-ci se compose de 2 valves membraneuses, con- caves et muliqucs. Les 2 paillettes de la glume, également membraneuses, sont : l'in- fér. trifide et la super, biflde au sommet; chaque division étant lancéolée et terminée en arête à son sommet. Les paléoles de la glumelle sont entières et glabres.— Ce g. est très voisin du Pappophorum , dont il diffère surtout par ses épillets uniflores et par les valves de la glume terminées seulement par 2 ou 3 arêtes. (A. R.) •AaiPHIPORIMA (âfxwqui5i7. anal. deAmph. conico, Gryphiœ 1830) et l'ana- tomie de VA.giganieum, par iM. Diesing {loc. cit.), ces animaux sont peut-être les mieux connus des vers intestinaux. Nous entrerons, à leur égard, dans tous les détails nécessaires, lors de l'étude générale que nous ferons de tous les Fasciol AIRES { P^. ce mot.). M. Leblond.que la science a eu le malheur AMP AMP 397 de perdre il y a 2 ans, a décrit, sous le nom à'^. rhopaloides, l'esp. d'enveloppe mu- queuse dans laquelle est enrcrmé un petit J'ioriceps, très commun chez les poissons. Les mouvements de cette enveloppe qu'il avait observés le premier, l'avaient con- duit à la regarder comme un animal dis- tinct de celui que la compression en fait sortir, et qui, d'après sa manière de voir, était un parasite du premier. Nous avons parfaitement vu . après lui , les mouvements dont il s'agit; mais ils nous ont conduit à penser que l'enveloppe muqueuse n'est que la partie postérieure du corps de l'animal , qui a la faculté d'y rentrer tout entier, f. Flobiceps. (L. D.v.r.) * AMPIIISTOROS et mieux AMPHIS- TAURUS (àfttpi', des deux côtés; arau- pô; , pieu; fourchu! selon les auteurs du g.). INS. — G. de Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes , tribu des Scara- béidcs mélitophiles, établi par MM. Perche- ron et Gory, aux dépens du g. Cétoine des auteurs , et auquel ils donnent pour caract. essentiels : Sternum aigu, avancé; tête cu- néiforme; mâchoire terminée par un onglet corné. Palpes grêles ; lèvre 2 fois plus haute que large. Ce g., adopté par M. Dejean {Cat. 3' édit. ) , ne renferme jusqu'à présent que 3 esp. , dont nous citerons seulement celle qui lui a servi de type , et qui est l'A. trivii- idtum de Sv\ ederus , ou la Ceionia elaia de Fabricius. Cette esp. est du Sénégal. (D.) AMPHITAXE , Pline, min.— Pierre que les anciens disaient se trouver dans les mi- nes d'or de l'Inde, et être de couleur jaune comme ce métal. Ils lui attribuaient en ou- tre les propriétés de l'aimant, ce qui porte à croire que c'était une Pyrite magnétique. (Del.) •AMPIIITHALEA. F.ckl. et Zeyh.—Cry- phianiha, id. — Ingeuhousxia , E. Meycr. — Priestleyœ sp. DC. {àtxtpSxlric , qui fleurit tout autour), bot. pu. — G. de la famille des J-égumineuses, sons -ordre des Papiliona- cées, tribu des Lotées, sous-tribu des Gé- nistées. Ecklon et Zeyher [Plant. Cap.l, p. 167) lui assignent les caract. suiv. : Cal. ô-lobé , subbilabié, rétréci à la base; éten- dard onguiculé, obovale, réfléchi aux bords, profondément échancré ; ailes subfalcifor- ines, obtuses; carène dicéphale , subrcclili- ;nc.Étam.diadelphcs(9et I). Style filiforme; stigm. simple ou capitellé. Légume ventru, obliquement ovoide, 1-2-sperme. — Arbus- cules; feuilles simples , très entières , non stipulées; fleurs nombreuses, terminales, disposées en épis ou fasciculées, 1-bractéo- lées. — Ce g., voisin des Priesileija , et dont les auteurs ont fait connaître 10 esp. (Wal- pers, Legum. Cap.; Linnœa, 13, p. 470), est propre à l'Afrique australe. (Sp.) *AMPIIITHERIU!M (â.u^yi , préposition de doute; ôïiptov , animal), mam. — M. deBlain- ville { Comptes rendus , Acad. Se, 1838, 2"" série) nomme ainsi le g. qui devra renfermer le fossile de Slonefield, regardé par quelques auteurs comme une esp. de didelphe, par quelques autres, comme un mammifère monadelphe, et par plusieurs enfin, comme un ovipare voisin des Sauriens ou de certains poissons. L«s opinions sont donc, comme on le voit, bien loin d'être arrêtées à l'égard de l'esp. de ce fossile , et c'est ce que M. de Blainville a voulu indi- quer par le nom ci-dessus. Il est probable d'ailleurs que les diverses pièces étiquetées dans les collections comme Didelphes du calcaire oolithique, ne sont pas d'animaux de même esp., et probablement pas davan- tage de même g. Le morceau le mieux ca- ractérisé paraît être celui qu'à décrit M.Bro- derip {Didelphis Biicklandi), et, d'après M. de Blainville, il ne serait pas sans analogie avec les Phoques par ses molaires; quoique le mode d'implantation des dents qu'on peut considérer comme incisives et canines, rap- pelle en même temps ce qui a lieu chez cer- taines esp. de la famille des Kerissons. Le Didelphis Prevostii, Cuvier, n'a plus les mêmes caract.; aussi M.Owena-t-il accepté un g. pour chacun des animaux représen- tés par ces débris. Il emploie les noms de Phascolotlieritim et Tinjlacntherium dont le second est de M. Valenciennes. M. Agassiz, dans la traduction allemande de la Géologie de M. Buckland, avait de son côté proposé celui di Atiiphigonm , synon. d\'i>nphiiheiiitm 0X1 Keterotherium , Blainv. P^. Didelphes. (P. G.) AHÎPHITIIOE, Amphithoa (nom mylhol.). cp.usT. — G. de Crustacés amphipodes, éta- bli par Leach pour de petites esp. de cre- vettes, différant seulement des crevettes pro- prement dites, par les antennes supérieures dépourvues de soies à la base du '•'"'article, 3Î)S AMP AMP et par l'abdomen sans faisceau d'épines en dessous. (Duj.) •AMPHITHOITES {à^^S6-n, nymphe ma- rine). POLYP. p.oT. Foss. — G. de Polypiers, faussement établi sur un fossile des envi- rons de Paris, que Desmarest rapprocha des Sertulaires ; mais Léman a prouvé que c'est une souche de Zovfera ou Caulinia. Ue là les noms de Zosiériieit et de Cauliniies, qui lui ont été donnés depuis lors, et dont le der- nier seul doit être conservé. (Duj.) *AMPHITRETIA (à(jil-cr) , femme de Neptune), ann. — MûUer et Bru- guière l'ont employé pour désigner un g. de vers marins tubicoles, et de la classe des Ché- topodes, Blainv. C'est pour Cuvier (Z)îc«. se. n.n] etSavigny (systèmedes Annélides p. 71), celui d'une famille dans laquelle rentrent , outre les Amphiirites , Blainv. ou Sabella , Cuv., \es Amphitrites, Cuv. [Hermella, Sav. Sabellaria , Lamk.) , les Peclinaria , Lamk. [Amphictène , Sav. Chnjsodon, Oken, Cis- lena, Leach), les Terebeila, Linn. et quel- ques autres auxquels nous renvoyons égale- ment. Pour M. de Blainville cette famille prend le nom de Sabutaires. V. ce mot. Tous ces genres sont facilement recon- naissables aux appendices de couleur bril- lante rangés en peigne ou en couronne d'un ou de plusieurs rangs à la partie antér. de leur tète, de manière à imiter en grand l'ap- pareil tentaculaire des polypes. Les esp. en sont très nombreuses , et de toutes les mers. (P. G.) *AMPHIUME. Amphiuma. rept.— G. type de la famille des Amphiumoïdes, caracté- risé par une langue triangulaire, adhérente de toutes parts; par des dents aux 2 mâ- choires et une double rangée au palais, par un corps excessivement allongé, cylin- drique ; par 4 pattes très courtes. Il ren- ferme 2 esp. nommées , l'une tridactyle , l'autre didactyle , du nombre des doigts qui terminent chacun de leurs 4 membres. Ces 2 esp. sont originaires de l'Amérique du nord. (G. B.) *AMPHIUMOIDE. Amphiumoidœ. rept.— C'est une famille du groupe des Trémato- dères, appartenant au sous-ordre des Ba- traciens urodèles. (GB.) * AMPHODE. Amphodns , Lindl. ( àacot- AxMP «îovç, qui a des dents de 2 côlés). bot. pu. — G. ou s. -genre de la fan)illc des Légumi- neuses, s.-ordre des Papilionacées, tribu des Piiaséolées, DC. — Lindiey [Doi. lieg. Siih. n" 1101 et 1108) en donne les caract. sui- vants : Cal. non bractéolé , campanule, bi- labié ; lèvre super, bidenléc ; lèvre infi-r. tridentée. Étendard réfléchi, bidenté à la base ; dents infléchies, embrassant la base du lilet libre. Ailes et carène linéaires. Eta- niincs diadelphcs. Style filiforme, glabre. Stigm. capilellé. Légume linéaire-oblong , iininarginé, polysperme , scptulc intérieu- rement. Grainesoblongues, comprimées; hile linéaire, petit, bordé d'une slrophiole blan- che. — Arbuste volubile. Feuilles 3-folio- lées; folioles stipellées. Grappes axillaires, niultinores. Fleurs grandes, d'un pourpre violet. L'unique esp. sur laquelle se fonde ce g. croît aux Antilles. (Sp.) • A]lIPI10INiY\ {à'^-f!, des 2 côtés; i'vu?, ongle). i.\.s. — G. de l'ordre des Lépidoptè- res, famille des Crépusculaires, tribu des Sphingides, établi par M. Poey (centurie de Lépidopt. de Cuba). Ce g. ne dilTère du g. Sphinx, que par le dernier article des Palpes plus long, nu, corné, fortement implanté sur l'article précédent, et saillant au devant de la tète; ce qui fait paraître celle-ci ar- mée d'une double corne. Il est fondé sur une esp. inédite que l'auteur a bien voulu me dédier. V^. Dupunchelii , se trouve abon- damment autour des habitations dont elle ne craint pas de s'approcher, notamment dans le jardin botanique de la Havane. Elle vole le soir au coucher du soleil, sur les fleurs d'une esp. de Nyciane appelée dans le pays Maravilla , ainsi que sur celles de l'^/iOHaJ des Antilles (Cerèej'a Thevciia Lin.). Quand l'insecte est vivant, il exhale une odeur de musc. Cette esp., très bien figurée par l'auteur, est voisine du Sphinx Aniœus de Druri 2, 25 , 1, qui est le même que le »5'. /ûfro/j/ife de Fabricius. (D.) AMPHORCIIIS ( oL'j.if' , auprès de ; op^t; , orchis). BOT. pu. — Dupelit-Thouars a décrit et figuré, sous ce nom, une Orchidée origi- naire de l'Ile de France, dont nous avons fait le type de notre g. Amoiiia. V. ce mot. (A. R.) AMPHRADEML'M (âvaypo; [contract. àfitppoç] , sans mousse; àô/i'v, /vo;, glande). BOT. CR. — M. Desvaux a désigne par ce nom AMP wm un g. séparé des Polypodcs, par M. Gaudi- chaud,sous le nom d'AoENOPiioRus. V. ce "lot. (Ad. B.) •.IMPIIYMEKIUM. Kunlh. ((i.a's. — G. de la famille des Fouisseurs Latr., de l'ordre des Hyménoptères, sect. des Porte-aiguillon, établi par Jurine {IV' méth. p. cl. les Hymen. elles Dipt.], principalement sur une esp. eu- ropéenne qu'il désigne sous le nom d'.4 fus- ciata, et sur le Chlorion compres^iitii Fab. Les caract. génériques quïl leur assigne sont ceux-ci : Ailes présentant une seule cellule radicale allongée et quatre cellules cubita- les : la première, grande, recevant la 1^= ner- vure récurrente; la deuxième, petite; la troi- sième, plus grande, recevant la ^2" nervure récurrente; la quatrième, atteignant l'extré- mité de i'aile. Mandibules grandes, bidentées dans les mâles, et unidentées dans les femel- les. (Bl.) * AMPULL ACERE. ^mpuUacero(aH<- puUa , sorte de vase allongé; xî,^a«, corne , mol hybride, défectueux), hioll. — Quoique nouvellement établi, le g. AmpuUacère n'est cependant pas absolument nouveau dans la science. Il a été créé par M. Quoy pour un Mollusque dont la coquille a été figurée par Chemnit2(C'o»c/ij//i(W., t.5),sousla dénomi- nation de Nerita nux avellana. Cette co- quille n'est certainement point une Nérite ; aussi Gmelin {System. Nal., \ô^ édit.) la mil- il au nombre des Hélices, suivant en cela ' l'exemple de Martyns, qui, dans son magnifi- que ouvrage, a donné de nouveau une figure de cette esp., et Ta désignée, dans sa table, sous le nom d''Uelix crenala. Gmelin, qui ajouta à l'ouvrage de Linné les produits d'une compilation faite avec la légèreté la T. I. plus blâmable , conserva, comme deux esp. distinctes, VUelir avellana pour la coquille de Chemnilz, et une Heli.r crcnata pour cel- le (le Martyns. Bruguière sentit bien que cette coquille n'avait aucun caract. desNériles ou des Hélices. Il la transporta dans son g. Bulime , g. que l'on pourrait considérer comme une esp. de Capnl mortuum dans lequel l'auteur dont nous venons de parler plaçait toutes les coquilles à ouverture entiè- re dont il ne savait que faire ; mais Bruguiè- re eut le mérite du moins de rectifier le dou- ble emploi de Gmelin , et en cela il fut imité par Dilwin et les autres conchyliologistes. L'auteur anglais dont nous venons de rappe- ler le nom, imitateur trop servile de Gme- lin, a inscrit parmi ses Héhces la coquille qui nous occupe. Enfin Lamarck, guidé par ce coup d'œil que lui donnaient une longue pratique de la science , un profond savoir, une sagacité peu commune, rangea parmi les Ampullaires le Nerila nux avellana de Chemnitz. A considérer la coquille seule , c'était dans ce g. qu'elle devait se trouver, jusqu'au moment oii la connaissance de l'a- nimal qui l'habite vint déterminer définiti- vement ses rapports. MM. Quoy et Gaimard , pendant leur dernier voyage de circumna- vigation, eurent occasion d'observer à la Nouvelle-Zélande l'animal de cette espèce. Il se trouve en très grande abondance dans les eaux saumâtres, recouvrant, de quelques pouces seulement, des plages formées d'un mélange de sable et de vase. Ce qui a sur- tout étonné les observateurs cités plus haut , c'est que l'animal ne porte point de tentacules sur la tète, et qu'il vient respirer l'air à la manière des Planorbes et des Lim- nées. Ainsi on trouve dans ce mollusque très curieux une combinaison organique toute nouvelle et très inattendue. Jusqu'à présent tous les Mollusques pulmonés aquatiques a- vaient pour caractère de manquer constam- ment d'un opercule; l'animal dont nous par- lons en présente un corné, paucispiré, et assez semblable à celui des Natices. Tous les Pulmonés aquatiques connus jusqu'alors étaient caractérisés par une paire de tentacu- les oculifères; ici il y a absence complète de ces appendices , et les yeux ne font aucune saillie à la surface de la tête. D'après des ca- ractères d'une telle importance, il était né- cessaire , comme on le voit , d'établir pour :26 /i02 AMP VAmpullaria avellana de Lamarck un g. par- ticulier , auquel M. Quoy a jugé convenable d'appliquer le nom qui est en tête de cet ar- ticle. D'après ce que nous venons de dire , il nous paraît nécessaire non seulement d'ac- cepter le g. de MM. Quoy et Gaimard, mais encore de créer pour lui une famille distinc- te, qui viendra se placer, dans la Méthode, à côté de celle des Pulmonés aquatiques sans opercule. Cette famille serait pour les Pul- monés aquatiques de la même valeur que celle des Pulmonés operculés terrestres, par rapport à ceux de ces animaux dépourvus d'opercule. Outre les caractères zoologiques que l'on doit à MM. Quoy et Gaimard , ces na- turalistes ont ajouté des détails anatomiques dont l'exactitude nous paraît incontestable, mais que nous n'avons pas eu jusqu'à pré- sent l'occasion de vérifier. Caract. genér. — Ampullacera , Quoy : Animal spiral , globu- leux, à pied court, quadrilatère, avec un sillon marginal antérieur. Tète large, aplatie, échan- crée en deux lobes arrondis, portant 2 yeux sessiles , sans apparence de tentacules. Cavité pulmonaire assez grande, cervicale, limitée en avant par un collier ayant son ouverture au bord droit. Bouche membraneuse; les deux sexes réunis. Coquille assez épaisse, globuleu- se, ventrue, profondément ombiliquée. Ou- verture ovale, obronde, peu oblique vers l'axe longitudinal, ayant les bords réunis et fer- més par un opercule corné , mince, flexible, paucispiré , et quelquefois terminé par un petit talon. — L'animal, d'après MM. Quoy et Gaimard, est très timide ; il rentre dans sa coquille au moindre attouchement , et n'en sort ensuite qu'avec une extrême lenteur. Pour compléter ce qui a rapport à un g. aussi curieux , nous empruntons à l'ouvrage de MM. Quoy et Gaimard les détails anato- miques qu'ils donnent sur l'une des espèces, VÀnipullacera avellana. « Le pied est grand, transverse, jaunâtre, séparé de la tête par un sillon. Celle - ci a la forme d'un chaperon divisé en deux lobes ar- rondis, dépourvus de tentacules , et portant deux très petits yeux sessiles sur un fond d'un assez beau jaune. En arrière est un col- lier assez bien formé par le bord du man- teau, qui ne laisse au côté droit qu'un trou rond pour l'entrée de l'air, et offre , un peu plus en dehors, l'ouverture de l'anus sur un pédicule saillant, bifurqué comme dans l'Au- AMP ricule Midas. Ces parties, ainsi que celles que cache la coquille, sont d'un brun foncé. » « La cavité pulmonaire est grande, et por- te sur son plancher un large organe dépura- teur, foUiculeux, dont on voit très bien l'ou- verture sur un très court pédicule antérieur. Le cœur lui est accolé en arrière, et l'on dis- tingue au travers du pigmentum noir, dont le plancher est recouvert , une grosse veine qui vient du collier, et côtoie le rectum. Après avoir enlevé la cloison qui sépare l'ab- domen , on trouve l'œsophage recouvert de deux glandes salivaires linéaires et fixées par leurs extrémités. L'estomac ne se distin- gue point, de sorte qu'il donne dans un gésier globuleux, musculeux, nacré comme celui d'un oiseau , et contenant dans son intérieur quatre petites dépressions ou fossettes. L'in- testin qui sort de ce gésier, après avoir reçu les canaux du foie qui l'enveloppe, se termi- ne par le rectum , sans circonvolutions appa- rentes. » (< La bouche est petite et membraneuse. Plus en dehors , on voit l'organe excitateur s'ouvrant près de l'œil droit , au lieu où se- rait le tentacule du même côté. 11 y a en ar- rière un muscle protracteur et un long canal tortillé. Nous n'avons pu nous assurer, tant ces parties sont délicates, si ce canal fait sui- te et se continue avec un semblable, beau- coup plus long, qui enveloppe le testicule placé près du gésier. A la droite du pénis, est l'utérus, très renflé en arrière, où il reçoit l'o- viducte qui vient en serpentant de l'ovaire, lequel coupe la partie postérieure du tortil- lon ». — Les coquilles de ce g. sont globuleu- ses ; leur spire est courte et pointue. L'ouver- ture est ovale, oblongue; elle est peu inclinée sur l'axe longitudinal. La columelle est percée par un ombilic profond, et le bord est élargi et aplati à la base. Dans l'une des esp., l'ou- verture ressemble assez à celles de certaines Paludines. Dans la plus grande, le bord droit olfre une échancrure large et peu profonde , qui correspond à l'angle supérieur des tours. On ne connaît jusqu'à présent que deux esp. dans ce g. -.V Ampullacera avellana, Quoy et Gaim.; Atnpulluria avellana, Lamk. ; la se- conde est V Ampullacera fraijiiis,Qaoy; Am- puUuria fragilis Lamk. (Desh.) AMPULLAIRE. Ampullaria {ampul- la, sorte de vase allongé), moll. — Le g. Ampullaire a été créé par Lamark, qui en a A».. trouvé le type parmi les Ucliccs (JcLiiiiu'. Mais , avant Linné , plusieurs esp. de ce g. avaient été très bien figurées ; les unes, fos- siles, sont représentées dans le Muséum me- r(i//t(-irmd'Aldrovand; les autres, vivantes, sont figurées dans les ouvrages de Lister, de lluiiipliius , de Guallicri et de Dargenville. Linné le premier comprit ces coquilles dans le g. HcUt, et rassembla presque toutes cel- les qu'il connut sous le seul nom spécifique d'Ilelix (impuHaria. Linné trouva dans ses successeurs des imitateurs fidèles , et ce fut Lamarck gui, le premier, dès ses premiers travaux, proposa le g. AmpuUaire pour y rassembler des esp. fluviatiles que Linné confondait avec ses Hélices, coniine nous venons de le voir , et Bruguière avec ses Bu- limes. Peu d'années après, M. de hoissy a- dopla le g. AmpuUaire, lorsqu'il acheva, dans leBuITon de Sonnini, la Conchyliologie com- mencée par Montfort. M. de Uoissy jugea, comme Lamarck, que ce g. ne t'cvait pas è- tre éloigné des Paludiiies et des Avivées. C'est en ellét près de ces g. que Lamarck , avec sa perspicacité habituelle, avait placé celui des Ampullaires. Lorsqu'en 1809, notre célèbre zoologiste essaya pour la première fois d'établir des familles naturelles dans le règne animal {Philosophie zooloç/ique), il proposa une famille des Orbacées, composée de quatre g. : Cyclostome, Paludine, Planor- be et AmpuUaire. Quelques années ■ plus lard, Lamarck modifia cette famille d'une manière fort convenable, en utilisant les ob- servations anatomiques faites par Cuvier sur les Pulmonés aquatiques. La famille des Limnées fut créée, et le g. Planorbe y fut transporté. La famille des Péristomiens fut également proposée, et elle ne renferma plus que des Pectinibranches d'eau douce, dont la coquille a l'ouverture entière fermée par un opercule corné, à élément concentri- que. Cuvier ne comprit pas aussi bien que Lamarck les rapports du g. AmpuUaire; il l'introduisit en elTet , à titre de s.-g. de ses Conchylies , avec les Mélanies, les Phasia- nelles et les Janthines. ]\ous ne pensons pas qu'il soit nécessaire de discuter sérieusement les rapports des quatre g. que Cuvier a ainsi rassemblés. Il sulfirait , pour réfuter cette opinion d'une manière victorieuse , de ren- voyer le lecteur aus ouvrages de Cu\ier lui- même ; il verrait , par les observations de AMP 403 notre grand analomiste, combien les Janthi- nes et les Phasianelles dilfèrent entre elles, et il sullirail de rapprocher les coquilles et les opercules de ces diiïérenls g., pour se con- vaincre qu'ils n'ont entre eux que des rap- ports fort éloignés. Kn publiant son dernier ouvrage , Lamarck conserva sa famille des Péristomiens, et rassembla dans le g. Am- puUaire un assez grand nombre d'esp. vi- vantes et fossiles. Parmi ces dernières espèces, il y en a un certain nombre qui n'ont pas exactement les caractères des Ampullaires vé- ritables. Plusieurs personnes sentirent bien que ces esp. fossiles devaient être éliminées du g. AmpuUaire. Lamarck avait établi pour elles un g. Ampulline , qui ne sortit point des galeries du Muséum. Il y renonça plus tard , et les coquilles fossiles dont il s'agit restèrent au nombre des Ampullaires. M. de Férussac, à l'article AmpuUaire du Diction- naire classique , dit, avec raison, que les co- quilles fossiles rapportées aux Ampullaires sont très probablement des Natices. Des ob- servations plus nombreuses, faites sur un plus grand nombre d'esp. , une appréciation plus rigoureuse des caractères des Natices et des Ampullaires , nous ont déterminé , dans notre ouvrage sur les Fossiles des environs de Paris, h porter définitivement parmi les Notices les Ampullaires fossiles de Lamarck qui ont l'ouverture oblique à l'axe longitu- dinal , et dont l'ombilic est simple ou circon- scrit par une callosité très plate. Dans l'artl de cité de M. de Férussac, ce naturaliste cherche en vain à justifier l'arrangement de Cuvier : car, en rapportant ce qu'il connais- sait de l'animal des Ampullaires, il fait voir que ce g. se rapproche beaucoup de celui des Paludines. L'animal des Ampullaires resta très long- temps inconnu. Le père Feuillée, dans ses voyages, avait eu occasion de voir en abon- dance une esp. de ce g. Il en parle dans la relation de son voyage ; mais ce qu'il en dit prouve qu'il n'était guère versé dans l'obser- vation des animaux. Aussi l'on peut dire que c'est à M. Caillaud d'abord , et ensuite à MM. Quoy et Gaimard,"que l'on doit la connais- sance exacte des formes extérieures de ces animaux. Pendant le premier voyage qu'il fil dans la Haute- Egypte, M. Caillaud rencon- tra, dans les eaux douces d'un oasis, VAmpul- lariaovala. Il en mit quelques exemplaires 404 AMP dans l'alcool , et les envoya à M. de Férus- sac; mais ce naturaliste n'utilisa guère, pour le moment, ces utiles matériaux anatomiques, car il prétend, dans un article que nous avons déjà cité, que les animaux des Ampul- laires se rapprochent de ceux des Nérites. M. Caillaud , ayant conservé des relations a- vec le pays qu'il avait si utilement parcou- ru, pria, lorsqu'il fut définitivement de re- tour en France, qu'on lui envoyât les divers mollusques d'une île; et la personne qui se chargea de ce soin, après une pèche assez abondante , mit sans précaution tous les ani- maux qu'elle avait recueillis dans une caisse qui fut remplie de sciure de bois. Cette cais- se, confiée à un bâtiment de commerce, res- ta plus de quatre mois en route ; et lorsque M. Caillaud la reçut, il la trouva infectée par la pourriture de la plupart des animaux, qu'on n'avnit pas eu la précaution de retirer de leurs coquilles. Aussi M. Caillaud s'em- pressa-t-ii de jeter dans un baquet d'eau tous les objets que renfermait cette caisse, afin de pouvoir les nettoyer; mais il ne fut pas peu surpris, lorsque, en examinant le lendemain matin le contenu du baquet , il y vit presque toutes les Ampullaires mar- chant et ayant l'apparence de la force et de la santé. Ce naturaliste, plein de zèle, s'em- pressa de nous apporter plusieurs Ampul- laires vivantes, et nous pûmes les observer pendant long-temps. Ces animaux sont loin de ressembler aux Nérites , comme l'a sup- posé M. deFérussac; ils ne ressemblent pas non plus aux Phasianelles, comme l'a suppo- sé Cuvier; ils ont, au contraire, la plus gran- de .inalogie avec les Paludines , et cepen- dant ils en durèrent d'une manière assez notable pour constituer avec elles un bon g. dans la même famille. Ceque nous venons de rapporter sur ces Ampullaires, qui ont vécu si long-temps hors de l'élément qui leur est nécessaire, devait exciter l'attention des naturalistes et leur faire rechercher l'ex- pHcation naturelle d'un phénomène, en ap- parence si extraordinaire. On sait que tous les Pectinibranches aquatiques périssent très vite lorsqu'ils sont hors de l'eau, et l'excep- tion à cette règle générale , que présentent les Ampullaires, devait faire supposer dans leur organisation quelque particularité qui n'existe pas dans les autres mollusques du même ordre. Quelques personnes se hâtèrent AMP de supposer que très probablement les Am- pullaires avaient à la fois deux organes de la respiration, l'un aérien et l'autre aquatique. Nous apprîmes par plusieurs voyageurs que les Ampullaires habitent quelquefois en très grande quantité des étangs ou des marais, produits chaque année par les pluies abondantes qui tombent en automne dans les pays chauds. Pendant l'été , ces marais sont desséchés, et à peine y trouve -t- on quelques traces d'humidité. Les Ampullaires, ainsi que d'autres Mollusques acéphales, s'enfoncent assez profondément dans la vase, et passent ainsi, sans périr, toute la saison de la chaleur. Il est évident que la nature a préparé ces animaux à vivre sans eau pen- dant un temps assez considérable. Nous cher- châmes, sur les individus mis en notre pos- session par M. Caillaud , s'il existait dans les organes de la respiration une modification quelconque qui rendît compte du phénomè- ne dont nous parlons. Nos soins furent inuti- les à cet égard , car nous trouvâmes dans la cavité cervicale un peigne branchial assez considérable, la glande muqueuse qui l'ac- compagne, et rien qui annonçât, dans la dis- tribution des vaisseaux, que les parois de cet- **i^ te cavité dussent i emplacer la branchie et en rempUr les fonctions. Ainsi les Ampullaires sont de véritables Pectinibranches, dont l'or- ganisation ne diflere pas sensiblement , à l'é- gard des organes de la respiration, des Palu- dines et autres g. voisins. M;;is, en exami-. nant la paroi supérieure de la cavité bran- chiale, nous avons vu qu'elle est formée de deux parois réunies en avant , et formant un grand sac ouvert tout à fait en arrière, im- médiatement au dessus de la base de la bran- chie. Nous nous aperçiimes que cette poche était toujours remplie d'eau, lorsque l'animal s'enfermait dans sa coquille au moyen de son opercule; nous nous aperçûmes également que cet opercule ferme l'ouverture dans une telle perfection, que rien ne peut s'échapper de l'intérieur sans que l'animal le veuille. Toutes ces observations nous ont permis d'expliquer d'une manière naturelle cette propriété dont jouissent les Ampullaires de vivre long-temps sans eau. Il leur suffit en elîet de conserver pleine de liquide ambiant leur poche cervicale pour en verser le conte- nu sur la branchie , à mesure du besoin, et Ton conçoit que cette eau préserve aussi l'a- \MV AMP 405 nimal du dessérhcnicnt , ?on évaporation étant empochée par une coquille dure et compacte, et par un opercule qui la ferme avec une rare perfection. Dans un Mémoire publié dans le tome 3 du Zoologicnl Journal, M. Guilding a fait con- nattre les animaux de deux espèces curieu- ses d'AmpuUaires. Déjà, avant lui, s'était répandu dans les collections le Planorbis cornu arietis des auteurs , mais pourvu d'un opercule ; ce qui était resté inconnu aux an- ciensconchyliologistes. L'examen de cetoper- cule nous donna la preuve irrécusable que cette esp. est une véritable Ampullaire, com me le prouvent d'ailleurs la description et les figures du savant Anglais dont nous ve- nons de parler. Nous connaissons actuelle- ment les animaux de quatre esp. d'Ampul- laires. Tous rampent sur un pied subqua- drangulairc fort large , très aminci sur les bords, et portant en arrière un opercule corné ou calcaire, presque entièrement ca- ché par la coquille lorsque l'animal mar- che. La tète est petite et fort singulière; elle est terminée antérieurement par deux ten- tacules coniques et très pointus, qui don- nent à cette tête la forme d'un croissant à cornes très allongées. En arriére de ces ap- pendices naissent les tentacules véritables; ils sont extrêmement allongés , pointus au sommet et au côté externe de la base. Ils portent de très courtS"pédicules , dont le sommet tronqué est occupé par l'organe de la vue. L'opercule est semblable, pour sa constitution , à celui des Paludines , étant 'composé d'éléments concentriques, et pré- sentant au centre, du côté interne , une sur- face rugueuse par laquelle il adhère au pied de l'animal. Les coquilles du g. Ampullaire sont presque toutes globuleuses , à spire presque toujours courte et obtuse au som- met. Cependant, à prendre le genre dans son ensemble, on voit les formes changer par nuances insensibles, depuis la discoïde du corriM-ariet/s jusqu'à la forme acuminée de VAmpullaria guineica. Toutes les esp. ont le test mince, d'une structure compacte et so- lide , toujours revêtu d'une épiderrae verdà- tre ou brunâtre. La coloration est peu va- riée; elle consiste toujours en zones trans- verses, ordinairement d'un brun rougeàtre sur un fond d'une même nuance moins fon- cée, ou sur un fond jaunâtre. Le plus grand nombre des espèces est ombiliqué; mais toutes sont caractérisées par une ouverture ovale-oblongue, toujours plus haute que lar- ge, droite, c'est-à-dire coïncidant avec rn,24. (Val.) AN A ANABOLIA («vaÊc//,, action de creuser cl de fouiller la terre, à cause des habitu- des de la larve). i>s. — G. de la famille des Phryganiens ( PUripennes Lat.), établi par M. Stepliens, aux dépens du g. Linuirpliilus de Lea , en lui assignant comme caract. principaux ceux tirés -l" des ailes , qui sont allongées, avec leur extrémité arrondie ; ;i" du corps, un peu déprimé , et 5" du dernier article des palpes maxillaires, épais et subel- liptique. L'auteur donne comme type de son g. VA. t»ervosa{Litnnephilus nervosiis Lea) d'Europe. (Bl.) AIVACALYPTA (ivxy.-Aj^r'^ , je me dévoile ). bot. cr. — Kœliling, ayant re- marqué qu'une Mousse , rapportée par lled- wig au g. Eucnlijpla [L. lauveolata) , avait sa coiiïe fendue sur le côté au lieu d'être en- tière, la sépara, et en fil le type d'un nouveau g. qu'il publia sous le nom en question, dans son Histoire des Mousses d'Allemagne. Ce g., adopte depuis et modifié légèrement par M. Bruch dans la Bnjoloijia tjermanica , a été formé aux dépens de plusieurs autres, et se compose, en conséquence, d'esp. de port un peu différent, quoique toutes remarquables par un péristome identique ou semblable , consistant en seize dents percées de trous , nées de la couche interne de la capsule , et réunies à leur base par une membrane. Kous ignorons si M. Bruch persiste à conserver ce g. ; mais, dans tous les cas, le nom de Cosci- nodon (V. ce mot), qui lui a été donné anté- rieurement par Bridel, devra être adopté de préférence. (C. M.) ANACAMPSEROS Tourn. ( «v«xi/t- i^^e/jm; , Sedum ). bot. ph. — Synon. du g. Sedum Linn. ( famille des Crassulacées ). (Sp.) * ANACAMPSIS {à-jxAufjii>ii, action de recourber), ins. — G. de l'ordre des Lépi- doptères, famille des Nocturnes , établi par Curtis , et placé par Stephens dans sa tribu des Yponomeutides. En l'adoptant, nous l'a- vons rangé dans notre tribu des Tinéites, et lui avons assigné les caract. suivants : Pal- pes inférieurs arqués et relevés au dessus delà tête; les 2 premiers articles velus et aplatis latéralement; le 3'', nu et subuliforme. Trompe nulle. Antennes longues et filifor- mes dans les deux sexes. Tête courte ctsessi- le. Corselet presque carré. Abdomen plat, ter- miné par un bouquet de puits dans les mâ- ANA 415 le?, et en pointe dans les femelles. Pattes pos- térieures longues et velues. Ailes supérieures étroites, presque d'égale largeur dans toute leur longueur, avec le bord terminal presque droit ou légèrement arrondi , et brièvement frangé; ailes inférieures presque aussi lon- gues, et largement frangées. Chenilles munies d'un écusson corné sur le 1<^' anneau, vivant entre des feuilles roulées ou réunies par des fils , et s'y métamorphosant dans un tissu soyeux, à la manière des To^euses. Chrysali- de allongée et cylindrico-conique.— Les esp.' que nous rapportons à ce g. ont été retran- chées par nous du g. Lila de Treitschke, dont elles diffèrent principalement par la forme aplatie de leur abdomen, et la briève- té des franges de leurs ailes supérieures. A l'état de repos , les Anacampsis portent leurs ailes en toit plat, et croisées l'une sur l'autre, comme certaines Noctuelles. Elles sont généralement d'un gris brun qui se con- fond avec la couleur des écorces, dans les fentes desquelles elles se tiennent cachées. Elles s'éloignent peu de l'arbre qui les a vues naître, et font autant usage de leurs jambes que de leurs ailes pour échapper à leurs en- nemis. Nous ne citerons qu'une esp. , la Ti- nea populella Linn. , figurée par Hubncr sous le nom de Blallariella. Elle varie beaucoup. (D.) AIVACAMPTIDE. Anacamptis (àv«- /.xy.r.7',j , je recourbe), bot. ph. — G. de la famille des Orchidées, tr. des Ophrydées, établi parle professeur L. C. Richard, dans son travail sur les Orchidées d'Europe , et qui a pour type VOrchis pyramidalis de Linné. Ce g., très voisin du g. Orchis , en diffère surtout par ses deux masses pollini- ques attachées sur un rétinacle ou glande unique. Par ce dernier caract. , il se rappro- che du g. Aceras de R. Brown, mais en dif- fère par son labelle longuement cperonné. UAnacamplis ptjramidalis Rich. est une plante qui croît dans les pelouses de la forêt de Fontainebleau et ailleurs. M. Lindiey place dans ce g. deux autres esp., savoir : VOrchis quadr punctaia de Tenore , et VOrchis Brancifortii de Bivona. Le g. Ana- camptis est donc composé de trois esp., tou- tes trofs originaires d'Europe. (A. R.) AlVACAMPTODOM ( «va/i/ï,rra. , je courbe; oVoù;, ôjza , dent ). bot. cr. — Le caractère sur lequel. Bridel a établi 416 ANA ce g. de Mousses nous semble d'une fai- ble importance. Il consiste en ellet dans la courbure opposée des deux péristomes, dont Texterne se réfléchit en dehors , tandis que les dents de l'interne se recourbent en de- dans, de manière à fermer presque complète- ment l'oriGce de la capsule. Par leur orga- nisation, leur forme, et la place qu'elles oc- cupent, ces dents ne diflérant pas de celles du péristomc du g. Nevkera, le genre Ami- camptodon peut-il en être séparé sur ce seul caract.? M. Arnott penche pour cette sépara- tion, qu'il croit sulQsamment autorisée parle port. V Nous devons toutefois convenir que ce port, très remarquable, pourrait bien être Hé à des caract. inaperçus, propres à justiGer l'opinion de Bridel et de M. Aruott. En tout, ce g. est fort distinct du Crypiiœa de Bridel [Dalionia Hook.) par sa coifîe en capuchon ou fendue sur les côtés , et c'est à tort qu'on les a réunis dans le Dictionnaire classique. /^. necrera, (C. M.) ANACAMPYLA (£?vi, sur; y.-xar.Ao-, courbe ; d'àvazàttjrro , je courbe), bot. cr. — Hedwig donnait ce nom aux écailles étalées et recourbées au sommet , qui se trouvent sur quelques plantes agames, Agaricus croceus, Labaria squammosa, etc. (C. L.) ANACANDEF. REPT. — C'est , sui- vant Flacourt , le nom qu'on donne , dans l'île de Madagascar , à un petit serpent qui aurait la faculté de s'introduire dans le corps des animaux pour leur percer les en- trailles. (G. B.) ANACANTHE. Anacrtnihus ( â priv. ; veuph. ; «xavôoî, épine; àvizavôcs). poiss. — G. de Poissons de la famille des Raies, et de la tribu que le prince Charles Bona- parte nomme Anacanthini. Cette troisième sous-famille comprend les Raies à tête en- tourée de larges pectorales , et à queue grêle , sans aiguillons ni nageoires dorsales. Les dents sont en petites mosaïques, dispo- sées en quinconce. M. Ehrenberg a distingué dans cette famille le g. Anacanthe, dont les esp. manquent , en outre , de nageoire cau- dale. Le prince Charles Bonaparte rapporte avec doute à ce g. le liaia orbicularis de Schneeider. M. Ehrenberg en a une belle es)). nouvelle de la mer Rouge , que Ton trouve aussi aux Séchelles. (Val.) ♦ ANACAIXTIIUS («v«/av9o5, sans é- AiNA pinc). lîis. — G. de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, tribu des Prioniens, établi par M. Serville, et adopté par M. De- jean (( atnl.. Z" édit.).Il ne renferme qu'une seule esp. , 1'./. cisi/itus , jinsi nommée par ce dernier auteur; elle est du Brésil. M. Ser- ville range le g. dont il s'agit dans sa suli- div. des Prioniens qui ont le corselet muti- quc latéralement. Ce qui le distingue des autres g. de la même subdiv. , c'est d'avoir le corselet aussi long que large, presque or- biculaire, ou en carré à angles très arrondis. (D.) ANACARDE DES BOUTIQUES. — Nom vulgaire du fruit du Semecarpus ^fnacardium. (Sp.) *AIVACARDIACÉES, anacardiées, Anacardiaceœ , Anacardieœ. bot. ph. — La famille des Térébinthacées de Jussieu a été partagée en plusieurs autres : les unes portées à une autre place dans la série natu- relle; les autres continuant à rester rappro- chées en un groupe qui a continué à porter le nom de Térébinthacées. C'est à ce mot que ces diverses familles (dont l'une a reçu le nom d'Anacardiées) seront exposées pour mieux faire sentir leurs rapports et leurs dif- férences. (Ad. J.) ANACARDIER, bot. ph. — Nom vulgaire de VAnacardium occidentale L., et du Semerarpus Aniicardiuin L. (Sp.) ANACHARIS (àvi, en comp. marque l'augm. ; yàp^i- grâce), bot. ph. — G. de la famille des Hydrocharidées, établi par L. C. Richard dans son travail sur cette famille {Mon. Iiistilui, 18H), et ollVant pour caract. essentiels des fleurs unisexuées ; les mâles , les seules qu'on connaisse jusqu'à présent , sont solitaires dans une spathe sessile, tu- buleuse , élargie et bifide à son sommet. Chaque spathe ne contient qu'une fleur pé- donculée, ayant un calice à six divisions ré- fléchies ; les extérieures plus larges et plus courtes que les intérieures. Neuf étamincs dont les anthères sont sessiles , oblongues , attachées à une sorte d'axe ou de columelle centrale. Quoiqu'on ne connaisse ni les fleurs femelles ni le fruit de cette plante [Anachnris callitrichoides, Rich. /. c.,t.2), cependant elle constitue , par la forme et la disposition de ses étamines, un g. différent de tous les autres g. de la même famille. L'esp. unique qu'il renferme a été trouvée AN A par CX)inmerson aux environs de Montevi- deo. (A. R.) AXACHARIS (àvà, prép. «ugm.; x»/"'' grâce ; très gracieux), itns. — G. de notre famille des Gyniphiens ou Gailicoles, LaU, de l'ordre des Hyménoptères , établi par Dal- man {Analect. entom.), et adopté par nous {Uist. des An. art., t. 4). Les Anacharis ont de grands rapports avec les Cy nips, et de plus grands encore avec les Figites ; ils s'en dis- tinguent principalement par leurs antennes amincies a l'extrémité ; par la seconde cellu- le cubitale des ailes antérieures oblitérée; et par le pédicule de l'abdomen plus long. On ne connaît que cinq ou six esp. européennes de ce g. ; la plupart sont encore inédiles. La plus connue, et celle qui doit servir de type, est VA. eucharidioides d'Europe Daim. ( ^»i. ent., 95) et Blanch. {Hist. des An. ar/.,t. -i,p. 249). (Bl.) *A]XACIS. BOT. PU. — Synon. du g. Chrysostemma. V. ce mot. (J. D.) * ANACOLE. Anacolus {à, sur; y.ô).o(, estropié; allusion à un des caractères du g.). nis. — G. de Coléoptères tétramères, fa- mille des Longicornes , établi par Latreille, et adopté parM.Dejean, ainsi que par M. Ser- ville, qui le place dans la tribu des Prio- niens, et lui donne les principaux caract. suivants : Antennes de 11 articles. Corselet uni-épineux latéralement. Dernier article des antennes dépourvu de dent latérale. Ely- Ires plus courtes que l'abdomen, béantes à leur suture, et laissant une partie des ailes à découvert. Ce g. a été formé par Latreille pour y pla- cer les Prioniens du Brésil, à élytres triangu- laires, rétrécies en pointe. M. Dejean, dans son dernier catalogue , en mentionne 5 esp., toutes de cette partie de l'Amérique et nom- mées par lui. Nous citerons VA. niger com- me type du genre. (D). ANACOLUPPA (nom malabare). bot. m. — Rheede a flguré sous ce nom une plante rampante que Ton rapporte au Za- pania nodiflora Lamk. ( f erbena L. ). Il raconte que le suc de cette plante mêlé au poivre réduit en poudre guérit l'épilep- sie, et est le seul remède connu contre la morsure d'un serpent du g. Naja ( Cobra di capello des Portugais). (CL.) ANACONDO (nom vernaculaire).REPT. — Nom par lequel plusieurs erpétologistes | ANA M/ ont désigné une espèce d'ophidien du g. Eunecte. V. ce mot. (G. B.) * AIVACTIDEA (dimin. d'Anactis. V. ce mot ). BOT. PII. — Une des divisions du g. lUatrirorKi, formée par M. De Candolle , et qui ne renferme jusqu'ici que la seule */. discoidea. Elle est ainsi caractérisée : Capi- tules discoïdes. Corolles 4-dentées. Aigrette nulle ou à peine entière, marginifornie. (C. L.) AIVACTIL/ENA ( à priv. ; v euph. àxTti , rayon ; ).xivx , enveloppe ). bot. pis, — Sect. du g. Cassinia, caractérisée par un involucre connivent, formé de squammes coriaces-scarieuses, et par une aigrette cadu- que, (j. D.) A!VACTIS ( à priv. ; v euph. ; «xris, rayon), bot. ph. — Cassini avait établi ce g. pour deux plantes faisant partie du g. Acartm , auquel M. De Candolle les réunit de nouveau comme section, en conservant le nom proposé par Cassini. ( J. D.) ANACYCLUS ( à priv. : v euph. ; xj- x>oî, cercle, rayon; capitule bordé de plu- sieurs rangs d'ovaires sans fleurons ). bot. PH. — Vaillant institua ce g. ( Mém. Acad. Se, 1719) sous lenomd'^nanf/iocyclws, dont le mot Anacyclus est l'abrégé. Persoon d'a- bord, et M. De Candolle ensuite, lui ont don- né pour caract. : Capitules multiflores, hété- rogames. Fleurs du rayon femelles, stériles, ligulées ou subligulées, très rarement tubu- leuses ; celles du disque hermaphrodites, 5- dentées. Récept. conique ou convexe, paléa- cé. Invol. campanule, plus court que le dis- que, et formé par un petit nombre de folio- les. Cor. à tube obcomprimé, bi-ailé, dé- pourvu d'appendices, ainsi que les rameaux des styles. Fruit plano-obcomprimé , bordé d'ailes larges et entières , couronné au côté interne par une aigrette courte , irrégulière , denticulée, et presque continue avec les ailes du fruit. — Les Anacyclus, qui font partie de la tribu des Sénécionidées, dans la famille des Composées , appartiennent toutes à la région méditerranéenne. Ce sont, pour la plupart, de petites herbes annuelles , à feuil- les pinnatilobées, à pédoncules terminés en général par un seul capitule , presque tou- jours dépourvu de rayons. (J, D.) * AKACYSTIS ( «v£u, sans; y-ùça, ves- sie, vésicule. Il aurait fallu écrire Aneucys- tis ). BOT. CR. — G. de la tribu des Nosto- _ - 27 418 ANA finécs, famille des Phycées. M. Mencghini , qui l'a institué , lui assigne les caract. sui- vants Fronde muqueuse remplie de gra- nules devenant libres plus tard, et consti- tuant alors de nouvelles frondes. — Ce g., établi aux dépens desPalmella deLyngby et d'Agardh, se distingue du g. Microcysûs de M. Kutzing , qui en est très voisin , par l'ab- sence de vésicules au milieu desquelles nais- sent les granules reproducteurs. Le g. Ana- cystis renferme trois ou quatre espèces présentant une croiite ordinairement verte , se développant dans les lieux humides et ombragés, sur les pierres, le vieux bois, et même dans l'eau. Le Paimella botryoides Ag. , que M. Meneghini place au nombre de ses Anacystis, nous a semblé s'en distinguer par des caract. assez tranchés pour nous déterminer à le considérer comme le type d'un nouveau g., auquel nous avons donné le nom de Botrydina. F. ce mot. (De Bréb.) AIVADARA. MOLL. — Nom donné par Adanson à une espèce d'arche que les au- teurs , depuis Linné , rapportent à YArca anliquata. V. arche. (Desh.) ♦ANADiENUS ( àvaJ^aîw, j'incendie ). OIS. — G. formé par M. Swainson {Class. of Birds), dans sa famille des Cuculidœ , et répondant à celui de Boubou, établi anté- rieurement par Lesson dans son Traité. V. BOUBOC. (LaFR.) ANADENIA ( « priv. ; v euph. ; à-h,-^, ÉV05, glande ). bot. ph. — G. de la famille des Protéacées, tr. des Hakéées, Endl., for- mé par R. Brown {Linn., Trans. X, 165; Prodr. ) pour quelques plantes propres à la IVouv.-Hollande australe. En voici les caract. essentiels : Périgone tétraphylle , à segments subspatulés, peu étalés. Anth. 4, cachées au sommet des segments concaves du périgone. Point de glandes hypogynes. Ovaire stipité , uniloculaire, bi-ovulé. Style décliné ; stigm. conique. Follicule coriace , monosperme par avortement. Graine aptère. Arbrisseaux gla- bres ou pubescents vers leur partie moyen- ne , à feuilles pennatifides ou lobées , cunéi- formes dans leur contour, munies en dessous de glandules cutanées, à épis terminaux ou latéraux , garnis de fleurs petites, géminées. 1-bractéées ; celles du sommet s'épanouissanl souvent les premières. — On en connaît 5 ou 6 esp., dont les deux plus communes, et qu'on ANA cultive dans les serres d'Europe, sont les A. pulchella et Manglesii. (G- L ) AIVADYOMÈIVE. Anadyomena (sor- noni de Vénus; à.-jxà'jou.xt, je sors de l'eau ). poLYP. BOT. — G. de Polypiers flexibles , établi par Lamouroux dans l'ordre des Gor- goniées, sur une algue qu'il ne put étudier que très imparfaitement parmi les diverses productions qu'on trouve desséchées dans les pharmacies, sous le nom de Mousse de Corse. Ce sont des expansions vertes, flabelliformes, sillonnées de nervures symétriques et articu- lées, semblables à une broderie élégante et très régulière. La seule esp. décrite , VA. (labellata, vit dans la Méditerranée. (DUJ.) * AN^DUS (àvafo^ç, impudent), ms.— G. de Coléoptères hétéromères, famille des Téncbrionites, établi par M. Dejean {Calai., r.e édii.), mais dont il n'a pas publié les ca- ractères. Ce g. a pour type VHelops puncta- tissimus de son précédent catalogue, esp. du Brésil, à laquelle il en réunit 3 nouvelles, nommées par lui A. œquinoctialis , de Car- thagène; corvinus, du Brésil, et minutus,de l'Amérique septentrionale. (D.) * AIV^MERUS ( civ-iifisfioi , d'un as- pect farouche ). ins. — Genre de l'or- dre des Coléoptères tétramères, famille des Curculionites, division des Brachy- dérides , établi par Schoenherr , qui lui donne les caract. suivants : Antennes cour- tes, assez robustes, dont le scapus clavi- forme atteint à peine les yeux; i" article du fiuiicule un peu plus long que les suivants; le dernier serré contre la massue ; tous un peu turbines ; massue en ovale oblong, acu- miné. Rostre court, large, plat en dessus , canaliculé. Front assez large, avancé en for- me de paupière au dessus des yeux. Yeux presque oblongs, placés longitudinalement , très proéminents. Thorax oblong, presque linéaire, légèrement bisinué à la base, angu- leux , presque tronqué au sommet , déprimé en dessus. Élytres allongées, armées d'une petite pointe à l'extrémité. Tarses allongés , étroits, non spongieux en dessous. — Observ. Corps allongé , dur , ailé , de grandeur moyenne. — M. Dejean, qui a adopté ce genre ( Calai. , 5" édit.) , y rapporte 4 esp. dont nous ne citerons que celle qui a servi de type à Schoenherr pour l'établir : c'est le CurcuUo fuscus d'Olivier {Ent. V, 83, p. AN A 322, n- 360; tab. 8, fig. 93). Celle espèce est du Sénégal. (D-) *AI\^RETES(àv«£/.i7y,s,destrucleur). ixs. — G. de Coléoplères pentamcres , fa- mille des Lamellicornes, élabli par M. De- jean , qui n'en a pas publié les caract. Il le place dans son dernier catal. (5' ét/j/.) immé- diatement avant le g. Macrodactylus de La- treille, de sorte qu'il appartiendrait à la tri- bu des Scarabéides phyllophages de ce der- nier. Il n'y rapporte que 2 esp. : l'une nom- mée par lui A. litiyiosa, et l'autre, par Say, .4.e/o/»(/fis. — G. de Coléoptères tétramèrcs, famille des Longicornes, établi par M. Dejean , qui n'en a pas publié les caract. D'après la place qu'il occupe dans le dernier catal. de cet au- teur (3' édjf.), il appartiendrait h la tribu des Lamiaires de M. Serville. Il n'y rapporte qu'une seule espèce, VA. testacea ou Sa per- du id. Fabr., qui se trouve en France. (D.) * AlViETIA (àvKtTta, innocence), nss. — G. de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean, qui n'en a pas publié les caract. Il lui donne pour type la Saperda prœusta Fabr., qui se trou- ve aux environs de Paris, et à laquelle il associe 2 autres esp. : l'une d'Autriche , qu'il nommée. Muhlfedii ; et l'autre de la Rus- sie méridionale , nommée A. gilvipss par Steven. (D.) * ANAGALLIDÉES. bot. pu. ~ V. PRIIMl'LACÉES. (C. L.) AIVAGALLIDIASTRUM (anuffaiies, (dis , mouron des champs ; astrum , astre ; plante qui s'étale en étoile ?). bot. pu. — Ce g., de Micheli, est synon. du Centuncu- lus de Lfnné. V. ce mot. (C. L.) * ANAGALLIDIUM ( dimin. d'ana gallis , idis ; àvic/u'AU , mouron rouge ou bleu. F. ANAGALLIS ). BOT. PH. — G. de la famille des Gentianacées Lindl. , tr. des Gentianées, s.-tr. des Chironiées, formé par Griesebach {Observ. 32) sur le Swerlia di- chotoma de Pallas {FI. lioss. II, t. 91). L'auteur en circonscrit ainsi les caract. : Cal. 4-parlite. Cor. hypogyne, rotacée, 4-fide ; anneau coronal de la gorge très ténu , fran- gé ; segments munis à la base de fossettes géminées-glanduleuses, couvertes décaillcs non frangées. Étam. i, insérées à la gorge AN A il9 de la corolle; filaments inégaux à la base. Anthères immutées. Ovaire uniloculaire. Ovules nombreux le long des sutures. Style terminal, court; sligm. échancré , bilobé. Capsule uniloculaire , bivalve. Graines nom- breuses, comprimées, marginées.— Ce g. ne renferme que l'esp. précitée, propre à l'Asie médiane ; c'est une herbe vivace , à tige dichotome, très rameuse, garnie de feuilles opposées, ovales, obtuses; les radicales longuement pétiolées, les caulinaires subses- siles, les pédoncules uniflores. (C. L.) A!VAGALLIS(.4na(7a»ïs,Pline;«v«v«>- >(',-, d'a:'jj , j'éclate de rire. Les anciens prétendaient que cette plante excitait la gat- té, et l'employaient contre les obstructions du foie. Les lexicographes dérivent à tort ce mot d'àvi, prép. , et v/^ùlU, nom d'une plante bulbeuse , aujourd'hui indétermi- née. ). BOT. PH. — G. de la famille des Primulacées , type de la tribu des Anagal- lidées , Endl., formé par Linné, et adopté par tous les botanistes postérieurs. En voici les caract. essentiels : Cal. 5-partite. Cor. hy- pogyne , u-partite , subinfundibuliforme ou rotacée. Étam. 5, insérées à la base du tube de la corolle, opposées aux segments de cel- le-ci, et exsertes ou incluses; filaments fili- formes, velus , libres ou connés à l'extrême base. Anth. ovales , biloculaires, longitudina- lement déhiscentes. Ovaire uniloculaire; placenta basilaire , globuleux. Ovules nom^ breux, peltés -amphitropes. Style simple; stigm. obtus. Capsule globuleuse , unilocuT laire , s'ouvrant par la valve supérieure, en forme d'opercule. Graines nombreuses, pla- nes dorsalement, ombiliquées à la partie ventrale conieo-convexe. Embryon parallèle à l'ombilic , dressé dans l'axe d'un albumen charnu.— Ce g. renferme une vingtaine d'esp. environ, indigènes dans l'Europe et l'Asie médianes ; quelques unes dans l'Afrique mé- diterranéenne. Ce sont des herbes vivaces , dressées ou étalées, à feuilles opposées , très entières; à pédoncules axillaires opposés, uni- flores, ébractéés;à corollcsrouges ou bleues, quelquefois blanches. La plus commune est r^. arvenais, connue sous le nom vulgaire de Mouron des champs ( et non Mouron des oiseaux , plante fort différente. Y. al- si>E ). Elle croit partout , dans les champs les moissons , etc., et varie sous le rapport de la couleur des fleurs , qui sont tantôt 420 AN A d'un rouge-pourpre, tantôt d'un bleu d'azur. Cette plante a été long-temps préconisée contre la rage ; malheureusement l'expérien- ce n'a pas constaté cette propriété. (C. L.) ANAGÉNITE ( àvà, ici prépos. duplica- tive ; yé-joç, naissance ; c'est-à-dire régénéra- tion ). GÉOL. — Ce nom , établi par Haiiy, et adopté depuis par M. Brongniart( Class. des Roches), désigne, dans la classification de M. Cordier , une espèce de la famille des Roches talqueuses. Suivant ce dernier géo- logue, l'Anagénite est composée d'une pâte phylladienne , avec fragments plus ou moins gros de Feldspath, de Quartz et de Protogy- ne, réunis par un ciment mêlé de quelques parties de Feldspath et de Quartz. Celte association présente souvent l'aspect et la contexture de la Protogyne, et il est quel- quefois difficile d'en distinguer l'Anagé- nite. Les fragments sont ou anguleux ou ar- rondis; en sorte que l'Anagénite est tantôt à l'état de brèche, tantôt à l'état de poudingue. Les teintes les plus ordinaires sont le verdà- tre plus ou moins foncé , le rougeâtre ou le noirâtre. Elle est assez dure, et générale- ment susceptible d'être polie; ce qui Kii donne le plus souvent un aspect bigarré , ré- sultant des diverses couleurs et du mélange des fragments. L'Anagénite à gros fragments n'est schistoïde qu'en grand , tandis que celle à petits grains l'est en feuillets assez minces, comme les Phyllades, Cette dernière variété est quelquefois calcarifère , et alors il peut arriver qu'elle contienne quelques rares débris organiques marins, tels que des Spirifères, des Térébratules , des Pioductus et des Entroques. On trouve , en outre, des débris de végétaux terrestres peu conservés dans une variété d'Anagénite noirâtre, à pe- tits grains, et chargée de parties charbon- neuses, qu'on rencontre près des couches d'Anthracite renfermant les Anagénites. L'Anagénite appartient généralement aux terrains de transition ; cependant on en trouve aussi dans certains terrains problé- matiques des Alpes, qu'une partie des géo- logues rapportent soit aux terrains houillers, soit à l'étage des grès bigarrés, et que d'au- tres regardent comme étant contemporains de l'étage du Lias. (C. d'O.) * ANAGLYPHA ( à-^i-A^foi , littérale- ment : ciselé en relief; ici , àvà, de nouveau ; y>ù?oj, je ciselle, je polis; c'est-à-dire g. à ANA étudier de nouveau ? ), bot. ph. — M. De Candolle a fondé ce genre sur un sous-arbrisseau originaire du Cap , dont les rameaux , couverts surtout au som- met d'un duvet court , glanduleux-velouté , portent des feuilles linéaires , striées-sillon- nées sur les deux faces, et rendues très âpres par la présence des cils raides qu'elles por- tent sur leurs bords et vers l'extrémité des nervures. Les capitules terminaux, solitaires, ; sont garnis de fleurs jaunes, 1-sériées, ligu- ' lées, femelles à la circonférence; celles du disque tubuleuses, o-dentées, hermaphrodi- tes, légèrement velues. Involucre 2-sérié, composé d'écaillés de longueur égale, un peu plus longues que le disque et très acumi- nées. Réceptacle plan, alvéolé. Fruit obové , subpubescent, dépourvu d'aigrette. Les an- thères ainsi que les styles de VAnaglypha n'étant pas connus, ce n'est que par sa res- semblance avec d'autres Composées du mô- me pays que M. De Candolle l'aura classé dans la tribu des Astéroïdées, de la famille des Composées. (J. D.) *AIVAGLYPTUS («vâv>u«os, relevé en bosse), os. — G. de Coléoptères tétra- mères, famille des Longicornes, établi par M. Mulsant , dans son histoire naturelle des Coléoptères de France, aux dépens du g. Cly lus de Fabricius, et auquel il rapporte deux espèces seulement, qui sont le C. gibbosus et le C. mysiirui de cet auteur. Les caract. qu'il assigne à ce g. sont les suivants : An- tennes subsétacées, presque aussi longues que le corps dans les mâles. Palpes à dernier ar- ticle en triarigle renversé. Yeux médiocre- ment échancrés. Prothorax oblong, un peu plus étroit postérieurement. Elytres char- gées d'une bosse à la base, le long de la su- ture, soit tronquées au sommet, soit arron- dies à l'angle suturai. Cuisses postérieures rétrécies à la base, et renflées en massue vers l'extrémité. Premier article des tarses postérieurs moins long , ou à peine aussi long que les suivants pris ensemble. (D.) AiVAGRUS. rvs. — G. de la famille des Oxyuriens ( Otyuri Lat. , Proctotrupidœ Steph. ) , de l'ordre des Hyménoptères, éta- bli par M. Haliday (/■ /l^ Mag.). 11 ne diQ"ère essentiellement du g. 3Iymar de cet auteur que par l'abdomen sessile et de forme coni- que ; les antennes sont de même composées de 13 articles dans les mâles, et de 9 seufe ANA ment dans les femelles. — On connaît quel- ques esp. indigènes de ce g. , toutes d'une taille des plus exiguës ; celle que l'on doit en considérer comme le type est VA. alo- mus (Ichneumon atomus L.). (Bl.) AIVAGYRIS Tourn.,L. (àvày\j/soi, nom, chez les Grecs , d'une plante indéterminée). HOT. PH. — G. de la Tamille des Légumineu- ses, s.-ordre des Papilionacées , tribu des So- phorées. Ses caract. distinctifs sont : Calice campanule, 5-denté, 2-labié. Carène à péta- les distincts , plus longs que les ailes ; éten- dard plus court que les ailes. Légume cour- tement slipité, comprimé, bosselé, irréguliè- rement septulé , 2-valve , pléiosperme. — Arbrisseaux à feuilles 5-foliolées; folioles très entières. Stipules solitaires , oppositifo- liées. Fleurs en courtes grappes axillaires. Corolle jaunâtre. Ce g. paraît être limité à une seule esp. (plusieurs auteurs en ont éta- bli 2 autres sur des variétés de l'ancienne) ; c'est 1'^. fœtida , commun dans toute la ré- gion méditerranéenne , et qui se retrouve à Ténériffe. Cet arbuste fleurit en février ou dès la fin de janvier. Toutes ses parties ont une odeur désagréable. Suivant les expérien- ces du docteur Loiseleur-Deslongchamps, les feuilles sont purgatives et émétiques. (Sp.) *AI\AITE.4naifts (nom myth.). ins. — G. de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu des Phalénites , établi par nous ( Hist. nat. des Lépid. de France ) aux dépens des Larenlies et des Aspilates de M. Treistchke, et auquel nous assignons les ca- ract. suivants : Ant. simples dans les deux sexes. Bord terminal des ailes simple et uni; ailes supérieures seules, traversées par un grand nombre de lignes parallèles, anguleu- ses ou ondées , et séparées trois par trois. Chaperon très proéminent et dépassé néan- 'moins par les palpes. Trompe longue. Che- /nilles lisses , sans tubercules, et de forme un peu aplatie. Chrysalide avec le fourreau de la trompe trèsallongé. — Ce g. ne se compose que de quatre esp., dont une, qui peut en être considérée comme le type, est très com- mune aux environs de Paris. C'est l'Anaïtc triple raie, Phalœiut platjiniaàt Linné, ou duplicata de Fabr., ou la F\ayure à trois li- gnes de Geoffroy. Les trois autres, prœfor- mata , coarclata et boisduvaliata , ne se AN A 421 trouvent que dans les montagnes d'une cer- taine élévation. Toutes quatre sont figurées dans l'ouvrage précité, /. VIII, pi. i05, fig. 1-4, ef 7)7. 210, ^fli. 6. (D.) *AIVAITE (nom myth.). bot. pu.— M. De Candolle a établi ce g. sur un sous-arbris- seau du Mexique à rameaux divariqués, cou- verts inférieurement de feuilles opposées , oblongues, entières, atténuées à la base. Ces rameaux, terminés par des sortes de pédon- cules dépourvus de feuilles, portent chacun un capitule multiflore , ligule , à ligules fe- melles, multisériées, presque persistantes; les fleurs du rayon hermaphrodites, tubuleu- ses. Invol. campanule, composé de 2-3 séries d'écaillés imbriquées, obtuses. Récept. con- vexe, couvert de paillettes caduques, termi- nées par une sorte d'appendice calleux. Sty- les du rayon à peine saillants; ceux du dis- que Fruits du disque trigones, glabres, couverts çà et là de très petits tubercules, et dépourvus d'aigrette; ceux du rayon piano- comprimés , presque ailés , échancrés ou bi- dentés au sommet. — Ce g. fait partie de la famille des Composées, tribu des Sénécioni- dées. (J.-D.^l * ANALAMPIS. INS. — Genre d'In- sectes de l'ordre des Coléoptères pentamè- res, famille des Sternoxes , établi par iVl. Dejean aux dépens du genre /"^later Fabr., converti depuis en tribu sous le nom d'At/.- térides. Ce genre , dont il n'a pas publié les caractères, ne renferme que trois espèces, toutes du Brésil, et nommées par lui A. con- color, meticulosa et inurnata. (D.) AIVALCIME ( « priv.; v euph. ; «>x«//oî, fort ; corps sans vigueur , à cause de sa fai- ble vertu électrique), mln. — Synon. : Cu- bicite, Sarcolithe, Zéolithe dure. Silicate d'alumine et de soude hydraté , de la formu- le AlNaSi^Aq-; la silice étant représentée par SiO. On voit que cette substance peut être considérée comme un Amphigène hy- draté, dans lequel la potasse serait rempla- cée par la soude (^. amphigène.). L'Anal- cime a les plus grands rapports avec l'Am- phigène par sa cristallisation, qui se rappor- te au système cubique. Comme ce dernier minéral , il affecte plus particulièrement la forme trapézoïdale; mais il se clive en cube, et se présente aussi sous cette dernière for- me avec de petites facettes sur les angles , qui établissent le passage à l'octaèdre et au 422 ANA Irapézoèdre. De plus, il es.1 fusible sans boursouflement, en un verre transparent. S a pesanteur spéciflque est de 2,2; sa dureté 5,5. Il est soluble dans les acides ; sa solu- tion, traitée par le carbonate d'ammoniaque etpltrée, laisse, après l'évaporation et la cal- cination, un résidu alcalin qui ne précipite pas par l'hydrochlorate de platine. C'est une substance vitreuse , transparente , souvent incolore , mais offrant quelquefois des tein- tes de grisâtre, de rosâtre pâle, de blanc mat ou de rouge plus ou moins foncé. Dans ces derniers cas , il devient tout à fait opa- que. L'Analcime est composé , sur 100 par- ties : de 55,9 de silice; 22,5 d'alumine; 14 de soude, et 7,8 d'eau. — M. Brewster a ob- servé dans les cristaux trapézoïdaux d'Anal- cime des propriétés optiques fort curieuses, qui semblent annoncer que ces cristaux peuvent varier de structure ou de composi- tion dans leurs diverses parties. En efl"et, toutes les lignes contenues dans les trois sec- tions rectangulaires qui passent par les axes principaux du trapézoèdre sont dépourvues du pouvoir bi-réfringent et polarisant , tan- dis que ce pouvoir se manifeste avec plus ou moins d'intensité dans les directions qui ne sont pas comprises dans ces trois plans. Les cristaux d'Analcime remplissent les fentes et les boursouflures des roches basal- tiques et amygdalaires dans un grand nom- bre de lieux, à l'Etna, dans les îles Cyclopes, au mont Somma, à Montecchio-Maggiore dans le Vicentin, dans la vallée de Fassa en Tyrol, à Dumbarton en Ecosse, à Aussig en Bohême , aux îles Hébrides et aux Fe- roë. On a cité aussi la même substance dans les gîtes métallifères de Laurvig et d'Arendal en IXorwége. (Del.) ♦ ANALCIPUS ( av:«>/j;, impuissant; To3?, pied ). OIS.— G. de M. Swainson (Hass. ofBirds), répondant à celui d''Arlamia d'I- sidore Geofl". S.-Hilaire, et démembré des Langrayens(Oj'jyp(erMs)deCuvier. F. arta- MIE. (LAFR.) * AlVALCIS (avx>z(5, impotent), nvs. — G. de l'ordre des Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionites, div. des Cryptoryn- chides, établi par Schoenherr, qui lui donne les caract. suivants : Ant. courtes, un peu minces; leur funicule composé de six arti- cles : les deux premiers allongés, obconi- ques; les autres presque lenticulaires ; ANA massue ovale , acuminée. Rostre un peu court , cylindrique , arqué , épais. Corselet oblong, un peu plus étroit antérieurement, présentant une saillie arrondie au milieu du sommet , légèrement lobé derrière les yeux ; canal inférieur terminé distinc- tement avant les parties antérieures. Ely- tres en ovale allongé, convexes, un peu acu- minées à leur extrémité. Tibias médiocres , presque droits; tarses un peu larges. Ce g., adopté par M. Dejean ( Cat., 3= édit. ), a été créé aux dépens du g. Bagous de Germar. Il renferme douze esp., toutes exotiques, et a pour type 1'^. œreiis du premier de ces deux auteurs, esp. de l'Amérique septentri- onale. (D.) AIVALE {anus, fondement, rectum), poiss. — On donne ce nom à la nageoire que les poissons portent ordinairement sous le tronçon de la queue , immédiatement après l'ouverture de l'anus. Elle varie beau- coup dans sa forme, dans le nombre, dans la composition des rayons qui la soutien- nent ; elle est quelquefois étendue sous tout le corps du poisson, et aussi longue que le poisson lui-même , ainsi que cela a lieu dans les Turbots, les Barbues, les Limandes, les Soles , et autres Pleuronectes. Quelquefois elle est réduite à un ou deux rayons, ou même elle disparaît tout à fait. On compte aussi quelquefois plusieurs anales sous la queue du poisson. Il y en a trois dans quelques Gades. En général , elle est plus courte que la dor- sale ; mais aussi le contraire a lieu. Sa for- me varie trop pour prétendre ici en signa- ler les variations. Quant à la nature de ses rayons, ils sont généralement composés d'épines et de rayons articulés chez les Acanthoptérygiens , et seulement de ces derniers dans les Malacoptérygiens. Il est à remarquer que presque tous les Acantho- ptérygiens, je dirai plus de 1,500 espèces, n'ont que trois rayons épineux à l'anale; un petit nombre n'en a qu'un seul; d'autres en ont deux , surtout parmi les Sciénoïdes ; puis on en connaît à quatre, à cinq, à six, à sept, et même à quatorze ou à quinze rayons épineux, et souvent dans ce cas le nombre des épines dorsales diminue. L'étude de cette nageoire est donc importante en ich- thyologie , sans que cependant elle four- nisse des caractères de haute valeur. (Val.) ANA ANALOGIE ou AXALOC.UES. Analogus , » {à-jà)cyoi , analogue), géol. — Les géologues ont consacré ce ternie pour désigner les corps organisés fossiles, qui , nVtant point identiques aux êtres qui vivent actuellement , ont cependant avec eux plus ou moins de ressemblance. On re- connaît plusieurs sortes d'analogies : des analogies d'espèce , des analogies de genre , des analogies d'ordre et des analogies de classe. Certaines espèces perdues, qui ap- partiennent à des genres actuellement exi- stants, sont des Analogues d'espèce : tel est l'éléphant fossile. D'un autre côté, l'Anoplo- therium, qui vient se placer entre le sanglier, l'hippopotame , etc. , sans pouvoir entrer dans aucun de ces genres , est un Analogue de genre dans l'ordre des Pachydermes. On n'a jusqu'à présent trouvé qu'un très petit nombre d'espèces fossiles identiques aux êtres vivants , et le nombre des Analogues d'espèce est d'autant moins grand que l'on étudie des couches plus anciennes. V. les mots FossiLKs et terrain. (C. P.) * AIVALOPONOTE. Analoponotus ( « priv. ; V euph. ; a>oitoî, couvert d'écaillés; vw-o;, dos). REPT. — Nous avons désigné ainsi, dans notre Erpétologie générale, un g. d'Iguaniens pleurodontes, dont la peau du dessus du corps est effectivement tout à fait dépourvue d'é- cailles ; particularité encore unique dans l'ordre entier des Sauriens. Les autres mar- ques distinctives de ce g. sont d'avoir le palais denté , les dents des mâchoires trilo- bées au sommet , un double rang de pores fémoraux , un petit fanon sans dentelure , une crête dorsale et une caudale fort bas- ses , la queue comprimée et entourée de verticilles de grandes écailles carénées. La tête est revêtue de très petites plaques polygones , aplaties , égales entre elles ; le dessous du cou offre de petites écailles ova- les, enchâssées dans la peau, et entourées de granules comme chez les Varans. La face supérieure des membres est protégée par de grandes squammes, enchâssées aussi, rhom- boïdales et carénées , tandis que leur face inférieure en présente de lisses et un peu imbriquées. La squammurc du ventre se compose de petites pièces carrées , unies. Des scutelles hexagones , très élargies , en- tuilées , défendent le dessus des doigts ; de grandes squammes tricarénées et dilatées ANA 433 transversalement en garnissent la face infé- rieure. La paume des mains et la plante des pieds sont comme hérissées d'épines produi- tes par les carènes très prononcées des squammes qui les garnissent. — La seule csp. qui appartienne encore à ce g. est l'Analo- ponote de Ricord , grand Saurien originaire de Saint-Domingue, ayant le port et la taille d'un Iguane. Il est décrit et représenté dans notre Erpét. gén. (t. 4, p. 19, pi, 57 ). (G. B.) * ANALOTES («vK^corv;?, qui consom- me), ms. — G. de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites , div. des Anthribi- des, établi par M. Schoenherr, qui le carac- térise ainsi : Ant. longues, grêles; les deux 1"' articles courts, épais au sommet , 5-8, fort allongés, presque filiformes , 9-11, à pei- ne plus épais , peu distants , formant une massue allongée. Rostre peu long, peu large, courbé , déprimé en dessus , légèrement échancré au sommet. Prothorax subconique, offrant de chaque côté , bien avant la base , un sillon élevé, subtransverse , fléchi par devant. Élytres presque linéaires , aplaties sur le milieu du dos. Pygidium courbe , presque carré , échancré des deux côtés, tronqué au sommet. — Ce g. , qui se rapproche du g. Gymnognalhus, a pour ty- pe et unique espèce 1'^. discoideus Klug., du Brésil. (D.) AIVAMEÎVIA, Vent, (nom arabe d'une espèce de renoncule.) bot. pu. — Syn. du g. Knowltonia , Salisb. , famille des Renon- culacées. (Sp.) * AlVAMIRTA.Colebrooke.BOT.PH.— G. de la famille des Ménispermacées, au- quel MM. Wight et Arnott [Prodr. Flor.Pe- nins. Ind. I, p. 446) assignent les caract. sui vants : Fleurs dioïques. Cal. 6-sépale, 2brac- téolé ; sépales 2-sériés. Cor. nulle. — Fleurs mâles : Étamines soudées en colonne centra- le dilatée au sommet. Anthères nombreuses, adnées, couvrant tout le sommet globuleux de l'androphore. — Fleurs femelles, incon- nues. Péricarpe de 1 à 5 drupes distincts, 1- loculaires, 1 -spermes. Graine subglobuleuse, profondément échancrée au hile. Périsperme charnu, comme 2-loculaire, à cotylédons très minces, linéaires-oblongs, distants, oc- cupant chacun l'une des loges du périsper- me. Arbuste volubile, à écorce subéreuse. Feuilles plus ou moins profondément cordi- 424 ANA formes à la base ; panicules racémiformes , latérales. Les auteurs de ce genre n'y rap- portent que le Menispermum cocculus , L. ( Gaertn. Fruct. , tab. 70, fig.l), esp. à laquelle ils rapportent comme syn. les Coc- culus suberosus, orbiculatus, flavescens et lacunosus DC. ( Prodr. ) , ainsi que VAna- mirta paniculata Colebr. ( J'rans. of ihe Linn. Soc, XIII, p. 52 et 66), le Menisper- mum heteroclitum et le Menispermum mo- nadelphum Roxb. [Flor. Ind.). C'est de cette plante que provient le fruit connu sous le nom de Coque du Levant, et qui, comme tout le monde le sait, exerce une action si dé- létère sur les poissons. D'après les expérien- ces de M. Goupil , le principe vénéneux de ce fruit réside essentiellement dans l'amande de la graine, tandis que la partie charnue du drupe est seulement émétique. (Sp.) * ANAMORPHOSE. Anamorphosis (àva/Ao^9wT(5, nouvelle forme), bot. cr. — On entend par ce mot , tout récemment in- troduit dans la science, la dégénérescence morbide ou atypique qui fait qu'un Lichen ou toute autre Agame devient méconnaissa- ble. Les changements qu'il éprouve sont en elîet tels, que la même esp. a pu être et a été placée dans trois ou quatre genres différents, selon que le thalle et les apothécies ont subi séparément ou simultanément les altérations singulières qui en ont causé l'état anomal. Nous en parlerons plus au long au mot li- chen. Y. ce mot. (C. M.) ♦ ANAMPSÈS (altération A'à-Axxij.iiii , courbure à rebours ). poiss. — Genre de Labroides, voisin des Girelles, auxquelles ils ressemblent par leur tête nue et sans écailles , leur ligne latérale non interrom- pue , mais qui s'en distinguent , ainsi que de tous les autres poissons , par la sin- gularité de leurs dents. Elles sont au nom- bre de quatre, deux à chaque mâchoire; ces dents sont comprimées , tranchantes , couchées en avant, et recourbées comme les cils qui bordent nos paupières, de fa- çon que quand la bouche est fermée el- les se touchent par le dos de leur convexi- té. Il est difficile de concevoir l'usage que des poissons peuvent faire de pareils or- ganes ; d'ailleurs , ils ont des dents pharyn- giennes de Labroides ordinaires , avec les- quelles ils peuvent très bien broyer la cara- pace dure des Crustacés qu'ils avaleraient. ANA et même briser le test des Mollusques s'ils les attaquaient. Les Anampsès sont de fort jolis poissons de la mer des Indes; on n'en con- naît encore qu'un petit nombre d'espèces. La découverte en est due à Pérou; mais, depuis lui, presque tous les navigateurs ou collec- teurs dans la mer Rouge et l'Océan Indien en ont rapporté. (Vai,.) ANAIVAS. Ananassa Lindl. , Ananas Tourn. (nom vernaculaire). bot. ph. — G. de la famille des Broméliacées, type de la tr. des Ananassées (Nob. inmsc), formé par Lindley ( Bot. Req., 1068 t. 1081 ), et dont les caract. sont ainsi exposés {in Endl. G en, PI.) : Périgone supère, sexpartite. Segments extérieurs calicinaux, dressés ; les intérieurs pétaloïdes, dressés, ligules, munis intérieu- rement à la base de deux squammes tubu- lées. Étam. 6, épigynes, opposées aux divis. internes du périgone. Filaments enserrés parmi les squammes. Anth. linéaires , dres- sées. Ovaire infère, triloculaire ; ovules ren- fermés dans un placenta palmatifide, et pen- dants du sommet en saillie de l'angle cen- tral de chaque loge. Style filiforme. Stigma- tes 5 , un peu charnus , dressés , frangés. Baies soudées entre elles et avec les brac- tées en une sorte de syncarpe , dont -les lo- ges , très rarement bi-lrl-loculaires, sont le plus souvent aspermes par avortement. Graines solitaires dans les loges, au sommet desquelles elles sont appendues, ovoïdes, un peu comprimées , à test membranacé , roux, strié. Raphé rubaniforme, blanc, réu- nissant l'ombilic basilaire au sommet d'une chalaze tuberculiforme. Embryon très petit, dressé à la base d'un albumen farinacé , à ex- trémité radiculaire supère , atteignant l'om- bilic.— Ce g., séparé avec raison par le savant auteur anglais (Joe. ci7.)dug. Bromelia, dont il diffère notamment par la présence de glandes nectarifères (squammes) à la base des divisions du périgone, renferme environ 5à6esp., dont la patrie originaire n'est pas connue , et qu'on préfume généralement être l'Amérique. Quoi qu'il en soit, l'espèce type est , de nos jours , répandue dans les parties intertropicales des deux continents ( Asie et Amer. ), où on la trouve soit cul- tivée , soit même à l'état sauvage. Ce sont toutes des herbes à feuilles longues, rigides, linéaires, dentées -épineuses en hameçon sur les bords, ou très entières, toutes radi- ANA cales, poudrées, glauqaes, et disposées en rosette. L'infloresccnie consiste en un épi dense , puis charnu , conné , et souvent ter- miné par une couronne de feuilles. En Eu- rope, l'^/Hi(i(/s$(i s'iMvi, quoique d'une cul- ture difficile et dispendieuse, est Tobjet d'un commerce très étendu et très produc- tif, en raison de l'excellence de son fruit , à tort ou à raison réputé le meilleur des fruits connus. Cette plante, grâce aux soins des horticulteurs , et sous les diverses in- fluences cliniatériques , a produit un grand nombre de variétés , toutes cultivées avec soin , et dont les meilleures sont V Ananas conDHun, le Violet de la Jamaïque, le Cayennc sans cpines, le Cayenne épineux, le d'F.nvile, la Providence , etc. Les fruits de quelques unes de ces variétés diffèrent , pour le poids, de 1 et demi ù!2, et même à 5 kilog., et valent, selon la qualité et le poids, de 6 fr. à ÔO et au delà. Faute de graines , qu'il ne produit que très rarement , l'Ananas se multiplie soit par les œilletons qu'il pro- duit à sa base, soit par la couronne de feuilles qui surmonte son fruit. Il demande de grands soins, une vive lumière, une cha- leur très intense ( 25 à 40° R. ) , surtout au moment de la production du fruit, pour en assurer la parfaite maturation. On le tient , à cet effet , dans des serres basses , où ses longues feuilles doivent être à quelques cen- timètres seulement du verre. Là , élevé en pleine terre et chauffé à l'eau bouillante , ou mieux en pot plongé dans une tannée tenue constamment très chaude , un œilleton soi- gné convenablement parcourra toute sa période de végétation, et jusqu'à la maturi- té du fruit , en 2 ou ô ans au plus. On dis- tingue, outre 1'^. saliva, type de tant de variétés, \t% A.lucida, debiUs,bracleata , semiserrata, Lindl., etc. V. bromelia. (C. L.) ANANAS DE MER. — Nomvulgai- d'une sorte d'Astrée , Astrea ananas. (Duj.) ANANAS DES BOIS. bot. ph. — Synon. vulgaire, dans les Antilles françaises, de diverses esp. de Tillandsia , de Brome- '«■«, etc. (C. L.) ANANAS FOSSILE. - Nom donné par Davila à un fossile très remarquable que Desmarest a supposé devoir être une tête d'Kncrine. (D.irj.) T. I. AN A 495 * ANANCIlITES.^«anc7n7es ( «îpriv.; V euph. ; ayxw, j'étrangle, je serre ). EciiiTNoi). — G. d'Echinodcrmcs fossiles voisin des Spatangues , établi par Lamarck , qui lui assigna les caracl. suivants : Corps irrégulicr, ovale ou conoïde, garni de tuber- cules spinifères. Ambulacres partant d'un sommet simple ou double, et s'étendant sans interruption, soit jusqu'au bord, soit jus- qu'à la bouche, qui est labiée, subtransverse, située près du bord , à l'opposite de l'anus. C'est surtout cette continuité des ambulacres qui distingue les Ananchites des Spatangues. Mais ce g. a été encore réduit par MM. de Blainvill«, Desmoulins et Agassiz, qui en ont séparé les Colhjrites ou Disaster, et l'ont caractérisé plus rigoureusement , en tenant compte de l'absence du sillon dorsal qu'on observe chez les Spatangues, et de Tégalité des aires. Les Ananchites se trouvent pres- que exclusivement fossiles dans les terrains crétacés, et l'une d'elles, Ananchites ovata, est regardée avec raison comme tout à fait caractéristique de ces terrains, (Duj.) * ANANCYLUS ( « priv. ; dyy.j'/oç, cro- chet ). ms.— G. de Coléoptères tétranières, famille des Longicornes , établi par M. De- jcan, qui n'en a pas publié les caract. D'après la place qu'il occupe dans son Catalogue (5« édit.) , il appartiendrait à la tribu des La- miaires de M. Serville. L'auteur y rapporte seulement deux esp. de Java, nommées, l'u- ne A. umbrifer par M. Bruguière , et l'autre A. calceatus par M. de Haan. (D.) * ANANDRAIRE. Anandrarius ( à priv. ; V euph. ; ùvÀp, ^pà;, homme ; étam. en bot. ). BOT. PH. — Dénomination appliquée aux fleurs dont les étamines manquent com- plètement ou se sont transformées en péta- les. Tel est le cas des fleurs dites vulgaire- ment fleurs doubles ou (leurs pleines. (C. L.) * ANANDRE. Anandrius. bot, ph. — V. ANAIVBRAIRE, (C, L,) ANANDRIA (à priv,; v euph.; «vvjys, àv- tJ/îo'j, mâle ; fleur dépourvue d'organe mâle). bot. ph. — G. de la famille des Composées, t T. des Mutisiacées. Ses caract. sont : Capi- tules multiflores, hétérogames, presque con- stamment dépourvus de rayons. Involucre composé d'écaillés plurisériées, allongées, lan- céolées, appliquées les unes contre les au- tres, couvertes d'im duvet blanc plus ou 426 AN A ANA moins fugace , colorées au sommet , cv dé- passant souvent les lleuis. Réceptacle nu, lé- gèrement concave, fovcolé. Fleurs du disque iiermaphrodites ; celles du rayon femelles, sans indices d'ctamines. Corolles glabres , bilabiées, cylindracées, courtes, à lèvre ex- térieure 3- et l'intérieure 2-dentée; celles du rayon à tube long, à lèvre cxtér. en forme de languette, Tinlér. bipartite et très petite. Anth. des fleurs du disque terminées infé- rieurement par des appendices glabres , ai- gus. Style bilobé au sommet , à rameaux ob- tus et rapprochés. Le fruit, oblong , atténué aux deux extrémités, se termine au sommet en une sorte de petit cône hispide, qui sup- porte une aigrette multisériée, à soies très ténues, filiformes, presque lisses. —VAnan- dria ( l'ussilago Anandria L. ) est une her- be vivace , originaire de la Sibérie. Cette plante , cultivée depuis long-temps au Mu- séum , ne m'a jamais offert de rayons com- me elle semble en avoir quelquefois à l'état sauvage. (J. D.) ♦ ANANDRINE. Anandrinus. bot. PH. — Synon. d^Anandraire. V. ce mot. (C. L.) ♦ ANANDRIQUE. Anandricus. bot. PB. — V. ANAOT)RAIRE. (C. L.) ANANTHERIX ( à priv. ; v euph. ; ùvdifii^, épi ). BOT. PH. — G. de la famille des Asclépiadacées, tribu des Euasclépia- dées, formé parNuttal, et si incomplète- ment déterminé, que, parmi les auteurs sys- tématiques, les uns le réunissent au Gotn- phocarpus de R. Brown, les autres au Po- dostigma , EUiot, etc. Le type de ce g. était VAsciepias ujridis Vult. , qui fait par- tie du premier des g. cités. (C. L.) "ANAIVTHOCYCLUSl « priv.; «vôos , fleur ; XU//OJ , rayon , cercle ; fleur dépour- vue de rayon), bot. ph. — Ce g., établi par Vaillant [Acl. Acad. Par. 1719) , est ré- uni aujourd'hui au g. Cotulo. (J. D.) *A]XAIVT!ÎOPUS(^ priv.; v euph. ; ixvBoç, fleur; i^o'j:, pied ). bot. ph. — G. de la famille des Commélinacées, formé par Rafinesque {FI. Ludo. 21 ), et synon. du g. Commelina Dillen. (C. L.) ♦ ANAPAUSÏA (àyi-TTxu-ô, je repose, je délasse), bot. cr. — Nom d'une sect. du g. Ci/mufipicns, de la famille des Fougères, é- tabli pur Presl, et dans laquelle il range VAcrostichum nicolianifolium et quelques autres espèces, r. gtmnopteris. (Ad. B.) * AIVAPÈRE. Anapera (àvirvi/jos, mu- tilé), iivs. — G. de l'ordre des Diptères , div. des Brachocères, subdiv. des Dichaetes, famille des Pupipares , tr. des Coriaces , dont le nom , substitué par Meigen à celui d''oxyptenim employé par Leach, a été ad- opté par M. Macquart , qui assigne à ce g. les caract. suivants : Tète insérée dans une échancrure du thorax, munie, de chaque côté, d'une touffe de poils. Palpes velus, presque cylindriques. Ant. valviformes, ciliées ; point d'oreilles. Pieds velus; cuisses antérieures et intermédiaires fort épaisses ; ongles des tar- ses tridentés. Ailes assez étroites, courtes, en pointe obtuse. Côte cihée, Nervure mé- diastine simple, marginale et sous-margina- le soudées ensemble ; basilaires de longueur inégale; anale distincte. — Ce g. se compose de deux esp. , VA. paUida et VA. kirhyana. Ces Insectes vivent sur les hirondelles, aux- quelles ils se cramponnent au moyen de leurs ongles tridentés. Le nom générique fait allusion à leurs ailes , qui sont pour ainsi dire mutilées. (D.) AIVAPHALIS (nom métonymique par lequel on désigne une herbe voisine des Gna- phalium ou Immortelles), bot. ph. — Les Anaphalis sont des herbes vivaces, originai- res des montagnes les plus élevées de l'Inde ; elles ont le port des Antennaria ou Leonlo- podium des Alpes d'Europe. Les tiges sim- ples ne portent souvent qu'un seul capitule contenant un nombre considérable de fleurs tubuleuses, hétérogames. Celles du rayon, pluri- ou pauci-sériées , femelles et très té- nues , sont pourvues d'un long style biflde ; celles du disque, hermaphrodites et stériles, portent des anthères qui dépassent un peu la gorge de la corolle. Le style est indivis et obtus. L'involucre est formé par des écail- les lancéolées, rayonnantes, blanches, sca- rieuses;les extérieures sessiles;les moyen- nes plus longues, presque stipitées , et mar- quées d'un ongkt brun à la base. Les inté- rieures , étroites, très courtes, paléacées , re- posent sur un réceptacle légèrement convexe,, alvéolé. Les fruits , glabres , comprimés, ses- siles , tronqués au sommet, sont couronnés par une aigrette 1-sériée , à soies filiformes , scabres de la base au sommet. (J. D.) * AlVAPIlES(àvK?.,5, impalpable, d'une petitesse extrême), ins. — G. de la famille AN A «les Oxyiiriens {Oxyuri Lat.), de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Haliday ( Eut. Mag. ), qui le place dans la sous-famille des Abymarides , et près de son g. Ab>/- vi(ir , dont il diffère surtout par l'abdonjen ovoïde et presque sessilc ; il se distingue aussi du g. Anagrns par les antennes , n'ayani que 12 articles dans les mâles. On ne connaît que quelques esp. indigènes de ce g. , toutes d'une extrême ténuité • l'une d'elles est VA. fuscipentii'i Halid. (Bl.) AlVAPHIA (àpriv.; «?»;, tact, à cause de l'absence de palpes; il eût fallu écrire anhaphia ). ARACii. — G. de la famille des Pycnogonides , Latr. , de l'ordre des Arachnides trachéennes , établi par Say (Journ. of Scienc. ofAcad. ofl'hil., t. 'i, p. 59), qui en énonce ainsi les caract. : Corps très grêle, composé de quatre segments (/es quatre segments thoraciqnes ) supportant les pattes, et un petit prolongement caudal, subovalaire {l'abdomen). Tête proéminen- te, presque imperceptible, formée par un petit prolongement du premier segment thoracique. Yeux au nombre de quatre, in- sérés sur un tubercule commun à la partie antérieure de la tête. Mandibules robustes , didactyles, insérées à l'extrémité de la tête , avancées , parallèles , et composées de deux articles. Rostre avancé, cylindrique, tronqué à l'extrémité, et plus court que le corps. Palpes nuls. Pattes au nombre de huit, fdi- formes, longues et grêles. Li's hanches de trois articles ; les jambes de deux ; les tarses également de deux articles , dont le premier très court ; les crochets simples et arqués. Ce g. ressemble aux PhoxichUus , dont il pa- raît voisin par l'absence des palpes ; mais il s'en distingue par les mandibules didactyles et les crochets des tarses simples. Il se rap- proche aussi des Nymphon et des Ammo- thea , dont il diffère essentiellement par l'absence des palpes. Le type de ce g. est VAnaphiapallida Say {Journ. of Scienc. of the Acad. of Ph. , t. 2 , pi. !i, fig. 7) , dqnt l'auteur dit avoir trouvé deux individus sur les branches d'une Gorgonia virgulata , dans la baie de Charlcstown (Carohne du Sud). (Bl.) * ANAPLECTA ( à-jy. , en arrière ; ffkxToî, plié; à cause d'un repli des ailes ). i:ss. — Genre de la famille des Blaltiens, de l'ordçe des Orthoptères, établi par le AN A 427 docteur Burmeister ( //rtwdfr. dur Entom. sur quelques petites esp. américaines, dont le caractère générique le plus important est la grande longueur des secondes ailes , qui dépassent d'environ un tiers la longueur des premières, ou élytrcs,et se replient sous celles-ci, dans le sens transversal, de manière à être entièrement abritées. Les Anaplecla ont des élytres semblables à celles des Blat- tes proprement dites, des antennes un peu plus courtes que le corps, et une pelote entre les crochets des tarses. M. Burmeister décrit quatre espèces de ce g. : ce sont les^. minutissima{Blatlaminutissima de Geer.) , de Surinam; latcralis, unicolor , de Colon>- bie, et dor salis de Porto-Rico. ( Bl. ) ANAPODOPHYLLUM ( àv«, sur; nrjZi, TCo-vV,-, pied; euph. ; ufl , redoubl.; /îtÇa, racine ). bot. PH. — Dénomination appliquée par L. C. Ri- chard aux plantes acotylédones qui, suivant cet auteur, étant privées de graines, man- quent de radicules, et, conséquemment, de racines. (C. L.) * AIVART.A (nom d'une coquille de mer suivant Pline). i?is.— G. de l'ordre des Lépi- doptères, famille des Nocturnes, établi par Ochsenheimer aux dépens du g. yoctua de Fabricius, et adopté par M. Boisduval, qui le place dans sa tribu des Héliothides [Index iiifilioiL, p. 9i). Treischke, continuateur de l'ouvrage d'Ochsenheimer , lui donne les caract. suivants, qui sont extrêmement va- gues : Papillons très petits, dont le corps est gros cl laineux ; avec les antennes crénelées, les ailes snpcrieurcs marbrées, et les iufc- 430 ANA rieurcs terminées par une large bordure noi- re. Il les divise en trois petites familles : Famille A, Pap. ayant les ailes supérieures étroites et arrondies; famille B,Pap. ayant les ailes mêlées de blanc et de noir, et les supé- rieures larges et arrondies ; famille C, Pap. ayant les ailes supérieures colorées en ban- des, avec l'angle apical aigu. Les chenilles de ces Lépidoptères ont été très peu obser- vées ; on ne connaît encore que celles de deux espèces. Elles sont chargées de petits points verruqueux sur un fond barriolé; elles ont 16 pattes , et vivent sur les plantes basses. Leur métamorphose a lieu dans un tissu lé- ger, revêtu des débris de leur nourriture. — Le g. Aiiarla renferme 9 esp. , toutes d'Eu- rope. Ce sont des Noctuélites de moyenne taille, d'un vol très rapide, et qui a lieu en plein jour, par un soleil ardent, bien qu'elles appartiennent à la famille des Nocturnes. Quelques unes sont ornées de couleurs vives et variées. Nous citerons comme la plus re- marquable sous ce rapport VA. Myrtillt Linn., qui paraît deux fois, en juin et en août ; elle est très commune dans les clairiè- res des bois où abonde la bruyère commune {Erica vulgaris),suT laquelle vit sa chenille. Toutes les Anarta connues sont figurées dans Ilubner et dans notre Hist. nat. des Lépid. de France. (D.) AIVARTHRÎA (àpriv.; veuph.; ikp- Bflov , articulation ). bot. pu. — G. de la famille des Restiacées, formé par R. Brown -Jt {Prodr.), qui lui assigne les caract. sui- ■^^ vants : Fleurs dioïques, à périgone C-g!u- mé, presque égal. Dans les mâles : ôétam. à filaments libres, à anthères biloculaires, bifides aux deux extrémités. Dans les fe- melles: Ovaire triloculaire; 3 styles, à stigm. simples; capsule 5-loculaire, trilobée, tri- sperme. — Les Anarthria sont des herbes vi- vaces, indigènes sur les côtes méridionales de la Nouv.-Hollande. Leur chaume est comprimé , simple ou rarement ramifié-pro- lifère, inarticulé, évaginé, garni de feuil- les distiques, verticales, équitantes, et ter- miné par des épis composés, bractées (brac- tée spathacée, caduque ) ou simples, à tleurs solitaires. On en connaît 5 ou 6 es- pèces, dont la capsule, chez quelques unes, est nucamentacée et à peine déhiscente. ( C. L. ) * ANARTHROSYNE , B. Meyer (di- ANA minutif d'avc'I, p. 527.) — Ce g. , très caractérisé, mais d'ailleurs assez voisin des ydla , ne renfer- me qu'une seule esp. ( A. hierochuntica L. ), plante connue sous le nom vulgaire de if ose de Jéricho, et qui habite les déserts de l'Egypte, ainsi que ceux de l'Arabie et de la Syrie. C'est une herbe annuelle très rameu- se, couverte d'une pubescence étoilée. Les rameaux sont dichotomes; les feuilles spa- lulées, pétiolées, peu ou point dentées. Les fleurs, subsessiles, très petites et de couleur blanche, forment des grappes dichotoméaires et terminales, sessiles, ébractéolées, pau- ciflores. Lorsque la plante est morte sur pied et desséchée, ses branches et ses rameaux se contractent, et forment une sorte de pe- lote presque globuleuse , tandis qu'elles s'écartent dès que ce squelette végétal est humecté. C'est probablement à cette pro- priété hygrométrique , qui paraissait jadis une merveille, qu'est dû le nom vulgaire de VAnastatica. (Sp.) * AlVASTATICÉES. Annslatirpœ. Bui. PH. — Tribu établie par M. De Candolle dans les Crucifères ( r. ce mot ) , et ayant pour type le g. Anus(a,b0U- che). MOLL. — l'nc coquille très singulière a été figurée autrefois par Lister et plusieurs autres auteurs , et rapportée par Linné à son g. HeliT, sous le nom d'Ueli.r ringens. Cette coquille présente un caract. des plus singuliers. La spire, après s'être enroulée de la manière habituelle , parvenue au dernier moment de son accroissement, se renverse subitement à la base, parcourt cette base transversalement , et l'ouverture vient se placer sur le bord extérieur, se dirigeant vers la spire , qui se trouve renversée dans une position diamétralement opposée à cel- le qui existe dans toutes les autres esp. d'Hé- lices. C'est avec cet Hehx ringens que La- marck a fait son g. Anastome. Depuis Lin- né, une '2' esp. plus petite et plus globuleu- se a été découverte, et Lamarck les a com- prises toutes deux dans son genre. Si ce ca- ract. se trouve confirmé plus tard par des mo- difications notables dans l'organisation des animaux , il sera nécessaire de conserver le g. Anastome; mais si, au contraire, comme cela est très probable, l'animal ne diffère pas des autres Hélices, il suffira dès lors, comme l'a d'ailleurs proposé M. de Férussac, de for- mer dans les Hélices un petit groupe à part pour les deux esp. dont nous venons de par- ler. T. HÉLICES. (DeSH.) ANASTOMOSE.. 4n«smmoses( àvajro- u'jjTi;, embranchement des vaisseaux [ abou- chement, communication qui existe natu- rellement entre deux vaisseaux ] ). a^at. — On a donné ce nom aux communications nerveuses, bien qu'il soit diOQcile d'y consta- ter les conduits du (luide nerveux. Le nom- bre des Anastomoses est d'autant plus grand que les vaisseaux sont plus petits. Leur but principal semble être de multiplier les voies de communication, et de suppléer ainsi aux obstacles que les liquides peuvent éprouver dans leur cours. En effet, si on lie l'artère principale d'un membre, la circulation se rétablit bientôt entre la partie supérieure et la partie inférieure de la ligature. Dans ce cas, les petits vaisseaux de communication se développent d'une manière extraordinaire, 432 ANA et prennent un volume en rapport avec leurs nouvelles fondions. L'importance physiologique des Anasto- moses est bien plus grande encore si Ton ob- serve ce qui se passe du côté de la circula- tion du sang chez les têtards de certains batraciens à métamorphoses. Chez ces êtres remarquables sous plusieurs rapports , la re- spiration aquifère ne peut se changer en re- spiration aérienne qu'autant que des Anasto- * moses vasculaires , d'abord imperceptibles , finissent , en se développant, par détourner le sang d'un appareil respiratoire au bénéfice de l'autre. La circulation du sang chez les Crocodiles se trouve également modifiée d'une manière toute particulière par une Anastomose qui fait communiquer le sang artériel avec le sang veineux. V., pour plus de détails , l'ar- ticle CIRCULATION. (M. S. A.) ANASTOMOSE. Anastomosis ( de àva7To«o'jj , je resserre ). bot. — Se dit , en botanique , de la réunion de diverses parties rameuses les unes avec les autres. (C. d'O.) * AAASTRAPHIA, et mieux AIVA- STREPIIIA (àva77y5£î>e(5, aor. pass. d'àvK- a-zpéo'M , je recourbe; à cause de la courbure du limbe des fleurons), bot. ph. — M. Don a donné ce nom à une plante de la famille des Composées , tr. des Mutisiacées. Ses caract. sont : Involucre ovale, campanule, composé d'écaiiles lancéolées, acuminées, multisé- riécs; les extérieures plus courtes. Récepta- cle nu. Fleurs hermaphrodites. Cor. glabres, pourpres, régul. , 5-nervées. Tube coriace, divisé en 5 lobes linéaires , révolutés. Étam. à filets capillaires glabres, dépassant la gor- ge de la corolle. Anth. blanchâtres, longues, dures, munies de deux soies à la base. Style cylindrique, glabre, échancré au sommet, et légèrement papilleux. Fruit tronqué, com- primé , linéaire, couvert de poils soyeux, couronné par une aigrette persistante , for- mée de soies capillaires , denticulées , pres- que égales entre elles. — VÂnastraphia est un arbrisseau couvert de feuilles alternes , épineuses en leurs bords , et assez sembla- bles , par leurs formes , à celles du chêne yeuse. Il est originaire de l'île de Cuba. (J. D.) AXATASE (àvàr«(7(;, élévation), mtv. — Espèce du g. titane, y. ce mot. (Dei.) AN A AIVATÉES. — F. ANATIDÉES. • AlVATHÈRE. Anatherum (àpriv.; v euph.; à.dt,fl, époi, barbe d'épi), bot. pu. — Le g. ainsi nommé parPalissot de Beauvois, dans la famille des Graminées, pour quelques esp. d''Andropogoti, a été réuni de nouveau à ce dernier g. par le profeseur Kunth. V, ANBROPOGON. (A. R.) * ANATHROTUS ( avaô^cia/oo . je sau- te), ins.— G. de l'ordre des Coléoptères pen- tanières, famille des Sternoxes , tr. des Éla- térides, établi par Stéphens, qui lui donne pour caract. : Tarses dilatés ; 4^ article me- nu. Ongles simples. — Ce g. correspond à ce- lui d'Alhous d'Eschscholtz. F. ce mot. (D.) * AIVATIDÉES. Anaiidœ ( du mot la- tin anas , tis , canard ). ois. — Famille de l'ordre des Palmipèdes de Cuvier, répondant à celle des Lamellirostres de cet auteur. Ses caract. sont : Bec large, le plus souvent déprimé et arrondi à son extrémité, quel- quefois conique et rétréci vers cette partie, revêtu d'une peau molle plutôt que d'une véritable corne, souvent renflé en dessus de sa base , terminé par une plaque ou onglet arrondi, plus ou moins incliné et saillant; ses bords garnis de lamelles transversales en forme de petites dents , souvent apparentes sur les côtés. Langue épaisse, charnue, dentelée sur ses bords. Fosses nasales am- ples et ovalaires; narines en fente et média- nes. Tarses en général courts , robustes , comprimés , déjetés en arrière chez la plu- part; bas de la jambe nu; doigts antérieurs palmés; pouce petit , souvent pinné. Ailes en général de longueur médiocre, de forme étroite, et souvent munies d'un ou deux tu- bercules osseux au poignet. Queue courte , souvent conique ou simplement arrondie. Sternum très grand , prolongé en arrière en forme de bateau. Cette famille se compose de toutes les espèces que Linné comprenait dans son grand genre Anas , groupe des plus natu- rels , et que la seule inspection du bec fait reconnaître au premier abord. Ce bec , ce- pendant, présente dans sa structure plu- sieurs modifications qui, jointes à celles d'autres parties extérieures , ont fait diviser ces nombreuses esp. en Cygnes, Oies , Cé- réopsis et Canards. Swainson, dans sa clas- sification , n'admettant pour caract. géné.r. de sa famille Anatidœ que celui tiré de 'a ANA forme du bec , y fait entrer, comme sous- famille , sous le nom de l'iKniicoptlncp ,\c g. l'hœnicoitici e. >ous avouons qu'en n'ayant égard qu'au bec déprimé et lamelleux et aux doigts palmés du rhœni(0|)tcre , ce se- rait eli'ectivemcnt dans cette famille qu'il devrait être rangé; mais, si l'on considère l'énorme longueur de ses pattes , la brièveté de son tronc , et ses habitudes riveraines et non nageuses, c'est évidemment à l'ordre des Échassiers qu'il appartient. Nous sou[)- çonnons fortement aussi que la forme de son sternum et de tout son squelette l'y place également. Du reste , il n'est pas douteux que ce soit un oiseau de transi- tion , faisant le passage des Echassiers aux Nageurs ou Palmipèdes, comme il s'en ren- contre d'intermédiaires entre presque tous les ordres. La tâche que nous nous sommes imposée de rechercher soigneusement et de recon- naître, autant que possible , dans toutes les familles , les différences de mœurs presque toujours jointes à celles des formes, comme base de nos divisions , nous a fait reconnaî- tre, dans les nombreuses esp. qui composent celle-ci, trois ou quatre types de forme bien distincte , et en rapport avec diverses facul- tés prédominantes qui en sont la consé- quence. Telles sont la marche et môme la course chez les uns , la natation et l'immer- sion chez d'autres , un mélange de ces deux facultés chez ceux-ci , et enfin un vol plus facile , joint à la faculté de se percher , chez ceux-là. Parmi les esp. marcheuses et même cou- reuses , et peu nageuses par conséquent , qui se font remarquer par des jambes et des tarses élevés , placés sur le tronc , à l'équilibre du corps, nous avons cru devoir établir deux sous-familles. L'une , que n«us nommons Ansériuées , renferme les Oies et les Bernaches,reconnaissablesàleurbec co- nique, rétréci vers la pointe, et qui , parleur palmure entière, la forme allongée du tronc et la forme étroite des ailes, leur queue courte et conique , rappellent entièrement les Ca- nards proprement dits; l'autre, que nous appellerons AnaiiijmiUnées, à cause de ses rapports avec les Echassiers , se compose d'esp. à jambes et à tarses encore plus élevés, à palmure échancrée, quelquefois rudimen- tairc , dont les ailes nins dévelonnées en T. ANA 433 largeur , ,.i la (jueuc plus longue et tomban- te , rendent le ^ol moins précipité et plus facile, en laissant même à quelques unes la faculté de se percher, et même de nicher sur les arbres. Leur bec non conique , large et déprimé vers le bout, comme chez les Ca- nards, les distingue encore des Anséri- uéi's. Nous nommerons Ci/f/nidiies la 3<- sous-fa- mille, renfermant les Cygnes, qui , (luoique les représentants des vrais Canards sur une plus grande échelle, par l'ensemble de leurs formes et par leurs habitudes , en diffèrent néanmoins par une taille beaucoup plus for- te , par un cou fort allongé , et quelquefois par un caractère analomique des plus sail- lants , et qui consiste dans un repH de la trachée - artère , jicnétrant dans une cavité de la quille du sternum. Cette sous -famille ne renfermera que le g. Cygne. Nous avons laissé le nom d'.-lMnr/iu'es à la 4' sous-famille, renfermant les Canards pro- prement dits, c'est-à-dire les esp. qui, beau- coup moins élevées sur pattes que celles des deux premières sous-familles , moins mar- cheuses par conséquent , et plus nageuses , font cependant quelquefois usage de la mar- che sans éprouver de difficulté réelle. Notre S"" sous-famille , celle des Fuliguli- nées ou Milouins , se compose pour nous , comme pour Cuvier et la plupart des au- teurs, de ces Canards tout à fait pélagiens, nageurs et plongeurs par excellence , ne se servant qu'avec difficulté de leurs pattes pour la marche , tant elles sont déjetées en arrière, en dehors de l'équilibre du corps, et se rapprochant singulièrement par là, com- me par tout leur ensemble , de la famille des Alcadées ou Pingouins. Enfin , sous le nom de Merginées , nous désignerons la 6« sous-famille, se composant des esp. du g. Harle {Mergus), remarquable par une forme de bec toute particulière , et différente de celle des esp. des quatre sous- familles précédentes. V. les mots anséri- NÉES, ANATIGRALLEVÉES , CiGIVIDÉES, ANATINÉES , FULIGULEVÉES Ct MERGI- !SÉES. (LAFR.) AIVATIFE. Anatifa{anas, lis , canard ; /e/o, je porte, je produis. Dans le nord de l'Europe, on croit que ces animaux donnent naissance aux canards sauvages), cirru. — On désiene sous ce nom une famille de l'or- 28 Ui ANA (!re fies Cirrhopodcs , ayant pour type le g. Anuiifa.Ce g. présente les caract. suivants: Coquille composée de 5 valves, deux de chaque côté ; la cinquième sur le bord dor- sal. Ces valves , rapprochées en forme de cône aplati par une membrane qui les borde et les maintient , sont soutenues sur un pé- dicule tubuleux, à parois musculaires et membraneuses , susceptible de s'allonger et de se contracter. Le pédicule des Anatifes est toujours lixé sur des corps marins , spé- cialement sur la cale des navires ; ce qui fait présumer qu'on peut rencontrer dans toutes les mers les diverses esp. qui constituent le g. Analife. Ces esp. sont , d'après Lamarck , au nombre de 5, dont voici les noms:. InaO/e lisse, velue, denlelée, striée et vilrée. Quant à ce qui regarde l'organisation des Anatifes, et la place que ces animaux doivent occuper dans les divisions zoologiques , il en sera question à rarticle cirriiipèdes. (M. S.-A.) ANATIFÈRE. Anatifems ( anus , ca- nard; fero , je porte, r. anatife ). cmiui. — La conque anatifèrc, i.epas analiferu , doit cette épithète à une croyance absurde de quelques habitants du nord de l'Europe , qui pensent encore que les Anatifes, en gé- néral, donnent naissance aux Canards sauva- ges quelques jours après qu'on les a retirés de l'eau. Leur crédulité à cet égard n'est point démentie par l'expérience; bien au contraire, ils pensent que, s'ils ne voient pas les Canards sortir de la coquille , c'est que ceux-ci se sont envolés pendant la nuit. La preuve en est , disent-ils , qu'on ne retrouve plus l'Anatife dans son enveloppe. Le fait est que ces animaux , une fois retirés de l'eau , se dessèchent promplement , et à tel point qu'il faut y regarder avec attention pour découvrir au fond de la coquille les restes (le l'animal racorni au dessus de toute ex- pression. (M. S.-A.) * ANATIFÉRIDES. Anaùferidœ ( Y. ANATiFE ). ciRRii. — Noni donné par Ci- ray à une famille de la classe des Cirrhipè- des, qui a pour type le g. Anatife. (M. S.-A.) ANATIFES. Analifœ (F. anatife). ciRRii. — Férussac désigne sous ce nom une famille de l'ordre des Cirrhipèdes , ayant pour type le g. Anatife. (M. S.-A.) * ANATIGRALLE. Anatigralki [a- ANA lias, ^.^, canard; grulla, échassier). ois. — G. de l'ordre des Palmipèdes , de notre fa- mille des Anatidées et de notre s.-faniille des Anatigrallinécs. En aoiit 1854, nous pu- bliâmes ce g. dans le Man. de ZooL, et nous le formâmes alors sur l'Oie de Gambie {Aitas ganibensts), dont nous possédions une paire vivante, et dont le port, la dé- iuarche, et les mœurs enOn, nous parurent diilércr entièrement non seulement de ceux Jes Cygnes , avec lesquels Cuvier les ran- geait, mais aussi de ceux des Canards et des Oies. Ses caract. sont : Corps peu allongé. Jambes et tarses robustes et élevés , placés sur le tronc, à l'équilibre du corps; doigts allongés , surtout le médian , et dépassant les membranes iiiterdigitales; le pouce assez long , grclc , lisse et sans pinnule , pouvant s'appliquer sur le sol à son extrémité; on- gles comprimés, allongés, pointus, légère- ment arqués. Membranes interdigitales plus ou moins échancrées, quelquefois seulement rudimenlaires. Bec semblable à celui des Canards , allongé , à peu près d'égale lar- geur dans son étendue, déprimé, ayant sa base souvent tuberculeuse et charnue. Ailes amples, larges, atteignant souvent l'extrémi- té de la queue; à rémiges tertiaires pro- longées jusqu'à la pointe des primaires, ar- mées souvent au poignet de deux forts tu- bercules , ou même de deux longs éperons osseux. Queue assez longue , presque carrée ou arrondie et tombaiiie; ce qui , joint à l'élévation de la partie antérieure du dos , donne à quelques esp. un port de Cigogne. D'après le développement de leurs ailes et même de leur queue , ces oiseaux ont un vol plus facile , plus léger , à battements moins précipités que les Canards, et plu- sieurs d'entre eux se perchent et nichent dans les arbres. La plupart ont dans leur plumage et sur le miroir de l'aile une nuan- ce d'un beau vert à reflets. — Ce g. a pour synonymes en partie les Canaroies {Ansera- nas) de Lesson , et le g. Pleclroplerus de Leach. A notre Oie de Gambie nous réunissons, comme type du genre , le Canard-pie semi- palmé de la Nouvelle-Hollande , Anas semi- pulmata , type du g. Canaroie de Lesson ; — VAnserjubulus ( Spix ) d'Amérique; — VAnas jubaia ( Latham ) de la Nouvelle- Hollande; — L'Oie bronzée de Coroman- ANV del; celle d'Egjpic, et même les Tadornes , qui marchent et courent avec facilité. Le Canard musqué , malgré la brièveté de ses pattes , nous paraît devoir leur cHre réuni , vu la conformité de toutes ses autres par- lies, son vol facile et ses mœurs percheuscs. >ous le présentons seulement comme s.-g. de notre g. Analigralla . sous le nom de MoschatHS,Lcss. ÎNous agirons de même pour le g. Dendrocyijna de Swainson , renfer- mant les plus petites esp. de nos Anatigral- Ics , celles qui se perchent et nichent dans les arbres, telles que les Anas arborea, nn- lurnnaliSyViduata, d'Amérique; arcuatu,de l'Inde, et autres. Notre g. Analigralla a donc pour s.-g. les g. Moschatus ,\jes.s.; Dendro- cytjna , Sw.; et Tadorna , Leach. Le s.-g. A/oschatits , Less. ne diffère réellement du g. Anatigrnlla que par des tarses et des jambes beaucoup plus courts. Ses pieds, ses ailes et son bec , ont absolument la même conformation. La seule esp. qui le compose est le Canard musqué d'Amérique (.4Mas mnschata) , qui se perche et niche dans les arbres ; on pourrait peut-être lui associer rOie bronzée [Anas melanotos) , remarqua- ble par sa crête charnue et frontale. Le s.-g. Dendrocygna , Sw. retrace en petit les formes du g. Analigralla; les ca- ract. tirés de la longueur des doigts et des ongles y sont seulement plus développés. Quoique le nom de Dendrocygna de M. Swainson ne convienne guère pour des esp. à peine plus fortes que nos Sarcelles , nous aimons mieux l'employer que d'augmenter encore la nombreuse synonymie des noms génériques déjà existants. Le s.-g. Tadorna fait la transition des Anatigralles aux Canards proprement dits. Les esp. qui le composent tiennent aux pre- miers par leurs pattes élevées et leur mar- che facile; par leur bec retroussé, surmonté d'un tubercule au front; ils s'en éloignent par leur palmure entière et leurs doigts de longueur médiocre, comme chez les Ca- nards. Les esp. qui le composent sont : r.lnas Tadorna ou Canard Tadorne; — L'^/i. rutila ou Canard Kasarka; — L'Anas Jladjah, Less. et Garnot {Coiiu'Me , pi. 49), — et VAnas tadornoides des auteurs an- glais. (Lafr.) * ANATIGRALLINÉES. Anoti- grallinœ { anas , fis, canard; grallwa , AN A i35 diminutif «le gmlla, échassier ). ois. — Sous -famille de notre famille Anatidées , ayant pour caract. : Corps peu allongé, .ïambes et tarses robustes et élevés , placés sur le tronc , à l'équilibre du corps; doigts allongés , surtout le médian et le pouce ; ce dernier lisse, sans pimiulc, et touchnnt à terre par son extrémité; ongles comprimés, allongés, arqués et pointus. Membranes in- terdigitalcs plus ou moins échancrées , ou même rudimentaires. Bec semblable à relui (les Canards proprement dits , c'csl-à-dirc t largi , allongé , à extrémité de même lar- geur et arrondie , déprimé , et parfois légè- rement concave, avec sa base souvent tuber- culeuse et charnue, conique et rétréci vers sa pointe dans un seul cas. Ailes amples, larges, atteignant souvent l'extrémité de la queue ; les tertiaires étant aussi longues ou presque aussi longues que les primaires ; ces ailes souvent munies au poignet de deux tubercules, quelquefois même de deux forts éperons osseux. Queue médiocre , arrondie et tombante. De cette forme d'ailes et de pattes il résulte chez ces oiseaux un vol fa- cile et léger, à battements lents , et souvent la facult<î de se percher et de nicher dans les arbres. La plupart des esp. se font re- marquer par une belle nuance verte à reflets dans l'ensemble de leur plumage et sur le miroir de leurs ailes. Leurs habitudes sont marcheuses et marécageuses, et la longueur de leurs jambes leur rend la natation moins facile. Cette s. -famille renferme d'abord le g. Anatigralle {Analigralla, '!fx<55, oriental) ms. — G. de Coléoptères hétéromères, fa- mille desMélasomes, établi par Eschschollz, et adopté par M. Ifejean ainsi que par M. Solier, qui, dans son essai sur les Collapté- rides, le range dans la tribu des Tentyri- tes, et le caractérise ainsi : Menton mitri- forme, à échancrure anguleuse et très pro- fonde. Palpes allant en grossissant vers l'ex- trémité; dernier art. des maxillaires et des labiaux sécuriforme. Labre transverse, tou- jours saillant, arrondi sur les côtés et très légèrement échancré à l'extrémité. Mandi- 438 ANA bnles courtes, découvertes latéralement dans Vinaction, bifides à l'extrémité, et sans dents à la partie supérieure. Antennes grêles , fili- formes, à articles coniques. Tête un peu dila- tée au dessus des antennes; épistome for- mant une saillie largement tronquée, sub- rectangulaire ou légèrement trapéziforme. Yeux transverses, grands, bien ouverts, un peu convexes. Prothorax à angles posté- rieurs bien marqués, subrectangulaire ou lé- gèrement rétréci dans les mâles. Écusson saillant entre les élytres en une pointe trian- gulaire, émousséc au bout. Base des élytres rarement marginée entièrement. Tibias an- térieurs des mâles sinueux au côté interne ou fortement courbés; les mêmes, dans les femelles, plus droits et plus épais; posté- rieurs légèrement comprimés, sinueux et allant en grossissant insensiblement vers l'ex- trémité, ou courbés et brusquement épais- sis au bout. Tarses grêles et filiformes. — M. Dejean ( Calai., 3« édit. ) rapporte à ce genre 20 esp., dont aucune n'est d'Europe; elles appartiennent toutes, soit à la Russie méridionale-orientale, soit à la Sibérie, soit à la Bucharie, soit à la Daourie, soit enfin à la Mongolie. Les principaux caract, du g. Anatoltca ont été représentés grossis par M. Solier, dans le i^ vol. des Ann. de la Soc. eut. de France , pi. viii, fig. 12-20. (D.) AIVATOME. Anaiomus {à-jx70f/.ii , inci- sion). MOLL. — Montfort, dans le premier volume de sa Conchyliologie systématique , a proposé ce g., que, dit-il, il a observé dans les mers de l'Inde , fixé en très grande abondance sur le Fucus natans. L'un des premiers, nous nous sommes singulièrement défié des travaux très légers de ce natura- liste. Ayant trouvé dans son ouvrage des preuves évidentes de fréquents mensonges , ce n'a été qu'avec une extrême réserve que nous avons parlé des travaux d'un naturalis- te aussi suspect. Nous pensons que son g. Anatomeaété formé pour desSpirorbes acci- dentellement fendues sur le bord ; par consé- quent, il appartient aux Annélides tublcoles. y. SPIRORBES. (DeSH.) ANATOMIE. ( àvaro/xvi , dissection ; d'^vK-Ti«vco , je coupe à travers. ) zool. § 1. — De l'Ânatomie en général. L'Anatomie est à la fois un art et une AMA science. C'est l'art de séparer avec le scalpel, et de rendre évidentes , par ce moyen ou par d'autres procédés, les formes et les struc- tures intérieures les plus intimes dont se compose l'organisme animal. C'est aussi la science de l'organisation, ayant pour tâche de réunir les notions par- ticulières ou générales acquises sur toutes les parties de cette organisation, extérieure ou intérieure, au moyen des instruments et des procédés de l'art de l'anatomiste. L'organisation étant la première condition de la vie, on concevra facilement que son étude, objet de l'Anatomie considérée com- me science, est la clef de toutes celles qu'il est possible d'entreprendre sur les êtres doués de la vie. Dans l'état actuel des connaissances hu- maines, cette partie des sciences naturelles, qui expose avec ordre tous les détails de for- me , de structure et de composition des ma- chines organiques , doit comprendre , non seulement les tissus plus ou moins solides qui donnent à ces machines une forme dé- terminée; mais encore les liquides, et même les fluides aériformes , contenus dans les vides de ces solides , et dont la présence est plus ou moins essentielle pour l'accomplis- sement des diverses fonctions de la vie. L'Anatomie est-elle une science par elle- même? Peut-on étudier uniquement dans le simple ordre des rapports de connexion, de forme ou de structure, indépendamment de leur emploi dans le grand phénomène de la vie, les diverses parties dont se compose l'organisme animal? C'est ce que nous exa- minerons dans ce paragraphe et dans les suivants. L'usage des parties est le point de vue qui domine les descriptions anatomiques dès la plus haute antiquité. C'est ce point de vue qui transforme en notions plus ou moins générales ces simples impressions que produisent sur nos sens les formes et les structures des animaux, telles que nous les découvre l'art de l'anatomiste. C'est seule- ment en saisissant les rapports de ces formes et de ces structures, si nombreuses et si va- riées , avec les phénomènes multiples de la vie , que l'Anatomie peut s'élever du simple rang qu'elle occupe, comme art, à celui d'une science dont les abstractions, de- venues giaduellement ol lentement de plus ANA cil plus générales, ont fini par aspirer à l'in- lerprétation des lois les plus universelles touchant la composition, la formation, les transformations, et nK'iiie les déformations des organismes. L'Anatomie , considérée sous le point de vue de l'usage des parties , et conséqucm- ment comme science, n'est donc qu'une section de la physiologie; c'est l'cludc de l'organisation en repos, sorte d'introduction nécessaire, indispensable pour comprendre l'étude de l'organisation en action, qui con- stitue la physiologie ou la science de la vie. L'exposé des faits, dans tous les ouvra- ges d'Anatomie concernant l'homme ou les animaux, a toujours lieu dans un ordre, soit exclusivement , soit plus ou moins physiolo- gique. Les titres des divisions principales, ou tout au moins des divisions secondai- res d'un traité quelconque d'Anatomie , ex- priment généralement soit les propriétés vi- tales ou les usages fonctionnels qui caracté- risent les organes simples ou concrets, soit les systèmes d'organes dont les descriptions sont comprises dans le cadre de ces divisions. § 2. — De l'Analomie descriptive et générale, et parliculièrement de VA- nalomie humaine, considérée sous le point de vue physiologique. L'Anatomie , ainsi que nous venons de le dire, est premièrement et essentiellement physiologique. Considérée sous ce premier point de vue, elle se compose dénotions particulières, ou de déductions générales, qui permettent de la sous-diviser en descriptive et générale. L'Anatomie physiologique est dite sim- plement descriptive lorsqu'elle se borne à donner la description des parties de l'homme ou d'un animal , avec la simple indication de leurs usages ou de leurs propriétés vita- les , mais sans insister sur ces usages , et sans établir de comparaison avec les parties semblables ou analogues entrant dans la composition des autres animaux. Dans cette analyse de l'organisme de l'homme ou d'un animal , on a d'abord étu- dié les organes concrets servant à telle ou telle fonction : l'œil, par exemple, comme organe delà vue; le poumon, comme organe de la respiration ; le cœur et les vaisseaux ANA U'S9 sanguins , comme servant à la circulation du sang ; l'estomac et les intestins , comme chargés de cette élaboration des aliments né- cessaire pour la composition du chyle , etc. , etc. En comparant plus lard ces organes con- crets entre eux, sous le rapiiort des organes plus simples dont ils se composent , on est arrivé à des notions générales sur la compo- sition de chaque organisme , et en premier lieu sur celle de l'organisme de l'homme. L'estomac, ainsi décomposé par le scalpel et d'autres procédés, a montré, dans son agrégation organique, une membrane exté- rieure , qui a reçu le nom de péritonéale , recouvrant une couche de fibres contractiles qui forment sa membrane musculaire. On a vu que celle-ci était intimement liée à la pré- cédente par une couche de lames blanches interceptant des vides, et formant le tissu cellulaire. Une autre couche de ce même tissu fait adhérer, mais plus lâchement, la membrane musculaire à la membrane interne qui ta- pisse les parois de cette poche si merveil- leuse dans sa fonction qu'on appelle diijesti.m . Destinée à supporter le contact immé- diat des aliments et des boissons , enduite de mucosités, ayant dans sa structure des cryptes ou de petites cavités glanduleuses , dont les parois sont les organes sécréteurs de ces mucosités, cette dernière membrane se distingue des deux membranes précéden- tes par des propriétés vitales, organiques et physiques spéciales. Des vaisseaux sanguins , artériels et vei- neux, des vaisseaux lymphatiques, des nerfs enfin , dont l'origine, les rapports et la dis- tribution dans l'estomac ont des caractères particuliers , complètent et vivifient cet en- semble compliqué dont nous venons d'énu- mérer les différentes parties. Une membrane très analogue à celle qui tapisse l'intérieur de l'estomac se re- trouve , avec de légères modifications , dans toute rétendue du canal intestinal. Une membrane ayant des caractères semblables tapisse l'intérieur de la vessie urinaire, et l'urètre , son canal excréteur. On en rencon- tre encore une autre très analogue dans l'intérieur des narines , de la cavité buccale, du conduit aérien pour la respiration, ou de la trachée-artère. Partout cette membrane 440 AN A a des caractères communs : ceux , entre au- tres, de tapisser des cavités qui ont une issue à la surface du corps; d'être plus ou moins enduites de mucosités, qui les préser- vent de Faction nuisible des corps étrangers qui traversent ces cavités, etc., etc. Ces ca- ractères généraux lui ont fait donner la dé- nomination générique de immbrane mu- queuse, quel que soit l'organe concret où on la rencontre. La membrane qui revêt l'estomac exté- rieurement se prolonge sur les intestins pour les envelopper d'une semblable ma- nière. En l'étudiant avec soin dans toute sa continuité , on a remarqué que dans son ensemble elle forme , du moins dans le sexe masculin, un sac fermé de toutes parts, dont les parois extérieures adhèrent à celles de la cavité abdominale , et les tapissent ; se replient de différents points de ces parois sur les viscères contenus dans cette cavité , les suspend à ses replis, et les fixe; dirige vers ces organes les branches et les rameaux vasculaires, ou les protège à leur retour de ces mêmes organes vers leurs troncs; en fait de même à l'égard des nerfs qui vont des centres nerveux aux viscères. Cette mem- brane, flne, blanche, d'un tissu serré, et ayant sa surface libre très lisse, et con- stamment humectée , dans l'état de vie , d'une vapeur séreuse , prévient les inflam- mations qu'auraient excitées les frottements des surfaces viscérales entre elles ou contre les parois mobiles de la cavité abdominale. Une membrane entièrement semblable et par son tissu, et par sa continuité, for- mant un sac fermé de toutes parts, ayant sa surface interne libre et constamment hu- mectée d'une humeur séreuse, et sa surface externe adhérente aux parois de la poitrine, ou à la surface des poumons, autour des- quels elle se replie , porte le nom spécifique de plèvre, de même que la première est ap- pelée péritoine. Mais ces caractères, communs dans la structure intime, les dispositions, et les fonc- tions, d'exhaler une humeur séreuse , qu'on retrouve encore dans le péricarde , ce sac membraneux qui revêt le cœur; dans l'ti- rachnoide, membrane qui est, pour l'encé- phale et la moelle vertébrale, ce que le péritoine est pour les viscères abdominaux, lu plèvre pour les poumons; dans la tunique AN A vaginale des testicules, ou pérididyme, etc., ont fait donner à ces membranes le nom générique de séreuse-. Une membrane ou couche musculeuse semblable à celle de l'estomac se voit en- core autour des intestins, de la vessie uri- naire, dans la même position relative. Des faisceaux de même nature, plus ou moins nombreux, et prenant toutes sortes de formes dans leurs agrégations , entrent dans la composition de tous les muscles vo- lontaires, c'est-à-dire de tous les organes ir- ritables ou contractiles que la volonté fait agir pour transporter l'animal d'un lieu dans un autre. Dans tous ces organes concrets, les fais- ceaux musculeux les plus considérables sont composés de faisceaux plus petits , liés par du tissu cellulaire, et ceux-ci de fibres mus- culaires, cet organe élémentaire essentielle- ment contractile. (F. l'article minimal.) En analysant l'estomac, en le décomposant dans ses organes élémentaires , nous l'avons vu composé de vaisseaux sanguins artériels et veineux, et de vaisseaux lymphatiques. On retrouve les uns et les autres dans tous les organes concrets de l'organisme, liés les uns aux autres, communiquant les uns avec les autres, et formant un ensemble qu'on appelle Système des vaisseaux san- guins. Système des vaisseaux lymphati- ques. L'estomac n'est pas le seul organe concret pourvu de nerfs. Des filets nerveux ou des faisceaux de filets viennent, d'une manière évidente, animer de leur vie propre presque toutes les parties de l'organisme. Ils forment les nerfs de tous les organes qui vont abou- tir, de ces différentes parties, soit au cordon principal des nerfs, lequel est renfermé dans le canal des vertèbres, soit aux diffé- rents centres de l'encéphale, que contient et protège le crâne , cette boîte osseuse de la tête. Voilà donc encore un des organes élémen- taires de l'estomac lié par sa structure et sa construction, ainsi que par ses propriétés vitales, à des éléments organiques sembla- bles, appartenant à d'autres organes concrets, et formant un ensemble, au moyen des par- ties auxquelles ils aboutissent. C'est le sys- tème nerveux. (F. l'article Animal.) La forme du corps humain est surtout déterminée, fixée par les parties osseuses, AN A dont Tcnscmble constitue le squelette. Les parties dures, ouïes os, entrent dans la com- position do beaucoup d'organes cliars''s de fonctions particulières. Klles renferment et protègent essentiellement, ainsi que nous venons de le dire , les principaux centres nerveux. Les organes de la vision, de Taudi- tion, de Podoration, de la gustation, sont plus ou moins à l'abri des lésions extérieures, sous des voûtes, ou dans des anfractuosités osseuses. La cage osseuse de la poitrine renferme le cœur et les poumons , et conserve dans les parois solides une certaine mobilité pour le mécanisme de la respiration; mais c'est plus généralement pour la station et la progres- sion sur deux pieds, et pour la préhension, que sont arrangés les leviers osseux de la colonne épinière et des membres, et admirablement adaptés les uns aux autres pour l'usage au- quel chacun d'eux est particulièrement des- tiné. Toutes ces parties dures, osseuses , dont l'emploi est très varié dans les dilVé- rentes parties de l'organisme, ont cependant des caractères communs de composition chimique , de composition élémentaire, de tissu, d'accroissement, qui distinguent cet ensemble qu'on peut appeler Système os- seu.T. Le corps est limité et protégé tout à la fois par la peau et les poils ou les cheveux qui s'élèvent à sa surface, et même par les ongles qui terminent les extrémités. Ces dif- férentes parties, qui mettent tout l'organis- me en rapport avec le milieu ambiant ou les agents physiques, et en général avec le mon- de extérieur, forment le système tegumen- (aire, dont l'étude se lie à celle de toutes les autres parties de l'organisme. Enfin , tous les organes concrets, remplis- s;mt telle ou telle fonction particulière, sont composés, dans une proportion plus oumoins considérable, de ce tissu cellulaire que nous avons dit lier la membrane musculeusc de l'estomac , soit à sa membrane péritonéale, soit à sa membrane muqueuse. Ce tissu cel- lulaire est l'organe élémentaire le plus géné- ral et le plus simple. Son étude dans toutes les parties de l'or- ganisme, et les modifications qu'il y subit ; celle de l'organe élémentaire nerveux et de son agrégation en système; celle de lor- gane élémentaire musculeux, et des proprié- T. I. ANA Ulti tés de la libre musrulairc dans tous les orga- nes concrets où elle se rencontre; l'étude du système osseux, celle de la peau et des autres parties légumentaires; l'étude des membra- nes séreuses, nm(|ueuses, etc., etc.; celle des systèmes vasculaires sanguins, lymphatiques, considérés dans leur structure intime , dans leur disposition la plus générale, dans leurs propriétés chimiques, physiques, organiques, vitales, composent cette partie de la science de l'organisation qu'on appelle, depuis lii- chat , ylnalomie générale. ^ 3.— De l'Analomie comparée. C'est à la science de l'organisation des animaux qu'on a réservé le nom d'Aiialo- mie comparée . parce que son étude , dans le principe , a\ait pour point de départ, pour sujet de comparaison, l'organisation de l'homme. Sans doute l'Analomie générale telle que Bichat l'a conçue est aussi une Ana- tomic comparée, mais bornée à l'étude de l'homme. Dans cette limite étroite, la science est loin d'atteindre l'exactitude, la vérité et les généralités qu'elle doit , qu'elle peut embrasser, lorsqu'elle s'étend j^i l'étude des animaux. Pour n'en citer qu'un exemple , les membranes séreuses étudiées dans les animaux vertèbres ne sont pas , sans exception , des sacs fermés de toutes parts, comme l'avait cru Bichat. La cavité du péritoine s'ouvre chez plusieurs pois- sons, soit immédiatement au dehors, der- rière l'anus ( les Saumons , les Lamproies ) , soit dans le cloaque (les Sélaciens). Chez ces derniers, la cavité même du pé- ricarde a une sorte d'embouchure dans cel- le du péritoine , çt peut aussi, par cet inter- médiaire, communiquer avec le milieu am- biant. Chez les Oiseaux, les sacs des plèvres et du péritoine sont sous-divisés en cellules aériennes , dans lesquelles l'air de la respi- ration pénètre , et dont les parois intérieu- res se continuent largement avec la nui- queuse des bronches. On ne voit donc plus dans toute cette classe cette séparation tran- chée entre les séreuses et les muqueuses qui semble les caractériser lorsqu'on ne les étudie que chez l'homme. Il est vrai que leur conuuunication chez la femme jjar le 28* 442 ANA pavillon de la trompe était déjft une excep- tion bien connue des anthropotomistes. Qui aurait imaginé, avec les idées re- streintes que donne TAnatomie humaine, que le péritoine peut se prolonger en deux canaux étroits jusqu'à Texlrémité de la ver- ge, ainsi que nous l'avons découvert dans les mâles des Tortues, et publié dès 1805 {Leçons d'Anat. comp.,t. V, p. 114 et 1ir>, 1" édition), et que MM. Isidore Geoffroy et Martin Saint-Ange l'ont vu dans la ver- ge des Crocodiles en 1826. L'Anatomie des animaux peut être plus ou moins analytique, plus ou moins judi- cieusement comparative. C'est en analysant successivement les or- ganismes dont les formes extérieures se rap- prochent, et ceux qui s'éloignent les uns des autres par ces caractères extérieurs , qu'elle parvient à reconnaître tous les rouages de ces machines plus ou moins compliquées, et le rôle qu'ils jouent dans la vie. C'est seulement après cette analyse , sou- vent répétée, multipliée sur un grand nom- bre d'animaux, que l'Anatomie comparée parvient à déterminer les circonstances or- ganiques qui peuvent faire l'objet de ses comparaisons. Cette science montre d'ail- leurs , nous ne cesserons de le dire , bien des degrés de perfection dans ses analyses , dans l'étendue et la justesse de ses compa- raisons, et dans les jugements qu'elle en tire. Lorsqu'elle restreint à une seule classe , comme l'a fait Vicq-d'Azyr, dans son A'y- stènie anntomiquc , l'étude des organes ap- partenant à une même fonction, elle est loin de pouvoir atteindre aux généralités scientifiques qu'elle doit embrasser. Il était réservé au génie de Cuvier d'é- lever l'Anatomie comparée, en suivant les traces d'Aristote , au point de vue élevé et essentiellement physiologique des compa- raisons à la fois les plus détaillées , les plus analytiques et les plus étendues. Dans son discours d'ouverture du premier cours d'Anatomie comparée qu'il a fait au Jardin des Plantes, en décembre 1795, M. Cuvier annonce vouloir donner la préfé- rence à la méthode physiologique sur la méthode zoologique , qui étudie classe par classe l'organisme animal. Il prévoit qu'en prenant chaque organe séparément , qu'en ANA étudiant successivement les diverses medi- fications que cet organe éprouve dans toutes les classes, il sera conduit à toutes les com- paraisons, à toutes les inductions qui pour- ront avancer la physiologie, le vrai but, ajoute-t-il, de la Zoologie. Ce n'est pas que cette méthode physiolo- gique soit exempte de difficultés. Il faut à la fois un esprit juste , exercé et pénétrant , pour reconnaître et déterminer un mCtma organe à travers toutes les différences de structure, de forme, de développement, de position , et même de connexion , qu'il peut subir dans toute la série animale. Citons-en quelques exemples, afin de rendre nos idées plus claires , plus élémentaires. Les anatomistes ne sont pas unanimes sur la détermination des différentes parties de l'encéphale des poissons , ou sur leur ana- logie avec celles de l'encéphale des trois classes supérieures des Vertébrés. Plusieurs nomment tubercules optiques ce que les au- tres considèrent comme des lobes cérébraux, etc. , etc. ( Hist. nalur. des Poissons , par MM. Cuvier et Valenciennes , t. I, p. 420. ) Ils ont reconnu un équivalent du Pan- créas, organe qui existe indubitablement dans les trois classes supérieures des Verté- brés, dans de petits tubes aveugles qu'on rencontre , chez beaucoup de poissons os- seux, autour de l'origine du canal intesti- nal ; ils ont même compris qu'en l'absence de ces boyaux pyloriques , certaine modi- fication glanduleuse de la muqueuse intesti- nale, telle qu'on l'observe chez les Cyprins , pouvait remplacer les cœcums pyloriques. Pour arriver à cette détermination de deux organes ainsi fondus l'un dans l'autre , dans ce dernier exemple, il fallait avoir ob- servé le pancréas, l'avoir comparé dans l'Es turgeon , où il continue à se lier avec l'in- testin, et tend à se diviser en tubes; dans le Polyodon, où cette division est déjà plus apparente; dans \e Xphios gladius, chez le- quel elle est évidente , quoique encore très compliquée , jusqu'aux poissons où l'on ne compte plus que quelques cœcums pylori- ques , qu'un seul même [Mugil albiUa). Meckel avait méconnu l'existence de la rate chez la plupart des Ophidiens , parce qu'elle y est soudée avec le pancréas et con- fondue en apparence en un seul organe. Un examen attentif, une analogie de la sti ucui- AiNA re différenle des deux organes ainsi réunis , ont conduit sûrement à leur détermination. ( Fragments d'analomie sur l'onjainsutinn des Serpents.— annales des Sciences natu- relles , s. XXX. ) Les difficultés augmentent si Ton étcml CCS comparaisons du type des Vertèbres, si évidemment organisés d'après un même plan, aux trois types inférieurs. L'existence du /b»8 dans ce type supérieur des Vertébrés est encore facilement démon- trable , ainsi que les modifications de forme et de volume qu'il y subit. Une étude approfondie , plus générale- ment comparée, de ses différentes formes dans les Mammifères, a fait découvrir une forme-type , qui caractérise le foie de cette classe; elle a démontré que ce qu'on re- gardait comme des divisions sont , au con- traire, des additions à la partie constante etconséquemment principale de cet organe; que chez certains Mammifères le foie a son plus haut degré de composition ; que chez d'autres il est, au contraire, réduit , ou à peu près , à la partie essen- tielle : tel est, entre autres, celui de l'homme. {Études sur le fuie. — Annales des Scien- ces naturelles , nov. 18ôo. ) Dans le type des Articulés , la détermina- tion de cet organe, telle que la donne la science actuelle, est encore contestable pour un assez grand nombre de cas. Ainsi , si je ne me trompe , on aurait pris de grands sinus veineux pour le foie chez les Squilles, qui appartiennent à la classe des Crustacés. ( Mémoire sur quelques points dorganisation des Squilles. — An- nales des Sciences naturelles, juillet 18ô7. ) Dans celle des Insectes , on a bien déter- miné comme leur tenant lieu de foie , et probablement aussi de pancréas, de pe- tits tubes aveugles , rappelant les cœcums pyloriques des poissons. Ces tubes ont leur embouchure dans différents points de l'in- testin , assez généralement cependant près de l'estomac duodenal. Mais leur insertion , très rapprochée de la fin de cet intestin chez quelques uns, et surtout la nature des sub- stances qu'ils renferment, composées d'acide urique , ont démontré qu'on avait confon- du l'organe remplarant les reins , dans cette classe, avec l'organe biliaire. (/ . à ce sujet l'observation de M. Aube, rapportée par AN A 44 M. Audonin , Annales des Sciences natu relleSj •■2' série , t. V, et les Leçons d'Ânato- mie comparée de G. Cuvier, 2^ édit., t. VII, p. 610-619.) Les auteurs qui ont nommé et déterminé les différentes parties du canal alimentaire dans cette même classe des insectes sont loin de distinguer toujours la morne partie par une même dénomination, et de lui reconnaî- tre la même fonction. ( f . à ce sujet la note que nous avons imprimée t. V, p. 601, de la deuxième édition des Leçons d'Ânatu- mie comparée.) Le type des Mollusques offrait de même de grandes difficultés pour la juste détermi- nation des organes semblables ou du moins analogues à ceux des Vertébrés ou des ani- maux inférieurs. On doit dire qu'à cet égard la grande sa- gacité de M. Cuvier ne lui a pas fait dé- faut. Si quelques unes de ses déterminations, qui se trouvent dans la série des beaux mé- moires qu'il a publiés sur les it/ollusiiues, ont fté contestées, des observations plusjustes et moins partiales n'ont pas tardé à les confir- mer. Quand on descend au type des Zoophytes, où les organes se simplifient et tendent à se confondre, ainsi que les fondions; où même les organes élémentaires ( les nerfs, les mus- cles) finissent par disparaître ou par se fondre les uns dans les autres en une sub- stance organisée d'une singulière homogé- néité, comme dans les Hydres, les ressem- blances ou les analogies deviennent encore plus difficiles à reconnaître. On s'est servi, dans ces derniers temps, d'un procédé ingénieux pour y parvenir. Il s'agissait de l'organe mâle de la génération ou de l'organe sécréteur du sperme. On a pu s'assurer de son existence dans plusieurs ani- maux inférieurs [les Aciinies, H. Wagner; les Ascidies composées, M. Milne-Edwards ; les Oursins, M. Peters), en découvrant des Zoospermes dans le produit de la sécrétion et les réservoirs de cet organe. >"ous venons de voir qu'on avait suivi la même marche pour reconnaître dans les in- sectes l'organe sécréteur de l'urine. Malgré ces difficultés , l'Anatomie compa- rée, telle que le génie de Cuvier l'a consti- tuée , dans laquelle on observe , compare et juge, les différentes modifications organi 444 ANA ques d'un même organe remplissant une fonction analogue ou semblable dans la série animale ; dans laquelle on parvient à démê- ler le plan fondamental de cet organe à tra- vers toutes les transformations, les additions, les extensions, qui le perfectionnent, ouïes soustractions qui le dégradent; différences or- ganiques qui font varier quelquefois à l'infini les phénomènes de la vie ; cette Anatomie, di- sons-nous , ainsi comprise , est la source à la fois la plus solide et la plus féconde , nous en sommes convaincu , à laquelle la physiologie puise ses propositions les plus évidentes. L'étude comparée des organes concrets de tous les animaux conduisait à une description générale des systèmes d'organes, des organes élémentaires, et même des éléments organi- ques essentiels de l'organisation animale. (F. l'article Jnimal.) Aussi trouvera-t-on déjà dans les générali- tés écrites par M. Cuvier, et mises en tête des f.eçons d'' Anatomie comparée (Inédit), les traits principaux de cette Anatomie générale, dans laquelle la considération des fluides gé- néraux, qui font essentiellement partie de l'organisation animale, occupe une place pro- portionnée à son importance et à l'étendue de la science. >'ous ne pouvons donc pas regarder VAnaiomie générale de Béclar comme le premier essai fait en France d'une intro- duction à cette étude des plus grandes géné- lités de l'organisation ; d'autant moins que. les propositions concernant les animaux y sont restreintes , et qu'elles n'y sont pas fon- dées sur les propres observations de l'auteur. Ajoutons que, dans cet ouvrage, d'ailleurs si rccommandable pour tout ce qui concer- ne l'Anatomie de l'homme, la description des fluides organiques a été entièrement omise. ^ 4. — Anatomie comparée des sexes el des âges, ou élude des mélamoi phases que subissent les organismes aux différen- tes époques de la vie ; Embryolomie. La science de l'organisation ne s'arrête pas à l'étude des organismes développes. Elle re- cherche les différences ou les ressemblances que les individus d'une même espèce, de même sexe ou de sexes dilïérciits, |)rcsentent aux différents âges, aux différentes époques de leur vie ; elle parvient ainsi à saisir les rc- ANA lations de ces changements physiques avec ceux observés dans les mœurs et dans toutes les fonctions , même les plus spéciales. Cette même science a étudié successive- ment dans le règne animal , comme elle Pa- vait fait dans le règne végétal , la première apparition de l'ovule et de l'œuf, origine pri- mitive de tout corps organisé; les premiers li- néaments du germe ; les enveloppes de celui- ci; leurs rapports, leur liaison avec les or- ganes de la mère, même avant l'imprégnation, et surtout après le concours des sexes, quand ce concours est nécessaire. Elle suit les changements de forme de tou- tes les parties extérieures de l'embryon ou du fœtus , jusqu'à l'époque de sa vie indépen- dante. Elle pénètre dans son intérieur pour étudier l'apparition successive ou simultanée, transitoire ou permanente, de certains orga- nes ; afin de reconnaître leur développement proportionnel ou inégal; pour déterminer les métamorphoses successives qui s'opèrent dans la forme extérieure, dans celle des par- ties intérieures et dans leur structure, en un mot dans la composition organique du fœ- tus , aux différents âges de sa vie. Cette embryotomie, qu'on appelle cinbrijo- génie , ou germination , lorsqu'on l'étudié avec la pensée physiologique , c'est-à-dire avec la considération de l'organisation en ac- tion , dans le but de comprendre la nutrition du germe et son développement, est une étu- de du plus haut intérêt. C'est avec les matériaux fournis par cette partie importante de l'Anatomie comparée que l'esprit méditatif s'élève au point culmi- nant de l'Anatomie spéculative, si dangereux pour la certitude du raisonnement. § 5. — Anatomie des monstres , ou des déformations des org.anismes , ou Té- ralolomie. La base de l'Anatomie spéculative s'élargit encore lorsque l'on étudie les formations a- normales des organismes. Cette dernière étu- de, ou l'Anatomie des diverses monstruosités, est une des parties les plus importantes de l'Anatomie comparée ; soit que l'on ait pour but de reconnaître les organes ou les systè- mes d'organes qui sont les plus susceptibles de ces déformations ; soit que Ton cherche à déterminer les espèces de déformations et AXA leurs liinilcs ; soitcjiie Ton ail en vue la via- bilité des organismes ainsi déformés , et que l'on veuille en tirer la conséque.ice du rôle que joue, relativement à la durée de l'exi- stence normale , tel ou tel rouage qui a changé de rapports, qui est en excès, ou qui a disparu dans l'organisme déformé (1). L'ensemble de ces déductions de l'Anato- mie des monstruosités constitue cette partie de la science de l'organisation qu'on appelle Tératologie , des mots grecs récxi, pro- dige, monstre, et ydyoi, discours. 5 6. — Ànalomie philnsopliique , transcendante et spéculative. L'Anatomie devient philosophiqxie , ou trnnar.endantn et spécu'ntive, lorsqu'elle étudie l'orgp.nisnlion en elle-même pour en expliquer les lois; pour révéler celles que suivent les organismes dans leurs différents degrés de composition , dans leur dévelop- pement; pour en tirer les conséquences les plus générales sur l'origine, la durée et les limites de la variabilité des espèces; pour apprécier enfin les conditions de l'existence. On concevra facilement que celte partie de la science de l'organisation aura des de- grés de certitude très différents , suivant qu'elle revêtira le caractère des sciences de raisonnement, qu'elle conservera celui des sciences d'observation, ou qu'elle prendra un caractère mixte entre les unes et les au- tres. Dans le premier cas , elle aura le droit d'aspirer à la certitude mathématique, et elle en approchera beaucoup. Dans le second , ses propositions conser- veront le degré de certitude des sciences d'observation , lorsqu'elles seront logique- ment déduites de faits bien observés, incon- testables. Dans le troisième , elle pourra devenir de plus en plus spéculative, lorsque, s'élan- çant dans l'espace au dessus des faits qui ont été son point de départ, elle ne les contem- [I) Voir le t. II de la Philosophie anatomique , qui traite des monstruosités humaines, par M. le «iiovalier Geoffroy Saiot-Hilaire, Paris, 18^22, pour les principes de classification des monstruosités et les limites des déformations. Voir encore le Trai té de réralolvgit , par M. Isidore Geoffroy Saint- Hilalrc. AN A 445 plera p/us que de loin , qu'elle étendra son horizon au delà du cercle où ils sont renfer- més, qu'elle les perdra même entièrement de vue , et qu'elle finira par ne plus s'ap- puyer sur la base solide de l'observation. L'Anatomie philosophique est une création du siècle actuel. Dès 1800, Cuvier en pu- bliait les bases dans ses Considérations sur l'économie animale, qu'il a mises en tête de l'ouvrage des I.eç.nns ( § I , p. 45-60. Pa- ris, an VIII, 1800). On y trouve surtout ^art. IV) les principes les plus incontestables, l'exposé le plus clair de la loi des conditions (l'existence , qui domine , à notre avis , et à laquelle sont subordonnées toutes les autres, lois de l'économie animale. >i ous croyons devoir transcrire ici une gran- de partie de cet exposé, comme exemple propre à donner une idée juste de l'Anatomie philosophique, de cette science de l'organi- sation dont nous cherchons à faire compren- dre la nature ou l'essence et toute la valeur par l'appréciation impartiale de ses différents degrés de certitude. Après avoir esquissé les principales diffé- rences dont les organes affectés à chaque fonction animale sont susceptibles, M. Cu- vier fait sentir qu'on pourrait supposer cel- les d'un organe unies successivement avec celles do tous les autres, et qu'on produirait ainsi un nombre très considérable de com- binaisons organiques , qui répondraient à autant de classes d'animaux. « Mais, ajoute le fondateur de l'Anatomie » comparée, ces co mbinaisons, qui paraissent » possibles lorsqu'on les considère d'une » manière abstraite , n'existent pas toutes » dans la nature , parce que , dans l'état de » vie, les organes ne sont pas sinipKinent » rapprochés , mais qu'ils agissent les uns » sur les autres, et concourent tous ensem- » ble à un but commun. D'après cela , les » modifications de l'un d'eux exercent une » influence sur celles de tous les autres. )> Celles de ces modifications qui ne peu- » vent pas exister ensemble s'excluent réci- » proquenient, tandis que d'autres s'appel- » lent pour ainsi dire C'est sur celle » dépendance mutuelle des fonctions, et ce » secours qu'elles se prêtent réciproque- » ment, que sont fondées les lois qui déler- » minent les rapports de leurs organes , et » fini sont d'une nécessité égale à celles des 446 AN A » lois métaphysiques ou mathématiques : » car il est évident que Vharmonie conve- » nable entr" les organes qui agissent les » uns sur les autres est une condition né- j> cessaire de l'existence. » Il y a dans cette grande et première loi lies conditions d'existence la cause flnale de la durée de la vie, pendant un temps déter- miné , pour chaque individu , pour chaque espèce. Toutes les causes finales , ces nombreuses modifications organiques qui font varier à l'infini les rapports des êtres animés et les fonctions particulières dont se compose leur existence, sont subordonnées à cette pre- mière nécessité. L'observation certaine montre qu'entre les limites assez étendues des conditions d'existence il y a de grandes variations dans la composition des organismes. « Tel organe est à son plus haut degré de » perfection dans une espèce , et tel autre w l'est dans une espèce toute différente » (IbiJ.) D'un autre côté, la vie ne saurait être éle- vée à un certain degré dans un organe ou dans un système d'organes , qu'elle ne soit diminuée dans les autres parties (1). Après avoir reconnu les limites assez éten- dues que la loi des conditions d'existence a posées pour les différentes combinaisons or- ganiques ; après avoir établi que le nombre de ces combinaisons diminue avec l'impor- tance des organes ou des systèmes d'organes , qu'il augmente au contraire et se multiplie à l'infini dans toutes les parties accessoires ; après avoir signalé ces dégradations succes- sives que suit un même organe , jusqu'à ce qu'il n'en existe plus qu'un vestige (2) et com- me pour témoigner du plan général d'organi- sation d'après lequel l'organisme dont il fait partie a été conçu; Après cette loi du balancement des forces destinée à devenir l'un des fondements les plus solides de la philosophie médicale; il restait à reconnaître et à démontrer la loi du balancement des organes, ou de l'accrois- seraenl , du développement inverse de cer- (1; Réflexions sur les corps organisés .—Magasin encyclopédique , par C. L. Millin, p. 470. Paris , I"' brum. an 8 (1799). (2; M. CuvicT, tbid. ANA (aines parties corrélatives, dans un seul eè nu*me organisme. Cette loi achève de donner rintelligence des modifications si nombreu- ses d'un même plan de composition des or- ganismes appartenant à une seule classe ou à un seul type; elle expUquc surtout les li- mites des déformations organiques , et c'est particulièrement l'étude de ces déformations et l'aperçu profond de ces limites qui pa- raissent avoir révélé cette loi à son illustre auteur, M. Geoffroy Saint-Hilaire (I). L'Analomie philosophique étudie l'ensem- ble des organismes ou leurs différentes par- ties , indépendamment de leurs usages. Elle cherche à découvrir les similitudes ou les analogies que présentent ces organisme!! dans leur composition ; elle s'applique à dé- terminer les parties qui sont identiques, mal- gré les différences de leur emploi. Son degré de certitude, dans cette voie , dépend du rapport des faits observés avec les conclusions qu'elle en tire. Lorsque ses propositions sont rigoureuse- ment déduites de l'exacte observation, nous ne cessons de la considérer comme vraiment philosophique. Ainsi l'unité de plan de certains groupes du règne animal , des Vertébrés par exem- ple, est une vérité bien démontrée , formant un des principes les plus incontestables de l'Anatomie philosophique. Mais cette partie fondamentale de l'Anatomie n'est plus que spéculative; elle devient plus ou moins conjecturale lorsqu'elle s'efforce de ratta- cher les innombrables différences de l'orga- nisation à une unité idéale de formation ou même de composition. Cette unité semblerait, au premier aperçu, devoir être pour l'anatomiste ce qu'est pour le peintre ou le sculpteur l'idéal de la beau- té. Mais il y a cependant cette g;rande diffé- rence, que le génie de l'artiste peut réaliser, peut matérialiser sa création sur la toile ou le marbre ; tandis que l'Anatomie spéculati- ve n'a pas la puissance d'individualiser la sienne , et qu'elle est destinée à rester dans le vague de l'idéologie. Si la détermination d'un même organe , remphssant une même fonction , devient quelquefois très difficile , ainsi que nous l'a- (1) Philosophie analomiijue des di/formilcs humaines, p. 32 et 250. Paris, 1822. ANA ANA 447 vons démontré en parlant de l'Anatomie phy- siologique, surtout quand on s'avance au delà des Vertébrés, on concevra que les dif- ficultés doivent augmenter lorsqu'il s'agit de déterminer Tidenlité des parties dans des classes ou même dans des types dilTérents , lors même qu'il n'y a plus de ressemblance dans les fonctions. 11 en résulte que les aperçus peuvent perdre peil à peu cette évidence de l'Anatomie positive, plus rap- prochée des faits , et que ces aperçus doi- vent être plus ou moins contestables. On a dû chercher une boussole pour se guider dans cette nouvelle voie. On a cru l'avoir trouvée dans le principe des con- nexions , c'est-à-dire de la dépendance mu- tuelle , nécessaire , et par conséquent inva- riable, des parties (1). Dans beaucoup de circonstances , ce prin- cipe est incontestable, dans son application comme en théorie. Ainsi , les organes des sens spéciaux se rat- tachant, par les nerfs qui les constituent, au centre principal du système nerveux, on ar- rive, avec certitude, de l'œil, parie nerf op- tique, à la détermination du cerveau. Mais ce principe des connexions , remar- quons-le bien, ne donne que certaines posi- tions relatives , dont les unes sont fonction- nelles ou physiologiques, dont les autres sont encore pour la science absolument ir- rationnelles. ?(ous rangerons parmi ces der- nières la situation du principal cordon des nerfs, qu'il faudra chercher, dans toute es- pèce d'animal articulé , à la face abdominale du corps, et sous le canal alimentaire, et non à sa face dorsale , comme dans les animaux vertébrés. Le foie, au contraire , étant un annexe physiologique du canal alimentaire, c'est au- tour de ce canal , en union, en fusion même avec ses parois, qu'on devra tenter d'en constater la présence et d'en découvrir les modifications. Un organe de respiration circonscrit, uni- que ou multiple, sera toujours en connexion physiologique , en rapport intime , avec les principaux troncs ou les principales bran- j ches du système vasculaire sanguin , et cel- | les-ci serviront à faire reconnaître cet orga- '■ ne de respiration, quelle que soit sa position | (1) M. Geoffroy Saint-Hilnire, «ôiJ. , p. 5-2et4i7i ! si variable, soit à l'intérieur, soit à l'exté- rieur du corps. Les Mollusques ont très généralement la dernière partie du canal intestinal en rap- port avec la cavité des organes de la respi- ration. J'ai compris la raison physiologique de cette connexion, utile dans ce type pour la défécation, de même que celle »|ui existii entre cet intestin et certaines parties du mécanisme de la respiration (le diaphragme, les muscles abdominaux) , dans le type des Vertébrés. Mais le principe des connexions abandon- ne souvent l'anatomiste , surtout lorsqu'il cherche à le reconnaître dans le dédale de l'organisation des animaux sans vertèbres. Les Mollusques, les Zoophytes , montrent dans leurs organes de génération les con- nexions les plus variées , les plus bizarres. Chez plusieurs Polypes à polypiers, l'ovaire devient même extérieur, comme dans les plantes. Relativement à ces organes, le prin- cipe des connexions me paraît absolument insaisissable chez les animaux inférieurs. Le squelette des animaux vertébrés présen- te , dans l'ensemble de sa composition , une unité de plan, et conséquemment de pensée créatrice, qui se fait jour à travers les diffé- rences qui semblaient devoir la voiler à no- tre intelligence. C'est à l'Anatomie compa- rée , à peine constituée comme science , qu'on doit cette importante découverte, qui date des premières années du siècle actuel. Elle devient indubitable , même dans les détails , pour la composition de la tête os- seuse, lorsqu'on se sert du principe des con- nexions, ainsi que l'a fait M. Geoffroy Saint-Hilaire, et qu'on a soin de compa- rer le jeune âge ou l'état fétal (1) des Mam- mifères et des Oiseaux avec celui des Repti- les ou des Poissons, ou même avec leur eial adulte. Cependant , si l'on veut tenter de porter plus loin ces aperçus des ressemblances; si l'on essaie la démonstration de l'identité , (1) Voir , pour l'Iiistoire de la science sur ce su- jet important, l'opinion de M. Cuvier, rapportée par M. Geoffroy (Philosophie anatomique , t. Il , p. 32 et suiv.), et les premières pages du t. \, deuxième partie, édit. in -4", des Recherches sur les ossements fossiles; enfin Y Histoire naturelle des Poissovs, par MAf. Cuvier et Valencienne» t. I, p. ô06et suiv. 448 ANA 00 seulement de l'analogie de composition de toutes les parties de ce squelette , on est forcé d'admettre de simples conjectures pour des vérités; et , dans ce vaste champ, la manière de voir de l'Anatomie spéculati- ve varie presque autant que le nombre des savants qui s'escriment dans cette lice : car c'est ici une véritable lutte d'opinions con- tradictoires. Pour n'en citer qu'un exemple , rap- ipelons que l'opercule des Poissons , ou ses différentes pièces, a été successivement con- sidéré comme l'analogue du cartilage thyroï- de divisé, comme les pariétaux détachés du crâne , comme l'os jugal et les pièces de la mâchoire inférieure des reptiles , qui s'y trouvent de plus que dans les poissons ; comme les analogues des osselets de l'ouïe , entin comme n'ayant pas d'analogues dans les autres classes des Vertébrés (1). L'idée ingénieuse et profonde qu'avait eue M. Geoffroy Saint - Hilaire , pour compa- rer la composition osseuse des quatre clas- ses des Vertébrés, de prendre celle des Oi- seaux et des Mammifères dans le jeune âge , ou même dans leur fœtus, avant la soudure de certains os , et lorsque cette tète est en- core divisée en un grand nombre de parties ; cette heureuse idée , remaniée par l'Anato- mie spéculative, est devenue la source de tout un système sur le développement suc- cessif et graduel des animaux supérieurs. Sans doute , le spectacle surprenant des métamorphoses que subissent les Reptiles batraciens et les Insectes a pu conduire à l'idée de ce système. On admet comme un principe fondamental de l'embryogénie que les embryons ou les fœtus des animaux supérieurs passent par tous les degrés in- férieurs de l'organisation , à partir de celle du Polype, avant d'atteindre la perfec- tion organique de l'Oiseau ou du Mammifère. Cette hypothèse de l'Anatomie spéculative a fait déterminer comme des branchies les fen- tes cervicales découvertes chez les très jeunes fœtus'de ces deux dernières classes , et des reptiles non sujets aux métamorphoses. On n'avait cependant démontré que l'exi- stence de plusieurs branches artérielles pa- raissant répondre à ces solutions de conti- (1) Voir à ce sujet la note l de la page 6 des Recherches sur les ossements fossiles de G. Cu- vier t. V, première partie. Paris , I82i. ANA nuité de la peau, mais sans aucun appavtn. capillaire pouvant caractériser un organe de respiration. J'ai toujours considéré ces fentes appa- rentes comme un développement inégal des parois du pharynx, etc. M. Serres, qui a publié une opinion analo- gue, vient de démontrer surabondamment que ces fissures cervicales, comme toutes les autres ouvertures de la surface du corps dans les fœtus, sont bouchées par la membrane ré- fléchie de l'amnios , et que l'eau renfermée dans ce sac membraneux ne peut y péné- trer, sinon, faut-il ajouter, par imbibition (1). On sait que les premiers linéaments des embryons des Vertébrés se composent de l'encéphale et de la moelle épinière, qui s'y montrent avant les autres systèmes, et dans un développement proportionnel extraordi- naire. Comment concilier cette première appa- rition des centres nerveux , cette composi- tion primitive, nerveuse, incontestable, de l'embryon d'un Vertébré, avec l'idée très hypothétique qui voudrait en faire un Poly- pe, c'est-à-dire un animal inférieur , dans lequel on n'a pu découvrir jusqu'à présent de nerfs distincts?- Ces exemples sulTiront, j'espère, pour fai- re comprendre les différents degrés de cer- titude qui caractérisent l'Anatomie philoso- phique et l'Anatomie spéculative, et combien celle-ci devient conjecturale lorsqu'elle abandonne presque entièrement la voie de l'observation pour s'élever dans l'espace sans bornes des idées de pur raisonnement. Sans doute de grands noms se rattachent à cette manière de philosopher sur l'organisa- tion et la vie ; mais la jeunesse , à laquelle cet article est destiné, devait être prémunie con- tre l'entraînement de ces exemples d'une aussi puissante autorité. Cet entraînement la conduirait presque toujours hors de la ligne étroite, mais siire, de l'observation et de l'expérience , telle qu'Aristote et Cu- vier l'ont tracée pour l'histoire naturelle ; telle que Bacon en a posé les bornes in- franchissables , du moins pour tous ceux qui auront à cœur de contribuer aux progrès réels des sciences d'observation. (1) Comptes rendus des séances ■ de F Académie des sciences. 1839, t. IX, p. 383; 1840, premier se- mestre , p. 273. ANA Après CCS dilTérentes niunièrcs (J'eri\isagcr rAnalomie ou la science de rorganisalion considérée en eUe-inème , nous avons à l'é- tudier dans deux de ses applications les plus importantes , je veux dire dans ses rapports avec la ClassiOeation des animaux , et avec cette partie de la Géologie qu'on appelle la Palaîontologie. § 7. — Analomie syslémalique ou classique. L'Anatoraie systématique est l'application de la connaissance de l'organisation à la classiûcation des animaux ; on pourrait, con- séquemment, l'appeler^nafomie classique. Si la connaissance de l'organisation est la clef de la Physiologie ou de la Biologie, si elle est éminemment utile pour arriver à l'intelligence de la nature des animaux, on concevra que cette étude, conduisant à la juste appréciation des différences ou des res- semblances organiques qu'ils présentent aux yeux de l'observateur qui les compare , de- vient la base solide, la base unique, sur la- quelle doit s'élever la méthode naturelle de leur classification. Cette méthode , qui divise le règne ani- mal en un certain nombre de groupes, suc- cessivement sous-divisés eux-mêmes d'après des différences organiques , graduellement moins importantes ; qui réunit dans un même groupe les animaux qui ont entre eux le plus grand nombre de ressemblances ; cette mé- thode, disons-nous, considère tout l'ensemble de l'organisation, toutes les différences ou toutes les ressemblances qu'elle peut pré- senter , pour en tirer des conclusions sur la distribution du règne animal en types ou em- branchements , en classes, en ordres, en fa- milles , en genres ou en espèces. ( Voyez Méthode naturelle. ) Ainsi le principe de la méthode naturelle de classification des animaux est fondé sur certaines différences et sur certaines res- semblances dans leur composition organi- que, que l'Anatomie comparée fait connaî- tre. Nous verrons, au mot Composition organique, que ces différences ou ces res- semblances peuvent être très importantes , fortement tranchées , et qu'elles indiquent , dans ce cas , des plans d'organisation très distincts, qui constituent les types ou les T. I. ANA 449 premiers groupes de la méthode. Ces diffé- rences sont une conséquence nécessaire de la loi des conditions d'existence. Cette loi, que nous avons exposée dans le paragraphe précédent, démontre qu'il y a certaines com- binaisons organiques qui se repoussent, par- ce qu'elles seraient incompatibles avec la durée de l'existence. Il en résulte nécessai- rement des rapports ou des différences très variés entre les êtres vivants , et entre les animaux en particulier , et l'impossibilité de les ranger sur une même ligne ou sur une même échelle , qui ferait monter ou descen- dre de l'un à l'autre par des degrés très fai- bles, presque insensibles , indiquant de sim- ples nuances de perfection ou de dégradation dans toute leur organisation (1). C'est un principe reconnu par tous les vrais naturalistes classificateurs , établi déjà par Linné , que les caractères distinctifs des êtres , que ceux des animaux en particulier, doivent être pris de leur conformation et non de leurs mœurs, ou de propriétés et de phénomènes qui ne se manifesteraient pas en tout temps. Mais la méthode naturelle de classifica- tion , appliquée par Cuvier à tout le règne animal , a donné singulièrement d'extension à ce précepte. Dans l'état actuel de la scien- ce , tous les cadres de la méthode naturelle ont chacun leur étiquette , exprimant des caractères d'organisation ou des caractères anatomiques. On concevra facilement d'après cela tou- te l'importance, toute l'utilité de l'Anatomie comparée , dans ses nombreuses applica- tions, dans ses applications journalières à la méthode naturelle. C'est une pierre de touche indispensable pour juger tous les essais de classification , faits avec la prétention d'être les plus con- formes à la nature. Çi 8. — Analomie géologique ou palœonlologique. J'appelle ainsi l'application des connais- sances anatomiques les plus détaillées , les plus spéciales, comme les plus générales, pour distinguer et rapporter à leur espèce , (1) Leçons é^Ànalomie comparée de G. Cuvier , t. I, p. 4i à 60. Paris, 1800. 29 450 AIN' A à leur genre, à leur famille, à leur classe, les débris des corps organisés, ceux des ani- maux en parliculier , qui ont été enfouis par les révolutions du globe, dans les diffé- rentes couches de son écorce. Ces débris sont toutes les parties dures qui ont pu résister aux agents physiques, au poids des masses terreuses qui les ont re- couvertes. Ce sont des squelettes , des por- tions de squelettes , des os, des dents, leurs fragments , des écailles , et d'autres parties dures tégumentaires des animaux vertébrés. Ce sont des coquilles ou des débris de co- quilles des Mollusques , ou des parties cal- caires ayant appartenu à quelque portion de leur canal alimentaire. Ce sont encore les parties dures des Crustacés ; ce sont ces po- lypiers calcaires, rarement siliceux , dont les nombreux restes caractérisent les ter- rains littoraux. Rarement a-t-on lieu d'examiner des ani- maux entiers , comme les Insectes assez nombreux qui ont été enveloppés par la matière encore liquide de l'ambre jaune ou du succin ; ou comme le Uhinocéros et l'Elé- phant, découverts en Sibérie, non loin des plages de la mer Glaciale, et conservés, se- lon toute apparence , pendant des milliers d'années , dans les glaces formées par un refroidissement subit de ces latitudes hy- perboréennes. Les dififérents sujets d'observation de cet- te Anatomie, souvent plus ou moins mutilés, incomplets, exigent donc une grande habi- tude, une connaissance approfondie de l'or- ganisation actuellement existante à la surface du globe, pour établir des comparaisons cer- taines avec cette organisation des temps passés. Une étude raisonnée de celle-ci a bientôt démontré que les mêmes lois règlent l'une et l'autre. Leur exacte appréciation et les justes ap- plications qu'on peut en faire ont été pour la première fois mises en pratique , d'une manière générale , par G. Cuvier, dans ses nombreuses et persévérantes recherches sur les ossements fossiles ( l ). La méthode que sa science, nous devrions (1) Elles ont été consignées dans les Bcckerches sur te$ ossanenlt fossiles ,\o\. I-V, in 4. Paris, 1821-1824. AN A dite son génie, lui a suggérée pour parvenir à restituer les squelettes et les formes prin- cipales des Mammifères , des Oiseaux . des Poissons ou des Reptiles fossiles , avec kfurs débris dispersés çà et là ; cette méthode, di- sons-nous, restera toujours comme un modè- le de l'application à la Palaeontologie des con- naissances de détail les plus minutieuses, et, à la fois , les plus générales de l'organisa- tion (i>). § 9. — Des procédés que l'Analomie em- ploie pour mellre en évidence les dif- férents points de l'organisation , ou de l'art de l'analomiste. Nous l'avons dit en commençant cet arti- cle , l'Analomie n'est pas seulement une science , c'est également un art , au moyen duquel celui qui le possède complètement peut mettre en évidence les parties les plus cachées, les plus déliées de l'organisation. Ses procédés sont nombreux et variés ; nous nous bornerons à passer en revue les principaux. Dissection. — Le premier, le plus fré- quent, celui qui a valu à l'Anatomie son nom, consiste dans la dissection, c'est-à- dire à séparer avec le scalpel les organes réunis, confondus; à découvrir ceux qui sont cachés dans la profondeur des autres , en coupant la substance de ceux-ci ; à rom- pre les fils qui lient la trame, ou ceux qui unissent la chaîne des tissus organiques, afin de rendre visibles et distinctes les parties élémentaires qui entrent dans la composi- tion de ces tissus. Un procédé de dissection trop négligé peut-être par les anatomistes , qui s'atta- chent surtout au précédent , c'est-à-dire à délier, à dégager les organes concrets ou les organes élémentaires du tissu cellulaire qui les enveloppe , est celui de faire certaines coupes de ces organes , qui peuvent donner facilement cl promptement une idée de leur composition , et de la position relative des parties élémentaires ou autres qui y sont agrégées. (1) Rapport historique sur les progrès des sciences naturelles de 1788 à 4807 , rédigé par G. Cuvier, p. 177 et 302. Paris , Verdiére et La- grange, 1828, in-8. ANA Dissection dans l'eau. — Lorsque Tor- gane que l'on veut analyser par la dissec- tion est petit , le procédé qui consiste à le placer dans une assiette ou dans un petit bassin rempli d'eau ; à le fixer avec des épin- gles sur un plateau de cire , qui est lui-mê- me adhérent à une lame de plomb , est ex- trêmement utile pour distinguer les parties les plus délicates de la structure des organes ou les tissus qui ont peu de consistance. Le poids de l'eau, la moindre légèreté spécifique de ces organes ou de ces tispus , détermine dans ce liquide , sans efforts, sans déchirure , le déploiement des filaments les plus déliés des membranes les plus minces. Les épingles et la cire donnent des moyens faciles de les étaler à volonté, et de les montrer sous l'aspect le plus favorable aux recherches et aux observations. C'est par l'emploi de ce procédé que 31. Cuvier est parvenu h faire ces belles, et cependant si difficiles Anatomies des mollusques, et en- suite ces admirables dessins qui représen- tent, avec tant de vérité et de clarté, l'orga- nisation compliquée de ces animaux. Ce procédé a été pour le maître de la science l'occasion d'une grande partie de ses décou- vertes en Anatomie. Il est devenu, entre les mains des nombreux anatomistes que M. Cuvier a rendus témoins de sa grande utili- té, un moyen de succès nombreux dans les recherches qu'ils ont entreprises pour l'a- vancement de la science de l'organisation. Ce simple procédé doit donc être mis au rang des plus utiles qu'emploie l'art de l'a- natomiste. Procédé des injections. — Les vaisseaux , les canaux , les sinus plus ou moins anfrac- tueux, dont peuvent se composer les diffé- rents organismes , les communications de ces diverses capacités entre elles ou avec d'autres parties du même organisme, leurs directions différentes, leur étendue, leurs diversions, leurs rapports , sont mis en évi- dence par les divers procédés des 9njections. Ils consistent, le plus souvent, à introduire dans ces capacités vasculaires ou autres des substances colorées, liquides au moment de leur introduction , mais susceptibles de se solidifier , et de prendre plus ou moins de consistance par le refroidissement. C'est par ce moyen ingénieux des injec- tions que l'anatomiste met en évidence les ANA 451 réseaux vasculaires les plus déliés à lu sur- face des organes, et qu'il parvient à les dé- couvrir , avec le scalpel , dans leur profon- deur. C'est par ce procédé des iDjections colorées que Ruisch avait acquis une répu- tation extraordinaire; réputation qui était relative à son époque, et que ses prépara- tions ne pourraient plus lui mériter , à en juger du moins par le petit nombre de celles qui existent dans les collections de l'univer- sité de Leide. Injections au mercure. — Le procédé des injections consiste souvent à se servir du mercure , dont le poids , mesuré à volonté par la colonne de ce métal qui s'élève dans le tube ou siphon employé pour cette espè- ce d'injection , suffit pour pénétrer dans les vaisseaux les plus fins , les plus capillaires , et pour vaincre la résistance de leurs parois h sa pénétration. C'est par ce procédé des injections au mercure que le système lym- phatique a été successivement découvert dans l'homme et dans les animaux vertébrés. Alimentation colorée ou colorante. — Je ne puis m'empêcher d'indiquer ici le pro- cédé des injections naturelles , ou l'intro- duction, dans l'état de vie , de l'eau colorée par le carmin ou l'indigo , pour dessiner et rendre évidentes les formes du sac ou du canal alimentaire des animalcules homogè- nes. On sait que M. Ehrenberg , qui s'est servi de ce procédé avec plus de succès que ses prédécesseurs , appelle ces animaux po- lygastres , parce qu'il a rendu évident par cette nutrition colorée un grand nombre de poches accessoires , en apparence, du sac ou du canal alimentaire , qui se sont remplies de cette eau rouge ou bleue, et qu'il regarde comme autant d'estomacs. C'est encore le cas de parler de la garance, de cette substance colorante , qui , mêlée aux aliments des jeunes animaux , dans les expériences animales de Duhamel , rougit leurs os en se combinant aux sels calcaires que la nutrition y dépose , et donne la mar- che, montre les traces de leur accroissement successif. - M. Flourens , qui a eu l'heureuse idée de reprendre les expériences de Duhamel, vient de montrer qu'au point de vue actuel de Tanalomie et de la jibysiologle, c'est, pour ainsi dire, un procédé nouveau , au moyen duquel on peut espérer d'impot^îr.» 452 AIN A tes découvertes sur la structure des os et des dents, et sur leur accroissement (1). Procédés chimiques soit pour augmenter la consistance des organes , soit pour ra- mollir et même dissoudre quelques parties élémentaires des organes concrets. — L'art de Tanatomiste met souvent en usage la wiart'rna'on, c'est-à-dire le séjour dans l'eau des parties organisées , afln de ramollir , de fondre , de dissoudre les filets, les lames du tissu cellulaire, qui lient , qui unissent cer- taines membranes entre elles, et qu'on par- vient ainsi à détacher , à isoler les unes des autres, pour les observer et les décrire sé- parément. C'est un moyen d'analyser les organes concrets, afin de prendre une idée plus net- te de leur composition, en facilitant les pro- cédés de dissection employés pour les dé- composer. Dans une vue tout opposée, celle de don- ner plus de consistance aux organes , tou- jours afin de faciliter leur dissection, on peut faire macérer les substances animales dans l'alcool, ce qui les durcit, rend les filets nerveux et les fibres musculaires plus ap- parentes , et facilite les procédés de dissec- tion au moyen desquels on cherche à iso- ler les nerfs ou les muscles. Plusieurs autres procédés chimiques peuvent servir à durcir, à ramollir, ou même à fondre , à dissou- dre, à enlever ainsi certains éléments orga- niques, afin de mettre à découvert d'autres parties des organes concrets. Tel est celui au moyen duquel on enlève des os ou des dents, sans les déformer, tous les sels cal- caires dont ils sont pénétrés , en plaçant ces organes dans un acide minéral plus ou moins étendu d'eau. Microscope. — La vue simple est loin de pouvoir nous révéler tous les détails de l'or- ganisation ; tous les attributs physiques de forme , de couleur, de densité, qui distin- guent les tissus des animaux ; tous les carac- tères physiques et même organiques que présentent leurs fluides. Heureusement que la découverte du micro- scope a mis les anatomistes à même de péné- trer plus avant dans l'intimité de l'organisa- tion, de distinguer des formes qui n'ont qu'un (1) Comptes rendus de ^Académie des sciences de 1810, premier semestre, p. 1 lô, :50o el 4iî9. ANA millième de ligne de diamètre ; de voir dis- tinctement celles qui ne s'élèvent qu'à un centième, à un deux-centième, ou même à un trois-centième de millimètre. Ce moyen, qui n'est pas exempt de beau- coup d'illusions, avait merveilleusement ser- vi à Leuwenhoeck, à la fin du 1"^ siècle, malgré les imperfections de l'instrument dont il pouvait disposer, à faire ses belles et étonnantes découvertes sur les animalcules , les zoospermes, les globules du sang, la cir- culation de ce fluide dans les vaisseaux ca- pillaires de plusieurs animaux, etc., etc. Beaucoup trop négligé par les anatomistes du 18"^ siècle, il a été repris par les ana- tomistes de l'époque actuelle comme un moyen d'investigation indispensable, auquel on peut avoir recours avec beaucoup moins de dangers d'erreurs, par suite des perfec- tionnements que la physique a apportés à cet instrument précieux , et de l'expérience acquise de ses avantages et de ses inconvé- nients par l'usage journalier qu'en font un grand nombre d^anatomistes. Le microsco- pe dévoile à nos yeux l'organisation intime jusque dans les éléments les plus simples , ceux où se passe le mystère de la vie. Non pas que cette révélation soit toujours tellement concordante dans les observations des micrographes les plus exercés, qu'on puisse , qu'on doive y ajouter une foi abso- lue, et sans la réserve de quelques doutes. Il suffira , pour en juger, de jeter un coup- d'œil sur l'utile recueil â^iiintomie micro- scopique publié par M. L. Mandl. (Paris, Baillière, 1838-1839.) On y apprendra, entre autres, combien il y a eu jusqu'à présent de manières de voir au sujet de la fibre mus- culaire élémentaire , dans les descriptions écrites et figurées qu'en ont données les ob- servateurs mjcrographes. Dessins , gravures. — Les dessins et les gravures, qui multiplient l'image des formes que l'anatomisle aurait souvent beaucoup de peine à fmre connaître avec le simple lan- gage, sont des moyens très utiles de donner l'intelligence des faits dont l'Anatomie se compose, et d'en conserver la mémoire ; ils servent conséquemment à répandre les con- naissances anatomiques. L'art du dessin et ce- lui de la gravure doivent donc être comptés parmi les procédés de l'art de l'anatomisle. Lfi connaissance Mes formes organiques ANA ptiiit, en définitive, l'objet de l'Anatoniie, li est facile de concevoir Tiinmense utilité du dessin |)Our en conserver soi-même le sou- venir , pour en transmettre aux autres une idée exacte. Le jeune anatomisle qui voudra faire de rapides progrès dans ia connaissan- ce de ces formes si nombreuses et si variées devra dessiner toutes les préparations qu'il aura l'occasion d'en faire. L'art du dessin lui sera surtout indispensable s'il se destine à l'enseignement. M. Cuvier n'a pas dû seule- ment à la grande lucidité de ses idées et de son langage le succès soutenu de son ensei- gnement ; les figures qu'il traçait à la craie avec une facilité et une justesse admirables , en donnant rapidement un corps h ses pen- sées, servaient merveilleusement à les faire comprendre. Nous ne saurions donc trop recommander l'art du dessin à la jeunesse studieuse qui aura à cœur de se distinguer par des con- naissances solides en ana.'.omie , et qui aspi- rera à contribuer aux progrès de cette science. Nous lui citerons comme des modèles à imiter, autant que possible, pour la clarté et la bonne exposition des objets , les gravures sur VAnalomie des Mollusques publiées dans le recueil des Mémoires de M. Cuvier sur ces animaux, d'après ses propres dessins. Les planches de Lyonuel, dans son ou- vrage sur VAnalomie de la chenille qui ronge le bois de saule , celles de M. Strauss Dûreckheim sur celle du hanneton, ont une perfection qu'il sera toujours bien difficile d'atteindre. Celles annexées aux nombreux mémoi- res de M. Léon Dufour sur tous les or- dres de la classe nombreuse des insectes , et qui ont été gravées d'après les beaux des- sins de cet Anatomisle distingué, donnent un grand prix à ses très utiles travaux. Par- mi les anatomistes actuels qui dessinent avec une grande perfection , je dois encore citer j>L Milne-Edwards, et plus particulièrement ses beaux dessins sur l'organisation desZoo- phjtes et des Crustacés, ou sur la circulation des Annélides, publiés dans la nouvelle édi- tion du Jièfjne animal de G. Cuvier; feu Dugès, pour ses dessins d'Anatomic zoologi- que ou physiologique des Arachnides, insé- rés dans le même ouvrage ; et M. L. Poy ère , pour ceux concernant les Insectes; M. Mar- ANA 4r..i tin .Saint-Ange, entre autres, pour son beau Tableau de In circulation du sanij dans le frpiiis , sujet d'un prix décerné h cet anato- misle par l'Académie des sciences; et M. (iuérin-Ménéville, pour ses dessins d'ana- toitiie zoologique de la bouche des Insectes, que ce savant entomologiste a publiés dans son Iconographie du règne animal de G. Cuvier. Il y a dans les dessins d'Anatomie zoologi- que ou physiologique un art particulier de montrer les formes et les rapports les plus caractéristiques, les détails les plus essen- tiels , que l'anatomiste seul , qui connaît la valeur de ces détails, peut faire saisir en dis- posant sa préparation dans le but de les mettre en évidence. La vérité, l'exactitude , la clarté , la manifestation nette et distincte des formes et des rapports, donneront beau- coup plus de valeur, pour la science , à un dessin d'anatomie fait par un anatomisle qui sera cependant un dessinateur médiocre, que les effets pittoresques qu'aurait cherchés en premier lieu un peintre distingué n'ayant aucune intelligence de la science. Parmi les moyens que peut employer en- core l'art de l'anatomiste pour conserver le souvenir des formes organiques , on doit ci- ter les modèles en cire et en carton - pierre , ou même en plâtre (i ) , dont les cabinets anatomiques d'Italie , de France et d'autres lieux, possèdent des exemplaires plus ou moins utiles. Celle Anatomie modelée vient d'être surpassée par un nouveau procédé, in- venté par M. le docteur Félix Thibert (2). Au moyen du rnrion-pdle, ce jeune anato- misle parvient à représenter avec la plus grande exactitude les formes et les tissus les plus déliés, auxquels son art, comme pein- tre, sert à communiquer les couleurs na- turelles. L'invention du carton-pâte et son application à i'Analomie pathologique, dont il est souvent dinTicile de conserver , dont il esl heureusement impossible de multi- plier les exemples instructifs , feront épo- (1) Jnalomie humaine et comparée, moulée en plâtre sur nature, et peinted'après les prépara- tions, publiée par Aimé Robert et Emile Kiiss. Strasbourg , 1840. (2) Nouveau sytlème d'anatomie humaine et comparée, par F. Tliihril , P., pour le c;i!ton- pàlc. P;iris, ISôfl. 454 ANA ANA que dans rhistoire de l'art de ranatemiste(l). Tels sont les différents points de vue sous lesquels on peut envisager TAnatomie de l'homme et des animaux dans son état actuel. Cette science importante , cette science immense , si on l'étend à tout ce qui a vie , cette science infinie comme la nature orga- nisée , sinon dans sa réalité actuelle , du moins dans son sujet et dans son but, a pris place de nos jours (2) parmi les sciences natu- relles , comme une apparition gigantesque , comme un nouveau monde, offrant à l'inves- tigateur de la nature un vaste champ sans limites de découvertes incessantes. (G. h. DUVERIVOY.) ANATOMIE VÉGÉTALE (-fl, dissection), bot. — L'Anatomie végétale a pour objet la connaissance de la structure intime des végétaux. Cette dénomination, appliquée au règne végétal, est moins éten- due que quand elle a pour objet l'organisa- tion des animaux. Ainsi, l'Analomie animale comprend non seulement la connaissance des tissus élémentaires qui entrent dans la for- mation de tous les organes , et qu'on désigne aussi sous le nom d^éléments analomvpies , comme le tissu cellulaire , le tissu nerveux , le tissu musculaire, etc.; mais elle a égale- ment pour objet la description spéciale de chacun des organes constituant le corps, étu- dié dans sa position, sa structure , sa com- position , son étendue , etc. De là la division de l'Anatomie animale en deux parties bien distinctes : l» l'Anatomie générale ou des tissus; 2" l'Anatomie descriptive, ou topo- graphie des organes. Il n'en est pas de même en botanique. L'Anatomie végétale ne s'oc- cupe que de l'étude des tissus élémentaires qui composent les organes; elle correspond , par conséquent, à l'Anatomie générale des animaux. Quant à l'Anatomie descriptive des parties constituantes ou des organes des vé- gétaux, elle constitue une branche à part de (1) Voir C. Duméril : Essai sur les moyens de perfectionner et d'étudier l'art de l'Jnatomisle. Paris , 1803. — Et le Nouveau Manuel de l'Ana- lomiste, par E.-A. Lants, 2' édit. Paris, 1836. (2) Nous faisons tous nos efforts pour donner une esquisse de ses progrès récents et de son «^lat actuel dans la nouvelle édition des Leçons d'Jnalomie comparée de G. Cuvier, dont le t. Vil parait en ce inomont. Paris, Forlin, Masson et Comj)agnie, 1840. la botanique, que l'on désigne sous le nom (Vorganograpliie. {V. le mot Botanique, où nous donnerons l'indication des diverses di- visions qui ont été établies dans cette scien* ce.) La structure des végétaux est générale- ment plus simple que celle des animaux considérés dans leur ensemble, et cette simplicité d'organisation est en rapport a- vec le nombre moins considérable des fonc- tions dont leur vie se compose. Ainsi, tan- dis que dans le règne animal la vie est le résultat de deux ordres différents de fonc- tions , les fonctions vitales ou végétatives, qui servent à entretenir la vie de l'individu, et à propager les espèces, et les fonctions de rela- tion, destinées à mettre l'être en rapport avee tous les corps qui l'environnent , et par les- quels il peut être influencé , la vie des plan- tes se réduit aux seules fonctions vitales, que , pour cette raison , on a également désignées sous le nom de végétatives , tandis que les autres sont appelées fonctions ani- males, ^arce qu'en effet on ne les observe que dans les animaux. Il résulte de là néces- sairement que les plantes manquent des or- ganes servant aux fonctions de relation, et, par conséquent, des éléments anatomiques qui les composent. Aussi, chez elles, n'y a-t-il ni muscles, ni nerfs, c'est-à-dire ni organes de la locomotion , ni organes de la sensibili- té , qui sont les deux grandes fonctions de relation des animaux ; et, par suite , ni tissu musculaire, ni fibre nerveuse. Il n'y a donc dans les plantes que des organes de nutrition et des organes de reproduction. De ce qui précède il résulte que l'Anato- mie végétale ne comprend que la connaissan- ce des tissus élémentaires ou éléments ana- tomiques qui constituent les organes des vé- gétaux. Quoiqu 'au premier abord ces tissus élémentaires se montrent sous des formes assez variées , et qu'ils semblent souvent fort différents les uns des autres, par exemple des utricules ou des tubes creux ou vais- seaux ; cependant on peut admettre , et l'ob- servation confirme cette vérité, qu'il n'existe dans les végétaux qu'un seul élément anato- mique primitif, Vutricule ou les utricules, dont le groupement constitue le tissu utri- culaire. INous verrons en eflct par la suite, (|uand nous traiterons spécialement du tissu utriculaire, qu'originairement i! coiistilue à ANA lui seul tous les organes du végétal , cl que seulement plus tard quelques unes de ses parties se modiûent et se transforment soit en tubes courts ou utricules allongées , soit en véritables vaisseaux. Ainsi nous n'admet- tons dans les plantes qu'un seul tissu élémen- taire , qui, en se modifiant , constitue tous leurs organes ; mais ce tissu élémentaire peut se présenter sous trois formes principales , susceptibles chacune de plusieurs modifica- tions. Ce sont : 1» le tissu utriculaire simple ou primitif, composé d'utricules de forme variée, rapprochées et plus ou moins inti- mement soudées ensemble , de manière à former une masse ou un tissu continu. Ces utricules, primitivement globuleuses , pren- nent, en se pressant et se soudant mutuelle- ment les unes contre les autres, une forme plus ou moins régulièrement dodécaédrique, de telle sorte que leur coupe transversale of- fre une figure hexagonale, dont les côtés peuvent cHre égaux ou inégaux; 2» le tissu vasculaire, composé de tubes très grêles, généralement simples, cylindriques ou an- guleux , destinés à contenir soit des liquides, soit des gaz, et qui , au premier abord, pa- raissent si différents des utricules, bien qu'ils en procèdent constamment; 5" enfin , une forme intermédiaire entre les utricules et les vaisseaux , c'est-à-dire participant à la fois des uns et des autres , et qu'on a dési- gnée sous les noms de tissu ligneux, de tis- su fibreux, de tissu fibro-ulriculaire , de tissu cellulaire allongé, etc. C'est, en effet, ce tissu qui constitue uniquemeot les fibres ligneuses soit dans les Monocotylédonés, soil dans les Dicotylédones. Il se distingue des utricules proprement dites par sa forme plus allongée, par ses deux extrémités amincies en pointe ou taillées obliquement en bizeau ; et, enfin, par ses parois généralement très épais- ses , et dans l'épaisseur desquelles on aper- çoit souvent des couches distinctes les unes des autres. Par ces différents caractères , et surtout par leur longueur moins considéra- ble, ils se distinguent des vaisseaux. La forme d'un dictionnaire ne se prête pas à ce que nous traitions ici avec détails de toute l'Anatomie végétale ; un semblable travail aurait trop d'étendue. Néanmoins , nous croyons utile de donner une idée gé- nérale et succincte de l'Anatomie des vé- gétaux , parce que , dans le cours de cet ou- ANA 455 vrage, nous aurons à faire connaître suc- cessivement les particularités d'organisation de chacun des principaux organes des plan- tes, et qu'il est, par conséquent, indispen- sable d'avoir une connaissance exacte de la structure anatomique des plantes, considé- rée dans sa généralité. En effet, en traitant spécialement de chacun des organes, nous ferons connaître sa structure intime, et nous passerons ainsi successivement en revue tou- tes les modifications que le tissu élémentaire subit dans chacune des parties constituantes du végétal. Ainsi , par exemple , aux mots tige, racine, feuilles, etc., nous expose- rons avec détails l'organisation anatomique de chacun de ces organes dans toutes leurs particularités. Nous croyons utile de donner ici , en fa- veur des personnes qui, sans en avoir encore l'habitude, voudraient se livrer à des re- cherches d'Anatomie végétale, quelques con- sidérations générales sur la manière de faire des observations. Les éléments anatomiques des végétaux sont tellement fins et délicats, que leur struc- ture échappe à notre vue. Pour l'apprécier et la bien connaître , nous avons besoin du secours du microscope; aussi l'Anatomie vé- gétale est-elle une science toute moderne, et dont les anciens n'ont eu aucune connais- sance. Malpighi et Grew, à peu près à la mê- me époque , c'est-à-dire vers la fin du 16« siècle, doivent être considérés comme les pères de cette branche de la botanique. Tou- tes les observations faites avant eux sont à peu près nulles pour la science, et ne nous font en aucune manière connaître la vraie structure des végétaux. Mais, depuis cette époque, des travaux importants ont été faits dans presque toutes les parties de l'Europe, et spécialement en Allemagne , en France et en Angleterre. Une louable émulation s'est établie entre les savants de ces pays, et a donné naissance à des découvertes qui ont singulièrement perfectionné la structure anatomique des végétaux ; aussi aurons-nous à citer bien souvent dans cet ouvrage, parmi les botanistes allemands, les noms de MM. Treviranus, Link, Bernbardi , Rudolphi , Schultz , Mohl, Moldenhaver, Meyer, Unger, etc. ; en France , ceux de MM. de Mirbel , Turpin, du Trochet, Adolphe Brongniart, Decaisne ; etc. , et enfin MM. Robert Brown 456 ANA et Slack en Ariglcierrc , MM. Viviani et Ami- ci en Italie, dont les travaux ont contribué à amener l'Anatomie végétale au point où elle est parvenue aujourd'hui. Nous venons de dire tout à l'heure que le microscope est indispensable pour faire con- naître la vraie structure anatomique des vé- gétaux. En effet , observé à la vue seule , le tissu des plantes représente une masse ccllu- leuse et continue, dans laquelle, suivant la partie ou le végétal que l'on observe, se. voient des fibres excessivement grcMes. Pour prendre une idée exacte et complète de la structure de ces tissus élémentaires , il faut les soumettre au microscope. Nous n'avons pas à discuter ici les avantages de chacun de ces instruments, qui ont été modifiés ou per- fectionnés dans ces derniers temps. (]elui dont nous faisons habituellement usage, et qui nous a toujours suffi pour les recherches les plus minutieuses et les plus délicates de l'Anatomie des plantes, est un microscope de MM, Charles Oberhauser et Trécourt. Lors- qu'on veut avoir une idée générale de la structure des tissus élémentaires des végé- taux, il faut enlever à la partie qu'on veut étudier des fragments aussi minces que pos- sible, les uns enlevés suivant la longueur de l'organe, les autres faits transversalement. Cette partie mécanique de l'opération , qui paraît bien simple au premier abord , offre cependant quelque difficulté, et exige non seulement de l'habitude, mais une certaine dextérité de la main. A cet effet , il faut né- cessairement se servir d'un instrument bien tranchant. Bien souvent on emploie un ra- soir; mais il est préférable de se servir d'un instrument dont la lame soit plus mince, et que son poids et son étendue moindres rendent plus facile à manier. Ainsi, un pe- tit couteau à peu près semblable à celui dont on se sert pour l'opération de la cata- racte , dans la méthode par extraction , ou enfin un petit bistouri à lame étroite et mince, seront substitués avec avantage à un rasoir. Quand on est parvenu souvent, après plusieurs essais infructueux , à se procurer un fragment aussi mince que possible, il faut le soumettre à l'observation microscopique. Tour cela on le place sur une plaque de verre blanc , et l'on a soin de le recouvrir d'une petite goutte d'eau très claire. Cette dernière précaution est indispensable : en ANA edct, l'eau donne une transparence presque complète au fragment, surtout s'il est très mince. On recouvre alors la première pla- que de verre d'une autre plaque aussi min- ce que possible , surtout si les lentilles dont on se sert sont très fortes, et, par consé- quent, à très court foyer. Les choses dispo- sées de la sorte , on place l'objet sur le por- te-objet du microscope. Il faut d'abord em- ployer des lentilles d'un grossissement moyen, par exemple un grossissement de 80 à 100 diamètres. On sait par expérience que , moins la lentille est forte , mieux l'ob- jet est éclairé. Un grossissement tel que ce- lui que nous venons d'indiquer permettra de voir les objets assez distinctement , et com- me le champ embrassé par la lentille est assez large, on verra une portion plus gran- de de l'objet soumis à l'observation, et, par conséquent , on prendra ainsi une idée plus complète des rapports de position qui exi- stent entre les différents éléments anatomi- ques de l'organe que l'on étudie. Mais on devra employer des lentilles plus fortes pour bien apprécier toutes les particularités de l'organisation. En général, avec une lentille grossissant environ 200 fois, on peut tout voir en Anatomie végétale, parce qu'avec ce grossissement , si les objets ne sont pas ei- traordinairement amplifiés, ils sont encore assez bien éclairés pour qu'on puisse en bien saisir tous les détails. Aussi, pour les obser- vations ordinaires sur les tissus, n'est-il guè- re nécessaire de recourir à de plus grandes amplifications. Néanmoins , il est un certain nombre de points encore obscurs de l'Anato- mie générale des plantes que leur extrême petitesse ne permet que de voir difficilement, et qui exigent des grossissements plus con- .sidérables, cinq ou six cents diamètres, par exemple, quand on peut les obtenir avec assez de lumière et de netteté. Telles sont les ponctuations ou pores , les lignes ou fen- tes du tissu utriculaire et des vaisseaux, la nature de la matière verte ou de la chlo- rophylle des tissus herbacés, et plusieurs autres points encore en litige parmi les phy- totomistes. Mais, à part ce petit nombre de sujets difficiles , il n'est jamais nécessaire d'employer des lentilles aussi fortes. Il ne faut pas , du reste , perdre de vue que le plus souvent , en se servant de verres très grossissants , on perd en netteté et en AN A lumière ce que l'on gagne en amplifiealion. Il est une substance dont remploi est bien avantageux , et qui souvent sert mer- veilleusement pour bien distinguer les di- verses parties constituantes des tissus végé- taux : c'est la teinture d'iode. En elTet, non seulement elle colore instantanément les grains de fécule en une belle couleur bleue violacée, ce qui , sur-le-champ , fait recon- naître ceux-ci , et les distingue des autres corps que les tissus pourraient contenir; mars, en donnant aux membranes végétales une teinte jaune ou brun-clair, elle fait dis- tinguer la disposition de parties que leur extrême ténuité et leur transparence ne per- mettaient pas d'apercevoir. Il faut quelquefois avoir recours à la ma- cération dans l'eau , pendant un laps de temps plus ou moins long , pour bien re- connaître la disposition des éléments anato- miques, et spécialement celle des faisceaux vasculaires. En effet , par ce moyen , on se - pare et détruit en grande partie le tissu utriculaire , et les vaisseaux plus résistants montrent plus clairement leur disposition et leurs anastomoses. On obtient plus rapide- ment le même effet en faisant bouillir pen- dant une minute ou deux dans de l'acide azotique pur ou légèrement affaibli la partie dont on veut reconnaître la structure. L'a- cide azotique jouit de la propriété de des- souder et d'isoler toutes les parties consti- tuantes du tissu végétal, que l'on peut alors étudier bien plus facilement. ]\ous borne- rons là ces observations préliminaires, et nous allons donner, en abrégé, une idée gé- nérale de la structure anatomique des vé- gétaux. Coup d'œil général sur la structure des éléments anatomiques des végétaux. Ainsi que nous l'avons dit précédemment, en commençant cet article , il n'existe qu'un seul élément anatomique primitif dans les végétaux : c'est Vutricule. Elle est pour le règne végétal ce que la forme primitive est pour les espèces minérales ; toutes les autres formes n'en sont que des modifications, et , |iar conséquent , peuvent y être rapportées. L'utricule ou plutôt les utricules, en se ré- unissant et se soudant , forment une masse continue ou un tissu spécial , que l'on a dé- T. ANA 457 signé sous les noms de lissn utriculaire, tissu cellulaire, "parenchyme , etc. Le tissu utriculaire est donc l'élément fondamental de toute l'organisation des végétaux; mais il se modifie de différentes manières , et peut prendre des formes extrêmement diverses , a tel point que ces formes ont été regardées par plusieurs phytotomistes comme consti- tuant autant de tissus primitifs. Ainsi, lors- qu'on examine avec les moyens amplifiants convenables l'organisation intérieure d'un végétal phanérogame, on voit qu'il se com- pose : 1" de cellules à parois minces et dia- phanes d'une extrême petitesse, d'une for- me variable , régulière ou irrégulière , tou- jours polyédrique; !2o de tubes courts, ter- minés en pointe à leurs deux extrémités, à parois épaisses et à diamètre intérieur très petit, disposées bout à bout , de manière à constituer des fibres souvent très résistan- tes; ô" enfin de vaisseaux cylindriques ou anguleux, simples ou ramifiés, isolés ou réunis en faisceaux. Telles sont les trois for- mes principales sous lesquelles se présentent les parties élémentaires qui entrent dans la composition des végétaux, et auxquelles on a donné les noms de tissu utriculaire , de tissu fibreux ou ligneux, et de tissu vascu- laire. Quoique ces trois tissus ne soient que des modifications d'un seul et même élé- ment anatomique, l'utricule végétale, nous traiterons pourtant de chacun d'eux en par- ticulier , afin d'en mieux faire connaître la nature. <^ i. Du tism utriculaire. Ce tissu est le principe de l'organisation végétale parce qu'en effet il fait partie de tous les organes constituants des plantes qui , à une certaine époque de leur dévelop- pement , en sont uniquement formés. On l'a encore désigné sous les noms de tissu cellu- laire, tissu vésiculaire, et parenchyme. Le tissu utriculaire se compose d'utricules ou de vésicules d'une extrême ténuité, à pa- rois minces et transparentes, très variées dans leur forme , et soudées intimement les unes aux autres, de manière à formerqn tU- su continu. C'est par suite de cette soudure des utricules entre elles que pendant long- temps on a considéré le tissu cellulaire comme formé de cavités ou de cellules creu- 29* 458 ANA séos dans nnc masse continue , que Ton a comparée tour à tour soit à une épongée , soit h la mousse légère qui s'élève à la surface de l'eau de savon agitée , ou des li- queurs alcooliques en fermentation. Mais aujourd'hui il est généralement reconnu que le tissu utriculaire se compose de petits corps vésiculaires, qu'on peut considérer comme ayant été primitivement distincts, et qui ont fini par se souder entre eux. Cette structure avait déjà été parfaitement indiquée par Malpighi, dans son Anatomie des plantes , il y a plus d'un siècle et demi. Et, en effet, ce grand anatomiste se sert déjà du mot utricvles pour distinguer les parties consti- tuantes du tissu cellulaire. Sprengel en 1802, et MM. Linck, du Trochet, et un grand nombre d'autres phytotomistes , ont mis ce fait dans tout son jour. D'abord , cette sépa- ration des utricules se fait quelquefois natu- rellement , par exemple dans l'intérieur de certaines tiges lierbacées , ou de pétioles, ou enfin d'autres organes parenchymateux, dont l'accroissement a été très rapide; maison peut l'obtenir avec la plus grande facilité en faisant bouillir pendant quelques instants un fragment de tissu utriculaire soit dans l'aci- de azotique , soit dans l'eau simple. On voit alors , comme nous l'avons déjà dit , les di- verses parties constituantes du tissu végétal s'isoler les unes des autres , et se montrer avec les caractères qui leur sont propres. A. Formes des utricules. ( Consultez les planches de l'Atlas consacrées à l'Anatomie végétale, et l'explication des figures.) — Lorsque, dans une partie d'un végétal, on cherche à déterminer la forme des utricules, en soumettant à l'examen microscopique une coupe transversale de ce tissu on reconnaît que celles qui le composent présentent une aire polyédrique , et le plus souvent hexa- gonale. Cependant cette forme de la cou- pe transversale des utricules n'est pas telle- ment générale qu'on ne la trouve fréquem- ment modifiée , soit dans le nombre de ses angles et de ses faces , ^oit dans leur pro- portion et leur régularité. La forme vraiment primitive des utricules, c'est-à-dire celle qu'on observe dans les végétaux ou les orga- nes végétaux, à la première période de leur développement, approche plus ou moins de la forme globuleuse ; mais il est rare qu'elle se conserve long temps dans cet état. Les utri- A^'A cules, par suite de leur multiplication et des pressions diverses auxquelles elles sont soumi ses , se présentent sous des aspects extrême- ment variés. Généralement, elles deviennent polyédriques, et leur forme est à peu près cel- le d'un dodécaèdre; de là la forme hexago- nale que montrent les utricules d'une masse celluleuse coupée transversalement. Mais il arrive bien souvent aussi que, dans leur agen- cement général, les utricules prennent la forme de prismes anguleux , juxtaposés les uns sur les autres , de manière à ressembler, s'il est permis de faire une semblable com- paraison , à des masses de basalte prismati- que : c'est ce que l'on observe fréquemment dans des coupes faites suivant la longueur de l'organe , dans le parenchyme des tiges par exemple. La forme hexagonale a quelquefois une régularité presque parfaite , c'est-à-dire que ses six côtés sont égaux entre eux ; mais néanmoins il arrive plus souvent que cha- que utricule, bien que conservant encore • dans sa coupe transversale une aire à six pans, est cependant plus ou moins irrégu- iière , parce qu'une ou plusieurs de ses faces ont pris aux dépens des autres un dévelop- pement plus considérable. Il peut même se faire que les utricules perdent ainsi une ou même deux de leurs faces, et qu'elles se trouvent réduites à une forme pentagonale ou carrée. Les utricules sont quelquefois disposées sans ordre dans la masse qu'elles consti- tuent; mais, très souvent aussi, elles sont su- perposées régulièrement les unes au dessus des autres , de manière à constituer des sé- ries longitudinales. Cette disposition s'obser- ve fréquemment dans les plantes monocoty- lédonées , particulièrement dans la masse de la tige. Telles que nous venons de les décrire , les utricules sont, en quelque sorte, à leur état normal ; mais il y en a quelquefois qui ont une forme extrêmement irrégulière et telle- ment anomale, qu'il est fort dimcile delà comprendre, à moins qu'on ne les considère non plus comme des utricules simples, mais comme des groupes d'utricules soudées irrégulièrement. Aous aurons occasion de revenir sur ces cellules irrégulières- et ano- males , quand nous traiterons spécialement de la structure des feuilles , qui sont les or- ANA ganes où elles existent principalement. ( V. Feuilles. ) II existe encore une modification très re- marquable du tissu ulriculaire : c'est celle nui existe dans ces lignes divergentes du centre à la circonférence qui font commu- niquer le canal médullaire avec le parenchy- me de récorce , et qu'on nomme les rayons méduUairfs. Ici, en effet, le tissu utriculai- re est disposé en séries transversales ot pa- rallèles , et se compose d'utricules allongées dans le sens transversal. ( ''. Rayons wé- DVLLAIRES. Lorsque Ton examine avec soin une masso celluleuse, on voit fréquemment que les utricules ne se touchent pas exactement en- tre elles dans tous les points de leur circon- férence. De cette disposition résultent de petits espaces ordinairement triangulaires, auxquels on a donné les noms d'espaces ou de mé/if.s intercellulaircs. Pour bien se ren- dre compte de la formation de ces méats intercellulaires, il faut se représenter que les utricules ont d'abord été à peu près glo- buleuses. Dans cet étal, elles ne pouvaient se toucher que par un certain nombre de points; mais, comme elles étaient compres- sibles, en s'appliquant et se pressant de plus en.plus les unes contre les autres , ces points sont devenus des surfaces planes plus ou moins étendues. Mais les parties extérieures de leur surface externe, par lesquelles les vé- sicules n'étaient pas en contact, ont formé des espaces libres et vides, qui représentent autant de canaux très courts et très irrégu- liers, généralement triangulaires, commu- niquant entre eux , et formant ainsi une sorte de réseau qui doit nécessairement, quand il existe , jouer un rôle important dans les phénomènes de la nutrition. On les appel- le alors conduits intracellulaires {duclusiit- tracellulares). (F. ce mol.) Les méats inter- cellulaires sont quelquefois très apparents et très développés, surtout dans les parties qui ne sont pas soumises à une trop forte pression de la part de celles avec lesquelles elles sont en contact. (Voyez, dans l'atlas de ce Dictionnaire, la planche l"de l'Anatomie végétale.) ^^ B. Nature de la membrane qui forinc les ' titricules. — La membrane qui constitue les utricules est excessivement mince , parfaite- ment incolore et transparente , elle laisse ANA 459 facilement entrevoir les parties contenues dans les utricules, qui font que ces dernières paraissent colorées, bien qu'elles soient tou- jours incolores. Le plus souvent, les utricu- les semblent avoir une coloration verte, ce qui est dû à la présence d'une matière orga nique spéciale, contenue dans leur intérieur, et qu'on a désignée sous le nom de Chloro- phylle. Quand on examine une masse de tis- su cellulaire en employant des grossissements même assez considérables, comme liîO à 150 diamètres , par exemple , les parois qui sé- parent les utricules paraissent tout à fait sim- ples. Pendant long-temps, en elfet, un grand nombre de phytolomistes ont eu cette opi- nion sur la composition de la membrane constituant les diverses parties du tissu cel- lulaire; mais ce que nous avons dit dans le paragraphe précédent sur la composition du tissu utriculaire doit déjà faire voir que cette opinion n'est pas généralement conforme h la nature. En effet, la membrane qui sé- pare deux utricules contiguës, quelque min- ce qu'elle paraisse , est formée de deux feuillets intimement unis, puisqu'il est con- stant qu'une masse de tissu utriculaire ré- sulte en général de l'agglomération et de la soudure de petits corps vésiculeux qu'on peut considérer comme ayant été primiti- vement distincts et séparés les uns des au- tres. Cette duplicature de la membrane du tissu cellulaire peut néanmoins être aper- çue dans certaines circonstances , quand on emploie des lentilles assez fortes. C'est sur- tout lorsqu'on examine des portions de tissu utriculaire dans lesquelles les espaces inter- ccllulaires sont très marqués, qu'on peut suivre facilement chacun des deux feuillets, qui, après avoir été distincts et écartés dans les espaces intercellulaires, se rapprochent et se soudent pour former la membrane qui sépare les deux utricules. C'est ce que mon- trent très bien plusieurs des figures de la planche 1" de cet atlas, consacrée à l'ana- tomie végétale, et, entre autres, la fig. 5, représentant lé tissu utriculaire du canna in dieu. Quelle que soit la' puissance amplifiante des lentilles dont je me suis servi dans les nombreuses observations microscopiques auxciuelles j'ai soumis les diverses parties du tissu cellulaire, j'ai toujours trouvé la mem- brane des utricules parfailement homogène 460 AiW et ressemblant en quelque sorte , pour ias- pect , à une lame excessivement mince et diaphane d'un verre incolore, sans y pouvoir distinguer la moindre trace d'une structu- re organique quelconque. Cependant , pour quelques physiologistes , cette membrane aurait une organisation plus ou moins com- pliquée : ainsi, les uns la disent formée de fibres intimement soudées; les autres, de molécules excessivement petites , disposées en spirales. Nous n'avons à examiner ni à discuter ces opinions, qui nous parais- sent d'ailleurs peu importantes, et qui sont fondées sur d€s faits vrais, mais formant plutôt une exception. Ainsi, pour nous , la membrane utriculaire est mince, transparen- te, parfaitement incolore et sans organisa- tion appréciable. Dans le plus grand nombre des cas, c'est en effet avec ces caractères que se montrent les utricules; mais, dans certains végétaux, leurs parois semblent présenter, soit des ou- vertures ponctiformes ou pores, soit des fentes transversales. Les vaisseaux offrent aussi de semblables dispositions. L'existence d'ouvertures sous la forme de pores ou de fentes dans les parois des utricules ou des vaisseaux est un des points de l'Anatomie végétale qui a été le plus débattu parmi les phytotomistes, surtout au commencement de ce siècle. M. de Mirbel , et , plus récem- ment, M. Amici, sont les observateurs qui ont le plus fortement soutenu l'existence de ces pores et de ces fentes dans le tissu cellu- laire et dans les vaisseaux; cependant cette opinion ne paraît pas conforme à l'observa- tion rigoureuse des faits. Il est vrai que, dans un assez grand nombre de végétaux, et par- ticulièrement parmi les Monocotylédonés, les parois du tissu cellulaire paraissent percées d'ouvertures ponctiformes, tantôt disposées symétriquement par lignes parallèles, tantôt dispersées sans ordre. Plusieurs causes ont pu souvent en imposer aux observateurs, et leur faire croire à l'existence de véritables perforations dans les parois des utricules là où il n'en existe que l'apparence. Ainsi , par exemple , les grains de fécule fins et tout à fait transparents qui sont fréquemment at- tachés à leur face interne ont pu être pris quelquefois pour des pores. Et , en effet , ces petits corps, à cause de leur transparence et de leur forme plus ou moins sphérique, agis Aïs A ! sent à la niiwière de lentilles, et, concen* trant les rayons lumineux dans leur centre , y montrent un point beaucoup plus éclairé , entouré d'une partie circulaire un peu ob- scure. Le point lumineux a été pris pour un trou, et la partie moins éclairée pour un bourrelet circulaire; mais ce cas n'est pas celui où l'erreur a été le plus souvent conj- mise. Il existe , comme nous l'avons dit pré- cédemment, des utricules dont les parois offrent soit des points transparents, soit des lignes transversales, qui ont entièrement l'apparence de pertes de substance. C'est dans ces cas que beaucoup de phytotomistes croient à l'existence de pores ou de fentes. Mais M. Mohl a prouvé dans ses difl'crents mémoires, et, entre autres, dans ses belles anatomies des Palmiers et des Fougères re- cueillis au Brésil par 31M. Spix et Martius , que ces prétendus pores et que ces fentes étaient non pas de véritables ouvertures fai- sant communiquer ensemble les deux cellu- les contiguës , mais de simples amincisse- ments d'une partie de l'épaisseur de la paroi des cellules. Il en résulte que la coupe transversale d'un de ces points se présente sous l'apparence d'un enfoncement ou d'une sorte de petite niche , dont le fond est tou- jours bouché par une membrane, qui empê- che qu'elle ne soit complètement perforée. Ce qui est remarquable , c'est que, dans une coupe longitudinale des vaisseaux ou des utricules où l'on observe ces pertes de substances ponctiformes , celles des deux utricules contiguës se correspondent ordi- nairement avec exactitude , de manière à ce qu'on voie un grand nombre de petits ca- naux transversaux, présentant, dans leur partie moyenne , c'est-à-dire dans le point où les deux utricules sont soudées, une petite membrane en forme de diaphragme , qui empêche les deux utricules de communiquer ensemble. Il est quelquefois très dilBcile d'a- percevoir la petite membrane dont nous venons de parler , parce qu'en eflet elle est excessivement mince; il arrive même que dans certaines circonstances, surtout par les progrès de la végétation, elle ne finisse par disparaître complètement. C'est dans ce cas là seulement qu'on peut admet- tre l'existence de porcs, c'est-à-dire de per- forations traversant complètement l'épais- ; our des parois des utricules. Mais ces ou- ANA ANA 40 1 vertures sont piircmenl accidcnlclles, cl le résultat de la destruction d'une partie du tissu, et non de rorganisation. C. Mntières contenues dans les ulriciilcs. — Les utricules contiennent des matières de nature diverse. Tantôt ces matières sont liquides, tantôt elles sont solides, tantôt enfin elles sont gazeuses. 1» Minières li(ptides. — Une branche très jeune ou tout autre organe végétal examiné dans la première période de son développe- ment offre un tissu cellulaire dont les utri- cules ont non seulement les parois plus épaisses, mais encore la cavité remplie par un liquide aqueux, qui n'est autre chose que de la sève. Par les progrès de la végéta- lion, et à mesure que les organes foliacés se développent, ces sucs aqueux disparaissent; les parois des utricules s'amincissent , se sè- chent; et souvent le tissu utriculairc finit par former une masse spongieuse, sèche et légère, qui ne contient plus que de Pair dans ses cavités. La sève n'est pas le seul liquide qu'on trouve dans les utricules du tissu cellulaire ; il peut y exister encore des huiles de diffé- rente nature, volatiles ou grasses. Ainsi, l'huile grasse est abondante dans le paren- chyme du péricarpe de l'olivier , dans l'en- dosperme charnue des Euphorbiacées, dans l'embryon des Crucifères, de beaucoup de Rosacées, etc. 2o Matières qnzeuses. — La présence de l'air atmosphérique est incontestable dans le tissu cellulaire des végétaux. L'air, en effet, est absorbé dans une foule de circonstances, et sert à la nutrition de la plante; on y trou- ve de plus de l'acide carbonique, quelque- fois de l'azote , etc. Rien n'est plus facile que de constater la présence des gaz dans le tissu des végétaux. Il suffit de recouvrir d'eau et de placer sur le porte-objet du mi- croscope un fragment très mince du tissu à examiner; on voit alors un grand nombre de petites bulles opaques , adhérant chacune aux utricules ouvertes. Ces petites bulles sont formées par l'air ou par les autres gaz renfermés dans les cavités, et qui se voient comme autant de points opaques. C'est mê- me cette 0|)acité qui constate la présence de l'air dans les organes élémentaires des vé- gétaux. 3" Matières solides. — Les matières solides renfermées dans l'intérieur des utricules sont I" la fécule, 2" la matière colorante ou chromule, 5" les jeunes utricules, au mo- ment où elles s'organisent ou le cambium solidifié, 4» enfin les matières cristallisées ou les raphides et autres cristaux. A. La fécule ou amidon. - Rien de plus commun dans le tissu utricuiaire que les grains de fécule, qui quelquefois en rem- plissent presque coniplètcmeiil les cavités; d'autres fois y sont peu abondants et en quel- que sorte clairsemés. La fécule existe dans le tissu cellulaire de presque toutes les par- ties des végétaux , dans les racines , les tiges, les feuilles , le péricarpe , les divers organe- de la graiue, etc. Elle se montre sous la for- me de petits corps plus ou moins sphéroï- daux , mais souvent d'une forme allongée ou irrégulière, parfaitement transparents et incolores , primitivement adhérents à la pa- roi interne de l'utricule , mais qui en sont souvent détachés , et , par conséquent, libres dans la cavité. On s'est particulièrement occu- pé, depuis un certain nombre d'années, non seulement des propriétés chimiques de la fécule, mais encore de sa constitution phy- sique, ou, pour mieux dire, de son orga- nisation. {V. Jmidon et Fécule amilacée.) F). La chromule ou matire colorante. — Le tissu utricuiaire , comme nous l'avons déjà exposé précédemment , est formé d'u- tricules à parois minces et tout à fait incolo- res. Cependant, quand on examine ce tissu dans un grand nombre d'organes , dans les feuilles par exemple, ou l'enveloppe herba- cée des jeunes tiges , il se montre sous l'ap- parence d'une masse colorée en vert. Cette coloration n'est pas propre au tissu lui-mê- me , mais provient d'une matière colorée qu'il contient ; c'est cette matière qu'on désigne sous les noms de chromule, de ma- tière coUiranie ou de chlorophylle. Mais le nom de chromule doit être préféré, parce qu'il exprime que c'est ce corps qui colore, sans indiquer la teinte. En effet . toutes les autres colorations, et souvent si bril- lantes, que présentent les diverses parties du végétal, sont dues à la présence d'une matière toujours la même dans sa struc- ture , et dont la teinte seule varie. Cette matière offre une véritable organisation. Ce sont encore des globules , ou plutôt des es- pèce!- d'utriculcs contenant dans leur inte- 462 ANA. rieur des corps plus petits, eux-mêmes com- posés ; en un mot , il y a , pour plusieurs phytotomistes , une sorte d'emboîtements indéfinis d'utricules de plus en plus petites. Nous ferons connaître avec plus de détails, au mot Chrumule, cette organisation, et sur- tout les observations curieuses que M. Mohl a récemment publiées sur la chlorophylle. V. CHROMULE. C. Raphides. — Le tissu cellulaire de la tige et de la racine d'un grand nombre de végétaux contient, dans 1 intérieur même des utricules, des amas réguliers de petits corps aciculaires, raides et pointus aux deux extré- mités, que M. DeCandoUe a désignés sous le nom de Baphides. Les Raphidcs avaient été parfaitement observées et décrites par plu- sieurs anatomistes. Ce sont, ainsi que Rieser l'avait reconnu depuis long-temps, des cris- taux excessivement grêles et allongés, le plus souvent d'oxalate, quelquefois de phosphate de chaux. Ces raphides sont toutes réu- nies parallèlement entre elles , et quelque- fois remplissent complètement l'utricule. Indépendamment des Raphidcs , on y trou- ve encore quelquefois d'autres cristaux de forme variée : ce sont tantôt des cristaux prismatiques et diversement groupés, tan- tôt des cristaux isolés. Ainsi, par exemple , dans plusieurs plantes de la famille des Amo- niées , j'ai observé des cristaux rhomboédri- ques , rappelant tout à fait la forme du car- bonate de chaux. D. Cambium. — Enfin les utricules con- tiennent fréquemment une matière qui, 3- près avoir été liquide, se solidifie petit à pe- tit, s'organise, passe par tous lés états inter- médiaires , depuis la forme mamelonnée jusqu'à celle d'utricules parfaites , et ser- vant ainsi à la multiplication et à l'ac- croissement de toutes les parties de la plan- te. Cette matière est le cambium , dont M. de Mirbel a si bien étudié dans ces derniers temps les développements successifs, avec cette sagacité , cette persévérance et ce gé- nie d'observation , qui caractérisent les tra- vaux de ce savant physiologiste. (F. Cam- hium.) Lacunes. — A mesure que les organes de la plante se développent et s'accroissent, le tissu utriculaire qui entre dans leur compo- sition s'étend et se nmlliplic ; mais, lorsque cet accroissement est très rapide et très con- ANÀ. sidérable , comme dans les végétaux her- bacés, le tissu utriculaire se déchire, et il se forme dans l'intérieur des organes des cavités accidentelles , qu'on désigne sous le nom de lacunes. Ces lacunes sont ordinai- rement le résultat de la déchirure et de la destruction partielles du tissu utriculaire. Elles sont communes dans l'intérieur des tiges et des feuilles d'un grand nombre de végétaux qui vivent au voisinage des eaux, comme les joncs, les sagittaires, etc. La ca- vité très grande qu'on observe dans la tige d'un grand nombre de Graminées , d'Om- bellifères, et de plusieurs autres plantes her- bacées dont la croissance a été très rapide, est une véritable lacune. La moelle conte- nue dans l'intérieur des branches du noyer présente un grand nombre de cavités super- posées, séparées les unes des autres par des cloisons minces, et qui sont aussi des lacu- nes. Leur cavité n'est pas tapissée par une membrane propre , mais seulement par une membrane accidentelle, résultant de la con- densation du tissu utriculaire, aux dépens duquel elle a été formée. Leur forme est ex- trêmement variable, le plus souvent elle est très irrégulière; d'autres fois, au contraire, elles offrent une certaine régularité. Les ré- servoirs connus sous les noms de vaisseaux propres dans l'es Conifères, les Térébintha- cées, etc., et qui sont remplis de térébenthi- ne ou de sucs gommo-résineux, sont une for- me particulière de lacunes. Tissu fibroso-ulriculaire. — Le tissu cel- lulaire que nous avons décrit jusqu'à pré- sent est, en quelque sorte, cet élémenttinato- mique à son état de pureté primitive , et c'est ainsi, en effet, qu'on l'observe dans le plus grand nombre des cas; mais il présente quel- quefois une modification toute spéciale, et qui a été très bien étudiée dans ces derniers temps. Les parois des utricules, au lieu d'ê- tre simples, présentent une ligne spirale ou spiriculc contournée sur elle-même , et dont la disposition varie beaucoup. C'est à cette modification qu'on a donné les noms de cel- lules fibreuses, tissu fibroso-ulriculaire. Le tissu fibroso- utriculaire existe dans plusieurs parties des végétaux, les feuilles, les racines, la moelle, les anthères, le tégu- ment des graines. Le premier auteur qui ait sérieusement appelé l'attention des phytoto- mistes sur ce point est le docteur PurKinje , ANA dans sa dissertation sur ces cellules fibreuses des anthères. Depuis celle époque , un griind nombre d'autres auteurs ont fait connaître ce tissu dans presque toutes les parties des végétaux. Il nous suffira de citer ici les noms de MM.de Mirbel, H. Brown, Lindley,Slacl<, Meyen, Schleidcn, etc. Lorsque les tours de la spiricule sont con- tigus, rexistencc d'une membrane extérieure est bien moins évidente, et elle a même été niée par quelques auteurs, parce qu'au pre- mier abord la spiricule se déroule sans appa- rence de déchirure, comme nous 1 observe- rons bientôt dans les vaisseaux aériens, dési- gnés sous le nom de trachves. Mais cette membrane n'en existe pas moins, comme nous le montrerons plus lard, quand nous parlerons en son lieu du mode de formation de ces utricules. D'autres fois , la spiricule forme des tours plus ou moins écartés , ou bien elle est interrompue en certains en- droits; ou enfin une même utricule peut offrir deux spiricules enroulées en sens con- jr traire, et formant une sorte de réseau à mail- les quelquefois très régulières. § ÏI. — Du lissu fibreux on ligneux. Si l'on examine la structure du bois dans un chêne, un peuplier ou tout autre arbre dicotylédoné , on voit qu'il se compose de fibres immédiatement juxtaposées les unes à côté des autres. Ces fibres se composent de cellules très allongées ou de vaisseaux fort courts, toujours terminés en pointe à leurs deux extrémités, et présentant une épaisseur considérable, eu égard à la petitesse de leur diamètre intérieur. Le même tissu s'observe dans les couches de l'écorce, les nervures des feuilles , aussi bien dans les végétaux monocotylédonés que dans les végétaux di- cotylédones, soit herbacés soit ligneux. Ce tissu tient en quelque sorte le milieu entre le tissu utriculaire proprement dit et les véritables vaisseaux. On l'a tour à tour dési- gné sous les noms de tissu allongé, prosen- chyme , lubillcs, tubes ou vaisseaux fibreux, eloslres , tissu ligneux. On peut distinguer trois modifications principales dans ce tissu : !<> les utricules fi- breuses ou cellules allou({ces, qui, par leur forme et leurs dimensions, ressemblent tout à fait aux utricules du tissu celînlairc , dont ANA 463 elles diffèrent par l'épaisseur de leurs parois, et leurs extrémités coupées obliquement en pointe; 2" les eloslres ou lubcs fusiformes. très distincts par leurs extrémités amincies en pointe aux dépens de chacun de leurs cô- tés, et leur forme de fuseau très allongé; r>" enfin les tubes fibreux proprement dits, égaux en diamètre dans toute leur longueur, et ayant leurs extrémités coupées en pointe oblique et unilatérale. Mais cependant ces trois formes ne sont pas si distinctes que l'on ne puisse trouver facilement des in- termédiaires de l'une à l'autre dans un mê- me végétal , et souvent dans un même orsa- ne. Toutes les fibres textiles extraites des végétaux, et qui servent à la fabrication des cordes et des fils, et, en particulier, celles du lin et du chanvre, sont formées par ce tis- su , qui offre une force de résistance extrê- mement considérable. L'organisation de ce lissu est très remar- quable, et le dislingue des utricules et des vaisseaux. Leurs parois sont transparentes , diaphanes, mais d'une épaisseur extrême- ment considérable; elles sont formées de plusieurs couches superposées et intimement soudées. entre elles. Les vaisseaux fibreux paraissent à leurs deux extrémités pointues ; cependant M. Slack assure leur avoir vu pré- senter quelquefois une très petite ouverture de communication. § m. — Du lissu vnsculaire. Les vaisseaux ne sont qu'une modification des utricules; c'est ce qu'il nous sera facile de prouver quand plus tard nous traiterons de l'organogénie végétale , ou de l'origine et du mode de formation primitive des élé- ments anatomiques des plantes. Ce sont des tubes tantôt cylindriques, tantôt anguleux, isolés ou réunis en faisceaux simples ou ra- mifiés, et qui varient beaucoup quant à leur structure et aux fluides qu'ils contiennent. Sous ce dernier point de vue, on peut ad- mettre deux sortes principales de vaisseaux : 1» les vaisseaux séveux, destinés à contenir la sève; 2» les vaisseaux aeiiens, qui con- tiennent de l'air ou tout autre gaz. Sans doute cette distinction n'est pas à l'abri de tout reproche, en ce qu'elle tranche une question encore en litige pour quelques phy- totomistes, pour qui les trachées et leur» 464 AINA AN A modiGcalions sont les principaux conduits de la sève. En effet, dans quelques circon stances, les vaisseaux pneuniatopbores peu- vent contenir les sucs sévcux; mais c'est par exception, et leur principale fonction est de servir à la respiration du végétal, comme nous le démontrerons plus tard, I. Vaisseaux sévenx. — La nature, la dis- position, la structure et la position des vais- seaux séveux, ne sont bien connues que de- puis un petit nombre d'années. M. le profes- seur Schuitz de Berlin est le premier qui les ait décrits avec exactitude , et qui ait étudié Ipur disposition générale dans toute la série des végétaux qui les contiennent. Il leur a donné le nom de vaisseaux laliciferes, par- ce qu'ils ne contiennent que la sève élaborée, c'est-à-dire déjà propre à se convertir en cambium ou matrice de l'organisation, et qu'en latin on désigne sous le nom de latex. Ce sont des tubes simples ou ramifiés, complètement clos, à parois transparentes, sans apparence de ponctuations ou de lignes transversales; cylindriques quand ils sont isolés, prismatiques et anguleux quand ils sont réunis en faisceaux. Selon M. Schuitz, ils peuvent se présenter sous trois états dif- férents, qui ne sont probablement dus qu'à des différences d'âge : 1» en état de contrac- tion ; 2" en état d'expansion ; ô" en état d'ar- ticulation. Le latex ou sève élaborée est un suc ordinairement coloré, rarement incolore, et contenant des granules organiques, qui permettent d'en suivre le mouvement dans les différentes parties des vaisseaux. Les vaisseaux du latex n'occupent pas la même place dans les végétaux dicotylédones et dans les végétaux monocotylédonés ; en général, ils ne sont pas très abondants. Dans la tige des premiers on ne les observe guère que dans le parenchyme cortical, tantôt iso- lés, tantôt en faisceaux, tantôt enfin consti- tuant une couche continue ou à peu près continue. Dans la tige des Monocotylédonés, ils font partie des faisceaux ligneux épars au milieu du parenchyme qui constitue sa masse. On les trouve encore dans toutes les parties herbacées de la plante accompagnant les vaisseaux aériens. Sous le nom de vaisseaux propres, on a, selon nous, confondu des organes fort diffé- rents. Ainsi on a donné ce nom .-l» tantôt aux réserfOirs qui, dans l'écorcc des Conifères et des Térébinthacées, contiennent les sucs rési- neux , et qui ne sont que des tavunes vast- formes , 2" tantôt aux espaces intercellulai- res qui, à une certaine époque, se dilatent pour recevoir la sève ; 5» tantôt aux fibres du liber; 4" enfin aux véritables vaisseaux laticifèrcs. De tout ceci il résulte qu'on ne peut aujourd'hui admettre de vrais vais- seaux propres , tels qu'on les entendait au- trefois; mais que les sucs propres peuvent être contenus soit dans des lacunes vasifor- mcs, soit dans un système do vaisseaux par- ticuliers, ramifiés et anastomosés entre eux, et qu'on nomme vaisseaux laliciferes. IL Vaisseaux aériens. — ?Jous réunissons ici sous le nom de vaisseaux aériens 1" les trachées, 2" les fausses trachées, 5" les vais- ç seaux réticulés, 4" les vaisseaux ponctués. l» Des trachées ou vaisseaux en spirale. — Ce sont des tubes communément cylindri- ([ucs , ayant une analogie frappante avec les vaisseaux aériens des Insectes, auxquels ils ont emprunté leur nom. Ce qui distingue essen- tiellement ces vaisseaux, c'est qu'ils se com- posent d'un corps filiforme ou d'une lame mince et très étroite , que j'ai désignée sous le nom de spiricule, et qui est contournée sur elle-même en hélice. Tantôt les tours de la spiricule sont contigus, et ne laissent au- cun intervalle entre eux, tantôt, au contrai- re, ils sont plus ou moins éloignés. Dans le premier cas, il est à peu près impossible de constater l'existence d'un tube extérieur, à l'intérieur duquel la spiricule est appliqué»; mais ce tube est évident quand les tours de la spiricule sont écartés. Ce tube est excessi- vement mince, diaphane, sans stries ni po- res, et son existence, incontestable dans cetio dernière circonstance, peut porter à l'ad- mettre , même dans le cas où l'on ne peut la constater directement. La nature de la spiricule n'est pas encore bien déterminée. Quelques phytotomistes admettent qu'elle est creuse, c'est-à-dire que c'est un tube cylindrique ou comprimé ; d'autres, au contraire, pensent que c'est un corps plein et solide. Nous reviendrons plus en détail sur ce sujet quand nous traiterons spécialement des trachées. La spiricule oil're orJinairement une assez grande régularité dans tous les points de son étendue; et quand les tours sont écartés, ils sont géoérîjlement espacés d'une manière à ANA ANA 4Q' peu prés égale; d'autres fois, au contraire , on remarque une certaine irrégularité dans la disposition des tours. Lne de ces formes les plus remarquables , c'est quand la spiri- culc, après plusieurs tours continus, est in- terrompue, constitue plusieurs anneaux com- plets, et plus loin forme encore des sjjires continues. IVous avons observé cette modili- cation des trachées dans les faisceaux li- gneux de la canne de Provence {nrundo do- nax L.), et nous lui avons donné le nom de vaisseaux spiro-nnnulnires. Les trachées ont une position bien déter- minée, et qui varie dans les dcuv grandes classes de végétaux embryonés, les seules où elles existent. Ainsi, la tige des Dicoty- lédones ne les présente que dans la par- lie de la couche ligneuse la plus intérieure qui environne la moelle, en un mot dans les l)arois de l'étui médullaire; nulle part ail- leurs do la tige on n'observe ces vaisseaux. Dans les tiges des Monocolylédonés, ils font partie des faisceaux vascuiaires et ligneux épars dans toute leur épaisseur, et générale- ment ils occupent la partie centrale de ce» faisceaux. On les y retrouve encore dans les pétioles, les nervures des feuilles, et les di- verses parties de la fleur qui ne sont que des modifications des feuilles. On a cru pendant loiig-temps que les racines en étaient dé- pourvues; mais nous en avons constaté l'exi- stence dans les racines des plantes dicotylé- donées où il existe un canal médullaire, et dans celles de plusieurs Monocotylédonés. "i" Des vaixsefiux rédcules. — Ces vais- seaux ne sont probablement qu'une simple modification des trachées , dans laquelle la spiricule, au lieu d'être enroulée régulière- ment et d'une manière continue, est irré- gulièrement ramifiée et anastomosée, de ma- nière à former un réseau à mailles très irré- gulières. Je les ai souvent observés dans les racines; mais ils existent aussi dans la tige , celle de la Balsamine par exemple. 3" y aisseaux rayés. — On a nommé ainsi des vaisseaux qu'on trouve abondannnent répandus dans un grand nombre des organes de la plante. Ils sont simples, cvlindriques ou anguleux, quand ils sont réunis en fais- ceaux, et otlrent, pour caractères distincts, des lignes transversales qui n'occupent qu'une portion de la circonférence des vaisseaux. On a émis sur la nature de ces lignes des opinions T. I. très diverses. Certains auteurs les ont regar- dées comme des fentes entourées d'un bour- relet : de là la dénomination de nfsspnux /■'«(/ms ,• d'autres, comme de simples lignes ( ort(ssc(n/.r r«(/e.>i ); quelques uns, connue des trachées incomplètes, dont la spiricule est irrégulière et interrompue (fausses tra- chées ). Nous reviendrons sur ces diver- ses opinions quand nous étudierons avec plus de détails la structure intima de ces vaisseaux. IVous avons dit tout à l'heure que les raies transversales qui caractérisent celte sorte de vaisseaux étaient quelquefois ivré- gulières et inégales ; c'est ainsi qu'on les ob- serve dans le plus grand nombre des cas, et, en particulier, dans les faisceaux ligneux de la tige des plantes monocotylédonées. Mais il arrive aussi que parfois ces vaisseaux, sur- tout quand ils sont réunis en faisceaux , pré- sentent ces lignes bien égales et symétrique- ment disposées les unes au dessus des autres. C'est à cette forme particulière qu'on a don- né le nom de vaisseaux scalanforines. On les trouve très abondamment répandus dans les divers organes des plantes de la famille des Fougères. Nous avons quelquefois observé que les vaisseaux rayés ou scalariformes se sépa- raient en lanières roulées en hélices, à la manière des vraies trachées. Nous en figure- rons un exemple dans les planches de cet ouvrage consacrées à l'Anatomie végétale, que nous avons dessiné d'après une tige li- gneuse d'une espèce de fougère. i» Vaisseaux ponctués. — Ils sont aussi ex- trêmement communs dans l'organisation vé- gétale, et, en particulier, épars au miheu du tissu ligneux de la tige des plantes dicotylé- donées. On leur a donné les noms de vais- seiux ponctués ou vaisseaux . poreux, suivant l'opinion qu'on s'était formée de la nature de ces ponctuations. Ce sont, comme les précédents, des tubes ordinairement cy- lindriques, plus rarement anguleux, présen- tant des ponctuations très fines, rangées sy- métriquement en lignes transversales. Ces lignes transversales sont souvent interrom- pues par des espèces de bandes longitudinales qui ne présentent pas de ponctuations. Telles sont les principales formes sous les- quelles se montre le tissu vasculaire des vé- gétaux. Quant à l'origine et au mode de for- mation primitive des vaisseaux, nous en trai- 50 466 ANA lerons spécialement au mot Vaisseaux des plantes, et nu mot Or(jnno(jénic Nous résumerons ici en forme d'aphoris- mes les principaux points de l'organisation végétale, dont nous venons de donner une idée succincte. Aijhorismes sur l'organisation des végétaux. I. Les végétaux sont composés originaire- ment d'un seul élément anatomique, l'utri- cule , vésicule membraneuse , dont la forme et la structure, en se modiflant , produisent trois sortes de tissus élémentaires : l» le tis- su cellulaire ou utriculairc ; 2» le tissu fibreux ou ligneux; 3" le tissu vasculaire ou les vaisseaux. ^ I. Tissu ulricvlaire. II. Le tissu utriculaire est la base de l'or- ganisation végétale. IIL II est composé d'utricules ou vésicules closes de toutes parts , primitivement globu- leuses, se soudant ensemble, et qui, par la pression égale qu'elles exercent les unes sur les autres , prennent communément une for- me polyédrique , le plus souvent dodécaé- drique. IV. Dans une masse lissulaire, les lames membraneuses qui séparent les utricules les unes des autres sont formées de deux feuil- lets appartenant chacun à l'une des deux utricules contiguës. V.La forme des utricules varie beaucoup ; elles sont ou polyédriques ou prismatiques , quelquefois très irrégulicres. VI. Il y a des utricules de forme irrégulière et anomale , et qui semblent résulter de plu- sieurs utricules soudées. VIL Les utricules soudées d'une masse de tissu cellulaire laissent, dans les points où elles ne se touchent pas, des espaces vides, ordinairement triangulaires, qu'on nomme méats ouconduils intercellulaires. VIII. La membrane des utricules est en général diaphane , et ne présente aucune ou- verture appréciable. IX. Le« prétendus pores ou fentes qu'on observe quelquefois ne sont que des amin- cissements ponctiformes ou linéaires des pa- Toisj cependant, par les progrès de la végéta- ANA tion,ces amincissements deviennent quel- quefois de véritables ouvertures; mais ces ouvertures sont acciderftelles. X. Les utricules ne communiquent entre elles que par des pores intermoléculaires et tout h fait invisibles. XI. Il y a des utricules qui contiennent in- térieurement une lame plane ou filiforme , roulée en spirale de différentes manières. Cette modification porte le nom de tissu fibroso-utricidaire ou cellules fibreuses. XII. Les utricules contiennent des matiè- res gazeuses, liquides ou solides. a. Les matières gazeuses sont principale- ment de l'air, souvent plus ou moins altéré. b. Les liquides sont la sève, les huiles grasses ou volatiles, etc. - c. Les solides sont : 1" Le camhium, s'organisant insensible- ment , et prenant petit à petit toutes les for- mes du tissu utriculaire; 2° La chromule, chlorophylle ou globuli- ne, matière colorante , de teinte très variée, composée de petites vésicules contenant des granulations colorées. C'est elle qui donne leur coloration spéciale à toutes les parties du tissu végétal; ô" La fécule ou amidon, sous forme de grains plus ou moins globuleux ou cylindri- ques, incolores, d'une grosseur variable, sui- vant les espèces , se colorant en bleu par la teinture d'iode; 4" Les raphides, petits cristaux sous for me d'aiguilles, terminées en pyramides poin- tues à leurs deux extrémités, et réunies en faisceaux ; 5" Des cristaux ou tables rhomboédri- ques; 6" Les biforines, utricules allongées en forme d'hexagone, ouvertes à leurs deux ex- trémités, contenant une seconde utricule in- térieure plus étroite, remplie de cristaux aciculaires. XIII. Les lacunes sont des cavités plus ou moins grandes qui se forment au milieu du tissu cellulaire , ordinairement par suite de la destruction d'une partie des utricules qui le composent. XIV. Le tissu utriculaire peut se multi- plier de trois manières différentes : 1" Par a:]dition de nouvelles utricules à l'extérieur des anciennes, accroissement ex- tra-ulriculaire ; ANA 2» Par développement de nouvelles iitii- cules entre les anciennes, accroissement tuter-n(rictilaire ; 3° Par formation de nouvelles utricules dans l'intérieur des anciennes, acc/oissemcM/ intra-ulriculaire. § II. Tissu fibreux. XV. Le tissu fibreux a reçu les noms de tissu allongé, tissu ligneux ,prosenchyme , vaisseaux fibreux, lubilles, clostres, etc. XVI. Il est composé de cellules très allon- gées ou de tubes très courts, terminés en pointe à leurs deux extrémités, toujours simples. XVII. En se pressant les uns contre les autres, les tubes fibreux prennent des for- mes très variées. XVIII. Leurs parois sont généralement très épaisses, et leur cavité intérieure assez petite. Elles sont souvent composées de plu- sieurs couches superposées, qui apparaissent sur la coupe transversale comme autant de zones concentriques, emboîtées les unes dans les autres. XIX. Les tubes fibreux peuvent offrir des enfoncements ponctiformes (pores) ou linéai- res (fentes); ils présentent aussi , mais plus rarement, un fil intérieur roulé en spirale. XX. En s'ajustant bout à bout, ils con- stituent les parties fibreuses, non vasculaires, de la plante, et, en particulier, le tissu du bois et celui du liber. § III. Tissu vasculaire. XXI. On distingue deux espèces principa- les de vaisseaux, suivant la nature du fluide qu'ils contiennent : l» les vaisseaux séveux ; -2" les vaisseaux aériens. 1° Vaisseaux séveux. XXII. Les vaisseaux désignés sous le nom de vaisseaux moniliformes ne sont que des séries d'utricules superposées, et dont la pa- roi horizontale finit quelquefois par se dé- truire. XXIII. Les vaisseaux lalexifères ou lati- cifères, ainsi appelés parce qu'ils contien- nent le suc élaboré ou lalex, sont les con- duits spéciaux de la sève descendante. XXIV. Ce sont des tubes complètement ANA 467 clos, à parois ordinairement minces et trans- parentes , quelquefois d'une épaisseur consi- dérable, cylindriques ou anguleux, simples ou rameux , et fréquemment anastomosés. XXV. Ces vaisseaux existent au milieu des faisceaux vasculaires, épars dans la masse de la tige des plantes monocotylédonées. XXVI. Dans les plantes dicotylédonées , ils sont épars dans le tissu cortical, ou for ment des faisceaux ou une enveloppe con- tinue autour du corps ligneux. On les trouve aussi quelquefois épars dans la moelle. XXVII. Sous le nom de vaisseaux pro- pres on a confondu : 1" des lacunes ou cavités accidentelles dans lesquelles s'accumulent les sucs résineux; 2" les méats intercellulai- res; 50 les vaisseaux du latex. Il n'y a donc pas de vaisseaux spéciaux qui puissent con- server le nom de vaisseaux propres. 2" Vaisseaux aériens. XXVIII. Tous les vaisseaux pourvus d'u- ne spiricuie ou lame spirale, ou ceux qui présentent des enfoncements soit hnéaires, soit ponctiformes, constituent les vaisseaux aériens. Les trachées, les vaisseaux rayés , ponctués ou réticulaires, en sont les princi- pales formes. XXIX. Les trachées sont des tubes cylin- driques contenant un corps mince et filifor- me nommé spiricuie , roulé en hélice dans leur intérieur. XXX. L'existence du tube n'est pas tou- jours très évidente. Il est presque impossible de la constater quand les tours de la spiricu- ie sont très rapprochés et presque contigus ; quand, au contraire, ils sont écartés, son existence ne saurait être niée. XXXI. La spiricuie est tantôt plane, pré- sentant la figure d'une lame très étroite, tan- tôt fiUforme et cylindrique. XXXII. Malgré les assertions contraires de plusieurs observateurs, la spiricuie m'a toujours paru pleine et non creuse intérieu- rement. XXXIII. La spiricuie peut être simple 0 bifurquée. XXXIV. Asse? souvent, deux, trois, ou un plus grand nombre de spiricules, se sou- dent ensemble, et se déroulent en iVinant un ruban strie. XXXV. Les trachées sont ordinairemenl simples; tri*s rarement elles se ramifient 4GS ANA XXXVI. La spiricule , au lieu d'être con- tinue, forme quelquefois des anneaux com- plets et parfaitement distincts, placés au milieu de tours en spirale interrompus. Ces vaisseaux pourraient être appelés uats- seaux spiro-aniiulaires. XXXriI. Les trachées, dans les tiges dicotylédonées, n'existent qu'aux parois de l'étui médullaire ; on les trouve aussi dans les pétioles, les nervures des feuilles, les filets des étamines, les enveloppes florales. XXXVin. Dans la tige des Monocotylé- dons, elles sont placées dans les faisceaux li- gneux qui y sont épars. XXXIX. On trouve des trachées dans les fibres radicales, particulièrement dans les plantes monocotylédonées. XL. Les vaisseaux réticulés sont une mo- dification des trachées dans laquelle la spiri- cule est irrégulière, ramiflée , anastomosée, et non déroulablc. XLI. Les vaisseaux rayés, improprement appelés vais féaux fendus, sont des tubes cy- lindriques ou anguleux , qui présentent des parties amincies sous la forme de lignes. XLII. Ces hgnes amincies peuvent être très étroites, ou avoir une certaine largeur. Elles sont ordinairement disposées régulière- ment les unes au dessus des autres. XLIII. Les vaisseaux scalari [ormes ne sont qu'une modification des vaisseaux rayés, dans laquelle les lignes transversales ont plus de longueur et de régularité. XLIV. Les vaisseaux ponctués ou poreux sont des tubes cylindriques présentant des enfoncements ponctiformes, disposés régu- lièrement. XLV. Dans les vaisseaux ponctués et rayés, les prétendus pores et les prétendues fentes sont toujours bouchés extérieurement par une membrane mince et transparente, dont il est cependant facile de reconnaître r?xistence. XLVI. Ces deux sortes de vaisseaux se trouvent dans l'épaisseur des couches li- gneuses des végétaux dicotylédones , ou dans les faisceaux vasculaires des Monocotylédons, dans les racines , les feuilles, etc.; mais ja- mais dans l'écorcc. XLVII. Il existe un passage insensible des vaisseaux ponctués aux vaisseaux rayés, des vaisseaux rayés aux vaisseaux réticulés , des vaisseaux réticulés aux trachées' : donc les ANA vaisseaux ponctués, rayés et réticulés, nf sont probablement que des modifications des trachées. XLVIII. Les vaisseaux n'existent pas dans la plante excessivement jeune ou dans les orgnnes, dès le premier moment de leur ap- parition. A cette première période, la plante tout entière n'est encore composée que du tissu utriculaiie. XLIX. Les vaisseaux, de quelque nature qu'ils soient, tirent leur origine du tiss uiriculaire. (A. Richard.) *AXATROPA {ivxzpoitti, renversement; parce que l'ordre semble interverti dans quelques caraet. de ce g.), bot. pu. — M. Ehrenbcrg a établi ce g. d'après une petite plante herbacée d'Egypte, et il le caractéri- se ainsi : Cahce à 4 dents, dont la préflorai- son est valvaire ; 4 pétales alternes ; 4 éta- mines hypogynes attenant aux pétales, h- bres , persistantes ; un ovaire simple à 4 lo- bes obtus ; un style simple et court , s'é- largissant en massue et se terminant en un stigmate également simple ; une capsule à péricarpe un peu charnu , à 4 lobes , aux- quels correspondent autant de loges, et qui se séparent, à la maturité, en autant de val- ves. Ln faisceau placentaire central envoie dans chaque loge une branche horizontale épaissie en massue, à l'extrémité de laquelle viennent s'attacher 4-5 graines menues. Feuilles alternes, pinnatiOdes, munies de 2 stipules en forme d'oreillette à leur origine; les premières sont cependant opposées et entières. — L'auteur rapporte ce g. à la fam. des Zygophyllées, desquelles pourtant sem- blent l'écarter ses feuilles alternes et ses fleurs isostémones. Si, comme on peut le soupçonner, c'est le même que le Tetra- dyclis de Marschall, sa place serait en effet fort différente , et quelques uns de ses ca- ractères devraient être modifiés , en ajoutant ceux de l'embryon, qui est dépourvu de pé- risperme, et tout à fait analogue à celui des Élatinées. (Ad. J.) * ANATROPE. Anatrcptis ( «va, sur ; rpoizf, [de T/îïirojj, changement de direction ). BOT. PII. — Dénomination appliquée par M. de Mirbel aux ovules chez lesquels l'exosto- me et la chalaze sont diamétralement oppo- sés , comme cela a lieu dans les Orthotro- pes ; ou , en d'autres termes , lorsque la se- condinc et le nucelle , inclinés sur leur axe . AN A ANA 4G9 se rcnvcrscnl complètement ; mais alors le hile se trouve rapproché de rcvustonie , et séparé de la chalaze par un raplié qui se pro- longe sur l'ovule. Tel est le cas des Liliacées, des ilosacées , des Cucurbilacées , des Com- posées, des Rutacécs, etc. (C L.) AI\AUI^A<;K. Anaiilnx (à priv.j v eu- phon. ; ai/xç, sillon ou suture ). M jll. — ]»1. de Koissy , craignant qu'il ne s'introdui- sît quelque confusion entre les g. Ancylc de Millier et Ancjle de Lamarck , proposa de substituer à ce dernier nom celui (VAnintln- cc: mais ce changement n'a pas été adopté. Vi y. A^CILLAIRK. (DeSII.) *AXAULACUS (àpriv.; v euph.;=iformes. Anthè- res subsessiles, ai)pciidiculées au sommet. Ovaires 8 à 15 , distincts , 2-ovulés; ovules attachés au fond des loges, renversés. Stj les très courts, continus. Stigm. terminau\ , soudés en discpie. Follicules coriaces , stipi- tés, obovés, l-loculaires, subdaviformes, 2- spcrmes , s'ouvranl incomplètement par la suture ventrale. Graines basifixes, inarillées, collatérales , obovécs , planes et 1-sulquées d'un côté, convexes de l'autre. Test crusta- cé, fragile. Embryon minime; radicule infè- re.— Arbrisseaux à rameaux subdichotomes. Feuilles éparses , très entières, ponctuées; pétiole court , inarticulé. Pédoncules axil- laires et oppositifoliés , 1-flores , solitaires. Fleurs j)elites , d'un blanc verdAtre. — Ce g. appartient à l'Amérique méridionale; il comprend plusieurs esp. autrefois renfer- mées dans le g. A'ylopia. (Sp.1 ANAXETOX, Cass. bot. pu. — G. oe la famille des Composées, tr. des Sénécioni- dées. On lui donne les caract. suivants : Ca- pit. pauciflore, hétérogame; toutes les fleurs tubuleuses , 5-dentées ; l'une ou l'autre fe- melle, le reste mâle. Réceptacle plan, cou- vert d'un duvet lomentcux. Invol. formé d'écaillés sèclics , multisériées , faiblement 470 ANC imbriquées; les intérieures onguiculées, spa- thulées , terminées par une sorte de lame très blanche. Style des fleurs mâles très simple. Fruits enveloppés dans le duvet to- menteux du réceptacle, et couronnés par une aigrette à soies peu nombreuses, capillaires, scabres ou plumeuses , plus courtes que la corolle. — Ce sont des s.-arbrisseaux du Cap , à feuilles alternes, coriaces, très entières, ses- siles,mucronulées, parcourues par une ner- vure moyenne , creusée en forme de sillon à la face supérieure ; capitules cylindracés, réu- nis en corymbe. — Ce g. est voisin de VAn- tennaria ( Gnaphalium diuicum et marga- ritaceum ). (J. D.) *Ai\AXETUM. BOT.— Schott a donné ce nom à un g. de Polypodiacées, qu'il a fondé sur le Polnijodinm crassifolium L., et que Presl considère avec raison comme une esp. de son g. Phymatodes. (Ad. B.) AIXBLATUM. bot. ph. — G. de la famille des Orobanchées, formé par Tour- nefort {Cor. 48), et dont Endlich. {Gen., PL 4189), forma une division de son g. Ano- planthus , en la caractérisant ainsi : Cor. à tube court , ventru , à limbe bilabié. Scape engaînée par des squammes assez grandes , et se terminant en un pédoncule uniflore. Une seule esp. du Caucase. (C. L.) *A]\CATHIA (nom grec, appliqué jadis à quelque espèce de Chardon), bot. ph. — M. De Gandolle a fondé ce g. sur une plan- te des monts Altaï ( Cirsium igniarium Pall. ) , qui diffère des Cirsis par les appen- dices de ses anthères, la cicatrice latérale et basilaire de son fruit. Elle a pour caract. : Capitule homogame niultiflore. Involucre ovale-globuleux, à écailles imbriquées; les extérieures et les moyennes épineuses; les plus intérieures scarieuses, colorées. Récep- tacle paléacé-Gmbrillifère. Corolles égales, obliquement 5-ûdes. Étamines à filets gla- bres. Anthères terminées inférieurement par des appendices velus. Fruits très glabres , oblongs, anguleux, striés longitudinalement, pourvus à la base d'une aréole latérale , terminés au sommet par une sorte de mem- brane crénelée , k l'intérieur de laquelle se trouve l'aigrette formée de deux rangées de soies plumeuses égales, rapprochées par leur base de manière à former une sorte d'anneau. — Ce g. ne renferme qu'une seule espèce. (j. D.) J ANC AIVCEE. Ancœus (nom myth., un des Argonautes), crist. — G. de l'ordre des Isopodes, famille des Décempèdes, établi par M. Risso, qui lui assigne les caract. suivants : Tète des mâles pourvue de deux grandes mandibules , arquées , épaisses en dehors , concaves , tranchantes et dentelées en de- dans. Deux yeux composés. Ant. au nombre de quatre, médiocrement longues, les exté- rieures l'étant plus que les intérieures , et terminées par des articles déliés et en soies; les intérieures grosses et poilues. Corps ob- long, déprimé, formé de cinq segments, dont les deux premiers sont très larges , sillonnés et coudés ensemble. Dix pieds monodacty- les ; les six I''" assez courts et dirigés en avant , et les quatre derniers plus longs , se portant en arrière. Abdomen formé de qua- tre segments, terminé par une lame natatoi- re de chaque côté , et une intermédiaire , plus aiguë que celle-ci. — Ce g. , vraiment singulier, se compose d'une seule esp. , 1'^. forficularius Risso. On la trouve près de Nice, dans les profondeurs de la mer. Elle se plaît au milieu de la région des Coraux , où elle se cache dans les interstices des Ma- drépores. Sa natation est vive, et lorsqu'on cherche à la prendre , elle ne se roule pas en boule. (H. L.) AIVCEPS. bot. — Voyez ancipité. * ANCIIIETEA, Aug. Saint-Hil. ( nom d'un missionnaire jésuite). — IVoiselda Mar- tiHs et Zuccar. bot. ph. — G. de la famille des Violariées, offrant pour caract. : Cal. de 5 sépales inégaux, inappendiculés. Pétales 5, non persistants : les 2 supérieurs minimes ; les 2 latéraux moins petits; l'inférieur très grand, onguiculé, éperonné. Élam. 5; les 2 inférieures appendiculées. Anthères sub- scssiles. Style court , claviforme. Stigmate oblique. Capsule très grosse , vésiculcuse , polysperme , déhiscente long-temps avant la maturité des graines. Graines bi-sériées , bordées d'une large aile membraneuse, é- chancrée vers le hlle ( A. S.-Hil., PI. «s. des Braiil., t. 19). — Arbrisseaux. Feuilles pétiolées, pcnniiiervées. Stipules petites, caduques. Pédoncules courts , fascicules. Corolle blanche. On n'en connaît que deux esp. , tiui habitent le Brésil. Les racines de l'.l, sahilaris A. S.-H. sont employées par les cultivateurs des environs de Rio comme remède dépuratif et commepurgatif. (Sp.) ANC AXCIIOIS. poiss.— C'est lin petit pois- son qui ne dépasse guère 10 à 1 1 cent, , très a- liondant dans toutes les mers des régions tem- pérées de TEuropc, surtout dans la iMéditer- ranée et sur les côtes d'Espagne, où l'on en fait des pèches nondjreuses et productives pour le commerce d'exportation. Sa tète est assez grosse ; son museau , prolongé par le développement de l'ethmoïde, est saillant, et dépasse de beaucoup la mâchoire inférieure. La gueule est très fendue; les ouïes le sont aussi beaucoup. Le dos est arrondi; le ven- tre est comprimé et un peu tranchant. La couleur est verdàtrc- clair sur le dos et ar- gentée sur le ventre, quand le poisson est vi- vant; le vert du dos passe au bleu aussitôt après sa mort, et cette teinte fonce de plus en plus, jusqu'à dcveiiir presque noire. Comme tous les Clupéoïdes , ces petits poissons vivent en troupes nombreuses. Les Provençaux les pèchent avec des filets nom- més rissoles , et qui ont au moins 40 bras- ses de longueur sur 8 à 10 mètres de hau- teur ou de chute. Les mailles sont plus ser- rées que pour les vSardines. La pèche se fait ordinairement avec quatre bateaux dont un porte la rissole , et les autres , nommés /as- tiers , portent des réchauds à feu. Ils sor- tent pendant les nuits obscures, sans lune, depuis le mois d'avril jusqu'à la fin de juil- let. A une ou deux lieues de la côte, les fas- tiers allument des feux de pins gras et très secs. Les Anchois, attirés par la lumière, se dirigent vers eux. Quand le pécheur se voit entouré d'un assez bon nombre de pois- sons, il fait signe au bateau qui porte le filet de s'approcher , et de mettre ses engins à l'eau. Ensuite, sans trop serrer d'abord les bateaux fastiers , ils jettent les filets à l'eau , et les traînent de manière à entourer le ba- teau qui porte le feu. Ils resserrent alors 7eur cercle , et , quand ils voient tout bien (iisposé , le fastier éteint le feu. Les Ancliois , <'lTarouchés, abandonnent ce bateau, mai- pour aller s'encolleter ou se mailler dans k- filet. Quand une bande d'Anchois veut s'ap- procher du rivage pour frayer , on les prcn-,) aussi avec de grandes seines , que Ion tire sur les rives sablonneuses. L'Anchois frais se mange frit; mais c'est plutôt pour le con- server en salaison que l'on se livre à sa pè- che. Aussitôt que les pécheurs ramènent les filets , femmes et enfants accourent sur la ANC 471 plage, se hâtent de couper la tète et d'enlever avec elle les viscères de ces poissons : c'est pour cela quîils arrivent toujours sur nos ta- bles ainsi décapités. Quand la tète est enle- vée, on lave le tronçon du corps et de ta queue restant, et, ensuite, on ahle le poisson , c'est- à dire qu'on le place dans de petits tonneaux confectionnés pour cet usage, en mettant un lit de sel et un lit de poissons. Le sel est é- crasé en poudre, assez fine , et rougie avec de l'ocre. On fait jusqu'à trois saumures a- vant de pouvoir livrer le poisson au com- merce. Quand il a été convenablement pré- paré, il peut se conserver plus d'un an; cependant les meilleurs Anchois à employer pour la cuisine doivent être nouveaux, pe- tits , blancs dessus , vermeils en dedans , et avoir le dos rond. Cette chair , devenue pi- quante , est un assaisonnement agréable pour beaucoup de nos aliments. Sa prépara- tion est des plus anciennes. Les Grecs et les Romains faisaient grand usage de l'Anchois. Toutes sortes de proverbes, de dictons, avaient Heu sur ce poisson, ainsi qu'on peut en juger par la lecture des comédies d'Aristo- phane. Ce poisson entrait dans leur ganim, et, préparé avec le vinaigre, donnait leur acetogarum. Linné classait l'Anchois dans le genre des Clupées, sous le nom de Clupea enchrasi- chohts: mais , depuis que les méthodes ich- ihyologiques se sont perfectionnées par les travaux de M. Cu\ier, l'Anchois est devenu le type d'un g. de la famille des Clupéoïdes , caractérisé par la saillie de son ethmoïde ; ce qui donne à sa physionomie un aspect facile à saisir. — Ce g. comprend un assez grand nombre d'esp. soit des côtes d'Amé- rique , soit du Malabar et de Coromandel. Elles sont, par conséquent, assez répandues sur la surface du globe. (A' al.) ANCHOLIE. BOT. vn.— Voyez A>co- LIE. (C. D'O.J * ANCHOMÉNIDES. Jnrhomenidcs ' à-/x5>5'-'«'? [d'a/X'^] . étranglé; forme de la tète ). CVS. — S.-tr. de Coléoptères penta- inères, famille des Carabiques, établie par M. Delaporte dans la tribu des Féroniens de M. Dejean , et à laquelle il donne pour ca- ract. : Tète rétrécie insensiblement à sa ba- se. Mandib. pointues. Palette des tarses an- térieurs étroite , allongée , et formée de ô articles offrant, en dessous, deux séries longi- 472 Aiyc ludinalcs de papilles ou de poils , avec an vide intermédiaire. Une dent simple au mi- lieu de réchaiicrure du menten; labre en- tier ou sans cchancrurc notable. Cette s.-tr, se compose des g. Platijum, Ag num. 0 i stho/tus et Anchdmfnw. Les Anchoménides sont de jolis petits insectes très agiles. Quel- ques esp. sont ornées de couleurs brillantes et métalliques. (0.) ANCHOMENUS ( «vj:o>.£voç [ d'av/o. ] , étranglé; forme de la tète ). rss. — G. de Coléoptères pentamères , famille des Carabi- ques, tr. des Féroniens , établi par Bonelli , et adopté depuis par presque tous les ento- mologistes, M. Dejean, dans son Species (je nérai , le caractérise ainsi : Les trois 1"' ar- ticles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles, plus longs que larges, et légèrement triangulaires ou cordiformes; dernier article des palpes allongé, cylindrique, légèrement ovalaire et tronqué à Textrémité. Antennes filiformes et assez allongées. Lèvre supérieu- re plane , en carré moins long que large. Mandib. légèrement arquées et assez aiguës; une dent simple au milieu de l'échancrure du menton. Corselet plus ou moins cordifor- me; angles postérieurs toujours marqués. Élytres légèrement convexes, en ovale plus ou moins allongé; angles antérieurs arron- dis, mais toujours marqués; le plus souvent des ailes propres au vol.— Les Jnchotupnus sont des Carabiques généralement au des- sous de la taille moyenne, rarement parés de couleurs brillantes , et presque toujours ailés. On trouve ordinairement ces Insectes dans les lieux humides, aux bords des eaux, sous les pierres et les débris de végétaux ; quelques uns se rencontrent aussi sous les écorces et dans les troncs d'arbres. M. De- jean [Cdial. , 3' édit.) en menlionne 58 esp. , dont tô seulement se trouvent en Europe ; les autres appartiennent aux autres parties du globe, particulièrement aux deux Amé- riques. IVous citerons comme type du g. VAmh. ptillipes Fabr., très commun sur les bords de la Seine. (D.) ANCIIOi\IÉES (àv/ovio;, qui pend, étrangle), bot. ph. — M. De Candolle a donné ce nom à l'une des tribus dans les- quelles il sous-divise la famille des Crucifè- res. (Sp.) ANCIIONIUM (àvxtv'05, qui étrangle; forme de la silique). bot. ph. — G. de la ANC famille des Crucifères (Lomenteuses), établi par M. De Candolle {Sy^l., t. 2, p. 578), qui lui assigne pour caract. distinctifs : Étam. majeures connées 2 à 2. Silique 2 articulée, rostrée par un style comprimé ; articles 2- spermes, indéhiscents, se séparant à la ma- turité. Graines suspendues, oblongues, col- latérales dans chaque article. Cotylédons planes, incombants. — Ce g. ne comprend qu'une seule esp. qui croît au Liban. (Sp.) * AIVCIIOXUS ('>/>;ovio;, qui étrangle : forme du rostre). i>s. — G. de l'ordre des, Coléoptères tétramères, famille des Curcu- lionides, div. des Erirhinides, établi par Schoenherr, qui lui donne pour caract. : Antennes médiocres, peu fortes. Funiculc composé de huit articles : le l''' très court , le 2"^ long, obconique ; les autres courts, pres- que perfoliés, successivement un peu plus épais extérieurement. Massue brièvement ovale. Rostre long, robuste, cylindrique, ar- qué , profondément attaché. Yeux très écar- tes, enfoncés et presque cachés sous le lobe inférieur du thorax. Thorax oblong, tronqué à la base, arrondi sur les côtés, rétréci au sommet, lobé derrière les yeux , profondé- ment échancré en dessous. El) très oblon- gues, subovales, convexes. Le corps est sub- ovale, rigide, scabre , aptère, de moyenne grandeur. —Ce g., suivant M. Dejean (Ca- iiil., Z" édil. ), renferme dix esp., toutes de l'Amérique. INous ne citerons que celle qui a servi de type à Schoenherr, le Rhynchœnus '. a-'im.. 2<- édit. , III , 257) pour une esp. qui « ne se fixe aux ouïes des poissons) (jue par une seule production qui part du dessous du corps, et se dirige en arrière ». C'est le Lei nœa udunva Slroem. [S^nd- ■niirr , pi, 1 , fig. 7 et 8 ), commun sur plu- sieurs Ga''cs. D'après M. Burmeister , ce g. est synonyme de ceux de ClavdUi , Oken ; adopté par Cuvier , et de Lernœvmyzvn, Blainv.; antérieurement établis. (P. G.) * ANCIIOSCELIS (ivx'-î- étrangle- ment; ■■■OU, tache; forme des taches sur les ailes. Il faudrait écrire Anchucelis). ms. — G. de Lépidoptères , de la famille des Noc ANC ANC 473 turnes et de la Ir. des Orlhosides, établi par M.Guénéc(4nn. de la Soc. enl, de France, t. 8, p. 4Sô) , aux dépens du g. Orthosia de Treistchkc , et qui a pour type la IVocl. iiilida de Fabr. Les oaract. de ce g. sont formulés par l'auteur avec trop d'étendue pour trouver place ici ; d'ailleurs ils nous ont paru ne reposer que sur des différences extrêmement légères. Une des plus apparen- tes, c'est que la tache réniforme des ailes supérieures est toujours étranglée. Voy. le mot ORTHOSIE. (D.) AI\CHOYO. Un des noms vulgaires pro- vençaux de l'Anchois. (Val.) * ANCHUSA ( ày/ova nom , chez les Grecs, d'une plante que les modernes rap- portent à notre Orcanettc ). bot. pii. — G. de la famille des Aspérifoliécs, L. (Borragi- nées, Juss. ), type de la tr. des Anchusées, formé par Linné , et dont les caract. sont ainsi circonscrits : Cal. o-(idc. Cor. hypogy- ne, infundibuliforme ou hypocratérimorphe, à gorge fermée par cinq appendices voûtés , à limbe 5-parti. Etam. o , incluses , insé- rées sur le tube de la corolle. Ovaire quadri- lobé. Style simple ; stigmate indivis. Noix 4, distinctes , rugueuses , creusées à la base , ceintes d'un bord renflé , insérées sur le ré- ceptacle. — Les Ânchusa sont des plantes herbacées , annuelles , bisannuelles ou viva- ces , répandues sur toute la terre , à fleurs axillaires, solitaires, ou en grappes bractéées. Bien qu'on ait retiré bon nombre d'esp. de ce g. , soit pour en faire le type de g. nou- veaux , soit pour les réunir à d'autres , elles sont encore au nombre de 40 environ, qu'on partage en 4 s.-g. : Baphorhiza, Link.; An- clmsa, Tausch ; Btiglossum, Gaert.; Buglos- soïdes. Tausch ( Voy. ces mots ). L'espèce la plus commune , VAnchusa italica Retz {Anchusa paniculata Ait) ou VAnchusa officinalis Lamk. , croît aux environs de Pa- ris , partout , le long des chemins, dans tous les endroits cultivés , et participe aux bon- nes qualités de la bourrache , c'est-à-dire qu'elle est mucilagineuse , diaphorétique cl diurétique. UAnchusa tinctoria Lamk. ou rOrcanette est le Lithospermum lincto- rium. Voy, ce mot. (C. L.) ' AXCHYLOMÈRE. crust. —Voyez AXCYLOMÈRE. (M. E.) • AIXCHYLOPERA. ras. - Voyez ANCTLOPEKA. (D.) T. l. * AIVCIIYLORIIYIVCUS. iws. — Voyez ANCYLORII\>'CUS. (D.) AIVCILIE. AuciUa («nn/e , bouclier). MOLL. — On trouve à la page 248 du Mu- snm qeversiamim cette dénomination gé- nériciuc pour une espèce de Calyplrée qui est le Calyptrœa Irochiformis, dont Lamarck a fait son Trochus calyplrœfonni^ dans son ouvrage sur les Animaux sans vertèbres. Voy. CALYPTRÉE. (DeSH.) ANCILLA. MOLL. — Voy. a>cille. ANCILLAIRE. Ancillarin {ancilhiria, domestique; étymologie obscure), moll. — G. de Gastéropodes pectinibranches, propo- sé par Lamarck dans ses premiers travaux conchyliologiques. Avant Lamarck, quelques espèces de ce genre étaient connues des na- turalistes; Martini et Chemnitz en figurent quelques unes, qu'ils confondent avec les Olives. Forskal, dans son voyage en Egypte, laissa un dessin d'une espèce assez commune dans la mer Rouge, et ce dessin représente assez bien l'animal. Ce savant naturaliste mourut malheureusement avant d'avoir a- chevé son ouvrage, et son continuateur, en parlant de cette figure, la donne comme celle d'une espèce de Volute. Gmelin, Dil- win, ont suivi l'opinion de Linné et de Chemnitz. Lamarck, le premier, reconnut les caractères de ces coquilles, et il en for- ma un genre auquel il appliqua le nom d'An- cillaire. M. de Roissy, dans le Buffon dé Sonnini, adopta le genre de Lamarck; mais, craignant qu'à la faveur de deux noms aussi semblables qu'Ancyleet Ancillaire, il ne s'in- troduisît de la confusion dans la nomencla- ture, il proposa le nom d''Anaulax pour le genre de Lamarck. Ce changement ne fut point adopté, et presque tous les auteurs conservèrent le genre de Lamarck et le nom sous lequel il a été premièrement pro- posé par cet auteur. Le genre Ancillaire a la plus grande analogie avec celui des Oli- ves; aussi Lamarck était-il sûr d'être com- pris et de voir son opinion généralement a- doptée, en comprenant son genre dans sa fa- mille des Enroulés, entre les Porcelaines et les Olives. Cuvier ne mentionna pas le genre qui nous occupe dans la première édition du Régne untmal. M. de Férussac adopte entièrement l'opinion de Lamarck; ce que fait également M. de Blainville, dans son Traité de Malacologie. Malgré cette unifor< /»74 ANC iiiité dans Topinion dès naturalistes, Cu- vier, dans la seconde édition du IVeyne ani- mal, mentionne les Ancillaires comme sous- genre des Buccins , et il les place entre les Éburnes et les Tonnes. Lorsque, quelques années après, dans leur grand ouvrage, MM. Quoy et Gaimard eurent fait connaître l'a- nimal des Ancillaires d'une manière beau- coup plus complète que Forskal, on put voir combien Lamarck avait eu raison de mettre son genre à côté des Olives. M. Quoy eut occasion d'observer deux espèces d'Ancillaires. Les animaux de ce genre sont véritablement fort singuliers : dans l'un , l'animal développe un énorme pied dont il enveloppe la plus grande partie de sa coquille; une sorte de lobe conique, séparé du pied par un sillon circulaire , con- stitue une tète singulière, ou plutôt une sorte de voile labial qui cache une petite trompe et de courts tentacules. L'extrémité extérieure du manteau se prolonge en un ca- nal charnu , très allongé, passant par l'échan- crure de la coquille ; ce canal est destiné à porter l'eau sur les branchies. Dans l'autre espèce, beaucoup plus voisine des Olives, le pied de l'animal est beaucoup plus court, n'enveloppe qu'une petite portion de la co- quille; et le lobe céphalique, plus petit, per- met à de grands tentacules cylindriques de se montrer au dehors. La tête est fort peti- te; elle se prolonge en avant en une trompe grêle, et l'on n'y trouve aucune trace des organes de la vue. L'œsophage se continue insensiblement en un estomac allongé, cylin- drique , dont le diamètre diffère à peine de relui de l'intestin qui le suit. Cet intestin , très court et fort grêle, fait une seule cir- convolution dans le foie, et revient ensuite au côté droit de la cavité branchiale, où il se termine en avant par l'anus. De chaque côté de l'estomac se montre une petite glan- de salivaire, dont le canal fdiforme s'intro- duit dans la partie latérale et postérieure de la bouche. Les organes de la génération sont fort simples , comme dans tous les Mollus- ques dioïques. On trouve dans la cavité bran- chiale une grande branchie pectinée , à fila- ments détachés jusqu'à la base, d'après les dessins de MM. Quoy et Gaimard. D'après les mêmes observateurs, celle des Ancillai- res qui a le pied le plus court porte, sur l'ex- lérmité de te pied, un très petit opercule ANC court assez semblable , pour la forme et les caractères , à celui des Buccins. La coquil- le est allongée, ovalaire, lisse, brillante, et ayant constamment la suture des tours recouverte d'une callosité peu épaisse et comme vernissée; aussi, dans la plupart des espèces, est-il fort difficile de distinguer les tours les uns des autres. Un autre carac- tère qui se montre encore dans ce genre, c'est que toute la partie antérieure de la co- quille est également enveloppée d'une cou- che vernissée plus ou moins large, de sorte que du test primitif il ne reste réellement à découvert que le milieu du dernier tour. L'on verture est généralement étroite, toujours longitudinale, parallèle à l'axe de la columel- le , terminée , à son extrémité postérieure , par une échancrure fort étroite qui détache de l'avanl-dernier tour l'extrémité supérieu- re du bord droit. L'extrémité antérieure de l'ouverture se termine en une large échancrure comparable à celle qui existe dans les Olives. Lacolumelle est concave dans lemilieu, tan- dis que, dans les Olives, elle est presque ton- jours droite, et son extrémité antérieure por- te un bourrelet cylindracé sur lequel se montrent quelques plis obsolètes plus ou moins nombreux selon les espèces. On a cru pendant long-temps que , sans exception , toutes les Ancillaires ontla columelle pleine et sans ombilic; mais, en étudiant avec plus de soin les espèces de ce genre, on s'aper- çut qu'il devait venir se placer parmi elles une coquille fort commune dans les collec- tions et que Lamarck avait comprise parmi ses Eburnes. M. Sowerby, l'un des pre- miers, indiqua cette utile réforme, à la- quelle il fut conduit par la connaissance d'un grand nombre d'espèces d'Ancillaires que Lamarck ne connut pas. Parmi ces espèces nouvelles, il y en a trois ou quatre chez les- quelles on voit l'ombilic apparaître d'abord sous Ja forme d'une fente très étroite, et prendre successivement plus d'étendue jus- qu'à la grandeur de celui de YEburna gla- brata de Lamarck. Dans le premier fascicule de son Species Conchyliorum , M. Sowerby décrit et figure huit espèces vivantes dans le genre Ancillaire; nous en avons vu plu- sieurs dont M. Sowerby n'eut point alors connaissance. Si à ces espèces vivantes nous joignons celles qui sont fossiles , nous en compterons au moins 13 espèces répan- ANC (lues (liins les terrains tertiaires ilc l'Europe cl (le rAiiiérique septentrionale; ce qui porterait au moins à 10 les espèces actuellement con- nues.— Canut, génér. : Animal allongé, cy- lindracé, ayant un pied très grand, dont les bords recouvrent la coquille en partie ou en totalité. Un grand voile céphalique se conti- nuant au pied, el cachant quelquefois une tO- tc petite, prolongée en une trompe étroite, et portant une paire de tentacules sans yeux , tantôt cyhndracés et allongés, tantôt courts et "uniques. Coquille allongée, iisse, polie, ;nant constamment les sutures cachées par un dépôt calleux. Ouverture longitudinale largement échanci èe A la hase ; columelle concave , terminée par wn bourrelet tordu , lisse ou strié. (Desii.) AXCILLE. Ancdla [andlla, servante). • *■ MOLL. — C'est sous ce nom que Lamarck a- ^vait d'abord proposé un g. auquel , quelque '* ' temps après, il a donné celui d'Ancillaire, qui a été généralement adopté. Voy. AiVCIl- LAiRE (Desii.) * ANGINE. CRisT. — Genre nouveau do Tordre des Isopodes et de la famille des Sphéromiens , établi par M. Milne- Edwards. et caractérisé par la conformation des pattes des deux 1^" paires, qui sont terminées par une grande main subchélifor- me, et par l'aplatissement extrême du corps, qui est presque foliacé. Le Crustacé qui a servi à l'établissement de ceUe petite divi- sion générique est conseryé dans la collec- tion du Musée britannique de Londres sous le nom de Nasea depressa Leach, et paraît être* la même esp. que celle décrite sous le même nom par Say dans le journal de l'Aca- démie des Sciences de Philadelphie , 1. 1, p. 183. {Voy. Milne-Edwards, tlist. des Crusi., t. III, p. 226, pi. 32, fig. 17.) (M. E.) ANCIPITÉ. Anceps{Giweps, à 2 côtés, à 2 têtes). BOT. — Se dit de tout support comprimé , dont les deux bords sont , par conséquent , plus ou moins tranchants ; ain- si les pétioles , les hampes , les pédoncules , les tiges, etc., peuvent être dits ancipités. (C. L.) AXCISTRE. Aricistrum, Forst. ( àyxi- îTîOv, crochet), bot. ni. — G. de la famille des Kosacées , voisin de VAcœna (auquel le réunissent plusieurs auteurs), dont il diffè- re par le calice, qui, au lieu d'être hé- yissc de spinellcs à toute sa surface, se ter- ANC 475 mine soit par 4 ou 5 dents spinescentes, soit par i ou 5 bosses ; et , en outre , par une corolle de i ou 5 pétales distincts. — On en connaît environ 15 esp. , la plupart indigè- nes dans l'hémisphère austral , surtout en Amérique. (Sp.) ANCISTROCAUPrS, liunlh. ( a// - Tr^ov, crochet; yxcKOi , fruit ). bot. ph . — Syn. du g. Mirrotea , Swartz. (Sp.) * ANCISTROCEUUS (iy-ffr-cov. ha- meçon, crochet ; y.é,cxi, corne, antenne ). lîvs. — M. Wesmael ( Mmiinj, des Odynirps de. la Belg. ) a établi sous ce nom une division dans le g. Odynerus de Latreille, et l'a ca- ractérisée ainsi: Abdomen ayant la face dor- sale de son premier segment formée de deux pièces réunies par une suture transversale. Antennes des mâles ayant leurs deux der- niers articles en forme de crochet. La face postérieure du métathorax présentant de chaque côté un angle saillant. — L'esp. type de cette division est VOdynerus parielum {Vespa parietum Lin.) , commune dans la plus grande pqrtie de l'Europe. (Bl.) * ANCISTRODERUS ( Sryx.tarpo-^ , ha- meçon; A-;/:, cou ). i>'S. — G. de Coléoptè- res tétramères , famille des Longicornes, é- tabli par M. Dejean , et que nous ne men- tionnons que pour mémoire, les caract. n'en ayant pas été publiés. D'après la place qu'il occupe dans son Catcdogue (ô« édit.), il appartiendrait à la tr. des Lamiaires de M. Servillc. Il est fondé sur une seule esp. trouvée dans les environs de Mexico, et que l'auteur nomme A. hamaticolUs. (D.) * ANCISTROLOBUS, Spach(/fîs/. des Planl. Phan., t. 5, p. "^Gl). ( u'/xiarpav , cro- chet; /oSo,-, cosse, fruit), bot. ph. — G. de la famille desHypéricacées, tr. desDesmo- stémonées.Il offre les caract. suivants: Sépa- les 5, subcartilagineux, persistants; les 3 ex- térieurs convexes, opaques ; les 2 intérieurs plans , semi-diaphanes , plus courts. Pé- tales 5, marcescents , spatules, inappendi- culés. Étamines triadelphes, persistantes; androphores liguliformes, polyandres, sta- minifères presque dès la base, alternes cha- cun avec une écaille obovale , assez grande , recourbée au sommet; filets courts, capil- laires, anisomètres ; anthères subréniformes Ovaire 5-loculaire , 3-sulqué ; loges 5- ou 6- ovulées ; ovules ailés , imbriqués , renversés, attachés vers la base de l'angle central. Styles ■ilC, ANC ô, courts, divergents, filiformes, épaissis au sommet. Stigmates subcapitellés, papilleux. Capsule coriace, oblongue, subcylindrique, apiculée par les styles, 5-loculaire, loculicide- trivalve; loges oligospermes; cloisons sémi- nifères au bord antérieur; axe central nul. Graines imbriquées, à peine scrobiculées, ailées; aile membranacée, beaucoup plus grande que Taniande. Embryon cylindracé ; radicule courte , infère ; cotylédons subfolia- cés, linéaires, oncinés au sommet. — Arbres ou arbrisseaux; rameaux cylindriques; ramu- les anguleux ou ancipités. Feuilles subcoria- ces, très entières, ponctuées de vésicules noires. Pédoncules axillaires et terminaux, courts, 1-o-llores ; pédicelles courts , ordi- nairement en cy mules. Sépales et pétales striés de bandelettes résineuses, claviformes. Corolle d'un jaune orange. — Ce g. renferme 2 ou 3 espèces, de l'Asie équatoriale. (Sp.) * ANCISTROSOME. Ancistrosoma [xy-ifj-po-j, hameçon; (ri/ata, corps). iîN's. — G. de Coléoptères pentamères, de la famille des Mélolonthides , établi par J. Curtis , qui lui assigne pour caract. : Ant. plus courtes que la tête; chaperon échancré, principalement chez les mâles. Corselet hexagone , à bords aigus, armé d'une petite dent vers le milieu de sa base. Pieds très longs et robustes. — L'auteur n'y rapporte qu'une esp., VA, Klu- gii, qui a été trouvée au Pérou, dans les en- virons de Lima, sur les fleurs d'un Mimosa , et décrite et figurée par M. Curtis (1" vol. des Trans. de la Suc. zool. de Londres, p. 510, pi. 40). Son nom générique fait allu- sion à la pointe recourbée dont l'abdomen du mâle est armé à sa base. Ce genre cor- respond au genre Sciiiropus , Latr. — Voy. ce mot. (D.) * ANCISTROSTIGMA, Fenzl. ( «yxt- 5-/30V, crochet; crrt/ua, stigmate). BOT. ph. — G. de la famille des Portulacacées, voisin du Cypseleu; l'auteur ( in Endlicher, iVovar. Slirp. Decad., 1, p. 85) en a exposé ainsi les caract. : Calice campanule, 5-ûde jusqu'au delà du milieu; segments obtus, les 2 in- térieurs plus larges, scmi-scarieux, légère- ment concaves. Corolle nulle. Étam. 7 ou 8, ou très rarement 9 , subisomètres ; 5 exter- nes, opposées au sinus du calice, les autres opposées aux segments calicinaux intérieurs. Antb. à bourses oblongues , cohérentes au sommet, libres inférieurement. Ovaire re- ANC couvert par le calice, inadhérent, 1-loculai- re, pluri-ovulé; ovules attachés (moyennant des funicules ascendants) à un placenta cen- tral columnaire. Style indivisé , central, sigmoide. Stigmate terminal , recourbé en forme de crochet , papilleux au dos. Pyxide subglobuleux, mcmbranacé, s'ouvrant au milieu, 5-8-sperme; graines rénifornies, lui- santes, noires. — On n'en connaît qu'une seule esp. ; c'est une herbe ( de la Nouv.- Hollande extra-tropicale et orientale ) viva- ce, diffuse, semblable , par le port, à un llerniaria. Les feuilles sont petites, tan- tôt alternes, tantôt opposées, à pétiole en- gainant ; les fleurs axillaires , solitaires , courtement pédicellées, minimes. (Sp.) * AKCISTROTUS ( :)-/y'-<^7p'^rdi , garni de crochets), uvs. — G. de Coléoptères té- tramères, famille des Longicornes, tr. des Prioniens , établi par M. Serville , et adopté par M. Dejean; il a pour type 1'^. hamati- collis de ce dernier, rapporté du Brésil par M. Lacordaire. M. Serville le place dans la subdivision des Prioniens proprement dits, qui ont les jambes munies intérieurement de deux rangées d'épines nombreuses ; les antennes de 11 articles; le corselet épi- neux ou crénelé latéralement. Ce qui le dis- tingue des autres genres de la même tribu et de la même subdivision, c'est d'avoir les angles antérieurs du corselet avancés, sen- siblement dilatés , et armés chacun de deux fortes épines. (D.) Aj\rCISTRUM. BOT. vn. —Voyez an- CISTRE. (C. L.) ANCOLIE. A ,itile;iia, Linn. (corrup- tion (i\'J(iuilin !, anc. Bot.; d''aquila, aigle). BOT. PH. — G. de la famille des Hellébo- racccs, tr. des Helléborées, sous-tr. des Isopyrinées , Spach. Ses caract. essentiels sont les suivants : Sépales 5, pétaloïdes, non persistants, planes, onguiculés. Pétales 5, alternes avec les sépales, comme médiflxes , subonguiculés , à lame presque plane, dressée, prolongée postérieurement en un long épe- ron descendant, tubuleux, calleux et necta- rifère à l'extrémité. Étaminos nombreuses , plurisériées : les 2 séries intérieures stériles; filets anthérifères filiformes , élargis à la base, ayant l'anthère réfléchie au sommet ; filets stériles, larges, scarieux, ondulés, con- nivents , apprimés. Anthères elliptiques ou siiborbiculaires , latéralemciil déhiscentes. ANC Ovaires 5 (accidentellement 5 ou 4, ou jus- qu'à 9), multi-ovulés ; ovules alternes -bisé- riés, horizontaux, immédiatement superpo- sés. Styles longs, lililormes, finement papil- leui au bord anlcrieur. Péricarpe composé de 5 follicules verticillés (quelquefois moins de 5, ou jus(]u\'i 9), persistants , cliartacés , subtrigones, aristos, dressés, cohérents à la base, plus ou moins divergents an sommet , polyspermes, tantôt bivalves ou subbivalves, tantôt déhiscents seulement par la suture antérieure. Graines anatropcs, horizontales, bisériées, ovoïdes, lisses , unicarénécs par le raphé. Embryon minime , obcordiforme ; radicule centripète. — Les Ancolies sont des herbes vivaces, touffues, à tiges feuillées et ordinairement paniculées. Les feuilles r;-.- dicales sont longuement pétiolées , tantôt trifoliolécs , tantôt biternées ; les feuilles caulinaires , conformes aux radicales ( sur- tout les inférieures), ou pédalées ou palmati- partics. Les pédoncules, tantôt uniflores, tantôt pauciflores , sont terminaux et solitai- res, d'abord inclinés au sommet de manière à renverser la fleur , mais dressés après la floraison. Les fleurs, en général grandes et légèrement odorantes, sontde couleur bleue, ou blanche , ou rouge, ou livide, ou pana- chée. Personne n'ignore que les Ancolies se cul- tivent commanément comme plantes de parterre. Ces végétaux sont un peu acres et narcotiques ; cependant , leurs proprié- lés vénéneuses paraissent avoir beaucoup moins d'intensité que celles des Aconits pt de plusieurs autres Ilelléboracées. L'An- colie commune ( connue sous le nom vul- ^--.ire de Gunt de Notre- Dumc) passait, dans l'ancienne Thérapeutique , pour apérilive , iliurétique , sudoriûque et emménagogue. !Vous ne pouvons reconnaître dans ce g. que trois esp., quoiqu'il force de doubles emplois, et en élevant des variations indivi- duelles au rang d'esp., on en ait porte le nombre à près de trente. Le nom AWquUeqin , déjà employé par les botanographes de l'antiquité, dérive, à ce qu'on dit, à''aqiiil(i , et fait allusion à ce ((ue les éperons des pétales offrent quelque ressemblance avec les ergots de l'aigle. (Sp.) * ANCULOTUS {Ànctili, orum. Dieux des domestiques \ molî-. — M. Say, dans ANC 477 sa Conchyliologie amérimine, a proposé ce genre pour quelques Mélanies de l'Amérique septentrionale, qui ne (!i!!èrent pas assez des autres espèces connues pour qu'il y ait lieu d'en faire un genre particulier. Voy. mé- LAME. (DeSII.) AIMCYLANTilE. Ancylauthus , Des- font. (àvxJ/o;, crochu; ii.-jOo- , fleur), bot. PII. — G. de la famille des Kubiacées, tr. des Gucltardées, auquel son auteur ( Mén-, du Muséum, vol. 4, p. 5, tab. tî) assigne les caract. suivants : Tube calicinal adhérent , ovoïde; limbe o-parli; segments lancéo- lés, pointus. Cor. tubuleuse, courbée; tube évasé au sonunet, garni en dedans, vers sa base, d'un anneau de poils; gorge nue; lim- be à 5 lobes anisomètrcs, dressés, calleuv et subulés au sommet; les deux supérieurs plus longs. Anth. 5, ovales, insérées immé- diatement à la gorge de la corolle. Ovaire infère, 5-loculairc; loges 1-ovulées; ovules attaches vers le milieu de l'angle interne des loges. Style indivise. Stigmate gros, cylin- dracé, tronqué aux "2 bouts, obscurément o-Iobé au sommet, concave à la base. Péri- carpe inconnu. — Ce g. n'est fondé que sur une seule esp., indigène d'Angola. C'est un arbrisseau à feuilles dpposées, courtement pétiolées , réticulées ; à stipules coriaces , pointues , engainantes par leur base. Les fleurs sont solitaires ou tcrnées aux aisselles des feuilles, et courlement pédicellées. (Sp.) ANCYLE. A)iC!jlas ( à/xii/oj, crochu ). MOLL. — Créé par Geollroy , dans son ex- cellent Traité des Coquilles des envirous de Paris, le g. Ancylc a été adopté par Millier, et ainsi justement tiré des Patelles, parmi lesquelles il était confondu par Lin- né et ses imitateurs. Lister le premier, dans ses Animaux d'Angleterre, a figuré une esp. sous le nom de Paldla fluvintilis. La même espèce a été également représentée par Gualtieriet d'Argenville. La plupart des zoologistes ne suivirent pas l'exemple que Millier leur avait donné; ils s'attachèrent beaucoup plus à l'opinion de Linné , et l'on doit particulièrement à Draparnaud d'avoir définitivement introduit ce g. dans les mé- thodes actuellement en usage. Lamarck , pendant long-temps, parut avoir oublié ce g. ; il ne le mentionne ni dans sa première classification, que l'on trouve dans les Mé- moires do la Société d'histoire naturelle , ni 478 ANC dans la seconde, faisant partie de son Sipt'e- mp, (les Animaux sans verlèbres , ni dans tous ceux de ses ouvrages qui précèdent son Histoire naturelle des Animaux sans ver- liibres. Moins oublieux que Lamarck , M. de Roissy mentionna le g. Ancyle dans le to- me 5 des Mollusques, faisant suite au Buffon fie Sonnini. Se conformant un p:u à l'opi- nion de Linné, il place le g. de GeoITroy entre les Patelles et les Fissurelles. La- marck, n'ayant aucune bonne observation sur ce g., le place provisoirement dans sa famille des Calyptracicns , reconnaissant bien lui-même qu'il n'est point dans les rap- ports naturels. Cuvier, dans la première édi- tion du Règne animal, mentionna ce g. dans ses additions et le classa en tète des Pulmonés aquatiques. Nous ne savons sur quoi se fonde le savant zoologiste pour se faire une telle opinion sur ce g. Quoique sans preuves , M. de Férussac préféra ce- pendant l'opinion de Cuvier à celle de M. de Roissy; mais M. de Blainville, plus scrupu- leux, s'est naturellement demandé si l'on connaissait assez l'organisation des iincyles pour les placer soit à côte des Patelles, soit parmi les Scutibranches , soit enfln parmi les Pulmonés. Bientôt M. de Blainville s'aper- çut que les observations manquaient com- plètement pour éclairer la question ; aussi , loin d'adopter aucune des opinions de ses devanciers, il en présenta une nouvelle à la- quelle on n'était guère préparé. On trouve on effet dans le Traité de Malacologie une famille des Otidés, dans laquelle se rencon- trent les g. Ancyle et Haliotide. M. de Blainville suppose que , comme dans ce dernier g., l'animal des Ancyles a une bran- chie pectinée placée dans une cavité parti- culière sur le côté gauche. Malheureusement M. de Blainville n'apporte aucune preuve à l'appui de ce que nous regardons comme une conjecture ; il n'apporte en sa faveur aucun fait anatomique, aucune observation propre à démontrer que les Ancyles sont plutôt Pectinibranches que Pulmonés. Ainsi ce nouveau rapprochement, fait par ce natura- liste, du g. qui nous occupe et des Halio- tides , n'a servi à rien en ce qui concerne les rapports naturels des Ancyles. M. de Fé- russac , après avoir fait des observations sur les mœurs des Ancyles, prétendit que ces animaux sont Pulmonés de la même manié - ANC rc que les Limnées; mais nous n'y apercevons rien qui justifie cette opinion. 11 blâme quel- ques naturalistes de n'avoir pas placé les Ancyles parmi les Pulmonés ; et , comme preuve de leurs torts, il apporte sa propre classification, dans laquelle on trouve, en effet, ce g. dans le groupe de Mollusques. On voit par ce qui précède que chacun des na- turalistes qui ont eu occasion de mentionner les Ancyles ont émis à leur sujet une opinion différente. Rien, sans doute, ne paraîtrait plus simple que de donner, par de bonnes observations, la solution de cette difficulté; les Ancyles se trouvant assez abondamment dans nos ruisseaux, dans nos rivières, dans nos étangs. La difficulté vient de ce que les espèces actuellement connues sont extrême- ment petites ; l'animal est presque transpa- rent, gélatineux, et très difficile à soumettre à une dissection propre à éclairer sur sa structure intime. A moins de trouver un nouveau moyen d'ohservfition sur des ani- maux aussi fugaces, les naturalistes reste- ront peut - être encore long - temps dans la même incertitude qu'aujourd'hui. On pou- vait espérer que l'on rencontrerait dans les pays chauds des esp. plus grandes et sus- ceptibles d'être soumises au scalpel de l'ana- tomiste; mais jusqu'à présent rien ne prou- ve que cette espérance doive se réaliser. M. Guiding en a observé dans les eaux douces de l'île Saint- Vincent quelques espèces, qui ne sont pas plus grandes que celles qui vi- vent en Europe. Au petit nombre d'espèces vivantes con- nues actuellement, il en faut joindre quel- ques unes fossiles menlionnées par Desma- rets, dans une note qu'il pubUa dans le Bulletin de la Société philotnatique ; nous en découvrîmes une autre esp. dans les mar- nes blanches qui font partie des terrains à lignite des environs d'Epernay. L'animal des Ancyles est ovale, en cône surbaissé ; il est enveloppé d'un manteau qui revêt l'intérieur de sa coquille et s'avance jusqu'à son bord. Le pied est grand, ovalai- re; il occupe presque toute la base de la co- quille lorsque l'animîil marche. La trie est à peine séparée du pied ; elle est assez gros- se , subquadrilatère , un peu aplatie, cl por- te de chaque côté un tentacule court, sub- tronqué au sonunet, et ayant l'organe de la vision sur le côté interne de sa base. M, ANC Guiding, dans les observations qu'il a faites sur ce g. , a découvert , sur le côté droit de ranimai , une petite ouverture garnie d'une petite lèvre découpée. Cette disposition rap- pelle beaucoup ce que MM. Quoy et Gai- mard ont trouvé dans l'animal des Siphonai- rcs. Il resterait à savoir maintenant si , dans les Ancyles , il y a, comme dans les Sipho- naires , une branchie transverse au milieu du dos, dans un canal transversal communi- quant avec cette ouverture latérale. Il est déjà certain que chez les animaux qui nous occupent il n'y a point de branchie autour du pied, comme dans les Patelles; que la branchie n'est point cervicale, comme dans les Calyptracicns; mais il reste à savoir si l'ouverture latérale communique avec une cavité aérienne ou avec une branchie aqua- tique. Toute la question est là actuellement , et il nous semble qu'il ne faudrait qu'un pe- tit nombre d'observations bien faites et sui- vies avec patience pour décider la ques- tion. Jusqu'au moment où ces observations seront faites, la place du g. Ancyle restera incertaine dans les méthodes. Les caract. de ce g. peuvent être exprimés de la manière suivante : Animal gastéropode, conique , marchant sur un pied très large , profondément séparé de l'enveloppe paléalc. Tête grosse , subquadrangulaire , portant la- téralement une paire de tentacules courts , tronqués, ayant des yeux sessiles au côté in- terne de leur base, et, sur le côté droit, une ouverture garnie d'une petite valvule. Co- quille patelloïde, ayant le sommet incliné postérieurement, ordinairement à droite, rarement à gauche , et plus rarement encore symétrique; test très mince, dans lequel on ne peut apercevoir aucune trace d'impres- sion musculaire. Les coquilles du g. Ancyle sont toutes pa- lelloides; quelques unes sont coniques, ont le sommet subcentral, et sont plus symé- triques que les autres. Dans d'autres esp., le sommet s'incline fortement à droite , et M. t!e Férussac en cite quelques esp. qui sont sénestrcs. Ces coquilles , minces et transparentes, ne paraissent recevoir aucune impression des muscles qui les attachent à l'animal ; aussi , quelques soins que nous ayons pris pour découvrir la forme et la position c!e ces impressions musculaires , nous n'avons pu y parvenir. Dans un voya- ANC U79 ge qu'il a fait en Crimée, M. Rousseau, aide-naturaliste au Muséum d'histoire na- turelle, a découvert, dans les terrains 1er liaircs des environs de Tasmann , une gran- de coquille patelloïde , de 5 à 6 pouces de longueur, et qui a les plus grands rapports avec une Ancyle gigantesque. Cependant nous pensons que cette coquille devra con- stituer un genre particulier, que M. Rous- seau établira probablement lorsqu'il donnera la description de cette intéressante coquille ' (Desh.) *AIXCYLECHA («yzù/vi, crochet ; i'xw , j'ai). i!\s. — G. de la famille des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères , établi par M. Ser- ville {Ins. Orth., suites à Bullon , qui le dis- tingue des Phylloptères et des Phanéro- ptères, avec lesquels il a la plus grande ana- logie par le prothorax , convexe , et surtout par les pattes , dont toutes les cuisses sont armées en dessous de crochets et de fortes épines; les jambes antérieures dilatées à leur base, et munies, ainsi que les intermé- diaires, d'épines en dessus et de crochets ir- réguliers en dessous, et enfin les jambes postérieures ayant leurs carènes hérissées de petites épines et de dilatations crochues. M. Serville ne rapporte à son g. qu'une seule espèce de l'île de Java, qu'il désigne sous le nom d'.4. lunuligera, et qui n'est vraisem- blablement que la Locusla fenestrata Fab. , placée par M. Burmeister dans le g. Phyl- lopterus. (Bl.) * ANCYLES. 4nc!/Jœa •/'^■''os, crochu). niOLL. — M. Menké, dans son Synopsis me- thodica MoUuscorum, divise les Inférobran- ches de Cuvier en trois familles ; la troisième, sous le nom d^Ancylœa, est consacrée au seul g. Âncylus de Geoffroy. Nous avons vu, dans la courte histoire de ce g., combien il est encore difficile à placer aujourd'hui; et l'opinion de M. Menké n'a pas plus de preu- ves en sa faveur que celle des autres natura- listes. Voy. ANCïLE. (Desh.) *ANCYLOCERA (c^//ù>oî, crochu; yé- P«ç, corne), ms. — G. de Coléoptères tétra- mères , famille des Longicornes, établi par M. Serville, qui le place dans la tribu des Cé- rambycins, section des Longipennes, et lui donne pour caract. essentiels : Corselet très allongé, cylindrique, l^-^ art. des ant. ( dans les mâles ) bombé en dedans , échancré anté- rieurement ; le 2< dilaté intérieurement, eu 480 ANC forme de dent obtuse; les ô'- et 4' dilatés en biseau à leur partie intérieure; les autres cy- lindrico-coniques; le terminal trois fois plus court que le précédent, et formant un petit crochet. 2'^ art. des ant. ( dans les femelles) peu prononcé, en dent de scie; le terminal court, mais point crochu. Élytres étroites, linéaires, un peu déprimées, tronquées car- rément à leur extrémité. M. Dejcan ( Calnl., 3« édit. ), qui a adopté ce genre, y rapporte deux espèces; l'une est le Gnoma ruijicoUis Fabr., et l'autre le Ceramhyx cardinalis de Dalman { Â. sanguinea Dej. 1 Celle-ci se trouve au Brésil, où elle se tient sur les feuilles, et vole pendant le jour, d'après M. Lacordaire, qui ajoute qu'elle produit un son aigu avec son corselet. L'^. rugicoUis est de l'Amérique septentrionale; elle a été décri- te et figurée par Olivier sous le nom de Sa- perda bicolor (tom. 4, p. 32, n» 41 , pi. ô, fig. 25). (D.) * ANCYLOCHEIRA (ày^^^o;, cro- chu ; ysifi , o; , main ). Ess. — G. de Coléo- ptères pentamères, famille des Sternoxes, tri- bu des Buprestidcs, établi par Eschscholtz, et dont, suivant Westwood, voici les caract. {Syri. ofthe Gen. of bni. Ins. ) : Ecusson distinct. Menton transverse, tronqué anté- rieurement. Dernier article des palpes maxil- laires aussi long que les précédents, légère- ment dilaté au sommet. Tarses minces, ti- bias antérieurs des mâles inclinés et courbés. — Ce g. a été adopté par M. Dejean(Ca(u/.,3<^ éd.), qui y rapporte 18 esp., dont 15 d'Amé- rique et les autres d'Europe. Nous citerons , parmi ces dernières, les A. rusiica , punc- tala , octogultata et flavo-maculala , qui sont des Buprestes pour Fabricius ainsi que pour MM. Solier et Gory-Delaporte, et qui toutes se trouvent en France. (D.) *A]XCYLOCLADUS(à7>^i'>o;,recourbé, crochu; y.ïi-jci;, rameau), bot. pu. — G. de la famille des Apocynacées, tr. desCarissées, formé par Wallich ( PI. As. rar. , t. III , p. 45, t. 272), et synonyme du g, WUlughbcia de Roxburgh A'oj/. ce mot. (C. L.) ANCYLODON («-/xu^o,-, crochu; à^o.-,, à-jTOi, dent), poiss. — G. de la famille des Sciénoïdes , et qui ne se distingue des Oto- lithes que par le caract. suivant : La mâ- choire inférieure armée sur les côtés de dents longues et pointues. Dans les Otoli- ihcs, les dents latérales de la mâchoire sont ANC en cardes très fines ou en velours , comme à la mâchoire supérieure. Les Ancj lodens ont d'ailleurs le palais lisse et sans dents; la tête caverneuse; quatre appendices au pylore; et une vessie aérienne prolongée en deux cor- nes. Bloch , qui n'avait fait attention qu'à la longueur de la caudale, en avait nommé une esp. de Surinam Lonvhurus ancylodon; mais il a associé à son g. Lonchurus un autre poisson à dents égales et à deux barbillons sous le nom de Lonchums barbaïus. Ce g. étabU par Bloch , devenait ainsi composé de deux esp. disparates ; voilà pourquoi nous avons réformé dans notre Ichthyologie le nom de Lonchums , et créé le g. dont il est question dans cet article. "Sous connaissons encore une seconde esp. de ce petit groupe , originaire de Cayenne. Ce sont jusqu'à présent les deux seules réu- nies dans ce genre. (Val.) *ANCYLOEA. moll. — T. atocïlés. * ANCYLOGIVATHUS («y/v/o,-, cro- chu; yjxdci, mâchoire), ms. — G. de Col. hétéromères, famille des Mélasomes , établi par M. Dejean , qui n'en a pas publié les ca- ractères. Il le place ( Catul. , 5"= édit. ) im- médiatement après le g. Cyrioderes de M. Solier, et n'y rapporte qu'une esp., du cap de Bonne-Espérance, qu'il nomme ^. ^regiet. Cette même esp. a été décrite par M. Gué- rin sous le nom de Calognnlus Chevrolalii {Mag. zool. 1837, clas. 9, p. 172). Voy. ce mot pour les caract. du g. (D.) "A^CYLOMÈRE.AncylomcrusiàyAv- >o,- , crochu ; fi-éptç, partie , article), crust. — G. de l'ordre des Amphipodes et de la famille des Hypérines, établi par M. Milnc- Edwards , et caractérisé principalement par la conformation des pattes de la cinquième paire , qui sont très courtes , lamelleuses , clypéiformes , et terminées par une grosse main subchéliforme. (F. Ann. des Se. nat., t. XX , et Hist. nat. des Crust. , t. Ilf, p. 85, pi. 30, fig. 4.) Le g. Hieraconyx de M. Guérin {Mag. zool.) ne paraît pas diffé- rer notablement des Ancylomères , et a été probablement établi d'après un individu dont la croissance n'était pas achevée. (M. E.) * AIVCYLOlVOTUS(«vxu>05, crochu; vôôro?, dos). INS. — G. de Coléoptères tétramè- res, famille des Longicornes, établi par 31. De- jean, qui le place ( Caial.,ô' édit.) non loin du g. ilegabasis de M. Serville , de 's. — G. de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, éta- bli par M. Dejean , qui n'en a pas publié les caractères. D'après la place quil occupe dans son Catal. (3 édit.), il appartiendrait à la tribu des Scarabéides phyllophages de Latreille. Il y rapporte 54 esp., toutes exoti- ques, dont 45 de diverses contrées de l'A- mérique , 4 de Java , 1 de la Perse occiden- tale , 1 de la Mongolie, 1 de la Chine, 1 des îles Philippines, et 1 dont la patrie est incon- nue. Cette dernière est le Melolontha serra- ta Fabr., que nous citons comme type du genre. (D.) * AKCYLOPERA(à-/xJ>oî, recourbé; irî,«x, excessivement ; allusion à la forme du sommet des ailes, qui est très recourbé) .iivs. — G. de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes, établi par Stephens dans sa tr. des Tortricides, et dont nous avons ré- parti les esp. dans les g. Tortrix et Phoxo- pleryx. I oy. ces deux mots. (D.) * AXCYLORIIIKUS. ois. — Voyez AGRILORHIIVIS. (LAFR.) "^ AIVCYLORHYACUS ( àyy.-jyc^, re- courbé ; h-iy/Ji . bec ). i?is. — G. de l'ordre des Coléoptères tétramères, famille des Curculionides, div. des Érirhinides, établi par Klug et adopté par Schoenherr , qui le T. 1. ANC 481 caractérise ainsi : Antennes de longueur moyenne, minces. Funiculc composé de six articles, les trois 1"' assez longs, sub- obconiques , les autres presque turbines ; massue allongée, ovale , acuminéc. Rostre long, robuste, presque plan, élargi vers le sommet. \cux grands , latéraux , subovales. Prothorax transverse , beaucoup plus étroit antérieurement, avec les angles postérieurs subacuminés , légèrement convexes en des- sus. Elytres larges, subovales, un peu convexes, arrondies à leur extrémité, dé- bordant l'abdomen. Pattes médiocrement longues , robustes ; cuisses très épaisses , uni- dentées en dessous; tibias un peu compri- més. — Ce g., adopté par M. Dejean (Caia/., 3'' édit.) , a, suivant Schoenherr, un peu le faciès du g. Myctère d'Olivier ; il ne renferme qu'une seule esp., VA. variabilis de Klug, originaire du Brésil. (D.) * AIVCYLOSCEIJS ( à-/xu>o;, crochu ; ci'.élo; , jambe ). r\s. — G. de la famille des Mellifères, de Tordre des Ilyménoplères, éta- bli par Latreille {Rcgn. anim.) sur quelques esp. de l'Amérique méridionale , ayant de grands rapports avec les Antophora et les Saropoda, mais qui s'en distinguent surtout par les mandibules, munies de plusieurs den- telures. Leurs palpes maxillaires n'ont que quatre articles , comme chez les Saropoda. CBl.) * AKCYLOSTERKUS {àyyvla, cro- chu; uré^îvov, poitrine, os. — G. de Co- léoptères tétramères , famille des Longicor- nes, tribu des Cérambycins , établi par M. Dupont dans sa monographie des TracL;- dérides , et adopté par M. Serville dans son travail sur les Longicornes , mais non par M. Dejean dans son Catal. ( 3^' édit. ). Il est fondé sur une seule espèce d'Amérique, Truehyderes scutellaris de Schoenherr, ou Cerambyx sculellaris d'Olivier [Enlom., t. 4, capr., p. 16, n» 15 , pi. 21, Gg. lUOy, et a pour caract. : Présternum transversale- ment et profondément échancré, tubercu- leux entre les pattes antérieures. Mésoster- num peu avancé, plan, semi-circulaire inté- rieurement. Tète grande, rugueuse, marquée de deux impressions longitudinales ; menton large, canaliculé transversalement. Antennes longues; 1"^ article robuste, 2' plus long que de coutume. Corselet aussi long que large, armé latéralement d'une épine cour ÔJ 482 AND te. Écusson grand , triangulaire. F.Iylres longues, s'altcnuant peu à peu, tronquées à l'extrémité, et terminées extérieurement par une épine courte. Pattes médiocres ; tarses antérieurs dilatés ; extrémité des cuis- ses intermédiaires et postérieures munie d'u- ne petite épine. (D). » AIVCYLUS (àyxu/o; , crochet). nss. — M. Haliday a employé cette dénomination pour désigner un g. d'Hyménoptères corre- spondant à celui de Leiaphron de Nées von Esenbeck , tel qu'il a été adopté par M. Westwood {Gen. Synop.) et nous {^Hist. des An. art., t. IV). Voy. ce mot. (Bl.) AIVCYLUS. MOLL. —Voyez ancyle. AIVDA. BOT. PII. — La langue primiti- ve des Brésiliens nommait ainsi un arbre qui , dans le pays , reçoit encore vulgaire- ment le nom d'Andaaçu, et qui, décrit d'a- hord dans l'ouvrage de Marcgraff et de Pi- son , réuni long-temps aVÀleurites, a plus tard paru devoir former dans la famille des Euphorbiacées un genre distinct, auquel on a du conserver son premier nom. Il avait été établi par Bern. Gomez sous celui de Joan- nesia {Mém. Àcad. Lisb. III). Ses fleurs , monoïques, présentent, dans les deux sexes, un calice campanule à cinq dents, et cinq pé- tales distincts , plus longs que le calice , avec les divisions duquel ils alternent, et alternant eux-mêmes avec autant de glandes. Dans les mâles, huit étamines, dont trois in- térieures plus longues, dont les filets se sou- dent ensemble inférieurenient en une co- lonne centrale , et dont les anthères , allon- gées, sont vacillantes ; dans les femelles, un ovaire à deux loges uni-ovulées, surmonté de «Jeux styles courts, que terminent des stigma- tes déchiquetés en plusieurs lobes réfléchis. Il devient un fruit sphéroïde de la grosseur li'une petite pomme, dont le sarcocarpe char- nu se sépare, à la maturité , de la base au sommet en quatre valves, et dont l'endo- carpe forme «n noyau ligneux relevé de quatre angles longitudinaux disposés en croix, percé de chaque côté, vers le haut de deux des angles opposés, de deux ouvertures communiquant chacune avec une loge inté- rieure , dans la(iuelle est une graine ovoïde , j revêtue d'un double tégument, couronnée^ d'uiiC caroncule dans sa jeunesse; l'extérieur Ci u.tacé, et l'intérieur membraneux, épais, — L'Anila, auquel on a donné le nom spécifique , AND de Gomez ou de Pison, est un grand ar!)r« il suc laiteux, à feuilles alternes et dépour- vues de stipules , qui portent à l'extrémité d'un long pétiole deux glandes, et cinq folio- les ai ticulées , entières , portées elles-mêmes sur des pétioles partiels plus courts. Les fleurs sont disposées , à l'extrémité des ra- meaux, en une sorte de panicule par une di- chotomie assez régulière et plusieurs fois ré- pétée, dans laquelle les femelles sont ordi- nairement sessiles dans la fourche des dicho- tomies, les mâles courtementpédicellées sur les côtés. (Toi/. Ad. Juss. Euph., p. 59, tah. 12, no 57, et PI. usuelles des Bras.) — L'a- mande des graines offre les propriétés com- munes à la famille et était employée autre- fois comme purgatif. Leur usage paraît aban- donné aujourd'hui , quoique l'arbre ait con- tinué à être cultivé communément à cause de sa beauté. ( Ad. J. ) * ANDAAÇU. BOT. — Foye: and a. (Ad. j.) ANDALOUSITE (Andalousie, provin- ce d'Espagne), min. — Voyez macle. (Del.) AIVDERSOIVIA ( W. Anderson , chi- rurgien, compagnon de Cook ). bot. ph. — G. de la famille des Loganiacées, formé par Willdenow (ilfsc), et synon. du g. Gœrtnera de Lamark. — G. de la famille des Méliacées, formé par Roxburgh , et synon. de son g. Amoora. — G. de la famille des Stylidiées, formé par Rœnig ( Msc. ), et synon. du g. Stylidium {Nitrangium). — Cette dénomina- tion générique , après bien des vicissitudes, comme on le voit , est enfin resté à un g. de la famille des Épacridacées , type de la tr. des Épacrées, établi par R. Brown ( Prodr. , p. 554 ) , qui lui assigne les caract. suivants : Cal. coloré, 5-parti, accompagné de bracléo- les foliacées, géminées, ou en nombre double. Cor. hypogyne, subcampanulée ou hypocra- térimorphe, égalant le calice , à limbe 5- parti , dont les segments étalés et barbus à la base. Étam. 5 , hypogynes , ne dépassant pas la gorge du tube floral ; filaments com- primés , plans , subulés. Anth. insérées par le dos au dessous de leur partie moyenne. Squammules hypogynes 5, distinctes ou con nées. Ovaire quinqué - loculaire , à loges multi-ovulées. Capsule 5 - loculaire , à pla- centas dressés du fond des loges , et adnes à une colonne centrale. Graines rares par a- AND varlemenl, dressées. — Les Àndersonia sont des sous-aibrisseniix siiiiuircux , indigènes de la INouvelle- Hollande méridionale, à rameaux marqués de cicatrices par la chute des feuilles; celles-ci alternes, à base cucul- lee et semi-engaîiiantes. Fleurs dressées, ter- minales , solitaires ou en épis. — Ce g. est fort borné dans le nombre de ses esp. On cultive dans les serres d'Kurope VA. spren- yelioides U. B. (C. L.) AXDIRA,Pison,Lamk.;— VoMacapoHa, Aubl. ( Andira est le nom brésilien d'une esp. du genre). iioT. ph. —G. de la famille des Légumineuses , tr. des Césalpiniées, R. Br., s.-tr. des Géollroyées , De Cand. — M. Kunth ( in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. , V. VI , p. 585 ) en trace ainsi les ca- ract. : Cal. urcéolé ou turbiné-campanulé , quinquédenté ; dents presque égales, poin- tues, dressées. Cor. papilionacée ; étendard arrondi, échancré, horizontal , plus long que la carène. Étam. diadelphes (9 et 1). Ovaire stipité , tri-ovulé. Stigm. pointu. Légume stipité, suborbiculaire, drupacé , uniloculai- re , monosperme , séparable en deux valves. — Arbres inermes. Feuilles imparipennées; folioles opposées , stipellées. Panicules sim- ples ou rameuses, terminales , composées de grappes multiflores. Fleurs courtement pé- dicellées , pourpres. — Ce g. appartient à la zone équatoriale. On en connaît C esp. (dont 5 de l'Amérique et 1 du Sénégal). Ces végé- taux sont remarquables par la beauté de leur inflorescence , ainsi que par l'extrême amertume de leur écorce et de leur fruit. En Amérique , on leur attribue des proprié- lés anthelmintiques très efficaces; mais leur emploi exige beaucoup de circonspection , car, à trop forte dose , il peut devenir mor- tel. (Sp.) ANDRACHXE {i'jJ'fiiyyrX BOT. PII. — C'est le nom grec du Pourpier , que les botanistes ont transporté à un g. entière- ment diirérent , mais qui , par le port et les feuilles épaisses et charnues de quelques unes de ses esp. , présentait avec lui quelque res- semblance extérieure. Ce g. , appartenant à la famille des Euphorbiacées , offre les ca- ract. suivants : Fleurs monoïques , à calice quinquéparli. Dans les mâles : a pétales membraneux, avec lesquels alternent autant d'écaillés biparties , (jui manquent quelque- ois; 5 élamines dont les Glets se soudent AND /i83 en une coionne soutenant un rudiment de pistil. Dans les femelles : pas de corolle; ovaire entouré à sa base de 5 écailles biti- des, alternes avec les divisions du calice, et qui manquent d'autres fois ; surmonté de "» styles courts et divariqués, chacun à 2 bran- ches stigmaliqucs , renfermant 5 loges bi-ovulées, et donnant une capsule à 3 co- ques 2-spermes et bivalves. — On ne connaît d\i.ndrachne que 2 esp. , dont plusieurs au- teurs ont fait deux g. distincts : l'une her- bacée, répandue dans le midi de l'Europe et l'Orient, qui est le Telephioides de Tourne- fort, VEraclissa et le Limeitm de ForsUal (c'est elle dont la fleur mâle est munie de squammules alternant avec les pétales) ; l'autre frutescente , répandue dans le midi de l'Asie , depuis l'Indostan jusqu'à Timor , et dans laquelle manquent ces mêmes squammules : c'est VArachne de IVccker. (Ad.J.) AIVDR^.NE. Andrœnn. l>-.s. — G. de l'ordre des Hyménoptères , famille des Mel- lifèrcs , tr. des Andrénides ou Andrenètes , établi par Latrcille ( G. Crust. et Ins. ), et adopté par tous les entomologistes. Les Andrienes ont le corps velu ; le labre trigo- ne; les palpes maxillaires beaucoup plus longs que le prolongement de la mâchoire ; la languette repliée sur le côté supérieur de la gaîne, et les ailes antérieures pourvues de trois cellules cubitales, avec le commence- ment d'une quatrième. Ce genre renferme un assez grand nombre d'espèces; la plupart sont indigènes. Leurs femelles creusent des trous ordinairement dans un sol exposé au midi, et enlèvent la terre à l'aide de leurs pattes; elles déposent ensuite un œuf dans ces trous, et l'appro- visionnent d'une pâtée formée de pollen et d'un peu de miel. Les Andrœnes les plus ré- pandues dans notre pays sont les A. pUipcs Fab., Nigro-œnea ejusd., etc. (Bl.) * AIVDRASPIS ( «vv" àv'^/5o;, homme; *îir(',-, bouclier ; forme des feuilles ). bot. PH. — G. de la famille des Primulacées , formé par Duby {Bot. Gall. 1831 ), et syn. du g. Androsace , dont il est une division , avec ces caractères : Feuilles en rosette à la base de la scape. Pédoncules ombelles, invo- lucrés. Ovaire o-multi-ovulé. (C. L.) * AMDRÉACÉES. Andreaceœ. bot. CR. — H. Lindley, dans son ISixtis planta- 484 AND rum, p. 24 , a formé du g. Andrœa un or- dre distitict , se fondant sur ce que , par sa structure, il n'appartient pas plus aux Mous- ses qu'aux Hépatiques , dans lesquelles il a été tour à tour placé. S'il se rapproche des premières , en effet , par une coiffe et un opercule , il s'en écarte par la division val- vaire de sa capsule ; d'un autre côté , s'il a des rapports avec les Jongermannes par ce dernier caractère , il s'en éloigne beaucoup plus encore par la présence d'une columelle et l'absence d'élatères, ainsi que l'a fort bien remarqué M. Hooker. M. Lindley en conclut qu'il doit être regardé comme le type d'une famille naturelle très distincte. Le fait est que le g. Andrœa, si l'on ne prend le parti de le séparer complètement , dericnt un des plus rebelles à nos méthodes de flassifica- tion. (C. M.) * ANDRÉASBERGOLITHE. iwiw. — Nom donné à Tllarmotome d'Andréasberg , au Hartz. Voy. harmotome. (Del.) AIVDRENÈTES. Andrenetœ.rss. — Tr, de la famille desMeUifères, de l'ordre des Hyménoptères , sect. des Porte-aiguillon , circonscrite par Latreille et caractérisée prin- cipalement 1° par la languette trifide, ayant son lobe intermédiaire lancéolé et plus court que la gaîne : 2" par les mandibules, simples ou terminées en une ou deux dentelures ; o" par les palpes labiaux, de quatre articles, ayant la même forme que les maxillaires ; ceux-ci toujours composés de six articles. — Les Andrenètes ne se composent que de deux sortes d'individus ; il n'existe pas de neutres ou d'ouvrières chez elles, comme parmi les Abeilles, les Bourdons, etc.; elles vivent so- litaires, et les femelles creusent dans la ter- re des trous assez profonds où c-lles dépo- sent leurs œufs; elles ferment ensuite l'ou- verture de ces trous avec des grains de terre après avoir approvisionné leurs œufs d'une pâtée formée d'une certaine quantité de miel et de pollen qu'elles recueillent sur les étamines à l'aide de leurs pattes. Cette tribu était confondue par Linné dans son g. Abeille ( Apis ) ; elle en fut dis- tinguée parRéaumur, qui désigna les espèces qui la composent sous le nom de Pro-Abeil- les. Fabricius en forma le g. Andrœna et le g. Hylœus, auxquels Latreille adjoignit les g. lîalictus, Sphecodes, ISotnia, Dasypodael Colletés. MM Lepelletier de St.-Fargeau et AND Serville {Encycl. méth. ) y ont ajouté le g. Scrapter, et, tout récemment, M. Léon Ou- four a repris pour une Andrenete de In France méridionale le g. Megilla de Fa- bricius, dont les espèces ont été disséminées dans d'autres genres. Voy. , pour plus de détails sur l'organisation , l'art, mellifè- RES. (Bl.) *AI\DRÉIVmES et ANDRÉIVITES. — Syn. d'A^ioKK^ÈTES. (Bl.) * AIVDREOEA (nom d'homme ). bot. CR. — Nom imposé par Ehrhardt et consa- cré par Hedwig à un genre de la famille des Mousses, ainsi caractérisé par Bridel {Brijo- lofjia riniversa, t. U, p. 725) : Point de pé- ristome. Capsule renflée en forme d'apophy- se à la base , entière au sommet , où un opercule adné , persistant , maintient réu- nies les quatre valves , dans lesquelles elle est fendue au milieu. Calyptre couvrant primitivement la capsule, puis hémisphéri- que et susceptible de se fendre latéralement après sa rupture irrégulière. Séminules nom- breuses , petites , exactement sphériques , lisses et brunes. Ces Mousses sont monoï- ques ou dioïques ; les fleurs mâles axillaires au somff'et , la fleur femelle terminale. An- thères 5 à 7, légèrement pédicellées, accom- pagnées de paraphyses nombreuses , plus longues , filiformes , un peu plus grosses au sommet , munies d'articles h segments é- gaiix. Pistils j à 20 , nus , dont un seul de- vient fécond. — Les Andréées ont le port des Jongermannes. Elles sont dressées , rameu- ses , fragiles , et lorment des petites touffes d'un rouge brur. qui passe au noir. Leurs feuilles sont éparses , imbriquées , assez é- paisses en raison de la petitesse de la plante, munies ou privées dt nervure , et ont leur réseau compose de mailles ou aréoles circu- laires, disposées par lignes parallèles. La capsule est petite , droite , courtement pé- donculée , dépassant à peine le niveau des feuilles, et reposant sur une apophyse d'une consistance molle, oblongue ou turbinée. Le pédoncule, un peu renflé à sa naissance, est inséré dans une gaîne très courte. L'oper- cule est conique et petit. Les Mousses qui forment ce genre habitent les deux conti- nents de l'hémisphère boréal. Elles choisis- sent de préférence , pour s'y établir, les ro- chers et les pierres. Peu communes dans les plaines , elles s'élèvent jusqu'à la région AND des neiges éternelles. Elles sont vivaces. Linné avait placé parmi les Jongermanncs les deux seules esp. connues de son temps. Khiiiardt , qui créa le genre , le laissa aussi dans la famille des Hépatiques. Hedwig et tous les brjologistes qui l'ont suivi Font dé- finitivement classé parmi les Mousses. Il faut convenir que , par son organisation , il tient le milieu entre Tune cl Tautre famille. MM. Endlicher et Lindley ont peut-être eu raison d'en former un ordre distinct des Mousses et des Hépatiques, sous le nom ^^Jmlréacél's. [Voij. ce mot.) On n'en con- naît que o esp. bien dislinclcs, dont l'une (.1. subulata) est originaire du Cap; les 4 autres appartiennent à l'Kurope. Comparé à d'au- tres Mousses , ce g. a quelque analogie avec les Sphafjmim par son pédoncule charnu et blanc , non primitivement renfermé dans la coiffe, et avec les Phascum par un opercule persistant; mais il diffère de l'un et de l'au- tre par le mode de déhiscence de sa capsu- le. (C. M.) AiVDRÉOLITIIE. mm. — Même cho- se qu'Andréasbergolithe. (Del.) * AJXDREOSKIA, DC. (Andrzeioski , botaniste polonais ). bot. pu. — Syn. du g. IJontostemon , Andrz., de la famille des Cru- cifères. (^Sp.) ♦ ANDREUSIA (nom d'homme), bot. PII. — G. de la familie des Vacciniées, établi par M. Dunal, et synon. du g. Sijmphijsia de Presl. (m Lit/, ad Jacq. 1827). Foy. ce mot. — G. de la famille des Myoporacces, fondé par Yentenat, non adopté, et qui reste réuni au g. Wiyoporum. Voy. ce mot. (C. L.) ANDREAVSIA (nom d'homme), bot. PII. — G. de la famille des Gentianacées , proposé par Sprengel [Linn. Syst., pi. 419), et qui reste réuni au G. Centaurclla de Michaux. Voy. ce mot. (C. L.) AKDRIALA (Linné [Phil. Bot.] fait dériver ce nom de d-j,,^'}, à-j'jpôi, homme , et de a>.p . àvo>5,-. homme ; v/î»?'?' pinceau; étamines en for- me de pinceau ). bot. pu. — G. de la fa- mille des Acanlhacées, lype de la tribu des Andrographidées , formé par Nées (in Wall. PI. as. rar., t. III, p. 116), qui lui assigne les caractères suivants : Cal. 5-parti, égal, à seg- ments étroits. Cor. hj pogj ne, bilabiée; lèvre supérieure entière ou bifide ; l'inférieure trifide. Étam. 2, insérées au tube de la co- rolle. Anth. biloculaires, à logcttes parallè- les, barbues à la base. Ovaire biloculaire, à loges bi-multi-ovulées. Style simple. Stigm. aigu. Capsule ovale ou lancéolée, déprimée, biloculaire , tétra-poly-sperme , loculicide- bivalve ; valves septifères au milieu. Graines ovales, obtuses, subcylindriques, tronquées obliquement à la base , alvéolées-scrobicu- lées , retenues par des rétinacles décidus. — Ce g., formé aux dépens de quelques espèces ûe^Juslicia, renferme des plantes herbacées, annuelles , vivaces ou même suffrutescentes , indigènes dans l'Asie tropicale ; à feuilles opposées ; à grappes axillaires , grêles, sim- ples ou di-tri-chotomes, unilatérales, mu- nies de deux bractées opposées , plus cour- tes que le calice ; bractéoles nulles. On en cultive quelques unes dans nos serres d'Eu- rope. (C. L.) * ANDROGYN ou ANDROGYNE , ANDROGYIXIQUE. Androgynus , An- drogynicus (àvJ'îoyjvo? , qui réunit les deux sexes). BOT. ph. — Cette épithète s'emploie pour exprimer qu'une plante réunit à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles , ou qu'une fleur contient en même temps des organes mâles et des organes femelles , c'est-à-dire des étamines et des pistils. (A. R.) * ANDROGYNAIRES (fleurs). An- drogynarii flores ( àva^^a/ùvos, qui réunit les deux sexes ). bot. ph. — Le prof. De Candolle a donné ce nom aux fleurs dou- bles dont les pétales surnuméraires sont dus à la transformation des deux organes sexuels en pétales , sans que les enveloppes florales aient éprouvé aucune modification. (A. R.) A^DROGYIXE. Androgynus {à-y>.p, dv- aVï, homme ; yuvvi, femme), zool. et bot. — Ce terme, synonyme d'hermaphrodite , AND A%i sert, dans son acception ordinaire, à dési- gner ies individus qui |)araissent réunir les organes des deux sexes; mais, en zoologie, on a proposé de nommer Androgynes les ani- maux qui , tout en possédant les deux sexes , ne peuvent se reproduire qu'en s'accouplant deux à deux , comme les Limaces ; et de réserver le nom iV hermaphrodite s à ceux de ces animaux qui semblent se féconder eux- mêmes , comme les Huîtres et les Moules, En botanique , on peut établir une division analogue, en nommant androgynes les plan- tes qui ont les deux sexes niàle et femelle dans des fleurs séparées sur le même indivi- du ; tels sont le Noyer et le Noisetier ; et her^ maphrodites celles dont les sexes sont réu- nis dans uiie même enveloppe florale. Telles sont la plupart des plantes. (C. d'O.) AIXDROGYNETTE. bot. pu. — Sy- non. de Stachygynandrum. Voy. ce mot. (C. L.) ANDROGYME. Androgynia (àvJ>o- yjvo?, qui réunit les deux sexes), bot. pu. — On appelle ainsi la réunion des deux or- ganes sexuels soit sur un même indi>idu, soit dans un même périanthe. Dans le pre- mier cas, ce mot est synonyme de Monœ- cie; dans le second, à^Hermaphroditisme. Voy. ces mots. (A. R.) * ANDROGYNIFLORE. Androgyni- florus ( àus/joyiivo; , androgyne ; flos , fleur ; mot hybride ). bot. pu. — M. Henri de Cassini, dans ses Mémoires sur les Synan- thérées, disait que le capitule ou la cala- thide était androgyniflore, quand il se com- posait uniquement de fleurs hermaphrodites ou androgynes, par opposition aux expres- sions de masculiflore ou féininiflore em- ployées pour la calalhide portant unique- ment des fleurs mâles ou des fleurs femelles. (A. R.) ANDROMACHI A , H. et Bonpl. ( PL œquin., 2, 104, t. CXII, non Cass. ) ( Nom mythologique. ) bot. ph. — Ce g. fait par- tie des Composées , tr. des Vernoniées. Il a pour caract. : Capit. radié, muni d'une seu- le rangée de ligules femelles ; les fleurs du disque nombreuses et régulières. Invol. for- mé d'écaillés imbriquées, sèches, acuminées. Récept. couvert de courtes fimbrilles ou de paillettes. Cor. glabres : celles du disque 5- fides , à lobes acuminés , révolutés , légère- ment plus courts que le tube; celles du 488 AND rayon ligulées, à tube allongé et a limbe ob- long. Les filaments des étamines lisses. Sty- les à base bulbeuse et rameaux semi-cylin- dracés. Fruit cylindracé , muni de cannelu- res dont les angles rentrants sont velus, cou- ronné par une aigrette composée de deux rangées de paillettes dentées; les extérieu- res beaucoup plus courtes et légèrement plus larges que les intérieures. — Les An- dromachia , au nombre de huit ou dix , ap- partiennent toutes au nouveau Continent. Ce sont des herbes ou des sous-arbrisseaux munis de feuilles opposées , tomenteuscs et blanches en dessous , et de capitules dispo- sés en corymbcs. (J. D.) * AIXDROMACHIA (ÂvJ)3o//i/--i, nom mythol. . BOT. ph. — G. de la famille des Synanthérées, proposé par Cassini [Bull. philom., 1817), et réuni comme synonyme au g. Liabum d'Adanson. (G. L.) ANDROMÈDE. Andromeda ( nom myth. d'une constellation voisine du pôle arctique; allusion à l'habitation de la plu- part des plantes de ce g. ). bot. ph. — G. de la famille des Ericacées, type de la tr. des Andromédées, établi par Linné, et dont voi- ci les caract. essentiels : Cal. 5-fide ou 5- parti. Cor. hypogyne, campanulée ou glo- buleuse, à limbe quinquéfide, réfléchi. Etam. 10, hypogynes, incluses, insérées à la base de la corolle ; filaments subulés ; anthères obtuses au sommet ou bicornes , à dos mu- tique ou rarement aristé. Ovaire 5-loculaire, à loges multi-ovulées. Style simple; stigmate obtus , quelquefois dilaté. Capsule subglobu- leuse , 5-loculaire, loculicide-5-valve ; valves septifères au milieu, indivises ou ensuite bi- fides ; colonne centrale placentifère au som- met. Graines nombreuses , lisses ou scrobi- culées. — Arbres ou arbrisseaux assez nom- breux en espèces , dont l'habitation est va- riée. On les trouve principalement dans l'A- mérique boréale , dans l'Asie tropicale , et dans les contrées situées sous les pôles ou qui les environnent. On en cultive quelques unes dans les jardins, Endiicher ( Gen,, PI. 4318 ), à qui nous empruntons ces caractè- res , fait observer qu'on devra, un jour, divi- ser ce g. en plusieurs autres , en raison de divers caractères importants , dont on a né- gligé l'étude dans les Éricées, comme la forme des anthères, la déhiscence du fruit , la situation du placenta, la nature des grai- AND nés qu'il a observées lui-nu^mc dans quel- ques espèces ; et que , s'il laisse dans soi. œuvre le g. Andromeda intact , en y ajou- tant toutefois les sections qu'on en a for- mées, c'est de peur d'accumuler erreurs sur erreurs. Ces sections sont : Cassiope , Don.; Polifolia,Bu\h.; Cassandra, Don. ; Zenobia Don. ; Leucotlioë , Don.; Pieris , Don.; Aijo- nista, Don.( Voy. ces divers mots.). Quant au dernier, comme il a été omis à son ordre al- j)habétique , nous en citerons ici les caract. : Cal. 5-parti. Cor. ovale. Anth. mutiques sur le dos, tubulécs-bicornes au sommet. Style cylindrique; stigm. capité. Graines anguleu- ses. — Arbrisseaux toujours verts , indigè- nes de l'Amérique tropicale et de l'île de Bourbon ( insulis Borbonicis ? ) , à feuilles coriaces , souvent très entières , réticulées- veinées , à fleurs terminales, en grappes. ( Don., Syst. III, 857; A. salicifolia Com- mers; A. biixifolia Lamk., etc. ) (C. L.) ANDROMÈDE. Andromèdes (nom my- thol.). FORAMEV. — G. établi par Montfort {Conchyl. Syst., p. 58) sur une figure copiée et dénaturée de Fichtelet MoU. {Test. Mi^ crosc, p. 49, f. 5, f. c. d. ). Nous croyons que c'est une esp. du g. Polyslomelle. [Voy. ce mot.) Lamarck en a fait une Vorticiale. Voy. ce mot. (A.^d'O.) * ANDROMÉDÉES. Andromedeœ {Voy. anpromeda). bot. ph. — Tribu de la famille des Ericacées, dont le type est le g. Andromeda , formée par Endiicher ( Gen., PI. p. 754), et caractérisée par une corolle dé- cidue. (C. L.) *ANDROPADUS. ois. — S.-g. établi par Swainson {Class. ofBirds), dans sa famil- le MeruUdœ , sur un oiseau d'Afrique (le Merle importun, de Levaillant), et synony- me de notre g., Polyodon, que nous avons proposé dès 1852 dans le Mag. de Zool., de Guérin. Voy. le g. Brachypus , dont le g. Poliodon est un s.-g. (Lafr.) * ANDROPÈÏALAIRE. Andropeta- larius (àv,,/3, J^îo; , homme, étamine ; îrira/ov, pétale ). bot. ph. — M. De Candolle appli- que cette dénomination aux plantes à fleurs doubles ou pleines ; monstruosité due à la métamorphose des étamines en pétales , et dans laquelle le pistil reste intact , comme cela se voit journellement en horticulture, dans les Pivoines , les Roses , les Camellias etc. \Ç' L.) AIND ' AIVDROPIIOUE. Àndrophoruni [A-.i.c, àvJ'r.ii, hoiIilIU'; ?0;i;, qui porte). «OT. IM!. — Quelques botanistes , cl spécialement 31. De aiirbel, ont proposé d'appeler ainsi le faisceau ou les faisceaux formés par la sou- dure des (ilets staminaux, quand les ctanii- ncs sont monadeiplies , dia(lel|)hcs ou polj a- delphes, ou même chacun des filets des éta- mines en particulier. Dans ce dernier cas, le mot Ândrophore est , comme on voit, syno- nyme de filet slaminal. Koy. étaminf,. (A. R.) AXDROPIIYLAX, Wendl. {à-^.>';, hom- me; t^^/wa barhe). bot. pu. — L'un des plus grands g. de la famille des Graminées , type de la tr. des Andropogonées , qui se compose de plus de 150 esp., la plupart exo- tiques, quelques unes cependant croissant dans les contrées méridionales de l'Europe. Le prof. K-unlh , dans son Agrostograpide , a réuni à ce genre les genres Sorglium, Holcus et Cenlrophorum , et lui assigne les caractères suivants : Fleurs disposées en é- pis solitaires , géminées , fasciculécs ou en paniculcs. Epillets géminés ou ternes au sommet : Tun complet et muni d'arête; l'autre stérile , rudimenlaire , et ordinaire- ment dépourvu d'arête. Le premier a deux fleurs : l'une inférieure , neutre et unipaléa- cée; l'autre supérieure, hermaphrodite, très rarement femelle, composée de deux écailles qui deviennent dures et coriaces , et sont inutiques. Les paillettes de la glume sont plus petites, minces et presque transparen- tes; l'inférieure est longuement arislée. Les étamines au nombre de trois; l'ovaire gla- bre; les styles terminés par deux stigmates plumeux ; les paléoles tronquées et ordinai- rement glabres ; le fruit glabre , environné par les écailles. En rétablissant le g. Andropogon à peu près dans les limites qui lui avaient été as- signées par Linné , M. Kunth y a , par con- séquent , réuni plusieurs des g. qui n'en étaient que des démembrements , et , entre autres , VAnalherum de Palissot de Beau- vois, Vlleleropogon de Persoon, le Colladoa de Cavanillcs , etc. Ainsi constitué , c'est , sans contredit , un des g. les plus nombreux T. I. AND 4sy en esp. dans toute la famille des Graminées On en compte 174 dans VEnumeralio plan- tarum de M. Kunth , qui a paru il y a déjà sept ans, c'est-à-dire en 1803. Quehjues esp. du g. méritent d'être citées à cause de leurs propriétés : l» VAndiopo- gon inuricalus (Ret/, t. III , p. -iô ) , ou A. squarrosus (L. , Suppl. , p. iôT,) , originaire de l'Inde, fournit cette racine odorante, au- jourd'hui si connue sous le nom de vétiver, et qui sert à aromatiser le linge et les ha- bits. C'est à tort qu'on a voulu en faire un g. distinct sous le nom de Vetiveria. 2" La racine de VAnd. nardiis L. est une des esp. que les anciens désignaient sous le nom de Nard indien. Elle est aromatiques et excitante; mais on ne l'emploie plus au- jourd'hui. 5'^ L^Androp. schœnanthns L. offre éga- lement une racine, mais surtout une tige et des feuilles très aromatiques , qu'on emploie encore aujourd'hui dans quelques prépara- tions pharmaceutiques très compliquées, comme la Thériaque et le Diascordium. (A. R.) *AIXDROPOGOIVEES. (Toy. andro- pogon.) bot. PII. — L'une des tribus établies par le prof. Kunth dans la famille des Gra- minées. Elle contient entre autres les g. Andropogon, Erianthus , Sacchariini, etc., etc. Voy. GRAMLNÉF.S. (A. R.) AIXDROSACE ( nom d'une plante dans Dioscoride ). polyp. — ÎSom donné , par les anciens botanistes, à l'Acétabulaire de la Méditerranée. (Duj.) * ANDROSACE (àvo>dîa/,i , nom , dans Dioscoride, d'une plante aujourd'hui indé- terminée ; d'àvï;,<;, tf/is;, homme , et de sx-'o^, bouclier ; allusion à la forme pellée des feuil- les), bot. eu. — Boccone {jSIuseo di piante rare, p. 143) appelle ainsi une petite espèce d'Agaric, à cause de sa ressemblance avec la fleur qui porte ce nom. VAgaricus an- drosaceus Linn. croît très abondamment en automne sur les feuilles et les rameaux de plusieurs arbres , et particulièrement du chêne. Son chapeau est mince , membra- neux , convexe ou légèrement déprimé au centre , plissé, et d'un roux très pâle. Les lames sont simples, blanches, adhérentes au pédicule, qui est Dliformc, plus ou moint- allongé, fistuieux, lisse, sillonné suivant s-i longueur, et d'un brun noir brUiant. Il ar- 31'' 490 AND rive souvent dans les temps secs que le cha- peau avorte ; s'il survient ensuite de l'hu- midité, il s'allonge, se ramifie, et ressemble parfaitement à des crins. Dans cet état, Per- soon et Acharius l'ont décrit sous le nom de Rhizomorpha setiformis. Persoon même ( Mycologia europ. , sect. l"-», p. 49) en a fait le Ceralonema hippotrichodes, en raison de son habitus. Il est probable que plusieurs petits Agarics, qui ont beaucoup d'analogie avec celui-ci, éprouvent les mêmes modifi- cations quand ils sont soumis aux mêmes cir- constances, (LÉv.) *AIVDROSACÉS.4n(Zrosacd(«v'j>o7a- x/i, nom d'une plante aujourd'hui indéter- minée [V. A!NDROSAce] ; àvJ;^, àvcT^d',-, hom- me, et cà/.oi, bouclier), bot. en. — Pau- let {Traité des Champ., 1. 1, p. 5^9) a formé, sous ce nom, un petit groupe de Champi- gnons qui ont quelque ressemblance entre eux, et qui comprend VAg.VaillantiiFries, VA. androsaceus Linn., 1'^. saccharinus Batsch , et VA. squammula Bàlsch. (LÉV.) * ANDROSCEPIA {i-4p , «vo^ss , hom- me ; c:xi,ti.>v, canne ). bot. ph. — M. Adol- phe Brongniart {in Dupeirey 11. Bot., 78) a établi sous ce nom un g. dans la famille des Graminées, tr. des Andropogonées, pour une esp. déjà connue , qui a été tour à tour désignée sous les noms d^Antisthiria gigan- tea Cavan. (/c. 5, p. 56, t. 458), Apluda gigantea Spreng {Syst., t. I, p. 290), Caîa- minat gigantea Rœmer et Schult. — Cette Graniince est originaire des Moluques. Ce g. difl'ère surtout du g. Anthistiria par ses épillets, au nombre de cinq à sept , et non de trois seulement , accompagnés à leur ba- se par quatre autres épillets mâles, formant une sorte d'involucrc à quatre valves ; par ses épillets hermaphrodites et mâles biflores; par la paillette inférieure de la fleur herma- phrodite , qui est membraneuse , mutique , trinervée, et non changée en arête coriace, seulement comprimée et élargie à sa base , comme dans le g. Anthistiria. Voy. ce mot. (A. R.) ANDROSÈME. Androsœmum, AUioni; Spach. (àvvi/5 , àvJ'/îoç , homme; «ii«a, sang; allusion à la couleur du suc : il aurait fallu écrire Androshœmum). bot. pji. — G. de la lamilie des Hypéricacées, tr. des Hypéri- tees. ocs caract. sont : Cal. 5-parti; seg- AND ments très inégaux , très entiers. Pétales 5, étalés, inéquilatéraux , inonguiculés, non persistants. Étam, pentadelphes, caduques; androphores larges, très courts, polyandres, insérés devant les pétales. Anthères cordi- formes-orbiculaires , couronnés d'une glan- dule diaphane. Ovaire ô-loculaire ou 1-locu- laire, globuleux; ovules horizontaux, mul- tiseriés dans chaque loge. Styles 5, diver- gents, libres dès la base. Stigmates petits , subcapitellés. Capsule coriace ou subcharta- cée (ordinairement charnue et colorée avant la maturité), 1-loculaire ou incomplètement ô-loculaire, septicidc-trivalve (indéhiscente dans VA. officinale) , à 5 placentaires la- melliformes, oblongs, biapiculésau somme!, séminifères aux bords, attachés aux bords infléchis des valves , libres après la déhiscen- ce; valves cymbiformes, persistantes, de mê- me que les placentaires. Graines petites , plu- risériées sur chaque placentaire, ellipsoïdes , apiculécs aux deux bouts, criblées de fosset- tes ponctiformes. — Arbrisseaux ou sous-at- brisseaux très glabres, exhalant une odeur forte et fétide. Rameaux et ramules subté- tragones. Feuilles sessiles ou subsessiles, opposées-croisées , très entières , ponctuées de vésicules transparentes , en général grandes. Fleurs en cimes trichotomes ou paniculées, ou en ombelles. Pédoncules ter- minaux ou subterminaux courts, dressés, anguleux , articulés et 2-bractéolés au som- met. Cor. jaunes, en général grandes. — Ce g. comprend environ 6 esp., dont la plupart habitent la région méditerranéenne. Outre VA. officinale AU. , il faut y rapporter V Hyper icum hircinum L., et plusieurs au- tres esp. voisines de cette dernière. (Sp.) * ANDROSTEM.MA, Lindl. {inp, ày- ^,odi , homme; a-sij.fj.x, couronne; allusion à la disposition staminale). bot. pu. — G. de la famille des Hémodoracées , très voisin des Conostylis. M. Lindley {Bot. Reg. Append., p. 46 ) lui attribue les caract. suivants : Pé- rianthe semi-supère , cylindracé , cotonneux à la surface externe ; limbe régulier , 6-fide , réfléchi. Etam. 6 , isomètres , longuement saillantes , insérées à la gorge du périanthe. Anth. linéaires , dressées. Style subulé , tri- partible à la base. Stigm, indivisé. (Péricar- pe inconnu.) — L'unique esp. sur laquelle se fonde ce g. a été observée dans la Nou- velle-Hollande occidentale (colonie du Swan- AND • river). C'est une herbe acaulc , à racine po- lycéphalc , à feuilles dressées, comprimées, très glabres ; à pédoncules radicaux, courts, unillores, dressés, garnis, vers leur sommet , «!c bractées membranacées; à fleurs gran- des, verdàtres. (Sp.) AIXDUOTOAIES. Androtomœ («v^ , àvcT^î';, homme, elamine; touv;, coupe , sec- tion). BOT. PII. — Cassini proposait de don- ner ce nom aux plantes de la famille des Synanthérées, parce que les (ilaments stami- naux semblent coupés vers le milieu en une sorte d'articulation produite soit par un étranglement, soit par une mutation de forme , soit par une coloration diflérente ; caractère qui lui semblait préférable à celui de la connexion des anthères , pour imposer la dénomination qui exprime littéralement son opinion a la vaste famille dont la pre- mière appellation a prévalu. (C. L.) *ANDROTRIClIUM (àv<^, c>o„ hom- me ; 0,îi|, -r'txoi, cheveu ). bot. pu. — M. Ad. Brongniart ( Voyage de la Coquille, part. bot., p. 176 ) a donné le nom d'Androtri- chtim à une division du g. Abildgaardia , qu'il a reconnue ensuite comme devant con- stituer un genre distinct. Ce genre serait es- sentiellement caractérisé par rallongement considérable des filets des étamines, qui, par leur nombre considérable, leur longueur et leur blancheur, ressemblent à des poils sor- tant des écailles des épillets, et accompa- gnent les fruits lorsqu'ils tombent à leur maturité. UAndrotrichum polycephalum, ou Abildgaardia polycephala Brongn., a été décrit par Nées et par Sprengel sous les noms de Cyperus prolifer et trigynus, et par Link sous celui d^Eriophorum monte- vidense. Cette plante a en elfet un port qui la fait ressembler à certains Eriophorum. Elle croît à Tile Sainte-Catherine et sur le littoral du Brésil méridional. (G.,.!V,) *AiXDUZE JOWSKIA, Reichenb. (An- (Irzejowski , botaniste polonais ). bot. pu. — G. de la famLlle des Crucifères (Siliqueu- .'■es), dont les caract., suivant l'auteur [Ico- nogr. exot., I , lab. 13), sont les suivants : Sépales 4, presque dressés; les 2 latéraux subsacciformes à la base. Pétales 4, oblongs, ublus. Elam. 6, non dentées, tétradynames. .Stigm. obtus. Silique indéhiscente, subté- tragone ; valves carénées an dos, prolongées ati sommet en cornes coniques, comprimées, ANE /iî)l aussi longues que le style ; nervures placen- tairiennes convexes; diaphragme iimerve. Graines au nombre d'environ i dans chaque loge, suspendues, ovales-oblongues, immar- ginécs; funicules liliformes, libres. Cotylé- dons elliptiques , plans , contraires au dia- phragme , accombants. -^ Herbe annuelle , glabre: feuilles pennatipartics, alternes; pé- tiole amplexalile, auriculé à la base; grap- pes oppositifoliées et terminales; fleurs blan- ches. — Ce g. , voisin des Notoceras , n'est fondé que sur une esp. , indigène d'Orient : c'est le Lvpidium cornulum Smith , et le Aotoceras cardaminefolium DC. (Sp.) AIXE , ou mieux TÈTE D'ANE. poiss. — Dénomination qui vient du nom vulgaire que les Languedociens, sous la for- me de Tête d'aze , donnent au Chabot de nos rivières ( Cottus gobio ) , et qui paraît tenir à la grosseur de cette partie du corps. C'est ainsi qu'en anglais on l'appelle Bull- head (tête de taureau), en allemand Kaiil- kopf{lète en boule), ouEaule qvappe (lote en boule), en italien Capo grosso, etc., etc. (VAL.) AIXE. Asinus. moll. — Les march;'.nds d'histoire naturelle désignent sous ce nom vulgaire plusieurs esp. de coquilles. Ils nom- ment Petit âne le Cyprœa asellus , Peau d'âne le Cyprœa caiirica. {Voy. porcelai- ne. ) L'àne rayé ou le zèbre , pour eux , est VAchatina zébra Lamarc\i.. {Voy. agathi- \E.) EnGn , dans quelques cantons , les pê- cheurs donnent aux Poulpes le nom à\ines marins. [Voy. poulpe.) Ces dénominations commencent à tomber en désuétude. (Desh.) ANE. Asinus. iham. — Esp. du g. Che- val, Voyez ce mot. (C. d'O.) ANE RAYÉ. MAM. — Syn. de Zèbre, autre esp. du g. Cheval. Voyez ce mot. (C. d'O.) * ANECIO. bot. ph. — Synon. de se- NECIO. (J. D.) ANEILEMA, R. Br. [i-jdh.u-^, dévelop- pement?). BOT. PII. — Division du g. Corn- melina, Dill., caractérisée par un involucre nul, une inflorescence paniculée-divari- quée (R. B. Prodr. 270), f oy. Commeli ■ NA. ~ (C. L.) *ANEIMIA (àvd/jLM-j, nu), bot. cr. — Genre de Fougères de la tribu des Os- mundacées , établi par Swartz ( Synopsis 492 ANE Filic, pag. ISîi), sous le nom d^ Anémia, dont l'orthographe a été modifiée par Raulfuss et Sprengel. Il est ainsi caractéri- sé : Capsules presque turbinées , disposées en épis composés ou panicules rameuses , sessiles, nues (sans aucun induse), terminées supérieurement par une calotte à stries rayonnantes, s'ouvrant par une fente laté- rale. Plusieurs espèces de ce genre avaient été placées par Linné parmi les Osmunda; mais ce dernier genre diffère des Aneimia par ses capsules lisses ou irrégulièrement vei- nées sur toutes les surfaces , au lieu d'être striées concentriquement au sommet. Par ce caractère, les Aneimia se rapprochent beau- coup plus des Schizœa, auprès desquels les auteurs modernes les ont placées. Les pani- cules sont plus ou moins rameuses, fréquem- ment géminées à la base de la feuille ; quel- quefois elles sont portées sur de longs pé- doncules qui partent des racines. C'est cette disposition des capsules sur de longs épis or- dinairement géminés qui détermine le port (le ces Fougères et en fait un genre facile à re- connaître. Les feuilles ou frondes stériles sont ternées , pinnées , bipinnées ou décom- posées. Il est très facile de voir sur ces Fou- gères la transformation des feuilles en fron- des fertiles qui sont alors devenues plus lon- gues et plus divisées , portant les sorcs sur leurs pinnules latérales. Le nombre des Aneimia, primitivement de il , s'est accru , par les voyages de Raddi et de Martius dans le Brésil, de plusieurs espè- ces très remarquables. Ce sont des plantes d'un aspect élégant, et dont plusieurs sont cultivées dans les serres des jardins d'Europe. Elles croissent toutes dans les contrées chau- des de l'Amérique , principalement de la partie méridionale. Le g. Ornithopteris de Bernhardi est sy- nonyme d\ineimia. (_G...3i.) AMELASTES ( à priv. ; v euph.; i)«7- T«s, qui saute), ms. — G. de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes de M. Dejean, ou des Serricornes de Latreille , éta- bli par Rirby , qui lui donne les caract. sui- vants : Labre couvert, petit, arrondi au som- met. Lèvre presque carrée , bifide. Mandibu- les exsertes , édentées, courbes, aiguës. Pal- pes très courts , filiformes ; dernier article des maxillaires plus grand , tronqué oblique- ment. Antennes moniliformes ; dernier arti- ANE Ole presque en croissant. Corps linéaire, pres- que cylindrique. Poitrine inerme. — Ce g. lie la tribu des Cébrionites à celle des Élatéri- des. Il diffère de tous les g. de la première par ses antennes moniliformes , par ses palpes courts, et plus spécialement encore par le la- bre entièrement caché sous le chaperon. Il a beaucoup du faciès des Elater^ mais, outre qu'il en est séparé par les caractères préci- tés , il en diffère encore par ses mandibules avancées et son sternum déprimé. Il est fondé sur une seule espèce , Anelast. Dru- rii, décrite et figurée dans un ouvrage de Kirby intitulé : Centurie (Vins., contenant plusieurs genres nouveaux décrits dans sa collection, p. 10, pi. 1, fig. 2. D'après cette figure, M. Dejean avait pen- sé que l'insecte qu'elle représente apparte- nait au même genre que son Perothops cervimtsj aussi n'a-t-il pas adopté le genre Anelastes; mais M. Guérin , ayant re- çu depuis cet insecte en nature , s'est assuré qu'il est le même que le Silenus brunneus de Latreille [Ann, de la Soc. eut. de Fran- ce, tom. ô, p. 128) , et que VAgriotes tor- dus Dej. ( 5^ édit. de son Catalogue , 1857 ). Ainsi voilà' un Coléoptère qui a reçu trois noms génériques et spécifiques diffé- rents; mais celui d'' Anelastes Vrurii Rirby doit prévaloir comm.e étant le plus ancien. Cet insecte , dont Rirby n'avait pas indiqué la patrie, est de l'vVmérique du Nord et appar- tient à la tribu des Cébrionites , Latr. ANELOPTERES. Aneloptera ( àvst- )ioo, je déroule ; Kzspdv , aile). iNs. — Nom donné par Ray aux Insectes à quatre ailes, dont les supérieures n'ont pas la consistance d'élytres. (D.) AKEMAGROSTIS («vsy.oî, vent; «- •//3CJ7T(ç, sorte de Graminée ). bot. ph. — M. Trinius a établi sous ce nom un g. de Graminées fondé sur les Agrostis Spicaven- ti L. et interrupta L. Palissot de Beauvois avait distingué ce g. sous le nom d'Apera. Voy. AGROSTIDE et APERA. (G...N.) * AIVEMARRHENA («ve,«^,- , vent ; xi- pv), mâle; étamine qu'agite le vent), bot. PII. — G. de la famille des Liliacées , tribu des Anthéricécs , formé par Bunge {Enum. PI. Chin. bor. 66) , qui en circonscrit ainsi les caractères : Périgone corollacé, 6-phyli('. segments oblongs-linéaires , canaliculés, les intérieurs un peu plus courts et plus larges. Llam. 3 ; liianieiils luils. Anthères fnëes par le milieu sur les folioles périgoniales inter- nes. Ovaire 3-loculaire Style filiforme. Stigmate simple. <^a|)sule hexagone, ô-locu- laire , loculicide- trivalve. Graines l-"2 dans chaque loge, oblongucs, subailées, 5-4-qnè- tres , noires... — Ce g. ne renferme qu'une plante encore peu connue, ayant le port d'un Asphodèle, et trouvée sur les hautes monta- gnes de la Chine boréale. Le rhizome en est horizontal , rampant ; les feuilles radicales linéaires - lancéolées , très acuminées : la scapc est munie à la base de feuilles larges et subulées, et de bractées hyalines. L'inflores- cence est en grappe terminale, simple, allon- gée. Les fleurs sont agglomérées-éparscs , subsessilcs, bractéées , petites , de couleur lilas. (C. L.) *AiXEMlA {i-^s^ix, vent). i>s. — G. de Coléoptères hétéromères, famille des Ta- xicornes, tribu des Diapériales , établi par M. Delaporte (£/«sf. des Anim. arliculns, Buffon -Dumcnil , t. "i, p. tilS). Les Insectes de ce g. ont le corps épais, cylindrique, et le faciès des ipliodius. Ils ont la tète fortement ochancrée en avant , et dilTèrent du g. Coshts par les jambes antérieures, élargies , compri- mées, et offrant deux très fortes dents au cô- té interne. 31. Delaporle décrit comme type une espèce du Sénégal qu'il nomme A. gra- nulatct ; elle est très granuleuse , d'un brun noir assez luisant; elle a le corps garni sur les côtés de cils jaunes; la tète et le corselet couverts d'une ponctuation serrée, mais éga- le; celle des élytres plus forte et irrégulière ; les pattes et le dessus du corps rougeàlres, les antennes et les pattes d'un brun rouge- clair. Long. i> lignes 5jG, larg. 1 lig. 12:2. (D.) ANEMIA. BOT. CR. — yoy. aaeimia. (G...N.) AXEMONE. Anémone, Tourn. (SvEyo; , vent). BOT. — G. de la famille des Renon- culacées , tr. des Renonculées, Spach, s.-tr. lies Anémoninécs, Spach. Ce g., que beau- coup d'auteurs ont confondu fort mal à pro- pos avec les Pulsatilles et avec TAnémonel- le , se compose d'environ 50 esp. , lesquelles se groupent en plusieurs s.-g. très naturels. Les caract. les plus essentiels du g. sont les suivants : Sépales en nombre indéfini ( de U i 20, et qucl.'Hiefois plusj, bi ou pluri sé- ANE 49;5 ries , pétaloïdes , submarcesccnls. Pétales nuls. Elamines en nombre indéfini; filets capillaires ou filiformes, épaissis au sommet. Anthères elliptiques ou suborbiculaires , comprimées, latéralement déhiscentes (ja- mais extrorses), non arquées après l'anlhè- se. Ovaires aplatis ou comprimés bilatérale- ment , nombreux , agrégés , contenant cha- cun un ovule suspendu un peu au dessous de l'angle interne de la loge. Styles ascen- dants ou dressés, subulés (souvent oncinés) , pnpillifères au bord antérieur. Gynophore cylindracé, ou conique , ou ovoïde, ou sub- globuleux , en général très développé. Péri- carpe composé d'un nombre plus on moins considérable de nucules comprimées ou a platies , subcoriaces , agrégées en capitule , apiculées, ou rostrées , ou oncinées au som- met. Graine inadhérente. Les Anémones sont des herbes vivaces à li- ges soit scapiformes et très siînples ( garnies seulement d'un verticille de 5 feuilles), soit dichotomes. Les feuilles sont ternati-décoin- posées ou digitées , ou palmati-parties, ou pédati-parlies, ou rarement indivisées; les inférieures longuement pétiolées; les supé- rieures en général scssiles ou subsessiles. Les fleurs, le plus souvent grandes et élé- gantes, sont terminales ou dichotoméaires et ternu'nales , longuement pédonculées , blanches ou rouges , ou jaunes , ou bleues , ou panachées. Dans plusieurs esp. , les nu- cules du péricarpe sont enveloppées d'une laine épaisse, d'abord entrelacée et apprimée, mais qui se déroule à l'époque de la maturité. Les s.-g. suivants sont peut-être à consi- dérer comme autant de genres : Sylvia , Spach ; Oriba, Adans.; Anemonidiujn, Sp. ; HomaJocarpus, PC; Phœandra , Sp. Voy. ces mots. La plupart des Anémones habitent les contrées extra - tropicales de l'hémisphère septentrional. Quelques esp. ont été trouvées dans les régions tempérées de l'Amérique méridionale. Plusieurs se cultivent comme plantes de parterre. (Sp.) ANÉMONE DE MER(àv£yivy;, sorte de fleur). Dénomination donnée ancienne- ment aux Actinies, qui ressemblent souvent, en effet, à une fleur épanouie sous les eaux. (Duj.} ANÉMONÉES. bot. ph. - Tribu ou 494 AINE s -tribu de la famille des Renonculacées. (Sp.) ♦ANÉMOIVELLE (dimin. d'Anémone). Anemonella , Spach. bot. ph.— G. de la fa- mille des Renonculacées, fondé sur VÂîiemo- nc thalictroides Linn., et très voisin tant des Anémones que des Pigamons ( Thalictrum). Il diffère des Anémones par son péricarpe à nucules trièdres et submutiques , portées sur un réceptacle fort petit , non prolongé en gynophore. D'un autre côté , Ton ne sau- rait le confondre avec les Pigamons ( Jont il se rapproche par le port et par la confor- mation des fruits), à cause de son calice de G à 9 sépales persistant plusieurs jours après l'épanouissement. (Sp.) * AIVEMONIDIUM Spach (àv£//.';.v„, a- némone; eUS;, forme). — S.-g. ou sect. des Anémones, dont les caract. sont : Rhizome subvertical , irrégulier , pluricaule. Tiges dichotomes. Pédoncules solitaires , dressés. Feuilles palmatifldes : les caulinaires ter- nées ou opposées, sessiles. Anthères jaunes, (jjnophore petit, subglobuleux. Nucules non laineuses , peu nombreuses , aplaties , termi- nées en bec rectiligne , agrégées en capitu- le globuleux. (Sp.) AI\EMOI\OSPERMOS, De Candolic ( à-jsfjL'Jjvfi, anémone ; ai^ip/j-x, semence }. liOT. PH. — Syn. du "S.-g. Oriba, Adans.; de la famille des Renonculacées. Sp.) AIXENCÉPHALE. Anencephalus ( à priv. ; V euph. ; î/xî-fa),ûç, cerveau), tkuat. — Nom introduit dans la science par Mala- carne en Italie, et par Chaussier en Fran- ce , pour distinguer les monstres privés de cerveau de Ceux chez lesquels la tête man- que entièrement. Il appartient aujourd'hui en propre à un genre de Monstres unitaires, type de la famille des Anencéphaliens. Voij. ce mot. (I. G. S. II.) * AIVEIVCÉPHALIE. Anencephalia ( à priv. ; V euph. ; s/xi-fa/os, cerveau ). té- rat. — M. Breschet a donné ce nom à un g. de déviation organique , caractérisé par «'absence du cerveau. (C. d'O.) * ANEIXCÉPIIALIEIVS. Anencepha- lœi. ( Voy. anenckphale. ) térat. — Famille de Monstres unitaires , appartenant à l'ordre des Autosites , et dont le carac- tère général, exprimé par le nom mê- me d'Anencéphaliens , consiste dans l'ab- sence de l'encéphale , et aussi de la totalité ANE ou d'une portion de la moelle épinière. Le crâne est largement ouvert en dessus, et présente à l'extérieur sa base , la voûte n'existant que rudimentaire et seulement dans sa portion périphérique. Le canal ver- tébral, dans sa totalité si la moelle épinière manque tout entière, ou, dans le cas con- traire, dans la jwrtion qui correspond au segment manquant de la moelle épinière , présente des déformations analogues du crâ- ne; elle est largement ouverte en arrière, et olfre l'aspect d'une gouttière presque plate, faisant suite à la base du crâne. Cette gouttière, avant la naissance, est recouverte de membranes unes et transparentes, sous lesquelles existe un amas plus ou moins con- sidérable de sérosité, et qui d'ordinaire se dé- chirent pendant le travail de l'accouchement. Elles laissent échapper la sérosité , et ne se présentent plus ensuite à l'observation que sous la forme de lambeaux ou débris irré- guliers que l'on aperçoit des deux côtés de la gouttière vertébrale. La région dorsale se trouve ainsi déformée diversement , mais toujours d'une manière très remarquable , après comme avant la naissance. Au con- traire, le reste du tronc et les membres of- frent la conformation normale, à moins que des vices de conformation étrangers à la monstruosité principale ne viennent s'y a- jouter et la compliquer par des anomalies accessoires. Les monstruosités anencéphaliques sont pour le moins extrêmement rares chez les animaux : nous ne saurions en citer, même parmi les espèces domestiques les plus ré- pandues autour de nous, un seul exemple vraiment authentique. Chez l'homme , au con'iiaire, les Anencéphaliens. surtout ceux du sexe féminin, ne sont pas très rares. Leur naissance a généralement lieu avant terme, et même le plus souvent dans le cours du huitième mois. Elle est constamment précé- dée de l'écoulement d'eaux très abondantes, parce qu'aux eaux de l'amnios s'ajoute ici la sérosité de la poche hydrorachique existant dans la région vertébrale. Au moment de leur naissance, les Anencéphaliens ont un embonpoint remarquable, et présentent tou- tes les apparences de la force et de la santé. Des Monstres qui naissent avant terme, sans encéphale et sans crâne, avec une moel- le épinière incomplète ou nulle , dont AINE le système nerveux est , en un mot , com- parable à celui d'un Insecte ou d'un Crustacc, peuvent sembler , au premier as- pect, condamnés à une mort immédiate. L'impossibilité qu'ils prolongent leur vie, même pendant quelques instants , a paru évidente à la plupart des anciens phy- siologistes ; mais , à leur grand étonne- mcnt , ils ont dû reconnaître que les Anencépbaliens peuvent vivre des minutes , des heures , des jours même. Sans nous ar- rêter à quelques autres exemples moins remarquables, Fauvel a vu la vie se prolon- ger ^ heures; Jean-Jacques Sue, 7; Mala- crane, l:2;Méry, 21 ; et ce n'est pas encore le cas le plus remarquable : un Anencépha- lien ne on 1Slt> à riIùtel-Dieu de Paris, et auquel les soins les plus éclairés furent don- nés sous la (lircclioM de M. Serres , vécut trois jours, et tut nourri avec du lait et de l'eau sucrée, aucune nourrice n'ayant voulu lui donner le sein. Il est à remarquer que ce dernier Anencéphalien appartient au gen- re qui onVe au plus haut degré et le p!us complètement les déformations qui caracté- risent celle famille : la moelle épinière n'é- tait pas seulement incomplète, mais nulle. Ce n'est pas ici le lieu d'insister sur l'inlérêl que ces faits peuvent offrir pour la physiolo- gie : nous devons nous borner à les rapporter ; leurs conséquences trouvent place ailleurs. Les monstruosités anencéphaliquessontdu très petit nombre de celles sur les causes desquelles, grâce aux travaux de M. Geoffroy Saint-Hilaire, quelque lumière commence à se répandre. Elles paraissent dépendre , au moins le plus souvent, de vives impres- sions morales éprouvées par la mère durant les premiers mois de sa grossesse. Ainsi un Anencéphalien dont l'observation a été re- cueillie par les docteurs Arlaud et Roux était né d'une jeune femme à laquelle son beau-père avait causé plusieurs fois de vives frayeurs en lançant à l'improviste sur elle ou sur son lit d'énormes crapauds, afin, disait-il, de la guérir de l'aversion et du dé- goiît instinctif que lui inspiraient ces ani- maux. La mère d'un autre Anencéphalien plus anciennement décrit par les illustres Valsalva et Morgagni avait eu , pendant sa grossesse, des chagrins dont la cause n'est pas indiquée, mais qui lui faisaient fréquem- ment verser d'abondantes larmes. Celle ANE 49-J d'un Anencéphalien né en 1824 à la Mater- nité avait été ellVayée par deux de ses com- pagnes, qui s'étaient précipitées sur elle brus- quement et avec bruit , au moment où elle passait sans lumière d'une chambre dans une autre. Enfin un autre Anencéphalien , décrit ainsi que le précédent par M. Geoffroy Saint-Hilaire, était né d'une pauvre femme qui , devenue enceinte par suite de relations secrètes avec un juif, élait sans cesse obsé- dée de terreurs religieuses ; des fantômes , des démons, des êtres fantasliciues et hideux, s'agitaient chaque nuit devant elle, et la pri- vaient de tout repos. Les diverses remarques que nous venons de présenter sont également applicables aux deux genres , très intimement unis, mais très distincts, qui composent cette famille. Dans l'état présent de la science , et selon les vues de M. Geollroy Saint-Hilaire, confir- mées et développées par les travaux de di- vers auteurs, ces deux genres sont nommes et caractérisés de la manière suivante : 1. — DÉRENCÉPHALE. Derencephalus, Geoir. S.-H. ( o'st^!/; ou îTe/îï) , col , et iyxé- fv.loi, cerveau). — Dans ce g., le canal rachi- dien n'est ouvert et la moelle épinière ne manque que dans la région supérieure, par exemple dans la région cervicale et le com- mencement de la région dorsale, ou bien dans la région cervicale seulement. C'est ce que rappelle le nom de ce genre , nom qui doit être considéré comme une contraction de Déranencéphale. Ce genre ne renferme qu'un petit nombre de cas, dont les mieux connus ont été recueillis et publiés par le docteur Vincent Portai. 2. — ANENCÉPHALE. Anencephahis , Geoff. S.-H. ( à priv. ; v euph. ; r/xiyx/'.î , cerveau ). — Dans ce genre, ce n'est plus seulement en haut, mais sur toute la lon- gueur du tronc que le canal vertébral est ouvert et que la moelle épinière manque. LesAnencéphales oûrent donc des conditions beaucoup plus remarquables encore que celles des Dérencéphales , et sont en même temps beaucoup moins rares qu'eux. Par cette double raison, ils ont été souvent le sujet de travaux plus ou moins dignes d'in- térêt, au premier rang desquels se placent ceux de M. Geoffroy Saint-Hilaire, qui a pu- blié plusieurs mémoires sur l'AncncéphpIieUf 496 AINE et en a fait connaître jusqu'à neuf eiempies , d'après ses propres observations. Parmi ces derniers , il en est un trop re- marquable par les circonstances où il a été trouve pour quç nous puissions nous dis- penser de nous arrêter quelques instants sur lui. Parmi les précieux objets rapportés d'E- gypte, il y a quelques années, par M. Passalac- qua, se trouvait une petite momie venant des Catacombes d'Hermopolis , sépulture ordi- naire des Singes et des Ibis. Une amulette de terre cuite, représentation grossière, mais assez fidèle d'un Singe, le Cynocéphale des anciens, avait été trouvée près d'elle ; et la po- se de cette figureétait exactement celle de la momie. Soumise à l'examen de M.GeolT. StHi- laire Voy. Ami. des Se. nat., t. Yll, p. ô'il , cette momie se trouva être , non un Singe , comme on devait s'y attendre, mais un A- nencéphale humain, bien reconnaissable à sa large gouttière vertébrale, à sa face étendue et oblique, à son crâne sans voûte, que bor- daient, à son pourtour quelques cheveux bien conservés.Cette détérioration, qui, pour la Tératologie, n'est que curieuse, offre un intérêt réel sous le point de vue historique. Cet Anencéphale, sujet humain rejeté des sépultures humaines, et cependant embau- mé avec soin dans une attitude de singe, et avec une figure de singe près de lui, a été évidemment considéré par les Égyptiens comme un singe né d'une femme. Ainsi se trouve confirmée par un fait remarquable une opinion existant bien antérieurement dans la science sur ces prétendus animaux, nés dans l'espèce humaine, dont la crédu- lité des Tite-Live et des A'alère-Maxime nous a conservé le souvenir, et dont l'apparition répandait l'épouvante parmi les populations d'une province, et souvent d'un État tout entier, (I. G. S. H.) * ANEIVCHELUM ( àvi, préposition d'affinité ; l'y/à-jç , anguille), poiss. — G. de poisson fossile, établi par M. Agassiz dans la famille des Scombéroïdes. Les espèces con- nues viennent deGlaris : tels sont les Ancn- chelum dorsale, glarisianum, heteropleu- ron , isopleuron , etlatum. (Val.) *A]\E1\TÉRÉS. Anentera ( â pr.; v eu- phon.; i'v7£,îov, intestin), evfis.— Dénomina- tion donnée par M. Ehrenberg à la 1" légion (les Infusoires, qu'il nomme Pohjgastriques, pour exprimer la multiplicité des estomacs ANE supposés chez ces animaux. Les Anentérés sont censés avoir les estomacs appendus au- tour de l'ouverture buccale ou du pharynx ; ils doivent donc avoir une bouche , mais ils n'ont peint d'intestins ni d'anus, comme les Entérodélis du même auteur. (Duj.) AIVESORHIZA. bot. pu. - Voyez ANNESORIIIZA. (Sp). AiXETH. Anethiim, Tourn. ( ivv/j(ov , nom grec d'une plante que l'on croit être notre (eninni ). bot. pii. — G. de la famille des Ombeliifères ( sect. des Peucédanées ). Ce g. , dans les limites que lui a assignées M. Roch [Umbell.,^. 91), oDTre les caract. sui- vants : Limbe calicinal 5-denticuié , minime. Pétales égaux, très entiers, enroulés, ter- minés en pointe tronquée. Disque presque plan, à bord sinuolé. Styles courts, finale- ment recourbés. Péricarpe ovale ou ellipti que, solide, lenticulaire ( comprimé dorsa- lement ), marginé; méricarpes 5-costés; cô- tes filiformes, carénées : les latérales moins saillantes, confluentes avec le rebord; vallé- cules égales, à 1 seule bandelette; conmiissu- re plane. Carpophore finalement libre, 2- parti. Graines adhérentes, piano-convexes. — h'Anelh yriiveolens , connu sous les noms vulgaires d'^nc/, Aneth, ou Fenouil priant , et auquel il faut rapporter plusieurs variétés considérées à tort comme espèces, constitue à lui seul ce genre. Cette plante, qui croît spontanément dans toute la région méditerranéenne, se cultive fréquemment en raison de ses graines, qui sont très aromati- ques. (Sp.) * AIVEUGMEXUS. ias.— Div. établie parM.Haliday dans le g. Emphytus, de la fa- mille des Tenthrédiniens, de Tordre des Hj- ménoptères, sur une seule espèce européenne {Emphytus coronatus Klug. ) remarquable par ses ailes postérieures , présentant deux cellules médianes. (Bl.) *AIXEURA (iapyracée , pu- hcscente ou tuberculeuse , privée de style. (Capsule oblongue , a quatre valves. Elatères la plupart dispersés avec les scminules ; quelques uns persistant pourtant au sommet contracte des valves. Ces organes , atténues aux deux bouts , sont clos, monospernies ou composés d'une seule lame [fibra], dont les tours sont plus amples que le tube. Anthè- res globuleuses , supportées par un filament très court , et immergées dans des lobules marginaux sur une fronde distincte. Fron- des sans nervure, uniformes, charnues, com- posées de cellules petites et semblables en- tre elles. Les huit ou dix esp. connues de ce g., qui a pour type le Jungermannia pinguisL., vi- vent sur la terre ( les racines sont à fleur de terre), et les troncs pourris dans les lieux humides, près des sources, sur le bord des ruisseaux , entre les Mousses , etc. Leurs ra- dicules sont éparses dans toute l'étendue de la face inférieure de la fronde, et n'en occu- pent pas seulement la ligne moyenne. Elles sont communes aux lieux tempérés et chauds (les deux hémisphères ; mais on les rencon- tre plus fréquemment sous la zone tempé- rée. _ ((]. M.) * AiVEUREES ( «v£y/5Cî, sans nervure). BOT. CR. — M. Nées ( Europ. Leberm. , t. 111, p. ilO ) établit sous ce nom une tribu qui se compose du g. Aneura, et d'un autre encore douteux qui a été fondé par M. Corda sous celui de Trichostylium. {Voy. ce mot.) Les caract. en sont à peu près les mêmes que ceux du premier de ces g. Com- me le second n'a pas été retrouvé depuis qu'il a été publié par l'inventeur , il reste encore enveloppé d'une grande obscurité. ■Vous dirons pourtant en son lieu à quels si- gnes on peut le reconnaître. Parmi les Jongermanniées frondiformes , les Aneurées se distinguent des Haplolénées par leur fructification ventrale, et des Metz- gériées par l'absence de toute trace de ner- vure. (C. M.) * ANEURISCUS, Presl. {Symb. Bol. ) (àv£u^îtîx.o, je découvre), bot. ph. — Dou- ble emploi du g. Moronobea, Aubl., de la famille des Gultifères, (Sp.) *AIXEURUS (i^eu/jos, sans nervure ). i?is. — Genre de la famille des Ara- diens, de l'ordre des Hémiptères, sec- T. I. tion des Hétéroptères, établi par Cur- lis ( Urit. Eut. ), adopte par 31M. Lapor- le et Burmeister , et confondu précédem- ment par Fabricius, Latreille. etc., dans le g. Aradus. Les Aneurus se distinguent sur- tout de ce dernier et du g. Brachyrhijnclius, dont il est beaucoup plus voisin, par des ély- tres presque entièrement transparentes et n'ayant pas de nervures distincte?. La plu- part des autres caractères leur sont com- muns avec les Vrachyrhynchus. IVous ne connaissons que deux espèces de ce g. , dont une seule indigène : c'est l'^i. Iwvis Fabr. FaU. (Bl.) * ANEURHYIVCHUS ( àv.u , sans ; /5U7X05, bec), iivs. — Dénomination employée par M. Wt'Stwood [Gencr. Syn. ) , et nous {Hist. dcsAnim. art.), pour désigner un g. de la famille des Oxyuriens (Oj?/îfr«', Lat. ), de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Haliday ( Eut. Mag.) sous le nom de My- thras. Ce g., très voisin des Diapria , en diffère par la tète, munie d'un petit tubercu- le , et surtout par les ailes, dont la nervure subcostale s'éloigne du bord et forme, à l'ex- trémité, une cellule marginale allongée ; les antennes sont composées de quatorze arti- cles. M. Westwood rapporte six esp. euro- péennes à ce g., dont le type est l'^, gale- siformis Westw. (Bt.) AKGE ou ANGELOT {Angélus, an- ge; iy/c/o;, envoyé), poiss. — Dénomina- tion vulgaire du poisson, commun dans la Méditerranée et un peu moins dans la Man- che, qui sert de type au g. Squatine. Y'oy. ce mot. (Val.) A]\GED. POISS. — Dénomination vul- gaire, selon Forskal, du poisson de la mer Uouge qu'il a décrit sous le nom de Mugii chanos. Ce poisson se retrouve aussi dans les mers du détroit de la Sonde, et aussi de l'île de France. M. de Lacépède, ne le con- naissant que d'après la description du voya- geur danois, en a fait un g., et a introduit l'espèce dans son Icitthyologie sous le nom de Chanos arabique. Croyant toutefois que le Chanos devait ressembler à un Mugil, puisque Forskal l'avait placé parmi les esp. de ce g., il intercala ce g. entre les Mugiloï- des et les Mugilomores. Kuhl et van Has- selt ont les premiers envoyé ce poisson dans les cabinets de l'Europe, mais sans recon- naître en lui le poisson de Forskal: il^ le 498 ANG donnèrent comme un poisson d'un g. noii- Tcau sous le nom de Lutodeira orientaUs. M. Elirenbcrs, ayant mieux étudié qu'aucun autre zoologiste les animaux de Forskal, re- trouva le Mugil chanos dans la mer Rouge, et le déposa sous ce nom dans le cabinet de Berlin. Ce poisson, qui n'a aucune affinité avec le Mugil, est un Malacoptérygien inter- médiaire entre les Cyprinoïdes et les Clupéoï- des. ^'ous en parlerons avec détail à l'article Ghaxos. Toi/, ce mot. (Val.) * AIXGELA ( %at\oi, qui annonce). i>'s. — M, Seryille {Ins. orlh. , Suites à Bu f fou ) applique ce nom à une division qu'il a établie dans son g. Thespis (famille des Mantiens , ordre des Orthoptères ) sur des femelles qu'il a considérées comme des mâles , d'a- près la forme des appendices abdominaux , qui diffèrent réellement de ceux des vérita- bles mâles, mais ne constituent qu'une dif- férence sexuelle. Cette division, que M. Ser- ville pensait pouvoir être regardée comme un g. distinct, doit donc être supprimée. (Bl.) * AIVGÉLICÉES. BOT. pu. — Tribu établie par M. De Candolle dans la famille des Ombellifèrcs ( Voy. ce mot ) , et ayant oour type le genre Angélique. (Ad. J.) *AIVGÉLICOIDES {anyelica, angéli- juc ; sIcTos, forme ). bot. pn. — M. De Can- dolle ( Prodr., t. IV, p. 181 ) donne ce nom à une section du g. Peucedanum , caracté- risée par des méricarpcs à large rebord et à côtes équidistantes ; des ombelles dépour- vues de collerette générale , mais munies d'involucellcs polyphylles; des fleurs d'un jaune verdàtre. Cette section ne comprend que \e Peucedanum verticillare Roch , et peut-être est-elle plus voisine des Imperafo- ria que des Peticedanum. (Sp.) ANGÉLIQUE, bot. ph. — Nom vul- gaire de VArchangelica officinalis. (Sp.) ANGELIQUE. AngelicaUoKm. [angc- lictis, qui appartient aux anges [i.c<, bouche ). MOLL. — 3L de Blainville a donné ce nom à une famille de l'ordre de ses Paracéphalophores siphonobranches , comprenant ceux de ces mollusques dont la coquille a une ouverture généralement fort étroite. (C. d'O.) * ANG!OTHÈQUES.^n<7ioï/tec»: ( ày- •/îfov, sorte de vase ; â/y-n, tout objet dans lequel on en serre d'autres ; ici , thèque ). BOT. CR. — iNom de fa première classe des Champignons de Persoon ( Dispos. Meth. Fiing. ), et qu'il remplaça plus tard par ce- lui d'Angiocarpes. ( l'oy. ce mot.) (LÉv.) * ANGLARITE ( Anglar, nom de loca- lité ). Mi^. — Nom donné par Berthier au phosphate de fer hydraté en petites masses rayonnantes, vertes, qui se trouve à Anglar, près de Limoges. Voy. phosphates. (Del.) ANGLE , angulus ( corruption d'angu- lus , angle ).moll. — Sous ce nom , M. Mé- gerle (nouvelle classification des Coquilles bivalves, publiée en 1811 dans le Magasin de Berlin) a proposé ce genre; il le subdi- vise en plusieurs groupes de Coquilles, que Lamarck rapporte plus naturellement à ses genres TeUine et PsammobicFoy. ces mots. (Desh.) * ANGLÉSITE(.ln5f«esea, île de la mer d'Irlande), aim. — Nom donné par Beu- dant au sulfate de plomb naturel , dont les ANC ANG 501 mines d'Anglospa fouiiiissi'nl de beaux cchantiliuns. Voy. plumb cl sclfates. (Pel.) * AIVGLEITRIA ( â'Angleur , nom de l'habitation d'été de raiiteur du g.). i>s. — (J. de l'ordre des Diplires établi par M. A. (îarlier, conservateur d.i Cabinet de Zoolo- pie de l'université de Liège. Ses caracl. sont : V article des antennes 1res comprime et pointu, terminé par un style bi-articulé, un peu plus long que les antennes. \eux velus ; face très étroite dans les mâles. Organes co- pulaleurs ayant leurs appendices intérieurs terminés par un rennement en forme de bouton, et les extérieurs filiformes, — Ce g., dont l'auteur n'a encore trouvé que deux in- dividus mâles, diffère de tous ceux qui Tavoisinent par la conformation des organes copulaleurs et par le style des antennes. Il se rapproche des Porphyrops de Meigen ( 'H'' div.) par la forme des antennes, dont le sty- le est inséré à rextrémité , et par les appen- dices extérieurs des organes copulateurs, fi- liformes et rejetés en arrière; des Ilaphiititt cl des Dolichopes en général par le devant de la tète, dont la face est très étroite dans les mâles; et enfin des Dolichopes et un peu des Raphiiun, par la direction des nervures des ailes. L'unique espèce sur laquelle ce g. est fondé est nommée par l'auteur .4. anten- nnta : elle est figurée et décrite dans les Ann. de la Soc, ent, de France, tom, IV, p. O.jO, pi. t20, fig. c, (D.) AIVfiOLAM , Adans, (nom idéal), bot. PII. — Syn. du g. Alangium ( famille des Alangiées ). (Sp.) ANGOLAMIA, Scopol. ( nom idéal ). BOT. Pli. — Syn. du g. Alangium (famille des Alangiées ). (Sp,) ANGOLA^. BOT. p:i. — >om français du g. Alanghtm. (Sp.) ANGOPHORA, Cavan. {ly/a, sorte de vase; ©î-jo^, porteur), bot. pii. — G. de la famille des Myrtacées ( Ir, des Leptosper- mées, ne. ) , offrant pour caract. : Cal. tur- biné, 5-denté, 5- ou 10-costé. Dents persi- stantes. Pétales 5 , libres. Etam. en nombre indéfini. Anthères ovales. Style filiforme. Stigmate capitellé. Capsule adhérente, co- riace, turbinée, tronquée, 5-loculaire, 5-val- ve, oligospernic, ou par avortement 1-sper- ine. Graines aptères, quelquefois marginées, —Arbres. Feuilles grandes, opposées (les su- l-érieures parfois alternes ) , non ponctuées. Fleurs en corynibe. Cor. blanche. — Ce g. , propre à la ;\ouvellc-Hol lande , renferinc ô esp. L'^1. cordifolia Cavan, se cultive com- me arbrisseau d'ornement dans les collec- tions de serre, (Sp.) .'\XGOR A , et non Angola, mam, — Va- riétés de Chats , de Lapins et de Chèvres ( Voy. ces mots.) originaires d'Angora, dans l'Anatolie. (C, d'O,) AAGOSTURA, bot, pu, — L'arbre à écorce fébrifuge, connu dans le commerce sous ce nom, emprunté à celui de la ville où on l'avait connu pour la première fois , est devenu pourRœmeretSchftltes le type d'un g. qu'ils ont appelé de même, mais qui ren- tre dans d'autres plus anciens , notamment dans le Galipea d'Aublet. Voy. ce mot. (Ad. J.) AXGOURIE, Anguria Linn, ( nec Tourn.). — Psiguria, l\eck.(^vv"-'-',^':'-'. sorte de melon d'eau), bot. pu. — G, de la famille des Cucurbitacées (tr, des Cucurbitées), au- quel on attribue pour caract, : Fleurs monoï- ques,—F/cîartibles, à caudicule courte, étroite; à glande triangulaire.— L'esp. type du g. Ân- (jrœcum est VA. eburncum Du Pctit-Th. , {^loc.cit.), figuré par M. Bory de Saint- Vincent {Voyage aux iles d'Afrique, t. 19) sous le nom de Limodorum eburtteum. Cet- te plante est assez commune dans les îles de France , de Bourbon et de Madagascar. Elle croît sur les arbres , est munie d'une tige et de feuilles coriaces, ligulées, striées, lies fleurs en sont grandes , \ erdàtres , avec le labelle d'un blanc d'ivoire. Dans son Gênera and Species of Orchidaceous Plants, M. Lindlcy a porté le nombre des esp. d\in- grcecum à 19, déjà signalées piir Du Petit- Tliouars, et par M. Ach. Richard dans sa Monographie des Orchidées des iles Mau- rice. Il leur a joint 2 autres esp. , l'une du Cap de Bonne -Espérance, l'autre de l'île (i'Haïti ; mais , plus tard , dans le Botanical Register, n" \'6±1 , il a proposé de séparer des Angrœcum quelques espèces décrites par Du Petit-Thouars, et il en a formé le g. OEceoclades. Le g. Aerobion de Sprengel a été fondé sur V Angrœcum frngraiis, qi:i ne doit pas être séparé du genre primitif. C'est cette plante dont les feuilles aromali- ques sont connues et livrées dans le con;- merce sous les noms de Faham et de Thé de Vile Bourbon. Enfin le g. Aeranthus a pour type V Angrœcum sesquipedale Du Pe- lit-Th. Voy. Aerantke. (G....îr.) ANGUIFORMES. Angui formes {An- guis , serpent ; forma , forme ). rept. — Voyez Batrachophidiens. (G. B.) ANGUILLARD. rept. — Dénomina- tion spécifique d'un Batracien du g. Protée. Voy. ce nom. (G. B.) ANGUILLARIA ( anguilla, anguille; peut-être en raison de l'ondulation du bord des feuilles ). but. pu. — G. de la famille des Myrsinacées, formé par Gaertner, et sy- i!on, du g. Ardisia deSwartz. Voy. ce mot. (CL.) ANGUILLE. Anguilla {anguilla, nom du même poisson chez les Latins), poiss. — Poisson connu de tout le monde, abon- dant presque à l'excès dans les rivières , les tacs et les étangs de toute l'Europe , quoi- qu'il paraisse moins commun vers le iVord; ANC ce qui doit faire penser que l'Anguille craint , le froid. Quelques unes de ses habitudes ' s'expliquent aussi par la crainte du froid. I Ce poisson a le corps allongé, arrondi vers I la poitrine et comprimé vers la queue. Cet- te partie du corps est entourée par les trois I nageoires verticales, réunies entre elles; , la dorsale n'avance pas sur le dos jus- , qu'à la région des pectorales, qui sont les seules nageoires paires du poisson ; car il n'a pas de ventrales. Les nageoires de la I poitrine sont petites, et insérées au dessus de j la fente verticale des ouïes. L'ouverture des branchies est réduite à leur simple fente , i parce que la membrane branchiostège, sou- j tenue par rayons, est attachée tout autour du cou. L'appareil operculaire est composé des quatre pièces qui se retrouvent dans le plus grand nombre des poissons osseux, sa- voir : l'opercule , le sous - opercule , le préopercule et l'intcropercule. Il y a des dents sur les mâchoires , sur les palatins et sur le vomer. La peau est enduite d'une mucosité abondante , sécrétée par des glan- des ouvertes le long de la ligne latérale. Cet- te mucosité recouvre les écailles petites, ob- longues, très nombreuses, et très fortement attachées au derme. La peau a , d'ailleurs , une forte ténacité qui la fait employer dans plusieurs arts. Elle est très adhérente aux muscles qui ont des fibres courtes, retenues par un tissu cellulaire très dense , et dont les mailles sont remplies d'une graisse hui- leuse abondante. L'estomac est un long cul- de-sac , et est suivi d'un intestin qui n'est pas très long. Le foie est épais , de couleur fauve ou jaunâtre, et n'a qu'un seul lobe si- tué en travers sous l'œsophage, La vésicule du fiel est grande; la rate est noirâtre. Il y a une grande vessie natatoire , pourvue de corps rouges glanduleux très gros; elle com- munique avec l'intestin. Les reins sont longs et gras, et versent l'urine dans une vessie uri- naire allongée , qui s'ouvre derrière l'anus par un trou rond, facile à trouver. Entre le canal intestinal et la vessie aérienne flottent, dans l'abdomen, deux rubans oblongs, plis- sés comme une fraise, qui ne paraissent, au premier aspect, être qu'un épiploon très gras, ce qui les a fait souvent nommer les corps graisseux. Ce sont les annexée des organes génitaux. On trouve l'albumine des œufs attachée à ros membranes; car j'ai fait bouillir dans iVther (les portions de ces corps graisseux , et j'ai trouvé au fond du tube et du verre des globules durcis, non dissous dans Téther à chaud; ces globules n'étaient donc pas formés dégraisse seule, mais d'albumine. D'ailleurs, les organes Représentés par Richard Owen , et indiqués par plusieurs auteurs comme les organes génitaux de l'anguille , ont encore besoin d'être étudiés avec soin , et l'on est loin d'en avoir une connaissance anatomi- que parfaite. Le cœur lymphatique, organe curieux dont on doit la découverte au célèbre pro- fesseur Millier de Berlin, a été observé pour la première fois sur l'Anguille par M. Marshall Hall, et on en trouve une figure dans l'ouvrage de M. Yarell. Le docteur Marshall Hall, en poursuivant ses recherches sur la circulation dans les Keptiles et les Poissons, a vu, en 1831 , ce sac doué de pulsations près de la queue de l'Anguille. Il est situé à la fin de la veine caudale du poisson. M. Mùller n'a pu voir de pareils organes chez les Mammifères et les Oiseaux , et M. Richard Owen pense même que les cœurs lymphatiques remplacent, dans les dernières classes, les valvules qui n'exi- stent en grand nombre que dans les deux premières classes de Vertébrés. Il était donc nécessaire qu'il y eût dans les Reptiles et les Poissons un agent pour diriger et exciter le mouvement de la lymphe chez ces ani- maux , tandis que les valvules des vaisseaux lymphatiques des Mammifères et des Oiseaux impriment à la lymphe un courant inter- mittent et une direction bien déterminée. Les eaux douces de l'Europe nourrissent plusieurs esp. d'Anguilles , désignées depuis très long-temps sous leurs différents noms vulgaires, soit dans LacépèdC; soit déjà dans Pennant. J'ai fait à leur sujet de nombreu- ses recherches , et les observations que j'ai communiquées à M. Cuvier lui ont fourni des matériaux pour établir les distinctions dont il a exprimé les caract. dans la secon- idus «l'Anguilles soumis à nos observations , et que l'on a considérées comme des caract. AN( 50;î spécifiques, tiennent à la difrérence dés sexes. Je présume, par exemple, que l'Anguille nommée le Pimperncan est le mâle de l'Anguille pJat-hec ; toutefois , je n'ose en- core l'aflirmer. Ces diverses Anguilles ont à peu près les mêmes mœurs, et, par con- séquent , le même genre de vie. L'Anguille vit dans les eaux courantes ou dormantes indirréremment. Elle aime Id mouvement de la vanne d'un moulin , de même qu'elle croît dans l'eau d'un fossé. C'est un poisson vorace , qui se nourrit de petits animaux de sa classe , et surtout de Goujons, dont il est très friand; mais qui attaque aussi les petits quadrupèdes et les oiseaux aquatiques, les vers , et mê- me les débris des corps des animaux que Ton jette à l'eau. Il chasse particulièrement pendant la nuit; le jour, il se tient blo;- ti dans les touffes de plantes aquatiques , ou même se retire dans des trous le long des berges, et l'on en prend jusqu'à trente dans un même trou. On les force à en sortir en les enfumant comme on le fait pour les Renards. L'Anguille s'enfonce aussi sous la vase des étangs, pendant le froid, mais c'est sur- tout quand on met ces amas d'eau à sec pour en faire la pêche , on est même obli- gé de faire marcher sur cette vase et de la piétiner pour en faire sortir les An- guilles. Dans les chaleurs de l'été , et quand le temps est orageux, les An- guilles aiment aussi à sortir de l'eau , et vont quelquefois très loin au travers des herbes. Elles chassent à terre, mangent les petits reptiles, les colimaçons, et même, quand elles sont dans les champs cultivés , certaines plantes dont elles sont très frian- des, entre autres les pois. Si elles sont surprises par le jour et les chaleurs , elles se blottissent dans une touffe d'herbes, et, roulées sur elles-mêmes, y attendent la nuit suivante. Il n'est pas très rare qu'en fauchant les prairies le fer des travailleurs coupe une Anguille. J'en ai vu de très grosses qui avaient été ainsi blessées. Dans les eaux courantes, elles nagent avec force et rapidité contre les courants; mais en descendant, elles se laissent, le plus sou- vent, entraîner au fil de l'eau sans faire d'ef- forts; aussi prend-on beaucoup d'Anguilles dans de grandes nasses tendues en travers 504 ANG des rivières, et bordées, de chaqne côté, d'u- ne muraille faite avec de grandes perches entrelacées de branchages , et dont les trous sont bouchés avec de la vase. C'est ce que les pécheurs appellent des gords. On en prend surtout en grande quantité dans ces filets, à l'époque où l'Anguille descend le courant des rivières pour se rendre à la mer , vers Peau salée ou saumâtre, afin d'y frayer. II y a lieu de s'étonner que Ton ait per- pétué et que l'on perpétue encore les contes les plus ridicules sur la reproduction des Anguilles ; car, au milieu de toutes ces fa- bles, on trouve consignés, dans presque tous les ouvr&^es qui traitent de l'histoire na- turelle de l'Anguille, des faits vrais, et plus ou moins déguisés 'Jans des rapports basés sur les erreurs populaires. L'observation que les Anguilles se ren- dent à la mer pour y frayer est, je dirai, aus- si ancienne que VHistoire naturelle. Elle est déjà consignée dans les Halieutiques d'Oppien. Depuis, de très bons observa- teurs ont affirmé ces faits , et Spallanzani l'a très bien établi dans ses ouvrages, si rem- plis de faits curieux et bien observés. Ces observations ont été reproduites de nou- veau par M. Yarell dans son excellent ou- vrage. Nos pêcheurs de la basse Seine croient que l'Anguille est ovipare. Suivant eux, elle fraie une première fois vers la fin de février ou le commencement de mars , et une seconde fois au mois de septembre. Ce- pendant un fait avancé par M. de Joannis (Revue zoologique, 1859, n» 2) pourrait faire croire à la viviparité, ou mieux, à l'o- vo-viviparité de l'Anguille. Un paysan lui a dit qu'ayant mis une grosse Anguille entre deux plats, et l'ayant ensuite découverte à son retour à la maison, après le tra- vail aux champs , il la trouva entourée de plus de deux cents petites Anguilles lon- gues d'un pouce et demi à deux pouces, grosses comme des fils et presque blanches. M. de Joannis n'a d'ailleurs pas vu cette ponte ; il ne la rapporte que sur l'assertion d'un homme qui n'était pas en état de bien observer. La longeur, la couleur et la gros- seur indiquées pour les petits nouveaux-nés, me portent à croire que l'Anguille en ques- tion s'était débarassée d'une grande quan- ite d'Ascarides ou de filaires, sortes d'intes- ANG tinaux dont ces poissons nourrissent quel- quefois des masses surprenantes. L'innom- brable quantité de petits produite par l'An- guille me ferait croire au mode de repro- duction ovipare. Elle fraie dans la vase, après une sorte d'accouplement ; c'est-à- dire que le mâle se place près de la femelle , et, le plus souvent, les individus sont tète bêche. Ils exécutent tous deux des mouve- ments qui font dire aux pêcheurs qu'ils se frottent le ventre l'un contre l'autre ; le mâle arrose de sa laitance les œufs que pond la femelle, de sorte que l'accouplement est analogue et comparable à celui des grenouil- les et des crapauds , dont le mâle arrose les œufs de sa laitance , et les féconde au fur et à mesure que le chapelet qui les con- tient est expulsé par la femelle. Il paraît même que quelquefois plusieurs Anguilles de sexe différent se tiennent entrelacées. Je ne pense pas que les œufs de l'Anguille soient isolés ; je les crois réunis ensemble par une viscosité analogue à celle qui réu- nit les œufs de nos Perches d'eau douce. Ces œufs forment de petits pelotons en for- me de boules arrondies. Je ne sais pas si chaque boule contient tout ce qu'a pondu une môme Anguille, ou si une femelle pro- duit plusieurs de ces pelotes. Les petits é- closent bientôt , et restent , pendant les pre- miers jours de leur naissance , réunis dans ces pelotes , que les pêcheurs des rives de !a Loire, au dessous de Nantes, vont ramasser et jeter dans des étangs qu'ils veulent peu- pler d'Anguilles. Quand les petits ont atteint 4 à 5 centim. de longueur , ils se débarras- sent des liens qui les retenaient ainsi pelo- tonnés , et ils semblent alors adhérer à la plage qu'ils paraissent encore sucer. Ceci explique pourquoi l'on dit que les Anguilles naissent du limon ou de la vase de la mer. Quand ces poissons ont acquis quelques for- ces, ils remontent tous en bandes serrées le fleuve principal ou ses aiïluens : ils re- çoivent alors le nom de Montée. Ils se ré- pandent ainsi dans toutes les eaux avoisi- nantes. La quantité de ces poissons est si grande dans certaines rivières , qu'on ne saurait s'en faire d'idée sans l'avoir vue. On en prend la charge de chevaux sur les bords de la Loire. Quand les petites Anguilles ont atteint 10 à 12 centimètres, elles sont gros- ses comme un tuyau de plume, le plus ANG souYent d'un beau jaune soufre, el pren- , nent dans quelques localités le nom de ( t- velles; mais, parvenues à cet âge, il y a dans leur croissance, dans leur manière de vivre el dans leur mode de dispersion dans les différentes eaux , plusieurs points encore obscurs , et , par conséquent , il y a encore plusieurs questions auxquelles il est dillicile de répondre d'une manière très précise. Ceux qui étudient et observent les Poissons ont dû être étonnés que ce ne soit que dans les ports de mer , ou très près d'eux , OL. — Se dit des Poissons et Reptiles qui ont la forme d'une Anguille. (C. d'O.) ANGUILLIFORMES. AnauilUfor- ANG mis [anguilla, anguille; forma, forme), poiss. — Nom du quatrième ordre des Ma- lacoptérygiens dans le Règne animal de M. Cuvier. Il correspond au g. Murœna de Lin- né , et à quelques g. déjà établis par Bloch et Lacépède. Il réunit tous les Poissons sans ventrales, le plus souvent sans pecto- rales , et quelquefois sans aucune nageoire. Leur forme est allongée , leur peau visqueu- se , avec ou sans écailles , et dont l'anafomic varie assez. (Val.) *ANGUILLOIDES {anguilla, anguille ; d-hi, forme : mot hybride), poiss. — Nom imaginé par quelques auteurs pour désigner comme famille ce dont W. Cuvier faisait un ordre. (Val.) * ANGUILLULE. Anguillula {anguil- la, anguille), ters. —G. créé par M. Ehren- berg pour plusieurs Vers nématoïdes, an- ciennement confondus avec les divers Infu- soires, auxquels on donnait le nom de Vi- brions , réservé aujourd'hui pour les seuls Infusoires filiformes , sans organisation ap- préciable , et sans organes locomoteurs vi- sibles. Les Anguillules, par leur .structure , se rapprochent beaucoup des Ascaridiens et des Oxyures. Comme ces Vers, elles ont un tégument résistant , élastique , strié en tra- vers; un long œsophage musculeux, renflé à sa base , séparé par un étranglement de l'intestin, qui est large, droit, et se terminant par un anus latéral , en avant de la queue. Elles ont des sexes séparés : les femelles ont un ovaire contenant des œufs qui , chez la plupart, éclosent à l'intérieur du corps de la mère ; les mâles ont un long vaisseau séminal ou testicule aboutissant, près de l'a- nus, à un pénis en forme de tige courbée en arc et résistante. La bouche est armée à à l'intérifur de trois tiges courtes, articu- lées à l'extrémité de l'œsophage. Les Anguillules les plus connues sont cel- les qui se développent dans le vinaigre et dans la colle de farine. Elles ont été obser- vées par tous les niicrographes depuis Leeu- wenhoek, et nommées parMiiller Vibrio an- guillula aceti et Vibrio anguillula glutinis ; mais elles forment deux esp. bien distinctes par leur taille. Une troisième esp. , non moins célèbre , est celle qui se trouve dans le blé niellé , et qui a été étudiée complète- ment par Bauer en Angleterre , sous le nom ANG ANG '.07 (le Vibrio tritici. Celte esp. est surtout re- marquable par la propriété qu'elle a de se dessécher entièrement sans perdre la vie, et de pouvoir mi-nic, à plusieurs reprises, pas- ser alternativenicnt de Tétat de vie à l'état de dessiccation complète et de mort appa- rente. Des Anguillules de cette esp., sous la forme de fibrilles sèches , cassantes , jaunâ- tres , forment des amas considérables dans l'intérieur des grains de blé niellé , où elles remplacent la fécule. Ces librillcs , humec- tées avec de l'eau, se gonflent peu à peu, et finissent par reprendre la \ie au bout de quelques heures. Elles sont vivipares, et gé- néralement plus grosses ([uc celles du vinai- gre et de la colle. D'autres Anguillules se trouvent , soit dans les eaux stagnantes, soit dans la terre humi- de, dans les toulles de brumiet,dans les croûtes vertes d'oscillaires qui se forment à la surface du sol , enfin dans l'intérieur du corps des Lombrics, et dans l'intestin des Limaces, des Chenilles et de divers In- sectes. Il est bien probable qu'on pourra distinguer entre elles non seulement des esp., mais aussi des g. difl'érents. Plusieurs de ces Anguillules ou Vibrions terrestres sont susceptibles de se dessécher sans périr; d'auires peuvent oflVir diverses particulari- tés d'organisation en se développant plus complètement. (Dlj.) Ai\GljllVAIRE. Anguinaria ( anguis , serpent), moll. — Dans son Essai d'un nou- veau système de Conchyliologie, M. Schu- macher propose de donner ce nom à un g. créé depuis long-temps par Lamarck sous le nom de Siliciuaire. Ce changement proposé par l'auteur danois ne peut être adopté. Voy. siLiQi'AiRE. (Desh.) ANGUIIXE {anguis, serpent), bot. PU. — ÎNom français donné par quelques au- teurs au g. Tricitosanthes, de la famille des Cucurbilacées. (Sp.) AIXGUIS. REPT. — Nom d'un serpent chez les Latins : latet Anguis in herbd. y irg., Egl. III. C'est Linné qui l'a introduit dans la science , en l'appliquant à un genre de Reptiles composé de toutes les espèces é- cailleuses, sans pieds ou à pieds très courts, dont les écailles du dessous du tronc et de la queue étaient semblables ou à peu près sem- blables à celles du dessus : tels que les Eryx, les Ophisaures, les Scélotes, les Iloulcaux . les Typhlops et les Orvets. Aujourd'hui il sert seulement à désigner ces derniers. Voy. ORVET. _ (G. B.) * A^'GUIVIPÈRES {anguis, vipera , sorte de Serpents), rept. — Ce nom a élé donné par Carus , Ficinus et Lalreille , à nne famille de Reptiles comprenant les .Ser- pents venimeux dont le corps est anguilli- forme. (C. d'O.) * ANGULEUSES. Angulosœ {angulus, angle ). aracjin. — Ce nom est employé par M. AValckenaer pour désigner une petite LÏivision dans le g. Thomisus. (II. L.) ■• ANGULINERVE. Angulinervis {an- gulus, angle; nervus, nerf, nervure), iiot. — M. De Candolle s'est servi de ce mot pour désij^ner les feuilles qui ont une nervure primaire centrale ou plusieurs nervures pri- maires divergeant en droite ligne de la base (iu limbe, et dont les diverses subdivi- sions partent aussi en droite ligne de ma- nière à fournir des angles à leur origine. Telles sont les feuilles de la plupart des Monocotylédones. Voy. curviivertes. (C. L.) ANGULIROSTRES {angulus, angle ; rostrum , bec), ois, — IVom donné par II- liger, Goldfuss et C. Bonaparte à une fa- mille de l'ordre des Passereaux comprenant ceux de ces oiseaux qui ont le bec pointu et anguleux. (C. d'O.) ARIGULITHE. Anguliihes («y/o;, sor- te de vase ; )i?os, pierre), moll. — Mont- fort a , dans sa Conchyliologie systémuH- que, formé un g. particulier d'une esp. de Nautile carénée ( Voy. nautile ), ou peut- être d'une Ammonite. Dans tous les cas , c'est un g. à supprimer. (A. d'O.) ANGULOA ( Dédié à D. Fr. Angulo, directeur des mines du Pérou .bot. ph. — Ruiz et Pavon [Prodrotn. Fl.peruv., p. 118, lab. 26 ) ont étabU sous ce nom un genre qui fait partie de la famille des Orchidées et de la tribu des Vandées de M. Lindley. Il est ainsi caractérisé : Périanthe fermé, glo- biforme. Sépales et pétales libres, concaves, presque égaux. Labelle longuc'nsent ongui- culé, en capuchon, bilobé, avec une petite languette intermédiaire, réfléchie. Colonne semi-cylindrique, en massue, bicorne au sommet. Anthère rostrée. Masses pollmiques au nombre de deux, à caudicule lancée (ée bifide?), à petite glande ovale. 508 ANG VAnguloa uniflora R. et Pav. est une plante herbacée, pseudo-bulbeuse; à feuil- les lancéolées , plissées; à fleurs solitaires, très grandes. Elle croît au Pérou, dans les boiè. M. Kunth en a décrit et figuré dans les Nova Gênera et Species PI. amer., t. I, p, 343, tab. 93, une seconde esp. sous le nom à^Anguloa superba, qui est également du Pérou, et que les habitants nomment Periqueto, a cause de la ressemblance de sa fleur avec la tcte d'un Perroquet. (G...N.) AlVGULOS^. ARACim. — Voyez an- guleuses. (H. L.) ANGURI A , Tourn. {nec Linn.) ( à/yoj- piov, sorte de petit vase ). bot. ph. — Tour- nefort et quelques auteurs plus anciens don- naient ce nom à la Pastèque ou Melon d'eau ( Citrullus ) , et à quelques esp. du g. Cucii- mis. Voy. angourie. ^ (Sr.) * ANGUSTIFOLIÉ. AngustifoUatus {angustus, étroit ; folium, feuille). Se dit de toute plante dont les feuilles sont étroites et plus ou moins linéaires. Cette expression ne s'emploie que comme nom spécifique. (C.L.) ANGUSTIPENIVES ou STEAO- PTÈRES ( angustus , étroit ; penna , plu- me, aile), iivs. — Nom donné par M. Du- méril à sa 12« famille de Tordre des Coléo- ptères , sous-ordre des Hétéromères , qu'il caractérise ainsi : Élytres dures, rétrécies. Antennes en fil , souvent dentées. — Elle se compose de 6 genres qu'on distingue entre eux par la suture des élytres , la forme des antennes et la présence ou l'absence de l'é- cnsson. — Ces g. sont les Sitarides , les OEdémeres , les N écydales , les Ripiphores, les Mordelles el les Anaspes. Voy. ces mots. (D). ANGUSTURA. bot. pu. — Voyez A3iG0STURA. (C. L.) Al\GYSTOME. Angystoma ( anyy . corruption d'ayx^'-'j étreindre , serrer; cto- ,ax, bouche ). MOLL. — Mauvais g. proposé par Klein, dans son Tentamen Methodi Os- tracologiœ, pour rassembler toutes les Co- quilles à ouverture étroite qui ont cette partie obstruée par des dentelures plus ou moins saillantes. Quoique ce caract. soit très superficiel , et qu'il réunisse des coquilles extrêmement différentes, on conçoit jusqu'à un certain point qu'il ait pu être proposé ; i4iais il aurait fallu, du moins , que l'aulcur ANH se conformât aux caract. que lui-même a- vait trouvés ; tandis que, loin de là, on trouve aussi , dans ce g. oublié de RIein , des Co- quilles dont l'ouverture est grande et sans dents. (Desii.) *AIVGYSTOMES (les). Angystomata [angy , corruption d'^y/e^v , étreindre , ser- rer; o-àixx , bouche). MOLL. — M. de Blain- ville a proposé cette famille dans son Trai- té de Malacologie. 11 y rassemble un grand nombre de g. sous un caract. qui nous sem- ble de peu d'importance, celui de l'étroites- se de l'ouverture. On conçoit , en effet , que des animaux très différents peuvent habiter des Coquilles dont l'ouverture longitudinale est proportionnellement étroite. C'est ce qu'on a reconnu lorsqu'on a examiné avec toute l'attention convenable les différents g. compris dans la famille de M. de Blainville. On y trouve les Cônes à côté des Strombes, quoique les animaux de ces deux g. n'aient pas la moindre ressemblance. L'on y remar- que, à côté des deux g. que nous venons de nommer, tous ceux de la famille des Enrou- lés de Lamarck; on y rencontre même les Volutes et les Mitres. Une personne qui aurait été plus exercée que M. de Blainville à juger de l'importance des caract. des Co- quilles aurait évité certainement la confusion qui règne dans sa famille des Angystomes. Les premières observations de MM. Quoy et Gaimard, quelques unes de M. Lesson, plu- sieurs de M. Délie Chaje, auraient pu guider M. de Blainville dans l'appréciation des caract. zoologiques de plusieurs de ces gen- res. Aujourd'hui qu'ils sont parfaitement connus , depuis les beaux travaux de MM. Quoy et Gaimard, il faut revenir, sans beau- coup de changements , aux familles de La- marck, et abandonner cette famille des An- gystomes de M. de Blainville. (Desh.) *ANUALO]VIUM.^rJocarpws,Scheid\v. ( » priv.; V euph.; â^ouviov, petite aire, aréd- le). BOT. PII. — G. de la famille des Cactées, de notre (r. desPhymatocotylédonées, que nous avons établi ( Cact. Gen, nov. Spec.q. nov. 1S39. — Herb. de VAm. 1840 ) en lui assignant pour caract. : Rhizome perpendi- culaire, béti forme. Aréoles nulles. Mamelons prismatico-triangulaires , plans en dessus , foliiformes à la base , disposés en rosace spi- rale. Aiguillons nuls. Aisselles garnies d'une 1 laine liés abondante , .nersislantc. Inflorcs- A1\H cence axillaire. Fleurs amples, à divisions périgoniulcs bisériécs , connées à la base en un tube court , lisse , charnu. Étam, nom- breuses , inégales , incluses , insérées sur le tube en séries spirales , à filaments très te- nus. Style égalant presque les divisions , di- laté au sommet , charnu , infundibuliformc, creux dans toute sa longueur , et peu à peu atténué vers la base; rayons stigmatiques S, grands, révolulés , papillcux, charnus , ar- rondis en dessus. Baie subanguleuse , lisse, d'un blanc-rosé pâle, comme les fleurs. Graines nidulantes , digitaliformes. Pulpe rare. — Ce g. ne se compose encore que d'une seule espèce, VA. prismaticum Nob., plante rare et Tune des plus singulières de cette singulière famille. Elle rappelle com- plètement par son faciès VAloë reliisa , dit vulgairement le pouce écrasé. Elle a été dé- couverte au Mexique, croissant dans les lis- sures d'une roche porphyriquc, près de San Luis de Potosi, à 2,lll"s4o4 ou !2,275"',8"ô de hauteur au dessus du niveau de la mer. Le rhizome de cette plante , d'environ 0"',217 à 0"',!271 de long, sur une grosseur propor- tionnée, est semblable à celui de notre bet- terave cultivée, et rempli, comme dans celle- ci, d'une pulpe épaisse et violacée , très fioreu se , caverneuse , laissant couler, quand on la coupe, un suc lactescent pour ainsi dire in- tarissable. Le caudex est formé de mame- lons prismatiques, triangulaires, très glau- ques, obtus et membranacés sur les bords ainsi qu'au sommet, sur le c(Ué plan duquel, et à peu de distance de son extrémité, se voit quelquefois, dans la jeunesse du mame- lon, un véritable nectaire ( oa fausse aréole ) garni d'un court duvet fauve et caduque. Dans les très jeunes individus (naissants), les mamelons sont cylindriques-déprimés , et portent au sommet un faisceau de soies cadu- ques , barbelées , qui rappellent les aiguillons ordinaires des Cactées , et ne prennent que peu à peu la forme angulaire des individus adultes. Toute la surface cuticulaire des ma- melons est membraneuse et parsemée de petits points blancs ( stomates ). Les fleurs naissent en grand nombre au sommet de la plante. Elles sont d'une excessive délicates- se , et ont près de O'",0o4 d'ouverture. Les pétales en sont légèrement frangés au som- met, et munis, en dehors, d'une nervure mé- diane pourprée. Les anthères sont d'un beau ANH 809 jaune orangé ; le stigmate est blanc. Le« graines sont noires, multiforaminées , en forme de dé à coudre. — Ce g. est très voi- sin des Mammillaria , en raison de son in- florescence axillaire , et d'autres caract. qui leur sont communs. Toutefois son faciès , l'absence de véritables aiguillons , le mode d'insertion des étamines, etc. , l'en éloignent suffisamment. Ce g. paraît devoir être adop- té. Voy. ARIOCARPl'S. (C. L.) AIVIIALTIA (nom d'homme), bot. CR. — ( Phycées. ) M. Schwabe ( Linnœa , 1834,- Ueft. tome I, p. 127, cuin icon. ) a tenté d'élever sous ce nom , au rang de gei> re , une esp. que tous ses caractères rejet- tent dans le g. Chœtospora. [Voy. ce mot. } l ne seule espèce, que l'auteur nomme A. Fridericœ , composait le g. AnhaJtia , qui n'a pas été adopté. (C. M.) *Ai\IIAMiMUS. lîvs.— G. deColéoplè- res tétram., famille des Longitornes, établi par M. Dupont , et adopté par M. Dejean, qui, dans son dernier Catalogue , le place à côté du g. Monohammus de Mcgerle, qui ap- partient à la tribu des Lamiaires de M. Ser- ville. — Ce g., dont les caract. n'ont pas été publiés , ne renferme qu'une seule esp. , de Java, nommée par M. Dejean A. conspersus. D'après l'examen que nous avons fait de cet- te esp. , les caract. principaux qui la sépa- rent du g. Monohanunus sont : Point d'é- pines latérales au corselet. Présternum très avancé. Yeuxoblongs, Angles huméraux très aigus. (D.) *A]XHEBECARPEA( « priv.; v euph.; r,Sf„ duvet [de puberté] ; xk/j^î?, fruit ). bot. PH. — Division du g. Felicia, Cass. de la famille des Synanthérées-.\stéroïdées , for- mée par M. De CandoUe [Prodr., v. 221), et caractérisée par des akènes très glabres. (C. L.) *A]VHI!VGA. Plohis {Anhinga, nom brésilien de ces oiseaux, selon Marcgrave; Plotiis ou Platitus, en latin p/eci plat, em- ployé primitivement par Klein pour une fa- mille de Palmipèdes, et appliqué par Linné aux Anhingas). ois. — Ce g., de Tordre des Palmipèdes de Cuvier et de sa famille des Tolipalmes, fait partie de notre famille des Pélécanidées, sy n. de ces derniers , et de notre s. -famille des Plotinces. Les caract. en sont: Bec plus long que latcte, très droit, grêle, très fendu et très aigu, à bords rentrants cl ^ 510 AN H fini-men! tlenliculés vers la pointe; narines peu visibles, situées, au bord du front, dans une rainure linéaire. Tète petite et grOlc, cou extrêmement long et mince. Tarses très courts, mais robustes; doigts intermédiaires et externes égaux; tous, ainsi que le pouce, engagés dans une membrane; ongles robus- tes, recourbés et acérés, l'intermédiaire pec- tine à sou bord interne. Ailes allongées. Queue très longue, arrondie, formée de 12 pennes singulièrement raidcs , les médianes surtout, qui, ainsi que leurs tiges, sont tra- versées de stries profondes en forme de can- nelures. Ces Oiseaux sont piscivores et excellents nageurs et plongeurs, quoiqu'on môme temps pcrcheurs. Leur conformation particu- lière concourt parfaitement à leur rendre plus faciles ces deux genres de locomotion. Leurs tarses courts, mais très robustes et dé- jetés en arrière; leurs larges pieds totipal- més, et leur queue à pennes longues et rai- des faisant l'olTice de gouvernail, leur ser- vent merveilleusement non seulement à plonger, mais à nager et à se diriger rapide- ment sous l'eau, lorsqu'ils y poursuivent leur proie. La longueur de leur cou semble- rait seule un obstacle à cette marche rapide et sous-riveraine; mais, dans cette circon- stance, ils le tiennent raidc et tendu; de plus, leur bec et leur tète effilée, qui le précè- dent, en font une sorte de flèche susceptible de fendre l'eau avec la plus grande facilité. Nous ne doutons pas que ce cou ne soit doué d'une grande énergie musculaire et que ses vertèbres n'ollVent de fortes apophy- ses pour l'attache des muscles, comme on peut le remarquer chez les Plongeons, les (lirèbes, excellents plongeurs et nageurs comme eux, et possédant la même faculté de natation sous-marine et sous-riveraine. D'après cette organisation particulière , les Anhingas, naturellement méfiants, plon- gent dès qu'ils éprouvent la moindre frayeur et ne reparaissent le plus souvent qu'à une grande distance ; encore ne mettent-ils que leur tète hors de l'eau pour respirer un in- stant et nagent souvent dans celte position. Quoique Palmipèdes, ils se perchent, com- me tous les Totipalmes, sur les arbres qui bordent les rivages , y passent la nuit et y nichent. C'est sur les eaux douces et les sa- AiMI vanes noyées des régions les plus méridio- nales des deux mondes que les Anhingas ^i- vcnt habituellement. Ils y poursuivent les poissons qui font leur nourriture. Quand ils en ont saisi quelqu'un , ils l'avalent tout en- tier s'il est petit, et sans sortir de l'eau ; mais s'il est trop gros, ils l'emportent sur un rocher ou sur un tronc d'arbre, où ils le dépècent à l'aide de leur bec et de leurs on- gles crochus. Jusqu'ici l'on n'a encore bien constaté que deux espèces d'Anhingas: l'u- ne africaine, c'est VAnhinga, Levaillant (Pla- tus Levaillantii, Enl. 107 ; Tem. Col. 387), noir depuis la poitrine jusqu'à la queue, avec la tète, le cou et les couvertures alai- res, d'un roux doré, et une bande blancne descendant de chaque côté depuis l'œil jus- qu'à moitié du cou; l'autre américaine, c'est VAnhinga à ventre noir ( Plolus mela- noijaster, Enl. 959 et 9G0; Vieillot, Gai. , pi. !278; et Wilson, pi. 74, 1, :2). Le mâle, dont nous nous sommes procuré un indivi- du adulte et en livrée de noces, est alors tout noir, à reflets vert-bouteille, et porte sur la tète une huppe de plumes effilées re- tombant en arrière, et qui , réunies à celles du dessus du cou, également allongées, lui forment une sorte de crinière très remarqua- ble. Les variations assez nombreuses qu'é- prouve le plumage de ces oiseaux suivant les mues et la dillerence des sexes en ont fait multiplier à tort le nombre des espèces. ( Lafr. ) * ANIIISTE. Anhistus. (àpriv.; îço,- , toile, tissu), bot, cr. — Quelques auteurs se servent de cet adjectif pour caractériser certains organes des végétaux, dans lesquels on n'observe, au plus fort grossissement du microscope composé , aucune structure cel- lulaire. De ce nombre sont les tubes exté- rieurs des Confcrves , et , en général , des iilgues filamenteuses articulées. (C. M.) * ANHYDRE. Anhydrus {u-JvTpoi, qui manque d'eau). Epithète donnée à tout corps qu'on soupçonne d'être privé d'eau. (C. D'O.) * ANHYDRITE [u-^v-Tpr^i , qui manque d'eau). GÉOL. — M. Cordier [Classification des Roches) a donné ce nom à une esp. de sa famille des Roches à base de sulfate de chaux. — L'Anhydrite est formée de chaux et d'a- cide sull'uriquc , et ne contient par const- r ANH qucnl pas d'eau de composition. Elle se présente tantôt à l'état gieiiu, tantôt à l'état compacte , et quelquefois avec ces deux sortes de conlexture. Elle est ordinai- rement blanche , bleuâtre , ou môme rou- geâtre, et, dans ce dernier cas, elle doit sa couleur au prot oxyde de fer; quelquefois el- le est noirâtre ou grise par suite de la pré- sence de quelques matières bitumineuses. On trouve aussi, mais très rarement, le sou- fre , disséminé en parties très tenues dans l'Anhydrite. Il peut arriver alors que la ro- che prenne une teinte citrine, et donne une odeur sulfureuse par la cakinalion. Indépendamment des minéraux que nous venons de citer comme se trouvant dissénù- iics accidentellement en parties impalpables dans cette roche, on peut y rencontrer des grains plus ou moins distincts , savoir : 1" de Carbonate de fer, 2» de Pyrite ordi- naire, ô" de Boracite (borate de magnésie) toujours cristallisé, 4'm1c Chlorure de so- dium (sel commun) , quelquefois assez abon- dant pour y être exploRé , par dissolution , comme à Bex,en Suisse. L'Anhydrite, con- sidérée en grandes masses , contient presque toujours quelques parties sédimentaires, mê- me celle des terrains les plus anciens. Dans les terrains primordiaux , elle ne renferme guère que les minéraux accessoires de la do- lomie,tels que le Mica, leTalc, l'Amphibole grammalite, et des cristaux de carbonate de < baux magnésifère. Dans les terrains subsé- ([uents, elle peut contenir du Quartz et du Mica. Cette roche, qu'on croyait jadis restreinte à l'étage des grès bigarrés, figure, ainsi que nous venons de le dire , dans quelques ter- rains primordiaux, dans tous les étages de la période salino-magnésienne , et dans ceux de la période crayeuse. Il est probable que , dans beaucoup de cas, elle doit sa formation à une epigénie qui s'est exercée plus ou moins pro- fondément sur des masses calcaires par l'ac- tion de vapeurs sulfureuses, qui ont trans- formé le carbonate de chaux en sulfate anhy- dre. Cette opinion est justifiée par la pré- sence des fragments de la roche originaire qu'on trouve dans les amas d'Anhydrite de diverses localités; dans les autres cas, elle paraît s'être formée de toutes pièces à la itianière des roches de sel gemme. L'Anhydrite est susceptible de s'hydrater AM 511 à la longue ; alors elle se désagrège, devient spongieuse , augmente de volume , et finit par se convertir en gypse proprement dit. (C. D'O.) AKIIIYDRITE («vuJ'/9o,-, sans eau). MiiN. — Nom donné par V\ erner au sulfate de chaux anhydre ou sans eau , autrement dit Rarsténite. Voy. si lfates. (Dkl.) AlVI. trolophaga {ani, nom ver- naculaire; z/j'y'rciv , tique, vermine; fxyo;, mangeur ]. ois. — G. de l'ordre des Grim- peurs deCuvier, et des Zygodactyles de Vieil- lot et de Temminck , faisant partie de notre famille desCuculidées et de notre s.-famiiic desCrotophaginécs. Les caract. en sont : Bec très élevé et très arqué supérieurement, très comprimé, et formant une carène arquée et très mince , souvent ridée sur ses côtés , et s'avançaiit par derrière entre les plumes du front. Narines de forme ovalaire , placées près de la base du bec , vers le milieu de la mandibuio. Ailes faibles, à rémiges courtes , sub-obtuses. Tarses médiocres, à larges scu- telles; doigts minces, terujinés par des on- gles faibles. Queue longue, élagée. Ces Oiseaux, particuliers au nouveau mon- de , sont d'un naturel très familier et émi- nemment sociable. Ils vivent en troupes plus ou moins nombreuses , et se tiennent ordinairement hors des grands bois , dans les savanes plantées de buissons, ou au mi- lieu des palétuviers des marécages. Ce qu'ils offrent de plus remarquable dans leurs mœurs est leur nidification. Ils travaillent en com- mun à la construction d'un nid assez grand pour que plusieurs femelles puissent y pon- dre et y couver ensemble; à peine une très légère cloison les sépare-t-elle Tune de l'au- tre, et souvent les œufs se trouvent mêlés et couvés par une seule , lorsque les autres sont à chercher leur nourriture. Toutes les esp. ont la même coloration de plumage , un noir intense , avec la plupart des plumes bordées de vert ou de bleu luisant. On n'en a connu long-temps que deux espèces, TAni des palétuviers {Crotophaga mnjor, Lm., Enl., iO-2-l), el l'Ani des savanes (Cro/o- phaga Ani Enl. , 102-2 , et Vieillot , Gai. , pi. 45). Depuis, M. Lesson en a publié u!;e troisième esp., dans son Traité et dans sa Cent, zool., pi. 9, sous le nom d'Ani d^ Lascasas {Crot. Casasii) , que M. Swainson a prétendu être le même que son trotopào- 61-2 AINI 17a sulcirostra, publié antérieurement dans Sun Synopsis of Mexican Birds. Ce dernier auteur en a encore décrit deux autres dans la 5"^ partie de sa Classification, sous le nom de Crot. rugirostra et de Crot. semisulcala, toutes deux de l'Amérique méridionale. Vieillot a rangé parmi les Anis, sous le nom d'rlni Guira cantara {Crot. Piririgua, Gai., pi. 44), un Oiseau du Paraguay et du Brésil qui, d après les couleurs de son plu- mage et la forme de son bec , semblerait mieux placé avec les Coucous, mais qui réu- nit les habitudes toutes exceptionnelles de nidification et d'incubation en commun des Anis, et qui, d'après Azara, s'associe même à eux pour nicher et couver sur le même ar- bre. M. Lesson , dans son Traité , a fait de cet oiseau une division de ses Coucous , sous le nom de Guira. Ces habitudes toutes particulières , et qui ne se retrouvent chez aucune autre esp. de Coucou, nous engagent ec de simples modifications; celles qui étaient les plus indispensables pour terminer le corps , pour résister à la fois aux agents physiques et pour en recevoir l'influence vitale. Ici les ressemblances, ou plutôt les analo- gies entre les végétaux et les animaux, sont dans la disposition la plus générale des par- ties tégumentaires ; mais les différences sont dans la nature même de chaque organisme, qui se montre au dehors , à peu près com- me il est constitué dans toute sa profon- deur. Les Échinodermes et les Intestinaux ca- vitaires ont presque seuls, parmi les ani- maux de ce type , une peau bien distincte du reste de l'organisme. Cependant , cette partie superficielle et ter- minale qui constitue les téguments des aiii- AM maux inférieurs a sans doute plus de cohé- sion , plus de consistance , que les parties sous-jacentes. Elle se garnit d'ailleurs de parties dures de nature cornée ou calcaire. Tel est le bouclier des animalcules ou la coquille polythalamc des Rhizopodes. Re- marquons, d'ailleurs, que, dans les éponges, toute la substance animale n'est qu'une peau très mince et de la plus faible consistance ; que , dans Vhydre d'eau douce , ce n'est de inéme qu'une peau disposée en sac , et cou- pée en lanières sur les bords de l'ouverture de ce sac , qui est la bouche de ce singulier animal. Les Polypes à polypier , qui s'agrègent de tant de manières, ont une peau commu- ne, sécrétant de sa couche superOcielle , in- terne ou externe , la matière cornée ou cal- caire, qui forme Técorce {les sertulaircs), ou l'axe ( le corail ) du polype. Les petits Poly- pes sont comme des bouches entourées d'ap- pendices préhensiles , conduisant dans le sac ou le canal alimentaire partiel de celte par- tie centrale. Ils forment une extension tégu- tnentaire de cette peau commune , laquelle reste molle par ses deux faces, et ne se char- ge jamais de matières calcaires. Dans les trois autres types du règne ani- mal, les Mollusques, les Articulés et les Ver- tébrés, les téguments forment toujours une peau distincte , organe compliqué , dont les parties peuvent avoir une forme, une nature et un développement très variés. Ces diffé- rences sont cependant, du moins pour les principales, en rapport avec le reste de l'or- ganisme, et caractérisent les types et les classes. Pour compléter l'idée générale que nous cherchons à donner de la nature des ani- maux , il nous reste à esquisser les trois grandes fonctions de la vie animale, et les caractères principaux des instruments ou des appareils d'organes qui les mettent en jeu. Voyons d'abord comment les animaux se nourrissent. § 8. -Fonctions et organes de nutrition. Tous les corps organisés ont deux degrés de nutrition ; le premier est celui du fluide nourricier, qu'on appelle plus particuliè- rement alimentation quand les substauces AM 523 nutriti>cs sont prises hors de l'atmosphère , ou respiration quand elles sont puisées dans le fluide respirable , et absorbées par l'orga- ne respirant. Le second degré de nutrition est celui qui assimile les molécules du fluide nourricier aux parties solides de l'organisme , et qui les organise de même; c'est à cette seconde opération qu'on réserve plus particulière- mciil le nom de nutrition. L'alimentation des plantes est une simple inlussusception , cl les voies capillaires de cette introduction des molécules alimentai- res sont toujours quelques parties de leurs téguments , ceux des radicelles , modiliés pour cet Usage seulement. Ces parties ab- sorbent les molécules de toute nature mises en contact avec leurs bouches absorbantes , pourvu qu'elles soient suffisamment dissou- tes dans l'eau; mais elles ne paraissent avoir aucun moyen organique ou chimique d'agir sur ces substances alimentaires , en les atté- nuant ou en les dissolvant par des sucs di- gestifs , et d'en préparer l'introduction dans l'organisme végétal. C'est le sol qui est charge de cette opération préliminaire, et c'est la permanence de son contact avec les racines qui le pénètrent , et qui y restent fixées , qui permet l'action lente, mais plus ou moins continue , de l'absorption alimen- taire. Dans les animaux^ au contraire , dont les mouvements de progression d'un lieu vers un autre auraient été incompatibles avec ce mode de nutrition , qui suppose la Gxité , la peau extérieure se replie en elle-même pour former une capacité intérieure, qui reçoit et tient en réserve une provision d'aliments, et les parois de cette cavité exercent sur la masse alimentaire des actions multiples de décomposition; jusqu'à ce qu'étant suflTisam- mcnt préparées, ces molécules, ainsi désa- grégées, puissent servir à composer le fluide nutritif réparateur; opération dont est char- gée la partie absorbante de ces mêmes pa- rois. Cette action digestive des parois du sac ou du canal alimentaire est tellement ca- ractéristique de l'organisme animal , que , dans quelques animaux inférieurs qui n'ont ni sac ni canal alimentaire , elle semble s'exercer par leur peau extérieure ou par leurs téguments. 524 ANI Les Rhizostomes et les Eudores , parmi les Méduses; les Physales, parmi les Aoa^ lèphes hydrostatiques , n'ont ni estomac ni canal alimentaire. Ces animaux composent et absorbent leur fluide nourricier répara- rateur par les bouches absorbantes de leurs téguments ; mais la surface de leur corps exhale un liquide caustique , qui produit sur la main qui le touche un sentiment de brûlure. On vient même de constater que , dans les Physales, ce suc est de nature acide. Analogue à celle des sucs digestifs des ani- maux supérieurs, cette composition chimi- que fait comprendre comment ces ani- maux dissolvent ou digèrent une proie qu'ils ont embrassée ou enveloppée par quelques parties de leurs téguments. Ceux-ci agissent sur cette proie, comme la peau de l'estomac ou celle du premier intestin des animaux supé- rieurs. Ainsi que nous l'avons signalé , depuis plus de dix années, dans nos Cours do la Fa- culté des sciences ( Leçons d'Anat. compar., t. V , p. 454 et 456 ) , c'est une digestion extérieure, démontrant une nouvelle ana- logie entre les deux peaux. On peut en con- clure que la digestion est un caractère fonc- tionnel plus général de l'animalité que l'exi- stence d'un sac ou d'un canal alimentaire , c'est-à-dire d'un organe destiné spéciale- ment à l'exercice de la digestion, ou de cette fonction préliminaire de la nutrition dans les animaux. Leur nutrition atmosphérique ou leur re- spiration est plutôt une dépuration qu'une alimentation. Il existe entre le fluide nourri- cier et le fluide respirable un tel échange de principes, que ceux que l'organisme animal verse dans l'atmosphère ne le cèdent pas de beaucoup , en poids, à ceux que l'atmosphère lui abandonne. L'air expiré a été trouvé moindre d'un quatorzième au plus , et d'un cent vingt-deuxième au moins , de l'air in- spiré , dans les animaux des classes supérieu- res (Mammifères et Poissons ). On ne pourrait pas en dire autant de la respiration des végétaux, dont la substance prend généralement plus à l'atmosphère qu'elle ne lui rend. Ici la respiration est plus essentiellement une alimentation (1). L'action moléculaire de l'air sur le fluide (1) Voir , entre autres , les belles recherches de M. Boussingault {Comptée rendus des séan ANI nourricier, et celle du fluide nourricier sur l'air atmosphérique , qui constitue la respi- ration , doit agir à travers les parois des ca- pacités qui renferment ce fluide , et les té- guments qui recouvrent et protègent tout l'organisme. Les téguments , qui sont en contact immé- diat avec le fluide ambiant respirable , sont les organes de respiration les plus naturels , les plus simples. Quelle que soit la quantité de sang qu'ils reçoivent, elle y est soumise à l'action du fluide respirable, toutes les fois que leur structure ne les empêche pas de la ressentir. Les belles expériences de M. Edwards ( Influence des agents physi- ques ) l'ont prouvé. Cependant ce contact de la peau avec le fluide ambiant ne suffit pas pour en faire un organe spécial de respiration. Les téguments remplissant essentiellement les fonctions d'organes protecteurs, devaient être compo- sés de parties dures , insensibles , qui dimi- nuent leur aptitude à recevoir l'action atmo- sphérique. Il a donc fallu des modiflcations organiques particulières, qui font de certai- nes parties de la peau des animaux , ou de ses dépendances extérieures ou intérieures , des organes spéciaux de respiration. Les plantes elles-mêmes respirent plus particulièrement par les cavités pneumati- ques des feuilles. Les arrangements spéciaux des téguments ou de leurs appendices, pour la respiration, consistent essentiellement dans l'extrême diminution de leur partie protectrice , et dans le nombre et la grande division des capacités qui dirigent successivement une portion plus ou moins considérable du flui- de nourricier à la rencontre du fluide respi- rable. Toutes les fois que c'est à la surface du corps qu'ont lieu ces dispositions , s'il n'y a pas de couvercle ni de capsule pour conte- nir lés parties de la peau ainsi modifiées , afin de les préserver contre l'action desséchante de l'air atmosphérique , la respiration est aquatique , l'animal vit plongé dans l'eau. C'est par la même raison que les feuilles des plantes submergées n'ont pas de cavités pneumatiques , ainsi que l'a très bien obser- ces de l'A%adémie des »eiencet, t. YI, p. 102, \i9 et 383). vé M. Ad. Brongniart. [Mémoire sur la structure des feuilles; Annales des se. natur., t. XX.) La quantité de respiration, et son influence vivifiante sur la température des animaux , sur leur activité, sur leur vivacité de senti- ment , se mesurent assez exactement , en premier lieu , par les modifications organi- ques qui déterminent une respiration aérien- ne atmosphérique, ou qui réduisent l'ani- mal à ne respirer que la petite quantité d'air contenue dans Peau. Elles se calculent en- suite par celles qui amènent , dans un temps donné , la plus grande quantité de fluide nourricier dans Porgane de respiration, à la rencontre du fluide respirable ( les Mammi- fères et les Oiseaux ) ; ou la plus grande quantité de ce dernier fluide à la rencontre du fluide respirant les Insectes). Nous n'insisterons pas ici sur les din"éren- ces que présentent les organes de respiration dans la série animale. Comparés à ceux des plantes , ils sont généralement plus distincts, mieux séparés, ainsi que leur fonction, des organes d'alimentation proprement dits. Disons encore que les organes de respira- tion aquatique sont généralement, et à très peu d'exceptions près, des corps saillants de forme arborescente , tubuleuse ou en la- mes; tandis que ceux de respiration aérien- ne sont des poches ou des canaux, prolonge- ments intérieurs des téguments, devenus tellement minces et déliés, qu'ils devaient s'enfoncer dans des cavités spécialement des- tinées à les protéger contre l'action nuisible des corps extérieurs. Cette disposition rap- pelle les cavités pneumatiques des feuilles. Relativement à la nutrition proprement dite, ou au fluide nourricier que les organes s'assimilent , on peut dire qu'en général l'or- ganisme reçoit pour cela, dans ses intersti- ces, certaine quantité de ce fluide qui sort de ses réservoirs, comme on voit le cam- bium des végétaux supérieurs se placer en- tre l'écorce et le bois; comme on voit de même les sucs nutritifs s'épancher, chez les animaux, entre les bouts d'os fracturés. Ceux qui transsudent de la surface d'une plaie , en préparent la réunion organique. Dans ces trois exemples , les parties organi- sées, essentiellement vasculeuscs ou cclluleu- ses, que le fluide touche, ont sur lui une ac- tion plastique qui l'organise à leur manière. ANI 535 C'est ainsi que l'organisation ancienne de- vient le moule et la puissance d'une organi< sation nouvelle. Quant aux organes des sécrétions, l'ana- tomic ne découvre, dans les animaux qui ont des vaisseaux, que des divisions particulières de ceux-ci; que des enlacements plus ot^ moins diflérents , avec les capacités qui ren- ferment le fluide sécrété et le portent hors- de l'organe, soit dans des réservoirs parti- culiers, soit dans les parties où il est mis immédiatement en usage. Le mystère des sécrétions semble se pas- ser en partie dans la structure des membra- nes formant les canaux ou les capsules du fluide sécrété, et séparant leur capacité du sang contenu dans les ramifications vasculai- res qui enlacent ces parois. Il y a là , sans doute , une cause qui modifie plus ou moins les aflinités chimiques mises en jeu sous l'empire de la vie, et qu'afin d'exprimer ces modifications, nous avons distinguées sous le nom d'affinités vitales. ( Réflexions svc les corps organisés, etc.,publ. en 1799, Magasin encyclopédique de A. L. Miîlin. ) § 9. — Organes et fonctions de propagation. Les innombrables individus qui compo- sent le IVegne organique , n'ajant qu'une existence passagère , auraient bientôt dispa- ru , du moins pour la plupart, sans laisser aucune trace de cette existence , s'ils n'é- taient remplacés par d'autres individus qui leur succèdent. C'est la fonction des corps organisés, produisant celte suite d'individus de la même espèce , provenant successive- ment les uns des autres, que nous appelons propagation. La propagation est la condition essentielle de la vie de l'espèce ; de même que la nu- trition est la condition essentielle de la vie des individus. C'est une faculté inhérente aux organis- mes, qui parait d'autant plus étendue que les individus, soit en germe, soit dévelop- pés, sont exposés à plus de causes de de- struction. Les végétaux la possèdent au plus haut degré, sans doute à cause des condi- tions désavantageuses sous le rapport de leur durée auxquelles ils sont soumis par suite de leur immobilité. Les animaux inférieurs , qui vivent imnio- h'26 ANl biles, jouissent de la même compensation; el, comme nous voyons encore celle puis- sance de propagalion chez ceus qui possèdent la locomotilité, tels que \e& Hydres, etc., après avoir apprécié sa cause Gnale dans les premiers , il faut en faire remonter la facul- té , chez les uns et les autres , à la simplici- té de leur organisation. Plus , en effet , l'organisation est simple , plus elle a de moyens de se reproduire. La multiplication des individus peut se faire par une division spontanée ou acciden- telle. Les parties ainsi mutilées ont la facul- té de se compléter, en reproduisant celles qui leur manquent. Les Paramécies , les VorticeUes , les Hy- dres, les Actinies P les Planaires, etc., etc. , parmi les Zoophytes; les Naïdes, par- mi les Articulés , pouvant ainsi se reprodui- re par scissure , sont doués de cette propa- gation fissipare. La propagation gemmipare, ou par ger- me adhérent, consiste dans l'apparition, sur quelques points de la surface du parent, d'un bouton, dont le développement ulté- rieur le fait paraître tôt ou tard sous la mê- me forme, avec la même organisation que ce parent. Cette propagation gemmipare est com- mune à tous les Zoophytes , susceptibles , comme beaucoup de plantes , de former des agrégations d'individus. J'appelle encore cette sorte de multipli- cation propagation par germe adhérent, parce qu'en effet le germe , qui porte le nom de bourgeon , reçoit son développe- ment durant sa continuité avec son pa- rent, en se nourrissant par le concours de tous les moyens de nutrition départis à ce- lui-ci. Seulement il semble que ce germe soit le centre d'une activité nutritive parti- culière, subordonnée à l'activité générale de cette grande fonction. Le troisième mode de propagation départi aux animaux comme aux végétaux est la propagation par germe libre ou par œuf. J'appelle ainsi le germe avec ses enve- loppes protectrices , et les matériaux nutri- tifs nécessaires pour son développement ul- térieur. Pans les plantes, ce germe libre porte les noms de gongyle , de sporulc et de graine, suivant les classes auxquelles il np- ANI parlienl , el la nécessité du concours des sexes pour le produire. Dans les animaux , tout germe libre , de quelque animal qu'il provienne, sera pour nous UD œuf. L'cpaf d'un animal n'atteint jamais son développement définitif , qui complète son individualité, et lui donne les facultés de vivre indépendant dans la partie de son pa- rent où il a reçu son premier développe- ment ou sa première organisation apparente. Quelques animaux, parmi ceux dont l'or- ganisation est la plus homogène , n'ont point d'organe spécial pour cette première évolu- tion des germes libres. Les Hydres parais- sent être dans ce cas. Ici , la propagation par germe libre est unisexuelle et diffuse. Mais, le plus souvent, l'œuf est produit dans un organe spécial qu'on appelle ovaire. Dans ce cas, la propagation unisexuelle par germe libre est élective, c'est-à-dire qu'il y a un lieu d'élection , dans l'organisme , pour remplir cette fonction. Le mode de propagation par œuf a tou- jours ce dernier caractère quand la géné- ration est bisexuelle. Celle-ci présente encore des différences très importantes. Tantôt le même individu possède au moins un organe femelle ou un ovaire , et un organe mâle , sécréteur de la. liqueur fécondante nécessaire pour produire le développement ultérieur de l'ovule , pré- paré dans l'ovaire. C'est la génération bisexuelle monoïque. Tantôt la génération bisexuelle est en même temps dioïque, c'est-à-dire que les organes sexuels appartiennent à des indivi- dus différents. L'une et l'autre générations bisexué présentent des différences remarquables. Dans la génération bisexuelle monoïque , les individus ainsi pourvus des organes sexuels des deux sexes peuvent se suffire k eux-mêmes , et manquent des organes de co- pulation : tels sont, entre autres, les Acti- nies, les Bivalves, les Cirrhipèdes, chez les- quels on a récemment découvert des Sper- mazoïdes (1). (1) Nous désignons ainsi , dans nos Cours, los prétendus animalcules sperinatiques appelés en- core mal à |)ropos, à notre avis, Zootpermcs , parce que nous les regardons comme des ma- fliincs ;n)l)iles, ayant pour fonction de trans/ior- D'autres fois, il y a des organes de copu- lation qui montrent que la fécondation doit rtrc ri'ciproque. C'est le cas, entre autres, ÉR\TION SPONTAKÉE , à CCS mots ; Au mot GÉOGRAPIIIE ZOOLOGIQl'E, dc la distribution des animaux à la surface de la terre , et de leur nombre; Au mot niÉTHODE [zool.), de la méthode naturelle de classiflcation du Règne animal. EnQn nous examinerons , au mot règmî mTERMÉDiAiRE, s'il existe des corps organi- sés qui n'ont que les caractères généraux de l'organisation sans montrer les caractères distinctifs et particuliers de l'animal ou de la plante (1). (Duvernoy.) ANIMALCULES. Animakuli {petits animaux). — Expression à employer au sens flguré, dans le langage zoologiquc, pour in- diquer des animaux très petits dont l'orga- nisation et souvent même l'individualité ne sont pas bien distinctes, mais dont cepen- dant l'animalité est aussi réelle que pour les animaux plus parfaits. (Dvj.) AXLVIAUX DOMES TIQUES.zooL. — L'homme a réussi à dompter et à sou- mettre à sa volonté un certain nombre de Mammifères , d'Oiseaux , etc. , qui habitent avec lui, et que, par cette raison, on ap- pelle domestiques. (i) Voir, sur le sujet de cet article : î° la Com- paraison des animaux et des Végétaux , for- mant le sujet du chapitre i^' de VHistoire de» Animaux, par BulTon ; 2* les pages 10-46 du t. V du Règne animal de G. Cuvier, Paris, 1829 ; 3° et surtout, pour l'histoire de la science, le Traité complet de la physiologie de l'homme, par M. F. Tiedemann, traduit de l'allemand (t. \, Pa- ris . 1851 ) , comprenant la Physiologie générale et comparée. AM L'Histoire naturelle des Animaux domes- tiques est intimement liée à celle de l'espèce humaine; elle comprend plusieurs questions importantes sur le nombre et la détermina- lion des espèces domestiques ; sur les espèces sauvages auxquelles elles se rapportent ; sur les différences dans la taille, les tégu- ments, les habitudes, etc., etc., que Tin- fluence de Thommc a produites sur les es- pèces sauvages en les rendant domestiques; sur les dispositions instinctives que les pre- mières doivent avoir pour devenir domesti- ques, ou comme condition essentielle de leur DOMESTic.vTioM. ÎNous en traiterons à ce dernier mot. Voij. encore domestici- té, ( Dut. ) ANIMAUX IIIBERNAIVTS. zool. — On nomme ainsi les animaux qui passent l'hiver engourdis et dans un sommeil plus ou moins profond , qui s'appelle léthargi- que lorsqu'il est porté au degré le plus fort. Tels sont , entre autres , parmi les Mammifères , les Ours, qui ne paraissent s'engourdir qu'à un faible degré; les Chau- ves-souris de nos climats, les Marmottes, les Loirs, etc. Les animaux ainsi engourdis durant la saison froide présentent, dans leur circula- tion, dans leur respiration , dans leur cha- leur propre , etc. , des modifications très remarquables, que nous ferons connaître à l'article sommeil d'hiver. Voy. ce mot. (Dcv.) ANIMAUX A SANG BLANC , ANIMAUX A SANG ROUGE, zool. — M. Cuvier s'est servi de ces deux déno- minations dans ses premiers -Mémoires de Classification, qui datent de 1795, et dans son Tableau élémentaire de Vhistoîre na- turelle des Animaux, imprimé à Paris en 1797. Elles répondent aux deux grandes di- visions du Règne animal désignées plus tard sous les noms d^Animaux sans vertèbres et à'' Animaux vertébrés. Ces deux dernières dénominations préva- lurent, surtout après la découverte que fit M. Cuvier en 1801 , et qu'il communiqua à l'Institut en décembre de cette même an- née {Bulletin des sciences , messidor an 10, n" 64) , que le sang de la plupart de^ Vers articulés a aussi la couleur rouge. Cette découverte détermina 3L Cuvier ;i faire une classe à [lart des Vers à sang rou- AM 531 ge, et à les séparer des Vers intestins ou in- testinaux. Dix années plus tard , Lamarck désigna cette même classe sous le nom d'Annélides ( Voy. ce mot). La faible coloration en rouge, ou même la limpidité séreuse du sang des Aphrodites, la coloration en vert de ce môme liquide dans d'autres g. découverts récem- ment, ont confirmé la nécessité de cette ré- forme dans la nomenclature de cette classe , dont le groupe avait d'ailleurs été bien li- mité par M. Cuvier. Les exceptions recon- nues successivement, et qui ont fait réfor- mer l'une après l'autre la dénomination d'Animaux à sang rouge opposée à celle d'' Animaux à sang 6?anc, et celle beaucoup plus restreinte de Vers à sang rouge , par laquelle on distinguait d'abord les Annélides des l'ers à sang blanc ou des intestinaux , ont montré que la couleur du sang n'est pas un caractère assez important pour servir à distinguer les divisions principales du Règne animal. Voy. aux mots SATic et méthode NATURELLE (zool.) , et le vol. VI dcs Leçons d'Anatomio comparée de G. Cuvier, 2= éd., Paris, 1859, p. 392-596. (Dut. ANIMAUX A SANG CHAUD, ANIMAUX A SANG FROID, zool. — Tous les Animaux peuvent se diviser, sous le rapport de leur température , dans les deux grandes catégories d'Animaux à sang chaud, ou à haute température , et d'Ani^naux à sang froid, ou à basse tem- pérature. Deux classes seulement appartiennent à la première : ce sont les Oiseaux et les Mam- mifères ; le reste du Règne animal ne com- prend que des êtres à basse température. Dans le premier cas , la chaleur propre à chaque animal se maintient généralement à une élévation de 50«-40° centigrades, quelle que soit la température du milieu dans lequel il vit. Des téguments , mauvais con- ducteurs du calorique, les plumes pour les Oiseaux, les poils pour les Mammifères, contribuent puissamment à conserver ce foyer de chaleur intérieure que les Animaux à haute température développent en eux , et conséquemment à entretenir leur chaleur propre et indépendante. Les Animaux à sang froid n'ont qu'une température très peu différente du milieu dans lequel ils vivent , qu'une faible chaleur 532 AM propre , qui ne s'élève au plus que de quel- ques degrés au dessus de ce milieu. MM. Newport , en Angleterre ; Berthold , en Allemagne; Breschet et Becquerel, d'un côté , Dutrochet de l'autre , en France , ont soumis beaucoup d'Animaux à haute ou à basse température à de nouvelles et ré- centes expériences, afin de constater leur chaleur intérieure. Les physiciens et les physiologistes fran- çais que nous venons de citer ont mis en usage, dans ce but, un appareil thermo-élec- trique, comme moyen plus sensible et plus sûr que les thermomètres ordinaires. Nous en parlerons plus en détail au mot cha- leur A mm ale. (Dut.) ANIMAUX SAIVS VERTÈBRES , ANIMAUX VERTÉBRÉS, zool. — Duchesne , professeur d'histoire naturelle à l'école centrale de Versailles, vers la fin du siècle dernier, dans un Mémoire sur les rapports des êtres naturels {Magasin ency- clop. de A. L. Millin, Paris, 1795), se sert du mot invertébroses pour désigner les Animaux appelés plus tard sans vertèbres. M. Cuvier, dans les considérations prélimi- naires de ses Leçons cVAnatomie comparée (t. I, p. 65 , Paris, 1800 ), dit « que le Règne animal entier se divise d'abord en deux grandes familles, celle des Animaux à vertèbres et à sang rouge , et celle des Animaux sans vertèbres, qui ont presque tous le sang blanc. Les mots di' Animaux vertébrés et (TAni- niaux sans vertèbres sont adoptés , pour ces deux grandes divisions du Règne ani- mal , dans le premier des tableaux de classi- fication de ce règne que M. Cuvier avait dressés conjointement avec M. Duméril , et qui ont paru à la fin de ce premier volume des Leçons d'Anatomie comparée. Dès cette même année 1800 , Lamarck s'était servi de ces deux dénominations d'J- nimaux vertébrés et d^A^timaux sans ver- tèbres dans un discours qu'il prononça à l'ouverture du cours qu'il fit au Mu- séum d'histoire naturelle de Paris. Ce dis- cours fut imprimé l'année suivante en tête de son Système des animaux sans vertè- bres. Paris, 1801. Cependant M. Cuvier, déjà en 1797, faisait connaître , dans son Tableau élémentaire , « que les Animaux dont le sang est rouge AiNÏ comme celui de l'homme lui ressemblent tellement par toutes leurs parties , qu'ils ne paraissent d'abord, être que des dégrada- tions d'une forme commune. Ainsi ils ont toujours une tête osseuse contenant le cer- veau et les principaux organes des sens, placée à une extrémité d'une colonne verté- brale , qui contient le faisceau commun des nerfs , etc. » Il me paraît indubitable , d'après ce pas- sage, que M. Cuvier a publié, avant La- marck , ce grand rapport des Animaux à sang rouge , rapprochés de l'homme, d'avoir comme lui une colonne vertébrale ; mais la dénomination de fer<ë6rés a été employée pour la première fois par le dernier. M. Cu- vier le reconnaît {Annales du Muséum, t. XIX , p. 75 ). Voy. à l'article méthode NATURELLE (zool.). (DUV.) ANIMAUX FOSSILES. giIol. — Voyez FOSSILES. (C. d'O-I ANIMAUX PERDUS, ou ANTÉ- DILUVIENS. GÉOL. — Voyez fossi- les. (C. D'Ô.) ANIMAUX RAYONNANTS, géol. — Voyez zooPiiYTES et rayonnes. (C. D'O.) ANIS. Anisum {anisttm, nom de l'anis dans Pline; d'«v£7ov, même chose chez les Grecs ). bot. pu. — Nom vulgaire d'une esp. de Pimpinella { famille des Ombellifè- res ). (Sp.) ANISACANTHA , R. Br. (avîjoî, iné- gal ; «x«v9x , épine), bot. ph. — Genre de la famille des Chénopodées (tribu des Chénopo- diées, C. A. Meyer). M. R. Brown {Prodr. , p. 410) lui assigne pour caract. : Fleurs her- maphrodites. Calice 4-fide; segments finale- ment garnis de spinelles dorsales anisomè- trcs. Étamines 3 ou 4 , insérées au fond du calice ( opposées aux segments calicinaux ). Point de squammules hypogynes. Ovaire comprimé. Style biparti. Péricarpe mem- branacé , comprimé, recouvert par le calice durci , et garni ( au dessous du sommet) de 4 spinelles anisomètres. Graine verticale , comprimée. Test membranacé. Périsperme copieux. Embryon périphérique, annulaire; radicule supère. — Ce g. est fondé sur un sous-arbrisseau de la Nouvelle-Hollande mé- ridionale. Les feuilles sont alternes , subcy- lindriques ; les fleurs axillaires , sessilcs , ébractéolées. (Sp.) , AM *Ai\lSACTIS ( avi.oi, inégal ; «/ri;, rayon ). bot. pu. — Troisième division du g, Daucus ( Ombcllifèrcs ), proposée par M. Pe Candolle {Prod. IV, 2U), et qu'il carac- térise ainsi : Carpophore indivis ou à peine échancré-bilideh rextrème sommet. Rayons de l'ombelle très inégaux. — Celte division ou s. -g. renferme 4 esp. ,dont 1 delà IVou- vellc-Hol lande, et 5 de l'Amérique méridio nale. (C. L.) * ANISANTnUS (âw«s, inégal ; iv9o,-, (leur). BOT. PII. — Genre de la famille des Caprifoliacées , formé par ■\'\ illdenow , et synon. du g. Syiriphoria. — Genre de la famille des Iridacées , formé par Swect , et synon. du g. Gladioliis. (.0. L.) * AXISARTIIRIA (avtîo,-, inégal; àc- 6/sov , article), rvs. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des 3Iycétophagides de Westwood, établi par Watcrhouse, et adop- té par Westwood, qui le caractérise ainsi : Corps large , subovale , subconvexe. Massue des antennes composée de trois articles; leur dixième article mince. — Ce g. , qui com- prend 9 esp., a pour type le Dermestes mslas de Marsham. (D.) * AIVISARTHRON (^viîos, inégal; a,<>- 6po-j , article), os. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longicornes, établi par M. Dejean dans son dernier Catalogue , mais dont il n'a pas publié les caract. - Ce g., qui fait partie de la tribu des Cérambycins de M. Serville, est fondé sur une seule esp. qui se trouve en Autriche, et qui a été nom- mée par Dahl A. barbipes. Elle appartenait auparavant au g. Callidium de Fabr. (D.) 'AXISEIA (av£T05, inégal), bot. ph.— Genre de la famille des Convolvulacées, tribu des Convolvulées, formé par M. Choisy \Mem. Soc. Gen. VI et VIII, t. 4) sur plu- sieurs esp. des g. Convolvuhis , L., et Jpo- mœa, et ainsi caractérisé : Calice 5-phylle ; les deux folioles extér. insérées plus en ar- rière et subdécurrentes sur le pédoncule. Cor. hypogyne, campanulée; limbe plissé, quinquélobé.Étam. 5, incluses, insérées à la base du tube de la corolle. Ovaire biloculai- re ; loges bi-ovulées. Style simple ; stigm. ca- pité-bilobé. Caps, biloculaire. Graines 4 , dressées. Embryon courbe, mucilagineux- albumineux; cotylédons ridés; radicule in- fère. — Ce g. renferme un petit nombre d'espèces sufTrutescentes ou herbacées, pro- AM 533 près à l'Asie et à l'Amérique tropicales; lei feuilles en sont alternes, oblongues-linéai- res, entières à la base ou sagitlées; les pé- doncules axillaires, unillores, bractées. On cultive dans les serres d'Europe les Ani- seia cahjcina et salicifolia, dont les fleurs sont blanches. (C. L.) AIVISORRIÉES. bot. ph. — Voyez AMSOBUYÉES. (C, L.) * AIXISOBRYÉES. Anisobnjeœ (avt- To;. inégal ; f/juoj, je végète ). bot. ph. — Celte épithète, ainsi que celle d^Anisody- names , avait été proposée par Cassini pour remplacer la dénomination de Monocotylé- dones. (C. L.) *ANISOCERA («v(7oç, inégal; /i^«?, corne). i>'s. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Malacodermes, établi par M. Dejean , mais dont il n'a pas publié les ca- ract. Il le place, dans son dernier Catalogue, dans le voisinage du g. Cantharis de Linn. ou Teïephorus d'Olivier. Il appartiendrait , par conséquent , à la tribu des Lampyrides de Latreille. Il est fondé sur une seule esp. du cap de Bonne-Espérance , que l'auteur nom- me A. dilaticoniis. (D.) * ANISOCERUS (iJvtcro;, inégal ;x£^as, corne), rxs. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Nilidulides de Mac-Leay, établi par Howitt, et adopté par M. Westwood, qui en formule ainsi les caract. : Corps ova- le, subconvexe. Élytres tronquées. La base des deux premiers articles des antennes très large , surtout chez le mâle. Il ne renferme qu'une esp. , que l'auteur nomme Spireœ. (D.) * ANÏSOCERUS (5v,j5?, inégal; xî^«,-. corne), ens. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Longicornes, tribu des La- miaircs, établi par M. Serville aux dépens du g. Lamia de Fabr., et qu'il caractérise ainsi : Corps court, ramassé , ailé , un peu convexe en dessus , duveteux. Antennes glabres, très distantes à leur base, sétacées, de onze ar- ticles dans les mâles, de dix dans les femel- les : le premier allongé en massue; le se- cond court; le troisième extrêmement long, cylindrique , portant au bout une touffe de poils; les suivants (dans les mâles) ont aussi une touffe, mais beaucoup plus petite. Arti- cle terminal sans touffe , très court dans les deux sexes. Corselet unituberculé latérale- ment ; son disque inégal. Tête assez forte ; 534 AM face un peu bombée. Yeux petits. Mandibules très courtes , point saillantes à rextéricur dans le repos. Palpes courts; pénultième article des maxillaires en cône renversé ; le dernier pointu. El) très courtes, peu convexes en dessus , arrondies et mutiques à Textré- niité. Angles huméraux saillants. Écusson très petit , arrondi au bout. Pattes fortes , égales. Cuisses en massue. Tarses antérieurs houppeux dans les mâles. — Ce g., qui a pour type la Lamia scopifera de Germar , esp. du Brésil , a été adopté par M. Dejcan dans son dernier Catal. ; mais il en a rempla- cé le nom par celui de Tragomorphus , pro- bablement à cause de la trop grande res- semblance du mot Anisocerus avec celui A\inisoccra , précédemment employé par lui pour désigner un autre g. dans la famille des Malacodermes. Mais comme son dernier Catalogue , où il emploie pour la première fois le mot ù\inisocera , n'a paru que trois ans après la Monographie de M. Serville , il est clair que le nom A' Anisocerus de ce der- nier doit prévaloir sur celui de Tragomor- phus. (D.) *AIVISOCIlEmA (av(cro,-, inégal; ydp , Ci, main), iivs. — Genre de Coléoptères hété- romères , famille des Taxicornes , établi par M. Dejean , mais dont il n'a pas publié les caract. Il le place immédiatement après le g, Diapère de Fabricius dans son dernier Catalogue, et le fonde sur une seule esp. du Brésil, qu'il nomme A. picta. Cette esp. nous étant inconnue, le g. qu'elle a servi à établir ne figure ici que pour mémoire. (D.) * AIXISOCUILUS, Wallich («v/^o,-, iné- gal ; yjlloi , lèvre). BOT. Pli. — Genre de la famille des Labiées (tribu des Ocymoïdées , s.-tribu des Plcctranthées Benth. ), dont 31. Bentham {Labiat. , p. 59) expose les caract. conmie il suit : Cal. ovoïde, presque dressé , 2-labié , fermé après la floraison. Lèvre su- périeure entière ; lèvre inférieure tronquée, et soit très entière , soit très courtement 4- dentée. Corolle à tube saillant, défléchi ; gor- ge un peu renflée ; lèvre supérieure courte , à 3 ou 4 lobes obtus ; lèvre inférieure allon- gée , concave , entière. Étam. 4 , déclinées ; les deux inférieures plus longues. Filets li- bres , non dentés. Anthères ovales-rénifor- mes, à bourses confluentes. Stigmates subu- lés , isomètres. Akènes lisses. — Herbes an- nuelles ou vivaces. Faux verticilles bractéo- ÀM les , très rapprochés , imbriqués de manière à former des épis oblongs-cylindracés. Brac- tées imbriquées. — Ce g. appartient à l'Asie cquatoriale. M. Bentham en a énuméré 4 esp. (Sp.) * AIXISOCREPIS (iv(«,-, inégal; x^u- Ti?, sorte de chaussure;, itvs. — Genre de Co- léoptères hétéromères, famille des Taxicor- nes, établi par M. Dejean, mais dont il n'a pas publié les caract. Il le place dans son der- nier Catalogue près du g. Cnodalon de La- treille , que celui-ci range dans sa tribu des Crassicornes. 11 est fondé sur une seule espè- ce dont la patrie est inconnue et que M. De- jean nomme A. hilaris. Dans l'Impossibilité où nous sommes de rien dire de jilus satisfai- sant sur ce g. , nous ne le mentionnons ici que pour mémoire. (D.) AI\ISOÏ>ACTYLES.^7u-so6Zac«yH(«v(- tg;, inégal. â'à-/-vloi, doigt), ois. — C'est, dans la méthode de Vieillot, la deuxième tribu de son ordre des Oiseaux sylvains , et dont le principal caractère est d'avoir trois doigts dirigés en avant et un par der- rière , par opposition à ses Zygodactyles ou Grimpeurs , qui en ont deux diriges en a- vant et deux en arrière. C'est encore , dans la méthode de Temminck , son sixième or- dre, répondant aux Ténuirostres de Cuvier, et composé d'espèces à bec presque toujours grêle et effilé , souvent arqué , quelquefois droit , et qui , quoique pourvu de trois doigts en avant et d'un en arrière comme les Oiseaux percheurs , n'en ont pas moins, pour la plupart, la faculté de grimper aux arbres comme les espèces de l'ordre des Grimpeurs , ou de se tenir cramponnés ver- ticalement sur les troncs , les branches ou les rochers. Enfin c'est, dans notre métho- de , notre second sous-ordre de l'ordre des Passereaux, que nous subdivisons en trois sous - ordres : les Zygodactyles, les Aniso- dactyles et les Déodactyles. Ce second sous- ordre comprendra toutes les esp. qui , sans avoir les doigts disposés par paires , com- me celles que l'on a classées dans l'ordre des Grimpeurs, ont néanmoins la faculté de grimper le long des troncs et des bran- ches d'arbres , et sur les plans verticaux des rochers , ou de se cramponner et de se suspendre aux ramuseules et aux tiges des fleurs pour en extraire le pollen. Si, d'une part , on ne peut raisonnable ANI ment désigner par le nom de Grimpeurs une réunion de genres d'Oiseaux dont le plus grand nombre ne grimpent pas , quoi- qu'ils aient tous la même conformation zy- godactylc , il n'est pas moins indispensable de former, dans Tordre des Passereaux, une section ou sous-ordre de tous ceux qui, sans être Zygodactyles , possèdent au plus haut degré cette faculté de grimper, ou, au moins , celle de se cramponner et de se sus- pendre verticalement aux branches. Nous avons cru devoir désigner ces esp. par le nom A\inisodacti/les , comme l'a fait Temminck, mais en en formant un sous- ordre de nos Passereaux. Les principaux ca- ract. en sont : Pieds robustes, disposés trois doigts en avant et un en arriére , organisés pour grimper ou se cramponner au moyen de doigts ou d'ongles puissants , le pouce principalement. Bec de forme très variable , mais toujours comprimé , et plus ou moins allongé , souvent grêle et arqué ou droit, quelquefois de longueur médiocre et assez épais ; langue ou simple et membraneuse à la pointe, ou bifide et tubuleuse, ou ter- minée en pinceau fibreux. Ailes très varia- bles, depuis la forme arrondie et sur-obtuse, jusqu'à la forme sur-aiguë et très longue , comme chez les Martinets. Queue souvent de longueur médiocre ou simple , ou rigide , ou épineuse. Ce sous-ordre, tel que nous l'envisageons, comprendra les familles suivantes au nom- bre de onze : Paridée, Osyrhynchidéc, Or- thonyxidée, Colidée, Buphagidée, Certhi- dée, MclUphagidée, Cymiridée, Proméro- pidée, Paradisidée et Trochilidée. Notre fa- mille des Upupidées , que nous considérons comme une transition de ce s.-ordre à ce- lui des Déodactyles, sera effectivement pla- cée immédiatement à la suite du premier et en tête du second. (Lafr.) * ANISODACTYLUS ( avi^o^, inégal ; â'à/.-'Aoi, doigt). iî\s. — Genre de Coléoptères pentamèrcs, famille des Carabiques , tribu des Harpaliens , établi par M. Dejean dans son Species général , et auquel il assigne les caractères suivants : Les 2", 3<^ et 4"= articles des quatre tarses antérieurs très fortement dilatés dans les mâles; les 2' et 5"^ des tarses antérieurs moins longs que larges et très lé- gèrement cordiformes ; le 4= très fortement cordiforme et presque bilobé. Dernier ar(i- ANI 535 cle des palpes assez allongé, très légèrement ovalaire , presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. Antennes filiformes et assez cour- tes. Lèvre supérieure en carré moins long que large. Mandibules peu avancées , assez arquées et peu aiguës ; point de dent au mi- lieu de l'échaiicrure du menton. Corps o- blong, plus ou moins allongé. Tête plus ou moins arrondie, un peu rétrécie postérieu- rement. Corselet plus ou moins carré ou trapézoïde. Élytres plus ou moins allongées, souvent presque parallèles , quelquefois en demi-ovale. Les Ânisodactylus sont des Carabiques de taille moyenne et au dessous, peu agiles , épigés, vivant surtout dans le voisinage des eaux. M. Dejean, dans son dernier Catalo- gue, en mentionne 24 esp., dont 8 d'Euro- pe, 4 d'Afrique, 1 de Java et 11 d'Amérique. Parmi celles d'Europe , 4 se trouvent aux environs de Paris ; ce sont : 1'^. signatus II- lig., r.-i. binotatus Fabr., r,4. spurcaticor- nis Ziegler, et VA. gilvipes Dejean. Nous ci- terons encore comme type du g. l'^. héros Fabr. , qui se trouve en Espagne et dans le midi de la France. (D.) *AIVISODERA (iw7C5, inégal; Jj^^y; , cou), rss. — Genre de Coléoptères tétramères, famille desChrysomélines, tribu desHispoï- des , établi par M. Chevrolat aux dépens du g.Alwnus de Fabricius, et adopté par M. Dejean {Cat., Z' édit.), qui y rapporte deux esp. de Java, savoir : 1'^. lucidiventris Bu- quet, et l'^. ferruginea , qui est VAlurnus ferrugineiis de Fabr. — Les caract. de ce g., d'après M. Chevrolat , sont : Tête avancée , arrondie, entaillée circulairement sur la fa- ce. Palpes assez développés ; le dernier arti- cle des maxillaires long , un peu renflé au milieu. Antennes presque réunies par la base sur le front, épaisses , cylindroides , de 11 articles : les cinq l*'" lisses; les 5"^ et i» du double plus longs que le 2"= ; les suivants presque égaux , un peu plus allongés ; le dernier terminé en pointe mousse. Corselet plus long que large , inégal , coupé oblique- ment en avant , droit à la base, conné et a- baissé sur les côtés. Élytres modérément convexes , à stries ponctuées , arrondies à l'extrémité et non armées. Pattes simples , trapues ; les 2<' et o« articles des tarses pro- fondément bilobés. (D.) *ANISODERIS(àpriv.; v euph.; fw, 536 ANl semblable; o^i.î/i , col), bot. ph. — Section du g. Barkhausia, comprenant les esp. dont les fruits de la circonférence du capitule ne sont point ou sont très peu atténués au sommet, tandis que ceux du centre le sont, au contraire, très longuement. (J. D.) » AI\ISODOi\TIL\AI, Reichenb. {!y.-^t70i, inégal; ÔjVJ;, o-j-o;, dent), bot. pu. — Genre ou s.-g. de la famille des Labiées, voisin des Marrubium, dont la plupart des auteurs ne l'ont pas séparé. Il n'en dilTcre en elTet que par un calice à 5 dents anisoraètres, non réfléchies après la floraison. Son type est le Marrubium creticum L. (Sp.) *AXISODUS («vtcro;, inégal ; ocTcuî, dent.) BOT. PII. — Genre de la famille des Solana- cées, tribu des Hyoscyamées, formé parLink {Icon. sélect. ,11), et dont les caract. essen- tiels sont : Cal. campanule, inégalement 5- fide. Cor. hypogyne , campanulée, à limbe plissé, 5-lobé, dont les lobes obtus, inégaux. Étam. 5, incluses, droites, insérées à la base du tube de la corolle. Anth. déhiscentes lon- gitudinalement. Ovaire biloculaire; placen- tas adnés à la cloison, multi-ovulés. Style simple; stigmate capité. Caps, biloculaire, subglobuleuse, un peu charnue, coriace, enveloppée par le calice persistant, renflé, costé, connivent, s'ouvrant par moitié au dessus de son milieu ; la partie supérieure devenant un opercule mucroné, quadrivalve. Graines nombreuses, réniformes. Embryon périphérique , semi - circulaire , renfermé dans un albumen charnu. — Une seule esp.j r^. luridus , Lk. ( Nicandra anomala ejusd. ; Whitleya stramonifolia Swt. , etc.) originaire du jNépaul, compose ce g.; elle est cultivée dans les jardins de l'Europe. — C'est une plante herbacée, vivace; à racine fusiforme, épaisse ; à feuilles alternes, petio- lées, ovales, un peu réfléchies, subtomen- teuses en dessous; les florales géminées; à pédoncules axillaires, solitaires, uniflores, nutants, portant des fleurs d'un vert jaunâ- tre passant au pourpre. (C. L.) * AIVISODYNAMES. Anisodynamœ (avtaos, inégal; ô'vvx/jiti , faculté, force), bot. PH. — Voyez ANISODRXÉES. (C. L.) *Ai\ISOGONIUM («vcTo,-, inégal; v(-v£5(, angle), bot. cr. — Presl {Tentam. Pteri- dograph., p. 415) a établi , sous ce nom, un g. de Fougères de la tribu des Aspléniacées, et de la seci. des Diplaziées , qui diffère essentiel- AM lemcnt du Diplazium par ses veines inter- nes, dont les inférieures sont opposées , réu- nies en un arc aigu, vénulifère au sommet ; les supérieures libres avant d'atteindre le bord de la fronde, terminées obtusément ou rarement réunies en arcs vénulifères au sommet. Le reste de l'organisation rappro- che inflniment les Anisogonium des Dipla- zium; quoique M. Presl pense qu'ils doivent en être séparés au même litre que , dans les Aspidiacées , le 1\ ephrodium et le Cyclo- dium l'ont été de VÂspidium. Environ 10 esp. indigènes de l'Asie ÏDter- tropicale composent ce g. ; la plupart d'en- tre elles ont été décrites par Swartz, Blume, Sprengel , Kunze, Raulfuss, et par d'autres auteurs , sous les noms génériques de Di- plazium et d'Aspleniuin. Ainsi VAsplenium decussatum Sw. peut être cité comme un des types du g. Anisogonium. {G. ..y.) *A3JISOLEMUS(av(50î , inégal; yalixoe, cou, gouleau). aînjjél. —Genre d'Annéli- des , de la famille des Sabulaires, établi par M. Templeton pour une espèce de nie de France : An. luteus Rempl. {Trans. zool. , Soc. Lond. , Il , 27, pi. 5 , f. 9-14 ). 11 a pour caract. : Bouche entourée de huit ten- tacules disposés par paires , filiformes et préhensiles; branchies simples, tentaculifor- mes , existant aux quatre segments anté- rieurs du corps. Un tube cylindrique , cal- caire, enfoncé par sa base dans les pierres , loge l'animal. (P. G. ) AIXISOMELES, R. Br. (Prodr., p. 503.) iu-Ji70~, inégal ; /Jts/vi, xi, sorte de cou- pe). BOT. PH. — Genre de la famille des La- biées, tribu des Népétées, s.-tribu des La- miées, Benth. , auquel son auteur assigne pour caract. : Calice ovoïde-allongé, presque dressé, régulier, 5-denté. Corolle à tube aussi long que le calice, garni en dedans d'un anneau de poils; lèvre supérieure ob- longue , dressée ; lèvre inférieure plus gran- de, 3-lobée, horizontale; lobes latéraux ova- les, obtus; lobe moyen, échancré ou 2-lobé. Étamines 4, ascendantes, saillantes : les 2 inférieures plus longues. Filets non dentés. Anthères rapprochées deux à deux : celles des deux longues étamines 1-thèques; les deux autres 2-thèques, à bourses transver- ses, parallèles. Stigmates subulés, subiso- mètres. Akènes secs , lisses. — Herbes ou s.- arbrisseaui. Fleurs en cymes ou en grappes. ANI Corolle rougeâtre. On connaît 8 esp. de ce g. Ces plantes habitent l'Asie équat. et la IVouvclIe-IIolIande. (Sp.) ANISOMLRE. Ânisomera ( avtao?, iné- gal; juépoi, portion, article). iNS. — Genre de Tordre des Diptères, division des Némocères, famille des Tipulaires , tribu des Tipulaires terricoles, fondé par HoITinansegg, et adopté par Meigcn, qui y a réuni, depuis, son g. A'e- matocera. M. Macquart, en l'adoptant de son côté avec cette réunion , lui assigne les ca- ractères suivants : Antennes sétacécs , à peu près de la longueur du corps chez le mâle , plus courtes chez la femelle ; de six articles velus, dont le troisième est plus ou moins long, et les autres sont courts. Jambes ter- minées par deux pointes courtes. Ailes cou- chées; point de cellules discoïdales , trois postérieures. — Ce g. renferme quatre esp. européennes, dont Tune , A. nigra, est nom- mée parLatreille, dans son Gênera, Uexato- ma nigra; le nom d'Anisomera indique Tiné- galité des articles des antennes. (D.) * AMSOMERIA , Don. — Pircuniu, Endl. («vtjo;, inégal ; /j-ipii, section), bot. m. — Sous-genre ou section du g. Phyto- lacca. Ses caract. différentiels sont un pé- ricarpe à coques presque sèches , non cohé- rentes. (Sp.) *A.\ISOiMERIS, Presl (âvj^c, inégal; //e^ît'ï, segment). BOT. ph.— Genre de la fa- mille des Rubiacées (tribu incertaine), auquel son auteur [Symb. Il, p. 5, lab. 54) attribue les caract. suivants : Tube calicinal obové, adné à l'ovaire ; limbe supère, 4-parli, étalé, irrégulier. Corolle hypocratériforme ; tube grêle; limbe 4-fide, à lobes ovales, poin- tus, valvaires en préfloraison. Anthères 4, linéaires, sessiles, subsaillantes, insérées à la gorge de la corolle. Ovaire infère, 2-lo- culaire. Style filiforme, saillant; stigmate à 2 lobes obtus, étalés. Drupe 2-loculaire, couronné du limbe calicinal ; loges 1-sper- mes; l'une d'elles plus petite, souvent a- sperme. — Arbrisseau (du Brésil) à rameaux opposés, divariqués; un de chaque paire spinescent, de même que les ramules; feuil- les opposées, courteraent pétiolées, coria- ces; stipules interpétiolaires, entières, ova- les. Fleurs en capitules pédoncules, axil- laires, solitaires, accompagnés d'un petit involucre2-phylle; corolle blanche. (Sp.) * ANISOAIORPHA (âv.^s;, inégal; T. 1 ANI 5:n /j-ofif-ii , forme ). i?is. — Genre de la famille des Phasmiens, de l'ordre des Orthoptères , établi par Gray ( Syn. of the sp. belong. to the fam. of Phasmidœ ) , réuni au g. Bactc- ria par Brullé {Flist. des Ins.), et adopté par Burmeietcr {Iland. der Ent.). Ce g. se distingue des Bacteria et de quehiues autres Phasmiens privés d'ailes 1" par un corps glabre, lisse et brillant; 2" par des antennes longues, filiformes, ayant leur second article aussi long que le troisième ; 5° par des tarses dont le premier article est plus court que les deux suivants. — On ne connaît encore que 2 esp. *y Anisomorpha , provenant de l'Amé- rique du nord : ce sont les A. fcrruginea Gray, Burm. [Phasma ferruginea Pal.- Beauv.), et bvprestoides Gray, Burm. {Spec- trum buprcstoidcs Stoll, Say). (Bl.) *AMSOMORPHA (ivfjo., inégal ; /^op- Ç, on- gle). i\s. — Genre de Coléoptères pentamè- res , famille des Lamellicornes, établi par Latreille aux dépens du g. Melolontha de Fabricius, et placé par lui dans sa tribu des Anthobies. Ses caractères sont : Palpes fili- formes. Mandibules très minces, en partie membraneuses. Languette bifide, avancée au delà du menton. Mâchoires terminées par une pièce membraneuse et allongée. Le bec recouvert par un chaperon avancé, rétréci, et allant en pointe vers son extrémité anté- rieure. Crochets des quatre tarses antérieurs bifides, ceux des deux postérieurs simples ou terminés par une seule pointe. Ce der- nier caractère suffit pour les distinguer des genres voisins, principalement du g. Amphi- cotna, avec lequel ils ont beaucoup de rap- ports. Ces Insectes ont le corps court, veldf, et plus étroit en avant, avec les antennes de dix articles , dont les trois derniers for- ment une massue ovoïde et lamellée. Ils sont tous propres au cap de Bonne-Espérance. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en mentionne sept esp. , parmi lesquelles nous citerons le Crinitum etVUrsus deFabr., qui sont pour lui des hannetons, ainsi que pour Olivier , qui les a figurés. (D.) * AXISOPAPPUS ( 5v(5o? , inégal ; vÙKKoç, aigrette; aigrettes inégales ). bot. PH. — Genre de la famille des Compo- sées , sur lequel on ne possède pas de données suffisantes. M. De Candolle croit pouvoir le rapporter au Verbesina chi- nensis L. MM. Hooker et Arnott lui don- nent les caract. suivants : Capitule radié , hétérogame. Fleurs femelles 1-sériées , ligu- lées; celles du disque tubuleuses. Involucre formé d'écaillés nombreuses, imbriquées, linéaires et tomenteuses. Réceptacle paléacé. Anthères munies d'appendices basilaires. Style des fleurs du disque à rameaux obtus, inappendiculés. Fruits de même forme dans les deux sortes de fleurs, lint'aires- tétrago- nes , dépourvus d'ailes et de rostre, couron- nés de plusieurs paillettes courtes, inégales, avec lesquelles se remarquent 4 soies beau- coup plus longues. — La seule espèce con- nue est une plante herbacée droite, cou- verte de poils, munie de feuilles alternes, oblongues- linéaires, obscurément dentées en leur contour. Les rameaux florifères , terminés chacun par un capitule, forment , AM par leur disposition , des sortes de coryin- bes. (J. D.) * AXISOPE. Anisopus ( avtso;, inégal ; «f'v3î , pied ). TRUST. — Nouveau genre de l'ordre des Amphipodes et de la famille des Crevettines, établi par M. Templcton pour UJi petit Crustacé qui ressemble aux Amphi- toés par la conformation des antennes , cl aui Isœs par la structure des pattes, lesquel- les sont toutes élargies vers le bout , et plus ou moins subchéliformcs. ( Voy. Trans. of the Entomological Soc. of London, vol. I, p. 185 pi. 20, fig. 1.) ( M. E.) * AXISOPELMA (avtîo,-, inégal ; .ri>,a«, plante des pieds , tarse). i>s. — Genre de la tribu des Braconides, famille des Ichneumo- niens, de Tordre des Hyménoptères , section des Tcrébrans, établi par M. Wesmacl {Monogr. des Bracon. de Belg.), et adopté par nous (ffist. des anim. art., t. lY). Les principaux caract. que présente ce g. sont tirés : 1" des antennes, longues et filifor- mes ; 2" de la tcte , aussi longue que large ; 3" des ailes, ne présentant que deux cellules cubitales ; et 4" des tarses intermédiaires, beaucoup plus courts que les autres, et composés d'articles égaux. Nous ne connais- sons que 2 esp. indigènes de ce g., dont le type est VA. beîgicum Wesm. ( Mon, des Br. de Belg.) et Blanch. {Hist. des an. art., t. IV, p. 343) , trouvé aux environs de Liège. Nous avons rapporté {An. art.) aux Aniso- pebna, à l'exemple de M. Westwood , le g. HecaboJus de Curtis. Voy. ce mot. (Bl.) *AXISOPÉTALE. Anisopetalus («v£- ffo;, inégal; irÉra/ov, pétale), bot. — Se dit d'une corolle dont un ou plusieurs pétales sont plus courts que les autres. (C. L.) * AKISOPETALUM, De Cand. {Prod., sub Pelargonio) {uvidoi, inégal; irsra/cv, petite feuille, pétale ). bot. pii. — Section du g. Pelargonium , caractérisée par la co- rolle, dont les 2 pétales supérieurs sont no- tablement plus longs et plus larges que les 3 inférieurs. (Sp.) AMSOPETALUS. bot. ~ Voyez A>":SOPÉTALE. (C. L.) * AXISOPIIYLLUM ( «vj^os , inégal ; 9Ù//&V, feuille ). noT. pii. — L'un des nom- breux g. établis par Haworth aux dépens de l'Euphorbe {Voy. ce mot), nommé d'après l'inégalité des deux bords de la feuille , qui se trouve ainsi oblique. Il est subdivisé en AM 53à deux sections , (huit la première, bien natu- relle, est composée des Eiiphorbin peplis et Chamœsyce. (Ad. J.) * AMSOPIIYSE. Anisophysa («v(«,-, inégal ; ojtî;, sexe), iivs. —Genre de l'ordre des Diptères, division des Brachocères , sub- division des Dichœtes, famille des Athéricè- res, tribu desMuscides, sect. des Acalyptè- rcs, s. -tribu des Piophilides, formé par M. Macquart aux dépens du g. Piophila de Fal- len, et nommé par lui Anisophysa, en raison des différences que présentent les deux sexes. Il a pour caractères : Trompe assez épaisse. Palpes très petits, terminés par une soie. Face carénée. Epistome saillant, à deux soies courtes. Antennes couchées; troisième article large, allongé; style nu. Front con- vexe. Thorax mat. Écusson allongé chez la femelle et arrondi postérieurement. Abdo- men allongé. Pieds presque nus. Cuisses an- térieures munies , chez le mâle, d'une touffe de petites soies vers le milieu et en dessous. Jambes antérieurement munies de petits poils. Pieds antérieurs simples chez la fe- melle. Cuisses intermédiaires munies dans toute leur longueur, et chez les deux sexes, de petites soies distantes. Jambes intermé- diaires garnies, vers leur extrémité, de quel- ques petites soies. Tarses allongés chez le mil- le et chez la femelle. Ailes h cellule médiasti- ne double, ne s'étendant que jusqu'au milieu du bord extérieur, et marginale n'atteignant pas le bord postérieur. Première cellule pos- térieure un peu rétrécie à l'extrémité. Ner- vures transversales rapprochées. M.Macquarl ne rapporte à ce g. que deux espèces commu- nes dans le nord de la France, et se trouvant ordinairement sur les fleurs des Daucus; ce sont VA. scutellaris de Fallen, et VA. al- bipennis de l'auteur. (D.) AXISOPLIE. Anisoplia {xvis. — Genre établi par Latreille ( Règn. anim. ) sur 2 esp. de la famille des Locustiens , dont les élytres et les ailes sont fort courtes , mais dont tous les autres ca- ract., étant analogues au moins pour une esp. {LocustabrachypteraLin., Fabr., etc.) au g. Decticus , ont déterminé MM. Serville (Ins. orth. , suites à Buffon) et Burmeister ( Handb. der Ent.) à la placer dans ce der- nier genre. Voy. decticus. (Bl.) * ANISOPTERIX {ik-naoi, inégal ; ^rk- /5v|, aile). INS. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères , famille des Nocturnes, établi par Stephens dans sa tribu des Géométrides, et dont les espèces ont été placées par nous ANI dans le g. Hibernie Latr. , tribu des Phalé- nites. Voy. ce mot. (!>•) * ANISOPUS {Hviioç, inégal ; «oî?, pied). ,;vs. _ Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longicornes, établi par M. Scrville {An. Soc. ent. de Fr., 1855, p. 30), qui le place dans sa tribu des Lamiaires et lui assigne les caract. suivants : Corps très déprimé. Corselet arrondi latéralement, muni , sur ses côtés , d'une épine placée près de l'angle postérieur. Antennes glabres, sétacées, plus longues que le corps dans les femelles, le dépassant notablement dans les mâles; distantes à leur base; de onze arti- cles : le premier, grand, en massue allongée; le second, très petit, cyathiforme; les sui- vants cylindriques ; le troisième à peine plus long que le quatrième. Pattes postérieures très longues dans les mâles; cuisses en mas- sue, les postérieures très allongées, ainsi que leurs jambes et leurs tarses dans les mâles ; jambes antérieures un peu arquées dans ce sexe; leurs cuisses un peu plus cour- tes que les intermédiaires. Tarière des fe- melles toujours saillante et dépassant l'abdo- men. Palpes courts. Mandibules courtes. Tête ayant sa face antérieure assez courte ; front peu aplati. Élytres très déprimées, al- lant en se rétrécissant vers l'extrémité, qui est tronquée ; chaque angle de la troncature uni-épineux. Écusson petit , semi-circulaire. Tarses glabres, les postérieurs ayant leur premier art. beaucoup plus grand que les trois autres réunis; les second et troisième très courts. M. Dejean a adopté ce g. dans son dernier Catalogue ; mais il en a remplacé le nom par celui de Leptoscelis , sans en dire le motif. Les espèces qu'il y rapporte sont au nombre de six, dont deux du Brésil et deux de Cayenne. L'esp. type, qui appartient au pre- mier de ces pays, a été décrite par M. Ser- ville sous le nom d'A. arachnoïdes. (D.) ANISOPUS. CRUST. — Voyez AiSiso- PE. (M. E.) * ANISORAMPHUS («vt^os , dissem- blable; /5àM?o? , aigrette; à aigrette dissem- blable ). BOT. PII. — M. De Candolle a for- mé ce g. pour une plante du Cap , apparte- nant à la famille des Composées, tribu des Chicoracées. Les caract. en sont -. Capitule multiflore. Involucre caliculé , à folioles im- briquées , linéaires ; les extérieures courtes, AM 541 presque disposées sur deux rangées , ainsi que les intérieures , qui sont plus longues. Réceptacle dépourvu de paillettes. Fruits oblongs , comprimés , striés ; les extérieurs terminés par un rostre plus court que ceux de l'intérieur; l'aigrette poilue, multisériée, de couleur jaunâtre. — Cette plante a le port d'un Ilivracium ou d'un nippochœris. La tige , presque nue , porte au sommet en- viron 3 capitules , dont les folioles sont cou- vertes de poils noirs et raidcs ; les fleurons sont jaunes. (J. D.) *AXISOSCELlS («vtîo;, inégal ; ««>oî , jambe). i>s. —Genre de la famille des Co- réens, de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroptères, établi par Latreille, confondu d'abord avec les Lygœus par Fabricius , et adopté maintenant avec de plus ou moins grandes modiflcations par tous les entomo- logistes. Tel que nous l'avons considéré {Uist. des anim. articul.), les caract. es- sentiels de ce g. peuvent être résumés ainsi : Corps élancé. Antennes très longues , fort grêles , filiformes dans toute leur étendue , n'ayant aucun article plus élargi que les au- tres, et le dernier plus long que les précé- dents et terminé en pointe. Prothorax ayant ses angles postérieurs aigus. Pattes longues, avec les jambes postérieures ordinairement munies d'expansions membraneuses plus ou moins considérables. Le D' Burmeistcr(fl'and6. derEntom.) a restreint le g. Anisoscelis aux esp. qui, pré- sentant les caract. que nous avons énoncés, ont une tête un peu triangulaire et légère- ment avancée entre les antennes, tandis qu'il forme un g. Diactor avec celles qui ont une tête plus arrondie. Enfin M. Spino- la (Essai sur les Hémipt. hétéropt. ), pous- sant plus loin la restriction , ne comprend parmi les Anisoscelis que les esp. dont les cuisses postérieures sont renflées , et les jambes pourvues d'une expansion foliacée , plane. Toutes les esp. d'jlmsosce/iS sont propres aux pays chauds, et, à peu d'exceptions près , à l'Amérique méridionale. Elles ont généralement une taille assez grande, et plusieurs des couleurs très vives. Leur nom- bre peut être porté maintenant à une soixan- taine, en énumérant tant les espèces décrites par les auteurs que celles qui n'ont pas en- core été signalées et ne sont connues qu «42 AM dans les collections ; mais , si Ton adopte le g. Diactor, ce nombre sera réduit de près de moitié. Les esp. types pour tous les au- teurs sont les A. phyllopus Linn., A.gona- gra Fabr. , du Brésil ; A. membranacea Fabr., d'Afrique, etc. (Bi^-) * ANISOSCÉLITES ( «v^^c; , inégal ; axiloi, jambe ). ias. — M. Laporle employa le premier cette dénomination {Essai d'une cl. syst. des Hém. ) pour désigner sa sep- tième famille des Hémiptères hétéroplères , ayant pour type le g. Anisoscelis , et renfer- mant en outre douze autres g. M. Burmei- ster [Handb. der Entom.) réunit les Aniso- $célites a\ec les Coréites de M. Laporte, et n'en forma qu'une seule sous-famiilc sous le nom de Coréodes. Cet exemple fut suivi par M. Brullé ( Hist. des Ins. ) , qui modifia seulement la dénomination de Coréodes en celle de Coréens, que nous avons adoptée ( Hist. des anim. art. ) , en divisant la fa- mille en deux groupes , les Coréites et les Anisoscélites. M. Spinola ( Essai sur les Hémipt. héter. ) regarde les Anisoscélites comme une famille distincte, et leur adjoint plusieurs g. que la plupart des auteurs pla- cent parmi les Coréites. Voy. coréens. ''Bl.) *ANISOSCÉLOÎDES ( «v^^o;, inégal ; axéloi , jambe ; eIcTo; , semblable ). I^s. — M. Spinola forme sous ce nom une sous- famille comprenant le g. Astemma et quel- ques autres g. de la famille des Lygéens , dont les esp. sont privées d'ocelles. Voy. ASTEMMITES et LYGÉEINS. (Bl.) * ANISOSCIADIUM, DC. (ii<, section). i>s. — Nom d'u- ne famille de Coléoptères établie par Ste- phens , dans laquelle il réunit les Ihapéria- les et les Érotylènes de Latr , ainsi que les Sphœridiides de Mac-Lcay. Elle se compo- se des genres Tritoma , Phalacrus , Ephi- stemiis, Lciodes, Agathidium , Clamhus , Clypeaster, et deux autres genres innommé». (D.) AIVISOTOMUS. BOT. - Voyez ani- SOTOME. (C. L. AIVISOTRICHIA ( «vi^oç , inégal ; 6/:t?, poil ; poils inégaux ). bot. ph. — Sec- tion du g. Albertinia {Voy. ce mot) , carac- térisée par les fruits, dont la rangée externe de l'aigrette est de moitié plus courte que l'interne. (J. D.) * ANISTIOPHORES. Anistiophori ( à priv.; ((TTi'ov, voile; yiîw, je porte ). mam. — Ce nom été donné par Spix et Gray à une famille de Chauves-souris qui ne pré- sentent aucun appendice sur le nez. (C. D'O.) * AIXfISUM, Adans. (anisum, nom de l'a- nis dans Pline. Voy. anis ). bot. ph. — Double emploi du g. Pimpinella L. , ou , si l'on veut, section de ce g. , caractérisée par des fruits pubérules. (Sp.) AIMISUS («v(cro,-, inégal), evs. —M. De- jean , dans son avant-dernier Catalogue , a- vait désigné sous ce nom un g. de Coléo- ptères tétramères, famille desCurculionites, fondé sur une seule espèce du cap de Bon- ne-Espérance nommée par lui Auriculatusi mais, dans son dernier Catalogue, il place cette espèce dans le g. Hipporhinus de Schoenherr. Voy. ce mot. (D.) * A]VIXIA(av!>(?£î, ouverture). BOT. cr. — Ce genre appartient à la tribu des Cham- pignons rhizogonés de l'ordre des Périsporés de Fries. Il est caractérisé par un peridium d'abord charnu entièrement, puis creux et s'ouvrant au sommet ; sa substance intérieu- re est d'une consistance molle, presque géla- tineuse et parsemée de spores simples. UA. villosa, seule espèce connue jusqu'à ce jour, a été trouvée, en septembre, sur la terre recouverte de feuilles. Ses peridium, qui at- teignent jusqu'à un demi-pouce de haut, sont plus ou moins rapprochés les uns des autres, difformes, oblongs, sessiles , ou pres- que pédicules, recouverts d'un duvet blanc, et fixés à la terre par des fibrilles qui res- 544 semblent à de petites racines. Le Sclero- tium radicatum de Tode ( Fung. Meck. Fasc, I, tab. 1, flg. 8 ), que M. Pries a cru devoir rapporter à ce genre , mais avec doute, sous le nom d^Â. glabrata, en don- ne une idée assez juste. ( LÉv. ) ANKEIVDA (nom vernaculaire), Her- mann. bot. ph. — Synon. du g. Acrony- chia , Forst. ( famille des Zanthoxj iées ). (Sp.) * AIVKERITE. MIN. — ^om donné par Haidinger , en l'honneur du prof. Anker de Gratz, à un minéral de Styrie, nommé aus- si Rohwand , et Fer spathique blanc , et qui est un mélange cristallisé de carbonate de chaux et de carbonate de fer. Voy. Car- bonates. (Del.) ANKYLOSE. Ankylosis {ày/.ùjMiii; de «yy.'J).oi , courbé). ANAT. — On désigne, par ce mot, l'état qui résulte de la diminu- tion ou de l'impossibilité absolue des mou- vements d'une articulation naturellement mobile. Cette maladie est ainsi appelée, parce que le membre qui en est atteint res- te ordinairement fléchi. (G. d'O.) ANNEAU ( annwhw , anneau), moll. — Nom vulgaire d'une petite esp. très com- mune de Porcelaine, Cyprœa annulus. Voy. porcelaine. (Desii.) ANNEAU. Annulus. [bot. — Dans les plantes cryptogames, ce mot sert à distin- guer trois organes très différents, suivant les familles auxquelles on l'applique. Dans les Mousses, il désigne un rebord saillant et quelquefois crénelé, qui garnit l'orifice de l'urne. Dans les Fougères , on a nommé ainsi un anneau ou bourrelet qui entoure le plus souvent leurs capsules , et qui , jouissant d'une grande élasticité, facilite leur rupture et la dispersion des graines. Enfin, dans les Champignons, on nomme anneau , collier ou collet , la collerette membraneuse qui entoure le pédicule de beaucoup d'Agarics et de certains Bolets. (C. D'O.) ANNEAUX. Annuli. anim. articul. — Cette dénomination est employée en Entomologie pour désigner l'assemblage de plusieurs pièces constituant les parties qui composent , par leur réunion , l'enveloppe extérieure des Animaux articulés. Dans l'origine , ce nom s'étendait aux pièces qui entrent dans la composition des antennes et ANN des pattes ; mais, depuis , le nom d^Articles {Voy. ce mot) a été adopté pour ces pièces, et celui d\'inneaux a été réservé pour les parties du corps, parties non pas simples, mais toujours composées de plusieurs pièces constituant deux arceaux, l'un supérieur, l'autre inférieur, entièrement joints entre eux ou quelquefois même complètement sou- dés, de manière à former des cercles plus ou moins parfaits. Ainsi défini , l'Anneau ne peut plus être confondu sous les noms de Segments , d'' Arceaux , d'Articulations , qui ont une acception différente et plus restreinte. Voy. ces mots. On peut étudier les Anneaux dans leur composition, leur forme, leur consistance. Dans les Annélides , les Myriapodes , tels que les Jules, les Scolopendres, etc., les Anneaux sont semblables entre eux ou à très peu de chose près , quant à la forme et à la consistance, dans toute la longueur du corps, et ils représentent alors des cercles plus par- faits. Il en est de même dans la plupart des Larves. Mais, dans les Insectes parfaits, les Anneaux sont nettement séparés en trois groupes constituant une tête, un thorax et un abdomen {Voy. chacun de ces mots). Alors chez ceux-ci le développement de plusieurs Anneaux est plus grand en raison du plus grand nombre d'appendices qu'ils suppor- tent. C'est ainsi que le mésothorax ou se- cond anneau du thorax , qui supporte la première paire d'ailes et une paire de pattes, offre une plus grande quantité de pièces distinctes et bien développées que les An- neaux plus simples , où elles sont soudées entre elles, comme dans le prothorax , qui ne supporte pas d'ailes , et surtout dans les Anneaux de l'abdomen , qui ne supportent ni ailes ni pattes. Dans les Crustacés et lef Arachnides, aucun Anneau ne supportant d'ailes , il en résulte une plus grande sim- plicité que dans ceux du thorax des Insectes ailés, et, chez la plupart, on ne distingue que deux groupes d'Anneaux , car la tête et le thorax se confondent ensemble. Les points de jonction entre les Anneaux reçoi- vent le nom d^ Articulations. Voy. ce mot. (Bl.) ANNELES. Annulata {annulus, an- neau). zooL. — Mac-Leay a donné ce nom à une division du Règne animal, compre- nant les Animaux articulés , dont le corps ANN • osl composé d'Anneaux unis les ttîMi aux au- tres, («i. D'O.) ANKÉLIDAIRES. Annelidariœ (An- nélides, classe d'animaux). A?i>ÉL. — M. de Blainvillc a quelquefois nommé ainsi, ou mieux Subannéiidaires, c'est-à-dire res- semblant aux Annélides, une partie des Vers apodes comprenant les Borlases, Pla- naires, Douves et Tœnoides. (P. G.) AXIXÉLIDES. Annulosa, Annélides {annellus, petit anneau), an^iél. — {Zool.) Lamarck, auquel on doit la création du mot dont il est ici question, s'exprime ainsi sur la classe d'animaux auxquels il l'applique : « M. Cuvier, nous ayant fait connaître les faits d'organisation qui concernent la Sang- sue , les Néréides , l'animal des Serpules , etc., assigna h ces animaux le nom de Vers à sang rouge; mais, reconnaissant la néces- sité de les écarter considérablement des Vers , et de leur assigner un rang plus élevé qu'aux Insectes , j'en formai de suite une classe particulière que je présentai dans mes cours , à laquelle je donnai le nom d'-inne- lides , que je plaçai à la suite des Crustacés , et dont je n'eus occasion de consigner les déterminations, par l'impression, que dans V Extrait de mon cours, qui parut en 1812. » «Pour les mettre en ligne dans la série, nous avons trouvé, dit encore Lamarck dans un autre passage de son Hist. des animaux sans vertèbres, des motifs qui nous autori- sent à les placer après les Crustacés , quoi- qu'ils interrompent les rapports que ces der- niers ont avec les cirrhipèdes, parce qu'il eût été très inconvenable de les ranger ail- leurs. » D'après le môme naturaliste, la classe des Annélides a pour caractères distinctifs : Animaux mollasses , allongés , vermifor- mes, nus ou habitant dans des tubes ; ayant le corps muni, soit de segments , soit de ri- des transverses ; souvent sans tète , sans yeux et sans antennes ; dépourvus de pattes articulées ; mais la plupart ayant , à leur place, des maemlons sétifères rétractiles, disposés par rangées latérales. Bouche sub- terminale, soit simple, orbiculaire ou la- biée , soit en trompe souvent maxillifère. Une moelle longitudinale noueuse et des nerfs pour le sentiment et le mouvement ; le sang rouge, circulant par des artères et des veines. Respiration par des branchies , T. I. ANN &4S soil internes, soit externes , quelquefois in- connues. Ces animaux sont ainsi partagés en trois ordres : 1" Annélides apodes, les Hirudinées et les Echiuridées ; 2» Annélides antennées, les Aphrodites, Néréides, Euniles et Amphi- nomes; 3° Annélides sédentaires, les Dor- salées et Maldanics , Amphitritées et Serpu- lées. G. Cuvier accepte , dans son ouvrage sur le Règne animal, le nom d'Annélides donné par Lamarck à ses Vers à sang rouge, et il fait remarquer que c'est lui qui, en 1802, a établi « cette classe, en la distinguant par la » couleur de son sang et d'autres attributs. » Pour Cuvier, les Annélides formant la première classe des animaux articulés , entre eux et les Vers intestinaux, qu'on leur asso- ciait en tout ou en partie dans la Classifi- cation de Linné , de Bruguière, etc. , sont : les Crustacés , les Arachnides , les Insectes et les Echinodermes; mais cette séparation des Annélides et des Vers inférieurs n'a pas ici le même inconvénient que dans le système de Lamarck, Cuvier ne pensant pas, comme celui-ci, que le règne animal puisse être classé sérialement. Plusieurs naturalistes ont adopté cette dis- tinction tranchée entre les Annélides et les Vers, et parmi eux nous citerons M. Savigny [Syst, des Annélides), dont les beaux travaux n'avancèrent pas moins la connaissance des organes extérieurs des Annélides que ceux de Pallas et de Cuvier l'appréciation de leurs organes intérieurs. Toutefois de nouvelles recherches ont dû ramener les naturalistes aux idées bien des fois critiquées de Linné et de Bruguière, et elles leur ont d'ailleurs donné la précision et la régularité qui leur manquaient à cette époque de la science hclmintologique. Quelques espèces qu'on plaçait à tort parmi les Annélides en ont été distraites. Les Vers intestinaux ou extérieurs ont été mieux connus , et de nouveaux liens sont venus les unir aux Annélides et former des uns et des autres une véritable série par- tielle dont la place est certainement au der- nier rang de la catégorie des Animaux ar- ticulés. Il nous serait donc impossible , en parlant isolément des Annéhdes, de faire comprendre leurs affinités avec les Ento- zoaires et les autres animaux réunis par La - !16 ANN marck et Cuvier sous le nom de Ver ; aussi n'avons-nous rapporté au sujet des Annélides qu'un abrégé de ce qu'en ont dit les auteurs de cette classe. Les Annélides , qu'on a vou- lu séparer des Vers, ne paraissent en effet que les premiers termes d'une série que les Borlases, les Planaires, les Intestinaux, etc., continuent par degrés à peine distincts les uns des autres, et il paraît préférable de traiter de tous ces animaux en même temps. Cette seconde manière de voir est celle h la- quelle M. de Blainville s'était depuis long- temps arrêté dans ses ouvrages ; et, comme nous le verrons en détail à l'article tters de ce Dictionnaire, plusieurs naturalistes qui avaient eu, comme les deux hommes célè- bres que nous avons cités antérieurement , une autre opinion , professent actuellement celle-ci, et ils l'ont même renforcée par de nouvelles preuves que nous aurons soin de rappeler. Alors on conserve assez souvent encore le nom d' Annélides, et la classe d'animaux à la- quelle il se trouve appliqué reste avec la mê- me circonscription que pour Lamarck et Cu- vier ; mais ses rapports naturels sont appré- ciés d'une manière plus convenable. C'est ce que fait M. Milne-Edwards. M. de Blainville donne au contraire au groupe des Annéli- des sétigères la valeur classique : ce sont ses Ëntomozoaires chétopodes; et les Sangsues ou Annélides apodes des auteurs sont dans la même classe que les Vers intestinaux sous le nom d'Apodes ; celui d'Annélides n'a pas d'emploi dans cette classiflcation. (P. G.) * ANIVESLEIA, WaWich {Plant, asiat. rar., 1. 1, p. 5, tab. 5 (lord G. Annesly). bot. PH. — Genre de la famille des Ternstrémia- cées , auquel son auteur assigne pour carac- tères : Calice 2-bractéolé , à tube très court, adhérent à la base de l'ovaire; limbe o-parti, à segments inégaux, imbriqués. Corolle 5- Ode, à lobes pointus, imbriqués, connivents, opposés aux segments calicinaux. Étamines très nombreuses, 2-sériées, incluses, insé- rées sur un disque périgyne; filets très courts; anthères basifixes, introrses, innées, 2-thèques, linéaires, cuspidées, longitudina- lement déhiscentes. Ovaire semi-infère,3-lo- culaire ; ovules très nombreux, campylotrO' pes, suspendus au sommet de l'angle interne (les loges. Stjle indivisé, terminé par 3 stig- ANN mates subulés. Baie presque sèche , snbglu- buleuse, 3-loculaire, couronnée du limbe calicinal. Graines par avortement solitaires ou géminées dans chaque loge, suspendues, ployées en forme de fer à cheval, apéri- spermées, recouvertes d'un arille charnu; test chartacé, luisant. Embryon cylindracé, courbé conformément à la graine ; radicule et sommet des cotylédons supères. — Ce g. n'est fondé que sur une seule esp. 'A. fra- grans, Wall., l. c). C'est un arbre indigène du Blartaban ; ses feuilles sont alternes , courtement pétiolées, lancéolées, subcoria- ces, très entières, non stipulées; les fleurs sont axillaires, solitaires, très longuement pédonculées , odorantes, blanchâtres. (Sp.) * AIVNESLEIA, Salisb. (lord G. An- nesly). BOT. PH. — Syn. du g. Inga, Plum., de la famille des Légumineuses (Mimosées). (Sp.) AIVIVESLIA, Andr. (lord G. Annesly). BOT. PII. — Syn. du g. Euryale, SaUsb. , de la famille des Nymphéacées. (Sp-) * AiVlVESORIlIZA.Cham.et Schlecht. {Linnasa, 1826, p. 598) («vvv)7ou, aneth ; /îtÇa, racine). BOT. pii. — Genre de la famille des Ombellifères , auquel ses auteurs assignent les caract. suivants : Limbe calicinal margi- niforme, 5-denté , persistant. Pétales ellipti- ques , acuminés , à pointe infléchie. Styles réfléchis après la floraison. Péricarpe prisma- tique-5-gone, couronné parles styles et par le limbe calicinal. Méricarpes convexes au dos, dissemblables : l'un 3-ptère (la côte caréna- le et les côtes marginales ailées ; les côtes intermédiaires fihformes ) ; l'autre 4-ptère ( la côte carénale filiforme ; les 4 autres cô- tes ailées ). Bandelettes solitaires dans cha- que vallécule , géminées sur la commissure, qui est plane. Carpophore 2-parti. — Ce g. , voisin des OEnanthes , n'est fondé que sur une seule espèce , laquelle croît au Cap de Bonne-Espérance. C'est une herbe à ra- cine fusiforme ( ayant une odeur d'anis); à tige dressée , garnie de feuilles squammi- formes; à ombelles 12-15-radiées, munies d'involucre et d'involucelles polyphylles. (Sp.) ANNUEL , LE. Annuus, a {annus, année), bot. — Se dit des plantes qui par- courent toute leur période végétative dans le cours d'un an , depuis leur germination ANO jusqu'à leur frucUQcalion, après laquelle elles périssenl. C'est Popposé de vivace. (C. L.) AIVXULAIRE {anmilus, anneau), rvs. — Moudct nomme ainsi la chenille du liom- byx neustria, vulgairement appelée Livrée. (D.) *ANiVULAIRE. Anmdaria{annuhts , anneau), moll. — 31. Srhumaclier, dans son Essai d'une classification des Coquilles, confondant le Turbo elatius de Linné avec les Cyclostonics, fait pour le Cyclostoma volvutus et quelques autres espèces un g. Annulaire que Ton ne saurait adopter, mais qui donne la preuve que Fauteur dont nous parlons avait mal compris plusieurs parties importantes de la classification de Lamarck. Voy. cyclostome. (Desh.) * ANXULIXE ( annulas, anneau). BOT. CR. — Quelques espèces de Con- fi?rves avaient été désignées sous ce nom par »LM. Link et Léon Leclerc. (C. M.) AiViVULOSA. AMSÉL. — Synon. latin d'AMVÉLIDES. (C. D'O.) AKiXlILUS. BOT. — Synon. latin d'AX- NEAU. (C. L.) ANNU]\IBI. Annumbius. ois. — Nom donné par Azara à deux espèces d'Oiseaux du Paraguay, remarquables par la grandeur de leur nid , et dont nous avons fait un sous-genre de notre genre Anabatc. Voy. ce mot. (Lafu.) AA'IVUUS, A. BOT. — Voyez -xy- KUEL. (C. L.) AiVOA. MAM. — Genre d'A>'TiLOPE. Voyez ce mot. (C. d'O.) AA'OBIUAI (avcy , sans; Cto,-, vie. Ces Insectes contrefont les morts quand on les surprend), uvs. — Voyez Yku-lette. (D.) ANOCARPUM, De Cand. {Syst. , t. II, p. 22;2, sub Diplotaxi) ( avoj, en dessus; xs^^îirj's, fruit). BOT. m. — Section du g. Diplotaxis , famille des Crucifères. Suivant M. De Candolle, elle offre pour caract. dilTé- renliels : Style conique , comprimé , asper- me, ou 1-2-spcrme à la base; stigmate bi- lobé. Silique (le plus souvent non-stipitée ) dressée. (Sp.) ANODA, Cavan. (à priv.; y euph.;ôJ"o;, route ; sans suture apparente ). bot. tu. — Genre de la famille des Malvacées, dont M.Kunth {in Humb. etBonpl., Nov. Gcn. et Spce, , t. V, p. 2G5) a limite les caractères ANO 547 comme il suit : Calice écaliculé, 5-fide. Pé- tales 5, obovales , étalés lors de l'épanouisse- ment; onglets adnésàla basede l'andropho- re. Androphore à partie inférieure ventrue, recouvrant l'ovaire, et à partie supérieure columnaire, couronnée -^'unc touffe de filets très nombreux, filiformes; anthères rénifor- mes, bivalves. Ovaire non stipité, multilo- culaire. Ovules solitaires dans chaque loge, appendants , attachés à l'angle interne. Styles en môme nombre que les loges , filiformes , soudes par la base , terminés chacun par un stigmate capitellé. Péricarpe orbiculaire, déprimé, composé d'un nombre indéfini de coques cohérentes, 1-sperraes, radiantes, mutiques, oucuspidces au sommet, irrégu- lièrement ruptiles, sans se désunir entre elles. Graines subréniformes, appendantes, à hile situé dans l'échancrure; tégument crustacé. Périsperme très mince, mucilagi- ncux étant humecté. Embryon courbé con- formément à la graine ; cotylédons foliacés, plissés ; radicule supère. — Herbes annuelles (indigènes du Mexique) . Feuilles hastiformes- trilobées ou anguleuses , alternes , longue- ment pétiolées; stipules latérales, géminées. Pédoncules axillaires, solitaires, 1-flores. Corolle jaune, ou pourpre, ou violette. — L'^. hastata, Cavan., est cultivée comme plante de parterre. On connaît 5 ou 6 autres esp. , dont plusieurs se font aussi remarquer par des fleurs élégantes. (Sp.) AIVODESIS ( avoj , en dessus ; o'i«î , ligament ). cvs. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes , établi par M. Solier ( An. Soc. ent. de Fr., 1834, t. III , p. 594 ) aux dépens du g. Erodius de Fabr. , dont il se distingue, suivant lui, par les caract. ci-après : Menton convexe en de- hors , comme gibbeux , et sans strie ni sil- lon longitudinal. Yeux très courts , très larges et fortement transverses , filiformes , et point saillants ; ils se prolongent d'une manière très notable en dessous du bord la- téral de la tête. Cuisses minces, cylindriques à leur base , fortement renflées en massue à leur extrémité et non comprimées , et sub- filiformes comme dans les Erodius; les cils des antérieures sont plus courts et plus épi- neux. Dessus du tergum du prothorax pres- que tronqué à sa base; les angles postérieurs non prolongés en arrière. Corps peu convexe en dessus , moins ovalaire , presque filifor- 54a ANO me , brusquement arrondi à Pextrémité pos- térieure. M. Dejean n'a pas trouvé ce g. assez ca- ractérisé pour radopter , et il en a réuni la seule espèce sur laquelle il est fondé {Ànod. Cleryi , originaire du Sénégal ) au g. Ero- dius de Fabricius. Voy. ce mot. (D.) *AIVODOCÏIEILUS ( «priv.; v euph.; ocTo'J;, dent; x"^'?, lèvre), ixs. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Hydro- canlhares , tribu des Haliplides , établi par M. Babington , d'après une esp. de Rio-Ja- neiro , qu'il nomme Â. maculatus. — Ce genre ne nous est connu que par l'indication qu'en donne M. Hope dans son ouvrage in- titulé : Hope's ColeopterisVs Manual, part. II, p. 132. (D.) AlVODON (àvocfou», ovToc. édenté). moll. — Dans son Traité de Zoologie, 31. Oken préfère ce nom grec à celui d''Anodonta consacré depuis long-temps au g. Anodonte de Bruguière et de Lamarck. Voy. ano- donte et MULETTE. (DeSH.) ANODONTE. Ânodonta («vod'cu;, cv- tôi, édenté). moll. — Ce genre a été créé par Bruguière dans VEncyclopédie Méthodique lorsqu'il coordonna les planches de cet ou- vrage. Ce savant conchyliologue étant mort sans avoir achevé le texte de ce grand ou- vrage, ce fut Lamarck qui , le premier, dé- termina rigoureusement les limites du g., et le caractérisa dans le premier tableau systématique de conchyliologie qu'il publia en 1799 dans les Mémoires de la Société d^Histoirenaturelle de Paris. A l'époque où le genre Anodonte fut créé, il pouvait être maintenu sans difljculté dans la méthode ; mais depuis que de nombreuses observa- tions sont venues successivement enrichir la science ; depuis que le nombre des espè- ces s'est accru dans ce g., aussi bien que dans les Mulettes , de la manière la plus inattendue, toutes les personnes qui se sont occupées de conchyliologie se sont aperçues que les Anodontes et les Mulettes se liaient par les nuances les plus insensibles, et que, par l'étude seule des coquilles , il était im- possible de déterminer d'une manière ra- tionnelle la limite des deux genres. 31ais il fut bien plus impossible encore de détermi- ner cette limite lorsque l'on sut enfin que les animaux des Anodontes ne diffèrent en rien de ceux des Mulettes; et, dès lors, il ANO fallut convenir que, pour les deux g. que nous venons de mentionner , les caractères de la charnière ne sont de nulle valeur. Les espèces qui ont cette partie le plus forte- ment articulée ne diffèrent en rien, quant à l'animal, des espèces qui ont la charnière simple et sans dents. On conçoit, d'après cela, qu'il est nécessaire de rassembler en un seul genre les Anodontes et les Mulet- tes , et nous verrons, en traitant de ce der- nier , qu'il faudra y réunir aussi les Hyris et les Castallies de Lamarck. Voy. milet- TE. (DESH. ) ANODONTEA, DG. {Syst. II, p. 517, sub Alysso) («voj, en dessus; èJ'oJî, ovto;, dent ). BOT. PH. — Syn. du s. -g. Aurinia , C. - A. Meyer , de la famille des Crucifères. (Sp.) * ANODONTIDES , et non ANO- DONTIIIDES. Anodontidia (àvocTous, o-j- To'î, édenté; d'Ioç, apparence), moll. — M. Rafinesque, dans une monographie des coquilles de l'Ohio, publiée dans le Journal général des Sciences naturelles de Bruxel- les , a divisé en un grand nombre de genres et de familles les Anodontes et les Mulet- tes. Il a proposé une famille des Anodon- tines , qui, correspondant exactement au g. Anodonte des auteurs, est aujourd'hui ab- solument inutile , lorsque surtout le gen- re Anodonte lui-même ne peut subsister. V^oy. anodonte et mulette. (Desh.) ANODONTITE (dimin. à'âvdâ'ovs, o-j- To?, édenté). moll. — Nom sous lequel Bru- guière a d'abord séparé les Anodontes. Ce nom a été changé depuis contre celui qui est encore en usage. (Desh.) * ANODONTIUM (àvocTous, ovto;, éden- té ). BOT. CR. — Ce genre acrocarpe , uniquement fondé sur un caractère très variable comme la présence ou l'absen- ce de fleurs mâles axillaires , a été aban- donné par Bridel lui-môme, qui l'avait éta- bli aux dépens du g. Gymnostome, et sur une seule espèce d'Hedwig, le G.prorepens, propre à l'Amérique septentrionale. Ce g. n'a point été adopté et ne devait pas l'être. (C. M.) *ANODONTYRA (àv^ J^oys, ovroç , sans dents ; o-jfîA, queue ; extrémité abdominale]. INS. — Genre établi par M. Westwood {pro- ceedings oftheZool. Soc. ofLond.), qui le place dans la famille des Sculiens , et lui a:>- ANO signe les caractères suivants : Corps allongé. Antennes grtMcs, de treize articles. Mandibu- les armées d''une forte dent au côté interne, avant l'extrémité ; palpes maxillaires, longs, composés de six articles ; les labiaux de (juatre. Abdomen oblong , sans pointes i\ l'extrémité. D'après M. Westwood, les Ano- dontyra sont voisins des Tcngyra. Leurs ailes présentent la même disposition dans les nervures , mais le corps est plus court que dans les Tetujyra et les Myzine mâles. — L'auteur ne rapporte à son g. qu'une seule espèce du Cbili , qu'il désigne sous le nom d'^. tricolor. (Bl.) *AIVODUS (àv5 J'ou,-, édenté).i:^s.— Genre de Coléoptères penlamères, famille desBra- chél} très, tribu des Fissilabres , établi par H. ÎVordmann (Symbolœ ad monographkim SttiphyJinorum ) , et auquel il assigne les caract. suiv. : Palpes courts ; les maxillaires comme dans les Stajihylinsj les labiaux ayant les deux premiers art. courts, le deuxième épais , tronqué au bout. Mandibules peu al- longées, non fortes, falquées, minces, éden- tées, légèrement rétrécies à la base , ce qui leur donne une forme singulière. Chaperon très court. Labre court, échancré. Antennes allongées, filiformes , plus minces extérieu- rement ; 1"^ article plus long que les autres, épais à la base; le second très court; le troi- sième une fois plus long. Les autres, cylin- driques, presque linéaires et graduellement plus courts; le dernier échancré oblique- ment au sommet. Tête grande , transverse , avec les yeux petits et non saillants. Cou dis- tinct. Corselet peu allongé, carré, un peu atténué postérieurement. Corps et pattes comme dans les Staphylins. L'auteur rap- porte à ce g. trois espèces d'Europe, dont deux nouvelles nommées par lui A. messor et A. falcifer , et la 3« qui est le Staphyli- nus morio des auteurs. (D.) AXOECTAXGIUM. Anictangium (ivowTOâ, ouvert; àyysïo-j, \'ase , capsule). BOT. CR. — Ces deux noms ont été indiffé- remment employés pour désigner un gen- re de Mousses , mais il s'en faut bien que chacun des bryologistes qui s'en sont servi lui ait attribué les mêmes caractères. On trouve, en effet, sous ce nom , dans les au- teurs, des Mousses acrocarpes et pleurocar- pcs, munies ou dépourvues de péristome. Un grand nombre de Gymnostomes, pres- ANO 549 que toutes les wpèccs du genre Schistidium Brid., une IVecière et un Macrotnitrium, s'y frou\ aient réunis, sans rien avoir de com- mun que le nom. Aujourd'hui , on réserve le nom qui fait le sujet de cet article à des Mousses plcurocar- pes de la tribu des Hypnées et dont voici les caract. : Péristome nul. Calyptrc cucuUifor- me ou en capuchon. Capsule égale , sans an- neau, latérale, munie d'un opercule conique, recourbé en bec. Fleurs dioïques, latérales. Fleurs mâles gemmi formes. Anthères nom- breuses, accompagnées de beaucoup de pa- raphyses filiformes , articulées. Pistils aussi très nombreux, dont un seul est fécond. Ce g., étant purement artificiel et se composant de deux tribus distinctes, offre peu de ca- ract. qui soient communs à toutes deux. Dans l'une, à laquelle Bridcl conserve le nom d'Anictange, les espèces sont dressées ; dans l'autre, qu'il nomme Erpodhim, elles sont rampantes. Les premières sont rapprochées des Hypnées par le port , les secondes des Cryphées par leur capsule presque sessile et leurs feuilles à réseau lâche. Les cinq ou six espèces connues vivent entre les tropiques, soit sur les troncs d'arbres, soit sur la terre. Le g. Hcdwigia, établi par Hooker (jT/i/sc. exot., t. 46, et 139), est absolument le mê- me que celui-ci. Il ne pouvait être conservé à cause d'un g. homonyme de la Phancro- gamie, fondé par Swartz et universellement adopté ; aussi voyons-nous dans l'énuméra- tion des g. de cette famille, jointe à l'expo- sition qu'en fait M. Lindley {A nat. Syst. ofBot.), M. Hooker lui-même y renoncer et adopter le g. Anœctangium. Anyctangie , qu'on trouve dans le Dict. class., est un mot que condamne l'étymologie. (C. 3L) * ANOECTOCHILUS. Chrysohaphus, Wall. ; Orchipedum , Ruhl et Hass. ( àvotz- T5--, ouvert ; x"^<^^ \^yxt ). bot. pu. — Gen- re de la famille des Orchidacées , tribu des Néottiées , formé par Blume ( Flor. Jav., Prœf. VI ) , avec ces caract. : Périgone rin- gent; segments extérieurs plus larges , sup- posés au labclle , et légèrement connés à la base; le supérieur soudé en casque, avec les segments internes , qui sont plus petits et inégaux. Labelle conné avec le gynostè- me, renflé-ventru à sa base, canaliculc-on- guiculé au sommet , à limbe dilaté , scmilo- bé , étalé. Gynostème court , courbé ec 550 AINO dessus , atténué-échancré , calleux des deux côtés , bilamellé en avant. Anth. terminale , biloculaire. Pollinies 2 , subbilobées , à cau- dicules très courtes ; glandule commune , oblongue. — Ce g. renferme quelques plan- tes javanaises caulescentes , radicifères à la base; à feuilles membranacées , nervées ; à inOorescence en épis bractées. (C. L.) ANOEGOSANTHUS. bot. — Voyez ANIGOSANTHUS. (C. L.) AIVOEMA. MAM. — Nom scientifique donné par Fréd. Cuvier au Cochon d'Inde. Voy. COBAYE. (C »'0.) * ANOEREA (àv«t>s'j, je détruis ; il eût fallu écrire Anœrea ). i\s. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Lon- gicornes, établi par M. Mulsant , dans son Hist. nat. des Coléopt. de France, p. 184, aux dépens du g. Saperda de Fabricius, pour y placer une seule esp., la S. carcha- rias de ce dernier. Après avoir comparé at- tentivement les caract. assignes à ce g. par M. Mulsant avec ceux du g. Saperde, nous n'y avons aperçu d'autre différence que celles qui résultent de ce que les élytres de la S. carcharias sont terminées par une petite pointe, tandis que celles des autres Saperdes sont obtuses. Ce caract. nous paraît bien minime pour constituer un genre. Voy. le g. SAPERDE. (D.) * AKOGCODES ( « priv. ; v euph.; Sy- yd'^f,^, enflé), ms. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Sténélytres , établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue , aux dépens des g. OEdemera d'Olivier, et Dryops de Fabricius. Il y rapporte 11 esp., dont 8 d'Europe , 1 de Sibérie , 1 de Gui- née, et 1 de la Perse occidentale. Nous cite- rons seulement comme type du g. VAtiog. melanura, ou OEdem. id. d'Olivier, qui se trouve en Allemagne, et quelquefois aux environs de Paris. — Ce g., dont M. Dejean n'a pas publié les caract., se distingue prin- cipalement des OEdémères par les cuisses postérieures non renflées , et des Dryops et des Asclera, genres voisins, par un écusson arrondi et non triangulaire , comme chez ces derniers. Du reste, les Anogcodes ont les élytres assez larges, molles, légèrement convexes , faiblement amincies vers l'extré- mité, avec trois côtes longitudinales à peine marquées sur chacune d'elles. (D.) *ANOGElSSUS , Wallich , Cat. - Co- ANO riGcarpi sect. Leiocarpiis et Anogeissus, tfC. ( Prodr. III , p. 16 ; Mém. Soc. d'hist. nat. Genev,, IV, tab. 3) («voj, en haut; yûa- no'j , bord saillant ). bot. pii. — Genre de la famille des Combrétacées (tribu des Ter- minaliées, DC). M. Guillemin [Flor. Seneg., t. I , p. 279) en a donné les caract. suivants : Tube calicinal à partie adhérente compri- mée, diptère ; partie inadhérente prolongée beaucoup au delà de l'ovaire , filiforme , per- sistante; limbe cyathiforme, 5-denté, non persistant. Corolle nulle. Etamines 10,2-sé- riées , saillantes , insérées au limbe calicinal ; filets subulés; anthères 2-thèques, cordifor- mes, longitudinalement déhiscentes. Ovaire infère, 1-loculaire, 2-ovulé; ovules anatro- pes, suspendus au sommet de la loge. Style filiforme ; stigmate pointu. Fruits compri- més , coriaces , 2-ptères , 1-spermes , mucro- nés(par la portion persistante du tube cali- cinal), lâchement imbriqués. Graine ovoïde, suspendue. Embryon rectiligne : cotylédons charnus, convolutésen spirale ; radicule su- père. — Arbres à feuilles alternes , très entiè- res, non glanduleuses; fleurs jaunes, 1-brac- téolées, agrégées en capitules pédoncules, axillaires. — On en connaît 4 esp. , dont 1 de la Sénégambie et 5 de l'Inde. (Sî*.) * AIVOGLOCHIS ( avo). en haut;v^<^- X'îf pointe). — Mot formé par l'abbé Croizet pour désigner son s.-g. de Cerfs fossiles de l'Amérique , dont le premier andouiller est éloigné- de la couronne. (L. D.) '^ANOGRA, Spach {Nouv. Ann. des Se. nat., t. IV, p. 359 [Anagramme d'OnagfraJ). — Baumannia , Spach (^llist. des Plantes phan., t. IV, p. 551 , non DC). bot. ni. — Genre de la famille des Onagraires (tribu des Onagrées, sect. desÉnolhérinées), établi sur quelques esp. d^yEnolhera des auteurs. Il din"ère des vrais jEnothera par des fleurs diurnes, pendantes en préfloraison , à co- rolle rose; des ovules 1 -sériés dans chaque loge, non imbriqués; des capsules linéaires- tétragones; des graines lisses, anguleuses. (Sp.) ♦AIVOLENES. Anolena ( à priv.; o>£vii, bras ). térat. — Ranzani a donné cette épithète aux animaux de la classe des Acé- phales qui n'ont pas de bras. (C. d'O.) *AIVOLEPTUS («v'.o, en haut; >£.rroî, étroit; sommet aminci), bot. pu. — Ce mot a été appliqué par M. De Candolle à la AISO premk^rc section du g, Sonchus, dans la- quelle il comprend deux plantes vivaccs , originaires du Cap, dont les capitules sont niullillores, les fruits striés longitudinale- ment et presque atténués au sommet en une sorte de bec. (J. D.) ANOLIS. REPT. — Genre de Reptiles, formé par Daudin , et que MM. Duméril et Bibron placent dans leur famille des Lé- zards iguaniens ou Sauriens eunotcs. Coc- teau assigne à ce genre les caractères sui- vants : Tète pyramidale , allongée. Corps épais , légèrement comprimé latéralement. Queue longue, renflée par intervalles, sur- montée à sa naissance d'une crête plus ou moins prononcée ; les membres, et les posté- rieurs surtout, très développés, grêles, ainsi que les doigts, qui sont terminés par des ongles forts et crochus. Bouche grande ; langue molle, spongieuse, entière, un peu extensible ; dents nombreuses, peu inégales, serrées et aplaties de dehors en dedans : les antérieures simples ; les postérieures bicus- pides, ou tricuspides, ou dentelées en scie. Plusieurs auteurs prétendent que les Anolis ont des dents simples , coniques, au palais ; d'autres disent qu'ils n'en ont pas ; le fait est que ces dents ne sont pas constantes chez tous les Anolis , preuve que ces Phanères ne peuvent pas avoir, dans l'Histoire des Reptiles, toute l'importance caractéristique que l'on a voulu leur attribuer. Les branches postérieures de l'os hyoïde se prolongent chez ces animaux, fort en arrière, sous le thorax, et le rapprochement de leurs extré- mités détermine, dans certaines circonstan- ces physiologiques, une saillie plus ou moins considérable de la peau du gosier, é- largie en une sorte de fanon que l'on a ap- pelé improprement goitre, et qui a fait donner aux Anolis les noms vulgaires de Goitreux, de Papa-Vento , etc. Les côtes se réunissent entre elles à la partie infé- rieure du thorax , à peu près comme chez les Caméléons , avec lesquels les Anolis ont encore d'autres points de ressemblance ; les yeux sont saillants, munis de deux paupiè- res à peu près égales ; le tympan forme une ouverture ovalaire-libre. La tête est couverte de petites plaques égales, polygones, irré- gulières-, le corps est revêtu d'écaillés peti- tes, égales, uniformes, quadrilatères, lis- les, subyerlicillées, réunies sous le ventre ANO 551 en forme de suture ; sur les membres elle» prennent une forme rhomboïdale, et devien- nent carénées ; mais le caractère propre des Anolis est celui qui leur a valu les noms de Lézards larges-doigts ou Dactyloa; la der- nière phalange de tous les doigts est grêle , arrondie, tandis que l'avant-dernière est renflée , élargie en une plaque discoïdale aux quatre doigts extérieurs de chaque pied, garnie au dessous de petites lamelles trans- versales qui aident ces Sauriens dans l'ac- tion de grimper : car les Anolis chassent or- dinairement sur les arbres et les buissons, et se nourrissent non seulement d'Insectes, mais encore de fruits et de baies ; leur colo- ration , en général verdàtre, se perd facile- ment dans la teinte du feuillage sous le- quel ils se cachent ; cette couleur est aussi, comme celle du Caméléon, sujette à varier brusquement , selon les sensations de l'ani- mal. Les Anolis sont vifs et lestes; ils cou- rent avec promptitude, et sautent avec légè- reté d'une branche à l'autre ; ils mordent fortement et avec assez d'acharnement la main qui les saisit ; mais leur morsure est innocente. Ils s'accouplent et se reprodui- sent comme la plupart des autres Sauriens. MM. Duméril et Bibron indiquent 23 esp. d'Anolis, qui appartiennent presque toutes à l'Amérique et aux Antilles. (C. d'O.) AKOMA, Lour. {Flor. Coch. ed.Willd., p. 541) (avoyoç, irrégulier), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses (s.- ordre des Césalpiniées, tribu des Cassiées, DC). Établi par Loureiro sur des esp. très hétérogènes , ce g. a été limité à une seule esp., fort incomplètement connue, et à la- quelle on assigne pour caract. génériques : Cal. de 5 sépales presque égaux, oblongs, sou- dés par la base.Pét. 5, presque égau\, oblongs. Étamines 10 , ascendantes , alternativement fertiles et stériles. Légume épais, oblong, 1- loculaire, 2 -valve, polysperme. — Arbris-.. seau (indigène de Cochinchine) à feuilles opposées, bipennées; folioles subovales, co- tonneuses; fleurs blanches, disposées en pa- nicules. (Sp-) AIXOMAL. Anomalus ( àvwMa).oî , ir- régulier ). — Cet adjectif s'emploie , en Histoire naturelle , pour désigner un être qui , par son faciès, l'absence ou la présen- ce de certaines parties , s'éloigne des êtres que leurs caractères généraux placent h cfi - 553 ANO té de lui, et auquel il doit ôtre comparé. (C. D'O.) ANOMAL. Anomalus ( àv'iy«)oî, irré- gulier). BOT. — Se dit de tout organe dont la forme s'éloigne de celle du type général. On dit en général qu'une fleur est anomale quand sa forme n'est pas celle des fleurs qu'on voit le plus ordinairement : par exem- ple les fleurs des Linaires, des Ancoiies, des Aconits, etc. (C. L.) * ANOMAL. Anomalis {Kvij/j.xloç , irré- gulier). MAM. — Qui est irrégulier ou con- traire à l'ordre naturel. (C. d'O.) * ANOAIALA (àvMULxhç, irrégulier), tvs. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Lamellicornes, tribu des Scarabéi- des phjllophages, établi par Mégerle aux dépens du g. Melolontha de Fabricius , et adopté par presque tous les entomologistes. Ses caract. , suivant Westwood, le seul au- teur , à ma connaissance , qui les ait pu- bliés ( Synopsis of the gênera of British Jnsects), sont : Antennes de 9 articles. On- gles inégaux. Chaperon non avancé. Corselet large postérieurement. — Ce genre a pour type le Melolontha vitis de Fabricius , au- quel sont venues se réunir une foule d'espè- ces analogues, tant d'Europe que des autres parties du globe. M. Dejean, dans son der- nier Catalogue, en mentionne 71. Ce sont des Insectes de moyenne taille pour la plu- part; d'un vert métallique très brillant, qui se change en bleu ou couleur de bronze doré dans quelques espèces. Ils se distin- guent, à la première vue, des Hannetons par leur forme presque ovoïde, et par leurs pat- tes, plus courtes et plus trapues. On en trou- ve une esp. aux environs de Paris : c'est le Melolontha Juin de Fabricius, qui va- rie tellement, suivant les contrées qu'il habite , qu'il a reçu neuf noms difl'érents. (D.) ANOMALES. Anomalœ { àvJju.xy.oç, ir- 'régulier ). bot. — Tournefort donnait ce nom aux plantes de sa 11« classe , à corolle polypétale, irrégulière : Balsamines, Fu- meterres , Delphinelles, etc. (C. L.) *ANOMALIE. Anomalia {iv'j},ui.x).lx , ir- régularité). BOT. — Dénomination qui, en Botanique , s'applique en général à toute déviation des formes ordinaires. (C. L.) *ANOMALIES. ^nomohœ ( àv^/xxlix, disparité), zoot., ter at.— Toutes les espè- ANO ces , principalement l'homme, et les animaux domestiques répandus Qomme lui dans des climats très divers et exposés à laction d'un grand nombre de causes modificatrices , sont sujettes à une foule de variations dans la forme , le volume , la structure , et , en gé- néral , la disposition des organes. Le même individu observé à deux âges, ou même dans deux saisons diverses, présente sou- vent de notables différences. Cependant , au milieu de toutes ces diversités normales , il existe un ensemble de traits communs à la majorité des individus qui composent une grande espèce; et c'est cet ensemble de traits conmiuns qu'on nomme le type spécifique. Toute déviation du type spécifique , ou , en d'autres termes, toute particularité or- ganique que présente un individu comparé à la plupart des individus de son espèce , constitue ce qu'on appelle une ^nomah'e, et quelquefois une déviation organique. Cette définition, avec laquelle les données étymologiques du mot Anomalies sont par- faitement en rapport, peut , au premier as- pect, paraître un peu abstraite; mais elle renferme en elle l'expression très exacte de la valeur du mot Anomalies, généralement si mal compris , même par les tératologues. Elle met en lumière une notion qu'il impor- te d'acquérir dès les premiers pas faits dans l'étude de la tératologie, savoir, qu'une ano- maUe n'est point essentiellement une con- formation irrégulière et désordonnée , une infraction aux lois générales de la nature , mais simplement une conformation insolite, un état organique différent de celui que nous avons habituellement sous les yeux. C'est ce que notre illustre Montaigne avait parfaite- ment compris et indiqué dès 1380, lorsque dans ses immortels Essais, à l'occasion d'un monstre double, il s'exprimait ainsi • « Nous appelons contre nature ce qui advient con- tre la coustume ; rien n'est que selon elle, quel qu'il soit. » C'est parce qu'il en est ainsi que la térato- logie est une science , et non une vaine et sté- rile collection de faits auxquels on pourrait tout au plus prendre un intérêt de curiosi- té. Supposez que les Anomalies ne soient , comme on l'a dit jusque dans le siècle dernier, comme quelques uns le répètent encore au- jourd'hui, que de vains jeux de la nature, le sentiment qu'elles doivent inspirer serait ANO celui qa'«< -«imo celte phrase célèbre de Pline : Ludibria sibi , miracula nobis ingc- niosa fecit natura. L'cluiic d'un être ano- mal, son examen anatoinique lui-même, ne saurait conduire à d'autres résultats qu'à la constatation des formes plus ou moins bizar- res, à la mesure de la distance plus ou moins grande qui les sépare des formes normales et, par suite, h un ctonncment stérile cl irra- tionnel. Si , au contraire , les Anomalies, se- lon la belle expression de Montaigne , sont contre la coustume seulement , et non con- tre Ja nature ; si elles ont leurs règles et leurs lois ; si même ces règles et ces lois ne diffèrent pas essentiellement des règles et des lois qui régissent les êtres normaux, un lien intime se trouve établi , non seulement entre tous les faits de la Tératologie , mais aussi entre les faits lératologiquesetles faits relatifs aux êtres normaux. La Tératologie devient dès lors une science, à l'étude de laquelle s'attache un double intérêt et une double utilité , puisque l'observateur peut s'y proposer un double but : la coordina- tion des faits léralologiques considérés en eux-mêmes ; puis l'application de ces faits et des conséquences qui en résultent aux diver- ses branches des sciences de l'organisation. Tel est le caractère , telle est la portée de la Tératologie, telle que l'ont faite les travaux récents. Et comme la Tératologie, dans les mille et mille faits qui lui appartiennent , embrasse toutes les conditions de l'organi- sation chez tous les êtres, nous ne craignons pas d'aller trop loin en disant qu'il n'est pas une des lois de l'organisation qui ne puisse , si elle est vraie , recevoir de cette branche nouvelle de la science une utile conflrma- tion, et dont la fausseté, dans le cas contrai- re, ne puisse être par elle mise en lumière. Dans cet article placé presque au début de ce Dictionnaire, et alors que l'ordre al- phabétique nous a permis à peine l'exposi- tion de quelques faits particuliers , nous ne saurions suivre la Tératologie ni dans ses hautes généralités, ni dans les brilli^ntes ap- phcations qui déjà en ont été faites ou peu- vent l'être à la Physiologie , à l'Anatomie comparée , à la Zoologie. Leur exposition trouvera naturellement sa place dans un ar- ticle général sur la tératologie {Vo\j. ce mot), tandis qu'il est indispensable, même pour l'intelligence des articles spéciaux qui T. I. ANO 5.'i3 vont suivre , de placer ici quelques notions préliminaires sur la nomenclature et la clas- sification tératologiques. En remontant à la déGnition que nous avons donnée au commencement de cet article , il est évident que les Anomalies, bien qu'elles soient, sous un point de vue général , intimement lices entre elles , doi> vent être infiniment nombreuses et variées. Elles le sont en effet. Tout écart du type spécifique est une Anomalie , depuis la va- riété la plus simple , la moins apparente , la plus dénuée d'influence sur l'ensemble des fonctions , jusqu'à la déformation la plus bi- zarre et la plus hideuse de l'être tout entier, à l'altération qui entraîne comme conséquen- ce la non-viabilité ou la nécessité de vivre dans les conditions les plus exceptionnelles ; depuis, par exemple, la plus légère modifi- cation dans la couleur, dans la forme , dans la grandeur du corps ou de l'une de ses par- ties , jusqu'à l'existence de deux , de trois têtes pour un seul corps, jusqu'à la suppres- sion simultanée de tous les orgaires réputés les plus essentiels à la vie. Tous ces états de l'organisation , s'ils ont quelque chose de commun , en tant que con - stituant des faits de déviation du type spé- cifique , sont manifestement très différents entre eux ; et la nécessité de leur division et de leur subdivision en groupes de divers or- dres régulièrement subordonnés les uns aux autres n'est pas moins évidente que le lien par lequel les Anomalies sont unies sous le point de vue le plus général. Cette nécessité a cependant plus ou moins complètement échappé à un grand nombre d'auteurs , et tellement, que le moi Monstruosité , malgré ses données étymologiques et l'acception qu'il tient de l'usage, avait fini par devenir, dans la nomenclature tératologique , un sy- nonyme exact du mot ^nornahe. On trouve, en effet, jusque dans les ouvrages les plus ré- cents, ces deux termes pris indifféremment l'un pour l'autre , et appliqués également aux déviations les plus légères comme aux plus graves et aux plus complexes. Frappé des inconvénients d'une telle con- fusion , et persuadé que , si les mots ne font pas la science, ils aident puissamment à la faire , nous n'avons pas craint de consacrer des recherches assez longues à la réforme de la nomenclature tératologique , en même 35» 554 ANO temps qu'à rétablissement d'une classifica- tion régulière pour l'ensemble des Anoma- lies. Ces recherches nous ont conduit à distin- guer les Anomalies en quatre groupes prin- cipaux , qu'à l'exemple des zoologistes nous avons appelés embranchements. Le tableau synoptique suivant les présen- te dans l'ordre et avec les noms que nous avons adoptés , et donne une première idée de leurs rapports. .simples HEMITERIES {rariétés et Vices de conformation). ÎHETEROTAXIES. HERMAPHRODISMES. MONSTRUOSITÉS {Mon- stres unitaires et M. composés). Les HÉMITÉRIES , qui , ainsi qu'on le voit par ce tableau , constituent le premier embranchement , peuvent être déflnies par leur simplicité même. Toute Anomalie sim- ple, c'est-à-dire portant sur un seul organe, sur un seul système, sur une seule condition organique , est une Hémitérie. Aussi la plu- part des Anomalies de ce premier embran- chement ne mettent-elles obstacle à l'accom- plissement d'aucune des fonctions vitales, et constituent-elles ce qu'on nomme habi- tuellement de simples variétés. S'il en est autrement de quelques autres généralement comprises sous le nom de vices de confor- mation, c'est par des obstacles apportés en quelque sorte mécaniquement, et sur un lio'ml seulement, à l'accomplissement d'u- ne fonction dont l'appareil est d'ailleurs bien développé. Entre ces dernières Hémitéries, plus ou moins nuisibles à l'individu qui les présente, et les simples variétés, "il n'existe d'ailleurs aucune différence organique de quelque importance ; les unes et les autres sont également simples, et souvent morne ce qui est vice de conformation dans uiie espèce constitue seulement une variété dans une autre. Les Hémitéries sont, entre les quatre em- branchements tératologiques, le plus vaste, sans nulle comparaison. Il n'est peut-être pas un seul sujet, surtout parmi les esp. placées bors des conditions uniformes de la vie sau- vage, qui, examiné attentivement dans tou- ANO tes ses parties , se trouvât exempt de touta Hémitérie. Cet embranchement est aussi celui de tous dont l'étude offre le plus d'im- portance, soit à cause des nombreuses applica- tions pratiques auxquelles elle peut condui- re, soit parce que, les autres Anomalies pou- vant toutes être considérées comme résultant de l'association de deux ou de plusieurs Hé- mitéries, la connaissance de celles-ci est en quelque sorte la base sur laquelle repose la Tératologie tout entière. Le second embranchement, celui desHÉ- TÉROTAXIES, est aussi peu nombreux et aussi peu étendu que le précédent est vas- te. Il résulte, en effet, de conditions dont la coexistence est nécessairement fort ra- re , et pourrait même , au premier aspect , être jugée impossible. Les Hétérotaxies dif- fèrent essentiellement des Hémitéries en ce qu'elles sont complexes; en d'autres termes, en ce qu'elles affectent à la fois un grand nombre d'organes; et cependant, comme les variétés les plus simples , elles ne mettent obstacle à l'accomplissement d'au- cune fonction. — Ce sont donc des Ano- malies fort remarquables sous le rapport anatomique , et dont cependant l'influence physiologique est presque nulle; ce qui, au premier aspect, semble contradictoire. Le plus souvent même, chez les animaux, et toujours chez l'homme , en raison de la sy- métrie de ses organes extérieurs , les Hétéro- taxies ne modifient pas d'une manière appré- ciable la forme générale ; en sorte que, quel- que complexes que soient ces Anomalies, il est parfois bien difficile de les découvrir sans l'aide du scalpel. Sans entrer, sur la nature des Hétérotaxies, dans des détails qui auront naturellement leur place dans un autre ar- ticle [ Voy. HÉTÉnoTAxiEs ) , il est né- cessaire d'indiquer dès à présent par une courte remarque , comment se produit un résultat en apparence si paradoxal. Les Hé- térotaxies résultent de la coexistence et de la coordination régulière de plusieurs modi- fications qui seraient , chacune prise à part, des causés de trouble ou même de mort, mais qui , combinées ensemble , se compen- sent mutuellement, annulent réciproque- ment leurs effets fâcheux, et finissent par reproduire, sous une autre forme et dans, un autre sens , toutes les conditions de la vie- normale. ANO Les deux embranchements précédents n'a- vaient encore été ni distingués et déterminés , ni dénommés. Le troisième, celui desHER- MAPHRODISMES, était, au contraire, éta- bli A l'avance sous ce nom par les tératolo- gues allemands, qui ont ainsi beaucoup éten- du et généralisé le sens du mot Hermaphro- disme. Un Hermaphrodite, dans Pacception usuelle de ce mot , est un être possédant les deux sexes, et pouvant, soit se féconder lui- même, soit alternativement féconder cl être fécondé. Tel est le sens dans lequel le mot Hermaphrodite, et, demêmc,lc molHerma- phrodisme ou Hermaphroditisme , ont d'a- bord été employés en Tératologie. Les an- ciens auteurs réservaient le nom d'Herma- phrodite aux individus auxquels ils attri- buaient la faculté de remphr tout à la fois les fonctions dévolues aux deux sexes dans Pacte delà reproduction, ou du moins dans lesquels ils admettaient l'existence simulta- née d'organes màles et d'organes femelles. Mais le sens tératologique des mots Her- maphrodite et Hermaphrodisme a pris peu à peu plus d'extension; et nous n'a- vons véritablement fait que donner une expression nouvelle, plus nette et plus con- cise peut-être, d'un système d'idées et de nomenclature déjà consacré par l'usage , lorsque nous avons déflni V Hermaphrodis- me anormal la réunion chez le même indi- vidu des deux sexes ou de quelques uns de leurs caractères. Ainsi , tandis que pour les anciens auteurs il n'existait et ne pouvait exister qu'un seul genre d'Hermaphrodisme, l'Hermaphrodisme absolu, nos définitions nouvelles nous font concevoir la possibilité, et prévoir l'existence d'une multitude de genres d'Hermaphrodisme. Entre les deux termes extrêmes des déviations qui existent dans ce groupe; entre la réunion de tou- tes les conditions normales d'un sexe avec un seul des caractères de l'autre, premier degré possible de l'Hermaphrodisme, et la duplicité complexe des sexes, qui en forme le dernier, il peut se trouver, et il se trouve, en effet , une longue série de cas remarqua- bles et variés. Le rang que nous assignons aux Herma- phrodismes, après les Hcmitcries et les Hété- rotaxies , et avant les Monstruosités , n'est nullement arbitraire, mais résulte nécessai- rement de leur degré d'influence sur l'orga- ANO S5S iHsation et les fonctions des êtres qui en sont affectes. Ainsi , lors de la naissance, l'influen- ce des Hermaphrodismes n'est pas sensible , et son importance physiologique, en parti- culier, est nulle ou presque nulle, comme celle d'une Variété ou d'une Hétérotaxie. Au contraire , h partir de l'époque de la pu- berté , les Hermaphrodismes deviennent causes de modifications très notables dans l'ensemble de l'organisation, exercent une influence manifeste sur plusieurs fonctions, et par là se montrent comparables aux Anomalies les plus graves , c'est-à-dire auC MOSTRUOSITÉS. Les Hermaphrodismes conduisent ainsi, sous quelques points de vue , à ces dernières, essentiellement caractérisées par leur com- plication et leur gravité ; mot dans lequel se résument tout à la fois l'importance des mo- difications subies par un plus ou moins grand nombre d'organes chez les Monstres, et l'influence exercée sur leurs fonctions; influence qui est telle, que la vie devient, ou impossible hors du sein maternel, ou possi^ ble seulement dans des circonstances et avec des conditions tout exceptionnelles. Telles sont, pour citer dès à présent quelques exemples, celles que l'on a observées plu- sieurs fois, et toujours avec un si vif intérêt, chez les êtres doubles, résultant de l'asso- ciation , de l'union plus ou moins intime de deux sujets ( Voy. Monstres doubles MONOMPIIALIENS, SYSOMEE^VS, MO>OSO- MIE>S, HÉTÉROTÎPIENS, HÉTÉRALtENS, etc.). Telles sont, et plus remarquables en- core, celles dont plusieurs exemples ont été offerts par ces êtres imparfaitement déve- loppés, et parfois tout à fait informes, qui, inclus et cachés dans l'abdomen d'un frère jumeau, ont pu y traîner, durant un grand nombre d'années , une existence ignorée de tous, sans excepter celui qui les portait [Voy. Monstres doubles ENDociMirNs). Telles sont les quatre divisions primaires ou embranchements que nous avons cru de- voir admettre parmi les Anomalies. Nous en avons donné en peu de mots la caractéris- tique, nous réservant de consacrer à cha- cun d'eux, dans la suite de cet ouvrage, un article spécial , et de résumer, au mot té- ratologie, les généralités qui sont appli- cables à l'ensemble des Anomalies. (Is. G. S. H.') 556 ANO * ANOMALIFLORE. Anomaliflorus ( anomalus [ àvlifxvloi ] , irrégulier ; flos , fleur ). BOT. — Epithète appliquée par Cas- sini à la calathide, au disque et à la couron- ne des Synanthérées , quand les corolles de leurs fleurs sont anomales. (C. L.) *A]\OMALI]XE. Anomalina {à-j-h/xaloi, irrégulier, anomal ). foram. — Genre de Foraminifères, de l'ordre des Hélicostègues, famille des Turbinoïdées , que nous avons créé en 1825, et que nous caractérisons ain- si : Coquille libre, déprimée, rugueuse ou perforée; spire non apparente , entièrement embrassante du côté opposé à l'ouverture. Loges bombées, allongées; ouverture en fente située à la région ombilicale , souvent continue d'une loge à Tautre. Les Anomalines se distinguent des Rosa- lines, dont elles ont l'ouverture, par la spire, qui , au lieu d'être trochoïde , élevée , tou- jours apparente en dessus, est, au contraire, embrassante comme celle des Nautiles. Nous avons découvert cinq espèces de ce genre , dont trois vivantes , deux de l'Adria- tique et une de l'île de France. Des deux fossiles , l'une est des terrains tertiaires de l'étang de Thau ; l'autre , des environs de Bordeaux , où elle est caractéristique. (A. D'O.) *A]XOMALIPES (àv'V«>oî, inégal; .ro3;, pied), ms. — M. Guérin, dans son Icono- graphie du règne animal de Cuvier , pi. 29, fig. 7 , a représenté sous ce nom , d'a- près l'indication verbale de Latreille , un g. de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Blapsides, qufe ce cé- lèbre entomologiste a nommé depuis Hete- roscelis. Voy. ce mot pour les caract. du genre. (D.) * AIVOMALIPÈDES. Anomalipedes ( anomalus, anomal; pes, pied ). ois. — Nom donné par Schœffer , dans sa Méthode ornithologique, à un ordre d'Oiseaux, carac térisés par un doigt postérieur et trois an- térieurs , dont l'intermédiaire est uni à l'ex- terne par trois phalanges , et à l'interne par une seule. (C. d'O.) \NOM\LOCARBB. Anomalocardia. (àv.i/x«>oç, irrégulier; xxp^iu, cœur), moll. — Rlein a proposé ce nom dans son médio- cre ouvrage intitulé : Tentamen Methodi Ostracologiœ. Ce g. rassemble , sans discer- nement, toutes les Coquilles bivalves qui AISO sont cordiformes. On y trouve des Arches, des Pétoncles, des Bucardes, etc. M. Schumacher, dans son Essai d'uns classification des Coquilles , a emprunté à Klein sa dénomination générique, pour l'ap- pliquer à un genre dont la Venus rugosa est pour lui le type. Cette Venus rugosa ne peut se séparer des autres espèces du même gen- re ; par conséquent , le g. Anomalocardia de M. Schumacher ne peut être conservé. Voy. VENUS. (Desh.) ANOMALOECIE. Anomalœcia (àvX- fjL-Aoi, irrégulier; oly.îx, habitation), bot. — Dénomination imposée par L.-C. Richard à la 24= classe (Polygamie) du système lin- néen. (C. L.) ANOMALOIV ( âv'I,^x>oi, irrégulier? ). Genre de la famille des Ichneumoniens , de l'ordre des Hyménoptères, établi par Jurine {Nouv. méthode de cl. les Hym.), et adopté par Gravenhorst ( Ichneumonol. ) comme une simple div. du g. Ophion. Les Anoma- lon diffèrent seulement des esp. de la div. des Ophion proprement dits par la seconde cellule cubitale des ailes antérieures , nul- le ; par les tarses postérieurs, plus épais, et par l'abdomen, comprimé, caréné en dessus, avec un pédicule long et grêle. Cette divi- sion générique comprend un certain nom- bre d'espèces indigènes, dont les plus répan- dues sont les Ophion ( Anomalon ) circum- flexum Lin. , Amictum Fabr. , etc. (Bl.) * ANOMALOPEDES. Anomalopedes ( anomalus , anomal ; pes , pied ). mam. — Klein a désigné sous ce nom une famille comprenant les Mammifères qui ont les cinq doigts réunis par une membrane. (C. D'O.) *A]XOMALOPTEUIS («v^î^os , irré- gulier; KTipà-j , aile), bot. ph. — Synony- me A^ Acridocarpus , de la famille des Mal- pighiacées. (J. D.) *A]\OMALOPTERIS ( àvc;.,a«>05, ano- mal; rt-£^i/|, aile ). BOT. PH. — M. De Can- doUe avait, sous ce nom, proposé dans le g. Heteropteris une section qui lui paraissait pouvoir être elle-même un jour élevée au rang de genre. M. G.Don l'a établi plus tard en lui conservant le nom proposé ; mais il l'était déjà dans la Flore de Sénégambie sous celui û^Acridocarpiis. Voy. ce mot. (Ad. Juss.) ANO ANO 657 ANOMALUS. BOT. — Voyez ano- mal. (C. L.) ANOMATIIECA. bot. — Voyez Ano- MOTIIECA. (C. L.) ANOMAUX. 4nomaIo(«J priv.; v euph.; huxlài, égal ). CRUST. — Section de la gran- de famille des Décapodes macroures établie par Latreille et comprenant les Ilippides et les Paguriens, c'est-à-dire les Macroures , dont les deux ou les quatre derniers pieds sont beaucoup plus petits que les précédents, dont Tabdonicn n'offre jamais en dessous plus de quatre paires de fausses pattes ; et dont les pièces latérales de la nageoire cau- dale sont rejetées de côté et ne forment pas avec le dernier segment une nageoire en éventail. {Voy. Règne animal de Cuvier , t. IV, p. 73.) (M. E.) AlVOMAZ A , Laws. ( ? «vo.uos , irrégu- lier; aÇst, couleur de brûlé ). bot. pu. — Genre de la famille des Iridacées,synon. du g. ATÎOMiTHECA. (C. L.) ANOMIDES (Kvo//r)?, a, singulier, ère ; iJ'éx, forme ). iNS. — M. Duméril ( Consid. génér. sur les Ins. ) emploie cette dénomi- nation comme nom de famille pour désigner les Slantes et les Phasmes ou Spectres. Voy. MANTIEXS et PHASMIENS. (Bl-) AIXOMIE. Anémia (contraction d'àvoo- M«>î«, irrégularité), moll. — Le genre Ano- mie a été créé par Linné dans la 10"^ édi- tion du Systema ISaturœ : il y rapporta non seulement les Coquilles qui conservent en- core ce nom, mais aussi desTérébratules et une espèce du g. Hyale appartenant aux Ptéropodes. Cette conclusion se maintint dans la douzième édition du même ouvra- ge, et fut conservée par tous les imitateurs de Linné. Mùller nous semble être le pre- mier qui , dans son Prodromtis Zoologiœ da- nicœ, détacha des Anomies le g. Térebratu- le , que Bruguière adopta plus tard dans VEncyclopédie, et que presque tous les his- toriens lui attribuent. Ce g. n'était pas le seul qui méritât d'être séparé. Chemnitz, dans son grand ouvrage de Conchyliologie , avait indiqué nettement un g. fort naturel, auquel Bruguière imposa le nom de Crania pour conserver le souvenir de VAnomia craniolaris de Linné, présentée comme type de ce nouveau g. Forskal, dans sa Fauna arabica, avait , par de très bonnes observa- tions , préparé les moyens de détacher en- core des Anomies de Linné VAnomia tri- denlala, qui est devenue pour Lamarck le type de son g. Tlynle. Ces démembrements successifs réduisirent sans doute de beau- coup le g. Linnécn ; mais ils eurent l'avan- tage de le rendre parfaitement naturel, en le laissant en contact avec des espèces qui ont entre elles la plus grande analogie. Vivant en abondance sur nos côtes et dans la Médi- terranée, les animaux ne furent cependant connus que depuis le grand ouvrage de Poli sur les Testacés des Deux-Sicilcs. Malgré les soins que prit cet habile anatomiste , il lui échappa plusieurs faits intéressants sur l'organisation du genre Anoniie. Cuvier, en- tre autres, découvrit un pied rudimentaire qui avait échappé aux investigations du na- turaliste napolitain ; mais il restait encore plusieurs découvertes <\ faire dans l'organi- sation de ce genre , et nous-mème y avons ajouté plusieurs observations tendant à en assurer les rapports d'une manière défini- tive. Tous les auteurs systématiques, sans ex- ception , ont rangé les Anomies dans la fa- mille des Ostracécs ; cependant, si l'on eût fait attention à ce caractère si singulier du nombre des muscles dans les Anomies , on aurait peut-être balancé à les comprendre dans la famille des Huîtres. En effet , les Huîtres sont monomyaires , tandis qu'on trouve constamment trois muscles dans les Anomies. Si l'on eût également comparé avec soin l'organisation des animaux telle qu'elle a été donnée par Poli , on se serait bientôt aperçu que les deux g. dont nous parlons sont extrêmement différents ; aussi Poli a-t-il eu le soin de ne pas les réunir. L'animal des Anomies est irrégulier , enve- loppé dans les lobes inégaux d'un manteau très mince, dont les bords , entièrement sé- parés, sont garnis, dans tout leur pourtour, d'une branche tentaculaire ; la bouche, pla- cée à la partie supérieure et vers le bord dorsal, est dégarnie de palpes labiales; au dessus d'elle se trouve un pied rudimentai- re, et la masse viscérale, assez considérable, est principalement formée des organes de la digestion, enveloppés dans un foie assez con- sidérable et pénétrant dans une petite éten- due d'un ovaire peu volumineux; sur les par- ties latérales et inférieures de cette masse viscérale , sont attachés les feuillets bran- 558 ANO chiaux inégaux, qui , par leur organisation, ont quelque ressemblance avec les bras ciliés des Mollusques brachiopodes. — Le manteau, dans ce genre , offre une particu- larité assez remarquable qui ne se présente dans aucun autre Mollusque lamellibran- che : c'est que l'ovaire se décharge entre les deux membranes dont le manteau est formé, et les œufs finissent par s'y accu- muler en quantité considérable avant d'ê- tre rejetés au dehors. Cette disposition de l'ovaire ressemble beaucoup à ce que l'on observe dans les Tércbratules. On trouve constamment trois muscles dans les Ano- mies ; deux de ces muscles viennent s'insé- rer sur l'osselet qui sert de point d'appui à l'animal et qui passe à travers la valve pcrfo rée; l'autre représente le muscle adducteur central des Mollusques monomyaires. Les coquilles du g. Anomie sont fort irréguliè- res ; elles sont très inéquivalves , presque toujours orbiculaires et aplaties. Se fixant aux corps sous-marins , elles en prennent , pour ainsi dire , l'empreinte et en conser- vent la forme et les accidents. La valve in- férieure , qui est en contact immédiat avec les corps servant de point d'appui , est presque toujours la plus petite ; elle est toujours concave en dehors, et convexe en dedans ; son sommet est toujours percé, et son bord supérieur se détache au dessus de la perforation sous la forme d'une apo- physe plus ou moins grosse, à sommet tron- qué, et sur laquelle le ligament vient s'in- sérer. La valve supérieure est convexe ;son bord supérieur est presque toujours rentré en dedans, de manière à dominer la cavité du crochet ; c'est immédiatement au des- sous de ce bord que se remarque une cavi- té transverse peu profonde à laquelle cor- respond l'apophyse articulaire de la valve opposée, et qui est destinée à recevoir le ligament. Si l'on examine l'intérieur de cette valve, on aperçoit au centre un espace ovalaire circonscrit par une légère impres- sion. C'est sur cette portion centrale que l'on distingue très nettement trois impres- sions musculaires inégaies, et dont la po- sition varie selon les espèces. Si l'on exami- ne le même espace dans la valve opposée , on y trouve la perforation dont nous avons parle , et, au dessous d'elle, une seule im- pression musculaire. Enfin , si l'on examine ANO ranimai encore attaché au corps sur lequel il a vécu, on voit qu'il a fixé sur ce corps un osselet fort saillant, qui passe au travers de l'ouverture de la valve inférieure , pénètre dans l'épaisseur de l'animal , et donne in- sertion aux fibres de deux muscles, qui vien- nent l'embrasser dans toutes ses parties. Jusqu'à présent ce mode d'adhérence est sans autre exemple chez les Mollusques. D'après ce que nous venons de dire, les ca- ract. génériques du g. Anomie doivent être exposés de la manière suivante : Animal a- plati, orbiculaire, irrégulier; les lobes du manteau frangés et désunis dans toute leur circonférence. Une paire de feuillets bran- chiaux de chaque côté ; une bouche dégar- nie de palpes latéraux. Un pied rudimen- taire. Trois muscles, dont un adducteur, les deux autres s'insérant sur un osselet suspen- seur. L'ovaire se déchargeant entre les feuil- lets du lobe droit du manteau. Coquille ir- régulière, inéquivalve, orbiculaire, ayant la petite valve percée au sommet. Charnière simple ; ligament placé dans une cavité de la valve supérieure à laquelle correspond une apophyse de la valve opposée. Si nous prenons maintenant chacun des caractères essentiels des Anomies pour les comparer avec ceux des genres qui parais- sent les plus voisins, nous verrons que : 1° les Huîtres n'ont aucune trace de pied ; les A- nomies en ont un rudiment ; 2" dans les Huîtres, la bouche est toujours garnie de quatre palpes labiaux ; dans les Anomiesj ces appendices n'existent jamais ; 3" il est sans exemple jusqu'à présent, dans les La- mellibranches, que l'ovaire se décharge dans l'épaisseur du manteau ; dans les Anomies, au contraire, les œufs s'accumulent en quan- tité innombrable entre les parois de cet or- gane. Enfin , nous ajouterons que les bran- chies des Anomies n'ont pas une organisa- tion semblable à celles des autres Lamelli- branches. Cette comparaison, plus complète qu'on ne l'avait faite jusqu'à présent entre les Anomies et les g. circonvoisins, nous fait sentir la nécessité de séparer ce g. de la fa- mille des Ostracées pour le rapprocher du groupe des Brachiopodes. On verra, en effet, à l'article qui concerne ces animaux, que leur organisation a beaucoup de rapport a- vec celle des Anomies , et que le g. dont ANO /lous traitons .ci est réellement intermé- diaire entre les Lamellibranches et lesBra- chiopodes. Une analogie à laquelle on n'a pas fait assez attention, c'est que, selon nous, la petite \alve des Anomies représente la valve perforée des Térébratulcs, et que Pos- selet qui passe à travers représente le liga- ment suspenseur de ceux des Brachiopodes qui en ont un. On connaît actuellement un assez grand nombre d'espèces dans le genre Anomie,et il est à présumer que , dans la nature , il y en a bien davantage; ce g. offrant générale- ment peu d'intérêt aux voyageurs, qui pen- sent retrouver partout les espèces qu'ils voient sur nos côtes. M. Sowerby, dans son Gênera of shells , a établi sous le nom de Placunanomia un g, très voisin de celui-ci, et qui démontre les rapports qui existent entre les Anomies et les Placunes. On a rapporté aux Placunes fossiles une grande Coquille qui ne s'est rencontrée jusqu'à pré- sent qu'en Egypte. Cette Coquille, pour la forme extérieure , a en effet les plus grands rapports avec les Placunes ; mais elle a la charnière des Anomies ; elle appartient au g. Placunanomia de M. Sowerby. On con- naît un assez grand nombre d'espèces fossi- les appartenant au g. Anomie ; presque tou- tes se distribuent dans les terrains tertiaires; on en rencontre cependant quelques unes dans les terrains crétacés inférieurs , et nous en avons trouvé une très intéressante dans le Corail -Rag des environs de Commcr- cy. (Desh.) ANOMIOPSIS(àvo,!/.«os, dissemblable ; i'ptç , figure), ms. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tri- bu des Coprophages , établi par M. Wcst- vvood , qui lui donne pour caract. : Pattes longues; tibias intermédiaires courbés et ar- més de deux éperons mobiles : l'interne long et aigu , l'externe court et spatuliforme. Tarses des pattes antérieures obsolètes ; ceux des quatre autres déprimés , poilus et dé- pourvus d'ongles. Palpes maxillaires filifor- mes; leurs trois derniers articles presque d'égale longueur. Palpes labiaux difformes; leur second article très grand , transverse , ovale ; le dernier très petit , inséré oblique- ment sur le précédent , du côté interne. Ce g. est voisin des Pachysoma , et vient après les Scéliagjs. M. Westwood y rapporte deux ANO S59 espèces nommées par lui un I. dioscori- des , et l'autre A. sterquii lus . «ans indica- tion de patrie , et comme faisa ^ partie du cabinet de M. "Walker. Toutes ,a«T05, privé d'yeux). i?is. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Engides de Mac-Leay, établi par Wesmael et adopté par Y\'est- wood ( Synops. of the yen. of British In- sects) , qui lui assigne pour seuls caract. : Côtés du corselet quelque peu dilatés. Yeux entièrement obULérés. — Ce g. ne renferme qu'une esp., le Lyctus obsolelus de Spence, ou An. terricola de WesmaeL, qui se trou- ve en Angleterre. (D.) * AKOMOCÉPIIALE. Atiomocepha- lus (avo/jio? , sans loi , sans règle ; xeya/À , tète). TÉRAT. — M. Geoffroy-Saint-Hilaire désigne sous ce nom générique tous les Animaux dont la tête offre accidentellement quelque difformité. (C d'O.) AIVOMODON (avo,(/.c5, contraire aux rè- gles, anomal; oJ'ûjj, dent). (Mousses.) bot. CR. — MM. Hooker et Taylor ont établi ce g. {Muscol. Brit., !■■'= éd. 1818) sur deux esp. qu'ils ont retirées des Neckères , parmi les- quelles elles étaient confondues. Bridel , ayant cru remarquer que l'une de cesJIous- ses n'offrait pas le caractère essentiel sur le- quel les bryologistes anglais avaient fondé leur nouveau genre , en changea le nom par ce seul motif, et imposa à l'espèce unique qui restait alors , celui d^Antitrichia curti- pendula; mais, s'il était permis de changer ainsi à volonté- h nomenclature sur d'aussi 560 ANO légères considérations , on ne pourrait ja- mais compter sur rien de stable. Le nom donné à ce genre par MM. Hooker et Tay- lor, ayant la priorité, doit être conservé. Voici les caractères qui lui sont assignés : Péristome double : l'extérieur composé de 16 dents linéaires , lancéolées ; Tintéricur d'autant de cils fugaces, nés au côté interne et à la base des dents. Ces deux péristomes, naissant de la même membrane, sont sur le même plan et ont bien plus d'analogie avec le péristome interne des Hypnées. Coifle cu- culliforme ou en capuchon. Capsule droite, égale , sans anneau. Les deux esp. qui composaient d'abord ce g. se sont successivement accrues de plu- sieurs autres , prises parmi les Neckera ou les Pterigynandnim. MM. Balsamo et De No- laris ( Prodr. Bryol. medioL, p. 52) y ont réuni le Neckera cladorrhizans Hedw., et M. Hiibener ( Musc, germ., p. 557-559 ) les Pterigynandrum repens Brid., et striatum Savi. Nous voyons que 31. Hooker y ratta- che encore des esp. d'Isothechtm Brid. Toutes ces Mousses font partie de la tribu des Hypnées , et ont conséquemment le pé- doncule latéral. Quelques espèces sont pro- pres à nos climats ; plusieurs communes à l'Europe et à l'Amérique septentrionale. Elles vivent sur les arbres et les rochers. (C. M.) * ANOMOEUS (àv5>o(oî, dissemblable). 17(8. _ Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Troncati- pennes , établi par M. Fischer de Waldheim [Entomographie de la Russie, vol. I, p. 127, 128 ) , et qui tient le milieu, suivant lui, entre les genres Cymindis et Zuphium de Latr. Voici les caract. qu'il lui assigne : Lèvre su- périeure prolongée , subcarrée , ciliée , sépa- rée du chaperon par un sillon. Mandibules arquées , très aiguës , tridentées à la base. Mâchoires à crochet pointu, ciliées intérieu- rement ; tous les articles des palpes libres. Lèvre inférieure débordant les lobes laté- raux du menton , soutenant le premier arti- cle des palpes dans toute sa longueur. Men- ton très échancré, à dent intermédiaire cour- te, et lobes latéraux arrondis. M. Fischer rapporte à ce g. trois espèces que M. Dejean place dans le g. Cymindis : ce sont les A. cruciatus , lateralis et doi salis , toutes trois de la Russie méridionale. Les deux premiè- ANO res sont Ggurées dans l'ouvrage précité ( pi. 12 , fig. 1 et 2 ). (D.) " ANOMOIA («vo>otoî, dissemblable ). INS. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Chrysomélines, établi par M. Che- vrolat, qui l'a nommé ainsi à cause de la dissemblance que présentent les deux sexes. Non seulement ils diffèrent par la couleur , qui est ordinairement d'un jaune pâle dans les mâles , tandis qu'elle est noire ou rou- geàtre dans les femelles ; mais encore par les pattes antérieures , beaucoup plus lon- gues chez les premiers que chez les secon- des. Du reste , les caractères de ce g. sont : Chaperon à 3 échancrures anguleuses (c'est le plus saillant). Tète rugueuse , à front lis- se et convexe. Palpes maxillaires , modéré- ment allongés et épais; dernier article aminci et pointu. Antennes de 12 articles , 2-5 noduleux , 4-10 fortement dentés et an- guleux du côté externe; le dernier excessi- vement petit. Tarses longs; leurs 3 articles étroitement bilobés. M. Dejean, qui a adop- té le genre Anomoia dans son dernier Ca- talogue, y rapporte trois esp., dont une de l'Amérique du nord, une du Mexique, et la troisième de la Colombie. — Nous citerons pour type la Clythra obsita de Fabricius , Ephippiiim, Germ. (D.) * ANOMOSTEPHIUM {Mo/xoi , irrégu- lier; i77i()30î, couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées , division des Rudbeckiées , formé par M. De Candolle ( Prod., t. V, p. 560 ) , et ainsi ca- ractérisé : Capitule multidore, hétérogame; fleurs du rayon uni sériées, ligulées, neu- tres; celles du disque tubuleuses, herma- phrodites. Squammes extérieures de l'involu- cre campanule , ovales , foliacées ; les inté- rieures oblongues, membraneuses , plus é- troites , égales. Réceptacle plan , à paléoles membranacées , arrondies , enveloppant les akènes. Tube des corolles radiaires grêle , allongé , à ligule ovale ; tube de celles du disque à gorge étroite , longue et campanu- lée. Anthères exsertes ; stigmates pubérulés, obtus au rayon , surmontés d'un cône très aigu au disque. Akènes du rayon subtétra- gones-allongés , glabres; ceux du disque courtement bicornes, couverts de poils couchés, et couronnés d'une aigrette irré- gulière. — Les Anomostephîum sont des herbes brésiliennes et caraïbes, suffruli- ANO queases à la base ; à tiges presque simples , dressées , hispides ; à feuilles opposées , ses- siles, couvertes de poils rudes; à inflores- cence en capitules terminaux , dont les co- rolles sont jaunes et les anthères noirâtres. (C. L.) *AIVOMOTHECA. ^nowiasa, Lows. ' «v(5/*o; , irrégulier ; &-;x<) , botte , capsule ). BOT. PII. — Genre de la famille des Irida- cées, formé par Rer {Gen. Irid. in Ânn. of Bot. , t. 1, p. 'il"), et ainsi caractérisé : Périgone coroUacé supère, bypocratérifor- me; tube filiforme, iriquètre, resserré à la gorge; lacinies du limbe sexpartitcs,oblon- gues, cunéiformes, étalées; les 5 postérieu- res rapprochées. Étam. 5, insérées à la gor- ge du périgone et presque unilatérales; fila- ments courts, filiformes; anth. oblongues, basifixes. Ovaire infère, ovale-subglobuleux, 3-loculaire. Ovules nombreux, horizontaux, anatropes , bisériés dans l'angle central des loges. Style filiforme ; stigm. 5 , étroitement linéaires, bifides, repliés. Capsule ovale- subglobuleuse, hérissée de papilles, trilocu- laire, loculicide-trivalre au sommet. Grai- nes nombreuses, subglobuleuses — Ce genre, dont le Gladiolusjunceusesl\eiype, renferme quelques plantes herbacées du Cap, à rhizome bulbeux-tubéreux; à feuilles réniformes, bifariées ; à scape cylindrique, subjunciforme, portant des fleurs nombreu- ses, disposées en un épi paniculé, subunila- téral, garni d'une spathe herbacée, courte, diphylle. (C. L.) *ANOiMOURËS (5vo,aoî, irrégulier; w^si, queue), crust. — S.-ordre de Crustacés décapodes, proposé par Milne-Edwards, et intermédiaire entre la section des Brachyures et celle des Macroures. Ce groupe nouveau n'est pas aussi naturel que ceux des Bra- chyures et des Macroures ; mais son établis- sement permet de retirer de ces derniers les espèces hétérogènes qui jusque alors y étaient rangées, et rend de la sorte ces deux gran- des divisions parfaitement naturelles. De môme que cela arrive dans tous les points de transition par lesquels la nature passe d'un type principal à un autre, on remarque dans l'organisation des Décapodes , réunis sous le nom d'Anoraoures , des anomalies nombreuses et importantes ; les uns se rap- prochent beaucoup des véritables Brachyu- res, tandis que d'autres ne diffèrent que peu T. I. ANO $6f des Macroures proprement dits ; et tous les caractères les plus importants qui les distin- guent des uns et des autres peuvent man- quer tour à tour ; mais néanmoins l'ensemblo des particularités de structure qui s'y re- marque toujours ne peut laisser de doute sur les limites de cette division. La portion céphalo-thoracique du corps des Anomouresest toujours beaucoup plus déve- loppée que la portion abdominale, et celle-ci n'est jamais conformée de manière à rem- plir, dans la locomotion, le rôle important qui lui est dévolu chez les Macroures. La for- me générale de la carapace se rapproche pres- que toujours de la forme propre aux Brachyu- res, mais quelquefois cette partie s'allonge davantage. Le front ne donne que rarement naissance à un prolongement dont l'union avec la portion inférieure de l'anneau anten- nulaire masque l'anneau ophthalmique com- me chez les Brachyures , et il n'existe pres- que jamais de fossettes antennaires et d'or- bites distinctes, mode d'organisation qui se retrouve dans toutes les divisions des Ma- croures. En général , les antennes internes sont grandes et ne peuvent se reployer sous le front ; les pattes-mâchoires externes sont ordinairement allongées et subpédiformes. La disposition du thorax mérite aussi d'être signalée ; en général, le dernier segment de cette portion du corps ne se soude pas aux segments précédents et en est séparé par une membrane articulaire; quelquefois mô- me il n'est pas recouvert par la carapace, et constitue un anneau complet. Quant au plastron sternal, sa conformation varie beau- coup : tantôt il est linéaire dans toute sa lon- gueur, comme chez la plupart des Macrou- res; tantôt linéaire entre les pattes des trois dernières paires ou entre celles de la pre- mière paire, et élargi dans le reste de son étendue ; tantôt enfin élargi dans toute sa longueur, comme chez les Brachyures ; mais alors on n'y voit pas de suture longitudi- nale indiquant la présence d'un apodème médian; et, en effet, celte lame verticale manque alors complètement, tandis que chez les Brachyures elle existe toujours. Les pat- tes des trois ou quatre premières paires sont grandes et conformées d'ordinaire à peu près comme chez les Brachyures ; mais presque toujours celles de la cinquième paire ou mê- me celles des deux dernières paires ne ser- 3b 562 ANO vent plus à la iocoinolion, et sont rudimen- taires et transformées en organes de préhen- sion, ou du moins se trouvent refoulées, en quelque sorte, au dessus des précédentes. La disposition de rabdomen varie aussi ; pres- que toujours il est mince et lameileux, à peu près comme chez les Brachyures, et il ne porte jamais au dessous une double série de fausses pattes réellement natatoires; mais ordinairemeni 50 trouve flxée à son pénultiè- me segment une paire d'appendices plus ou moins développés. Quelquefois ces appendi- ces disparaissent presque complètement par les progrès de Page, et d'autres fois ils forment avec le septième segment une es- pèce de nageoire caudale ; mais il est bien rare que cette nageoire soit disposée en éven- tail comme chez les Macroures. Enfln , chez plusieurs Anomoures , l'abdomen reste tou- jours membraneux dans une grande partie de son étendue. A ces caractères, tirés de la conformation extérieure des Anomoures, se joignent d'au- tres particularitéii de structure encore plus importantes, qui nous sont oBTertes par la plu- part des grands appareils de l'économie. Ainsi chez ces Crustacés l'appareil femelle manque de la poche copulatrice qui existe chez tous les Brachyures, et les vulves, au lieu d'occuper le plastron sternal, sont percées dans Tarticle basilaire des pattes de la troisième paire. Les branchies sont toujours lamelleuses comme chez les Bra- (hyures; mais en général ces organes sont plus nombreux et se flxent sur le pénultiè- iiie anneau thoracique, aussi bien que sur les segments précédents , dispositions qui ne se rencontrent pas chez les Brachyures; il est ;iussi à noter que souvent ils sont fixés sur |)lusicurs rangs et par faisceaux, comme chez les Macroures. Enfin la disposition du sys- tème nerveux paraît tenir, en quelque sorte, le milieu entre ce qui se voit chez les Bra- chyures et les Macroures. Cette section de l'ordre des Décapodes se divise naturellement en deux familles , sa- >oir : 1» Les Aptérures , Edw., comprenant les Dromiens, les Homoliens, les Raniniens et les Pactoles ; 2" Les Ptérygures , comprenant les Por- coUaniens , les Hippiens et les Paguriens. (M. E.3 ANO Ai\ON. MAM. — Petit de l'Ane. Voy. ce mot. (C.D'O.) AIVONACÉES, ouANONÉES.^MO- nes , Anonacece , Anoneœ. bot. ph. — Fa- mille de plantes dicotylédones, polypétales, à insertion hypogynique. Les caractères en sont : Calice à quatre ou plus souvent trois parties, ordinairement soudées ensemble ; six pétales sur deux rangs , coriaces , à préflo- raison valvaire , très rarement soudés entre eux. Étamines en nombre indéfini, à peu d'exceptions près, insérées sur un large dis- que hypogynique, serrées les unes contre les autres, mais libres , terminées par un grand connectif quadrangulaire , qui porte en de- hors les deux loges de l'anthère adnée. Ovaires nombreux , en nombre défini ou le plus ordinairement indéfini , soudés entre eux ou libres et serrés, chacun avec un sty- le court et un stigmate simple , et renfer- mant des ovules solitaires ou en très petit nombre, dressés ou ascendants. Le fruit est composé d'autant de carpelles charnus ou secs, sessiles ou pédoncules, libres ou sou- dés, contenant une graine unique ou plu- sieurs sur un ou deux rangs. Ces graines , quelquefois munies d'un arille , sont remar- quables par leur périsperme dur, charnu et runciné, revêtu d'un test lisse, et contenant un très petit embryon dans une petite cavité correspondant au point d'attache. Les Anonacées sont des arbres ou arbris- seaux des parties tropicales de l'ancien et du nouveau monde , et qui ne s'en éloi- gnent que peu et rarement. Leurs feuilles sont alternes, simples, presque toujours entières , dépourvues de stipules. Leurs fleurs, de couleur ordinairement verte ou brunâtre, sont solitaires ou groupées en très petit nombre à l'aisselle des feuilles plus longues qu'elles ; quelques unes avortent quelquefois , et leurs pédoncules s'endur- cissent, s'agrandissent et se courbent. En général , toutes les parties sont fortement aromatiques au goût et à l'odorat. Genres : Anona, L. — Rollinia, Saint- Hilaire. — Lobocarpus, Wight et Arn. — Monodora, Dunal. — Uvaria, L. — Mitra- phora, Blum. — Vnona, L. — Artabotrys, R. Br. — Uabzelia, Alph. DC. — Cœlo- cline , Alph. DC. — Xylopia , L. — Anaxa- gorea, Sl.-UW. — Hexalobus, Alph. DC. — Milima , Alph. DC. — Orophea , Blum. — ANO Bocagea, St.-IIil. — Trigynœa, Schlecht. ~ Polyalthia , Bluni. — Dugttetia , St.- Hil. — Guatteria , Kuiz Pav. — llentsche- lia, Presl. — Ilijalostemma, Wall. Outre ces g. , M. K. lirowu en a fait con- naître un anomal , originaire do la IVouvel- le-HoUande , et qu'il a nommé Etipomatia. Ses ovaires adhérents cl ses étamines péri- gynes semblent l'exclure de la classe , quoi- qu'il se rapporte à la famille. (Ad. J.) AIXOIVE ouCOROSOL. Anona,h., Adans. (nom vernaculaire). bot. pu. — Genre type de la famille des Anonacées , et dont les caract. distinctifs sont : Calice 5-parti ou 3- lobé, non persistant. Pétales 6, coriaces, dis- tincts : les externes plus grands que les in- ternes. Étamines nombreuses, linéaires-cla- viformes , à appendice-apicilaire large , tron- qué, anguleux. Gynophore conique. Ovaires nombreux, soudés, renfermant chacun un ovule solitaire, renversé, attaché au fond de la loge. Styles (quelquefois nuls) distincts ou soudés. Stigmates ( quelquefois sessiles ) capitellés ou continus avec les styles. Syn- carpe écailleux, oumuriqué, ou tubercu- leux , ou lisse , subcoriace à la surface , pul- peux en dedans , pluriloculaire , polysperme. Graines ovoïdes ou elliptiques ; radicule in- fère. — Arbres , ou arbrisseaux , ou sous- arbrisseaux. Pubescence simple ou étoilée , en général roussâtre ou ferrugineuse. Pé- doncules axillaires, ou extra-axillaires , ou oppositifoliés, 1- ou pauci-flores, ordinaire- ment solitaires, en général bractéolés à la base. — Ce g., propre à la zone équatoriale, com- prend environ 40 esp., dont plusieurs sont re- nommées pour la bonté de leurs fruits, et, par cette raison , fréquemment cultivées dans les climats intertropicaux ou subtropicaux. De ce nombre sont notamment : 1'^. squamosa L. ( vulgairement Cœur de bœuf, Pommier de cannelle, Attier ou Âtocire), VA. Cheri- molia Lamk. (vulgairement Chérimolier), VA.reticulata L., connue sous le nom vul- gaire de Cachiman; enfin VA.mïiricataL., ou Cachiman épineux. C'est le fruit de cette espèce qui est le plus estimé parmi ceux du genre. (Sp-) ANONÉES. BOT. — Voyez anona- cées. (C. L.) AIVOIVICA. MOLL. — Ignorant sans doute l'existence du g. Avicule de Lamarck, M. Oken l'a de nouveau créé sous le nom AiSO 56.3 d'Anonica. —Ce g. du zoolojsislc allemand, étant évidemment un double emploi de celui de Lamarck , a été depuis long-temps abandonné. Koj/. avici'lk. (Desii.) AXOX YMOS ( d priv. ; v euph. ; ôvcfj^x , nom ; sans nom), nor. iMi.— Waltcr avait de- signé sous ce nom des plantes de la Caroline , qui font aujourd'hui partie des Liatris. La plupart d'entre elles appartiennent à la se- conde section établie dans ce g. par M. De Caiidolle sous le nom de Suprago. Ce sont des herbes vivaces, à racines tubéreuses, à tiges simples , et dont les capitules sont dis- posés en épis ou en grappes. L'aigrette qui surmonte les fruits est formée de 1-3 séries de soies munies de barbellules courtes et serrées. (j. d.) AIVOPIIELE. Anophèles. ( àvoj ?£)./, s, inutile, nuisible). i>s. — Genre de l'ordre des Diptères, div. des Némocères, famille des Culicides, établi par 3Ieigen, et adopté par Latreille, ainsi que par M. Macquart, qui lui assigne pour tous caract. d'avoir les palpes de la longueur de la trompe dans les deux sexe». Son nom générique signifie , dit-on , importun , mais plus exactement inutile. Ce g. renferme trois esp. , dont une du Séné- gal, ^n. Tntnwfa Macquart, et deux d'Euro- pe, VAn. maculipcnnis d'Hoffmansegg , et VAn. bifurcatus de Meigen. La larve de cette dernière a été particulièrement observée par Meigen. Elle est transparente; elle a quel- ques poils à la bouche ; deux tumeurs gri- ses , ovales , derrière la tête , et deux autres plus minces avant la queue. Sous la queue, se trouvent un grand nombre de longs poils qui servent probablement à la natation. Elle se métamorphose en nymphe contournée, dont la partie antérieurs est plus épaisse que la postérieure, et dont la tète est munie de deux cornes. (Meig., Suppl. 2i2. ) (D.) *AI\OPHYTA (àv^^yro?, né en haut). BOT. CR. — C'est ainsi que M. Endlicher {Gêner. Plant., p. 42) nomme la première cohorte de ses Acrobrya {Voy. ce mot). Elle comprend deux familles , les Mousses et les Hépatiques. Pour les caract. généraux, Voy. McscrvÉEs. (C. M.) * AIVOPL ANTHUS (avc^os, sans armes; avôoç, fleur). BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Orobanchées , formé par Endli- cher {Gen. PL, t. IV, p. 189), et ainsi carac- térisé : Fleurs hermaphrodites , ébractéO' 504 AÎVO lécs. Cal. subcampanulé, quinquéfide. Cor, hypogyne , tubulcuse , à tube court, ventru ou allongé, subcourbé à la base, à limbe sub- bilabié, également quinquéfide. Étamines 4, incluses , didynames , insérées au tube de la corolle ; anth. biloculaires , mucronées , à loges libres à la base. Ovaire uniloculaire, à 4 placentas pariétaux , distants. Ovules nom- breux, anatropes. Style simple; stigm. ca- pité , obscurément trilobé. Capsule unilocu- laire , bivalve ; valves placentifères de cha- que côté , en dedans du bord ; placentas convergents. Graines nombreuses, très pe- tites Plantes herbacées, parasites, obser- vées dans l'Amérique boréale et la région Taurico-caucasique , à scape uniflore, nue au sommet , munie à la base de squammes vaginanles.— Ce g., qui paraît ne renfermer que deux espèces , est divisé en deux sec- tions : Euanoplon ( Orobatiche unifJora ) ; Anblatum {Phelippœa foliota, Lamb.). (C. L.) AlVOPLE. Anoplus {u-jw.oi, sans ar- mes), ens. — Genre de Tord, des Coléoptères tétramères , famille des Curculionides , div. des Erirhinides,établi par Schuppel, et adopté par Schoenherr, qui lui donne lescaract. sui- vants : Antennes médiocres , minces ; leur funicule de sept articles : le premier médio- crement long, peu épais, sub-obconique ; les autres courts, presque perfoliés, serrés, s'é- paississant successivement un peu du côté externe ; massue ovale. Kostre assez long , robuste, cylindrique, un peu arqué. Yeux presque latéraux, arrondis , peu convexes. Thorax presque transverse , bi-sinué à la base, légèrement arrondi sur les côtés, très étroit antérieurement , tronqué au sommet, convexe en dessus. Elytres ovales , avec les angles huraéraux obtus, convexes en dessus. Tarses mutiques, entièrement dépourvus d'ongles. Observ. — Corps petit, brièvement ovale, convexe , ailé. Schoenherr a fondé ce g. sur une seule esp. , le Rhynchœnus Plantaris de Gyllenhal , qui habite le nord et le cen- tre de l'Europe ; mais M. Chevrolat en pos- sède une seconde , qui n'a pas encore été décrite. M. Dejean , qui , dans son dernier Catalogue, a adopté le g. Anoplus, n'y rap- porte également que l'esp. précitée de Gyl- l'enhal. (D.) * ANOPLIS ( à priv.; v euph.; è»r>i , on- ANO gic). i?is. — Sous-genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par Rirby , sans indica- tion de caract. (Fauna borealis americana, p. loi), et auquel il donne pour type une esp. qu'il appelle An. rusticorum. Il y comprend deux Buprestes de Fabricius ( B. lineata et fasciata) qui appartiennent au g. Ancylo- cheira d'EschschoUz , suivant le dernier Ca- talogue de M. Dejean. (D.) *ANOPLISTE. Anoplistes («vsu, non; èir^f77r,5 , qui arme ; ici, par extension , ar- mé). INS. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Longicornes , tribu des Cé- rambycins , établi par M. Serville dans sa Monographie de cette famille , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Les esp. de ce g. se distinguent principalement de celui des Purpuricenus {Voy. ce mot) par leur corselet , qui est mutique et plus long que la tête. — Il renferme 4 esp., dont nous ne citerons qu'une seule, le Cerambyx ephippium de Schoenherr , flguré par Oli- vier , t. IV, Capr., pi. 19, fig. 141. Il ha- bite la Russie méridionale. (D.) *AIVOPLOCHEILUS (âvo^>oç, non ar- mé ; xeî'>.oi , lèvre). INS. — S.-genre de Co- léoptères pentamères , famille des Lamelli- cornes, tribu des Mélitophiles de Latreille , établi par Mac-Leay ( Illustrations of the Zoology of south Africa, etc., 1838, p. 21 ) dans son g. Macrominus, pour y placer 2 nouvelles esp. de Cétoine, de l'intérieur du sud de l'Afrique, qu'il nomme l'une A. spi- nitarsis, et l'autre A. setosus. La première est figurée pi. 5 dudit ouvrage. Il rapporte à ce même s.-g. , mais avec doute , la Cetonia tomentosa de l'Iconographie de MM. Gory et Percheron , pi. 51, fig. 5. Voy. le g. ma- CROMINCS. (D.) AIVOPLOCHEYLUS. ins. — Voyez ANOPLOCHEILUS. (D.) * AIXOPLODERA ( Hw^y.oi , non ar- mé ; ^nfl-i , cou ). ms. — Genre de Coléop- tères tétramères , famille des Longicornes, établi par M. Mulsant, aux dépens du genre Leptura de Fabricius , dont il ne diffère es- sentiellement que par ce que les élytres, au lieu d'être rétrécies de la base à l'extrémité, comme dans ce dernier, sont sub-parallèles, rétrécies dans leur partie moyenne, ou pres- que aussi larges à l'extrémité qu'à la base. L'auteur y rapporte les Lept. 6-yuttata , ANO rufipes el lurida , de Fabricius. Toutes trois sont figurées dans Olivier, et se trouvent en France. (D.) *AlVOPLODERME, Anoploderma ( d priv.; V euph. ; Sir/ov , arme ; à'i/i/^.x , peau ). iTis. — Genre de Coléoptères de la famille des Longicornes, tribu des Prioniens, établi par M. Gucrin Mciicvillc {lievue zoologi- que), et ayant pour caractères essentiels : Corps cylindrique ; mandibules aussi longues que la tête, arquées, simples. Palpes inégaux, longs, composés d'articles allongés, avec le dernier ovoïde-oblong. Corselet de la lar- geur des élylres , arrondi. Elytres parallèles, arrondies. Pattes fortes, à tarses simples et assez allongés. La seule espèce connue est VA. bicolor, Guér. M., long de 20 mill., noir, chagriné , avec les côtés du corselet et les élytres d'un rouge ferrugineux. Elle ha- bite les Andes du Pérou. (D.) * AKOPLODERMIEKS.^ nopiodermii (à priv.; v euph.; Sir),cv, arme; oX^,««, peau). ixs. — M. Guérin-DIéneville a établi sous ce nom (jRev. zool. par la Soc. Cuv., 1840, p. 276) une s.-tribu des Prioniens, voisine de celle que M. Serville a fondée sous le nom de Spondyliens (4n. Soc. Ent.), mais qui s'en distingue parce que les Insectes qui la composent ont les antennes allongées, serri formes, et les tarses simples et non élargis. Cette division comprend deux g. : le pre- mier {Anoplodermus) est distingué par des antennes dont le troisième article est plus long que le premier et les suivants ; le se- cond {Sipylus) a ce même article beaucoup plus petit que le premier et les suivants. L'esp. qui lui sert de type est le S. Orbi- gnyi, de Patagonie. (D.) AXOPLOGNATHE. Anoplognathus. favoir>&;, sans armes; yjiOoi, mâchoire). rxs. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides , établi par Leach et adopté par Mac- Leay et Rirby {Horœ Ent., p. 76, éd. leg.). Voici les caractères que ce dernier lui assigne : Labre transverse , aigu antérieu- rement au milieu. Lèvre carrée , pointue au milieu , palpigère presque à son ex- trémité. Mandibules courtes , très fortes , cornées , édentées au sommet , très entiè- res , extérieurement arrondies , intérieure- ment aiguës , courbées en dedans. Mâchoi- res mandibuliformes , arquées , courtes , ANO 565 I fortes , cornées , avec un lobe voûté et sans dent , sub-échancré à l'extrémité. Palpes presque en massue. Ant. de dix articles ; massue trifoliée, semi-ovale, garnie de poils. Prosternum se prolongeant en pointe coni- que vers la tùte. Tous les ongles simples. Ce g. figure dans le dernier Catalogue de M. Dejean , qui y rapporte huit esp., toutes de la Nouvelle-Hollande. Nous n'en citerons qu'une, l'.lnop. Latreillci [rutela) de Schoenherr [App. ad syn.) , figurée par Donovan sous le nom de Viridi œneus. (D.) AIVOPLOGIVATIIIDES. Anoplogna- thidœ ( «vo»r>o5, sans armes ; yv«9o;, mâ- choire ). INS. — Nom d'une division établie par Mac-Leay dans la grande tribu des Sca- rabéides , famille des Coléoptères lamelli- cornes de Latreille , ou pétalocères de Du- méril. Elle se compose des g. Amblyterus , Ànoplognatlnis et Leucothyreus. Les ca- ract. des Anoplognathides sont d'avoir le chaperon divisé transversalement par une suture ; les mâchoires cornées , tantôt den- tées , tantôt incrmes ; et le labre triangulai- re. Cette division ne renferme que des In- sectes exotiques dont les mœurs ne sont pas connues. D'après l'organisation de leur bou- che , on les présume Phyllophages. Tous sont revêtus de couleurs brillantes et mé- talliques , et les plus remarquables sous ce rapport viennent de la Nouvelle Hollande. M. Delaporte [Hist. nat. des animaux ar- ticulés, BulTon-Duménil , Coléopl. , t. II, p. 123) désigne sous le nom à''Anoplognati- tes une sous-tribu , h laquelle il donne pour caract. : Mâchoires ayant au plus deux dents à l'extrémité. Mandibules entièrement cornées. Elle se compose des g. Anoplo- gnathus , Brachysternus , Dasygnatus , Areoda, Amblyterus et Pachycerus. Voy. ces différents mots. (D.) AIXOPLOGIXATHUS. i:ss. — Voyez APiOPLOGÎSATIIE. (D.) * AXOPLOMERUS (avo«r>oî. sans ar- mes ; /^vî'î, cuisse), ms. — Genre de Coléop- tères tétramères , famille des Longicornes , établi par M. Dejean , mais dont il n'a pas publié les caract. Il le place , dans son der- nier Catalogue , entre les g. Eburia et Ce- rasphores de M. Serville , et , par consé- quent , dans la tribu des Cérambycins de ce dernier auteur. M. Dejean n'y rapporte que deux esp. nommées par lui A. rotundicol- 56G ANO lis et A. Jacquieri , l'une du Brésil, el Tau- tre de Cayenne. (D.) *ANOPLOIV (avoit>o;, sans armes), bot. PH. — Section du g. Orohanche , formée par Wallroth, et synonyme du g. Anoplan- thus. Voy. ce mot. (C. L.) *AIVOPLOXYCHIA.BOT. pu.— Genre ou sous-genre de la famille des Paronychiées, tribu des Illécébrées , sous-tribu des Eupa- ronychiées, Fenzl , établi par M. Fenzl com- me sous-division du g. Paronychia , el ca- ractérisé comme il suit (m Endl. gen. PI. ,. p. 958) : Segments calicinaux ovales-oblongs ou lancéolés, herbacés, à peine scarieux aux bords, pointus, concaves, mutiques,pu- bescents. Pétales 5; style très court, 2-fide. Fruit indéhiscent à la base , recouvert par le calice. — Herbes (la plupart habitant les con- trées voisines de la Méditerranée) touffues, quelquefois suffrutescentes. Fleurs agrégées en glomérales très denses , et enveloppées de grandes bractées scarieuses. M. Fenzl fonde ce groupe sur le Paronychia capi- tata et quelques autres esp. voisines. (Sp.) AIVOPLOPHORE. Anoplophora (« priv. V euph. ; h^lotfôpoi , qui porte des ar- mes ). i?is. — Genre de Coléoptères tétra- mères, de la famille des Longicornes , tribu des Lamiaires , établi par Hope ( Tram. Lin. Soc. , vol. 18 , p. 439 , pi. 50 , fig. i ) d'après un admirable insecte récemment découvert dans l'Assame, aux Indes orien- tales. Voici les caract. de ce g. : Tète de forme carrée. Antennes deux fois plus lon- gues que le corps , avec le dernier article très allongé. Élytres aussi larges en arrière qu'en avant , arrondies au bout. Corps é- cailleux en dessous , avec la poitrine iner- me. Pieds difformes et robustes. La seule esp. connue est VAnoplophoriis Stanleya- nus Hope. Il est long de 20 lignes, d'un beau vert foncé, luisant, tournant au noir, avec la tète , le corselet et les élytres cou- verts de grandes taches d'un beau vert pâ- le. Les antennes sont noires, avec la base des articles bleue. Les pattes sont couvertes d'écaillés d'un beau bleu verdâtre. (D.) * ANOPLOSTERNUS ( « priv. ; v eu- phon. ; (!ir>ov, arme ; ^tî^v&v , poitrine). i>'s. — Genre de Coléoptères pentamères, famille Jes Lamellicornes , tribu des Scarabéides , établi par M. Guérin-Méneville ( Mag. de Zool. 1858, ins. , Voyage de la Favorite). ANO Ce g., voisin des Anoplognalhes de Leach . en diffère surtout par le sternum du méso- thorax, parfaitement inerme entre les pattes intermédiaires, et par sa lèvre inférieure , garnie en dessous de soies courtes et serrées en forme de brosse , comme dans les Génia- les. L'auteur n'y rapporte qu'une seule es- pèce trouvée près de la rivière des Cygnes , dans la Nouvelle-Hollande , et qu'il nomme An. opalinus. (D.) * AIVOPLOSTII^.TA ( ivorr/05 , sans armes; uryjdoi , poitrine ). iivs. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longi- cornes , étabU par M. Dejean , qui n'en a pas pubUé les caract. , mais qui l'a nommé ainsi, sans doute à cause des épines du cor- selet qui sont courtes et obtuses. D'après la place qu'il occupe dans son dernier Catalo- gue , il appartiendrait à la tribu des La- miaires de M. Serville , et a pour type le Lamia lactator de Fabricius ( radiata Go- ry); esp. de Guinée et du Sénégal. (D.) ANOPLOTHERIUM ( «vo,./.,, sans armes; Ox^lov, animal ). mam. foss. — Gen- re de l'ordre des Pachydermes ayant quel- ques rapports avec les Chameaux , décou- vert par Cuvier dans les plâtres des environs de Paris. Ces animaux , dont la race est é- teinte , avaient quarante-quatre dents en sé- ries continues ainsi que l'homme , savoir : G incisives, deux canines et quatorze molaires à chaque mâchoire. Les canines étaient peu différentesd es incisives el ne saillissaient pas plus qu'elles , ce qui a donné lieu au nom d'animal sans armes ou sans défenses. Les trois molaires postérieures, de chaque .côté, carrées et à deux collines transverses en haut , à double et à triple croissant en bas , dont l'antérieure terminée par une pointe , séparée par un sillon , étaient fort sembla- bles à celles des Rhinocéros , des Damans et des Palœotherium ; les trois molaires an- térieures étaient comprimées. La quatrième molaire ressemble en haut à la moitié pos- térieure d'une des dents carrées, et, en bas, aux molaires antérieures. Les pieds , termi- nés par deux grands doigts , ne différaient de ceux des Ruminants que par la séparation des os du métacarpe et du métatarse , qui ne se soudaient point en canon. Leur tarse était composé comme celui du Chameau ; leur carpe , h peu près comme celui du Cochon. ANO Les Anoplolheriurii , d'après ces laractè- rcs, établissaient un point de contact entre les Pachydermes et les Ruminants , de la même manière que les Damans en établis- sent un entre ces mêmes Pachydermes et les Rongeurs. Cuvier en a reconnu six esp. dont il a for- mé trois s.-genres. I. — Les Anoplotheriiim , proprement dits, qui comprennent deux espèces : UAnop. commune, animal delà gran- deur d'un petit âne, mais plus bas sur jam- bes; à queue très forte et de la longueur du corps ; à pieds de devant munis, du côté interne, d'un rudiment de doigt. Cet animal était herbivore et probablement nageur comme la loutre, dont il avait l'allure. Il se nourrissait sans doute des tiges et des raci- nes des plantes aquatiques , et avait, selon toute apparence , le poil lisse et les oreilles petites comme l'Hippopotame. L'.4nop. secundarium , semblable au pré- cédent, mais de la taille du Cochon. IL — Les Xiphodontes , de Ç/yoç, épée, et d'ûo\w;, dent; dénomination tirée de la forme tranchante d'une partie des dents de la seule espèce de ce s.-g., savoir : L'^nop. gracile, animal de la grandeur et de la forme élégante d'une Gazelle, à mem- bres allongés ; sans doigts accessoires aux pieds de devant, et probablement sans lon- gue queue ; à dents antérieures tranchantes comme celles des Chevrotains. III. — Les Dichobunes , de cTt^a , divisés , et de /Sojvs?, colline , à cause des collines disposées par paires sur ses quatre derniè- res molaires de la mâchoire inférieure; s.-g. qui comprend trois espèces : L'.-lnop. leporinum , de la taille du Liè- vre , à pieds tétradactjlcs , mais dont les doigts latéraux ne touchaient pas à terre; h'Anopl. murinum, de la taille du Co- chon d'Inde; VAnopl. obliquum , même taille que le précédent ; à branche montante de la mâ- choire inférieure oblique. Ces deux dernières espèces ne sont encore connues que par des mâchoires. Les plâtres des environs de Paris qui font partie de l'étage inférieur des terrains ter- tiaires (dits de la période Éocène) ont seuls fourni jusqu'à ce jour des os complets et des parties de squelettes d'Anoplotherium. On ANO 567 en a trouvé quelques dents détachées en Ba- vière, dans nie de Sheppey, dans les sables des environs d'Eppelsheim, et dans ceux des environs d'Orléans , mêlés avec des os de Mastodontes , de Rhinocéros et de Dinothe- rium, dans l'étage moyen de ces mêmes ter- rains (dits de la période Miocène), et qui proviennent vraisemblablement de remanie- ments des terrains de la période précédente. C'est par les Anoplotherium que Cuvier a commencé à démontrer, pour ainsi dire ma- thématiquement , que parmi les ossements fossiles il y avait des débris de races d'ani- maux inconnues aujourd'hui dans la nature vivante , qui attestent les variations que ces races ont éprouvées ; variations amenées , selon ce grand naturaliste , par les révolu- tions du globe, qui détruisaient les races existantes, au moment et dans le lieu de ces révolutions. Aussi pensait-il que ces débris des êtres organiques doivent être étudiés avec soin , comme nous fournissant l'un des plus puissants moyens de parvenir à la con- naissance de l'histoire ancienne du globe, et comme pouvant même servir au perfec- tionnement de la science de l'organisation. (Laurillard.) * AlVOPLURES. Anoplurœ ( à priv. ; v cuph. ; C1C/0V, arme; oD/jà, queue). i:\s. — Nom donné par Leach à un ordre de la clas- se des Insectes, sans métamorphoses, com- prenant ceux qui ont la queue dépourvue de filaments. (D.) * AAOPLURÏFORMES. Anopluri- fonnes ( anopluriformis , qui ressemble aux Anoplures ). i^s. — Mac-Leay et Rir- by donnent cette épithète aux larves de Coléoptères qui sont carnivores, antennifè- res, à corps oblong et déprimé. Ex. : Cocci- neîla. (D.) AIVOPLUS. INS. — Voyez anople. (D.) * AIVOPS («veu, sans; ôp,œi\). ms. — Genre de Tordre des Lépidoptères , famille des Diurnes, sect. des Hexapodes, tribu des Lycénides, créé parM. Boisduval, mais dont il n'a pas publié lescaract. Il a pour type le Polyom. Phœdrus de l'Encyclopédie , Pap. id. de Cramer. Une autre esp. décrite par Ilorsfield sous le nom de A. terreslris appar- tient aussi à ce g. ; toutes deux sont des In- des orientales. (D.) ANOPTERUS, Labill. («vto, en dessus; 568 ANO nre/jov, aile). BOT. PII.— Genre de la famille (les Escalloniées , oflrant pour caract.: Calice à tube turbiné, adné par sa base à l'ovaire; limbe à 6 lobes courts, pointus, persistants. Pétales 6, insérés au calice, alternes avec les lobes de celui-ci. Étamines G , ayant même insertion que les pétales, opposées aux lobes calicinaux. Style court. Stigmate 2-flde. Cap- sule oblongue, 1-loculaire, polysperme, 2- valve de haut en bas; placentaires margi- naux. Graines ovales, comprimées, ailées au sommet. — Ce genre est fondé sur un ar- brisseau habitant la terre de Van Diémen ; les feuilles sont alternes ou subopposées, subsessiles, coriaces, à dents calleuses; les fleurs naissent en grappes simples, termina- les, subfasciculées. (Sp.) * AIVORGANIQUE. Anorganique ( « priv.; o/syavov, organe; qui n'a pas d'orga- ne),—Synonyme peu usité d'Inorgarnique. (C. D'O.) * ANORGANOGNOSIE. Anorgano- gnosia {à[>Tiy.; 6pyx-Jo-j gane ; ■j-'^^'-^, connaissance). Gravenhorst et J. Reisinger se sont servis de cette épithète comme syno- nyme de Minéralogie. (C. d'O). * AIVORGANOGRAPHIE. Anorga- nographia ( à priv.; ô^yavov, organe ; yfjo>.s. — Genre de la famille des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères, établi par M. Gray {Lond. mag.) et adopté par M. Serviile {Jns. or- thopt., suites à Buffon). Ce genre est l'un des plus extraordinaires que l'on connaisse , par une tête d'une grosseur disproportion- née avec le corps, ayant ses bords latéraux notablement dilatés; une bouche fort large, très avancée, avec le chaperon prolongé en museau; des mandibules très robustes, den- telées et dilatées à l'extrémité ; des palpes grêles et cylindriques d'une extrême lon- gueur, surtout les maxillaires, trois fois aussi longs que les labiaux , et à peu près de la longueur de la tête , et un thorax plus étroit que la tête, en forme de selle arrondie avec le prosternum , muni de deux épines rappro- T. I. ANO 509 chées à la base.— Le type du g. est 1'^. Au- stralasiœ , es|)èce de la Nouvelle-Hollande , et connue seulement sans ailes , n'ayant pas très probablement atteint son état parfait. M. Gray rapporte encore à ce genre 1'^. Locusta monstrosa , Herbst. {Nut. Fr. Berlin, t. IV), également aptère, et indiquée comme de Surinam. Enfin M. Serviile croit devoir encore y rapporter le Gryllus vorax, Stoll. iSau.pl. 4, Cg. 10 et 20), que nous con- naissons seulement par cette figure , qui le représente pourvu d'ailes, et ajantune tête qui, bien que très forte, est moins grosse que celle de l'^I. Australasiœ. (Bl.) *A]XOTEA, DC. [Prod. I, p. 445) (5vw, en dessus), bot. pu. — Section du genre Pavonia, Cavan. (famille des Malvacées ) , caractérisée comme il suit : Corolle comme tubuleuse par la convolution des pétales. Or- ganes sexuels longuement saillants. Péricar- pe à coques mutiques. (Sp.) *AKOTIA. lAS.— Genre de la famille des Fulgoriens, de l'ordre des Hémiptères, sect. des Homoptères , établi par Rirby (Trans. ofthe Lin. Soc. , t. XIII), et adopté par La- treille et tous les autres entomologistes. Ce genre est principalement caractérisé il» par les antennes, insérées en arrière des yeux, ayant leur premier article fort court, ne for- mant guère que la sixième partie du suivant ; celui-ci comprimé , élargi et tronqué à l'ex- trémité , avec une soie terminale implantée dans une échancrure ; 2° par l'absence d'o- celles ; par les pattes grêles, avec les jambes mutiques. La seule espèce encore connue de ce genre est VA. Bonnetii, Kirby, Burm., Bl., de l'Amérique du Nord. (Bl.) AIXOTIDE. Anotis, DC. (=;priv. ; v eu- phon,; cùrts, oreillette), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu desHédyo- tées, DC). Ce genre, que MM. 'Wight et Ar- nott ne considèrent que comme s.- genre des Ucdyotis, est caractérisé par M. De Can- dolle (Prodr., t. IV, p. 431) comme il suit : Tube calicinal obové , à 4 dents pointues, per- sistantes, séparées par des sinus pointus. Co- roUehypocratériforme; limbe 4-lobé, pres- que aussi long que le tube ; gorge presque glabre. Anthères incluses ou peu saillantes. Stigmate subbilobé. Capsule ovoïde , 2-locu- laire, couronnée du limbe calicinal, loculi- cide-2-valve au sommet ; loges 4-8-sperme5. Graines ovoïdes, légèrement anguleuses. — 36* 570 AINO AMS Herbes ou sous-arbrisseaux; feuilles oppo- sées ; stipules très entières ou dentées ; fleurs solitaires ou en corymbe, terminales. M. De Candolle rapporte à ce g. 14 esp. (toutes indi- gènes de l'Amérique éqviatoriale, et la plu- part énumérées comme des Hédyotes par d'autres auteurs), qu'il groupe sous 5 s.-g. ou sect., savoir : Ereicotis, DC. , Amphio- tis, DC, et Panetos, RaGn. [Voy. ces mots.) (Sp.) *ANOURELLE. Anourellaià priv.; oj^oK, queue). svsTOL. — Genre établi par M. Bory aux dépens des Brachions de Millier pour les esp. sans appendice postérieur ou sans queue , mais pourvues , comme les vrais Brachions, d'une enveloppe membra- neuse ou d'un tèt, et portant en avant des organes ciliés, rotatoires. M. Bory place ce g. avec les Plœsconies, qui sont de vrais In- fusoires , dans sa famille des Citharoïdes. M. Ehrenberg , le premier, a distingué con- venablement des Infusoires les Systoiides , qu'il nomme Botatoria; il nomme Anurœa le g. Anourelle , et le place dans la famille des Brachions , en le caractérisant par l'ab- sence de l'appendice postérieur, et par la pré- sence d'un point rouge supérieur qu'il nom- me un (bU. Millier a décrit cinq espèces qui doivent appartenir à ce genre ; ce sont les Brachionus squamula, B. striatus, B. bi- palium, B. pala et B. quadratus. Ce der- nier a été placé par M. Bory dans son g. Rératelle , et M. Ehrenberg range \eB. pa- la parmi les Brachions ; mais ce même au- teur a fait connaître plusieurs autres es- pèces d'AnourcllcSjles unes tout à fait nou- velles, les autres déjà reconnues ou décrites par divers naturalistes. Les Anourelles se trouvent presque toutes dans les eaux dou- ces marécageuses ; cependant VA. striata vit également dans les eaux de la mer Bal- tique, et 1'^. biremis a été trouvée exclusi- vement dans cette mer. Leur grandeur va- rie entre 0,05 et 0,22 de mill. (Diîj.) AKIOURES ( à priv, ; v euph. ; o^^, queue; sans queue). Ecaudati. kept. — Nom donné par Duméril et plusieurs autres au- teurs à une famille de la classe des Reptiles, comprenant les Batraciens, qui , aquatiques dans leur jeunesse, perdent leur queue à l'é- poque oîi ils deviennent terrestres. Ils se dis- tinguent des Batraciens à queue permanente l>ar la brièveté des pattes antérieures et le développement extraordinaire des extrémi- tés abdominales , ce qui les rend impropres à la marche ordinaire, et ne leur permet d'autre mode de progression que la natation et le saut. Les Batraciens Anoures sont les Crapauds , les Grenouilles, les Rainettes et les Pipas. (C. d'O.) AIVOXIE.EVS.— yoye;: anoxya. (D.) *AIVOXYA ( à priv.; v euph.; i|j?, poin- tu), rvs. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , établi par M. Delaporte aux dépens du g. Meloloniha des auteurs , dont il dillère par les caract. sui- vants : Massue des antennes composée seu- lement de îj feuillets dans les mâles et de 4 dans les femelles ; le 2= article très court ; le 5^ très allongé ; le corselet plus long , quoique sa dimension en ce sens n'égale pas celle de sa largeur. Les articles des tarses plus renflés , et garnis d'épines plus fortes à leur extrémité ; crochets du dernier article arruiés en dessous d'une forte dent. Jambes antérieures simples, ou à peine tuberculées. Segment anal plus grand, échancré à son extrémité, non prolongé en pointe. Ce g. est le même que celui auquel M. Dejean donne le nom de Catalasis dans son dernier Catalogue. 11 renferme 5 esp., dont le Mclolontlia villosa de Fabricius peut être considéré comme le type. Il se trouve aux environs de Paris. (D.) AIMREDERA, Juss. bot. ph. — Gen- re de la famille des Chénopodées ( tribu des Chcnopodiées), offrant pour caractères: Périantlie membranacé, 5-parti : les 2 seg- ments extérieurs carénés, munis d'une aile dorsale longitudinale; les S intérieurs un peu plus courts, concaves. Étam. 5, antépo- sées, insérées au fond dupérianthe; filets subulés ; anthères sagittiformes - oblongues. Point de squamules hypogynes. Ovaire ovoï- de, 1-loculaire, 1-ovulé, 3-style. Stigmates simples. Péricarpe coriace, indéhiscent, 1- sperme , recouvert par le périanthe , qui est sec et diptère. Graine verticale, à test mem- branacé. Embryon annulaire , périphérique : radicule infère. — Herbe grimpante; feuilles alternes; fleurs hermaphrodites, 2-bractéo- lées (bractéoles petites, concaves), disposées en épis axillaires. On n'en connaît qu'une seule esp. , qui croît aux Antilles. (Sp.) AIVSER. OIS. — Synon. latin d'oiE. Voyez ce mot. (C. »'0.) ANS *ANSERA!VAS {anser, Oie ; anas, Ca- nard ). OIS. — Section formée par M. Les- son (7V. d'Orn.) dans son genre Anas, pour recevoir le Canard k pieds demi.- palmés (Anas melanoleuca Lat.), que nous plaçons dans notre g. anatigralle. Voy. ce mot. (Lafu.) AIVSERES ( amer. Oie ). ois. — C'est, dans la méthode dcLinné, le nom par lequel il désigne Tordre des Palmipèdes de Cuvier ou des INagcurs de Vieillot. (Lafu.) ANSÉRIIXE. BOT. PH. — Voyez cnn- NOPODU'M. ^ (C. D'O.) *AXSERIXEES. Anserinœ anscrinus, qui concerne les Oies), ois. — Sous-famille de l'ordre des Palmipèdes de Cuvier et de notre fam. des Anatidées, ayant pour car. : Bec de longueur médiocre ou court, conique, élevé à sa base, où il est plus haut que large, rétréci en avant, garni latéralement de la- melles en forme de dents souvent apparentes sur ses bords. Pattes assez élevées, et placées, sur le tronc, presqu'à l'équilibre du corps; doigts de longueur médiocre, terminés par des ongles courts et assez obtus , réunis par une membrane entière ou presque entière. Habitudes marcheuses et paissantes. Malgré les grands rapports de forme qui existent entre les Oies et les Canards pro- prement dits, ou Anatinées, nous avons cru indispensable d'en former une sous-famille particulière : car, outre une plus grande élé- vation des tarses placés plus en avant, et une forme de bec moins déprimée et plus conique que chez les Canards , nous leur avons re- connu des habitudes bien différentes et dé- pendantes de ces deux causes. Ainsi elles sont beaucoup plus marcheuses et plus nageu- ses ; et, tandis que le bec déprimé et spa- tuliforme des premiers leur sert à recueillir sur l'eau une nourriture moitié animale et moitié végétale, le leur, de forme coniciue, plus court, et, par conséquent, plus fort, indique un autre genre d'alimentation , qui consiste effectivement à arracher ou à paître rherbe , qui fait le fond de leur nourritu- re. Cette différence bien marquée dans l'aii- mentalion se reconnaît dès que les petits sont éclos. Les jeunes Canards sauvages, au sortir de l'œuf, se jt tient à l'eau; et, loin de chercher a en gagner les bords, ils y restent constamment avec leurs mères pour y cher- cher leur nourriture, consistant en insectes ANT S71 et moucherons de toute esp. qui voltigent à sa surface, et qu'ils poursuivent et attrapent en nageant avec une pronq)titude incroya- ble. Ils y joignent encore les insectes aquati- ques et tout ce qu'ils peuvent saisir en barbot- tant sur les rives. Les jeunes Oies sauvages, au contraire, à peine écloses, s'acheminent avec leur mère vers des terrains herbus, et leur première nourriture se compose des pointes des feuilles de graminées , que leur mère arrache et dépose devant elles tout en parcourant le sol ; mais bientôt elles s'exer- cent et parviennent elles-mêmes à arracher ces pointes d'herbes , qu'elles paissent réelle- ment et qui leur suffisent. Cette nourriture est donctoute végétale, tandis que celle des jeu- nes Canards est presque exclusivement ani- male. D'après les caractères de forme que nous avons assignés à nos Ansérinées, les Berna- ches, à bec plus court et plus conique , h tar- ses plus élevés , à corps plus court , doivent être considérées comme les espèces-types do cette sous-famille; elles ont aussi la marche beaucoup plus facile et plus rapide que les Oies proprement dites. Notre sous-famille des Ansérinées com- prendra donc le seul genre oie, Anser, et les deux sous -genres Bernache et Oie. Voy. OIE. (Lafr.) * ANTACAIVTHUS, L. C. Rich., Mss. (àvTt, à l'opposé ; u'x-j9a, épine ). bot. ph. — Synon. du g. Scolosanthus , Vahl, de la famille des Rubiacées. (Sp.) ANTALE. MOLL. — (Un des synonymes de Dentale.) Nom d'une famille d'animaux mollusques que, jusqu'aux recherches de MM. Deshayes et de Blainville, on classait parmi les Annélides. (P. G.) * ANTARCTIA ( à.-jTXfly.rty.ô^, antarcti- que , austral ). ixs. — Genre de Coléoptères pcntamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens , établi par M. Dejean dans son Species général, et auquel il assigne les car. suivants : Les trois premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles, aus- si longs que larges , et fortement cordifor- mcs; dernier article des palpes allongé, pres- que cylindrique , et tronqué à l'extrémité. Antennes filiformes et assez allongées. Lè- vre supérieure en carré moins long que lar- ge , légèrement échancrée antérieurement. Mandibules peu avancées, assez fortement 572 ANT arquées et assez aiguës ; point ùe dent au milieu de Téchancrure du menton. Corselet presque carré ou légèrement cordiforme. Élj très assez allongées , presque parallèles et légèrement sinuées à l'extrémité. M. De- jean a établi ce nouveau genre sur plusieurs esp. de Textrémité de l'Amérique méridio- nale, et c'est pour désigner le pays qu'elles paraissent habiter exclusivement qu'il leur a donné le nom générique d'Antarctia. Ces Carabiques sont de moyenne taille, toujours ailés, de couleur métallique, et ont les plus grands rapports de forme avec quel- ques Amara et quelques Harpales. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en mentionne 13 esp., dont 6 du Chili, 1 des îles Malouines , et 6 de Buénos-Ayres. Nous citerons parmi ces dernières VAnt. carnifex Fabr. comme type du genre. (D.) ANTÉDILUVIEN ( Ante , avant ; di- luvium , déluge), géol. — Cette dénomina- tion , introduite en France par les géologues anglais, s'applique aux formations alluviales qu'on suppose avoir précédé la grande cata- strophe dont parle la Genèse. On reconnaît aujourd'hui que l'on a abusé de ce mot en confondant sous un même nom des dépôts terrestres d'époques différentes ; et M. Bron- gniart en a restreint l'emploi à la désignation des terrains de trass et d'alluvion qui ont précédé la période animale. On donne le nom d'' Antédiluviens aux Animaux qui se trouvent dans les terrains de transport appelés Diluviens: tels sont les Mastodontes, les Éléphants , les Tapirs, etc., quelques uns appartenant à des genres per- dus , d'autres ayant disparu du continent européen. Ce terme s'emploie en général pour désigner tout ce qui paraît remonter à une haute antiquité. (C. d'O.) AIVÏEIMNAIllE. Aniannarius, Com- merson. poiss. — L'habile naturaliste, com- pagnon de Bougainville , que je cite ici , Commerson, avait eu l'idée d'établir sous cette dénomination le g. de Poissons dont M. Cuvier a donné la monographie dans les Mémoires du Muséum, sous le nom de Chi- ronectes. ( Voy. ce mot. ) M. de Lacépède et M. Cuvier, en se servant des manuscrits de Commerson , ont cité la dénomination de ce voyageur dans leur Synonymie. (Val.) * ANTENNAIRES. Antennaria {an- tenna, antenneV ins. — M. Robineau-Des- AINT voidy nomme ainsi deux petites pièces sou- dées ensemble qu'on remarque sur la tête des Diptères de la famille des Muscides ou Myodairee, et sur lesquelles sont implantées les antennes. Ces deux pièces sont quelque- fois susceptibles de mobilité, et font saillir, au côté interne du premier article, deux petites crêtes ou squamules qui portent le nom de pièces inter-antennaires ( inter-an~ tennaria ). (D.) ANITENIVARIA, Link(iVoî/t;. JoHrn. de Bot. de Schrader, t. III) [antenna, antenne). BOT. CR. — Genre de Champignons apparte- nant aux Hypomycetes de Link et aux Pé- risporiacées de Fries, caractérisé par des filaments en forme de thallus, couchés, ra- meux, articulés, entrelacés, et supportant, principalement vers leur base, des sporan- ges globuleux remplis de matière gélatineuse et de spores moniliformes. Pendant long- temps on a ignoré la fructiOcation de ce g., dont on ne connaissait qu'une espèce, le Torula fuliginosa, de Persoon, qui croît sur les pins , et en recouvre les rameaux et les feuilles d'une couche filamenteuse, noire, souvent très épaisse. Comme l'auteur du Synops. fungorum ne l'avait jamais observé qu'à l'état stérile, il l'avait placé dans le g. Torula, dont les filaments présentent les mêmes caract.; mais le professeur Link ayant observé les organes de la fructification surl'^. ericophila, qui croît en Portugal sur l'^n- ca arôorea, les caractères génériques ont dû être modifiés. Dans la France méridionale, on en rencontre une troisième espèce sur les Cistes ligneux. M. Fries a cru devoir ré- unir à ce genre le Racodium cellare de Persoon, espèce de feutre noir composé de filaments extrêmement ténus que l'on trou- ve sur les tonneaux, dans les caves; les fila- ments sont bien rameux, articulés ou cloi- sonnés, et les petits globules noirs que l'on observe ne sont pas des sporanges, mais bien des excréments d'Insectes, ainsi que je l'ai constaté un grand nombre de fois. (LÉv.) ANTENNARIA {Antcnna , antenne). BOT. PH. — Les Antennaria sont des her- bes vivaces , quelquefois sous-frutescentes , garnies de feuilles entières, blanchâtres ei tomenteuses à leur face inférieure , portant des capitules disposés en corymbe , et dont I les folioles de l'involucre sont blanches ou ANT lavoes de rose ou de brun , mais jamais jau- nes comme celles de la plupart des Gna- {)haliées. Les plantes de ce genre, employées en médecine, sont connues sous le nom de Pied-de-chat. M, R. Brown , qui les a, le premier, nettem»^nt circonscrites , leur assi- gne les caractères botaniques suivants : In- volucre imbriqué, scarieux , colore. Récep- tacle dépourvu de paillettes, scrobiculé. Fleurs dioïques : les mâles à antbèrcs gar- nies d'appendices basiiaires. Stigmates tron- qués ; poils de Taigrctte en forme de pin- ceaux, ou épaissis au sommet; les femelles à limbe court , dépourvues d'étamincs ru- dimentaires, et munies d'une aigrette à soies capillaires. (J. D.) AKTEXNARIÉES {antenna, anten- ne ). BOT. TH. — Une des divisions de la sous-tribu des Gnaphaliées , qui renferme les genres dont les capitules sont indépen- dants les uns des autres, multillores, dioï- ques, subdioïques ou monoïques; les fleurs mules pourvues d'un stjle très simple, eu forme de massue , et tronqué au sommet ; le réceptacle dépourvu de paillettes , ou en ayant seulement vers sa circonférence. (J. D.) ANTEKNARIUS. roiss. — Voyez ANTEXIVAIRE. (VaL.) AKTEA'XES. Ântennœ. zool. — On nomme ainsi des organes appendiculaires, mobiles, composés d'un plus ou moins grand nombre d'articles, de formes très variées, plus ou moins développés, et situés sur la tète de la plupart des animaux articulés, à sa- voir : au nombre de deux, de quatre et quelquefois de cinq , dont un impair, chez les jS'éréides, dans la classe des Annélides; de deux et le plus souvent de quatre chez les Crustacés , à l'exception des Limules , qui en sont privés (à moins qu'on ne prenne pour des antennes les deux corps articulés qu'ils présentent à leur partie antérieure, et que Savigny assimile, avec plus de raison, à la seconde paire de pieds -mâchoires des Crustacés, ou aux mandibules des Arachni- des); et enfin de deux seulement chez les Myriapodes et les Hexapodes ou les Insectes proprement dits, c'est-à-dire non compris les Arachnides, qui sont également dépour- vues de ces organes, comme les Limules. Considérées anatomiquement, les Anten- nes se composent d'une quantité variable de AINT 573 petits articles cornés ou coriaces à l'exté- rieur, tubuiaires et perforés dans toute la longueur de leur axe, et renfermant une substance molle et membraneuse, qui reçoit les derniers rameaux des nerfs et des trachées de l'extrémité antérieure du corps. Savigny a le premier constaté l'existence des antennes dans les Néréides. Avant lui, ces parties étaient considérées comme des Tentacules ou des Cirrhes. Elles sont peu rétractiles, de forme variable, en nombre pair ou impair, courtes, et de deux ar- ticles seulement dans le premier cas , comme dans les g. Lycoris, JNephtys, Aricie, Glycère, Ophélie, Hésione, Myriane, Phyl- lodocé ; longues et composées de beaucoup d'articles, dans le second cas, comme dans le g. Syllis. La plupart des Crustacés ont 4 antennes. Chez les Décapodes, elles sont tantôt petites et tantôt très longues; dans le premier cas, les intermédiaires sont ordinairement ca- chées dans un creux, où elles sont repliées, et, dans le second, elles sont à découvert, et presque aussi longues que les latérales. Dans l'ordre des Stomapodes , les antennes in- ternes se terminent par trois filets, tandis que les externes n'en otfrcnt qu'un seul ; la base de celles-ci est composée d'un grand nombre d'articles groupés entre eux et pla- cés sur des plans différents. D'autres Crus- tacés offrent une disposition semblable ; et, sous ce rapport, leur basu diffère beaucoup de celle des mêmes parties dans les autres animaux articulés. Dans l'ordre des Amphi- podes , les antennes sont presque toujours en forme de soies, et placées par paire, les unes au dessus des autres, sur une tête dis- tincte; dans celui des Isopodes , elles ont une disposition à peu près semblable : les latérales sont toujours sétiformes et compo- sées de 8 articles; les intermédiaires sont quelquefois si petites, qu'on les aperçoit à peine. — Dans le dernier ordre, celui des Branchiopodes, lesantennessontau nombre de 4 ou de 2 seulement, et de formes très variées. Elles sont ou simples , ou velues, ou en pinceaux , dans le g. Lyncée ; rameuses dans le g. Daphnis ; en pinceaux dans le g. Cypris ; velues dans le g. Cythérée ; capillai- res dans le g. Branchipe; celles du g. Cy~ clope sont divisées en trois articles, et plus grosses et plus courtes chez le mâle que chez 574 ANT la femelle ; les antérieures sont petites et composées de 3 articles , et les postérieures plus longues et composées de 4 articles dans le g. Argulei enfin dans le g. Zoé , les qua- tre antennes sont placées à peu près sur la même ligne; les internes sont assez grosses, à articles peu distincts, avec un petit appen- dice cylindrique près de leur extrémité, et au devant est un article conique , garni de poils du côté intérieur; les externes sont très courtes , grêles et slyliformes. Les Myriapodes n'ont que deux antennes , comme les Hexapodes; elles sont courtes, un peu plus grosses vers le bout ou filiformes, et composées de 7 articles dans les Chilo- gnathes; longues, sétacées et composées d'un grand nombre d'articles dans les Chilopo- des. De tous les animaux articulés munis d'antennes, les Insectes ou Hexapodes sont ceux chez qui ces organes olTrent la plus grande variété de formes. Chez eux , Tar- ticulation des antennes avec la tète ren- tre dans celles que M. Strauss nomme co- tyloïdiennes. La biise du premier article se renfle , surtout chez les Coléoptères et les Hyménoptères, et est reçue dans une ca- vité de la tête {torulvs , Kirby), ordinaire- ment arrondie, très lisse également, et ta- pissée , excepté à la partie centrale , d'une membrane épaisse. Le bulbe est percé à son extrémité pour donner passage aux muscles et aux nerfs que contient l'antenne; les bords de l'ouverture ont de chaque côté une légère échancrure, et sont garnis d'un li- gament membraneux qui s'unit h la mem- brane de la cavité, au centre de celle-ci. Cette sorte d'articulation imprime à l'anten- ne un mouvement de rotation dans tous les sens. Dans les deux ordres que nous venons de nommer, la rotule est quelquefois très grande, comme séparée du reste de l'article par un étranglement bien marqué , et fait une saillie hors du torulus. On pourrait alors la prendre pour un article distinct; mais en l'examinant avec attention, on aper- çoit promptement qu'elle n'a pas de mouve- ment propre, et qu'elle n'est qu'un simple renflement du premier article. Le tondus, de son côté, pourrait également quelquefois donner lieu à une semblable méprise, lors- que ses bords sont relevés et qu'ils prennent la forme d'un tubercule plus ou moins sail- ANT lant, évasé et à bords inégaux; mais son union intime avec la tête ne peut laisser au- cun doute à cet égard, La partie de la tête où cette articulation a lieu, en d'autres termes, l'insertion des antennes, présente d'assez nombreuses varia- lions, dont les principales s'expriment par les termes suivants , d'un usage Sréquent dans l'entomologie descriptive. Les antennes sont dites : Préoculaires(pra'- oculares), lorsqu'elles sont insérées devant les yeux ; ex. : Chrysis , Carabus , etc. ; Interoculaires («tt (erocuiares), quand el- les sont placées sur un point quelconque entre les yeux; ex. -.Leptura, Ualiplus, Reduvius , etc. ; Inoculaires {inoculares), si elles sont insé- rées dans une échancrure des yeux, qui sont alors plus ou moins réniformes et les entourent partiellement à leur base; ex.: un grand nombre de Longicornes; Suboculaires {siiboculares) , lorsqu'elles sont placées au dessous des yeux; ex. : Ful- (jora, ISepa; Rostrales (rostraîes), si elles sont portées sur un prolongement de la tête ou bec : c'est le cas où leur éloignement des yeux est le plus considérable ; ces derniers restant toujours à la base du bec ; ex. : la majeure partie des Curculionites ; Supérieures {superiores ), quand elles sont situées sur le vertex ; ex. : quelques Longicornes ; Inférieures {inferiores), lorsqu'elles sont insérées sous la tête; ce qui a lieu quand l'épistome et les joues sont dilatées et re- couvrent les parties de la bouche et celles qui sont adjacentes. Les antennes sont alors situées à l'angle intérieur de la jonction des joues et de l'épistome sur le front; ex. : Co~ pris, Ateuchus. Quant à leur situation relative, c'est-à- dire la distance qui les sépare l'une de l'autre, les antennes sont dites : Écartées {distantes, remotœ), lorsqu'elles sont éloi- gnées l'une de l'autre à leur base ; ex. : Bu- prestis rustica, et la majeure partie des Coléoptères ; Rapprochées [approximatœ) , quand elles sont séparées à leur base par une distance peu considérable ; ex. -.Donacia, Galcruca; Contiguës {contiguœ) , si elles se touchent presqu'à leur base ; ex. : Imatiditmii ANT Connées {connalœ, coadunalw, cohcercn- tes , lorsqu'elles sont réunies à leur base ; ex. : Conops, Ccria. De leur proportion. — Pour exprimer les dillércnces de longueur des antennes , on les compare, sous ce rapport, aux autres parties du corps. On dit qu'elles sont très courtes {brevissimœ\ lorsqu'elles sont plus courtes que la tète; ex. : CocciiieUa^ Courtes {brèves), quand leur longueur é- gale celle de la tète ; ex. : Ilisteri Médiocres {médiocres), si elles sont aussi longues que le corps; ex. : Callidium viu- laceum ; Longues (longr^p), quand elles dépassent le corps en longueur, mais de peu ; ex. : DIo- nohammus sulor^ Très longues (/oHgr/ss/m^), lorsqu'elles sont considérablement |)lus longues que le corps ; ex. : un grand nombre de I.otigicor- nes parmi les Coléoptères, et le genre Adiile dans les Lépidoptères. De lettr structure. — Les Antennes sont composées d'un plus ou moins grand nom- bre d'articles, qui, en générai, ont chacun leur mouvement propre , ce qui permet à l'animal de les fléchir dans tous les sens. Chaque article se joint au précédent, tantôt par articulation cotyloïdienne, tantôt au moyen d'un ligament , sans qu'il y ait en- châssement d'un condyle dans une cavité. En général, ces articles sont placés bout h bout ; mais , dans beaucoup de cas , leur disposition est telle , que le premier , qu'on nomme basilaire ou scapus, forme un an- gle plus ou moins aigu avec le reste de l'antenne; ce qui a fait appeler coudées, brisées ou géniculées geniculatœ) , les an- tennes ainsi conformées. Telles sont celles des Lamellicornes, des Curculionites-Go- natocères , et d'un grand nombre de femel- les et de neutres chez les Hyménoptères. Dans les antennes coudées , le scapus for- me à lui seul la moitié de leur longueur ; dans celles qui sont droites {rectœ' , cet ar- ticle se distingue toujours des autres , soit parce qu'il est plus gros ou plus long , soit parce qu'il affecte une forme particulière. Quant au reste de l'antenne , on le divise en tige 'caulis) , et en massue {clava) lors- qu'elle s'épaissit vers son extrémité : c'est ce qu'on remarque dans toutes les anten- nes coudées , et dans beaucoup de celles ANT &7S qui sont droites , telles que celles des Co- léoptères clavicornes et des Lépidoptères diurnes ou Rhopalocères. Le second article (les antennes , qui forme le premier de la tige {pedicellus, Kirby), ne mérite pas moins d'attention que le scapus sur lequel il s'insère. Tantôt il est très grand et forme à lui seul le tiers ou la moitié de la lon- gueur de l'antenne , comme dans les Méla- somes, et tantôt il est à peine visible et soudé avec le troisième , connue dans les Longicornes. Quant aux autres articles, leur dimension varie autant que leur forme, ainsi que nous le verrons plus bas. Maintenant , si nous considérons les an- tennes sous le rapport du nombre des arti- cles dont elles se composent , nous verrons que ce nombre est extrêmement variable , et que , si la nature a suivi un plan à cet égard , il est encore à deviner. Cependant , comme on a remarque que les antennes des Coléoptères sont presque toujours com- posées de onze articles , on s'est accordé à re- garder ce nombre de onze comme la règle dans cet ordre d'Insectes, et tout ce qui s'en écarte comme une exception. On a d'ailleurs supposé que , si l'on ne les aper- çoit pas tous dans certains genres, ceux qui paraissent manquer n'en existent pas moins, et seraient visibles comme les autres , s'ils n'étaient soudés entre eux ou avec ceux qui les avoisinent. Aussi il en serait des anten- nes comme des tarses , qu'on prétend être toujours composés de cinq articles, bien que , dans plusieurs familles , il soit impos- sible d'en distinguer plus de quatre, trois ou même deux , avec la loupe la plus for- te. Quoi qu'il en soit de cette théorie, qui repose sur une idée philosophique ( l'unité de composition), toujours est-il qu'au delà de onze , le nombre des articles des anten- nes ne paraît plus assujetti à aucune règle. Ainsi on en compte douze chez le Cebrio gigas et certaines Chrysomèles cl Saperdes ; vingt chez le mâle du Prioiius imbricornis , dont la femelle n'en a que neuf; trente- deux chez la Rhipicera marginata , et jus- qu'à trente-huit chez d'autres esp. du même g. Les Orthoptères offrent surtout les plus grandes anomalies sous ce rapport. Quelques Sauterelles ont quatorze articles, d'autres seize , et quelques unes vingt-cinq. Ils sont au delà de trente chez les Mantes; mai SIS ANT nulle part , dans cet ordre , ils ne sont plus nombreux que chez les Blattes , chez qui l'on en compte jusqu'à près de cent cin- quante. On a remarqué, en outre, que, chez ces Insectes , le nombre des articles varie non seulement d'une espèce à l'autre , mais dans une même esp. Dans les Hémiptères , ils suivent la même progression que chez les Coléoptères, c'est-à-dire qu'on en compte depuis deux ( g. Flata ) jusqu'à onze ( g. Coccus). Tous les Lépidoptères , à l'exception du genre Uépiale, ont les antennes com- posées d'un nombre considérable d'articles, souvent si minces et si peu distincts , qu'il est presque impossible de les compter mê- me avec l'aide d'une forte loupe. Il en est de même de la tribu des Ichneumonidcs parmi les Hyménoptères ; mais d'autres tribus du même ordre se rapprochent à cet égard de la loi générale. Ainsi , les esp. pourvues d'un aiguillon ne possèdent que douze articles chez les femelles , et treize chez les mâles. Les Tenthrédines et le reste de l'ordre présentent sous ce rapport des variations si nombreuses, qu'il serait impos- sible de les énumérer brièvement. Enfln, chez les Diptères , il paraît y avoir deux types généraux : l'un composé des anten- nes des Tipulaires , qui ont de quatorze à seize articles , et le second qui embrasse tout le reste de l'ordre, où elles ne dépas- sent jamais trois articles ; mais il est à ob- server que le premier, qui a reçu dans cet ordre le nom de palette , paraît assez sou- vent formé de plusieurs articles soudés en- semble. Les antennes qui ont beaucoup d'articles se disent multi-articulatœ; celles qui en ont peu , pauci - articulatœ. Lorsque le nombre de leur-s articles est susceptible d'ê- tre compté , on les appelle bi-articulés , tri- articulés, quadri-articulés. Les articles dont se composent les anten- nes offrent dans leur forme d'innombrables modifications, qui influent sur celle de l'an- tenne en général. Toutefois , ces modifica- tions peuvent être ramenées à un certain nombre de types , dont nous allons faire connaîtra les principaux, en divisant les An- tennes en Régulières et en Irrégulières. Parmi les premières , on nomme : Sétacées ( setaceœ ), celles qui diminuent ANT de grosseur de la base au sommet ; ex. ; les Sauterelles; etc.; Sétiformes ( setiformes ) , celles qui sont courtes et rigides , et vont en diminuant de la base au sommet , où elles se terminent en pointe allongée et très aiguë; ex. : les Libellules; Filiformes (filiformes) , celles qui gardent le même diamètre dans toute leur longueur; ex. : la Carabes ; Fusiformes (fusi formes' , celles qui sont renflées dans le milieu, en forme de fuseau ; ex. : les Z y gènes, les Sésies; Prismatiques (prismaticœ) , celles qui of- frent trois côtés presque égaux; ex. : les Sphynx; Eusiformes {ensiformes) , celles qui sont en forme de lame d'épée ; ex. : les Truxa- les ; Moniliformes (niomîi/brmes), celles qui sont composées d'articles globuleux , arron- dis et disposés comme les grains d'un cha- pelet ; ex. : les Tcnébrions; PerfoHées (perfoliatœ) , celles dont les ar- ticles sont discoïdaux , et portés par un pé- doncule qui semble les traverser ; ex. : les Lagries ; Imbriquées (m6nca<œ), lorsque les arti- cles sont concaves d'un côté , convexes de l'autre, et s'emboîtent l'un dans l'autre ; ex. : les Diapères; Feuilletées {foliatOB)o\i lamellées (iamei- latœ) , celles dont les articles terminaux se dilatent en lames plus ou moins minces et larges , lesquelles s'épanouissent ou se fer- ment à la manière des branches d'un éven- tail ou des feuillets d'un livre; ex. : le Hanneton foulon; Épaissies {incrassatœ). Ce mot , employé seul , indique un grossissement dans une partie quelconque de l'antenne. Si ce gros- sissement est subit , on dit que les antennes sont subitement épaissies (subito incrassa- tœ) ; s'il a lieu graduellement de la base au sommet , elles sont dites sensim incrassa- tœ ; Noueuses (nodosœ), celles qui ont un ou plusieurs articles disproportionnément plus gros que ceux qui les avoisinent ; ex. : JHe- loë ; Atténuées (atténuâtes), celles qui sont disproportionnément grêles dans une partie quelconque de leur longueur ; comme pour ANT les antennes épaissies, on dit qu'elles sonl subitement ou grailuellciiient atténuées (sm- bilo vel sensim atlenuatœ); En scie (sccraccs von Escnbeck , etc., 583 AINT et réuni au g. Dryinus par Wilker ( Ent. mag.) et par nous ( Hist. des Anim. art. , t. IV ). Les Antéons diCfèrent des Dryinus proprement dits, d'après Latreille, parle thorax , continu , ne formant pas de nœuds, et par les tarses, terminés par des crochets simples et droits. Le type de ce g. , dont on ne connaît que quelques espèces indigènes , est r^. Jurineanum , Latr. Voy. dryimjs. (Bl.) AIVTHACTINI A , Bory. — Granadil- la, DC. , sub Passiflora ( «v9v] , fleur ; àxTÎi, ïvoi , rayon ). bot. pu. — Sous-genre ou section du g. Passiflora. Ses caract. es- tiels sont : Involucre de 5 bractées très en- tières ou dentées , non découpées , distinc- tes. Segments du périanthe au nombre de iO. Étamines au nombre de 5. Pédoncules 1 -flores, accompagnés d'une vrille. (Sp.) ANTH ALMUM ( «vôo? , fleur , et o>- ea)//.o? , œil ). BOT. PH. — Ce genre est synonyme de Pallenis , Cast. (J. D.) * AIVTHAXIA {uvdoi, fleur ; à|t«, méri- te). INS. —Genre de Tordre des Coléoptè- res pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Buprcstides , établi par Eschschoitz , et adopté par la plupart des autres entomolo- gistes. Voici les caract. assignés à ce g. par MM. Delaporte et Gory, dans leur belle ico- nographie de cette tribu : Palpes maxillai- res à 3 articles visibles : le 1" long , un peu arqué; le 2= conique, le 5« ovalaire. Palpes labiaux de 3 articles serrés , courts ; le dernier un peu pointu. Labre un peu transversal, bilobé en avant. Menton en pentagone régulier. Languette transversale , velue en avant. Mâchoires à lobe externe , grand, arrondi; l'interne petit, aigu, arqué. Mandibules fortes, arquées, oQ"rant une forte dent interne. Antennes de 11 articles: le 1" grand ; le 2^ petit , globuleux ; le Z" presque de la grandeur du 1"-, conique; tous les autres courts, égaux, transversaux, formant une forte dent au côté externe. Tarses à deux 1<:" articles coniques, les deux suivants cordiformes, le dernier allon- gé ; crochets moyens. MM. Delaporte et Gory décrivent et figu- rent 38 esp. (VAnthaxia dans leur ouvrage précité. M. Dejean en désigne 44 dans son dernier Catalogue , dont 25 d'Europe, 9 du Cap de Bonne-Espérance, 1 du Sénégal, et 8 de l'Amérique. La plupart de ces csp. sont ANT de petite taille, de forme assez large et a- platie , et de couleurs métalliques très bril- lantes. Elles se tiennent ordinairement sur le tronc des arbres exposés au soleil , et s'envolent facilement lorsqu'on veut les sai- sir. Nous n'en citerons que quelques unes : 10 r^. manca, Buprestis id. Fabricius, qui peut être considérée comme le type du g., c'est le Richard rubis de Geoffroy. Il est commun aux environs de Paris , où on le trouve , en mai , sur le tronc des ormeaux , réuni quelquefois en assez grand nombre ; 2° VA. sali ci s , Buprest. id. Fabricius, qui se trouve également en mai sur le saule ; mais plus rarement; et 3°!'^. umbellata- rum, Buprest. id. Fabricius, qui est très commun sur les Ombellifères, dans le midi de la France. (D.) AIXTHÈLE. Anthela ( àvdkhov , petite fleur). BOT. — Dénomination imposée par Meyer , dans son travail monographique du g. Juncus , à l'inflorescence spéciale de ces sortes de plantes. (C. L.) * AIVTHÉLÉPHILE. Anthelephila (àv9<>vi , sorte de fleur ; 5?i>05, ami), ess. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Trachélides, établi par M. Hope, sans in- dication de caract., dans la tribu desAnthi- cides, et auquel il rapporte deux esp. qui vivent dans le sable , sur les bords du fleu- ve Hoogly, dans les Indes orientales, et qu'il nomme, l'une A. ruficollis , et l'autre A. mutillaria. Ces deux esp., figurées dans les Transactions de la Soc. entom. de Londres, P-- vol. , 1854 , pi. 7, fig. 8 et 9, ressemblent à des Mutilles. (D.) AIXTHÉLIE (àv9ïi>tov, petite fleur). POLïP. — Genre établi par M. Savigny, et se composant de Polypes dont la structure in- dividuelle ne diffère guère de celle des Lo- bulaires ou Alcyons proprement dits , mais dont le tissu tégumentaire commun , aa lieu de s'élever en une masse arrondie ou lobée, s'étend en plaque mince. L'espèce qui a ser- vi de type pour l'établissement de ce genre est figurée dans le grand ouvrage sur l'E- gypte ( Hist. nat., t. 2, Polypes, pi. 1, fig. 7 ). (M. E.) * ANTHELMINTHIQUE (ivr», con- tre ; D.fMtvi, doi, ver ). — Syn. de vermifu- ge. Voyez ce mot. (C. n'O.) ANTHEMA, Medicus {Malv., p. 42).— ! Mœnch. {Meth., p. 612). — Lavaterce sect. ANT Anthema , DC. [Prodr. I , p. 439) {à-j6t,,tix , fleur). BOT. l'U. — Genre ou sous-genre de la ramille des Malvacécs , fondé sur le Lavu- iera arborea, Linn. , et quelques autres csp. de Lavalères. Toutefois, il est beaucoup moins voisin des Lavutcra que des Malva , car il ne diffère absolument de ces dernières qu'en ce que les 3 bractées caliculaires, au lieu d'ôtre parfaitement libres, sont soudées par la base. [Se.) AIVTHEMIDÉES (àv9£,«<î, fleur). BOT. PH. — Tribu du groupe des Compo- sécs-Sénécionidées , portant des capitules presque constamment hétérogames , et mu- nis de fleurons femelles ou neutres ; les an- thères dépourvues d'appendices basilaircs ; les rameaux des styles tronqués, barbus, fort rarement terminés par un cône; les fruits, cylindriques, anguleux ou comprimés dans les fleurs du rayon, sont ordinairement ter- minés par une aigrette en forme de couron- ne oaplus rarement formée de squammelles capillaires. (J. D.) ANTHEMIOPSIS {àvOE^ii, Anthé- mis ; of , aspect ; qui ressemble à l'Anthemis). BOT. PH. — Nom donné par M. Bojer à une plante qui fait partie du g. Wollastonia. (J. D.) ANTHEMIS ( à-jÛEfjiii, petite fleur; fleuron), bot. ph. — Ce genre fait partie de la tribu des Sénécionidées parmi les Composées. Il a pour caractère des capitu- les multiflores hétérogames; les fleurs du rayon ligulées, femelles; celles du disque tubuleuses , 5-dentées , hermaphrodites ; le réceptacle, convexe , conique ou oblong , est couvert de paillettes membraneuses, placées entre les fleurons. L'involucre est composé d'écaillés peu nombreuse» , imbriquées. Les rameaux des styles sont dépourvus d'ap- pendices. Les fruits, cylindracés ou obscuré- ment tétragones , striés ou lisses , sont , en général , terminés par une aigrette membra- neuse, très courte, entière ou dimidiée , munie parfois d'une oreillette au côté inter- ne. — Les Anthémis , connues sous le nom de Camomilles, sont des plantes herbacées, originaires en grande partie de la région méditerranéenne ; leurs feuilles sont très finement découpées; les capitules, ordinai- rement pourvus de rayons blancs, les ont cependant d'une belle couleur jaune dans une seule esp., VA. tinctoria. En médecine. ANT 583 on emploie les capitules de plusieurs esp. de ce g. ; tout le monde connaît la Camomille romaine, dont la plupart des fleurons du centre se sont convertis, par la culture, en demi-fleurons de couleur blanche. (J. D,) ANTIIEMOIDES (àv0.7«,{, petite fleur, «rcTos, apparence), bot. ph. — Nom donné par M. Lessing à une division du g. Sphéno- gyne. (J. D.) AIXTIIEiNAATHIA, P. de B. bot PH. — Genre de la famille des Graminées , syn. du g. Tricholœna de Schrader. (C. L.) AIXTHEPHORA ( «v9, , fleur; ?oy9oî, porteur ). bot. ph. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Panicées , formé par Schuber [Gram., t. 34 ) , et caractérisé ainsi : Épiliets biflores ( dont la fleur infé- rieure neutre , les supérieures hermaphro- dites), quaternés - connés à la base. Glu- raes 2 , inégaies. Paléolc unique de la fleur neutre unissant la fleur hermaphrodite ; dans celle-ci , 2 palcoles chartacées, conca- ves ; squammules nulles. Étamines 3 ; styles 2. Ovaire sessile. Caryopse elliptique. — Ce g. ne se compose que d'une esp. , qui est annuelle , le Tripsacum hermaphroditum L., indigène dans l'Amérique tropicale. Le chaume en est rameux, les feuilles planes; l'épi floral est simple , terminal. Il a pour synon. le CoUadoa de Persoon. (C. L.) ANTHÈRE. Anthera [à-JÔY^ài, à , fleu- ri ). bot. ph. — Voyez étami\e et sys- tème STAMI^iAL. (C. L.) ANTHÈRES. Antherœ (àvOv-«^ à, fleu- ri \ BOT. CR. — Dans Tordre des Mus- cinées, qui, comme nous l'avons dit au mot Anophyta, comprend les 3Iousses et les Hépatiques, on donne généralement le nom d'Anthère à l'organe que Ton suppose remplir dans ces plantes la fonction de fé- conder les pistils ou archégones. M. Bi- schoir, considérant que sa structure, si diffé- rente de celle du même organe dans les plantes supérieures , l'assimile davantage à un grain de pollen, a proposé, pour l'en dis- tinguer, de le désigner sous le nom d'Anthé- ridie. Ce nom serait sans doute fort bon ; et peut-être faudrait il l'adopter si nous n'avions à redouter de voir se multiplier, sans utilité réelle pour la science, les noms des or- ganes qui servent à une fonction identique, pour peu qu'une organisation quelque peu i84 AÎST diverse vint favoriser le déplorable néolo- gisme qui menace de nous envahir de tou- tes parts. Quel que soit le terme qu'on em- ploie pour le désigner,- Torgane en question, réduit à sa forme la plus simple, consiste eu une petite bourse sphérique ou ellipsoïde, courtement pédicellée , composée d'une membrane celluleuse fort mince, transpa- rente, et renfermant dans sa cavité un flui- de mucilagineux plus ou moins coloré, sou vent lactescent , assimilable à la foville du pollen. La couleur de ces corps, qui dé- pend de celle du fluide contenu , varie du blanc nuancé de vert au jaune pur. Ils sont portés par un pédicelle plus ou moins long, formé d'une ou plusieurs rangées de cellu- les cloisonnées. A une certaine époque , la bourse s'ouvre ou se déchire au sommet, et le fluide qui s'en échappe, et qui contient des animalcules spermatiques , va, sans que l'on puisse dire par quelle voie, dans les es- pèces dioïques surtout , féconder le pistil ou l'organe femelle. Aux articles généraux MOUSSES et HÉPATIQUES, nous entrerons dans plus de détails touchant la place qu'occupent ces organes dans les diQ"érents genres, et les fonctions qu'ils sont appelés à remplir. (C. M.) AIVTHERIC. Anthericum [à^jOéfAM-,, nom grec d'une plante que l'on croit être l'Asphodèle ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des LiUacées , type de la tribu des Anthéricées , formé par Linné , et ainsi ca- ractérisé : Périgone coroUacé , hexaphylle ; à folioles égales , étalées ou campanulées- conniventes. Etam. 6, hypogynes ; filaments Gliformes, glabres ou barbus. Ovaire tri- loculaire; ovules nombreux, bisériés,am- phitropes. Style filiforme , décliné , ascen- dant; stigmate capité, obtus. Capsule mem- branacée, subglobuleuse, loculicide-trival- ve. Graines peu nombreuses , anguleuses , convexes dorsalement , à test crustacé, noir, ponctué-rugueux. Embryon axile, presque courbe, aussi long que l'albumen; à extré- mité radiculaire infère , renflée. — Ce g. renferme un assez grand nombre d'espèces herbacées ou à peine suffrutescentes , indi- gènes dans les parties chaudes d'Europe , d'Asie , de la Nouvelle-Hollande et du Cap ; à racines fasciculées - fibreuses ; à feuilles radicales , plus rarement caulinaires , (iU- forracs ou linéaires-lancéolées, souvent char- 1 ANT nues ou velues; à fleurs disposées en grap- pes ou en panicules sur une scape radicale , et ù pédicclles articulés. On en compte plus de 60 , dont la plupart sont cultivées dans les serres d'Europe. On subdivise le g. An- thericum en 3 sous-genres : Euanthericum, Schult., Czackia , Andr. , et Bulbine , que nous examinerons chacun à leur ordre al- phabétique. (C. L.) ANTHERICLIS. Apularia , Nutt. (? u-jOifix, anthère [àvdsp, o's, fleuri] ; x),JÇo», je baigne ). bot. ph. — Genre de la famille des Orchidacées , formé par Rafinesque , et ainsi caractérisé : Périgone étalé ; folioles externes , obovées ; les internes conformes , moins grandes. Labelle libre, petit, trilobé, pourvu d'nn long éperon. Gynostème dres- sé, marginé, delà longueur du labelle. Pol- linies 2, biparties, ào,caudicule linéaire; glandule petite , transverse. — Ce g. ne renferme qu'une espèce ( Orchis discolor Pursh ) , indigène dans l'Amérique septen- trionale. C'est une esp. terrestre , dont les pseudobulbes , formant gazons , sont mono- phylles ; la feuille en est plissée ; les fleurs verdâtres- pourprées, et disposées en grap- pes. (C. L.) AIVTHÉRIDIE. Antheridium {«vd^pdi, «, fleuri, e [d'où anthère] ; stcTo;, forme). BOT. CR. — {Anthera.) M. Agardh dési- gne sous ce nom des organes propres aux Thalassiophytes articulées, et qui consistent en de petits corps ovalaires , celluleux, an- thériformes , portés par un long pédicelle articulé, et placés, souvent en grand nom- bre, h. l'extrémité des rameaux de plusieurs esp. du g. Polysiphonia. On les observe surtout dans les P. amentacea et fibrillosa. Lyngbye a figuré *les Anthéridies de cette dernière espèce à la t. 53, f . a, de son Hy- drophytologia danica. Ainsi que nous l'avons déjà dit au mol AN I HÈRES, le même mot a été employé par M. Bischoff pour indiquer l'organe mâle des Mousses et des Hépatiques. Enfin M. Corda [Jcon. Fung., t. HI, p. 40) nomme encore Anthéridies des orga- nes propres aux Champignons , mais qu'on ne rencontre que dans la famille des Hy- ménomycètes, et surtout dans les Agarici- nées. Ces organes, que M. Corda considère comme remplissant les fonctions d'Anthè- res, notre sa/ant confrère et fo'labor.itpur AJMT M- Léveillt^ leur donne le nom de cïsti- i>Rs. Voy. ce mot. (C. M.) ANTIIERILIUM. BOT, - Voyez ANTHERYLIVM. (C. L.) ANTIIÉROGÈXE ( ùvO^poç , Heuri ; •/îvouKi, j'engendre), bot. — M. de Can- doUe a donne le nom de fleurs anlhérog'e- ncs à celles dont les anthères sont trans- formées en pétales roules en cornet. On les appelle aussi fleurs cornicuJées- Nous cite- rons comme un exemple de cette transfor- mation VÂquilegia vulgaris cornicitîata. (C. D'O.) ANTHÉROPHAGE. Antherophagiis à vÔYi/ssi, fleuri; çxyo;, mangeur ). ens. — Genre de Coléoptères pentamères , famille es Clavicornes, élab li par Knoch , et ad- opté par M. Dejean , qui , dans son dernier (Catalogue, le place entre le g. Cryptopha- gus de Hcrbst et le g. Eugis de Fabricius , ou Dacne de Latreille. Il appartient , par conséquent, à la tribu des Peltoïdes de ce dernier. Ce genre diffère des Cryptopha- gus par ses antennes , proportionnellement plus grosses ; par leurs articles, plus transver- saux, presque égaux depuis le 2' jusqu'au 8% et par la massue, formée presque insensible- ment. — M. Dejean y rapporte 2 csp. seule- ment , qui sont le Mycetophagus nigricor- nis de Fabr. , et le Tenebrio pallens du même auteur. Toutes deux se trouvent en France , et la première même aux environs de Paris. Elles vivent sur les tleurs. (D.) ANTHERURA , Loureiro , Flor. Co- chinch. , éd. Willd. , t. I , p. 144 ( àvôvi^K [d'àvOripoi , fleuri ] , anthère ; ojpx , queue). BOT. PII. — Genre ou sous-genre de la fa- mille des Rubiacées ( tribu des Cofféacées OC). D'après la description de Loureiro , il diffère des Psychotria par une corolle ro- lacée , o-partie ; par des anthères sagitlifor- mes, surmontées d'un long appendice ré- fléchi; par un style subulé , plus long que la corolle , à stigmate simple. — On n'en connaît qu'une seule esp. , rapportée aux Psychotria par plusieurs auteurs. (vSp.) ANTHERYLILM, Rohr, Act. Soc. Uist. nat. Hafn. , t. II, part, i, p. 211. [à-jdxpà [d^à-jdf.-.di , fleuri] anthère; t)'j&;, cavité, fond ). bot. pu. — Genre de la fa- mille des Lythracées ou Lythrariées, tribu des Salicariées de M. de Candolle, qui lui assigne {Prodr. III , p. 91) pour caract.: Ca- T. I. ANT 585 lice 4-parli, régulier, à sinus inappendicu- Ics. Pétales 4, interposés, à peine plus longs que les segments calicinaux. Étamines 12 à 16, insérées au fond du calice. Ovaire (peut- être 5- ou 4-loculaire ) ovoïde , non stipité. Style Dliforme ; stigmate tronqué. Capsule ovoïde , 3- ou 4 - gone , 3- ou 4 - valve ;' pla- centaire épais , 3- ou 4-gone , polysperme, — On ne connaît qu'une seule espèce : c'est un arbre indigène des Antilles , très glabre, à feuilles opposées ou alternes, ovales, très entières, accompagnées chacune de 2 épines basilaires ; pédoncules axillaires , 1-flores , fascicules. (Sp.) ANTHÈSE ((Jv9<ï(ç, floraison), bot. — On désigne sous ce nom l'ensemble des phénomènes qui accompagnent l'épanouisse- ment des fleurs ; c'est l'époque à laquelle leurs organes sont arrivés à leur état com- plet de perfection. On peut regarder l'An- thèse comme le moment de la puberté des plantes. Elles se parent alors de leurs cou- leurs les plus belles et exhalent les parfums les plus suaves pour procéder au grand acte de la reproduction. Ce phénomène est dû à la chaleur, à la lumière et aux influences météoriques am- biantes; ce qui fait qu'il est modifié de mille sortes , suivant la diversité des mi- lieux où se trouve le végétal. Ainsi , nous voyons des plantes dont l'Anthèse a lieu à époque fixe , et dure quelques instants ; chez d'autres , les fleurs s'ouvrent cha- que jour pendant un petit nombre d'heu- res et se ferment dès qu'est passé l'instant favorable à leur épanouissement. Quelques unes sont diurnes ; d'autres nocturnes. Cer- taines fleurs , inodores pendant le jour , répandent une odeur fort agréable à l'en- trée de la nuit. C'est sur le phénomène de l'Anthèse que Linné a établi son horloge de Flore, (C. d'O.) ANTHIA, INS. — Voy. a>thie. ANTHIAS (àvSia,-), poiss. — Nom grec d'un poisson de l'Archipel, et, par consé- quent, de la Méditerranée, que Rondelet a appliqué à un petit poisson abondant sur nos côtes , et habitant les profondeurs ro- cailleuses. Les naturalistes de la fin du dix- huitième siècle ou du commencement de celui-ci ont adopté sans examen les idées du savant ichthyologiste de Montpellier, et ont attribué au poisson de Rondelet, que nous >8r, AJNT désignons aussi sous le nom de Barbier, les faits racontes par les anciens de leur Anthias, et ont fait croire que le poisson ainsi nom- mé par les Grecs est aussi connu que le sont aujourd'hui ceux qu'ils appelaient Narke ou Trygon. Il s'en faut de beaucoup cependant qu'il en soit ainsi , et M. Cuvier l'a suffisammenl prouvé en écrivant l'histoire de ce poisson (Cuv. et Val. , Poiss., t. II , p. 255 et suiv.). L"Anthias des anciens est un poisson vivant en troupes, sacre pour les pêcheurs d'épon- gés, qui ne trouvaient jamais de poissons Yoraces dans les lieux fréquentés par l'An- thias. Ils plongeaient alors en sûreté. Toute- fois, Pline attribuait ce nom de Poisson sa- cré h d'autres espèces , et surtout aux pois- sons plats; mais cet élégant écrivain rap- porte d'autres traits de l'Anthias. Suivant lui, les pêcheurs des îles Chélidonies se donnaient beaucoup de peine pour appri- voiser un Anthias; et, quand il prenait le pain avec confiance et presque à la main , ils cachaient un hameçon dans un mor- ceau , et sitôt qu'ils réussissaient à prendre l'Anthias sans défiance , on faisait une pê- che abondante , parce que tous les autres Anthias accouraient pour délivrer le pois- son accroché à la ligne. A ces traits peu caractéristiques , tirés en partie des Halieu- tiques d'Ovide, on en peut ajouter d'autres qui précisent un peu mieux ce que devait être l'Anthias des anciens. Elien en fait un poisson de haute mer, 1res gros , puisqu'il lui donne l'épithèle de xiiroû'Aiç, que l'on perce de traits quand il veut s'élancer hors du filet. S'il ne surpas- se pas le Thon pour la taille, il est cepen- dant plus robuste que lui. Il dit que l'An- thias a de fortes mâchoires , un œil grand , le dos bleu , et le ventre blanc. Une ligne dorée s'étend , le long des flancs , de la tête à la queue. Oppien ne lui attribue pas de dents , mais il en fait un très grand poisson , dont il re- connaît quatre espèces ou variétés : l'EUope ou l'Aulope , dont l'œil est entouré de noir, est une de ces variétés ; les autres , distin- guées par les couleurs , sont jaunes , blan- ches, ou d'un rouge rembruni. Ce qui prou ve la force et la grandeur du poisson , c'est qu'il lui donne un Labrax {Labrax lupus .%ob. ) pour appât. On emploie aussi des ANT Perches et des Corbs , toujours des poissons assez forts pour donner une idée de la gran- de taille de l'Anthias. Enfin il ajoute que, comme pour le Callichthe, l'Orcine, et les autres grands poissons qu'il appelle Cétacés, le pêcheur est obligé de livrer un combat à l'Anthias, quand il a réussi à l'attirer dans son bateau. Comment a-t-on pu appHquer tous ces passages à notre Barbier , qui ne dépasse jamais 20 à 24 centimètres? Mais si l'on peut, par exclusion, dire que l'Anthias des anciens n'est pas le petit pois- son de la Méditerranée auquel Rondelet a appliqué cette dénomination , il est presque impossible de déterminer à laquelle des es- pèces désignées dans nos Catalogues zoo- logiques nous devons rapporter l'Anthias. M. Cuvier a émis l'idée que ce pouvait être le Germon , grande espèce de Thons ou de Scombéroïdes , VAla longa des pêcheurs de Sardaigne ; mais les couleurs attribuées par Oppien à l'Anthias ne se voient pas sur le corps du Germon. Aussi M. Cuvier chercha- t-il de suite un autre poisson tel que le Mé- rou (Serranus gigas), qui est noir; le Cer- nier {Polyprion cernium), également noi- râtre , ou , dit-il , tel autre grand Acantho- ptérygien. C'est presque toujours à un résul- tat aussi incertain que conduit une saine critique de la synonymie des anciens. On ne peut pas même s'aider par les dé- nominations des Grecs modernes, car, selon Belon, l'Anthias serait un Gymnètre, pois- son qui n'a jamais pu avaler un Labrax ou un Corb, et avec lesquels les pêcheurs n'ont aucun combat à livrer , puisque ces pois- sons, longs de deux à trois mètres, et min- ces comme des rubans , sont si faibles , qu'ils se rompent d'eux-mêmes dès qu'ils sont hors de l'eau. Cependant la confiance avec laquelle l'o- pinion de Rondelet a été adoptée a intro- duit la dénomination d'Anthias dans nos nomenclatures zoologiques, en l'appliquant tantôt comme nom spécifique, tantôt comme nom générique, à des poissons aujourd'hui bien connus. Dans la première acception, le mot An- thias est appliqué à une espèce de Serran {Serranus anthias), un des petits poissons les plus communs de la Méditerranée. II est remarquable par son corps ramasse, couvert partout de petites écailles Ajirc» AMT pur le prolongement eu filet du second ou du troisième rayon de la dorsale, et des lo- bes de la caudale ; par celui des trois pre- miers rayons branchus de la ventrale, qui lui donne une forme particulière que l'on ne rencontre que dans deux ou trois autres espèces très étrangères, voisines de celle-ci. Sa couleur , d'un beau rose avec trois raies nias sur les joues, en fait un des plus beaux poissons. Cette espèce s'avance dans l'Atlan- tique jusqu'aux Canaries, et peut-être tra- versc-t-elle cette grande mer ; du moins il y en a une espèce très voisine sur les cô- tes du Brésil {Serranus tonsor , Nob.). On trouve plusieurs autres esp. de Serran qui ont, comme celle que je viens de signa- ler, le maxillaire supérieur et les branches de la mâchoire inférieure écailleux , ce qui a permis d'en faire un petit groupe, dans ce genre si^ nombreux, sous le nom de Bar- biers. Ces espèces viennent de la mer des Antilles ou de la côte de l'Amérique équi- noxiale ; on en connaît aussi des mers de rinde ; mais , comme l'un de ces Barbiers a des intermaxillaires et une mâchoire inférieure sans écailles, avec le maxillaire seul écailleux, on voit que cette espèce de- vrait, en se servant de caractères aussi fu- gaces, former une nouvelle coupe distincte, ou bien, comme nous l'avons adopté, il faut réunir les petits Serrans à mâchoires entière- ment nues avec ceux qui ont le tout ou une partie de la mâchoire garni d'écaillés plus ou moins petites. Bloch avait aussi formé, sous la dénomi- nation (VAnthias, un g. d'Acanthoptéry- giens voisin des Serrans, et caractérisé par la présence de petites écailles sur le maxil- laire ; mais les raisons que nous venons de donner ont dû faire supprimer cette coupe comme les coupes établies dans ce grand g., dont Bloch n'avait eu aucun sentiment. (Val.) * ANTHICIDES. Anthicides {anthi- ctis [y^oy. ce mot]; d'Toi, forme), nss. — Nom donné par Latr., dans ses familles naturelles, à une tribu de Coléoptères hétéromères, fa- mille des Trachélides , qu'il caractérise ain- si : Pénultième art. des tarses bilohé. Corps oblong. Corselet en forme de cœur ou divisé en deux nœuds. Dernier art. des palpes maxillaires plus grand que les précédents, en forme de hache. Antennes simples ou ANT 587 un peu en scie, filiformes, ou grossissant in- sensiblement vers le bout. Cette tribu se compose des genres Stcropcs , IS'oloxus et Xylophilus{y^oy. ces mots). M. le comte de Castelnau , dans son Hist. nat. des Coléo- ptères faisant suite au Buffon-Duménil , dé- signe sous le nom d'Anthiciics un groupe de Coléopt. de la tribu des Trachélides , qui renferme les g. Anthicus {yotoxus Latr.), PsammcBcius , Scraptia et Steropes. Ses ca- ract. sont : Antennes simples, ayant la plu- part des art. coniques. Palpes maxillaires à dernier article sécuriforme. Yeux peu ou à peine échancrés. Les Anthicides ou les An- thicites sont de petits Insectes que l'on trou- ve à terre , sur les plantes basses. (D.) AIVTHICUS (àv9(xoî, qui concerne les fleurs), i^s. — Paykull, dans sa Faune sué- doise, a donné ce nom à des Insectes appe- lés Notoxes par Geoffroy , et qui sont des Mé- loèset des Attélabes pour Linné. Fabricius , en adoptant le nom et le g. de Paykull, y a réuni les Psélaphes d'Herbst , tout en con- servant cependant le g. Notoxe de Geoffroy. D'après cet emploi très différent du même nom , Latreille avait cru devoir le rayer du Vocabulaire entomologique ; mais M. De- jean, dans son dernier Catalogue, la conser- vé; et, sous la dénomination générique d\in- thicus, il mentionne 60 espèces, parmi lesquelles 5 seulement appartiennent au g. de Fabricius. Il y a lieu de croire d'après cela que le g. Anthicus de M. Dejean n'a que le nom de commun avec celui de l'en- tomologiste danois. Voici, au reste, les ca- ractères que lui attribue M le comte de Castelnau , dans son Histoire naturelle des Coléoptères faisant suite au Buffon-Dumé- nil : Antennes filiformes de 11 art. presque coniques , le dernier ovale. Palpes maxillai- res longs , de 4 art. ; le dernier grand , sé- curiforme ; labiaux de 3, le terminal épais et tronqué. Labre carré et membraneux. Mandibules fortes, arrondies, pointues. Mâ- choires velues, bilobées : le lobe externe grand , obtus ; l'interne petit , aigu. Lèvre allongée en carré, à angles un peu arrondis. Menton petit. Corps oblong, ovalaire. Tète assez grande , arrondie , dégagée. Corselet globuleux , élargi en avant, quelquefois pro- longé en corne au dessus de la tête. Écusson très petit. Élytres allongées, presque cylin- driques ; pattes longues. M. le comte de WH ANT «^astelnau partage ensuite les espèces qiiMl rapporte à ce genre en deuK divisions. La première comprend celles dont le corselet se prolonge en forme de cornes au dessus de la tête , ex. : Anthicus monoceros Fabr. Cette division répond au g. Monocerus de Mégerle. La seconde division se compose de celles qui ne présentent pas ce prolonge- ment ; ex. : Anthicus antherinus Fabr. Ces deux espèces se trouvent dans les environs de Paris. (D.) AIVTHIDIUM. INS. — Genre de la fa- mille des Mellifères, de l'ordre des Hyméno- ptères, sect. des Porte-Aiguillon, établi par Fabricius, et adopté par Latreille et tous les autres entomologistes. Ce genre se distingue facilement de ses congénères, et surtout des Osmia , avec lesquels il a de grands rap- ports , par le corps plus large , les antennes filiformes moins épaisses, les palpes maxil- laires d'un seul article, l'abdomen plus large et voûté , denté dans les mâles et arrondi dans les femelles. — Les esp. connues de ce genre sont indigènes et peu nombreuses. Le type est VA. manicatum ,Fah. {Ajris mani- cata, Lin.). Les femelles creusent leur nid dans la terre , et le tapissent de duvet , qu'elles arrachent à diverses plantes. (Bl.) * ANTHIDULEES [Anthidulœ ). iks. — Nom donné par M. Robineau-Desvoidy à une tribu de sa famille des Myodaires mi- cromydes. (D.) AIVTHIE. A7ithia. ms. —Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Carabi- ques, tr. des Troncatipennes, établi par We- ber , et adopté par tous les entomologistes. M. Dejean , dans son Spec. gén. , le caracté- rise ainsi : Premier article des palpes pres- que cylindrique , ou grossissant un peu vers l'extrémité. Antennes filiformes. Lèvre su- périeure arrondie , avancée et recouvrant presque entièrement les mandibules. Point de dent au milieu de l'échancrure du men- ton. Tarses antérieurs légèrement dilatés dans les mâles. Corps épais et plus ou moins allongé. Corselet plus ou moins cordiforme. Élytres convexes , en ovale plus ou moins allongé , sinuées , ou même presque arron- dies à l'extrémité. Les Anthies sont de granis. — Genre de Coléoptères pen- lamères, famille des Lamellicornes, établi par Eschscholtz au\ dépens du genre -4m- phicoma de Latreille, dont il s'éloigne par la massue de ses antennes, à feuillets libres ; le chaperon, non rebordé antérieurement, et les quatre premiers articles des tarses, lobés dans les mâles. Ce genre a pour type le Melolontha abdominalis de Fabricius , D- guré dans VIconographie du Règne animal de Cuvier, par M. Guérin. Une seconde es- pèce a été trouvée par l'auteur de cet arti- cle, en 1822, près du lac d'Albano, dans les environs de Rome, et retrouvée, depuis, près de Tivoli par feu Carcel , à qui M. Dclaporte l'a dédiée, en la décrivant le premier dans les Annales de la Société entomologique de France, sous le nom iïAnthipna Carce- lii. Néanmoins M. Dejean, dans son Cata- logue, o" éd., lui a conservé le nom de Ro- mana, sous lequel je la lui avais offerte à mon retour d'Italie. Elle est figurée et dé- crite dans le t. II des Annales précitées, p. 251, pi. 9, B, fig. 1-3. Les Anthipna se tiennent comme endor- mies dans la corolle des fleurs , ainsi que l'indique leur nom générique. (D.) ANTmSTIRIA,L.; T/iomeda, Forsk. ( àvdfi , fleur ; :!7£ïpx , carène ). bot. vn. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Andropogonées, formé par Linné {Gen.,' 1339), et dont les caract. sont ainsi déter- minés par les agrostographes plus moder- nes :Epillets septénés; les quatre inférieurs vcrticillés , le plus souvent sessiles , neu- tres et enveloppant les autres ; trois cen- traux , dont les deux latéraux pcdicellés , mâles ou neutres ; l'intermédiaire ordinai- rement scssile , biflore ; la fleur inférieure neutre , unipaléacée ; la supérieure herma- phrodite. Glumes 2, mutiques , persistantes ; l'inférieure enveloppant la supérieure. Pa- léoles 2 , plus courtes que les glumes ; l'in- férieure prolongée, chez la fleur hermaphro- dite , en arête très allongée et tortue. Squammules 2 , érodées , tronquées , gla- bres. Étamincs 5. Ovaire sessilc , glabre. ANT 589 Six les 2, terminaux; stigmates plumeux. Carjopse libre. —Le g. Antliistiria renfer- me environ une douzaine d'espèces crois- sant dans les parties tropicales et subtropi- cales du globe, surtout en Asie, et sur les plages de la >ouvclle-lIollandc. Les feuilles en sont planes, les supérieures en forme de spathe. L'inflorescence en est en panicu- le très ramifiée. (C. L.) * AIVTIIOBIES. ^Hs. — Latreille, dans son ou- vrage intitulé : Familles naturelles, donne ce nom à une tribu de Coléoptères penta- mères , famille des Lamellicornes, qu'il ca- ractérise ainsi : Languette saillante au delà du menton ( bilobée); mandibules cornées. Mâchoires terminées par un lobe membra- neux et soyeux. Corps souvent allongé, avec le chaperon avancé, le corselet oblong ou presque orbiculaire ; les élytres écartées ou béantes à leur extrémité postérieure interne ou suturale. Antennes de 9 à 10 articles, dont les trois derniers forment la massue. Cette tribu se divise en deux sections : un seul crochet aux tarses postérieurs : Pachy- cnemus, Anisonyx ; deux crochets aux tar- ses postérieurs: Amphicoma, Anthipna, Glaphyrus , Chasmatopterus , et Chasme. Voy. ces différents mots. Les Anthobies vivent sur les fleurs, ainsi que l'indique leur nom , et sont parées de couleurs brillantes. (D.) * AXTIIOBIUM (-avec-, fleur; ftos , vie). i>s. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Brachélytres, établi par Leach , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue, ainsi que par plusieurs entomologistes. M. Lacordaire {Faune en- tomologique des environs de Paris, vol. I , p. 468) place ce g. dans la tribu des Oxylé- lides, tandis que M. de Manncrheim ( Mém. de VAcad. imp. de Saint-Pétersbourg, t. I, p. 431 ) et M. Delaporte ( Hist. nat. des Coléopt. faisant suite au Buffon-Duménil, t. I, p. 191) le mettent dans celle des Oma- lides. Ses caract. distinclifs des autres g., d'après M. de Mannerheim , sont : Tarses simples; leur dernier article aussi long que les autres réunis. Palpes maxillaires, à der- nier article conique. Antennes plus épaisses antérieurement. Abdomen ordinairement plus long que les élytres. Le> Anthobies sont de très petits Braché- 590 AM AÎST lytres , dont le plus giaiiil nombre \it sur les fleurs, ainsi que l'indique leur nom gé- nérique. Cependant plusieurs espèces vivent en même temps dans les bolets et les plaies des arbres , et quelques unes se tiennent sous les écorces. M. Dejean en mentionne 20 esp., dont une du cap de Bonne-Espérance; tou- tes les autres sont d'Europe. Nous citerons parmi ces dernières T^lnf/i. Viburni,déGTa- venhorst, qui se trouve communément sur les fleurs de la Viorne. (D. et Cii.) * AIVÏHOBIUS (av9o?, (\eur;eio;, vie). i\s. — Genre de Tordre des Coléo- ptères, section des Tétramères, famille des Curculionides, tribu des Erirhinides, établi par Schoenherr aux dépens du g. Rynchœ- nus de Fabricius, et qu'il caractérise ainsi : Antennes médiocres, grêles; leur funicule composé de sept articles : les deux premiers un peu longs, obconiques; le basilaire plus épais; les autres plus courts, presque per- foliés, serrés, s'élargissant successivement; massue ovale. Rostre long , un peu mince , cylindrique, très arqué. Tète allongée pos- térieurement. Yeux ronds , très saillants. Prothorax oblong, bisinué à sa base , avec un rebord arrondi sur les côtés, plus étroit antérieurement, Élytres en ovale long, avec les angles huméraux obtus. Ce genre, qui ne figure pas dans le der- nier Catalogue de M. Dejean, a pour type et «nique espèce le Rynchœnus testaceus de Fabricius , espèce de l'Amérique méri- dionale. (D.) ANTHOBOLÉÉES. AntJwboleœ ( «v- 6oç, fleur; Qôloç , action de jeter, chute). BOT. PII. — Famille de plantes dicotylédo- nes , formée par Martins ( Consp. ) , et rap- portée en synonymie à celle des Thyméla- cées, dont elle est une des divisions. (C. L.) ANTHOBOLUS («v9o,-, fleur; go),,,-, action de jeter , chute), bot. ph. — Genre de la famille des Thymélacées , type de la tribu des Anthoboléées , formé par R. Brown (Prod. 357), et dont voici les caract. : Fleurs dioïques. Dans les mâles, périgone triphylle. Etamines 3, insérées à la base des lacinies du périgone; filaments très courts. Anthères biloculaires. Rudiment d'ovaire nul. Dans les femelles, périgone semblable , décidu (undè nomen). Ovaire libre, unilocu- laire; ovules inconnus. Stigmate trilobé, sessile. Drupe monosperine. Graine inverse Embryon cylindrique , orthotrope , dans l'axe d'un albumen charnu. — Arbrisseaux indigènes dans la partie tropicale de la Nou- velle-Hollande, ayant le port d'un Genêt. Ils sont glabres , très rameux ; rameaux ar- ticulés ; feuilles éparses, exstipulées, sessi- les , étroites ; pédoncules axillaires ; les mâ- les 3-4- flores, ombelles; les femelles, 1-5- flores; fleurs petites, jaunâtres. (C. L.) AIVTHOBR ANCHE. Anthobranchia ( av9o5, fleur ; Sfliyxtx , branchie ). moll. — Ce nom d'Anthobranche a été proposé par M. Goldfuss pour réparer le double em- ploi fait par M. de Blainville ; en eflet, ce savant anatomiste , dans le Bulletin des Sciences de 1816 , avait établi , sous le nom de Cyclobranches, un ordre de Mollus- ques nus; et déjà, antérieurement, W. Cuvier avait lui même proposé, sous le même nom de Cyclobranches, un ordre de Mollus- ques également nus , mais appartenant à d'autres genres que ceux de M. de Blain- ville. M. Goldfuss proposa le nom d'An- thobranche pour les Cyclobranches de M. de Blainville. M. de Férussac , dans ses Ta- bleaux systématiques, a adopté les Antho- branches de M. Goldfuss pour les g. Doris et Polycères. (Desh.) * ANÏHOCÉPHALE. Anthocephalus ( avôo; , fleur; xsf>K/v; , tête). IIKLM. — M. Drummond ,- dans ses notes helmintholo- giques insérées dans le Magazine of na(. hist. , réserve encore ce nom comme géné- rique, et en l'appliquant à quelques ani- maux de la famille des Tétrarhynques , parmi lesquels il décrit 1'^. rudicornis, esp. nouvelle. Ce groupe, dénommé ainsi par Rudolphi , répond à celui de Floriceps , Cuv., auquel nous renvoyons. (P. G.) ANTHOCEPHALUS, A. Richard ( a.-jdoi , fleur ; xs'T>xlit , tête ). bot. pu. — Genre de la famille des Rubiacées (tribu des Isertiées, Rich.), fondé sur le Cephalanthus chinensis Lamk. Son auteur ( Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Paris, t. V, p. 237) en donne les caract. suivants : Tube cahcinal adhérent ; limbe supère, persistant, 5-parti. Corolle longuement tubuleuse, à limbe 5- parti. Etamines 5, incluses. Ovaire 4-locu- laire. Style longuement saillant. Fruit cou- ronné du limbe calicinal ; à 4 coques ovoïdes, coriaces, un peu charnues, tronquées à la ANT base, indéhiscentes, 4- ou 5-spermes. — Ar- hiisseau à feuilles opposées; stipules inteipé- tiolaires, solitaires; fleurs subpédicellées , agrégées (sur un réceptacle globuleux) en ca- pitules très denses, terminaux. (Sf.) AKTHOCERCIS, Labill. (avOos , fleur; xj/jxtî , pilon ; forme des segments de la co- rolle). BOT. PII. — Genre de la famille des Scrophularinées , tribu des Salpiglossidées Benth., offrant pour caract. : Cal. campanule, 5-fide. Cor. subcampanulée, 5-fide (parfois G-8-ûde), rétrécie vers la base ; segments égaux, acuminés, arqués en dehors. Étam. 4, insérées au fond de la corolle , incluses , di- dynames, accompagnées du rudiment d'une cinquième étamine ; filets élargis vers leur base ; anthères ovales , 2-thèques. Ovaire !2- loculaire ; placentaires multi-ovulés, adnés à la cloisou. Ovules anatropes. Style indi- visé , terminé par un stigmate capitellé , échancré. Capsule oblongue , 2-loculaire , septifrage-bivalvc ; valves indivisées; colon- ne placentifère - libre après la déhiscence. Graines très nombreuses , réticulées, à base courbée en dedans. Embryon axile dans un périsperme charnu; cotylédons très courts, obtus ; radicule cylindracée , courbée con- formément à la graine, — Arbrisseaux ( ha- bitant la Nouvelle-Hollande extra-tropica- le) à feuilles alternes, épaisses, coriaces, très entières , courtement péliolées , quel- quefois ponctuées ; pétiole articulé par sa base ; pédoncules axillaires , subsolitaires , l-flores ; corolle jaune ou blanche , grande. On en connaît 5 esp. LM. Ultorea et VA. viscosa se cultivent pour Pornement des serres. (Sp.) *A]XTHOCÈRE. Anthoceros («v9o,-, fleur; xs^aj, corne; fleur cornue), bot. CR. — Genre de la famille des Hépatiques, établi par Micheli (iVou. PI. Gen., p. 10), et adopté par Linné et par tous les botanistes modernes. La structure de ce g. est si re- marquable, qu'il a dû former à lui seul une tribu dont nous allons donner les caract., d'après notre illustre ami M. Nées d'Esen- beck. Ces caract. étant communs au g. et à la tribu que celui-ci représente , nous n'y reviendrons pas dans l'article suivant. Les Anthocères ont une capsule étroite, linéaire, subulée, ou en forme de silique, s'ouvrant en deux valves, à partir du som- met jusque vers son milieu, et naissant de ANT 591 la face supérieure ou du dos de la fronde. Celte capsule est entourée à sa base par un involucre tubuleux, tronqué ou lobé en son bord, et formé par une élévation ou une sorte de dédoublement de la fronde. Il n'y a point de périanthc. Le réceptacle des séminules, linéaire, sétiforme , occupe le centre de la capsule. On lui donne aussi le nom de coîumeUe , k cause de son analogie avec un organe semblable observé dans la capsule des Mousses. A la place des élatè- res qui manquent dans ce g., on trouve des funiculcs flxés à la columellc, articulés, gé- niculés, tubuleux, tortillés par aa"aissement, simples ourameux, et variables quant à leur forme. Des séminules globuleuses ou pres- que tétraèdres, très finement muriquées, sont attachées aux funiculcs. Dans sa jeunesse, la capsule est renfermée dans une coifl'e ou calyptre conique , surmontée d'un style sessile, laquelle se rompt à la base et tombe de bonne heure. Les anthères, monoïques, sessiles, sont entourées d'un involucre cya- Ihiforme, denté, formé, comme celui de la capsule, par un léger rehaussement de la fronde. Outre les organes de la reproduc- tion dont nous venons de parler, il existe encore, dans une espèce, des propagules naissant probablement des radicelles de la plante. Les Anthocères ont une fronde tan- tôt orbiculaire et lobée , tantôt dichotome ou multifide, privée d'épiderme véritable, et dont la texture , molle et vésiculeuse, est surtout remarquable par la laxité des cel- lules de la couche dorsale et l'absence com- plète des pores. Ces plantes cosmopolites croissent sur la terre humide, dans les champs cultivés et les bois. Sur dix esp. aujourd'hui connues, deux, les plus anciennes, sont communes à l'ancien et au nouveau monde ; deux sont particulières à la Nouvelle-Hollande , une à la Nouvelle-Zélande , une autre à l'île de Java , et une enfin, 1'^. dichotomus , n^a encore , que nous sachions , été trouvée qu'en Europe, Les autres espèces sont ex- clusivement intertropicales. (C. M.) *AI\TnOCÉROTÉES. bot. cr. - Troisième tribu de la famille des Hépati- ques, établie par M. Nées [Europ. Leberm. i, p. 519), et qui se compose du seul genre Anthocères, dont nous avons donné plus haut les caract, Voy. antiiocèrks. (C. M) 593 ANT *ANTnOCII/ERA {^-^Oa, fleur, x=<'>v>, je me plais ). ois.— Genre formé par Vigors et Horsfield sur la Pie à pendeloques de Dau- din (Merops carunculatus Lath.), et adopté par tous les auteurs anglais modernes. Ce genre étant synonyme de celui de Créadion, de Vieillot, qui lui est antérieur, nous adop- tons de préférence ce dernier , comme l'a fait M. Lesson dans son Tr. d'ornith. ; et , comme lui aussi , nous en retirons les csp. désignées depuis par le nom générique de Tropidorhyuque , et celle dont M. Is. Geoff. a fait le g. Philestourne. Voy. créadio.n. (Lafr.) *Al\THOCHARIS («v9o«, fleur; xàpn, ornement ). i>s. — Genre de Lépidoptères, famille des Diurnes, tribu des Piérides, éta- bli par M. Boisduval aux dépens du g. Pie- ris de Latreille, et que j'ai adopté dans mon Supplément à l'Histoire naturelle des Lépidoptères de France. Les Anthocharis se distinguent des Pieris l» par leurs anten- nes, beaucoup plus courtes et terminées par un bouton presque globuleux; 2° par leurs palpes, beaucoup plus velus, et dont les poils se confondent avec ceux du chaperon ; 30 par leurs ailes, plus arrondies , plus min- ces et plus délicates; 4° enfin par leurs chrysalides, courbées en forme de nacelle, pointues aux deux bouts, et inflexibles dans toutes leurs parties. Leurs chenilles ressem- blent à celles des Piérides. Le g. Anthocharis renferme un grand nombre d'espèces, dont nous ne citerons que les plus connues : VAnth. aurore (Anth. Cardamines), qui se trouve dans toute l'Eu- rope ; VAnth. eupheno, ou VAurore de Pro- vence, qui habite principalement le littoral de la Méditerranée ; les Anth. belia et au- zonia , qu'on rencontre dans les endroits ari- des du centre comme du midi de la France; et enfin les Anth. glauce et belemia, qui ha- bitent l'Espagne, le Portugal , l'Algérie et l'Egypte. Presque toutes ces espèces parais- sent au commencement du printemps. Elles sont figurées dans une foule d'ouvrages, dont le plus récent est YHistoire naturelle des Lépidoptères de France, avec son supplé- ment. (D.) * ANTHOCHLAMYS. Anthochlamys, Fenzl. (kv^o;, fleur ; y}.uu.vi , sorte de tuni- que). BOT. PH. — Genre de la famille des Chénopodées, voisin des Corispermum. M. A^T Fenzl (m Endlicher , Gen. Plant., 1, pag. ÔOO ) en donne les caractères suivants : Fleurs hermaphrodites. Pcrigone quinqué- lide , campanule, coloré, subdiaphane ; seg ments bilobés au sommet, un peu dentelés. Etamines au nombre de 4 à 6, hypogynes, opposées aux segments du périgone. Filets subulés, légèrement monadelphes par la ba- se. Anthères dithèques, oblongues-linéaires , bifides aux deux bouts. Ovaire lenticulaire, uni-loculaire, uni-ovulé. Style biparti : cha- que branche terminée en stigmate filiforme. Caryopse comprimé, monosperme, bordé d'une aile étroite.— Herbe annuelle, diffuse, glabre. Feuilles uni-nervées, mucronulées : les florales raccourcies, rapprochées en épi dense. Fleurs petites, axillaires , roses, non bractéolées. L'unique espèce sur laquelle se fonde ce g ( Corispermum polygaloides , Fischer et C. A. Meyer) a été récemment découverte en Perse. (Sp.) ANTHOCHLOA ( «v9o,- , fleur; x^vi, herbe). BOT. ph. — Genre de la famille des Graminées , tribu des Festucacées , s.- tribu des Broméées , formé par Nées von Esenbeck et Meyen [In litt. ad Lindl., cit. Introd. Edit. II), et ainsi caractérisé : Epil- lets 5-4-florcs; florules inférieures herma- phrodites , celles du sommet abortives. Glumes 2 , mutiques ; l'inférieure un peu plus petite. Paléoles 2 ; l'inférieure très grande, subarrondie; la supérieure plus petite, bifide, à lacinies biparties. Squam- mules 2 , aiguës. Styles 2 , terminaux ; stig- mates très grands , plumeux. Etamines , ovaire et caryopse, inconnus. Une seule es- pèce [A. lepidula N. et M.) compose ce g. , incomplètement connu. C'est une Grami- née trouvée dans les Andes du Pérou, à 4872'",585 de hauteur ; à inflorescence en grappe paniculée, dont les divisions sont fasciculées , pauciflores. (C. L.) ANTHOCHORTUS («v9o;, fleur; xop- T05, enceinte), bot. ph. — Genre de la famille des Restiacées , formé par Nées von Esenbeck {In litt. ad Lind., cit. in Introd. Edit. II) , et dont voici les caract. sommai- res : Fleurs dioïques. Dans les mâles ( fe- melles inconnues ) , périgone infundibuli- forme , sexparti ; à lacinies égales , dont les extérieures plus étroites. Etamines 3. An- thères uniloculaires , peltées. — Ce g. pa- raît ne renfermer encore qu'une csp. {A ANT Ecklonh). C'est une plante du Cap, à chau- mes aphylles , filiformes ; à rameaux fasci- cules , portant des fleurs mâles disposées en forme de grappes. (C. L.) *A]VTHOCLEISTA,Afzel. med. exh. Br. , in Tuck. Congo , p. 449 ( «vdoi , fleur ; x'XstsTOi , fermé ). «ot. pu. — Genre indi- qué par M. U. Brown comme voisin des Logania, dont il différerait notamment par un fruit 4-loculairc. — Ce genre , dont les caract. n'ont pas été exposés avec plus de détails , est fondé sur un arbre indigène de Guinée. (Si*-) *AI\TIIOCOIVUM (ivOoî , fleur ; xJivc,- , cône ). BOT. CR. — Palissot de Beauvois avait créé ce nom pour un démembrement, déjà fait avant lui, du genre Marchantiu. C'est le Marchantia conica L., qui servait de type à ce genre établi par Raddi sous le nom de Fegatella {Voy. ce mot), et a- dopté par M. Nées. (C. M.) *AIXTIIOCOPA («v9o?, fleur ; xoVro., je coupe). Kvs. — Genre de la famille des Mellifères , Lat. , de l'ordre des Hyméno- ptères, sect. des Porte-Aiguillon, établi par MM. Lepellelier-Saint-Fargeau et Serville ( Encijcl. inéth. ), aux dépens du g. Osmia de Latreille , sur plusieurs espèces dont les mandibules sont pourvues de trois dents, et dont les femelles coupent les pétales des fleurs pour en construire leurs cellules, tan- dis que les vrais Osmia n'ont que deux dents aux mandibules, et construisent leurs nids avec une sorte de mortier qu'elles prépa- rent avec de la terre et d'autres substances. Voy. OSMIA. (Bï^-) *AlVTIIOCORIS(iiv95«, fleur; w>u-, pu- naise), ms. — Genre de la famille des Ly- géens, de l'ordre des Hémiptères, section des Héléroptères, établi par Fallen (He- mipt. suecica), et adopté par Burmeister {Handb. der ent.) et nous {Hist. desAnim. art.). Ce g. se distingue surtout des autres Lygéens par une tête étroite, très avancée en museau , de la longueur du premier ar- ticle des antennes , un thorax conique et des elytres presque transparentes dans toute leur étendue. Les Anthocoris étaient con- fondus par Fabricius dans les g. Lygœus et Salda. Ce sont des insectes de très petite taille , de forme élégante , et parés de cou- leurs assez vives ; on en connaît une dou- zaine d'espèces européennes dont le type est T. I. ANT 593 VA. nemorum, Burm., Blanth. {Cimex ne- morum, Lin.), qui offre un grand nombre de variétés de couleurs , que Fabricius a considérées comme des espèces distinctes. (Br..) ANTHODEXDROIV («v9o,-, fleur; J^v- ^po-j, arbre), bot. vu. — Genre de la fa- mille des Éricacées , tribu des Rhododen- drées, formé par Reichenbach (i-'Zor.Germ.), et réuni , comme synonyme , au g. Rhodo- dendnnn , dont on en fait une des divi- sions. (C. L.) AIXTIIODISCUS, Meyer ( Flor. Esse- queb. ) ( «v9o;, fleur ; cTtVzo; , disque ). bot. PII.— Genre incomplètement connu, rappor- té à la famille des Rhizobolées , et dont l'au- teur {l. c, p. 193) donne pour caract. : Ca- lice plan , légèrement 5-lobé. Pétales 5 , hypogynes, oblongs , concaves. Étamines très nombreuses, insérées sur un disque annulaire qui engaîne la base de l'o- vaire. Filets capillaires, tortueux, libres. Anthères petites, dressées, didymes. Ovaire petit, inadhérent, déprimé, strié. Styles au nombre de 14 à 20, subulés, courbés en de- dans au sommet. Stigmates pointus. Baie cortiquée, disciforme, suborbiculaire, dé- primée , ombiliquée , marquée de stries rayonnantes. — L'esp. sur laquelle est fon- dé ce g. est un arbre de la Guyane, à ramu- Ics cylindriques, glabres ; à feuilles éparses, 3-foliolées, pétiolées; à folioles oblongues, acurainées, subsessiles, crénelées, veineuses ; les fleurs sont disposées en grappe termina- le, à pédicelles 2-bractéolés. (Sp.) *A]XTHODISCUS, Martius, m Schult. Mant. , t. I, p. 255 (is. — Genre de l'or- dre des Diptères , division des Bracbocères, subdivision des Dichœtes , tribu des Musci- des, section des Anthomyzides, dont il est le type et le groupe le plus considérable. Ce genre, détaché par 3Ieigen du g. Musca de Linné, Fabricius, Latreille et Fallen , comprend plus de quarante espèces, se trou- vant toutes en France et en Allemagne, et pullulant à l'infini sur les fleurs, et particu- lièrement sur les Synanthérées et les Om- bellifères. On les voit souvent réunies dans les airs en troupes nombreuses , comme les Tipulaires. Les caract. du g. Anthomyia , d'après M. Macquart, sont les suivants : An- tennes n'atteignant pas l'épistome ; style or- dinairement tomenteux , quelquefois nu ; abdomen étroit , atténué à l'extrémité ; cuil- lerons petits ; valve inférieure ne dépassant pas ordinairement la supérieure. Ailes sans pointe au bord antérieur. M. Robineau-Dés- voidy a formé de ce genre une section sous le nom d'Ant}iomydœ chorellœ, et l'a divi- sée en six genres ainsi désignés : Antho- myia, Fannia, Philinta, Ameuta, Délia, Eglé. Les femelles des Anthomyies déposent leurs œufs dans la terre , où leurs larves se déve- loppent rapidement. Celles-ci , du moins dans les A. municata et scalaria, se fixent à un corps pour subir leur métamorphose, et leurs nymphes demeurent suspendues comme les chrysalides de quelques Lépi- doptères, suivant la rcnwrquc de M. Kobi- ANT 595 neau-Desvoidy. La Musca pluvialis de Lin- né et de Fabricius peut être considérée conmie le type du g. Anthomyia. (D.) * ANTIIOMYZA («vOos, fleur ; yu^Çt-, je suce ). rvs. — Genre de Lépidoptères établi par M. Swainson ( Zoological illu- stration, etc. , pi. 12i ), qui le place dans la tribu des Sphingides, et lui donne des ca- ractères tellement vagues, que nous croyons devoir les passer sous silence. Ce g. a pour type le Pap- Tircsias de Cramer , qui ap- partient au g. Ilazis de M. Boîsduval. Voy. ce mot. ' (D.) *AI\'THOMYZA («vOi,-, fleur; //.Çw, je suce). OIS. — C'est, dans la classification de Swainson, un g. de sa famille des Melliphagi- dœ, que M. G. R. Gray vient de changer en Anthornis,\e premier mot étant employé en entomologie. Voy. aivtiiorms. (Lafr.) ♦A]\TI10MYZES(«vôo;, fleur; //.Çoi, je suce). OIS. — C'est, dans la méthode de Vieillot, la 22*' famille de son ordre des Oiseaux sylvains, composée des g. Guit- guit , Souimanga , Colibri et Héorotaire. (Lafr.) * AIVTHOMY'ZIDES. Anthomyzidœ (ivOsi , fleur ; //'jÇoj, je suce), ns. — Sec- tion de la tribu des Muscides ( Diptères ). Ces insectes , outre les caractères généraux des Muscides, présentent les caract. parti- culiers suivants : Antennes couchées, troi- sième article allongé. Style de deux articles distincts. Yeux ordinairement contigus chez le mâle. Pelotes des tarses allongées dans Ce même sexe. Cuillerons médiocres ou petits. Ailes à première cellule postérieure ou- verte. Cette section, ne formant d'abord que le genre Anthomyia , détaché du genre Musca de Linné, par Meigen , s'est trouvée si nombreuse, que Latreille, en lui donnant le nom à\inthomyzidcs, Ta subdivisée eu plusieurs genres ; elle en renferme mainte- nant 14. M. Robineau-Desvoidy a adopté la dénomination de Mesomydœ pour désigner ces Diptères, et de la plupart des genres il a formé des sections, subdivisées elles-mêmes en nouveaux genres. Voici les noms de ces s. -tribus : Aricince terrestres, correspondant au g. Aricia, Macq.; Aricinœ littorales, g. ffydrophoria ,Mncq.; Helemydœ , ç,. Ile- lemyia, Macq.; Anthomydœ herbicolo' , g. Chortophyla ,yiavq.; Azelidcc , g. Atomo- 596 ANT gaster, Macq.; Anthomydœ chorellœ, g. An- thomyia , Macq.; Limosellœ , g. Cœnosia , Macq.; Pegomydœ, g. Pegomyia, Macq. Les Anthomyzides ont, par leur organisa- tion et par leurs mœurs, une grande analo- gie avec les Muscies ; elles en diffèrent ce- pendant par un vol moins rapide et moins soutenu , par moins de véhémence dans leurs appétits. Presque toujours cachées sous les feuilles, elles ne se montrent sur les fleurs que lorsque l'atmosphère est échauf- fée par le soleil. On conçoit, du reste, que leurs habitudes varient selon les genres. Les Hylémies habitent particulièrement les bois ; les Leucophores préfèrent les prai- ries; les Hydrotées, les Aricies, les Linmo- phores, vivent exclusivement dans les lieux aquatiques ; les Anthomyies se trouvent partout. Outre les sucs des fleurs, qui sont leur nourriture ordinaire, quelques unes, telles que les Hylémies, recherchent les matières stercorales ; les femelles des Hy- drophories et de quelques Aricies se jettent sur les bestiaux ; et, quoique leur trompe ne puisse pas pénétrer jusqu'aux vaisseaux san- guins, et ne leur permette que de humer les fluides répandus sur la surface des corps, elles les harcellent et les tourmentent cependant par leur poursuite opiniâtre. Les larves du plus grand nombre se développent dans les débris des plantes, soit terrestres, soit aqua- tiques. Les Cœnosies paraissent vivre dans les racines. M. Robineau a observé une fe- melle de Lispe qui déposait une grande quantité d'œufs sur les pétales d'un Nym- phœa. Les Hylémyies naissent souvent dans les bouses ; les Pégomyies rongent le paren- chyme des feuilles, et vivent entre les deux surfaces, solitaires ou en sociétés nombreu- ses : ce sont les larves mineuses de la Jus- quiame , de l'Oseille , des Chardons, si bien observées par Réaumur et de Géer. Dans le premier âge, les Anthomyzides ont, comme les Muscies , la bouche munie de deux cro- chets écailleux qui leur servent à prendre leur nourriture et à se traîner en avant Cependant, dans les larves mineuses, ces crochets se convertissent en un instrument (orné en forme d'S, qui se meut autour d'une petite tige fixe et qui ronge ainsi le parenchyme des feuilles. Les nymphes ne paraissent pas diflerer de celles des Muscies. Peu de jours leur suffisent pour passer à ANT l'étal adulte. Dans quelques espèces, on observe plusieurs générations dans la même année ; ce qui augmente encore la grande fécondité de ces Diptères. (D.) ANTIIOMOMUS ( «v9(5ç, fleur ; voy.oi , qui paît), i^s. — Genre de l'ordre des Coléoptères tétràmères , famille des Curcu- culionites, établi par Germaraux dépens du g. Rhynchœnus de Fabricius, et adopté par Latrcille, ainsi que par tous les autres entomo- logistes qui sont venus depuis. Schoenherr le place dans sa division des Érirhinides et lui donne les caract. suivants : Antennes longues , grêles ; leur funicule de 7 articles : les deux premiers allongés , presque obconi- ques ; les autres courts, lenticulaires, pres- que égaux. Massue allongée , ovale. Rostre long, mince, filiforme, un peu arqué. Yeux ronds , convexes. Corselet presque conique , bisinué à la base, légèrement arrondi sur les côtés, très étroit antérieurement , tron- qué au sommet. Écusson allongé , distinct. Elytres en ovale allongé, convexes, souvent amples; angles huméraux obtus. Pattes de longueur moyenne ; les antérieures plus lon- gues; cuisses épaisses, dentées. Observ, — Corps presque ovale , convexe, pubescent , ailé ; de taille petite ou moyenne. Le dernier Catalogue de M. Dejean dési- gne , comme se rapportant à ce genre , 43 espèces, parmi lesquelles on en compte 19 d'Europe; les autres appartiennent à l'Amé- rique et à la IVouvellc-Hollande. Nous ne citerons que celle qui a servi de type à Ger- mar, le Rhynchœnus druparum, Fabricius, qui se trouve aux environs de Paris. (D.) AIXTHONOTA , Beauv. (Svôo;, fleur ; vûfoj, dos , surface), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses (s.-ordre des Césalpiniées , tribu des Cassiées), auquel son auteur (fiore d'Oivare , t. I, p. 70, tab. 42) attribue les caract. suivants : Calice pétaloï- de , 4-fide ; 3 des segments lancéolés, poin- tus; le 4^ plus large, échancré. Corolle ré- duite à un seul pétale , à onglet très long , et à limbe cochléariforme , échancré. Étamines 10 , libres, anisomètres : 5 très longues ; les 7 autres plus courtes que le calice. Ovaire comprimé , ovale , non stipité. Style fili- forme , terminé par un stigmate 12-fide. Lé- gume aplati , subréticulé , presque indéhis- cent, 1-loculaire, polyspèrme. Graines or- biculaircs, planes. — Ce genre est fondé sur ANT un arbrisseau du pays d'Owarc; ses feuilles sont pari-pennées, "à- ou 3-juguécs , non sti- pulées, à pétiole cylindrique; à folioles co- riaces; les fleurs sont disposées en grappes axillaires très courtes. (Si'.) ANTIIOPIIAGE. Anthophagus (av- Oci, fleur; .s. (Diptères). — M. ANT S97 Robineau-Desvoidy nomme ainsi la 2« sec- tion de sa tribu des Entomobies. Elle se compose des g. Lynnœmya , Bonnelia , et Marshamia, et répond au g. Micro- pnlpits de M. Macquart. Les Anthophiles diirèrent essentiellement des Macromy- des par la proportion des derniers articles antcnnaires et parla forme toujours prisma- tique du dernier. Leur corps, cylindriforme, plus allongé , plus gris et moins noir, les fait distinguer à la première vue. On ignore les habitudes de leurs larves ; mais les insectes parfaits se trouvent plus particulièrement en automne sur les Ombcllifères. Leur vol n'est pas bourdonnant. (D.) ANTHOPIIOUA (av9o5, fleur; ?o/5o;. qui a du goût pour). i>s. — Genre de la fa- mille des 31ellifères, de l'ordre des Hymé- noptères, établi par Latreille, adopté par tous les entomologistes modernes, et con- fondu par Fabricius dans les g. Mcgilla et Centris. Les Anthophora présentent des caractères qui les séparent très nettement des g. voisins. On peut les résumer ainsi : An- tennes courtes et filiformes. 3Iandibules uni- dentées au côté interne. Palpes maxillaires composés de six articles , et les labiaux de quatre; ailes ayant trois cellules cubitales complètes. Ce genre renferme une quinzai- ne d'esp. européennes dont les plus répan- dues sont les A. pilipes, Lalr., etc. (iHc- gilla pilipes, Fabr.), Refusa (Apis retusa , Lin.), Acervorum et Pariclina {Megilla id. , Fabr.). Les habitudes de cette dernière ont été pour Latreille l'objet d'im mémoire plein d'intérêt, inséré dans le tome III des Annales du Muséum. D'après lui , la femelle construit son nid dans les murs , et élève à l'entrée un tuyau perpendiculaire légère- ment courbé, composé de grains de terre; après sa ponte , elle le détruit ou peut-cire l'emploie pour fermer l'entrée du nid. (r.L.) * ANTIIOPHORIDES. l-vs. — Nom d'une des sous-familles de M. Westwood pour la famille des Mellifcres , correspon- dant à notre groupe des Anthophoriles. Voy. ce mot. (Bi") *AÎVTII0PI10RITES («v9o5, fleur; 9»c- /:o,- , qui a une tendance vers), iks. — Nous avons employé cette dénomination (i7(s/. des Anim. art., t. IV) pour désigner un groupe de la famille des Mellifères ou Mcl- 698 ANT lificiens , répondant à la division des Sco- piilipèdes de Latreille. Il est caractérisé par les tarses postérieurs , dont le premier arti- cle est dilaté inférieurement au côté externe, et couvert , ainsi que le côté externe des jambes, de poils épais et serrés, formant une sorte de houppe ou de brosse. Ce groupe a pour type le g. Anthophora , et renferme en outre les g. Euglossa (placé ici avec àoute.Voy. ce mot.), Acanthopus, Epi- charis , Centris , Ancyloscelis , Saropoda , Melliturga, Eucera, Macrocera , Melis- sodes , et quelques autres qui se rattachent à ceux-ci comme synonymes. Les Anthopho rites ne se composent que de deux sortes d'individus : des mâles et des femelles , chez lesquels il existe des différences notables , non seulement dans la couleur, mais aussi dans la structure des antennes et des pattes. Les femelles construisent leurs nids dans les crevasses des vieux murs ou dans les ter- rains ordinairement exposés au soleil ; leurs cellules sont formées de terre et très unies intérieurement, ( Toy. , pour de plus longs détails, MELLIFÈRES. ) (Bl.) *A]XTlIOPIlYLLE.4nf/iop/iy»j(m(«v- ôcî, fleur; oj/zov, feuille). POLYP. —Genre de Polypiers fossiles , établi par M. Goldfuss aux dépens desCaryophyllies , et renfermant surtout les espèces dont les étoiles termina- les sont plus élargies et comme pédicellées. Le plus grand nombre des Anthophylles appartient aux terrains anciens. (Duj.) AIVTHOPHYLLIÏE. ( Anthophyl- lum , clou de girofle ; à cause de sa couleur brune), mev. — Nom donné par Schumacher et Werner à un minéral brun rayonné , dé- couvert pour la première fois à Kongsberg, en Norwège , et retrouvé depuis au Groen- land. Werner y avait réuni la Bronzite, sous le nom à^Anthoph. lamelleux. La Bronzite n'est qu'une variété de la Diallage [y^oy. ce mot); et l'Anthophyllite aciculaire, dont Haiiy avait fait une esp. à part , n'est lui- même qu'une variété d^ Amphibole actinote. Voy. AMP21IB0LE. (Del.) AIMTIIOPSÎYSE. Anthophysa ( avôc; , fleur; yÙTis, production ).iixfus. — Genre de la famille des Monadiens, créé par M. Bory pour le rok'oa; vegetans de Millier, que M. Ehrcnberg a rangé parmi ses Vorticellines dans son g. £p!sv(î, oi- seau). OIS. — C'est, dans la liste ofthe Gênera ofBirds de Robert Gray (1840), un g. de sa famille des3fe/7i'p/iagfîdœouPhilédons, s.- Tamilie des Melliphaginœ, substitué, par cet auteur, à celui ([''Anthomyza de Swainson, ce dernier étant employé en Entomologie , et dont les caractères sont : Bec assez court ; langue ? Ailes très arrondies; toutes les pennes plus ou moins terminées en pointe. Queue échancrée ; doigts latéraux égaux. — L'esp. type citée par ces deux auteurs est VÂ.melanura (Sparr. Mus. Caris., t. I , pi. 5, et Gray), A. cœruleocephala Swainson. (Lafr.) ANTHOSOME. Anthosoma ( av9o,-, fleur; (JW//X, corps). CRL'ST. — Genre de l'or- dre des Siphonostomcs , famille des Caligi- tes, tribu des Hyménopodes, établi par Leach, qui le caractérise ainsi : Test arron- di en avant et en arrière. Antennes formées de six articles. Abdomen beaucoup plus étroit que ce test , muni de deux lames folia- cées sur le dos, et de six autres sous le ven- tre ; celles-ci tenant lieu des trois dernières paires de pattes. Faites de la paire antérieure étendues en avant ; leur ongle étant crochu, et rencontrant une petite dent située vers le sommet de l'article qui précède. Pattes de la seconde paire ajant l'ongle comprimé. Le dernier article de la troisième paire très épais , denté antérieurement , terminé par un ongle très fort ou inséré derrière les pat- tes de devant, et muni , à son extrémité, de deux appendices droits et cornés. — L'es- pèce-type de ce genre Anthosoma Smithii, Leach, a été trouvée ûxée à un Squale {Squa- liis cornubiensis) sur la côte du Devonshire. (H. L.) ANTHOSPERME. Anthospermnm , Linn. — Tourne fortia , Pontedera , non L. — Ambraria , Heist. , non Crus. (ïvSoj, fleur ; bm 3y« , graine ). bot. pu. — Genre AM' 599 de la famille des Rubiacées ( tribu des An- thospermées , Cham. et Schl.). 11 offre pour caract. : Fleurs dioïques , ou polygames , ou hermaphrodites. Tube calicinal obové, adhé- rent; limbe 4- ou iî-denté, minime, non per- sistant. Corolle des fleurs mâles ou herma- phrodites rotacée , profondément 3- à o-fide ; à lobes ovales-oblongs, révolutés lois de l'anthèse. Corolle des fleurs femelles mini- me, subcampanulée , courtement 4-fide , à lobes dressés. Étamines 3 à 5, saillantes , in- sérées à la base du tube de la corolle; filets filiformes; anthères oblongues, dressées. Ovaire infère, 2-loculaire, couronné d'un disque mince; loges 1-ovulécs; ovules ana- tropes, renversés, attachés au fond des lo- ges. Style très court , terminé en 2 stigmates filiformes, plumeux. Péricarpe ovoïde, den- liculé au sommet, crustacé, 2-coque, 2-lo- culaire ; coques indéhiscentes, 1-spermes, convexes au dos, planes antérieurement. Embryon recliligne , subdorsal dans un péri- sperme cartilagineux ; cotylédons foliacés ; radicule allongée, infère (Endlicher, Gen. Plant. , p. 524). — Herbes ou sous-arbris- seaux habitant l'Afrique australe; tiges ra- meuses; feuilles opposées ou verticillées, connées par la base (moyennant une stipule interposée, prolongée en forme de dent au delà du plan de soudure). Fleurs axillaires , sessilcs , opposées , ou verticillées , ou rare- ment paniculées ; ovaire 2- ou 3-bractéolé à la base. Ce g. comprend environ 14 esp. (Sp.) * AIVTIIOSPERMÉES. bot. ph. — Tribu de la famille des Rubiacées , ayant pour type le g. Anthospcrmuni. (Ad. J.) * AiXTHOSPERMUM. bot. ph. — Voyez ANTHOSPERME. * ANTHOSTEMA. bot. ph. — .\om donné à un g. d'Euphorbiacées , dont cha- que fleur (iivôoî) mâle est réduite à une éta- mine (ïr"s. — Tri- bu de l'ordre des Piplères , division des lîrachocères, subdivision des Tétrachoètes, famille des Tanystomes. Elle présente les T. I. AINT 601 caract. suiv. : Tête ordinairement arrondie antérieurement; trompe courte et dirigée en avant; lèvres terminales distinctes ; pal- pes insérés sur la base de la trompe, le plus souvent d'un seul article distinct ; an- tennes presque toujours distantes ; yeux sépa- rés dans les deux sexes. Thorax plan; pieds menus; pelotes des tarses très petites, quel- quefois nulles. Ailes grandes, écartées, ayant ordinairement quatre cellules postérieures. Les Anthracicns , compris dans le g. Mou- che de Linné, en furent détachés par Sco- poli , qui en fit le g. Anthrax. Plus tard , Latreille et Fallen en firent une tribu que Meigen, Wildemann, et M. Macquart, à leur exemple, réunirent depuis à la tribu des Bombyliens; cependant ce dernier les en a de nouveau séparés. Ils diffèrent, en efl"et, des précédents par leur tête presque sphé- rique, placée à la hauteur du thorax; par leur trompe , courte et cachée dans la bou- che; par leur corps, moins velu; par leurs grandes ailes, dont la livrée de deuil est re- marquable. Ces caractères extérieurs donnen aux Anthraciens une physionomie toute par- ticulière, et ils présentent, en outre, dans la plupart de leurs organes, d'autres diflé- rences qui établissent une ligne de démarca- tion bien tranchée entre eux et les tribus voisines. Cette tribu, telle qu'elle existe maintenant, renferme sept g., dont voici les noms : Mulion , Corsomyze , Enice, An- thrax, Tomomyze, Lomatie et Hirmo- nèvre ( Voy. ces.difl'érents noms ). Dans cette nomenclature on ne voit pas figurer le g. Némestrine de Latreille, qu'il compre- nait dans cette même tribu; mais, d'après la méthode de M. Macquart , que nous sui- vons ici comme la plus récente et la plus complète, il fait partie de la tribu des Né- mestrinides. Les Anthraciens se trouvent partout, mais bien plus fréquemment dans les con- trées méridionales. Leurs larves ne sont pas encore connues. Suivant Latreille, leurs nymphes sont nues, incomplètes, avec les segments du corps munis de petites poin- tes. (D.) ANTHRACITE («ve^axiTT),-. qui res- semble à du charbon ). min. et géol. — Glanzkohle, W. ; vulgairement Houille écla- tante , Houille et Charbon incombustible. Substance minérale de la classe des Combus- 38* mi ANT libles non métalliques, opaque, d'un noir m^'talloïde , composée de carbone presque pur, sans bitume, avec 3 ou 4 p. 100 de matiè- re terreuse , et quelques traces d'hydrogène. On l'a regardée comme une variété de la Houille, en la distinguant cependant des Houilles communes par les épithètes de sè- che, d'éclatante et d'incombustible. Elle diffère de la véritable Houille par sa compo- sition , et par les caract. suivants , qui en sont la conséquence : Elle brûle difficile- ment , avec une flamme très courte , sans aucune fumée ni odeur , s'étcignant à l'in- stant même où on la retire du foyer, et se couvrant alors d'un enduit de cendres blan- ches. L'Anthracite peut être employé com- me combustible ; mais on ne l'enflamme que difficilement lorsqu'il est en petite quantité ; il faut , pour y parvenir , le mê- ler avec du bois ou de la Houille, et dispo- ser surtout les fourneaux de manière à ce qu'il y ait un fort tirage ; mais, une fois qu'il est embrasé , la combustion se continue d'elle-même , en produisant une chaleur intense. On ne peut en faire usage ni dans les foyers d'appartement , ni dans la forge du maréchal ; mais on l'emploie avec avan- tage dans une multitude d'usines où l'on a besoin d'une haute température. On s'en sert principalement pour la cuisson de la chaux , des briques , des poteries , pour le chauffage des fours de verrerie , et des chaudières de machines à vapeur. Ce com- bustible a été beaucoup trop négligé en France et dans d'autres pays d'Europe , quoiqu'il y soit assez abondant ; mais , de- puis un certain nombre d'années , il joue un très grand rôle aux États-Unis d'Amérique, où il est répandu avec une profusion ex- traordinaire. La Pensylvanie , le Connecti- cut et la Virginie , lui doivent une grande partie de leur prospérité. Le principal gisement de l'Anthracite est dans les terrains de transition , au dessous du terrain houiller ; on le trouve là en cou- ches ou en amas , au milieu de dépôts aré- nacés , et dans le voisinage des roches por- phyriqucs et amygdalaires , auxquelles on attribue généralement une origine ignée ; il est accompagné quelquefois d'empreintes végétales. Cette analogie dans les caractères géologiques de l'Anthracite et de la Houille donne à penser que l'Anthracite n'est que ANT de la Houille calcinée , une sorte de Coke naturel , qui s'est formé dans le sein de la terre , à l'époque des grandes éruptions de Porphyres. On voit , en effet , dans les dé- pôts de Houille proprement dite, des por- tions de ce combustible qui sont changées en véritable Anthracite dans les points où elles touchent les filons de Porphyre ou de Basalte qui souvent les traversent. L'Anthra- cite ne se trouve pas seulement au dessous de la Houille et au milieu d'elle; on le ren- contre encore dans les terrains beaucoup plus élevés , au milieu du Lias des Alpes , et c'est à cette position que l'on rapporte les dépôts anthraciteux du Dauphiné, de la Ta- rentaise , du Faucigny , du Valais , etc. Les principaux gîtes de ce combustible en Fran- ce sont dans les départements de l'Isère , des Hautes-Alpes , de la Mayenne et de la Sarthe. Dans la classification de M. Brongniart et dans celle de M. Cordier, l'Anthracite for- me une esp. de Roche. (Del.) AIVTHRACOLITHE ( «vO/,«| , «xos , charbon ; Udo?, pierre), min. — Nom donné par de Born à une variété d'Anthracite trouvée à Schemnitz, en Hongrie. (Del.) * AN TIIRACOTIIEUIUM ( Kv9^a| , xo;, charbon ; d-Apiov, animal ). mam. foss. — Nom donné par Cuvier à un genre de Mammifères fossiles de l'ordre des Pachy- dermes, qui tient des Anoplotheriumset des Chéropotames, et dont les premiers débris ont été trouvés dans les lignites ou charbons de Cadibona. Ces animaux paraissent avoir eu quatorze molaires en haut , et en bas deux canines, et, du moins la grande espèce, quatre incisives en bas. Le nombre de celles de la mâchoire supérieure n'est point en- core connu. Les trois arrière - molaires su- périeures des Anthracotheriums sont à cou- ronne carrée , composée de quatre grandes pyramides , presque quadrangulaires. L'an- gle interne de ces pyramides étant mousse, ces dents sont plus ou moins convexes du côté du palais. En outre , une pyramide moyenne , triangulaire , est située entre l'interne et l'externe de devant ; et, de plus, le bord externe de la base de la dent se relève et forme trois pointes obtuses , une plus grande h. l'angle antérieur , une moyen- ne au milieu , et une plus petite à l'angle postérieur. A demi usées ces dents ont une AM AINT GOi grande ressemblance avec celles des Ano- plotheriums , et n'en différent guère que par la face externe , qui est creusée de sil- lons pour former les pointes dont nous ve- nons de parler. La quatrième molaire est à deux pyramides , avec un bourrelet circu- laire relevé en pointe aux deux angles de la face externe ; les trois premières sont com- posées d'une pyramide , et d'un bourrelet qui forme une pointe basse et mousse à la partie interne , et qui se relève aux angles en une crête qui va se réunir à la pointe. Les arrière-molaires inférieures , plus étroites , sont également formées de quatre pointes , à l'exception de la dernière , qui en a cinq, avec de légères collines de réu- nion; les antérieures sont à une et à deux pointes comprimées latéralement. Les cani- nes sont épaisses, et les incisives inférieu- res sont projetées en avant comme dans les Cochons. Cuvier en a décrit cinq esp. : une grande de Cadibona {Anthr. magnum) ; une petite du même lieu , de moitié moins grande [Anthr. minus) ; une encore plus petite des environs d'Agen {Anthr. minimum); une du Puy , en Vclay ( Anthr. velonum ) ; et enfin une découverte en Alsace {Antlir. al- saliciim). La grande esp. paraît avoir eu deux races de taille un peu différente , et qui , sous ce point de vue , si les variations de grandeur ne tiennent pas aux sexes des individus, sont dans les mêmes rapports que les deux races de Rhinocéros bicorne , aujourd'hui vivantes à côté l'une de l'autre à Sumatra. L'abbé Croizet en a découvert, dans les ter- rains lacustres de l'Auvergne , plusieurs es- pèces qui n'ont point encore été confrontées avec celles de Cuvier, mais qui donnent aus- si, pour la plus grande, deux races de taille différente. M. de Saint-Léger a trouvé dans les environs de Digoin , sur les bords de la Loire , des dents d'Anthracotherium non en- core décrites, qui paraissent être semblables il celles de la grande esp. de Cadibona, et qui indiquent aussi deux races, l'une un peu plus grande que l'autre. Une mâchoire in- férieure de la grande esp. trouvée par M. l'abbé Croizet a montré que le bord infé- rieur de cette mâchoire est pourvu d'une forte saillie apophysaire qui se projette en dehors vis-à-vis des troisième cl quatrième molaires. Culte proéminence donnait sans doute attache à un fort muscle digastrique , et portait peut-être, en outre, un tubercule analogue à celui que le Sanglier à masque offre à sa mâchoire supérieure. (L. D.) *AI\ITHRAi;OI\ITK («v9^«Ç, y.oi , char bon). MIN. — Simple variété de calcaire , mélangée de charbon. Voij. madrévorite. (Del.) * ANTHR ASOM US ( «««/««f . «xoî, noir; côi/^ta, corps). i\s. — Genre de l'ordre des Coléoptères hétcromères, famille des Mélasomes, tribu des Blapsides, fondé par M. Guérin sur une espèce unique ra|)por- tée du Chili par M. Gaudichaud , et à la- quelle il a donné le nom spécifique de Che- vroîatii. Ce g. , que M. Guérin regarde comme voisin du g. Platynotus de Fabri- cius, est ainsi caractérisé: Chaperon échan- cré; labre très saillant, de la largeur du bord antérieur du chaperon , un peu moins long que large, échancré au bord antérieur. Lèvre inférieure beaucoup moins large que le dessous de la tête , avec une languette sail- lante échancrée; palpes maxillaires allon- gées, avec le dernier article plus long que large, coupé obliquement au bout; corps ovalaire, assez bombé; pattes robustes, courtes, avec les jambes antérieures un peu plus larges ot un peu aplaties. Corselet plus large que les élytres dans le mâle. M. Dejean comprend VAnthr. Chevrola- tii de M. Guérin dans le g. Praocis d'Esch- scholtz. Suivant M. Blanchard, cette espèce est répandue dans les collections de Paris, sous le nom de Pr. sylphoïdes. (D.) AIVTIIRAX (iiv9^a|, charbon; couleur des insectes ). iNS. — Genre de l'ordre des Diptères , division des Brachocères , subdi- vision des Tétrachoètes , famille des Tanyi- stomes, tribu des Anthraciens, dont il est le type. Ce g., créé par Scopoli aux dépens des Mouches de Linné et de Geoffroy, a été adop- té par Fabricius, Duméril , etc. , et divisé ensuite en trois g. par Latreille, savoir: Les Némestrincs , les Ululions et les An- thrax proprement dits. C'est de ce dernier g. , ainsi réduit , qu'il est ici question. Voi- ci les caract. que lui assigne M. Macquart : Face ordinairement unie. Troisième article des antennes court , ordinairement à base sphérique. Yeux réniformes , séparés dans les deux sexes. Ouatre trois ou deux cellu- 604 ANT les sous-marginales aux ailes. M. Macquart décrit 55 espèces d'Anthrax, qu'il divise en quatre sections d'après la couleur des ailes , le nombre de leurs cellules sous-marginales, et la forme de l'épistome , plus ou moins avancé. Sur ce nombre , 7 sont exotiques ; les autres appartiennent à l'Europe , et la plupart à sa partie méridionale. Ces Diptè- res , dont le vol est rapide , se font remar- quer par leur corps velouté , quelquefois orné de bandes d'argent, et par leurs ailes larges, moitié opaques et moitié transparentes. La partie opaque est souvent noire , et , dans tous les cas , de la couleur du corps. Nous ne citerons que trois espèces: l'^l. entouré, Anthrax circumdata de Hoffmansegg , ou hottentota de Fabricius, qui peut être consi- dérée comme le type du g. ; VA. agréable, venusta, deMeigen, qui se trouve aux envi- rons de Paris ; et 1'^. sinuata de Fallen ou Morio de Fabricius, commun dans toute l'Europe. (D.) * ANTHRAXIFÈRE ( av9^«?, char- bon ; . >t«, nom grec d'une plante aujourd'hui in- déterminée). — Barba Jovis , Erinacea et Vulneraria , Adans. bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses , sous-ordre des Papilinnacées , tribu des Lotées, sous-tribu desGénistées, DC, offrant pour caract. es- sentiels : Calice persistant , 5-denté , plus ou moins bouffi. Carène , ailes et étendard subisomètres. Etamines monadelphes; gaîne entière. Légume en général ovoïde et 1- ou 2-sperme (chez quelques espèces allongé, polysperme), recouvert par le calice. — Ar- brisseaux, ou sous -arbrisseaux, ou herbes. Feuilles 1-foliolées , ou 5-foliolées , ou impa- ripennées. Fleurs solitaires «>i en capitules, jaunes ou rougeâtres, ou rarement bleu- âtres. Ce genre renferme une vingtaine d'esp, , indigènes la plupart dans les régions voisines de la Méditerranée ; les plus notables sont • VA. vulneraria L. ( vulgairement Vulné- raire , nom dii à ses prétendues propriétés vulnéraires), excellente plante fourragère, commune dans les prés secs; VA. barba Jo- vis, L., et VA. erinacea, L. , cultivées comme arbustes d'ornement. M. de Candolle établit dans ce genre 5 sec- tions ou sous-genres , savoir : Dorycnoides, 39 610 ANT Aspalathoides , Erinacea, Vulneraria , cl Cornicina. (Sp.) *ANTHYLLIS, Adans. [nec aliontm) (kv9u>/£'; , nom grec de cette plante ). bot. PU.— Synon. du genre Polycarpon, hxïïl., de la famille des Paronychiées. ( Sp). * ANTHYPNA. kvs. — Voyez an- TJIIPNA. (D.) AIVTIARIS [Ântjar ou Antsjiar, chez Jcs Japonais ). — Genre de la famille des Urlicées, tribu des Chlorophorées, formé par Leschenault {Ann. Mus. hist. nat, XVI, t. 22} , et ainsi caractérisé : Fleurs monoï- ques. Dans les mâles : Cœnanthe (récepta- cle ou involucrc des auteurs) discoïde , mul- tillore, écailleux en dessus. Périanthe 4- rarement 5-phylle , à préfloraison imbri- quée. Anthères 4 , rarement 5 , subsessiles. Dans les femelles : Cœnanthe turbiné , uni- flore, couvert d'écaillés , et croissant avec le fruit. Point de périanthe. Ovaire attaché au cœnanthe; ovule anatrope, inverse. Style biparti. Drupe charnu , monosperme. Em- bryon exalbumineux , inverse. — Ce genre renferme quelques arbres laiteux de l'Inde, à feuilles alternes, courtement pétiolées , stipulées , subcordiformes , sinueuses ou dentées, à nervures saillantes. Le plus gé- néralement connu est un grand arbre de l'Inde , décrit sous le nom à''Antiaris toxi- caria par l'auteur cité. Le poison qu'il four- nit, et qui porte dans son pays natal le nom d'JJpas antiar, est une gomme-résine qui découle du tronc et des branches, au moyen d'entailles qu'on y pratique. « La prépara- tion de ce poison , dit Leschenault , se fait à froid , dans un vase de terre ; on mêle à la gomme-résine les graines du Capsicum fruticosum , du poivre , de l'ail , les racines du Eempferia galanga, du Maranta ma- laccensis UBauglé en malais), du Costus ara- bicus; on mélange lentement chacune de ces substances écrasées, à l'exception des graines du Capsicum fruticosum, que l'on enfonce précipitamment une à une au fond du vase au moyen d'une petite broche de bois. Chaque graine occasionne une légère fermentation et remonte à la surface , d'où on la retire pour en mettre une autre, jus- qu'au nombre de 8 à 10; alors la prépara- tion est terminée. » L'J7pas antiar introduit dans l'économie animale agit comme vomi- tif et comme purgatif. « Son action, dit M. ANT Delille, se porte ensuite sur le cerveau , en trouble les fonctions et cause la mort avec des convulsions tétaniques. » C'est dans ce poison , qui ressemble à une mélasse épaisse et très brune, que les Javanais et les ha- bitants de Bornéo trempent leurs flèches. Les premiers le conservent dans de petits tuyaux de Bambou ; et il paraît que son ac- tion délétère a bien moins de puissance quand on l'emploie à l'état liquide que lors- qu'il a séché sur l'instrument. Il existe en- core une autre sorte d't/pas. Voy. ce mot. (C. L.) ANTI-BARILLET, moll. — Geof- froy donne ce nom à une petite coquille qu'on trouve aux environs de Paris, et qui appartient au genre Pupa de Drapar- naud ; c'est son Pupa quadridens. Voy. MAILLOT. (DESH.) * ANTICHARIS, Endl. (sJvr-, à l'oppo- sé; xàfifç, ornement), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées ( tribu des Gratiolées Benth.), auquel M. Endlicher ( Gen. PL, p. 682 ; Novar. Stirp. decas II, p. 23; Iconogr., tab. 93) assigne pour caract. : Calice ébractéolé , régulier, 5-par- ti. Corolle subbilabiée, 5-lobée; lobes pres- que égaux , obtus. Étamines 2 , incluses , insérées à la partie antérieure du tube de la corolle ; filets très courts ; anthères 2-thè- ques : bourses divariquées, finalement con- fluentes. Ovaire 2-loculaire ; placentaires multi-ovulés , adnés à la cloison. Style in- divisé ; stigmate obtus , échancré. Capsule pyramidale , 2-loculaire , loculicide , 2-val- ve; valves finalement 2-fides, seplicides ; placentaires restant soudés l'un à l'autre , mais séparés de la cloison après la déhiscen- ce. — Herbe presque simple, parsemée d'u- ne pubescence glandulifère. Feuilles alter- nes , pétiolées , très entières ; pédoncules axillaires , solitaires , 1-flores , courts , 1- bractéolés au dessous du milieu. L'esp. sur laquelle est fondé ce genre habite l'Egypte. (Sp.) ANTICIIEIRA {y.-^rtyjtp, pouce), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Lamellicornes , tribu des Xylophi- les, sous-tribu des Rutélites, établi par Eschscholtz ( Mém. de VAcad. imp. d. Saint-Pétersbourg , t. VI, p. 451, an. 1818), et auquel il assigne pour caract. : Mâchoire, cornées, tridentées; l"^' dent entière, 2* Li- ANl fide , 3« IriGde. Labre corné , tridenté , ca- ché par le chaperon. Antennes en massue fcuillelée. D'après les espèces rapportées ;"» ce genre par l'auteur, il serait le même que le g. fondé depuis ( Ilorœ EntomoL, pars '•2' , 1S2S) par Macleay sous le nom deHIa- craspis ; et cependant ce dernier nom seul est connu dans les collections. Nous cite rons comme type du genre d'Eschscholtz 1'^. tetradactyla [Cetoina id. Fabr.) (D.) AX'TICIIORUS , Linn. fils. — Caric- feri'a , Scopol. — Jussiœa, Forsk., non Linn. (contraction d'àvrî , à l'opposé , et de Cor- chorus. Voy. ce mot ). bot. pu. — Genre de la famille des Tiliacées, et très voisin des Corcho)'us. Les caractères qui l'ont fait sé- parer de ces derniers sont les suivants : Ca- lice 4-sépale ; corolle 4-pétale ; étaniines en nombre défini (8); capsule subuiée , 4-lo- culaire. — On n'en connaît qu'un seule esp., qui habite l'Arabie. (Sp.) *A1XTICYRA( AvT^Oyîx, Anticyre, nom de ville ). ms. — Genre de la famille des Polygoniens , de l'ordre des Névroptères , établi par Curtis ( Descn'pt. of some non desc. Br. sp. of May-flies of Angl. ) , et adopté par BL Westwood (Generic synopsis). D'après les auteurs , les caractères de ce genre sont tirés : 1° des antennes , dont le premier article est grêle ; "2° des ailes, lon- gues et étroites , sans cellule discoidale , et 3" des jambes antérieures, bi-mucronées. Ce genre ne nous paraît pas devoir être séparé des Rhyacophila de M. Pictet , dont il ne diffère que par de très légères modifications dans la forme des ailes, etc. M. Curtis y rapporte deux espèces d'Angleterre, VA. gracilipesetlatipesCuTt., et M. Westvvood en signale deux autres. (Bl.) *ANTIDAPnXE,Pœpp. (^Nov.Gen. et Spec. , t. Il , p. "0 , tab. 199 ) ( àvrj , contre [sur] ; iJ'i^vvi, laurier; cette plante croît en général sur les Laurinées). bot. pii. — Genre de la famille des Loranthacées , au- quel son auteur assigne pour caract. : Épis strobiliformes , monoïques , à bractées im- briquées, caduques; les épis mâles géminés; les épis femelles ternes. — Fleurs mdles : Périanthe simple, à tube filiforme, et à lim- be court, 5-lobé. Étaniines 3, insérées à la gorge du périanthe , alternes avec les lobes; filets pétaloïdes, linéaires, un peu dilatés au sommet. Anthères 2-thèques; bourses ad- AiM 611 nées , pointues , disjointes à la base , longi- tudinalement déhiscentes. — Fleurs femel- les : Périanthe simple , urcéolé , adhérent . à limbe marginiformc , très entier. Ovaire 1-loculairc, 1-ovulé ; ovule suspendu. Stig- mate subsessile, capitellé, concave. Baie 1- sperme , à endocarpe plissé. — On ne con- naît qu'une esp. de ce g. : c'est un arbuste parasite, indigène du Pérou. Les feuilles sont alternes, obovales, très entières; les épis axillaires, courts, agrégés. (Sp ) ANTIDESMA (àvrt-, en guise de; cTJT.ax, lien ; l'écorce de ces arbres pouvant servir à lier), bot.; ph. — Genre de la fa- mille des Antidesmées de Sv^eet, fondé par Linné ( Gen. pL, 1110), et dont les ca- ract. sont: Fleurs dioïques. Dans les mâles: un périgone 3-o-parlite. Étamines 2,3,5, insérées sur un disque annulaire; filaments filiformes. Anthères biloculaires, à loges divariquées - étalées. Ovaire rudimentaire. Dans les femelles : Périgone identique. Ovaire ceint à la base d'un disque annulai- re , puis ovale , libre , 1-loculaire ; ovules 2, appendus au sommet de la loge, collaté- raux , anatropes. Stigmate sessile , 3-5-ra- dié. Drupe monosperme , couronnée par le stigmate. Endocarpe (pwtomen) subépineux intérieurement; albumen épais, scrobiculé par les pointes saillantes de l'endocarpe. Embryon orthotrope, axile; cotylédons amples, foliacés ; radicule courte, supère. — Ce g. renferme un petit nombre d'esp. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux des Indes et de Madagascar, non laiteux ; à feuilles al- ternes , presque sessiles , coriaces , très en- tières ou dentées -anguleuses; à stipules caduques; à infiorescence axillaire, à cha- tons spiculés. On réunit à VAntidesma le g. Stilago, L., dont on en fait une division. Plusieurs esp. sont cultivées dans les serres : ce sont principalement les A. zeylanica et A. pubescens. (C. L.) ANTIDESMÉES («vre, contre ; (/'^^«o',-, lien ; qui ne se lie à rien ; pour faire allu- sion aux affinités multipliées de cette plante). bot. ph. — Les Antidesmées ont encore reçu le nom de Stilaginées , et plusieurs au- teurs ont cru pouvoir la constituer uniciue- inent sur deux genres assez mal connus euv mêmes. Ces genres sont : VAntidesmn et Stilayo , que A. L. de Jussieu laissait-iiuns les incertœ sedis. Depuis , M. Reichenbach 619 ANT les a rapprochées des Euphorbiacées ; H. Sweet des Empêtrées et des Urticées; rap- prochement également admis par M. Lin- dley , qui , dans son groupe des Urticules , les classe entre lesUlmacées elles Myricées, en faisant observer, toutefois , qu'elles en diffèrent par la présence d'un disque annu- laire et des anthères supportées par des fi- lets élastiques. Caractères semblables, sui- vant M. Lindley, à ceux des Hensloviacées , qui cependant me paraissent se rapprocher davantage du groupe des Saxifragées par ses fruits bicarpellés et polyspermes. En- fin, A. L. de Jussieu leur trouvait de l'affinité avec certains genres voisins des Rosacées , tels que les Grangeria et Hirtel- la. Quoi qu'il en soit , les Antidesmées ont pour caractères : Fleurs unisexuées. Calice 3-5-parti. Corolle 0 : étaraines 2 ou plus, insérées sur un disque renflé adhérent au calice ; les filets , filiformes , supportent des anthères à deux loges réunies par un con- nectif charnu. Un ovaire libre, terminé par un stigmate sessile , 3-4 lobes. Pour fruit , une sorte de petite drupe, à endocarpe ru- gueux, 1-loculaire, à une seule graine pen- dante , contenant un embryon vert , à coty- lédon foliacé, entouré par un périsperme charnu, assez épais. — Les Antidesmées ap- partiennent à l'ancien continent ; ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes, simples, mu- nies de stipules caduques. (Ad. Juss.) *ANTIGOIVE. Antigona{ijTiy(^ji nom myth.). MOLL. — M. Schumacher, dans son Essai d'une classification des Coquilles, propose ce g., qui nous paraît complètement inutile, pour la Venus cancellata de Linné. L'auteur en trouve les caractères dans les dents cardinales , légèrement courbées sur leur longueur. Cette coquille , d'après ses caractères, appartient au g. Cythérée de Lamarck. Il est évident que le g. Anti- gone est un double emploi qu'il faut sup- primer de la méthode. Voy. cïtkérée. (Desh.) * AIVTIGOIVOIV, Endl. (allusion à Po- lygonum ). bot. pu. — Genre de la famille des Polygonées , tribu des Polygonées-spu- riéesEndl. ; son auteur {Gen. PI., p. 510) le place à côté du Brunnichia , et lui assigne pour caract, : Périanthe coloré , accrescent, à 5 segments inégaux , dont 2 extérieurs , larges, cordiformes, 1 demi-intérieur, obli- que , et 2 intérieurs , oblongs. Étamines 5 ; filets subulés, isomètres, soudés par la base en forme de cupule ; anthères oblongues , versatiles. Ovaire 1-loculaire , trièdre ; ovu- le d'abord renversé, puis redressé, attaché à un funicule libre , inséré au fond de la lo- ge. Styles 3, libres, recourbés, terminés chacun par un stigmate subréniforme. Akè- ne ovoïde , 3-èdre , recouvert par le périan- the. Graine basilaire , dressée , pyramidale ; embryon probablement axile dans un péri- sperme charnu ; radicule supère. — Arbris- seau grimpant , indigène du Mexique ; ra- meaux anguleux; feuilles alternes, cordi- formes , penninervées, à pétiole semi-am- plexatile, et à gaine stipulaire rudimcntaire , squammiforme , opposée, adnée au rameau par toute sa surface intérieure; fleurs en grap- pes cirrhifères au sommet ; pcdicelles fasci- cules à l'aisselle des bractées. M. Endiicher ne signale qu'une seule espèce. (Sp-) * ANTIGRAMMA ( àvrt , h l'opposé ; ypxfx^xi,, ligne ). BOT. CR. — Genre de Fou- gères, établi par Presl [Tentam. Pterido- graph. , p. 120), qui ne diffère du Scolopen- drmm que par le réseau de ses veinules, qui sont parallèles , s'étcndant du milieu vers le bord de la fronde, et formant, par leurs anastomoses, des taches hexagonales, du bord externe desquelles partent des veinules très courtes et libres. Parla même raison qu'il a formé le genre Hetnidyctium aux dépens de VAsplenium, M. Presl a cru devoir séparer du Scolopen- drium les Antigramma, qui offrent la même différence. On en connaît 5 espèces , toutes du Brésil intertropical, parmi lesquelles on remarque VAntigramma repanda {Scolo- pendrium ambiguum , Raddi). (G N.) * ANTILAMBAIVES. Antilambani {àvTÛ.xfièà-j'M, saisir), ois. — Ranzani a don- né ce nom à une famille de l'ordre des Grimpeurs, comprenant des oiseaux qui se servent de leurs doigts pour saisir leur nourriture et la porter à leur bec. (C. d'O.) ANTILOPE. zooL. — Genre de Mam- mifères de l'ordre des Ruminants, caracté- risé par des cornes creuses, généralement rondes, marquées au moins à leur base d'an- neaux saillants ou d'arêtes longitudinales , dont le noyau osseux est totalement ou à peu près solide , c'est-à-dire sans pores ni si- nus. Ces caract. assez fugitifs , cl qui ne se AINT rencontrent pas tous dans chaque espèce , sont cependant les seuls que l'on ait pu trou- ver jusqu'à présent pour distinguer ce gen- re : car Tordre des Ruminant^ , l'un des mieux déterminés et des plus naturels de la classe des Mammifères, est en même temps l'un des plus dilTiciles à diviser générique- ment , tant ces animaux , à l'eiception des Chameaux proprement dits, ont l'air d'être formés sur le même modèle. C'est donc plutôt par intuition ou par sentiment , plutôt par des caractères négatifs que par des ca- ractères positifs, que l'on reconnaît le genre d'un animal de cet ordre. Les Antilopes sont, en général, des animaux faits pour la course. A taille élancée et légère , elles ont le plus souvent des larmiers comme les Cerfs, des brosses ou touffes de poils plus longs aux genoux, des pores ingui- naux ou digitaux , c'est-à-dire des enfonce- ments de la peau aux aines et entre les doigts ; la queue courte , garnie de longs poils ; les oreilles droites et assez longues ; mais ces circonstances manquent quelque- fois, et si le plus grand nombre ont la lé- gèreté des Cerfs, quelques unes ont l'al- lure grave des Chèvres, et d'autres, pres- que la démarche pesante des Bœufs. Les unes ont le museau effilé , mais d'autres ont un mufle assez proéminent. Les Anti- lopes appartiennent presque toutes à l'an- cien monde ; la plupart des espèces vivent en troupes , mais quelques unes sont solitai- res et monogames. Elles sont confinées, comme , au reste , presque toutes les espè- ces d'animaux , dans certaines limites plus ou moins étendues , qu'elles franchissent rarement. Quelques unes habitent les plai- nes arides , sablonneuses et rocailleuses , et ne se nourrissent que de plantes aromati- ques ou salées ; d'autres se tiennent de pré- férence sur les bords des fleuves, et ne vi- vent que d'herbes douces. Ce sont, en gé- néral, des animaux doux et sociables, qui ont les yeux grands et vifs, l'ouïe très fine, et qui sont doués d'une grande légèreté. Malgré sa tournure grecque, le nom d'Anti- lope n'a pas été employé par les anciens ; c'est une corruption du mot Antholops , employé par Euslalhius , qui vivait sous Constantin, pour désigner un animal à lon- gues cornes dentelées en scie ; et c'est Pal- las qui , séparant ce genre de celui des AM 6f3 Chèvres, lui appliqua le nom d'Antilope, connu depuis long-temps dans l'art héraldi- que , cl employé par Ray pour désigner l'esp. connue sous le nom d''Antilopc des Indes. Ce mot Antholops vient lui-même , selon Bochart, du copte Panthalops, qui signifie Licorne, Les espèces de ce genre étant en fort grand nombre, et leurs formes étant très variées, plusieurs naturalistes ont tenté de les séparer en groupes particuliers ou en sous -genres. En 1804, Cuvier, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles , en annonçant que Daubenton a cherché à les diviser en plu- sieurs genres , en fit six groupes , à l'exem- ple de Pennant et d'ErxIeben , d'après la forme de leurs cornes. M. Lichtenstein . en 1812 , dans le Magazin der gesellschaft naturforschender freunde , 6' année , les divisa en quatre tribus, qu'il nomma Buha- lides, Connnchœtes , Antilopes et Gazellœ. M. de Blainville, en 1816, dans le Nou- veau bulletin de la Société philomathi- que , réunit tous les Ruminants à cornes creuses en un seul genre , sous le nom de Cérophore , et le partagea en douze sous- genres, dont huit se rapportent au g. Anti- lope : ce sont les s.-g. Antilope , Gazella , Cervicapra , Alcelaphus , Tragelaphus, Bosclaphus, Onjx , et Rupicapra. Dans la l" édition du Règne animal, Cu- vier en forma sept groupes. M. Desmarest , en 18'20, dans sa Mamma- logie, ajouta deux sous -genres à ceux de M. de Blainville, les Oreas et les Égocères et adopta celui à'Antilocapra de M. Ord. En 1822, Antoine Desmoulins, dans le Dict. class. d'hist. nat. , les subdivisa en Gazelles , Bubales , Oryx , Acuticornes , Tseiran , Strepsicères , Léiocères et Rami- cères. Hamilton Smith , dans sa traduction de la 1" édition du Règne animal de Cuvier, divisa les Antilopes en trois genres et vingt- deux groupes : le g. Antilope , comprenant dix-sept groupes, à savoir : Dicranocerus , Aigocerus, Oryx, Gazella, Antilope, Re- dunca, Oreotragus, Tragulus, Raphicerus, Tetracerus, Cephalophus, Neotragus, Tra- gelaphus , Nœmorhedus , Rupicapra , Aplocerus, Anoa ; le g. Damalis, comprc nant quatre groupes , à savoir ; Acronotus, 614 ANT Boselaphus , Strepsiceros et Portas; enfin le g. Catoblejms, qui ne comprend qu'un seul groupe. Dans la 2" édition du Règne animal, Cu- vier , ne trouvant sans doute pas que ces tentatives pour établir des divisions natu- relles dans ce trop grand genre eussent complètement réussi, continua à les réunir en un certain nombre de groupes, d'après la forme des cornes. Ces groupes , auxquels il n'imposa pas de noms , sont au nombre de onze. Depuis , M. Ogilby a divisé les Ruminants en cinq familles, et les Antilopes se trouvent réparties dans deux de ces famil- les , celles des Capridées et des Bovidae, et forment douze genres, à savoir : Mazama, Madoqna , Antilope , Gazella, Tragulus, Sylvicapra, Tragelaphus , Calliope , Ke- mas, Capricornis, Bubalus et Oryx , dont les types sont, en suivant le même ordre: Ant. mazama, Ant. saltiana, Ant. cervi- capra , Ant. dorcas, Ant. pymmœa, Ant. mergens, Ant. picta , Ant. strepsiceros, Ant. goral, Ant. Thar, Ant. bubalus, Ant. oryx. Tout en prétendant que la forme des cornes , adoptée par Cuvier pour caractériser ses groupes , est un moyen artificiel , c'est cependant sur cette forme que la plupart des auteurs dont nous venons de parler fon- dent principalement leurs divisions. Et , en effet , quoique l'on ignore les rapports qui existent entre les cornes et le reste de l'or- ganisation , il n'en est pas moins certain qu'elles donnent une physionomie particu- lière à la tête , et que , la tête fournissant les caractères les plus essentiels , ceux que l'on tire de sa forme sont peut-être les plus sûrs qu'on puisse employer pour subdivi- ser les familles à esp. nombreuses comme celle-ci. Il est également vrai de dire que , malgré la variété de formes des diverses espèces d'Antilopes , il y a entre elles un air de fa- mille qui les fait distinguer par tout le mon- de , et qui a déterminé Pallas à les réunir en un seul g., quoique quelques unes se rap- prochent évidemment ou des Chevrotains ou des Chèvres, ou des Bœufs, ou enfin des Cerfs. Acceptant donc cet air de fa- mille des Antilopes comme un fait, et trou- vant également nécessaire d'établir des cou- pes dans ce genre , mais moins multipliées AM qu'on ne l'a fait dans ces derniers temps , nous proposerons dans cet article de le sub- diviser en huit sous-genres, d'après la for- me et la position relative des cornes, en avertissant toutefois le lecteur qu'ici , com- me dans tout le règne animal , faute de ca- ractères absolus , les esp. qui se trouvent sur la limite d'un sous-genre sont fort voi- sines de celles d'un second ou môme de plusieurs autres. Cette absence de caractères absolus nous a engagé à n'employer pour nos sous-gen- res que des noms sans signification, comme se prêtant davantage aux modifications de chaque type que ceux qui signifient une chose ou une propriété que ne possède pas l'être que l'on est cependant forcé d'y com- prendre par un ensemble d'autres caractè- res. Quelques uns de ces noms, tels que ceux d'Oryx et de Bubale , ont été employés par tout le monde , mais pas toujours dans le même sens et avec les mêmes limites. Ou- tre les ouvrages que nous citons , nous avons consulté avec fruit les procès-ver- baux de la Société zoologique de Londres, dans lesquels on trouve des descriptions de plusieurs Antilopes, faites principalement par M. Bennett. Nous avons aussi mis à profit des notes qui nous ont été fournies par M. Jules Terreaux, qui a résidé plu- sieurs années au Cap. lo Le sous -genre DORCAS. — Cornes à double courbure , soit de face , soit de pro- fil , plus ou moins lyrées , presque tou- jours de la longueur de la tête, implantées au dessus des orbites ou au moins à leur angle postérieur , à tête et flancs presque toujours marqués de bandes longitudinales de couleurs foncées. Deux mamelles. Com- prenant le premier et le second groupe de Cuvier , les Gazelles et les Antilopes de Blainville , de Hamilton Smith et d'Ogilby. La GAZELLE, Antilope dorcas (BulT. , t. XII , p. 23). — Animal de la grandeur , de l'élégance et de la légèreté du Chevreuil. Ses cornes sont noirâtres , assez grosses , et marquées de 12 h li anneaux saillants. Le cou, le dos et la face externe des membres, sont de couleur fauve-clair ; la face interne de ces derniers , le ventre et les fesses, sont d'un beau blanc. Une bande brune règne le long de chaque flanc. La tête est fauve , à ANT l'ciception du sommet, qiri est gris clair , et d'une bande blanchâtre de chaque cô\é , qui embrasse le tour de l'œil ; quelques in- dividus ont la tète marquée de trois bandes brunes , séparées par deux blanches. Cette espèce porte des larmiers , des brosses aux genoux , et , à chaque aine , une poche profonde, remplie d'une matière fétide. Sa chair est d'un goût fort semblable à celle du Chevreuil. Les Gazelles vivent dans tout le nord de l'Afrique en troupes nombreu- ses. Quoique timides , elles forment un cercle quand on les attaque , et présentent à l'ennemi leurs cornes de tous côtés ; ce- pendant, elles ne peuvent résister aux Lions et aux Panthères, qui en font leur proie or- dinaire. On les chasse avec le Chien, l'Once ou le Faucon ; on en prend aussi en lâchant des individus apprivoisés , dont les cornes sont garnies de nœuds coulants , auxquels les Gazelles sauvages viennent se prendre. La chasse au Faucon est le principal amu- sement des riches en Syrie. L'oiseau saisit la Gazelle à la gorge, et la lui déchire avec son bec et ses ongles. La beauté de leurs yeux , la douceur de leurs regards , l'élégance de leur taille , la grâce de leurs mouvements , leur légèreté , ont fourni de tout temps des comparaisons et des images" à la poésie arabe. Les beaux yeux se nom- ment en Orient des yeux de Gazelle. Elien a fort bien décrit ces animaux sous le nom de Dorcas, donné antérieurement au Che- vreuil. Leur nom de Gazelle est arabe. La CORINNE, Â. Corinna, Gni. (Buff., t. XII, pi. 27);leREVEL,^.ii:ei;e//a,Gm. (Buff., t. XII, pi. 27); VAnt. arabica, Hemp. et Ehremberg {Sijmb. plujsic, sect. I, pi. 5), ne diffèrent de la Gazelle que par des cornes plus grêles dans la première, plus comprimées à leur base et à anneaux plus nombreux dans la seconde, et par une taille un peu plus forte et des teintes un peu plus foncées dans la troisième. Le KEVEL GRIS, Fréd. Cuv, ( Mam. ) , s'il n'est pas une variété de la Gazelle , est une esp. très voisine. Enfin , VAnt. subgut- turosa ( Schreb. , 170 B. ) paraît également en être ou une variété ou une esp. encore très rapprochée. Le DSEREN , ou Ant. goitreuse ; Chèvre jaune dex Chinois ( Ant. gutturosa, Pall. ; Schreb., 275 , offre à peu près les mêmes ANT 61! cornes et la même distribution de couleurs que la Gazelle ; mais il est plus trapu, et de la taille du Daim. Le larynx du mâle , très volumineux , fait une saillie en dehors , qui a valu à cette esp. le nom qu'elle porte. Les larmiers sont petits, les brosses courtes, et les poches inguinales grandes. Le mâle porte en outre , sous le ventre , un sac , au même endroit que le Musc, et dont le céru- men a l'odeur du Bouc ; la femelle ne por- te point de cornes. Cette esp. habite les déserts de la Mongolie , entre la Chine et le Thibet, et dans quelques contrées de la Si- bérie orientale ; elle est surtout abondante dans le désert sablonneux de Cobi. Elle évite les forêts et le voisinage de l'eau , et préfè- re les lieux découverts et arides. Sa nour- riture se compose de végétaux doux. Des troupes nombreuses deDseren s'approchent quelquefois en hiver des habitations , et se mêlent avec le bétail domestique. Lorsque ces animaux sont poursuivis, ils font, dit- on , des sauts énormes. Leur horreur pour les bois est telle , qu'ils se heurtent la tête contre les arbres plutôt que d'y pénétrer. Ils ne craignent pas moins l'eau , et se lais- sent prendre ou tuer sur place plutôt que de se résoudre à s'y jeter ; cependant , ils nagent très bien s'ils viennent à y être pré- cipités par hasard. Les femelles mettent bas à la mi-juin , et les petits s'apprivoisent parfaitement. L'ANTILOPE A BOURSE , Ant. eucho- re , un peu plus trapue, et d'un tiers plus grande que la Gazelle. Ses cornes sont aus- si un peu plus lyrées , et celles des mâles plus grosses ; mais elle présente presque la même distribution de couleurs. Elle s'en dis- tingue par une raie blanche à la partie pos- térieure du dos , dont les longs poils s'é- cartent quand elle saute , et qui sont logés dans un repli de la peau , que le panicule charnu développe en se contractant par l'etTort du saut. La queue, plus grande que dans la Gazelle, est blanche, et terminée par un flocon noir; la tête est presque toute blanche , avec une ligne latérale noire. Elle a des larmiers , et point de brosses aux ge- noux. Cette belle espèce vit par troupe» nombreuses dans les environs du Cap. Au temps de la sécheresse , ces animaux voya- gent, et, les premiers rangs ayant tout brouté , les derniers sont obligés d'arracher CIG ANT les racines pour vivre. Ces iimnensos trou- peaux sont escortés de Lions , de Panthères et de Hyènes , qui en dévorent un grand nombre , quoiqu'elles se défendent en fai- sant cercle , et en présentant les cornes. On assure qu'elles présagent les mauvais temps par des sauts et des bonds plus fréquents. Elles s'apprivoisent aisément en captivité. Le saïga, Antilope saïga (Pall. ; Schr., 276) , a les cornes comme la Gazelle , mais jaunâtres et transparentes. Il est grand comme un Daim. Sa couleur, pendant l'été, est fauve sur le dos et les flancs, et blanche sous le ventre; pendant l'hiver , il est gris- blanchâtre. Son museau cartilagineux est tellement saillant, que l'animal ne peut paî- tre qu'en reculant ou en saisissant l'herbe par le côté. Il habite les landes de la Polo- gne et de la Russie jusqu'à l'Irtich , et les monts Altaï en Sibérie , et se nourrit d'Ab- sinthes , d'Armoises , d'Arroches , et autres plantes acres qui abondent dans ce pays sa- blonneux et salé. Les Saïgas ont la vue cour- te; mais leur odorat est si fin , qu'ils éven- tent l'ennemi de très loin. Ils se rassemblent pour voyager en troupeaux de plusieurs milliers. Pendant que la troupe dort, quel- ques uns des mâles font la garde ; ce sont aussi les mâles qui défendent leurs petits contre les attaques des Loups et des Re- nards. Les femelles mettent bas un seul pe- tit au printemps. Dans la saison du rut , au mois de novembre , les mâles sentent forte- ment le musc. La chair du Saïga se mange en hiver; mais elle est rejetée en été , par- ce qu'alors on trouve sous la peau de cet animal une quantité considérable de larves d'une esp. d'Oestres. Pour boire , le Saïga plonge entièrement son museau dans l'eau , et c'est par les narines qu'il aspire la plus grande partie du liquide , comme l'a dit Strabon, mais sans pouvoir y en garder, comme l'a cru cet auteur. On élève assez aisément les Saïgas en domesticité lorsqu'on les prend jeunes. Ceux qui ont été ainsi ap- privoisés courent librement au dehors sans se joindre aux sauvages , et viennent à la voix de leur maître, auquel ils ne man- quent pas de faire quelques caresses. Les anciens ont connu le Saïga sous le nom de Colus. Le NANGUER, Ant. dama, Pall. {Acad. e Berlin, 1824 , pi. 3 et 4) ; Ehrenb. ( Symb. ANT phtjs. , t. I , pi. G ). — Cornes dans les deux sexes , à cinq ou six anneaux peu marqués à la base , dont la pointe se courbe fortement en a\ant. Cette belle esp. , de la grandeur et de la légèreté du Daim , est d'un brun- fauve en dessus. Sa face est blanche , avec trois bandes grises ; les fesses , la queue , le ventre et les membres, sont blancs; dans le jeune âge , la face externe de ces derniers est fauve. Une tache blanche se remarque à la région moyenne du cou. On trouve cet animal , qui est d'un caract. doux , et dont la chair est très bonne à manger, en Nubie et au Sénégal. Les jeunes Nanguers n'ayant encore que la partie supérieure de leurs cornes , celle qui est simplement courbée en avant , Buf- fon , qui n'en avait connu que de tels , ap- pliqua à cette esp. le nom de Dama de Pline , qui ne convient pas aux individus adultes. UAnt. ruficollis Ham. Smith , et VAnt. mohrr Bennet ( Trans. de la Soc. zool. de Londres , t . I , pi. 1 ) , ne sont , selon nous , que des variétés du Nanguer. M. Bennet croit que VAnt. addra est également une variété de ce même Nan- guer, qui n'en diffère pas plus que le Revel ou la Corinne ne diffèrent de la Gazelle. L'ANT. DE SOEMMERING , Ant. Soem- mevingii , Cretzschmar ( Atl. de Rupp., pi. pi. 19). — Cornes noires, à pointes forte- ment courbées en dedans , de la grandeur du Nanguer. La tête , le dos et la partie extér. des extrémités, de couleur Isabelle, avec de nombreuses taches plus foncées ; la poitrine , le ventre , la croupe et la partie intér. des extrémités , blancs. La tête mar- quée de trois bandes noires , dont celle du milieu très large. De l'Abyssinie. L'ANT. A PIEDS NOIRS, ou PALL AH, Ant. melampus, Licht. (Schr., 274) ; Licht. ( Mag. de Berlin , \. 167 ). — Animal pres- que de la grandeur du Cerf. Cornes rondes, longues dans le mâle seulement. Pelage brun-fauve en dessus , blanc à la croupe et en dessous ; une ligne noire longitudinale sur le dos , traversée par une bande de mê- me couleur , qui sépare le blanc du fauve sur la croupe. En arrière des pieds de der- rière, au dessus des ongles, une touffe de poils plus longs , formant tache noire. Cet élégant et vigoureux animal habite la Ca- AINT freric , où on le icnconlre par petites trou- pes de six ù huit individus. Il se laisse faci- lement apprivoiser. L'AM ILOPE POURPRE , Ant. pygar- ija (Schr. , 275). — Très bel animal de la taille d'un très grand Cerf commun , à cor- nes lyrécs, portant douze demi -anneaux saillants dans le niàle seulement. Le col et la tète d'un beau bai-brun , presque couleur de sang; le dos brun-bai, glacé de blanchâ- tre. Une large bande brune sur chaque flanc. Fesses, ventre et face intér. des cuis- ses, d'un beau blanc. Une large bande blan- che sur le chanfrein , qui se rétrécit entre les cornes. Brosses et larmiers nuls. Des en- virons du Cap de Bonne - Espérance. L'ANT. A A'EZ TACHÉ , Ant. naso ma- culata , Bl. ; Ant. mytilopes, Ham. Sm. ; ayant la même distribution de couleurs et les mêmes cornes que l'Ant. pourpre, et ne s'en distinguant que par une taille moindre d'un quart environ. Il nous paraît que celle- ci doit être considérée comme une variété de celle-là. L'ANTILOPE DE BENNETT, Ant. Ben- netii, Sykes. — Queue noire des Mahrattes. Cornes lyrées , marquées de 8 à 9 anneaux. Face marquée de bandes noires. Corps brun - rougeàtre en dessus , blanc en des- sous. Le ROB, Ant. Eob. (Buff., t. XII, pi. 32, lig. 1). — Cornes peu lyrées , à première courbure peu marquée , formant par de- vant une figure elliptique , marquée, dans leur premier tiers , de 7 à 8 anneaux. De la taille du Daim. Le KOBA , Ant. Senegalensis , Penn. (Buffon , t. XII , pi. 32 , fig. 2) , à cornes longues, un peu aplaties, latéralement ly- rées, marquées de 13 à 17 anneaux. De la taille du Cerf. Ces deux espèces , imparfaitement con- nues , paraissent devoir entrer dans ce sous- genre. Le TCHIRU, Ant. Uodlgsonii , Abel ; Ant. kemas d'Elien , selon Ham. Smith. — Cornes deux fois de la longueur de la tête , comprimées en bas , arrondies en haut , à vingt anneaux ; première courbure en arrière peu sensible; seconde en avant assez forte. Presque de la grandeur du Cerf, gris-bleu. Épaules de couleurs plus claires; les canons mar(|ués d'cnc ligne noi- j T. I. ANT 617 ro en avant. Front noir, un mufle, une touffe de poils sur le nez. De chaque côté du museau, près de la marge externe des narines , une tumeur de la grandeur d'une moitié d'œuf de Poule; la bouche et le nez entourés de nombreux poils raides. Vit par troupes de plusieurs centaines dans les plai- nes élevées du Thibet, sans jamais appro- cher des montagnes. Au moment du repos, des sentinelles sont placées dans toutes les directions ; et si l'une d'elles vient donner l'alarme au camp , toute la troupe fuit avec la plus extrême vitesse. Est très sauvage ; et, comme tous les animaux de cette con- trée , il a deux sortes de poils. 2" Le s. -genre ORYX. —Cornes plus ou moins arquées en arrière comme celles des Chèvres, ordinairement très longues, im- plantées à l'angle postérieur des orbites , à tête presque toujours marquée de bandes de couleur foncée. Le PASAN DE BUFFON. Ant. Oryx , Pall. (Buffon, Suppl., t. VI, pi. 17).— Cor- nes rondes , de deux fois la longueur de la tête , plus petite dans les femelles , pres- que droites , annelées au tiers inférieur. Queue moyenne , couverte de longs poils. Plus grand que le Cerf. Pelage gris-bleuâ- tre en dessus, et blanc en dessous; une ligne brune sur les flancs ; sur l'épine , une bande noire formée de poils dirigés vers la nuque. Tête blanche , avec une ligne d'un brun noir allant de chaque côté de la corne à la bouche et passant sur l'oeil. Le haut du front et une bande traversant le chanfrein. On trouve cette Antilope au nord du Cap et dans l'intérieur de l'Afrique , où elle vit par paires. Ses longs sabots lui permettent de grimper sur les rochers ; aussi on assure qu'elle fréquente de préférence les contrées montagneuses. Elle est très courageuse et combat souvent avec succès contre les Car- nassiers qui l'attaquent. Ses cornes, très du- res , servent d'armes aux habitants des con- trées qu'elle habite. Comme nourriture, elle passe pour la meilleure des Antilopes. Cet animal, comme on voit, se rapproche du Tchiru et pourrait être placé presque aus- si bien dans le sous-genre précédent que dans celui-ci ; ses cornes, quoique dites droi- tes , ayant une très légère double inflexion. L'ANTILOPE BEISA, Ruppel {Faune de rAhyssinie, Hlamm. , p\. 5), semblable, 39" G18 ANT par la taille et par les cornes, à TOryx. Le col et la partie supérieure du corps de couleur Isabelle. Le front et le chanfrein marqués d'une bande brun-roux , plus étroi- te entre les yeux. De chaque côté de la tête, deux bandes de la même couleur : l'une sur l'œil et la joue, l'autre formant collier à la naissance du col. Une bande sur les flancs , des bracelets au dessus des genoux ; une ligne brun-foncé sur les canons anté- rieurs, le bout de la queue de même cou- leur. De la province de Dongola. L'ALGAZEL , Ant. leucoryx , Licht. {Acad. de Berlin , 1824 , pi. 1 ). — Cornes grêles , annelées dans leur moitié inférieu- re , légèrement courbées en arc de cercle , de deux fois la longueur de la tête. De la taille d'un petit Ane. Pelage blanchâtre, teinte de fauve clair sur le dos et les flancs. Le col et le poitrail fauve plus foncé. Des taches sur la tête , distribuées comme dans rOryx, mais de couleur moins intense. Point de mufle. De petits larmiers ; des po- ches aux aines ; des brosses aux genoux. Deux mamelles. De l'Afrique septentrio- nale, depuis la Nubie jusqu'au Sénégal. D'a- près M. Lichtenstein , cette esp. est proba- blement rOryx des anciens : car celui- ci, ne vivant que dans le midi de l'Afrique , n'a vraisemblablement pas été connu dans l'antiquité. Quoi qu'il en soit , comme l'Al- gazel est souvent représenté sur les monu- ments d'Éygpte, de profil et avec une seule corne , la seconde étant comprise dans le même plan, on pense que ce sont ces figu- res mal interprétées qui ont donne lieu à la fable de la Licorne. L'ANTILOPE BLEUE, Ant. leucophœa, Gm. ; vulgairement Chèvre bleue (BulT., Suppl. VI, pi. 20, sous le nom de Tseïran), de la taille d'un grand Cerf , à cornes gros- ses , recourbées uniformément , portant une trentaine d'anneaux qui vont en grossissant, et en s'écartant davantage de la base au sommet, d'une fois et demie la longueur de la tête. Pelage d'un gris cendré , bleuâtre , excepté le ventre, la face interne des mem- bres et le bout de la queue, qui sont blancs. Une mèche de poils blancs plus longs que les autres en avant de l'œil , à la place des larmiers. Le devant des carions presque noir. Poils de la ligne dorsale récurrents. Du Cap , où elle vit par paires ou par pe- ANT tites troupes de cinq à six individus , au pied des montagnes. La femelle a les cornes plus petites , et en manque même quelque- fois (1). L'ANTILOPE CHEVALINE ouOSANNE, Ant. equina, Geoff. and Smith {Illustr. of the zool. of soiith Africa , pi. 27 ), de la grandeur d'un petit Cheval. Cornes arquées en arrière , ridées h leur base, marquées de vingt-cinq à trente anneaux , d'une fois et demie la longueur de la tête. Une crinière sur le cou; poils plus longs sous le cou. Pelage gris-blanchâtre. Les épaules , le dos, la croupe et la face extérieure des membres , nuages d'orange. Tête brune, avec le chan- frein blanchâtre. Une mèche de grands poils blancs au devant de chaque œil. De l'Afri- que méridionale , et peut-être même du Sénégal. L'ANTILOPE NOIRE , Aigocerus niger, Harris {Trans. de la Soc. zool. de Londres, t. II, pi. 59). — Cornes de deux fois la lon- gueur de la tête , annelées dans les deux tiers inférieurs. Animal de la grandeur du Cerf. Une crinière depuis la tête jusqu'à la croupe , récurrente sur le col ; une autre sous le cou. Couleur générale d'un beau noir. Une bande blanche s'étendant depuis les sourcils jusqu'aux naseaux. Le dessous de la mâchoire inférieure , le ventre et l'in- térieur des cuisses, blancs; l'intérieur des jambes brun -fauve. Des hautes montagnes de l'intérieur du Cap. Vit par petites trou- pes. Les cornes de la femelle plus grêles que celles du mâle. Nous pensons que cet animal pourrait bien être l'Antilope chevaline en pelage d'été. Le CAMBING OUTANG ou CAMBTAN , Ant. Sumatrensis, Desm. (Fr. Cuv., Mam., et Marsden, 2^ éd., pi. 10), de la taille d'u- ne grande Chèvre. Cornes moins longues que la tête , annelées dans les deux tiers de leur longueur. Pelage noir. Une crinière blanche, couchée sur le col et le garrot. Oreilles et queue de longueur moyenne. (1) A cette occasion , nous remarquerons qu'il est impossible de prendre pour caractères de sous-genres la présence ou l'absence des cornes dans les femelles: quelques unes en étant privées dans les espèces où celles-ci en portent , et d'au- tres en étant pourvues dans les espèces où elles n'en ont point. AiM ANT 619 Des larmiers , un inuflc. — Cette esp. , qui a les allures des Chèvres , habite les monta- gnes boisées de Sumatra. Marsden assure qu'elle est d'un caractère sauvage , extrê- mement agile ; qu'elle a le pied d'une gran- de sûreté , et que ses habitudes ressemblent tout à fait à celles du Bouquetin. Le GORAL, Ant. goral , Hardwick ( Trans. Lin. , t. XIV , pi. 110 ) , et Fréd. Cuv., sous le nom de Bouquetin du Né- paul. — Cornes courtes , noires , annclées à leur tiers inférieur. De la taille de la Co- rinne. Brun - marron , teinté de noir sur le chanfrein , sur le col et sur le dos , jusqu'à l'extrémité de la queue , et en avant de l'é- paule. Le ventre et la face interne des mem- bres fauve -clair ; le dessous de la mâchoi- re inférieure , la gorge et l'intérieur des oreilles , sont blancs. L'AIST. THAR , Hodgs. — Espèce inter- médiaire entre le Cambtan et le Goral , et qui vient aussi du Népaul. Est un peu plus grande. Nous plaçons à la fin de ce sous-genre un animal qui pourrait, aussi bien que le Tchi- ru, entrer dans le sous -genre précédent, ou même faire un sous - genre à part , les cornes étant implantées tout à fait sur l'orbite , et la distribution des couleurs étant à peu près celle des Gazelles; c'est: Le CHAMOIS ou ISARD, Ant. rupica- pra ( ButTon , t. XII, pi. 16 ; Schr., 269 ; Fréd. Cuv., Mamm., in-fol., t. IV), à cor- nes de 12 à 13 centimètres de long , et de 2 à 3 d'épaisseur à leur base , marquées de stries longitudinales et d'anneaux transver- saux peu apparents , dirigées d'abord verti- calement , puis subitement recourbées en arrière en forme de crochets ; à pelage fau- ve dans la belle saison et d'un brun vineux en hiver, est le seul animal de l'Europe oc- cidentale qu'olîre le genre Antilope ; enco- re, par l'absence des larmiers, par des jam bes plus courtes , et par un corps plus gros que dans les vraies Gazelles , se rapproche- t-il tellement des Chèvres et des Bouque- tins , que BulTon n'a considéré ces trois espèces que comme des variétés constan- tes. Son poil est plus court en été qu'en hiver, et , dans cette dernière saison , sous les longs poils ordinaires se trouve un poil laineux très abondant ; en tout temps une bande brune ou noire naît de chaque | cùlé au coin de la bouche , el vient finir en embrassant l'œil h la base des cornes. La queue est noire , le tour de l'anus , les fesses et l'intérieur des oreilles sont blancs. Derrière chaque oreille existe une petite poche contournée en spirale , que l'on trouve toujours vide , circonstance qui , mal indiquée , paraît avoir fait croire aux an- ciens que les Chèvres respirent par les oreil- les. Cet animal est d'une grande agilité et se tient en petites troupes dans les régions moyennes des montagnes. On le voit fran- chir les précipices , bondir de rocher en rocher et s'arrêter tout court sur la pointe d'un roc offrant à peine l'espace suffisant pour y placer ses pieds rapprochés les uns. des autres. Ses sens sont très déli- cats ; il entend et voit de très loin. Sa voix ordinaire est un bêlement sourd ; mais lors- qu'il est effrayé par quelque danger, surtout lorsqu'il est averti par son odorat ou par son ouïe de la présence d'un homme qu'il ne voit point , il fait retentir les montagnes d'un sifflement aigu rendu par les narines. II se nourrit de fleurs, de bourgeons tendres et des herbes les plus aromatiques , ce qui sans doute a fait croire à la vertu curative de son sang dans quelques maladies, et surtout dans la pleurésie. Il s'accouple en automne; le temps de la gestation est de six mois , et les petits naissent couverts de poils et les yeux ouverts. La chasse du Chamois est l'une des plus pénibles et des plus dangereuses , le chasseur étant obligé de le suivre sur les bords des précipices , au risque d'y tomber, comme il arrive quelquefois , lorsque , ne trouvant plus de moyen d'échapper, cet ani- mal se jette sur lui avec violence. Sa chair est bonne à manger, et son suif est d'une qualité supérieure à celui de la Chèvre; sa peau est ferme et souple , et on l'employait beaucoup autrefois pour les vêtements. Le Chamois se trouve dans les Pyrénées , les Alpes , les montagnes de la Grèce et les îles de l'Archipel ; mais partout il devient de plus en plus rare. 3" Le sous-genre ADDAX. — Cornes con- tournées en spirale, implantées à l'angle postérieur ou même tout à fait en arrière (le l'orbite. Ce sous-genre doit suivre immédiatement le précédent, et pourrait même lui être ré- uni , les cornes des Chèvres ayant une tcn- 620 ANT dance manifeste à prendre une courbure pareille dans quelques espèces. Le courons , Ant. strepsiceros , Pall. {Condoma de Buff. , Suppl. , t. IV, pi. 13; Schreb. , 267). — Cornes de deux fois la longueur de la tète, demi-transparentes ; à triple courbure spirale , avec une arête lon- gitudinale ; lisses à leur moitié supérieure , portant environ vingt demi- anneaux peu saillants à leur moitié inférieure. Une cri- nière brune sur et sous le cou. Un mufle. Les oreilles larges et pendantes. De la taille du Cerf commun. Gris-brun, avec plusieurs raies transversales blanches sur le corps. Une raie blanche allant de l'un à l'autre œil, en décrivant une courbe, dont le som- met est presque au milieu du chanfrein. Vit par familles de cinq ou six individus dans les parties boisées de la Cafrerie et sur les bords des rivières, qu'il traverse à la nage lorsqu'il est poursuivi. On ne le trou- ve jamais dans les plaines découvertes ni dans les montagnes. Il est extrêmement rapide à la course , et saute avec tant d'a- gilité , qu'on l'a vu franchir un obstacle de 3 mètres de hauteur. Les mâles montrent beaucoup de courage lorsqu'ils sont poussés à bout. Pris jeunes , ils s'apprivoisent aisé- ment , et ne cherchent jamais à recouvrer leur liberté. L'ADDAX, Licht. [Sangeth., pi. 2); Ehr. (Symb. phys., t. I, pi. 4); Cretzsch. {Atlas de Ihipp., pi. 7); Fr. Cuvicr ( itfamm. ) ; Ant. suturosa, Otto. — Cornes noires dans les deux sexes , plus petites que celles du Coudons , aplaties , sans arête sensible , à anneaux complets jusqu'aux trois quarts de leur longueur , à triple courbure spirale. De la taille du Daim. Tête et cou brun- clair ; dos jaunâtre ; le reste blanc. Le front brun-chocolat ou noir , entouré de blanc , qui descend sur la joue, au devant de l'œil. Une petite crinière sur et sous le cou, de couleur brunâtre. Le bout de la queue brun. En hiver, le dos et le cou sont de couleur plus foncée. La peau du cou , surtout dans le mâle , formant une sorte de fanon. Des déserts de la Nubie. L'ANTILOPE EURYCERUS , Ogilby. — Cornes à double spirale , avec une arête saillante à leur face postérieure; à extrémi- tés couleur d'ivoire. De la grandeur du Couriousi. ANT Le CANNA ou IMPOOKO, Ant. orcas, Pall. {Élan du Cap des Uollandais , BulT., Supp., t. VI , pi. 12 ; Schr., pi. 256).— Cor- nes longues, coniques, dirigées en arrière^ divergentes dans leurs deux tiers inférieurs, et parallèles dans leur tiers supérieur , ayant une forte arête spirale vers leur base. Point de larmiers. Un garrot saillant. Une crinière depuis le chanfrein jusqu'au sommet de la tête. Un fanon garni de longs poils , sem- blable à celui du bœuf. Une loupe sous la gorge. Queue médiocre, terminée par un flocon de crins noirs. Couleur générale fau- ve-grisâtre , avec une raie noire sur le dos. Habite , en troupes assez nombreuses , une grande partie du centre de la colonie du Cap. Il fréquente de préférence les plaines où croissent des mimosas. Les habitants en estiment la graisse. C'est la plus grande esp. d'Antilope , quoiqu'elle soit basse sur jambes. Elle atteint à la hauteur des plus forts Chevaux. L'ANTILOPE DES INDES , Ant. cervi- capra, Pall. (Buff., t. XII, pi. 35 et 56; Schr., 268 ). — Cornes noires , à triples courbures , tordues en spirale , à anneaux nombreux. Dessus du corps brun- fauve, dessous blanchâtre. Nez , lèvres , tour des yeux et dessous de la queue , blancs. Mu- seau un peu renflé. De grands larmiers ; des brosses aux genoux. De la taille d'un pe- tit Daim. La femelle ne porte point de cor- nes , et acquiert , à l'âge de six ans , une bande blanche de chaque côté de l'épine ; elle porte neuf mois , et ne fait qu'un pe- tit. Les Fakirs indiens font avec leurs cor- nes, en les joignant par leurs bases, une arme qu'ils portent à leur ceinture en guise d'épéc ou de poignard. Ces animaux sont si rapides à la course , que les Chiens ne peuvent les atteindre , à moins qu'ils ne soient surpris dans une em- buscade. On assure qu'ils peuvent sauter à la hauteur de 4 met. , et qu'ils franchissent d'un bond un espace de 12. Ils habitent les plaines ouvertes de l'Inde , évitant les fo- rêts, et se tenant toujours dans les lieux d'où l'on peut voir au loin dans toutes les directions. Ils vivent en familles composées de dix jusqu'à soixante femelles pour un mâle adulte. Lorsqu'ils paissent ou qu'ils ruminent , ils détachent de tous côtés les j jeunes mâles à une distance de 2 à 300 mè- ANT 1res , et les chargent de veiller à la sûreté commune. Ceux-ci examinent attentive- ment les buissons et les touffes d'herbes qui leur paraissent suspects , et , à la pre- mière alarme , tout le troupeau prend la fuite , en suivant pas à pas le vieux mâle. Le GUIB, Ant. scripta (Buff., t. XII, pi. 40). — Cornes triangulaires , contournées par des arêtes spirales , dans le mâle seule- ment. Pelage fauve -marron, marqué de li- gnes sur les flancs , et , sur les cuisses , de taches de couleur blanche. Le front et le chanfrein noirâtres. Faces antérieure de la cuisse et interne des canons blanches. Un petit mufle. Point de larmiers. — Cette belle espèce vit par troupes dans les plaines et les bois de la côte ouest de l'Afrique ; el- le a été rapportée pour la première fois du Sénégal en Europe par Adanson. Le BOSH-BOCK , Ant. sylvatica , Spar- mann et Gm. ( Bufl"., Suppl., t. VI, pi. 23 ; Schr. , pi. 257 B), qui se trouve au cap de Bonne - Espérance , pourrait bien n'être qu'une variété du Guib, à couleur plus fon- cée, et à taches et raies blanches moins nombreuses , la distribution des couleurs et la forme des cornes étant les mêmes dans les deux esp. Quoi qu'il en soit , le Bosh- Bock habite les forêts , dont il ne sort que pendant les beaux clairs de lune et le matin pour paître sur ses bords, ou pour faire quelques incursions dans les jardins ou les champs cultivés du voisinage. Sa voix res- semble tellement à celle du Chien , que , trompés par elle , les voyageurs s'enfoncent quelquefois dans les endroits les plus recu- lés, croyant toujours, en suivant cette voix, arriver à quelque habitation. L'A?fTILOPE OGILBY,Waterh., n'est probablement aussi qu'un Bosh-Bock. Le Canna , que nous avons placé dans ce sous-genre , à l'exemple de Cuvier , se rapproche beaucoup des Bubales par son port , et presque par l'implantation de ses cornes, et l'Antilope des Indes est si voisine des Gazelles , que plusieurs naturalistes ont fait un sous-genre de cette espèce, et de quelques unes de celles de notre sous-genre Dorcas. 4° Le sous-genre NAGOR. — Cornes di- vergentes , plus ou moins recourbées en avant, implantées à l'angle postérieur des orbites ANT 631 Le ^AGOR, Ant. redunca (Bufl" , t. XII, pi. 4(); Schr. , pi. 2G5). — Cornes du mâle rondes , de la longueur de la tête , courbées en arc , la pointe en avant. Oreilles lon- gues. Pelage gris-brun , plus clair en des- sous. Intérieur des canons brun. Bout du nez noir. Queue moyenne , toufl^ue. De la grandeur du Daim. Le RITBOCK, Ant. elcotragus (Schreb., Tab. 2(jG). — Cornes du mâle assez peti- tes, noires , légèrement courbées en avant, avec dix anneaux obliques sur leur premiè- re moitié. Dessus du corps gris-cendré ; gorge, ventre et fesses, blancs. Oreilles très longues. Des pores inguinaux. Quatre mamelles. De la taille du Daim. De la Ca- frerie , à une assez grande distance du Cap. Ils se tiennent en petites troupes parmi les roseaux et les joncs au bord des fontaines, et dans les bois voisins des rivières. L'ANT. LALANDII, Desm. — Cornes de la moitié de la longueur de la tête, annelées à leur base , et fortement striées en long , peu divergentes. Oreilles plus longues que les cornes. Poils récurrents depuis le milieu du dos. Dessus du corps gris-verdâtre ; tête jaunâtre ; dessous de la mâchoire , du ven- tre , et intérieur des cuisses blanc - roussâ- tre; bout de la queue blanc. De la grandeur du Chevreuil. Des environs du Cap , où elle vit par paires dans les grands buissons et sur les flancs des montagnes. Elle est diflicile à atteindre , étant d'un caract. très farouche. L'AKT. DE FASSA , Rùppel {Faune de l'Abyssinie, pi. 3). — Cornes un peu plus longues que la tête , penchées d'abord en arrière dans la direction du front, et recour- bées en avant vers le tiers supérieur. Dessus du corps brun - rouge pâle , plus foncé sur le chanfrein , le front , le dessus du col et du dos. Noirâtre sous le ventre. Les quatre membres brun -noir. Le bout du museau blanc, et une tache de même couleur sur et autour de l'œil ; l'intérieur des oreilles , un collier qui naît de la base des oreilles, les fesses, une tache aux onglons , et une bor- dure au dessus des sabots, également blancs. La queue descend presque jusqu'au jarret, et se termine par une touffe de poils noirs. De la grandeur du Cerf. Vit dans les pâtu- rages gras de l'ouest de l'Abyssinie. L'AINT. ELLIPSIPRYMMS, Ogilby et Smith [llluslr. ofthe zoil. ofsouth Afri- 692 ANT ca, pi. 28 et 29 ). — Cornes une fois et de- mie de la longueur de la tête , à vingt an- neaux environ , courbées en arc , la pointe en avant; les pointes se rapprochant un peu par les extrémités. Tète courte. Poils longs , raides, séparés en mèches : ceux du dos dirigés en avant; ceux du cou plus longs et plus hérissés. Couleur générale gris-brun ; ce dernier prédominant sur le dos , la croupe et les canons. Dessus de la tête brune. Bout du museau blanc , sauf l'extrémité du nez , qui est noire. Une tache blanche sur chaque œil. Vers le milieu des fesses , une bande blanche, qui va se rejoin- dre sur la croupe à celle du côté opposé, de manière à décrire une ellipse régulière , dont la racine de la queue occupe l'un des foyers , circonstance qui lui a valu le nom d''Ellipsiprymnus. De l'Afrique méridionale, à vingt -cinq journées, au nord , de la rivière Orange. L'ANTILOPE UNCTUOSA, Nob.— Il exi- ste aujourd'hui à la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle de Paris une Antilope rapportée du Sénégal par M. Malassis , qui ressemble fort à l'espèce précédente; seule- ment , ses cornes sont presque droites , très légèrement infléchies en avant. Du res- te , la tête est également courte, le poil long, de couleur brun-jaunâtre ; le bout du museau blanc, et les narines noires. Une tache blanche sous la gorge ; point de bande blanche aux fesses. Pendant l'hiver , cet animal suinte une humeur grasse d'une odeur très désagréable , qui tombe en gouttelettes de chacun de ses poils. Il se roule alors par terre, et, cette huile s'épais- sissant , son poil s'agglomère en mèches, qui prennent toutes les directions. Il existe aussi au Cabinet d'anatomie com- parée le squelette d'une Antilope envoyée du Sénégal, en 1828, par M. le général Jubelin, sous le nom de Mbill , qui est de la gran- deur de la Gazelle , dont les cornes , épais- ses à la base , sont d'abord dirigées en ar- rière , dans la direction du front, puis re- courbées fortement en avant et en dedans , de manière à ne laisser qu'un intervalle de quatre centimètres entre leurs pointes. El- les ont huit anneaux à leurs deux tiers infé- rieurs, et sont fortomcnl striées longitudi- nalemciit. La structure du crâne montre que cette espèce est pourvue de larmiers. ANT 5" Le sous -genre OliUEBIA. — Cornes courtes , parallèles , droites ou légèrement courbées en avant , implantées à l'angle postérieur des orbites. Quatre mamelles. Le SAUTEUR DES ROCHERS , /i7j> springer des Ilollandais , Ânt. oreotragus, Forst. — Cornes du mâle minces, coniques, presque droites , écartées l'une de l'autre. Pelage formé de poils raides , cassants , de couleur gris- verdâtre. Queue très courte. Tour des yeux noirâtre. Cet animal vit par petites troupes de quatre à cinq individus ; il habite les hautes montagnes voisines du Cap , et saute , comme notre Chamois , de rochers en rochers, avec une vigueur et une précision remarquables. Sa pose sur les rochers , suivant M. Jules Terreaux , est des plus curieuses : ses quatre pieds , rap- prochés les uns des autres, ne portent que sur l'extrémité des sabots. Il court mal en plaine. Sa chair est très délicate , et sa peau estimée par les colons pour en faire des garnitures de selles. Sa hauteur à l'épaule est de 34 à 55 centimètres. La femelle est sans cornes. ANTILOPE DESALT, Ant. saltiana , Blainv. ( Ehr-, Symb. phys., t. I, pi. 7 ). — Cornes triangulaires , couchées dans la di- rection du front, portant des anneaux sail- lants sur leur moitié inférieure. Les poils du front redressés , formant toupet. Tête rousse. Cou, flancs et cuisses, gris -bleuâ- tre, résultant de poils annelés de blanc- jaunâtre et de gris-ardoisé. Dos brunâtre. Ventre , fesses et intérieur des cuisses , blanc'roussâtre. Des larmiers. Queue cour- te. Très petite esp. de l'Abyssinie , où on la nomme Madoka. Le STEEN-BOCR , Ant. tragulus, Lichst. -- Cornes du mâle de la longueur des deux tiers de la tête , écartées légèrement , cour- bées en avant , annelées à leur base. Ani- mal léger , haut sur jambes. Corps roux , brun en dessus , blanc en dessous. De gran- des oreilles grises , bordées de noir. Sour- cils blancs. Du noir au museau , aux aissel- les et aux aines. De petits larmiers. Point de brosses. Taille d'une petite Chèvre. Cette espèce fréquente les plaines garnies de buissons élevés , et vit presque toujours seule. Pendant la chaleur du jour , elle se cache derrière un buisson isolé sur une AlNT huiitt'iir , alin de pouvoir observer île loin. Lorsqu'on la ch.isse, elle part ;^ une grande (lislancc. Elle aime beauioup les jeunes pousses d'herbes, qu'elle va brouler le soir et le matin. Le GRIS-BOCK , Ant. jne/ano/js. — Cor- nes du mâle noires, rondes, courbées lé- gèrement en avant. Pelage roux , entremêle de longs poils blancs sur le dos et les cuis- ses. Ventre jaunâtre. Queue presque nulle. Oreilles presque de la longueur de la tète , grises , bordées de noir. De petits larmiers. Point de brosses. Taille d'une petite Chè- vre. Est peut-être la plus répandue des Antilopes dans toutes les directions de la colonie du Cap. Vit isolée sur le penchant et dans les gorges des montagnes. Elle aime les lieux humides. Lorsqu'elle a adopté une place, elle y revient toujours, de sorte que, pour l'atteindre i)Ius sûrement , il faut se poster ;\ l'endroit d'où elle est partie. Sa chair est assez délicate ; aussi les Panthères en font-elles leur principale nourriture. L'OUREBI , Ant. scoparia ( Shreb., pi. 2G1 ). — Cornes du mâle à 5 ou 6 anneaux ; espèce plus grande que les deux précé- dentes. La tête et le dessus du corps jaune il'ocre tirant sur le fauve. Ventre et inté- rieur des cuisses blancs. Oreilles grises , bor- dées de brun en dehors, blanches en de- dans. Pu blanc aux sourcils , au museau et sous la gorge. Queue très courte , brune ; des larmiers , des brosses. Vit dans les plai- nes couvertes de quelques petits buissons. Quoique ne vivant pas en familles , on en voit assez souvent plusieurs à peu de dis- tance les uns des iiutres. L'ANTILOPE MONTANA que Ruppel a trouvée en Abyssinic est très voisine de la précédente , si elle en diffère. Une particu- larité que l'on rencontrera peut-être dans d'autres espèces de cette division est que le jeune mâle porte des canines à sa mâchoire supérieure, comme plusieurs Cerfs et les Muscs. L'ANTILOPE LAINEUSE, Ant. lana- ta , Desm.; Anl. capreolus, Lichst. — Cor- nes du mâle rondes , minces, de la longueur de la tête, légèrement courbées en avant, annelées à leur moitié inférieure. Poil laineux, frisé , gris -roussâlre en dessus , blanc en dessous. Bout des lèvres blanc. Du noir après le blanc à la mâchoire inférieure et ANT 633 au bout du nez. Queue moyenne , velue, grise en dessus , blanche en dessous. Point de larmiers ni de brosses. De la grandeur du Daim. Du Cap. 6" Le sous -genre GRIMMI.V, Cephalo- phns de Ilani. Smith. — Petites cornes droi- tes ou peu courbées, naissant loin des orbi- tes au milieu du front. La GRIMME , Ant. grimmia , Pall. (Spec. zooL, fas. I, pi. 3); Fréd. Cuv. {Mamm.). Cornes très courtes , coniques , droites, à an- neaux gris-fauve. Chanfrein et ligne dorsale noirâtres. Queue noire au bout. Membres gris. Un mufle assez grand; une tache noi- re, sans poils, entre les yeux et le mufle, sécrétant une humeur inodore. Petite espè- ce de la côte de Guinée , dont le train de devant a environ 45 centimètres de hauteur. Les poils du front au devant des cornes se relevant en toupet. Quatre mamelles. Le GUEVEI , Ant. pigmœa , Pall. {Sch., pi. 2G0,B). — Cornes petites, coniques, dirigées en arrière. Brun-clair cendré en dessus, blanchâtre en dessous; une ligne pâle de chaque côté du front, qui est noi- râtre. Queue blanche en dessous. Une ligne muqueuse sous-orbitaire. Poils du front en toupet. Cette espèce n'a que 26 à 27 centi- mètres de hauteur au train de devant. On la trouve dans les environs du Cap. Malgré sa petite taille, on assure qu'elle peut faite des sauts de 4 mètres de haut. L'ANTILOPE DE FRÉDÉRIC, Ant. Fre- derici , Nob. (Fréd. Cuv. , Mamm., sous le nom de Guevei. — Animal de la grandeur du précédent , à cornes d'un tiers de la longueur de la tête, grosses en bas, coni- ques , recourbées en avant. Une ligne mu- queuse sous-orbitaire. Couleur générale brun-fauve ; à la partie supérieure de la tête et le long du museau , la teinte est brun foncé , et elle est séparée des côtés de la tê- te par une ligne blanche qui en suit les con- tours. La face interne des oreilles est blan- che. Quatre mamelles. Du Sénégal. Une jeune femelle de ce joli petit animal a été décrite et figurée par M. Fréd. Cuvier, dans son ouvrage sur les Mammifères, sous le nom de Guevei, en observant qu'elle dif- férait notablement du Guevei du Cap. Deux individus adultes, mâle et femelle, envoyés depuis au Muséum , ont montré qu'en eflet c'était une espèce autre que le Guevei. 634 ANT Nous lui donnons le prénom de M. Frédéric Cuvier, afin que Ton sache bien que c'est à lui , et non à son frère , que cette espèce est dédiée. L'ANTILOPE DES BUISSONS, Ant. sylvicidtrix , Afzel. ( Ham. Schm., Reg. anim., t. IV, p. 258, avec figures). — Cor- nes courtes , petites , couchées dans la di- rection du front, striées en travers près de la base. Deux mamelles. Un peu plus gran- de que le Chevreuil ; de couleur brun fon- cé ; plus pâle sur le cou et les flancs ; grisâ- tre sur la croupe et les cuisses ; jaunâtre à la gorge. Une ligne Isabelle le long de l'é- pine , s'élargissant sur les reins , où les poils sont plus longs. Habite les penchants couverts de buissons des montagnes de Sierra-Leone. Sa chair est estimée. L'ANTILOPE PLONGEANTE , Duiker- Bock des Hollandais (Ant. mergens , Al.). — Cornes de moitié de la longueur de la tète, assez grosses, annelées à leur base dans le mâle seulement. Brun-fauve clair. Une ligne noire à la face antérieure des membres. Un petit mufle. Un sillon sous- orbitaire sans poils , sécrétant une humeur visqueuse qui noircit en se durcissant. Cette espèce habite presque tous les cantons de la colonie du Cap , et fréquente les plaines couvertes de buissons. Il n'est pas rare de rencontrer des femelles avec des cornes ; celles-ci sont plus minces que dans le mâ- le. Son nom lui vient de la manière dont elle se précipite dans les buissons quand on la poursuit. De la taille d'une petite Chèvre. Nous mettons à la fin de ce sous-genre une espèce qui a deux paires de cornes placées au devant l'une de l'autre , les postérieures étant situées , presque comme dans les espèces précédentes, vers le milieu du front. Le TCHICARRA , Ant. quadricornis , Blainv.; .4nf. chicarra , Ilardw. ( Trans- act. de Linn. , t. XIV , pi. 25 ), et Fréd. Cuvier ( Mamm. ). — Animal de la taille d'une petite Chèvre. Les cornes postérieures, plus longues que les antérieures , sont an- nelées à leur base , légèrement courbées en avant. Les antérieures, plus rapprochées l'une de l'autre , naissent entre les yeux , et n'ont pas au delà de 2 centimètres de hauteur. I es oreilles sont grandes, les larmiers mc- ANT diocres , la queue courte. Le pelage , for- mé de poils assez épais et assez longs , est entièrement d'un fauve uniforme. Du Nc- paul. 70 Le sous-genre BUBALUS, — Cornes grandes , implantées loin des yeux , vers le milieu du front , comme chez les Buffles. Le BUBALE , Ant. buhalis , Linn. , vul- gairement Vache de Barbarie ( BulTon , Supp., t. VI, pi. 14; Schr., 277, B).— Cor- nes grosses, dont la racine est dans le pro- longement du front , se touchant presque à la base, s'écartant plus haut latéralement, puis se rapprochant pour se courber ensuite de manière à porter la pointe en arrière. De la taille d'un petit bœuf. Tète longue et étroite , terminée par un demi-mufle. Pela- ge fauve , excepté le bout de la queue , qui est terminé par un flocon noir. Cet animal, bien connu des anciens , est représenté sur les monuments égyptiens. Il vit par troupes nombreuses dans tout le nord de l'Afrique, entre les terres cultivées et les déserts , et combat à la manière du Taureau , en bais- sant la tête. Shaw assure que , fréquem- ment, les jeunes Bubales se mêlent aux troupeaux domestiques , et ne les abandon- nent plus ; ce qui prouve que cette espèce d'Antilope, comme plusieurs autres , pour- rait être rendue domestique. Le CAAMA , Ant, caama , Cuv., vulgai- rement Cerf du Cap (BulTon , Supp., t. VI, pi. 15 ; Schr., 277). — Semblable à l'espèce précédente; mais à courbures des cornes plus anguleuses. Pelage fauve-brun, plus foncé sur le dos ; le tour de la base des cor- nes , une bande sur le chanfrein, sur le col et sur la face antérieure des jambes , noirs ou bruns. Bout de la queue noir. Fesse blanchâtre ; le ventre et la face interne des quatre membres blancs. Vit en grandes troupes au Cap, et court avec une si grande rapidité , qu'un Cheval ne peut l'atteindre. Son cri est une sorte d'éternument. Sa chair est très bonne à manger. L'ANTILOPE A CORNES APLATIES, Ant. depressicornis,Qi\oy et Gaimard {A71. des se, no XVII, pi. 20 ; Astrol. zool. ,1.1, pi. 23) ; Anoa deprcssicornis , Ham. Smith (loc. cit., pi. 24). — Animal de la grandeur d'une Chèvre , à port lourd , à cornes droi- tes , un peu plus lonfiues que la tête, peu divergentes, dirigées tout à fait en arrière ANT dans la direction du front, aplaties intérieu- rement à leurs deux tiers inférieurs , de ma- nière à former un bord interne, comme chez les Buffles ; la partie aplatie annelée ir- régulièrement ; le reste de la corne rond et lisse. Dessus du corps brun-cannelle ; le des- sous plus clair. Pe llle Célèbes , où elle est appelée Vache des bois. Le GNOr, Ant. gnu, Gm. (Buff., Supp., t. VI , pi. 8 et 9 ) ; Schr., 280 ; Fréd. Cuv. (Jlfamm.). — A cornes élargies et rapprochées à leur base comme celles du Buffle du Cap , descendant d'abord obliquement en devant et se redressant ensuite brusquement ; à mufle large , aplati , entouré d'un cercle de poils. Sur le chanfrein , une toulTe de poils longs, raides, dirigés vers le front. Une crinière redressée sur le cou , blanche à sa base, et non au bout. IJne barbe, un fanon, avec crinière ; le reste du corps semblable à celui d'un petit cheval à jambes Ones. La queue garnie de longs poils blancs. Pelage brun. Les deux sexes ont des cornes. Les Gnous vivent dans les montagnes , au nord du Cap , en troupes nombreuses. Ils sont sauvages, et se laissent difficilement appro- cher. Lorsqu'ils sont blessés , ils se retour- nent contre le chasseur , et le poursuivent tant qu'il leur reste assez de force pour se soutenir. Au commencement de leur frayeur, ils frappent du pied comme un Cheval ré- tif, et vont heurter leur tête contre les taupinières ou autres petites saillies du ter- rain ; mais, bientôt après, ils prennent la fuite avec une si grande vitesse , qu'en un instant ils sont hors de danger. Ils ne courent pas confusément comme les Mou- tons ou les Bœufs , mais sur une seule file , en suivant un conducteur. C'est un beau spectacle que d'en voir ainsi un grand nom- bre voler, pour ainsi dire, à la suite l'un de l'autre à travers les plaines. On dit qu'à certaines saisons de l'année , ils sont sujets à une éruption cutanée , qui est toujours mortelle. Le Gnou paraît avoir été connu des an- ciens , qui le nommaient Catohlepas , ani- mal , dit Pline , qui tient toujours sa tète penchée vers la terre , afin de ne point dé- truire la race humaine , car tous ceux qui voient ses yeux expirent aussitôt. Le fait de la tôle penchée vers la terre est vrai jusqu'à un certain point : car le Gnou , | T. I. ANT C3.'. comme tous les ruminants dont les cornes sont dirigées en arrière , met , pour combat- tre, la tête entre les jambes , afin de pré- senter à l'ennemi la pointe de ses cornes. LeGORGO>',.4fU. gorgon, Ham. Smith. — Cornes semblables , par la courbure, à celles du Gnou, mais dirigées latéralement, en sorte que les pointes se rapprochent l'une de l'autre, presque comme dans le Buffle du Cap. Un large mufle. De longs poils sur le nez , non redressés. Une barbe noire , qui s'étend jusqu'au milieu du cou. Une crinière de la même couleur jusqu'au milieu du dos. Queue longue , descendant jusqu'aux onglons; garnie, à sa moitié in- férieure, de longs poils qui l'entourent complètement, et, à sa moitié supérieure, de chaque côté seulement. De couleur gris- brun , avec des taches transversales noires, dans le genre de celles du Zèbre, mais moins régulières. Un peu plus grand que le Gnou. Le ROROON , Ant. taurina, Burchell , est une esp. fort voisine de la précédente , et peut être l'une n'est -elle qu'une variété de l'autre. De la grandeur du Gnou , et du même pays. . Après ce sous - genre , qui se rapproche des Bœufs , nous terminons par un aïKre , qui a , par ses cornes bifurquées, beaucoup d'analogie avec les Cerfs, et auquel nous appliquons le nom que notre première es- pèce porte dans la langue sanscrite , selon M. Hamilton Smith. Outre ses cornes , qui font évidemment passage aux cornes bifur- quées , cette même espèce a tellement le port d'un Cerf , que le mâle vivant aujour- d'hui à la Ménagerie est pris par tout le monde pour un grand Cerf dont les cornes commencent à pousser. C'est : 8» Le sous-genre RISIA. — Cornes plus ou moins bifurquées , implantées à l'angle postérieur des orbites. Le INYLGAU , Ant. picta et Trago-ca- melvs, Gm. (BufTon , Supp., t. VI, pi. 10 et 11 ; wSchr. 262 ). — Cornes du mâle très courtes , un peu recourbées en avant , ayant un prolongement triangulaire et tubercu- leux à leur base, que l'on peut considérer comme un rudiment d'andouiller. De la taille du Cerf. Des larmiers. Quatre mamel- les. Un flocon de poils sous le milieu du iO (520 ANT cou. Une crinière sur le cou et le milieu (iu dos. Le pelage gris-cendré dans le mâle; gris-fauve dans la femelle. De doubles an- neaux noirs et blancs aux pieds , au dessus des sabots. Bords de la lèvre supérieure , mâchoire inférieure, gorge, bas -ventre, fesses et dessous de la queue, blancs. Queue longue, terminée par de grands poils. Le Nylgau habite le bassin de l'Indus et les montagnes du Cachemire , et se tient dans les forêts les plus épaisses , d'où il fait des excursions le matin , et même" pendant la nuit, sur les champs du voisinage. C'est un animal d'un caractère indomptable et d'un grand courage. Lorsqu'il veut atta- quer son ennemi , il se jette sur ses genoux, et s'avance, dans cette position, jusqu'à une certaine distance ; puis , se redressant , il s'élance en avant avec la rapidité d'une flèche , et avec une force irrésistible pour l'homme et pour les animaux qui cherchent à en faire leur proie. L'ANTILOPE A FOURCHE , Ant. ftir- cifer et bifurcata , Ham. Smith (t. IV , pi. 1 des Ant. ). — Cornes de la longueur de la tête , rugueuses , recourbées en arriè- re comme celles du Chamois, mais por- tant, au commencement de cette courbure, iHi andouiller comprimé , projeté en avant. Animal de l'aspect du Chamois , quoiqu'un peu plus grand et plus élégant. Oreilles moyennes. Pelage brun -rouge en dessus, plus pâle sur les flancs , les lèvres , le men- ton. Deux taches sous la gorge ; une sur le sommet de la tête et une au bas de chaque oreille. La poitrine et le ventre blanc-jau- nâtre ; la croupe et la queue d'un blanc pur. Une toufle de poils rougeâtres au chi- gnon. Cette esp. habite les plaines des bords du Missouri , aux États-Unis. L'ANTILOPE PALMÉE , Ant. palmata, Ham. Smith ( t. IV). — Cornes de la lon- gueur de la lète, à pointes recourbées en arrière, et portant tout auprès de la base un andouiller plat , triangulaire , dirigé en dedans. Celte espèce , que l'on ne connaît que par les cornes , habite le Mexique. On a voulu considérer, mais à tort, ces animaux comme les Mazames d'Hernandez. (LàURILLARD.) ANTILOPE. MAMM. Foss. — Les brèches osseuses ont ofl"ert à Cuvicr , les Aluns de la Touraine à M. Desnoyers, cl ANT les cavernes du département de l'Aude à M. Marcel de Serres, des ossements de Ru- minants qui peuvent avoir appartenu h quelques esp. d'Antilopes. M. l'abbé Croi- zet , dans les terrains tertiaires de l'Auver- gne, et M. Lartet, dans ceux du départe- ment du Gers , en ont signalé chacim deux espèces. Tout nouvellement , M. Lund an- nonce en avoir trouvé une dans les caver- nes du Brésil. Mais , jusqu'ici, tous ces os- sements n'ont point été décrits avec assez de détails pour qu'il soit possible de les rap- porter d'une manière certaine au g. Anti- lope , et moins encore pour que l'on puisse les rapprocher ou les éloigner des espèces vivantes. On peut en dire autant du Siva- therium giganteum {Voy. ce mot) , décou- vert dans la chaîne basse de l'Himalaya par M. Hugh Falconer et le capitaine Caut- ley , animal d'une taille voisine de celle de l'Eléphant , qui portait quatre cornes com- me l'Antilope quadricornis , et que M. de Blainville regarde comme une Antilope , tandis que M. GeolTroy Saint-ÎIilaire le con- sidère comme une esp. de Girafe. Nous terminons ici ce que nous avions à dire sur les Antilopes vivantes et fossiles, non pas que nous ayions enregistré toutes les espèces des premières mentionnées dans les auteurs. Il nous aurait fallu pour cela un temps plus long que celui qui nous a été accordé; d'ailleurs, la plupart de celles que nous avons négligées ne nous parais- sent point encore assez caractérisées. (LAURILLARD.) *AI\TIMAQUE.^ntjmac/ms (nom d'un poëte grec). i\s. — Genre de Coléoptères hé- téromères, de la famille des Mélasomes, tri- bu des Ténébrionites , établi par M. Gisll {Isis, 1829, cah. 10, p. 1055). Ce g., suivant l'auteur , est voisin des Vpis , et a pour ca- ract. : Tête oblongue, arrondie; front sur- monté d'une corne droite , un peu recour- bée vers le bout. Antennes presque filifor- mes à art. coniques : le 1"^ le plus long , le dernier ovale. Corselet transverse , sinué et échancré antérieurement, avec deux épines de chaque côté. Élytres allongées, courbées à l'extrémité. — L'auteur n'y rapporte qu'une seule espèce , recueillie au Brésil , et qu'il nomme A. furcifer. Elle est figurée dans le journal précité. (D.) ANTIMOINE (contraire aux moines, ANT ANi 637 parce que les premiers essais de TAntimoi- ne , comme médicament , eurent lieu sur des moines, qu'ils firent périr), min. — Ce métal s'offre dans la nature sous divers états : 1° à l'état libre (Antimoine natif); 2"» à l'état de mélange avec l'arsenic , un de ses isomorphes ( Antimoine arsénifère ) ; 3» à l'état d'Antimoine métallique (Antinio- niures d'argent, de Nickel);*» à l'état de sulfure simple ou multiple (Stibine, Feder- crz , Zinkénite, Plagionite, Jamesonite, Berthiérits, Bournonite, Fahlcrz, Argyry- throse, Psathurose, Miargyrite, Polybasite, Schilfglaserz, etc.) ; 5° à l'état d'oxyde (acide antimonieui, oxyde antimonique); 6" à l'é- tat d'oxysulfure (Kermès). Nous renvoyons au mot SULFURE la description des nombreu- ses combinaisons sulfurées dont nous ve- nons de faire Pénuméralion, nous contentant de parler ici des trois genres Aritimoitie, Antimoniure et Antimonoxide, auxquels on restreint d'ordinaire le groupe des Antimo- nides, dans les méthodes minéralogiqucs les plus récentes. Premier genre. Antimoine. — Il com- prend deux espèces : l]Antimoine natif et l'Antimoine arsenical. L'Antimoine natif est facile à reconnaître à son blanc d'étain , à sa grande fragilité et sa faible dureté , à son tissu éminemment lamelleux, aux vapeurs blanches qu'il répand lorsqu'on le brûle, et au dépôt blanchâtre qu'il produit lorsqu'on le dissout dans l'aci- de nitrique. Sa forme cristalline, telle que le donne le clivage , n'est pas l'octaèdre ré- gulier, comme on le croit communément, mais bien un rhomboèdre obtus , tronqué sur ses sommets , et passant par là à une forme octacdrique, dont les angles diffèrent de ceux de Toclaèdre régulier. Il a cela de com- mun avec l'arsenic, dont il est un des iso- morphes. L'angle de deux faces culminantes du rhomboèdre de clivage est de 117o,lo'. Cette espèce est rare dans la nature : on ne l'a encore rencontrée qu'en petites masses lamellaires dans les filons, notamment à Allemont, en Dauphiné. L'Antimoine arsenical n'est qu'un Anti- moine arsénifère , c'est-à-dire mêlé d'arsenic dans des proportions variables. On le trouve aussi à Allemont , sous la forme de croûtes ou de petites masses testacées, accompa- gnées souvent d'arsenic natif. Deuxième genre. Antimoniure. — Il com- prend trois espèces : la Discrase , l'Antimon- nickel de Hausmann et l'Antimoniiickel de Beudant. La Discrase est un Antimoniure d'argent : on le nomme aussi Argent antimonial. C'est un minéral cassant, d'un blanc d'argent, qui se trouve assez rarement dans quelques filons argentifères, et qui, par la quantité d'argent qu'il renferme, peut être considéré comme minerai de ce métal. Nous renver- rons pour cette raison ce que nous avons à en dire au mot argent. L'Antimonnickel de Hausmann et de Stro- meyer est un Antimoniure de Nickel, sans arsenic , mêlé de quelques centièmes de sul- fure de plomb. Il paraît appartenir au systè- me di-hexaédrique , et cristallise en petites tables hexagonales, d'un rouge de cuivre clair, avec une nuance de violet. Il est com- posé, d'après l'analyse de Stromeyer, de 68,79 -d'Antimoine , et de 51,21 de Nickel, ce que l'on peut exprimer par la formule : SbIVi. On le trouve à Andreasbcrg, dans le Hartz, où il est accompagné de calcaire, de galène et de cobalt arsenical. L'Antimonnickel de Beudant (Nickel anti- monglanz) est un sulfo-antimoniure de Nic- kel, à éclat métallique, d'un gris de plomb ou d'acier passant au noir de fer, et cristal- lisant dans le système hexa-diédrique , c'est- à-dire dans le système dont les formes déri- vent d'un dodécaèdre pentagonal. Dureté 5 ; pes. spéc. 6,5. Il fond au chalumeau , en dé- gageant des vapeurs abondantes d'Antimoi- ne ; il est attaquable par l'acide nitrique, en donnant un précipité immédiat. Sa solution verdâlre devient violette par un excès d'am- moniaque , et précipite en vert par les alca- lis fixes. — Formule de comp. : IViSbSo, ou en poids : Antimoine, 55,76; Soufre, 15,98; Nickel, 27,50. — Cette substance est isomorphe avec la disomose (Nickelglanz), qui est un sulfo-arseniure de Nickel. Les deux espèces sont susceptibles de se mélan- ger, et le Nickelspiessglanzerz d'Ullmann ne paraît être qu'une variété mixte de ce genre. On trouve l'Antimonnickel en petites mas- ses à structure lamellaire , rarement en cris- taux, dans quelques filons coballifères du pays de Sicgen , et à Ebersdorf, dans la principauté de Keuss. Troisième genre. Antimonoxydt. — Ce 628 ANT genre renferme deux espèces : l'Exitèle ou Oxyde antimonique, et la Slibiconise ou l'A- cide antimonieux. Ces substances, non métal- loïdes, sont attaquables par Tacide chlorhy- drique ; la solution précipite en blanc par l'eau , en jaune par les hydrosulfates. L'Exitèle, ainsi nommée parce qu'elle est complètement volatile , est un oxyde formé de 2 atomes d'antim. et de 5 atomes d'oxy- gène ; on ne l'a encore trouvée qu'en petites lames rectangulaires et groupées, ou en ai- guilles rhomboïdales divergentes. C'est une substance blanche, nacrée, cristallisant dans le système rhombique, et isomorphe avec l'arsenic blanc ou acide arsénieux. L'angle obtus du prisme de l'Exitèle ( Weissantimo- nerz des Ail. ) est de 13G'>,58'. Cette sub- stance est excessivement tendre, et fond à la simple flamme d'une bougie. Elle contient 84 parties sur 100 d'Antimoine. On la trouve en petite quantité dans quelques dépôts d'argent arsénifère (aux Chalanches en Dau- phiné, h Braunsdorf en Saxe , etc.) La Stibiconise est une substance terreuse, d'un blanc ou gris jaunâtre , très tendre, et qu'on trouve en petites couches à la sur- face de la Stibine ou Sulfure d'antimoine, dont elle est une épigénie. Il arrive souvent qu'elle conserve la forme des cristaux de ce Sulfure. (Del.) *A]\TIMOIVIURE. MIN. — Petit genre minéralogique , composé des esp. dans les- quelles l'Antimoine fait fonction d'élément électro-négatif. Voy. antimoine. (Del.) ANTIMONNICKEL. min. — I oyez ANTIMOINE. (Del.) AIVTIMOIVOXYDE. min. - f oyez antimoine, (Dkl.) AIVTI-NOMPAREILLE. moll. — Nom donné par Geoffroy, dans son Traité des Coquilles des environs de Paris, à une coquille qui appartient au g. Maillot deDra- parnaud, et qui est son Pupa cirenea. Voy. maillot. (Desh.) *A]XTI]VORO]\ , Rafin. bot. ph. — Synon. du g. Atraphaxis , L. , famille des Polygonées. (Sp.) * ANTIOCHALINS. Ânthiochalina [àvxioi, eil face ; xxlfjoï , dents ). rept. — MuUer a donné ce nom à une famille de Reptiles ophidiens comprenant ceux qui ont les dents antérieures venimeuses. (C. D'O.) ANT AIVTIPATE. POLïP. — Voyez anti- pathe. (M. E.) ANTIPATHE (àvTt.:x9«, contraire). POLÏP. — Genre très voisin des Gorgones , mais dont l'axe solide ou tige se dépouille . par la dessiccation, de la partie corticale formée par le tissu tégumentaire commun et par le corps des Polypes. D'après les ob- servations de M. Gray, il paraîtrait que ces animaux auraient la même conformation que les Polypes des g. Gorgone, Corail, Al- cyon, etc., si ce n'est que leurs tentacules ne seraient qu'au nombre de six. M. Ehren- berg place ce g. dans sa division des Bryo- zoaires, mais à tort, car il doit évidemment prendre place dans l'ordre des Polypes pa- renchyraateux , à côté des Gorgones. ^M.E.) ANTIPE. Antipus ( àvrt , en avant; TOJj , pied ). INS. — Genre de Coléopt. té- tramères, établi par de Géer {Mem., t. VII, p. 659-661) sur un insecte rapporté du cap de Bonne-Espérance , et flguré par lui, pi. 49, fig. 10 et 11. Celte espèce , qu'il nomme Antipe roux , doit , suivant Olivier, former un genre distinct , voisin de celui des Gri- bouris {Cryptocephalus). M. Duméril la rapporte au g. Ciyïre, probablement d'après la description qu'en donne l'auteur : car la figure , d'ailleurs très grossière , n'a nulle- ment le faciès d'un Clytre. Voici , au reste , les caract. génériques indiqués par de Géer : Antennes de 11 articles : le premier cylin- drique ; les deux suivants grenus ; les au- tres triangulaires et en dents de scie. Tôte forte , aplatie , avec des mâchoires (mandi- bules) grandes et avancées. Corselet large et peu convexe , avec un petit rebord. Corps allongé , presque cylindrique. Pattes anté- rieures plus longues que les autres. 4 arti- cles à pelotes à tous les tarses. Fabricius et Latreille ne paraissent pas avoir connu cet insecte. (D.) *A]VTIPIiYLLA, Haw. [Saxifr., p. 43) (àvTt, contre; fùllov , feuille ; parce que les feuilles sont opposées ). bot. ph. — Synon. du genre ou sous-genre Porphyrion , Tausch. ( de la famille des Saxifragces ). (SP.) ANTIPHYLLUM {âvu, contre; E. (Sp.) * AMTIRRHINÉES. bot. pu. - La fnmille établie par Jussieu sous le nom de Scrophulaires , changé plus tard en celui de Scrophularinées , a aussi reçu de quelques AM 629 auteurs , dans son ensemble , le nom d'An- tirrliinves^ mais, pour d'autres, ce nom sert à désigner seulement une tribu de cette fa- mill(! ayant pour type le g. Antiirhinum ou Muflier ; c'est dans ces limites que l'a particulièrement adopté M. Chavannes, à qui Ton en doit une bonne monographie. Voy. SCROPHULARINÉES. (AD. J.) ANTIRRHIMUM, Tournef. — Oron- tium , Pers. — Antirrhinastrum , Chavan- nes (sm6 Antirrhino){ à-jri/^pivoj , nom grec du Muflier ). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Scrophularinées , tribu des Antir- rhinées Bartl., ofl^rant les caract. suivants : Calice oblique , 5-parti ; segments inégaux : le supérieur plus grand, presque dressé ; les autres subhorizontanx. Corolle personée ; tube large , évasé , un peu comprimé , caré- né au dos , convexe en dessous et muni à la base d'une bosse plus ou moins saillante (placée entre les deux sépales inférieurs); lèvres conniventes : la supérieure plus lon- gue , redressée , voûtée vers la base , à deux lobes réfléchis, arrondis; l'inférieure hori- zontale , inégalement trilobée (à lobe moyen redressé, concave, beaucoup plus petit que les lobes latéraux] , fortement bouflle vers sa base (de manière à former une bosse très saillante en dessus, appliquée contre la voûte de la lèvre supérieure et fermant la gorge) ; 2-dentée au sommet , creusée en dessus d'un profond sillon longitudinal , le- quel est bordé de 2 barbes qui se prolon- gent sur la partie correspondante de la sur- face interne du tube. Etamines 4 ( parfois accompagnées du rudiment d'une o') , didy- names , insérées à la base du tube de la corolle, plus longues que celui-ci , mais re- couvertes par la bosse de la lèvre inférieu- re ; filets charnus , comprimés , linéaires , ascendants , élargis et fortement géniculés à la base ; anthères cordiformcs-orbiculaires , échancrées , supra-médiûxes, 2-thèques, obliquement horizontales, conniventes2à2; bourses inégalement 2 - valves , disjointes jusqu'au delà du milieu, divariquées après la floraison. Ovaire 2-loculaire, ovoïde ; pla- centaires gros , multi-ovulés , adnés à la cloison. Style flliforme , érigé, élargi à la base , infléchi au sommet ; stigmate petit , arrondi , inégalement 2-lobc. Capsule crus- tacée, fragile, très inéquilalérale, obovoï de , 2-loculaire , déhiscente au sommet par G 30 AM- 7i trous 3-angulaires ; loges polvspernies , inégales : la postérieure beaucoup plus pe- tite, s'ouvrant par un seul trou qui est à quatre valvules ; l'antérieure s'ouvrant par deux trous collatéraux , dont chacun est bivalvulé ; valvules dentiformes-triangu- laires, caduques. Graines petites , irréguliè- rement anguleuses , profondément fovéolées et rugueuses. — Herbes ou sous-arbrisseaux. Feuilles très entières : les inférieures opposées ou verticillées-ternées; les supérieures épar- ses. Fleurs solitaires aux aisselles des feuil- les , ou disposées en grappes bractéolées ter- minales. — Dans ses limites actuelles, ce genre ne renferme que 6 espèces bien re- connues ; la plupart des Antirrhimtm de Linné et de beaucoup d'autres auteurs ap- partiennent au genre Linaire ( Linaria , Tourn. ) ; suivant notre manière de voir, VAsarina , Tourn. , que l'on réunit en général aux Antirrhinum , mérite égale- ment d'être séparé de ce genre (V'oy. asa- kï-'e). La plupart des Antirrhinum se font re- marquer par l'élégance de leurs fleurs ; de ce nombre est surtout VA. majus L. plante (le parterre connue de tout le monde sous le nom de Muflier, Mufle de veau , ou Gueule de loup. Cette espèce est indigène de l'Europe méridionale. L'4. angustifo- lium , Poir. , se cultive comme arbuste d'orangerie. L'.l. Orontium L., ou Muflier des champs , passe , à tort ou à raison , pour Otre vénéneux. (Sp.) * ANÏITIIESIA {à-^-[e-:,t;, contraste). i?is. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes, établi par Stéphens dans sa tribu des Tortricides , et qui cor- respond en partie au genre Penthina de Trcistchke, que nous avons adopté, et qui fait partie de notre tribu des Platyomides. Voy. ces deux mots. (D.) AiVTîTRAGUS («vrt, comme; r cx/o; , sorte de Graminées chez les Grecs), bot. PU. — Genre de la famille des Graminées , formé par Gaertner, et synonyme du genre Crypsis , dont il constitue une division , avec ces caract. : Fleur très courtement pé- dicellée dans la glume. Paléole supérieure uninerve. Etam. 2. (C. L.) AÎVTITRTCHIA (ivW, vis-à-vis; BpH, zo-:,poil, cil). BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Mouss«s, créé par Bridel, et qui AM a pour synonyme anomooo. Voy. ce mol (C. M.) *AI\TIÏRIXlA(àvrf, contre; Alrixia, près de YAtrixia). bot. ph. — M. de Can- dollc a donné ce nom à un genre de Com- posées très voisin de VAtrixia par la forme de son aigrette , mais dont il diffère par ses feuilles opposées. Ses capitules sont multi- flores, radiés; les ligules femelles. Involu- cre composé d'écaillés linéaires-oblongues, scarieuses et obtuses au sommet. Réceptacle dépourvu de paillettes. Corolles du disque tu- buleuses , 5-dentées. Anthères munies d'ap- pendices basilaires ; rameaux des styles tron- qués. Fruits cylindracés, rétrécis au som- met, glabres, portés sur un stipe court, calleux et pubescent ; aigrette formée d'une seule rangée de soies raides , scabres , très nombreuses , et légèrement soudées entre elles à la base. — La seule espèce du genre est un sous-arbrisseau originaire du Cap, muni de feuilles opposées , tomenteuses à la face supérieure , et de capitules solitaires à rayons jaunes. (J. D.) * AATLIARIIINIDES. Antliarhini- des ( Antliarhis [ Voy. ce mot] ; etcTo? , for- me). INS. — ÎNom donné par Schoenherr à une division ou tribu de sa famille des Cur- culionides , ordre desGonatocères, et qu'il caractérise ainsi : Rostre avancé. Antennes presque droites, de 12 articles; scapus assez long, claviforme; massue étroite , composée de 4 articles. Écusson distinct. Corps aplati, ailé. — Cette division ne se compose que de 2 g. : Antliarhiniis et Platymerus. Koj/. ces deux mots. (D.) *A1\TLIARI1I1XUS(«vt),('«, sentine [ca- nal] ; r-ii, nez . i.>s. — Genre de Coléoptè- res tétramères, famille des Curculionides, division des Antliarhinides , établi par Schoenherr aux dépens du g. Rhynchœnus de Fabricius, et auquel il assigne les caract. suivants : Antennes médiocres, un peu grê- les, presque droites. Scapus assez long, cla- viforme; funicule de sept articles, tous presque subconiques; massue allongée, acu- minée , composée de quatre articles. Rostre avancé, court, droit, large à la base, s'atté- nuant peu à peu vers le sommet chez le mâle; très long et presque capillaire dans la femelle. Yeux latéraux, ronds, très proémi- nents. Corselet presque orbiculaire, arrondi en s'élargissant sur les côtés, aplati en des- AINT sous, avec un bord élevé à la base. Elylres ublongues , presque linéaires, avec les épau- les rectangulaires; elles sont aplaties en des- sus, et chacune d'elles est arrondie à son extrémité. Pattes médiocres, robustes, très rapprochés à leur origine; cuisses compri- mées, très dilatées en dessous, et dont le milieu forme un angle. — M. Dejean , qui a adopté ce g. dans son dernier Catalogue, n'y rapporte qu'une seule esp., VA.Zamiœ (le Thunberg, originaire du cap de Bonne- Espérance ; mais Schoenherr en décrit deux autres de la Cafreric, d'après Schuppcl , qui nomme l'une A. rectirostris , et l'autre A. signatus. (D.) * ANTLIARHIS («vr/ia, canal; pU, nez). rvs. — Genre de l'ordre des Coléoptères létramères, famille des Curculionides, éta- bli par Billberg , le même que le genre Antliarhinus de Schoenherr. l'oy. ce mot. (DO ANTLIATES. Antliata (àvr^t:., ca- nal ). i>s. — Onzième ordre de VEntomo- logie systématique de Fabricius, qui ré- pond en grande partie à celui des Diptères des autres auteurs, et qui comprend, de plus, celui des Parasites et la tribu des Acarides de Latreille. Voy. ces mots. (D.) * ANT LIE,. Antlia{i-JTlix ^ canal ). ins. — Kirby donne ce nom à la spiritrompe des Lépidoptères. (D.) * ANTLIO-BRANCHIOPHORES. Antlio-branchiophora ( à-JTllcv , biberon ; S/iiy/.tx , branchie; fopdî, porteur), moll. — En proposant un nom aussi long que celui- ci pour remplacer celui de Céphalopode, uni- versellement admis, M. Gray devait s'atten- dre à ce qu'il ne serait point accepté; et c'est, en effet, ce qui est arrivé. C'est dans sa clas- siTication générale des Mollusques, publiée en 1821 , que se trouve cette classe des Mol- lusques antlio-branchiophores , divisés en ~> ordres : les Anasteophora , les Sepiaiphora et les Nautilophora. {Voy. ces mots, ainsi que CÉPHALOPODE.) (Desh.) AIXTODOÎV ( à priv. ; i-'oii? o-jtoç, dent ; sans dents), bot. pu. — Syn. de Leonto- don. Voy. ce mot. (J. D.) AIVTOIRIA. BOT. CR. — Genre de la tribu des Jongcrmanniées , de la famille des Hépatiques , établi par Raddi {Junger- mannia gr. Etr.), et qui avait pour type le Junycrmanma phityphylln L. Le nom de AM <;,'> 1 Raddi n'a pu ôtre conservé, parce que sur le même type il avait formé deux genres. iW. Nées lui a substitué celui de Madatheca , que nous avons adopté. (C. M.) *Ai\TOAIARCIIIA. bot. pii. — Ce genre, dédie au docteur Anlomarchi par M. Colla, est synonyme de Currev. Voy. ce mot- (Al). J.) *AA'TOi\IA, R. Br. Mus. (nom d'hom- me). BOT. PII. — Synon. du g. Loxotis, R Br., de la famille des Gesnériées. (Sp.) *AlMTOJ\IA (nom d'homme), Pohl , Plant. Bras., II, p. 14, tab. 109; Ilook, le, tab. 64, BOT. PII. — Genre de la famille des Loganiacées, auquel son auteur aiuibue pour caract. : Calice a-sépale, recouvert d'un grand nombre de squammules plurisé- riées , imbriquées , conformes. Corolle in- fundibuliforme ; gorge poilue; limbe 5-fide, à lobes révolutés , valvaires en préfloraison. Etamines 5, saillantes , insérées à la gorge de la corolle. Ovaire 2-loculaire ; loges 1- ovulées ; ovules peltés , amphitropes , insé- rés chacun au milieu d'un placentaire basi- laire , stipité , pclté , orbiculaire , libre. Style flliforme , saillant; stigmate très cour- tement 2-lobé. Capsule coriace , oblongue , 2-loculaire, seplicide-2-partible. Graines so- litaires dans chaque loge, peltées, oblon- gues , aplaties . ailées aux deux bouts ; ailes membraneuses. Embryon rectiligne, axile dans un périsperme charnu; cotylédons suborbiculaires , foliacés; radicule cylindri- que, infère. — Arbrisseaux à feuilles oppo- sées , très entières , subsessiles ; pétioles di- latés à la base, cohérents moyennant une courte membrane stipulaire; fleurs blanchâ- tres, disposées en cymes trichotomes, ter- minales. Ce genre appartient à l'Amérique méridionale ; on n'en connaît que 2 esp. (SP.) AIVTONIANA (nom propre), bot. PH. ( famille des Rubiacées). — Tussac, dans sa Flore des Ayitilles , a établi ce gen- re aux dépens du g. Coffœa. Suivant ce bo- taniste , il s'en distingue par le nombre quaternaire de ses parties florales , et par ses etamines , qui ne dépassent pas la co- rolle. (C. D'O.) *AKTOAIÉES.BOT. pu. —Tribu ou section de la famille des Loganiaciées, pro- posée par M. Endlicher ( Gen. PL, p. 575), qui lui assigne pourcarart. dislinctifs : Cap- 635 ANT suie 2-loculaire , 2-partie , 2-sperme . Grai- nes peltées , ailées. (Sp.) ANTRIADES (àvr/ifi?, àJ'oç, qui se plaît dans les cavernes ). ois. — C'est, dans la méthode de Vieillot, la 26' famille de son ordre des Oiseaux sylvains , ne renfermant que le g. liupicole ou Coq de Roche. Yoy. RUPICOLE et PIPRADFES. (LAFR.) * ANTROCARPUM ( H'-'rpov , antre ; xxpicoi , fruit ). BOT. CR. — Genre de la famille des Lichens et de la tribu desEndo- carpées, établi par M. Meger {Entwikl. der Flecht.), et adopté par Sprengel {Syst. veget. , t. IV, p. 240). Ce genre , formé sur le Thelotrema lepadinum, Ach. , n'a pas remplacé déflnilivement celui de Thelo- trema, auquel nous renvoyons le lecteur. (C. M.) *ANTROCEPHALrS («vr^ov, antre ; xeya//,, tête). BOT. CR. —Genre de la famille des Hépatiques, tribu des Marchantiées, ré- cemment créé par M. Lehmann ( Act. I^at. Curios., t. XVIII, p. 2), et qui est très voisin du g. Plagiochasma. Les caract. essentiels en sont : Capitule fructifère privé de ra- chis. Involucre simple, sphérique, s'ouvrant horizontalement ou transversalement en deux valves, et contenant un seul fruit. Sporange ou capsule sessile, tournée en de- hors, et s'ouvrant au sommet en lanières inégales. Coiffe ou calyptre persistante, se rompant inégalement et environnant le fond de la capsule. Disque des anthères à moitié immergé à la superficie de la fronde. — Une seule espèce, originaire de l'Inde, compose ce g., qu'il est fort difficile de distinguer de certaines variétés monocarpes du genre Plagiochasma. La plante unique dont nous avons dit que se composait le g. en ques- tion est formée de frondes linéaires, d'en- viron un pouce de long, simples ou bifides, planes ou légèrement concaves par le relè- vement des bords et du sillon moyen des- quels s'élèvent les pédoncules qui portent les réceptacles. Elle habite l'Inde. (G. M.) *AlVTROPHYUM («vr/)ov , antre; ?ùoj, je nais), bot. cr. — Kaulfuss {Enum. filic., p. 197) a établi sous ce nom un genre de Fougères aux dépens de diverses espèces pla- cées dans le g. Hemionitis par les auteurs. Il l'a caractérisé par ses sores linéaires, conti- nus, immergés dans les veines réliculées de ANU la fronde; par un induse géminé, déhiscent par le milieu. M. Blume, qui a adopté ce genre, et qui l'a enrichi de plusieurs espèces {Flor. Javœ, t. I) , a nié l'existence de l'in- dusc. Il a formé deux sections dans ce genre : l'une composée des yrais Ântrophy%im , par- mi lesquels figure VAntrophynm plantagi- neum; l'autre, sous le nom de Loxogramme, dans laquelle entre le Grammitis lanceolata de Swartz. M. Presl n'a pas admis le genre Antrophyum, et l'a réduilau rang de simple section des Hemionitis. Quoi qu'il en soit, ce groupe se compose d'environ 15 esp. qui croissent pour la plupart dans les îles de l'In- de orientale et dans celles de France et de Bourbon. On en a également trouvé à Cayen- ne. (G TV.) ANTURA. bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacères , tribu des Caris- sées , formé par Forskal {Descript., 63) , et svnonyme du genre Carissa de Linné. (C. L ) ANTUSE. Antusa. bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses , établi par Smith. Il ne diffère du Pultenea que par son calice, simple et sans appendice. (C. D'O.) * AlVURÉE. Anurœa ( àvou/sa , sans queue ). systol. — Nom donné par M. Ehrenberg au g. anoxjrelle. Voy. ce mot. (Duj.) ANUBIA. BOT. PH. — Synonyme bré- silien de Laurus sassafras Linn. Voyez LiURIER. (C. D'O). ANURUS , Presl. — Nissolia, Tourn. ; Mœnch. , nonL. [à-jcvpà, sans queue), bot. PH. — Genre ou sous -genre fondé sur les Lathyrus Nissolia, L. ( famille des Légu- mineuses ). Ses caract. distinctifs ne consis- tent qu'en ce que les feuilles sont simples (ou, si l'on préfère, remplacées par des phyllodes dépourvus de folioles ) , et dé- pourvues de vrilles. On peut considérer comme caract. accessoires que la dent cali- cinale inférieure est notablement plus lon- gue que les autres dents , et que le style est exactement Unéaire. (Sp.) ANUS. zooL. — Mot latin conservé dans notre langue pour désigner chez l'homme et chez les animaux l'ouverture naturelle de l'intestin par laquelle sortent les excré - ments. Cet orifice extensible se trouve ordi- nairement placé à la région postérieure ou ANY inrérieure du tronc. Son pourtour, appelé marge de l'anus , présente le plus souvent des plis ou rides formés par la contraction d'un muscle circulaire nommé sphincter de l'anus , qui fronce l'orifice anal , et le ferme de manière à empêcher la sortie des matiè- res contenues dans l'intestin. Entre les plis radiés dont il vient d'tHre question , il se forme quelquefois de petites ulcérations al- longées et superficielles qui, chez l'homme, constituent la fissure à l'anus , différente de la fistule, ulcère en forme de canal étroit, profond , plus ou moins sinueux , et ouvert communément à la marge de l'anus. L'anus est dit contre nature lorsqu'au lieu de se trouver à l'endroit où il est ordinaire- ment , il s'ouvre dans une toute autre région, à l'ombilic par exemple , dans la vessie , le vagin, etc., ou enfin dans le canal de l'urètre, ainsi que j'ai pu le constater une fois chez un jeune enfant de quinze jours , qui succomba à une affection de poitrine. L\inus artifi- ciel est celui que les chirurgiens établissent, dans certains cas, sur diverses régions du tronc , pour permettre la sortie des excré- ments. Enfin on nomme anus accidentel celui qui se forme quelquefois à la suite des plaies pénétrantes de l'abdomen , lorsque , l'intestin ayant été percé, son bout supérieur a contracté adhérence avec les lèvres de la plaie des parois abdominales. (M. S. A.) *AKV1LLEA. BOT. PII.— M. de Can- dolle , qui a dédié ce genre à la mémoire du célèbre voyageur J.-B. Bourguignon d'An- ville , lui donne les caractères suivants : Capit. multiflore , homogame , composé de fleurons tubuleux , hermaphrodites , à 5 dents. Le réceptacle porte des paillettes dont les extérieures se terminent au sommet en une pointe , et les intérieures en une soie assez longue. L'involucre , de forme campa- nulée , est formé d'écaillés ou de bractées foliacées ; les extérieures sont étalées et spa- tulées; les intérieures, disposées sur deux rangs , sont imbriquées. Le fruit , tétragone , dur, est terminé par une aigrette courte, en- tière , en forme de couronne. — Ce genre , (jui fait partie des Composées , est très voisin des Cerruana et Buphthalmum ; on n'en connaît encore qu'une espèce, 1'^. Garcini, rapportée de l'Asie-Mineure et de la Perse par Olivier. (J. D.) .VIMYCHIA, Ricb. [in Mich. Flor. T. I. ANY C3r> Bor. Amer. , 1. 1 , p. 113 ). — Juss. ( Mém. du Mus., t. II , p. 58Î) ). BOT. PH. — Genre ou sous-g. de la famille des Paronychiées (famille des Caryophyllées, sous-ordre des Paronychiées, tribu des Illécébrécs, section des Euparonychiées , Fenzl). M. Fenzl ( in Endl. Gen.pl., p. 957) ne l'admet que com- me sous-division du g. Paronychia, Juss., et lui assigne pour caractères distinctifs : Segments calicinaux elliptiques- oblongs, herbacés, à peine scaricax aux bords, subcu- culiiformes au sommet, légèrement mucro- nulés. Corolle nulle. Étamines 5, ou moins souvent 5. Fruit indéhiscent , aussi long ou plus long que le calice.— Herbes (de l'Amé- rique septentrionale) annuelles, dichotomes, très rameuses, ayant le port du Linum ca- tharticttm. Feuilles elliptiques ou lancéo- lées, minces, opposées. Fleurs solitaires ou fasciculées, dichotoméaires et terminales, accompagnées de bractées subulées. — Le type de ce g. est le Queria canadensis , L. {A. dichotoiyia, Michx.) ; on ne connaît jusque aujourd'hui qu'une seule autre esp. congénère. (Sp,) AIVYCTAIVGIE. bot. cr. — Voyez ANOECTANGIUM. (C. M.) 'AIVYPHA:i\ES. Anyphœnce. arachn. — Ce nom est employé par M. 'Walckenaër pour désigner un petit groupe du g. Clu- bioua. (H. L.) *AIVYPOTACTrS ( s. — Genre de l'ordre des Coléoptères té- Iramcres, famille des Curculionidcs, divi- sion des Erirhinides , établi par Schoenherr, qui lui donne pour caractères : Antennes médiocres, assez grêles; leur funicule com- posé de sept articles : le premier court , ob- conique; le second allongé, presque en massue ; les autres courts , tronqués au sommet , un peu serrés , et s'élargissant graduellement du côté extérieur ; massue ovale, dont les articles ne sont pas distincts. Hostre long, assez robuste, cylindrique, arqué. Yeux oblongs, déprimés. Corselet oblong, tronqué à la base et au sommet, également arrondi et élargi sur les côtés, convexes en dessus ; écusson médiocre , triangulaire. Élytres allongées , cylindriques, légèrement échancrées à la base , avec les an- gles huméraux obtus. Tibias un peu flexueux, muriqués et armés d'un crochet robuste du côté interne. Ce genre , qui ne flgure pas dans le der- nier Catalogue de M. Dejean , ne renferme qu'une seule espèce , qui se trouve dans le Galam, en Afrique : l'^or. spadiceus de Sihuppel. (D.". AOI\ 635 AOUTEi. Aoi ta , artcria mayna [xcftT/,, aorte), zool. — On donne ce nom à la princi- pale artère du corps des animaux qui ont un véritable cœur ( Foj/. ce mot), et l'on désigne plus particulièrement sous le nom de vais- seau dorsal l'Aorte, irrégulièrement renflée, des animaux dépourvus de cœur. Voyez VAISSEAU DORSAL. L'Aorte naît le plus souvent du cœur, parcourt les régions thoracique et abdomi- nale, fournit de nombreuses branches aux organes , et présente de très remarquables modifications qui sont relatives à làge et surtout aux diverses classes d'animaux chez lesquels on l'étudié. Dans la plupart des vertébrés, l'Aorte se recourbe peu après son origine du cœur, et c'est à cette por- tion, plus ou moins courbée en forme de crosse, que les anatomistes ont donné le nom de Crosse aortique ou de Crosse de r Aorte. Celle-ci varie de disposition , de volume, d'étendue , de rapports, de nombre, et même d'usages , suivant qu'on l'étudié comparativement chez l'Homme , les Mam- mifères , les Oiseaux , les Reptiles , les Poissons et les Invertébrés , aux différents âges. Dans l'Homme et quelques Mammi- fères, la crosse naît du ventricule gauche du cœur, se recourbe bientôt et se dirige ordinairement de droite à gauche pour aller gagner le rachis. Elle fournit : 1° les artères cardiaques, qui vivifient le cœur ; 2° l'artère brachio-céphalique ouinnominée; 5" la carotide primitive gauche ; 4" outre ces deux troncs, chez le fœtus, l'artère thymi- que , qui quelquefois naît du tronc brachio- céphalique ; 5' enfin la sous-clavière gau- che , qui conduit le sang à la tète , au cou, et dans les membres supérieurs. Après cela, l'Aorte se continue le long des vertè- bres , et .donne , dans la poitrine , plusieurs petites branches qui vont se rendre, les antérieures aux bronches, à l'œsophage et dans le médiastin postérieur; les latérales ou inter-costales , qui fournissent aux mus- cles, aux cartilages et aux os du thorax. Arrivée dans l'abdomen, l'Aorte donne suc- cessivement les artères diaphragmatiques , le tronc cœliaque, qui envoie une branche à l'estomac, une au foie et la troisième à la rate ; la mésentérique supérieure et la mé- sentérique inférieure , qui se distribuent aux intestins et au pancréas ; les capsulaires 636 AOU et les rénales ; les spermatiques ; les lom- baires, et enfin Tartère sacrée , moyenne ou caudale, elles iliaques, qui envoient des branches dans tous les organes du bassin et aux membres inférieurs. —Chez le fœtus, !lcs iliaques donnent deux artères importan- ces : ce sont les ombilicales. Voy. circula- TIOK DU SANG CHEZ LE FOETUS. Dans les Oiseaux , la crosse de l'Aorte naît aussi du ventricule gauche , et est plutôt di- rigée de gauche à droite que de droite «I gauche , comme cela a lieu pour les Mammi- fères. Elle se continue avec l'Aorte thoraci- que et ventrale , fournit des branches aux organes de ces deux grandes régions du corps, et ne présente de différence réelle avec l'Aorte des Mammifères que par la sub- division plus ou moins grande ou le manque de quelques unes des branches. Dans les Reptiles, au contraire, chaque ordre, chaque groupe, pour ainsi dire , pré- sente une remarquable différence, sous le rapport surtout de l'origine et de la distribu- tion de l'Aorte. C'est ainsi que chez le Cro- codile on trouve deux crosses; mais elles ne proviennent point de la même cavité du cœur, comme on le croyait avant nos re- cherches sur la circulation du sang chez les vertébrés : la gauche naît du ventricule droit ; la droite, du ventricule gauche. Ces deux crosses se réunissent , après un trajet assez long, pour former un seul tronc, qui est l'Aorte proprement dite. Il résulte de cette double origine des crosses , de leur anasto- mose et de l'existence de deux ventricules bien séparés pour le cœur des Crocodiles , un fait physiologique important que nous ferons connaître à l'article circulatio:s. Les Serpents ont aussi deux crosses qui se réunissent pour constituer l'Aorte ; mais ici l'une et l'autre proviennent d'une source commune : c'est parce que les deux ventri- cules du cœur, chez ces animaux , commu- niquent ensemble au moyen de plusieurs petits trous pratiqués dans l'épaisseur de la cloison qui les sépare, et par une large ou- verture inter-v^ntriculaire. Toutefois, des valvules situées à l'orifice de celle-ci peuvent modifier le cours du sang ,' d'après les savan- tes recherches de M. le professeur Retzius. Dans les Tortues , la crosse gauche naît immédiatement d'un ventricule unique du cœur ; la droite , d'un tronc commun , avec AOT la branche qui porte le sang à la lête. Ce tronc lui-même provient du ventricule com- mun ; les deux crosses ne se réunissent pas par leurs troncs , mais seulement par une grosse branche "qui se détache de l'une d'elles. Chez les Lézards, la structure intérieure du cœur ressemble à celle du cœur des Tor- tues ; mais la disposition des crosses est dif- férente. Deux troncs s'élèvent du ventricule commun et se bifurquent en quatre bran- ches , qui se réunissent deux à deux bientôt après leur divis., de sorte que chaque tronc résultant de cette union se trouve être for- mé d'une branche de chaque tronc primitif. Après cette singulière disposition , les deux crosses se réunissent sur la ligne médiane, et constituent l'Aorte descendante. Dans les Poissons, ainsi que chez les Rep- tiles, au moment de leur métamorphose, le tronc artériel qui s'élève du ventricule uni- que du cœur va se distribuer aux branchies, et ne se continue pas d'une manière immé- diate avec l'Aorte proprement dite, qui, dans ce cas , se trouve être la résultante des divers troncs provenant des branchies. Dans les Mollusques gastéropodes , au contraire , le vaisseau qui s'élève du cœur distribue le sang dans tout le corps. Ce sont là les principales variétés qu'on observe relativement à l'origine , à la dispo- sition et aux rapports de l'Aorte. — Le ré- sultat de ces différences anatomiques sera mieux apprécié à l'article circulation. (M. S. A.) AORUS. IKS. — Votjez aore. * AOTUS ( à priv. ; ou;, u)Tdi , oreille ). MAMM. — M. de Humbolôt , dans son tra- vail sur les Primates américains , donnait ce nom à un petit genre de la famille des Sapajous, dont l'esp. type , A. trivirgalus {Douroucouli de F. Cuvicr), était supposée privée d'oreilles externes, ou n'en avoir que de fort petites. De nouvelles observa- tions ont fait voir à F. Cuvier et Spix que l'Aotus avait les oreilles aussi distinctes que les autres Sapajous. Le premier a dès lors donné aux Aotus le nom de Dfocthora , et le second , celui de ISyctipithecus. Le Dou- roucouli est , en effet , un animal nocturne ou crépusculaire. Ses dents sont au nombre de 36 , comme celles des Sapajous ; sa queue est entièrement velue et non prcnan- APA te ; son crâne a quelques rapports avec ce- lui des Saïmiris , et son squelette , figuré par M. de Blainville dans son Osféographie, est remarquable, parce que les vertèbres lombaires sont plus nombreuses que chez les Sapajous (huit au lieu de cinq). (P. G.) AOTUS , Smith ( Ann. ofBot. , t. I , p. 450; Trans. Linn. Soc, vol, IX, p. 249) ( à priv. ; oli . tircîs , oreille ). — bot. ph. — Genre de la famille des Légumineuses , s.-ordredesPapilionacées, tribu desSopho- rées, auquel M. R. Brown (m Hort. Keu\, 2' éd., vol. III, p. 14) a assigné les caract. sui- vants : Calice 5-fide , 2-labié , ébractéolé. Pétales et ctamines caducs. Ailes plus cour- tes que la carène. Style filiforme. Légume 2-valve , 2-sperme. Graines non strophiolées. Arbustes (de la Nouvelle-Hollande ) à feuil- les simples , linéaires , subulées , rcvolutces aux bords, éparses, ou subopposces, ou vcr- ticillées-ternées. Fleurs jaunes, axillaircs, solitaires. On connaît o ou 6 csp.: VA. vil- losa Smith (Bo<. Mag. , tab. 949). — Pul- tenœa villosa Andr. ( Bot. Rep., tab. 509 ). — PuUenœa ericoides ( Vent. 3Ialm. , tab. 357 ) est un arbuste très élégant , qu'on cul- tive dans les collections de serre. (Sp.) AOURADE ou AURADE. poiss. — Nom de la Daurade (C/iri/sop/)n/s atirata , Cuv., Val.) sur presque tout le littoral de la Méditerranée. Voy. daurade. (Val.) *APACHYA (.i priv.; izxyjji , épais). i>s. — Genre de la famille des Forficuliens , de l'ordre des Orthoptères , établi par 31. Ser- ville {Revtieméth. de Vordre desOrthopt.), et regardé par tous les autres entomologis- tes comme une simple division du g. Forfi- cula. Les Apachya sont caractérisées par un corps d'une minceur extrême , et sur- tout par l'abdomen, dont le dernier segment est très grand et distinctement échancré de chaque côté , et l'arceau supérieur de l'a- vant-dernier prolongé en manière de fer de lance. La seule esp. connue est l'-i. de- pressa {Forûcula depressaPaW. deBeauv.), du royaume d'Oware en Afrique. (Bl.) 'APACHYS ( à priv. ; tx^uî, épais), rvs. — M. Burmeister {Uandb. der Entom.), ayant adopté le g. Apachyus de M. Serville comme une division du g. Forficula, en a , avec raison , ainsi rectifié l'orthographe. (Bl.) *APACHYUS ( « priy. ; o'5, mou; D.\)-poi> , élytre ). ms. — Nom donné par M. Duméril à la dixième famille des Coléoptères pentamères , qu'il caractérise ainsi : Élytres molles ; corselet aplati ; antennes en fil variable. Cette fa- mille , qui correspond à celle des Malaco- dermes de Latreille, se compose , suivant M. Duméril , des g. Drilus, Lycus, Larnpy- ris, Malachus, Téléphorus, Omalisus, Me- lyris et Cyphon. Voy. ces mots. (D.) * APAMEA ( nom d'une ancienne ville de Syrie ). ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes , tribu des Noctuélites , établi par Ochscnhcimcr et Trcistchke , et adopté, avec quelques modi- fications , par M. Boisduval, daus son Index methodiciis Lepidopt. Europ. , et par M. Guénée dans son Essai sur une nouvelle classification de ISoctuélites. Voici les ca- ract. que ce dernier lui assigne : Chenilles lisses , cylindriques , rases , à tête assez grosse , un peu rétractile. Elles vivent de plantes basses ou de graminées , et se reti- rent parfois dans leurs tiges. Chrysalides cylindrico-coniques , luisantes, à peau min- ce , renfermées dans des coques légères à la surface de la terre ou entre les mousses et les feuilles sèches. — Insectes parfaits : An- tennes filiformes ou subcrénelées dans les mâles. Palpes dépassant peu la tète, droits ou peu remontants ; leur dernier article as- sez court, nu. Thorax velu, peu carré, ayant une petite crête bifide derrière le collier, et une autre à sa jonction avec l'abdomen ; celui-ci dépassant les ailes in- férieures , souvent crête , même dans les mâles. Ailes supérieures arrondies au bord terminal , subdentées , n'ayant des taches ordinaires que la réniforme de bien distinc- te ; les lignes assez bien marquées , surtout l'anté-terminale , qui circonscrit , entre elle et la frange , un espace toujours plus fon ce que la couleur du fond. Ce genre renferme 15 esp. suivant Trcist- chke , et 15 seulement suivant M. Gué- née, qui les divise en trois groupes, de cha- cun desquels nous en citerons une , savoir : VA. nictitans Linn., 1'^. latruncula Var., strigilis Linn., et VA. didyma Borkhau- sen. — Cette dernière est une des plus communes et offre plusieurs variétés telle- ment tranchées , que Hubner en a fait au- tant d'espèces différentes. Consultez cet au- teur, ainsi que VHist. natur. des Lepidopt. de France , ou toutes les Apamea connues sont figurées. (D.) APAKGIA (àtrst/jyt'x, nom grec d'une plante qui nous est inconnue), bot. ph. — Genre des Composées, tribu des Chicoracées, qui a pour caract. : Capitules multiflores. Involucre composé d'écaillés 1-sériées , à la base desquelles on en remarque d'accessoi- res beaucoup plus courtes. Réceptacle nu. Fruits semblables entre eux , cylindracés et légèrement atténués au sommet ; l'aigrette , bisériée , très blanche, se compose de soies plumeuses , toutes de même nature. — Le APA genre Àpargia , autrefois fort nombreux en espèces, se trouve réduit aujourd'hui au seul j4. Taraxaci , qui croit dans les prai- ries des plus hautes Alpes du Dauphiné et de l'Autriche. (J. D.) Al*AUINE, Tourn. — Mœnch. — Neck. ( ùitxpi'jii, caille - lait), bot. pu. — Double emploi du genre Galium , de la famille des Kubiacées. — M. Reichenbach et M. de Candolle groupent sous ce nom tous les Ga- lium annuels. (Sp.) * APARINÉES. Aparineœ, Link. — BOT. PU. — Syn. de la tribu des Stellatœ, de la famille des Rubiacées. (Sp.) *APARISTHMIUM (« priv.;™^t7Ôa<«, glandes), bot. ph. — L'Herbier de Ri- chard rapprochait , sous le nom de Conce- veibum, le Conceveiba d'Aublct , connu seulement par ses fleurs femelles , et une autre Euphorbiacée voisine , dont les femel- les différaient cependant par leur calice dé- pourvu de glandes , et dont les mâles pré- sentes permettaient de compléter le caract. générique. ÎNous avions donc cru devoir les réunir provisoirement en un seul genre , tout en exprimant des doutes qui ont paru suffisants à M. Endiicher pour distinguer du Conceveiba Aubl. notre Conceveibum sous le nouveau nom d'Âparisthmium. Ses caract. sont : Des fleurs dioïques ; dans les mâles, un calice triparti , hors duquel font saillie 5-4 étamines soudées inférieurement par leurs fllets , à anthères introrses et ad- nées ; dans les femelles , un calice dépourvu de glandes, quinquéCdc ; un ovaire surmon- té de trois styles, dont la face interne est toute hérissée de papilles stigmatiques, et comme plumeuse , à trois loges chacune 1- ovulée, et devenant , à la maturité , une cap- sule à trois coques. La seule espèce connue est un arbre de la Guyane , à feuilles alter- nes, simples, dentées, portées sur un long pétiole qu'accompagnent à sa base deux sti- pules ; à fleurs , les màlcs pelotonnées , les femelles situées une à une sur des épis axil- laires ou terminaux , solitaires ou fascicu- les. Voy. Ad. Jussieu , Euphorb. , p. 42 , tab. 14, fig. 42 A. (Ad. Ji'ss.) *APARTIU1VI, iVeck. bot. ph. — Syn. du g. Spartium , de la famille des Légumi- neuses. (Sp.) * APATAl\TIIUS(à>c«Tàoj, je trompe; iiiôot, fleur; fleur qui induit en erreur). APA 639 BOT. PII. — Ce genre a été décrit par Vi- viani dans sa FI. Libyca, mais d'une ma- nière tellement incomplète , que Cassini et M. de Candolle l'ont laissé dans les gen- res non classés , tout en croyant cependant pouvoir le considérer comme une espèce d'Hieracium. Cette plante , qui a le port de VH. pHosella , est originaire des montagnes de la Cyrénaïque. (J. D.) APATE (àitàmi , ruse , fraude ). itss. — IVom donné par Fabricius à un genre de Co- léoptères tétramères , famille des Xylopha- ges , que Geoffroy avait créé avant lui sous la dénomination de Bostriche. Bien que ce dernier nom eût dû prévaloir h raison de son antériorité , cependant tous les entomo- logistes , à l'exception d'Olivier et de La- treille, ont adopté celui d'Apate, en trans- portant , comme Fabricius , le nom de Bos- triche à des Insectes d'un autre genre. Geoffroy caractérise ainsi le genre dont il s'agit : Antennes en masse composées de trois articles ; rostre nul ; corselet cubique, dans lequel la tête est cachée, tarses nuls et épineux. Latreille le place dans sa tribu des Bostrichins et lui assigne pour caract. di- stinctifs : Palpes filiformes ; mâchoires à deux lobes ; massue des antennes perfoliée ou en scie, quelquefois pectinée ; corps al- longé , convexe ; corselet élevé , globuleux ou cubique. Ce genre diffère des Scolytes par les antennes et les tarses , et des Psoas par la forme du corps et le nombre des lobes dei mâchoires. ■ Les larves des Apates ont le corps mou , un peu renflé, courbé en arc; il est muni de six pattes et d'une tête écailleuse ; celle- ci est armée de deux mâchoires , très solides et tranchantes. Ces larves , comme celles des Vrillettes , vivent dans le bois mort, où elles tracent des chemins tortueux , qu'elles remplissent de leurs excréments , qui res- semblent à de la sciure de bois. Ce n'est qu'après avoir vécu ainsi deux ans environ , que, parvenues à toute leur taille, elles se changent en nymphe dans une coque com- posée de poussière de bois et d'un peu de matière soyeuse , d'où l'insecte parfait sort au printemps suivant. Les Apates ne se trouvent jamais sur les fleurs ni sur les arbres sains ; mais on les rencontre souvent sur les bois morts , sur 640 APA les écorces à demi pourries et sur les bois anciennement coupés. Ce genre est aujourd'hui très nombreux en espèces; M. Dejean, dans son dernier Ca- talogue , en mentionne 62 , dont 45 sont exotiques. Parmi celles d'Europe , nous ci- terons VA. capucina Fabr., Bostrich. ca- pucinus Oliv., ou Dermestes id. de Linné, qui peut être considéré comme type du g. Cette espèce est très commune aux environs de Paris , et a été figurée par Geoffroy et Schœffer. (D.) * APATÈLE. Apatelaf^ànxztilài, trom- peur). i?is.— G. de l'ordre des Lépidoptères, famille des Nocturnes , établi par Stéphens aux dépens du g. Acronycta d'Ocbsenhei- mer, et qu'il place dans sa tribu des Noc- tuides. Ce g., qu'il n'a fait qu'indiquer dans son Catalogue des insectes de l'Angleterre , ne comprend que 5 esp., les A. leporina, bradyporina et aceris. Voy. le g. Acro- nycta, (D.) *APATEL1A , de Cand. ( Prodr., t. I, p. o26 ) {i.KX7r,/,s. — Syn. d'Àphana. M. Guérin avait é- tabli ce g. sous le nom à^Âphœna , et c'est d'après la rectification grammaticale faite par M. Burmeister qu'il a été changé en ce- lui d\i2)hana. M. Spinola ( Essai sut' les Fulgorelles ) a adopté l'orthographe de M. Guérin. (Bl.) * APH/EN^ GEMINEE, ins. — Le savant M. Spinola ( Essai sur les Fulg. ) emploie cette dénomination pour désigner une petite division établie dans le g. Apha- na ou Aphœna , sur les espèces qui n'ont point du tout de protubérance céphalique. (Bl.) APHANA C àystvviî , sombre , obscur ). A PII APll 643 i>s. — Genre do la famille îles Fulgo- ricns, de l'ordre des Ilémiplèrcs , sec- tion des Hétéroptèrcs , établi par M. Guériii {Voyage aux Indes orient, de Bellanger], et adopté maintenant par tous les ento- mologistes. Ce genre est principalement ca- ractérisé 1» par une tète sans protubéran- ce ou n'en ayant qu'une très peu sensible , formée par la face frontale; 2" parle front, plus long que large , presque carré , et for- tement échancré à sa base ; et , 3" , par les antennes, de quatre articles, dont le pre- mier très petit , le second fort grand , ova- laire ; le troisième petit , rentrant dans la cavité située à l'extrémité du précédent , cl le dernier sétiforme. Les ailes et les pattes sont analogues à celles des Fulgora. On connaît une dizaine d'csp. exotiques «le ce genre , presque toutes propres aux Indes orientales. Les plus répandues sont les A. farinosa {Lystra farinosa Fab. ) , t'onegrofa Guér. , etc. (Bl.) *API1AIVAMIXIS. BOT. vn.-Voyez AMOORA. (Ad. J.) * APHANANTHE, Link. («?«v«, obs- cur ; àvOoi , fleur ). bot. pu. — Syn. du genre Microtea , Swartz , de la famille des Phytolaccacées. (^p-) *APHAIVA1VTHEMUM, Spach {Hist. des Plant, phan., t. VI, p. 17, siib Helian- thcmo) (àjJavY,;, pcu apparent; «-^Ôe/Acv, fleur). BOT. PII. — S.-genre ou section du g. Hélianthème , constitué par le HeUan- themum ledifolium et quelques esp. voisi - nés. Ses caract. distinctifs sont les suivants: Style court, rectiligne, épaissi au sommet. Étamines 7 à 15, 1-sériées, insérées au bord du disque ; anthères obréniformes. Her- bes annuelles. Grappes terminales , très lâ- ches, souvent feuillées, et distiques ou sub- distiques. Pétales petits , étroits , souvent abortifs. Ovaire quelquefois parfaitement 1- loculaire. (Sp.) * APHAÎVASItJM ( i?xni, obscur \ css. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Longicorncs , établi par M. De- jean , mais dont il n'a pas publié les carac- tères. Il est fondé sur une seule espèce de la Nouvelle-Hollande , nommée par lui Australe , et qu'il avait mise dans son pré- cédent Catalogue parmi les Callidies. ÎN'ayant pu nous procurer la vue de cette espèce , qui n'a pas encore été décrite, nous men- tionnons ici seulement pour mémoire le nouveau g. auquel M. Dejean la rapporte.' D.) APHAINE. i>"s. — Voyez apiiamis. (Bl.) APHANE. Aphanes , L. (tJ?av<î, obs- cur ). BOT. PII. — Genre ou sous-genre de la famille des Rosacées ( tribu des Sangui- sorbées, DC). Beaucoup d'auteurs le ré- unissent au genre AlchimiUa , dont il no diffère que par des fleurs 1- ou 2-andres, à ca- lice 4- ou 5-lobé, cha(|U(! lobe alternant avec une très petite dent. L'J. arvensis, L. , plante annuelle, commune dans les champs , est la seule esp. qu'on puisse rapporter avec certitude à ce genre. (Sp.) • APHANIA, Blum. [Bijdr., p. ti3G) (à-^i.vstx, incertitude), bot. ph, — Genre incomplètement connu, qu'on rapporte à la famille des Sapindacées. Son auteur en don- ne les caract. suivants : Calice inégalement 4-parti. Pétales 4, ciliés, 2-squammellés 5 leur base. Disque hypogyne, engainant les organes sexuels. Etamines 3, apprimées au pistil. Ovaire ovale , comprimé , 2-locuiai- re; loges 1-ovulées. Stigmate subsessile, échancré. (Fruit inconnu.) — Arbre à feuil- les pari-pennées ; folioles subopposées ; grappes terminales, rameuses. L'J. mon- tana , Bl. , indigène de Java, est la seule espèce connue. (Sp.) * APIIAIVIPTÈRES ( « priv. ; vy.h'M , je parais; r.-.ipo-j, aile). i\s. — Dénomina- tion employée par M. Rirby, synonyme de celle de Siphonaptères , Lat. Voy. ce mot. (Bt.) APHANISTICUS ( «?«vtÇ'o , je dispa- rais ). INS. — Genre de Coléoptères penla- mères, famille des Sternoxes ou des Serri- cornes , tribu des Buprestides , établi par Latreille et adopté par tous les entomolo- gistes. Voici comment il est caractérisé par M. Lacordaire , dans la Faune entom. des environs de Paris : Bouche située entière- ment au dessous de la tête et n'offrant d'au- tres parties distinctes que le labre, qui est presque carré et entier à sa partie antérieu- re ; yeux grands , oblongs , rapprochés à leur partie inférieure ; antennes très rap- prochées , et reçues, chacune à leur base et leur partie moyenne , dans une rainure pa- rallèle aux yeux , et à leur extrémité dans une échancrure des flancs du prothorax; beaucoup plus courtes que ce dernier ; leur 644 APH premier article renflé en massue ; le deuxiè- I me gros , ovalaire ; les 5 suivants courts , presque grenus ; les 4 derniers dilatés , for- mant une massue en scie. Tète très grosse , subcylindrique , canaliculée sur le verlex , avec le front très étroit , réduit à un mince filet entre les yeux , et l'épistome légèrement échancré. Prothorax presque carré, légère- ment rétréci et bilobé à sa base en dessus , échancré antérieurement sur les côtés pour recevoir les antennes; prosternum large, légèrement convexe , spatuliforme à son extrémité postérieure ; élytres sinués latéra- lement ; pattes grêles , courtes et contracti- les , les intermédiaires très écartées à leur naissance ; cuisses larges , comprimées et tranchantes à leur côté interne ; articles des tarses très courts ; les 4 premiers munis de pelotes en dessous ; crochets des tarses uni- dentés à leur base ; corps allongé , très étroit , presque linéaire. Les Aphanistiques se tiennent sur les plantes basses, où ils échappent à la vue par leur petitesse , ainsi que l'indique leur nom générique. M, Dejean en mentionne dans son dernier Catalogue 3 espèces , dont une de Madagascar, et deux qui se trouvent en France , et même aux environs de Paris, savoir : VEmarginatus Fabr., qui forme le type du g., et le Piisillus d'Olivier. (D.) APHAIVITE (àyavo5, qui disparaît; par allusion à l'état imperceptible des élé- ments minéralogiques composants), géol. — Ce nom , proposé par M. Haùy , employé par MM. Léonhard et Brongniart, a été adopté par M. Cordier pour désigner l'une des espèces de sa famille des Roches py- roxéniques. L'Aphanile , que Doiomieu appelait Cor- néenne , était autrefois rangée parmi les anciennes Roches trappéennes. Suivant M. Cordier, elle ne diffère del'Ophitone {Voy. ce mot) que par l'extrême ténuité des par- ties pyroxéniques et feldspathiques qui la composent. C'est l'Ophitone à l'état com- pacte , et offrant une apparence parfaite- ment homogène. Malgré le résultat déjà ancien des recher- ches de M. Cordier, on a pris pendant long- temps, et quelques géologues prennent encore la matière pyroxénique de l'Apha- nite pour de l'Amphibole ; mais c'est à tort : car cette roche fond en émail verdâtre, tan- • APH dis que l'Amphibole communique une tein- te d'un brun - noirâtre aux roches compac- tes qui en contiennent lorsqu'on la vitrifie. Les autres caract. fournis par l'analyse mé- canique , aidée du microscope , ne laissent d'ailleurs aucun doute. Les variétés de cette espèce offrent des teintes verdàtres plus ou moins foncées ; elles sont quelquefois cellulaires , ou plutôt a- mygdalaires ; ce qui , joint à son état com- pacte, indique qu'elles se sont consolidées avec plus de rapidité que l'Ophitone. On y trouve assez fréquemment de la Pyrite ordinaire , ainsi que des veines ou taches d'Epidote d'un vert pistache. L'Aphanite est une Roche d'épanche- ment, et peut-être aussi, dans quelques cas , une Roche d'éruption. Son gisement est dans les terrains secondaires très an- ciens, tels que ceux de la période phjlla- dienne. On la trouve dans les Vosges , en Corse, et dans la presqu'île du Sinaï. Cette Roche est rare. La matière qui la compose fait , d'ailleurs , la base de l'esp. de Porphyre pyroxénique qui est si con- nue sous le nom d'Op7ii7e antique. (C. D'O.) *APHA]VIUS. poiss. — Genre de Pois- sons abdominaux , placé par M. Nardo , au- teur du genre , entre les Saumons et les Cyprins. Il le caractérise ainsi : Corps cou- vert d'écaillés très fortes, une très grande arrondie sur la nuque. La tête comprimée entre les yeux ; le museau obtus ; l'ouver- ture de la bouclie oblique , presque verti- cale ; les mâchoires pourvues de petites dents égales ; les lèvres minces ; la mâchoi- re inférieure plus longue que la supérieure, et dirigée vers le haut. Point de ligne la- térale. Quatre ou cinq rayons à la membra- ne branchiostège. Les nageoires simples ; les ventrales sous l'abdomen ; la dorsale reculée sous les courbes, opposée à l'anale. M. Nardo fait observer que les os sont re- marquablement durs , en comparaison de la petite taille du poisson. Il en cite deux esp. abondantes dans les lagunes de Venise, d'un goût amer, et qui ne se mangent point. — Ce g. me paraît être celui déjà établi sous celui de Fundellus , et l'une des espèces être le Pœcilia calaritann de Bonelli. (Val.) *\FllANlZOMÈ^E. Aphanizomenon APH («ç»a«t,je disparais) (Phycées). BOT. pu. — M. Ch. Morren a imposé ce nom à un non veau genre delà tribu des Confcrvées, qu'il a observé le premier, et qu'il a caractérisé de la manière suivante : Filaments simples, cylindriques, flexueux, membraneux , hya- lins, formant, par leur réunion, à certaine époque de leur existence éphémère , des es- pèces de lamelles planes , semi-lunaires ou fusiformes , lacérées ou comme déchique- tées à leurs extrémités opposées. Chacun de ces filaments est composé d'articles droits , cylindriques ou renflés çà et là , contenant de la matière verte , jouissant d'un mouve- ment de reptation remarquable, et se sépa- rant enfin spontanément les uns des autres. Une espèce unique constitue ce genre. On la trouve de mai à juillet dans les fossés et les étangs de la Flandre. Voici , d'après l'auteur, les rapports de ce singulier végétal, sur lequel il a publié un mémoire fort intéressant. « Les Aphanizo- mènes lient les Conjuguées vraies aux Zygné- mées par un accouplement bien prononcé chez ces dernières, accouplement qui devient une simple soudure dans les premiers. Ce genre met en rapport les Conjuguées avec les Laminaires des eaux marines, par la for- me de la lamelle qui résulte de la soudure des filets. Il établit une analogie entre les Qscillariées et les Confervées, en démon- trant qu'un mouvement de reptation, de natation , d'oscillation , peut appartenir aus- si bien à l'organisation des Conferves qu'à celle desOscillaires, dans lesquelles on croit reconnaître les caractères de l'animalité. Les vésicules renflées ramènent VÀphanizo- mène à la Conferva vesicata, Ag. ; et les articles, comme l'organisation des filets elle- même, lui conservent avec les Confcrvées vraies des rapports si clairs, qu'il serait hors de propos de placer ailleurs que parmi elles ce genre nouveau. (C. M.) *APIIAIXOBIUS {i?-x-Ai, obscur ;/Sto,-, vie). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Sternoxes , tribu des Élatérides , établi par Escholtz , qui lui donne pour caract. : Tarses dépourvus de pelote; ongles simples. Front défléchi, et, le plus souvent, plan ou concave. Bouche avancée ou infléchie. Carène du front très fine. Lames de la poitrine subitement dila- tées intérieurement. Quatrième article du APH 645 larsc entier ; écusson ovale ; dessous des tarses garni d'un duvet épais M. Dejean , qui a adopté ce g. dans son dernier Catalo- gue , y rapporte 9 esp. , dont 7 de l'Améri- que, 1 de l'île Bourbon, et 1 de Java. IVous ne citerons que celte dernière , nomn-.re Aph. (labellatus Dejean. (D.j * APUANOCHILUS, Benth. ( £??»«/,. . obscur ; yd'^'Oi , lèvre). BOT. l'H. — Genre ou sous-genre de la famille des Labiées, que M. Bentham [In Wallich, Plant. As. rar.) avait d'abord considéré comme un g. dis- tinct, mais qu'il a réuni depuis [Lahiat., p. IGl) au g. EschoUzia , W'iWd. , dans le- quel il figure comme section caractérisée par des anthères à bourses divariquées ou divergentes, confluentes après l'anthèsc. 'Sp.) *APIlAIVOPE (Aphanopus , Lowe). poiss. — Genre de Poissons de la famille des Scombéroïdes , de la forme du Lépido- pe , à corps allongé, comprimé comme une lame d'épée , avec une courte carène de chaque côté de la queue. Le museau et les dents sont semblables à ceux du Lépidope ; mais le palais n'a point d'armure. On voit deux dorsales presque égales. Il n'y a pas de traces de ventrales. M. Lowe, auteur de ce genre, n'en cite qu'une seule espèce, qu'il nomme Aphanopus carbo , poisson fort rare à Madère , où il est appelé Espada prête. Il est d'une couleur café foncée , presque noire. M. Lowe n'en a vu qu'un seul individu. (Val.) *APHAAOPETALLM, Endl. (ày^w? , obscur ; «TK/ov, pétale), bot. pu. — Genre de la famille des Cunoniacées. Son autour [Annal. Wien. Mus. , t. II ; Gen. Plant. , p. 818; Nov. Stirp. decas , t. V, p. 34; Iconogr. , tab. 96) lui assigne pour caract. : Calice inadhérent, 4-parli, à segments éta- lés , membranacés , veineux , un peu illé- gaux. Pétales 4 ( souvent nuls ) , linéaires - lancéolés, minimes. Étam. 8, insérées au fond du calice; filets subulés. Anthères 2- thèques , basifixes, subsagittiformes, privées d'appendices basilaires. Ovaire inadhérent , 4-loculaire; ovules solitaires dans chaque loge , suspendus au sommet de l'angle in- terne. Styles 4, cohérents. Stigmates 4, courts, pointus, terminaux , étalés en forme d'étoile. Fruit inconnu. — Arbres habitant la côte orientale de la Nouvelle -Hollande; 646 APH ramules ponctués ; feuilles opposées , cour- lement pétiolées , simples , coriaces , dente- lées, glabres; stipules interpétiolaires, ca- duques ; panicules axillaircs et latérales ; pédicelles 2-bractéolés au milieu ; bracléo- les sétacées. On ne connaît qu'une espèce. (Sp.) * APHAAOSTEMMA , Aug. S.-Hil. ( à(pxvr,ç, peu apparent; srr./x, élamine ). BOT. PH. — Genre de la famille des Uenon- culacées (tribu des Anémonées DC.)- Son au- teur {Flor. Brasil. mcrid. , t. I , p. 0) lui assigne les caract. suivants : Calice pétaloï- de, 5-sépale, non persistant. Pétales 5, glanduliformes , suborbiculaires, minimes, munis d'une fovéole nectarifère 2-labiéc. Étamines en nombre indéfini, à anthères introrses. Ovaires très nombreux, libres, 1-ovulés. Ovule suspendu au sommet de la loge. Stigmates sessiles. Akènes disposés en épi ; réceptacle conique. Graines à radicule supère. Le Ranunculus apiifolius, L. , constitue à lui seul ce genre ; celte plante croît dans l'Amérique méridionale. (Sp.) * APHANOSTEPHUS ( «y^v,;?, invi- sible ; (TTcÇîKVYi , couronne ; couronne invi- sible ). BOT. pn. — M. de Candolle a fon- dé ce genre sur une plante originaire du Mexique , laquelle fait partie des Composées, tribu des Astéroïdées. Elle a pour caract. : Capitules multiflores, hétérogames; fleurs du rayon ligulées, 1-sériées, femelles; celles du disque hermaphrodites, o-dentées. Ré- ceptacle très convexe , nu. Involucre com- posé de deux rangées d'écaillés acuminées , membraneuses sur les bords. Fruit cylindri- que, parcouru de légères stries, et terminé par une membrane entière, courte, en for- me de couronne. — La seule espèce connue habite le Mexique ; c'est une herbe dressée, rameuse , pubescente , à feuilles sessiles , alternes , incisées ou légèrement lobées ; les rameaux, dépourvus de feuilles au sommet , portent un capitule à ligules blanches plus longues que l'involucre. (J. D.) * APHAIVUS ( à^-x-y's , obscur ). ms. — M. de Laportc ( Essai cfunc classipc. syst. de l'ord. des Hémipt.) a appliqué cet- te dénomination à un g. de la famille des Lygéens , de l'ordre des Ilémiptèrcs , déjà désigné par MM. Lepelleticr de Saint-Far- geau et Serville ( Encycl. méth,, t. X) sous le nom de Pcichymerus. Ce dernier nom , APH étant le plus ancien , doit être conservé de préférence à l'autre. Quoi qu'il eu soit, ce g. est adopte dans plusieurs ouvrages d'entomologie sous le nom d'.lp/ia»iMS ou Aphana. Yoy. PACUÏMEUI'S. (Bl.) * APHAUTÊRES. Apharlerœ («?à'.- T£co;,agile> ARACii.N. — M. Walckenacr désigne sous ce nom une petite division d'A- ranéides appartenant au genre Selenops. (H. L.) * APIIEDRODÈRE {Aphedroderus, Lcsueur ) ( àç^sJ/joiv, cloaque ; ô'kflyj , cou ). poiss. — Genre de Poissons établi , par l'auteur que nous citons , pour un petit poisson des eaux douces de l'Amérique septentrionale. C'est unPerc&ide à six rayons branchiostèges et à dents en velours, à dor- sale reculée , à ventrales avancées , n'ayant aucune épine au côté de leurs sept rayons articulés. L'anus est avancé sous la gor- ge, presque entre l'isthme de la mâchoire inférieure. Ce Poisson a les deux bords du sous-orbitaire dentelés, des épines sur leurs crêtes mitoyennes, des dentelures au bord du préopercule , et une épine à l'angle de l'opercule. M. Lesueur a observé la seule espèce encore connue de ce genre dans le lac de Pontchartrain , où il se tient sur un fond vaseux , et près des rives ombragées. On l'y appelle Têtard de Saint-Domingue. Le docteur Gillians a fait le premier mention de ce Poisson, trouvé près d'Harrowgate, lieu de plaisance peu éloigné de Philadelphie , où l'on va prendre des bains. Cet auteur avait nommé l'espèce Scolopsis sayami^, genre des Sciénoïdes, avec lequel notre Poisson n'a aucun rapport. (Val.) APHELANDRA, I\. B.; Sinandru, Schred. ; Hemitome , Nées (àps/îj, simple ; àvr,p , àvcT/js's, homme, étamine). bot. ph. — • Genre de la famille des Acanthacées , tribu des Aphélandrées , Nées , formé par R. Brown {Prod., 475 , etc.), et ainsi carac- térisé : Calice 5^-partite , inégal. Corolle hy- pogyne , ringente. Lèvre super, comme voiitée , bidentée ; lacinies latérales de l'in- fér. beaucoup plus courtes. Etamines 4 , in- sérées au tube de la corolle , incluses , didy- names. Anthères mutiques, uniloculaires. Ovaire biloculaire ; loges biovulées. Style simple ; stigmate bifide. Capsule subcylin- drique, biloculaire, tétrasperme, loculicide , bivalve. Valves septifères au milieu. Graines APIl AI'H C-17 (oiuprimécs , sous-UmkIih's par des roliiia- clos. — Ce g. comprend plusieurs espèces retirées du g. Justicia de Linné. Ce sont des sous -arbrisseaux propres à l'Amérique tropicale , à feuilles opposées , à inflores- cence en é|)is axillaires et terminaux , létra- gones ; garnis de bractées opposées , sub- membranacées ; de bracléoles étroites. — Fleurs belles , rougcâtres. (C. L.) * APHELEXIS (à?£><î, simple, sans ornements), bot. pu, — Ce genre a été éta- bli par M. Bojer aux dépens de certains Ile- lichrysum de Madagascar. Ses caractères sont les suivants : Kéceplaclc à peine alvéolé. Involucre composé d'écaillés plus longues que les fleurs du disque, verdâtres ou bru- nes à leur base, et terminées en un appen- dice linéaire , lancéolé. Les soies de l'ai- grette, filiformes à la base, présentent au sommet quelques barbcUules. Toutes les fleurs sont hermaphrodites ; ce qui distingue ces plantes des genres voisins. (J. D.) APHELIA ( à.';î, simple; to3î, pied ). INS. — Genre de la famille des Oxyu- riens , de l'ordre des Hyménoptères, section des Térébrans , établi par Dalman {Ana- lecta entom.) , et adopté par la plupart des entomologistes. — Ce g. , très voisin des Dryinus et Gonatopus , s'en distingue par plusieurs caract. importants : 1° par un corps assez large; 2° un thorax fort large en avant , et rétréci considérablement en arrière ; 5° des pattes grêles et simples , sans dilatation et sans renflement, avec les crochets des tarses très petits, et 4» par un ab- domen ovalaire comprimé, beaucoup plus court et plus étroit que le thorax. Le type de ce g. , dont on ne connaît que quelques esp. indigènes, est 1'^. melaleucus Daim. , etc., répandu dans le nord de l'Europe. (Bl.) *APIIEXE. — Voyez aphana. (Bl.) *API1ERESE (ày«(^£!7(î, soustraction). MIN. — Nom donné par M. Beudant à une nouvelle esp. appcUe Libéthénite par les mi- néralogistes allemands , et formée aux dé- 648 Arii pens de l'ancienne espèce Cuivre phosphaté d'Ha'ùy. Elle se compose des variétés de phosphate de cuivre hydraté, que Ton trou- ve principalement dans les mines de Libe- then en Hongrie. Yoy. phosphates. (Del.) *APHIDIADyE. ins. — MM. Stéphens et Haliday ont appliqué ce nom à un petit groupe de la tribu des Braconides, de la famille des Ichneumoniens , ayant pour ty- pe générique le g. Aphidius, et renfermant en outre quelques autres petits genres voi- sins de celui-ci. M. Weslwood emploie le nom de Flexiliventres , et M. Wesmael celui de Polymorphi, pour désigner le mê- me groupe. Voy, ces mots. (Bl.) APHIDIENS. Aphïdii ( aphis , puce- ron). i>s. — Famille de l'ordre des Hémi- ptères , section des Homoptères, établie par Latreille , et adoptée par les entomologistes modernes, avec de grandes restrictions. Telle qu'on la considère maintenant, elle se distingue des familles voisines par les ca- ract. suivants : Corps ovalaire. Tête large. Antennes sétacées, et composées de cinq à sept articles. Rostre infléchi ou presque perpendiculaire, ayant trois articles dis- tincts. Yeux très saillants, généralement globuleux. Ailes infléchies. Pattes longues , avec le dernier article des tarses muni de deux crochets. Cette famille a pour type généri- que le g. Puceron [aphis], et renferme en outre , d'après les caract. que nous avons énoncés , les g. Chermes , Auct. ; Lachnus, lUig. ; Rhizobius , Burm. Latreille y com- prenait aussi les g. PsjjUa et Livia , qui constituent maintenant une autre famille, ainsi que les Thrips , avec les g. qui en ont été détachés , et encore \es Âleyrodes , que l'on place généralement aujourd'hui près des Cochenilles. Voy. l'art, plceron pour les détails sur les mœurs et l'organisation. (Bl.) ♦ APHIDINA. iiss. — Dénomination employée par le D' Burmeister, exactement synonyme de aphidiens , Aphidii. (Bl.) APIIIDIPHAGES. Aphidiphagi (a- phis, puceron; fùyji, je mange), nvs. — La- treille désigne ainsi la 1" famille des Coléo- ptères trimères , laquelle se compose des g. Coccinelle , Scymne et Cacicule. Ses caract. sont : Antennes plus courtes que le corse- let, et terminées en une massue compri- APH mée , ayant la forme d'un triangle renver- sé; dernier article des palpes maxillaires très grand , en forme de hache. Corps hé- misphérique , avec le corselet très court , presque lunule. Les Insectes de cette famil- le , principalement à l'état de larves, sont de grands destructeurs de Pucerons. (D.) * APHIDIUS (diminut. de aphis, puce- ron). lA's. — Genre de la famille des Ichneu- moniens, tribu des Braconides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Nées von Esenbeck {Berl. Mag.), et adopté par M. VYcstw'ood ( Generic. synopsis ) et nous ( Histoire des anim. artic. , t. IV ). — Ce g. est principalement caractérisé 1° par des antennes composées d'environ 24 articles , l" des palpes courts, S" des mandibules faiblement bidentées à leur extrémité , et 4° des ailes pourvues d'une cellule radiale incomplète, et de deux cubitales, dont la seconde complète, et la première confon- due avec la cellule discoïdale externe. — Ce g. se compose d'un assez grand nombre de très petites espèces indigènes. Les fe- melles déposent leurs œufs dans le corps des Pucerons , et leurs petites larves vivent parasites de ces Insectes jusqu'au moment de leur métamorphose en nymphes. Le type du g. est VA. aphidum ( Ichneumon aphi- dum Lin. ) , espèce à peine longue d'une ligne , répandue dans une grande partie de l'Europe , vivant parasite à l'état de lar- ve du Puceron du rosier {Aphis rosœ). (BL.) APHIDIVORES {Aphis, puceron; voro , je dévore). i?is. — Nom donné dans le Dictionnaire de Déterville aux larves de plusieurs Insectes de genres et d'ordres différents qui dévorent les Pucerons. Elles appartiennent soit à des CoccmeJles, soit à des Jlémérobes , et quelquefois à des Syr- phes. Voy. APHIDIPHAGES. (D.) APHIE. poiss. — Voyez aphye. *APHIES. INS. —Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, établi par M. Dejean, mais dont il n'a pas publié les caract. D'après la place qu'il occupe dans son dernier Catalogue , il appartiendrait à la fa- mille des Lamiaires de M. Serville. Il y rap- porte 5 esp., nommées par lui Erythrodera, Lebasii et Peruviana, les deux premières de Carthagène, et la troisième du Pérou. Ce genre se rapproche du genre JErenica par APH son corselet cylindrique , et en diffère par Xes yeux plus saillants et presque globu- leux. Nous citerons, comme type, VA. erythrodera , Dcj., dont les antennes cl les pattes sont noires , la tête et le corselet d'un rouge-brun ; les éiytres noires et lé- gèrement pubesccntes , et l'abdomen avec un reflet soyeux. Longueur, 5 lignes ; lar- geur, 1 ligne 1^5. (D- et C.) APHIS. INS. — Voyez pucekon. (Bl.) *APIILOIA, DC. [Prodr., t. I, p. 261. — Liyhtfootia , Swartz, non L'Hérit.) ( «- 'p)o£o;, dénué d'écorce). bot. pu. — Sous- genre de la famille des Bixacées, fondé sur les Prockia serrata , integrifolia, et theœ- formis Willd. Son caractère différentiel consiste en ce que le stigmate est sessile ou subsessile , large , suborbiculaire , presque plan. (Sp.) *APHLOMIDÉES(^priv.;?).o,at;-,rer- APH G49 hascum). BOT. CR. — Gaillon séparait en deux familles les Algues filamenteuses cloison- nées. Dans la première, à laquelle il donnait le nom de Phlomidées , étaient rangés les genres dont les filaments , composés de cel- lules uni-ou multisériées, sont revêtus d'une sorte d'épiderme formé soit par un tube anhiste , homogène, transparent, continu, soit par une réunion de cellules très petites, plus ou moins serrées et rapprochées entre elles. Par opposition, sa seconde famille, ou les Aphlomidées , était constituée par des Algues dont les filaments, cloisonnés aussi, sont dépourvus de cette seconde enveloppe. Le nom est, du reste, mal choisi : car Phlomis {

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