DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE. TOME SIXIEME. LISTE DES AUTEURS PAU ORDRE DE MATIÈRES. KoolofB^ie ^réiiérale, Aiiatoniie, Pltysioloi^ie, TërfitolO|çie et Aiitliroiiolo^ie. MM. CASIMIR BROLSSAIS,i}^,D. M. .professeur àrbô- pital militaire du Val-df Gr;"ice. , DUPON'CIlELlils, ^, niéd. derEcolepolylechniq. DUVERNOY, ^, D.-M., membre de l'Institut, pro- fesseurnu (Collège de France, <'tc. MILXK EDWARDS, O. iftf, D.-M., niemb. de l'Tns. FLOLRENS, C. ^, D.-M., secrétaire perpétuel de rAcadémie des Sciences, membre de l'Académie française, etc. MM. ISIDORE GEOFFROY S. -IIILAIRE.O. *, D.-M., membre de l'Institut, in>p. génér. de rUniïersité, professeur-administrateur au Muséum d'Iiistoire naluri'llc , etc. DE IIUMUOLDT (le baron Alexvidre), C. ^, mem- bre-de l'Institut de France, de rAoadémie royale de Berlin , etc. MARTIN SAINT-ANGE, O. ^, D. M., membre de plusieurs sociétés savantes. ilaiiiiliifères et OiseaitiL. ISIDORE GEOFFROY S.-IIILAIRE, 0.^,T).-U. membre de l'Insliiul, etc. BAUDEMENT, professeur à l'Institut national agro- nomique, mt-mbie de la Société philomatique. GERBE, aide-naturaliste au Collège de France. DE LAFRESNAYE, membre de plusieurs soc. sa», LAI;RILL.\HD, ^, membre de plusieurs sociétés savantes. DE QUATREFAGES, ^, docteur en médecine, etc. BOULIN, membre de la Société philomatique, etc. Reptiles et Poissons. BIliRO.N, iftS, professeur d'histoire naturelle. VALENCIENNES, iRf, membre de l'Institut, profe»- seur-administrat. au Muséum d'histoire naturelle. Mollusques. DESIIATES, i}^, membre de plusieurs sociétés sav. VALENCIENNES, ^, membre delTnslitut, etc. ALCIDE D'ORBIGNY, O. ijjj, membre de la Société philomatique, etc. Articulés. (Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustace's, Cirihopodes, Anne'lides, Helminthides, Systolides.) AUDOUIN, ^, D.-M., meaibre de l'Inslitut, profe». seur-adniinistrat. au Muséum d'histoire natHrelle. BLANCHARD, membre de plusieurs sociétés sav. BOITAKD, ^, auteur de plus, ouvrages d'hist. nat. BRCLLft. ^,prnf, à la faculté des scienc. de Dijon. CIIEVliOLAT, n.eml.re de pluni.nrs sociétés savant. DESMAREST, «ecretaiie de la soc. entomolog. de l'ran.e. DUJARDIN , ij^ , processeur d'histoire naturelle DU PONCIIEL, ^, nienibrr de plusieurs sociétéesav. LUCAS, meniLri- de la Société intomolopiciue. GEKVAIS, professeur d'histoiie iialun.lle, membre de la Société philomatique. MILNE EDWARDS, 0. ^, D.-M., membre de riiistilut, profess.-adininist. an Muséimi d'histoire naturelle, etc. Zoopliytes ou Rayonnes. (ÉcViinodermes, Aculèphes, Foraminifères, Polypes, Spongiaires et Infusoires.) ALCn»E DORBIGNY. O. ^, membre de la Société ' 1 DUJARDIN, ^, philomatique de France, etc. I MILNEEDWAR professeur d'histoir Botanique. DE BRÉBISSON, membre de plusieurs sociétés sa- vantes. i'.RGNGNIART, 0. ^, D.-M., membre de J'Inst., professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, etc. DECAISNE, ^, membre de l'Institut. DOCHARTRE, professeur à l'Insiitul national agro- nomique, membre de la Société philomatique, etc. DE JUSSIEU, O. ^, D.-M., membre del'Inst. , pro- fesseur-administr. au Muséum d'histoire naturelle. LE'^TEILLÉ, D.-M., memb. de la Société philomatlq, MONTAGNE, i|^, D.-M., men.b. de la Soc. phil., etc. RICHARD, •îfti, D.-M., membre de l'Institut, profes- seur à la Faculté de médecine. SPA('H, aide-naturaliste au Muséum d'histoire natU' relie. Géoloj^ie , Jflinéralogie. r.ORDIER, C.^, membre de l'Institut , prof.-adm. au Muséum d'histoire naturelle, etc. DELAFOSSE, ^, professeur de minéralogie à la Faculté des sciences, etc. DESNOYERS, ijjf, I ibiiothécaire au Muséum d'his- toire naturelle, membre de plusieurs sociétés sav. ELIE DE BEAUMONT,0. ^, membre dePInslitut, profes. au Collège de France, ingp. gén. des mines. CH. D'ORBIGNY, membre de plusieurs société» savantes, etc. , CONSTANT PREVOST, ^ , membre del'Instilut, profes. de géologie à la Faculté des sciences, etc. Cliiniie, Physique et Astronomie. ARA(;0 , c. qj^, secré aire p< rpétuel de l'Académie de» srienres , etc. BECQUEREL,©, iftf, membre de l'Institut, profess.- admin itrateur au Muséumd'histoire naturelle, etc. DL'BlAS, C. ^, D.-M.. membre le l'Inst., prof, de cbim. àla fac. d^ niéd. et àlafac. de» scienc, etc. PELOUZE, ^, membre de l'Institut, professeur de chimie au collège de France. PELTIER, membre de plusieurs société» tatsD- tes., RIVIÈRE, ^, professeur de sciences physique*» l'a 9. — TTij-rinierie de L. Martinet, rue Mignon. 2, ce DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE RÉSUMANT ET COMPLÉTANT TOUS LES FAITS PRÉSENTÉS PAR LES ENCYCLOPÉDIES LES ANCIENS DICTIONNAIRES SCIENTIFIQUES les OEurres complètes de BufFon, et les Traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles DONNANT LA DESCRIPTION DES ÊTRES ET DES DIVERS PHÉNOMÈNES DE LA NATURE rÉtymologie et la Définition des Noms scientifiques, les Principales Applications des corps organiques et inorganiques, à l'agriculture, à la médecine, aux arts industriels, etc. PAR MM. ARAGO, AUDOUIN, BATJDEMENT, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, BOITA RD, DE BRÉBISSON, AD. BRONGNIART, C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, DECAISNE, DELAFOSSE, DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES d'ORBIGNY, DOYÈRE. DUCHARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUPONCHEL, DUVERNOY, ÉLIE DE BEAUMONT, FLOURENS, IS. GEOFFROY SAINT-HÎLAIRE, GERBE, GERVAIS, HOLLARD, DE JUSSTEU, DE LAFRESNAYE, LAURILLARD, LEMAIRE, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARTIN ST-ANGE, MILNE EDWARDS, MONTAGNE, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES, .^^^^""^^^ A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN, SPACH, ^^VjÔJ^'*'*'^! VALENCIENNES, ETC. if —..#•#• Ik* BIBUOTHECA DIRIGE PAR M. C. D'ORBIGNY ^ .Afe^L-â^P ET ENRICHI ^^f d'an magniOqne Atlas de 98S planches grairées sar ^îer TOME SIXIÈME. PARfS- CHEZ LES ÉDITEURS, L. HOUSSIAUX ET C RUE ET HÔTEL MIGNON, 2 ^Quartier de rÉcolede-Médecine) 1861 M.is'imi DES ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES DANS CET OUVRAGE. ( Les abréviations on petites capitales placées au commencement de chaque article indiquent la grande classe à laipielle ils appartiennent.) Acal. . . . Acalèphes. Mam. . . . Mammifères. Anal, . . . Anaiomie. Mém. . . . Mémoire. Ann. . . Annales. Méléor. . . Météorologie. Annél . . Annélides. Min.. . . Minéralogie. Arach . . Arachnides. Moll. . . . Mollusques. Aslr. . . . Astronomie. Myriap. . Myriapode. Bot. . . . Botanique. Ois. . . . . Oiseaux. Bol. Cl . . . Botanique cryptogami- Paléont. . . Paléontologie. que. Ph. ou Phi %n. Phanérogame, ou pba Bot. p} 1. . . Botanique phanéroga- nérogamie. mique. Phys . . . . Physique. Bull. . . . Bulletin. Physiol . . . Physiologie. Chim. . . . Chimie. PI. . . . . . Planche. Cirrh. . . . Girrhopodes. Poiss. . . . Poissons. Vrusl. . . . Crustacés. Polyp. . . . Polypes, Polypiers. Échin . . . Échinoderines. Rad. . . . . Radiaires. Fig. . . . . Figure. Rcpt. . . . . Reptiles. Foram in . . Foraminirères. Spong. . . . Spongiaires. Foss . . . . Fossile. Systol. . . . Sysiolides. G. ou g. . Genre, Syn (niSy non. Synonyme. Géol . . . . Géologie. Tcroi. . . . Tératologie. Helm. . . . Ilelminlhides. r. ou Vo\ /. . Voyez. Hist. t lal. . iiisioire naturelle. Vulg. . . . . Vulgaire. Infus. . . . Infusoires. Zool. . . . . Zoologie. Ins. . . . . Insectes. Zoopn . . . . Zoophytes. nilA. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE GALÉODE. Galeodes. arach. — Genre de Tordre des Solpugides établi par Olivier, et désigné postérieurement par Lichtenstein et Herbst sous le nom de Solpuga. Chez ces Arachnides , les plus remarquables de cet ordre , le corps est ovalaire , allongé , divisé en trois parties distinctes : la tète , le tho- rax et l'abdomen ; les mâchoires sont didac- tyles ; les palpes sont sans crochets ; les yeux sont situés au bord antérieur de la tête ; le céphalothorax est tri-articulé en dessus, quin- qué-articulé en dessous ; l'abdomen est dis- tinct, multi-articulé, et offre dix segments; les organes génitaux sont situés sous le premier anneau de l'abdomen ; l'anus est terminal ; le corps et les pattes sont velus ; les mâchoi- res sont didactyles et robustes ; les palpes et la première paire de pattes sont inonguiculés ; les autres pattes sont pourvues de deux griHes; les hanches des dernières pattes sontlainelli- fères. Ces Arachnides , dont on connaît à peu près une quinzaine d'espèces , sont indigènes des régions chaudes de l'Europe , de l'Afri- que , de l'Inde et de l'Amérique; elles sont réputées comme vénéneuses; toutefois on ne possède pas d'observations assez précises sur leurs habitudes pour qu'il soit possible d'ap- précier la valeur de tout ce qu'on répète à leur égard. Les détails les plus circonstan- ciés qu'on ait eu sur ces singulières Arach- nides sont dus au capitaine Thomas Hutton, qui donne comme inédile la grande espèce du Bengale , qu'il a étudiée ; c'est son Ga- leodes vorax. M. Hutton a pu s'assurer de l'irascibilité des Galeodes , et reconnaître cependant que, quelque irritées qu'elles soient , elles épargnent leurs petits , même si on les leur jette à dessein. Cette espèce VI: dit-il , est très vorace ; elle attaque , pen- dant la nuit, les insectes, les Lézards même, et elle se gorge au point de ne plus pouvoir marcher. Un Lézard de trois pouces, la queue exceptée , fut livré à une de ces Arachnides et dévoré entièrement. La Galéode s'élança sur lui et le saisit immédiatement derrière les épaules; elle ne quitta sa proie qu'après l'avoir tuée ; le pauvre Lézard se débattit d'abord avec violence, se roulant en tous sens ; mais l'Araignée tenait bon , et peu à peu elle le coupa avec ses deux mâchoires , de manière à pénétrer jusqu'aux entrailles de sa victime ; elle ne laissa que les mâchoires et la peau. Un jeune Moineau, placé sous une cloche de verre avec une Galéode , fut éga- lement tué, mais l'Araignée ne le mangea pas. It did not, ajoute l'auteur anglais, however, devour the bird , nor any part of it , but seemed salisfied with having killed it. M. P. Gervais, dans le tome III' de VHis- toire naturelle des Insectes aptères , par M. Walckenaër, fait connaître 14 espèces appartenant au genre Galeodes , et ce natu- raliste, dans cette énumération , n'a pas cité la Galéode du midi de l'Espagne, décrite par M. L. Dufour sous le nom de G. intre- pida Duf. {Ann. génér. des sc.phys., t. IV, p. 370, pi. Lxix, fig. 7 (1820), G. dorsalis Latr., Nov., Dict. des se. nat., nouv. édit., t. XII, p. 370). C'est dans l'été de 1808, dit M. L. Dufour, que je trouvai , pour la pre- mière fois , cette Arachnide aux environs de Madrid, et en mai 1813, j'en pris un bel individu sur les coteaux arides de Saterna , près de Valence. Elle court avec une grande agilité. Lorsque je voulus la saisir, je ne fus pas peu surpris de voir cette Galéode s'ar- — 1 2 GAL GAL rêter pour me faire face, se redresser sur ses pattes de derrière et me menacer intré- pidement de ses palpes. Pendant mon séjour en Algérie , j'ai rencontré une espèce de Ga- leodes que je rapporte , mais avec doute , à ia G. araneoides Oliv. Cette espèce habite Test et l'ouest de nos possessions du nord de l'Afrique, et je l'ai trouvée assez communé- ment en juin dans les environs de Setif. Cette Galéode court avec une très grande agilité et préfère les lieux arides et sablon- neux. Le premier individu que je voulus prendre se redressa sur ses pattes de derrière, et comme je me préparais à le saisir avec ma brucelle , il se précipita sur mon bras, mor- dit, avec ses fortes mandibules, si profondé- ment la manche du caban de laine que je portais qu'il y resta accroché et ne put se débarrasser ; je profitai alors de la fausse position dans laquelle se trouvait cette Ga- léode pour la précipiter dans un flacon plein d'esprit de vin. Tous les individus que j'ai rencontrés ensuite , je m'en suis emparé avec des pinces à prendre les Hyménoptères. Cette espèce est très redoutée des Arabes. M. Koch, dans les Archives d'Érichson, 5* et 6'' cahiers (1842), a publié le prodrome monographique sur les Arachnides du genre Galeodes; les espèces que cet auteur cite sont au nombre de 27 , divisées en 5 genres dé- signés sous les noms de Solpuga , Galeodes Aellopus , Rhax et Gluvia. (M. L.) GALEOLA (diminutif de galea^ casque). BOT, PH. — Genre incomplètement décrit par Loureiro {FI. coch.), et qui paraît appartenir à la tribu des Aréthusées, famille des Orchi- dacées. Il ne renferme qu'une espèce, que Sieudel {Nom. bot.) dit être la même que la Granichis nudifoUa Pers. (G. L.) GALEOLA. ÉCHiN. — Genre de Spatan- gues. (P. G.) * GALÉOLAIilE. Galcolaria ( g aléa , casque), annél. — Genre d'Annélides chéto- podes de la famille des Aniphitrites , établi par Lamarck pour deux espèces des côtes de la Nouvelle-Hollande. Il est voisin des Cys- mopires , et a été caractérisé ainsi par M. de Blainvilki {DicL. des se. nat., LVH, p. 431): Animal incomplètement connu , mais très probablement fort peu différent de celui des Cysmopires ou des Vermilies. Tentacule proboscidiforme , recouvert à l'extérieur par une pièce operculaire galéiformc , armée en dessus de différentes pièces testacées en nombre impair ; celui du milieu linéaire et tronqué ; tube cylindracé , droit , onde , vertical , fixé par le sommet subanguleux , avec une languette spatulée, au-dessus de l'ouverture orbiculaire. (P. G.) * GALÉOLAIRE. Galeolaria {galea , casque), acal. — Genre d'Acalèphes décou- vert par M. Lesueur, mais sur lequel il n'a encore été publié que des renseignements in- complets. M. de Blainville, qui en parle d'a- près lui, rapporte les Galéolaires aux Béroës, et MM. Quoy et Gaimard pensent qu'ils sont plus voisins des Diphyes. (P. G.) *GALEOLEMUIl. mam. — Genre indiqué par M. Lesson pour y placer le Galéopithèque de Ceylan. (P. G.) GALÉOPITHÈQUE. Galeopilhecus {yal7,, Chat; -niOr,^ , Singe), mam. — Bontius avait parlé depuis assez longtemps , sous le nom de Vespe^'tiliones mirabiles , d'animaux fort curieux en eflet, vivant dans l'Archipel in- dien, et dont le caractère le plus saillant est de présenter, avec un corps de Chat ou plutôt de Maki , des membranes aliformes sembla- bles à celles des Écureuils volants. Bontius donne même la figure de ces animaux. Ca- mellius, qui en obtint des Philippines , en traita également , et Petiver, d'après lui. On les voit aussi représentés dans les riches planches de Seba. Camellius les avait nommés Chats-Singes volants ou Galéopithèques , et en 1780 , lorsque Pallas publia son intéres- sant Mémoire sur ces animaux , dans les Actes de Saint-Pétersbourg, il leur imposa comme générique la même dénomination. Les Galéopithèques sont des Mammifères quadrupèdes pourvus à chaque pied de cinq doigts tous dirigés dans le même sens , réu- nis par une palmature assez ample , et ter- minés par des ongles comprimés , aigus et très forts, qui leur permettent de grimper aux arbres avec facilité. Leur pouce , en avant comme en arrière , est complet , et , quoiqu'il soit bien développé , il est moins grand que le doigt externe, qui surpasse d'ailleurs le troisième et le quatrième doigt en dimension, La tête est médiocrement aplatie, le front à peine bombé; les oreil- les sont subarrondies , les yeux assez forts et les narines, semblables à celles des Makis, sont de même percées dans un petit mulle. Les mamelles sont pectorales , presque GAL GAL axillaires et au nombre de deux paires , fort rapprochées Tune de l'autre. Les organes extérieurs de la reproduction sont disposés comme ceux des Singes, et il en est de môme des organes internes. La femelle a l'utérus simple, pyriforme; elle donne naissance à un seul petit. La membrane aliforme permet aux Galéo- pithèques de voler à la manière des Ptéro- mys ; elle commence aux côtés du cou , s'é- tend dans l'angle que laissent entre eux le bras et l'avant-bras, palme les doigts, est en- suite sous-tendue par les quatre membres , qui sont assez élancés , et passe de là entre les pattes de derrière pour envelopper la queue dans toute son étendue. Le squelette de ces animaux présente aussi quelques particularités dignes d'être signalées, dont on trouvera la description dans VOsléogi-aphie de M. de Blainvillc {genre Lémur). Leurs dents sont surtout remarqua- bles , principalement les quatre incisives in- férieures , qui sont denticulées en peigne à leur bord , et inclinées en avant. Le nom- bre total des dents est de 22. Ces animaux vivent dans les bois et se nourrissent en grande partie d'insectes et de fruits. On en connaît trois ou quatre espè- ces des îles Philippines , de la Sonde et de Ceylan. Linné , qui ne connaissait qu'une espèce de Galéopithèque, l'avait réunie , pour plu- sieurs raisons très importantes , aux Makis sous le nom de Lémur volant. En effet, ces animaux semblent tenir en même temps des Lémuriens et des Insectivores terrestres. G. Cuvier paraît avoir été moins heureux en les considérant comme un genre de Chéi- roptères. (P. G.) GALEOPSÎS (ya/Tî, belette ; Ui-,, figure). BOT. pn. — Genre de la famille des Lamia- cées (Labiées), type de la tribu des Labiées, établi par Linné {Gen., 271), et renfermant une dizaine d'espèces répandues en Europe et dans l'Asie médiane, introduites dans l'Amérique boréale ; à tiges divariquées , rameuses, décombantcs , puis redressées; à feuilles florales semblables aux caulinaires ; à verticillastres pluri-multiflores, distincts; à fleurs rouges ou d'un jaune blanchâtre ou panachées de ces deux couleurs. On les cul- tive dans les jardins botaniques. (C. L.) GALÉOTE. Calotes. rept. — Le-/a>i£wT/jç d'Aristophane paraît être un StcUion , et le xaiwvyj; d'Aristote est une sorte de Lézard indéterminée qui mange les Scorpions. — G. Cuvier s'est servi de la première de ces dénominations pour en faire le nom fran- çais d'un genre de Sauriens de la famille des Iguaniens; et comme Linné avait appelé Lacerta calotes l'espèce qui sert de type à ce genre, il a pris pour nom latin des Ga- léotes le mot CaZo/es. Les Galéotes vivent dans l'Inde. On les distingue des autres Iguaniens, et en parti- culier des Istiures, qu'ils avoisinent, par l'ab- sence de pores aux cuisses, le manque de pli transversal sous la région intérieure du cou, et la disposition obliquedes bandes d'écaillés latérales ; leur queue est longue , mais sans crête. Ils ont été partagés par M. Kaup en deux sous-genres : a. Les Bran chocœles, dont \es écailles tron- cales forment des bandes obliques, disposées de telle sorte que leur bord libre se trouve incliné vers le ventre : les côtés postérieurs de leur tête ne sont pas renflés. Tels sont les Agama cristatella Kuhl, Ca- lotes gutturosa Schlegel , C. tympanistriga Kuhl. b. Les Calotes, qui ont les écailles en ban- des obliques dont l'inclinaison est dirigée en avant, et par suite le bord libre tourné vers le dos. r Ce sont les Agama ophiomachus Merrcm, A. versicolor id., C. Rouxii Dum. et Bi- bron , C. mystaceus Dum. et Bibr. Toutes ces espèces et celles du genre pré- cédent sont décrites avec soin dans l'ouvrage de MM. Duméril et Bibron. (P. G.) GALEPEilDON, Web. bot. ph. — Syn. de Lycogala, Michel. GALERA. MAM. — Dénomination em- ployée par Catesby. On l'a donnée comme nom spécifique au Vansire, qui est une es- pèce de Mangouste du sous-genre Athylax. On s'en est aussi servi pour d'autres Car- nassiers. (P. G.) *GALEÏIA (? galerus, sorte de bonnet qui enveloppe des fleurs), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidacées , tribu des Néot- tiées, formé par Blume {Bijdr., 415) sur une herbe caulescente de Java (G. nutans) à rhi- zome tuberculeux, à tige aphylle, munie do squames engainantes; à fleurs nombreuses, penchées , disposées en épi au sommet, brac- GAL GAL téées ou pédicellées ; les ovaires au-dessous des fleurs sont atténués en une sorte de cou. GALERIDA. ois. — Nom sous lequel Boié a établi un g. formé aux dépens du g. Alouette, et ayant pour type VAlauda cris- tata L. (G.) *GALÉRITE. Galerita{nom de l'Alouette huppée, suivant Pline et Varron ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Troncatipennes , fondé par Fabricius et adopté par tous les entomologistes, mais avec de grandes modi- fications. Les Galérites, dans la méthode de Latreille comme dans celle de M. le comte Dejean, sont placées entre lesDryptes et les Trichognathes. Ce sont des Insectes d'assez grande taille , de forme allongée et un peu aplatie; leur tête est ovale, très rétrécie postérieurement ; leur corselet , presqu'en forme de cœur tronqué , et leurs élytres sont planes et en ovale plus ou moins long. Ce qui les distingue principalement des genres voisins, c'est d'avoir les mandibules courtes, et le deune^ article des palpes for- tement sécuriforme dans les deux sexes. On avait cru pendant longtemps ce genre propre à l'Amérique ; mais 2 espèces de l'Afrique intertropicale sont venues s'y rattacher. Le Catalogue de M. le comte Dejean en men- tionne 18 espèces , dont 16 des diverses parties de l'Amérique, 1 du Sénégal et 1 de SiCiTa-Leone. Nous citerons comme type du genre parmi les premières la Galerita ame- ricana Fab. (D.) GALEUITES {galerus, en forme de cas- que). ÉCHiN. — Genre d'Échinodermes de la famille des Clypéastres, créé par Lamarck {Anim. sans vert., 1816), et adopté par la plupart des zoologistes. Les Galérites ont le corps élevé, conoïde , ou presque ovale, les ambulacres complets, formés de dix sillons, qui rayonnent par paires du sommet à la base; la bouche inférieure et centrale; l'anus dans 1« bord. On en connaît un assez grand nom- bre d'espèces , qui toutes sont à l'état fos- sile, et se rencontrent principalement dans la Craie. Nous indiquerons comme type 1'^- chinus albo-galerus Gm., qui se trouve sou- vent en France. (E, D.) * GALERITID^. échin. — Synonyme de Galérites d'après M. Gray(^nn. of Philos , 4S25). ^ (E.D.) ♦GALÉRUCITES. ins.— Troisième tribu de Coléoptères tétramères , famille des Cy- cliques, établie par Latreille {Règne animal, tome V, page 152), qui y a compris les genres Adorium, Luperus, Galeruca, Octo- gonotes , jEdionychis , Psylliodes , Dibolia , AUica ou Haltica des Allemands. Les carac- tères assignés à cette tribu par Latreille sont : Antennes aussi longues, au moins, que la moitié du corps, d'égale grosseur ou un peu plus grosses vers l'extrémité, insérées entre les yeux , à peu de distance de la bouche , rapprochées à leur base près d'une carène longitudinale ; palpes maxillaires plus épais vers leur milieu , se terminant par deux ar- ticles en forme de cône , le dernier court , tronqué, obtus ou pointu; corps ovoïde, ovalaire ou hémisphérique ; cuisses des six derniers genres très grosses et organisées pour sauter. Nous avons formé avec ces insectes deux tribus : les Galérucites et les Alticites. Comme cette dernière tribu n'a pas été trai- tée à l'ordre alphabétique , nous allons don- ner ici le plus succinctement possible les ca- ractères qui distinguent l'une et l'autre , et la nomenclature des genres nouveaux qui en font partie. Les Galérucites, ou insectes Isopodes, diffèrent des Alticites par un corps plus allongé , plus déprimé , de couleur variée , tendre ; par des antennes d'égale grosseur, filiformes , exceptionnellement épaisses ou dilatées ; par des pattes plus longues , plus grêles, avec les cuisses postérieures minces ; par des crochets de tarse plus grands, pres- que toujours doubles (internes un peu plus courts ou cornés). Quelques unes sont aptè- res , et celles qui ont des ailes en font ra- rement usage. On trouve au Catalogue de M. Dejean 413 espèces réparties sur tout le globe. Le nombre des espèces aujourd'hui connues est de 6 à 700. L'Amérique et l'Eu- rope en comprennent la plus grande partie. Leur taille varie entre 3 à 15 millimètres de longueur sur 1 mill. l/2 à 9 de largeur. Les Galérucites se rencontrent toujours en grand nombre, tantôt réunies, tantôt dispersées, sur diverses plantes ou arbres particuliers à chaque espèce, dont elles ron- gent les feuilles; leurs larves, presque tou- jours cachées, sont agglomérées sous les écorces ou aux racines. Elles ont la tête et les pattes écailleuses. La larve de la GaJa- GAL GAL ruca nymphéa F. est noire; elle vit sous l'eau , sur le Potamogeton , qu'elle attaque par la tige et les feuilles. La matière grasse qui enveloppe son corps empoche l'eau d'y adhérer. Genres aclueîlement compris dans la tribu des Galérucites. Adortunif Corynopalpa, Rhombopalpa ,Ch. , Ochralea, Ch. Chacun de ces deux derniers genres renferme 2 esp. qui sont originaires des Indes orientales ; types : R. maculiven- t7Hs Ch., 0. flava 01. Callipepla, Polyclada, Ch.; 1 esp. du Sénégal à antennes longues, pectinées dans les deux sexes ; type : Clythra peclinicornis 01. Physopalpa, Dej.; 1 esp. de Java; type: P. Nysa Buquet. Âplosonyx, Hypsomorpha, Dej.; 1 esp. de patrie incon- nue; type: H. convexaï>e}. Hadrocera, Dej.; 1 esp. deCayenne; type : H. crassicornis Dej. Cœlomera , Adimonia, Atrachya, Ga- leruca, Schematiza, Ch.; 6 esp. toutes indi- gènes de l'Amérique méridionale , ayant le port et la dépression des Lycus , leurs an- tennes sont dilatées ; type : Cr. marginata Fab. Callopistria y Aulacophora, Diacantha, Ootheca ; 1 esp. de Guinée ; type: 0. mula- bilîs Sch. Raphidopalpa, Ch.; 12 esp., dont 6 des Indes orientales , 4 des îles de la mer du Sud, 1 de l'Afrique australe, 1 du Brésil et 4 de l'Europe méridionale ; type : Cr. abdominalis Fab. non 01. Ozomena Ch. , 1 esp. de Java d'un bleu indigo , à pattes jaunes et à antennes courtes , et dont les sixième et septième articles sont larges et renflés; type : Gai. nodicornis Wied. Ce- rophysa , Cerotoma , Ecthrophyta , Malaco- soma , Ch. ( Malacoptera, Hope) ; 8 esp., 4 de l'Afrique australe, 2 d'Asie (Java), 2 d'Europe. Leurs élytres sont régulièrement oblongues , molles ; type : Gai. Lusitanica, 01. {Cistela testacea Fab.). Exora , Diabro- tica, Agelastica, Phyllobrotica, Ch.; 12 esp., dont 8 d'Amérique, 3 d'Europe et 1 d'Asie ; type : Cr. quadrimaculata Fab. Oligocera, Ch.; 5 esp. du Sénégal ; type : 0. senega- lensis Dej. Apophylla , Euclada^ Myocera, Dej.; 3 esp., 1 de Cayenneet 2 du Brésil ; type : M. dorsalis 01. Luperus , Geoffroy; 36 esp. , 13 d'Amérique, 12 d'Europe, 7 d'Afrique et 4 d'Asie; type : L. rufipes F., et Chrys. flavipes Linné , mâle et femelle d une même espèce , qu'on rencontre assez communément aux environs de Paris. Mo- noleptay Ch. ; 30 esp., 15 d'Afrique, 7 d'Asie , 6 des îles de la mer du Sud . Les cuisses postérieures sont un peu renflées à la base , et le premier article des tarses est aussi long que tous les autres réunis ; type : Cr. bioculata Fab. , cap de Bonne-Espé- rance. LesALTiciTEs, ou insectes Anisopodes , se distinguent des Galérucites par un corps court, ovalaire, globuleux, hémisphérique, glabre , varié en couleurs , vernissé et cou- vert d'une ponctuation profonde et serrée; par des antennes moins longues , minces à la base; par des pattes trapues, celles pos- térieures étant un peu plus longues , avec les cuisses excessivement renflées: cette der- nière paire de pattes est disposée pour exé- cuter un saut en parabole , et qui peut s'é- lever , chez certaines espèces , à plusieurs centaines de fois de la hauteur de l'individu. Ce saut s'opère à l'aide d'un mouvement ra- pide de rapprochement et d'extension des euisses , et de l'impulsion donnée à l'onglet arqué ou fourchu qui termine les tibias pos- térieurs. Les crochets des tarses sont petits, souvent doubles , égaux et quelquefois for- més en boule à la base. M. Dejean a connu 541 espèces d*Altici- tes. Plus de 200 ont été découvertes depuis la publication de son Catalogue; presque toutes sont ailées ; cependant il en est quel- ques unes d'aptères. L'Europe et l'Amérique offrent jusqu'à présent la plus grande quan- tité d'espèces ; celles de notre pays sont ex- cessivement petites. Leur taille est de 1 à 13 millimètres de longueur sur trois quarts de 1 mill. à 8 de largeur. Fabricius avait réparti les espèces des deux tribus dans les genres Chrysomela , Galeruca et Crioceris. Il est peu de plantes qui ne soient attaquées par une ou plusieurs espèces d'Alticites, dont la présence est ordinairement indiquée par de nombreuses déchiquetures faites au revers des feuilles ; leurs dégâts sont sou- vent tels , par suite de l'abondante repro- duction de ces Coléoptères, que les plantes n'offrent quelquefois plus aucun signe de végétation, et que la destruction de ces in- sectes s'ensuit naturellement. Les œufs que pondent les femelles sont déposés sv les plantes qui les ont nour 6 GAL GAL ries. Ces œufs éclosent l'année suivante, ou même à l'automne, peu de temps après le développement des graines en végétaux, ou du renouvellement de la végétation. Olivier donne aux larves des Alticites six pattes. Voici ce qu'il dit à leur sujet : Leur corps est allongé, divisé en 12 ou 13 an- neaux, ayant un stigmate sur chaque côté. Le dernier anneau a en dessous une sorte de mamelon charnu, servant de quatrième paire de pattes. La tête est dure, coriacée, munie de fortes mâchoires cornées et tran- chantes, et de rudiments d'antennes et de palpes. La plupart de ces larves, lorsqu'elles vont se transformer en nymphe, s'attachent aux feuilles au moyen du mamelon anal ; ainsi fixées , elles se dépouillent de la peau de larve qui se fend dans la longueur du dos, et que l'insecte fait glisser en arrière et qu'il réduit en peloton. Quinze à vingt jours après, l'insecte parfait abandonne sa dé- pouille , qui conserve sa première forme; mais elle est seulement fendue d'un bout à Tautre de la partie supérieure. Genres formés dans la tribu des Alticites. Octogonotes , Drap. ; 8 esp. de l'Amé- rique méridionale ; type : 0. Banonii Dr. , Cayenne. Sphœronychus , Dej. ; 3 esp. du Brésil; type : Alt. melanura , 01. Monopla- tus, Ch.; 2 esp. du Brésil ; type : M. dimi- diatus Dej. Rhinotmetus, Ch.; R. cyanipen- niSy Dej. Physimerus ^ Ch.; 3 esp. d'Amé- rique; type. P. tomentosus Ch. OmototuSy Ch. 1 esp. de Cayenne; type: 0. carbona- rius; Ch. OEdipodes , 111. ; 4 esp. d'Améri- que; type: OE. annulicornis Ch. , Brésil. Dasymallus, Pachyonychus, Ch.; 1 esp. des Etats-Unis; type: P. dimidialipennis Dej. Liihonoma, Ch. ; 2 esp. d'Espagne; type : Gai. marginella F. Physonychis y Dej.; 1 esp. du Sennaar, P. africana Dej. OEdio- nychis, Lat.; 117 esp. d'Amérique; types : Gai. petaurista F., Ch^y. bicolor Linné. Plena , Ch. ; 10 esp. de l'Amérique équi- noxiale; type : Gai. noUlitata F. Tous les genres ci-drssus ont le dernier article des tarses terminé en boule. Omopholta, Ch. ; 30 esp. d'Amérique; type : Chry. œquinoc- tialis Linné. Asphœra, Aspicela , Litosony- cha, Ch.; 2 esp. du Brésil ; type : L. vestita Ch. Prototrigonay Ch.; 2 esp. de Madagas- car; type : P. glauca Dej. Phygasia, Dej. , 2 esp. des Indes orientales, l'autre de Gui- née ; type : Alt. unicolor 01. Sphcerometopa, Ch. , 1 esp. de Java ; type : Alt. acroleuca Wied. Hemipyxis , Dej. ; 2 esp. des Indes orientales; type : Alt. troglodytes 01. Leio- pomis, Dej.; 1 esp. de Cayenne, crocea Dej. Axiotheata , Astolisma , Philocalis , Dej . ; 1 esp. de la Nouvelle-Guinée; type: Gai. pulchra , Boisduval. Cœporis , Graptoderay Ch. ; 38 esp., dont 31 d'Amérique, 3 d'Eu- rope , 3 d'Afrique et 1 d'Asie; type : Chr. olarocea Linné. Clamophora, Diphaulaca, Oxygona, Ch.; 6 esp. du Brésil et 1 de Cayenne; type: Hait, denticollis Gr. Ro- malocera, Dej.; 2 esp. du Mexique; type : R. forlicornis Tic} . Monomacra, Ch.; 15 esp. d'Amérique; type: Alt. tibialis 01. Stra- bala, Ch. ; G esp. d'Amérique; types : AU. scutellaris et ferruginea 01. , Antilles. Lac- patica, Ch.; 1 esp. du Brésil, 1 de Cayenne: type : L. quadrata Dej. Cacoscelis, Disony- cha, Systeiia, Ch. ; 15 esp. d'Amérique; type : Chrys. S. littora Linné. Crepidodera, Phyllotreta, Ch. (Orc/îesfm, Kirby); 14 esp., 12 d'Europe, 2 des États-Unis; type : Cr. brassicœ F. Aphtona, Teinodactyla , Ch. {Longitarsus, Lat.; Thy amis, lUrhy); 31 esp., 24 d'Europe , 5 d'Amérique , 2 d'Afrique ; type: Ch. pulicaria Linné. Anchusa, Pk. Dibolia, Psyllioides, Lat. (Monomacra, Meg- Curtis); 19 esp., dont 16 d'Europe, 2 d'A- sie et 1 d'Amérique; type : Cr. anglicaV. Plectroscelis , Ch.; 15 esp., 12 d'Europe, 3 des États-Unis; type : AU. dentipcs 01., vi- ridissima Dej . Balanomorpha , Sphœropo- mis, Dej., 1 esp. de la Nouvelle-Hollande; type : S. globala , Dej . Apteropeda , Poda- grica, Ch.; 18 esp., 9 d'Afrique, 5 d'Amé- rique, 3 d'Europe et 1 d'Asie ; types : Crio- ceris fuscipes et fulvipes Fab. Argopus, Col- podes , Nolozona , Chr.; 3 esp. de Cayenne et 1 du Brésil ; type : Alt. bifasciata 01. , et Blepharida. Doivent être encore compris dans cette tribu les genres Brachyscelis de Germar, Arsipoda d'Érichson , ayant pour type i'^l. bifr'ons, espèce originaire de la Nouvelle- Hollande , et Cardiapus de Curtis. (CHEVROLAT.) GALÉUUQUE. Galeruca. ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Cy- GAL «îiques , tribu des Galcrucites , forme par 5GTIS. mam.— M. Is. Geoffroy, dans un mémoire qu'il a communiqué en 1837 à l'Académie des sciences, a donnéce nom à un genre nouveau de la famille des Mangoustes qu'il a établi pour le Mustcla striata des auteurs. Les caractères de ce genre seront exposés en même temps que ceux des autres Mangoustes. (P. G.) GALIIVSOGEA , Less. bot. pu. — Syn. de Sogalgina, Cass. *GALIPEA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Diosmées-Cuspariées , établi par M. Saint-Hilaire {Bull. Soc. phil., 1823, p. 131) pour des arbrisseaux, et plus rare- ment des arbres de l'Amérique tropicale, à feuilles allerncs , simples, pétiole renflé au sommet ou trifoliolé, ou çà et là quadri- quinqué-foliolé , à folioles très entières , pellucido-ponctuées ou çà et là couvertes de points glanduleux; à fleurs axillaires ou extra-axillaires , plus rarement terminales, souvent rameuses , et très rarement en co- rymbe ou en panicules. (B.) GALÏPOT. bot. pu. — Voy. pin. 8 GAL GAL ♦GALISSUS. INS. —Genre de Coléoptères subpentarnèrcs , tétramères de Latreille, fa- mille des Longicornes , tribu des Trachydé- rides, créé ^tar M. Dupont {Magasin zooL, 1840, p. 1 , pi. 28). Deux espèces en font partie : le G. cyanopterus Dupont , et biplagiatus Buq. ; la première est originaire de Cayenne , et la deuiième, du Brésil. Ce genre avoisine celui de Lissonotus. (C.) GALIUM. BOT. PH. — Nom latin du Caille-Lait. SALL. poiss. — Voy. gal. *GALLARÏA, Schrank. bot. ph. — Syn. da Medinilla, Gaud. GALLE. Galla. bot. — On donne le nom de Galles à des excroissances de formes di- verses, causées par la piqûre de certains in- sectes appartenante tous les ordres, mais sur- toutau g. Cynips. Elles simulent quelquefois des fruits , et la ressemblance est si frappante que pendant longtemps on regarda comme le fruit d'un Solanum la Pomme de Sodome, espèce de Galle vésiculeuse que fait naître sur le Pistachia lerehinthus la piqûre des Cy- nips. Ces productions bizarres sont le résultat de rcxtravasation des sucs du végétal portés à re- fluer au dehors par la stimulation que cause dans son tissu la liqueur acre qu'y dépose l'insecte. Leur position varie suivant les vé- gétaux qui les produisent; ainsi, elles crois- sent sur les feuilles du Chêne velani, sur le pétiole du Rosier sauvage , sur l'écorcc des Ormes , des Pistachiers, etc. Il y en. a de li- gneuses: telles sont celles des Chênes et des Pins; de semi - ligneuses , qui croissent sur les Saules; de molles, sur les Érables et les Ormes. Elles affectent aussi des formes très variées , et nourrissent tantôt une seule larve, tantôt plusieurs. Les Galles, quoique résultant de l'action directe d'un animal sur une plante, appartiennent entièrement au règne végétal , et fournissent à l'analyse les mêmes principes que la plante dont elles émanent. On trouvera aux articles chêne et cynips des détails sur la Galle tinctoriale, et sur les procédés employés par ces insectes pour dé- terminer la croissance de ces produits anor- maux. Nous donnerons pourtant ici comme un complément indispensable l'analyse de la Gallk du coMMEiiCE , une des substances les plus riches en Tannin. Les Galles de Chêne première qualité ont donné à l'analyse, sur 500 parties : Tannin 130 Acide gallique. . . 31 Mucilage 12 Carbonate de Chaux. 12 185 La partie ligneuse incinérée fournit beau- coup de carbonate de Chaux. La Galle, prise à l'intérieur, est un as- tringent d'une grande puissance , et dans l'Inde on l'emploie contre la fièvre intermit- tente; mais son usage le plus ordinaire est dans les arts. Les Chinois se servent , pour le tannage des cuirs et la teinture, d'une Galle produite par YUlmus sinensis. Les jeunes Ormes four- nissent aussi chez nous des excroissances très volumineuses irrégulières, vertes, mar- brées de rouge , et remplies de larves de Pucerons. Il en est de même de celles du Peuplier noir et du Saule marceau. On mange en Perse et à Constantinople , où on l'apporte sur les marchés , une Galle charnue grosse comme une Pomme d'Api, et qui croît sur une espèce de Sauge, leSalvia pomifera; et chez nous, aux environs même de Paris, on mange encore celle qui croît sur le Lierre terrestre. On ne fait plus aujourd'hui usage du Bé- déguar du Rosier, dont les propriétés ont été beaucoup trop exaltées. On a appelé fausses Galles certaines ex- croissances dues à la piqûre d'insectes d'un autre ordre, sur le Buis, le Noisetier, le Ga- lium, etc. Cette partie de la science est encore ma! étudiée, et mériterait pourtant de l'être plus à fond , car nous ne connaissons que les Galles les plus communes, et celles qui ser- vent dans les arts ; mais nous ne savons rien des autres , et leur développement intéresse à la fois la physiologie végétale et l'entomo- logie. (B.) GALLÉRÏE. Galleria. ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes. Latreille le range dans la tribu des Tinéites ; mais il nous a paru ap- partenir plutôt à celle des Crambites , où nous l'avons placé dans notre Histoire des Lépidoptères de France, à cause de ses palpes GAL GAL 9 longs, droits et diriges en avant comme dans les Crambus , du moins dans les femelles ; car dans les mâles , ils sont courts et cour- bés dans le sens de la voûte frontale, qui en cache le dernier article. Du reste , c'est un des genres les mieux caractérises de la tribu à laquelle nous l'avons rattaché. Cependant les entomologistes anglais en ont retranché 2 espèces, savoir : la colonella , dont ils font teur g. Ilythia , qui n'est pas le même que celui de Latreille , et la sociella d'Hubner, qu'ils comprennent dans leur g. Melia,a.\ec la tribunella du même auteur, qui n'est que le mâle de la colonella; ce qui prouve com- bien ce démembrement est peu naturel. Il était d'ailleurs d'autant moins nétessaire que le genre Galleria , tel qu'il existe , ne comprend encore que très peu d'espèces , mais qui toutes sont très remarquables dans leur premier état. Il en est deux surtout, la cerella et Valveariay qui ne sont que trop connues des éducateurs d'Abeilles , par les dégâts que leurs Chenilles causent dans les ruches , comme nous le verrons plus bas. Celles de deux autres espèces , la colonella et Vanella , vivent dans les nids des Bour- dons (g. Bombus), où elles font les mêmes ravages. Ce qu'il y a de particulier dans ces Chenilles, c'est qu'elles n'en veulent pas au miel, mais à la cire, bien que, d'après l'ana- lyse chimique , cette substance soit réputée ne contenir aucune partie nutritive. Au reste, non seulement elles s'en nourrissent, mais elles l'emploient dans la construction des tuyaux ou galeries qu'elles se fabriquent pour se mettre à l'abri des piqûres des Hy- ménoptères au milieu desquels elles vi- vent, et qu'elles obligent souvent, par leur grand nombre, d'abandonner leurs ruches ou leurs nids. L'extérieur de ces tuyaux est revêtu d'une couche de grains de cire mé- langés d'excréments , et leur intérieur est tapissé d'une soie blanche et serrée. Réaumur a donné une histoire très détail- lée des deux espèces qui vivent dans l'inté- rieur des ruches , et qu'il désigne sous le nom de Fausses Teignes. Nous en extrairons les principaux faits. L'une d'elles, la cerella Fabr., ou mellonella Linn., se loge de pré- férence dans les gâteaux dont les cellules *ont vides; là elle brave impunément le dard empoisonné de l'Abeille , en se fabri- quant, dès la sortie de l'œuf et avec la sub- T. V. stance même de la cire, un tuyau cylindrique fixé sur les côtés de la ruche ou sur les al- véoles mêmes , et dans lequel elle passe toute sa vie à l'abri des atteintes de celles dont elle usurpe et dégrade la propriété. Ce tuyau, proportionné à la taille de la Chenille qu'il recèle, n'est d'abord pas plus gros qu'un Cl ; mais à mesure que celle-ci grandit, elle l'allonge et l'élargit , de manière à pouvoir s'y retourner aisément et rejeter ses excré- ments au dehors. On trouve de ces tuyaux , qui , dans leur ligne flexueuse, ont jusqu'à un pied de long; mais le plus ordinairement ils n'ont que la moitié de cette longueur. Leur intérieur, comme nous l'avons déjà dit, est tapissé d'une soie blanche très ser- rée, et leur extérieur est couvert d'une cou- che de cire mélangée de leurs excréments , qui, au reste, ne s'en distinguent guère. La Chenille qui nous occupe est cylin- drique , fusiformc, grosse, d'un blanc sale, avec des points verruqueux isolés bruns et surmontés chacun d'un poil fin , à peine vi- sible à l'œil nu. La tête est d'un brun-mar- ron , ainsi que l'écusson ; celui-ci est par- tagé dans sa longueur par une ligne blan- châtre qui se prolonge sur le dos , mais quelquefois d'une manière peu distincte. Le clapet de l'anus est légèrement brun ; le ventre et les pattes sont couleur d'os. Parvenue à toute sa taille , cette Chenille se construit dans l'intérieur même de soi: tuyau une coque d'un tissu fort et serré , ayant l'apparence du cuir, et s'y change en une chrysalide d'un brun rouge. Une ruche renferme quelquefois jusqu'à 300 de ces Chenilles ; alors elle est bien certainement perdue pour le cultivateur. Les dégâts de cet insecte pernicieux sont plus considérables dans les pays chauds que dans nos climats , où il n'a que deux géné- rations par an , et souvent même une seule, et ces dégâts augmentent en raison de la sécheresse de la saison. Les détails que nous venons de donner s'appliquent également à l'autre espèce {Gal- leria alvearia Fab.), dont la Chenille vit de la même manière dans l'intérieur des ruches, et nedilfère de l'autreque parce que ses anneaux sont moins entaillés , comme le dit Réaumur ; du reste, elle est beaucoup plus petite , et ses tuyaux , par conséquent, sont aussi moins grands, ce qui ne rcrapécho 10 GAL pas de causer autant de ravages que la pre- mière, à cause de sa plus grande multipli- cation. Ces Chenilles ou ces larves étaient con- nues des anciens : Aristote dit positivement qu'elles sont un fléau pour les ruches , en ce qu'elles mangent la cire des gâteaux et les infestent de leurs excréments. Virgile les désigne expressément par cet hémistiche : Aut dirum tineœ genus , dans l'énuraération qu'il fait des ennemis des Abeilles dans le 4* livre de ses Géorgiques. Enfin Columelle en parle aussi dans son Traité d'agriculture ; mais à cette époque, comme aujourd'hui, on ne connaissait pas de moyen efficace pour empêcher ou diminuer leurs ravages. Une grande surveillance exercée , surtout au printemps, et qui consiste à enlever les gâ- teaux infestés et à nettoyer avec soin les parties qui recèlent des œufs ou des coques, est ce qu'il y a de mieux à faire ; mais cela n'est guère praticable qu'avec les ruches di- tes à hausse. Une ruche est-elle trop infes- tée , il faut lui en substituer une autre , et ne se servir de la première qu'après l'avoir passée à l'eau bouillante , afin de détruire les germes d'infection qu'elle renferme. Pour compléter l'histoire de ces deux Che- nilles , il nous reste à parler de leurs papil- lons ; celui de la Galleria cerella présente de grandes différences entre les deux sexes ; les mâles sont plus petits et ont les ailes su- périeures courtes et terminées presque car- rément ; les femelles les ont longues et plus ou moins échancrées postérieurement; elles ont en outre les palpes longs , droits et dé- passant de beaucoup la tête, tandis qu'ils sont courbés et cachés en partie par la voûte du front, chez les mâles. Du reste, les deux sexes portent la même livrée ; ils sont d'un gris cendré , avec la tête et le corselet d'une couleur plus claire , et quelques taches bru- nes le long du bord interne de leurs ailes supérieures. Cette espèce se montre deux fois par an à l'état parfait , savoir : en avril et en juillet. Les papillons de la première époque proviennent de Chenilles écloses en août , et ceux de la seconde , de Chenilles qui naissent en mai, de sorte que celles-ci subissent toutes leurs métamorphoses dans l'espace de trois mois , tandis que les autres mettent huit à neuf mois à parvenir à l'état parfait. GAL La Galleria alvearia a un port très diiïé- rent de celui de l'espèce précédente. Elle est beaucoup plus petite et tient ses ailes presque horizontalement dans le repos , tandis que l'autre les tient en toit incliné ; elle est en- tièrement d'un gris roussâtre , luisant dans les deux sexes , à l'exception toutefois de la tête, qui est fauve, avec les yeux d'un rouge métallique très brillant lorsque l'insecte est vivant. Cette seconde espèce est plus com- mune dans le Midi que dans le Nord. Le papillon éclôt ordinairement à la fin de juin ou au commencement de juillet. Ces deux Lépidoptères volent peu et assez mal ; mais , par compensation , la nature leur a donné une grande agilité pour courir. Pour s'en faire une idée , il faut les voir au moment où ils sont poursuivis par les Abeil- les , qui cherchent à les percer de leur ai- guillon. Elles en tuent beaucoup, mais elles ne peuvent les détruire tous , et une seule femelle qui leur échappe suffit malheureu- sement pour peupler la ruche de larves, qui, par l'industrie dont nous avons rendu compte, savent se soustraire à leurs atta- ques. Nous devons ajouter que le papillon de Valvearia est beaucoup plus agile que celui de la cerella. Sa marche , ou plutôt sa course, est tellement rapide qu'il est impos- sible à l'Abeille de l'atteindre. D'ailleurs sa petitesse et sa forme écrasée lui permettent de se réfugier dans des endroits de la ruche inaccessibles à son ennemi. Parmi les autres espèces du g. Galleria , il en est deux qui se conduisent à l'égard des Bourdons comme ces deux précédentes à l'é- gard des Abeilles. Toutes deux pondent leurs œufs dans les nids de ces Hyménoptères. La première donne la préférence au Bombus terreslris , et l'autre . au Bombus lapida- rius. (D.) *GALLÏFOïlMES. ois.— La treille avait donné ce nom à la 6" famille de son ordre des Grimpeurs , comprenant les g. Muso- phage et Touraco. (G.) GALLINA. ois. — Nom sous lequel Linné avait d'abord désigné le g. Gallus. Ray avait donné ce nom au g. Rallus. (G.) GALLINACÉS. Gallinœ {Rasores, Illig.). OIS. — Nom sous lequel la plupart des na- turalistes ont désigné un groupe de la classe des Oiseaux présentant une étroite affinité avec le Coq domestique. Les caractères des GAL Gallinacés , qui forment le quatrième ordre de la méthode de Guvier, sont : un bec moins long que la tête ; la mandibule supérieure voûtée, recouvrant l'inférieure , et portant à sa base une cire dans laquelle sont percées les narines, que recouvre une écaille cartila- gineuse.La plupartont les ailes courtes et con- caves , ce qui rend leur vol lourd et embar- rassé. La structure de leur sternum, dont la surface est diminuée par une échancrure profonde et la crête tronquée obliquement en avant, de sorte que la pointe de la four- chette ne s'y joint que par un ligament, en aflTaiblissant le point d'appui de leurs pec- toraux, est une cause du peu d'étendue de leur vol. Les Gangas et les Syrrhaptes diffè- rent pourtant des Oiseaux de ce groupe par la longueur de leurs ailes. Leurs jambes , médiocrement longues, emplumées jusqu'au talon , sont soutenues par des tarses robus- tes, nus dans la plupart des genres, em- plumcs jusqu'aux doigts dans les Tétras, scutellés, terminés en avant par trois doigts bordés d'une membrane courte ; le pouce , libre chez les uns, et portant en entier sur le sol, est nul dans les Turnix , les Eudro- mies et les Syrrhaptes, rudimentaire et sur- monté dans les Tinamous , les Gangas , les Attagis et les Thinochores ; leurs ongles sont courts et légèrement recourbés , ce qui in- dique des Oiseaux marcheurs : aussi la mar- che est-elle leur mode de progression ordi- naire. Us volent peu et ne nagent pas, si l'on en excepte les Dindons, qui peuvent parcou- rir en nageant une certaine distance. Les mâles des Coqs , des Dindons et des Oiseaux appartenant au groupe des Paons et à celui des Faisans , et dans le genre Per- drix la section des Francolins, ont les tarses armés d'un , deux ou trois ergots coniques , robustes , leur servant d'arme offensive. Leur queue nulle, courte ou très longue, se compose de douze à dix-huit rectrices; quel- ques uns ont la propriété de l'épanouir en roue, et chez d'autres elle forme des plans verticaux adossés l'un à l'autre , ce qu'on ne trouve dans aucun autre ordre. L'œil de ces Oiseaux est médiocre , mais plus grand néanmoins que celui des Palmi- pèdes. Les Hoccos ont seuls les yeux grands, mais peu convexes. On ne trouve chez aucun une voix harmo- nieuse ; la simplicité de leur larynx inférieur. GAL 11 qui est dépourvu de muscles, réduit leur voix à des cris peu modulés, et, chez presque tous, aigus et discordants : la Pintade, le Paon, le Coq, le Dindon, en fournissent un exemple. Chez les Pigeons seuls, qui ne sont pas de vrais Gallinacés , on trouve une suite de modulations monotones qui ne manquent pas de douceur quand on les entend de loin. Une seule espèce, la Tourterelle rieuse , a un ricanement qui lui est propre. Chez les mâles de certaines espèces, la tra- chée est bizarrement contournée. Leur jabot est très large , leur gésier est fort et musculeux, et la tunique interne qui le tapisse est résistante et remplace l'ap- pareil masticateur des Mammifères. Les Gallinacés sont les Oiseaux chez les- quels on rencontre le plus fréquemment la nudité de la face avec des crêtes , des fran- ges , des caroncules et des appendices cépha- liques cornés, de nature diverse et bizarre, coniques dans la Pintade, en tubérosité ovoïde dans le Pauxi, en cornes réelles chez leTragopan, etc. A l'exception des Colins et des Gangas, les Gallinacés sont polygames, et les femelles pondent un grand nombre d'œufs , le plus souvent à terre , dans un nid préparé sans art. Les Hoccos et les Pauxi nichent pourtant sur les arbres. Ils quittent généralement leur livrée à la seconde mue , et c'est dans ces Oiseaux qu'on trouve de vieilles femelles prenant le plumage des mâles. Les Gallina- cés vivent généralement en petites bandes , sans que pour cela leur association soit fon- dée sur le sentiment de la sociabilité; on en trouve la cause dans leurs mœurs polygames et le nombre considérable des petits. Malgré leurs habitudes terrestres , ces Oi- seaux perchent pour dormir, à l'exception des Gangas , qui ne perchent jamais. La nourriture des Gallinacés consiste en grains, baies, herbes, vermisseaux et insec- tes; ce qui n'empêche pas que dans la do- mesticité ils ne puissent devenir presque complètement carnivores. Ce sont les rumi- nants de l'ordre des Oiseaux. Leur intelligence est très bornée et leurs appétits grossiers. Ils sont en général sau- vages , querelleurs et d'un caractère plein de méchanceté, surtout les vieux mâles. On trouve parmi eux les Oiseaux revêtus du plus brillant plumage : le Paon, l'Argus, 12 GAL GAL « Dindon ocellé , le Tragopan , le Lopho- phore, les Faisans dorés , etc., sont d'une richesse et d'une variété de coloris qu'on ne îrouve guère que chez quelques Passereaux; mais , comme dans tous les êtres organisés, ceux qui sont doues de la plus riche parure appartiennent aux climats les plus chauds. La plus grande partie des genres de cet ordre sont originaires des contrées tropica- les des deux hémisphères , sans qu'il y ait pour cela diffusion cosmopolite. Les genres propres aux parties chaudes de l'Asie , tels que les Paons , les Argus , les Lophophores, les Faisans , les Éperonniers , les Coqs , les Roulouls , les Turnix , ne se trouvent ni en Amérique ni en Afrique. Les régions méridionales du nouveau continent possè- dent en propre les Hoccos , les Pauxi , les Hoccans , les Tinamous, les Eudromies , les Nothures , les Attagis , les Thinochores. Les genres propres à l'Europe ont généralement des représentants dans l'Amérique boréale; ^.els sont les Tétras, les Perdrix, excepté les Francolins, qui appartiennent à l'Asie et à l'Afrique , et l'Amérique du Nord possède seule le Dindon. L'Afrique n'est pas la pa- trie de prédilection des Gallinacés ; on n'y trouve en propre que la Pintade, et des Per- drix, des Gangas , qui lui sont communs avec l'Europe et l'Asie. Leur habitat est en général dans les lieux secs et élevés , dans les montagnes et les bois fourrés , les forêts profondes , loin des habitations humaines. Quelques espèces , comme les Cailles , les Gangas et les Dindons , sont essentiellement voyageuses. C'est parmi ces Oiseaux que l'industrie humaine a trouvé le plus de ressources comme aliment, et la chair de la plupart est recherchée. Leurs œufs , très nombreux et d'un volume considérable, sont d'une saveur délicate et jouent un grand rôle dans l'aii- mentation des peuples civilisés. Ce groupe est si. naturel , et chacun des êtres qui le composent présente une simili- tude tellement étroite avec les groupes voi- sins , que Ica divisions qu'on a cherché à y introduire sont toutes arbitraires. M. Duméril les divise en trois familles : 1" les Périslères ou Colombins ; 2" les Alec- trides ou Domestiques ; les Brachyptères ou Brévivennes. Illiger divisa ses Rasores en GalUnacci , comprenant presque tous les oiseaux da Vordre : Epollicati , les Gallinacés tridac- tyles, tels que le Turnix et le Syrrhaptes ; ColumUni, les Pigeons ; Crypturi, les Tina- mous; hiepti, leDronte. Vieillot y a établi deux familles, les Nu- dipèdes et les Plumipèdes. M. de Blainville, des Longicaudes et des Brcvicaudes. La treille, des Tétradactyles et des Trîdactyles. Temminck a adopté sans division l'ordre des Gallinacés ; il en a seulement séparé avec raison les Pigeons , dont il forme son 9^ ordre. Cuvier a groupé ses Gallinacés en genres subdivisés en sous-genres , et formant l'é- quivalent de ce qu'on appelle aujourd'hui des familles et des sous -familles. Comme sa méthode est suivie dans cet ouvrage , j'en donnerai l'énumération : i" groupe. Alectors. Sous-genres : Hocco, Pauxi , Guan ou Pénélope , Parraquas , Hoazin. 2* groupe. Paons. Sous - genre : Lopho- plîore. On peut y ajouter l'Éperonnier, qu'il avait mal à propos confondu avec les Paons. 3* groupe. Dindons. 4* groupe. Pintades. 5« groupe. Faisans. Sous -genres: Coq, Faisan , Argus , qu'il avait fondu avec les Faisans, Houppifères, Tragopan, Cryptonyx. 6' groupe. Tétras. Sous-genres : Coq de Bruyère , Lagopède , Ganga , Perdrix subdi- visées en Francolins , Perdrix , Cailles et Colins. 7* groupe. Trîdactyles. Il s'est, dans cette dénomination, écarté de sa méthode, où il donne le nom d'une division à un groupe composé de deux genres : Turnix et Syr- rhaptes. 8' groupe. Tinamous. Il paraissait incli- ner à adopter les sous-genres de Spix , Pe- zus , Tinamus et Rhyncotes. 9" groupe. Pigeons. Sous -genres : Co- lombi-gallines", Colombes et Columbars. Je ne sais pourquoi Cuvier, tout en éta- blissant dans son Règne animal que les Pi- geons forment un léger passage des Galli- nacés aux Passereaux, les a mis à la fin des Gallinacés et avant les Échas«i^<^'-s. Peut-être conviendrait-il mieux d'en (j^mer un groupe intermédiaire; car ces oiseaux volant avec j aisance, monogames et nidiGant , diffèrent GAL flssez des Gallinacés vrais pour en être dis- j tingués. M. Lesson a divisé ses Gallinacés en quatre tribus : 1° les Gallinacés vrais , qui com- prennent tous les genres ci -dessus, moins les Pigeons et les Pénélopes ; 2" les Ponto- GALLF.S ou TlÎTRAOCHORES , COmpOSéS dCS g. Chionis (placé parmi les Échassiers), Atta- gis et Thinochores ; 3" Himantogalles , les Outardes, les Agamis, les Kamichis, les Cha- varias ( cette division répond à celle des Alectorides de M. Temminck, à part la Gla- réole, que ce dernier y a introduite, et l'Ou- tarde, qu'il a placée parmi ses Coureurs ) ; 4° les Passerigalles , qui se composent des g. Talegalle , Mégapode , Alecthélie , qui appartiennent aux Échassiers macrodactyles de Cuvier, Megalonyx, Menurc, aujourd'hui placé parmi les Gallinacés, Yacous, Parra- kouas, Hoazins et Mésites. Au Muséum , les g. Hoazin, Lyre ou Me- nurc, Mésite, Alecthélie, Mégapode et Chio- nis , sont placés parmi les Gallinacés , et il est en cJTct difficile de dire où les mettre ; pourtant le Chionis est m.ieux avec les Échassiers. G.-R. Gray, un des ornithologistes qui a adopté avec le plus de ferveur le système dans lequel se sont jetés les naturalistes, a formé de l'ordre des Gallinacés, dont il a séparé les Pigeons et les Coureurs , six fa- milles et quatorze sous-familles. J'en don- nerai le tableau abrégé sans discuter la va- leur si souvent douteuse de ses genres , en appelant l'attention sur un fait que j'ai déjà signalé ailleurs : c'est que ses sous-familles forment presque toujours des coupes géné- riques assez heureuses. Famille I. — Gracidées. Cracidœ. Sous-famille I. — Pénélopinées : g. Cha- mœpetes,Wag\.; Salpiza^ Wagl.; Pénélope, Merr.; Ortaliday Merr. Sous-famille IL — Cracinées : g, Crax, L.; Ourax, L.; Mitu, Less. Famille IL — Mégapodidées. Megapodidœ. G. Taîegallus, hess.; Leiopa, Gould.; Mc- gapodius, Quoy etGaim.; Mesites, Is, Geoff,; Âlecthelia, Less. Famille III. — Phasianidées. Phasianidœ. Sous-famille I. — Pavoninêes : g. Poly- j GAL 13 plcctron, Tenim., Crossoptilon , Ilogds. ; PavOy L. Sous-famille IL — Phasianinées : g. Ar- gus, Temm.; Phasianus, L.; Syrmaticus, Wagl. ; Thaumalia, Wagl. Sous-famille III. — Gallinées : g. Euplo- comus, Temm.; Alecirophasis, G.-R. Gray; Gallus, L.; Satyra L. Sous-famille IV. — Méîéagriuécs : g. Me- leagris, L.; Numida, L.; Guttera, Wagl.; Acryllium, G.-R. Gray. Sous-famille V. — I.ophophorinées : g. Lophophorus, Temm.; Tetraogallus, G.-R.; Gray; Pucrasia, G.-R. Gray. Famille IV. — TÉiRAONmÉES. Tetraonidœ. Sous-famille I. — Perdicinées : g. Rhizo- thera, G.-R. Gray ; Pfiiopac/iMS , Swains . ; Ilhaginis, Wagl.; Lerwa, Hodgs.; Pternistis, Wagl.; Francolinus , Steph. ; Chacura, Hodgs.; Perdix, Briss.; yl r6orop/iiia, Hodgs.; Coturnix, Mœhr.; Rollulus, Bonn.; Odonlo- phorus, VieilL; Ortyx, Steph.; Lophortyx, Bonap. ; Callipepla, Wag\. Sous-famille II. — Tétraonidées : g. Te- trao , L. ; Lyrurus , Sw. ; Bonasa, Briss. ; Centrocercus, Sw.; Lagopus, Briss. Sous-famille III. — Ptérocîmées : g. Pte- rodes, Temm.; Syrrhaptes, Illig. Famille V. — GHiONiDmÉEs. Chionididœ. Sous - famille L — Thinochorinées : g. Attagis, Is. Geoff.; Ocypetes, Wagl.; Thino- chorus, Eschsch. Sous-famille IL — Chioaidinées ; g. Chio- nis, Forst. (ce g. appartient aux Échassiers). Famille VI. — Tinamidées. Tmamidœ. Sous-famille L — Tumicinées : g. Tur- nix. Bon. Sous-famille IL — Tinaminées : g. Tina- mus, Lath.; Nothura, Wagl.; Rhynchotus, Spix ; Tinamotis , Vig. Ce coup d'œil général suffira pour faire comprendre l'esprit dans lequel les métho- dologistes ont groupé les oiseaux qui com- posent l'ordre des Gallinacés , et je crois que Cuvier est celui qui l'a le mieux compris : aussi est-ce le naturaliste qui a le plus con- servé le sentiment général des grands grou- pes: il lui répugnait de multiplier à l'infîni des divisions dont les caractères ne peuvent 14 GAL GAL être représentés ni par la parole ni souvent même par l'art graphique. (Gérard ) GALLIIVAGO. ois. — Nom donné par Brisson au g. Rhynchée. (G.) GALLÏIVOGRALLES. ois. — M. de Blainville a appelé ainsi les premières fa- milles de l'ordre des Échassicrs, comprenant les g. Outarde, Agami et Kamichi. (G.) GALLINULE. ois. — Voy. poule d'eau. GALLmULE , Klein, moll. — Klein , dans sa Méthode ostracologique , p. 56 , a proposé ce g, pour y rassembler celles des Coquilles qui ont le bord droit de l'ouver- ture dilatée en aile , et qui pour cela était comparé à une poule qui couve; ce g. renfermait des Strombes et quelques Vo- lutes ; il est aujourd'hui complètement abandonné. (Desh.) GALLIIVULES. ois. — Nom donné par M. Lesson {Traité d'ornith. , 1831) à l'uni- que famille qui compose le sous-ordre de ses Échassiers macrodactyles, et qui com- prend les g. Foulque , Talève, Gallinule , Râle et Jacana. (G.) *GALLÏNULIIVÉES. GallinuUnœ. ois.— Deuxième groupe de la famille des Rallidées. comprenant les g. TribonyXf Corphyrio^ Gai- linula et Fulica. (G.) GALLITE. ois. — Division établie par Vieillot dans le g. Gobe-Mouche , et com- prenant pour unique espèce le Muscicapa alector de Wiedmann. (G.) GALLITZHVITE.MIN.-Foy.SPESSRATlNE. GALLO-PAVO. OIS. — Nom sous lequel Brisson a désigné le g. Dindon. (G.) GALLOPHASIS, Hodg. ois. — Syn. de Houppifère. GALLUS. ois. — Nom latin du g. Coq. GALLUS. poiss. — Voy. gal. * GALLUS. CRUST. — M. Dehaan, dans la Fauna japonica, désigne sous ce nom un genre de Crustacés qui appartient à l'ordre des Décapodes brachyures et à la famille des Oxystômes. La seule espèce qui compose cette coupe générique est le Callappa {Gal- cus ) gallus Herhst. ( H. L.) GALUCHAT, poiss. — On appelle ainsi dans le commerce la peau rude et chagrinée en usage dans l'Orient pour couvrir les four- reaux de sabre, etc. C'est la dépouille d'une espèce du g. Pastenague, Trygon sephen. GALUMIVA. ARACH. — Sous ce nom, M. Heyden désigne , dans le journal l'Isis , un genre d'Arachnides qu'il place dans l'or- dre des Acarides , et dont les caractères gé- nériques n'ont pas encore été publiés. L'es- pèce type de cette nouvelle coupe générique est le Nolaspis alatus Herm. (H. L.) GALV AÎVISME . Galvanismus. phys. — Le Galvanisme est l'origine de la branche la plus riche et la plus féconde de la science électrique : c'est de lui, c'est du Galva- nisme, qu'est sortie cette belle et importante partie de l'électricité qu'on nomme au- jourd'hui Électricité dynamique; nouvel ordre de phénomènes dont l'étendue et la richesse d'application n'ont cessé de grandir, et qui n'ont laissé à l'ordre statique qu'une place très modeste dans l'ensemble des phénomènes électriques. Le nom de Galva- nisme, dérivé de celui de Galvani, l'auteur de la découverte des premiers linéaments de cette science , n'a pu conserver le privilège de la dénommer tout entière. A mesure que les découvertes se multipliaient ; à me- sure que les moyens de production et d'ap- plication s'éloignaient de ceux de Galvani, il a été nécessaire de les indiquer par des noms nouveaux ; et le nom de Galvanisme a été restreint aux eOfets physiologiques que l'on produit par l'intervention des courants électriques, ce qui était le ramènera sa valeur première. Longtemps avant Galvani , on connaissait les phénomènes dynamiques qui se mani- festent par le passage de la foudre et par les décharges d'électricité statique ; mais on n'avait pas su coordonner ces manifestation» éparses , et encore moins apprécier ce qu'elles avaient de commun ou de dissem- blable avec les phénomènes connus. Parmi les faits de cette nature , il en est plusieurs qui sont tellement identiques avec ceux que trouva et développa Galvani , que l'on reste tout surpris que la découverte lui en ait été réservée. On ne peut mettre en doute , par exemple, que Swammerdam n'ait vu et n'ait répété plusieurs fois l'expérience même de Galvani , lorsqu'il provoqua des mouve- ments en touchant le cœur d'un animal avec un fil d'argent ; ces mouvements subits l'étonnèrent ; mais au lieu d'en rechercher la cause, il se contenta d'une explication vague en recourant à une plus grande im- pression nabilité nerveuse. Gardini a fait aussi et a répété souvent GAL GAL 15 des expériences analogues avant Galvani; mais il n'a pas su, plus que Swammerdam, en apprécier la valeur ni en faire ressortir la nouveauté. <( Les Lézards , dit-il, prin- cipalement lorsqu'on leur a coupé la tête, se remuent, se relèvent et se tiennent sur leurs pieds ; ce qui arrive plus facilement et devient plus divertissant, si, après avoir placé le Lézard sur un carreau de vitre , on approche son col d'un corps assez électrique, tandis que le doigt de l'observateur est placé près la queue du Lézard. » Sulzerfit connaître, en 1757, par la pu- blication de sa Théorie générale du plaisir, que deux métaux différents , en contact en un point, et séparés l'un de l'autre partout ailleurs par un corps humide comme la langue, produisaient une sensation parti- culière, que ni l'un ni l'autre de ces métaux ne produisait séparément , et qu'ils ne pro- duisaient pas davantage lorsqu'ils touchaient cet organe simultanément , mais sans être en contact métallique par aucun point de leur surface. En 1786, Cotugno dit qu'un de ses élèves éprouva une commotion électrique au moment qu'il toucha le nerf d'une Sou- ris avec son scalpel. Tous ces faits , produits évidents de phé- nomènes hydro-électriques, comme ceux de Galvani , prouvent surabondamment que le hasard ne sufOt pas pour faire une grande découverte ; qu'il n'y a de hasard heureux que pour les hommes de génie. En 1789, Galvani étant un jour occupé dans une pièce attenant à son cabinet de physique , un de ses élèves vint lui faire part du fait singulier qu'il venait d'observer. Cet élève s'amusait à tirer des étincelles d'une machine électrique ; sur la table de cette machine étaient placées plusieurs Gre- nouilles préparées pour faire du bouillon ; jn aide inoccupé piquait machinalement les lerfs cruraux internes d'une de ces Gre- aouilles , lorsqu'il en vit tout - à - coup contracter les muscles. L'élève, qui jouait avec la machine électrique , s'aperçut que ces contractions coïncidaient avec les étincelles qu'il lirait; c'est cette coïncidence qui le surprit, et le décida à en prévenir Galvani. Ce dernier vint aussitôt, vit l'expérience, la répéta vingt fois de suite , en varia les mojeas, et s'empressa d'étudier ce nouveau fait sous toutes ses faces. Sa perspicacité lui fit prévoir sur-le-champ tout ce que ce fait avait d'important; il vit une route nouvelle qu'il s'empressa de suivre , et il ne négligea aucun moyen d'expérimentation pour arri- ver à la connaissance de la cause d'un tel phénomène. Cette première découverte eût été sans importance , si elle n'eût été suivie d'un autre fait, dont les conséquences ne purent être appréciées alors, mais qui n'en forme pas moins aujourd'hui la branche la plus étendue de la science de l'électricité , celle des phénomènes dynamiques. Dans la série de ses essais , Galvani avait constaté que les décharges des nues orageu- ses produisaient le même effet de contrac- tion que celles de la machine. Il voulut connaître aussi l'influence que produirait la distance; en conséquence , il éloigna succes- sivement les Grenouilles préparées du con- ducteur de la machine électrique , et arriva ainsi jusque sur une terrasse attenant au cabinet; cette terrasse était entourée d'un balcon en fer, auquel il suspendit ses Gre- nouilles avec de petits crochets , dont plu- sieurs étaient en cuivre : c'est de celte der- nière circonstance que sortit la découverte la plus importante , celle qui a eu le plus de retentissement, et qui n'a cessé jusqu'a- lors d'agrandir la sphère de ses applications. Galvani vit avec surprise que les Gre- nouilles suspendues par des crochets en cuivre éprouvaient des contractions au moment que leurs muscles touchaient au fer, et que ce phénomène se reproduisait chaque fois qu'il renouvelait le contact après l'avoir interrompu. Il suivit avec ardeur ce nouveau fait , tout-à -fait indépendant des décharges électriques; mais malheureuse- ment Galvani n'était pas assez physicien pour en comprendre toute l'importance sous le point de vue physique , et l'habitude de tout reporter aux causes physiologiques le conduisit dans une fausse route, et laissa à Volta la gloire d'une appréciation plus juste et celle d'en faire naître un nouvel instru- ment dont la puissance fait encore l'admi- ration des savants. Au lieu de rechercher quelle pouvait être cette nouvelle puissance qui faisait contracter les muscles sous l'influence d'un arc mixte , guidé par ses idées artérieures , Galvani en conclut que cet arc mixte n'était 16 GAL qu'un conducteur qui servait à la décharge de rélectricité , coercée à l'extérieur des muscles pour se combiner avec l'électricité intérieure, que les nerfs y entretenaient sans cesse, comparant ainsi un muscle à une bouteille de Leyde ; mais il ajoutait que celte électricité dillérait de celle produite par la friction , qu'elle était une électricité spéciale aux animaux, dépendante des lois de la vie. Ces fausses conséquences devaient altérer l'éclat de sa découverte , et ce fâ- cheux elîct se fit principalement sentir, lorsque Volta eut rattaché cette découverte à l'ancienne électricité, en montrant les mêmes phénomènes statiques produits par les deux causes. Lorsque , plus tard , il eut créé la pile par la réduplication du môme couple élémentaire ; lorsque , de ce nouvel instrument , il eut fait sortir l'étincelle électrique, la plupart des physiciens se ran- gèrent du côté de Volta , et les adhérents à l'hypothèse de Galvani diminuèrent de jour en jour. Galvani , persistant à soutenir son fluide nouveau , son électricité naturelle , en pré- sence des brillantes expériences de Volta, qui prouvaient le contraire, Galvanise plaça dans une impasse dont il ne pouvait sortir, ni son neveu Aldini, malgré tous les efforts de ce dernier pendant près de trente ans. Et en eflet, si les nmscles étaient des bou- teilles de Leyde, comme le voulait Galvani, il n'était pas besoin d'un arc hétérogène pour les décharger ; l'arc d'un seul métal suffisait bien au-delà. Au lieu de recon- naître la force de celte objeclion , Galvani supposa que l'hétérogénéité était utile pour augmenter le torrent ou la vélocité de la décharge électrique , créant ainsi une nou- velle erreur pour en soutenir une ancienne. Une autre objection lui fut présentée plus i tard , à laquelle Aldini ne put jamais ré- pondre : c'est celle qui consiste dans les contractions qui se manifestent au moment de la rupture du circuit. En ellet, des contractions produites au moment que l'on rompt l'arc conducteur ne pouvaient plus être attribuées à la décharge des muscles sur les nerfs, et ce fait resta inexpliqué pendant plus de trente ans ; sa cause n'est connue que depuis la démonstration que nous avons faite dans notre communica- tion à l'Académie des sciences, le 15 dé- GAL cembre 1834. Ces contractions sont pro- duites par le contre-courant qui a lieu à travers les muscles par la polarité des mus- cles d'une part, et par celle des nerfs lom- baires de l'autre ; cette prétendue polarité n'est, comme Ton sait, que la couche d'oxygène qui se dépose sur la surface for- mant le pôle vitré et la couche d'hydrogène qui se dépose sur la surface formant le pôle résineux ou négatif. Le premier fait ayant été observé à la suite d'une décharge électrique , les meil- leurs esprits ne voulurent voir dans le nou- veau phénomène qu'un nouveau fait de l'électricité, telle qu'elle était connue alors, c'est-à-dire que c'était pour eux un phéno- mène d'électricité statique , puisqu'ils n'cp connaissaient pas d'autre. Volta chercha avec ardeur la liaison de ces deux ordres de faits , et l'on sait avec quelle joie il annonça au monde savant la première divergence qu'il obtint dans les pailles de son électromètre, au moyen d'un seul couple métallique , en multipliant son effet par les plateaux condensateurs. Cet effet électrique lui parut une preuve incon- testable de l'identité des deux ordres de phénomènes , puisque le même couple pro- duisait la divergence des pailles et les con- tractions de la grenouille. A cette époque, Volta ne pouvait encore pressentir la grande différence qu'il y a en- tre les phénomènes statiques de l'ancienne science électrique et les phénomènes dyna- miques de la nouvelle science qui ne faisait qu'apparaître ; il ne pouvait prévoir ni constater combien les phénomènes de ces deux ordres sont opposés les uns aux autres; ce n'est que plus lard qu'on sentit le besoin de les désigner par des noms différents, ou au moins par des modificateurs spéciaux. Cette expérience fut le triomphe de Volta, que les partisans de Galvani ne purent at- ténuer ; ils s'efforcèrent vainement à sou- tenir, par de nombreuses expériences, l'exis- tence d'un nouveau fluide animal : pour Volta et pour la plupart des physiciens de l'époque , les phénomènes de Galvani ve- naient d'être rattachés à l'électricité, puis- qu'il était loisible de reproduire les deux ordres de phénomènes par le même moyen. On adopta l'explication de Volta sans plus d'examen , et toute découverte ultérieure GAL GAL r fut rangée dans la catégorie des phénomènes de l'électricité connue , sans s'inquiéter de leur répulsion. Dès l'instant que , par ses expériences , Volta eut rattaché les phénomènes galvani- ques aux phénomènes d'électricité ordinaire par un seul point , il fut conduit à créer une force qui fît l'offlce de la friction , pour séparer les deux fluides de Dufay ou produire les distributions inégales de Franklin : c'est alors qu'il plaça au contact de toutes les substances hétérogènes cette force élec- tromotrice qu'il créa , afin de repousser l'é- lectricité positive de l'une des substances sur l'autre , et de produire cette inégale distribution de la théorie de Franklin , dont il était partisan. Les physiciens qui admet- taient les deux fluides furent obligés de partager la force unique de Volta en une double puissance, dont l'une poussait l'é- lectricité vitrée d'un côté , et l'autre pous- sait l'électricité résineuse du côté opposé ; de telle sorte que , tandis qu'un élément recevait de l'électricité vitrée de l'élément voisin, il lui rendait une égale quantité d*électricité résineuse. Ces deux électricités, partant du même point matériel, se fuyaient sans jamais être épuisées pour se recombi- ner dans le circuit fermé et reprendre leur état neutre. Il semble que les partisans de ce double courant devaient s'arrêter devant un fait qui le démentait complètement; c'est qu'il n'y a aucune différence entre le courant pris près de la source vitrée et ce- lui que l'on recueille près de la source rési- neuse ; il est partout semblable à lui-même dans un circuit fermé , ce qui ne serait pas si les deux électricités , poussées chacune d'un côté opposé , devaient se neutraliser à la rencontre qui devait avoir lieu au milieu du circuit parcouru. C'est par ces moyens empiriques que Volta et ses partisans rem- placèrent la friction des machines ; c'est par une force en permanence au contact des substances qu'aucune expérience n'avait (icm.ontrée directement , force admise par induction , qu'on expliquait le phénomène nouveau. D'après Volta, cette puissance électro- motrice est tout aussi énergique , lorsque le contact a lieu par un point , que lorsqu'il a lieu par une large surface. Après avoir Vosé ce principe déduit de l'expérience d'une égale divergence dans les pailles de l'élec- tromètre , soit que le contact n'ait lieu qu'en un point, soit qu'il ait eu lieu par une étendue considérable, il rapporte d'autres expériences tout aussi exactes que la pre- mière , mais dont les conséquences détrui- saient ce même principe qu'il venait d'éta- blir. Cette discordance aurait dû l'arrêter dans ses créations hypothétiques , et ne les reprendre que s'il parvenait a la faire dis- paraître ; il n'en fit rien ; il se garda bien d'en tirer lui-même la déductioii logique; il se contenta de décrire l'expérience nou- velle qui pouvait lui être uliic , et ne fit aucun rapprochement entre ces deux expé- riences contradictoires. L'expérience dont nous voulons parler est, celle qui est si connue et qui est répétée dans tous les cours ; c'est celle des deux disques polis , l'un en cuivre et l'autre en zinc. Si on les superpose dans toute leur largeur et qu'on les retire ensuite par des manches isolants , le zinc est chargé d'élec- tricité positive, et le cuivre est ch; igé d*é- lectricité négative : plus les disques sont larges , plus la charge est considérable. Au lieu de les superposer, si on ne les fait tou- cher que par un point ou un petit espace , on n'obtient rien. Ainsi le principe de Volta, celui de l'égalité d'action entre un petit et un grand contact, se trouvait annulé par cette nouvelle expérience. Pour expliquer ce fait, il commit volontairement une nouvelle erreur; il dit que « lorsque les plateaux sont superposés, ils forment des condensa- teurs , tandis que la condensation ne peut avoir lieu lorsqu'on ne fait toucher les pla teaux que par un point. » En lisant de telle lignes , on se demande comment il se fai que l'auteur des condensateurs, que le gé- nie qui en donna la théorie ait pu oubliei à ce point les lois qu'il avait posées et déve- loppées avec tant de lucidité; comment il pouvait aller jusqu'à dire qu'il pouvait y avoir condensation entre des plateaux non isolés, lui qui recommandait avec tant de soin leur parfait isolement. C'est en vain que ses partisans ont voulu y faire intervenir une couche d'air entre les plateaux, en n'admet- tant que quelques points en contact ; c'était combler la mesure de l'erreur en réunissant les deux expériences contradictoires de Volta. Pour démontrer sans réplique leur erreur 18 GAL GAL commune, nous avons reproduit l'expérience de Volta avec des disques soudés par toute leur surface , ce qui ne permettait plus de comparaison possible avec les condensateurs, et, de plus, cette expérience nous a permis de démontrer que cet échange d'électricité entre les deux plateaux hétérogènes ne pro- venait pas de la force électro - motrice de Volta, qu'elle provenait de capacités diffé- rentes pour l'une ou pour l'autre électricité, sans qu'aucun courant en pût ressortir, comme il y a des capacités difl'érentes pour le calorique. Voy. nos communications à l'Acad. des se. (du 23 nov. et 14 déc. 1835). Inaépendamment de ces erreurs de faits, Volta confondait deux ordres de phénomè- nes tout-à-fait distincts ; il confondait ce qui était mouvement et propagation , avec le repos et la coercition isolée ; il confondait les influences d'un mouvement transmis , avec l'agglomération immobile d'une sub- stance. Depuis que l'action chimique, l'élévation de la température , et surtout depuis que l'induction électrique ou magnétique sont venus produire des courants énergiques sans contact hétérogène, la théorie électro- mo- trice n'est plus soutenable ; elle n'est ad- mise , comme celle de l'émission de la lu- mière , que par les physiciens , qui préfè- rent accepter sans contrôle une explication toute faite , aCn d'être déchargés de toute investigation difflcile. L'argument principal sur lequel s'ap- puient les partisans du contact pour dénier à l'action chimique d'être la source unique des courants hydro-électriques, vient de la grande diiïérence que l'on rencontre sou- vent entre une puissante action chimique et le courant électrique qui en résulte. Com- ment l'action chimique, dit-on, serait-elle la cause des courants, lorsque l'on obtient, par la moindre oxydation du zinc dans l'eau pure , un courant supérieur à celui que donne le Cuivre plongé dans l'acide ni- trique, qui le dévore en peu d'instants? La réponse à cette objection est simple et directe : quoique nous l'ayons déjà indiquée dans nos mémoires antérieurs , et dans des notes remises aux sociétés savantes, il sem- ble que les électro-chimistes aient préféré se laisser prendre en défaut que de la re- pro(iuire. Pour qu'un phénomène électrique se ma- nifeste à nos yeux, il faut qu'il modifie l'é- tat d'équilibre des corps que nous lui sou- mettons; quelle que soit la quantité d'élec- tricité produite , si cette quantité trouve plus de facilité à se neutraliser par un re- tour en arrière , que ne lui en offrent les conducteurs en avant que nous lui présen- tons , l'équilibre se rétablit entre les deux états électriques, plus ou moins, par cette réaction rétrograde de l'un de ces états vers l'autre ; et nos conducteurs n'en recevant aucune portion restent immobiles , et sont impropres à nous faire connaître la quan- tité réelle ou approximative d'électricité qui est résultée de l'action chimique. Nous ne pouvons donc obtenir de manifestation , statique ou dynamique , qu'autant que la neutralisation en arrière présentera plus de difficultés que la neutralisation en avant, à travers les conducteurs interposés. Le premier soin qu'il faut avoir poui faire cette expérience, est de ne faire usage^ pour élément positif, que des métaux qui conservent au contact les oxydes formés par les molécules de sa surface ; tel est l'oxyde de zinc , qui , loin de se détacher du reste du métal , s'y encroûte et y adhère forte- ment. Dans cet état, le phénomène électri- que s'opère en contact avec un conducteur métallique , qui recueille et transmet avec facilité l'état négatif qu'il reçoit de la com- binaison, et reporte cette onde négative, au moyen de son circuit fermé, au liquide de- venu positif où se fait la neutralisation, et où s'accomplit et se termine le phénomène chimique. Toute l'électricité produite n'est point, il est vrai, recueillie par ce contact, mais la quantité s'en accroît considérable- ment, et elle augmente en raison des moin- dres résistances que présente le circuit. Si l'on place dans ce conducteur un rhéomètre bien approprié , il indique l'intensité de l'action chimique par sa déviation , qu'on ramène à une valeur proportionnelle au moyen d'une table de rapports. Si, au contraire , la molécule de métal se détache du reste de l'élément aussitôt qu'elle est attaquée par l'acide , la combinaison chimique ne se fait plus en contact d'un bon conducteur ; elle se fait au milieu du li- quide plus ou moins éloigné du conducteur qui pourrait la recevoir. Le phénomène GAL électrique , c'est-à-dire le nouveau partage électrique ou éthéré qui s'opère entre les deux molécules, et dont l'équilibre nouveau n'est produit qu'après la rétrogradation de la portion surabondante qu'une trop vive affinité en avait fait dépasser les limites , ce phénomène, disons-nous, au lieu de s'ac- complir après avoir traversé un bon conduc- teur, se complète autour de chaque particule nouvelle comme il se termine , et se com- plète autour de chaque particule de sel pro- duit lorsque l'on verse un acide dans un alcali privé de conducteur approprié. Avec les métaux qui sont immédiatement aban- donnés, par les molécules attaquées, comme est le Cuivre plongé dans l'acide nitrique, le courant recueilli ne peut en aucune manière représenter la somme des actions chimiques, puisque toutes ces actions chimiques se com- plètent loin du conducteur, et que rien n'o- blige l'état négatif du phénomène de traver- ser une portion du liquide pour aller retrou- ver le conducteur métallique, lorsque l'état positif n'en :-t sépare que par l'épaisseur de la particule nouvelle. Cet abandon subit des atomes de Cuivre est évident ; car la lame , au lieu de se couvrir d'oxyde , reste parfai- tement claire et décapée , et témoigne par sa surface brillante qu'aucun atome attaqué ne lui reste adhérent ; tandis que la surface du zinc se couvre d'une couche, qui s'épais- sit avec le temps et l'intensité de l'action chimique. Pour obtenir des courants ou des effets statiques avec le Cuivre, il faut choi- sir un liquide qui ne le décape pas , mais qui laisse au contraire ses produits chimi- ijues attachés à la lame métallique. L'utilité de l'amalgamation des éléments positifs res- sort de cet effet du contact d'un conduc- teur : la combinaison de l'oxygène de la dis- solution ne pouvant se compléter que dans les interstices du Mercure , le phénomène électrique se trouve enveloppé par un métal conducteur; et Pélectricité résineuse, re- cueillie ainsi de toute part, se propage à tra- vers le conducteur pour revenir se neutra- liser avec l'électricité vitrée abandonnée au liquide. Pour démontrer d'une manière plus spé- ciale la différence qu'il y a entre les effets produits par l'électricité statique , et ceux provenant de l'électricité dynamique ou gal- vanique, nous les plaçons en regard dans OAL 19 les deux tableaux suivants {Ann. ch. phys., 1838, t. LXVII, p. 422). Électricité statique. L'électricité statique est double ; cliacune se recueille, se cocrce et. se conserve .së- jiarément; elles ne se mani- festent que dans cet état d'isolement et immédiate- wienf spiès leur séparation. On ne peut les garder ainsi séparées que par le moyen r leur iiiOueiice. l'é- lectricité contraire sur la face en regaid, et i-cpcussent l'elerlricité de même nom a i'iiiitre extrémité: s'ils les tnnclient, ils partagent avec eux leur charge électrique Electricité dynamiqdb. L'électricité dynamique ne se dédouble pas, et ce n'est que par analogie qu'on a supposé deux courants; elle ne peut ni se recueillir sépa- rément, ni se coercer, ni se conserver; elle se manifeste dan.s l'instant indivisible de sa production, à travers lea corps conducteurs isolés ou non : pour avoir un effet continu, il faut que la cause pioduise elle-même d'une manière continue le phéno- mène électrique. Cette électricté ne se pro- page que par l' intérieur des conducteurs et en raison directe de leur section; c'est- à-dire , que la propagation de l'électricité à travers un conducteur croit comme le nombre d'atomes de la sur- face de la section, quelle qlie soit la surface pétiphiriqut. En augmentant la lon- gueur d'un conducteur dy. namique , la résistance au passage de l'électricité erol^ en raison des longueurs ajoutées. La conductibilité électri- que varie considérablement avec les substances dont sont formés les conducteurs. En prenant la conductibilité du mercure comme r, on trouve ti pour le fer, 8,55 pour le platine, 38.38 pour le cui. vre pur, 39,75 pour l'or pur 5i,52 pour l'argent fin, et 57,91 pour le palLidium. Son action sur elle-même est l'attraction des courants semblables et la répulsion des courants dissemblables : le contact des conducteurs ne produit ni partage ni neutra- lisation ; aucune communi- cation extérieure n'altère sa propagation dans un circuit fermé, à moins que la com- munication sur-ajoutée ne soit elle-même un arc déri- vé de la totalité de ce cir- cuit. Son action sur les corps voisins est diverse : elle ai- mante le fer et l'acier, dévié perpendiculairement les bar» reaux aimantés, puis les at. tire et les retient en contact; action qu'elle n'a p.ns sur let autres corps. Elle change l'é- quilibre moléculaire des mé- taux par induction , comme le fait la présence d'un ai- mant; :ni moment de ce changement d'état, soità l'n 90 GAL GAL Elbctaictte statiquk. •t les repoussent aussitôt. A l'état naturel et (lY-qui- librc parfait , les métnux possèdent des quantités iné' £ales d'électricité statique, ors donc que l'on met deux métaux en contact, ils agis- sent diversement sur les coips voisins et miidifient leur aptitude à prendre l'une ou l'autre électricité. Si on communique de l'élec- tricité à un tel couple, cette électricité ne se répartit pas également sur lui, mais en raison de la puissance coer- citive naturelle de chacun des métaux qui le compo- sent. Une quantité donnée d'élec- tricité statique peut produire des f {(eu faibles ou intenses, selon que Ici surfaces de l'instrument sont étendues ou restreintes : on appelle tension la puissance statique de cet ordre de phénomènes, qui consiste en une attrac- tion ou en une répulsion plus ou moins grande. On ne recueille des corps mauvais conducteurs frottés ou olives que (le l'électricité statique ; on n'en peut re- cueillir des bons. Lorsqu'on interpose un conducteur im- pai'fiiit dans un courant, une portion de ce dernier s'éteint, ne pouvant vaincre son inertie; on peut recueillir alors à chaque; extrémité quelque peu d'électricité statique , dans un certain rappnrt avec la résistance du Conducteur, et celle delà neutralisation en retour. Tout eleclromoteur simple ou composé pouvant pro- duire'une clectriiité dyna- mique intense , donne , à chacun de ses pôles isolés , de l'clci-lricité statique qui ne se trouve plus uu.ssilôt la ronimunication établie ; l'électiicité statique des pôles est il'autant plus con- sldéi aille, que les couples sont plus nombreux; cette quantité augmente comme le 4Mrré des couples ajoutés. Électricité dïîjamique rigine de l'induction, soit a la cessation, il s'établit un courant instantané dans les circuits fermés; lorsqu'on ferme le <'ircuit, le courant induit est inverse du courant primitif, et en est consé- qiiemment repoussé. Cette électricité altère la tempéra- ture des corps, vaporise ou décompose ceux qu'elle tra- veise, ou provoque de nou- velles combinaisons, selon sa quantité et son intensité, et les circonstances secondaires concomitantes. Dans l'ordre dynamique, les substances ne différent que par une puissance con- ductrice et non conservatrice: cette puissance n'est nulle- ment altérée par des cou- rants voisins, ni même par d'autres courants qui les tra- versent. Pour rendre faibles ou intenses les effets d'une quantité donnée d'électricité dynamique , il faut en ren- dre facile ou difficile la neutralisation en retour à travers la pile même ; l'étendue des surfaces et la quantité de substance «le l'instrument n'entrent pour rien dans «es effets. On con- sidère deux états dans un roulant électrique ; sa quan- tité, qui est mesurée diiei- tenient par la déviation de l'aiguille aimantée ; son in- tensité, c'est-à-dire, sa puis- sanic de vaincre les mauvais conducteurs, qui est mesurée par l'interposition de dia- phragmes en platine, inter- posés dans une auge pleine d'un liquide conducteur. Les piles thermo-électri- ques étant formées de bons conducteurs , produisent une électricité dynamique nom- breuse , mais ne donnent qu'une éler-tririté statique inappréciable , lorsqu'on en isole les pôles. L'écoulement de l'i-lectri- cité statique reproduit tous les effets dynamiques ; c'est en ralentissant et réglant d une manière unifnrme cet écoulement , que l'on ob- tient les effets les plus nom- breux. Le nombre des élé- ments d'une pile n'ajoute rien à la quantité ÎÉRIÉES. Gardnerieœ. bot. ph. — Vallich donnait ce nom à la famille des Loganiacécs. Il sert aujourd'hui à en dési- gner une tribu qui ne contient jusqu'ici que le seul genre Gardneria. (Ad. J.) CARDON, poiss. — Nom vulgaire appli- qué indistinctement à toutes les espèces du g. Able , et qui se rapporte plus particu- lièrement à une. espèce, le Leiiciscus idus Bl. GARDOQUIA (nom propre), bot. ph. — Genre delà famille des Labiées, établi par Ruiz etPavon pour des végétaux du Pérou, du Chili et de la Colombie. Ce sont des arbrisseaux ramcux , à odeur forte et pénétrante , por- tant des feuilles entières , des fleurs incar- nates ou jaunes , axillaires , solitaires ou ra- rement verticillées , ou quelquefois réunies par deux ou trois sur le même pédoncule. On cultive dans nos serres plusieurs espèces de ce genre. (B.) *GARGARA (d'un mot hébreu signifiant graine , à cause de la forme arrondie du corps). INS. — MM. Amyot et Serville(/ns. hém. , S. à Bîiff. ) ont formé sous ce nom une nouvelle coupe aux dépens du genre Oxyrachis de la famille des Membracides , de l'ordre des Hémiptères. Le type de cette division est le Centrotus genistœ Fabr. , as- sez répandu dans une grande partie de l'Eu» rope. (Bl.) *GARNAAT. crust. — Baster, dans ses Opus. subs., II, pi. 3, fîg. 1 à 4, a employé ce nom pour désigner le Crangon commun , Crangon vulgaris Auct. Voy. crangon. (H.L.) GARNOT, Adans. moll. — Le Garnot d'Adauson appartient au g. Crépidule de Lamarck. Cette espèce, propre au Sénégal , paraît avoir étéoubliée dans les Catalogues. Voyez cuÉpmuLE. (Desh.) GAROU. BOT. PH. — Dans le commerce, on donne ce nom à l'écorce du Daphne gnidium y encore appelé Sain-Bois, et au- quel on substitue celui du Daphne meze- rewn ou Bois-Gentil. Cette écorce , revêtue d'un épiderme grisâtre facilement sépa- rable, est d'une odeur désagréable; sa sa- veur est acre et corrosive. Le Garou , qui se trouve (fans le commerce en petites bottes , GAR se récolte ordinairement au mois d'octobre. Ses propriétés épispastiques sont connues, et on l'emploie pour établir des vésicatnires chaque fois qu'on redoute l'action des Can- tharidcs sur la vessie ; malgré son âcrcté , on n'a pas craint de l'administrer dans les dartres rebelles ou les scrofules , et de nos jours on le fait entrer quelquefois dans les tisanes antisyphilitiques. Les fruits du Me ■ zereum empoisonnent les animaux qui en mangent; quelquefois cependant les habi- tants des campagnes les prennent comme purgatif, et il est facile de comprendre que c'est un des drastiques les plus violents. On prépare , avec l'écorce du Garou ou D. gnidium , une pommade au moyen de la- quelle on entretient la supuration des vési- catoires. Il existe dans les deux espèces un principe commun , la Daphnine , qui n'est pas employée en médecine à l'état de pureté, et qui donne sans doute à cette substance toute son activité. On a encore isolé du Sain-Bois une résine ayant l'odeur nau- séeuse du Garou et une saveur très causti- que. Son action sur la peau est très énergi- que, et M. Coldefi-Dorly a proposé de l'em- ployer comme vésicant en la mêlant aux graines et à l'alcool. Les baies et les feuilles des espèces D. thymelea, laureole , tarton-raira , peuvent être, comme purgatives , substituées à celles du D. mezercum et gnidium. Pourtant les oiseaux mangent, sans en être incommodés, les baies de la Laureole. (B.) GARROT. OIS. — Ces Palmipèdes , dont Leach après Fleming a fait un genre sous le nom de Clangula , et Keyser et Blasius leur g. Glaucion , est une simple section du g. Canard, à bec court, déprimé, rétréci et étroit à la pointe; à narines basales, arrondies, et à queue pointue et pouce pinné. Le type est le Garrot, Anas clangula, et l'on y rapporte les esp. A. glacialis, histrionica et alheola,' (G.) GARRULA, Temm. ois. — Syn. de Gar- rulax , Vieill. *GARRULAX {garrulus , geai ). ois. — M. Lesson a désigne sous ce nom un genre de Passereaux dentirostres , qu'il rapproche des Cassicans et des Phonygames. Leur bec est triangulaire à la base , crochu au som- met, mince et comprimé sur les côtés, muni de soies à la commissure, qui est très fendue; GAR GAS 29 des plumes veloutées recouvrent en partie les narines; les ailes ont les 3^ et 4' rémiges les plus longues; leur queue est arrondie. On en connaît deux espèces : Tune, le type du g. , est le G. de Bélanger ( G. leucolo- ■phus de Gould); il habite le Pégu; et l'autre, G. A FuoNT ROUX, habite IMlc de Java. (G.) GAKUULAXÏS, Lafr. ois. — Voy. gar- RULAx , Less. GARRULUS , Vieill. ois. — Voy. geai. C'est encore un syn. de Rollier. *GARRYA (Garry, nom du secrétaire de la compagnie de la Baie d'Hudson). bot. ph. — Genre établi par Douglas et placé après les Putranjivées et les Forestiérées jetées à la fin de la petite famille des Antidesmées , qui suit celle des Cannabinées et précède celle desPlatanées. Il constitue le type et le genre unique d'une petite famille. Une seule espèce , le G. elliptica, originaire de Califor- nie , forme ce genre. C'est un arbrisseau de 2 à 3 mètres de hauteur, à rameaux d'un vert pourpré , portant des feuilles opposées, ondulées , aiguës, coriaces , toujours vertes, glabres en dessus , duveteuses en dessous , à fleurs monoïques réunies en longs chatons , fruits en baies , disposées en chatons comme les fleurs. Cet arbrisseau étant d'une grande rusticité pourrait prendre place dans nos jardins d'agrément. (B.) *GARRYACÉES. Garryaceœ. bot. ph. — Le genre Garry a , établi d'après des ar- brisseaux de la Californie , ne se range net- tement dans aucune famille établie : aussi M. Lindley l'a-t-il considéré comme destiné à former le noyau d'une petite famille par- ticulière dont les caractères seront jusqu'ici ceux de son unique genre , c'est-à-dire des fleurs uiiisexuelles , groupées en grappes amentacées , les mâles présentant, dans un calice 4-parti , 4 étamines alternes non élastiques ; les femelles un ovaire cou- ronné par les deux dents du calice adhé- rent , surmonté de deux styles minces , et renfermant dans une seule loge 2 ovules pendants de son sommet par des funicules qui les égalent en longueur. Il devient un fruit charnu , dont l'embryon dicotylédoné et court se montre vers la base d'un gros périsperine charnu. Les feuilles sont oppo- sées , sans stipules , et le bois se fait remar- quer par le défaut de couches concentriques. Cette famille paraît se rapprocher de celles des Slilaginées et des Chloranthacées , et par conséquent est peu éloignée des Urtica- cées. (Ad. J. ) GARUGA (nom donné à cet arbre par les Telingas). bot. pu. — Genre de la famille des Burséracées , établi par Roxburgh ( Co- romand , t. III, p. 4 , pi. 208) pour un grand et bel arbre des Indes orientales , le G. pinnata, à feuilles pinnées , assez impai- res, obliques, lancéolées ou dentées en scie; à fleurs jaunes et inodores, disposées en pa- nicules courtes et lâches. Le fruit est un drupe arrondi , charnu , lisse , renfermant deux ou un plus grand nombre de noyaux placés irrégulièrement dans la pulpe. (B.) GARULEUM. bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Vernoniacées , établi par Cassini pour V Osteospermum cœruleum Jacq., arbuste du cap de Bonne-Espé- rance, à feuilles glutineuses , alternes et pinnatifides ; à fleurs jaunes dont les rayons blancs , disposées en corymbes par trois ou quatre à la fois. Cette plante, cultivée dans nos jardins , demande à être rentrée dans l'orangerie en hiver. Cassini lui a donné le nom de G. viscosum. (B.) GARZETTE. ois. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Héron. GASAR, Adans. moll. — Adanson nomme ainsi une espèce du g. Huître, dont Gmelin et Lamarck ont fait une variété de VOstrea parasitica. Voy. huître. (Desh.) GASSiCOURTÏA. bot. eu. — Genre da la famille des Lichens , établi par M. Fée pour une plante parasite qui envahit l'écorce du Quinquina jaune. * GASTÉRAGANTHE. Gasleracantha {ya.7-r,p , ventre ; axavSa , épine), auach. — Latreillc est le fondateur de cette coupe générique , qui appartient à l'ordre des Arachnides et à la famille des Araignées , et que M. Walckenaër , dans le tome V. de son Hist. nat. des Ins. apt.^ range dans les genres Epeira et Pleclana. Les ca- ractères de cette coupe générique peuvent être ainsi exprimés : Céphalothorax relevé antérieurement; mandibules très fortes et renflées à leur insertion ; abdomen toujours irrégulier , revêtu de tubercules cornés , pointus , semblables à des épines. Ce genre renferme une trentaine d'espèces et est ré- pandu dans les Indes orientales , dans l'A- mérique et dans la Nouvelle-Hollande. La 30 GAS GAS Gastei'acanlha curvicauda Vauth. ( Ann. des se. nat., t. 1 , 1824, pi. 12 , fig. 1 à 6) peut être considérée comme le type de cette coupe générique. Cette espèce , qui est une des plus grandes du genre , a été trouvée dans l'île de Java. (H. L.) GASTERIPUS. ÉCHiN. — Genre d'Échi- nodermes de la famille des Holothuries , créé par Rafînesque {Journ. dephys., 1819), et comprenant des animaux à corps cylin- drique mou; à bouche nue; à anus ter- minal , et à branchies en forme de tuber- cules striés. Ce genre, qui est peu connu , ne renferme qu'une seule espèce, le Gaste- ripus vittatus Raf. {loco cit.). (E. D.) *GASTÉROBRANCmDES. Gasferobran- chides. crusi. — M. Milne-Edwards , dans le tom. II de son Hist. nat. sur les Crustaeés, désigne sous ce nom une tribu de la famille des Thalassiniens , de la section des Déca- podes macroures. Les Crustacés qui compo- sent cette tribu ont le thorax très petit, ovalaire et comprimé latéralement; leur ab- idomen est au contraire extrêmement long. Les pattes -mâchoires externes sont pédi- formes , et portent en dehors un palpe grêle et multi-articulé. Les pattes des deux pre- mières paires sont didactyles. Les pattes de la troisième paire sont élargies vers le bout, terminées par un tarse très court , formant avec l'article précédent une pince impar- faite. Les pattes de la quatrième paire sont grêles et raonodactyles. L'abdomen est très long, assez mou , composé d'anneaux à peu près égaux , dont l'arceau dorsal ne se pro- longe pas inférieurement, de manière à en- caisser la base des fausses pattes. La na- geoire caudale ne présente rien de remar- quable ; mais les fausses pattes insérées à la face inférieure sont garnies d'une multi- tude de filaments rameux, qui offrent une structure très analogue à celle des branchies, et qui, bien certainement, doivent être des- tinées à concourir au travail de la respi- ration. Cette tribu ne comprend que deux genres désignés f3us les noms de Callianidea et Cal- lianisea. Voyez ces mots. (H. L.) *GASTEROCERCUS ( yo^0"> O.OOUGOG 1.05') Oxyde de carbone. I,000ri40 O.OOOGSl 1,157 Amtnoniiiquc. . . . 1 .0()0r>«u 0.000771 1,509 Acide carbonique. . 1,00044!) 0,000X99 1,520 Pn.toxydc d'azote. . l.OOOi.Oâ 0,001007 1,710 Acide sulfureux. . l,O0066.-i 0,001031 2,200 Clilore 1,000772 0.00154'; 2,62,> Cyanogène 1 ,0008r,4 0,00«OGS 2,852 Sulfure de carbone. l,OOioOO O.OOr^OlO 5,110 {Mémoires de MM. Biot et Arago. Ménioireg (le la première dusse de l'inslilut, t. VII , 1807 ; Uuloiig , Arinnles de chimie et physique , 1826, l. XXXI, p. 154.; Si nous considérons les Gaz sous le rap- port chimique, nous trouvons qu'ils se com- binent en volumes dans des rapports sim- ples, de telle manière que leur contraction apparente est aussi en rapport simple avec leur volume primitif, comme l'indique le tableau suivant : 1 vol. de clilore + 1 vol, d'hydrogène, donnent 2 vol. d'acide chlorhydriquc, 1 vol. de cyanogène. . , . + 1 vol, d'bydro|^ène 2 vol. d'acide cyanhydrique. 1 vol. d'oxygène + 1 vol. d'azote 2 vol. de bi-oxyde d'azùte. \ vol, d'oxygène -f- 2 vol. d'hydrogène 2 vol. de vapeur d'eau. \ vol. d'oxygène + 2 vol. d'azote 2 vol. de proloxyde d'azote. 1 vol. d'azolc -1-2 vol. d'oxygène. 2 vol. d'acide hypo-azotique. 4 vol. d'azote + ^ vol. d'hydrogène 2 vol. d'ammoniaque. 1 vol, de vapeur de soufre + G vol, d'oxyi^ène 6 vol. d''acide sulfureux. 1 vol. de vapeur de soufre -\- G vol. d'hydrogène 6 vol, d'acide sulfhydrique. Il suit de là que si l'on suppose deux Gaz s'unissant en diverses proportions , et que la quantité de l'un des deux soit con- sidérée comme constante , les quantités de l'autre seront telles, que la plus petite se trouve contenue un certain nombre entier de fois dans les autres. Les combinaisons de l'azote avec l'oxy- gène vont nous servir d'exemple : 100 d'au)te-L 50 d'oxygène = protoxyde d'azote. KX) d'azote 4- 100 d'oxygène = deutoxyde d'azote. i::0 d'uzolt!+ lîiO d'oxygène = acide azoteux. 100 d'.izi)te-t-200 d'oxygène = acide hypo-azolique. 100 d'azolc -f- 2.jO d'oxygène = acide azotique. Or, comme l'on peut gazéifier plusieurs liquides et solides , et qu'on peut admettre facilement qu'on les gazéifierait tous si l'on T. \i. disposait d'une chaleur suffisante, on arrive à conclure que cette loi de composition doit s'appliquer aussi à ces sortes de corps; et c'est ce qui a lieu en effet : car , quand deux corps se combinent , par exemple l'oxygène et un métal , il arrive en général que pour la même quantité de métal , les quantités d'oxygène sont des multiples de la plus petite par des nombres entiers. Quelquefois cependant Cette règle fait défaut; mais cela n'est pas fréquent, et tient peut-être à ce que l'on ne connaît pas les divers composés que peuvent former les corps que l'on considère. Les composés d'ail- leurs qui paraissent faire exception à cette régie sont en général très facilement dé- composablcs ; de plus , par leur décomposi- tion , ils donnent toujours naissance à dei C 42 GAZ GAZ produits beaucoup plus stables, en se re- plaçant sous la loi commune. Par exemple, le chlore donne six combinaisons bien dé- finies qui sont : CU\. Oj = ncide chloreux. Chl. 0< = acide hypochloriquc. Chl. Qj = acide chlorique. Chl. O7 =: acide perchlorique. Chl. 3 Oi3 = acide chlorochlorique. Chl. 3 O17 = acide chloroperchlorique. Dans cette série, les combinaisons ChP 0'^ ChP 0'' constituent des relations qui parais- sent étranges. Toutefois, si l'on considère la fa- cilité avec laquelle se décomposent ces corps, et si Ton observe, d'une part, qu'ils se dé- doublent toujours en acide chloreux et en acide perchlorique; d'autre part, que dans toutes les combinaisons oxygénées de chlore, l'acide chloreux et l'acide perchlorique , li- bres ou combinés, sont les deux termes d'où partent les autres acides, ou bien ceux auxquels ils aboutissent, on sera tenté d'ad- mettre avec M. Millon pour ces deux corps, la composition suivante : Chl. 03 =: acide chloreux. Chl. O7 =s acide perchlorique. 8 Chl. 03 -f Chl. 07 = Chl. 3 Oi3 = acide chloro- chlorique. Chl. 03 + 2 Chl. 7 = Chl.3 O17 =: acide chloroper- chlorique. On peut donc admettre d'une manière générale que toutes les combinaisons ga- zeuses stables se font dans des rapports simples , et que les combinaisons gazeuses qui ne se font pas dans ces rapports sin)ples sont plutôt produites par la juxtaposition des molécules des premières combinaisons que par une combinaison véritable ; en d'autres termes, dans le 1" cas, il y a véri- table combinaison chimique entre les ato- mes des corps ; dans le 2% il y a simple adhésion entre des molécules déjà com- plexes. C'est rentrer, comme on le voit, dans les idées émises par Proust sur les oxydes complexes, idées qui ont été reprises par M. Dumas, et auxquelles les expériences de M. Regnault sur l'influence du groupe- ment prêtent un nouvel appui. Il est des Gaz qui agissent l'un sur l'autre aussitôt qu'on les met en contact; tels sont l'acide chlorhydrique et l'ammoniaque. La plupart , au contraire , ont besoin d'une puissance excitatrice, telle qu'une élévation de température , la flamme d'une bougie , l'étincelle électrique, un rayon de lumière, ou bien enfin l'action des corps pulvéru- lents, comme l'éponge de platine; on peut même dire, sous ce rapport , que cette né- cessité existe beaucoup plus souvent pour les Gaz que pour les liquides. Il est un état particulier des Gaz sous le- quel les combinaisons s'effectuent assez fa- cilement, c'est celui de Gaz naissant. En effet , quand on met en présence deux Gaz au moment de leur dégagement ' il arrive souvent qu'ils se combinent , tandis qu'ils ne se combinent plus à l'état de liberté. Nous avons déjà dit que l'on était par- venu dans ces dernières années à liquéfier la plupart des Gaz considérés jusqu'alors comme permanents ; il n'y a effectivement que l'oxygène , l'hydrogène , l'azote, le bi- oxyde d'azote et l'oxyde de carbone qui aient résisté. C'est surtout à M. Faraday que l'on doit ce résultat. Il s'en est occupé à deux époques distinctes, en 1823 {Ann. de ch. et phys.y t. 24, p. 396 et 403), et en 1845 (i4nn. de ch. etdephys., y série, 1. 13, p. 120). Dans la première série d'expériences , il se servait de la compression exercée par les réactions chimiques elles-mêmes, jointeàun froid artificiel. Pour faire cette expérience, on prend un tube de verre très épais , re- courbé trois fois sur lui-même , de manière à représenter assez bien une î\[ majuscule renversée ; on introduit dans les deux cour- bures latérales les substances qui , par leur réaction , doivent produire le Gaz qu'il s'a- git de liquéfier ; supposons que l'on ait pris de l'acide chlorhydrique et du bicarbonate de soude pour obtenir de l'acide carbonique liquéfié ; puis on ferme les orifices du tube au moyen de la fusion , et on retourne le tube de manière à réunir les deux substances à la même extrémité. Le Gaz qui se dé- gage, en s'accumulant dans un petit espace, produit une compression déjà suffisante pour en liquéfier une partie ; mais on favorise beaucoup cette action en plongeant dans un milieu réfrigérant l'extrémité où se rend le Gaz formé. Comme un grand abaissement dans sa température en diminue la tension élastique , la réaction des substances s'en trouve accélérée, et de nouvelles quantités de Gaz se reproduisent pendant un temps GAZ plus ou moins long. C'est à l'aide de ce procédé que M. Faraday est parvenu à li- quéfier le chlore , le cyanogène , l'ammo- niaque, l'oxyde de chlore, le protoxyde d'a- zote, et les acides sulfhydrique, chlorhydri- ques, sulfureux et carbonique. En 1845, M. Faraday a recommencé ces expériences. Il a combiné une pression de 40 atmosphères, produites à l'aide de pom- pes , avec le fro^id produit par un bain d'a- cide carbonique et d'éther placé sous le ré- cipient de la machine pneumatique. Le froid était tel dans cette expérience , que l'acide carbonique du bain n'avait plus qu'une tension d'environ 30 millimètres. Or, à 0°, sa tension est de 36 atmosphères ou de 27360 millimètres; elle était donc réduite à n'être que le ,~ environ de la râleur première. En réunissant les résultats obtenus dans les deux séries d'expériences , on a la liste des Gaz liquéfiés et solidifiés : GAZ 43 Acide cblorhyJrique. , id. Acide fluosilicique. . . . id. Gaz oléfiant id. Acide fluoboriqiie.. . id. Hydrogène phosphore. id. Hydrogène arse'nique. . id. Acide sulfureux. . . . lique'fié e t solidifie'. Ammoniaque . id. . . . id. Acide sulfhydrique . . id. . . . id. Acide carbonique. . . id. . . . id. Protoxyde d'asole. . . . id. . . . id. Acide iodhydrique. . . . id. . . . id. Acide bromhydrique. < id. . . . id. Oxyde de chlore id. . . . id. Cyanogène id. . . . id. Les liquides produits par la condensation du Gaz sont en général très mobiles, et res- semblent par leur aspect à de l'éther. Leur tendance à repasser à l'état gazeux, quoique très grande , est en partie arrêtée par une circonstance particulière. En reprenant l'é- tat gazeux, ces Gaz liquéfiés ne peuvent le faire sans enlever aux corps voisins et à leur substance même une quantité énorme de chaleur. Quand on verse, en effet, de l'a- cide sulfureux liquide dans de l'eau, celle-ci est presque instantanément congelée. De son côté , l'acide carbonique liquide en s'é- vaporant produit dans le reste de la liqueur un froid qui peut aller jusqu'à — 90° ou — 100". On conçoit donc que cet énorme abaisse- ment de température doit naturellement re- tarder le passage de la totalité du liqtiide à l'état de Gaz. II y a plus : c'est en mettant à profit cette propriété que M. Thilorier est parvenu à solidifier l'acide carbonique lui-même. La force élastique de la vapeur de l'acide carbonique liquide est, en effet, a 0" de 36 atmosphères, et de 73 atmosphères à-|-30°. En s'échappant sous forme de jet, l'acide carbonique repasse aussitôt en partie à l'état aériforme, et absorbe, pour subir ce changement d'état , une quantité de calori- que si considérable qu'une autre portion du liquide se solidifie : l'acide devenu solide, se dépose sous forme de flocons blancs. En définitive, le rapprochement moléculaire qui constitue la solidification de l'acide car- bonique , dit M. Thilorier ( Ann. de ch. et ph., t. 60 , p. 433), a pour cause détermi- nante l'expansion d'un liquide qui occupe instantanément un espace 400 fois environ plus grand que le volume qu'il avait primi- tivement. Dans son dernier travail , M. Faraday a témoigné la résolution de continuer ses re- cherches , en se servant désormais du prot- oxyde d'azote comme milieu réfrigérant. Le froid que produit l'évaporation du prot- oxyde d'azote solide est tel en effet, que le bain d'acide carbonique et d'éther se com- porte à l'égard du protoxyde comme le fe- rait un corps chaud. Aussitôt qu'il y a con- tact, le bain d'acide carbonique et d'éther, quoiqu'à — 90" cent., fournit tellement de calorique au protoxyde , que celui-ci entre sur-le-champ en ébuUition. Par l'emploi de ce nouveau réfrigérant, ce savant physicien pourrait produire un froid d'au moins 170 degrés, et peut-être aller jusqu'à 200" cent, en y joignant le bain d'éther. On ne peut prévoir les effets que produira un pareil abaissement de température; il est probable qu'un grand nombre d'actions chimiques qui ont lieu à la température ordinaire n'auront plus lieu à des températures aussi basses, et que d'autres, au contraire , in- connues actuellement, pourront se produire sous l'influence de cet énorme froid. M. Du- mas a déjà vérifié qu'à la température de — 90" le chlore n'avait plus d'action sur l'antimoine. MM. Mareska et Donny ont trouvé que l'acide sulfurique à 2 ou 3 ato» 44 GAZ raes d'eau n'agissait plus sur les calculs , et que le potassium et le sodium conservaient leur état métallique sur le chlore à — 80 degrés. L'eau et plusieurs liquides jouissent de la propriété de dissoudre les Gaz; en géné- ral, ils en dissolvent d'autant plus que la pression est plus forte. Selon Dalton, cette quantité serait même exactement propor- tionnelle à la pression , ce qui cependant n'est vrai , selon toute apparence , que jus- qu'à certaines limites. Il est à remarquer en outre qu'un liquide qui tient déjà un Gaz en dissolution peut parfaitement en dissoudre un autre ; la quantité de ce der- nier paraît même complètement indépen- dante de la nature et de la quantité du Gaz déjà en dissolution , pourvu que ces deux Gaz soient sans action l'un sur l'autre. La température a également une influence sur la vertu dissolvante des liquides ; il faut qu'elle ne soit ni trop élevée ni trop basse f)OUT qu'ils puissent en dissoudre le plus possible. C'est entre -f- 15 et 20° que la puissance dissolvante de l'eau pour les Gaz est à son maximum. Voici quelques exem- ples de la solubilité du Gaz dans l'eau, pour un volume d'eau à une température d^ -|-20° sous une pression de 760 miliim. Acide fliiolioiique. . . 700 volumes environ. Acide chloroborique. . un peu moins. Acide chloi hydrique. . 464. Ammoniaque 400. Acide cyanhydiique. . -^00 environ. Acide hypochloreux . 200, Acide sulfureux. . . . o7. Acide sdlenhydriquc. . 10. Cyanogène 4,u. Acide sulfhydrique. . 3. Chlore 1,5. Acide carbonique. . . 1. Oxygène 0,0oG , etc. Pour étudier les Gaz comparativement, il faudrait pouvoir les prendre tous à la même distance de leur point d'origine. Il est à remarquer, en effet, que l'oxygène, l'air atmosphérique et l'oxyde de carbone , qui n'ont pu encore être liquéfiés, présentent des coefficients de dilatation presque iden- tiques; que ces mêmes Gaz, en y joignant l'azote, ont la même capacité calorique. On peut donc admettre que si l'on prenait tous les Gaz suffisamment loin de leur point de GAZ liquéfaction , on trouverait qu'ils jouissent tous des propriétés physiques suivantes : 1° D'obéir à la loi de Mariotte; 2" D'avoir le même coefficient de dila- tation ; 3° D'avoir la même capacité calorifique; 4o De dégager la même quantité de cha- leur par la compression ; 5° D'avoir chacun un indice de réfraction particulier. A coup sûr cette uniformité de propriétés constitue un fait assez remarquable. Quant aux propriétés chimiques : 1° Tous les Gaz se combinent en volume dans des rapports simples ; 2° Le volume du composé qu'ils forment est aussi en rapport simple avec le volume total des Gaz composés ; 3° Les Gaz acides sont généralement très solubles dans l'eau ; 4 Le seul Gaz alcalin que l'on connaisse, l'Ammoniaque, l'est aussi beaucoup; 5" Les Gaz neutres le sont en général fort peu; 6° Les Gaz que l'on n'a pu encore liqué- fier sont précisément les moins solubles de tous. Considérés sous le point de vue de la phy- siologie animale, les Gaz peuvent se diviser en 3 catégories : 1° les Gaz essentiels à la vie; 2° les Gaz inertes; 3° les Gaz délé- tères. Dans la première catégorie on ne peut placer que l'oxygène ; dans la deuxième se- trouvent l'hydrogène, l'azote, l'acide car- bonique pur, etc. ; dans la troisième , l'hy- drogène arséniqué , l'oxyde de carbone, les acides hydrocyanique, hydrosulfurique , l'ammoniaque, etc. L'oxygène est un Gaz indispensable pour la respiration : cependant, respiré pur, il détermine la mort assez rapidement , par suite de l'action excitante qu'il exerce, II a donc besoin d'être mêlé à un Gaz inerte qui en atténue les propriétés. Dans l'air at- mosphérique, cet autre Gaz est l'azote. Les autres Gaz sont tous impropres à la respiration ; ils sont donc tous susceptibles- d'occasionner la mort. Mais les Gaz inertes tuent uniquement par l'asphyxie qu'ils dé- terminent, tandis que les Gaz délétères tuent de plus en vertu des propriétés véné- neuses particulières qu'ils possèdent. Que GAZ ïoii piarc \ia oiseau sous une cloche rem- plie d'azote, Gaz non délétère, au bout d'un certain temps, Taninuil , ne pouvant respirer, tombera asphyxié ; mais si on Je relire à temps, il reviendra rapidement à la Yie, Si au contraire il avait été plongé dans Thydrogène arséniqué , la portion de Gaz qu'il aurait absorbée continuerait à agir, et l'animal succomberait. Chacun sait que ce fut ainsi que mourut Gehlen, pro- fesseur à Munich. Ayant respiré un peu d'hydrogène arséniqué dans une prépara- tion , il périt au bout de neuf jours , au milieu d'horribles douleurs. Voy. les articles des différents Gaz, et les articles respiuation , toxicologie , etc. Considérés sous le point de vue de la phy- siologie végétale , les Gaz offrent des parti- cularités curieuses. L'acide carbonique, qui, pour les animaux, n'est qu'un Gaz excré- menlitiel , est au contraire, pour les plan- tes , un Gaz de la plus haute importance. Celles-ci, en cITet , sous l'influence solaire , absorbent l'acide carbonique de l'air, fixent son carbone et dégagent son oxygène. Le chlore , de son côté , a une action spéciale sur les plantes. Il en active le développe- ment d'une manière toute particulière , au moins pour quelque temps. Voy. le mot végétation. Considérés enfin sous le point de vue pa- thologique, les Gaz peuvent se développer à la surface des muqueuses , dans les séreu- ses, dans le tissu cellulaire, et jusque dans l'intérieur des vaisseaux, lis se composent en général d'hydrogène sulfuré et d'acitic carbonique , seuls ou mêlés .ivec de l'oxy- gène , de l'azote eu même de l'hydrogène carboné. (F. Pei.tier.) GAZAIVIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Composées-Sénécionidées , établi par Gœrtner pour de belles plantes herbacées du Cap , dont le type , la G. Gœrtneri {Gor- teria pavonia), est remarquable par l'éclat de ses Heurs jaune-orangé , marquées d'une bande obscure sur le milieu de leur face in- férieure et d'une tache noire à la base de leur face supérieure. GAZELLE. MAM. — Nom vulgaire de plusieurs petites espèces d'Antilopes, voi- sines des Corinnes, et plus particulièrement de V Antilope dorcas, et de la Corinne ellc- môme. Celui d'Al-Gazel appartient en pro- GKA 'lit propre à VAiitilope leucoryx. Voyez anti- lope. (P-Ct.) *GAZOLYTES. cniM. — Nom sous lequel Ampère a désigné, dans la classification des corps simples, ceux qui, par leur combi- naison réciproque , sont susceptibles de for- mer des gaz permanents. (G.) GEAI. Garrulus. ois. — Genre de l'or- dre des Passereaux conirostres, de la famille des Corbeaux , dont il se distingue par un i bec court et épais , recourbé et fléchi à la pointe, qui est dentée. Les plumes de la tête sont lâches et érectiles. Les narines sont re- couvertes par des soies couchées et épaisses. Leurs ailes sont courtes; leur queue, de lon- gueur moyenne, est égale et arrondie. Les mœurs de ces oiseaux sont celles du groupe des Corbeaux, pourtant ils sont plus séminivores que les autres oiseaux du groupe. Leur nourriture consiste en glands , noi- settes, baies, fèves , pois, insectes et vers. Le type est le Geai d'Europe , charmant oiseau connu de tout le monde, qui, facile à apprivoiser, quoique irascible et criard, peut être laissé en liberté dans la maison , dont il devient un aimable commensal. A l'état sauvage , il habite les bois et les buissons, niche sur les arbres ou les taillis, et pond 5 ou 7 œufs d'un bleu verdûtre , parsemés de points d'un brun olivâtre. Ce g. renferme une dizaine d'espèces ap- partenant aux deux Amériques et aux Indes orientales. Notre espèce européenne varie assez fréquemment dans sa coloration. On trouve des Geais blancs , et d'autres variés de jaune et de gris blanc. Le genre Geai est peu naturel ; il doit former une simple section du g. Corbeau- (G.) GÉANT. Gigas. térat. — On donne ce nom à tous les hommes qui , par l'élévation de leur taille, sont au-dessus de ceux de leur espèce. Le gigantisme joue même un rôle très important dans les chroniques et les sa gas. Il est resté parmi le peuple la croyance vague à la haute stature des hommes des temps anciens, et les livres que nous ont légués les Grecs et les Romains sont pleins de relations de populations entières d'une taille gigantesque, fable renouvelée dans le siècle dernier pour les Patagons , et dont les voyageurs modernes ont fait bonne justice. Dans l'idée que le gigac- 46 GEB GEC tisme était la loi commune aux hommes des premiers âges du monde , on a voulu voir des géants dans les ossements fossiles des animaux appartenant à la période pa- lœothérienne. La plupart sont des Masto- dontes , opinion soutenue à toutes les épo- ques par les bons esprits , ce qui n'a pas empêché cette erreur grossière de se perpé- tuer à travers les siècles, et d'arriver jusqu'à nous. L'histoire nous montre que la taille des hommes de l'antiquité n'était pas supé- rieure à la nôtre , et l'on ne trouvait de géants que chez les peuples des régions sep- tentrionales et des pays encore dans la bar- barie. Dans le balancement des éléments de l'organisme , le développement des formes est au détriment de celui du cerveau. Les Grecs l'avaient si bien senti qu'ils avaient donné à leur Apollon une taille moyenne et un front large , élevé , où rayonnait Tiri- telligence, et à Hercule, une tête de crétin. Passé certaines limites , le gigantisme est une infirmité , et l'observation justifie cette opinion des anciens , c'est qu'on trouve parmi les hommes de très haute stature plus de tambours-majors que d'académiciens. Il sera question des variations de la taille hu- maine à l'article homme. ( G.) GEASTER {y7,, terre ; ««ttvîp, étoile), bot. CR. — Genre de l'ordre des Gastéromycètes- Lycoperdés, établi par Micheli pour des Cham- pignons à péridion extérieur, coriace et car- tilagineux, se fendant en segments étoiles dont le nombre n'est jamais constant. Leur organisation intérieure les rapproche desLy- coperdons, et comme eux ils laissent échap- per en fusée la poussière séminale. Nous en avons six espèces dans nos environs ; elles croissent sur la terre, en automne, dans les bois secs et sablonneux. L'espèce type est le G. HYGROMÉTRIQUE , dont Ics scgmcuts de Tenveloppe extérieure se recoquillenten des- sus dans les temps secs. (B.) GÉBIE. Gehia {y7,, terre ; Stoç, vie), crust. Ce g., qui appartient à la section des Déca- podes macroures et à la famille des Thalassi- niensou des Macroures fouisseurs, est rangé par M. Milne-Edwards dans la tribu des Cryptobranchides. Chez cette coupe généri- que, quia été établie parDesmarest, la cara- pace se termine antérieurement par un ros- tre triangulaire et assez large pour recouvrir presque les yeux. Les antennes externes sont très grêles ; les pattes-mâchoires externes sont pédiformes ; les pattes antérieures sont étroites et terminées par une main allongée subchéliforme ; les pattes suivantes sont comprimées et monodactyles ; l'abdomen est long et beaucoup plus étroit à sa base que vers son milieu; il est déprimé et ter- miné par une grande nageoire , dont les quatre lames latérales sont foliacées et très larges; les branchies sont en brosses et fixées sur deux rangs , savoir : une au-dessus de la deuxième patte, et deux autres au-dessus des quatre pattes antérieures et des pattes- mâchoires externes. Ce genre ne renfernae que deux espèces , dont une est propre à la Méditerranée , et l'autre aux côtes océani- ques de France et d'Angleterre. L'espèce qui peut être considérée comme type de cette coupe générique est la Gébie riveraine , Ge- bia lilloralis Desm., qui habite les côtes de Naples et de la Sicile , et que j'ai rencontrée assez abondamment sur celles de l'Afrique française , particulièrement dans les rades de Mers-el-Kebir et Bône. Cette espèce, qui se tient dans de très petites profondeurs , se plaît sur des fonds sablonneux. (H. L.) GEBIOS. CRUST. — Ce nom , qui a été employé par M. Risso dans le tome oe de son Hist. nat. de l'Europe mérid., est syno- nyme de Gebia. Voy. ce mot. ( H. L.) GÉCARCIIV. Gecarcinus (y~, terre ; xap- x'vo-:, crabe), crust. — Ce g., qui a été créé par Latreille, appartient à l'ordre des Déca- podes , et est rangé par M. Milne-Edwards dans la famille des Catométopcs et dans la tribu des Gécarciniens. Dans cette coupe gé- nérique, la carapace est peu élevée et très renflée sur les côtés, avec le front très re- courbé en bas. Les orbites sont profondes et ovalaires. Les antennes internes sont presque entièrement cachées sous le front. Le cadre buccal est presque circulaire avec les pattes- mâchoires externes qui le forment, laissant entre elles un espace vide. Les pattes ne pré- sentent rien de remarquable, si ce n'est que leurs bords sont armés de dents spinifor- mes. Ce g. renferme 3 espèces, qui toutes sont terrestres ; sur ces trois espèces, deux appartiennent aux Antilles, et la troisième à l'Australie. Enfin l'espèce qui peut être regardée comme type de ce genre est le GÉCARCiN ruricole , Gecarcinus ruricola Linn. , qui est d'un beau rouge violet, ou GEC GEG 47 jaune violacé, et qui se trouve assez com- munément aux Antilles. (H. L.) *GÉCARCIÎ\IE\S. Gecarcinii. cuust. — Cette tribu , qui appartient à Tordre des Décapodes et à la famille des Catométopcs, a été établi par M. Milne-Edwards , et est un des groupes les plus remarqables de la classe des Crustacés, car elle se compose d'animaux à branchies qui sont cependant essentiellement terrestres , et qu'on peut même faire périr d'asphyxie en les tenant longtemps submergés. Ces Crustacés se dis- tinguent des autres Catométopcs par leur carapace ovalaire transversalement très éle- vée et bombée en dessus. Les régions bran- chiales sont en général bien distinctes. Le front est à peu près aussi large que le cadre buccal, et fortement recourbé en bas. Les orbites sont ovalaires , médiocres et très profondes. Les bords latéraux de la cara- pace sont très arqués. Les antennes internes sont logées sous le front, et se reploient transversalement dans des fossettes étroites et souvent presque linéaires. La disposition des antennes externes varie; il en est de même pour les pattes-mâchoires. Les pattes de la première paire sont longues et fortes; les suivantes sont également robustes et longues , avQC le front pointu et quadrila- tère. L'abdoman du mâle est reçu dans une fossette large et profonde du plastron sler- nal , et son second article atteint presque toujours la base des pattes postérieures ; en général, il est si long qu'il arrive jusqu'à la base de la bouche. Les branchies ne sont souvent qu'au nombre de sept, savoir : cinq fixées à la voûte des flancs, et deux à l'état rudimentaire cachées sous la base des pré- cédentes, et prenant naissance des pattes- mâchoires ; mais dans d'autres espèces , on en compte de chaque côté neuf, comme d'ordinaire. La cavité respiratoire est très grande, et s'élève en une voûte très élevée au-dessus des branchies , de manière qu'il existe au-dessus de ces organes un grand espace vide. La membrane tégumentaire dont elle est tapissée est aussi très spon- gieuse, et forme quelquefois le long du bord inférieur de la cavité un repli , d'où résulte une espèce de gouttière propre à contenir de l'eau lorsque l'animal reste exposé à l'air. Ces Crustacés , que dans nos colonies on désigne sous tes noms de Tourlouroux , de Crabes de terre f etc., etc., etc., habitent les parties chaudes des deux hémisphères el ont des mœurs très remarquables ; car, au lieu de vivre dans l'eau comme les Crustacés or- dinaires, ils sont terrestres, et quelques uns d'entre eux 'périssent même assez promp- tement par la submersion. La plupart se tiennent ordinairement dans les bois hu- mides ^ et se cachent dans les trous qu'ils creusent dans la terre ; mais les localités qu'ils préfèrent varient suivant les espèces : les unes vivent dans les terrains bas et ma- récageux qui avoisinent la mer, d'autres sur les collines boisées, loin du littoral, Ha certaines époques ces dernières quittent leur demeure habituelle pour gagner la mer. On rapporte même qu'alors ces Crustacés se réunissent en grandes bandes, et font ainsi des voyages très longs , sans se laisser ar- rêter par aucun obstacle , et en dévastant tout sur leur passage. Ils se nourrissent principalement de substances végétales , et sont nocturnes ou crépusculaires. C'est sur- tout lors des pluies qu'ils quittent leurs ter- tiers , et ils courent avec une grande rapi- dité. Il paraîtrait que c'est à l'époque de la ponte qu'ils se rendent à la mer, et qu'ils y déposent leurs œufs ; mais nous ne connais- sons aucune observation bien positive à cet égard. Pendant la mue , ils restent cachés dans leurs terriers. On trouve dans les ou- vrages d'un assez grand nombre de voya- geurs qui ont visité les Antilles, beaucoup de détails sur les mœurs des Crabes de terre; mais en général les espèces ne sont pas assez bien distinguées par ces naturalistes pour qu'on puisse les reconnaître avec certitude. Cette tribu des Gécarciniens, ou Crabes de terre, se compose de quatre genres ainsi dé- signés : Uca, Cardisomaj Gecarcoidea , Ge- carcinus. Voy. ces mots. (H. L.) *GÉCARCOIDE. Gecarcoidea. crust.— Genre de l'ordre des Décapodes , de la fa- mille des Catométopes , de la tribu des Gé- carciniens, établi par M. Milne-Edvv^ards, et ainsi caractérisé par ce savant zoologiste : Carapace assez ovalaire , et généralement j peu élevée. Front de largeur médiocre, droit I et très incliné ; fossettes antennaires arron- i dies et séparées par un peti* prolongement I triangulaire du front. Orbites petites avec i leur bord inférieur assez saillant , et lais- 48 GEC GEC sant entre son angle interne et l'anicnne externe une échancrure large et profonde. Cadre buccal plutôt circulaire que carré. Pattes-niâchoires externes laissant entre elles un grand espace vide; leur troisième article, beaucoup nmoins grand que le second , est à peu près quadrilatère, peu ou point rétréci en arrière, et prolondcment échancré à son bord antérieur , au milieu duquel s'insère l'article suivant, qui est à découvert. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre : c'estle GÉCAncéïDE DE Lalande, Gecarcoidea Lalandii Edw. {Hist. nat. des Crust., t. 11, p. 25, n" 1). Cette espèce a le Brésil pour patrie. (II. L.) GECKO. Gecko, rept. — Les Geckos for- ment un grand genre de Reptiles, dont les espèces, au nombre de 60 environ, dans l'é- tat présent de la science, habitent les régions chaudes des diverses parties du globe dans l'ancien monde aussi bien que dans le nou- veau , et à la Nouvelle-Hollande. Ce sont des Sauriens de petite taille , dont le corps est plus ou moins déprimé, ainsi que la tète, et recouvert sur toutes ses parties d'écaillés grenues parsemées de tubercules plus consi- dérables qui lui donnent un aspect chagriné. Leurs jambes écartées sont terminées par des doigts plus ou moins élargis, aplatis en dessous, où ils présentent une série de lames cntuilécs et crénelées, au moyen desquelles ils font le vide et s'accrochent contre des corps assez lisses. Leurs ongles, ordinaire- ment crochus et rétractiles de diverses ma- nières , les aident aussi beaucoup dans ce mode de locomotion. Les Geckos sent principalement noctur- nes. Leurs pupilles verticales se resserrent sous l'influence d'une vive lumière, de ma- nière à constituer une simple fente plus ou moins frangée sur ses bords. Leur mem- brane du tympan est assez grande et bordée de deux replis contractiles de la peau. Leur langue est arrondie à son extrémité libre, et leurs dents, toutes maxillaires , sont tran- chantes, non crénelées et implantées au bord interne des mâchoires , c'est-à-dire pleuro- dontes. Tous les Geckos n'ont pas les doigts éga- lement propres à les flxer. Certaines espèces qu'on pourrait considérer comme le type de la famille ont ce caractère très marqué; mais à mesure qu'on en étudie les autres , en suivant la série naturelle de la dégra- dation du groupe, il tend pour ainsi dire à disparaître en perdant de son intensité. Cuvier s'en est servi avec habileté pour la répartition des espèces en sous-genres, et M. de Blainville a cherché à montrer toute la valeur de ce mode de classification en ap- pelant Geckos , demi-Geckos, tiers-Geckos, quart-Geckos et sub-Geckos, les sous-genres dont nous parlerons d'après Cuvier sous les noms de Platydactyles, Hémidactyles, Ptyo- dactylcs et Sténodactyles ; il semble, en effet, que ces diverses formes méritent de moins en moins la dénomination de Geckos, puis- qu'elles finissent presque par perdre le trait qui semble particulier à la famille. — A mesuré que les doigts sont moins grim- peurs, la queue est elle-même moins apla- tie, et de largement frangée qu'elle était d'abord, elle devient ronde, et môme sub comprimée dans les dernières espèces. Il y a quelques Geckos de petite taille dans la région méditerranéenne, et depuis longtemps les écrivains en ont fait mention. Il en est déjà question dans Aristote, et VAs- calabotes, àjxaîaSw-/).;, de ce célèbre natu- raliste n'est autre chose qu'une de ces espèces. Beaucoup de Geckos aiment à^s'introduire dans les habitations; souvent même ils s'y établissent, et comme ils sont d'un aspect a.ssez repoussant , que leurs allures rappel- lent jusqu'à un certain point celles des Sa- lamandres , et même des Crapauds , les pré- jugés populaires leur attribucntbien des qua- lités nuisibles, que les anciens naturalistes ont accréditées en les racontant dans leurs ouvrages. Bontius a dit que leur morsure était venimeuse . et que si la partie qu'ils ont attaquée n'est pas retranchée ou brûlée, on meurt au bout de quelques heures; d'au- tres assurent que l'attouchement seul de leurs pieds empoisonne les viandes sur les- quelles ils marchent. Bontius attribue des qualités venimeuses à leur urine, et Lacépède à l'humeur sécrétée par leurs pores anaux; d'autres ont accusé leur salive, etc. Hassel- quist assure même avoir vu au Caire trois femmes près de mourir pour avoir mangé du fromage sur lequel un de ces reptiles avait déposé son. poison. Cependant pour être vrai , il faut dire avec Cocteau que ce sont des animaux timides, inoffensifs, inca- GEC GEÏ 49 pables de nuire par leur morsure ou l'action de leurs ongles , vivant d'insectes qu'ils poursuivent, surtout la nuit; que les uns, animaux presque domestiques, vivent dans les trous des maisons, sous les pierres ; que d'autres plus sauvages préfèrent les lieux déserts et sablonneux, et que d'autres enfin se tiennent sur les arbres, et chassent assez lestement leur proie en sautant de branche en branche. Leur nom est une onomatopée, c'est-à-dire un mot imitatif du bruit de leur voix. Certaines espèces ont été pour la même raison appelées Tockaie et Geitje. Cuvier, ainsi que nous l'avons déjà dit, a posé les premières bases de la classification zoologique des Geckos. Il les partage ainsi : Platydactyles. Doigts élargis sur toute leur longueur, garnis en dessous d'écaillés transversales. HÉMmACTYLEs. La base de leurs doigts est garnie d'un disque ovale , formé en dessous par un double rang d'écaillés en chevron. Tbécadactyles. Doigts élargis sur toute leur longueur, et garnis en dessous d'écaillés transversales partagées par un sillon longi- tudinal profond où l'ongle peut se cacher entièrement. Ptyodactyles. Ils ont le bout des doigts seulement dilaté en plaques, dont le dessous est strié en éventail. Le milieu de la plaque est fendu , et l'ongle est placé dans la fis- sure. Sphceriodactyles. Le bout des doigts est terminé par une petite pelote sans plis , mais toujours avec des ongles rétractiles, Sténodactyles. Doigts non élargis, striés en dessous et non dentelés aux bords. Gymnodactyles. Doigts non élargis, grêles et nus. Phyllure. Ils joignent aux caractères des précédents une gaîne aplatie horizontale- ment en forme de feuille. Les autres auteurs ont bien plus multi- plié les genres du groupe des Geckos. Voici les noms de quelques uns parmi ceux qu'ils ont ajoutés: Anoplus,MVag\.; Ascalabotes, Lich- tenstein; Crossurus, Wagl.; CyrtodactyluSf Gray ; Eublepharis y id.; Gonyodactylus ^ Kuhl ; Gymnodactylus , Spix ; Phyllodacty- lus, Gray; Pleropleura, Gray; Ptyckozoon, Kuhl , et d'autres encore : Phelsuma , Ta- rentola, TlwcadactyluSy Pachydactylus , etc. Il sera question de ces diverses dénomina- T. VI. tions ailleurs dans cet ouvrage. On trouvera aussi leur signification ainsi que la caracté- ristique des g. admissibles et celle des espè- ces de Geckos dans l'ouvrage de MM. Dumé- ril et Bibron , t. III, publié en 1836. Les genres de Geckos acceptés par ces deux er- pétologistes sont les suivants : Platy dactyle y Hémidactyle , Plyodactyle, Phyllodactyle, Sphériodactyle, Gymnodactyle et Sténodactyle. La famille des Geckos a reçu le nom de Geckones , Stelliones , Geckoïdes , Ascalabo- tdides, Geckotides, GcJioliens, etc. (P. G.) GECKOTIEI\S. REPT. —Nom donné par G. Cuvier {Règne animal) à la famille des Geckos. Voy. ce mot. (P. G.) *GÉDRITE (nom de lieu), min. — Ce mi- néral, trouvé par le vicomte d'Archiac, près de Gèdre , dans les Pyrénées , est une sub- stance cristalline présentant une texture fi- breuse radiée, un peu lamellaire , brune , et possédant un faible éclat métallique. Sa pe- santeur spécifique est de 32^50, et sa for- mule atomique : 'b f S2 -f MA2 -f- Ag. GEERIA, Blum. bot. ph. — Syn. d'Eu- ryay Thunb. GEHLÉÎ\ITE. MIN.— Ce minéral , trouvé dans le Fasla en Tyrol, dans un calcaire la- minaire, est de couleur grisâtre ou verdâtre, cristallisant en prismes droits rectangulai- res, se trouvant quelquefois à l'état com- pacte. Il paraît composé de 30 parties de silice, de 25 d'alumine, de 35 de chaux, de 6 à 7 de protoxyde de fer et d'un peu d'eau. La silice est en plus grande propor- tion dans la variété compacte, et l'alumine en proportion moindre. (R. D.) •*GEIGERIA. BOT. PH. — Voy. composées *GEISENIA. BOT. PH. — Synonyme de TrolliuSy L. *GEISSOMERIA(y£r.uo;, cu- rieux). CRUST. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Décapodes, a été rangé, par M. Milne Edwards , dans la famille des Ca- tométopes et dans la tribu des Ocypodiens. Chez ces Crustacés, la carapace est très large , bombée et très rétrécie en arrière. Les yeux sont très grêles, allongés vers la cornée qui les termine , n'en occupant au plus que la cinquième partie. Les pattes an- térieures sont en général très petites et très faibles chez la femelle , tandis que dans le mâle ces organes atteignent des dimensions énormes. Tantôt c'est du côté droit, tantôt du côté gauche, que se trouve la grosse pince, (qui est quelquefois deux fois aussi grande que le corps. Les pattes suivantes sont beau- coup plus petites. Ces Crustacés vivent dans des trous près du bord de la mer , et s'y trouvent, à ce qu'il paraît , par paires. M. Marion de Proie a observé que le mâle se sert de la grosse pince pour boucher l'entrée de sa demeure. Ils habitent les régions chaudes des deux hé- misphères , et sont connus sous le nom de Crabes appelants, parce qu'ils ont l'habitude singulière de tenir toujours élevée leur grosse pince en avant de leur corps , comme s'ils faisaient le geste d'usage pour faire appro- cher quelqu'un. Ce genre renferme une di- zaine d'espèces, et celle qui peut être con- sidérée conme le type de cette coupe géné- rique est le Gélasime coMnATiANT, Gelasimus vugilator Bosc {HîsL nat. des Crust., t. 1, p. 198). LesGélasimes combattants, suivant Bosc, qui a observé ces singuliers Crusta- cés dans la Caroline, sont terrestres; ils vivent par milliers, et même par millions, sur le bord de la mer ou des rivières dans lesquelles remonte la marée. Dès qu'uB homme ou un animal paraît au milieu d'eux, ils redressent leur grosse pince, la présen- tent en avant , semblent le défier au com- bat, et se sauvent en courant de côté, mais conservant toujours la même position. Leurs trous sont si nombreux dans certains en- droits qu'ils se touchent; ils sont cylindri- ques , ordinairement obliques et très pro- fonds. Rarement plusieurs individus ren- trent dans le même trou , excepté quand ils sentent le danger trop pressant. On ne les mange point. Ils ont un grand nom- bre d'ennemis parmi les Loutres , les Ours, les Oiseaux, les Tortues et les Alligators; mais leur multiplication est si considérable que la dévastation que ces animaux font parmi eux n'est pas sensible. Ils ne craignent pas l'eau, qui les couvre quelquefois, mais ils ne cherchent pas à y entrer, et jamais ils n'y restent longtemps, si ce n'est peut- être pour faire leurs petits. Cette espèce ha- bite les deux Amériques et est très commune surtout dans la Caroline. Nous avons fait connaître, M. Edwards et moi , dans le Voyage de l'Amérique méri- dionale, par M. Alcide d'Orbigny , deux es- pèces nouvelles de ce genre singulier, que nous avons désignées sous les noms de Gelu' simus stenodactylus etmacrodactylu^. (H. L.) GELATHMARIA. bot. cr. — Synonyme de Pyrenothea, Fr. GÉLATÏI\E {gelatus, figé), zool.— La Gé- latine est un des principaux produits tirés du règne animal. On obtient la Gélatine com- mune en faisant bouillir des morceaux de peau ou les raclures faites par les corroyeurs, dans une quantité d'eau suffisante pour qu'en se refroidissant le produit de l'ébulli- tion se prenne en gelée. C'est cette môme substance qui, mise en tablettes séchées sur un filet, porte dans les arts le nom de coller forte. Celle qu'on tire des tendons, des car- tilages , des raclures de corne , etc. , est encore moins résistante. On l'extrait des os à l'aide d'acides qui dissolvent les sels ter- reux, et laissent le principe gélatineux dans son état de pureté. La marmite de Papin est très propre à convertir les os en Gélatine , et cette sub- stance se conserve si longtemps dans les par- ties osseuses, quand elles sont soustraites la décomposition, que l'on put préparer avec GÉL GEL 51 des os de Mastodonte de la Gélatine , sem- blable en tout à celle qu'on tire des os frais, Quant à la Gélatine pure, on l'extrait des entrailles de poisson , et surtout de la ves- sie natatoire de l'Esturgeon {voyez ce mot). Elle est pure et sans goût, et sert surtout aux usages de la table. La Gélatine extraite du pied de Veau et des raclures de cornes de Cerr a une parfaite ressemblance avec l'ich- thyocolle. On ne peut l'extraire des pro- duits animaux au moyen de l'eau froide ; Fébullition est indispensable. Elle n'existe pas toute formée dans les liquides organisés et les sécrétions ; Berzélius la regarde comme un produit de l'action de l'eau et de la cha- leur, et la compare à la conversion de la fécule en gomme et en sucre. La Gélatine pure est incolore , transpa- rente , inodore, insipide et neutre ; elle se ramollit par l'action de la chaleur, et ré- pand une odeur suî generis. Elle brûle avec flamme et fumée , forme un charbon volu- mineux difficilement incinérable, et conte- nant du phosphate de chaux. Cette substance se dissout dans l'eau chaude et forme une solution transparente, qui se prend en gelée quand elle refroidit. On obtient une gelée compacte en dissolvant 1 partie d'Ichthyocolle dans 100 parties d'eau ; passé cette proportion, il n'y a plus de solidification. Des liquéfactions successi- ves lui font perdre son adhésivité ; et dans cet état, elle se dissout dans l'eau froide. Une solution aqueuse de Gélatine , expo- sée pendant quelque temps à une tempéra- ture de-|- 60à 70"centigr., devient d'abord limpide et sure , et répand plus tard une odeur ammoniacale et fétide. On empêche la putréfaction de la Gélatine en y mêlant un peu d'acide acétique , et cela sans lui 6ter son pouvoir adhésif. La Gélatine est insoluble dans l'alcool , l'éther et les huiles fixes. La composition de l'Ichthyocolle ou Géla- tine pure est , d'après MM. Gay-Lussac et Thénard : Atomes. Equiv. Nombres. Azote. . . 1 14 16,998 Carbone. . 7 42 47,881 Hydrogène. 7 7 7,914 Oxygène. . 3 28 27,207 100 00 I Les usages de la Gélatine dans les arts et l'industrie sont très multipliés. On l'em ploie sous forme de colle-forte dans la me- nuiserie , l'ébénisterie , la reliure, la pape- terie, etc. Les peintres en décors se serven d'une gelée molle appelée colle de peau. La colle de Size, qui se prépare avec les peaux de Chevreau, de Chat, de Lapin, celle d'An- guille, etc., est employée par les fabricants de toile , les doreurs , etc. La solution alu- mineuse de Gélatine sert à coller le papier, et à communiquer aux draps un certain degré d'imperméabilité ; mais sa propriété la plus importante est de se combiner avec le Tannin , et de convertir les peaux d'ani- maux en cuirs imputrescibles. Suivant la ri- chesse en Tannin des substances employées , le cuir augmente plus ou moins en poids; ainsi , d'après Davy, 100 parties de peau de Veau, tannées au moyen de la Noix de galle , augmentent en poids de 64 parties ; au moyen d'une forte infusion d'écorce de Chêne ou de Saule, de 34 ; par une infusion de Cachou, de 19. Le Tannin est le réactif le plus sûr pour reconnaître la présence de la Gélatine, qu'il précipite, en se combinant avec elle de ma- j nière à former un composé appelé Tanno- Gélatine. Ce réactif jouit de propriétés sem- I blables relativement à l'Albumine ; il faut donc commencer par s'assurer si le liquide soumis à Texpérience n'en contient pas. Le Tannin se combine avec la Gélatine dans le rapport de 40 parties pour 60 de Gélatine. On emploie encore la Gélatine pour fabri- quer de la colle à bouche , des pains à ca- cheter transparents, et une espèce de papier glace qui sert à calquer. Rendue insoluble par le moyen d'un soluté de persulfate de fer, elle forme des plaques solides et résis- tantes sur lesquelles on a gravé en taille douce, comme cela se fait sur cuivre et sur acier. Le taffetas d'Angleterre n'est autre chose qu'une étoffe de soie mince sur la- quelle on a étendu de l'ichthyocolle et quel- ques gouttes de baume du Pérou. Elle fait la base de la poudre à coller les vins et clari- fier les liqueurs, et la médecine s'en est em- parée comme d'un adoucissant; elle est ad- ministrée en boissons , en lavements et en bains. Elle entre dans la tisane de Feitz dans des proportions considérables. On avait cher- ché à introduire dans les pharmacies une 52 GEL viélatine venant de la Chine, et connue sous le nom de Hockiak, ou colle de peau d'Ane. Cette substance, en tout semblable à notre colle à bouche, et qui avait de plus l'incon- vénient d'être falsiflée , a été abandonnée. Tout son mérite consistait dans l'éloigne- ment du pays de provenance , et dans son prix, qui était fort élevé. A cela se bornent ses usages, qui en font une des substances les plus utiles. Depuis plus de trente ans , on s'occupe de la question de savoir si la Gé- latine est nutritive, et la question est encore pendante. Les uns affirment , et les autres nient, mais de preuves point ; pourtanton pa- raît pouvoir se prononcer pour la négative. On a pendant longtemps expérimenté dans nos hôpitaux la nutritivité de la Géla- tine, et les malheureux malades ont servi à une longue série d'expériences rien moins que concluantes. Que des animaux servent à cet usage , rien de mieux ; mais que des hommes confiés à la charité publique soient soumis à un mode d'alimentation cent fois pire qu'une diète absolue, qu'on leur sature l'estomac d'une mauvaise colle-forte dis- soute dans de l'eau chaude , c'est un acte indigne d'une nation civilisée. La Gélatine n'est pas nourrissante : si elle se trouve mêlée à d'autres principes nutritifs, elle peut jouer un certain rôle dans l'alimentation , et elle fait en effet la base des bouillons et des gelées de viande. Il y a, il est vrai, iden- tité complète entre la Gélatine extraite delà viande et celle tirée des os , dans lesquels elle se trouve dans la proportion de 30 pour 100 ; mais on ne peut les substituer l'une à l'autre, cette dernière étant privée des principes qui se trouvent dans la première ; et c'est en raison- nant sur cette identité absolue que Darcet est tombé dans l'erreur. Il a cru que la Gélatine qu'il tirait des os jouissait de propriétés alimentaires égales à celles de la viande, et il avait appuyé son opinion de calculs re- posant sur une idée théorique ; mais le temps a prouvé que ses propriétés nutritives intrin- sèques sont nulles, et la plupart des expé- riences fait js avec conscience par des hommes versés dans les observations physiologiques , ont eu pour résultats de faire succomber à une longue et douloureuse inanition les ani- maux qu'ils ont voulu nourrir exclusivement avec cette substance. Il est temps que la phi- lanthropie, renonçantàses théories d'écono- GEM mie mesquine, comprenne que le pauvre, fa- tigué par le long travail du jour, et privé de la plupart des douceurs de la vie , a besoin d'une alimentation substantielle, et rien ne l'est moins que la soupe économique , qui est l'aliment offert aux pauvres par la cha- rité. Or il n'est pas de philanthrope qui, prê- chant par l'exemple, vive lui-même de soupe économique ; et de toutes, celle dont la Gé- latine fait la base est la plus mauvaise et la moins substantielle. Il est pénible de voir des hommes de science, sacrifiant encore à des théories , sinon complètement fausses , du moins douteuses , soutenir encore une thèse insoutenable. Si c'est une simple ques- tion de physiologie, à la bonne heure ; mais si c'est une question économique , il y a crime à imposer aux indigents qui réclament des secours une nourriture trompeuse , qui ne trompe même pas la faim. La Gélatine doit donc être exclusivement employée dans les arts, et là du moins son utilité est incon- testable. (R. D.) *GELECHIA. INS.— Genre de Lépidoptè- res de la famille des Nocturnes , tribu des Tinéites, établi par M. Zeller, et dont nous comprenons les espèces dans le genre Litta de Treistschke , dans notre ouvrage sur les Lépidoptères de France. (D.) GELÉE VÉGÉTALE, bot. — Voy, pec- tine. GELINOTTE, ois. — Voyez perdrix. GELSEMIIVUM, Catesb. bot. ph.— Syn. de Geîsemivm, Juss. GELSEMIUM. bot. ph. — Genre placé comme douteux à la fin de la famille desBi- gnoniacées, établi par Jussieu (Gen., 150) pour un arbrisseau de l'Amérique boréale, à feuilles opposées , pétiolées, simples , entiè- res ; fleurs axillaires-fasciculées ; pédicelles imbriqués -bractéolés ; corolles jaunes. Le type de ce g. est le Bignonia sempervivens de Linné. GEIMELLARIA. polyp. — M. Savigny a établi sous ce nom dans les planches du grand ouvrage sur l'Egypte un genre dont nous parlons plus bas sous le nom de Gémi- cellaire. Voy. ce mot. (P. G.) GÉMIGELLAIRE ou GEMELLAIRE. Gemicellaria. polyp. — C'est-à-dire à cel- lules géminées. C'est un g. de Bryozoaires cellariens, que M. de Blainville caractérise ainsi : Cellules ovales, à ouverture oblique^ GÉN GEN 53 sublerminale , réunies deux à deux par le dos, et formant ainsi les articulations d'un polypier phytoïde, dichotome, adhérent par des fibrilles radiciformes. C'est le genre Lo- ricaria de Lamouroux, et celui de Notamia de M. Fleming. (P. G.) GÉMINÉ. Geminatus. bot. — On désigne sous ce nom les parties rapprochées deux à deux : telles sont les feuilles , les fleurs , les épines, etc. * GEMMASTREA , Blainv. polyp. — Sous-genre d'Astrées distingué par M. de Blainville pour l'Astrée de Lucas et quel- ques autres espèces. (P. G.) GEMMATION, bot. — Voy. bourgeon. GEMME. Gemma, min. , bot. — Nom sous lequel on désignait anciennement tou- tes les pierres susceptibles d'être mises en œuvre par les bijoutiers et les lapidaires. — En botanique, on donne ce nom à toutes les parties susceptibles de reproduire un végé- tal : tels sont les bourgeons , les bulbes , les propagines, les gongyles, etc. — En cryp- togamie , on appelle ainsi la cellule des Mousses. (B.) GEMME DU VÉSUVE, min. — Syn. d'Idocrase. GEMMIPARE. zool. — Voy. propaga- tion. — En botanique, on donne ce nom aux plantes qui produisent des bourgeons. *GEMMIPORE. Gemnipora. polyp. — Genre de Polypiers pierreux de la famille des Madrépores que M. de Blainville a établi pour quelques espèces confondues par La- marck avec les Explanaires. Il lui donne pour caractères : Loges profondes, cylindri- ques , cannelées , et presque lamelleuses à l'intérieur, saillantes, en forme de bouton et éparses assez régulièrement à la surface d'un polypier calcaire, fixe, poreux, arborescent ou développé en grande lame plus ou moins ondée et pédiculée. Il les partage en Spici- pores, Eocplanipores et Cruslif ormes . (P. G.) GEMMULE. Gemmula. bot. — C'est la partie de la plumule située au-dessus des cotylédons. On confond souvent avec la plu- mule la Gemmule, qui n'en est qu'une par- tie. — Gemmule est encore synonyme de Slcllule ; c'est la fleur mâle des Mousses. (B.) GÉNÉPI ou GÉNIPI. BOT. — C'est le nom que les habitants des Alpes donnent à certaines plantes aromatiques, qui jouis- sent d'une réputation de panacée parmi les montagnards; mais le nom varie, et le Gé- népi est loin d'être un simple végétal. Le Génépi des Savoyards est VÂrtemisia glacia- lis; d'après Haller, le véritable Génépi est VAchillea moschata. Le G. blanc est VAchil- lea nana, et le noir VA. atrata. Par exten- sion, et à cause des propriétés merveilleuses attribuées à ce médicament , on a donné ce nom à toutes les plantes qui entrent dans la composition du Vulnéraire suisse. L'odeur camphrée de l'Achillée musquée doit lui donner des propriétés stimulantes. Elle a eu sa place dans la thérapeutique ; mais il n'a pas été fait d'expériences sérieuses pour reconnaître la vérité, au milieu des erreurs grossières dont on l'environne. (B.) GÉNÉRATION, zool. — Voyez propa- gation. GÉNÉRATION SPONTANÉE ou PRI- MITIVE . Generatio spontanea sus primitiva. ZOOL. — Toutes les questions qui touchent à l'essence des choses ont, dès l'origine des so- ciétés humaines , partagé les philosophes en deux camps; et l'observation attentive des faits , les progrès des lumières , les longues discussions, n'ont pas avancé la solution de ces grands problèmes. Les deux sectes exis- tent toujours , et plus l'une affirme , plus l'autre met de persistance à nier. Par vanité et par orgueil, on ferme les yeux sur les faits les plus évidents , et de part et d'autre on tombe dans i'exagération. Toutefois l'avan- tage reste aux hommes qui ne se laissent dominer par aucune idée préconçue, qui n'estiment une théorie que ce qu'elle vaut et n'hésitent pas à abandonner une opinion erronée sn présence d'un fait révélateur Mais il en est des théories humaines comme de toutes choses : chacune d'elles a son temps; et suivant que la science a pour chefs et représentants des hommes de l'une ou l'autre école , la théorie qu'elle défend triomphe ou succombe , pour renaître avec les mêmes chances de succès ou de ruine. Entre ces deux opinions extrêmes , il reste le scepticisme rationnel, si rare, et pourtant si utile en philosophie comme en science; et la science vraie n'est autre que la véritable philosophie , son but unique et exclusif en dehors duquel elle devient une chose vaine et stérile, propre à amuser le désœu- vrement et sans aucune utilité. C'est la phi- losophie qui refond et remanie les théories u GÉN OEN sans passion comme sans orgueil, «.'herchant la vérité où elle se trouve , et concluant à l'incertitude quand toute autre base de ju- gement lui manque. La théorie de la Génération spontanée est une question brûlante, je ne sais trop pourquoi ; comme s'il pouvait y avoir en science une question qui le fût; et des philosophes timorés, tout en défendant cette théorie, ont cru se faire pardonner leur adhésion en en changeant le nom. On l'a appelée Génération spontanée , équivoque , obscure, primitive , hétérogénie , etc.; mais la théorie est demeurée la même : il ne s'agit que de chercher à découvrir par la sanction des faits la possibilité de l'existence d'un être sans parents. Omne vivum ex ovo, a dit Harvey ; et l'école entière a répété avec lui Omne vivum ex ovo. Cet axiome prétendu a même été inscrit sur la bannière des Ovaristes ; mais ce qu'on ne sait pas, c'est qu'on a choisi dans ses écrits une proposition isolée , sans y ajouter les développements qui font voir ce que le savant anatomiste anglais enten- dait par œuf; c'est un moyen de donner gain de cause aux opinions les plus erro- nées , et c'est un procédé indigne d'un sa- vant; car on devrait pouvoir appliquer aux hommes de science les paroles du roi Jean : « Si la vérité était bannie de la terre , elle devrait se trouver dans la bouche des phi- losophes. M Comme il importe de rectifier les faits, je reproduirai la traduction litté- rale d'un passage de Harvey dont l'autorité a été tant de fois invoquée pour combattre la théorie en discussion ; il dit expressément, dans ses Exercitationes de générât, animal. : <( Les animaux et les végétaux naissent tous, soit spontanément, soit d'autres êtres orga- nisés, soit en eux, soit de parties d'entre eux, soit par la putréfaction de leurs excré- ments... Il est général qu'ils tirent leur ori- gine d'un principe vivant, de telle sorte que tout ce quia vie ait un élément générateur d'où il tire son origine ou qui l'engendre. » Ici Harvey n'entendait évidemment pas par œuf le produit de l'accouplement de deux êtres semblables ; mais sa pensée va plus haut : il appelle œuf tout élément organi- sateur. Quand un naturaliste jette dans la science une proposition neuve, hardie, en appa- rence paradoxale , on s'étonne de son au- dace, et s'il est seul, on le honnit ; mais en a-t-il plus tort pour cela? Galilée ne de- manda-t-il pas pardon à genoux d'avoir dit que la terre tourne ? Lamarck n'encourut-il pas l'animadversion des systématistes pour avoir osé être philosophe jusqu'au bout? E sa défense , éloquemment prise par un na- turaliste philosophe, M. Isidore Geoffroy, l'a-t-elle lavé du reproche d'être un rêveur? Goethe ne se plaignit-il pas d'être seul in- compris quand il révéla ses travaux admi- rables sur la structure vertébrale de la tête? et Geoffroy Saint-Hilaire ne lutta-t-il pas toute sa vie, et n'a-t-il pas légué à ses suc- cesseurs des combats plus rudes encore pour avoir vu au sein de la nature organique autre chose que ce qu'y a voulu trouver l'é- cole timorée? Or, parmi les questions controversées, celle de la Génération spontanée est une des plus vivement attaquées. Il y a vingt ans qu'elle est délaissée et représentée comme une théo- rie dénuée de sens , enfantée par des cer- veaux en démence. On s'étonna même qu'elle trouvât place dans ce dictionnaire ; mais son omission dans un ouvrage qui doit compter parmi les œuvres de philosophie naturelle, eût été une lacune impardonnable. Seul au milieu des opposants , je n'eusse pas reculé devant une tâche ardue, mais d'autant plus importante qu'elle est la pierre angulaire de la philosophie naturelle ; je me sentais assez de courage pour le faire, sûr de trouver le chemin de l'esprit de quelques penseurs; mais loin d'être seul , j'ai pour caution les hommes les plus éminents de la science parmi les anciens et les modernes, et je puis m'appuyer sur leur autorité. Buffon, Guéneau de Montbéliard , Needham , Priest- ley, Ingenhouss , Gleichen , Stenon , Baker, Wrisberg, Fray, Werner, Pallas, O.-F. Mill- ier, Braun, Rudolphi, Bremser, Gœze, Crosse» Tiedemann , Treviranus, Bauer, J. Mtiller, Burdach, Garus,Oken, Eschricht, Ungher, Allen-Thomson, Delamétherie, Cabanis, La- voisier, Lamarck, St. -Amans, Turpin, Des- moulins, Bory de Saint-Vincent, Dumas, Du- gès, Eud. Deslongchamps, Dujardin, etc., ont nettement formulé dans leurs écrits leur croyance à la Génération spontanée. Cette croyance , mêlée jadis à de graves erreurs , à des préjugés ridicules, a été celle des phi- GEN losophcs anciens qui avaient déjà dit : Cor- ruplio uuius est generatio allerius ; elle n'est donc arrivée jusqu'à nous qu'après d'im- portantes rectifications ; mais elle n'eu est devenue que plus positive. Pour procéder méthodiquement dans Té- lucidation d'une question de cette impor- tance, je citerai certains passages des écrits de quelques uns des naturalistes que j'ai men- tionnés ci-dessus, afin de prouver que cette théorie si controversée est la pensée d'une école qui se reproduit identique à travers le temps. Bulîon, non pas le naturaliste poëte, mais le philosophe, a dit (t. IV, p. 335, Sup- plémenls) : « Il y a peut-être autant d'êtres , soit vivants, soit végétants, qui s€ reprodui- sent par l'assemblage fortuit des molécules organiques, qu'il y a d'animaux ou de végé- taux qui peuvent se reproduire par une suc- cession constante de générations (p. 337) ; plus on observera la nature, plus on recon- naîtra qu'il se produit en petit beaucoup plus d'êtres de cette Taçon ( la Génération spontanée) que de toute autre. On s'assu- rera même que cette manière de Génération est non seulement la plus fréquente et la plus générale, mais la plus ancienne , c'est- à-dire la première et la plus universelle, w Son idée fondamentale, partagée par l'école allemande, et qui mérite un mûr examen , bien que je ne la croie pas exacte, est {Hist. nat. , t. II , p. 420 ) « qu'il existe une ma- tière organique animée , universellement répandue dans toutes les substances ani- males ou végétales , qui sert également à 'eur nutrition , à leur développement et à eur reproduction. » L'opinion de Buffon sur les molécules or- ganiques vivantes fut soutenue par Filippo Pirri , dans son livre sur la Riproduzmie de' corpi organizati; et sur l'approbation de Francesco Mira , l'ouvrage fut jugé digne de VImprimalur ; con licenza de' Superiori. 0. F. M aller dit que les animalcules infu- soires se forment ex moleculis brutis et quo ad sensum nostrum inorganicis. Lamarck, avec qui je m'estime heureux d'avoir une étroite communauté de pensée, bien qu'à notre époque, de jeunes natura- listes, qui ne l'ont jamais lu , le traitent de songe-creux , dit , dans son admirable Phi- losophie zoologique ^ p. 80 : « La nature, à l'aide de la chaleur, de la lumière, de Télec- GEN 55 tricité et de l'humidité , forme des généra- tions spontanées ou directes à l'extrémité de chaque règne des corps vivants, où se trou- vent les plus simples de ces corps. y> Treviranus {Biologie, t. II, p. 267 et 403) s'exprime ainsi sur ce sujet: la matière anir- male <« dépourvue de forme par elle-même, mais apte néanmoins à prendre celle de la vie, conserve une forme déterminée sous l'influence de causes extérieures, n'y persiste qu'en tant que ces causes continuent d'agir,, et elle en prend d'autres dès que de nou- velles causes influent sur elle. » Tiedemann {Physiol. do l'Homme, t. I, p. 107 ) adopte d'une manière formelle l'ex- plication de Treviranus; il dit (p. 100) : « Les êtres organisés sont produits par leurs semblables ou doivent naissance à la ma- tière des corps organisés en état de décom- position (p. 104). )) La puissance plastique de la matière ne s'éteint pas après la mort; elle conserve la faculté de revêtir une nou- velle forme et de se montrer apte à jouir de la vie. La mort ne porte donc que sur les individus organiques, tandis que les ma- tières organiques entrant dans la composi- tion de ces êtres continuent à pouvoir pren- dre forme et recevoir vie (p. 152). » Les matières organiques qui se séparent de leur organisation (les individus frappés de mort) conservent, lorsqu'elles ne sont pas rame- nées à leurs éléments ou converties en com- posés binaires , par l'action des affinités chimiques, la propriété de reparaître, avec le concours d'influences extérieures favora- bles de la chaleur, de l'eau, de l'air et de la lumière, sous des formes animales ou vé- gétales plus simples , qui varient toutefois en raison des influences à l'action desquelles elles se trouvent soumises. » Cabanis {Rapports du moral, édition de 1843, p. 421 ), lui qui avait si loin porté le doute philosophique et qui n'eut d'autre mal- heur que d'appartenir à deux siècles diffé- rents par leurs théories et leurs lumières , s'exprimait ainsi dans son Mémoire sur la vie animale : « Il faut nécessairement avouer que, moyennant certaines conditions, la matière inanimée est capable de s'orga- niser, de vivre, de sentir. « M. Eud. Deslongchamps dit, dans son ar- ticle sur les Vers intestinaux {Encyclopédie méthod. zooph., t. II, p. 773) , après avoir 56 GEN GËIN combattu les hypothèses sur la transmission des intestinaux des parents aux enfants dans l'acte de la Génération, et celle du pas- sage des œufs à travers les tissus : assage tronqué , et l'on s'en sert comnjc d'une preuve. Si l'on veut bien étudier la pensée des panspermistes, on verra qu'il y a accord presque complet entre eux et les par- tisans de la Génération spontanée. Harvey 8 58 GEN GEN appelait œuf toute molécule organique ou organisable; Spallanzani les appelait des coiyuscules préorganisés, et Ton voit par ce qui précède qu'il est loin de les considérer comme des œufs ou des germes, puisqu'il dit expressément : « Des œufs , des germes , ou d'autres semblables corpuscules. » Bonnet seul défendit l'emboîtement des germes, et il ne pouvait faire sur ce point aucune con- cession sans détruire sa propre théorie. Je ne parlerai pas non plus longuement des travaux de M. Ehrenberg. Ses observa- tions sur les Infusoires l'ont conduit à des conséquences si extraordinaires qu'on est tenté de les regarder comme un roman in- génieux. Il a trop voulu prouver pour que son témoignage puisse faire foi. Ces prolégomènes étaient indispensables dans une question de premier ordre; car M. Flourens dit, dans son Histoire des tra- vaux de Buffon, pag. 77 : « Au moment où Buffon reproduisit les Générations sponta- nées, elles étaient oubliées, et, selon toutes les apparences, pour toujours oubliées. » ïl ne discute pas la question , et se borne à dire « que ce n'est pas ainsi que se font les vraies théories ; que les vraies théories se font d'elles-mêmes. » Ainsi toujours des négations, et pas d'ar- gumentation serrée. Quand bien même , il est facile de reconnaître que cette question, morte pour toujours y est au contraire plus vivace que jamais , et qu'on ne peut , sans fermer les yeux à l'évidence , se refuser à voir que, depuis Buffon , les naturalistes les plus éminents y ont ajouté foi ; qu'aujour- d'hui les hommes qui ont le plus reculé de- I vaut les idées philosophiques des encyclopé- ii «listes, les Anglais et les Allemands, admet- j.; tent cette théorie. L'influence posthume de '' €uvicr sur les opinions de quelques zoolo- gistes est ici de peu de poids ; ce grand na- turaliste ne représente jamais dans la science qu'une unité, encore son opinion est-elle vague. M. Laurillard s'exprime ainsi dans rÉloge de Cuvier sur les idées du maître , pag. 55, note 12 : « M. Cuvier, considérant que tous les êtres organisés sont dérivés de parents, et ne voyant dans la nature aucune force capable de produire l'organisation , croyait à la préexistence des germes , non pas à la préexistence d'un être tout formé , puisqu'il est bien évident que ce n'est que par des développements successifs que l'être acquiert sa forme ; mais , si l'on peut s'ex- primer ainsi, à la préexistence du radical de l'être, radical qui existe avant la série des évolutions, et qui remonte au moins certai- nement, suivant la belle observation de Bonnet, à plusieurs générations. » Il est clair que le radical de l'être, les corpuscules préorganisés , les molécules or- ganiques , etc. , sont les différentes formes d'une même pensée qui pourrait se traduire par le doute et l'incertitude. Cuvier n'était pas un grand synthétiste , et il semblait lui répugner de s'élever dans les régions trans- cendantes : aussi ses théories générales sont- elles peu satisfaisantes. M. Laurillard (même opuscule , p. 17 ) dit qu'il découle de l'ana- tomie comparée de Cuvier , que ses princi- pales idées physiologiques « sont que la vie est un tourbillon d'une certaine matière sous une forme déterminée; que le principal agent de cette vie est un fluide impondéra- ble, le fluide nerveux ; que la sensation et la reproduction des êtres sont des problèmes à jamais incompréhensibles pour notre es- prit, etc. » Cette dernière partie de la phrase indique bien certainement un doute , et un doute accablant. Que Cuvier ait cru à la préexistence des germes , j'en doute ; qu'il ait répugné à ses idées ou à ses convenances d'admettre la Génération spontanée , je le crois ; mais le fait est qu'il doutait. On a combattu avec raison les idées an- ciennes sur la Génération primitive des êtres dont la transmission par la Généra- tion sexuelle est de toute évidence ; et Redi rectifia avec succès les erreurs de son temps. Mais il faut remonter plus haut , et voir l'humanité à son enfance créant des théories pour expliquer les faits qu'elle ne pouvait comprendre. L'opinion répandue chez les philosophes anciens est que , dans les pre- miers jours du monde , la terre , encore vierge, mais regorgeant de germes, enfan- tait sans ordre et sans loi une foule d'êtres monstrueux, présentant l'assemblage des formes les plus étranges , et ce ne fut que quand elle eut perdu de cette exubérance de vie que des êtres réguliers dans leurs formes se produisirent. Avouons toutefois que ces hommes à imagination puissante devançaient les découvertes à venir, et ne péchaient que par une formule trop gêné- GEN GÉN 59 raie. Démocrite dit que l'Homme n'était d'abord qu'un petit Ver , qui , par un dé- veloppement lent et presque insensible, prenait la forme humaine. Trois mille ans plus tard, E.-F. Geoffroy formulait le même principe dans une Thèse inaugurale, qui eut un immense succès. Il proposa cette question : An a vermibus hominum ortus , interitus. Puis, environ un siècle après, l'école philosophique française, dont Geof- froy-Sain t-Hilaire est le chef, et qui s'est en même temps développée parallèlement en Allemagne, en faisait sous une forme mieux définie un des grands principes du développement des êtres. Mais à ces idées générales, réelles au fond, se mêlèrent des idées erronées, dont le temps et l'observation ont fait justice : ainsi, nous ne croyons plus avec Aristote , Élien, etc., que les Choux produisent des Chenilles ; que les Anguilles naissent de la vase putréfiée, non plus que les Abeilles sont le produit de la putréfaction de la chair du Taureau et du Lion ; que les Sca- rabées naissent d'un Ane mort, les Guêpes de la chair de Crocodile ; puis avec Sachs que les Scorpions viennent de la décomposition de la Langouste , opinion qui s'est perpé- tuée jusqu'au commencement du xviii* siè- cle ; avec le père Kirker , que la chair de Serpent pulvérisée et semée en terre produit des Serpents , et qu'on se procure des Vers à soie en tuant un Taureau nourri pendant vingt jours avec des feuilles de Mûrier; que la Macreuse naît du bois pourri ; et avec Buffon , que les Lombrics croissent sponta- nément. Ces idées , encore assez répandues au temps où Buffon écrivait , pour qu'on in- sérât dans les Bulletins de V Académie une réfutation de Lister sur la non-réalité de la conversion des crins de Cheval en Vers, étaient le résultat de préjugés antérieurs, et découlaient de l'absence d'observations. Il s'agit de faire la part du doute , et de ne pas se laisser dominer par des théories faites et imposées par la force de l'habitude. Les générations primitives sont un fait qui n'étonne nullement l'esprit pour qui croit à la puissance plastique de la terre , à la force d'évolution qui a , suivant les t'cmps et les circonstances, présidé à la genesis des formes organiques de tous les degrés , et qui , en dehors de toute hypothèse géologique, admet que, brûlante et en fusion , comme le veu- lent les théories géologiques actuelles , et dont une charmante figure se trouve dans le vieux Suédois Hickesius , ou bien en état de liquéfaction aqueuse, comme le soute- naient les Neptuniens du siècle dernier, qui ont eu raison à leur époque , elle a d'abord été dénuée d'êtres organisés , qui ont jailli à sa surface dans un ordre conforme à sa force plastique, sans qu'il y ait eu , comme le prétendent les adversaires de cette idée , génération fortuite , c'est-à-dire chaos , as- semblage d'éléments organiques réunis au hasard, s'agrégeant de même, et formant les combinaisons les plus variées par l'effet de leur simple rencontre. Chaque organisme a sa loi , et ses variations gravitent entre certaines limites, sans qu'il y ait pour cela fixité éternelle ; bien loin de là , certaines formes ne se produisent qu'après que d'au- tres ont disparu , et tout cela s'effectue par le fait de la loi d'évolution , inexplicable en principe , mais démontrée par les faits. On devrait éliminer de la question de Géné- ration celle dite spontanée, qui n'est pas une Génération, mais une Genesis, puisque nous voyons des animaux, dont l'origine est due au mode de développement primitif, être fissipares, gemmipares, ovipares, ovovi- pares et vivipares. La Génération primitive forme donc une question essentiellement distincte ; c'est le procédé organisateur qui donne naissance aux êtres les plus simples, sans pourtant limiter leur mode de reproduction. Il faut reconnaître que les lois qui pré- sident à la vie des êtres primordiaux, ou dus à la Génération primitive, ne sont pas absolument les mêmes que chez ceux d'un ordre plus élevé, et qui ont besoin pour le soutien de leur existence d'une élaboration particulière , au moyen d'appareils compli- qués, des éléments de nutrition , qu'ils doi- vent animaliser avant leur assimilation. Les Mousses , les Jongermannes , parmi les vé- gétaux ; parmi les animaux , les Rotifères et les Tardigrades , peuvent subir un état complet et souvent très prolongé de dessic- cation , et revenir à la vie par la plus sim- ple humectation. J'ai fait c€tte expérience plus d'une fois sur les Rotifères vulgaires. Quand Spallanzani signala les propriétés si singulières de ces Infusoires , on contesta sa 60 GEN découverte; mais les observations dcSchultze, confirmées depuis par tous les microgra- phes , ont démontré l'exactitude de ce phé- nomène. Pourtant, si l'on observe attenti- vement ces êtres doués d'une si persistante vitalité , on est étonné de les trouver d'une organisation fort compliquée; et si l'on ad- met le mode de Génération primitive pour os Emydium et- les Macrobiotus , pourquoi ne pas l'admettre aussi pour les Acarus et les Pediculus , qui présentent une structure peut-être moins complexe? Il en est de même des Cryptogames : j'ai tout récem- ment rendu à son état de fraîcheur primi- tive une Jongermanne conservée dans un her- bier depuis plus d'une année, et dont je pus étudier la floraison. Des Microscopiques ensevelis depuis des milliers d'années dans les profondeurs du sol , et ramenés tout-à- coup à la lumière, y reprennent vie, comme s'ils ne fussent engourdis que de la veille. Rudolphi rappela à la vie, par immersion dans l'eau tiède , des Ascarides trouvés par lui dans le canal digestif des Cormorans, qu'il conservait depuis plusieurs jours dans l'eau-de-vie. Les Rhabdiiis renaissent après avoir été soumis à une dessiccation prolon- gée, sans qu'ils aient éprouvé la moindre di- minution dans leur intensité vitale; ils se développent et se reproduisent comme avant, et leur vitalité est telle qu'ils continuent de vivre après avoir été avalés par d'autres animaux, du corps desquels ils peuvent passer dans celui des êtres auxquels les pre- miers servent de proie. Les HhahdUis tritici sont susceptibles de rester sans mourir pen- dant un temps très long jusqu'à ce que l'hu- midité vienne les rendre à la vie, et passer ainsi par des alternatives prolongées de lé- thargie et d'activité. La vitalité de ces ani- maux est assez grande pour que M. Dujardin ait pu conserver vivants dans l'eau, pendant plusieurs jours , certains Ascarides ; je n'ai jamais pu garder dans cet état V Ascaris lum- bricoides, et je l'ai toujours vu mourir aus- sitôt après sa sortie de l'intestin. M. Duja>-din {Hist. nat. des Helminthes , p. 241) dit en parlant du Rliabditis accti : Ainsi, une espèce habitant exclusivement le vinaigre de vin, n'existait préalablement ni dans le vin , ni dans le raisin , et ne se trouve nulle part ailleurs : en ne peut donc s'expliquer comment, à la suite de Tacidiû- GEN cation du vin, il serait arrivé dans ce liquide deux œufs devant donner naissance à un mâle et à une femelle , destines à produire une nouvelle Génération. Or, quels sont parmi les grandslrivertébrés et les Vertébrés à appareils complexes ceux qui pourraient subir une dessiccation com- plète de leurs fluides ? certes , il n'en est au- cun. La vie est donc un phénomène multi- ple, et c'est une faute que de vouloir prendre l'Homme pour point de départ de toutes ces comparaisons. Les tissus élémentaires sont tous identiques , il est vrai ; et M. Peltier a trouvé la cellule primitive dans des Infusoires qu'il a fait périr d'inanition ; il n'y a sans doute même aucune différence sous ce rap- port entre les animaux et les végétaux ; mais on doit distinguer des modes d'exis- tence particuliers chez les êtres de divers degrés de la série, suivant que la nutrition s'opère chez eux d'une manière plus ou moins compliquée, et c'est à cette même cellule primitive qu'il faut rapporter tous les phénomènes vitaux. M. Dumas partage cette opinion. Il a remarqué qu'en mettant un morceau de chair musculaire dans de l'eau, il s'en sépare des globules doues d'un mouvement spontané , et dont le volume est égal à celui des globules qui constituent la fibre musculaire ; au bout de quelque temps ils s'accolent par deux , et s'accrois- sent ainsi dans une proportion arithmétique jusqu'à former un animal doué de mouve- ments complexes. A côté de cette théorie, qui est parta- gée par tous les naturalistes philosophes il n'y en a qu'une qui lui soit contraire, celle des naturalistes qui croient à la diffu- sion universelle des germes ; car je ne pense pas qu'on puisse mettre au nombre des adversaires sérieux les hommes qui, pour tout concilier sans se compromettre, n'ont pas avoué l'omniprésence des spores et des ovules , mais l'existence d'un radical de l'être vivificateur par excellence, qui vient animer à l'occasion la matière inerte. C'est à l'ontologie qu'appartient cette der- nière opinion , et les naturalites n'ont rien de commun avec les philosophes de l'école qui vivent dans les espaces imaginaires , et ont pour les faits un dédain superbe. Je ne pense pas pourtant qu'il soit pos- sible d'admettre la théorie panspeimique GEN GEN 61 de Bonnet, qui veut que l'univers soit rempli de germes près d'éclore, et que toute matière vivante en soit saturée; que les germes préexistent dans les matières de l'infusion, et que, malgré leur exposition à une température élevée , ils résistent à l'action désorganisatrice de l'ébuliition. Cette théorie est d'autant plus inexacte que Dugès a annihilé sans retour les germes du Rhabditis glutinis par une chaleur de -{- 60 à 80"; et M. Morren , qui admet , comme Bonnet, que les germes cheminent par l'air, déclare d'une manière positive qu'une tem- pérature de -f- 45" les tue; pourtant ce na- turaliste est l'antagoniste des Générations spontanées; mais tandis qu'on ne trouve chez les partisans de la Génération sponta- née que deux nuances d'opinions : 1" celle qui admet l'existence de molécules orga- niques revêtant des formes diverses, suivant les lois auxquelles elles sont soumises; 2" et relie des naturalistes qui trouvent dans les cléments primordiaux la cause de tous les organismes, sous l'influence des agents im- pondérables, les partisans de l'opinion op- posée sont en discussion incessante , et ad- mettent des théories qui se contredisent ré- ciproquement • ainsi , Morren veut que la chaleur tue les germes, et il en admet la trans- lation; Spallanzani, qui est l'antagoniste de cette opinion , prétend qu'ils résistent à l'ébuliition, et il n'admet pas les pérégrina- tions aériennes. C'est dans le domaine des faits qu'il faut aller chercher les preuves directes de la Gé- nération primitive , et j'examinerai cette question dans les trois classes d'êtres qui la démontrent de la manière la plus péremp- toire , non seulement par des preuves po- sitives, mais par la négative qui frappe la théorie contraire. Je commencerai par les Cryptogames , et j'examinerai ensuite le dé- veloppement primitif des Infusoires et des Entozoaires. Il se présente au début une question d'une gravité trop peu appréciée dans la solution du problème : c'est l'élat d'indifférence dans lequel se trouve la matière organique à son point de départ: indifférence qui ne semble pas seulement être, mais est réelle- ment en fluctuation entre le végétal et l'ani- mal. Kn effet, comment concilier dans les ordres inférieurs des deux règnes, animaux et végétaux, cette hésitation, qui fait qu'au- jourd'hui même encore les botanistes ré- clament certains groupes qu'ils regardent comme des végétaux , et que les zoologistes ont placés dans la série animale? Le beau tra- vail de M. Ungher sur l'instant de l'anima- lisation des Zygnema est une preuve de l'obscurité qui règne dans cette question , et elle prouve combien est faible la théorie des ovaristes : car , la matière organisée, si elle provient d'un ovule , ne peut être in- différente ; elle doit être ou un animal on un végétal , et c'est avec plaisir que j'ai re- trouvé dans la plupart des auteurs qui ont fait des observations microscopiques la confirmation d'une observation que j'ai faite il y a plus de dix années ; c'est que les Conferves se forment d'Infusoires libres, qui viennent s'ajouter en chapelet les uns à la suite des autres , et dans cet état forment une chaîne verte et immobile , dont les an- neaux se désagrégeant reprennent leur vie animale et spontanée. Déjà Ingenhouss avait avancé ce fait, qui depuis a été confirmé par Treviranus , Girod de Chantrans , Trentepohl, Bory-de-Saint-Vincent, Gaillon, Dilhvyo , Edwards , Nitzsch , et l'on trouve dans certains genres, tels que les Bacillaires, des êtres qui sont doués d'une spon tanéité qui leur fait prendre place parmi les animaux , tandis que d'autres ne peuvent être considé- rés que comme des végétaux. Est-il possible alors de concilier les idées de formes absolues, animales ou végétales , avec cette mobilité dans les premiers anneaux de la chaîne organique? 11 est bien difficile, avec la meilleure volonté , de se soustraire au doute , et de ne pas voir au milieu du monde des éléments organisablcs et des agents organisateurs , réagissant sur les combinaisons et les rendant corrélatives aux conditions dans lesquelles se trouvent les substances transformées en êtres nouveaux. C'est aux zoologistes que s'adresse cette ob- jection : car les ontologistcs , je ne puis trop le répéter, étrangers à l'étude de la nature, et retranchés derrière des à priori dont le germe est dans leur cerveau , ne sont pas aptes à juger des questions qui appartien- nent à la science expérimentale. Je crois avoir bien remarqué tout récem- ment, en répétant des expériences microsco- piques destinées à vérifier quelques faits 62 G EN GEN relatifs à rorganisation des êtres inférieurs, c'est que mes infusions sont remplies d'Infu- soires qui disparaissent dès que les Monilia et les Botrytis en couvrent la surface-, et repa- raissent dès que cette couche épaisse de ma- tière végétale est enlevée ; ce qui indiquerait Vantagonisme des deux modes de la ma- tière. Cette observation demande à être con- firmée par des expériences nouvelles. Les conditions essentielles pour la pro- duction d'êtres organisés animaux ou végé- taux sont la formation de substances orga- niques élémentaires amorphes dans les fluides ou dans les corps en état de décom- position, et sous l'influence des agents orga- nisateurs. Néanmoins on peut croire que si certains organismes naissent spontanément dans les tissus , ou par suite de la désagré- gation des substances organiques, leur con- dition première de développement est l'exis- tence d'une combinaison organique; mais dans les organismes primitifs et élémen- taires , tels que la Matière verte , les Con- ferves , les Bacterium^ les Monades^ etc., la réaction réciproque des éléments organi- sables suffît pour en déterminer la formation avec le seul concours des agents organisa- teurs. Nous voyons dans le règne végétal la ma- tière verte de Priestley se développer dans les liquides exposés à l'influence lumineuse, même en l'absence de l'air ; et les Confer- ves, êtres ambigus composés de cellules pri- mordiales , mais avec des formes mieux dé- finies , se développent dans toutes les cir- constances où des liquides en masse sont soumis à l'influence des impondérables , et elles naissent même dans des solutions al- calines. Retzius {Froriep's Notizen, tom. V, pag. 56) vit s'en développer dans une solu- tion de chlorure de baryum dans de l'eau distillée, demeurée pendant six mois- dans un flacon bouché à l'émeri. Les filaments confervoïdes qui se forment après un temps très court dans l'eau de Sedlitz artificielle, les matières organiques amorphes appelées glairine, barégine^ etc., contenues dans les eaux thermales, etqui s'organisent régulière- ment peu de temps après le refroidissement des eaux, indiquent que Ta matière inerte n'attend pour revêtir une forme que des cir- constances favorables. Le Nostoch , qui se développe sur le sol comme une gelée animale , la Neige rouge ou Protococcus , Nostochinée qui croît sur les neiges des régions arctiques et des Al- pes les plus hautes au point où toute vie organique a cessé , les Conferves et les Batrachospermes , qui se forment dans des circonstances identiquement les mêmes sur certaines espèces de Poissons ou de Mol- lusques après leur mort , prouvent beaucoup en faveur de cette théorie , qui s'applique aux Diatomacées, véritables animaux-plan- tes, aux Nostochinées , aux Gonfervacées , aux Characées, aux Ulvacées, aux Floridées, aux Fucacées et aux Lichens , toujours sans doute avec cette condition que chaque groupe présente des formes simples se composant de plus en plus , et terminant la série par l'être le plus complexe. Tels sont parmi les Lichens : la Lepraria, simple poussière pul- vérulente ; et la Cétraire , aux formes arbo- rescentes , idée des formes génésiaques de la matière sur laquelle je reviendrai , comme se répétant de groupe en groupe, et passant toujours du simple au complexe , à travers la double série animale ou végétale, le dernier de la série pouvant jouir de la prérogative de se reproduire par le mode de génération sporulifère ou sexuel. Les eaux présentent donc d'abord des organisations primitives propres aux eaux douces , et plus rarement aux eaux salées , telles que les Characées , les Ulves , les Batrachospermes , etc. : ce sont les pyg- I mées de l'ordre. Les eaux marines nour- j rissent exclusivement les Floridées et les I Fucacées ; les Lichens des groupes primitifs , se développent au milieu des mers sur des rochers nus, et sur des points où aucun être i vivant n'a pu en apporter les germes , et I se succèdent ensuite dans un ordre pres- que régulier , ainsi que cela se voit sur les grès de Fontainebleau , où les Lepraria sont associés aux Imbricaria , aux Parrae- ; lia , etc. ; mais les Lichens sont les pre- ! miers destructeurs des corps inertes, bien que quelques uns se développent sous les tro- piques sur les feuilles des plantes toujours vertes. Après eux viennent les Champignons-, qui affectionnent les corps organisés en état de maladie ou de décomposition. Parmi ces derniers on trouve une variété de formes et de stations accompagnées de variations si sin- gulières, qu'on peut douter deleurproductioa GÉN GÉN 63 par des germes répandus dans les airs; et l'on ne peut expliquer autrement que par une Génération spontanée la présence îles Mucédinées qui ne se développent que quand il existe dans le lieu où elles croissent un corps en décomposition. Dutrochct {Mém. pour servir àl'hist.y etc., tom. Il), dont les belles expériences ont jeté du jour sur quel- ques points obscurs de la science , mais qui est partisan de la panspermie, a fait dévelop- per des Botrytis et des Monilia dans des dis- solutions d'albumine, de fibrine, et dans de l'eau distillée de laitue , mêlée à des alcalis et à des acides ; mais il obtint tantôt des moi- sissures articulées avec les premières de ces substances, tantôt avec les secondes. La plu- part des substances animales ou végétales en état de décomposition présentent des Bys- sacées , tels que le pain , les fruits , le fro- mage, le bois, le cuir humide, etc.; mais leur développement à l'extérieur des corps n'est qu'une preuve d'importance secondaire : pourtant elles ne sont pas partout les mêmes ; parmi les stations spéciales , je citerai celle du Coremium citrinum {Monilia penicillus Pers.) , qui forme de petits groupes jaune- citron sur les crottes de souris, et de VIsaria felina sur les crottes de chat ; certaines es- pèces de Sphéries et d'Isarias ne se déve- loppent que sur les cadavres d'insectes: tels sont les Isaria sphingum , qui croissent sur les cadavres des Papillons de nuit ; /. ara- nearum, sur ceux d'Araignées ; 1'/. crassa , sur les Chrysalides ; VI. eleutheratorum, sur les cadavres de plusieurs espèces de Carabes. Pourquoi ne rencontre-t-on VOnygenaequi- na que sur les sabots de Cheval en putré- faction? J'ai vu chez M. Roulin une grosse Fourmi de l'Amérique du Sud sur le thorax de laquelle s'étaient développés des Cham- pignons que je crois être des Polypores , et c'est pendant la vie de l'animal , mais sans doute dans un état morbide, que se déve- loppe ce Champignon ; la Muscardine de la larve du Ver à soie est dans ce cas. Les conditions pathologiques dans lesquelles se trouvent certains êtres donnent souvent naissance à des Champignons microscopiques qui naissent dans des cavités closes ; tels sont ceux trouvés dans les cellules aérien- nes d'une Cigogne par Heusinger, et par Mayer à la surface du poumon d'un Geai; certaines plaies gangreneuses produisent sou- vent aussi des moisissures. Il s'en développe dans les Citrons, également au centre de la masse caséeuse compacte de certains froma- ges. Hartig, le célèbre forestier, a trouvé de petits Champignons dans les cavités du li- gneux d'arbres recouverts de nombreuses couches annuelles saines. Maerklin a trouvé le blanc d'un œuf de Poule converti en Spo- rotrichum. Puis on peut ajouter cette longue s<5rie de Champignons qui croissent sur des végétaux malades, et sont de genres diffé- rents , suivant la partie affectée et le végé- tal. Ainsi, parmi les Gymnomycètes, nous avons les Urédinées, qui causent la carie des grains et affectent les Violettes, les OEillets, les Groseilles, etc., à la surface inférieure des feuilles desquels elles se trouvent ; les jEci- dium, qui se développent sur les feuilles des Borraginées, des Cirsium, des Epilobes, des Renonculacées , etc.; les Puccinies, sur les feuilles de certaines Composées, de laBétoine, du Pigamon des prés, etc. ; les Fusidiurrif sur les feuilles des arbres, les tubercules de Pomme de terre ramollis, etc.; et la Sper- mœdia de Pries , qui paraît la cause de l'Ergot du Seigle, et peut-être aussi du Mais. Aux Hyphomycètes appartiennent, outre les Mucédinées, les Hypha et les La- nosa^ qui se développent au milieu des brouillards d'automne , et dans les mines où l'air est chargé d'hydrogène ; les Myco- dermes , qui se produisent dans les solu- tions chimiques; le Rhacoâium, qui revêt les tonneaux et les poutres de caves de ses longues ramifications noires ; le Rhizomor- pha , qui obstrue les conduits d'eau, et crott dans des mines profondes, dans des fissures du sol, et entre des couches de houilles her- métiques closes, etc., etc. Il faudrait, pour être complet, énumérer la plupart des Cham- pignons qui ont chacun une station spéciale et dont le nombre est très considérable. Certes , la théorie du développement spon tané est déjà applicable à cette localisation absolue. Une autre circonstance d'un haut intérêt dans la question qui m'occupe, c'est que les conditions ambiantes favorisent le dévelop- pement de telle ou telle production organi- que. Treviranus cite, à la page 330 de sa Biologie , l'expérience de Gleditsch , qui , ayant rempli de pulpe de Melon des pots bien nettoyés et préalablement chauffés , 64 CxÉN GEN qu'il couvrit ensuite d'une mousseline , ob- tint des Byssus et des Tremelles dans ceux qui occupaient un lieu sec et élevé , et des Mucorinées dans ceux qui avaient été placés dans un endroit humide. Le papier exposé à l'humidité se couvre bientôt de plaques roses, jaunes, noires, qui sont autant d'or- ganisations diverses ; cette différence , qui m'étonna au premier abord, et semblerait favorable à l'opinion de l'omniprésence des spores, ne vient que de l'hétérogénéité des matières qui le composent, et en se désagré- geant se réorganisent chacune à sa façon. A ces exemples déjà assez nombreux, j'en pourrais joindre beaucoup d'autres, mais ils ne jetteraient pas plus de jour sur ce sujet; on pourra , outre la théorie de la diffusion des germes et de leur transport par l'air, invoquer le mode de reproduction de ces mêmes végétaux par la voie ordinaire , c'est-à-dire par des spores. Je suis loin de le contester; je doute même de la réalité de l'assertion de Hartig , qui prétend que son Nyctomycète ne produit pas de spores. Cet fait est en contradiction avec les lois de l'organisme , en vertu desquelles la généra- tion est le résultat de l'évolution de l'être qui a atteint toute sa croissance, et cette loi doit trouver moins d'exceptions dans les clas- ses primordiales, où le mode de reproduction n'est autre chose qu'une sorte de gemma- tion. On demandera peut-être où s'arrête en eryptogamie la Génération spontanée ^ A cela je répondrai que je crois que c'^est •lux Hépatiques ; mais je ne sais pas , car les phénomènes naturels présentent des exceptions si nombreuses que le doute doit toujours arrêter une assertion formelle. On pourrait regarder la plupart des Hymé- nomycètes comme en dehors du mode de Génération spontanée; mais on a des exemples de productions d'Agarics dans des stations toutes spéciales, et leur mode d'ap- parition ne peut s'expliquer que par la Génération spontanée : car les Chinois ob- tiennenl des Champignons en enterrant dans une fosse du bois pourri qu'ils arrosent avec du salpêtre ; il croît sur le vieux marc de Café un Champignon fort estimé {voyez agaric): aussi l'incertitude la plus grande rcgne-t-elle sur ce sujet. Après les végétaux cellulaires auxquels est applicable la théorie de la Génération spon> tanée , se présentent dans le règne animal les Infusoires. Ils se produisent dans les in- fusions de substances organiques , dans les liquides exposés à l'air et qui se putréfient, dans les fluides organiques dans un état mor- bide, et dans des fluides à l'état sain. Il a été fait à ce sujet des expériences sans nom- bre , et toutes concourent à confirmer la doc- trine de la génération primitive , sans égard pour la complication apparente des organes. Bien que Ehrenberg ait doué ces animaux d'appareils de nutrition et de génération déjà perfectionnés, qu'il y ait vu des sexes et des œufs, on ne peut en admettre l'apparition autrement que par le mode de dévelop- pement propre aux formes rudimentaires. Au reste, il ne serait pas étonnant que ces animaux eussent un orifice buccal et une cavité digestive; car c'est le mode de nu- trition , au moyen d'une élaboration par un appareil ad hoc qui distingue l'animal du végétal ; alors pourquoi les Syslolides , par exemple, n'en auraient-ils pas? Pourquoi ensuite des animaux, qui se nourrissent, et augmentent par le fait de l'évolution vitale leur plasticité, ne se reproduiraient-ils pas par des œufs? Nous ne connaissons pas les lois d'attraction qui groupent entre elles les premières cellules organiques, et font qu'en vertu de l'évolution épigénésiaque qui suit une marche rigoureuse, dès que les pre- mières sont formées, les autres viennent se grouper autour par suite d'une loi qui les ren- ferme dans des limites assez restreintes, et il naît alors des êtres qui ont telle ou telle forme, et jouissent d'un mode spécial d'existence; ainsi la complexité ne doit pas nous étonner. Ce» lois une fois connues , la science n'aura plus de mystères; mais embarrassés que nous sommes d'expliquer même dans des êtres que nous avons sous les yeux , dont nous pouvons suivre la vie et que nous pou- vons torturer au gré de notre curiosité, le mouvement de composition et de décompo- sition, nous ne pouvons que chercher à nous élever par une étude sérieuse des faits à la connaissance des phénomènes perceptibles à notre intelligence. Il en est des Infusoires comme des Cryp- togames, la théorie panspermique leur a été appliquée. Spallanzani, Bonnet, Cuvier, etc., ont conclu d'expériences dans lesquelles ils GEN GEN G5 s'opposaient au libre accès des agents orga- nisateurs que l'air contient , les ovules des- tinés à engendrer les animaux qui se déve- loppent dans les infusions , les liquides sta- gnants ou putrescents , ainsi que sur les corps en état de désagrégation. Une des premières objections à faire aux défenseurs des germes préexistants , est non seulement l'état de saturation organique dans lequel se trouverait l'air atmosphérique , mais encore la difficulté d'expliquer comment et pour- quoi ces ovules, flottant pêle-mêle dans l'air, revêtiraient une forme particulière, suivant la nature et l'âge de l'infusion; et l'on ne peut admettre, avec Ehrenberg, que les ger- mes des Infusoires préexistent déjà dans l'eau et dans la matière de l'infusion , et ne se manifestent que parce qu'ils y trouvent une nourriture plus abondante; que, jusque là, ils sont invisibles aux plus puissants moyens d'investigation ; c'est substituer une hypothèse à une autre hypothèse ; et com- ment pouvoir admettre, d'après l'expérience de Fray, la production d'Infusoires au sein de l'infusion des parties du corps d'une momie, dans de l'eau , dont tous les germes auraient dû être tués par l'ébullition? Mais la réponse sans réplique, c'est que les infusions se sont organisées sans le secours de l'air atmosphé- rique , et par leur simple mise en contact avec de l'air préparé artificiellement , de l'oxygène ou de l'azote. Quant à la question de présence de germes, animaux ou végétaux, dans les liquides sou- mis à l'expérience, elle est résolue par l'ébul- lition prolongée des infusions, afin de dé- truire la vitalité des germes; et je citerai ici l'expérience faite par Burdach avecHensche etBaër; ils enfermèrent dans des flacons bouchés à l'émeri, coiffés d'une vessie et con- tenant de l'oxygène et de l'hydrogène , de l'argile longtemps bouillie avec de l'eau, éva- porée , puis délayée dans de l'eau distillée, et obtinrent, sous l'influence de la lumière, de la matière verte de Priestley ; il s'y dé- veloppa de nombreux Infusoires, en traitant le même résidu avec de l'eau commune et de l'air atmosphérique. Allen Thomson révoque en doute les ex- périences toutes récentes de M. Crosse, qui prétendit avoir obtenu des Infusoires dans des solutions de granit, de silex, etc. Bur- dach dit que, dans des circonstances sem- T. VI. blables, il obtint, sous l'influence de la lu- mière, des filaments confervoides, de la ma- tière verte, et au bain-marie, des filaments blancs, mêlés d'une substance mucilagi- neuse. Je doute de l'exactitude de cette ex- périence à cause de l'insolubilité des corps mêlés à l'eau : pour que l'action de ces ro- ches fût bien réelle , il faudrait avoir vu se développer sous leur influence des organis mes particuliers. Il est un fait constaté par les expériences les plus exactes, c'est que l'on favorise la production des Infusoires en mêlant à l'in- fusion certains réactifs particuliers, tels que du phosphate ou de l'oxalate d'ammoniaque, du carbonate de soude, etc. Quelques unes sont inertes et paraissent impropres à favo- riser leur production ; mais ce qui indique dans les degrés primitifs de l'échelle orga- nique un mode tout particulier de vitalité , c'est que les poisons végétaux les plus actifs n'en empêchent pas le développement, et que l'iode même, dont l'action irritante sur les tissus est bien connue , ne s'oppose pas à leur évolution. J'ai pourtant tué des Bac- terium au moyen d'éther et d'alcool. Comment pouvoir expliquer autrement que par l'organisation successive avec évolu- tion ascendante la présence des Infusoires dans des liquides divers, en croissant , non pas seulement en nombre, mais en com- plexité? L'infusion la plus commune, celle de foin, que j'ai observée cent fois, est celle qui s'organise le plus promptement. Ainsi , au bout de la seconde journée , on voyait distinctement des Bacterium termo simples, qui eux-mêmes augmentaient dans le nom- bre de leurs articles. Les Monades , venues après, ont suivi un mode semblable d'évolu- tion, et, au bout de quinze jours, on y voyait des Trichodes , des Colpodes et des Protées différents ; ces animaux ont été les derniers. Celle de poivre présenta une même loi évo- lutive. L'eau de pluie simple qui a séjourné pendant quelque temps au soleil, dans des vases de bois, s'organise au bout de peu de jours, et les produits sont, outre les animaux que j'ai cités plus haut, des Vibrions, des Plaesconies, des Glaucomes, etc. Mais en re- cueillant soigneusement l'eau des marais, des mares, des ornières, des ruisseaux, sur les points où le liquide, en contact avec des débris organiques, a pu lui-même s'organi- 9 66 rxEN ser, on voit les formes varier presque autant que les formes inférieures des végétaux; tels sont , entre autres , les eaux saturées, etc., qui, dans le groupe des Rhizopodes, en- ^^endrent d'abord des Amibes, puis , des Difflugies, des Arcelles , des Gromies, des Milioles et des Cristellaires , et ces ani- maux prennent de l'accroissement par l'ef- fet de la nutrition ; il semblerait alors que l'organisation du liquide a atteint son summum d'intensité. Passé cette époque, les organismes redescendent , ce qui me paraît dû à l'épuisement du liquide , qui a perdu une partie de sa plasticité; mais alors le règne végétal reprend le dessus et envahit tout. Quand une fois le liquide a passé par toutes les phases d'organisa- tion primordiale , il s'y dépose des êtres produits par la génération sexuelle; telles sont les larves de Diptères, de même que dans le règne végétal, aux Cryptogames nés spontanément succèdent des Mousses et d'autres végétaux d'un ordre supérieur. Si les ovules sont répandus dans l'atmosphère, comment expliquer cette organisation as- cendante et descendante? et quand, avec le secours de nos microscopes les plus puissants, nous arrivons à distinguer , dans la dif- lluence de ces êtres ambigus, les globules primordiaux qui entrent dans la composi- tion de leurs tissus élémentaires, comment les ovules apportés par myriades dans les eaux courantes ou stagnantes et dans les in- fusions ne seraient-ils pas perceptibles , et pourquoi ne les verrait-on pas éclore dans l'infusion , véritable foyer d'incubation , comme nous voyons s'y développer les œufs qui produisent les larves d'Articulés? On peut demander encore pourquoi, deux infu- sions étant données, faites avec des substan- ces dilTérenles et contenant des animaux dissemblables , obtient-on des êtres nou- veaux en mêlant ensemble les deux infu- sions, et pourquoi les êtres qu'ils conte- naient se dissolvent-ils? y ai bien des fois vu des Infusoires se dis- soudre dans une goutte d'eau , sous le microscope , sans qu'il soit possible d'en trouver de traces ; et M. Peltier, à qui je dois l'obligeante communication des ex- périences qu'il a faites en 183G, pour con- firmer ses doutes sur les observations de M. Ehrcnbcrg, a vu des Vorticcllcs se dis- GEN soudre globule à globule , quand il les soumettait à une inanition prolongée qui les réduisait à leurs éléments primor- diaux. On sait que dans les êtres appartenant à la classe des Infusoires proprement dits, la re- production a lieu communément par fîssipa- rité ; ils vont toujours se dédoublant, et for- ment ainsi des êtres nouveaux. Ce mode de reproduction est si rapide qu'une seule Para- mécie, observée pendant plusieurs jours, se divisait quatre fois en vingt-quatre ou trente heures, ce qui produisait des millions d'êtres nouveaux au bout de quelques jours. Quant aux Systolides qui se reproduisent par des œufs et sont d'une supériorité incontestable d'organisation , malgré cette prérogative , et bien qu'on les ait dotés d'un système ner- veux qui me semble encore douteux, il est difflcile de ne pas les comprendre dans la catégorie des êtres qui se produisent par l'action directe des agents organisateurs. Il reste à traiter la question des animal- cules qui se développent dans les liquides des corps vivants ; et quoique le nombre en soit très restreint, si l'on peut leur appliquer la loi générale, on n'a rien à contester dans ce qui précède. Ainsi VAlbertia vermiculus ^ qui vit en parasite dans l'intestin des Lom- brics et des Limaces , est évidemment un produit né par la voie de Génération primi- tive; et pourtant il est vivipare, puisqu'on trouve dans son intérieur des petits qui déjà s'y agitent. Les Zoospermes sont dans ce cas ; rrîais quelques auteurs doutent encore que ce soient des animaux, et je ne me prononcerai pas sur ce point , les observations que j'ai faites sur ces produits ambigus ne m'ayant jamais rien offert de concluant. Mais que ce soient ou non des animaux, ils n'infirment pas le principe que des Entozoaires se déve- loppent assez richement au sein de l'orga- nisme vivant pour qu'un de plus ou de moins ne nuise pas à cette théorie. La production d'êtres doués de sponta- néité comme le sont les Infusoires, dont au reste l'histoire est encore mal connue, ré- pugne plus encore aux antagonistes de la Génération primitive que celle des végétaux, organismes passifs en apparence. Pourtant les animaux qui suivent et ferment peut- être la série des êtres , jouissant de la pro- priété de naître par le concours unique de GEN GEN 67 forces organisatrices et des éléments organi- \ sables, sont d'une richesse d'organisation su- j périeure à celle des Systolides, bien qu'on ait j dans la méthode accordé à ces derniers une ! place assez élevée. Toutes ces questions de- j mandent à être reprises, et il ne peut naître i des travaux des nouveaux observateurs, s'ils ! sont faits avec sagacité , et sans réticence ni , idées préconçues que d'excellents documents j pour servir à l'histoire de la Génération dont j le principe est la Génération primordiale, i On a tort, en science, de chercher partout des idées complexes ; les phénomènes naturels , même les plus inexplicables , sont dus sans doute à quelques lois bien simples , sur la | voie desquelles nous serions déjà sans doute ! si nous avions suivi les sages leçons de Bacon, • qui propose au savant de dépouiller toutes \ les idées qu'il a acquises drms le milieu qu'il ' habite , pour s'absorber dans la contemp- \ tation des faits; mais le savant n'est pas ; satisfait de n'être que cela : il appartient tout j entier à la société au milieu de laquelle il , vit; la science en souffre, et surtout la philo- ! Sophie naturelle. Les Allemands seuls sont i des penseurs courageux que rien n'arrête : | aussi ce pays est-il la terre promise de toutes les théories bonnes et mauvaises. Chez nous, au contraire, mille préjuges nous entravent, et notre positivisme se noie dans le matéria- j lisme des intérêts de vanité et d'orgueil. J Parmi les faits qui sont le plus favorables i à la théorie de la génération primitive , il faut citer les Entozoaires , qui vivent non | seulement dans les profondeurs des tissus , I mais y vivent à l'exclusion de tout autre mi- j lieu. On ne les trouve, à quelques exceptions | près , ni dans l'eau , ni dans l'air, ni sur la j terre, et ils périssent dès qu'ils sont hors du ; milieu dans lequel ils vivaient. On ne peut ! pas dire d'une manière absolue que les Hel- j min thés ne se trouven t que dans les tissus ani- | maux : car parmi les Nématoïdes énopliens , les Dorylaimes vivent dans l'eau de mer et la vase des étangs; les Énoplus, dans l'eau salée et l'eau douce; les Oncholaimes, dans l'eau de mer ; les Mousses, dans les eaux plu- viales; lesRhabditis et les Anguillules, dans les Mousses des murs , le vinaigre , la colle aigrie, le blé vieilli. Ils se trouvent à l'état libre ou enkystés , et dans des points de 'organisme où les procédés vitaux ne peu- vent avoir conduit des germes, tels que les chambres de l'œil , le tissu parenchy mateux, les vaisseaux sanguins, etc. Le Strongylus gigas se trouve dans les reins de l'Homme et des Mammifères; VOxyurus vermicularis ne se développe dans les tissus que quand les individus sont soumis à un régime débilitant, et disparaissent lorsque le régime est modifié ; on trouve V Ascaris capsularia dans la vésicule biliaire du Squa- lus acanthias ; des Sclérostomes, dans l'artère mésentérique ; desPentastomes, dans les si- nus frontaux , sur le foie, sur le poumon , à la face externe de l'estomac. Le Polystoma integerrimum existe dans la vessie des Gre- nouilles rousse et verte , et d'autres espèces de ce genre se trouvent dans le sang des hommes en état de maladie ; plusieurs Mo- nostomes se rencontrent dans les follicules destinés à la production des plumes des oi- seaux. Les Holostomes se rencontrent dans le corps vitré de la Perche et de plusieurs espèces de Cyprins. Le Distome hépatique et le D. du fiel se trouvent dans le foie, dans les canaux biliaires, la vésicule du fiel et la veine porte; le D. lacinié a son siège dans le pancréas, etc. Les Entozoaires paraissent pourtant ap- partenir, dans l'organisme, à un ordre assez élevé; car ils se reproduisent par accouplement et sont doués de sexualité. Or, la sexualité est regardée comme un des attributs les plus élevés de l'organisme ; mais quel degré de certitude peut-on attribuer au mode de pro- pagation des êtres quand on voit cette fonc- tion si mobile dans ses manifestations? Nous avons dans les Vertébrés des exemples frap- pants de cette bizarrerie. Ainsi , tandis que presque tous les Poissons fécondent leurs œufs sans accouplement et par une simple asper- sion, nous voyons dans un seul et même ordre des Vivipares , des Ovovivipares et des ac- couplements ; pourtant Cuvier , dans son système, rejette à la fin de sa méthode ich- thyologique les êtres les plus élevés de la sé- rie sous le rapport du mode de reproduction. Parmi les Ophidiens , les Vipères sont vivi- pares, et l'Oiseau, malgré sa supériorité or- ganique, est simplement ovipare. On ne peut donc pas regarder cette fonction comme un signe de supériorité absolue. On ne trouve chez aucun Entozoaire l'hermaphrodisme ni la gemmiparité, mais la fissiparité transver- sale, ainsi que cela a lieu dans les Taenias, et 68 GEN l'androgynie ou l'accollement de deux êtres de sexe différent ; ce qui n'est pas de l'herma- phrodisme, mais un pas vers la bisexualité. Il faut donc nécessairement admettre , faute de démonstrations plus concluantes, que les Entozoaires naissent spontanément dans les tissus , par suite de leur état mor- bide et de la plasticité organique des liquides sécrétés ou élaborés. Tréviranus dit, dans sa Biologie , que Leuwenhoek , le père de la micrographie , n'avait trouvé d'Entozoaires dans le mucus intestinal que quand il y avait une phlegmasie du tube digestif , et Brera dit que les impressions morales violentes, telles sont celles qui résultent de l'appréhen- sion d'une opération chirurgicale , peuvent leur donner naissance en changeant la na- ture chimique des composés organiques. Si l'on voulait persister à regarder les Entozoaires comme produits par une autre voie, il faudrait admettre qu'ils se sont intro- duits directement avec leurs œufs dans l'or- ganisme, et dans ce cas il résulterait une singulière conflagration entre ces organis- mes parasites; car les animaux qui vivent les uns des autres s'inoculeraient des Entozoai- res , et il en résulterait un mélange d'Ento- zoaires passant du corps d'un animal dans celui d'un autre. Pour citer un exemple, les Huîtres que nous mangeons à l'état vi- vant , et qui sont si souvent remplies de Pilaires , devraient introduire dans nos voies digestives leurs Entozoaires ; il n'en est rien. Chaque animal a ses Helminthes propres , et ces mêmes parasites se retrou- vent dans les mêmes organismes , dans tous les climats et dans tous les lieux. Quant à la translation des germes , on n'a rien à invoquer en faveur de cette hypothèse; car si ces animaux venaient du dehors , par quels étroits sentiers passeraient-ils, après avoir subi toutes les phases des modiGcations chimiques éprouvées par les substances ingé- rées, pour arriver dans les organes les plus clos?Par où passeraient les œufs du Cysticus ccllulosus , qui se trouvent dans le paren- chyme cérébral , dans le plexus choroïde et dans le cristallin ? Est-il vraisemblable que les œufs de ces Helminthes, quelque ténus qu'ils soient, puissent s'introduire dans des orga- nes dont l'intérieur est protégé par des tu- niques résistantes ? Mais on sait qu'il n'en est rien , et les œufs de la plupart des Hel- GEN min thés sont connus. On sait que ceux de VÀscaris lumbricoides sont gros comme un grain de millet ; et quel serait alors le dia- mètre des vaisseaux capillaires qui leur ser- viraient de passage ? Aucun ; car les plus gros sont moins vastes que ceux-ci. Une au- tre objection à cette théorie , c'est que quel- ques uns , tels que les Leptodera flexilis , St7'ongylusvUulorum, acuminata, etc., don- nent naissance à des petits vivants; comment a lieu leur translation ? Les Monostomes des oiseaux offrent l'exemple d'une andro- gynie complète, c'est-à-dire deux indivi- dus de sexe différent produits par paires et ne se séparant pas. Une autre supposition faite par les partisans de l'emboîtement des germes prouve que c'est par les premiers pa- rents que les Entozoaires ont été transmis à leurs descendants , et ainsi de suite. Il aurait fallu pour cela que les premiers êtres humains qui s'évaluèrent apportassent en naissant la collection de ceux qui se trouvent aujourd'hui répandus au nombre de neuf dans l'humanité. On a souvent, chez l'homme et les autres animaux vertébrés , trouvé des Entozoaires dans les fœtus encore contenus dans l'utérus. Comment peut-on expliquer lagénération de ces Helminthes? Si c'était par la mère , il faudrait nécessairement qu'elle- même en eût été atteinte , ce qui n'a pas été confirmé, et que les ovules passassent à tra- vers tout le système circulatoire pour arriver jusqu'à l'enfant. A ces trois classes d'êtres paraissent se borner les faits relatifs à la génération spon- tanée , et il est difficile de les expliquer au- trement. Pourtant il reste encore un certain nombre de phénomènes dont la manifestation est d'une obscurité bien grande, quoiqu'on les range dans la catégorie de la généra- tion directe. Ce sont : 1" l'apparition des Acarides dans certaines maladies cutanées; 2" les parasites pédiculaires, qui ont chacun une forme spéciale , suivant l'animal sur le- lequel ils vivent ; c'est ainsi que Patin ayant fait couver par une Poule des œufs de Per- drix , et ayant examiné les parasites qui les tourmentaient, trouva des Poux de Perdrix et non de Poule; 3 " les Poux qui viennent dans la chevelure des enfants ne se produisent pas par contact et transmission génératifs ; je les ai vus chez moi se développer sur un de mes enfants qui avait eu longtemps une GEN GEN 69 croûte laiteuse fort épaisse et sans qu'il eût été mis en contact avec d'autres enfants , le mauvais état de sa santé le tenant au lit depuis longtemps ; 4" dans certaines mala- dies du cuir chevelu, telles sont entre autres, la plique et la teigne, il s'engendre des Poux avec une rapidité extraordinaire ; 5" le phthiriasis est dans le même cas. J'ai connu, il y a vingt ans, une vieille femme impotente depuis plusieurs années, ne quittant pas son lit, et confiée aux soins de personnes de la plus scrupuleuse propreté, être du soir au matin couverte de la manière la plus incom- mode du Pediculus tahescentium ; 6" l'appa- rition signalée par M. Payen, deBranchipes dans la solution de chlorure de sodium à un certain degré de concentration ; 7" l'appari- tion d'Apus dans les mares et les amas d'eau de pluie où l'on n'en avait pas encore vu. LesBranchipes et les Apus sont pourtant des Crustacés , êtres bien autrement complexes que des Poux. Je ne parlerai pas des Cra- pauds vivant dans les pierres, des Poissons réapparaissant dans des étangs desséchés depuis longtemps; mais je soumettrai à l'at- tention des observateurs les faits suivants , qui sont de la plus haute importance et de l'obscurité la plus complète. Il est apparu dans plusieurs circonstances , après des in- cendies considérables , des végétaux phané- rogames n'existant pas dans le pays; tels sont, d'après Morison, cité par Tréviranus dans sa Biologie , VErysimum latifolium , sur les ruines d'une grande partie de Lon- dres, incendié en 1666. Ce fait est consigné dans les leçons de botanique de M. Mérat. Froriep cite encore dans des circonstances semblables VE. angustifolium çn Norwége , le Blitum capitatumh Konigsberg, le Senecio viscosus à Copenhague. On sait qu'après l'incinération ou seulement la destruction d'une forêt, il croît sans cesse des végétaux qui diffèrent suivant l'essence du bois dé- truit. Ainsi, dans le duché de Nassau , le Spartium scoparium couvre le terrain qu'oc- cupaient précédemment les bois qu'on a abat- tus , et dont les racines ont été brûlées sur le sol. A la Guyane, quand on a abattu une forêt vierge, le sol se couvre de Palmistes , de Chou-Maripa , de Bois puant ( Anagyris fœtida) et autres espèces végétales qu'on ne rencontre que dans les grands bois. Après toutes les coupes de Hêtres sur le revers du Mont Dore, les Groseilliers apparaissent les premiers; pendant trois à quatre ans, les Framboisiers occupent le sol; les Frai- siers pendant deux années , la Ronce bleue pendant huit à dix ans; enfin , quand le Hêtre domine , tout disparaît. Dans les fo- rêts d'arbres résineux , on trouve , après la disparition des Pins, non pas des Fram- boisiers , mais tout simplement des Fraisiers et des Ronces. D'après Franklin , les Peu- pliers croissent après la disparition des Pins par incinération ; dans l'Amérique du Nord, le sol des forêts vierges se couvre , peu de temps après leur déboisement, d'une espèce de Trèfle. On sait que le Fraisier croît inva- riablement sur les lieux où ont été établis des fourneaux à charbon ; et l'on voit sou- vent , d'après Mœrklin , l'Orobanche succé- der au Chanvre. Lorsque , par suite de circonstances lo- cales , il s'est opéré dans le sol des modifi- cations profondes, il est de toute évidence que les phénomènes végétaux qui s'y produi- sent présentent un caractère de nouveauté, d'étrangeté même , qu'il est difficile d'expli- quer. Le premier naturaliste à qui j'ai vu développer cette idée et l'appuyer sans théo- rie de faits nombreux, c'est M. Thiébaud de Berneaud ; et Burdach a recueilli un grand nombre de matériaux qui compliquent encore la question. Quand de l'eau salée vient à percer le sol au loin et à se faire jour à sa surface , il ne tarde pas , d'après Link , à croître des végétaux qui habitent le littoral. Il en est de même des terres impré- gnées des principes salants de la mer. Un terrain enlevé à la mer par la construction de digues , et qui était sous les eaux depuis un temps immémorial , produisit la Salicor- nia herbacea dans les lieux les plus impré- gnés de sel , VArenaria marina, puis le Poa maritima dans le sable pur, etc. Viborg {Mag. der Gesell. naturforsch . Freund, t. 2, 74 ) a vu en Danemark , après le dessèchement d'un étang qui n'avait pas été vidé depuis plus de cinquante ans, croître le Carex cy- peroides , qui ne se trouve pas dans ce pays. En 1796 , on mit en culture, sur les bords de l'Oder , certaines portions de marais , et l'année suivante le sol se couvrit de Sinapis arvensis. J'ai suivi avec intérêt la modifica- tion de la flore des terrains marécageux qui se trouvent sur les bords de la Vesle , aux GEN GEN environs de Reiras ; aux Carex , aux Typha , aux Sparganium, aux Joncs qui en formaient le fond dans les points les plus voisins de la rivière , et tendaient par leur masse à les dessécher, on voyait , à mesure qu'on s'éloi- gnait dans les terres , quoique le sol fût le même , avec une masse de tourbe de 6 pieds d'épaisseur , succéder graduellement une flore nouvelle, apparaître des végétaux non aquatiques , tels que certaines Labiées , des Orchis à bulbes palmés , puis une végéta- tion des terres sèches , et cela sur une lon- gueur de 5 à 600 pas. La terre , prise à une grande profondeur, se couvre de végétaux comme si elle était saturée de germes. C'est ainsi que Henckel, ayant mis dans un pot de la terre p.rise au printemps à deux pieds de profondeur, et l'ayant placée au faîte de sa maison , il y crût des Graminées et des Orties. Verra-t-on dans ces faits à peine étudiés, et désignés sous le nom d'appariliovs spon- tanées , une preuve de plus en faveur de la théorie de la génération primitive? Je ne l'affirmerai pas. Je donne ces faits comme très surprenants, et je désire que les bota- nistes , abandonnant les travaux méthodo- logiques purs , donnent à leurs études une direction plus large et recherchent surtout les grandes lois qui régissent l'organisme. Que résulte-t-il de ce qui précède? C'est que la génération des êtres primordiaux a lieu par l'action réciproque des éléments de l'organisme mis en rapport par les agents qui établissent en eux la vie ; et la sexualité ne prouve rien contre les faits. Si les êtres organi- sés, animaux ou végétaux, simples et com- plexes, étaient composés de principes élémen- taires essentiellement autres que ceux qui se retrouvent dans les corps inertes, on pourrait croire alors qu'il faut l'intervention d'une force occulte pour arriver à leur formation ; mais il n'en est rien : trois principes élémen- taires fondamentaux chez les uns , quatre chez les autres , puis un mode particulier d'existence, sous l'influence des agents cha- leur, lumière, électricité, et rien de plus : ce qui revient à dire que Vorganisme est un mode particulier de la matière. Pourquoi alors se refuser à admettre que les principes constituants d'un corps en état de désagré- gation ayant conservé dans leur mode d'as- sociaucMi les éléments primiii!:^ de tout orga- nisme ne s'organisent pas à leur tour, et une fois doués de vie n'émettent pas, en vertu de leur évolution individuelle, des spores ou des gemmules propres à la reproduction d'individus semblables à eux? Cette idée s& présente ainsi clairement à mon esprit : une cellule ou un ovule , composé d'une associa- tion de cellules , forme une agrégation or- ganique ayant un mode d'existence spécial , et ne pouvant subir de modifications que quand il naîtra pour elles des circonstances qui changeront sa manière d'être. Pour- quoi alors s'étonner de la similitude des produits ? Pourquoi s'étonner plus de la Gé- nération sexuelle que de la Génération gem- mipare ou fissipare? Un organisme asexuel est celui qui se trouve dans des conditions telles que la cellule élémentaire jouit isolé- ment de propriétés vitales qui la mettent en état d'assimiler dès son émergence les principes nutritifs ambiants; tandis que dans les organismes sexuels, l'ovule n'est suscep- tible d'émergence que quand, par le rappro- chement du mâle, il est mis dans des condi- tions physiologiques qui le douent de la somme de vitalité nécessaire pour devenir un être nouveau; en s'élevant plus haut, oa trouve que le jeune être , au lieu d'assimi- ler immédiatement les principes alimentai- res qui serviront plus tard à l'entretien de sa vie , a besoin d'une nourriture élaborée par la mère. Toujours donc , le principe d'évolution se présente dans toute sa puis- sance. A mesure que les êtres deviennnent plus complexes , ils ont besoin d'une nour- riture plus longuement préparée. La Généra- tion spontanée ou primitive n'est donc pas ici une question de Génération proprement dite, mais d'organisation rudimentaire ; et la Gé- nération est un acte physiologique du même ordre que la nutrition. A cela on demandera pourquoi, puisque je défends la théorie de la puissance plastique de la terre , il ne se forme plus à sa surface d'Hommes, de Lions, de Tigres, de Singes, etc. ; je répondrai que c'est que l'époque de leur évolution est passée, et qu'il ne s'en forme pas plus que d'or et de métaux, et de pierres précieuses, au sein de la terre. Ce sont les productions d'une époque écoulée, et le temps ne revien pas sur sa route ; il chemine , et emporte avec lui les planètes qui , après de nom- breuses modifications , passent de l'enfance CES GEN 71 à la virilité pour tomber dans la décrépi- tude, avec les atomes qui se meuvent à leur surface. (Gérard.) GEXÊT. Genista. bot. pu. — Genre delà famille des Papilionacées-Génistées , établi par Lamarck, pour des arbrisseaux inermes ou épineux, originaires de l'Europe centrale et australe; à feuilles simples, plus rare- ment trifoliolées; stipules petites ou obso- lètes; fleursjaunes terminales, et solitaires, ou plus souvent en grappes. Les caractères essentiels de ce genre sont : Calice campa- nule, bilabié ; ailes et carène abaissées, s'é- loignant de l'étendard; gousse allongée, renflée, à plusieurs graines réniformes. Le nombre des espèces de ce genre est de ^0 ; mais trois seulement présentent un in- térêt économique , ce sera donc d'elles seu- lement que je ferai mention. Genêt commun, G. scaparia. Plante des terrains maigres et arides, croissant sans culture dans une grande partie de l'Europe, et dont les usages économiques sont multi- pliés, quoiqu'il ne soit pas soumis à une culture régulière. Les rameaux sont effilés €t flexibles , les feuilles velues , les fleurs grandes , jaune d'or, et les légumes oblongs et v^lus sur leurs sutures. On s'en sert pour faire des balais, couvrir les chaumières du pauvre , et chauffer le four. Dans quel- ques pays on l'emploie comme litière et ultérieurement comme engrais. En Angle- terre et dans les pays du Nord on le fait servir à la nourriture des bestiaux , qui le recherchent surtout après qu'il a été broyé. On peut préparer avec son écorce un fil as- sez résistant, mais de moins bonne qualité que celui du Chanvre et du Lin. Toutes les parties de cette plante teignent en jaune, et depuis la plus haute antiquité on l'a employée à cet usage. Les habitants des contrées méridionales mangent en salade les fleurs du Genêt com- mun. Dans le Nord on confit à l'eau-de-vie ou au vinaigre les jeunes pousses pour s'en servir comme de condiment, et remplacer les câpres. On peut l'employer pour tanner les cuirs, «et les tisserands en font des brosses qui leur servent à apprêter leurs toiles. Dans les Vosges on extrait du Genêt inci- néré de la potasse qu'on emploie dans la iiibrication des bouteilles L'écobuage des ' Genêts qui couvrent les sols stériles les ren- dent propres à des cultures d'un ordre plus élevé. En pharmaceutique, les sommités et les feuilles de cette plante sont purgatives, et peut-être pourraient-elles remplacer le Séné. Les fleurs sont vomitives. Cette plante si dédaignée , et laissée au pauvre, qui n'en tire qu'un faible parti, mé- riterait pourtant l'attention des amis de l'a- griculture; mais son inconvénient est d'être commune partout , et de croître sans cul- ture dans nos Landes stériles. Si elle était importée du Japon ou de quelque autre contrée lointaine , sa graine se vendrait au poids de l'or, et les littérateurs agricoles fe- raient de beaux mémoires sur les avantages de sa culture. Chez nous, cet arbrisseau ne s'élève pas à plus de 1 à 5 mètres; mais en Espagne il atteint jusqu'à 7 à 8 mètres. Genêt DKS TEINTURIERS, G.fmcfona (Genette, petit Genêt, herbe à jaunir). Cet arbuste, beaucoup plus petit que le précédent, et croissant naturellement dans nos environs, est d'un aspect fort agréable. De même que le précédent, il peut être employé comme plante textile , et ses tiges sont recherchées des bestiaux. Ses propriétés les plus réelles résident dans les sommités fleuries qui four- nissent une couleur jaune assez solide, mais à laquelle on préfère aujourd'hui la Gaude. En Russie on l'emploie contre l'hydropho- bie. Genêt d'Espagne , G. junca. Ce Genêt, d'un port agréable , et chargé pendant l'été de fleurs odorantes d'un jaune brillant, est un des arbrisseaux les plus élégants de nos jardins paysagers. On le multiplie de se- mences, et chaque année on le taille court pour lui faire pousser des branches nou- velles. Pour le rajeunir on le recèpe même au pied , et par ce moyen on le conserve longtemps. Les Abeilles recherchent ses fleurs , les Moutons ses rameaux, qui ne doivent néan- moins pas faire la base de leur nourriture il cause de la maladie qu'ils développent en eux. La graine sert , dans le Midi de l'Eu- rope, à la nourriture de la volaille, et sa pro- priété la plus précieuse est de fournir un fil propre à fabriquer de la toile, des cordes et du papier. Dans toute l'Asie on emploie le 7^2 GEN GEN fil tiré de l'écorce du Genêt à faire des filets d'une longue durée. Pour cultiver le Genêt dans le but d'en tirer de la filasse , il faut le serner en place dans des fosses de 1 mètre 25 centimètres, en ne laissant après la levée qu'un seul plant dans chaque fosse. Au bout de trois ans on les rabat à 30 cent, de terre, afin de leur faire pousser des rameaux longs et vi- goureux , et chaque année, à l'automne ou au printemps, on coupe les branches qu'on fait rouir et sérance ensuite comme le Chan- vre. La toile fournie par cette plante est belle et très solide. L'avantage que présente le Genêt est de se contenter des terres pierreuses, sèches et de mauvaise qualité. C'est surtout en Espagne et en Toscane qu'on tire parti de ces végétaux ; pourtant, dans les Cévennes, toutes les toiles sont fa- briquées avec l'écorce du Genêt , et le fil se vend de 1 fr. à 1 fr. 25 c. la livre de ïroyes. On emploie les chènevottes à faire des allumettes. (B.) GEIXETTE. Genelta. mam. — Ces petits digitigrades formant une tribu de la famille des Viverres ou Civettes , dont ils se rap- prochent par les formes et les mœurs , en diffèrent par leurs ongles, presque aussi con- tractiles que ceux des Chats, et leur pupille verticale, ainsi que par la simplicité de leur fente périnéale, qui conduit à un enfonce- ment léger formé par la saillie des glandes et presque sans excrétion sensible , quoi- qu'il y ait une odeur très manifeste. Le type de ce genre , la Genette com- mune , Viverra genetta , répandue depuis les parties méridionales de l'Europe jus- qu'au Cap, et très commune en France dans le département de la Gironde , a le pelage gris, tacheté de brun ou de noir; le museau noirâtre ; des taches blanches au sourcil , sur la joue et de chaque côté du bout du nez ; la queue aussi longue que le corps , anneléede noir et de blanc; et des anneaux noirs au nombre de 9 à II. Elle vit le long des ruisseaux , et est chassée à cause de son pelage, qui forme un article de pelleterie assez important. Les autres espèces de cette tribu sont : la FussANE (G. fossa), qui se trouve à Mada- gascar ; la G. PALE (G. pallida), de l'Inde ; la G. DE Barbarie (G. afra), la G. de Cey- LAN (G. Ceyîanica), celle du Sénégal (G. Se- negalensis) y la G. a bandeau (G. fasciata), la G. PANTHÉRINE du Sénégal ( G. par- dina), etc. Les espèces de ce genre sont encore mal déterminées. Le Viverra linsang de Cuvier est aujourd'hui un Paradoxure. (A.) GE]\ÉVRIER. Juniperus. bot. ph, — Genre de la famille des Cupressinées , éta- bli par Linné pour des arbres et des arbus- tes propres aux montagnes des régions tempérées de l' Ancien-Monde et très rares dans l'Amérique boréale , à rameaux dres- sés ou pendants; à feuilles linéaires-lancéo- lées ou rigides, le plus souvent très petites, squamiformes , à bourgeons nus. Les ca- ractères de ce g. sont : Fleurs monoïques, les mâles composées de plusieurs anthères sessiles, insérées à la face inférieure d'é- cailles peltées, réunies en chaton ovoïde; fleurs femelles au nombre de 2 ou 3, réunies en un chaton arrondi , dont les écailles se transforment en une baie à 2 ou 3 noyaux. On connaît environ 25 espèces de Gené- vriers, qui toutes aiment les lieux arides et montagneux, les sables, les lieux pierreux. On les multiplie de graines et de marcottes ou de boutures; mais les pieds venus de semis sont les plus vigoureux. Toutes les espèces , excepté le /. bermudiana , crois- sent en pleine terre sur le sol de la France. Le G. COMMUN, /. commu7iis, type de ce genre, qui s'étend en Europe du cap Nord à la Méditerranée , et s'élève sur les Pyrénées, où il a l'aspect du Genévrier deLaponie, jusqu'à 2,900 mètres, suit les mêmes lois de distribution en Asie. C'est, dans le Midi, un arbre de 6 à 7 mètres de hauteur. Son tronc , ses rameaux , sont couverts d'une écorce rude et d'un brun rougeâtre ; il est muni de feuilles linéaires toujours vertes, opposées par trois, piquantes, légè- rement canaliculées en dessus et convexes en dessous. Aux fleurs succède un strobile improprement appelé baie, vert d'abord , puis d'un violet foncé couvert d'une pous- sière résineuse , et qui reste deux années à mûrir. Les usages de cet arbre sont multipliés : il sert à clore les garennes, à faire des haies, et à décorer les jardins paysagers; on fait avec ses tiges des échalas de longue du- rée; et son bois rougeâtre agréablement veiné, et susceptible de prendre un beau GEN GEN poli , est très bon pour faire des ouvrages (le tour; mais les fruits de cet arbre en sont la partie la plus utile. On en prépare, par la fermentation , une boisson saine et légère- n}cnt aromatique, mais dont le goût ne plaît pas à tout le monde; en Hollande, ainsi que dans toute l'Europe septentrionale, on en fait une liqueur fort estimée , et un ratafia très propre à faciliter la digestion. On n'emploie plus en pharmaceutique les sommités et le bois du Genévrier; et les fruits qui entrent dans la préparation d'un rob et du vin diurétique amer sont généra- lement peu en usage. Les autres espèces utiles sont le Genévrier cade, J. oxyce- drus , arbuste indigène , dont le bois , dis- tillé, donne une huile empyreumatique connue sous le nom dliuile de Cade. Son odeur est plus forte que celle du goudron , et sa saveur acre et caustique. On l'em- ploie dans la médecine vétérinaire , et l'on s'en sert quelquefois comme d'un vermi- fuge en faisant des frictions sur l'épigastre. LeGENÉvRiER-sABiNE, J. sahina, également indigène , a une odeur fétide et très péné- trante, et une saveur amère et désagréable. 11 contient une huile essentielle appelée huile de Sabine, employée comme un des puissants emménagogues. Cette plante jouit d'une grande réputation comme abortif ; et malgré les défenses faites aux herboristes d'en débiter, chacun en peut acheter à bas prix des bottes d'un poids considérable au marché aux herbes. Le Genévrier DE Virginie, J. Virginiana, a de grands rapports avec la Sabine. C'est un grand arbre très rustique croissant dans notre pays, et dont le bois est dur et d'une longue durée. On s'en sert aux États- Unis dans les constructions civiles et navales , et, en France, on l'emploie pour enfermer les crayons de plombagine. Cet arbre serait très propre à utiliser les parties encore sté- riles de notre territoire. (A.) GEXIATES (7£V£tâT-/,ç , barbu), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides , .'cction des Phyllophages, établi par M. Kirby vl adopté par Latreille, ainsi que par M. le tiomte Dejean. Sa place , suivant Latreille , «j.vt entre les Apogonies et les Mélolonthes. Des trois espèces que M. Dejean rapporte à ce genre , nous citerons seulement celle sur T. VI. i laquelle M. Kirby l'a fondé, et qu'il nomme i Gen. harhatus. C'est un Coléoplère du Bré- 1 sil , de 7 à 8 lignes de long sur 4 de large, j de forme assez courte , d'un jaune testacé , i livide, avec la tête noirâtre. Ses élytres sont distinctement striées , et son corselet très finement ponctué. Ses noms générique et spécifique indiquent les poils raides dont son menton est garni. Une autre particula- rité de ce genre est la grande dilatation des tarses antérieurs, dans les mâles seulement. GEMCULE. Geniculatus. bot. — Cette épithète s'applique à tous les organes flé- chis sur eux-mêmes, et formant un angle plus ou moins ouvert; tels sont : le chaume d'une espèce du g. Alopecurus ; les arêtes de la balle des Avoines, etc. Ce mot est sy- nonyme de Genouillé. GENÏPA. BOT. PH. — Genre de la famille des Rubiacées, établi par Plumier pour dea arbres de l'Amérique tropicale, à feuilles opposées-ovales ou oblongues ; à stipules interpétiolaires, ovales, acuminées, déci- dues; à fleurs axillaires ou terminales, so- litaires ou rares , blanches et passant au jaune. L'espèce type de ce genre est le Géni- payer d'Amérique , très abondant aux An- tilles, et qui donne vers la fin de l'été une baie charnue , verdâtre , grosse comme une orange , contenant une pulpe aigrelette très rafraîchissante , dont le suc tache en violet foncé tout ce qu'il touche. Les fruits des G. caruto et edulis sont également re- cherchés. (B.) GÉMPI. BOT. PU. — Voy, genepi. GEKISTA. BOT. PH. — Syn. latin de Genêt. GENISTELLA. bot. ph. — Genre établi sur le Genista sagiltalis de Linné, espèce du g. Genêt. GÉNOT. MOLL. — La coquille décrite sous ce nom, par Adanson, dans son Voy^ au Sénégal , a été sujette à contestation. Gmelin , en effet , la place parmi les Vo- lutes , tandis que M. de Blainville lui trouve plus de rapports avec les Cônes; par j le fait , elle appartient au g. Pleurotome • i elle est connue sous le nom de Pleii/roloma I mitrœformis. Voy. pleurotome. (Desh.) GEI\OiIILLÉ. bot. — Voy. géniculé, ' GENrJîl. Gcnus. zool., bot. — Le Genra 10 74 GEN gi:n est-il une réalité ou une fiction? Est-ce un moyen artificiel, ou bien un fait primordial et concret? Aujourd'hui que le Genre consti- tue la base de la science, et que Toccupation habituelle de la plupart des hommes qui ont pris les sciences naturelles pour objet de leurs études , est de rechercher dans tous les êtres les dissemblances qui peuvent au- toriser à établir des coupes nouvelles , il est regardé comme une réalité ; mais , excepté Linné, que la portée de son esprit ne mit pas à l'abri de l'erreur, et qui dit dans sa Phi- losophie botanique, § 60 : Classis et ordo est sapientiœ ; genus et species naturœ opus. Les hommes de son époque les plus éminents , Haller, Buffon, Jussieu , et avec eux les sa- vants qui ont embrassé dans son ensemble la science de la nature, l'ont avec raison considéré comme une abstraction, un moyen de classification propre à rendre plus facile l'étude des faits particuliers. C'est aujour- d'hui une vérité reconnue par quelques na- turalistes seulement , et que depuis long- temps on s'efforce de faire pénétrer par- tout en faisant sentir l'inconvénient des divisions nombreuses dans une méthode es- sentiellement artificielle, quoiqu'on l'ait dé- corée du nom de naturelle. Si les familles , les ordres, les genres, les espèces sont arti- ficiels , comment peut-il résulter un édifice naturel de ces petits groupes artificiels? C'est de la méthode, et voilà tout. Marquis, dans sa Philosophie botanique, p. 17, dit, en citant textuellement le pas- sage de Condillac, dont il adopte absolu- ment l'esprit : « Il n'existe dans la nature que des indi- vidus. » i> Nous n'avons pas imaginé de noms pour chaque individu ; nous avons seule- ment distribué les individus dans différentes classes, que nous distinguons par des noms particuliers , et ces classes sont ce qu'on nomme genres et espèces. » Marquis continue ainsi ( p. 20) : « Voilà tout le mystère de la théorie des genres et des espèce:. C'est en voulant absolument y cucrcher quelque chose de plus qu'on a fini par embarrasser la science de la nature de tant de vaines difficultés. » Lamarck {Philosophie zool, vol. I, p. 32) s'exprime ainsi : « On donne le nom de ^enre à des réunions de races dites espèces rapprochées d'après la considération de leurs rapports , et constituant autant de petites séries limitées par des caractères que l'on choisit arbitrairement pour les cir- conscrire. » Cuyier {Règne animal, édit. de 1829, vol. T, introduction, p. 8)dit:« C'est pour éviter cet inconvénient ( la confusion ) que les divisions et les subdivisions ont été in- ventées. L'on compare ensemble seulement un certain nombre d'êtres voisins, et leurs caractères n'ont besoin que d'exprimer leurs différences, qui, par la supposition même, ne sont que la moindre partie de leur con- formation. Une telle réunion s'appelle un Genre. » Tournefort est le premier qui ait établi le Genre sur des bases rationnelles ; il le composa des espèces présentant entre elles des rapports de ressemblance assez frap- pants pour être réunies dans un seul groupe. Linné perfectionna cette grande innova- tion , et substitua à la phrase descriptive des Bauhin et des botanistes anciens un nom commun appelé nom générique , qui comprit sous cette dénomination unique tous les êtres ayant entre eux: une simili- tude réelle, et il y ajouta un autre nom dit spécifique , servant à dénommer les modifi- cations du Genre appelées espèces. Mais Linné, malgré son erreur, était un natura- liste philosophe, et il n'établit pas ses Gen- res sur un caractère mesquin , méconnais- sable souvent par son fondateur lui-même; mais sur des caractères généraux , sur ces grands traits qui indiquent dans les êtres réunis sous un même nom une même idée génératrice , ou , pour parler un autre lan- gage plus vrai et plus philosophique, des mê- mes conditions d'existence. Le Genre linnéen ne ressemblait donc pas aux Genres actuels, et le grand naturaliste ne faisait pas un Genre pour une seule espèce. Ses groupes compre- naient, surtout en zoologie , ce que j'appelle des types de forme, c'est-à-dire des êtres ayant une structure particulière , et différant par leur manière générale d'être des groupes voisins. Seulement le Genre , par le fait même de sa nature , purement de conven- tion, n'est vrai que dans son médium; tout autour gravitent les espèces comme autant de petits groupes particuliers qui s'en écar- tent plus ou moins, sans pour cela servir OEN GEN 75 toujours de passage à des formes nouvelles , mais qui souvent y conduisent , bien qu'il y ait entre eux un hiatus immense. Tel est l'inconvénient du Genre , considère comme un fait absolu. En se plaçant à mon point de vue , il n'en est pas de même ; un type de forme est un centre émettant dans di- vers sens des rayons plus ou moins nom- breux, sans pourtant que ces dissemblances entraînent la perte de l'air de famille qui existe entre les individus. Mais sur les li- mites extrêmes , il y a dans les Genres une incertitude immense ; par exemple, VUredo linearis est un OEcidium pour quelques au- teurs ; pour d'autres , c'est un Lycopcrdon ; un Puccinia pour un quatrième, et ainsi de suite, à travers la série végétale. Le Genre Brome , avant sa réforme , comprenait des Fétuques : telles sont les F. aspera {B. as- per L.), F. gigantea{B. giganteus L.), les Poa, entre autres le Poa bromoides L, (Fes- tuca poœoides Thuill.), que Palisot de Beau- vois laissait parmi les Bromes , etc. Le g. Triticum, devenu Agropyrum et Brachypo- dium, comprend des espèces appelées Bro- mes, Poas , etc. Parmi les Mammifères , le grand groupe du. Mus de Linné, comprenant aujourd'hui les g. Arctomys, Myoxus, Echi- mys, Hydromys, Capromys, Mus, Gerbillus, Cricetus, Fiber, Arvicola, Georichus , etc. , est-il coupé en petites tranches bien rigou- reuses sans qu'il y ait incertitude? Non, car la description du Gênera se trouve souvent contredite par l'observation. Pourtant les Mammifères, les premiers d'entre les Verté- brés , devraient présenter et présentent en eCfet le moins d'enchevêtrement. A mesure qu'on descend dans la série , on trouve un vague plus grand encore. Qui pourrait fixer les limites exactes des g. Merle, Pie-Grièche, Fourmilier, Tangara, Traquet, Fauvette? On a , pour conserver au mot sa valeur sacramentelle, donné le nom de Genre à des démembrements souvent très nom- breux:, et qui multiplient outre mesure la nomenclature déjà si diffuse. Quand Linné eut créé ses grandes coupes génériques , il se trouva parmi ses adeptes des hommes à tête moins philosophique, et le morcelle- ment commença. L. de Jussieu , dans son Gênera, conserva aux groupes généraux leur valeur d'ensemble , et il ne fit que peu de démembrements. Mais Laurent de Jussieu était un grand botaniste, et il avait un esprit généralisateur: aussi son Gênera restera-t-il comme un modèle entre tous les écrits qui traitent de la phytographie. Il n'en fut pas de môme quand les médiocrités et les hom- mes minutieux abordèrent la science. Quand l'œil s'arma d'une loupe ou d'un microscope pour observer les détails de structure infî- mes et établir des dissemblances, les Genres commencèrent à se multiplier; on ne tint plus nul compte des rapports généraux , les coupes devinrent de plus en plus nombreu- ses , et la nomenclature se hérissa de noms que la mémoire a peine à retenir. Aujour- d'hui nous en sommes arrivés au maximum du démembrement. Le seul genre Erica de Linné démembré, puis reconstitué après les diverses phases que le caprice lui a fait parcourir, se com- pose de 48 groupes secondaires venant se rallier sous quatre sections. Quelques exem- ples du dédale dans lequel se jette la science en suivant cette voie suffira pour faire com- prendre l'étendue de l'erreur des botanistes modernes. La première section du genre Erica est la sous-section Ectasis , qui com- prend les sous-genres Callicodon , Desmia, Polydesmia, Chromo stcgia, Eriodesmia, Am- phodea, Geissostegia, Gigandra, Pelostomay Didymanthera , etc. ; et ce sont Don , Salis- bury et Bentham qui ont accompli cet acte de vandalisme scientifique. Le genre Cen- taurea est dans le même cas : outre 8 syno- nymes , il comprend 5 sections et 48 grou- pes. En ornithologie , le seul genre Colibri a l'honneur de former une famille des Tro- chilidées, et 3 sous-familles des Lamporni- nées, Phaetorninées et Trochilinées compre- nant 23 genres , sans compter deux fois plus de synonymes; pourtant ce groupe est un des plus naturels, et sa division ration- nelle est en deux sections : une pour les Colibris à bec arqué ; et l'autre pour les Oiseaux-Mouches , ayant le bec droit. En entomologie , la confusion est plus grande encore; car à mesure qu'on descend dans l'échelle organique , on voit les formes de moins en moins fixes. Qu'on jette un coup d'oeil sur les Staphylins ; le grand genre de Linné , démembré d'abord par Fabricius , puis remanié par Degéer, Gyllenhal, Kirby, Stephens , Mannerheim , Leach , Erich- son , clr., est devenu des Oœyporus, Astra GEN GEN pœnSy Creophilus, Leistrophus, Emus, Smi- iax, Hemaiodus ; et le genre Slaphylinus proprement dit est divisé en 2 sous-genres : le premier ayant pour synonymes les Ocy- pus et Georius de Leach et Kirby ; et le se- cond , divisé d'abord en 8 divisions , pré- sente pour synonymes les Philonthus, Que- dius , Raphirus, Bismis, Gahrius, de Leach et Stephens. Le plus singulier de tout ceci , c'est que les créateurs de Genres n'y croient pas; et Acharius , le père des lichénographes , qui commença par diviser le grand genre Li- chen de Linné en 40 genres , devenus de- puis une classe composée de 4 familles di- visées en sous-ordres et tribus, et d'une soixantaine de genres, sans compter plus de 200 sections, Acharius, lui-même, con- vaincu de la mobilité des formes de ces vé- gétaux , se plaignait de cette instabilité , et appelait les Lichens des végétaux protéi- formes. Ces quelques exemples suffisent pour montrer jusqu'à quel point il règne de con- fusion dans la science. Or, la cause du mal, la voici : c'est que la plupart des natura- listes ont spécialisé leurs études , non pas que les spécialités doivent être bannies de la science ; mais c'est qu'au lieu de com- mencer par des études générales qui em- brassent toutes les parties, non seulement des sciences naturelles , mais encore des connaissances humaines, on commence par l'entomologie, sans s'inquiéter des rapports des êtres entre eux , et l'on croirait déroger que de faire de la botanique , de la géolo- gie, de la mammalogie, etc. ; puis à me- sure qu'on se concentre dans sa spécialité, l'horizon s'agrandit , on devient colcopté- riste , diptérologiste , etc. : là on se plonge dans l'étude minutieuse des détails. La co- léoptérologie s'agrandit à son tour et de- vient un monde; on se convertit à la cur- culionidologie , et là , l'œil toujours armé du microscope, on étudie chaque détail avec un soin scrupuleux ; on décrit une antenne article par article comme on décrirait un Éléphant, puis on finit par devenir mono- graphiste. Je ne crains pas en écrivant ceci d'être taxé d'exagération , car je puis invo- quer des noms et classer tous les natura- listes modernes sous chacune des catégories que je viens d'établir. Toutes ces études , descendant du général au particulier , sont bonnes, mais seulement quand elles ont été précédées d'études générales , et en faisant servir chaque étude particulière à des con- sidérations d'ensemble; car alors on n'a plus à craindre l'étiolement de l'esprit. Pourtant l'erreur dans laquelle on est tombé est si grande , que toutes ces fautes s'appellent les progrès de la science, quand le nom qui conviendrait à ce travail de dis- section serait celui de confusion. C'est abu- ser étrangement des mots que de les tordre ainsi pour avoir l'air d'en tirer quelque chose ; c'est faire de la science un squelette habillé. Le procédé consiste à adopter sans examen toutes les coupes qui passent par l'esprit, et à faire passer dans la nomencla- ture tous les noms nouveaux, le plus sou- vent dédicaces adulatrices , quels qu'ils soient, sans que les hommes sérieux réa- gissent contre ce mauvais goût qui nuit es- sentiellement aux progrès réels et philoso- phiques des sciences. Un autre vice , qui semblerait le résultat d'un pacte tacite en- tre les diverses vanités personnelles , c'est la scrupuleuse bonne foi avec laquelle on cite tous les Genres créés quand ils ont reçu la sanction typographique. Pourquoi ne pas passer hardiment l'é- ponge sur ces travaux obscurs , sur ces tristes dislocations qui éloignent de l'étude les esprits jucicieux ? Chacun voit le mal , mais personne n'a le courage d'écrire la vérité : on se dit à l'oreille et comme à huis-clos ce qui devrait être hautement pro- clamé; mais il est utile de le faire, et c'est à la raison ferme et courageuse de nettoyer les écuries d'Augias. Cuvier, quoique peu porté aux générali- sations , avait cependant un coup d'oeil sûr et un jugement droit; il ne multiplia pas les coupes génériques ; il subdivisa les gen- res , et ses démembrements sont peu nom- breux. Aujourd'hui les genres sont des fa- milles devenant des sous-familles, des tri- bus , des sous-tribus , des sections , des divisions, des Genres et des sous-Genres. Que reste-t-il d'un Genre après avoir passé sous les fourches caudines de la science? Lui , qui était déjà arbitraire quand il était fondé sur une donnée générale, n'a plus ni corps ni esprit après cette opération dite d'épuration, et le caractère générique ne GEN G EN 77 peut Hrc vu ni reconnu par tout le monde. La description et l'iconographie sont impro- pres à vous faire saisir le caractère essentiel, et la confusion envahit la science, décou- rage les hommes d'étude, et la mémoire des mots su|)plée à l'inlelligence. On s'est réuni contre le caractère essentiel, et l'on a voulu trouver dans les êtres toutes les analogies réunies; c'est ce qui a fait qu'en comparant un à un les caractères d'un être, et je l'ad- mets en parfiiit état de conservation, vivant même, il doit surgir des dissemblances qui semblent justifier l'établissement d'une nouvelle coupe générique ; mais combien de genres créés parmi les insectes et les végé- taux sur des individus tronqués, gâtés, etc. ! J'ai proposé, dans mon article Engoule- vent, de substituer aux coupes génériques nouvelles et répétées la division du Genre sous le nom de section , en réunissant l'en- semble des caractères pour établir le groupe générateur, et des caractères spéciaux pour fes sections , toutefois en respectant les noms établis et connus. Cette méthode sim- plifierait l'étude et la rendrait moins fasti- dieuse. Après les travaux d'analyse et de morcel- lement de ces 20 dernières années , il reste à faire un travail synthétique, et à rentrer dans la voie tracée par Linné et Jussieu. Les vanités particulières en souffriront, mais la science y gagnera , et cette grande réforme, en en embrassant toutes les parties, rendra plus large et plus philosophique l'é- tude de la nature. Le nombre des natura- listes sera réduit; les collecteurs devien- dront de simples amateurs; les spécialistes absolus et les descripteurs, des ouvriers pa- tients et minutieux; mais on pourra être fier de mériter un nom qu'aujourd'hui l'on partage avec le dernier empailleur. Les maîtres de la science moderne sentent tous in petto que la pierre d'achoppement de l'étude de la nature vient de ce qu'on a laissé envahir toutes les issues par des es- prits faibles et timorés; c'est a eux qu'il appartient d'arborer l'étendard de la ré- forme. (GÉBARD.) GE^TÏAIVACÉES ou GEATÏAIVÉES. Gentianaceœ, Gentianeœ . bot . ph. — Famille de plantes dicotylédonées, monopétales, hy- pogynes, qui offre les caractères suivants : Calice libre , persistant , composé de folioles soudées en un tube jusqu'à une hauteur plus ou moins grande , à préfloraison valvaire , dont le nombre le plus fréquent est 4-5 , mais s'élève quelquefois de 6 à 12 , et qui , dans des cas rares, se réduisent à une sorte de spathe latéralement fendue. Corolle régu- lière (excepté dans un genre où elle est bi- labiée), dont les lobes en nombre égal à ceux du calice alternent avec eux, et dont la pré- floraison est tordue à droite , beaucoup plus rarement indupliquée. Étamines en nombre égal et alternes , très rarement en nombre moindre; à filets ordinairement libres, insé- rés sur le tube de la corolle ; à anthères bilo- culaires, d'abord dressées ou vacillantes, fi- nissant par se recourber ou se tordre , et s'ouvrant par de courtes fentes. Ovaire libre, composé de deux carpelles , dont les côtés soudés et rentrants s'avancent plus ou moins en dedans , de manière à laisser une cavité unique ou à la partager incomplètement en deux, et portent sur leur bord interne de nombreux ovules dont la placentation se trouve ainsi plus ou moins manifestement pariétale. Stigmate double ou unique, ter- minant un style persistant ou caduque. Cap- sule à enveloppe plus ou moins mince , très rarement épaissie en manière de baie à une seule loge ou à 2-4 demi-loges , s'ouvrant par le décollement des deux carpelles. Grai- nes ordinairement indéfinies, dont l'em- bryon petit , cylindrique et droit , occupe l'axe d'un périsperme charnu , et tourne sa radicule du côté du point d'attache. — Los espèces répandues à peu près sur tout le globe , et depuis la limite des neiges sur les plus hautes montagnes , jusqu'aux régions les plus chaudes sous l'équateur , sont des herbes, rarement des sous-arbrisseaux, à suc amer et non lactescent, ordinairerhent glabres ; à feuilles opposées ou très rarement alternes, entières , excepté dans une seule espèce , dépourvues de stipules ; à inflores- cence le plus souvent définie. Nous suivrons, pour la classification et la circonscription des genres, le travail le plus complet et le plus récent sur cette famille, celui de M. Grisebach. GENRES. Tribu I. Gentianées proprement dites. — Préfloraison de la corolle tordue. Test de la graine membraneux. Herbes à feuilles oppo sées, croissant sur la terre. 78 GEN 1. Chironiées. — Anthères sans connectif, dont les loges s'ouvrent par une fente rac- courcie en pore. Chironia, L. {Centaurium, Tourn. — Roes- îinia, Moench.) — Orphium ^ E. Mey. {Va- lerandiat j Neck.) - 1 ti antennes découvertes et plus longues que la tête. Les Géocorises, dans feur ensemble, cor- respondent à nos trois tribus réunies des Réduviens , Lycéens et Scutellériens {voyez ces mots). Plusieurs entomologistes n'ont pas adopté les deux divisions de Latreille, les Géocorises et les Hydrocorises , qui , en GEO GEO 81 effet , ne paraissent pas sufflsamment dis- tinctes Tune de l'autre. Au reste , parmi les Géocorises , dont le nom indique que ces Hémiptères vivent sur la terre en opposition avec le nom des Hy- drocorises, il en est beaucoup qui vivent sur l'eau ; tels sont les Gesrii et les Hydromè- tres, etc. Voy. ces mots. (Bl.) GÉODE. MIN. — Les Géodes sont des ro- gnons creux ou des cavités disséminées dans une roche , et dont l'intérieur est tapissé de stalactites ou de cristaux de substance quel- quefois différente. Les cristaux qui remplis- sent ces cavités sont communément remar- quables par leur pureté, ce qu'on observe principalement dans le carbonate de chaux et l'Améthyste, dont les cristaux garnissent ainsi des Géodes. On a encore donné le nom de Géode à des corps solides et creux renfermant un noyau mobile, comme cela se voit dans certains minerais de fer limoneux connus sous le nom de Pierre d'Aigle. *GEODEPHAGA ( ya, terre ; (îta , terre ; Spoixêç, cou- reur). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Carabiques , tribu des Harpaliens, établi par M. le comte Dejean dans le tome IV de son Species, p. 165. Les Géodromes se distinguent des Harpales , au premier aspect , par un corps plus court et plus large. Ils en diffèrent génériquement l)ar leur lèvre supérieure , beaucoup plus large et plus longue , et par leur menton , muni d'une dent simple. Ce genre ne ren- ferme, jusqu'à présent, qu'une seule espèce T. Ti- trouvée au Sénégal par M. Dumolin , eS nommée par M. Dejean Dumolinii. (D.) GEOFFROYA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées-Dal - bergiées, établi par Jacquin [Amer. 207, f. 62) pour des arbres de l'Amérique tropi- cale , inermes ou épineux , à feuilles impa- ripennées; inflorescence en grappes axillai- res simples ; fleurs pédicellées , jaunes ; pê- dicelles unibractéolés à la base. Le fruit en est comestible. On trouve dans le commerce les écorces des G. inermis et surinamensis, dont l'odeur est nauséeuse et la saveur amère. Ces écorces sont regardées par quelques auteurs comme les anthelmintiques les plus efficaces. La dose est de 30 grammes dans 175 grammes d'eau. En général on préfère celle de Suri- nam , parce qu'elle est moins active et que celle de la Jamaïque a causé des accidents très graves. (B.) GÉOGÉÎVIE. GÉOL. — FOÎ/. GÉOLOGIE. GEOGLOSSUM. bot. cr. —Genre éta- bli par Persoon aux dépens du g. Clavaire , et dont le Cl. ophioglossoides est le type. GÉOGIVOSIE. GÉoL. — Voy. géologie. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — On sait que toute plante n'est pas répandue uniformément sur tout le globe , mais se montre seulement sur telle ou telle partie de sa surface. Ces limites , assignées à cha- cune d'elles, dépendent de plusieurs causes. L'organisation, diversement modifiée dans les divers végétaux , leur impose des condi- tions différentes d'existence , et ils ne peu- vent vivre et se multiplier que là où ils trou- vent réunies ces conditions propres à chacun d'eux. De plus, l'observation démontre que toutes les plantes ne sont pas parties d'un centre unique d'où elles se seraient disper- sées ensuite en rayonnant, mais qu'il a existe une foule de centres originaires de végéta- tion, chacun avec la sienne propre, quoique, d'une autre part , plusieurs espèces sem- blent avoir été communes à plusieurs cen- tres à la fois. Si les conditions sont dif- férentes sur deux points , leur végétation doit donc l'être également; mais la simili- tude des unes n'entraîne pas aussi nécessai- rement celle de l'autre, surtout à de grandes distances, puisque les plantes n'ont pu en général passer de l'un de ces points à l'autre, où elles auraient également prospéré. Ainsi» il 82 GEO !a distribution des végétaux sur la terre est réglée par des causes compliquées, les unes physiques, dépendant de leur nature et des agents qui les entourent; les autres cachées à nos recherches dans le mystère de l'ori- gine des êtres. La Géographie botanique est la partie de la science qui s'occupe de cette distribution des végétaux. Le fait de leur existence dans tel ou tel milieu, présentant un certain en- semble de conditions physiques , constitue leur station ; le fait de leur existence dans tel ou tel pays constitue leur habitation. Quand on dit qu'une plante croît dans les marais , sur le sable du rivage de la mer , sur les rochers des montagnes, au bord des glaciers , on indique sa station. Quand on dit qu'elle croît en Europe , en France , en Auvergne, autour de Paris, on indique son habitation dans des limites de plus en plus précises. Ces notions peuvent s'appliquer à des unités d'un ordre plus élevé que les es- pèces ; on peut rechercher la distribution de genres entiers, ou même de tribus ou de familles; et souvent ces associations plus ou moins considérables d'espèces , entre les- quelles il est permis de préjuger alors une grande uniformité d'organisation, en offrent une remarquable dans leurs stations , ou leurs habitations, ou dans les deux à la fois. Notions préliminaires. — Climats. Mais les causes doivent nous occuper avant les efifets; et, avant d'entrer dans plus de dé- tails et d'éclaircir ce qui précède par des exemples , il convient de se livrer à quel- ques considérations générales sur la manière dont se distribuent, à la surface de la terre, ces agents extérieurs qui jouent un rôle si important dans la végétation, tels que la chaleur, la lumière, l'air, l'eau, et qui, dans chaque lieu , se combinent en un cer- tain rapport pour former le climat. Influence des latitudes. — La chaleur va = ;i décroissant de l'équateur vers les pôles, "i assez régulièrement, si l'on considère à i-art un seul et même méridien. Mais si l'on ' om pare ce décroissement sur plusieurs mé- idiens à la fois, on est frappé des différen- • os qu'ils présentent sous ce rapport. Chaque lieu, dans le cours d'une année, reçoit une certaine quantité de chaleur; et si l'on com- pare ces, quantités pendant une longue suite d'années , on en déduit la température GEO moyenne du lieu. La ligne qui passerait par une suite de lieux ayant la même tempéra- ture moyenne est dite isotherme. On serait porté à croire , au premier coup d'oeil , que ces lignes isothermes ne sont que l'expres- sion de l'éloignement plus ou moins consi- dérable de la grande source de chaleur, le soleil ; que chacune d'elles coupe par consé- quent les méridiens à une distance égale de l'équateur , ou , en d'autres termes , corres- pond à un certain degré de latitude. L'ex- périence prouve qu'il en est autrement. En comparant entre elles les lignes isothermes, telles qu'on a pu les constater par l'observa- tion directe , on s'aperçoit de suite qu'elles forment sur le globe, au lieu de circonfé- rences parallèles a l'équateur, ou seulement régulières, des courbes inégalement éloignées de lui dans les divers points de leur trajet. La ligne du maximum de température ne coïncide pas exactement avec l'équateur, mais s'en écarte un peu , ici au midi, là au nord. Le point du maximum de froid ne pa- raît pas non plus coïncider avec les pôles , mais dans notre hémisphère s'arrêter en- deçà, à 12 ou 15 degrés, en se concentrant au nord des deux grands continents de ma- nière à former comme deux pôles du froid. Les isothermes olï'rent, dans leurs inflexions autour de ces pôles , une certaine ressem- blance entre elles, quoique bien éloignées d'un exact parallélisme. Dans l'hémisphère boréal , le seul où ces observations aient pu être faites et répétées sur un assez grand nombre de points pour permettre de tracer ces lignes d'une manière moins incomplète, en suivant les isothermes d'occident en orient, on les voit s'abaisser vers le sud dans l'intérieur des deux grands continents , et Surtout de l'Amérique ; se relever vers le nord dans les grandes mers qui leur sont interposées, et surtout dans l'océan Atlan- tique. La température de l'ancien continent est donc généralement plus élevée que celle du nouveau; celle des continents, moins à l'intérieur que sur les bords de la mer, et beaucoup plus sur le rivage occidental que sur l'oriental. Ces dilTérences , à latitude égale , peuvent être fort considérables , et d'autant plus qu'on s'éloigne davantage de l'équateur, tellement qu'en se rapprochant du nord elles finissent par atteindre jusqu'à 20 degrés. Ainsi, la partie septentrionale des GEO GEO 83 États-Unis, vers le 44'" degré de latitude bo- réale, et Drontheim , sur la côte occidentale de Norwége, vers le 63'' degré , se trouvent compris sur la même isotherme ( celle où la température moyenne est 5" centigr.). De ce que plusieurs lieux sont situés sur la même ligne isotherme , de ce qu'ils ont , dans le cours de toute une année , reçu la même somme de chaleur , il ne s'ensuit pas que leur climat soit identique. En effet, cette somme peut se distribuer de différentes ma- nières entre les différents mois, et par suite entre les saisons , avec une certaine égalité, de manière que l'hiver et l'été soient tous deux fort tempérés ; ou , au contraire , très inégalement, de manière que l'été soit très chaud et Thiver très froid. Ces différences des températures extrêmes ont beaucoup plus d'influence sur la végétation que la tem- pérature moyenne. On appelle isochimène la ligne qui passerait par tous les lieux où l'hi- ver (année moycrme) descend au même point ; et isothère , celle qui passerait par les lieux où l'été s'élève au même degré de chaleur. Ces nouvelles lignes, s'éloignantà leur tour des isothermes, ne comprennent pas la même série de lieux. La masse des eaux tend bien plus que la terre à une certaine constance de tempéra- ture , telle que sur mer , dans un moment lionne , sa différence entre deux points de latitude différente soit moindre, et que, dans un lieu donné, la différence entre l'hiver et Tété le soit aussi. Les terres adjacentes par- ticipent à cette uniformité; et de là la dis- tinction des climats en marins et continen- taux : les premiers , ceux des rivages et des tics , plus tempérés , et d'autant plus que les lies sont plus petites, plus écartées au sein de la mer; les seconds, où la différence de la chaleur estivale au froid hibernal est d'autant plus marquée qu'on se place plus vers la ligne médiane du continent. Ainsi , par exemple, dans les îles Féroë, vers le 62" de latitude, la chaleur n'atteint pas 12" en été , mais ne descend guère au-dessous de 4" en hiver, donnant entre ces deux saisons une différence de 7° : au contraire, vers la môme latitude à peu près en Sibérie, à Ya- kouzk, le thermomètre descend, en hiver, à plus de 37" au-dessous de zéro, monte, en été, à plus de 4 7" au-dessus, franchissant ainsi un intervalle de 46°. Influence des hauteurs. — Nous n'avons pas encore pris en considération une autra cause qui influe puissamment sur l'inégale distribution de la chaleur à la surface do la terre , dont nous avons parlé , comme si elle présentait partout un même niveau, ce- lui de la mer. Mais chacun sait qu'il en est autrement , et que le relief de cette surface est loin d'être égal sur une partie de son étendue, mais exhaussé en plateaux sur plu- sieurs étages , et hérissé de montagnes qui forment des chaînes plus ou moins longues que dominent des sommets encore plus éle- vés de distance en distance. Or, à mesure qu'on s'élève, on trouve que la température s'abaisse, et dans une proportion telle qu'une ascension de quelques heures suffit pour vous faire passer par tous les degrés de tem- pérature décroissante. Une très haute mon- tagne, située sous la ligne, et couverte à son sommet de neiges éternelles , comme l'est par exemple le Chimborazo dans la grande Cordillère des Andes, représente donc, dans un espace très borné, tous les changements qu'on éprouverait dans une succession plus lente , si l'on allait de l'équateur au pôle. Quelques auteurs ont, en conséquence, com- paré les deux hémisphères de notre globe à deux énormes montagnes confondues par leur base : comparaison ingénieuse , mais pourtant inexacte sous beaucoup de rapports ; car la distribution de l'eau qui, sur les deux hémisphères , couvre une si grande étendue , et que nous avons vue si puissante pour modifier les climats ; celle de l'air , dont la densité ne décroît pas de l'équateur au pôle, comme elle décroît de bas en haut dans l'atmosphère; celle de la lumière, si peu semblable aux pôles , et sur le sommet d'une montagne éqaatoriale, établissent au- tant de différences tranchées. Si la loi suivant laquelle la chaleur dé- croît de l'équateur au pôle est variable sui- vant les divers méridiens , celle suivant la- quelle elle décroît à mesure qu'on s'élève en hauteur paraît , de son côté , varier suivant diverses circonstances, comme la saison, l'heure du jour, l'inclinaison et l'exposition de la pente. Le décroissement est plus lent l'hiver, la nuit, sur une pente très douce ou sur les plateaux. Une différence de 200 mè. très, plus ou moins, suivant ces circonstan- ces, donne en moyenne un degré de diffé- 84 GEO GEO rencedans la température, à peu près comme le donnerait un intervalle de deux degrés en latitude. Aune certaine hauteur, le froid doit être tel que la chaleur des jours d'été ne puisse suffire à dissoudre les glaces for- mées pendant le reste de l'année; et là com- mence la limite des neiges éternelles, limite nécessairement d'autant moins élevée que le climat est moins chaud à la base de la montagne, ou, en d'autres termes, qu'elle se rapproche plus des pôles, et qui, à une certaine distance de ceux-ci, vers 75", se trouve, après s'être abaissée graduellement, descendre jusqu'au niveau de la mer. Ainsi, cette limite se trouve à près de 5,000 mè- tres dans les Cordilières entre les tropiques, à 2,700 dans nos Alpes, au-dessous de 1 ,000 en Islande. Les glaciers sont des prolonge- ments qui descendent plus bas qu'elle, sui- vant les accidents du terrain , et marquent la voie naturelle assignée à l'écoulement des neiges et des eaux qui proviennent de leur fonte. Influence de l'humidité. — L'humidité de l'atmosphère exerce sur la végétation une grande influence , soit que l'eau, volatilisée à l'état de vapeur légère, souvent même in- visible , ou à celui de brouillard plus ou moins épais, touche les parties aériennes des plantes; soit que, condensée, elle retombe en pluie et vienne , après avoir baigné ces mêmes parties, pénétrer le sol. L'atmosphère est naturellement d'autant plus sèche que la surface sur laquelle elle repose contient moins d'eau qu'elle puisse lui céder, s'éloi- gne plus de tout réservoir qui supplée à ce défaut, et aussi qu'elle est plus échaufl'ée, de manière à raréfier rapidement toute va- peur qui viendrait à s'y former ou s'y trans- porter. Une température assez basse pour diminuer l'évaporation et condenser la va- peur en brouillard ou en pluie , pas assez pour la faire passer à l'état solide , est donc favorable à l'humidité, qui doit, par consé- quent, se maintenir plus habituelle à cer- taines latitudes et certaines hauteurs. Mais une température élevée la favorise aussi à un degré remarquable, lorsque d'une part elle peut agir sur une quantité suffisante d'eau, dont elle convertit une partie en va- peur, et que, de l'autre, ces vapeurs, une fois formées, rencontrent une cause qui tend à les maintenir à un degré de densité ou à les ramener à un degré plus grand. De It les grandes pluies qui, en certaines saisons, tombent régulièrement chaque jour dans des pays situés entre les tropiques. De là l'humidité constante et chaude de leurs grandes forêts , à l'ombre desquelles elle se conserve et se renouvelle. Cette influence des arbres rapprochés en grand nombre sur l'état de l'atmosphère , où ils empêchent la sécheresse en s'opposant à l'évaporation , peut, au reste , être facilement vérifiée sur une moindre échelle dans nos climats ; et elle est telle qu'on a vu celui de vastes con- trées complètement changé par suite de grands déboisements. Le voisinage de la mer , combiné avec la direction dominante des vents qui détermine celle des vapeurs formées à sa surface , est une source plus ou moins abondante d'humidité, plus con- stante nécessairement dans les îles. L'humi- dité est donc une coiîaition qui accompagne très fréquemment celle de laquelle nous avons vu résulter l'uniformité de tempéra- ture. La présence de moindres réservoirs , lacs , marais , cours d'eau grands et petits , agit d'une manière analogue, mais dans des limites proportionnelles. La nature et la hauteur des montagnes contribuent aussi beaucoup à modifier l'état hygrométrique de l'atmosphère. Si leurs sommets sont assez élevés, leurs pentes assez modérément in- clinées pour être le siège des neiges éter- nelles et de glaciers, ce sont autant de vas- tes réservoirs destinés à alimenter de nom- breux filets d'eau, qui, après avoir sillonné les pentes en tous sens , se réunissent plus bas pour former des cours plus considéra- bles, et deviennent la source la plus abon- dante des rivières et des fleuves qui coulent ensuite à leur pied dans les vallées et dans les plaines. Mais du haut des sommets, soit trop bas , soit trop escarpés pour conserver la neige, ne coulent que des torrents passa- gers. La sécheresse qui y règne s'étend sou- vent plus ou moins loin autour d'eux , et d'autant plus qu'ils sont plus déboisés. Les chaînes de montagnes influent encore par l'a- baissement de température du sol résultant de son élévation, et tendent à condenser les vapeurs que poussent en grande quantité certains vents, et qui, arrêtées par cette bar- rière, y retombent en partie à l'état liquide, de sorte que tel versant peut être habîlueî. CxEO GEO S5 r leraent très humide , tandis que le versant opposé reste sec. Influence de la lumière. — On sait que la lumière joue un rôle important dans la plupart des phénomènes chimiques, desquels résulte la composition des tissus végétaux , et que la maturation , la coloration , les mouvements , s'opèrent en grande partie sous son influence , combinée avec celle de la chaleur. On conçoit, sans qu'il soit be- soin d'entrer ici dans de longues explica- tions , combien la lumière se distribue iné- galement et différemment sur les divers points du globe : c'est une conséquence né- cessaire de leur position variée par rapport au soleil. Situés près de Téquateur , ils su- bissent l'action alternative de nuits égales aux jours , pendant lesquelles ses rayons leur arrivent presque perpendiculaires. A mesure qu'on s'en éloigne , celle des saisons se fait sentir et entraîne l'inégalité des jours et des nuits, qui les soumet à une privation de lumière plus longue pendant une partie de l'année , à sa présence pro- longée pendant une autre partie, en même temps qu'elle devient de plus en plus obli- que, et, en conséquence, de plus en plus faible , jusqu'aux régions polaires , où cette obliquité acquiert son maximum , ainsi que cette inégalité , telle qu'elles restent plon- gées dans l'obscurité pendant une moitié de l'année , et pendant l'autre éclairées , mais de cette lumière ainsi afl'aiblle. L'analogie que nous avons observée entre les latitudes à mesure qu'on s'écarte de l'équateur , et ïes hauteurs à mesure qu'on s'élève au-des- 'us du niveau de la mer, disparaît donc complètement dans la distribution de la umière ; puisque sur les montagnes les parties les plus hautes restent le plus long- temps éclairées et jouissent de jours plus prolongés , tandis que leur masse , en in- terceptant les rayons du soleil , retarde le jour et avance la nuit pour les parties les plus basses. Cependant les plantes des ré- gions polaires et celles des hautes mon- tagnes se trouvent jusqu'à un certain point dans les mêmes conditions par rapport à la fumière , si , cachées sous la neige pendant la plus grande partie de l'année , elles ne voient le jour que pendant peu de semaines de l'été les unes aussi bien que les autres. Ajoutons encore que le voisinage de grandes étendues d'eau , par la production des vapeurs qui viennent s'interposer entre la terre et le soleil , diminue proportionnel- lement l'intensité de la lumière. Cette cause , qui contribue si efficacement à éga- liser la température, et généralement à élever la moyenne , a donc une influence inverse sur la lumière, qu'elle tend à af- faiblir. Toutes les notions qui précèdent appar- tiennent à la météorologie. A cette science appartient la recherche des causes qui , par la combinaison de conditions diverses, con- stituent ainsi les divers climats. Elle nous apprend comment elles émanent d'une pre- mière source , l'action solaire , qui , par le mouvement régulier de notre planète , par la configuration variée des terres et leurs rapports avec les eaux, ainsi que par les inégalités de leur relief, s'exerce directe- ment , avec une certaine force , sur chaque point , et, de plus, indirectement en déter- minant les courants de l'atmosphère et des mers, les uns réguliers, les autres variables, par suite de perturbations résultant de causes secondaires , mais analogues ; com- ment cette source s'épanche en conséquence et se distribue inégalement à la surface du globe. Toutes ces considérations sont étran- gères à l'objet qui nous occupe : les résul- tats généraux devaient seuls être exposés ici , mais ils ne pouvaient être omis , tant la Géographie botanique se trouve jusque là liée intimement à la météorologie , tant le climat influe puissamment sur la végé- tation. Examinons maintenant les modifications générales que celle-ci présente , en rapport avec celles des climats que nous venons de signaler. Aire des plantes et diversité de leur dis- tribution. — Pour peu qu'on s'occupe de la recherche des plantes , on s'aperçoit de suite avec quelle inégalité leurs différentes espèces se trouvent distribuées. Les unes se rencontrent localisées dans un espace très borné; d'autres, au contraire, dispersées sur un grand nombre de points à la fois. Cette difl'érence, que nos herborisations nous montrent sur une petite échelle , s« fait également sentir lorsqu'on compare les résultats de celles qui nous ont appris à connaître la végétation de pays nombreui m GEO GEO et vastes certaines plantes sont particu- lières à certains pays, d'autres communes à plusieurs. Ces limites, dans lesquelles se resserre ou s'étend l'habitation de chaque espèce , constituent ce qu'on a nommé son aire. Celles dont Taire est très circonscrite peuvent donc être considérées comme carac- térisant la végétation de cet espace, qu'elles ne franchissent pas ; mais on conçoit qu'il n'en doit pas être question ici , oii nous ne devons traiter que les points les plus géné- raux. Celles dont l'aire est très étendue, soit en latitude , soit en hauteur , ne peuvent, par le fait même de cette diffusion , servir à caractériser une région particulière , et nous devons également les laisser de côté, nous arrêtant à d'autres qui se retrouvent abondantes et répandues sur plusieurs par- lies distantes du globe, mais pas hors d'une certaine zone plus ou moins étroite, dont elles forment ainsi un des traits distinctifs. Plus on pourra grossir la liste de ces végé- taux caractéristiques , plus le signalement sera exact. Mais cette multiplicité de détails ne peut appartenir qu'à un traité complet, et, dans une exposition abrégée, il faut se borner à un petit nombre de végétaux qu'on choisit parmi ceux qui , par leur taille , ou leur physionomie remarquable , ou leurs usages, sont plus propres à fixer l'attention, et qui , par celte raison , n'ont pas échappé à celle des voyageurs , même étrangers à la botanique. Les arbres offrent , en général , un grand avantage sous ce rapport, d'au- tant plus qu'ils peuvent être considérés comme étant avec le climat, aux vicissitudes duquel ils sont exposés pendant le cours de l'année entière , dans une liaison bien plus intime que les végétaux herbacés, qui peu- vent se soustraire en partie à son action pendant une portion de l'année , et surtout que les plantes annuelles, qui ne vivent qu'une saison. On caractérise aussi certaines régions par la présence de groupes d'un ordre plus élevé, les genres , les familles ou leurs tribus , toutes les fois que leur aire se trouve ainsi circonscrite , et l'on con- çoit combien le signalement gagne alors en portant sur un plus grand nombre de traits. D'ailleurs , il n'est pas nécessaire que la totalité des espèces du groupe en question se renferme exclusivement dans la région qu'on veut peindre ; il suffît que leur plus grand nombre s'y trouve csn- centré. Jetons maintenant un toup d'oeil sur les principales régions caractérisées ainsi , soit par l'existence de certains végétaux particu- liers et remarquables , soit par la présence exclusive ou par la grande abondance de ceux de certaines familles. Nous les exami- nerons en marchant de l'équateur aux pô- les; et à chacune de ces zones successives appartenant à une latitude de plus en plus élevée , nous comparerons sous des latitudes plus basses celles qui lui correspondent en tant que situées à une plus grande hauteur, et par suite soumises à une semblable tem- pérature. Végétation de la zone torride. — La zone qui est limitée sur les deux hémisphè- res par les tropiques , et que depuis l'anti- quité on désigne sous le nom de torride , présente une végétation bien distincte de celle au milieu de laquelle nous vivons, par sa vigueur, par sa variété, par les formes et les caractères particuliers d'un grand nom- bre de plantes qui la composent. La propor- tion des végétaux ligneux s'y montre con- sidérable ; et si l'humidité et la richesse du sol viennent s'ajouter à la chaleur de la température , ce sont de grands arbres réu- nis en vastes forêts d'un aspect tout différent des nôtres ; car, au lieu de la répétition uniforme d'un nombre très borné d'espèces, elles offrent une diversité infinie, soit qu'on les examine rapprochées sur un même point, soit qu'on les compare sur deux points sé- parés ; et d'ailleurs ces espèces , pour la plupart, appartiennent à d'autres genres, à d'autres familles que les arbres des zones tempérées. Dans de vastes contrées peu ha- bitées , où les besoins de l'homme ne les ont pas encore soumises à l'exploitation et oij leur existence n'a d'autres limites que celles que leur assigne la nature , ces forêts vierges ont acquis leur plus magnifique dé- veloppement; et ce n'est pas seulement par ces tiges, d'une épaisseur et d'une élévation si remarquables , que se manifeste la force de la végétation , c'est par la production d'autres plantes plus humbles , les unes li- gneuses, les autres herbacées, qui, sous l'abri des hautes cimes , pullulent au mi- lieu de cette atmosphère chaude et humide; par celle des plantes parasites, qui couvrent GEO et cachent en partie ces troncs ; surtout par celle des Lianes , qui courent de l'un à l'au- tre , montent jusqu'à leurs sommets pour retomber et remonter encore , les enlacent en s'enroulant alentour, et les lient entre eux comme les agrès des mâts d'un navire. Un des traits distinctifs de cette végétation tropicale dépend de ce qu'elle se trouve sou- mise à des influences à peine variables pen- dant le cours entier de l'année. Dans des climats plus tempérés où les saisons sont nettement tranchées , l'une amène la florai- son , l'autre la maturation régulière , de telle sorte qu'on voit la plupart des arbres, après un repos pendant lequel ils sont res- tés plus ou moins dénudés , se couvrir en- semble de feuilles , de fleurs à une même époque , de fruits à une époque ultérieure. Sous l'équateur, toutes ces phases se con- fondent; et comme d'ailleurs cette extrême activité pousse à la production des feuilles , qui ne tombent pas annuellement , on est frappé de la production beaucoup moindre (ic fleurs et , par conséquent , de fruits , dans un moment donné, quoiqu'on en trouve en tout temps. Mais si le sol , quoique assez riche pour le développement des espèces arborescentes, n'est pas , par sa nature et par la distribu- tion des eaux à sa surface et dans son épais- seur, le siège d'une humidité constamment entretenue , si elle n'est que renouvelée par intervalles au moyen de pluies dépendant elles-mêmes d'une certaine alternance régu- lière dans l'état atmosphérique , on observe des changements plus analogues à ceux de nos saisons. Seulement elles sont interver- ties ; la sécheresse détermine un arrêt dans la végétation , et dépouille les arbres qui reverdissent et refleurissent ensuite dès que les grandes pluies périodiques viennent les arroser : c'est ce qu'on peut observer, par exemple , en comparant aux forêts vierges ces bois plus dair-semés, plus bas et à végé- tation intermittente , qui portent au Brésil le nom de catingas. Enûn le sol sablonneux, et aussi irrégu- lièrement arrosé , peut ne produire que des plante» frutescentes et herbacées dont la vé- gétation, suspendue pendant les sécheresses, se ranime pendant les pluies et couvre pas- hagèrcment d'un riche tapis de verdure et de fleurs la terre qui paraissait nue et sté- GEO 87 rile pendant une autre partie de l'année . comme on le voit dans de vastes espaces des régions tropicales, plans ou ondulés, et privés de l'irrigation naturelle et continue qui résulte du voisinage des grandes monta- gnes. Ces espaces , les uns couverts d'espè- ces nombreuses et variées, les autres, au contraire, d'une végétation uniforme, por- tent, suivant ces difl'érences et suivant les divers pays , des noms diîrérenls. Ils for- ment les Campos du Brésil , les Pampas du Paraguay, les Llanos de l'Orénoque. L'alter- nance de repos et d'activité y détermine un effet analogue à celui de nos saisons , l'ab- sence complète de fleurs pendant un temps, mais pendant un autre leur multiplicité et leur diversité. Les Palmiers et autres Monocotylédonées arborescentes (Pandanées, Draconiers, etc.) ainsi que les Fougères en arbre, contribuent notablement à imprimer à la végétation tropicale sa physionomie particulière. Une autre forme également caractéristique est celle qu'on est convenu d'appeler des Sci- taminées, en comprenant sous ce nom non seulement les plantes de cette famille, mais celles des Musacées et des Cannacées. Le Bananier (qui acquiert tout son développe- ment dans les serres d'Europe) peut en don- ner une idée. Ajoutons ici l'énumération des familles qu'on peut nommer tropicales, soit parce qu'elles ne se montrent pas au- delà des tropiques, soit parce qu'elles offrent entre elles le maximum de leurs espèces. Telles sont les Broméliacées, Aroidées, Dioscoréacées , Pipéracées , Laurinées , My- risticées, Anonacées, Bombacées, Sterculia- cées, Byttnériacées, Ternstrœmiacées, Gut- tifères , ûlarcgrav lacées , Méliacées , Ochna- cées, Connaracées, Anacardiacées , Chaille- tiacées, Yochysiacées, Mélastomacées, Myr- tacées , Turnéracées , Cactées , Myrsinées , Sapotées , Ebénacées , Jasminées , Verbéna- cées , Cyrtandracées , Acanthacées , Gessné- riacées. Plusieurs grandes familles qui , dans nos climats, comptent un nombre d'espèces plus ou moins considérable, se trouvent entre les tropiques représentées par d'autres plus nombreuses encore (comme les Euphorbiacées, Convolvulacées, etc. etc.); mais quelques unes de formes diflerentes, comme , par exemple , les Bambous ou au- tres (irairiiiiccs arborescentes , les Orchidéef 88 GÊO GEO épiphytes ; d'autres distinguées par des ca- ractères particuliers propres à constituer des tribus tout entières (par exemple les Mimo- sées et les Cœsalpiniées dans les Légumineu- ses , les Cordiacées dans les Borraginées, les Rubiacées proprement dites). Citons enfln plusieurs familles caractéristiques , parce que , parmi leurs espèces , sont des parasi- tes (les Loranthacées , Rafflésiacées, Ba- lanophorées ) ; et surtout des Lianes (les Malpighiacées , Sapindacées , Ménispermées, Bignoniacées , Apocynées , Asclépiadées). Jusqu'ici nous avons parlé de la zone in- tertropicale comme jouissant, sur toute son étendue , d'un climat identique. Mais on conçoit qu'il n'en peut être tout-à-fait ainsi. La marche de la terre autour du soleil, qui , pour nous , amène les extrêmes de l'hiver et de l'été, ramène au contraire, pour les régions situées immédiatement sous l'équateur, des conditions exactement sem- blables , et toute différence tend à s'y effa- cer de plus en plus dans le passage du so- leil d'un tropique à l'autre. Il n'y existe donc pas de distinction de saisons ; la tem- pérature moyenne se trouve être en même temps celle de toute l'année ; c'est aussi la température du sol à une certaine profon- deur, celle où se passent les phénomènes de la vie dans les parties souterraines des vé- gétaux. La durée constamment égale des jours et des nuits tend à compléter cette uniformité constante dans les conditions auxquelles ils se trouvent soumis. Quelques degrés de latitude changent à peine ces con- ditions ; mais à mesure qu'on s'en éloigne , la distinction des saisons doit se laisser de plus en plus apercevoir. Cette différence, il est vrai, si l'on se contente d'une apparence générale et qu'on excepte certains points où des influences locales déterminent d'assez notables variations , est toujours assez fai- ble , et les lignes isothermes , tout en s'a- baissant de quelques degrés de chaleur, s'é- loignent peu des isochimènes et des isothè- res, toutes conservant un certain parallélisme avec l'équateur, et l'intérieur du sol main- tenant à une certaine profondeur une tem- pérature constante qui n'est autre que la moyenne. Quoi qu'il en soit , il en résulte dans la végétation des différences appré- ciables ; et l'on peut, sous ce rapport, sub- diviser cette grande zone en équatoriale, ! comprenant à peu près lo degrés des deux ' côtés de l'équateur, et tropicale, étendue du 15^ au24^ Pour nous contenter de quelques traits principaux choisis parmi ceux que nous avons réunis plus haut, la première se caractérise par la présence plus exclusive des Palmiers et des Scitaminées ; la seconde, par celle des Fougères en arbre , des Mêlas tomacées , des Pipéracées. La première s maintient depuis le niveau de la mer jus- qu'à une hauteur de 600 mètres environ ; si l'on s'élève plus haut sur ces montagnes et jusqu'à la limite de 1,200 mètres, on trou- vera une zone correspondant à la seconde. Il est clair qu'il ne peut y avoir de limite tranchée entre l'une et l'autre , soit par la température , soit par les productions natu- relles, et que les différences ne se font bien sentir que si l'on se place à des points suffi- samment éloignés en latitude ou en hauteur. Végétation des zones tempérées. — Les grandes zones qu'on nomme vulgairement tempérées, et qui des tropiques s'étendent jusqu'aux cercles polaires , présentent né- cessairement d'une de ces limites à l'autre des différences de climat et de végétation tout autrement tranchées que celles qui ont été signalées jusqu'ici. On doit donc , dans l'examen qui nous occupe, les subdiviser en plusieurs, dont les bornes se trouvent dé- terminées moins par les latitudes que par les lignes isothermes , qui , ainsi que nous l'avons annoncé , en deviennent de plus en plus indépendantes. Zone juxtatropicale. — Une première zone étendue des tropiques jusque vers le 34^ ou 36*" degré , qui serait mieux définie comme parcourue vers son milieu par l'iso- therme de 20 degrés, et qu'on pourrait nommer juxtatropicale , nous montre la transition de la végétation tropicale à celle des climats essentiellement tempérés. On y observe encore beaucoup des plantes et des formes que nous avons précédemment énumérées, mais bien plus clair-semées, et mêlées en grande proportion à celles de notre pays. Les Palmiers , les grandes Mo- nocotylédonées et les Fougères en arbre, s'y montrent encore; les Mélastomacées y sont nombreuses ; les Myrtacées, Laurinées, Dios- mées , Protéacées , Magnoliacées y acquiè- rent leur plus grand développement numé- rique. A. côté , l'on y voit paraître des rc- GEO GEO 89 présentants des familles que nous avons à nommer dans la zone suivante, et naturel- lement dans une proportion croissante à mesure qu'on s'approche de celle-ci ; on y trouve des genres européens , et même un certain nombre d'espèces identiques. Ce mélange de productions bien diverses et la possibilité d'emprunter à la fois à des cli- mats toul-à-fait différents la plupart de celles qui peuvent être utiles ou agréables à l'homme, placent cette zone dans des con- ditions particulièrement favorables : aussi comprend-elle les pays que le genre humain a les premiers habités , et ces îles que les anciens décoraient du nom de Fortunées. ïônes tempérées proprement dites. — La portion de la zone tempérée située en de- hors de la précédente peut elle-même , d'une manière générale , être partagée sur chaque hémisphère en trois zones secondai- res : une première ou tempérée chaude, par- courue par les isothermes de 1 5 à 1 0 degrés ; une intermédiaire ou tempérée froide, par ceilcs de 10 à 5 degrés; une dernière, par celle de 5 à 0 degré. Celle-ci ne mérite pas le nom de tempérée et peut prendre celui de sous-arctique à cause du voisinage du cercle polaire , dont elle se rapproche , au- delà duquel elle s'avance même sur un pe- tit nombre de points , ceux qui correspon- dent auï rivages occidentaux de l'Europe et de l'Amérique , tandis que sur tout le reste des continents elle reste plus ou moins en deçà. Paris , où la température moyenne est de 1 0 ", 8 ; Londres, où elle est de 1 0", 4 ; Vienne , où elle est de 10", 1 , sont à peu près situées sur la limite commune des deux premières. L'examen de ces trois zones secondaires et même de celles qui les suivent n'offre plus à notre esprit les mêmes difficultés que celui des précédentes, pour lequel nous étions obligés de nous borner à citer des vé- gétaux dont le nom n'apporte à notre esprit que des idées un peu vagues , puisque nous ne les connaissons en général qu'amoindris dans nos terres , réduits en fragments dans nos herbiers , et qu'il ne nous est le plus souvent possible de saisir leur physionomie que d'après des descriptions ou des peintu- res. Une fois arrivés aux climats véritabic- meiit tempérés , nous nous trouvons en pays de connaissance , et nous pouvons poursui- T. VI. vre notre étude sur la nature , qui vaut bien mieux que tous les livres. Pour cela mèuie nous n'avons pas besoin de voyager jusqu'aux pôles et de sortir de notre pays , puisque le midi de la France appartient à la zone chaude, et que nos montagnes peuvent nous montrer toutes celles qu'il nous reste a parcourir, jusqu'aux neiges éternelles, où cesse toute végétation. Celui qui pourra gravir les Pyrénées en partant des plaines du Roussillon , ou de la Provence s'élever jusqu'au sommet des Alpes , qui s'avancent là si prés du rivage , verra dans cette courte excursion s'opérer rapidement sous ses yeux tous les changements qu'il observerait en parcourant l'Europe du midi au nord jus- qu'aux derniers confins de la Laponie. C'est donc cette marche que nous suivrons de préférence. Nous signalerons encore chemin faisant les familles qui fournissent à chaque végétation ses traits principaux ; mais nous nous aiderons aussi de quelques végétaux remarquables, familiers à la plupart de nos lecteurs , et qui nous serviront comme de jalons; puis nous jetterons un coup d'oeil sur les autres parties du globe comprises dans la mime zone , où les modifications de la végétation seront plus facilement com- prises , quand il ne s'agira plus que de la comparer à celle que nous connaissons par nous-mêmes. ÎSous avons nommé la Provence et le Roussillon.Tous les pays baignés par la Mé- diterranée offrent avec ceux-là les rapports les plus frappants dans leur végétation jus- qu'à une certaine distance du rivage, et for- ment dans leur ensemble une région bo- tanique presque uniforme. Quelques unes des familles tropicales s'avancent jusque là, mais n'y sont plus représentées que par un petit nombre d'espèces : comme les Palmiers, par le Dattier et le Chamœrops; les Téré- binthacées, par le Lentisqiie elle Pistachier : les Myrtacées, par le J/yric et le Grenadier; les Laurinées , par les Lauriers des poètes: les Apocinées arborescentes , par le Laurier- rose. D'une autre part, d'autres fanîilles jusque la peu nombreuses multiplient leurs représentants , comme les Caryophyllées , les Cislmées, les Labiées, qui, couvrant tous les terrains secs et abandonnés , remplissent l'air de leurs exhalaisons aromatiques. Les Crucifères commencent aussi à se mcntit:r 12 90 GÈO Parmi les Conifères, on trouve les Cyprès^ les Pins pignons, d'Alep, laricio, etc.; parmi les Amentacées, les Chênes verts, le Liège, les Platanes, etc. Un arbre cultive, VOUvier, est particulièrement propre à caractériser cette région , où on le retrouve à peu près partout et hors de laquelle on le rencontre à peine. La végétation des environs de Paris peut nous donner une idée générale de celle d'une grande partie de la zone tempérée froide. Les familles que nous venons de nommer s'y montrent aussi dans une grande proportion, mais moindre pour les Labiées et Caryo- phyllées, croissant au contraire pour les Ombellifères et les Crucifères. Ce sont encore les mêmes familles d'arbres , mais représen- tées par d'autres espèces : les Conifères, par le Pin commun, les Sapins, le Mélèze, etc.; les Amentacées, par les Chênes, Coudriers, Hêtres, Bouleaux, Aunes, Saiiles, tous sujets à perdre leurs feuilles pendant l'hiver; et de là une physionomie toute différente dans le paysage et variable suivant les saisons. Ces divers végétaux varient eux-mêmes soit par le nombre proportionnel , soit par leurs espèces mêmes, suivant le point de la zone où l'on est placé. Supposons le spectateur au pied des Alpes, "vis-à-vis de ces grands massifs que couron- nent les neiges éternelles. En portant ses re- gards sur la montagne , il remarquera faci- lement que cette végétation qui l'environne immédiatement , et qui caractérise le centre €t le nord de la France, disparaît à une cer- taine hauteur pour faire place à une autre , qui subit elle-même des changements suc- cessifs à mesure qu'elle s'élève; et comme à une certaine distance son œil ne pourra saisir que les masses dessinées par les grands vé- gétaux au milieu desquels se cachent d'au- tres plus humbles, il verra comme une suite • de bandes superposées les unes aux autres : (d'abord celle des arbres à feuilles caduques, qui se distingue à sa verdure plus tendre ; puis celle des Conifères à verdure foncée et presque noire ; puis enfin une bande dont le vert plus indécis est interrompu çà et là par ici>ÊEs. . . euphorbiacées rubiacées . . légumineuses. Malvacées. . Crucifères. . Ombellifères . Labiées . . . rapports a toute la masse UES PHANEROGAMES. ZOTfE EQUATORIALE latit. Qo-lUo. ancien conlincnt, nouveau conlincnt. ancien continent. . nouveau continent. , Composées . Fougères. . r ancien contiucnt. . [ nouveau continent. , ( ))ays peu montneux, ) pays tics montueux, J 1/400 1/22 1/50 1/14 1/800 ; 1/130; 1/32 I 1/U ' 1/25 1/10 l/ôo 1/800 : l/oOO 1/40 '. 1/18 1/18 120 l/5àl/S lÔNE TEMPEREE, ZONE GI-ACIAIE, lalit. 450-520. lat.67o.7no. Europe . Amérique Europe . Amérique Europe . Amérique Amérique Europe . 1/90 1/20 1/12 1/45 i25 j/100 i/r,G 1,80 1,60 1/18 l/-iOO 1/18 1/GO 1/40 1/40 1/25 lis 1/6 1/70 . 1/25 .1/9 . 1/10 . 1/20 . 1/25 . i;500^ . 1/80 . 1/35 . 0 . . 1/24 . 1/80 . 1/70 . 1/13 . 1/25 La proportion va en augmentant de l'iquateur vers le pôle. La proportion va en augmcnl'int du pôle vers i"eq'.ialcur. La proportion va en diminuant de la zônc tempérée vers le pôle et vers l'équateur. Plantes sociales. — Ces plantes, apparte- nant à des familles variées , et dont les es- pèces varient elles-mêmes suivant les con- trées, donnent par leurs combinaisons di- verses la physionomie propre au paysage de chacune d'elles. Mais celle-ci dépend en même temps d'une autre cause que nous n'avons pas encore examinée , du nombre des individus d'une même espèce dans une étendue donnée. Dans tout pays , celui qui considérera avec quelque attention la végé- tation qui l'entoure , et , ne se contentant pas d'un coup d'œil vague jeté sur l'ensem- ble , cherchera à en analyser les divers dé- tails , reconnaîtra de suite que , parmi les végétaux qui le composent, les uns se répè- tent un nombre inflni de fois , et que telle espèce couvre de grands espaces de ses indi- vidus pressés les uns contre les autres, tan^ dis que ceux de telle autre ne se montrent que de loin en loin. De la multiplicité d'es- pèces diverses réunies sur un même point , ou de la multiplication d'une même qui croît à l'exclusion de la plupart des autres, dépend la sensation de variété ou de monotonie que l'œil transmet à l'esprit. On a nommé plantes sociales celles qui vivent ainsi en société , comme certains animaux par grands trou peaux : si l'on en rencontre quelques pied isolés à grande distance de tout autre ce GEO GEO 103 n'est qu'une rare exception. Leur présence indique toujours une même nature dans le terrain qu'elles couvrent; la ligne où elles s'arrêtent, un changement dans la nature du terrain : c'est ce qu'on peut clairement véri- fier sur le bord de certains cours d'eau. Le long des canaux où le niveau reste à peu près constant, les berges, à différentes hauteurs, offrent des conditions différentes dans le de- gré d'humidité, et souvent aussi dans la na- ture du sol qui les forme : aussi voit -on certains végétaux , certaines espèces de Jon- céeSf de Cypéracées, de Graminées, se super- poser régulièrement par bandes étroites et parallèles , composées chacune d'une même espèce , et qui dessinent les diverses assises de cette paroi végétale. Cette superposition régulière s'observe sur une bien plus grande échelle le long de fleuves considérables , par exemple de ceux de l'Amérique équatoriale , où le navigateur, pendant des jours entiers, a le spectacle monotone de lignes continues de grands arbres dont chaque espèce occupe invariablement un étage différent. Certains Joncs , certains Car ex couvrent des marais tout entiers ; et , sur le bord de nos étangs , se pressent des ^rMnd!op/iraô'm«7(?s, desSdr- "pus lacustris, formant une certaine zone au- delà de laquelle le fond devient d'une part trop profond, de l'autre trop sec, pour leur permettre de prospérer. Les Ajoncs ( Ulex ewopœus) qui couvrent les landes, les Bruyè- res , qui ont donné leur nom à ces friches stériles si nombreuses et si étendues dans le nord de l'Europe, soit dans les plaines, soit sur les montagnes, que couvrent à perte de vue les tapis rougeâtres d'une seule espèce {VEricavulgaris), ou les taillis bas d'une autre beaucoup moins répandue {VErica sco- paria), sont des exemples familiers sans doute a la plupart de nos lecteurs. Cette végéta- lion , formée par une seule espèce , indique nécessairement dans celle-ci une grande fa- cilité et une grande force de vie et de repro- duction ; dans le terrain une grande stéri- lité , c'est-à-dire l'absence des conditions propres à la nourriture de plantes variées. Si quelques autres s'y développent, elles fi- nissent par être étouffées et remplacées par la plante sociale, dont c'est le domaine, ou ne 8'y rencontrent que rares et éparpillées. Nous avons cité quelques unes des plus communes dans notre pays ; mais presque tous les au- tres ont les leurs, qui envahissent aussi cer- tains espaces désignés par des noms qui Va- rient avec le pays et la plante ; souvent plu- sieurs se montrent concurremment , et il en est beaucoup qui , tout en formant le fond de la végétation , souffrent au milieu d'elles un assez grand nombre d'autres espèces nour- ries par un sol moins exclusif. Influence du sol. — Nous nous trouvons ici naturellement amenés à l'examen d'une influence , celle du sol , que nous avons dû jusqu'à présent laisser de côté, puisque nous avons considéré les grandes régions du globe dans l'ensemble de leur végétation , et que les variations résultant de celles du terrain sont beaucoup plus locales , plus morcelées , et se multiplient dans chacune de ces ré- gions, souvent sur des espaces assez bornés. Par ce nom général du sol, nous devons en- tendre tout milieu où peut croître une plante, et par conséquent les eaux s'y trouvent elles- mêmes comprises. Commençons par celles de la mer où vit une partie des Algues , celles qu'on connaît vulgairement sous le nom de Fucus , et qui cramponnées, mais non enracinées sur les fonds ou les rochers, absorbent leur nourri- ture dans Teau salée qui les environne. Quel- ques uns même flottent librement : telle est cette curieuse espèce qu'on appelle Raisin des Tropiques f à cause de ses renflements ramassés en grappes, et qui se montre aux navigateurs sous la forme de bancs d'une vaste étendue, entre les 22° et 36" de latitude boréale, en- tre les 25" et 45" de longitude. Parmi les phanérogames , les Zostéracées seules sont des plantes marines. Parmi celles d'eau douce, nous trouvons une autre partie des Algues , quelques unes librement flottantes , la plupart enracinées aux fonds, lesCharacées, RIdzocarpées, quel- ques Mousses et Hépatiques; des Phanéro- games, presque toutes les espèces de Mono- cotylédonées à graine dépourvue de péri- sperme, et à périanthe nu ou herbacé; d'au- tres à graine périspermée, comme les Pistiacées et certaines Typhinées; des Dicotylédonées , les Cératophy liées, Nymphœacées , Nélmnbo- nées, Cabomhées, la plupart des Haloragées, ULricularinées, etc. La plupart de ces plantes élèvent au-des- sus de l'eau leurs sommités portant fleurs et fruits , et nous fournissent ainsi un passage 104 GEO GEO presque insensible à celles de marais ou de rivages, qui n'ont que leur partie inférieure sous Teau, leurs inflorescences et souvent une partie de leurs feuilles au dessus : les Juncaginées, Alismacées, Butomées sont dans ce cas. Les Graminées, Joncées , Cypéra- cées en fournissent de nombreux exemples. Citons encore les Orontiacées , Pontédéria- cées, quelques Lycopodiacées, Iridées, Orchi- dées, Polygonées, Caryophyllées , Crucifères, Renonculacées, Lythrariées , Rosacées, Ona- grariées, Onibellifères, Plantaginées, Scrofu- larinées, Labiées et Composées. Il en est qui préfèrent les eaux stagnantes : les unes éten- dues en étangs plus ou moins considérables ; les autres resserrées dans des mares et des fossés; d'autres veulent des eaux courantes; quelques unes, l'eau glacée qu'entretient la fonte des neiges perpétuelles, comme les jo- lies espèces de Saxifrages et autres plantes alpines qui tapissent le bord des ruisseaux dans ces hautes régions. L'eau salée , mortelle pour la plupart des plantes, est au contraire nécessaire à la vie de plusieurs qu'on voit pulluler dans les sa- bles du rivage de la mer , et dont quelques unes s'avancent même un peu plus loin , et y baignent leur pied à une certaine profon- deur : tels sont, par exemple, les Avicennia et les Mangliers ; ces arbres éminemment so- ciaux, communs sur les rivages de toutes les mers tropicales , auxquels ils impriment une ■ singulière physionomie par leurs fortes ra- cines s'élevant au-dessus de l'eau , et for- mant comme autant d'arcs-boutants sur le centre desquels s'élève la tige. On nomme tourbières certains marais d'une nature particulière, couverts de plan- tes sociales dont les racines entremêlées in- timement entre elles finissent par former une sorte de terrain spongieux et mouvant, dont le fond est souvent rempli par les espè- ces d'un genre de Mousses, le Sphagnum, où se plaisent certaines plantes {Drosera, Oxy- coccus , quelques Saules, etc.; et quelques Fougères, comme VOsmunda regalis). La vé- gétation de chaque année, en s'élevant, exhousse le fond , et celle des années précé- dentes s'enfonce ainsi et s'enterre de plus en plus, cesse de vivre, mais à l'abri de l'ac- tion de l'air , ne se décompose pas et finit par constituer, avec le limon qui lie ses dif- férentes parties dans leur position primitive, une masse compacte susceptible d'être ex- ploitée comme combustible sous le nom de tourbe. Certaines plantes se rencontrent à peu près également sur la terre recouverte d'eau ou desséchée; beaucoup de celles des marais sont dans ce cas, et on les nomme amphibies. Quelques unes qu'on désigne par l'épithète particulière d'inondées, croissent sur les ter- rains alternativement recouverts et aban- donnés par l'eau. Les feuilles de ces Amphi- bies sont sujettes avarier de formes suivant qu'elles se sont développées dans le milieu aquatique ou dans l'atmosphère : celles du Banunculus aquatilis méritent d'être étu- diées sous ce rapport. Les travaux des physiologistes et des chi- mistes , surtout des modernes, ont montré l'influence que la nature du sol solide di- versement modifiée exerce sur la végétation, mais nous avons dû nous occuper seulement du rôle qu'elle joue dans la nutrition des végétaux, et il nous reste à chercher main- tenant celui qu'elle peut avoir dans la dis- tribution de leurs espèces ou familles. Les terrains de composition chimique différente présentent dans leurs productions sponta- nées quelques différences ,. mais assez peu appréciables dans l'ensemble de la Flore. Ainsi , les terres calcaires , ou siliceuses ou argileuses , montrent sans doute quelques plantes qui sont propres à chacune d'elles ; mais ce n'est pas en un nombre ou avec une constance tels que la Flore de l'une se distingue nettement de celle de toutes les autres par des traits généraux. Il en est au- trement des terrains salés : ils se couvrent de certaines espèces , et beaucoup d'entre elles prennent des formes assez caractéris- tiques dans leur feuillage court et épaissi, comme les Salsola , Salicornia. D'autres Atriplicées, quelques Crucifères ( Crambe et CaUle ) , quelques Primulacées {Samolus et Glaux), des Stalice, abondent aussi sur les bords de la mer , et l'on doit remarquer qu'on retrouve les mêmes végétaux ou d'au- tres analogues dans l'intérieur des terres toutes les fois que leur composition est saline. Mais, en général , la composition du sol agit surtout en modifiant ses propriétés phy- siques, en le rendant plus meuble ou plus GEO GEO 105 compacte, plus ou moins perméable à l'eau et à Tair, plus propre à retenir ou à laisser passer la première ; tellement que le même terrain pourra être favorable ou nuisible à la même plante sous deux climats de nature opposée , et que réciproquement la même plante demandera des terrains de nature diirércnte dans Tun et l'autre de ces climats différents. Ainsi, Kirwan a montré que, dans -jelui qui est sec , le blé préfère les terres alumincuses, parce qu'elles sont plus hy- groscopiques ; les terres siliceuses, parce qu'elles le sont moins, dans celui qui est humide. On peut en dire à peu près autant sur les rapports de la constitution géologique du terrain avec sa végétation. Comme c'est dans les couches superficielles , et à une petite profondeur, que celle-ci se prépare et s'éla- bore, la géologie, en nous apprenant quelles sont l'origine de cette couche, sa nature et celle de l'inférieyre sur laquelle elle repose , nous donne sans doute des indications pré- cieuses dans beaucoup de cas; mais elle ne peut et ne doit pas en général entrer dans des détails purement locaux , qui viennent changer souvent les circonstances physiques. Ainsi , par exemple , les cartes géologiques désignent par la même couleur plusieurs des plateaux des environs de Paris, sur lesquels s'étend une couche de meulière. Cependant, qu'on coqipare celui de Montmorency, cou- vert de moissons , avec celui de Sannois, couvert d'un gazon court et stérile, ou avec celui de Meudon , couvert de bois secs, de châtaigniers principalement, au milieu des- quels pullulent VAira fexuosa, le Melam- pyrum sylvaticum, le Pterisaquilina, on sera frappé de la différence complète de ces végé- tations ; différence qui résulte de ce que tan- tôt la meulière est accompagnée de glaise, et que tantôt sa couche très mince repose immédiatement sur le sable , souvent lui- même à découvert. Il n'est pas douteux néanmoins que les excellentes cartes géolo- giques , telles que plusieurs pays de l'Eu- rope , et notamment notre France, en pos -• sèdont actuellement, puissent être d'un très utile usage dans les herborisations et aident il constater un jour des rapports qu'on n'a- perçoit encore que trop vaguement. La proportion d'eau retenue dans le sol loue le rôle le plus important dans în vt'--'- tation ; si Tune est nulle , 'l'autre l'est éga- lement. Ainsi , l'intérieur de l'Afrique est occupé par de grands déserts nus en toute saison ; car les cours d'eau y manquent, et sous cette latitude les vapeurs de l'atmo- sphère, raréfiées subitement au contact de ces sables brûlants , ne se condensent pas en pluie. Mais dans les points rares où quel- ques sources viennent à humecter le sol, il se couvre de végétaux et forme une oasis, sorte d'île au milieu de la mer de sable. Dans des climats plus éloignés de l'équateur ou un peu tempérés par le voisinage de grands massifs de montagnes, la pluie peut se former et fournir de l'eau aux grandes plaines, qui ne sont pas autrement arrosées; aussi, après avoir pendant la sécheresse of- fert l'aspect du désert, se couvrent-elles d'une végétation rapidemenf; développée ç composée en général de plantes herbacées et sociales. Nous avons cité les Pampas et Llanos du centre de l'Amérique méridionale. Les sa- vanes ou prairies de l'Amérique du Nord , les steppes de la Sibérie et de la Tartarie , leur sont comparables , avec les différences que détermine leur situation dans la zone tempérée qui les soumet aux alternatives de nos saisons, et celles qui résultent de végé- tations originaires de centres aussi éloignés entre eux. Parmi ces déserts du centre de l'Asie, il y a de vastes étendues imprégnées de sel, et celles-là produisent des végétaux particuliers analogues à ceux du rivage de la mer, qui sans doute les a couvertes à une autre époque. Les Landes et les Bruyères chez nous représentent, sur une échelle heu« reusement beaucoup moindre , ces espaces secs et stériles. Sur certains rivages bas, le vent qui souffle le plus habituellement de mer, pousse vers la terre le sable qui s'a- moncelle en petits monticules , dont les chaînes parallèles s'avancent peu à peu et gagnent chaque année sur le sol végétal, qu'elles enfouissent. Ainsi se forment les dunes; mais leur stérilité n'est pas irrémé- diable, grâce à la fraîcheur de l'intérieur de ce sol entretenu par le vent de mer. Des arbres comme le Pin maritime peuvent y prospérer, et rendent un double service en opposant une barrière à l'invasion ulté- j ricure des dunes et en utilisant leur terrain. I On se sert aussi (en Hollande, par exemple) 14 106 GEO pour les arrêter , de Graminées traçantes qui, comme VArundo arenaria, y poussent bien et vite ; et une fois qu'elles ont cessé l'être mobiles, elles peuvent produire plu- ieurs plantes, même de celles que l'homme cultive. Nous savons qu'avec les éléments miné- raux du sol, avec l'eau qui le pénètre , s'u- nissent les débris mêmes des êtres organisés pour constituer le véritable sol végétal, celui dont la richesse influe le plus sur celle de la végétation. La présence de végétaux sur un point y garantit donc, et d'autant plus qu'ils doivent lui abandonner une plus grande masse de débris, la succession d'autres indi- vidus et leur multiplication , que favorisera encore la présence des animaux attirés par le besoin de s'y abriter ou de s'en nourrir. Mais, avant de former cette couche plus ou moins épaisse de terreau , il avait fallu que sur le terrain originaire , celui qui forme le fond , quelques plantes pussent s'établir, se développer , déposer un premier mélange d'engrais, et préparer le sol à en recevoir d'autres, qui à leur tour ont enrichi ce pre- mier dépôt, successivement augmenté par des générations suivantes des mêmes plantes ou de plantes différentes dont la variété s'ac- croît dans la même proportion. A quelque point que s'arrête cette progression, c'est toujours de la qualité de ce terrain originaire que dépend l'admission des premières colo- nies de plantes, et par conséquent, en défl- nitive, la nature générale de la végétation. Station des plantes. — C'est la nature du sol qui détermine un grand nombre de sta- tions des plantes. Elles ont, pour nous résu- mer, leurs séjours dans l'eau de la mer, sur son bord imprégné de sel marin ou sur des terrains qui en sont éloignés , mais salés par une autre cause ; dans l'eau douce, stagnante dans des espaces petits ou étendus, courante en ruisseaux ou en rivières ; sur leurs rives ; dans les marais ; dans les tourbières ; sur les rochers; dans les sables dont la compo- sition chimique peut varier, mais est le plus ordinairement siliceuse ; dans des lieux sté- riles , par une autre cause ( par exemple , parce que le terrain, au contraire, trop com- pacte, se durcit par la chaleur en une masse que les racines ne peuvent percer) ; dans les terrains où domine l'argile , ou la chaux , ou le gypse, ou un autre élément, formés en GEO place , ou par des alluvions , ou par des at- terrissements, ou par des déjections volcani ques, ou d'une autre origine quelconque, etc D'autres fois , l'indication de la station ea empruntée à l'association de la plante avec d'autres combinées déjà entre elles d'une certaine manière. C'est ainsi qu'on distin- gue celles qui croissent dans les forêts, dans les prairies, dans les haies, dans les terrains cultivés et remués souvent, etc. Nous trou- vons ici l'influence de l'homme sur la dis- tribution des végétaux, puisque c'est elle qui a déterminé artificiellement ces derniè- res combinaisons. Mais il en existe une autre que celle qu'il exerce volontairement et sciemment. Certaines plantes sauvages, cer- taines mauvaises herbes , qu'il serait plus porté à extirper qu'à propager, l'accompa- gnent partout, et se multiplient autour de sa demeure comme les Orties , diverses es- pèces de Chenopodium et de Rumex, de Mauves, le Mouron des oiseaux , etc. Leur présence au milieu d'une campagne déserte, de solitudes perdues à une grande éléva- tion dans les montagnes , indique qu'il a passé par là, et qu'au moins la hutte d'un berger y a été quelque temps élevée. Il y a des plantes que nous voyons couronner le sommet des murs ; d'autres (comme la Pa- riétaire) s'établir dans leurs fissures et sur les moindres saillies de leurs parois ; d'au- tres, toujours border leur pied et s'emparer des décombres {Plantes ruderales). Influence de l'homme sur la végétation. — L'homme civilisé , auquel ne suffisent plus les productions spontanées que lui offre la terre , et qui cherche à multiplier autour de lui les animaux et végétaux qui peuvent lui servir ou lui plaire, à détruire ceux qui lui déplaisent ou lui nuisent, tend nécessairement à modifier de plus en plus la distribution de ces êtres et la physiono- mie de la nature primitive. Nous ne la voyons qu'ainsi altérée dans la plus grande partie de l'Europe, où il faut qu'un lieu soit bien inaccessible ou irrévocablement stérile pour rester abandonné à lui-même. Les forêts, dans l'état de la nature, tendent à s'empa- rer du sol , ainsi qu'on peut le voir encore dans le sud du Chili , où les bosquets de bois, une fois établis sur le bord ou au mi- lieu des prairies, empiètent sur elles chaque année en s'avançant sur toute la ligne de GÉO GEO 107 feurs lisières comme en colonne seirée , G- nissent par opérer leur jonction , et, rétré- cissant de plus en plus le cercle des Grami- nées, par les remplacer complètement. C'est le contraire dans les pays cultivés. Les fo- rêts , qui en couvraient primitivement la plus grande étendue, s'éclaircissent et dis- paraissent graduellement sous les coups de l'homme; et celles qu'on conserve, soumises pour la plupart à des coupes réglées, n'ont plus ni le même aspect ni la même influence sur la nature environnante. Les conditions du climat ont été ainsi modiflées; celles du sol le sont sans cesse par la culture , qui règle d'ailleurs les espèces peu nombreuses qui doivent le couvrir. Beaucoup de celles qui formaient la flore spontanée sont ainsi détruites, au moins par places; quelques autres, au contraire, sont introduites, et ce sont en général des plantes annuelles dont les graines se sont mêlées à celles des Cé- réales venues de pays plus ou moins loin- tains. Mais quelles que soient ces modifica- tions , elles ne peuvent être tellement pro- fondes que la nature ne conserve pas toujours ses droits; elle dirige l'homme tout en le suivant : les plantes spontanées qu'elle con- tinue à faire croître en abondance, les plantes cultivées qu'elle laisse croître, sont un double indice par lequel elle se fait re- connaître. Les dernières fournissent même des signes excellents à l'étude de la Géogra- phie botanique : seulement , en les em- ployant, on doit se rappeler que l'industrie humaine trouve moyen de pousser toute culture avantageuse plus ou moins au-delà des limites où s'arrêterait la croissance des mêmes plantes laissées à elles-mêmes ; mais ces limites ainsi étendues conservent leur rapport pour les diverses espèces. Il faut se souvenir aussi que l'absence d'une culture dans un lieu donné peut ne pas impliquer son impossibilité, mais seulement la préfé- rence donnée à d'autres plus avantageuses pour ce lieu-là. C'est dans sa région natale qu'un végétal est cultivé avec le plus de succès , et ordinairement qu'il l'a été d'a- bord. Les climats analogues lui sont ensuite les plus favorables, et, à mesure qu'on s'é- loigne davantage de cette zone , sa culture devient de plus en plus difficile, sa produc- tion de moindre en moindre. En ayant égard à ces considérations, la Géographie botanique et l'agricole s'éclaireront mutuel- lement. La première empruntera à la se- conde des points de repère bien définis, et, une fois qu'on aura vu certains végétaux spontanés accompagner telle ou telle cul- ture en les rencontrant autre part , on en conclura la possibilité de voir cette même culture y réussir aussi. Plantes cultivées. — Dans le rapide exa- men qu'il nous reste à faire de la distribu- tion des végétaux cultivés , nous nous bor- nerons à un petit nombre, à ceux qui servent le plus généralement de base à la nourriture de l'homme, et se trouvent en conséquence les plus répandus sur la terre. Nous em- prunterons à l'excellent travail de M. Schouw beaucoup des détails qui suivent. La culture des Céréales est poussée, dans le nord de la Scandinavie , jusque vers le 70'' degré, à peu près vers la limite où nous avons vu cesser aussi les arbres. C'est le seul point où elle dépasse le cercle polaire, en deçà duquel elle s'arrête sur tout le reste de la terre , vers 60 " dans l'ouest de la Si- bérie, vers 55" plus à l'est ; près de la côte orientale, elle n'atteint pas le Kamtschatka, c'est-à-dire le 51^ degré. Dans l'Amérique , elle peut arriver jusqu'au 57" sur la côte occidentale , comme le prouve l'expérience des possessions russes; mais sur l'orientale elle ne passe pas le 50% ou au plus le 52* de- gré. La ligne qui la circonscrit au nord dans les deux continents se trouve donc suivre les mêmes inflexions que les lignes isother- mes. C'est l'Ors'e qui mûrit jusqu'àcette limite, dont s'approche aussi V Avoine, mais à la- quelle la récolte est loin d'être sûre , et ne réussit quelquefois qu'une année sur plu- sieurs. Leurs graines font l'aliment de l'homme dans le nord de l'Ecosse , de la Norwégc, de la Suède et de la Sibérie. Plus au midi , on voit s'y associer la cul- ture du Seigle, qui du reste monte aussi loin que celle de l'Avoine dans la Scandina- vie. C'est celle qui domine dans cette partie de la zone tempérée froide que forment le sud de la Suède et de la Norwége , le Dane- mark, presque tous les pays riverains de la Baltique , le nord de l'Allemagne , et une portion de la Sibérie. On commence à y rencontrer aussi le Blé, et l'on ne cultive plus guère l'Avoine que pour la nourriture lOS GEO (les Chevaux , l'Orge pour la fabrication de la bière. Puis commence une grande zone où le Blé est cultivé presque à rexclusion du Sei- gle , et qui comprend le sud de l'Ecosse , l'Angleterre , le centre de la France , une partie de l'Allemagne , la Hongrie , la Cri- mée et le Caucase , et des partie's de l'Asie centrale, celles où il y a quelque agriculture. ' Comme la Vigne croît dans une partie de cette zone , le vin remplace la bière , et en conséquence l'Orge est moins recherchée. Le Blé s'étend bien plus au sud ; mais là on y associe communément la culture du Riz et du Mais : c'est ce qui a lieu dans la Péninsule espagnole, une partie du midi de la France , notamment celle qui borde la Méditerranée, l'Italie, la Grèce, l'Asie-Mi- neure et la Syrie , la Perse , le nord de l'Inde, l'Arabie, l'Egypte, la Nubie, la Bar- barie et les Canaries. Dans ces derniers pays, le Mais et le Riz sont le plus généra- lement cultivés vers le sud , et dans quel- ques uns aussi le Sorgho et le Poa abyssi- nica. Le Seigle , dans cette double zone du Froment , est relégué sur les montagnes à des élévations assez considérables : V Avoine aussi; mais sa culture finit par disparaître à cause de la préférence donnée à VOrge pour la nourriture des Chevaux et Mulets. A l'extrémité orientale de l'ancien conti- nent, dans la Chine et le Japon, par une cause qui paraît inhérente aux habitudes du pays, nos graines sont presque abandonnées pour la culture exclusive du Riz. Elle do- mine aussi dans les provinces méridionales des États-Unis ; mais celle du Maïs est gé- nérale dans le reste de cette partie de l'A- mérique beaucoup plus que dans notre con- tinent. Dans la zone torride , c'est aussi le Mais qui domine en Amérique , le Riz en Asie , distribution qui tient sans doute à l'origine primitive de ces deux Graminées. Elles sont cultivées également toutes deux en Afrique, Dans rtiémisphère boréal , dont les ré- gions tempérées admettraient sans doute la plupart de ces cultures, elles doivent être plus rares , à cause de l'état de civilisation moins perfectionné et des populations plus ctair-semées , et dépendent en partie des usages apportés par les colonies. Celle du Blé est dominante dans le midi du Brésil, à GEO Buenos- Ayres , au Chili , au cap de Bonne- Espérance et à la Nouvelle-Hollande, dans la Nouvelle-Galles du Sud, où YOrge etle Seigle se montrent plus au midi, ainsi que dans l'île de Van-Diémen. En recherchant maintenant la distribu- tion des Céréales sur les zones différentes par les hauteurs , nous la trouverions analogue à celle que nous venons de voir sur les zones différentes par les latitudes. Pour avoir un exemple qui les présente toutes à la fois , prenons les Andes de l'Amérique équatoriale. Le il/aïs y domine de 1,000 à 2,000 mè- tres , mais arrive encore à près de 400 plus haut. Entre 2,000 et 3,000, ce sont les Cé- réales d'Europe qui dominent à leur tour : le Seigle et VOrge vers le haut, le Blé plus bas. Il est clair que c'est à la limite extrême en hauteur ou en latitude qu'il faut s'atta- cher. L'autre limite ne prouve rien , sinon que la culture d'un grain d'une qualité in- férieure est abandonnée dès qu'on rencontre les conditions propres à celle d'un grain de qualité supérieure. Néanmoins , d'après quelques expériences de MM. Edwards et Collin, il paraîtrait qu'outre cette limite assignée à nos différentes espèces par le minimum de chaleur qui leur est nécessaire pour fructifier, il en existe une inverse as- signée par le maximum de chaleur qui, dé- passé, empêche leur développement. Ce se- rait, suivant ces auteurs, une température moyenne de 18° pour certaines espèces, un peu plus et jusqu'à 22° pour certaines au- tres ; et l'observation des hauteurs aux- quelles s'arrête sous les tropiques cette cul- ture vérifierait cette conclusion. Quelques exceptions qui se présentent dépendraient- elles de ce que, dans des climats où la cul- ture de ces Céréales se rencontre avec une température supérieure à ce maximum, elle aurait lieu pendant une saison dont la moyenne redescend plus bas? Quoi qu'il en soit, en n'examinant que les limites septen- trionales, et les suivant sur toute la série des lieux où elle est bien établie , on verra qu'on peut dire d'une manière générale qu'elles sont parallèles entre elles pour les diverses Céréales , et suivent à peu près les inflexions des lignes isothères, c'est-à-dire des lignes tracées par les points où la tem- pérature moyenne de l'été est la même GEO GEO 1C9 C'est en eîTet sur la durée et la chaleur de Tété combinées que doit se régler la matu- ration des fruits de toutes ces plantes an- nuelles. La Pomme de terre , à une époque toute moderne , s'est répandue dans presque tous les pays cultivés, et est venue s'ajouter aux aliments farineux fournis par la graine des Céréales, et les remplacer presque dans cer- taines contrées. Sa culture suit celle de ces Céréales jusqu'à ses dernières limites , et même les dépasse un peu, si l'on choisit les variétés hâtives qu'un été aussi court peut amener à maturité. C'est ainsi qu'on la cul- tive maintenant en Islande , et à des hau- teurs considérables sur les montagnes d'Eu- rope , là où les Céréales ne peuvent plus réussir. Dans les pays chauds, au contraire, la Pomme de terre dégénère facilement , et est en conséquence abandonnée , si ce n'est à des hauteurs suffisantes pour ramener le climat aux conditions convenables de tem- pérature. Sa culture est générale , suivant M. deHumboldt, dans les Andes équato- riales, entre 3,000 et 4,000 mètres. Dans le Haut-Pérou, le Quinoa, espèce du genre Chenopodium, de la famille des Atri- plicées, était communément cultivé, avant l'arrivée des Européens , pour ses graines farineuses , et il l'est encore . quoiqu'à un beaucoup moindre degré. Plusieurs espèces du genre Polygonum , dont la graine offre une composition ana- logue, servent, pour cette raison, habituel- lement d'aliment aux peuplades qui habi- tent les montagnes septentrionales et les hauts plateaux de l'Asie , d'où ces espèces sont originaires. L'une d'elles, le Sarrasin (P. fagopyrvm), est très répandue dans le nord de l'Europe, particulièrement dans la Bretagne, où elle forme la principale nour- riture des paysans. Les populations de quelques districts uiontagneux, dans l'Apennin en Italie, en France dans les Cévennes et le Limousin, se nourrissent, pendant une partie de l'année, de châtaignes. Le Châtaignier croît sponta- nément dans toutes les régions montueuses du midi de l'Europe , dans l'Asie-Mineurc et le Caucase, et il est cultivé assez loin de -^es limites naturelles. Mais il lui faut, pour que son fruit mûrisse, un certain degré de chaleur assez longtemps prolongé. Au-delà de Londres et de la Belgique, vers 51", il ne vient plus à maturité, et n'est plus cultivé comme fruitier, mais seulement pour son bois ou pour l'ornement. Comme, en sa qualité d'arbre, il doit subir toute l'influence des hivers , il est probable que sa limite au nord est marquée par une ligne isochimène. Mais il redoute aussi la chaleur : déjà , en Italie , il ne croît que sur le penchant des montagnes , et il manque à l'Atlas. Entre les tropiques, dans toutes les par- ties peu élevées au-dessus du niveau de la mer, ce sont d'autres produits végétaux qui nourrissent l'homme , parce que , en géné- ral , la quantité de substance alimentaire fournie par eux est beaucoup plus considé- rable sur un espace donné, et que d'ailleurs les fruits obtenus , le plus souvent presque sans culture, favorisent l'aversion aux ru- des travaux sous un climat brûlant. Tels sont : 1° le Bananier, qui est cultivé pour ses fruits jusqu'en Syrie, vers 34", et qui, dans les Andes, ne fructifie qu'avec peine à une hauteur de 2,000 mètres , où la cha- leur moyenne tombe à 18-19°: 2" le Dat- tier, Palmier de l'Afrique septentrionale, où certaines populations se nourrissent de son fruit, qui ne peut mûrir au-delà d'une cer- taine ligne allant de l'Espagne jusqu'en Sy- rie, du 39*" ou 30* degré , quoique l'arbre puisse encore végéter quelques degrés plus au nord; 3' le Cocotier, originaire de l'Asie méridionale, maintenant répandu, comme le Bananier, sur toute la zone in ter tropicale, mais se plaisant seulement sur les bords de la mer, loin de laquelle on ne peut l'obte- nir. Il demande une température moyenne de plus de 22", s'arrête, par conséquent, à peu près là où commencent les Céréales, et fournit à certains peuples , par exemple ceux de la péninsule de l'Inde et de l'île de Ceylan , un objet important de nourriture et de commerce; 4" YÂrhre à pain, aliment de la plupart des habitants des îles de la mer du Sud , dont il est originaire , trans- porté maintenant aux Antilles, au Brésil, à la Guyane et à l'Ile de France , mais qui craint assez le froid pour ne pouvoir dépas- ser le 22"^ ou 23* degré de latitude. Citons encore quelques plantes alimen- taires cultivées pour leur racines farineuses. V Igname ( espèce de Dioscorea ) , originaire 110 GEO GEO de l'archipel Indien , et dont la culture ne s'étend guère au-delà de 10" de chaque côté de l'équateur dans l'ancien monde ; la Patate ( espèce de Liseron ) , venue de l'Inde , mais qui réussit jusque dans nos climats tempérés , quoiqu'elle cesse d'être cultivée en grand au-delà de la zone chaude, c'est-à-dire de 41° à 42"; ]e Manioc (Janipha) , répandu du Brésil jusque sur la côte occidentale d'Afrique, cultivé en Amé- rique jusqu'au 30' degré des deux côtés de- l'équateur, et qui ne peut l'être sur les montagnes à une élévation surpassant l,000mètres. On sait à quel point les boissons fermen- tées et alcooliques sont recherchées par l'homme, qui s'en procure dans presque tous les pays au moyen de végétaux qu'il peut y avoir à sa disposition. Nous en exa- minerons ici un seul , le plus important de tous, la Vigne, relativement aux limites de sa culture en grand pour la fabrication du vin. Cette limite paraît s'être étendue au- trefois plus au nord que maintenant, puis- qu'on faisait du vin en Bretagne et en Nor- mandie, où l'on n'en fait plus, moins sans doute parce que le climat se serait détérioré, comme quelques uns le prétendent, que parce que la civilisation, facilitant les échan- ges et les transports , a engagé à substituer d'autres cultures plus avantageuses à celle- là, et à abandonner un produit médiocre et incertain, qu'on pouvait aisément et sûre- ment tirer supérieur d'autre part. Quoi qu'il en soit, la ligne où s'arrête actuellement la culture en grand de la Vigne commence maintenant sur la côte occidentale de France, vers Nantes (47 ' 2'); de là elle re- monte jusqu'auprès de Paris (49"), un peu plus haut encore en Champagne, et sur la Moselle et le Rhin, jusqu'à 51" ; puis, après quelques ondulations , passe à peu près au même degré en Silésie ; redescend ensuite vers le Midi, à 48-49'* en Hongrie, d'où elle se soutient à la même latitude qu'en Cri- mée et au nord de la Caspienne, où elle disparaît. La limite méridionale de la Vigne est aux Canaries vers 27» 48", puis elle suit le littoral de la Barbarie, s'y interrompt pour reparaître sur un petit point de l'Egypte, et beaucoup plus abondante en Perse à 29«, et même à 27". Elle ne mûrit pas au Ja- pon, et n'est pas cultivée dans la Chine, où sans doute elle pourrait l'être , mais dont tout le vaste empire est voué à la boisson du Thé. Dans l'autre hémisphère et en Amérique, cette culture a été tentée avec succès sur quelques points disséminés, d'après les ha- bitudes et les idées des colons, mais non sur une échelle assez générale pour que sa cir- conscription actuelle puisse être considérée comme nécessaire et fixée par la nature. Dans l'Amérique septentrionale, où les pre- miers navigateurs trouvèrent plusieurs es- pèces distinctes de Vignes croissant spon- tanément, la limite septentrionale de sa culture ne dépasse pas 37° sur les bords de l'Ohio, 38° dans la Nouvelle-Californie; sa limite méridionale , 26' à la Nouvelle- Biscaye, 32'^ au Nouveau-Mexique. Dans l'hémisphère austral , où elle n'atteint cer- tainement nulle part 40°, on l'observe au Chili et dans la province de Buénos-Ayres ; vers 340 dans la Nouvelle -Hollande et au cap de Bonne-Espérance, si renommé par son vin. Quant aux montagnes d'Europe , elle monte au plus à 300 mètres en Hongrie; dans le nord de la Suisse , à 550 ; ne dé- passe pas 650 sur le versant méridional des Alpes, et peut s'approcher de 960 dans l'A- pennin méridional et en Sicile, quoiqu'àTé- nériffe elle n'aille qu'à 800. De tout ce qui précède, on peut conclure que la Vigne veut un climat tempéré, mais qu'elle se règle moins sur la température moyenne que sur la température de l'été , qui doit avoir une certaine force pour mû- rir ses fruits, et une certaine durée , pour que cette maturation, qui doit s'achever en automne, y trouve encore une température assez élevée. Ne rencontre-t-elle nulle part sous les tropiques ces conditions favorables? Les observations modernes semblent décider la question affirmativement , puisque, ou- tre certains points déjà signalés autrefois (comme une des îles du Cap-Vert, celle de Saint-Thomas , près la côte de Guinée , et l'Abyssinie), on fait maintenant sur la côte ouest de l'Amérique méridionale , vers le 18% le 14" et jusqu'au 6* degré, du vin dont les voyageurs parlent avec éloge. On pourrait supposer que les hauteurs où cette culture a lieu compensent les latitudes trop basses ; mais cela ne peut être vrai partout. GEO puisqu'on la voit, sur certains points, des- cendre jusqu'à la côte : seulement , il faut que le climat soit extrêmement sec, et l'hu- midité semble autre part la rendre impos- sible. On la cultive de diverses manières. Tan- tôt on abandonne les pieds ou ceps à eux mêmes, tantôt on les fait grimper ou sur des échalas, ou sur des berceaux en général assez bas; sur des arbres , ou peu élevés , taillés en corbeille, comme dans le nord de l'Italie, ou élevés et naturels, comme dans le royaume de Naples , dont les Vignes se montrent sur de hauts Peupliers , courant de l'un à l'autre en festons disposés sur plusieurs étages. Ces derniers modes ont le double avantage de multiplier les surfaces, et de mûrir doucement les grappes, abritées par le feuillage contre la chaleur trop vive qui agirait trop vite ou inégalement. Néan- moins tout auprès, et même plus au Midi, comme en Sicile, on trouve la culture sur échalas; et, au contraire , on fait grimper les Vignes dans le Dauphiné. Il est vrai que la qualité du jus n'y gagne peut-être pas , du moins nous voyons que dans celles de nos environs, ainsi quelquefois abandonnées et enlacées sur les arbres, il est rare que le raisin mûrisse. Il paraît d'ailleurs pouvoir croître dans tous les terrains, mais acquérir toutes les qualités qui le font rechercher pour la fabrication du vin de préférence dans ceux qui sont secs et pierreux. Au reste, on sait que des vignobles voisins et placés dans des circonstances de climat et de terrain en apparence identiques, donnent des vins de qualité tout-à-fait différente ; et enfin l'influence qu'ont sur les résultats les procédés plus ou moins parfaits de la fabrication et de la falsification rendent difficile de déterminer ce qui appartient au juste à la nature. En général, la proportion des acides prédomine dans les raisins qui s'approchent de la limite septentrionale; celle des principes sucrés , et par suite de Valcool, dans ceux du Midi. Pour que l'histoire de cette distribution géographique pût satisfaire complètement î'esprit, il faudrait pouvoir avoir égard aux différences d'espèces et de variétés qui pros- pèrent et dominent dans chaque latitude dif- férente ; mais la détermination des variétés de la Vigne est devenue l'une des questions GEO 111 les plus compliquées de la botanique agri< cole , tant elles se sont multipliées et croi- sées. Nous ne reviendrons pas sur la distribu- tion de VOlivier^ dont nous nous sommes déjà occupés, et qui caractérise si bien une vaste région , celle qui forme la zone de la mer Méditerranée. Le Caféier, dont la culture est répandue maintenant presque partout, sous les tro- piques, vient delà Haute-Ethiopie, d'où il fut, vers la fin du xv' siècle, transporté à Moka, où il s'est si bien acclimaté qu'on l'en a longtemps cru originaire , et que sa qualité y est encore considérée comme supé- rieure. Plus tard le Café fut transporté dans les serres d'Europe , et de là , vers le com- mencement du xvin' siècle, dans nos colonies des Antilles. Il demande une température de 19 7 à 20 degrés : aussi, quoique cultivé surtout dans la zone torride, il la franchit sur certains points et s'avance jusqu'au 36* degré nord. On le voit aussi prospérer entre 1,200 et 3,000 pieds de hauteur sur les montagnes entre les tropiques , mais il ne peut dépasser celle de 6,000. Nous avons vu la culture du T/ie répandue généralement dans la Chine et le Japon. Elle s'étend aussi vers la Cochinchine et le Tonquin , et il n'y a pas un grand nombre d'années qu'on l'a découvert sauvage dans l'Assam. Mais c'est dans la zone juxta- tropicale qu'il réussit mieux, et c'est d'elle probablement qu'il est originaire; il se cul- tive jusqu'au 40*^ degré de latitude nord; au Midi, c'est sur les montagnes aune cer- taine hauteur. Depuis quelque temps cette culture a été essayée dans divers pays : en petit chez nous, où la plante résiste avec peine au cli- mat , en grand au Brésil , surtout dans la province de Saint-Paul, un peu en dehors du tropique, où la plante prospère. La Canne à sucre appartient originaire- ment à l'ancien monde , d'où les Espagnols des Canaries la transportèrent en Amé- rique. Elle aime une température moyenne de 24 à 25°, quoiqu'elle en supporte une de 19 à 20 ; et c'est pourquoi elle a pu réussir en Espagne et en Sicile. On la voit même monter jusqu'à une hauteur de 6,000 pieds , par exemple sur le plateau 112 GEO GEO de Mexico, qui jouit d'une chaleur moyenne de 17". et à 4,500 pieds sur celui du Né- paul. Nous nous sommes bornés aux végétaux qui fournissent le plus généralement à l'homme ses aliments et ses boissons. Il se- rait intéressant sans doute d'examiner la distribution de plusieurs autres qui se con- somment sous une autre forme, comme le Tabac et l'Opium , ou qui jouent un rôle plus ou moins important dans son industrie, en fournissant des tissus, des teintures, etc. Mais les bornes de cet article, déjà si long, nous interdisent des développements qu'on pourra chercher à l'article de chacun de ces végétaux en particulier. Nous nous contenterons, en finissant, d'appeler l'attention du lecteur sur la liai- son intime des diverses branches de la science entre elles, et des connaissances théoriques avec la pratique. La classifica- tion, éclairée par l'étude de l'organisation, éclaire à son tour celle des propriétés ; elle introduit Tordre dans le chaos des innom- brables espèces végétales, permet de consta- ter celles qui sont propres à chaque point du globe, conclut des associations naturelles des végétaux, desquelles résulte la Flore de chaque contrée et de chaque terrain, celles que l'art peut essayer, et devient ainsi l'un des auxiliaires les plus utiles de l'agricul- ture. (Ad. de Jussieu.) GÉOGRAPHIE ZOOLOGÏQUE. —Si la Géographie zoologique , telle que l'ont •comprise les premiers auteurs, n'était qu'un simple inventaire des êtres répandus à la surface du globe , ce serait une science de chiffres , aride comme la statislique, et qui ne laisserait dans l'esprit que des nombres le plus souvent inexacts; mais rechercher l'origine et l'histoire de l'évolution des êtres organisés , leurs rapports ou leurs dissem- blances suivant la différence des centres d'habitation, voir comment les formes, gravitant entre certaines limites , se modi- fient sui /ant les temps et les lieux, ainsi que l'a fait Buffon , avec cette puissance de dé- duction propre aux esprits supérieurs, c'est s'élever à une hauteur véritablement philo- sophique. Aujourd'hui que des faits nom- breux, étayant les théories, sont venus leur servir de preuve , la Géographie organique est devenue une des branches les plus im- portantes de la science , et l'on ne peut la traiter sans entrer dans des considérations rétrospectives sur l'état primitif du globe , sur les changements successifs qu'il a éprou- vés , afin de montrer par quelles gradations les formes organiques ont passé pour arriver jusqu'à l'état actuel. L'histoire de l'appari- tion successive des organismes est donc la véritable philosophie de la science , et l'on ne peut guère aborder ce vaste sujet sans faire une excursion sur le domaine de la géo- logie, de la paléontologie ainsi que de la bo- tanique, le développement des êtres ayant des rapports intimes avec celui des végé- taux. Peut-être ces considérations sembleront- elles un peu longues , bien qu'elles soient largement exposées ; mais elles étaient in- dispensables pour l'exposition de la théorie de l'évolution des formes organiques , afin de faire connaître comment s'est établie la vie à la surface du globe, et se sont dé- veloppés les êtres qui l'habitent, depuis les temps les plus anciens jusqu'à l'époque ac- tuelle. En traitant une question de cette impor- tance , et qui touche d'une manière si in- time à l'essence et à l'origine des êtres et des choses, il est difficile de ne pas se trou- ver en contradiction avec d'autres théories, et l'on ne peut faire ici d'éclectisme puisque partant d'une base différente, on arrive né- cessairement à des conséquences contradic- toires. Au milieu des nuances sans nombre qui partagent les théories fondamentales , il reste toujours en présence les deux théo- ries antagonistes : celle de la force occulte et mystérieuse qui ne se révèle que par ses actes ; et celle des forces actives de la na- ture, agents physiques qui sont la loi com- mune et universelle, et en vertu desquelles tout ce qui est immobile ou se meut, tant à la surface du globe que dans les entrailles de la terre , ressort de leur action. La con- ciliation entre ces deux pensées est impos- sible ; tout ce qu'on peut faire , en adop- tant l'une ou l'autre, c'est d'éviter l'absolu, de se montrer logicien aussi rigoureux que possible et philosophe de bonne foi. Or, le caractère de la véritable philosophie est la modération , et l'appréciation des théories humaines à leur juste valeur. Les antago- nistes du scepticisme rationnel , plus fou- GEO gueux et plus intolérants , anathématisfînt tous ceux qui ne pensent pas comme eux , et leur prodiguent les épithètes les plus dédai- gneuses. C'est un tort : si les vérités de l'ordre transcendant se présentaient claire- ment à l'esprit de tous, il n'y aurait qu'une seule pensée ; mais elles sont environnées de tant d'obscurité et d'incertitude que toutes les théories doivent être accueillies avec une égale bienveillance ; car la science est une arène pacifique où chacun doit apporter l'a- mour de la vérité , et un esprit dénué de tout sentiment d'orgueil. En pesant mûre- ment les théories , en jetant un regard vers le passé, on voit la vérité des savants de cet âge considérée de nos jours comme une erreur grossière. Quelle peut donc être la valeur d'opinions que détruit souvent un seul fait? ce sont des idées destinées à résu- mer les connaissances d'une époque , à les réunir entre elles par un lien commun. Le temps seul et les progrès de la science doi- vent faire justice des théories erronées. Quel est l'homme assez téméraire pour oser dire, dans ces questions obscures : ceci est faux. Où est sa certitude? Il juge et pèse avec son esprit ; affirme, croit ou doute sans plus de fondement; et ce n'est que par une sage discussion des faits qu'on peut arriver à estimer la valeur des deux théories, entre lesquelles chacun est appelé à choisir, sui- vant les dispositions de son esprit, ses con- naissances, ses préjugés d'éducation, ou, ce ■qui est pis, ses convenances. Pour l'homme de bonne foi, peu imi^rte la théorie ; la vé- rité est une ; et partout où elle se trouve , il doit lui rendre hommage. J'avoue pour mon compte qu'en traitant une question si ardue , je n'ai pas la prétention d'avoir trouvé la vérité ; j'ai interprété les faits, et je les expose comme je les ai compris. De toutes les théories qui expliquent l'o- rigine de la terre, celle qui concorde le mieux avec les observations est celle établie par W. Herschell, et admise par Laplace, Gauss, Nichols et Whewel , qui ne voient dans notre globe qu'une nébuleuse plané- taire, masse d'éther ou de matière cosmique, au centre de laquelle se formait un noyau solide prenant un développement de plus en plus grand , et devenant avec le temps un sphéroïde semblable aux autres corps répandus dans l'espace , et dont le nombre T. VI. GÉO 113 va toujours croissant. Mais combien a-t-il fallu de myriades de siècles pour que la terre atteignît sa forme dernière? Le nombre, s'il était connu, épouvanterait l'imagination ; pourtant, malgré le ridicule qu'on a voulu jeter sur les savants qui n'ont pas reculé de- vant l'accumulation des siècles , on ne peut s'expliquer les divers changements survenus dans la mince pellicule du globe qu'en en considérant le temps comme un facteur in- dispensable, et qui ne nous semble gigan- tesque qu'à cause de la brièveté de notre vie. Les mathématiciens, accoutumés à ma- nier les nombres, n'en sont pas effrayés; c'est ainsi que Fourier a calculé que la terre, échauffée à une température quelconque, et plongée dans un milieu plus froid qu'elle, ne se refroidit pas plus , dans l'espace de 1,280,000 années, qu'un globe de 1 pied de diamètre, et dans des circonstances sem- blables, ne le ferait en une seconde. II en résulterait qu'en 30,000 années la tempé- rature de la terre aurait diminué de moitié. Ce calcul est encore bien étroit, si l'on se reporte à la fréquence des phénomènes per- turbateurs dont nous trouvons tant de tra- ces dans chacune des couches profondes du globe. En cherchant parmi les phénomènes connus ceux qui peuvent en quelque sorte servir à asseoir notre jugement sur la durée du temps, considéré comme facteur des changements survenus dans les conditions d'existence de notre planète , on peut citer comme exemple l'altération des roches les plus dures, observée et calculée par M. Bec- querel. Il a trouvé que le creusement de cer- taines vallées du Limousin dans un sol gra- nitique , à une profondeur de 2 mètres 30 centimètres, avait dû s'effectuer en 82,000 ans, l'altération subie par le granit d'unt église bâtie depuis 400 ans ayant été de 7 millimètres. D'autres calculs non moins ingénieux de M. Élie de Beaumont ont démontré d'un manière assez évidente qu'une végétation de 25 ans ne peut fournir que 2 millimètres de houille, ce qui donne 600,000 ans pour une strate de houille de 60 mètres d'é- paisseur, maximum de puissance de cer- taines couches. Les théoriciens, qui ont soumis au calcu; les âges des diverses formations, ont éva- lué à 1 ou 2 millions d'années le tempi 114 GEO qui s'est écoulé entre chaque cataclysme. Comment ce noyau solidifié et jeté au milieu du tourbillon de notre système , pe- tit globule de matière cosmique , atome luisant au soleil comme une particule de poussière , a-t~il subi les modifications qui ont modelé sa surface avant l'apparition de la vie? Quelles furent ses premières formes organiques? Comment se sont-elles éteintes pour faire place à des êtres nouveaux ? Dans quel ordre ces derniers se sont-ils développés, et comment sont-ils aujourd'hui répartis à la surface du globe? Telles sontles questions qui se présentent à l'esprit du naturaliste. Voici comment, l'hypothèse des nébuleu- ses une fois admise , on s'accorde à expli- quer ce qui s'est passé dans ce globe nou- veau. L'agrégation des particules cosmiques a, comme toutes les combinaisons chimiques, produit un développement extraordinaire de calorique ; et, à la surface de la terre, s'est dé- veloppé un état de conflagration et d'incan- descence semblable à celui qui se voit à la surface du soleil; mais cette chaleur, au moyen de laquelle on explique la fusion des roches primitives et tous les phénomènes dits ignés, n'a pas pénétré profondément le noyau central : elle n'en a mis en efferves- cence que la surface , et la théorie de l'état -de fusion du centre est inadmissible par plusieurs raisons : d'abord, parce que la densité du noyau étant , par rapport à celle de l'eau, : : 1 : 5, elle est supérieure à celle de l'enveloppe extérieure , qui n'est que : : 4 : 3 , et que son état, non de fusion, mais de tension sous l'influence d'une tempéra- ture de près de 185,000 degrés de chaleur, en prenant pour base de ce calcul l'accrois- sement de 1 degré par 33 mètres de pro- fondeur, produirait une chaleur sous l'ac- tion de laquelle tous les corps solides se- raient mis en état de vaporisation la plus ténue ; elle eût brisé en éclats la croûte du globe, mince pellicule de 12 kilomètres au plus, c'est-à-dire d'^^ du rayon , et la terre tout entière aurait été rendue à l'espace sous forme de vapeurs. Tous les phénomènes dont nous sommes les témoins paraissent se passer dans la croûte seule; mais ses der- nières limites sont inconnues. La luminosité de notre nébuleuse dura sans doute une longue suite de siècles; et quand toute incandescence eut cessé, quand GÉO les premières périodes de refroidissement furent passées, la terre se contracta, et il se versa à sa surface une couche de vapeur humide condensée qui forma les eaux. Il faut encore combattre une idée qui vient de notre microscopisme , c'est l'épaisseur delà couche profonde des eaux : si l'on se rendait compte du rapport des eaux , dont la plus grande profondeur est de 10 kilom. (car la profondeur moyenne est seulement de 3,200 à 4,800 mètres), avec la partie solide du globe, on verrait que si elles en couvraient la surface dans toutes ses parties , cette profondeur équivaudrait à 1 mill. d'eau sur un globe de 1 mètre de diamètre, 10,000 mètres étant la 1273* partie du diamètre de la planète ter- restre; c'est donc, comme on le voit, une couche d'eau bien mince. A l'époque de leur précipitation , les eaux couvrirent toute la surface du globe, et ce^ ne fut que plus tard qu'en se retirant elles découvrirent les ter- res sèches ; c'est sans doute aux cavités qui s'approfondissent au fur et à mesure que le refroidissement s'accroît qu'on doit attri- buer la diminution successive de l'espace en- vahi par les mers. Mais une autre cause de diminution à laquelle j'ai pensé depuis bien longtemps, c'est qu'à mesure que les orga- nismes se succèdent , il entre dans la com- position intime de leurs tissus ou de leurs enveloppes une certaine partie de fluide aqueux qui se solidifie et diminue la masse totale des eaux. Cette hypothèse, que j'ap- puyais sur le fait de la diminution succes- sive des marais, etiur la formation des îles madréporiques qui ont jusqu'à 100 brasses de profondeur, paraît avoir été plus nette- ment confirmée par la diminution des eaux dans le lac de Genève et dans le lac Supérieur sans qu'on remarque ailleurs d'inondation. Quant à l'exhaussement de la Baltique, c'est ici une élévation du sol qui en verse les eaux sur les côtes prussiennes. Quant aux couches successives qui sont formées à la périphérie du globe , à quelle cause sont-elles dues? c'est ce qu'il est égale- ment intéressant d'examiner, puisque nous trouvons des traces de la vie à la surface à des profondeurs telles qu'il faut que les couches qui les recouvrent soient venues de quelque part. Toutes les formations infé- riexircsnon stratifiées, cristallisées plus ou moins confusément, et paraissant porter GEO GEO 115 des traces de l'action ignée, sont contem- poraines des premiers âges du globe ; les sui- vantes , stratifiées et fossilifères , sont dues sans doute au métamorphisme des roches profondes, c'est-à-dire à l'action chimique et réciproque des corps les uns sur les autres, incessamment modifiées par tous les agents ambiants, et au remaniement des mêmes élé- ments par des révolutions dues le plus sou- vent à l'action des eaux; ce qui explique assez bien l'enfouissement des corps orga- nisés dans les couches les plus profondes. Ce serait ici le lieu d'examiner la théo- rie des soulèvements et celle des affaisse- ments, aujourd'hui en présence , si ce tra- vail, uniquement destiné à servir de prolé- gomènes à des recherches sur la distribution des êtres à la surface du globe, ne m'empê- chait d'aborder une question qui exige de longs développements. Je me bornerai à dire qu'il paraît évident que les monta- gnes sont dues plutôt à la contraction de la croûte terrestre par suite de son re- froidissement graduel ou de la condensation de ses éléments constituants , phénomène qui se reproduit dans tous les corps en état de liquéfaction fluide ou ignée , plutôt qu'à une série de soulèvements qui se rapportent à une cause cosmique d'un ordre moins nor- mal, et obéissant à des lois qui paraissent moins régulières. Ces plissements de la sur- face de l'écorce terrestre rendent un compte assez satisfaisantde l'inclinaison des couches qui entrent dans la structure de la char- pente des montagnes, et l'on y retrouve au moins une loi régulière. Mais cependant on ne peut se refuser à voir dans certaines boursouflures, dans l'irruption de quelques I)ortions de terre, l'effet de l'action des va- peurs élastiques renfermées dans les couches moyennes de l'écorce du globe; ce que prouvent, pour prendre des exemples de notre époque, les soulèvements de Vallado- lid au Mexique, l'éruption de l'île qui surgit près de Terceire en 1720 , celle de l'île Ju- Ha , il y a une dizaine d'années, et qui n'a eu qu'une existence éphémère; les soulève- ments de Valparaiso, l'exhaussement bien constaté de la Péninsule Scandinave, la for- mation des îles voisines de Santorin, etc., tous faits qui prouvent en faveur de cette hy- pothèse. Il n'y aurait dans cette théorie qu'un *eul point qui pût être de quelque in térêt dans la question qui m'occupe : je veux parler des modifications apportées dans les phénomènes organiques à la surface des terres exhaussées, quand leur élévation est assez grande. Quant aux deux causes , elles sont donc concomi- tantes ; toutes deux ont agi presque simulta- nément, mais la première paraît la plus ra- tionnelle , et je la considère comme le phé- nomène dominateur. Il faut y ajouter en- core l'action incessamment modificatrice des eaux, des vents, et de tous les agents météo- rologiques qui changent molécule à molécule le modelé de la surface du globe, et, avec le cours des siècles, amène des changements no- tables dans la configuration de l'ensemble. Une seconde question d'une importance non moindre, est celle du refroidissement successif de la terre. Il est évidemment dé- montré, par les traces d'organismes qui se présentent de toutes parts dans les régions boréales , que la température générale ou partielle du globe a dû être tropicale sur les points aujourd'hui couverts de glaces éter- nelles; nous avons même des preuves con- vaincantes du refroidissement de la terre par l'abaissement de la température , de- puis le X* siècle, en Islande et au Groenland, et par l'envahissement successif des glaces qui ont stérilisé des contrées couvertes de bois il y a peu de siècles. Et ce qui prouve que ridée de modifications dans la climature est répandue dans tous les esprits , même les plus incultes, c'est que les vieux Russes de Sibérie, d'après Isbrand Ides, disent que « les Mammouths ne sont autre chose que des Éléphants, quoique les dents que l'on trouve soient plus épaisses et plus serrées que celles de ces derniers animaux. Avant le déluge, disent-iis, le pays était fort chaud, et il y avait quantité d'Éléphants , lesquels flottèrent sur les eaux jusqu'à l'écoulement, et s'enterrèrent ensuite dans le limon. Le climat étant devenu très froid après cette grande catastrophe, le limon gela, et avec lui les corps d'Éléphants, lesquels se conser- vent dans la terre sans corruption jusqu'à ce que le dégel les découvre. ^ Aux causes généralement admises de refroidissement de la planète elle-même, et peut-être aussi de la diminution de l'intensité de la puis- sance calorifique du soleil , soit par suite d'un changement dans la densité de l'at- mosphère ; soit par la déperdition de sa sub- lia GEO GEO stance comburante , vient s'ajouter une hy- pothèse encore bien controversée , celle de déplacements dans Taxe de rotation du globe terrestre, qui ont dû produire des oscilla- tions modifiant à chaque fois la climature et le rapport des terres et des eaux. Parmi les grandes causes de perturba- tions, on a plus d'une fois signalé la ren- (Contre des comètes , considérée par Laplace icomme une hypothèse très probable. De nos jours , on est à plusieurs reprises revenu sur l'influence de ces corps errants, et l'on ne peut guère s'expliquer d'une manière satisfaisante les changements survenus dans la climature générale et particulière , sans admettre un changement dans Tinclinaison de la terre sur son axe, et d'une rapidité tan- tôt accélérée, tantôt ralentie dans sa rotation; et l'on n'arrive à une uniformité dans la tem- pérature moyenne sur tous les points du globe qu'en admettant que l'équa leur terrestre ait été perpendiculaire à l'écliptique. Or, les cal- culs de probabilité relatifs à la rencontre de notre planète par une comète dont John Herschell a admis un nombre de plusieurs millions , et dont 3 passent chaque année en moyenne dans notre système, semblent corroborer cette opinion. Elle a été combat- tue, d'une manière plus ingénieuse que so- lide, par un homme dont la parole fait au- torité dans la science , et pour rassurer les esprits timorés. La théorie du choc des co- mètes , comme cause d'un changement dans l'axe de la terre et dans la rapidité de son mouvement giratoire, est cependant, il faut l'avouer, l'hypothèse qui explique le mieux ces mouvements d'oscillation des eaux, et ces changements brusques auxquels tant d'êtres ont dû leur enfouissement instantané. La probabilité d'un choc n'a rien au fond qui doive tant épouvanter, car ce n'est qu'une cause de destruction de plus ajoutée à celles qui nous entourent; et, pénétrons - nous bien de cette idée : c'est qu'atomes imper- ceptibles disséminés sur un grain de pous- sière , nous ne comptons pas plus que lui, et que son existence, au milieu des myriades de globes qui peuplent l'espace, est de nulle imporiancv. Quels phénomènes se sont produits à la surface du globe sous le rapport organique, les seuls qui puissent nous intéresser dans cette question ? C'est ce qu'il est intéressant . d'étudier , en cherchant à étayer la théorie par les faits acquis de science certaine. On reconnaît évidemment que , par l'effet du refroidissement, il s'est opéré dans le globe, exubérant de vie sur tous les points, aux pre- mières époques organiques, des modifications qui ont successivement limité la vie suivant l'état des lieux, et ont fini par l'éteindre aux limites extrêmes que couvrent des terres gla- cées ; puis si , comme tout le paraît prouver, le phénomène continue , le refroidissement va toujours étrécissant le cercle des mani- festations vitales. Les divers changements qui ont dû s'o- pérer dans les deux règnes sont proportion- nels à la somme de plasticité résultant de l'évolution vitale du globe. Il s'agit donc de rechercher le mode d'évolution des formes organiques qui justifient , je le pense , la proposition que j'ai établie dans mon article sur la Génération spontanée : c'est que la vie est un mode de la matière. V La question de l'apparition des orga- nismes est divisible en trois parties : l'ori- gine des êtres , leur ordre de succession et la transformation des types. Ces trois questions sont controversées; mais la première, dont dépendent toutes les auires, celle de l'origine des êtres, est une des plus obscures, quelle que soit l'interprétation qu'on donne aux faits connus. Pourtant il me semble découler une certaine lumière de cette observation, queje n'ai encore trouvée consi- gnée nulle part, c'est celle de l'évolution des organismes animaux et végétaux au sein d'un liquide provenant soit de l'eau pluviale, soit d'une infusion. Si l'on se reporte à l'article sur les Générations spontanées, on remar- quera que le milieu, en s'organisant (et tout le procédé organisateur consiste dans l'action des agents impondérables sur la matière or-, ganisable qui sous leur influence prend cette forme première qu'on' appelle la vie), voit naître et s'éteindre des générations d'êtres de plus en plus complexes , tels que des Bacterium , des Monades , des Trichodes , des Protées , des Vibrions , des Plœsco- nies, etc., sans pour cela qu'on puisse sui- vre la transformation des organismes pri- mitifs pour s'élever jusqu'aux plus com- plexes. Quand le liquide a perdu sa plasti- cité , les générations élevées redescendent» et dès que le règne végétal , l'antagoniste GEO du règne animal , a pris le dessus, la vie animale disparaît, et les végétaux, simple matière verte d'abord , s'élèvent jus- qu'aux Conferves, sans qu'on puisse, à tra- vers ces modifications ascendantes, suivre les transformations que subissent les végé- taux les plus simples pour s'élever à des formes complexes. Pourquoi cette loi des infiniment petits ne serait-elle pas applica- ble aux organismes supérieurs , et pourquoi la plasticité inexplicable des liquides ne se- rait-elle pas la loi universelle? Certes, la loi des transformations, encore obscure, pa- raît l'explication la plus plausible de l'évo- lution organique; avec cette modification que, plus la vie est répandue à la surface du globe et plus les stations ont varié, plus la diversité des êtres s'est accrue ; mais il faut admettre comme corollaire que cha- que grand type animal , Radiaire Mollus- que , Articulé , Poisson , Reptile , Oiseau , Mammifère, ou végétal, Acotylédone , Mo- nocotylédone et Dicotylédone , est le pro- duit d'un mode spécial d'agrégation de la matière organique s'évoluant en vertu d'une loi dont l'intensité organisatrice suit une progression numérique , avec ascendance dans les formes générales , et que les varia- tions que présente chaque grand type sont des jeux qui se sont opérés dans son cercle particulier d'activité. L'origine des organismes étant expliquée par une série de métamorphoses de la cel- lule primitive, il reste à jeter un coup d'œil sur la succession des êtres qui se développent dans un ordre régulier de progression depuis la première apparition de la vie , en passant des formes simples aux composées. L'erreur de ceux qui combattent cette théorie avec bonne foi , je n'entends pas parler des systématistes , vient d'un point de vue erroné, fondé sur certaines idées jetées dans la science sous une forme trop absolue : eu a voulu voir dans la succession des êtres une série linéaire rigoureuse procé- dant dans un ordre , pour ainsi dire , nu- mérique , et l'on a trouvé avec raison que cette donnée est inexacte. Voici la théorie qui résulte de l'étude des débris organiques enfouis dans les profondeurs du sol : c'est que les conditions d'existence propres à l'ap- parition d'êtres de tel ou tel ordre n'ont pas existé simultanément , et que les évo- GÈO n7 lutions successives ne sont autres que des formes organiques correspondant à l'état des circonstances ambiantes. Avec des mi- lieux semblables au milieu actuel, les formes actuelles se fussent développées, et l'obstacle à leur apparition dépend de l'état dans le- quel se trouvaient la terre , les eaux , l'at- mosphère , ce qui fait qu'il y a eu autant de périodes différentes qu'il y a eu de modifi- cations telluriennes qui sont inhérentes à la vie de la planète elle-même. Si l'on consi- dère les groupes en détail en prenant un à un chaque être pour trouver son ordre d'é- volution d'une manière conforme aux idées qui nous sont infusées par nos méthodes, on a tort; car rien n'empêche la simulta- néité d'existence des végétaux cellulaires et vasculaires , des invertébrés et de verté- brés, si les conditions dynamiques de notre globe ne s'opposaient pas à leur développe- ment; mais il faut voir de grands groupes; il faut embrasser dans leur ensemble toutes les classes , et l'on y trouvera une preuve de la théorie de la succession des êtres avec une modification dans les formes et dans un ordre ascendant. Il y a en présence deux opinions : l'une veut que les êtres, créés sans autres précédents organiques , aient, après chaque anéantissement complet, par suite des révolutions survenues à la sur- face du globe, passé avec leurs formes nou- velles par de nouvelles créations. Les faits contredisent cette première opinion; car l'évolution des organismes animaux et vé- gétaux , en passant par grands groupes du simple au complexe, paraît assez évidem- ment démontrée, et l'on est autorisé à dou- ter de la réalité de périodes intercalaires en- tièrement inorganiques. L'autre veut que les formes animales ou végétales, nées d'or- ganismes dus originellement à une force organisatrice inhérente à chaque corps pla- nétaire , se soient transformées les unes dans les autres , et que, dans la double sé- rie animale et végétale, les molécules orga- niques se groupant dans un certain ordre sous l'influence des modificateurs ambiants, se soient élevées successivement du simple au composé , en répétant à chaque période de leur évolution les difTérentes formes pri- mitives par lesquelles elles ont dû passer pour arriver à leur état de développement complet. Cette théorie, dont j'ai présenté lis GÉO GEO la modification plus haut , en admettant que les organismes sont le produit de la puis- sance plastique de la terre elle-même, et que chaque type a sa loi ascendante, puis, dans sa sphère d'activité particulière, obéit à la même loi d'évolution , cette théorie , beaucoup plus satisfaisante que la précé- dente, a eu pour principe des idées fol- les et ridicules dont les naturalistes mo- dernes ne peuvent être solidaires. Il est de toute évidence que si vous jetez une Fauvette dans un étang elle n'y deviendra pas Gou- jon , non plus que la Carpe accrochée à un arbre ne se changera en Rossignol. Robinet écrivit pourtant un livre fort divertissant sur cette idée ; mais il écrivait à une époque où la Paléontologie n'existait pas, où la Géologie consistait en quelques théories rat- tachant tant bien que mal l'un à l'autre des faits épars et souvent mal observés , et de plus, Robinet n'était pas naturaliste. Tou- tefois sa théorie, grossièrement formulée et ridiculement exposée, n'en est pas moins rationnelle quand on compare les uns aux autres les divers êtres de la double série, et qu'on voit se développer graduellement les différentes parties de l'organisme jusque dans ses divisions les plus subtiles en se dé- roulant comme une spirale immense , dont le premier anneau comprend les êtres les plus simples , la première molécule vivante flottant entre les deux séries et immobile comme végétal, douée de spontanéité comme animal ; puis à chaque tour de spire les ap- pareils se compliquant jusqu'à devenir le Singe ou l'Homme ou bien l'Acacia ou le Chêne. Sans abandonner son esprit aux rêveries fantastiques, on peut admettre l'évolution graduelle des êtres et des formes dont oh retrouve l'idée dans chaque être à l'état em- bryonnaire, et passant dans son évolution par différents états qui, dans les êtres supé- rieurs , répondent presque toujours à l'état de développement complet d'un être appar- tenant à un degré inférieur de la série. Il y a donc, dans la nature organique, dé- veloppement ascendant des formes dans les types qui s'évoluent dans chaque groupe, du simple au composé, évolution qui se répète dans chaque petit groupe en particulier, et se retrouve jusque dans l'individu. En sui- vant dans la série végétale toutes les mani- festations organiques , on voit des végétaux cellulaires Agames, des végétaux vasculaires Cryptogames, des Monocotylédones et des Dicotylédones vasculaires et phanérogames ; des spores en bas, produites sans doute par une exubérance vitale , puis en haut de. sexes distincts et séparés, un ovaire recevan une graine qu'il nourrit et qui reproduit à son tour un être nouveau. Dans chaque groupe en particulier on peut suivre l'évolution ; certes, entre VUredo et l'Agaric ou le Bolet, en passantparla série interminable des Pro- tées microscopiques jetés entre eux comme autant d'anneaux intermédiaires , il y a as- cendance; il y a ascendance dans les Algues, les Lichens , les Hépatiques , les Mousses , les Fougères, etc., et cette évolution est évidente. Cette loi, facile à suivre dans les Monocotylédones, l'est moins dans les Dicotylédones; mais cette question, encore neuve sous le rapport de l'étude des évolu- tions, s'éclaircira si, au lieu de prendrechaque groupe appelé famille et de le considérer isolément, on embrasse l'ensemble du groupe général. Ici l'ascendance n'a plus lieu de genre à genre , car les genres ne sont que les jeux d'un type, mais de groupe k groupe. Ainsi , entre les Cypéracées , les Graminées, les Joncacées dénuées de feuilles, avec leurs fleurs en écailles, et les Liliacées, il y a ascendance. Ces dernières plantes ne sont-elles pas encore pourvues de feuilles graminiformes? et à des enveloppes florales nulles, écailleuses, herbacées, et à peine distinctes par leur apparence textulaire du reste de la plante , succède une enveloppe florale colorée le plus souvent d'une ma- nière très brillante; mais cette enveloppe est encore simple ; c'est un périanthe , et non encore une fleur complète, dont les deux éléments sont le calice et la corolle. Et quoi de plus semblable à un Lolium mon- I strueux que le Glaïeul avant l'épanouisse- j ment de ses fleurs? Dans les Dicotylédones, il en est de même; mais l'ascendance échappe plus souvent , car les types prennent un ca- ! raclère plus arrêté, il est vrai, dans leurs \ formes fondamentales , et le jeu des organes 1 est si varié, il y a tant de modifications des mêmes formes , qu'on y suit avec plus de ! peine l'ordre d'évolution ascendante. La ! Diclinie , qui semblerait le plus haut degré ! de perfection auquel puisse atteindre le vé- I GÉO GEO 119 gétal , se retrouve dans des plantes qui ne présentent , sous le rapport du dévelop- pement floral , aucune supériorité. Pourtant cette distinction des sexes remporte sur l'hermaphrodisme, et nos botanistes s'ac- cordent à placer les Amentacées et les Urti- cées au commencement des Dicotylédones, et ils terminent la série , les uns par les Pa- pilionacées, d'autres par les Composées; enûn tout dans cette classe montre l'incer- titude des méthodistes. Ici l'idée systématique est en désaccord avec la théorie de l'évolution organique ; car dans les Monocotylédonées, les Palmiers, chez lesquels on trouve la Diœ- cie, sont à la fin de la classe et ferment la sé- rie. La loi de l'évolution se reproduit ensuite dans chaque famille où l'être le plus complet est nécessairement celui qui réunit tous les organes qui entrent dans la composition du vé- gétal, et le moins complet, celui qui en est dé- pourvu. Ainsi, dans chaque groupe : Crucifè- res, Ombellifères, Composées, Papilionacées, Caryophyllées, etc., groupes essentiellement naturels, on retrouve l'ascendance, quoique vaguement encore, il faut l'avouer, et dans les Papilionacées , les Acacies dépourvus de corolles, sont inférieurs aux Robinia, qui ont les caractères normaux de la famille ; dans chaque genre nombreux en espèces , cette loi doit se retrouver encore. Quant à ces pe- tites familles insignifiantes , à ces genres formant autant de petits groupes distincts , ce sont des jeux de l'organisme qui ne pré- judicient en rien à la loi générale. Les animaux présentent la loi d'ascen- dance bien plus évidemment encore; et un impie coup d'œil sur la série le prouvera urabondamment : en passant des Infusoires aux Radiaires, de ceux-ci aux Mollusques , et en remontant à travers la série des in- vertébrés jusqu'au sommet des vertébrés , les appareils se compliquent , et chaque fonction n'ayant dans le principe aucun ap- pareil fonctionnel distinct, acquiert un per- fectionnement graduel et vient à posséder son organe spécial ; puis , dans chaque groupe aussi, les mêmes principes se re- trouvent, et certes, le Céphalopode est bien au-dessus de l'Acéphale: seulement, il fau- drait, pour établir Tordre d'ascendance, faire des études sérieuses, en se plaçant à ce point de vue. Les Insectes, les Poissons, les Oiseaux, les Mammifères sont dans le même cas; l'Ammodyte est bien au-dessous du Cyprin ou de la Perche; le Sphénisque ne peut rivaliser avec l'Aigle dans la série et dans le groupe des Palmipèdes, ni avec l'Oie ni avec le Canard. Le Ruminant est moins complexe dans ses formes avec ses pieds en- sevelis dans un sabot, que le Digitigrade ; et celui-ci l'est moins que le Quadrumane, qui, à son tour , l'est moins que l'Homme. Ainsi les formes s'enchaînent , non pas sans hiatus et avec une ^continuité rigou- reuse, mais avec une dégradation évidente des formes. Comment et pourquoi ces orga- nismes de transition, si ce n'étaient des jeux du procédé organisateur , qui , dans l'évo- lution des êtres , jette des rameaux diver- gents à droite et à gauche, variations qui servent quelquefois de jalon , d'autres fois sont sans nuls précédents et forment comme autant de cœcums dans la série, mais ne détruisent pas pour cela la loi générale et ne peuvent rien contre la théwie? Il est évi- dent que la vie une fois établie a continué de se dérouler avec une régularité mathé- matique , et que les organismes sont le ré- sultat des influences produites par les divers états du globe; jamais tous les êtres vivants n'ont été détruits partout et d'un seul coup ; ils se sont seulement transformés et ont pro- duit des êtres conformes aux nouvelles con- ditions d'existence au milieu desquelles ils se trouvaient. Les modifications qui se pas- sent sous nos yeux , et changent assez les êtres pour les rendre même méconnaissa- bles , nous semblent si peu profondes que nous doutons des métamorphoses ; mais admettons ce que concèdent tous les géolo- gues : c'est que les principes destinés à l'en- tretien de la vie étaient essentiellement dif- férents, et nous verrons si les organismes actuels y résisteront. Si l'atmosphère satu- rée d'acide carbonique, au lieu d'en renfer- mer une quantité si peu considérable qu'on ne le fait pas même entrer en compte dans la composition de l'air , était formée de pro- portions inverses de nitrogène et d'oxygène, que la pression atmosphérique fût décuple , que les conditions chimiques des modifica- teurs ambiants et des agents de la vie fus- sent exagérées , que la chaleur, la lumière, l'électricité présentassent d'énormes dissem- blances , il est évident que la pl'.jpart des vertébrés terrestres périraient , que beau 120 GÉO coup de dicotylédones disparaîtraient, et que quelques animaux ou quelques végétaux , échappés à la destruction , s'accommodant de ce nouveau milieu, se modifieraient sui- vant les circonstances, et deviendraient des organismes appropriés à leurs nouvelles con- ditions d'existence. On n'a, dit-on, rien trouvé de semblable dans les couches du globe ; mais notre zoologie fossile , à part quelques restes bien conservés , est encore fort douteuse, et nous ne faisons que com- mencer l'inventaire de nos richesses paléonto- logiques. On devrait, d'après la théorie, dire des genres transformés et non éteints ; mais on n'a pas encore poursuivi cette idée à tra- vers les organismes : seulement, on cherche le plan et l'unité du type primordial bien démontré pour les vertébrés , vrai pour les invertébrés dans toute la série. Tou- tefois , il faut reconnaître quatre modifica- tions du type primitif: 1° les animaux simples et presque amorphes chez lesquels le sys- tème nerveux est douteux; 2° ceux chez les- quels se présente un centre nerveux placé au milieu du corps, et autour duquel rayonnent les organes ; 3" les animaux impairs, comme les Mollusques inférieurs ; les Annélides, qui semblent commencer la série des animaux présentant un axe longitudinal avec des filets nerveux jetés à droite et à gauche, sans pour cela que 1 e corps soit appendiculé ; 4" puis, dans les types supérieurs des invertébrés et dans tous les vertébrés, des animaux doubles for- més de deux parties accolées l'une à l'autre, et présentant l'homologie des formes dans leurs appendices thoraciques et pelviens. Ces types fondamentaux dérivent-ils d'une forme génératrice? je le suppose; mais ils ont obéi à une loi de développement qui s'est spécia- lisée dans ses manifestations : aussi peut-on compter quatre modifications du type fonda- mental. Le règne végétal est également éta- bli sur quatre plans, qui ne sont que le jeu d'un type unique incessamment remanié. Les êtres sont donc des modifications successives de ce type unique , en vertu d'une loi et par des procédés organisa- teurs qui nous sont inconnus. Comme de toutes les théories c'est celle qui répugne le moins à l'intelligence, et que, sans rendre an compte rigoureusement satisfaisant des phénomènes , elle concorde le mieux avec ïes f?its , c'est celle que j'ai adoptée ; elle GEO a l'avantage d'élever l'esprit, et d'exciter l'émulation d'arriver plus haut dans la con- naissance des lois de l'organisme. Le malheur de la science , c'est que le géologue n'est ni botaniste , ni zoologiste , et que quand il aborde ces graves ques- tions , il n'y peut pas apporter l'esprit phi- losophique de l'homme qui a consacré sa vie à l'étude des lois de l'organisme, et qui lui-même n'est pas géologue et dédaigne à son tour les études phytologiques. C'est sur les études générales seules que peuvent s'établir les théories ; mais il ne faut voir dans les théo- ries d'une époque qu'une explication plus ou moins heureuse des vérités découlant des faits connus; et la condition la meilleure pour établir une théorie est de connaître le plus de faits possibles de tous les ordres. Or, ces faits connus, étudiés, appréciés avec sa- gacité, ne sont pas encore des garanties ab- solues de la vérité des théories; ce sont des degrés de certitude plus ou moins plausibles, et qui conduiront peut-être à une certitude plus grande. C'est à l'organogénie à nous révéler en détail ces grandes lois. Ma tâche est de pré- senter le tableau de succession des êtres, et l'état actuel de la vie à la surface du globe. Pour compléter les preuves à l'appui de la théorie que j'établis, je vais passer en revue la succession des apparitions organiques à la surface du globe. Bien convaincu que ce n'est pas par une considération étroite des formes individuelles qu'on arrive à la confirmation de cette grande loi , mais par un coup d'œil large sur l'ensemble des organismes , je suivrai dans ce développe- ment l'ordre géologique, en faisant tou- jours marcher parallèlement les formes végétales et les formes animales. Les périodes évolutives peuvent être clas- sées sous sept chefs principaux : 1° Époque primitive anorganique et or- ganique primordiale. 2" — carbonifère. 3° — jurassique. 4" — crétacée. 5° — tertiaire. ô" — alluviale. 7" — moderne. Malgré les recherches que j'ai faites pour rendre ce travail aussi complet qu'il est possible , je n'espère pas être arrivé à une GÉO certitude absolue ; je ne fais que poser un jalon que d'autres reculeront. Époque primitive anorganique et organi- que PRIMORDIALE. Quand les phénomènes qui accompagnèrent les premiers âges du globe furent accomplis, que la diminution de la chaleur causée par Tignition eut permis aux diverses roches en fusion de se cristalliser, et aux divers métaux ainsi qu'aux pierres ^ précieuses dont la formation remonte sans doute à la même époque , de s'agréger, ce qu'on reconnaît dans les roches granitiques et porphyriqucs qui contiennent de l'Or na- tif, de l'Argent (surtout les roches porphy- riques), de l'Étain, du Cuivre, du Fer, du Mercure et de l'Émeraude, du Corindon, du Grenat, de la Topaze, etc., il s'effectua, sous l'influence delà condensation des vapeurs ré- pandues dans l'atmosphère, et peut-être aussi d'une pression considérable de la colonne d'air, un commencement de travail métamor- phique qui désagrégea les roches primitives; et à des masses confuses succédèrent des strates régulières , quoique souvent tourmentées. Les eaux apparues pour la première fois à la surface du globe déposèrent les roches sus- pendues dans leur sein , et il s'opéra dans cet immense laboratoire des combinaisons d'une prodigieuse variété. A travers les fis- sures qui se formaient dans la croûte encore mince du globe, se glissèrent des substances sublimées; ce fut alors que des filons mé- tallifères et des pierres précieuses vinrent se former en filons, en veines et en dépôts dans le gneiss et le micaschiste , au milieu desquels s'infiltrèrent des masses souvent considérables de roches injectées, telles que les protogynes , les granités , les syénites , les porphyres , etc. Aux formations gneis- siques et raicaschisteuses succédèrent des strates de schistes argileux formant l'étage inférieur des terrains stratifiés , et conte- nant déjà moins de métaux et de minéraux, quoique ce soit à ce groupe qu'appartiennent les riches mines d'Étain de Cornouailles, etc. : des filons de porphyre viennentencoreles tra- verser. Au-dessus de ces terrains soumis à toutes les influences métamorphiques, se for- mèrent les argiles schisteuses, les calcaires ar- gileux, les grès carbonifères, etc., contenant Jans leur partie inférieure du Plomb, quel- ques minéraux , et des roches injectées , I granitiques , porphyriqucs et syénitiques. T. VI. GÈO 121 Tout prouve jusqu'à l'évidence que les substances inorganiques précédèrent les corps organisés ; et ce ne fut sans doute que quand le premier travail qui forma les gneiss et les micaschistes eut cessé, qu'ap- parut la vie à la surface du globe. On a déjà constaté , dans les couches profondes des terrains de transition , des végétaux in- férieurs et des animaux primitifs. Il ne faut pas s'étonner de la présence d'infusoires dans les terrains anciens ; leurs condi- tions d'organisation leur permettent non seulement de vivre dans tous les milieux actuels , mais les rendent encore propres à subir des conditions d'existence très varia- bles. Ainsi, une atmosphère chargée d'acide carbonique ou de composition différente de ce qu'elle est aujourd'hui et une tempéra- ture élevée leur conviennent parfaitement, car leur organisation comporte tous ces chan- gements : aussi les conditions ambiantes sont- elles pour eux d'une moindre valeur que pour les autres êtres ; ils sont plus pro- pres qu'eux à traverser les âges sans que leurs modifications organiques soient nom- breuses et variées ; c'est ainsi que M. Que- kett a signalé la similitude d'infusoires trou- vés à l'état vivantdans les mersduNord, d'où les rapporta le capitaine Parry , attachés à quelques Zoophytes , et de ceux trouvés à l'état fossile, par M. Rogers, à 6 mètres de profondeur, dans les terrains sur lesquels s'élève la ville de Richmond. Les terrains de transition ou terrains schisteux correspondent à un état déjà avancé d'organisation ; et dans l'étage su- périeur de la formation des schistes argi- leux , ardoisiers , etc. , se trouvent d'assez nombreux débris animaux et végétaux. Le règne végétal y est représenté par des plantes appartenant à la famille des Équisé- tacées et des Lycopodiacées, tels que les Stig- maria et les Calamités. Ces formes n'étaient sans doute pas seules; mais il paraît évi- dent qu'à cause de la fragilité de leur struc- ture, les autres, uniquement composées de tissu cellulaire, périrent sans laisser de tra- ces, ce que prouve la présence de débris ani- maux déjà nombreux, tels que des Zoophytes et des Brachiopodes , dont la nourriture est sans doute végétale. A la fin de cette période, dans l'étage supérieur de la formation dite silurienne , on trouve dans les calcaires, ou- 1-3 122 GEO GEO tre des Polypiers, appartenant aux genres Cyathophyllum , Catenipora, Encrine, etc., des Térébratules, des Trilobites , des Ortho- cères, des Productus, des Nautiles, quelques Crustacés, tels que VAsaphus Buchii , le Ca- lymene Blumenbachii, etc.; on y trouve même quelques poissons qui , en remontant vers l'étage supérieur, augmentèrent en nombre dans les genres, et en abondance dans les es- pèces. On voit que les eaux, qui couvraient sans doute toute la surface du globe , nour- rissaient déjà des animaux nombreux et tous aquatiques ; et il convient surtout de remar- quer que l'évolution organique, dont la du- rée a , sans doute, été d'une longue suite de siècles, a dû avoir lieu dans le sein des types eux-mêmes, et qu'il n'est pas nécessaire que les animaux passent par la classe entière des Mollusques pour devenir Crustacés ou Pois- sons. Le milieu, en s'organisant , acquiert une plasticité plus grande, et l'ascendance des formes , qui répond à la puissance d'or- ganisation du milieu, s'effectue en vertu de la loi d'évolution ; de telle sorte qu'il n'est pas de milieu particulier sans des formes organiques spéciales : et plus la vie se pro- pageait, plus les organismes augmentaient en nombre , car la vie est à elle-même son élément générateur. Tous les êtres vi- vent aux dépens les uns des autres ; et plus la vie est facile, plus les populations se pres- sent et s'augmentent. Époque CARBONIFÈRE. Aux argiles schisteuses et aux calcaires argileux qui forment l'étage supérieur des terrains de transition , succé- dèrent les terrains dont l'ensemble est dési- gné sous le nom général de terrains carboni- fères, et qui se composent de plusieurs éta- ges, tels que le vieux grès rouge, les calcaires carbonifère et de montagne, et la formation houillère recouverte par les terrains triasi- ques. La surface du globe encore couverte d'eau, mais déjà devenue irrégulière par suite de son refroidissement, laissait seule- ment surgir çà et là des îles de terre sèche , assez grandes pourtant pour contenir des masses d'eau douce courante ou stagnante. Un des traits principaux de cette période, c'est que le règne végétal y domine, ce qu'on attribue à la plus grande proportion de l'acide carbonique contenue dans l'at- mosphère. Cette considération est en outre fondée sur la rareté des animaux destinés à respirer l'air dans son état de composition naturelle. Pourtant les insectes trouvés dans les houillères de Coalbrookdale indiqueraient que la vie des Articulés était alors possible; mais l'état de conservation des végétaux enfouis dans les couches profondes du globe semble, d'un autre côté, indiquer qu'ils n'é- taient pas soumis à .l'action dissolvante de l'oxygène. Sans m'arrôter plus longtemps sur ces considérations purement géologiques, j'in- sisterai particulièrement sur le développe- ment des organismes à la surface du globe. On y verra, dans les différents étages de ce ter- rain , se développer les formes et s'accroître le nombre des espèces des genres déjà exis- tants, ce qui indique que les milieux étaient différents , puisque les espèces ne sont que des jeux ou des variations du type , suivant les influences ambiantes; d'autres, impro- pres à vivre dans le milieu qui s'était formé pendant le cours de cette longue période, avaient déjà disparu, et l'organisme, fidèle à la loi d'évolution, montre des formes nou- velles dans l'ordre ascendant. II n'est pas sans intérêt de suivre les mani- festations organiques sous leur double forme à travers les divers âges de cette période. Végétaux. Ce sont d'abord des Confervcs et des Algues ; parmi les Équisétacées , les Calamités nombreux en espèces sont les formes dominantes. Les Fougères, comptant plus de vingt genres, sont représentées sur tout par les Sphenopteris, les Pecopteris, les Nevropteris et les Sigillaria, et le nombre des espèces que renferme chacun de c genres est très considérable ; le Pecopteri seul en offre plus de soixante-dix. Toutes ces espèces sont-elles bien rigoureuses? j'en doute ; mais ce jeu des formes est déjà un fait d'un intérêt majeur dans la question qui m'occupe. Les Marsiléacées sont repré- sentées par le g Sphenophyllum et huit es- pèces. Neuf genres représentent les Lycopo- d lacées , et le seul genre Lepidodendron renferme une cinquantaine d'espèces. Les Palmiers et les Conifères y ont leurs repré- sentants ; et ce qui montre jusqu'à quel point étaient grands l'intensité de la vie vé- gétale et le développement des formes nou- velles, c'est la présence de genres nouveaux, dont quelques uns paraissent évidemment des Monocotylédonées , et les autres n*ont GÈO pu être encore placés avec certitude dans au- cune classe, tels que les sous-genres Knorria, Halonia y Bornia , Annularia, etc. Partout la végétation était uniforme; car on trouve des genres semblables sur tous les points où des fouilles ont été faites. En Europe , en Amérique, aux Indes , à la Nouvelle - Hollande , les formes végéta- les ont une même physionomie, ce qui indique évidemment qu'à cette époque il n'y avait que des dissemblances assez peu considérables dans les conditions organisa- trices, pour que la vie eût sur tous les points un même aspect. Animaux. Les animaux, moins nombreux que les végétaux, si ce n'est les Mollusques, s'élèvent pourtant progressivement, et leurs formes s'accroissent en complexité. Les Po- lypiers, différents en cela des végétaux qui ne présentent que des genres éteints , of- frent des formes connues : ce sont des Tu- bipores , des Astrées , des Fongies, des Fa- vosites. Quelques autres, tels que les Cya- thocriniles , les Encrinites , etc., sont des formes propres à cette époque. Parmi les Radiaires, les genres sont nombreux et pro- pres seulement à ces terrains. Le genre Serpule représente la classe des Annclides. Les Mollusques de la période la plus ancienne de cette formation sont les genres Spirifer, Térébratule, Productus et Evomphalus , puis les genres Ostrea, Pecien, Mytilus, J rca, Cardium, elc, aujourd'hui existants; et à travers d'autres genres éteints, des Pla- norbes , des Nérites, des Turbo , des Buc- cins. Les Céphalopodes, les premières d'en- tre les formes conchifères, quoiqu'on les place en tête de la classe des Mollusques, sont représentées par les genres Orthocera- tites , Nautile , Ammonites, etc. Les genres Asaphus , Calymene , Trilo- bites, et de petits Entomostracés , tels que des Cypris, représentent les Crustacés. Dans l'étage supérieur, on trouve Ces dé- bris de Coléoptères et d'Arachnides. Parmi les Poissons , ce sont des Ichthyodorulites, des Paleoniscus, des Amblipterus, forme do- minante représentant les Esturgeons, des Pygoplerus et des Megalichthys, puis des Cestracions et des Hybodons, qui, par la forme de leurs dents, rappellent les Squales, et n'apparaissent pour la première fois que dans les terrains crétacés. GEO 123 Ces animaux, appartenant tous à des genres inconnus, augmentent en nombre à mesure qu'on remonte vers les terrains de grès rouge. Peu nombreux dans le vieux grès rouge et le calcaire carbonifère , ils le sont davantage dans les couches houillères, et leurs formes appartiennent aux eaux douces. On y trouve encore , mais dans les cou- ches profondes , surtout celles du vieux grès rouge , des débris de Sauriens et surtout de Tortues appartenant à des genres voisins de nos Trionyx. On remarque donc dans ces terrains la prédominance des Invertébrés; parmi eux les Mollusques , surtout les bivalves , qui sont au nombre de 120 à 130 espèces, tan- dis que les univalves , d'une organisation plus complexe, sont de moitié moins nom- breux. Tous les êtres organisés de cette épo- que sont destinés à vivre dans l'eau, et les premières traces de Vertébrés propres à respirer l'air en nature présentent des for- mes amphibies ; et ce qui indique chez les antagonistes même de l'évolution l'idée de l'ascendance des formes organiques , c'est l'emploi d'expressions qui témoignent du sentiment des transitions : c'est ainsi qu'on a appelé Sauroïdes les Poissons à dents for- tes et striées longitudinalement, qui rappel- lent par leurs formes ostéologiques les grands Sauriens. Si maintenant Ton suit le développement des organes, on verra que les êtres dépour- vus d'un appareil pulmonaire , c'est-à-dire n'ayant que des branchies propres à la res- piration de l'air dissous dans l'eau , sont les premiers , et que leurs formes se modi- fient et se perfectionnent en remontant vers l'époque actuelle. Ainsi les Acéphales dé- pourvus d'appareil locomoteur, n'ayant , pour ainsi dire qu'un simple tube digestif, et privés des moyens de mise en relation avec le monde extérieur, sont les plus nom- breux ; les Conchifères ont déjà des yeux et un pied, et les Crustacés , des yeux , un ap- pareil respiratoire mieux déterminé, l'orifice buccal armé d'appareils masticateurs, et des pieds. Ils ferment la série des êtres à sque- lette extérieur, et par les Poissons commence celle des Vertébrés ou animaux à squelette in- térieur. Chez eux, il ya déjà un centre ner- veux auquel viennent aboutir tous les nerfs, 124 GÉO un appareil visuel très perfectionné , des branchies qui sont déjà des poumons lamel- leux, seule conformation propre à la respi- ration de Tair contenu dans l'eau , un ap- pareil très compliqué de locomotion , et avant tout , l'orifice buccal garni de dents acérées, et qui ne rappelle en rien l'ap- pareil masticateur des Crustacés. Les Sauriens et les Tortues sont des for- mes encore plus perfectionnées. Ils n'ont plus de branchies, mais un poumon vérita- ble, composé d'un tissu lâche et vésiculeux il est vrai; mais enfin un sac pulmonaire et un système circulatoire bien plus compliqué que chez les^Poissons ; car tandis que, chez les premiers, le cœur n'a que deux cavités, les Reptiles en ont déjà trois. Leurs téguments sont plus épais et plus solides, et à la chair blanche et flasque des poissons ont succédé des fibres musculaires rouges et très sem- blables à celles des Mammifères. Leur cer- veau n'est plus , comme celui des Poissons, une suite de petits ganglions, avec des lobes cérébraux et olfactifs atrophies ; chez eux, le cerveau, quoique composé encore de sept masses ganglionnaires bien distinctes, pos- sède des lobes cérébraux égalant en volume tous les autres ensemble. Le cervelet, qui est chez les poissons le ganglion domina- teur, est déjà subordonné aux lobes céré- braux. Leurs appareils d'olfaction , de vi- sion et de gustation , sont déjà très déve- loppés. Si maintenant nous cherchons l'ascen- dance des formes dans le mode de propaga- tion , nous trouvons l'androgynic dans les Mollusques; mais déjà l'accouplement des univalves pourvus d'un appareil bisexuel. Chez les Crustacés , il y a une bisexualité bien distincte avec des centres générateurs encore déplacés , comme dans toutes les formes inférieures organiques, et ils ne se trouvent à la partie uropygiale que chez les Insectes proprement dits. Dans les Vertébrés il n'y a plus cette incertitude, les organes générateurs ont une position fixe; chez les Poissons les appareils se centralisent , et prennent place dans la région postérieure du corps entre les appendices pelviens. Les organes femelle et mâle sont cependant en- core incomplets, et, en général, il n'y a pas d'accouplement ; chez les Sauriens, les orga- nes se perfectionnent et les appareils géné- GEO rateurs mâle et femelle ont des formes plus arrêtées ; cependant l'oviparité est la loi génératrice unique ; on ne voit pas encore de viviparité. Ainsi on peut suivre à travers la série le perfectionnement des appareils fonctionnels et des moyens plus com- plexes de mise en rapport avec le monde extérieur. A la fin de cette période se trouvent détachés les terrains triasiques qui présen- tent peu de différences sous le rapport or- ganique avec les formations précédentes , seulement déjà les Vertébrés y sont ascen- dants. Les Sauriens sont plus nombreux , et l'on y rencontre des traces d'Oiseaux appar- tenant aux grands Échassiers, ce qui indique l'existence de terres découvertes. On peut sui- vre avec intérêt dans cette formation le pas- sage des roches les unes aux autres, telles que celui du grès bigarré à celui du Muschelkalk. Toutes ces modifications tiennent évidem- ment à des changements survenus dans les conditions d'existence du globe. Époque jurassique. Tous les points du globe où cette formation a existé, présentent des phénomènes identiques. Ce sont des terres de peu d'étendue et assez rapprochées, entourées de mers qu'on suppose avoir eu peu de profondeur, et qu'elles couvraient et découvraient alternativement , ce qu'il est facile de constater par la présence, dans leur ordre assez régulier de superposition, de fossiles terrestres ou marins. Une circonstance qui annonce encore la différence de la climature de cette époque , c'est la formation des récifs de Polypiers sur nos côtes , phénomène qui ne se voit plus que dans les mers tropicales. Les fossiles de cette époque sont en par- tie correspondants à ceux du trias ; mais très peu se trouvent dans le terrain crétacé. Végétaux. En suivant l'ordre d'ancien- neté des couches diversement dénommées; par les géologues , on trouve des Fougères et des Lycopodiacées , des Cycadées mêlées à d'autres végétaux indéterminés. Dans le Lias, ces végétaux augmentent en nombre^ et les Cycadées dominent dans le groupe oolitique, qui renferme aussi des Conifères. Le groupe corallien, qui forme l'étage moyen de cette période , n'offre aucune dif- ITérence avec l'étage qui est au-dessous. Dans l'étage supérieur ou groupe portlan- GEO dien , ce sont des végétaux passés à l'état de lignite et une Liliacée. Animaux. Les Zoophytes abondent dans ces formations comme dans tous les terrains contemporains de la diffusion générale de la vie à la surface du globe, et les Ra- diaires y sont représentés par des Cidaris, des l'chinus , des Pentacrinites , etc. Les Serpules y représentent invariablement la classe des Annélides. Les Mollusques à deux valves sont très nombreux en gen- res , et l'on y retrouve des Térébratules , des Gryphées, des Peignes, des Plagios- tomes , des Avicules , des- Modioles, avec plus d'une vingtaine de genres dont la plupart sont encore existants. Une douzaine de genres seulement, peu nombreux en es- pèces, y représentent les univalves , et les Mollusques céphalopodes y sont les plus nombreux ; les Bélemnites y sont au nombre d'une soixantaine d'espèces. On y trouve plus de cent espèces d'Ammonites , assez reconnaissables pour avoir pu être conve- nablement classés. Des Astacus et des Palinures mêlés à des Crustacés indéterminés y représentent les Articulés. Les Poissons appartiennent à des ordres qui disparaissent, et dans ceux qui ont per- sisté, à des genres éteints ou bien modifiés. Des Tortues , des Plésiosaures , des Ich- thyosaures, des Géosaures et des Ptérodac- tyles, caractérisent l'étage liasique. Le Ptérodactyle , espèce de Saurien vo- lant, représentait-il à cette époque les ani- maux destinés à se jouer dans les airs? Sa membrane alaire rappelle celle des Chauves- Souris, si l'on en juge par la disposition de ;i main; n'est-ce pas un animal de tran- ilion? Le groupe oolitique présente le jeu des mômes formes ; mais les genres et les espè- res y sont plus nombreux , surtout dans ies Univalves. On reconnaît dans la classe des Articulés , des Coléoptères , et entre autres les Buprestes. Le Teleosaurus appartient à cette époque. Mais le fait le plus intéressant qui s'y rap- porte est la présence d'un Didclpbe dans les schistes de Stonesfîeld. L'étage corallien est riche en Crustacés appartenant aux genres actuellement exis- tants; ce sont des Pagures, dasPalœmons, des GEO 125 Écrevisses, des Limules, etc. Les insectes de plusieurs ordres se trouvent dans les ter- rains de Solenhofen ; ce sont des individus appartenant aux genres Libellule , Saute- relle, Agrion ; des Névroptères, dont la Ranâtre est la représentante; des Coléoptè- res , parmi lesquels on a reconnu des Bu- prestes et des Cerambyx ; des Hyménop- tères des genres Ichneumon; des Lépidoptères des g. Sphynx, et des Arachnides des g. Galeodes ou Solpuga. Les Poissons sont représentés par des Clupes et des Esoces, mêlés à des genres éteints. On y trouve des débris d'oiseaux indéter- minés et une tête de Palmipède. Parmi les Mammifères , on a trouvé un Vespertilio de grande taille. Sans m'arrêter à passer en revue les dé- bris organiques du groupe portiandien , qui forme l'étage supérieur du terrain jurassi- que , je me bornerai à dire que les Mammi- fères y sont représentés par les genres éteints des Paleotherium et AnoploUwrium. On peut se demander comment ces grands Vertébrés qu'on revoit à peine dans les terrains crétacés se trouvent dans des cou- ches si profondes. C'est peut-être une er- reur ou le résultat d'un déplacement ac- cidentel des couches supérieures à cette formation qui les a mises à nu pour y dé- poser ces débris , et l'état de conservation des débris des grands Sauriens indique un enfouissement presque instantané, et que n'avait pas précédé la décomposition. Le fait important à constater est l'accrois- sement de l'intensité de la vie organique et la représentation de la vie par les Mollus- ques , les Céphalopodes en tête , et parmi les Vertébrés , les Reptiles gigantesques qui caractérisent cette période. Ce qui semblerait indiquer dans l'Amé- rique un mode et une époque de formation différents , c'est que les terrains de cette période n'y paraissent pas exister. Époque tertiauie. Ce terrain est divisé en trois grotjpcs qui diffèrent par leurs pro- ductions organiques , et celui des trois^ qui en présente le moins est le plus récent , mais en même temps celui qui, même à notre époque , est le plus stérile. On recon- naît, par l'observation attentive des ter- rains de cette période , que des terres nou- 1-26 GEO GEO velîes ayant été découvertes soit par l'effet de soulèvements et de dislocations, soit d'affaissements, il s'était formé sur ces continents nouveaux de grandes masses d'eaux douces et des fleuves sans doute lar- ges et rapides, apportant à leur embouchure j des débris organiques. Végétaux. La végétation est la même que celle des terrains précédents. Ce sont encore des Gonferves, des Algues, des Fougères, des Gycadées et des arbres dicotylédones indéterminés , connus seulement par leur bois perforé par des Tarets. Le Lignite de l'étage inférieur vient seulement sans doute d'une fossilisation incomplète. Peut-être peut-on attribuer cette absence de variété dans les débris végétaux de cette époque à des influences désorganisatrices qui n'exis- taient pas à l'époque de la formation houil- lère ; mais l'on remarque ensuite, dans les plantes Cryptogames et dans les Monocoty- lédones,une plus grande puissance de con- servation que dans les végétaux de l'ordre le plus élevé. Animaux. Je n'énumérerai pas tout au long les Invertébrés renfermés dans ces ter- rains. Les Polypiers y sont au nombre d'une trentaine de genres, dont quelques uns, tels que les genres Spongia, Millepora, Eschara, Cellepora, Ceriopora, Astrea, renferment plusieurs espèces ; on y retrouve des genres connus. Il en est de même des Radiaires : ce sont des Cidaris , des Echinus , des Asté- ries , des Spatangues , des Ananchytes en majorité. Seize espèces de Serpules y repré- sentent les Annélides; le g. Pollicipes, les Cirripèdes. Parmi les Mollusques bivalves , les genres principaux sont les ïérébratules, les Cranies, les Huîtres , les Gryphées, les Peignes , les Plagiostomes , les Inocérames, les Pinnes, les Chames, sans compter une trentaine d'autres genres. Les g. Dentale , Vermet, Trochus , Turbo, Rostellaire , Vo- lute, y représentent les univalves ; mais les Céphalopodes y sont en nombre considéra- ble. Les Bélemnites , les Nautiles, les Am- monites, les Hamites, etc., y sont en grande majorité. Les Crustacés augmentent en nombre et en genres à mesure qu'on passe de l'étage inférieur à l'étage supérieur, et ce sont , dans la Craie , des g. connus , tels que des Astacus y des Pagurus , des Cancer , tandis que dans le Grès vert on ne trouve que des Gypris. Les Vertébrés n'ont de représentants que les Poissons et les Reptiles, et ils suivent la même progression numérique et ascendante que les Invertébrés. Dans l'étage inférieur, ce sont des Lépisostés et des Silures, au milieu d'autres débris; dans la Craie tufau, des Saurodons et des dents de Squales; dans la Craie, des genres connus dont les espèces sont, parmi les Squales, le Squalus mustela, les Galeus et les Zygœna. Les autres genres que l'on y voit encore sont des Murènes, des Zées, des Saumons, desÉsoces, des Balistes , des Diodons. Les Reptiles renferment des genres con- nus : dans la classe des Chéloniens , ce sont les g. Trionyx, Emys et Chelonia ; on trouve le Crocodile parmi les Sauriens, et de plus, des genres qui ont cessé d'exister : tels sont les Plésiosaures, les Mégalosaures, les Igua- nosaures, et les autres Reptiles gigantesques et aux formes bizarres contenus dans le ter- rain jurassique , quoiqu'ils soient moins nombreux. Cette circonstance semble prou- ver qu'un affaissement, survenu sans doute pendant cette période, avait fait disparaître sous les eaux des terres sèches de la période précédente. Mais les Reptiles de cette époque sont tous encore amphibies. Les Ichthyosaures , les Plésiosaures sont organisés pour vivre dans l'eau ; car leurs pieds sont des rames, et ils ne sont pas destinés à la marche. Tout indique donc qu'à cette époque la terre était couverte d'eau , car tous les organismes y sont aquatiques. La végé- tation , si luxuriante , n'a pu acquérir ce développement extraordinaire que sous l'in- fluence d'un milieu saturé d'humidité : c'est même encore dans cette situation que les végétaux se sont le plus développés ; car, dans les terres sèches, les arbres sont rabou- gris , tortus , les formes grêles et fibreuses, et les organismes en général n'acquièrent toute la plénitude de leur développement que dans un milieu humide. Si l'on suit néanmoins l'évolution pro- gressive des formes , on voit que déjà les grands Sauriens et le petit Ptérodactyle annoncent une tendance à se rapprocher des Mammifères. Les premiers ont un système locomoteur qui les rapproche des Cétacés, GEO GÉO 127 et le dernier, avec une tête et des vertèbres cervicales rappelant les oiseaux , se rappro- che des Mammifères par ses régions pel- vienne et coccygicnne; et l'on a tout lieu de penser, d'après les dépouilles d'insectes trouvés avec ses débris , qu'il renfermait des espèces insectivores. Ce genre de nourri- ture n'apprend rien sur leur valeur zoolo- gique , car les Lacertiens et les Chéirop- tères sont insectivores. On a dit qu'à l'époque où existaient ces Reptiles monstrueux , la terre était le théâ- tre de luttes terribles , car partout l'on trouve des êtres vivant de proie. C'est une erreur de faire, pour ainsi dire, une exception pour cette époque : de tout temps les organismes se sont servis mutuellement de nourriture; et que .'a proie soit l'Infusoire impercep- tible, le Moucheron qui vole, la Gazelle ou l'Homme , ce n'en est pas moins de la matière organisée se suffisant toujours à elle-même et ne variant que dans ses modes de manifestation. Épgqde tertiaire. Ces terrains , situés im- médiatement sur la craie , sont contempo- rains de l'époque où le refroidissement gra- duel du globe avait déjà assez abaissé la température de l'Europe pour que les êtres organisés que nous trouvons dans ses divers étages revêtissent des formes presque sem- blables à celles que nous voyons aujourd'hui, et que les Vertébrés de l'ordre des Mammi- fères aient définitivement remplacé les Sau- riens. Des terres basses fréquemment submer- gées, ce que prouvent les dépôts alternants, lacustres et marins, des mers intérieures et de grands lacs, tel devait être alors l'état du globe. On admet pourtant que de fréquentes éjections de roches ignées venaient mêler aux dépôts aqueux les masses minérales cristaili sées sur lesquelles reposent les couches les plus anciennes. Tout indique encore dans ces terrains un état d'instabilité dans les condi- tions extérieures du globe ; car les dépôts annoncent, tantôt une action lente et tran- quille, semblable à celle qui, chaque jour, s'opère sous nos yeux , tantôt des mouve- ments violents et une suite d'oscillations du sol. Aussi les débris organiques sont-ils, sur certains points , déposés dans leur état de conservation parfaite ; sur d'autres, au con- traire, ils sont roulés et brisés. Végétaux. Les couches profondes de cette époque présentent des débris de Palmiers ; mais déjà pourtant les grandes Fougères et les Cycadées avaient disparu de nos contrées, et l'on reconnaît dans les couches supérieu- res , depuis la Méditerranée jusqu'en Nor- vège , des formes végétales semblables. Les végétaux dicotylédones s'y présentent en grande abondance, mais leur déterrai- nation est difficile ; ce sont surtout des em- preintes de feuilles d'Amen tacées, rappelant des végétaux aujourd'hui existants , et des fruits fossiles. Il est évident qu'à cette épo- que il y avait à la surface du globe , sur les points émergés , des végétaux herbacés servant à la nourriture des herbivores de toutes sortes qui y pullulaient et des my- riades d'insectes dont la présence seule suf- firait pour indiquer l'exubérance de la végé- tation. Mais des plantes frêles , et sans doute déjà des agents atmosphériques doués d'une grande puissance dissolvante, les ont dû faire disparaître. Animaux. Les terrains tertiaires présen- tent parmi les Polypiers des genres nom- breux qui lui sont communs avec les pré- cédents ; mais déjà on y retrouve des genres dont les espèces ont encore leurs analogues vivants, telles sont les Oculines , etc. Ils renferment , parmi les Radiaires , le genre Encrine , quelques Astéries et des Spatan- gues , des Clypéastres, des Nucléolites ; ces genres y croissent en nombre, tandis que ceux des terrains antérieurs y disparaissent, tel est le genre Clypeus. Des Balanes , la plupart analogues des espèces vivantes, abon- dent dans les sables et les calcaires marins. Parmi les mollusques , les Nummulines se montrent dans ce terrain et caractérisent même certaines couches. Les genres de mol- lusques les plus nombreux dans ces terrains sont les Buccins , les Casques, les Porcelai- nes , les Olives , des Strombes , des Ptérocè- res , des Gancellaires, des Fuseaux, des Céri- Ihes, des Hyales, des Hélices, des Bulimes, des Planorbes , des Nérites , des Calyptrécs, des Oscabrions , des Clavagelles , des Phola- des, des Myes, des Mactres, des Lucines , des Cypricardes, des Cardium, des Chames, des Arches , des Pétoncles , des Mytiles, des Huîtres, des Peignes, des Cranies, des Té- rébratules. Parmi les Céphalopodes , les genres sont peu nombreux ; c'est dans les 128 GEO GEO couches inférieures qu'il se rencontre des Sèches , des Poulpes , des Calmars et quel- ques Bélemnites; mais ces genres appartien- nent à des âges bien différents, et l'on y trouve des mollusques encore vivants, d'au- tres, au contraire, ont complètement dis- paru. De toutes les manifestations organi- ques, les mollusques sont les plus vivaces; ils paraissent avoir été les premiers habi- tants du globe , et ils apparaissent à toutes les époques avec des formes souvent peu va- riées. Les Annélides sont très abondantes dans les couches supérieures des terrains tertiai- res, et l'on y voit les espèces augmenter en nombre. Tous les terrains tertiaires présentent de nombreuses traces d'insectes; mais c'est sur- tout dans les marnes, les lignites et les dépôts gypsifères, etc. Il y en a de tous les ordres : ce sont des Coléoptères carnassiers et phyl- iophages , des Hyménoptères , des Diptères, des Lépidoptères , etc. ; on remarque en- core généralement pour eux ce qui a lieu pour les autres êtres, c'est qu'ils indiquent par leur forme des habitants des climats plus chauds que ceux où ils se trouvent; on a cependant remarqué qu'en Suisse les genres paraissent en grande partie identi- ques à ceux du pays. Le sol tertiaire contient en Crustacés , dont le nombre a augmenté, des Fortunes, des Grapses , des Gonoplax , des Dorippes , et dans les parties supérieures , des Crabes et des Palinures ; ce sont à la fois des formes perdues et vivantes. Les poissons de cette époque sont ceux qui se rapprochent le plus des espèces actuel- lement vivantes; le sol tertiaire supérieur contient des genres propres aux mers tro- picales , ainsi que des Raies et des Squales , dont les dents sont encore mêlées à ces ter- rains , et l'on y retrouve les g. Cyprin, Per- che , Loche , Brochet , etc. Les Malacopté- rygiens apparaissent pour la première fois dans ces couches, et presque tous appartien- nent à des climats plus chauds. Les formations tertiaires les plus profon- des renferment des genres perdus, et les Acanthoplérygiens y dominent. On trouve dans les couches les plus inférieures, des poissons de tous les ordres dont la moitié environ existe encore à notre époque ; ce sont surtout des Acanthoptérygiens. Les Chondroptérygiens diminuent en nombre , et leur existence paraît liée à une époque très restreinte. L'époque tertiaire n'est plus celle des Reptiles. On y trouve parmi les Chéloniens des Emys , des Trionyx , des Testudo , et parmi les Sauriens, des Crocodiles ; parmi les Batraciens, des Grenouilles, des Sala- mandres, des Tritons ; parmi les Ophidiens, des Serpens se rapprochant des Boas, et ha- bitant les pays septentrionaux. Les formes monstrueuses et gigantesques ont disparu. Les Reptiles de cette époque sont semblables à peu près à ceux qui existent aujourd'hui, et c'est seulement alors qu'on trouve des Sau- riens ayant une structure vertébrale sem- blable à celle des Sauriens de notre époque Cette diminution dans la proportion des Reptiles , êtres contemporains sans doute de l'époque où de vastes lagunes couvraient la surface du globe, est conforme à ce que nous voyons aujourd'hui. La classe des Rep- tiles est la moins nombreuse , et les débris de ces grands types confinés dans les cli- mats chauds sont à la merci de la moindre modification dans la température : un abais- sement dans la chaleur tropicale, et tous les grands Ophidiens ont cessé d'exister. Les oiseaux fossiles de cette époque pré- sentent tous des genres vivants ; mais ceux du terrain tertiaire diffèrent surtout par les espèces. Dans le calcaire d'eau douce, on a trouvé des plumes et des œufs ; dans le cal- caire marin , des Échassiers , des Palmipè- des et des Gallinacés. Une étude bien in- téressante serait d'examiner l'ordre dans lequel a eu lieu leur évolution, et qui a dû être, suivant leur genre de vie , plus ou moins aquatique. Ce qui prouve combien il importe d'étudier cette question , c'est que les Gallinacés, oiseaux des terres sèches, ne peuvent être contemporains des premiers Palmipèdes, qui nagent, plongent, vivent dans les eaux et sont en partie ichthyophages. On trouve une liaison étroite entre les ter- rains d'alluvion anciens et les terrains ter- tiaires sous le rapport de l'existence des grand? Mammifères perdus; on les y re- trouve tous, à l'exception des g. Aulaco- don , Spermophilus , Anthracotheriuni , etc. On voit qu'à mesure qu'on renioiife des couches priîiiitives vers les étages supérieurs GEO GEO 129 les formes organiques se multiplient et aug- mentent en complexité. Il manquait encore à cette période la tête des grands Vertébrés, l'homme , et ce n'est que dans la période suivante qu'on le voit apparaître. C'est à cette époque que les derniers grands mouvements paraissent s'être opérés. Les mers se sont abaissées , les continents ont surgi ; les cours d'eau , énormes sans doute de largeur et effrayants de rapidité , ravinaient le sol, charriaient des blocs d'un volume considérable , formaient partout des dépôts et mélangeaient confusément les dé- bris organiques avec des sables , des mar- nes , des galets. Quand ces commotions fu- rent finies, les continents prirent à peu près fa forme qu'ils ont aujourd'hui. Époque alluviale. Cette période a cela ie particulier que la vie y présente les mêmes types qu'à notre époque dans les formes inférieures des êtres , pourtant avec cette différence que, tandis que dans les allu- vions anciennes on trouve à la fois des ani- maux qui n'ont plus d'analogues dans les formes actuelles, ou bien qui n'existent plus dans le pays où se trouvent leurs dé- bris, dans les alluvions modernes les ani- maux sont les mêmes que de nos jours , et leurs centres d'habitation sont les mêmes qu'aujourd'hui , ce qui prouve que pendant cette période les conditions d'existence de notre globe étaient les mêmes qu'à présent. Ainsi pour les Zoophytes et les Mollus- ques ce sont des genres encore existants ou déplacés dans leur station ; mais leur dé- placement n'est jamais que de quelques de- grés. On connaît encore mal les débris de Pois- sons trouvés dans les terrains d'alluvion. Les Reptiles sont devenus moins nom- breux ; mais l'on trouve déjà des genres à peu près semblables aux nôtres. Les ossements d'Oiseaux se trouvent en assez grand nombre dans les alluvions an- ciennes ; et ce qui tend toujours à confir- mer la théorie de l'ordre d'évolution , c'est que tandis qu'on trouve des g. de Mammi- fères perdus dans les terrains de cette épo- que , on y trouve des débris d'oiseaux dont les genres sont actuellement existants, mais qui appartiennent aux climats chauds; pourtant il n y a pas encore été trouvé d'Au- • truche , ni de Casoar. T. VI. Les alluvions anciennes contiennent le$ genres Megatherium, Dinotherium, Anoplo- therium , Palœotherium , Megalonyx , Mas- todon, Lophiodon, etc. ; tandis que dans les alluvions modernes on trouve les genres Si- mius , Vespertilio , Sorex , Talpa , Hyœna , Felis , Ursus , Kangouroo , Equus , Rhinocé- ros , Elephas , Hippopotamus , Bos , Cervus , Camelus , Balœna, etc. Mais, par suite de changements dans les stations , on trouve leLagomys de l'Asie septentrionale, et les Antilopes de l'Afrique, dans les brèches os- seuses de la Méditerranée. La période al- luviale ancienne présentait donc des diS' semblances sous le rapport de la climature. Le couronnement de cette période, c'est l'apparition des Quadrumanes et de l'Homme à la surface du globe ; celle des premiers est hors de doute, et les dernières décou- vertes de M. Lartet le prouvent jusqu'à l'évidence. Quant à la race humaine , il paraît aussi bien constaté qu'elle existait alors , malgré les dénégations nombreuses des antagonistes de cette découverte. J'a- vouerai naïvement que je n'ai jamais com- pris pourquoi tant d'hommes se sont éver- tués à nier l'existence de l'homme à l'époque alluviale ancienne, et je ne sais quel inté- rêt on attache à ce qu'il n'y en ait pas eu. Il est pourtant aujourd'hui beaucoup de géo- logues qui croient à son existence à cette époque, et parmi eux des plus éminents. Mais il faut bien faire attention à ceci : c'est que la forme des têtes trouvées dans les terrains d'alluvion ancienne n^est pas la même que celle des hommes qui habitent les pays dans lesquels elles sont enfouies, et qui rappellent non les formes de la race caucasique , mais celles des races éthio- pienne et américaine. Ces faits bien constatés prouveraient que la diffusion de la vie humaine à la surface du globe a suivi des lois semblables à celles des autres animaux, des espèces dont la station est déplacée dans les terrains d';il- luvion ancienne. Cette race est évidemment la dernière , et elle présente surtout cette différence ca- ractéristique : c'est que, tandis que tous les animaux , à l'exception de ceux qu'il a ré- duits en domesticité , ont tous une station plus ou moins circonscrite , l'homme est répandu partout, depuis les pôles jusqu'aux 17 130 GEO GEO pays tropicaux, et du sommet le plus élevé des montagnes jusque dans les plaines les plus basses. Chaque époque , chaque période , on le voit , a fourni ses agrégations organiques , dont les débris se retrouvent comme autant de jalons dans les couches profondes du sol, et l'homme perdu sans doute un jour, éteint, disparu , marquera dans un étage supérieur la période d'évolution humaine. Si l'on ne trouve pas d'hommes réellement fossiles, ce qui me paraît douteux, après les preuves nombreuses en faveur de cette opinion, ce n'est pas que l'homme soit venu le dernier pour jouir du bénéfice de toutes les évolu- tions antérieures ; mais c'est parce qu'il est postérieur à une des périodes dernières qui ont déplacé les centres d'évolution. Son tour arrivera , et les êtres nouveaux qui le rem- placeront trouveront, en grattant le sol , des ossements fossiles qui distingueront une au- tre époque géologique. L'homme est donc le contemporain des dernières révolutions du globe, et c'est sans iiul doute à cette circonstance qu'il faut at- tribuer les récits empreints de mysticisme contenus dans les livres sacrés de tous les peuples. Ces souvenirs, conservés tradition- nellement, sont arrivés jusqu'à nous, mais tronqués , mutilés , défigurés par des néces- sités théocra tiques, et altérés par des chan- gements survenus dans les langues des peu- ples qui les ont recueillis. Toujours est -il que cet accord si parfait entre la tradition vague des temps antiques et les connais- sances résultant de l'observation des faits , nous ramène à l'idée que les premiers hommes, tout bruts qu'ils ont dû être, ont transmis oralement le souvenir de ce qu'ils avaient ouï et vu , et que c'est sur ces der- nières notions que sont fondés les livres hiératiques et les cosmogonies. On ne doit plus alors s'étonner d'y trouver des récits d'êtres à formes bizarres , que nous regar- dons aujourd'hui comme des animaux fa- buleux ; peut-être ces hommes o'nt-ils vu les derniers rejetons de quelques races perdues, comme les hommes du siècle dernier ont vu le Dronte ; mais je ne veux pas pousser plus loin des suppositions qui finissent trop sou- vent par tomber dans le ridicule , erreur qu'on retrouve surtout chez les linguistes qui veulent faire de l'anthropologie avec les mots , qu'ils regardent comme des formes fixes , tandis que rien n'est plus muable. Ainsi les grandes lois sur lesquelles re^ pose l'organisme sont : l'évolution successive des formes dans les deux séries animale et végétale, par suite de la modification des agents immédiats de la vie , la métamor- phose , ou , pour mieux dire , la transfor- mation ascendante des types ; et dans une période déterminée , les variations du même type , suivant l'influence des milieux. En suivant avec attention l'histoire pa- léontologique du globe, on y voit que la vie , oscillant , pour ainsi dire , selon que les milieux en changeant modifiaient les intensités vitales , n'a pas subi de phases d'extinction et de revivification ; la vie a tou- jours été, depuis les premières apparitions organiques, dont l'origine remonte aux époques les plus anciennes ; et chaque fois qu'un milieu donné prédominait, les orga- nismes qui dominaient numériquement étaient ceux qui répondaient le mieux à l'état actuel du globe ; mais , à chaque mo- dification , les formes antérieures se resser- raient dans le milieu qui limitait leurs con- ditions d'existence , et les seules modifica- tions qu'elles subissaient étaient dans le jeu des organes , sans que le type changeât. Ainsi chaque forme animale ou végétale re- présente, non seulement les différents an- neaux de la chaîne évolutive des êtres, mais encore les organismes destinés à vivre dans certains milieux , devenus de plus en plus J variés à mesure que les terres sèches s'émer- ^ geaient, que les plissements appelés mon- tagnes ridaient la surface du globe , et que la température se modifiait. Que voyons-nous aujourd'hui que nous sommes entourés de toutes parts de mani- festations vitales de tous les ordres? autant d'êtres que de milieux compatibles avec la vie, et autant de jeux des mêmes types qu'il y a de modifications dans un même milieu? Un coup d'oeil sur la répartition générale des êtres fera comprendre cette pensée. Les Mollusques, éminemment aqua- tiques , présentent, sans égard pour l'as- cendance de leurs formes en particulier, des variations du type général , suivant que les eaux qu'ils habitent sont douces ou salées, j chaudes ou froides , profondes ou non. Les I formes acéphales ou à deux valves sont ab- GEO GEO 131 solunient aquatiques , tandis que les uni- valves, pourvues déjà d'appareils de repta- tion , appartiennent aux formes aquatiques et terrestres , et parmi ceux qui sont nus , il y a terrestréité complète et impossibilité de vivre dans l'eau. Les appareils fonction- nels changent aussi suivant le milieu ; tan- dis que les Acéphales ont des branchies , les Limaces ont un appareil pulmonaire. Dans , chaque ordre particulier on voit se répéter cette appropriation de certains êtres du groupe à des conditions d'existence variant avec le^ milieux, et destinés à vivre, dans toutes les stations , avec d'autant plus de ! variété que le milieu normal permet davan- tage une déviation à la loi générale. Chez les Poissons , la forme aquatique est la do- ; minante , et la plupart de ces animaux meu- I rent asphyxiés quand ils respirent l'air at- mosphérique ; cependant , parmi les Acan- thoptérygiens à pharyngiens labyrinthifor- mes , et parmi les Apodes , les Anguillifor- mes peuvent rester à sec pendant un certain i temps et parcourir même , sans mourir, de grandes distances; chez les Reptiles, les j formes terrestres dominent , ou plutôt il y | a balance entre les formes aquatiques et les formes terrestres ; chez les Oiseaux, des or- dres entiers sont aquatiques , quoique leur mode de circulation soit pulmonaire ; mais la plupart sont terrestres ; chez les Mammi- fères , le plus petit nombre est aquatique ; : cependant on trouve chez eux ce qu'on ne trouve pas chez les Oiseaux. Ce sont des ani- ; maux tout-à-fait aquatiques, comme les Cé- tacés. Ainsi tous les milieux, quels qu'ils i soient, chauds ou glacés , secs ou humides , î obscurs ou resplendissants de lumière, pré- j sentent la vie et toujours la vie , non seule- ment avec des formes spéciales à une série par- { ticulière d'êtres, mais dans toutes les séries, j Chaque période , ai-je déjà dit , a eu ses ! organismes dominateurs. Pendant l'époque ' jurassique , les Sauriens gigantesques étaient , les maîtres du globe , et pesaient de tout le ; poids de leur voracité sur les êtres les plus faibles; à l'époque tertiaire, les formes ter- ; restres et aquatiques des Mastodontes , des Dinotherium , des Palœotherium étaient les | êtres dominants ; à l'époque alluviale an- j cienne , les Carnassiers , dont les ossements ; se trouvent répandus sur tous les points, | exerçaient l'empire de la férocité sur les ' nombreux herbivores qui couvraient les terres sèches ; aujourd'hui tous sont subordonnés à l'animal le plus élevé de l'échelle orga- nique , à l'homme , qui exerce partout son influence dévastatrice; car l'homme n'est pas seulement l'ennemi des animaux qui lui servent de nourriture ; il agit comme le font tous les animaux qui dominent par la force ; il détruit autour de lui sans nécessité, sans même avoir la conscience du mal qu'il fait : aussi a-t-il pour ennemis les forts et les faibles, et il est, lui, le plus terrible ennemi de sa propre espèce. Époque moderne. Aujourd'hui que l'état du globe est plus tranquille, que les grandes commotions sont passées et que partout il semble régner un équilibre plus stable; la terre , froide à ses deux extrémités , brûlante au milieu, présente une grande diversité dans les formes organiques , qui sont soumises aux influences des agents organisateurs et correspondent à leur in- tensité. Ainsi elle présente son maximum d'intensité vitale dans les climats tropi- caux , et elle décroît à mesure qu'on re- monte vers les pôles. C'est dans les cli- mats les plus chauds que se présentent les formes animales gigantesques dont nous retrouvons des traces dans les couches pro- fondes : l'Éléphant, le Rhinocéros, le Cha- meau , l'Hippopotame , le Lion , le Tigre , la Girafe, l'Autruche, le Casoar, les Carets, les Boas , les Crustacés , les Insectes , les Mollusques, les Radiaires, y sont plus grands et plus beaux; au-delà de cette zone les formes décroissent, et les géants des pays tempérés sont l'Ours et le Loup , l'Oie , le Dindon , le Cygne , etc. Dans les grou- pes inférieurs, les formes diminuent aussi , et à part nos Lucanes , nos Melolontha, etc., nos Paons de nuit , nos Insectes sont d'une taille bien petite. Cette loi du décroisse- ment de l'intensité de la vie dans les cli- mats tempérés ou froids se comprend faci- lement. Les agents excitateurs de la vie sont la lumière et la chaleur, qui déter- minent dans les tissus un orgasme mo- léculaire , une excitation qui devient pour eux une cause de vitalité surabondante; les organismes animaux et végétaux destinés à l'entretien de la vie chez les uns ou les au- tres y sont plus abondants et d'une nature plus propre à rendre la vie exubérante. 132 GEO En vertu de quelles lois a lieu la distri- ' bution géographique des êtres? à quelles influences obéit l'organisme? C'est ce qu'il est intéressant d'étudier avant de ffiire con- naître la statistique animale des êtres des différents groupes. Les causes de ces chan- gements , suivant les temps et les lieux , prennent leur source dans la mobilité des organismes dont la nature est le résultat de la loi d'évolution qui a placé chacun d'eux à un degré déterminé de la série zoolo- gique , en vertu des modifications apportées dans chaque organisme individuel par les circonstances dans lesquelles il se trouve placé. Cette nature propre , qui n'est pour chaque individu que le résultat de l'influence du moment, est susceptible de se modifier suivant les intensités vitales et l'influence directe des agents secondaires. Tous les jeux que présente chaque type sont le résultat de l'une ou de l'autre de ces influences, ou de la combinaison de plusieurs d'entre elles ; et comme, dans l'état actuel où se trouve la terre, les milieux présentent des variations innombrables sous le rapport des climats , des phénomènes météorologiques , des sta- tions, etc., il est évident que le nombre des animaux répandus sur le globe doit être soumis à des modifications corrélatives à l'in- fluence des milieux. Il faut bien se pénétrer de cette vérité, c'est que l'animalité ne ré- side pas dans tel ou tel animal , mais dans l'ensemble de tous les êtres vivants, depuis la Monade jusqu'à l'homme. C'est à tort qu'on voit dans la nature vivante une éco- nomie qui fait que tel animal est le contre- poids de tel autre, ainsi que les Carnassiers et les Oiseaux de proie détruisent la sura- bondance des êtres qui virent d'herbe ou d'Insectes, que les Insectes créophages ont pour mission de dévorer les Phytophages, et que dans tous les ordres il se trouve un cer- tain nombre d'êtres, tels que les Hyènes, les Chacals , les Caracaras , les Vautours , les Corbeaux , les Staphylins , les Hister , qui vivent enfin de débris organiques putréfiés, pour que l'atmosphère n'en soit pas em- pestée. La loi organique est celle-ci : tous les lieux où la vie peut exister sont peuplés d'êtres vivants. Depuis les mers jusqu'aux limites des neiges, il n'est pas une station sèche ou humide , chaude ou froide, qui ne soit animée , et comnt>e la matière organi- GEO que se sert à elle-même d'aliment , chaque Flore ou chaque Faune possède dans cha- que groupe les êtres dont la présence ap- pelle ceux qui les détruisent à leur tour. Plus les végétaux sont nombreux, plus le sont aussi les Insectes phytophages , les Oi- seaux granivores et baccivores, les Mammi- fères herbivores , et avec eux les Insectes carnassiers , les Oiseaux et les Mammifères insectivores , les Carnassiers , etc. Chaque groupe en appelle un autre : aussi la science réelle du naturaliste est-elle de deviner , par l'aspect d'un pays, la nature de ses ha- bitants, végétaux et animaux. Il faut distinguer dans la répartition des êtres à la surface du globe deux grands faits primordiaux qui dominent tous les autres : les centres d'évolution qui, suivant l'âge rela- tif des continents, font varier les Faunes, et les font appartenir à des époques chronolo- giques différentes ; puis , dans tout en gé- néral , et dans chacun en particulier , les agents modificateurs des divers ordres qui réagissent sur eux , et leur font subir des changements corrélatifs ; ce sont les centres d'habitation, loi pleine de bizarrerie et d'ob- scurité, en vertu de laquelle chaque être est renfermé dans sa station ou son climat , comme dans une prison , d'où il ne peut sortir sans perdre la vie. Cette loi , connue de tout le monde, montre jusqu'à quel point est dominatrice l'influence des milieux ; et chacun sait que , de même que la Canne à sucre et le Bananier sont confinés dans les climats tropicaux , de même aussi le Rhino- céros , l'Hippopotame et l'Éléphant , péri- raient dans les climats tempérés. L'animal des terres sèches meurt dans les lieux inon- dés ; et le Renne, accoutumé aux glaces po- laires , meurt dans nos plus gras pâturages. Les conditions qui modifient la distribu- tion géographique des êtres , sont : I. l'é- poque relative de l'émergence des conti- nents ; II. les climats ; III. les habitats et les stations; IV. les Flores; V. les Faunes ; VI. l'Homme. I. Des divers centres d'évolution. Toutes les terres ne sont pas d'une même époque géologique, et leur émergence a eu lieu dans des temps bien différents les uns des autres,, ce qui donne aux productions organiques pro- pres à chacun d'eux une figure particulière. Comme chacun des points émergés était GEO GEO 133 contemporain d'un état particulier de la terre, il en est résulté une dissemblance dans les Faunes. Toutefois l'évolution or- ganique étant soumise à des lois rigoureuses, il est évident que l'on doit retrouver dans chacun de ces centres en particulier ou une forme morte pour les autres continents , ou bien des formes corrélatives , c'est-à-dire la représentation des mêmes types , ou , pour être plus exact, des mêmes degrés de l'é- chelle évolutive; ce fait semble clairement démontré par l'identité des climats et la variation absolue des Faunes. On peut admettre cinq foyers d'évolu- tion : r l'Asie; 2" l'Afrique; 3" l'Océanie ; 4° l'Amérique ; 5° l'Australie. Chacun de ces centres d'habitation pré- sente des dissemblances considérables sous le rapport du nombre, des caractères , de la taille. Une remarque faite par Buffon , et dont l'observation a constaté l'exactitude , est la différence de la taille des animaux , suivant leurs centres d'habitation , ou le rapport entre l'étendue du centre d'habita- tion et le développement des formes. Les vastes continents de l'Inde et de l'Afrique nourrissent , parmi les animaux de toutes les classes , les êtres les plus grands : on ne retrouve nulle part ailleurs l'Éléphant , le Rhinocéros , l'Hippopotame, le Chameau, le Lion , le Tigre , l'Autruche , le Casoar , les Boas , les Crocodiles. L'Amérique ne ren- ferme que des tailles secondaires. Les trois grands Pachydermes ne s'y trouvent pas : le Chameau est représenté par leLlama; le Lion, par le Puma ; le Tigre , par le Jaguar, La Nouvelle-Hollande ne possède pas de plus grands Mammifères que les Kanguroos. A Madagascar, on ne trouve que des formes encore moindres. Enfln, cette loi est appli- cable aux eaux comme aux terres sèches : la mer renferme , outre ses monstrueux Cétacés , des Poissons gigantesques , et les fleuves présentent des formes plus amples que ne le font les rivières , et celles-ci que les ruisseaux. Ces relations entre les milieux et les formes sont une nouvelle preuve de l'in- fluence de ces derniers, ce qui revient à dire que plus les centres d'alimentation sont étendus, plus les formes animales, qui dé- pendent de l'abondance des sources de nu- trition s'accroissent et prennent du déve- loppement. J'apporterai pour preuve de ce que j'avance un certain nombre de faits : les Chevaux , quoique réduits en domesticité, suivent la même loi; les Che- vaux des petites îles sont d'une taille peu élevée , tels sont ceux de Corse , et en par- ticulier ceux des Orcades , les pygmées de la race chevaline; les Moutons des îles Feroë ne sont pas grands , tandis que dans les vastes continents ils s'élèvent à une haute taille; et de plus, M. Bory de Saint- Vincent cite le fait d'un Cyprin doré de la Chine , qui , ayant été pendant dix années renfermé dans un bocal étroit , n'y prit aucun accroissement, et se développa en peu de temps , de manière à doubler de gran- deur , lorsqu'il eut été mis dans un vase plus vaste. Moi-même ai tenu pendant six mois entiers , dans un bocal de deux litres de capacité, des Têtards de Gre- nouilles , qui n'ont pu accomplir d'autre métamorphose que le développement des deux pattes postérieures, sans que jamais ils aient laissé soupçonner celles de devant. Pourtant leur vivacité était la même ; ils paraissaient dans des conditions tout aussi normales que lorsque je les avais mis dans ce vase. L'Asie, sans doute le point d'émergence le plus ancien , renferme les types de tous les ordres en Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Poissons, etc. L'étendue de ce continent dont le centre est stérile , et qui s'étend de la ligne aux contrées les plus septentrionales de l'hémisphère boréal , présente dans ses habitats une variété qui se manifeste dans l'aspect des êtres. Dans les parties brûlan- tes , la vie y a une intensité extraordinaire sous le rapport des formes et de la richesse du coloris. Les grands Digitigrades y ont un riche pelage , et le Tigre du Bengale en est une preuve. Les Gallinacés les plus bril- lants , les Pics , les Martins -Pêcheurs , les Boas, y ont une parure éclatante , qui n'est que le reflet du climat qu'ils habitent. A mesure qu'on s'éloigne des contrées chau- des , la Faune prend un aspect européen ; c'est ainsi que la Sibérie présente , sous le rapport de la distribution des êtres , une grande similitude avec les parties tempérées de l'Europe. Les parties orientales de cette vaste terre ont un caractère aussi particu- lier que celui de l'Australie ; la Chine et 134 GEO GEO le Japon, si spéciaux sous le rapport de l'aspect raide et vernissé de leur végétaux, ont encore des animaux particuliers , mais dont la plupart peuvent être élevés dans nos pays tempérés. L'Europe ne peut donc, sous le rapport de son système organique , être considérée que comme un rameau de l'Asie; et sans doute qu'après l'inondation des terres tant de fois émergées du continent européen, c'est à l'Asie qu'elle a dû les ani- maux qu'elle possède, et qui y ont pris une . figure particulière qui en a fait un centre d'habitation et non d'évolution. L'Afrique , plus stérile sur la plupart de ses points que ne l'est l'Asie , est moins riche en animaux dans les parties centrales et orientales. La partie australe a une plus grande similitude avec l'Inde , et c'est au Cap que se trouvent les grands Mammi- fères ; les Oiseaux en sont beaux et bril- lants , les Insectes nombreux. Le littoral occidental , arrosé par de grands fleuves, renferme des populations tout entières qui lui appartiennent. Madagascar semblerait un centre spécial, puisque loin de l'Inde il a des formes ani- males propres à ce continent, plutôt qu'à l'A- frique, dont il est si proche, et que, d'un au- tre côté, il possède comme centre distinct des formes organiques qui ne se retrouvent pas ailleurs. L'Océanie , qui comprend les grandes îles jetées en dehors du continent asiatique, a un caractère particulier ; et beaucoup de ses animaux , surtout ceux de la Nouvelle- Guinée , rappellent ceux de la Nouvelle- Hollande; de sorte qu'on peut dire que cette région est moyenne entre l'Asie et l'Australasie. On y trouve des Marsupiaux et un système géologique qui rattachent cette partie du globe à l'ancien continent , car sa faune est intermédiaire entre celldb de l'Australie et de l'Asie tropicale ; c'est un pont jeté, pour ainsi dire, entre les conti- nents d'émergence plus récente et les plus anciennes terres sèches. L'Amérique, divisée en deux parties dis- tinctes , comprend deux systèmes géolo- giques différents. La partie méridionale a le caractère spécial qui dépend de sa position et de son âge relatif. Les animaux, plus pe- tits que ceux de l'ancien continent , sont aussi brillants et rappellent leurs formes ; mais au sein des forêts profondes ou de vastes savanes sillonnées par de grands fleu- ves, la vie y jouit de toute sa plénitude , et les êtres y sont aussi nombreux que variés : les Insectes phytophages y appellent les créophages ; tous ensemble , les Oiseaux et les Mammifères insectivores ; cette partie du continent américain justifie la loi d'ac- croissement des organismes en nombre et en variété, à mesure que les sources d'ali- mentation sont plus abondantes. L'Amé- rique méridionale , si riche en végétaux de toutes sortes, a des populations géologiques qui lui sont propres : les Quadrumanes ont un caractère particulier , et là seulement se trouve cette variété prodigieuse de Singes à queue prenante. Parmi les Oiseaux , les Grimpeurs y sont surtout nombreux, et c'est la patrie de cette légion de Perroquets qui , chaque année , arrivent sur notre continent; les brillants Colibris au plumage métallique, les Tou- cans, les Aracaris sont nombreux, et don- nent à ce continent une figure particulière. La partie boréale de l'Amérique , plus semblable pour la climature aux contrées tempérées, présente de grandes similitudes avec notre Faune. Les genres y sont souvent les mêmes; mais les espèces diffèrent. On trouve , dans les genres , des sections : tels sont les Colins , qui sont une véritable sec- tion du genre Perdrix, etc. La Nouvelle-Hollande , continent si neuf sans doute, inconnu dans sa partie centrale, et sujet à des inondations fréquentes qui indiquent des terres d'une émergence ré- cente , a une Flore spéciale d'un ton triste et grisâtre qui rappelle les Cycadées ; sa Faune a également une figure toute particu- lière : ce sont des animaux à bourse , dont un seul , l'Ornithorhynque , mammifère à bec d'oiseau, semblerait un animal de tran- sition ; l'Échidné et le Kangourou donnent un caractère étrange à sa population zoo- logique. Parmi les oiseaux, le Menure est propre à ce continent. Mais un fait à re- marquer, c'est que la plupart de ses formes animales correspondent en partie avec celles de l'Océanie, qui répondent elles-mêmes aux formes zoologiqaes de l'Inde, et en par- tie à celles du continent américain. Chacun de ces centres a ses lacs, ses fleuves et ses côtes, ses stations nombreuses GEO GEO 135 et variées, qui présentent , sous le rapport zoologique, une variation de formes considé- rable , malgré la plus grande homogénéité du milieu. En dehors des lois de distribution se trou- vent les animaux doués de puissants moyens de locomotion , et qui parcourent en tous sens les points les plus opposés du globe : tels sont les oiseaux voyageurs, et les groupes qu'on peut appeler cosmopolites. On peut regarder comme une exception des lois de développement , sans doute à cause du mi- lieu , les Cétacés qui habitent les régions polaires en légions nombreuses, malgré l'in- tensité du froid. Mais ces exceptions ne peu- vent préjudicier en rien à la loi générale , la seule dont on puisse chercher la consta- tation dans un travail d'ensemble. II. Dm climat. Les divers centres d'évo- lution sont divisés eux-mêmes en régions climatériques , et la température joue un grand rôle dans la nature et les habitu- des des animaux d'un pays. Les climats brû- lants des tropiques, secs comme ils le sont dans l'Afrique et une partie de l'Asie, produi- sent des animaux aux formes grêles et à la course rapide ; les hommes eux-mêmes, su- bissant l'influence du climat , participent à l'action des agents modificateurs , et sont, comme les animaux de leurs pays , chaude- ment colorés ; leur fibre musculaire est con tractile, leur tempérament véhément, mais leur activité est ralentie par l'excès du calo- rique : de là les changements que subissent les êtres soumis à leur action. Les climats chauds et humides, riches et fertiles, dans les- quels débordent avec exubérance la vie végé- tale et animale, possèdent une Faune riche en couleurs,de formes variées, et d'une taille am- ple et élevée : aussi les climats chauds sont- ils les véritables centres d'activité animale, et c'est là que leur vie s'exerce dans toute sa plénitude. Le Rhinocéros et les grands Pa- chydermes , les grands Carnassiers , les Oi- seaux gigantesques, les Reptiles monstrueux y ont élu domicile, et ne peuvent vivre nor malement ailleurs. A mesure que le climat varie, les formes animales changent et s'ap- proprient au milieu ; elles deviennent plus régulières et moins emportées; les tons chauds et métalliques des Oiseaux , des In- sectes et des Poissons s'éteignent et devien nent plus raals. Chaque climat a son influence ; et à part un petit nombre d'êtrei- privilégiés, qui, chaque année, viennent vi- siter ces climats, aucun être vivant ne fran- chit la zone qui lui a été assignée par la na- ture , sans payer de sa vie ri/;fraction qu'il a commise. Chaque climat représente une zone close aux deux points extrêmes , en dehors desquels les formes changent et se perdent. Les climats tempérés , plus modé- rés dans l'action de la lumière et de la cha- leur , ont une Faune plus restreinte , mais mieîix établie ; on n'y voit pas de ces jeux monstrueux de la nature organique qui ont tant épouvanté les voyageurs anciens. Les formes y sont plus petites , les couleurs plus sombres, les appétits moins véhé- ments. Le jeu des formes y est moins va- rié; et l'on y retrouve des formes corres- pondantes à celles des climats chauds, mais avec des changements rendus nécessaires par l'abaissement de la température. Les climats froids, sans chaleur, sans lu- mière, ont une Flore et une Faune pauvres et rabougries ; les arbres, qui font l'ornement de nos climats , réduits à l'état de brous- sailles ligneuses, ont à peine quelques pouces de hauteur; des plantes grêles et herbacées à tige souple et flexible, rares et disséminées çà «t là sur de vastes espaces, en composent toute la Flore. Les animaux ont un pelage ou des plumes duveteuses et de couleur claire, les Insectes y sont de couleur obscure; on y remarque un décroissement dans la multi- plicité des êtres , et il y manque des classes tout entières : ce sont là les dernières limi- tes de la vie. Plus loin la glace envahit tout, un froid éternel désole ces contrées désertes, et la mer seule , dont la température est plus constante , nourrit encore des Acalè- phes, des Zoophytes et des Mammifères ma- rins, tristes représentants de l'organisme. Ainsi, à partir des tropiques , sans avoir égard aux modifications organiques propres aux divers centres d'évolutions, la vie va dé- croissant à mesure qu'on s'approche des cli- mats tempérés, et les classes d'animaux et de végétaux deviennent de plus en plus pauvres jusqu'à manquer tout-à-fait. Les climats sont comme autant de cercles dans lesquels sont renfermés les êtres d'une manière plus ou moins absolue. Sans les re- garder comme les uniques sources de modifi- cation, ce sont les plus puissantes, et les 136 GEO GEO changements qui résultent de leur influence sont intenses et persistants. Aux climats se rattachent les divers agents internes et externes qui concourent à l'entretien de la vie, et modifient les formes organiques assez profondément pour les altérer. D'autres modificateurs externes sont les saisons qui varient les Faunes , et les font osciller entre certaines limites , d'autant plus vastes qu'elles sont plus inconstantes et plus tranchées. Les alternatives de cha- leur et de froid , avec leurs diverses transi- tions , apportent des changements très pro- fonds dans le nombre des animaux qui crois- sent et décroissent, suivant les modifications qui s'opèrent dans la température. A l'épo- que où la chaleur des climats tempérés a ac- quis le maximum de son intensité, la Faune locale est complète ; les animaux sédentaires sont accrus de tous ceux que la température glacée de l'hiver et l'humidité de l'automne avaientlaissés à l'état de larve. Les animaux migrateurs reviennent animer nos climats et y élever leur progéniture; puis quand l'hi- ver revient, tout rentre dans le repos : les In- sectes déposent leurs œufs dans leurs abris, les larves se cachent, les Insectivores s'éloi- gnent ; puis arrivent les Palmipèdes et les Échassiers , et quelques Passereaux chassés des régions septentrionales. Les végétaux cryptogames seuls viennent animer nos bois. La preuve la plus positive de l'influence des climats sur les formes organiques, c'est que les pays soumis aune même température présentent des manifestations semblables. Les êtres n'y sont pas identiques, mais correspondants : c'est ainsi que la famille des Perdrix a pour représentants améri- cains les Colins ; les Sucriers et les Soui- mangas sont représentés par les Colibris ; les Llamas, les Vigognes représentent nos Chameaux ; les Pécaris et les Tajassous nos Sangliers ; le Jaguar, le Tigre ; l'Alpaca, le Mouton, etc. Dans le règne végétal il en est de môme ; les formes- phytographiques y ont des représentations corrélatives exactes , et il est évident que les formes végétales ayant une influence directe et spéciale sur les ma- nifestations animales, les êtres soumis à ces grandes causes de modifications doivent avoir entre eux un air de famille. Une compensation de la latitude dans les régions tropicales est l'altitude. A mesure qu'on s'élève sur les montagnes , on trouve une correspondance exacte entre les produc- tions animales et végétales et celles des cli- mats plus froids : là encore les mêmes cau- ses produisent des effets identiques , et les Alpes de toutes les régions ont une physio- nomie organique semblable. Le Lycus mi- niatus , Lépidoptère des parties boréales de l'Europe , se trouve sur le Cantal, et l'on a découvert eu Suisse le Prionus depsaricus de la Suède. On retrouve sous notre climat, à une élévation de 12 à 1,500 mètres, l'A- pollon, qui est commun dans les montagnes de Suède. Dans les contrées plus méridio- nales il en est de même ; et les animaux , tels que le Carabe doré et la Sauterelle , la Vipère, qui habitent nos plaines, cherchant un milieu qui corresponde à leurs nécessités organiques, gravissent les montagnes et s'é- tablissent sur leurs versants. Une autre cause de modification toujours intimement liée avec le climat est l'intensité lumineuse, qui est presque toujours en rap- port avec la chaleur. Elle exerce sur les êtres organisés une action directe et continue qui les modifie surtout sous le rapport de la colo- ration ; et cette loi est applicable aux mêmes conditions dans une même région, ce qui est rendu sensible dans nos climats par le sys- tème de coloration des animaux diurnes et des nocturnes. Les Papillons de nuit n'ont jamais la couleur brillante des diurnes ; les oiseaux de nuit ont tous sans exception le plumage sombre, et l'on remarque dans J leurs téguments une mollesse qui contraste ^ avec la rigidité de la plume des oiseaux de jour. On peut se faire une idée de l'accroisse- ment de l'intensité vitale à partir des points extrêmes ou polaires , en se rapprochant des tropiques , et en comparant l'ensemble des Faunes à une spirale immense dont chaque tour de spire forme une zone , et qui res- serre ses éléments à mesure qu'elle se rap- proche du centre. Cette spirale, suivie avec attention, montre comment se déroulent les diverses manifestations organiques avec leurs transitions, et démontre la loi de l'ac- croissement successif des types. Ces lignes ne sont pas d'une rigueur mathématique absolue, elles subissent des inflexions et des incurvations suivant les accidents que présentent les terrains ; mais elles justi- GEO fient la grande loi de Tinfluence des mi- lieux et de l'intensité évolutive corrélative à celte influence. Les altitudes forment un second plan correspondant pour les for- mes organiques, suivant leur degré d'é- lévation, à des latitudes rigoureuses. 11 en résulte que les premières modifications que présentent les organismes en partant des pôles sont d'abord un simple accroissement dans le nombre des espèces , c'est-à-dire dans le jeu des types, par suite des modifi- cateurs ambiants; les genres des mêmes groupes augmentent ensuite en nombre, les groupes eux-mêmes s'accroissent, et les êtres organisés sont dans toute la plénitude de leur développement quantitatif et qualitatif aux points les plus rapprochés des tropiques, en faisant toujours la part des influences locales. III. Des habitats et des stations. Les habi- tats sont les grands centres où vivent les animaux d'espèces et de nature déterminées, et les stations sont les localités particulières où se tiennent certaines espèces. Les grands centres d'habitation sont la mer et les eaux salées , les eaux douces courantes ou sta- gnantes, c'est-à-dire l'élément aqueux qui forme seul un vaste habitat dont chaque mo- dification est une station; et la terre, dont les stations sont : les terres élevées et sèches, celles basses et humides voisines de la mer , ou des grands cours d'eau, les montagnes et les régions climatériques. Il est un fait généralement peu connu dont j'ai déjà touché quelque chose au com- mencement de cet article, et sur lequel je reviendrai plus en détail ici : c'est que la plupart des êtres organisés sont aquati- ques; et s'il n'a pas frappé nos regards, c'est que notre milieu seul nous absorbe , et que nous ne voyons guère au-delà. Un coup d'œil sur les êtres que renferme la masse des eaux , depuis ses bords hu- mides et ses rochers submergés jusqu'à des profondeurs qui échappent à nos moyens ordinaires d'investigation, et nous verrons (lue le plus grand nombre des êtres vivants sont aquatiques, et que les eaux sont la vé- ritable matrice des premiers organismes. Les Infusoires, les Spongiaires, les Polypes, les Acalèphes , les Échinodermes , les Roti- fères, et beaucoup d'Annélides, tels que les Dorsibranches parmi les Terricoles, les Nais T. VI. GEO 137 1 et tous les Suceurs, sont purement aquati- I ques, et ne vivent pas en dehors des eaux. ': Parmi les Mollusques , les Tuniciers , les ! Acéphales, les Ptéropodes, les Hétéropodes, j la plupart des Gastéropodes , les Brachio- i podes, les Cépbalopodes sont aquatiques. j Parmi les Articulés, plusieurs ordres ont non seulement leurs groupes aquatiques , mais beaucoup d'entre eux qui sont terres- tres. Tels sont, parmi les Névroptères , les Subulicornes et les Planipennes , dont les larves vivent dans l'eau jusqu'à leur méta- morphose. Parmi les Hémiptères, les Hydro- mètres vivent sur l'eau , les Hydrocorises sont aquatiques. Les genres Tipule , Cou- sin , Stratiome et Hélophile déposent leurs larves dans l'eau, où elles subissent leur première métamorphose. Les Hydromyzètes vivent dans les lieux aquatiques; les Hy- drocanthares, qui vivent dans l'eau à l'état de larve , sont amphibies à l'état parfait les Hydrophiles sont aquatiques. Parmi les Arachnides , les Argyronètes vivent dans l'eau. Presque tous les Crustacés sont aquatiques; tous les Cirripèdes sont ma- rins. Toute la classe des Poissons est aqua- tique, et peu d'entre eux sont propres à des pérégrinations terrestres. Parmi les Rep- tiles, presque tous les Batraciens sont aqua- tiques; les Chéloniens sont dans le même cas. Une partie des Sauriens est amphibie; les Ophidiens seuls renferment plus de genres terrestres que les autres animaux de cette classe. Deux ordres d'Oiseaux sont aquatiques ou du bord des eaux ; et parmi les Mammifères, êtres les moins aquatiques en apparence , les Cétacés et les Phoques des divers noms, les Morses, sont marins, et condamnés à vivre dans l'eau. On peut compter parmi les Carnassiers, les Loutres et les Aonyx , les Genettes , la Mangouste ; parmi les Marsupiaux , les Chironectes, les Koalas, les Potorous; en- tre les Rongeurs , des Gerboises , des Ger- billes, certaines espèces de Rats, plusieurs Campagnols , les Ondatras , les Potamys , les Castors , les Cabiais ; parmi les Éden- I tés, l'Ornithorhynquc, les Rhinocéros, les Babiroussas, les Sangliers, l'Hippopotame; parmi les Pachydermes , certaines Anti- lopes, plusieurs Ruminants, vivent dans les ' eaux ou sur leurs bords. Seulement, à me- 18 138 GEO sure qu'on approche des degrés supérieurs de l'échelle des êtres , la terres tréité aug- mente, et les habitudes cessent d'être aquatiques. Les végétaux sont dans le même cas ; et sans compter les végétaux inférieurs parmi lesquels des groupes entiers sont essentiel- lement aquatiques , nous avons , dans les deux grandes classes des monocotylédones et des dicotylédones, beaucoup de végétaux qui croissent dans les eaux ou sur leurs bords. Les plantes des terres sèches sont peu nombreuses, et, dans ce fègne comme dans l'autre , l'élément aqueux est le plus fécond. Si l'on énumère les animaux des montagnes et des lieux arides et brûlants , on trouve fort peu d'entre eux qui appar- tiennent essentiellement à ces habitats spé- ciaux. Les conditions qui déterminent l'ha- bitat sont , pour la plupart des êtres , la puissance de leurs moyens de locomotion , qui leur permet des déplacements rapides, et les fait changer d'habitat sans trop de précaution , assurés qu'ils sont de pouvoir retourner aux lieux qui conviennent le mieux à leurs conditions d'existence. La nourriture varie encore l'habitat : la plu- part des animaux erratiques ou migrateurs n*ont pas d'autre cause que la disparition momentanée des espèces animales ou végé- tales qui leur servent de nourriture; et comme les animaux seuls peuvent se soustraire par la fuite à la voracité de leurs ennemis , il en résulte que certaines migrations en appellent d'autres. Je citerai le Hibou barré, qui accompagne les Lemmings dans leurs voyages et s'en repaît. Les Émerillons s'at- tachent aux pas des Cailles quand elles émigrent, et chaque jour quelques unes des innocentes voyageuses servent à la nourri- ture de leur escorte. L'eau, plus homogène que l'air, compte parmi ses habitants des migrateurs de tous les ordres. Leurs migra- tions présentent même cela de particulier, que non seulement ils passent d'un lieu à l'autre dans un même milieu, à des distan- ces prodigieuses sous des latitudes opposées, et malgré la différence de la salure des ré- gions marines qu'ils visitent ; mais même ils passent dans les eaux douces et cou- rantes d'où ils remontent du cours princi- pal dans les affluents , et d'autres accom- plissent des pérégrinations plus dilTuiles à EO travers les terres sèches pour aller habiter les eaux stagnantes. On a opposé aux partisans de l'évolution et de l'influence des modificateurs ambiants sur les êtres organisés la limitation de l'ha- bitat de certaines espèces dans des localités circonscrites, la possibilité où elles se trou- veraient de vivre dans d'autres régions dont le milieu est semblable, et leur absence de certains points identiques pour la tempéra- ture, et les conditions d'existence avec une autre contrée où ils se trouvent en grand nombre. Tel est le Roitelet couronné qui se trouve dans nos environs, et est étranger à la Faune de l'Angleterre , tandis que le Roitelet rubis se trouve dans l'Amérique septentrionale , et que le Roitelet commun I se trouve partout. On demande encore pour- I quoi le Faucon commun, répandu sur tous i les points du globe , est étranger à l'Afri- ; que, etc. Ces questions sont loin d'être des { objections aux idées théoriques admises. 11 est évident que beaucoup d'animaux pour- raient vivre dans des régions où ils ne se trouvent pas, et qu'ils finissent par habiter quand on prend la peine de les y transpor- ter ; mais ceci confirme la loi qui veut que le jeu des organismes, s'effectuant dans un temps donné entre certaines limites , fasse apparaître sur un point des formes étran- gères sous certains rapports à celles qui se trouvent communément sur un autre point; car la vie organique , représentée dans ses évolutions par des formes corrélatives , n'a pas besoin de l'être par des formes identi- ques. Ainsi , que les Insectivores soient des Mammifères chéiroptères ou talpiens, des Sylvies ou des Figuiers, des Souimangas ou des Colibris, des Lézards ou des Geckos , parmi les Ophidiphages des Messagers ou des Cigognes , peu importe , pourvu qu'il se trouve des formes correspondantes à la loi qui veut que dans l'évolution des êtres il se trouve pour chaque ordre un être qui dévore certains autres , lui servant de nourriture. L'étroite limitation des formes n'est donc pas la loi générale de la nature vivante; elle est variée dans ses manifestations, sans autres bornes que la loi qui préside au jeu des manifestations morphologiques. Un naturaliste anglais , M. Swainson , le plus ardent défenseur des idées bibliques, et l'antagoniste ie plus véhément des zoo* GEO GEO 139 lopistes français et de l'école philosophique, ?l qui combat les modificateurs ambiants m invoquant des principes contraires, a op- fioné à ces idées des petites vues de détail qui ne peuvent détruire les vues d'ensem- ble. Chaque problème organique auquel peuvent s'appliquer les deux théories est expliqué par lui à son point de vue absolu; mais dans une question d'une incertitude si grande, on ne peut guère que constater des faits. La seule justification des théories est l'application de plus en plus rigoureuse des faits aux idées générales , les seules qu'on puisse se permettre. Les habitats sont donc pour les êtres des milieux pesant sur eux de tout le poids de l'influence des modificateurs généraux, ou bien ils ne les compriment que médiocre- ment, et ne les retiennent que par les habi- tudes qui leur sont imposées et qui consti- tuent leurs mœurs. C'est ainsi que , placés dans des circonstances diverses, et sous l'in- fluence des poursuites incessantes de l'homme ou de toute autre forme animale domina- trice, les animaux modifient leurs mœurs, et deviennent avec la suite des siècles les habi- tants de régions différentes qui modifient leur habitat. Le Bison, occupant des terres basses et humides, chassé par l'homme vers les mon- tagnes rocheuses , devient chaque jour de plus en plus un habitant des terres sèches. L'Ane, animal des montagnes à l'état sau- vage, est devenu, sous l'influence de la do- mesticité, le docile et patient habitant de toutes les terres , depuis le bord des eaux jusqu'aux contrées les plus arides. Certaines espèces d'oiseaux nichent aussi bien au milieu des roseaux que sur des arbres élevés ; et il résulte de l'observation que chaque fois qu'un être est soumis à des influences nouvelles, il fuit ou cède, et ses mœurs se modifient ; toujours , pourtant, dans les limites de son organisme qui n'est pas profondément mo- difiable , à moins d'une longue succession de siècles, et d'un changement dans l'en- semble de leurs conditions d'existence. Or c'est ici le cas de répéter ce que j'ai déjà dit au commencement de cet article : c'est que la diversité des espèces n'est autre que le jeu des formes typiques suivant les influen- ces ambiantes. Chaque type , conservant ses caractères généraux , n'a de durée que pendant un temps limité par l'état station- naire du globe, et ses oscillaWons n'ont lieu que dans certaines limites ; ils exigent, pour se modifier d'une manière définitive , la persistance des conditions nouvelles d'exis- tence. Chaque type a sa capacité de modi- fication, qui est inégale, suivant la capacité des races et des types ; c'est ainsi que, tandis que les Sangliers domestiques changent sui- vant le temps et les lieux, et que leurs modi- fications ne portent que sur la structure des pieds, nos Chiens , plus anciennement sans doute réduits en esclavage, se sontmétamor- phosésde manière à devenir méconnaissa- bles , et le Mouton , quoique présentant des races variées, ne s'est que peu profondément modifié. La loi qui domine toutes les autres est celle des lignes isothermes, qui, en ré- partissant sur toute une série de régions une température égale, y identifie les formes en les appropriant au milieu ; de là la repré- sentation des formes typiques par des varia- tions correspondantes ; et les manifestations organiques ne se transforment que quand les lois isothermiques se modifient, avec les variations que présentent les types spéciaux dans chacun des centres d'évolution. Quelques formes, il est vrai, telles que le Pristonychus complanatus y qui existe si- multanément dans l'Europe australe , l'A- frique septentrionale et au Chili, se trouvent dans des habitations fort opposées, sans qu'on puisse s'expliquer leur présence autre- ment que par un transport accidentel, ou la transformation d'un même type d'après des mêmes lois. L'habitat des animaux a été théorique- ment représenté par un centre , d'où éma- naient en rayonnant les différentes espèces qui disparaissaient dès que les milieux changeaient assez pour les empêcher de vi- vre. Je crois que dans beaucoup de cas l'ir- radiation des êtres affecte la forme circu- laire; cependant la figure affectée par la répartition des animaux ne place pas tou- jours le type au centre. Quelquefois c'est une zone plus développée sur un point que sur un autre, suivant la tendance des types à devenir septentrionaux ou méridionaux ; mais comme chaque habitat est modifié par la configuration des lieux, les cours d'eau , les forêts , les montagnes , les prairies , les plaines en culture, il est évident que, pour chaque animal , il est dans son habitat des 140 GEO GEO modifications irrégulières qui viennent des sinuosités que suit sa station propre. Les animaux des terres sèches longent les cours d'eau qu'ils ne peuvent franchir, et en sui- vent les détours ; ceux qui sont doués de moyens de locomotion passent les zones qui ne leur présentent pas les conditions pro- pres à leur habitation, et vont , soit paral- lèlement, soit dans d'autres directions, re- chercher une station semblable à celle qu'ils ont quittée; ils contournent les obstacles , et décrivent dans leur distribution mille fi- gures capricieuses ; mais toujours il est un point fixe plus ou moins étendu , qui est celui qui convient le mieux à l'organisation de l'animal, et il faut pour cela ne pas chercher toujours le plus grand développe- ment des formes, ce qui n'est qu'un simple accident , mais la région où il présente à la fois la plus grande population et la plus grande variété dans le jeu du type. Cepen- dant il en est des animaux comme des vé- gétaux , ils changent de station , et modi- fient ainsi leur répartition géographique. C'est ainsi que , d'après M. Warden , les Abeilles d'Europe, transportées aux États- Unis, franchirent en quatorze années le Mis- sissipi et le Missouri, ce qui fait une distance de 800 kilomètres. Quoiqu'il soit difficile de suivre les ani- maux migrateurs dans leurs voyages, on n'en peut pas moins assigner à chaque groupe son double centre , c'est-à-dire celui où ils séjournent pendant un temps plus ou moins long ; car on ne peut regarder comme appar- tenant à leur habitat les lieux intermédiai- res où ils s'arrêtent pendant une journée dans le cours de leurs voyages. Leur habitat réel est le lieu où ils font leur nid; et parmi les Oiseaux voyageurs, il y en a qui font une double couvée. Les habitats sont composés de stations, qui en sont tous les anneaux intermédiaires : or , les stations , dans l'acception philoso- phique du mot, sont les diverses modifica- tions des milieux généraux; et chacune d'elles , possédant en particulier ses in- fluences spéciales, réagit sur les êtres qui y sont soumis. En d'autres termes , ce sont , suivant les lois qui règlent l'organisme, tous les milieux habitables peuplés d'êtres des différents ordres. Chaque station particu- lière n'est pas exclusivement propre à une seule forme; les êtres qui composent ub groupe sont répartis souvent dans différentes stations. C'est ainsi que nous voyons des Marmottes sur les montagnes, et une sur le bord des eaux ; des Gerbilles sur les bords glacés de la baie d'Hudson, et une dans les déserts brûlants qui bordent la mer Cas- pienne. VArvicola saxatilis vit dans les lieux rocailleux de la Sibérie , et les Arvi- cola amphihius , riparius , niloticus, sont aquatiques. Certaines Fauvettes vivent au milieu des Joncs et sur le bord des eaux, où elles nichent , d'autres dans les taillis ; les Martins -Pêcheurs vivent au bord des ruis- seaux, et les Martins- Chasseurs dans les sables; chez les Insectes, on trouve dans un même genre des individus des terres sèches, des eaux douces et des eaux salées. En gé néral, quand les groupes sont nombreux en espèces , il est rare de ne pas trouver une grande variété dans les stations , mais le plus souvent cependant des stations du même ordre ; car les changements d'habitat sont assez rares et font exception. On peut adopter pour les végétaux comme pour les animaux une dizaine de stations différentes; et si elles ne s'appliquent pas à des êtres de tous les ordres, elles ne peuvent manquer de trouver leur vérification, puis- que de chaque végétal aquatique ou terrestre dépend la vie de plusieurs êtres, qui servent eux-mêmes de nourriture à des animaux d'un ordre plus élevé. Ainsi nous avons pour stations : 1" la mer, la plus vaste de toutes, qui sert de mi- lieu aussi bien que de station à des myriades d'animaux de tous les ordres. 2° Les bords de la mer , qui partagent souvent avec les eaux elles - mêmes la pré- rogative de nourrir les mêmes animaux, et qui sont visités par une foule d'animaux pélagiens. 3° Les eaux douces courantes et sta- gnantes, qui ont encore leur population spé- ciale, et servent souvent aussi à l'habitation d'êtres qui viennent des mers. 4" Les eaux saumâtres, moins richement habitées, mais animées sur tous les points par des Annélides , des Crustacés et des In- fusoires. 5° Le bord des eaux douces. Les petits amphibies et les Insectes qui habitent les eaux douces viennent souvent sur leurs GEO bords ; c'est là que se sèchent les Insectes dont les larves ont passé leur jeunesse au sein du liquide. Les petits Oiseaux insecti- vores s'y établissent et y font leur nid ; ils y guettent les Insectesqui fréquentent les eaux. Les végétaux qui croissent dans les eaux ou sur leurs bords y attirent une population d'Insectes qui y sont spéciaux. IV. Des Flores. Les végétaux, par leur abondance et leur rareté , leur nature et leur mode de dissémination , leur habitat et leur station , présentent une variété qui retentit sur tout ce qui l'environne. La po- pulation zoologique d'une contrée est en rapport direct avec la Flore. Aux lieux où abondent les plantes aquatiques dont les graines servent de nourriture aux Palmi- pèdes, se trouvent des oiseaux de cet ordre qu'elles y attirent ; et si la nourriture est abondante et facile, ils y restent : tels sont les Sarcelles et les Canards, dont on trouve des couvées dans nos marais , quoique ces oiseaux soient essentiellement migrateurs ; si une circonstance fait disparaître ces végé- taux , les oiseaux d'eau s'en retirent, et la Faune se modifie. Les Flores changent peu par elles-mêmes , à moins que ce ne soient des formations de tourbières qui amènent avec la suite des temps le dessèchement des marais. Tous les changements apportés dans la nature des végétaux d'une contrée, et par suite de leur dépopulation la disparition des animaux qui se rattachaient par leurs habi- tudes à la conservation de leur existence, sont le résultat de l'influence de l'homme. Les bois ombragés sont les lieux propres à la croissance spontanée des Champignons et des Insectes mycétophages vivant entre leurs lames ou dans leurs tubes ; si , par un dé- boisement temporaire ou continu , les lieux ombreux où croissaient les Champignons viennent à être découverts , leur dévelop- pement est indéfiniment suspendu ; les cir- constances qui favorisaient leur production cessent , et avec eux s'éteint la population des insectes qui en faisaient leur nourri- ture. Les pays humides et boisés devenant secs et stériles après leur déboisement, il est évident que tous les animaux qui vivaient à la protection de l'ombrage des forêts , émi- prent ou dépérissent. Les forêts vierges du Brésil, si riches en Insectes, en Oiseaux et en animaux de toutes sortes, ont produit après GÉO 141 leur incinération des herbes dures et sèches qui ne recèlent plus d'animaux. Chaque modification introduite dans la culture, chaque plante nouvelle importée dans une contrée, y introduit des animaux nouveaux; c'est ainsi que le Sphinx atropos n'existe que dans nos cultures de Pommes de terre, et non ailleurs; et partout où cette plante n'est pas cultivée , on ne trouve pas ce Sphinx. Chaque végétal nourrit sa popula- tion d'Insectes, quelquefois plusieurs qui lui sont propres et ne se trouvent pas ailleurs. Il est évident que la destruction de ces vé- gétaux détruit les Insectes qui vivaient à leurs dépens , et l'on comprend que dans un pays où , par suite de sa mise en cul- ture , de grandes et vastes prairies vien- draient à être converties en terres arables , les Gallinacés qui vivaient sous leur protec- j tion et les Insectes que recelaient leurs her- bes élevées , les Oiseaux insectivores qui les I recherchaient comme une proie, les Mammi- fères herbivores qui en broutaient l'herbe, et les Carnassiers qui y venaient attendre des victimes, fuiront ces lieux stérilisés. Les lieux dont la Flore est pauvre sont peu ri- ches sous le rapport zoologique, tandis que les pays riches en végétaux ont une Faune très étendue : aussi, de tous les pays, l'Amé- rique du Sud, boisée, traversée par de grands fleuves, non dévastée par l'homme qui vit sur le littoral, est le continent le plus riche en animaux ; tandis que les vastes plaines de sables de l'Afrique , où croissent comme à regret quelques végétaux rabougris, ne con- tiennent que quelques rares animaux. Les climats septentrionaux dont la Flore est si pauvre sont peu peuplés ; et à part quelques animaux sauvages, des Oiseaux migrateurs qui y viennent en été établir leurs nids, des Mammifères marins qui peuplent leurs mers , et quelques Carnassiers terrestres le plus souvent afl'amés , il n'y a qu'un petit nombre d'animaux qui puissent habiter ces contrées désolées. V. Des Faunes. Les associations animales sont solidaires , et la disparition définitive ou momentanée d'êtres de certaines classes influe sur la population zoologique d'une contrée. Les migrations de Lemmings et de Sauterelles; celles des grands Cé- tacés qui voyagent d'un pôle à l'autre , et changent souvent de station ; les apparitions 142 GEO GÉO régulières ou accidentelles d'Oiseaux grani- vores ou insectivores , font disparaître soit directement les êtres qui leur servent de proie, soit indirectement en détruisant les végétaux qui les nourrissent. L'équilibre zoologique n'est pas toujours anéanti pour eela , il n'est que troublé ; les influences destructrices passées, tout rentre dans l'or- dre; cependant il est des circonstances où une population tout entière est anéantie, et, dans ce cas , les animaux des difl"érents or- dres sont , pour l'Homme , des auxiliaires puissants. J'ai parlé, à l'article coucou, de la destruction des Oiseaux insectivores dans un canton de l'Allemagne , qui fut privé de ces hôtes aimables pendant près de dix années, et fut infesté de Chenilles et d'Insectes qui, à l'état de larves ou d'Insectes parfaits, leur servaient de nourriture. L'introduction des Secrétaires dans les Antilles, protégée par les lois , eût anéanti la race des Trigonocé- phales , et la population des Reptiles est maintenue dans d'étroites limites , dans les contrées marécageuses , par la présence des Cigognes. Quelques Calosomes apportés sur une promenade publique , dont les arbres étaient dévorés par les Chenilles procession- naires , détruisirent jusqu'à la dernière ces larves voraces. L'introduction , en Europe, des Surmulots a fait disparaître le Rat noir, qui est devenu assez rare pour que bien des naturalistes ne l'aient jamais observé vi- vant. Les Allemands , dont l'intelligente patience triomphe de tant d'obstacles , ont appelé au secours de leurs vastes forêts d'arbres verts les Ichneumons , qui détrui- sent les larves xylophages. Un groupe en- levé d'une contrée réagit sur une partie de la Faune, en favorisant ou en supprimant certains êtres avec lesquels il est en rapport. C'est là qu'existe une solidarité véritable dans la nature organique , et que les êtres des deux règnes s'appuient les uns sur les autres , se soutiennent , s'étayent de telle sorte qu'un changement à une extrémité de la chaîne organique retentit de chaînon en chaînon jusqu'à l'extrémité opposée. La vie n'en est pas pour cela changée dans ses ma- nifestations, car elle est indépendante des formes ; et la nature, malgré la prévoyance que lui prête l'école biblique , ne se préoc- cupe pas des organismes , qui tous ont la même importance , et correspondent à des lois fixes et immuables. L'influence qui crée le Byssus, celle qui produit le Chêne, le Co- libri, la Taupe ou l'Homme, ont leurs li- mites fixes, et l'harmonie de l'organisme n'est autre que l'encnaînement qui rattache les uns aux autres tous les êtres en les fai- sant vivre aux dépens les uns des autres. La vie ne s'entretient que par la mort et la destruction, et l'harmonie existe aussi bien sur une terre dénuée de Mammifères et d'êtres appartenant aux autres classes qu'elle a lieu sur notre continent, où la sé- rie zoologique est au grand complet. Quand on étudie la nature dans ses détails , et qu'on voit chaque groupe présenter dans son ascendance la réalisation de la loi d'é- volution , on comprend que l'harmonie existerait tout aussi bien sur un point donné avec quelques anneaux de la série qu'avec la série tout entière, chaque lieu et chaque réunion d'agents organisateurs pro- duisant ce qu'ils peuvent produire. On peut donc , par l'étude d'une partie de Faune , déduire le reste de la population zoologique. Ainsi, partout où les Insectivores sont nom- breux , on peut dire que la végétation est riche et luxueuse; les Arachnides annon- cent les Diptères; les petits Carnassiers, les Gallinacés, les Oiseaux d'eau et une population ornithologique abondante ; les Ruminants cavicornes aux formes pesantes, des savanes ou des prairies humides , ceux aux formes sveltes des rochers et des brous- sailles , et à côté d'eux de grands Carnas- siers ; les plénicornes des forêts élevées et des lieux couverts; enfin, à côté de chaque groupe ou phytophage , se trouve un autre créophage. Telle est la loi d'harmonie : c'est que les organismes se servent mutuelle- ment d'appui, VI. De l'homme. De tous les animaux qui exercent une influence puissante sur les êtres qui les entourent , l'homme est celui qui modifie le plus profondément la na- ture organique. Le règne végétal , plus di- rectement sous sa dépendance , subit des changements extraordinaires ; des groupes entiers disparaissent sous l'influence de la culture; et d'autres, tantôt propres au cli- mat, mais de station difl"érente, tantôt exo- tiques, remplacent les végétaux indigènes , et s'établissent sur le sol D'autres fois des défrichements étendus, des dessèchements GEO GEO 143 de terrains inondés , des percements de routes, des creusements de canaux en mo- difiant les circonstances ambiantes , et les conditions climatériques et météorologiques, changent la Flore locale ; les forêts , foyers d'humidité, paratonnerres vivants qui sou- tirent l'électricité des nuages , font place à des champs cultivés que stérilise souvent une affreuse sécheresse ; les marais , privés de l'eau qui les abreuvait, par de larges ca- naux de dérivation , perdent leur caractère floral , et aux plantes aquatiques succèdent les végétaux des terres sèches ; les routes plantées d'arbres élevés changent la direction des vents et modifient les influences géné- rales. Par son industrie , l'homme crée des engrais qui donnent à la végétation une acti- vité surabondante, et deviennent un nouveau foyer de vitalité ; les cheminées des usines, les émanations des cités, les débris animaux et végétaux qu'il rejette comme dangereux et inutiles , sont autant de sources de vie pour les animaux et les plantes. Par ses pé- régrinations , il transporte , d'un bout du monde à l'autre , des êtres qui deviennent ses esclaves, ou qui, en s'émancipant, devien- nent des fléaux. On trouve aujourd'hui dans nos bois des végétaux d'Amérique ; tels sont V Eriger on canadense , VOEnothera grandi- flora, etc. C'est de l'Orient qu'il a rapporté dans ses navires le Surmulot , fléau de nos chantiers, de nos greniers et de nos récoltes. 11 a importé du Nouveau-Monde la Punaise, qui pullule aujourd'hui partout : c'est à l'A- mérique que nous devons le Dindon et le Hocco ; à l'Inde , le Paon et le Coq ; à la Chine, les Faisans doré et argenté et le Cy- prin doré; à la Perse, l'Ane; à l'Afrique , la Pintade. D'un autre côté, il a jeté sur les côtes d'Amérique des Taureaux et des Che- vaux qui y sont redevenus sauvages, et peu- plent d'immenses savanes. Le Cochon a été répandu par lui sur divers points du globe; par lui des races entières ont disparu : c'est ainsi qu'il a effacé du nombre des animaux de notre planète le Dronte, dont les affinités sont même ignorées de nos jours. Partout où il établit sa demeure, des animaux s'at- tachent à lui. Le Caracara devient le com- mensal de chaque cabane ; les Oiseaux de proie se rapprochent de ses basses - cours , les Granivores et les Herbivores de ses thamps. En déboisant par incinération de vastes régions du Nouveau-Monde, il a anéanti toutes les populations entomo- logiques qui vivaient dans les forêts pro- fondes et ombreuses. Aujourd'hui il fait la chasse à tout ce qui se meut , et sans dis- cernement détruit jusqu'aux animaux les plus utiles. Certes , l'influence qu'il exerce sur la nature vivante est une des plus pro- fondes, et elle le serait plus encore si l'igno- rance ne venait pas sans cesse obscurcir sa raison. Il peut modifier la nature organique, et, avec du temps et de l'intelligence, chan- ger les Faunes , qu'il réduira aux animauy utiles et inoffensifs en faisant disparaître ceux qui lui portent dommage, comme déjà les Anglais ont fait disparaître de leur île le Loup, qui attaque encore nos troupeaux. Les conquêtes de l'homme sont le résultat direct de la civilisation ; partout où s'établit l'Européen, il absorbe ce qui l'entoure , et dans sa propre espèce il fait disparaître les races sauvages, lorsqu'il ne les modifie pas. Il faut seulement que son influence, au lieu d'être brute et désordonnée, soit soumise à la réflexion, et qu'il ne frappe de proscrip- tion que les êtres réellement nuisibles. Déjà des mesures ont été prises pour mettre un frein à la destruction brutale des animaux qui l'entourent; mais ces mesures, pure- ment administratives , sont pleines d'er- reurs, faute d'avoir été guidées par la froide expérience des hommes compétents dans une question de cette importance. VII. Divers terrains. On comprend sous cette dénomination assez impropre les di- verses subdivisions des stations résultant de la nature des végétaux qui couvrent le sol , des accidents topographiques et de la constitution géognostique du sol. De tous les points habités , ceux qui offrent le plus de ressources aux animaux qui y résident sont les lieux couverts de bois. Ils renfer- ment une population animale complète , à cause de la diversité des sites , de l'abon- dance des végétaux , du calme qui y règne, des abris de toutes sortes qui s'y trouvent, de l'abondance des moyens de nourriture animale et végétale, de la facilité pour ses habitants de se soustraire à leurs ennemis, et de la température plus égale. Les autres localités sont moins habitées, parce qu'elles ne présentent à aucun des animaux qui les habitent les mêmes avan- 144 GEO tages que les forêts; les plaines humides couvertes d'herbes épaisses et aquatiques ne recèlent qu'une population peu variée ; les plaines sèches sont encore moins animées. A mesure qu'elles deviennent plus sèches et plus arides , les animaux y diminuent en nombre et en variété. Tous les lieux ouverts accessibles aux vents brûlants ou glacés et à de brusques changements de température ne peuvent avoir qu'une population limitée, mais spéciale par ses caractères. Les terres cultivées rentrant dans le domaine de l'in- fluence de l'Homme , il en sera question plus loin. Vlli. Les lieux montueux. Les montagnes, quelles que soient leurs lignes de partagé, leurs chaînes secondaires, rentrent, sous le rapport de la vestitur« du sol , dans la ca- tégorie précédente; mais elles en diffèrent sous le rapport de l'altitude. Depuis leur pied jusqu'à leur sommet , elles présentent une grande variété de climats; chacun de leurs versants, chacune de leurs pentes sont, pour les animaux , autant de stations spé- ciales. La Flore suit cette loi, et les végé- taux des montagnes prennent les caractères du climat auquel répondent les hauteurs , sans acception de latitude : aussi rien de plus varié que la Faune des pays monta- gneux, depuis la plaine la plus basse qui s'étend à leurs pieds jusqu'aux limites des neiges. Les stations alpestres présentent pourtant dans leur Faune des similitudes avec les plaines ; mais ce n'est que pour les animaux qui ont des moyens de locomotion faciles; et les Lépidoptères trouvés au Mont- Perdu , par Ramond , prouvent que souvent les insectes ailés s'élèvent dans des régions différentes de celles qui leur sont propres. On arrive , par la comparaison des Faunes des montagnes des différentes chaînes du globe , à constater l'inlluence spéciale de la station sur les formes animales. IX. Les Végétaux vivants et morts. Les stations végétales ne peuvent pas être prises en masse , mais seulement comme des in- dividus isolés, ayant leur population ani- male et végétale, qui vit tantôt à l'extérieur, et libre , comme les Reptiles, les Oiseaux et les petits Mammifères , parasites comme ceux qui s'établissent à leur surface ou bien à l'intérieur, comme les insectes ronge-bois, qui en perforent le tissu et vivent de leurs GEO sucs. Quand la vie a quitté le végétal, les hôtes , qui de leur vivant y avaient établi leur demeure , délogent , et d'autres vien- nent y déposer leurs œufs et y chercher leur nourriture et leur abri. X. Les Animaux vivants et morts. Les Helminthes qui vivent dans les tissus vi- vants , les Insectes aptères , les Crustacés , les Entomostracés, les Coléoptères , les Di- ptères qui vivent en parasites sur le corps des animaux des différents ordres, y ont une station spéciale qui ne cesse , comme pour les végétaux, qu'à la mort de l'animal; car il est dans l'ordre naturel des choses que l'être qui vit de fluides organiques vivants ne peut en faire sa nourriture quand la mort a dissocié les éléments organisés , et ils quittent les restes de l'être sur lequel ils ont vécu, ou, le plus souvent, meurent avec lui. Quant à ceux qui ont pour station les animaux morts, ils appartiennent à des ordres différents ; ce sont surtout des Coléo- ptères et des Diptères, qui s'y établissent comme larves ou insectes parfaits. XI. Les déjections animales et les immon- dices résultant de débris organisés. On a éta- bli une station pour les animaux qui vivent dans les déjections animales ; mais elle n'est applicable qu'à un petit nombre d'animaux. D'abord plus parmi les Vertébrés , et un petit nombre seulement parmi les Articulés. Distribution géographique. Les êtres répandus sur la surface du globe, depuis l'homme jusqu'aux animaux infé- rieurs , sont , comme je l'ai dit plus haut , soumis aux lois de dispersion en rapport avec toutes les circonstances modificatrices am- biantes. Chaque classe a sa loi générale , e chaque groupe son centre d'habitation, et se.» limites supérieures et inférieures de répar tition. Il est donc important d'examiner dan chaque division de la série animale les rap ports des groupes entre eux , ceux qui on des représentants sur les points les plus op- posés du globe ou dont les mêmes espèces sont répandues partout, soit comme animaux sédentaires, soit par suite de migrations, ceux qui sont particuliers à une région ou une contrée, et la caractérisent. Après ces considérations de distribution climatérique viennent celles d'habitat et de station, qui cSfrent les moyens de comparer GEO GÉO 145 entre eux les êtres des diverses classes dans leurs rapports nécessaires à travers toute la série, et la conclusion qui permet de trouver dans les rapports numériques les enchaîne- ments réciproques des formes ; et leur di- minution ascendante, à mesure qu'elles deviennent plus complexes , est la statis- tique des animaux de chaque classe, mé- thodique d'abord , puis géographique, c'est- à-dire rapportée à chaque région considérée comme centre général d'évolution ou d'ha- bitation. J'avais cru, en cherchant dans les species les plus récents, pouvoir trouver à faire une balance satisfaisante des êtres qui com- posent chaque division zoologique ; mais après de longues et pénibles recherches, j'ai reconnu que dans l'état actuel de la science nos species sont bien vagues , et ils le de- viennent d'autant plus qu'on descend l'é- chelle animale : aussi ai-je renoncé à don- ner pour chaque région des résultats nu- mériques; je donne tous ceux que j'ai trou- vés et que je regarde comme exacts , mais sans m'être occupé de soumettre à une ré- vision les méthodes adoptées par les auteurs, ni de discuter la valeur des espèces. Ce tra- vail , quelque incomplet qu'il soit, n'en est pas moins un premier jalon pour l'étude comparative de tous les êtres de la série zoo- logique. Un fait mis en évidence par ce travail est l'insuffisance de nos connaissances ac- tuelles sur la distribution géographique des animaux, et l'impuissance où nous som- mes de rien publier de satisfaisant sur cette matière : seulement, les faits généraux et les déductions qu'on en peut tirer , l'ensemble qui résulte de ce travail qui embrasse la gé- néralité des animaux , donnent de l'impor- tance et de l'intérêt à ce coup d'œil som- maire. Spongiaires. Sur les limites du règne animal , au point où les organismes ani- maux et végétaux sont dans un état d'oscil- lation qui jette le doute dans l'esprit des naturalistes, se trouvent les Spongiaires, qu'on a, je ne sais trop pourquoi , relégués après les Diatomées, les Zygnema, etc. Ces êtres ambigus semblent être des Polypes agrégés , même les Spongilles , les plus obs- curs de cette classe. Ces Polypes de nos eaux douces , dont on connaît quelques es- T. VI. pèces douteuses encore, n'ayant été étudiés qu'en Europe , on ne connaît pas leur dif- fusion géographique; mais il est évident que des recherches attentives dans les eaux douces des autres régions du globe amène- ront la découverte d'un grand nombre d'es- pèces nouvelles , et peut-être même de genres nouveaux. Quant aux Éponges, elles sont mieux con- nues, et l'on en évalue le nombre à au moins 300, dont près de 200 sont décrites et dénommées ; mais il en est près d'un quart dont on ignore l'habitat. Il en est de ces êtres comme de la plu- part de ceux qui , par leur mode d'existence, échappent aux recherches des observateurs; on en trouve un plus grand nombre sur les points les mieux explorés. Les espèces cosmopolites appartiennent surtout à l'Europe. Ainsi , l'Éponge com- mune se trouve dans la mer du Nord, dans la mer Rouge et dans l'océan Indien : la li- chéniforme est répandue dans plusieurs mers ; la brûlante se trouve à la fois dans l'Océan , sur les côtes d'Afrique , dans la mer des Indes, dans l'Amérique septentrio- nale. L'Éponge palmée se représente sous une forme un peu dillerente dans les mers d'Australie. Parmi les espèces propres à l'océan Indien , il en est trois qui se trou- vent ailleurs : la flabelliforme et la junipé- rine se retrouvent sur les côtes de l'Austra- lie , et la digitale en Amérique. L'Éponge de Taïti vit également dans les mers Australes. L'Europe en possède 35 espèces, dont une, la dichotome , est propre à la fois à la Méditerranée et à la mer du Nord ; la feuille morte ne se trouve que dans la mer du Nord. On ne connaît qu'un petit nombre d'É- ponges d'Afrique, et une , l'É. corbeille, se trouve sur les côtes de Madagascar. L'Éponge usuelle habite les mers d'A- mérique. L'Amérique du Sud en possèd 20 espèces , l'Amérique du Nord 4 seule- ment ; et le Groenland en nourrit 2, la com- primée et la ciliée. Quant à l'Australie, explorée avec un soin j si minutieux par tant de naturalistes , elle j en possède en propre plus de 50 espèces. ! Il en est de ce genre comme de tant d'au- ' très : il exige , avant d'être fixé , une épu- I ration rigoureuse , qui réduira sans douto 19 U6 GEO beaucoup le nombre des formes spéci- fiques. Infusoires. Il ne peut guère être question de la répartition géographique des Infu- soires ; car les êtres de cette classe sont peu connus, et les études dont ils ont été l'objet n'ont eu lieu que sur des points très bornés. Ainsi Muller les a étudiés en Danemark ; Ehrenberg, en Prusse et dans son voyage en Afrique ; Dujardin , dans le midi de la France et à Paris. On n'en peut donc rien dire , sinon que l'habitation de la plupart sont les eaux douces stagnantes ou cou- rantes, la mer, les infusions, les déjec- tions animales et les fluides animaux. Cer- tains genres, tels que les Amibes , les Gro- mies , les Monades , les Hétéromites , les Diselmes , les Enchelydes , les Plaesconies , les Acomies , les Vorticelles, etc., possèdent des espèces marines. Parmi les Infusoires asy- métriques, beaucoup sont des eaux douces, et se trouvent à la fois dans les eaux sta- gnantes et courantes, dans celles conservées avec des débris végétaux, ou même dans les infusions ai'tificielles. Les Amibes se trou- vent également dans l'eau de fontaine con- servée avec des végétaux, dans l'eau des marais et dans l'eau courante , telle est l'A- mibe diffluente ; celle de Gleichen se trouve dans de vieilles infusions de Mousses , de Fèves, de Pois, etc. Les Halteries, lesAm- phimonas , les Actinophrys sont dans le même cas. D'autres , tels sont les Bacte- rium , tes Spirillum , les Chilomonas , les Hexamites et les Trichodes , n'ont été ob- servés que dans des infusions. On trouve une espèce d'Hexamite dans les intestins des Tritons ; les deux espèces du genre Tri- chomonas habitent, l'une l'intestin du Li- max agrestis ; l'autre a été observée dans du mucus vaginal altéré. Les Leucophres paraissent vivre exclusivement dans l'eau des Anodontes et des Moules , dans le li- quide intérieur des Lombrics et dans l'in- testin des Nais. Les Opalisus ont été trou- vées dans le corps des Lombrics , et dans les déjections des Grenouilles et des Tri- tons. On trouve VAlherlia vermicularis dans les intestins des Lombrics et des Limaces. Quelques genres , tels que les Dileptes , les Loxophylles , les Nassules et les Holophres , n'ont pas été trouvés dans les infusions. 11 résulte des observations de M. Dujar- GEO din comparées à celles de M. Ehrenberg , que certaines espèces sont répandues dans les climats opposés; et l'on a constaté l'existence, dans les eaux douces d'Alle- magne, de Danemark, de France et d'Italie, des genres Lacinulaire et Mélicerte. Certains Infusoires ont été trouvés en pleine activité pendant les mois les plus froids de l'année ; ce qui donnerait à pen- ser que, jusque sous les pôles, la vie per- siste , malgré la rigueur du froid ; mais seu- lement sous la forme des Infusoires. L'habitat des Infusoires, surtout dans les infusions et les eaux douces, c'est-à-dire dans les petites masses d'eau, confirme- rait la loi établie par Buffon que le dé- veloppement des formes est proportionnel à l'étendue du milieu ; car dans les eaux de la mer on ne trouve qu'un petit nom- bre de formes d'Infusoires, et les espèces y sont proportionnellement peu nombreuses , si l'on en excepte les mers du Nord : telle est la Baltique, dont la phorphorescence est due à des Peridinum et des Ceratium ; dans les autres climats les Polypes, les Tuni- ciers et les Acalèphes , c'est-à-dire des formes plus élevées et plus développées , j-emplacent les êtres microscopiques des eaux douces. On peut , en prenant pour base les tra- vaux les plus récents , évaluer le nombre total des espèces d'Infusoires observées à environ 500. Les Symétriques sont au nombre de 4 seulement , les Asymétriques de plus de 400, et les Systalides de 110. Polypes. Les mers et les eaux douces nour- rissent un grand nombre d'animaux de cette classe , dont une partie, telle que les Cellé- porcs , les Crisies , les Sertulaires , les Lao- médées , les Galaxaures , les Plexaures , les Alcyons, les Alcyonelles, etc., vivent en pa- rasites sur les Hydrophytes et les corps ma- rins. Les uns, nus et sans aucune enveloppe pierreuse ou crustacée, sont susceptibles de locomotion ; d'autres , renfermés dans un test pierreux ou un tégument chartacé, sont immobiles , et vivent fixés aux corps sous- marins, ou flottent avec les plantes marines après lesquelles ils sont attachés. 11 en est des PoFypes comme des autres êtres que leur mode d'existence fait échap- per aux investigations les plus minutieuses : c'est qu'on n'en connaît que sur les points GEO les mieux explores , et Ton ne peut guère juger de la richesse ou de la pauvreté ab- solue des Faunes de telle ou telle région , quand elle n'a pas été visitée dans toutes SOS parties par des naturalistes indigènes ou des voyageurs. On connaît environ 800 espèces de Po- lypes, sans compter les espèces douteuses non décrites ; et plus de la moitié de ce nombre est formé par les Faunes d'Europe, de l'Amérique méridionale et de l'Austra- lie. On en connaît près de 250 espèces eu- ropéennes. Il est à regretter dans l'intérêt de la science qu'un grand nombre de ces animaux soient décrits sans désignation d'habitat. L'Afrique , l'Océanie et l'Amérique sep- tentrionale , moins bien étudiées sous ce rapport, paraissent ne posséder qu'un petit nombre de Polypes, surtout l'Océanie. On ne trouve pas de géants dans cette famille , si ce n'est dans les Polypiers pier- reux , qui , par leur agrégation , forment non seulement des masses énormes , mais encore revêtent des îles d'assez grande éten- due. Il existe parmi ces derniers un grand nombre qui n'existent qu'à l'état fossile : telles sont les Favosites, les Caténipores, les Ocellaires, les Ovulites , les Polythoès , les Hallirhoés; d'autres comme les Cellépores , les Bérénices , les Flustres , les Astrées , les Méandrines, les Caryophyllées, les Fongies, les Agaricies, lesPavonies, les Eschares, etc. Certains g., tels que les Alvéolites, les Liché- nopores, lesOrbitolites, les Cricopores, etc., semblent des g. sur le point de s'éteindre, ou des débris des genres éteints, puisqu'ils ren- ferment un nombre d'espèces fossiles très considérable relativement aux espèces vi- vantes, qui, dans chacun de ces genres, ne .sont que de une ou deux. Les formes les plus riches en variations spéciGques sont les Alcyons, les Astrées, les Caryophyllies, les Gorgones, les Antipates, les Corallines, les Sertulaires, les Flustres et les Cellépores, qui émettent autour d'elles une multitude de petits rameaux quelque- fois assez divergents , et dont on a créé des g. nouveaux. Au reste, on peut dire que cette partie de la science est dans un état absolu de chaos sous le rapport de la distinction des genres et de la détermination des espè- GEO 147 ces ; et l'on ne trouve aucun accord entre les naturalistes qui se sont occupés de la classification des Polypes , êtres essentielle ment polymorphes. Les genres affectant le cosmopolitisme dans leur diffusion sont : parmi les Alcyons l'A. arborescent, qui se trouve dans les mers du Nord et dans l'océan Indien ; et l'Orange de mer, qui remonte en Europe jusqu'aux latitudes glacées de la Norwége, et descend au sud jusqu'au Cap. L'Oculine vierge, plus connue sous le nom de Corail hlanc, existe simultanément dans la Méditerranée , aux Indes et dans les mers d'Amérique ; l'Astrée ananas appartient à la Faune des Antilles et à celle de l'Europe méridionale; lePorite arénacé , à la mer Rouge et à l'océan In- dien ; le Fongie patellaire, à la Méditerranée et à l'océan Indien ; le Krusensterna verru- cosa se trouve à la fois dans la Méditerranée, dans la mer des Indes, au Kamtschatka et au Groenland. Parmi les Gorgones, quel- ques unes sont communes à plusieurs ré- gions : c'est ainsi que la pinnée se trouve dans les mers du Nord , dans la Méditerra- née, aux Antilles, en Afrique et dans l'océan Indien. On retrouve aux Canaries et à la Nouvelle-Zélande la Coralline officinale avefc une trop légère différence dans les caractères pour qu'on puisse la regarder autrement que comme une variété; la Sertulaire argentée se trouve dans les mers d'Europe et en Amé- rique , l'Acamarchis néritine est dans le même cas ; il existe dans les parages des Ma- louines une variété de la Cellaire salicorne ; la Phéruse tubuleuse est un polype de la Mé- diterranée, qui se retrouve dans les mers d'A- mérique et en Chine. L'Europe est le pays qui fournît le plus grand nombre de Polypiers, et elle est riche surtout en Alcyons, en Gorgones, en Coral- lines, en Sertulaires, enDy-namènes, en Flus- tres , en Cellépores et en Tubulipores. Une grande partie des espèces qui lui sont pro- pres appartiennent en même temps à la Faune d'autres régions. Elle possède en propre les genres Hydre, Alcyonelle, Me- lobésie , Orbitolite , Corail , Némertésie , Aétée, Electre , etc. ; et en commun , mais sous des formes spécifiques diffé- rentes, certains genres peu nombreux en espèces. C'est ainsi que sur deux espèces de Vérétille , le cynomorium appartient à la 148 GEO Méditerranée, et le phalloidcs à l'océan In- dien. Sur cinq espèces de Pennatules, quatre sont d'Europe et une des Indes. Sur trois espèces d'Acétabulaires , une est d'Europe , une de l'Amérique méridionale , et l'autre des mers d'Australie. Le genre Eucratée se compose de deux espèces européennes et d'une espèce australienne. En général, on ne voit pas sous ce rapport une analogie bien étroite dans les milieux. Il y a plus d'un tiers des g. sans représentants en Europe. J'ai déjà parlé de la pauvreté de la Faune africaine, surtout en formes spécifiques pro- pres. Elle a plus de la moitié de sa Faune composée de Polypiers sarcoïdes , surtout d'Alcyons. Elle ne possède qu'un très petit nombre de Polypiers pierreux , encore lui sont-ils communs avec d'autres régions. La mer Rouge nourrit le Sarcinule orgue, qui se trouve fossile en Belgique. Il en est à peu près de même pour les Polypiers flexi- bles : c'est ainsi que l'Aglophœnie pen- ïiatule et la Janie petite se trouvent à la fois au Cap et aux Indes. Le Porite aré- nacé, ainsi que je l'ai déjà dit, est de la mer Rouge et de l'océan Indien , etc. ; en un mot , sur une centaine de genres, cette ré- gion en possède à peine une dizaine. L'Asie, dont les côtes sont pourtant moins étendues que celles d'Afrique , est plus de trois fois plus riche que cette région. Elle possède à peu près la moitié des genres connus. Les genres les plus nom- breux en espèces sont les g. Astrée, Fon- gic , Caryophyllie , Gorgone , Antipate ., Agiaophœnie , etc. Elle possède en commun avec l'Europe un grand nombre d'espèces; et parmi celles dont elle est le centre réel d'habitation, quelques unes sont répandues dans d'autres mers : ainsi l'Aglaophaenie glu- tineuse est de l'océan Indien et de l'Austra- lie ; la Gorgona fLabellum se trouve depuis les Indes jusqu'à la Méditerranée , d'une part, et les mers d'Amérique, d'autre part. Elle partage certains genres avec l'Austra- lie: tels sont les g. Mopsée, Mélitée, Disti- chopore ; d'autres avec l'Europe : telle est la Vérétille phalloïde, qui rend la mer phos- phorescente ; avec la mer mer Rouge , le ïubipore orgue de mer; avec l'Océanie, le Canda arachnoïde de Timor ; et l'Elzérine de Blainville, qui se trouve également dans ies mers d'Australie. Au reste , sa Faune GÉO ne possède aucun genre qui lui soit ex- clusivement particulier. Quelques genres , propres aux régions tempérées, ne se trou- vent pas dans la mer des Indes : tels sont les g. Tubulaire, Cornulaire, Electre, Bérénice, Eucratée, Lafœe, Corail, etc. Les species n'indiquent , pour l'Océanie , quepeude Polypes appartenant aux g. Elze- rine, Canda, Agiaophœnie, Dynamène, Ne- sée, Coralline, Amphiroë, Antipate ; encore quelques uns lui sont-ils communs avec la mer des Indes. Au reste, les indications géographiques des species sont si vagues qu'on ne peut guère en tenir un compte bien ri- goureux , et il est évident que beaucoup d'espèces de l'océan Indien doivent se re- trouver dans les parages océaniens. L'Amérique du Sud, plus riche en Poly- pes que rinde, n'a pourtant pas de Faune générique bien originale ; les species n'en font guère connaître que 150 espèces , et les genres qui y sont le plus abondants sous leurs formes spécifiques sont les gen- res Porite , Caryophyllie, Gorgone, Hali- raède, Galaxaure, Flustre, etc. Les côtes de ce vaste continent, dans lesquelles on peut reconnaître trois centres, les Antilles, l'o- céan Atlantique et les côtes chiliennes, pré- sentent dans leurs formes des caractères communs avec les Faunes des régions qu'ils- regardent. L'Amérique méridionale possède en commun avec les mers de Chine : la Ca- ryophyllie sinueuse, avec l'océan Indien; la Clavaire et la Gorgone Jonc ; avec le Cap, la Flustre granuleuse ; avec la mer des Indes, des Méandrines, des Madrépores, etc.; avec les Moluques , la Nésée noduleuse ; et avec l'Europe , des Phéruses , des Cellaires , des Astrées, desLoricaires, des Sertulaires, etc., sous les mêmes formes spécifiques. Les Antilles, sont riches en Polypes, et l'on y trouve ex- clusivement les g. Muricée, Udotée, Cymo- polie, etc. Les parages des Malouines possè- dent des Flustres, des Dynamènes, etc. On n'y trouve pas de Tubulipores , de Cel- Icpores, d'Héliopores, de Tubulaires, deVé- rétilles, de Plumatelles, etc. L'Amérique septentrionale est peu riche en espèces propres, et les formes spécifi- ques qui lui sont spéciales appartiennent aux parages de Terre-Neuve et du Groen- land. Cette région, qui possède en commun avec l'ancien monde un grand nombre de \ GEO GEO 149 Polypes , est pauvre en espèces des grands genres, et quelques uns même y manquent complètement. Tels sont les genres dont j'ai signale rabsencc dans TAmérique du 3ud ; mais tandis qu'on trouve dans cette dernière région une quarantaine de genres, on n'en compte guère qu'une vingtaine dans la partie boréale du nouveau continent , et ce sont surtout des Polypiers pierreux. L'Australie est après l'Europe la région la plus riche en Polypes, et ils y sont répartis à peu près dans les mêmes pro- portions qu'en Europe. Les genres les plus riches en formes spécifiques , tels que les Alcyons , les Astrées , les Gorgones , les Flustres, le sont aussi dans cette région , à laquelle il manque cependant la plus grande partie des Polypiers nageurs ; et dans les autres , les formes spécifiques lui sont pro- pres. Sa Faune présente plus de similitude avec l'ancien continent qu'avec le nouveau ; cependant on n'y trouve ni Cellaires, ni Tu- bulaires , ni HaUmèdes , ni Millépores , ni Méandrines; et elle possède comme formes spéciales les genres Gaberée, Tibiane , Sty- line, etc. Acalèphes. Les animaux qui composent cette classe sont tous habitants des mers , et leur abondance y est telle , que sur cer- tains points ils servent de nourriture aux plus monstrueux Cétacés. Mais il est arrivé pour eux ce qui a lieu pour une partie des animaux inférieurs : c'est qu'ils sont encore mal connus sous le rapport de leur répar- tition géographique ; car dans les mers tro- picales et sous les latitudes où la vie est dé- veloppée avec le plus d'exubérance , la sta- tistique des Acalèphes ne présente que des ésultats numériques sans importance, c'est- à-dire que l'Asie et l'Amérique n'en auraient que 27 , tandis que les mers d'Europe en nourriraient 163 , à moins qu'on ne tire des chiffres connus cette conséquence , que ces animaux sont propres surtout aux régions tempérées et boréales, ce qui est démenti par les assertions des voyageurs. Il est vrai que les eaux glacées du Spitzberg, du Groenland et de l'Islande jusqu'au cap Horn nourrissent une quantité considérable de Médusaires ; mais d'après les travaux les plus sérieux des meilleurs monographes des êtres decetordre, Pérou et Lesueur, le grand Océan austral et les mers équatoriales en sont peuplées ; ce- pendant il résulte de la statistique des Aca- lèphes qu'on n'en compte pas dans les ré- gions méridionales le quart des espèces connues. Malgré la nature vagabonde des Médusaires et desBéroës qui flottent dans la haute mer comme à l'aventure , jouets des gros temps qui déchirent leur tissu déli- cat et qui sont entraînées au loin par les courants, chaque groupe a son habitat spé- cial , et c'est là que réunis en nombre con- sidérable ces animaux couvrent souvent plu- sieurs lieues carrées. Scoresby a calculé que dans les eaux de la mer Verte 1 pouce cube d'eau en contient 64 ; 1 pied cube, 11 0,592; une brasse cube , 23,887,872 ; et un mille carré 23,888,000,000,000,000. Quant a leur distribution géographique, nous trou- vons la Noctiluque miliaire très abondante dans la Manche et dans les bassins du Havre; les Lemnisques dans les mers de la Malaisie, et dans la mer du Sud une espèce du g. Geste ; la Lesueurie vitrée habite les côtes de France et d'Italie. Les diverses espèces du genre Gydippe ne dépassent pas au sud la Méditerranée , s'élèvent au nord jusqu'aux côtes du Groenland, et paraissent avoir pour centre d'habitation les côtes de France , d'Angleterre , et particulièrement la partie septentrionale de l'Irlande. Les côtes du Pérou et les parties tropicales de l'Océan austral nourrissent les Eulimènes , qui s'y trouvent par milliers. Les Diphydes , s'y l'on en excepte une espèce du genre Diphye, qui est assez commune dans la mer du Nord , appartiennent aux régions chaudes du globe, et ont pour limités septentrio- nales la Méditerranée. Les Polytomes sont dans le même cas , excepté le g. Strobile , qui se trouve sur les côtes de Norwége. Parmi les Physophorées , une seule espèce du g. Agalma est répandue dans les parages du Kamtschatka. Les Physalies , les Velclles et les Porpites sont dans le même cas ; mais on remarque chez les Acalèphes ce qui se reproduit à travers toute la série organique, c'est que ceux des mers équatoriales bril- lent des plus belles couleurs , tandis que celles des mers du Nord sont pâles et déco- lorées. Parmi les genres dont la diffusion est plus générale , je citerai les genres Eudore , dont une espèce habite la Méditerranée , et une autre les côtes de la Nouvelle-Hollande avec 150 GEO un seul représentant dans chaque hémi- sphère. Le Béroë de Millier paraît avoir pour résidence habituelle les côtes du Groenland, et descend au printemps sur les côtes de Hollande. L'habitat des neuf espèces qui composent ce genre s'étend depuis le Spitz- berg jusqu'aux côtes du Pérou. Le g. Bou- gainvillea est répandu dans les deux hémi- sphères : une espèce habite les côtes de Nor- wége ; une autre s'avance vers le sud, et vit près de l'Ecosse et de l'Irlande ; et la plus répandue , la Bougainville des Malouines, se trouve depuis les îles Malouines jusqu'au détroit de Behring. Les nombreuses espèces du g. Équorée habitent les deux hémisphè- res , depuis les côtes de Norwége et du Groenland jusque dans la mer du Sud et les côtes du Chili. Les Cyanées ont une es- pèce qui habite à la fois la mer du Nord , celle d'Allemagne et les côtes du Groenland. Les Chrysaores ont des représentants dans toutes les mers ; quatre appartiennent à l'Europe, et sont répandues depuis la mer du Nord jusqu'à la Méditerranée; deux vi- vent sous les hautes latitudes de l'Asie , et peuplent les côtes des îles aléoutiennes et celles du Kamschatka ; une habite dans les mers chaudes du Brésil , et ce genre est re- présenté dans les parages des Malouines et de la Nouvelle-Hollande. Les g. Cassiopée , Rhizostome , Calpe , Pélagie , Rhizophyse, Agalme, Velelle, Porpite, sont cosmopolites, quoique représentés par des espèces diffé- rentes. Quelques espèces sont répandues sur une vaste étendue. Ainsi le Callianire triploptère vit à la fois sur les côtes de Madagascar et dans la mer des Indes ; l'Évagore tétrachère, qui habite la mer Rouge , apparaît au prin- temps dans la Méditerranée. La Cyanée fer- rugineuse se trouve sur les côtes N.-O. d'A- mérique et au Kamtschatka ; la Cassiopea frondosa habite à la fois l'océan Paciflque et la mer des Antilles ; le Calpe pentagone, la Méditerranée et l'océan Atlantique. Les genres dont l'habitation paraît jus- qu'ici exclusive sont, parmi les Béroides, les g. Lemnisque , qui se trouve en Océanie ; Chiaia, dans la Méditerranée ; Polyptère, au Cap ; Leucothoé, dans les parages des Aço- res; Axiotème, dans la mer du Sud ; Neis , en Australie; Pandore, au Japon; Galéo- laire, dans l'océan Indien ; Noctiluque, dans GEO la Manche ; Bipinnaire , en Norwége , etc. Parmi les Médusaires : le g. Épomisse trouve àTaïti; Euryale, à la Nouvelle-Guinée ; Mitre, dans les mers d'Afrique ; Eurybie, dans celles du Sud ; Microstome, à Waigiou ; Proboscidac- tyle et Phacellophore, au Kamtschatka ; Egi- nopsis, dans le détroit de Behring ; Linuchc, à la Jamaïque ; Limnorée , à la Nouvelle-Hol- lande, etc. Plusieurs genres de la famille des Diphydes sont propres à la Méditerranée ; tels sont les g. Ennéagone etCuboïde; le g. Amphiroa est des côtes d'Amérique. Parmi les Polytomes,le g. type se trouve dans l'o- céan Pacifique, et le g. Strobile sur les côtes de Norwége. Le genre Brachysome, de la famille des Physophorées, appartient aux côtes de la Nouvelle-Hollande ; le g. Discolabe, à la Mé- diterranée; Angèle, à la Sénégambie ; Athor- rhybie, à la Méditerranée ; Apolemiopsis, à la Caroline, etc. Les Physalies, les Velelleset les Porpites ne renferment pas de genres ayant une habitation spéciale. Échinodermes. Le nombre des genres qui composent cette classe est peu considérable, et se réduisent aux g. Holothurie, Oursin, Astérie ; mais sous ce petit nombre de formes typiques , ils comprennent un grand nom- bre de formes spécifiques. Ce sont en géné- ral des animaux de petite taille , vivant dans la profondeur des mers et doués de moyens de locomotion très bornés. Les trois genres qui , malgré leurs démembre- ments successifs, sont les plus nombreux en espèces , sont les Holothuries , dont on con- naît une soixantaine d'espèces , les Oursins une cinquantaine , les Astéries , environ quarante sur un nombre total d'Échino- dermes qui n'est que de 250 environ. Les genres cosmopolites sont : parmi le. Astéries , 1'^. tessellata , qui se trouve dans les mers d'Europe, l'océan Indien et sur les côtes d'Amérique ; la papposa , dont ©n trouve une variété dans les Indes; la cilia- ris , qui existe dans l'Océan austral sous une même forme spécifique ; VAsteria echinata , qui est une espèce à la fois africaine et amé- ricaine. Le Cidariles metalaria vit à la fois dans j l'océan Indien , à l'Ile de France et à Haïti. j VEchinomelra lucunter, le Scutella sexforis ■ et les Clypéastres sont des Indes et d'Amé- j riquc. VEchinometra mamillata est de \s ! mer des Indes et de la mer Rouge. GEO GEO 151 Parmi les Echinodermes , il y a certaines I espèces vivantes dans quelques stations qui se trouvent en Europe à Tétat fossile : tel est le Clypéastre oviforme , qui est vivant dans l'Australie et fossile à Valognes. L'Europe possède plus de 70 espèces d'E- chinodermes , parmi les genres Holothurie, dont elle compte une trentaine, Spatangue, Oursin, Astérie . etc. Elle possède en pro- pre les genres Phytocrine et Échinocyame ; mais on ne trouve dans sa Faune ni Cly- péastres, ni Scutelles, ni Placentules , ni Encrines. L'Afrique , beaucoup moins riche que l'Europe , possède dans chacun des grands groupes un certain nombre d'espèces ; et la plupart , appartenant au genre Holo- thurie , vivent dans la mer Rouge. Elle partage avec l'Amérique VAsteria echi- nata, et avec l'océan Austral, la Scutelle émarginée. Une partie des genres connus ap- partiennent aux parages de l'Ile de France A l'exception de VEchinoinetra mamillata , qui est commune à la mer Rouge et à l'o- céan Indien , les côtes de ce continent ne nourrissent pas d'Echinomètre. L'Afrique ne paraît posséder en propre aucun genre. Les mers de l'Inde sont riches en Echi- nodermes; mais dans chaque genre elles nourrissent des espèces qui se trouvent dans la Faune d'autres régions. Elle ne possède en propre que l'Encrine Tête-de-Méduse , l'u- nique espèce de ce genre. Les genres qui y sont sous le plus grand nombre de formes spéciflques sont les Echinomètres et les Oursins. L'Océanie, qui doit être riche en Echino- dermes, n'en possède cependant qu'un très petit nombre , si l'on s'en rapporte aux in- dications contenues dans les Species. Il en ^ est de même des deux Amériques , et les espèces qu'elles nourrissent leur sont com- munes avec les mers tropicales de l'ancien inonde. Un des points les plus explorés, et qui est aussi riche en Echinodermes que l'océan Indien, est l'Australie; cependant on n'y trouve ni Echinomètres, ni Placentules , ni Clypeastres , ni Fibulaires. Le genre qui s'y montre sous le plus grand nombre de formes spécifiques est le g. Astérie, et dans les autres genres, les formes spécifiques qui s'y présen- tent appartiennent en propre à sa Faune. Tuniciers. Ce sont des animaux exclusi- vement marins encore mal connus , qui se présentent sous deux formes principales, les Biphores et les Ascidies. Ils ne comprennent qu'un petit nombre de formes génériques , les uns , agrégés comme les Pyrosomes , et libres comme les Biphores adultes , flottent au gré des vagues , et néanmoins habitent exclusivement les mers chaudes et tempé- rées. Les premiers , connus sous un petit nombre de formes spécifiques , habitent la Méditerranée et les mers tropicales , et ne se rencontrent qu'à une grande distance des rivages ; les Biphores, de plus en plus nom- breux en espèces, à mesure que les voyages d'exploration se multiplient, sont plus parti- culièrement les habitants des pays équato- riaux : on les trouve cependant aussi dans la Méditerranée. Les Ascidiens ne flottent pas, comme les Salpiens : ils se fixent aux rochers et aux corps sous^marins à de grandes pro- fondeurs. Les Palmonelles et les Botrylles sont des êtres encore peu nombreux en for- mes spécifiques, et n'ont encore été observés que dans nos mers d'Europe. On ne connaît que deux espèces de Distomes : un des côtes de la Nouvelle-Hollande, et l'autre de celles d'Angleterre. Les Ascidies sont plus nom- breuses ; on en connaît une trentaine d'es- pèces assez bien définies. Elles présentent cette anomalie : c'est que, en plus grand nom- bre dans les mers froides, elles y sont d'une taille bien plus grande que celles qui habi- tent les mers équatoriales. Mollusques. La distribution géographi- que des Mollusques présente un intérêt bien moindre que les animaux suscepti- bles de locomotion ; car on les voit souvent jetés sous des labitudes ^opposées , avec des modes de diffusion pour ainsi dire ca- pricieux par leur variété , sans qu'on puisse y trouver d'autre cause que les courants ou des mouvements accidentels des eaux qui transportent au loin des animaux incapables de résister à une impulsion puissante. Le seul fait qui doive exciter la défiance pour les êtres de cette classe comme pour tant d'autres, c'est que l'Europe, la région la moins favorisée sous le rapport du dévelop- pement de la vie organique, possède plus de Mollusques que les autres régions du globe; et l'on remarque que les espèces sont plus nombreuses sur les points le plus souvent 152 GEO explorés, ou sur ceux où il s'est établi des naturalistes , par suite du progrès des lu- mières. C'est ainsi que les États-Unis pos- sèdent dans leur maigre Faune de Conchi- fères 51 Mulettes sur 87 espèces. Conchifères dimy aires et monomy aires. Les Mollusques bivalves habitant les eaux douces ou salées , et quelquefois, mêlés les uns aux autres à l'embouchure des fleuves , forment un groupe considérable de cette classe, riche en formes génériques dans cer- taines espèces. Quelques unes , dont je ne m'occuperai pas , sont purement fossiles : tels sont les g. Térédine , Périplome , Ger- villie, Catille, Podopside, Inocérame, Pro- ductus, Sphérulite, Radiolite, Gryphée, etc.; d'autres, et c'est le plus grand nombre, renferment à la fois des coquilles vivantes et fossiles : tels sont les Arrosoirs , les Fistulanes, les Pholades, les Solens, les Mac- tres , les Crassatelles , les Tellines , les Do- naces, les Cythérées, les Vénus, les Bucardes, les Isocardes, les Trigonies, les Mulettes, les Pernes, les Avicules, les Spondyles, les Pei- gnes, les Huîtres, les Orbicules, les Térébra- tules, etc. Et dans quelques g. , le nombre des espèces fossiles l'emporte sur celui des es- pèces vivantes : telles sont les Huîtres, dont les espèces vivantes sont au nombre de 53 , et les fossiles de 82 , et les Térébratules , qui comptent 12 espèces vivantes et 102 fossi- les. Quelques unes présentent à l'état vivant et fossile les mêmes formes spéciflques, comme le 2'eredo navalis , les Mya truncata et are- naria, les 3 espèces de Thracia, des Lutraires, une Mactre, une Vénus, le Cardium edule, risocarde globuleuse, etc. Les genres qui ne renferment que des espèces vivantes sont les g. Cloisonuaire , Gastrochène , Sanguino- laire , Psammobic , Gapse , Anodonte , Iri- dine, Éthérée, Hippope, etc. C'est dans l'ordre des Conchifères dimyai- res et monomyaires que se trouvent les plus grandes coquilles : tels sont les Bénitiers, les Pernes, les Peignes, les Pinnes, les Éthe- ries , etc. ; et parmi les Tellines , les Do- naces, etc., se trouvent les plus petits indi- vidus de l'ordre. Les genres les plus nombreux en espèces sont les Solens, les Mactres, les Tellines, les Donaces, les Vénus, les Bucardes, les Ar- ches, les Pétoncles, les Mulettes, les Moules, tes Peignes, les Spondyles, les Huîtres, qui GEO peuvent être considérés comme des types de forme, autour desquels se groupent les for- mes qui en dérivent et qu'on a divisées de- puis en groupes secondaires. Les g. les plus répandus sont les Solens, dont on trouve des espèces dans toutes les ré- gions géographiques , excepté en Afrique; et le S. sabre appartient à la Faune d'Eu- rope et à celle de l'Amérique du Nord. Les Anatines, les Mactres. les Tellines sont dans le même cas. On trouve dans ce genre des espèces propres à l'Europe et à l'Amérique, ou bien à la mer des Indes , à l'océan In- dien , et à l'Amérique ou à la Nouvelle- Hollande. Les Donaces, les Lucines existent dans presque toutes les régions, excepté dans l'Amérique du Nord. Les Cythérées sont représentées partout sous des formes diffé- rentes , et la morphina se trouve dans l'o- céan Indien et la Nouvelle-Hollande. Les Vénus ont une vaste distribution géogra- phique ; certaines espèces sont cosmopolites : telle est la Venus verrucosa , qui se trouve dans l'Océan, les Antilles et en Australie; la mercenaria , qui est à la fois européenne et australienne ; la marica est de l'Océanie et des mers d'Amérique ; les Bucardes , les Arches , les Pétoncles , les Cames , les Mo- dioles, les Moules, les Pinnes, les Avicules, les Peignes, les Spondyles, les Huîtres et les Térébratules , appartiennent à la Faune de presque toutes les régions géographiques; et dans les genres nombreux en espèces , il en est certains qui sont représentés sur les points les plus opposés du globe. L'Europe est la région la plus riche en Conchifères : elle possède des espèces de presque tous les genres , excepté les Arro- soirs, les Fistulanes, les Capses, les Cyrènes, les Vénéricardes, les Castalies, les Éthéries, les Tridacnes , les Pernes, les Pintadines , les Marteaux, les Plicatules, les Vulselles, lesLingules, etc. Il se présente plus d'un cas où elle possède en commun avec l'Australie, mais sous une forme spéciûque dilïerente , des genres peu nombreux en espèces ; tels sont les g. Panopée , Éïycine , Mésodesme , Saxicave , Pétricole , Vénéruppe , Crassine ; d'autres lui sont communes avec l'océan In- dien : les Isocardes, les Cyprines, les Cran- hics ; et l'Afrique, la Clavagelle, le g. Thr.i- cie ; mais elle n'a en propre que les g. Os- téodesme et Galéome. GEO L'Afrique est beaucoup moins riche en espèces que l'Europe , et la plupart de ses Conchifères lui sont communs avec la mer des Indes. Elle possède en commun avec l'Europe une Clavagelle, une Myc,uneïhra- cie, un Gastrochène. Une espèce du g. Ar- che, VArca Helbingii , se trouve à la fois en Guinée et sur les côtes du Brésil ; le Mytilus pcrna, sur les côtes de Barbarie et celles de l'Amérique méridionale; le Maliens vulsel ■ latus , dans la mer Rouge, à Timor et dans l'océan Austral; et elle n'a aucun g. de spé- cial dans sa Faune. On n'y trouve ni Phola- daires , ni Solénacées , ni Corbulées, ni Ru- distes, ni Brachiopodes ; et les coquilles qui y sont les plus nombreuses sont les Conchi- fères monomyaires , surtout les Pinnes, les Peignes et les Huîtres. On trouve à Madagas- car deux espèces du g. Éthérie , et VArca fusca, qui lui est commune avec la Barba- rie. Les points les plus riches en Conchifères sont : la mer Rouge , les côtes du Sénégal , l'Ile de France et le Nil. Les mers du Cap sont très pauvres en coquilles. L'Asie, quoique les côtes en soient moins étendues que celles de l'Afrique, a néan- moins presque autant de Conchifères que l'Europe, et possède beaucoup de genres pro- pres à ses parages seulement : tels sont les g. Fistulane, dont les 4 espèces connues se trouvent dans l'océan Indien; Cloison- naire, Tellinide , Corbeille, Tridacne, dont les 6 espèces vivent dans la mer des Indes ; liippone; il en est de même des g. Vulselle etPlacune. Les grands genres y sont repré- sentés par de nombreuses espèces ; c'est ainsi que l'on y trouve 35 espèces de Cythérées , dont la lusoria est propre aux mers de Chine et du Japon; la corbicula lui est commune avec les mers d'Amérique , et la morphina avec la Nouvelle-Hollande; 16 Tellines, dont 1 se trouve en Amérique et 3 en Australie; 14 Bucardes, 10 Peignes, 12 Spondyles et 14 Huîtres. On remarque parmi les g. Perne, Pintadine et Huître , des espèces qui se re- trouvent dans les mers d'Amérique et dans l'Australie. L'Océanie est pauvre en Conchifères , et si l'on en excepte les g. Solen , Mactpe, Bu- carde, Arche et Huître, elle ne possède que très peu de genres, et même dans les genres nombreux en espèces, à peine un représen- tant ; encore parmi les quelques coquilles GEO 153 qu'on y a trouvées jusqu'à ce jour, plusieurs lui sont-elles communes avec d'autres ré- gions : ainsi la Venus marica se trouve à Ti- mor et dans les mers d'Amérique, le Car- dium multicostatum à la Nouvelle-Hollande, VA^'ca antiquata dans la Méditerranée , sur sur les côtes d'Afrique et dans l'océan In- dien. On trouve dans sa Faune une espèce des g. Came et Modiole , qui se trouvent à Timor et dans l'Australie, et l'unique espèce de Térébratule qu'elle possède existe aussi dans les mers de l'Inde. L'Amérique du Sud, si riche en êtres or- ganisés de toute sorte , et dont les formes sont spéciales , a sans doute , faute d'explo- ration, une Faune conchyliologique assez pauvre en Conchifères ; et à part l'unique espèce du g. Hyrio, elle n'a pas de formes qui lui soient propres. Les g. Vénus , Bu- carde, Arche et Moule sont les plus nom-, breux en espèces. On y. voit des espèces qui se trouvent à la fois dans cette région et sur les côtes d'Afrique , et elle possède avec les Moluques le g. Lingule, dont elle a deux espèces. Elle marche presque parallèlement avec rOcéanie, sous le rapport de la distribu- tion des espèces; mais elle possède des g. qu'on n'a pas signalés dans cette dernière région. La partie septentrionale du continent américain, pauvre en Conchifères, tant sous le rapport des genres que sous celui des es- pèces , n'a d'autres genres importants que le genre Mulette , dont elle a 51 espèces , contraste frappant avec la Faune, qui n'est que de 19 g. La plupart de ses g. lui sont communs avec l'Europe, mais sous des for- mes spécifiques spéciales. On n'y trouve ni Tubicolées , ni Rudistes , ni Brachiopodes. L'Australie vient après l'Asie pour le nombre de ses Conchifères : les genres qui forment pour le nombre des espèces le fond de sa Faune sont les Vénus, dont elle possède 32 espèces , les Cythérées , les Crassatelles, les Tellines , les Arches , les Donaces , les Moules et les Huîtres. Elle ne possède en propre que le g. Trigonie. Quant à ses affi- nités conchyliologiques , elles sont si confu- ses qu'on ne peut les déterminer. Elle se rapproche de l'Europe pour certains genres, ainsi que je l'ai dit plus haut, et elle pos- sède des g. qui lui sont communs avec les régions tropicales des deux continents. Tou- tes les divisions des Conchifères y sont re- 2û 154 GEO présentés , si l'on en excepte les Rudistes , dont elle ne possède aucune espèce. Ptéropodcs. Ce petit groupe, qui ne com- prend qu'un petit nombre de genres et d'es- pèces, présente des phénomènes de localisa- tion d'tiabitat d'autant plus singuliers que , doués d'appareils de natation seulement, et tous d'une taille très petite, ils ne peuvent résister au mouvement des eaux. Les genres les plus nombreux en espèces sont les Hyales et les Gléodores , les seuls dont on connaisse deux espèces fossiles , et ce sont également ceux qui avec lesClios pré- sentent sous une même forme spécifique le plus vaste habitat. On n'en connaît pas de réellement cosmo- polites ; mais, parmi les Hyales , les espèces propres aux mers d'Europe s'étendent de la Méditerranée à la mer des Indes et à l'Aus- tralie. Les mers d'Europe nourrissent des re- présentants de tous les genres de cet ordre, excepté le g. Pneumoderme. La plupart sont de l'Europe méridionale, à l'exception de la Clio borealis et de la Limacina helicia- lis, qui habitent les mers du Nord. L'Afrique occidentale et australe est l'ha- bitat de plusieurs espèces de Clios et de Gléo- dores , et c'est à la Faune de cette région qu'appartient le Pneumodermon Peronii. On n'y trouve ni Limacine ni Cymbulie. L'océan Indien , à part les espèces qui lui sont communes avec les autres régions , ne possède que deux Ptéropodes , une Clio et uneCléodore, qui se retrouvent dans les mers Australes. L'Océanie n'a en propre qu'une Clio, deux Cymbulies et deux Pneumodermes , et l'on n'y trouve ni Hyale, ni Cléodore, ni Lima- cine. L'Amérique méridionale ne possède que deux genres de Ptéropodes, onze espèces de Hyales et deux Cléodores. On ne trouve dans l'Amérique septentrio- nale qu'une espèce du g. Clio, la miquelo- nensis, qui 2st de Terre-Neuve. L'Australie n'a que deux espèces de Cym- bulie, dont le centre naturel d'habitation paraît néanmoins être les parages des Mo- luques. Gastéropodes. Tout résultat numérique serait impossible dans la distribution des êtres de cet ordre , à cause de l'absence de renseignements précis sur l'habitat d'un GEO grand nombre d'espèces et de l'incomplet des species même les plus récents. Cet ordre, qui comprend 32 genres seulement, en ren- ferme plusieurs, tels que les g. Doris, Osca- brion , Patelle , Siphonaire , Fissurelle , Ca- lyptrée, Crépidule, Bulle, Aplysie et Li- mace, très nombreux en espèces. Les espèces qui renferment des espèces à la fois fossiles et vivantes sont les g. Osca • brion, Siphonaire, Parmophore, Emargi- nule, Fissurelle, Cabochon, Hipponice, Ca- lyptrée , Crépidule et Bulle , et la Bulle cy- lindracée et de Lajonkaire , vivantes dans l'Océanet la Méditerranée, se trouvent à l'é- tat fossile sur plusieurs points de l'Europe. Dans leur diffusion , certaines espèces sont septentrionales , et se trouvent dans les mers du Nord ; telles sont les Tritonies, les Doris , dont une espèce , la muricaca , vit sur les côtes de Norwége : les Oscabrions cendré et cloporte, la Patella testudinalis , appartiennent aux mers glacées; mais la plupart sont des mers tropicales des deux hémisphères. Les genres à diffusion -cosmopolite ne sont représentés que par certaines espèces. C'est ainsi que la Scyllœa pelagica se trouve dans l'Océan et en Arabie ; le Chiton squa- mosus, dans la Méditerranée et les mers d'Amérique ; la Patelle granuleuse se trouve dans l'Europe australe et au Cap ; la mamil- laris , dans la Méditerranée et sur les côtes d'Afrique. Les Bulles, les Aplysies, les Crépidules, les Calyptrées, les Limaces, les Siphonaires, les Fissurelles, les Doris sont répandus dans toutes les régions avec des modifications dans leur centre d'habitation réelle qui rend les unes plus boréales , d'autres plus tropi- cales. Ainsi les Limaces, les Aplysies ont leur foyer d'habitation dans les régions tro- picales ; la plupart sont des mers équato- riales. C'est ainsi que sur 70 espèces d'Os- cabrion , il s'en trouve la moitié sur les côtes du Pérou , tandis que dans les mers de rOcéanie , aussi riches en Gastéropodes que l'Amérique méridionale , il s'en trouve une seule espèce , le Chiton Lyelli. La dis- tribution des Patelles est plus régulière , et chaque région a ses espèces propres. La région la plus riche en Gastéropodes, à cause de la minutieuse exploration dont elle a été l'objet , est l'Europe , qui possède GEO GEO 155 presque tous les .genres dans ses mers chaudes ou froides, excepté les g. Phyllidie, Osca- brclle, Patelloide, Parmophore, Hipponice , Onchidie et Parmaceile. Elle partage indis- tinctement ses formes de Gastéropodes avec toutes les autres régions, et a des genres qui sont à la fois de l'Océan et de la Méditerra- née, tels que les g. Eolide , Doris ; et d'au- tres , au contraiie , tels que le g. Glaucus, ne se trouvent que dans l'Océan, 'et les g. Théthys et Acère , les seuls propres à l'Eu- rope , Dolobelle, Ombrelle, Testacelle, Vi- trine, etc., vivent dans la Méditerranée et la partie australe de l'Europe. L'Afrique est moins riche en genres que l'Europe , et l'on remarque dans les formes de Gastéropodes qu'elle possède une tendance à passer à celles de la mer des Indes. La plupart de ses espèces sont de l'Ile de France et de la mer Rouge , telles que les Trito- nies , les Doris, dont la mer Rouge nourrit une douzaine d'espèces ; une Patelloide , un Pleurobranche, une Ombrelle, une Bullée, sont de l'Ile de France; l'unique espèce d'Emarginule africaine se trouve dans l'o- céan Indien et les mers australes. Les gen- res dont la diffusion est plus générale sont les Patelles, les Fissurelles, etc. Cette ré- gion ne possède aucun genre qui lui soit propre. L'Asie est une région généralement pau- vre en formes de Gastéropodes : les Doris , les Patelles, les Phyllidies, les Oscabrions, quelques Bulles , dont une espèce , l'Am- poule , communs avec les mers d'Amé- rique, lui forment le fond de sa Faune. On n'y signale pas d'espèces terrestres, et parmi les genres Grépidule et Galyptrée , très nombreux en espèces , il ne s'en trouve qu'un très petit nombre dans l'océan In- dien. Les seuls genres qui lui paraissent propres sont les g. Glaucus et Phyllidie, qui y ont leur véritable centre d'habitation. L'Océanie , baignée de toutes parts par "a mer, est plus riche en Gastéropodes que l'Asie , qui n'a proportionnellement qu'une moindre étendue de côtes , et la plupart des genres y sont représentés ; les Doris , les Si- phonaires , les Fissurelles , les Calyptrées , les Crépidules, les Bulles, les Dolabelles, les Onchides , y ont un nombre d'espèces proportionnel à la richesse spécifique des genres; c'est même la région dans laquelle le rapport numérique est le mieux établi. Il ne s'y trouve pourtant ni Glaucus, ni Eoli- des , ni Tritonies , ni Téthys , et les Trito- niens y sont représentés par la Scylla fulva dans la Nouvelle-Guinée , et huit espèces de Doris, qui sont répandues aussi bien dans les mers de l'Océanic que dans celles de la Po- lynésie. Les caractères de sa Faune sont en général plutôt australiens qu'indiens, et elle ne possède en propre aucune forme géné- rique. L'Amérique méridionale , pauvre en for- mes génériques , abonde en formes spécifi- ques. On n'y trouve pas de Tritoniens ; mais parmi les seuls Phyllidiens , elle compte une quarantaine d'Oscabrions répandus dans l'o- céan Pacifique , depuis Panama jusqu'au dé- troit de Magellan; les mers des Antilles et du Brésil nourrissent une douzaine de Pa- telles. Le tiers des espèces connues du genre Fissurelie , la moitié des Calyptrées et des Crépidules appartiennent à ces mers; mais, tandis que la plupart des Fissurelles sont de l'océan Atlantique, les Calyptrées sont de la mer Pacifique , et les Crépidules sont ré- pandues avec assez d'égalité dans les deux mers. Les autres genres y sont plus rarement représentés , et l'on y signale à peine quel- ques Limaciens , ce qui vient sans doute de l'absence d'exploration. Quant à l'Amérique du Nord , elle paraît être , de toutes les régions géographiques , la plus pauvre en Gastéropodes; presque tous les genres y manquent, et sa Faune ne se compose que d'un très petit nombre de formes spécifiques, encore sont-ce seulement des formes propres aux parties chaudes de cette région sur les deux mers. L'Australie , dont le caractère zoologique est océanien , abonde en genres de toutes sortes et a des formes spécifiques nombreu- ses dans chaque groupe. Quoiqu'elle n'ait pas de genre qui lui soit exclusivement pro- pre , elle possède des représentants de tous les genres, excepté les Cabochons, les Do- labelles et les Aplysies. Les genres qui y sont le plus nombreux en espèces sont les Oscabrions , les Patelles et les Patelloïdes. Elle possède en commun avec les Mariannes, mais sous une forme spécifique différente, le g. Hipponice , et avec l'Europe et les Ca- naries , le g. Vitrine, dont une espèce a été trouvée à l'île Western. 166 GEO Trachélipodes. Cette grande division des Mollusques comprend des êtres dont l'habi- tat et le milieu sont des plus variés. On y trouve trois sections naturelles , les Goli- macés, comprenant les genres : Hélice, Ca- racoUe , Hélicine , Maillot , Glausilice , Bu- lime, Agathine, Auricule, Cyclostome, et les petits genres qui gravitent autour sont ter- restres sans exception. Ils sont formés d'un grand nombre d'espèces sous un petit nom- bre de formes typiques. Les Lymnéens , excepté les g. Eulime et Rissoa , les Mélaniens , les Péristomiens , et dans la famille des Néritacés, les g. Nérite et Néritine vivent dans les eaux douces. Cette section, encore plus restreinte que la précédente , ne comprend que les g. Pla- norbe , Physe , Lymnée, Mélanie , Eulime , Rissoa, Mélanopside, Pirène, Valvée, Palu- dine, AmpuUaire , Navicelle et Néritine, dont une seule , la Violette , est de la mer des Indes. Tous ces genres ne comprennent qu'environ 250 espèces. Les autres familles, formant la troisième section, sont marines. Les genres les plus nombreux en espèces, et qui sont comme les types généraux sur lesquels sont modelés toutes les formes cor- respondantes, sont les genres Hélice , Mail- lot , Bulime , Planorbe , Cyclostome , Lym- née , Auricule , AmpuUaire , Néritine , Ha- liotide , Scalaire , Troqije , Paludine , Cé- rite , Fuseau , Rocher , Volute , Casque , Pourpre , Buccin , Vis , Mitre , Porcelaine , Olive, Cône. Les genres cosmopolites sont les genres types ; et à l'exception des Colimacés et des Mollusques fluviatiles , qui sont plus nom- breux en Europe que partout ailleurs, cette région est la moins riche en Trachélipodes. Elle possède presque tous les grands g.; mais on n'y trouve ni Anostomes, ni Hélicines, ni Bonellies ; les genres qui y manquent sont les genres Nérite, Navicelle, Stomatelle, Pyramidelle, Dauphinule, Planaxe, Cancel- laire, Ptérocère, Concholépas, Eburne, Mi- tre, etc., «t il n'y a pas de genres qui lui soient propres. Si l'Afrique a des genres qui manquent à l'Europe , d'un autre côté , il y en a de propres à cette dernière région qui ne se trouvent pas dans les mers ou les fleuves qui baignent ce vaste continent. On n'y a en- core signalé ni Ambrettes, ni Physes, nlLym- GEO nées, ni Mélanopsides, ni Janthines, ni Sca laires, etc. Mais en revanche, elle possède les Pyrènes, les Ampullaires, les Nérites, lesPy- ramidelles, lesCancellaires, etc., qui n'appar- tiennent pas à la Faune des Trachélipodes européens. Par suite sans doute de la na- ture du milieu, on trouve pour certaines es- pèces des habitats très opposés ; c'est ainsi que l'Agathine pourpre ^ trouve à la fois en Afrique et à la Jamaïque; que le Cy- M clostome Bouche-d'Or est de Porto-Rico et " de Ténériffe; la Natice rousse des Molu- qucs et de l'Ile de France. On voit en gé- néral , pour les Trachélipodes comme pour tous les groupes nombreux en espèces, de grandes anomalies dans les habitats : cepen- dant c'est l'ordre dans lequel on trouve le moins de formes appartenant aux régions boréales. L'Asie, plus riche en genres et en espèces que rOcéanie, est la région zoologique dans laquelle se trouvent à la fois le plus de for- mes génériques et spécifiques. Sa Faune a des caractères communs avec TOcéanie et l'Afrique , et elle présente certaines simili- tudes avec l'Amérique méridionale. Ainsi elle possède en commun avec cette région les g. Anostomes, Bonellie, etc., parmi les g. peu nombreux en espèces; car les grands g. sont de toutes les mers. Les genres les plus nombreux en espèces de l'Asie sont les g. Hélice, Troque, Turbo, Cérite , Fuseau , Pyrule, Rocher, Triton, Strombe , Pourpre, Buccin , Mitre , Volute , Porcelaine, Olive et Cône. Parmi les genres nombreux en formes spécifiquç^ , ceux qui sont rares dans les mers des Indes et en Asie sont : les Maillots, les Bulimes, les Cyclos- tomes, les Lymnées, les Paludines, les Am- pullaires, les Néritines et les Nérites, les Ha- liotides, les Monodontes, lesCancellaires, etc. Le genre Stomate, dont une seule espèce a une habitation connue , paraît propre à l'o- céan Indien. On voit en généra! que les for- mes marines y sont plus abondantes que les formes terrestres et fluviatiles. Parmi les g. qui paraissent manquer totalement à l'Asie, on peut citer les Planorbes , les Rissoa, les Ambrettes, lesClausiliès, les Littorines, etc. L'Océanie , dont les parties sèches sont couvertes de forêts épaisses , possède plus d'espèce» terrestres et fluviatiles que l'Inde, et si elle n'a ni Garocolle , ni Anostorae , GEO GÉO 167 ni Agathine , elle a des Planorbes et des Physes; les genres marins y sont moins nombreux ; et dans les genres qu'elle pos- sède , les formes spécifiques y sont plus rares; plusieurs même y paraissent man- quer totalement, tels sont les Cadrans, les Dauphinules, les Scalaires, les Phasianelles, les Turritelles, les Cancellaires, les Ptérocè- res, etc. Quant aux §. à distribution éten- due, tels que les Purpurifères, les Columel- laires et les Enroulés , ils s'y trouvent re- présentés aussi bien que dans l'océan Indien. L'Amérique méridionale, dans des condi- tions climatériques et organiques qui la rap- prochent de rOcéanie, est plus riche qu'elle en Colimacés et en Mollusques fluviatiles ; les genres y sont tous représentés , à l'ex- ception de quelques uns sans importance , établis sur des modifications locales des types généraux , et les formes spécifiques y sont plus nombreuses que sur tout autre point. Ainsi, cette région possède près de 90 espèces de Bulimes, la moitié des Héli- cines et des Ampullaires , et tous les autres genres dans des proportions notables. Quant aux Trachélipodes marins, ils y sont repré- sentés, mais dans des proportions moins vastes, et il y manque en genres importants, les Haliotides, les Ptérocères et les Harpes; elle possède en propre le genre Concholépas, qui est des côtes du Pérou. L'Amérique septentrionale est une région pauvre en Trachélipodes de toutes sortes , excepté les Hélices, qui y sont au nombre d'une trentaine d'espèces. Les rivières de cette région nourrissent les genres fluvia- tiles , mais sous un petit nombre de formes spécifiques. Quant aux formes marines, elles sont propres surtout aux Florides, au Mexi- que et à la Californie. L'Australie ne paraît pas riche en Tra- chélipodes terrestres ou fluviatiles, et l'on n'y trouve que 5 espèces d'Hélices ; quant aux formes fluviatiles, elles y manquent presque complètement. Cette Faune .est privée de Planorbes, de Mélanies, deRissoa, dePaludines, d' Ampullaires , de Cancellai- res, dePyrules, de Ptérocères, etc.; mais elle possède un grand nombre d'espèces d'Haliotides , de Troques , de Cérites , de Pleurolomes, de Fasciolaires , etc., et cer- taines formes spécifiques lui sont commune.'? avec rOcéanie. Le nombre considérable de Trachélipodes sans habitat connu empêchera longtemps d'en donner une distribution géographique, sinon exacte, du moins approximative. Céphalopodes. Les espèces vivantes de cet ordre , dont des genres entiers très ri- ches en formes spécifiques , tels que les Bé- lemnites , les Ammonites, etc., ne se trou- vent qu'à l'état fossile, se composent d'un petit nombre de formes, se résumant er trois types , les Poulpes , les Nautiles et lc> Foraminifères. Ils sont répandus dans tou- tes les mers; mais l'Europe et les mers tempérées sont les moins riches en animaux de cet ordre. Ainsi nous avons un Argo- naute, plusieurs Poulpes , un Élodon , trois Calmars, un Sépioteuthe et une Seiche ; les êtres de ces g. appartiennent aux mers chau- des du globe, et sont répandus dans les deux hémisphères. Les Calmars , dont le nombre des formes spécifiques est de plus de 20, se trouvent, outre nos mers, dans l'océan In- dien, sur les côtes de Terre-Neuve et de l'A- mérique méridionale. Les Calmarets , dont les espèces sont au nombre de 2 seulement, appartiennent aux mers australes , et les 3 seules Cranchies connues sont de l'Afrique occidentale. Le genre Sépioteuthe a des représentants dans l'Océanie , tels que la S. guineensis , et les S. australis et lumilata, qui sont de l'Australie et de Vanikoro. Les Seiches sont plus abondantes dans les mers de l'Inde que partout ailleurs. La Spirule, dont on connaît une seule espèce , appartient à la Faune de l'archipel Américain , et les deux Nautiles connus vivent dans l'océan Indien et la mer des Moluques. Helminthes. H ne peut être question de la distribution géographique des êtres de cette classe, mais seulement de leur habitat; car, à l'exception desEnopliens , tous les autres, vivant dans la profondeur des tissus des êtfes vivants, ou dans les fluides organiques, sont liés à l'existence des animaux de toutes les classes dont ils sont parasites ; et, comme le milieu dans lequel ils vivent est constant, les espèces se reproduisent dans toute la sé- rie animale sans acception d'habitation et de nature ; et la composition chimico-vitale des tissus est la seule condition qui puisse influer sur leur développement morpholo- gique. Malgré les travaux des helmintholo 158 GEO GEO gistes les plus distingués , il règne non seu- lement sur le nombre absolu , mais même sur la détermination des formes génériques et spécifiques , une incertitude très grande. Pourtant l'étude comparative des Helmin- thes présente des résultats très intéressants, et qui doivent trouver place dans un travail de statistique zoologique. L'observation at- tentive de la nature des êtres répandus dans les tissus ou les fluides vivants sert de preuve directe à la théorie de la génération spontanée ; car on voit que dans chaque groupe certaines espèces affectent non seu- lement des classes ou des ordres entiers , mais même sont particuliers à certains genres. Ainsi les Helminthes qui vivent dans les Mammifères ne se trouvent pas sous la même forme spécifique dans les Oiseaux ou les Poissons, si l'on en excepte le Schis- tocéphale dimorphe , qui prend naissanc; dans les intestins des Épinoches , et achève de se développer dans les organes d'oiseaux ichthyophages , tels que des Plongeons ou des Grèbes. Il se rencontre quelquefois aussi chez d'autres poissons , et même dans des Phoques et des Chats. Le Distome émigrant se rencontre chez les Musaraignes , les Lé- rots, les Surmulots, les Grives, les Corbeaux et les Grenouilles ; le Tetrarhynchus mega- hothrimn se trouve dans le Scomber sarda, ainsi que dans la Seiche et le Calmar. Le Cysticercus cellulosœ se rencontre à la fois chez le Porc, l'Homme, les Singes, le Rat et le Chevreuil. Le passage d'un ordre à un autre est plus fréquent , surtout parmi les Distomes, si nombreux en espèces ; le lan- céolé se trouve chez l'Homme et divers Mam- mifères ; l'appendicuîé vit dans les organes des Scombres, des Esturgeons, des Torpilles, des Gades , etc. ; le taché se trouve chez les Fissirostres , les Mésanges , les Moineaux et les Sylvies ; l'Échinorhynque hœruca est un parasite commun aux genres Rana, Bufo et Trito; le Spirale l'est aux Sajous , aux Ma- rikina et aux Coatis. Les diverses espèces de Grégarine se trouvent dans les Libellules , les Diptères , les Coléoptères et les Ortho- ptères ; l'Acrostome a été observé dans l'am- nios de la Vache et le sang des Poissons. En général ils affectent dans leur habitat des tis- sus identiques , et qui constituent pour eux un milieu homogène. Les deux espèces du g. Prolepte vivent dans les organes des Chondro- ptérygiens. Le Tœnia murina est propre aux petits Rongeurs des g. Mulot , Surmulot et Lérot. Celui des Moutons habite dans les tis- sus des Moutons, des Chamois et de l'Anti- lope dorcas ; le dispar vit sur les Batraciens, l'infundibuliforme est parasite de plusieurs genres de Gallinacés. En général, les Hel- minthes ténioïdes affectent certains genres, tels que les Pics , les Coucous, les Anis, les Perroquets, les Chevaliers, les Bécasses. Un grand nombre de g. appartiennent particu- lièrement aux animaux de certaines classes ; ainsi le g. Sclérotique est propre seule- ment à une esp. du g. Lacerta (le Schelto- pusik); l'Eucampte, à l'Engoulevent d'Eu- rope. Les g. Pseudalie et Stenode , au Mar- souin ; l'Atractis, à la Tortue; l'Hétéro- chile, au Lamantin; le Crossophore , au Daman ; l'Odontobie, à la Baleine ; le Tro- pisure, à l'Urubu. Les Trématodes onchobo- thriens et tristomiens appartiennent tous, à l'exception du Polystome de la femme et de celui des veines qui sont intérieurs , à la di- vision qu'on a désignée sous le nom d'Épi- zoaires, parce qu'ils vivent sur les branchies des Poissons au lieu de vivre dans l'intérieur de leurs organes ; ils sont propres surtout aux Poissons, et quelques uns seulement aux Reptiles. Parmi les Holostomes , ceux des Poissons seuls ont leur siège principal dans le corps vitré de l'oeil de la Perche. On re- marque que souvent les Helminthes propres aux Chéloniens le sont aussi aux Batraciens. On trouve rarement des Helminthes de ver- tébrés chez les invertébrés , excepté un As- caride, qui vit en parasite dans les intestins de rOryctes ; quelques Distomes, tels que le D. râpe, qui vit dans certains Gastéropo- des ; l'isostome, dans l'Écrevisse ; l'Échino- rhynque miliaire , dans le même Crustacé. Pourtant il se trouve plus communément que dans les genres composés de plusieurs espèces, lorsqu'il s'en trouve de propres aux Invertébrés et aux Vertébrés , ces derniers appartiennent à la classe des Poissons. C'est ainsi que le g. Distome, qui comprend 164 espèces, en compte 67 propres aux Poissons ; le g. Ascaride en compte 20 ; l'Aspidogastei n'a qu'une espèce , qui vit sur un Cyprin. Parmi les oppositions à signaler, mais dont on ne peut néanmoins tirer aucune conséquence , je citerai deux espèces du g. Monostome , dont une en parasite de la Ba- GEO GEO 159 leine et l'autre de la Taupe , à l'exclusion des autres Mammifères. La plupart des Énopliens, excepté une espèce du genre Dorylairae , qui est parasite de la Carpe et d'une Épinoche, le Passalure du Lièvre, l'Atractis des Tortues, et lePha- noglène, qui a été trouvé dans des larves de Névroplères , vivent libres dans les eaux douces ou salées, stagnantes ou courantes ; telle est une espèce du g. Dorylaime, qui se trouve dans l'eau de mer ; les Oncholaimes vi- vent dans l'eau de mer, dans l'eau pluviale ou sous les Mousses ; les Amblyures se trouvent dans les vieilles infusions végétales et dans les infusions marines; certains Rhabditis dans le vinaigre , le blé vert , la colle et sous les Mousses. Parmi les Gordiacés, le Dragon- neau encore si mal connu , paraît être un Ver aquatique. Une dernière observation, digne d'être re- marquée en ce qu'elle contribue à confirmer .'opinion qui rapproche l'Homme des Qua- drumanes, c'est que les Helminthes propres a l'Homme le sont souvent aux Singes; ainsi sur douze intestinaux qui affligent l'Homme , huit se trouvent chez les Singes. Tels sont les genres Trichocéphale , dont le dispar est propre à l'Honjme , et le palœ- formis aux Papions, aux Magots, aux Calli- triches , et au Cercopithèque mone. Le Pi- laire de Médine est représenté chez les Singes par le gracilis; le Distome hépatique est parasite de l'Homme, et de plusieurs Mam- mifères de l'ordre des Rongeurs et des Rumi- nants; le Mandrill porte dans son pancréas le D. lacinié. Les g. Ascaride, Cysticerque, Échinocoque, Bothiyocéphale soni représen- tés chez l'Homme et le Singe par des es- pèces propres à chacun des deux ordres. L'Homme ne possède pas en propre un genre d'Helminthe ; tous appartiennent à des gen- res qui ont leurs représentants parmi les êtres d'autres classes , et surtout les Mam- mifères; pourtant le g. Polystome ne monte pas plus haut que les Reptiles , et a été observé à la fois dans l'ovaire d'une femme et le sang des hémoptysiques. L'énumération des Helminthes n'est pas très rigoureuse; car les helminthologistes eux-mêmes diffèrent entre eux sous le rap- port du nombre des espèces, qui est de 881. Toutefois j'ai suivi la nomenclature de M. Du- jardin,etj'aiadoptéles espèces qu'il aconsta- tées, beaucoup d'autres énumérées dans son livre lui paraissant douteuses. AnnéHdes. Les êtres de cette classe, nom^ breux sous un petit nombre de formes gé- nériques et spécifiques , sont encore mal connus; et, si l'on en excepte l'Europe , il n'en est encore signalé dans les Species qu'un petit nombre d'espèces , trop petit pour être exact. Les Annélides sont tous de taille très peu développée, et présentent dans leurs formes les anomalies de structure les plus singuliè- res. Quelques uns , tels que les Nais , sont fort petits, et se trouvent par milliers dans les eaux douces. Les Annélides errants et les Tubicoles sont marins ; les Terricoles, com- posés d'un petit nombre d'espèces, sont ter- restres , comme des Lombricites et les Hy- pogeons ; des eaux douces, comme les Nais, et des eaux salées, comme les Siponcles et les Thalassèmes. Les Suceurs sont des eaux dou- ces , et les Albionites seules sont des eaux salées. Les genres les plus nombreux en espèces sont les Sangsues, les Nais, les Lombrics, les Térebelles , les Sabelles , les Nércis , les Syllis , les Lumbrineris, les Eunices et les Polynoés. Un grand nombre de genres ayant été formés par le démembrement des grands types génériques, ne se composent que d'une seule espèce. Les genres les plus répandus sont les Sangsues, qui existent partout, excepté dans l'Amérique du Nord et la Nouvelle -Hol- lande; les Siponcles, qui se trouvent dans i la Méditerranée, les mers de Chine, des Indes et de la Malaisie ; les Lombrics, qui se trou- vent jusqu'au Groenland; les Albions, pro- pres à la Méditerranée , aux Indes et au Mexique, les Sabelles, les Eunices, les Am- phinomes et les Polynoës. . L'Europe , mieux explorée , possède dans sa Faune presque tous les genres , et sur- tout dans sa partie tempérée; car sur 282 espèces décrites dans les ouvrages les plus récents , elle en possède 217 ; et l'Océanje, il' l'Australie , ces terres riches en êtres vi- ^ vants, n'en comptent chacune que 3 es- pèces. Une partie des genres propres à l'O- céan se trouvent dans la Méditerranée; quelques uns même, tels que les Néreis, les Syllis , les Eunices , les Polynoës , se trou- vent, sous des formes spécifiques diflférentes. 160 GÉO GEO dans la Méditerranée et la mer du Nord. Les genres propres à l'Europe sont les g. Polyodonte, Eumolphe, Zothea, qui vivent dans la Méditerranée ; les Sanguisugites , à l'exception des g. Hirudo et Glossiphania , qui sont répandus sur une partie du globe : toutes sont des eaux douces de la mer tem- pérée. Les g. Branchellion , Thalassema , Arénicole, Ophelia , Aonis, Glycera, Aricia, Nepthys, Lumbrineris, Diopatra, Onuphis, Aphrodite, etc., sont encore propres à l'Eu- rope. L'Afrique possède plusieurs genres en commun avec l'Europe : tels sont les g. Hi- rudo, Glymène, Pectinaria , Hésione , Syllis, Néreis, et quelques autres qui sont répandus dans l'Ancien et dans le Nouveau-Monde. La mer Rouge est l'habitation exclusive des g. Iphionea, Aristenia, iEnone, Aglaura et Limnotis. Le total des Annélides exclusive- ment africaines est d'une vingtaine. On connaît peu les Annélides d'Asie , et moins encore ceux de l'Océanie, et le seul g. qui soit propre à cette région est le g. Chlœia. On y trouve aussi desSiponcles, dont une es- pèce se trouve dans l'Océanie, des Albions, des Glossiphania , des Hermelles et des Sabelles. L'Océanie n'a qu'un Hirudo, un Diopatra et un Amphinoma , qui est propre aux Molu- ques. L'Amérique du Sud , outre les g. Hirudo , Sabelle , Serpule et Eunice, a en propre les g. Peripatus et Chetopterus ; mais sa Faune est de 7 Annélides seulement. L'Amérique du Nord est plus riche que l'Amérique méri- dionale , surtout dans la partie septentrio- nale, car elle compte une vingtaine d'Anné- lides. On trouve au Groenland 2 Lombrics, 2 Clymènes , 1 Sabelle, 1 Aonis, 4 Phyllo- doces, 2 Polynoës sur une Faune de 20 An- nélides. Les États-Unis possèdent en propre le g. Hypogeon, et en commun avec l'Europe des espèces spéciales des g. Cirrhatule, Al- bione, Diopatra, et 3 Amphinomes. On n'a trouvé à Australie que 3 Annélides : 1 par- ticulier à ce continent , l'Hipponoa , et une Serpule et une Goniada. Cirripèdes. Les genres qui composent cette classe sont peu nombreux et se trouvent dans toutes les mers , par suite de l'habi- tude qu'ils ont de s'attacher aux corps flot- tants qu'ils rencontrent. Les Cirripèdes affectent deux formes prin- cipales : les Balanes et les Anatifes , ani- maux essentiellement marins. Parmi les pre- miers, les uns, tels que les Coronules et les Tubicinelles , s'attachent aux animaux ma- rins, dans la peau desquels ils pénètrent pro- fondément ; d'autres se fixent aux rochers, aux Polypiers, aux Éponges, etc. On trouve des Balanes à peif près partout, et nous en possédons plusieurs sur nos côtes. Celles dont Leach a formé le g. Acaste se trouvent dans les mers des pays chauds, et le g. Oc- tomère a été établi par Sowerby pour une Balane du Cap. Les Creusies, dont on trouve des espèces fossiles dans les climats tempé- rés , sont exclusivement des pays chauds. Les Anatifes, dont nous possédons plusieurs espèces sur nos côtes, sont plus particulières aux côtes d'Afrique ; les Gymnolèpes, qu'on n'a jamais trouvées sous la quille des bâti- ments, habitent les mers du Sénégal, et l'on croit les avoir rencontrées dans les mers du Nord. Les Anatifes proprement dits ont des habitats variés; ils se fixent aux rochers, et se trouvent en pleine mer sur les corps flottants, ce qui fait qu'on les rencontre sous une même forme spécifique dans des lieux fort opposés. On a formé le g. Alèpe pour un Anatife parasite d'une espèce de Méduse. Crustacés. On connaît environ 1,200 es- pèces de Crustacés, animaux marins, fluvia- tiles et pélagiens ou terrestres. Les travaux les plus récents des méthodistes ont amené cette classe à être divisée en 270 genres, dont 170 se composent d'une seule espèce. Si l'on en excepte les Xyphosures et les Ara- néiformes, qui commencent la série des Crustacés, les Lernéides et les Siphonostomes vivent en parasites sur les poissons : aussi leur distribution dépend-elle de celle des êtres sur lesquels ils habitent. On n'en connaît qu'un petit nombre d'espèces et de genres, et, si l'on songe aux poissons qui n'ont pas été l'objet d'un examen minutieux, on verra que cet ordre doit augmenter considérablement en genres et en espèces. On trouve dans cette classe des êtres de taille proportionnellement très grande parmi les Décapodes brachyures et macroures ; les autres ordres, excepté les Xyphosures, ren- ferment des êtres fort petits : ainsi les plus grands Amphipodes ont à peine 5 centimè- tres, les Isopodes sont d'assez petite taille, et GEO quelques uns, tels que les Entomostracés et les Siphonostomes , sont presque microsco- piques. Les uns, et la plupart sont dans ce cas, vivent dans la mer et sur ses bords, et l'on trouve seulement des genres essentielle- ment fluviatiles dans les Décapodes ma- croures et les Isopodes. Parmi les Laemo- dipodes, il y en a de marins, de fluviatiles et depaludiens dans le même genre; tels sont, dans le g. Gammarus, le marinis qui vit dans la mer, le fltiviatilis dans l'eau des ruisseaux, et le Rœsellii dans l'eau des puits : et dans l'ordre des Isopodes on trouve des genres, tels que les g. Oniscus, PorcelUo, Armadillo, qui «ont terrestres. Les genres les plus nombreux en espèces, malgré le morcellement des êtres de cet ordre, sont les Cypris, les Daphnis, les Sphéromes, les Idotées, les Crevettes, les Squilles , les Phyllostomes , les Palémons , les Hippolytes, les Langoustes, les Porcel- lanes, les Pagures, les Lupées, les Xanthes, les Crabes, etc. Les genres cosmopolites, sous les mêmes formes spécifiques, ou bien sous des formes spécifiques différentes, sont très peu nom- breux : tels sont les Cymothoés, qui se trou- vent dans les régions chaudes et tempérées des deux hémisphères; les Orchesties, qui ont des représentants partout le globe, ex- cepté en Asie et dans TOcéanie; les Lan- goustes, lesPorcellanes, qui possèdent réel ie- ment des représentants dans chaque réjrion, ainsi que les Pagures, qui cependant man- quent à l'Amérique du Nord; les Grapses, qu'on ne paraît avoir trouvés ni en Asie ni dans l'Amérique boréale, et qui, sous un petit nombre de formes spécifi(iues, sont représentés partout, surtout dans l'Amérique méridionale et dans l'Australie, où il s'en trouve cinq espèces sur huit. A l'exception de l'Europe et de l'Australie, qui en parais- sent dépourvues, lesOcypodes sont répandus dans toutes les mers des régions chaudes et jusque dans l'Amérique septentrionale; les Xanthes sont surtout les habitants des ré- gions tropicales, où ils sont en nombre con- sidérable , principalement dans les parages de l'Ile de France , dans la mer Rouge , sur les côtes des Antilles et du Brésil; les Crabes sont indigènes des chaudes régions de l'A- frique et de l'Asie. T. VI, GEO 161 L'Europe possède presque exclusivement les Crustacés aranéiformes , les Lernéides et les Siphonostomes , quoique les Pandares soient exclusivement des mers équatoriales de l'ancien monde, et que les Caliges, au nom- bre de 15 espèces , en aient 11 d'Europe. Les Copépodes sont plus exclusivement européens, ainsi que les Cyproides; car, sur 11 Cythé- rées, l'Europe en possède 9, et, sur 32 Cypris, elle en a 30. Tous les Daphnoïdes et, à l'ex- ception de deux espèces de genres difl'érents, tous les Phyllosomes sont d'Europe. Parmi les Isopodes, les g. Cymothoé, Nerocile, Ro- cinèle, Eurydice, Campécopée, Cymodocée, Armadillidic , Porcellion , Cloporte , Jœra, Aselle, Idotée, sont européens, et quelques uns exclusivement propres à cette région, sans compter une foule de petits genres sans importance et composés d'une seule espèce. A l'exception des Cyames, qui se trouvent partout où vivent les Baleines , et de deux espèces de Chevrolles qui habitent les para- ges de l'Ile de France, les Lœmodipodes ap- partiennent aux mers d'Europe. Presque tous les genres d'Amphipodes sont étrangers à l'Europe et présentent, sous des formes génériques peu multipliées en espèces , un caractère exotique évident ; pourtant, les genres Crevette et Amphitoë, qui sont les plus riches en formes spécifi- ques, sont aussi ceux chez lesquels les es- pèces européennes sont le plus multipliées. Les Talitres , les Orchesties , les Podocères, les Corophies , ont encore leurs formes eu- ropéennes propres. Les Stomapodes sont composés d'un petit nombre de genres, et à l'exception des genres Squille et Phyllosome, qui possèdent cha- cun une quinzaine d'espèces , la plupart sont peu riches en formes spécifiques : l'Eu- rope n'en possède qu'un petit nombre, et, les Squilles exceptés, dont un tiers habite les mers d'Europe , et le g. Mysis , qui est tout entier européen , les autres sont afri- cains et asiatiques. La moitié des Macroures sont représentés en Europe, et cette région possède outre j les g. Éphyre, Pandale, Crangon , Gébie , ; qui lui sont exclusivement propres, le tiers ' des espèces des g. Palémon , Hippolyte et ' Scyllare. Presque toutes les Galathées sont européennes; mais elle ne possède qu'une ! seule espèce de Langouste; les autres sont 162 GEO GEO de l'Asie et des mers de rAmérique méri- dionale. Il en est de même des g. Homard et Écrevisse , qu'on n'a observés ni en Afri- que , ni en Asie , ni en Océanic , et qu'on ne retrouve que dans les deux Amériques et dans l'Australie. Après l'Europe, l'Asie est la région la plus riche en Décapodes macroures , non pas tant par le nombre de ses formes génériques que spécifiques : ainsi elle compte 7 espèces du g. Pénée, 5 Palémons , 5 Lan- goustes et 2 Alphées , et elle possède en propre certains autres petits groupes. L'Afrique est pauvre sous le rapport car- ;;inologique, et sur les dix formes spécifiques appartenant à neuf genres qu'elle possède , a moitié est de l'Ile de France. La Lan- gouste est le seul grand genre dont on trouve une espèce au Cap. On ne signale que deux seuls genres de Décapodes macroures en Océanie : c'est la Callianirea elongala, qui se trouve aux Ma- dannes, et le petit genre Oplophore à la Dîouvelle-Guinée. L'Amérique australe possède en formes génériques onze formes de Décapodes uîa- ^roures, toutes des côtes du Chili et des An- tilles ; et si l'on en excepte 4 Palémons, 5 Langoustes et 2 Alphées, les autres Crus- tacés de cet ordre y sont représentés par une ieule espèce. On ne signale, dans l'Amérique du Nord, que quelques formes génériques de Déca- podes macroures, formant 8 espèces, dont 2 Hippolytes. L'Australie a 7 genres et 12 espèces, dont 1 Palénrion , 4 Hippolytes , 3 Alphées et 1 Écrevisse. Le petit genre Callianide est australien. La distribution des Décapodes anomoures, qui ne comprennent qu'un petit nombre de genres, donne à TEurcpe, avec peu de formes génériques, dont 3 lui sont propres, tels que les g. Mégalope, Lilhode et Homole, autant de formes spécifiques que rAmérique mé- ridionale , dont la Faune est la plus riche ; car elle possède, dans le seul genre Pagure, 12 espèces. Al'exception des g. Dromie, Pagure et Cé- nobite, l'Afrique ne possède que 2 Crusta- cés anomoures. L'Asie a quelques formes de plus , tels lM»nt les g. Ranine et Birgus, qui lui sont ! propres ; mais elle est relativement pauvre ! en formes spécifiques. ! Si l'on en excepte 3 Pagures et 2 Por- ! cellanes, on ne trouve dans l'Océanie au- cun Crustacé anomoure important, L'Amérique du Sud est riche en Pagures et en Porcellanes; mais elle ne possède que peu de formes spécifiques. Dans les autres genres , dont un seul , l' Jîglée , lui est exclusivement propre , toutes les formes sont surtout des Antilles et des côtes du Chili. On ne trouve qu'une Porcellanc aux États- Unis. L'Australie n'a, outre les g. Lomie et Rémipède, qui lui sont particuliers, que 5 Pagures et 3 Porcellanes. Les Décapodes brachyures comprennent plus de 3o0 espèces , et sont répartis en 113 genres. L'Europe en possède une soixantaine dans les g. Dorippe, Alélécylc (qui lui est propre, sous trois formes spécifiques) , Ebalie , Ca- lappe, Grapse , Gonoplace , Portune , son genre le plus nombreux en espèces , puis- que , sur 9 connues , elle en possède 8, Xanthe, Maia, Hyade, Pise, Inachus, Stémo- rhynque, etc. L'Afrique, quoique moins riche que l'A- sie, possède 37 genres sous 70 formes spé- cifiques, dont les plus importantes sont les g. Calappe, Sesarme , Macrophthalme, Ge- lasirne, Ocypode, Lupée, Trapésie, Xanthe, Clilorode et Crabe. Tous les Crustacés bra- chyures, signalés comme habitant cette région , appartiennent surtout à l'Ile de France et à la mer Rouge, ce qui prouve combien est pauvre la Faune carcinologique de ces contrées. L'Asie compte dans sa Faune une quaran- taine de Décapodes brachyures, formant environ 80 espèces, appartenant presque toutes aux genres africains : cependanf elle possède en propre les g. Iphis, Arcanie , Orythie, Lcucosie , Thelphuse, qui se com- pose de 6 espèces , Doclée et Égérie , sans compter beaucoup d'autres. Dans les formes génériques les plus connues, l'Asie compte des Dorippes, des Calappcs , des Macroph- thalmes, des Ocypodes, des Lupées, des Thalamites, des Crabes et des Lambrcs. La Faune de l'Océanie, y compris la Po- lynésie . se compose de 8 espèces apparte- GEO nant à 8 genres, dont 1 Grapse, 1 Sésarme, I Ocypode, 1 Xanthe, etc. Soixante espèces, distribuées en 33 gen- res , composent toute la Faune carcinolo- gique de l'Amérique méridionale; presque toutes appartiennent aux Antilles, aux côtes du Chili et au Brésil. Outre les g. Galappe, Grapse, Gélasime, Ocypode, Lupée, Xan- the, Crabe, etc., qui y ont leurs représen- tants, on y trouve, à l'exclusion de toute autre Faune, les g. Hépate, Platymnée, Gé- carcin (excepté l'Australie), Uca, Ériphie, Leucippe, Épialte, Eurypode,etc., et parmi les genres assez nombreux en espèces , elle possède, en commun avec l'Océanie , le g. Péricère, et avec les Baléares, le g. Mithrax sous 6 formes spécifiques. L'Amérique du Nord, quoique moins pau- vre que l'Océanie , ne présente , en formes spécifiques propres, que 11 espèces, distri- buées en 8 genres. Les g Ocypode, Xanthe, Chlorode, lui sont communs avec d'autres régions, et elle possède en propre les g. Pa- nopée et Leptopodie. On n'y trouve que le 2. Libinie qui lui soit commun avec le Bré- sil, mais sous une forme spécifique diffé- rente. L'Australie possède à peu près tous les g. importants , et sa Faune se compose d'une quarantaine d'espèces. Elle possède en for- mes génériques propres les g. Myctère et Na- nie. On remarque dans cette région , sous le rapport carcinologique, aussi bien que sous tous les autres, les similitudes les plus va- riées. Ainsi, le g. Trapézie lui est commun avec l'Afrique , les g. Pseudocarcin , Etize et Ozie avec l'Asie, etGécarcin avec l'Amé- rique méridionale. Arachnides. Cette classe , qui présente dans les différents ordres qui la composent près de 1,500 espèces, a un genre de vie et des habitats divers. Ainsi les Acarides , parasites microscopiques des animaux de tous les ordres : mammifères, oiseaux, in- sectes, même les plus petits , comme les Pu- cerons et les Cousins, et vivant de substances animales fermentées, n'ont pas d'autre ha- bitat que celui des êtres aux dépens desquels ils vivent ; et pour ces animaux comme pour tant d'autres dont la découverte exige les recherches les plus minutieuses, ils sont plus connus sous leurs formes européennes que sous leurs formes exotiques. Sur 300 espèces GEO 163 étudiées, 256 appartiennent à l'Europe. On a observé en Afrique plusieurs Ixodes sur les Rhinocéros, l'Hippopotame, les Tortues, etc. 6 espèces de Gamases, dont 2 de l'Ile de France ; dans l'Asie , on connaît 6 Acarides seulement, le Gamase Argas en Perse , et 4 Ixodes dans l'Inde et la Tartarie, dont 3 vi- vent sur les Chameaux. On connaît 1 0 Ixodes américains et 2 Gamases, ainsi que 3 Ixodes australiens, dont 1, le Coxal, se trouve sur un Scinque. Les Phalangides , animaux coureurs et vagabonds, poursuivent avec agilité, sur la terre ou sur les arbres, les petits insectes qui leur servent de nourriture. Ces Arachnides appartiennent aux pays méridionaux et sur- tout à l'Amérique du Sud ; car, sur 93 espè- ces connues, sous huit formes génériques, 52 sont de cette région ; mais elle n'a pas le g. Faucheur, qui compte 38 espèces, dont 31 européennes, 5 africaines et 2 de l'Inde et de la Chine, non plus que le g. Trogule qui est d'Europe, le Cryptostomede Guinée et le g. Phalangode d'Australie. Les Solpugides, au nombre de 40 espèces, sont répandus sur toute la surface du globe, excepté l'Australie où l'on ne paraît pas en avoir encore observé. Les Scorpionides se composent de 112 es- pèces sous 3 formes génériques seulement. Le g. Chelifer est de l'ancien continent. 24 espèces sont européennes, 3 africaines, et 1 océanienne. Le g. Scorpion existe par- tout sous des formes spécifiques très variées ; on en connaît près de 80 espèces, dont 7 sont d'Europe , 9 d'Afrique ; et parmi les espèces de cette région, le Buthus filum se trouve dans les Indes , en Océanie et dans l'Amérique du Sud. Le g. Thelyphone est de l'Océanie et des parties chaudes des deux Amériques. Les Phrynéides appartiennent aux con- trées équatoriales des deux hémisphères, et ne se présentent sous un certain nombre de formes spécifiques que dans l'Amérique méridionale et les Antilles. Les Aranéides sont bien plus nombreuses en formes génériques et spécifiques que les , autres ordres ; elles présentent un total de i près de 900 espèces réparties dans 45 gen- res. On trouve dans cet ordre des Arachni- des gigantesques, tels que les Mygales, et d'autres a traire, de taille très petite 164 GEO GEO Toutes vivent de proie qu'elles prennent à la course , ou bien au moyen de toiles di- versement façonnées qu'elles tendent dans les positions les plus variées. Les unes, comme les Tégénaires, les Ségestries , etc., tendent des toiles dans les lieux obscurs ; d'autres , au contraire , comme les Epéires, les construisent en plein soleil. Un groupe seul, celui des Agyronètes, est aquatique. La variété que présente , dans ces ani- maux, la position des yeux, a permis aux méthodistes d'y établir les coupes les plus nombreuses. Les formes les plus riches en espèces sont les Mygales, genre essentielle- ment cosmopolite, et qui ne paraît rare que dans l'Asie et TOcéanie ; les Lycoses , ré- pandues partout, mais propres surtout aux régions tempérées , puisque 32 espèces sont d'Europe et 19 de l'Amérique boréale; les Attes suivent la même loi : sur l/i6 espè- ces , 56 sont d'Europe et 57 de l'Amérique du Nord. Le g. Thomise n'a que 13 espèces d'Afrique et d'Océanie ; les autres sont d'Eu- rope et des parties chaudes de l'Amérique du Nord. Les Glubiones , les Olios et les Philo- Jromes , très répandus , quoique moins nombreux en espèces , sont essentiellement européens , mais répandus dans plusieurs autres régions. Les Brasses, genres d'Europe et d'Aiinérique , avec quelques espèces afri- caines , originaires d'Europe, d'Afrique , des deux Amériques, sous trois formes spécifiques seulement , et de la Nouvelle-Zélande. Les Epeires, véritablement cosmopolites, mais plus nombreuses dans les régions tempérées, et représentées en Europe par 47 espèces, et dans l'Amérique du Nord par 53. Les Plectanes , dont aucune n'est d'Europe , et plus de la moitié sont de l'Amérique méri- dionale. Le g. Tétragnathe , quoique ré- pandu partout , est plus essentiellement américain. Les g. Linyphie et Théridion sont d'Europe et de l'Amérique boréale. L'Argus est presque exclusivement européen. L'Europe possède en commun avec l'Afri- que septentrionale un assez grand nombre d'espèces de divers genres; tels sont les g. Ségestrie, Scytodes, Philodrome, Clotho, Drasse, etc. La région européenne possède près de la moitié des Aranéides connues; celles d'Afrique appartiennent pour la plu- part à l'Egypte. L'Asie , rOcéanie et l'Australie ont une Faune arachnidienne assez pauvre , et qui ne comprend guère en tout qu'une centaine d'espèces; pourtant l'Australie a en propre les g. Délène , Dolophone , Storène et Mis- sulène. Les deux Amériques possèdent à elles seu- les un tiers du nombre total des Aranéides ; mais l'Amérique du Nord, semblable à l'Eu- rope, en possède la plus grande partie, ce qui prouve que les êtres de cette classe sont propres surtout aux régions tempérées. Le nouveau continent ne possède en genres spéciaux que les g. Sphodros, Arkys et Désis. Le g. Argyronète , formé d'une seule es- pèce, est propre à la France seulement. Myriapodes. Cette classe se présente sous cinq formes typiques distinctes : les Scolopendres, les Scutigères, les PoUyxènes, les Glomeris et les Iules. On n'y trouve qu'un petit nombre de coupes génériques ; les plus importantes du groupe des Chilognathes sont les Géophiles et les Scolopendres. La plus grande partie des Géophiles se trou- vent en Europe, et s'étendent dans cette ré- gion sous des formes spécifiques différentes des bords de la Méditerranée à ceux de la Baltique : on n'en connaît que d'Afrique et de l'Amérique du Nord. Les seuls Crytops j connus sont d'Europe el des parties méri- j dionales de l'Amérique du Nord. Le g. Sco- lopendre , dont le démembrement a donné ! lieu aux coupes génériques précédentes , a ! été trouvé sur tous les points du globe ; mais I on n'en signale aucune espèce des contrées M ^ septentrionale, et la plupart appartiennent " i aux régions tropicales. Quant au g. Litho- bius, il est exclusivement européen, et existe dans les pays du Nord ; une espèce, le For- cipalus, se trouve partout. Les espèces con- nues du g. Scutigère appartiennent aux Indes, à l'Ile de France, et VAraneoides est j d'Europe et d'Afrique. On en a trouvé une ■ espèce à la Nouvelle-Hollande. Le g. Iule , " le plus important de l'ordre des Chilopodes, est répandu partout. On en connaît plus d'Europe que des autres régions ; mais il en a été trouvé sur tous les points du globe , dans les deux hémisphères, une espèce. Le /. Botta existe à la fois dans l'Asie septen- trionale, en Egypte et dans l'Abyssinie. Les petits genres formés à ses dépens , tels que les Craspedosomes , les Platyules, etc., ne comprennent qu'un petit nombre d'espèces GEO européennes. Le g. Polydesme , presque aussi nombreux en espèces que le g. Iule , paraît plus abondant dans les pays méridio- naux , ce qui n'empêche pas qu'on ne le trouve en Europe jusqu'en Lithuanie , et dans l'Amérique boréale. La plus grande partie des espèces connues est d'Amérique. Les espèces du g. Zephronia, dont la patrie est connue, appartiennent au Cap, à Java I et à Madagascar. Les Glomeris, peu étudiés j sans doute, appartiennent surtout à l'Eu- | rope tempérée. On n'en connaît pas d'autre espèce que d'Egypte et de Syrie, et le Gut- tata se trouve à la fois dans le midi de la France, en Espagne et en Egypte. Les deux espèces connues du g. Pollyxène sont: l'une de nos environs, et l'autre de l'Amérique boréale. Au reste, tout annonce que leur histoire est peu connue. Insectes. Cette grande classe , la plus nombreuse du règne animal, comprend des êtres si divers que l'on n'a rien à dire sur leur répartition générale à la surface du globe. Leur mode d'existence, la diversité de leur habitat, et le nombre prodigieux de formes sous lesquelles se joue un même type , en ont fait des êtres cosmopolites : aussi ne peut-on assigner de région favorite à aucun ordre ; seulement les pays équato- riaux sont, pour tous , ceux où les formes entomologiques sont à la fois les plus nom- breuses , les plus favorisées sous le rapport du développement de la taille et de la ri- I chesse des couleurs. La plupart sont terres- I très , et ce n'est guère que dans les Névro- | ptères que se trouvent le plus grand nombre de formes aquatiques, tandis que dans l'or- dre des Hyménoptères il ne s'en trouve au- cune. Une balance intéressante à établir se- rait celle des formes des divers ordres qui s'altèrent ou s'excluent, et établissent des lois harmoniques dont l'étude est hautement philosophique. Quant au nombre total des Insectes il n'est pas connu, et en en portant le nombre à 300,000 , peut-être serait-on au-dessous de la vérité; mais en les classant dans l'ordre réel de leur importance numé- rique , on trouve les Coléoptères , les Lépi- doptères , les Diptères , les Hyménoptères , les Hémiptères , les Névroptères , les Ortho- ptères , les Épizoïques , les Thysanoures , les Aphaniptéres, et les Rhipiptères. Dans ce coup d'oeil rapide sur leur distribu- GEO 165 lion , je n'ai pu considérer que les grands groupes sans descendre aux individus , ce qui aurait dépassé les bornes d'un article déjà assez étendu; je n'ai même hasardé aucun résultat numérique, les species étant tous incomplets, et les indications d'habitat étant la partie la plus négligemment traitée. Thysanoures. Ces petits aptères, au nom- bre de 121, n'ont encore été étudiés que sur certains points; de sorte que l'on ne peut établir les bases actuelles de leur distribu- tion. D'après ce qui est connu sur le compte de ces inGniment petits, on voit que certains genres ont des représentants sur les divers points du globe. Ainsi le genre Machile se retrouve sous des formes spécifiques diflë- rentes en Europe; encore pense-t-on que le maritime existe aux Canaries, en Syrie et dans l'Amérique du Nord. On a trouvé des espèces du genre Lepisma en Europe, en Afrique, en Chine et dans les Antilles. L'Europe possède seule 92 espèces du genre Podure, et, sur 16 espèces de Smynthures, 15 appartiennent à cette région, et l'on en a observé une seule dans l'Amérique septen- trionale. Les genres Nicoletée et Campodée n'ont jusqu'à ce moment été observés qu'en France et en Angleterre. Aphaniptéres. Cet ordre ne constitue que le seul genre Puce , et l'on n'a que peu de choses à en dire, leur distribution géogra- phique dépendant des animaux sur lesquels elles vivent, quoique l'on en connaisse trois espèces qui ne soient pas parasites d'animaux; ce sont : la Puce terrestre, trouvée sous des broussailles dans la Flandre française, et deux Puces qui vivent dans les Bolets. Les espèces européennes sont au nombre de 23, et la Puce commune serait répandue partout. La Chique est de l'Amérique méri- dionale, et Richardson a décrit dans sa Faune une Puce géante qui est propre à l'Amérique boréale. On ne peut pas parler de la Puce de l'Échidné comme d'une espèce austra- lienne, car il est évident que les animaux de l'Australie en nourrissent chacun d'es- pèce particulière. Le nombre total des Aphaniptéres est de 26. Épiz6ique%. Cet ordre comprend deux genres principaux : les Pous et les Ricins , dont le nombre total des espèces connues est 166 GEO GEO d3 285. On peut dire de ces parasites ce que j'ai dit des Puces. Us ne sont distribués que suivant Thabitation des animaux sur lesquels ils vivent ; mais ils présentent quelques faits intéressants à signaler. Les Poux ont été divisés en quatre grou- pes, suivant leur habitat. Il y a sur les hom- mes quatre espèces de Poux, avec quelques variétés qui méritent d'être observées : celle des vieillards, qu'on dit ne pas ressembler à celui de tête des enfants et des hommes vi- goureux, et le Pou des nègres, qu'on prétend être même d'espèce particulière. Le Pedici- nus ou Pou du Singe, dont on a fait un genre particulier, est celui qui diffère le moins du Pou humain , ce qui est une preuve de plus de la similitude des Quadrumanes comme dernier anneau de la chaîne des mam- mifères avant d'arriver à l'homme. Les Hœmatopinus sont les Poux des mammifères et vivent sur eux seuls. Les Ricins, infiniment plus nombreux que les Pous, affectent les mammifères : tels sont les Trichodectes et les Gyropes, tandis que les Liothés et les Philoptères sont les parasites des oiseaux. Les premiers vivent sur les Àccipitres, les Corbeaux et les Échassiers, tandis que les derniers, les plus nombreux de tous, se trouvent sur les oiseaux de tous les ordres, excepté les Gallinacés et les Pigeons sur lesquels on n'en a pas encore trouvé. Diptèr^es. Cet ordre renferme des insectes en général de taille assez petite , qui ont un genre de vie bien différent suivant les groupes. Les Ornithomyens sont exclusive- ment parasites des Mammifères et des Oi- seaux. Les Diptères des autres familles sont à l'état de larves habitants des substances animales et végétales en décomposition, tels que les g. Sarcophaga , Cynomyia , Scato- phaga , Piophila; les OEstrides déposent leurs œufs sur le poil des grands Herbivores, et vivent à l'état de larve aux dépens de ces animaux. Ainsi les Hypodermes vivent sous la peau des Bœufs; les Céphenemyes et JUdemagenes sur les Rennes; les Cépha- lemyes déposent leurs œufs dans le nez des Moutons; d'autres, comme les Tabaniens, avides de sang, mais dont la nourriture à l'état de larve est encore inconnue , s'atta- chent aux grands animaux et les tourmen- tent ; les mâles des espèces sanguisuges ne I Vivent que du suc des fleurs , et les Panga- nies paraissent même n' avoir pas d'autre nourriture. Les Némocères vivent du sang des hommes et des animaux , de petits insectes , du suc des fleurs; et leur habitation favorite est sur I le bord des eaux et dans les lieux frais et om- ! bragés. Il en résulte que quand ces conditions I ne se trouvent i^as réunies, le nombre en I diminue , et elles finissent par disparaître. Les Diptères décrits et connus sont au nombre d'environ 8,000, dont moitié appar- tiennent à l'Europe; ce qui revient à dire qu'on ne connaît qu'une très petite partie des Diptères exotiques. Au groupe des Ornithomyens appartien- nent lesNyctéribies, les Leptotènes, les Hip- pobosques, lesOrnithobies, les Ornithomyies, les Strèbles, etc. Les 1 0 genres qui composent cette famille ne comprennent que 21 espèces , dont une douzaine appartiennent à l'Europe, qui possède un représentant dans chaque genre. On n'a trouvé en Ornithomyens étran- gers qu'un Hippobosque au Sénégal , 1 01- fersie à Java , 1 au Brésil , 1 Ornithorayie à Cuba et 1 en Australie; 1 Leptotène au Brésil. Les Dolichopodiens forment un petit groupe dont le genre de vie est peu étudié, tandis que lesDolichopes vivent du suc des végétaux; les Médétères et les Hydrophores se nourrissent de petits insectes ou des fluides répandus sur les feuilles. Les genres de cette petite famille sont surtout d'Europe; et quelques uns, tels (jue les g. Chrysopila , Medeterus , Thereva, assez nombreux en espèces , etc., sont très répandus dans ce continent. Le g. Dolichope seul renferme 35 espèces européennes ; le g. Psilope se trouve sous des formes spécifi- ques différentes en France , au Sénégal, en Chine, à Java et dans les Antilles ; le g. Rup- pellia est d'Egypte , et le g. Chiromyza du Brésil. On a trouvé en Chine une espèce du g. Rhaphium. La famille des Musciens, représentée par les quatre formes Musca, OEslrus, Conops et Plalypeza , comprend un grand nombre de genres plus connus sous leurs formes spéci- fiques européennes. Les genres les plus im- portants sont les g. Phora, Agromyza, Te- phritis, Scalophaga, Aricia, Musca, Melano- phora^ Tachina, qui vivent à l'état de larves dans le corps des Chenilles, Nemorœay Myopa^ GEO GEO 167 (W.strus , Conops , Lonchoptera , Pipuncti- luSy etc., dont la plupart sont d'Europe , leur petitesse en rendant l'étude difficile ; et Ton remarque qu'elles sont très répandues dans cette région sous une même forme spé- cifique : telle est V Adora œstuum, qui se trouve sur les bords de la mer, depuis la France jusqu'en Suède. Les genres exotiques moins nombreux en espèces sont les g. Lon- ginay Neiius, Merodina, Thecomyia, Thrico- poda , de l'Amérique du Sud ; Diopsis, Glos- sina, de l'Afrique occidentale; Amethysta, du Cap; Loxonevra, Cleilamia, Achias, des îles de l'Océanie; Rulilia^ de l'Australie; Curlocera, du Bengale. Certains genres cor- respondants aux g. Hypoderme , iEdema- gène et Cephenemye , sont les Curtèbres d'Amérique. Le groupe des Syrphiens renferme des genres essentiellement européens , tels que les g. Sphégine, Psilote, Orthonèvre, Doros, Pélécocère, Brachypalpe,Mallote, Psare, etc. 11 en est , tels que les grands genres Cerie , Chrysotoxe, Volucelle , Éristale , Syrphe , qui se trouvent dans les pays étrangers sous des formes spécifiques dilférentes ou même .semblables : tels sont les Ceria vcspiformis, Chrysotoxum armalum , Erislalis œneus , floreus , etc., qui habitent en même temps l'Europe et l'Afrique septentrionale; Ascia nnalis , qui se trouve aux Canaries. Parmi les Syrphe* qui sont nombreux en espèces et répandus partout, le S. lUbesii, qui est eu- ropéen , se retrouve à Maurice ; le corollœ a Bourbon et à la Chine; X^pyrastri au Chili; le saiviœ à Java et à Sierra-Leonc, etc. Les genres exclusivement étrangers à l'Europe sont les g. Chymophile et Cerato- phie, qui sont américains ; Aphrite , Volu- celle , XyloLe , qui appartiennent en partie au Nouveau-Monde ; Ocyptame, qui est des deux Amériques et des Canaries ; Sphœro- phorie, d'Egypte et du Bengale; Priomère, )olichogyne, Megaspide, Mixogastre, Sphae- comie , etc. , de l'Amérique du Nord. La moitié des espèces du g. Éristale appartient à l'Amérique, et le reste est répandu en Afri- que et en Asie. On trouve plusieurs espèces «lu g Hélophile en Asie , en Afrique et en Amérique. La famille des Tabaniens est la plus riche de l'ordre des Brachocères en formes génériques. Les genres répartis dans la tribu des Straliomydes sont presque tous communs en Europe; jusqu'à ce moment, on n'en a pas trouvé un grand nombre d'es- pèces exotiques, à l'exception des g. Odon- tomyie et Sargue, qui sont répandus sur toute la surface du globe. Certains genres, comme les Cyphomyies, les Acanthines et les Herméties appartiennent à rAmérique du Sud, et ne présentent, dans cette région, qu'une seule forme spécifique. Malgré la diffusion des grands genres de cette tribu, les Odontomyies et les Sargues exotiques sont plus propres à l'Amérique du Sud qu'à toutes les autres régions. Le g. Chrysops, riche en espèces euro- péennes , ne l'est pas moins en formes spé- cifiques exotiques, La plupart sont améri- caines; mais on les trouve dans toutes les régions chaudes de l'ancien monde , ex- cepté l'Océanie et l'Australie, où l'on n'en a pas encore trouvé. On trouve, exclusivement à toute autre région , sur le continent américain , les g. Acanthomère, Dicranie et Rhaphiorhynque. Le grand genre Tabanus se compose, comme tous les types, d'un nombre considé- rable d'espèces. L'Europe en compte plus d'unequarantaine, les autres régions de l'an- cien monde , toutes ensemble, en ont à peu prèsautant; l'Australie n'en a quedeux; mais l'Amérique en a 74 dans le sud et 40 dans le nord. Certaines espèces ont une distri- bution géographique très étendue. Le g. Pangonie, est un de ceux qui sont le plus favorisés sous le rapport de la distribution géographique, toutes les régions en sont richement dotées, à l'exception de l'Améri- que boréale , où l'on n'en a trouvé qu'une j seule espèce. L'Amérique du Sud, cette région si riche en Diptères, est la patrie exclusive des Dia- bases et des Dichelacères , à l'exception d'une seule espèce qui est africaine. Toutes les espèces européennes ont des représentants exotiques, à l'exception du g. Hexatome. En tête de la famille des Asiliens se trou- vent les Némestrides , qui sont plus particu- lièrement de l'Afrique orientale et australe. Le genre Anthrax, qui compte un as- sez grand nombre d'espèces exotiques , se trouve représenté en Afrique par des for- mes spécifiques propres; et quelques unes, 168 GÊO GEO telles que les A. sinuala, fenestrala, etc., appartiennent à la fois à l'Europe et à l'Afrique septentrionale. On en trouve un grand nombre en Amérique , quelques unes en Asie et en Océanie , et un très petit nombre en Australie. Les Exoprosopes sont surtout africains et asiatiques ; on en trouve fort peu dans l'Amérique méridio- nale, mais un certain nombre d'espèces dans l'Amérique septentrionale. Les Leptis sont des climats tempérés des deux hémi- sphères, et appartiennent à l'Europe et à l'Amérique boréale. Les Bombyles, dont on connaît en Europe un nombre à peu près égal à celui des autres régions du globe , se présentent dans l'Afrique australe sous un grand nombre de formes spécifiques propres ; quelques espèces se trouvent à la fois en Europe et dans l'Afrique septentrionale , et se retrouvent en Asie et en Amérique. Dans la tribu des Empides , on trouve des g. purement européens , tels que les g. Cyr- tome, Elaphropèze, Ardoptère, Drapetis, Xi- phidicère, Tachydromie, Microphore, Glome, Paramédie, Brachystome et Pachymérine. Le g. Empis renferme des espèces exotiques propres à l'Afrique australe et boréale, à l'Asie (les monts Ourals et la Chine) et à l'Amérique. Le g. Asile, si riche en formes spécifiques, et qui a donné naissance par démembrement à un grand nombre de genres , a des repré- sentants en Afrique (l'Egypte et le Cap), au Bengale, en Perse, à la Chine , à Java , à la Nouvelle-Hollande, au Brésil, à la Colombie et dans la Caroline. Parmi les genres de cette famille dont la distribution est la plus vaste, il faut citer le g. Ommatius^ qui, sous un très petit nombre de formes spécifiques, est ré- pandu partout le globe, en Afrique, en Asie, en Océanie, dans les deux Amériques, avec des formes spécifiques propres. Le g. Lopho- note, propre à l'Afrique, ne renferme qu'une espèce européenne. Le g. Proctacanthe est américain, et deux espèces sont : l'une d'A- sie et l'autre d'Australie. 11 en est de même du genre Erax; quant au genre Trupa- nea , il est à la fois américain et asiatique, bien qu'on en trouve quelques espèces en Afrique et dans l'Australie, et il est repré- senté en Europe par une seule espèce, 1'^- silus piclus. Au Brésil appartiennent les Mallophores et les Atomoses, les Lopho- I notes au Cap; les g. Damalis et Laxénécire I aux Indes orientales, et le g. Craspédie à l'Australie. Le g. Laphrie est essentiellement cosmo- polite et représenté partout par un assez grand nombre de formes spécifiques , ex- cepté en Australie ; mais l'Amérique seule, dans ses deux régions australe et boréale, en compte une cinquantaine. Le g. Dasy- pogon , démembré en un grand nombre de coupes génériques, est cosmopolite; mais l'Afrique et l'Amérique du Sud sont les régions qui en contiennent le plus. On n'en trouve que peu dans le reste du globe. Les Microstyles sont presque essentielle- ment africains, et le g. Dioctria, riche en Europe, ne possède que peu d'espèces exo- tiques, et elles sont répandues dans toutes les régions , sous des formes spécifiques propres. Le g. Mydas, qui n'est représenté en Eu- rope que par une seule espèce, est réellement américain , et l'on n'en trouve qu'un petit nombre d'espèces en Afrique et en Asie. Les Némocères , moins riches en formes génériques que les Brachocères, suivent la même loi de distribution : les régions chau- des, boisées et humides sont leur patrie de prédilection. Ainsi l'Amérique méridionale possède la plus grande partie des genres et des espèces exotiques ; néanmoins les g. Ma- crocère, Bolétophile , Anisomère, Dixa, Tri- chocère et Cératopogon sont encore exclusi- vement européens. Le g. Limnobie est eu- ropéen et des deux Amériques ; on en trouve néanmoins quelques individus en Afrique. Le grand genre Tipule, outre ses formes européennes, présente des formes exotiques très variées, propres aux différentes régions du globe , excepté l'Océanie et l'Australie. Les Pachyrhines sont surtout exotiques, bien qu'il s'en trouve plusieurs en Europe. Le g. Cténophore, un des plus beaux genres euro- péens, n'offre qu'un petit nombre de formes spécifiques exotiques : encore n'est-ce que dans l'Asie et dans l'Amérique septentrio- nale. A l'Amérique appartiennent encore les g. Ptylogyne et Ozodicère, et à l'Australie , les g. Gynoplistie et Cténogyne. A la fin des Diptères Némocères se trouve le g. Culex , qui est assez riche en espèces européennes et possède une trentaine d'espè- GEO GEO 169 fcs exotiques, dont une petite partie est pro- pre aux régions chaudes de l'ancien monde et le reste aux deux Amériques. En général, on ne trouve guère les genres européens de némocères qu'en Amérique, où ils sont très nombreux. L'Asie et Java en possèdent quelquesautres. Quant à l'Afrique età rOcéanie, elles ont, sous le rapport dipté- rologique, une Faune très peu riche. Rhipiptères. Cet ordre, peu nombreux en genres et pauvre en espèces, dépend, pour la distribution , de l'habitat des Hyméno- ptères sur lesquels il vit en parasite. Lépidoptères. Les Lépidoptères , répandus avec profusion sur toute la surface du globe, offrent une diversité d'habitat qui présente la plus grande variété , surtout à l'état de larve ; car, comme Insectes parfaits , ils ne présentent que la double dissemblance de vie diurne ou nocturne. On trouve dans les Papillons un exemple de plus de la station exclusive propre aux animaux de toutes les classes; c'est que les végétaux exotiques importés en Europe, et qui nourrissaient, dans leur pays natal , des Insectes qui leur étaient propres, et n'appartenaient pas à no- tre continent, s'y sont maintenus, après leur naturalisation, à l'abri des insultes de nos In- i^ectes indigènes; mais qu'on importe l'In- secte qui vivait aux dépens du végétal exo- tique, et bientôt il en sera dévoré comme devant. Cet ordre, regardé, après les Co- léoptères, comme un des plus nombreux , ne paraît pas avoir été suffisamment étudié dans les pays étrangers, surtout dans les ré- gions riches en êtres organisés ; je ne donne- rai donc pas, pour les Lépidoptères, de résultats numériques , rien n'étant plus im- praticable que de présenter des chiffres sa- tisfaisants. Nocturnes. Parmi les petits groupes de la tribu des Tinéides , on n'en connaît guère que d'indigènes, avec les stations les plus va- riées, telles que les feuilles , pour les Diurnea, les Chauliomorphes , les Adèles , les OEco- phores ; les végétaux vivants, l'écorcedes ar- bres, pour les Lampros ; les Champignons et le bois pourri pour les Euplocamus. Les Tei- gnes vivent à l'état de larves dans les étoffes de laine et les fourrures. Ces Papillons, tous de petite taille, sont encore mal connus, surtout à l'état de larve, et leur distribution géographique varie suivant que les recher- T. VI. ches des lépidoptéristes font connaître de nouveaux habitats. Les Iponomeutides, bien moins nombreux et divisés en un moins grand nombre de coupes génériques, sont dans le même cas. Parmi les Crambidcs, le g. Crambus est le plus nombreux en es- pèces et le seul dont on connaisse des espèces exotiques. LesPyralides, quoique se ressem- blant beaucoup par le faciès, ce qui les avait fait désigner par les auteurs sous le nom commun de Pyrale , sont surtout connues sous leurs formes européennes. Le genre Py- rale, le plus riche en formes spécifiques, a des représentants dans l'Amérique du Nord et au cap de Bonne-Espérance. Dans les genres Argyrolepia et Argyroptera, on trouve, outre les espèces européennes, des espèces améri- caines; \e g. Nanthilda est deSavannah. Dans le groupe des Botydes se trouvent des genres dont la plupart sont communs à l'Europe, et souvent sous une seule forme générique et spécifique; on ne connaît d'espèces exoti- ques que pour les g.: Herminia, qui se trouve en Amérique et au cap de Bonne-Espérance, Botys, et V AsopiafarinaliSy qu'on prétend se trouver jusqu'en Amérique. Les Phaléniens sont encore dans le même cas ; on en connaît beaucoup d'indigènes et peu d'exotiques. Le type du g. Uranie est de Madagascar. Les espèces européennes ont généralement une grande distribution géo- graphique dans ce continent, sous une même mrme spécifique. VAspilates calahraria se trouve dans l'Europe méridionale et dans l'A- frique septentrionale. Les g. Larentia et Ci- daria renferment à la fois des espèces indi- gènes et exotiques, et le g. Theiidia, dont une seule espèce se trouve dans le midi de l'Espagne est africain. Parmi les espèces, eu- ropéennes, quelques unes montent haut dans le nord , tel est le Metrocampa margarita- ria, et certains g., tels que les g. Acidaliay Boarmia , Ennomos , Gnophos et Euholiaj sont très riches en espèces européennes. On ne connaît encore , parmi les Noctué- liens, qu'un petit nombre d'espèces exoti- ques , si ce n'est dans les g. Cymatophora, Hadena , Chariclea , dont une espèce , le C. delphinii , habite l'Europe méridionale et l'Asie-Mineure. Quelques espèces, telles que VHeliophorus graminis ci le Cerigo cytherea^ sont propres au nord de l'Europe. Le genre Noctua ne comprend guère que des espèces 22 170 GEO GEO européennes, le genre Cucullia est en grande partie européen , et le genre Plusia se ^îompose d'une trentaine d'espèces euro- péennes et de plusieurs exotiques, dont une, le P. chrysitis, se trouve dans la plus grande partie de l'Europe et de l'Amérique septen- trionale. VOphiusa tirrhœa habite l'Europe méridionale et l'Afrique. Le genre Catocala renferme, outre 22 espèces européennes, quelques espèces exotiques. Le type du g. Ophideres estde Madagascar. Le Cyligramma, dont toutes les espèces appartiennent aux par- ties chaudes de l'Asie et de l'Afrique, a pour type le Latona , ainsi que VAganais borbo- nica, qui se trouve à la fois à Bourbon et à Madagascar. Les espèces du genre Anthe- moisia sont du Cap et des îles africaines de la mer des Indes. Le genre Phyllodes est australien. On trouve dans le groupe des Bombyciens un plus grand nombre de genres et d'espèces exotiques ; mais l'Europe est encore la région la plus riche en Lépidoptères de cet ordre. Les genres très répandus dans cette région, quoique peu nombreux en espèces , sont les g. Cossus etHepialus. Le genre Lithosia pos- sède un grand nombre d'espèces d'Europe. Les genres à diffusion cosmopolite sont les genres Attacus, dont VAtlas est de Chine, VAurora,de la Guiane, les Pavoniamajor et minor^ de France, et Luna, de l'Amérique boréale. Parmi les nombreuses espèces du g. Bombyx , on en connaît , outre les 18 es- pèces européennes, plusieurs exotiques. Les g. CaUimorpha, Euchelia et Plalypleryx sont répandus dans toutes les régions géogra- phiques. A l'Afrique appartient le g. Borocera , qui est de Madagascar; le g. Hazis est asia- tique, l'JEceiicMS est de l'Amérique méri- dionale. Les Cerocampa , formés aux dépens du g. Aglia, sont américains. Le Sericaria mori est originaire de Chine, Crépusculaires. Ces Lépidoptères , beau- coup moins nombreux que les précédents, se composent de Papillons très grands ou très petits. Les Castniens se compose» t d'espèces essentiellement équatoriales. Le g. Castnia , le plus nombreux de tous , est répandu dans plusieurs régions tropicales. Le g. Cocylia est de la Nouvelle-Guinée, VAgarista de Madagascar , de l'Inde et de rOcéanie, le g. Coronis du Brésil • le g. He~ catesia est de la Nouvelle-Hollande , V^go- cera de l'Inde. Le g. Sphynxy qui est devenu le type d'une famille de Lépidoptères crépusculaires, est aujourd'hui composé d'un nombre d'espèces assez restreint , propre surtout aux régions tempérées des deux continents. On a fait le g. Thyreus pour une espèce propre à l'Amé- rique du Nord. Les nombreuses espèces du genre Deiphila sont indigènes ou exotiques, et celle du Nerium , ainsi que VAcherontia atropos, se trouve également en Europe , en Asie et en Afrique. Le Brachyglossa est d'Australie. Les Zygéniens, composés d'un petit nom- bre de formes génériques ont pour formes typiques propres , les Sesia et les Zygœna , démembrés en un nombre assez considéra- ble de g. répandus dans toutes les régions , surtout en Europe. Sans avoir le plus grand nombre de formes spécifiques, cette région possède des représentants de chaque genre, excepté le genre Glaucopis, dont le type est de Madagascar, et les autres espèces exoti- ques et le g. Psichotoe, du Bengale. Le g. Se- sia se compose de 48 espèces, et les Zygena de presque autant. Diurnes. Les g. qui composent cet ordre sont extrêmement nombreux et d'une dis- tribution assez vaste dans les g. qui, comme les g. Syricthus, Thecla, Satyrus, Nymphale, Vanessa , Argynna, Heliconius, Danais, Co- llas, Pieris, Papilio, se composent d'un grand nombre d'espèces, et représentent pour ainsi dire les types généraux de formes; ils sont aussi les plus cosmopolites. Les Hespériens, qui se rapprochent le plus des Crépusculaires, sont composés d'un pe- tit nombre de genres, formés par le démem- brement du grand g. Hesperia. A part les g. Syricthus , Hesperia et Thanaos, qui sont communs à l'Europe et à plusieurs autres régions , tous les autres sont exotiques. Le Nyctalemon est de l'Inde et de l'Australie ; les g. Cydimon et Eudamus sont américains. Les Eryciniens se composent d'une assez grande quantité de genres , dont quelques uns sont assez nombreux en espèces , tels sont les g. Nymphidium, qui est exclusive- ment américain; Polyommata, Thecla, qui sont cosmospolites , et dont on connaît dix espèces d'Europe. Les Lycœna sont euro- péens , Les g. Zeonia, Eumenia , Barbi- k GEO comis, Helicopis, Desmosona, Euryhia, etc., sont américains. Le g. Zerythis est de l'A- frique méridionale; le g. Loxura de l'Afri- que occidentale. Les g. Anops, Myrina , Arhopala, sont asiatiques et océaniens. Les Nymphaliens comprennent plus de genres que les familles précédentes; ils se composent de Papillons, dont quelques uns sont grands et beaux et ornés de couleurs métalliques. Quoique répandus en grand nombre dans les diverses régions, ils sont plus nombreux dans les contrées tropi- cales. Quelques g. comptent un grand nom- bre d'espèces; tels sont les g. Satyre, dont la plupart des individus sont européens et très communs dans presque toute l'Europe; Ere- bitty qui est également un g. européen ; Nym- phale , Vanesse , parmi lesquels on trouve des espèces réellement cosmopolites , telles que la Vanessa cardui, qui est répandue sur toute la surface du globe, VAtalanta, qui se trouve dans toute l'Europe, dans le nord de l'Afrique, dans l'Asie -Mineure et l'Améri- queduNord, et Argynne, dont unepartieest européenne; Heliconius , g. américain; Ba- nals, cosmopolite; Euplœa , des îles de la Sonde et de l'océan Indien. Les g. Aterica et Cyrestis sont à la fois asiatiques et africains. Le g. Eurytela est de Java et de l'Afrique méridionale ; le g. Melanitis appartient aux Indes orientales, et une espèce, VEtusa, est du Mexique; le g. Cethosia est océanien et indien. Le g. Acrœa est de l'Asie et surtout de l'Afrique. Les g. américains sont assez nombreux ; tel* sont les genres Hœtera, Mor- pho, Catagramma, Megalura, Agraulis, Ne- rias, Peridromia. Le g. Hamadryas est de la Nouvelle-Hollande. La plupart des genres de la famille des Pa- pillonlens sont très nombreux en espèces , et la plupart sont exotiques. Tels sont les Collas, dont les nombreuses espèces sont ré- pandues par tout le globe ; le g. Terias, com- posé de plus d'une cinquantaine d'espèces toutes exotiques. Les Pieris sont répandues dans les parties septentrionales de l'ancien continent; deux espèces, celles du Chou et de la Rave, se trouvent dans toute l'Europe, dans le nord de l'Afrique, et dans la partie ptentrionale de l'Asie jusqu'au Cachemire. Duplicidœ est répandue dans l'Europe , la Barbarie et l'Asie-Mineure ; le genre Papilio, dont on élève le nombre des espèces à plus GEO 171 de 250, est dans le même cas; il a des re- présentants sur tout le globe : le Poly- mnestor et le Coon aux Indes, le Paris à la Chine , etc. Le Machaon, si connu des amateurs, est commun dans toute l'Europe, et se trouve dans le nord de l'Afrique et dans une partie de l'Asie. Parmi les espèces dont la distribution est limitée , je mentionnerai l'Iphias de l'Asie orientale; le g. Pontia de l'Afrique et des Indes orientales, le g. Idmais, d'Arable ; les g. Euterpe et Leptalis sont américains, et se composent d'une vingtaine d'espèces. VEu- rycus est australien, le Leptocircus de Java, et rOrnithoptère , le plus beau et le plus grand de tous les Lépidoptères, est de l'O- céanie. On trouve dans les régions monta- gneuses de l'Europe et de l'Asie septentrio- nale les diverses espèces du genre Parnas- sius, et la Memnosyne est presque cosmo- polite. Hyménoptères. Cet ordre, un des plus im- portants de la classe des insectes , se com- pose d'un nombre considérable de genres , parmi lesquels beaucoup sont très riches en formes spéciOques. La section des Porte-Aiguillons , quoique moins riche en formes génériques que celles des Térébrants, ne laisse pas d'être impor- tante , en ce qu'elle renferme les insectes les plus industrieux et ceux chez lesquels les mœurs rappellent le mieux celles des Verté- brés les plus élevés dans l'échelle intel- lectuelle. La famille des Mellifères, quoi- que fractionnée en un grand nombre de genres, se résume en deux formes princi- pales , les Bombus et les Apis. Les genres répandus dans plusieurs régions, et dont les espèces sont très nombreuses , sont les g. Andrena , Halictus , Osmia , Nomada , Xylocopa et Cœlioxys, qui, quoique renfer- mant un moins grand nombre d'espèces, est répandu sur toute la surface du globe. Les Abeilles sont exclusivement propres à l'an- cien continent; car celles qui existent en Amérique y ont été transportées d'Europe, où l'on en trouve quelques espèces apparte- nant en propre à ce pays. Le g. Nomia est d'Asie, le g. Crocisa des Indes et d'Australie, Ceratina d'Europe et d'Amérique , Allodape du Cap; à l'Europe appartiennent les g. An- thophora , Melitturga , Eucera , etc. Les g. exclusivement américains sont les g. CentriSf. 172 GEO Suglossa , etc.; les Meliponasc trouvent en Amérique et en Océanie. Le type de la famille des Guépiaires est le g. Ve^pa , celui qui renferme le plus d'es- pèces et a la plus vaste habitation. Les gen- res Polybia , Agelaia, Epipona, sont exo- tiques et surtout de l'Amérique 'méridio- nale. La f.îrni!!e des Euméniens se compose principalement des deux genres Eumenes , dont la plupart des espèces sont exotiques , et quelques unes seulement indigènes, et Ody- nerus , qui au contraire appartient surtout à l'Europe. C'est dans l'ancien continent qu'on trouve le genre Masaris et le petit g. Cœlonites, dont l'unique espèce habite l'Europe méridionale. Les Hétérogynes, dont le type est le genre Fourmi, appartiennent en partie à l'Europe, et le reste aux autres parties du globe. Les g. Ponera, à l'exception d'une espèce, OEco- doma et Atta, sont d'Amérique. Les Mutilliens, à l'ejception du g. MiUilla, qui est répandu dans toutes les contrées du globe, et le g. Methoca, qui est européen , sont exotiques. Ainsi les g. Dorylus et Psammoterme sont africains, le g. Laridiis américain , et le g. Thynnus australien, La plupart des genres qui c/imposent la famille des Scoliens sont exotiques, quoique tous sans exception contiennent des espèces indigènes, et que les g. Sapyge, Tiphia et Po- lochrum soient exclusivement européens. Le g. Bembex , dont on a formé une fa- mille, se compose d'un certain nombre d'es- pèces répandues dans les contrées chaudes du globe et qui ne montent pas vers le nord plus haut que nos départements méridionaux. Le genre Monedula est tout entier exotique. On trouve parmi les g. nombreux qui composent la famille des Crabroniens, tels que les g. Mi- mesa, Psen, Cereeris Pemphredon, etc., des espèces indigènes, et aucun qui soit unique- ment exotique. A l'exception du g. Crabro^ ils ne comprennent, en général, qu'un très petit nombre d'espèces. Il ne se trouve pas de genres exotiques dans la famille des Larriens , et le g. Pala- rus est le seul qui , sous un nombre de for- mes spécifiques assez restreintes , soit ré- pandu dans l'Europe méridionale , en Afri- que et en Arabie. On ne compte , dans la famille des Sphé- GEO giens , d'autres g. importants que les g. Pompilus , Sphex et Pelopeus , qui sont ré- pandus dans les diverses régions du globe. Les genres purement exotiques sont les g. Pepsis, de l'Amérique méridionale, MacrO" meris, des Indes orientales et de la Nouvelle- Guinée , Chlorion , de l'Asie, des îles afr' caines, de l'océan Indien et de l'Amérique du Sud. Les Hyménoptères térébrants sont compo- sés d'un bien plus grand nombre de genres sous un petit nombre de formes typiques. Ce sont les Ichneumons , les Chalcides , les Cynips. Ce sont encore des insectes intéressants et plus utiles peut-être même que les Porte- Aiguillons. Les Ichneumoniens forment la famille la plus considérable ; elle a été divisée en un nombre assez grand de coupes génériques faites aux dépens des grands genres lin- ! néens , et presque tous sont établis sur de; j Ichneumoniens d'Europe qui sont les mieux ! étudiés. La France, rAllemagne, l'Angle- terre, la Belgique, sont les régions les plus connues, et l'on ne trouve en espèces réelle- ment exotiques que le g. Joppa, qui estamé- ricain. Les genres nombreux en espèces, et dans lesquels les exotiques entrent pour une grande part, sont les g. Bracon, Ophion, Cryp- tus , plus riches en espèces indigènes , Ban- chus,Pimpla, Tryphoneilchneumon. Ce der- nier genre est le plus considérable de tous ; il comprend plus de 300 espèces européennes, et les exotiques sont au moins aussi nom- breuses. Les genres indigènes sont les g. M- crogaster, Ascogaster, Blocus , Xorid^s, Bas- j sus, Alomya y etc., sans compter un grand nombre de genres établis sur une seule espèce. Les Évaniens sont cosmopolites ; mais le nombre des genres et celui des espèces en est très borné. On n'en connaît qu'un seul qui soit exclusivement européen, c'est le g. Aula- cus. On trouve des Fœnus dans les parties chaudes des deux hémisphères, et des Evor nia partout. Les Chrysides renferment un grand nom- bre de genres à espèces indigènes et exo- tiques. Les Chrysis, le g. le plus important de ce groupe, quoique plus riche en espèces indigènes, est à peu près répandu partout. La famille des Oxyuriens, bien que com- GEO GEO 17 posée d'un a^sez grand nombre de genres, ayant tous en Europe des représentants, et. pour ainsi dire, indigène, n'en renferme aucun qui soit riche en espèces, si ce n'est les g. Platygaster , Dryinus, Proclotrupes, qui sont essentiellement européens. On en connaît beaucoup du nord de l'Europe, tels . «ont les g. Ceraphron j Scelo , Inostemma , Bethylus, etc. Les Chalcidiens, aussi nombreux en gen- res et en espèces que les Ichneumons , sont surtout connus sous leurs formes européen- nes; les genres les plus riches en formes spécifiques sont ies g. Entedon, Eulophus, Pteromalus , Miscogaster, Callimome; le g. Chalcis est répandu dans toutes les parties du monde. Les g. Thoracantha et Conura sont américains. Les Cynipiens , dont le g. Cynips est le type , ne sont encore connus que sous un petit nombre de formes spécifiques indi- gènes. Les Oryssicns sont d'Europe; les Siri- ciens , sous deux formes génériques , sont des contrées boréales des deux hémisphères. Le genre Xyphidria est purement indi- gène. Les Tenthrédiniens, composés d'un grand nombre de genres, en renferment quelques uns riches en espèces; tels sont les g. Dole- rus, Selandria , Tenthredo, Nematus , Hylo- toma, Cwihcx y AthaJia et Lyda, qui sont tous représentés en Europe par un grand nombre d'espèces. Le g. Taiya est propre à l'Europe et au nord de l'Asie. Le g. Lo- phyrus est répandu dans les contrées froides de l'Europe et de l'Amérique. Les g. Amasis et Cladius sont essentiellement européens; ies genres Pterygopliorus et Perga sont de la Nouvelle-Hollande. Névroptères. Les Insectes de cet ordre \ sont peu nombreux, puisque les species les j plus récents n'en font guère connaître que 800 espèces réparties en une centaine de | genres. Malgré l'extrême division qu'a subie ; cet ordre, on n'y trouve pour type de forme, dans les Plicipennes , que les g. Myslacidey \ Sericostoma et Phrygane, qui sont les plus ' nombreux en espèces, et autour desquels se groupent d'autres petits genres. Tous appar- tiennent à l'Europe , et la plupart à la France. Il n'en faut excepter que le petit %. Macronema, qui présente deux formes spécifiques , une de Madagascar, et l'autre du Brésil. Les Planipennes, plus riches en genres et en espèces, reposent sur 5 formes typiques, les Perles, les Termites, les Ilémérobes, les Myrmélions et lesPanorpes. Les g. Nemou'.f^ et Perle , les plus nombreux en espèces, sont exclusivement européens; pourtant on trouve à Philadelphie une espèce du g. Perle. Les g. Hémérobc etMantispeolTrent des for- mes spécifiques européennes, africaines et américaines : le g. Ghauliode est de l'Améri- que du Nord, et le g. Nevromus de l'Océanie et de Philadelphie. Tous les genres qui com- posent le groupe des Nymphides sont euro- péens. Quant aux Myrmélionides, ils sont cosmopolites. Le g. Myrméléon , riche de 43 espèces, est répandu sur toute la surface du globe, excepté en Océanie; le g. Pael- pares est moins répandu. 11 n'a qu'une seule espèce pour représentant européen, une seule se trouve à la Jamaïque, et le reste en Afrique et en Asie. Deux genres princi- paux composent la famille des Ascalaphides, ce sont les g. Bubo et Ascalaphus. Le pre- mier est représenté par plusieurs formes spécifiques, en Espagne, dans l'Afrique sep- tentrionale en Perse, à Java et en Austra- lie; le second , quoique plus riche en es- pèces, paraît exclusivement européen. On a groupé autour les petits g. Ululay Byas, etc., qui sont de l'Amérique du Sud. Le g. Panorpe se trouve dans les parties tempérées de l'ancien monde et du nouveau, et le g. Psocus, présentant 16 formes spé- cifiques, paraît exclusivement européen. A part deux espèces dont l'habitat est in- connu, le reste se trouve dans nos environs. La famille des Termitides, qui coniprend les g. Emebia et Termes, est surtout des ré- gions chaudes des deux hémisphères, à l'ex- ception de rOcéanie, de l'Amérique du Nord et de l'Australie, qui en sont privées; l'Afri- que, l'Inde et l'Amérique méridionale sont leur centre d'habitation. La division des Subulicornes se compose des deux formes typiques, Ephémère et Li- bellule. Les Éphémérides sont européennes; les Agrionides, dont les g. principaux sont le.j g. Agrion avec 31 espèces, Lestes et Calopte- ryx, qui , outre leurs espèces européennes, sont représentés en Afrique, en Asie et dans 174 GEO l'Amérique du Sud par des formes spécifiques propres. On trouve en Europe et à Java le g. Platycnemis, et dans l'Inde et Java, le g. Hhinocypha. Le g. Mecistogaster est du Cap - et de l'Amérique du Sud. On peut mettre au nombre des genres le plus essentiellement cosmopolites , les ^shnides, qui se trouvent répartis entre toutes ces régions. On n'a pour le g. Gyna- canthe que des formes équatoriales ; mais ces insectes sont de véritables ^Eshnes. Les Gomphides , dont le g. Gomphus est le type, sont moins répandus sous une même forme. Ainsi les diverses espèces des genres Gomp/iwssont d'Europe, d'Afrique, d'Amé- rique et d'Australie; le g. Diastatoma est africain, asiatique et américain. Le g. le plus important de la famille des Libellulides est le g. Libellule, dont on con- naîtplusde 140 espèces réparties entre toutes les régions. A l'exception de ce genre et du g. Cordulia, les autres genres qui composent cette famille sont des régions chaudes de l'ancien monde et de l'Amérique du Sud. On trouve, comme une exception, une es- pèce du g. Macromia à Madagascar, quand le reste du g. est de l'Amérique du Nord ; et, parmi les g. exclusifs, je citerai les genres Acisoma de Madagascar et du Bengale, ly~ gomme de Bombay, etc.; et ce qui fait lacune dans ces travaux, c'est le grand nombre d'espèces appartenant à tous les genres dont l'habitat est inconnu. Hêmiplèrea. Les deux grandes sections qui partagent cet ordre sont d'une importance numérique inégale. Les Homoptères sont bien moins nombreux que les Hétéroptères, et sont plus équatoriaux que ces derniers. Par leur genre de vie phytophage ou créo- phage , ils ont des rapports intimes avec la Flore et la Faune des pays qu'ils habitent, et leur balance numérique dépend de celle des végétaux et des animaux qui servent à l'entretien de leur vie. Les Thripsiens, d'une extrême petitesse, sont difficiles à trouver; c'est sans doute ce qui fait que cette famille est peu nombreuse en genres et en espèces, qui appartiennent surtout à l'Europe. Sous un petit nombre de formes génériques se présentent les Cocciniens, dont la forme la plus importante est le g. Coccus, qui vit en parasite sur les végétaux, et se trouve répandu GEO par tout le globe, jusqu'aux latitudes les plus élevées ; la distribution de ces Insectes dé- pend des végétaux à l'existence desquels la leur est attachée. Les Aphidiens sont dans le même cas, et le nombre des espèces en est considérable. Le5 Aphis sont de tous les points «ù se trouve le végétal qu'ils habitent. Les Kermès présen- tent le même phénomène Les espèces euro- péennes sont les mieux connues. Les Psylles, répandus dans toutes les par- ties du monde, et échappant aussi par leur microscopisme aux recherches des entomo- logistes, vivent en parasites sur les végétaux, et sont très communs dans notre pays. On trouve dans la famille des Cicadéliens beaucoup de g. et d'espèces. Les deux for- mes typiques sont les Teltigonia, dont on connaît 200 espèces , et les Cercopes. Il s'en trouve un assez petit nombre dans les régions appartenant à l'ancien monde; mais l'Amérique est leur patrie véritable. Ainsi, à l'Amérique du Sud appartiennent, outre les espèces qui rentrent dans les g. précités, les g. jEthalion, Cœlidia, Gypona, Scaris, etc. Le g. Eurimèle est de l'Austra- lie. Le g. Evacanthus est essentiellement eu- ropéen , et l'on trouve des espèces du g. Ledra en France, en Afrique et dans l'Aus- tralie. Les Membraciens sont également plus nombreux dans le nouveau monde que par- tout ailleurs ; tels sont les g. Mmihracis, dont une espèce, le Bubalus, est de l'Amé- rique du Nord; Cyphotes, Darnis, H&mipty- cha, Bocydium ^ Lamproptera, Heteronotus. On trouve dans toutes les régions des espèces du g. Oxyrachis; le g. Centrotus est de l'ancien monde, et le g. Machœrota des Phi- lippines. Une des familles les plus riches de la sec- tion des Homoptères est celle desFulgoriens, qui vivent comme les Cigales aux dépens du suc des végétaux. Quelques uns, comme les Delphaœ, les Derhe, \es Cixia, etc., sont de petite taille, et les Fulgores d'une taille très grande. Ils sont répandus partout; mais ap- partiennent surtout aux régions méridio- nales du globe. Les genre cosmopolites sont le genre Flata , qui appartient aux régions chaudes des deux hémisphères , et le genre Fulgore dont les espèces les plus gran- des viennent de l'Amérique du Sud. On GÊO GEO trouve des Ricania dans toutes les régions, excepté en Europe. Les g. Cixia, Issus et Âsiraca^oni les plus européens, et le g. Tet- tigometra appartient à l'Europe. Les g. es- sentiellement américains sont les g. Colpo- ptera, Lixia, Oliocerus de l'Amérique du- Sud, et les g. Anotia et Hinnys de l'Améri- que du Nord. Les Cigales, dont on a formé une famille, comprennent des Insectes de taille variable répandus dans toutes les parties méridio- nales du globe ; pourtant on en trouve jusque sous le 48* degré de latitude N. Les Hétéroptères, divisés en genres nom- breux , comprennent un grand nombre de formes spéciûques. LesSculellériens sont ri- ches en espèces, surtoutdansle g.Scutellère: ce sont les Hémiptères les plus brillants ; ils appartiennent surtout aux régions équato- riales. Les g. très répandus sont les g. Ca- nopus, Odontoscelis, qui se trouvent en Eu- rope et dans l'Amérique du Sud ; Cydnus , Pentatome et Scutellère, qui sont de tou- tes les régions , excepté d'Europe ; Pachy- coris, répandu dans plusieurs régions sous une même forme spécifique; Sciocoris, des deux hémisphères ; Pentatome , dont on trouve en Europe un assez grand nombre d'espèces ; Halys et Aspongopus, propres aux deux hémisphères. Les Telyra sont presque tous européens ; les g. Sphœrocoris, Tessara- toma, appartiennent à l'Afrique et à l'Asie. Les g. Agapophyta, Oncomeris et Megyme- num appartiennent aux Indes orientales et à la Nouvelle-Hollande. Les g. Chlœnocoris et Edessa sont essentiellement américains. On ne trouve dans la famille des Miriens qu'un petit nombre de genres avec un grand nombre d'espèces. Le g. le plus important de cette famille est le g. Phylocoris, dont la plus grande partie des espèces qui le com- posent sont européennes; tous les genres de cette famille sont dans ce cas. A l'Eu- rope appartient en propre le g. Eiirycephala. Les Lygéens , tout en ne comprenant qu'un petit nombre de genres, sont riches en formes spécifiques. On y trouve déjà à tra- vers des groupes phytophages quelques car- nassiers et d'autres qui vivent d'insectes en état de décomposition. Les g. les plus nom- breux en espèces sont les g. AnthocoriSy Apha- nus, dont une partie appartient à l'Europe ; iySfœwset^sfemîna, qui sont répandus dans toutes les parties du monde. Le g. Largus est exclusivement américain. Les Coréens comprennent un assez grand nombre de genres phytophages, et quelques uns sont nombreux en espèces. Les g. Ne- matopus et Coreus sont répandus dans tou- tes les parties du monde. Les g. Meropachys, Copius , Paryphes , Coreocoris , Merocoris, se trouvent en Europe et en Amérique , et c'est dans cette dernière région qu'habitent une partie des espèces des g. Pachylis et Neides. Le g. Actorus est du midi de l'Eu- rope. La famille des Aradiens se compose d'es- pècesassez petites et vivant sur les végétaux, telles que les Tingis, qui sont surtouî euro- péennes ; d'autres, comme les Arada, sont de l'ancien monde, et Phymata des différentes parties du monde, et surtout de l'Amérique, vivent d'insectes qu'elles poursuivent sur les fleurs. Le g. Cimex, dont la seule espèce bien constatée est la Punaise des lits , est répandue dans toute l'Europe. Le groupe le plus nombreux en genres et même en espèces est celui des Réduviens , qui sont essentiellement carnassiers. Les deux genres les plus importants sont les Ré- duves et les Zeîus , qui sont répandus dans toutes les parties du monde. On ne connaît que des espèces européennes du g. Nabis; c'est aussi dans cette région et surtout en France que se trouve le g. Ploiaria. Le g. Prostemma est d'Afrique et d'Europe; le g. Lophocephala de l'Inde , et le g. Emesa ap- partient aux contrées méridionales de l'Afri- que, de l'Asie et de l'Amérique. Les dernières familles de cet ordre, telles que les Yélicns , les Leptopodiens , les Gal- guliens , les Népiens et les Notonccliens , se composent d'Insectes aquatiques vivant dans les eaux ou sur leurs bords, et dont les plus importants sont les g. Gerris et Velia, le pre- mier cosmopolite, et le second composé d'es- pèces indigènes qui vivent d'Insectes qu'ils poursuivent en glissant sur l'eau avec agilité; le g. Halobates, qui vit sur les bords de la mer, et appartient aux régions équatoriales; les g. Salda et Leptopus, qui sont indigènes , Pelogonus, d'Europe ; Galgulus et MononyXy de l'Amérique ; Nèpe et Ranâtre, de toutes les contrées du globe , quoique peu nom- breux en espèces ; Naucoris , d'Europe ; les Notonectiens des g. Ploat Notonecta et Co- !76 GÉO GEO rfea, hémiptères nageurs et carnassiers, sont peu nombreux en espèces , et surtout euro- péens. Orthoptères. Ces Insectes, phytophages , carnassiers et omnivores, se composent d'un petit nombre de g., comprenant une petite quantité d'espèces , mais répandus sous une seule forme en nombre prodigieux. Les types de cet ordre sont les Criquets, les Grillons, les Sauterelles, les Phasmes, les Mantes, les Blattes et les Forficules. Le genre Acridium, répandu dans toutes Usa parties du monde, se compose d'un grand nombre d'espèces , dont quelques unes en- vahissent certaines contrées méridionales en quantité considérable. Quelques espèces ont une habitation très étendue : tel est VA. sibericum , qui se trouve en Sibérie et en Suisse. On trouve le g. Truxale en Afrique et dans l'Europe méridionale. Les g. Pamphagus, Ommexecha et Diclyophorus se trouvent en Afrique et dans l'Amérique du Sud. Le g. Tetrix est composé d'espèces pour la plupart indigènes. Les g. Pneumona et Proscopia sont américains. Les Grylliens sont répandus dans la plu- part des contrées du globe sous des formes génériques et spécifiques différentes , qui rentrent presque toutes dans les g. Acheta et Gryllus de Fabricius. La famille des Locustiens est la plus riche du groupe des Orthoptères en genres et en espèces. Le g. Locusta est le type mor- phologique de cette famille, qui se compose en partie de genres exotiques. Les g. Gryi- lacris, Megalodon et Listroscelis sont de l'O- ccanie ; Mecopoda, des Indes orientales ; Phijl lophora, Hyperomala et Prochilus, de l'Aus- tralie; Pterochroza, Acanthodis, etc., de du midi de l'Amérique méridionale. Les Orthoptères de la famille des Phas- miens, ces insectes aux formes bizarres, appartiennent aux Moluques , aux Indes orientales et à l'Amérique du Sud. Cette fa- mille ne se trouve représentée en Europe que par le g. Dacilliis , qui est de l'Italie et la France. On ne trouve qu'un petit nombre de gen- res dans la famille des Mantiens. Tous, à l'exception de quelques espèces des genres Nantis et Empusa, qui appartiennent à l'Europe méridionale et tempérée, ainsi qu'à l'Amérique du Nord , sont des parties équa- toriales des deux hémisphères, mais sont plus communs dans l'Amérique méridio- nale et l'Afrique que dans l'Asie. Les Hété- rotarses sont de l'Egypte , et les Toxodères de l'Océanie. Le g. le plus important de la famille des Blattiens est le g. Blatte, qui est répandu dans toutes les parties du monde, depuis les zones tempérées jusqu'à l'équateur et sous une même forme spécifique; telles sont les Blatta maderœ , americana et orientalis. Le g. Polyphaga est de l'ancien monde , le g, Pscudomops de l'Amérique méridio- nale , et le g. Phoraspis des parties chaudes des deux continents. Le g. Forficule, le seul qui constitue la famille des Forficuliens , la dernière des Or- thoptères, séparée sous le nom deDermajHè- res et formant un nouvel ordre de la classe des insectes, est répandu sur toute la surface du globe , depuis l'équateur jusqu'en Alle- magne ; l'Europe en possède près de moi- tié des espèces, qui s'élèvent à une cinquan- taine. Coléoptères. Cet ordre , le plus élevé de la classe des Insectes , se compose de plus de 40,000 espèces réparties en un nombre très considérable de genres, différant entre eux par l'habitat , la figure et le genre de vie. Ils se résument cependant en un petit nombre de forme typiques qui ont été éri- gées en familles, et dont quelques unes sont composées d'un nombre très considérable de genres et d'espèces ; ce sont les formes Coccinelle, Chrysomèle, Longicorne, Sco- lyte. Charançon, Scarabée, Sylphe, Cebrion, Bupreste , Staphylin , Dytisque , Carabe et Cicindèle. La première section des Coléoptères, celle des Dimères , comprend quelques genres presque tous européens ; les plus impor- tants sont les g. Euplectus et Bryaxis, dont une espèce est de l'Amérique boréale, le g. Balrisus est de l'Europe, de l'Amérique bo- réale et du Cap , et le g. Metopias repré- sente tout l'ordre dans l'Amérique du Sud. L'ordre des Trimères , quoique plus im- portant, ne se compose encore que d'un très [)etit nombre de genres Fungicoles et Aphi- diphages. Ces derniers sont répandus sous la forme des Coccinelles , et de leurs dé- membrements en Epilachna , Hyperaspis , Hippodamia, etc., dans toutes les parties du GEO GEO 176 hts. monde , parmi les Fungicoles , le g. Eu- morphe est nombreux en formes spécifiques, des Indes et de POcéanie. A la tèle des Téiramères se trouvent les Chrysomélines, qui se composent, en gen- res importants , des Eurotyles propres aux parties chaudes de l'Amérique et à l'Inde, des AUises, qui habitent dans toutes les par- ties du globe, et sont très répandus dans les contrées tempérées. LesGaléruques, lesCryp- tocéphales etlesChrysomèles sontabondants partout, et l'on en trouve un grand nombre en Europe. Les Colaspis sont nombreux, et presque tous des parties chaudes des deux hémisphères , les Hispes et les Cas- sides très répandus , mais surtout des pays chauds , les Criocères , les Lema et les Donacies , cosmopolites , mais propres aux climats tempérés, et les Mégalopes, de l'A- mérique du Sud. Les Longicornes comprennent les Lep- tures à grande diffusion , et qui , sous une même forme , appartiennent à l'Europe , à l'Asie septentrionale et à l'Amérique bo- réale, les g. Phylœcia, Monohamnus, Calli- diwm, Rhagium , Saperde , répandus dans plusieurs contrées ; Dorcadion , de l'Europe et du nord de l'Asie; Compsosoma, Amphio- nycha, Leiopus, Acanthoderus , avec une es- pèce de France, Sphœrion, Eburia, Ibidiouy Colobothea , avec une espèce de Java , de l'Amérique du Sud , et quelques espèces de l'Amérique du Nord; Gnoma ^ de l'Inde et de l'Australie. Le genre Lamia , jadis très nombreux en espèces avec une vaste distribution , est aujourd'hui morcelé en une foule de petits genres , composés sou- vent d'une seule espèce : les Gerambycins, composés d'environ 70 genres, possèdent en genres importants les Clytus, dont l'Europe possède un assez grand nombre; les Trachydè- res, propres à l'Amérique du Sud ; les Ceram- byx, essentiellement cosmopolites. Une cin- quantaine de genres composent le groupe des Prionites répandus sur toute la surface du globe, et dont les régions chaudes des deux «ontinents, surtout l'Amérique du Sud, con- tiennent le plus grand nombre. On n'en trouve qu'une moins grande quantité dans les régions tempérées des deux hémisphères. Les Xylophages , dont les g. Trogossite, Apate , Paussus, Bostriche, Scolyte , Hyle- smus, UylurguSy Plalypus , sonl les plus nombreux en espèces, appartiennent à toutes les régions géographiques; mais les plus grandes sont de l'Afrique et du nouveau monde. Les Gurculionites, la dernière section des Tétramères , forment aujourd'hui une fa- mille très nombreuse en coupes génériques, et très riche en espèces. On en connaît près de 10,000. Les g. les plus importants sont les g. Cossonus , Calandra , Lixus , Ceuto- rhynchus , Cryptorhynchus , Otiorhynchus , Cleonus, Thylaciles, qui sont à la fois cosmo- polites et très nombreux en espèces. Les g. Cy- phus , Platyomus et Naupactus sont compo- sés d'un grand nombre de formes spécifiques et appartiennent à l'Amérique du Sud. Le g. Entimus ne renferme que des espèces exo- tiques , et la plupart sont américaines. Le g. Brachycerus , très nombreux en espèces, se trouve surtout dans l'Afrique australe et sur les bords de la Méditerranée ; les Bren- thessont répandues dans les parties chaudes des deux hémisphères. Le g. Apion con- tient un grand nombre d'espèces propres surtout à l'Europe, et la plus grande partie des espèces du g. Rhynchites est des con- trées tempérées. Le g. Attélabe, un des plus nombreux de la section , est répandu par- tout, mais surtout en Amérique. Le g. An- Ihribe et le g. Bruche s'élèvent , dans les deux hémisphères, de l'équateur aux ré- gions boréales. La section des Hétéromères se compose d'un assez grand nombre de genres , dont les principaux , qui représentent des types de formes , sont, dans les Trachélytres , les g. Epicauta, Rhipiphorus, Meloe , Mordelltty essentiellement cosmopolites, et des contrées chaudes et tempérées du globe. Le g. Lyllaesl un des plus nombreux; il renferme des es- pèces des parties chaudes des deux hémisphè- res, et est presque exotique. Les g. Tetrao- nyx, Pyrota, sont exclusivement de l'Amé- rique méridionale; les Mylabres sont répan- dus dans toutes les parties de l'ancien conti- nent, excepté en Australie. Le g. Hycleus est presque tout africain; le g. Anthicus est nom- breux en espèces, et appartient aux contrées tempérées. On ne trouve pas en Europe d'espèces du g. Stalyra , qui est de l'Amé- rique méridionale et des pays chauds de l'ancien monde. Dans la section des Sténélytres, on re- 23 17 GEO GEO marque les g. jEdenura , qui est surtout d'Europe ; Omophlo , des bords de la Médi- terranée; Cistela, des contrés tempérées; Lystronychus , de l'Amérique du Sud ; Al- kcula, dont on trouve plusieurs espèces en Europe, et le plus grand nombre dans TA- mérique du Sud Le g. Helops est cosmopo- lite, et les g. Stenochia, Cameria et Sphe- niscus sont de TAmérique méridionale;. Les Taxicorues comprennent les g. Cossy- phus, de tout le globe ; Celibey de l'Austra- lie ; Nilio et Uloma, d'Amérique. Les Mélasomes se composent des g. Epi- iragus y de l'Amérique et de la Russie mé- ridionale ; Nyclobales , de l'Amérique sep- tentrionale et des Indes orientales; Pedinus, de l'Europe méridionale , de l'Afrique sep- tentrionale et australe, et de l'Asie occiden- tale. Le g. Asida se trouve sur les bords de la Méditerranée et en Amérique. Les Blaps, très nombreux en espèces, sont de l'Europe méridionale, de la Perse et de tout l'ancien monde. Le g. Moluris appartient à l'Amé- rique méridionale et au Cap ; les Sepidium , à la Méditerranée et à l'Amérique. Les nombreuses espèces du g. Teuiyria sont des mers intérieures d'Euroi)e et d'Asie; les Akis occupent une même station dans tout l'ancien monde, et sont remplacés en Ainé- ique par les Nyctelia. C'est a la partie mé- ridionale du nouveau continent qu'appar- tient le g. Praosis; et le g. Pimelia, si nom- breux en formes spécifiques, est de l'Europe méridionale et de l'Afrique. On a formé une section des Pecticornes pour les g. : Passale, qui appartient aux par- ties chaudes de l'ancien monde et de l'Aus- tralie ; Eudore, de l'Afrique et de l'Inde ; Plalycei'us f répandu dans les deux hémi- sphères ; et Lucane, dont on trouve des re- présentants dans les parties chaudes et tem- pérées du globe. Une des sections les plus nombreuses de l'ordre des Coléoptères et la première des Pentamères est celle des Lamellicornes , dont les g. types sont plus ou moins nom- breux en esr)eces, et dont les coupes généri- ques nouveltcs qui gravitent autour ne sont que des dislocations ou des variations et afTecient la distribution géographique sui- vante. Ia's Cétoines sont cosmopolites ; le g. Osmoderma, n'olïrantqu'un moindre nombre ' de formes spécifiques, est de l'Europe tempé- rée et de l'Amérique septentrionale; le g. Go- lialhus est de l'Afrique méridionale. Les An- thobies habitent le Cap ; les Lepitrix, TAmc- rique méridionale; le g. Amphicoma, le littoral méditerranéen ; le g. Glaphyrus , les parties équatoriales de l'ancien continent. Les g. Phyllophages sont plus nombreux que les précédents, et présentent une vaste dis- tribution géographique. Le g. Lepisia est de l'Af.nque australe; les g. AnisopUa et Sericay des régions chaudes et tempérées des deux hémisphères ; les g. Euchlorus et Hhi- zotrogus, avec une même distribution, s'é- lèvent plus au Nord. Le genre Hoplia con- tient, outre une espèce exotique de l'ancien monde, des espèces européennes. Le g. Ado- 7-etus habite les parties équatoriales de l'an- cien monde ; le g. Melolonlha se trouve par- tout, et l'Australie possède en propre les g. Macrotops , Diphucephala et Anoplognathus. La tribu des Xylophages est assez riche en g. à vaste distribution. Les g. Cydoccphala^ Rutela, Macraspis et Megasoma, ce dernier sous des formes spécifiques moins nombreu- ses, sont de l'Amérique méridionale ; les Peli- dnota, des deux Amériques; les Orycles sont cosmopolites, et les Scarabées, des ré- gions chaudes du globe et des pays tem- pérés, mais en moins grand nombre. Le groupe des Arénicoles ne renferme qu'un petit nombre de g. importants , parmi lesquels on distingue les g. Bolboce- ras et Geotrupa , qui sont cosmopolites; le g. Acanthocerus, entièrement exotique, ap- partient aux régions chaudes des deux hé- misphères ; le g. Trox se trouve dans les parties chaudes et tempérées des deux mondes ; et le g. Athyreus, moins riche en formes spécifiques , est de l'Amérique mé- ridionale. La dernière section des Lamellicornes , celle des Coprophages , possède un assez grand nombre de formes typiques. Les g. Onilicellus, Copris, Cantharis, sont répandus partout ; le dernier est surtout américain. Les g. Euryslernus et Hyboma sont de l'A- mérique du Sud ; le g. Phanœus est des dcui Amériques ; le g. Aphodius , quoique ré- pandu sur toute la surface du globe, appar- tient surtout aux pays tempérés. Les Gym- no/>/eurus, avec une distribution semblable, sont moins communs dans les régions tem- pérées. On trouve en Afrique le g. Pachy- GEO ■soma, dan t quelques espèces seulement vi- rent en Amérique. Le g. Ateiichus appar- tient aux régions chaudes de Tancien conti- nent et de l'Amérique méridionale. Les genres aquatiques composant la sec- tion des Palpicornes ont pour représentants sur toute la surface du globe les g. Sphœri- diumf Cœlostoma et Hydrophile. Le g. Tro- pislernus est américain ; le g. Cercyon , quoique de l'Afrique et de l'Amérique , se trouve représenté par quelques espèces dans notre climat; et le g. Elaphorus est essen- tiellement européen. On trouve dans la famille des Clavicorncs que les formes typiques appartiennent sur- tout aux contrées tempérées. Ainsi, le g. Elmis appartient presque entièrement à l'Europe; les g. Byrrhus et Anthrenus sont européens; le genre Attagenus est de l'Eu- rope et de l'Afrique , et les Dermesles sont «les deux hémisphères et de l'Amérique du Nord. Les Histéroïdes ne renferment que le g. Hisler, dont les nombreuses espèces sont ré- pandues partout , du Nord au Sud , et se trouvent représentées en Australie, et le g. Platysoma appartient aux deux hémisphères. 11 se trouve dans la famille des Nécro- phages un grand nombre d'espèces de dif- férents g. typiques qui appartiennent aux régions boréales. Ainsi, les g. Cryptophagus et Strongylus ont une vaste distribution, et se trouvent jusqu'aux Indes. Le g. Silpha , plus nombreux en espèces, a des représen- tants sur toute la terre, et dans les régions kles plus opposées. 11 s'en trouve au Brésil , en Cochinchine, au Cap et en Laponie. Les Nécrophores appartiennent aux parties bo- réales et tempérées des deux hémisphères. Le g. Scaphidium est répandu partout , et le g. Engis, quoique cosmopolite, est surtout exotique. Les Malacodermes sont riches en gen- res appartenant aux parties tempérées du j:lobe. Le g. Ptinus est européen ; les Ano- l'ium sont du Sénégal et du Brésil. Les g. Trkhodes , Clerus, Dascytes de l'Europe, de l'Afrique et de l'Amérique septentrionale. Les Malachies appartiennent à toutes les ré- gions du globe, mais ne paraissent pas exister dans l'Amérique du Sud. Les Lucioles sont de l'ancien continent; les Lampyres d'Eu- rope ont pour roiTésentants exotiques le g. GÉO 177 bis. Photinus, et américaiss le g. Aspisoma. Li g. Lycus est cosmopolite; mais l'on a ré- servé ce nom pour les espèces africaines, ce-» lui de Calopleron pour les espèces de l'Améri- que méridionale, et celui de Di/diopfera pour celles d'Europe. Le g. Cyphon est européen, le g. Bhipicera de l'Amérique méridionale et de l'Australie, et le g. Cebrio est cosmo- polite; ils se trouvent tous répandus dans l'Amérique boréale. Les Sternoxes ont pour genres types les Elater, cosmopolites , mais moins i'«épandug dans les régions équatoriales ; les g. LudiuSy qui est plus abondant dans les pays temiié- rés ; Pyrophorus , composé d'espèces exoti- ques dont beaucoup appartiennent à l'Amé- rique du Sud ; Semioius, de l'Amérique mé- ridionale; Telralobus, de l'Océanie et du Sé- négal. Les g. Agrilus et Anthaœia sont eu- ropéens ; le g. Eucnemis apjwrtient à l'Eu- rope et à l'Amérique; les Chelonarium sont de l'Amérique du Sud, et les Buprestes de toutes les régions. Les Sternocires et les Chrysochoa sont des parties chaudes des deux continents ; \eCapnodis est de la Médi- terranée, et le g. Stigmodon de la Nouvelle- Hollande. Les Brachélytres forment une famille nom- breuse dont beaucoup de genres sont euro- péens ; tels sont les g. Bryaxis^ Pselaphus, Aleochara, 2'achinus, Anthobium, Oxytelus, Sienus , etc. Le g. Scydmenus monte assez haut dans le Nord. Le g. Pœderus est de l'an- cien monde et de l'Australie, et une espèce, le Riparius, est répandue partout. On trouve sur tous les points du globe le g. Staphylin. Les Hydrocanthares sont également avant tout européens dans leurs formes typiques, mais les Gyrins se trouvent aussi dans l'Amé- rique méridionale ; le g. Haliplus est essen tiellement européen; le g. Hydroporus, nombreux en espèces , appartient à l'Europe septentrionale et tempérée. Le g. nombreux des Colymbetes appartient à l'Europe , aux Antilles et au Mexique. Le g. Dytisque est répandu sur toute la surface de l'ancien continent. La famille la plus nombreuse en genres est celle des Carnassiers, et dans cette fa- mille , la tribu des Carabiques. On y trouve en genres importants , les g. Bembidion , Elaphrus , Leistus , Badister, Stomis, Argu- tor, Pœcilus, Dromius , qui sont d'Europe. 178 GEO GEO Aux deux hémisphères appartiennent les g. Chlœnius , Agonv/m , Amara ; les deux der- niers genres sont nombreux en formes spé- cifiques , et ne paraissent se trouver ni en Australie ni dans l'Amérique du Sud. Le genre Calathus est dans le même cas. On trouve dans les parties chaudes des deux ' hémisphères les genres Barysoma, Telrago- nolobus, Casnonia. Les genres cosmopolites sont les genres : Harpalus , surtout des ré- gions tempérées , Scarites, Lebia, Cymindis, Brachine, tous nombreux en espèces. Les genres de l'ancien monde sont les g, : Acu- palpus, Siagona, qui n'est que dans les par- ties chaudes de l'ancien monde , et Agra. On trouve le g. Omophron en Europe et au Gap , Sphodrus en Europe et en Asie, Cnemacanthus en Afrique et au Chili, Orne- sus en Europe , dans la Sibérie et l'Améri- que du Nord , le g. Dolichus au Gap et en Europe Le g. Anlhia est d'Afrique et d'A- sier ; le g. Aptère Graphiterus, d'Afrique, et le g. Catascopus, d'Afrique, d'Océanie et d'A- mérique. Le g. Helluo ne renferme que des espèces exotiques de l'Inde, du Sénégal et de l'Australie , et les Galérites sont de l'Améri- que du Sud et du Sénégal. Madagascar pos- sède entre autres genres le g, Eurydera. Les g. Agra et Cordistes sont de l'Amérique mé- ridionale. Les Gicindélètes , la dernière tribu des Goléoptères carnassiers, n'ont pas de carac- tères propres de distribution géographique. Le g. Therates est de l'Afrique australe et de rOcéanie , et les g. : Colliuris de Java et de l'Inde, Psilocera de Madagascar, Dromica et Manticora du Gap, Odontocheila de V Améri- que du Sud, Gicindèle sur tous les points du globe, et Megacephala des deux hémisphè- res, mais surtout de l'Amérique méridionale. Poissons, On n'a sur les nombreuses es- pèces qui peuplent les eaux douces et salées que trop peu de renseignements pour qu'une esquisse de la distribution géographique des êtres qui composent cette classe puisse avoir un véritable caractère d'exactitude. La con- formité de leur mode d'existence, la facilité de leurs moyens de translation, leur permet- tent de passer d'un lieu dans un autre sans qu'ils soient, comme les êtres attachés au sol, empêchés par les obstacles que présentent les systèmes orographique et hydrographique. Il ne peut guère être question pour les Poissons de la température du milieu , et pourtant malgré sa plus grande homogénité, iî y a des influences encore très sensibles : car les Poissons des régions tropicales sont or- nés des couleurs les plus vives; et à mesure qu'on remonte vers le Nord, les teintes pâ- lissent, et l'on ne trouve plus que des Pois- sons gris, bruns ou blanchâtre^ La facilité de l'alimentation est sans doute aussi la cause qui renferme chaque Poisson dans une zone plus ou moins étroite , et force à des mi- grations ceux qui vivent en troupes. Au reste , les mœurs des Poissons sont si peu connues, que l'on ne peut rien affirmer dans les questions qui touchent à leur existence; leur histoire fourmille de lacunes , et il n'en presque aucun dont on connaisse toutes les phases de la vie. Les eaux douces, courantes ou stagnantes, nourrissent des genres entiers dont la taille est proportionnée à l'étendue du milieu : ainsi, tandis que les ruisseaux et les flaques d'eau sont peuplés d'Epinoches longues à peine de quelques centimètres , les rivières sont habitées par des Poissons de taille su- périeure, témoin les Gymnures; les fleuves sont visités par des Poissons qui atteignent à une grande taille et y remontent des mers , tels que les Esturgeons , les Silu- res, les Saumons , et les vastes masses d'eau salée contiennent à la fois des j;ois- sons de toute taille. Mais c'est Igi que se dé- veloppent les formes les plus gigantesques , les Pèlerins, les Requins, les Raies, les Es- padons, les Flétans, les Gades-Morues, les Baudroies, les Anarrhiques , les Thons, etc. On peut remarquer pour les Poissons ce qui a déjà été signalé pour les Gétacés, et en général pour les Oiseaux marins , c'est que la taille n'est pas le résultat de l'in- fluence du climat, et c'est même sous les la- titudes les plus élevées qu'on trouve les formes les plus gigantesques. Chondroplérygiens. Les Chondroptéry- giens, qui forment le premier ordre, ont pour types de forme les g. Lamproie, Raie, Squale et Esturgeon. Les Lamproies , peu nombreuses en es- pèces, sont des habitants des eaux douces et des côtes de nos mers d'Europe ; le Gastro- branche est de la mer du Nord, et les Hep- tatrèmes de la mer du Sud. Les Raies, aussi nombreuses que les Squales et divisées en plusieurs coupes génériques, sont répandues dans toutes les mers; les Mormyres sont des< GEO espèces de la Méditerranée et de l'Océan. On trouve dans la mer Rouge une espèce d'Anacanthe ; les Pastenagues sont répan- dues dans les mers d'Europe , d'Asie, d'A- frique et d'Amérique ; les Torpilles se trou- vent dans les mers de l'Inde et celle de la Chine, et les Rhinobates sont de la Méditer- ranée, de la mer Rouge et du Brésil. Les Squales et les groupes qui s'y ratta- chent se trouvent dans toutes les mers, et celles d'Europe paraissent les plus riches en espèces communes. Les Cestracions sont de la Nouvelle-Hollande, les Grisets de la Méditerranée , et il en existe dans l'océan Indien une forme spécifique particulière. Les Esturgeons habitent les mers de l'Eu- rope occidentale, de la mer Caspienne, du Da- nube et delà Méditerranée. Il en existe plu- sieurs espèces sur les côtes de l'Amérique septentrionale. Le g. Polyodon est du Mis- sissipi, et les Chimères des mers du Nord, mais sous une forme spéciale, des mers aus- trales. Les deux formes les plus riches en varia- tions spécifiques sont les Balistes et les Plec- tognathes gymnodontes. Chacun d'eux, di- visé en sections , comprend un assez grand nombre d'espèces. Les Triacanthes sont de la mer des Indes, Ifts Alutères de celles d'Amérique , les Monacanthes d'Amérique et des mers de Chine et du Japon. Les Ba- listes ont des représentants sur toute la sur- face du globe. Les Triodons sont de l'océan Indien, les Moles de nos mers et de celles de l'Afrique australe. Les Tétrodons , et les Diodons , nombreux en espèces , sont ré- pandus surtout dans les mers des pays thauds. Lophohr anches . Ce sont de petits Pois- 6"ons de forme fort singulière , et dont le type de forme est le g. Syngnathe, qui est aussi le plus riche en espèces , et celui qui a la distribution géographique la plus vaste. Les Hippocampes sont de nos mers , et une espèce se trouve sur les côtes de l'Australie ; les Solénostomes et les Pégases sont de l'o- céan Indien. Malacoptérygiens. Les Malacoptérygiens apodes ont pour type de forme le g. An- guille. Aux mers d'Europe appartiennent les g. Equille, Leptocéphale et Donzelle, quoique quelques espèces de ce dernier genre appartiennent aux côtes du Brésil GEO 178 bits. et à celles de la mer du Sud. Le genre Gymnarchus est du Nil ; les Gymnotes et leurs divisions, des rivières de l'Amérique du Sud ; le g. Saccopharynx de l'Amérique du Nord. Les divisions Synbranche , Alabès et Monoptère du g. Murène sont des mers tropicales de l'ancien monde. Quant à ce dernier genre , il est répandu partout ainsi que les Anguilles , qu'on trouve sous diffé- rentes formes spécifiques dans toutes les mers. Les Malacoptérygiens subrachiens pré- sentent trois formes : les 'Lepadogaster, les Pleuronectes et les Gades. Les premiers sont répandus dans nos mers et ne com- prennent qu'un petit nombre d'espèces ; les Pleuronectes sont répandus dans toutes les mers, et les nôtres en nourrissent un assez grand nombre. Les Flétans du Nord sont les plus grands de tous. La Méditerranée abonde surtout en Pleuronectes, et les Soles possè- dent plusieurs espèces étrangères. Les Achi- res sont des Antilles et des États-Unis. Les Gades, qui fournissent à nos marchés des poissons fort estimés et se salent pour conserver, sont abondants dans toutes nos mers et s'élèvent, comme les Brosmes , jus- que sur les côtes de l'Islande; le Dorsch est commun dans la Baltique; la Morue se pê- che dans les mers du Nord et sur les côtes de Terre-Neuve. En général, ils sont des mers froides et tempérées. De tous les Malacoptérygiens, les abdomi- naux sont les plus abondantsen formes géné- riques et spécifiques. Ils ont pour types mor- phologiques les Clupes et les Cyprins, divisés en coupes génériques très nombreuses. Quel- ques uns, tels que les Bichirs, sont des fleuves de l'Afrique septentrionale et méridionale ; les Lépisostées , les Ostéoglosses, les Vastrès, les Amies , les Erythrins , les Hyodons , les Notoptères, vivent dans les eaux douces des contrées tropicales des deux hémisphères. Les Vastrès sont des Erythrins répandus dans toutes les parties du monde. On trouve dans plusieurs mers les genres Chironote , Butirin , Mégalope et les An- chois , dont l'espèce vulgaire abonde surtout dans la Méditerranée. Les Cailleux-Tassarts sont des Harengs d'Amérique et des Indes. Les Aloses sont répandues dans plusieurs climats , et l'on n'estime celle de nos mar- chés t^ue ouand elle remonte dans les riviè- 179 GEO GEO r€s. Dans le g. Clupe, les espèces européen- nes, telles que le Hareng, le Melet et le Pit- chard, sont, pour les peuples du littoral de l'Océan, un objet important de pêche. La Sar- dine se pêche surtout dans la Méditerranée, où le Hareng n'est pas connu ; elle visite néan- moins les côtes de l'Océan. Les Saumons, dont la plupart remontent dans les rivières, sont propres surtout aux mers arctiques. Tels sont les Lavarets, les Ombres, les Loddes , les Eperlans et le Saumon com- mun. La Truite des Alpes remplit les lacs (le Laponie. Ces genres sont représentés dans l'Amérique du Nord par certaines formes spéciOques. Les Argentines sont de la Mé- diterranée; les Curimates et les Serra- Salmes , des rivières de l'Amérique méri- dionale. Les Raiis sont d'Amérique, et l'on en connaît plusieurs espèces d'Afrique. Les Hydrocyns appartiennent aux rivières de la zone torride. Les Citharines sont africaines; les Saurns , dont une espèce est de la Mé- fiitenanéc, se trouvent dans les Indes et dans le lac de Tehuantepcc. A la Méditerra- née appartiennent les g. Scopèlc et Aulope. Le g. Sternoptyx est de Tocéan Atlantique. Les Silures sont très répandus dans les rivières des pays chauds , mais pas indis- tinctement; les Shals sont de l'Egypte et du Sénégal ; les Hétérobranches se trouvent aussi dans quelques rivières d'Asie ; les Doras etlesCallichthes de l'Amérique, ainsi que les Asprèdes de l'Amérique du Sud. On pêche dans les fleuves d'Asie et de Syrie les Ma- cropléronotes. Les Plotoses sont des rivières de l'Inde. Le Malaptcrure électrique est du Nil. Les Loricaires présentent des formes spéciales dans les rivières de l'Amérique du Sud , et l'on en connaît un grand nombre d'espèces. Les Bagres, qui forment une soixantaine d'espèces, sont des poissons des pays chauds; on en trouve dans toutes les régions , excepté en Europe et dans l'Amé- rique du Nord. Les Schilbcs sont de l'Egypte et du Bengale ; les Silures , dont une seule espèce , le Saluth , se trouve en Europe, ont leur centre d babitation en Asie; il s'en trouve à Java et dans le Nil. La plupart des Pimélodes sont américains, et près de la moitié sont de l'Amérique du Sud. Les Ésoces ont trois formes typiques prin- cipales , les Mormyres , les Exocets et les Brochets. Les premiers sont du Nil et du Sénégal ; les Exocets, de l'Océan, de la Mé- diterranée et des mers d'Amérique, et la plupart des Brochets sont des mers tempérées des deux hémisphères , excepté les Demi- Becs, qui sont des Esoces des Indes, et en partie de l'Amérique australe. Le genre Bro chet proprement dit appartient aux eaux douces. Les Cyprins ont une physionomie telle- ment identique qu'il est impossible de les méconnaître ; c'est un des groupes les plus répandus et les plus riches en formes spéci- fiques ; ils sont des eaux douces courantes et stagnantes , et présentent dans leur mode d'habitation cette particularité, que parmi les Cyprinodons il y en a un qui habite les lacs souterrains d'Autriche. Les Poecilies sont de petits Cyprins vivipares d'Amérique j Les Anableps, également vivipares, sontd© ! rivières de la Guiane. Les Carpes sont ré- i pandues dans les parties tempérées et tropi- cales de l'ancien monde; on n'en trouve pas en Amérique. Les Barbeaux sont dans le même cas, seulement il en existe deux en Géorgie. Les Goujons sont d'Europe et d'Asie; les Labéons de l'Afrique , de l'Asie et de TOcéanie. Les Ables sont ré- pandus partout sous un grand nombre de formes spécifiques. Les Loches , dont nous possédons dans nos eaux douces trois espè- ces seulement , appartiennent aux régions tropicales de l'ancien monde. Les Catasto- mes sont tous de l'Amérique du Nord. On ne connaît qu'une seule espèce de Tanche, qui appartient à l'Europe. Acanthoptérygiens. Les Acanthoptérygiens forment le groupe le plus nombreux de la classe des Poissons, et sont divisés en sections qui répondent à la diversité des types. Les Bouches^en-flûte, comprenant les deux formes Centrisque et Fistulaire, appartiennent aux mers chaudes des deux hémisphères , et , à l'exception d'une espèce du genre Centrisque qui se trouve dans la Méditerranée , ils sont en partie de la mer des Indes. i Les Labroïdes ont pour type une seule forme, avec des dégradations qui ont déter- miné l'établissement de coupes génériques : nouvelles. Les principales sont les Scares , : poissons très riches en espèces , qui appar- ■■. tiennent surtout aux régions tropicales des deux hémisphères , et sont représentés dans l'Amérique du Sud par 20 formes spécifi- G£o GEO 179 bia ques. Les Girelles sont dans lernêniecas. Les Cheilines et les Rasons sont exclusivement de l'ancien monde. Les Labres, plus essen- tiellement européens, quoique représentés partout, excepté dans l'Amérique du Nord, It les Crénilabres , riches en espèces euro- péennes, ne sont représentés en Asie que par une espèce , et autant dans l'Amérique du Nord ; ils ont des représentants dans les mers du Nord et dans la Méditerranée. Les Baudroies sont représentées par les formes Baudroie , d'Europe , d'Asie et d'A- mérique, Chironecte, qui, comme les Batra- choides, est de l'Afrique et de l'Amérique du Sud. On ne trouve qu'une seule Baudroie en Europe et aucune dans l'Amérique sep- tentrionale. Les Gobioïdcs ont pour formes typiques les g. Callionyme , El^otris , Gobie, Anar- 'Aique et Blennic. La première est de l'an- c'.ç». ::TJonde , et les formes dominantes sont européennes et asiatiques. Le g. Eiéolris ap- partient aux eaux douces des régions chau- des des deux hémisphères. Les Gobies, cos- mopolites sous un nombre considérable de formes spécifiques, sont surtout d'Europe, d'Afrique et de l'Amérique du Sud ; quel- ques uns sont d'eau douce; quelques petits genres sont essentiellement asiatiques. Les Gonnelles sont des parties septentrionales de l'Asie et de l'Amérique , à l'exception d'un petit nombre d'espèces. On trouve la majeure partie des Clinus dans les mers d'Amérique et dans les Antilles, ainsi qu'au Gap, et une seule espèce représente ce genre n Europe. Les Salarias sont répandus dans . On peut donc regarder la variété albinc de l'espèce humaine comme bien supérieure à la mélanienne , et tout annonce en elle la suprématie de Fintelligence. Toutefois, elle joue encore assez dans sa couleur : blanc pure chez les Européens et certaines nations asiatiques, plus brune chez les peuples de 'Arabie et de l'Asie-Mineure, elle passe par toutes les nuances du brun à l'olivâtre dans es races malaises, qui se rapportent presque complètement à la race indienne. L'angle facial de cette race est de 85 de- grés , et aucune ne rivalise avec elle pour la portée de l'intelligence. Seulement on re- marque qu'elle ne jouit de ces avantages que dans les contrées européennes : plus elle se rapproche des autres races avec lesquelles ont eu lieu des croisements multipliés, plus elle perd de sa supériorité. Le caractère de cette race est sa domina- tion absolue sur toutes les autres. Elle a fait des esclaves de la race noire, et pour elle le nègre est devenu une bêle de somme , ne se regimbant contre le joug tyrannique qu'on lui impose que comme l'animal irrité d'un mauvais traitement , mais sans con- science de ses droits. Elle a fait des tribu- taires des peuples de la race jaune chez les- quels elle a pu s'établir, et les gouvernants des grands États de l'Asie orientale n'ont pu soustraire leurs sujets à la domination de la race blanche qu'en lui fermant l'entrée de leurs états. Elle a éteint presque complètement la race rouge qui recule de plus en plus de- vant la civilisation devenue pour elle un poison mortel; elle a dominé et exploité à son profit les rameaux indiens et araméens de la race blanche qui lui sont inférieurs ien idées sociales. Cette race privilégiée est la seule dans laquelle l'individu ait une va- leur véritable , et où il soit réellement compté pour quelque chose dans l'ordre so- cial. Dans le rameau européen de la race blanche, la femme s'assied près de l'homme comme sa compagne, jouit de la cowGancc et de la liberté, partage avec lui l'édu- cation des enfants et marche vers une sage émancipation. Les enfants appartien- nent plus à l'État qu'à leur père; proté- gés par les lois, ils sont arrachés à la do- mination brutale de la famille ancienne et, dès leur enfance, traités comme des êtres qui prendront un jour place dans la société C'est dans la race blanche que se trouve le développement le plus complet des scien- ces qu'elle a reçues en germe des peuples antiques et agrandies au point d'en être la créatrice ; son industrie s'est élevée aussi haut qu'il lui a été permis d'atteindre , si l'on réfléchit à la jeunesse de la société eu- ropéenne. Les religions de la race caucasique ten- dent toutes à l'unité monothéiste, et, chez la plupart des nations européennes, elles ont passé à l'état d'institutions, et ont perdu leur caractère mystique et leur puissance despotique. A côté de la religion, vient s'as- seoir la philosophie, qui discute toute chose, croit, nie, affirme ou doute suivant que la raison l'y porte ou l'en détourne. Pourtant, malgré la supériorité de la race caucasique, l'unité individuelle, encore bien comprimée, est loin encore d'occuper au sein de la société humaine la place qu'elle y doit avoir un jour; car l'idéal de la constitution est le bonheur de l'individu au milieu du tout sans qu'il en résulte de perturbation dans l'association; et les luttes qui ont ébranlé le monde européen depuis trois mille ans n'ont eu d'autre but que la con- quête des droits des individus. Le rameau celtique et le pélagique sont les seuls qui aient présenté des tentatives non interrom- pues pour arriver à un état démocratique , et qui aient eu des sociétés entières fondées sur ce principe. Sans cesse dans la voie du progrès , le rameau européen a hérité des peuples caucasiens de l'Asie ses premières institutions qu'il a développées , ou pour mieiâx dire créées; et du petit coin occidental de l'Ancien-Monde où il est relégué , il pèse sur le monde entier de tout le poids de la puissance du génie. Ses langues sont claires et précises, tou- tes s'écrivent et laissent des monuments du- rables ; enfin c'est d'elle que doit venir la race perfectionnée, destinée h être peut-être le dernier effort de la plasticité du globe , et la plus haute manifestation de l'orga- nisme animal. Les trois principaux rameaux de cette grande souche, ceux dits indien , araméen et malais , sont des races qui ont servi de tran- sition pour arriver à la race blanche pure ou des jeux de cette même rare, enfermés 192 GEO GKO dans le cercle tracé par leur organisation, et destiné» à être absorbés par le rameau le plus intelligent; car, chez eux, il ne se trouve nulle part le même développement intellec- tuel que l'on remarque chez les Caucasiens d'Europe ; et l'on y retrouve un rapproche- ment frappant avec la race jaune sous le rapport de l'état stationnaire de leurs insti- tutions. Le rameau indien est encore divisé en castes bien distinctes les unes des autres, sans qu'il y ait fusion entre elles; et, malgré la vivacité de son intelligence, il reste en- chaîné par ses préjugés anciens. Le rameau araméen, si apte à jouir des bienfaits d'une civilisation avancée et qui a été si brillant au moyen-âge, est comprimé par des institu- tions religieuses qui l'étreignent et empê- chent le développement de ses grandes qualités. On y remarque dans la branche juive la reproduction des idées station naires de la race jaune . Depuis près de vingt siècles, elle se trouve mêlée aux nations celtiques et pélagiques sans s'être fondue avec elle. Elle a conservé dans toute son intégrité son unité nationale au milieu des persécutions sans nombre. Le rameau européen, si souple, si flexible, dont l'intelligence est si malléable, s'identifie seul avec tous les milieux sociaux, et seul il a éprouvé à la fois les effets bons et mauvais d'une civilisation avancée. Ainsi, malgré les coupes nombreuses faites dans l'espèce humaine, elle se divise évidem- ment en trois races bien distinctes avec de nombreuses variétés, soit purement locales, soit venues du croisement des diverses races entre elles. Les recherches anthropologiques fondées sur la linguistique sont de bien mince valeur, et conduisent trop souvent à des conséquences ridicules pour qu'on ose s'y arrêter. Depuis l'apparition de l'homme sur la terre, mais brut et inintelligent comme certaines races mélaniennes, com- bien de générations ont passé ! et parmi celles qui se sont succédé depuis les temps Historiques, combien peu ont laissé de traces ! Nous cherchons en vain à déchiffrer l'his- toire de l'humanité sur quelques inscrip- tions frustes, éparses dans tous les coins du monde. Sous ce rapport comme sous tous les autres, on ne trouve au bout de ces recher- ches que l'incertitude et le doute. Il résulte de l'ensemble des faits réunis dans cet article, que les êtres enchaînés les uns aux autres par la loi de progression évo- lutive, se sont développés dans un ordre ascendant, et en affectant un certain nom- bre de formes générales qui se sont évoluées parallèlement, et de groupe en groupe, de- puis les plus infimes jusqu'aux plus élevés, reproduisent l'ascendance dans des limites plus ou moins rigoureuses. Chaque ordre est le plus souvent l'image en petit de l'ensem- ble, et cette manifestation se co,ntinuant à travers toute la série, démontre qu'il ne faut pas chercher la méthode dans la série linéaire, mais dans la série parallèle, et prouve jusqu'à l'évidence le fond sérieuxNle l'idée de l'unité dans les éléments de com- position organique. On y peut reconnaître l'influence des milieux sur le développe- ment des êtres et le néant des idées de type absolu; car l'espèce n'y paraît qu'un jeu d'un type générateur autour duquel gra- vitent des formes secondaires ou tertiaires , dues à l'influence prolongée des modifica- teurs ambiants et des agents organisateurs, et l'on y peut reconnaître le rapport con- stant entre les milieux, et le développement des formes, qui rend imperceptible l'infu- soire de la goutte d'eau et gigantesque l'a- nimal qui vit au sein des mers. Quant aux lois de répartition, elles nous échappent, et peut-être seront-elles toujours enveloppées d'obscurité. Mais dans l'état actuel de nos connaissance^ , avec l'absence d'unité entre les diverses branches de la science et l'arbitraire qui règne dans la clas- sification des groupes et dans l'ctabli.vsement des coupes génériques, il est impossible de présenter un tableau satisfaisant de la dis- tribution des êtres à la surface du globe; il faut, avec les éléments existants , pour ap- porter dans cette branche de la science uç coup d'oeil philosophique, la synthétiser, e' remplacer par une sage dictature le fédéra- lisme étroit qui, en ouvrant les portes aux médiocrités ambitieuses, en a fait un chaos dans lequel on n'ose plonger la vue sans éprouver un sentiment de pitié et de regret. Butfoii , Linné, L. de Jussieu , Lamarck, Geolfroy Saint-Hilaire resteront à jamais les maîtres de la science, et ceux qui déserte- ront la voie que ces grands hommes ont tracée seront frappés d'impuissance et de sté- I rilité. (GÉRARD.) GEO GÉOLOGIE {/7„ terre; >oyoç, discours). — Science générale qui recueille, coordonne et résume tous les faits et tous les documents de l'histoire naturelle de la terre , et qui a pour but définitif de faire connaître : 1° ce que le globe terrestre est actuellement ; 2° ce qu'il a été antérieurement en cherchant à déterminer les causes des modifications qu'il a successivement éprouvées depuis son ori- gine. Une science qui ne se borne pas à consta- ter le présent , mais qui interroge le passé le plus reculé et scrute même l'avenir , ou- vre un champ bien vaste à l'imagination : aussi cette dernière, livrée à elle-même , et forcée pendant longtemps de suppléer aux observations qui lui manquaient pour l'é- clairer dans ses efforts ou l'arrêter dans ses écarts, a enfanté un si grand nombre d'hy- pothèses ingénieuses ou bizarres, mais toutes éphémères , que les hommes sérieux et de bon sens ont considéré comme plus nuisible qu'utile une étude qui conduisait à de tels résultats. Ce jugement , appliqué à la Géologie ac- tuelle, serait cependant aussi sévère et in- juste que celui qui ferait un reproche à l'astronomie , à la chimie et à la médecine actuelles d'avoir été précédées par l'astro- logie , l'alchimie et l'empirisme ; en effet , l'histoire naturelle de la terre a réellement acquis , depuis plus d'un demi-siècle , le droit de prendre rang, non seulement parmi les sciences positives, mais aussi parmi celles dont les applications industrielles sont les plus nombreuses, et dont les résultats scien- tifiques et philosophiques sont de l'ordre le plus élevé. Werner, illustre professeur, pendant les vingt-cinq dernières années du xvu* siècle, à l'École des Mines de Freyberg , en Saxe , ramena l'un des premiers l'étude de la terre à la méthode rationnelle, qui consiste à pro- céder toujours par l'observation du connu à l'inconnu. Mais Werner avait particulière- ment pour objet de faire l'application de la connaissance du sol à la recherche et à l'ex- ploitation des mines : aussi proposa-t-il de substituer au mot Géologie , dérivé de •yïi, terre , et ioyo; , discours , dont le sens est bien large et bien vague, et qui surtout rappelait un genre de travaux tombés en ^ discrédit, le mot de Geoflfnosie, de y?;, terre, T. VI. GEO 193 et yvuffeç, connaissance. C'était beaucoup res- treindre le véritable objet de la science de la terre, qui doit bien prendre pour base la connaissance du sol , mais qui ne doit pas s'arrêter à ce point. LàGéognosie serait, pour ainsi dire , à la Géologie, ce que Vanatomie est à l'histoire de l'organisation des êtres. On a proposé aussi de nommer géogénie la partie de la science qui s'occupe d'expli- quer les phénomènes constatés par la géo- gnosie. Mais comment séparer ces diverses^ branches d'une même science, et isoler tous les faits des conséquences immédiates qui en dérivent? Celles-ci et les conjectures elles-mêmes excitent à la découverte de nouveaux faits qu'elles contrôlent et appré- cient; de sorte que l'observation et l'inter- prétation doivent s'en tr' aider et marcher de front. La Géologie , dans l'acception large qui lui convient maintenant, doit donc embras- ser l'universalité des faits qui peuvent éclai- rer sur l'histoire de la terre ; c'est une science complexe qui , sans cesse , doit mettre en œuvre et combiner les résultats empruntés aux diverses branches des connaissance» humaines. Basée sur l'observation, intime- ment liée à toutes les autres sciences phy- siques, elle fournit aussi à chacune des do- cuments précieux. Le rôle du géologue ou géologiste est com- parable à celui du botaniste ou du zoolo- giste, lorsqu'il recueille des faits, réunit des objets, les décrit, les compare, les classe et les dénomme ; mais il doit, comme le phy- sicien et le physiologiste, chercher la cause ou au moins l'explication des faits qu'il a observés ; bien plus, il doit encore, comme l'historien et l'antiquaire, trouver dans desj vestiges et des ruines la preuve de l'exis-- tence d'événements et d'êtres depuis long- temps accomplis et détruits. Quelques faits avérés , connus de tout le i. monde, et qu'il est facile de vérifier ; quel- ques unes des conséquences qui découlent nécessairement de ces faits , peuvent faire rapidement comprendre quel est le but et le champ actuels de la Géologie, et montrer comment il est possible de remonter des observations matérielles les plus simples aux considérations de l'ordre le plus élevé, en se laissant guider par l'induction et l'a- nalogie. M 194 GEO GEO Ainsi, 1° il est évident que la partie ex- térieure de la terre, celle qui limite le corps planétaire dans l'espace et lui donne sa forme, que le sol enfln qui nous porte n'est ni uni à sa suffaoe ni homogène par sa nature. 2^" Les matériaux , ou substances miné- rales diverses dont le sol est composé, n'ont pas existé de tout temps dans l'état et dans la position où nous les voyons. En effet , certaines pierres ou roches sont évidemment formées de fragments anguleux , ou même roulés d'autres roches {brèches, poudingues). Bien plus, au milieu de beaucoup de ces ro- ches^ aussi bien dans les plus grandes pro- fondeurs que sur les plus hautes cimes , on voit des vestiges de végétaux et d'animaux {fossiles), qui nécessairement ont vécu avant la formation des rocJies qui les enveloppent. On peut donc affirmer qu'une grande partie des masses pierreuses qui, aujourd'hui, con- stituent le sol, ont été formées aux dépens de masses préexistantes , et depuis que de nombreux végétaux et animaux peuplaient déjà la surface de la terre. 3" Si l'on se rend compte , par analogie avec ce qui se passe encore sous nos yeux dans le sein des eaux , de la formation de joches fossilifères agrégées et stratifiées an- tennes ; si l'on compare les fossiles des dé- pôts superposés , on acquiert facilement la preuve qu'il a fallu un temps très long pour que la série de bancs , de couches , de lits dont le sol est constitué , ait pu s'accu- muler, et l'on ne doute pas que ce ne soient sous les eaux et par les eaux que les nom- breux dépôts sédimentaires n'aient été formés. 4° Avec les roches de formation aqueuse {voyez formation), le sol renferme d'autres roches de formation ignée , analogues aux produits -de nos volcans brûlants ; et les rapports et les connexions de ces roches de différente origine sont tels , qu'on ne peut douter qu'elles n'aient été synchronique- ment formées. 5" En soulevant pour ainsi dire successi- vement les feuillets de plus en plus anciens qui composent le sol , on voit les caractères des formations aqueuses disparaître , et l'on arrive à un point où les formations ignées constituaient seules le sol , que son identité de composition sur les points les plus éloi- gnés de la surface de la terre fait regarder comme le sol primitif. 6° Tout ce qui est au-dessus de ce sol supposé primitif est le sol de remblai, formé par l'accumulation des produits des deux causes ignées et aqueuses, qui n'ont cessé d'agir ensemble comme elles agissent encore maintenant. 7° C'est en remontant du présent dans le passé, au moment où le sol primitif cir- conscrivait seul la masse planétaire , que se termine l'histoire de celte masse, et que com- g mence celle de sa partie extérieure ou du sol. f 8" Ce sont là deux grands chapitres de Thistoire générale de la terre qu'il faut trai- ter séparément, mais qui cependant s'éclai- rent mutuellement; car les faits positive- ment constatés dans l'étude du sol servent de base solide à des conjectures qui devien- nent presque des vérités relativement à l'histoire de la masse planétaire, de même que la connaissance des propriétés physiques et des relations astronomiques de celle-ci donne les moyens d'apprécier à leur juste valeur beaucoup de faits et de traces que l'observation du sol fait connaître. D'après les considérations précédentes , on voit que l'histoire générale de la terre ou la Géologie doit comprendre : 1° l'étude spé- ciale du sol , ayant pour résultat d'appren- dre quelle est sa composition, sa structure, l'origine des matières ou dépôts dont il est composé , et la distribution chronologique de ces matières ; 2" La connaissance des propriétés physi- ques et astronomiques de la terre, considé- rée en elle-même, ou bien dans ses rapports avec les autres corps de l'univers; 3° Les relations entre l'histoire de la for- mation du sol et celle des êtres organisés qui l'ont habité successivement, depuis le moment où la vie a été possible jusqu'au moment actuel. Pour éviter les redites , nous renvoyons aux articles FORMATION, fossile, roches, sol, TERRE , TERRAIN , VOLCAN , dans Icsquels on trouvera ce qu'il est nécessaire de savoir préliminairement pour bien comprendre ce qu'est la Géologie dans sonensemhle. (C.P.) *GEOMETRA (ystopsTpTiç, géomètre, ar- penteur). INS. — Genre de Lépidoptères nocturnes, ainsi nommé par Linné, parce que les chenilles dont ils proviennent ont GEO GEO 195 l'air de mesurer le terrain sur lequel elles marchent, lorsqu'elles se transportent d'un endroit à un autre : aussi Réaumur , leur premier historien , les a-t-il appelées , à cause de cela, Ârpenteuses {voy. ce mot). Depuis que ce genre a été fondé par Linné, les espèces qui s'y rattachent sont devenues tellement nombreuses , que Latreille en a fait une tribu à laquelle il a donné le nom de Phaîénites {voy. ce mot). Cependant le nom générique de Geometra a été con- servé dans la nomenclature ; mais il ne s'ap- plique plus qu'à un très petit nombre d'es- pèces. Ce nombre est de 15 dans les au- teurs anglais; de 10 dans l'ouvrage de M. Treitschke ; de 2 dans mon Histoire des Lépidoptères de France ; il se réduit à une seule espèce dans la classification de M. Bois- duval. Il est vrai que le g. Geometra , tel qu'il est limité, ne se compose que d'espèces européennes , et il est plus que probable que des espèces exotiques viendront l'aug- menter lorsque l'on s'occupera de celles-ci plus qu'on ne l'a fait jusqu'à présent. Quoi qu'il en soit , le type du genre dont il s'agit pour les entomologistes de France est la Geometra papilionaria Linn. C'est une Phalénite d'assez grande taille , d'un beau vert de pté , avec les ailes légèrement dentelées et traversées par deux rangées de petites lunules blanches qui , par leur réu- nion , se convertissent quelquefois en lignes ondulées ; ses antennes , pectinées dans le mâle et filiformes dans la femelle , sont jaunâtres , ainsi que les pattes. Cette espèce se trouve dans tous les bois humides de l'Europe. (D.) * GEOMYS {y'n, terre; f^ûç , rat), mam. — Genre de Rongeurs assez voisin de celui des Cricetus, créé par Rafinesque {Mont. Mag., 1817), et ne comprenant qu'un petit nom- bre d'espèces. Le type est le Geomys hursa- rius Rich. {Cricetus bursarius G. Cuv.), qui habite l'Amérique du Nord. (E. D.) * GÉOMYZIDES. Geomyzidœ. ms. — Sous-tribu de Diptères, établie par M. Mac- quart dans la tribu des Muscides. Voy. ce mot. (D.) *GEONEMUS (7^, terre ; vj^o) , paître , manger), ms. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Curculionides gonato- cères, division des Cléonides , établi par Schœnherr {Syn. gen. etsp. Curcul.f t. II, p. 289, VI, part. 2, p. 2)2). 19 espèces ont été rapportées à ce genre; 7 provien- nent d'Amérique, 6 de la Nouvelle-Guinée, 2 d'Asie (Indes orientales), 2 d'Afrique ( Barbarie ) et 2 d'Europe ; parmi ces der- nières est l'espèce type, le C. flahellipes d'O- livier , qu'on trouve sur les bords de la Médi- terranée , en Europe et en Afrique. Le corps des Geonemus est globuleux , pyriforme ; la tète et le corselet sont allongés ; les an- tennes longues et fléchies vers le milieu. (C.) GEOIMOMA. BOT. PH. — Genre dePalmiers Borassinées, établi par Willdenow {Sp., IV, 593) pour des végétaux indigènes des forêts vierges de l'Amérique tropicale, à tige rare- ment nulle, grêle, arundinacée, annelée; à frondes d'abord simples , puis divisées en pennes irrégulières, très entières; à pétioles engainants, placés tantôt sur les côtés de la tige, tantôt au sommet; spadices en épis ou panicules sortant du milieu des frondes ; fleurs rougeâtres cachées dans les fossettes du rachis ; baie subglobuleuse, peu charnue et insipide. (J.) GEOPELIA , Sw. OIS. — Voy. pigeon. *GE0PHILA(7y;, terre ; cpO.oç , ami), bot, PH. — Genre de la famille des Cofl'éacées , tribu des ',Psychotriées-Céphaelidées , établi par Don {Prodr. Népal., 136) pour des her- bes vivaces , rampantes, à feuilles opposées, pétiolées, cordées ; stipules solitaires , indi- vises; pédoncules solitaires à l'aisselle des feuilles supérieures ; fleurs terminales nom- breuses , en ombelles subsessiles ; bractées involucrées, plus courtes que la fleur. Ces végétaux sont indigènes de l'Amérique tro- picale, et se trouvent aussi, mais rarement, dans les Indes.orientales. (J.) *GÉOPHÏLE. Geophilus (yvî, terre ; iU, qui aime), myriap. — Les Insectes qui for- ment cette coupe générique appartiennent à l'ordre des Chilopodes et à la famille des Scolopendrites. Ils ont le corps de grandeur variable , toujours très long , proportion- nellement à sa largeur , et composé d'un très grand nombre d'articles ou anneaux ; tous ces anneaux ne portent pas de pattes, mais l'antérieur ou céphalique , et le pos- térieur ou anal , sont les seuls qui en soient dépourvus ; les petits appendices ou an- tennules que présente celui-ci ne sont pas de véritables pattes ; ils sont sans ongles et ne dépassent pas les véritables organes de 196 GÉO GEO la locomotion en largeur ; tous les autres an- neaux portent chacun une paire de pattes ; ils sont simples en dessous et comme doubles en dessus. Les pattes, toujours courtes, va- rient en nombre selon les espèces ; elles pa- raissent offrir quelques différences suivant l'âge ; mais néanmoins , dans l'état adulte , ces individus d'une même espèce en ont tou- jours un nombre fixe. Ces animaux sont privés d'yeux , et leurs antennes sont com- posées d'articles variables par la forme et la longueur, mais toujours au nombre de qua- torze. L'organisation des Géophiles, leurs mœurs et les modifications que la succession des âges leur fait éprouver, ont été peu étu- diées. Treviranus cependant a donné , dans les Vermischte Schriften, pi. 7, l'anatomie de leur système nerveux, et il a reconnu qu'il existe chez eux autant de ganglions que d'anneaux au corps, c'est-à-dire un pour chaque paire de pattes ; le canal diges- tif paraît résulter d'un long tube presque droit , auquel se font remarquer quelques rétrécissements et dilatations circonscrivant un œsophage ou estomac. Ce canal ne pré- sente qu'un seul repli très peu étendu , et situé vers le deuxième tiers de la longueur totale : c'est à ce repli qu'aboutit le rectum. Les organes de la génération , le mode d'ac- couplement et les phases de développement des petits sont encore peu connus. Les Géophiles vivent ordinairement sous la terre , et leur nom générique indique parfaitement cette habitude. Ils recherchent les endroits humides, le bord des ruisseaux, les bosquets, les pieds des arbres et les mousses ; on les trouve aussi sous les pierres, dans les trous des vieux murs , sous le fu- mier et jusque dans les habitations , sous les boiseries, les décombres. L'Europe n'est pas la seule partie du monde qui les possède ; on en trouve en Afrique , ainsi qu'en Amé- rique , et probablement aussi dans l'Asie. Quoique ces animaux atteignent souvent 'une longueur considérable , ils ne sont nul- lement à craindre : cependant ils sont sus- ceptibles , s'il faut en croire quelques mé- decins et le vulgaire , de s'introduire dans les narines et d'y causer les maladies des plus cruelles ; plusieurs faits de ce genre ont été consignés, mais toutefois la question ne paraît pas encore bien résolue. Quelques Géophiles jouissent de proprié- tés phosphorescentes, et répandent une lueur assez brillante pendant la nuit ; c'est prin- cipalement en automne qu'ils sont plus re- marquables sous ce rapport; tous recher- chent, comme nous l'avons déjà dit plus haut , les lieux humides , et ils peuvent vi- vre quelque temps dans l'eau sans périr. L'espèce qui peut être considérée comme le type de ce genre remarquable est le Geo- philus carpophagus Leach {Tî'ans. Linn. Societ.y t. IX, p. 384). Ce Géophile n'est pas très rare en France. (H. L.) GÉOPHILES. MOLL. — M. de Férus- sac , dans ses Tahl. systém. , divise les Pulmonés en trois sous-ordres : le premier porte le nom de Géophiles, et rassemble les deux familles, celles des Limaces et des Li- maçons. Voy. ces mots et pulmonés. (Desh.) * GÉOPHILIDÉES. Geophilidœ. myriap. — M. P. Gervais , dans ses études sur les Myriapodes ( Thèse de Zoologie ), élève au rang de tribu , comme au reste le docteur Leach l'avait déjà fait , le genre des Geo- philus, et les quelques coupes génériques qui ont été établies à ses dépens. Les Géo- philes méritent, en effet, cette distinction , dit M. P. Gervais ; mais c'est moins par la grande multiplicité de ses pattes que par quel- ques autres particularités , savoir : l'unifor- mité des anneaux et des pieds , la présence d'un arceau supérieur au premier article pédigère , la transformation des appendices tentaculiformes de leurs pattes postérieures et la présence de poches sécrétrices à la face inférieure de chaque anneau. Cette nouvelle tribu comprend les genres Mecistocephalus y Necrophleophagus, Geophilus et Gonibregna- thus. Voy. ces mots. (H. L.) GÉOPHILIDES , Muls. ms. — Syno- nyme de Sphéridiotes, Latr. (D.) GEOPHILUS, Silby. ois. — Voy. pigeon. GÉOPHYTES. BOT. cr. — Syn. d'Aéro- phytes. (J-) GÉOPITHÈQUES. Geopitheci (yTî, terre; iri'Gyjxoç, singe). MAM. — Éticnnc Geoffroy- Saint-Hilaire {Ann. du Mus., t. IX, 1812) a désigné sous ce nom un groupe de Quadru- manes américains ou Platyrrhinins , qui , à cause de l'inaptitude de leur queue à s'enrouler aux arbres , vivent ordinairement . à terre ; mais qui , néanmoins , peuvent encore courir sur les arbres en y employant l'action de leurs mains , et sauter de bran- GÉO che en branche. Les principaux groupes de cette division sont ceux des Callitriche , Saki, Nyctopithèque. Voy. ces mots. (E. D.) *GEOPyRIS, Dej. ins. — Synonyme de Phosphœnus , Casteln. (D.) *GEORCHIS (y?î, terre; îpxi;, orchis). BOT. PH. — Genre de la famille des Orchi- dées, établi parLindley (m Wallich catalog . , n° 7379) pour des herbes indigènes des Indes, mais encore peu connues. (J.) GEORGIA, Spreng. bot. ph. — Syn. de Dahlia. (J.) GEOBGIIVA, Willd. bot. ph. — Syn. de Dahlia. (J.) *GÉORISSITES. Georissites. ms.— M. de Castelnau, dans sa classification des Coléop- tères , désigne ainsi un groupe de la tribu des Macrodactylites, dans la famille des Pal- picornes de Latreille , et qui ne comprend que le g. Georissus. Voy. ce mot. (D.) GEORISSUS {yy} i terre; opudffw , je fouille). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Clavicornes , tribu des Leptodactyles , établi par Latreille et adopté par tous les entomologistes. Le travail le plus récent qui ait été publié à notre con- naissance sur ce genre est la monographie qu'en a donnée M. Victor Motchoulski dans le quatrième numéro du Bulletin de la Soc. imp. des naturalistes de Moscou pour l'an- née 1843. Dans ce travail, l'entomologiste russe caractérise le genre dont il s'agit d'une manière plus précise que ne l'avait fait son fondateur, et en décrit 10 espèces , dont il donne les figures grossies au trait. Sur ce nombre , 9 seraient nouvelles et sont en conséquence nommées par l'auteur. En effet, Latreille n'en connaissait qu'une qui lui a servi à fonder le genre : c'est le Georissus pygmœus , ou Pimelia pygmœa Fab., qui se trouve aux environs de Paris et dans une grande partie de l'Europe boréale ; mais M. Dejean , dans son dernier Catalogue, en mentionne 3 autres , dont 2 d'Espagne et 1 du midi de la France, que M. Motschoulski n'a pas connues ; de sorte qu'en les ajoutant aux 1 1 qu'il décrit dans sa monographie , le nombre des Georissus s'élèverait mainte- nant à 14. Ce sont des Insectes très petits, de forme globuleuse , et qui ont de grands rapports avec les Elmis, les Byrrhes et les Ma- cronyques. Tous sont de couleur noirâtre et habitent les bords argileux ou sablonneux GEO 197 des eaux douces. M. Motschoulski a remar- qué qu'il transsude de leur corps une matière gluante qui retient la poussière du terrain qu'ils habitent et leur en donne la couleur ; et le même auteur, M. Motschoulski, pense que c'est un moyen que la nature leur a donné pour se dérober à la vue de leurs en- nemis au moment du danger. (D.) *GEORYCHUS {ytoypixoq, qui fouit la terre), mam. — Genre de Rongeurs créé par lUiger {Prodr.syst. Mam. et Av. 1811) aux dépens du grand groupe des Rats. Les Georychus ne sont regardés , en général , que comme l'une des subdivisions du genre Lemnus. L'espèce type est le Mus lemnus Lin,, Pal. {Lemnus norwegicusDesm.)j([\il habite la Norwége, la Laponie et le Groen- land. (E. D.) *GEOSAURUS, Cuv. (y?!, terre ; aavpoç, lézard), rept. foss. — Nom générique donné par Cuvier à un reptile fossile du Lias de Solenhofen , décrit par M. de Sœmmering dans les Mémoires de Munich pour 1816 sous le nom de Lacerta gigantea. Ce genre , par ses affinités, se place entre les Crocodiliens et les Sauriens. La tête et les dents de l'es- pèce connue, nommée par M. Decay Geos. Sœmmeringii , ressemblent à celles des Mo- nitors ; mais le corps des Vertébrés est bi- concave, et les grands os des extrémités sont plus semblables par leur forme à ceux des Crocodiles . (L . . . d . ) *GEOSCIURUS (y?), terre; (jxt'oupoç, écureuil), mam. — M. A. Smith (m South- African Quarterly Journal^ 1836) a indiqué sous cette dénomination un petit groupe de Rongeurs, assez voisin du grand genre Écu- reuil. (E. D.) *GEOSITTA , Sw. OIS. — Syn. A'Alauda cwmcwZana Vieill., espèce du g. Alouette. *GEOSPIZA, Gould. ois. — Espèce du g. Gros-Bec. (G.) GEOTRICHUM, Link. bot. cr. — Syn. de Sporotrichum, du même auteur. (J.) * GEOTROCHUS. moll. — Genre pro- posé par M. Swainson , dans son Petit traité de malacologie J pour celles des espèces du g. Hélix qui sont trochiformes ; ce genre ne peut être adopté. Voy. hélice. (Desh.) GÉOTRUPE Geotrupes ( y7, , terre ; xpuTtaw , je perce ). ms. — Genre de Coléo- ptères pentamères , famille des Lamellicor- nes, tribu des Scarabéides , section de? 198 GEO Arénicoles , établi par Latreille et adopté par tous les entomologistes. Toutefois , il a été restreint dans ces derniers temps, d'une part , par M. Fischer de Waldheim, qui en a retranché les espèces dont le prothorax est armé antérieurement de dents ou de cornes, pour en faire le g. Ceratophyus ; et , d'une autre part, par M. Mulsant, qui en a re- tranché de son côté les espèces à élytres sou- dées, pour en faire le g. Thorectes. Ainsi restreint, le genre qui nous occupe ne ren- ferme plus que les espèces offrant les carac- tères suivants : Mandibules terminées d'une manière égale. Mâchoires à deux lobes ve- lus, inermes : l'inférieur sans division. Men- ton fortement échancré. Deuxième article des palpes labiaux ovalaire. Article inter- médiaire des antennes en partie caché dans la contraction ; épistome formant avec le front une figure irrégulière moins longue , ou à peine aussi longue que large. Écusson à côtés moins longs que la base. Corps con- vexe. Tête et prothorax toujours inermes dans les deux sexes. Les Géotrupes ainsi caractérisés sont des Insectes de moyenne taille, de forme presque hémisphérique , avec des pattes très robus- tes , propres à fouir la terre. On en ren- contre depuis le printemps jusqu'en au- tomne dans les pâturages, où on les trouve en grand nombre dans les fientes des bes- tiaux. Ils s'y tiennent enfouis tout le jour, et n'en sortent que le soir pour prendre leur essor. Ils volent bas, en ligne droite et très lourdement ; le moindre choc suffit pour les abattre. C'est alors que ces Insectes s'ac- couplent, et que les femelles déposent leurs œufs dans les bouses qui leur paraissent devoir fournir une nourriture abondante à leur progéniture. Voyez pour plus de dé- tails à cet égard l'article géotrupiens. Parmi les Géotrupes , il en est quelques uns qui sont ornés de couleurs métalliques très brillantes dans toutes les parties de leur corps ; mais ordinairement c'est le dessous seul qui offre cet éclat , tandis que le dessus est noir ou noirâtre, avec de légers reflets cuivreux ou bronzés. Le dernier Ca- talogue de M. le comte Dejean en mentionne 23 espèces , dont il faut retrancher une dizaine au moins , qui appartiennent aux deux genres créés par MM. Fischer de Waldheim et Mulsant, comme nous l'avons GEO dit plus haut. Parmi les espèces qui restent, nous citerons, comme type du genre et le plus connu, le Geotrvjpes slercorarius Fabr. , qui se trouve dans toute l'Europe, et même en Sibérie. (D.) GÉOTRUPIDES. Geotrupidœ. ms. ~ Les entomologistes anglais désignent ainsi une famille de Lamellicornes, qui répond aux Arénicoles de Latreille , et aux Géo- trupiens de M. Brullé. Voyez ces deux mots. (D.) i GÉOTRLTIEîVS. Geotrupii. ins. — \, M. Brullé , dans sa Classification des Co- léoptères lamellicornes , désigne ainsi une petite famille qui correspond exactement à une section de la tribu des Scarabéides , nommée par Latreille Arénicoles , et dont nous avons fait le sujet d'un article dans le I" volume de ce Dictionnaire. Mais comme cet article ne dit presque rien sur les mœurs de ces insectes , qui sont cepen- dant très intéressantes à connaître , nous allons y suppléer dans celui-ci. Les Géotrupiens ou les Arénicoles se re- connaissent tous à leur corps hémisphérique ou ovalaire , à leurs élytres enveloppant l'abdomen, et surtout à leurs mandibules qui sont découvertes en grande partie, très fortes et arquées. Comme ces Insectes sont essentiellement fouisseurs , leurs jambes , surtout les antérieures , sont parfaitement organisées pour cet usage ; elles sont larges, tranchantes , et fortement dentelées sur leur bord extérieur. La mission de ces In- sectes paraît être de débarrasser la surface du sol des matières les plus dégoûtantes. A l'exception de quelques uns qui vivent dans les Champignons, les autres vivent des dé- ^c',ior.: cxcrémentitielles de l'homme et des .quadrupèdes, non compris les carnassiers; mais le plus grand nombre se tient dans les bouses ou les fientes des animaux rumi- nants. Sous ces matières , ils creusent des trous obliques ou perpendiculaires dans les- quels ils s'enfoncent aussitôt qu'ils se croient en danger. Leur disparition dans ce cas est si prompte, qu'on n'en trouve plus un seul dans une bouse qui en fourmillait avant qu'on y touchât. Ces Insectes ne quittent leur retraite que vers le soir : les uns pour se mettre en quête d'une nourriture plus fraîche, c'est-à-dire d'une nouvelle bouse ; les autres pour s'accoupler. Leur vol est GEO GEO 199 bruyant , lourd et peu sinueux ; et comme il a principalement pour objet la recherche X des matières stercorales , il n'est pas éton- ê nant qu'il soit bas et piesqu'à fleur de terre. ":' Ces Insectes semblent être plus sensibles encore que les autres Lamellicornes aux in- fluences atmosphériques : c'est surtout dans les belles soirées qu'ils se montrent en grand nombre ; et comme il arrive souvent qu'une belle journée succède à une nuit calme et sereine, les habitants de la cam- pagne voient dans l'apparition de ce grand nombre de Stercoraires un présage infail- lible de beau temps pour le lendemain. Une autre particularité qu'ils présentent, c'est la manière dont ils s'y prennent pour contrefaire le mort. Au lieu de replier les pattes et les antennes sous le corps comme le font la plupart des autres insectes, ils les étendent au contraire, et les tiennent aussi raides qu'elles le seraient dans un insecte desséché. C'est par cette ruse , ditDegéer, qu'ils trompent leurs ennemis, et entre au- tres les Corneilles , qui dédaignent les in- sectes morts ; mais elle ne leur réussit pas, à ce qu'il paraît, auprès des Pies-Grièches , qui enfilent, dit-on, aux épines du Prunel- lier tous ceux qu'elles rencontrent , et qu'elles ne croquent pas à l'instant, afin de les retrouver au besoin , soit pour elles- mêmes , soit pour la nourriture de leurs petits. Les Géotrupiens sont ordinairement tour- mentés par un parasite {Gamasus coleop- teratorum) qui s'attache à eux souvent en grand nombre, et se tient au-dessous de fleur corps à la jointure du corselet avec '•'aWomen. Leurs larves , dont il nous reste à parler , vivent dans les mêmes endroits que les in- sectes parfaits , et se rencontrent surtout dans les bouses un peu vieilles, et qui com- mencent à se réduire en terreau. Frisch , l'un des plus anciens entomologistes de l'Allemagne , est le seul auteur qui donne des détails un peu circonstanciés sur la ma- nière de vivre et de se transformer de ces larves. Ses observations ont pour objet celle du Geotr. stercorarius, l'espèce la plus com- mune. Quand la femelle de cette espèce se prépare à pondre (ce qui a lieu pour le plus grand nombre en automne), elle creuse un trou, quelquefois de 15 pouces et même plus de profondeur. Ses mandibules cor- nées, qui font à peu près l'office d'un groin de porc, et ses pattes très robustes et très tranchantes , sont les instruments à l'aide desquels elle creuse cette espèce de puits , qui est bientôt achevé. Il est probable qu'elle y monte et descend plusieurs fois pour donner à ses parois la solidité conve- nable. Ces préparatifs terminés, elle con- struit dans le fond, et le plus souvent avec de la terre , une sorte de coque ovoïde , dans laquelle elle dépose un œuf blan- châtre de la grosseur d'un grain de fro- ment; puis elle entraîne et entasse au- dessus de la niche qui a reçu son dépôt les matières stercorales placées à sa portée , jusqu'à 3 ou 4 pouces de hauteur. On trouve quelquefois deux , rarement trois de ces trous ainsi remplis sous une même bouse. Le nombre des pontes semble assez limité. L'œuf déposé reste à peine huit jours dans cet état ; il en sort bientôt une larve qui , par une exception qui n'avait pas encore été signalée parmi celles des Co- léoptères, ne change de peau que pour pas- ser à l'état de nymphe. Quelque temps après, a lieu sa dernière métamorphose. Quand la ponte se fait vers le milieu ou vers la fin de l'automne, l'insecte parfait se développe au commencement du printemps suivant, et même quelquefois avaot, si l'hi- ver est doux. Nous devons ajouter ici que ces détails ne s'accordent guère avec ceux qu'Olivier donne de son côté dans le Dictionnaire d'histoire naturelle édité par Déterville. Sui- vant lui , les larves des Géotrupes ne de- viendraient insectes parfaits qu'au bout de trois années, dont elles passeraient les deux premières à se nourrir de racines après avoir épuisé la provision dont elles étaient entourées au moment de leur naissance, et la dernière sous forme de nymphe. Quoi qu'il en soit, M. Mulsant, qui pa- raît avoir observé lui-même la larve du Geotrup. stercorarius , en donne une des- cription très détaillée, que sa longueur ne nous permet pas de rapporter ici en entier. Nous dirons seulement qu'elle a beaucoup d'analogie pour la forme avec celle du Han- neton ; qu'elle est d'un blanc sale sur une faible partie des premiers anneaux, et d'un gris bleuâtre ou ardoisé sur le reste du 200 GER GER corps, avec des mâchoires formées de deux divisions subcylindriques. Voyez l'article arénicoles, pour con- uattre la nomenclature des genres dont se compose cette section des Scarabéideg dans la méthode de Latreille. (D.) GÉOTRUPIi\S. INS. —M. Mulsant, dans sa classification des Lamellicornes, désigne ainsi une famille de Scarabéides qu'il divise en deux branches : les Bolhocéraires et les Géotrupaires. Cette famille est la même que celle des Géotrupiens de M. Brullé, qui répond à la section des Arénicoles de La- treille. Voyez ces deux mots. (D.) *GERA]\1IA (yepavoç, gruc). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères (tétramères de Latreille), famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, formé par Serville {Annal, de la Soc. eut. de France, t. IV, p. 70), avec la Saperda Coscii de Fab., espèce ori- ginaire de Java , d'un blanc de neige mar- qué de taches obsolètes noirâtres ; le mâle a les pattes antérieures excessivement lon- gues.^ (G.) GÉRANIACÉES. Geraniaceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées, poly- pétales , hypogynes , ainsi caractérisée : Ca- lice à 5 folioles libres , ou quelquefois sou- dées entre elles à la base , toutes égales ou semblables, ou l'une d'elles (celle qui est si- tuée le plus extérieurement par rapport à l'axe de l'inflorescence) prolongée inférieu- rement en un éperon. Pétales alternant avec ces folioles en nombre égal , rarement ré- duits à un nombre moindre par avortement, onguiculés , égaux ou inégaux , à préflorai- son convolutive. Étamines en nombre double des pétales ou très rarement triple ; à filets dilatés vers leurs bases et monadelphes ; à anthères introrses, oscillantes, biloculaires, qui manquent quelquefois sur tous les fi- lets opposés aux pétales ou sur quelques uns d'entre eux. Ovaires au nombre de cinq, ap- pliqués par leur face interne sur autant de faces d'un axe oblong pyramidal qui se pro- longe au-dessus d'eux , et auquel s'appli- quent de même les cinq styles terminaux, libres seulement à leur extrémité stigma- tique : il en résulte l'apparence d'un ovaire à style épais et simple, quinquéfide au som- met, surmontant un ovaire 5-lobé, 5-locu- laire. Dans chaque loge deux ovules : le su- périeur ascendant, l'inférieur pendant, tous deux réfléchis. A la maturité, les cinq car- i pelles se détachent de l'axe, au sommet du- ! quel ils restent suspendus par la partie I supérieure des styles qui, adhérents encore I en haut, se détachent eux-mêmes en bas en se roulant en dehors. Ce sont autant de capsules membraneuses , monospermes , laissant sortir la graine par la déhiscence de leur suture ventrale ; graine à test crus- tacé, doublé d'une membrane interne épaisse qui se moule sur l'embryon , dépourvu de périsperme , dont les cotylédons foliacés , verts et chiffonés se plient doublement sur eux-mêmes dans leur longueur et leur lar- geur, et dont la radicule regarde en bas , d'où l'on peut conclure que c'est l'ovule in- férieur ou pendant qui est avorté. — Les espèces sont des herbes ou des arbrisseaux quelquefois charnus , répandus dans toutes les régions tempérées du globe hors des tro- piques , abondantes surtout dans l'Afrique australe où se trouvent celles à fleurs ir- régulières , tandis que celles à fleurs régu- lières habitent l'hémisphère boréal. Leurs feuilles, accompagnées de deux bractées fo- liacées ou scarieuses , sont opposées , tou- jours à la partie inférieure de la plante , quelquefois aussi à sa partie supérieure, ou d'autres fois elles se montrent alternes, s'opposant alors aux pédoncules, pétiolées, simples , le plus souvent à nervures et à divisions palmées , plus rarement une ou deux fois pinnatiséquées , entières ou cré- nelées sur leur contour. Les pédoncules, nés à l'aisselle d'une des deux feuilles oppo- sées ou vis-à-vis des feuilles alternes, ou quelquefois aux dichotomies des rameaux , portent une seule fleur, ou deux, ou un plus grand nombre qui semble constituer une ombelle, mais où l'étude plus approfondie de la floraison fait aisément reconnaître une cyme. Les fleurs sont de couleur blanche , rose, rouge plus ou moins foncée jusqu'à passer aux teintes noires , souvent tachées et veinées de ces teintes inégales. Erodium , l'Her. {Scolopacium , Eckl. , Zeyh.) — Géranium, Lher. — Monsonia,L. — Pelargonium, L'her. — {Hoarea , Dima- cria, Otidia, Polyactium , Isopelalon, Cam- pylia, Jenkinsoniaf Ciconium et CalliopsiSf Sweet.). GÊR A côté de ces genres vient se placer le Rkynchotheca , Ruiz. Pav. , assez différent néanmoins par l'absence de pétales et la structure de sa graine périspermée. On y a joint encore le Wendtia , Mey. ( Martinie- rittj Guill.) et le Viviania , Cav. {Macrœa , Lindl. — Cœsarea, Cambess.), qui, par leur capsule 3 - loculaire à déhiscence loculicide sans aucun développement d'axe central , et par leur embryon linéaire simplement recourbé qu'environne un épais périsperme, s'éloignent encore davantage des vrais Gé- raniacées, éloignement plus marqué encore dans le Ledocarpon, Desf. {Balbisiaj Cav. — Cruckhanksia, Uook Cisfocarpww, Kunth), plante assez ressemblante aux précédentes , mais à cinq loges polyspermes. Toutes d'ail- leurs habitent l'Amérique australe , et cette différence dans la distribution géographique doit être comptée avec celles que nous ve- nons de signaler. M. Endlicher a donc pro- posé à la suite des Géraniacées les trois petits groupes provisoires des Rhynchothécées, des Lédocarpées et des Vivianiées. (Ad. J.) GÉRANIUM (y/pavoç, grue), bot. ph. — Genre de la famille des Géraniacées , éta- bli par L'Héritier pour les espèces de l'an- cien genre Géranium, à cinq pétales ég^ux et irréguliers , et à dix étamines fertiles , ré- servant le nom d'Erodium à ceux qui , avec la corolle régulière , n'ont que cinq étami- nes anthérifères , et celui de Pelargonium aux espèces exotiques à corolle irrégulière et à sept étamines fertiles. Ce sont des plantes herbacées, annuelles, bisannuelles ou vivaces, à feuillage découpé, portant des fleurs roses , bleu clair, pur- purines , ou blanches striées de rose , aux- quelles succède une capsule allongée et su- buliforme qui a valu à ces végétaux le nom de Bec-de-Grue. On connaît environ soixante-dix espèces du g. Géranium ; la moitié sont propres à l'Europe , et les autres appartiennent à l'Asie septentrionale, à l'Australie et aux montagnes des Cordilières. Quoique ces vé- gétaux affectent toutes sortes de stations , ils préfèrent pourtant ies montagnes. Je citerai , parmi les espèces les plus communes , les G. sanguineim , pratense et rohertianum , communs dans nos envi- rons , le cicutarium , dont les feuilles et la racine servent à la nourriture du bé-' T. VI. GER 201 tail, les coUmibinum , phœum , stria- tum, etc. (G.) *GÉRA1V0MYIE. Geranomj/fa (y/pavoç, grue; f^vra, mouche), ins. — Genre de Diptères , division des Némocères , famille des Tipulaires , tribu des Terricoles, fondé par M. Haliday sur une seule espèce qu'il nomme unicolor, et qui a été trouvée dans les rochers voisins du port de Donaghadée, en Angleterre , au mois de juillet. M. Mac- quart , qui a adopté ce genre , dit qu'il res- semble aux Rhamphidées par la longueur du museau ; mais que la conformation de la trompe , qui semble faite pour pénétrer dans les vaisseaux sanguins, et celle des palpes inusités parmi les Tipulaires , le ren- dent très remarquable. (D.) G£RARDIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariées-Gé- rardiées , établi par Linné pour des plantes du continent américain et des Antilles, her- bacées, racémeuses , frutescentes, à feuilles opposées , entières , pinnatifides ; à fleurs axillaires , opposées , jaunes ou purpurines. On en connaît une quinzaine d'espèces. (G.) *GÉRARDIÉES. Gerardieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Scrofulariées , nom- mée ainsi du genre Gerardia , qui lui sert de type. (Ad. J.) GERBERA, bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Labiatiflorées-Mutisia- cées , établi par Burmeister {Afr., 155) pour des herbes du Cap , fort belles , à rhizome rampant, à tige unique ; à feuilles pétiolées, couvertes d'un duvet long et soyeux , dont les pétioles sont canaliculés. (J.) GERBILLE. Gerhillus {diminutif de Ger- boise). MAM. — A. G. Desmaresta établi en 1804 (Tab. méth. des Mam., Dict. d'hist. nat., Déterville, l'^édit., t. XXIV) sous le nom de Gerhillus , aux dépens des Gerboi- ses, un genre de Rongeurs qui a été adopté par la plupart des zoologistes , et dont Illi- ger {Prodr. Manrni.) a changé le nom en celui de Meriones. Les Gerbilles se rappro- chent beaucoup des Gerboises ; mais, tandis que ces dernières ont trois doigts articulés à un seul os du métatarse , les premiers, au contraire , ont toujours autant d'os au mé- tatarse que de doigts aux pieds de derrière; leurs pieds de devant ont quatre doigts avec un rudiment de pouce. La tête des Ger- 26 202 GER GÈR billes est allongée comme celle des Rats , et chez les Gerboises le crâne est plus ar- rondi ; les molaires des Gerbilles sont au nombre de trois à chaque mâchoire : la pre- mière est la plus grande , et offre trois tu- bercules qui la partagent à peu près égale- ment dans sa longueur; la seconde n'a que deux tubercules, et la troisième, qui est la plus petite , qu'un seul. Les oreilles de ces animaux sont médiocrement longues, arron- dies à l'extrémité; la queue est longue, ;. couverte de poils. ; On indique une douzaine d'espèces de ce / genre, mais on n'en connaît bien qu'une seule. Les Gerbilles habitent l'ancien conti- nent ; elles se trouvent en Egypte , en Perse, au cap de Bonne-Espérance , en Sénégam- bie. Les espèces américaines , qui entraient anciennement dans ce groupe, forment le genre désigné par Fr. Cuvier sous le nom de Meriones. Ces animaux , toujours de petite taille, vivent de la même manière que les Gerboises ; ils se creusent des terriers assez spacieux , dans lesquels ils amassent de nombreuses provisions , et ils n'en sortent guère que la nuit. Parmi les espèces de ce genre , nous ne citerons que : La Gerbille {Dipiis gerhillus Al,, Dipus pyramidum E. Geoffr., Gerhillus œgyptius Desm,). Sa taille est celle d'une Souris; son pelage est jaune clair en dessus ; la queue est brune et terminée par des poils assez longs; ses jambes postérieures sont aussi longues que son corps. C'est l'espèce type du genre , et qui a servi pour établir les ca- ractères tirés du système dentaire. MM. Geof- froy-Saint-Hilaire disent que l'on a confondu deux espèces distinctes sous le nom de Ger- ; hillus œgyptius ; mais les zoologistes ne sont ^ pas d'accord sur ce point. La Gerbille se •\ trouve communément en Egypte , principa- lement dans les environs des Pyramides ; La Gerbille de Schlegel ( Gerhillus Schle- gelii Smuts , Syn. Mamm. cap., pi. 1 ), qui se rapproche beaucoup plus des Rats que toutes les autres espèces du même genre, se trouve au cap de Bonne -Espérance. M. Smuts a donné une bonne description anatomique et zoologique de cet animal; Et le Gerhillus otaria Fr. Cuv. {Ann. se. nat.y VI, Ger6i/iws Cumert Waterh.), es- pèce qui habite l'Inde. (E. D.) GERBOISE. Dipus. mam. — Les anciens naturalistes plaçaient les Gerboises dans le grand genre Rat, Mus; Boddaërt le premier les en sépara, et il les désigna sous le nom de Dipus. Ce groupe, l'un des plus naturels des Rongeurs clavicules , et qui est princi- palement caractérisé par la brièveté des jambes antérieures et l'extrême longueur des jambes postérieures des animaux qui y entrent , a été adopté par tous les zoologis- tes. Lorsque le nombre des espèces de ce genre a été augmenté par suite des voyages de plusieurs naturalistes, et que l'organisa- tion de plusieurs d'entre elles a été mieux connue , on en a séparé plusieurs groupes distincts, tels que ceux de Gerhillus d'A. G. Desmarest , des Meriones et Helamys de F. Cuvier, etc.; et l'on a placé dans des genres déjà établis des espèces , comme le Taisier et le Kanguroo géant, que l'on avait confon- dues à tort avec les Gerboises. {Voy. ces divers mots.) Tel qu'il est ainsi restreint, le genre Ger- boise nous présente les caractères suivants : La tête est très large et aplatie en devant; les pommettes sont très saillantes ; le mu- seau est court, large et obtus ; il y a de lon- gues moustaches ; le nez est nu ; les oreilles sont longues et pointues ; les yeux grands et placés sur les côtés de la tête ; le système dentaire se rapproche beaucoup de celui des Rats ; il y a deux incisives à chaque mâchoire : les inférieures sont coniques et pointues, et les supérieures plates et coupées en biseau ; les molaires sont au nombre de six à la mâ- choire inférieure, et de huit à la supérieure : la première n'est qu'un petit tubercule qui tombe avec l'âge ; les autres ont des racines distinctes, et leur couronne est découpée très irrégulièrement par les circonvolutions de Té- mail. Le corps est un peu allongé, plus large en arrière qu'en avant , et bien fourni de poils doux et soyeux. Les membres antérieurs sont très courts et très faibles ; ils ont quatre doigts armés d'ongles fouisseurs, et quelque- fois en outre un pouce très court, arrondi à son extrémité et muni d'un ongle obtus ; les membres postérieurs sont cinq ou six fois plus longs que ceux de devant , et ils sont terminés par trois ou cinq doigts armés d'on- gles courts, larges et obtus : les trois doigts du milieu sont toujours supportés par un seul os métatarsien , terminé par autant de GER GER 203 poulies articulaires : lorsqu'il n'y a que trois doigts , il n'y a qu'un seul os métatarsien ; quand il y en a cinq, on trouve trois os au métatarse, dont un seul est fort, les laté- raux étant très grêles et très courts. La queue est très longue , cylindrique , couverte de poils courts dans son étendue , et terminée par un flocon de grands poils. La verge , écaîlleuse et épineuse , est placée dans un fourreau. Les mamelles sont au nombre de huit. Les Gerbilles , qui étaient anciennement confondues avec les Gerboises , s'en dis- tinguent principalement par leurs pattes postérieures qui sont constamment divisées en cinq doigts , tous à peu près de même grosseur , et surtout par leur métatarse très long, et formé d'autant d'os distincts çu'il y a de doigts ; ce qui n'a pas lieu chez c les Gerboises , comme nous venons de le f voir. Les Gerboises vivent de racines et de grains ; elles boivent peu : elles se creusent des terriers comme les Lapins, s'y disposent un lit de feuilles ou de mousses , et passent rhiverdans un engourdissement léthargique complet. Elles portent leurs aliments à la bouche avec les pattes de devant. Les Ger- boises ont une vie nocturne ; la lumière les incommode, et pendant le jour elles dor- ment ; tandis que , lorsque la nuit arrive , elles se réveillent pour pourvoir à leur nour- riture, et se rechercher au temps des amours, dans le commencement de la belle saison. L'allure ordinaire des Gerboises est le saut ; elles peuvent, dit-on, franchir une distance de près de 3 mètres. Les anciens naturalistes pensaient que ces animaux ne marchaient que sur les pieds de derrière, et ne se servaient point de ceux de devant pour cet usage , et c'est pour cela qu'ils leur avaient appliqué le '- nom de Dipus, deux pieds ; mais il est bien 2 démontré que les Gerboises marchent ordi- nairement sur leurs quatre pattes, et que ce n'est que lorsqu'elles sont effrayées qu'elles cherchent à se sauver par le moyen de sauts prodigieux qu'elles exécutent avec beaucoup de vitesse et de force. Lorsqu'elles veulent sauter , elles relèvent leur corps sur l'extré- mité des doigts des pieds postérieurs, et se contiennent avec la queue ; leurs pieds an- térieurs sont alors si bien appliqués contre la poitrine , qu'il semble qu'elles n'en ont point du tout; ayant pris leur élan , elles sautent et tombent sur les quatre pieds ; et elles se relèvent de nouveau avec tant de célérité qu'on les croirait continuellement debout. Les Gerboises sont difficiles à garder en captivité , et encore plus difficiles à trans- porter dans nos climats : cependant la mé- nagerie du Muséum en a possédé plusieurs individus , et nous en voyons souvent en France depuis que nous possédons l'Algérie. Il faut conserver ces animaux dans des cages de fil de fer ou dans des boîtes garnies de tôle, car ils rongent avec une grande faci- lité les bois les plus durs. On connaît un assez grand nombre d'es- pèces de ce genre ; toutes vivent dans les lieux déserts et incultes, au milieu des vas- tes solitudes du nord de l'Afrique et de l'Asie centrale et orientale. La synonymie des Gerboises est encore assez embrouillée : cependant les ouvrages des naturalistes modernes nous les ont mieux fait connaître sous le point de vue zoologique et sous celui de leur anatomie : nous devons à ce sujet citer le travail que M. Lereboullet a présenté à la Société d'his- toire naturelle de Strasbourg {Institut, 1842) sur la Gerboise de Mauritanie, etsur la Ger- bille de Shaw, espèce du même groupe. Parmi les espèces de ce genre , nous nous bornerons à indiquer ici : Le Gerbo {Dipus sagitta Pall.), Dipus ger- boa Gm. , la Gerboise, Buffon). C'est l'espèce type du genre ; les Arabes la nomment Jer- buali, d'où est venu notre nom de Gerboise. Cette espèce n'a que trois doigts, dont l'in- térieur est le plus long ; les pattes anté- rieures présentent un petit pouce onguiculé. Le pelage est fauve en dessus, blanc en des- sous ; une ligne blanche en forme de crois- sant s'étend de la partie antérieure de la cuisse jusque sur la fesse; la queue, fauve dans presque toute son étendue, est termi- née par un peu de blanc. Le corps de cet animal est long d'environ 16 centimètres; la queue est plus longue que lui. Le Gerbo habite les contrées sablonneuses et déserbes de l'Afrique septentrionale , de l'Arabie et de la Syrie : il y vit en troupe, et se nourrit principalement de bulbes de plantes. L'ALACTAGA(DipwsjacîAi!MsGm., Pallas). Le pelage de cette espèce ressemble beaucoup à 204 GER celui du Gerbo. il offre cependant une cou- leur moins fauve; mais le meilleur caractère qui puisse l'en distinguer, c'est que cet ani- mal présente cinq doigts aur pieds posté- rieurs. Les deux doigts latéraux , du reste , sont rudimentaires, et c'est celui du milieu qui est le plus long. L'Alactaga a environ 18 centimètres de longueur non compris la queue qui est beaucoup plus longue que le corps. Il se nourrit de matières végétales, mais il prend aussi une nourriture animale composée d'insectes, de petits oiseaux , etc. Pallas dit que dans sa fuite il franchit par ses sauts des distances si considérables , et que ces sauts se succèdent avec une telle ra- pidité, qu'il ne semble pas toucher le sol, et qu'un bon Cheval ne peut le dépasser : c'est de cette rapidité dans le saut que lui est venu le nom âejaculus, flèche. Cette espèce se trouve communément dans les déserts de la Tartarie. Nous citerons encore la Gerboise bra- CHYURE , Dipus hrachyurus Blainv. , qui se distingue par son pelage fauve pâle , varié de brun en dessus et de blanc en dessous ; par ses pieds de derrière à cinq doigts , les trois médians forts , égaux entre eux , et par la longueur de son corps, qui est moins con- sidérable que dans les espèces précédentes. Cet animal habite la Sibérie et la Tartarie ; c'est la seule espèce de ce genre qui se trouve au-delà du lac Baïkal. Enfin M. de Blainville a observé à Lon- dres , et a fait connaître sous le nom de Dipus maximus un animal qui ne doit pro- bablement pas rester dans le groupe des Gerboises , et qui appartient peut-être au genre Viscache. Le Dipus maximus ^ dont on ne connaît pas bien la patrie , et que l'on croit provenir de la Nouvelle-Hollande, est un Rongeur de la taille du Lapin, et ayant la tête marquée sur chaque côté d'une large bande noire. Cet animal était farou- • che et craintif à l'excès, ce qui ne permet- iîtait pas qu'on pût l'examiner facilement; "i et comme on l'a jeté aussitôt après sa mort, on n'a pu déterminer avec précision ses ca- ractères, et le rapporter avec certitude, soit au genre qui nous occupe, soit à un autre. (E. D.) GERFAIILT. ois. — Voy. faucon. * GERGONIA. ACAL. — Nom mal écrit. Voy. GERYONiA. (E. D.) GER * GERGOVIOMYS (Gergovio , nom pro- pre ; /Jtv; , rat), mam. — M. Croizet {Journal l'Institut) désigne sous ce nom un petit groupe de Rongeurs fossiles. (E. D.) GERMANDRÉE. Teucrium. bot. ph. — Genre de la famille des Labiées-Ajugoïdées, établi par Linné pour des plantes herbacées ou ligneuses, ayant le port différent des Bu- gles, auxquelles plusieurs espèces ont été réu- nies; à feuilles ovales, crénelées ou dentées, lisses ou pubescentes ; fleurs le plus commu- nément axillaires, rouges, purpurines ou jau- nes . Les caractères essentiels de ce genre sont : Calice à 5 dents ; corolle à tube fendu en des- sus; les deux divisions supérieures droites ren- fermant les étamines ; lèvre inférieure étalée, trilobée ; celle du milieu, la plus grande ; ca- riopses unis. On connaît environ 80 espèces de Germandrées, propres surtout à l'Europe australe et à l'Afrique septentrionale. Ou en connaît quelques unes de l'Inde et du Japon. Nous en avons cinq espèces dans nos en- virons ; ce sont : les T. hotrys , montanum, scorodonia , scordium , chamœdrys. Cette dernière espèce, connue en herboristerie sous le nom de Petit-Chêne et sous celui de Gerraandrée, est douée d'une amertume très prononcée , qu'elle doit à l'extractif amer qu'elle renferme. Elle entre dans la thériaque, dans l'élixir de Soughton, et fait partie des espèces amères. Le 2'. scordium ou Germandrée aquatique a donné son nom à l'Électuaire diascordium ; il contient une certaine quantité de tannin. On ne se sert plus des T. marum, scorodonia ou German- drée sauvage, flavicans ou Pouliot jaune des montagnes , montanum , capitatum et creticum ou Pouliot blanc. Les Teucrium chamœpytis et iva ont été réunis aux Bugles. (G.) GERMANEA, Lam. bot. ph. — Syn. de Plectranthus. (J-) *GERMARIA (Germar, nom d'un ento- mologiste de Haie [Prusse] ). ins. — M. La- porte de Castelnau ( Ann. de la Soc. entom. de France, t. I) a donné ce nom à un genre de la famille des Cercopidcs , de l'ordre des Hémiptères, ne paraissant pas différer nota- blement des Tettigonia. Le type est la Ci- cada cristata Fabr., de Cayenne. (Bl.) *GERMARIE. Germaria {nom propre). INS. — Genre de Diptères établi par M. Ro- bineau-Desvoidy , dans son Essai sur les l GER Myodaires , p. 83 , et dédié à M. Germar, entomologiste allemand. Ce genre, dans sa méthode , fait partie de la famille des Ca- lyptérées , sous-famille des Zoobies , tribu desEntomobies et section des Thryptocérées. Il est fondé sur une seule espèce que l'au- teur nomme latifrons et dit être assez rare, sans en indiquer la localité. (D.) GERME. Germen. zool., bot. — Voy. pro- pagation , pour l'explication de ce mot, qui indique , par son sens général , les rudi- ments d'un organisme non encore développé, et qui est fécondé ou attend la fécondation. — En botanique, c'est à proprement parler la plumule au sortir du bourgeon. Linné don- nait à l'ovaire le nom de Germe; Endli- cher le lui a conservé , et Link réserve ce nom pour chaque loge distincte et non sou- iée d'un ovaire profondément divisé; tel est celui des Labiées. Cette dernière dénomi- nation est impropre et ne peut être admise dans la science. ( G.) GERMINATION. Germinatio. bot. — Voy. GRAINE. (G.) GERMON. Orcynus. poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens , famille des Scombéroïdes , différant des Thons par la longueur de ses pectorales , qui égalent le tiers de la longueur du corps. Le Germon {Orcynus alalonga), l'espèce type de ce genre , vient par troupes en été dans le golfe de Gascogne, où il fait l'objet d'une pêche importante. Il pèse jusqu'à 40 kilos, et a la chair beaucoup plus blanche que celle du Thon ; les autres appartiennent aux régions tropicales. (G.) GÉROFLIER ou GIROFLIER. Caryo- phyllus. BOT. PH. — Genre de la famille des Myrtacées - Myrtées , établi par Tournefort pour un arbre des Moluques transporté dans les îles africaines de la mer des Indes, dans les Antilles et dans la Guyane. Il a de 25 à 30 pieds de haut ; son tronc, revêtu d'une écorce grise, se termine en cime pyramidale formée de rameaux effilés , chargés de feuilles opposées , entières , luisantes , pel- lucido-ponctuées , et portant à leur extré- mité des panicules de fleurs roses odorantes, disposées par trois sur des pédoncules glabres, accompagnées de petites bractées écailleuses. Les caractères de ce genre sont : Calice à quatre divisions caduques , adhérant à l'o- vaire , infundibuliforme ; corolle à quatre GER 205 pétales arrondis, un peu phis grands que le calice et légèrement concaves ; étamines nombreuses attachées à l'extérieur d'un bourrelet quadrangulaire entourant le som- met de l'ovaire; style court implanté sur une sorte de disque, et supportant un stig- mate simple et capitulé ; drupe ovoïde de la grosseur d'une olive , et couronné par les divisions du calice persistant. Il renferme ordinairement une seule graine, quelquefois deux, mais jamais plus. Ce sont les fleurs et les ovaires non fécon- dés que l'on désigne dans le commerce sous le nom de Clous de Gérofle ou de Girofle. Ils sont de couleur brune , et laissent échapper, quand on les comprime, une huile volatile ^ aromatique , ayant l'odeur de l'OEillet , et une saveur chaude et un peu brûlante. Les fruits , connus sous les noms d'Anthoples , mère des Gérofles , haies du Géroflier, Clous matrices^ ont une odeur faible et une saveur moins prononcée que celle des Gérofles. On en tire une huile volatile qui a les mêmes propriétés que les clous de Gérofle et les fruits , et que souvent on falsifie avec l'huile du Myrte Piment. Le Gérofle con- tient : Huile volatile, 0,18 ; Matière astrin- gente, 0,17; Gomme, 0,13; Résine, 0,06; Fibre végétale, 0,28; Eau, 0,18. On a ex- trait du Gérofle deux substances cristallisa- bles, la Caryophilline et VEugénine. Les Gérofles entrent dans la composition de l'élixir de Garus, du baume de Fioraventi, du vinaigre des Quatre-Voleurs , du Lauda- num de Sydenham, etc. Leurs propriétés sont essentiellement stimulantes : cependant on emploie le Gérofle plutôt comme condi- ment que comme médicament. L'huile essen- tielle de Gérofle est souvent employée par les parfumeurs, et on l'introduit sur un peu de coton dans les dents cariées pour détruire la sensibilité du nerf dentaire , moyen pres- quîe toujours insuffisant. On se sert des clous de Gérofle dans les préparations culinaires pour leur donner un parfum agréable; mais dans les pays du Nord, et surtout dans le Hanovre, on en mêle à tous les mets , ou l'on en prépare des li- queurs huileuses sursaturées qui excitent le dégoût par l'excès de leur arôme. On mange confits les fruits du Géroflier, comme un excitant des fonctions gastriques Les Chinois sont les premiers peuples qui 206 GER GER aient répandu le Gérofle dans l'Inde. Les Hollandais , en s'emparant des Moluques , détruisirent tous les Gérofliers , excepté ceux qui se trouvaient dans les îles d'Am- boine et de Ternate, pour s'en assurer le mo- nopole ; mais le célèbre Poivre, cet écono- miste-philosophe dont les écrits sont au- jourd'hui trop peu connus, enleva cet arbre précieux aux Hollandais , et en introduisit en 1770 la culture à l'Ile de France, où il réussit , grâce aux soins intelligents de Géré. De là on en expédia des pieds à Saint- Domingue, à la Martinique et à Cayenne , 1 où ils sont en plein rapport depuis 1787. j Le Gérofle de Cayenne est plus grêle et j plus sec que celui des Moluques , mais il | est presque aussi estimé ; cependant M. Bo- | nastre n'en a pu isoler la Garyophylline : est-ce la faute du Gérofle ? Cet arbre, si intéressant sous le rapport économique, est aujourd'hui cultivé à Bour- bon et dans les Antilles. Les Clous de Gérofle se récoltent d'octo- bre en février; on les cueille à la main, et on les gaule avec des bambous flexibles. On commence à les dessécher à la fumée, et on achève la dessiccation au soleil. Un Géroflier cultivé en arbrisseau donne de 1 à 2 kilos de Clous , et 10 s'il est en arbre ; quelques uns ont produit jusqu'à 25 kilos, mais c'est une exception. On a cal- culé qu'il faut 10,000 Clous de Gérofle pour peser 1 kilogramme. A l'époque où les Moluques appartenaient aux Hollandais, ils fournissaient à l'Europe de 2 à 3 millions de livres de Clous de Gé- rofle par an ; depuis qu'ils ont perdu le mo- nopole de ce commerce, ils n'en fournissent plus que quelques milliers de kilogrammes. On cultive cinq variétés de Géroflier : le G. femelle, le G. Loory, le G, à tronc pâle, le G. royal et le G. sauvage, dont les pro- duits ne sont pas tstimés. La Cannelle géroflée n'est pas le produit du Géroflier, mais du Myrtus cary ophyllata, qui croît dans l'Amérique méridionale. (G.) GERO]\ (y/pcov , vieillard), ins. — Genre de Diptères , division des Brachocères , sub- division desTétrachaetes, famille desTanys- tomes , tribu des Bombyliers , créé par HoCfmansegg, et adopté par Meigen et M. Macquart. Ce genre , suivant ce dernier auteur, ne renferme que 4 espèces : 2 euro- péennes, dont une se trouve aussi aux îles Canaries , 1 trouvée à Scio par Olivier, et la dernière rapportée du Port - Jackson par Dumont d'Urville. Nous citerons comme type le Gcron gihhosus Hoffm., trouvé près de Beaucaire par Baumhauer. ( D.) *GÉR01VIA (y /pu V, vieillard), ms. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Ster- noxes, tribu des Buprestides, fondé par M. le comte Dejean sur une seule espèce qu'il nomme vetusta , et qui est originaire de la '■ Nouvelle-Hollande. (D.) '' GÉROPOGON ( gero , je porte ; Tzéyav , ' barbe), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Chicoracées , établi par Linné {Gen., n° 904) pour des herbes de la Médi- terranée, rameuses, glabriuscules ; à feuilles alternes , très entières ; à capitules termi- naux , solitaires. (J.) GERRroES. INS. — Synon. de Gerrites, employé par quelques entomologistes. (Bl.) GERRIS {Gerris , nom d'un poisson chez les Latins), ms. — Genre du groupe des Ger- rites, de la tribu des Réduviens , de l'ordre des Hémiptères , caractérisé par un corps allongé , avec son abdomen à segments non relevés. Le genre Germ, établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes , ren- ferme un certain nombre d'espèces, dont quelques unes sont fort abondantes dans no- tre pays. De ce nombre, il faut citer les G. paludum Fabr., lacustris Lin., etc. Ces Hé- miptères vivent à la surface des eaux, par- ticulièrement des eaux stagnantes , sur les- quelles ils glissent comme par saccades. Leurs pattes postérieures, très longues com- parativement à celles de devant, qui sont fort courtes, leur servent de rames. Rarement j ils s'enfoncent dans l'eau ; c'est seulement | quand on veut les saisir, quand on les a poursuivis pendant longtemps, qu'ils cher- chent à échapper de cette manière. Le duvet serré qui couvre le corps de ces insectes leur permet de glisser et même de se tenir immo- J biles à la surface de l'eau, sans être touchés * par le liquide. Les Gerris sont carnassiers , et se nourrissent essentiellement de petits Insectes. Au printemps , l'accouplement a lieu; les mâles, un peu plus petits que leurs femelles, sont très ardents. On les voit fré- quemment sur le dos des femelles pendant les mois de mai et de juin. Les étangs , les mares, les bassins de nos parcs et de aos GER GER 207 jardins, sont souvent couverts de ces insectes, ] que le vulgaire désigne sous la dénomination ! d'Araignées d'eau. ' Ces Hémiptères sont pourvus d'ailes et I d'élytres assez développées, qui leur permet- \ lent d'aller d'une mare dans une autre, ou de quitter l'eau momentanément. Les larves ne diffèrent pas seulement des Insectes par- faits par l'absence des organes du vol. Leur abdomen , à cette époque de leur vie , est beaucoup plus court, les anneaux étant plus ramassés et s'allongeant de plus en plus avec l'âge. Les œufs de Gerris, observés parM. L. Du- four et quelques autres naturalistes, sont al- longés, cylindroides. Au moment de l'éclo- sion des larves, ils ne s'ouvrent que par le dé- collement d'une sorte d'opercule, comme on l'observe pour les œufs d'un grand nombre d'Hémiptères. Ils se déchirent ou se fendent vers leur partie antérieure, et lè*3eune in- secte s'échappe par cette ouverture. Les femelles ne pondent pas leurs œufs en paquets, mais toujours isolément les uns après les autres. (Bl.) *GERRITES. Gerrites. ins. —Groupe de la famille des Hydrométrides , de l'ordre des Hémiptères , caractérisé principalement par des pattes intermédiaires postérieures, très rapprochées à leur insertion, par des cuisses longues et grêles , et des tarses pourvus de crochets insérés dans une échancrure située avant l'extrémité du dernier article. Les Gerrites vivent à la surface des eaux douces ou salées. Ce groupe ne comprend que deux genres : ce sont les Halobates et les Gerris. MM. Amyot et Serville en ont formé un troisième aux dépens de ces derniers : ils le nomment PU- lomera. (Bl.) *GERSOI\IA, Néraud. bot. ph. — Syn. de Bolbophyllum. (J.) G£RVILI£. Gervilia (nom propre), moll. — En créant ce g., M. Defrance l'a dédié à M. de Gerville, dont le nom est bien connu de tous ceux qui s'occupent de l'histoire des Fos- siles. C'est, en effet, à cet amateur distingué des sciences naturelles que l'on doit la con- naissance des richesses paléontologiques qui se trouvent disséminées en abondance dans le département de la Manche. Les caractères que M. Defrance donna d'abord à ce g. pré- sentèrent quelque incertitude, parce que les matériaux qu'il eut à sa disposition n'étaient pas aussi complets que ceux que l'on décou- vrit depuis. M. Defrance jugea la valeur des caractères du g. Gervilie d'après un - moule de la Craie de Valogne ; plus tard , !l M. Deslongchamps les rectifia dans les Mé- moires de la Soc. linn. de Normandie, d'a- près des coquilles entières, qu'il découvrit dans les terrains oolithiques des environs de Caen > enfin , depuis une dizaine d'années que l'étude des Fossiles a trouvé de nom- breux partisans, les Gervilies sont devenues assez communes dans les collections, et cha- cun aujourd'hui peut apprécier ce g. et com- prendre ses rapports zoologiques. Aucun g. n'est plus voisin des Pernes que celui-ci; il appartient par conséquent à la famille des Malléacées de Lamarck , et vient se joindre aux Crénatules et aux Inocérames. Cette fa- mille , comme nous le verrons , appartient aux Mollusques acéphales monomyaires , et elle est spécialement caractérisée par une coquille bivalve fixée par un byssus , ayant une charnière droite, épaissie , dont la sur- face extérieure est plane et creusée de nom- breuses gouttières , dans lesquelles un liga- ment multiple est inséré. Si à ces caractères généraux de la famille nous ajoutons que , dans les Gervilies , la charnière porte , du côté interne, quelques dents longitudinales, variables selon les espèces, nous aurons rendu facile la distinction de ce g. parmi ceux du même groupe. Il est un autre carac- tère qui peut également servir à faire re- connaître les Gervilies ; on sait que, dans la plupart des Pernes , l'incidence de la char- nière sur l'axe longitudinal de la coquille a lieu souvent sous un angle presque droit, et rarement sous un angle oblique ; dans les Gervilies, au contraire, la charnière est tou- jours très oblique dans l'axe longitudinal , et il existe un certain nombre d'espèces qui, par leur forme générale, se rapprochent des Avicules , puisqu'elles portent un prolonge- ment caudiforme postérieur à l'extrémité de la charnière. Les caractères de ce g. peuvent être expo- sés de la manière suivante : Coquille bivalve, inéquivalve , inéquilatérale , allongée , sou- vent arquée dans sa longueur , close , si ce n'est en avant , où se montre une sinuosité pour le passage d'un byssus , très oblique sur sa base. Charnière composée de sillv>ns lar- 208 GER ges, parallèles, peu profonds, plus ou moins nombreux, opposés sur chaque valve, et des- tinés à recevoir le ligament. Dents cardi- nales situées en dedans des sillons : elles sont très obliques , alternes sur chaque valve et se recevant réciproquement; une impression musculaire, subcentrale et postérieure. Les Gervilies sont des coquilles marines , jusqu'à présent connues seulement à l'état fossile : elles sont généralement épaisses ; leurs valves sont inégales et quelquefois ar- quées un peu, comme dans VAvicula socia- lis du Muschelkalk. On ne les connaît point dans les terrains tertiaires ; on commence à les rencontrer dans les Craies moyennes et inférieures , et on les retrouve ensuite dans toute la série des terrains jurassiques. On en compte aujourd'hui une quinzaine d'es- pèces. (Desh.), GERYONIA (Geryon, nom mytholo- gique). ACAL. — Genre d'Acalèphes de la division des Méduses agastriques , créé par MM. Pérou et Lesueur {Ann. Mus., XIV, 1809), adopté par la plupart des zoologistes, et partagé dans ces derniers temps en plu- sieurs groupes particuliers. Les Geryonia ont un corps hémisphérique, garni d'un petit nombre de cirrhes à sa circonférence, profondément excavé en dessous , avec un prolongement proboscidiforme , médian , ouvert ou non , et muni de quelques lobes ou appendices fort courts à l'extrémité ; il y a quatre, six ou huit sinus stomacaux. Les espèces nombreuses de ce groupe ont été partagées ainsi : § 1. G. saphenia Esch., deux cirrhes tentaculaires ; pas d'appendices branchidés à la trompe ; type : Geryonia 6a- learica Quoy et Gaim., de la Méditerranée. § 2. G. Geryonia Esch., quatre cirrhes margi- naux , quatre appendices très courts à la trompe; type : Geryonia hicolor Esch., de la mer du Brésil. § 3. Espèces à six cirrhes mar- ginaux, six lobes stomacaux, etsix appendices labiaux ; type : Geryonia hexaphylla Pér. et Les., de la Méditerranée. § 4. G. probosci- dactyla Brandt. Un grand nombre de cir- rhes marginaux et de branchiales à l'extré- mité de la trompe; quatre appendices lancéolés à l'estomac ; type : &wyonia fla- vicirrhata Brandt, mer du Kamschatka. § 5. G. /lippocreweMertens : quatre faisceaux de tentacules à la circonférence , et quatre branchicales à la trompe; huit appendices GES à l'estomac ; type : Geryonia Bougainvilliei Lesson. (E. D.) GERYONIA, Schrank. bot. ph. — Syn. de Bergenia. (J.) GÉSIER. zooL. — Voy. oiseaux. GESNERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Gesnéracées-Gesné- rées, établi par Plumier pour des plantes herbacées ou des arbustes propres à l'Amé- rique méridionale , au Mexique et aux An- tilles. Ils ont les feuilles opposées ou verticil- lées, les fleurs grandes et de couleur presque toujours éclatante. On en cultive plusieurs espèces en serre chaude, dont elles font l'or- nement, et elles se multiplient de bouture. On en connaît une trentaine d'espèces. Les plus belles sont jles G. Douglasii , rutilaf bulbosa , grandis , cynocephala , tomentosay honda, pnbriata^ elatior et sylvatica. (G.) GESI\ÉRACÉES. Gesneraceœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées, mono- pétales , caractérisée ainsi qu'il suit : Calice à 5 divisions égales , rarement un peu iné- gales. Corolle monopétale, irrégulière, à limbe partagé en 5 lobes qui se distribuent souvent comme en deux lèvres , et se re- couvrent dans la préfloraison. Étamines ré- duites à deux ou quatre, didynames , aux- quelles vient même quelquefois s'ajouter le rudiment de la cinquième, alternes avec les lobes de la corolle et insérées sur son tube , incluses ou saillantes , à anthères biloculai- res dont les loges sont parallèles ou divari- quées. Ovaire libre ou soudé en partie avec le calice (cas qui entraîne nécessairement la périgynie des étamines, autrement hypogy- nes), environné à sa base d'un disque lobé ou indivis, uni-loculaire avec deux placentas pariétaux placés, l'un à droite, l'autreà gau- che , et qui , s'avançant quelquefois jusque vers l'axe , semblent diviser la loge en deux, dédoublés vers cet axe en deux lames char- gées chacune d'ovules anatropes , soit sur leurs deux faces, soit sur l'interne seulement, wà surmonté d'un style simple que termine un m stigmate simple également ou plus générale- ment bilobé, se changeant plus tard en une baie ou en une capsule courte ou allongée , dont les deux valves sont droites ou tordues. Graines nombreuses , menues , réfléchies , mais sans raphé , dont l'embryon droit , axile , est entouré d'un périsperme charnu plus ou moins copieux , ou d'autres fois en GES GES 209 est complètement dépourvu. — Les espèces de cette famille sont des herbes ou des sous- arbrisseaux à feuilles simples , indivises , dépourvues de stipules , opposées , verticil- lées ou alternes , le plus souvent dentées ou crénelées, quelquefois cependant très entiè- res, revêtues le plus généralement d'un du- vet à poils simples, aigus ou renflés au som- met. L'inflorescence est variée. Ce groupe peut, d'après des caractères qu'on regarde en général comme très impor- tants, la présence ou l'absence du péri- sperme, l'adhérence ou la non-adhérence de l'ovaire , être partagé en trois autres , que plusieurs auteurs admettent comme autant de familles distinctes , d'autres comme de simples tribus. Des considérations d'un autre ordre, celles qu'on tire de la distribution géographique des espèces , peuvent engager à réunir en une seule famille les deux der- nières , c'est-à-dire les Gesnériées et Beslé- riées , qui toutes appartiennent aux régions tropicales de l'Amérique; tandis que les Cyrtandrées, qui forment la première , ha- bitent, à une seule exception près , l'ancien continent , se trouvent dans l'Asie tropicale et surtout dans ses îles, sur les pentes mé- ridionales de l'Himalaya, dans l'Afrique au nord du cap de Bonne - Espérance , et quel- ques unes enfin dans l'Australasie. GENRES. 1. Cyrtandrées. Ovaire libre. Fruit cap- sulaire ou charnu. Périsperme nul ou presque nul. A* Fruit capsulaire. JEschinanthus , Jack. — Liebigia , Endl. (Trowsdor/^a, Blum. non Mart.) — Âgal- myla, Blum. — Lysionotus, Don. — Chirita, Buchan. — Didymocarpus, Wall. — Slrepto- carpus, Lindl. — Bœa, Commers. {Dorcoce- ras , Bung. ) — Loxocarpus, R. Br. — Epi- thema, Blum. {Aikinia, R. Br.) — Stauran- ifwra, Benth. — Quintilia, Endl. {Miqueliaj Blum. — Loxotis , R. Br. — Glossanthus, Klein. {Klugia , Schlech. ) — Monophyllea , R. Br. — Platystemma , Wall. — Loxonia, Jack. — Rhahdothanmus, Cunning. B. Fruit charnu. Fieldia , Cunningh. — Rhynchothecum , Blum. {Corysantheraj Wall.) — Gasparinia, Endl. {Centronia , Blum. non Don.) — Cyr- T. VI. tandra, Forst. — Whitia, Blum. — Napean- thus, Gardn. 2. Beslériées. Ovaire libre. Fruit capsu- laire ou charnu. Graine périspermée. A> Fruit charnu. Sarmienta , Ruiz. Pav. ( Urceolaria , Feuill.) — Mitraria, Cav. — Columnea, Plum. [Achimenes, P. Br.) — Besleria,V\Mm. Eriphia, P. Br.) — Hypocyrta, Mart. £. Fruit capsulaire. Drymonia, Mart. — Tapina , Mart. (Ta- peinotes, DC. ) — Nœmatanthus, Schrad. — Alloplectus, Mart. {Lophia, Desv. — Vireya^ Rafîn. — Dalbergaria, Tuss. — Tussacia , Reich.) — Episcia, Mart. 3. Gesnériées. Ovaire adhérent en partie. Fruit capsulaire. Graine copieusement péri- spermée. Gesnera, Mart. — Trevirana, Willd. {Cy~ rilla, Lher.) — Gloxinia, L'Her. {Paliavana, Velloz. — Sinningia, Nées.) — Solenophora, Benth. — Niphœa, Lindl. — Rhyiidophyllumj Mart. {Codonophora y Lindl.) — Conradiaj Mart. {Pentarhaphia j Lindl.) On place avec doute à la suite de tous ces genres le Bellonia, Plum. (Ad. J.) GESSE. Lathyrus. bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Viciées , établi par Linné pour des plantes herbacées an- nuelles ou vivaces ; à tiges souvent ailées et grimpantes; à pétioles terminés en vrilles, portant de deux à six folioles ; à stipules semi-sagittées ; fleurs portées sur des pé- doncules axillaires. Les caractères de ce g. sont : Calice à cinq divisions, les deux su- périeures plus courtes ; style plan , élargi au sommet et un peu velu ; gousse oblongue, polysperme. On en connaît une quarantaine d'espèces, dont la plupart croissent spontanément en France. On en trouve quelques espèces dans l'Amérique boréale et australe, en Sibérie et au Japon. Il en croît une dizaine d'espèces dans nos environs. Les plus utiles sont : la G. CULTIVÉE, L. sativus, connue sous les noms de Pois de Brebis , Pois breton , Len- tille d'Espagne , excellent fourrage , et dont les graines servent de nourriture aux habi- tants de certaines parties de la France ; les G. DES PRÉS, DES MARAIS, et HÉTÉROPHYLLE , 27 210 GIB d'un grand intérêt dans l'économie agricole, et dont les semences sont recherchées par les bestiaux et la volaille. Le Lathyrus cicera , cultivé comme plante fourragère dans nos dé- partements méridionaux , entre dans l'ali- mentation du peuple en Espagne. La Gesse TUBÉREUSE, Amote, Gland de terre, Macusson ou Marcusson, porte des fleurs roses et odo- rantes, et produit des tubercules d'un goût analogue à celui de la Châtaigne, qu'on mange cuits sous la cendre. L'espèce la plus jolie du genre, et la plus recherchée comme plante d'ornement, est la Gesse odorante ou Pois de senteur , aussi remarquable par le brillant coloris de ses fleurs que par son odeur suave , et qui n'a d'autre tort pour occuper le premier rang dans notre horti- culture que d'être la fleur la plus aimée du pauvre et la plus commune. On en connaît plusieurs variétés également jolies. Mœnch, le réformateur de ce genre, y a réintégré des sous-genres que Tournefort en avait séparés. Endlicher a fait de ces dé- membrements autant de sections de gen- res , et y a réuni sous la dénomination d'Eu- lathyrusles g. Lathyrus, Tournef.; Cicerella, Mœnch, et ^sfrop/im, Nuttal. (G.) GESTATION, zool.— 7oi/. mammifères, HOMME et PROPAGATION. (G.) GEUM. BOT. PH. — Nom latin du g. Be- noîte. GIAROLE. ois. — Voy. glaréole. GIBBAR. MAM. — Espèce de Cétacés du genre Baleine, subdivision des Baleinoptères. Voy. BALEINE. GIBBE. Gibhus {gihhus, bossu), moll. — Sous ce nom, Montfort, dans sa Conchyliolo- gie systématique, a'proposé un g. pour une co- quille terrestre fort singulière, que Lamarck a rangée dans les Maillots sous le nom de Pupa Lyonetiana. Après s'être développé ré- gulièrement, l'animal de cette coquille, par- venu à son dernier tour, se déjette fortement, et produit une protubérance opposée à l'ou- verture. Malgré ce développement insolite, et , pour ainsi dire , monstrueux , le g. de Montfort ne pouvait être adopté, et, en ef- fet , il a été rejeté de tous les conchyliolo- gues. Voy. maillot (Desh.) *GIBBERULA (diminutif de gibha, bosse). MOLL. — Ce genre a été proposé à tort par M. Swainson pour quelques Marginelles dont le bord droit est renflé à l'intérieur, comme GIB dans les Colombelles. Voyez marginelle. (Desh.) *GIBBEUSES. Gi&6osœ(LABRÉEs). arach. — Sous ce nom est désignée par M. Walcke- naër , dans le genre des Scytodes , une race ainsi caractérisée : Corselet arrondi, à labre ou bandeau arrondi. Lèvre courte, arrondie à son extrémité, resserrée à sa base. La seule espèce que cette race renferme est la Scy- todes thoracica. (H. D.) *GIBBE USES. Gi6&osœ (élabrées). arach. j — Dans cette deuxième famille, qui fait par- tie aussi du genre Scytodes, chez l'espèce qui la compose, le corselet est resserré à sa par- tie antérieure avec le labre échancré. La lè- vre est allongée, grande, légèrement dilatée, et coupée en ligne droite à son extrémité. Les mâchoires sont allongées, étroites, et di- minuent vers leur extrémité. Le Scytodes fusca est le représentant de cette famille. (H. L.) *GIBBEUSES. Gibhosœ. arach. — M. Walckenaër a employé ce nom pour dési- gner, dans le g. des Scytodes{Hist. nat. des Ins. apt.,t. I, p. 270), une famille dontles espèces qui la composent ont le corselet très bombé à leur partie postérieure, et les mandibules petites et courtes. Les Scytodes thoracica et fuca appartiennent à cette famille. (H. L.) *GIBBEUSES. Gihbosœ (les triangulai- res). ARACH. — Ce nom désigne, dans le t. II deVHist. nat. des Ins. apt., par M. Walcke- naër, une sixième famille du genre Epeira, et dont les espèces qui la composent ont les mâchoires courtes , arrondies à leur extré- mité ; le corselet convexe ; l'abdomen ovale, triangulaire , et muni en dessus ou sur les côtés de tubercules charnus , coniques. Les espèces désignées sous les noms de Epeira angulata , cornuta , bicornis , gibbosa, cru- data , bituberculosa , dromaderia , furcata , crassa, cauta , aciculata, anaglypha, fulva^ ectypa , circe et mexicana , font partie de cette famille. (H. L.) GIBBIUM {gïbbus, bossu), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Té- rédyles du comte Dejean , tribu des Ptinio- res de Latreille , établi par Scopoli et adopté par tous les entomologistes. Ce genre , qui renferme aujourd'hui 4 espèces de divers pays, a pour type le Gibbium scotias Fuesly. C'est un 4petit insecte qui n'a guère qu'une ligne et demie de long, de forme globuleuse. I GIB GIB 211 arec les pattes assez longues, ce qui lui donne, quand il marche, l'aspect d'une pe- tite Araignée ; il est d'un brun rougeâtre , avec les élytres transparentes, le corselet lisse et très court , les pattes et les antennes entièrement revêtues d'un duvet soyeux jaunâtre. On le rencontre ordinairement dans les collections d'animaux et de plantes. Nous croyons devoir mentionner ici un fait assez singulier qui se rattache à cet in- secte. Le 21 janvier 1835, feu le profes- seur Audouin communiqua à la Société en- tomologique de France un petit vase en terre rouge provenant d'une fouille faite dans un ancien tombeau de la ville de Thèbes en Egypte. Ce vase , de la grosseur et de la forme d'une forte orange , abstraction faite du gouleau, qui avait été rompu à sa base, était rempli d'une matière grumeleuse noire, qui , examinée attentivement par M. Au- douin , fut reconnue se composer entière- ment de cadavres dm petit Coléoptère qui fait l'objet de cet article, et dont le nombre pouvait être évalué à plusieurs milliers. La masse en était compacte. Comment expli- quer la présence d'un si grand nombre d'in- dividus de cette espèce dans un vase où ils n'avaient pu pénétrer d'eux-mêmes , puis- qu'il était fermé hermétiquement avant d'à- | voir été brisé? C'est un problème qui n'est i pas facile à résoudre. M. Audouin avait pro- [ mis là-dessus un mémoire qui n'a jamais j paru. M. Brullé , qui cite ce fait dans son \ Hist. des Coléoptères , dit qu'il se rattache ; sans doute à quelque usage superstitieux des j anciens Égyptiens. Nous laissons aux archéo- logues le soin d'apprécier cette opinion, qui j trancherait la difficulté si elle était fondée. ! (D.) I GIBBON. Hylobates (SXvj, bois; SaTsw, i je marche), mam. — Si l'on commence l'é- tude du règne animal par les espèces les plus élevées en organisation , le premier rang appartient incontestablement à l'Homme, et , si l'on veut le mettre en dehors de la sé- rie , c'est aux Singes qu'il revient ; et leurs premières espèces sont les Chimpanzés et les Orangs. Immédiatement après ceux-ci, prennent place les Gibbons , qui sont, comme eux, des Singes dépourvus de queue, ayant un sternum aplati comme celui de l'espèce humaine, et pourvus de trente- deux dents de forme à peu près semblable aux nôtres. L'os hyoïde des Gibbons, leur cœcum terminé par un appendice vermi- forme et un grand -nombre d'autres parti- cularités de leur organisation les rappro- chent aussi des Orangs et de l'Homme. Comme les Orangs , ils ont le corps court , et leurs membres postérieurs sont de petite dimension , tandis que les antérieurs , fort longs , au contraire , sont très appropriés à la vie arboricole. Ils ont aussi une intelli- gence supérieure à celle de la plupart des Singes, mais déjà bien inférieure néanmoins à celle des Orangs et des Chimpanzés , et leurs tubérosités ischiatiques sont garnies de callosités , ce qui est un caractère des Singes de l'ancien monde , à sternum étroit et à queue plus ou moins longue. Tous les Gibbons connus vivent dans l'Inde ou dans ses îles. Après cet exposé rapide des principaux traits de l'histoire des Gibbons , nous de- vons donner avec plus de détails leurs ca- ractères extérieurs et anatomiques , ainsi que les principaux traits distinctifs de leurs espèces. Ce sont des animaux trop rapprochés de nous par leur organisation pour que nous n'entrions pas dans quelques détails plus circonstanciés à leur égard. La figure des Gibbons ressemble assez à celle de l'espèce humaine par l'ensemble de ses traits et surtout par l'expression fort intelligente de ses yeux ; mais elle s'en dis- tingue , comme celle des autres Singes, le Nasique excepté, par la forme du nez, la grandeur de ses lèvres et la petitesse du menton. La bouche fait une saillie assez considérable , et tout le visage est encadré de poils qui recouvrent le front lui-même, et sont souvent de couleur blanche. Les fa- voris s'avancent presque sur les joues et descendent sous le menton comme une sorte de collier. De même que chez le Chimpanzé , les poils qui recouvrent la tête sont dirigés d'avant en arrière , et non pas redressés en avant en manière de toupet , comme ceux de l'Orang-Outang. Tout le corps est garni de poils abondants de couleur grise , brune ou noire , mais quelquefois tout-à-fait blan- che ou blanchâtre ; les poils de l'avant- bras sont , comme chez l'homme et les deux premiers genres de la famille des Singes, dirigés de bas en haut ou plus ou moins obliaues dans cette direction. La tête est as- 212 GIB GIB «ez grosse , le cou assez court , la poitrine large. Le train de derrière est plus faible proportionnellement, et comme nous l'a- vons déjà dit , il en est de même des mem- bres , dont les inférieurs ont bien moins de développement que les supérieurs, dont l'humérus , l'avant-bras et les mains très longues permettent aux Gibbons de s'ap- puyer sur le sol par leurs extrémités antérieu- res et postérieures sans quitter la station droite ou légèrement inclinée qui leur est ordinaire. Les plantes ou paumes des quatre mains sont nues, ainsi que le dessous des doigts , dont la peau est dure et calleuse. Le pouce des mains de derrière est nette- ment opposable aux autres doigts , et il en est de même de celui des mains de devant , qui présente la particularité fort remarqua- ble que, non seulement sa partie phalangère est libre et mobile , mais encore son méta- carpe ; aussi le pouce paraît-il avoir trois pha- langes comme les autres doigts , quand on Texamine sans réflîxion. Les doigts, surtout les antérieurs , sont fort longs , le second et le troisième orteil sont toujours plus ou moins réunis l'un à l'autre par une soudure de la peau. Les callosités des fesses existent dans toutes les espèces ; mais elles ne sont pas entourées par une partie dénudée ; c'est à tort qu'on avait dit que le Gibbon Hooloch en est privé. Les organes reproducteurs n'ont rien de bien différent de ce qu'on leur con- naît chez les autres Singes de l'ancien monde , et les mamelles sont également au nombre de deux et pectorales. Nous avons déjà dit qu'il y a trente-deux dents chez les adultes ; la formule dentaire est la même que chez l'Homme et chez les autres Singes de l'ancien monde; de même aussi que chez eux , il y a vingt dents de lait. Chez les Gibbons , principalement chez les mâles , les dents canines supérieures ont déjà un plus grand allongement. Les molai- res sont tuberculeuses , à tubercules mous- ses, comme chez les Orangs et les Chim- panzés , et même chez l'homme , et non à Collines, comme chez les Semnopithèques , qui constituent le genre qui fait suite aux Gibbons ; les Cercopithèques ou Guenons ont plus d'analogie avec eux sous ce rapport. Le crâne n'a pas une très grande capacité; il est assez large , mais peu élevé ; les crêtes sourcilières sont moins élevées que celles des Chimpanzés. L'angle facial ne mesure guère plus de 45 degrés. Il y a treize vertè- bres dorsales ; la région des lombes n'en a que cinq ; le sacrum est en coin , mais le bas- sin est moins large , et les os des ailes sont plus élevés et plus allongés en palmette que dans les premiers Singes , et surtout que dans l'Homme. Le coccyx n'est composé que de trois ou quatre petites vertèbres recour- bées en dedans. L'os sternum est plat, élargi et formé de trois grandes pièces. Sa forme est la même , ou à peu près , que dans les trois genres (Homme, Chimpanzé, Orang) que nous avons indiqués comme précédant les Gibbons dans la série des animaux , et ce caractère est un de ceux qui ont le plus de valeur pour distinguer les Gibbons des Sin- ges qui viennent après eux dans la méthode. L'humérus égale le tronc en longueur ; il est d'une gracilité remarquable; les deux os de l'avant-bras sont encore plus longs que lui. Le carpe présente , entre sa pre- mière et sa seconde rangée, l'os intermé- diaire des Singes , qui manque aux Chim- panzés et aux Orangs. Les métacarpiens sont longs , et les phalanges , qui ont aussi un développement analogue , sont plus ou moins arquées , comme chez les Orangs ; ce caractère est en rapport avec le genre de vie de ces animaux. En effet, les Gibbons, comme les Orangs , sont essentiellement grimpeurs. Ils s'accro- chent aux branches des arbres au moyen de leurs mains , et cheminent ainsi avec rapi- dité dans les grandes forêts qu'ils habitent. Ils se nourrissent surtout de fruits et d'œufs; mais on peut les regarder comme des espè- ces omnivores. Leur estomac est simple; l'intestin est huit fois aussi long que le corps , et le cœcum est muni d'un appen- dice vermiforme , qu'un petit mésentère re- tient courbé à angle droit. J On a donné les Gibbons comme dépour- ^ vus d'intelligence ; c'est là une erreur oc- casionnée sans doute par la bizarrerie d« leurs formes , leur embarras dans les cir- constances où nous sommes le plus souvent forcés de tenir ceux que nous possédons, et le désir de retrouver dans un animal, si voi- sin, en apparence, de l'Homme, tous les traits distinctifs de son espèce , ou au nnoins ceux que les relations des voyageurs accordaient avec tant de libéralité aux animaux qui se GIB GIB 213 rapprochent le plus de nous. Nous croyons donc que Duvaucel , à qui l'on doit de si précieuses recherches sur les Gibbons, a quel- que peu exagéré lorsqu'il a dit du Siamang , qui est la première espèce des Gibbons : « La reconnaissance, la haine paraissent être des sentiments inconnus à ces machines animées. Tous leurs sens sont grossiers ; s'ils fixent un objet , on voit que c'est sans intention ; s'ils y touchent , c'est sans le vouloir. Le Siamang, en un mot, est l'absence de toute faculté ; et si l'on classe jamais les animaux d'après leur intelligence , celui-là occupera sûrement une des dernières places. » Les Gibbons ont moins d'intelligence que les Chimpanzés ou les Orangs ; et leur cerveau rend bien compte de cette différence parl'é- troitesse de ses lobes antérieurs, ainsi que par la brièveté de ses lobes postérieurs qui ne re- couvrent qu'incomplètement le cervelet; on pourrait même croire, à leur cerveau, qu'ils sont inférieurs sous ce rapport à certains Singes pourvus de queue , aux Cynocépha- les , par exemple ; mais il y a loin de là à la stupidité qu'on leur prête; la douceur, l'a- pathie même constituent le fond dominant de leur naturel, et sous ce rapport ils ont une certaine analogie de mœurs avec les Singes du Nouveau-Monde. Aussi peut-on s'en rendre maître bien plus aisément qu'on ne le fait pour les Chimpanzés , les Orangs , les Cynocéphales adultes, et en général pour les autres Singes de l'ancien monde ; c'est ce qui les rend plus faciles à conserver en domesticité , car leur douceur ne les aban- donne jamais, et les adultes, même les mâles , paraissent aussi traitables que les jeunes. D'ailleurs la science n'a point encore réuni tous les documents nécessaires pour que ce point intéressant de psychologie com- parée puisse être traité comme il le méri- terait. On a trouvé des Gibbons dans l'Indous- tan , dans l'Indo-Chine et dans les princi- pales îles de l'Archipel Malais , Sumatra , Java, Bornéo; il y en a aussi à Manille, dans les îles Philippines. Ces Singes n'ac- quièrent pas une taille aussi élevée que celle des Orangs et des Chimpanzés ; ils se rapportent à différentes espèces que les naturalistes actuels portent au nombre de neuf ou dix. Deux ou trois de ces espè- ces sont assez faciles à distinguer; les autres se reconnaissent plus difficilement. Aucune d'elles n'a été connue des anciens , et ce n'est même que dans les auteurs du xviii* siècle qu'il en est question d'une ma- nière positive. Buffon, qui avait reçu du célèbre Dupleix un de ces animaux sous le nom de Gibbon , en fit une courte descrip- tion pour son Histoire naturelle , en conser- vant le nom sous lequel on le lui avait donné. Buffon parle en ces termes de l'éty- mologie du mot Gibbon : « J'ai d'abord cru que ce mot était indien ; mais , en faisant des recherches sur la nomenclature des Sin- ges , j'ai trouvé , dans une note de Dalé- champ sur Pline , que Strabon a désigné le Cephus par le mot Keipon , dont il est pro- bable qu'on a fait Gihhon. » lUiger a le premier admis un genre à part pour les Gibbons , et le nom qu'il lui a donné est accepté par tous les naturalistes. C'est à tort qu'on a quelquefois réuni l'Orang et les Hylobates dans un même genre. Ces deux sortes d'animaux ont les bras éga- lement longs , parce qu'ils vivent dans des circonstances assez analogues , mais ils dif- fèrent suffisamment sous plusieurs autres rapports pour qu'on les distingue l'un de l'autre. A. Duvaucel et son compagnon, M. Diard , ont beaucoup étudié les Gibbons dans leur pays natal, et F. Cuvier a fait connaître , dans son grand ouvrage sur les Mammifères, le fruit de leurs travaux. Baf- fles, qui avait publié antérieurement une | partie de ces renseignements, doit être éga- lement cité. Dans ces dernières années , les naturalistes hollandais qui ont voyagé dans l'Inde, et principalement M. Salomon-Mul- 1er, ont aussi recueilli de nouveaux docu- ments. M. Martin, zoologiste anglais, et, en France, M. Is. Geoffroy se sont occupés d'é- tablir les caractères spécifiques des Gibbons, et le travail que le dernier de ces naturalistes a inséré dans le Voyage de Jacquemont nous servira presque uniquement de guide dans l'exposé que nous allons faire : Gibbon siamang, Hylohates syndactylus. D'abord décrit par Baffles sous le nom de Simia syndactyla. Il a le pelage entière- ment noir. Son second et son troisième or- teils , réunis l'un à l'autre jusqu'à la pha- lange onguéale , lui ont mérité le nom spé- cifique qu'il porte. Un autre caractère sin- gulier de cette espèce est l'énorme poch* 214 GIB gutturale communiquant avec son larynx, et dans laquelle le Siamang peut faire entrer l'air de manière à la renfler comme un goitre. Une particularité analogue existe chez l'O- rang-Outang. Le Siamang, dont on fait un g. sous le nom de Syndactylus , a quelque chose du nègre dans la physionomie ; sa face est d'ailleurs d'un noir profond. « Cet animal , dit Duvaucel, est fort commun dans les forêts de Sumatra, et j'ai pu souvent l'observer en liberté comme en esclavage. On trouve ordinairement les Siamangs ras- semblés en troupes nombreuses, conduits, dit-on , par un chef que les Malais croient invulnérable, sans doute parce qu'il est plus fort , plus agile et plus difficile à atteindre que les autres. Ainsi réunis , ils saluent le soleil , à son lever et à son coucher, par des cris épouvantables qu'on entend de plusieurs milles, et qui de plus étourdissent, lors- qu'ils ne causent pas d'effroi. C'est le réveil- matin des Malais montagnards , et pour les citadins qui vont à la campagne , c'est une des plus insupportables contrariétés. Par compensation , ils gardent un profond si- lence pendant la journée , à moins qu'on n'interrompe leur repos ou leur sommeil. Ces animaux sont lents et pesants, ils manquent d'assurance quand ils grimpent, et d'adresse quand ils sautent ; de sorte qu'on les atteint toujours quand on peut les surprendre. Mais la nature , en les privant des moyens de se soustraire promptement aux dangers, leur a donné une vigilance qu'on met rarement en défaut ; et s'ils en- tendent , à un mille de distance , un bruit qui leur soit inconnu , l'effroi les saisit, et ils fuient aussitôt. Lorsqu'on les surprend à terre, on s'en empare sans résistance, soit que la crainte les étourdisse, soit qu'ils sentent leur faiblesse et leur impossibilité de s'échapper. Cependant ils cherchent d'a- bord à fuir, et c'est alors qu'on reconnaît toute leur imperfection pour cet exercice. Leur corps , trop haut et trop pesant , s'in- cline en avant , et leurs deux bras faisant l'office d'échasses , ils avancent par saccades, et ressemblent ainsi à un vieillard boiteux à qui la peur ferait faire un grand effort. Quelque nombreuse que soit la troupe, celui qu'on blesse est abandonné par les autres , à moins que ce soit un jeune individu. Sa mère alors , qui le porte ou le suit de près , GIB s'arrête , tombe avec lui , pousse des cris affreux en se précipitant sur l'ennemi , la gueule ouverte et les bras étendus. Mais on voit bien que ces animaux ne sont pas faits pour combattre ; car alors même ils ne sa- vent éviter aucun coup et n'en peuvent porter un seul. Au reste , cet amour mater- nel ne se montre pas seulement dans le dan- ger, et les soins que les femelles prennent de leurs petits sont si tendres, si recherchés, qu'on serait tenté de les attribuer à un sen- timent raisonné. C'est un spectacle curieux dont, à force de précaution , j'ai pu jouir quelquefois , que de voir les femelles por- ter leurs enfants à la rivière, les débarbouil- ler malgré leurs plaintes , les essuyer , les sécher et donner à leur propreté un temps et des soins que dans bien des cas nos pro- pres enfants pourraient envier. » Gibbon lar, Hylohates lar. C'est le grand Gibbon de Buffon , celui qu'il a observé vi- vant d'après un individu que lui avait rapporté Dupleix , et dont il a donné une excellente figure dans un volume de son ouvrage consa- cré aux Singes. C'est aussi VHomo lar des pre- mières éditions du Systema naturœ de Linné. Ce Gibbon est à peu près de la taille du pré- cédent; il est de couleur noire ou brun-noir, avec l'encadrement de la face et les quatre extrémités de couleur blanchâtre. On lui a donné plusieurs autres noms , et , en parti- culier, ceux de Peithecus varius Latr. , P. variegatus E. Géoff. , S. albimana Vigors et Horsfield, Hyl. variegatus Kuhl. Le pe- tit Gibbon de Buffon n'en est que le jeune âge. Sa patrie est la presqu'île de Malacca et le royaume de Siam. Buffon parle en ces termes du sujet qui a vécu sous ses yeux : m « Ce Singe nous a paru d'un naturel tran- ■ quille et de mœurs assez douces. Ses mou- vements n'étaient ni trop brusques , ni trop précipités. Il prenait doucement ce qu'on lui donnait à manger ; on le nourrissait de pain , de fruits , d'amandes , etc. Il crai- gnait beaucoup le froid et l'humidité , et il n'a pas vécu longtemps hors de son pays natal. » Gibbon de Raffles, Hylobates Rafflesii E. Geoffroy. Assez souvent confondu avec le précédent. Son pelage est noir, avec le dos et les lombes d'un brun-roussâtre ; ses joues ont de longs poils noirs chez les femelles, et gris chez les mâles. Les sourcils sont plus GIB GIB 215 ou moins blanchâtres. Quelques auteurs le regardent comme une simple variété de VH. agilis ; il vit principalement à Sumatra : c'est VOunko de F. Cuvier. Gibbon agile od wouwou, Hylohates agilis F. Cuv. Son pelage est brun , avec le dos, les lombes , les fesses et le derrière de la tête fauves ou d'un brun clair. Les poils des joues et tout le tour de la face sont blanc- grisâtres chez les mâles , tandis que les fe- melles n'ont de poils ainsi colorés qu'aux arcades sourciiières. C'est encore une espèce de Sumatra , et , assure-t-on , de Bornéo. M. Waterhouse a donné , dans V Histoire naturelle des Mammifères de M. Martin, p. 432 , la notation musicale du cri de cette espèce de Singe. Gibbon a favoris blancs, Hylohates leu- cogenys Ogilby, 1840. A pelage noir, avec de longs poils blancs sur les parties latérales et inférieures de la face ; les poils du dessus de la tête dirigés en haut. « Cette espèce , établie, dit M. Is. Geoffroy, sur un seul in- dividu non encore adulte , et dont la patrie est inconnue, ne peut être considérée comme définitivement établie. Voisine du Rafflesii, elle n'aurait point la bande sourcilière blanche et présenterait quelques autres dif- férences dans la disposition et la direction des poils de la tête. « Gibbon hoolock, Hylohates hoolock Har- lan. Le Scyritus de M. Ogilby. Il a le pe- lage noir, avec une bande sourcilière blan- che ou d'un gris clair. On le donne comme de l'Inde continentale, vers le 26" degré de Utitude nord, et spécialement de l'Assam. Gibbon concolor, Hylohates concolor Har- lan. Espèce tout-à-fait noire. Bornéo est sa patrie. M. Is. Geoffroy fait, à son occasion, les remarques suivantes : « M. S. Muller a rapporté à cette espèce d'autres Gibbons de Bornéo , dont la colora- tion est fort différente , et que M. Martin a proposé d'ériger provisoirement en une es- pèce distincte sous le nom d'if. Mulleri. Le musée de Paris possède deux individus de Bornéo , envoyés par le musée de Hollande, sous le nom de H. concolor ou unicolor^ et provenant vraisemblablement des collections mêmes de M. Muller ; l'un est mâle et offre entièrement la disposition générale et si ca- ractéristique des couleurs que présente le agilis ; seulement les parties brunes sont d'une nuance un peu plus foncée , légère différence qui ne saurait constituer un ca- ractère spécifique. La femelle est générale- ment d'un fawive grisâtre , avec le dos plus clair et les parties antérieures plus foncées que le reste du pelage. Est-ce bien une fe- melle d'i/. Mulleri ? ou serait-ce la femelle d'une autre espèce habitant également Bor- néo , et à laquelle devrait être consacré le nom d'ff. Mulleri? Les naturalistes hollan- dais , si riches en animaux de Bornéo, peu- vent seuls résoudre ces doutes. » Gibbon choromande , //. coromandus Ogilby. Il a le pelage brun-cendré , de gran- des moustaches noires, la barbe abondante et les poils du dessus de la tête longs et re- dressés. C'est aussi une espèce mal détermi- née , que l'on dit provenir de l'Inde conti- nentale. Gibbon cendré , Hylohates leuciscus. Le Wouwou de Campe et le Moloch d'Audebert. Il a le pelage uniformément gris- cendré, avec le dessus de la tête gris foncé, et le tour du visage gris clair. II vit aux îles de la Sonde , principalement à Java, C'est ce- lui qu'on a ramené le plus souvent en vie en Europe dans ces dernières années. Il y en a eu un pendant quelques jours au Mu- séum en 1845; et, il y a quelques années, on en voyait un dans un café du boulevard du Temple, à Paris. La douceur, la singula- rité des mouvements qu'il exécutait , sa fa- cilité pour grimper, la lenteur, pour ainsi dire , réfléchie et calculée de ses allures, sa familiarité , sa gourmandise même , en fai- saient un animal curieux à étudier. Il nous reste à parler de la dernière es- pèce décrite, et dont on doit la connaissance à M. Is. Geoffroy; c'est le Gibbon entelloide, Hylohates entelloides Is. Geoffroy, {Voyage de Jacquemont et Archives du Muséum). Son pelage est d'un fauve très clair ; le tour de la face blanc ; la face et les paumes noires ; les callosités petites et arrondies ; le second et le troisième orteils réunis jusqu'à l'arti- culation de la première phalange avec la se- conde par une membrane. Il est de la pres- qu'île Malaise, vers le 12' degré de latitude nord. C'est auprès des Gibbons , et plus rap- proché d'eux que d'aucun autre groupe de Singes , que prend place l'espèce fossile que M. Lartet a découverte dans les terrains 216 GIG tertiaires moyens de la France méridionale, dans le département du Gers. Il en sera question à l'article singes fossiles. (P. G.) *GIBBSITE ( nom d'homme), min. — Hydrate d'Alumine en petites concrétions mamelonnées blanchâtres, découvert par Emmons dans une mine de Manganèse à Richmond , dans le Massachussets , et dédié par lui à M. Gibbs. D'après une analyse de M. Torrey , ce minéral contient 65 pour 100 d'Alumine et 35 d'Eau. Sa dureté est de 3,5 ; sa densité = 2,4. (Del.) GIBÈLE. poiss. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Cyprin {Cyp. gibelio), commune dans la Seine, aux approches de Paris. (G.) GICLET. BOT. PH. — Nom vulgaire de VElaterium , appelé aussi Concombre gi- cleur. Concombre d'Ane, d'attrape, etc. GIESEKIA ( nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Phytolaccacées- Giésékiées , établi par Linné ( Mant. II , app. 183) pour des herbes originaires des contrées tropicales et subtropicales de l'Asie et de l'Afrique, annuelles ; à feuilles alter- nes ou subopposées, linéaires, oblongues ou subspatulées , très entières , charnues , gar- nies en dessous de glanùes subcutanées ver- ruqueuses ; stipules nulles ; à fleurs petites , verdâtres, tirant souvent au rouge, réunies en cymes oppositifoliées ou en ombelles ag- glomérées. (J.) *GIESECKITE (nom d'homme), min. — Substance minérale, en prismes hexagonaux d'un vert olivâtre ou d'un gris noirâtre , opaques ou faiblement translucides sur les bords , et qui est disséminée dans le Por- phyre de Julianenhab , au Groenland. Elle ressemble beaucoup par son aspect à l'Éléo- Mthe verte de Laurwig, en Norwége, et pa- raît tenir le milieu entre cette variété de Néphéline et la Néphéline compacte du Kat- zenbuckel , dans l'Odenwald. Ce minéral , qui est assez tendre , a été d'abord rappro- ché de la Pinite. Rapporté du Groenland par M. Giesecke, il a été décrit pour la première fois par M. Sowerby. On en a une analyse par Stromeyer, qui en a retiré : Silice, 46,07; Alumine, 33,82 ; Potasse, 6,20 ; Magnésie, 1,20; oxyde de Fer, 3,35 ; oxyde de Man- ganèse, 1,15. (Del.) *GIGAM1ÏA (ycyaç, géant; ^ma, mou- che). INS. — Genre de Diptères, division des Brachocères , .subdivision des Dichœtes, GIL tribu des Muscides, section des Muscies, établi par M. Macquart {Dipt. exot,, t. II, 3*= part., p. 115) aux dépens des Stomoxes. Ce genre a pour type et unique espèce le Stomoxis gigantea Wiedm. , qui se trouve au cap de Bonne-Espérance. (D.) *GIGA]\TOLITHE (yi'yaç, géant; li- 6oç , pierre ; à cause de la grandeur de ses cristaux), min. — Substance d'un gris d'a- cier foncé nuancé de brun , trouvée par M. Nordentkiold en cristaux prismatiques à douze pans , dans le gneiss de Tamela , en Finlande. Ces cristaux, qui ont souvent un pouce et demi de grosseur , paraissent ap- partenir au système hexagonal. Ils sont for- més, d'après M. TroUe-Wachtmeister, de Silice , 46,27 ; Alumine , 25,10; oxyde de Fer, 15,60; Magnésie, 3,80; oxydule de Manganèse, 0,89; Potasse , 2,70; Soude, 1,20 ; Eau et Ammoniaque , 6,00; Fluoré , des traces. (Del.) GIGARTINA. bot. cr. —Section établie par Lamouroux dans le genre SphœrococcuSf Ag. (J.) *GILBERTSOCRI]VrS (Gilbertson, nom propre ; Crinus, Encrine). échin. — M. Phil- lips {Geol. of YorTish. 1826) a indiqué sous ce nom un genre fossile d'Échinodermes cri- noides qui n'offre que peu d'intérêt. (E. D.) GILIA (Gillo, botaniste esp.) bot. ph. — Genre de la famille des Polémoniacées, éta- bli par Ruiz et Pavon pour des végétaux herbacés des deux Amériques, à feuilles al- ternes ou opposées, très entières, pinnati- séquées ou palmatilobées ; à fleurs solitaires ou agrégées , avec un involucre muni de bractées. On en connaît 6 espèces : ce sont des plantes gracieuses , qui contribuent à l'or- . nement de nos parterres. Les 3 espèces les plus cultivées sont les Gilia capitata , trico- lor et speciosa. (G.) GILIBËRTIA (nom propre), bot. ph. — Gmel., syn. de Guivisia^ Commers. — Genre de la famille des Araliacées, établi par Ruiz et Pavon pour des arbustes du Pérou, à feuilles alternes, simples, ovales-oblongues, aiguës, denticulées, glabres ; à ombelles ter- minales composées. (J.) GILLËNIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées-Spiraeacées, établi parMœnch {Method. supplément, 286) pour des herbes vivaces de l'Amérique bo- GIN GIO 217 réale, à feuilles alternes, trifoliolées, dont les folioles pétiolées, dentées en scie; stipules petites ou très grandes ; à fleurs longuement pédicellées , axillaires et terminales , d'un blanc rosé. (J.) *GILLrESIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Liliacées-Asparagées, établi par Lindley (m Bot. Reg. , t. 992) pour une herbe du Chili, bulbeuse, glabre, à feuilles radicales, linéaires, droites; à fleurs verdâtres, ombellées ; ombelle pauci- flore. (J.) GINGEMBRE. Zingiher. bot. ph. — Genre de la famille des Zingibéracées-Glob- bées , établi par Gaertner pour des plantes herbacées de l'Inde orientale, à racines tu- béreuses articulées, vivaces et rampantes; tiges annuelles ; feuilles membraneuses, dis- tiques, renfermées dans une gaîne; épis stro- biliformes, radicaux ou plus rarement termi- naux , solitaires , composés de bractées im- briquées uniflores. Les caractères essentiels de ce genre sont : Périanthe extérieur à trois divisions courtes ; l'intérieur tubuleux à trois divisions irrégulières ; anthère fendue en deux. Style reçu dans le sillon de l'étamine. De toutes les espèces de ce genre , le Gin- gembre OFFICINAL , Z. officinale , est la plus intéressante. Il est cultivé depuis cinquante ans dans les Antilles, et y prospère. La par- tie de cette plante employée en médecine est la racine, qui a une odeur pénétrante, et une saveur aromatique très piquante. Dans l'Inde, on la coupe en rouelles qu'on fait confire, et qu'on administre comme un excellent digestif. On tire surtout de la Jamaïque le Gin- gembre répandu dans le commerce. C'est une racine grosse comme le doigt , aplatie , couverte d'un épiderme ridé, et marquée de zones peu apparentes. C'est un stimulant assez en usage dans les pays du Nord. Son odeur provoque l'éternument, et la mas- tication détermine une salivation abon- dante. (G.) GINKGO. BOT. PH. — Genre de la famille des Taxinées , établi par Kaempfer pour un giand arbre de la Chine et du Japon , à feuilles alternes ou fasciculées, longuement pétiolées, rhomboïdales , bifides au milieu , sinueuses, coriaces, glabres, striées longitu- dinalement. Les fleurs sont unisexuelles , monoïques ou le plus souvent dioïques, et le T. VI. fruit est un drupe d'un jaune verdâtre et de la grosseur d'une noix. Cet arbre, natu- ralisé depuis longtemps en Europe, croît avec vigueur sous notre climat; seulement il demande à être protégé contre le froid pendant sa jeunesse. On l'appela, lors de son introduction en France vers le milieu du xviii*' siècle , Varhre aux 40 écus , à cause de son prix élevé. Smith lui a donné sans raison suffisante le nom de Sialishuria adian- toides. On l'avait appelé Noyer du Japon à cause de la forme de son fruit, dont l'a- mande, assez agréable, se mange crue ou rôtie , et rappelle à peu près le goût de la Châtaigne. Le bois en est tendre , et renferme une moelle spongieuse. La durée de la vie de cet arbre est fort longue. (G.) GIIVORIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Lythrariées-Eulythrariées , établi par Jacquin {Amer. , 148 , t. 94) pour une plante des Antilles frutescente , à feuilles opposées , subsessiles , lancéolées , très en- tières ; pédoncules axillaires, solitaires, uni- flores, ébractéés; fleurs bleues et grandes. (J.) GINSENG. BOT. PH. — Le nom chinois de cette espèce du g. Panax est Jin-Seng. Aujourd'hui que les propriétés chimériques attribuées à cette racine sont appréciées à leur juste valeur , et qu'on sait que toutes les espèces du même genre en peuvent être les succédanées, il sera question du Jin- Seng à l'article Panax. Voy. ce mot. *GIOBERTITE (nom d'homme), min.— Nom donné d'abord à une variété compacte de carbonate de Magnésie, mêlée de Magné- site , que l'on trouve à Baldissero , en Pié- mont, et qui a été ensuite étendue à l'espèce entière, en sorte qu'il est maintenant syno- nyme de Carbonate de Magnésie. Voy. car- bonates. (Del.) GIOÉNIE. Gioenia (nom propre), moll, — Tous les naturalistes savent aujourd'hui que ce g. a été fondé d'après des observations très imparfaites d'un naturaliste napolitain , qui eut assez peu de modestie pour se dé- dier à lui-même le g. qu'il crut découvrir. Draparnaud , le premier, fit connaître la supercherie , et démontra que le g. qui nous occupe , dont les mœurs avaient été décri- tes par l'auteur de sa découverte , n'est ! cependant autre chose que l'estomac armé i de pièces calcaires du Bulla Ugnaria. Abu- 28 218 GIR ses sur la valeur de cette découverte , Ret- zius et Bruguière ont adopté ce genre , qui aujourd'hui est destiné àrappeler la égèreté blâmable de certains observateurs. Voy. BULLE. (Desh.) GIRAFE. Camelo-pardalis. mam. — Les particularités , aussi étranges que remar- quables , par lesquelles les Girafes se dis- tinguent entre tous les Ruminants, sans rien perdre cependant des caractères propres à ce groupe si naturel et en général si uni- forme d'animaux mammifères, justifient assez la curiosité avec laquelle tout le monde voudrait connaître leur histoire. Elles ren- dent également compte de la vogue extraor- dinaire qui accompagne partout leur exhi- bition , et nous explique aussi le nombre incalculable des portraits de toutes sortes, dont on a honoré, en France aussi bien qu'à l'étranger, celle que la ménagerie de Paris avait reçue en 1827. Les personnes qui ont assisté aux premières explosions de la cu- riosité publique lorsque ce bel animal vint en France ont aisément gardé le souvenir de l'intérêt qu'il inspira, mais nous ne saurions en donner qu'une idée tout-à-fait impar- faite. On peut même ajouter que depuis dix- huit ans que nous voyons journellement la Girafe , les singularités qui la caractérisent ne nous sont point encore familières, et l'on peut répéter ce que M. Salze écrivait en 1827 sous une première impression, « qu'elle n'est peut-être qu'extraordinaire et en op- position avec tous les animaux que nous connaissons, mais qu'il est bien remarquable cependant qu'après l'avoir considérée atten- tivement on ne conserve de ses formes et de son port qu'un souvenir incertain ; aussi aime-t-on en général à la revoir souvent, et chaque fois elle donne lieu à quelque nou- velle remarque. » La Girafe constitue un genre particu- lier de l'ordre des Ruminants. Ce genre, bien distinct de tous les autres et facile à en distinguer, semble plus rapproché de celui des Cerfs que d'aucun autre , et c'est peut-être entre les Cerfs terminés par l'Élan et les Antilopes , à la tête desquels prendrait l place le Nil-Gau , qu'il faudrait le ranger. 32 dents , comme chez la majorité des Ru- minants à cornes ; deux petites cornes formées par des épiphyses osseuses du frontal, recou- vertes par une peau velue , et rappelant les GIR pédoncules ou supports du bois des Cerfs ; deux doigts à chaque pied, sans ergots même rudimentaires ; une tête allongée , à lèvres et langue très mobiles , sans mufle ou es- pace nu autour des narines ; les yeux très gros ; le cou fort long ; le tronc relevé en avant et fort élevé sur jambes : tels sont les principaux caractères génériques des Girafes, animaux dont on n'a reconnu jusqu'ici qu'une seule espèce, du moins dans la nature vivante. Cette espèce est africaine ; des observations récentes tendent à démontrer qu'il a existé des Girafes dans l'Inde et même en Europe, ainsi qu'on le fera voir dans l'article gi- rafes FOSSILES de ce Dictionnaire. On trouve des Girafes dans une grande partie de l'Afrique , depuis le Kordofan, en- tre l'Abyssinie et la Haute-Egypte , jusqu'au Sénégal et en Cafrerie. Quelques auteurs ont supposé qu'il en existait plusieurs espè- ces , deux au moins ; mais rien jusqu'ici n'a démontré cette manière de voir. Les Grecs ne les ont point connues. M. Jolly croit cependant que c'est d'elles qu'Aristote aurait parlé sous le nom d'Hippardion ou Cheval- Pard. Agatharchide , parmi les Européens, en fournit le premier une indication suffisante en disant que « chez les Troglodytes habite aussi l'animal que les Grecs ont nommé Chameau- Léopard , nom composé qui ex- prime la double nature de ce quadrupède. Il a la peau variée du Léopard , la taille du Chameau , et il est d'une grandeur démesu- rée. Son cou est assez long pour qu'il puisse- brouter le sommet des arbres. » Pline, Op- pien et Héliodore en parlent aussi. On pense que Moïse avait mentionné la Girafe sous le nom de Zemer dans le chapitre XIV du Deutéronome. On sait d'ailleurs que les Égyptiens, dont il avait étudié les scien- ces , connaissaient ce singulier animal , et l'on cite plusieurs monuments sur lesquels ils ont représenté des Girafes. Il y en a en- tre autres sur leurs Typhonium ou temples du dieu Typhon , qui était l'ennemi d'Osiris et le génie du mal ; ainsi il y en a une, assez res- semblante, sculptée sur les murs extérieurs du temple d'Hermonti ; une autre bien moins reconnaissable est représentée dans un au- tre endroit du même temple; au-dessous d'elle est le dieu Typhon. Les figures en ont I été données dans l'ouvrage d'Egypte. D'au- GIR très ont été reproduites dans les ouvrages de Rosellini et d'Ehrenberg. Il y a aussi des Girafes sur la mosaïque de Preneste ou Palestrine , ce singulier monu- ment de l'art romain, où sont représentés tant d'animaux de la Haute-Egypte et d'A- byssinie. Deux de ces Girafes ne laissent aucun doute sur leur véritable nature ; mais il n'en est pas de même de celle auprès de laquelle est écrit Uabouc. D'ailleurs les Romains ont possédé des Girafes vivantes dans leurs cirques. César en fit paraître en l'an 45 avant Jésus- Christ. Depuis cette époque jusqu'au rè- gne de Gordien III on en montra plusieurs , mais on ignore leur nombre. On assure que Philippe, successeur de Gordien, en eut dix à la fois. Vingt-six ans après, en 274 , Aurélien en fit voir plusieurs à son triomphe. Il en vint aussi pendant la fin du moyen- âge et à la renaissance. Le sultan d'Egypte envoya à l'empereur Frédéric II une Girafe dont il est question dans Albert-le-Grand ; le sultan Biba en offrit une à Mainfroi, fils naturel du même empereur, et le pacha d'Egypte en donna une autre à Laurent de Médicis. Mongez a donné, dans les Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, un travail intéressant d'archéologie , où il traite des Girafes observées par les anciens. On s'est aussi occupé des différents noms que ces animaux ont reçus; Camelo-Pardalis, c'est-à-dire Chameau-Léopard, est celui que leur donnaient les Grecs, et, à leur exem- ple , les Latins. Quelques naturalistes voyageurs de l'épo- que de la renaissance eurent occasion de voir la Girafe au Caire. Belon et Gillius en publièrent des descriptions, et l'ouvrage du premier en donne même une figure assez bonne pour l'époque, quoique l'animal y soit beaucoup trop raccourci. Voici la description de Gillius : « J'ai vu , dit-il, trois Girafes au Caire ; elles portent au-dessus du front deux cornes de six pouces de longueur, et au milieu du front un tubercule élevé d'en- viron deux pouces , et qui ressemble à une troisième corne. Cet animal a seize pieds de hauteur lorsqu'il lève la tête ; le cou seul a «ept pieds , et il a vingt - deux pieds depuis rextrémité de la queue jusqu'au bout du GIR 219 nez. Les jambes de devant et de derrière sont à peu près d'égale hauteur ; mais les cuisses de devant sont si longues en compa- raison de celles de derrière que le dos de l'animal paraît être incliné comme un toit. Tout le corps est marqué de grandes taches jaunes de figure à peu près carrée. 11 a le pied fourchu comme le Bœuf , la lèvre su- périeure plus avancée que l'inférieure, la queue menue , avec du poil à l'extrémité ; il rumine comme le Bœuf et mange, comme lui , de l'herbe. Il a une crinière comme le Cheval , depuis le sommet de la tête jusque sur le dos. Lorsqu'il marche, il semble qu'il - boite, non seulement des jambes , mais des flancs , à droite et à gauche alternativement, et lorsqu'il veut paître ou boire à terre , il faut qu'il écarte prodigieusement les jambes de devant. » Belon rapporte le Zurnapa des Arabes au Camelo-Pardalis des anciens. C'est de ce mot qu'on écrit aussi Zumaba , synonyme de Girnaffa, Seraphah, etc., que la dénomi- nation actuelle de Girafe est tirée, ainsi que celle de Girafa , par laquelle on désigne en latin zoologique la Girafe d'Afrique , Came- lo pardalis Girafa. Divers auteurs se sont demandé de quelle utilité la Girafe pouvait être dans la nature. Comme on le pense bien, c'est une question dont nous n'aborderons pas la solution, car elle touche à des problèmes dont la science actuelle n'a point encore les éléments , et nous devons nous contenter de dire que, dans toutes les parties de son organisme où nous la considérons, la Girafe est parfaitement ap- propriée, comme tous les animaux , aux cir- constances au milieu desquelles elle doit vi- vre ; lorsque Buffon a écrit que , sans être nuisible, elle était en même temps des plus inutiles , il n'avait en vue que le parti que l'Homme pourrait en tirer. Buffon n'est pas davantage dans le vrai , quand il dit de la Girafe que ses mouvements sont lents et contraints, qu'elle ne peut fuir ses ennemis dans l'état de liberté , et que son espèce a toujours été confinée dans les déserts de l'E- thiopie et de quelques autres provinces de l'Afrique méridionale et des Indes ; on sait en effet qu'il n'y a pas de Girafes dans l'Inde. Buffon n'avait pu observer ces animaux, mais les collections faites en Afrique par les naturalistes pendant la fin du dernier sièclt 220 GIR GIR ou pendant celui-ci , et les Girafes vivantes que Ton a conduites récemment en Europe ont permis aux zoologistes actuels de se faire une idée beaucoup plus exacte des caractères extérieurs et anatomiques des Girafes. A part leur grande taille , qui s'élève jusqu'à dix-huit et même vingt pieds , ces Rumi- nants sont remarquables par leurs singuliè- res proportions. Leur tronc est court et très incliné sur la ligne dorsale ; leur cou , fort long, porte une tête plus effilée que gra- cieuse ; leur bouche a des lèvres longues et mobiles , de laquelle sort fréquemment une langue noirâtre et allongée qu'ils promènent sur leurs lèvres ou leurs narines et qui leur sert à arracher les feuilles qu'ils veulent manger. Quelques longs poils sont épars sur la lèvre supérieure et sur l'infé- rieure; les narines ne sont point séparées par un espace nu ; les yeux sont considéra- bles , et l'on voit sur le milieu du front, un peu en avant des yeux , une saillie osseuse plus développée chez les mâles que chez les femelles, portant quelquefois des poils en brosse comme les véritables cornes , et que tous les auteurs ont considérée comme pou- vant être une troisième corne. Mais cette corne médiane diffère des deux autres en ce qu'elle n'a pas comme elles de point spécial d'ossification. Celles-ci au contraire sont de véritables épiphyses qui ne se fixent intimement au frontal que dans l'âge adulte. Les cornes paires ont huit ou dix pouces de longueur environ. Les oreilles sont membraneuses, en cornet , et rejetées en arrière. Une petite crinière règne depuis l'occiput jusqu'au garrot ; la queue descend jusqu'au calcanéum , et se termine par un flocon de crins noirâtres. Les jambes sont fort longues, aussi le tronc est-il élevé; c'est surtout dans leurs canons et dans les avant-bras ou les tibias qu'elles ont un grand développement. On ne voit à chaque pied , même dans le squelette, que deux doigts four- chus , comme les antérieurs des autres Ru- minants, et sans traces d'ergots ni même d'os en stylets, qui représenteraient les deux autres doigts. La peau est assez épaisse; on l'emploie à différents usages en Afrique. Les poils qui la recouvrent sont courts et colorés élégamment de grandes taches trian- gulaires ou en carré long , de couleur fauve, disposées sur un fond blanchâtre. Il n'y en a point à la face interne des membres , aux canons et au ventre , dont le blanc est plus ou moins pur. {Voy. l'atlas de ce Dict. , Mammifères, pi. 14.) La forme extérieure de la tête suffit pour donner une idée assez exacte de celle du crâne , qui est surtout allongé dans sa par- tie faciale. D'amples cellules existent entre les deux tables des os frontaux et pariétaux, et sont en communication avec l'organe ol- factif. Le trou sous-orbitaire occupe à peu près la même place que chez le Nil-Gau. La mâchoire inférieure est fort longue, assez droite à son bord inférieur, fine et étroite vers sa symphyse, qui est plus longue que dans aucun autre Ruminant, porte le trou men- tonnier sur le milieu de son trajet , et se dilate ensuite en cuiller dans sa région in- cisive. Les dents sont fortes, au nombre de 32 , sans incisives supérieures ni canines. Les molaires ressemblent passablement à celles des Élans, mais les incisives sont plus grandes , subégales , avec l'externe la plus forte de toutes , et lobée en palmette. Il n'y a , comme on le pense bien , que sept vertèbres cervicales , malgré la grande lon- gueur du cou ; mais la septième présente le caractère remarquable d'être percée d'un trou pour le passage de l'artère vertébrale, comme les six premières. Il y a quatorze vertèbres dorsales et cinq lombaires. Le sternum n'a point la forme aplatie de celui des Ruminants ; il est plus semblable à ce- lui des Pachydermes. Les omoplates sont longues et étroites ; le cubitus suit le ra- dius dans toute sa longueur en se joignant à lui. Le reste des pieds n'offre rien de particulier, si ce n'est l'absence complète des deux doigts supplémentaires dont nous avons déjà parlé. Le cerveau est assez volumineux , et ses circonvolutions ont une forme peu différente de celles des Ruminants ordinaires. L'in- testin et l'estomac ont aussi les principaux traits qu'on leur connaît chez ces animaux. On a compté environ quarante-huit mètres de longueur pour l'intestin grêle , et vingt- huit pour le gros intestin sur la Girafe morte à Paris. Lecœcum avait 0,54. De même que chez les Cerfs , il n'y a pas de vésicule bi- liaire. Cependant ce caractère n'est pas ab- solu , car M. Ovven a trouvé la vésicule bi- liaire sur une des Girafes qu'il a disséquées. GIR GIR 221 I Dans les ménageries, on nourrit ces ani- maux , comme les autres Ruminants , de Blé, de Mais, de carottes et de fourrage. On a dit qu'ils ne buvaient pas , mais c'est une erreur. Ils aiment beaucoup les feuilles des Mimosas, etc., etc., et, dans la vie sauvage , ces arbres fournissent la base essentielle de leur alimentation. Ils ne se tiennent pas habituellement dans le désert, mais sur la limite des forêts qui le bordent. On les y voit par petites troupes de cinq ou six. En général elles ne fuient pas à la vue de l'homme ; toutefois si on les approche de manière à les inquiéter, elles fuient avec une grande rapidité, et bientôt elles se sont soustraites à tout danger. Leurs principaux ennemis sont les Lions; on dit qu'elles les évitent souvent par la rapidité de leur course, quelquefois aussi en les frappant à l'aide de leurs pieds de devant. On ne peut guère prendre en vie que les jeunes , surtout celles qui tètent encore ; il arrive souvent qu'en voulant se défaire de leurs liens elles se cassent quelque membre ou se luxent le cou. Elles ne sont pas très rares , et la chasse qu'on leur donne paraît être assez productive. On mange leur chair ; leur peau fournit un ex- cellent cuir, et l'on en fait de préférence , dans le Sennaar, des courroies taillées de l'extrémité de la tête à celle des jambes de derrière. On en fabrique aussi des cravaches, La ménagerie du Muséum possède en ce momentune Girafe femelle; mais ce n'est plus celle dont il a été tant question et pendant si longtemps, et d'après laquelle ont été faites presque toutes les figures qui accompagnent les ouvrages d'histoire naturelle. La Girafe actuelle a été donnée au Muséum par no- tre compatriote Clot-Bey, chef du service de santé en Egypte. L'autre, qui avait été envoyée par le pacha , est morte au com- mencement de 1845. Cette dernière , sans contredit la plus cé- lèbre de toutes , était entrée à Marseille le 14 novembre 1826 après avoir passé quel- ques jours au lazaret de cette ville ; elle avait été donnée en présent à Charles X par le pacha d'Egypte , et avait été prise fort jeune, à huit ou dix journées de caravanes, au sud de la ville de Sennaar, non loin d'une contrée montagneuse et couverte de forêts profondes , sur les confins de l'Abys- sinie. Ces jeunes Girafes n'avaient que cinq à srx lunes lors de leur arrivée à Sen- naar. Toutes deux furent vendues par les Arabes du désert à Mouker-Bey, le gouver- neur de la ville ; et après les avoir gardées trois mois environ , il les envoya au Pacha, qui les garda aussi trois mois dans ses jar- dins. La plus grande fut destinée à la France . l'autre fut réservée à l'Angleterre. La pre- mière a fait le trajet de Sennaar au Caire , partie en marchant, partie sur le Nil, dans une barque qui avait été préparée pour elle seule. Il y avait seize lunes qu'elle avait quitté Sennaar lorsqu'elle sortit du lazaret de Marseille; ainsi elle était âgée à cette époque de vingt-cinq lunes environ ou d'à peu près deux ans. Sa taille égalait 11 pieds 6 pouces. M. Saize, à qui nous empruntons ces renseignements (Mem. du Mus. de Paris), donne une description détaillée de l'ani- mal tel qu'il était alors . Comme la Girafe était venue en France pendant la saison rigou- reuse , et que la longue traversée qu'elle devait faire avant d'arriver à sa destination eût pu lui être funeste, on la laissa pendant tout l'hiver à Marseille , et elle ne se mit en route pour Paris que le 20 mai 1827 ; le 5 juin elle était à Lyon , et le 30 elle fit son entrée à Paris ; mais il lui fallut encore se rendre à Saint-Cloud pour être présentée au roi avant de prendre définitivement sa place à la ménagerie du Muséum , oii tant de monde devait admirer ses gigantesques et insolites proportions , la singularité de sa démarche , qui est l'amble , la douceur de ses habitudes et la richesse de sa robe. On a vu en France une autre Girafe , mais pendant fort peu de temps ; celle-ci est morte à Toulouse en 1844. MM. Jolly et Lavocat ont déjà publié quelques unes des observations que son étude leur a permis de faire. M. de Blainville a fait exécuter, pour les vélins du Muséum , plusieurs peintures anatomiques d'après la Girafe morte à Paris. Nous devons aussi parler des Girafes qui ont été amenées en Angleterre. Celle que le pacha d'Egypte avait destinée au roi d'An- gleterre en même temps qu'il en offrait une I à la France était morte avant d'arriver ea I Europe; mais, en 1836, on voyait à Lon- ' dres sept Girafes : trois chez M. Cross , au I jardin zoologique de Surrey, et quatre dans i la ménagerie de la Société zoologique , à 222 GIR GIR Regent's-Park. Celles-ci étaient de même âge et de même taille. Une d'elles était fe- melle et les trois autres étaient mâles. Trois avaient été prises au commencement de 4835 , dans les déserts du Kordofan par un Français , M. Thibaud , et paraissaient alors âgées d'un an. Les quatre Girafes de la So- ciété zoologique avaient reçu les noms de Zaida, Mabrouk, Selim et Guib- Allah. M. Scharf, habile peintre d'histoire natu- relle , auquel M. Owen doit la plus grande partie des bejles figures d'anatomie com- parée et de paléontologie qu'il a publiées , fit paraître une planche in-4° dans son Zoo- logical garden; les quatre Girafes y sont bien représentées , et avec elles , M. Thi- baud ainsi que les trois Arabes à son ser- vice. Guib-Allah , l'un des mâles , et Zaida, la femelle, s'accouplèrent une première fois le 1 8 mars 1838 et une seconde le 1" avril de la même année. Le rapprochement des sexes a lieu dans cette espèce de la même manière que chez les Cerfs. Le mâle fait aussi entendre un faible cri d'un timbre tout-à-fait guttu- ral. Plusieurs mois s'étant écoulés sans que Ja femelle donnât aucun signe de grossesse, on doutait que la fécondation eût eu lieu ; mais bientôt le ventre se gonfla un peu, et l'on aperçut du côté gauche les mouvements du fœtus , qui occupait la corne gauche de l'u- térus ; cependant , comme un an après le dernier rapprochement la parturition n'avait point encore eu lieu , et que le développe- ment de l'abdomen n'avait pas continué d'une manière bien sensible , on doutait de nouveau, lorsque des signes extérieurs d'une prochaine parturition se manifestèrent dans les premiers jours de juin 1839 ; enfin le 15 du même mois, c'est-à-dire après 444 jours de gestation , ou 15 mois lunaires , 3 semai- nes et 3 jours après le dernier accouplement, Zaida mit bas un petit. C'était un mâle. Au bout d'une minute il fît sa première inspi- ration, accompagnée d'un frémissement spasmodique de tout le corps ; il prit une pose volontaire , continua à respirer d'une manière régulière , et une demi-heure après sa naissance , fit des efforts pour se relever, se mit d'abord sur ses genoux de devant, et marchant bientôt, quoiqu'en vacillant, il tourna autour de sa mère. Celle-ci ne l'ac- cueillit point, et tout ce qu'on obtint d'elle fut un regard d'étonnement pour le jeune im- portun, qui dès lors lui resta tout-à-fait étran- ger ; aussi ne tarda-t-il pas à devenir malade, et le 28 juin il mourut. A sa naissance , la jeune Girafe mesurait déjà 6 pieds 10 pouces depuis le bout du museau jusqu'à l'origine î de la queue ( mesures anglaises) , et avait plus de 5 pieds de hauteur. Sa queue avait 1 pied 5 pouces ; ses proportions différaient en quelques points de celles des adultes; son cou était moins long , sa tête moins ef- filée ; quant à ses couleurs , elles étaient à peu près les mêmes. Les soins trop empressés dont on avait entouré la femelle lors de la naissance de son petit furent considérés comme la cause de son indifférence pour ce dernier ; on pensa qu'ils l'avaient empêchée de donner un libre cours à ses instincts , et , comme dans les phénomènes instinctifs, tous les actes se suivent en s'enchaînant d'une manière pour ainsi dire nécessaire , la femelle , qui n'a- vait point accompli librement le premier, fut aussi détournée de ceux qui en eussent été la conséquence naturelle. On se promit bien dès lors de l'abandonner à elle-même, si pareil cas se représentait, et plus tard on eut lieu de constater toute la justesse de ces ré- flexions. En effet, Guib-Allah et Zaida ayant été rapprochés , un nouvel accouplement eut lieu le 20 mars 1840 ; la femelle entra de nouveau en gestation, et le 26 mai 1841, c'est-à-dire 431 jours , ou 15 mois lunaires et 7 jours après , une seconde Girafe naquit à la ménagerie de Regent's-Park. C'était un mâle, comme la précédente. La mère, à la- quelle on laissa supporter sans la tourmen- ter ou, si l'on veut, sans l'aider, tout le travail, eut pour son petit la tendresse qu'on espérait d'elle ; le jeune animal prit bien- tôt des forces ; il continua à vivre et vit probablement encore à présent. A une se- maine il avait déjà six pieds de haut; à trois semaines il mangeait les mêmes aliments que sa mère et il ruminait avec une égale facilité. M. Richard Owen a publié, dans le t. II des Transactions de la Société zoologique de Londres , une notice descriptive sur les ca- ractères extérieurs de la première Girafe née en Europe et sur quelques unes des parti- cularités anatomiques des jeunes animaux de cette espèce. Son travail est accompagné GIR GIS d'une fort jolie figure coloriée, due à Thabîle pinceau de M. Robert Hills, et représentant Zaïda avec son petit âgé d'un jour. M. Jolly a donné une copie de cette planche dans la notice qu'il a publiée en 1844 à propos de la Girafe morte à Toulouse. (P. G.) GIRAFES FOSSILES, paléont. — MM. H. Falconer et le capitaine Gautley ont signalé en 1838 l'existence d'ossements de Girafes dans les collines tertiaires du nord de l'Inde. Ces naturalistes pensent en avoir trouvé deuï espèces , qu'ils nomment Ca- melo-pardalis sivalensis et Camel. affinis. En 1843 , M. Duvernoy a publié la découverte qui a été faite de la mâchoire inférieure d'une Girafe, dans l'argile du fond d'un puits à Issoudun. Cette mâchoire diffère sensiblement de la Girafe actuellement vi- vante , et constitue une espèce à laquelle M. Duvernoy a donné le nom de Camel. bi- turigum. (L. D.) GIRASOL. MIN. — Un des noms vulgaires de l'Opale. On appelle Girasol oriental une variété du Corindon. *GIRODELLA (Girod , nom propre). iNFus. — Genre d'Infusoires pol y gastriques de la famille des Bacillariées , créé par M. Gaillon pour y placer la Conferva co- moides de Dillwin , que M. Ehrenberg rap- porte avec doute au Naunema balticum. Des détails ont été donnés sur la Conferva co- moidesy par M. de Blainville , dans le Dict. des Se. nat.j t. XXIV, article Némazoones, et par Turpin, dans les Mémoires du Muséum , t. XV, 1827. (E. D.) GIROFLE (Clou de), bot. ph. — Voyez GÉROFLIER. GIROFLÉE. Cheiranthus. bot. ph. — Genre de la famille des Gruciférées-Pleu- rorhizées-Arabidées , établi par Linné pour des végétaux herbacés ou ligneux , bisan- uels ou vivaces , à feuilles linéaires ou blongues-lancéolées , entières ou dentées, labres ou pubescentes; à fleurs terminales n grappes lâches , de couleurs variables , jaunes, blanches, pourpres ou versicolores , propres à l'Europe boréale et australe , à l'Asie septentrionale et occidentale, aux îles Canaries et à l'Amérique du Nord. Les ca- ractères de ce genre sont : Silique cylindri- que ou comprimée ; stigmate bilobé ou en tête; calice bigibbeux à la base; graines unisériées, ovales et comprimées. On connaît 14 espèces de Giroflées, dont une , le Cheiranthus cheiri ou Violier, com- mun à toute l'Europe , est cultivée dans les jardins , et produit par la culture et le jeu des semis des variétés nombreuses, dont les teintes chaudes et métalliques sont d'un ef- fet très agréable. J'en ai vu à Fécamp, dont le climat a un caractère particulier, les col- lections les plus belles et les plus nom- breuses. Cette plante , qui croît partout , sur les murs, dans les endroits arides et rocailleux, est d'une culture très facile et se reproduit de semences. Le Ch. cheiri est le type de la section de» Cheirif qui comprend les deux Ch. alpinus et et ochroleucus , dont les caractères sont : Style presque nul ; semences non bordées. La seconde section , ou les Cheroides , com- prend 5 espèces des Canaries et d'Espagne à style filiforme , semence bordée et silique tétragone : toutes sont ligneuses ou sous- ligneuses. De Candolle a rejeté à la fin de ce genre 6 espèces, trop peu connues pour pouvoir prendre place dans les deux sections qu'il a établies dans ce genre. Les plantes, répandues dans tous les jar- dins sous les noms de Giroflée grecque, quor rantaine, etc., appartiennent au genre ilfo- thiola. Ce sera donc à cet article seulement qu'il en sera question. (G.) GIROFLIER. BOT. ph. — Voy. géroflier. GIROL. MOLL. — Adanson donne ce nom à une jolie espèce d'Olive, Oliva glandifor- mis de Lamarck. Voy. olive. (Desh.) GISEMENT , GITES DES MINERAIS ou MINÉRAUX. MIN. — On nomme ainsi diverses espèces de masses minérales , con- tenant quelque substance utile, que l'on cherche à en extraire. Les filons, les amas, les couches , les réseaux ou Stockwerks, les rognons, sont les principaux Gîtes des sub- stances minérales. Le mineur a le plus grand intérêt à ne pas les confondre ; car le mode d'exploitation d'un Gîte varie suivant la na- ture de ce Gîte, et l'espèce de minerai qu'il renferme. Plusieurs Gîtes de minéraux ont déjà été l'objet d'articles particuliers dans ce Dictionnaire {voyez filons, amas). Les autres seront décrits ou indiqués d'une ma- nière suffisante aux mots mine et mineraw. (Del.) m GLA GLA GITHAGO. BOT. PH.^— Nom d'une e&pèce du g. Lychnis , érigé en genre par Linné et \danson. GITOIV. MOLL. — Espèce encore incer- taine, décrite pour la première fois par Adanson , dans son Voy. au Sénégal; elle se trouve dans le g. Pourpre de cet auteur. M. de Blainville pense qu'elle doit rester dans le g. Pourpre tel qu'il a été constitué par Lamarck; mais il se pourrait qu'elle appartînt au g. Nasse. (Desh.) *GITO]VE. Gitona. ins. — Genre de Di- ptères, division des Brachocères, subdivision des Dichaetes, famille des Athéricères , tribu des Muscides, section des Acalyptérées, sous- tribu des Piophilides , établi par Meigen et adopté par M. Macquart , qui n'en décrit qu'une seule espèce qui se trouve dans le midi de la France : c'est la Gitona bistigma de Meigen. (D.) GIVAL. MOLL. — Adanson donne ce nom à une coquille bien connue , Patella grœca de Linné , appartenant au g. Fissurelle , sous le nom de Fissurella grœca de Lamarck. Voy. FISSURELLE. (DeS«.) * GLABËLLA. moll. — Nom emprunté à une espèce de Marginelle, et donné par M. Swainson à un petit g. inutile, pour celles des Marginelles qui ont la spire sail- lante. Voy. MARGINELLE. (DëSH.) GLABRE. Glaber. bot. — Cette épithète s'applique à toutes les surfaces dépourvues de poils et de glandes. De CandoUe avait désigné sous le nom de Glabréité l'état d'un organe dénué de poils , et l'on appelle Gla- briuscules les surfaces couvertes d'une vil- losité trop légère pour que ce caractère puisse avoir aucune valeur. (G.) GLACIALE. BOT. ph. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Ficoide. GLADIOLUS. BOT. ph. — Voy. glayeul. GLADIUS {gladiuSy épée).M0LL. — Parmi les g. proposés par Klein , dans sa Méthode conchyliologique , il y en a bien peu qui mé- ritent d'être encore mentionnés ; celui-ci fait exception , car il représente exactement le g. Rostellaire de Lamarck. Voy. rostellaire. (Desh.) * GLiEA, Steph. ms. — Synonyme de Cerastis , Ochsenh. (D.) GLAISE. GÉOL. — Syn. vulgaire de l'ar- gile. Voy. ROCHES ARGILEUSES. GLAND. Glans. bot. — Voy. fruit ; il est synonyme du Calybion de M. de Mirbel et de la Xylodie de M. Desvaux. (G.) GLA]\D DE MER. zooph. — Nom vul- gaire des grandes espèces de Balanes. (G.)] GLAND DE TERRE, bot. — Nom vul-j gaire de la Gesse tubéreuse , et quelquefois aussi du Bunium bulbocastanum. (G.) GLANDARIUS, Koch. ois. —Syn. de Geai. GLANDES. ANAT. — Cette dénomination, comme beaucoup d'autres en anatomie et en histoire naturelle, n'a point un sens pré- cis et arrêté. A une époque où l'anatomie de structure n'était point œnnue , on clas- sait plutôt les organes par la ressemblance qu'ils contractaient avec des figures géomé- triques, des produits du règne végétal ou du règne animal , que par leur nature intime et leurs usages. Alors l'on confondait sous le même nom de Glandes les organes les plus dissemblables, et par leurs fonctions et par leur structure ; aussi les ganglions lym- phatiques furent-ils pris pour des Glandes , et c'est de leur ressemblance avec le fruit du Chêne qu'est tirée leur dénomination. Tant d'organes divers ont été confondus dans cette classe , que , sans nous arrêter à les énumérer, nous devons dire que l'on entend aujourd'hui sous le nom vague de Glandes tous les organes, doués plus ou moins de densité , qui , par leur disposition intime, sont destinés à l'élaboration de pro- duits divers, solides ou liquides, lesquels s'é- coulent à l'extérieur ou à la surface des mu- queuses , ou sont déposés dans des organes particuliers par l'intermédiaire d'un ou de plusieurs conduits. Le travail en vertu duquel un produit par- ticulier se trouve séparé dans les Glandes des matériaux du sang , porte le nom de sécré' tion. Parmi les produits de sécrétion , les uni sont utiles à la conservation de l'espèce, et sont versés directement dans le tube diges- tif, en différents points de son étendue, tels que la salive, la bile, le liquide pancréa- tique, et les mucosités qui lubréfient les membranes muqueuses dans toute leur éten- due , ou bien déposés au-dehors pour être ensuite repris par l'animal quand les besoins l'exigent , tels que le miel , etc. La cire est aussi un produit de sécrétion dont le but n'est point de nourrir l'espèce, mais de ser- GLA GLA 225 Tir à sa conservation en recevant dans ses alvéoles les germes fécondés qui doivent s'y développer. Il en est de même des cocons que sécrètent les Vers à soie, les Araignées, les Sangsues, etc., et dans lesquels ils s'enfer- ment ou déposent leurs œufs. D'autres produits de sécrétion sont enle- vés au sang comme étant inutiles et même nuisibles à l'économie, tels que l'urine, qui est constamment émise au dehors , et dont l'élaboration s'est opérée dai>s les reins {ro- gnons). Enfin, en troisième lieu, il existe des sé- crétions indispensables à la reproduction de l'espèce, telles que celle du sperme pour les mâles et celle de sovules pour les femelles ; les testicules et les ovaires sont les agents de ces sécrétions. Chez quelques animaux de la tribu des Ophidiens venimeux, de l'ordre des Céphalo- podes sépiaires, le Poulpe, par exemple, etc., on rencontre annexées aux organes de la di- gestion, soit à l'orifice supérieur, soit à l'o- riOce inférieur, des Glandes sécrétant des liquides qui servent à la défense de ces ani- maux. Au lieu de placer ces sécrétions à part, comme les organes sécréteurs se trou- vent en rapport avec le tube digestif, on pourrait, avec Cuvier, les ranger dans l'ordre des Glandes salivaires. Le Castoréum , le Musc et la Civette sont également des pro- duits de sécrétion ; ils ont des propriétés dif- férentes, et sont élaborés par des Glandes particulières situées au voisinage des organes de la génération. Nous avons dit que l'on avait considéré comme des Glandes des organes qui sont loin d'appartenir à cette grande classe. Com- ment pouvait-il en être autrement, alors que l'on ne connaissait pas parfaitement leur structure et leurs usages ? Ce n'est pas que l'on soit arrivé aujourd'hui à la con- naissance parfaite des fonctions de ces orga- nes spéciaux; seulement l'analogie semble démontrer qu'ils peuvent être rangés dans une classe à part : tels sont la Glande pi- luitaire, la Glande pinéale, les ganglions lymphatiques. Pour ceux-ci, leurs fondions sont cependant assez bien déterminées ; mais pour les deux précédentes, on n'est pas en- core fixé sur le rôle qu'elles jouent dans l'économie animale. La rate , les capsules surrénales, le thymus et le corps thyroïde, T. V. sont encore aujourd'hui classés parmi les Glandes. Leur structure et leur forme sem- blent autoriser à les regarder comme telles; mais cependant où sont leurs canaux excré- teurs? où est le liquide ou la matière sé- crétée , et quels sont leurs usages? C'est ce qu'on ne peut dire d'une manière précise ; car il est constant que l'on n'a encore rien trouvé de ce côté-là qui permît d'en faire des organes de sécrétion. Bien plus, la rate (c'est admis par la plupart des anatomistes) est regardée comme un organe dont la trame est érectile , à part les corpuscules de Malpighi, sur lesquels on ne s'entend pas bien, et qui sert de diverticulum à la circu- lation du ventricule. Le thymus n'existe que pendant un temps déterminé dans les Mam- mifères d'un âge très jeune ; il s'atrophie à mesure qu'ils avancent en âge. Du reste, comme pour la rate , point de canal excré- teur, point de liquide excrété ; du moins il n'est pas saisissable , et cependant sa struc- ture , de même que celle des capsules sur- rénales et du corps thyroïde, aflecte une grande ressemblance avec les Glandes; et pour cette raison , on les a rangées dans la même classe. On est convenu de considérer les ovaires comme des Glandes qui sont les analogues des testicules quant aux usages , mais dont la structure est différente. Les Glandes sont situées dans la profon- deur de l'organisme ou à l'extérieur, et alors elles sont presque toutes sous-cutanées. Les Glandes simples , qui sont connues sous le nom de follicules , siègent dans l'épaisseur des membranes , et on les trouve dans toute l'étendue des muqueuses et dans l'épaisseur du tégument externe , où elles sont plus abondantes dans certaines régions que dans d'autres, chez certaines espèces animale* que chez d'autres, tandis qu'elles sont uni- formément répandues chez d'autres espèces. C'est à cette classe de Glandes qu'appar- tiennent ces follicules très développés qui , chez le Chevrotin porte-musc , sécrètent en abondance l'humeur visqueuse, con- crète , d'une odeur très forte , connue sous le nom de musc, et siègent à la partie anté- rieure et supérieure du prépuct de l'animal. La bourse du Castoréum et celle de la Ci- vette sont aussi des réservoirs dans lesquels se déverse la matière sécrétée par un ou plusieurs follicules réunis, très développés , 29 226 GLA II n'y a pas ac système d organes qui af- fecte de plus grandes variétés que celui dont nous nous occupons ; et ces variétés se rencontrent non seulement d'une espèce animale à l'autre, mais bien dans chaque espèce, dans chaque famille, et même dans chaque individu. Ainsi, loin de trouver, par exemple , les Glandes salivaires en nombre déterminé chez l'homme avec le volume qu'on leur assigne habituellement, on a souvent occasion d'examiner que l'une d'elles est très volumineuse chez un individu et beaucoup plus petite chez un autre ; mais, par contre , les autres Glandes de même na- ture acquièrent un volume plus considéra- ble, de telle sorte qu'une anomalie dans l'un de ces organes semble entraîner uneanomalie dans les organes connexes. Les variétés por- tent non seulement sur la forme, la situation et le volume des Glandes, mais encore sur la distribution , la direction et le nombre des canaux excréteurs. Cette dernière variété s'observe pour toutes les Glandes. On sait, en effet , que le foie , chez l'homme et chez les mammifères qui s'en approchent le plus, est pourvu de deux canaux , dont l'un se rend directement à l'intestin , et le second ra se réunir au premier. Eh bien , combien ne voit-on pas de cas où ces deux canaux , u lieu de se réunir, vont se porter séparé- ment vers des points distincts de la même manière que dans les espèces inférieures , sans que pour cela les fonctions soient trou- blées. C'est donc une chose digne de re- marque que de voir des organes aussi im- portants à la vie organique subir des varié- tés innombrables , en même temps que les fonctions générales , la vie proprement dite, conservent leur plénitude d'action , tandis que l'on ne saurait observer les mêmes ex- ceptions dans les autres systèmes, la circu- lation , système nerveux central , sans que l'harmonie des fonctions soit dérangée. La consistance et la coloration des Glan- des sont aussi extrêmement variables. D'a- bord molles et résistantes dans les espèces supérieures, elles perdent de leur cohésion à mesure qu'on descend dans l'échelle ani- male, si bien qu'elles finissent par avoir une consistance molle et pulpeuse , et l'on peut prendre pour comparaison les Glandes des Mammifères et celles des Ozoaires , où lefi caractères sont parfaitement tranchés. GLA Quant à la coloration , elle varie chez le même individu ; c'est ainsi que les Glandes salivaires, le pancréas, les Glandes mam- maires , le thymus, les capsules surrénales, les testicules, etc., sont d'un blanc gris et légèrement rosé , et cela du plus au moins, tandis que le foie, les reins, la rate, le corps thyroïde, offrent une teinte plus foncée qui va jusqu'au rouge-brique. Le foie , indépendamment de sa teinte brune, offre aussi une coloration jaunâtre dans les espèces supérieures ; et , pour le dire en passant , c'est ce qui avait porté certains anatomistes anciens et quelques modernes à distinguer deux substances séparées et distinctes. Chez quelques espèces inférieu- res , comme les Limaces , il ne présente qu'une coloration jaunâtre. La nature de cet article ne permet pas de nous étendre davantage sur les particula- rités anatomiques des Glandes : aussi nous bornerons-nous à déterminer d'une manière générale et par groupes la structure des or- ganes qui nous occupent. Il est à remarquer que toutes les Glandes qui servent à la nutrition médiatement ou immédiatement dans tous les degrés de l'é- chelle animale sont situées dans la direction du tube digestif et y sont annexées, à part les Glandes mammaires. Celles, au contraire, qui n'ont pour but que d'isoler du sang les matériaux nuisibles ou inutiles sont situées en partie dans la cavité abdominale, comme les reins, et communiquent médiatement à l'extérieur sans avoir aucune relation avec les organes de la nutrition. Enfin les Glandes qui ont poui;but la re- production de l'espèce sont tantôt situées à l'intérieur, tantôt à l'extérieur, et cela va- rie selon le sexe et les espèces animales. La structure des Glandes se rapporte à quatre groupes principaux ; mais avant d'entrer dans quelques détails à cet égard ,• nous devons dire que tous ces organes sont abondamment pourvus de vaisseaux artériels et veineux , lesquels se ramifient à l'infini dans leur trame , de telle sorte qu'ils don- nent lieu à des capillaires nombreux qui forment des plexus superposés. D'après les recherches de Berres , il existe trois espèces de plexus veineux. De plus , elles ont une enveloppe qui leur est propre et un tiss'j qui est spécial à chaque espèce de Glande. GLA GLA 22^ I En général , les Glandes isolées, comme les foili(;uIes, ont une structure analogue à celle des grains glanduleux ou acini des Glandes conglomérées. Des vaisseaux lymphatiques et des nerfs ganglionnaires leur sont égale- ment dévolus ; en outre , les Glandes pro- prement dites donnent naissance à des ca- naux excréteurs qui , dans les Glandes sim- ples ou dans les follicules , s'ouvrent direc- tement à la surface des membranes, et, dans les Glandes conglomérées , vont , se réunis- sant les unes aux autres, fournir des canaux de second ordre , lesquels , en sortant de l'organe, se réunissent aussi de manière à former un , deux ou trois canaux qui s'ouvrent enfin à l'intérieur des cavités , à la surface des muqueuses. Henle, dont on connaît les beaux tra- vaux , divise ainsi les Glandes : 1° Glandes en cœcum; 2" Glandes en forme de grappe; 3" Glandes rétiformes ; 4" Glandes vascu- laires sanguines. A chacune de ces quatre espèces appar- tiennent non seulement toutes les Glandes que l'on trouve dans le corps humain , dans les Mammifères, mais encore dans toutes les espèces animales. (( Nous nous représentons, dit Henle, les » premières comme composées de vésicules )' glandulaires, disposées à la suite les unes )' des autres , ets'ouvrant les unes dans les » autres , dont la première forme le cul-de- « sac du canalicule, tandis que la dernière, » située tout près de la surface de la peau » ou de la membrane muqueuse , s'ouvre à y> cette surface ou dans un conduit excréteur >» préformé. Je suis parvenu, dans les Glan- j' des stomacales , à démontrer ce mode de j> développement. .» Des Glandes en grappe prennent nais- » sance lorsqu'un grand nombre de vésicu- * les glandulaires réunies en tas se confon- » dent ensemble, de manière qu'il ne reste > de chaque vésicule primitive qu'une pe- ■' tite portion de la paroi. Les segments de sphère creux , qui sont les résidus des cellules , limitent alors une cavité com- ' mune , et la lumière d'un lobule de ' Glande offre une multitude d'évasements » sphériques. Enfin les Glandes rétiformes, " parmi lesquelles je compte les reins et li les testicules, sont composées de tubes qui B produisent des réseaux en s'nnastomosant » ensemble, et se terminent rarement ou j » jamais en cul-de-sac. On peut comparer » ce mode de disposition à celui des cana- » liculcG médullaires. }' On ne peut pas s'attendre à ce que ces » trois groupes soient séparés l'un de l'au- » tre par des limites rigoureuses. Des tran- » sitions tiennent à ce qu'une même Glande » affecte des formes diverses dans des par- » ties différentes , et aussi à ce qu'il y a » des formes tenant le milieu entre les trois » qui ont été établies comme types. » Les organes compris sous la dénomina- » tion de Glandes vasculaires sanguines » sont la thyroïde, le thymus, la rate et » les capsules surrénales. Fréquemment on )> regarde ces corps comme composés de w vaisseaux sanguins et lymphatiques réu- » nis en paquets, et que l'on compte même » au nombre des organes érectiles. C'est là » une inexactitude. Il y a dans les Glandes » vasculaires sanguines autant de paren- » chyme ou de substance susceptible d'être M injectée que dans tout autre tissu qui » n'est pas précisément pauvre en sang. » Pendant un certain temps on les a sup- 5) posées riches en vaisseaux lymphatiques, » et on croyait les caractériser en disant » que ces vaisseaux leur servent pour ainsi » dire de conduits excréteurs. » En résumé, les Glandes ont un tissu propre à chaque espèce ; ce tissu est agglo- méré par du tissu celluleux , et le sang y est apporté par des artères qui deviennent bien- tôt capillaires, et se divisent à l'infini dans la trame presque celluleuse. Des veines prennent naissance de ces capillaires et se rendent, en sortant de l'organe, à des troncs principaux appartenant à la grande circu- lation. Des vaisseaux lymphatiques existent assez abondamment, et des canaux excréteurs prennent naissance de chacun des grains glanduleux dans certaines circonstances , et dans d'autres, les tubes ou canalicules glan- duleux viennent se rendre à un canal excré- teur unique. Eh bien , c'est du sang qui passe en grande abondance dans cette trame celluleuse et capillaire, que les grains ou les tubes glanduleux , qui sont en quelque sorte imbibés de toutes parts, distraient par une actibn toute métabolique , pour me ser- vir de l'expression de MuUer, les matériaui de la sécrétion : et ce qu'il y a vraimeiss Î28 GLA G LA d'tdmirable dans cette action géne'rale des sécrétions , c'est qu'elle varie énormément Mlon les variétés de structure, de distri- bution et de destination des organes sécré- teurs. Nous devrions sans doute ici étudier différentes questions importantes qui se rapportent à l'action des Glandes, telles que celle de savoir si les éléments des sécrétions existent tout formés dans le sang ; mais la nature de cet article ne le permettant pas , il en sera question aux articles sécrétion , SALIVE , PANCRÉAS , REINS , OVAIRES , TESTI- CULES , etc., etc. Il existe aussi dans les végétaux des orga- nes que l'on a désignés du nom de Glandes; mais on n'est point encore arrivé à les con- naître d'une manière si positive que l'on puisse déterminer les fonctions de chacune, et les réduire, comme les anatomisles l'ont fait pour le règne animal , à un système général. Elles n'ont, en effet, été jusqu'à présent étudiées que sous le point de vue de leur forme et de leur situation , à part quelques unes cependant , dont les physio- logistes croient avoir précisé les usages. Ce que l'on sait de plus positif sur leur struc- ture , c'est qu'elles sont en général très simples, toutes isolées comme les follicu- les elles Glandes simples des animaux, et formées de tissu celluleux et utriculaire, qui reçoit pour quelques unes quelques rares petits vaisseaux. Il en est qui contiennent un liquide dans leur intérieur ; d'autres n'en contiennent pas. Les organographes assimilent l'ovaire des végétaux à l'ovaire des individus femelles du règne animal ; mais ils n'ont point tiré l'analogie de la structure , ils l'ont seule- ment déduite de l'aptitude. Les ovaires des animaux , nous l'avons dit précédemment , sécrètent, d'après l'opinion de beaucoup de physiologistes , les ovules qu'ils contiennent , et c'est pour cette raison qu'ils ont été clas- sés parmi les Glandes. Mais les ovaires des végétaux, qui contiennent aussi l'ovule, doivent-ils être considérés comme des Glan- des? Oui, si, par leur structure et leurs fonctions , il est démontré qu'ils sécrètent les ovules. Là est la question. On pense assez généralement que les ovules se trou- vent formés en même temps que l'ovaire; or, s'ils ne sont pas sécrétés, celui-ci ne doit pas être considéré comme une Glande , et , pour cette raison , ne pas être analogi- quement comparé à l'ovaire des animaux; il doit être seulement regardé comme un utricule , qui contient et protège les germes non encore fécondés. Quoi qu'il en soit de ces réflexions , nous dirons avec tous les physiologistes que l'on considère huit espèces de Glandes, que nous ne ferons pour ainsi dire qu'énumérer. 1" Glandes miliaires. Elles sont très nom- breuses et très petites , rondes et ellipti- ques. Elles contiennent à leur centre une ligne obscure , et d'autres fois transpa- rente. On les trouve sur la face interne de l'épiderme des plantes , et sont plus nom- breuses à la face inférieure des feuilles qu'à la partie supérieure. On ne les rencontre point sur les pétales , les filets des étamines, les pistils , ni sur les tiges développées dans l'eau. Beaucoup d'auteurs pensent que ce ne sont que des poils très courts, dont le sommet aplati par les verres du microscope , quand on les étudie, aurait été pris pour un pore. 2° Glandes papillaires. Situées sur la face inférieure de certaines Labiées, elles ont la forme d'un mamelon , et sont placées dans des fossettes ; elles sont formées de plusieurs rangs de cellules. 3° Glandes cyathiformes. Celles-ci distil- lent quelquefois une liqueur visqueuse. On les trouve sur les feuilles du Peuplier , du Saule , et le pétiole du Ricin , etc. Elles re- présentent des disques charnus et creusés d'une fossette à leur centre. 4** Les Glandes globulaires se présentent sous la forme d'une poussière brillante sur le calice, la corolle, les anthères de certaines plantes de la famille des Labiées. Elles ne sont formées que par la dilatation d'une seule cellule ; elles sont sphériques et adhé- rentes à l'épiderme. 5° Les Glandes utriculaires sont formées par la dilatation de l'épiderme, comme cela se remarque dans la Glaciale; elles sont remplies d'humeur incolore. 6" Les Glandes lenticulaires ^ ainsi flue leur nom l'indique , sont de petites émi- nences rondes et aplaties; elles sont en gé- néral remplies de sucs huileux ou résineux. T Les Glandes vésiculaires apparaissent sous forme de points sur les feuilles, les pé- tales , les étamines , et les fruits de l'Oran- ger, etc.; elles sont situées dans l'enveloppe GLA GLA 229 herbacée, et remplies d'une huile essen- tielle. 8" Les Nectaires ou Glandes flore'aîes sont celles qui se rapprochent le plus par leur structure des Glandes des animaux; elles appartiennent spécialement, ainsi que leur nom l'indique , aux fleurs ; elles sécrètent constamment un suc mielleux, dont les Abeilles se servent pour leur nourriture. Pour plus de développement , voir le mot NECTAIRE. (HiLLAIRET.) GLANIS. poiss. — Nom vulgaire d'une espèce du g. Silure. *GLAPIIYRA (y/ayupôç, lisse, paré), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, établi par M. Guénée dans sa classification de la tribu des Noctuélides de Latreille {Ann. de la Soc. ent. de France , 1841, t. X, p. 250), aux dépens du g. Ânthophilade M. Boisduval. Il y rapporte dix espèces , toutes du midi de l'Europe méri- dionale, dont deux (glarea Hubn., et pura Treits.) se trouvent dans le midi de la France. (DO GLAPHYRIA (yÀa«f)vpoç, paré), bot. pu. — Genre de la famille des Myrtacées-Lécythi- dées , établi par Jack (m Linn. Transact. , XIV, 295) pour de petits arbustes de l'Inde , à feuilles alternes , stipulées ; à pédoncules aiillaires, pauciflores. (J.) * GLAPHYRIDES. Glaphyridœ. ins. — M. de Castelnau désigne ainsi un groupe de Coléoptères dans la tribu ou section des An- thobies de Latreille , et qui se compose des genres Glaphyrus , Âmphicoma , Anthipna , Cratoscelis ciLichnia. Les Glaphyrides, dont les caractères sont d'avoir les mandibules et ïe labre saillants , et les crochets de tous les tarses simples , sont des Insectes très velus, revêtus de couleurs généralement métalli- ques, de taille moyenne, et propres aux pays chauds de l'ancien continent. Les espèces se multiplient souvent en nombre prodigieux, comme les Hannetons, dont elles sont très voisines. (D.) GLAPHYRUS {y\o,^,vp6ç , élégant, paré). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides , section des Anthobies , établi par Latreille {Règn. anim., 1829, t. IV, p. 566) et adopté par tous les entomologistes. Ce g. paraît propre au nord de l'Afrique et aux contrées qui bordent le sud-est de la Médi- terranée , telles que la Barbarie, l'Egypte, la Syrie , la Perse occidentale , etc. Cepen- dant, parmi les six espèces que M. Dejean désigne dans son Catalogue , il s'en trouve une de la Sibérie, nommée oxypterus par Pallas. M. de Castelnau en décrit deux que M. Dejean n'a pas connues, l'une qu'il nomme Olivieri , et l'autre, maurus. Le type du genre, suivant Latreille, est le Gla- phyi^s serratulœ, qui se trouve en Algérie, dans les environs d'Oran. Les Glaphyrus sont des Insectes de moyenne taille , de forme assez allongée , hérissés de poils et parés de couleurs métalliques écla- tantes , avec les élytrcs écartées ou béantes à leur extrémité , qui est arrondie. (D.) GLARÉOLE. Glareola. ois. — Genre de Tordre des Échassiers , établi par Brisson sur la Glaréole à collier ou Perdrix de mer, qui a pour caractéristique un bec de Plu- vier, des ailes longues et pointues et un pouce portant à terre par le bout. Ce sont des oiseaux qui vivent dans les marais ou sur le bord des eaux stagnantes et courantes , et très rarement sur les pla- ges maritimes , malgré la rapidité et la lé- gèreté de leur vol. Ils courent avec la cé- lérité qui est propre à tous les oiseaux de cet ordre. C'est au milieu des herbes les plus touf- fues des marais que les Glaréoles font leur nid, dans lequel elles déposent trois ou quatre œufs. Les Glaréoles sont des oiseaux purement insectivores. L'espèce la plus commune, la Glaréole a COLLIER, se trouve en Europe et en Asie; il en existe une autre espèce sur le continent indien , une à Java et une dernière en Aus- tralie. (G.) GLAUBÉRITE (du nom de Glauber). MIN. — Syn. Brongniartine. Substance sa- line , soluble et décomposable par l'eau en ses deux composants immédiats, qui sont: l'un, le sulfate de Chaux, et l'autre, le sul- fate de Soude , tous deux à l'état anhydre. Cette substance intéressante a été décou- verte par M. Duméril , et décrite et analy- sée pour la première fois par M. Al. Bron- gniart. Elle cristallise en prismes klino- rhombiques , dont la base s'incline sur les pans de 104" 15', ceux-ci faisant entre eux un an^ilc de 83" 20'. Elle offre des cristaux 230 GLa G LA secondaires amincis , dont l'aspect rappelle 'îeux de TAxinite, et qui sont vitreux, trans- lucides et d'un jaune pâle. Elle est formée d'un atome de chacun des deux sels ; en poids, de sulfate de Soude , t>l; sulfate de Chaux , 49. On la trouve engagée dans la masse du sel gemme, ou dans les argiles sa- lifères de Villarubia, près d'Ocâna, en Es- pagne ; et aussi à Aussec et Ischl , en Au- triche. (Del.) ♦GLAUBERSALZ. min.— Nom allemand du sel de Glauber ou de l'Exanthalose, sul- fate de Soude hydraté. Voy. sulfates. (Del.) *GLAUCIDIUM. OIS.— M. Lesson a donné ce nom à une section du g. Chouette, dont le type est la Chevêche; Boié nomme ainsi fa section des Cabourés. GLAUCIOIV, Keys. etBl. ois. — Genre établi aux dépens du g. Canard, et dont le type est le Garrot, Anas Glaucion. (G.) GLAUCÏUM, Briss. ois. — Voy. foul- QOE, * GLAUCOMA ( ylavxo^a.y. , corpuscule bleuâtre), infus. — Genre de Polygastriques, créé par M. Ehrenberg (1"" Beitr., 1830), et placé dans la famille des Trachéliens [fnfus.y 1828). Les caractères principaux de ce groupe, qui n'est pas adopté par la plu- part des auteurs , est d'avoir le corps cilié de tous côtés , et la bouche , sans dents, garnie d'une lame tremblante. La seule es- pèce placée dans ce genre est le G. scintil- lans Ehr. , loco cit. , que M. Bory de Saint- Vincent avait indiquée {Encycl. méth. Vers, 1824) sous le nom de Monas huila. (E. D.) *GLAUCOXOMIE. Glauconomia (y/aj- xoç, verdâtre; vo(j.o;, demeure), moll, — Ce genre a été institué par M. Gray , dans le premier fascicule de ses Spicilegia zoolo- oica , pour une coquille avoisinant les Vé- nus par sa charnière, et les Cyrènes par l'é- piderme verdâtre dont elle est revêtue. Ce g. se iustiûe au reste par la manière de vi- vre de l'animal , et l'on pourrait le caracté- riser assez exactement en disant que c'est une Vénus d'eau douce. L'animal de ce g. est inconnu. La coquille est allongée, trans- verse, ur. peu bâillante à ses extrémités ; le test est mince ; les crochets sont peu sail- lants , presque toujours rongés comme dans les Mulettes; un épiderme plus ou moins é},>ais, d'un vert plus ou moins foncé, revêt toute la coquille et se prolonge au-delà des bords; le ligament est extérieur, allongé, peu épais, porté par des nymphes étroites et peu saillantes. La charnière se compose le plus souvent de trois dents cardinales, dont la moyenne est la plus grosse , et presque toujours bifurquée ; la postérieure s'allonga sur le bord, et dans quelques espèces elle se relève en crochets , un peu comme dans les Solens. Il y a deux impressions musculaires, subcirculaires et presque égales : de l'anté- rieure part l'impression palléale ; elle reste parallèle au bord, et vient joindre l'im- pression musculaire postérieure. Il semble- rait que cette impression est simple ; mais en faisant jouer la lumière sur l'intérieur des valves , on aperçoit l'impression étroite et profonde qui semble avoir donné insertioD à un muscle rétracteur des Siphons. La dé- couverte du g. Glauconomie n'est pas une chose indifférente pour l'étude des terrains tertiaires. En effet, on avait signalé dans les terrains d'eau douce du bassin de Paris, par exemple, un grand nombre de coquilles minces , régulières et ovalaires , que l'on avait rapportées au g. Vénus, parce que leur charnière, dont on voit quelquefois les impressions dans les marnes, était pourvue de trois dents divergentes; aujourd'hui la place de ces soi-disant Vénus est trouvée : elles appartiennent au g. Glauconomie, qui, lui-même , vit dans les eaux douces. Pen- dant longtemps on ne connut qu'une seule espèce du g. dont nous venons de parler ; M. Cuming en a rapporté 7 ou 8 autres , qu'il a découvertes dans les eaux douces des Philippines : ce sont des coquilles d'une taille médiocre , qu'au premier aspect on pourrait confondre avec des Mulettes; mais il sufût de les ouvrir et de voir leur char nière pour les distinguer à l'instant même. (Desk.) GLAUCOPE. Glaucopis (ylavxôç , bleu; w<|/ , œil ). OIS. — Genre de l'ordre des Pas- sereaux conirostres, présentant pour carac- tères essentiels : Bec allongé , convexe , comprimé ; narines basales et cachées par les plumes du front; ailes courtes, arrondies, à cinquième rémige la plus longue ; tarses robustes, courts, scutellcs ; queue de carac- tère variable. On connaît trois espèces do Glaucopes : une de la Cochinchine , et lc:> deux autres de Bornéo et de Sumatra. For&ter a formé du Glaucopis cinerea le g. Cellœoz, GLA GLA 231 et Ia Temnure {Gl. temnura) fait, d'après Swainson, partie du g. Crypsirina. (G.) GLAUCOPIS (yÀauxwTTOç, qui a des yeui verdàtres). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Crépusculaires, établi par Fabricius et adopté par Latreille, qui, dans ses FamiUcs naturelles , le range dans la tribu des Zigénides. Ce genre ne renferme qu'un petit nombre d'espèces , toutes exo- tiques, et propres aux contrées équatoriales -ie l'ancien continent. Elles se distinguent îes autres Zigénides par un corps plus ro- buste et plus long, et par des antennes bi- dentées ou bipectinées. Leur corps et leurs ailes sont parés des couleurs les plus bril- antes. Une des plus remarquables sous ce rapport est celle que le docteur Boisduval a ; Beilr., 1822), et ayant pour caractères : Animaux à deux yeux au front, à organe rotatoire circulaire et frontal, à faux pied tronqué. Le G. tro- chus Ehr. {lococit. et Jnf.j 391) est la seule espèce indiquée dans ce genre. (E. D.) * GLEKOTREMITES {y^y-n , pupille; Tpyj^ay) , trou ). ÉCHiN. — Groupe d'Échino- dermes fossiles , de la division des Gri- noides , indiqué par Goldfuss ( Petrem, Germ.) (E. D.) GLII^US (/aivoç , nom grec de la plante). bot. ph. — Genre de la famille des PortuJa- GLO GLO 233 c(*es-Calandriiiées, établi par Lœffling {It. , 145) pour des herbes annuelles, suffrutes- ;eutes , croissant dans les régions tropicales et subtropicales du globe. Elles sont ra- meuses, glabres, ou couvertes d'un léger duvet ; les feuilles sont alternes ou pseudo- verticillées, très entières ou denticulées; les fleurs sont disposées en gloméruies ou en ombelles oppositifoliées. Ce genre a été divisé on deux sections, qui sont: a. Euglinus, du- vet étoile; b. Pseudo-glmus, duvet nul. (J.) GLIRES. MAM. — Voy. rongeurs. (P. G.) GLIS. MAM. — Nom du Loir {Myoxus Glis ) chez les Latins. II en est question dans divers auteurs comme d'un animal que les anciens recherchaient beaucoup à cause de l'excellence de sa chair. Varron donne la manière de faire des garennes de Loirs, et Apicius celle d'en faire des ragoûts. Dans quelques parties de l'Europe méridio- •nale , on mange encore de ces animaux , mais on n'en fait plus d'élèves. Le nom la- lin du Loir est entré comme racine dans la composition de plusieurs noms employés en mammalogie ; son pluriel , Glires , sert , ractères qui lui sontparticulicïs, et ie font aisément distinguer des autres carnassiers, il nous semble préférable de ne parler ici que de lui , et de renvoyer, pour les Grisou et Taïra , aux articles qui en traiteront. Le Glouton, que l'on a fort souvent comparé au Blaireau, nous paraît avoir une certaine analogie avec les Hyènes ; il ap- partient à la grande famille des Mustéliens, est assez moyennement élevé sur jambes , a la tète forte , la queue médiocre , velue , et tout le corps couvert de poils longs et abondants, châtains ou brun -marron, plus foncé en dessous, aux membres et sur l'é- pine dorsale qu'à la tête et aux flancs. Ses pieds sont à demi plantigrades , pour- vus d'ongles forts , mais non rétractiles , et pentadactyles en avant comme en arrière. Ses oreilles ont à peu près la forme de celles des Chats ; sa langue supérieure a de fortes vibrisses , et ses dents , carnassières et puis- santes , sont au nombre de trente-huit, avec la môme formule et à peu près la même forme que chez les Fouines. Le régime des Gloutons est presque entiè- rement animal. Ils sont audacieux, et ils attaquent même les grands Ruminants. Ils grimpent sur les arbres , attendent au pas- sage les animaux dont ils espèrent se ren- dre maîtres , et s'élancent sur eux en ayant soin de les saisir au cou et de leur ouvrir les gros vaisseaux de cette région. Par ce moyen, ils les ont bientôt épuisés; et, comme le rapporte Bufl'on d'après le récit des voyageurs , les pauvres animaux qu'ils ont atteints précipitent en vain leur course; en vain ils se frottent contre les arbres et font les plus grands efforts pour se délivrer ; l'ennemi , assis sur leur cou , ou quelquefois sur leur croupe, continuée leur sucer le sang, à creuser leur plaie , à les dévorer en détail avec le même acharnement jusqu'à ce qu'il les ait mis à mort. Bufl'on cependant a possédé vivant un de ces animaux, dont la captivité avait beau- coup changé le naturel. Ce Glouton était doux ; quand il avait bien mangé et qu'il restait de la viande , il avait soin de la ca- cher dans sa cage et de la couvrir de paille. BufFon dit aussi, d'après l'individu qu'il a observé , que le Glouton craint l'eau , qu'il marche en sautant, qu'il boit en lappant, comme un Chien. Quand il a bu, il jette GLU GLU 239 avec ses pattes tout le reste de l'eau par- dessous son ventre. Il mange considérable- ment et si goulûment qu'il s'en étrangle. 11 aurait mangé plus de quatre livres de viande si on les lui avait données. On trouve des Gloutons dans le nord de l'Europe et de l'Asie, ainsi que dans les ré- gions froides de l'Amérique septentrionale. L'identité d'espèce spéciûque de ceux de l'ancien monde avec ceux du nouveau n'a pas encore été démontrée , faute d'observa- tions sufGsantes. A l'époque diluvienne , le Glouton exis- tait dans une assez grande partie de l'Eu- rope , en Allemagne et en France , et ses ossements , mêlés à ceux des animaux dilu- viens , ont donné lieu à la distinction d'une espèce admise, sous le nom de Gulo speleres, par plusieurs naturalistes, comme ditt'érente du Glouton actuel. Cette opinion n'est pas celle de G. Cuvier ni celle de M. de Blain- ville ; ces savants paléontologistes ne voient dans les Gloutons fossiles de l'Europe tem- pérée que des individus ayant appartenu à la même espèce que ceux qui vivent en- core aujourd'hui dans le Nord. La peau de ces derniers donne une fourrure assez chaude et d'un beau lustre; aussi l'emploie-t-on assez souvent. (P. G.) GLOXIIMA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Gesnéracées-Eugesnérées , établi par l'Héritier aux dépens du g. Martynia, qui est une Bignoniacée. La Gl. maculata , l'espèce type du g. , est une plante de l'A- mérique méridionale , vivace, à feuilles op- posées, subcordiformes, dentées et glabres; à fleurs grandes , d'un beau blanc et légè- rement pubescentes, portées sur des pédon- cules axillaires et uniflores. On la cultive dans nos terres, où elle produit un effet des plus agréables. (G.) GLU. BOT. — Espèce de résine gluante qu'on tire de toutes les parties du Gui ou de l'écorce intérieure du Houx, et qu'on peut tirer aussi de la racine de la Chondrille, des Vignes et de celle de la Viorne. Ses usages se bornent à la chasse aux petits oiseaux. GLL'CIXE (y/yxv;, doux), chim. et min. — Matière terreuse , blanche , insoluble , douce au toucher, que Vauquelin a décou- verte dans le Béryl, et qu'il a considérée comme l'oxyde d'un métal , appelé par lui Glxtcium ou Gluciniurrif et par les chimistes étrangers Béryllium. Ce métal a été réduit par Wœhler, au moyen d'un procédé ana- logue à celui qui lui avait fourni déjà l'Alumi- nium. Cette terre, dont on retrouve presque toutes les propriétés dans l'Yttria et dans la Thorine, serait formée comme ces dernières d'un atome de Glucium et d'un atome d'Oxy- gène, si l'on s'en rapporte aux dernières re- cherches de M. Awdejew. Le poids atomique de l'Oxyigène étant 100, celui du Glucium serait 58,084, et par conséquent celui de ia Glucine 158,084. Ce chimiste l'a trouvée en effet composée ainsi qu'il suit : Glu- cium, 36,74 ; Oxygène, 63,26. L'affinité de la Glucine pour les acides est plus forte que celle de l'Alumine ; elle forme avec eux des sels sucrés, d'où lui est venu son nom. Elle est soluble comme l'Alumine dans les alca- lis fixes caustiques ; mais elle diflere de cette terre par sa solubilité dans le Carbo- nate d'ammoniaque , et parce qu'elle ne bleuit pas comme elle quand on ia calcine avec le nitrate de Cobalt. La Glucine ne s'est encore rencontrée , jusqu'à présent, que dans un petit nombre de minéraux, qui sont le Béryl , l'Euclase , la Phénakite , la Cymophane, la Leucophane, l'Helvine et la Gadolinite. (Del.) GLUMACÉES. Glumaceœ. bot. pu. — Syn. de Graminées; quelquefois aussi on désigne sous ce nom commun les Cypérncées et les Joncs. (G.) GLIJME. Gluma. bot. — Cette expres- sion , synonyme de Baie , sert à désigner l'enveloppe extérieure de la fleur des Gra- minées; c'est le caîice de Linné, la Lcpicène de M. Richard et la Galume calicinale de quelques auteurs. On appelle Gliimdlc l'en- veloppe florale intérieure, désignée par les botanistes sous les noms de Corolle , Péri- gone, Glume inlérieure ou Corolline. Les pe- tites écailles charnues qui entourent la fleur de certaines Graminées ont reçu de M. Des- vaux le nom de Glumellules , ce qui répond à la Lodicule de Palisot Bcauvois, à la Glumelle de Richard et au Nectaire de Schreber. (G.) ^GLUPIUSIA (yîvîpu:, entaille), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Noctuo-Bombycites de Latreille , établi par M. Boisduval {Gênera et ind. method. Lepidopt. europ.y p. 88)aui dépens du g. Notodonta d'Ochsenheiraer, «t 240 GLY fondé sur une seule espèce assez rare {Noct. crenala^ esp.), qui se trouve aux environs de Paris. Sa chenille vit sur différentes es- [)èces de Peupliers. Les chenilles, qui doi- vent parvenir à l'état parfait dans le courant de l'été , se renferment pour se chrysalider iians des feuilles tenant à l'arbre , et qu'elles ireplient sur elles-mêmes de manière à en former une sorte de boîte hermétiquement fermée. Les autres , destinées à passer l'hi- ver et à ne donner leur papillon qu'au prin- temps suivant, descendent au pied de l'ar- bre , où elles se fabriquent des coques com- posées de soie et de grains de terre. (D.) GLUTA ( glus , colle), bot. pu. — Genre de la famille des Anacardiacées, établi par Linné {Mant., 293) pour un arbre indigène de Java , à feuilles alternes , simples , pla- cées au sommet des ramules , oblongues , obtuses, très entières, glabres; à fleurs pa- niculées, portant les couleurs de celles de la Clématite. (J.) GLUTEN. CHiM. — Voy. froment. GLUTINARIA , Gommers. bot. ph. — Synonyme de Psiadia, Jacq. (J.) *GLUVIA {gluviœ, voraces). ar.'vgh. — M. Koch, dans son Prodrome d'un travail monographique sur les Arachnides du genre Solpuga {Galeodes), a employé ce nom pour désigner une nouvelle coupe générique dont les principaux caractères sont, pour les es- pèces que cette coupe renferme , d'avoir les articles des tarses non divisés: ceux-ci longs et grêles ; les maxilles saillantes , à doigt su- périeur non denté, et quelquefois ces mêmes organes à doigts appliqués et à dentelures engrenées. Ce nouveau genre renfermerait sept espèces, dont six américaines et une seu- lement européenne. (H. L.) GLYCÈRE. Glycera (nom mythologique). ANNÉL, — M. Savigny a proposé sous ce nom, dans son Système des Ânnélides , un genre de vers Chétopodes appartenant à la famille des Néréides. Voici comment il le caractérise : Trompe longue , cylindrique , un peu clavi- forme , d'un seul anneau sans plis ni tenta- cules à son orifice ; mâchoires nulles ; yeux peu distincts; antennes incomplètes ; les mi- toyennes excessivement petites, divergentes, fli-articulées , subulées , l'impaire nulle, les extérieures semblables aux mitoyennes , di- vergeant en croix avec elles; pieds tous ambulatoires , sans exception 4c la dernière GLY paire , à deux rames réunies en une seule , pourvues de deux faisceaux de soies divisés chacun en deux autres ; les premiers , se- conds , troisièmes et quatrièmes pieds à peu près semblables aux suivants , mais fort pe- tits , surtout les premiers , et portés sur un segment commun formé par la réunion des quatre premiers segments du corps ; soies très simples ; cirres inégaux , les supérieurs en forme de mamelons coniques , les infé- rieurs à peine saillants ; dernière paire de pieds séparés de la pénultième, et tournée directement en arrière ; branchies consis- tant , pour chaque pied, en deux languettes charnues , oblongues , finement annelées , réunies par leur base et attachées à la face antérieure de deux rames par leur suture ; tête élevée en cône pointu , portant les qua- tre antennes à leur sommet , parfaitement libre ; corps linéaire , convexe , à segments très nombreux ; le premier des segments apparents , beaucoup plus grand que celui qui suit. L'espèce type de ce genre est le Nereis alba de Muller, qui vit sur les côtes de Da- nemarck. M. de Blainville en a fait connaî- tre une seconde sous le nom de Glycera du- bia ; M. Risso en indique une troisième des mers de Nice, et M. Edwards en a signalé deux autres sous les noms de G. Meckelii et G. Rouxii , l'une de Marseille, et l'autre des côtes de Vendée. (P. G.) GLYCERIA (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Festucacées , établi par Robert Brown {Prodr. ,179) pour des Graminées aquati- ques, rampantes, croissant dans les régions tempérées des deux hémisphères, à feuilles planes ; panicules simples ou rameuses; ra- meaux fasciculés-subverticillés. (J.) GLYCIMÈRE. Glycimeris, Lamk. moll. — Sous le nom de Chama glycimeris, Aldrovande fut un des premiers auteurs qui donna une figure de la Panopée. Lister et les auteurs qui suivirent, conservèrent ce nomqueLinnéconsacra, en comprenant cette espèce dans son g. Mya. Lorsque plus tard Lamarok démembra les genres de Linné, il proposa un g. Glycimère, que l'on voit entre les Solens et les Sanguinolaires, dans la pre- mière méthode conchyliologique, publiée dans les Mém. de la Soc. d'hist. nat, de PariSy 1799. Le type de ce genre est justement c« GLY GLY 24 i Chama Glycimeris des auteurs anciens ; mais î^marck, bientôt après, fit subir au genre en question un changement notable; car, dans sa métbode de 1801, il donne au g Glycimère le Mya siliqua de Chemnitz pour type, ne mentionnant plus alors le Chama glycimeris qui avait servi d'abord à l'établis- sement du genre. Il est évident que le nom de Glycimeris revenait de droit aux Pano- pées, et cependant l'opinion de Lamarck a prévalu, et le nom de Glycimère a été défi- nitivement attaché au Mya siliqua. Cepen- dant Lamarck aurait dû être arrêté par une considération , c'est que Daudin avait pro- posé un g. Cyrtodaire pour le Mya siliqua; mais aujourd'hui il est trop tard pour réta- blir la nomenclature et changer celle à la- quelle on a pris habitude. Pendant longtemps on ne connut que la coquille ; M. Audouin, qui reçut au Muséum quelques individus avec l'animal bien conservé, en a donné une anatomie assez complète, dans les Ann. des se. nat. ; de sorte que l'on peut aujourd'hui établir d'une manière satisfaisante les rap- ports de ce genre avec ceux qui l'avoisinent le plus. Il est vrai que l'opinion de Lamarck se trouve confirmée ; mais du moins il n'est plus permis de supposer, comme l'a fait M. de Blainville, que les Glycimères pour- raient bien avoir quelques rapports avec les Mulettes et les Anodontes. La coquille des Glycimères est fortsingulière: les valves, éga- les et régulières, sont recouvertes d'un épi- derme noir très épais, et débordent lar- gement la partie calcaire du test. Lorsque les valves sont réunies, elles sont largement bâillantes à chaque extrémité , et le ligament qui les joint s'insère sur des nymphes cal- leuses très épaisses , situées vers l'extrémité postérieure. La charnière n'est point arti- culée; son bord cardinal est calleux, dispo- sition rappelant à quelques égards ce que l'on voit dans la plupart des Clavagelles. En examinant l'intérieur des valves, on y voit deux impressions musculaires écartées, dont l'antérieure est la plus grande ; la postérieure se confond avec l'impression palléale et sur- tout avec les sinuosités résultant de l'inser- tion du muscle rétracteur des siphons, qui est très épais dans l'animal; l'impression palléale est constituée par une zone large et assez profonde, ce qui annonce que le man- teau de l'animal est beaucoup plus adhérent T. VI. à sa coquille que dans le plus grand nombre des Mollusques acéphales. Ce fait est en elTei constaté par le mémoire et les figures de M. Audouin. L'animal de la Glycimère est fort épais, subcylindrique, de telle sorte que les valves ne peuvent se toucher par leur bord ventral, lorsque l'animal y est contenu. Le manteau est fermé dans presque toute sa circonférence. On trouve en avant, et corres- pondant au bâillement antérieur des valves, une fente médiocre par laquelle passe un pied cylindracé, qui a quelque ressemblance avec celui des Myes. De tous les Mollusques acéphales aujourd'hui connus, celui-ci est un de ceux dont le pied est le plus antérieur; en cela, il se rapproche des Solens et des Solémyes. L'extrémité postérieure des lobes du manteau se réunit pour former une masse cylindracée fort épaisse, susceptible d'une grande extensibilité, et dans laquelle sont creusés les deux siphons; on en voit les ou- vertures à l'extrémité libre de cette masse; ces ouvertures paraissent simples, mais elles sont pourvues en dedans de plusieurs ran- gées de cils tentaculaires cylindracés. Lors- que l'on ouvre le manteau , on y trouve des organes disposés comme dans tous les autres Mollusques du même ordre. Une bouche fort grande est placée entre le pied et le muscle adducteur antérieur ; les lèvres se prolongent de chaque côté du corps en une paire de grands palpes triangulaires; en ar- rière de ces palpes , se trouve une paire de branchicsinégales, dont les feuillets sont réu- nis à la base, et peuvent se prolonger libre- ment dans l'intérieur du siphon branchial. Au moyen des détails que nous venons d'emprunter au Mémoire de M. Audouin, il est possible de compléter les caractères gé- nériques ; ce sontles suivants : Animal allongé, subcylindracé, symétrique, ayant le manteau médiocrement ouvert en avant et fermé dans le reste de son étendue; il se prolonge en arrière en deux siphons complètement réunis, très épais et très allongés. Coquille transverse, très bâillante de chaque côté, couverte d'un épiderme épais , noir ; char- nière calleuse, sans dents ni fossette; nym- phes saillantes au dehors pour donner in- sertion à un ligament très épais ; deux impressions musculaires, dont l'antérieure est ovalaire et plus grande que la postérieure, qui est circulaire ; impression palléale , 31 242 GLY GLY large et profonde, à peine échancrée du côté postérieur. Tel qu'il est actuellement caractérisé, ce genre ne contient qu'une seule espèce; ce- pendant Lamarck en mentionne trois; mais nous avons fait remarquer depuis longtemps que le Glycimeris ascitica est une véritable Panopée, et M. Valenciennes range Tespèce fossile parmi les Panopées. La Glycimère silique vit en abondance dans les parties sa- bleuses du banc de Terre-Neuve. (Desh.) GLlCir.îERIS. MOLL. — Sous ce nom générique, Klein rassemblait plusieurs sor- tes de coquilles, entre autres le Chama Giycimmsd'Aldiovande, ainsi que des Myes et des Lutraires ; on ne peut donc croire que ce g. de Klein ait été l'origine de celui de Lamarck. (Desh.) GLYCmE. Glycine (-/Àuxu'ç, doux), bot. PH. — Genre de la famille des Papilionacées- Phaséolées-Glycinces, établi par Linné pour des plantes herbacées ou sous-ligneuses des parties chaudes du globe et des parties tem- pérées de l'Amérique boréale, dont les tiges sont droites ou volubiles , les stipules eau- linaires, petites ; les feuilles ternées , rare- ment simples, en grappes axillaires et ter- minales, quelquefois solitaires, et les brac- tées caduques. Ce genre, un des plus confus, a été divisé et fractionné comme à plaisir par les bota- nistes, sans raison plausible. Il se compose d'une quarantaine d'espèces assez rigoureusement déterminées , parmi lesquelles je citerai : la Glycine frutescente, dont on fait de jolis berceaux , donnant de juin en septembre de longues grappes de fleurs violettes ; la Glycine de la Chine, dont les fleurs bleues et odorantes paraissent en avril ; et les Gl. apios, tomentosa, hackhou- sia et floribunda. (G.) * GLYCÏPHAGE . Glyciphagus ( ylvxuç , doux; cpxyoç, gourmand), arach. — M. He- ring, dans le tome XVIII, p. 619, des Nov. act. nat. Curios. , désigne ainsi un petit genre d'Arachnides qui appartient à l'ordre des Acarides , et dont les caractères principaux peuvent être ainsi exposés : Corps mou, non divisé en deux parties par une ligne transversale; pattes entières, à tarses vésiculaires. Le Glyciphage des Prunes , Glyciphagus prunorum Hering , peut être considéré comme le type de cette coupe gé- nérique M. P. Gervais rapporte aussi à ce genre le Glyciphagus hippopodos Hering, petit Acarus considéré par ce naturaliste comme un Sarcopte , à cause de son genre de vie , et que l'on trouve ordinairement dans les croûtes ulcéreuses des pieds deî Chevaux. (H. L.) GLYCIPHILA , Sw. ois. — Voy. phi- LEDON. (G.) * GLYCYPHANA (ylvxvq , agréable; tpat'vw, je me montre), ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides , section des Mélito- philes, établi par M. Burmeis ter (ffandbwc/i der entom. dritter band , seite 345), qui le place dans la division des Cétoniades , et y rapporte 1 3 espèces de divers pays , en tête desquelles il met la Cetonia tricolor Oliv., espèce des Indes orientales. (D.) * GLYCYPHA]\A. bot. ph. — Syn. de GauUiera. (J.) * GLYCYRRHÏZA (y^uxvç, doux ; ptÇa , racine), bot. ph. — 'Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lotées , établi par Tournefort(/wst., 210) pour des herbes vivaces , croissant dans les régions tem- pérées de l'hémisphère boréal , à feuilles imparipennées , multijuguées; à racèmes axillaires disposés en épis; fleurs nombreu- ses, blanches, violettes ou bleues. (J.) *GLYPIIE (yÀucp-zî, sculpture), INS. — Genre de la tribu des Chalcidiens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Walker sur une espèce d'Angleterre (G. aulumnalis Wall:.), remarquable par son abdomen al- longe , comprimé et terminé en pointe , et par ses mandibules dissemblables. (Bl.) *GLYPI1EA {ylv'^n , ciselure), crust. — M. Dehaan, dans sa Fauna Japonica, dési- gne sous ce nom un genre de Crustacés qui appartient à la section des Décapodes ma- croures, et dont les principaux caractères se- raient que les lames qui sont au-dessus des antennes externes sont courtes. (H. L.) *GLYPHIDEilUS (y),ucp-/j, rainure ; St^poi, cou). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Lamellicornes, tribu des Coprophages, créé par M. Westwood [Trans. Soc. zool. London , p. 159), et qui a pour type une espèce de la Nouvelle - Hollande , nommée par l'auteur G. sterquilinus. M. Rei- che , qui a adopté ce genre {Revue zool.., 1841, p. 211), le place dans ses Atenchites, GLY GLY 243 et lui donne pour caractère distinct deux appendices des jambes intermédiaires spini- formes. (C.) *GLYPnïPTERA(7;ucp-^', sculpture; t^te- ph , aile). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, établi par nous dans VHistoire naturelle des Lépidoptères de France, et faisant partie de notre tribu des Platyomides , qui répond au g. Tortrix de Linné, ou Pyralis de Fabricius. Les Gly- phiptères , ainsi que l'indique leur nom , ont la surface de leurs ailes supérieures hé- rissée d'écaillés relevées symétriquement à certaines places, qui les font paraître comme sculptées. La côte de ces mêmes ailes est en outre hérissée de poils raides. Parmi les 18 espèces que nous rapportons à ce genre , nous n'en citerons que deux: l°la Literana Linn., qui se trouve en avril et en août sur le Chêne : elle est d'un joli vert , avec des taches ou points noirs ; 2" la Broscana Fabr., qui est très commune sur les Ormes des promenades de Paris et de ses environs. Elle est blanche , avec quelques atomes gris ou noirâtres; elle paraît en juin et juillet. *GLYPnïPTERYX {-Av^n , sculpture; -Tx/puî, aile). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Tinéites de Latreille, établi par Ilubner et adopté par MM. Curtis et Zeller. Ce dernier, dans sa monographie des Microîépidoptères ( Isis von Oicen , 1839, tom. 33, p. 203), le restreint à 3 espèces , dont la Tinea berg- straesserella Fabr. , peut être considérée comme le type. Cette jolie espèce est ornée, sur ses premières ailes , d'un grand nombre de taches et de points d'argent sur un fond d'un bronze doré. Elle se trouve dans plu- sieurs contrées de l'Allemagne , et probable- ment aussi en France. Elle est très bien figurée , grossie et de grandeur naturelle , dans l'ouvrage deM. Fischer de Rosiers tamm, lab. 81 , fig. 2. (D.) *GL\'P!IISIA, Steph. ins. — Synonyme de Teras, Treits. (D.) GLYPHITE. MIN. — Syn. dePagodite. * GLVPHOCARPUS (//vcp/-;, sculpture; xapiToç, fruit). BOT. CR. — Genre de Mousses de la famille des Bryacées, établi par Robert Brown ( Trans. linn. Soc. y XII , 575) pour des Mousses droites, rameuses, vivaces, crois- sant sur les rochers et les arbres du Gap. (J.) * GLYPHORHYIVCHUS , Pr. Max. oi». — Syn. de Dendrocolaptes cuneatus. (G.) *GLYPllYDERES(7>v

ele- gans Less.; 20" rufiventris Licht. ; 21° affi- nis S\v. ; 22" picta Sw. ; 23" longipes Sw. ; 24° ma7mdensis Quoy ; 25° Georgiana Quoy, et une quarantaine d'autres espèces plus ou moins bien déterminées, qui rendent néan- moins ce continent le plus riche en Gobe- Mouches , ce qui s'explique assez par la ri- chesse de sa Faune entomologique. Amérique du Nord. 1° M. fusca G m. ; 2" pusilla Sw. ; 3" Ri- chardso7iii Sw. ; 4° ruticilla L. ( flavicauda femelle). Ces quatre espèces forment toute la |)opulation américaine des Gobe-Mouches de h partie boréale du Nouveau-Monde. Gobe-Mouches australiens. 1" M. muîticolor Gm. ( erylhrogastra Vieill.); 2" flalellifera Gm.; 3" auréola Less.; 4" rodogaster Lath. ; 5' crepitans Lath. ; 6° carinata Sw. ; 7° chrysomelas Less. ; 8" volutans Vig. ; 9" Lathamii Vig. ; 1 0" chalibeocephala Less. , et huit à dix autres espèces propres à tout le groupe australien. M. Lesson a publié dans son Histoire na- turelle des Oiseaux , pour servir de complé- ment à Buffon , un travail de distribution méthodique sur le groupe des Muscicapi- dées , qui diffère essentiellement de la clas- sification qu'il avait suivie dans son Manuel d'ornithologie. Les coupes ne sont peut-être pas rigoureuses ; mais dans un livre destiné a donner l'histoire de la science, on ne peut omettre un travail de cette importance, qui est d'ailleurs d'une haute utilité sous le rapport de la synonymie. Avec les Gallites commence le groupe des Gobe-Mouches, les Platyrhynques, les Cono- pophages ( que je regarde comme des Four- miliers), les Tyrans, les Pitangas et les Gu- bernètes, présentant une descendance assez rigoureuse des formes pour arriver aux Gobe- Mouches. 1" Gallites. AlectruruSy Vieill. Esp. type : Muscicapa alector Temm. Patrie, Paraguay. 2° Drymophiles asl\tiques. Drymophila^ Temm. Esp. type : D. velata Temm. Patrie, Océanie. 3" MoNARCHA , Vig. et Horsf. Esp. type : Moucherolle caréné , M. carinata Vig. et Horfs. Patrie, Australie. 4° Drymophiles américains. Drymophila, Sw. Esp. type: Dr. leucopus Sw. Patrie, Amérique du Sud. 5» Myagrarius. Myiagra, Vig. et Horsf. Esp. type : Myiagra rubeculoides . Patrie , Australie. 6° PsoPHODEs. Psophodes , Vig. et Horsf. Esp. type : Ps. crepitans Vig. et Horsf. Pa- trie, Nouvelle-Galles du Sud. 7° Seisurus. Seisurus, Vig. et Horsf. Esp. type : S. volitans Vig. et Horsf. Patrie Nouvelle-Hollande. 8° Rhipidures. Rhipidura, Vig. et Horsf. Esp. type : R. flahellifera. Patrie, Inde, îles de l'archipel Indien et Australie. 9" FoRMicivoRES. Formicivora, Sw. Esp. type : F. maculata Sw. Patrie, Brésil. 10" Sétophages. Setopliaga, Sw. Esp. type : S. ruticillah. Patrie, Brésil et Mexique. 11" Tyranneaux. Tyrannula, Sw. Esp. type : T. larbala Sw . Patrie, les deux Amé- riques. 12" CuLicivoRES. Cwiicwoî'fl, Sw. Esp. type : C. stenura Temm. Patrie, Brésil. 13" Pepoazas. Pepoaza, Agar. Esp. ty4)e : Tyrannus pepoaza Encycl. Patrie, Amé- rique méridionale. 14° Yetapas. Yetapa, Less. Esp. type : M. psalura Temm. Patrie, Amérique du Sud. 1 5" TcHiTRECs, Tchitreca , Less. Esp. type : T. Gaimardii Less. Patrie , Inde , Océanie , Madagascar. 16" Gobe-Manakins. Muscipipra, Less. Esp. type : M. longipennis Less. Patrie , Brésil. 17" Gobe-Sylvies. Muscylvia, Less. Esp. type : M. albogularis Less. Patrie , Inde. 18" Gobe-Vermisseaux. Vermivora, Less. Esp. type : V. elegans Less. Patrie, Chili. 19° Arsès. Arses , Less. Esp. type: M. chrysomela. Patrie, Océanie. 20 ' Agis. Acis, Le.ss. Esp. type : M. fiam 256 (iOB GOB cam Forst. Patrie , Inde et îles de l'archipel Lndien. 21° Adas. Ada, Less. Esp. type : M. Com- mersonii Less. Patrie, Amérique du Sud. 22" Arrengs. Arrenga, Less. Esp. type : M. cyanea. Patrie, Java et Nouvelle-Guinée. 23° MiROS. Mlro, Less. Esp. type : M. lon- gipes Garn. Patrie, Nouvelle-Zélande. 24" Gobe-Mouches vrais. Muscicapa, L. Esp. type : M. atbicollis Breh. Patrie , Eu- rope , Asie, Océanie. 25" Gobe-Moucherons. Musciphaga, Less. Esp. type : M. diops Temm. Patrie , Brésil. 26°MoucHEROLLES PAROÏDES. Paroides, Less. Esp. type : M. luteocephala Less. Patrie , Amérique du Sud. 27° Mougherolles-Sylvies. Muscylvia, Less. Esp. type : M. scitta Vieil 1. Patrie , Afrique et Nouvelle-Hollande. 28" Moucherolles-Hirondelles. Esp. type : M. narci^sina Temm. Patrie, Japon. J'ai éliminé de ce genre la division des Moucherolles qu'y a laissée M. Lesson , et qui forme un genre réellement distinct. M. G.-R. Gray {List of gênera) a dispersé le genre Muscicapa dans la famille des Mus- cicapinées qu'il a divisée en six sous-fa- railles, à travers le dédale desquelles il faut chercher les espèces du genre Gobe-Mouche, qui, mêlées aux Goracines , aux Tyrans , aux Piatyrhynques , aux Moucherolles , etc. , y forment des genres très nombreux, dont je citerai les principaux dans l'intérêt de la synonymie. l"*" sous-famille. Quérulinées. Querulinœ. — tipangus, Boié. Esp. type : M. plumbea Licht. 2^ sous- famille. 1\enioptérinée5, Tœniop- terinœ. — Tœniopteris, Bonap. Esp. type: M. pepoa^a Vieill. — Lichenops, Com. Esp. type : M. Commersonii Less. — Knipolegus, Boié. Esp. type : M. cristata. — Arundinicola , d'Orb. et Lafr. Esp. type : M. domi^iicana Spix. — Alectrurus, Vieill., même genre que M. Lesson. S*" sous-famille. Tyranninées. Tyranninœ. — Mach(Èornis, G.-R. Gray. Esp. type : M. rixosa Vieill. — Myiobius, G.-R. Gray. Esp. type : Tyrannula harhata Sw. Pyrocephalus, Gould. {Suiriri, d'Orb. et Lafr.). Esp. type : M. coronata Gm. 4' sous-famille. Tityrinées. Tityrinœ. — Pas de Muscicapa. Cette famille ne com- prend que des esp. des g. Psaris, Guy. , ei Pachyrhynchus , Spix. S*" sous famille. Muscicapinées. Muscica- pinœ.—Platysteira, Jard. et Selb. Esp. type : Muscylvia melanoptera Less. — Muscivora , Guv. Esp. type : M. regia Gm. — Tchitrea, Less. Esp. type : M.paradisi. — Monarcha, Vig. et Horsf. Esp. type : Drymophila ca- rinala Temm. — Arses, Less. Esp. type : M. telescophthalmus Less. — Myiagria, Vig. et Horsf. Esp. type : M. rubeculoides Vig. et Horsf. — Micrœca, Gould. Esp. type : Myiagra macroptera Vig. et Horsf. — Sei- sura , Vig. et Horsf. Esp. type : S. volitans Vig. et Horsf. — Rliipidura,Yig. et Horsf. Esp. type : M. flabellifera Gm. — Leucocerca, Sw.Esp. type : M. javanica. — Myiadestes, Sw. Esp. type : M. armillata Vieill. — Mus- cicapa, L. Esp. type : M. atricapilla L. — Butalis, Boiéjitf. griseola L. {ErythrosternUy j Bonap.). Esp. type : M.parva. Je ferai re- j marquer , à l'occasion de ces trois derniers I genres, qu'avec les quatre espèces du g. Gobe- Mouche qui appartiennent à l'Europe , et sont bien évidemment des Gobe -Mouches , les nomenclateurs modernes ont trouvé le moyen de faire trois genres. On est autorisé à demander sur quels caractères des coupes génériques semblables peuvent être fondées? — Mira, Less. Esp. type : M. albifrons Gm. — Euscarlhmus, Br. Max. Esp. type: M. melorypha. — Setophaga , Sw. Esp. type ■ M. ruticilla L. — Culicivora , Sw. ( Hypo- thimis, Boié). Esp. type : C. stenura Sw. — Hyliota, Sw. Esp. type : M. fiavigaster. — Elania, Sundev. Esp. type : M. pagana Licht. — Muscigralla, d'Orb. et Lafr. Esp. type : M. brevicauda d'Orb. et Lafr. • Un genre de l'importance de celui des Gobe-Mouches méritait les développements méthodologiques que je viens d'exposer, et la synonymie générique, si confuse pour ces genres sans délimitation rigoureuse , exige plus de précision que les groupes nettement tranchés. L'étude de ces grandes divisions zoologiques , et la connaissance des fautes dans lesquelles tombent les naturalistes spé- cialistes , en cherchant au milieu de cette profusion d'êtres qui tous ont un air de pa- renté , sans pour cela se ressembler par les détails , à trouver des moyens de classifica- tion dans lesquels ils sont les premiers à s'égarer, cette étude, dis-je, doit servir Gon GOB 257 rf'enseigncment aux jeunes hommes qui se (loslinent à la carrière des sciences, et leur nîontrer qu'il est en méthodologie des pro- blèmes insolubles , quand on descend jus- que dans les détails les plus minutieux de forme et de structure: aussi ne peuvent-ils trop prendre Texemple des grands maîtres, tels que Linné, BulTon, Jussieu, Lamarck, Cuvier, et voir partout les grands traits d'a- nalogie sans les aller demander aux plus minces détails. Bien loin de former une fa- mille , le groupe des Gobe-Mouches , en y comprenant les Tyrans , les Platyrhynques et les Moucherolles , forme un genre divi- sible en un petit nombre de sections déjà assez difficiles à circonscrire. Nous avons représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire les Gobe -Mouches ornoir et vermillon. Oiseaux, pi. 2, fîg. 1 et 2. (G.) GOBE-MOUCHEROi\. ois.— Toy. gobe- MOUCHE. GOBE-SYLVIE. OIS. — Voy. gobe-mouche. GOBE-VERMISSEAU, ois.— Foy. gobe- MOUCUE. GOBIE. Gobius. poiss. — Les ichthyolo- gistes appellent ainsi les petits Poissons qui ont les ventrales attachées sous les pecto- rales ou même un peu en avant , et réunies par leur bord interne de manière à ne for- mer qu'une seule nageoire qui devient une sorte de ventouse pour le Poisson. Cette conformation dépend de l'étendue et de la liberté de la membrane externe des premiers rayons de chaque ventrale, mais elle se réu- nit au-devant de l'insertion des ventrales , et les dépasse. Il faut ajouter à ce caractère remarquable la disposition de dents en ve- lours sur une seule rangée à chaque mâ- choire ; la mandibule inférieure horizontale ; deux dorsales ; des pectorales assez larges et un peu pédiculées ; une caudale développée, le plus souvent arrondie ou lancéolée, et en- fin des rayons flexibles à toutes les na- geoires. Ceux de la première dorsale sont simples, ce qui fait des Gobies de véritables Acanthoptérygiens ; et on peut en avoir la preuve en examinant avec attention le pre- Imier rayon de chaque ventrale, qui est sou- îvent aussi poignant que celui de tout per- coide. Ainsi caractérisé, ce g. diffère notable- ment de celui de Linné et de ses successeurs, car Bloch et Lacépède, qui avaient déjà sé- T. VI. paré en plusieurs genres celui du Syslona naturœ , n'avaient pas cependant épuisé toutes les combinaisons réunies aujourd'hui dans nos Catalogues ichthyologiques. Mal- gré les nombreux retranchements que nous y avons faits, ce genre est encore si considé- rable, que nous avons été forcé de le subdi- viser en 14 tribus, dont aucune ne présente cependant des caractères assez nets et as- sez tranchés pour être considérés comme ayant la valeur d'un caractère générique. Ainsi certains Gobies ont des filaments assez nombreux aux pectorales; d'autres ont des tentacules sur les sourcils ; en cela ils sem- blent se rapprocher des Blennies. On remarque dans d'autres espèces des dents canines plus saillantes ou des rayons dorsaux très prolon- gés, ou une extrême petitesse des écailles; enfin la forme singulière de la tête peut faire distinguer plusieurs autres espèces. Quand on a rapproché un nombre considé- rable d'espèces , on voit tous ces caractères plus ou moins développés, de telle sorte que l'on ne pourrait indiquer où s'arrêtent les Go- bies avec filaments prolongés aux pectorales, et ceux chez lesquels on devrait dire qu'il n'y en a plus, car les nageoires sont bordées de membranes plus ou moins frangées. Le nom de Gobie, employé par Arlédi , tire son ori- gine de celui de Gobio , que Pline a donné pour la traduction du xwgtoç des Grecs. C'é- tait un Poisson littoral et saxatile qui se trouvait aussi dans les rivières , et qui est souvent cité, même dans les auteurs comi- ques, à cause de son fréquent usage. Nos Gobies se nomment encore à Venise Go. Rondelet et ses successeurs ont cru que l'on devait reconnaître dans les Poissons ainsi nommés les/.wStot des Grecs, ouïes Gobiones des Latins. Cette synonymie a été adoptée par tous les ichthyologistes , excepté par Cuvier. Il n'avait cependant exprimé qu€ des doutes à ce sujet; j'ai cru que Ton pou- vait être moins timide, car il y a preuve sans réplique que le /.cooc^ç n'est point un de nos Gobies. Tous les auteurs grecs les classaient avec les Poissons dont les piqûres peuvent être venimeuses et mortelles, et Aristote leur compte des cœcums. Aucun de ces ca- ractères ne se retrouve dans nos Gobies. mais bien dans les Cottes. D'ailleurs Pline, en traduisant par Gobto le nom grec de Théophraste, a peut-être faiî 258 GOB GOE une mauvaise traduction ; on a étendu mal à propos la signification du mot de Gohio , qu'Ovide et Martial , et plus tard Ausone , ont sans contredit appliqué à notre Goujon. J'ai également établi à Tarticlc Gohie, dans notre Ichthyologie , que Cuvier avait jugé avec toute la sagacité de sa haute et puis- sante critique que le (f>vxli des Grecs devait être un de nos Gobies , parce que le Phycis fait un nid avec des feuilles, qu'il y dépose ses œufs, qu'il est tacheté au printemps , et blanc pendant le reste de l'année. C'est d'ailleurs un poisson saxatile, qui se nourrit de Crabes, Tous ces caractères de mœurs conviennent parfaitement aux Gobies. Je ferai remarquer à ce sujet que l'on vient de publier tout récemment une note qui attribuerait à l'Épinoche ( Gaslerosteus pungitius) l'habitude de se construire un nid. On rapproche même de ce fait la remarque faite, d'après nous, par M. Dugès sur le Phy- cis ; mais on ne sautait retrouver dans le petit Épinoche de nos rivières un poisson de mer se nourrissant de Crabes, etc. Si l'ob- servation sur l'Épinoche se confirme , elle devient un fait curieux en ichthyologie , mais qui ne détruira en rien nos conjec- tures. Il y a aujourd'hui près de 1 00 espèces de Gobies décrites par les naturalistes; on les trouve dans toutes les mers et sous toutes les latitudes; quelques unes même sont flu- viatiles, entre autres, une espèce d'Europe décrite par Bonelli sous le nom de Gobius fluvialilis. C'est un nouvel exemple qui s'oppose à la distinction générique des Pois- sons marins et des Poissons d'eau douce. (Val.) GOBIÉSOCE {Gobius, Gobie ; Esox , Ésocc). poiss. — Genre formé par Lacéiiède pour un Poisson de la famille des Cyclop- tères, et qui avait été rangé dans ce groupe sous le nom de Cyclopterus nudus Lin. Son principal caractère consiste dans un grand disque charnu formé par un repli de la peau des nageoires ventrales , fendu des deux côtés , et séparé de la peau , qui passe sur les os de l'épaule. Ce seul et unique disque ventral distingue ce genre des Lé- padogastres de Gouau , qui ont deux dis- ques. Les dents sont fortes et coniques, sur- tout celles du devant de la bouche. Ce dis- que ventral, combiné avec de grosses dents, a fait imaginer à Lacépède le nom de ce genre. Les Gobiésoces n'ont qu'une dorsale , une anale, toutes deux courtes et séparées de la caudale. Ce sont des Poissons des mers des Antilles ou du cap de Bonne-Espérance. On n'en connaît que deux ou (rois espèces, encore Jie sont-elles pas assez bien caractérisées. (Val.) GOBIOIDE. Gobioides {gobius, gobie: iTSoç, ressemblance), poiss. — Genre établi par Lacépède pour une espèce de poisson à ventrale ou ventouse comme celle des Gobies, mais se distinguant de ceux-ci par une dor- sale unique. Il décrivit d'après nature l'es- pèce de ce genre, la seule qui doive s'y rap- porter, sous le nom de GoBiomE Bkoussonnet. Lacépède y range à tort des Poissons qu'il n'avait pas vus , et qui sont de genres et de familles tout-à-fait différents. (Val.) GOCHET. MOLL. — C'est ainsi qu'Adau- son , dans son Voy. au Sénégal, noninic une très belle espèce de Natice, Natica fulmi- nea de Lamarck. Voy. natice. (Dj-sh.) *GODEïIA (nom propre), bot. p». — Genre de la famille des OEnothérées-Épiio- biées , établi par M. Spach ( Suites à Buf- fon, IV, 386) pour des herbes de la Cali- fornie et du Chili, annuelles, rameuses; à feuilles alternes, dont le pétiole court, très entières ou denticulées ; à fleurs axillaires , solitaires, roses ou pourpres, souvent d'un blanc très pur, ou quelquefois tachetées de rouge ou de bleu. (J.) *GODO^ELA. INS. —Genre de Lcpido • ptères de la famille des Nocturnes , tribu des Phalénites de La treille., fondé par M. Boisduval aux dépens des Etinomos de Treilschke, et qui , indépendamment de plusieurs espèces africaines encore inédites, en comprend une de l'Europe méridionale , la Geomelra œstimaria d'Hubner. Cette es- pèce , dont la chenille vit sur le Tamarix , se trouve en mai et septembre dans le midi de la France ; elle fait partie de notre g. Philobia. (D.) GODOYA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ïernstrœmiacées-Camel- liées*, établi pap Ruiz et Pavon {Prodr., 58, t. 1 1 ) pour des arbres de l'Amérique tropi- cale, à feuilles alternes, pétiolées, épaisses , très entières ou dentées; stipules nulles; fleurs disposées en grappes jaunâtres. (JO GOELAIMD. OIS. — Voy. mouette. GOL GOL 259 ♦GŒPPERTÏA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Laurinées - Oréo- daphnées, établi par Nées {Laurin. , 365) pour des arbres croissant au Brésil et dans les Antilles , à feuilles alternes , couvertes (l'une pubescence soyeuse, penninerves ; ra- niules bi-triflores. (J.) *GŒRIUS. INS.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Staphylinides, créé par M. Leach et non adopté par M. Erichson , qui en fait seule- ment une subdivision du g. Ocypus de Kirby. Voy. ce mot. ( D.) GOETHEA (nom propre), bot. piî. — Section établie par Nées et Martius dans le grand genre Pavonia. (J.) G(»:tHITE. min. — Voy. fer. GOEZÏA (Goeze, naturaliste), helm. — On a désigné sous ce nom un genre d'Hel- minthes, qui n'a pas été adopté par les au- teurs. L'une des espèces de ce groupe {G. ar- mata) est indiquée par Rudolphi {Ent. sive verm. int. , t. II, p. 254) sous le nom de Prionoderma ascaroides. (E. D.) GOLAR. MOLL. — Adanson donne ce nom à une espèce de coquille bivalve qui appartient au g. Solen de Linné ; c'est le Solen strigillalus ; elle appartient actuelle- ment au g. Solécurtc de M. de Blainville. Voy. soLÉcuRTE. (Desh.) *GOLDFlISSIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Acanthacées-Ech- matacanthées , établi par Nées (m Wallich Plant, as. rar., III, 87) pour des végétaux frutescents de l'Inde, à feuilles opposées , penninervées ; à fleurs peu nombreuses réu- nies en capitules, rarement en épis ; pédon- cule simple ou divisé. (J.) *GOLDIUS. CRUST.— M. Koninck, dans un mémoire sur les Crustacés fossiles de la Belgique, donne ce nom à un genre de Crusta- cés qui appartient à la classe des Trilobites, et dont les caractères peuvent être ainsi pré- sentés : Tête carrée et légèrement convexe; yeux réniformes et probablement réticulés ; thorax plat, divisé en trois parties égales n<'«r les deux sillons longitudinaux, composé de dix anneaux; abdomen formé par un bouclier très développé et pouvant être con- sidéré comme un onzième anneau. On con- naît cinq espèces qui appartiennent à ce genre, et parmi elles nous citerons le Goldius (labellifer Koninck {Mém. de l'Acad. roy. de Bruxelles , t. XIV, fig. 1-2 ). Cette es- pèce a été rencontrée dans les terrains ap- partenant aux systèmes calcareux et quartzo- schisteux inférieurs (Dumont) de l'Eifèl et des environs de Chimay et de Couvin. (H.L.) *GOLEMA (d'un mot hébreu , signifiast massue non polie , par allusion aux cuisses postérieures), ms. — MM. Amyot et Serville {Ins. hémipt., Suites à Buffon) désignent sous cette dénomination un de leurs genres de la famille des Coréides, tribu desLygéens, de l'ordre des Hémiptères , fondé sur une es- pèce de Surinam ( G. ruhro-maculata Am. et Serv.) ( Bl.) GOLIATH. Goliathus (nom biblique). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides mélitophiles , sous-tribu des Cétoni- des , fondé par Lamarck , et adopté par tous les entomologistes. Mais , depuis sa fondation , ce genre a subi de grandes mo- difications par les travaux successifs de MM. Lepeletier et Serville {Encycl.me'thod, X, 2. 380. h), Gory et Percheron (Mono- graphie des Cétoines f p. 36), Hope {Coleo- pterist's Manual , part. 1 ) , et Burmeister ( lîandbuch der entomol. dritter Band , seite 159). Ce dernier auteur le réduit en eCfet à deux espèces , savoir : le Gol. giganteus Lamk. , dont la femelle a été décrite et figurée comme espèce distincte par M. Klug sous le nom de regius , et le Gol. cacicus Fabr., dont la femelle a également été don- née par M. Hope comme une espèce nouvelle, sous le nom de princeps. Ces deux espèces sont de la Guinée (cap des Palmes), et c'est par erreur que la seconde est indiquée dans plusieurs auteurs comme originaire d'Améri- que. Cette fausse indication a été donnée d'a- bord par Voët , qui , le premier, a décrit et figuré l'espèce dont il s'agit sous le nom de Cacicus ingens , Grand cacique , parce que , dit-il, par sa grande taille et sa beauté, cet in- secte mérite de porter le nom que les Amé- ricains donnent à leurs princes. Les nomen- clateurs qui sont venus ensuite s'en sont rapportés sans examen à cet ancien auteur, dont l'ouvrage a paru , pour la première fois , en 1766 ; et c'est ainsi qu'un Coléo- ptère de l'Afrique équinoxiale continue de porter aujourd'hui un nom qui rappelle for- cément l'Amérique , à laquelle il est tout- à-fait étranger. C'est un excellent principe. 260 GOM GOM sans doute , de respecter rantériorité des noms en histoire naturelle ; mais c'est dans la supposition que ces noms sont bien appli- qués et ne forment pas un contre-sens , comme celui dont il s'agit. Nous pensons donc que c'était ici le cas de changer le nom de Cacicus donné à l'insecte qui nous occupe contre un autre qui eût indiqué sa véritable patrie , ou l'une des parties les plus saillan- tes de son organisation, d'autant mieux que cet insecte est un des plus remarquables de l'ordre des Coléoptères , tant par sa grande taille que par sa forme particulière, ainsi qu'on peut en juger par la figure que nous en donnons dans ce Dictionnaire , Insectes COLÉOPTÈRES, pi. 6 , fig. 1 , a , & , C. Du reste , les Goliaths sont des insectes extrêmement rares dans les collections, ce qui tient à la difficulté de les prendre dans les pays qu'ils habitent ; car, suivant les rapports des voyageurs naturalistes , ces In- sectes ont le vol extrêmement rapide et se reposent de préférence sur la cime des ar- bres les plus élevés , où il est probable qu'ils s'abreuvent du suc des fleurs , comme les Cétoines. (D.) *GOLÎATHIDES. Goliathidœ. ins. — M. Burmeister désigne ainsi la première di- vision de sa famille des Lamellicornes méli- tophiles. Elle a pour type le g. Goliath et renferme 21 genres répartis dans 4 groupes ou sections , qu'il nomme Goliathi gcnuini , spurii , amphiboli et coryphoceridœ. Il sera II trop long et peu intéressant d'ailleurs pour le plus grand nombre des lecteurs de détail- ler ici les caractères sur lesquels reposera toutes ces divisions , d'autant mieux que , d'après l'examen consciencieux qu'en a fait M. Schaum {Ann. de la Soc. ent. de France, 1844, t. II, 2* série , pag. 333 et suiv.), ces caractères n'ont rien.de constant , et se retrouvent, pour la plupart , dans un grand nombre de genres placés, par M. Burmeis- ter, dans lesCétoniades. Voy. goliath. (D.) *GOLUNDA.MAM. — Sous-genre de Rats établi par M. J.-E. Gray en 1837 , et dont fait partie le Mus barharus, ou Rat strié d'Algérie. (P. G.) GOMARA ( nom propre ). bot. pu. — Adans. , syn. de Crassula, Haw. — Genre placé avec doute à la fin de la famille des Scrophularinées, et établi par Ruiz et Pavon pour un arbre du Pérou, à feuilles oblongues- lancéoiées, denticulées au sommet ; à fleurs racémeuses. (J.) GOMART. BOT. PH. — Synonyme fran- çais de Bursera. (J.) GOMEZÀ. BOT. PH.— R. Br., syn. de Rodrigiiezia, Ruiz efFay. (J.) GOMME. Gummi. bot. — Les Gommes, dont on connaît un grand nombre de va- riétés, sont produites par des végétaux ap- partenant à diverses familles, telles que les Papilionacées, les Rosacées, etc. Elles sont solides, translucides, plus ou moins colo- rées , inodores , d'une saveur fade et insi- pide quoique variable , suivant les arbres qui les produisent; solubles en totalité dans l'eau, avec laquelle elles forment une gelée mucilagineuse; insolubles dans l'alcool, qui les précipite de leurs solutés , et pouvant être transformées en acide saccholactique par l'acide azotique ; carbonisées d'abord par l'acide sulfurique, elles en sont com- plètement dénaturées. Elles donnent à la distillation , outre les produits qu'on extrait ordinairement des substances végétales, une petite quantité d'ammoniaque. Elles transsudent de la tige des végétaux gommifères , et viennent se former sur l'é- corce en masses concrètes irrégulières et ma- melonnées, ou bien l'on est obligé de l'ex- traire par excision ou ébullition des parties qui la contiennent. Guibourt a établi 5 espèces de Gommes : 1° La Gomme soluble des Acacia nilotica et senegal, et du Gummi acaju, qu'il a ap- pelée Arabine. 2° La Gomme soluble des Pruniers. 5° La Gomme soluble de l'Adraganle ; mais ces deux dernières ne sont encore que de l'Arabine, et rentrent dans la première classe. 4° La Gomme insoluble du Sénégal et des Pruniers, qu'il a nommée Cérasine. 5" Les Gommes insolubles de Bassora et d'Acajou, ou Bassorine. La composition de la Gomme, d'après M. Gay-Lussac, est : Oxygène, 50,84; Car- bone, 42,23; Hydrogène, 6,93. Les Gommes étant très variées par leurs caractères et leurs propriétés, nous énumé- rerons les plus importantes. Gomme ACAJOU, Gummi acaju. Cette Gomme, produite par V Anacardium occidentale , pa- raît composée de Bassorine et de Gomme, GOM GOM Wl elle est tnut-à-fait sans usages en Europe. GOHME ADRAGANTE , ADRAGANT OU TRA- ÇANT , Tragacantha gummi. Cette Gomme , propre au genre Astragalus , est fournie par V Astragalus verus , qui croît dans PO- rient. On l'extrait aussi des Astragalus gummifer , creticus , aristatus , amacantha et cauca tous. C'est une Gomme de couleur pâle, à demi diaphane , teintée quelquefois de jaune ou de rouge, fragile, affectant des formes va- riées, en fragments comprimés, communé- ment flexueux et contournés, vermiculaires, ou en petites masses oblongues et arron- dies. L'odeur et la saveur en sont nulles. Elle forme avec l'eau un mucilage mou , qui se sépare en masse irrégulière quand le solutécontienttropd'eau.Iln'en faut qu'une seule partie pour donner à l'eau dans la- quelle on la dissout autant de viscosité que 25 fois autant de Gomme arabique. L'ana- lyse chimique a montré qu'elle se compose d'une substance analogue à la Gomme ara- bique, qui en forme les 6/10'', et d'une sub- stance particulière appelée Adragantine, et qui n'est peut-être que de la Bassorine. La Gomme adragante sert à donner de la consistance aux lochs, et à préparer des mu- cilages qui servent à lier les pâtes dont on veut faire des pastilles. On ne trouve dans le commerce qu'une î^eule espèce de Gomme adragante produite par r^ , verus , qui abonde dans l'Arménie, le Kurdistan et la Perse. Gomme arabique , Gummi arahicum. C'est V Acacia vera et 1'^. nilotica qui produisent cette Gomme. Elle se trouve dans le com- merce en morceaux arrondis , tantôt amor- phes, tantôt tout-à-fait sphériques, par- fois ovoïdes ou sous forme de larmes, de grosseur variable , d'une blancheur plus ou moins grande, quelquefois jaunâtre, solides et fort durs , rarement friables , translu- cides et opaques , à fractures planes , lui- santes et vitreuses. L'odeur en est nulle, la saveur en est douce et légèrement sucrée. Elle est très soluble dans l'eau, avec laquelle elle forme un mucilage. Quoiqu'elle ne soit pas soluble dans l'huile, on l'y mêle par la trituration, et alors les substances huileuses deviennent miscibles à l'eau : c'est sur ce principe que sont composées les potions hui- leuses. Mêjée au sucre, elle perd la propriété de se cristalliser, et forme alors une pâte so- lide et transparente. "Cette substance jouit de la propriété d'être imputrescible ; il s'y forme seulement un peu d'acide acétique. L'usage en est si répandu , tant en phar- macie que dans les préparations des confi- seurs, que la quantité qui s'en consomn>e chaque année en Europe est de plusieurs milliers de quintaux. Elle fait la base des pâtes pectorales ; on en prépare des pastilles, des bonbons, des sirops ; elle sert en indus trie à apprêter les étofl'es et les chapeaux ; on en met dans l'encre pour lui donner plus de brillant. C'est un des émollients le plus fréquemment employés en médecine. Elle convient dans toutes les phlegmasies du tube digestif. On l'administre à la dose de 15 à 30 grammes dans une pinte d'eau. Ses propriétés nutritives sont assez déve- loppées pour que des populations entières en vivent presque exclusivement; mais les expériences faites en Europe ont prouvé que sous notre climat la Gomme ne peut servir I longtemps à l'entretien de la vie. • j C'est î)ar exsudation que la Gomme dé- ; coule de l'arbre; quelquefois cependant, I pour en activer l'écoulement, on incise i l'écorce des Mimosas. I La Thébaïde, le Darfour, l'Abyssinie, sont j la patrie du Mimosa nilotica, dont le feuil- I lage sert de nourriture aux Chameaux. Les I villes de Maroc et du Caire font commerce I de cette substance, qui arrive chaque année j du Darfour en quantité considérable. i On distingue dans le commerce deux sor- tes de Gomme : la G. turique, et la G. Gid- dahouGedda. La première, expédiée par la ville de Giddah sur la mer Rouge, est moins estimée que l'autre, qui vient de Tur, port de mer voisin de Giddah. Parmi les variétés de Gommes moins ré- pandues dans le commerce, et qui sont sans doute le produit d'arbres diflerents , nous citerons une sorte verte; une Gomme blan- che désignée sous le nom de Gomme de Ga- lam; une autre d'une acidité marquée; une dite en marrons, de couleur assez foncée, et souvent mêlée à des parties ligneuses. L'Acacia decurrens de Port-Jackson laisse transsuder une Gomme qui paraît identique avec la Gomme arabique, mais dont on ré- colte trop peu pour qu'elle puisse être intro- duite dans le commerce. 262 GOM GOIM Gomme animé. Voy. résine. Gomme de Bagdad ou de Bassora , Gummi toridonense? Cette Gomme, qui se trouve en Arabie, paraît être produite par V Acacia gummifera. Martius pense qu'elle est le produit de Y Acacia leucophlœa Roxb. Elle existe dans le commerce en fragments irré- guliers, blancs ou jaunes, presque translu- cides, de grosseur variable, mais pourtant jamais volumineux. Son odeur est nulle et sa saveur insipide. Quoique se gonflant dans l'eau moins que la Gomme adragante , elle se comporte à peu près comme elle ; mais ce qui empêche qu'on en puisse tirer parti , c'est qu'elle reste suspendue dans l'eau sous la forme de flocons. Les chimistes y ont découvert une substance particulière qu'ils ont appelée Bassorine, et qui n'existe pas seulement dans la Gomme de Bagdad ou de Bassora, mais encore dans la Gomme du pays, dans VOpocalpasum, et dans la plupart des Gommes-résines. Gomme-caragne. Voy. résine. Gomme de Cèdre , matière résineuse ana- logue à la Térébenthine. Gomme de cerisier , Gomme de France , Gomme du pays, Gummi cerasi vulgaris , G. nostras. Cette Gomme , fournie par les Cerisiers, les Pruniers, les Abricotiers, etc., à laquelle on a donné avec plus de raison le liom de Gomme des Rosacées , a l'apparence de la Gomme arabique, dont elle diffère en ce qu'elle ne se dissout qu'imparfaitement dans l'eau, et y forme un mucilage épais. On a donné à la partie insoluble le nom de Cérasine. La saveur de cette Gomme est à peu près celle de la Gomme arabique, mais elle est plus fade. On n'a encore pu tirer | d'autre parti de cette Gomme que dans la | cli.ipellerie. Gomme-copal. Voy. copal. Gomme élastique. Voy. caoutchouc. Gomme-élémi. Voy. élémi. . Gomme des funérailles. Voy. bitume et ! tiiuME de Judée, I Gomme de France. Voy. gomme de ceui- ' Gomme de Gayac. Voy. gayacine. Gomme-gedda. Voy. gomme arabique. Gomme-hucaré. La Gomme désignée sous ce nom découle du Spondias purpurea. La sdVL'ur en est d'abord mucilagineuse; elle devient ensuite sucrée, puis enfin amère et astringente. On l'a nommée pendant long- temps Hucaré et Hycaye. Gomme-kino. Voy. kino. Gomme-laque. Voy. laque. Gomme de Lierre. Voy. hédériïe. Gomme lignirode. Ce sont des produit» particuliers qui se trouvent mêlés aux Gom- mes du Sénégal et de l'Inde et qui présen- tent dans leur intérieur une ou plusieurs cellules qui paraissent résulter du travail d'un Insecte. Elles sont sans usages. Gomme-look. Voy. kino. Gomme d'Olivin. Voy. olivine. Gomme-opocalpasum , Myrrhe d'AsYSsmiE , Gummi toridonense? sassa. Gomme en frag- ments de grosseur médiocre, quelquefois as- sez volumineux; texture unie et serrée, lé- gère et brunâtre. Elle se comporte dans l'eau comme la Gomme adragante. Dans l'Abys- sinie, on se sert de cette Gomme pour apprê- ter les étoffes. Gomme d'Orembourg. Pallas, dans la Flora Rossica, parle de cette Gomme comme d'un produit résultant de l'incendie des forêts de Mélèze, dont les sucs résineux passent à l'é- tat gommeux , et dont les habitants des bords du Volga mangent avec délices , et se servent pour vernir et souder leurs arcs. Depuis ce savant voyageur il n'a plus été question de cette Gomme ; de sorte qu'on ne sait trop ce qu'on en doit croire , malgré la confiance que méritent les récits de Pallas. Gomme du pays. Voy. gomme de cerisier. Gomme des Rosacées , id. Gomme saccho-cichonine. Lacarterie a dé- couvert qu'un mélange de sirop de sucre et (Vinfusion de chicorée donne naissance à un produit solide qu'il a appelé Gomme saccho- cichonine , dont la saveur est fade et légè- rement amère. Jusqu'à ce jour cette matière gommeuse n'a pas été étudiée, et est restée tout-à-fait sans usage. Gomme du Sénégal. Cette Gomme , pro- duite par le Mimosa senegal, donne des pro- duits identiques avec ceux du Mimosa nilo- tica. Les Maures, qui la recueillent dans les forets au mois de décembre , la transportent dans les comptoirs établis sur le bord de la Gambie, d'où il s'en expédie chaque année plus de 500 milliers pesant. Elle est en tout semblable à la Gomme arabique, dont il est impossible de la différencier. On exporte encore de Mogador deux es- GOM GOM 263 pèces de Gommes : une de Maroc et une de Soudan , que les caravanes apportent de Tombouctou . Gomme de Siam ou Gomme véritable. Voy. GOMME -GUTTE. Gomme turique. Voy. gomme arabique. GOMMES-RÉSIIVES. chim. — Les sub- stances désignées sous ce nom sont des mé- langes bruts en proportions variables, d'huiles volatiles, de substances goiameuses et rési- neuses , ainsi que de quelques autres sucs végétaux qui découlent par excision de la plante qui les produit. On pense que la sève renferme la Gomme en dissolution et la ré- sine en suspension , sous formes de globules sphériques, qui rendent le suc qui découle de la plaie faite à Tarbre laiteux et opalin. Gomme-Résine Aloès, Succus Aloes. C'est un suc concret jaune ou brun, friable, d'une odeur forte et quelquefois fétide ; la saveur est d'une amertume tenace. On l'emploie fréquemment en médecine, et l'on en pré- pare des poudres, des pilules, un extrait aqueux, une teinture, un vin. L'AIoès forme la base de la médecine de M. Raspail ; c'est le seul purgatif qu'il em- ploie. On connaît dans le commerce trois sortes d'AIoès : 1° L' Aloès soccoTRiN ou du Cap. On l'at- tribue aux Aloe soccotrina Haw., ver-a , et spicata L. Elle nous est fournie par le Cap, rinde , Bornéo , Sumatra , les Barbades , et très rarement Soccotora. Sa couleur est d'un jaune doré, et son odeur est moins forte que celle des Aloès hépatique et caballin. Il se compose de : 32 résine et 68 extractif. Il est réputé moins purgatif que les autres sortes commerciales. L'AIoès soccotrin arrive en Europe dans des caisses, des barils, ou des peaux d'animaux. 2" L'Aloès hépatique ou des Barbades, at- tribué aux Aloe elongata Murr. {Barbaden- sis Mill. ) et vulgaris L. Son odeur est forte et nauséeuse, et sa poudre d'un jaune rouge sale. Il est composé de: 42 résine, 52 extrac- tif. C'est un purgatif énergique. Il nous ar- rive dans des calebasses qui en contiennent de 30 à 35 kilogrammes. 3" L'Aloès caballin. Cette sorte, très im- pure , d'une odeur forte et fétide, et d'un brun vcrdâlre, ne sert que dans la médecine vétérinaire. On en connaît trois autres espèces non répandues dans le commerce : ce sont les Aloès lucide, de l'Inde ou Mozambrun, et de Moka. G. -Résine ammoniaque, Ammoniacuvi. Cette Gomme-Résine, produite soit par ex- sudation, soit par incision d'une esp. du g. Ferula , et fréquemment employée en mé- decine , entre dans la composition du Dia- chylon gommé, dans celui de Ciguë et dans les pilules. Elle a une odeur particulière as- sez semblable à celle du Galbanum , une saveur douceâtre , puis amère. Elle est so- luble en partie dans l'Eau , dans l'Alcool , dans l'Éther, dans les solutions alcalines et dans le Vinaigre. Celle qu'on trouve dans le commerce nous arrive de l'Orient. G. -RÉSINE AssA-FOETiDA. VAssa-fœtida dé- coule d'une espèce du g. Ferula ( F. assa- fœtida L. ), qui croît en Perse. Elle a une odeur alliacée et très fétide , qui lui a fait donner le nom de Stercus diaholi , une sa- veur acre , amère et tenace. Elle se dissout dans l'alcool et l'éther. V Assa-fœtida entre dans la composition des pilules de Fuller et dans certaines potions anti- hystériques. Malgré son odeur , que nous trouvons re- poussante, V Assa - fœtida est en Orient un assaisonnement très estimé. Il en existe dans le commerce deux espèces : une en masses , et l'autre en larmes. G. -Résine bdellium. On ignore l'origine de cette substance, qui ressemble assez pour l'odeur à la Myrrhe , et est douée d'une amertume et d'une ècreté très durable. Elle entre dans la composition du Diachylon I gommé et dans l'emplâtre de Vigo. Le Bdel- lium, qui nous vient de l'Arabie et des In- des , paraît provenir d'une espèce d'Amyris, Il est souvent mêlé à la Gomme arabique. G -.-Résine chibou ou cachibou. Cette Ré- sine, qui découle du Bursera gummifera L., et a une odeur de Térébenthine et une sa- veur douce et parfumée , est sans usage en Europe. Elle nous est envoyée d'Haïti dans des feuilles qu'on croit être celles d'une es- pèce de Maranta. G. -RÉSINE euphorbium. Voy. euphorbe. G. -Résine galbanum, G ummi- Résina Bu- bonis galbant. Il nous arrive du Levant et de la Syrie par caisses de 50 à 150 ki- logrammes une Gomme - Résine , soit en masses , soit en larmes , produite par inci- •264 GOM GOM sion du Bubon galhaniferum. Elle a une odeur analogue à celle de la Gomme ammo- niaque, une saveur forte, chaude et amère. Le Galbanum entre dans la Thériaque, dans le baume de Fioravanti , ainsi que dans le Diachylon gommé. On extrait du Galbanum une huile essentielle, qui est la seule forme sous laquelle cette substance soit employée. Malgré son odeur repoussante, les Orientaux regardent le Galbanum comme un parfum délicieux. G. -RÉSINE GUTTE , GOMME-GUTTE , GOMME DE 5iAM , Gomme véritable , Gummi - Résina Gutta. Le Slaîagmitis camhogioides , qui croît à Siam et à Ceylan , donne par inci- sion un suc concret formant des masses brillantes, à cassure plane, complètement inodores ; d'une saveur nulle d'abord, mais laissant au pharynx une sensation d'âcreté assez prononcée. LaGomme-gutte, employée en peinture comme un des plus beaux jau- nes végétaux, est un drastique violent qui en- tre dans la com[)Osition de pilules purgatives, et du fameux purgatif de Leroy. On l'emploie dans l'hydropisie et dans certaines alïections cutanées. Les confiseurs s'en servent pour co- lorer leurs bonbons, ce qui présente peu de dangers à cause de la petite quantité qu'ils emploient. On combat rempoisonneincnt par la Gomme-gutte au moyen d'eau chaude pour faciliter les vomissements , et de Café noir auquel on ajoute quelques grains de Camphre. Cette Gomme jouit de la pro- priété de tacher en jaune pâle les pierres calcaires chaudes. Plusieurs arbres de la famille des Gutti- férées, surtout ceux appartenant au genre Garcinia , donnent une Gomme-gutte qui a cours dans le commerce. On substitue quelquefois à la Gomme- gutte le suc jaune du Cambogia guUa , qui a l'inconvénient de passer au brun en sé- chant, ce qui empêche qu'on ne puisse, dans les arts, la considérer comme une suc- cédanée de la Gomme-gutte véritable. Gomme-gutte d'Amérique. — Cette Gomme- Résine, rare dans le commerce, de couleur jaune, et douée de propriétés purgati\es très développées, est obtenue par extraction du Millepertuis baccifère. GOMME-RÉSlNE LABDANUM OU LADANUM. Ou tire celle substance du CisLus crelicus , qui croît en Crète et en Syrie. La récolte s'en fait au moyen d'un fouet à long manche et à doubles courroies qui se charge de la ma- tière résineuse que sécrètent toutes les par- ties du végétal. On en connaît deux espè- ces : 1" le Ladanum in tortis , d'une odeur balsamique et d'une saveur faible et agréa- ble; il entre dans la composition des pas- i tilles odorantes du Codex; 2" le Ladanum \ vrai, dont l'odeur est très forte et balsa- I mique , et la saveur acre et balsamique. I On tire aussi par décoction du Ladanum du Ciste ladanifère qui croît dans la Pénin- sule ibérique. Il est évident que si cette substance était d'un usage important, on pourrait également l'extraire du Cistus Icdon qui croît en Provence. G. -Résine oliban. Voy. encens. G. -Résine opoponax. Opoponax. On ob- tient par incision de la tige du Vastinaca opoponax une Gomme-Résine d'une odeur forte, particulière, analogue à celle de l'Ache. La saveur en est acre et amère. L'O- poponax entre dans la composition de la thé- riaque. C'est l'Inde et la Turquie qui four- nissent à l'Europe cette Gomme -Résine. Celle recueillie en France est de qualité bien inférieure à l'Opoponax de l'Orient. G. -Résine sagapenum. C'est à la Ferula persica , encore peu connue , que Willde- now attribuait la production du Sagape- num, Gomme-Résine d'une odeur alliacée, moins forte que celle de l'^ssa-/b2fîda et d'une saveur nauséeuse, brûlante et légèrement amère. Le Sagapenum , abandonné aujour- d'hui, entre dans la Thériaque et le Dia- chylon gommé. On le désignait dans les vieux formulaires sous le nom de Gomme séraphiquG. Ses propriétés sont intermédiai- res à VAssa-fœtida et au Galbanum. G. -Résine sarcocolle. Voy. SARCOCoi.iNt;. G. -RÉSINE SCAMMONÉE. Voy . SCAMMONÉE. On nomme vulgairement Gommier-Bla.vc, GoMART, Bois-A- Cochon, le Bursera chibou ou Gummifera qui fournit la Gomme-Résine chibou; Gommier-Rouge, le B. balsamlfcra. (G.) * GOMOPIiïA. ÉCHiN. — M. Gray {Ann. ofnat. hist. , 1840 ) a indiqué sous le nom de Gomophia l'une des nombreuses subdi- visions des Astéries. Voy. ce mot. (E. D.) *GOMrHA]VDUA {y6u.foç , clou ; àvv^> , homme,, étamine ). bot. pu, — Genre dou- teux de la r.inulle des Olacinées , établi par GOM GOM 265 b Wallich {Calalog., n. 3718, 7204) pour de petits arbustes de l'Inde , à feuilles al- ternes , simples , très entières ; cymes axil- laires, dichotomes, mulliflores; fleurs peti- tes, d'un jaune verdàtre, lesi mâles plus nombreuses que les femelles. (J.) GOMPHIA (yoVyoç, clou), bot. ph. — Genre de la famille des Ochnacées-Ochnées , établi par Schreber {Gen., n" 783) pour des arbres de l'Asie et de l'Afrique , mais crois- sant principalement dans les contrées tropi- cales de l'Amérique ; à feuilles alternes , persistantes, simples, brièvement pétiolées, ovales ou oblongues , presque très entières ou flnement dentelées ; stipules axillaires doubles ; racèmes terminaux ou quelquefois axillaires, bractées; fleurs bleues, dont les pédicelles étroits, articulés à la base. (J.) GOMPHOCARPUS ( yo^^poç , clou ; xap- iro;, fruit). BOT. PH. — Genre de la famille des Asclépiadées - Cynanchées , établi par Rob. Brown {in Mem. Wern. Societ., 1 , 88) pour des végétaux frutescents ou sous-fru- lescents indigènes du Cap , à feuilles oppo- sées, souvent roulées sur leurs bords; om- belles interpétiolaires , multiflores. (J.) *GOMPHOCERUS (yoVyoç, cheville ; x/- pa; , corne, antenne), ins. — Genre de la tribu des Acridiens , de l'ordre des Ortho- ptères , indiqué par Latreille et caractérisé par M. Audinet Serville. Ces Orthoptères ne diffèrent réellement du genre OEdipoda que par les antennes, dont une partie est renflée et comme vésiculeuse dans certains mâles. On en connaît un très petit nombre d'espè- ces. Le type est le G. sibériens Fabr., qu'on rencontre dans le nord de l'Europe et dans les Alpes aussi bien qu'en Sibérie. ( Bl.) GOMPHOLOBIUM ( yôp^oç , clou; \6- €'ov, gousse). BOT. PH. — Genre de la famille poç , coin; ayaTpa, boule). INFUS. — M. Ktitzing {Alg. Germ., VI, 1836) indique sous ce nom un genre d'Infusoires de la famille des Bacilla- riées, que les naturalistes n'ont générale- ment pas adopté. (E. D.) * GOMPIIOSTEMMA ( /o>yoç , clou ; (7T£Vf*« > couronne), bot. ph. — Genre de la 34 266 GON famille des Labiées-Prasiées, (établi par Wal- lich {Plant, as. rar., II, 12) pour des herbes de rinde , vivaces , à tige souvent droite , simple ; à feuilles amples , villeuses ou to- menteuses ; à fleurs très grandes ; verticil- lastres en épis et quelquefois axillaires. (J.) GOMPHRÈNE. Gomphrena. bot. ph. — Genre de la famille des Amarantacées-Gom- phrénées, établi par Linné pour des végétaux herbacés originaires des parties chaudes des deux continents, et présentant pour carac- tères : Périanthe à 5 divisions ; 5étamines, dont les filets sont réunis en tube ; 1 style ; 2 stigmates; capsule monosperme. L'espèce type du g., la Gomphrena globosa , est une plante annuelle originaire de l'Inde et cul- tivée dans les jardins pour ses fleurs, dont les bractées, rouges ou blanches, produisent ufl effet agréable. On la sème sur couche au printemps, et on la cultive comme les Ama- rantes à crête. Les synonymes vulgaires de cette plante sont : Amarantdide , Immortelle violette ou à bractées , Tolides. (G.) * GOMPHRÉKÉES. Go^nphreneœ. bot. PH. — M. Endlicher partage les Amarantacées en trois tribus, d'après le nombre des ovules €t celui des loges dans chaque anthère. Celle des Gomphrénées présente des ovaires 1 -ovu- les et des anthères 1 -loculaires , tandis qu'elles sont 2-loculaires dans les Achyran- ihees , et que les Gélosiées à ce dernier ca- ractère joignent un ovaire multi- ovulé. (Ad. J.) *GOMjc»HUS (yoVfoç, cheville), ins. — Genre de la tribu des Libelluliens, de l'ordre des Névroptères, distingué des JEschna, aux- quels le réunissent un grand nombre d'au- teurs, par des yeux écartés et des appendices abdominaux très petits et sétacés. La plupart des espèces sont exotiques; cependant quel- ques unes sont européennes : tel est entre autres le type du genre, le G. forcipatus {Libellula forcipata Lin.), commun au prin- temps dans nos bois. ( Bl.) GONATOCÈUES. ins.— Deuxième ordre établi par Schœnherr dans la famille des Curculionides. Voy. ce mot. *GOMATODES ( yovaTai.îyjç , noueux). REPT, — M. Fitzinger {Syst. rep. , 1843) a désigné sous cette dénomination une nou- velle subdivision de l'ancien genre Gecko. V(yy. ce mot. (E. D.) * GOI^'ATOPÏTES. Gonatopites. ins. — GON Groupe de la tribu des Proctotrupiens , de l'ordre des Hyménoptères , caractérisé par un abdomen convexe , mais nullement en clochette. Nous avons rattaché à ce groupe les gen- res Bethylus , Latr. ; Epyris , Westw.; Go- natopus, Esenb.; Embolemus, Westw.; La- beo , Halid. ; Anteon , Latr. ; Aphelopus , Dalman. Ce sont des Insectes très singuliers, dont les femelles sont ordinairement aptères , et qui paraissent se rapprocher des Scoliides. Déjà quelques femelles , regardées d'abord comme appartenant à ce groupe , ont depuis été reconnues comme des Hyménoptères du genre Tiphie. Divers entomologistes pensent que certaines femelles de Béthyles , de Go- natopes , d'Epyris, sont armées d'un aiguil- lon , ce qui tendrait à démontrer que leur place est peut-être parmi les Sapygites. Mais les observations, difficiles à faire sur d'aussi petits Insectes , ne sont pas encore venues suffisamment nous éclairer sur cette question. (Bl.) GOIVATOPUS (yovaTcç, anguleux ; -koZç, pied). INS. — Genre de la tribu des Procto- trupiens , de l'ordre des Hyméiioptères , établi par Nées Von Esenbeck , sur de petits Insectes à antennes épaisses à l'extrémité, et à tarses munis de très grands crochets. Ce sont des Insectes aptères. Il serait possible que les Gonatopes fussent seulement des femelles des espèces dont les entomologistci. ont formé le genre Bethylus. (Bl.) GOrSIDOLE. MOLL. — Adanson a proposé sous ce nom un genre dans lequel il réunit à la fois le Sormet et les Bulles; ce g. n'a point été adopté. Voy. bulle et sormet. (Desh.) GOIMDOLE BLAIVCHE. moll. — Nom vulgaire sous lequel on connaissait autrefois dans le commerce le Bulla naucum. Voyez BULLE. (Desh.) G01\G0LE. MOLL. — Nous trouvon.s dans Rondelet que ce nom vulgaire s'appliçjue , en Italie, à la plupart des petites espèces do Peignes. Voy. ce mot. , (DiiSH.) GOKGORA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Orchidées-Vandées, établi pqr Ruii; et Pavon {Prodr., 117, t. 25) pour des her- bes du Pérou, cpiphytes, pseudobulbeuses , à feuilles plissées; à racèmes allongés, flcxucux, multiflores. (J.) GON GON 26: GONGYLE. Gongylus (yoyyvio;, rond). BOT. — Gaertner désigne sous ce nom des corpuscules reproducteurs simples, aphylles, presque globuleux et pleins, qui sont plon- gés dans l'écorce de la plante-mère, et qui s'en détachent par les progrès de l'âge. Acharius nomme ainsi des corps globuleux et opaques , épars dans les différentes par- ties du thalle des Lichens, surtout dans la partie corticale et la lame proligère. Will- denow emploie ce nom pour désigner les corps reproducteurs des Algues ; enfin De Gandolle appelle Gongyles les globules re- producteurs des plantes, dans lesquelles la fécondation n'est point démontrée. (J.) * GOXGYLOCORMUS {yoyy^Uç , cylin- drique; Mpfj.éq, tronc). REPT. — Dans son Systema reptilium , 1843, M. Fitzinger dé- signe sous cette dénomination un groupe formé aux dépens de l'ancien genre Vipère. Voy. ce mot. (E. D.) *GOi\GYLOMORPHUS (yo^yv/oç, cylin- drique; pop?p/j , forme), rept. — Un sous- genrç deScinques est indiqué par M. Fitzin- ger sous le nom de Gongylomorphus ( Syst. rept., 1843). (E. D.) *GOIVGYLOPHIS (yoyy^loç, cylindrique; oipiç, serpent), rept. — M. Wagler {Syst. amphib., 1830) donne ce nom à un groupe formé aux dépens des Boas. (E. D.) *G01VGYL0S0MA iyoyyv).o<;, cylindrique ; û)vta, angle; (J/prj, cou). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères , établi par Perty aux dépens des Melandrya de Fabricius, et adopté par M. de Castelnau, qui le range dans la famille des Sténélytres et la tribu des Hélopiens de Latreille ; tandis que M. Dejean, qui l'adopte également, le place, dans son dernier Catalogue, dans la famille des Ténébrionites. Ce dernier en dé- signe 7 espèces, toutes de l'Amérique méri- dionale. Nous citerons comme type le Gonia- dera crenata du Brésil , décrit et figuré par Perty {Voyage de Spix et Martius, Ins., pag. 63, pi. 13, fig. 4). (D.) *GOîVIASTER (ywvia, angle; â(TTy,'p , étoile). ÉCHiN. — L'une des nombreuses sub- divisions du genre Asterias est désigné sous ce nom par M. Agassiz(Pwd. Echin. , 1836). Voy. ASTÉRIE. (E. D.) * GONIASTERI^. échin. — M. Forbes {Hist. of Brit. starf., 1840) a créé sous cette dénomination une famille d'Échinodermes, dont le g. principal est celui des Goniaster. Voy. ce mot. (E. D.) * GOIVÏBREGMATE. Gonibregmatus {yoivîa, angle; SpsVa, le haut de la tête). myriAp. — M. Newport , dans les Proceedings Zool. soc. Lond., 1842, désigne sous ce nom un genre de la famille des Géophilides , qui correspond aux Geophili monilicornes de M. P. Gervais. L'espèce type de cette nou- velle coupe générique est le Gonibregmatus Cumingii Newp.; ce géophilien a été ren- contré aux îles Philippines. (H. L.) *GO!\IDIE. Gonidium. bot. cr. — Nom donné par Wallroth à des organes composés d'une petite vésicule membraneuse pleine d'un mucus organisable , et verte ou d'un jaune doré, q^ui servent de corps reproduc- teurs aux Algues. Meyer donnait à ces or^ ganes le nom de Gemmules. (J.) *GOîVIDÏUM (ywvt'diov, petit angle), infus. — Ce nom a été appliqué par M. Ehrenberg à un genre d'Infusoires de la famille des Bacillariées, qui ne nous présente rien d'in- téressant. (E. D. ) ■-'(G01\IIE. Gonia (ywvt'a, angle), ins. — 268 GON Genre dfc Diptères, division des Brachocères, subdivision des Dichaetes , tribu des Musci- des , fondé par Meigen , et adopté par La- treille, ainsi que par M. Macquart, qui en décrit 18 espèces, dont 11 d'Europe, 1 des îles Canaries et 6 d'Amérique. La plus ré- pandue parmi les premières est la Gonia capitata Meig., et parmi celles d'Amérique, nous citerons la Gorna mrescens Macq. Rap- portée du Brésil ou du Chili par M. Gaudi- chaud, cette dernière fait partie du Muséum de Paris. Les premiers états de ces Diptères ne sont pas connus. (D.) *GO]VIOCARPUS, Konig. bot. ph.— Sy- nonyme d'Haloragis, Forst. (J.) * GONIOCEPHALA (ywvc'a, angle; xt- w;<),yî, tête). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille desFongicoles, créé par nous, et adopté par M. Dejéan, qui y rapporte deux espèces du Brésil , nommées par cet auteur G. Brasiliensis et cuneiformis. La tête de ces Insectes se dilate anguleusement sur les côtés. (C.) *GONIOCEPHALlJS(7tovc'a, angle; xz- e le type de cette coupe générique ; cette espèce vit parasite sur le Paon {Pavo cristatus). (H. L.) *G0I\Ï0DES (ywvtwtîyjç, anguleux), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres, tribu des Aléocharides, créé par M. Kirby, mais non adopté par M. Erichson , qui , dans sa monographie de cette famille, en comprend les espèces dans le g. Lomc- chusa de Gravenhorst. Voy. ce mot. (D.) *GO]VIOMA {yoivioq , pointe), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées-Plumé- riées , établi par Meyen ( Comment. Plant. Afr. aust., 188) pour une plante frutescente indigène du Cap , encore peu connue , à feuilles opposées ou ternées au sommet des rameaux ; cymes terminales ; fleurs petites ; corolles bleuâtres. (J.) GOSIOMÈTRE (yuvca, angle; p./rpov, mesure), min. — Instrument propre à la mesure des angles, et dont on fait un usage habituel en cristallographie. Les formes cris- tallines sont susceptibles d'une détermi- nation rigoureuse et mathématiques , pour laquelle on n'a besoin que de quelques me- GON GON sures prises sur le cristal , de quelques don- nées expérimentales , dont on déduit aisé- ment tout le reste par le calcul. Or , on ne mesure jamais directement les dimensions linéaires , parce qu'elles ne sont soumises à aucune règle : on se borne à mesurer les angles , et seulement une sorte d'angles , savoir , les angles dièdres , ou ces espèces de coins formés par la rencontre de deux faces. On se sert pour cela de deux genres diffé- rents de Goniomètres : les Goniomètres or- dinaires ou d'application , et les Gonio- mètres à rotation et à réflexion. Le Goniomètre d'application (inventé par Carangeau) est ainsi nommé, parce que l'on fait prendre aux deux règles mobiles ou ali- dades , qui en forment la partie essentielle, une ouverture d'angle égale à celle de l'an- gle cherché , en les appliquant sur les faces du cristal, comme le représente la figure 1. 11 consiste en deux petites règles ou lames d'acier, réunies par un axe, sur lequel elles peuvent tourner à frottement doux. On applique ces lames par leur tranche sur les deux faces de l'angle que l'on veut me- surer, en tâchant de les maintenir bien per- pendiculaires à l'arête d'intersection de ces faces , et faisant en sorte qu'il ne reste au- cun jour entre la règle et la face sur la- quelle on l'appuie. Cela fait, sans alté- rer la position relative de ces lames , on les place sur un rapporteur ou demi-cercle, divisé en degrés , de manière que le som- met de l'a.ngle formé par les deux lames coïncide avec le centre , et l'axe des lames avec le diamètre du demi-cercle. Il est clair que les deux règles font connaître alors la valeur de l'angle par le nombre de de- grés du cercle qu'elles comprennent entre elles. Ce Goniomètre est d'un emploi commode et rapide, mais il ne peut donner de résul- tais précis; il devient impossible de s'en ser- vir quand les cristaux sont fort petits, et ce- pendant ce sont les petits cristaux que l'on doit mesurer de préférence, parce qu'ils sont généralement les plus nets; les cristaux un peu volumineux sont sujets ii des imperfec- tions qui rendent leurs faces inégales ou discontinues. Avec un pareil instrument, on ne peut compter que sur une approxi- mation assez grossière de la valeur de l'an- gle, suffisante à la vérité dans quelques cas , comme , par exemple , lorsqu'il s'agit seulement de reconnaître une variété de forme, déjà décrite par les minéralogistes, et dont on trouve les angles indiqués dans leurs ouvrages; mais s'il est question de déterminer les caractères d'une substance nouvelle , d'un minéral qu'on observe pour la première fois, il faut de toute nécessité recourir aux Goniomètres à ré- flexion , qui peuvent donner la valeur des angles que l'on cherche à une minute près, et ont l'avantage d'être applicables aux cristaux les plus petits , pourvu que leurs faces soient assez brillantes pour ré- fléchir nettement les images des objets en- vironnants. On concevra comment on a pu faire in- tervenir les lois de la réflexion de la lumière dans la mesure des angles, si l'on songe que la valeur d'un angle dièdre (ou du moins celle de son supplément) est donnée par la rotation du cristal , autour de l'arête de l'angle, sous la condition que par cette ro- tation les deux faces viennent se substituer l'une à l'autre, se remplacer successivement dans la même position. Or, c'est par une coïncidence d'images , qui ne saurait avoir lieu que pour une direction unique des fa- ces, que l'on détermine la position initiale et la position finale du cristal, soumis à un mouvement révolutif. La quantité dont le cristal a dû tourner, pour passer de la pre- mière position à la seconde , s'apprécie à l'aide d'un cercle gradué , dont le plan est perpendiculaire à l'arête de l'angle. Le mou- vement est imprimé au cristal au moyen d'une alidade qu'on entraîne avec la main, le cercle divisé restant fixe ; ou bien, on fait participer le limbe au mouvement de rota- tion du cristal , et dans ce cas , la quantité de la rotation est marquée par la distance qu'a parcourue le zéro mobile du limbe, re- 270 GON latîTement à un point de repère placé à c<)té du cercle. L'un des Goniomètres les plus parfaits, et les mieux appropriés aux recherches miné- ralogiques est le Goniomètre de Wollaston, représenté fig. 2. — Il se compose d'un cer- cle entier, divisé sur sa tranche en degrés et demi-degrés, et placé verticalement sur son axe horizontal , que l'on peut faire tourner sur lui-même au moyen de la virole 6; le cercle participe à ce mouvement, et la quan- tité de sa rotation se détermine , comme nous venons de le dire, par la distance qu'a parcourue le zéro de son limbe, relativement à l'index d'un vernier fixe v, situé à la droite du cercle. Ce vernier est un petit arc de cercle, divisé en 30 parties égales , qui ré- pondent à 29 des plus petites divisions du limbe. Il sert à faire connaître le nombre de minutes, qui doit compléter celui de de- grés et demi-degrés , marqué par le limbe, dans le cas où l'index (la ligne 0 du vernier) tombe un peu au-delà d'une de ces divi- sions : celle des lignes du vernier qui se trouve alors coïncider avec une des lignes du limbe indique par le chiffre qu'elle porte le nombre de minutes qu'il faut ajouter à la première lecture. L'axe horizontal dont nous avons parlé est creux , et il est traversé par un second axe que l'on peut faire tourner indépendam- ment du premier au moyen de la petite vi- role a. Le prolongement de cet axe intérieur GON à la gauche du cercle se compose de plu- sieurs pièces à mouvements rectangulaires, qui servent à porter le cristal, et à l'ajuster convenablement pour que l'arête de l'angle soit perpendiculaire au plan du cercle. La dernière de ces pièces a la forme d'une tige t, et son extrémité est fendue pour recevoir une petite plaque sur laait être perpendiculaire au cercle. On cor- rige Terreur due à l'excentricité de l'arête en faisant de doubles observations par la méthode du retournement employé fréquem- ment en astronomie : on fait une première observation, en supposant l'instrument placé comme l'indique la figure, le cristal étant à la gauche du limbe; puis on observe de nou- veau en faisant faire à l'instrument une demi-révolution , de sorte que le cristal se trouve cette fois à la droite du limbe : l'er- reur due à l'excentricité est la même , mais de signe contraire , dans les deux cas, en sorte qu'elle disparaît complètement, si l'on prend la moyenne des deux observations. Enfin, on peut atténuer presque entière- ment les autres erreurs qui tiendraient à un défaut de centrage du limbe , ou qui dé- pendraient de l'observateur, en opérant avec ce Goniomètre comme on le ferait avec un cercle répétiteur , et apr^s un grand nom- bre de répétitions de la mesure, en prenant la moyenne entre toutes les valeurs ob- servées. On a modifié de différentes manières les Goniomètres à réflexion : mais tous sont 272 GON foulés sur les mêmes principes de physique et lie géométrie, et ils ne diffèrent entre eux que par la nature et la disposition des ob- jets pris pour mires ou signaux. Parmi ces Goniomètres un des plus remarquables après celui de Wollaston , est le Goniomètre de M. Babinet , que représente la figure sui- vante. Quelques mots suffiront pour indiquer en quoi il se distingue du Goniomètre décrit précédemment. Dans le Goniomètre de Wollaston , les mires sont des lignes hori- zontales situées à une grande distance de l'instrument, et la première chose à faire, quand on veut opérer, c'est de régler la position de l'instrument sur celle des mires. Dans le Goniomètre de M. Babinet, l'in- strument porte ses mires avec lui : elles consistent dans des fils qui se croisent aux foyers des oculaires de deux lunettes, dont l'une est fixe, et dont l'autre peut se mou- voir sur la circonférence du cercle. L'un des fils de la lunette fixe fait fonction de mire principale. Le plan du cercle peut avoir une position quelconque : on peut tenir l'instrument à la main , par une poi- gnée, et le diriger comme on le veut ; mais il faut commencer par régler la direction de la mire principale sur celle du cercle, en l'amenant à être parallèle à son plan par une rotation convenable du tube de l'ocu- laire. Mais comment se fait -il que l'on puisse prendre pour mire des objets aussi rapprochés que les fils de cette lunette, tandis que le grand éloignement des si- gnaux semble être une condition, non seu- lement favorable, mais encore indispensable, pour assurer l'exactitude de la mesure? Cela lient à ce que la lunette fixe est accommodée pour voir à une grande distance , et qu'au- devant de son oculaire et à une distance beau- GON coup plus grande que la distance focale, est placée la source de lumière, naturelle ou ar- tificielle, qui éclaire les fils. Les choses ainsi disposées, toute la lumière dont la mire est éclairée doit sortir de la lunette sous la forme de rayons parallèles. Or, quand l'œil reçoit un faisceau de rayons parallèles, que le point lumineux qui le donne soit très près ou qu'il soit situé à l'infini, le résultat est tout-à-fait le même dans les deux cas. Ainsi , à l'aide de cette ingénieuse disposi- tion , un point de mire très voisin produit absolument le même effet que s'il était in- finiment éloigné. Dans le Goniomètre de Wollaston , on juge que les deux faces de l'angle sont per- pendiculaires au plan du cercle , lorsque chacune d'elles rend parallèles les images des deux mires. C'est encore à l'aide d'une observation de parallélisme que se vérifie la perpendicularité des faces du cristal dans le Goniomètre de M. Babinet ; mais ici, l'i- mage directe n'est qu'un point (c'est le point de croisement des fils de la lunette mobile) , l'image réfléchie est une ligne (c'est l'image réfléchie de la mire princi- pale, vue par réflexion sur le cristal dans la lunette mobile) , et l'efl'et à obtenir consiste dans le déplacement de l'image directe, qui doit se faire parallèlement à la mire prin- cipale, lorsque, sans que l'œil quitte la lu- nette mobile, on vient à mouvoir un peu celle-ci à droite ou à gauche. — Le cristal étant bien ajusté, on amène l'image directe à coïncider avec le fil perpendiculaire à la mire principale ; et cette coïncidence exis- tant pour l'œil placé à la lunette mobile, on ne touche plus aux lunettes , mais on fait tourner le cristal au moyen d'une ali- dade, jusqu'à ce que la même coïncidence se reproduise sur la seconde face ; puis on détermine sur le limbe la quantité de la rotation. Ce Goniomètre a l'avantage de se prêter facilement aux observations en un lieu quelconque , et la nuit tout aussi bien que le jour. (Del.) GOIXIOMYCES. Go7iiomyci. bot. eu. — Nom donné par Nées d'Esenbeck à une sec- tion établie par lui parmi les Champignons, et qui correspond à une partie de la famille des Urédinées. (J.) G01\"I0PH0LIS. REPT. Foss. — Voy. cao- CODILIENS FOSSILES. GON GON 273 * GOMOPIIOUUS (ywvc'a , angle ; yÉpu , je porte), échin. — Un petit groupe d'Échi- nodermes a été désigné sous cette dénomi- iiation par M. Agassiz {Monogr. Echin. , î-^* liv., 1838). Voy. cidarites. (E. D.) GOMOPORE. Goniopora (ywvt'a, angle; TTopoç, pore). POLYP. — Genre de Polypes zoanthaires pierreux, établi par MM. Quoy et Gaimard pour VAstrea pedunculata , et caractérisé ainsi par M. de Blainville dans son Actinologie : Animaux actiniformes al- longés , cylindriques , pourvus d'une cou- ronne de plus de douze tentacules simples et assez longs , contenus dans des loges poly- gonales, assez irrégulières ou inégales, can- nelées assez fortement à Tintérieur , échi- nulées sur les bords , et se réunissant les unes à côté ou au-dessus des autres, de ma- nière à former un polypier glomérulé ou en- croûtant , adhérent , extrêmement poreux et non fascicule. (P. G.) *GO^ÏOPSIS (ywvci^, angle; 4'?» ^ace). CRUST. — M. Dehaan , dans sa Fauna japo- nica , désigne sous ce nom un genre de Crustacés qui appartient à l'ordre des Déca- podes brachyures , à la famille des Catomé- topes, et à la tribu des Grapsoïdiens. Cette coupe générique a été établie aux dépens des Grapsus, et a pour type le Goniopsis {Grap- sus) pictus Latr. (H. L.) *GOMOPTEmS (ywvt'a, angle; ^Tt/^ç, fougère), bot. cr. — Genre établi par Prcsl {Pterid.y 181 ) dans la famille des Polypo- diacécs , et considéré par Endiicher comme une des nombreuses sections du genre Poly- podium de Linné. (J.) * GONIOPIGL'S (ywvi'a, angle; Ttuy^', anus). ÉcmN, — M. Agassiz {Monogr. Echin. ^ 1" liv.) a créé sous ce nom un peliL g. d'É- chinodermes de la famille des Cidarites. Voyez ce mot. (E. D.) GOIVIOSOMA. REPT. — Voy. gonyosoma. *GOmOSOME. Goniosoma (ycovta, angle; (TÔïp.a , corps). ARACH. — Ce genre , qui ap- partient à l'ordre des Phalangides , a été établi par M. Perty , et présente les ca- ractères suivants : Palpes de la longueur du corps , de grosseur médiocre , à der- nier et à avant-dernier articles épineux , le dernier article onguiculé ; mâchoires ro- bustes , appliquées sur la bouche ; saillie oculifère à deux épines; deux yeux placés en dehors de la base des épines ; céphalo- T. M thorax sublrigone, fortement sillonné trans- versalement vers l'insertion de la troisième paire de pâtes, déprimé, armé latéralement en arrière de petites épines très courtes , et sur son milieu de deux épines assez grandes et droites ; abdomen entièrement ou en par- tie caché sous le céphalothorax, visible seu- lement par les plis ; pieds inégaux , très longs , les postérieurs assez écartés des au- tres; hanches allongées, mutiques. Ce genre renferme 16 espèces, qui toutes sont pro- pres à l'Amérique méridionale. Le Gonio- SOME VARIÉ, Goniosoma varium Perty {Delect, anim. , p. 308 , pi. 40 , fig. 4 ), peut être considéré comme le type de ce genre. (H. L.) *GO]\ïOSTEMMA (ycovt'a, angle; aT/jjLrxa, couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Ascicpiadées - Sécamonées , établi par Wight et Arnott {Contribut., 62) pour une plante frutescente de l'Inde, volubile, à en- veloppe verruqueuse ; à feuilles opposées, oblongues-elliptiques , acuminées à la base et au sommet, glabres des deux côtés, bril- lantes en dessus; à cymes interpétiolaires , panicuUformes, lâches, multiflores ; laciniea de la corolle ligulées , pubescentes dans la partie intérieure et inférieure, glabres dans la partie supérieure. (J.) *GONIOSTOMES. Goniostomi. moll. — Famille proposée par M. de Blainville, dans son Traité de Malacologie , pour réunir tous ceux des g. delà famille des Turbinacées de Lamarck , qui ont l'opercule corné ; ces g. sont au nombre de 2 seulement: les Cadrans et les Troques. En recherchant la valeur des caractères dont M. de Blainville s'est servi , on est obligé de convenir qu'elle est fort pe- tite, car on ne peut oublier la ressemblance qui existe entre les animaux des Troques et ceux desTurbos, ressemblance telle qu'il est impossible de trouver de caractères différen- tiels autres que celui de l'opercule; mais on sait aujourd'hui que si la forme de l'opercule a quelque valeur pour caractériser certains genres , la nature de cette partie n'en a réellement pas , comme cela se voit dans le genreNatice, où l'on admet sans difflcultédes espèces à opercule corné, et d'autres à oper- cule calcaire. Nous avons depuis longtemps manifesté l'opinion que les g. Troque , Mo- nodonte, et probablement Dauphinule, ap- partiennent à un seul et même groupe de Mollusques , caractérisé par les tentacules 3ô 274 GON qui se développent sur les bords du pied, et qui sont ordinairement au nombre de 3 ou 4 de chaque côté. Ce caractère a bien plus d'importance à nos yeux que celui de la na- ture de l'opercule, et les observations faites par les zoologistes, à commencer par MM. Quoy et Gaimard, nous confirment dans cette opi- nion. Nous croyons donc que la famille des Goniostomes, telle qu'elle est constituée, ne peut être introduite dans une méthode na- turelle. Voy. MOLLUSQUES. (Desh.) *GOIXIOTROPIS (ywvi'a, angle; rpow;, carène), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques , tribu des Scaritides, établi par Gray {Kingdom animal, tom. I , pag. 274 , pi. 12 , fig. 2 ) aux dé- pens des Ozœna d'Olivier, dont il ne se dis- tingue que par sa lèvre inférieure, qui porte deux petites dents saillantes. Ce genre est fondé sur une seule espèce, nommée par Tauteur G. hrasiliensis. Elle est entièrement d'un noir de poix comme tous les Ozœna. Voy. ce mot. (D.) *GOi\IPTERUS (ya)v t'a, angle; tt-cocv, aile). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Gurculionides gonato- cères , division des Brachydérides , créé par Schœnherr {Syn. gen. et sp. Curculion., t. I, p. 456 ; VI, part. 1, p. 461), qui y rapporte sept espèces de la Nouvelle-Hollande, et dont le type est le G. lepidotus de l'auteur. Ce genre , assez rapproché par la forme ex- térieure des Enlimus , s'en distingue par l'avancement du lobe postérieur du corselet, et par l'épaisseur des pattes , qui est égale dans toute la longueur. (C.) *G01\iIlIM {ytovîa, angle), infus. — Genre d'Infusoires de la famille des Volvociens , créé par Mûller {Animal. Inf. , 1736), et adopté par tous les zoologistes. Les Gonium '\ sont des animaux verts, ovoïdes, réunis au moyen d'une enveloppe commune en forme de plaque quadrangulaire qui se meut len- . tement dans l'eau : leur corps est membra- neux et plus ou moins anguleux. Parmi les espèces de ce groupe, nous ci- terons le G. ohlusangulumMûU. {lococU.), et le G. pectorale Mtili. {id.), que M. Bory de Saint- Vincent nomme Pectoralina he- hraida , et que Turpin décrit comme étant un végétal. (E. D.) *G01\OCEPHALUM {yt^-AoL , angle ; xî- 9«Xvî, tête). iKS. — Genre de Coléoptères GON hétéromères - méiasomes , tribu des Téné- brionites, formé par M. Solier aux dépens des Opatrum ailés des auteurs. Près de 60 espèces de l'Europe australe , de l'Afrique , de l'Asie et de la Nouvelle-Hollande, en font partie. VOpatrum fuscum de Herbst, qu'on trouve dans le midi de la France et en Barbarie, est la plus connue. (C.) *GO]\OCERUS (ySvoç, angle ; x/pa;, corne, antenne ). ins. — Genre de la famille des Coréides, tribu des Lygéens, de l'ordre des Hémiptères, établi par Latreille, et adopté par MM. Burmeister, Amyot et Serville. Cette coupe , que beaucoup d'entomologistes ne séparent pas du genre Coreus, est établie sur quelques espèces européennes dont les antennes sont un peu comprimées; ex. : les G. insidiator et venator Fabr. (Bl.) GONODACTYLE. Gonodactylus (ywvoç, angle, cîaxTvÀoç, doigt), crust. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Stomapodes, à la famille des Unicuirassés , et à la tribu des Squilliens, a été établi par La- treille et adopté par tous les carcinologistes. Les Crustacés , dont le législateur de l'en- tomologie a formé le genre Gonodactyle, ressemblent extrêmement aux Squilles tra- pus; le principal caractère qui les en dis- tingue consiste dans le mode de conforma- tion de leurs pattes ravisseuses. Le dernier article de ces organes , au lieu d'avoir la forme d'une griffe lamelleuse et fortement dentelée, est droit, styliforme, plus ou moins renflé à la base, et ne présente tout au plus que des vestiges de dents sur son bord préhensile qui est élargi. En général, le ren- flement de la portion basilairede cet article est très considérable, et suffit pour faire re- connaître ces Crustacés au premier coup d'œil. Les espèces qui composent ce genre sont peu nombreuses . et paraissent répan- dues dans toutes les mers des pays chauds. Le GoNODAGïYLE GOUTTEUX, Gonodactylus chi- ragra Latr. {Desm. consid., p. 251, pi. 43), peut être regardé comme le type de cette coupe générique. Cette espèce, suivant M. Milne-Edwards, paraît habiter toutes les mers des pays chauds; car on la rencontre dans la Méditerranée, sur les côtes des Sé- chelles, de l'Amérique, de Trinquemalay e* de Tongatabou. (H. L.) *GOA'OGE]\IUS. INS. — Genre de Coléo- ptères hétéromères , famille des Méiasomes, GON G ON 275 division des Collaptérides , établi par M. So- Her {Ann. de la Soc. eut. de France, T vol., 1838 , p. 48), qui le range dans la tribu des Tagénites. Ce genre , dont il donne la figure et les caractères grossis dans lesdites An- nales, pi. 7 , fig. 12-16 , est fondé sur une seule espèce du Pérou (Lima), retranchée du g. Scotobius de Germar, et nommée par M. Guérin vulgaris. (D.) GOXOGOIVA, Link. bot. ph. — Syn. de Goodyera, R. Br. (J.) GOIVOLOBIUM, Pursh. bot. ph. — Syn. de Gonolobus, L.-C. Rich. (J.) ♦GOXOLOBÉES. Gonoloheœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Asclépiadées, ayant pour type le genre Gonolobus. (J.) GOXOLOBUS(ywvra, angle ; ioeo;,gous3e). BOT. PH. — Genre de la famille des Asclé- piadées-Gonolobées, établi par L.-G. Richard (m Mich. Floi\ bot. amer. , I, 119) pour des plantes sulîrutescentes volubiles, crois- sant dans les régions boréales et tropicales de l'Amérique, à feuilles opposées, très lar- ges; à ombelles interpétiolaires. On en con- naît environ 30 espèces. (J.) *GO]VOMTlA, Mégerle. ins. — Voy. lim- NOBiA, Meigen. (D.) *G01VCPERA (y«vo;, angle; Trvjpa, trou?). POLYP. — Rafinesque {Journ. de Phys., 1819) avait indiqué sous ce nom un groupe de Polypiers de la division des Millé- poriens , qui doit être rapporté au genre Calamopora. (E. D.) *GOKOPHORA {ywyici, angle; «poooç, qui porte). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Cycliques , tribu des Cas- sidaires (Hispites , de Laporte) , créé par nous et adopté par M. Dejean , qui , dans son Catalogue , y mentionne deux espèces des Indes orientales : VHispa hœmorrhoida- lisde Fabr. et la G. orientalis D3j. (C.) GOXOPIIORE. Gonophorum (yo'voç, gé- nération; '^orjii^, qui porte), bot. — Nom donné par De Candolle à un prolongement du réceptacle qui part du fond du calice, et porte les étamines et le pistil. (J.) GOXOPLACE. Gonoplax (ywvoç, angle; 7r)>a$ , plaque), crust. — Genre de l'or- dre des Décapodes brachyures , famille des Catométopes , tribu des Gonoplaciens , éta- bli par Lamarck et adopté pour tous les carcinophiles. Les Crustacés qui composent celte coupe générique ont la carapace plus d'une fois et demie aussi large que longue, et assez fortement rétrécie en arrière; son bord fronto-orbitaire s'étend dans toute sa largeur, et le front lui-même estlamellcux, légèrement incliné et terminé par un bord droit. Les pédoncules oculaires ont plus d'un tiers de la largeur de la carapace ; ils sont de grosseur médiocre et ne présentent pas de renflement notable à leur extrémité. Les antennes sont grandes et de forme ordinaire ; l'article basilaire des externes est petit et cylindrique comme les suivants, et leur tige terminale est très longue. L'épistome es* beaucoup moins avancé que le bord inférieur de l'orbite; le cadre buccal est beaucoup plus large que long , et un peu rétréci en ar- rière. Les pattes antérieures sont extrême- ment longues et presque cylindriques ; celles de la quatrième paire sont plus longues que les secondes ou les troisièmes, et celles de la dernière paire sont n peu près de même lon- gueur que les secondes. Enfin l'abdomen du mâle présente sept articles distincts, comme celui de la femelle. Cette coupe générique ne renferme que deux espèces qui sont pro- pres à nos côtes océaniques et méditerra- néennes. Le GoNOPLACE RHOMBOÏDE, Gonoplùx 7-homboidali s Desm. (p. 125, pi. 15, fig. 2), peut être considéré comme le type de ce genre. Cette espèce habite la Méditerranée et rOcéanie; elle se tient parmi les rochers, dans des eaux assez profondes , et paraît vi- vre solitaire ; suivant M. Risso, elle nage avec facilité et vient souvent à la surface de l'eau sans jamais en sortir ; enfin elle se nourrit de petits poissons et de radiaires. Pendant mon séjour dans le nord de l'Afri- que , j'ai rencontré quelquefois ce Crustacé sur les côtes algériennes , particulièrement dans les rades d'Alger et deBone. (H. L.) *GOi\OPLACIEÎVS. Gonoplacii. crust.— Cette tribu, qui a été établie par M. Milne- Edwards , appartient à l'ordre des Décapo- des brachyures et à la famille des Catomé- topes. Chez les Crustacés qui composent cette tribu , la carapace est carrée ou rhom- boidale et beaucoup plus large que longue ; son bord postérieur égale presque toute la moitié de son diamètre transversal. Le front est peu incliné et très large , et il ne se re- courbe pas en baa de manière à se réunir dans presque toute la largeur à l'épistome. Les pédoncules oculaiies sont en général 276 G ON GON 1res allongés et assez grêles , avec la cornée qui les termine toujours petite. Les antennes internes sont toujours horizontales, parfai- tement à découvert et logées dans des fos- settes bien distinctes des orbites. Les an- tennes externes ne présentent rien de remar- quable. L'épistome est souvent placé à quel- que distance en arrière du bord orbitaire inférieur. Le cadre buccal est en général plus large à son bord antérieur qu'à la par- tie postérieure, et le quatrième article des pattes-mâchoires externes s'insère presque toujours à l'angle interne de l'article précé- dent. Le plastron sternal est très large ; il est quelquefois perforé pour le passage des verges ; mais en général ces organes s'insè- rent à l'article basilaire des pattes posté- rieures , et se logent ensuite dans un petit canal transversal creusé dans le plastron sternal au point de réunion de ces deux der- niers segments , canal qui leur sert de gaine jusqu'à ce qu'ils soient arrivés au-dessous de l'abdomen. La longueur des pattes anté- rieures varie ; elle est quelquefois très con- sidérable , et celles de la troisième ou de la quatrième paire, qui sont toujours les plus longues parmi les huit dernières, ont à peu près deux fois et demie la longueur de la portion post-frontale de la carapace; elles sont tou.t^s grêles et terminées par un tarse styliforme. L'abdomen de la femelle est très large et recouvre presque tout le plas- tron sternal; mais celui du mâle est au contraire très étroit , et au lieu de s'étendre jusque sur l'article basilaire des pattes pos- térieures , laisse à découvert une portion considérable du plastron sternal entre son bord externe et la base de ces mêmes pat- tes. Il est aussi à remarquer que dans la plupart des cas tout le second anneau est tout-à-fait linéaire, tandis que les autres sont assez développés. Celte tribu ne renferme qu'un très petit nombre de genres qui sont désignés sous les noms de Pseudorhombilus, Gonoplax, Macro- phthalmus et Cleistotoma. (H. L.) *GOi\OrLACITES. Gonoplacites. crust. — Dans notre Histoire naturelle des Crust., des Araclv.., des Myriap. et des Ins. Thysan. { Buffon ■Duménil ), nous avons désigné sous ce nom un groupe de Crustacés qui cor- respond entièrement à celui de Gonoplacicns. Voy. ce mot. (H. L.) *G01V0PSIS (ycvc'a, angle; J^^cî, face). INS. — Genre établi par MM. Amyot et Ser- ville (Ins. he'mipt. , Suites à Buffon) dans la famille des Pentatomides , de l'ordre dci Hémiptères, sur un insecte du Sénégal {G. denticulata Am. et Serv.), très voisin des Phyllocephala. (Bl.) *GO]\OPTERA (ywvt'a, angle ; nrtpiv , aile). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, établi par Latreillc dans ses Familles naturelles et adopté par nous, ainsi que par M, Boisduval, qui, dans son Gênera et index method., p. 98, le range dans sa tribu des Amphipyrides. Cependant, d'après son organisation , ce g. nous paraît appartenir plutôt à celle des Orthosides s où nous l'avons placé dans notre nouvelle clas- sification des Lépidoptères d'Europe. Ce genre est fondé sur une seule espèce ( Bom- byx libatrix Linn.), qui se trouve dans toute l'Europe. Cette espèce , de couleurs assez variées , est surtout remarquable par ses premières ailes, dont le bord postérieur est profondément sinué et dentelé, ce qui l'a fait nommer la découpure par Geoffroy. Quant à son nom latin de libatrix , il lui vient de sa chenille , qui a l'habitude de boire, suivant la remarque de Gœdaert, qui le premier l'a observée. Cette chenille vit sur les Saules et les Peupliers. Son papillon paraît deux fois , en juin et en septembre. Quelques individus de-'la seconde époque , n'ayant pas trouvé à s'accoupler avant la mauvaise saison , se réfugient dans les ha- bitations, où on les trouve engourdis par le froid pendant l'hiver. (D.) GO^'OPTER\•X, Leach. ins. — Voy. RHODOCEUA , Boisd. (D.) *GOIVOPUS (-/Mvi'a, angle; irovç, pied). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes , division des Col- laptcrides , tribu des Blapsides, fondé par Latreille sur une seule espèce qu'il nommt* tibialis, et M. Dejean ventricosus. Cette es- pèce est du cap de Bonne-Espérance. (D.) * GONOSPERMUM ( ySvc^ , angle : 9-nip'^cf. , graine), bot. pu. — Genre de la fa mille des Composées-^thanasiées, établi par Lesson {Synops., 263) pour des plantes fru- tescentes des îles Canaries, à feuilles alter- nes, membraneuses, pinnatipartites, dont les lobes incisés-dentés , les plus jeunes pu- bescentes ou subtomcnteuses , les adultejt GON GON 277 glabres; capitules disposés en corymbes ter- minaux ; fleurs bleues. (J.) GONOTE. Gonotus (ySvoç, angle), crust. — Ralinesque, dans son Précis de découvertes somiologiques , donne ce nom à une coupe générique de Crustacés , que M. Milne- Edwards considère, mais avec doute, comme synonyme du genre Idotea. Voyez ce mot. (H. L.) GOIVOTIIECA ( -/wvo; , angle ; 6^'xy, , boîte). BOT. PU. — Genre de la famille des Rubiacées-Hcdyolidées, établi par Blume (m DC. Prodr., IV, 429) pour des herbes indi- gènes des îles Moluques , droites , glabres ; à tige quadrangulaire, divariquée; à feuilles opposées , lancéolées , subsessiles ; stipules incisécs-dentées ; cymes axillaires et termi- nales pédonculées, pauciflores. (J ) GOIVTA^'THES (y^voç, angle; a^eoç , fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Burmanniacées, établi par Blume {Enum. pi. Jav., p. 29) pour de petites herbes sub- charnues, entièrement blanches, croissant à Java , parasites sur les racines des arbres pourris; à racines fibreuses , dont les fibres subcharnues ; à tige très simple , dépourvue de feuilles, couverte de squames peu nom- breuses et alternes , et garnie à son extré- mité d'un corymbe biquinquéflore. (J.) *GONYECHIS (/cvu, articulation; é';^!ç, vipère), rept. — M. Fitzinger {Syst. Rept. , 1843) donne cette dénomination à un sous- genre de Vipères. Voy. ce mot. (E. D.) GOIVYLEPTE. Gonyleptes (yow, articu- lation ; ).£7rT0ç , flexible), arach. — Genre de l'ordre des Phalangides, de la tribu des Gonyleptes , établi par Kirby, et ainsi ca- ractérisé : Céphalothorax trianguliforme, épi- neux triangulairement. Yeux portés sur un tubercule commun. Palpes épineux, termi- nés par un ongle robuste , avec les deux der- niers articles ovalaires et presque de gran- deur égale. Hanches des deux pattes pos- térieures fort grandes , épaisses , épineu- ses, dans les mâles surtout, rarement mu- liques, soudées, et formant une plaque sous le corps. Abdomen plus ou moins caché par le céphalothorax. Les espèces comprises dans cette coupe générique sont au nombre de douze , et paraissent toutes être propres à l'Amérique méridionale. Le Gonylepte af- freux , Gonyleptes horridus Kirby ( Trans. Linn. socict., t. XIT, p. 252, pi. 22, Gg. 16), peut être considéré comme le type de ce genre américain. (H. L.) *GO]\-YLEPTES. Gonyleptes. arach. — C'est une tribu de l'ordre des Phalangides , dont les caractères peuvent être ainsi pré- sentés : Palpes épineux. Pattes inégales, les postérieures très éloignées des autres , les plus grandes à cuisses très développées. Ab- domen plus ou moins contracté et caché sous le céphalothorax , dans les mâles sur- tout. Cette tribu comprend les genres sui- vants : Gonyleptes, Ostracidium, Goniosoma, Stygnus , Eusarchus , Mitolates et Phalan- godus. (H. L.) *GO]\YOCEPHALUS(ycvu, articulation; x£ï,', tête). REPT. — Sous-genre de Stél- lions, d'après M. Kaup {Isis, 1826). (E. D.) *GOIVYODACTYLl]S (yo'w, articulation ; <îaxTu/-o;, doigt). REPT. — M. Kuhl {IsiS y 1827) donne ce nom à un sous-genre de Geckos. (E. D.) *GOIVYODIPSAS (yoVv, articulation ; 5l- ^■U , dipsas ). REPT. — L'un des nombreux sous-genres formés aux dépens de l'ancien genre des Couleuvres , est désigné sous ce nom par M. Fitzinger {Syst. Rept., 1843). (E. D.) *G01VY0S0MA (yo vu, articulation ; crwaa, corps). REPT. — M. Wagler {Syst. amphib., 1830) donne ce nom à un sous-genre de Couleuvres. Voy. ce mot. (E. D.) GOIVYPE. Gonypes (yovu, articulation; -^ovç, pied). INS. — Genre de Diptères, divi- sion des Brachocères, subdivision des Tétra- chaetes , tribu des Asiliques , établi par La- treille et adopté par M. Macquart. Ce g. , re- marquable par la conformation du style des antennes, et par l'absence des pelotes aux tarses , renferme 12 espèces, dont 4 d'Eu- rope , 2 de l'Amérique méridionale , 2 de la septentrionale, 1 de la Nubie, et 3 dont la patrie est inconnue. Nous citerons parmi les espèces européennes le Gonypes cylindricus Latr., qui est commun partout; et, parmi les exotiques , le Gonypes Âudouini Macq., qui fait partie de la collection du Muséum , et qui se distingue des autres par sa grandeur et la longueur des pieds antérieurs. (D.) GOIVZALEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Haméliées-Iserliées, établi par Persoon {Ench., 1 , 132) pour des plantes frutescentes indigènes du Pérou et des régions tropicales de l'Amérique qui 278 GOO GOO touchent à Téquateur, à rameaux cylindri- ques, villeux ; à feuilles opposées, pétiolées, ovales-lancéolées, acuminées ; à stipules so- litaires ou doubles ; épis terminaux ou nais- sant des aisselles supérieures, villeux ; fleurs solitaires ou fasciculées. (J.) *GOODALLIA. moll.— M. Turton, dans ses Coquilles bivalves de l'Angleterre , a proposé ce g. pour une très petite coquille bivalve , triangulaire, qu'il range à la suite des Mactres. D'après les caractères donnés à ce g. par l'auteur, le ligament des valves serait à l'intérieur de la charnière; mais il y a là une erreur facile à rectifler; le liga- ment est externe, et d'après tous ses autres caractères , cette espèce appartient au genre Astarte de Sowerby. Voy. astarté. (Desh.) GOODEIVIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Goodéniacées-Goo- iéniées, établi par Smith {inLinn.lVansact., II, 347 ) pour des herbes indigènes de la Nouvelle-Hollande, la plupart caulescentes, quelques unes cependant suffrutescentes ; à feuilles alternes très entières, dentées ou incisées ; à fleurs axillaires ou terminales , dont les pédicelles bibractéés ou ébractéés , les corolles plus souvent jaune pâle, d'au- tres fois azurées ou pourprées ; anthères co- hérentes légèrement avant l'anthèse , im- berbes ou très rarement subbarbues au som- met; capsules de figures diverses. Ce dernier trait a fait diviser le genre Goodenia en 4 sections qui sont : a. Ochrosanthus , Don; capsule biloculaire ou très brièvement uni- loculaire; b. Tetralhylax , Don: capsule quadriloculaire ; c. Porphyranthus , Don : capsule biloculaire ou semi-biloculaire ; d. Monochila, Don : capsule biloculaire. On con- naît environ 40 espèces de Goodenia , dont plusieurs sont cultivées dans les jardins de l'Europe. Nous citerons principalement les G. ovata et grandiflora. (J.) GOODÉIVIACÉES , GOODÉNOVIÉES , GOODÉNOVIACÉES. Goodeniaceœ , Goo- denovieœ. bot. ph. — Famille de plantes dico- tylédonées, monopétales, épigynes, dont les caractères sont les suivants : Calice tubuleux dont le tube adhère à l'ovaire plus ou moins complètement, dont le limbe, quelquefois ré- duit à un simple rebord , se prolonge ordi- nairement et se partage en cinq parties pres- que égales. Corolle monopétale plus ou mofhs irrégulière , caduque ou marcescente , dont le tube se partage par cinq fentes ou par un seule en dehors, dont le limbe présente cinq lobes plus ou moins inégaux , disposés en une ou deux lèvres, bordés chacun par une zone amincie (ou aile) repliée en dedans dans le bouton. Étamines au nombre de 5, alternant avec les lobes de la corolle qui ne les porte pas ; à filets libres ; à anthères dis- tinctes ou plus souvent soudées entre elles en un tube , dressées , biloculaires , s'ou- vrant en dedans par une fente longitudi- nale, renfermant un pollen à grains simples ou quelquefois quaternés. Ovaire à une ou plusieurs loges, uni- ou multi-ovulées, sur- monté d'un style simple dans toute son étendue , rarement divisé , terminé par un stigmate charnu simple ou bilobé , entouré d'une sorte de cupule membraneuse (ou indusium) , entière ou découpée en deux lobes. Fruit charnu ou capsulaire. Graines renfermant sous un test plus ou moins épais un périsperme charnu dont l'axe est occupé par un embryon de même longueur à peu près, à radicule infère, à cotylédons souvent foliacés. Dans un petit nombre de genres le calice est indépendant de l'ovaire , auquel alors même adhère par sa base le tube de I la corolle et se rattachent les étamines , et ! dans ce cas il se montre composé de trois à ' cinq folioles. Les espèces de cette famille sont des her- bes ou des arbrisseaux répandus pour la plu- part dans la Nouvelle-Hollande, entre les tropiques et au-delà , quelques uns dans l'Afrique australe, très peu dans les régions tempérées de l'Asie, de l'Océanie et de l'A- mérique , où une seule s'avance vers les ri- i vages antarctiques. Leur suc aqueux suffi- rait à les distinguer des Lobéliacées , avec lesquelles on les confondait primitivement. Leurs feuilles sont alternes , quelquefois rapprochées en rosette près de la terre, sim- ples, entières ou plus rarement lobées, sou- vent dentées, dépourvues de stipu.es. Leurs fleurs jaunes, bleues ou pourpres sont axil- laires ou terminales. On peut diviser cette famille dans le? deux tribus suivantes, que plusieurs auteurs considèrent même comme deux familles dis tinctes. GENRES. Tribu 1. SCiEVOLÉEs. Fruit drupacé ou GOR GOR 279 nucameateux, à 1-4 loges 1 -spermes. (ïraines dressées. Scœvola, L. {Glyphay Lour. — Pogonetes, Lîndl. ) — Diaspasis, R. Br. — Dampiera , R. Br. Tribu II. GooDÉNiÉES. Capsule à 1-4 ou plus Drdinairement 2 loges polyspermes. Graines attachées à l'angle interne , ascendantes. Cyphia , Berg. — Selliera , Gav. — Goo- denia^ Smith. — Calogyne , R. Br. — Dis- tylis, Gaud. — Eulhales, R. Br. — Velleja, Smith. — Leschenaullia , R. Br. — Antho- tium^ R. Br. — Pentaphragma , Wall. (Ad. J.) GOODIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Lotées, établi par Salisbury {Parad., t. 41 ; Bot. Mag., t. 958, 1310) pour des végétaux frutescents indigènes de la Nouvelle-Hollande, à feuilles alternes, trifoliolées ; à fleurs racémeuses , d'un jaune pâle. (J.) GOODYERA (nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Néottiées, établi p«r R. Brown {inHort. Kew., édit. 2, V, 198) pour des herbes indigènes des ré- gions tempérées de Thémisphère boréal , à racines tubéreuses - fasciculées ; à feuilles radicales membraneuses; àfleursenépis. (J.) GOR. MOLL. — On trouve indiquée sous ce nom, dans le Voy. au Sénégal, par Adanson, une espèce de Troque que Lamarck aurait rangée sans doute parmi ses Monodontes. Gmelin a joint cette espèce à une autre du même auteur, et il en a fait son Trochus pantherinus. Voy. troque. (Desh.) GORDET. MOLL. — Adanson donne ce nom à une espèce de Vénus que M. de Blain- ville nomme Venus africana. (Desu.) GORDIUS. HELM.— MUller(HisL des Vers) a indiqué sous ce nom un genre d'Helmin- thes , de l'ordre des Oxycéphales de M. de Blainville. Les Gordius sont très voisins des Filariay et ne doivent peut-être pas en être séparés. Ils ont pour caractères : un corps fort long, très grêle, presque cylindrique, à peine atténué aux deux extrémités qui sont obtuses, ei terminé par deux orifices ponctiformes. Les espèces qui entrent dans ce g. sont des Entozoaires qu'on a trouvés dans le corps des larves de plusieurs Insectes hexa- podes aquatiques. Nous ne citerons que le Gordius aquaticus Lin. Gm. {Seta palustris Plane, Chœtia Hill.) (E. D.) GORDO]\IA ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ternstrœmiacces- Gordoniées , établi par Ellis {Philosoph. Transact., LX, t. 11 ) pour des plantes fru- tescentes indigènes des parties tropicales et subtropicales de l'Amérique boréale , à feuilles alternes, brièvement pétiolées, co- riaces, très entières ou crëtielées ; à pédon- cules axillaires solitaires, uniflores. Le genre Gordonia a été divisé par les auteurs en deux sections, qui sont : a. La- sianthus, DC. : feuilles vivaces; fleurs axil- laires, pédonculées ; b. Franklinia, Marsh. : feuilles décidues; fleurs axillaires, subses- siles. (J.) GORDONIÉES. Gordonieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Ternstraemiacées ( voyez ce mot ), nommée ainsi du genre Gordonia qui lui sert de type. (Ad. J.) GORFOU. Catarrhactes (corruption du mot Goir fugl, nom sous lequel les habitants des Faarœr désignent le grand Pingouin). OIS. — Genre de l'ordre des Palmipèdes- Plongeurs , formé aux dépens du g. Man- chot, et présentant pour caractères : Bec court , droit , comprimé sur les côtés , élevé et très robuste ; mandibule supérieure con- vexe, arrondie, recourbée, un peu crochue. Sillon nasal s'arrêtant au tiers du bec. Com- missure anguleuse. Mandibule inférieure plus courte , pointue au sommet. L'unique espèce de ce g. est le Gorfou- Sauteur, C. chrysocoma y ieiW. (Aptenody- tes chrysocoma Gm.). C'est un oiseau de la taille d'un gros Canard ; brun en dessus , blanc en dessous , ayant des plumes dorées sur la tête {Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, OISEAUX, pi. 11, fig. 1). Il s'élance hors de l'eau sur les poissons, dont il fait sa nourriture , et fait ses œufs dans un trou sur terre. On le trouve dans toutes les mers antarc- tiques, dans celles du Cap et des Malouines. Il sera question des mœurs de tout le groupe à l'article manchot. (G.) GORGE. zooL., ois. — En anatomie, ce mot est synonyme de Pharynx. — En orni- thologie , on désigne généralement par ce nom la partie antérieure du cou des oiseaux; mais on s'en sert encore pour désigner cer- taines espèces en y joignant une épithète. Ainsi l'on nomme : GoRGF -Blanche, a Fauvette-G risette; 280 ;0R Gorge-Bleue, la Curruca suecica, Gorge-Jaune , le Figuier-Trichas ; Gorge-Noire, le Ficedulaphœnicu/rus Gm. GORGONE. Gorgonia (nom mytholo- gique ). POLYP. — Les anciens naturalistes avaient placé les Gorgones avec les plantes SOUS les noms divers de Lithophytes y Li- thoxiles, Kératophytes y etc.; Boerhaave les appelait Tilanocératophytes ; Boccone etLo- bel, Corallines frutescentes; Imperati , Flusi vcstiti ; Linné , d'après Pline , les nomma Gorgones , et ce nom a été adopté par tous les naturalistes. Dans ces derniers temps , Lamarck , Lamouroux et M. de Blainville ont formé plusieurs genres aux dépens des Gorgones de Linné. Tel qu'il est ainsi restreint, »e genre Gor- gone, qui appartient à l'ordre des Gorgo- niées, division des Polypiers flexibles et non entièrement pierreux, a pour caractères : Polypier dendroïde, simple ou rameux ; ra- meaux épars ou latéraux, libres ou anasto- mosés; axe strié longitudinalement, dur, corné et élastique, ou alburnoïde et cassant; écorce charnue et animée, souvent crétacée, devenant , par la dessiccation , terreuse , friable, et plus ou moins adhérente; polypes entièrement ou en partie rétractiles , quel- quefois non saillants au-dessus des cellules, ou bien formant sur la surface de l'écorce des aspérités tuberculeuses ou papiilaires. On ne connaît pas encore complètement la manière de vivre et l'organisation interne des Gorgones, qui doivent cependant se rap- procher de ceux des Alcyons, si l'on en juge par leur forme dans l'état de mort et de dessiccation. Les naturalistes du xvii^ et xYin*" siècle , en s'aidant du microscope , reconnurent les polypes des Gorgones ; mais, comme les anciens, ils prirent ces petits ani- maux pour des fleurs de végétaux pélagiens : Peysonnel , Tremblay, et surtout Bernard de Jussieu et Guettard , vinrent démontrer l'animalité des Gorgones. Depuis cette époque, de bonnes observations ont été faites sur les polypes qui nous occupent, par Linné, Eliis , Pallas, Cavolini, Berto- loni, Spallanzani, Bosc, Lamarck, Lamou- roux et quelques autres zoologistes. Les Gorgones se trouvent attachées aux rochers et aux corps marins par un empâ- tement assez étendu, et dont la surface est dépouillée de la substance charnue qui re- GOR couvre les autres parties du Polypier. Une tige , qui se ramifie beaucoup , part de cet empâtement; les rameaux varient beaucoup dans leur forme et dans leur situation res- pectives. Tantôt ils sont épars ou latéraux, d'autres fois distiques ou pinnés ; quelques uns sont flexueux ; d'autres sont droits , courbés , libres ou anastomosés ; presque tous ont une forme cylindrique, quoiqu'il y en ait cependant de légèrement comprimés, de presque plans, d'anguleux. Dans les collections , les Gorgones des- séchées n'offrent que rarement de bril- lantes nuances : on en trouve de blanches, de noires, de rouges, de vertes, de violettes, de jaunes ; dans le sein des mers il n'en est pas de même , et ces Polypiers présen- tent de belles couleurs. La grandeur des Gorgones varie beaucoup : les plus pe- tites n'ont pas plus de cinq centimètres, tandis que d'autres s'élèvent à plusieurs mètres de hauteur, et, si l'on peut en juger par l'axe de quelques espèces que Lamou- roux a étudiées et qui avaient plus de 0, Co- de diamètre , on doit en conclure qu'il y a des Gorgones d'une hauteur énorme. Les polypes qui habitent les Gorgones, et qui ressemblent assez , par leur organisa- tion, à ceux des Alcyons et des Tubipores, comme nous l'avons déjà dit, sont de petits animaux qui ont le corps enfermé dans un sac membraneux, contractile ou non, attaché autour des tubercules, et qui, après avoir tapissé les parois de la cellule, se prolonge dans la membrane intermédiaire, entre l'écorce et l'axe : les organes de l'a- nimal sont libres dans le sac membraneux. On trouve les Gorgones dans toutes les mers , et toujours à une profondeur consi- dérable ; comme la plupart des Polypiers, elles sont plus grandes et plus nombreuses entre les tropiques que dans les latitudes froides et tempérées. Les Gorgones ne sont d'aucun usage, ni dans les arts ni en médecine; c'est comme objet d'étude et de curiosité qu'elles sont recherchées, et qu'elles ornent les cabinets d'histoire naturelle. Lamouroux pensait que l'on pourrait tirer parti dans les arts de l'axe corné de beaucoup de ces Polypiers , et l'employer à la fabrication de petits meu- bles , pour lesquels on a besoin d'une sub- lance dure et élastique. GOR GOR 281 Lamarck a divise le genre Gorgone en deux sections ; Lamouroux Ta subdivisé en quatre sections ; enfin M. deBlainville, dont nous suivrons ici la classification , a partagé les Gorgones en quatre sous-genres, tout en formant pour la quatrième section de La- mouroux un genre particulier sous le nom de Briarée. I. Espèces vivantes. 1 . Loges polypifères non saillantes. GorgoniaaucepsEllis{Corallin., tab. 27, f. 9), Lin., Gm. — Habite les mers d'Europe et d'Amérique. Gorgonia pinnata Séba (III, tab. 114, f. 3), Lin., Gm. 2. Loges polypifères saillantes et pustu- leuses. Gorgonia flahellum EWis {Corallin.,^^. 76, tab. 26 , f. A), Lin., Gm. — Cette espèce, qui se trouve dans toutes les mers , est très commune dans les collections , où elle porte le nom de Gorgone éventail. Gorgonia tuberculata Esper ( II , tab. 37, fig. 2), Lam. — De la Méditerranée. 3. Loges polypifères, saillantes et recour- bées en haut. Gorgonia verticillaris Lin., Gm. 4 . Briarée , Briareum , Bl. Animaux po- lypiformes, assez gros, pourvus de huit ten- tacules pinnés, sortant de mamelons irrégu- lièrement épars à toute la surface d'un po- lypier largement fixé , sahrameux , composé d'une enveloppe charnue , épaisse, distincte , entourant un, axe semi-solide , et formé d'un assemblage d'acicules serrés et fascicules sui- vant leur longueur. — M. de Blainville a formé sous ce nom un genre qui est inter- médiaire entre les Gorgones et les Alcyons. Nous ne citerons comme type que la Gor- gonia briareus Lin., Gm,, qui se rencontre dans les mers de l'Amérique septentrionale. N° 2. Espèces fossiles. Goldfuss a placé dans le genre Gorgone plusieurs espèces fossiles , que M. de Blain- ville n'y a maintenues qu'avec doute. Nous indiquerons seulement la Gorgonia infundi- buliformis Gold. {Petref.,tâ\). 36, f. 2, a, b.), qui a été trouvée dans laDolomie des monts Ourals. (E. D.) *GOUGOMAD.E, GORGOM.^ et GOR- GOMNA. poLYP. — Noms qui ont été appli- r. VI. qués ( le premier par Fleming , le second par Lamouroux , et le troisième par Ehren- berg) à la division des Zoophytes polypiers qui comprend le g. Gorgonia et plusieurs autres qui ont de grands rapports avec lui. Voy. GORGONIÉES. (E. D.) G0RG01\IÉES. Gorgonieœ. polyp. — Or- dre de la division des Polypiers flexibles et non entièrement pierreux, section des Cortici- fères. Les Gorgoniées sont composées de deux substances, l'une externe, nommée écorce ou encroûtement, l'autre interne, centrale, soutenant la première et appelée axe. Ce sont des Polypiers dendroïdes, inarticulés; l'axe est corné et flexible, rarement assez dur pour recevoir un beau poli , quelquefois de con- sistance subéreuse et très mou; l'écorce est gélatineuse et fugace, ou au contraire cré- tacée, charnue, plus ou moins tenace, tou- jours animée et souvent irritable, renfer- mant les polypes et leurs cellules, et de- venant friable par la dessiccation. L'axe va- rie peu dans les divers genres de cette division, mais il n'en est pas de même pour l'écorce , qui présente des caractères diffé- rents dans la plupart des groupes, ainsi qu'il sera dit à chaque article générique. Les Gorgoniées sont attachées aux rochers ou à d'autres corps marins par un empâ- tement plus ou moins étendu, et dépourvu de la substance charnue que l'on trouve or- dinairement sur les autres parties du poly- pier. De cet empâtement s'élève une tige plus ou moins rameuse; les rameaux se pré- sentent avec des dispositions très variables. Les genres principaux qui entrent dans cet ordre sont ceux des Anadyomène, Anti- phate, Gorgone, Plexaurée , Eunicée, Muri- cée, Primnoa et Coraillée. (D.) ^GORGONOCEPHALUS {Gorgonia, Gorgone; y.zfoà-n, tête).ÉCHiN. — Leach (Zooi. Mise, XVI) indique sous cette dénomina- tion un petit groupe d'Échinodermes assez voisin du g. Ophiure. Voy. ce mot. (E.D.) *GORGUS {yopyéç, terrible), ms.— Sous- genre établi par Schœnherr {Dispositio tm- thodica ) pour des Coléoptères tétramè- res , famille des Curculionides gonatocères, division des Apostamérides cryptorhynchi- des , mais que l'auteur a réunis depuis aux Cratosomus. Cette séparation était basée sur l'agrandissement des yeux, lesquels sont presque réunis au sommet. Ces yeuy 3r. 2S2 GOT sont séparés et éloignés dans les vrais Cra- tosomus. (C.) *GORTYNA ( nom d'une ville ancienne de rîle de Crète), ins. — Genre de Lépi- doptères de la famille des Nocturnes , tribu des Noctuélites de Latreille, et des Ortho- sides de M. Boisduval, établi par Ochsenhei- mer, et adopté dans tous les ouvrages qui traitent spécialement de cet ordre d'insec- tes , mais avec plus ou moins de restric- tions, suivant les auteurs. Dans notre nou- velle classiflcation des Lépidoptères d'Eu- rope, nous le réduisons à 2 espèces, savoir : A flavago Esp. {ruUlago Fabr. ) , qui se trouve en France et en Allemagne; et la lunata , découverte , il y a quelques an- nées , en Turquie par Kindermann , et re- trouvée depuis en Corse, et même dans les environs de Paris. La chenille de la première vit dans l'intérieur des tiges du Sureau, où elle se nourrit aux dépens de la moelle; elle y subit ses métamorphoses. (D.) GORYTES (ywpuToç , carquois), ins. — Genre de la tribu des Crabrontens , famille des Crabronides , de Tordre des Hyménop- tères, établi par Latreille, et adopté par tous les entomologistes. Les Gorytes se dis- tinguent principalement des autres g. du même groupe par des antennes presque fili- formes, renflées en massue seulement à l'ex- trémité; par des mandibules bidentées, et des ailes pourvues de trois cellules complètes. On en connaît un certain nombre d'espèces ré- pandues en Europe et dans le nord de l'A- frique. Le type du g. est le G. mystaceus {Sphex mystacea Lin.). (Bl.) GOSSAMPII\'US. BOT. PU. — Synonyme latin de Fromager. GOSSON. MOLL. — Sous ce nom, Adanson Voy. au Sénégal ) décrit une espèce fort connue de Bulle, Bulla striata. (Desh.) GOSSIPHA, Lin. ois. — Syn. de Tiir- aus vociferans. Voy. merle. . GOSSYPI^E. CHiM. — Nom sous lequel Thompson désignait une substance solide , fibreuse, insoluble dans l'eau, l'alcool et réther ; soluble dans les alcalis et fournis- sant, avec l'acide azotique, de l'acide oxa- lique extrait du Coton. GOSSYPÏUM. BOT. PH. — Nom scienti- Oque du Cotonnier. GOTIIOFKEDA , Vent. bot. ph. — Sy- Eonyme d'Oxypetalum, R. Br. (J.) GOU ] GOUAIVÏA ( nom propre ). bot. ph. — j Genre de la famille des Rhamnées-Goua- ' niées, établi par Jacquin pour des arbustes [ grimpants , indigènes des parties chaudes j des deux continents, à feuilles alternes, sti- pulées , à rameaux axillaircs terminés en arilles, eten grappes florales contiguës. Les t caractères essentiels de ce g. sont : Calice supère , turbiné , quinquéfide ; cinq pétales en écaille; cinq étamines opposées aux pé- tales ; ovaire infère surmonté d'un style et d'un stigmate ; capsule triquètre , formée de trois loges monospermes indéhiscentes, et munies sur le dos de trois ailes arrondies. On trouve sur les mêmes individus , outre les fleurs hermaphrodites, des fleurs mâles ou stériles. Le type du g. est le G. domingensis , qui croît dans les bois de Haïti, où il porte le nom de Liane brûlée. Il a le port du Paul- lina , ce qui l'avait fait confondre avec les espèces de ce genre. (G.) *GOUAIVIÉES. Gouanieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Rhamnées ( voyez ce mot), qui renferme le genre Gouania , d'où elle a pris son nom. (Ad. J.) GOUAZOU. MAM. — Nom espagnol des Cerfs. On l'a conservé dans la traduction de d'Azara : Gouasou-poucou ^ le Cervus cam- pestris; Gouazou-ti et Gouazou-pita , les CervKS rufus et nemorivagus. (P. G.) GOUDllOIV. CHiM. — Substance visqueuse, à demi fluide, d'une odeur forte et pénétrante et d'une saveur arrière, obtenue par la distil- lation du bois des arbres verts. Il est soluble dans l'alcool , l'éther, les huiles grasses et les huiles volatiles. Il est composé de résine, d'huile empyreumatiqueet d'acide acétique. On se sert du Goudron dans les arts et dans la marine pour préserver contre l'action dissolvante de l'humidité de l'eau les bois, le corps et la mâture des navires, ainsi que leurs agrès. En thérapeutique , on prépare, avec le Goudron , une eau qu'on administre comme tonique dans les affections pulmo- naires. L'huile qui surnage le Goudron pen- dant sa fabrication s'appelle Huile de cade, (G.) GOUDROX MIIMÉRAL. min. — Voyez BITUME. GOUET. Arum. bot. pr. — Genre de la famille des Aroïdées, établi par Linné pour des végétaux herbacés à racines tubercu' GOU leuses et charnues; à Teuilles engainantes et à fleurs munies d'une spathe. Les carac- tères du genre sont : Spadice nu au sommet ; anthères sessiles, disposées sur plusieurs rangs au centre du chaton, et au-dessous de 2 à 3 rangées de glandes aiguës ; ovaires à la base du chaton et surmontés d'un stigmate barbu ; baies uniloculaires, ordinairement monospermes. On connaît une quarantaine d'espèces de ce genre , qui est propre aux parties chaudes et tempérées des deux hémisphères. L'espèce type, le Gouet ordinaire, ^. macu- latum, Pied-de-Veau , est une plante vivace qui croît dans nos bois humides, et se re- connaît à ses feuilles d'un vert foncé taché de noir. Elle donne de mars en juillet des fleurs vertes en dehors et d'un blanc sale en dedans, auxquelles succèdent des baies écar- lates. Toutes les parties de cette plante ren- ferment un suc laiteux et brûlant qui agit sur l'économie animale comme un éméto- cathartique. C'est un médicament assez dan- gereux pour que l'usage en ait été complète- ment abandonné. La racine sèche a perdu avec son eau de végétation une partie de ses propriétés délétères, et elle fournit une fé- cule à la fois agréable et très nourrissante. On avait cru pouvoir en tirer parti comme plante alimentaire; mais il présente le dou- ble inconvénient de ne pouvoir être cultivé en plein champ sans perdre ses qualités nu- tritives, tout en perdant son âcretc, et de ne donner son tubercule qu'au bout de trois ans. On peut se servir de la racine du Gouet pour remplacer le savon , et il est dans ce cas aussi bon pour cet usage que la Sapo- naire ; on assure qu'au moyen de cette ra- cine on dispose le vin à la fermentation acé- tique. VA. italictim iouit des mêmes propriétés que le maculatum, et présente, comme tou- tes les autres espèces du genre, la propriété de développer une grande quantité de calo- rique au moment de la fécondation. Les anciens mangeaient les feuilles et les racines du Gouet comestible, A. esculatuniy dont la racine est désignée sous les noms (ÏAron et de Colocasia. Il forme encore la base de la subsistance du peuple dans toute l'Asie orientale. L'Amérique du Sud pos- sède , outre cet Arum, VA. sagitlaturrif plus connu sous le nom de Chou cardibe. GOU 283 On cultive encore dans nos jardins les A. muscivo7-um et dracunculus. (G.) GOUJOIV. poiss. — Nom d'un petit Pois- son abondant sur les fonds sablonneux de toutes les eaux douces de l'Europe. On le reconnaît à son corps allongé, à son dos ar- rondi, à ses flancs couverts de taches rondes. Les nageoires dorsale et caudale ont aussi de petites taches ; enfin la bouche a deux barbillons. Ce Poisson vit en petites troupes. Pendant l'hiver, elles se tiennent dans le fond des grands lacs, d'où elles passent, pendant l'été , dans les eaux vives pour y frayer. L'époque du frai dure depuis le mois d'avril jusqu'à la fin de juillet ou le milieu d'août. Les individus fraient à diverses re- prises. Ils croissent assez vite, et à l'âge de trois ans, tcrmede leur croissance, ils ontdc vingt à vingt-deux centimètres. C'est un poisson délicat, recherché, et dont le goût est connu de tout le monde. On l'emploie aussi avec avantage pour amorcer les Haims, parce qu'il a la vie tenace ; on le préfère surtout pour la pêche de l'Anguille, qui en est très friande. Comme ce petit poisson vit toujours sur le fond de la rivière, les noms allemands de Grilndling et dérivés de ce mot rappellent par leur étymologie cette manière d'être. On le nomme aussi en allemand Gobe , expres- sion qui vient de celle de Gobius ou de Go- bio , sous laquelle Ausone, Ovide , et peut- être même Juvénal et Martial, ont connu et cité notre Goujon. Longtemps on a cru qu'il n'y avait qu'une seule espèce de Goujon dans les eaux douces de l'Europe ; mais depuis quelques années M. Agassiz a reconnu que le Danube nour rit avec notre Goujon une autre espèce voisine de celle-ci , qu'il a appelée Gobius uranoscopus, et moi-même j'en ai observé et déterminé une troisième espèce des fleuves de l'Allemagne , qui vit aussi en France dans la Somme ; c'est mon Gobius obtusi- rostris. L'observation de ces espèces semble jus- tifier la division établie par Cuvicr du Gou- i jon comme un genre ou une petite tribu, j dans la famille des Cyprinoïdes. La dia- 1 gnose de ce genre consiste dans la brièveté j de la dorsale et de l'anale sans épines, j dans la présence de barbillons labiaux, un i à chaque angle de la bouche, et dans'des 284 GOU Goy dents pharyngiennes coniques et crochues sur deux rangs. Il faut réunir à nos Goujons européens certaines espèces étrangères qui établissent alors une liaison tout-à-fait insensible en- tre les Goujons et la Tanche, dont quelques ichthyologistes ont fait un genre distinct, à l'exemple de Cuvier. Les Tanches ne diffè- rent essentiellement des Goujons que par la petitesse de leurs écailles. Je crois avoir justifié ce rapprochement dans mon Histoire des Cyprinoides. (Val.) GOUJONIVIÈRE. poiss. — Épithète que es pêcheurs de la Seine donnent à la G re- mille , qu'ils regardent comme du genre de la Perche , ce qui leur fait appeler la Gre- miWe, Perche-Goujonnière. Voy. gremille. (Val.) GOUMIER. MOLL. — Adanson nomme ainsi utie coquille fort commune , apparte- nant au g. Cérithe de Bruguière; c'est le Cejithium vulgatum. (Desh.) GOUPÏA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Célastrinées , établi par Aublet {Guian., I, 295, t. 116) pour des arbres de la Guiane, à feuilles alternes, pétio- lées, ovales - lancéolées , aiguës, très en- tières; stipules pétiolaires très petites, déci- dues ; pédoncules axillaires solitaires, sup- portant des fleurs nombreuses réunies en ombelles ou en capitules. On connaît deux espèces de ce genre : les Goupia glahra et tomentosa. Le bois de la première est blanc et peu compacte, et sert aux indigènes de la Guiane à la construction des pirogues. (J.) GOUll ou GAOUR. mam. — Nom d'une espèce de Bœuf sauvage de l'Inde. (P. G.) GOURA. OIS. — Voy. pigeon. GOURAL. MAM. — Nom spécifique d'une Antilope de l'Inde. (P. G.) GOUÎIÏNÉES. Gourinœ. ois. — Nom d'une sous-famille des Colombidées , com- posée du seul genre Goura. (G. ) GOURÎVAU , GURNARD , GORI^'AUD. POISS. — Noms vulgaires dérivés de ceux que les Anglais emploient pour dénomina- tions ordinaires des Trigles, et surtout de l'espèce que Linné a nommée Trigla Gur- nardus , qui habite les côtes d'Europe bai- gnées par l'Océan , depuis la Norwége jus- que sur les plages méridionales, et par la Méditerranée. { Cette espèce a une chair grise, cotonneuse j et bien inférieure, pour le goût comme ! pour le prix, à celle du Rouget. (Val.) I GOUSOL. MOLL. — Le Gousol d'Adanson j est une petite coquille qui appartient sans j aucun doute au g. Mitre; elle est très voi- sine du Mitra cornea de Lamarck. ( Desh.) GOUSSE. BOT. — Voy. fruit. GOUTTIÈRE. MOLL.— Nom vulgaire que l'on donne quelquefois aux Ranelles. Voyez ce mot. (Desh.) *GOVE]\IA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Épiden- drées , établi par Lindley (m Loddig. Bot, cab.y t. 1709; Orchid., 153) pour une herbe du Mexique, épigée; à feuilles plissées; à épis radicaux multiflores ; à fleurs jaune- orange, tachetées de rouge-sang. (J.) GOYAVE ou GOUYAVE. bot. ph. — Voy. goyavier. GOYAVIER ou GOUYAVIER. Psidium. bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées- Myrtées , établi par Linné pour des arbres de l'Amérique méridionale et des Indes orientales ; à rameaux opposés ; à feuilles opposées , entières , pellucido-ponctuées ; à fleurs blanches , portées sur des pédoncules uni-triflores et pourvus de bractées. Les ca- ractères essentiels de ce genre sont : Galice 5-fide, supère ; pétales 5 ; baie 1-loculaire polysperme. L'espèce type du genre , le Goyavier-poire, Psidium pyriferitm, vulgairement appelé Goyavier blanc, est un petit arbre commun dans les Antilles , portant des fruits de la forme d'une Poire et de la grosseur d'un œuf J de Poule, jaunes à l'extérieur, et à l'intérieur ^ rouges, blancs ou verdâtres. La pulpe en est succulente et charnue , et la saveur douce et agréable, surtout très parfumée. On en fait des gelées et des confitures. Ces fruits, astringents avant leur entière maturité , sont relâchants dès qu'ils sont mûrs. Le Goyavier peut être cultivé dans les jardins de l'Europe centrale en le tenant , l'hiver, dans une orangerie , et le plaçant , l'été, contre un mur exposé au soleil. Il a parfaitement réussi dans les parties méri- dionales de la Provence. Une autre espèce regardée par la plupart des botanistes comme une simple variété de la précédente est le Goyavier-Pomme, Goya- GRA GRA 285 vier rouge ou des Savanes , dont les fruits sont en forme de Pomme et sont plus acides et moins agréables. Cet arbre se trouve à la fois dans l'Amérique méridionale et dans les Indes orientales. A la Guiane , on appelle Citronnelle une espèce de Goyavier {Ps. arùmaticum), dont l'écorce, entièrement aromatique, se déta- che annuellement par lames. (G.) GRAGILIA {gracilis, grêle), mam.— Illiger {Prodr. Syst. Mam. et Av., 1811) indique sous ce nom une subdivision des Mammifères carnivores, qui comprend les genres iiTer- pestes, Mephitis, Mustela et Lutra. (E. D.) *GRACILIA {gracilis, grêle), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , tétra- mères de Latreille), famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , établi par Serville ( Ann. de la Soc. ent. de France, t. III, p. 8 1) et adopté par MM. Mulsant et Dejean. Deux espèces d'Europe en font partie, les G. tu- mida Ménét.-Muls. {fasciolataFa.\d.), pyg- mœa Muls. {minuta 01. Sap.). Cette dernière se trouve aux environs de Paris. La larve de cet insecte perfore les douves des fûts de vin abandonnés. (C.) *GRACILLAIIÏA {gracilis, grêle, mince). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Tincides , fondé par Haworth , et que nous avons adopté dans notre Histoire naturelle des Lépidoptè- res de France. Ce qui distingue essentiel- lement les espèces de ce genre des autres Tinéides , c'est que , chez elles , les quatre palpes sont bien visibles, et que leurs Che- nilles n'ont que li pattes. Du reste, ce sont des Lépidoptères très petits et dont l'orga- nisation extrêmement frêle et délicate est indiquée par leur nom générique. Ce genre renferme en Europe une vingtaine d'espèces, parmi lesquelles nous citerons comme type la Tinea franckella Hubn. {Ornix IJilari- pennella Treits.), dont ia Chenille est du nombre des Mineuses : elle vit du paren- chyme des feuilles du Hêtre et du Chêne. Cette espèce n'est pas rare aux environs de Paris. Ses premières ailes sont d'un violet pourpre, avec une tache centrale et trian- gulaire d'un bel or vert. (D.) GRACULA. OIS. — Syn. de Mainate. *GRACULIIVÉES. Graculinœ. ois. — Sous-famille de l'ordre des Corvidées, ayant pour type le g. Gracula. (G.) GRACULUS. OIS.— Syn. de Freux. C'est dans Môhring le syn. de Fou de Bassan , et dans Willughby, celui de Nigaud. *GRADIPÈDES. Gradipedes. ins. — Sy- nonyme d'Aphidiens , Aphidii, employé par MM. Amyot et Serville {Ins. hémipt., Suites à Buffon). (Bl.) *GRAFFEIVRIEDA ( nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Mélastomacées- Lavoisiérées, établi par De CandoUe {Prodr. , III , 105) pour une plante frutescente de la Nouvelle-Andalousie, à ramules cylindri- ques , glabres ; à feuilles opposées , briève- ment pétiolées , subcordées , très entières , glabres en dessus, brillantes, pulvérulentes en dessous, trinervées ; thyrse terminal pa- niculé. — Mart., syn. de Jwcwnda, Cham. (J.) GRAFIA, Reichenb. bot. ph. — Syn. de i¥aZa6aito , Tausch. (J.) *GRAIIAMIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Portulacées-Calandri- niées , établi par Gillies {ex Hooker Bot. Miscell., III, 331) pour une petite plante fru- tescente du Chili, divariquée rameuse, glabre; à feuilles alternes, charnues, cylindriques- oblongues, obtuses; à fleurs solitaires, ter- minant les rameaux courts ou allongés ; brac- tées imbriquées étroitement enveloppant le calice huitou neuf fois, scarieusesjuninerves, les intérieures lancéolées , les extérieures oblongues et plus grandes; corolle blanche; calice plus long que cette dernière. (J.) GRAIN D'AVOÏNE , Geofî. moll. —Pe- tite coquille terrestre , que Draparnaud a fait entrer dans le g. Pupa sous le nom de Pupa avena. (Desh.) GRAIN D'ORGE, moll. — Geoffroy a donné ce nom à une petite coquille du g. Bulime; c'est le Bulimus obscurus de Dra- parnaud, Lamarck, etc. (Desh.) GRAINE. Semen. bot. — La graine est le but dernier de la végétation ; c'est l'ovule que protégeait le péricarpe et qui , après la fécondation, se développe et devient propre à donner naissance à une plante nouvelle. C'est le point de départ d'une autre géné- ration, dont tous les organes floraux sont les enveloppes protectrices. Le rudiment de la Graine est l'ovule, qui se développe à l'intérieur de l'ovaire et avant la fécondation, qui y apporte une longue série de modifications physiologiques , le fait naître au centre d'une masse de tissu ce)- 285 GRA lulaire , dans laquelle on a voulu voir plu- sieurs couches tégumentaires qui ne sont rien moins que distinctes. On a donné à la plus extérieure le nom de primine, le nom de secondine à l'intérieure , celui de tercine au Nucelle, qui est l'ovule à l'état de premier développement; il recouvre une autre enve- loppe appelée quartine, au centre de laquelle se forme le sac embryonnaire ou quintine. Le célèbre carpologiste Gœrtner , établis- sant une comparaison hardie entre l'ovule et l'œuf des oiseaux, avait appelé Albumen le parenchyme développé dans le Nucelle, et VUelluSj celui qui se formait dans le sac embryonnaire. Après la fécondation , il apparaît dans le sac embryonnaire un nouveau corps , qui est la plantule , et le petit fil par lequel est suspendu l'embryon s'appelle suspenseur. On trouvera au mot ovule le complé- ment des détails qu'il est impossible de donner ici. Le développement de ces organes rudimen- taires produit la Graine, qui varie , suivant les espèces, pour la forme, la grandeur, la couleur, la saveur, etc. Quelques unes sont très volumineuses. Ainsi , le fruit des Lo- doicea est gros deux fois comme la tête; les fruits du Cocotier et de VArtocarpus sont très gros; en descendant l'échelle des gran- deurs, on arrive aux Graines de la Campa- nula rapunculus , qui est aussi fine que de la poussière. En général , les fruits mono- spermes ont des graines en rapport , pour le volume, avec le péricarpe ; mais dans les fruits polyspermes , il n'y a aucun rapport entre la grosseur du fruit et celle de la Graine. Je ne parlerai pas de la forme des Graines ; elles sont tellement polymorphes qu'il est impossible de donner une idée des figures qu'elles affectent. Elles sont globuleuses , ovales, réniformes, lenticulaires, etc. , et leur surface est lisse, ridée, striée, réticulée, etc. Elles sont bordées d'une membrane, relevées en bords épais, ou dépourvues d'appendices. Chez quelques unes , l'Orme et l'Érable sont dans ce cas , on voit des expansions mem- braneuses-, véritables ailes , qui aident à la dissémination de la semence. La plupart des Composées sont surmontées d'une aigrette ; d'autres sont chevelues et duveteuses. La couleur des Graines est , en général , GEA sombre et terne; mais quelques unes ont assez d'éclat, surtout dans la famile des Légumineuses Ainsi, les Haricots présen- tent, dans les variétés cultivées, les colora- tions les plus diverses; V Abrus precatorius est rouge de corail avec un œil noir ; les Graines de V Osteospermum sont d'un rouge brillant ; puis , dans d'autres familles , on trouve encore des Graines agréables par leur couleur. Les Graines du Gremil et celles du Coix lacryma sont d'un gris brillant qui plaît à l'œil ; les Chenopodium ont des Graines noires ou roses, et luisantes; la Fraxinelle a encore de grosses Graines fort jolies. Mais on ne trouve de Graines de cou- leur agréable ni dans les Composées ni dans les OmbcUifèios, ni dans les Crucifères , ni dans les Caryophyllées. Celles des plantes bulbeuses sont rudes et de couleur sombre, et, parmi les Graines des Amentacées, aucune n'a d'éclat. On ne peut guère tirer de ca- ractère de la couleur de la Graine; car, pai la culture, elle joue à l'infini. On remarque, dans la plupart des Graines, une cicatrice qui n'est autre que le point par lequel l'ovule était attaché au funiculc ou au placenta ; c'est ce qu'on appelle le Hile. Au centre du bile, sur l'un des points de sa circonférence, se trouvent un ou plusieurs trous qu'on a désignés sous le nom d'Omphalodes. Le hile varie pour la place qu'il occupe : il est à l'extrémité , au bord, au centre de la Graine, et il affecte dans sa forme des figures particulières. Il est cordiforme , linéaire , lunule , réni- forme, etc., et tandis que chez certaines Graines, telles que les Haricots, les Fèves, le Marron d'Inde, la Châtaigne, il est très développé, il est, au contraire, à peine visible dans d'autres. On trouve, dans certaines Graines, un point opposé au hile, une éminence entou- rée d'une fossette circulaire ou quelquefois même seulement une tache ; c'es-t la chalaze, qui est réunie au hile par une ligne plus ou moins visible, qu'on appelle raphé. Il existe, dans certaines semences, en même temps que le hile et la chalaze , ou simplement avec le hile quand il n'y a pas de chalaze, un point blanchâtre ou une petite fente qu'on appelle wticropî/ie; c'est le reste des deux couvertures appelées par les botanistes endostome et exoslomr. Sui- GRA GRA 287 vant la position de Tovule, le micropyle est plus ou moins rapproché du hile. On remarque encore , dans quelques Graines , des excroissances de nature ou de forme variable , qu'on appelle des caron- cules ou des tubercules, et qu'on ne peut guère dénommer à cause des dissemblances qu'elles présentent. Quelquefois c'est le fu- nicule lui-même qui se renfle , et forme au- tour de la ôraine une espèce d'enveloppe qu'on appelle Varille. C'est ce tégument qui forme dans la Noix muscade cette tunique brodée à jour qu'on désigne vulgairement sous le nom de macis. On a discuté pour savoir quel est le point qu'on doit appeler la base de la Graine, et l'on a remonté à l'ovule pour voir par où il était attaché au funicule. Il est plus simple d'adopter une base et un sommet arbi- traires , et de prendre le hile pour base de ce sommet , et pour sommet le point le plus élevé de l'axe passant par le centre du hile, et qui parcourt la Graine dans toute sa longueur. La face de la Graine est le point qui regarde le placenta, et le dos le point opposé. Lorsque le hile est marginal, il n'y a plus dans la Graine ni dos ni face, mais seulement des côtés , ce qui a lieu dans les Graines comprimées , réservant le nom de déprimées à celles qui ont un dos et une face, et dont le hile est sur une des larges surfaces. Les téguments de la Graine varient en nombre : ils sont simples, doubles ou quel- quefois triples. On ne leur donne plus de nom aujourd'hui ; mais autrefois , d'après la théorie adoptée sur la formation des té- guments , on voulait trouver dans chaque Graine trois enveloppes, et l'on avait donné à ces téguments , qui représentaient la pri- mine, la secondine et la tercine, les noms de est , de mésosperme et d'endosperme. On se )orne aujourd'hui à compter les téguments; ^ar on a reconnu que ceux qui étaient dis- incts dans l'ovule se soudent et se con- fondent après la maturation de la semence. Les téguments intérieurs de la Graine sont minces et membraneux, et, le plus souvent , l'extérieur est crustacé , coriace et subéreux. On a avancé prématurément , sans doute pour la généralité des cas , qu'il existait des Graines dépourvues de téguments, et dont l'embryon était uniquement recouvert par le périsperme ; mais si le cas existe , ce n'est qu'une exception ; car les semences des Graminées , auxquelles on avait attribué l'absence de téguments, en sont bien réel- lement pourvues. On ne connaît guère , jusqu'à présent, que la Graine de la Véro- nique à feuilles de lierre qui paraisse en- tièrement nue. Le périsperme , qu'on appelle encore al- bumen ou endosperme , est un corps de consistance variable , charnu , corné , fari- neux , coriace , crustacé , etc. Sa couleur varie également; mais il n'est jamais d'une couleur vive : il est jaunâtre, vert, grisâtre, brun, etc. Le volume du périsperme varie beaucoup ; mais il est général que son développement ait lieu en sens inverse de l'embryon, c'est- à-dire que le périsperme est d'autant plus développé que l'embryon est plus petit, et l'embryon plus volumineux qu'il y a de périsperme. Quoiqu'en général le périsperme soit simple , il présente quelquefois des sillons ou des rides; mais dans certains végétaux, tels que le Nénuphar , il y a deux péri- spermes. L'embryon végétal, à l'état rudimentaire, est accompagné de cotylédons, portés par un axe appelé blastème, terminé inférieurement par la radicule, et supérieurement par la gemmule ou plantule. Certaines plantes , telles que la Cuscute, les Orchidées , la Fi- caire, sont dépourvues de cotylédons ; mais la loi générale est que les cotylédons sont au nombre de deux dans les Dicotylédones, et d'un seul formant gaîne autour de la plumule dans les Monocotylédones. On a appelé le sommet de l'embryon , celui de la gemmule, et sa base, l'extrémité de la radicule. La forme des embryons est très variable et présente quelquefois des formes irrégulières , surtout dans les Di- cotylédones, et il affecte des directions dif- férentes, c'est-à-dire qu'il est droit, arqué, flexueux, annulaire, etc. La couleur blanche lui est communément propre ; mais cer- taines plantes , telles que le Gui , le Pista- chier térébinthe, le Cacao, etc., ont un embryon coloré. On a donné le nom d'embryon inclus à celui qui est renfermé dans le périsperme, 288 GRA GRA et d'extérieur à celui qui est en contact avec le périsperme par un point seulement de sa surface ; mais ces deux positions basiques présentent encore une foule de variations : l'embryon inclus est le plus souvent placé dans Taxe du périsperme; quelquefois il est à sa base ou sur un point quelconque de la circonférence , ce qui lui fait donner le nom de basilaire et d'excentrique. L'em- bryon extérieur est latéral dans certains vé- gétaux périphériques. On attache une grande importance à la position de l'embryon relativement à la Graine, et ce caractère présente assez de fixité dans les groupes naturels. Ces posi- tions sont au nombre de quatre, et dérivent de la position primitive de l'ovule : 1" il est droit , quand il a sa base tournée du même côté que celle de la semence, et que les cotylédons sont dirigés dans le sens opposé; 2° inverse, lorsque le contraire a lieu; 3" amphitrope, quand ses deux bouts sont dirigés vers le hile, comme cela a lieu dans la plupart des Papilionacées ; 4° hétérotrope, lorsque ni l'une ni l'autre des extrémités de l'embryon ne regardent la base de la se- mence. Nous avons dit que le nombre des coty- lédons est variable. Uniques dans les Mono- cotylédones, ils sont au nombre de deux dans les Dicotylédones j cependant, dans les Coni- fères, ils sont en nombre plus considérable, et forment quelquefois un verticille de douze cotylédons , et dans une même fa- mille , celle des Rhizocarpées. L'Utriculaire n'a pas de cotylédons, la Grassette vulgaire en a un, et la Lusitanica deux. Les cotylé- dons , communément libres , se soudent dans quelques végétaux , comme dans la Châtaigne, et sont le plus ordinairement charnus , plans , convexes au dehors , ainsi que cela se voit dans les Légumineuses , et ils sont , suivant les végétaux , sessiles ou pétioles. Ils sont inégaux entre eux dans le Cycas revoluta , et présentent dans certains végétaux , tels que la Châtaigne d'eau , une dissemblance telle qu'on croirait à l'existence d'un seul cotylédon. Leur mode de réunion est variable comme celui de la préfoliation ; ils sont roulés , plissés , équitants , etc. La forme des coty- lédons dans les Monocotylédones est à peu près la même dans tous les végétaux de cette classe ; mais il en présente de variées dans les Dicotylédones. Entiers, mais diver- sement figurés dans certaines plantes , ils sont échancrés , lobés , palmés dans d'au- tres , et ces caractères sont très constants dans toute la classe. La radicule , toujours unique , malgré la variation numérique des parties qui l'en- ' tourent, présente des dissemblances assez grandes dans ses rapports avec les cotylé- ! dons. Tantôt elle les excède en longueur, ' tantôt elle est réduite à l'état rudimentaire ; sa forme propre varie également : elle est cylindrique, filiforme, globuleuse, triangu- laire, etc. Les caractères tirés de la Graine sont de la plus haute importance, mais ils n'ont ! pas une valeur égale dans toute la série. Ainsi le nombre et la nature des téguments I ont une valeur d'ordre dans certains grou- pes, et de genre seulement dans d'autres. Le périsperme est plus constant : son ab- sence ou sa présence sont des caractères à peu près immuables ; quant à sa nature, elle présente bien quelques variations, mais elles sont sans grande importance. La forme, la grandeur, et surtout la po- sition de l'embryon , sont en botanique les caractères de première importance, et pré- sentent une régularité parfaite dans les fa- milles naturelles. Pourtant on trouve des I exceptions à cette loi : tandis que les Véro- niques ont l'embryon dressé, une espèce, celle à feuilles de Lierre , a un embryon transverse; il l'est également dans la famille des Rutacées , et le genre Psilocarpus seul présente l'anomalie d'un embryon trans- ' verse. Toutes les espèces du genre Dian- \ thus ont l'embryon amphitrope, et le Pro- • lifer l'a hétérotrope. Le phénomène qui présente le plus d'in- '] térêt après la maturation des Graines, est celui de la dissémination , qui est puissam- ment favorisée par leur structure. Les une grosses, lisses et pesantes, tombent à ter:» et y germent; d'autres, lancées par u: péricarpe élastique, se dispersent. Les Gra; nés à aigrettes , telles que celles des Val' rianes et des Composées, emportées {ia; les vents, franchissent des espaces considé- rables, et se répandent au loin. Les mêmes Graines s'accrochent aux poils des animaux, aux vêtements de l'homme, et /oyagenl GRA GRA 289 avec eux. Les Graines ailées sont dans le même cas : le vent les emporte lors de leur séparation de la plante-mère, et les pro- page de proche en proche. Les eaux courantes et les mers sont en- core un puissant moyen de dispersion : c'est ainsi que les Graines des plantes de monta- gnes , emportées par les eaux des torrents , se propagent dans les plaines ; et les flots de la mer, en jetant sur des plages lointai- nes les semences qu'ils ont reçues , vont enrichir de productions nouvelles des points où elles n'existaient pas. Malgré les chances de destruction aux- quelles sont exposées les Graines, elles ré- sistent à l'anéantissement par leur multi- plicité. C'est ainsi qu'un Pavot , contenant trois mille graines, pourrait envahir la sur- face tout entière du globe au bout d'un petit nombre d'années, si l'équilibre n'était pas maintenue par l'annihilation de la par- tie exubérante. La vitalité des Graines est telle, que l'homme est obligé de lutter pied à pied contre l'envahissement de ses tra- vaux par les végétaux. Une foule d'herbes nuisibles envahissent les récoltes et couvrent les champs; le lierre tapisse les murailles les plus solides ; les toits de chaume ont une flore très populeuse, et, jusque dans le sein des ci- tés, le règne végétal vient établir son empire dès que l'homme cesse de faire la guerre aux parasites qui minent ses travaux. Les animaux granivores et frugivores sont des moyens naturels de dissémination. Dans les produits de leur digestion se trouvent une foule de semences qui ont résisté à l'ac- tion des sucs gastriques et se reproduisent quand elles se trouvent dans des conditions favorables. Les Mammifères et les Oiseaux, qui cachent des provisions pour la saison rigoureuse, laissent souvent dans leurs ma- gasins des Graines qui donnent naissance à de nouvelles plantes. Il est inutile de parler de l'influence de l'homme, qui a répandu partout, soit vo- lontairement, soit par ses pérégrinations, les semences de plantes utiles ou même nui- sibles, et le Nouveau-Monde, visité par tant de navigateurs chargés de cargaisons diverses , est le point où ont lieu avec le plus d'exubérance les disséminations des plantes les plus communes de nos champs cl de nos terres incult^.s. T. VI. Après la maturation de la graine et la dis- sémination, a lieu la germination : c'est l'acte par lequel la Graine délivrée de ses téguments laisse percer en dehors la plantule, qui bien- tôt se suffit à elle-même. Les agents de la ger- mination sont l'eau et la chaleur. L'eau, en pénétrant les tissus de la Graine, s'y décom- pose en ses éléments générateurs, et l'oxygène forme, avec le carbone de la Graine , de l'a- cide carbonique, effets qui ont lieu sous l'in- fluence de la chaleur. Les changements qui surviennent dans la Graine pendant la ger- mination sont la conversion du périsperme en une matière sucrée qui sert d'aliment à la plantule. L'évolution de la plantule a lieu de la manière suivante : l'orifice du micropyle s'ag>andit; \à gemmule apparaît, s'allonge avec la tigelle qui la supporte et qui est le premier mérithalle de la plante; bientôt les feuilles primaires se développent, et tandis qu'elles grandissent par un mouvement as- censionnel, le mamelon radiculaire s'enfonce dans le sol et s'épanouit en racines. Quand les cotylédons se montrent au-dessus du sol, ils sont dils Epig es , ainsi que cela a lieu dans le Haricot. Dans le Chêne, au contraire, dont la tigelle est très courte , les cotylédons restent cachés sous terre , et sont dits Hy- pogés. On remarque dans les dicotylédones que le mamelon radiculaire est nu; tandis que I dans les monocotylédones , la radicule est i pourvue à sa base d'un étui appelé Coléo- rhize. La germination est le premier acte par lequel recommence un nouveau cycle végé- tal. Les lois chimico-végétales de son déve- loppement sont encore mal connues , et ce n'est que depuis ces dernières années que les botanistes micrographes ont fait faire un pas à cette partie importante de h science, qui est la base de la physiologie vé gétale. (G.) On emploie encore vulgairement le nom de Graine pour désigner certaines plantes ou leurs fruits. Ainsi l'on appelle : Graine d'Amour, le Gremil officinal : Graine d'Ambrette , VHibiscus ahelmos- chuSy employé dans les parfums; Graine de l'Anse, les Omphalea diandra et triandra, dont le fruit purge violemment ; Graine d'Avignon , le fruit du Rhamnus 37 290 GRA GRA infectoriuSf fort recherché pour la coloration en jaune des soies et de la laine; Graine a dartres, les graines de làCassia tora et du Valeria guianensis, dont la fa- rine est employée comme cataplasme; Graine d'écarlate , la galle du Chêne kermès ; Graine de Girofle , les fruits de VAmo- mum cardamum, du Myrtus pimenta, et de V Hœmatoxylum campechianum ; Graine des Canaries ou Canaris , la se- mence de l'Alpiste et le Millet des oiseaux; Graine en ccedr, le Cordispermum hysso- pifoUum ; Graine macaque, le Mouiabea d'Auhlet et le Melastoma lœvigata , dont les Singes mangent le fruit; Graine musquée. Voy. graine d'ambrette ; Graine Orientale , le Menispermum coc- culus ; Graine de paradis, l'Amome à grappes de la Guinée , employé par les Indiens dans leurs ragoûts, et pour sophistiquer le Poivre. Graine perlée. Voy. graine d'amour; Graine de Perroquet et G. de Perruche , le Carthame officinal et le Micocoulier à pe- tites fleurs de la Jamaïque ; Ghawe de Psyllion, la graine du Plantain des sables, recherchée pour le blanchissage des dentelles; Graine de Réglisse, VAbrus precatorius; Graine tinctoriale. Voy. graine d'écar- late; Graine de Turquie, le Maïs ; Graine à Vers : à Cayenne , le Chenopo- dium anthelminticum ; et en France VArtc- misia judaica , employés tous deux comme vermifuges. (J.) GRAISSE. Adeps. zool. , chim. — La graisse est une substance extraite du corps des animaux , et qui se trouve principale- ment sous la peau autour du cœur , des in- testins, près des parois internes, entre le péritoine et les parties inférieures de l'ab- domen. Elle est molle , blanche , inodore , fade, huileuse, inflammable, aisée à fondre, presque insoluble dans l'alcool , insoluble dans l'eau , et soluble dans les huiles fixes. La fusibilité des graisses dépend de la quan- tité d'Élaïne et de Stéarine qui les consti- tue. VÉlainô est une substance incolore, insipide, transparente, insoluble dans l'eau, fluide à U température ordinaire, et pou- vant se volatiliser. La Stéarine au contraire est une substance solide , blanche, soluble à la température ordinaire, et se fondant à -j- 60 cenligr. , d'où l'on voit que plus une matière grasse contient d'Élaïne , plus elle est fluide : ainsi la graisse de Porc est plus fluide que celle de Mouton. Certaines grais- ses ont reçu des noms particuliers : celle de Porc produit VAxonge ou Saindoux ; celle de Mouton fournit le Suif. Exposée à l'air, la graisse se rancit par la fixation de l'oxy- gène, et forme des acides gras. Chauffée avec la dixième partie de son poids d'acide, ni- trique, on a la graisse oxygénée. Cette substance est fréquemment et di- versement employée dans l'industrie , les préparations pharmaceutiques , l'art culi- naire , etc. (J.) GRALLARIA, Vieill. ois. — Synonyme de Myioturdus. Voy. fourmilier. (J.) GRALLARIIVÉES. Grallarinœ. ois. — Section établie par M. de Lafresnaye dans la famille des Myothéridées. Voy. ce mot. (J.) GRALLATORES. ois. — Illiger désigne sous cette dénomination latine l'ordre des Échassiers. (J.) GRALLES. ois. — Temminck désigne sous ce nom les Échassiers. Voy. ce mot. (J.) GRALLINE. Grallina. ois. — Sous-genre de Merles créé sous ce nom par Vieillot. Il en sera question à l'article merle. Voy. ce mot. (J.) GRAMIIVÉES. BOT. ph. — Famille de plantes monoootylédones, également impor- tante , soit par le nombre des espèces qui la composent , soit parce que plusieurs de ces espèces fournissent la base de la nourriture de l'homme et d'un grand nombre d'ani- maux. Sous ces divers rapports, comme aussi à cause des nombreuses particularités de l'or- ganisation des plantes qu'elle renferme, elle mérite de fixer quelque temps l'attention. Les Graminées sont des plantes généra- lement peu élevées, annuelles ou vivaces; dans ce dernier cas , elles présentent un rhizome plus ou moins étendu qui, chaque année, donne naissance à de nouvelles ti- ges. Les espèces vivaces sont plus nombreu- ses que les annuelles. La tige de ces végé- taux a reçu un nom particulier à cause de sa structure particulière; on l'a nommée i Chaume. Elle est presque toujours fistu- j leuse , renforcée d'espace à autre par des GRA GRA 291 nœuds solides autour desquels se fixent les feuilles ; dans la presque totalité de la fa- mille, elle est herbacée ; mais dans le Ro- seau , surtout dans les Bambous , elle prend une consistance ligneuse. La cavité qu'elle présente à son intérieur n'est pas essentielle à son organisation ; en effet , chez le Maïs, la Canne à Sucre et quelques autres espèces, la tige est pleine ; et de plus , dans tous les cas, elle est remplie, pendant la jeunesse, d'un tissu cellulaire lâche , mais continu ; ce n'est que plus tard que son accroisse- ment rapide en longueur et en largeur dé- chire le tissu central, dont les débris tapis- sent la cavité qui vient de se former ainsi. Dans toute la longueur de chacun des entre- nœuds d'un chaume , les faisceaux fibreux marchent dans une direction longitudinale parallèle ; mais aux nœuds mêmes ils for- ment, par leur division et par leurs anas- tomoses, un réseau compliqué qui rend ces points beaucoup plus résistants que le reste de la tige. Presque toujours celle-ci reste simple, ses bourgeons axillaires ne se dé- veloppant pas ; mais dans quelques cas aussi elle donne des branches, comme on le voit très bien chez les Bambous , où , après la première année, elle en développe un grand nombre. Par suite de la disposition distique des feuilles chez les Graminées , leur tige est toujours cylindrique ou plus rarement comprimée; mais elle n'est jamais triangulaire, comme chez les Cypéracées. Les feuilles des Graminées ont une organi- sation qui leur est propre. Leur portion in- férieure naissant de toute la circonférence des nœuds forme une gaîne qui entoure tout ou partie de l'entre-nœud supérieur; les bords de cette gaîne sont simplement appliqués ou enroulés l'un sur l'autre, mais non soudés entre eux, et ce caractère fait distinguer au premier coup d'œil une Gra- minée d'une Cypéracée , celle-ci ayant tou- jours sa gaîne fermée. De la partie supérieure de cette gaîne part le limbe , presque tou- jours étroit et très allongé, plus large ce- pendant dans des espèces des contrées chau- des , toujours entier , à nervures parallèles. Dans uh petit nombre de cas, le limbe tient à la gaîne par une portion rétrécie qui re- prc.sente un pétiole ordinaire , par exemple, choz les Bambous. A cette même extrémité -n, écriture; vottoç, agrément), arach. — M. Koch {Die arachniden) désigne sous ce nom un genre d'Arachnides, que M. P. Gcr- vais, dans le t. III des Ins. apt., par M. Walc- kenaër , place dans l'ordre des Phalangides. La seule espèce connue de cette coupe géné- rique est le Graphinoste ORNÉ, Graphinostus ornatus Kollar (m Koch, Diearachnid., tom. VII, pag. 10, pi. 219, fig. 545). (H. L.) *GRAPHÏPH0RA(ypa'-pv3, écriture; «popoç, qui porte). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Noc- tuélites de Latreille, fondé par Ochsenhei- mer, et dont les espèces ont été réparties de- puis dans d'autres genres, principalement dans les g. A grotts ci Noctua. Voy. ces deux mots. (D.) GRAPIÎIPTÈRE. Graphipterus (ypayy,', écriture; -rvT/pov, aile), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Carabi- ques, tribu des Troncatipennes , fonde par 304 GRA Latreille et adopté par tous les entomolo- gistes. Les Graphiptères se distinguent des A.nthies , avec lesquelles Fabricius les avait confondus , par leurs palpes, dont le dernier article est cylindrique ; par leurs tarses an- térieurs, d'égale largeur dans les deux sexes ; par leur corps large et aplati ; par leur pro- thorax cordiforme, et enfin par leurs élytres, planes, larges, en ovale peu allongé et plus ou moins suborbiculaire. Ces insectes sont aptères et paraissent ha- biter exclusivement l'Afrique et les parties de l'Asie qui en sont limitrophes. Les uns sont noirs, avec des taches blanches ; les au- tres sont bruns ou roussâtres , avec des raies grises. Les premiers se trouvent en Egypte ou dans les contrées voisines ; j^ autres sont du cap de Bonne-Espérance ou de la côte occidentale de l'Asie. Suivant M. Alexandre Lefebvre, qui ob- serva ceux d'Égyple , on les trouve au mois de mars , pendant la plus grande chaleur du jour. Ils courent dans le sable des ter- rains peu cultivés ou plutôt sur la limite qui sépare ces terrains du désert. Ils se tiennent au pied des buissons, et c'est de là qu'ils se répandent aux alentours pour se livrer à la recherche de leur proie. Jamais on ne les rencontre pendant la nuit, en quoi leurs mœurs diffèrent de celles des Anthies. Le frottement de leurs cuisses de derrière con- tre le bord de leurs élytres produit un bruit tout particulier que l'on peut rendre par le mot xéxé très vivement répété. Ce bruit sert à les faire découvrir dans leur retraite, où il paraît qu'ils vivent en famille, car on les y trouve quelquefois en grand nombre. Le dernier Catalogue de M. Dejean en énumère 17 espèces, dont 3 d'Egypte, 3 de Barbarie, 1 du Sénégal et 10 du cap de Bonne-Espé- rance. La plus grande du g., et qui peut en être considérée comme le type, est le Gra~ phipterus variegatus Fabr., auquel M. Brullé a restitué le nom de serrator, qui lui a été donné primitivement par Forsakl. Elle est d'Egypte. (D.) GRAPHIPTÉRIEKS. Graphipterii. ms. — M. Brullé désigne ainsi un groupe de Coléoptères pentamères dans la famille des Carabiques , qui se compose des g. Helluo , Anthia , Graphipterus et Piezia. (D.) GRAPIîIS ( ypatpiç , dessin ). bot. cr. — Genre de Lichens idiolhalanies , établi car GRA Frics {PL hom., 272) pour des Lichens crois- sant sur les troncs des arbres des régions tropicales, et dont les principaux caractères sont : Nucléus tétraquètre , en forme de disque canaliculé , et couvert dans le prin- cipe d'une teinte blanchâtre ; périthèce di- visé en deux , latéral , plan , ouvert , avec l'excipulum fermé par le thalle, soudé enfin après la déhiscencè. Ce genre renferme un grand nombre d'espèces. *GRAPHISURUS (ypa>a), j'écris; oûpa, queue), ins. — Sous-genre de Coléoptères subpentamères, créé par Kirby {Fauna bore- alis arnericanay p. 169) dans la famille des Longicornes , tribu des Lamiaires , et ayant pour type une espèce des États-Unis , nom- mée G. pusillus par l'auteur. (C.) GRAPHITE (ypocfû), j'écris), min. — Es- pèce de la classe des substances combusti- bles non métalliques, d'un éclat métalloïde, et d'un gris noirâtre passant au gris d'acier, tendre , onctueuse au toucher , tachant les doigts , et laissant sur le papier des traces d'un gris de plomb. Elle est connue dans le commerce sous le nom de Plombagine, et sert à fabriquer les crayons dits de mine de plomb, dénomination impropre, qui rappelle seulement l'aspect de sa tachure. Le Graphite se montre quelquefois sous la forme de lames hexagonales, et paraît cris- talliser dans le système dihexaédrique. On le regardait autrefois comme un percarbure de Fer , dans lequel le métal n'entrait que pour 4 à 5 parties sur 100 : il est reconnu aujourd'hui que c'est du Carbone presque pur, souillé seulement d'une petite quantité de matière terreuse ou ferrugineuse. Sa den- sité est de 1,8. ..2, 5; sa dureté = 1...2. Il est facile à couper en lames ou en baguettes avec le couteau. Il brûle au chalumeau, et surtout dans le gaz oxygène, mais plus faci- lement que le Diamant , et comme lui se transforme en acide carbonique. On le trouve en lamelles disséminées , en petites masses écailleuses ou compactes , dans les schistes cristallins et les calcaires saccharoïdes. II semble quelquefois remplacer le Mica ou le Talc dans ces roches de cristallisation, ou bien il se confond imperceptiblement avec la matière de la roche, à laquelle il commu- nique une couleur noire et la propriété de tacher. Les mines de Graphite les plus esti- mées sont celles de Borrowdale, dans le Cuib- J GRA berland en Angleterre. Le Graphite de ce pays est si pur, qu'on le fait servir sans pré- paration à la confection des crayons fins. On se borne à le scier en petites baguettes, que l'on enchâsse ensuite dans du bois. Après les crayons de Graphite anglais , ceux qui méritent la préférence se fabriquent avec les variétés que l'on tire des environs de Passau en Bavière. La plupart de ceux que l'on trouve dans le commerce se composent avec la poussière de Graphite réduite en pâte au moyen d'un mucilage , et à laquelle on ajoute quelquefois du sulfure d'Antimoine ou d'autres matières tachantes. On emploie aussi ce minéral pour garantir les ouvrages de Fer de la rouille en le réduisant en pou- dre, et l'appliquant à la surface de ces corps. On se sert encore de cette môme pous- sière, mêlée à de la graisse, pour adoucir les frottements dans les engrenages ; ou bien encore on la mélange avec des matières ar- gileuses pour en faire des creusets, dits creu- sets de mine de plomb, qui sont très réfrac- taires. C'est à Passau que se fabriquent ces creusets , employés principalement par les fondeurs en Cuivre. (Del.) *GRAPHIUM, Scop. ins. — Voij. meli- T^A, Fabr. (D.) *GRAPHIURE. Graphiurus{ypcf.^iç, des- sin ; o , queue), mam. — F. Cuvier a éta- bli ce genre pour le Loir du Cap , Myoxus capensis , espèce fort semblable extérieure- ment au Lérot , mais dont les molaires sont p^us petites et conformées un peu différem- ment. Voy. LOIR. (P. G.) *GRAPHODERl]S {ypoL^r,, écrit; Sepr., cou). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Hydrocantharcs , tribu des Dytiscides , établi par Eschscholtz et adopté par M. Dejean, mais non par M. Aube, dont nous suivons la classification pour cette famille. Suivant cet auteur les Graphodères ne font qu'une division du g. Hydaticus de Leach. Voy. ce mot. (D.) _ *GRAPHOLITHA (ypocp-^', écriture ; ).'eo;, ;5ierrc). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , établi par Treit- schke aux dépens du g. Tortrix, Linn., ou Pyralis, Fabr. , et que nous avons adopté dans VHist. waf. des Lépidopt. de France, en le plaçant dans notre tribu des Platyomides. Ce g. renferme une quarantaine d'espèces dont la plupart ont leurs premières ailes T. VI. GRA 305 rayées ou veinées coîume le marbre ou le bois pétrifié , ce à quoi fait allusion leur nom générique. Leurs Chenilles, de couleur livide, vivent de feuilles, de bourgeons ou de graines. Elles se renferment dans un tissu solide revêtu de terre pour se changer en chrysalide. (D.) GRAPHOLITHE (ypa'cpw , écrire ; /l'Oo- , pierre ). min. — Syn. de Schiste-ardoise , à cause de l'emploi qu'on fait des feuillets d'Ardoise, comme de tablettes à écrire , et aussi parce que l'Ardoise elle-même sert à la préparation de certains crayons. (Del.) *GRAPH0M1IE. Grapliomyia (y.oacp/î , écriture; /xvîa , mouche), ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Desvoidy , dans son Essai sur les Myodaires, p. 403 ; il le place dans la famille des Calyptérées , division des Coprobies ovipares , tribu des Muscides, section des Errantes. Il y rap- porte 5 espèces parmi lesquelles nous cite- rons comme type du genre la Musc, ma- culala Fabr., très commune en été sur les Ombellifères. (D.) *GrxAPllOmYzmE.Graphomyzina{7px- o-n, écriture; p.yÇa, pour piuTa, mouche), ins. — Genre de Diptères, division des Bracho- cères, subdivision des Dichœtes, famille des Athéricères , tribu des Muscides, fondé par M. Macquart sur une seule espèce trouvée dans les environs de Liège , et à laquelle il donne l'épithète d'elegans , justifiée par les couleurs agréables dont elle est ornée. (D.) *GRAPH0RHII\US(7pa commun dans une grande partie de l'Europe, surtout dans le Midi. (Bl.) 39 306 GRA GKA GRAPPE. Racemus. bot. — Nom donné à un assemblage de fleurs ou de fruits por- tés sur des pédicelles , et disposés le long d'un pédoncule commun , mais pendant (ex. : Acacias , etc.); ce qui établit une dif- férence entre la grappe et Pépi , dont les pédoncules sont droits et les fleurs sessiles. La grappe est dite rameuse quand les pédi- celles particuliers forment autant de petites grappes. Elle prend le nom de panicule quand les pédicelles inférieurs sont plus longs et plus rameux que les autres (ex. : les Agrostis , les Roseaux). Enfin la grappe s'appelle thyrse, lorsque les pédicelles du milieu sont plus longs que ceux de la base et du sommet ( ex. : le Lilas , le Marron- nier). (J.) GRAPSE. Gropsws (ypst'^-w , de ypay&j, dessiner ). crust. — Cette coupe générique, qui est due à Lamarck , est rangée par M. Milne-Edwards dans Tordre des Dé- capodes brachyures et dans la famille des Catométopes. Chez ces Crustacés, la face supérieure de la carapace est toujours pres- que horizontale et à peu près carrée. Le front est très large et incliné , avec sa partie supérieure généralement divisée en quatre lobes, qui deviennent souvent très saillants. Les orbites sont profondes, et leur extrémité externe ne s'ouvre pas dans une gouttière horizontale. Les pattes-mâchoires externes sont fortement échancrées en de- dans , de manière à laisser entre elles un grand espace vide ayant la forme d'un lo- sange ; leur troisième article est trapézoïdal, et se termine antérieurement par un bord droit et large. Les régions ptérygostomiennes sont lisses ou très légèrement granuleuses. Les pattes de la première paire sont courtes, le bras est élargi et épineux en dedans , et les mains courtes, mais assez fortes chez le mâle. Les pattes suivantes sont remarqua- blement aplaties ; leur troisième article est lout-à-fait lamclleux inférieurement dans sa moitié externe, et son bord supérieur est Tiîince et élevé; enfin le tarse est très gros et épineux. Les pattes de la deuxième paire sont beailcoup plus courtes que les troi- sièmes , qui , à leur tour , sont en général moins longues que les pénultièmes. L'abdo- men du mâle est triangulaire ; celui de la femelle est très large, et son dernier article est grand et non enclavé dans une échan- crure de l'article précédent. Ce genre ren- ferme huit espèces, répandues dans presque toutes les mers. Les espèces dont les habi- tudes sont connues habitent en général les côtes rocailleuses, et courent avec une assez grande rapidité. Le Grapse madré ou varié , Grapsus varius Herbst ( tom. I, pag. 261 , pi. 20, fig. 14), peut être considéré comme le type de ce genre ; il est très commun sur les parties rocailleuses des côtes de la Bre- tagne et de l'Italie. Il habite aussi les côtes de l'est et de l'ouest de nos possessions d'A- frique; car pendant mon séjour en Algérie, j'ai rencontré très communément ce Crus- tacé , qui se plaît dans les fissures des ro- chers des rades de Mers-el-Kebir, d'Alger et de Bone. (H. L.) *GïlAPSES. ARACH. —Ce nom, employé par M. Walckenaër, désigne une race dans le genre Olios de cet auteur. Chez les espè- ces que cette race renferme , les yeux sont presque égaux entre eux, les deux intermé- diaires de la ligne antérieure et les quatre latéraux portés sur une légère élévation. Les mâchoires sont légèrement inclinées sur la lèvre , avec la deuxième paire de pattes la plus longue. Les Olios grapsus et pagurus sont les deux seules espèces comprises dans cette race. (H. L.) *GRAPS0IDÎENS. Grapsoidii. crust. — C'est une tribu de l'ordre des Décapodes brachyures, de la famille des Catométopes, qui a été établie par M. Milne-Edwards, et qui comprend les Crustacés à carapace peu régulièrement quadrilatère, dont Jes bords latéraux sont presque toujours légèrement courbés , avec le bord fronto-orbitaire n'oc- cupant souvent qu'environ les deux tiers de son diamètre transversal. La carapace est presque toujours très comprimée, avec le plastron sternal peu ou point courbé en ar- rière. Le front, presque toujours recourbé, occupe environ la moitié du bord antérieur de la carapace, et dépasse de chaque côté le 'ÎÉ niveau des bords latéraux du cadre buccal. ^ Les orbites sont ovalaires et de grandeur médiocre. Les pédoncules oculaires sont gros et courts. Les antennes internes sont quel- quefois verticales et logées dans des fossettes distinctes ; mais , dans la plus grande ma- jorité des cas , ces organes sont tout-à-fait transversaux. Les antennes externes occu- pent un hiatus qui existe entre le front et GRA le bord orbitaire inférieur, et qui fait com- muniquer les fossettes antennaires avec les orbites. Le cadre buccal est peu ou point rétréci en avant , avec la tigelle des pattes- mâchoires externes prenant toujours nais- sance au milieu du bord antérieur ou à Tan- gle externe de l'article précédent. Le plas- tron sternal n'est pas très large en arrière , et donne insertion aux verges. La disposition des pattes varie; celles de la première paire sont en général très courtes , et celles des quatre dernières paires très comprimées : ces dernières sont quelquefois natatoires. L'abdomen se compose de sept articles. On compte en général de chaque côté sept bran- chies thoraciques. La plupart des Grapsoidiens dont on con- naît les mœurs vivent sur le rivage ou sur les rochers qui bordent les côtes ; ils sont très craintifs et fuient avec beaucoup de vi- tesse. Cette tribu renferme sept genres, qui sont ainsi désignés : Sesarma, Cyclograpsus, Grapsus , Nautilograpsus , Pseudograpsus , Plagusia et Varuna. (H. L.) *GRAPSOITES. Grapsoites. crust. — Ce nom, qui désigne, dans noire Histoire na- turelle des Crustacés, etc., une tribu, est svnonvme de Grapsoidiens. Voyez ce mot. (H. L.) ^GRAPTODERA (ypaTiro;, impressionné d'une ligne; SdpoL, cou), ins, — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Cycli- ques, tribu des Alticites [voy. gallérucites), renfermant plus de 50 espèces réparties sur tous les points du globe. Le corselet de ces insectes est sillonné transversalement près de la base, et la couleur générale est bleue ou verte. L'espèce type, la G. oleracea Fab., 01. ( altica ) , se trouve dans la plus grande partie de l'Europe, et est très commune aux environs de Paris. On a confondu sous ce nom plusieurs espèces voisines , mais dis- tinctes. (C.) GRAPTOLÏTHUS (jpoctttoç, écrit; )SOoç, pierre), polyp. — M. Hisinger [Petres. suec.) donne ce nom à quelques Polypiers fossiles. On écrit aussi Grapholithes. (E. D) *GRAPTOMYZE. Graptomyza (ypa-T^Toç, écrit; wÇa pourpvra, mouche), ins. — Genre de Diptères, de la division des Brachocères , subdivision des Tétrachœtes , tribu des Syr- phides, établi par Wiedmann, et adopté par :.î. Macquart, qui le place entre les Rhin- GRA 307 gies de Fabricius et les Milésies de Latreillc Ce g. ne renferme que 4 espèces de Java, décrites par Wiedmann et parmi lesquelles M. Macquart cite comme type la Grapt, ven- tralis de cet auteur. (D.) *GRAPTOPni:LLUM (ypairTÔç, écrit ; (puXÀov, feuille), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Acanthacées-Echmatacanthées- Gendurassiées , établi par Nées (m Wallich Plant, as. rar., III, 102 ) pour une plante suffrutescente de l'Inde, à feuilles opposées, oblongues ou ovales, tachetées, glabres; racèmes axillaires groupés sur le racème ter- minal ; bractées et bractéoles petits, situés à la base des pédoncules; corolles pourprées. (J.) GRAS (corps), chim. — On nomme ainsi des Corps composés des mêmes principes im- médiats de la Graisse, mais en plus ou moins grande proportion. Tels sont les Huiles , le Beurre, la Cire, etc. Voy. ces mots. GRAS DES CADAVRES. cmM.— Corps gras formé par la décomposition des sub- stances animales , et regardé par certains chimistes comme un Savon ammoniacal avec excès de Graisse. 11 est composé , selon M. Chevreul, d'Ammoniaque, de Potasse et de Chaux, combinées avec une grande quan- tité d'Acide margarique et d'Acide oléique. (J.) GRASSETTE. Pinguicula {pinguis, grasse), bot. ph. — Genre de la famille des Utriculariées , établi par Tournefort {Inst. , 74), et présentant pour principaux carac- tères : Calice divisé en cimq parties inégales; corolle hypogyne , bilobée, armée d'un épe- ron à la base; étamines insérées au fond de la corolle; anthères terminales, adnées , uniloculaires ; ovaire uniloculaire , à pla- centa basilaire, globuleux; style très court, épais, à stigmate bilabié ; capsule unilocu- laire. Les espèces de ce genre, au nombre d'i ne dizaine environ, sont des herbes vivaces, in- digènes des régions marécageuses et hu- mides de l'Europe et de l'Amérique bo- réale , à feuilles radicales, très entières, subcharnues, très glabres ; à hampe nue ; uniflore. Nous citerons principalement la Grassette commune , Pinguicula vulgaris , à fleurs violettes , qui se trouve dans les ma- récages de plusieurs parties de l'Europe. Les pâtres se servent des Grasscltes pour 308 GRA guérir les gerçures aux pis de leurs Vaches. | Les Lapons et autres peuples du Nord font une pommade de leurs feuilles , qui empê- che, dit-on, la séparation des parties con- stituantcs du lait, et lui donne un goût plus | agréable. Chez nous les bestiaux ne tou- ' chent pas à ces plantes , qui sont réputées \ vulnéraires. Leur décoction fait périr les Poux. On en tire une teinture jaune. (J.) ' GRATELOUPIA (nom propre), bot. ph. — Genre de Fucacées-Floridées , établi par i Agardh {Syst., XXXIV; Spec, I, 221), et ! qui présente pour caractères : Fronde mem- | braneuse cartilagineuse , d'un rouge noi- j râtre, plane, rameuse à la base ; sporidies | elliptiques; tubercules fructifères agrégés ' sur les rameaux, et percés d'un pore. Ce j genre de plantes , marines comme toutes les Floridées, ne renferme que 3 espèces. (J.) | *GRATELUPIE, Gratelupia (nom propre), j MOLL. — M. Desmoulins a proposé ce genre ! dans le Bullelin de la Société linnéenne de i Bordeaux , et il l'a dédié à M. Grateloup , j savant distingué, auteur de plusieurs tra- j vaux fossiles du bassin de l'Adour. La co- quille fossile qui est devenue le type du g. | Gratelupia était assez généralement rappor- I tée aux Donaces; mais M. Desmoulins a fait | voir que sa charnière diffère non seulement | decelledesDonaces, mais aussi de celles d'au- j très genres de bivalves connus. En effet , ; au lieu de deux dents cardinales et de dents î latérales , comme dans les Donaces , on trouve à la charnière de cette coquille une série de dents cardinales qui vont graduel- lement en s'amoftidrissant, et dont on compte jusqu'à cinq sur chaque valve; il y a de plus une dent latérale antérieure. La coquille est transversalement oblongue , i comprimée latéralement; ses crochets sont ! peu saillants , et ils s'inclinent en avant au- dessus d'une lunule superficielle, lancéolée et peu apparente ; l'impression palléale a de l'analogie avec celle des Donaces; elle pré- sente une sinuosité postérieure , en remon- tant à peu près jusqu'au niveau de la char- nière; le côté postérieur de la coquille est tronqué, son extrémité antérieure est large et arrondie. D'après ces caractères , il est évident que le g. Gratelupie ne peut rester avec les Donaces ; il se rapproche beaucoup plus de certaines Cythérées , et principale- ment d'un groupe auquel le Cytherea cor- GRA hicula de Lamarck pourrait servir de type. Déjà, dans les Cythérées, on compte quatre dents cardinales; il suffirait donc d'en ajou- ter une cinquième et quelquefois une sixième, pour avoir les caractères du g. Gratelupia . nous pensons donc que ce g. ne peut être maintenu dans une méthode destinée à ren- fermer les genres dont les caractères pren- nent assez d'étendue pour réunir en groupe naturel des animaux identiques par l'en- semble de leur structure. Si quelque jour, après une étude approfondie de l'animal du Cytherea corhicula , on vient à lui trouver des caractères propres , il sera convenable alors d'adopter le g. Corhicula de Mégerle , et d'y rattacher celui des Gratelupia. (Desh.) GRATIOLE. Gratiola. bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées-Gratio- lées, établi par Rob. Brown {Prodr., 435) , et présentant pour caractères principaux : Calice 5-parti , bi-bractéolé ; corolle hypo- gyne , bilabiée ; étamines 4 , insérées au tube de la corolle, incluses ; anthères cohé- rentes , biloculaires , à loges parallèles ; ovaire biloculaire, à placentas adnés, multi- ovulés ; style simple, à stigmate dilaté, bi- lamellcux; capsule biloculaire, loculicide- bivalve. Les plantes comprises dans ce genre sont des herbes vivaces, uligineuscs, crois- sant dans les contrées centrales de l'Eu- rope , dans l'Amérique boréale et la Nou- velle - Hollande extratropicale , à feuilles opposées , crénelées ou dentées ; à pédon- cules axillaires , solitaires , uniflores , oppo- sés ou alternes ; à fleurs jaunâtres ou blan- ches. On connaît une trentaine d'espèces de Gratioles , dont une seule habite l'Europe : c'est laGRATiOLE COMMUNE, G. officinalis. Elle croît dans les marais , a une saveur très amère et une odeur nauséabonde. Les feuil- les de cette plante sont réputées hydragogues et émétiques, et dans certains pays, les in- digents en font communément usage comme purgatif; de là son nom d'Herbe à pauvre homme. Elle est peu employée par les prati- ciens à cause de l'irritation violente et des accidents qu'elle peut occasionner. Dans les prairies on en éloigne les troupeaux , qui , lorsqu'ils en ont mangé, maigrissent sensi- blement. (- *GRATIOLÉES. Gratioleœ. bot. pu. — GRE GRE 309 Une des tribus établie par M. Bentham dans le grand groupe des Scrophularinées. (Ad. J.) GRAUCALUS. ois. — Cuv., synonyme de Choucari, Buff. — L. et G.-R. Gray, sy- nonyme de Cormoran. GRAUI\1SÏEI!\. GÉOL. — Voy. gruns- TEIN. GRAUWACKE. géol. — Espèce de roche conglomérée arénacée d'une manière peu distincte, contenant souvent des fragments anguleux plus grossiers que ceux qui com- posent le fond de la pâte. Les éléments minéralogiques de la masse sont le Feldspath , tant à petits grains qu'à l'état d'Euritine, des grains de Quartz à l'é- tat grenu, et du Phyllade, soit à grains dis- tincts, soit infusé et mêlé avec la partie feldspathique compacte. Les fragments anguleux disséminés dans la masse sont communément composés de Feldspath , de Quartz , de Phyllade, beau- coup plus rarement de Pténite, et enfin quelquefois de Porphyre protogyniquc très pauvre en cristaux disséminés. La Grauwacke égale le Pétrosilex en du- reté; elle a généralement l'apparence ho- mogène. Au chalumeau, elle se fond en verre blanchâtre , ce qui prouve qu'elle est formée de Feldspath pour la plus grande partie (plus des 4/5 ). Les couleurs varient suivant la quantité de phyllade qu'elle con- tient. Les géologues confondent avec la Grau- wacke une foule de roches qui ne sont que des grès quartzeux , phylladifères ou mélan- gés de schistes argileux ordinaires. Il est même probable que beaucoup de roches dé- crites comme Grauwackes par les géologues s'éloignent encore davantage du type réel de cette espèce. C'est après de nombreuses recherches sur la nature des Grauwackes incontestables , notamment sur celle du Hartz, que M. Cor- dier est parvenu à déterminer leur véritable composition et à les ranger dans les roches feldspathiques. | La Grauwacke appartient à la période \ phylladienne, c'est-à-dire aux terrains de transition. Elle contient quelquefois des dé- '■ bris de corps organisés , tels que des Spiri- ' fères et des tiges herbacées. (C. d'O.) I GRÈBE. Podiceps. ois.— Genre de Pal- ' mipèdes de la famille des Colymbidées ou. i Plongeurs, offrant pour caractères : Un bec I ordinairement plus long que la tête, robuste, ! comprimé latéralement; des narines média- I nés, oblongues, recouvertes en arrière par I une membrane; des pieds placés tout-à-fait à la partie postérieure du corps ; des tarses I fortement comprimés , et , ce qui en fait le j caractère principal , des doigts simplement réunis à leur base par une membrane, et lo- bés dans le reste de leur étendue comme ceux des Foulques. Leurs ailes sont média- nes, et leur queue est dépourvue de rectrices. Les Grèbes sont des oiseaux essentiellement aquatiques : aussi ne les voit-on à terre que très accidentellement, et seulement lors- qu'une tempête les y a poussés , ou qu'une forte vague les y jette. Leurs mouvements hors de l'eau sont embarrassés et peu actifs; dans quelques circonstances on pourrait même penser qu'ils sont nuls. On a dit et répété à satiété que, chez ces oiseaux, la position des jambes à l'extrémité du corps nécessitait, dans l'action de la marche, une position verticale. Il est facile, en invoquant certaines lois de physique, de concevoir et même d'admettre la possibilité d'un pareil fait. Mais l'obser- vation sur nature donne à ceci un démenti à peu près complet. Hors de l'eau, les Grè- bes ne marchent pas, ils rampent; ils ne se tiennent pas debout, mais bien accroupis. Lorsque parfois , ce qui est exceptionnel , le corps tend à se relever pour prendre , non plus une position verticale, comme on l'a supposé , mais plutôt une position oblique, ce n'est pas la plante du pied qui seule ap- puie sur le sol , mais presque tout le tarse. On a dit aussi , et cela par induction proba- blement , que les Grèbes se soutenaient à peine dans les airs , et qu'ils paraissaient bien plutôt se laisser emporter par les vents que suivre une direction volontaire. On a cru devoir attribuer cette incapacité suppo- sée de vol à la trop grande brièveté de leurs ailes, par rapport au volume et au poids de leur corps. Cette dernière raison n'est pas très sérieuse. Les Grèbes n'ont que l'appa- rence d'un corps volumineux. Les plumes qui les recouvrent forment, surtout aux parties inférieures, une couche excessive- ment épaisse. Les Grèbes, il est vrai, ne volent pas souvent ; mais lorsqu'ils le font, c'est toujourij d'une manière rapide, directe 310 GRE et soutenue ; d'ailleurs ils entreprennent de fort longs voyages. Autant les Grèbes sont disgracieux et em- barrassés sur le sol , autant ils sont beaux de forme et agiles dans l'élément dont ils font leur demeure exclusive. Ce sont de gra- cieux nageurs et d'habiles plongeurs , deux qualités qu'ils doivent à la forme de leur corps et à la position de leurs pieds. Ils vi- vent sur les eaux douces aussi bien que sur les eaux de la mer. Ordinairement ils font leur principale nourriture de poissons ; mais à ce régime ils joignent des Algues et d'au- tres plantes aquatiques. Tous les estomacs de Grèbes que nous avons examinés ne nous ont jamais offert que des plumes apparte- nant à différentes espèces d'oiseaux. C'est là un fait curieux qui nous a frappé , que nous avons vérifié bien des fois, et que nous signalons en passant. Les Grèbes, comme tous les animaux qui vivent constamment dans l'eau, sont en gé- néral fort gros et ont une graisse très fluide. Ils émigrent aux deux époques habituelles, à l'automne et au printemps : à l'automne pour se disperser sur les lacs intérieurs ou sur d'autres points du rivage, au printemps pour chercher une localité qui leur four- nisse des circonstances avantageuses pour la reproduction. Les Grèbes nichent dans l'eau, quelquefois à découvert, d'autres fois au mi- lieu d'une touffe de roseaux ou d'autres plantes aquatiques. Leur nîd, qui est flot- tant, consiste en un amas considérable de débris de végétaux, non pas entrelacés, mais superposés. Un simple godet à fleur d'eau est le point qu'occupent les œufs , dont le nombie varie selon les espèces. On trouve des Grèbes dans l'ancien et le nouveau continent; tous ont les parties in- férieures du corps pourvues de plumes dé- compt^sées , et d'un joli lustre. L'industrie a introduit dans le commerce, comme four- rures, la dépouille de quelques espèces de ce genre. Nou«5 comptons en Europe cinq espèces de Grèbe"^, qui toutes font partie de la faune ornithologique de France. Le Grèbe huppé, Pod. cristatus La th. , dont les joues sont pourvues d'une large fraise d'un noir lustré. Son bec est plus long que la tête, rougeâtre, à pointe blanche. Le Gnr.nE sous-gris , Pod. rubricollis Lath., GRE ayant les joues et la gorge d'un gris de sou- ris, sans fraise, et le bec noir à base jaune. Le Grèbe cornu ou esclavon, Pod. cornu- tus La th., pourvu de deux longues touffes de plumes en forme de cornes , et ayant un bec comprimé dans toute sa longueur, noir, à pointe rouge. Le Grèbe oreillard, Pod. auritus Lath., qui se distingue surtout par son bec, dont la base est déprimée et la pointe relevée en haut. Le Grèbe castagneux , Pod. minor Lath., dont les joues, les côtes et le haut de la tête sont entièrement dépourvus de fraise et de huppe. C'est la seule espèce européenne qui n'habite que les eaux douces. Parmi les espèces exotiques , on compte le Grèbe de l'île Saint -Thomas , Pod. Tho- mensis Lath., taché de noir sur la poitrine , avec un trait blanc entre l'œil et le bec. Le GRAND Grèbe, Pod. cayanus Lath. {Buff., pi. enl., 404), avec la gorge, le de- vant du cou et les flancs roux. Espèce dou- teuse. Le Grèbe des Philippines, Pod. Philippensïs Temm. {Buff., pi. enl., 946), avec les par- ties inférieures d'un cendré noirâtre , et deux traits roux sur les joues et les côtés du cou. Le Grèbe de Saint-Domikgue, Pod. Domi- nicus Lath., d'un gris nacré en dessous, avec les rémiges blanchâtres à extrémité brune. Une autre espèce, dont on a fait un nou- veau genre sous le nom de Podilymhus , ■ est le Grèbe a bec ciiRCLÉ , P. caî^olinensis fl (Z. G.) GRÈKE- FOULQUE. Heliornis. ois. — Dénomination générique substituée par quel- ques auteurs à celle de Grébi-Foulque. (Z. G.) J GiaÉBI- FOULQUE. Heliornis. ois. — ^ Nom créé par BulTon , et donné générique- rnent par Cuvier {Règn. anim., t. I) à quel- ques espèces de son genre Plongeon. Les ornithologistes modernes substituent , avec I raison , à ce nom celui d'Héliorne, comme I étant plus scientifique. Voy. iiéliorne. (Z. G.) ! GilEFFE. bot. — Cette opération, l'une des plus importantes dont les plantes soient l'objet, est entièrement basée sur des princi- pes et des phénomènes physiologiques dont la connaissance est indispensable pour en com- prendre la nature et les effets ; elle doit dès GRË GUE 311 iors fixer quelque temps notre attention . Mais comme son histoire complète comprendrait un très grand nombre de détails dépure prati- que, et qui, par suite, ne peuvent entrer dans un ouvrage comme celui-ci, nous l'en- visagerons sous un point de vue beaucoup plus limité, et nous nous contenterons d'en exposer presque uniquement la partie théo- rique , en essayant seulement d'y rattacher les grandes catégories des procédés opéra- toires auxquels les horticulteurs ont su don- ner des formes si nombreuses et si variées. L'observation même la plus superficielle , suffit pour reconnaître que les diverses par- ties du tissu végétal sont susceptibles de contracter entre elles des adhérences, de se greffer, en un mot, de manière à ne faire en définitive qu'un tout unique en apparence de deux parties primitivement et réellement distinctes. Ainsi, tous les jours on rencontre des fruits doubles , des feuilles confondues l'une avec l'autre sur une longueur plus ou moins considérable, des branches qui adhè- rent l'une à l'autre , des pédoncules qui adhèrent à des branches, etc. Ce sont là tout autant d'exemples de Greffes qui se sont opérées accidentellement et par l'effet d'un simple contact. Dans tous ces cas, on recon- naît sans peine que ce sont toujours des or- ganes jeunes , des tissus encore dans un état fort peu avancé qui se greffent ainsi. Par exemple , lorsque dans une haie , dans une forêt, deux troncs d'arbres sont en con- tact immédiat l'un avec l'autre, ils restent encore parfaitement distincts , tant que leur écorce extérieure persiste au point de contact; mais lorsque le frottement causé par les vents a usé cette couche externe et a mis ainsi en relation immédiate les portions plus profondes , et par suite plus jeunes, il arrive fréquemment qu'une adhérence se manifeste, et il se produit ainsi une Greffe natwelle entièrement semblable à l'une de celles que nos horticulteurs mettent tous les jours en pratique. ■■ D'un autre côté, au milieu des nombreu- ^Lcjes et importantes discussions qui, plus que ^H jamais, s'agitent aujourd'hui dans le monde ^Hficientifique, il estun point égalementreconnu ^^■de tout le monde, c'estque la partie d'une tige où la vie végétative a le plus d'activité est cet étroit espace intermédiaire entre l'écorce et le bois dans lequel se produisent chaque an- née , chez les végétaux dicotylés, une nou- velle couche ligneuse qui se superpose aux couches plus anciennes et une nouvelle couche d'écorce qui se place sous toute la masse corticale déjà existante. Que ces nou- velles formations proviennent de la descen- sion de faisceaux radiculaires ou de l'orga-, nisation progressive du cambium, toujours est-il que c'est là qu'elles se produisent , et que dès lors on est fondé à donner à cet espace où la vie se réfugie avec toute son activité les noms soit de zone génératrice , soit surtout celui de zone végétative^ qui in- dique simplement le fait sans rien préjuger relativement à son interprétation. En troisième lieu , on est généralement d'accord aujourd'hui quant à la manière dont on doit envisager les bourgeons des plantes. On sait que chacun d'eux constitue en quelque sorte un individu à part qui vit et se développe pour lui-même à la seule condition de trouver à sa portée les maté- riaux nécessaires à sa nutrition. On a com- paré fort souvent ce développement indivi- duel du bourgeon à celui d'une graine pla- cée dans les circonstances favorables à sa germination , et ce rapprochement facilite beaucoup l'intelligence du phénomène. Toute la différence qui existe entre la germination d'une graine et le développement d'un bour- geon , c'est que le premier de ces phéno- mènes a lieu dans le sol , tandis que le se- cond se produit sur la plante même, et plus particulièrement dans la zone végétative jouant ici le rôle de la terre humide. Ces principes posés , il sera facile de se rendre compte de ce qui caractérise essen- tiellement l'opération de la Greffe et des phé- nomènes physiologiques qui la constituent. Supposons , en effet , qu'au lieu de laisser un bourgeon se développer selon le cours naturel des choses sur la plante qui lui a donné naissance , on le transporte sans l'al- térer sur un autre pied de la même es- pèce ou d'une espèce très voisine, et que l'on reproduise autour de lui , après cette opération, toutes les circonstances qui doi- vent favoriser son développement ; dans ce cas , on conçoit très bien que ce bourgeon se développe à peu près comme il l'aurait fait sur son pied-mère. Or, ce transport môme constituera une véritable Grefle qui ne sera pas autre que l'une de celles que 312 GRE les horticulteurs pratiquent tous les jours. Au lieu d'isoler ainsi un bourgeon , et de le transporter sur un autre pied , supposons maintenant qu'on enlève un rameau tout entier, qu'on le place sur un pied différent, et qu'on l'y dispose de telle sorte que sa zone végétative coïncide avec celle de ce der- nier et la continue , les conditions dans les- (luelles ce rameau aurait continué à s'ac- croître par le développement de ces bour- geons , s'il fût resté à sa place naturelle , ces conditions ont sans doute été altérées; cependant, considérées quanta ce qu'elles ont de plus essentiel et de fondamental, elles se reproduisent encore dans de certaines limites. On conçoit donc encore que le dé- veloppement ait lieu. Or, dans ce second cas, on aura exécuté encore une Greffe; mais tandis que la première pouvait être as- similée à une germination, celle-ci sera en- tièrement analogue à une bouture, dans la- quelle seulement le rôle du sol aura été rempli par la zone végétative de la plante sur laquelle le rameau aura été placé ou du sujet. Les choses seraient un peu différentes si , sans couper une branche , on se bornait à y faire sur un point une entaille superfi- cielle et à la mettre ensuite en contact avec une autre branche à laquelle on aurait fait une entaille pareille. Il est clair que lorsque les tissus jeunes mis ainsi à nu de part et d'autre, et placés ensuite en contact immé- diat , se seraient soudés , et l'on sait qu'ils le font aisément, il y aurait continuité par- faite de la partie inférieure d'une de ces branches à la supérieure de l'autre , ou, en d'autres termes , que les deux branches se- raient, comme on le dit, greffées par ap- proche l'une avec l'autre. Dans ce cas, on pourrait rapprocher le mode d'opération employée de celui du marcottage , si sou- vent usité pour la multiplication des plantes. Les considérations qui précèdent résu- ment , dans sa partie essentielle et fonda- mentale, l'histoire physiologique de la Greffe, et , de plus , elles montrent qu'il est possi- ble d'établir une classification physiologique parmi les nombreuses variétés de cette opé- ration mises en œuvre de nos jours par les horticulteurs ; toutes , en effet , s'opèrent , soit par des bourgeons détachés des bran- ches , soit par des branches plus ou moins développées et entièrement détachées du GUE pied qu'on veut multiplier, soit enfin par des branches ou des tiges qu'on laisse d'a- bord en communication directe avec leurs propres racines pour les en isoler ensuite lors- qu'elles se seront greffées au nouveau pied sur lequel on s'est proposé de les transpor- ter. La première de ces classes de Greffes est analogue à la multiplication par les graines ; la seconde présente tout autant de ressem- blance avec la multiplication par boutures; enfin l'analogie de la troisième avec la mul- tiplication parles marcottes est des plus évi- dentes. Il est facile devoir que ces trois clas- ses reviennent aux quatre adoptées par Thouin dans sa classification des Greffes , sa troisième division rentrant nécessairement dans la se- conde. C'est d'après ces trois divisions que nous classerons les principales sortes de Gref- fes dont nous croyons devoir donner une idée, après avoir toutefois présenté une observa- tion préliminaire. Pour la réussite d'une Greffe quelconque, on recommande toujours de faire soigneu- j sèment coïncider ou de mettre exactement I en contact le liber de la Greffe et celui du I sujet. Or, pour peu que l'on songe à l'orga- I nisation anatomique et au rôle physiologi- I que des diverses parties qui entrent dans la I composition d'une tige , il est facile de re- i connaître que le rôle important attribué au liber ne peut être expliqué que comme un I reste des idées qui ont eu cours pendant I longtemps dans la science au sujet de cette I partie de l'écorce. Il est évident qu'on a I transporté au liber ce qui appartient uni- ; quement à la zone végétative. Si même l'on I réfléchit un instant à certains procédés em- I ployés pour greffer, on ne tardera pas à s'a- percevoir que cette coïncidence tant recom- mandée du liber de la Greffe et du sujet est absolument impossible à obtenir dans beau- coup de cas, ainsi qu'on pourra le reconnaî- tre par l'exposé suivant. A. Greffes par bourgeons ou par inocu- lation. La plus usitée de toutes est celle en e'cus- son. Elle consiste à enlever, surtout vers le milieu d'un rameau , un petit disque ou écusson de jeune ccorce portant vers son mi- lieu un œil ou bourgeon. A la face intérieure de cet écusson et sous la base du bourgeon, il ne doit rester, tout au plus , qu'une très netite lame de bois. On fait ensuite à l'écorc* I GRE GRE 313 du sujet que Ton veut greffer deux incisions en T, ou dont l'une soit horizontale, et dont l'autre tombe perpendiculairement sur le milieu de la première ; après quoi , soule- vant récorce au point de rencontre des deux incisions, de manière à découvrir l'aubier, on introduit l'écusson dans cet espace, de sorte que la face interne s'applique exac- tement sur le bois du sujet. On rabat en- suite les deux lambeaux de l'écorce qui doivent recouvrir l'écusson et laisser sor- tir librement le bourgeon au centre du T. Il ne reste plus qu'à maintenir cette dis- position au moyen de ligatures souples, comme, par exemple, de fils de laine. Il est clair que , dans ce mode d'opération , il ne peut y avoir coïncidence des libers, puisque celui de la Greffe est appliqué sur le bois du sujet , tel que celui du sujet est rabattu sur l'écorce de la Greffe. D'ailleurs, en suivant le développement d'une pareille Greffe, on voit très bien qu'il procède de la base du bourgeon, et nullement du contour de l'écusson lui-même. Les horticulteurs distinguent les Greffes en écusson à œil poussant et à œil dormant. La première se fait au printemps ; il en résulte que la sève , circulant alors abondamment dans la plante, détermine le développement du bourgeon ou sa pousse, fort peu de temps après qu'il a été mis en place. La seconde se pratique vers la fin de l'été ou au com- mencement de l'automne, et elle se distin- gue de la première en ce que le bourgeon de l'écusson ne se développe qu'au prin- temps suivant, après avoir en quelque sorte dormi pendant tout l'hiver. La Greffe en flûte ou en sifflet ne peut être pratiquée que lorsque les arbres sont en sève , ou que leur écorce peut se déta- cher du bois. On choisit, le plus souvent, deux branches de même diamètre. On coupe la partie du sujet supérieure au point qui doit recevoir la Greffe, et l'on détache en- suite l'écorce de son extrémité ainsi tron- quée, dans une longueur de 5 ou 6 cent., soit en un seul anneau cylindrique qu'on retire, soit sous la forme de lanières longi- tudinales qu'on laisse fixées par leur base. On fait ensuite sur l'autre branche coupée une incision annulaire; après quoi, il suffit d'un léger effort pour enlever en ce point un cylindre d'écorce qu'on a dû choisir pourvu T. VI. d'un ou de plusieurs bourgeons en bon état. Ce cylindre est la Greffe dans laquelle on fait entrer l'extrémité dénudée du sujet. Il suffit alors d'appliquer sur elle les la- nières d'écorce que l'on avait rabattues ; de lier ensuite et de protéger le tout à l'aide d'un mastic dont la composition peut va- rier. On voit que toute l'opération consiste ici à placer la base des bourgeons sur le jeune bois du sujet, sans qu'il soit possible d'obtenir une coïncidence quelconque entre les libers, dont l'un manque tout-à-fait là où se trouve l'autre. B. Greffes par rameaux ligneux ou her- bacés. La plus importante d'entre elles est la Greffe en fente. Pour celle-ci, on détache, pendant l'hiver, des rameaux d'un arbre; ce sont ces rameaux qui constituent les Greffes. Au commencement du printenips, on coupe horizontalement la tige ou la bran- che à greffer ; on ouvre à cette extrémité tronquée une fente dans laquelle on intro- duit le bout inférieur de la Greffe , aminci et taille en biseau. On a le soin de le placer de telle sorte que sa zone végétative conti- nue celle du sujet, interrompue par la fente. Lorsque le sujet à greffer est d'un diamètre assez considérable , on ne se borne pas à y placer une seule Greffe, mais on en dispose plusieurs avec les mêmes précautions autour de la circonférence; on obtient, par là, ce qu'on a nommé la Greffe en couronne. La Greffe herbacée ou Greffe Tschudy , ainsi nommée du nom de celui qui l'a reti- rée de l'oubli et remise en vogue , au com- mencement de ce siècle, s'opère souvent d'une manière tout-à-fait semblable à la précédente , seulement avec l'extrémité herbacée des végétaux ligneux ou avec des rameaux de simples herbes. Assez sou- vent aussi cette opération diffère un peu de la Greffe en fente , en ce que , sans couper horizontalement le sujet, on se borne à y faire une fente qui commence à l'aisselle d'une feuille entre le bourgeon et la tige, et qui descend ensuite verticalement; c'est dans cette fente qu'on introduit la Greffe herbacée , amincie en biseau comme dans le premier cas. Dans ces dernières années, on a tiré un parti fort avantageux de la Greffe herbacée; on l'a notamment appliquée avec beaucoup 40 314 GRE de s.uccès aux arbres verts , pour lesquels elle paraît l'emporter sur tous les autres procédés. On Ta étendue aux simples herbes ;et même aux tubercules , sur lesquels on a ainsi transporté des rameaux. Cette der- nière opération est devenue presque habi- tuelle pour les variétés du Dahlia. C'est dans cette même seconde classe qu'il faut ranger la Greffe par copulation ou à l'anglaise , dans laquelle on coupe oblique- ment, mais en sens inverse , le sujet et la Greffe; après quoi l'on applique ces deux sections obliques l'une sur l'autre de ma- nière à f^ire coïncider les parties homolo- gues, et par suite la zone végétative. C. Greffes par tiges et branches sur pied, ou par approche (en allemand : Das Ablac- tiren ou Absaugen). Ce qui caractérise essentiellement ce genre de Greffes, c'est que les troncs ou les bran- ches qu'elle sert à réunir restent en relation normale avec leurs propres racines de ma- nière à être nourris par elles , et qu'on les détache seulement lorsqu'ils ont contracté adhérence avec le sujet, qui, dès cet instant, les nourrit lui-même. Le mode d'opérer le plus simple et le plus usité consiste à enle- ver de part et d'autre, par une entaille de forme variable, la partie extérieure et pres- que morte de l'écorce, généralement même à dénuder ainsi le jeune bois , et à réunir ensuite le sujet et la Greffe en les liant for- tement l'un à l'autre. Pour que le contact des tissus jeunes aptes à se greffer soit plus exact, on complique assez fréquemment la forme des entailles, auxquelles on donne alors une forme telle qu'elles s'adaptent par- faitement l'une sur l'autre. Comme dans les Greffes précédentes, on abrite les parties sur lesquelles on a opéré , en les envelop- pant d'une de ces compositions usitées par les horticulteurs , Cire à greffer , Onguent de Saint-Fiacre , ou autre. Lorsque l'adhé- rence des tissus s'est opérée , et que la Greffe peut recevoir directement la sève du sujet , on l'isole de ses propres racines en la coupant au-dessous du point ou l'on a opéré, ou, comme disent les praticiens, on la sèurc. On modifie dans certains cas le mode d'o- pération en supprimant d'abord la partie supérieure de la Greffe , en taillant en coin son extrémité coupée , et l'introduisant en- •uile dans une entaille du sujet à laquelle GRE on donne la forme nécessaire pour qu'elle s'y adapte exactement. Dans tous les cas, les Greffes par approche s'opèrent pendant que la sève est en mou- vement. Ce sont celles qui ont dû conduire dans l'origine à toutes les autres, puisqu'on les voit assez souvent s'opérer spontanément dans la nature entre des branches ou des troncs que le hasard a placés immédiatement à côté l'un de l'autre. Dans la pratique, on les a mises à profit de diverses manières, soit pour transporter la tête d'un arbre sur une autre tige , soit pour donner plusieurs tiges et plusieurs racines à une même tête, soit pour multiplier des espèces précieuses sans compromettre leur existence, soit enfin pour obtenir des sortes de treillis naturels en réunissant ainsi sur plusieurs points assez rapprochés les branches des arbrisseaux qui forment une haie. Après avoir exposé rapidement les prin- cipaux procédés employés pour l'opération de la greffe, jetons un coup d'œil rapide sur les conditions nécessaires pour sa réussite et sur ses effets réels ou supposés. La condition fondamentale pour la réus- site de la Greffe consiste dans l'affinité spé- cifique des deux individus qu'elle doit réunir. Ainsi les espèces d'un même genre, à plus forte raison les variétés d'une même espèce, n'éprouvent pas en général de difficulté à se greffer l'une sur l'autre; mais déjà, entre deux genres souvent voisins d'une même famille, le succès de l'opération est généra- lement moins assuré , parfois même très difficile, sinon impossible ; enfin on n'en con- naît aucun exemple positif entre des espèces de familles différentes. Ainsi toutes les greffes si extraordinaires rapportées dans un grand nombre d'ouvrages anciens, comme celles du Châtaignier sur le Chêne, du Ro- sier sur le Chêne et sur le Houx , du Pom- mier sur le Framboisier, du Jasmin sur l'Oranger, etc., n'ont jamais pu être repro- duites dans ces derniers temps par les ob- servateurs soigneux ; Duhamel, en particu- lier, s'est donné fort inutilement beaucoup de peine et de soins pour obtenir ces mer- veilles végétales tant célébrées par les an- ciens. Il y aurait une exception remarquable à cette règle, si l'on devait voir avec De Can- dolle une véritable greffe dans l'implantation et la végétation du Gui sur des plantes de GRE familles très diverses; mais, comme le fait observer Meyen {Neues System der Pflanzen- Physiologiey t. III, p. 98), l'union du Gui avec la plante qui le nourrit ne peut en au- cune manière être comparée à la greffe des autres végétaux. Entre les genres même très voisins d'une même famille, la greffe présente souvent des difOcultés dont il est assez difGcile de se ren- dre compte; c'est ainsi que celle d'un pom- mier sur un poirier, ou d'un poirier sur un pommier ne prospère pas d'ordinaire pendant longtemps, malgré la ressemblance si grande de ces arbres, tandis que, dans cette même famille des Rosacées , on pratique tous les jours avec succès la greffe d'espèces et de genres beaucoup plus dissemblables. Les faits les plus remarquables sous ce rapport sont certainement ceux rapportés par De Candolle dans sa Physiologie végétale , et qui sont fournis pour la plupart par la fa- mille des Oléinées. Ainsi on réussit à greffer le Lilas sur le Frêne, le Chionanthus sur le Frêne et sur le Lilas. Ainsi encore De Can- dolle lui-même a opéré avec succès la greffe du Lilas sur le Phyllirea, celle de l'Olivier sur le Frêne , et , dans la famille desBigno- niacées, celle du Tecoma radicans sut \c Catalpa, malgré la différence complète de port et de mode de végétation de ces plantes. On se rend compte assez facilement de la nécessité de ces rapports entre les espèces pour le succès de la greffe. On conçoit en effet qu'il ne peut s'établir une adhérence et une sorte de fusion que dans les tissus d'or- ganisation semblable; et de plus que les bourgeons que leur transport sur un nouveau pied oblige à tirer de celui-ci leur nourri- ture, ne peuvent continuer à se développer, si la nouvelle sève qui leur arrive diffère considérablement par sa composition de celle qui leur était destinée par la nature, et qui avait déjà fourni à leur première formation. Comme cette analogie de tissus et de sève doit nécessairement exister entre les diverses variétés d'une même espèce, on n'éprouve pas de difficulté à les greffer l'une sur Tau- j tre. De là certains horticulteurs se sont plu { souvent à réunir ainsi sur un seul pied d'ar- j bre fruitier toutes les variétés de cet arbre qu'ils possédaient, de manière à en faire comme le catalogue et le spécimen de toutes leurs richesses pomologiques. GRE 315 Une autre condition requise pour le suc- cès des greffes consiste dans l'analogie de végétation des deux espèces à réunir. Ainsi deux plantes précoces l'une et l'autre, ou tardives l'une et l'autre, prospèrent ensemble; au contraire on n'obtiendrait que de mauvais résultats en greffant une espèce précoce sur une tardive, et réciproquement. Dans le pre- mier cas, le sujet n'étant en sève que tard, la greffe ne recevrait pas de nourriture au moment même où elle lui serait le plus né- cessaire; dans le second, l'affluence de la sève aurait déjà diminué beaucoup dans le sujet au moment où l'énergie végétative de la greffe aurait acquis toute son intensité. Enfin , l'on a reconnu que l'analogie de grandeur, de vigueur et de consistance, quoique non indispensables, présentent ce- pendant de l'importance dans beaucoup de cas, sinon pour la reprise et le développe- ment premier de la Greffe , au moins pour sa conservation et sa durée. Lorsque deux plantes réunissent, l'une par rapport à l'autre , toutes les conditions avantageuses qui viennent d'être exposées dans les considérations précédentes, la Greffe de l'une d'elles sur l'autre présente toutes les chances possibles de réussite et de durée. Mais quel sera le résultat réel de cette opé- ration? devra-t-on en attendre les merveil- leux effets qu'on lui attribue communément? En termes plus précis et plus clairs , quels en seront les effets réels? Il est facile de reconnaître que la Greffe ne fait que continuer un végétal déjà exis- tant ; le bourgeon ou les bourgeons qui la constituent se développent sur le sujet , comme ils l'auraient fait sur le pied même auquel on les a empruntés ; dès lors l'opé- ration de la Greffe peut bien servir à ob- tenir des fruits de bonne qualité d'un arbre qui n'aurait donné que de mauvais produits ; mais, dans aucun cas, elle ne fait naître des variétés nouvelles, dont il faut cher- cher à provoquer la formation par d'autres moyens. Cependant , cette opération ac- quiert, dans beaucoup de circonstances, une très grande importance par sa propriété de continuer un individu avec ses carac- tères , avec les modifications même acci- dentelles qu'il a pu subir. Ainsi Ton vo ! souvent se produire des panachures sur lc> feuilles de certains végétaux, sous l'influence 16 GRE d'altérations morbides, dont !a cause est fort obscure, sinon entièrement inconnue ; il ar- rive souvent que ces panachures acciden- telles se conservent pendant quelques an- nées ; qu'après cela , elles s'affaiblissent ou disparaissent , et que la plante revient à çon état primitif; mais si, au lieu de l'a- bandonner à elle-même, on la multiplie par la Greffe, on fixe, par cela même, cette sin- gulière altération ; d'un simple accident, on fait aussi une variété permanente, et qui se perpétue indéflniment par la Greffe. Ce qui vient d'être dit pour les pana- fhures s'applique également à d'autres mo- difications de diverses sortes , qui se con- servent et se reproduisent par la Greffe avec une constance et une facilité que l'on n'ob- tiendrait guère ou pas du tout par d'autres moyens. Mais la Greffe exerce-t-elle une influence appréciable sur le sujet? est-elle, de son îôté, influencée par lui? En examinant et ;esant avec soin la valeur et les résultats fies nombreuses observations rapportées pour démontrer la réalité de cette influence réci- proque, on arrive à ce résultat que, si elle existe en effet, elle est bien peu importante, et que ses eflets sont toujours fort limités. Ainsi une observation de Tschudy, rappor- tée par De Candolle, tendrait à prouver que les arbres greffés entrent en sève et déve- loppent leurs bourgeons de meilleure heure que ceux qui n'ont pas subi cette opération; dans une plantation de Hêtres , tous prove- nus de graines recueillies sur un même ar- bre, ceux de ces arbres qui avaient été gref- fés étaient toujours plus précoces que les autres. Mais, d'un autre côté, Van Mons rapporte beaucoup d'expériences dans les- quelles il n'a rien vu de semblable , et qui le portent à poser comme une règle générale et invariable qu'une Greffe ne se développe jamais de meilleure heure que le pied sur lequel on l'a prise. On a cru reconnaître également que les fruits produits par une Greffe sont plus gros , plus savoureux que ceux du pied-mère. Mais on conçoit que, pour établir ce fait d'une manière positive, il faudrait de nombreuses expériences com- paratives faites et suivies avec beaucoup de soin et de persévérance ; et c'est ce qui manque encore aujourd'hui. Au total, les modifications les plus importantes que l'on obtienne dans les produits des Greffes sont certains changements de grandeur et de port. Par exemple , le Pommier ordinaire, greffé sur paradis, perd beaucoup de ses di- mensions ordinaires ; tandis que le contraire arrive , dit-on , dans la Greffe du Sorbier des oiseleurs sur l'Aubépine. Quant aux changements de port , De Candolle en cite quelques uns fort remarquables. Ainsi le Pinus canadensis ou Ragouminier, qui, dans son état naturel, forme un arbuste rampant, devient un arbre droit quand il est greffé sur notre Prunier; de même le Lilas prend le port d'un arbre , quand on le greffe sur le Frêne, ainsi que le Caragana pygmée greffé sur le Caragana arborescent ; enfin le Tecoma radicans greffé en couronne sur le Catalpa y forme une tête arrondie à bran- ches pendantes et ne portant qu'un très petit nombre de crampons. On voit que toutes les modifications que le sujet semble pouvoir exercer sur la Greffe consistent à peu près uniquement dans un développement plus rapide ou plus considé- rable. Or cette végétation plus vigoureuse peut bien tenir, selon Meyen , à ce que le sujet qui a reçu une ou plusieurs Greffes a été émondé entièrement , ou que tout au moins on ne lui a conservé qu'un petit nombre de branches ; dès lors ses racines , auxquelles on n'a pas touché, continuant toujours à introduire la même quantité de sève , ce liquide nourricier devient propor- tionnellement plus considérable, et par suite il donne à la Greffe une énergie végétative qu'elle n'aurait pas eue dans sa situatiou normale {voyez Meyen , l. c, pag. 91). Quant à l'influence que la Greffe exerce- rait sur le sujet, elle a été admise par beau- coup de physiologistes et d'horticulteurs ; mais , dans l'état actuel de la science , on peut dire qu'elle n'est pas appuyée sur un nombre suffisant de faits. En effet, le seul à peu près qui tendît à l'établir est celui rapporté par Haies , et que Duhamel a dé- claré inexact , savoir : qu'un Jasmin blanc sur lequel on a greffé une espèce à fleurs jaunes produit des fleurs de cette dernière couleur, même sur les branches qui- se for- ment au-dessous de la Greffe. Mais , d'un autre côté, des faits beaucoup plus positifs montrent que le bois que le sujet produic au-dessous d'une Greffe conserve la couleur r qu'il a dans les coiKhes anlcneurcs; que, de plus , les branches qui poussent au-dessous de ce même point reproduisent tous les ca- ractères de ce sujet sans l;i moindre alté- ration. En résumé, quoique la GrelTcnc produise pas les effets surprenants que beaucoup d'horticulteurs lui attribuent, elle n'en reste pas moins un des phénomènes physiologi- ques les plus remarquables, et une opéra- lion de la plus haute importance. Elle per- met de reproduire avec la plus grande faci- lité une infinité de variétés précieuses qui échapperaient aux divers moyens que la na- ture aidée par l'art permet d'employer pour la multiplication des plantes ; elle n déplus l'avantage immense de conserver sans alté- ration les améliorations et les particularités dont les efforts de la culture, et souvent des circonstances accidentelles, ont amené la production, et qui, sans elle, n'auraient, dans beaucoup de cas, qu'une existence pas- sagère. Une observation par laquelle nous termi- nerons cet article, c'est que les végétaux di- cotylédones paraissent être seuls susceptibles de se greffer l'un à l'autre. Quant aux mo- nocotylédones, on n'a pu jusqu'ici réus-it à les greffer ni entre eux ni avec des dicoty- lédones. Les faits sur lesquels s'appuie De Candolle pour admettre la possibilité de cette opération , et dans lesquels on aurait agi sur des Dracœna et des lucca , ne sont guère démonstratifs, puisque ces prétendu s Greffes n'ont pas duré plus d'un an ; or la vie pourrait bien s'être conservée en elles pendant cet espace de temps, par tonte autre cause qu'une véritable Greffe. (P. DUCHAÎ^TRE. ) (iREGARlï. OIS. — Uliger a établi sous ce nom une famille qui comprend les genres Xenops, Sittelle, Pique-Bout, Loriot, Trou- piale et Étourneau , les espèces qui compo- sent ces genres ayant ordinairement pour habitude de vivre réunies en troupes. (Z. G.) * GREGARIÎV'A ( gregarius , troupeau ). ENT. — Genre d'Entozoaires assez voisin de celui des Caryophyllœus de M. Rudolphi, créé par M. Léon Dufour {Ann. se. nat. 1" série, t. XIII , 1828), et ne comprenant que deux espèces qui ont été trouvées ep grand nombre dans les entrailles de divers insectes. GRE 317 L'espèce la plus connue, que M, Léon Dufour a nommée Gregaria ovata {loco cit., pi. XXII, f. 29), se trouve dans le canal di- gestif de la Forficula auriculata; elle est blanche, ovale, obtuse, et d'une grandeur très variable, suivant l'âge; la plupart des individus ont un segment antérieur, arrondi comme une grosse tête et séparé du reste du corps par un étranglement circulaire sem- blable souvent à un trait diaphane; quel- ques uns ne présentent pas de segment, et il est remplacé par un espace arrondi, plus foncé, placé au bout antérieur du corps. La seconde espèce {Gregaria conica L. Duf.) se rencontre abondamment dans les intestins de plusieurs Coléoptères, principa- lement chez des Mélasomes. (E. D.) GRÊLE , GRÊLON , GRÉSIL, GRÉ- SÏLLÎN. MÉTÉOR. — Ces quatre noms indi- quent que l'eau tombant des nues, est à l'é- tat de glace ; mais chacun d'eux a sa signi- fication propre. Le mot Grêle indique le fait général de la chute des Gréions; c'est l'indication d'une averse de ces corps et non la désignation des particularités qui distinguent les G7'ê- lons des autres corps glacés qui tombent des nues. Le mot Grêlon, au contraire, ne s'appli- que qu'à l'individu, qu'à chacun des corps isolés, dont l'ensemble constitue l'averse de Grêle. Le Grêlon n'est point un corps simple , comme le serait une petie masse d'eau ge- lée ; c'est un corps complexe qui a un centre ou noyau, et des couches concentriques à ce centre. Ces couches indiquent qu'il a été formé par une suite de mouillages et de congélations successives; qu'il a été plongé aUcrnativcment dans un milieu aqueux et dans un milieu réfrigérant; car, non seu- lement les couches superposées sont distinc- tes, mais encore elles sont souvent dissem- blables par leur position, par la forme de leur congélation et par les corps étrangers' qui s'y trouvent mêlés. Le noyau est le plus souvent formé par un flocon , ou petite pelote de neige , et souvent les couches concentriques possèdent aussi des radiations ou étoiles neigeuses. On y trouve parfois des corps étrangers in- crustés, tels que des herbes, des graines, de? fragments d'insecte , et jusqu'à des par- 318 G ri: GRE celles de corps inorganiques et métalliques. La grosseur et la forme des Grêlons va- nent considérablement; la grosseur varie du volume d'un pois à celui d'un œuf de poule et au-delà, et la forme passe de la sphère au disque aplati ou au secteur d'un disque. Cependant la forme la plus ordinaire est celle d'une sphère informe , un peu lenticu- laire, entourée d'aspérités; plus cette forme s'éloigne de la sphère, plus on voit les aspé- rités s'allonger en épis ou arêtes; de telle sorte qu'un petit nombre de ces arêtes , l'emportant sur les autres, ne lui donne plus que l'aspect de galets épineux : si une seule s'accroît démesurément , le Grêlon prend alors la forme d'un secteur. Dans les échan- ges électriques qui ont nécessairement lieu entre les deux groupes des nuages, au moyen du va-et-vient de ces Grêlons , il arrive par- fois que plusieurs se soudent au moment de leur choc , et se présentent alors sous la forme de disques ou d'agglomérats composés de plusieurs noyaux primitifs. Le bruit d'une charrette roulante sur un chemin rocailleux, qui précède quelquefois la chute de la grêle, provient des décharges de l'électricité , que les Grêlons apportent du nuage qu'ils abandonnent , au moment de leur rencontre avec les Grêlons qui arri- vent de l'autre groupe de nuages , et qui sont chargés d'une puissante électricité con- traire. Pour que l'éclat de ces décharges soit suffisant pour être entendu de la sur- face du globe, il faut que la tension des Grê- lons soit considérable; ce qui ne peut avoir lieu que dans les orages les plus puissants et les plus électriques : aussi est-ce à la suite de ce roulement saccadé que tombent ces Grêlons volumineux et armés de longues et dures épines qui causent tant de ravages ; heureusement que les circonstances favora- bles à cette production désastreuse ne sont pas les plus communes. La Grêle d'un volume un peu notable ne se forme que dans l'été, car lorsque par ra- reté un orage grêleux a lieu pendant l'hiver, ses grains s'éloignent peu de la grosseur du Grésil. Ce phénomène ne se produit jamais qu'au milieu d'un groupe de nuages qui présente tous les caractères d'un orage, et n'a Heu également que lorsqu'il y a eu pré- sence de gros nuages inférieurs d'une teinte ardoisée dans leur masse et d'un gris cen- dré vers la périphérie ; cesnuages, possédant une prodigieuse tension d'électricité néga- tive , sont dominés par l'agglomération de nuages d'un blanc éblouissant, fortement positifs , et dont la superficie supérieure se découpe eft longs filaments pennés, dressés vers l'espace et passant rapidement à l'état de fluide élastique. On voit aussi le plus sou- vent au-dessus de ce groupe orageux de longs cirri dans leur partie très élevée de l'atmosphère et paraissant se retirer avec les longs appendices pennés et vibrants de la surface supérieure. La véritable Grêle ne se forme que dans une région de l'atmosphère peu élevée; ce n'est point des régions tou- jours glacées qu'elle nous arrive, mais d'une région très rapprochée de la surface du globe. Toute théorie doit donc rendre compte de ces circonstances concomitantes ; si elle n'y satisfait pas, c'est qu'elle est insuffisante, et qu'elle ne peut être regardée comme l'ex- pression du phénomène. Voy. orage, où nous traiterons ce point délicat de la météoro- logie. Le Grésil n'a point tous les caractères de la Grêle; on l'en distingue à la moindre inspection : les petits corps glacés qui for- ment les averses de Grésil varient de la grosseur d'un grain de chènevis à celle d'un pois ordinaire; ils ne prennent jamais les formes de disque épineux , ni celles de sec- teurs. Le grain de Grésil n'est cependant pas formé d'un seul jet, comme un globule d'eau gelée ; il a des parties irrégulièrement trans- parentes et dans un état de congélation sen- siblement différent : presque toujours une aiguille pennée de neige en forme le noyau central ; mais si cette aiguille n'est point au centre même, on en retrouve les débris pen- nés dans la masse , et l'on y reconnaît des couches concentriques successivement con- gelées les unes autour des autres. Le Grésil apparaît le plus ordinairement au printemps et provient de nuages isolés , formés d'un groupement de flocons blancs supérieurs et fortement chargés d'électricité positive, et d'un strate gris placé inférieurement et le suivant dans sa marche. Ce strate gris pos- sède une grande tension d'électricité néga- tive; c'est entre le groupement blanc positif et le strate gris négatif que se forme le Gré- sil , comme nous avons pu l'observer un grand nombre de fois en 1842 sur le I aul- GUE horn, dans les journées tempétueuses des 26, 27, 28 et 29 juillet. Ces portions d'un même nuage ne sont pas toujours bien superpo- sées; la portion blanche supérieure précède et semble entraîner par son attraction la portion grise, placée plus bas et plus en ar- rière. 11 nous est arrivé plusieurs fois dans ces journées d'être entouré successivement des nues blanches et des nues grises, et in- termédiairement de nous trouver au mi- lieu des agitations tempétueuses d'où tom- baient les averses de Grésil. Le Grésil ne provient jamais des nues blanches isolées ; ces nues ne donnent qu'une neige abon- dante et régulièrement cristallisée; les nues grises ne donnaient jamais de neige, mais toujours du Grésil lorsqu'elles avaient pu perdre de leur tension négative par le voi- sinage d'un nuage blanc avec lequel elles échangeaient leur électricité au moyen de leurs vapeurs globulaires qui oscillaient d'un nuage à l'autre. Ainsi le Grésil se forme entre les nuelles blanches et grises dont se compose un nuage isolé, tandis que la Grêle se forme entre des groupes de nuages bien distincts, d'un volume considérable et com- muniquant aux régions supérieures de l'at- mosphère, soit par des cirri visibles, soit par des rayonnements électriques et les vapeurs élastiques qui se forment avec rapidité à sa surface supérieure. Grésillin. Nom que nous donnons aux gouttes de pluie gelées pendant leur chute. Les grains de Grésillin sont toujours purs, transparents, homogènes , et ne présentent que la forme de petites sphérules de glace, Leur chute n'est point accompagnée de si- gnes électriques comme sont les averses de Grêle ou de Grésil. Pour ne pas faire de double emploi, nous renvoyons au mot orage l'explication des forces qui concourent à la formation de la Grêle. (Pelt.) GREMIL. Lithospermum (ÀîOoç, pierre; aux Crapauds , qu'on ne peut aisément se » représenter les unes sans penser aux au- » très ; on est tenté de les comprendre tous >j dans la disgrâce à laquelle les Crapauds » ont été condamnés , et de rapporter aux » premières les habitudes basses, les quali- j> tés dégoûtantes, les propriétés dangereuses » des seconds. Nous aurons peut-être bien » de la peine à donner à la Grenouille la » place qu'elle doit occuper dans l'esprit du » lecteur, comme dans la nature ; mais il » n'en est pas moins vrai que s'il n'avait M point existé de Crapauds , si l'on n'avait » jamais eu devant les yeux ce vilain objet w de comparaison , qui enlaidit par sa res- M semblance autant qu'il salit par son ap- »' proche, la Grenouille nous paraîtrait aussi » agréable par sa conformation que distin- » guée par ses qualités , et intéressante par » les phénomènes qu'elle présente dans les » diverses époques de sa vie. Nous la ver- » rions comme un animal utile dont nous » n'avons rien à craindre , dont l'instinct » est épuré , et qui , joignant à une forme » svelte des membres déliés et souples , est » parée des couleurs qui plaisent le plus à )) la vue, et présente des nuances d'autant i> plus vives qu'une humeur visqueuse en- '> duit sa peau et lui sert de vernis. Qu'est- 3) ce qui pourrait donc faire regarder avec )» peine un être dont la taille est légère, le w mouvement preste, l'attitude gracieuse? » Ne nous interdisons pas un plaisir de w plus ; et , lorsque nous errons dans nos » belles campagnes , ne soyons pas fâchés « de voir les rives des ruisseaux embellies w par les couleurs de ces animaux innocents, *» et animés par leurs sauts vifs et légers : w contemplons leurs petites manœuvres ; » suivons-les des yeux au milieu des étangs » paisibles dont ils diminuent si souvent la M solitude sans en troubler le calme ; voyons- » les mon*,rer sous les nappes d'eau les cou- » leurs les plus agréables , fendre en na- )' géant ses eaux tranquilles, souvent même M sans en rider la surface , et présenter les i) douces teintes que donne la transparence w des eaux. i> Les Grenouilles se nourrissent de larves d'Insectes aquatiques, de Vers, de petits Mollusques , etc. , et elles choisissent toi:- jours une proie vivante et en mouvement, tout animal mort est épargné par elles. Les Grenouilles se mettent à l'affût pour guet- ter leur proie; lorsqu'elles l'ont vue , elles fondent sur elle avec rapidité en tirant la langue pour l'attraper, à l'aide du fluide visqueux qui enduit cet organe. Elles ava- lent le frai des Poissons d'eau douce quand il vient nager près d'elles. On trouve ordinairement ces Batraciens sur la terre dans les lieux humides, au mi- lieu des prés , sur le bord des fontaines , dans lesquelles ils s'élancent dès qu'on ap- proche d'eux. Ils nagent bien au moyen de leurs pattes postérieures palmées ; on les voit au fond ou à la surface des eaux, souvent sur les bords. En repos à terre , les Grenouilles ont la tête haute , et les jambes de derrière re- pliées deux fois sur elles-mêmes ; ces mêmes membres sont munis de muscles puissants, qui leur permettent de se soutenir à la sur- face de l'eau, et leur donnent la facilité de s'élancer dans l'air à des distances plus ou moins considérables. Leur marche consiste en petits sauts souvent répétés , mais qui doivent fatiguer l'animal, car il ne peut les continuer longtemps sans s'arrêter. En été et à la suite de pluies chaudes, elles se ré- pandent dans la campagne en grand nom- bre, ce qui a dû donner lieu au préjugé en- core accrédité dans les campagnes qu'il y a dans certaines circonstances des pluies de Grenouilles. Les auteurs anciens parlent des pluies de ces Batraciens ; Aristote donne à ces Grenouilles , qui apparaissent subite- ment, le nom de êt-o-ner-n; , envoyées de Ju- piter. Ellien cite une pluie de Grenouilles dont il a été témoin entre Naples et Pouz- zoles. D'autres naturalistes ont cherché , mais avec peu de bonheur, à expliquer ce phénomène : Cardan dit que ce sont de grands vents qui enlèvent ces animaux des montagnes , et les font tomber dans les plaines, etc. Il demeure prouve aujourd'hui que la pluie arrache seulement les Gre- nouilles des retraites où elles s'étaient ca- chées, et que c'est d'elles-mêmes qu'elles se transportent dans les champs. Les Grenouilles mâles font entendre un GRK GRE 32'' cri particulier très sonore , auquel on donne en France le nom de coassement et qu'Aristophane a cherché à imiter par les consonnances inharmoniques brekelcen- coax, coax. C'est principalement lors des temps de pluie et dans les jours chauds , te soir et le matin , que les Grenouilles coassent : aussi, pendant la durée du ré- gime féodal , et lorsque tous les châteaux étaient entourés de fossés pleins d'eau, était-il, en beaucoup de lieux, ordonné aux vilains de battre, matin et soir, l'eau de ces fossés , afin d'empêcher les Grenouilles de troubler le sommeil du seigneur. La Gre- nouille femelle ne fait entendre qu'un gro- gnement particulier, et moins fort que le coassement du mâle, qui est produit par l'air qui vibre dans l'intérieur de deux poches vo- cales que porte cet animal surles côtés du cou. Un cri particulier a lieu dans la saison des amours; c'est un son sourd et comme plain- tif, nommé ololo ou ololygo par les Latins. Enfin , quand on les saisit avec la main ou le pied, ces Batraciens font entendre un sif- tlement court et aigu. Aristote dit qu'à Cy- rène , il y avait des Grenouilles qui ne coas- saient pas. Pline prétendait que dans l'île de Serpho , l'une des Cyclades , les Gre- nouilles restaient muettes , et que si on les transportait hors de cette île elles coas- saient; mais Tournefort a démontré que les Grenouilles de Sériphos, l'ancienne Ser- pho, ne sont pas plus muettes que celles des autres contrées. Lorsque l'automne arrive, les Grenouilles cessent de se livrer à leur voracité ordinaire ; 2lles ne mangent plus; et quand le froid se fait sentir, elles s'en garantissent en s'en- fonçant assez profondément dans la vase; elles se réunissent par troupes dans le même lieu, de manière qu'elles couvrent le sol de l'épaisseur d'un pied , et qu'on en peut prendre des milliers en quelques in- stants. Hearne , dans son Voyage à la mer glaciale d' Amérique ^ rapporte qu'il en a trouvé de gelées , qu'on pouvait leur casser les pattes sans qu'elles donnassent signe de vie; mais que, placées à une douce chaleur, elles reprenaient bientôt leurs mouvements. Elles passent l'hiver dans cet état d'engour- dissement profond. Cet état de torpeur se dissipe aux pre- miers jours du printemps ; et dès le mois de mars les Grenouilles s'agitent et commen- cent à s'accoupler. Le moment de l'amour est annoncé chez les mâles par une verrue noire, papilleuse, qui croît aux pieds de devant; en même temps leur ventre se gonfle. On trouve , en l'ouvrant, une masse de gelée blanche dans celui du mâle, et des grains noirs enveloppés de mucosité dans celui de la femelle. L'accouplement dure plusieurs jours , quelquefois même quinze ou vingt ; le mâle monte sur le dos de la fe- melle , passe ses jambes antérieures sous les aisselles de celle-ci , et les allonge sous son thorax de manière à en croiser les doigts. Il la tient étroitement serrée , na- geant avec elle, de manière que la partie pos- térieure de son corps déborde un peu celui de la femelle; les pattes grossissent beau- coup, deviennent raides et courbes, et ïl ne peut plus se séparer de la femelle. On a coupé la tête à un mâle sans qu'il ait, dit- j on , cessé de féconder les œufs ; mais si on ! lui enlève les caroncules de ses pouces , il ne peut pins se maintenir sur la femelie. L'accouplement n'a lieu qu'une fois par an ; il se termine par la sortie des œufs du corps de la femelle , et ils sont arrosés immédia- tement après leur sortie par la liqueur fé- condante du mâle. Quelques heures après que l'opération est terminée , le mâle se sépare de sa femelle , et au bout de deux jours ses pattes ont repris leur souplesse or- dinaire. Les Grenouilles sont excessivement multipliées; rarement l'accouplement a lieu sans fécondation. On a calculé que chaque femelle pond annuellement de six cents à douze cents œufs. Ce nombre paraît pro- digieux; mais on comprend que la nature a dû donner à la Grenouille une grande facilité de reproduction pour que l'espèce ne s'en perdît pas. En effet , les œufs , qui sont en chapelets , sont abandonnés à la surface des eaux et peuvent se détruire en grand nombre; et en outre, les Grenouilles à l'état adulte ont à redouter des ennemis dans l'homme et dans une foule d'animaux aquatiques Nous ne pourrons suivre ici les diverses transformations que l'animal éprouve de- puis son état d'œuf jusqu'à celui d'animal parfait; nous n'indiquerons que très briè- vement ses diverses niétamorpliosos , ren- voyant, pour {)!us de iléî.'iils, a l'article 328 GRE TÊTARD. L'œuf, au bout de quelques jours, plus ou moins , suivant la chaleur atmo- sphérique, est brisé par le jeune animal qui est dans son intérieur, et qui a d'abord vécu aux dépens de la masse glaireuse dans la- quelle il était plongé; ce jeune animal, qui dès lors portera le nom de Têtard, s'allonge, prend une queue et se met à nager ; c'est un ovoïde terminé par une queue compri- mée latéralement. Il grossit de plus en plus et s'organise ; au bout de quinze jours on commence à voir des yeux et des rudiments de pattes de derrière; quinze jours encore après, celles de devant apparaissent; enfin ce n'est qu'au bout de deux ou trois mois que les Têtards se changent en Grenouilles, que leur peau se fend sur le dos et qu'on voit sortir un animal d'une forme très dif- férente, mais qui conserve encore cependant une queue, laquelle diminue chaque jour de volume et finit par disparaître. Les Tê- tards se nourrissent de petits animaux aqua- tiques et de mucus végétal. Leur organisa- tion diiïère beaucoup de celle des Grenouilles; en effet , ils ont une vie aquatique , et par conséquent respirent par des branchies, tandis qu'il n'en est pas de même chez ces dernières , qui ont une vie aérienne en même temps qu'aquatique. Ces divers faits ont été étudiés avec soin , et il en sera question aux articles métamorphose , rep- tiles, TÊTARD, etc. Les Grenouilles muent plusieurs fois dans l'année; d'après Roësel , elles muent tous les huit jours ; mais à chaque mue elles ne perdent que leur épiderme, ou même que le mucus qui le recouvre. Elles vivent longtemps ; mais on ne sait rien de certain à cet égard ; ce que l'on peut dire, c'est qu'elles ne peuvent se reproduire qu'à la troisième ou quatrième année de leur vie. On a trouvé des Grenouilles vivan- tes dans des eaux thermales ; d'après Spal- Janzani , on en a vu de vivantes dans les bains de Pise à une température de 37 de- - grés Réaumur'. La chair des Grenouilles est blanche, dé- licate, et contient beaucoup de gélatine; on en mange dans presque toute l'Europe , et particulièrement en France. C'est en au- tomne qu'elles sont meilleures; mais on en prend également en été; au printemps, •lies sont peu délicates. En Allemagne, on GRE en mange toutes les parties, excepté la peau et les viscères; chez nous on n'emploie que les cuisses. Le bouillon de Grenouilles est employé en médecine dans là phthisie , l'hypochondrie et dans toutes les affections chroniques ac- compagnées d'une irritation permanente. Ce remède , qui a été préconisé par le doc- teur Pomme , n'est plus guère en usage au- jourd'hui. Dans l'ancienne médecine, on faisait plusieurs préparations avec les Gre- nouilles , telles que Vhuile et Vemplâtre de Grenouilles , Veau et Vhuile de frai de Gre- nouilles , etc. Dioscoride les recommandait cuites avec du sel et de l'huile contre le venin des Serpents , et il voulait qu'on en avalât un cœur chaque matin , comme une pilule, dans les maladies invétérées. Dans les campagnes , on supplée quelquefois au dé- faut de glace par l'application d'une Gre- nouille sur le front dans les cas de conges- tions cérébrales. On connaît un assez grand nombre d'es- pèces de Grenouilles : MM. Duméril et Bibron en décrivent vingt, et ils partagent ce genre en deux sections particulières. 1° Espèces à doigts subcylindriques comme tronques à l'extrémité, sans pores au- tour du cou, sur le ventre ni sur les flancs. Presque toutes les espèces de Grenouilles entrent dans cette division : nous nous bornerons à décrire les deux seules espèces qui se trouvent en Europe, et nous indi- querons ensuite quelques espèces étran- gères. La Grenouille verte ou commune , hana vi7'idis Roësel , Rana viridis et esculenta Linné , Rana fluviatilis Rondelet , Aldro- vande ; la Grenouille commune de Lacépède , Quadr. ovip., I, 503, etc. Cette espèce peut atteindre à une longueur de 2 déci- mètres et quelques centimètres, depuis l'ex- trémité du museau jusqu'au bout des pa»>,es de derrière; mais, en général , cette éten- due n'est guère que de 2 décimètres. Ses dents palatines forment une rangée trans- versale interrompue au milieu; les doigts et les orteils sont cylindriques, légèrement renflés au bout , à tubercules sous-articu- laires bien développés; la palmure des pieds à bords libres ; la surface de la paupière supérieure faiblement plissée en arrière ; le dessus du corps est semé de petites pustules tîî\E ou relevé de petits plis longitudinaux; un renflement glanduleux se remarque de chaque côté du dos; le tympan est bien distinct, de moyenne grandeur ; les parties snpérieures sont, en général, marquées de taches noires , irrégulières, sur un fond vert. Le mode de coloration de cette espèce présente des modifications qui dépendent , en général, du pays qu'elle habite. On peut, d'après les caractères de la couleur, distin- guer des variétés dans la Grenouille verte; mais ce ne sont pas des espèces distinctes , ainsi que l'ont prétendu certains natura- listes qui ont créé des espèces qui n'existent réellement pas : ainsi les Rana cachinnans et taurica Pall., plicata Daud,, a/pma et maritima Riss., calcarata Michael., hispa- nica Fitz, Ch. Bonap., etc., ne sont que de simples variétés de la Rana viridis. La variété qui se trouve le plus commu- nément a les parties supérieures du corps d'une belle teinte verte, irrégulièrement marquée de lâches brunes ou noirâtres d'une égale grandeur, et elle offre trois bandes dorsales d'un beau jaune d'or ; sur le devant de la tête, il y a deux raies noires qui par- tent de chaque coin de l'œil et vont se réu- nir sur le bout du museau ; une raie noire se voit tout près de l'épaule, à la face supé- rieure du bras ; quelquefois le tympan est couvert d'une grande tache noire; les mâ- choires sont bordées de brun ; les fesses présentent des marbrures noires , blanches ou jaunes ; le dessous du corps est blanc ou jaunâtre. La Grenouille commune est répandue dans toutes les parties de l'Europe : on la trouve également en Asie , dans le Japon et la Crimée; enfin, en Afrique, on l'a rencontrée dans l'Egypte, et, dans ces der- niers temps, en Algérie. Cette espèce est essentiellement aqua- tique ; elle se trouve aussi bien dans les eaux courantes que dans les eaux dormantes, dans les fleuves que dans les étangs , dans les mares, dans les fossés et les plus petites flaques d'eau. C'est, en général, dans les endroits bourbeux , auprès des roseaux et des plantes aquatiques qu'on la voit , et elle se jette dans l'eau dès qu'elle entend le moindre bruit. La Grenouille commune se nourrit d'Insectes , de petits Mollusques aquatiques, de Vers, et il lui faut tou- T.Vl GRE 329 jours une proie vivante. Le mâle fait en- tendre ce coassement si particulier et si dé- sagréable qu'on entend souvent le soir dans nos campagnes. La Grenouille commune passe l'hiver eu léthargie, enfoncée dans la vase ou cachée dans les trous du rivage ; elle se réveille au printemps. Les jeunes , ou celles de la dernière ou de l'avani-dernière année, ap- paraissent les premières ; les sexes se re- cherchent peu de temps après , et l'accou- plement a lieu au mois d'avril. La Grenouille rousse ou muette , Rana temporaria Lin. Chez cette espèce , le« dents vomériennes forment deux petits groupes; les doigts et orteils sont à tuber- cules sous-articulaires bien prononcés ; la palmure des pieds est à bords libres, échan- crés en croissant; un renflement glanduleux se remarque de chaque côté du dos, dont le milieu est lisse et relevé de quelques verrues à peine sensibles. Le tympan est distinct : il y a une grande tache noire oblongue, allant du coin de l'œil à l'angle de la bouche ; il n'y a pas de sacs vocaux externes chez les mâles , ce qui distingue bien cette espèce de la Grenouille verte , chez laquelle ces organes existent. Un autre caractère distinctif est tiré de la longueur plus grande de son quatrième orteil , qui excède d'un tiers, et non d'un quart, le troisième et le cinquième. Presque tous les individus ont la face supérieure du corps d'une teinte rousse uniforme ou tachetée de noirâtre; quelques uns sont gris, verdâtres, bruns, noirâtres , blanchâtres , rosés ; le des- sous du corps est d'un blanc jaunâtre, avec quelques taches brunes; mais le principal caractère de cette espèce est d'avoir la ré- gion latérale de la tète, comprise entre Vœil et l'épaule, colorée en noir ou en brun foncé , ce qui lui a valu le nom de temporaria , c'est-à-dire marquée à la tempe. Cette espèce se trouve dans toute l'Eu- rupe , depuis les pays méridionaux jusqu'au cap Nord ; elle se rencontre aussi au Japon. Elle habite dans les lieux humides, dans les champs, dans les vignes, et elle ne se rend dans les eaux que pour satisfaire à l'acte de la reproduction ou pour hivernerj, quoiqu'on la trouve aussi engourdie , en hiver , dans des trous assez loin des eaux. Elle se nourrit d'Insectes de Chenilles, d« 4? sio GKE Vers, etc. Elle coasse comme l'espèce pré- cédente , mais avec moins de force ; elle peut, dit-on, coasser sous l'eau. La Grenouille mugissante, Ranamugiens Catesby {Nat. hist. Carol. , 11). C'est la plus grande de toutes les espèces, car elle n'a pas moins de 4 décimètres de long, depuis le bout du museau jusqu'à l'extré- mité des membres postérieurs, qui entrent pour la moitié dans cette étendue. Elle habite l'Amérique septentrionale , principalement aux environs de New-York, de la Nouvelle-Orléans, etc. Elle se nourrit d'Insectes, etc. ; mais, en raison de sa taille plus considérable que celle de nos espèces indigènes , elle peut s'emparer d'animaux plus gros, déjeunes Mammifères, d'Oiseaux, de Poissons , etc. Son coassement est si fort, qu'il lui a valu le nom de Bull-frog , Gre- nouille-taureau; elle ne s'éloigne pas du bord des eaux. On dit qu'elle y vit par couple. La Grenouille-alose, Rana halecina Kalm {Iter. Amer., III), Rana palustris Leconte (m Guerin Icon. du règne animal). Cette es- pèce semble remplacer notre Grenouille dans presque toutes les parties des États-Unis d'Amérique. Elle est très alerte, fait des sauts considérables de huit à dix pieds; elle se trouve sur le bord des étangs d'eau douce; on l'a aussi rencontrée dans les champs à une grande distance des eaux. Son nom lui vient de ce qu'elle apparaît en Pen- sylvanie en même temps que les Aloses. Rana clamata Daud. {Hist. Rain. Gr. Crap.) — Habite la Caroline. RanamalabaricaT>{im. et Bibr. {loco cit., 365 , pi. 86 , f. 1 et 1 a). — De la cote de ]\Ialabar. Rana grunniens Daud. {loco cit.). — D'Amboine et de Java. Rana gdlamensis Dum. et Bibr. {loco cit. idem). — Du Sénégal. Rana fuscigula Dum. et Bibr. {loco cit. ibid.) — Du cap de Bonne-Espérance, etc. 2" Espèces à doigts coniques, pointus , et à peau percée de pores disposés en cordons parcourant le cou , le dessous et les parties latérales du corps. Deux seules espèces entrent dans cette division ; ce sont les ; Rana cuUipora Dum. et Bibr. {loco cit., VIII, 338). Elle est un peu plus grande que GKE notre espèce commune ; en dessus elle cj-1 d'un brun-chocolat plus ou moins foncé , lavé de bleuâtre ; en dessous elle est blan- che , quelquefois marquée de taches -bru- nâtres. Elle se trouve aux Indes orientales. L'es- tomac d'un individu a présenté des débris d'herbes , d'Insectes aquatiques , de petits Mollusques , de Vers, etc. Rana Leschenaultii Dum. et Bibr. {loco cit. , 342). Plus petite que la Grenouille verte ; largement marquée de noir sur un fond cendré ou roussâtre en dessus ; noi- râtre, marquée en long d'un ou deux rubans blanchâtres en dessous. Trouvée à Pondichéry et au Bengale. Plusieurs espèces , placées autrefois dans le groupe des Grenouilles, font aujourd'hui partie , ainsi que nous l'avons déjà fait re- marquer, de genres distincts : nous croyons devoir indiquer les principales, et renvoyer aux mots oii elles seront décrites. Rana paradoxa Lin., la Jackie deCuvier. Voyez psEUDis. Rana occellala Lin., Rana fusca Schn. {R. typhonia Daud.). Voy. cystignathus. Rana cornuta Donnevan. Voy. cerato- PHRYS. Rana punctata Daud. , Pélodyte. Voy. PELODYTES. Rana obstetricansWo\{. Voy. alytes. /îana 6ow6ma Gm., Pélobate. Voy. pe- lobates. Rana variegata Lin. {Rana ignea Shaw), le Sonneur a tentre couleur de feu. Voy. sonneur. (E. Desmarest.) GRENOUILLE, moll. — Ce nom vul- gaire s'applique à deux espèces de coquilles : l'une est le Strombus lentiginosus . l'autre est le Ranella crumena de Lamarck. (Desh.) GREIVOUILLETTE. rept.— La Rainette verte porte quelquefois ce nom. (E. D.) GRÈS. GÉOL. — M. Cordier nomme ainsi toutes les roches conglomérées formées de petits grains roulés et réunis plus ou moins fortement par un ciment infiltré entre les interstices des grains. Lorsque les Grès sont composés de grains parfaitement arrondis, il est facile d'en dé- terminer l'origine et de les classer; mais lorsque les grains n'ont éprouvé que peu de frottement, et qu'ils ont été conglomérés à l'état de graviers, le ciment est alors imper- GRE ceptible. Il est dirficile au premier aspect de distinguer ces Grès des roches purement agrégées sans ciment , et l'on pourrait les confondre avec des agrégats ; c'est ce qui arrive, par exemple, pour l'Arkose, dont nous parlerons dans cet article. Tous les Grès étaient, à l'origine, des amas ou des couches de sable composés de débris très atténués de roches préexistantes. Comme ils admettent dans leur composi- tion des éléments minéralogiques d'espè- ces variées , il s'ensuit que par leur prin- cipe prédominant, ils peuvent appartenir à des familles très différentes. C'est ainsi qu'il y a des Grès dont les partie* dominantes sont des débris de roches feldspatiques , pyroxé- niques, amphiboliqucs, diallagiques , etc.; mais le quartz étant l'élément le plus in- destructible de ces roches, il en résulte que, si quelques Grès ne contiennent pas du tout de grains de quartz, la plus grande partie, au contraire, doit être rangée dans la fa- mille des roches quartzeuses. Dans les es- pèces appartenant à d'autres familles , les grains de quartz jouent encore fréquem- ment un rôle assez important. Les Grès peuvent donc se diviser de la manière suivante en raison du principe mi- néralogique qui domine parmi les grains de sable, ou les grains de gravier dont ils sont composés. A. Famille des roches feldspathiques. 1" Grès feldspathique. Cette espèce, qu'on a confondue jusqu'ici avec les Arkoses, en diffère par sa composition. Elle est formée de 6 à 9/10 départies feldspathiques tritu- rées, mélangées de parties quartzeuses, par- fois de mica et de phyllade, le tout iié d'une manière imperceptible par un ciment quart- zeux, rarement siliceux. Certains Grès feld- spathiques ressemblent beaucoup aux peg- matiques; mais les galets qu'on y rencontre les font reconnaître. Quelquefois ils passent à l'état compacte, et il est alors difflcile de les distinguer du pétrosilex. Ces Grès, méconnus des géologues, se trou- vent dans les terrains de toutes les époques, depuis la période phylladienne jusqu'à la pé- riode palœothérienne inclusivement, B. Famille des roches pyroxéniques. 2<> Grès pyrgxénique. Il est formé de dé- GKÈ 331 bris de basalte en partie à l'état de wacke , mêlés de grains de pyroxène proprement dit et de feldspath , liés par un ciment siliceux. Ce grès appartient aux terrains de la' période palœothérienne. C. Famille des roches amphiboliques. 3" Grès diorétique. Composé de grains anguleux de feldspath , mêlés de particules verdâ très très atténuées qui sontdel'amphi bole. Cette espèce de Grès, appartenant aux terrains de la période crétacée, a été confon- due, ainsi que l'espèce suivante (Grès serpen- tineux), avec une foule de roches dont les géo • logues font des Grès verts, sans en donner aucune définition. D. Famille des roches diallagiques. 4° Grès serpentineux. Formés de graviers plus ou moins arrondis de serpentine , mê- lés de grains de feldspath et de talcite, ra- rement de quartz ; le tout parsemé de par- ticules terreuses, composée* de serpentine et de talc broyés entièrement et passés à l'état terreux par une décomposition plus ou moins avancée. Le ciment est tantôt siliceux , tan- tôt calcaire. Ces Grès appartiennent aux terrains des périodes crétacée et palœothé- rienne. E. Famille des roches talqueuses. 5" Grès anagénique. M. Cordier donne ce nom aux anagénites à grains très fins , et dans lesquelles la matière talqueuse ou phyi ladienne est généralement moins abondante que dans l'anagénite proprement dite. Cette roche appartient aux terrains des périodes phylladienne et anthraxifère. F. Famiille des roches quartzeuses. 6° Grès quartzeux proprement dit. Com- posé de grains fins de quartz parfaitement reconnaissables, liés par un ciment presque toujours complètement quartzeux, rarement siliceux, mais quelquefois mélangé de par- ties calcaires, et faisant alors effervescence avec les acides. La couleur de ce grès est or- dinairement celle du quartz, c'est-à-dire grise ou blanchâtre. Un centième environ de parties ferrugineuses lui donne parfois une faible coloration rouge, et la présence d'une plus faible partie de phyllade suffit pour lui donner une teinte verdàtre très prononcée. Ces Grès sont tantôt uniformes, lantiJl 33-2 GRE GRE zouaires ou mouchetés. Dans certaines va- riétés, on rencontre quelques minéraux ac- cessoires. Aux environs d'Aix-la-Chapelle, c'est (lu sulfure de plomb; dans d'autres lo- calités, ce sont des grains de feldspath et de kaolin. Quelquefois aussi ces Grès contien- nent une assez grande quantité d'argile, sans cesser cependant d'être durs et polissables. Une autre variété qu'on trouve sur divers points des environs de Paris est le Grès lustré, qui doit cet état à une cimentation parfaite. Ce Grès est translucide, d'un blanc grisâtre, veiné de gris, à cassure conchoïde, lisse et luisante. En donnant un fort coup de marteau sur une plaque de ce Grès, placée sur un terrain compressible, on en détache sou- vent un cône évasé , très régulier et à sur- face unie , phénomène qu'on reproduit sur certaines agates. Ces divers Grès, qui peuvent tous contenir des fragments roulés et être alors fragmen- taires, renferment plusieurs genres de co- quilles et quelques empreintes de végétaux. Ils sont toujours stratifiés et appartiennent à toutes les époques du sol secondaire; les plus anciens sont en général les plus purs, et c'est dans les plus récents que le calcaire s'adjoint au ciment. C'est à cette espèce de roche que se rapportent les Grès dits de Fon- tainebleau que l'on extrait en masses cu- boides pour le pavage des rues de Paris et .des grandes routes. T'^ Grès quartzeux ferrifère. Dans ce Grès, le quartz est prédominant, à grains fins ; le ciment est toujours siliceux , et la cassure luisante. Il renferme tantôt du fer hydraté, tantôt du fer oligiste. La première variété contient des rognons disséminés de fer hydraté que l'on ex- ploite quelquefois. On la trouve dans l'A- mérique du Sud, dans la Nouvelle-Hollande et en Egypte, où les anciens en ont fait di- vers monuments. En France, cette roche, appartenant aux terrains secondaires supérieurs , constitue la plupart de nos Grès rouges, orangés et bruQ^. Ces Grès présentent assez souvent des rognons fistulaires à une ou plusieurs cavités, accident qui paraît dû à des tiges végétales autour desquelles la matière fer- rugineuse se serait concrétionnée. Dans la seconde variété , le fer oligiste s'y montre à points brillants ; il est ou peu abondant, et colorant alors faible- ment la roche , ou bien il abonde au point de former jusqu'aux trois quarts de la masse. Les Grès ferrifères renferment quelque- fois des fragments plus ou moins volumi- neux qui les font passer à l'état de brèche. 8" Grès quartzeux avec siliciate de fer. Association de grains fins quartzeux (en- viron les deux tiers de la masse) et d'une cer- taine quantité de grains verts de silicate de fer, liés par un ciment tantôt quartzeux, tan- tôt silicéo-calcaire. Dans ce dernier cas, si les grains verts sont peu abondants, le Grès peut prendre une très grande dureté, et la cassure devient lustrée. Mais , ordinaire- ment , les parties constituantes de cette roche sont moins liées entre elles , et lors- que les parties vertes abondent , la roche se laisse facilement rayer, parce qu'alors les grains de quartz cèdent, glissent et pénè- trent dans la substance verte , qui est tou- jours très tendre. Cette roche se décompose facilement, et devient d'un brun rougeâtre par suite de la transformation du fer en peroxyde mêlé d'hydrate. Cette espèce de Grès se trouve dans les terrains intermédiaires et d'autres plus ré- cents, mais elle est peu abondante dans chacun, 9" Grès quartzeux avec feldspath (arkose). M. Cordier réserve le nom d'Arkose à une ro- che composée d'une grande quan tité de quartz avec moins d'un cinquième de feldspath, et à ciment presque toujours quartzeux. Ses teintes sont grisâtres , jaunâtres ou un peu rougeâtres. Parfois elle contient une quantité très faible d'argile et de phyllade qui co lore la roche; d'autres fois elle est composée de grains assez gros de quartz et de feldspath avec mica disséminé, ce qui constitue la va- riété que quelques géologues considèrent comme des granités régénérés. Une autre variété d'arkose à grains très fins renferme des grains plus grossiers de quartz cristallin et de feldspath ; et comme elle présente un aspect pseudo-porphyrique, on en fait un porphyre régénéré. Ce cas a été constaté à Rhinfelden , près de Bâle, non loin de terrains porphyriques, dans le terrain salino-magnésien ; d'où l'on con- clut que ce Grès résulte de la destruction des porphyres. GRE L'arkose est quelquefois poreuse ; cela tient très probablement à la disparition des cris- taux de feldspath, qui auront passé en partie à l'état de kaolin avant la consolidation de la roche, et à ce que le kaolin aura été en- traîné par les eaux quartzeuses qui l'ont ci- menté. Cette variété peut servir de pierre meulière. Près d'Autun, dans le terrain sa- lino-magnésien , il y a des arkoses renfer- mant de l'oxyde de chrome , que l'on re- connaît par la présence de taches d'un vert d'émeraude ; cette substance y est assez abondante , et l'on a essayé de l'exploi- ter. L'Arkose contient des débris de corps or- ganiques, et appartient à presque toutes les périodes. Nous avons indiqué avec détails son gisement à l'article arkose. Voyez ce mot. 10° Grès quartzeux avec kaolin (mé- taxite). Cette roche est composée des mêmes éléments que l'arkose; mais le feldspath s'y est décomposé ; la partie alcaline en a été emportée, et l'eau, se combinant avec la silice et l'alumine , a donné lieu au kao- lin. On voit que le feldspath a subi évidem- ment une altération antérieure à la forma- tion du Grès , et que la cimentation a durci le tout postérieurement. Il est possible aussi que le métaxite ait été d'abord à l'état d'ar- Uose, et que la décomposition du feldspath soit postérieure à la cimentation ; ceci est lî'.ôme plus probable , car on ne conçoit pas que le ciment n'eût pas entraîné le kaolin s'il lui était postérieur. Cette roche est ordinairement friable et quelquefois poreuse. Ses teintes sont blan- châtres , grisâtres et rougeâtres quand elle contient du schiste ordinaire. Le métaxite surchargé de kaolin est sus- ceptible d'être broyé , et alors on peut enle- ver le kaolin par le lavage pour s'en servir dans la fabrication de la porcelaine. Les principes accessoires de cette roche sont quelques particules de mica, du schiste ordinaire , du sulfate de baryte , de la ma- lachite en mouches, de la pyrite blanche, des veinules de galène, de la blende , du carbonate de fer et du carbonate de ma- gnésie; enfin du pétrole, qui, en Au- vergne , près Clermont , peut former jus- qu'à 1/7 ou 1/8 de la masse de métaxite. Le métaxite appartient à presque tous les GRE 333 étages du sol secondaire de la terre. 11 forme des couches considérables dans les terrains houillers ; on le trouve à la partie infé- rieure des terrains salino- magnésiens , dans les terrains crayeux , dans les terrains de la période palœothérienne d'Auvergne et du département de Tarn , et même dans des étages plus récents. 11" Grès quartzeux phylladifère. Ces Grès, qu'on a confondus à tort avec lagrau- wacke , sont composés de grains de quartz pour plus des trois quarts , et de matières phylladiennes , le tout lié par un ciment quartzeux ou quartzo-phylladien et quelque- fois calcaire. Ils sont schisloïdes , souvent tabulaires et presque toujours micacés , ce qui donne aux surfaces un aspect satiné, Ils contiennent de petits galets de phyllade qui ont été donnés comme le caractère do- minant de cette espèce de roche. On y trouve aussi de petits nodules de phtanite noir. Le Grès quartzeux phylladien est très te- nace et fournit les pierres connues sous le nom vulgaire de queues, dont on se sert pour repasser les faux. Il se trouve dans les terrains anciens et dans les parties moyennes du sol secondaire. 12" Grès quartzeux avec schiste ordi- naire. La matière du schiste entre quelque- fois dans cette roche pour l/3 et même 1/2 de la masse; mais cette espèce n'en ap- partient pas moins aux roches quartzeuses par les caractères que lui imprime la présence du quartz; ses teintes sont ternes et terreu- ses; elles sont dues au schiste lui-même. La roche est tenace. Quelques variétés présen- tent du calcaire en petites veines, et elles donnentalorsun faible indice d'effervescence. Le ciment est ordinairement quartzeux. Ce Grès appartient à la partie supérieure de la période phylladienne, aux terrains houillers et aux terrains de la période salino-magné- sienne; mais il ne monte pas plus haut. La matière argileuse paraît plus tard changer de nature, et prendre l'aspect des masses argileuses ordinaires. 13° Grès quartzeux argilifère ( psam- mite). Association de quartz avec des argiles de toutes couleurs, ce qui donne à cette es- pèce de Grès les teintes les plus variées : verdâtre , jaunâtre, rougeâtre, bigarrée. Malgré le ciment quartzeux qui lie les par- .S3-1 GRE GRE lies de cette roche , le psammite est rarement | dur et presque toujours friable; il n'en est i pas moins très tenace, et certaines variétés i peuvent servir à de grandes constructions. { Il contient fréquemment du mica dispersé I dans sa masse, et lorsque cette substance | est répartie sur des places uniformes qui ! déterminent des ruptures , le psammite est I schistoïde et tabulaire. ! On a cru que les psammitcs appartenaient exclusivement à la période salino-magné- sienne ; mais, dans les Corbières, on les trouve à la partie inférieure de la craie, et, en Au- vergne , dans les terrains de la période pa- laîothérienne. Les plus anciens psammitcs contiennent des fossiles marins et quelque- fois des végétaux terrestres, ainsi que M. Voltz l'a observé dans les Vosges. I Ce Grès renferme, sur certains points, des ■ mouches et des rognons, ou géodes de cui- ; vre carbonate vert ou bleu. A Chessy, ces i rognons sont volumineux etgéodiqucs, avec j de magnifiques cristaux. En Bolivie, on y '• trouve de véritable cuivre natif; en Sibérie, j où les psammites sont très répandus, les mi- \ nés de cuivre de l'Oural sont de ce terrain. \ Les parties cuivreuses paraissent y cimcn- i ter les psammites : des tiges herbacées y ont été minéralisées, et la matière charbonneuse est pénétrée par le carbonate de cuivre. Ce métal a donc dû s'infiltrer dans ces terrains par la voie humide. Le psammite peut aussi renfermer accidentellement des rognons de cuivre sulfuré, des mouches et rognons de plomb sulfuré et des rognons de sulfate de plomb. 14" Grès quartzeux avec marne ordinaire (molasse). Grains quartzeux mélangés de calcaire compacte ordinaire, de calcaire plus ou moins argilifère, de marne endurcie , et , accessoirement, de feldspath et de mica , le tout réuni par un ciment marneux plus ou moins friable. Cette roche est facilement rayée et fait effervescence dans les acides ; elle est peu solide en général , et toujours friable sur les bords. Ses teintes grisâtres, verdâtres, rarement rougeâtrcs , sont quel- quefois bigarrées, mais moins vives que celles du psammite. La molasse, ainsi nom- mée parce qu'elle est d'une consistance assez molle quand on la tire de la car- rière, est, en général, à grains plus fins qu'aucun des autres Grès, à raison des matières limoneuses qu'elle contient. Cette roche , dans laquelle on trouve quelques empreintes , commence à paraître dans la période salino- magnésienne et existe en assez grande abondance dans les terrains plus modernes, notamment en Suisse et eu Toscane , oii on l'emploie comme pierre à bâtir. 15" Grès QUARTZEDX avec marne endurcie (macigno). Cette espèce diffère de la mo- lasse par la marne endurcie qui en form le fond, et qui lui donne une assez grande dureté. Les parties de ce Grès sont fines; la roche semble souvent presque compacte, et quelquefois on ne reconnaît le maci- gno qu'à la loupe. Ses teintes sont moins prononcées que celles de la molasse ; il con- tient moins de feldspath, mais souvent du mica , et renferme des empreintes de végé- taux marins {fucus) , qui suffiraient seuls pour le distinguer de la molasse , quand même celle-ci ne serait pas friable. Le ma- cigno appartient plus particulièrement aux terrains inférieurs de la période crayeuse. 16° Grès quartzeux calcarifère. Grains très fins de quartz associés à une très grande quantité de calcaire, tantôt granulaire, tan- tôt compacte , le tout lié par un ciment calcaire. Le calcaire forme ainsi depuis un 1/6 jusqu'à 1/3 de la masse; il s'y trouve parfois en veines blanchâtres. La cassure de ce Grès est tantôt nette et conchoïde. tantôt moins nette, quand la roche est friable. Ce Grès, généralement assez dur, ren- ferme des fossiles marins ( Nummulites , Huîtres plissées , etc.) , et quelques végé- taux. Il commence à se trouver à la période salino-magnésienne , et continue jusqu'à la partie supérieure de la période palœotbé- rienne. Le tufau de Touraine en est une variété remarquable par sa légèreté , sa porosité. Il sert aux constructions qui n'ont pas à supporter une grande pression. 17° Grès quartzeux strontianiens. Com- posés de grains quartzeux , cimentés par du calcaire uni à de la célestine ou sulfate de strontiaue. Ils donnent une vive ef- fervescence quand on les soumet aux acides ; mais comme la célestine ne se dissout point, les grains quartzeux ne sont pas mis en liberté. Ce Grès, très pesant, se trouve GUE GRE 335 en plaques et en rognons dans les terrains paiaeothcriens des environs de Paris; les rognons présentent assez souvent, dans leur intérieur, des retraits prismatiques sur les parois desquels sont implantés des cris- taux aciculaires de célestine. Quand ce Grès est un peu riche en strontiane, il est ex- ploité et employé à colorer les feux d'artifice. 18"GuÈsQUARTZEUxpoLYGÉmQUE. On donuc «nfin le nom de Grès polygéniques à tous les agrégats d'origine arénacée ou sablonneuse dont le quartz fait la base , et qui, par la variété des débris et l'inconstance des autres matériaux mélangés, ne sont pas suscepti- bles d'une définition plus rigoureuse. La famille des roches calcaires présente aussi des agrégats arénacés plus ou moins solides. L'origine des grains est en général zootique, c'est-à-dire qu'ils ne sont rien autre chose que des débris de coquilles, de polypiers, de radiaires, etc., triturés, et en grande partie méconnaissables. Plus rare- ment ce sont des débris de roches calcaires compactes, qui ont été brisées et complète- ment atténuées à l'état de sable. Ce genre de conglomérats ne porte pas le nom de Grès, mais celui de calcaire grossier, ou bien, lorsque les débris sont reconnaissa- bles, on les nomme conglomérats coquillier s, madréporiques y etc. Ces roches sont néan- moins des Grès, en ce sens qu'elles sont composées de parties à l'état de sable, réu- nies par un ciment toujours calcaire. Dans cet article, nous n'avons considéré les Grès que minéralogiquement, en indi- ijuant très succinctement leurs principaux gisements. Nous renvoyons à l'article ter- rains pour les Grès considérés au point de vue purement géologique. (C. d'O.) GRÉSIL. MÉTÉOR. — Voy. grêle. GIIESSLYA (nom propre), moll. — Nous trouvons ce genre plutôt indiqué que défi- nitivement établi par. M. Agassiz, dans les planches de ses premières livraisons des Éludes critiques sur les Mollusques fossiles. Ce g. est destine à rassembler un assez grand nombre de coquilles bivalves répan- dues communément dans les terrains juras- siques , et assez voisines des Pholadomies , dont elles se distinguent au reste par quel- ques caractères qui avaient échappé aux observateurs, et que M. Agassiz a signalés le premier. Caractères génériques : Coquille bivalve, inéquilatérale, subéquivalve, transversale- ment oblongue , subtronquée à son côté antérieur, arrondie à son extrémité posté- rieure; charnière linéaire et sans dents, simple sur la valve gauche , mais portant sur la droite une côte intérieure, arrondie, obliquement décurrente ; impressions mus- culaires ovales ou arrondies; impression palléale sinueuse postérieurement. Jusqu'à présent , nous n'avons pu juger le g. Gresslya que d'après des moules assex nets, et sur lesquels nous avons pris des empreintes de la charnière , ce qui nous a permis de nous rendre compte des caractè- res de cette partie importante. Comme nous le disions tout-à -l'heure , on confondrait volontiers le g. Gresslya avec les espèces de Pholadomies qui sont lisses. La coquille de- vait être mince, car elle n'y a laissé que des empreintes peu profondes des impressions musculaires et de celle du manteau. On peut également en juger lorsque l'on dégage le moule intérieur de la roche qui le ren- ferme; on voit par le petit intervalle qui les sépare le peu d'épaisseur que le test de- vait avoir; la charnière est dilTérente de tout ce qui est connu actuellement parmi les coquilles bivalves ; la valve gauche avait un bord arrondi et simple , mais la valve droite s'infléchissait en dedans, et devait présenter une espèce de cuilleron à bord ar- rondi, et il est à présumer que le ligament à demi intérieur était reçu sur cette partie proéminente du bord droit. On reconnaît sur le moule cette partie spéciale de la char- nière, car elle y a laissé une empreinte assez profonde sous forme de gouttière. Nous con- naissons actuellement 10 à 12 espèces du g. Gresslya; la plupart appartiennent à l'oolite inférieure. Quelques autres remon- tent jusque dans rOxford-Clay. (Desii.) GREVILLEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Protéacées, type de la tribu des Grevillées , établi par Rob. Brown {in Linn. Transact., X, 168), et pré- sentant pour caractères principaux : Péri- gone tétraphylle ou -i-parti ; anthères 4, im- mergées; glande unique, hypogyne; ovaire sessile ou stipité, uniloculaire , bi-ovulé; style droit, à stigmate oblique, déprimé, ou subvertical et conique; follicule coriace ou ligneux, uniloculaire, disperme: se- 336 GRI GRI menées bordées et garnies au sommet d'une aile très courte. Les Grevillea sont des ar- brisseaux ou des arbres croissant dans la Nouvelle-Hollande , couverts de poils fixés par le milieu, à feuilles alternes, indivises ou pinnatifîdes et bipinnatifides ; à fleurs rouges ou jaunâtres , disposées en épis al- longés ou en grappes , en corymbes ou en faisceaux; à pédicelles géminés, rarement nombreux, également disposés en faisceaux unibractéés. Ce genre renferme 38 espèces , distribuées en plusieurs groupes fondés sur des carac- tères tirés des organes de la végétation , et trop longs à détailler ici. Ces groupes ou sections ont été établis par le créateur du genre, et se nomment : Lissoslylis , Plycho- carpa, Eriostylis, Plagiopoda , Conogyne, CaloLhyrsus et Cycloptera. (J.) GREViLLËES. Grevilleœ. bot. pji. — Tribu de la famille des Protéacées , ainsi nommée du genre Grevillea, qui lui sert de type. (Ad. J.) GREWIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacécs-Grewiées, établi par Jussieu (m Annal, mus., II, 82), pour des arbrisseaux ou des arbres croissant dans les régions tropicales et subtropicales de l'Asie et de l'Afrique , couverts d'une pubescence étoilée, à feuilles alternes, pé- tiolées, très entières ou dentées en scie; sti- pules latérales géminées ; à pédoncules gé- minés, axillaires ou terminaux, à pédi- celles ombelles , bractéolés, nus ou revêtus d'un involucre. Ce genre renferme un grand nombre d'espèces (40 à 50) réparties en deux sec- tions, qui sont : a. Mallococca (subdivisé en Nehemia, Microcos); h. Damîne. (J.) GREWIÉES. Grewieœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Tiliacées {voy. ce mot) , ayant pour type le genre Grewia. (Ad. J.) GillBOUIlï. INS. -^ Syn. de Cryptoce- phalus. GIliELUM. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Rosacées-Quillajées , établi par Linné {Gen. , n° 1235 ) pour des herbes du Cap suiîrdtescentes ; à feuilles alternes pin- natiséquées ou décomposées; fleurs grandes, d'un jaune pâle. GRIESEBACHIA (nom propre), bot. ph. — Genre de lu famille des Éricacées-Éricinées, établi par KIotsch {in Linnœa, XII, 225) pour de petites plantes frutescentes du Cap, à feuilles verticillées ternées ou quaternécs , éparses ; à fleurs terminales-subsessiles , ca- pitées ; à bractées du calice rapprochées. (J.) GRÏFFARD. ois. — Nom vulgaire d'une espèce d'Aigle, VAquila armigera de Levail- lant. Voy. aigle. GRIFFE DU DIABLE, moll. — Nom vulgaire de quelques espèces de Ptérocères, particulièrement de ceux dont les digita- tions sont recourbées. (Desu.) GRIFFITIIIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Cinchonées-Gardé- niées, établi par Wight et Arnott {Prodr. Flor. penins. Ind. orient., I, 399) pour une plante frutescente de l'Inde, glabre, inerme ou plus souvent couverte d'épines opposées; à feuilles opposées, pétiolées , ovales-oblon- gues ; à fleurs réunies en corymbes termi- naux; pédicelles bi-bractéés à la base; co- rolle blanche ; baies rouges. (J.) GRIFFON. MAM. — Nom vulgaire d'une race de Chien. Voy. chien. (E. D.) GRIFFON. OIS. — Espèce de Vautour, Voy. ce mot. GRILLON. Gryllus {ypvUoç, grillon). îns. — Genre de la famille des Gryllidcs , de l'ordre des Orthoptères, établi par Linné et adopté avec de grandes restrictions par tous les naturalistes. Les Grillons sont caracté- risés par leur tète très bombée et leurs an- tennes, dont le premier article est court et épais. Ce genre renferme une quantité assez considérable d'espèces, dispersées dans toutes les parties du monde. Quelques unes sont propres à l'Europe et y sont fort communes. De ce nombre est le Grillon des champs {Gryllus campestris Lin. ) , long de près de 3 centimètres; à tête grosse, bombée, d'un noir brillant, avec l'extrémité de la lèvre supérieure rougeâtre; les élytresolfrantà la base une petite tache jaune mal circonscrite ; les ailes plus courtes que les élytres , et les pattes noires, avec le côté interne des cuisses postérieures rougeâtre. Ce Grillon est très commun dans notre pays. On rencontre ses terriers dans tous les endroits un peu sablonneux et générale- ment exposés au midi. Une seconde espèce , qui n'est pas plus rare que la précédente, mais vivant dans les maisons, où elle se tient derrière les plaques GRl GRI 337 I des cheminées, dans les crevasses des vieilles murailles, est le Grillon domestique {Gryl- lus domesticus Lin. ), plus petit que le pré- cédent , et d'une couleur jaunâtre nuancée de brun. (Bl.) GRIMACE, moll. — Nom vulgaire du Murex anus de Linné {Triton anus de La- marck). Montfort a proposé de créer pour cette coquille un g. particulier, auquel il a donné le nom de Masque. D'après les ob- servations de MM. Quoy et Gaimard, l'ani- mal de cette espèce ne différerait en rien d'essentiel de celui des autres Tritons , mais il porterait un opercule d'une forme un peu différente ; ceci paraîtra peu impor- tant si l'on se souvient de la forme irrégu- lière qu'affecte l'ouverture de la coquille en question. Voy. triton. (Desh.) GRIMM. MAM. — Nom d'une espèce du g. Antilope. Voy. ce mot. (E. D.) *GRIMOTHÉE. Grimothea (nom mytho- logique). CRUST. — Ce genre, qui appartient à la section des Décapodes macroures , à la famille des Macroures cuirassés et à la tribu des Galathéides, a été établi parLeach aux dépens des Galathœa de Fabricius. Les Grimothées ne diffèrent que très peu de ces derniers Crustacés , et pourraient bien ne pas en être séparées ; leur forme gé- nérale est essentiellement la même, seule- ment l'article basilaire de leurs antennes internes est claviforme et à peine dente à son extrémité ; les pattes - mâchoires ex- ternes sont très longues , et ont leurs trois derniers articles élargis et foliacés. On ne connaît que deux espèces qui ap- partiennent à cette coupe générique ; la pre- mière est la Grimothée sociale , Grimothea gregaria Fabr. (Edw. Atl. du Règ. anim. de Cuv., Crust., pi. 47, flg. 2) ; la seconde porte les noms de Grimothea DwpermiEdw., Grimothea socialis Guér. {in Voy. de la Co- quille, Crust., pi. 3, fig. 1). (H. L.) GRIMPxlRT. OIS. — Voy. anabates. GRIMPEREAU. Cerlhia (xpcV.7rTa>, j'é- gratigne ; d'oii le mot français grimper), ois. — Linné a créé sous ce nom un g. d'oiseaux qui a été adopté par tous les naturalistes, et aux dépens duquel on a créé, dans ces der- niers temps, plusieurs groupes particuliers. Le genre Certhia, tel qu'il est aujourd'hui res- treint, fait partie de l'ordre des Passereaux, famille des Grimpereaux , et a pour carac- tères principaux : Bec de la longueur de la tête, recourbé, pointu, à mandibules égales, comprimé, eflilé, à extrémité aiguë; narines basales , à demi fermées par une membrane ; ailes courtes, à quatrième rémige la plus longue; queue à tiges terminées en pointes nues, raides , un peu recourbées. Les Grimpereaux ont une très grande mobilité ; on les voit parcourir en tous sens l'écorce des arbres, et s'emparer avec une grande adresse de tous les insectes qu'ils rencontrent et dont ils se nourrissent. On les aperçoit plus souvent en hiver qu'en été, et cela s'explique facilement parce qu'en été les feuilles des arbres les dérobent à notre vue, tandis qu'en hiver, tout petits qu'ils sont, leur pétulance et les couleurs assez brillantes de leur robe les décèlent toujours. C'est principalement sur les Chênes qu'ils se trouvent, et ils semblent attachés à la retraite qu'ils ont choisie. Outre les insectes et les larves dont ils se nourrissent presque exclu- sivement, ils mangent aussi quelques petites semences. Ils se creusent des trous dans les arbres; et c'est là que, dès le printemps, la femelle vient déposer six ou huit œufs. Ce genre renferme peu d'espèces , qui se trouvent répandues dans les différen- tes parties de l'Europe , et même dans presque toutes les contrées septentrionales de l'ancien continent. Nous ne citerons que: 1° Le Grimpereau commun, Certhia fami- liaris Linn., qui est d'un brun gris, flammé de blanc en dessus et blanchâtre en dessous, et dont la taille est de 12 à 14 centimètres. Il se trouve assez communément en France et presque dans toutes les contrées de l'Eu- rope. 2» Le Grimpereau cinnamon, Certhia cin~ namonea Lath., dont les parties supérieures du corps sont d'un roux brun , les infé- rieures blanches, et qui est un peu plus pe- tit que le précédent. Z" Le Grimpereau de la terre de Feu , Certhia spinicauda Gdx., remarquable par ses parties supérieures d'un brun rougeâtre obscur; sa taille atteint près de 16 centi- mètres. (E. D.) GRIMPEREAUX. ois.— Vieillot a indi- qué sous ce nom une famille d'oiseaux qui correspond en partie aux Anisodactyles de M. Temminck, et qui a pour caractères : Bec allongé, très recourbé ou droit; corps épais; 43 338 GRI GRI formes lourdes; tarses moyens; les deux doigts externes égaux et plus longs que Tin- tcrne, qui est court; queue longue, élargie; chaque rectrice terminée par une pointe raide. Les genres principaux de cette divi- sion sont ceux des Grimpereau, Nasican, Picucule, Grimpic, Sylviette, etc. (E. D.) GRIMPEURS. MAM., REPT.— M. de Blain- ville a appliqué ce nom à Tun des sous-or- dres de Rongeurs , et à une sous-division des Ophidiens. (E. D.) GRIMPEURS. Scansores. ois. — G. Cu- vier {Règne animal) a indiqué sous ce nom le troisième ordre de la classe des Oiseaux. Les Grimpeurs sont des animaux dont le doigt externe se dirige en arrière , comme le pouce , d'où il résulte pour eux un appui solide , que les espèces de quelques genres mettent à profit pour se cramponner au tronc des arbres et y grimper ; c'est de cette par- ticularité que vient le nom commun de Grim- peurs, quoique, pris à la rigueur, il ne convienne pas à tous , et que plusieurs oi- seaux grimpent véritablement , sans appar- tenir à cet ordre par la disposition de leurs doigts, comme on peut le voir pour les Grimpereaux et les Sittelles. Les oiseaux de l'ordre des Grimpeurs ni- chent d'ordinaire dans les troncs des arbres ; leur vol est médiocre ; leur nourriture , comme celle des Passereaux, consiste en in- sectes et en fruits , selon que leur bec est plus ou moins robuste ; quelques uns , comme les Pics, ont des moyens particuliers pour l'obtenir. Les genres principaux compris parG. Gu- vier dans cet ordre sont ceux des Jacamar, Pic , Torcol , Coucou , Barbu , Toucan , Per- roquet, etc. (E. D.) *GRIMPIC. Picolaptes. ois. — Genre d'Oiseaux de l'ordre des Passereaux , créé par M. Lesson {Trait, d'ornith., 1831) aux dépens du genre Picucule. Les Grimpics ont le bec un peu plus long que la tête , peu recourbé, très aplati et très mince sur les côtés, à bords entiers, et à mandibule su- périeure terminée en pointe, légèrement plus longue que l'inférieure ; la fosse nasale est triangulaire, petite, basale, latérale; les narines longitudinales; les tarses scutellés, minces; les deux doigts externes égaux, grêles; la queue moyenne, étagée, à rcc- trices terminées en pointe, très déjetéc sur un côté ; les ailes concaves , à deuxième et troisième rémiges plus longues. Deux espèces entrent dans ce genre; ce sont les Picolaptes Spixii Less. {Dendroco- laptes tenuirostris Spix) et Picolaptes coro- natus Less. {Dendrocolaptes bivittatus Spix), qui se trouvent au Brésil. (E. D.) GRINDELIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Asté- roïdées-Chrysocomées, établi par Willdenow (m Berl. Magaz., 1807, p. 261) pour des plantes suf frutescentes ou herbacées indi- gènes du Mexique , à feuilles alternes très entières ou souvent dentées , les radicales quelquefois spathulées, celles de la tige ses- siles ou semi-amplexicaules ; capitules soli- taires aux sommets des rameaux ; fleurs d'un jaune pâle. On connaît deux espèces de ce genre. (J.) GRISET. MAM. — Nom donné par Etienne Geoffroy-Saint-Hilaire à une espèce du g. Maki. Voy. ce mot. (E. D.) GRISLEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Lythrariées-Eulythrariées, établi par Lœffling (/«., 24) pour des plantes frutescentes ou des arbres inermes, croissant dans les régions tropicales de l'A- sie , de l'Afrique , de l'Amérique , à feuilles opposées , très entières, blanchâtres en des- sous , glabres ou couvertes d'un duvet co- tonneux grisâtre ; pédoncules axillaires mul- tiflores; fleurs rouges. (J.) GRISOîV. Galictis {yalii , mustela ; Ixric, ictide). MAM. — Le Grison et le Taira, qui avaient été placés dans les g. Viverra et Mustela , et plus tard dans le groupe des Gulo, sont devenus dans ces derniers temps les types d'un genre nouveau de Carnassiers plantigrades de la division des petits Ours. M. Bell {Zool. Journ., II, 1826) a désigné ce g. sous le nom de Galictis , et dernière- ment M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire lui a donné la dénomination de Huro. Le Grison, Viverra vittata Linn. {Gulo vit- tatus A. G. Desm., Galictis vittata Bell), a été décrit et figuré pour la première fois par AUamand, dans le t. XVII de son édition de Buffon ; et cette figure a été reprise par Buffon lui-même dans ses sup- a pléments (pi. 23 et 25). D'Azara {Animaux M du Paraguay) a donné quelques détails sur son histoire naturelle, et enfin Fr. Gu- vier , dans son Histoire des Mammifères , a GRI GRO 339 publié la description et la figure de cet animal. Le Grison , à peu près de la taille de notre Furet , est plantigrade; il a cinq doigts à chaque patte, armes d'ongles fouis- j seurs et garnis de tubercules très forts ; i le museau est termine par un mufle sur les côtés duquel les narines sont ouvertes; les oreilles sont petites et sans lobules; les yeux \ à pupilles rondes ; la langue rude ; les mous- | taches se présentent sur la lèvre supérieure et au-dessus de l'angle antérieur de l'œil; le pelage est de deux sortes , le laineux gris pâle et le soyeux noir ou noir annelé de blanc ; il est long sur le dos, les flancs et la queue, et court sur le museau, la tête et les pattes; la forme de la tète est semblable à celle des Taira dont nous parlerons tout à l'heure ; il y a quatre molaires de chaque côté à la mâchoire supérieure, une tubercu- leuse , une carnassière et deux fausses mo- laires ; six molaires à l'in férieure, savoir, une tuberculeuse, une carnassière et quatre faus- ses molaires ; la queue est toujours portée horizontalement. Son pelage est plus foncé en dessous qu'en dessus du corps; la tête, à partir d'entre les yeux , le dessous et les côtés du cou, le dos, la croupe, les flancs et la queue sont gris sale ; les autres parties de l'animal sont noires ; enfin il présente une ligne d'un gris blanchâtre qui, partie d'entre les yeux, passe sur les oreilles, et vient se confondre avec le reste du pelage. Le Grison est très féroce dans l'état sau- vage ; il tue et dévore tous les petits ani- maux qu'il rencontre, même sans être pressé par la faim. En captivité, il est assez doux et familier , ainsi que le fait observer Fr. Cuvier; mais toutes les fois qu'il trouve l'occasion de se jeter sur quelque proie vi- vante, il la saisit avec avidité. On le trouve dans l'Amérique méridio- nale, dans les provinces du Paraguay, où il est commun, dans celles de Buenos-Ayres et aux environs de Surinam, où il est plus rare. La seconde espèce de ce genre est le Taîra {Mustela harhara Linn., Gulo bar- halus A. G. Dcsm., Galictis barhara BeW . , Calera), le Taira Buffon, pi. 60. Il est de la taille de la Marte commune. Sa tête osseuse (Blainv. Oslcographie) se rapproche plus de celle des Putois que de celle de la Marte, par la brièveté du museau et par la forme de toutes les parties; l'étranglement post- orbitaire est plus prononcé, et le trou sous- orbitaire est plus petit , en sorte qu'il y a peut-être plus de rapprochement à faire avec la Zorille ; les divers os du sque- lette ont beaucoup de rapport avec ceux de la Fouine. La tête et quelquefois le cou sont d'une couleur grise ; le corps est noir ou brun noirâtre ; les jeunes ont les couleurs du pelage moins foncées ; il y a toujours au- devant une grande tache blanchâtre de forme à peu près triangulaire ; les doigts, comme dans le Grison , sont réunis par une mem- brane aux pieds de derrière. Les mœurs du Taira sont à peu près sem- blables à celles du Grison; il se pratique un terrier dans les bois; il répand une très forte odeur de musc. On peut l'apprivoiser facilement. Le Taira habite la Guyane , le Brésil et quelques autres parties de l'Amérique mé- ridionale. Une troisième espèce a été placée dans le même g., c'est le Galictis Allamandi Bell., qui habite la Guyane hollandaise. (E. D.) GRISOIV (feu), météor. — Voy. feu. GRÏVE. OIS. — Nom vulgaire d'une es- pèce du genre Merle. Voy. ce mot. GRIVE. MOLL. — Nom vulgaire par le- quel on désigne tantôt le Cyprœa tiirdus , tantôt le Nerita erychia de Linné. (Desh.) GRÏVET. MA3I.— Espèce du g. Guenon. Voy. CERCOPITHÈQUE. (E. D.) *GROBYA (nom propre), bot. ni.— Genre de la famille des Orchidées-Épidendrécs, éta- bli par Lindiey (m Bot. Reg., t. 1740) pour une herbe du Brésil, épiphyte, pseudobuî- beuse; à feuilles de Graminées; racèmes radicaux pendants. GROMIA. INFUS. — Genre d'Infusoires de la famille des Rhizopodes, créé par M. Du- jardin {Ann. se. nat., 2^ série, IV, 1836). Les Gromia sont des animaux sécrétant une coque jaune-brunâtre, membraneuse, molle, globuleuse , ayant une petite ouverture ronde , d'où sortent des expansions filifor- mes très longues , rameu.'îes et très déliées à l'extrémité. La coque des Gromics , lisse et colorée , paraît à l'œil nu comme un œuf de Zoophyte ou une petite graine; la co- que de l'espèce marine se trouve entre les touffes de Corallines On ne croirait pas 340 GRO GRO que ce soit là un animal , si on ne savait qu'après quelque temps de repos la Gromie, placée dans un flacon avec de Teau de mer, ! commence à ramper au moyen de ses ex- j pansions , et que bientôt elle s'élève le long des parois , où l'on peut facilement i distinguer, avec une loupe , ses expansions rayonnantes. Deux espèces entrent dans ce genre : 1° Gromia oviformisDui. {loco cit., pi. 9), trouvée à Toulon , à Marseille , à Cette et sur la côte du Calvados ; et 2" Gromia flu- viatilis Duj. {In fus., p. 255, pi. II, f. 1 , a-b), rencontrée dans les eaux de la Seine. (E. D.) *GROMPHAS(ypo,ucpDt'ç, une vieille truie). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides coprophages , créé par M. le comte Dejean et adopté parM.Brullé, comme sous- genre seulement, dans son Histoire des In- sectes , édition Pillot , t. V bis, p. 304. Rapportée de Buenos -Ayres par M. Lacor- dairc , et nommée Lacordairei par M. De- Jean , cette espèce , suivant M. Brullé , a l'aspect des Phanées et s'en distingue seule- ment par la présence des tarses antérieurs, dans le mâle comme dans la femelle. (D.) GïlOIVA , Leur. bot. ph. — Syn. de Ga- îactia, P. Brown. GROKAU, GRONDEUR, GRONDIIV,etc. poiss. — Noms vulgaires donnés à plusieurs espèces deTrigles. Voy. ce mot. *GROIVOPS (>,oSvoç, profond ; di^, œil). INS. — Genre de Coléoptères télramères, fa- mille des Curculionides gonatocères , divi- sion des Cléonides , établi par Schœnherr ( Disposilio. meth. , pag. 137; Gen. et sp. Curculion., tom. II, pag. 252; VI, part. 2, pag. 134), et comprenant 6 espèces, dont 2 d'Europe, 3 d'Afrique (Cafrerie), et 1 d'A- sie (Sibérie). L'espèce type, assez rare par- tout, se rencontre aux environs de Paris; elle a reçu les noms suivants : C. lunatus F., ajnputatus 01., percursor Herbst., et costa- tus Ghl. (C.) GRONOVIA (nom propre), bot. ph. — Genre type de la petite famille des Grono- viécs , établi par Linné {Gen., n" 391), et présentantpourcaractères principaux: Fleurs hermaphrodites; calice à tube subglobuleux, ri-ncrvé, soudé à l'ovaire, à limbe supère, in- fundibuliforme-campanulé, 5-fide; corolle à 5 pétales linéaires-lancéolés , insérés à la gorge du calice, alternes et plus courts que les divisions de ce dernier. Étamines 5 , al- ternes avec les pétales incluses; filaments subulés, libres; anthères terminales, bilo- culaires , longitudinalement déhiscentes. Ovaire infère , uniloculaire ; ovule unique, anatrope. Style terminal simple, à stigmate subcapité, indivis. Urcéole épigyne, charnu, tronqué, entourant la base du style. Le fruit est une petite noix subglobuleuse, mo- nosperme. Les Gronovia sont des herbes de l'Amé- rique méridionale, grimpantes, rameuses, hérissées de poils, à feuilles alternes, pé- tiolées , cordées- 5-lobées; à pédoncules op- positifoliés, subcorymbeux; à fleurs peti- tes, bractéées, d'un jaune verdâtre. On n'en connaît encore qu'une espèce, la Gronovia scandens L. , cultivée dans les jardins de l'Europe. (J.) GROIVOVIÉES. Gronovieœ. bot. ph. — Le genre Gronovia, réuni aux Cucurbita- cées par la plupart des auteurs , par d'au- tres aux Loasées , intermédiaire entre ces deux familles , est considéré comme devant peut-être servir de type à une petite fa- mille distincte , à laquelle jusqu'ici ne se rattache aucun autre genre. Voy. cnoNOviA. (Ad. J.) GROS, GROSSE, zool., bot. —Adjectif devenu la désignation spécifique et le nom vulgaire d'un grand nombre d'animaux et de plantes. Ainsi l'on appelle, en ornitho- logie ; Gros- Bec, un genre important. Voy. ce mot; Gros-Bleu, une espèce de Gros-Bec; Gros - Colas , le Goéland à manteau noir; Grosse-Gorge, le Combattant; Grosse-Grive, la Draine; Gros-Guilleri , le Moineau domestique mâle; Gros-Mauland , le Goéland à manteau gris ; Grosse - Mésange , la Mésange charbon- nière ; Gros-Mondain , un Pigeon ; Gros-Pinson, le Gros-Bec ordinaire; Grosse-Pivoine, le Loxia enucleator ; Grosse-Queue, probablement la Berge- ronnette à collier; GRO GRO 341 k Grosse-Téte, le Bouvreuil et le Gros-Bec ordinaire; Gros-Verdier, le Proyer. En erpétologie : Gros-Nez et Grosse-Téte , une espèce de Couleuvre. En ichlhyologie : Gros-OEil, une espèce du g. Denté; G nos- Ventre, les Tétrodons et les Dio- dons ; Gros -Yeux, une espèce d'Anableps. En botanique : Gros-Guillaume, une variété de Vigne; Gros-Saigne, le Gros Seigle et une va- riété de Froment barbu. (J.) GUOS-BEC. Coccauihrausles ( xo'xxo; , grain ; 6pav(T;ç , action de briser), ois. — Genre de Passereaux conirostres, de la fa- mille des Fringilles ou Fringillidées, créé par G. Cuvier aux dépens des genres Loxia et Fringilla de Linné. A l'exemple de l'au- teur du Règne animal , tous les ornitholo- gistes ont reconnu le genre Gros-Bec; mais tous ne Font point établi de la même fa- çon. La plus grande confusion règne à cet égard. Les uns , parmi lesquels nous cite- rons Ternminck , ont compris sous la dé- nomination générique de Gros -Bec une foule d'espèces, que Fon a depuis séparées, avec quelque raison , en coupes généri- ques nombreuses; les autres, comme Vieil- lot, ont fondé ce genre, ainsi que l'avait fait G. Cuvier, sur la Frin. coccauihrausles, mais sans toutefois associer à cette espèce les Fr. chloris et petronia; d'autres enfin , sui- vant un système mixte, ont réuni sous le nom de Gros-Bec presque toutes les espèces à bec conique, qu'ils ont ensuite distribuées en autant de groupes que les rapports natu- rels des espèces semblaient en indiquer. De sorte qu'ainsi entendu, le genre Gros- Bec pourrait avoir des limites incalculables. Nous croyons que le Coccauihrausles de G. Cuvier, dont on retirerait, ainsi que l'a fait Vieillot, les Fr. pelronia et chloris (oiseaux sur lesquels les méthodistes modernes ont fondé deux nouveaux genres, sous les noms de Chlorospiza et Petronia) , doivent seuls constituer le genre Gros-Bec. C'est ainsi , du reste, que M. G. R. Gray, dans sa List of gênera, a entendu ce genre, dont il fait le type de sa sous- famille des Coccauthrau- stinœ. Ainsi réduits, les Gros-Becs se caractéri- sent par un bec court, robuste, droit, co- nique, pointu, à mandibule supérieure ren- flée et entamant à peine les plumes du front; des narines rondes , ouvertes un peu en dessus , très près de la base du bec et 1 en partie cachées par les plumes frontales ; quatre doigts, troig devant, entièrement di- visés, et un derrière ; des ailes et une queue courtes, et un corps fort trapu. Les Gros-Becs sont des oiseaux migra- teurs. Ils sont querelleurs et méchants, et ont dans le bec une force extraordinaire; l'espèce européenne peut même, par la vi- gueur de son bec, diviser l'amande si dure et si résistante de l'Olive. Ils sont sémini- vores, baccivores, et, dans le besoin , ento- mophagcs. Les Gros-Becs sont de tristes ou- vriers pour l'œuvre de la nidification; ils construisent fort négligemment leur nid sur des arbres de moyenne grandeur, et pondent de trois à six œufs. Comme le Serin, le Chardonneret et le Linot, ils dégorgent à leurs petits une nourriture qui a subi dans leur jabot un commencement de décompo- sition. L'espèce européenne, type du genre , le C. vulgaris Vieil I. {Buff., enl., 99 et 100), que nous rencontrons toute l'année en Fiance, où on le connaît vulgairement sous les noms de Pinçon royal, Pinçon à gros hec, est un des jolis oiseaux que nous possédons. L'été, il se retire dans les bois; l'hiver, il descend dans les vergers et s'approche des habitations rurales. Ce n'est point un oi- seau chanteur, à moins qu'on ne veuille considérer comme chant le cri dur et mo- notone qu'il pousse sans cesse. Quelques auteurs ont prétendu qu'il n'émigrait pas, parce qu'il se montre d'ordinaire toute l'an- née dans les lieux qu'il habite; c'est là une grave erreur : le Gros-Bec vulgaire émigré en octobre en nombre quelquefois considé- rable , et pousse ses excursions jusque sur les bords de la Méditerranée. Je citerai aussi, comme se rapportant à ce genre, le Gros-Bec Rose-Gorge, C. ru- bricollis Vieill. {Gai. des Ois., pi. 58), décrit par BulTon sous le nom de Rose -Gorge {enl., 163). C'est un fort bel oiseau , ayant la tête, le dessus du cou , le menton , le dos, le bord extérieur des grandes et petites rec- trices d'un noir foncé; les côtés du cou, la 342 GRO GRO poitrine , le ventre et le croupion d'un bleu pur; la gorge , le devant du cou et un trait longitudinal de chaque côté de la poitrine d'un rouge éclatant. Cet oiseau est rare par- tout où il habite. Vieillot l'a rencontré dans le sud de l'État de New- York; mais on le trouve plus communément sur les bords du lac Ontario et dans la Louisiane. Quelques auteurs rangent encore dans cette section le G.-B. POURPRE, Fr. purpurea Gmel., de l'Amérique du Nord; le G.-b. cardinal, Loxia cardinalis Gmel. (enl. 37), dont Charl. Bonaparte a fait le type de son genre Cardinalis; le G. b. vrai cardinal, Lox. fulgens Less.; et le G.-b. sanguin, Lox. hœmatina Vieill., sur lequel Swainson a fondé un genre sous le nom de Spermo- phaga, nom que G. R. Gray a changé en celui de Spermospiza. Les autres oiseaux auxquels on a appli- qué, dans quelques méthodes, la dénomina- tion générique de Gros-Bec, appartiennent aux genres Tisserin , Moineau , Veuve , Pa- roare, Spiza, Guiraca, Pinçon, Linotte, Ory- ^ivore , Tardivole , Sénégali , Tarin, Pityle et Padda. C'est à ce dernier genre que se rapporte l'espèce dont on a donné la figure dans l'atlas de ce Dictionnaire (pi. 3 a, fig. 2), sous le nom de Gros-Bec padda (Z. G.) GROSEILLER. Ribes. bot. ph. — Genre type de la famille des Ribésiacées , établi par Linné {Gen., n* 281), et présentant pour principaux caractères : Galice soudé à sa base avec l'ovaire, à limbe supère, co- loré, campanule ou tubuleux, 6-fide ou très rarement 4-fide , à divisions toutes égales. Corolle à 4-5 pétales insérés à la gorge du calice, petits, squamiformes. Étamines en même nombre que les pétales, alternes et et incluses. Ovaire infère , uniloculaire , à deux placentas pariétaux nerviformes , op- posés. Ovules nombreux, plurisériés; sty- les 2 , distincts ou plus ou moins soudés, à stigmates simples. Baie uniloculaire, po- lysperme ou oligosperme par avortement. Les espèces de ce genre sont toutes des ar- brisseaux inermes ou épineux , à feuilles éparses, digitées-lobées ou incisées, dont le pétiole dilaté à sa base, semi-amplexicaule; à pédoncules axillaires ou s'échappant des bourgeons, uni-triflores ou en grappes mul- tiflores; pédicelles unibractéés à la base, bibractéolés au milieu ou au sommet; à fleurs verdàtres , blanches , jaunâtres ou rouges , rarement dioïques par avorte- ment. On compte plus d'une trentaine d'espèces de Groseillers réparties dans les contrées montueuses de l'Europe, de la Sibérie, de l'Amérique septentrionale, du Poitou et du Chili. Les espèces européennes, dont nous nous occuperons seulement ki, ont été dis- tribuées par De Candolle en 3 sections, qui sont : a. Grossularia: calice plus ou moins campanule; tige armée de nombreuses épi- nes; pédoncules 1-3-flores; b. Ribesia : ca- lice campanule ou cylindrique; tige dépour- vue d'épines, pédoncules multiflores; c. Si- phocalyx : calice longuement tubuleux ; fleurs en grappe. Les principales espèces au nombre de 3, sont connues sous les noms de Groseiller épineux, G. ROUGE et G. NOIR ; nous allons en donner une courte description. 1. GrOSEILLER épineux ou a MAQUEREAUX, Ribes grossularia L. Petit arbuste haut de I mètre à 1 mètre 50 cent. Sa tige ligneuse porte des feuilles larges , tantôt glabres et luisantes aux deux faces, tantôt pubcsccntcs ou presque cotonneuses, à aiguillons diva- riqués , à lobes arrondis ou ohlon^s, iné- gaux, obtus. Fleurs verdâlres, axillaires et so- litaires, portées sur un pédoncule glabre ou pubérule , pendant ou incliné. Baie rouge, ou jaune, ou blanchâtre , globuleuse ou el- lipsoïde, polysperme. Cet arbrisseau croît spontanément dans presque toute l'Europe. II se plaît dans les terrains arides et pier- reux. L'emploi des fruits verts de ce Gro- seiller pour l'assaisonnement du maquereau lui a fait donner le nom vulgaire de Gro~ seiller à maquereaux. 2. Groseiller rouge, Ribes rubnim L. Buisson haut de 1 à 2 mètres. Branches et rameaux dressés, garnis de feuilles larges, pubescentes, à 5 lobes ovales, dentés. Grap- pes longuement ou brièvement pédonculées, composées de 5 à 18 fleurs pédicellées, d'un jaune verdâtre. Baie globuleuse, ordinaire- ment rouge, quelquefois blanche ou rose. Cette espèce a obtenu les honneurs d'une culture toute spéciale, tant à cause de son extrême fertilité, qu'à cause des différents usages de son fruit , que l'on convertit en conserves, en sirops, et dont on relire, dar.s le nord de l'Europe, une sorte de boisson qui remplace le vin. GRO GRO 343 3. Groseiller noir , vulgairement Cassis, ^Bibcs nigruni L. Arbuste haut de 1 à 2 mè- tres; tiges et rameaux dressés, garnis de feuilles cordiformes, 3-5-lobées, glabres en dessus, pubescentes en dessous. Grappes très lâches , composées de fleurs d'un jaune ou d'un violet livide. Baie globuleuse, noire, r ponctuée de glanduJes jaunâtres. Cet arbrisseau est cultivé partout en Eu- rope , et surtout en France, pour ses fruits très stomachiques, et dont on fait d'excel- lents ratafias. L'infusion de ses feuilles est quelquefois usitée comme diurétique. L'o- deur pénétrante propre aux feuilles et aux fruits du Cassis provient de l'huile essen- tielle contenue dans les glandules dont est parsemée la surface de ces parties. Les fruits , dans toutes les espèces , sont d'une acidité agréable, éminemment rafraî- chissante. Ils contiennent, outre les acides malique et citrique , de la gélatine, un prin- cipe mucoso-sucré, et, dans l'espèce à fruits » rouges, un principe colorant violet, qui ne doit sa couleur qu'à la présence des acides. (J.) GROSSULAIRE {grossularia , groseil- ler). MIN. — Espèce de Grenat qui , par sa forme et sa couleur, a quelque ressemblance avec la Groseille dite Groseille à maque- reaux. Voy. GRENAT. (Del.) GROSSULARIA. bot. ph. — Tournef., syn. deRibes. Voy. Groseiller. — DC, une des sections du g. Groseiller. GROSSULARIÉES, GROSSULACÉES. Gj'ossularieœ , Grossulaceœ. bot. ph. — La famille généralement admise sous ce nom , et qui a pour type le Groseiller, a reçu aussi »le nom de Ribésiacées {voyez ce mot), qui doit être adopté de préférence d'après les Tègles générales de la nomenclature bota- nique , puisque le Groseiller porte celui de Rihes , et que Grossularia n'est employé que comme spécifique. (Ad. J.) GROTTES ou CAVERNES, géol., paléont. — Les grandes cavités ou anfractuosités na- turelles qui traversent et divisent irréguliè- rement en tous sens la plupart des roches solides de l'écorce terrestre, et plus particu- lièrement les roches calcaires , ont de tout temps fixé l'attention non seulement des ob- servateurs , naturalistes et géologues, mais des voyageurs ordinaires et des personnes les plus étrangères à l'étude des sciences. Les Cavernes sont du nombre des phénomènes géologiques qui ont le plus frappé l'imagina- tion des hommes, et qui rappellent le plus de traditions anciennes , de même que les grandes inondations , les tremblements de terre et les éruptions volcaniques. Bien des siècles avant que la géologie cher- chât à expliquer les faits nombreux et divers que présentent les Cavernes , les croyances religieuses des peuples en avaient fait le théâtre de traditions mythologiques : elles les considéraient comme des lieux où les di- vinités du paganisme antique communi- quaient leurs oracles aux hommes ; on y voyait un moyen d'entrer en rapport avec les puissances infernales; d'où leur fut donné le nom de Plutonia, quand on y faisait des sacrifices à ces divinités. Leur obscurité mystérieuse , leur profondeur inconnue , certains bruits souterrains dont les frayeurs populaires exagéraient la violence, et dont on ignorait les causes , les cours d'eau qui s'engouffraient dans ces cavités , pour ne reparaître qu'à de grandes distances , les sources qu'on voyait s'en échapper à des époques fixes avec une plus grande abon- dance, puis s'interrompre ensuite brusque- ment , la disparition subite des animaux qui s'approchaient de ces gouffres, les exhalai- sons délétères qui souvent s'en dégageaient, et d'autres circonstances non moins natu- relles , mais difficiles à expliquer par le commun des hommes, contribuaient à ren- dre les Cavernes un objet de terreur et de superstitions. Aussi les voit-on jouer un grand rôle dans les fables de la mythologie gréco-romaine , et dans les récits des poètes, sous les noms divers de Specus , de Spe- lunca, de Spelœa (a-TrvîXatov , crTr/oç), d'An- trum (àvTpov), de Caverna. • Hic speeus horrendum et saevi miracula ditis . Monstraiitur. • Virgile, Mneid., 1. 7. . Spelunca alta fuit vastoque immanis hiatu » Scrupea, tuta lacu nigro, nemorumque tencbiis. • Jd., 1. 6. . Certum est in sylvis inter spelœa feranim . Malle pati. • r . ^ ; Id . Ed. 10. . Exciïum Euboicœ latus ingcns nipis in antruin. . Id., id. • Iiisonuere cavw gemitumque dedere suvernœ. • Id., I. a. . Nos ex terrae cavernis ferrutn elicimus. • Cjc.,Z)e nat. D*«r.,2. 344 GRO GRO On voit les poètes anciens prodiguer dans leurs descriptions de Cavernes les épi- thètes d'immanis, d'in/ema, d'afra, d'o&- scura , d'opaca , d'obàila , de frigida et beaucoup d'autres , exprimant soit des carac- tères naturels, soit des effets de Timagina- tion. Quoi de plus célèbre dans l'antiquité que les Antres de Trophonius , des Sibylles, 'ît surtout les Grottes des nymphes dont le îulte, généralement appliqué aux lieux sou- lerrains arrosés par des sources vives, rap- pelle un des traits les plus connus de l'his- toire naturelle des Cavernes? Il n'est pres- que point d'oracles un peu renommés de la Grèce, tels que ceux de Delphes, de Corin- the, du mont Cytéron, et une foule d'autres, auprès desquels Pausanias ne décrive quel- que Caverne ayant servi à l'exercice et aux illusions du culte hellénique. Sur les pentes de la collines d'Athènes, au-dessous du Par- thénon , on distingue encore les vestiges de deux Grottes , jadis consacrées. Lçs Antres où s'accomplissaient les céré- monies secrètes du culte persan de Mithra, introduit jusque dans les provinces les plus occidentales de l'empire romain , et certains mystères des druides gaulois et bretons figu- rent aussi fréquemment dans l'histoire. « Avant que les plus anciens peuples eussent élevé des temples aux divinités , dit Por- phyre, dans son traité de Antro nympharum, c. 20, ils leur avaient consacré les Cavernes et les Antres (7-n:/7),at3i xy.t àvrpa): dans l'île de Crète , à Jupiter ; dans l'Arcadie , à la Lune et à Pan ; dans l'île de Naxos , à Bac- chus. Partout où l'on a adoré Mithra, on lui a sacrifié dans des lieux souterrains. » Ce sont ces mystères , célébrés encore pen- dant les premiers siècles du christianisme dans des Grottes ténébreuses, que les pères de l'Église condamnaient si énergiquement. De nos jours même , les noms modernes d'un grand nombre de Cavernes rappellent et entretiennent les idées superstitieuses de l'antiquité. Rien , en effet , n'est plus fré- quent, non seulement en France, mais dans les autres contrées de l'Europe, que de les voir désignées sous les noms de GroUes des Fées, du Diable, du Dragon, ou de les voir placées sous l'invocation de quelques saints ermites qui en auront fait leur retraite ou qui en auront expulsé de prétendus dragons ou serpents , c'est-à-dire les superstitions payennes ^ dont la tradition populaire s'est ainsi conservée. A ces temps anciens, mais historiques , et probablement à la langue celtique , paraît se rapporter l'une des dénominations des Ca- vernes les plus communes ; celle de Balme ou de Baume généralement usitée dans les provinces méridionales et orientales de la France, en Languedoc, en Provence, en Dauphiné, en Franche-Comté, en Bourgogne. Elle se retrouve en Limousin, en Poitou, dans le Nivernais et même jusqu'en Anjou; elle est très commune aussi en Suisse. L'em- ploi qui a été fait de ce nom de Balma, dans des vies de saints écrites dès avant le xi*" siècle, et l'usage qu'en a fait Joinville lui-même, prouvent une origine ancienne et un usage très général. Le nom de Grotte {Grotta, GroUicella , des Italiens ) , qu'on emploie presque in- différemment avec celui de Caverne, est d'une origine plus moderne, et se rattache à des idées chrétiennes. Introduit d'abord dans la langue italienne , dont les meil- leurs écrivains , tels que le Dante ou Bocace, l'ont employé , il paraît n'être qu'une forme altérée du mot Crypta, xo-j^z-n, qui servait à désigner , suivant la coutume de la primi- tive église, les chapelles souterraines dans lesquelles on plaçait les corps des saints et des martyrs , et dont on voit l'usage long- temps continué dans la plupart des grands édifices religieux du moyen âge. On trouve, en effet , dans la basse latinité les expres- sions de Crotta , Crota , Crotum, Croterium , Crotonus, Crosum, Crosa, pour désigner des cavités du sol intérieures et superficiel- les. Les trouvères français des xu^ etxnr siè- cles s'en sont servis dans leurs poésies; c'est ainsi qu'on lit dans le roman de Garin : • Ne treuve Crûtes que il ne face remplir. • Et dans le roman d'Attris : « Deliors les murs d'atitiquité • Trouva une Ci ouste ioubs terre.» Ce n'est pas seulement comme théâtres mystérieux propres à l'exercice de certaines pratiques religieuses et comme retraites as- surées pendant les temps de persécution , que les Cavernes jouent un rôle dans l'his- toire; on ne les y voit pas moins figurer comme lieux d'habitation , de refuge pen- 1 GRO GRO 345 dant les guerres , et surtout comme sépul- tures. Le nom de Troglodytes, donné à plusieurs peuplades de Tantiquité la plus reculée, indique cette coutume d'habitations souter- raines , qui , particulière d'abord à l'état sauvage de l'Homme, ainsi que Pline ( Hist. nat., 1. V, c. 56) le rappelle par ces mots : : Specus erant pro domibus , s'est conservée ' chez des peuples plus civilisés et se continue ' encore aujourd'hui dans plusieurs parties ! de la France , où des villages entiers, y com- \ pris l'église, sont creusés dans les anfrac- tuosités du sol. Les premiers solitaires ont ! choisi , pour leur vie ascétique et méditative, : les retraites que leur offraient les souterrains naturels ou artificiels. Pendant les désastres des guerres civiles et étrangères qui ont dévoré tant de fois les contrées de l'Europe les plus favorisées par tous les éléments d'une prospérité facile et certaine, les Ca- vernes sont encore devenues des lieux de refuges momentanés, de défense opiniâtre , et trop souvent d'odieux massacres. En ce moment même l'Algérie vient de voir se reproduire, dans les Grottes du Dahra, ha- bitées par les Ouled-Briah , un de ces évé- nements , conséquence cruelle de la guerre dont les Cavernes méridionales de la Gaule avaient été le théâtre dès l'époque de la conquête romaine. Quant à l'emploi des Cavernes comme lieux de sépultures , il a été tellement fré- quent et tellement commun à tous les peu- ples, même les plus civilisés, qu'il suffit de l'indiquer pour en rappeler l'usage. Toutefois il ne faudrait pas confondre avec les Grottes naturelles, souvent modifiées par la main des hommes, des Souterrains creu- sés artificiellement , d'anciennes carrières, d'anciennes galeries d'exploitation de mar- nes ou de substances métalliques , et qui ont aussi servi d'habitations , de temples et de tombeaux. Tels paraissent être les hypogées d'Egypte et de Nubie , si remarquables par les peintures dont ils sont ornés et par le nombre immense de momies qu'on en a reti- rées. Tels sont aussi les sépulcres souterrains de l'Étrurie et de la Grande-Grèce, qui ont enrichi les collections de l'Europe d'une si prodigieuse quantité de vases peints et d'au- tres objets d'art de la plus admirable con- servation. Telles sont les catacombes de Rome, de Naplcs , de Palerme, de Paris, carrières anciennes d'où ont été extraits les matériaux qui ont servi à la construc- tion des villes situées dans leur voisinage. Tels peuvent être encore plusieurs temples souterrains de l'Inde , fort célèbres pat leur étendue , leur architecture , leurs sculptures, et dont les plus remarquables sont ceux des îles d'Eléphanta et de Salset, entourés d'un grand nombre de plus petites cavités qui paraissent avoir servi de demeure aux ministres du culte. Mais les véritables Cavernes , celles dont l'Homme a profité pour ses besoins ou ses croyances sont beaucoup plus nombreuses, et l'indication de ce fait est bien moins étrangère qu'on ne pourrait le croire à leur histoire phy- sique. L'une des questions les plus contro- versées dans ces derniers temps étant la pré- sence d'ossements humains dans quelques unes de ces Cavernes , où existaient auss" des débris d'espèces de Mammifères n'exis tant plus dans les contrées environnantes on peut voir d'avance avec quelle circonspec- tion on doit procéder à l'étude d'un tel fait, et combien il est nécessaire de tenir compte des circonstances diverses qui ont pu occa- sionner ces mélanges à des époques compa- rativement modernes La difficulté de pénétrer dans la plupart de ces cavités naturelles, que leur situatio;! ou leur forme rendait plus inaccessibles aux usages que les hommes en ont fait , a souvent été , pour les premiers voyageurs qui ont pu y pénétrer, une source de récits exagérés et d'admiration stérile. Ces récits étaient empruntés en général aux traditions altérées de ces destinations anciennes des Cavernes , à leurs vastes dimensions , aux formes singulièrement diversifiées des sta- lactites , sorte de concrétions calcaires dont : le dépôt se continue depuis les siècles les plus reculés , et aux formes desquelles la crédulité vulgaire donnait et donne en- core les noms les plus étranges. Toutefois ce ne sont là ni les souvenirs n- les merveilles que le naturaliste doit re- chercher dans l'élude des Cavernes. Après avoir été , chez tous les peuples et dans tous les temps , un objet d'examen et de curio- sité, de préjugés et de superstitions bizarres, les Cavernes sont enfin devenues, pour des observateurs éclairés , le sujet d'une étude 346 GRO attentive; elles ont fourni à la géologie de nombreuses questions à résoudre, questions des plus intéressantes et des plus difficiles. En effet, sans tenir plus de compte qu'elles ne méritent des théories générales de la terre, que d'anciens géologues ont fondées sur l'existence plus ou moins hypothétique, dans l'intérieur du globe , d'immenses ca- vités dont les Cavernes que nous pouvons apercevoir ne seraient que de faibles appen- dices , ce fait géologique se rattache à un grand ensemble d'autres phénomènes dont il ne faut point le séparer. On doit étudier les formes diverses des anfractuosités du sol ; la nature et l'état des roches qui en forment les parois , les voûtes et le fond; leur position relativement à la stratification générale des terrains au milieu desquels elles sont creusées; leurs rap- ports avec le relief extérieur des princi- pales chaînes de montagnes ou de col- lines; leur distribution topographique par groupes subordonnés à ces mêmes chaînes ; les traces de dislocation du sol qui peuvent avoir contribué à leur première origine ; le rapport des dilYérents âges de ces commo- tions du sol avec les dinérentes époques de foraiation des Cavernes ; les relations inti- mes qui les lient à l'hydrographie souter- raine du globe ; l'action des eaux qui auront pu les agrandir; les émanations gazeuses, acides, qui en auront corrodé les parois. Après avoir examiné la constitution pour ainsi dire individuelle et intrinsèque des Cavernes , on trouve encore à résoudre la question de leur remplissage par des dé- pôts de sédiments postérieurs à leur exca- vation, et c'est ici que se présente le sujet le plus intéressant de l'histoire des Cavernes, la présence des nombreuses espèces de Mam- mifères enfouies dans leurs anfractuosités. Le géologue recherche, par l'étude scrupu- leuse des circonstances de l'enfouissement et de l'état de ces débris organiques , si les Mammifères auxquels ils ont appartenu ont pu habiter dans ces Antres ou s'ils y ont été entraînés par dilîérentes causes, et particulièrement par des cours d'eau souterrains ; comment la réunion d'animaux de mœurs les plus opposées peut s'expliquer le plus naturellement, ainsi que l'associa- tion d'espèces détruites avec d'autres espèces vivant actuellement encore dans le même GRO pays; si l'ensemble de l'organisation des ossements fossiles des Cavernes annonce une ou plusieurs périodes zoologiques et géo- logiques ; si leur distribution géographique peut indiquer des groupes d'espèces distri- bués dans de certaines limites physiques , plus ou moins en rapport avec la division naturelle des continents actuels. Il faut enfin rechercher l'époque à laquelle ces comblements ont pu avoir lieu; s'ils sont le résultat d'un phénomène unique , d'une grande inondation passagère et vio- lente, ou s'ils ont été longtemps continués, lents, successifs, intermittents et subor- donnés à des crues d'eau périodiques. Une autre question non moins digne d'intérêt , et qui a momentanément agité la science sans être encore positivement résolue, est celle de la réunion dans les mêmes Cavernes, avec des espèces de Mammifères qui n'exis- tent plus, des vestiges de l'espèce humaine et de son industrie ; c'est peut-être de tous ces objets d'étude celui qui demande la plus scrupuleuse attention et le moins de prévention en faveur d'idées systématiques. Tels sont les principaux sujets de recher- ches auxquels l'examen attentif et scienti- fique des Cavernes peut et doit donner lieu. De ces différentes questions, plusieurs pa- raissent être décidées et leur solution géné- ralement admise dans la science ; d'autres sont encore incertaines. Il pourra être utile de les distinguer dans la suite de cet article. On voit que l'histoire des anfractuosités du sol offre un sujet d'étude non moins in- téressant que celle des inégalités extérieures de sa surface. Elle se rattache intimement aux trois grands faits des dislocations de l'ë- corce terrestre, du dépôt général des terrains de transport et de la distribution géographi- que des êtres à la surface du globe. Il semble, au premier aspect, qu'il n'y ait que des rapports éloignés , et surtout nul rapprochement possible , quant au résultat et aux proportions des phénomènes, entre les causes puissantes qui ont présidé à la formation des montagnes , à l'excavation des vallées , et celles qui ont déterminé l'exis- tence des vides souterrains de l'écorce terres- tre. Cependant, plus on compare ces deux sortes de faits et plus on voit qu'ils peuvent s'éclairer mutuellement, plus on reconnaît la similitude et l'uniformité des lois et de* GRO UIlO 347 ï agents auxquels les uns et les autres ont été soumis. Plus on les voit se lier en- tre eux par des rapports intimes , plus on voit s'effacer la disproportion énorme qui semble séparer l'origine des montagnes et celle des Cavernes , le dépôt des amas immenses par les terrains de transport des vallées et celui des limons ossifères des anciens lits de rivières souterraines. Si l'on réfléchit aux matériaux considé- rables qui tous sont incontestablement sortis ae la terre depuis les premiers temps de la consolidation de son écorce jusqu'à l'époque actuelle, depuis les filons métallifères des terrains anciens jusqu'aux dépôts de sources calcaires et siliceuses entremêlés à chaque étage des terrains de sédiment, jusqu'aux travertins les plus modernes; depuis l'éjec- tion des roches de cristallisation ignée de différents âges jusqu'aux éruptions des vol- cans modernes; si l'on réfléchit aux disloca- tions innombrables qu'ont dû communiquer aux terrains stratifiés les redressements et affaissements des couches des grandes chaî- nes de montagnes plusieurs fois répétée, et souvent dans des directions qui se contra- rient l'une l'autre, et agissent, par con- séquent, avec une plus grande facilité de destruction; aux fissures, partout très consi- dérables, occasionnées par les tremblements de terre ; aux ébranlements locaux et aux an- fractuosités laissées entre les amas de débris occasionnés par les éboulements de masses de roches sur les pentes des collines ; si l'on réfléchit à l'abondance et à la puissance des eaux qui circulent dans le sein de la terre et dont les rivières souterraines, les nap- pes d'eaux des puits forés , les sources intermittentes , les eaux thermales et mi- nérales , les eaux jaillissantes des geysers, €t les millions de sources ordinaires rappel- lent, sous tant de formes, l'existence; si l'on réfléchit à la force dissolvante et corrosive d'une partie de ces eaux mélangées de sub- stances acides , et à la puissance des vapeurs et des gaz comprimés ; si l'on rapproche de l'action des eaux intérieures celle des eaux torrentielles superficielles occasionnées par des phénomènes géologiques passagers ; si l'on réfléchit enfin à tant de causes diverses qui ont dû contribuer, depuis la consolida- lion extérieure de l'écorce terrestre, à former dans son sein des cavités naturelles , on se persuadera aisément que les terrains d«^- mantelés et sillonnés à l'extérieur ne sont pas le résultat unique d'agents si puissants et si divers. L'intérieur du sol, plus directe- ment, plus continuellement affecté par ces causes, a dû en conserver des traces variées, et l'on sera convaincu que les faits, peu nom- breux encore, observés jusqu'ici sur l'exis- tence des Cavernes, ne sont qu'une infini- ment petite partie de la réalité. On pourra se demander alors avec De Saussure , même en tenant compte de la porosité de certaines couches et de la liquéfaction probable de la masse intérieure du globe, s'il n'est pas possible qu'il se soit ouvert dans le sein de la terre de grandes Cavernes , dont nous ne connaîtrionsquede faibles représentants dans la portion la plus superficielle de son écorce- Toutefois, c'est à l'étude de celle-ci et à l'examen des faits présentés parles Cavernes que la géologie positive doit se borner. Nous allons donc passer en revue successivement : I. Examen de Vensemble des faits géolo- giques auxquels appartient l'histoire naturelle des Cavernes. II. Caractères généraux des Cavernes 2Jro~ prement dites; des fentes àbrèches osseuses, des puisards naturels, etc.; roches et terraim dans lesquels ces cavités sont le plus fré- quentes. III. Relations des anfractuosités intérienrei du sol avec l'hydrographie souterraine. IV. Dépôts formés dans les cavernes ; con- crétions calcaires ; fragments de roches : sé- diments de transport. V. Débris organiques, et spécialement ossements de mammifères enfouis dans les Cavernes. VI. Ossements humains et vestiges de V in- dustrie humaine trouvés dans les Cavernes. VII. Rapports des principaux groupes géographiques des Cavernes avec le relief ex- térieur du sol, et avec les grandes chaînes des montagnes. VIII. Théories dive^'ses proposées pour ex- pliquer l'origine et le comblement des Ca- vernes. I, Examen de l'ensemble des faits géologiques auxquels appartient l'histoire naturelle des cavernes. En l'envisageant sous son point de vue le plus vaste , le phénomène naturel des Ca- 348 GiU) GRO vernes rentre dans Tensemble des anfrac- tuosités intérieures et superficielles de Té- corce solide du globe. Les causes auxquelles on doit en attribuer l'origine étant des plus générales , se sont manifestées à toutes les périodes géologiques et dans tous les ter- rains, depuis les couches anciennes, dont les fentes ou filons ont été pénétrés de bas en haut par les substances métallifères ou par répanchement des roches de cristallisation ignée, jusqu'aux calcaires jurassiques et aux couches tertiaires solides, dont les anfractuo- sités ont été comblées de haut en bas, ou la- téralement par les brèches et les limons à ossements cimentés ou recouverts par les concrétions calcaires. On voit des passages insensibles , depuis les fissures à peine per- ceptibles qui crevassent, en s'entrecroisant en tous sens, les calcaires noirs des terrains de transition, et qui ne sont le plus souvent rendues apparentes que par le spath calcaire blanc dont elles sont remplies, depuis les fentes ou filières qui divisent les bancs cal- caires de toutes les époques, et qui se pro- longent jusqu'à une grande profondeur et à de grandes distances dans les mêmes direc- tions, jusqu'aux vallons étroits , profonds , verticaux , qui coupent les grandes chaînes de montagnes. Entre ces faits géologiques , si différents en apparence , si éloignés l'un de l'autre , on reconnaît les liens les plus intimes , et une succession de phénomènes dont les Cavernes ne constituent qu'un des accidents les plus remarquables. Si l'on compare entre eux les principaux caractères et la manière d'être la plus habituelle des filons, celle des Cavernes et des autres an- fractuosités intérieures du sol , et celle des inégalités de sa surface extérieure, on voit entre ces trois groupes de faits les analogies les plus grandes. Les filons , qu'on peut envisager comme les plus anciens exemples des vides occa- sionnés par les dislocations intérieures du globe, sont, de l'avis de tous les géologues, de véritables fentes, qui, comme les Caver- •nes, coupent les strates réguliers des terrains, et qui ont été remplies postérieurement à leur formation par des dépôts de minerais étrangers à la roche qu'ils traversent. Ils ne diffèrent de la plupart des fissures restées vides que par leur ancienneté et par le fait de leur comblement de bas en haut. D'ailleurs , les ramifications infinies , les bifurcations , les ondulations qui les carac- térisent; leurs brisures en forme de zig- zag, qui ont produit les failles si communes dans cette sorte de gisement; les alterna- tives de renflement et de rétrécissement des veines métallifères; le mode d'altération des parois de la roche disloquée ; la direction uniforme des filons d'une même contrée , contemporains entre eux ; les entrecroise- ments des filons de différents âges qui mon- trent des dislocations d'époques différentes et des remplissages de métaux différents ; toutes ces particularités plus caractéristiques des filons sont autant de circonstances com- munes, sauf le mode de remplissage, aux Ca- vernes et aux autres anfractuosités inté- rieures du sol. D'un autre côté , les accidents du relief des principales chaînes de montagnes , et I plus particulièrement des chaînes calcaires, j offrent des phénomènes qui ont aussi, avec ] la manière d'être la plus générale des Ca- ' vernes , la plus grande analogie. Telles sont i ces gorges, ces crevasses si profondes, qu'on I doit plutôt les appeler des sillons et des ! fentes que des vallées; elles sont souvent ; si étroites , qu'on a pu jeter des ponts j d'un bord à l'autre de ces murailles abrup- tes et escarpées, et que souvent les ponts se sont formés naturellement. Les torrents qui coulent au fond de ces fissures ont presque l'apparence des cours d'eau souterrains si fréquents dans les Cavernes. Tels sont les cols, ou brèches, ou défilés qui, sous le nom de Ports , servent de passage à travers les crêtes de chaînes de montagnes. Il est cer- tains de ces vallons ouverts superficiellement qui sont plus étroits, et présentent des pa- rois plus abruptes que certaines galeries de cavités souterraines : aussi peut-on dire que ces vallées de déchirement ne sont en réa- lité que des Cavernes à ciel ouvert. Tels sont encore ces cirques ou bassins circulaires de dimensions très variables, si fréquents dans les montagnes calcaires , désignés sous les noms d'Oiiles dans les Pyrénées, de Combes dans le Jura . et de Katavotrons en Morée. Sous la forme d'anciens cratères de volcans éteints, ces cirques représentent de véri- tables entonnoirs analogues aux gouffres ou puisards naturels , par lesquels les eaux des torrents ont pénétré ou pénètrent encore GRO GRO 349 dans un si grand nombre de cavités inté- rieures du sol. Tantôt ces vastes bassins n'ont pas d'is- sue , et les eaux y sont absorbées par des gouffres pénétrant profondément dans les anfractuosités du sol , phénomènes des plus communs dans les chaînes calcaires ; tantôt une gorge étroite leur permet de s'échapper dans les bassins inférieurs. Quelquefois aussi, vers l'origine de certaines vallées, on voit les eaux torrentielles se diviser, une portion pénétrer dans des gouffres, une autre s'écouler par cascades dans les crevasses ex- térieures des rochers, et prouver ainsi l'exis- tence de conduits souterrains qui reprodui- sent à l'intérieur du sol les fentes de dislo- cation, visibles en partie extérieurement. Quoique le plus grand nombre des Caver- nes soient encore inconnues, et que leur dé- couverte n'ait été le plus habituellement due qu'au hasard, parce qu'on retrouve très ra- rement leurs issues primitives , néanmoins un observateur exercé trouve dans ces rap- ports de l'extérieur à l'intérieur du sol le moyon de se diriger dans ses recherches. Les bancs de collines dont l'intérieur recèle des Grottes naturelles sont fréquemment dislo- qués, crevassés , déjetés dans des directions différentes sur leurs flancs ; à ces dérange- ments de stratification se joignent aussi d'or- dinaire des ponts naturels à parois corrodées, des affaissements circulaires, des failles lon- gitudinales dans quelques portions du sol en- vironnant, l'engouffrement d'eaux torren- tielles, l'éjection brusque et intermittente de cours d'eau d'un volume considérable , qui n'ont pu s'amasser que dans des réser- voirs souterrains assez vastes dont ils sont les indices certains. L'un des phénomènes les plus ordinaires et les plus remarquables des Cavernes^ leur disposition en une suite de salles largement ouvertes et d'étranglements brusques, de couloirs resserrés laissant à peine d'issue aux eaux, et de passage aux visiteurs, qui n'y peuvent pénétrer qu'en rampant , s'observe très fréquemment aussi , mais sur une bien plus grande échelle , dans les chaînes de montagnes, surtout dans les chaînes calcai- res. De nombreuses vallées y offrent de même, depuis leur naissance jusqu'à leur évasement dans les plaines inférieures, une suite de bassins disposés en gradins, comme superposés par étages , et se communiquant par d'étroits défilés. Ces bassins sont sou- vent encore, ou ont été occupés par des lacs qui se déchargent en chutes rapides de l'un dans l'autre par les gorges étroites à pentes beaucoup plus raides que celles des bassins évasés. Ce phénomène d'évasement et d'é- tranglement successifs qui s'observe avec les mêmes circonstances , quoique dans des proportions très différentes, dans les anfrac- tuosités intérieures et extérieures du sol, est (!û probablement, dans les deux cas, àunecautie commune, dont cette similitude , non encore suffisamment constatée et appréciée, pourra rendre la recherche plus facile. En désignant quelquefois sous le nom de vallées d'écarté- ment les fissures extérieures si profondes et si étroites qui , dans les parties inférieures de leurs cours , quand elles ont été sillon- nées, corrodées et élargies par l'action des eaux, ont reçu le nom de vallées d'érosion, on signale les deux principales causes qui semblent avoir aussi présidé à la formation des cavités souterraines. Ces rapports entre les anfractuosités in- térieures et superficielles du sol, sur lesquels nous insisterons de nouveau en indiquant les relations géographiques des principaux grou- pes de Cavernes avec les chaînes de mon- tagnes, peuvent offrir à la géologie un des sujets de recherches les plus intéressants et les plus nouveaux ; ils fourniront peut-être les moyens de fixer l'époque de formation des cavités intérieures, et de reconnaître si elles sont contemporaines de tel grand système de dislocations qui a donné naissance à telle chaîne de montagnes, et modifié l'intérieur en même temps que le relief des continents. Rien , en effet, n'est plus commun que de voir î ces grandes fentes ou fissures qui partagent, I en sp ramifiant latéralement, les couches 1 des dépôts calcaires, et, se prolongeant pen- dant pendant plusieurs lieues , suivre les I directions subordonnées à la forme exté- I rieure du soi. Très fréquemment les ca- ! vités intérieures sont subordonnées à ces grandes lignes de dislocation ou de dessi- cation des strates. j Nous verrons ces similitudes se manifes- ter également dans la nature et les circon- stances des dépôts qui on t comblé les cavi- tés intérieures, de la même façon qu'elles , ont rempli en partie les vallées; mais ces 350 GRO rapports deviendront plus frappants par l'ex- posé de principales circonstances propres aux Cavernes , et des faits qui s'y rattachent le plus immédiatement. II. Caractères généraux des Cavernes pro- prement dites; des fentes à brèches os- seuses, des puisards naturels, etc.; na- ture des roclies et des terrains dans les- \ quels ces cavités sont le plus fréquentes, { I Parmi les phénomènes géologiques dont l'analogie est tellement évidente qu'on ne saurait en séparer les descriptions, on peut distinguer : les Cavernes ou Grottes pro- prement dites; les fissures à brèches osseu- ses et à minerais de fer ; les puisards natu- rels et gouffres absorbants. Cavernes proprement dites. Quoiqu'il y ait, ainsi que nous l'avons dit, un lien in- sensible et une identité presque complète entre les différentes formes des anfractuo- sités du sol , on distingue plus particulière- ment sous le nom de Grottes ou de Cavernes les cavités souterraines se prolongeant en lon- gueur . plus généralement dans le senshorizon- tal que dans le sens vertical, et se partageant sur les côtés etmême à niveaux différents en un grand nombre de chambres ou de couloirs alternatifs. Toutefois, leurs formes et leurs directions sont tellement irrégulières et peu constantes, leurs ramifications si multi- pliées, leurs dimensions tellementinégales, les pentes de leur sol et de leur voûte telle- ment variables qu'il n'est pas une Caverne où l'on ne puisse constater toutes les direc- tions et toutes les inclinaisons, depuis celles de galeries horizontales jusqu'à celles de puits complètement verticaux. Elles s'enfoncent dans le sol à des pro- fondeurs inconnues, souvent considérables, par les gouffres qui s'ouvrent çà et là dans leur cours, soit sur leur fond, soit sur leurs parois , et il n'est peut-être pas une Ca- verne dont on ait pu constater les véritables limites par suite de comblements posté- rieurs. Telle cavité considérée comme une Grotte indépendante n'est le plus souvent qu'une chambre ou qu'un couloir faisant partie d'un grand ensemble d'excavations na- turelles dont on a souvent reconnu plus tard d'autres parties qu'on a décrites comme autant de Grottes distinctes. 11 est très rare, en effet, de rencontrer une Caverne isolée, GRO et nous verrons dans le tableau de leur distribution géographique que, malgré l'état incomplet de nos connaissances à cet égard, les Cavernes, connues déjà en si grand nom- bre, forment toujours des espèces de grou- pes subordonnés à la nature des terrains et à l'orographîe des continents. Les issues extérieures actuelles , n'étant d'ordinaire que des coupures artificielles et modernes, peuvent rarement donner idée de celles qui existaient primitivement , et qui ont été détruites par lesdénudations posté- rieures; elles n'ont rien de fixe , et varient suivant la section de la partie étroite ou large de la Caverne qui s'est trouvée in- terrompue à l'extérieur ; quelquefois , ces ouvertures se montrent , à tous les niveaux, sur les parois de roches escarpées comme sur des murailles verticales, et offrent une sorte de portail voûté en arcades ; plus habituelle- ment elles ne consistent qu'en des fissures étroites, en partie bouchées par des incrus- tations ou des éboulements, à travers les- quelles on ne peut se glisser qu'avec beau- coup de peine; tantôt elles se présentent sous forme de puits ou de cheminées abou- tissant à des sommets de plateaux; quel- quefois , enfin , on ne peut y pénétrer qu'à travers des blocs entassés sur les pentes des collines ou sur les bords des ravins. Des travaux de main d'homme ont le plus sou- vent modifié ces issues, surtout dans les Grottes fort nombreuses qui ont servi d'ha- bitation en différents pays. L'origine ou l'agrandissement de certains vallons étant souvent postérieurs à l'excava- tion des Cavernes creusées sur leurs flancs, il n'est pas rare de voir sur leurs deux bords des ouvertures qui paraissent conduire à des Cavernes distinctes dont la séparation est due seulement à la solution de conti- nuité opérée par la vallée. Le plus ordinai- rement elles sont sans rapports avec la forme actuelle et moderne de ces vallons, tout en paraissant subordonnées au relief le plus général du sol environnant et aux fissures longitudinales qui se manifestent souvent à l'extérieur; mais toujours elles offrent dans leur intérieur des traces in- contestables des dislocations auxquelles elles doivent en grande partie leur origine. Tantôt ces dislocations se manifestent par le brisement, l'inflexion en sens contraire GRO GRO 351 \ récartemcnt ou raffaissement des couches dont certaines portions, ainsi détachées de la masse, sont accumulés en désordre dans les plus larges crevasses ; tantôt, et comme sous l'influence de causes moins violentes , la stratification ne semble pas avoir été dé- rangée; les bancs se continuent sur les deux parois de la Grotte, ils y sont disposés comme par gradins; et l'on voit suspendues aux voûtes d'autres portions des mêmes strates prêtes à se détacher, et retenues seulement par les concrétions calcaires qui les ont en- veloppées. Le caractère le plus remarquable de la forme des plus vastes Cavernes consiste , comme nous l'avons déjà indiqué, en une succession de chambres larges et élevées, souvent voûtées en dôme, ne communiquant de l'une à l'autre que par de longs et étroits couloirs, et fréquemment à des étages diffé- rents, s'élevant et s'abaissant ainsi irréguliè- rement à travers la masse calcaire , de telle sorte que les passages à étranglements sont souvent verticaux ou du moins très incli- nés, et que les salles à hautes voûtes sem- blent avoir une surface inférieure plus ho- rizontale. Cette disposition présente aussi quelquefois la forme d'échelons , de degrés d'escaliers, qu'on a souvent remarquée dans la structure générale des anciennes fissures comblées par les filons métallifères. La voûte des plus hautes chambres s'abaisse parfois insensiblement jusqu'à toucher le sol inférieur et laisse à peine le plus étroit passage. Des cavités sinueuses produites par les ramifications multipliées semblent pénétrer de toutes parts dans les parois des roches , tantôt sous forme de boyaux étroits qui se perdentet semblent se terminer en coin d'une manière brusque, latéralement ou en pro- fondeur , tantôt sous forme de hauts tuyaux de cheminées, ou de soupiraux, ou d'enton- noirs renversés , qui traversent les voûtes ovales ou aplaties , et semblent avoir été jadis une issue vers la surface extérieure du sol. Mais les matériaux étrangers introduits dans les Grottes par les puits naturels ont comblé ceux-ci en partie , et se sont joints aux concrétions calcaires qui s'y sont aussi abondamment déposées, pour dissimuler les formes primitives du plancher et des parois. Il est très habituel de voir se succéder un très grand nombre de fois les hautes et larges chambres et les couloirs resserrés, de même qu'il n'est pas rare de voir, sur les bords d'une même vallée, plusieurs étages de Grottes communiquer des unes aux autres. Tantôt les Cavernes coupent les strates des roches dans lesquelles elles sont creu- sées , tantôt elles semblent avoir été for- mées à la jonction de deux couches diffé- rentes et suivre alors le plan de leur strati- fication. Autant qu'il est possible d'observer à nu les parois et les voûtes des Cavernes, dans les parties même les plus resserrées , mais qui n'ont point été recouvertes par les incrustations, par les dépôts de transport ou par les amas d'ossements, on y remarque les traces du fendillement et de l'écarte- ment des couches dans de larges crevasses perpendiculaires. Parfois aussi, on dis- tingue des surfaces lisses et polies , et bien plus fréquemment encore des sillons parallèles, des rainures sinueuses et souvent profondes , et une sorte de réseau de petits canaux ondulés , semblables aux veines mé- talliques, dans lesquels il est difficile de ne pas reconnaître l'action des eaux. D'au- tres traces de corrosions plus profondes en- core qui ont en quelque sorte disséqué la roche en ne laissant saillir que les parties les plus dures et les plus cohérentes , sem- blent être plutôt l'effet d'émanations gazeuses ou d'eaux acidifères. Cette dernière circon- stance est plus fréquente encore dans les puits naturels et les fentes à brèches osseu- ses que dans les Cavernes proprement dites. Tous les accidents des formes intérieures des Cavernes ont été singulièrement défigurées par les éboulements , par les cours d'eau souterrains et par les dépôts de substances étrangères. Les dimensions connues des Cavernes sont extrêmement variables et difficiles à apprécier à cause de leurs nombreuses ra- mifications; il sera même probablement à jamais impossible de constater les dimen- sions véritables du plus grand nombre d'en- tre elles. On cite toutefois comme la plus remarquable sous ce rapport une Caverne creusée dansle calcaire ancien duKentucky, dans le bassin de la rivière Verte ( Grcen river), un des affluents de l'Ohio. S'il en faut croire la description donnée par M . Wa rd, elle se prolongerait suivant la même direc- 352 GllO GRO lion dans une longueur de trois lieues et demie ; une de ses nombreuses salles, située à plus d'une lieue de l'entrée, n'aurait pas moins de 30 mètres carrés de superficie et 40 mètres de hauteur, sans que ^a voûte soit soutenue par aucun pilier. Des embranche- ments latéraux augmentent encore beaucoup la superficie totale de cette immense cavité naturelle. La Grotte d'Antiparos , dans l'archipel Grec, celle d'Adelsberg en Carniole, celle d'Arcis-sur-Aube en Bourgogne , plusieurs Cavernes du Northumberland et du Derby- shire, en Angleterre, et beaucoup d'autres, exigent plusieurs heures de parcours; l'élévation de quelques unes de leurs salles, toujours interrompue par les gorges les plus étroites , est proportionnée à leur étendue. Mais ces grandes dimensions paraissent avoir été sans influence sur le phénomène géolo- gique le plus intéressant des Cavernes , les accumulations des ossements fossiles qu'on y rencontre en si grande abondance. En ef- fet, trois des Cavernes les plus célèbres sous ce rapport , celle de Kirkdale , dans l'Yorkshire , celles de Lunel-Viel , aux en- virons de Montpellier, et de Chokier, près de Liège, atteignaient à peine quelques centai- nes de mètres sous forme de boyaux étroits, allongés , hauts à peine d'un à deux mètres. 11 ne reste plus aucune trace aujourd'hui de celle de Chokier, par suite de l'exploi- tation des roches calcaires qu'elle pénétrait. Fentes à brèches osseuses. Sous ce nom on comprend des fissures verticales ou diverse- ment inclinées et ramifiées qui traversent des terrains de différents âges , en particu- lier les roches calcaires et gypseuses, dont les strates étaient plus susceptibles de disloca- tion et d'écartement , tout en conservant des parois solides. Ces fentes sont générale- ment remplies de dépôts fragmentaires pro- ; venant en grande partie de débris non rou- lés de la roche elle-même, entremêlés d'os- sements de Mammifères et très fréquem- ment de coquilles terrestres. Ces débris sont enveloppés dans un limon le plus habituel- lement rougeâtre, et cimentés par des con- crétions calcaires qui en forment une brè- che solide. On les retrouve avec la même physionomie sur tout le pourtour de la Mé- diterranée, et souvent aussi à de grandes distances vers l'intérieur. Dans ces dernières années, nous avons constaté leur existence aux environs de Paris, et il est peu de Caver- nes dans le voisinage desquelles on n'en ait retrouvé des traces. Longtemps on a décrit ces deux phénomènes comme distincts, parce qu'ils n'avaient point été observés d'abord simultanément et dans les mêmes lieux : cependant il existe entre eux la plus com- plète identité. Les brèches osseuses de Nice étaient citées depuis nombre d'années comme le type le plus célèbre de cette sorte de gi- sement , mais sans liaison immédiate avec les Cavernes. Quoique depuis longtemps, De Saussure eût signalé de nombreuses caver- nes, des observations toutes récentes ont rappelé l'attention sur ces Grottes, dont plusieurs renferment les mêmes ossements contenus dans ce même limon rouge qui forme le ciment des brèches. On voit ces cavités communiquer entre elles par des canaux verticaux entièrement semblables aux fentes de brèche. Ce qui existe pour Nice se reproduit pareillement pour la Corse et la Sardaigne, pour Gibraltar, pour les falaises de l'Algérie , pour les côtes de Dal- matie, etc. La physionomie habituelle des Cavernes, qui consiste en chambres communiquant entre elles par des couloirs étroits, et avec le reste de la masse par de petits canaux , par des fissures , par des tuyaux qui se di- rigent en tous sens et établissent même des communications avec les surfaces extérieu- res du sol , n'indique-t-elle pas à priori les rapports les plus intimes des fissures ossi- fères avec les Cavernes ? Les premières ne sont , en effet, le plus souvent que les tuyaux de communication de la surface extérieure avec les véritables Cavernes. Dans l'un et dans l'autre cas, on retrouve les mêmes circonstances de dislo- cation et de corrosion des parois de la roche, de ramification des tuyaux, d'amas d'osse- ments et de fragments de la roche cimentés par un calcaire concrétionné. Il est tel dé- pôt de ce genre qu'on a décrit tantôt comme Caverne , tantôt comme brèche ossifère ; tel autre dont une partie a été considérée comme brèche et l'autre partie comme Ca- verne. La différence qui paraîtrait résulter de ce que les dépôts de graviers de transport, fréquents dans les Cavernes, sont plus rares dans les brèches, tient à ce que le plus sou- GIVO GRO sy^ vent les débris paraissent être tombés dans les fissures , et qu'ils ont été plus générale- ment transportés par les eaux dans les Grottes. Mais on voit aussi des exemples fréquents de transport dans les fissures ver- ticales. L'analogie est aussi complète à Tégard des dépôts de calcaire stalagmitique si ha- bituels dans les cavernes , où ils recouvrent et quelquefois même empâtent les osse- ments, représentant ainsi le ciment calcaire des brèches osseuses. L'absence ou la pré- sence de ce ciment, la diversité de cou- leur et de nature de la pâte calcaire, des limons argileux, des sables et des graviers, ne sont que des caractères tout-à-fait ac- cidentels et locaux. Les coquilles terrestres, si fréquentes dans les brèches ossifères, ne le sont pas moins dans les limons des Cavernes , et Ton explique aisément par des circonstances locales la présence des co- quilles marines modernes , trouvées dans plusieurs de ces brèches du littoral de la Méditerranée. Les espèces de Mammifères dont on retrouve les débris dans l'un et l'autre gisement sont en général identiques. Participant ainsi aux caractères les plus importants des Cavernes, les fentes à brèches osseuses, qui rappellent, mieux encore que les Cavernes, la structure des filons, présen- tent plus communément à l'extérieur les vestiges des dislocations et des érosions aux- quelles elles doivent leur origine; circon- .stance toute naturelle , puisque les brèches osseuses ne sont en quelque sorte que des Cavernes remplies à ciel ouvert. Les crevas- ses des roches calcaires et gypseuses , dans lesquelles elles sont le plus fréquentes, ofl'rent, en effet, une apparence toute parti- culière, et d'autant plus remarquable que les matériaux étrangers qui ont rempli ces vides font un plus grand contraste avec la roche elle-même. Ces fissures y pénètrent à des profondeurs très inégales , s'élargissant soit à l'extérieur, soit, mais plus rare- ment, vers l'intérieur, en chambres caver- neuses, le plus habituellement verticales; elles se courbent et se ramifient en différentes directions, jusqu'à suivre les jonctions hori- zontales des couches. Parfois elles semblent n'avoir point d'issue actuelle au dehors. D'après l'aspect le plus fréquent , on croirait voir autant de pics et d'aiguilles pri- T. VI. mitivement séparés par de profonds sillons et déchiquetés en tous sens de la manière la plus bizarre. Les bancs ainsi excavés pa- raissent divisés en gradins diminuant de largeur à mesure qu'ils sont plus élevés ; l'on dirait autant de bastions, de tours crénelées, qui auraient été disloqués par une commo- tion violente et dont les interstices auraient été comblés de leurs débris. La plupart des roches calcaires, et surtout les dolomies, of- frent cet aspect singulier; leurs vides, n'ayant pas toujours été remplis, forment autant de gorges étroites séparées par des crêtes mai- gres et allongées. Les influences atmosphé- riques, qui peuvent avoir tant d'action sur des roches déjà si altérées, en modifient sou- vent encore les apparences extérieures; mais elles ne paraissent pas agir sensiblement sur les parois de ces fissures, tantôt lisses et po- lies, tantôt corrodées, sillonnées et criblées d'ondulations et de rugosités de toutes for- mes et de toutes grandeurs, comme si elles eussent servi de passage à des eaux chaudes ou acidifères qui les auraient ainsi rongées, par l'effet d'une action lente et continue. Les dépôts qui ont rempli ces anfractuo- sités ne sont pas seulement des brèches à ciment spathique ou calcaréo-argileux em- pâtant des ossements et des débris angu- leux des roches voisines; ce sont encore des dépôts ferrugineux , dont on voit déjà des indices dans la coloration rougeâtre habi- tuelle du ciment ochreux ossifère. M. Bron- gniart a complètement démontré que la plu- part des amas de minerai de fer hydroxydé, pisiforrae, ou bréchiforme, généralement postérieurs aux terrains tertiaires, occupaient des cavités de ce genre, et plus particulière- ment à la surface des terrains jurassiques. Ils offrent les principaux caractères propres aux brèches osseuses et aux Cavernes, puis- qu'ils contiennent des fragments anguleux de la roche environnante , des concrétions stalagmitiques, et des ossements de Mammi- fères terrestres , la plupart analogues à ceux de ces deux sortes de dépôts.On a surtout cité j ces ossements dans les gîtes deFallen,Bievil- liers , Bussurcl (Haute-Saône), dans le Jura, à Kropp en Carinthie, et surtout dans l'Alb du Wurtemberg. Les ossements de cette der- nière contrée pourraient être contemporains des terrains tertiaires supérieurs, et plus an- ciens que l'ensemble des brèches ossifère» 45 354 GllO qui sont postérieures à ces mêmes terrains. Les directions contournées et sinueuses de certaines de ces fissures à minerais de fer, en pénétrant sous des bancs régulière- ment stratifiés, ont pu les faire considérer à tort comme appartenant à une époque et à des terrains beaucoup plus anciens, au grès vert et au terrain jurassique, par exemple. Mais une observation attentive fait recon- naître que les ramifications de ces anfractuo- sités les plus profondes , les plus isolées en apparence, ont, toutes, des communications avec la surface extérieure du sol, par des ca- naux, par des Soupiraux plus ou moins ondu- lés, et que leurs dépôts sont, par conséquent, de même que les brèches osseuses, entière- ment étrangers à la roche qui les renferni<% Tantôt ces cavités ont la forme de bassins ou de poches s'évasant par en haut, dont la lar- geur et la profondeur varient de 1 à 30 mè- tres et davantage; tantôt ce sont de vérita- bles boyaux , très étroits , très irréguliers , qui s'étendent en se ramifiant à des pro- fondeurs inconnues (jusqu'à plus de 100 mètres) à travers les couches qu'ils traver- sent perpendiculairement, ou qui s'insinuent latéralement dans les parties plus poreuses, fréquentes à la séparation des strates. C'est une analogie plus évidente encore avec la physionomie générale des filons métallifères. On connaît de ces sortes de bassins et de boyaux avec minerais de fer, désignés quel- quefois sous le nom deBohnerz, dans certai- nes contrées caverneuses où semblent avoir existé des sources ferrugmeuses abondantes, et le plus généralement après les terrains tertiaires. On en cite de nombreux exemples SUT toutes les pentes du Jura , en France , dans les départements du Doubs, de la Haute- Saône, des Ardennes, et sur les pentes mé- ridionales vers la Suisse, dans les cantons de Bâle, d'Aarau , de Soleure ; dans l'Alb du Wurtemberg, dans le grand-duché de Bade, dans la haute Carniole, etc. Il est de toute évidence que les dépres- sions et anfractuosités du sol qui renferment les brèches osseuses et les minerais de fer hydraté les plus abondants ont dû aussi recevoir les autres dépôts de sédiment ou de transport auxquels elles ont été accessibles; restreindre un phénomène si général à la présence des ossements cimentés par des concrétions calcaires ou fcrrusincusos et cn- GRO veloppés dans un limon plus habituellement rougeâtre, ce serait méconnaître le résultat d'une foule d'observations incontestables. De combien de variétés de dépôts ces anfrac- tuosités ne peuvent-elles pas, en effet, être comblées, tout aussi bien que les Cavernes, suivant la nature du sol superjacent, la di- rection des cours d'eau, et la diversité des sources qui les ont traversées! Puisards naturels. Des brèches osseuses aux fentes avec minerai de fer le passsage est in- sensible, comme de celles-ci aux puits natu- rels remplis de graviers, de sables, d'argiles, j qui sillonnent la surface, et pénétrent dans l'intérieur de la plupart des terrains de sédiment , surtout encore dans les roches j calcaires des diflerentes périodes géologi- I ques. { Ces puits de terre ou de graviers sont de plij.sieurs sortes, comme les fissures à brè- ches osseuses et à minerais de fer. Ils varient beaucoup d'aspect, suivant la seciion vi- sible à l'observateur : les uns, terminés su- périeurement en entonnoirs , se prolongent en forme de puisards ou de cavités cylindri- ques, et semblent pénétrer verticalement à de grandes profondeurs dans les roches so- lides ainsi perforées ; les autres ne mon- trent que l'apparence de petits bassins , de cônes renversés et concaves , ou de poches circulaires sans issue inférieure, et sont en quelques pays désignés sous le nom de chau- drons du diable ou de marmites de géants {pot holes). Des conduits , des tuyaux laté- raux unissent aussi fréquemment entre elles ces différentes sortes d'anfractuosités. Rien n'est plus commun que ces puisards sur les plateaux inclinés du terrain crayeux ou jurassique, sur les falaises de craie, et à la surface d'autres terrains secondaires et même tertiaires de la Normandie et du lit- toral opposé de l'Angleterre. On en a indi- qué depuis longtemps , sous le nom d'or- gues géologiques, dans le calcaire crétacé de Maëstricht. La surface du calcajre gros- sier, même de ses bancs les plus durs , celio du gypse et des calcaires d'eau douce du bas- sin de Paris, en sont perforées dans tous les sens, plus particulièrement sur les pentes; et l'on y a , sur quelques points , trouve des ossements , comme dans les brèches ossifè- rcs. Ces puits sont aussi très fréquents daijs les contrées les plus riches en Cavernes; les GRO GRO 355 » calcaires de la chaîne du Jura en sont tout perforés. De Saussure a décrit ceux du Sa- lève et constate leurs communications avec des Cavernes. On a même indiqué de ces cavités en forme de bassins à la surface des granités et d'autres roches de cristallisation, en Russie, en Suède, en Finlande, en Suisse, aux États-Unis, et presque toujours, suivant la remarque de M. E. deBeaumont, dans des relations intimes avec le poli et les stries des roches , et avec les autres circonstances du phénomène erratique ou transport des gra- viers superficiels. Les puisards verticaux, au contraire, tra- versant de nombreux bancs jusqu'à des pro- fondeurs inconnues, et semblant suivre par- fois les contours , les ondulations des cou- ches qui en forment les parois, et dans les- ^Mcls les matériaux sont déposés par lits très distincts, argileux, sableux ou grave- leux,ont suggéré à plusieurs géologues, et par- ticulièrement à l'un des plus éclairés et des plus célèbres , M. d'Omalius d'Halloy, une opinion digne de l'examen le plus sérieux. On a supposé qu'ils avaient pu servir comme de cheminées, de tuyaux d'émanation ana- logues à ceux des filons métallifères, pour l'éjaculation de l'intérieur à l'extérieur, non seulement des limons et des sables qui les remplissent en partie et recouvrent au de- hors de si grandes surfaces , mais encore , en certains cas, de la matière des bancs so- lides que ces puits traversent, et qui auraient été sédimentés et stratifiés sur leurs bords , au fur et à mesure de leur éjection. Cette théorie, appliquée par M. Leblanc et M. Melleville au bassin de Paris , présente de grandes difficultés , surtout si on l'exa- gère, en considérant ces puits comme les principales bouches d'éjection des matières calcaires , gypseuses, siliceuses, qui se sont ensuite étalées en sédiments stratifiés. Ces sortes de bouches, dont les salses et les sources calcarifères ou ferrugineuses offri- raient encore aujourd'hui les représentants, et qui font supposer au-dessous d'elles d'au- tres cavités produites par la dissolution de ces matières transportées au dehors , ont sans doute existé ; mais il est bien douteux qu'on les retrouve dans ces puisards superfi- ciels, comblés successivement de graviers de transport. Il nous paraît plus prudent, dans l'état actuel do la science, de présu- mer que la triple action de la dislocation des couches, d'eaux torrentielles ou de courants rapides en rapport avec le relief du sol et de dégagements de sources intérieures chargées de substances minérales diverses, se mani- feste ici dans la formation et le remplissage des puits naturels, tantôt isolément , tantôt simultanément; des résultats divers se se- ront produits, suivant la prédominance de l'un ou l'autre des phénomènes. Cette conséquence est d'autant plus vrai- semblable , que ce n'est pas seulement à la superficie des terrains dénudés et dans la période géologique la plus récente que de pareilles cavités se sont produites et ont été remplies; on les retrouve souvent au contact de deux terrains d'âges bien diflerents. Des calcaires carbonifères, par exemple , ont été sillonnés et excavés par les eaux dans les- quelles se sont déposés le calcaire jurassi- que, ou la craie, ou même des terrains ter- tiaires. Il en a été ainsi pour chacun de ces terrains quand leurs bancs consolidés ont servi de fonds, soit sous des eaux douces, soit sous des eaux marines, à des sédiments pos- térieurs, après avoir été eux-mêmes fendus par le retrait, ou disloqués par les mouve- ments du sol , ou sillonnés par l'action des eaux. On connaît une foule d'exemples de ces sortes de gisements transgressifs : c'est ainsi que l'Oolithe inférieure de Normandie pénètre dans les fentes des roches de tran- sition. Le dépôt tertiaire des faluns de la Loire pénètre dans les anfractuosités du calcaire d'eau douce supérieur des terrains tertiaires parisiens. La marne à ossements de Lophiodons des environs d'Argenton, contemporaine des gypses parisiens , pé- nètre dans les fissures du calcaire oolithique. D'autres petits bassins tertiaires remplis- sent aussi souvent des cavités circonscrites et profondes dans des terrains plus anciens. M. Constant Prévost a fait connaître un des faits les plus curieux en ce genre , la pénétration d'un dépôt tertiaire très ré- cent dans les fissures étroites, profondes de 60 à 65 mètres et diversement ramifiées, d'une roche de gneiss ou de granité de la presqu'île de Melazzo en Sicile. L'interca- lation est telle qu'il y a souvent adhérence complèteentre le calcaire coquillicr moderne et la roche cristallisée ancienne , et qu'il pa- raît difficile de décider si c'est le calcaire 356 GRO qui a pénétré dans les roches feldspathiques, ou bien si ce sont celles-ci qui ont traversé le sédiment calcaire. Avec grande raison , M. C. Prévost a considéré ce mode de rem- plissnge comme s'étant opéré de haut en bas, sur un fond de mer, dans les anfrac- tuosités d'unerochc ancienne, précédemment fendillée. Ce doit être le cas le plus fréquent de ces sortes de dépôts, tout en tenant compte, en quelques circonstances , de l'influence incontestable d'éjections minérales de bas en haut. Il serait facile d'indiquer un plus grand nombre de faits se rattachant ainsi plus ou moins intimement à l'existence des Caver- nes, tels que les gouffres en forme d'enton- noirs 011 se perdent les eaux torrentielles, et ceux qui donnent naissance à des sources abondantes; mais devant bientôt les exa- miner sous le point de vue de l'hydrogra- phie souterraine , il convient d'étudier en ce moment les Cavernes elles-mêmes sous diiTérents autres aspects. Nature des roches et âge des terrains dans lesquels les cavernes sont le plus fréquentes. On a depuis longtemps remarqué que c'é- tait principalement et presque uniquement dans les roches calcaires que se trouvaient, non seulement les cavernes les plus vastes, mais les autres cavités qui en dépendent, telles que les fentes à brèches osseuses ou ferrugineuses, les gouffres et les puits natu- rels. On a aussi remarqué que , de tous les terrains, ceux qui semblaient s'être trouvés dans les circonstances les plus favorables à leur formation , étaient les calcaires de tran- sition (silurien et carbonifère), le calcaire magnésien, les calcaires jurassiques et le cal- caire à nummulites rapporté avec quelque incertitude encore à l'époque de la craie, plus rarement enfin, les calcaires tertiaires. C'est à cette particularité, qui ne lui est cependant pas exclusive, que le calcaire jurassique doit le surnom de calcaire à cavernes, hohlen-Jcallc- stein, que lui ont donné les géologues alle- mands, ainsi qu'à plusieurs autres calcaires. On ne doit pas confondre avec cette fré- quence des grandes cavités souterraines dans les roches calcaires la structure poreuse de certaines d'entre elles, telles que le Rauch- kalk et le Rauchwacke , subordonnées au Zechstein, telles que les calcaires magnésiens eu dolomies et certains gypses qui présen- GRO lent aussi parfois les déchirements caracté- ristiques des cavernes. Ces roches sont cri- blées dans toute leur masse de petites cellules de quelques centimètres de dia- mètre , et plus rarement offrent de véri- tables Grottes comparables à celles dont nous nous occupons. La structure spon- gieuse de ces calcaires dépend en géné- ral du mode de formation de la roche ou de l'influence du métamorphisme, tandis que les grandes anfractuosités paraissent plutôt résulter de dislocations postérieures. Il faut aussi les distinguer des tubulures sinueuses produites si fréquemment par le dégage- ment de. gaz dans les calcaires d'eau douce, et de la cellulosité de certaines meulières, ainsi que de ces vides nombreux dus à une cause analogue, qu'on observe dans plusieurs roches de cristallisation ou d'origine ignée, et auxquels se rattachent en partie la texture amygdaline et les fours à cristaux les plus vastes de ces petites cavités contemporaines du dépôt des roches. Les roches, ainsi cariées, sont plutôt des roches à texture cellulaire, tandis que les autres sont vraiment des ro- ches à cavernes; néanmoins on a souvent comparé le mode de formation des cavernes à celui de ces vacuoles; mais ce ne paraît être applicable que dans un bien petit nombre de cas. C'est d'ailleurs beaucoup moins à la com- position minérale de ces roches calcaires qu'à leur structure compacte , cassante, en bancs épais, susceptibles d'être brisés et écartés par l'effet de la dessiccation et des mouve- ments du sol et corrodés par les eaux acides, que paraît être due la fréquence des Ca- vernes. La position de ces bancs, soit sur les versants des chaînes, soit sur les bords des grands bassins, paraît avoir aussi contribué à multiplier les Cavernes dans cette sorte de roches , car les calcaires des plaines continues en offrent beaucoup moins fréquemment. Ne pouvant indiquer ici les principales et les plus célèbres des Cavernes creusées dans des roches calcaires , nous nous bornons à en indiquer quelques groupes distribués dans des terrains de différents âges. Dans les calcaires de transition de difTé- rents étages , et plus généralement dans le calcaire carbonifère, se trouventlcs Cavernes de la Belgique et de la Westphalie rhénane , celles des comtés du nord-ouest de l'Angle- GRO GRO 357 terre, particulièrement celles du Dcrbyshire, du Lancashire et du Straffordshire ; celles du comté de Sommerset, dans la chaîne des Mendips et autres des environs de Bristol ; celles des environs de Plimouth. En France, celles du Maine et de l'Anjou , dont on ne connaît encore qu'un petit nombre; plu- sieurs de celles des Pyrénées et du départe- ment de l'Aude (Sallenelles); une partie de celles du Hartz, la plupart de celles de l'A- mérique septentrionale , surtout de la Vir- ginie et du Kentucky. Les vastes et célèbres Grottes d'Antipa- ros sont creusées dans un calcaire saccha- roïde cristallin dont l'âge est encore dou- teux, mais qui semble antérieur aux ter- rains secondaires. Quelques Grottes des Py- rénées sont creusées dans une roche fort ana- logue; quelques unes de celles du Hartz et de Hanovre paraissent appartenir au Zechstein et au Muschelkalck , mais avec doute. Aux différents étages des calcaires juras- siques se rapportent les Cavernes de la Franche-Comté, de la Bourgogne, du Viva- rais; la plupart de celles des Cévennes, du Gard , de la Lozère ; une partie de celles du comté d'York (Kirkdale), la plupart de celles delà Franconie (Gaylenreuth, Kuhloch, etc.), presque toutes celles de la Bavière. Les calcaires compactes, néocomien et autres de la période crétacée renferment le plus grand nombre des Cavernes du Périgord , du Quercy , de l'Angoumois, celles de la Provence et du Languedoc en partie; celles de l'Italie septentrionale, de la Morée, de la Dalmatie, de la Carniole et de la Turquie d'Europe ; la plus grande par- tie des fentes à brèches osseuses du littoral de la Méditerranée. Les calcaires des terrains tertiaires offrent aussi, mais bien plus rarement quelques Ca- vernes, devenues célèbres par les ossements qu'elles contiennent; entre autres celles de Lunel-Viel, près de Montpellier, celles de PondresetdeSouvignargues, près Sommières (Gard), de Saint-Macaire, (Gironde); la plupart de celles de la Sicile (Palerme , Val di Noto, Syracuse). Le calcaire grossier du bassin de Paris, dont la surface est sillonnée d'un si grand nombre de puits naturels, con- tient aussi des anfractuosités caverneuses avec tous les caractères des Grottes ossifères. Après les calcaires, la roche dans laquelle , les Grottes, avec tous les accidents de formes qui les accompagnent (puits, canaux, etc.), sont le plus abondantes, est le gypse. Depuis longtemps Pallas et Patrin ont fait connaître celles de la Sibérie et de la Russie orientale» le labyrinthe de Koungour, les Grottfes d'indersjvi , etc. On en connaît à Kos- tritz, en Saxe, ainsi qu'aux environs d'Oste- rode, sur la route de Goëttingue au Hartz, où se voient de nombreuses cavités naturelles et des entonnoirs semblables à des cônes volca- niques. Il en existe aussi en Thuringe, près d'Eislcben, dans les gypses salifères du Zech- stein. Elles s'étendent sur une longueur de plus de 800 mètres , et se prolongent peut- être même jusqu'à des lacs éloignés de près de deux lieues. Des dépressions en forme de cirques, existant à la surface de ces mêmes roches, et remplies aujourd'hui par de pe- tits lacs, qui s'alimentent au moyen de ca- naux souterrains, présentent l'analogie la plus complète avec le système d'hydrographie souterraine que nous allons exposer, et qui caractérise les contrées calcaires à Cavernes. M. Daubuisson a supposé que celles de la Thuringe devaient leur existence à la dissolution de masses salifères, remplis- sant originairement ces vides, que les eaux auraient dissoutes et entraînées. La corrosion des parois de ces Cavernes des gypses, analo- gue à un fait non moins habituel dans celles des calcaires, n'a pas peu contribué à fortifier cette opinion de l'action des eaux dans la dissolution de prétendues masses salines et dans l'agrandissement des Grottes. Toute- fois, l'existence de semblables cavités dans des roches gypseuses , d'autres terrains et d'autres localités où une semblable disso- lution ne pouvait être supposée , montre bien qu'elles dépendent de la même cause que celle des calcaires, en même temps que les dépôts dont elles sont comblées ont été soumis aux mêmes lois. C'est ainsi que les gypses des environs de Paris, et particuliè- rement ceux de Montmorency, disloqués sur les pentes des collines, sont perforés de pui- sards , de canaux et d'anfractuosités caver- neuses dont les parois sont corrodées et sil- lonnées en tous sens, et qui ont été remplis de concrétions calcaires, de graviers et de li- mons, avec de nombreux ossements fossiles de Manimifèrcs analogues à ceux des Ca- vernes et des brèches. 358 GRO Les grès présentent aussi quelquefois des Grottes , mais dans des circonstances dilTé- reiites de celles des calcaires et des gypses. Tantôt les sables contemporains de ces grès, et au milieu desquels gisaient leurs masses tabulaires ou mamelonnées, ont été entraînés par les eaux , en laissant sous ces masses des cavités souvent assez étendues; tantôt les banc«degrèsont été disloqués, et ont culbuté en désordre sur les pentes et dans les vides nombreux résultant de Téboulement des blocs. Dans les larges fentes laissées entre eux par l'efTet de l'éboulement, les eaux ont in- troduit et entassé, comme dans les véritables cavernes, des graviers ossifères. C'est dans un semblable gisement, propre à tous les terrains de grès du bassin parisien, et particulièrement au grès marin supérieur, qu'ont été décou- verts en plusieurs 'points , à quelques lieues au midi de Gorbeii, sur le prolongement de la chaîne des grès de Fontainebleau, des os- sements d'Ours, d'Hyène, de Rhinocéros, de Rennes, entièrement analogues à ceux des Cavernes, On n'a point encore suffisamment étudié , sous ce point de vue , cette sorte d'anfractuosités, dont l'examen devra offrir d'intéressants résultats. 11 est peu d'autres roches des terrains de sédiment qui renferment des cavernes ; les couches argileuses et sablonneuses n'étant pas susceptibles de prendre et surtout de conserver les formes des anfractuosités si communes, au contraire, dans les couches solides et cohérentes. Les roches de cristallisation n'en présen- tent que très rarement , comme par excep- tion et presque jamais avec les circonstances caractéristiques des véritables cavernes creu- sées dans les roches calcaires ou gypseuses. M. Marcel de Serres en indique dans les phyl- lades quartzifères de Collioure et de Port- Vcndies (Pyrénées-Orientales). La plus re- marquable puraît être celle de Siliaka , que M. Virlet a fait connaître , dans les mica- schistes et lesphyllades de l'îie de Thermia, sur les côtes de Morée. Les parois en sont ar- rondies et corrodées comme celles des Grottes calcaires, et l'on y retrouve, dans certains conduits sinueux, une des circonstances pro- pres à ces dernières. Les roches granitiques et les gneiss présentent bien parfois des fis- sures remplies de graviers et même de co- truiJles (Melazzo en Sicile, tic de Guernesev, GRO Finlande, Danemark, etc.), mais on n'y con- ■ naît point encore l'ensemble des circonstances géologiques qui caractérisent les véritables cavernes. S'il est quelques roches de cristallisation dans lesquelles les Grottes sembleraient de voir être fréquentes , ce sont assurémen les roches d'origine volcanique ; et en ef fet, on y en trouve ou l'on y en suppose de plus d'une sorte dans de nombreuses loca- lités, mais avec des circonstances qui leur sont exclusivement propres, telles que l'ab- sence des dépôts de concrétions des graviers ossifères , des cours d'eaux souterrains. Les unes , et ce doivent être les plus vastes , les plus profondes, les plus inconnues, ré- sultent de l'éjection des matières érupiives, soit par les cratères, soit par les conduits latéraux ; les autres sont dues aux retraits du refroidissement des laves; d'autres se montrent comme résultant d'expansions considérables et habituelles de matières ga- zeuses , ou de vapeurs exhalées des cratères ou du boursouflement résultant de la liqué- faction ignée des roches; les autres sont produites par les vides laissés entre les cou- lées solides et les matériaux pulvérulents. D'autres fois enfin, et ce fait est plus parti- culier aux basaltes, le mode de refroidisse- ment en prismes souvent curvilignes et con- centriques forme des voûtes que les dégra- dations postérieures tendent à excaver et à dénuder de plus en plus, mais toutes sans nulle ressemblance avec la généralité des Cavernes qui nous occupent. On connaît de nombreux exemples de ces différentes sortes d'accidents géologiques des terrains volcaniques éteints ou brûlants. A la structure particulière des basaltes se rap- porte la célèbre Grotte de Fingal en Ecosse, où pénètre encore la mer qui a contribué à l'agrandir. Les basaltes du Vivarais , de la Haute-Auvergne , et de la plupart des plus anciens volcans éteints, offrent en partie les mêmes apparences. L'Islande présente la plu- part de ces différentes sortes d'anfractuosités des produits de ses volcans brûlants ou éteints. Il en est de même de l'Etna et du Vésuve , où d'immenses crevasses de refroi- dissement et de dislocation rappellent les crevassement.s des roches calca es, mais sans nul autre trait d'analogie. Qu'il nous suffise d'avoi rappelé les dif- GRO GEO 35^ férentes apparences des anfractuosités sou- terraines du sol , indépendamment de la structure générale des véritables Cavernes çue nous avons aussi exposée. De ces âges très différents des roches et des terrains dans lesquels elles se présentent, il faudrait bien se garder de conclure que leur origine remonte à l'époque de chacun d'eux. Assurément elles ne sont pas toutes contemporaines , puisque nous avons déjà entrevu qu'elles doivent se rapporter à plu- sieurs des principaux systèmes de disloca- tion de l'écorce solide du globe ; mais l'é- poque de leur formation étant moins impor- tante à constater que l'âge des immenses amas d'ossements fossiles qu'elles renfer- ment, nous n'essaierons d'examiner cette question qu'aidés par l'étude de ces fossiles eux-mêmes. ni. Relations des anfractuosités intérieures du sol avec l'hydrographie souterraine. L'un des faits les plus ordinaires, les plus évidents que présentent, dans l'histoire phy- sique du globe, les cavités naturelles de son écorcc solide, est la circulation souterraine des eaux ; comme agent et comme résultat, ce phénomène se rattache intimement à l'existence des Cavernes. C'est ce que l'an- tiquité avait bien vu lorsqu'elle plaçait dans les Grottes le séjour des Nymphes , person- iiiGcation poétique d'un fait naturel , dont l'observation s'oflrait surtout aux Grecs avec des circonstances dignes de tout l'intérêt de la géologie moderne. La portion des eaux pluviales qui ne re- tourne pas , presque immédiatement, dans 'atmosphère par une évaporalion superli- delle, s'infiltre dans le sol par les innom- brables fissures qui traversent les roches et par les interstices de stratification qui les sé- parent. Le plus souvent ces eaux pénètrent dans les couches poreuses qu'elles imbibent; elles s'étendent , à niveaux différents , en nappes souterraines qui suivent à leur con- tact les ondulations des couches alternative- ment poreuses et non poreuses pour ressor- tir sur les flancs ou au pied des collines, à l'af- fleurement des couches imperméables. C'est en général à cette propriété diverse des lits alternatifs des terrains que sont dues la plupart des sources, des veines et filets d'eau ordinaires , et même If^s eaux ascendantes des puits forés , résultant d'une imbibition lente et successive dans les couches poreuse?, bien plutôt que d'amas d'eau contenus dans des réservoirs caverneux. Leur degré d'as- cension , si variable , résulte , comme on sait, des niveaux différents oii s'opère plus abondamment l'infiltration des eaux super- ficielles. Mais il s'en faut bien que toutes les eaux pluviales soient ainsi lentement absorbées; il en est une grande partie qui , après avoir circulé à l'extérieur sous forme de ruisseaux ou de torrents, après avoir même formé des lacs souvent considérables, s'épanchent ensuite en grandes masses et a de grandes profondeurs dans les anfractuo- rités du sol , et y reproduisent sou terra ine- ment , dans de vastes réservoirs , les mêmes phénomènes qu'à la surface , sous forme de ruisseaux , de rivières, de cascades , dont on entend le bruit au dehors , de bassins suc- cessifs et même de véritables lacs, pour res- sortir ensuite impétueusement au jour, sows la môme forme de torrents ou de sources très abondantes. Entre les sources produites par l'infiltration dans les couches perméables et les amas ou cours d'eau concentrés dans des cavités intérieures, on observe de nom- breux passages , suivant les dimensions et les formes des cavités , suivant la réunion fréquente du double phénomène de la po- rosité des couches et des interstices caver- neux, suivant la facilité offerte à l'écoule- ment des eaux , et tous les autres accidents d'une circulation aussi compliquée. Fréquemment la manifestation extérieure de ces masses d'eau souterraines est un indice certain de l'existence de Cavernes où l'on ne pénétrera peut-être jamais, et qu'on ne connaît point encore autrement. Les nombreuses crevasses, les entonnoirs, les gouffres ou puisards naturels, les débouchés de canaux intérieurs , que nous avons pré- cédemment signalés comme un des caractè- res les plus habituels de la physionomie des contrées calcaires , caverneuses , en sont un autre indice non moins certain, et en même temps la voie de communication la plus na- turelle des eaux de la surface à l'intérieur, et réciproquement. Ce phénomène se manifeste de plusieurs manières différentes. Tantôt on voit les eaux passagèrement tor- rcntlcllcf. de toute une région se réunir, pour SCO GRO pénétrer brusquement ensemble dans des gouffres d'où elles ne ressortent qu'après des trajets plus ou moins longs et un séjour plus ou moins prolongé, à travers des ca- naux sinueux (Franche-Comté, Quercy, Car- iiiole, Morée, etc.)- Tantôt cette déperdition, cette absorp- tion de cours d'eau superficiels, constants, se fait plus lentement par des entonnoirs dispersés sur leur trajet, le plus souvent alors à travers des lits de sable et de gra- viers poreux, comme sont ces puisards nom- més hétoires en Normandie, dans lesquels se perdent en partie l'Iton, la Rille et plusieurs autres rivières, pour reparaître un peu plus loin et disparaître de nouveau. On trouve dans le cours de presque toutes les rivières des sortes de remous, des eaux mortes, qui tournoient sensiblement et rapidement, ren- dent la navigation dangereuse, absorbent les corps étrangers entraînés par le courant, et sont dûs à autant de petits gouffres , de cavités cylindroïdes , autour desquels l'eau tourbillonne avant de s'y introduire. Mises à sec, les places de ces remous offriraient sans nul doute la plus grande analogie avec les puits de gravier dont nous avons parlé pré- cédemment. Tantôt des torrents , souvent considé- rables pendant les saisons pluvieuses ou pen- lœus comme espèce distincte et caractéristi que de la faune des Cavernes. Pour indiquer toutes les Cavernes où l'ft'.i a trouvé des Ours fossiles, surtout la grande variété {U. spelœus), il faudrait redonner presque toutes les listes précédentes. Il suffit de constater qu'elle occupait l'Europe entière, traversant la Pologne, la Hongrie, le Hartz , la Franconie , depuis la Russie jusqu'en Angleterre , jusqu'au midi de la France , et qu'elle se retrouvait aussi sur le littoral de l'Afrique. Quoique plus généra- lement enfouis dans les Cavernes, ses osse- ments se sont cependant trouvés aussi quel- quefois dans les graviers superficiels , aussf bien que ceux des Hyènes. Genre Subursus (Bl.j. Blaireau commua {Mêles). L'espèce actuellement vivante se trouve fossile avec l'Ours, l'Hyène, le Tigre, Ses habitudes d'animal fouisseur ont pu quel- quefois occasionner le mélange de ses osse- ments, à notre époque, dans des cavités sou» terraines avec de plus anciens Mammifères, Cavernes de Lunel-Vieil, — Sallèles, — Pon« dres, — Montmorency, — Saint-Macairc (Gi- ronde), Torquay (Devon.), Gaylenreuth et Bronnenstein, en Franconie (peut-être à la surface avec d'autres espèces encore vivantes). Genre Canis. — Loup {Canis lupus, variété C. spelœus , Goldf.), parfaitement analogue au Loup commun , selon M. de Blainville. — Cavernes de Franconie et surtout celle de Gaylenreuth, où les ossements de Loup sont singulièrement abondants. — Cavernes de la province de Liège; — de Kirkdale; — de Paviland; — d'Oreston; — de Kent, près Torquay ( Devonshire); — de Lunel-Vieil; de Milhac, près de Nontron (Dordogne). — Des brèches oss. de Cagliari en Sardaigne. C. L. Spelœus minor (Wagner). Différence de taille peu importante selon M. de Blain- ville. — Caverne de Lunel-Vieil, br. oss. de Romagnano, dans l'Italie septentrionale. Chien commun (C. /awî7éam L.) Qavernes de Gaylenreuth , de Lunel-Vieil , des envi- rons de Liège. GRO GRO 391 [ M. de Blainyille a démontré que le Chien domestique , avec ses nombreuses variétés , était une espèce distincte des espèces sauvages actuelles, ayant dû être sauvage elle-même, et dont les Cavernes montrent des représen- tants comme des autres espèces du même genre encore vivantes; par conséquent sa présence dans les dépôts ossifères n'entraîne pas la contemporanéité de l'homme. Le Chacal [Canis auratus) n'a point en- core été indiqué parmi les Mammifères fos- siles des Cavernes d'Europe. Ses débris n'au- ront-ils pas été confondus avec ceux d'au- tres espèces de Canis ? Les ossements de différentes espèces du genre Canis sont fréquents dans les terrains de transport ancien de l'Auvergne et du val d'Arno. 11 en existe un assez grand nombre d'espèces différentes dans les terrains ter- tiaires anciens et moyens. Renard .C.vulpes). Cavernes de Franconie, de la province de Liège, de Lunel-Vieil, de Kirkdale, de Kent , d'Oreston. La même observation que pour le Blai- reau s'applique aux mœurs du Renard, qui passe une partie de sa vie dans des terriers. Genre Muslela. — Glouton ,Gulo spelœus, Goldf. — Cavernes de Bauman , de Gaylen- reuth et de Sundwich. M. de Blainville re- garde comme incertaines les indications du mêuie genre dans la Caverne de Chokier (Belgique) et dans celle de Joyeuse l Ardèche; . Marte. — Cavernes des environs de Liège. Fouine. — Id. et fissures à brèches de Baillargues. Putois. — Cavernes de Gaylenreuth, de Kôstritz , de Liège , de Plymouth , de Lunel- Vieil [M. antiqua). Belette de très grande taille. — Cavernes de Liège , de Kirkdale , de Torquay et de Berry-Head iDevonshire) , de Montmorency. Loutre. — Caverne de Lunel-Vieil. Genre Viverra iCivette). — Cavernes de Belgique? Genre Hyène. — Il en existe 2 espèces fos- siles bien distinctes dans les Cavernes : VH. spœlea, qui est admise par Cuvicr, M. de Blainville, M. Owen , et tous les pa- léontologistes, comme espèce propre à l'Eu- rope, a été complètement détruite; c'est à beaucoup près la plus commune. L'H. vul- gaire ou H. rayée d'Afrique, qui a été recon- nue fosïilc pour la première fois par M. de Christol, en France, à Lunel-Vieil, et nom- mée tantôt H. prisca^ tantôt //. Monspes- sulana, n'a presque été trouvée jusqu'ici que dans le midi de la France. Les autres espèces distinguées parmi les Mammifères fossiles des Cavernes ne paraissent à M, de Blainville que des variétés de sexe ou d'âge. L'Hyène a été quelquefois trouvée dans les mêmes Cavernes que les Ours ; on en a rencontré aussi des ossements dans les dé- pôts de transport extérieurs (t. diluviens). Les Cavernes dans lesquelles elle a été ren- contrée le plus abondamment sont celles de Kirkdale, Torquay, Plymouth, Gaylenreuth, Bauman, Sundwich, des environs de Liège, Echenos, Lunel-Vieil; elle existe aussi aux environs de Paris , sous les grès de Ballan- court, etc., au N. de la Ferté-Aleps. Genre Felis. On a distingué près de vingt espèces fossiles de ce groupe de Mammifères, dont une dizaine environ dans les dépôts des Cavernes. C'est ainsi que M. Marcel de Serres en a indiqué dans k/ Cavernes du midi de la France seulement, au moins 5 es- pèces : F. spelœa, leo, leopardus, lynx ou ser- val, calvs;elM. Schmerling 4 espèces dans les Cavernes de Belgique : F. spelœa, antiqua, prisca, engiholiensis , catus. Mais il ne fau- drait pas conclure de ces nombres que les ossements du ^enre Felis y sont aussi abon- dants que ceux du genre Ursus. L'observa- lion contraire a été faite dans presque tous les gisements connus , si ce n'est pour la plus grande espèce et dans quelques loca- lités seulement. Du reste on n'en a générale- ment retrouvé que de rares débris. La distinction spécifique réelle de tous ces débris est bien loin d'être incontestable ; M. de Blainville {Ostéographie, 12« fascic, 1843, genre Felis) est très disposé à en ré- duire le nombre de près de moitié, quoique le peu d'ossements connus ne présente pas un résultat aussi certain que pour le genre Ursus , et qu'il y ait encore beaucoup de vague pour ce groupe. Parmi les espèces de Félis des Cavernes qu'on peut considérer,avec Cuvief et M. de Blainville, con)me les moins contestables, il faut distinguer le Felis spelœa, Goldf., de plus grande taille qu'aucun animal vivant du même genre, et réunissantdes caractères du Lion et du Tigre, mais paraissant plutôt un Tigre, selon M. de Blainville; cette es- 392 GRO GRO pèce a (iû être propre à nos climats; elle ] est aujourd'hui détruite et n'était pas moins | remarquable que l'Hyène et le grand Ours j des mêmes gisements, ayant vécu à la même j époque , dans les mêmes contrées. C'est de ; cette espèce, dont l'existence avait déjà été signalée par Guvier , que les débris ont été trouvés en plus grand nombre dans \ les Cavernes d'Allemagne ( Gaylenreuth , \ ScharsGeld, etc.); d'Angleterre (Kirkdale, | Oreston , Banwell , Torquay) ; de Belgique i (GolTontaine et autres des environs de ; Liège); de France (Lunel-Vieil , et autres du midi; brèches osseuses de Nice. Elle n'est pas moins fréquente dans les dépôts j de transport superficiels. | On a rapporté aux espèces du Lion , du Tigre, d'autres débris trouvés dans les Ca- | vernes de Belgique et de la France méri- dionale; mais il paraîtrait que, pour la plu- part, des différences d'âge, de sexe, de taille auraient suffi pour les faire distinguer du | Felis spelœa proprement dit. Toutefois quel- ques dents trouvées dans les Cavernes de \ Fouvent, de Contard et d'autres paraissent se rapporter au Lion. Cuvier a distingué sous le nom de Felis an- \ tiqua une espèce de taille moindre que le Lion et le Tigre, comparable à celle de la Panthère, et à laquelle M. de Blainville a réuni plusieurs autres espèces distinguées par les paléontologistes. On en a trouvé des ; débris dans les Cavernes de Gaylenreuth , de Liège, dans les brèches osseuses de Nice et de Kostritz. ' Le F. cuUridens Bravard {Macheirodus lalidenSf Ow. ), ou F. à dents falciformes, ! a été découvert dans la Caverne de Torquay, j en Angleterre , avec les F. spelœa et catus. | Cette espèce, distinguée d'abord par Cu- I vier sous le nom d'Ursus cuUridens, attei- | gnait la taille da grand F. spelœa ; elle se ' retrouve dans les alluvions plus anciennes i (très probablement tertiaires) de l'Auvergne, \ d'Eppelsheim et du val d'Arno. j Le F. megantereon Bravard , offrant le | même caractère de la forme des dents, était, selon M. de Blainville, qui admet la dis- tinction faite par M. Bravard , de moitié moins grand que le F. cuUridens. Il avait la taille de la Panthère et la forme allongée i du Guépard. Déterminée d'après des osse- j meDts découverts dans les alluvions volca- niques de l'Auvergne , cette espèce n'a en- core été connue que dans la seule Caverne de Torquay, par M. de Blainville. Le F. Lynx , autour duquel M. de Blain- ville a groupé, comme n'en étant sans doute que des variétés, 5 espèces, serait représenté dans les Grottes par 2 espèces ou variétés seulement; le F. engiholiensis, aux environs de Liège , et le F. sei-val, dans le midi de la France. Le F. catus ou Chat sauvage , dont on a distingué 3 variétés : F. fera (Cav. du Lan- guedoc) ; F. magna et minuta (Cav. de Liège), est aussi très fréquent dans les Cavernes. Rongeurs. Les mœurs des Hyènes , si souvent et si vivement invoquées pour ex- pliquer la réunion de tant d'ossements d'espèces différentes dans les Cavernes , ne sont peut-être pas le fait le plus remar- quable des mœurs des Mammifères dont on put tirer parti pour expliquer l'associa- tion extraordinaire des débris de plusieurs d'entre elles. Ainsi que nous l'avons déjà fait remarquer pour les petits Carnassicrf? fouisseurs, les cavités du sol servent de re- traites à un grand nombre d'autres espèces de Mammifères , et même d'animaux des au- tres classes , dont les ossements peuvent et doivent être surpris, en une foule de circon- stances , par les eaux courantes souter- raines. Les débris de ces espèces sont très fré- quents parmi les ossements enfouis dans les Cavernes; et il est d'autant plus vrai- semblable que leurs habitudes de vie passa- gèrement souterraine et, pour plusieurs, lé- thargique , auront facilité leur enfouisse- ment, que c'est surtout pendant l'hiver, sai- son où les grandes pluies augmentent l'a- bondance des eaux qui s'engouffrent dans les anfractuosités du sol , que plusieurs es- pèces de Mammifères se retirent dans leurs terriers, et que même quelques unes s'en- gourdissent, pour le temps de leui hiber- nation. Les Rongeurs à terriers sont surtout ue, ce nombre; et il nous suffit de rappclei- !e Loir, le Soulik (Spermophile) , le Mulot, les différentes espèces de Campagnol , le Hamster, le Lemming, la Marmotte, le Lièvre, le Lapin , le Lagomys. Il faut no- ter toutefois que plusieurs de ces genres, quoique tombant en léthargie, ont leurs GRO terriers peu profonds, et souvent extérieurs el artiflciels. On peut aussi remarquer que parmi les Rongeurs fossiles, il en est, tels que les Lemmings , les Spermorphiles , qui , émi- grant par grandes troupes , peuvent s'être rencontrés passagèrement, soumis, hors de leur terre natale, à rinfluence des causes qui ont contribué à enfouir dans les Caver- nes un si grand nombre d'autres espèces. L'abondance de leurs débris ne doit point surprendre , si l'on réfléchit à leur prodi- gieuse facilité de reproduction. Une obser- vation qu'on peut encore faire sur les ani- maux de cette famille, est l'absence, parmi les fossiles, des espèces introduites par les faits de l'homme , à des époques récentes , dans l'Europe occidentale. Longtemps on a supposé que les Ron- geurs fossiles étaient plus particuliers aux brèches osseuses qu'aux Cavernes. Le con- traire est aujourd'hui démontré. La peti- tesse des espèces de moindre taille avait empêche de les distinguer aussi complète- ment que les grandes; on les a retrouvées abondamment dans les Cavernes de Kirk- dale , de Torquay, des environs de Liège, dans les cavités du gypse de Montmorency, et presque partout où le mouvement des eaux n'a point été assez violent pour briser leurs fragiles squelettes. Ces espèces peu- vent donc être considérées comme les con- temporaines des Hyènes, des Lions, des Éléphants , dans l'Europe centrale, et sous ce rapport elles méritent le plus sérieux examen. Jusqu'ici elles paraissent fort ana- logues aux espèces encore actuellement vi- vantes. Rat d'eau {Arvicola amphibia). Cavernes lie Kirkdale , de Torquay, de Berry-Head, des environs de Liège , de Montmorency. Campagnol des champs {Arvicola agres- tis). Cavernes de Kirkdale, de Torquay, de Montmorency. Arvicola pratensis {schm M. Owen). Ca- vernes de Torquay , de Montmorency. Rat [Mus musculus). Cavernes de Kirk- dale, de Lunel-Vieil , de Liège. Hamsler. Genre appartenant aux con- trées de l'Europe centrale et septentrionale ( très abondant ). Cavités du gypse de Montmorency. Spermophilus. Genre appartenant aussi T. VI. GRO 193 au nord de l'Europe, non encore trouvé fossile dans les Cavernes d'Angleterre et d'Allemagne. Avant que nous en eussions constaté l'existence dans les fentes du gypse de Montmorency, on n'en connaissait de traces parmi les ossements fossiles que dans le célèbre gisement d'Eppelsheim , un peu plus ancien que la généralité des Cavernes ossifères. Lièvre {Lepus limidus) , espèce de très grande taille. Cavernes de Kirkdale, de Torquay , de Montmorency , de Lunel - Vieil (Brengues) , des environs de Liège , de Brengues. Lapin {Lepus cuniculus). Cavernes de Lunel-Vieil, brèches osseuses de Corse, Ca- vernes de Kirkdale et de Torquay. Lagomys {L. spelœus , Owen, Hist. of Brii. Foss. mam., p. 213, part. 5, sept. 1844), de la taille du L. pusillus de Sibé- rie, et plus semblable, par les autres carac- tères, au L. alpinus, qui est la plus grande espèce de ce genre. Fissures caverneuses de Montmorency, (C. Prévost et Desnoyers , Comptes-vendus des séances de l'Ac. des Se, avril 1842). Cavernes de Kent's hole , près Torquay (Owen). M. Owen , qui paraît avoir ignoré l'exis- tence du gisement de Montmorency, a in- sisté justement sur l'intérêt qu'ofl"re, pour la faune ancienne des Cavernes de l'Angle- terre, la découverte de ce genre , dont on n'y connaît encore que ce seul exemple. Comme dans les fentes du gypse de Mont- morency, les débris de Lagomys de la Ca- verne de Torquay y sont intimement con- fondus avec les autres petites espèces de Rongeurs. Ces petits Rongeurs, qui ne vivent plus que dans les régions les plus septentrio- nales et les plus froides de l'Asie et de l'A- mérique, particulièrement en Sibérie, où Pallas en constata l'existence, se retrouvent fossiles en Europe , depuis la Sardaigne jus- qu'en Angleterre; toutefois, on n'en con- naît encore qu'un petit nombre de loca- lités. M. Cuvier a signalé depuis longtemps celles des brèches osseuses de Cette, de Corse, de Sardaigne ; il les a rapprochées du L. pu- sillus, avec indices d'une autre espèce à Gibraltar. Il en a été retrouvé des vestiges dans la Caverne de Brumberg en Frariconie. 2n GRO Pacbydermes. La présence des Pachyder- mes et des Ruminants , dont on trouve si habituellement les débris dans les Cavernes, ne peut être expliquée par aucune particu- larité de mœurs propres à tes animaux : aussi , pour les géologues qui ne les consi- dèrent pas comme ayant été tout naturel- lement entraînés par les eaux dans les Ca- vernes ou comme étant tombés dans des anfracluosités du sol , leur présence dans les Cavernes n'est expliquée qu'en les sup- posant la proie des grands Carnassiers aux- quels on les trouve réunis. Les Pachydermes sont bien plus communs dans les dépôts meubles superficiels que dans les cavités du sol. Hippopotame {H. major). — Cavernes d'Arcys (M. de Bonnard), de Kirkdale , de Mardolce près Palerme. Cochon, espèce commune et Suspriscus. — Cavernes de Bamberg, de Sundwich, de Liège, de Lunel- Vieil, de Bize, de Montmo- rency. Presque toutes les Cavernes, Sanglier. — Cavernes de Claustein , d'Erp- fingen , de Liège , de Lunel-Vieil , de Bau- well, dePaviland, etc. Tapir. — Cavernes de Liège, de Kuhloc, de Rabenstein, de Brengues. Rhinocéros (ft. ticlwrhinus), ou à narine cloisonnées). — Cavernes de Wirksworth (Derbyshire), de Kirkdale , deKent's hole, d'Oreston, près Plymouth (squelette presque entier) , de Mendips et de Durdham-Down près Bristol ; de Cefn , en Denbigshire; des fissures caverneuses du calcaire d'Aymestry. Le R. minulus (Cuv.) paraît avoir été trouvé dans la caverne de Lunel-Vieil, et le M. in- cjsiuus dans celle de Villcfranche. Si ces deux espèces propres aux terrains tertiaires exis- tent effectivement dans certaines Cavernes du midi de la France , elles indiqueraient peut-être une époque plus ancienne et con- temporaine des terrains tertiaires supé- rieurs. Éléphant (EL pruntf/enms, Blum,). Espèce différente, suivant Cuvier, des deux espèces actuellement vivantes, l'Éléphant d'Asie et l'Éléphant d'Afrique. La plus commune de toutes le» espèces de grands Mammifères fossiles des terrains de transport superficiels de toute l'Europe. Ses débris sont beaucoup plus fréquents dans les graviers superficiels des vallées et des plateaux que dans les Ga- GRO vernes ; néanmoins on en a trouvé assez fréquemment dans les puits de gravier de France et d'Angleterre , et dans les Caver- nes de Rabenstein , de Fouvent , de Bren- gues ; sous les blocs de grès de La Ferté- Aleps avec des ossements d'Ours et d'Hyènes ; dans les Cavernes de Kirkdale , de Kent's hole, près de Torquay , de Durdham-Down près Bristol. SoLiPÈDEs. Cheval. Deux espèces dans les Cavernes , l'une de la même taille que les plus communs de nos chevaux actuels, l'au- tre de petite taille , et rappelant ou l'Hé-- mione ou le Zèbre, et peut-être aussi l'Ane. La petite espèce, bien distincte, que M. de Christol a distinguée sous le nom d'Hipparion, parait plutôt propre aux ter- rains tertiaires. Les os)>ements de Cheval sont presque aussi communs dans les limons des Caver- nes que dans les terrains de transport su- perficiels. 11 est fort peu de Cavernes où il ne s'en trouve. M. Marcel de Serres paraît conclure des grandes différences de taille des individus, que celte espèce avait déjà subi l'inlluence de la domesticité quand elle a été enfouie dans les Cavernes. L'abon- dance de ses débris ne semble-t-elle pas an- noncer aussi, suivant l'opinion de M. Cu- vier , que l'Europe possédait dès ces temps reculés une ou deux espèces de Chevaux qui lui é. aient propres, et dont l'origine n'est point asiatique , comme on le suppo- sait? Ruminants. Même observation que pour les Pachydermes. Ce sont eux surtout qui ont dû servir de proie aux nombreux Car- nassiers qui habitaient les mêmes régioj:is , sans qu'il soit nécessaire de supposer que les Hyènes les aient entraînés dans les Ca- vernes où on les retrouve si habituellement sans mélanges avec leurs terribles ennemis. Leurs débris ont été trouvés beaucoup plus abondamment dans les terrains de trans- port superficiels que dans les cavités inté- rieures du sol. Toutefois on en connaît de nombreuses espèces dans les Cavernes , et c'est même à ces derniers dépôts (Lunel- Vieil , Bize et autres Cavernes du Langue- doc; qu'appartiennent plusieurs espèces nou- velles distinguées par M. Marcel de Serres. Bœuf commun et Aurochs {Dos urusj. L'une et l'autre de ces deux espèces s'clani GRO trourées réunies dans la même localité, M. Owen en a conclu que nos Bœufs domes- tiques qui trouvaient ainsi leur souche pri- mitive n'étaient point des Aurochs dégé- nérés. M. Marcel de Serres, au contraire, a vu dans ces diflërences rinfluence de l'Homme. Cerf, Daim , Chevreuil, avec leurs nom- breuses variétés ; Renne , dans un très grand nombre de Cavernes; Antilope, plus rare; Brebis et Chèvre plus rares, et peut être appartenant aux gisements les plus moder- nes (1). Outre les ossements de mammifères ^ on trouve encore dans les Cavernes, intimement mêlés avec eux, des ossements d'oiseaux et de reptiles, habituellement d'espèces com- munes et vivant encore dans le pays où on les trouve. On a supposé que certains oiseaux de proie nocturnes, dont on a reconnu les osse- ments dans les Cavernes , avaient pu y in- troduire, dans leurs excréments, les os de petits rongeurs et de nombreux insectes. Quoique cette circonstance ait pu se présen- ter, les Rongeurs ne paraissent pas avoir eu besoin de cet intermédiaire pas plus que de celui des Hyènes. Leurs mœurs suffisent [Pour expliquer leur fréquence dans les dé- ^pôts souterrains. Le résultat le plus évident de la compa- i raison des agroupements d'espèces par Caver- nes, et du tableau de leur distribution par familles, est de montrer une Faunccompléte- ment en harmonie avec celle de notre époque, presque dans les mêmes proportions , et of- frant des représentants de tous les ordres actuellement vivants. Cette physionomie commune de plusieurs des Faunes succes- sives de Mammifères fossiles a frappé M, de Blainville, qui l'a signalée dans son Osléolo- gie. La conséquence la plus directe qu'on en puisse tirer est qu'aucuns changements ni cataclysmes n'ont été nécessaires pour pas- ser de l'état de choses manifesté par la Faune des derniers terrains de transport souter- rains et superficiels à la Faune actuelle. Cependant on doit remarquer la disparition d'un certain nombre de grandes espèces des climats chauds, soit en carnassiers : l'Hyène, le Tigre, le Lion; soit en pachydermes : (i) Ne pouvant discuter les rararlères distinrtifs des fs- peres.nous renvoyons aux articles de ce Dictionnaire consa- ti*s a cliacune d'elle» par M. Laurillard. GRO 395 l'Eléphant, le Rhinocéros, l'Hippopotame. Non moins que dans l'influence de l'homme, il faut peut-être rechercher les causes de l'é- migration ou de l'anéantissement progressif de certaines espèces, dans les formes et les rapports de la position des continents et de leurs communications rendues plus ou moins faciles. Un ^autre résultat, digne aussi d'une sé- rieuse attention, est la distinction en trois groupes de l'ensemble des Mammifères , dont les ossements ont été trouvés dans les Cavernes. 1° Les uns délruits ou extrêmement mo- difiés: Hyène [H. spelœa) , Ours ( 17. spelœus), Felis (F. cuUridens), grand Félis(F. spelœa). Éléphant, Rhinocéros, la petite espèce de Cheval, de nombreuses variétés de Cerfs. 2» D'autres existant encore, mais en d'au- tres contrées, soit au midi, soit au nord : Hyène du Cap, Aurochs, Renne, Élan, Cerfs du Canada et de Virginie, Lago- mys, Spermophile (espèce détruite en An- gleterre depuis les temps historiques), le Loup, le Renard, le Castor. 3° D'autres, enfin, habitant les mêmes pays où ils sont fossiles dans les Cavernes: Chauve-Souris , Musaraigne , Hérisson , petits rongeurs (Loir, Campagnol), Ours commun. Blaireau, Chien, Loup, Renard, Putois , Belette , Marte , Lapin , Lièvre , Cheval, Bœuf, Cerf, Daim, Chevreuil, Co- chon. Quant au nombre d'espèces propres aux Cavernes d'Europe, ii est difficile de le fixer bien positivement ; plusieurs noms spéci- fiques paraissant souvent ne reposer que sur des accidents ou variations d'âge, de sexe et même de contrées , et leur distinction n'é- tant pas encore définitivement acceptée. Toutefois l'ensemble de la Faune des mam- mifères de ces Cavernes n'est pas éloigné d'une centaine d'espèces. Certaines Cavernes (Tunel-Vieil , Caverne de Belgique) en of- frent près de la moitié. VL Ossements humains et vestiges de l'indus- trie humaine trouves dans les Cavernes. A l'histoire naturelle des Cavernes se rat- tache l'une des questions les plus intéressan- tes de la géologie, l'une de celles dont la so- lution , fort incertaine encore , pourrait 396 GKO GKO fournir d'utiles renseignements à l'histoire. ' La présence d'ossements humains, et de | produits de l'industrie humaine dans les mêmes cavités du sol où ont été accumulés, ! par des causes physiques appréciables , tant de milliers d'ossements d'animaux qui n'existent plus, en grande partie, dans les contrées où se trouvent les Cavernes, doit- elle nécessairement entraîner cette consé- quence, que l'homme était contemporain dans les mêmes régions des espèces de Mammifères qui n'y existent plus aujour- d'hui? Cette contemporanéité de l'espèce hu- maine et de races animales détruites , dans les contrées qui sont devenues depuis la Gaule, la Germanie, la Belgique ou la Grande-Bretagne, remonte-t elle aux temps anté-historiques, à l'établissement des pre- mières sociétés aborigènes ou de plus an- ciennes colonies d'origine orientale ? serait- elle plus rapprochée encore de l'époque actuelle, de temps où d||s sources historiques plus certaines peuvent venir contrôler ces témoignages douteux de la géologie? En un mot, les Éléphants, les Rhinocéros, les Hippo- potames , les Hyènes, les Tigres , les Lions, des Ours grands comme des Chevaux, les Rennes de Scanie, et plusieurs autres espèces de Mammifères, les unes des contrées inter- tropicales , les autres des régions les plus septentrionales, ont-elles existé sur le sol de la Gaule et des autres contrées voisines , en même temps que l'homme ? leur existence s'y est-elle continuée non seulement jus- qu'à l'époque où des tribus encore sauvages et de races inconnues en étaient les seuls habitants , mais encore jusqu'après la con- quête de ces pays par les Romains ? Après avoir rejeté, avec tant de raison, l'hypothèse ancienne bien fondée qui attri- buait les innombrables débris d'Éléphants enfouis dans les terrains de transport de la Gaule et de l'Italie aux Éléphants de l'expé- dition d'Annibal ou à ceux qui firent souvent partie des armées romaines, la géologie doit- elle arriver à une conséquence bien plus étrange 3ncore ? doit-elle admettre que les Romains , quand ils sont venus conquérir les Gaules, ou la Grande-Bretagne, ou la Bel- gique, etc., auraient pu y trouver ces mêmes animaux et les employer à leurs usages? ils les auraient vus, et nulle mention n'en au- rait été faite, pas même par leurs écrivains, les plus dignes de confiance , pas même par César , qui , pendant les sept expéditions qu'il fit dans les Gaules, eût tant d'occa- sions de les bien connaître? Les Gaulois qui ont fait la chasse aux Aurochs, ont-ils aussi chassé l'Hyène et le Tigre, ont-ils vu dans leurs marécages, dans leurs grandes vallées, les Éléphants, les Rhinocéros , les Hippopotames? les ont-ils vus sans que leur curiosité en fût excitée au point de n'en pas conserver le moindre vestige au milieu de nombreux débris d'animaux enfouis sous leurs dolmens, dans l'emplacement de leurs Oppida? Et comme pour beaucoup de géolo- gues la dispersion et la destruction des grands Pachydermes et Carnassiers des pays chauds ne serait due qu'à la plus vaste des der- nières révolutions du globe, au phénomène du diluvium de la dispersion des blocs er- ratiques , il en faudrait conclure , ainsi qu'on l'a fait , que les débris humains des Cavernes sont antérieurs à ces grands phé- nomènes des plus récentes périodes géolo- giques, et Vhomo diluvii testis aurait été en- fin retrouvé. Ainsi posée , la question doit exciter sans doute plus d'indécision , même parmi les partisans les plus prononcés delà contemporanéité de l'Homme et des espèces anéanties, que si on la laissait dans les té- nèbres et le vague d'un passé incertain , rc' montant jusqu'au berceau des sociétés, et dans l'obscurité des dernières périodes géolo- giques; cependant elle est rigoureusement la conséquence de leurs propres observations ou assertions. En effet, la plupart des Cavernes dans les- quelles on a trouvé des vestiges de l'homme et de son industrie ont offert , à côté des objets les plus grossiers de l'époque celtique, armes de silex, aiguilles en os, colliers de coquilles ou de dents d'animaux, poteries noires cuites à peine, d'autres objets incon- testablement romains , tels que statuettes et lampes en bronze ou en terre fine, bra- celets de Jade ou de métal , vases en pote- rie rouge à reliefs , verres recouverts d'é- maux colorés ( Cav. de Fausan ) , et même fragments de tuiles à rebords, etc., (Grotte de Miremont , de Mialet , de Kiihiooh , plusieurs Grottes du Périgord et du Viva- rais). Il serait surabondant de parler d'ob- jets et de travaux d'une origine plus mo- GKO GÎIO :^97 derne , et dont on trouve fréquemment les i traces dans les Cavernes , puisqu'on ne peut penser à faire descendre jusqu'à eux l'exis- tence des espèces perdues. Mais en admet- j tant que le mélange est complet et tout-à- fait contemporain pour les objets d'art grossiers dont on ne peut fixer l'âge , il est bien difficile d'en séparer ceux d'époques plus modernes et plus certaines qui se trou- vent dans des circonstances entièrement analogues. La présence d'ossements humains sur le sol des Cavernes qui en contenaient déjà d'animaux n'existant plus dans les contrées environnantes avait été signalée depuis un temps immémorial , sans que la géologie se fût emparée de ce fait, comme de l'un des plus intéressants à constater, en témoignage de l'apparition de l'homme dans ces mêmes pays à une époque très reculée. Tant d'observations et de récits ont dé- montré qu'un grand nombre de ces excava- tions naturelles avaient servi de retraites ou de sépultures aux hommes depuis les temps historiques , même à des époques relative- ment très modernes, qu'il était tout simple d'y retrouver des traces quelconques de leur I)assage. Nous en avons présenté un grand nombre de preuves au commencement de cette notice, et il serait facile de les multi- plier à l'infini en les faisant remonter jus- qu'à l'enfance de toutes les populations de l'Europe. Ce n'est que vers 1830 que des géologues ayant découvert, réunis dans plusieurs Ca- vernes du midi delà France, des ossements humains et des poteries grossières , avec des débris de Mammifères d'espèces aujourd'hui «iétruites dans ce pays , en conclurent har- diment la contemporanéité des uns et des autres , et firent de cette réunion un nou- vel élément historique capable de suppléer au silence deThistoire et de la tradition. Mais avant de rapporter les faits sur lesquels cette contemporanéité fut alors appuyée , les objections que nous fîmes à l'explication qu'on en donna , et l'interprétation qui nous semble la plus naturelle de ces mélan- ges, voyons les exemples plus anciennement connus. Les Cavernes dans lesquelles on a ainsi trouvé des traces de l'homme et de son in- dustrie, en même temps que des débris de Mammifères détruits , sont assez nom- breuses; on en connaît en Allemagne, en Angleterre et en France. Leur présence avait été indiquée, dès 1774, par J.-F. Esper, dans la célèbre Caverne de Gaylenreuth , en Franconie {Descript. des zoolithes , p. 13); ces vestiges consistaient en une couche de charbon et crj de très nombreux débris d'urnes de diîT.'- rentes formes, généralement assez gros- sières, paraissant être, pour la plupart, d'ori- gine germaine; quelques unes, dit-il, avaient la forme de lacrymatoires, celles-là doivent être plus probablement romaines. Ces dé- bris n'existaient que dans les premières salles de la Grotte, et au-dessus du lit de stalagmite. Esper indiqua néanmoins la pré- sence d'ossements humains dans une partie plus reculée et plus immédiatement en con- tact avec les ossements d'Ours et d'autres Mammifères. Plus récemment, Rosenmuller constata la présence de plusieurs squelettes humains entiers , qui lui parurent y avoir été évidemment déposés comme dans une sépulture. Le même fait a été observé dans la Caverne de Zahnloch. Dans les fentes caverneuses de gypse de Kostritz , dans la vallée d'Elster, non loin d'iéna, en Saxe, M. de Schlotheim [Petref. nachtr. , 1, 1820 et 1822) signala des crânes humains avec un très grand nombre d'ossements de Mammifères , entre autres des Rhinocéros et des Hyènes. MM. Rudol- phi et Oken examinèrent ces os , et ce der- nier les considéra comme appartenant à la race des Goths. M. de Schlotheim paraît distinguer deux âges dans cette aggloméra- tion d'espèces fort diverses, introduites par les eaux dans les canaux sinueux des gyp- ses ; les débris humains seraient de l'époque la plus moderne, avec la plus petite partie des animaux , Renard , Chien , Marte, Rat, Écureuil, etc. M. Ruckland, qui a discuté ce gisement dans ses Reliq. diluv., admet plus positivement cette distinction. Plus récemment, M. Jeger {Saugelhiereder Wurtemh.y T cah...) a fait connaître l'exis- tence de débris humains dans les Cavernes ossifères d'Erpfîngen et de Witlingen en Wurtemberg. Ces deux Cavernes paraissant offrir des traces du séjour de l'homme, la présence de ses vestiges peut s'expliquer naturellement. 398 GRO GRO En Angleterre, M. Buckland, qui n'admet point la contemporanéité de l'homme et des grands Mammifères du terrain de transport, a signalé {Reliq. diluv. , p. 164 et suiv.) six exemples de l'existence de débris hu- mains dans des Cavernes de ce pays. Dans la Caverne de Paviland {id.y p. 87), située sur le bord de la mer, au comté de Glamorgan , un squelette de femme presque entier , fut trouvé au milieu du limon ossi- fère , au même niveau qu'une tête d'Élé- phant. 11 était accompagné de nombreux objets, paraissant avoir servi à une parure grossière, tels que de petits ornements d'i- voire, vraisemblablement fabriqués avec l'i- voire des défenses d'Éléphants enfouis dans cette Grotte; des épingles en os, une grande quantité de petites nérites littorales qui auront pu aussi être appropriées à la toi- lette, et de plus grandes coquilles marines qui auront probablement servi à la nourri- ture des habitants passagers de cette Grotte. Des objets tout-à-fait analogues ont été découverts dans les Tumuli bretons du Wiltsliire décrits par sir Colt-Hoare. M. Buckland exprime l'opinion très vrai- semblable, qu'il faut reconnaître là une sépulture ancienne, creusée dans le sol li- moneux et ossifère de cette Grotte , comme elle l'eût été dans tout autre. A la surface étaient quelques os de Bœufs, de Moutons et de Cochons , que M. Buckland considère comme aussi modernes que le squelette humain. La Caverne de Burringdon, dans la chaîne des Mendips, contenait un si grand nombre de squelettes humains qu'elle a été aussi considérée comme ayant servi en partie de lieu de sépulture, dès une haute antiquité. Des barrow ou tombeaux bretons , qui exis- tent dans les environs, offraient une dispo- sition de squelettes analogue à celle qu'on observe dans les Cavernes. Dans la Grotte de Vokey, près Wells, vers la base S.-E. de la même chaîne, une de ses ramifications les plus reculées con- tenait des ossements humains brisés et ci- mentés en brèche par le limon rouge et la stalagmite ; ils paraissent y avoir été intro- duits par un cours d'eau passager. Deux faits semblables ont été observés dans le pays de Galles, l'un près de Sv^'an- «ea , où les débris humains se trouvaient aussi cimentés à l'état de brèche, l'autre dans une petite Grotte de Lloandefri , dans le comté de Caernarthen , où étaient ense- velis une douzaine de squelettes humains, toujours d'origine fort ancienne , et la Grotte entièrement bouchée. Les brèches osseuses de Cerigo contien- nent des ossements humains en assez grand nombre, mais on n'en a point encore suffi- samment examiné le gisement. Dans plu- sieurs autres brèches osseuses du littoral de la Méditerranée, on a aussi indiqué des os- sements humains ou des objets de son in- dustrie; mais dans des fissures où la plu- part ont été déposés, il est resté des parties vides successivement et postérieurement comblées, ce qui doit faire apporter la plus grande circonspection dans l'examen de cette sorte de mélange. En Belgique, M. Schmerling ( Rech. sur les ossem. foss. de la prov. de Liège , II , p. 52 et 176, et Bull. Soc. (/eoL, VI, p. 171, 1835) a découvert et décrit plusieurs crânes humains dans la Caverne d'Engis; des osse- ments, des bois de Cerfs travaillés, et des silex taillés en couteaux et en pointes de î flèches dans les Cavernes de Chokier, de j Fond-de-Forêt et d'autres. Ces débris ont paru à M. Schmerling complètement con- I fondus dans le limon et le gravier avec les j ossements des grands Mammifères qui lui } paraissent avoir été introduits par des cours d'eau dans les anfractuosités du calcaire carbonifère. Il ne faut pas oublier que des j ossements d'Éléphants , de Rhinocéros et ] d'Hyènes , étaient mêlés dans ces Grottes à i plusieurs autres espèces n'existant plus dans la contrée. C'est en France que jusqu'ici on a ob- servé le plus grand nombre d'exemples de vestiges de l'homme et de son industrie dans les Cavernes, avec ou sans ossements de Mammifères d'espèces perdues. Celles du Quercy et du Périgord, qui ont été dé- crites par MM. Delpon et Jouanet, por- tent les traces les plus évidentes du travail et du séjour des anciennes tribus des Petro- corii et des Cadurci qui habitaient cette par- lie de la Gaule. Au dehors de celles qui sont sur les bords de la Dordogne, du Lot, du Celé , du Vert , et d'autres vallons voisins , se voient fréquemment des traces de fortifi- cations en pierres brutes accumulées. Dans G KO ORO o'J'J rintéricur on distingue aussi frdqucmment des traces non moins certaines du séjour des plus anciens habitants de ces provinces. En Périgord , on peut citer entre autres les Cavernes de Domme, de la forêt de Drouilh, de Cadouin , de Vitrac, plusieurs de celles de la vallée de la Dordogne. Celles de Born, à l'entrée du vallon , de la Combe-Grenant, près la forêt de Drouilh, d'Écorne-Bœuf, de Terasson, etduPuy-de TAse, renfermaient, avec de nombreux ossements de Mammi- fères quin'ontpointcté suffisamment étudiés parce qu'on les considérait comme modernes, une grande quantité de silex diversement taillés en armes. Dans leur voisinage on a retrouvé des fabriques de ces haches de pierre, ainsi que des monuments druidi- ques qui indiquent entre les uns et les autres une assez intime relation. Quelques uns de ces dolmens ayant été fouillés ont oITert la réunion, habituelle sous ces sortes de monuments, d'ossements d'animaux do- »rnestiques et d'ossements humains. Plu- sieurs de ces Grottes sont encore l'objet de superstitieuses traditions, et tout y révèle une destination historique. La plupart dcsGrottes du Quercy (département du Lot) présentent les mêmes caractères et les mêmes vestiges du séjour des populations gauloises avant et pendant la domination romaine et peut- être beaucoup plus tard. Excepté celles de Miremont et de Brcn- gues , aucune de ces Grottes ne paraît avoir été étudiée sous le point de vue géologique ou paléontologique, dans le but d'apprécier la nature du mélange et la réunion dans les mêmes gîtes des objets de l'industrie hu- maine. Mais dans celle de Miremont, qui était riche en ossements de grands Mammifères, et parmi lesquels ceux des Ours dominent, on a pu remarquer que quelques uns des plus grands crânes de ces animaux semblent avoir dû être, pour les anciens habitants 61 402 GRO tie péri dans leurs grottes comme les Arabes de la tribu des Ouled-Riah dans leurs grot- tes du Dahra. Cet usage d'habiter les Grottes s'est pro- longé dans les mêmes provinces bien au-delà de l'époque romaine; nous apprenons par Eginard qu'il existait encore au viu' siècle, ! et sur quelques points il s'est conservé jus- \ qu'à nos jours. Le roi Pépin , après une [ lutte prolongée contre les Aquitains et les ! Wascons, se rendit maître de la plupart des châteaux, roches et Cavernes dans lesquelles j se défendaient les sujets de Waifre , dernier ! ducd'Aquitaine. Postérieurement, des cours d'eau péné- i trant à divers intervalles dans ces Grottes, ! auront pu soitempâter, dans des lits distincts, ' les ossements humains de diverses époques , ^ et des débris d'animaux contemporains, soit ! les confondre dans les mêmes graviers , avec les ossements d'animaux qui y étaient ! déjà enfouis peut-être bien longtemps avant eux. Lesconcrétionscalcaircsauront ensuite, ! sur certains points, cimenté le tout en ' agrégats solides, les os d'Ours, d'Hyènes et j autres des lits inférieurs, et les coquilles ter- restres alors vivantes avec les os humains vtles poteries brisées de la surface. Rien de plus naturel et de plus conforme aux faits que nous avons précédemment exposés; rien aussi ne convient mieux aux descrip- tions que nous venons d'indiquer de Ca- vernes fortifiées à leur entrée et entourées de nombreux monuments druidiques, objets du culte des plus anciens habitants de ces contrées. Les fouilles faites sous ces monuments de pierres brutes ( Dolmens, Menhirs) et dans l'emplacement des Oppida et des Tumuli gaulois, révèlent un fait très général et qui nous semble aussi fort important dans la question. On y trouve en effet tous les objets découverts dans les Cavernes , po- teries grossières, armes de silex, instru- ments en os, ornements et armes en bronze ; ces objets appartiennent évidemment au même degré de civilisation qui caracté- rise les produits industriels les plus fré- quents des Cavernes, et l'on ne peut les considérer cependant , non plus que ceux- ci, oomme antérieurs aux dernières révo- lutions de l'écorce terrestre. C'est aussi dans les fouilles de ces nionu- GRO ments ou établissements gaulois qu'on re- trouve très fréquemment des ossements nom- breux d'espèces encore existantes d'animaux domestiques ou sauvages, surtout de Cerfs, de Bœufs, de Moutons, de Sangliers, de Chevaux, de Chiens , de Loups, et même des coquilles marines analogues à celles qui vivent sur les côtes les plus voisines. Il n'est pas dou- teux que ces objets n'aient été placés dans les tombeaux et sous les autels druidiquesj en mémoire , soit de sacrifices offerts aux divinités , soit de repas funèbres, soit par une croyance superstitieuse commune à beaucoup de peuples , qui faisait déposer auprès des morts la nourriture destinée aux mânes. Jusqu'ici cependant on n'a pas d'exemples qu'on ait trouvé, dans cette sorte de gisement pour ainsi dire historique, d'au- tres espèces que celles signalées comme étant propres à la Gaule. Les Gaulois n'auraient cependant pas manqué de faire des trophées des débris d'Éléphants, d'Hyènes et des au- tres grands Mammifères des Cavernes , s'ils avaient été leurs contemporains. Le fait des ossements humains des Ca- vernes présentait donc ces trois points de vue et ces trois principales questions à ré- soudre : Ou l'Homme était, comme les Mammifè- res d'espèces perdues et de contrées étran- gères avec lesquelles on rencontre ses débris (Hyène, Rhinocéros, Éléphant, etc.) anté- rieur au dernier soulèvement de monta- gnes qui a pu contribuer à disperser une grande partie du gravier diluvien , et don- ner à nos continents leur forme actuelle; Ou bien ces grandes espèces de Mammi- fères n'auraient été détruites par des cau- ses lentes et naturelles que depuis les temps historiques, ou du moins depuis l'établisse- ment des sociétés dans l'Europe occidentale; et les Gaulois , les Germains , les Bretons , auraient pu chasser aux Rhinocéros, à l'É- léphant, aux Hyènes, aux Ours gigantes- ques , comme à l'Aurochs , à l'Élan et au Sanglier; Ou bien enfin , la réunion sur le même sol souterrain, avec les espèces perdues, des ossements humains et des vestiges de son industrie ne serait que le résultat de plu- sieurs causes fortuites, non simultanées, postérieures au comblement de la plus grande partie des Cavernes , et pouvant in- GRO diquer des dépôts et des remaniements plus modernes. Sans prétendre que des faits nouveaux ne donneront pas quelque jour plus de probabi- lité à l'une ou l'autre des deux premières hypothèses , et sans aborder les vastes et insolubles questions que soulève le fait de l'apparition de l'Homme, aussi bien que celle des autres êtres en un temps donné dans la série des fossiles, nous croyons prudent , dans l'état actuel des observations, de nous borner à la troisième. VIL Rapports des principaux groupes géo- graphiques de Cavernes avec le relief ex- térieur du sol , et avec les grandes chaînes de montagnes. Si l'on indiquait , sur une care d'Eu- rope, comme nous avons essayé de le faire, toutes les localités où des Cavernes ont été observées , on les verrait , en géné- ral , former un certain nombre de vastes foyers ou de groupes principaux ; ces foyers seraient le plus habiiueilement en rapport avec les grandes chaînes de monta- gnes, et presque toujours des montagnes cal- caires. Très rarement, une Caverne est uni- que et isolée dans une contrée; le sol envi- ronnant est criblé de fentes, de cavités, qui se rattachent les unes aux autres. En effet , leur distribution géographique ne paraît pas être l'effet de circonstances fortuites; elle semble, au contraire, se lier intimem.ent, tantôt aux grands mouvements du sol , qui ont contribué à la formation de ces chaînes, tantôt aux dislocations pro- duites sur les versants des collines par des failles locales , par des ruptures et des af- faissements partiels, toujours subordonnés à la forme et à la direction de ces collines, et produits soit par le retrait et la dessicca- tion des strates, soit par la rupture de bancs portant à faux et tendant à s'ébouler sur les pentes. Tantôtenfin cette distribution pa- raît «e rattacher aux grandes lignes de dis- locations résultant des oscillations tant de fois renouvelées dontl'écorce terrestre a été affectée par l'effet de puissants et nom- breux tremblements de terre. Ces rapports expliquent la position ha- bituelle des Cavernes sur le versant des col- lines ou sur les contours des grands bassins; cette position a été souvent remarquée, tout GKO -103 récemment encore, par M. de Blainviile j {Osiéographie). La généralité du phénomène j des fentes à brèches osseuses sur tout le pourtour de la Méditerranée ne paraît pas due à une autre cause. Ces brèches sont à l'égard des rivages actuels de la Méditerranée dans les mêmes rapports que les falaises et les pentes des chaînes calcaires à l'égard des Cavernes si- tuées dans leurs flancs et à leur base ; dans les mêmes rapports qu'à des époques anté- I rieures, les rivages des terrains jurassiques ou crétacés se trouvaient avec les bassins et les sédiments tertiaires. C'est-à-dire que ces falaises et ces chaînes , disloquées déjà I et brisées par les fractures qui ont produit I les fentes et les anfractuosi tés souterraines, ont été exposées ensuite à tous les effets d'altération , de corrosion, d'éboulements , de transports de sédiments par les eaux con- tinentales dont la direction était déjà su- bordonnée au système général des pentes des bassins. C'est en étudiant les anfractuosités du j sol dues à la dislocation des chaînes cal- caires, dans les principaux foyers de ces dislocations, dans le Jura, par exemple, : qu'on peut mieux comprendre les rappurts ! des Cavernes avec les chaînes, et qu'on voit I les cavités intérieures se lier intimement ' avec les ruptures extérieures par la forme I et souvent par les directions. De même que les systèmes de filons mé- talliques d'âges différents suivent dans une même région des lignes constantes et pro- longées au loin , qui s'entrecroisent entre elles, et qui sont semblables pour les filons de chaque époque, de même les grands sys- tèmes dedislocation, si complétcmentanalo- gues aux crevasses métallifères qui pa- raissent avoir produit les crevasses dont les Cavernes sont le résultat, semblent -ils avoir des directions assez constantes dans une même contrée. Beaucoup de descrip- tions particulières en font foi. Nous som- mes persuadés , soit par nos propres obser- vations, soit par les relevés comparatifs d'un grand nombre de descriptions de Cavernes, qu'on obtiendrait à cet égard une assez grande masse de résultats positifs. Ne se- rait-ce pas un chapitre assez important à ajouter à la grande et ingénieuse théorie de M. Élie de Beaumoni, sur Icsrévolutipv.j ^04 GRO GRO de la surface du globe ? Nous ne douions pas qu'il n'en ait déjà aperçu tout l'intérêt. Ce serait assurément un sujet de recher- ches long et difficile , car on ne connaît encore que le plus petit nombre des anfrac- tuosités intérieures du sol; et rarement les descriptions locales ont été faites avec assez de soin pour conduire à un grand degré de certitude. En recherchant si les directions les plus générales des cavités subordonnées à telle chaîne de montagnes sont parallèles ou perpendiculaires au système de dislocations auquel cette chaîne doit son relief, on ar- riverait très probablement à une coïnci- dence remarquable. On devrait s'attacher surtout à la ligne de direction principale , qui est le plus habituellement accompa- gnée , comme toutes les fractures de dislo- cation , de fentes latérales , se subdivisant elles-mêmes en fractures plus petites qui représentent parfaitement les unes et les autres , les chambres principales et secon- daires si fréquentes dans les grottes. Il n'est pas jusqu'à cette disposition des renflements et des couloirs alternatifs si habituelle à la forme générale des Cavernes , et qui se re- trouve en petit dans les systèmes de filons, et en grand dans les alternances des Com- bes ou bassins circulaires , et des Cluses ou gorges étroites des chaînes calcaires , qui ne puisse trouver son application dans les grands mouvements intérieurs du sol qui ont modifié sa surface, et auxquels l'action des eaux s'est ajoutée postérieurement. L'entrecroisement de mouvements divers ne peut-il pas avoir produit les partie les plus évasées? Ne rappelle-t-il pas aussi ces mouvements locaux de tournoiement et d'on- dulation constates dans de nombreuses des- criptions de tremblements de terre, comme se distinguant des mouvements en longues lignes parallèles? Les rapports intimes qui paraissent exister , ainsi qu'on l'a déjà tant de fois remarqué depuis Buffon jusqu'à M. Lyell, entre le phénomène des tremble- ments de terre et les causes qui onl déter- miné l'origine première des Cavernes , en établissent de non moins intimes avec le phénomène de la formation des grandes chaînes de montagnes. Sous ce point de vue, on pourrait arriver à fixer l'âge relatif des Cavernes, et, quoique le comblement du plus grand nombre d'entre elles soit immédiate- ment postérieur à la dernière des grandes révolutions qui ont modifié l'écorce terrestre, on arriverait très vraisemblablement à ce résultat que nous avons déjà indiqué pré- cédemment. Il est de certaines anfractuosi- tés à brèches osseuses , particulièrement dans les Alpes de la Bavière, qui paraissent contenir un très grand nombre d'ossements d'espèces de Mammifères en apparence plus anciens. Peut-être parviendrait-on à fixer ainsi l'âge de leur dislocation et à faire re- monter leur comblement à une époque an- térieure à l'ensemble général des Cavernes. Nous avions préparé un tableau général de la distribution statistique des Cavernes de l'Europe en rapport avec les grandes chaînes de montagnes et avec les bassins des principales vallées ; mais la longueur de cette notice ne nous permet pas d'y adjoindre un travail qui aurait seul presque autant d'é- tendue. Nous le renvoyons donc à l'article Terrains caverneux. VIII. Théories diverses proposées pour expli- quer l'origine et le comblement des Ca- vernes. C'est à des phénomènes d'un ordre bien différent qu'appartiennent ces deux faits de l'histoire naturelle des Cavernes, leur origine et leur comblement. Les considérations que nous venons d'exposer sur les rapports des grandes anfractuosités du sol avec son relief extérieur, et les explications que nous avons plusieurs fois indiquées dans le cours de cet article, réduisent à un résumé très succinct l'analyse que nous aurions pu donner des principales opinions dont ces deux phéno- mènes ont été le sujet. Il est peu de géo- logues qui n'aient plus ou moins exprimé leur opinion sur une question aussi compli- quée, et qui n'aient soutenu des théories di- verses toutes plus ou moins vraisemblables , selon qu'on en généralise plus ou moins l'ap- plication. Toutes ces théories ne sont pas neuves , et l'on retrouve dans de forts an- ciens ouvrages des explications reproduites et défendues avec chaleur depuis quelques an- nées. Celles que nous avons surtout adop- tées sont peut-être même des plus anciennes^ mais ce sontaussi celles qui paraissent réunir aujourd'hui en leur faveur la plus grande masse d'opinions. Résultant de causes diverses , et qui se GRO sont manirestécs dans des proportions et à des époques dilTérenles, les Cavernes parais- sent s'être surtout formées primitivement par les dislocations du sol. Ces dislocations se sont manifestées, soit par le retrait et la dessiccation de sédiments calcaires non en- core consolidés, soit par les failles, les con- tournements , les plissements , les affaisse- ments des couches qui ont été le résultat de la formation des grandes chaînes de mon- tagnes ; soit par de nombreux tremblements de terre qui agitent le globe terrestre depuis son origine ; soit par la rupture et l'éboule- ment des strates sur les versants des col- lines qui n'ont cessé de se produire depuis le creusement progressif des vallées. Ce n'est point le plus généralement d'un seul jet ni à une seule époque que les Cavernes ont pris la forme qu'on leur voit aujourd'hui. Modifiées nécessairement par l'efTet de com- motions non simultanées, elles ont été tantôt agrandies, tantôt obstruées par les ruptures locales de leurs voûtes ou de leurs parois. Agrandies peut-être dans les temps les plus anciens et dans un très petit nombre de cas seulement, dans les Cavernes des ro- ches anciennes, ou des terrains volcaniques, phénomène dont M. Virlet surtout a mon- tré la possibilité, parles dégagements de gaz et de vapeurs acides , les Cavernes ont dû à l'action des eaux la plus grande partie de leurs modifications postérieures. Cette action s'est manifestée de plusieurs façons , soit par le dégagement des sources thermales et minérales qui paraissent avoir contribué à corroder les surfaces de leurs tuyaux d'écou- lement; soit (et c'est le phénomène le plus général , le plus constant ) par la circulation souterraine des eaux courantes superficielles, qui , aidées des sables et des galets qu'elles entraînent avec elles , ont sillonné et excavé bien plus profondément les parois, les voû- tes, le fond des Cavernes, et par leurs chutes rapides, tumultueuses, par leur continuité longtemps prolongée , ont contribué à mo- difier la forme intérieure des Grottes. L'eau de la mer sur ses rivages a aussi donné naissance à certaines Grottes qui n'ont ni l'étendue ni les caractères des Ca- vernes de l'intérieur du continent. De Saus- sure avait très bien décrit celles du littoral du Piémont , M. BobJaye celles de Morée ; il est peu de falaises qui n'offrent de ces GRO 405 Grottes dont la forme et la durée varient , suivant l'action plus ou moins puissante des vagues et l'envahissement de la mer. Les faits nombreux que nous avons pré- sentés sur l'action des eaux nous dispensent de développer ici plus longuement cette cause importante ; mais il faudrait bien se garder, selon nous, d'attribuer une aussi grande va- leur qu'on l'a fait, à l'influence isolée etpres- que unique des eaux , non seulement dans le remplissage , mais dans la formation des Cavernes. Si les eaux ont contribué à modifier, dans de certaines limites, les formes et les dimen- sions des Cavernes , elles ont eu une action bien plus grande et plus générale sur leur comblement. Personne n'élève de doute sur l'origine des dépôts de transport qu'elles renferment; l'action des eaux qui les ont introduits est évidente: aussi n'est-ce que sur les ossements qui les accompagnent en si grand nombre que des divergences d'o- pinion se sont manifestées. La question que De Saussure posait il y a cinquante ans (1796) est encore celle qui partage aujourd'hui les opinions des géolo- gues , et l'on se demande avec lui : « S'il » paraît que les Cavernes aient été les re- » traites volontaires des animaux dont on » y trouve les ossements et qu'ils y soient » morts naturellement, ou si ce sont leur? » cadavres qui y ont été transportés par les w eaux. M A la tête de chacune de ces deux théories se présentent depuis nombre d'années deux géologues , dont l'opinion est d'un grand poids , M. Buckland et M. C. Prévost. M. Buckland s'est fait le champion le plus inébranlable de la comparaison des Caver- nes à des charniers, à des Spelœa d'Hyènes; et le second volume de son bel ouvrage inti- tulé des Reliquiœ diluviane , auquel il tra- vaille, offrira surtout l'application de cette même théorie à une Caverne non moins ri- che en ossements et non moins importante que celle de Kirkdale (la Caverne de Kent's hole, prèsTorquay, dans le comté de Der- von). Des naturalistes fort distingués, et par- ticulièrement M. Owen, pour l'Angleterre, et M. Lund, pour les Cavernes du Brésil, ont complètement adopté cette théorie, que Cu- vier lui-même avait regardée comme la plus vraisemblable. On l'a même exagérée en 406 GRO GRO n'admettant pas qu'un seul ossement de ces j Cavernes d'Hyènes pût y avoir été introduit | par les eaux; tandis qu'on admettait , ainsi j que l'a fait M. Bucklahd lui-même, que dans i les Cavernes où ne se trouvent pas d'osse- | meHts d'Hyènes, les os ont été introduits j avec les limons et les graviers. i L'opinion contraire qui attribue presque } exclusivement aux eaux l'introduction des débris de Mammifères , soutenue avec plus ! de chaleur et de persévérance par M, C. Pré- i vost , a été aussi fortement appuyée par ! M. Marcel de Serres et d'autres géologues ; j elle nous semble aussi la plus généralement ; applicable , la plus propre à expliquer les , faits. j Les circonstances nombreuses de l'enfouis- ! sèment et de l'association que nous avons in- diquées çà et là dans le cours de cette Notice et particulièrement l'état le plus habituel des os, jamais réunis en squelettes; la dis- parité de mœurs de ces animaux qui ne peu- vent faire supposer qu'ils s'y sont volontai- rement réunis; l'analogie des espèces enfer- mées dans les Cavernes avec celles des gra- viers de transport extérieurs , la présence dans ces graviers superficiels de débris d'Hyè» nés , dont les os sont dans le même état et réunis aux mêmes espèces que celles des Cavernes, les traces incontestables de con- duits, de canaux qui ont servi à l'introduc- tion simultanée des limons et des ossements, l'évidence manifeste des mêmes phénomènes qui se produisent encore chaque jour sous nos yeux: telles sont les circonstances prin- cipales qui ne peuvent laisser de doute sur la cause la plus fréquente de l'accu- mulation souterraine des ossements. On pourrait se demander encore si leur enfouissement a été instantané, ou s'il ré- sultait d'une plus grande abondance dans les eaux torrentielles à l'époque la plus voisine des derniers grands mouvements du sol , ou si l'action lente ou successive des eaux passagères et souterraines a dû produire périodiquement ces dépôts jusqu'au rem- plissage complet de certaines Grottes pour continuer dans d'autres des dépôts ana- logues , quoique plus modernes. Ces différents modes d'action des eaux courantes ont dû se produire et peuvent ex- pliquer le plus ou moins d'abondance des débris ossifères dans telle ou telle Caverne. Toutefois, si le plus grand nombre des os- sements qu'on trouve dans les limons des Cavernes y ont été introduits par des eaut courantes torrentielles ou périodiques, ou ne peut s'empêcher de reconnaître que lei mœurs de certains Mammifères sont singu- lièrement propres à venir en aide en quel- ques circonstances à ces enfouissements : les Hyènes d'abord , dont les habitudcîi sont bien connues, et qui ont pu non seu- lement y vivre passagèrement, mais in- troduire parfois leur proie dans ces tanières ; les Ours et autres animaux, qui passent dans des cavités souterraines une partie de leur vie; les insectivores et autres petits Carnassiers fouisseurs , les Rongeurs hiber- nants ; tous animaux qui ont pu être, en bien des circonstances , surpris dans leurs retraites par les cours d'eau passagè- rement souterraine, et entraînés, dans des cavités plus profondes et plus vastes, au mi- lieu des limons qui contribuèrent à préser- ver de la destruction leurs petits squelettes si délicats. D'autres circonstances encore ont pu se présenter sur les continents, puisqu'elles s'y reproduisent encore aujourd'hui. Des animaux ont pu chercher dans les Caven.es des retraites passagères pendant de grandes inondations et s'y trouver enfouis par les conséquences de ce fait même. Fréquem- ment des animaux herbivores, ruminants et autres ont pu tomber et mourir dans les gouffres et dans les nombreuses crevasses qu'ils trouvaient sur le trajet de leurs cour- ses ; leurs débris ont dû y être cimentés par les concrétions calcaires, ainsi que cela pa- raît être arrivé le plus fréquemment pour les brèches osseuses. Toutes ces causes diverses nous semblent s'être combinées autrefois et avoir agi soit isolément , soit successivement dans cer- taines Grottes. Il est même une aulie cause tout historique , toute moderne , a laquelle les traditions populaires se ratta- chent en certains lieux , mais qui n'a dû se; présenter que bien rarement et dans des circonstances tout-à-fait exceptionnelles : c'est l'enfouissement des animaux par le fait de l'homme , soit pendant des c[)i- dé mies, soit par l'effet de croyances et d'usages religieux. Le témoignage histo- rique d'un écrivain ancien digne de foi , GRU GRU ^07 I d'^lien , nous paraît mériter d'être cité. Des animaux qui sont jetés dans le gouf- fre de Platon. « Chez les Indiens d'Aria , il existe un gouffre consacré à Pluton , au fond duquel sont des Cavernes inconnues et d'immenses galeries souterraines que les nommes n'ont jamais parcourues. Com- ment un goufl're si profond s'est-il formé? C'est ce que les Indiens n'expliquent pas, et ce que je ne me fatiguerai pas de re- chercher. Les Indiens y conduisent chaque année plus de trois mille animaux différents : des brebis, des chèvres, des bœufs et des chevaux, cherchant à détourner, chacun se- lon ses ressources, les effets de quelque ter- reur panique ou de la rencontre de quelque oiseau de funeste présage. Ils précipitent les animaux dans ce gouffre. Ceux-ci, poussés par quelques charmes inconnus, s'y laissent conduire de bon gré et sans être liés, et, ^uand ils sont arrivés sur les bords du gouf- fre, ils s'y précipitent sans répugnance, et, dès qu'ils sont tombés dans ces profondeurs immenses, obscures, on ne les revoit plus. Seulement on entend les mugissements des bœufs, les bêlements des brebis," la voix des chèvres, le hennissement des chevaux, et, si l'on approche l'oreilie de ces Cavernes, on entend pendant longtemps encore les mêmes bruits ; ces sons confus ne cessent pas de se reproduire, car chaque jour on y précipite de nouveaux animaux. Sont-ce les victimes récentes précipitées ou les plus anciennes qu'on entend ? c'est ce que j'ignore. » Assurément il est peu probable qu'on ait à faire une application fréquente de ce mode particulier d'enfouissement de mammifères, mais il nous a semblé utile de le citer, ne fût-ce que pour mettre en garde contre toute explication par trop exclusive d'un phéno- mène naturel aussi compliqué que l'intro- duction dans les anfractuosités du sol d'un si grand nombre d'animaux dissemblables. (J. Desnoyers.) GRLBBIA (nom propre), bot. ph. — 'îenre type de la famille des Grubbiacées, établi par Bergius {in Act. Academ. Holm., 1767, t. 2). 11 ne renferme qu'une seule es- pèce, le G. rosmarinifolia , plante frutes- cente indigène du Cap , à rameaux tétra- gones; à feuilles opposées, brièvement pé- liolées , linéaires-lancéolées , coriaces , très entières, roulées à leurs bords, scabres en dessus, glauques en dessous; strobiles des fleurs axillaires gemmiformes. (J.) GRUBBIACÉES. Grubbiaceœ. bot. ph. — Le genre Grubbia, placé à la suite des Santalacées, en diffère assez pour constituer le type d'une petite famille qui , jusqu'à présent, se borne à ce genre , et dont par conséquent les caractères se confondent avec le sien Voy. santalacées. (Ad. J.) GRUE. Crus (y/pavo?, grue. — Angl., Crâne; Ital., Grù; Espag., Grulla; Suéd., Trana; Ail efti., Krane ; Héb., Agour, tous noms formes par onomatopée du cri des oiseaux auxquels ces noms s'appliquent), ois. — Dans notre langue, et généralement dans le sens le plus usuel , le mot Grue sert à désigner une espèce particulière d'Échassier, connue depuis un temps immémorial ; mais dans le langage scientifique, c'est-à-dire dans le sens que lui donnent les ornithologistes, ce mot s'étend de celte espèce à toutes celles qui ont avec elle des rapports naturels. Le mot Grue est par conséquent un nom collec- tif, et représente pour les uns un genre, et pour d'autres une famille de l'ordre des Échassiers. C'est sous cette dernière accep- tion que je le prendrai pour en faire le titre, non point d'une histoire spéciale, mais de l'histoire générale des Grues. Les Grues sont des oiseaux connus de la plus haute antiquité : il en est question dans les livres les plus anciens. Homère, Hérodote, Aristote, Plutarque, iElien, Pline, Strabon, tous , historiens ou poètes , ont fait mention des Grues. Il est vrai que la fiction et le merveilleux se trouvent dans leurs récits tenir lieu de la vérité, et dominer les quel- ques faits réels dont l'observation les avait rendus maîtres; mais, quelle que soit la va- leur de ces récits, ils restent pour nous comme le témoignage certain de l'intérêt que ces oiseaux avaient su exciter chez les an- ciens. Ce qui, dans les Grues, paraît plus particulièrement avoir fixé l'attention d'un peuple tel que celui de l'ancienne Grèce ou de l'Egypte, c'est la périodicité de leurs migrations, la direction constante de leurs courses, l'époque de leur arrivée, celle de leur départ; c'est la concordance de leur apparition avec telle époque de l'année et la variation de ces apparitions, suivant que les saisons avaient suivi leur cours régulier ou avaient éprouvé quelque perturbation. Tout 4o8 GRU GRU ceia a été admirablement observé par les anciens , qui même avaient cru pouvoir en tirer des pronostics applicables à l'agricul- ture; mais tout cela, je le répète, est mêlé d'un merveilleux dont il est difficile d'appré- cier le motif. Les fables, qui paraissent avoir l'Egypte pour berceau, cette terre classique de la fiction , sont surtout marquées d'un cachet originel. Le même peuple qui en- voyait les Ibis combattre et détruire ces troupes immenses de serpents ailés et veni- meux qui, tous les ans, tentaient de péné- trer dans les plaines de l'Egypte par les confins de l'Arabie, ce même peuple, dis-je, au rapport d'Hérodote , envoyait aussi les Grues battre les Pygmées vers les sources du Nil. Pline nous a laissé de ces batailles, qui, d'après lui, eurent pour résultat l'extinction de la gent pygmée , une histoire que tout le monde connaît, que Gesner, cet autre com- pilateur de la renaissance, a adoptée comme très vraie, et que Buffon lui-même n'a pas osé rejeter tout-à-fait. Des oiseaux dont les anciens ont si étran- gement écrit l'histoire, qu'ils ont gratuite- ment dotés d'une foule de qualités physiques; des oiseaux qu'ils nous montrent traversant le mont Taurus avec des cailloux dans la bouche qui les empêchaient de crier, et par conséquent d'éveiller les Aigles qui habitent ce mont et qui sont leurs ennemis les plus redoutables; des oiseaux, enfin, qui, pour eux, se donnaient un chef de file et des gar- des de nuit , qui avaient dévoilé à Palamède quatre lettres de l'alphabet et qui avaient appris aux Grecs une de leurs danses favo- rites, de tels oiseaux devaient aussi avoir pour vertu merveilleuse d'attirer la faveur des femmes. C'est là, en effet, une propriété que les anciens attribuaient à la cervelle des Grues : elle était pour eux une sorte de philtre amoureux. Mais il y a loin de ces croyances anciennes aux nôtres. La réalité a pris la place de la fiction , et si quelques auteurs du siècle der- nier ont encore accepté et reproduit de bonne foi une partie des fables que l'anti- quité nous a transmises ; si même, de nos jours, quelques unes de leurs erreurs se sont glissées, par irréflexion sans doute, dans des ouvrages fort estimés, il est cependant vrai de dire que justice en est généralement faite. Les Grues ont été observées avec un œil ; moins poétique, et leur histoire n'a pour I cela rien perdu de son attrait. i Les Grues, telles que nous les connais- sons aujourd'hui, sont des oiseaux gracieux, au port noble, à la démarche grave, mesurée et cadencée. A une très haute puissance de vol, elles joignent, comme la plupart des grands Échassiers, la faculté de supporter une longue diète , ce qui leur permet d'en- treprendre ces migrations lointaines qui ont frappé tous les peuples. A l'exception de quelques espèces dont les mœurs ne nous sont pas encore bien connues , toutes les autres se plaisent dans la société de leurs semblables : aussi les trouve-t-on rassem- blées en familles jusqu'au moment de la re- production. Le temps des amours est pour elles une cause de désunion. Alors elles s'i- solent par couples, et le mâle et la femelle vivent seuls dans l'intimité l'un de l'autre. Lorsque les pontes sont terminées , que les jeunes Gruaux sont assez forts, les Grues s'attroupent de nouveau, les familles se re- constituent , se confondent , et jeunes et vieux vaquent ensemble à la recherche de leur nourriture. Cette époque de leur réu- nion précède celle de leur départ , auquel elles se préparent par des excursions jour- nalières dans les environs de lieux qu'elles fréquentent. Ainsi que tous les grands oiseaux, les Grues ont de la difficulté à s'élever. Lors- qu'elles veulent prendre leur essor, elles sont forcées de courir quelques pas en sau- tant , en rasant la terre , et en ouvrant les ailes jusqu'à ce que celles-ci aient embrassé assez d'air pour pouvoir agir librement. Ce qui a surpris, et avec raison, dans les habitudes des Grues , ce sont les jeux aux- quels elles se livrent entre elles. Le récit de ces jeux passerait très certainement pour fabuleux , comme la plupart des faits que nous ont laissés les anciens, si les observa- teurs les plus dignes de foi n'en avaient constaté la véracité. Ce que, depuis plus de deux mille ans , on avait dit à ce sujet de la Grue ordinaire et de la Demoiselle de Nu- midie {Anthropoïdes virgo) , a été vérifié de nos jours, et les diverses espèces qu'ont ren- fermées ou que renferment encore les parcs de la ménagerie du Muséum d'histoire natu- relle de Paris, pourraient démontrer aux per- sonnes qui voudraient les observer, qu'il n'y GRU GivU 409 r a rien d'exagéré dans le récit qu'on a fait de leurs jeux, ou plutôt, comme on l'a dit, de leurs danses. C'est surtout le matin et le soir qu'elles s'y livrent de préférence. Placées en tcrde ou rangées sur plusieurs lignes, quel- quefois groupées confusément, elles gam- badent, dansent les unes autour des autres, tournent sur elles-mêmes , s'avancent en sautant l'une vers l'autre, s'arrêtent brus- quement, convulsivement, tendent le cou, le relèvent, le baissent, déploient les ailes, font des sortes de salutations, se livrent, en un mot, à la mimique la plus burlesque qu'il soit possible d'imaginer. D'autres fois, plusieurs d'entre elles s'élancent rapidement dans une directyan, sans que l'on puisse dire quel est le but vers lequel elles tendent. Enlin, ces divertissements extraordinaires des Grues vivant en famille, sont presque toujours suivis d'autres ébats pris dans les airs. Très certainement, cette seule particula- rité de mœurs eût suffi pour mériter l'atten- tion des naturalistes, si les voyages que ces oiseaux entreprennent n'avaient encore été pour eux un autre sujet d'observation non moins curieux. On dirait que , de tous les temps, on ait eu intérêt à connaître ce point rostre), intest. — M. Nordmann {Mikrog. Beitr. 1 , 1832) a indiqué sous ce nom un genre de la famille des Cestoi- diens, et il y place une seule espèce sous le nom de Gryp. pusillus. Cet animal singulier vit dans les Cyprinus tiuca. (E. D.) GCJACHARO. Steatornis. {Guacharo, nom du lieu où fut trouvé cet oiseau), ois. — Genre de Passereaux Fissirostres de la fa- mille des Engoulevents (Caprimulgidées) , établi par M. de Humboldt, et offrant les caractères suivants : Bec fort , solide , com- primé sur les côtés, terminé par un crochet, à mandibule supérieure pourvue d'une arête vive et d'une forte dent , très fendu , à com- missures garnies de vibrisses raides , fasci- culées, pectinées à leur base, simples à leur sommet ; narines nues et obliques ; tar- ses gros, courts, moins longs que le doigt du milieu ; doigts bien séparés et terminés par des ongles tranchants, mais non pectines. Ce genre n'a pour représentant que le GuACHARO DE Caripe , St. caripensîs Humb. Si cet oiseau n'est pas pour l'ornithologie la découverte la plus importante des temps modernes , il est au moins l'espèce qui a excité au plus haut degré la curiosité des naturalistes, sa perte matérielle ayant pres- que immédiatement suivi son acquisition. C'est en septembre 1799 que MM. de Hum- boldt et Bonpland, dans leur excursion à la Cuèva del Guacharo, caverne immense créa- 416 GUA GUA sée dans les montagnes calcaires de Garipe, province de Cumana , firent cette précieuse et intéressante découverte. Deux Guacharos furent tués par M. Bonpland à la lueur des flambeaux. M. deHurnboldt les dessina, les décrivit, signala leur existence dans des let- tres adressées à MM. Delambre et Delamé- '-herie, et, plus tard, envoya leurs dépouilles en Europe; mais elles ne purent y parve- nir : elles disparurent sur la côte d'Afrique, dans le naufrage qui engloutit tant d'autres richesses zoologiques amassées par ces illus- tres voyageurs. En 1817 , M. deHurnboldt fit de nouveau mention de cet oiseau à l'A- cadémie des sciences , et lui consacra une monographie qu'il consigna dans le second volume de ses Observations de zoologie et d'anatomie comparée. C'est là tout ce que la science possédait sur le Guacharo, espèce que l'on était presque en droit de considérer comme perdue, et de l'existence de laquelle quelques ornithologistes avaient même déjà pu douter, lorsque M. l'Herminier, méde- cin à la Guadeloupe, par ses actives et per- sévérantes recherches , parvint à la retrou- ver. Après bien des tentatives sans résul- tats, il obtint, en 1834. , trois individus de Steatornis. L'un d'eux fut alors adressé, avec un Mémoire assez détaillé, à M. le se- crétaire de l'Académie des sciences : il fait aujourd'hui partie de la collection du Mu- séum d'histoire naturelle. Enfin en 1838, M. l'Herminier put encore joindre à l'envoi d'un magnifique Guacharo empaillé , que M. Hautessier, de Marie-Galande, faisait à M. Bory de Saint- Vincent, le nid de cet oi- seau, ses œufs, et une collection des graines dont il se nourrit. Aujourd'hui plusieurs cabinets sont en possession de cette espèce, rare d'ailleurs , et son histoire est mainte- nant à peu près complète. Le Guacharo de Caripe a son plumage moins moelleux que celui des Chouettes et des Engoulevents , d'un roux marron mèlc de brun, à reflets verdâtres, barré, pi- queté et vermiculé de noir plus ou moins foncé, marqué de taches blanches de forme et de grandeur variées; les ailes et la queue offrent des barres noires , mais ces barres sont plus larges sur la dernière de ces par- ties. Le bas du cou , le dos et les parties in- férieures sont plus pâles que le reste du plu- mage : son bec est gris-rougeâtre. Les indi- ' vidus décrits par M. de Humboldt diffé- raient un peu, quant à la couleur du plu- mage et à quelques autres petits caractères, de ceux de M. l'Herminier. Ainsi ils étaient i gris bleuâtre au lieu d'être marrons , et 1 avaient deux dents au bec au lieu d'une seule, que leur a trouvée M. l'Herminier. ' Le Guacharo est plus robuste, plus forte- ' ment constitué dans toutes ses parties, que I les Engoulevents, les Podarges et les Ibi- ! jaux. Par son faciès et son port, il se rap- ; proche des oiseaux de proie, et des Nocturnes I surtout, dont il a quelques habitudes; car j il fuit la clarté du jour, et ne sort que pen- I dant la nuit ou dès le coucher du soleil. Ses pieds ont la plus grande analogie avec ceux ! des Chauves-Souris et des Martinets, et sont 1 très propres a le maintenir accroché le long I des parois des cavernes. Sa voix est rauque I et aiguë. Soumis au feu , les Guacharos jeunes et I vieux fournissent en abondance une graisse demi-limpide, inodore, plus transparente ; que l'huile d'olive, également recherchée pour la cuisine et l'éclairage, et pouvant se conserver, sans rancir, au-delà d'une an- née. On l'appelle dans le pays Manteca, ou Aceite del Guacharo. Les Indiens de Guaripe et les religieux qui vivent dans le couvent de ce nom, n'emploient pas d'autre graisse pour la préparation de leurs alim.ents. Il paraîtrait même que la chair du Guacharo entre dans le régime des habitants de la Trinité; car M. Hautessier s'étant rendu dans cette île, trouva sur le marché un oi- seau salé , qui se mange en carême sous le nom de Diablotin, dans lequel M. Hau- tessier reconnut le Guacharo. C'est dans les cavernes profondes creusées au sein des montagnes qui forment la chaîne de Cumana (Colombie), que l'on trouve le Guacharo : il en fait ses retraites du jour. C'est également dans ces cavernes qu'il se reproduit. Son nid (si ce que M. l'Herminier a envoyé comme tel est réellement son nid), consiste en une masse compacte composée de débris de diverses substances agglutinées ensemble. C'est sur cette masse creusée et comme grattée dans son milieu que sont dé- posés des œufs d'un blanc sale, à surface ex- cessivement rugueuse, et n'ayant avec ceux des Engoulevents aucun rapport de forme. Le fait le plus singulier dans un oiseau I GUA dont rorganisation est analogue à celle des ibijaux et des Engoulevents , espèces qui vivent exclusivement d'Insectes , est celui qui résulte de son genre de nourriture. Le Guacharo paraît se nourrir principalement de substances végétales. On trouve dans son estomac des graines et des semences de plu- sieurs fruits. M. Bory de Saint-Vincent a reconnu parmi celles qui faisaient partie de renvoi de M. Hautessier, les noyaux de deux espèces de Palmiers et une baie d'un Lau- rier. Dans le pays qu'habitent les Guacha- ros, ces semences sont recueillies avec soin par les indigènes , et constituent, sous le nomde Semilla del Guacharo, un remède cé- lèbre contre les fièvres intermittentes. (Z, G.) GUADUA, Kunth. bot. ph. — Synonyme de Bamhusa , Schreb. *GUAIA (yvata , amarrcs d'un vaisseau). CRUST. — M. Milne Edwards , dans le tom. II de son Hist. nat. des Crust.j dé- signe sous ce nom une nouvelle coupe gé- nérique de l'ordre des Décapodes brachyures, de la famille des Oxystomes et de la tribu des Leucosciens. Le Crustacé qui compose cette petite division générique se rapproche extrêmement de celle des Ilias {voy. ce mot). La carapace est très bombée et le front moins avancé. Les portions latérales du bord antérieur du cadre buccal le dépassent sensiblement, et rendent la direction des orbites obliques en haut et en bas. Les fos- settes antérieures sont étroites et presque transversales. La disposition des pattes-mâ- choires externes est la même que chez les Ilias. Les pattes antérieures sont assez fortes et longues, mais elles n'ont pas deux fois la longueur de la carapace , et la forme de la main est toute différente de celle des Ilias; elle est comprimée et terminée par une pince forte, de longueur ordinaire, et armée d'un bord tranchant très obtusément den- telé. Les pattes suivantes sont disposées à peu près comme chez les Ilias, et l'abdomen ne présente rien de remarquable. La seule espèce connue est la Guaia ponctuée, Giuiia punctata (Edw. , Hist. nat. desCrust., t. I, p. 127). Cette espèce a été rencontrée dans la mer des Antilles. (H. L.) GUAIACAIVEES. Guaiacaneœ. bot, ph. - La plupart des genres , réunis primiti- vement sous ce nom de famille , forment maintenant celle des Ébénacées {voyez ce GUA 417 mot), qui, par conséquent, lui correspond en grande partie. (Ad. J.) GUAJACUM. BOT. PH. — Voy. gayac. GUALTERIA. bot. ph. — Voy. gaul- TERIA. GUANAC et GUAIVACO. mam. — Noms d'une des espèces du genre Chameau. Voy. ce mot. (E. D.) GUAIMO. MIN., BOT. — Substance qui , dit-on, n'est qu'une accumulation de fiente d'oiseaux habitant les pays où il tombe peu de pluie , et dont la vertu, comme engrais, est due d'abord à la présence des sels am- moniacaux, puis à celles du phosphate de chaux et des plumes qui s'y trouvent mê- lées. Cette substance , qu'on emploie au Pérou pour fertiliser la terre, a été, chez nous , particulièrement au Havre , et chez nos voisins d'outre-mer, l'objet d'un exa men approfondi. Les nombreuses expérience • tentées à diverses reprises ont servi à prou- ver la supériorité du Guano sur toute autre espèce d'engrais, et, de plus , qu'il n'altère en rien la qualité du sol. Toute terre fumée, par le Guano a constamment livré sa récolte à maturité 8 ou 1 5 jours plus tôt que les terres fumées par l'engrais ordinaire. L'emploi ré gulier de cette substance détruit , en outre, les vers et les insectes qui infestent les ter- res, et en détourne les rats, souris, lièvres et lapins. Cette cause est due à son odeur ammoniacale, qui fait même souvent pleu- rer les yeux des personnes qui en font usage. Le Guano peut être semé à la volée ou en- foui; dans ce dernier cas, les résultats sont plus durables; mais, avant tout, il faut éviter de le mettre en contact avec les se menées. Ainsi , qu'il soit employé avan l'ensemencement ou après, il faut avoir soin de l'isoler de la semence par une couche d terre quelconque. Tout terrain , quel qu'il soit , peut être fertilisé par le Guano. Nous allons indiquer, d'après une petite brochure qui nous a été communiquée à la dernière exposition de la Société d'horticulture, la manière de l'em- ployer dans les différents terrains. « L'emploi du Guano, destiné pour en • grais sur des terres ensemencées , se fera avec succès , mêlé dans les proportions sui- vantes , )^ Savoir : 1 li Guano, 3/-4 terre ou cendres 63 418 GUA GUA de bois, de plantes ou de tourbes, poussière de charbon, sciure de bois, etc. » 1" Ne mêlez jamais le Guano avec la chaux. i) 2" Quand vous mêlerez le Guano avec du noir animal pour jeter sur la superficie du sol, ne faites ce mélange que deux jours avant de vous en servir; et pour l'engrais des différents sols, par des mélanges avec des cendres, terre ou autres substances con- venables, opérez comme suit : )> Faites une couche alternative de Guano et de la matière que vous y mêlez , tournez et retournez le tout avec soin, criblez-le, et mettez ensuite cette préparation à l'abri de l'air libre et de l'humidité , jusqu'au mo- ment oiî vous en ferez usage. » 3° La préparation pour les sols argileux et forts se fera deux jours avant de l'em- ployer. » 4" Pour les terrains à bruyère, à tourbe, couverts de mousse et à sources , un jour avant. » 5" La préparation pour les terrains gra- veleux, sableux , crayeux , pierreux ou tous sols légers, depuis sept jusqu'à vingt et un jours, à convenance. » 6" Dans tous les cas , faites l'emploi de l'engrais, soit avant ou après la pluie, en consultant le baromètre, évitant, si c'est possible, le grand vent. » Si nous avons donné quelque développe- ment à cet article, qui trouverait plutôt place dans un dictionnaire d'agriculture, c'est à cause de l'importance que vient d'acquérir tout récemment ce merveilleux engrais. (J.) *GUAPA11IUM , Juss. BOT. PH. — Syno- nyme d'Eugenia , Michel. GUARDIOLA. bot. ph. — Genre de la famille des Composées -Sénécionidées-Mc- lampodinées , établi par Humboldt et Bon- pland (PL œquinoct. , I, 144, t. 41) pour une herbe du Mexique, glabre, trichotorne, à feuilles opposées , longuement pétiolées , ovales-lancéolées, acuminées , dentées; à capitules ternes , pédicellés , corymbeux , terminaux, dont le disque est jaune-pâle, le rayon olanc. GUAÎIEA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Méliacées-Trichiliées , établi par Linné {^Mant. , n» 1305) pour des plantes frutescentes ou ligneuses croissant dans l'Amérique tropicale, à feuilles imparipen- nées, dont les folioles opposées très entières; panicules axillaires, tantôt spiciformes, tan- tôt racémiformes. GUATTERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Anonacées-Anonées, établi par Ruiz et Pavon [Prodr.^ 85, t. 17) pour des plantes frutescentes ou arborescen- tes croissant dans les régions tropicales de l'Asie et de l'Amérique; à feuilles alternes très entières , dont les pétioles courts, arti- culés à la base; pédoncules axillaires et la- téraux, solitaires ou groupés, unipauciflores, souvent plus courts que la feuille, GUAZUMA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Byttnériacées-Eyttnériées , établi par Plumier {Gen., 39, t. 18), et adopté par presque tous les botanistes. Ses princi- paux caractères sont : Calice profondément 2-3-parti ; corolle à 5 pétales hypogynes, onguiculés, obovés , terminés en languette allongée. Androphore campanule, 10-fide au sommet; 5 lacinies stériles, alternant avec les pétales, acuminées , très entières; 5 au- tres fertiles opposées aux pétales , linéaires, divisées en 3 filets. Anthères extrorses, bi- loculaires, didymcs. Ovaire sessile, 5-lol)é, 5-loculaire. Styles 5, soudés, à stigmates simples. Capsule subglobuleuse , ligneuse, 5-loculaire. Graines nombreuses, anguleu- ses , à test coriace , épais , ombiliqué à la base. Les Guazuma sont des arbres de l'A- mérique tropicale , couverts d'une pubes- cence étoilée et cotonneuse, à feuilles al- ternes, ovales-oblongues, inégalement den- tées; stipules latérales géminées, déciducs; fleurs disposées en corymbes axillaires. On connaît trois espèces de ce genre. La principale est celle que l'on nomme Guazu.ma A FEUILLES d'orme, Guazuma ulmifolia Laink. C'est un arbre de 10 à 15 mètres, qui porte à son sommet des branches nombreuses et divisées formant un bel ombrage, ainsi que des petites fleurs d'un blanc pâle, et réunies en corymbe. Les créoles des Antilles le nomment Orme d'Amériquey Bois d'Orme^ et Bubî'ome (ce dernier nom a été appliqué, comme dénomination générique à cet arbre, par Schreber). Au Brésil, il est appelé .l/u- tainba et Mulombo. Son bois, blanc et mou, Sf travaille facilement; on s'en sert pour la construction des barriques destinées à con- tenir les sucres bruts que l'on expédie pour ''• jiropc. On en fait aussi de belles avenues» GUE GUE 410 qr.i procurent un délicieux ombrage. 11 pro- duit une grande quantité de graines qui servent à la nourriture des chevaux et du bétail. Les fruits de cette espèce de Giia- znma contiennent une matière muqueuse, sucrée, dont on peut faire une espèce de bière qui, par la distillation, produit un alcool d'un goût agréable. La seconde écorce de cet arbre est pleine de mucilage employé dans les bains relâchants ou en cataplasmes; les feuilles ont la même propriété. (J.) *GL'BERI\IÈTE. Guhernetes. ois. — Divi- sion générique établie par Such aux dépens du genre Tyran. Voy. ce mot. (Z. G.) GUEIVOIV. MAM. — Voy. cercopithèque. GUÉPARD. MAM. — Espèce du genre Chat. Voy. ce mot. (E. D.) GUEPE. Vespa. ins. — Linné comprenait sous cette dénomination générique un grand nombre d'Hyménoptères , que les natura- listes rangent aujourd'hui non seulement dans divers genres, mais aussi dans des tri- bus dilTéren tes. L'acception donnée à ce mot ne tarda pas après Linné à devenir de plus en plus restreinte. Fabricius déjà ne com- prenait sous ce nom que les Insectes aux- quels on donne vulgairement la dénomina- tion de Guêpe. Il établit même un genre particulier pour quelques uns d'entre eux , qui, sans doute, lui paraissaient s'éloigner beaucoup du type principal. Latreille forma bientôt une famille composée seulement des Guêpes et des Eumènes , insectes caracté- risés et séparés des autres Hyménoptères par la faculté que présentent leurs ailes anté- rieures de se replier longitudinalement pen- dant le repos. Depuis lors, les Eumènes ayant été mieux étudiés dans leurs habitudes, et leurs ca- -actères propres ayant paru suffisants, joints aux différences des mœurs qu'offrent ces in- sectes avec les Guêpes , on a constitué une tribu pour chacun de ces types. M. Lepeletier de Saint-Fargeau le premier a fait cette séparation, qui a été adoptée par ■ la plupart des entomologistes. Les Guêpes , j ainsi considérées comme formant une tribu ■ particulière dans l'ordre des Hyménoptères, sontcaraclérisées par des mandibules courtes des mâchoires allongées . un labre court et arrondi , une lèvre inférieure également courte, des antennes coudées, des pattes postérieures simples avec les jambes po'ï.r- vues de deux épines à l'extrémité, et enfin par des ailes ployées longitudinaleraeot peudaïK. le repos. Ces caractères sont ceux de la tribu entière, tribu que dans nos méthodes nous désignons sous le nom de Yespiens {VespH), le nom de Guêpe {Vespa) se trouvant au- jourd'hui réservé pour un seul genre de cette tribu. La grande similitude qui existe entre tous les insectes de cette tribu, tant sous le rapport des caractères zoologiques que sous celui des mœurs, nous oblige à ne pas scinder l'histoire de ces Hyménoptères. Noui commencerons donc par indiquer les prin- cipales divisions de cette tribu, et leurs ca- ractères essentiels. Pour nous , les Guêpes en général ou les Vespiens forment six genres , que nous ré- partissons dans trois groupes , comme Tin- dique le tableau suivant. Groupe I. — Vêspites. Corps épais. Abdomen sessilc. Chaperon ayant son bord antérieur tronqué et un peu échancré , avec une dent de chaque côté. Genre I. — Guêpe (Vespa , Lin.). Groupe II. — Polistites. Corps élancé. Abdomen ayant son pre- mier segment aminci en pédoncule. Chape- ron ayant son bord antérieur angulaire. Genre I. — Polistes (Fab.). Abdomen ayant son premier segmeiâ élargi en clochette, de la base à l'extrémité. Genre II. — Polybie (Lep. St.-Farg.). Premier segment de l'abdomen pédoncu- liforme court, en massue, et tubercule la ralement. Genre III. — Agelaïa (Lep. St.-Farg.). Premier segment de l'abdomen pédoncu- liforme , unituberculé latéralement, et le second campanule. Groupe III. -- Épiponites. Corps court et assez épais. Abdomen pe^.: ou point pédoncule. Chaperon ayant son bord antérieur angulaire. Genre I. — Epipona (Latr.). Mandibules quadridentées , la première dent très forte. Abdomen un peu pédoncule. 420 GUE GUE Genre II. — Chartergus (Lep. St.-Farg.). Mandibules quadridentées , la première dent très petite. Abdomen sans pédoncule sensible. Les Guêpes sont répandues dans toutes les parties du monde ; mais toutefois elles sont plus abondantes dans les régions les plus chaudes du globe. Toutes ces espèces offrent comme les nôtres des couleurs jau- nes ou ferrugineuses sur un fond noir. Au reste, la connaissance de ces Insectes est si répandue , qu'il n'est pas nécessaire de les décrire avec de plus amples détails. Le canal intestinal des Guêpes a environ deux fois la longueur du corps de l'insecte; il décrit plusieurs circonvolutions dans l'in- térieur de l'abdomen. Comme chez tous les Hyménoptères en général, l'œsophage est grêle et allongé; mais à sa base il se renfle en un jabot dont le volume est du reste va- riable , selon la quantité d'aliments absor- bés par l'insecte. On distingue à la suite du jabot le gésier, qui rentre dans l'intérieur de ce dernier. Puis vient le ventricule chy- lifîque, dont la longueur est assez considé- rable , mais toutefois assez variable entre les Guêpes appartenant à des genres voisins, et même dans les espèces d'un même genre. L'intestin est filiforme et llexueux , et le rectum , vers la moitié de sa longueur, offre six tubercules charnus disposés en anneau. Les vaisseaux hépatiques ou biliaires sont très nombreux chez les Guêpes et d'une té- nuité extrême. Les ovaires , chez ces Hymé- noptères , sont composés de gaînes ovigères dont le nombre vaiie suivant les genres et les espèces. Dans la Girêpe-Frelon , on en compte sept dans chaque ovaire ; dans la Guêpe commune , on n'en trouve plus que six , et enfin , dans la plupart des autres in- sectes de cette tribu, il n'en existe que trois. Les Guêpes femelles ou neutres sont, comme les Abeilles , pourvues d'un redou- table aiguillon. Les Guêpes constituent, comme les Abeil- les, des sociétés souvent nombreuses. Comme chez tous les Hyménoptères sociaux, chaque espèce nous offre trois sortes d'individus. Ce sont des mâles , des femelles et des neu- tres ou ouvrières. Les mâles , on le sait, n'ont d'autre mission à remplir que de fé- conder les femelles; celles-ci doivent seule- ment perpétuer la race , tandis que les ou- vrières sont appelées spécialement à con- struire les habitations propres à recevoir les larves et à donner des soins à ces larves. Chez les Abeilles, dont les sociétés sont per- manentes , il n'y a jamais dérogation à cet ordre de choses établi. Il n'en est pas de même pour les Guêpes. Celles-ci , comme les Bourdons , ne forment que des sociétés annuelles. A la fin de la belle saison, quand déjà les rigueurs de l'hiver commencent à se faire sentir, les Guêpes ouvrières ne tar- dent pas à périr ; les mâles ont survécu peu de temps après la fécondation des femelles. Celles-ci donc restent seules ; elles ont ce- pendant abandonné leur habitation , qui devient ainsi complètement déserte. Ces fe- melles doivent passer l'hiver et demeurer engourdies pendant toute la saisfîn froide. Elles recherchent , pour mieux s'abriter, les fissures d'une muraille , le creux d'un ar- bre , toute retraite enfin peu accessible qui semble devoir les protéger convenablement. Dès les premiers beaux jours du printemps, les Guêpes commencent à se montrer. Cha- que femelle isolée va elle-même construire son nid , pondre ses œufs , soigner ses lar- ves , pourvoir sans aucun secour^ à tous leurs besoins. Mais la croissance de ces lar- ves est rapide ; elles ne tardent pas à deve- nir insectes parfaits. Ce sont tous des fe- melles infécondes, c'est-à-dire des ouvrières, qui vont bientôt se mettre à l'œuvre, agran- dir leur habitation, si cela est nécessaire. La femelle va pondre de nouveau , mais cette fois elle ne s'occupera plus de sa progéni- ture; les ouvrières nouvellement nées s'occu- peront seules de tous ces soins. Pendant le cours de l'année, on compte ainsi plusieurs générations successives no donnant que des individus neutres. Vers le milieu de l'été seulement, la femelle pond des œufs qui doivent donner naissance à des mâles et des femelles. Le rapprochement des sexes ne tarde pas à avoir lieu, et quand arrive l'automne, comme on l'a déjà vu, les femelles seules résistent. Quelques Guêpes construisent des demeu- res très vastes qui , par le nombre des habi- tants, le cèdent peu aux ruches de nos Abeilles. Lorsqu'au printemps les premières chaleurs du soleil se font sentir, chaque fe- melle sortant de la retraite Qu'elle s'était GUÈ GUE 421 ï dioisie pour hiverner, va se mciue dussitôt en quête pour trouver un lieu commode à l'établissement du berceau de sa postérité. Un lieu propice est toujours chose fort im- portante. II varie d'ailleurs beaucoup selon les espèces, comme nous allons le faire voir en indiquant les constructions propres aux diverses espèces de Guêpes. La matière pre- mière qui va servir à construire ces vastes nids , généralement connus sous le nom de guêpiers, consiste en fibres de bois, plus sou- vent déjà mort ou en état de décomposition que dans l'état de vie. C'est avec leurs man- dibules que nos laborieux insectes détachent les fibres du bois ; ces mandibules étant mu- nies de dents qui s'engrènent les unes dans les autres, sont bien conformées pour exé- cuter ce travail. Quand une Guêpe est parve- nue à détacher quelques parcelles de bois, elle les divise encore et les agglomère ensuite au moyen d'un liquide visqueux qu'elle a la propriété de sécréter. Ce travail achevé, elle emporte son fardeau et va commencer son nid ou ajouter de nouveaux matériaux à sa construction ; triturant de nouveau cette matière ligneuse avec ses mandibules , elle la réduit en une feuille mince , papyracée , comme si elle sortait d'un laminoir ; elle la polit encore avec sa langue et avec la liqueur gommeuse qu'elle verse de sa bouche. C'est dans la terre, dans le creux des ar- bres ou entre les branches des arbustes que les Guêpes vont édifier leur demeure. Elles songent d'abord à construire une enveloppe qu'elle fixe aux parois des corps auprès des- quels elles se sont fixées. Ces enveloppes sont toujours formées de lamelles papyracées, or- dinairement au nombre de cinq ou six, su- perposées les unes sur les autres et convexes en dehors, mais quelquefois uniques, comme cela a lieu chez les Frelons. La même sub- stance sert à la construction des gâteaux. Le premier est fixé au sommet du nid par un pédoncule ; vient ensuite le second , qui est attaché au premier de la même manière, et ainsi de suite. Les Guêpes s'y prennent à leur égard comme les Abeilles; mais il y a cette grande différence que les gâteaux des premières n'offrent qu'une seule rangée de cellules renversées ; par conséquent leur face supérieure est lisse et ordinairement un peu convexe. Les larves ont ainsi la tête renversée pendant les premiers temps. Elles sont main- tenues dans leur cellule au moyen d'une matière agglutinante; quand elles sont plus grosses, elles sont suffisamment maintenues entre les parois de la cellule. Les Guêpes proprement dites (Vespa), celles qui composent notre premier groupe, sont les seules en Europe dont les habita- tions aient des dimensions considérables. Certaines Guêpes établissent leur nid dans la terre. De ce nombre est la Guêpe com- mune ( Vespa vulgaris Lin.), qui est noire et agréablement variée de jaune vif. Elle emploie pour ses constructions une substance papyracée d'un gris cendré obscur; elle est solide et très fortement gommée , en sorte qu'on peut écrire dessus. Les gâteaux om. ainsi une assez grande solidité. Il n'en est pas tout-à-fait de même pour les enveloppes extérieures de l'habitation ; elles sont minces et par couches superposées en assez grand nombre, de manière à protéger suffisamment l'intérieur. Les nids de la Guêpe commune sont sou- vent situés à une profondeur de plusieurs pieds dans la terre. Un chemin de sortie est pratiqué jusqu'à la surface; aussi n'esl-i! pas rare de voir des Guêpes pénétrer dans un trou en terre ou en ressortir; c'est ce qui décèle le lieu de leur retraite. Des mil- liers d'individus sont ordinairement réunis dans la même demeure. Une seconde espèce de Guêpe, la Guêpe rousse ( Vespa rufa) n'est pas rare non plus dans notre pays. Elle est plus petite que l.i précédente; son abdomen est roussâtre, avec des bandes maculaires brunâtres. Cette espèce forme des constructions très sembla- bles à celles de a Guêpe commune, tant sous le rapport de leur disposLlicn «jue sous celui de la substance dont elles sont compo- sées. Seule, la Guêpe rousse n'établit pas sa demeure dans la terre , mais bien entre les branches des arbustes. C'est pour cette rai- son que Réaumur lui a appliqué la dénomi- nation de Guêpe des arbustes. On rencontre ces nids assez fréquemment pendant l'été. Leur dimension est toujours minime, com- parativement à celle des habitations de quel ques espèces du même genre. Dans notre Histoire des Insectes, pi. .3, fig. 2, nous avons représenté, ouvert d'un côté, un de ces nids de la Guêpe rousse, en ■42-2 GUE core peuplé d'un petit nombre d'habitants. On trouve encore très communément dans notre pays une troisième espèce de Guêpe beaucoup plus grande que les précédentes , bien connue dans les campagnes ; c'est le ! relon {Vespa crabro Lin.), grand Hymé- 5u,>ptcre de couleur ferrugineuse, avec le 'l-jord des yeux, l;i base des mandibules, une tache entre les antennes , une autre ta- che à la ba'se des ailes, l'écusson et les pa- raptères d'un jaune ferrugineux. Le Frelon établit ordinairement sa demeure dans des endroits bien abrités et le plus souvent dans des cavités qu'on trouve dans les vieux troncs d'arbres. La substance, composée en grande partie de fibres de bois mort , que le Frelon em- ploie pour la construction de son nid, est extrêmement friable ; le moindre choc suf- fit pour la briser, l'enveloppe extérieure p.îriiculièrement , qui est d'une fragilité extrêine. Sa couleur est d'un jaune terreux uniforme. Nos collections renferment plusieurs es- pèces très voisines de la Guêpe-Frelon , provenant surtout de la Chine et des Indes orientales. Selon toute probabilité , leurs nids doivent être très analogues; mais jus- qu'ici les voyageurs ne nous ont pas rap- porté ces constructions. Les Guêpes proprement dites ont toutes des habitudes très semblables , soit pour la manière dont elles forment leurs habita- tions, soit pour la manière dont elles nour- rissent leurs larves. On sait qu'au printemps une femelle fé- conde a seule entrepris d'établir le berceau de sa postérité; elle a construit les premiers gâteaux ; elle a préparé un nombre suffisant de loges pour recevoir les œufs qu'elle va pondre. Cette opération effectuée, elle doit encore pourvoir aux soins des jeunes larves, qîii ne tardent pas à éclore. Seule elle s'ac- (î'iiltera encore de ce soin. Les Guêpes nourrissent en général leurs i.nves avec des fragments de fruits ou même d'insectes ; elles leur dégorgent aussi une sorte de miel qu'elles ont humé sur des fruits. Ces Hyménoptères les entament avec leurs mandibules et en sucent le jus , les lîMhant en quelque sorte à l'aide de leurs Livres et de leurs mâchoires. Elles vont en- iv.re absorber la sève des arbres . et l'on GUE sait qu'elles aiment également à se repaître de viande fraîche. La brièveté de leur langue ne leur per- met guère d'aller puiser dans le nectaire des fleurs, comme le font les Abeilles et beaucoup d'autres Hyménoptères. Pendant les années de sécheresse surtout, lorsque les fruits deviennent rares , les Guê- pes attaquent souvent d'autres insectes. Elles les piquent de leur aiguillon , les dé- chirent à l'aide de leurs robustes mandibu- les , et hument ensuite les parties les plus liquides contenues dans leur intérieur. Le miel dégorgé par les Guêpes est ordi- nairement agréable au goût , et dans quel- ques cas , l'Homme pourrait peut-être s'en emparer avec avantage. Les larves des Vespions sont de couleur blanchâtre , molles et apodes , vermiformes comme celles des Abeilles. Leurs mandibu- les seulement sont plus fortes, ce qui leur est très nécessaire pour entamer les mor- ceaux de fruit que leur apporte la mère ou les ouvrières. Quand les larves ont pris toute leur crois» sance , elles filent un petit couvercle soyeux, de manière à clore exactement leur loge. C'est alors que s'effectue leur transforma- tion en nymphe. Celle-ci retrace déjà les formes de l'insecte parfait ; d'abord elle est entièrement blanchâtre; mais les yeux ne tardent pas à devenir noirs , et diverses parties du corps finissent aussi par se co- lorer. Les Guêpes ne restent que peu de jours à l'état de nymphe. L'insecte parfait venant à éclore se débarrasse de ses langes , brise le couvercle de sa cellule, et bientôt après, ses ailes s'étant un peu raffermies , il peut prendre son essor. La première ponte de l'année ne fournit que des individus neutres , c'est-à-dire des ouvrières. Quand celles-ci viennent à éclore, le moment est arrivé où la femelle féconde doit se reposer de ses soins laborieux. A cette époque , c'est ordinairement au com- mencement de l'été , les ouvrières nées de- puis peu augmentent le nid; elles ajoutent de nouveaux gâteaux à ceux déjà établis par la femelle. Les Guêpiers sont composés d'un nombre très variable de gâteaux , toujours suffisam- ment espacés les uns des autres pour que GUE GUE 423 I les Guêpes puissent circuler facilement dans les intervalles. Ces habitations n'offrent ja- nnais qu'une seule ouverture inférieure qui est toujours fort étroite. Quand les ouvrières ajoutent de nouveaux gâteaux, elles agrandissent en même temps Tenveloppe extérieure de manière à ne jamais laisser aucune partie à découvert. Lors de ces agrandissements , ce sont les Guêpes qui habitent des demeures souter- raines dont le travail est le plus pénible. Elles sont ordinairement obligées de dé- blayer la terre qui les environne, et c'est là une grande opération exigeant un temps as- sez considérable ; car elles enlèvent cette terre grain à grain , à l'aide de leurs man- dibules, pour la rejeter ensuite au dehors. Une fois que ces nids ont pris une exten- sion convenable ; la femelle féconde va faire une nouvelle ponte, mais beaucoup plus considérable que la première. Cette fois les larves naissant de ces œufs sont soignées par les ouvrières, A celte époque , il existe dans les habitations des Guêpes plusieurs sortes de loges de dimensions diUcrentcs , occu- pées en même temps par plusieurs sortes de larves ; les unes destinées à devenir des mâ- les , d'autres des femelles, d'autres encore des neutres ou ouvrières ; celies-ci toujours beaucoup plus nombreuses. Vers la fin de septembre , tous ces in- sectes sont arrivés à l'état parfait; avant que les rigueurs de la mauvaise saison ne se fassent sentir, les mâles et les femelles s'ac- couplent. Les premiers périssent bientôt après. Quant aux secondes, on sait qu'elles hivernent poui fonder de nouvelles colonies au printemps suivant. Si le froi se fait sentir trop vivement avant que outes les larves n'aient pu se métamorpîioser, elles sont impitoyablem.cnt sacrifiées par les ouvrières. Celles-ci les mas- sacrent, si elles jugent qu'il leur sera impos- sible de les nourrir plus longtemps. Alors ces ouvrières ne tardent pas à mourir, et ces habitations si peuplées , où l'on trouvait tant de mouvement et d'activité, sont aban- données et deviennent totalement désertes. Nous avons fait connaître l'iifdustrie des Guêpes proprement dites , de ces Hyméno- ptères que les naturalistes désignent tou- jours sous la dénomination générique de Guêpe ; il nous reste à voir en quoi durè- rent dans leurs habitudes ces Guêpes, dont les entomologistes ont formé des genres par- ticuliers , à raison de quelques caractères. Les espèces qirj constituent le genre Pc- liste et le groupe entier des Polistiies .se distinguent facilement des véritables Guêpes par leur corps beaucoup plus étroit et très élancé. On rencontre très communément dans notre pays la Poliste française {Polis- tes gallica Fabr.). Comme toutes ses con- génères , la femelle établit son nid dès les premiers beaux jours du printemps; mais ce nid, très différent en cela de celui des Guêpes , n'offre pas d'enveloppe. C'est un simple gâteau , analogue du reste à ceux des autres Guêpes, fixé par un pédoncule à une tige de plante , telle qu'une Graminée, un Genêt. Dans l'origine, cette chétive ha- bitation ne se compose que de cinq à dix cellules. Des larves y sont élevées au prin- temps par les soins de la n.ère seule, comme cela a lieu pour toutes les espèces de la tribu des Vespieus. Les ouvrières qui naissent en- suite agrandissent le gâteau en y ajoutant d'autres cellules; parfois même elles con- fectionnent un second gâteau fixé au pre- mier par un pédoncule ; mais ceci est assez rare. La seconde ponte est toujours la plus considérable; c'est celle qui donne naissance à la fois à des individus mâles, femelles et neutres. On trouve bien souvent ces nids dans les bois. 11 est très facile de les enlever avec leurs habitants en détachant ou en coupant la plante qui les supporte. On peut ainsi les transporter dans son jardin ou sur sa fenê- tre , et observer très commodément l'indus- trie de ces curieux insectes ; car la femelle ne les abandonne presque jamais. Les lar- ves sont nourries avec une sorte de miel. Réaumur a remarqué qu'une vingtaine de jours était suffisante à une larve pour acqué- rir tout son accroissement , depuis le mo- ment où l'œuf a été déposé dans sa cellule. Nous avons eu souvent l'occasion de vérifier l'exactitude de ce fait. Les Polistes sont dispersés à la surface du globe sous des latitudes très diverses. On connaît les nids de quelques uns d'entre eux; ils ne diffèrent guère de celui de no- tre espèce que par leur dimension. Il existe, au Mu'^éum d'histoire naturelle , de es» nids 424 GUE de Polistes , consistant toujours en un seul gâteau, dont le diamètre est d'au moins vingt-cinq à trente centimètres. Les plus grands proviennent de l'île de Madagascar et de la Guiane. Près des Polistes, on place un genre Âge- laia, auquel nous réunissons les Polyhia et les Apoica de M. Lepeletier de Saint-Fargeau, dont toutes les espèces sont américaines, et encore inconnues dans leurs habitudes , du reste probablement très semblables à celles des Polistes. Nous avons formé, avec de petites Guêpes dont le corps est court et ramassé , un troi- sième groupe sous le nom d'Epiponites, ren- fermant seulement les genres Epipona et Charlergus. Le premier a pour type une espèce de la Guiane {E. morio Fabr.), connue sous le nom de Mouche-Tatou , à raison de la forme de son nid , qui du reste est d'une élégance extrême. Voy. l'article ÉPiPONE de ce Dictionnaire. Les Charlergus Jsont plus nombreux en espèces ; toutes paraissent propres à l'Amé- rique méridionale. Comnrie nous avons dé- crit leurs grandes et remarquables habita- tions à l'article qui concerne ce genre, nous n'avons pas à nous y arrêter ici. Ajoutons cependant qu'un Hyménoptère paraissant très voisin des Charlergus, et dont toutefois M. White en a formé un genre distinct sous le nom de Myrapetra, construit un nid re- marquable par les tubercules et les nom- breuses aspérités dont il est couvert. Il res- semble néanmoins beaucoup à celui des Charlergus. (Em. Blanchard.) *GUÉPIE1VS. INS. — Nous avons employé autrefois cette dénomination pour désigner une tribu de l'ordre des Hyménoptères, à laquelle nous avons appliqué depuis le nom plus régulier de Vespiens. Voyez ce mot , et surtout l'article guêpe , où se trouvent énon- cés les détails relatifs aux mœurs, aux divi- sions génériques, etc. (Bl.) GUÊPIER Merops (Guêpier, nom donne à cet oiseau à cause de leur genre de nour- riture). OIS. — Genre de Passereaux de la fa- mille des Syndactyles , caractérisé par un bec allongé, arrondi, recourbé, pointu, mince surtout à l'extrémité , un peu com- primé, à arête vive; par des narines laté- rales arrondies ou en fente longitudinale; par des tarses courts, grêles , le doigt externe GUE étant profondément soudéàcelui du milieu, et par une queue longue , égale , étagée ou fourchue. Les Guêpiers appartiennent aux contrées les plus chaudes de l'ancien continent. Leur nom indique assez leur genre de vie; ils se nourrissent, en effet, d'insectes hyménoptè- res, et plus particulièrement de Guêpes et d'Abeilles. Savi, qui a ouvert un très grand nombre d'individus du Guêpier commun, a surtout trouvé dans leur estomac des Bem- bex. On a dit que ces oiseaux, à la manière des Hirondelles, chassaient au vol; qu'ils poursuivaient et saisissaient leur proie dans les airs. 11 est probable que ce mode de chasse leur est familier, car tous les orni- thologistes en parlent, et il n'est pas permis de penser qu'ils se soient copiés sur ce point ; mais les Guêpiers ont un autre moyen bien plus simple et à la fois bien plus facile de s'emparer de leur proie : c'est celui que met en usage le Guêpier commun et que doivent probablement aussi employer ses congénères. Lorsque cet oiseau a découvert l'entrée des galeries souterraines qu'habitent les Guêpes ou les Bembex, il y vole, s'établit tout à côte, et gobe sans plus de façon tous les in- dividus qui cherchent à gagner leur nid sou- terrain ou qui en sortent. Ce fait, dont Savi a été le témoin, est peu d'accord avec cette opinion trop absolue de quelques auteurs, que les Guêpiers ne se posaient jamais à terre à cause de l'extrême brièveté de leurs tarses. La destruction que les Guêpiers font des Bembex, des Guêpes et des Abeilles est considérable, et on le conçoit aisément: ils n'ont pas d'autre genre de nourriture, et ce sont des oiseaux qui vivent par grandes troupes, même à l'époque de la re-production : aussi les cantons oii ils s'établissent sont-ils bientôt dépourvus, ou peu s'en faut, des espèces d'Hyménoptères qui leur servent d'aliment. Lorsqu'une contrée ne leur offre plus une subsistance suffisante, ils émigrent et vont s'établir dans un autre lieu. Cepen- dant ils demeurent attachés à celui qu'ils ont choisi pour l'accomplissement de l'œuvre de la reproduction, durant tout le temps qu'exige l'éducation des jeunes: seulement dans ce cas ils agrandissent les limites de leurs excursions, et vont à la quête de leur nourriture bien loin du point où est le«i nichée. GUE GUE 425 Toutes les localités, tous les terrains ne conviennent pas aux Guêpiers pour nicher. Les petits coleaux voisins de la mer, les rives escarpées des fleuves et des rivières sont des lieux qu'ils choisissent de préférence; mais toujours il leur faut des terres sablonneuses sur lesquelles leurs ongles et leur bec puis- sent avoir quelque action ; car ces oiseaux, de nicrne que les Hirondelles de rivage , se creusent des galeries profondes. C'est au fond de ces galeries, auxquelles ils donnent tine direction à peu près horizontale et quel- quefois une longueur de 5 à 6 pieds, que les nids sont établis. Les œufs, d'un blanc pur et lustré, varient, quant au nombre, selon les espèces. Les jeunes Guêpiers, en- core au nid, mais déjà assez forts, abandon- nent très souvent, durant le jour, le lit de mousse où ils sont nés pour venir s'établir à l'entrée de la galerie; mais, à la moindre apparence de danger, ils regagnent bien vite et en marchant à reculons les profon- deurs de leur habitation provisoire. Les Guêpiers aiment beaucoup à se poser sur les branches effeuillées et sèches des grands arbres, de façon à ce que rien ne puisse borner leur vue. On dirait que ce sont des oiseaux condamnés à crier constam- ment. En effet, soit qu'on les aperçoive per- chés, soit qu'on les surprenne posés à terre, soit qu'on observe les bandes émigrantes, toujours et dans tous les cas on les entend pousser leur cri guttural et désagréable grill, grul, proui, proui. Les Guêpiers voyagent par grandes ban- des et souvent dans des régions fort élevées. Leur vol est assez rapide, uniforme et sou- tenu. Lorsqu'ils descendent du haut des airs, leur vol décrit de grands cercles. D'autres fois ils tournoient longtemps à la même ' place, avant de prendre tout-à fait leur essor. Les migrations de l'espèce que nous avons en Europe ont lieu régulièrement deux fois Iran ; elle arrive en mai et repart en automne. Le Guêpier Savigny, espèce africaine, l'ac- compagne quelquefois dans ses excursions et se mêle aux bandes voyageuses qui se rendent sur notre continent. Mais ce fait est excessivement accidentel et n'a été observé à ma connaissance que deux fois, par le marquis Durazzo à Gênes, et par M. Crcspon à Nîmes. Tous les Guêpiers ont, à quelques difl'é- T. VI. i rentes près, le même système de coloration. Ce sont toujours des couleurs assez franches et vives distribuées par grandes plaques. Leur mue paraît être simple. Les femelles ont le plumage des mâles, seulement les teintes en sont plus faibles. Les jeunes por- tent la livrée des adultes. De tous les genres linnéens, le genre Me- rops est peut-être celui qui a subi le moins d'altération. On s'est à peu près borné à en séparer, sous le nom de Philédon ou Melli- phaga, les espèces hétérogènes que Gmeliu et surtout Latham y avaient introduites ; à convertir ce genre ainsi épuré en famille (celle des Méropidées) , et à reconnaître dans cette famille trois sections génériques. Pour la plupart des ornithologistes, les Guêpiers forment une division naturelle , dans la- quelle on peut établir les groupes suivants, d'après des caractères tirés de la forme de la queue. I. Espèces chez lesquelles les deux rec- trices médianes sont plus allongées que les autres. ( G. Merops de quelques au- teurs modernes. ) Le GuÊPiEn commun, M. apiasler Linn, (en/. 938), type de cette section du midi de l'Europe : en 1840, une troupe de cette es- pèce s'est avancée dans le nord de la France jusqu'à Abbeville. Le Guêpier vert, M. viri- dis Gm. {enl. 740), du Bengale. Le Guêpier A LONGS BRINS, M. melanurus Hors, et Vig. {Trans.soc. Un., XV), de la Nouvelle-Hol- lande. Le Guêpier a tête bleue, M. nubiens L., du Sénégal, Le Guêpier Savigny, M. Sa- vignii Vaill. , du Sénégal , du Cap ; visite accidentellement la France et l'Italie. Le Guêpier a croupion bleu , M. cyanopygius Less. Le Guêpier de Cuvier , M. Cuvierii Vaill. , du Sénégal. II. Espèces à queue fourchue, (G. Melitophagus, Boié. ) Le Guêpier minulk , M. CryUwopterus G m., du Sénégal. Le Guêpier Lesciienault , M. urica Sw., de Java. Le Guêpier azuré, M. azuror Less. III, Espèces à queue égale. (G, Nyctiornis, Sw,, ou Alecnurops, Is, Geof.) Le Guêpier a fraise, M. amicfus Temnî., pi. 310. L:\ Guêpier bicolore, M. bicoïor 64 426 GUE Daudin {Ann. du Mus.) , de la côte d'An- gola. Le GUÊPIEH A GORGE ROUGE , M. Bul- lockii Levain. , du Sénégal. (Z. G.) GUÊPIERS. INS. — C'est ainsi que l'on désigne les nids ou habitations des Guêpes. Voy. ce mot. (Bl.) GIJEPI1\IA, Boisd. bot. ph. — Synonyme de Teesdalia, R. Brown. GUERLINGUET. Macroxus. mam. — Genre d'Écureuils américains établi par Fr. Cuvier. Voy. écureuil. GUETTARDA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Guettar- dées, établi par Ventenat {Choix., n. 1), pour des plantes frutescentes ou des arbris- seaux croissant abondamment dans les con- trées tropicales de l'Amérique, rarement dans l'Asie, à feuilles opposées, ovales ou lancéolées; stipules lancéolées, décidues , très rarement engainantes , tronquées; pé- doncules axillaires bifides, à fleurs dicho- tomes, solitaires, sessiles, unilatérales. Ce genre renferme une quinzaine d'es- pèces réparties par différents auteurs en 4 sections, qui sont : Cadamba, Sonner.; Guettardaria, DC; Ullohus, DC; Laugeria, Vahl. L'espèce type est le Guettarda spe- ciosaL. (vulgairement Fleur de st. Thomé), dont les fleurs exhalent une odeur déli- cieuse. (J.) GUETTARDÉES. Guettardeœ. bot. pu. — Tribu de la famille des Rubiacées, ainsi nommée du genre Guettarda , qui lui sert de type. (Ad. J.) *GUETTARDICRI^TS ( Guettard , na- turaliste célèbre ). ÉcmN. — M. Alcide d'Orbigny {Hist. nat. gén. et part, des Cri- noïdes vivants et fossiles, 1840) a indiqué sous cette dénomination un genre d'Échino- dermes de la famille des Grinoides , qu'il caractérise ainsi : Sommet composé des ar- ticles de la tige, de pièces basales, de deux séries de pièces intermédiaires , de pièces accessoires, de pièces supérieures, et de deux séries de pièces brachiales ; il y a ainsi six séries de pièces au sommet. Une seule espèce entre dans ce genre : "'est le Guettardicrinus dilatatus d'Orb. {loco cit. , pi. 1 et 2) , trouvé à la partie supérieure de la formation oolitique , dans le calcaire à polypiers d'Angoulins , près de Ix'» Rochelle. C'est une des plus grandes es- pèces connues de Crinoïdes. (E. D.) GLI GUEULE. zooL. — Nom vulgair? par lequel on désigne la bouche des animaux. GUEULE DE LOUP. bot. ph. — Nom vulgaire de VAntirrhinum majus L, Voy. ANTIRUHINUM. GUEUSE. MIN. — Nom donné à la fonte du Fer. Voy. ce dernier mot, (Del.) GUEVEL. MAM. — Nom d'une espèce du genre Antilope. Voy. ce mot. (E. D.) GUIIR. MIN. — Mot allemand par lequel on a désigné successivement diverses sub- stances minérales légères, telles que le Cal- caire spongieux et le Gypse niviforme. Sous le nom de Guhr magnésien, on a aussi in- diqué quelquefois la Brucite. (Del.) GUI. Viscum. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Loranthacées , établi par Linné {Gen. n" 1105) et présentant pour caractères principaux : Fleurs unisexuelles, monoïques ou dioiques. Calice à tube soudé avec l'ovaire ; pétales 4, quelquefois 3 ou 5, insérés au sommet du calice; rudiments des étamines nuls. Ovaire infère, uniloculaire. Stigmate sessile, obtus. Baie pulpeuse, monosperme. Ce genre se compose de plantes ligneuses croissant sur tout le globe , parasites sur les autres arbres, à rameaux cylindriques, té- tragones ou comprimés, souvent articulés ; à feuilles opposées ou très rarement al- ternes , quelquefois nulles ou squami- formes ; à fleurs disposées en épis ou fasci- culées. On connaît environ vingt espèces de ce genre, parmi lesquelles nous citerons le Gui BLANC, Viscum album h., qui croît également, à ce que l'on prétend , sur les Frênes , les Peupliers, les Saules et les Chênes. Il est très commun dans nos contrées méridionales, et a longtemps été préconisé comme antispasmo- dique et anti-éleptique. Les Gaulois avaient autrefois une vénération très grande pour le Gui de Chêne, que les druides leur faisaient envisager comme un présent du ciel. Mais ce temps de cérémonies superstitieuses est bien loin de nous; actuellement le Gui n'est pour le cultivateur qu'une plante extrêmement nuisible, et qu'il doit s'empresser de détruire aussitôt qu'elle commence à paraître ; car, s'il attend, il se verra bientôt obligé de cou- per la branche même qui porte ce parasite. Les chasseurs seuls ont quelques raisons de s'opposer à sa destruction, parce qu'ils sont sûrs de voir, en hiver, une multitude de GUI GUI 427 r Grives accourir pour manger les baies blan- ches que produit cette plante. (J.) GUIB. MAM. — Espèce du genre Antilope. Voy. ce mot. GUlCHE\OTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Byttnériacées- I.asiopétalces, établi parGay (m Mem. Mus., VII, 4i8, t. 20) pour une plante frutes- cente indigène de la Nouvelle-Hollande oc- cidentale , à feuilles très brièvement pétio- lées, ternées-verticillées , linéaires-lancéo- lées, penninerves, très entières, roulées à leurs bords, pubescentes en dessus, coton- neuses-grisâtres en dessous ; stipules nulles ; racèmes axillaires plus courts que la feuille. (J.) GUIERA (nom propre), bot ph. — Genre de la famille des CombrétacéesTerminaliées, établi par Adanson {ex Jussieu Gen., 320 ) pour une plante frutescente indigène de la Sénégambie, à feuilles opposées, brièvement pétiolées , ovales , très entières , glabres en dessus , grisâtres en dessous, tachetées de noir; à fleurs petites , jaunâtres , disposées en capitules pédoncules. GUIGIVE. BOT. PH. — Nom vulgaire d'une espèce de Cerise. Voy. prunier. GUÏGIVIEU. BOT. PH. —Espèce de Ceri- sier. Voy. PRUNIER. GL'ILANDÏÎVA. bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Caesalpiniées, éta- bli par de Jussieu {Gen., 350) pour des ar- bres ou des arbrisseaux indigènes des ré- gions tropicales de TAsie , à tige et pé- tioles armés d'aiguillons hérissés ; à feuilles abrupti-pennées ; à fleurs disposées en épis ou en grappes. On connaît 5 espèces de ce genre : la principale est la Guilandine bon- duc, Guilandina honduc, cultivée dans quel- ques jardins à cause de son fruit, de l'a- mande duquel on extrait une huile inodore qui jamais ne se rancit, et que les parfu- meurs emploient pour conserver l'arôme des parfums. (J.) GUILIELMA (nom propre), bot. ph. — Genre de Palmiers de la tribu des Coccoi- nées, établi par Martius {Palm., 81, t. 66, 67 ) pour des Palmiers croissant dans les parties ombreuses comprises entre l'Oré- noque et le fleuve des Amazones, à tige an- nelée couverte d'épines; à frondes toutes terminales , pinnées ; pétioles armés d'ai- guillons ; spadices simplement rameux, sup- portant des fleurs mâles et des fleurs fe- melles : les premières d'un jaune d'ocre, les secondes verdâtres; drupe comestible, co loré de rouge ou de jaune. (J.) GUILLEMIIVEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Caryophyllécs- Scléranthées , établi par H. B. Kunth {in Humb. et Bonpl., Nov. gen. et sp., VI, 40, t. 518) pour une herbe de Quito, à tiges rampantes, très rameuses, couvertes de feuilles cotonneuses; à feuilles opposées, oblongues, soudées étroitemetit à la base, dépourvues de stipules ; capitules sessiles à l'aisselle des feuilles, solitaires, supportant huit ou dix fleurs. (J.) GUILLEMOT. Uria. ors. — Genre de Palmipèdes de la famille des Plongeurs à ailes courtes (Brachyptères), établi sur des espèces européennes, que Linné rangeait dans son genre Colymbus. Caractères : Bec couvert à sa base de plumes veloutées , droit, convexe en dessus» comprimé latéra- lement , les deux mandibules échancrées vers le bout; narines à demi couvertes par les plumes du capistrum ; tarses nus, réti- culés; doigts réunis par une même mem- brane ; ongles en forme de faulx , pointus ; ailes courtes, étroites. Les Guillemots, comme les autres espèces de la famille des Brachyptères , doivent à leur organisation la faculté de nager et sur- tout de plonger avec la plus grande facilité. Quoique leurs formes soient un peu plus lourdes que celles des espèces des genres Colymbus et Podiceps , les Guillemots sont pourtant, observés sur l'eau, fort gracieux, et ne justifient en aucune façon le nom que leur ont donné les Anglais (nom que nous avons fait passer dans notre langue), et qui signifie : oiseau slupide. Une pareille quali- fication ne leurest applicable qu'alors qu'une cause accidentelle les a jetés sur le sol. Dans ce cas ils sont , ou peu s'en faut, dans une sorte d'inaction voisine de la stupidité. Ne pouvant voler si la surface sur laquelle ils demeurent gisants est plane , et la marche leur étant presque interdite à cause de la position très reculée de leurs jambes, ils sont pour ainsi dire condamnés à l'immobilité , et à rester le plus souvent sans défense à la merci de leurs ennemis naturels. C'est ce qui leur arrive assez souvent , et surtout lors- qu'ils ne trouvent pas à leur portée des iiié 428 GUI galiLés de terrain , ou quelque petite émi- nence qu'ils puissent péniblement gagner, en se traînant, en s'aidant de leurs ailes autant que de leurs pieds, et du haut de laquelle il leur soit possible de prendre leur essor. Cependant , indépendamment de-", causes accidentelles qui peuvent empor- ter malgré eux les Guillemots hors de l'eau, il y a des circonstances où , par instinct et par nécessité , ces oiseaux viennent sur le rivage : c'est lorsque le mauvais temps les empêche de tenir la haute mer, et les force à thercher un refuge le long des côtes ; c'est aussi lorsque la nécessité de se reproduire les y pousse. Mais dans ces cas ils ont le soin de choisir pour lieu de repos les points culminants des rochers, d'où il leur est fa- cile de se précipiter dans la mer, au sein de lijquelle leurs habitudes et leurs besoins les appellent sans cesse. Si les Guillemots , à cause de la brièveté de leurs ailes, sont de fort mauvais voiliers. Je vol est cependant un mode de locomotion qu'ils mettent en usage, soit lorsqu'ils veu- lent se transporter à d'assez grandes dis- tances, comme à l'époque de leurs migra- lions, soit lorsque de la mer ils se rendent sur les rochers escarpés qui leur servent de refuges et où sont établis leurs nids. Ja- mais ils ne s'élèvent très haut dans les airs; ils rasent en volant la surface de l'eau, leurs mouvements d'ailes sont rapides, et leur vol trace une ligne droite. Par compensation , ces Oiseaux nagent et plongent surtout avec une rare habileté. Ils poursuivent au fond de l'eau les Poissons , les Insectes et les Crustacés marins qui leur servent de nour- riture. Toutes les espèces de ce genre nichent par grandes bandes dans les trous des rochers. Elles pondent ordinairement un ou deux (cufs d'une grosseur considérable, par rap- port à la taille de l'oiseau. . Les Guillemots habitent les contrées bo- réales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amé- rique. Lorsque les glaces envahis.sent les mers dont ils font de préférence leur de- meure habituelle, ils émigrcnt par grandes troupes, et vont à la recherche des régions plus tempérées. C'est alors que, dans leurs excursions le long des côtes maritimes de l'Europe , nous voyons les espèces qui se reproduisent dans les contrées arctiques GLl • nous visiter, et celle qui niche dans nos fa- laises de la Manche devenir plus nombreuse. Quelques ornithologistes modernes ont distribué les Guillemots dans cinq divisions génériques dinërentes. Ainsi, dans la famille des Urinœ, qui représente à peu près le genre Uria de Brisson , G.-R. Gray {List gen. of birds) admet les genres Cataractes (type, U. troile), Uria {type, U. grylle), Brachyram- phus (type, U. marmorala), Synlhlihoram- plms (type, Alca antiqua), et Ârctica (type , U. aile). A l'exemple de Cuvier, de Vieillot et même de Temminck, nous nous borne- rons à grouper les espèces connues de ce genre dans deux divisions. L espèces à bec aussi long ou plus long que la tête. (G. Uria, Cuv, , Vieill. , Temm.). Le Guillemot a capuchon , U. troile Lath. (pi. cnl., 903), la plus grande espèce du genre. Des mers arctiques des deux mondes : nous visite l'hiver. Le Guillemot a gros bec, U. Briinnichii Sabine {Trans. soc. Lin.), des îles aléoutiennes et de la baie deBafGn. Le Guillemot a miroir blanc , U. grylle Lath. (Vieill., pi. 294), Terre-Neuve, Hébrides, St-Pierre-de-Miquelon. Le Guillemot bridé, U. lacrymans Lapyl. {Choris, Voy. pitt., pi. 23), de Terre-Neuve et des îles aléou- tiennes. II. Espèces à bec plus court que la tête. (G. Cephus, Cuv.; Mergulus, Vieill.). Cette division ne renferme qu'une espèce identique par son plumage, ses mœurs et ses formes, aux Guillemots ; elle est du nord des deux continents et vulgairement connue sous le nom de Colombe du Groenland, C'esl le PETIT Guillemot, ou G. nain des auteurs, U. alle{pl. enl.., 917), de Terre-Neuve. Cette espèce nous visite pendant les hivers rigou- reux. (Z. G.) GUIMAUVE. Althœa. bot. ph. —Genre de la famille des Malvacées-Malvées, établi })ar Cavanilles {Diss., îi, 91) et dont voici les caractères principaux Calice 5-Ode, en- veloppé d'un involucelle à 6 ou 9 divisions. Corolle à 5 pétales hypogynes, ovales, atta- chés au fond du tube staminal; ovaires nom- breux, uniloculaires. Ovule unique. Style terminal, à stigmates nombreux, rosacés. Les olantes de ce genre sont des herbes an- à GUI GUI 429 EK2IÎCS ou vivaces, tomenteuses, indigènes des régions tempérées de l'hémisphcre boréal; a feuilles alternes, pétiolées, lobées ou divi- sées; à fleurs d'un rouge pâle, pédonculées et axillaires, formant au sommet de la tige liîie sorte de grappe ou de corymbe. On cite dix-neuf espèces de Guimauves , dont la plus importante est la Guimauve of- ficinale, AUhœa officinalis L. Cette plante < loît naturellement en France , en Angle- teire, en Allemagne, etc., dans les terrains humides et sur les bords des ruisseaux. Elle fleurit en juillet et août. Toutes les parties de la Guimauve offici- nale, surtout les racines et les feuilles, sont émoUientes et mucilagineuses. Elles sont d'un usage journalier dans les afl'ections catarrhales et dans toutes les maladies où il y a irritation et inflammation. Les fleurs se cueillent au moment où elles paraissent; mais les racines se récoltent seulement à l'automne ou pendant l'hiver. Ces dernières, réduites en filaments , servent aussi à fa- briquer des brosses à dents. On a encore essayé d'en faire des cordes, du fil et des étoupes propres à ouater ou à fabriquer du papier; mais jusqu'à présent ces essais n'ont apporté aucun heureux résultat. Le terrain qui convient le mieux à la Guimauve est une terre franche, légère, profonde et un peu humide: cependant elle croît assez bien dans tous les sols , pourvu (lu'ilsne soient pas marécageux ou composés d'un sable aride. De Caîîdolle a divisé ce genre en deux sections, qui sont: a. AUhœasirum: carpelles immarginés; involucelle souvent 8-9-fide, b. Alcœa: carpelles bordés d'une membrane sillonnée; involucelle 6-7-fide. On nomme encore : Guimauve royale, V Hibiscus syriacus ; Guimauve veloutée , V Hibiscus abelmos- chus ; Guimauve potagère, fausse Guimauve, le Sida abutilon. (J.) GUIOA, Cavan. bot. ph. — Synonyme de Cepania , Plum. *GUIOPERUS (yuio;, estropié; 7r/pa, ex- cessivement). INS. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionides go- natocères, division des Apostasimérides ciypiorhynchides , établi par Perty {Delec- tuz animal, arlicul, p. 78, pi 46, Og. 3' , L'espèce type et unique est du Brésil ; elle porte les noms de G. griseus Perty, P. Bufo Say , Sch., et aîbivcntris Gr. Cet insecte est orbiculaire , gris, à part le ventre et les cô- tés qui sont blancs. (C.) GL'U\A. Guira. ois. — M. Lesson a em- prunté ce nom à Marcgrave , et en a fait , dans son genre Coucou , le titre d'une sec- ie presque exclusive- ment, à rameaux articulés, opposés comme les feuilles qui sont épaisses, entières ou à peinedentées, souventluisantes, à nervures pennées, dépourvues de stipules, portées sur un pétiole lui-même articulé. Les fleurs blanches, roses, rouges, très rarement jau- nes , sont terminales ou axillaires, tantôl solitaires, tantôt disposées en cymes, en co • rymbes, en ombelles ou en grappes, le plus souvent polygames ou dioïques, quelquefois toutes hermaphrodites , portées sur des pé- doncules articulés, nus ou accompagnés de bractées. Toutes les parties fournissent un suc résineux, acre, analogue par sa couleur . à la Gomme-gutte, produit de plusieurs plan- tes de cette famille , et qui lui a donné son nom. Ses propriétés purgatives sont donc gé- nérales, intenses, au point de les classer pour la plupart parmi les poisons. Tribu 1. Clusiées. Ovaire à plusieurs loges l-pluri-ovulées. Fruit capsulaire. GLZ Tovomita, Anbl. [Marialva, Vand. — Beauharnoisia, Ruiz et Pav. — Micranlheray Chois. — Bertolonia , Spreng. — Ochrocar- pus, Pet.-Th. )— Verlicillaria , Ruiz P.iv. {Chloromyron, Pers.) — Havetia, Kunth. — Renggeria, Meisn. {Schweiggera, Mart.)-— Quapoya, Aubl. {Xanthe , Schreb.)— C/m- sia, L. — Arrudea, Camb. Tribu 2. Moronobées. Ovaire à plusieurs loges pluri-ovulées. Fruit charnu , indéhiscent. Chrysopia, Noronh. — Moronobea, Aubl. {Symphonia , Lf.) — Blackstonia , Scop. — AneuriscuSy Presl. Tribu 3. Garciniées. Ovaire à plusieurs loges 1-ovulées. Fruit charnu (drupe ou baie). Marmnea, L. — Garcinia, L. {Cambogia , L. — Mangostana y Rumph. — Oxycarpus, Lour. — JBrinrfoîîia, Pet.-Th.) — Slalagmiles, Murr. {Xantochymus, Roxb.) — Pentadesrna , G. Don. — Hebradendrorit Grah. Tribu 4. Calophyllées. Ovaire à deux loges 2-ovulées ou à une seule 1 -3-ovulée. Fruit capsulaire ou dru- pacé. Mesua , L. ( lihyma, Scop. — Nagassa- rium, Rumph.) — Calophyllum, L. (Btn/a- gor, Rumph.) — Kayea, Wall. On place à la suite quelques genres en- core imparfaitement connus ou douteux , savoir : Hheedia, L. — Apoteriumy Blum. — Stelechospermum, Bl. — Gynotroches, Blum. — Macahanea , Aubl — Macoubea , Aubl. — Soala, Blanc. Enfln trois autres genres paraissent devoir se réunir en une petite famille des Canal- lacées, distincte de la précédente, par ses graines périspermées et ses feuilles quelque- fois alternes: ce sont les Platonia , Mart.) — Canclla, P. Br. {Winterania, L.) — Cm- namodendron, Endl. (Ad. J.) GUTTURI^IUM. MOLL. — Voy. triton. GUZMAIVKIA (nom propre), bot. pu.— Genre de la famille des Broméliacées, éta- bli par Ruiz et Pavon ( Flor. peruv. , III , 38, t. 261) pour une herbe de l'Amérique tropicale, à feuilles radicales, linéaires en- siformes, planes, roulées à la base; à fleurs s'ouvrant entre les bractées et disposées ca GYM GYM 433 épis. Ce g. ne renforme jusqu'à présent qu'une espèce , IûGuzmannia tricolore, G. tricolor Ruiz et Pav. *GYGES (nom mythologique), infus. — M. Bory de Saint-Vincent {Encycl. mélh. , /«/"., p. 649, 1824 ) a indiqué sous ce nom un genre d'Infusoires de la famille des Vol- vociens , qu'il caractérise principalement par la forme ovoïde du corps, qui paraît devoir être plus ou moins comprimé , et qu'environne un anneau parfaitement trans- parent, très distinct d'un noyau ou corps , que présente le plus souvent l'organisation des Volvoces. M. Dujardin n'adopte pas ce genre, et dit que les quatre espèces que M. Bory de Saint-Vincent y place ne sont pas sufflsamment connues ; nous indique- rons comme type le Gyges enchelioides Bory {Enchelis similis Mul.), qui se trouve com- munément dans l'eau des mares longtemps conservée. (E. D.) GYMXAD.^IVIA (yvjxvoç, nu; àcîyîv , glande), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Ophrydées, établi par R. Brown {in Ad. hort. kew. , édit. 2 , V, 191) pour des herbes croissant en abondance dans les régions tempérées de l'hémisphère boréal , et présentant tout-à-fait le port des Or- chis. GYMÎMAIVDROTARSUS (yvpo;, nu ; àv- (îpo;, mâle; Tapvp.voç, découvert ; ^e~- >ioç, lèvre). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Clavicornes , tribu des Nitidulaires, fondé par M. Klug et adopté par M. Erichson dans sa distribution méthodique de cette tribu. Ce genre a pour type et unique espèce le G. vestita Klug {Trogossila id. Griffith), du sud del'Afrique. (D.) *GYMI\!OCHmOTA {yv^-.éç , nu; x^'p, main), éciiin. — M. Brandt {Act. ac. petr. 1835) désigne sous cette dénomination l'une des subdivisons du grand genre Holothurie. Voy. ce mot. (E. D.) GYMNOCLADUS ( y^juyiç , nu ; x\dSoç , rameau), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Caesalpiniées , établi par La- marck {Dict., I, 733, t. 823) pour des ar- bres de l'Amérique boréale dépourvus d'é- pines ; à rameaux obtus au sommet ; à feuilles alternes, bipinnées ; à fleurs dispo- sées en grappes ; pétales blancs. L'espèce type est le Gymnocladus canadensis Lam. et Michx. GYMIMOCLINE , Cass. bot. ph. — Syn. de Pyrelhrum, Gœrtn, GYMIVOCOCHLIDES. Gymnocochlides. MOLL. — Ordre établi par Latreille { Fam. nat., 187) pour les Mollusques dont la co- quille est extérieure, et renferme le corps de l'animal. *GYMNOCOROIVIS (yvavoç, nu ; corona, couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Eupatoriacées-Eupatoriées , établi par De Candolle {Prodr., V, 106) pour des herbes originaires du Brésil, droi- tes, glabres ; à tiges ridées à la base ; à feuilles opposées , pétiolées, oblongues-lan- céolées, acuminées, dentées ; à fleurs blan- ches, disposées en capitules pédicellés. (J.) *GYMKOCORVE. Gymnocorvus (yu.av^'ç, nu; corvus. Corbeau), ois. — Sous ce nom, M. Lesson a établi, dans son genre Corbeau (Corvus) , une subdivision générique potir le Corbeau TRISTE , Corv. tristis Less. {ZooL de la Coq., pi. 24), espèce de la Nouvelle- Guinée. (Z. G.) *GYMÎVODACTYtUS (yv-jviç, nu; « , orifice), bot. cr. — Genre de Mousses Brya- cées, établi par Hedwig {Fund. 11, 87), pour des Mousses annuelles et vivaces, crois- sant en toufles serrées sur les roches hu- mides, et présentant pour principal caractère l'orifiQe de la capsule tout-à-fait nu. GYMNOSTYLE. Gymnostylia (yupvo'ç, nu; (TTvXo;, style), ins. — Genre de Diptè- res, de la division des Brachocères , famille des Athéricères , tribu des Muscides créo- philes, établi par M. Macquart aux dépens des g. Macromyia , Harrisia et Leschenaul- tia de M. Robineau-Desvoidy. Son principal caractère est d'avoir le style des antennes nu. Il y rapporte 5 espèces , toutes exo- tiques. Nous citerons comme type la G. de- pressa {Macromyia id. Rob. D, n" 1), du Brésil. (D.) GYMÎVOTES. Gymnotus ( yvu.vi-, . nu ; vwTCiç dos), roiss. — Genre de Poissons Ma- 440 GYM GYN lacoptérygiens apodes, famille des Anguilli- formes , établi par Linné et adopté par Cu- vier {Règn. anim., t. II, p. 355). Ces Pois- sons ont les ouïes en partie fermées par une membrane qui s'ouvre au-devant des na- geoires pectorales ; l'anus est placé fort en avant ; la nageoire anale règne sous la plus grande partie du corps , et même jusqu'au bout de la queue; le dos en est entièrement dépourvu. Ce genre renferme quelques espèces dont la plus connue est le Gymnote électriquk , G. eleclricus , qu'on a aussi désignée quel- quefois sous le nom d'Anguille électrique. Ce poisson atteint près de 2 mètres de lon- gueur. Sa peau ne présente aucune écaille visible; son museau est arrondi; sa mâ- choire inférieure plus avancée que la supé- rieure. Il laisse échapper par les petits trous dont sa tête est percée une humeur vis- queuse, qui donne un goût fétide à sa chair. Sa couleur est noirâtre , relevée par quel- ques raies étroites et longitudinales d'une nuance encore plus foncée. Les Gymnotes habitent en abondance les rivières de l'Amérique méridionale. Il sera question, à l'article poissons élec- triques, de la propriété que ces Poissons partagent avec beaucoup d'autres. S'il faut en croire les récits merveilleux des auteurs, les Gymnotes donnent des commotions élec- triques si violentes qu'ils abattent hommes et chevaux. Voy. poissons électriques. (J.) *GYM]\URA , Kirby. ins. — Syn. de Ca- theretes, Herbst, ou de Cercusy Latr. (D.) GYMNURUS. MAM. — Syn. d'Echinoso- rex , Blainv. *GYMÎ\URUS (yufxvoç, nu; oùpa, queue). INS. — Genre de Coléoptères pentaraères , famille des Brachélytres, tribu des Pinophi- lides , fondé par M. Nordmann , et non adopté par M. Erichson, qui en comprend les espèces dans le g. Tœnodema de M. De- laporte. Voy. ce mot. (D.) *GyMI\USA (yufjLvoç , nu, dépouillé), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Brachélytres , tribu des Aléocha- rides , établi par Karsten et adopté par M. Erichson , qui , dans sa monographie de cette famille, n'en décrit que deux espèces, l'une nommée hrevicolUs par Paykull , la même que l'excusa de Gravenhorst; l'au- tre, nommée par l'auteur laticolUs. Ces deux espèces se trouvent en Suède , en Al« lemagne et en France, sous la mousse, au pied des arbres. M. Dejean , dans son der- nier Catalogue , en désigne une troisième qu'il nomme sericata d'après Knock , et qui se trouverait en Autriche. (D.) *G11VACA1\THA (ywvî, femelle; àr.avBi , épine), ins. — M. Rambur (7ns. névropt.y Suit, à Buff. ) désigne ainsi un genre de la tribu des Libelluliens , qui ne nous paraît pas différer suffisamment des ^Eshnes. Il en a décrit sept espèces exotiques. (Bl.) GYNAKDRIE. Gynandria (ywvî, femme ; àv^'p, âvfîpsç , homme), bot. ph. — Nom de la 28* classe du système sexuel de Linné , fondée sur la réunion des étamines et du pistil. Linné avait divisé cette classe en 7 ordres, d'après le nombre des étamines , savoir : 1" Gynandrie-diandrie ; 2° Gyn.-triandrie; 3" Gyn.-tétrandrie ; 4° Gyn.-pentandrie ; 5° Gyn.-hexandrie ; 6" Gyn.-décandrie ; 7" Gyn. -polyandrie. GYNANDROMORPHUS (ywvî, femelle ; àvcîpoç, mâle; pop^vî, forme), ms. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Ca- rabiques , tribu des Harpaliens , fondé par M, le comte Dejean sur une seule espèce, nommée par Schœnherr etruscus. Cet In- secte se trouve à la fois en Italie, en Morée, dans le midi de la France et en Espagne. Il ressemble beaucoup à V Anisodactylus héros par la disposition des couleurs, et n'en dif- fère génériquement, suivant M. Brullé, que parce que les mâles ont leurs tarses inter- médiaires plus étroits et composés d'articles égaux; tandis que, chez les femelles, au contraire , le premier article de ces mêmes tarses est plus large que les autres qui voni en diminuant insensiblement. (D.) *Gy]VAÎVDROPUS (yvvy,', femelle; àvSpoç, mâle; -rroZç, pied), ins. — Genre] de Co- léoptères pentamères, famille des Carabi- ques, tribu <3es Harpaliens, fondé par M. le comte Dejean, et adopté par M. Brullé. Les caractères de ce g. rappellent ceux des Gy- nandromorphes ; mais il en diffère parce que la lèvre supérieure est petite et sans échan- crure, et le menton sans dents. On n'en connaît qu'une seule espèce de l'Amérique du Nord, et nommée par M. Dejean Ameii- canus. (D.) GY1MA]\DR0PSÏS {yyrn, femme ; ànSpoç, GYN GYP 441 liomme; o^iç, apparence), bot. ph. — Genre de la famille des Capparidées-Ciéomées, éta- bli par De CandoUe {Prodr., I, 237) pour des herbes annuelles ou vivaces , indigènes des régions tropicales et subtropicales de l'Afrique , l'Asie et l'Amérique ; à feuilles alternes , 3-7-foliacées ; à folioles très en- tières ou dentées ; à fleurs disposées en , irappes terminales. Ce genre renferme neuf ^ espèces réparties en deux sections {Gymno- |P gonia et Eugynandropsis) , fondées sur l'as- pect de la corolle. (J.) GYNERIUM {yvv-n, femelle; Ipiov, du- vet). BOT. PH. — Genre de la famille des Graminées-Arundinacées , établi par Hum- boldt et Bonpland (PL œquinoct., t. 115), pour des Gramens de l'Amérique tropicale. Voy. GRAMINÉES. GYNESTUM, Poit. bot. ph. — Syn. de Geonoma. GYKOCARDIA, Roxb. bot. ph. — Syn. à^Hydnocarpus , Gœrtn. »GYI>iOOîV. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Euphorbiacées-Phyllanthées , éta- bli par Ad. de Jussieu {Euphorb., 19, t. 4, f. 12), pour une plante frutescente de Ma- dagascar, rameuse, à feuilles alternes, sti- pulées , longuement pétiolées , presque très entières, villeuses; à pédoncules axillaires, » solitaires, supportant des fleurs disposées en ombelles, les mâles plus nombreuses et plus longues que les femelles. *GY]\OPACHYS (yuvvî , femme ; Trax^; , épais). BOT. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Gardéniées, établi par Blume (in Flora, 1825, p. 134) pour des plantes frutescentes originaires de Java. Voy. ru- BIACÉES. GYNOPHORE. Gynophorum (yw/î, femme, pistil; cpooo'; , qui porte), bot. — Dénomination appliquée par Mirbel à un support né du réceptacle, et qui soutient le pistil seulement. Link l'a nommé Carpo- phore. *GYNOPLÏSTIE. Gynoplislia (/wo, fe- melle ; Irzhy-c-nq , armée ). ins. — Genre de Diptères établi par M. Westwood ( Zool. journ. ), et adopté par M. Macquart, qui le place dans la tribu des Tipulaires terricoles, à côté des Cténophores, dont il est très voi- sin , mais dont il diffère par ses antennes pectinées dans les deux sexes et le nombre des articles dont elle se compose. M. Mac- T. T!. quart en décrit deux espèces , l'une de la Nouvelle-Hollande et l'autre de l'Amérique méridionale. M. Westwood nomme la pre- mière cyanea et la seconde annulata. (D.) GYIVOPOGOIV, Forst. bot. ph. — Syn. de Alyxia, Banks. GY1\0STEMMA (yuvTv, femme; aT/p/xa, couronne), bot. ph. — Genre rangé avec doute dans la famille des Ménispermacées, établi par Blume {Bijdr., 23) pour des vé- gétaux originaires de .Tava. Voy. ménisper- macées. *GY]\OTROCHES (yw^', femme; rpo- xoq, roue). BOT. PH. — Genre placé avec doute dans la famille des Clusiacées, établi par Blume (Bfjdr., 218) pour un arbre de Java, à feuilles opposées , elliptiques-oblon- gues , aiguës , coriaces ; pédoncules axil- laires uniflores. *GY]\OXYS (yuvv,', femme, pistil; o^uç , aigu). BOT. PH. — Genre de la famille de Composées-Sénécionidécs, établi par Cassin (m Dict. se. nnt. , XLVIII , 455 ) pour des plantes indigènes de l'Amérique équinoxiale^ dont les espèces sont ou arborescentes à feuilles opposées, ou grimpantes à feuilles alternes : celles-ci généralement pétiolées ; à fleurs disposées en capitules corymbeux , d'un jaune pâle. (J.) *GYÎ\URA (/uvr, , femme; oipa, tige). BOT. PH. — Genre de la famille des Compo- sées - Sénécionidées - Eusénécionées , établi par Cassini {in Dict. se. nat., XXXIV, 391), pour des herbes vivaces , sufl'rutescentes quelquefois à la base ; à feuilles alternes , entières, dentées ou pinnatilobées; à capi- tules corymbeux. Ces plantes croissent dans l'Asie tropicale et les îles de l'Afrique aus- trale. (J.) GYPAETE. Gypaetus {yv^ , vautour; «e- Toç, aigle). OIS. — Genre établi pv Storr, pour une espèce de Rapace diurne qui, par ses caractères, par ses formes générales et par ses habitudes, se rapporte d'une partaux Vautours, et d'autre part aux Aigles. En ef- fet , le Gypaète a comme les Vautours les yeux petits et à fleur de tête, des serres pro- portionnellement faibles , et le jabot sail- lant au bas du cou dans l'état de plénitude; mais sa tête est entièrement couverte de plumes, fait qui établit un point de ressem- blance avec les Aigles, et de plus, ce Qui le rapproche encore de ces derniers, ce sont 442 GYP GYP des goûts moins bas que ceux des Vautours, et des préférences pour la chair vivante plu- tôt que pour la chair corrompue. Les caractères distincts du genre Gypaète sont : Bec très fort, droit, renflé vers la pointe, qui se courbe en crochet ; narines ovales, re- couvertes par des soies raides dirigées en avant; tarses courts , emplumés jusqu'aux doigts; ongles faiblement crochus ; ailes lon- gues; un pinceau de poils raides sous le bec. Ce genre, que G. Guvier et Lesson ont en- core produit sous le nom de Griffon, Savi- gny et "Vieillot sous celui de Phène, est au- jourd'hui, sauf ces petites différences de nomenclature , généralement adopté dans toute son intégrité. Cependant Daudin et M. Temminck , à cette fin de pouvoir y in- troduire quelques espèces exotiques appar- tenant aux g. VuUm' et Aquila, en ont un peu modifié la caractéristique. Malgré l'au- torité scientifique de ces deux auteurs, et surtout de M. Temminck, le genre Gypaète doit rester composé de la seule espèce sur la- quelle il a été fondé. Cette espèce, que les ha- bitants des Alpes suisses connaissent sous le nom vulgaire de Lemmer-Geyer (en français. Vautour des agneaux), est le Gypaète barbu des ornithologistes (G. barhatus Cuv., Phene ossifraga Sav.), décrit par Buffon sous le nom de Vautour doré. C'est le plus grand des Rapaces qui habitent l'ancien continent, fces variations qu'offre son plumage, suivant l'âge des individus , ont donné lieu à de doubles emplois. A l'état adulte son man- teau est noirâtre, avec une ligne blanche sur le milieu de chaque plume; son cou et tout le dessous de son corps sont d'un fauve clair et brillant , et une bande noire en- toure la tête. Les jeunes ont les plumes du cou et de la poitrine d'un brun plus ou moins foncé. Sa taille est de 4 pieds 7 pou- ces, et il a jusqu'à 9 et 10 pieds d'enver- gure. Un individu tué en Egypte, et mesuré en présence deMonge et deBerthollet, avait 14 pieds de vol: aussi M. Savigny, croyant pouvoir le considérer comme une espèce nouvelle, l'avait-il nommé Phcne gigantea.t, Comme toutes les grandes espèces qui vi- vent de rapine , et chez lesquelles la force semble unie à un certain degré de courage et d'audace , le Gypaète est devenu l'objet de quelques récits empreints de trop d'exa- gération. Entre autres, on a avancé qu'il avait la faculté d'enlever des animaux de la taille d'un agneau, des enfants même, et de les emporter dans son aire. Supposer au Gypaète une pareille puissance, c'est lui supposer aussi des organes propres à la ser- vir. Or, le Gypaète est après les Vautours l'oiseau le plus ingratement organisé pour lier une proie et l'emporter : ses doigts rela- tivement trop courts et ses ongles faible- ment crochus ne pourraient le lui permettre. Ce qui manque donc au Gypaète pour faire ce dont on l'accuse, ce sont les moyens, car la force, il paraît l'avoir, et cette force, il l'emploie à terrasser les Mammifères rumi- nants, qui lui servent de nourriture. Les pe- tites espèces de cet ordre, telles que les Cha- mois, les Bouquetins, les jeunes Cerfs , les Agneaux et les Veaux sont ordinairement le but de ses attaques. Doué d'autant de ruse que de vigueur, il épie le moment où l'un de ces animaux , un jeune surtout ou un individu maladif, séparé de la troupe est sur le bord d'un précipice : alors tombant avec impétuo- sité sur lui de tout le poids de son corps, il le frappe de la poitrine ou le heurte vigoureuse- ment de l'aile, le précipite, le suit dans sa chute, et l'achève lorsqu'il est abattu. Une fois maître de sa victime, il la dépèce et s'en re- paît surplace, en dévorant poils et os, qu'il rejette ensuite sous forme de pelotes. Si la chair vivante lui fait défaut, et que la faim se fasse en lui trop violemment sentir , il se rabat sur les animaux morts. On a même avancé que cet oiseau attaque quelquefois les enfants. Je mentionnerai deux faits qui, s'ils sont vrais (ce que je ne pourrais déci- der), tendraient à faire accepter cette opi- nion. En 1819, plusieurs Gypaètes dévorè- rent deux enfants dans les environs de Saxe- Gotha, ce qui mit le gouvernement dans la nécessité de promettre une récompense à quiconque tuerait un de ces oiseaux. D'un autre côté, M. Crespon, dans son Ornitholo- gie du Gard, cite un autre fait qui semble- rait corroborer celui dont je viens de parler. « Depuis plusieurs années, dit-il, je possède ))un Gypaète vivant, qui ne montre pas un M grand courage envers d'autres gros oiseaux m 3) de proie qui habitent avec lui, mais il fl )) n'en est pas de même pour les enfants, » contre lesquels il se lance en étendant les » ailes et en leur présentant la poitrine GYP GYP 443 V comme pour vouloir les en frapper. Der- » nièrement j'avais lâché cet oiseau dans «mon jardin. Épiant le moment où per- V sonne ne le voyait, il se précipita sur une M de mes nièces, âgée de deux ans et demi, w et Payant saisie par le haut des épaules, »il la renversa par terre. » Heureusement pour Tenfant on se hâta de lui porter se- cours. Les plus hautes montagnes de l'ancien «continent sont la demeure habituelle du Gypaète. Il y vit dans le voisinage des nei- ges. Rarement il descend dans le pays plat. Les rochers les plus escarpés et les plus inaccessibles lui servent de retraite. C'est là aussi qu'il établit son aire, dont les dimen- sions, au rapport de Meyer, sont considéra- bles. De petites branches et de la mousse entrent dans sa composition. La femelle pond ordinairement deux œufs blanchâtres, tachés de brun. Les jeunes, en naissant, ont l'a tête et l'abdomen difformes et tout le corps couvert de plumes lanugineuses blan- ches. Le Gypaète a un vol puissant. 11 s'élève au plus haut des airs en décrivant des cer- cles, comme font les Aigles et les Vautours, et s'abaisse de même. Envolant, il fait sou- vent entendre un cri retentissant que l'on peut exprimer par pfriiia, pfriii, pfriii. Il n'est pas rare de voir plusieurs individus réunis sur la cime de nos Alpes; mais d'or- dinaire ils y vivent isolément par paires. Autrefois l'espèce paraît avoir été beaucoup plus commune en Europe qu'elle ne l'est aujourd'hui. Jusqu'au siècle dernier, les hautes montagnes du Tyrol, de la Suisse et de l'Allemagne ont été habitées par un grand nombre de Gypaètes. On cite des chasseurs du xviu'' siècle qui ont détruit quarante, cinquante et même soixante individus de cette espèce. Le chasseur Andréas Durner, d'après Michahelles, en avait tué de sa main soixante-cinq. De nos jours, la Sardaigneest la contrée de l'Europe où l'espèce se trouve le plus communément. Quelques couples vi- vent sur nos Alpes et nos Pyrénées françaises. Cet oiseau se rencontre aussi en,ÉgYpte, en Syrie, au cap de Bonne-Espérance et en Si- bérie. M. Savigny, dans son grand ouvrage sur l'Egypte, a démontré que le Gypaète était le même oiseau que les Grecs connaissaient sous le nom de Phene et les Latins sous celui d'Ossifraga. (Z. G.) GYPOGERANUS, lUig. ois. — Syn. de Serpentarius ou Messager. Voy. ce dernier mot. (Z. G.) *GYPOIVA. INS. — Genre de la famille des Cercopides , tribu des Fulgoriens , de l'ordre des Hémiptèi-es , section des Homo- ptères , établi par Germar et généralement adopté. Les Insectes de ce genre sont très reconnaissables à une tête large, aplatie, un peu avancée ; à des ocelles rapprochées sur le vertex; à des jambes postérieures munies d'une double rangée d'épines. Les Gypones sont américaines. Le type est la G. glauca Fabr., du Brésil. (Bl.) Gl'PSE (vvJ/ûç, de y7,,'ierre; s^^co, cuire). * MIN. et GÉOL. — Chaux sulfatée , Hy. Sélé- nite ; Pierre à plâtre. L'une des espèces les plus communes et les plus importantes de l'ordre des Sulfates , appartenant à la tribu des Klinorhumbiques. C'est un sulfate de chaux hydraté, composé d'un atome de Sulfate anhydre (ou de Karsténite , voy. ce mot), et de deux atomes d'eau; ou bien, en poids, de 46,31 d'acide sulfurique, 32,90 de chaux, et de 20,79 d'eau. Cette substance , ordinairement blanche ou sans couleur, et habituellement à l'état cristal- lisé , se reconnaît à son tissu lamelleux, qui se montre dans un sens unique , où elle se prête à une division en lames extrêmement minces ; à son peu de dureté , qui permet à l'ongle de la rayer très facilement en la réduisant en une poussière blanche et fari- neuse ; enfin , à la propriété qu'elle a de donner de l'eau par la calcination dans le petit matras. Si l'on expose une lame de Gypse sur un charbon ardent , elle se sub- divise d'elle-même en une multitude de feuillets qui décrépitent et blanchissent; soumis à un feu modéré, le Gypse perd toute son eau , et se convertit en une sub- stance terreuse, blanche et terne, qui est le plâtre. Le système de cristallisation du Gypse a été parfaitement bien déterminé par Rome de l'isle et Haiiy ; et aucun autre change- ment n'a été apporté à cette détermination, que la simple substitution d'une forme se- condaire à celle qu'Haiiy avait adoptée comme forme primitive. Selon ce dernier minéralogiste, la forme fondamentale du Ui GYP Gypse était un prisme droit à base de pa- rallélogramme obliquangle , ou , ce qui re- vient au même (en plaçant cette base ver- ticalement et de côté), un prisme rectangu- laire oblique, dont le rectangle terminal faisait , avec le pan rectangulaire adjacent, un angle d'environ 113°. La plupart des cristallographes ont substitué à ce prisme à base rectangle un prisme rhomboidal obli- que, qui leur était comme désigné par les variétés de formes les plus communes (celles décrites par Haiiy sous les noms de trapé- zienne et (Téquivalente). Les pans de ce risme sont les faces f, f, d'Hauy, inclinées l'une sur l'autre de 111"^; quanta la base, qui n'existe pas sur les cristaux connus , 'et dont la position n'est indiquée que par des arêtes de biseaux obliques, les cristal- lographes allemands ont choisi pour elle la troncature des faces l, l, de la variété trapé- zienne ; mais tout récemment M. Descloi- zeauxa trouvé plus simple de la déterminer par la troncature tangente des faces n, n (Hatiy), de la variété équivalente. Nous adopterons ici ce point de vue , d'après le- quel la forme primitive du Gypse est un prisme klinorhombique pmm, dont les pans sont inclinés entre eux de 111"30', et dont la base p fait avec les pans un angle de 109"46'. Le rapport entre le côté de la base et la hauteur est à peu près celui de 3 à 1. — Ce prisme se laisse cliver d'une manière très nette parallèlement aux petites diago- nales : il existe encore des traces de clivage dans deux autres directions indiquées par les stries qui se manifestent sur les grandes lames du clivage facile; mais dans ces di- rections les lamelles de Gypse se laissent plutôt déchirer mollement qu'elles ne don- nent une cassure nette. L'un de ces clivages correspondant à la base p ( la face T d'Hauy), offre une apparence fibreuse. Les formes cristallines sont tantôt des formes simples , à faces lisses ou déformées par des arrondissements , et tantôt des ma- cles ou des hémitropies, résultant de la jux- taposition en sens contraire de deux cris- taux semblables , dans une position parfai- tement symétrique à l'égard du plan de jonction, qui représente toujours, comme à l'ordinaire , une Tace de modification des plus simples. Les cristaux simples sont des GYP tables quadrangulaires ou hexagonales, dont les grandes faces répondent au clivage le plus facile; ces grandes faces sont entourées d'un double anneau de petites facettes al- longées , dont la figure est celle d'un tra- pèze, — Deux de ces cristaux , réduits sou- vent à la forme lenticulaire par des arron- dissements, s'accolent souvent deux à deux, en donnant une variété très commune (à Montmartre surtout), et qui est le Gypse bi-lenticulaire. Ces doubles lentilles se lais- sent cliver tout d'une pièce, et les fragments que l'on en détache par la percussion res- semblent généralement à un coin échancré à sa base : c'est le Gypse en fer de lance. Le Gypse crisiaUisé a souvent une limpi- dité parfaite : il i)résente souvent un éclat nacré sur ses grandes faces de clivage ; il a deux axes de double réfraction, dont le plan est parallèle à ces mêmes faces ; sa pesan- teur spécifique est 2,3. — Ordinairement incolore, il offre quelquefois des colorations accidentelles , telles que des riuaiices de jaune de miel, de gris, de rose, de rouge, etc. Parmi les variétés de texture , on distin- gue : le Gypse soyeux ou fihreixx , à fibres droites ou contournées , et dont le tissu imite celui de la plus belle soie : cette variété ressemble beaucoup au calcaire fibreux que l'on travaille en Angleterre; mais elle est moins dure. On l'emploie comme celui-ci sous la forme de plaques ou de pendants d'oreille. — Le Gypse saccharoïde , connu dans les arts sous le nom iV Albâtre : il a la texture finement grenue, comme le marbre statuaire de Carrare. 11 ne faut point confondre cette variété ou cet Albâtre gypseux avec l'Albâtre oriental, qui est un calcaire. C'est au Gypse que se rapporte l'expression proverbiale : blanc comme V albâtre. Celui que l'on ex- ploite à Vol terra , en Toscane , est translu- J cide et d'un blanc pur : tout le monde con- ^ naît les vases, les pendules et les statuettes dont il fournit la matière. Il existe à Lagny, auprès de Paris , un albâtre veiné , gris ou d'un blanc jaunâtre , que l'on exploite avec avantage pour en faire des pendules , de* socles, des consoles et des revêtements de cheminée. — Le Gypse compacte^ grossier et souvent calcarifère : c'est la pierr'e à plâtre, si commune aux portes de Paris. Ce Gypse est composé de grains lamelleux ; il est jau- GYP GYR 445 càtre ou d'un blanc sale , et mêlé d'une petite quantité de calcaire et d'argile , qui donne plus de solidité au plâtre que Ton en retire par la cuisson. Le plâtre , cette ma- tière terreuse dont on fait un si fréquent emploi dans les constructions, à Paris, n'est rien autre chose que du Gypse cuit à un feu modéré et réduit en poudre. Ce Gypse, ayant perdu toute l'eau qu'il contenait, ab- sorbe l'humidité avec une grande avidité, et lorsqu'on le gâche avec de l'eau , il se prend en peu d'instants en une masse solide. Tout le monde connaît l'usage que l'on fait du plâtre , pour sceller les ferrures dans la pierre, pour enduire l'extérieur des maisons, pour faire les plafonds et les corniches, pour mouler les statues , etc. On s'en sert aussi, en agriculture, pour amender les terres. En le mêlant avec de l'eau et de la colle-forte, on en forme une pâte qui prend une grande consistance , et que l'on nomme du Sluc. Ce stuc pouvant se colorer à volonté et re- cevoir un beau poli , s'emploie avec succès dans toutes les constructions où il s'agit d'i- miter le marbre. Le Gypse se présente en grandes masses dans deux gisements différents : 1° il forme des couches puissantes ou des amas , évi- demment de formation neptunienne, dans les terrains tertiaires et dans la partie moyenne du sol secondaire (les marnes iri- sées); 2° il se trouve en amas plus ou moins considérables, dans les terrains de sédiment qui la renfermaient ; mais cette origine est encore problématique. Nous n'entrerons point ici dans plus de détails sur les gise- ments du Gypse , tout ce qui concerne l'his- toire géologique de cette roche devant être traité avec beaucoup de développement aux mots MÉTAMORPHISME et TERRAINS. (DeL.) GYPSOCALIS, Salisb. bot. m. — Syn. d'Erica, Linn. GYPSOPHILA (yaoç, gypse; verre les unes auprès des autres. » C'est environ huit jours après la ponte qu'a lieu l'éclosion des larves. Celles-ci ont une forme toute particulière, qui leur donne des rapports avec les larves de quelques Névroptères, tels que les Éphémères, les Phryganes et autres. Cette forme est due à la présence d'appen- dices flottants insérés sur les côtés de cha- cuB des anneaux de l'abdomen, et qui ont fait comparer ces larves avec quelque raison à des Scolopendres, dont elles présentent l'aspect au premier abord. Leur tête est beau- coup plus allongée que celle des larves des Dytiques; elles présentent de chaque côté un groupe formé de plusieurs petits yeux, et offre des rudiments de palpes et d'antennes. De même que dans les Dytiques, leur lèvre supérieure n'est point articulée; elle est seulement indiquée par des saillies du bord de la tête. Les trois segments qui viennent après la tête portent, comme à l'ordinaire, chacun une paire de pattes, et le premier est plus long que les autres. Chacun des seg- ments de l'abdomen est accompagné sur le côté, comme nous l'avons déjà dit, d'un appendice flottant qui doit servir à la respi- ration de la larve; cet appendice est dirigé un peu en arrière où il se termine en pointe ; il est presqu'aussi long que les pattes, et garni de deux franges de poils. Le pénultième anneau du corps porte de chaque côté deux appendices plus longs, plus grêles et dirigés en arrière. Enfin, le dernier segment est fort petit, et armé de quatre crochets qui sem- blent articulés et qui sont courbés en des- sous. La larve, selon de Geer, les remue continuellement, tandis que les appendices des segments précédents ne paraissent pas avoir de mouvements propres, ce qui em- pêche de penser qu'ils puissent servir à l'in- secte d'organes locomotifs. On voit par ces détails que les larves des Gyriniens sont très difl'érentes de celles des Dytiques ; leurs mandibules ne sont pas per- cées vers le bout, comme chez ces derniers, et leurs pattes ne sont pas non plus garnies de poils. Suivant les remarques de Modéer, con- signées dans les Mémoires de VAcadémie d'Upsal, et rapportés par de Geer et La treille, c'est dans les premiers jours d'août que la larve des Gyrins sort de l'eau pour se ren- dre sur des feuilles de roseaux et autres plantes aquatiques. Elle s'y renferme dans une coque ovak, pointue aux deux extrémités et for- mée d'une matière qu'elle extrait de son corps, sans doute par quelque partie de la bouche, et qui devient semblable à du pa- pier gris. C'est dans cette coque, fixée à la feuille qui la supporte, qu'elle se transforme en nymphe , et qu'après avoir passé près d'un mois dans cet état, elle devient insecte parfait. Celui-ci, aussitôt son éclosion, se jette à l'eau. De Geer dit que les œufs des Gyriniens ont la forme de petits cylindres et sont d'un blanc jaunâtre. Ceci ne peut s'entendre que de l'espèce étudiée par cet auteur, c'est-à- dire du Giirinns natator Linn. Il paraît que les larves des Gvriniens sont très difficites GYJl à élever, elModcer semble être le seul na- turaliste qui ait pu suivre leur entier déve- loppement. De Geer et, avant lui, Roesel en avaient obtenu plusieurs par l'ëclosion des , œufs qu'ils avaient pris sur les feuilles; mais elles ont péri au bout de quelques jours. Il semble que, depuis ces observateurs, per- sonne n'ait vu de ces larves en nature, et Latreille lui-même n'en parle que d'après les auteurs que nous venons de citer. Cela GYR 449 semble prouver que les larves des Gyriniens ne sont pas aussi vagabondes que celles des Dytiques, du moins qu'elles savent aussi bien que l'insecte parfait se soustraire aux re- cherches des observateurs. D'après la classification de M. le docteur Aube, la famille des Gyriniens ne comprend que sept genres dont voici le tableau analy- tique. /Invisible; dernier seg- I ment de l'abdomeD. Aplati et airondi à son' extrémité ; dernier, article des palpes la- biaux A peino plus long que le pénullicn)e; palteiaii- tc'ricures 1res longues. Beaucoup plus long que le peiiulUcmL' ; pattes antérieures de médio- cre loueuour Triangulaire , et pyramidal / Court et transrersal. , . allongé » ; labre, j Allonge' et c'troilement ( arrondi en avant . . . Triangulaire, allongé et pyramidal. k \ Apparent; dernier srg- \. ment de ra})domeu. . Aplati etarrondi à son extrémité: labre . . ' Très saillant, j)resque pointu eu avant. . . . 1. Enhyprus. 2. Gyuikus 5. Patiws. 4. Okectochilus. o. Gyrete.'^ G. PoRUOI.KYNCHÎJS. Peu saillant et arrondi en avant 7. DiNEUTES. Voyez ces différents genres. (D.) *GYRIOPHIDES. rept. — M. Ritgen [Nov. act.nat. Cur., XIV, 1828) désigne sous cette dénomination un groupe de Rep- tiles ophidiens. (E. D.) *GYRIOSOMl]S (yvpéç, rond; aS^a , corps). INS. — Genre de Coléoptères hétéro- nières , famille des Mélasomes , établi par M. Guérin {Mag. deZooL, 1834) aux dépens des Nyctélies de Latreille, dont il se distin- gue par un corps plus court et plus arrondi; par un labre plus large que long ; par une lèvre inférieure sans échancrure, et entin par une languette grande et tout-à-fait décou- verte. Toutes les espèces de ce g. sont pro- pres aux parties occidentales de l'Amérique méridionale, telles que le Pérou, le Chi- li, etc. M. Guérin en décrit cinq, dont celle qu'il nomme Luczotii d'après M. Chevrolat peut être considérée comme le type. Elle est figurée dans l'iconographie du Règne animal, Ins., pi. 28, fig. a. Suivant M. Dejean, le g. dont il s'agit serait le même que le g. Brachygenius de M. Solier, que nous avons cherché inutile- ment dans ce qui a paru du travail de ce sa- vant sur ses CoUaptérides , bien cependant T. Yl. qu'il ait déjà donné la tribu des Nyctélites , à laquelle «e g. doit appartenir. (D.) *GYFtOCAUPÉES. Gyrocarpeœ. bot. ph. — M. Dumortier sous ce nom, M. Blumc sous celui d'Illigérées, proposent rétablisse- ment d'une petite famille voisine des Lau- rinées , dont elle diffère par son ovaire adhé- rent, et la structure singulière de son em- bryon à cotylédons pétioles, tordus en spiralo autour de la gemmule bifoliolée. Elle com- prend un petit nombre d'espèces tropicales, une américaine , les autres asiatiques , se rapportant à deux genres : le Gyrocarpus ^ Jacq., et Vllligera, Blum. (Ad. J.) Gli'KOCAUPUS [yvpé^ , cercle ; xapTroç , fruit ). BOT. PH. — Genre de la famille des Gyrocarpées , établi par Jacquin {Amer. 282, t. 178, f. 80) pour des arbres à feuilles alternes , entières ou lobées; à fleurs pré- coces , disposées en panicules cymeuses ; fruit monosperme, revêtu de deux ailes à son sommet. Un en connaît 4 espèces , dont 1 de l'Amérique , les autres de l'Inde. Nous citerons comme type le Gyuocarpe d'Amé- rique , G. Americanus. Voy. gyrocarpées. * GYRODACTYLUS ( yupo'ç, rond ; ^ax- TwXoç , doigt). iKTEST. — M. Nordmann (^»- 57 450 GYR GÏK kj'ogr. BcHr. 1, 1832) indique sous le nom de Gyrodaclylus un genre de Vers intesti- naux , qu'il place avec doute dans la fa- mille des Cestoïdiens. Ces petits aniuîauxse trouvent dans plusieurs espèces du genre Carpe. On connaît deux espèces de ce groupe , nommées par l'auteur elegans et auriculatus. (E. D.) *Gl'îlOiîlPI\lIS, Kirby. ins. — Syno- nyme de Xantholinus, Dahl. (D.) '^CiYiiOPE. Gyropus (yup-'-:, rond), iiexap. — Genre de l'ordre des Épizoïques, établi par M.Nitzsch, et généralement adopté par tous les aptérologistcs. Les caractères de cette coupe générique peuvent être ainsi exprimés : Tétc déprimée, scutiforme, horizontale ; tem- pes échancrées; bouche antérieure. Mandibu- les non dentées. Des mâchoires. Lèvres supé- rieure et inférieure avancées, trapézoïdales, non échancrées. Palpes maxillaires exserls^ subrigides, conico-cylindriques, quadri-arti- culés. Palpes labiaux nuls. Antennes qua- dri-articulées, boutonnées, leur dernier ar- ticle et le pénultième formant une petite tête pédicu!ée,,Yeux nuls ou invisibles. Thorax biparti. Abdomen à dix segments. Tarses ou courbes ou à peu près droits, bi-articulés. Ongle unique formant aux pattes médianes et postérieures une pince circulaire par son application contre la base de la cuisse. Nitzsch a signalé deux espèces dans ce genre, toutes deux parasites du Cochon d'Incic do- mestique, sur lequel on les trouve ordinai- rement. L'Agouti en nourrit aussi une espèce (G. longicolUs). Enfin M. P. Gervaisa décou- vert une autre espèce de ce genre {G. his- pides) sur le Paresseux Aï. Leur nourriture consiste en poils ou en fragments d'épi- derme. Pendant l'accouplement, !a remclle est sous le mâle. H n'y a pas de métamor- p.hose distincte. Nitzsch a reconnu que les Gyropus ont le jabot symétrique et non dé- jeté d'un côté; que leurs vaisseaux biliaires ^ont libres, au nombre de quatre, égaux en longueur et en diamètre , et que les mâles paraissent avoir trois paires de testicules. Le Gyrope grêle, Gyiopus gracilis Nitz. , peut être considéré comme le type de ce genre ; il vit parasite sur le Cochon d'Inde domestique. Il est fort commun et très agile. Sépare de l'animal sur lequel il vU, il marche avec facilité, et monte vertica- I lement le long des parois les plus lisses , même contre le verre. (H. L.) ♦GlïlOPÏI.^KA {yvpéç, recourbé ; ar Desfontaincs pour des arbrisseaux très ranicux indigènes de la Nouvelle-Hollande , à fe!:ilîes alternes , semi-cylindriques, mu- cronées ; à fleurs pédonculées , solitaires dans les aisselles des feuilles. On en con- lîaît 2 espèces de ce genre, nommées G. ra- viusumclG. cotinifolium. (J.) GYFtOSTÉMOI'iÉES. Gyrostemoneœ. bot. PH. — Le Gyrostemon, Desf., dont A. Cun- ningham a détaché une espèce sous le nom générique de Codonocarpus, n'a pu être jus- qu'ici classé qu'avec doute, il l'est par Tiî. Endlicher à la suite des Phytolaccacées, comme devant former le noyau d'une petite famille distincte. (Ad, J.) H » ♦HAASU, Blum. BOT. ph. — Syn. de De- haasia, id. ilABE.\ARIA {hahena, éperon), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidëes-Gynan- •drées, établi par Willdenow {Sp. IV, 64). Herbes d'Amériqae. Voy. orchidées. *IIABERLEA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Acanthacées-Echrnatacanthées, éta- bli par Frivaldsky {in Act, soc. Hung., 1 835, II, p. 249, t. I). Herbes de laRoraante. Voy. -àCANTH^ACÉES. *IIABEilLIA, Dennst. dot. ph. —Syn. ti'Odina, Roxb. HABfA. Saltatotr. ois. — Division établie par Vieillot, aux dépens des Tangaras de Linné. Voy. tangara. (Z. G.) HABITAT. zooL., bot. — Voy. géogra- phie ZOOLOGIQUE et géographie BOTANMQL'E. HABITUS. zooL., BOT. — Voy. facîes et PORT. *HABLITZIA. BOT. ph.— Genre de la fa- mille des Chénopodées-Chénopodiées, établi par Bieberstein {Cent. pL ross. II, t. 5i). Herbes du Caucase. Voy. atriplicées. *IIABllOeEllUS ( àW.ç , beau ; x/po<,' , corne), ins. — Genre de Coléoptères pcnta- mères, famille des Brathélytres , tribu des Tachypûrinides, fondé par M. Erichsondans fà mmiographie de cette famille, page 242 , sur une seule espèce {Tachyponis capillari- cornis Gravenh. ) , qui se trouve en AUe'- magne et en Sardaigne. (D.) *HABROTHAMl\US(à?poç, élégant; ea>- voç, buisson), bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées-Cestrinées, établi par Endli- oç , épais ; fx/poç , cuisse). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Gurculionides gonato- cères, créé par Schœnherr {Disposit. meth., p. 136; Gen.etsp. Curculion., t. VI, l, page 290, 95), qui y rapporte sept espèces , toutes de l'Amérique équinoxiale. L'espèce type, H. togatus, se trouve au Brésil. (C.) *HADROPUS (à^poç, épais ; ttovç, pied). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères , établi par Schœnherr {Dispos, melh. , p. m ; Gen. et sp. Curculion., t. 1 , p. 631, 154), qui y rapporte deux espèces du Brésil : 1'^. al- biceris de G. et albinus Sch. (C.) *HADR0RHI1\US (à^po; , épais; ^tvo'ç , nez). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides gonato- cères , formé par Schœnherr {Gênera et sp. Curculion., t. II , p. 479 ) , avec deux espèces de l'Afrique australe , nommées par l'auteuï H. lepidopterus et squamosus. (C.) *HADROTOMUS (â^poç, épais; Topy,', cou- pure). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides gonatocè- res, établi par Dejean , dans son Catalogue, avec 2 espèces du Mexique , qu'il a appe- lées H. prasinus et suhcœruleus. (C.) *HADRUS (â^poç, grand, gros, fort), ms. — Genre de Coléoptères hétéromères , fa- mille des Mélasomes, fondé par le comte Dejean , sur une seule espèce originaire de Madère, et qu'il nomme cinerascens. Cette espèce est la même que VAsida acuminata de Kollar, ou VHegeter granulosus de Fal- dermann. Le g. Hadrus paraît appartenir à la tribu des Pédinites de M. Solier, laquelle reste à publier dans son grand travail sur les Collaptérides. (D.) *H^MABORA (aTfxa , sang ; Sopa, nour- riture ). ms. — Genre de Diptères établi par M. Curtis, et adopté par M. Stéphenç, qyi , dans sa Classification des Insectes de l'Angle- terre , le range dans la famille des Hippo- boscides de Leach. Ce g. est fondé sur une seule espèce nommée par l'auteur pallipes. M. Macquart n'en fait pas mention dans son ouvrage. (D.) HiEMACATE. rept. — Nom d'une e^j^èce du genre Vipère. Voy. ce mot. (E. D'.) *H^MADICTY01V {aT[j.a, sang ; êUzvov, filet). BOT. PH. — Genre delà famille des Apo- cynacées, établi par Lindley {in Hortic, transact., VI, 71). Arbrisseaux de l'Amé- rique tropicale. Voy. apocynacées. HiEMANTHE. Hœmanthus, Linn. («Tf^a, sang ; av9oç , fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Amaryllidées , dont plusieurs espèces sont cultivées aujourd'hui, soit dans les jardins botaniques, soit dans les serres des amateurs. Ce sont des plantes bulbeuses dont le bulbe tunique acquiert ordinaire- ment un volume considérable et émet, dans la plupart des cas , deux feuilles grandes , larges , consistantes et assez épaisses , qui s'étalent fréquemment sur la terre. Leurs fleurs sont portées sur une hampe courte, à l'extrémité de laquelle elles se réunissent ! le plus souvent en grand nombre, de ma- j nière à former une ombelle simple, entourée j d'une spathe à plusieurs bractées colorées I de teintes vives , ordinairement d'un Ijeau i rouge, et qui la dépassent. Chacune de ces fleurs présente un périanthe coloré dont le tube est court et adhérent à l'ovaire , dont le limbe est à six divisions assez profondes et régulières ; six étamines insérées à l'ex- irémiLé du tube du périanthe et saillantes ; un pistil à ovaire adhérent , divisé intérieu- rement en trois loges qui renferment un petit nombre dlovules anatropes fixés à leur angle interne; le style et le stigmate sont simples. Le fruit est une baie triloculaire, ou plus souvent 1-2 loculaire par suite de l'oblitération d'une ou de deux loges ; cha- que loge est devenue monosperme, un seul de ses ovules s'étant développé. Les Haemanthes sont presque tous origi- naires du cap de Bonne-Espérance ; quelques ' uns habitent les parties tropicales de l'Afri- j que. Parmi celles de leurs espèces que l'on j cultive le plus ordinairement, nous citerons j les suivantes : 1" I'H^emanthe écarlate , Hœmanthus coccineus Linn., vulgairement nommé Tulipe du Cap , espèce remarquable par ses deux larges et belles feuilles étalées à la surface de la terre, qui paraissent en automne et se dessèchent au printemps ; par sa hampe nue , haute d'environ 2 déci- mètres , qui se montre vers le mois d'août, et qui se termine par une ombelle de vingt à trente fleurs d'un rouge vif, entourée d'une spathe à 6 belles bractées d'un très beau rouge ; 2" l'HiEMANTHE ponceau, Hœmanthus puniceus Linn., dont la hampe est tache- tée , dont les fleurs ont une teinte rouge beaucoup plus vive que celle des bractées ; 3° l'HiEMANTHE A TIGE ROUGE , Hœmaïithus sanguineus Jacq. , dont la hampe , d'un rouge vif, sort d'entre deux grandes feuilles elliptiques, étalées, et dont les bractées sont plus courtes que les fleurs qu'elles entou- rent , etc. Quoique la couleur rouge soit la plus commune dans les fleurs des Hœman- tbes , il en est cependant quelques espèces dont le périanthe et même parfois les bractées ^ont de couleur blanche ; par exemple, chez es Hœmanthus alhiflos et pumilio Jacq. Les volumes I et IV de VHortus schoenbrunensis (!e Jacquin renferment une nombreuse suite de figures d'espèces de ce genre. (P. D.) *U.'I:MARIA (aT/xa, sang), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées- Néottiées, établi par Lindiey {Scelet., p. 9; Bot. reg., n° 1618). Herbe du Brésil. Voy. orchidées. H/EMATIXE. GHiM. — Voy. uématine. UJEM 453 H^EMATITE. min. — Voy. hématite. *H.«MATOBIE. Hœmatobia (arjia, sang ; ^t'oç, vie). INS. — Genre de Diptères, divi- sion des Brachocères , famille des Athéri- cères, tribu des Muscides, établi par M. Ro- bineau-Desvoidy aux dépens des Stomoxes de Fabricius, et adopté par M. Macquart, qui en décrit 5 espèces, toutes d'Europe. Les Hœmatobies ne sont pas moins avides de sang que les Stomoxes, ainsi que leur nom l'indique ; mais on ne les voit pas , comme ceux-ci, dans nos habitations; elles ne fréquentent que les prairies, où elles tourmentent les bestiaux. Le type du genre est 1'//. slimulans {Stomoxis id. Meig.), qui se trouve en France et en Allemagne. (D.) *H^MATOBïl]M (aTp.a , sang ; gtow, je vis). iNFus.? — M. Reichcnbach {Zoologie, 1828) indique sous la dénomination géné- rique û'Hœmatohium des globules du sang qu'il considère comme des Infusoircs. Voy. l'article sang. (?.. D.) *H.'EMATOCOCCUS {J;j.y., sang ; xoxxo'ç, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Nostochinées, établi par Agardh {DC. t. 22, 24) pour des Algues croissant dans les ré- gions polaires. Voy. nostochinées. *HyEMATOBES ( olu.aztôê-r,', , de sang) INS. — Genre de Coléoptères pcnlamères, fa- mille des Brachclytres , tribu des Staphyli- nides , établi par M. de Castelnau ( Éludes entom., pag. 113, pi. 3, fig. 6 ), et adopté par M. Erichson dans sa monographie de cette famille, pag. 340. Ce genre est fondé sur une seule espèce qui §e trouve à Buénos- Ayres, et que l'auteur nomme licolor. Elle est d'un rouge luisant hérissé de poils noirs, avec le milieu de l'abdomen de cette der- nière couleur. (D.) *H.'EMATOPIIVE Hœmatopinus ( «T^Aa , sang; ntlvoq, saleté), hexap. — Genre de l'ordre des Épizoïques , établi par Leach et généralement adopté. Il présente pour caractères : Tête petite , tronquée en avant ou obtuse; les segments moyens de l'ab- domen bien séparés, souvent dilatés en sail- lie aiguë à leur bord ; pieds de derrière étant ordinairement les plus longs, et ayant deux ou trois fois la longueur de ceux de devant; yeux visibles , mais difficiles à dis- tinguer. Les espèces que ce genre renferme vivent toutes sur les Mammifères ; elles sont assez nombreuses , de taille petite ou même 454 HiEM IIMISI très petite. L'H.ematopine du Cochon , Hœ- malopinus Suis Lin., peut être regardé comme le type de ce genre. Cette espèce vit parasite sur le Cochon domestique ( Sus scropha). Dans le Magasin de zoologie, nous avons fait connaître une espèce assez cu- rieuse de ce genre : c'est TH^.matopine du Phoque, Hœmatopinus Phocœ, qui vit para- site sur le Pfiocus vitulina , et qui se ticut sur les lèvres et auprès des narines. (H.L.) *IL^MATOPODINÉS. Hœmalopodinœ . OIS. — Sous ce nom, G.-R. Gray a composé, dans Tordre des Échassiers, unesous-famillc qui comprend les g. Uœmatopiis et Aphriza. (Z. G.) H.EMATOPOTE. Hœmatopola ( ar^.a , «Toç, sang; 'Kor-aq, buveur), ixs. — Genre de Diptères , division des Biachocères, tribu des Tabaniens, établi par Meigen et adopté par Latreiile , ainsi que par M. Macquart , qui en décrit 10 espèces , dont 5 d'Europe, 2 d'Afrique , 1 de Java et 2 d'Améri- que, non compris VH. podagrica, , qu'il a transportée depuis dans le g. Diabase. Les îlœmatopotes sont très avides de sang, comme les autres Tabaniens {voy. ce mot). Le type du genre est VHœmatopa pluvialis {Tabanus id. Linn.), très commun en automne dans les prairies , où il incommode beaucoup les bestiaux. (D.) ÏI/EMATOPS, Gould. ois. — Syn. de lîéorotaire. (Z, G.) .II/EMATOPUS. ois. — Voij. huituieu. ÏI/EMATORWIS, Swains. ois. —Syn. de Turdoïde. Vigors a aussi donné ce nom à une division du g. Falco. (Z. G.) îî.^MATOXYLE . Hœmatoxyion (aXij.Tt , T^cToç, sang;^uAov, bois; bois couleur de sang). «OT. PH. — Genre de plantes de la famille des Paprlionacéeset de la tribu desCœsalpiniées, qui a été établi par Linné pour un arbre dont le bois, très connu sous le nom de bois de Campêche, est l'objet d'un commerce im- portant. Les fleurs de cet arbre présentent un calke coloré en rouge dont le tube est urcéolé, dont te limbe est étalé, à 5 divisions profondes, l'inférieure un peu plus grandie; une corolle à 5 pétales égaux entre eux, ré- trécis à leur base, plus longs que le calice; 10 étamines à filets libres et distincts, velus à leur partie inférieure. Leur pistil se com- pose d'un ovaire rétréci à sa hase, contenant seulement trois ovules, surmonté d'un style court et grêle que termine un stigmate pres- ! que en godet. Le légume qui succède à ces fleurs est oblong, fortement comprimé, t , épaissi aux sutures, qui ne se fendent pas a : la maturité, d'où la déhiscence se fait par i la portion médiane des valves ; il renferme ■ deux ou trois graines comprimées et élargies qui contiennent une faible quantité de pé- risperme. I L'ILematoxyle deCampèciie, Hœmaloxylon i camipechianumL'uin. (Lamk., III. Tah. 340; Nées d'Esenb., Plant, médic, tab. 342), seule espèce qui appartienne à ce genre, est un arbre de 15 à 20 mètres de hauteur, dont le bois parfait est d'un rouge foncé que tout le monde connaît, et qui a valu au : genre lui-même le nom qu'il porte , tandis i que son aubier est d'une couleur jaunâtre; .«îon écorce est brune et rugueuse. Ses feuilles sont pennées sans impaire, formées de trois ou quatre paires de folioles opposées, petites, obovales ou obcordées, glabres et luisantes. I Ses fleurs sont jaunes, odorantes, disposées ! en grappes simples, axillaires. Cette espèce croît naturellement sur les côtes du golfe du Mexique, près de Campêche, ce qui lui a valu son nom. Elle est cultivée d^ns les An- tilles, où elle s'est à peu près naturalisée; on l'y emploie souvent pour faire des haies qui deviennent très serrées et absolument im- pénétrables. Tout le monde connaît le rôle impartant que joue le bois de Campêche dans la tein- I ture; il doit cette précieuse propriété tincto- riale au principe qu'il renferme, et auquel I M. Chcvreul a donné le nom d'Hématine. I Cette substance est soluble dans l'eau bouil- lante, dans l'alcool et dans l'éthcr; sa solu tion, traitée par les acides, passe au rougf, : vif; traitée par les alcalis, elle forme avec eux des combinaisons bleues. Le bois de Campêche se trouve dans le commerce en grosses bûches qu'on a eu le soin de dépouil- ler de leur aubier. Il est très dur, d'un grain \ serré, et il peut recevoir un beau poli, ce qui ! le rend propre à la confection de divers i objets d'ornement. (P. D.) ! *IL'EMAX (aTfAa.sang). bot. ph. — Genre I de la famille des Asclépiadées-Cynanchées, ' établi parE. Mcyer {Comment, plant, afric. austr., 228). Arbrisseaux du Cap. *H.^MEI10PHYGUS ou mieux HEME^ ROPHYGUS (nw/oa, jour; «pîwyw, je fuis). UJEM UjEM 455 I^s. — Genre de Coléoptères hétéromères , établi par M. Dejean, qui le place dans la funiille des Ténébrionites. 11 est fondé sur une seule espèce originaire de la Grèce , et qu'il nomme aspcratus. Cette espèce fai- sait partie auparavant du g. Tenebrio. (D.) *IS.E13EK0SÏA. INS.— Genre de Lépidop- tères de la famille des Nocturnes, établi par M. Bûisduval, qui le range dans sa tribu des i Noctuo-Phalcnides.En adoptantcegenre dans notre Catalogue metliodique des Lépidoptères \ d'Europe, nous l'avons restreint à 3 espèces, savoir : la renifera Boisd. {Pyralis renalis Hubii.), qui se trouve dans les environs de Montpellier; Valbicans Ramb., qui habite TAndalousie, et la sci^w/a Ramb., qui se trouve à la fois en Corse et dans le midi de la France. La première , qui peut être considérée comme le type du genre , est entièrement d'un rouge de brique pâle , avec une tache réniforme blanche très étroite au centre de chacune de ses premières ailes. (D.) ILEMOCAKPUS, Noronh. bot. pu. — Syn. de lîa^onga, Th. *H/EMOCHAI\ÏS, Salisb. bot. pu.— Syn. AtLaplacea, H.-B.-K. ILEMOCIIAKIS (alao^^pvîç , qui se plaît dans le sang), annél. — Genre d'Annélides de l'ordre des Hirudinées, famille des Sang- sues, fondé par M. Savigny {Sysl. des Armel.), et formant dans la méthode de M. de Blainville le genre Piscicola , adopté par de Lamarck ( Hist. nal. des anim. sans vert., V). Une seule espèce entre dans ce genre : c'csiV Hœmocharis piscium Sav. {Hirudo geo- melra Lin., Ilirudo piscium Mulicr et Rœs., Piscicola piscium Bl. et Lamarck). Le corps est long de près de 12 centim., grêle, lisse, terminé par des ventouses inégales; sa cou- leur générale est d'un blanc jaunâtre, fine- ment {)ointillé de brun , avec trois chaînes dorsales, chacune de dix-huit à vingt taches elliptiques plus claires que le fond et non poiniillées ; la chaîne intermédiaire est mieux marquée que les latérales ; on voit dc-ux lignes de gros points bruns sur les cô- tés du ventre, alternant avec les taches claires du dos; les yeux sont noirs. — Cette espèce vit dans les eaux douces de l'Europe, et pa:a«t s'attacher de piéférence à certains pois*ons du genre Cyprin ; elle se déplace assez souvent, et marche à la manière des chenilles arpenteuses. (E. D.) H.'EMODORACÉES. Hœmodoraceœ. bot. PH. — Famille qui a été établie par M. Ro- bert Brown {Prodr., p. 299) pour des plan- tes monocotylédones , toutes exotiques et même peu communes encore dans les jar- dins, la plupart d'entre elles ne nouvant guère être adoptées comme plantes d'orne- ment. Ce sont des végétaux herbacés, viva- ces, à racines fasciculées-fibreuses , dont la tige , peu élevée ou même très raccourcie , porte des feuilles ensiformes , très entières, le plus souvent distiques. Leurs fleurs sont hermaphrodites , le plus souvent régulières. Leur périanthe est coloré, épais, consistant, le plus souvent velu ou même laineux à l'extérieur, lisse et glabre à sa surface inté- rieure; il est tubuleux ; dans le plus grand nombre des cas , la portion inférieure de son tube , ou même son tube tout entier, adhère à l'ovaire. Les six étamines que présentent ces fleurs sont portées par la base des divisions du périanthe , qui , au- dessous du point oii elles deviennent libres, se montre souvent revêtu d'une couche comme glanduleuse , assez épaisse. Parmi ces étamines , les trois opposées aux trois divisions extérieures du périanthe manquent souvent d'anthère ou restent plus ou moins rudimenlaires dans quelques genres; parmi les trois, fertiles , une dillcre quelquefois des deux autres par ses dimensions ( Wa- cficndorfia). Du reste, chez toutes, les anthè- res sont introrses et biloculaires; elles s'ou- vrent par une fente longitudinale. L<3 pis- til est formé de trois carpelles opposés aux trois divisions intérieures du périanthe , et dont les bords infléchis jusqu'au centre de l'ovaire donnent naissance à trois loges dis- tinctes , dont chacune présente à son anjiie interne un placenta renflé , portant un , deux , ou plus rarement de nombreux ovu- les. Dans quelques cas rares , les bords in- fléchis des carpelles ne forment que des cloisons incomplètes , et alors il n'existe qu'une seule loge. Dans le plus grand nom- bre des cas, l'ovaire est adhérent; il est cependant libre dans quelques genres. 11 se prolonge toujours en un style simple ter- miné par un stigmate entier. Le fruit est une capsule qu'accompagnent les restes du périanthe, triloculairc , à déhiscencc locu- 4:)6 H^M HJEM licide; dans un seul genre {Phlehocarya, R. Br.), il est monosperme et indéhiscent. Les graines, tantôt solitaires, tantôt géminées, rarement nombreuses dans chaque loge , sont caractérisées par un test coriace et par un périsperme farineux enveloppant pres- que entièrement l'embryon , qui est droit ; elles sont le plus souvent aplaties. Les Haemodoracées habitent surtout la portion sud-ouest de la Nouvelle-Hollande, comme aussi le cap de Bonne-Espérance et l'Amérique septentrionale. Les racines et les graines de plusieurs d'entre elles con- tiennent une matière colorante rouge, mal- heureusement très peu stable , qui se mon- tre fort développée chez le Lachnanlhes tinc- toria , et qu'on retrouve aussi assez abon- dante chez les Hœmodorum et Wachendorfia. Voici, d'après M. Endlicher, le tableau des genres de cette famille : 1". 3-6 étamines. Ovaire libre. Hagenhachia, Nées et Mart,; Xiphidium, Aub . ; Wachendorfia, Burm. ; Lophiola, Ker . 2°. 3 étamines. Ovaire adhérent. Graines en nombre défini , peltées. Hœmodorum, Sm.; Dilatris, Berg.; Lach- nanlhes, Elliot. 3°. 6 étamines. Ovaire adhérent. Graines en nombre indéfini. Lanaria, Thunb.; Ânigosanthus , Labill.; Conoslylis , R. Br.; Aletris , Linn. 4". 6 étamines. Ovaire adhérent. Noix monosperme. Phlebocarya , R. Brown. (P. ï) } R-EMODOllUM (alaa, sang; 3opiç, en- veloppe). BOT. PH. — Genre delà famille des Hœmodoracées, établi par Smith {in Linn. transact., IV, 213)poui des herbes de l'Aus- tralasie. Voy. h.emodoracées. HiEMOMA (aîiawv, sanglant), ins. — — Genre de Coléoptères subpentamères (té- tramères de Latreille) , famille des Eupodes, tribu des Criocérides , proposé par Mégerle, adopté par Dcjean et par Latreille. M. Th. Lacordaire , qui vient de faire paraître la première partie de ses Coléoptères subpenta- mères phyllophages , caractérise ainsi ce genre : Tarses grêles , allongés, nus en des- sous , ayant le dernier article plus long que les pfécédents réunis , et le pénultième en- tier. La forme générale de ces tarses rappelle celle des Elmis , qui sont très éloignés de cette Iribu. Neuf espèces appartiennent à ce genre ; six sont propres à l'Europe et trois à l'Amérique du Nord. Parmi les premières sont VH. Equiseti et Zosterœ de Fab., Curti- sii, Chevrolaiii, Gyllenhalii et Sahlbergi Lac. Les observations de MM. Kaulfuss et Kunze, relatées dans une lettre à M. Germar, sur les mœurs de ces insectes, sont trop inté- ressantes pour ne pas les consigner ici. Elles concernent r/fcemomajEgMîsefi. « Nous avon trouvé ces insectes , disent ces entomologis tes, exclusivement sur le Potamogeton lucens, dans les eaux stagnantes. Jamais une partie de leur corps ne se faisait voir au-dessus de l'eau ; ils étaient au contraire étroitement attachés aux tiges submergées, qu'ils embraf- saient complètement avec leurs longues pat- tes, de manière que nous n'avons jamais pu parvenir à les en détacher sans leur arracher ces organes. Nous les avons ren- contrés principalement sur les plantes en- core jeunes , et le petit nombre des indivi- dus que nous avons trouvés sur des plantes plus âgées étaient couverts d'une mucosité d'apparence gélatineuse qui les rendait en- tièrement méconnaissables. En même temps que les insectes parfaits, nous avons trouvé les cocons fixés aux parties inférieures des tiges des plantes , et dans lesquels l'insecte se faisait déjà nettement reconnaître. Nous avons pris la plupart des insectes au mo- ment de l'accouplement , acte qu'ils n'ont pas interrompulorsqu'on les saisissait ni pen- dant la captivité. Ces insectes sont en général paresseux , incertains dans leurs mouve- ments, et il leur est presque impossible de marcher sur un plan horizontal ou hors de l'eau. Cependant, en ayant mis quelques uns dans l'eau avec des tiges de Potamoge- ton lucens, ils se promenaient sur les parties immergées de ces dernières , et ils ont con tinué de vivre pendant plusieurs jours. » M. Babington a découvert, le 4 juin 1834, dans le comté de Norfolk, VH. Zosterœ sut le Potamogeton pectinatus , plante qui crois- sait abondamment dans des mares avoisi- nant la mer. Les auteurs anglais ont donné à ces in- sectes le nom de Macroploea, qui devra être abandonné , étant postérieur de publi- cation à celui d'Hœmonia. (C.) H^MOPÏS (aTfxa, saqg; w.|/ , regard ). .jm ANNÉL. — Genre d'Annélides de l'ordre des fl Hirudinécs , famille des Sangsues , créé par II/EAl HAL 457 RI. S.svi^Tiy ( Syst. des Annél. ) ain dépens ! du grand groupe des Sangsues , et adopté par tous les zoologistes. Les Ilœmopis se rapprochent beaucoup des Bdelles, des Sang- sues proprement dites , des Néphélies et des Clepsines; mais ils en diffèrent par la forme de la ventouse orale , et par la disposition des mâchoires, des yeux et de la ventouse anale. Quatre espèces entrent dans ce genre , et toutes se rencontrent assez fréquemment dans les étangs des environs de Paris. L'es- pèce type est le Hœmopis sanguisorha Sav. {Hirudo sa^^guisuga Linn.; Lamk.), plus grande que notre Sangsue médicinale, et dent la morsure produit des plaies doulou- reuses , et quelquefois de mauvaise nature. Les autres espèces ont été découvertes par M. Savigny, qui les a nommées luctuosa et Iccerlina. (E. D.) * ÎL'EiMOîiRHOIS (aîp^pc-?,-," flux de sang). UEPT. — Nom donné par M. Boié {Isis, 182G)à Tun des nombreux groupes formés aux dépens de l'ancien genre Couleuvre. (E. D.) *IïiEMYLîS (aiy.uÀr>ç, beau, doux), ixs. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nccturncs , tribu des Tinéides , établi par Treilschke , et que nous avons adopté dans notre Histoire naturelle des Lépidoptèr^es de France , avec quelques modifications. Les espèces de ce genre , par leurs ailes supé- rieures assez larges, et dont la côte est plus ou moins arquée, ont un peu de la physio- nomie des Tordeuses de Linné ou des Py- rales de Fabricius ; mais elles en dilTèrent essentiellement par leurs palpes arqués et » relevés au-dessus de la tête, et par la large frange qui borde leurs ailes inférieures. Quant à leurs chenilles , elles sont de cou- leurs assez variées , avec un écusson corné sur le premier anneau , et des points ver- ruqueux surmontés chacun d'un poil court sur le reste de leur corps. Elles vivent et se métamorphosent pour la plupart entre des feuilles qu'elles réunissent par des fils. Leurs chrysalides sont effilées , légèrement aplaties ou déprimées dans leur partie an- térieure. D'après notre Catalogue méthodi- que des Lépidoptères d'Europe , ce genre renferme 32 espèces, dont 10 seulement ont été trouvées en France jusqu'à présent. Les autres sont réparties entre l'Allemagne, T. VI. la Hongrie , l'Autriche et la Russie. Nous citerons , parmi les premières, comme type du genre, VH. caraclerella Treil^., qui se trouve dans les environs de Paris. (D.) IIiEI\!ŒA. BOT. rn. — Ruiz et Pav., syn. de Maytenus, Juss. — Salisb., syn. de Por- tulacaria, Jacq. — Schraidt, syn. de Bios- ma, L. IlyE!\'SLERA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Chicora- cées, établi parBoissier {inDC. Prodr., YII, 83). Herbe d'Espagne. Voy. composées. H.'EÏIL'CA. HELM. — Voy. échlnoi'.hynq'oE. SÎ/ERIUCIILA et non ÏSERECULA. helm. Voy ÉCHINORHYXQUE. *i!L'ETErJUS (aîG/ptoç, aérien?), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fajnille des Clavicornes , tribu des Histéroïdes de Latreillc, fondé par M. Godet sur une seule espèce, ïHisler quadralus de Paykull, le même que VHisler ferrugineus d'Olivier, qui se trouve en France et en Allemagne. (D.) HAGEA, Vent. bot. ph. — Syn. de Poly- carpca, Lamk. MAGEKÏA, Willd. bot. pu. — Syn. de Brayera, Kunlh. *2ÎAGÏ\Ï 1. REPT. — Groupe de Scinques indiqué par M. Gray {Ann. of nat. hist., U, -1829). (E. D.) lîAIDÏKGÉilïïE (nom propre), min. — Voy. ARSÉMATES. IIAKEA. BOT. PII. — Genre de la famille des Protéacées-Grevillées, établi par Schra- der {Sert, hannover., 27, t. 17). Arbris- seaux de la Nouvelle-Hollande extratropi- cale. 35 espèces , dont une grande partie cultivée dans les jardins de l'Europe. Voy. PROTÉ ÂGÉES. HALADÎIOMA. ois. — Division fondée par llliger pour des espèces du g. Procella- ria de Linné. Voy. pétrel. (Z. G.) ÏIALCYOIV, Swains. ois. — Voy. alcé- DIDÉES etMARTlN-PÉCHEUR. (Z. G.) HALCkOIXELLE. polyp. — Voy. al- cyonelle. *HALC10]\'I1^»ÉES. Halcyoninœ. ois. — Sous-famille admise par quelques auteurs dans la famille des Alcédidécs ou Alcédini- dées. Elle comprend les g. Dacclo, Leach : Syma, Lcss. ; Melidora, Less.; Todiramphus, Less.; Tanysiptera^ Vig.; Ilakyoriy Swain.s.; et Cei/x, Lacép. Foy. m arïin-pécueur. (Z. G.) HALCYOIVIIIM. POLYP. — Voy. ALCvoa 458 UAL HAL HALEKIA. BOT. PU. — Genre de la famille des Gentianées-Chironiées, établi par Bork- hausen {in Rœmer. archiv., I, 25). Herbe de la Sibérie. Voy. gentianées. HALESÏA (àXïîç, rassemblé), bot. ph. — Genre type de la petite famille des Halésiées, établi par EUis {in Philsoph. transact. LI, 931, t. 22) Arbrisseaux de l'Amérique bo- réale. Voy. HALÉSIÉES et STYRACINÉES. *HALÉSIÉES. Halesieœ. bot. ph. — Le genre Halesia paraît à plusieurs auteurs de- voir devenir le type d'une petite famille dont jusqu'ici les caractères ne pourraient que se confondre avec les siens. Il est réuni par les autres aux Styracinées {voy. ce mot), qui ont reçu même quelquefois le nom d'Ha- lésiacées. (Ad. J.) *HALÏA (nom mythologique), ms. — Genre de Lépidoptères, famille des Noctur- nes, tribu des Phalénides , établi par nous dans notre Histoire naturelle des Lépidoptè- res de France , et adopté par M. Boisduval dans son Gênera et index Europœorum le- pidopterorum. Ce genre , créé aux dépens des Fidoiiies de Treitschke, se borne à deux espèces , savoir : la Phal. Geometra Wavu- ria Lin., qui se trouve communément en juillet dans les jardins où l'on cultive le Groseillier ; VHalia stevenaria Boisd., dé- couverte depuis quelques années seulement en Espagne et dans la Russie méridionale. Elle vole en août. C'est la même espèce que la Geomelra lapidi. ; on les rencontre souvent dans les mers des Antilles; une espèce habile les mers des Indes. Leur couleur n'offre jamais les nuances brillantes des Corallines; elles sont vertes dans le sein des mers , et deviennent blan- châtres par l'action de l'eau ou de la lumière. L'espèce la plus grande ne dépasse que ra- rement un décimètre; les espèces les plus communes n'ont guère plus de cinq centi- mètres. Les Halimèdes sont quelquefois pa- rasites des Thalassioiàiiytcs ; elles adhèrent ordinairement auï roches et aux sables so- lides par des fibres nombreuses plus ou moins longues. On les trouve mêlées dans la Coralline de Corse des pharmaciens , et elles ne paraissent pas altérer les propriétés anthelmintiques ou absorbantes de ce po- lypier. On ne connaît qu'un petit nombre d'es- pèces de ce genre. La plus commune de toutes est VHalimeda opuntia ; les H tuna et dioscoidea sont les plus grandes de toutes et présentent des articulations presque or- biculaires. (E. D.) HALÏMÈDE (nom mythologique), crust. Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, de la famille des Catométopes , de la tribu des Pinnothériens de M. Milne-Ewards, éta- bli par M. Dehaan dans sa Faune du Japon. La seule espèce connue de cette coupe géné- rique est VHalimedefragifer Dehaan. (H. L.) *eALÏMOC]\EMIS (à'Àtaoç, de mer, y.vn'xn , tige). BOT. PH. — Genre de la famille des Atriplicées (Chénopodées) -Salsolées, éta- bli par G. -A. Meyer (wLedebowr. Flor. ait., I, 381). Herbes de l'Arabie et de la Sibérie. ■^ÎSALIMOBEKDFiON («>^u.o;, de mer; SrjSpov, arbre), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Papilionacées-Lotées , établi par Fischer {ex DC. Mem. legum., 283). Arbris- . seau de la Sibérie. Voy. papilionacées. ïiALÏMUS, Lœffl. bot. ph. — Syn. de Scsuvium, Linn. *iiAî.îNA, Grant. polyp. — Syn. de Ha- ll spon g ia. iîALIOTIDE. Haliotis (as d'analogie avec les Halio- tides. Se fondant sur les rapports aualomi- qucs, Cuvier a compris les Haliotides dans SCS Scutibranches n.'>n symétriques, les rap- prochant ainsi des Cabochons et des Crépi- dules, avec lesquels cependant ils ne parîiis- sent pas avoir beaucoup de ressemblance. Toutes les opinions de ses prédécesseurs n'ayant i)oint satisfait M. de Blainvillc , ce savant naturaliste, dans son Traité de malacologie , a con.scrvé , il est vrai, les Haliotides parmi les Scutibranchcs, mais il en a fait une famille spéciale sous le nom d'Olidées , dans laquelle on ne trouve que 'deux genres, celui-ci et celui des Ar.cylcs de Lamarck. Malgré l'autorité de M. de Blain ville, cette famille n'a point été adop- tée, parce qu'en effet, il n'existe point de rapports entre les genres qui la constituent. A l'exemple de Cuvier, M. de Blainville rap- I proche les Haliotides de la famille des Ca-^ lyptraciens , et il comprend cette série d^ : Mollusques parmi les derniers groupes, dansT, le but de les rapprocher le plus possible des Mollusques acéphales ou lamellibranches. Depuis qu'il a été possible de réaliser de nombreuses observations sur un ensemble considérable de Mollusques vivants , nous avons compris pour les Haliotides des rap- ports différents de ceux établis par 'es ;:!;;\io- lïAL HAL 461 gicles qui nous ont précédé. D^"à,d'après plu- sieurs faits qui résultent de la connaissance de quelques g. fossiles, tels que celui desPleu- rotomaires de M. Defrancc , celui des Tro- chotomes de M. Dcslongchainps, nous avions ratujché les Haliotides à la famille des Tur- b'macces de Lamarck, parceque nous voyions une grande analogie entre la fente du bord droit, dans les Plcurotornaires, et la série de trous caractérisant les Halioticics: dans les Trochotomes une analogie de plus se montrait, car la fente d'abord ouverte Onit par se fermer et présenter une ouverture unique, comparable à celle des Haliotides ; nous apercevions aussi une dégradation de formes passant insensiblement des Turbos aux Haliotides , par l'intermédiaire des Sto- mates et des Stomatelles. Ces observations préliminaires eussent été insuffisantes; mais nous les avons confirmées par des observa- tions purement zoologiques, d'après les- quelles les caractères des Haliotides per- mettent à ces animaux de venir se ranger dans le voisinage des Troques et des Turbos. L'un des caractères les plus essentiels des animaux des Turbinacées consiste en ce que tous portent sur le pied des ornements en plus ou moins grand nombre, d'où sor- tent les tentacules très flexibles que l'ani- mal agite constamment. Dans le plus grand nombre des Troques et des Turbos, on compte trois tentacules de chaque côté du pied ; dans d'autres espèces, il y en a quatre; dans les Haliotides, ce nombre est beaucoup plus considérable. Chez tous ces animaux les tentacules en question sont chargés de poils courts , disposés en anneaux. L'Halio- tide a une tête grosse, un peu cylindracée, proboscidiforme; au-dessus de la tête, et à la base, s'élèvent deux grands tentacules co- niques , chargés d'un très grand nombre de cils et à demi rétractiles; au côté externe de chacun de ces tentacules s'élève un pédi- cule conique , au sommet duquel se voit un point oculaire noir assez gros; la tête fait saillie entre deux parties du pied bien distinctes: l'une qui s'épanouit horizontale- ment et qui vient déborder sur le pourtour de la coquille, l'autre constituant l'organe de la marche proprement dit, c'est-à-dire le disque musculaire large et épais sur lequel l'animal s'appuie pour marcher ; la pre- mière portion du pied porte ces innombra- bles ornements et ces tentacules en grand nombre qui sont l'un des caractères les plus distinctifs du g. Haliotidc; le disque du pied, aminci sur les bords, ne dépasse pas la tête à son extrémité antérieure, tandis que son extrémité postérieure déborde la coquille et même le bord orné du pied; le manteau est simple, il revêt l'intérieur de la coquille et en conserve exactement la forme: seule- ment, à gauche, il présente une fente cor- respondant exactement à la série des trous de la coquille; par les bords de cette fente et par chacun des trous s'échappe un petit tentacule dont le nombre varie selon les es- pèces, puisque les trous de la coquille sont constants dans chacune d'elles. La forme générale des coquilles du g. Ra- liotide les a fait rapprocher des Cabochons et des Patelles; ce sont en cH'etde.s. coquilles aplaties, très largement ouvertes , et termi- nées en arrière par une spire peu saillante et composée d'un petit nombre de tours; le côté droit est mince, assez souvent tran- chant; le gauche est accompagné d'uiie côte épaisse, rcfiéchie à l'intérieur, et qui est la continuation de la columclle. En dedans la spire est largement ouverte , comme si on avait déroulé le cône spiral d'un Turbo préa- lablement aplati ; au-dessus du bord gauche on remarque un angle sur lequel règne une série de perforations, quelquefois sublubu- leuses, que l'on voit commencer au sommet et se terminer vers l'extrémité antérieure de la coquille, au point de jonction de son bord droit et de son bord gauche. Les perforation-s du sommet sont toutes fermées, tandis que celles qui sont vers l'extrémité opposée sont ouvertes. A mesure que l'animal s'nccroU, il forme en avant une nouvelle perforation, et à mesure que celle-ci se produit, il en bouche une en arrière. Toutes les Haliotides sans exception sont nacrées à l'intérieur, et ce caractère, de peu de valeur en apparence, vient cependant confirmer les nouveaux rap- ports que nous indiquons; car, sans excep- tion aussi, toutes les coquilles des Turbina- cées sont nacrées. H résulte de ce qui précède que le g. Ha- liotide peut être caractérisé de la manière suivante : Animal gastéropode, rampant sur un pied large, épais vers le centre, anunci sur les bords , portant une large expansion chargée d'ornements divers et d'un grand 462 HAL HAl. nombre de tentacules ; tête proboscidiforme, ayant en dessus une paire de grands ten- tacules coniques finement ciliés; les yeux placés au sommet de tubercules coniques situés au côté externe du tentacule; man- teau simple , fendu en avant et à gauche, au-dessus de la cavité branchiale. Coquille large et aplatie, nacrée en dedans, recou- vrante , ovale ou arrondie , à spire petite , peu saillante, inclinée postérieurement et à droite ; ouverture presque aussi grande que la coquille, à bords continus : le droit mince et tranchant, le gauche épais , solide, réflé- chi à l'intérieur ; une série de trous com- plets , parallèles au bord gauche, dont un certain nombre seulement reste ouvert au- dessus de la cavité branchiale ; une seule impression musculaire , subcentrale, circu- laire ou ovalaire. Les Ilaliotides sont des animaux qui ac- quièrent quelquefois un volume considéra- ble ; ils sont répandus dans presque toutes les mers, ils abondent surtout dans celles des pays chauds ; c'est également dans ces mers que se montrent les plus grandes es- pèces; elles y pullulent en si grande abon- dance, que le commerce en fait charger des navires pour en répandre la nacre, utilement employée comme ornement, Une ou deux espèces existent dans nos mers, l'une dans l'Océan, l'autre dans la Méditerranée. Pen- dant longtemps on crut que ce g. n'était point fossile; mais des recherches récentes ont démontré que les terrains tertiaires de l'Italie en recèlent une espèce qui a la plus grande analogie avec celle qui vit actuelle- ment dans la Méditerranée. Les Haliotides vivent en général à de médiocres profon- deurs , s'attachent aux rochers , au-dessous desquels elles se tiennent cachées pendant le jour; pendant la nuit elles viennent paître les plantes du voisinage. (Desh.) HALÏOTOIDEA, Humph. moll. — Syn. de Stomate, Lamk. (Desh.) *HALIPLIDES. Haliplidœ. ins. — L'une des trois tribus (la première) établies par M. Aube dans la famille des Hydrocantha- res de l'ordre des Coléoptères pentamères. Cette tribu se distingue des deux autres par !a forme générale des Insectes qui la com- posent : ils sont tous de petite taille; leur corps est ovalaire , convexe et parsemé de doints enfoncés , ordinairement placés sans ordre sur la tête , le corselet et le dessous du corps , et placés en stries longitudinales sur les élytres; celles-ci sont presque toujours sinueuses, et terminées en pointe à leur ex- trémité. L'écusson n'est pas apparent; mais un caractère qui fera toujours reconnaître un insecte de cette tribu , c'est l'énorme prolongement lamelleux des hanches posté- rieures , lequel recouvre entièrement les cuisses , et empêche tout mouvement de haut en bas. La tribu des Haliplides se com- pose seulement de deux genres : Haliplus et Cnemidotus. Voy. ces deux mots. (D.) HALIPLUS (àÀtVAooç, qui nage en mer) INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Hydrocanthares , tribu des Ha- liplides , établi par Latreille et adopté par tous les entomologistes. Les Haliples sont des insectes de petite taille, à corps ovale, allongé, et à tête courte et étroite, qui , quoique vivant dans l'eau comme les autres genres de la même fa- mille, en sortent cependant assez souvent pour grimper après les herbes aquatiques, où on les trouve quelquefois réunis en grand nombre. Ils nagent avec facilité et volent aussi très bien. La plupart sont propres à l'Europe et au nord de l'Amérique. Cepen- dant , parmi les 20 espèces décrites par M. Aube, il s'en trouve 2 : l'une du Brésil, et l'autre du cap de Bonne-Espérance. Le type du genre est VHaliplus elevatus {Dytis- cus id. Panz.), qui habite la France et l'Al- lemagne. (D.) HALISERIS. BOT. CR. — Voy. halyseris. HALÏSPONGIA. POLYP. — Voy. éponces. HALITHEA. annél. — Voy. Aphrodite. HALITHERÏUM. paléont. - Voy. la- mantins FOSSILES. HALLEBARDE DE SUISSE, moll. — Nom vulgaire sous lequel les marchands dé- signent quelques espèces de Rostellaires , et particulièrement le Pes Pelicani. (Desh.) HALLERIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophuiarinées- Gratiolées, établi par Linné {Gen., n. 761) pour des arbrisseaux du Cap. Il ne renferme qu'une seule espèce , I'Halléria luisante , Halleria lucida L., cultivée au Jardin des Plantes. Voy. scrophularinées. HALLIA. BOT. PH. — Dumort., syn. de Honkeneja, Ehrh.— Jaume, synonyme iVAly sicarpus , Neck. — Genre de la famille des HAL HAL /iG3 I Papilionacées-Lolces , établi par Thunberg {Prod.y 2) pour des herbes du Cap. On y rapporte une dizaine d'espèces. IIALLIRHOA (nom mythologique), po- LYP. — Genre de Polypiers de Tordre des Alcyonaires , division des Sarcoïdes , créé par Lamouroux {Exp. mélh. des Polypiers) , et ayant pour caractères : Polypier fossile simple ou pédicellé, en forme de sphéroïde plus ou moins aplati , à surface unie ou garnie de côtes latérales ; ayant un oscule rond et profond au sommet et au centre ; présentant des cellules éparses sur toute la surface du polypier. On ne connaît de ce genre que deux es pèces, qui ont été trouvées à l'état fossile, ce sont les Hallirhoa coslata Lamx. , qui est assez grand et se trouve dans le terrain oolitique et dans l'argile qui le recouvre , aux environs de Caen , et V Hallirhoa lyco- perdoides Lamx., qui ressemble assez à de petits Champignons globuleux et pédicellés , et a été trouvée à Cacn. (E. D.) HALLOMEKUS (aUofxai, je bondis). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères , fondé par PaykuU et adopte par tous les en- tomologistes. Latreille le place dans sa fa- mille des Sténélytres et sa tribu des Serro- palpides; tandis que M. Dejean, bien qu'il admette également la famille des Sténély- tres , le range dans celle des Ténébrio- nites. Ce genre , créé aux dépens des Dir- cées de Fabricius, ne renferme qu'un petit nombre d'espèces propres au nord de l'Eu- rope et de l'Amérique. Parmi les 7 espè- ces désignées dans le Catalogue de M. De- jean, nous citerons comme type VHallome- nus hipunctatus Payk., le même insecte que la Dircœa humeralis Fabr., qui se trouve en Suède et en Allemagne. (D.) *UALL01SITE (nom d'homme), min. — Substance compacte , blanche ou bleuâtre , translucide , à cassure conchoidale et cireuse, happant à la langue , et qui est un silicate d'alumine hydraté, contenant 40 pour 100 d'alumine et 16 d'eau. Elle se trouve en rognons dans plusieurs gîtes métallifères , en Belgique, en Silésie, dans laBretagne, etc. (Del.) DALUIATURE. Halmaturus (à),fxa, saut; oipa , queue), mam. — Illiger {Prodr. Mam. et Av. 1811 ) avait donné le nom d'Halma- wus à toutes les espèces de Kanguroos ; F. Cuviera de beaucoup restreint ce groupe, et il en a fait une section du grand genre Kanguroo, Macropus {voy. ce mot) , carac térisée principalement par les molaires, o'ç , de la mer; xpl- vov , lis). ÉCHiN. — M. Steininger {Bull. Soc. géol. fr., VIII et IX , 1837) indique sous ce nom un groupe d'Enciinés. (E. D.) *HALODACTYLUS, Favre. polyp. — Syn. d'Alcyonium. Voy. ce mot. (E. D.) HALODEI\DROIV , Linn. bot ph. — Syn. de Halimodendron , Fisch. HALODEIVDRUM, Lk. bot. ph. — Syn. d'Avicennia, Linn. *HALODULE (a),ç , â\6<; , mer), bot. ph. — Genre de la famille des Naïadées, établi par Endlicher (Gen. pi., suppl., I, p. 1368, n. 1662/ 1 ). Petite herbe de Ma- dagascar. *UALOGETO]V (^ôç, de la mer; ynQvov, sorte de ciboule), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Atriplicées-Salsolées, établi par C.-Â. Meyer (m Ledeftour. Flor. ait., I, 378). 464 IlAl HAL Herbes de la Perse et de la Sibérie. Voy. ATRIPUCIÎES. ÎIALOPHILA (à),oç [5),ç],mer; oç, tige), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Peucédanées , établi par Tausch {in Flora, 1834, I, p. 347). Herbe de l'île de Crète. Voy. ombellifères. *HAMMATOCERUS (aajxa, nœud; xt- paç, corne), ms. — Genre de la famille des Réduviides, de l'ordre des Hémiptères, éta- bli par Laporte de Castelnau {Ess hemipt.\ sous la dénomination d'Hammaocrus, recti- fiée par M. Burmeister en celle d'Hammato- cerus , plus généralement adoptée. Les In- sectes de ce genre particulier à l'Amérique {H. furets et conspicillaris Drury) se font re- marquer par une tête allongée, des antennes à premier article court, le 2'' offrant un grand nombre de divisions annulaires; les deux derniers longs , très grêles. (Bl.) HAMMITES. géol. — Voy. amites. *HAMMODERUS (appa , nœud ; ^tr.v, cou).ms. — Genre de Coléoptères subpenta- mères , famille des Longicornes , tribu des Lamiaires, établi par Dejean, dans son Cata- logue, avec 3 espèces du Mexique. (C.) HAM HAM ft67 *HAM1I10MA, Sold. polyp.— Synon. de Truncatulina. (K. D.) *HA'MPEA , Nées. bot. eu. — Syn. de Sauteria , Nées. *HAMPEA. BOT. PH. — Genre placé avec doute dans la famille des Sterculiacées , établi par Schlechtendal ( m Lmnœa , XI, 371) pour des arbrisseaux du Mexique. Voy. STERCDLIACÉES. HAMPE. BOT. — Voy. tige. HAMSTER. Cricetus. mam.— Pallas (Nbu. spec. Quadr., 1786), dans ses considérations de Génère Murino in universum^ a indiqué le premier, sous le nom de Mures buccati^ un groupe de Rongeurs composé du Ham- ster ordinaire et de quelques animaux qui en sont voisins, et il l'a principalement ca- ractérisé par la présence d'abajoues. Lacé- pède {TaU. des Mam., 1803 ) a adopté cette division , qu'il désigne sous le nom généri- que de Cricelus , et depuis, tous les zoolo- gistes ont conservé ce groupe, tout en mon- trant qu'il devait être étudié et mieux ca- ractérisé qu'il ne Test encore. En effet, on ne connaît bien qu'une seule espèce de ce genre, le Hamster ordinaire, et il reste beaucoup d'incertitude sur les véritables rapports qu'ont avec elle les animaux qu'on en a rapprochés avec plus ou moins de rai- son. Dans ces derniers temps même on a formé plusieurs groupes aux dépens des Cricetus : tels sont les genres Geomys , He- teromys y Callomys , etc., pour des espèces qui, peu connues autrefois, y avaient été placées avec doute. Exposons maintenant les caractères du g. Cricetus, tout en faisant observer que ces caractères se rapportent principalement au Hamster ordinaire, et qu'ils ne sont peut-être pas tous applicables aux diverses espèces du même groupe , espèces qui n'ont pas toutes encore été étudiées avec assez de soin , comme nous l'avons déjà dit. Les Hamsters ont le corps ramassé , la tête grosse, les oreilles ovales ou rondes; on remarque constamment des sacs ou aba- joues sur les côtés de la bouche ; ils ont deux incisives à chaque mâchoire et trois molaires de chaque côté , tant en haut qu'en bas ; à tubercules mousses à la cou- ronne, l'antérieure étant la plus grande; leurs membres sont assez courts ; les pieds 4ie devant à quatre doigts et un tubercule à la place du pouce , et les pieds de derrière à cinq doigts, tous armés d'ongles assez forts ; la queue est médiocre ou courte. L'anatomie en a été étudiée par Dauhentou et par Vicq-d'Azyr. Ce sont des animaux fouisseurs , se nour- rissant de racines et de grains , dont ils font des provisions dans leurs terriers , où ils les transportent au moyen des abajoues dont leur bouche est pourvue. Ils vivent en I général assez loin des habitations des hom- j mes ; mais quelques uns d'entre eux ne j s'éloignent cependant pas des champs cul- I tivés. I Les espèces les mieux caractérisées du g. Cricetus appartiennent à l'Europe et à l'Asie et ont été décrites avec soin par Pallas ; celles dont les caractères offrent des anomalies, et sur lesquelles on n'a encore que des ren- seignements incomplets , ont été trouvées en Amérique. Nous décrirons les espèces principales, et particulièrement le Hamster ordinaire , qui est fort nuisible à l'agriculture, et nous nous bornerons à indiquer simplement les autres. 1° Le Hamster ordinaire. Mus cricetus Linn. {Glis cricetus Erl., Cricelus vulgaris Dum., Desm., Cuv. ; le Hamster, Buffon, t. Xm, pi. 14 , id.: Fr. Cuv., Hist. nat. des Mam.; Skrzeczieck et Chomik-Schrzeezk des Slaves ; vulgairement en France , Mar- motte de Strasbourg ou d'Allemagne). — Sa tête est plus grande , à proportion , que celle du Rat commun; les yeux sont saillants; les oreilles assez longues et presque sans poils; le cou court; les parties supérieures de la tête, du cou et du dos, la croupe et les côtés du corps sont d'un fauve roussâtre, très mêlé de gris , la plupart des poils étant d'un fauve terne , tirant sur le cendré dans la plus grande partie de leur longueur, puis annelés de fauve et terminés de noirâtre ; quelques poils sont en entier de cette der- nière couleur ; le dessous des yeux et la ré- gion temporale , les côtés du cou , le bas des côtés du corps , la face externe de la cuisse et de la jambe , le bas de la croupe et les fesses, sont de couleur rousse ou roussâtre ; le bout du museau , les joues, la face externe du bras, les quatre pieds el une tache sur la poitrine de couleur blan- châtre ; il y a trois grandes taches d'un je^.:- ^68 HAM HAM nàtre pâle sur les côtés de la partie anté- rieure (lu corps; quelques parties du des- sous ihi cou et de la gorge , la poitrine , le ventre et la face interne des avant-bras et des cuisses sont d'un noir brun très foncé; la queue , revêtue de poils roussâtres à son origine , et presque nue dans le restant de sa longueur, est noire; il a une taille d'environ 20 centimètres ; les mâles sont un peu plus grands que les femelles. Dans une variété de cette espèce , l'animal est tout noir, à l'exception d'un peu de blanc autour de la bouche , au nez et sur le bord des oreilles , sous les pieds et à l'extrémité de la queue. Voy. l'atlas de ce Dictionnaire, Mammifères, pi. IX, fig. 2. Le Hamster vit de racines , de fruits , d'herbes , mais particulièrement de grains. En été, lorsque ceux-ci sont mûrs, il en fait une ample provision , qu'il transporte, au moyen de ses abajoues, dans les terriers qu'il s'est préparés , et qui consistent en plusieurs chambres, dont la principale, bien garnie de paille, lui sert de logement. Dans les autres , il entasse des grains de froment, de seigle, des fèves, des pois, de la vesce, de la graine de lin , etc., et quel- quefois ces diverses semences montent à plus de cent livres pesant. Les cavités où elles sont placées sont situées à deux pieds et demi ou trois pieds sous terre , et elles communiquent au dehors par deux galeries, dont u«e , oblique , est le chemin d'usage ordinaire, et l'autre, perpendiculaire, ne sert que dans les cas d'alerte. En hiver, le Hamster se tient renfermé dans sa demeure après en avoir soigneusement bouché les issues; il y vit des provisions qu'il a amas- sées et prend beaucoup de graisse; lorsque le froid devient rigoureux, il s'endort d'un sommeil léthargique , comme les Loirs , mais moins profond. Ces animaux joignent aux substances vé- gétales qui font la base de leur nourriture quelques matières animales ; ils font la guerre aux petits oiseaux, aux Souris, etc.; ils se battent avec fureur et se défendent avec courage : a ors ils gonflent d'air leurs abajoues, ce qui leur donne un aspect assez singulier. Lorsqu'ils sont pressés par la faim , ils n'épargnent même pas leur propre espèce ; la femelle deviendrait , dit-on , la première vicMme de ce besoin , si son iu- I stinct ne la portait pas à s'éloigner du mâle dès que les besoins de l'amour ne les ren- 1 dent plus nécessaires l'un à l'autre. Les fe- melles ont des habitations séparées de celles des mâles, ayant sept ou huit issues perpen- diculaires, par lesquelles les petits sortent et rentrent ; elles produisent , assure-t-on , trois ou quatre fois par an , et la durée de la gestation est de quatre semaines. La pre- mière portée est de trois ou quatre petits; les autres , de six à neuf, et quelquefois de seize à dix-huit. Ces petits sont chassés par leur mère dès qu'ils ont l'âge de trois se- maines , et ils se creusent chacun une de- meure particulière. Les Hamsters se trouvent en très grand nombre. On rapporte que, dans une seule année , où cette espèce s'était prodigieuse- ment multipliée , on présenta à l'hôtel-de- villede Gotha quatre-vingt mille cent trente neuf Hamsters, pris dans les seuls envi- rons de la ville. Si l'on se rappelle que cha- cun de ces animaux entasse en magasin au moins douze livres , et quelquefois jusqu'à cent livres de grains, l'on pourra se former une idée des dommages immenses que leur réunion peut causer dans les moissons : aussi l'homme emploie-t-il toute son indus- trie pour détruire cette espèce si nuisible à l'agriculture. Les habitants des campa- gnes ouvrent les terriers , qu'ils reconnais- sent à un monceau de terre pla<;é près d'un conduit oblique, et en se débarrassant d'un ennemi dangereux , ils enlèvent de ces ca- vaux les provisions qu'il leur avait dérobées. On détruit encore les Hamsters avec une pâte composée d'arsenic ou de poudre d'hel- lébore , de farine et de miel , dont on ré- pand des boulettes sur les champs. Mais cette méthode , en usage dans plusieurs pays du Nord , peut entraîner de trop gra- ves inconvénients pour être conseillée et même permise. La plupart des oiseaux de proie , les Chiens , les Chats , les Renards, les Putois , les Fouines , les Belettes , sont les ennemis naturels des Hamsters , et en tuent une grande quantité. Quelques per- sonnes mangent le Hamster, mais c'est uu assez mauvais mets ; sa peau sert à faire de bonnes fourrures. Pallas dit que les maqui- gnons russes se servent de la chair de cet animal , desséchée , mise en poudre et mê- lée avec de l'avoine, pour faire prendre aux HAM Chevaux un embonpoint subit, mais qui, passant aussi vite, fait place à un marasme mortel. Cet animal habite les contrées centrales et septentrionales de l'Europe et de l'Asie : la Sibérie, la Russie, la Pologne, l'Ukraine, l'EscIavonie , la Sibérie , la Hongrie , la Bohême, la Thuringe et l'Alsace. On a signalé le Hamster à l'état fossile dans les terrains de la quatrième période , et G. Cuvier l'a désigné sous le nom de Cricetus vuîgaris fossilis. 2" Le Hagri ou Hamster voyageur , Mus acedula Gm., Pall. Mus migratorius Pal- las ; Hagri , Vicq-d'Azyr ( Syst. anat. des anim. ). — H est plus petit que le Hamster ordinaire ; son museau est gros, charnu, ob- tus ; les incisives sont très petites et jaunâ- tres ; les moustaches sont fines et longues ; les oreilles nues , ovales , arrondies à l'ex- trémité, légèrement échancrées sur leur bord extérieur ; le corps est gros et trapu; la queue cylindrique et peu fournie de poils; les parties supérieures sont d'un gris cendré, avec une teinte plus foncée sur le milieu delà ligne dorsale; les parties inférieures et les extrémités des membres sont blan- ches. La manière de vivre de cet animal est en général analogue à celle du Hamster pro- prement dit ; mais il paraît que , dans cer- taines années , il fait des migrations nom- breuses, comme plusieurs espèces de Campa- gnols; il ne sort que pendant la nuit. tl habite la Sibérie , près du Jaik , et dans le district d'Orembourg. 3° Le Sablé, Mus arenarius Pallas, Gm. Cricetus arenarius Desm.; le Sabi.é , Vicq- d'Azyr {Syst. anat. des anim.). — De la taille du précédent ; à corps très raccourci ; à mu- seau long ; à queue plus longue que celle des espèces voisines ; à pattes minces et courtes ; son pelage est d'un cendré blan- châtre en dessus , très blanc en dessous et sur la partie inférieure des flancs ; les pieds et la queue sont blancs ; les oreilles arron- dies , à bord externe entier. Il est plus agile et plus prompt à la course que les autres espèces du même genre ; il ne sort que la nuit et se nourrit de graines de diverses espèces d'Astragales , et notam- ment de VAstragalus tragacanlhoides: son raractèrc est aussi irritable que celi:i du HAM 4G9 Hamster ordinaire; sa femelle met bas, vers le mois de mai, quatre à six petits. Pallas l'a trouvé dans les campagnes sa- blonneuses qui bordent le fleuve Irtisch, en Sibérie. 4" Le Pué , Vicq-d'Azyr ( Syst. anat. des anim.) {Musphœus Pallas, Gm., Cricetus phœus Desm.). — Delà taille des deux espèces précédentes; son pelage est d'un cendré brunâtre sur le dos et sur le dessus de la queue , dont le dessous est blanc , ainsi que toute la face inférieure du corps et la partie interne des quatre membres; les oreilles sont ovales, très larges et très entières. Cette espèce se nourrit de céréales ; en hiver, il se retire dans les granges des cul- tivateurs , et fait un grand dommage au riz qu'elles renferment, Pallas croit que ce Hamster n'hiberne pas ; car, en ayant pris un au «Kége au mois de décembre, et lui ayant ouvert l'estomac , il le trouva rempli d'aliments. Il se trouve dans les contrées tempérées de la Perse et dans l'Hyrcanie; son espèce est peu répandue dans les climats septen- trionaux. Pallas ne l'a guère vue que dans les déserts d'Astracan , sur les bords du Volga. 5° Le Sougar , Vicq-d'Azyr, Mus souga- rus et longarus Pall. {Cricetus sougarus Desm.). — Beaucoup plus petit que le Hams- ter ordinaire, il se distingue principalement par un pelage cendré sur le dos , avec une ligne dorsale noire; les côtés variés de blanc et de brun; le ventre blanc et la queue très courte. 11 se tient dans les campagnes arides , et se nourrit principalement de graines de plantes légumineuses , de VAtraphaxys, des Polygonées , etc. Il devient fort gras sur la fin de l'été. Son terrier est formé d'un long canal superficiel, dans lequel viennent abou- tir les ouvertures de plusieurs loges ou ca- naux particuliers. La femelle met bas au mois de juin environ sept petits, qui nais- sent sans poil et qui deviennent prompte- ment adultes. Sa patrie est la Sibérie , dans les déserts de Baraba^sur les bords de l'Irtisch. 6'* L'Orozo , Vicq-d'Azyr, Mus furunculus et barabensis Pallas ( Cricetus furunculus Desm.). — Un peu plus grand que le Sougar, ii offre un pelage d'une couleur cendrée en 470 HAM ilA] dessus, avec une ligne dorsale noire, qui s'étend depuis la nuque jusqu'à l'origine de la queue; son ventre et ses pattes sont !)Ian.cs. Cette espèce a été trouvée dans les cam- pagnes sablonneuses qui sont situées entre les petites rivières de Barnaul et de Kas- mala , vers l'Oby, auprès du lac Melassatta, et dans les contrées voisines du lac Dalai , en Daourie. Trois autres espèces ont été placées dans ce genre ; nous allons les indiquer , mais nous ne les y rapportons qu'avec doute. 7" Cricetus fasciatus RalBnesque; prai- ries du Kentucky, dans l'Amérique boréale. 8" Cricetus myoides Gappen {Zool.journ. V, 205); du haut Canada. 9" Cricetus auratus Waterh. {Proceed.), espèce qui a été prise à Alep. D'autres espèces qui avaient été placées dans ce groupe font actuellement partie de genres distincts; tels sont : Le Hamster du Canada , Mus bursarius Linn. {Cricetus bursarius Desm.), qui a servi de type au genre Geomys. Le Chinchilla , Mus laniger Molina (CW- cetus laniger Geoffroy ) , dont M. Isidore Geoffroy-Saint Hilaire a fait le genre Cal- lomys. Et le Hamster anomal , Mus ajnomalus Thompson {Cricetus anomalus Desm.), que M. Lesson {Nouv. tabl. Règ. anim., Mam- mifères y 1842) prend pour type du genre Heteromys. (E. Desmarest.) HAMULARIA. helm. — Genre d'Intesti- naux de l'ordre des Nématoïdes, établi par Treutler, et qui a reçu de Schranck le nom de Linguatula, et de Zeder celui de Tenta- cularia. Rudolphi { Entozoologie ) l'avait d'abord adopté. M. Bremser a émis des dou- tes sur l'observation de Treutles, qui dit que ces Vers étaient tellement implantés dans le tissu des glandes bronchiques où il les a trouvés, qu'il n'a pu en extraire pres- que aucun sans avoir déchiré leur trompe. D'après cela , Rudolphi {Synopsis) a en- tièrement supprimé ce genre. M. de Blain- ville {Dict. se. nat., art. Vers) n'a pas imité Rudolphi, et il a adopté ce groupe, parce qu'il ne lui paraît pa.« certain que l'Hamulaire de Treutler soit un véritable Ascaride. Les Hamularia ont pour caractères : Corps rigide, élastique, arrondi, subcylindrique, un peu plus atténué à une extrémité qu'à l'au- tre ; bouche à l'extrémité la plus obtuse, et pourvue d'une paire de crochets ou tenta- cules. Une seule espèce entre dans ce groupe , c'est I'Hamulaire de l'homme , Hamularia lymplatica Treutler {Ancluar.^ p. 10 à 13, tab. 3). (E. D.) HANCHE. zooL. — Voy. thorax et patte. *HA1VC0RNIA. BOT. ph. — Genre de la famille des Apocynées-Carissées, établi par Gomei{Act. Ullisipon., 1812, III, p. 51). Arbres du^résil. Voy. apocynees. *HAIVGUA]\A. BOT. PH. — Genre placé à la fin de la famille des Juncacées, établi par Blume {Enum. plant. Jav., I, 15) pour une plante suffrutescente croissant sur les rocs élevés de l'île de Java. HANNETON. Melolontha (/xyjÀoÀovÔTj, nom d'une espèce de Scarabée chez les Grecs), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages , établi par Fabricius aux dé- pens des Scarabées de Linné, et ayant pour type le Scarabœus Melolontha du naturaliste suédois , dont l'entomologiste danois a con- verti le nom spécifique en nom générique. Avant d'aller plus loin, arrêtons-nous ua instant sur le nom de Melolontha donné par Linné au Hanneton vulgaire. Ce nom ne pouvait être mieux choisi, car il est évident que les Grecs l'appliquaient à un Insecte identique à celui qui nous occupe en ce mo- ment, ainsi que le prouve ce vers d'Aristo- phane dans sa comédie des Nu^es (vers. 761), et dont voici la traduction : Donnez l'essor à votre esprit ; laissez-le voler où il voudra comme le mélolonthe attaché par la patte à un fil. Quant à l'étymologie du mot Han- neton, elle n'est pas aussi certaine. Toute- fois, celle qu'en donne M. Mulsant dans sa Monographie des Lamellicornes de la France paraît assez vraisemblable : il le fait déri- ver du mot Alitonus, de la basse latinité, qui veut dire : Qui fait du bruit en volant ^ de ce mot on aurait fait d'abord Halleton et ensuite Hanneton. Le g. Melolontha de Fabricius a été géné- ralement adopté; mais restreint successive- ment par les différents auteurs qui s'en sont occupés depuis , il se borne aujourd'hui à un petit nombre d'espèces , qui toutes ont la plus grande analogie avecle Hanneton or- HAN flAN 471 dinaire. Elles se distinguent de celles des g. voisins par leurs antennes, composées de 10 articles, dont les 7 derniers dans les mâles, et les 6 derniers dans les femelles, forment autant de feuillets beaucoup plus larges chez les premiers que chez les seconds ; par leurs tarses dont les crochets ne sont pas dentés, et enfln par l'extrémité de l'abdomen qui dépasse de beaucoup les élytres, et se ter- mine souvent en une pointe cornée dirigée vers la terre. Du reste, les Hannetons ont la tête courte, les yeux globuleux et très sail- lants, le chaperon rebordé antérieurement; le labre est incliné et échancré dans son milieu; les antennes sont courtes, mais les feuillets en sont souvent très allongés chez les mâles. Le corselet est court, trans- versal, échancré antérieurement, lobé vis- à-vis de récusson, et également sur les cô- tés ; récusson est arrondi ; les élytres ne recouvrent pas entièrement l'abdomen , et sont un peu dilatées sur les côtés vers le mi- lieu de leur longueur ; l'abdomen est très renflé; la poitrine seule est plus ou moins velue ; enfin les pattes ont leurs diverses parties d'égale longueur , avec les tibias antérieurs fortement dentés chez les fe- melles seulement. Quant à l'organisation intérieure de ces insectes , elle est par- faitement connue depuis les travaux de MM. Léon Dufour et Strauss. Les bornes qui nous sont imposées ne nous permettent d'en rapporter ici que les principaux traits : Leur caifil alimentaire est robuste; le ven- tricule chylifique est garni de franges for- mées par les vaisseaux hépatiques; l'intes- tin grêle est suivi d'un colon ; les vaisseaux biliaires forment des replis très multipliés, et quelques uns sont frangés. L'appareil générateur du mâle f st très développé ; il est corné et articulé à sa partie inférieure : chaque testicule est formé par l'aggloméra- tion de six capsules spermatiques, orbicu- laires, et munie* chacune d'un conduit tu- buleux qui s'insère dans leur centre. En France, les Hannetons commencent à paraître vers le milieu d'avril ou un peu plus tard, suivant que le priiitenjps est plus ou moins précoce , et un mois ou six se- maines après on n'en voit plus. Ils se tien- nent accrochés aux feuilles pendant le jour, conuiie s'ils étalent engourdis La chaleur, mai donne de l'activité aux aatics Insec- tes, semble produire chez eux l'effet con- traire. Ce n'est qu'après le coucher du so- leil qu'ils se mettent en mouvement. Alors on les entend bourdonner de tous côtés, et on les voit traverser les airs avec une cer- taine rapidité; mais ils dirigent leur vol avec si peu de précaution qu'ils vont se heurter contre tous les corps qu'ils rencon- trent , ce qui leur occasionne souvent de lourdes chutes : aussi est-il passé en pro- verbe de dire : Étourdi comme un Hanneton . L'activité que montrent dans ce cas les Hannetons paraît n'avoir d'autre but que de se rechercher mutuellement pour s'accou- pler. Les mâles poursuivent les femelles avec beaucoup d'ardeur , et l'on a remarqué que celles-ci se prêtent facilement à leurs désirs. Le mâle, dans l'accouplement, est monté sur la femelle , qu'il tient embrassée avec ses pattes antérieures. Ses organes génitaux sont armés de pinces qui saisissent avec beau- coup de force ceux de la femelle et s'en déta- chent difficilement. Suivant même l'observa- tion de feu le professeur Audouin, le pénis charnu du mâle se romprait et resterait constamment engagé dans le canal étroit de l'oviducte après l'accouplement, qui durerait 24 heures , suivant les uns, et 10 heures seulement suivant les autres. Quoi qu'il en soit, cet acte terminé , le mâle cesse d'é- treindre la femelle , et celle-ci le traîne quelque temps à terre , renversé sur le dos, jusqu'à ce qu'il se détache d'elle ; alors il ne tarde pas à mourir d'épuisement. Quant à elle, elle ne lui survit que le temps néces- saire pour assurer le sort de sa progéniture ; car une fois la ponte faite, elle expire éga- lement. Elle a soin de choisir pour cette opération une terre douce, légère et surtout bien fumée. A l'aide de ses pattes antérieu- res, armées de pointes robustes, elle y creuse un trou de 10 à 20 centimètres de profon- deur, et y dépose 20 à 30 œufs, et quelque- fois plus , de forme ovalaire et de couleur ; jaunâtre. Tout cela ne lui demande qu'une \ heure de travail, et a lieu après le couchet du soleil. Les larves qui naissent de ces œufs sont généralement connues en France sous le nom de Fers hluncs ou de Mans. Leur éclo- sion a lieu un mois ou six semaines après la poiile, suivai.l tsu'il fait plus ou moins cli.uiu. Kll;'s i-t. f)hloit?ues, mai' v-,;ours 472 IIAN HAN courbées en deux, ce qui les oblige à se te- nir sur le côté. Leur couleur est d'un blanc sale ou jaunâtre. Les anneaux de leur corps, au nombre de douze , sont mous et ridés ; les trois derniers sont plus développés et ont une teinte noirâtre due à la présence des excréments, que la transparence de la peau laisse apercevoir. Cette même trans- parence fait qu'on distingue parfaitement les mouvements du vaisseau dorsal sur les autres anneaux. La tête, de couleur fauve, est arrondie, grosse, et armée de fortes man- dibules; les autres organes de la bouche sont bien visibles, ainsi que les antennes. Les pattes, au nombre de six, sont écail- leuses, de couleur rougeàtre, et plus longues que celles des autres Scarabéides : elles sont moins propres à la marche qu'à s'accrocher aux racines, dont l'insecte fait sa nourri- ture. Enfin , les stigmates , au nombre de 9 de chaque côté du corps , sont cernés d'un cercle corné également rougeàtre. Ces larves emploient ordinairement trois ans et quelquefois quatre , avant d'arriver à l'état d'Insecte parfait; mais il faut en déduire neuf mois d'hiver, qu'elles passent dans l'engourdissement, et six qui s'écou- lent entre leur transformation en nymphe et la sortie de terre du Hanneton ; de sorte que le temps pendant lequel elles croissent et se nourrissent se réduit à quinze mois. Mais ce temps leur est plus que suffisant pour occasionner les immenses dégâts dont nous parlerons plus bas. Quand arrivent les froids, elles s'enfoncent dans la terre, où elles se pratiquent une loge pour y passer la mauvaise saison. En remontant à la sur- face du sol, au printemps de chaque année, elles changent de peau,. et lorsqu'elles sont parvenues à leur entier accroissement, c'est- à-dire vers le commencement de l'automne de la troisième année, elles s'enterrent plus profondément qu'elles ne l'ont encore fait, pour subir leur transformation en nymphe. Elles se construisent, à cet effet, une coque en terre de forme ovalaire , et dont les pa- rois, très lisses intérieurement, sont conso- lidées par une humeur visqueuse qu'elles sécrètent, mais non tapissées de soie, comme le disent quelques auteurs. La nymphe contenue dans cette coque n'a rien de par- ticulier, et ressemble à celle des autres Coléoptères de la même tribu. L'Insecte parfait sort de sa double prison vers la fin de février; mais il est alors mou et jaunâtre, et il attend que ses téguments aient acquis la dureté et la couleur qu'ils doivent tou- jours garder pour se frayer un chemin jus qu'à la surface du sol et arriver à la lu- mière , ce qui n'a lieu , pour les individus les plus précoces, que vers le 15 avril. Ce- pendant on a des exemples de Hannetons sortis de terre beaucoup plus tôt, et même au milieu de l'hiver, par suite de la douceur de la température; mais ce sont des cas extraordinaires. Quoi qu'il en soit, le Han- neton, à peine a-t-il vu le jour, qu il prend son essor et va s'abattre sur l'arbre le plus voisin. Le corps de cet Insecte est lourd ; pour en alléger le poids, il est obligé d'enfler son abdomen en y faisant pénétrer le plus d'air possible par ses stigmates. C'est dans ce but qu'on le voit élever et abaisser succes- sivement ses élytres , pendant plusieurs se- condes, avant de déployer ses ailes nour s'envoler. Les enfants, qui s'aperçoivent de ce manège , disent alors qu'il compte ses ccus , et croient l'exciter à partir pius tôt en lui chantant ce refrain si connu : Hanneton, vole, vole, vole. Ton mari est à l'école, Qui m'a dit, si tu ne voles , etc., etc. C'est pendant la nuit seulement que les Hannetons dévorent les feuilles des arbres, sur lesquels ils se tiennent dans l'immobi- lité la plus parfaite pendant le jour, comme nous l'avons déjà dit. On s'aperçoit à peine de leurs dégâts dans les années où leur nombre est peu considérable; mais il n'en est pas de même dans celles où ils se mon- trent en grande quantité. On voit alors des parties entières de jardins ou de bois dé- pouillées de leur verdure par ces Insectes destructeurs, et présenter l'aspect de l'hiver au milieu de l'été. Les arbres qu'ils ont ainsi dénudés ne périssent pas ordinaire- ment; mais ils reprennent difficilement leur première vigueur, et ceux des vergers restent un an et même deux sans donner de fruits. Bien que c«s Insectes aient un vol peu soutenu , il arrive cependant quelquefois qu'après avoir dévoré toutes les feuilles des arbres dans certains cantons , ils se réunis- sent en nombreuses légions, comme les Sau- ÎÎAN HAN 473 terelles d'Orient, et se transportent à des distances plus ou moins considérables pour trouver une nouvelle pâture. C'est ainsi , dit M. Mulsant, qu'on a vu, pendant le mois de mai 1841, des nuées de ces Insectes traverser la Saône dans la direction du sud- est au nord-ouest, et s'abattre sur les vi- gnes des environs de Mâcon. Les rues de cette ville en étaient jonchées, et, à cer- taines heures, en passant sur le pont, il fallait faire !e moulinet autour de soi pour n'en être pas couvert. M. Blanchard rap- porte de son côté, sans citer de date, qu'ils I se montrèrent en si grande quantité dans \ les environs de Blois , que 14,000 de ces ' Insectes furent recueillis par des enfants en quelques jours. En 1688, dans le comté de Galway en Irlande , ils formèrent un nuage si épais, que le ciel en était obscurci l'espace d'une lieue, et que les habitants de la campagne avaient peine à se frayer un chemin dans l'endroit où ils s'abattaient. Enfin , on se rappelle avoir lu dans les journaux que, le 18 mai 1832, à neuf heures du soir, une légion de Hannetons assaillit la diligence, sur la route de Gour- nay à Gisors, à sa sortie du village de Tal- moutiers , avec une telle violence , que les chevaux, effrayés, obligèrent le conducteur à rétrograder jusqu'à ce village pour y at- tendre la fin de cette grêle d'une nouvelle espèce. Quelque considérables que soient les ra- vages des Hannetons dans leur état parfait, ils sont loin cependant de pouvoir être com- parés à ceux de leurs larves, dont nous n'a- vons pas encore parlé. Grâce à l'instinct de la femelle, qui a eu la précaution de pondre ses oeufs dans les terrains les mieux cultivés et les plus garnis a de jeunes racines , les larves se trouvent abondamment pourvues de nourriture au , moment où elles sortent des œufs. Cepen- dant, si l'on en croit M. Mulsant, elles se nourriraient seulement , pendant les pre- miers jours de leur existence , de parcelles de fumier et de détritus de végétaux. Quoi qu'il en soit , pendant les quatre ou cinq mois qui suivent leur naissance, elles vivent réunies en famille jusqu'à leur première mue; mais après l'hiver, pendant lequel elles ont eu la précaution de s'enterrer de T VI. manière à se mettre à l'abri de la gelée, le besoin d'une nourriture plus abondante les force à se disperser. Elles pratiquent alors des galeries souterraines dans toutes les directions, sans toutefois s'éloigner beau- coup du lieu de leur naissance. Dès ce mo- ment , elles commencent à attaquer plus particulièrement les racines qu'elles trou- vent à leur portée, et leurs dégâts augmen- tent avec leur grosseur et la force de leurs mandibules. Toutes les racines leur sont bonnes, pourvu qu'elles soient tendres: cependant, suivant l'observation de M. Vi- bert, elles donnent la préférence h celles des fraisiers , des salades et des rosiers des quatre saisons. Les ravages occasionnés par ces larves dans les terrains qui en sont infestés sont quelquefois incalculables. On a vu des jar- dins maraîchers entièrement dévastés ; des champs de luzerne détruits , en partie ou en totalité ; des prairies d'une grande éten- due jaunir et rester sans produit ; des piè- ces d'avoine blanchir et périr sur pied avant la maturité; le quart, le tiers et jusqu'à la moitié des épis de blé tomber sous la main du moissonneur avant d'être coupés. Ces larves voraces ne bornent pas leurs dégâts à la destruction des plantes herbacées : à mesure qu'elles croissent en âge et en force, dans leur dernière année surtout, elles at- taquent aussi les végétaux ligneux. Leur corps semble avoir été courbé en arc pour embrasser plus facilement les racines qu'elles veulent dévorer. Dès que lés racines laté- rales d'un jeune arbre ont été rongées par elles, on voit, selon l'observation de M. Bouché, pendre desséchées les pousses nouvelles qui leur correspondent. Elles at- taquent aussi la racine principale et forceiit le sujet à périr. Les annales de l'agriculture renferment, à cet égard, les détails les plus affligeants. On a vu, çuivant le rapport de M. Des- chiens, six hectares de glandées trois fois semées dans l'espace de cinq ans avec une réussite parfaite , être autant de fois entiè- rement détruits par ces larves; tel pépi- niériste éprouver , par leurs ravages , des pertes supérieures au montant de toute une année de contributions de sa commune; toi autre conservant à peine la centième partie der. plantes qu'il possédait. D'après M. Rals- 474 H AN HAN hourg, un semis considérable de bois a été détruit, en 1835, dans les dépendances de rinstitut forestier du royaume de Prusse ; et suivant le témoignage de M. Meyerinck, plus de 1,000 mesures de Pins sauvages de six à sept ans ont été détruits dans la forêt de Kolbitz. Les vers blancs ou larves de Hanneton s'attachent parfois aui pieds des vieux ar- bres de nos jardins et de nos vergers en assez grand nombre pour occasionner leur mort. On en a trouvé jusqu'à près d'un dé- calitre rassemblés autour d'une même sou- che. Ces vers résistent à des fléaux qui sem- bleraient devoir les anéantir. Ainsi les inon- dations extraordinaires qui ont dévasté les bords de la Saône pendant ces dernières an- nées, n'ont eu sur ces animaux aucune in- iluence funeste; et, comme M. Meyerinck l'avait déjà remarqué en Allemagne, des terres et des prairies qui étaient restées quatre semaines sous l'eau n'en ont pas été débarrassées. Mais ce qui est réellement nuisible à ces Insectes destructeurs et en Tait périr beaucoup dans leur état parfait, ce sont les gelées tardives qui surviennent en avril et en mai , après un temps doux, au moment où ils sortent de terre. Malheu- reusement, ces mêmes gelées ne sont pas moins nuisibles aux plantes et aux arbres, qui sont alors en pleine végétation. Les Hannetons ont pour ennemis , parmi les insectes , les grandes espèces du genre Carabe , qui recherchent surtout leurs lar- ves. C'est donc à tort que les jardiniers tuent les Carabes qu'ils rencontrent. Ils ont aussi pour ennemis les Reptiles et les Oi- seaux insectivores , surtout parmi les Noc- turnes, et enfin les petits Quadrupèdes, tels que Rats, Fouines, Belettes et autres; mais tous ces animaux réunis ne détruisent peut-être pas la centième partie de tous les Hannetons qui naissent chaque annce. L'Homme, victime des dégâts de ces insec- tes redoutables, a dû nécessairement re- chercher les moyens de s'en débarrasser. On en a proposé un grand nombre , et chaque auteur a préconisé le sien ; mais l'expérience n'a pas tardé à en démontrer l'insuffisance ou l'inutilité. Nous nous dispenserons , par cette raison, d'en mentionner aucun. Il n'en existe qu'un seul, à notre avis , qui pourrait être employé arec succès, si une loi le ren- ! dait obligatoire pour tous les propriétaires I de terrains envahis par ces insectes des- I tructeurs ; ce serait de faire en grand , ! pendant le temps de l'apparition des Han- netons , du 15 avril au 15 juin , ce que les enfants font en petit lorsqu'ils veulent s'en procurer pour leur amusement , c'est-à-dire de secouer fortement les branches sur les- quelles ils sommeillent pendant le jour, et de recueillir tous ceux qui en tomberaient pour les faire périr n'importe par quel pro- cédé. Ce moyen est bien simple, et la seule objection qu on puisse y faire , c'est qu'il exigerait l'emploi de beaucoup de bras dans les localités d'une grande étendue ; mais , dans tous les cas , il serait plus efficace et moins dispendieux que tous ceux qu'on pourrait employer pour la destruction des larves : plus efficace en ce que la mort d'une seule femelle avant la ponte empêche la naissance de 30 larves au moins ; moins dispendieux en ce que pour atteindre celles- ci , on est obligé de bouleverser les terrains qui les recèlent , c'est-à-dire d'employer un remède souvent pire que le mal, attendu qu'elles se tiennent de préférence dans les terres les mieux cultivées et en plein rapport. L'industrie a dû naturellement chercher à tirer parti d'un insecte aussi commun que le Hanneton. Suivant M. Farkas, on est parvenu à extraire du corps de cet in- secte , à l'aide d'une forte ébullition, une sorte d'huile qui sert , en Hongrie, à grais- ser les essieux de voitures ; et , d'après M. Mulsant, on serait également parvenu à utiliser pour la peinture le liquide noirâ- tre que renferme l'œsophage de cet insecte. Nous ignorons si ces deux découvertes ont eu de la suite; mais, en admettant l'affir- mative , il faut convenir que ce serait là une bien faible compensation des immenses dégâts que nous causent les Hannetons. Une utilité plus directe, et qui n'est pas contestable, c'est d'en nourrir les porcs et les volailles, qui en sont très friands, sur- tout des larves. Quant à l'assertion de certains auteurs que les Hannetons dévorent les chenilles, elle est absolument dénuée de fondement ; s'ils nuisent à celles-ci , c'est parce qu'en dévorant les feuilles des arbres , ils leur enlèvent leur nourriture ; mais il y a réci- procité. HAP Tels sont les principaux faits que présente l'histoire du Hanneton ordinaire {Melolon- tha vulgaris Fabr.) , et qui sont communs à une seconde espèce, le Hanneton du Mar- ronnier {Melolontha hippocastani Fabr. ) > que Roesel et d'autres auteurs d'après lui ont confondue mal à propos avec la pre- mière , car elle en est bien distincte. Nous engageons les personnes qui vou- dront s'instruire plus à fond sur cette his- toire, à consulter, sous le rapport agronomi- que , l'ouvrage de M. Vibert , intitulé : Du Ver blanc (in-8° publié à Paris en 1827 ), et sous le rapport zoologique , les travaux de M. Léon Dufour, et surtout l'admirable ouvrage de M. Straus , couronné par l'Aca- démie des sciences en 1824 , et imprimé à ses frais en 1828. Le dernier Catalogue de M. Dejean men- tionne 13 espèces de Hannetons ou Mélo- lonthes de Fabricius , dont 9 de l'Europe ou de l'Asie occidentale , 2 d'Amérique , 1 des îles Philippines et 1 dont la patrie est inconnue. Parmi les premières, nous avons déjà cité dans le courant de cet article les Melolontha vulgaris et hippocastani Fabr. Nous citerons en outre le Hanneton foulon ( Melolontha fullo Fabr. ) , la plus grande et la plus belle du genre. Cette espèce se trouve dans le voisinage de la mer , sur les côtes occidentales et méridionales de la France , où sa larve se nourrit des racines des plantes salées, ^e qui explique pourquoi on la trouve aussi, mais plus rarement, dans les terrains salins de l'intérieur des terres. Elle est très commune dans les du- nes de Dunkerque. (Duponchel.) HAPALA]\THUS, Jacq. bot. ph. — Syn. de Callisia, Lœffl. *HAPALE. MAM. — Nom latin du genre Ouistiti. (E. D.) *HAPALI1VA, HAPALIIMEyE.MAM.— Ces deux noms ont été donnés , le premier par M. Gray, le second par M. Lesson , à une sous-famille de Quadrumanes comprenant les Ouistitis et quelques autres genres. (E.D.) *HAPALOPHl]S , G.-R. Gray. ois. — Division générique fondée sur le Lanius cuhla. Voy. pie-grièche. (Z. G.) *HAPALOSTEPHll]M, Don. bot. ph.— Syn. de Soyeria, Monn. *HAPALOTIS, Licht. mam. — Syn. de Ckmilurm, Ogilb. (E. D.) HAP 475 *HAPALUS (a«aio5, faible ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécio* nidées , établi par De Gandolle [Prodr.^ V, 508). Herbe du Chili. Voy. composées. *HAPLA1\THUS (âtrio'oç , simple; âyQo^ , fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Acan- thacées-Andrographidées , établi par Nées (m Wallich Plant, as. rar., III, 115) pour une herbe de l'Inde. Voy. acanthacèes. *HAPLOCŒLUS {à-n\6oq, simple, xoTXoç, creux). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Carabiques , tribu des Féroniens, fondé par M. le baron de Chau- (loir {Bull, de la Soc. irnp. de Mosc, 1838, n" 1 ) sur une seule espèce Platysma tristis De']., de l'Amérique septentrionale. (D.) *HAPLOCARPHA (aTrXooç, simple ; xap- 9V], fétu), bot.ph. — Genre delà famille des Gomposées-Cynarées , établi par Lessing {in Linnœa, VI, 90, 1. 1, f. a) pour des herbes du Cap. Voy. composées. *HAPLODO]\ (àrrXooç, simple; S^ovç, dent). MAM. — M. Wagler {NatUrliches Sys- tem der Amphibien, etc., 1830) indique sous ce nom un groupe de Rongeurs assez voisin du genre des Lapins. (E. D.) *HAPLOGEI\IlJS ( àTTÎo'oç , simple ; yé- v£ta, joue). INS. — Genre de la tribu des Myrméléoniens , de l'ordre des Névroptères , établi par Burmeisler {Handb. der entom.) , et adopté par M. Rambur ( /ns. névropt.. Suites à Buffon). Les Haplogenius, très voi- sins des Ascalaphes, n'en diffèrent bien sensiblement que par la forme des yeux , n'offrant pas d'échancrure. On en connaît un petit nombre d'espèces américaines. Le i-^pe esiVappendiculatus Fabr. (Bl.) *HAPLOHlMEl\Il]M , Schwœgr. bot CR. — Synonyme de Leptohymenium , Schwœgr. *HAPLOLOPHIUM(àirXoo;, simple; Xo- cpoç, aigrette), bot. ph. — Genre de la fa- mille desBignoniacées-Eubignoniées, établi par Chamisso {in Linnœa, VII, 556) pour des arbrisseaux indigènes du Brésil. *HAPLOMITmUM (aTT^'oç, simple; pt- rptov, bandeau), bot. cr. — Genre de Jun- germanniacées, établi par Nées {Leberm. I, 109) pour une herbe des Alpes. Voy. jun- GERMANNIACÉES. *IÏAPLOPÉRISTO]WÉ. Haploperistom»' tus [ânléoq, simple; Trtpt, autour; arôfxa, bouche ). bot. cr. — Nées d'Esenbeck 476 HAP HAR nomme ainsi toutes les Mousses munies d'un périslome simple. *IiAPLOPAPPUS (ûCTT^ooç, simple ; izi-n- irroç, aigrette), bot. ph. — Genre de la famille des Gomposées-Astéroïdées, établi par Cassini {in Dict. se. nat., LVI, 169) pour des herbes Yivaces ou suffrutescentes , croissant en abondance dans les deux Amériques , à feuilles alternes, très entières ou dentées, à fleurs disposées en capitules terminaux , blanches ou tirant au rouge ; les corolles et les rayons delà même couleur, ou, très ra- rement, de couleurs variées. Le principal caractère de ce genre con- siste dans Takène oblongue, cylindrique ou lurbinée , soyeuse ou glabre , caractère qui a servi à la division de ce genre en sept sec- tions renfermant en tout 28 espèces. (J.) HAPLOPÉTALE. Flaplopetalus {canlooq; simple; TreTaXov , pétale), bot. ph. — Épi- ihète sous laquelle on désigne toutes les plantes dont la corolle n'est formée que d'un seul pétale. HAPLOPHYLLUM (aTrXooç, simple ; tpvX- /ov, feuille). BOT. ph. — Genre delà familledes Rutacées, établi par M. Ad. de Jussieu (m Mem. Mus., Xll, 464; t. XVII, f. 10) pour des herbes croissant dans l'Europe australe et les régions tempérées de l'Asie. Voy. ruta- CÉES. *flAPLOPUS (à-TTXoûç, simple; tto^ç , pied). INS. — Genre de la tribu des Phas- miens , établi par M. Gray, sous le nom d^Aplopus , dont M. Burmeister a ensuite rectifié l'orthographe. Les Haplopus sont sur- tout caractérisés par la présence d'ocelles; par les filets de l'abdomen très courts ; par les palpes élargis à l'extrémité et le thorax cylindrique. Le type est l'if, angulatus (Phasma angulata Stoll.). (Bl.) *HAPLOPLS(à7r>ooç, simple; ttoû;, pied). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères , divi- sion des Brachydérides, créé par Schœnherr {Gen. et sp. Curculionid., t. VI, pag. 470), qui y rapporte 2 espèces du Brésil nom- mées par l'auteur : H. Westermanni etswb- marginalis. (G.) *ÏIAPLOSTELLÏS (ànXo'oç, simple; Stella, étoile), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, établi par A. Richard {in Mem. Soc. h. n. Paris., IV, 36) pour des herbes de la Mauritanie. Voy. orchidées. *HAPLOSTEPIIIUM ( ànXooç , simple ; c7T£cpo;, bandelette), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Vernoniacées, établi par Martius {Msc. ex DC. prod.,Y, 78). Arbrisseau du Brésil. Voy. composées. *HAPLOSTYLïS(à7rXooç, simple; a-ï-uXoç, style). BOT. ph. — Genre de la famille des Cypéracées-Rhynchosporées, établi par Nées pour des herbes de l'Amérique tropicale et des Indes orientales. Voy. cypéracées. *HAPLOTAXIS (ân->ôoç , simple ; xâÇic, rang), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cynarées, établi par De Candolie {Mem. , IX , t. X). Herbes des Indes orien- tales. Voy. COMPOSÉES. *HAPLOTïmiPS {ànléoç, simple; Opi^, genre d'insecte), ins. — M. Haliday a éta- bli sous cette dénomination un genre de la tribu des Thripsiens, de l'ordre des Thy- sanoptères que M. Burmeister a réuni à ce- lui de Phœothrips. Nous avons adopté aussi cette réunion. (Bl.) HAPLURUS, Dej. ins. — Syn. d' Haplo- pus. (G.) *HAPT0DERUS(a7rT£iv, appliquer; <»£p-/j, cou). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Carabiques , tribu des Féroniens, fondé par M. le baron de Chau- doir pour y placer deux espèces d'Argutor, savoir : VA. spadiceus Dej., qui se trouve dans l'est de la France, et VA. subsinuatus du même auteur, qui habite la Styrie. (D.) *HARDE^'BERGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacces- Phaséolées , établi par Bentham {in Enum. plant. HUgel., 40). Arbrisseaux de la Nou- velle-Hollande. Voyez PAPILIONACÉES. HARDWÏCKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacés-Cœsal- piniées, établi par Roxburgh (P/ant. corom.f III, t. 209). Arbres de l'Inde. Voy. papilio- NACÉES. HARENG. Harengus {aresco, sécher), poiss. — Ce poisson, connu de tous les rive- rains de l'Océan d'Europe, depuis la Manche et même les côtes de Bretagne, jusque dans la mer Glaciale, mérite de fixer notre attention à cause de sa grande importance comme espèce remarquable dans la na- ture , et aussi comme richesse commer- ciale. Le Hareng a le corps comprimé , le dos arrondi, le ventre tranchant, et même, par la disposition des pièces écailleuses ab- liAll HAR hll dominales , découpé en dentelures , quand Tabdomen n'est pas distendu par le déve- loppement des organes génitaux. Sa tête est du cinquième de la longueur totale ; les | sous-orbitaires, le préopercule et le haut de l'opercule sont couverts de petites veinules. Le sous-opercule est arrondi ; c'est même le caractère le plus saillant et le plus facile à saisir pour distinguer un jeune Hareng d'une grande Sardine ou d'un Célan (Pitchard des Anglais). L'ouverture de la bouche est de grandeur médiocre ; elle est bordée, comme dans toutes les espèces de Ciupées, par des intermaxillaires étroits et courts, des maxil- laires arqués en avant. Les os, ainsi que ceux de la mâchoire inférieure, portent des dents très fines, mais faciles à distinguer. Il y en a aussi sur la langue et sur les palatins. Les maxillaires seuls sont mobiles, et par leur mouvement de bascule contribuent à agrandir l'ouverture de la bouche. Il n'y a pas d'échancrure entre les deux intermaxil- laires ; ce caractère distingue les Harengs des Aloses. Les ouïes sont très largement fendues ; la membrane branchiostège a huit rayons. Comme dans toutes les Ciupées, les dentelures des branchies sont longues et fines. Elles forment sur le devant des arcs bran- chiaux une sorte de crible en lames pectinées très serré. Les ventrales naissent sous le mi- lieu de la dorsale , et l'anale , assez longue , mais basse, a seize rayons. La caudale est fourchue. La couleur d'un Hareng vivant est verte glauque sur le dos, blanche sur les côtés et le ventre , tout le corps étant cou- vert d'un glacé d'argent brillant et métal- lique. Le vert du dos se change aussitôt » après la mort du poisson en un bleu d'in- digo, qui devient plus intense à mesure qu'il y a plus de temps que le poisson a cessé de vivre. Sur certaines côtes , le pois- son a des couleurs jaunes cuivrées, particu- lièrement en Ecosse. Les écailles sont gran- des, minces, et se détachent très facilement. Celles qui constituent la carène dentelée du ventre sont plus dures, et ont deux longues apophyses qui les fixent plus fortement que les autres. L'estomac est un grand sac oblong et pointu, avec seize ou dix-huit appendices au pylore; le foie est rouge et divisé en deux lobes; la rate est petite et à gauche de l'es- lomac; la vessie aérienne est très grande, à parois minces et brillantes ; elle communique avec le fond de l'estomac par un canal assez court. Les reins sont gros, la vessie urinaire est petite. Au temps du fraî, la laitance ou l'ovaire est très gros, et remplit la plus grande partie de l'abdomen. Le péritoine est noi- râtre. On compte au squelette cinquante-six vertèbres, vingt et une côtes, et un nombre considérable d'arêtes disposées avec une ré- gularité qui mérite une scrupuleuse atten- tion , mais qu'il serait trop long de dé- crire ici. Presque tous les naturalistes s'accor- dent à dire, et tout le monde répète, d'a- près eux , que le Hareng meurt aussitôt qu'il est tiré de l'eau. Cette assertion est même tellement populaire qu'elle est deve- nue proverbiale dans certains pays : " As dead as a Herring , » disent les Anglais, ^lais elle n'est répandue que par les rap- ports des pêcheurs de Harengs aux grands filets , qui retirent ces poissons étranglés dans les mailles où ils se sont encolletés. Dans ces circonstances , ils ne tirent pas de l'eau un seul Hareng vivant; mais il n'en est pas moins certain que la vie des Harengs, quoique moins tenace que celle de beaucoup d'autres poissons , peut se prolonger beau- coup plus qu'on ne le croit communément. Neucrantz anciennement, Noël de la Mori- nière, ont vu des Harengs vivants plusieurs heures après avoir été tirés de l'eau , et sau- tant dans les paniers avec les autres pois* sons où on les avait mis. J'ai moi-même été témoin de ce fait. On prétend que le Hareng fait entendre un son, comme d'ailleurs beaucoup d'autres poissons le font. Je n'ai jamais entendu ce- lui du Hareng; les Anglais ont même un mot qui exprime par onomatopée le cri du Hareng : ils disent squeali. Puisque je rapporte les dires des pêcheurs, je citerai aussi que les couleurs du Hareng varient quelquefois de manière à représen- ter des sortes de caractères, que les peuples, dans leur ignorance , regardent comme des lettres des langues teutoniques des Scandi- naves. Ces variétés, assure-t-on, ne sont pas rares en Angleterre. Je ne connais rien de plus extraordinaire à cet égard que ce qui est rapporté à ce sujet pour être arrivé en 4*S II A R DaRemark, en 1587. Les historiens ont même j conservé la date précise de la capture des deux Harengs singuliers qui donnèrent lieu à cet événement lié à l'histoire de ce Pois- son. Le 21 novembre 1587, sous le règne de Frédéric II, on pécha dans la mer de Nor- wége deux Harengs sur le corps desquels étaient imprimés profondément, et jusqu'à l'arête, des caractères gothiques. Ces poissons furent portés à Copenhague , et sept jours après leur capture ils furent présentés à Frédéric II. Ce monarque superstitieux, ef- frayé à la vue de ce prodige, pâlit, crut que ces signes devaient prédire un événement qui se rapportait directement à lui, en an- nonçant sa mort ou celle de la reine. Les savants du pays furent consultés, et ils tra- duisirent ainsi les inscriptions gravées sur les poissons : Vous ne pécherez pas de Ha- rengs dans la suite aussi bien que les autres nations. Le roi ne se contenta pas de cette explication ; il jQt consulter les savants de Rostock. Il y a sur ce sujet plusieurs mé- moires plus ou moins remplis de croyances superstitieuses et absurdes. Frédéric mourut en 1588, et l'on ne manqua pas d'attribuer sa mort à l'apparition des Harengs venus pour l'annoncer à son peuple. Le Hareng habite en grande abondance tout rOcéan boréal, dans les baies du Groen- land, de l'Islande, autour des îles de la Lapo- riie, des îles Feroé, et sur toutes les côtes des îles Britanniques. Il peuple les golfes de la Norwége, de la Suède, du Danemark et de la mer du Nord. Il existe aussi dans la Bal- tique, quoique un peu moins salée, dans le Zuyderzée; puis nous le trouvons dans la Manche , et le long des côtes de France jus- qu'à la Loire ; mais il ne paraît pas descendre plus bas pour se montrer dans le golfe de Gascogne, car on sait très positivement qu'il ne se trouve pas sur les côtes plus méri- dionales du royaume , ni sur celles d'Espa- gne ou de Portugal. Il n'existe pas non plus sur celles d'Afrique. Quelques auteurs ont avancé, mais à tort, que le Hareng commun {Clupea Harengus) existe dans la Méditerra- née. Nous n'avons jamais vu le Hareng venir de cette mer. On a dit que le Hareng, se di- rigeant aussi vers Terre-Neuve, se rendait de là sur les côtes d'Amérique jusqu'à la Caro- lijie du Sud. Nous démontrerons dans notre ithlhyologie que ce Hareng est d'une espèce Il An différente de ceiie d'Europe. Quant aui bancs de Harengs cités principalement par les voyageurs russes ou anglais dans les mers du Kamtschatka et de Californie, je n'ai rien à en dire , parce que je n'ai pas vu des in- dividus pris parmi ces bancs, et que je n'ai pu les comparer avec notre Hareng , ainsi que je l'ai fait pour ceux des côtes de l'A- mérique septentrionale baignées par l'Atlan- tique ; mais je doute beaucoup que ces bancs aient été formés de Clupées de l'es- pèce de notre Hareng. L'on a plusieurs ob- servations qui prouvent que notre poisson a été pris dans les fleuves d'Europe ; mais on ne peut dire de lui comme de l'Alose , ou d'autres espèces de genres et de familles différentes, qu'il remonte périodiquement dans les eaux douces. On a pris des Harengs dans l'Oder, à plus de 30 lieues de son embouchure ; en Suède , en Angleterre , on cite des exemples analogues. On en a des preuves pour la Seine ; mais les pêcheurs de Rouen ou même du Pont-de-l' Arche remar- quent que ces individus ont tous jeté leurs œufs ; ce n'est donc pas, comme l'Alose, pour y frayer que ces poissons entrent dans l'eau douce. Il faut d'ailleurs se méfier beaucoup aussi des assertions diverses sur ces passages naturels du Hareng de l'eau de mer dans les eaux douces : ainsi Noël de La Morinière a dit, par exemple, qu'en Ecosse les lacs de Locheck et de Lochlomorie sont peuplés de Harengs, nommés encore en anglais Fresh- water herring ; mais depuis, il a été reconnu que ces prétendus Harengs d'eau douce sont des Salmonoïdes , voisins du Salmo muros" nula. Ces observations ne me font pas cependant mettre en doute des expériences faites par des savants distingués sur la possibilité de maintenir ou, si l'on veut, d'acclimater mo- mentanémentdes Harengs dans l'eau douce. Les expériences anciennes faites en Europe et en Amérique ont déjà démontré la possi- bilité de ce changement de séjour, et il y a peu d'années que ces essais ont été répétés avec succès en Ecosse par M. Mac-Culloch. Si les Harengs ne se montrent que rarement aujourd'hui et par exception dans la basse m Seine, il y a lieu de croire cependant qu'au- 'm trefois ils y entraient régulièrement et en abondance, et même dans les affluents de ce fleuve : éts, passages d'anciennes chartes HAR ÏIAR ^79 prouvent que des monastères recevaient pour | prix de dîme la quantité suffisante des Ha- | rcngs pour la nourriture du couvent pendant i le carême, des produits de la pêche de ce Poisson faite dans la Rille jusqu'à Pont- Audemer. Une opinion assez singulière s'est fort accréditée chez les pêcheurs : j'ai été plu- sieurs fois consulté sur cette assertion. On dit que le Hareng vit d'eau pure; ceux qui ont observé un peu plus attentivement y trouvent quelquefois un peu de vase. Mais celte assertion n'est pas plus fondée que la plupart des autres contes plus ou moins extraordinaires que l'ignorance se plaît à débiter sur un poisson qui étonne par son extrême fécondité, par ses apparitions ré- gulières en bandes innombrables, et que l'homme poursuit avec activité au milieu des dangers de la mer. Le Hareng se nourrit de petits crustacés, de poissons qui viennent de naître, du frai même de ses semblables, et dans le Nord on proGte, de l'avidité du Hareng pour le pêcher à la ligne. On amorce les haims avec des annélides ou dautres petits morceaux de chair. On a dé- couvert depuis longtemps sur les côtes de la Suède que les endroits où l'on jette le marc des Harengs soumis à la pression né- cessaire pour en extraire l'huile employée dans ces pays, sont beaucoup plus abondants en Harengs , à cause de l'espèce d'appât qu'on leur donne ainsi. La fécondité si admirable et si inépuisable de ce Poisson a donné lieu à plusieurs remar- ques importantes pour l'histoire. On sait qu'il y a beaucoup plus de femelles que de mâles , et dans le rapport de 7 à 3. Quant au nombre des œufs contenus dans leurs ovaires, et pondus chaque année lorsque les ovaires se vident, plusieurs auteurs le font varier, suivant la grosseur des individus , €ntre 21,000 et 36,000 en nombre rond. Bloch élève ce nombre à 68,000. Tout con- sidérables que nous paraissent ces chiffres , si l'on se rappelle ceux que présentent plu- sieurs autres espèces, ils paraîtront alors très faibles, puisque l'on porte à 1 million ie nombre d'œufs pondus par une seule Mo- rue ; mais dans ces genres le nombre des fe- melles est à peu près égal à celui des mâle?» Lorsqu'un banc de Harengs s'appnchc ; je ravis), ois. — Genre de l'ordre des Rapaces ignobles, éta- bli par G. Cuvier pour une grande espèce d'Amérique. Les caractères qu'offre ce genre sont: Bec grand, très fort, comprimé sur les côtés, à mandibule supérieure très crochue, et ayant ses bords dilatés; narines ovalaires, transversales ; tarses très gros, robustes, ré- ticulés, à moitié emplumés; ailes très cour- tes; ongles très robustes et longs. G. Cuvier, à cause de l'analogie qui existe entre les Pygargues et les Harpies, sous le rapport des tarses, qui, dans les uns et les autres, sont emplumés au-dessous du genou, a encore appelé ces derniers Aigles pêclwurs à ailes courtes. Les Harpies sont de grands oiseaux de ra- pine, qui vivent solitaires dans les lieux les plus retirés et les plus obscurs des forêts de la Guiane. Sonnini a vu que les Harpies, lors- qu'une cause quelconque les irrite, relèvent, sous forme de huppe, les longues plumes do la partie postérieure de leur tête. Jacquin, qui a vériOé ce fait, ajoute que, malgré la férocité naturelle de ces oiseaux, on peut cependant les apprivoiser lorsqu'ils ont été pris jeunes. Ils attaquent, dit-on, les Marn- mifères même de grande taille, et sont d'une force remarquable, mais que l'on a proba- blement exagérée, surtout lorsqu'on a avancé qu'ils étaient capables de fendre d'un seul coup de bec le crâne d'un homme. Les Har- pies nichent sur les grands arbres; les petits voient dès les premiers jours de leur nais- sance, et mangent seuls la nourriture qu'on place près d'eux. On n'en connaU encore HAR Qu'une espèce qui se nourrit de Faons et n'Aïs: c'est l' Aigle destructeur, FaJco des- ti-uclot' Dàud. (Temm., pi. 14), Harpyia fe- rox Less., H. r?iaa:i?»a Vieillot. (Z. G.) * HARPIPRIOi\ , Wagler. ois — Syn. fie Tantale. (Z. G.) ♦HARPIPTEIWX (âp-«y,, faux; ^^/pv?, aile). INS. — Genre de Lépidoptères de la fa- mille des Nocturnes, tribu des Tinéides, créé pai Treitschke et adopté par nous avec quel- ques modifications dans notre Histoire des Lé- pidoptères de France , ainsi que dans notre Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Eu- rope. Toutes les espèces de ce genre se font remarquer par la forme de leurs ailes supé- rieures, dont le sommet très aigu est plus ou moins courbé en faux. Nous en connais- sons 8 en Europe, parmi lesquelles nous citerons comme type du genre VHarpipteryx harpella Hubn. {Ypsolophus dentalus Fabr.), qui se trouve en France et paraît en juillet. Leurs chenilles, fusiformes et de couleurs variées, vivent sur les arbrissaux, notam- ment les Chèvrefeuilles, et s'y métamor- phosent dans des coques en bateau, les unes soyeuses, les autres papyracées. Leurs chry- salides sont claviformes. (D.) *HAKPOCHLOA {^p^-n , crochet ; ^-ôa , herbe), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Ghloridées , établi par Kunth {Gram., 92) pour des Gramens croissant dans toutes les régions tropicales du globe. Voy. GRAMINÉES. *1IARPULA, Swains. moll. — Voy. vo- LOTE. (Desh.) HARPULIA , Roxb. bot. ph. — Syn. de Cupania, Plum. *HARPYIA(ap7ruta, harpie), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Noctur- nes , fondé par Ochsenheimer et adopté par M. Boisduval, qui, dans son Gênera et index methodicus, le place dans la tribu des Noto- dontides. Ce genre ne renferme que 2 es- pèces, peu remarquables par leurs couleurs à l'état parfait, mais dont les chenilles sont des plus curieuses par leur forme bizarre : elles n'ont que 14 pattes (les anales man- quent); elles ont la peau rugueuse et les anneaux séparés par de profondes incisions. Les 4% 5' , 6% 7*, 8' et 9' segments sont | surmontés chacun d'une ou deux bosses j triangulaires terminées en crochet, et les | deux derniers forment une espèce de crou- HAR 493 pion dont l'extrémité est armée d'une pointe aiguë dans l'une des deux chenilles , et de deux filets divergents dans l'autre. Cette dernière offre en outre cette particularité , que ses pattes écaiileuses sont longues et ar- ticulées comme celles d'une Araignée. Ces Chenilles vivent sur les arbres et se trans- forment en chrysalides : l'une , dans une coque de soie molle entre des feuilles ; l'au- tre , dans une coque dure , déprimée , et qui se confond par sa couleur avec l'écorce de l'arbre contre lequel elle est appliquée. Les deux espèces qui appartiennent à ce genre sont le Bombyx (agi Lin., et Bombyx Milhauseri Fabr., qui se trouvent tous deux dans une grande partie de l'Europe , mais assez rarement, surtout le Milhauseri, auquel plusieurs auteurs ont donné le nom de terri- fica, à cause de la forme extraordinaire de sa Chenille. (D.) HARPYÏA, lUig. MAM. — Synonyme de Cephalotes. (E. D.) HARRACHIA, Jacq. bot. ph. — Syn. de Crossandra, Salisb. *HARRISIE. Harrisia (nom propre), ins. — Genre de Diptères , établi par M. Robi- neau-Desvoidy ( Essai sur les MyodaireSy p. 323) , qui le range dans la famille des Calyptérées, division des Coprobies vivipares, tribu des Macropodées. il ne renferme que 2 espèces originaires du Brésil , et que l'auteur nomme, l'une scutellariSy et l'au- tre Brasiliensis. Celle-ci fait partie du Mu- séum de Paris. (D.) HARRISO]\IA (nom propre), bot. po. et CR. — Hook., syn. deBaxlera, Reicheno. — Adans., syn. de Schistidium, Brid. — Genre placé à la suite des Simarubacées , établi par R, Brown {Msc.) pour un arbrisseau de l'île de Timor. *HARTIGiîSEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Mél iacées-Tri- chiliées, établi par M. Adr. de Jussieu (in Mem. mus. , XIX, 207) pour des arbres in- digènes de la Nouvelle-Hollande orientale et des îles voisines. Voy. méliacées. *HARTII1AKIMÏA (nom propre ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sé- nécionidées, établi par De Candolle( Prodr., V, 593) pour des herbes de la Californie. Voy. COMPOSÉES. UARTOGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Célastrinées-EiEo- 494 HAT HAU dendrées , établi par Thunberg {Nov. gen.y V, 35, c. ic). Arbrisseaux du Cap. *HARTWEGIA, Nées. bot. ph. — Syn. de Chlorophytunif Ker. *HARWEYA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées- Véronicées, établi par Hooker (/c, t. 118) pour des herbes du Cap. Voy. scrophulari- KÉES. HASSELQUISTIA(nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères- Peucédanées, établi par Linné {Gen., n. 341) pour des herbes indigènes de la Syrie. Voy. OMBELLIFÈRES. *HASSELTÏA(nom propre), bot. ph. — Syn. deKixia, Bl. — Genre de la famille des Tiliacées-Sloanées, établi par Kunth (m Ilumb. et Bonpl. Nov. gen. et sp., VII, 231, t. 601) pour un arbre trouvé par M. de Humboldt, dans l'Amérique tropicale , sur les bords du fleuve Magdeleine. Voy. tilia- CÉES. *HASTATIS (acrraToç, inconstant), ins.— Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, formé par Dejean dans son Catalogue, avec 2 es- pèces du Brésil , les H. septemmaculata Buq. et denticollis Dej . (C.) HASTÉ. Hastatus {hasta, lance), zool. et bot. — Nom donné à tout organe dont la forme affecte celle d'un fer de lance. HASTI\^GIA , Kœnig. bot. ph. — Syn. d'Abronia, Jacq. *HATCHÉTI]\E ou HATCHETTIIVE (nom d'homme), min. — Syn. : Adipocire mi- nérale.— Substance combustible d'un blanc jaunâtre; en petites masses translucides, grenues ou écailleuses; d'un éclat gras et nacré ; tendre comme le talc ; plus légère que l'eau ; fusible dans l'eau chaude, au-dessous du point d'ébullition ; soluble dans l'éther; donnante la distillation une odeur bitumi- neuse et une matière huileuse , avec un ré- sidu de charbon. D'après une analyse de Johnston , sa formule de composition est CH2; c'est donc un carbure d'hydrogène analogue à l'Ozokérite (ou cire minérale) et qui contient 85,96 de carbone, et 14,04 d'hydrogène. Elle se trouve en petits nids dans un minerai de fer argileux à Merthyr- Tydvil, dansle sud du pays de Galles. (Del.) *HATMA(àTay)'ç, imparfait). INS. —Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par Dejean, avec 2 espèces du Sénégal : H.dor- cadioides Dej. (Serv. Apomecyna) et leueo- loma. Ces insectes , de couleur blanche, ont la forme des Dorcadions ; mais leur corps est plus étroit et plus allongé. (C.) * HAUERIIVA (dédié à M. Hauer). polyp. — Genre de Foraminifères, créé par M. Al- cided'Orbigny dans V Histoire naturelle, etc., de Vile de Cuba de M. Ramon de la Sagra {Foraminifères, p. 38, 1839). Les Hauerina ont pour caractères : Co- quille libre, très comprimée, équilatéralc, suborbiculaire, d'une contexture compacte et sans trous ; spire presque embrassante ; loges en petit nombre par tours, en forme d'écaillés, la dernière convexe; ouverture en fente longitudinale à la compression de la coquille, située contre le retour de la spire, et ornée d'un bourrelet épais rayonné. Ce genre , par sa contexture opaque , est voisin des Verteb7'alina, dont il diffère par la forme de son ouverture ; il se rap- proche encore, par la place de son ouverture, des Operculina et des Nonionina, tout en se distinguant des premières par les bourrelets et la forme de cette ouverture, et des secon- des par une ouverture longitudinale et non transversale à la compression de la coquille; il diffère aussi des genres cités par ses loges comprimées et par la convexité de la der- nière. L'espèce type a été trouvée au fond d'un puits artésien foré dans Vienne même. (E. D.) HAUME. Jl/ono , Mon tf. moll. — Syn. de Cassidaire, Lamarck. (Desh.) lïAUSElV. poiss. — Espèce d'Esturgeon. Voy. ce mot. *HAUSTELLARIA , Swains. moll. — Voy. rocher. (Dcsh.) *HAUSTELLUM,K1.M0LL. — Voy. ro- cher. (Desh.) *HAUSTRUM, Humph. moll. — Voy. pourpre. (Desh.) *IIAIJYA (nom propre), bot. ph. — Genre delà famille des OEnothérées-Montiniées, établi par Moçino et Sessé {Flor. Mex. ex DC. Mem., Ill, 2, t. 1), pour un arbrisseau indigène du Mexique. HAUYIVE (dédiée à Haiiy). min. — Syn. : Latialite , Saphirine. — Substance vitreuse, de couleur bleue ou vert bleuâtre, et quel- quefois presque incolore, cristallisant en do- HAY HEB 495 décaèdres rhomboïdaux, comme la Sodalite et le Lapis-lazuli , entre lesquels elle vient naturellement se placer. Sa formule de composition n'est pas encore bien connue : on en retire par l'analyse de la silice, de l'alumine, de la chaux, de la potasse et une proportion d'acide sulfurique qui monte à plus de 1 2 ^ . La coloration bleue de la Haûyne paraît être due, comme celle du lapis, à une petite quantité d'un sulfure métallique, à l'état de mélange variable et accidentel. Elle ne donne pas d'eau par la calcination ; au chalumeau, elle se décolore et fond en un verre bulleux ; elle perd de même sa couleur en se dissolvant dans les acides, avec lesquels elle forme une gelée. Cette substance se trouve en petits cris- taux ou en grains cristallins disséminés dans des roches volcaniques (laves, pépéri- nos, trass, phonolites, basaltes), à Marino, Albano et Capo di Bove, dans les États Ro- mains; à Andernach et Niedermendig, sur les bords du Rhin; au Cantal, au Mont- Dore, etc. On la rencontre aussi dans les blocs de dolomie de la Somma au Vésuve. La Nosine ou Spinellane , qui se rencontre avec elle dans les tufs ponceux du lac de Laach, sur les bords du Rhin, paraît n'être qu'une substance isomorphe avec la Haûyne des États Romains, et n'en différant que par la substitution de la soude à la potasse (voyez spinellake). La plupart des minéra- logistes allemands confondent même les deux substances en une seule espèce. Ils rapportent encore à la Haiiyne l'Ittnérite, qui est un minéral bleu, en masses com- pactes et vitreuses, disséminé dans les dolé- rites du Kawerstuhl en Brisgau. (Del.) HAVETIA ( nom propre ). bot. pu. — Genre de la famille des Clusiacées-Clusiées, établi par Kunth {in Humb. et Bonpl. Nov. gen. et sp., V, 204, t. 462) pour un arbre de l'Amérique tropicale. Voy. clusiacées. IIAWORTHÏA (nom propre), bot. ph. — Genre établi par Duval ( PL suce. hort. Alanç.y p. 7), et considéré actuellement comme une des nombreuses sections du g. Aloës. Voy. ce mot. *IIAXTOMA , Ilart. bot, ph. — Syn. d^Olearia, Mœnch. DAY. MAM. — Voy. Aï. *HAYDÉ\ITE (nom d'homme), min. — M. Cleaveland a donné ce nom à un miné- ral trouvé par le docteur Hayden dans les fissures d'un gneiss à Baltimore, où elle est accompagnée de Sidérose lenticulaire et d'une espèce zéolithique qui a été prise pour Mésotype par Cleaveland , pour Stilbite ou Heulandite par d'autres minéralogistes, et dont Levy a fait une espèce à part sous le nom de Beaumontite. La Haydénite est en petits cristaux rhomboédriques, qui ressem- blent aux rhomboèdres de la Chabasie , ou (suivant Levy) en prismes obliques rhom" boïdaux, de 98" 22', dont la base ferait avec les pans un angle de 95° 5'. Ces cristaux sont de couleur brune ou rougeâtre, et re- couverts ordinairement d'une croûte de fer hydraté brunâtre. Ils sont solubles à chaud dans l'acide sulfurique. Leur composition n'est pas encore connue, et il reste des dou- tes sur leur détermination spécifique. On a regardé la Haydénite tantôt comme une Chabasie, et tantôt comme une variété de Sidérose. (Del.) *HAYL0CR1A (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Amaryllidées, éta- bli par Herbslein (in Bot. reg., t. 1371) pour des herbes croissant dans l'Amérique méridionale. HAYNEA. bot. ph. — Wild., syn. de Pa- courina, Aubl. — Schiimach., syn. de Pileay Lindl. — Reichenb. , syn. de Modiolat Mœnch. *HAZIS. INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, proposé par M. Boisduval et adopté par M. Blanchard dans son Hist. des Lépid. , faisant suite au Buffon-Duménil. Les Insectes de ce genre ha- bitent les îles de l'archipel des Indes, la Chine méridionale et quelques îles de l'océan Pa- cifique. L'espèce type est VH. mililaris Bohd, {Phalœnaid. Linn.) qui se trouve à la Chirc, à Java, à Amboine et à la terre des Papous. (D.) IIEBEA , Pers. bot. ph. —Syn. de G/a- diolus, Tournef. IIEBEANDRA, Bonpl. bot. ph. — Syn. de Monnina, Ruiz et Pav. *IIEBECERUS {-non, puberté; ^epy.q, an- tenne). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, établi par Dejean, avec des espèces de la Nouvelle-Hollande , qui res- semblent aux Acanthoderus, mais qui sont plus courts, plus larges ; leurs antennes «ont 49a HEB surtout velues au sommet des articles. Nous citerons, comme en faisant partie, les Cerœmbyx funereus M.-L., marginicollis Dej., New., et inglorius New. (G.) *IIEBECLI]\IUM (vj'Ôy), jeunesse; xliv-n, lit). BOT. PU. — Genre de la famille des Composées- Eupatoriacées , établi par De Candol le (Prod., V, 136). Herbes de TA- mérique tropicale. HEBELIA , Gmel. bot. ph. — Syn. de Tofieldia, Huds. HEBE\^STREITIA ( nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Sélaginées , établi par Linné {Gen., n* 770). Herbes ou arbrisseaux du Cap. *HEBESTOLA {-h^-n, puberié ; ha- bit). INS. — Genre de Coléoptères subpenta- mères , famille des Longicornes , tribu des Lamiaires, créé par Dejean dans son Cata- logue avec 17 espèces d'Amérique. Ces in- sectes tiennent le milieu entre les Lamies et les Saperdes ; leur corps est allongé et cou- vert d'une longue pubescence espacée. (C.) *HEBIA. INS.— Genre de Diptères établi par M. Robineau-Desvoidy , qui , dans son Essai sur les Myodaires , page 98 , le range dans la famille des Calyptérées, division des Zoobies , tribu des Entomobies. L'auteur n'y rapporte qu'une espèce, qu'il dit exces- sivement rare, et qu'il nomme favipes. (D.) *HEBRADEI\DI10]V. bot. ph.— Genre de la famille des Clusiacées-Garciniées , établi par Graham (m Bot. Mag. compan., I, 199, t. 27). Arbre de l'île de Ceylan. hébraïque, moll. — On nomme ainsi dans le commerce la plupart des coquilles, ornées de taches , dont les formes se rap- prochent de celles des caractères orientaux. Ces coquilles appartiennent à des genres dif- férents . et le nom vulgaire a souvent été conservé lorsqu'elles ont été inscrites dans les ouvrages des naturalistes, (Desh.) *HÉBRIDES. INS.— MM. Amyot et Ser- ville {Insectes hémipt. , suites à Buffon ) dé- signent ainsi un de leurs groupes, ne ren- fermant que le genre Hebrus. Voy. ce mot. (Bl.) *HEBRUS ( nom mythologique), ins. — Genre de la tribu des Réduviens, de l'ordre des Hémiptères, placé par la plupart des entomologistes dans la famille des Hydro- métrides et dans le groupe des Véliites , et par MM. Amyot et Serville dans le groupe des Phynvatites {Ductirostres^ Am. et Serv.). En effet, le genre Hebrus, fondé par Curtis {Enlom. magaz., 1), offre diverses particu- larités d'organisation qui rendent douteuse la place qu'il doit occuper. Ces Hémiptères ont und tête pointue ; des ocelles très dis- tincts; des antennes de cinq articles; un bec grêle, de quatre articles se logeant dans une rainure du sternum ; des pattes muti- ques avec les cuisses un peu renflées , les postérieures arquées; les tarses de trois ar- ticles munis de crochets grêles et très aigus. On connaît une seule espèce de ce singu- lier genre. Son nom indique l'exiguïté de sa taille : c'est VH. pusillus, Curtis, qui habite l'Angleterre. On le rencontre sur les plantes des étangs et des mares. (Bl.) HECAERGE , Ochsenheimer. ins.— Sy- nonyme de Libythea, Latreille. (D.) *HECASTOPHYLLUM (?xa<7Toç,chacun; cpuUov, feuille). BOT. ph. — Genre de la fa- mille des Papilionacées-Dalbergiées, établi par Kunlh (m Humb. et Bonpl. Nov. gen. et sp., VI, 387). Arbrisseau de l'Amérique tropicale. HECATEA (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Euphorbiacées Acalyphées, établi par Thouars [Hist. veg. Afr. austr., 13 et 30, t. 3). Arbres de Ma- dagascar. *HECATESIA ( nom mythologfque). ms. — Genre de Lépidoptères de la famille des Crépusculaires, établi par M. Boisduval et adopté par M. Blanchard, qui , dans son His- toire des Insectes (t. 2, pag. 350) , le range dans la tribu des Castniens. Ce genre est fondé sur une seule espèce originaire de la Nouvelle-Hollande, et que M. Boisduval a nommée fenestrata, parce qu'en effet l'on voit sur chacune de ses ailes supérieures, près de leur côte, une grande tache dépour- vue d'écaillés et à demi transparente. Ces mêmes ailes ont d'ailleurs une coupe singu- lière et paraissent comme bombées à leur extrémité. (D.) *HECT0C0T1LUS ( Ixarov , cent ; xo- TvXv), ventouse), moll. — G. Cuvier, dans un mémoire put)lié dans les Annales des Sciences naturelles, a décrit sous ce nom un corps fort singulier, vermiforme , et cepen- dant assez semblable, par les nombreuses ventouses qui recouvrent l'une de ses faces, à un bras de Poulpe. Ce corps , trouve d'à- HED bord sur l'Argonaute, a été considéré par le célèbre naturaliste français comme une es- pèce de la famille des Vers à ventouses. D'au- tres n'y ont vu qu'un bras de quelque Poulpe, >de l'espèce sur laquelle on trouve l'Hectoco- 'tyle ; mais une remarque très intéressante de M. Dujardin lui a fait supposer que c'é- tait le moyen de fécondation de ces Cépha- lopodes, et quelques observations faites de- puis lors viennent à l'appui de cette opinion ; toutefois la théorie qu'on pourrait donner à cet égard a trop besoin, pour être admise, de preuves nouvelles et péremptoires pour que nous l'exposions ici. Nous ne saurions d'ail- leurs aborder ce sujet sans discuter plusieurs points encore en litige de la paradoxale his- toire de l'Argonaute. On peut dire néan- moins qu'il est bien démontré aujourd'hui que l'Hectocotyle n'est pas un Helminthe. (P. G.) ♦HECTOREA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Verno- niacées, établi par De Candolle (Prod., V, 95). Herbe du Mexique. HEGIIBA , Schum. moll. — Voy. donace. (Desh.) *HECUB.^A(nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Gomposées-Sé- nécionidées, établi par De Candolle {Prod., \ V, 665). Herbe du Mexique. j *HEDAROMA (^ovç, agréable; apwpia, i parfum), bot. ph. — Genre de la famille des j Myrtacées, établi par Lindiey {Swan-River, \ VII, t. 2). Arbrisseau de la Nouvelle-Hol- | lande. i IIEDEOMA. BOT. PH. — Genre de la fa- : mille des Labiées-Mellissinées , établi par ; Persoon {Synops. , II , 134). Herbes ou ar- brisseaux des régions boréales et tropicales de l'Amérique, et des montagnes de l'Asie centrale. i IIEDERA. BOT. PH. — Nom scientifique | du Lierre. Voy. ce mot. | *HÉDÉRACÉES. Heder aceœ. bot. m.— Le Lierre ou Hedera, classé aujourd'hui gé- néralement parmi les Araliacées , diffère : néanmoins de la plupart des genres de cette famille, où il y a autant de styles distincts que de loges, pai eon style simple avec un ovaire mulliloculafre. Ce caractère a engagé plusieurs auteurs à en faire le type d'une famille, ou d'une tribu particulière à la- quelle il donnerait son nom. (Ad. J.) T. VI HED 497 HEDEREE ou IlÉDÉRINE. chim. - On nomme ainsi la gomme que produit le Lierre. Voy. ce mot. HEDOBIA (r<îa., je ronge; Sc'oç, vie), ms. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Malacodermes , tribu des Ptinio- res, établi par Ziégler et adopté par la plu- part des entomologistes français , sans en excepter Latreille , qui cependant ne le cite qu'en note dans la dernière édition du Bègne animal de Cuvier. Les Hédobies dif- fèrent principalement des Ptines par leurs antennes un peu en scie, et très écartées à leur insertion. Ces Insectes sont ailés dans les deux sexes ; ils vivent dans le bois mort comme les Ptines, et leurs larves se ren- ferment dans des coques oblongues et soyeu- ses avant de se changer en nymphe. Le type de ce genre est le Ptinus imperialis de Fa- bricius, très joli insecte qu'on trouve assez rarement sur le tronc vermoulu des Saules aux environs de Paris. MM. de CastelnauetBrullé y joignent le Piinus pubescens Oliv. ( Hedohia vulpes Zié- gler), qui se trouve également en France ainsi qu'en Autriche. (D.) *HEDRURIS. helm.— Genre de Vers né- matoïdes établi par Nitzsch dans l'Encyclo- fédie de Ersch et Gruber, pour une seule es- pèce nommée Hedruris androphora {Ascaris androphora). (P. G.) HEDWIGIA BOT. CR. — Hedvv., syn. de Scîiistidium, Brid. — Hook., syn. deAnœc- tangium, Hedw. *HED1BIUS {-h^vç, agréable ; ero?, vie). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Malacodermes , tribu des Mély- rides, établi par Erichson {Enlomographien, 1840, p. 92). L'auteur y rapporte 9 espè- ces , toutes originaires de l'Afrique aus- trale. (C.) *HEDlCARPUS(^^uç, doux; xapTroç, fruit). BOT. PH. — Genre de la famille des Euphorbiacées-Buxées , établi par Jack ( m Linn. Transact. , XIV, 118). Arbre de l'île de Sumatra. HEDYCARYA {Wç, doux ; xapyov,noiï). BOT. PH. — Genre de la famille des Moni- miacées, établi par Forsler {Char, gen., t. 6Zi). Arbres de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Zélande. HEDlCniUM {'no'jz, doux ; x'wv, flocon). DOT. PII. — Genre de la famille des Zingi- G3 498 HED béracées, établi par Kœnig {in Rets Ohserv.j f III, 73). Herbes de l'Asie tropicale. | HEDYCHRUM (v^^vxP°°^> «l'une couleur j agréable), ms.— Genre de la tribu des Chry- j sidiens, de l'ordre des Hyménoptères, éta- bli par Latrfille et adopté par tous les en- tomologistes. Les Hédychres sont caractéri- sés par des palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux; des mandibules tri- dentées; un abdomen presque hémisphéri- que, etc. Ces petits Hyménoptères, parés de couleurs métalliques rouges, vertes, bleues ou violacées, habitent particulièrement l'Eu- rope. Comme les autres Chrysidiens, ils dé- posent leurs œufs dans les nids d'autres Hy- ménoptères , surtout dans les semences de divers Apiens. Voici à cet égard une obser- vation assez curieuse faite par M. Lepeletier de Saint-Fargeau sur un individu du genre Hedychrum, qui cherchait à effectuer le dé- pôt de ses œufs dans le nid d'une Osmie. Après avoir exploré cette demeure, il y ren- trait à reculons. Sur ces entrefaites , nous rapporte le savant entomologiste, l'Osmie rentra au domicile avec une provision pour ses larves. Apercevant l'Hédychre, elle s'é- lança sur lui en le saisissant avec ses man- dibules. Celui-ci, se contractant en boule, devenait invulnérable pour l'Osmie, qui ?e conteiita alors de lui couper les ailes. Mais à peine était-elle repartie pour chercher une nouvelle provision , que notre Chrysi- di€n revenait aussitôt pondre ses œufs dans le nid d'où il avait été si durement expulsé. Les Hédychres les plus répandus dans no- tre pays sont les H. regium ( Chry sis regia Fabr.), roseum Lep. St-Farg., etc. (Bl.) IIEDYCREA , Schreb. bot. ph. — - Syn. de Licania, Aubl. HEBYOSMUM (•;i^v'o(7aoç, quia uneodeur agréable), bot. ph. — Genre de la famille des Chloranthacées , établi par Swartz {Prod., 84). Arbrisseau de l'Amérique tro- picale. HEDYOTIS ( ^îîuT^ç , douceur), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Hé- dyotidées , établi par Lamarck {Dict.^ I, 63). Herbes ou arbrisseaux des régions tro- picales du globe. Trente espèces environ ré- parties en onze sections. *HEDYPHAI\ES (^^u(pavyiç, qui jette un doux éclat), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Hélopiens . établi HEI par M. Fischer de Waldheim pour y placer plusieurs espèces propres à la Russie méri- dionale et à la Perse occidentale, et qui sont des Helops pour M. Dejean. Nous cite- rons parmi elles VHedyphanes laticollis Fis- cher {Helops Fisclieri Dej.). (D.) HEDYPI\OIS , Gœrtn. bot. ph. — Syn. de Hyoseris , Linn. *HÉDYSARÉES. Hedysareœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Légumineuses, ayant pour type le g. Hedysarum. Voy. légumi- neuses. HEDYSARUM. bot. ph. — Nom scienti- fique du Sainfoin. Voy. ce mot. *IlEERIA(nom propre), bot. ph. — Genre placé avec doute dans la famille des Ana- cardiacées, établi par Meismer {Gen.y 75). Arbre du Cap. *HEGEMO]V, Harris. ins.— Syn. de Go- lialhus, Lamarck. (D.) *MEGEMONA ( loyîaov/w, je commande). INS. — Genre de Coléoptères hétéromèrcs , établi par M. de Castelnau , et adopté par M. Blanchard dans son Histoire des Insectes, tom. II, pag. 11. Le premier le place dans la famille des Sténélytres , tribu des Hélo- piens de Latreille, tandis que le second le met dans la tribu des Piraéliens , fa- mille des Blapsides, tribu des Blapsites. Quoi qu'il en soit , ce genre est fondé sur une seule espèce originaire du Mexique, et nommée par M. de Castelnau resplendens. Cette espèce paraît être la même que VEu- sarca iridipennis de M. Chevrolat, et VEu- camptus iridis Hôpfner, de M. Dejean. Ainsi voila un Coléoptère qui a reçu à la fois trois noms génériques et trois noms spécifiques différents. C'est une nouvelle preuve à ajou- ter à une foule d'autres de l'anarchie qui règne parmi les entomologistes. Voyez eu- CAMPTUS et EUSARCA. (D.) HÉGÊTRE. Hegeter {-hyriz-^p , chef), ins. — Genre de Coléoptères hétéromèrcs , fa- mille des Mélasomes, établi par Latreille, et adopté par M. Solier dans son Essai sur les Collaptérides , où il le place dans la tribu des Tenlyrites. Ce genre a pour type VJIe- geter striatus Latr. {Blaps elongata Oliv. ), qui se trouve à Madère et à Ténériffe. (D.) * HEILIPUS (îcAcTTouç , qui a des pieds flexibles ). ms. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des Curculionides gonato- cères, division des Érirhinides, créé par Ger- HÉL mar (Species inseclorum, p. 399), cl adopté par Schœnherr, Cet auteur {Syn. gen. et sp. CiD-cul. , t. VII , 2 , pag. 27 ) rapporte à l'C g. 170 espèces, toutes d'Amérique. Ces Insectes, quoique ae forme variable, sont ce- pendant faciles à reconnaître par une trompe allongée, cylindroïdc, recourbée entre les P(i,ttes antérieures; par des cuisses munies d'un large éperon, et par Pextrémité des ti- bias qui est armée d'un fort onglet crochu ; ils vivent sur le bois mort, et rappellent par leur faciès certains Cryptorhynchides. (C.) *HEI1VIEA, Neck. bot. cr. — Syn. de Jun- gci-mannia, Dill. *HEI\SIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Rubiacées-Gardé- niées , établi par De Candolle {Prod., IV, 390). Arbrisseau de l'Afrique tropicale. *HEI1\1ZIA, Scop. BOT. PII. —Syn. de Di- pterix, Schreb. HEISTERIA (nom propre), bot. pu. — Berg., syn. de Murallia, Neck. — Genre de la famille des Olacinées , établi par Linné {Gen. y n° 535). Arbres de l'Amérique tro- picale *HEKOmMA, Rafin. bot. ph. — Syn. de Slreptopus, L.-C. Rich. HELAMIS ( ?},yj, chaleur du soleil ; f^vç, rat). MA5L — Fr. Cuvier {Dict. se. nat., XX, 1821 ) a créé sous ce nom un genre de Rongeurs formé aux dépens de l'an- cien groupe des Gerboises, et qui correspond au genre Pedetes d'Illiger. Les HelamySy de même que les Gerboises , ont les membres antérieurs très courts et les postérieurs très longs : aussi leur marche a-t-elle lieu par sauts successifs , comme cela se remarque chez les Kangouroos; leur système dentaire est tout particulier et pourrait seul servir à caractériser le genre : les incisives des deux mâchoires sont semblables, et les molaires sont dans le même cas; leur couronne ap- proche de la forme cylindrique et présente à leur surface un cercle d'émail interrompu par un repli qui partage la dent en deux parties égales ; ce pli, à la mâchoire infé- rieure, naît à la surface interne des dents, et, à leur face externe, à la mâchoire op- posée ; les molaires sont au nombre de qua- tre de chaque côté de Tune et de l'autre mâchoire , et leur racine est semblable à leur couronne, c'est-à-dire qu'elles n'ont point déracines proprement dites. Les pieds HEL 499 , de derrière ont quatre doigts armés d'ongles { épais , droits , pointus et triangulaires ; l'ci- j terne très petit, le moyen le plus long et les 1 deux autres à peu près égaux. Les pieds de de- vant ont cinq doigts, terminés par des ongles i longs, étroits et en gouttière; les membres i antérieurs servent principalement à fouir et à porter les aliments à la bouche ; ils ne ser- ; vent pas à la marche, et restent appliqués contre le corps quand VHelamys veut mar- cher vite. La queue est très épaisse, très mus- culeuse, et doit, comme dans les Gerboises et les Kangouroos, aider les mouvements de lo- comotion de l'animal. Les oreilles sont lon- gues etterminées en pointes. Les narines con- sistent dans deux fentes qui forment entre elles un angle droit ; elles sont entourées d'un poil très un, et, sous ce rapport , assez diCfé- rent de celui du reste delà tête, pour donner à la partie qu'il recouvre l'apparence d'un muffle. La lèvre supérieure est entière; les poils sont de deux sortes ; les laineux en petite quantité et les soyeux assez épais; de fortes moustaches garnissent les lèvres supérieures et le dessus des yeux. Une seule espèce entre dans ce genre, c'est VHelamys cafer Fr. Cuv. {Gerhua capensis Sparman,il/Ms cafer Pall., Dipwsca/er Gm., BuFFON, Suppl. VI, pi. 41, figuré, d'après Forster). Le lièvre sauteur, Gerboise du cap; le Manuet, V jErmanelje springende haas, etc., des Hollandais du Cap. Cet animal est un peu plus grand que notre Liè- vre ; le dessus de la tête, le dos, les épaules, les flancs et la croupe sont d'un brun jaune légèrement grisâtre; le dessus de la cuisse est un peu plus pâle, la jambe est plus brune et a une ligne noire en arrière vers le taloo. L'Helamys se trouve au cap de Bonne-Es- pérance. VHelamys cafer vit dans des terriers très profonds, d'où il s'éloigne peu, et où il rentre précipitamment et comme s'il s'y plongeait dès que le moindre bruit alarme sa timidité, qui est excessive: il passe une partie du jour à dormir, et ne pourvoit à ses besoins que pendant la nuit ou durant les crépuscules. Allamand , qui a vu cet animal vivant en Hollande, dit que dans son sommeil il ramène sa tête entre ses jambes de derrière, qui sont étendues , et qu'avec celles de de- vant il rabat ses oreilles sur ses yeux et les V tient comme pour les préserver de toute 500 HEL HEL Btteinte extérieure. Sa voix ne consiste que dans un grognement assez sourd , lorsqu'il est calme. L'anatomie de ce Rongeur a été étudiée par Sparman ( Trans. soc. roy. de Suède, 1778 ) qui eut un individu mâle à sa dispo- sition , et par Fr. Cuvier {loco cilato ), qui a donné quelques détails relatifs à une fe- melle qui avait été rapportée du Cap par Delalande. (E. D.) *HELARCTOS {Tl-n, chaleur du soleil; apxToç , ours), MAM. — Subdivisioii des Mam- mifères carnivores , établie par M. Hors- fîeld ( ZooZ. journ., II, 1826) , aux dé- pens du grand genre Ours. Voy. ce mot. (E. D.) HELCIOIV. MOLL. — Montfort confond dans ce g. deux sortes de coquilles très dis- tinctes, les unes appartenant au g. Patelle: ce sont les espèces à sommet surbaissé et submarginal ; les autres fluviatiles et appar- tenant au g. Ancyle. Voy. patelle et an- CYLE. (Desh.) *HELCO]V(F).xfa, je blesse), ins. — Genre de la tribu des ïchneumoniens , famille des Braconides , de l'ordre des Hyménoptères , établi par Nées von Esenbeck sur quel- ques espèces européennes, remarquables par leurs cuisses postérieures très renflées; leur tête convexe , unidentée ; leur abdomen court, etc. On peut considérer comme type du genre VH. tardater Nées von Es. , ré- pandu dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) *HELEASTRIJM {^Uq, clou ; atrrpov , astre), bot. ph, — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées, établi par De Can- dolle [Prod., V, 263). Herbes de l'Amérique boréale. ;i HÉLÉE. Helœus (yj^îcç, fou), ins. — J^Genre de Coléoptères hétéromères, famille î^des Taxicornes, tribu des Gossyphènes, éta- bli par Kirby, et adopté par Latreille ainsi que par M. le comte Dejean, qui n'en men- tionne qu'une seule espèce dans son dernier Catalogue, savoir : VHelœus Brownii Kirby ; mais M. le marquis de Brème, dans son Es- sai monographique et iconographique, qu'il a publié sur cette tribu en 1842 , en décrit et figure 12, qui toutes sont de la Nouvelle- Hollande, et parmi lesquelles nous citerons comme type du genre VHcIœus perforatus Lùtr. Vcy. cossyphènes. (D.) HELEIVIA, Linn. bot. ph. — Syn. d*//^ lenium, Linn. HÉLÉNroES. POLYP. — Montfort [Con- chyl. syst., 1808) désigne sous ce nom un groupe d'Orbiculine. (E. D.) HELEMUM ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées, établi par Linné (Gen., n. 968). Herbes de l'Amérique. On en connaît 13 espèces réparties en deux sections : Helenta et Tetrodus , DC. Voy. composées. HELEOCHLOA, Palis, bot. ph. — Syn. de Sporoholus, R. Br. *HÉLÉ0D110MIE. Heleodromia {-hUéç, fou; <îpop£ug , coureur), ins. — Genre de Diptères établi par M. Haliday et adopté par M. Macquart, qui le range dans la division des Némocères , famille des Tanystomes , tribu des Empides. Des 4 espèces qu'y rap- porte M. Haliday, M. Macquart ne décrit que la première , Heleodromia tmmaculata Halid., qui se trouve dans les bois en An- gleterre, mais rarement. {D.) *HELEPTA, Rafin. bot. pu.— Syn. (THe- liopsis, Pers. *IIELIA (^'>to:, soleil), bot. ph. — Genre de la famille des Gentianées-Chironiées , établi par Martius {Nov. gen. et sp., II, 123, t. 191 ). Herbes de l'Amérique tro- picale. *HELIA (voAtoç, soleil), ms. — Genre do Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Pyralides, établi par M. Guénéc aux dépens des Herminies de Latreille. Ce genre a pour type et unique espèce la Pyra- lis cavialis , dont la chenille vit sur les Rumexet se construit une coque de terre en forme de barillet pour se changer en chry- salide. Cette espèce se trouve dans plusieurs parties de l'Europe, mais elle n'est pas commune. (D.) *HEL1ACTIN, Boié. ois.— Genre de la famille des Trochilidées, ayant pour type le Trochilus bilophus Temm. Voyez colibri. (Z.G.) *HELIACTIS, Ktitz. bot. cr. — Syn. de Micrasterias, Ag. HÉLIANTHE. Helianthus Lin. (-nho-, , soleil ; avOoç, fleur), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécioni dées, sous-tribu des Hélianthées, à laquelle il i donne son nom, de la syngénésie frustranée ! dans le système sexuel. Il se compose d'e*- HEL HEL 501 pèces herbacées ou très rarement suffru- tescentes , presque toujours rudes au tou- cher , dont les feuilles sont opposées , ou alternes vers le haut de la plante , le plus souvent triplinervées et entières. Leurs fleurs sont jaunes, réunies en larges capi- tules radiés , multiflores et hétérogames ; celles du rayon étant stériles , tandis que celles du disque sont hermaphrodites. L'in- volucre est formé de bractées imbriquées irrégulièrement, dont les extérieures sont foliacées , larges , aiguës , appendiculées , lâches, dont les intérieures sont plus peti- tes, en forme de paillettes. Le réceptacle est plan ou convexe, couvert de paillettes demi- embrassantes , oblongues, aiguës. Dans les fleurs du disque , le tube de la corolle est court et étroit ; sa gorge est dilatée , cylin- droide; son limbe a cinq dents. Les fruits qui succèdent à ces fleurs régulières sont comprimés par les côtés, ou à quatre angles plus ou moins prononcés; chacun d'eux se termine par deux petites folioles continues aux angles , qu'on regarde comme consti- tuant une aigrette analogue à celle de la plupart des Composées. Cependant, en sui- vant avec soin le développement de ces fleurs chez VHelianlhus annuus, j'ai re- connu que Panalogue de la véritable aigrette des Composées se montre sur un rang plus intérieur ; que dès lors il faut voir dans ces deux paillettes deux petites bractéoles ana- logues à celles qu'on observe dans une si- tuation semblable , chez les Dipsacées , par exemple. Les espèces du genre Helianthus sont nombreuses ; De Candolle en décrit 47 dans le Prodromus {Pars 5% pag. 585); à ce nombre Walpers en a ajouté 15 , dé- crites depuis la publication du Prodrome (Hepert., vol. II, pag. 617 et 983). Presque toutes ces plantes sont originaires de l'A- mérique septentrionale. Deux ou trois espèces de ce genre méritent une attention particulière. 1 . Hélianthe tournesol , Helianthus an- nuus Lin. {H . platycephalus Cass.), vulgai- rement Grand-Soleil , Tournesol des jar- dins. Cette espèce, originaire du Pérou, est si fréquemment cultivée en Europe, qu'elle y est devenue presque spontanée dans cer- tains endroits. Non seulement on la ren- contre très souvent dans les jardins à titre de plante d'ornement , mais encore on la cultive quelquefois pour l'huile que ses graines donnent en abondance, ou pour ses graines mêmes. C'est une très belle plante dont la tige, simple ou rameuse seulement à sa partie supérieure , s'élève quelquefois à plus de 2 mètres; ses feuilles sont en cœur, triplinervées , pétiolécs , hérissées , comme la tige, de poils courts et raides. Tout le monde connaît ses grands capi- tules, qui ont parfois 2 décimètres de dia- mètre , et sous lesquels l'extrémité de la tige ou le pédoncule se renfle et se courbe, surtout après la floraison. On connaît dans les jardins une variété de cette plante à fleurs doubles , ou dans laquelle les fleurs du disque sont devenues ligulées comme celles du rayon. On en possède aussi une variété tout-à-fait naine. 2. Hélianthe tubéreux , H. tuberosus Lin., vulgairement Topinambour, Poire de terre, etc. Cette espèce intéressante a acquis I une grande importance , depuis qu'on a re- I connu tous les avantages que présente sa cul- I ture. Elle est originaire du Brésil. Sa tige s'é- i lève de 1 à 2 mètres ; elle est ordinairement I simple. Ses feuilles sont triplinervées, rudes ! au toucher, acuminées, les inférieures un i peu en cœur à leur base ; les supérieures ovales, decurrentes sur le pétiole. Ses capi- tules sont plus petits que dans la plupart de ses congénères; les bractées de leur invo- lucre sont ciliées. Le caractère le plus im- portant de cette espèce consiste dans ses rhizomes tubéreux et féculents, ou dans ses tubercules, qui fournissent un alimen t abon- dant , soit pour l'homme , soit surtout pour les bestiaux. Au reste, toute la plante peut rendre de grands services; ses feuilles sont encore une bonne nourriture pour les bes- tiaux, et ses tiges desséchées fournissent un bon combustible dans les campagnes. Le Topinambour n'était guère cultivé que dans les jardins, lorsque Ivart essaya, avec beau- coup de succès , et préconisa sa culture en grand pour la nourriture des bestiaux , et particulièrement des troupeaux. Depuis lui, cette culture a pris faveur, moins cependant qu'elle ne mérite, comme vient de le prou- ver M. Dujonchay dans une notice étendue sur cette plante , insérée en juillet 1845 dans deux numéros du Moniteur industriel. Les tubercules du Topinambour présentent entre autres avantages, non seulement leur 502 lïEL HEL «bondance , mais surtout leur propriété de résister très bien aux gelées. Cependant , devenant l'aliment principal des Moutons, iis peuvent amener des inconvénients aux- quels on remédie du reste facilement par r.iddition d'une petite quantité de sel , ou d'une substance tonique quelconque. La meilleure manière d'en faire un aliment par- faitement sain est de les combiner par moi- tié avec une nourriture sèche. 3. Hélianthe multiflore , H. multiflorus Lin., Soleil vivace, petit Soleil. Cette espèce est cultivée fréquemment dans les jardins <îomme plante d'ornement , surtout sa va • riété à fleurs doubles, à cause du nombre et de la durée de ses fleurs. Sa tige est ra- meuse , et s'élève à environ un mètre ; ses feuilles sont triplinervées, rudes : les infé- rieures en cœur; les supérieures ovales, ai- guës ; les bractées de son involucre sont lancéolées, à peine ciliées. Elle est origi- ! naire de la Virginie. On cultive encore dans les jardins à titre de plantes d'ornement quelques autres es- pèces d'Helianthus, notamment les H. rigi- dus, altissimus, diffusus, etc. (P. D.) HÉLIAWTHÈME. Helianlhemiim, Tourn. (•oltoç, soleil ; àvQEpov, fleur : fleur du Soleil). BOT. PH. — Genre nombreux de la famill« des Cistinées. Établi d'abord par Tourne- fort, il avait été compris par Linné dans le genre Cislus ; mais plus tard , Gaertner et De Candolle l'ont distingué de nouveau; enfin M. Spach ( Ann. se. nat. , 2' sér. , tom. XVÏ, 1836, pag. 360) en a séparé plu- sieurs espèces , pour lesquelles il a pro- posé les genres Fumana, Rhodax^ Tube- raria et Halimium, dont le premier, le troi- sième et le quatrième formaient , pour M. Dunal (m DC. Prodrom., t. î, p. 266 et suiv.), de simples sections parmi les Hélian- thèmes. Tel qu'il est circonscrit maintenant, en conservant les Fumana comme genre distinct , laissant les Halimium parmi les Cistes, les Rhodax et Tuberaria n'étant pas détachés , le genre Hélian thème renferme encore un nombre considérable de plantes, puisque M. Dunal (L c.) en décrit environ 90 espèces, et que M. Waipers {Reperl. bot. syst., t. I , p. 208) en Jijoute 15 à ce nom- j bre. Les caractères du groype ainsi limité cont les suivants : Calice à 5 sépales , dont j S intérieurs grands et 2 extérieurs ordi- j nairement beaucoup plus petits ou même nuls. Corolle à 5 pétales égaux. Étamines nombreuses toutes fertiles. Ovaire unilo- culaire ou imparfaitement triloculaire , à ovules ordinairement assez peu nombreux (2-12 , et rarement un plus grand nombre dans chaque loge). Style articulé au sommet de l'ovaire , dressé ou ascendant. A ces fleurs succède une capsule chartacée, à u»€ loge continue ou incomplètement subdivisée en trois, s'ouvrant en 3 valves par uae dé- hiscence loculicide. Les Hélianthèmes sont des herbes, des sous-arbrisseaux ou des ar- brisseaux très bas qui croissent en abon- dance , surtout dans la région méditerra- néenne. Leurs feuilles sont alternes ou op- posées, avec ou sans stipules, à inflorescence variable. Les modifications que présente l'organi- sation des Hélianthèmes ont permis d'é- tablir parmi eux plusieurs sections ou sous- genres, dont il faut cependant observer que les limites ne sont pas toujours fort nette- ment arrêtées. Voici quelles sont ces sec- tions établies par M. Dunal {l. c), et dis- posées dans l'ordre que leur assigne M. En- dlicher. La 1"' { Bachypetalum , Dun., l. c.) doit son nom à la brièveté des pétales souvent plus courts que le calice. Les étamines y sont peu nombreuses (7-15) sur une seule série , insérées sur le bord du disque. Leur capsule est dure et fragile. Ce sont des plantes annuelles , à feuilles stipulées, qui habitent surtout l'Espagne et l'Egypte. La 2^ {Eriocarpum, Dun. Le.) doit son nom aux poils nombreux qui couvrent l'o- vaire des fleurs et la capsule. Les pétales sont un peu plus longs que le calice. Les étamines sont le plus souvent au nombre de 15-20, sur une seule série, insérées au bord du disque. Les espèces qu'elle com- prend sont des sous- arbrisseaux dont les feuilles sont éparses, dont les stipules sont linéaires et courtes. La 3" {Euhelianthemum, Dun., L c.) forme le groupe central et le plus nombreux du genre. H est caractérisé par des pétales au moins deux fois plus longs que le calice, des étamines nombreuses (20-100) rangées en plusieurs séries. Les plantes qui le compo- sent sont des sous-arbrisseaux dont toutes les feuilles sont opposées, stipulées; dont HEL IIEL 503 îôs fleurs sont grandes, et semblent former des grappes unilatérales. La i" {Pseudocistus, Dun, , l. c.) se dis- tingue par des pétales moins longs propor- tionnellement que dans la section précé- dente; des étamines généralement nom- breuses; un style contourné à sa base. Elle comprend des herbes vivaces ou des sous- arbrisseaux , à feuilles opposées , souvent sans stipules. La 5' {Tuheraria, Dun., l. c.) dont le type est formé par VH. tuheraria, des côtes de la Méditerranée , se distingue par son calice souvent réduit à ses trois grands sé- pales intérieurs; ses étamines nombreuses insérées au bord du disque ; son style court ou presque nul. Elle renferme des plantes annuelles ou vivaces , dont les feuilles sont opposées et sans stipules. La Q" {Lecheoides, Dun., l. c.) est formée d'espèces américaines. Elle présente <;ette particularité remarquable , qu'on y trouve quelquefois réunies dans la même espèce des fleurs à 5 pétales et polyandres, mêlées à des fleurs apétales et triandres. Ce sont des plantes à tiges vivaces, dont les feuilles inférieures sont opposées , les supérieures alternes ; elles manquent de stipules. (P. D.) *HELIAPTEX , Swains. ois. — Syn. de Bubo (Duc). Voy. chouette. (Z. G.) HELIAS^ Vieill. ois. — Syn. de Cauralc. (Z. G.) *HÉLIASE. Heliases {-oMOLrnc, qui sechaulTe au soleil) . poiss. — Genre de la famille des Scié- noïdes, établi par Guvier {Flist. nat. des Poiss., V, 493), et présentant pour caractères prin- cipaux : Corps ovale, comprimé ; bouche pe- tite ; le préopercule sans dentelure ; des écail- les grandes ; une ligne latérale terminée sous la fin de la dorsale ; rayons en même nombre que les écailles; dents en velours sur une seule rangée. Ce g. renferme 6 espèces, toutes nom- mées par Cuvier. La première a été envoyée de la Martinique ; les autres ont été trou- vées dans la mer des Indes. Nous citerons comme type I'Héliase chauffe-soleil, He- liases insolatus Cuv., long de 10 centimè- tres, d'une couleur grisâtre uniforme. Mis dans la liqueur, ce poisson paraît d'un brun fauve. Son nom spécifique {Chauffe- Soleil) lui vient de l'habitude qu'il a de se tenir dans les petits creux des rochers exposés au soleil. *IIELIASTER(vj'icoç, soleil ; àarn'p, étoile). ÉCHiN.— Division du genre Astérie , d'après M. Gray {Syn. hrit. mus., 1840). Voy. as- térie. (E. D.) HELICAIUON, Fér. moll. — Voy. vi- trine. (Desh.) HÉLICE. Hélix (Ht?, spirale), moll. — Il serait impossible de tracer l'histoire complète du genre Hélice sans lui donner un développement que ne saurait comporter un article de ce Dictionnaire; car pour la rendre utile, il serait nécessaire de men- tionner dans cette histoire non seulement la succession des faits acquis à la science, mais encore toutes les modifications proposées par les auteurs dans l'ensemble du genre, pour faciliter la connaissance des nombreuses es- pèces qu'il renferme. Les personnes que de semblables travaux intéressent devront con- sulter l'ouvrage de M. de Férussac , qui, après bien des efforts , est resté cependant incomplet , mais dans lequel on trouvera un grand nombre de renseignements d'un haut intérêt. Tous les naturalistes savent que Linné introduisit parmi les Hélices un certain nombre d'espèces fluviatiles et marines; il ne distingua parmi les terrestres aucune forme spéciale pour en faire des genres sé- parés : aussi l'on y remarque des coquilles tout-à-fait planorbiques et des espèces turri- culées; on y observe également des coquilles aquatiques très globuleuses, avec lesquelles des genres particuliers ont été créés depuis. Bruguières s'aperçut le premier que le genre Hélice devait être réformé, et il en démem- bra un genre Bulime, emprunté à Scopoli. Mais le genre Bulime lui-même ofl're à peu près les mêmes défauts que celui des Hélices de Linné , car il contient à la fois des espèces terrestres, fluviatiles et marines. Néanmoins la réforme de Bruguières indiquait la route qu'il fallait suivre, et il est bien à présu- mer que si une mort prématurée n'avait interrompu les travaux de ce savant distin- gué, il aurait poussé plus loin cette réforme, et aurait été le premier à éliminer des Bu- limes un grand nombre des espèces qu^il y avait introduites. Dès ses premiers travaux, Lamarck conti- nua ce que Bruguières avait laissé imparfait». 504 HEL HÉL Il fit sortir des Hélices et des Bulimes toutes les coquilles fluvialiles et marines, et publia pour elles plusieurs genres qui furent adoptés; il réduisit le genre Hélice aux co- quilles terrestres, aplaties, ou subglobu- leuses. A la même époque , Draparnaud , dains V Histoire des Mollusques terrestres flu- vialiles de France, proposa d'ajouter plu- sieurs genres à ceux fondés par Lannarck ; *t ces genres reposant la plupart sur de bons caractères, ont encore été admis dans la méthode , de sorte que déjà près de 20 gen- res avaient été extraits du seul genre Hélice de Linné. Sous la main de Montfort , les démembrements des Hélices s'accrurent encore; car cet auteur systématique, atta- chant une trop grande importance à des ca- ractères extérieurs, multiplia les genres au- delà des besoins de la science, d'où résulta un état fâcheux pour celle-ci. Cuvier, dans son Règne animal , ne vou- lut pas admettre tous les genres proposés jusqu'à lui, les recherches anatomiques qu'il avait faites lui ayant donné la preuve du peu de solidité des genres en question. Cet habile anatomiste avait pu facilement s'assu- rer de l'analogie que présente l'organisation des animaux appartenant au grand type des Mollusques terrestres. Au reste, les caractères extérieurs des animaux conduisaient à une conséquence non moins rigoureuse et pou- vaient même servir à faire rentrer dans les Hélices proprement dites presque tous les genres qui en avaient été démembrés. Les travaux de M. de Férussac furent en- trepris d'après ce principe que, dans les Héli- ces, les caractères extérieurs de l'animal doi- vent être considérés comme tellement domi- nateurs que tous les autres doivent s'abaisser devant eux : aussi M. de Férussac en vint-il à dire que, pour lui , le genre Hélice devait rassembler tous les Mollusques terrestres respirant l'air et ayant sur la tête 4 tenta- cules, dont les deux supérieurs, plus grands, portent les yeux au sommet, ces animaux étant pourvus d'une coquille extérieure, en spirale. Après avoir généralisé de cette ma- nière, M. de Férussac sentit qu'il était né- cessaire de sous- diviser un genre qui, dé- sormais, allait contenir 12 à 1,500 espèces; c'est alors que ce naturaliste conçut l'idée de ramener à une nomenclature uniforme tout ce qui concerne le genre Hélice et toutes ses divisions. Pour arriver à ce résultat, il fallait nécessairement faire table rase de tout ce qui existait dans les auteurs précé- dents, méthode qui ne saurait se justifier en zoologie, puisqu'elle doit toujours être dominée par le principe juste et invariable- ment admis de la priorité. M. de Férussac déplorait avec tous les esprits sages cette multiplicité de genres incorrects, inutiles, encombrant les avenues de la science et rendant ses abords difficiles; mais pour cor- riger ce défaut, il aurait fallu réformer toute la nomenclature d'après les mêmes principes, et peut-être que la zoologie n'est point susceptible de se ployer à une nomen- clature nette et précise, comme la chimie, par exemple. Il faut toujours se rappeler que les principes de la nomenclature chimique s'appuient sur la fixité des combinaisons qu'elle est chargée de rappeler à la mémoire; tandis que le zoologiste agit sur des êtres éminemment variables, ayant les uns avec les autres les rapports les plus divers et com- posés de parties pour ainsi dire indéfinies, auxquelles il est bien difficile, impossible même d'appliquer une nomenclature qui se déduirait d'un ensemble de faits parfaite- ment connus. Devant cette impossibilité de réformer utilement la nomenclature, la ten- tative de M. de Férussac devait rester sans résultat, et l'on peut même dire qu'elle laisse une tache dans la nomenclature générale des Mollusques. Ce défaut de la méthode de M. de Férussac n'est pas le seul que nous ayons à signaler. Les sous-genrcs qu'il a substitués aux genres de ses devanciers sont malheureusement caractérisés d'une manière si vague qu'il est souvent impossible d'y grouper les espèces qu'il a voulu y renfer- mer, et cela tient à une cause que nous ne devons pas laisser ignorer. M. de Férussac a cherché autant qu'il l'a pu à fonder des groupes naturels ; mais il devait échouer dans une tâche impos- sible, car la nature s'est plu à multiplier les combinaisons , à ce point qu'il est im- possible de trouver constamment d'accord deux ou trois caractères au moyen desquels on pourrait établir un genre ou un sous- genre naturel. En eflet, si l'on a sous les yeux un grand nombre d'espèces apparte- \ nant au genre Hélice tel que M. de Férussac I l'a entendu, et que l'on examine sur les HEL HEL ;05 coquilles la manière dont un caractère se comporte dans l'ensemble , on le voit subir des modiOcations considérables dans toute la série , sans qu'il soit possible d'en déter- miner la limite d'une nianière nette et pré- cise. Dans les genres de Mollusques marins, on attache une assez grande importance aux modifications de la columelle delà coquille; cette partie offre, en elTet, des formes assez constantes, dans des genres naturels, et le moindre examen suffit pour justifier ce que nous venons de dire. Dans le type des Héli- ces, il en est autrement, et l'on concevra sans peine que la columelle doit être bien différente dans une espèce planorbique, lar- gement ombiliquée , dans une espèce glo- buleuse sans ombilic, ou dans une espèce turriculée; et cependant l'animal est iden- tiquement semblable dans ses formes ex- térieures pour toutes les espèces. Si nous nous atîat lions à quelques autres modifica- tions plus restreintes, nous apercevons exac- tement le même phénomène; c'est ainsi, par exemple , que les Agalhines ont la colu- melle tronquée à la base. Mais comme nous l'avons fait remarquer depuis longtemps, il existe des espèces globuleuses qui , Hélices par la forme générale , sont Agathines par la troncature columellairc; et de plus» il existe entre les espèces dont ia columelle est le plus fortement tronquée, et celles consti- tuant le g. Bulirne , un passage insensible , dans lequel on voit la troncature diminuer progressivement et disparaître d'une ma- nière tellement graduée qu'il est des espèces que l'on pourrait aussi bien rapporter aux Agathines qu'aux Bulimes. Lorsque l'on examine de la même manière les autres caractères sur lesquels ont été fon- dés des genres et des sous-genres, on s'aper- çoit bientôt qu'ils ont moins de valeur encore que ceux empruntés aux modifications de la columelle: ainsi les divisions établies sur la présence ou l'absence des dents existant dans l'ouverture ne sont pas plus accepta- bles que les autres ; car on trouve des den- telures dans des espèces dont les formes de la columelle ou la forme générale les en- traînent dans les genres déjà fondés d'après ces caractères. Ainsi , il y a des Bulimes avec des dents à ouverture comme des Hé- lices; parmi ces dernières, celles qui sont ombiliquées ont des dents aussi bien que T. VI. celles qui ne le sont pas. Il en est de mi?me pour les espèces anguleuses à la circonlV*- ' rence, et pour lesquelles Lamarck a étaiili ' son genre Carocolle. On comprend d'après I cela qu'il est absolument impossible d'éta- ■ blir un sous-genre Hélicodonte, par exem- ple, fondé sur la présence des dents de l'ou- j verture, à moins d'y faire entrer à la fois i des Hélices de toutes les formes, des Buii- I mes, des Carocolles et môme le genre Anos- tome de Lamarck. Mais si l'on voulait en môme temps conserver dans leur intégrité les genres Carocolle, Bulime ou Hélice, il faudrait nécessairement détruire le sous- genre Hélicodonte , puisqu'on réalité il ne serait composé que de Bulimes , d'Anosto- mes , de Carocolles ou d'Hélices à bouche dentée. Ces exclusions réciproques se mani- festent aussitôt que l'on examine avec quel- que soin la plupart des sous-genres proposes par M. deFérussac. Il suffit d'un tel résul- tat pour faire rejeter à jamais la méthode de ce naturaliste, qui cependant a fait de louables efforts en faveur d'une science pour laquelle il s'est imposé de nombreux sacri- fices. D'après ce que nous venons de dire, nous ne croyons pas utile de pousser plus loin nos observations sur la méthode de M. de Férus- sac, et les ouvrages que ce naturalistea pu- bliés auront eu ce résultat d'avoir répandu le goût de l'étude des Mollusques terrestres et fluviatiles, ce qui a déterminé un assez grand nombre de voyageurs à rechercher assidû- ment les espèces sur tous les points de la terre, et de les faire connaître, soit en les répandant dans les collections, soit en les publiant par des figures et des descriptions. Nous disions précédemment que M. de Férussac avait rassemblé en un seul g. tous les Mollusques terrestres à coquille exté- rieure et à quatre tentacules. 11 est certaii! que si l'on s'en tient aux caractères exté- rieurs des animaux, on sera nécessairement conduit aux mômes conséquences. Nous avons pensé depuis longtemps qu'av^srit d'admettre une coupe générique d'une aT:sf,i grande étendue, il fallait vérifier jusqu'à quel point l'organisation intime des ani- maux se conformait à leurs caractères exté- rieurs, et nous nous sommes demandé si, dans cette immense série, la nature n'avait pas elle-même posé des limites qu'il fallait G4 506 HEL aller chercher ailleurs que dans les formes extérieures. C'est pour résoudre cette ques- tion que nous nous sommes livré à des re- cherches anatomiques, dont les résultats nous ont conduit à des conséquences un peu différentes de celles posées par M. de Fé- russac. C'est ainsi , pur exemple, que nous avons remarqué, dans les organes de la gé- nération, des modiOcations constantes pa- raissant d'une assez grande valeur. Ainsi, nous conserverions le nom d'Hélice à tou- tes les espèces chez lesquelles se trouverait l'organe multifide attaché à l'issue commune des organes de la génération ; nous don- nerions le nom de Bulime à toutes les es- pèces chez lesquelles manquerait absolu- ment cet organe multifide; nous conserve- rions le nom d'Ambrette, genre nommé Go- chlohydre par M. de Férussac, aux espèces dont l'organe excitateur est percé au som- met par le canal déférent. Il est à présumer qu'une modification non moins importante que celle que nous venons de mentionner se remarquera dans un seul et même type contenant à la fois les Maillots et les Clau- silies. En adoptant comme base de classifi- cation naturelle les organes de la généra- tion, il ne faudrait plus attacher la moindre importance à la forme générale de la co- quille ou aux divers accidents de Tombilic et de l'ouverture. Ainsi nous admettrions sans difficulté parmi les Bulimes une espèce globuleuse ou même planorbique, si les or- ganes de la génération présentaient les mêmes caractères dans les espèces allongées ou subturriculécs; c'est d'après ce principe que nous avons proposé depuis longtemps de réunir les Agalhines aux Bulimes, et de conserver au g. Hélice l'étendue que La- rnarck lui a sagement imposée , en y joi- gnant toutefois le g. GarocoUe. En le res- treignant de cette manière, et surtout en présence des difficultés que nous avons ex- posées en parlant de la méthode de M. de i Férussac, nous nous sommes demandé com- i ment on devait distribuer les Hélices pour | arriver sûrement à la distinction des espè- ! ces. l\ est {'.vident qu'il fallait exclure les j caractères empruntés à la columelle , à l'ombilic, au péristome, tantôt simple, tan- tôt épais, et renversé en dehors. Il ne fal- lait pas songer davantage à la présence des dents de l'ouverture , puisqu'il y en a , HEL comme nous ravons vu , dans des espèces ombiliquées ou non , à ouverture dont le bord droit est mince ou épais. La tron- cature de la columelle ne pouvait être plus utilement employée, puisqu'elle s'efface de la manière la plus insensible. Nous avons pensé qu'il fallait appliquer à la recherche de l'espèce une méthode artificielle, et nous avons essayé une méthode employée plu- sieurs fois par Linné et d'autres naturalis- tes, celle, en un mot, connue sous le nom de dichotomie. Pour l'appliquer, il faut com- mencer par arranger toutes les Hélices en une seule série, commençant par les espèces planorbiques largement ombiliquées, et ter- minant par les trochiformes ou turbinées. Dans cette série générale, on peut faire plu- sieurs coupures comprenant les espèces pla- norbiques, les globuleuses, les anguleuses, et les trochiformes ou turbinées. Dans cha- cun de ces groupes, on rencontre des espè- ces avec ou sans ombilic; les unes et les autres peuvent avoir l'ouverture simple ou bordée ; et enfin, dans chacune de ces der- nières, il peut y avoir des espèces à ouver- ture dentée et d'autres sans dents. On peut donc, en opposant successivement les carac- tères que nous venons d'indiquer, arriver à de petits groupes naturels contenant un petit nombre d'espèces, parmi lesquelles il est assez facile de reconnaître celles que l'on cherche. Ce moyen tout artificiel a du moins l'avantage d'être d'une application facile et immédiate, et il laisse entier l'avenir de la science , qui , dans ses continuels progrès , peut arriver enfin à ce degré de perfection qui lui permette de se passer de l'artifice de la méthode que nous proposons. L'organisation des Hélices a été depuis longtemps le sujet des recherches des ana- tomistes. Cuvier, dans le beau Mémoire qu'il a publié dans les Annales du Muséum y a présenté d'une manière concise l'histoire de ses recherches, et il a fait voir combien Lister, Monro et Swammerdam lui-même avaient laissé à faire avant d'épuiser ce sujet difficile. On ne croirait pas combien la dis- section d'un animal , qui , dans certaines espèces, acquiert un assez gros volume, pré- sente néanmoins de difficultés. La confu- sion, les erreurs des premiers anatomistes, étaient le résultat des mauvais moyens d'observation dont ils disposaient. Ils dia- HEL HEL 507 séquaient un animal aussi mou, dont les organes sont naturellement invisqués d'une grande quantité îie mucilage, de la même manière qu'un MammiTère, d'où l'on con- çoit sans peine qu'ils ont dû commettre un grand nombre d'erreurs. Cependant Swam- merdam était parvenu à un travail d'une assez grande perfection , auquel Cuvier a apporté de grandes améliorations. Ce der- nier imagina de disséquer ces animaux dans l'eau, et, par ce moyen bien simple, il put dessiner avec la plus grande précision les divers organes , en connaître l'usage et en indiquer les rapports : aussi ce travail de notre grand analomiste sera-t-il toujours con- sulté des zoologistes qui voudront se faire une idée satisfaisante de l'organisation as- sez compliquée du grand g. Hélice. Il n'est personne qui n'ait remarqué la manière de marcher d'un Limaçon. Une partie du corps de l'animal , dirigée en avant, est demi-cylindriq^ue; le dos porte la coquille, et en arrière on voit le corps se terminer par une extrémité plus amincie , triangulaire, débordant la coquille d'une quantité plus ou moins considérable selon les espèces; l'extrémité antérieure se ter- mine par une tête obtuse que rien ne sé- pare du corps, puisque l'animal ne présente aucun étranglement que l'on pût comparer à un col ; sur cette tête s'élèvent quatre tentacules : les deux premiers ou supérieurs sont aussi les plus grands ; deux autres plus courts , placés au-dessous , s'inclinent ordi- nairement vers le corps sur lequel l'animal marche; ces tentacules sont cylindracés , subconiques, un peu plus larges à la base que vers le sommet. Ce sommet se dilate en un globule sphéroïde, destiné au tact, dans les tentacules inférieurs, mais portant l'œil dans les tentacules supérieurs. Lorsque l'on renverse subitement un animal d'Hé- lice pendant qu'il marche, on voit qu'il est tout-à-fait plat en dessus , et qu'il rampe sur le corps au moyen de cette surface apla- tie; on est convenu de donner le nom de pied à cette partie du Mollusque; et en fai- sant ramper une Hélice sur un morceau de verre, on peut examiner facilement le méca- nisme à l'aide duquel elle s'attache et rampe sur les corps solides. La surface du pied est ordinairement une ellipsoïde allongée, sub- tronquée en avant , immédiatement au- dessous de la tête , terminée en pointe en arrière. Le dos de l'animal est convexe, et toute sa surface est chargée de granulations irrégulières diversement disposées selon les espèces; mais toute cette peau sécrète con- stamment une quantité notable de mucosité très tenace, dont l'usage est de favoriser l'adhésion de l'animal au corps sur lequel il marche. Si on l'examine lorsqu'il est rentré dans sa coquille , on trouve l'ouver- ture de celle-ci complètement fermée par une membrane peu épaisse , dans laquelle on remarque à l'angle postérieur de l'ouver ture une perforation dont les bords son. susceptibles de dilatation et de contraction. Cette membrane, qui entoure ainsi toute la circonférence de l'ouverture de la coquille, se nomme le manteau, et les naturalistes le désignent assez souvent sous le nom de collier. Cette dernière dénomination pro- vient de ce que l'animal, pour entrer dans sa coquille et en sortir, est obligé de passer au milieu du manteau comme à travers un collier. La perforation dont nous avons parlé est destinée à porter l'air dans la cavité respiratoire, dont nous aurons occasion de parler bientôt. Si l'on casse la coquille et que l'on en débarrasse complètement l'ani- mal, on voit que tous ses organes principaux font au milieu du dos une véritable hernie, et que la coquille est destinée à la proléger. On peut dire, en effet, que les organes con- tenus dans le corps d'une Limace, par exem- ple , sont ici rejetés en dehors et contour- nés en spirale, pour être contenus dans une coquille d'une forme semblable. Pour se faire maintenant une idée satis- faisante des caractères d'une Hélice, il faut reprendre chaque système d'organes , et en donner une description succincte. l"* Organes de la digestion. C'est à la bouche que commencent ces organes. Dans les Hélices, comme dans la plupart des au- tres Mollusques gastéropodes, cette bouche, consiste en une cavité d'une médiocre éten- due, fermée en avant par deux lèvres et contenant à l'intérieur une langue assez grosse qui, dans ses mouvements, s'oppose à une dent cornée, en croissant, et dentelée sur son bord libre. Cet appareil de mastica- tion est assez solide pour que l'animal puisse entamer les diverses substances végétales dont il fait sa nourriture. Ces parties jouis- 608 HEL sent d'une assez grande mobilité. L'animal peut les diriger en dehors, en écartant ses lèvres. Des muscles propres font mouvoir cet appareil. Au fond de la bouche se trouve l'en- trée de l'œsophage, assez court, cylindrique, se dilatant en une grande poche stomacale, cylindracée, à la partie supérieure de laquelle sont attachées deux glandes irrégulières, ter- minées en avant par deux petits canaux per- çant obliquement les parois de la bouche et y versant les produits de leur sécrétion: ce sont les glandes salivaires. L'intestin ne se continue pas avec l'extrémité postérieure de l'estomac; il se détache latéralement de manière à laisser au-dessous de son inser- tion un cul-de-sac plus ou moins grand selon les espèces. Cet intestin est assez volumi- neux: il se déroule dans le foie en un petit nombre de circonvolutions, se dilate en un rectum assez considérable, qui vient gagner le côté droit de l'animal, et se termine en un anus dont l'issue se montre dans l'angle du manteau, immédiatement au-dessous de l'ouverture de la respiration. Un organe très important, le foie, est annexé à ceux de la digestion. Il est d'un brun quelquefois ver- dâtre. 11 se divise en deux ou trois lobes assez profondément découpés, et il donne nais- sanceàdes vaisseaux biliaires dont les troncs principaux se réunissent en un seul qui verse dans l'estomac les produits de la sé- crétion ; ce tronc biliaire s'insère au point de jonction de l'estomac et de l'intestin, 2" Organes de la génération. Ces organes sont assez compliqués; ils sont de deux sor- tes, puisque, comme tout le monde le sait, les animaux des Hélices sont hermaphrodi- tes; tous les individus portent donc à la fois les organes mâles et les organes femelles. Les organes mâles consistent en un testicule situé vers l'extrémité de la masse viscérale, dans une cavité creusée dans l'épaisseur du l'oie; un canal assez grêle s'en détache. Il est fréquemment reployé sur lui-même et vient se souder d'une manière très intime à une partie des organes femelles à laquelle Cuvier a donné le nom de matrice. Ce canal est celui qui a été désigné sous le nom de défé- rent par tous les anatomistes. Après avoir été attaché à la matrice dans une partie de sa longueur, il s'en détache en avant et se porte vers un organe grêle et allongé qui est l'organe excitateur: cet organe excitateur HEL est plus ou moins long selon les espèces ; il se retourne en dedans de l'animal de la mêmemanière que les tentacules, et sa struc- ture explique comment il peut opérer ce mouvement; il a d'abord un muscle rétrac- teur propre, et de plus il est composé de fibres annulaires et longitudinales, au moyen desquelles il peut se retourner sur lui-même, comme on le ferait d'un doigt de gant. Le canal déférent ne vient pas s'insérer au som- met de l'organe excitateur; il s'y introduit latéralement, à une assez grande distance de son extrémité libre. Tous les organes femelles consistent en un ovaire, un premier oviducte, une matrice, un second oviducte aboutissant à une cavité commune à laquelle Cuvier a donné le nom de cloaque, la comparant ju- dicieusementaucloaquedes oiseaux. L'ovaire est assez considérable; il occupe, ainsi que le testicule, la portion supérieure des vis- cères; ces deux organes remplissent les pre- miers tours de la coquille. Cet ovaire se distingue non seulement par sa couleur, mais surtout par sa structure; un oviducte très délié, fortement con tourné sur lui-même, vient s'attacher à l'ovaire vers le centre de cet organe; après un assez court trajet, il se rend à la matrice, qui n'est autre chose que sa continuation , mais sous une forme spéciale ; c'est un organe très contourné , irrégulièrement boursouflé , allongé , et se terminant en avant par un canal simple et étroit, qui aboutit au cloaque, comme nous le disions tout-à-rheure , à côté de l'issue des organes mâles , de sorte que ces deux ouvertures ne sont séparées entre elles que par une sorte d'éperon. Plusieurs autres organes viennent s'atta- cher au cloaque et ont des fonctions spécia- les. C'est ainsi que l'on voit aboutir, de chaque côté des parois de la cavité commune de la génération , un organe profondément digité, dont l'usage n'est pas encore connu. C'est un peu au dessus que vient se fixer le long col d'une petite vésicule, à laquelle Cuvier a donné le nom de vésicule de la pourpre, mais que nous considérons comme une vésicule copulatrice, comparable à celle des insectes. Enfin c'est encore dans la ca- vité commune des organes de la génération que s'ouvre une poche membraneuse, au fond de laquelle est placé, sur un mamelon, un dard calcaire fort aigu que l'animal im- HEL HEL 509 plante ordinairement vers la base du tenta- cule droit de Tindividu avec lequel il cherche à s'accoupler. Cette disposition des organes io;, soleil; golo;, ne che). REPT. — Subdivision du g. Lézard, d'après M. Fitzinger {Syst. rept. , 1843). (E. D.) HELIOCARPUS (-^^^coç , soleil ; xap-rroç , fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacées-Grewiées , établi par Linné {Flort. cliffort., 211, t. 16). Arbres ou arbris- seaux de l'Amérique tropicale. Voy. tilia- CÉES. niELIOCOPRIS (mot hybride : ^t'oç, so- leil; copris , bousier), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Lamelli- cornes , tribu des Scarabéides , section des Coprophages , établi par M. Hope ( The Co- leopterist's manual , part. I , p. 23 ) aux HEL HÉL 517 dépens du g. Copris , Fabr. Il lui donne pour type le Copris gigas Fabr. {Scarabœus id. Liiin.), qui se trouve au Sénégal. Les lleliocopris sont des Scarabées de grande taille , à forme courte, épaisse et bom- bée, d'un noir brillant, dont le prothorax est tronqué antérieurement, et la tête armée, dans les mâles , d'une seule corne ou de deux , suivant les espèces. L'une d'elles, Vlleliocopris isidis, est représentée fréquem- ment sur les obélisques et les tombeaux des Pharaons. Voij. coprides et copuopn.\GEs. (D.) *HELïODES {'nMoiao: , qui ressemble au soleil). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , établi par M. Gué- née aux dépens du g. Anarta d'Ochsenhei- mer, et que nous avons adopté dans notre Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Eu- ropey où il fait partie de la tribu des Hélio- thides. Ce genre ne comprend que 2 espèces de petite taille, savoir: Vlleliodes rupicola, espèce qui se trouve en Hongrie ; et Vlle- liodes ar'buti Fabr. , qui est répandue dans une grande partie de l'Europe. Elle vole en mai , et n'est pas rare dans les environs de Paris. (D.) *HÉLIOFl]GE. Heliofugus (-^'/to;, soleil; (j>t\>ywy je fuis). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Blapsides , établi par M. Guérin-Wéne- ville sur un insecte du Chili {Voyage de la Coquille, page 96). MM. de Castelnau , Blanchard et de Brème ont adopté ce genre dans leurs ouvrages respectifs. Ce dernier auteur , dans sa monographie de quelques genres appartenant à la tribu des Blapsides , en décrit 3 espèces , y compris celle de M. Guérin , qui lui a donné le non; de He- liofugus arenosus. (D.) *HELIOMAXES (ô'^ioc, soleil; fxat'voaat, désirer), ins. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, famille des Longicornes , tribu des Cérambycins de Serville, des Callichromites de M. Blanchard, établi par M. Newman {Ann. ofthehat. forst., t. V, p. 17) avec les Hecydalis minor, umbellalorum de Linné et sanguinicolUs d'Olivier. (C.) HELIOPATES. ins. — Voy. heliophilus. HELIOPHILA (oÀco; , soleil ; (piÀo; , qui aime), bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères -Héliophilées, établi par Burmeis- ler {ex Lin. gen. , 816). Plantes herbacées ou sous-frutescentes. Plus de 40 espèces réparties en 8 sections. Voy. cuuciFÈr.Es. IIÉLÏOPHILE. Heliophilus (v?),toç, soleil; cpîÀo;, ami). INS. — Genre de Coléoptères hétéromcres , famille des Mélasomes , divi- sion des Collaptérides de M. Solier, tribu des Pédinites, établi par M. le comte Dejean, qui en a changé depuis le nom en celui d'Helio- pâtes sans en dire le motif. Quoi qu'il en soit, ce g. a été adopté par tous les entomologistes sous le premier nom, sans excepter Latreille, qui, cependant, dans la dernière édition du Règne animal de Cuvier , ne le mentionne que comme une simple division de son g. Pedinus , dont il a tout-à-fait le faciès, et ne dilîère que par des antennes plus épaisses et par les pattes antérieures plus larges. Du reste, ce sont des insectes de moyenne taille, de forme ovalaire et entièrement noirs, et propres pour la plupart aux contrées sèches et méridionales de l'Europe. Le dernier Ca- talogue de M. Dejean en désigne 15 espèces, parmi lesquelles nous citerons comme type V Heliophilus hybridus Latr., du midi de la France. (D.) HÉLIOPHILÉES. Heliophileœ . bot. ph. — Une des nombreuses tribus établies par De Candolle dans la famille des Crucifères. Voy. ce mot. (Ad. J.) *HELÏ0PIIILUS ( -^Acoç , soleil ; cpi'Aoî, ami). REPT. — M. Fitzinger {Syst. rept. , 1843) indique sous ce nom un groupe du g. Lézard. (E. D.) *HELIOPHOIlA (-olio;, soleil ; ^pepoy, je porte). ÉCHiN. — M. Agassiz {Catal. syst. Echin.) désigne ainsi une subdivision des Clypéastres. Voy. clypéastre. (E. D.) *HELIOPHOBUS {-nhoq, soleil ; , je fuis). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Noctuélides, créé par M. Boisduval aux dépens des Epi- sema et des Hadena deTreitschke. Ce genre, que nous avons adopté avec modifications dans notre Catalogue méthodique des Lépi- doptères d'Europe , se réduit pour nous à 4 espèces, dont la plus connue est VHelio- phobus popularis {Noct. id. Fabr.), qui se trouve en juillet dans le nord de la France et les environs de Paris ; les autres sont propres aux contrées méridionales de l'Eu- rope. Les Chenilles sont épaisses, cylindri- ques , à tête globuleuse. Elles sont rayées de brun sur un fond obscur; elles vivent sur 518 BEL niCL Ses Graminées et les plantes basses, et se tiennent cachées pendant le jour. Elles se renferment dans des coques peu solides , soit dans la terre, soit dans la mousse, pour se changer en chrysalide. (D.) HELIOPHTIIALMUM , Rafln. bot. ph. — Syn. de Rudbeckia, Linn. *HELIOPORA (ô'/toç, soleil ; ^op^'ç, pore). POLYP. — Genre de Polypiers de la divi- sion des Zoanthaires pierreux , section des Madrépores , créé par M. de Blainville { Act. , 1824) pour des espèces vivantes trouvées par MM. Quoy et Gaimard, et placées par eux dans le g. Pocillopora, et quelques espèces fossiles que Goldfuss avait mises dans le g. Astrœa. Les Héliopores sont ies animaux courts et cylindriques, pour- vus d'une couronne simple de quinze à seize tentacules larges et assez peu longs, conte- nus dans des loges cylindriques, verticales ou subdivergentes, immergées, crénelées intérieurement par des demi-lames radiai- res, et constituant un polypier calcaire, de forme varice, fixé et poreux dans les in- tervalles des cellules. Parmi les espèces connues, nous neciterons que 17/. cœrulea {Pocillopora cœrulea Lam.), des mers du Sud , et VH. pyrifoj'mîs Guet- tard {Astrœa porosa Gold.) , que Ton trouve dans le calcaire jurassique de rEiîTel. (E. D.) HELIOPSIS {-nhoç, soleil; o^iç, aspect). BOT. PH. — Genre de la famille des Compo- sées-Sénécionidées , établi par Persoon {Ench., Il, 473). Herbes de l'Amérique. HELIOUIVE. Heliornis (v^^toç, soleil; opvtç, oiseau), ois. — Genre établi par Bonnaterre sur une espèce que Buffon a nommée Grebi - Foulque , par la raison qu'elle a les pieds lobés comme ceux des Foulques et des Grèbes , et que son bec a quelque analogie avec celui de ces derniers; mais ce sont à peu près là les seuls points de ressemblance qui existent entre ces oi- seaux. Les Héliornes se distinguent par un bec allongé, cylindrique, pointu, légèrement convexe et à bords tranchants; par des na- rines médianes , longitudinales , percées en avant de la membrane qui recouvre les fos- ses nasales, et surtout par d-es ailes longues et pointues, et une queue ample et arrondie. Par leur cou très grêle, lews formes svel- tes et délicates et leur plumage soyeux, les Héliornes rappellent les Anhingas. Ce sont des oiseaux des régions les plus chaudes g2 l'ancien et du nouveau continent. Ils fré- quentent les rivières et les criques, et vi- vent d'insectes et d'autres petits animaux aquatiques qu'ils saisissent quelquefois très \ adroitement en volant. L'espèce d'Amérique ; s'apprivoise facilement. On la connaît àSu- 1 rinam sous le nom de Sunherd (oiseau du j soleil). Ces quelques particularités de mœurs j sont les seules que l'on puisse citer. ! La place qu'occupent les Héliornes dans I les méthodes ornithologiques varie peu selon i les auteurs. Tous les ont rapprochés des j Grèbes, avec lesquels ils ont, en elTet, le plus d'affinités ; mais les uns, comme G. Cuvier, en font des Palmipèdes de la famille des Plongeurs ou Brachyptères ; les autres , à l'exemple de Temminck, en composent, conjointement avec les Grèbes, les Phalaro- pes et les Foulques , un ordre particulier sous le nom de Pinnatipèdes; d'autres en- fin , comme MM. Lesson et G.-R. Gray, les rangent à la fin des Échassiers , et établis- sent pour les deux seules espèces connues deux sections ou sous-genres : Tune , sous le nom d'Heliornis, a pour type l'espèce africaine, décrite par Buffon sous le nom de Grebi-Foulque (enl. 893), H. surinamensis Bonap.; et l'autre, sous le nom de Podica , est fondée sur l'espèce d'Amérique que Vieillot (GaL, pi. 280) a fait connaître sous la dénomination d'H. senegalensis. (Z. G.) *HELÏOSCOPUS {-nhoç , soleil ; axoTro'c, explorateur), rept. — Sous-genre de Stel- lion, selon M. Yiliin^er {Sy st. rept., 1843). (E. D.) *HELIOSTERES, Hope. ins.— Syn. de Heliofugus, Guér. (D.) *IIELIOTHEA {-nhoq, soleil ; Q^'o) , je cours). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, fondé par M. le doc- teur Rambur sur une espèce inédite trouvée par lui, en 1834, dans l'Andalousie. Elle n'a pas plus d'un pouce d'envergure ; ses quatre ailes sont d'un jaune vif des deux côtés , avec un gros point noir au centre de chacune d'elles, et leur frange est noirâtre. La tête et le corselet sont noirs, avec les ptérygodes jaunes. L'abdomen est épais et noirâtre, ainsi que les pattes , qui sont ro- bustes; les antennes sont courtes, noires et très pectinées dans le mâle , et crénelées dans la femelle. HEL HEJ. 5!9 Cîttc espèce vole à Tardeur du soleil , dans les endroits arides. Sa couleur jaune €i sa nianièie de voler la font ressembler de loin à une Hespérie. ( D.) *îlî:LiOT!lIDES. Heliolhidœ, ins.— Tribu i'Lablie par M. Boisduval aux dépens de celle «lesNoctuélitesde Latreille, dans Tordre des Lépidoptères , famille des Nocturnes. Cette tribu, que nous avons adoptée dans notre Ca- talogue méthodique des Lépidoptères d'Eu- rope, renferme quatre genres, dont voici les noms : Heliolhi s , Anthœcia, Anarta et He- liodes. Les Héliothides ont les antennes sim- ples et presque complètement filiformes dans Jcs deux sexes , les palpes courts et peu dé- veloppés, la tête petite, le corselet lisse et convexe, le dessous des quatre ailes et le lupart ornées de couleurs vives. Elles se tiennent à Tcxtrémité des plantes basses , dont elles mangent indistinctement les feuilles et les fleurs. Au repos , elles tien- licnt très souvent la partie antérieure de iiîur corps arquée ou repliée sur elle-même. Les chrysalides sont luisantes, de forme or- twQ£t; , par un soleil ar- dent). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Noctué- lites de Latreille , établi par Ochsenheinier, et adopté dans tous les ouvrages spéciaux sur cet ordre d'insectes. Ce genre, dans notre Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Eu - ropcy appartient à la tribu des Héliothides, et renferme 8 espèces, dont la plus connue est Vîfeiiothis dipsacea ( Noctua id. Linn. ), dont la Chenille vit sur une foule de plan les, maisprineipalementsur le Dipsacusful- lonum. Cette espèce paraît répandue dans une grande partie de l'Europe, et vole en mai et août, à l'ardeur du soleil , dans les champs de luzerne. (D.) ' *IIELIOTHUIPS (-^'ao;, soleil; 0^/4,, Thri{)S, genre d'insectes), ins. — Genre de la tribu desThripsiens, del'ordre desThysa noptères, établi par M. Haliday aux dé[iens du genre Thrips , dont il ne diffère sensi- blement que par le corps réticulé. Nous avons considéré cette coupegénérique comme devant constituer une simple division parmi les Thrips. Le type est le Th. hœrnorrhoi- dalis Bouché. (Bl.) HELÏOTIIRYX, Boié. ois. — Division de la famille des Trochilidées. Voy. coubri. ; (z. G.) ! HÉLIOTROPE. Heliotropium ( v,";,toî, so- ' leil ; Tpr-rrw, je tourne), bot. ph. — Genre I de la famille des Borraginées, section des I Ehrétiacées, dans laquelle il contribue prin- I cipalement à former une tribu qui lui em- I prunte son nom. Il a été établi par Linné, I qui lui assigne les caractères suivants : Ca- \ lice à cinq divisions généralement profondes ; ! corolle hypocratérjfoi-Fne , dont la gorge est ! sans dents , nue ou barbue, dont le limbe ! est à cinq divisions séparées par des sinus i repliés, simples ou portant une dent, les ' cinq élamines incluses; style terminal très court; stigmate pelté. Les quatre loges liv I fruit séparables à la niaLurité forment quatre ; akènes durs, monosperuics. Ce fruit, comm« ' celui des Ehrétiacées en général , n'est pas I gynobasique. — Les Héliotropes sont très î nombreux, moins cependant qu'on ne serait porté à l'admettre d'après le nombre de leurs espèces décrites successivement par les auteurs, et dont plusieurs paraissent n'être que de doubles emplois. Ce sont des herbes ou des sous-arbrisseaux répandus surtout dans la zone iniertropicale de l'un et l'autre continent; quelques uns s'élèvent dans la j zone tempérée, et c'est ainsi que l'Europe i en possède un petit nombre. Leurs feuilles î sont alternes, le plus souvent hérissées, en- i tières. Leurs Heurs sont le plus souvent dis- posées en épis unilatéraux, roulés en crosse à leur sommet, ou scorpioïdes. Quelques espèces de ce genre méritent de fixer un instant l'attention. 1° L'HÉLIOTROPE DU PÉKOu, Heliotroplum peruvianum Lin . — Originaire du Pérou, où il forme un arbrisseau assez élevé, cultivé partout en Europe, où il reste toujours à l'é- tat d'arbuste de petite taille. Ses branches sont cylindriques, couvertes de pH)ils assez 520 H£L HEL longs; ses feuilles sont ovales , entières , un peu aiguës , rugueuses , à court pé- tiole ; ses fleurs sont blanches ou plus ou moins violacées ; elles exhalent une odeur des plus agréables qui ressemble assez à celle de la vanille. — Les graines de cet ar- buste ont été envoyées pour la première fois en France, au Jardin du Roi, en 1740, par Joieph de Jussieu. On sait combien il s'y est répandu depuis cette époque, grâce au peu de difficulté que présente sa culture. Cet arbuste demande à être tenu l'été à une ex- position méridionale un peu abritée; il exige alors de fréquents arrosements. L'hi- ver on le conserve dans une serre tempérée ou dans une bâche près du verre; il pousse même sans difficulté dans un appartement, pourvu qu'on ait la précaution de mettre de temps en temps le pot qui le contient dans un vase peu profond rempli d'eau pour remplacer les arrosements qui doivent être supprimés. L'Héliotrope se multiplie de graines et de boutures faites au printemps et en été. 2° L'HÉLIOTROPE A GRANDES FLEURS, H. grUll- diflorum Lin. — 11 difl'ère du précédent sur- tout par les proportions plus fortes de toutes ses parties. Ses fleurs ont une odeur moins prononcée. Il est moins fréquemment cul- tivé. 3" L'Héliotrope d'Europe, H. Europœum Lin., nommé vulgairement Herbe aux ver- rues. — Il se trouve abondamment dans les lieux sablonneux, secs et découverts. Sa tige est droite, herbacée, légèrement hérissée et rameuse; ses feuilles sont pétiolées, entières, ovales, obtuses, rugueuses, pubescentes ; ses fleurs sont blanches, disposées en épis gémi- nés ; leur corolle présente une dent au fond de chaque sinus; elles sont entièrement dé- pourvues d'odeur. Leur calice est quin- quéfide. 4" L'Héliotrope COUCHÉ, H. supinum Lin. -^ Espèce rare , trouvée dans les parties méditerranéennes du midi de la France. Sa tige herbacée est couchée ; ses feuilles ovales, plissées , sont cotonneuses et blanchâtres en dessous; ses fleurs, également à épis gémi- nés, ont leur calice à cinq dents. (P. D.) HÉLIOTROPE. MIN. — Voy. quartz- AGATHE. *HÉLIOTROPICÉES , HÉLIO- TROPIËES. Heliotropiceœ, Heliotropieœ. I BOT. PH. — Une des divisions établies dans la . famille des Borraginées {voy. ce mot) , con- sidérée par plusieurs auteurs comme devant elle-même en former une distincte. (Ad. J.) 1 *HELIPTERUM ( ^Uç , soleil ; -rrTEpov , I aile). BOT. PH. — Genre de la famille des I Composées-Sénécionidées , établi par De 1 Candolle ( Prod., VI , 211). Plantes herba- cées ou suffrutescentes du Gap et de la Nou- . velle-Hollande. 26 espèces réparties en G , sections. Voy. composées. j *HELISOMA. moll. — Sous-genre pro- j posé par M.' Swainson pour quelques espè- ' ces de Planorbes. Voy. ce mot. (Desh.) I *H£LIT0P1I\LLLM , Bl. bot. ph. — ; Syn. d'Helicia, Lour. j HELIXAI^TIIERA , Lour. bot. ph. — j Syn. deLoranthus, Linn. i HELLEBORASTER , Mœnch. bot. pu. — Syn. d' Helleborus , Adans. I HELLÉBORE. Helleborus (auv, faire I périr; 6'opa, nourriture : nourriture mor- i telle, d'après Desfontaines), bot. ph. — j Genre type de la tribu des Helléborées , I dans la famille des Renonculacées , établi j par Adanson. Tel qu'il est adopté raain- i tenant, il ne correspond qu'à une portion du groupe admis sous ce nom par Linné, duquel ont été détachés les genres Eranthis, Salisb., et C'opiis, Salisb. Il présente les ca- ractères suivants: Calice souvent coloré, à 5 sépales persistants. Corolle formée de 8-10 pétales fort courts, en forme de tube dont l'orifice est à deux lèvres, rétrécis à leur base. Étamines en nombre indéterminé. 3-10 carpelles réunis seulement à leur base sur une faible longueur, polyspermes, dont les ovules sont rangés sur deux séries le long de la suture ventrale. Chacun de ces carpel- les devient un follicule à parois coriaces, qui s'ouvre par sa ligne intérieure. — Les Hellé bores sont des plantes herbacées, vivaces, qui habitent les parties septentrionales et tempérées de l'ancien continent. Leurs feuil- les sont coriaces, les radicales partagées en segments palmés ou pédales , les caulinaires de forme variable ou nulles; dans ce der- nier cas, la tige est uniflore. Leurs fleurs sç développent généralement en hiver ou au commencement du printemps; elles sont grandes, verdâtres, blanches ou purpurines. Les espèces les plus remarquables de ce genre sont les suivantes : IJEL HEL 52 1 1" L'Hellébore d'Orient, Helleborus orien- talis Linn. — Sa tige s'élève à 4 ou 5 décimè- ties; elle se ramifie seulement vers le haut. Ses feuilles radicales sont pubcsceiites à leur fuce inférieure , pédatiséquces ; les supé- rieures sont divisées profondément en lobes palmés. Ses fleurs sont grandes; leurs sépa- les sont ovales et colorés. Cette espèce croît dnns les contrées mon tueuses et dans les parties sèches de l'Orient, surtout le long des côtes de la mer Noire, sur le mont Olympe. Cette espèce paraît être celle dont les anciens ont tant préconisé les vertus médicinales, et dont la racine avait à leurs yeux une action presque certaine pour la guérison des aliénations mentales Les au- teurs anciens sont remplis de passages qui font allusion à ces merveilleuses propriétés. Non seulement ils recouraient à son emploi pour le traitement des affections mentales, mais encore ils l'employaient à titre de pur- gatif drastique. Celui d'Anticyre était le plus renommé parmi eux. 11 est inutile de faire observer que la médecine moderne a singu- lièrement réduit, sinon entièrement sup- primé, l'usage de celte plante. 2" L'Hellébore koir, H^ niger Linn., vul- gairement Rose de Noël. — Cette espèce indi- gène a été regardée comme l'Hellébore des anciens, jusqu'à ce que Tournefort ait dé- couvert dans rArchi{)el et dans l'Orient l'es- pèce précédente. Elle possède, du reste, des propriétés analogues qui se retrouvent éga- lement, mais à divers degrés, dans nos au- tres espèces européennes. L'Hellébore noir émet, d'un rhizome court et épais, une hampe et quelques feuilles radicales pédatisé- quées, glabres, longuement pétiolées. La hampe porto, une ou rarement deux fleurs grandes, d'une couleur blanc rosé. C'est cette couleur de ses fleurs et sa floraison au milieu de l'hiver qui lui ont valu son nom vulgaire. 3" L'Helléuori: fétide, //. fœtidus Linn., vulgairement jPied-de-Gn/ybn. — Très com- mun dans toute la France. Sa tige est mul- liflore, feuillée; ses feuilles sont pédatisé- quées ; à lobes étroits et allongés, glabres, d'un vert sombre. Cette plante est acre et constitue un purgatif très énergique. *■" Enfin rilELLi-coRE vert, //. vtridis Lin. — Sa tig<» est également fouillée, mais pauci- flore; ses feuiUes sont glabres; les radicales T. Vi. pétiolées, péfîatiséquées; les caulinairc» presque sessiles, palmati-partiles; ses fleurs sont assez grandes, vertes, penchées, à sé- pales verts presque arrondis. Cette espèce est assez commune dans les parties mon- tagneuses du midi de la France, dans le Haut-Languedoc, etc. Sa floraison est plu.s tardive que celle de la majorité de ses con- génères. L'Hellébore vert partage les proprié- tés signalées dans les deux premières espè- ces. On l'emploie dans les pharmacies pour remplacer rHeiléborc noir. (l*. D.) HELLÉBOIIÉES. Helleboreœ. bot. p». — Tribu de la famille des Renonculacées , ainsi nommée du g. Hellébore, qui lui sert de type. (\d. J.) IîELLEBOR!^E, Pcrs. bot. pu. — Syn. de Serapias, Linn. îiELLEBOROïDES , Adans. bot. pu.— Syn. à'Eranthis, Salisb. IîELIiEI\ÏA ( nom propre), bot. ph. — Retz, syn. de Costus, Linn. — Genre de la famille des Zingibéracées, établi par Will- denow (Sp., I, 5). Herbes de l'Asie tropi- cale et de la Nouvelle-Hollande. Voy. zingi- béracées. *111ELLEUÏA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Humiriacées, établi par Nées et Martius {m N. A. N. C, XU, 39, t. Vil). Arbrisseaux du Brésil. Voy. hu- miriacées. ÏIELLUO ( helluo , destructeur ). jns. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu des Tronca- tipennes, établi par Bonelli, et adopté par tous les entomologistes. Ce genre , fondé primitivement surun insecte de la Nouvelle- Hollande que Latreille avait rangé parmi les Anthia et nommé Iruncala , a été suc- cessivement augmenté de la Galerita hirla de Fabricius , de quelques espèces des Indes orientales et d'Afrique, décrites par Wied- mann , et enfin d'un plus grand nombre d'autres propres à l'Amérique , et que M. Dejean a fait connaître le premier lians son Species des Coléoptères. Son dernier Catalogue en désigne 18 espèces, dont 3 des Indes orientales, 3 d'Afrique, 11 d'Ame riquc et 1 de la Nouvelle-Hollande, qui doit eue considérée comme le type du genre : c'o'ii VUcl'iHO corsalus I>onelli , qui paraît bc nipjiortcr à VAnlhia Iruncalade Latreille. Les cnlomologiïtcs ne sont pas d'accord Cyii 522 riEL H EL sur la place que le genre IJelluo doit occu- per dans la méthode naturelle. Lalreillc le rnet entre les g. Polislichus et Drypta ; M. Dejean , entre les g. Arsinoe et AptinuSf et MM. Brullé et Blanchard , à côté du g. Anihia, dans le groupe des Graphiptérites. Quoi qu'il en soit , les Helluos se recon- naissent facilement à la forme aplatie de leur corps , et surtout à celle de leurs ély- tres, qui représentent un carré long. Le bout de ces élytres est tronqué ; mais quel- quefois il n'est pas coupé d'une manière aussi brusque, et il s'arrondit un peu. Ces insectes se tiennent sous les pierres, et quelques espèces exhalent une odeur ana- logue à celle de presque tous les Carabiques, mais beaucoup plus forte. (D.) HELLUO. ANNÉL. — Nom donné par M. Oken au g. d'Hirudinées que MM. de Blainville et de Lamarck nomment Erpob- della ; il a pour type VHirudo vulgaris , es- pèce de Sangsue commune dans nos eaux douces. (P. G.) *HEIXlIOMOKPHA ( Helluo, nom d'un , genre; fAopwvî , forme), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Cara- biques , tribu des Troncatipennes , établi par M. de Castelnau pour y placer ceux des Helluos de M. Dejean qui sont propres à l'Amérique , lesquels diffèrent en effet sous plusieurs rapports de ceux de l'ancien con- tinent. Le type de ce genre est VHelluo hé- ros ^ décrit par M. Gory dans les Ann. de la Soc. ent. de France, t. II, p. 197. Cette espèce, d'une très grande taille , se trouve au Brésil ; ses élytres sont d'un noir bril- lant , et le reste du corps fauve. Voy. iiel- LUG. (D.) *IiELLWIIVGIA, Adans. bot. ph.— Syn. de Lœtia, Lœffl. HELMIÎ^THES(£V'v?)-zooL.- Les Grecs, et en particulier Hippocrate et Aristote, ont employé le mot îApvç pour signifier les Vers parasites des animaux , c'est-à-dire les En- tozoaiires des naturalistes modernes. C'est du mot Elmins qu'est provenu celui d'Hel- minthe , que l'on applique souvent aujour- d'hui aux Entozoaires ou Vers intestinaux et à quelques animaux non parasites qui s'en rapprochent par leur organisation. La partie de la zoologie qui traite des Helmin- thes a reçu le nom d'Helmiothologie. De même que nous r«Yons fait irôur les A I lides , nous renverrons l'histoire détaillée des Helminthes à l'article vers de ce Dic- i tionnaire , ce qui nous permettra de parler j d'une manière plus comparative des Anné- I lides, des Helminthes et de tous les animaux I qui méritent réellement le nom de Vers et qui forment un sous-type très intéressant parmi les animaux articulés. (P. G.) *HELMIIVTHIA. helm. —Ordre de la classiGcation de Rudolphi. Il comprend les Arthrenia , Fasciolaria , Physelmia et Asca- ridia. (P. G.) HELMINTHIA (É^jxtvGtov, petit ver), bot. PH. — Genre établi par Jussieu {Gen., 170) dans la famille des Composées-Chicoracécs. Herbes de l'Europe australe. Voy. compo- sées. IIELMINTHOCHORTOS, Link. bot. cr. — Vulgairement Mousse de Corse y Mousse I de mer. Section du g. Sphœrococcus , Ag. ! Voy. ce mot. ! HELMI^THOLOGIEC^V^vç, helminthes; i ^ôyoç, discours). zooL. — Partie de la zoologie i qui traite des Helminthes, c'est-à-dire de la : plus grande partie des animaux connus sous ; le nom de Vers. Voy. ce mot. (P. G.) I *HELMII^THORA , Fr. bot. cr.— Syn. ; de Mesogloia, A g. *HELMII\THOSPORIUM ( F^cvGo?, ver ; ' cyTTopa, spore). BOT. CR. — Genre de Champi- : gnons hypomycètes, établi par Fries {Syst.y ' III, 354) pour des Champignons croissant sur I les végétaux. Voy. mycologie. i HELMIIVTHOSTACHIS ( n^.ivQoç, ver ; i °"fax^Çj ^P')- BOT. PH. — Genre de Fougères ; de la famille des Ophioglossées , établi par Kaulfuss {Enum., 28, t. I, f. 4). Petites i Fougères de l'Asie tropicale. Voy. ophio- glossées. HELMIIVTHOTHECA, Vaill. bot. ph. , — Syn. û' Helminthia, Juss. *HELMISIA. HELM. — Nom du groupe des Vers dans Rafinesque. Il comprend les Annélides branchiodèles et endobranches et les Cryptomes endosiphes et cirrhipèdes. (P. G.) *IIELOBIA (sAoç, marais; oi'oç , vie ). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Sirnpli- cipèdes , établi par M. Leach aux dépens des Nébries de Latreille. 11 a pour type /a Nebria hrevicollis Fabr. , répandue dans une grande partie de l'Europe, et très cona HEL HEL 523 mune aux environs de Paris. M. Stéphens y réunit 5 autres espèces qui paraissent propres à TAngleterre. (D.) * IIÉLOBIÉES. Helobieœ (?)ioç, marais; ^îo;, vie). BOT. PH. — Nom donné par Rei- chenbachà une section de plantes dont tou- tes les espèces sont aquatiques. Cette sec- j tion comprend trois familles nommées : Ty- pliacées, Alismacées et Hydrocharidées. Voy. ces mots. *HELODERMA (^Xo;, tubercule; Sepaa, peau). REPT. —M. Wiegmann {Isis, 1839) donne le nom d' Heloderma à un petit groupe de Sauriens qui rentre dans l'ancien g. Lézard. (E. D.) HELODES ( no; , de marais ). ins. — | Genre de Coléoptères subpentamères , fa- mille des Cycliques , Iribu des Chrysomé- lines, créé par PaykuU, et adopté par Fabri- cius et tous les entomologistes qui sont ve- nus après eux. M. Dejean , dans la 3' édi- tion de son Catalogue, en énumère 8 espè- ces, dont 6 sont propres à l'Europe et 2 aux États-Unis. Nous citerons parmi les pre- mières, et comme se trouvant aux environs de Paris, les H. phellandrii et violacea {Bec- cahungœ de PaykuU) deFab., qui vivent aux dépens de plantes des étangs. Ces Insectes sont étroits, allongés, et ont les tarses mu- nis de forts crochets. (C.) niÈLOMYÏE. Helomyza (-^loç, tubercule; pv'Çcj, je suce). INS.— Genre de Diptères éta- bli par Fallen , et adopté par Meigen, La- treille et M. Macquart. Ce dernier le range dans la division desBrachocères, famille des | Athéricères, tribu des Muscides. Les Hélo- ! myzes vivent dans les bois ; leurs larves se ' développent dans les Champignons. Réaumur I a observe celle qui dévore la Truffe {H. tu- \ &enj;o7-aRob.-Desv.), sans connaître l'insecte ' adulte. Elle a, comme celle des autres Mus- j cides, deux crochets à la bouche; les deux ! extrémités du corps portent chacune deux ' stigmates. Meigen a décrit l'insecte parfait ! sans avoir connu la larve. M. Robineau a ' connu l'un et l'autre : La larve, dit-il, ronge l'intérieur de la Truffe, la ramollit et la cor- ; rompt; elle prend un accroissement rapide; \ sa coque reste en terre, et l'Insecte parfait j ne tarde pas à paraître. ! M. Macquart décrit 8 espèces d'Hélo- ' myzes, toutes d'Europe. Outre VHelomyza luherivora , déjà citée, nous mentionne- rons VU. rufa Fall. {Sutllia fungorum Rob.- Desv.), qui se trouve en France et en Alle- magne. (D ) HELONÏAS. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Mélanthacées-Vératrées , établi par Linné (Gen., n. 458, Excl. sp). Herbes de l'Amérique boréale. — Willd., syn. de Tofieldia, Huds. *HÉL01\0MES. Helonomi. ois.— Vieil- lot a créé sous ce nom , dans l'ordre des Echassiers , une famille dans laquelle il fait entrer les genres Vanneau , Tournepierre , Tringa , Chevalier , Rhynchée , Bécassine , Bécasse, Barge, Caurale et Courlis. Cette famille correspond en grande partie à celle des Echassiers longirostres de G. Cuvier. (Z. G.) *HELOIVOTUS {y,\oc, tubercule; vStoç, dos). INS. — MM.AmyotetServille(/nsecfes/ie- mipt. , Suites à Buff. ) désignent ainsi un genre de la famille des Réduviens, de l'ordre des Hémiptères, fondé sur une seule espèce de rOcéanie, Reduvius tuherculatus Guér. (Bl.) HÉLOPHILE. INS. — Voy. élophile. HELOPHORUS. ms. — Voy. élophore. HÉLOPIEÎVS. Helôpii. ins.— Nom donné par Latreiile à la première tribu de sa fa- mille des Sténélytres dans l'ordre des Co- léoptères , section des Hétéromères , et par M. Dejean à une famille de ces mêmes in- sectes , qui comprend , outre les Hélopiens de Latreiile, sa tribu des Cistélides. M. Blan- chard , qui , dans un ouvrage publié récem- ment sur les insectes , appelle tribu ce que ses devanciers nomment famille, et vice versa , donne également le nom d'Hé- lopiens à une tribu de Coléoptères qu'il di- vise en deux familles : les Hélopiides et les Cistélides. Ainsi la tribu de M. Blanchard correspond à la famille de M. Dejean , avec cette différence cependant que le premier n'admet que 30 genres d'Hélopiens , tandis que le second en adopte 35 , et que plu- sieurs de ces genres ne sont pas les mêmes dans les deux auteurs. Comme M. Blanchard donne les caractères des siens, ce que n'a pas fait M. Dejean , qui n'a publié que des noms dans son Catalogue , nous adopterons ici la classification du premier, en conti- nuant toutefois d'appeler famille ce qu'il nomme tribu , et vice versd , afin de ne pas romore l'unité de la nomenclature, l'un* 524 H EL HEL des premières conditions que doit remplir un ouvrage comme celui-ci. Ce qui distingue les Hélopiens des autres Hétéromères , c'est d'avoir la base des an- tennes ordinairement recouverte par les bords avancés de la tête; l'extrémité des mandibules toujours bifide ou bidentée ; le corps arqué et des ailes sous les élytres. A ces caractères, il faut ajouter, d'après M. Blanchard, que leurs antennes sont presque filiformes, c'est-à-dire peu ou point élargies vers l'extrémité, ce qui permet de les distinguer des Diapériens (Diapériales de Latreille); comme chez ces derniers, leur tête est enfoncée dans le thorax jusqu'aux yeux. Leurs formes sont assez dissemblables, bien que leurs caractères zoologiques diffè- rent peu. Ces Coléoptères vivent à l'état de larve dans les Champignons ou le bois dé- composé. A l'état parfait, les uns se tien- nent sous les écorces , les autres fréquentent les fleurs et volent à l'ardeur du soleil. Les Hélopiens sont en général parés de couleurs vives et souvent métalliques ; la plupart des espèces sont exotiques. Cette famille se divise en deux tribus, savoir: les Hélopiides, qui ont les crochets des tarses simples , et les Cistélides , qui les ont dentelés. La première , la plus nom- breuse, comprend 23 genres, et la seconde 7 seulement, ce qui fait un total de 30 genres , dont voici les noms , savoir : Ca- maria , Campsia , Blapida , Cymatoihes , Spheniscus, l'œcileslhetus, Stenochia , Acro- nolus, Cyphonolus, Stenolrachelus, Nephodes, Lœna , Helops, Pseudhelops, Preugena, Ama- rygmus, Eupezus , Adelium, Tropidopterus, Goniadera , Anœdus , Pyrroois , Nilio , Lis- tronychus, AUccula , Mycelochares, Cistela, Omophlus , Cleniopus et Megischia. ( D.) HELOPIIDES, Blanch. ins. — Voy. hé- lopiens. IIÉLOPITIIBQUES. Helopilheci. mam. — E. Geoffroy Saint-Hilaire (i4nn. wws., XIX, 1812) indique sous ce nom l'une des divi- sions des Singes d'Amérique ou Platyrrhi- niens, comprenant les Sapajous de BulTon. (E. D.) HELOPS (-^Àoç, tubercule), ins.— Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Hé- lopiens, tribu des Hélopides , établi par Fa- bricius et adopté par tous les entomologis- Ics , îuais avec des modifications qui varient suivant chaque auteur. M. Blanchard, dans son Histoire des Insectes, récemment édil<5e par MM. Firmin Didot, le caractérise ainsi : Antennes à peine renflées vers l'extrémité ; à articles un peu coniques, le dernier oblong; corps oblong, un peu convexe; corselet pres- que carré, aussi large que les élytres. Les He- lops forment un genre nombreux , dont les espèces sont en grande partie européennes; les autres se répartissent entre l'Asie, l'A- frique et l'Amérique; ce sont des insectes de moyenne taille , de couleur bronzée ou bleuâtre , qui se tiennent, pendant le jour, sous les écorces des arbres morts ou dans les fissures des arbres vivants. Leurs larves vivent dans le tan qui s'amasse au pied des arbres cariés. Le corps de celles qu'on a observées est fort allongé, lisse , cylindri- que , composé de 12 anneaux , dont le der- nier se termine en deux petites pointes re- levées , entre lesquelles est placé l'anus. Les trois premiers segments portent chacun une paire de pattes écailleuses très courtes et terminées par un crochet fort aigu; la tête est aussi large que le corps , et munie en dessus d'une pièce clypéacée qui recou- vre la bouche ; celle-ci est pourvue de for- tes mâchoires , et l'on voit de chaque côte de la tête une petite antenne dirigée en avant ; les yeux ne sont pas apparents. Ces larves servent de nourriture aux Rossignols et aux Fauvettes. Parmi les 67 espèces d'Hélops mention- nées dans le dernier Catalogue de M. De- Jean , y compris celles qui appartiennent au g. Hedyphanes de M. Fischer de Waldheim , nous citerons : 1" V Helops caraboides Panzer {Tenebrio id. Linn.), la plus commune du genre, et qui peut en être considérée comme le type; 2" V Helops lanipes Fabr., qui se trouve aux environs de Paris, et dont M. Blanchard a fait connaître la larve; et 3" enfin V Helops cœruleus, qui n'est pas rare dans le midi de la France. ( D.) *HELOPUS, Wagler. ois. —Synonyme de Sterne. HELOPUS, Trin. bot. ph. — Syn. d'JF- riochloa, Kunth. HELORUS (?Ao)p, proie), ins.— Genre de la tribu des Proctotrupiens, groupe des Dia- priites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Latreille sur plusieurs espèces de notre paysdontlc type est l'//. afe7-dc.Iurine.(BL.) HEL HEL rr2rî ♦HELOSCIADHJM(r^Xoç, tubercule; «ixta- ^tov, ombelle), bot. ph. — Genre de la famille des Onibellifères-Amminées, établi par Koch {Umhellif., 129). Herbes de l'Europe, des deux Amériques et de Tliide boréale. 13 es- pèces réparties en 3 sections. Voy. ombfxli- FÈRES. IIELOSIS {y,\oi;, tubercule), bot. ph. — Genre de la famille des Balanophorées-Hélo- siées, établi par M. Richard {in Mem. Mus., VII, 416, t. XX). Herbes de l'Amérique tropicale. *UELOSPORA {YiUc, tubercule ; GTzopd, semence), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Gardéniées , établi par Jack (m Lin. Transact., XVI, 127, t. IV, f. 3). Ar- brisseaux de Sumatra. Voy. rubiacées. *IlÉLOSTOME. Helostomairjloc, tuber- cule ; «TTopa, bouche).POiss. — Genre de Pois- sons pharyngiens labyrinthiformes, établi par Kuhl et Van Hasselt, et adopté par MM. Cu- vier et Valenciennes {Hist. nat. des Poissons, t. VII, p. 341). Le caractère le plus appa- rent de ce genre, très voisin des Anabas, consiste dans une bouche pelite, comprimée et protractile, de manière qu'elle a l'air de sortir et de rentrer sous le sous-orbitaire. Il se distingue en outre par la disposition de ses dents, qui ne sont attachées qu'à ses lè- vres , et non aux parties osseuses de la bouche. On n'en connaît qu'une seule espèce , I'Hélostome de Temminck , H. Temminckii , long de 16 centimètres environ sur 5 à 6 centimètres de hauteur. Dans la liqueur ce poisson paraît d'un gris doré, plus foncé sur le dessus du corps, plus clair sur les flancs et le ventre. Il habite les mers de ■lava. (J.) *IIELOTA (-^'/wToç, qui a la forme d'un tubercule), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des (^lavicornes , tribu des Nitidulaires de Latreille , fondé par Mac-Leay sur une seule espèce originaire de Java, qu'il nomme Vigorsii , et dont il ilonne la description et la figure, ainsi que les caractères génériques, dans ses Annulosa j avanica, édii. franc, de Lequien , p. 151, })1. 5 , fig. 4. C'est un joli Coléoptère de 5 lignes de long , ayant la physionomie d'un r.upreste ; il est d'un vert bronzé, finement pointillé ou granulé , avec deux grandes taches orbiculaires d'un jaune orangé sur chacune des élytres, qui sont striées. Les six pattes sont de la couleur des tarses, avec un peu de vert bronzé à l'extrémité des cuisses. M. Ilope, dans son Manuel d'ento- mologie, part, m, p. 187, a fait connaître deux espèces nouvelles qui appartiennent à ce même genre; il nomme l'une Servillci , et l'autre Guerinii ; toutes deux sont des Indes orientales. Enfin il en existe une qua- trième espèce au muséum de Paris , suivant M. Blanchard, qui adopte le g. Helota , en l'attribuant, par inadvertance sans doute, à Fabricius. Il le place dans la tribu des Érotyliens, famille des Ipsides , groupe des Ipsites. (D.) * HELOTARSUS , Smith, ois. — Syno- nyme de Bateleur, Voy. ce mot. (Z. G.) *HÉJLOTE.Heloles (^)>oç, tubercule), poiss. — Genre de Percoïdes établi par Cuvier(/iep'. anim. , t. II, p. 148) aux dépens des Thé- rapons. Il présente pour caractères princi- paux : Corps oblong ; tête petite ; bouche étroite; dents du rang extérieur divisées en trois petites pointes; dents palatines nulles. Leur dorsale est profondément échancrée, et leur opercule armé d'une épine. Ce genre ne renferme qu'une espèce, I'Hélote a six LIGNES, Helotes sex-lineatus {Therapon id. Quoy et Gaim.), de la Nouvelle-Hollande. HELOTÏUM , Pers. bot. cr. — Syn. de Sarea, Fr. UEIuVEîJLA{Helvellœ, petits choux), bot. CR. — Genre de Champignons hyménomy- cètes, établi par Linné {Gen., n. 1214, Excl. sp.) pour des Champignons terrestres ou li- gnicoles. Voy. MYCOLOGIE. HELVÏIME, Werner (•^'),toç, soleil ; à cause de sa couleur jaune), min. — Substance mi- nérale , très rare , remarquable à la fois par sa composition chimique et sa forme cristalline. Elle paraît résulter de la com- binaison d'un oxy sulfure de Manganèse et d'un silicate de Glucyne et de Fer; mais cette singulière composition ne peut pas en- core être formulée d'une manière exacte. Sa forme cristalline appartient au système tétraédrique ; elle est celle du tétraèdre ré- gulier, simple ou légèrement tronqué sur ses angles. Elle est attaquable par les acides, avec dégagement d'hydrogène sulfuré, cl donne avec la soude la réaction du Manga- nèse. La solution acide traitée par l'Ammo- niaque fournit un précipité qui est attaquv^ 52G HEM HEJM en partie par le carbonate d'ammoniaque. Pes. spécif. = 3,3 ; assez dure poeir rayer ic verre. Elle jouit delà pyro-clectricité po- laiie de la même manière que la Boracile, c'cst-à- dire qu'elle a huit pôles , quatre po- sitifs et quatre négatifs. Elle a été trouvée Cil petits cristaux disséminés ou implantés, avec Grenat , Chlorite et Blende , à Berg- mannsgrun , près Schwarzenberg , et avec Limoniteà Breitenbrunn, en Saxe. (Del.) IIELWINGÏA (nom propre), bot. ph. — Genre type de la petite famille des Hehvin- giacées , établi par Willdenow (Sp. pi. IV, 7i6).Plantessuffrutescentes du Japon. Voy. HELWINGIACÉES. ^WEIjWmGlACÉES.Helwmgiaceœ.BOT. PH. — Le g. Helwingia, dont les rapports ne sont pas encore bien déterminés, a été placé à la suite des Santalacées {Voy. ce mot) par Endlicher, qui l'annonce comme pouvant servir de type à une petite famille distincte. (Ad. J.) HELXIIME , Requien. bot. ph. — Syn. de Soleirolia, Gaudich. *HELYGIA , Blume. bot. ph. — Syn. û'Heligme, Blurn. HEMAUTHRÏA ( •;iatauç, demi ; apGpov, articulation), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Rotlbœlliacées, établi par R. Brown {Prodr. , 207). Gramens de l'Inde orientale. Voy. graminées. HÉMATIIVE (auj.a, sang), chim.— L'Hé- matine , principe colorant du bois de Cam- pèche , a été découverte par le professeur Ghevreul. On lui donne aussi le nom d'Jïc- matéine, d' Hématoxyline ($y).ov, bois). A l'état de pureté, l'Hématine se présente en petites lames cristallines d'un blanc rosé ; sa saveur est douce , astringente , un peu amère. Exposée à l'action de la chaleur, elle se décompose, en donnant lieu à un léger dégagement d'ammoniaque. L'eau bouil- lante la dissout facilement , et se colore en rouge orangé que le refroidissement fait passer au jaune. Les acides saturés d'oxygène font tourner la couleur de l'Hématine au jaune, puis au rouge; les alcalis en petite quantité la ren- dent pourpre , et bleu violet quand ils sont en excès. On obtient l'Hématine en faisant évapo- rer à siccité un infusum aqueux de bois de Campèche ., puis en traitant le résidu par l'alcool, en filtrant, en concentrant le solu- lum alcoolique jusqu'à consistance siru- peuse, et enfin en ajoutant une certaine quantité d'eau, et en évaporant à une douce chaleur. L'Hématine cristallise ainsi, et n'a plus besoin que d'être lavée avec un peu d'alcool et séchée. (A. D.) HÉMATITE ou mieux H/EMATÏTE. MIN. — Voy. FER OLIGISTE et FER HYDROXYDÉ. ^HÉMATOZOAIRES, helm.— Dénomi- nation par laquelle on a indiqué les Vers qui vivent dans le sang de quelques ani- maux. Voy. vers. (P. G.) lïÉMÉROBE. Hemerohius (^pfpa, jour; ëioùi , je vis ). INS. — Genre de la tribu des Myrméléoniens, famille des Hémérobiides, de l'ordre des Névroptères, établi par Linné, et distingué des autres Hémérobiites par une tête dépourvue d'ocelles , et des ailes antérieures sans dilatation. On connaît un assez grand nombre d'es- pèces de ce genre. Plusieurs d'entre elles sont fort communes dans notre pays; nous pouvons en considérer comme le type l'HÉ- MÉR0BE PERLE {HemeroMus perla Lin. ), in- secte d'un vert jaunâtre avec des ailes dia- phanes, parcourues par des nervures légère- ment verdâtres, et des yeux d'un vert doré éclatant. Les IL chrysops, hirtus Lin., etc., sont également très répandus dans nos en- virons. Tous ces Névroptères , généralement d'assez petite taille , exhalent une odeur des plus désagréables. On a appliqué vulgairement aux Hémc- robes la dénomination de Demoiselles ter- restres. Les femelles pondent, à la partie inférieure des tiges ou des feuilles, des œufs de forme oblongue , qu'elles fixent par un pédicule très grêle et très long , formé par une sécrétion particulière. Ce pédicule leur donne l'aspect d'un végétal, et autrefois les a fait prendre pour une plante cryptogame. Les larves des Hémérobes, assez semblables à celles des Fourmilions , sont cependant plus allongées , avec la tête moins aplatie. Elles vivent au milieu des Pucerons , doni elles font leur nourriture, ce qui leur a fait donner par Réaumur le nom de Lions des Pucerons. Elles s'en emparent, et les sucent en les saisissant avec leurs mandibules. Les larves d'Hémérobes attaquent aussi des Che- nilles. Pour se métamorphoser en nymphes, elles se filent un cocon soyeux parfaitement IIÉ31 HEM 527 arrondi. Elles demeurent sous cette forme seulement une quinzaine de jours ; après ce court espace de temps , on voit éclore les insectes parfaits. Les .genres Micromus, Me- galomus 'X Sisyra , établis par MM. Bur- meister, nous paraissent ne devoir former que des divisions du genre Hémérobe. (Bl.) *HÉ;MÉR0BIIDES. HemerobUdœ. ins.— On désigne ainsi une famille de la tribu des Myrméléoniens, de l'ordre des Névroptères, caractérisée par des antennes sétacées, une tête courte sans prolongement, et des ailes postérieures arrondies. Nous rattachons deux groupes à cette famille : ce sont les Nymphites et les Hémérobiites. (Bl.) *IIÉi\IÉROBIiïES. Hemerobiitœ. ins. — Nous désignons ainsi un groupe de la fa- mille des Hémérobiides , de Tordre des Né- vroptères, caractérisé par des tarses présen- tant entre leurs crochets une petite pelote courte, non divisée , et un abdomen à peu près de la longueur de la tète et du thorax réunis. Nous rapportons à ce groupe les genres Henierobius , Osmylus et Drepanop- teryx. (Bl.) HÉMÉROCALLE. Hemerocallis {-oj-é^o, , jour; xocÀio;, beauté : beauté de jour), bot. PH. — Genre de plantes de la famille des Liliacées-Asphodélées, tribu des Anthéricées. Ce sont des plantes remarquables par la grandeur et la beauté de leurs lleurs , qui les font cultiver dans tous les jardins à litre d'espèces d'ornement. Leur périanlhe, très développé et coloré , est marcescent ; il a ses 6 parties étalées, soudées inférieurement en un tube court, à l'orifice duquel sont por- tées 6 étamines à filaments grêles et ascen- dants. L'ovaire, libre, triloculaire , et dont les loges renferment un grand nombre d'o- vules rangés en deux séries, supporte un style filiforme , ascendant comme les éta- mines, et terminé par un stigmate trilobé. Les graines sont peu nombreuses dans cha- cune des trois loges de la capsule. Les Hé- mérocalles croissent naturellementdans l'Eu- rope occidentale et dans les parties moyen- nes de l'Asie. On en cultive très communé- ment quatre espèces, dont deux sont indi- gènes d'Europe , savoir : les Hémérocalles FAUVE et JAUNE. 1° Hémérocalle jaune, Hemerocallis flava Lin. — Sa racine est fasciculée ; ses feuilles sont nombreuses , étroites et longues de 5 à 6 décimètres, canaliculées; du milieu d'elles s'élèvent une ou plusieurs tiges nues, hautes de 6 ou 7 décimètres, rameuses à leur sommet, où elles portent deux ou trois fleurs grandes, d'un jaune clair, d'une odeur agréable , presque sessiles. Les six divisions du périanthe de ces fleurs sont planes , aiguës , à nervures indivises. Les étamines sont plus courtes que le périanlhe. Cette plante croît spontanément dans les bois et les parties fraîches des montagnes , j en Suisse, en Piémont, en Hongrie, etc. j Elle est fréquemment cultivée dans lesjar- ! dins, où elle porte les noms de Lis-Âspho- ! dè/e, Lis-Jonquille et Belle-de-Jour . I 2" Hémérocalle fauve, Hemerocallis fulva i Lin. — Cette espèce diffère de la précédente i par ses fleurs encore un peu plus grandes , i plus nombreuses, d'un fauve rougeâtre, ■ inodores ou à peu près, légèrement pédon- j culées, dont les trois divisions intérieures I sont obtuses , ondulées, et présentent à l'ex- I térieur des nervures rameuses. Ses feuilles, j sa tige et son port général ressemblent à ceux ! de THémérocalle jaune. Elle croît spontaué- i ment en Provence, près de Tarbes, de ; Bordeaux, dans le Lot-et-Garonne, près de Fumel, etc. On la cultive fréquemment, et I sa culture est si peu difficile qu'on éprouve \ souvent de la peine à l'empêcher de s'éten- dre autour des points où elle a été plantée. '■ 3" HÉMÉROCALLE DU Japon , Hemerocallis > Japonica Thunb. — Sa racine est fasciculée ; • ses feuilles sont nombreuses, longuement ; pétiolées, ovales et presque en cœur, mar- i quëes de plusieurs nervures courbes très I prononcées. Du milieu de leur touffe s'élève l une hampe haute de 3 ou 4 décimètres, ter- j minée par une grappe composée d'environ I vingt fleurs pédonculées , d'un blanc pur, ; d'une odeur agréable , accompagnées cha- : cune d'une bractée foliacée. Celle belle I espèce est originaire du Japon; mais elle ! est aujourd'hui acclimatée dans nos jardins I au point de passer même l'hiver en pleine j terre. Sa floraison a lieu au mois d'août. î On la multiplie en éclatantses racines enau- j tomne. j 4° Hémérocalle bleue , Hemerocallis cœ- I rulea Andr. — Cette espèce ressemble beau- coup à la précédente par le port et par l'ensemble de ses caractères; elle s'en dis- Iris HEM llïizue cependant par ses feuilles, pourvues d'un nombre moins considérable de nervu- res , par SCS fleurs bleues ei par ses bractées ELPilIS ( -^'acauç , à moitié ; à^O.tpoç, conforme), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées-Echmatacanthées , établi par Nées (m Wallich. plant, as. rar., III, 80). Herbe del'Inde. Voy. acanthacées. HEMIAr^DUA (^;xi'av(îpo;, à demi homme), eot. ph. — Genre de la famille des Labiées-Proslanthérées, établi parR.Brown {Prodr., 502). Arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande. Voy. LABIÉES. I1EMIA:\1THUS , Nutt. BOT. PU. —Syn, de Micranthemum, L.-C. Rich. *HEMIBATKACHUS {va:^^:, demi ; Sx- "^pa^o^» grenouille), rept. — Groupe d'Am- jîiiibiens créé par M. Eitzinger (So/sL repl., 1843). (E. D.) HEM HÉ]M IC ARDE . Hemicardia (/rjctruç, demi; xap^îy.,cœuv). Mt5LL. — Cuviera proposé ce g. dans le liègne animal pour celles des espèces de Bucardes très aplaties d'arrière en avant, comme le Cardium cardissa, par exemple; mais ce genre n'a point été adopté. Déjà, avant Cuvier, Klein avait proposé le même genre , et sous la même dénomination, dans sa méthode conchyliologique. (Desh.) lïEMICARPURUS , Nées. bot. ph. — Syn. de Pinellia, Ten. *I!EMÏCERA (•^f..:':.:rpa:, demi-COmc) INS. — Genre de Coléoptères hétéromères , fa- mille des Taxicorncs , tribu des Diapériales deLatreille, établi par MM. Delaporte et Brullé, dans leur monographie des Diapè- rcs {Ann. des se. nat., t. XXIII), et adopté par MM. Dejean et Blanchard dans leurs ouvrages respectifs. MM. Brullé et Delaporte lui donnent pour type une espèce de Tlle de France qu'il nomme Hemicera armata. M. Dejean , dans son dernier Catalogue, en désigne deux autres espèces originaires de Java, l'une qu'il nomme Buquetii, et l'autre splendens {Cnodalon id. Wiedm.). (D.) *ïiEMICIîL;EÎ\A {■ny-i'yyj-, demi; Àarva, enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées-Fuirénées, établi par Schra- der {Analect., 40, t. III). Herbes du Cap. Voy. CVPÉRACÉES. *11EMÏGH0RISTE {-oj-^yvçj à moitié; j/wptTTcç, divisé). BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Acanthacées-Echmatacanthées, éta- bli par Nées {in Wallich plant, as. rar., III, 102). Herbes de l'Inde. HEMICliROA (vî>iauç, denvi ; xp°«» cou- leur). BOT. PH. — Genre de la famille des Amarantacées-Achyranthées , établi par R. Brown {Prodr. 409). Arbrisseaux de la Nou- velle-Hollande. Voy. AMARANTACÉES. niEMIClDARIS (>9>tcr^ç, demi; xc'ia- pi: , diadème), échin. — Division des Cidor- ris, d'après M. Agassiz {Echin. suiss., 2" part., 1840). (E. D.) *HEMlCmCLiS, Swainson. ois. — Di- vision de la famille des Pics. Voy. pic. (Z. G.) * HE MICL ADUS ( ^V'-^v : , dem i ; x;.aôoç , petite branche), ins. — Genre de Coléoptè- res subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires , formé par M. Dejean avec 2 espèces du Brésil , qu'il nomme //. callipes et fuscipcs (C.) I HEM *IIEMICLIDIA (^at'x).aç, à demi fermé). BOT. PH. — Genre de la famille des Protéa- cées-Grevillées, établi parR.Brown {SuppL, 40). Arbrisseaux de la Nouvelle -Hollande méridionale. Voy. protéacées. *HEMICI\EMIS (vi>c , j'orne ). échin. — M. Gray ( Syn. Brit. mus., J840) désigne ainsi une subdivision des Crinoïdes. (E. D.) *HEMICREPIDIUS(-o>cejuç, demi ; xprr TTt'ç, lêoç , chaussure), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Stcrnoxes, tribu des Élatérides , établi par Germar {Zeitschrifl fur die entomologie, etc., t. II. p. 212). Ce genre, voisin des Dicrepidius , est fondé sur une seule espèce, 1'//. Thomasi Germ., de l'Amérique du Nord. M. Blan- chard le place dans son groupe des Tétralo- bites. (D.) * HÉIVIICRYPTURE . Hemicrypturus, Green. crdst. — Voy. isotelus, Dekay. (H.L.) *HEMICYCLA (^pAux^oç, demi-cercle). MOLL. — Sous-genre inutile de M. Swain- son pour quelques espèces d'Hélices. Voyez t'cmot. (Desh.) ^HEMICYCLIA (v7y.txux),o?, demi-cercle). HELM. — Genre de Prostomes , établi par JM. Ehrenberg {Symbolœ physicœ) pour une espèce qu'il a trouvée à Tor, dans la mer Rouge. Il lui donne pour caractères : Corps grêle , filiforme , mou et protéiforme ; une trompe lisse, exserlile au pli transverse de la partie frontale ; anus terminal ; la série frontale transverse des yeux simple et demi- circulaire. (P. G.) ^IIEMICYCLIA (■Vtxvx),tov, demi-cercle). BOT. PH. — Genre de la famille des Euphor- biacées-Crotonées, établi parWigt et Arnott {in Edinb. new philosoph. Journ., XIV, 297). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. euphor- PIACÉES. HÉMICYCLOSTOMES , Blainv. moll. — Syn. de Néritacées, de Lamarck. (Desh.) *IlEiMICYPllE (n^icyjç, à moitié ; xu^oç, convexe), bot. cr. — Genre de Champi- gnons gastéromycètes , établi par Corda {Apud.Slurm., III, t. XXXI). Vcyy. myco- logie. T. VI. HEM 529 *HEMroACTYLIUM(>î;ytau;, demi; ôax- Tu:ioç, anneau), rept. — Groupe formé aux dépens des Salamandres , par M. Tschudi {Class. batrach., 1828). (E. D.) niEMIDACTYLUS (>i>cxuç, demi; <îax- Tu)>o;, doigt). REPT. — Cuvier {Règ. anim.y II, 1817) désigne sous ce nom l'une des sub- divisions du grand genre Gecko. L'espèce type est le Gecko de Siam , Per- rault {Mém. swr les anim., II, pi. 67). Voy. gecko. (E. D.) HEMÏDESMUS {-n'u-tav:, demi; êea^.6ç , lien). BOT. PH. — Genre de la famille des Asclépiadées, établi par R. Brown {in Mem. Werner Soc, I, 56). Arbrisseaux de l'Inde. *IilE!VlIDICTYA (-^'atau;, demi; tît'xTvov, réseau ). ms. — M. Burmeister {Handb. der Enl.) dé.signe ainsi un genre de la tribu des Cicadiens, de l'ordre des Hémiptères, voisin du genre Cigale > dont il diffère cependant par des élytres coriaces, dont la moitié pos- térieure présente une réticulation à cellules hexagones. M. Burmeister a décrit une seule espèce de ce genre ; c'est VH. frondosa Burm., découverte au Brésil. (Bl.) *I1EMIEÏIGIS {-huMpy-nq, commencé). PxEpt. — Sous -genre de Scinques , d'après M. Wagler(Sysf. amphib., 1830). (E. D.) *HEMÏFL'SUS (^.tauç, demi; fusus , fuseau). MOLL, — Mauvais genre proposé par M. Swainson pour ceux des Fuseaux qui sont subpyraliformes , comme le Fitsus co- losseus , par exemple. Foy. fuseau. (Desh.) *i2ÎÉMïGALE. Hemigalus {-nu.KJvç, demi ; yy.l7,, mustela). m.4m. — Genre de Mammi- fères de l'ordre des Carnassiers, créé par M. Jourdan {Comptes-rendus des séances de l'Acad. des se, t. V, 1837), et qui vient lier les Geneltes aux Paradoxures par ses pieds semi-plantigrades; son museau effilé; ses fausses molaires minces , tranchantes ; ses vraies molaires formant presque un carré allongé, et couronnées cependant de petit* tubercules. Le système dentaire des Hémi- gales est composé de 40 dents , savoir : in- cisives , I ; canines , ~ ; fausses molai- res , vl' ; molaires vraies, —; les deux in- cisives externes sont séparées des quatre autres par un intervalle assez grand ; il y a une' troisième fausse molaire avec un talon interne ; les dernières vraies molaires sont presque aussi développées que les dents qui les orécèdent; les fausses molaires sont 67 530 HEM HEM tranchantes comme chez les Genettes, tan- dis que les vraies molaires sont tubercu- ieuses conïme celles des Paradoxures. La tête est effilée; ie museau fendu; les oicilles droites et assez élevées ; les poils sont lis- ses, presque ras et sans annelures. Les or- teils des quatre pattes sont entourés de poils à leur base; la plante des pieds anté- rieurs est nue , seulement dans le tiers de sa surface; la plante des pieds postérieurs est nue dans les deux tiers; les ongles sont à moitié rétractiles. La queue n'est pas sus- ceptible de s'enrouler sur elle-même. M. de Blainville {Comples-rendus de V Ac . des se. , V, 1837 , et Gsléographie , Viver- ras) regarde les Hémigales comme une sim- ple division des Paradoxures. Voy. ce der- nier mot. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est THémigalk zébré , Hemigalus zébra Jourdan {Paradoxorus Derheyanus) , dont les forfnes générales se rapprochent beau- coup de celles des Paradoxures. Sa lon- gueur totale est de 87 centimètres. Sun poil est court , lisse , rappelant par sa na- ture celui de plusieurs Chats , et présen- tant deux couleurs : la brune et la blanche fauve. Ce que le pelage présente de plus re- marquable, c'est une série de bandes alter- nativement blanches et brunes, qui cou- vrent les épaules de l'animal , le dos, les hanches et les parties supérieures de la queue; quatorze de ces bandes sont régulières , et coupent la ligne médiane dans une direction nettement transversale ; quatre de couleur brune et trois blanchâtres occupent le dos et les parties latérales du tronc ; une blanchâtre et une bru ne existent sur les parties supérieu- res de la queue : cette dernière est brune dans les deux tiers postérieurs de sa lon- gueur , surtout en dessus ; en dessous elle est blanchâtre dans sa moitié antérieure. Les bandes qui couvrent les épaules et les parties supérieures et latérales du cou n'ont ni la même régularité, ni la même direc- tion; elles sont obliques, et ont un peu la forme d'un croissant, dont la partie convexe serait tournée en bas et en avant. L'Hénfii- gale zébré est insectivore et frugivore : il habite l'Inde. (E. D.) * I1ÉM5GAF.ES. . îWAM. -— M. Jourdan {Complcs-rcndur^ de VAcad: des se, tom. V, i835) propose de former sous ce nom une famille des Mammifères de l'ordre des Car nassiers , principalement caractérisée par les ongles à moitié rétractiles , et compre- nant les genres Civette, Genette, Hémigale, Paradoxure et Ambliodon. (E. D.) H£MIG£]\IA (-^ar/Ewiç, imparfait), bot. PH. — Genre de la famille des Labiées- Prostanthérées, établi par R. Brown {Prodr.f 502). Petits arbrisseaux de l'Australasie. Voy. LABIÉES. *eEMIG]\ATHUS, Lichtenstein. ois. — Synonyme de Héorotaire. (Z. G.) ^ilÉMlLLÉPIDOTE. Hemilepidotus {out- -u;, demi; az-kÎ; , écaille), poiss. — Geiîre de poissons Acanthoptérygiens, de la famille des Joues cuirassées, établi par Cuvier {Hèg. anim., t. II, 165). 11 se distingue des Cottes et des Scorpcnes, entre lesquels il est placé, par les écailles qui couvrent son corps de deux larges bandes séparées par deux autres bandes nues. On n'en connaît qu'une espèce, l'HÉMILÉPlDOTE DE TlLESIUS , H. TlleSU , ilu nord de la mer pacifique. *HEMÏLOPÎIUS. OIS.— Genre établi par Swainson pour le Picus pulverulenlus de Temininck. Voy. pic. (Z. G *HEMÏLOPH«JS(v.tauç, demi; U'f'.c, pa- nache). INS. — Genre de Coléoptères s-ib- pentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par M. Serville (Jn'-;«'. de la Soc. entom. do France, t. IV, p. 49); qui lui donne pour type VH. dimidialicor- nis Dej.-Serv. , espèce originaire duBrcsii. M. Dejean, dans son dernier Catalogue, f;iii rentrer cette espèce dans son genre Am- phionycha. Ces Insectes ont le faciès des Saperdes ; les tarses munis de 4 crochets ; les élytres cylindriques ou carénées , tron- quées ou arrondies à l'extrémité; les an- tennes sontfijiement, densement ou à demi velues. Nous avons formé avec les espèces qui ont les derniers segments abdominaux blanchâtres, et comme phosphorescents, les genres Pyrobolus et Dadoychus, que M. De- jean réunit aussi à son genre Amphiony- cha. (C.) *HE?u1IMACTKA {nu.iyv; , demi; mac- tra, niactre). moll. — Sous-genre inutile proposé par M. Swainson pour quelques es- pèces de Mactres dont les dents latéî":lcs sont peu apparentes, comme lesil/cc.'ra gi- gantca , grande, etc. l'oi/. mactue, (Disa.) *iIÉMSMÈLI':. TKP.AT.— Genre do M-Jiifi- HEM ITEM 5:-u très Autosiles, de la faiinllc des Ectronié- liens. Voy. ce mot. *HÉMIÎ^IÉRIDÉES. Hemimerideœ bot. fH. — Tribu établie par Bentham dans le grand groupe des Scrophularinces , et ayant pour type le g. lîemimeris. (Ad. J.) H£MIj\IERE§ ( -oatpEpyig , partagé par moitié). BOT. pu. — Kunth, syn. d'Alonsoa, Ruiz et Pav. — Genre de la famille des Scrophularinées-Hémiméridées, établi par Thunberg {Nov. gen., 74). Herbes du Cap. *HÉ]MIMÉTABOLE. Hemimetahola. épi- zoïQ. — Ce nom a été employé par M. H. Denny dans sa Monographia anoplurorum Britanniœ, pour désigner ses Insecta liemi- malebola anoplura, etc. (H. L.) *HEMIMITI\A (-Wu-iToa , demi-mitre). MOLL. — Sous-genre proposé par M. Sv.ain- son pour celles des espèces de Mol;; nies qui ont la spire couronnée d'épines, telles que l'Amarylla, par exemple. Voy. mki.anik. (Desh.) *HEMIODON, Swain. {-o.^i^v; , demi; ocîo'jç, dent). MOLL. — Sous-genre inutile pour VAnodonta undulata et quelques autres es- pèces. Voy. ANODONTE. ( DeSH.) HÉMIOîVE. MAM.— Espèce du genre Che- val. Voyez ce mot. (E. D.) HEMIOiVÎTIS. BOT. FH. — Genre de Fou- gères polypodiacées, établi par Linné. Plan- tes des Indes orientales , du Japon , du Pé- rou et de Mascareigne. Voy. FouGEnEs. * HEîiïSOPÏIÏDÎA (-op.t.^jç, demi; V" ^cov, petit serpent), rept. — M. Fitzinger donne ce nom à un groupe d'Ophidiens. (E. D.) *HEMïOPS {■nu.<7^jc, demi; ;;4/,œil).iNs.— Genre de Coléoptères pentamcres , famille des Sternoxes , tribu des Élatérides , établi par Eschscholtz et adopté par M. Dejean ainsi que par M. Blanchard. Le dernier Ca- talogue de M. Dejean en mentionne deux espèces: VH. liUeus Dej., de Java , et VH. nigripes Chevr., de la Chine. (D.) ♦HÉHIIPAGE. .TÉRAT. — Genre de Mon- stres Autositaires de la famille des Monom- phaliens. Voy. ce mot. *IIEMIPALAHIA, Bonaparte, ois.— Di- vision établie aux dépens du genre Tringa. Voy. BÉCASSEAU (Z. G.) *HÉMIPALMES. ois. — M. Lesson a fondé sous ce nom, dans son Traité d'orni- thologie, un sous-ordre d'Échassiers, qui ne j comprend que sa famille des HétérorcE- très. (Z. G.) j *HEMIPEPLUS {y,-j.inînlo<;, demi-voile). I INS. — Genre de Coléoptères hétéroméres, 1 famille des Trachélides, tribu des Lagriaircs, I établi par Latreille, qui l'avait d'abord placé dans sa famille des Platysomes , section des Tétramères. Ce genre est fondé sur une seule espèce dont la patrie est inconnue. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , rapporte cette espèce, avec doute il est vrai, à celle qu'il nomme Nemicelus hemiplerus et qui fait partie de sa famille des Hylopha- ges. (D.) *HEMIPHAIIÏS (■^!;,;cps<'p:ov,à demi vêtu). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides méîitophiles , établi par M. Burmeis- ter, qui y rapporte 2 espèces retranchées des Schizorhines de MM. Gory et Perche- ron, savoir: Sch. J5?'oi(;nM Kirby et Sch., insularis Gory et Perch., toutes deux de la Nouvelle-Hollande. (D.) *HEM1PHRACTUS {-oij-kjv^, demi ; «ppax- To; , enclos). REPT. — Sous-genre de Cra- pauds, d'après M. Wagner [Syst. amphib., iS30). (E. D.) *liEMÏPHRAGMA (>9>'.^u;, demi; «pay- P-a , cloison). BOT. PU. — Genre de la fa- mille des Scrophularinées , établi par Wal- lich {in Linn. transacl., Xll, 6H). Herbes du Népaul. Voy. sckophulauinées. *HEM1FILÏA (%cauç, à moitié; -ruo;^ poil). BOT. PH. — Genre de la famille des Orchidées-0{)hrydécs , établi par Lindley [Orchid., 296). Herbes de l'Inde boréale. *IÎEMIPî\^EUSTES {■n;j.'.rsvc, demi ; -nvico , je souffle). ÉCHiN. — Sous-genre de Spatan- gus , d'après M. Agassiz [Prodr. Echin.^ 1834). Fo?y. SPATANGUES. HEMIPODIUS, Swainson. ois. —Syno- nyme d'Ortyxèle. (Z. G.) *HEMIP1!\0CÎ^E , Nitzsch. ois.— Syno- nyme de Cypselus. Voy. hirondelle. (Z. G.) HÉMIPTÈRES. //emiptera {■n;j^;i.LEJ\lEJlS. (E. Blanchard.) nÉmWTÉnONOTE. Hemipteronotus {o'j.:' cry;, demi; -rz-tpâv, nageoirc ; vôïtoç, dos), poiss. — fien.re de Poissons de la famille des Scombéroïdes , établi par Lacépède aux dé- pens des Coryphènes, dont il diffère par la dorsale, qui n'occupe que la moitié de la lon- gueur du dos. Il ne renferme qu'une seule espèce, V Hemipteronotus Gmelini Lac, de l'Océan asiatique. Ce genre ne paraît pas avoir été adopté par Cuvier, qui n'en fait mention ni dans son Règne animal ni dans VHistoire naturelle des Poissons. *HEMIPTER1X, Swainson. ois.— Syno- nyme de Cysticola. Voy. sylvie. (Z. G.) *HEMIPTYCHA (ô'atouç, demi; utux^'t pli). INS. — Genre d'Insectes homoptères de la famille des Membraciens, établi par Ger- mar(iRey. silb., 111,244), et offrant de grands rapports avec les Centrotus. Il renferme 3 espèces indigènes du Brésil ; nous citerons comme type VH. punctata Fabr. ( Centrotus punctatus Fabr.). * HEMIPIXÏS (vi>(7uç, demi; ttv^'ç , boîte). INS. — Genre de Coléoptères , com- posé de 2 espèces des Indes orientales. Voy. GALLÉnUCITES. (C.) 534 9EM IIEM ♦ïIEMIRAMPHE {-ny-^^jv: , demi; pa>- ^oq, bec). OIS. — Synonyme de Mandibule. (Z. G.) HEMIKAMPHUS. poiss. — Voy. demi- bec. *HEMmHIPÏJS (vi>auç, demi; ^.'.-r/; , éventail ). ms. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Stenioxes , tribu des Élatérides , établi par Latreille et adopté par la plupart des entomologistes. Ce genre ne renferme que des espèces exotiques , et a pour type VElaler lineatiis de Fabricius , originaire du Brésil. Le dernier Catalogue de M. Dejean en désigne 6 autres espèces, dont 2 du pays déjà cité , 2 de Madagascar et 2 du Sénégal. (D.) ^IIEMÏSACÎIIS, Wend. bot. ph.— Syn. de Schismus, Palis. *HEi».3ÏSmAPSÏUM. BOT. cr.— Genre de Mousses bryacées , établi par Bridel {Bryolog., I, 604) pour des Mousses ra- meuses , très grandes , trouvées dans l'île Melville. Voy. mousses. *12EMÏS1IVUS, Swain. MOLL.— M. Swain- son a proposé ce sous-genre pour quelques espèces de Mélanies dont rouvertiire est plus sinueuse que d'autres vers la base. Voyez HÉLANIE. ( DeSII.) *11EMÏSIÏJS. INS.— Genre d'Hyménoptè- res térébrans de la famille des Oxyuriens , établi par M. Westwood {Lond. and Edinh. phil. mag., S" série, t. II, 12, 44). Il ne renferme qu'une seule espèce nommée par l'auteur H. minulus. *HEMÎSPAB0N, Endl. bot. pu.— Syn. d'Indigo fer a, Linn. *eElVI!Sl*lî.EROTA(-;iV"^^ç, <^emi; a^o^l- pa, sphère), ins. — Genre de Coléoptères. Voy. CASSIDAIHES. (C.) ÏIEMÏSTEMMA (-ou-tcru; , demi; une grande partie de l'Europe, et dont la chenille vit sur plusieurs plantes légumineu- ses , mais principalement sur le Genêt à ba- lais. (D.) *UËMITOMA (-^V-tTuç, demi ; tou.-/î, sec- tion), MOLL. — Sous ce nom , M. Swainsoii propose un sous-genre pour un petit groupe d'Émarginules déjà signalées par M, de Blainville ; ce sont les espèces chez lesquelles la fissure est remplacée par un sillon exté- rieur. Voy. EMAUG1NULE. (^DeSH.) *1IEMÏT0ME, Nées, bot, pu. — Syn. d'Aphelandra, R. Brown, IlEMITOMUS, Hérit, dot. ph. — Syn. d'Alonsott, Ruiz et Pav. *HÉMITRÏPTÈRE. Hemitripterus (rir.- CTvç, demi; -zpzTq, trois; irTtpôv, nageoire). poiss. — Genre de Poissons acanthoptéry- giens, de la famille des Joues cuirassées, éla- ' bli par Cuvier {Règ. anim.y t, II, p. 164),. et présentant pour caractères principaux : ! Tête déprimée , et garnie de plusieurs ! lambeaux cutanés; deux dorsales, la prc- ; inière profondément échancrée; dents p. - I latines. La peau n'a point d'écaillés régu- lières. On n'en connaît qu'une espèce {Hemitri- pterus americanus Cuv.), du nord de l'Amé- rique. C'est un poisson long de 30 à GO cen- HEM ii]:N îimètres ; il présente des teintes jaunes et rouges variées de brun. *HE!MIT1\0CHI]S. moll. — Sous-genre inutile proposé par M. Swainson pour VHe- ilx hemaslouia et quelques autres espèces analogues. Voy. hèuce. ( Desh.) UÉ:;UTi\OPlES ( -a^tav; , demi ; rpô- TTo;, tour). MIN. — Haûy a donné ce nom a une classe de doubles-cristaux, ou de iiroupeinciîts réguliers (!c dcu\ cristaux sem- blables , avec inversion de l'un par rapport a Tautrc. Les deux individus .se sont acco- hs en sens inverse, de manière que Tun est censé avoir fait une demi-révolution pour se placer sur l'autre. Dans cette espèce de ^;roupcmciits, comme dans presque tous les {rroupements réguliers, les cristaux élémen- taires conservent rarement leurs proportions Ci. leur symétrie naturelles, ce qui tient a cj que le groupement a eu lieu lorsqu'ils «•Laient fort petits, et que c'est postérieure- ii;e:it qu'ils ont pris en commun presque iw'ut leur accroissement. Or il résulte de 4 ctte circonstance qu'ils ont dû s'étendre librement dans le sens parallèle au plan de jonction, et se gcner l'un l'autre dans le sens lierpendiculaire, en sorte que dans ce (•ernier sens ils paraissent incomplets, et ressemblent plutôt à des moitiés de cristaux (îu'à des cristaux entiers. De là le moyen 1 mployé par Haiiy pour arriver à une re- [jrésenlation exacte de ces doubles-cristaux : i consiste à prendre un modèle d'un cristal ^impie, à le couper eu deux par un plan passant par le centre, et dont la direction soit celle du plan de jonction , puis à faire tourner l'une des moitiés sur l'autre de 180'. C'est ce procédé qui a suggéré le nom d'//e- mitrope, qui veut dire cristal à demi re- tourné ou renversé. On le suit généralement et avec avantage dans l'étude des groupe- ments inverses ; mais il ne faut pas perdre de vue que les choses ne se passent pas ainsi dans la nature, et que le groupe est l'assemblage , non de deux moitiés d'un même cristal , mais bien de deux cristaux distincts, réunis par juxtaposition. Les ca- ractères auxquels on reconnaît qu'il y a groupement sont ici, comme dans les autres cas , les angles rentrants qui existent pres- que toujours, ou, lorsque cette circonstance n'a pas lieu , l'altération de la symétrie, la 'iisposition anormale des stries, l'inlerniii- tion des clivages, etc. Nous renv;iy(u:s, pour ce qui regarde les lois générales des groupements réguliers, au mot macle. Nou.>; nous bornerons à faire remarquer ici que l'Hémitropic est une des espèces les plus communes parmi ces groupements; il en existe dans tous les systèmes cristallins, mais plus particulièrement dans les sys- tèmes quadratique et rhomboédrique , et dons les systèmes klinorhombique et kli- noedrique. Les minéraux qui en présentent le plus habituellement sont TÉtain oxydé, le Titane oxydé, le Gypse et les diverses es- pèces de Pyroxène, d'Amphibole et de Feld- spath. ( Del.) *IIEMSUi\US. MAM.— FOT/. PF.RAMYS. *HEMIZ0Î^ÏA {-h'j.i^'ô-no^, demi-zône ). BOT. PH. — Genre de la famille des Gompo- sées-Sénécionidées , établi par De GandoUe Prodr., V, 692). Herbes de la Galifornie. *HEMPELÏA, Mey. bot. cr.— Syn. de Conferva, Ag. *HÉM1DE. lîemyda. ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Desvoidy, et adopté par M. Macquart , qui le place dans la tribu des Muscides Calyptérées, sous-tribu des Néophiles , section des Ocy- ptérées. Ge genre est fondé sur un beau Diptère de grande taille (6 lignes de long), originaire de Philadelphie, et nommé aurata par M. Robineau-Desvoidy. M. Macquart y réunit le g. Hermyie du même auteur, qui ne diffère du premier que par plus de briè- veté dans le deuxième article du style des antennes . et qui se compose de deux espè- ces, l'une du Brésil et l'autre du cap de Bonne-Espérance. M. Robineau-Desvoidy nomme la première Afra, et la seconde Hot- tentota. (D.) *IiENCKELÏA, Spreng. bot. ph.— Syn. de Didyniùcarpus, Wall. *HENDÉCADAGT1XE. moll.— Déno- mination sous laquelle les anciens conchy- liologues rangeaient quelques espèces de Ptérocères. Voy. ce mot. (Desu.) *HE]\^DECAND11A (fvo^xa, onze; àv^'p , à'vdpoç, étamine). bot. pu. — Genre delà famille des Euphorbiacées-Crotonécs, établi par Eschscholtz (m Mem. acad. Pelerb., X). Herbes du Mexique et de la Californie. *iiE.^!lCOSTEMMA(£vexoç, unique; ar/a- p.a, couronne), bot. pu. — Genre placé avec tl-iuiu dans la famille des Gentianées éia- 53G HEN UEO bii par Blume {Bijdr. , 18i8). Herbe de Java. HENIOCHUS (-/ivtoxoç, cocher), poiss.— Genre de Poissons acanthoptérygiens , fa- mille des Squamipennes, établi par Guvier {Règ. anim. , t. II, p. 191) aux dépens des Chétodons , desquels il diffère par la crois- sance rapide de leurs premiers aiguillons du dos, et surtout par le troisième ou le quatrième, qui se prolonge en un filet quel- quefois double de la longueur du corps. Deux divisions ont été établies dans ce genre {Hist. nat. des Poissons, Cu\. et Val., VII, 72). La première renferme les Hénio- chus proprement dits, caractérisés par les grandes écailles dont ils sont couverts; elle a pour type THéniochus commun , Heniochus macrolepidotus Cuv. et Val. {Chœtodon ma- crolepidotus L. Bl. ) , de la mer des Indes. La seconde section, comprenant les Henio- chus à petites écailles , porte le nom de Tranchoir ou de Zanclus , Commers. , et a pour type le Tranchoir cornu, Zanclus cor- nutus Cuv. et Val. {Chœtodon cornutus Lin., Bl.), aussi de la mer des Indes. (J.) HENNA. BOT. PH. — Voy. lawsonia. IIEXOPS, Ulig. INS. — Synonyme de Ogcodes , Latr. (D.) *IlEîVUiCIA. ÉCHiN. — Sous-genre d'As- téries , d'après M. Gray {Syn. Brit. mus. 1840). (E. D.) HENRICIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Astéroi- dées , établi par Gassini ( in Bullet. soc. philom., 1817, p. 11 ; 1818, p. 123). Plante suflrutescente de Madagascar. *11E]\RÏETTEA (nom propre), eût. p». — Genre de la famille des Mélastomacées- Miconiées, établi par De Candolle {Prodr., m, 478). Arbrisseau de laGuiane. Voy. mé- LASTOMACÉES. *HEI\SLERA, Lagasc. bot. ph. — Syn. de Physospermum, Cass. *HE]\SLOWIA(nom propre), bot. ph. — Genre placé par Endiicher à la fin des Sali- cinées , et formant pour Lindiey une petite famille des Henslowiacées , dont il est jus- qu'à préseni le seul genre. II a été établi par Wallich {PL as. rar., III, 14, t. 221) pour des arbrisseaux de l'Inde tropicale. *1IEI\SL0VIACÉES. Hensloviaceœ . bot. PH. — Petite famille de plantes dicotylédo- iiées diclines établie par M. Lindiey, qui la définit par les caractères mêmes du genre Henslovia , Wall., le seul qui s'y rapporte jusqu'à présent > et qui sont : Un calice 5- parti, revêtu d'un disque laineux, à préflo- raison valvaire ; dans les fleurs mâles , 5 étamines périgynes alternant avec ses divi- sions et entourant un rudiment d'ovaire ; dans les femelles , un ovaire libre à 2 loges renfermant de nombreux ovules horizon- taux attachés à un placenta axile, surmonté d'un style cylindrique et d'un stigmate ob- scurément bilobé. Ce sont des arbres de l'Inde tropicale, à feuilles opposées, sans stipules. (Ad. J.) HÉOROTAÏRE. Melilhreptus , Vieill.; Drepanis, Temm.; Vestiaria, Flemm. ois. — Genre de Passereaux ténuirostres (Cuvier), voisins des Grimpereaux , avec lesquels la forme arquée de leur bec les avait fait con- fondre. Us ont pour caractères : un bec très long , très arqué , gros et triangulaire à sa base, très effilé à la pointe, à mandibule supérieure dépassant l'inférieure ; des na- rines basales , latérales, à demi couvertes d'une membrane ; langue divisée en deux filets ; queue composée de plumes souples, arrondies et droites. Tout ce qu'on sait des mœurs des Héoro- taires , c'est que ce sont des Oiseaux qui s'accrochent aux branches en sautant à la manière des Mésanges plutôt qu'en grim- pant et en s'accolant aux troncs des arbres comme fait notre Grimpereau familier. On suppose qu'ils se nourrissent de miel et d'insectes qu'ils saisissent au moyen de leur langue. Les belles plumes rouges du M. vestiarius servent aux habitants des îles Sandwich à composer des manteaux qu'ils ont en grande estime. Les espèces connues sont de l'Océanie. Le genre Héorotaire est loin d'être bien connu et parfaitement circonscrit. Vieillot le composait d'une vingtaine d'espèces pour lesquelles il établissait deux sections d'après des considérations tirées de la forme du ber. Quelques unes de ces espèces sont devenues depuis le type d'autres genres et ont été re- connues pour appartenir à d«;s familles dif- férentes. Ainsi, M. G.-B. Gray, dans sa List of gênera, a dispersé les Héorotaires de Vieillot dans quatre familles • celle de&Ncc- tarinidœ , des Mizomelinœ, des Meliphaginœ et des Melilhreplinœ. HEP HEP I Les seules espèces bien authentiques que {'on puisse rapporter à ce genre sont : L'Heorotaiiu., p., dit M. vestiaria Vieill., Ccrth. vesUaria Lath. : tout le plumage d'un beau rouge cramoisi. Des îles Sand- wich. — L'H. AKAiEAROA, M. obscurus Vieill., même habitat; — et TH. hoho, ilf. pacificus Vieill. , même habitat. Ces trois espèces composent la première section, -que Vieillot établissait dans son g. Héorotaire. Celles de la deuxième section ont été réparties dans d'autres divisions : son M. tenuirostris a servi de type au g. Aca7Uhorhynchns de Gould {Leptoglossus , Sv.ains.); sur son M. sanvio a été fondé le g. Anthomyza de Swainson ( Ânthornis , G.-R. Gray), et son M. cucidlalus est de- venu le type du g. îlœmatops de GPftuid {Gymnophrys, Swains). La singulière espèce à bec très long, très arqué , à mandibule supérieure dépassant rie beaucoup rinCérieure, que M. de Lafres- naye a fait connaître dans la Hevue zoolo- gique (1839, n"10), sous le nom de il/. olivaceus , paraît former un genre très voi- sin , mais cependant bien distinct du g. Héorotaire. M. de Lafresnaye proposait pour ce g. le nom à" Hetevorhynchus ; mais celui à' Hemigimthus , sous lequel Licbtenstein l'avait déjà établi, doit prévaloir. L'espèce sur laquelle cette division repose est VH. lucidusLkht., de Sandwick. (Z. G.) lîEPA. INS. — Genre de la famille des Né|)iens dans Linné {Syst. nat., i^ cdit., p. 93), probablement d'après une erreur typo- graphique, pour Nepa. Voy. ce mot. (Bl.) I3ÉPATE. Hepaius {-n-yp, foie), cïiust. — Genre de l'ordre des Décapodes bra- chyures , de la famille des Oxystômes, établi par Latreillc aux dépens du Calappa de Fabricius. Dans celte coupe générique, la carapace est très large, dentée, régu- lièrement arquée en avant et fortement ré - trécie en arrière, avec les régions hépatiques très grandes et les régions branchiales au contraire fort petites. Le front est étroit, droit, assez saillant, et se prolonge sous les orbites pour gagner les côtés du cadre buc- cal. Les orbites sont petites, circulaires et placées sur le même niveau que le front. Les antennes externes occupent l'angle in- terne des orbites qu'elles séparent des fos- settes antennaires. Le cadre buccal est T. VI. très étroit en avant et assez régulièrement triangulaire etoccupé en entier par les pattes- r.iàchoires externes. Le plastron sternal est ovalaire. Les pattes antérieures sont fortes et peuvent s'appliquer exactement contre la face inférieure du corps et s'y cacher pres- que en entier; la main est surmontée d'uno créle, et les pinces sont peu inclinées en bas et en dedans. Les pattes suivantes sont de longueur médiocre. L'abdomen, dans les deux sexes, est divisé en sept articles. Ces crustacés, dont on ne connaît encore que deux espèces , sont propres à l'Amérique. L'Hépate fascié , Hepaius fasciatus Latr. , peut être considéré comme le type de ce genre. (H. L.) MEPATSCA {-h-no^rixi , qui s'emploie con- tre les uîaladies du foie : on attribuait au- trefois à cette plante la propriété de guérir les maladies du foie ). bot. ph. — Genre de la famille des Renonculacées- Anémonécs , établi par Dillen ( Nov. gen. , 108). Herbes vivaces des régions boréales de l'Europe et de l'Amérique. Une seule espèce, I'Hhpa- TiQUE TRILOBÉE , IL trilobala , nommée vul- gairement Trinilaire et hei-be de la Trinité. Elle est cultivée dans presque tous les jar- dins , en raison de la précocité et de la beauté de ses fleurs. On a encore donné le nom d'Hépatique à certaines plantes de familles différentes ; ainsi l'on appelle : Hépatique BLANCHE ou noble, le Parnassta palusiris ; Hépatique des marais ou dorée, le Chry~ sosplenium opposilifoUum ; Hépatique des bois ou étoilée, IMsperti/a odorata ; HépatiQ'Ue pour la rage , le Peltidea ca- nina. (J.) IIÉPATÏOUES. Hepalicœ. bot. cr.— Les Hépatiques , tirées du chaos par Michels , illustrées ensuite par Dillen, ont été, vers la fin dusiècledcrnier, l'objet des recherches (irt Schmidel et d'Hedwig, qui se sont principa- lement livrés à l'étude de leur fructification. Linné, qui les réunissait aux Algues, n'en connaissait que 44 espèces. Dans son im- mortel Gênera Plantarum, Jussieu en fit le premier un ordre naturel qu'il distingua très bien des Mousses et qu'il divisa en six genres. Depuis cette époque, le nombre des niantes de cette famille s'est accru au point C8 538 IIËP HEP que, si Ton juge par ce qui a déjà paru du nouveau recensement qui s'en fait en ce moment dans \c Synopsis Hepaticarum , on peut le porter à plus de 1,200 espèces, ré- parties dans environ 60 genres. Ceux-ci ré- sultent en grande partie du démembrement opéré dans le genre Jung ermannia de Lmné par les travaux successifs de Weber, Raddi, Corda, Dumortier et surtout Nées d'Esen- beck. N'oublions pas de citer encore comme ayant puissamment contribué par leurs ou- vrages aux progrès récents de l'Hépaticologie MM. Bischolî, DeNotaris, Gottsche, Hampe, Hooker, Hûbener, Lehmann, Lindenberg, Schwœgrichen et Taylor. Les Hépatiques peuvent être ainsi définies : Plantes cellulaires, acotylédones, composées d'une tige foliacée ou foliée et pourvues des deux sexes. Les caractères tirés de la fruc- tification sont les suivants : Coiffe ou nulle et confondue avec la capsule, ou bien se rompant au sommet, mais jamais soulevée par le fruit, comme dans les Mousses, et persistant au contraire à la base du pédi- celle, quand celui-ci existe. Périanthe nul ou tubuleux. Fruit clos ou s'ouvrant irré- gulièrement, mais le plus souvent en quatre valves. Spores accompagnées d'élatères, ex- cepté dans une seule tribu. Anthéridies nulles ou arrondies et munies d'un pédi- celle plus ou moins apparent; quelquefois grains polliniques nus. ORGAî^ES DE VÉGÉTATION. Considérées dans leur système végétatif, les Hépatiques forment deux grandes divi- sions bien tranchées. Dans l'une, ce système consiste en une simple expansion mcmbrani- forme où les feuilles et la tige, supposées soudées ensemble, représentent une fronde ou tige aplatie, d'oii le nom d'Hépatiques membraneuses ou foliacées. Dans l'autre, le même système présente une véritable tige, munie de feuilles distinctes, caractère qui leur a fait donner le nom d'Hépatiques cau- lescentes ou foliées. Hacines. Toutes les Hépatiques membra- neuses poussent des racines du milieu de leur face inférieure, laquelle offre chez la plupart une sorte de côte plus ou moins saillante. Dans les caulescentes, les racines partent aussi de dessous la tige, soit dans toute son étendue, quand elle est rampante. soit dans quelques points seulement. On les voit maintes fois sortir de la base ou du dos des amphigastres. Ces racines sont des fibril- les simples, tubuleuses, d'une texture déli- cate, blanches ou colorées, transparentes, éparses ou réunies en petites houppes sur les points que nous avons indiqués. Quelquefois on ne voit que des filaments très courts dont la loupe seule peut révéler l'existence. Enfin, en guise de racines, certains genres présen- tent des tiges ou des rameaux transformés en rhizomes et en coulants. Tiges. Dans les Hépatiques membraneu- ses, une fronde, très variable quant à sa forme, mais le plus souvent pourtant linéaire membraneuse, avec ou sans épaississement de la ligne médiane simulant une nervure, peut être regardée comme formée par la sou dure de la tige et des feuilles entre elles. Les bords de cette fronde, ordinairement rele vés, sont souvent découpés en lobules qui, représentant des feuilles, montrent la tran- sition aux Hépatiques caulescentes. Ces frondes se ramifient par des bifurcations successives ou en produisant, soit latérale- ment, soit de l'extrémité du lobe principal, d'autres frondes semblables. Quelques espè- ces rayonnent en se bifurquant du centre à la circonférence (ex. : Riccia glauca). Dans notre genre Duriœa {Voy. ce mot) elle est droite et se contourne en hélice autour d'un axe formé par la nervure. Quant à la texture des frondes, elle est assez variable de genre à genre et même quelquefois d'espèce à espèce (ex. : Riccia glauca el crystallina) . Elle consiste en cellu- les qui par leur juxtaposition forment un réseau à mailles assez régulières. Le réseau est composé tantôt d'une seule couche de cellules, tantôt de plusieurs couches super- posées, comme on le voit dans les Marchan- tiées. C'est aussi chez celle-ci que l'on com- mence à rencontrer une sorte d'épiderme et des organes analogues aux stomates des plantes cotylédonées (1). (i) Un travail récent de M. le D"^ Gottsche, intitulé Anat. physiol. Untcrsuch. l'ilier Haplomitrium Hookeri, et inséré dans le t. XX, p. I, des Mémoires de i'Jcad. des Car. delà ?>at. , vient de jeter une vive lumière sur plusieurs points jusque là fort obscurs de l'organisation des Hépatiques. Nou» ne pouvons qu'y renvoyer le lecteur, de même qu'au savant mémoire de M. de Mirbel , sur le Marcliniitia pofymorpha. Mais nous ne devon» pas passer sous silence l'observation luiicujiC de notre confrère d'AUona , qui constate la or»- HEP HEP 6:î9 Les Hépatiques caulescentes présentent une tige véritable, des rameaux, des feuilles et tous les organes appendiculaires qui sont une conséquence de leurs transformations. Le tronc ou la tige, rarement îhoite, est, dans la plupart des espèces, obliquement couchée ou décombante; ou bien elle rampe d'abord et se redresse à son sommet. La tige est simple ou plus souvent ramifiée. Cette ramification se présente sous trois formes, la ramification proprement dite (ramificatio) , rinnovation {innovatio), c'est-à-dire la con- tinuation de la tige par le développement d'un bourgeon, et la présence des coulants (flagella), que M. Nées considère comme des rameaux à fruit métamorphosés, et qu'on trouve surtout dans les Trichomanoidées. Dans la ramification , il n'y a point d'arrêt dans la végétation de la plante. L'innova- tion est le développement d'un rameau ou d'une nouvelle tige sous le sommet de l'an- cienne, après une interruption dans la vé- gétation de celle-ci. La tige d^s Hépatiques foliées est purement celluleuse. Feuilles. Chez les Hépatiques membraneu- ses, ces organes étant soudés et confondus avec la tige, il ne saurait être question ici que des Hépatiques dont les feuilles sont parfaitement libres et distinctes. Ces feuilles sont disposées sur plusieurs rangs autour de la tige. Le plus communément, elles sont opposées sur deux rangs seulement, et éta- lées dans un même plan; on les dit alors distiques. Dans cette disposition, qui repré- sente la divergence \ , les deux rangs pla- cés en regard l'un de l'autre passent par le plan horizontal de la tige, en sorte que, si l'on coupe un tronçon de cette tige, compre- nant seulement deux feuilles opposées, celle- sence d'un système de vaisseaux anastomosés dans l'inté- lieur de la fronde du Preissia commutata. Au-dessous de la rouche de cellules vertes où se remarquent les cavités aé- liennes, et que les Allemands nomment LuftkohUnschicht, se voit une autre couche de cellules colorées en violet. C'est sous cette seconde couche que M. Gottsche a rencontré un grand nombre de filaments tubuleux ( Geffasssystem) rami- lles qui s'anastomosent en serpentant entre les parois des cellules, et communiquent avec des réservoirs plus spacieux. Ceux-ci renferment dans une membrane liyaline , qui se laisse plus facilement rompre que comprimer, une grande quantité de granules verdàtres, d'un volume fort variable, et que ne bleuit point la teinture d'iode. C'est à l'automne que ce» réservoirs sont pleins de granules; mais on les trouve vides au printemps suivant. M. Gottsche indique le procédé à tuîYre pour la préparation de ce lacis de vaisseaux. là représente le corps et celles-ci les ailes dé- ployées d'un oiseau. Les feuilles, alternes ou opposées, viennent se placer sur la tige de manière que la troisième est justement dans le même plan que la première et au-dessus d'elle. Dans leur insertion sur le côté de la tige, elles sont bien plus rapprochées de sa face supérieure ou du dos, que de l'inférieure ou du ventre. C'est dans l'espace plus grand qui existe entre elles inférieurement que se voit souvent un troisième rang de feuilles qu'on nomme amphig astres. Ces feuilles ventrales sont ordinairement plus petites que les autres, et présentent des formes et des découpures différentes. Dans leur dispo- sition autour de la tige, les amphigastres parcourent avec les feuilles une spire uni- que , mais leur présence change la diver- gence ^ en celle '-y en sorte que la quatrième feuille, à savoir, l'amphigastre immédiate- ment supérieur, vient se placer exactement au-dessus de la première, c'est-à-dire au- dessus de l'amphigastre qui a servi de point de départ. Dans quelques espèces, on ob- serve encore la divergence 7. i Quanta la direction delà spire, elle est liée à la structure entière de la plante. Ainsi courne-t-elle de droite à gauche, comme dans ]â Frullania Tamarisci, le bord supérieur de chaque feuille inférieure recouvre le bord inférieur de la feuille placée immédiatement 1 au-dessus, si toutefois ces feuilles sont assez j rapprochées pour se recouvrir, et nous avons des feuilles incubes {folia incuba). La spire marche-t-elle au contraire de gauche à droite, comme dans le Lophocolea hidentata, le bord antérieur de chaque feuille inférieure est recouvert par le bord postérieur de la feuille immédiatement au-dessus, et nous avons des feuilles succubes {folia succuba) . Les feuilles des Hépatiques sont toujours fixées sur la tige par une base notablemei:t élargie. Quelques unes cependant l'embras- sent demi-circulairement en se rétrécissant un peu (ex, : Sarcoscyphus sphacelatus). On en trouve aussi de manifestement décur- rentes. La ligne d'insertion des feuilles n'est presque jamais transversale ou à angle droit sur la tige, si ce n'est dans quelques espèces, comme le Gymnomitrium concinnaium , le Sarcoscyphus Funckii. Alors c'est leur face supérieure qui regarde la tige, et on les dit verticales. La base de la feuille s'éloigne de >40 HEP HEP cette insertion rectangulaire selon une ligne : quiesttantotascendante, tantôtdescendante, jnais qui, parcour.int la tige de bas en haut, va enfin jusqu'à se rapprocher du parallé- lisme, dernière insertion qui n'est pas plus dans la nature que la première, c'est-à-dire ia vraie rectangulaire. L'angle le plus fré- quemment formé par la ligne d'insertion avec la lige varie entre l'angle droit et l'an- gle de 45". On nomme demi-verticales toutes les feuilles qui montrent une inclinaison manifeste de leur insertion {folia semiver- iicalia)y et le iiom de feuilles horizontales {folia horizonlalia) est réservé à celles qui sont attachées dans la direction elle-même de la tige. L'insertion des amphigastres est aussi très sensiblement oblique: cependant l'in- clinaison sur le trajet de la spire n'est pas aussi évident. Dans les ilépaliques à feuil- les succubes , quelques amphigastres se soudent par leur base élargie avec le bord inférieur et antérieur de la feuille qui les précède immédiatement (ex. : Lophocolea Orbigniana). Si maintenant nous venons à considérer les feuilles des Hépatiques dans leur rapport simultané avec la tige et l'horizon, nous re- jnarquons d'abord leur tendance singulière à s'expliquer horizontalement sur un même [)ian, comme les barbes d'une plume , de façon que l'une de leurs faces regarde le ciel et l'autre est tournée vers la terre. Cette direction est d'autant plus marquée que la ligne d'insertion se rapproche davantage du parallélisme avec la tige. Dans les dilîérents degrés d'obliquité d'insertion, le déploie- ment latéral du limbe, du reste assez exacte- ment comparable avec l'inclinaison de ces lames ou tringles dont sont formées nos ja- lousies, suit l'inclinaison qui leur est impri- mée par la direction de l'insertion. Il en résulte une foule de variations qu'il serait hî.-rs de propos d'exposer ici. Mais nous ne devons pas passer sous silence la position elle-même que prennent les feuilles relati- vement à l'horizon dans cette tendance à se développer bilatéralement. Ou bien, en effet, elles faont penchées, défléchies, pendantes {folia demissay deflexa, devexa), et alors le dos de la plante, devenu convexe, représente le faîte d'un toit (ex. : Ilerpclium erosimi); ou bien les feuilles s'élèvent sur l'horizon et sont ascendantes {folia ascendentia), et ce redressement peut être porté au point que celles des côtés opposés se touchent par toute leur surface supcrieuie (/". surshmconligua). Elles ne sont que conniventcs (f. sursiim conniventia) , quand, formant un arc, elles ne se touchent que par leur sommet. Envisageant à présent les feuilles, non plus comme des plans, mais comme de sim- ples lignes, si nous cherchons quelle est la direction de celles-ci à l'égard de la tige, nous trouvons que, selon leur degré d'écar- tement, elles sont ou étalées {patentissima) y ou seulement ouvertes {palentia), ou enfin dressées {erecta). Jusqu'ici nous ne nous sommes occupé que des feuilles entières. Quant à celles qui sont longitudinalement divisées en deux lobes, outre q-u'ellcs se compliquent néces- sairement de manière à former comme qua- tre rangées de feuilles, dont deux sont su- périeures et deux inférieures à la tige, il y a encore ici une autre différcRce, et c'est l'ouverture de l'angle formé par les deux lobes, soit entre eux, soit sur le milieu ca- réné de la base de la feuille. De là résultent des lobes incombants ou ouverts, que, dans les lobes supérieurs, on désigne comme dres- sés {lobus assurgens) et, dans les lobes infé- rieurs, comme descendants (Zo6us desccn- dens). Ces mêmes lobes peuvent encore avoir une direction semblable, ou chacun en sui- vre une qui lui soit propre. Les Amphigastres, surtout les monosti- ques, n'oflrent qu'une légère déviation par rapport à la direction de la tige. Le plus ordinairement ils la touchent par leur face supérieure. Quand ils sont assez rapprochés les uns des autres pour se recouvrir comme les tuiles d'un toit, on les dit imbriqués {imbricata) ; lorsqu'ils ne font que se toucher par leurs extrémités , ils sont contigus(con- tigua); enfin ils sont dits écartés, distants {dlssita), s'ils sont espacés sur la tige de façon à laisser voir celle-ci dans les intervalles qu'ils laissent entre eux. Les feuilles des Hépatiques son t ou entières ou diversement lobées et découpées. Le plus fréquemment elles sont partagées longitu- dinalement en deux lobes, mais le nombre des divisions peut aussi être plus grand. Chez les Amphigristres monostiques , c'est la division en deux segments qui est la plus HEP IlEP 54 1 L'Oin;niine,et chacun des segments est entier ' ou (k'cuupé lui-même. On trouve communé- ment des feuilles bidenlces, bicrénées, etc., à leur sommet par un sinus rentrant, aigu ou obtus. On en rencontre qui sont parta- gées jusqu'au milieu ou plus profondcw.cnt encore en deux lobes, dont chacun peut être à son tour déchiqueté ; et si les déchique- tures sont filiformes, on dit les feuilles ci- liées {folia ciliata). Les cils, dans quelques espèces, sont formés d'un seul rang de cellules placées bout à bout comme dans les Con- fenxs ( ex. : Trichocolea Tomentella). Dans ' d'autres, les feuilles, entièrement divisées ■ jusqu'à la base en segments capillaires, i sont comme fasciculées ou palmées (ex.: Jun- \ germannia setacea). Les feuilles ainsi con- | formées offrent toujours la divergence 7. ! Je ne puis me dispenser de parler de cer- ! tains modes de division des feuilles exclusi- ' vement propres aux Hépatiques , dans les- I quels les lobes revêtent une forme toute spé- i ciale, ordinairement liée à des caractères !)lus importants. Ainsi, dans un petit groupe | composé d'espèces tropicales, les feuilles ; sont divisées en deux segments, qui, au lieu ; de rester libres du sommet à la base, sont j inégaux et somiés , l'inférieur avec le supé- ! rieur, le long d'une ligne qui partagerait la face inférieure de ce dernier, de manière ! que la portion inférieure de ce segment ' représentât en quelque sorte la carène d'un ' navire dont la coque serait figurée par les deux portions soudées. Il y a là quelque chose d'analogue à la feuille équitanie des Fissidens. Toutes ces espèces ont été réu- nies sous le nom générique de Goili-chea. Chez les Jubulées, la feuille est aussi hi- lobc^; mais le lobe inférieur [lohulus), tou- jours plus petit que le supérieur, se replie au-dessous de lui, tantôt en une {;elile poche abord supérieur tronqué, adhérente d'un côté à la tige et de l'autre à la feuille, dont elle est souvent séparée par un sinus plus ou moins profond (ex. : Lejcunia thy mi folia); tantôt en une languette plane ou concave, libre dans son tiers ou sa moitié externe ou supérieure (ex. : Radula pallevs); tantôt enfin en une lame de plus grande dimen- sion qui va quelquefois jusqu'à égaler le lobe supérieur ou dorsal auquel elle ne lient que par sa base (ex. : MadoUieca pla- typhylla). A cette disposition est liée pres- que constamment la présence des Amphi- gastres. Le genre Frnllania, qui a pour tj-pe la Jungermannia Tamarisci , est surtout carac- térisé par une conformation toute spéciale du lobule en question. Celui-ci est ordinai- rement séparé du lobe supérieur par un sinus profond , qui s'étend presque jusqu'à la base , et cette base est quelquefois telle- ment amincie que le lobule semble comme pédicellé. On le rencontre dans deux états diflcrents, souvent sur le même individu, mais à des hauteurs diverses de la tige; ou le lobule est simplement convexe en dessus, concave en dessous et sensiblement lancéolé, ou bien devenu creux et tubuleux par la soudure de ses bords , il est fermé en avant, ouvert seulement à la base, et représente soit une massue, soit un casque, soit une tête d'oiseau , etc. On nomme auricules {au- riculœ) les lobules ainsi conformés. Les feuilles des Hépatiques sont orbicu- laires ou ovales, rarement oblongues ou lan- céolées , jamais linéaires. Cette dernière forme n'appartient qu'à leurs laciniures et aux Amphigastres. Elles sont rarement mu- cronées, mais leurs lobes ou leurs décou- pures présentent souvent une pointe acérée. Les Amphigastres monostiqucs, plus ou moins arrondis, sont souvent bifides, bi- partis ou seulement émarginés, et dans les deux premiers cas, le sinus qui sépare les lobes peut être arrondi, c'est-à-dire obtus {sinus gUusus) ou bien aigu {sinus aculus) ; quelquefois enfin ils sont ciliés comme les feuilles, dans tout leur pourtour. Les bords des feuilles sont entiers ou échancrés, très rarement pinnatifides, mais fréquemment crénelés, dentés ou ciliés. Maintes fois encore ils sont ondes et sinués. Les feuilles et les amphigastres ont en général une texture très simple. Une seule couche de cellules rarement uniformes ou égales, réunies sur un ntême plan, les con- stitue, et ces cellules , d'une forme primiti- vement plus ou moins sphéroïdale, devenant ensuite selon les cas penta-hexa- ou poly- gones, s'allongent un peu vers la base ou le milieu de la feuille. La couleur des feuilles dépend de la ma- tière granuleuse colorée contenue dans les cellules. Normalement verte, elle passe aii pourjjre faible chez les espèces qui se plaj- 542 HEP HEP »ent dans les lieux humides ou un peu om- bragés, et au brun plus ou moins foncé chez celles qui sont exposées aux rayons du soleil ou qui croissent dans les lieux secs et élevés. Ce qui a été dit jusqu'ici de la texture et de la couleur des feuilles doit s'appliquer à tous les organes des Hépatiques qui n'en sont que des transformations, comme feuilles périgonialcs et involucrales, périanthes, etc. Toutes les parties des Hépatiques, mais principalement les feuilles, jouissent au plus haut degré de l'hygroscopicité , c'est-à-dire de la faculté de s'imbiber d'eau avec une extrême promptitude et de reprendre par là l'apparence de la vie. L'évaporation leur enlève cette humidité avec tout autant de facilité, et elles se fanent, se replient sur elles-mêmes et se recoquillent au point d'être méconnaissables. Bulbilles. Nous ne pouvons terminer ce qui concerne les feuilles sans parler d'une singulière métamorphose de leurs cellules, qui fait que celles-ci s'isolent pour ainsi dire des autres et végètent pour leur propre compte sous forme de vésicules très petites*, arrondies ou allongées, munies quelquefois de cloisons apparentes, remplies enfin d'une matière granuleuse verte très fine. Ces vé- sicules , que l'on peut assimiler à des bul- billes et qui ont reçu le nom de granules prolifiques (propagula), forment de petits capitules arrondis, soit au sommet des ra- meaux, soit plus ordinairement à l'extré- mité des dents ou sur les bords des feuilles, que leur présence déforme et fait même avor- ter. Il n'est pas venu à notre connaissance qu'on ait constaté, dans ces cellules ainsi disloquées, la faculté de reproduire la plante- mère. Ne serait-il pas plus rationnel de les considérer comme un état pathologique , et de les assimiler à ces dégénérescences du thalle des Lichens d'où naissent les Sorédies? ORGANES DE REPRODUCTION. Ces organes sont de deux sortes, et consis- tent, soit en gemmes ou propagules, soit en fleurs et en fruits analogues, sans être sem- blables, à ceux des plantes plus élevées dans l'échelle végétale. Les fleurs , mâles ou femelles, sont tantôt placées sur la même tige (monoici) , tantôt sur des individus différents {dioicï), jamais, comme dans les Mousses , réunies sur un réceptacle commun, c'est-à-dire herma- phrodites. Fleurs femelles. Considérons successive- ment leur position, leurs enveloppes, le pis- til et le fruit. Position des fleurs femelles. Dans les Hé- patiques membraneuses, c'est sur la nervure, quand elle existe réellement, ou sur son trajet, quand elle est peu visible, que nais- sent les fleurs femelles. Elles sortent, soit de la face supérieure (ex. : Oxymitra) , soit de l'extrémité de la fronde en dessus ( ex. : Marchantia) ou en dessous (ex. : Targionia), soit enfin de la face inférieure et latérale- ment (ex. : Metzgeria); nouvelle preuve que la nervure représente la tige. Dans les Hépatiques caulescentes, ces mêmes fleurs occupent quatre positions en apparence différentes, quoique normalement elles partent toujours de l'extrémité de la lige ou d'un rameau. Ainsi : 1° elles termi- nent des rameaux semblables aux rameaux stériles (ex. : Frullania Tamarisci) ; 2" ou bien ces rameaux fertiles joignent à un port dilTérenf , qu'ils doivent à leur brièveté et à des feuilles plus petites ou autrement dé- coupées , cette particularité qu'ils naissent latéralement ou du ventre de la tige (ex. : Sphagnoecetis communis N. ab E.), souvent de l'aisselle d'un Amphigastre ( ex. : Mas- ligobryum trilobatum ) ; 3" quelquefois elles naissent sessiles, par suite de l'avorteraent du rameau, dans l'aisselle d'une feuille qui leur sert d'involucre ( ex. : Plagiochila spi- nulosa); 4° enfin , on peut encore les ren- contrer et par la même cause, sessiles sur le ventre de la tige. Involucres. Les enveloppes des organes fe- melles ou involucres ( folia involucralia) of- frent des différences dans les deux grandes divisions des Hépatiques. Dans les espèces membraneuses de la tribu des Jungerman- niées, l'involucre est nul (ex. : Blasia), ou gamophylle bilobé (ex. : Metzgeria) , ou la- cinié denté {e%.: Diplolœna). L'involucre du Targionia est aussi divisé en deux valves situées sous le sommet de la fronde. Les Marchantiées présentent un involucre com- mun qu'on nomme encore réceptacle des fleurs , et des involucres partiels ou propres à chaque fleur. Le réceptacle est pédoncule et renversé dans le Marchantia, latéral dans le Plagiochasma.Le pédoncule, plus ou moins HEP HEP 543 leng, lisse ou strié, glabre ou poilu, part de la nervure de la fronde, dont il est le plus souvent la terminaison. A sa naissance, comme au lieu où il s'épanouit dans le ré- ceptacle, il est nu ou entouré d'une toude de filaments paléiformes ou cylindriques. On nomme encore involucres ceux de ces fi- laments qui ceignent la base du pédoncule. Le réceptacle est conique {Fegatella conica) ou hémisphérique {Reboullia); sa circonfé- rence est souvent crénelée ou lobée , quel- quefois plus ou moins divisée en lanières rayonnantes (ex. : Marchctâitia) sous lesquelles sont placés les involucres partiels et les fruits. Dans le Lunularia et le Sauteria, les involucres simples, au nombre de quatre, sont tubuleux, horizontaux et disposés en croix. La gaine qu'on observe à la base du fruit des Anthocérotées est aussi un invo- lucre. Dans les Corsiniées , ce qu'on nomme réceptacle n'est proprement qu'un involucre. Dans les Hépatiques caulescentes, les involucres ne sont que les feuilles et les amphigaslres les plus rapprochés du fruit. Tantôt ces feuilles diffèrent à peine de celle de la tige {invoiucralia conformia) , tantôt leur forme, leur grandeur, leurs découpu- res, etc., sont dissemblables. Les unes et les autres sont ordinairement plus grandes, plus larges, plus serrées, d'un tissu plus délicat, plus profondément découpées que les feuilles caulinaires , quand toutefois celles-ci le sont, et souvent divisées ou seu- lement dentées lors même que ces dernières sont très entières. Elles sont libres ou sou- dées entre elles, et cette soudure règne seu- lement à la base (ex. : /. compressa) ou dans une plus grande étendue, de manière à faire fonction de périanthe (ex. : Alicularia soala- ris). Dans les Gymnomitriées, les feuilles supérieures de la tige, fortement enroulées, suppléent aux involucres propres qui man- quent toujours. Chez les g. Geocalyx, Caly- pogeia , etc., qui émettent la fructification immédiatement du côté inférieur ou du ven- tre de la tige, l'involucre est confondu avec le périanthe. Pe'rianthe. Le périanthe ou calice {pe- rianthium) est chez les Hépatiques un or- gane de la plus haute importance pour la classification. C'est sur sa structure, sa forme, sa position, etc., que reposent les divisions qui ont été faites dans ces derniers temps des Jungermannes de Linné en genres tout aussi naturels, tout aussi soli- des que les meilleurs genres établis dans les plantes supérieures. C'est aux travaux de Raddi, de MM. Corda et Dumortier, et sur- tout de M. Nées d'Esenbeck qu'est due la nouvelle classification des plantes de cette fa- mille telle que nous l'avons adoptée et qu'on la trouvera exposée à la fin de cet article. Le périanthe des Hépatiques est un organe creux, cylindracé, de la même structure que les feuilles , mais d'un tissu plus déli- cat. Entier et clos avant l'évolution du fruit, il s'ouvre au sommet, rarement de côté , pour livrer passage au pédicelle. Variable dans sa forme et sa texture, son type le plus parfait se rencontre dans le Marchantia, où sa division régulière et presque complète en quatre segments figure effectivement un périanthe à 4 folioles. Dans le FJm6na)'ia, il se divise en lanières nombreuses qui sou- vent restent adhérentes entre elles au som- met. Dans le reste des Hépatiques , il est lancéolé, ovoïde, conique, cylindrique ou comprimé, quelquefois plissé, anguleux ou relevé d'arêtes. Le calice des Lejéuhiées appartient à cette dernière catégorie. Ces angles ou ces arêtes en forme d'ailes , ordi- nairement plus saillants vers le haut, sont au nombre de 3 à 6, rarement davantage. Si l'orifice s'ouvre par un nombre déterminé de lobes ou de divisions , ce nombre est re- latif à celui des dents, et la déhiscence se fait , non à la saillie des angles , mais dans le fond du pli qui les sépare. Il arrive fré- quemment que les lanières de cet orifice sont petites et indistinctes , mais leur bord est toujours muni de dcnls ou frangé. Le pé- rianthe cylindrique s'ouvre soit au sommet par une simple érosion denticulée ( ex. . Jungermannia lanceolata), ou par sa déchi- rure en quelques lobes courts et inégaux (ex. : Plilidium ciliare), soit de haut en bas et d'un seul côté par une fente plus ou moins prolongée ( ex. : Mastigohryum). Dans les espèces où cet organe est com- primé, il l'est de haut en bas ou d'un côté a l'autre, c'est-à-dire latéralement; dans CCS deux cas , il paraît comme tronqué au sommet ou transversalement ( ex. : Radula complanata) ou obliquement ( ex. : Plagio- cJiila), et les deux lèvres qu'il présente sou- ventalors, horizontalement ou verticalorncnt M HEP placées , peuvent èirc nues, dculces, ciliées ou frangées. Cette disposition bilabiéeestsur- lout maniresledans le g. Chiloscyphus, où\e pcrianthc est partage en deux jusqu'au n)i- lieu de sa longueur. Dans le g. Frullania, le calice, comprimé aussi de haut en bas, offre une structure qui peut servir merveilleuse- ment à expHqîier la composition originelle : de cet organe. Ce périanthe , court, convexe | en dessu.^, muni en dessous d'une saillie 1 en carène qui occupe la ligne médiane, est ' obtus au sommet ou à peine échancré ; du milieu de l'échancrure s'élève une pointe ou mucro formée par la réunion des trois ' dents du sommet des divisions ; Tune deces ; dents correspoiul au dos du périanthe , et les , deux autres appartiennent aux segments qui parleur réunion forment la carène. Le point , de séparation de ces trois segments a lieu ■ !;)rs de la déhiscence dans les deux angles la- | tc'.aux et dans la carène. Pour se convaincre \ <::!e le périanthe des Hépatiques est de tout jioint l'analogue du périanthe simple des j li'antes vnsculaires , il sufP.t. délire les con- | sidérations morphologiques consignées par | M, Nées dans ses Hépatiques d'Europe ! [iCurop. Leberm. I. Band, s. 55). Leur éten- ! due nous force d'y renvoyer le lecteur. ! L'absence du périanthe est réelle ou ap- i parente. Elle n'est qu'apparente dans le ' Sarcoscyphus y où il est adhérent à l'invo- \ hicre; dans les genres IVichocolea, Calypo- \ qcia et Geocolyx , où, confondu avec les ' feuilles involucrales et le rameau, il naît du ventre de la tige , s'enfonce dans le so! et y prend racine {perianlhium hypo- ' ganim) ; dans le Saccogyna , enfin , où il est ' étroitement uni à la coiffe elle-même. L'ab- ■ .•^r:ice est complète et réelle chez les Gym- i iu>mitriées , où il est remplacé par les feuil- ' les supérieures de la tige. L'avortenient de ! cet organe est souvent indiqué par un petit l;;urrelet circulaire observable à la base du P'vlicelle. A l'exception des g. Marchantia, rreissiaci Fimbriaria , qui en .sont pour- vus, le périanthe est nul dans toutes les au- tres Marchantiées. Pistil. Les pistils {Pistilla) sont des orga- nes bien difTércnts d'eux-mênies aux diver- ses périodes de leur existence. A leur nais- sance on les voit à la base du périanthe, tî:';és en nombres variables (1) sur le récep- H) Les g. Lfjcunia cl Phiusnncotna sent ii!Oii njiido tl'^K ri otssciiutit du pitttl. HEP IIÈP 545 I spirale, qui ont reçu le nom d'élatères (1). Le fruit se compose du pédicelle et de la capsule. Pédicelle. Le pédicelle est formé de cellu- les sensiblement allongées, cylindriques, toujours transparentes, d'où sa couleur constamment blanche. II est faible, pas as- sez pourtant pour s'affaisser sous le poids de la capsule qu'il supporte à son extrémité. Sa longueur est variable entre 1 ligne et 2 pouces. Capsule. La caipsu\e {capsula, sporangium) varie peu dans la série des genres de cette fa- mille. Elle estsphérique, ovoïde ou obovoide, plus ou moins elliptique, rarement cylin- droïde, toujours obtuse, très étroitement unie au pédicelle, verte dans le jeune âge, brune à la maturité, transparente ou opaque, finement striée ou ponctuée, sans aucune trace de suture avant le moment de sa dé- hiscence. A la maturité, elle se fend de haut en bas, le plus ordinairement en quatre val- ves qui n'atteignent que le milieu dans le Lejeunia, mais se prolongent jusqu'à la base 'ouvrent à la surface supérieure du disque ou du réceptacle î)ar un orifice verruqueux qui donne issue à la foville. Dans les Antlio- «ères, les bourses anthéridiformes, d'abord immergées dans la fronde, sont plus tard sessiles et entourées d'un rebord cyathifoime denté, formé par celle-ci. Enfin, chez les Ricciées , ces organes sont ploiigés datts la fronde, leur orifice seul faisant saillie à la surface sous forme de papille ou de pointe conique. Paraphyses. Nous avons déjà annoncé qu'on trouvait rarement des juiraphyses dans les Hépatiques. Néanmoins M. Hooker en a vu dans le Scapania 7iemorosa, et M. Nées dans le Plagioddla asplenioides et les Jun- germannia ohovata et exsecta, espèces cher lesquelles elles accompagnent les anthéri- dies. Ce sont des filaments capillaires, cloi- sonnés, transparents, tout-à-fait comparables aux paraphyses si communes chez les Mous- ses. Parmi les Marchantiées^ le g. Lunula- ria est le seul, à notre connaissance, dans lequel on ait constaté la présence de para- physes ; elles environnent le pistil dans le jeune âge. Gemmes prolifiques. La nature n'a pas li- mité aux seules spares des Hépatiques la fa- culté de propager ces plantes; elle leur a donné encore- un autre moyen de se repro- duire ou plutôt de se continuer : ce sont des gemmes ou propagules qui se développent chez quelques unes dans des appareils dis- tincts et variés. Ces gemmes sont des corps cclluleux, arrondis, multiformes, assez vo- lumineux quelquefois, et analogues aux spores. Elles se montrent sur les frondes, sur ses bords ou même sont nichées dans son propre tissu. Jamais elles ne sont accom- pagnées d'élatcres. A la surface des frondes du Marchanlia , on observe des espèces de cupules €u de ré- ceptacles entourés d'un rebord foliacé entier ou frangé ; on les nomme corbeilles ou scy- phulcs {scyphuU). Au fond de ces corbeilles se voient des corps ovoïdes ou lenticulaires, composés de cellules intérieurement granu- leuses et maintenues rapprochées en un seul corps par une enveIop[)e commune membra- neuse et transparente. Dans le Lunularia, le bord du réceptacle représente un segment semi-lunaire, et les gemmes, primitivement rhopaloïdes, deviennent plus tard lenticu- laires, ovales et échancrées une ou deux fois dans leur pourtour. Le Blasia présente deux sortes de gemmes ou propagines, différant également par leur position. Les vraies gemmes prolifiques sont renfermées dans des espèces de poches ovoïdes, creusées dans la nervure au sommet des lobes de la fronde et terminées par un goulot par où s'échap- pent les gemmes. Celles-ci sont globuleuses ou polyèdres. Les autres sont de simples propagincs immergées dans la partie mem- braneuse de la fronde ; elles font saillie à la face iriféi ieure de cette fronde et consistenfi en granules très fins, globuleux, transpa- rents et réunis en petites boules analogues au* bulbilles. 548 HEP HEP Quelle que soit leur origine, ces corps sont susceptibles de reproduire la plante-mère, indépendamment des spores et tout aussi bien que celles-ci. On donne le nom d'ap- pareil gemmipare {apparatus gemmiparus) aux corbeilles et aux gemmes réunies. Germination. M. Gottscheaobservé(ilfem. cité, p. 123) la germination comparée d'une spore et d'une gemme du Blasia pusilla, et il en a suivi le développement jusqu'au bout. Il montre que l'acte de la germination est loin d'être uniforme dans les différents genres de la famille, puisqu'il en a observé déjà cinq modes bien divers entre eux. Il ajoute qu'il faut bien se garder de rien con- clure d'une analogie malheureusement fort souvent trompeuse. Nous renvoyons le lec- teur à son Mémoire, qui est si rempli de faits intéressants, que nous n'eussions pas man- qué de le faire connaître à nos compatriotes peu versés dans la connaissance de la langue allemande, si d'autres travaux nous en avaient laissé le loisir. Usages. A l'exception de l'utilité dont peuvent être ces végétaux dans l'économie de la nature, et dont nous avons précédem- ment entretenu le lecteur {Voy. l'article CRYPTOGAMiE de ce Dictionnaire) , nous ne sachions pas qu'ils soient aujourd'hui d'au- cun usage, soit économique, soit industriel. Nous devons dire pourtant que nous avons vu quelques médecins prescrire en tisane le Marchantia polymorpha, et lui attribuer une puissante action diurétique. Statistique. Avant que la publication du Synopsis HepalicarumÂQ MM. Nées, Linden- berg et Gottsche soit achevée, il seradifflcile de donner le chiffre exact des espèces de cette famille et la proportion de celles-ci avec les genres. Nous pensons au reste que cette proportion suit la loi générale obser- vée dans le règne végétal, qui est que la moyenne des espèces est de 10 pour chaque genre. Une foule de genres sont à la vérité monotypes ou oligotypes ; mais il en est d'au- tres, comme les genres Jungermannia, Pla~ giochila, Frullania, dont le nombre des es- pèces s'élève à plus de 100. Le g. Lejeunia en compte même aujourd'hui plus de 200, et pourtant Linné n'en connaissait pas une. Distribution géographique. Quelques Hé- patiques sont cosmopolites, et le Marchantia polymorpha est du nombre. Plusieurs genres, comme Lejeunia, Frullania, Plagiochila, Mastigobryum elLepidozia, qui n'ont qu'un petit nombre de représentants dans les lô- nes tempérées de notre hémisphère, four- millent d'espèces entre les tropiques. Le g. Jungermannia, au contraire, si riche chez nous, ne compte que bien peu d'espèces exo- tiques. Les genres propres à l'Europe sont: Haplomitrium , Gymnoscyphus , Gongylan- thus, Blasia, Corsinia et Oxymitra. Les g. Gottschea, Polyotus, Bryopteris, Thysanan- thus, Plychanthus, Dnri.r.a, Noteroclada et Monoclea sont purement inlertropicaux ou du moins vivent hors de l'Europe. Nous allons maintenant faire connaître la classification adoptée par les auteurs du Sy- nopsis Hepaticarum. Tribu I. JONGERMANNIÉES. Fruit solitaire , capsulaire , quadrivalve , rarement à cinq valves ou lacéré. Élatères mêlées aux spores. Végétation foliée ou fron- diforme. Sous-tribu I. — Gymnomitriées. Haplomitrium, N. abE.; Gymnomitrium, Corda; Acrobolbus,'^. abE.; Sarcoscyphus, Corda; Alicularia, Corda. Sous-tribu II. — Cœlocaulées. Gottschea, N. ab E. Sous-tribu III. — Jongermanmdées. Plagiochila, Nées et Montag.; Scapania, Lindbg. ; Jungermannia, Linn. emend. ; Sphagnœcetis , N. ab E. ; Liochlœna, N. ab E. ; Lophocolea, N. ab E. ; Harpanthus, N. ab E. ; Chiloscyphus, Corda , Dunj. , Nées ; Gymnoscyphus, Corda. Sous-tribu IV. — Géocalycées. Gymnanthe, Tayl.; Saccogyna, Dumort. ; Geocalyx , N. ab. E. ; Gongylanthus , N. abE. Sous-tribu V. — Trichomanoïdées. Calypogeia , Raddi ; Lepidozia , Nées , Lindbg. et Gottsche; Mastigobryum, Nées, Lindbg. et Gottsche; Micropterygium , Lindbg., Nées et Gottsche; Physiolium, N. ! abE. HEP HEP 549 Sous-tribu VI. — Ptilidiées. Trichocolea, Dumort.; Sendtnera, Endl.; Polyotus, Goltsche; Ptilidium, N. ab E. Sous-tribu VIL — Platyphyllées. Radula, N. «ab E.; Madotheca, Dumort. Sous-tribu VIII. — Jubulées. Druuptùrii> , Lindbg. ; Thysananthus , Lindbg. ; Plychanthus, N. ab E. ; Phragmi- coma y Dumort.; Omphalanthus ^ Nées et Lindbg.; Lejeunia, Lib, ; Frullania, Raddi. Sous-tribu IX. — Prondosées. Fossomhronia , Raddi ; Petalophyllum , Nées et Gottsche ; Diplolœna, Dumort.; No- ferodada, TayL; Zoopses,Hook. fil. et TayL; Pellia, Raddi; Blasia, Lin.; Symphyogyna, Nées et Mart.; Aneura , Dumort.; ? Trichos- tylium, Corda; Metzgeria, Raddi. Tribu II. — Marchantiées. Fruits à court pédicelle , le plus souvent agrégés dans un réceptacle commun , diri- gés en bas ou en dehors , quadrifides dans un petit nombre, s'ouvrant chez la plupart soit en boîte à savonnette, soit par des dents plus ou moins régulières. Dans les genres à fruit solitaire, celui-ci est placé au-dessous du sommet de la fronde. Végétation fron- diforme. Lunularia, Mich.; Antrocephalus, Lehm.; Plagiochasma, L. et L. ; Marchantia, Lin.; Preissia, Corda; Sauteria, N. ab E. ; iTii- mortiera, N. ab E. ; Fegatella, Raddi; Re- houllia, Raddi ; Grimaldia, Raddi ; Duvalia, N. ab E. ; Fimhriaria, N. ab. E. ; Targio- nitty Mich. Tribu UI. — Monocléées. Fruit solitaire, capsulaire , s'ouvrant de côté par une fente longitudinale (1). Élatè- res mêlées aux spores. Véigétation foliée ou frondiforme. Monocleat Hook. Tribu IV. — Anthocérotées. Fruits isolés, dorsaui , siliquiformes, bi- valves, à réceptacle libre filiforme central. Élatères articulées , flexueuses , sans fibres (i) M. T;iylor vient de constater la présenre d'une rolii- ■leKe diin.i la caiisulc d'une espcie nouvelle de Munocica. spirales. Végétation frondiforme rayon- nante. Anthocei'os, Mich. Tribu V. — Ricciées. Fruits immergés dans la fronde ou pres- que sessilcs , ne s'ouvrant point en valves. Élatères nulles. Végétation frondiforme , disposée en rosette ou vague , bifurquée chez la plupart. Duriœa, Bory et Montag. ; Sphœrocar- pus , Mich.; Corsinia, Raddi; Oxymitra y Bisch.; Riccia, Mich. (Camille Montagne.) I HÉPATITE (^Trap, foie), min. —Les an- I ciens ont donné ce nom à une variété de I Serpentine brune, couleur de foie. (Del.) ^HÉPATITES. Hépatites , Luc. crust. — Syn. d'Oxystomes. (H. J^.) I HEPETIS, Swartz. bot. ph. —Syn. de i Pitcairnia, Hérit. ! *HEPHEBACERUS (tVr.Çoç, pubère ; x/- : paç, antenne), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Curculionides or- thocères, division des Brenthidcs, établi par I Schœnherr {Sijnon. gen. et sp. Cucurlîon.y ; t. V, p. 501) avec deux espèces du Bré- sil, nommées par l'auteur H. nanus et hoops. i ^ (C.) ) HÉPIALE. Ilepialus ( --o'Trta^oç , papillon de nuit, suivant Aristote). ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Noctur- nes, tribu des Hépialides , établi. par Fabri- cius et adopté par tous les entomologistes qui ont écrit sur cet ordre d'insectes. Ce genre est très naturel et parfaitement dis- tinct de tous ceux de sa tribu. Toutes les espèces qu'il renferme ont les antennes plus courtes que le corselet, moniliformes ou dentées du côté interne dans les deux sexes; les palpes très petits et hérissés de longs poils; la trompe nulle; le corselet long et velu ; l'abdomen grêle et paraissant presque toujours vide ; les ailes inférieures presque aussi longues et ayant la même forme que les supérieures, les unes et les autres lan- céolées et formant un toit très incliné dans le repos. Leurs chenilles vivent sous terre ; elles sont presque glabres et munies de fortes mâchoires , à l'aide desquelles elles coupent facilement les racines, quelquefois très du- res, dont elles se nourrissent exclusivement. 550 HEP HER Elles s'enfoncent dans ces mêmes racines pour se changer en chrysalides , et s'y fa- briquent des coques revêtues à l'extérieur de molécules de terre, et tapissées intérieu- FcmenL d'un tissu de soie mince et très serré. Leurs chrysalides ressemblent beau- coup à celles des Cossus. Voy. ce mot. On connaît environ une douzaine d'espè- ces d'IIépiales , presque toutes d'Europe, et parmi lesquelles celle qui mérite le plus d'être signalée est I'Hépiale du Houblon {Hepialus lîumuli Fabr. ) , dont la chenille cause beaucoup de dégâts dans les pays où l'on cultive cette plante en grand pour la fabrication de la bière, tels que la Belgique et le nord de la France. Dans cette espèce , les deux sexes diiïèrent beaucoup de taille et de couleurs. L'envergure du mâle ne dépasse pas 22 lignes, tandis que celle de la femelle atteint souvent 2 pouces 1/2. Le premier a les quatre ailes en dessus d'un blanc argenté et bordées de rouge; la se- conde a le dessus des ailes supérieures seu- lement d'un jaune d'ocre, avec deux ban- des obliques , et les bords d'un rouge san- guin; les supérieures sont d'un brun rous- sAtre. Parmi les exotiques , nous citerons , à cause de sa beauté, I'Hépiale Vénus, Cram., dont les ailes sont fauves et parsemées de taches d'argent; elle se trouve au cap de Bonne-Espérance. (D.) HÉPIALÏDES. Hepialidœ. ins. — Tribu (ie Lépidoptères établi par La treille dans la famille des Nocturnes , et qui se compose , d'après notre classification, de quatre genres dont voici les noms : Cossus, Zeuzera, Ma- crogaster et Hepialus. Les Ilépialides ont les antennes généralement très courtes (leur forme diffère dans chaque genre) ; les palpes très petits ; la trompe nulle ou rudimen- taire; le corselet très velu ou squameux; l'abdomen généralement très long, avec l'o- viducte souvent saillant dans les femelles. Les Chenilles sont allongées , glabres, de couleurs livides , et munies d'un écusson corné sur le premier anneau. Les unes vi- vent dans le tronc des arbres, d'autres dans les tiges des plantes, d'autres enfin aux dé- pens de leurs racines. Toutes se métamor- l)hosent dans le lieu où elles ont vécu. (D.) *HEPTACT1S (ïTTTa, sept ; ày.z'.ç, rayon) rXiiiN. — Link {de SlelL marin., 1722) dé- signe ainsi l'une de ses divisions du groupa des Etoiles de mer. (E. D.) HEPTADONTA , Hope. ins. — Synon. d'Heptodonta. HEPTADACTYLUS. moll. — Nom que Klein a donné au Plerocera grandis. Voyez PTÉROCKRE. (DeSH.) HEPTAGIME. Heptagynia{lu-Û, sept; yvv-n , femme), bot. — Linné a donné ce nom, dans son système, à un ordre de plantes comprenant celles qui ont sept pistils. HEPTANDRIE . Heplandria {Uzx, sept; àvv-p, homme), bot. — Nom donné par Linné, dans son système , à un ordre de plantes renfermant celles qui ont sept étamines. IIEPTAPLEUÏIUM , Gœrtn. bot. pu.— Syn. de Paratropia , DC. niEPTASTERIAS ( iura , sept; àaxs- pt'ot; , étoile). iNFUs. — M. Ehrenberg {Infu- sion st. , 1838) indique ainsi, d'après M, Meyer (m Wiegmannis Archive , 1835), un groupe d'Infusoires de la famille des Ba- cillariés. (E. D.) *HEPTAÏJLACUS {Uxi, sept; av).a?, sillon ). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéidescoprophages, établi par M. Mul- sant aux dépens des Aphodies d'Illiger. Il y rapporte les Aphodius sus et testudinarius de Fabricius, et une troisième esi)èce qui aurait été confondue avec la première, et qu'il ixoxmne nivalis. Celle-ci habite les Hautes- Alpes. (D.) *iîEPTODOîVTA , Hope. ins. — Syn. d'Euryoda, Lacordaire. (D.) EIEUACAI\TliA , Link. bot. ph.— Syn. de Kentrophyllum , Neck. IIERACLEUM (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Peucé- danées , établi par Linné {Gen., n. 3i5). Herbes des régions centrales de l'Europe et de l'Asie. Voy. ombellifères. *HEKAMYIA (-^oa , air; p.ut'a, mouche). INS. — Genre de Diptères établi par M. Ro- bineau-Desvoidy , qui , dans son Essai sur les Myodaires , pag. 709 , le range dans la famille des Phytomides, tribu des Myodines. l\ y rapporte 2 espèces retranchées du g. Oscinis de La treille, savoir : les Ose. nebu- losa et populicola de cet auteur. Ces deux espèces se trouvent en France au printemps: la première dans les bois humides, et la se- conde sur le tronc des Peupliers. (D.) r II EU HERBACÉ. BUT. — Voy. UEnnii. f HERBE. Herba. nor. — Ce nom sert à désigner toutes les plantes dont les liges ne sont pas ligneuses et incapables de résister à l'action du froid ; on dit alors la plante herbacée. Tournefort avait ainsi dénommé une des deux grandes divisions du règne vé- géta! : les Herbes et les Arbres. Le mot Herbe est devenu dans le langage vulgaire le nom spécifique d'un grand nom- bre de plantes de genres et de familles dif- férents; ainsi Ton appelle : Herbe a coton , les GnaphaUum arvense et germanicum ; Herbe a cousin, le Triunfetla lappula et la Conyza odui'ata; Herbe a couteau, les Laîches, les Grami- nées , et principalement l'Ivraie; Herbe a deux bouts, le Chiendent; Herbe a éternuer , principalement VA. ptarmica : Herbe a gale, la Morelle ; Herbe a jaunir, la Gaude et le Ge- nêt; Herbe a lait , le Polygala marilima , la Glauxmarilimay et quelques Euphorbes: Herbe a la coupure, la Valériane des jar- dins, la Mille-feuille, la Consoude; Herbe a l'ane , l'Onagre, la Bugrane, et principalement les Chardons ; Herbe a la ouate, les Asclépiades ; Herbe a l'araignée , la Phalangère ra- meuse ; Herbe a l'épervier , les Hier'acium et la Porcelle ; Herbe a rubans, le Roseau panaché ; Herbe a sept tètes , le Gazon d'Olympe , Statice armeria; Herbe a tous suux, autrefois le Tabac et la Lysimachie élevée; Herbe au cancer , une espèce de Dente- laire ; Herbe au cerf, l'Athamante glauque et !a Dryade alpine; Herbe au citron, la Mélisse ordinaire; Herbe au chat, la Germandrée et la Ca- taire; Herbe au coq , la Tanaisie baumière; le Cocrète glabre; Herbe au taureau, l'Orobanche; Herbe au vkrre , la Soude ; Reube aux abeilles, l'IIlmaire; Herbe aux cuillers, le Cranson ; IIER 55! Herbe aux grenouilles , la Riccie flot- tante ; Herbe aux mamelles , la Lampsana CGr,%- munis ; Herbe aux tourterelles , le Croton Une- torium ; Herbe cachée, la Clandestine; Herbe chaste, le Gattilier commun; Herbe d'amour, la Mimosa pudica, VOaa- lis sensitiva , le Myosotis paluslris ^ le C"o- nyza chinensis , les Erizes , le Réséda d'IC- gypte, la Saxifrage mignonne, etc. ; Herbe de feu , l'Armoise des champs , l'Ellébore fétide et la Grande-Douve; Herbe de Guinée, le Fléole géant, Pani- cum aliissimum; Herbe de Médie, la Luzerne ; Herbe d'or, l'Hélianthème commun , Herbe de vie, VAsperula cynanchica ; Herbe divine , le Sigesbeckia orienla- lis ; Herbe du coeur , la Pulmonaire et îa Menthe élégante; Herbe du vent, principalement l'Anémone coquelourde et la Phlomide couchée ; Herbe maure, la Morelle et une espèce de Phyteunm; Herbe mauvaise, la Zizanie des anciens, et toutes les plantes nuisibles à la vé^vi- tation ; Herbe mitière, la Blattaire; Herbe musquée, la Moscatelline printan- nière et la Ketmie ambiée; Herbe nombril , la Cynoglosse printan- nière ; Herbe pédiculâire, le Delphinium staphy- sagria ; Herbe a pauvre homme, la Gratiole com- mune; Herbe aux perles, le Gremil; Herbes potagères, toutes les plantes cul-" livées dans l'endroit du jardin nommé po- tager ; Herbe puante, le Solanum triste, VAna- gyris fœtida, VAntliemis cotula, et le Cassia occidentalis ; Herbe rouge , la Rubéole, la Mélampyre des champs; Herbe sacrée, la Verveine, etc. ; ■Herbe Sainte Marie: en France, la Menthe- Coq; au Brésil, une espèce de Serpentaire, un Gouet ; et au Pérou, V Andromachia ignior 652 HER Herbe sans couture, VOphioglcssum vul- gaturn ; Herbe sardonique , le llanunculus scele- ratus ; Herbes sauvages, celles qui viennent sans culture, et dont quelques unes servent ordi- nairement à la nourriture des animaux; Herbe TRAÎNANTE, la Cuscute; Herbe turque ou Turquette , les Her- niaria; Herbe aux verrues, l'Héliotrope d'Europe ; Herbe vineuse, VAmhrosia marilima ; Herbe vivante, la Sensitive, TOxalide ir- ritable, le Sainfoin du Gange, etc.; Herbe vulnéraire , le Buplevrum falca- tum^ VInula germanica , et principalement le Thé suisse. (J.) *HERBERTIA (nom propre), bot. ?n. — Genre de la famille des Iridées, établi par Sweet {FL gard., I, t. 222). Herbes de l'Amérique australe, Voy. iridées. HERBIER. BOT. — Un Herbier {Herba- riurUy Hortus siccus) est une collection de plantes séchées avec soin et disposées d'une manière méthodique, de manière à réunir, sous un volume peu considérable , de nom- breux sujets d'étude. Les avantages que présentent les Herbiers pour l'étude des plantes sont parfaitement reconnus , et leur importance est devenue encore plus évidente depuis que les voyages et les travaux des botanistes ont si considé- rablement étendu le nombre des espèces connues. Sans doute les observations faites sur le vivant sont de toutes les plus sûres , et de là les herborisations dans la campagne ou dans les jardins ont toujours un très haut intérêt ; mais en faire la seule manière d'é- tudier les plantes, ce serait restreindre ses travaux à des contrées peu éteadues et à certaines époques de l'année , ce serait re- noncer à leur donner jamais un caractère d'ensemble et de généralité. Au contraire , en recourant aux Herbiers, on agrandit le champ et la durée des recherches botani- ques, et dès lors on en augmente considéra- blement l'importance. Aussi peut -on dire avec toute assurance que les progrès que la science a faits depuis cinquante ans ont marché parallèlement à l'extension des Her- biers. Un Herbier n'étant qu'une collection de plantes sèches , il importe de connaître les HER meilleurs procédés de dessiccation , et les précautions qu'on doit prendre pour que les objets conservés dans ces précieuses collec- tions présentent le plus d'avantages qu'il est possible pour l'étude. On a successivement essayé et préconisé des procédés très divers pour la dessiccation des plantes ; de longs chapitres ont été écrits à ce sujet dans les traités de botanique , et pourtant il nous semble que cette question a été rarement présentée comme elle pou- vait l'être. En se conformant exactement à toutes les prescriptions que renferment à ce sujet la plupart des ouvrages, on arriverait à faire de la dessiccation des plantes une opération tellement ennuyeuse, surtout tel- lement longue, qu'elle serait absolument impraticable dans une foule de circonstances. Dans la préparation des plantes pour l'Herbier, il faut s'occuper : 1" du choix des échantillons; 2" de leur disposition sur le papier ou de leur étalage ; 3° de leur des- siccation. 1° Quant au choix des échantillon! il exige la plus grande attention. A quoi ser- virait, en effet, un Herbier formé de bouts déplantes bien séchés , mais entièrement incomplets, comme on n'en voit que trop souvent? On doit donc choisir les échantil- lons aussi complets qu'il est possible : pour les herbes de petite taille , la plante entière avec sa racine d'un côté, sa fleur et son fruit de l'autre ; pour celles de haute taille, l'extrémité ou une branche fleurie , en y ajoutant une ou plusieurs feuilles radicales, le fruit, et la racine, toutes les fois qu'elle présente des caractères importants; enfin pour les végétaux ligneux , une branche feuillée et fleurie ou en fruit. Il est très im- portant de recueillir le fruit pour certaines familles ; à quoi servirait, en effet, un échan- tillon d'Ombellifère, par exemple , qui ne serait qu'en fleur? On peut résumer tout ce qui précède en un seul principe : tout échan- tillon pour Herbier doit , autant que pos- sible , réunir tous les caractères que com- prend sa description. 11 est prudent de ne pas suivre l'exemple de certains collecteurs qui, pour un motif ou un autre, choisissent toujours les échantillons les plus grands ou au contraire les plus mignons ; on est cer- tain d'arriver ainsi à former un Herbier ex- ceptionnel. I HER 2° Pour étaler les plantes sur le papier ' qui servira à la dessiccation, il est inutile de recourir à toutes les précautions minu- tieuses si souvent décrites. Il sufGt de dé- i poser la plante encore fraîche sur le papier, ; d'aplatir et d'étaler les branches, les feuilles, j sans altérer le port de la plante; il est bon ' généralement d'ouvrir et d'étaler les fleurs, toutes les fois que cela peut se faire sans altérer entièrement leur forme naturelle, et sans en faire ces ridicules soleils que présen- tent trop souvent les Herbiers des amateurs. Lorsque les pétales sont grands et délicats , il est très bon de placer toute la fleur entre deux doubles de papier sans colle un peu fin , qu'on ne change plus jusqu'à ce que la plante soit entièrement sèche. Un peu d'ha- bitude apprend à étaler en peu de temps , et d'une manière satisfaisante , un assez grand nombre d'échantillons. 3° La plante ainsi étalée, il faut procéder à sa dessiccation. Le papier employé pour cela est nécessairement du papier gris sans coJle qui puisse s'imbiber facilement des sucs à mesure qu'ils sortent par l'effet de la compression. Le but auquel on doit tendre est de dessécher le plus vite possible ; par là on conserve les couleurs , celles du moins qui sont susceptibles de l'être , et l'on diminue en même temps l'ennui de cette longue opération. Le procédé de des- siccation le plus ordinairement recommandé consiste à poser sur la plante déjà étalée un coussinet de quelques feuilles de papier gris sur lequel on étale une nouvelle plante, sur celle-ci un nouveau coussinet de {)apier, et ainsi de suite. Le paquet que l'on ob- tient ainsi , et qu'il est bon de diviser en deux ou trois, s'il est très volumineux, est soumis à une pression d'abord médiocre, et qui devient plus forte à mesure que la des- siccation est plus avancée. Longtemps on a recommandé l'emploi des presses pour ob- tenir cette pression ; mais il est bien re- connu aujourd'hui que ce moyen est le plus mauvais de tous, et qu'il vaut beaucoup mieux mettre sur le paquet une forte plan- che unie que l'on charge d'un poids. La pression qu'on produit ainsi est constante, malgré la diminution de volume que subis- sent les plantes pressées. Dans ce mode de dessiccation, on doit changer les plantes de [papier au moins le malin et le soir, et ne T. VI. HER 553 leur donner jamais que du papier bien sec en place de celui qu'elles ont humecté. On conçoit dès lors que ce procédé ne peut guère être employé dans un voyage productif, et que de plus il exige toujours une graïuio perte de temps pour le changement de pa- pier, qu'il est d'ailleurs souvent bien difGci!e de faire sécher après qu'il a servi une pre- mière fois. On a cherché à remédier à cet inconvé- nient à l'aide de plusieurs procédés. Il y a quelques années, M. Bory de Saint-Vincent imagina un appareil qu'il appela coquette^ à cause de la facilité avec laquelle il conser- vait, disait-il, les couleurs. C'était une planche convexe dans le milieu , percée de trous , sur laquelle on plaçait le paquet de papier renfermant les plantes préalablement étalées ; on serrait ensuite le tout avec un fort canevas rattaché à la plante par des courroies ; le tout ainsi disposé était exposé au soleil. Pendant plusieurs années j'ai em- ployé cet appareil dans le midi de la France, et je n'en ai jamais obtenu que de fort médiocres résultats. Je crois du reste qu'iî n'est aujourd'hui personne qui s'en sen'e encore. En général , il faut éviter de faire subir aux plantes une température élevée. Déjà le soleil du midi suffit souvent pour les rendre friables ; à plus forte raison en est-il ainsi lorsqu'on emploie des fers chaulïcs au feu , l'action de la vapeur sur une plaque de lôle, etc. Cependant diverses personnes nous ont assuré s'être bien trouvées de ce dernier moyen. Dans un voyage pendant lequel on fait d'abondantes récoltes, on peut employer un procédé de dessiccation fort expéditif , et ci l'aide duquel j'ai pu moi-même, dans les Py- rénées , dessécher jusqu'à plusieurs milliers d'éch.inlillons en moins de deux mois. Oa étale les plantes comme d'ordinaire, et Ton soumet le paquet total à une pression mo- dérée pendant dix ou douze heures , espace de temps généralement suffisant pour vain- cre l'élasticité des organes et les disposer à rester tous sur un même plan. On subdivise alors le paquet total en un grand nombre de petits paquets ne renfermant que trois ou quatre couches de plantes , et l'on a le soin de laisser peu de feuilles de papier en- tre ces diverses couches. Ces petits paquet* 70 554 HER HEU sont étalés pendant quelques heures sur le plancher ; après quoi on les empile pour les soumettre de nouveau à la pression ; on les divise encore et on les étale après quelques heures, et ainsi de suite. Ces plantes sont sèches en général au bout de trois ou quatre jours :or, on voit que, par ce mode d'opéra- tion , on échappe à l'ennui de changer de papier. Avec un peu d'habitude, on arrive ainsi à obtenir d'excellents résultats; les échantillons conservent très bien leurs cou- leurs , et l'on peut de la sorte en préparer, sans perte de temps et sans fatigue, une quantité telle qu'elle exigerait des soins in- cessants pour quiconque opérerait d'autre manière. De plus, ce procédé peut être em- ployé partout en voyage , puisqu'il n'exige que deux ou trois planches qu'on est certain de trouver partout , et un poids formé d'un objet quelconque; il est surtout avantageux en ce que n'obligeant pas à changer le pa- pier avant que les plantes soient tout-à-fait sèches, il dispense d'en emporter avec soi des- quantités considérables. Les seules pré- cautions à prendre pour en obtenir les meil- leurs résultats possibles consistent à ne pas laisser les petits paquets trop longtemps étalés sur le plancher, pour que les échan- tillons ne se crispent pas , et à graduer la pression à proportion que la dessiccation s'o- père. Enfin il est encore un mode de dessicca- tion des plantes qui me paraît très commode et des plus expéditifs. Il consiste, aptes que les plantes ont subi une première pression, pendant environ vingt-quatre heures, à les mettre, divisées par paquets minces, sous le premier matelas du lit où l'on couche ; après trois ou quatre nuits, elles n'ont plus besoin que d'être soumises toutes ensemble à une pression assez forte pendant quelques heu- res, après quoi elles sont en état d'être {)!a- cées dans l'Herbier. On voit que ce dernier procédé réduit encore à une opération des plus simples la dessiccation des plantes, si longue et si ennuyeuse parles méthodes or- dinaires. Les plantes grasses présentent beaucoup de difficultés pour leur préparation. Quant à celles qui forment des masses volumineu- ses, comme la plupart des Cactées, les Mam- millaria^ Echinocactus, il faut renoncer à les <€ssécber. On peut cependant appliquer à f plusieurs d'entre elles, notamment aux Ce- reus, la méthode employée par M. Gaudi- chaud dans ses voyages; elle consiste à en couper des tranches horizontales minces, montrant le nombre de leurs angles, qui est souvent caractéristique. Mais, pour celles qui sont susceptibles de dessiccation, il faut d'abord détruire leur énergique vitalité; pour cela, on les plonge pendant quelques minutes dans l'eau bouillante, ou mieux encore on les laisse dans l'esprit de vin pendant plusieurs heures. Après cette opé- ration préliminaire, on les dessèche par les méthodes ordinaires. Généralement on s'accorde aujourd'hui à recommander de ne pas presser trop forte- ment les plantes ; lorsqu'on modère la pres- sion, on obtient des échantillons qu'il est toujours possible d'analyser en soumettant leurs parties à l'action de la vapeur, ou en les laissant tremper dans l'eau pendant quel- que temps. Les anciens botanistes avaient le grand défaut d'écraser leurs plantes afin qu'elles fussent plus faciles à réunir en pa- quets réguliers ; les échantillons ainsi écrasés ne peuvent plus être analysés. Une fois bien desséchés, les échantillons peuvent être réunis en collection ou en Her- bier. Mais, afin d'éviter les ravages des in- sectes, on s'accorde en général aujourd'hui à les emjjoîsonwcr préalablement, c'est-à-dire à leur appliquer le procédé à l'aide duquel Smith a conservé le précieux Herbier de Linné. Ce procédé consiste à les imbiber d'une solu- tion de deutochlorure de mercure dans l'es- prit devin; les meilleures proportions pour cette solution sont d'environ 30 grammes de deutochlorure pour un litre d'alcool. Plus faible, la solution ne serait peut-être pas absolument préservatrice; plus concentrée, elle a l'inconvénient majeur de déposer en blanc sur la surface des plantes, ce qui produit à l'œil un mauvais effet, et qui de plus expose à des incommodités graves, lorsque, maniant une grande quantité de ces échantillons, on soulève une poussière de deutochlorure, dont les effets sont trop à redouter pour ne pas être évités avec soin. Au Muséum de Paris, on trempe l'échantillon tout entier dans la solution de deutochlorure; mais ma propre expérience m'a appris qu'il est plus sim- ple et à peu près aussi sûr d'en imbiber seulement les deux faces , avec une broses IIER IIER 555 pJate de blaireau trempée dans le liquide. Ainsi définitivement préparées, les plantes sont réunies en Herbier. Le choix du format de l'Herbier n'est pas indifférent. Trop grand, il devient incom- mode à manier et difficile à loger ; trop pe- tit, il oblige à tronquer et à mutiler toutes les plantes de taille un peu haute. Le plus commode sous tous les rapports est celui d'un in-folio moyen. Les échantillons sont placés par espèces dans des feuilles doubles de papier fort, ^ollé, parfuilemenl sec. Quelques botanistes les fixent avec des bandes de papier et de très petites épingles ou camions ; d'autres collent les bandes qui les retiennent; d'au- tres, enfin, les laissent entièrement libres dans leur feuille. Les anciens botanistes les collaient entièrement, le plus souvent avec de la colle de farine, et réunissaient même d'ordinaire plusieurs espèces sur la même page; ils reliaient ensuite le tout en volu- mes. 11 est inutile de faire remarquer tous les inconvénients que présentait cette mé- thode, à laquelle on a tout-à-fait renoncé. Cependant on colle avec de la gomme les Mousses, les Hépatiques, les Lichens, etc. On applique aussi sur de très fort papier blanc la plupart des Algues, et, pour ces dernières plantes, l'opération exige beaucoup d'habitude et d'habileté manuelle. On peut voir, du reste, dans diverses collections de ces plantes qui ont été publiées , l'admira- ble effet que produisent ces végétaux ainsi préparés. Voici en quelques mots comment se fait cette préparation. On jette l'Algue, préalablement bien lavée, dans un baquet d'eau douce ; elle étale aussitôt dans ce liquide ses ramuscules les plus délicats. On passe ensuite sous elle une feuille de papier fort, que l'on soulève et retire d'abord par un côté; à mesure qu'on la retire de l'eau, la plante s'applique sur elle, et, avec le bout d'une plume, on étale ces brins, parfois si déliés, qui, sans cela, se ramasseraient. En procédant ainsi graduellement, on finit par retirer de l'eau la plante parfaitement étalée sur le papier. On place alors celui-ci sur un linge tendu obliquement, afin de faire écou- ler l'excédant de liquide qu'il retient. Après quelques heures , on commence à presser avec précaution entre des feuilles de papier gris, et l'on termine enfin la dessiccation avec beaucoup de soins. La plante adhère ainsi d'elle-même au papier. Chaque plantedoit être accompagnéed'une étiquette renfermant son nom et la localité qui Ta fournie, quelquefois les particularités délicates et fugitives qu'un échantillon sec ne pourrait conserver. Lorsque l'échantil- lon a été donné, il est d'usage d'indiquer sur l'étiquette le nom du botaniste de qui on le tient. On conserve surtout avec soin les étiquettes écrites de la main des dona- teurs. Les plantes sont classées dans l'Herbier par genres et par familles. Il n'existe plus aujourd'hui qu'un bien petit nombre de collections rangées d'après le système de Linné ; de ce nombre est pourtant le magni fique Herbier de M. Benjamin Delessert. Quanta la réunion des feuilles elles-mê mes contenant les plantes, elle se fait de manières bien diverses. Tantôt, comme dans l'Herbier du Muséum de Paris, elles sont simplement logées, sans être même serrée*, dans un casier dont les compartiments ont exactement leur largeur et une profondeur égale à leur longueur ; tantôt elles sont en- fermées dans des boîtes de carton ou de bois, comme chez M. Benjamin Delessert; tantôt enfin elles sont serrées entre des cartons et des planchettes. Préparé et disposé comme on vient de le voir, un Herbier est une collection de plantes facile à consulter et assez peu volumineux eu égard au nombre d'échantillons et d'es- pèces qui la composent. Il est cependant à observer que le volume des Herbiers mo- dernes est proportionnellement beaucoup plus considérable que celui des Herbiers anciens; cette différence tient au mode do préparation et de disposition des plantes, mais surtout au nombre souvent considéra ble d'échantillons qui représentent chaque espèce. Après ces données sur la manière de pré- parer et de disposer un Herbier, jetons un coup d'oeil sur les principaux Herbiers histo- riques, ainsi que les plus considérables do ceux qui existent aujourd'hui en Europe. Beaucoup de documents sur ce sujet nous sont fournis par l'intéressant ouvrtige de M. Lasègue sur le Musée botanique de M. Benjamin Delessert, et nous ne craindrons pas de puiser à cette excellente source pour > 55G HER le tableau par lequel nous allons terminer cet article. Les Herbiers probablement les plus an- ciens qui existent aujourd'hui sont ceux : de Cœsalpin, conservé dans la riche bibliothè- que du grand-duc de Toscane; il se compose de 768 espèces, qui étaient d'abord réunies en un seul volume , mais qui en forment 3 maintenant , et de Léonard Rauwolf, qui se trouve» au musée de Leyde. Celui-ci for- mait d'abord 4 gros volumes in-folio; il est maintenant réduit en un seul. Celui de Gas- pard Bauhin, l'auteur du Pwmic, est conserve an jardin botanique de Bâle: c'est certaine- ment l'un des plus précieux parmi les anciens lîerbicrs. Un Herbier de Bocconc, formé des plantes décrites par lui dans les Icônes et descript. rariorum planlar. Siciliœ, MelUœ, et JtaUœ{lQ~i), se trouve à la bibliothè(|uc impériale de Vienne. Lllcrbier de IMagnol est conserve à Montpellier par M. Bouchct, a qui appartiennent aussi les plantes de Broussonet. Celui d'Hcrmann appartient au Tnusée de Leyde; celui de Rivin existe à Dresde; celui de Plukcnet est conservé a Londres, dans le British Muséum. Le Mu- séun) ons-nous dit, ont été adoptées sur leur nature. Plusieurs naturalistes y ont HER HÉR 561 trouvé les analogues des dents qui com- posent la série continue des systèmes den- taires complets, et, en conséquence, ils ont donné le nom d'incisives aux longues dents antérieures de chaque mâchoire , ainsi qu'aux petites qui les suivent immédiate- ment et qui sont au nombre de deux de cha- que côté, à la mâchoire supérieure, de trois à la mâchoire inférieure. Néanmoins, parmi les auteurs qui reconnaissent l'existence d'in- cisives , quelques uns n'appliquent pas ce nom à toutes les dents qui s'étendent jus- qu'à la petite barre que nous avons observée sur la mâchoire inférieure ; il s'ensuit que, pour eux, la canine inférieure ne serait point placée derrière les quatre dents qui précèdent la barre, tandis que, pour les au- tres, la canine supérieure et la canine infé- rieure se trouveraient situées immédiate- ment après la barre de l'une et de l'autre mâchoire. Cette petite différence dans la po- sition delà canine inférieure n'empêche pas que les uns et les autres considèrent les dents qui suivent les canines comme formant la série des fausses molaires et des molaires. Au nom- bre des savants qui ont reconnu les trois es- pèces de dents dans la mâchoire du Héris- son , il faut compter Georges Guvier , qui classe les Carnassiers, dont ces Insectivores font partie, dans le groupe des Mammifères onguiculés, privés de mains, dont le système dentaire est complet. Les naturalistes qui n'admettent pas l'existence des trois espèces de dents dans la mâchoire du Hérisson ne sont pas pour cela d'accord sur la nature des dents de cet animal , et deux nomenclatures différentes ont été proposées par les auteurs qui se sont le plus spécialement occupés de cette ma- tière. Les uns distinguent des incisives et des molaires ; les autres , des canines et des molaires; c'est-à-dire que les uns nient la présence des canines , et les autres , la pré- sence des incisives. Parmi les premiers, nous nommons surtout Frédéric Cuvier , qui compte 3 incisives de chaque côté à la mâ- choire supérieure, avant la barre ; et, derrière cette barre, trois fausses molaires et 4 molai- res; à la mâchoire inférieure, il trouve une incisive de chaque côté , 4 fausses molaires et 3 molaires ( Des dents des Mammifères considérées comme caractères zoologiques, par F. Cuvier). En tôte des seconds se place T. VI. Geoffroy-Saint Hilaire, dont les idées, adop- tées par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilairc ont servi de base à la caractéristique que nous avons indiquée au commencement de cet article. C'est en comparant la mâchoire des Insectivores, chez lesquels les trois espèces de dents ne sont pas clairement distinctes, celle des Hérissons , des Musaraignes , des Scalopes, par exemple , à la mâchoire des animaux du même groupe qui présentent évidemment la série complète de ces dents, à celle des Taupes entre autres, que les sa- vants distingués que nous venons de nom- mer ont été conduits à leur opinion. En effet , si l'on rapproche la mâchoire supé- rieure d'une Musaraigne de celle d'une Taupe, on remarque une grande similitude de forme entre les dents qui s'étendent du fond de la bouche à la longue dent anté- rieure, chez le premier de ces Insectivores , et celles qui se trouvent derrière la canine, chez le second. Or, comme ces dents for- ment, chez celui-ci, la série des fausses mo- laires et des molaires , elles forment donc aussi la même série chez celui-là , et l'ana- logie conduit à regarder comme une canine la longue dent où vient se terminer cette série, chez la Musaraigne, puisqu'on ne sau- rait méconnaître que c'est à une canine que finit, chez la Taupe , la série des mêmes dents. D'ailleurs, l'intervalle qui sépare en haut la canine d'un côté , de la canine de l'autre côté , ne semble-t-il pas indiquer l'absence des incisives , que l'on retrouve chez la Taupe où cet intervalle n'existe pas? En opposant les dents de la mâchoire infé- rieure à celles de la mâchoire supérieure , ainsi déterminées , on peut ensuite facile- ment assigner aux premières leurs véritables noms. On conçoit que , dans cette manière de voir, en choisissant convenablement les genres , on puisse retrouver les mêmes rap- ports de la Musaraigne au Cladobate , de celui-ci au Hérisson, etc.; la série des exem- ples fournit ainsi une série de déductions , dont la dernière conséquence est la théorie dont nous cherchons à donner une idée en ce moment. 11 faut remarquer cependant que, dans ce rapprochement, on ne tient plus compte de la position des dents dans les os qui composent la mâchoire, et que l'in- termaxillaire porte, suivant les cas, des in» cisives des canines ou des molaires. De plui, 71 562 HER si les vides qui se présentent si fréquem- ment dans la mâchoire peuvent s'expliquer quelquefois logiquement par l'absence d'une espèce de dent, ils restent quelquefois inex- plicables de cette manière , comme le sont ceux qui forment les barres dans le genre que nous étudions ici. Toutes les contradictions et les incertitu- des que présentent les théories qui ont cher- ché à fonder une nomenclature rigoureuse des dents, nous paraissent indiquer l'arbi- traire qui règne dans ces déterminations, et il nous semble qu'on pourrait en éviter re- cueil, si l'on tenait davantage compte de la relation (jui cxisie entre la forme des dents et leur rôle dans la trituration et la mastica- tion des aliments, aussi bien que de leur si- tuation, par rapport à l'ouverture antérieure de la cavité buccale. En s'appuyant seule- ment sur la position anatomique, au risque de donner aux dents des dénominations que contredit leur forme, comme cela a lieu pour les dents que Frédéric Cuvier appelle incisives chez le Hérisson , et , d'un autre côté, en voulant concilier l'analogie dans la forme avec l'analogie dans la situa- tion, on s'expose à forcer le rapproche- ment , et Ton perd la rigueur qu'on obtien- drait si l'on tenait compte de la forme ou de la position seulement; nous en voyons un exemple dans les dents que M. Geoffroy appelle canines chez le Hérisson. Mais si l'on se place au point de vue physiologique que nous venons d'indiquer, la détermination de ces organes devient plus claire et plus exacte. La forme des dents, en effet, est en raison de leur rôle, et les mots qu'on emploie gé- néralement pour désigner chacune des es- pèces de dents en définissent assez exacte- ment la fonction et la forme. Les incisives, destinées à séparer une fraction de la masse alimentaire, doivent offrir un biseau tran- chant qui puisse agir à la façon des lames de ciseaux; les canines, destinées à percer le petit animal dont le carnassier fait sa pâ- ture, ou à s'implanter dans les cnans et à retenir la proie pendant que les incisives en détachent une portion, doivent s'effiler en cônes pointus; les molaires, dont la fonction consiste dans la trituration des aliments que les dents antérieures leur apportent, doi- vent présenter plus de iar<;eur, et une cou- ronne diversement modifiée suivant la ré- HER sistance des matières qu'elles broient. L'or- dre logique dans lequel se succèdent ces opérations indique la place que doivent oc- cuper ces diverses espèces de dents dans la cavité buccale : les incisives et les canines ne peuvent se trouver qu'à la partie anté- rieure de la bouche , là oii l'ouverture des lèvres leur permet de se développer et de s'appliquer sur la proie qu'elles saisissent; les molaires ne peuvent être placées qu'après cette ouverture , là où les parois de ia cavité buccale aident à leur action , en ramenant sans cesse l'aliment sous leur surface tritu- rante. Nous dirons même que, d'un animal à un autre , la même dent peut changer de forme, qu'une incisive peut devenir canine,. etviceversâ. La forme donc et la situation des dents , non pas dans tel ou tel os de la mâ- choire , mais par rapport à l'ouverture buc- cale, nous semblent devoir guider dans l'ap- préciation de leur nature ; et pour citer un exemple pris dans le genre même qui nous occupe , la dernière dent supérieure du Hé- risson, eût-elle un tranchant plus aigu , ne pourrait être considérée comme une inci- sive , parce que sa position lui interdit d'a- gir comme telle ; tandis que les longues dents antérieures peuvent être considérées comme des canines puisqu'elles en ont la forme et que leur position leur en permet le jeu. Pour les vides, nous les voyons si souvent se prononcer au hasard dans l'une ou l'autre mâchoire, qu'on ne pourrait guère rigou- reusement les interpréter, comme indiquant l'absence des dents ; il nous semble qu'ils ont pour but de permettre aux dents qu'ils avoisinent d'agir avec plus de liberté et d'é- tendue , puisque le jeu de ces dents n'est li- mité alors que par le niveau de la gencive. Quoi qu'il en soit , les longues canines du Hérisson donnent à son appareil entaire une grande ressemblance avec celui des Rongeur . Cette réflexion est de Cuvier, et nous pousserions plus loin , entre les Ron- geurs et les Insectivores , le rapprochement que nous indiquons en passant , et dont le point en question n'est pas un des éléments les moins importants , si cet examen ne de- vait trouver plus naturellement sa place à l'ariicle insixtivores. Qu.mt à la position réciproque des dents de la n)â»"!!!)!re supérieure et de la màrhoire inCérieuic , ; !lc est leile tiuc les lon|;ues '..-a- ME!; nines se correspondent pointe à pointe, que les fausses molaires d'en bas agissent par leur pointe sur la face postérieure des dents supérieures qui leur sont opposées, et que les molaires inférieures répondent, par leur partie antérieure, aux vides que les molaires d'en haut laissent entre elles. La partie postérieure de celles-ci correspond donc aux vides qui séparent les molaires inférieures. La nourriture ordinaire des Hérissons consiste principalement en Insectes, en Mol- lusques , en Crapauds et en petits Mammi- fères ; ils sont très avides de chair et d'une grande voracité ; mais ils peuvent assez longtemps se passer de nourriture ; ils man- gent aussi les racines et les fruits, mais ils ne montent pas sur les arbres , comme l'ont avancé quelques auteurs, qui n'ont point vu que les ongles de ces animaux ne sont pas assez aigus pour qu'ils pussent grimper, et ils n'emportent pas les fruits en les perçant de leurs épines ; il leur serait en effet im- possible de se débarrasser ensuite de leur butin. C'est aussi à tort que les anciens na- turalistes prétendaient que les Hérissons s'approvisionnent pour l'hiver dans le creux d'un arbre ; une telle précaution serait inu- tile à des animaux qui passent la saison froide dans un engourdissement complet. 11 paraît que le Hérisson supporte très fa- rilement la privation d'eau , comme les Lièvres et les Lapins, et une observation curieuse de Pallas nous apprend que cet animal peut impunément manger plus d'une centaine de cantharides sans aucun accident, tandis que la plupart des Carnassiers n'en mangeraient pas une seule sans ressentir les douleurs violentes d'un empoisonnement, et qu'un petit nombre de ces insectes leur donnerait inévitablement la mort. C'est dans les trous, au pied des vieux ar- bres, sous la mousse, sous les pierres , dans tous les creux formés par les corps qui se trouvent à la surface du sol , ou dans des plis de terrain, que le Hérisson établit sa demeure. Il y reste plongé dans l'obscurité pendant tout le jour, et ne sort guère mo- mentanément du repos dans lequel il est comme engourdi, qiie pour chercher sa proie; ; JIERA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Lotées, établi par Guillemin et Perrottet {Fior 576 nilR Seneg., 1 , 201 , t. 51 ). Petit arbuste de la Sénégainbie. Voy. papilionacées. IIEIIMJIÎVIIUM (nom propre), bot. ph. — Genre delà famille des Orchidées-Ophrydées, établi par R. Brown (m Act. hort. Kew., t. V, 191 ). Herbe de l'Europe. Voy. orchi- dées. *HERMIOA'E. POLYP. — Division des Tabularina, d'après MM. Forbes et Goodsir {Rept.Brit. ass. 1829). *HEïlIVIIOîVE (nom mythologique), annél. M. Savigny a distingué sous ce nom, dans son Syst. des Annél., une section du genre Aphrodite que M. de Blainville considère comme devant avoir une valeur générique. Les Hermiones, dont ce dernier naturaliste établit en détail la caractéristique dans l'ar- '.icle Vers du Dict. des se. nat., ne compren- nent encore qu'une seule espèce, VAphrodila hystrix^ des côtes de la Manche , de l'Océan et de la Méditerranée. (P. G.) HERMIOI\E. BOT. PH. — Voy. narcissus. IIERMODACTYLUS , Tournef. bot. ph. Syn. d'Iris , Linn. HERMUPOA (épp.^ç, mercure; ^oa, herbe ). bot. ph. — Genre douteux de la fa- mille des Capparidées , établi par Lœffling (//., 307). Arbre de l'Amérique tropicale. HERMYÏE. INS.— Voy. hémyde. HERÎVAI^DIA (nom propre), bot. ph. — Genre type de la petite famille des Hernan- diacées, établi par Plumier {Gen., 40). Ar- bres de l'Asie et de l'Amérique tropi- cales. Fo^/. HERNANDIACKES. *HER]\A]VD1ACÉES, 1ÎERIVA]\DÏÉES. Hernandiaceœ. bot. ph. — VHernandia, L., rapporté d'abord aux Laurinées ou aux My- risticées , est devenu pour M. Blume le type d'une famille distincte , dans laquelle ;*1 place aussi Vlnocarpus, Forst., et qui pa- raît très voisine des Thymélaîacées, dont elle diffère seulement par sa drupe fibrease, ses cotylédons lobés et la présence d'une sorte d'involucre autour des fleurs femelles ou hermaphrodites. Ses espèces sont des arbres des pays tropicaux, l'archipel Indien cl la Guiane. (Ad. J.) HERNIARÏA {hernia, hernie; on em- ployait autrefois cette plante contre les her- nies), bot. ph. — Genre de la famille des Caryophyllées-lllécébrées, établi par Tour- nefort {Inst., 288). Herbes ou arbrisseaux des réglons tempérées de l'ancien continent. HER On en connaît une quinzaine d'espèc«8. Voy, CARYOPHYLLÉES. HERODIAS, Boié. ois. — Section géné- rique fondée sur VArdea garzella. Voy. HÉRON. (Z. G.) * HÉRODIENS. Herodii. ois. — Famille de l'ordre des Échassiers, établie par Illiger et comprenant les genres Grue, Cigogne, Hé- ron, Caurale, Ombrette, Savacou et Anas- tome. Dans la méthode de G. Cuvier, ces genres font partie des 1'% 2* et 3* tribus de ses Échassiers cultirostres. (Z. G.) HÉRODIO]\S. Herodiones. ois. — C'est, dans le système de nomenclature suivi par Vieillot, une famille qui correspond en grande partie aux Herodii d'illiger, et dans laquelle sont compris les genres Ombrette, Anastome ou Bec-Ouvert, Courliri, Héron, Cigogne et Jabiru. (Z. G.) HÉROW. Ardea. ois. — On désigne à la fois sous ce nom un genre de la famille des Cultrirostres de l'ordre des Échassiers de Cuvier, et une des trois tribus qui compo- sent la même famille et dont ce genre est le type. Vieillot place ce groupe dans la tribu des Tétradactyles de sa famille des Hérodiens (voy. ce mot). Temminck en fait un genre de la seconde division des Gralles, ou Gral- les tétradactyles, caractérisés par la présence d'un pouce distinct, qui s'appuie sur le sol dans toute son étendue, ou ne le touch« que par l'ongle. Les caractères génériques des Hérons sont les suivants : Bec plus long que la tête ou aussi long qu'elle, robuste, j droit, en forme de cône allongé, pointu, a comprimé latéralement, fendu jusque sous les yeux; mandibules à bords tranchants, armés quelquefois de petites dentelures di- rigées en arrière de manière à retenir la proie; la mandibule supérieure faiblement cannelée de chaque côté, à arête arrondie,, souvent légèrement échancrée vers le bout. Yeux entourés d'une peau nue s'étendant jusqu'au bec. Narines latérales, placées pres- que à la base du bec, linéaires, fendues dans la cannelure, et en partie fermées en arrière par une membrane. Jambes écussonnées et dégarnies de plumes dans un espace plus ou moins grand au-dessus du genou; quatre doigts ; l'intermédiaire des trois doigts an- térieurs réuni à l'extérieur par une courte membrane; l'intérieur libre; le pouce arti- culé au bas du tarse, au niveau des autres HER doigts, et comme réuni à rinlerne par une petite membrane. Ongles longs, comprimés, pointus, celui du milieu élargi et dentelé au bord interne, de façon à fournir à l'ani- mal une sorte de crampon pectine, à l'aide duq»?«l il s'accroche plus facilement aux ra- cintt ou aux autres points d'appui qu'il peut rencontrer dans la vase. Ailes médio- cres, les trois premières rémiges plus longues qne les autres; la première un peu plus courte que les suivantes. La langue des Hé- rons est membraneuse, plate et effilée; leur estomac est un grand sac, peu musculeux ; leur intestin n'est pourvu que d'un seul cœ- cum très petit. Ces oiseaux sont presque tous demi-noc- turnes; ils vivent sur le bord des lacs et des rivières, dans les lieux entrecoupés de petits ruisseaux ou dans les marais. On les rencon- tre, dans ces lieux, seuls, très rarement par couple, et ils séjournent longtemps dans le même endroit. Quelquefois ils arpentent avec une grande célérité les rives des courants d'eau près desquels ils habitent; quelquefois ils s'avancent lentement et à pas comptés; mais le plus souvent ils entrent dans l'eau et se tiennent immobiles pendant un très long temps avec une sorte d'impassibilité stupide. Tout, dans leur aspect, respire la mélancolie; leur patience et leur tristesse indiqueraient la résignation chez un étie intelligent; elles ne sont, chez eux, que le résultat d'un naturel stupide et farouclie. Leur nourriture consiste principalement en poissons, en grenouilles, en petits reptiles, en insectes aquatiques, en mollusques; ils mangent aussi le frai des poissons, et re- cherchent, en général, tousles petits animaux qui rampent ou courent dans la vase ou sur le sable. Ils sont, au reste, d'une grande sobriété et peuvent facilement supporter de longues abstinences. Quand ils guettent leur proie, ils tiennent généralement le corps droit, les jambes raidies, le cou replié sur la poitrine, la tête presque cachée entre les deux épaules que ce mouvement a relevées; après des heures entières d'attente, passées dans la même attitude, aperçoivent-ils enfin la proie qui leur convient, leur cou se dé- tend avec rapidité, à la manière d'un res- sort , et ils dardent comme un trait leur bec acéré. Pour forcer les grenouilles et les autres animaux à sortir de la vase où ils se T. -Vl, HER 577 réfugient, ils se servent des ongles dont sont armés leurs longs doigts, ou foulent la vase avec leurs pieds. Quelques observateurs pré- tendent avoir vu des Hérons, pressés par la faim, attaquer de petits mammifères, Musa- raignes, Campagnols et autres, et se repaître même de charognes. Isolés pendant le jour, en raison même de ce genre de vie, les Hérons se réunissent la nuit en grandes troupes pour nicher dans un même lieu et pour émigrer. Plusieurs espèces prennent la vie sociale à l'époque de l'accouplement; et, pendant la durée de l'in- cubation, le mâle porte à la femelle le produit de sa pêche. La ponte est de trois à six œufs, dont la couleur bleue, verte ou blanche, va- rie, suivant les espèces, d'intensité et de pu- reté dans la nuance. Les petits sont nourris dans le nid, et ne le quittent que lorsqu'ils sont en état de voler. C'est ordinairement au sommet des arbres élevés , non loin d'un cours d'eau , ou , pour certaines es- pèces, dans un fourré de plantes maréca- geuses, que ce nid est construit avec de l'herbe ou avec des branches, quelquefois assez grosses, liées entre elles par des brins de jonc, et revêtues de mousse et de duvet. Les jeunes ne prennent que très lard les huppes et autres ornements accessoires que portent quelques espèces ; et comme la mue n'a lieu qu'une fois l'année pour les Hérons, les jeunes mettent souvent plusieurs années pour revêtir la livrée caractéristique perma- nente des adultes. C'est parce qu'ils n'ont pas tenu compte de cette particularité, que tant de naturalistes ont décrit comme des espèces distinctes les jeunes individus d'es- pèces déjà connues; et c'est ainsi que sont nées cette confusion dans la détermination des espèces et cette difficulté d'en débrouiller la synonymie , que l'ornithologiste ne ren- contre nulle part plus grandes que dans le genre Héron . Toutes les espèces, suivant Tem- minck, présentent quatre espaces garnis d'un duvet cotonneux. Les longues plumes à bar- bes décomposées quiornent le dos de quelques espèces, sont plus lentes que les autres plu- mes à reparaître après la mue, et les oiseaux en restent dépourvus pendant une partie de l'hiver. Il n'y a aucune différence bien ca- ractérisée dans le plumage entre les mâles et les femelles; celles-ci ne se distinguent guère que par une moindre vivacité dans 73 578 HER les couleurs ; elles portent aussi des huppes un peu moins longues quand leur tête en est ornée, et ont au contraire une taille plus grande. Les Hérons , en général , émigrent par grandes troupes, et sont de passage pério- dique : les jeunes et les vieux voyagent tou- jours séparément. Quelques auteurs pensent cependant que ces oiseaux sont seulement erratiques , que l'abondance ou la disette momentanée des vivres les appelle ou les chasse de certains lieux où ils vont et vien- nent, suivant les saisons , et qu'ils peuvent bien supporter également les températures extrêmes du froid et du chaud. Peut-être cette opinion de Mauduyt , rejetée par Tem- minck, est-elle vraie pour certaines localités, dans lesquelles les Hérons semblent, en ef- fet, stationnaires , tandis que, pour certains autres, ils sont bien évidemment de passage. C'est en général dans les contrées méridio- nales de l'Europe et au-delà de la Méditer- ranée que nos Hérons se retirent à l'au- tomne , et ils ont reçu de la nature des ailes puissantes pour fournir ces courses lointai- nes et périodiques. La longueur de leurs jambes et celle de leur cou les obligent à des précautions d'équilibre, qui donnent à leur corps une forme toute particulière quand on les aperçoit aux grandes hauteurs où les porte leur vol élevé plutôt que rapide. En effet, ils étendent les jambes en arrière , renversent la tête et l'appuient sur le haut du dos, de manière à représenter une masse sphérique soutenue et entra i née par deux rames vigoureuses. Les espèces de Hérons sont très nombreu- ses, et on en a rencontré sur tous les points du globe : peu d'oiseaux sont plus générale- ment répandus. Linné et Latham plaçaient, dans leur genre Ardea , plusieurs oiseaux qu'il faut en séparer : tels sont les Grues (Grws, Pall.), les Cigognes {Ciconiay Briss.), les Courliris {Aramus, Vieill.), les Caurales {Eurypygay Illig.) et les Becs-ouverts {Anas- tomuSy Encyc). Buffon les divisait en quatre .sections, sous les noms de Hérons proprement dits et Aigrettes, Butors, Bihoreaux et Cra- biers. Les espèces de la première division, celle des Hérons proprement dits et Aigrettes, sont caractérisées par un corps étroit, efflanqué, ttt ordinairement porté sur de hautes jam- HER bes; par un cou très long et très grêle, garni en bas de plumes effilées pendantes. les Butors se distinguent par un corps plus épais, élevé sur des jambes moins hau- tes ; par un cou plus court et tellement garni de plumes, qu'il semble proportionnellement plus gros que chez les premiers : ces plumes sont susceptibles d'érection , et le derrière; du cou est garni seulement par un duvet' très épais ; le roux, haché et coupé ♦ie lignes, l de traits, de mouchetures foncées, est aussi leur couleur dominante. Chez les Bihoreaux, la taille est plus pe- tite, et le cou plus court que chez les Bu- tors; l'occiput est garni de deux ou trois longues plumes droites , subulées et ro bustes. Les Crabiers sont en quelque sorte de pe- tits Hérons; leur taille n'atteint jamais celle du plus petit Héron de la première sec- tion. A côté de ce dernier groupe et à la suite, il faut placer les Blongios, plus petits en- core, et terminant la série du genre Héron , qui, plus que tout autre, présente d'assez grandes variétés dans les proportions et dans les formes. Adoptant cette nomenclature , Vieillot groupe les Hérons en deux grandes sections : \ la première , caractérisée par un bec droit ! (il un cou long et grêle, renferme les Hé- rons proprement dits , les Crabiers et les Blongios; la seconde, composée des espèces ayant la mandibule supérieure un peu cour- bée en bas, un cou plus court et proportion- nellement plus épais, comprend les Biho- reaux et les Butors. Quelques ornitholo- gistes considèrent les divisions indiquées par Buffon comme établies sur des caractères assez importants , pour que chacune d'elles doive être regardée comme un sous-genre [voy. lemotBiHOREAu). Temminck, dont il faut ac- cepter l'autorité en ornithologie, et surtout à propos de ce genre dont il a fait une étude particulière, distribue toutes les espèces de Hérons en deux grandes sections. C'est sa classification qui nous semble devoir être adoptée aujourd'hui ; c'est elle que nous al- lons suivre, en nous arrêtant plus spéciale- ment sur les espèces d'Europe , et en nous servant du travail remarquable de ce sa- I vaut, pour rectifier les confusions qui résul- I tent des emplois répétés de la même espèce IIEK étudiée dans l'âge adulte ou à Tétat jeune, et de la réunion d'espèces distinctes. PREMJÈRE SECTION. Espèces caractérisées par un bec beaucoup phis long que la tête , atissi large ou plus large que haut à la base, et dont la man- dibule supérieure est à peu près droite ; qui ont une grande portion du tibia nue , et dont la nourriture principale consiste en poissons. Hérons proprement dits et Aigrettes. Espèces d'Europe. 1 . Héron cendré ou commun {Ardea cine- rea Lath., Ardea major Gmel.)- C'est cette espèce que Buffon décrit sous le nom de Héron huppé (pi. eiil. , 755), et qui est figu- rée dans les oiseaux d'Angleterre de Lewin , pi. 149; deDonovan, pi. 73, et de Graves, pi. 30, t. I. Après l'âge de trois ans, les adultes ont environ 0"',97 à l^jOo et plus de longueur, de l'extrémité du bec à celle de la queue, et l'",62 d'envergure. Ils peu- vent être spécialement caractérisés par les mots suivants : Plumage en général d'un cendré bleuâtre; doigt du milieu, l'ongle compris, beaucoup plus court que le tarse. L'occiput est orné d'une huppe composée de longues plumes effilées, noires, flexibles et flottantes; le bas du cou est garni de plumes semblables, d'un gris blanc lustré; le dos ne porte qu'un duvet recouvert par des scapulaires également allongées, subu- lées et à filets libres, d'un cendré argentin ; les couvertures supérieures de la queue et celles des ailes , ainsi que le dos , sont d'un cendré bleuâtre très franc, avec les grandes pennes noires. L'occiput, les côtés de la poi- trine et les flancs sont d'un noir intense ; le front , le cou, le milieu du ventre , le bord des ailes et les cuisses, sont d'un blanc pur; au-devant du cou, des larmes noires et cen- drées se détachent sur le fond blanc; le haut de la poitrine porte une bande trans- versale noire. Le bec est d'un brun jaune ; l'iris jaune; la peau nue des yeux d'un pourpre bleuâtre. Les pieds sont verdâtres , mais d'un rouge vif vers la partie emplumée; les ongles noirs. Au-dessous de trois ans , les jeunes sont privés de huppe , ou en ont une composée PIER 579 seulement de plumes très courtes ; le bas du cou et le haut des ailes ne sont point pa- rés des longues plumes effilées que iiou-^ avons décrites chez l'adulte; on ne voit pa.>» sur la poitrine de bande transversale noire; les couleurs sont plus ternes, moins pro- noncées et moins lustrées; il y a moins x et brun). Le Butor brun rayé , désigné par Latham 80US le nom û* Ardea bononiensis y est un monstre. Parmi les espèces douteuses , nous cite- rons le Butor rouillé {Ardea ferruginea Lath.), qui habite le nord de l'Asie. § 3. Crabiers. Une espèce d'Europe. 1 . Héron-Crabier {Ardea alloides Scopoli). Cette espèce adulte , appelée aussi Crabier QUACCO , a reçu encore les noms de Ardea comatoPallas, Gmel., Lath.; Ardea squaiotla et catanea Gmel., Lath. ; Ardea audax La Peyrouse. Buffon le nomme Crabier de Mahon et Crabier caiot {pi. enl. 348). La taille de ce Héron estd'environ 0'",43, etquel- quefois plus ; il n'a qu'une très petite partie nue au-dessus du genou. L'occiput est orné d'une huppe composée de huit ou dix plu- mes étroites , très longues , blanches , lise- rées de noir ; le sommet de la tête et le front sont couverts de longues plumes jau- nâtres , marquées de raies longitudinales noires; la gorge est blanche; le cou, le haut du dos et les scapulaires sont d'un roux clair ; les plumes dorsales, longues et effilées, sont d'un roux brillant; tout le reste du plumage est d'un blanc pur. Le bec est bleu azuré à la base et noir à l'extrémité ; l'iris est jaune; la peau nue des yeux est d'un gris verdâtre, les pieds sont jaunes-verdâtres. Avant l'âge de deux ans , les jeunes ne portent pas la huppe occipitale ; ils sont en général d'un brun roux , marqués de gran- des taches longitudinales plus foncées sur la tête, le cou et les couvertures des ailes; la gorge , le croupion et la queue sont d'un blanc pur, ainsi que les ailes , dont les plu- mes sont cendrées extérieurement et vers l'extrémité. La mandibule supérieure est brun verdâtre; l'inférieure, jaune nuancé de vert ; la peau nue des yeux est verte, l'iris jaune clair ; les pieds sont d'un cendré ver- dâtre. Dans cette livrée , le jeune Crabier a été considéré par plusieurs naturalistes comme une espèce distincte : c'est V Ardea erythropus de Gmel. et Lath. ; c'est aussi \e\ivs Ardea marsigli etpumila; c'est l'oiseau que Brisson nomme Petit Butor, et que Buf- fon décrit sous le même nom. La nourriture de ce Crabier consiste en petits poissons , insectes et mollusques. II niche sur les arbres , sur les bords des ma- rais et des courants d'eau ; mais on ignore quelle est sa ponte. Très commun vers les confins de l'Asie, en Turquie, dans l'Archi- pel , en Sicile et en Italie , il n'est que de passage en Suisseetdanslemidi delà France, et accidentellement dans quelques contrées méridionales de l'Allemagne ; jamais on ne le rencontre dans le Nord. Espèces étrangères à l'Europe. 2. Crabier de Cayenne ou a six brins (/Irdea cayanensis Lath., sexcetacea Vieill., Buff. pi. enl. 889). Cette espèce, rapportée or- dinairement aux Bihoreaux , doit prendre place ici par tous les caractères qui la rap- prochent des Crabiers. VArdea violacea Lath., ou Crabier GRIS de fer, est un double emploi. V Ardea jamaicensis, ou Ckabier de LA Jamaïque , est un jeune de cette espèce. La taille de ce Héron est de O'",o4 ; sa tête est noire , blanche sur le sommet , avec un trait blanc s'étendant, de chaque côte, sous 690 HER HER l'œil, vers Tocciput; il porte une huppe formée de six longues plumes étroites et étagées , entièrement blanches , ou noires, ou variées de ces deux couleurs; les rémiges et les rectrices sont noires; les parties infé- rieures cendrées. Le bec est noir, l'iris jaune, les pieds sont verdâtres. Il est de l'Amérique méridionale. 3. Crabier DE CoROMANDEL [Ardea comala var.y Lath.; Buff. pi. enl. 910). Taille de 0"",54 ; les parties supérieures sont roussâ- tres, les inférieures blanches; la tète et le bas du cou d'un roux doré; le bec et les pieds jaunes. 4. Crahier Aigrette dorée {Ardea russata Temm.). Cette espèce, considérée d'abord comme une variété de 1'^. comata, a été séparée, parTemminck, comme constituant une espèce distincte , dont la taille est de 0'",49 à 0'",54. Les parties supérieures sont roussâtres, les inférieures blanchâtres; les longues plumes effilées de la tête et du dos sont d'un roux doré ; le bec et les pieds sont bruns. Les jeunes sont entièrement blancs et ne portent pas de longues plumes; leur front est nuancé de roux ; leur bec est rouge, à pointe brune; les pieds sont d'un jaune verdâtre. Ce Héron habite l'Amérique mé- ridionale et peut-être l'Inde. C'est à cette espèce qu'il faut rapporter V Ardea œquinoc- tialiSy var., Lath., ou Héron zilatat , ccr- ruption du nom HeitzilaztaU y que lui don- nent les Mexicains. 5. Crabier blanc et brun {Ardea nialaccen- sis Lath.), le même que le Petit Butor du Sénégal {Ardea senegalensis) , ou Héron a manteau BRUN. Sa taille est d'environ ()"',bi. Les parties supérieures sont brunes, avec les ailes , la queue et les parties inférieures blanches ; la tête et le cou sont jaunâtres , striés de blanc et de brun ; le bec est noir, avec la base et les côtés jaunes ; les pieds sont jaunes. Les noms spécifiques de ce Héron indiquent son habitation. 6. Crabier des Philippines {Ardea philip- pensis Lath.), nommé encore Petit Crabier. Sa taille est de 0'",27. Les parties supé- rieures sont d'un roux brun, rayées de roux vif; les rémiges et les rectrices sont noires ; les tectrices alaires sont noirâtres , frangées d'un blanc roux; les parties infé- rieures sont d'un gris plus ou moins roux, le bec est noir en dessus , jaunâfre en des- sous ; les pieds sont bruns. On a décrit comme une espèce distincte, sous le nom d' Ardea undulata Lath., Petit Butor de Cayenne , le jeune de ce Crabier, dont le plumage est rayé de petites lignes ondulées, qui lui ont fait donner aussi la dénomina- tion de Héron zig-zag. 7. Crabier vert { Ardea virescens Lath.), le même que le Crabier roux a tète et queue vertes {Ardea ludoviciana Lath.; Buff., pi. enl. 909). Sa taille est de 0-^,46 à 0™,49. Sa tête est ornée d'une belle huppe d'un vert doré; cette couleur est aussi celle des plumes du dos, qui sont longues et effilées, et celle des tectrices alaires, qui sont bordées de brun. Les parties supérieures sont d'une teinte noirâtre à reflets bleu ardoisé; le cou est d'un bai ferrugineux ; le menton et la gorge sont blancs ; les parties inférieures sont cendrées. Le bec est d'un vert brun, jaunâtre à sa base; les pieds sont verdâtres. La femelle (Buff., pi. enl. 912) a les cou- leurs moins vives et les tectrices alaires ta- chetées de blanc , de roux et de noirâtre ; on l'a nommée , en conséquence , Crabier vert tacheté. L'individu désigné sous le nom spécifique d'^. ludoviciana a aussi des couleurs plus sombres, et n'est probablement qu'un adulte à une époque différente. Ces oiseaux habitent l'Amérique septentrionale. 8.CRABiERBLEu(^rdea.cœrwiea Lath.), dont le jeune est le Crabier cendré {Ardea cya- nopus Lath.). Sa taille est d'environ 0'",ol . Tout le plumage est d'un bleu ardoisé foncé, avec des reflets pourprés sur le cou ; les plumes du dos , de la nuque et du cou sont fort longues, étroites et effilées ; le bec est blanc; les pieds sont verts. Les jeunes sont d'un bleu cendré, avec la queue et les ailes va- riées de noir et de blanc; les parties inférieu- res sont blanches; le bec et les pieds bleus. La femelle a un rudiment de huppe; le pour- pré du cou est sombre, le manteau blanc. Il habite les deux Amériques et l'Océanie. Crabier a gorge blanche {Ardea jugularis Forst. , Ardea gularis Bosc). Cette espèce est indiquée par Latham comme la variété B de V Ardea cœrulea , mais elle doit former une espèce distincte. Sa taille est de 0'",43 à 0'",49. Tout le plumage est noir^ avec la gorge blanche; le bec et les \iicdz sont bruns. Parmi les espèces douteuses, nous citerons i HER les : Crabier a collier ( Ardea torquata Lath. ). Crabier a huppe rouge {Ardea erythroce- phala Latb.)* Crabier a huppe bleue ( Ardea cyanoce- phala Lath.). Crapier pourpré {Ardea spadicea Ldiih.). Crabier blanc huppé {Ardea tkula Lath.). § 4. Blongîos. Une espèce d'Europe. 1. Héron-Blongios {Ardea minuta Linn. , Gmel., Lath.). Cet oiseau, à Tétat d'adulte, a encore été nommé Butor roux ( Botaurus rufus Briss.) et Blongîos de Suisse (Buff. , pi. enl. 323). Sa taille est de 0'",364 à 0'",368. Ses caractères spéciflques sont les suivants : Point de partie nue au-dessus du genou ; la membrane qui réunit le doigt du milieu à l'extérieur, très courte. Le mâle et la femelle adultes ont le sommet de la tête, l'occiput, le dos, les scapulaires, les pennes secondaires des ailes et la queue d'un beau noir, irisé de vert; toutes les parties inférieures, les côtés de la tête, le cou et les couvertures des ailes sont d'un jaune roussâtre; les rémiges sont d'un noir cendré ; le bec est jaune avec la pointe brunâtre; le tour des yeux et l'iris sont jaunes ; les pieds sont verdâtres. Les jeunes de l'année ont le sommet de la tête brun ; le devant du cou blanchâtre, avec de nombreuses taches longitudinales ; les côtés de la tête , la nuque , la poitrine , le dos et les couvertures des ailes d'un brun roux, plus ou moins foncé , et coupé de ta- ches longitudinales brunes ; les rémiges et les rectrices d'un brun foncé; le bec brun et les pieds verts. A la seconde mue, les taches longitudinales commencent à dispa- raître; les plumes du manteau se bordent de roux; les pennes alaires et caudales pren- nent leur teinte noire. Ce sont les jeunes, dans cet état, qui ont formé les espèces Ar- dea danuhialis Gmel., haih. , Ardea solonien- sis Gmel. , Lath. , le Butor brun rayé et le Butor roux de BulTon. Ce Blongios se plaît dans les bois et dans les buissons, dans les jonchaies et les marais. Il est peu commun en France et n'y paraît que vers la fin de mai , au moment où les herbes peuvent lui fournir un abri sûr dans HER 591 lequel il se tient toujours caché. Il est très nombreux vers le Midi, abonde surtout en Suisse et en Hollande, et est de passage en Allemagne et en Angleterre. Sa nourriture consiste en Poissons très petits, en petites Rainettes, en Insectes, en Vers, en œufs de Reptiles. M. de Riocourt, qui l'a observé en Champagne et en Lorraine, dit qu'à l'épo- que de l'appariement, le mâle jette un cri qui ressemble de loin à l'aboiement d'un gros chien, et que la femelle attache son nid aux buissons et aux joncs élevés, à la ma- nière de la Rousserole ; ce nid est destiné à recevoir quatre œufs de la grosseur de ceux de la Caille, verdâtres, tachetés de brun. Suivant Temminck, la femelle y pond cinq ou six œufs qui sont blancs. Espèces étrangères à l'Europe. 2. Blongîos NAIN {Ardea pusilla Vieill.). Sa taille est d'environ 0'",27 ; il est d'un tiers moins gros que notre Héron-Blongios. Les parties supérieures, les côtés de la tête, le cou, le haut du dos et les côtés de la poitrine sont d'un jaune roux; le sommet de la tête, les scapulaires, les épaules, les petites tec- trices alaires, les rémiges et les rectrices sont noires; le devant du cou et les parties infé- rieures sont d'un blanc roussâtre. Le bec est brun, les pieds sont jaunâtres. Les femelles diffèrent des mâles par des mouchetures noires sur la gorge, et rousses sur les parlies inférieures. Il se trouve à la Nouvelle-Hol- lande. 3. Blongîos a tète marron {Ardea exilis Lath. ) ou Crabier pygmée. Sa taille est de 0'",27à0'",30 ; il est à peu près de la grosseur d'une Grive.Lesparties supérieures sont d'un roux marron; les côtés du cou sont d'un roux vif; le devant du cou présente une rangée de plumes blanches, bordées de fer- rugineux pâle ; le bas du cou est orné de longues plumes roussâtres, retombant sur la poitrine, qui est d'un brun noirâtre, avec des taches lunulaires sur les côtés; le ventre est blanc; les tectrices alaires sont brunes, rayées de noir; les rémiges et les rectrices noires ; le bec est brun ; les pieds sont verts. Le mâle et la femelle se ressemblent; le jeune se distingue surtout en ce qu'il a la tête brune. 11 se trouve à la Jamaïque et dans les États-Unis, où il passe l'été. Le Blongîos tacheté de la Nouvelle- S92 HER Galles du Sud {Ardea maculata Lath.) est une espèce douteuse. (Emile Baudement.) *HERPA (ÊpTrcD , ramper), moll. — C'est d'abord sous ce nom que M. Guilding a fait connaître un g. curieux qu'il rapporte aux Mollusques , et auquel il a donné depuis le nom de Peripatus. Ce g. n'appartient point à la classe des Mollusques , et rentrera pro- I)ablement dans celle desAnnélides. (Desh.) HERPESTES. mam, — Nom latin des Mangoustes. Voy. ce mot. (E. D.) HERPESTES {kp-rtnar^ç , qui rampe). BOT. PH. — Genre de la famille des Scro- phularinées-Gratiolées , établi par Gaertner (Prodr. , 443). Herbes des tropiques, fré- quentes surtout en Amérique. On en con- naît environ 12 espèces réparties en 3 sec- tions. *HERPETODRYAS ( épnsTÔv , reptile; ^pvç , arbre ). rept. — Sous-genre de Cou- leuvres d'après M. Boié (/sis, 1837). (E. D.) *HERPETO]V (lpTT£Tûv, reptile), rept.— Sous-genre de Couleuvres, d'après M. Wa- gler {Syst. amphih., 1830 ). (E. D.) *HERPETOTRAGUS (IpTr^rcv, reptile; Tpayoç , bouc). REPT. — M. Fltzinger désigne ainsi un sous-genre de Couleuvres. (E. D.) *eERPISCIlJS. INS. — Genre de Coléop- tères hétéromères , famille des Mélasomes , simplement indiqué par M. Dejean dans son dernier Catalogue et adopté par M. Solier, qui, dans son Essai sur les Collaptérides {Ann. de la Soc. ent. de France , t. VII , p. 188, pi. 8, fig. 1-5), en décrit et figure îes caractères grossis. Il le place dans la tribu des Scaurites et y rapporte deux es- pèces, l'une qu'il nomme Spinolœ , et l'au- tre nommée par M. Dejean Sommeri. Toutes deux sont du cap de Bonne-Espérance. (D) *HERPl'SMA(£p7i:yap.oç, action de ram- per). BOT. PH. — Genre de la famille des Orchidées-Orphrydées , établi par Lindiey {Bot. reg., n. 1618). Herbes de l'Inde. *HERPl'STIClIS(ép7rOÇa), je rampe), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Brachydérides, créé par Germar {Species insectorum, p. 413) avec une espèce de l'île Ténériffe qu'il nomme H. lœsicolliSf mais qui avait été décrite longtemps avant par Olivier sous le nom de C. eremita. (C.) HERRERA, Adans. bot. ph. — Syn. d'Erithalis, P. Br. HEU HERRjSRIA (nom propre), bot. ph. — Genre faisant autrefois partie de la famille des Smilacées , et considéré par Endiicher comme devant former le type d'une petite famille, les Herrériées. Il a été établi par Ruiz et Pavon {FI. peruv., III, 70, t. 303, f. a), pour des plantes suffrutescentes indi- gènes du Brésil et du Chili. *HERRÉRIÉES. Herrerieœ. bot. ph.— Petite famille établie pour le seul genre Herreria, et placée par Endiicher à la suite des Smilacées. Voy. ce mot. *HERSCHELIA, Bowd. bot. ph.— Syn. de Phy salis, Linn. *HERSCHÉLITE ( dédiée à l'astronome Herschell). min. — Substance blanche, cris- tallisée en prismes hexagonaux, et que l'on trouve à Aci Reale en Sicile, dans une roche volcanique, avec la Phillipsite et l'Olivine. Ces cristaux, dont l'éclat est nacré, se cli- vent très nettement parallèlement à leurs bases : dureté, 4,5; densité, 2,10. Elle n'a point encore été analysée ; mais d'après l'es- sai que Wollaston en a fait, elle doit être composée de Silice, d'Alumine, de Potasse et d'Eau. (Del.) HERSE, Lesson. ois. — Voy. hirondelle HERSE. BOT. PH. — Synonyme vulgaire du g. Tribulus. Voy. ce mot. HERSILIA (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères, formé par Dejean avec une espèce du Brésil qu'il a nommée H. ce- ramhycina, et à laquelle M. Laporte de Cas- telnau a donné depuis les noms générique et spécifique de Brevicolapsis pilosa. (C.) *HERSILIE. Hersilia (nom mytholo- gique). ARACH. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Aranéides et à la tribu des Araignées, a été établi par M. Walckenaër et ainsi caractérisé par ce savant aptérolo- giste: Yeux au nombre de huit, inégaux entre eux , rassemblés sur une éminence du corselet , disposés sur deux lignes trans- verses recourbées en arrière. Lèvre courte, large, transverse, arrondie sur les côtés, très faiblement rétrécie au sommet. Mâ- choires convergentes , très inclinées sur la lèvre, petites, oblongues, rétrécies et conti- guës à leur sommet. Pattes allongées; les antérieures les plus longues ; la troisième très courte ; tarses divisés en deux articles. On ne connaît encore que trois espèces de ce genre, dont une habite l'Egypte et les deux a ES HES f.93 autres l'Asie. L'Hersiliecaudée, H. caudala ' Walck., peut être regardée comme !e type (Je cette coupe générique. Les deux autres espèces que nous avons fait connaître sous les noms de //. indica et Savignyi ont été prises sur la côte du Malabar et aux en- virons de Bombay par Polydore Roux. Enfin , pendant notre séjour dans le nord de l'Afrique, nous avons rencontré dans les environs d'Oran une Hersilia qui pro- bablement constituera une quatrième es- pèce. (H.L.) ! *HERSILIE. Hersilia (nom mytholo- ; gique). CRUST. — Genre de l'ordre des Dé- capodes , de la famille des Ponliens , établi par Philippi dans les Archives de Wieg- i mann, 1839, p. 428. Dans ce genre, j le corps est foliacé et constitue un grand ' bouclier dorsal qui recouvre presque entiè- 1 rement les pattes, et qui est composé de la j tête, suivi de trois articles thoraciques. Une ' paire d'antennes allongées , rétiformes et ' composées de plusieurs articles, s'insère vers ! le bord frontal de ce bouclier, et un peu en ' arrière de leur base se trouve une nouvelle ! paire d'appendices, qui, chez le mâle, servent i à l'animal pour s'accrocher à la queue de la ' femelle lors de l'accouplement. Chacun des trois articles lamelleux du thorax porte en (levant une paire de pattes biramées, et le dernier donne insertion à une quatrième paire de pattes qui sont uniramées; enfin ■ l'abdomen naîtégalementde la face inférieure i de ce dernier article clypéiforme, et se ter- I mine par deux lamelles sétifères. La seule j espèce connue de ce genre est l'FI. apodi- roRME, H. apodiformis Philippi. (M. L.) i HERTIA, Neck. bot. ph. — Syn. d'Eu- \ ryops, Cass. *HESÏ0XE (nom mythologique), annél. — Genre d'Annélides chétopodes de la famille des Néréides. Il a été établi par M. Savigny, et comprend quatre ou cinq espèces pourvues de pieds uniramés et de cirrhes filiformes, à trompe très grosse et dépourvue de mâ- choires. Ces Annélides n'ont point de bran- chi«x. MM. de Blainville et Milne-Edwards adoptent ^e genre dans leurs travaux sur les Annélides. (P q \ IIESPERANTHA ( laTr/p., soir ; "«vGoc , fleur). BOT. pn. — Genre de la famille des Iridées, établi par Ker {in Annal, of Bot., I, 225). Herbes du Cap. Voy. iridées. *IÎESPEKAXTÏJUS , Salisb. bot. p3. - Syn. & Hesperantha ^ Ker. HESPÉRIDÉES. Hesperideœ. bot. pu.— Ce nom est donné par beaucoup d'auteusi à la famille des Aurantiacées. Voy. ce mot (Ad. j.) IIESPÉRIDES. Hosperidœ. ms. —Nom d'une tribu établie par Latreille dans l'or- dre des Lépidoptères , famille des Diurnes, et ayant pour type le g. Hesperia de Fabri- cius. Celte tribu, qui lie les Diurnes aux Nocturnes, correspond aux Papillons plé- béiens urbicoles de Linné , et se compose aujourd'hui de 6 genres, dont voici les noms , savoir : Eudamus , Sleropes, Hespe- ria y Syricthus , Spilothyrus et Thanaos. Un caractère commun à ce genre est d'avoir les antennes courtes, terminées par une mas- sue épaisse , formant souvent un coude avec la tige , et ayant quelquefois un petit crochet au bout; elles sont écartées à leur insertion, avec une petite aigrette de poils à leur base. Du reste les Hespérides ont la tête forte , le corselet et les pattes robustes, l'abdomen long, les ailes généralement courtes et la cellule discoïdale des inférieu- res toujours ouverte. Le peu d'envergure de leurs ailes fait qu'elles ont un vol court et saccadé , mais vif, du moins celles d'Eu- rope. Leurs chenilles sont cylindriques, glabres ou pubescentes; à tête forte, globuleuse, un peu fendue et séparée du premier an- neau par un étranglement très prononcé. Elles vivent et se métamorphosent entre des feuilles qu'elles replient sur elles-mê- mes; quelques unes se retirent dans l'inté- rieur des liges creuses pour y passer l'hiver. Leur chrysalide , dont la forme varie dans chaque genre, est toujours enveloppée d'un réseau à claire-voie , comme les mailles d'un filet. (D.) HESPERIDIOPSIS, D.C. bot. pu.— Syn , de Dontostemon, Andrz. HESPÉRIE. Hesperia (nom de nymphe) . INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Diurnes, tribu des Hespérides, établi par Fabricius. D'après les changements suc- cessifs qu'il a éprouvés, ce genre ne cor- respond plus que de nom à celui de cet auteur et se borne aujourd'hui aux espèces présentant les caractères suivants : Massue des antennes droite , ovoïde et souvent ter- 7â 594 HES rainée par une petite pointe courbée en de- hors. Palpes très velus, avec le dernier ar- ticle presque nu, grêle et très aigu; tête plus large que le corselet ; abdomen épais et plus long que les ailes inférieures; celles- ci légèrement sinuées ou concaves près de i'angle anal. Leurs chenilles sont allongées, glabres, rayées longitudinalement , avec le cou très mince et la tête globuleuse et un peu échancrée ; les chrysalides sont effilées, cylindrico-coniques , avec la tête surmontée d'une pointe courte, et unegaîne libre pro- longée en filet pour renfermer la trompe. Les Hespéries , au lieu de relever leur quatre ailes dans le repos, comme les autres Lépidoptères diurnes , ne relèvent que les supérieures et tiennent les inférieures hori- zontalement ou parallèlement au plan de position , ce qui leur donne l'apparence d'insectes à ailes luxées : aussi GeoiTroy en a-t-il fait un groupe sous le nom de Papil- lons estropiés , que M. Duméril appelle Hé- téroptères. Les espèces du g. Hespérie tel qu'il est restreint sont peu nombreuses. On n'en connaît que 7 en Europe , dont 5 se trou- vent en France; les autres appartiennent à l'Amérique. La plupart de ces espèces sont d'un fauve plus ou moins vif, avec des li- gnes ou des taches noires. Les unes habi- tent les bois humides , et les autres , au contraire , ne se plaisent que dans les en- droits secs. Nous citerons , parmi les pre- mières, V Hesperia sylvanus Fabr., et parmi les secondes, V Hesperia comma Linn. Toutes deux sont communes en France. (D.) liESPÉillEKS , Blanch. ms. — Synon. d'Hespérides , Latr. (D.) HESPEMIS. BOT. PH. — Voy. julienne. *HESPEI\OMELES (laTreptç, hespéride ; /*^Àov, pomme), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Pomacées , établi par Lindley (m Bot.reg. n. 1956). Petits arbustes du Pérou. *IIESPE]ROMYS ( É'^Trepoç , soir ; ^ùç , rat). MAM. — M. Waterhouse {Zoology of her majesty's ship Ihe Beagle, 1829) a donné ce nom à un petit groupe de Rongeurs voi- sin du grand genre des Kats. (E. D.) niESPEKOPHANES ( é^n/pa, le soir; «paivw , paraître), ms. — Genre de Coléoptè- res subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Gérambycins, établi par Dejean, et i publié par M. Mulsant {Hist. nat. des Coléopt. ' HET de France, longicornes, p. 66). Le créateur du genre, dans son Catalogue, y répartit 10 espèces ; 6 sont originaires d'Afrique, 2 d'Eu- rope, 1 est propre à l'Asie et 1 à la Nouvelle- Hollande. Nous citerons, comme en faisant partie, les Call. sericeum, ohscurum de Fab., nehulosum et pallidwm d'Olivier. Le dernier de ces insectes se trouve quelquefois aux environs de Paris, dans l'intérieur des bran- ches mortes des vieux chênes, dont il neS^f t qu'à la nuit close, ce qui motive sans do aie son excessive rareté dans les collections, (C.) *11ESPER0PHILUS, Steph. ins.— Foy. BLEDius, Leach. (D.) *HESSEA, Berg. bot. ph. — Syn. de Carpolyza, Salisb. *HESTESIS (éTvc'«çou àXtov,', aire, place). TÉRAT. — Famille de Monstres doubles para- sitaires, caractérisée d'une manière générale par l'insertion à l'une des extrémités du corps d'un Autosite, d'un individu parasite fort incomplet. Parmi le petit nombre de combinaisons que l'on pourrait supposer, et dont chacune carac- tériserait un g., une seule s'est présentée jus- qu'à présenta l'observation, du moins d'une manière authentique : c'est l'insertion sur la tète d'un individu , d'ailleurs réguliè- rement conformé , d'une tête accessoire complète, suivie seulement d'un col impar- fait et de quelques rudiments de tronc. Nous avons donné le nom d'Épicome, Epi- cornus, au genre extrêmement remarquable HET 695 que distingue cette singulière conforma- tion. Les deux têtes dont les faces ne se cor- respondent d'ailleurs pas ordinairement , adhèrent par leur vertex , conformément à la loi générale de l'union similaire établie par M. Geoffroy-Saint-Hilaire, et devenue le principe régulateur de la théorie des Mon- struosités doubles. Nous ne connaissons que trois cas d'Épi- comie, l'un décrit avec soin en 1828, par un savant chirurgien belge, M. Vottem, un au- tre observé tout récemment en Allemagne, un autre enfin , et c'est le premier qui ait été publié, dont l'illustre zootomiste Home a donné en 1790 et 1799 une histoire très détaillée, sans d'ailleurs qu'il l'eût jamais observé par lui-même. L'Épicome de Home est le seul sur lequel nous donnerons quelques détails. 11 est en effet le seul qui ait vécu , et plusieurs des observations dont il a été le sujet oaVentun très grand intérêt. Il naquit au Bengale, en mai 1783, de parents indiens , pauvres , mais jeunes et bien portants. Sa naissance ne fut accom- pagnée d'aucun événement extraordinaire : mais à peine eut-il vu le jour que la sage- femme , épouvantée à la vue d'un être si étrangement monstrueux, et voulant le dé- truire au plus vite, le précipita dans le feu. On l'en retira cependant , non sans avoir déjà été brûlé dans quelques parties. Les blessures qu'il avait reçues se trouvèrent heureusement peu graves ; et sauvé de ce premier péril, il échappa de même à tous les dangers de la première enfance. A six mois les deux têtes se couvrirent d'une quan- tité à peu près égale de cheveux noirs; et sous ce rapport, la vitalité parut être la même dans toutes deux ; mais la sensibilité se montra constamment beaucoup moindre dans la tête accessoire. Les contractions musculaires étaient faibles ; l'iris restait même sans mouvement à l'approche d'un corps étranger non lumineux ; et sous l'ac- tion d'une vive lumière, la pupille ne se resserrait pas autant que chez un être nor- mal. Les mouvements des yeux ne se cor- respondaient point d'une tête à l'autre ; l'une d'elles les avait souvent ouverts, quand l'autre les avait fermés, et réciproquement^ Lorsque la mère appliquait à son sein la bouckr de la tête accessoire, les lèvres opé- 590 HET HET raient, mais très imparfaitement, ou plu- tôt essayaient des mouvements de succion. Ainsi, chez le parasite , ce sont les mêmes phénomènes , les mêmes actions , et jus- qu'aux mêmes instincts , que chez un être régulier, mais restreints et incomplets ; c'est la vie normale , mais imparfaite et comme (ébauchée. A l'âge de deux ans, d'après d'autres ob- servateurs, quelques changements s'étaient produits dans les phénomènes présentés par îa tête accessoire. Ses paupières ne pouvaient plus entièrement se fermer , et l'on voyait ses yeux se mouvoir quand dormait la tête principale. A d'autres égards , au contraire, une étroite sympathie présidait aux mouve- ments et aux sensations des deux têtes. Si l'enfant tétait, la physionomie de la tête accessoire prenait une expression de satis- faction, et sa bouche laissait échapper beau- coup de salive. La tête accessoire semblait de même participer aux joies, mais surtout aux chagrins de la tête principale; et celle- ci, au contraire , ne témoignait que peu ou point de douleur quand on pinçait ou irri- tait la peau de la tête accessoire. L'Épicome de Home vécut ainsi quatre ans. Tout fait présumer qu'il aurait pu at- teindre l'âge adulte, si un accident ne fût venu mettre un terme à son existence. Laissé seul un jour, sa mère en rentrant le trouva mort: il venait d'être mordu par une vipère à lunettes. (Is. G. -St. -H.) *IIETEUAIVTHEUA (^rtpo;, différent; àvGyjpo'ç, fleuri), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Pontédéracées , établi par Ruiz et Pavon {Prodr. p. 9, t. 2). Herbes de l'A- mérique. Voy. l'ONTÉDÉRACÉES. ♦HETERANTIIIA {htpoç, différent; avGoç , fleur ). BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Scrophularinées-Graliolées, établi par Nées et Marlius (m N. A. N. C. XI, 42, t. 3). Herbes du Brésil. Toi/, scropiiu- LARINÉES. *IIETERARTHR01V ( ?T£po,' , différent; apQpov , article), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Xylophages, tribu des Bostrichins de Latreille, établi par M. Guérin-Menneville {Iconographie du Rè- gne miimal de Cuvier, p. 186). Ce genre, dont on connaît quatre espèces, a pour type le Bostrichus femoralis d'Olivier (le môme que le B. gonagra de Fabricius, sui- vant M. Dejean) , qui se trouve à la fois à Saint-Domingue et à Cuba. (D.) *HETERASPIS (?T£poç, différent; àa,Ti';, écusson). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Cycliques, tribu desChry- somélines de Latreille, de nos Colaspides {voy. ce mot), formé par nous et adopté par M. Dejean, qui, dans son Catalogue, y rap- porte 9 espèces : 4 sont originaires du cap de Bonne-Espérance, 3 des Indes orientales et 2 des États-Unis. L'espèce type est VEumol- pus vittatus d'Olivier, qui se trouve au Ben- gale. (C.) HÉTÉROBR ANCHE . Helerohranchus ( ?Tc'po; , différent ; SpcHy^^o^ , branchies ). roiss. — Genre de Siluroides de la famille des Malacoptérygiens , établi par Geoffroy Saint-Hilaire, et adopté par MM. Cuvier et Valenciennes {Hist. nat. des Poissons, t. XV, p. 389). Dans ce genre, démembré des Cla- rias , la dorsale ne s'étend que sur les3/o« du dos ; le reste est occupé par une adipeuse plus haute que la dorsale; la tête est large et aplatie. Les dents des mâchoires et du vomer sont en fin velours ou en soie, cour- tes, fines et serrées. Il y a treize rayons à droite et douze à gauche de la membrane branchioslège. Ce genre renferme 3 espèces, dont 2 ha- bitent le Nil et 1 le Sénégal ; nous citerons principalement I'Hétérobranxhe de Geof- froy, H. Geoffroyi {IL bidorsalis Geoff. ) » d'un gris bleuâtre assez uniforme, et long d'environ 65 centimètres. (J.) IIÉTÉRORRAIVCIIES, Blainv. moll.— Syn. des Ascidiens de Lamarck. Voyez ce mot. (Desh.) ÏSETEROCARPELLA (erepoç, différent ; xapTT3ç , fruit). iNFus. — M. Bory de Saint- Vincent {Dict. class., VIII, 1825) a créé sous ce nom un groupe qu'il place avec les Cryptogames, et que plusieurs auteurs met- tent avec les Infusoires, famille des Bacilla- riés. Les Ilelevocarpella se présentent sous forme d'un amas de mucus où l'on voit des corpuscules différemment colorés , et dont la forme et la disposition varient. M. Bory de Saint-Vincent y place un assez grand nom- bre d'espèces ; nous n'en citerons qu'une seule, VH. monadina. (E. D.) *HETER0CE\TR01V {î-tpoç, différent; xsvTpov, piquant), bot. pu. — Genre de la ! famille des Mélastomacées-Uhcxiées , établi HET HET par Hooker et Arnott {ad Deechey, 290). Herbe du Mexique. Voy. MÉLASTOMACiii;s. *HETEROCE\TRUS (Ftc^o;, dinérent ; xtvTpov, piquant). ÉciiiN. — M. Gray désigne sous cette dénomination une division des Échinides. (E. D.) HÉTÉROCÈRE. Ilelerocerus (."rspo,-, autre, différent; x/pa; , corne), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Clavicornes, tribu des Acanthopodes, établi par Bosc {Act. de l'anc. Soc. d'hisl. nat. de Paris, t. I, pi. 1 fig. 5), et adopté par tous les entomologistes, sans en excepter Fabricius , auquel la plupart des faiseurs de collections l'attribuent mal à propos , d'a- près le Catalogue de M. Dejean, qui, pour la nomenclature , ne remonte pas au-delà de l'entomologiste danois. Le corps de ces insectes est ovale , avec le corselet transversal et bombé , et la tête prolongée antérieurement en un museau court et arrondi. Leurs antennes, fortement dilatées à partir du 5* article jusqu'au der- nier, suffisent pour les distinguer des autres Clavicornes et notamment du g. Dryops. La forme de leurs pattes indique qu'ils sont éminemment fouisseurs : aussi se trouvent- ils toujours enfoncés dans le sable humide ou la vase sur le bord des ruisseaux ou des ma- res; on les fait sortir de leur retraite en pié- tinant le terrain qui les recèle. Leurs larves, observées pour la première fois par Miger, vivent dans les mêmes lieux que l'insecte parfait. Le g. Hétérocère, qui forme à lui seul la tribu des Acanthopodes de Latreille, n'a longtemps renfermé qu'une espèce, Vllete- rocerus marginatus de Bosc , très petit in- secte d'une ligne et demie de long , qu'on trouve aux environs de Paris; mais quatre autres espèces ont été découvertes depuis, savoir : le minutissimus Bondani , d'Espa- gne; VAmericanus Dej., de l'Amérique du Nord , et le paralellus et le femoralis Kare- lin , de la Sibérie. (D.) *HETEROCH^TA (?T£poç, différent, xaiTY) , chevelure), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées , établi par De CandoUe {Prodr., V, 282). Herbes de l'Inde. Foy. composées. *HETEROCIIEILUS (î'Ttpo; , différent ; XtT/oç, lèvre). UELM. — Genre de Nématoides établi par Diesing ( i4n«. de Vienne mus., n, p. 230, pi. 15, flg. 1-8) pour une seule espèce, qu'il nomme Heterocheilus ttmicatus. Ce Ver a été trouvé au Brésil , dans l'esto- mac et l'intestin d'un Lamantin. *HETEROCHEIRA ( ér^poc , différent ; X^tp» ™ain). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Taxicornes , fondé par M. le comte Dejean sur une seule espèce originaire de la Nouvelle-Hollande, et qu'il nomme Australis. Par la place qu'il occupe dans son Catalogue , ce genre paraît afipar- tenir à la tribu des Diapériales de Latreille. *HETER0CÏ1ELES. Heterocheles. crust. — Latreille, dans son cours d'entomologie, a employé ce mot pour designer une section de Tordre des Décapodes brachyures, et que nous avons adoptée dans notre Hist. nat. dc\ Crust., des Arachn., desMyriap. et des Ins. Thys. Cette division , qui correspond d'une part aux Oxyrhinques , et de l'autre aux Oxystomesde M. Milne-Edwards, n'a pas été adoptée par ce savant zoologiste dans son Histoire naturelle des Crustacés. (H. L.) *HETEROCLITA {kzipôxhxoc, différent des autres), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophiles , établi par M. Burmeister aux dépens des Cétoines, et auquel il rapporte 2 espèces , savoir : la Cet. Raeuperi Dregc , et la Cet. Haworthii Hope , toutes deux du cap de Bonne -Espé- rance. (D.) HÉTÉROCLITE. Heteroclitus. ois. — Synon. de Syrrhapte. (Z. G.) *HÉTÉROCLITES. ois. —Sous ce nom, M. Lesson {Traité d'ornithologie) a composé dans son ordre des Gallinacés une famille qui ne renferme jusqu'à présent que le g. Syrrhapte. (Z G.) *HÉTÉROCLlTES. moll. — Lamarck, dans sa Philos, zool., avait rassemblé sous ce nom trois genres qui n'ont entre eux au- cun rapport : ce sont les g. Volvaire, Bulle et Janthine. Voy. ces mots. (Desh.) HETEROCOMA (£T£poç, différent; xop.i^', chevelure), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Vernoniacées , établi par De Candollc (m ilmiaL .y/MS.,XVI, 191, t. 7). Plante suffrutescente du Brésil. *HÉTÉROCRICIEMS {êrtpoç, divers; xpéxoç, anneau), helm. M. de Blainville a établi sous ce nom le premier ordre do 598 HET HET «es Entomozoaires chétopodes (les Annéli- des sétigères), comprenant une grande par- tie des Annélides tubicoles. Les caractères de cet ordre sont les suivants : Corps en général médiocrement allongé, déprimé, composé d'un assez grand nombre d'articu- lations dissimiJaires formant une tête, un thorax et un abdomen distincts ; bouche inerme; appendices très dissemblables; branchies peu nombreuses , de forme varia- ble, épilabiales ou latérocéphaliques ; pieds composés de deux espèces de soies , de soies en pinceau et desoies en crochet, disposées en séries verticales; tube solide ou mem- braneux , revêtu de corps étrangers. Les fa- milles de cet ordre sont au nombre de deux : les Serpulides et les Sabulaires. (P. G.) *HETER0DACT1LA. polyp.— Division des Actinies, selon M. Ehrenberg ( Corail. Rotb. ch., 1834). (E. D.) HÉTÉRODACTYLES. Heterodactyli. OIS. — Pour M. de Blainville {Prodr. d'une nouvelle distrib . syst.) , ce nom représente une famille composée d'Oiseaux dont le doigt externe est versatile , comme dans les Coucous, les Anis, les Barbus, etc. M. Les- son, au contraire, l'applique à une division des Passereaux, dont le caractère est d'avoir le doigt externe solidement soudé à celui du milieu jusqu'à la deuxième articulation. Cette division , pour M. Lesson , comprend les genres Manakin , Rupicole ou Coq-de- Roche , Érolie et Eurylaime. (Z. G.) *HETERODACTYLl]S {htpoç , qui dif- fère ; (îaxTu),©?, doigt). INS. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Carabi- ques , tribu des Harpaliens , formé par M. Guérin-Menneville {Revue zoologiquc, 1841 , pag. 214), avec une espèce des îles Auckland, H. nehrioides. L'auteur met ce g. k calé (les Promecoderus. (C.) *HETERODACTYLUS {hepoç, différent; (îocxTuloç, doigt). REPT. — M. Spix (lacera Brasil., 1825 ) donne ce nom à un groupe de Lacertiens. (E. D.) HETERODENDRON ( Fr^poç, différent; StvSpov, arbre), bot. ph. — Genre placée la fin de la famille des Connaracées , établi par Desfontaines {in Mem. Mus., IV, 8 , t. 3 ). Petit arbuste de la Nouvelle-Hollande. ♦IIETERODERES ( tTzpo^, qui diffère ; 9t(pesm. , Delphinus edentulus Schreb. , Delphinus hyperoodon Desm., Delphinus Sowerhyi B\amy., Desm., et Delphinus epiodon Desm. Voy. les articles DAUPHIN et HYPEROODON. (E. D.) HETERODON {hspoç, différent; o<îovç, dent ). MAM. — M. Lund {Ann. se. nat., XI, 1839) a indiqué sous ce nom un petit groupe de Mammifères fossiles de l'ordre des Eden- tés. (E. D.) HETERODON(rT£po;, différent; hSovq, dent). REPT. — Latreille {Reptil., IV) dési- gne ainsi une subdivision du grand genre Couleuvre. Voy. ce mot. (E. D.) *I1ETER0D01\ (?T£poç, différent; è<îovç, dent). BOT. PH. — Genre établi par Meisner, placé avec doute parmi les Bruniacées {Gen., 72). Petit arbuste du Cap. *HETERODONTA ( hrpoç , différent ; ô^ovç , ovToç, dent). INS. — Genre de Lépi- doptères, famille des Nocturnes , tribu des Notodontides, établi par nous, aux dépens des Notodontesd'Ochseinheimer, dans notre Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Eu- rope , pour y placer le Bombyx argen- tina de Fabricius. Cette jolie espèce, qui se trouve en Allemagne et dans le N. -E. de la France, est ornée, au centre de ses ailes su- périeures, d'une tache en forme de cœur, et de trois points argentés sur un fond ferru- gineux. Sa chenille vit sur le chêne et res- semble par sa forme et ses couleurs à un? HET HET 599 jeune branche d'arbre. Elle se transforme en juillet ou eu août dans une coque molle, enveloppée de mousse , et son papillon éclôt quelquefois trois semaines après , mais le plus souvent au printemps suivant. (D.) HÉTÉRODOî\TE. poiss. — Syn. de Ces- tracion. ♦HÉTÉUODYME. Heterodymus. térat. — Genre de Monstruosités doubles, appar- tenant à la famille des Hétérotypiens Voy. ce mot. (Is. G. -St. -H.) *I1ETER0GAMIA, Monn. ins.— Syn.de Polyphaga, Burm. (Bl.) *HETEROGASTER ( hepo^, différent ; yaffTYî'p, ventre), ms. — Genre de Coléoptères subpen tanières, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, créé par M. Dejean dans son Catalogue, avec le CalUdium pili- corne d'Olivier, espèce indigène des îles de France et de Bourbon. (C.) ♦HETEROGENE A, Knoch. ins. — Syn. de Limacodes, Latr. (D.) HETEROGRAPHA. bot. cr.— Foi/, ope- GRAPHA. HÉTÉROGYNES. Hetercgyna. ins. — Non donné par Latreille {Fam. nat. du Règ. anim. ) à une famille de Tordre des Hymé- noptères , section des Porte-Aiçuillon. Elle comprend des Insectes parmi lesquels on trouve des mâles , des femelles et des neu- tres, et renferme deux tribus, les Formi- caires et les Mutillaires. Voy. ces mots. *HETEROGYI\IS {hepoyivnç, hétérogène). INS. — Genre de Lépidoptères créé par M. Rambur {Ann. Soc. ent. de Finance, 1836, t. V, p. 554), et adopté par M. Boisduval, qui le met dans la tribu des Zygénides , mais qui, d'après ses caractères à l'état par- fait, nous paraît appartenir plutôt à celle des Psychides où nous l'avons placé dans notre Catalogue des Lépidoptères d'Europe. Ce g. offre cela de particulier que les femelles , absolument aptères, conservent , ainsi que leurs chrysalides , les couleurs et presque la forme des Chenilles qui sont légèrement pubescentes , courtes et onisciformes , de «orte que les métamorphoses de celles-ci se réduisent presque à de simples change- ments de peau, quand elles doivent donner des femelles; une autre anomalie, c'est que les femelles s'accouplent sans sortir de la coque, ce réseau, qui enveloppait leur chry- salide, et qui sert de réceptacle à leurs œufs. Quant aux mâles , ils ont les ailes bien développées , à demi transparentes comme celles des Psychés, et les antennes très pec- tinées ; les barbules de celles-ci sont peu serrées, et chacune d'elles forme un angle presque droit avec la tige ; leur longueur diminue successivement du milieu de cette tige à son extrémité ; un autre caractère des mâles est d'avoir l'abdomen terminé par deux crochets en forme de pinces qui se réunissent par leurs pointes. Le genre dont il s'agit ne renferme jus- qu'à présent que 3 espèces, savoir : VHeîe- rogynis pennilla {Tinea id. Hubn.), qui se trouve en France, en août, dans les envi- rons de Digne, et les //. paradoxa et affmiSy découvertes par M. Rambur en Andalousie. (D.) *HETEROLEPIS (Frepoç, différent ; h- nlç, écaille), rept. — Sous-genre de Stel- lions d'après Fitzinger [Syst. rept. , 1843). (E. D.) HETEROLEPIS ( É'-epoç , différent ; ;,£- TTtç, écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cynarées, établi par Cassini (m Bullet. Soc. philom., 1820, p. 26). Petit arbuste du Cap. *HETEROMSLES {hzpoç, différent; p/Aoç, membre), rept. — MM. Duméril et Bibron {Erpétologie générale, Suites à Buf- fon , de l'éditeur Roret) ont créé sous ce nom un genre de Reptiles voisin de celui des Seps, et s'en distinguant principalement en ce qu'il présente deux doigts au lieu de trois aux pattes de devant, et en ce que les trous auditifs sont presque cachés par les écailles. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est V Heteromeles mauritanicus Dum. et Bib. {loco citato)f qui a été trouvée en Algérie par M. le colonel Levaillant. (E. G.) HÉTÉROMÈRES. Heteromera (er^poç, différent ; y-époç , partie), ms. — Nom donné à une des quatre sections nui divisent l'or- dre des Coléoptères. Voy. Te mot. (D.) *llÉTÉROi\lÈTRE. Helerometrus (ÉTEpo- ptTpoç, de mesure différente), arach. — MM. Hemprich et Erenberg désignent sous ce nom une section des Scorpionides, ainsi caractérisée : « Oculi duo frontales an- teriores a se invicem minori spatio quam a postico frontali distantes. Omnes species pal-- porum manibus valde dilatatis convenire vi* 600 JIET dentur. Les espèces qui peuvent être consi- dérées comme type de cette section sont les Buthus palmatus et spinifer Hempr. et Eh- renb. (H. L.) *HETEROMITA {htpoq, différent; /i- Toç, fil). INFUS. — M. Dujardin {Comptes- rendus de l'Acad. des se, 1840, et /n/". 1841) désigne ainsi un genre d'Infusoires de la famille des Monadiens. Il renferme 3 espè- ces, parmi lesquelles nous citerons VHetero- mita ovala Duj., trouvé dans une fontaine au sud de Paris. Voy. monadiens. (E. D.) *HETEROMORPHA , Kirby. ins.— Sy- nonyme de Drepanus, Illiger. (D.) HETEROMORPHA , Cass. bot. ph. — Syn. d'Heterolepis, Cass. *HÉTÉR0M0RPI1E . Heteromorphus . TÉRAT. — Genre très peu connu , et encore très mal déterminé de Monstruosités dou- bles, appartenant à la famille des Hétéro- typiens. (Is. G.-St.H.) HÉTÉROMORPIIES. polyp.— Syn. de Spongiaires. HETEROMIS (ércpo;, différent; fxOç , rat). MAM. — A. G. Desmarest (IVomu. Dict. d'hist.. nat. , t. XIV , 1817 ) a indiqué le Hamster anomal comme devant servir de type à la création d'un nouveau genre , et M. Lesson {Nov. lab. durèg. anim. Mam., 1842) a adopté cette coupe générique. Les Heteromys, par leur forme extérieure, ont beaucoup de rapports avec les Echimys ; mais par leurs abajoues et l'habitude de ramasser des provisions, ils se rapprochent des Hamsters , avec lesquels ils ont été longtemps confondus. Le corps est couvert d'épines lancéolées, fines, plus fortes sur le dos que partout ailleurs, et n'étant que des poils soyeux , assez gros et raides sous le gosier et le ventre : partout ces piquants sont entremêlés de poils plus fins. Les oreilles sont nues , arrondies, d'une gran- deur médiocre ; la bouche est petite ; les deux incisives supérieures sont apparentes; les abajoues sont formées par une duplica- ture des téguments communs, se dirigeant vers la base des dents supérieures jus- que vers !e gosier, et montant sur les côtés de la tête jusqu'à la hauteur des yeux et des oreilles : ces cavités, tapissées en de- dans par des poils rares, sont formées pour ainsi dire de la même manière que la poche abdominale des Sarigues, et ne ressemblent HET I pas du tout à celles du Hamster ordinaire. Une seule espèce entre dans ce genre j c'est VHeteromys anomalus Less. ( Mus ! anomalus Thompson , Trans. Soc. Linn., i Cricetus anomalus Desm.), qui a le port et la grandeur du Rat commun. Tout le dessus du corps est d'un brun marron ; les parties inférieures des joues et de la gorge , le de- dans des membres, le ventre et la moitié inférieure de la queue sont blancs ; le dessus de la queue est d'une couleur qui approche du noir. Cet animal a été trouvé dans l'île de la Trinité. (E. D.) *HÉTÉROMYZE. Heteromysa ( ?T£poç , différent; (j.v^oy , je suce), ins. — Genre de Diptères , établi par Fallen , et adopté par Meigen et M. Macquart. Ce dernier le range dans la division des Brachocères, famille des Alhéricères , tribu des Muscides. L'au- teur en décrit 8 espèces , dont 5 d'Europe, I de Java, 1 des îles Malouines et 1 de l'A- mérique septentrionale. Nous citerons comme type VH. atricornis Meig., qui se trouve en France et en Allemagne. (D.) *HETEROIViEMA(£'7£poç, différent; v7;,aa, fil). INFUS. — Genre d'Infusoires de la fa- mille des Eugléniens, créé par M. Dujardin {Infusoires, 1841). Les Hétéronèmes se dis- tinguent surtout par la présence d'un tégu- ment contractile , obliquement strié ; mai« l'on ne peut méconnaître leur rapport bien prononcé avec les Anisonèmes. On n'en connaît qu'une espèce, VH. marina Duj., trouvée dans de l'eau de mer apportée de Cette , et conservée pendant quinze jours. (E. D.) *HÉTÉR01\ÈVRE. Heteronevra {sztpoç, différent; viZpov , nervure), ins. — Genre de Diptères, établi par Fallen, et adopté par Meigen, et par M. Macquart. Ce dernier au- teur le place dans la division des Bracho- cères , subdivision des Dichaetes, famille des Athéricères, tribu des Muscides, Les Hé- téronèvres vivent dans les herbes. M. Mac- quart n'en décrit que 2 espèces , l'une et l'autre d'Europe. La première {Heteronevra nuhila Meig.) se trouve en Allemagne et dans le nord de la France. (D.) *13ETER0IV0MA {zrtpoc, différent; voaT., partage), bot. pu. — Genre de la famille desMélastomacées-Rhexiées, établi par Ma r- tius {Nov. gen. et sp., III, 140, t. 273). Plantes herbacées ou suffrutescentes de l'A- lïET mcrique tropicale. Veyes mélastomacées. ; HETERONOTUS .'c«poç, différent ; v5- \ Toç, dosV INS — Genre de Tordre des Hé- j mlplères , section des Homoptères , famille l des Membraciens, établi par M. Laportede i Castelnau pour des insectes présentant un | prolhorax très développé ; une tête plane et j presque triangulaire; des élytres béantes à l'extrémité; des 4)atles fort grêles, elles jambes prismatiques et ciliées. On n'en con- naît que 2 espèces : H. BescJcii et signatus, indigènes du Brésil. *HETERO]\YCHUS ( hspoç , différent; ovuÇ, ongle). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides Xylophiles, simplement in- diqué par M. le comte Dejean dans son der- nier Catalogue, et adopté par M. Blanchard, dans son Hist. des Ins., t. I, p. 220. Ce genre ne renferme que des espèces exotiques , la plupart propres à l'Afrique. Le Catalogue de M. Dejean en désigne 15 espèces , parmi lesquelles nous citerons comme type VH. syrichtus ( Geotrupes id. Fabr. ), du cap de Bonne-Espérance. (D.) *HETEK01\YTARSUS {tzcpoç, différent; ovuÇ, ongle ; Tapao'ç, tarse), ins. — Genre de l'ordre des Orthoptères, famille des Man- tiens , établi par Lefebvre {Ann. Soc. ent. 4e France, t. IV, p. 508) pour une seule espèce , H. JEgyptiacus, trouvée en Egypte. Voy. MANTIENS. *HETER01VYX (?T£poç, différent; 'e5vu?, ongle). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides - Phyllophages , établi par M. Guérin-Menneville [Voyage de la Coquille, Ins., p. 86, pi. III, fig. 9), et adopté par MM. de Castelnau et Blanchard dans leurs ouvrages respectifs. Ce dernier auteur le place dans son groupe des Mélolonthites. Ce genre a pour type et unique espèce un Scarabée de la Nouvelle-Hollande, nommé par M. Guérin Heleronyx australis. (D ) *HÉTÉl\OP AGE. Heteropages. térat.— Genre de monstruosités doubles , apparte- nant à la famille des Hétérotypiens. Voy. ce niot. (Is. G.-St.-H.) ♦HETEROPALPUS ( ïrtpoç , différent ; paipus, palpe), ins.— Genre de Coléoptères subpentamères , famille des Longicornes tribu des Lepturèles , créé par M. Buquet (Magasin d^zooL, 18i3, pi. H 8) avec une Il ET 601 espèce de Cayenne, que l'auteur a nommée H. prettosus. Cet insecte, d'un beau vei l cuivreux, a les palpes termines en forme de marteau (C.) *IIETEROPAPPUS (Ftcoo;, différent; iraTCTToç, aigrette), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Astéroidées, établi par Lessing {Synops., 189). Herbes du Japon. Voy. COMPOSÉES. *HETEROPHAGA (FT£r>oç, différent; «payw, je mange), ms. — Genre de Coléo- ptères hétéromères , famille des Taxicornes, tribu des Diapériales de Latreille , établi par M. Dejean , et auquel il rapporte 9 es- pèces réparties entre les contrées les plus opposées du globe. Nous ciferons comme type de ce genre VHeterophaga maurilanica {Tenebrio id. Fabr.), qui a reçu un nom différent de chacun des cinq auteurs qui en ont parlé, et qui se trouve à la fois en Afri- que, dans le nord de l'Allemagne , les îles Philippines, les îles Sandwich et les îles dépendantes de l'Amérique. ( D.) *HETEROPHAl\A(?r£poç, différent ; ?/ZafMS par M. Buquet. (D.) *HÉTÉUOTAXIES. Helerolaxiœ {htpo^, autre, dissemblable; rx^tî, ordre, arran- î:ement). tkrat. — Nom du second em- branchement tératologique {Voy. anoma- II es) , comprenant des anomalies caracté- risées dans leur ensemble par l'association anatomique, l'exaciiLude ri- 508 HET HET goureuse de rassimilation faite plus haut 1 entre l'organisation du parasite appendu à l'individu principal , et celle des mon- stres acéphaliens; au point de vue phy- siologique , la faiblesse , souvent même la nullité des sensations , et surtout des mouvements propres du parasite, mais en même temps l'activité de sa nutrition et son accroissement assez rapide. Les phénomènes physiologiques , la dou- ble vie des Hétéradelphes sont trop remar- quables pour que nous puissions nous en tenir sur eux à ce simple aperçu. 11 est au moins nécessaire de le compléter par la citation de quelques cas particuliers. Les trois suivants nous ont paru les plus inté- ressants. On doit à MM. Rambur et Orye l'histoire d'un Hétéradelphe qui naquit en Touraine, en 1826, et vécut un an environ. Le para- site , mâle comme le sujet principal , avait les deux membres supérieurs très rudimen- taires ; mais la portion sous-ombilicale et les membres inférieurs étaient assez bien conformés. Les deux corps avaient présenté d'abord la même coloration et la même tem- pérature ; mais vers la fin de la vie, la peau du parasite était pâle et un peu froide. Son corps et ses membres ne jouissaient d'aucun mouvement propre, et paraissaient complè- tement dépourvus de sensibilité à leur sur- face : on pouvait pincer , piquer , brûler même la peau, sans obtenir aucun indice de douleur ni de la part du parasite ni de celle de l'autosite. Néanmoins, malgré cette inertie des propriétés vitales dans les téguments, une petite ulcération étant sur- venue au genou droit chez le parasite, elle s'était guérie, et même assez promptement. Les liens sympathiques qui unissaient entre eux les deux sujets composants ont été mis en évidence par d'autres phénomènes patho- logiques: ainsi THétéradelphe ayant été ma- lade, on vit les deux corps maigrir à la fois, puis reprendre leur embonpoint primitif. Les deux autres Hétéradelphes dont il nous reste à parler sont, non plus des en- fants , mais des hommes. L'un est un Chi- nois qui se montrait il y a quelques années à Macao et à Canton , et sur lequel on doit plusieurs détails intéressants à MM. Pear- son , Livingston et Busseuil. Il est remar- quable entre tous les Hétéradelphes par la petitesse du sujet parasite , pourvu cepen- dant des membres thoraciques aussi bien que des abdominaux, et par conséquent aussi complet que peut l'être un Acépha- lien. Le petit corps, dont la température était normale , n'avait pas de mouvements propres: seulement, le pénis était, assure- t-on , susceptible d'une demi-érection. Les actions exercées sur le parasite étant per- çues par le sujet principal , celui-ci, dès que le corps principal était piqué ou percé un peu fortement, ressentait une douleur, et précisément, disait-il, dans la partie corres- pondante. Dans un autre cas recueilli par Buxtorff, le parasite , beaucoup plus incomplet que dans les cas précédents, paraissait seule- ment composé du bassin et des deux mem- bres abdominaux. La chaleur était ordi- naire ; les impressions exercées sur lui étaient perçues , mais d'une manière obscure, par l'autosite : celui-ci pouvait communiquer au corps accessoire un mouvement , il est vrai, presque insensible. Cet Hétéradelphe, non seulement était adulte , mais, quand il fut observé par Buxtorff, il était marié depuis six ans , et père d'une fille et de trois fils, tous bien conformés. En présence de ces observations , et de quelques autres analogues , qui attestent d'une manière si positive la viabilité des Hétéradelphes humains , il est curieux d'a- voir à ajouter que parmi les cas assez nom- breux d'Hétéradelphie qui ont été observés chez les animaux, il n'en est pas un seul qui n'ait été présenté soit par un fœtus, soit par un sujet âgé de quelques jours seule- ment. Cette différence remarquable entre les Hétéradelphes humains et les animaux affectés de la même monstruosité est restée jusqu'à présent en dehors de toute expli- cation. Nous nous bornerons à mentionner, en terminant, deux monstres doubles fort singuliers , décrits , l'un par Maunoir, et l'autre par Tiedemann , et qui doivent être considérés comme les types , mal- heureusement trop peu déterminés encore, de deux autres genres d'Hétérotypiens , nommés par nous , le premier Hétérotype, le second Hétéromorphe. Dans tous deux l'union des deux individus composants se fait bout à bout comme dans l'Ischiopagre; HET HET 609 mais dans le g. Hétérotype le parasite est paracéphalien, et dans le genre Hétéromor- phe il est acéphalien. Ce sont, comme on le voit, deux monstruosités très curieuses par elles-mêmes, et très intéressantes en ce quelles viennent rendre plus évident en- core le parallélisme de la série des Autosi- laires et de celle des Parasitaires. (Is. Geoff.-St.-Hil.) HÉTÉROZO AIRES, polyp. — Syn. de Spongiaires. Voy. ce mot. *IIETEROZ\'GES, Bung. bot. ph. — Syn. de Kallstrœmia, Scop. *nETEROTAXIS , Lindl. bot. ph. — Syn. de Dicrypta, Lindl. HÊTRE. FaôfwsCcpayo), je mange), bot. ph. — Genre de la famille des Cupulifères. Linné réunissait dans son genre Fagus le Châtai- gnier, que les botanistes modernes en sépa- rent à l'exemple de Tournefort. Ainsi limité, le genre Hêtre présente les caractères sui- vants: Les fleurs sont monoïques. Les mâles sont réunies en chatons denses, globuleux, longuement pédicules , pendants. Chacune d'elles se compose d'un périanlhe campa- nule, à 6 lobes; de 8 à 12 étamines à filets grêles , insérées à la base du périanthe, au- tour d'un disque glanduleux. Les femelles sont réunies par deux dans un involucre quadri-lobé , hérissé extérieurement de pointes indiquant les bractées linéaires, très nombreuses, qui se sont soudées dans la plus grande partie de leur étendue pour le former. Chacune d'elles se compose : d'un périgone adhérent à l'ovaire, dont le limbe tst à 6 dents; d'un pistil à ovaire adhérent, Xeusé de 3 loges renfermant chacune un seul jvule analrope, suspendu au haut de son ïngle interne. Le fruit qui succède à ces leurs est formé de deux noix triangulaires , ievenues monospermes et uniloculaires par Vavortement de 2 loges et de 2 ovules, renfermées dans un involucre ligneux, hé- rissé de pointes à l'extérieur, s'ouvrant en quatre valves pour la sortie des deux noix. L'embryon de la graine est dépourvu d'al bumen ; ses deux cotylédons sont épais , charnus, plissés en dedans; la radicule est supère. Les espèces de Hêires sont peu nom- breuses; mais l'une d'elles mérite particu- lièrement de fixer l'attention. 1. Hêtre commun, Fagus sylvatica Linn . , F. sylvestris GaErtn., vulgairement nomme T. VI. Fau, Foyardf Fayard. — Cette espèce impor- tante croît dans toutes les parties tempérées de l'Europe , du midi de la Norwége jusque dans les localités voisines de la Méditerra- née; on la retrouve dans TAsie-Mineureet l'Arménie, dans la Palestine, etc. Elle s'avance en.Norwége jusqu'à 59" de latitude septentrionale, dans quelques localités bien situées; en Russie, elle ne dépasse guère le 50' parallèle. Le Hêtre s'élève, terme moyen, jusqu'à 20 mètres; mais on ic voit, dans certaines circonstances, atteindre une hau- teur de 30 et même 40 mètres. Ses racines sont peu enfoncées dans le sol et s'étendent horizontalement jusqu'à une grande dis- tance. Son tronc est droit, recouvert d'une écorce lisse, peu épaisse, d'un gris clair; il monte souvent très haut sans se ramifier, et se termine ensuite par une cime touffue; de là l'épaisseur de son ombre et le petit nombre de plantes qui peuvent croître dans les forêts formées par cette espèce. Ses feuil- les sont ovales, aiguës , plus ou moins ci- liées , bordées de dents inégales , vertes et luisantes à leur face supérieure, pubescentes à l'inférieure; elles sont portées sur un pé- tiole court et accompagnées à leur base de deux stipules roussâtres, velues, plus lon- gues que le pétiole, caduques. Les fleurs mâles sont réunies en chatons ovoïdes portés sur des pédoncules allongés et pendants; les fleurs femelles sont portées sur des pé- doncules plus courts , naissant dans les ais- selles des feuilles supérieures. Le fruit , connu sous lenomvulgairedeFame, se com- pose de 2 noix trigones , longues d'environ 15 millimètres. Dans les contrées qu'il habite , le Hêtre se plaît surtout sur le penchant des monta- gnes et des collines ; dans les Alpes , il se trouve principalement du côté du sud ; ail- leurs, il se montre surtout à l'exposition de l'est. Les terrains secs et pierreux sont ceux qu'il paraît choisir de préférence. Il se mul- tiplie facilement de graines, qu'il est bon de semer immédiatement après qu'elles sont arrivées à leur maturité. Ces graines per- dent promptement leur faculté germina- tive; elles ne la conservent pendant tout l'hiver, et jusqu'au printemps suivant, que si l'on a le soin de les conserver stratifiées. Les jeunes pieds provenant des senus sont mis eu pépinière , à la fin de la première 77 610 IIÊT année, par sillons espacés de 3 décimètres ; i on les plante à demeure lorsqu'ils ont en- | viron 2 mètres de haut. Leur développement | est plus lent que celui de TOrme, mais plus , rapide que celui du Chêne; dans des cir- | constances favorablc^s , ils peuvent acquérir , plus de 3 mètres de hauteur en cinq ans, et , de 6 à 8 mètres en dix ans. Dans sa jeu- j nessc surtout, cet arbre supporte très bien la j taille, ce qui le rend propre à faire des pa- ^ iissades et des rideaux de verdure, qui ont j même sur ceux faits avec le Charme l'avan- tage de s'élever plus haut. La floraison de cet arbre a lieu aux mois d'avril et de mai ; ses fruits sont mûrs au mois d'octobre. Le Hêtre est un des arbres les plus utiles que renferment nos forêts. Son bois est em- ployé en très grande quantité pour un grand nombre d'usages. Comme bois de charpente, il a été longtemps laissé de côté parce qu'il a peu d'élasticité, et qu'il est très sujet à se fendre; mais on a trouvé le moyen de re- médier à ces défauts, soit en le coupant au moment où l'arbre est encore en sève , au commencement de l'été, soit en le laissant dans l'eau pendant quatre ou cinq mois avant de l'employer. Ainsi traité, il devient très avantageux pour les constructions , et il est même employé en Angleterre pour la construction des vaisseaux. Comme il est presque incorruptible dans l'eau, il est très propre à la confection des ouvrages submer- gés. Son grain serré et sa dureté le font aussi employer pour beaucoup d'objets exposés à de nombreux frottements. On en fait une grande consommation pour la fabrication de meubles communs ; et pour cela , sa facilité à prendre des couleurs diverses le rend assez avantageux : cependant il est sujet à se tour- menter. Au reste, il n'entre jamais dans la confection des meubles de luxe. Comme combustible, le bois de Hêtre est très recher- ché, parce qu'il donne beaucoup de flamme et de chaleur par sa combustion. Il l'em- porte même sur le Chêne, sous ce rapport, dans la proportion de 1540 à 1497, selon M. Hartig. il donne un bon charbon supé- rieur en qualité à celui du Chêne. L'écorce du Hêtre peut être employée pour le tannage des peaux; mais elle est moins avantageuse sous ce rapport , et dès lors moins usitée que celle des Chênes. HET Quant à son emploi en médecine comme as- tringent, il est entièrement nul aujourd'hui. Les fruits du Hêtre ou les Faînes donnent encore un nouveau prix à cet arbre. Les ani- maux frugivores les aiment beaucoup en général ; les Porcs surtout en sont friands , et ce genre de nourriture les engraisse promptement. Leur amande, quoique un peu astringente, est agréable à manger; on a dit même qu'après avoir été torréfiée, elle pouvait être employée en guise et en place du café; mais son principal mérite consiste dans l'huile qu'elle renferme en abondance, et qui peut servir à la préparation des ali- ments. Cette huile de faînes a l'avantage de pouvoir se conserver plusieurs années san.s rancir. Sa préparation exige des soins et des précautions qui seules lui conservent sa bonne qualité. Ces précautions portent : i*» sur l'époque de la récolte, qui doit avoir lieu seulement lorsque les fruits tombent à terre , l'huile n'y étant bonne et abon- dante que lorsqu'ils ont atteint leur par- faite maturité; 2" sur leur dessiccation lente ; 3» sur le mode d'expression par le- quel on agit sur eux. Les tourteaux qui restent après l'extraction de l'huile servent surtout de combustible lorsqu'on a agi sur les fruits tout entiers, et, dans ce cas, ils brûlent en dégageant beaucoup de chaleur. On peut les faire servir à la nourriture des. bestiaux lorsqu'on a eu le soin de séparer les amandes pour en extraire l'huile. Les feuilles mêmes du Hêtre peuvent être utilisées : les Moutons les mangent voIoh- tiers lorsqu'elles sont sèches. Enfin, aux usages nombreux et divers du Hêtre et de ses parties, il faut ajouter qu'il figure très bien dans les jardins paysagers, surtout sa variété à feuilles pourpres , et celle à branches pendantes qu'on nomme Hêtre parasol ou pleureur. ' m Parmi les variétés assez nombreuses du < Hêtre commun , nous nous bornerons à ci- ter les suivantes : 1" Hêtre commun à feuilles pourpres, Fagus sylvatica pwyurea Ait., vulgaire- ment nommé Flêlre pourpre y Hêtre noir, dont les feuilles encore jeunes ont une teinte rouge clair, qui se fonce beaucoup et de- vient presque pourpre noir, lorsqu'elles at- teignent tout leur développement, vers le milieu de l'été. Une particularité à remar- HEU IIEX 611 quer, c'est que son écorcc participe de la couleur de ses feuilles. Cette variété a été observée pour la première fois par Duroi dans les montagnes de la Thuringe; on dit que le pied-mère duquel sont provenus tous ceux que Ton possède aujourd'hui existe en- core {London arbor. and fruiic. , p. 1950). On multiplie le Hêtre pourpre par graines et par la greffe. Les graines qu'il donne pro- duisent en partie des pieds à feuilles pour- pres, en partie des pieds à feuilles vertes. 2" Hêtre commun hétérophylle, Fagus sylvatica helerophylla Lond. , F. comptoui- aefolia Desf. , Ilêlre à feuilles de Saule, re- marquable par ses feuilles étroites, de for- mes très diverses : les unes entières , les autres incisées ou sinuées-pinnatifides. 3" Hêtre parasol ou pleureur, Fagus syl- vatica pendula Lodd. , à branches pen- dantes. II. Une seconde espèce de Hêtre qui mé- rite d'être mentionnée ici est le Hêtiied'A- MiÎRiQUE OU Hêtre ferrugineux , Fagus ame- ricana Sweet, F. ferruginea Ait. , qui res- semble beaucoup à notre Hêtre commun , mais qui s'en distingue par ses feuilles acu- minées , bordées de dents aiguës et saillan- tes. Un caractère qui sert aussi à le distin- guer aisément de notre espèce européenne, consiste dans ses bourgeons beaucoup plus courts et obtus , à écailles courtes , arron- dies et convexes. Cette espèce croît dans (ouïe l'étendue des États-Unis. Son bois est inférieur à celui du Hêtre commun. 11 con- stitue cependant un bon combustible. (P. D.) ♦UETÏIODES. INS. — Genre d'Orthoptè- res , de la tribu des Locustiens, établi par Fischer, et caractérisé par M. Blanchard {Hist. des Ins. , t. Il, p. 238) comme suit : Prothorax très épineux ; ély très et ailes nulles dans les deux sexes ; corps épais. Ces In- sectes habitent Tancien continent , à part l'Europe. HEUCIIERA (nona propre), bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées, établi par Linné {Gen., n. 320). Herbes de l'Amé- rique boréale et de l'Asie arctique. Voy. SAXIFRAGACIÎES. *HEl]DELOTIA, A. Rich. bot. pu. — Syn. de Balsamodendron, Kunth. liECDUSA, E. Mey. bot. pu.— Syn. de LalhriogynCy Echl. et Zeyh. HEULANDIIE (nom d'homme), min. ~ Espèce du groupe des Zéolithes, et qui a été longtemps confondue avec la Stilbite. Voy. ce dernier mot. (Drl.) *I1EURI^^IA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Asdcpiadées-Pergu- lariées , établi par R. Brown [in Mem. Wei'- ncr. Soc, I, 23). Herbes du Cap. Voy. as- CLÉPIADÉES, ÏIEVEA, Aubl. bot. ph. — Syn. de Si- phonia, Rich. *HEXABOTHmyiVI (?;, six; goSpiov, su- çoir). ni:LM. — Genre de Trématodes dû a M. Nordmann, (P, G.) *HEXACE!\TRÏS (Ê"^', six; x/vrpov, ai- guillon), bot. PII. — Genre de la famille des Acanthacées-Thunbergiées , établi par Necs {in Wallich plant, as. rar., III, 78). Ar- brisseaux de rinde. Voy. acanthacées. *liEXACOTlLE (é'^, six; xo^^jU , ven- touse). HELM. — Genre de Vers polycotylcs ou Polystomes. (P. G.) *IIEXACT1Ï\'A , Wild. bot. pu. — Syn. d''Amaioua , Aubl. *HEXACTSS (É'^, six ; àx-t';, rayon), écimn. — Link {de Slell. marin. 1733) donne le nom d'Heoi-aclis à un groupe d'Etoiles de mer. (E. D.) HEXADACTYLE. moll. — On dcsiirnait autrefois sous ce nom le Pterocera millepeda. Voy. PTÉROCÈRE. (DeSH.) IlEXADICA. BOT. PH. — Genre placé avec doute dans la famille des Euphorbia- cées, établi par Loureiro {Flor. cochinch.). Arbre de Gochinchine. HEXAGEOTTIS, Vent. bot. ph.— Syn. de Monlbrclia, DC. *IIEXAGONIA (l^aywvto;, à sixauglcs). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Troncati- pennes , fondé par M. Kirby sur une espèce des Indes orientales , qu'il nomme termi'- nata. (D.) HEXAG1I\IE. Hexagynia {t-, six; Tuvv), femme), bot. — Linné a donné ce nom, dans sDn Système, à un ordre de plantes comprenant celles qui ontsix pistils. *HEXALOBUS (?;, six; loS6^, gousse). BOT. PH. — Genre de la famille des Anona- cées-Xylopiées , établi par Alph. DC. {;n mem. Soc. se. h. n. gencv., v, 212, t. l\, f. 1). Arbrisseaux de la Sénégambic et da Madagascar. Voy. anonacées. 612 HEX *HEXAMERIA (l^ay.Epst'a, divisé en six parties), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées , établi par R. Brown ( Horsfield Plant. Jav., 26, t. 7). Herbes de Java. ♦HEXAMITA (F? , six; pc^oç, fil), inf.— M. Dujardin {Comptes-rendus de l'Acad. des se, 1840, et Inf., p. 296, 1841) indique sous ce nom un genre d'Infusoires de la fa- mille des Monadiens qui est caractérisé par /a multiplicité des filaments moteurs. Les Hexamites se développent dans les eaux de mîirais putréfiées ou dans l'intestin des Ba- traciens, mais non dans les infusions arti- ficielles. On en connaît 3 espèces ; nous ne citerons que VHexamita nodulosa Duj. (E.D.) HEXAÎVDRIE. Hexandria ( ?;, six ; ày-op, homme), bot. — Linné a donné ce nom, dans son système, à un ordre de plantes comprenant celles qui ont six étamines. IIEXAIVTHUS, Lour. bot. ph. — Syn. de Tetranthera, Jacq. *HEXAPHYLLUS , Mégerle. ins. —Sy- nonyme de MecÀnus. (C.) *HEXAPHYLLUS (??, six; cpvlXov, feuille). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Luca- nides , établi par M. Mulsant {Lamellicor- nes (le France , p. 582) sur une espèce uni- que trouvée, en 1833, dans le ûois de Roche- Cardon, près Lyon, et nommée par l'auteur Ponibrianii , du nom de la personne à la- quelle il l'a dédiée. (D.) HEXAPODES. Hexapoda{e^, six; -noZç, pied). INS. — Ce nom désigne , dans VHis- toire naturelle des Insectes aptères , par M. le baron Walckenaër, la deuxième classe ou celle des Dicères Hexapodes. Les caractères des animaux que cette classe renferme peu- vent être ainsi présentés : Métamorphoses entières, partielles ou nulles; deux anten nés; corselet divisé, distinct de la tête et de l'abdomen; abdomen segmenté; pattes au nombre de six. Tous ces animaux sont de la classe des Insectes Hexapodes. Ils sont dicèreSy c'est-à-dire à deux antennes, comme tous les animaux de ce groupe; mais ils sont remarquables, les Lépismoïdes exceptés, par le nombre des anneaux de leur corps, qui est constamment moindre chez les au- tres Hexapodes. La plupart n'éprouvent pas de vraies métamorphoses : aussi ont-ils été nommés pour coJa Ilemimetahola , Mono- HEX morpha , etc. Voy. ces mots. Ils constituent ! trois ordres désignés sous les noms d'Epizoï- ques , d'Aphaniplères et de Thysanures. ; Voy. ces mots. (H. L.) j *HEXAPÏ\0T0D0ÎV (?;, six ; TzpSiroq , ; premier; oSoûç , dent), mam. — Groupe de , Pachydermes, désigné sous ce nom par MM. Falconer et Cautley {As, research., XIX, 1836). Voy. mppoPOTAMES fossiles. (E. D.) *HEXAPTERA (?^, six; nzepov, aile). bot. ph. — Genre placé à la fin de la famille des Crucifères , établi par Hooker {Bot. Miscell., l, 350, t. 72-74). Herbes du Pé- rou et du Chili. I *HEXAPUS (îÇ, six; ttoïç, pied), crust. ; — M. Dehaan , dans sa Faune japonaise , I désigne sous ce nom un genre de Crustacés 1 qui appartient à la famille des Catométopes i et à la tribu des Pinnothériens de M. Milne- Edwards. La seule espèce connue de ce genre ; est VHe.xapus sexpes Fabr. (H. L.) I *HEXARRHEIVA, Presl. bot. ph. — Syn. i d'Hilaria, H. B. K. ! *HEXASEPALUM (??, six ; sepalum, sé- ' pale). BOT. PH. — Genre de la famille des i Rubiacées-Spermacocées, établi par Bartling I {ex DC. Prodr., IV, 561). Arbrisseau du Mexique. Voy. rubiacées. i *HEXASTEPHANIJS (f^, six ; aTe'cpavoç , couronne), polyp. — M> Brandt(i4ct. a^ad. petr., 1825) indique sous ce nom l'un des i démembrements du grand genre Actinie. ! (E.D.) *HEXASTOMA. helm. — Genre d'Hel- minthes créé par Rafinesque. HEXATHYRIDÏE. Hexathyridium {?c, , six ; Q-jpiSioy , petite bouche), helm. — Dé- nomination employée par Treutler pour le genre de Vers qui comprend les Polystomes de la graisse et des veines, deux parasites de l'espèce humaine auxquels on réunit !e Linguatula integerrima de Frolich , Poly- stoma ranœ de Zeder, qui est un petit Ver assez singulier, vivant parasite dans la ves- sie urinaire des Grenouilles. C'est à tort que l'on avait pris pour des bouches les ventouses des Hexathyridies ; en effet, ces organes sont placés à l'extrémité postérieure de leurcorps, et la région qu'on avait regar- dée d'abord comme anale est bien la bouche. M. de Blainville, qui a conservé à ce genre le nom (V Hexathyridium ( Dict. des sci'nc. H EX nmt.f t. LVIl, p. 551), le caractérise ainsi : Corps mou , contractile, continu ou inar- ticulé , déprimé, ovalaire, atténué et ar- rondi en avant, élargi fortement et pourvu en arrière de trois paires de petites ventou- ses marginales , profondes , inermes , et , dans le milieu , d'une paire de petits cro- chets cornés ; bouche en forme de pore , dans le fond d'une ventouse ovale , termi- nale ; anus nul ou inconnu ; les deux ori- flces de l'appareil générateur très rapprochés et assez antérieurs ; le postérieur le plus grand. (P. G.) * IIEX ATOME. Hexatoma ( eÇ , six ; Tou./;', partie), ins. — Genre de Diptères établi par Meigen et adopté par Latreille , ainsi que par M. Macquart. Ce dernier auteur, dont nous suivons la classification, le place dans la division des Brachocères , subdivi- sion des Hexachaetes, famille des Tabaniens, et n'en décrit qu'une seule espèce , assez rare en Europe : c'est VHexaloma bimacu- lata de Meigen , qui a 6 lignes de long et qui est noire, avec une tache d'un blanc bleuâtre de chaque côté du deuxième seg- ment de l'abdomen. (D.) *HEXISEA {Uiç, vigoureux), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Pleuro- thallées, établi par Lindley (m Hookerjourn. ofhot. 7). Herbes du Pérou. Voy. orchidées. (J.) HEXODON (?;, six; oo.v;, ovto;, dent). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides , établi par Olivier et adopté par Fa- bricius , ainsi que par Latreille, qui le place dans la section des Xylophiles. Le genre Hexodon, suivant M. Blanchard, est l'un des plus remarquables de toute la tribu des Scarabéides. Sa forme sphérique, ses jambes toutes garnies d'épines , lui j donnent , dit - il , un aspect fort étrange, j Olivier a le premier décrit et figuré deux es- | pèces de ce genre , l'une sous le nom de | reticulatum , et l'autre sous celui d'unicolor, ! toutes deux comme originaires de Madagas- | car. Depuis , M. Hope en a publié une troi- i sième, qu'il nomme Kirbyi , et qui paraît ■ venir du même pays. Enfin M. Kollar, dans j les Annales du Muséum d'hist. nat. de Vienne (1836), en a fait connaître une quatrième, qu'il iioînmo Hopei. HIA 613 Les Hexodons, d'après la remarque de M. Luczot, officier de la marine royale, ne sont pas rares sur les bords de la mer ; mais, comme ils se tiennent toujours cachés dans le sable , ce n'est qu'en faisant de légère> fouilles qu'on peut s'en procurer, car il n'en a jamais vu voler ni marcher à la surface du sol. Ces insectes sont peu répandus dans lc> collections , et il paraît que M. Dejear. n'en possédait pas un seul dans la sienne, puisqu'il ne fait pas mention du genre Hexodon , même en synonymie , dans son dernier Catalogue. (D.) *HE1'DERIA , Fr. bot. cr. — Syn. de Geoglossum, Pers. *HE\DIA , Dennst. bot. ph. — Syn. de Briedelia, Wild. *HEYLA]\DIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Poda- lyriées, établi par De Candolle {Prodr., II, 123). Herbes de l'Inde. Voy. papilionacles. (J.) HEYMASSOLl, Aubl. bot. ph. —Syn. de Ximenia , Plum. IIEYIVEA. BOT. PH. — Genre de la famille des Méliacées-Trichiliées , établi par Rox- burgh (m Bot. mag., t. 1738). Arbres de l'Inde. Voy. méliacées. HIA1\S , Cuvier. ois. — Synonyme d'A- nastome ou Bec-ouvert ( Z. G.) *HIA]VTES (qui engouffre en volant). OIS. — Illiger, dans son Prodromus^ a fait de ce nom le titre d'une famille dans la- quelle il comprend les genres Hirondelle, Martinet et Engoulevent. Cette famille cor- respond à celle des Fissirostres de G. Cuvier et à l'ordre des Chélidons de M. Temminck. (Z. G.) HIATELLE. Hiatella (diminutif d'hia- tus, ouverture), moll. — Ce genre a été proposé par Daudin et adopté par La- marck. 11 a été établi pour une petite co- quille dont Linné faisait son Solen minutas. Cette coquille n'est point un Solen , m.iis elle n'appartient pas non plus à la famille des Cardiacées , comme Lamarck l'a sti;)- posé. En effet, en comparant ses caractères à ceux des Saxicaves , de la section des Bissomyes , on leur reconnaît une identité parfaite. Il résulte de ces observations que le genre Hiatelle doit disparaître de la mé- thode , et l'espèce qui lui sert de type doit 614 H[B Tenir prendre sa place parmi les autres Saxicaves. Voy. ce mol. (Desh.) eiATICULA , G. R. Gray. ois. — Divi- sion du g. Pluvier. Voy. ce mot. (Z. G.) HIATULA {hiatus, ouverture), moll. — Genre inutile proposé parM. Swainsonpour quelques espèces d'Olives cylindracées et à large ouverture. (Desh.) HIBBERTIA. bot. ph. — Genre de la famille des Dilléniacées-Dilléniées , établi par Andrews {Bot. reposit., t. 126, 472). Plantes suffrutescentes de la Nouvelle-Hol- lande. Voy. DILLÉNIACÉES. HÏBEUÎVAL,LE. bot.— Nomappliquéaux plantes qui fleurissent ou fr uctifien t en hiver. HIBERNAÎVT. Hibernans. zool. — On donne ce nom aux animaux sujets à l'hiber- nation. Voy. SOMMEIL d'hiver. IIIBEillVATION. zooL. — Voy. sommeil d'hiver. *HIBER1\IE. Hibernia{hibernus, d'hiver). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, établi par Latreille et adopté dans presque tous les ouvrages qui traitent spécialement des Lé- pidoptères. Ce genre se borne à un petit nombre d'espèces qui ne se montrent à l'état parfait qu'à la fin de l'automne et même au milieu de l'hiver, pour peu que la tempéra- ture se radoucisse. Elles offrent en outre cette particularité, que les femelles sont aptères ou n'ont que des rudiments d'ailes. Leurs chenilles s'enterrent au pied de l'ar- bre qui les a nourries pour se changer en chrysalides. Parmi les 9 espèces dont ce genre se compose, nous citerons comme une des plus connues VHibernia defoliaria {Geometra id. Linn.), dont la chenille est tellement com- mune, certaines années, qu'elle est un véri- table fléau pour les arbres fruitiers , sur lesquels elle vit de préférence , et dont il est d'autant plus difficile de les débarrasser qu'on ne s'aperçoit de son existence que lorsque les individus se sont répandus un à un sur chaque feuille. Secouer fortement l'arbre qui en est infesté pour les faire tom- ber et le.« écraser ensuite, serait sans doute le moyen le plus expéditif de les détruire; mais on ne peut l'employer à l'égard d'ar- bres fruitiers dont les fleurs ou les fruits à peine noués tomberaient en même temps que les chenilles. Heureusement il en est KIE un autre qui n'a pas cet inconvénient, mai^î qui ne peut produire son effet que Tannée suivante; c'est de ceindre le tronc de l'ar- bre , à un pied de terre, d'un anneau tracé avec du goudron ou de la glu , au mois de novembre et à la fin de février, c'est-à-dire aux deux époques où les phalènes dont il s'agit éclosent en sortant de terre , comme les Hannetons. Les femelles dépourvues d'ailes, étant obligées de grimper le long de la tige pour atteindre les branches et y dé- poser leurs œufs , sont arrêtées par le cercle de glu dont nous venons de parler, ou s'y empêtrent si elles veulent le francliir, de manière que toutes meurent avant d'avoir pu propager leur espèce. Or, la mort d'une seule femelle fécondée empêche la naissance de 300 chenilles au moins. (D.) *H1BERMILA {hibernus, d'hiver), échin. — M. Flemming (Brif. Anim., 1838) donne ce nom à un groupe de Grinoides. Voy. ce mot. (E. D.) *l]imiSCÉES. Ilibisceœ. bot. ph. —Tribu de la famille des Malvacées {voy. ce mot), ayant pour type le genre Hibiscus. HIBISCUS. BOT. PH. —Voy. ketmie. *iIIBOU. Olus. OIS. — Division généri- que du g. Chouette. Voy. ce mot. (Z. G.) *IIICORIUS, Rafin. bot. ph. — Syn. de Carya, Nutt. *HIDALGOA (nom espagnol), bot. pu. — Genre de la famille des Cornposées-Sénécio- nidées , établi par Lessing {in Linnœa^ Vi, 406 ). Herbes du Mexique. Voy. composées. *HIDROSIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Papilionacées-Lolées , établi par E. Meyer (Comment. 89). Arbrisseaux du Cap. Voy. PAPILIONACÉES. IIIÈBLË. BOT. PH. Voy. SUREAU. *HIELLA, Strauss, crust. — Syn. d'//y- pcria, Latr. (H. L.) HIE R AGI U M, vulgairement ÉPE R- VIÈRE (i?pa^, épervier). bot. ph. — Genre de la famille des Composécs-Cichoracées, éLa- bliparTournefort {Inst., 267) et générale- meniadopté.II présente pour caractères prin- cipaux: Capitule multiflore homocarpe; ïn- volucres polyphylles, à squames imbriquées, inégales; réceptacle nu, villeuxou alvéolé; corolles ligulées; aigrette simple, sétacée. Les Ilieracium sont des herbes vivaccs , polymorphes, à tiges couvertes de poils den- tés , glanduleux ou étoiles; à fleurs bleues HIE HIL 615 ou rarement jaune-orange. Elles croissent dans les régions tempérées du globe et sur- tout dans les lieux élevés. Ce genre offre plus de 150 espèces parmi lesquelles nous citerons principalement : 1" rÉpERViÈRE DES MURAILLES, //. murorum, recherchée autrefois comme remède souve- rain contre les maladies du poumon ; elle est remarquable par les petites taches brunes dont sont couvertes ses feuilles; 2" TÉrER- viÈRE ORANGÉE, H. aurantiacum , cultivée dans les jardins; cette plante, vivace et traçante, est brillante par la belle couleur orangée de ses flours. (J.) *HIERACOi\lX (Ifoa?, épervicr; ow?, ongle). CRUST. — Genre de Tordre des Am- phipodes , de la famille des Hypériens, éta- bli par M. Guérin-Menneville et ainsi carac- térisé par ce zoologiste : Corps court , ra- massé , composé de treize segments, non compris la tête ; tête ovale , très grosse ; antennes au nombre de quatre, inégales; les supérieures de la longueur de la tête, cachées dans une fossette, les inférieures un peu plus larges ; pieds des deux premiè- res paires assez courts , simples , égaux en- tre eux, à articles aplatis; troisième et quatrième terminés par une petite main imparfaitemant didaclyle ; cinquièmes pieds les plus grands de tous, et ayant le cin- quième article terminé par un ongle assez grand, aigu et un peu courbe; sixièmes pieds plus courts; enfin ceux de la septième paire encore plus courts que ces derniers, ayant le premier article grand, plat, les suivants cylindriques, moins longs ensem- ble que le premier, recourbés et cachés sous celui-ci dans le repos; les trois premiers segments abdominaux grands, diminuant de grandeur, portant chacun une paire d'appendices natatoires; les trois segments suivants courts, portant chacun une paire (le lames plates, ovales, un peu éihaiicrces au bout. On ne connaît encore qu'une seule espèce qui appartienne à ce genre : c'est le lliî^RAcoNYx RACCOURCI, IHevaconyx abbrc- viatus Guér. , décrite et figurée dans le Magasin de Zoologie, 1832. Ce petit Crus- lacé, long de 7 millimètres, a été trouvé par M. Gaudichaud pendant une traversée des îles Malouines au port Jackson. (H. L.) IIIERAX. OIS. — Genre établi par Vigors pour deux espèces de Faucons, les Falco fringillarius et erylhrogenys. Voyez faucoh. HIEROCHLOA ( îf po'î , sacré ; x^ô» , herbe), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Phalaridées , établi par Gmelin {Sibir.,1, 100). Gramens vivaces, répan- dant une odeur aromatique , et croissant entre les G0-7o" de latitude boréale et les 35-54" de latitude australe. Voy. grami- nées. HIEROCHOIVTIS , Medik. bot. ph. — Syn. d'Euclidium, R. Br. HIEROCONTIS , Adans. bot. ph.— Syn. d' Anastatica , Gœrtn. *HIEROI ALCO , Cuvier. ois.— Syn. de Gerfaut. (Z. G.) *HIEROIVIA, Flor.-FIum. bot. ph.— Syn. de Davilla , Velloz. HIGGI!\SIA (nom propre), bot. ph. — Blume, syn. de Pelunga, DC. — Genre de la famille des Rubiacées-Cinchonacées-Gardé- niées, établi par Persoon {Ench., I, 133). Sous-arbrisseaux du Pérou. Voyez rubia- CÉES. *HILARE. Hilara (t)aooç, gai, joyeux). INS. — Genre de Diptères, division des Bra- chocères , subdivision des Tétrachœtes , fa- mille des Tanystomes, tribu des Empides, établi par Meigen et adopté par Latreille , ainsi que par M. Macquart. Ce dernier en décrit 19 espèces , dont 18 de France ou d'Allemagne et 1 de l'Algérie. Celle-ci, que l'auteur nomme Algira , diffère très peu de la clypeata de Meigen , dont elle n'est peut- être qu'une variété. Le nom générique donné à ces Diptères fait allusion à la gaieté à laquelle ils sem- blent se livrer en formant des espèces de danses dans les airs. ( D.) HILARIA (nom propre), bot. ph. — DC, syn. d'Isotypus, H. B. K. — Genre de la fa- mille des Graminées-Phalaridées, établi par Humboldt et Kunth {Nov. gen. et sp., I, t. 37). Gramen vivace indigène du Mexi- que. Voy. GRAMINÉES. IULE. bot. — Voy. graine. * Hïî.ÉBATES. Hylebates. ois. — Fa- mille de l'ordre des Échassiers , fondée par Vieillot pour le seul genre Psophia (Agami). (Z. G.) *HILLERIA,FIor.-Flumin. bot. ph. — Syn. de Mohlana , Martius. IIÏLLIA. BOT. PH. — Genre de la famille des Rubiacées-Cinchonacées, établi par Jac- r.iG HIM HIN quin {Amer., 96, t. 66). Abrisseaux ou sous- arbrisseaux de l'Araérique tropicale, Voy. KUBIACÉES. *HILSE]VBERGïA,Boj. bot. ph. — Syn. d'Astrapœa , Lindl. HIMANTIA. BOT. CR. — Genre de Cham- pignons hyménomycètes , établi par Pries {Syst., 1 , 450), et regardé comme une sec- tion du genre Thelephora , Ehrenb. Voy. ce mot. *HIMAÎ\TOG ALLES, ois. — M. Lesson a fait de ce nom le titre d'un sous-ordre d'Échassiers, dans lequel il comprend trois familles : les Gallinogralles (genres Kamichi et Talégalle), les Agamis et les Outardes (g. Outarde et Court-Vite). (Z. G.) *HIMAIVTOGLOSSUM, Spreng. bot. ph. — Syn. d'Aceras, R. Brown. *HIMA]\TOPHOKUS (t>.aç, lanière; O^IELL'S, Dejean. ins. —Voy iiy- pOMELUs, Solier. (D.) *HI1»PAGR0STIS , Rumph. bot. ph. — Syn. d'Oplhmenns, Palis. *HIPPAGL'S {iTZTrnyi:, bâtiment q. i sert au transport des chevaux; forme de la co- quille). MOLL. — Genre proposé par M. Le.i, T. VI. HTP 617 dans son ouvrage sur les Fossiles de l'Amé- rique septentrionale , pour une petite co- quille qui, d'après sa description et sa figure, nous paraît voisine des Lucines; cependant il nous est impossible de juger parfaitement de ses caractères sans l'avoir sous les yeux, et. pour nous, ce g. demeure incertain. (Desh.) fîIPPALÏMUS (ÎTTTTo,, cheval; a),t|..oç , marin), polyp. — Genre de Polypiers de la famille des Actinaires, créé par Lamouroux {Exp. met. des Polyp., 1821). Les Hippali- mus présentent un Polypier fossile, fongi- forme , pédiceilé, plan et sans pores infé- rieurement, o(juvert en dessus d'enfonce- ments irréguiiers, peu profonds, ainsi que de pores épais et peu distincts; leur oscule est grand et profond au sommet du Poly- pier, sans pores dans son intérieur, 'pédiceilé, cylindrique, gros et court. Les Hippalimes se rapprochent beaucoup des Hallirhoés, mais ils en diiïèrent essentiellement par l'absence de pores sur la surface inférieure et sur le pédiceilé, et par leur forme. Une seule c.Ar»CIlIA, Fabr. ins. — Syn. de Satyrus, Latr. (D.) -*IIÎPPARCIIÎJS (Trr-rrapxo:, Hipparquc , nom propre), ins. — Genre de Lépidop- tères dc la famille des Nocturnes, tribu des Phalénides, établi par Leach, et adopté par M. Stei)hens dans son Catalogue des Insectes de V Angleterre. Ce dernier auteur y rap- porte 5 espèces qui n'ont de commun entre elles (]ue leur couleur verte, ce qui ne peut cire un caractère générique : aussi sont- ( !!:'s reparties dans plusieurs genres dans les autres auteurs. (D.) -'SÎPPARÎON. PALÉONT. — Voy. cheval I' -sir.E. *i!irPASTEmAS(rTrT:oç, cheval ; àTTyj'p, c:.;iile). ÉCHiN. — Groupe d'Astéries désigné ;,;ir M. Grav {Ann. of nat. Iiist. , 18i0). (E. D.) IlIPPE. Ilippa (ÎTr-^or, cheval), crust. — Ce genre, (\m ai)partiei!t à la tribu des Ilip- jiicns et à la lamille des Ptérygures , a été établi par Fabricius et adopte par tous les cnrcinologisles. Chez les Crustacés qui com-' 78 618 HIP posent cette coupe générique , le corps est ellipsoïde et un peu moins large en avant qu'enarrière. La carapace, tronquée postérieu- rement, est très convexe transversalement. Le rostre est petit et triangulaire. L'anneau oi)hthalmique , recouvert dans sa partie moyenne par le rostre, est en forme de fer à cheval. Les pédoncules oculaires, insérés à son extrémité, se composent de trois pièces, dont les deux basilaires, très courtes, se re- ploient sous la carapace, eu forme deV, et don t la dernière, grêle et cylindrique, s'avance entre les antennes internes , et se termine par un petit renflement pyriforme que porte la cornée. Les antennes internes sont de grandeur médiocre. Les antennes externes sont au contraire fort grandes et échappent facilement à l'attention, car elles sont d'or- dinaire reployées en arrière et cachées pres- qu'en entier par la bouche et les pattes- mâchoires externes ; ces dernières sont grandes et operculiformes. Les pattes sont généralement courtes et cachées sous la ca- rapace avec le dernier anneau thoracique non libre et non à découvert. On ne con- naît encore que deux espèces qui appartien- nent à ce genre, et elles habitent les mers de l'Asie et de l'Amérique méridionale. L'HiPPE ÉMÉRiTE , Hippa emerita Fabr. (Edw., AU. du Règ.anim. de Cuv.^Crust., pi. 43, fîg. 2), peut être considérée comme le type de cette coupe générique. Cette es- pèce n'est pas très rare sur les côtes du Brésil. (H. L.) HiPPÉLAPIIE (l'TTTroç, cheval; e'Aacpoç, cerf). MAM. — Ce nom a été appliqué à deux espèces de Cerfs : les Cervus hippolaphus et aristotelis. Voy. ciiRF. (E. D.) HIPPIA (Tttttoç, cheval; forme des fleurs). BOT. PH. — Genre de la famille des Compo- sées-Sénécionidées, établi par Linné {Gen., 22, 1324). Herbes ou arbrisseaux du Cap. Voy. COMPOSÉES. HIPPIDES. Hippidesy Luc. cuust. — Syn. d'Hippiens, Milne-Edw. (H. L.) HIPPIENS. Hippii. crust. — Ce nom, em- ployé par M. Milne-Edwards , est donné à une tribu de Crustacés qui appartient à la famille des Ptérygures , et à la section des Décapodes anormaux. Chez ces Crustacés , la carapace est moins large que longue, très convexe transversalement, et de plus présente toujours de chaque côté un giaud HIP prolongement lamelleux qui recouvre plus ou moins la base des pattes ; postérieure- ment elle est tronquée, et semble se conti- nuer avec la portion antérieure de l'abdo- men, qui est très large et lamelleuse laté- ralement. L'une des paires d'antennes, soit l'interne, soit l'externe, est toujours très longue. Les pattes-mâchoires externes n'ont ni fouet ni palpe, et leurs trois derniers ar- ticles sont très développés. Le sternum est linéaire, et les pattes imparfaitement exten- sibles ; celles de la première paire sont mo- nodactyles, et celles des deux ou trois paires suivantes sont terminées par un article la- melleux propre à fouir. Les pattes postérieu- res sont filiformes, semi-membraneuses, recourbées en avant , et cachées entre les parties latérales de la carapace et la base des pattes précédentes. Le pénultième an- neau de l'abdomen porte toujours une paire de fausses pattes terminées par deux lames plus ou moins ovalaires, ciliées. Les valves se voient sur le premier article des pattes de la troisième paire. Les branchies sont disposées sur une seule ligne, et insé- rées sur un pédoncule qui naît avec le tiers inférieur de leur face interne. Cette tribu renferme trois coupes généri- ques designées sous les noms de RemipeSf Âlbunea et Hippa. (H. L.) HIPPI01\ (Ttcttiov, forme de cheval), bot. PH. — Schm., syn. de Gentiana, Linn. — Genre de la famille des Gentianées, établi par Sprengel {Syst.y I, 505). Herbes des Indes orientales et de l'Amérique tropicale. (J.) *I1IPP0ASTER (T/rnoç, cheval; aa- Ti^'p) étoile). ÉCHiN. — Groupe d'Étoiles de mer distingué génériquement par M. Gray {Syn. Bril. mus., 1340). (E. D.) * IIIPPOBDELLE . Hippobdella ( T^tto; , cheval; ^^^ÀÀa, sangsue), annél. — Syn. J d'Hœmopis , employé par M. de Blainville " pour le genre d'Hirudinccs qui comprend la Sangsue, dite de Cheval, Hirudo nigra , espèce assez commune dans nos eaux douces. (P. G.) lïIPPOBOSQLE. Hippobosca (Tn^oç, cheval; gco-xw, je pais), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, subdivi- sion des Dichaîtes, famille des Pupipares, tribu des Coriaces, établi par MouD'et et adopté par Linné, qui y rapporte 4 espèces r HIP dont les enlomologisles ont fait les types d'autant de genres différents, de sorte que (•'.'lui qui nous occupe se borne aujourd'hui à VHippohosca cquinaAn naturaliste suédois, nuque! on a réuni depuis quelques espèces exotiques qui en diffèrent très peu et qui n'en sont peut-être que des variétés locales. Quoi qu'il en soit, voici comment M. Mac- quart, dont nous suivons la classification, caractérise le g. Hippobosque : Tête entière- ment saillante. Palpes presque cylindriques, tomentcux. Antennes à style apical nu. Prothorax distinct. Tarses à ongles bilobés. Ailes obtuses; nervure médiastine double; cellules marginale et sous-marginale étroi- tes; basilaires s'étendant jusqu'au milieu de l'aile; l'externe un peu plus longue que l'inieriie. Les Hippobosques, appelés Mouches-Arai- gnées par Réaumur, ont le corps ovale, aplati, revêtu d'un derme de la consistance du cuir, à l'exception seulement d'une grande partie de l'abdomen qui forme une espèce de sac membraneux sans anneaux distincts, et susceptible d'une grande dilatation dans une circonstance dont nous parlerons plus bas. Leur tête s'unit intimement au cor- selet ; elle porte sur les côtés antérieurs deux antennes courtes, insérées très près de la bouche. Les yeux sont grands, ovales, peu proéminents, etoccupent les parties latérales de la Icle, qui est dépourvue de stemmatcs ou d'yeux lisses. Les organes de la mandu- cation forment un bec avancé, composé de deux petites valvules coriaces, plates en carré long, plus étroites et arrondies au bout; ces deux valves représentent deux palpes entre lesquels le suçoir est placé comme dans un demi-tube. Ce suçoir est formé d'une pièce filiforme, cylindrique, avancée, arquée et naissant d'une sorte de bulbe au fond de la cavité buccale. Cette pièce filiforme, simple en apparence, se divise en deux soies, dont la supérieure, canaliculée, emboîte l'inférieure. Le corselet est grand, arrondi, et porte quatre stigmates très distincts, dont deux de chaque côté. Les ailes sont grandes, horizontales, avec les nervures disposées comme nous l'avons dit plus haut. On voit à l'extrémité de l'abdomen de la femelle deux petites languettes placées l'une sur l'autre, et deux mamelons latéraux hérissés de poils. L'anus se prolonge en forme de petit tuyau; en HIP 619 dessus de cet anus, on observe, en pres.sant le ventre du mâle, un mamelon ayant de chaque côté une lame écailleuse, et, sur le corps principal et intermédiaire, deux poin- tes ou dents pareillement écailleuses, qui servent probablement à retenir la femelle pendant l'accouplement. Les pattes sont fortes, avec des tarses courts et munis d'épi- nes en dessous ; leur dernier article est le plus grand ; sur la partie membraneuse qui j le termine en forme de pelote , sont implan- tés deux ongles robustes, fortement courbés et très aigus. Le mode de génération des Hippobosques est tout-à-fait particulier, et présente une grande anomalie dans la manière dont se reproduisent les Insectes en général. En ef- fet, les œufs fécondés, au lieu d'être pondus parla femelle, éclosent dans son ventre; les larves y vivent et n'en sont expulsées successivement qu'après avoir pris tout leur accroissement et s'être changées en nymphes sous la forme d'un œuf ou plutôt d'une coque presque aussi grosse que le ventre de la mère; de là la nécessité pour celui-ci d'être très dilatable, comme nous l'avons dit plus haut, pour faciliter cette sorte d'accouchement. La coque dont nous venons de parlerest molle, d'un blanc de lait, avec l'un de ses bouts d'un noir d'ébène, au moment de sa sortie; mais elle ne tarde pas à devenir entièrement noire et à durcir au point qu'elle résiste à une forte pression des doigts; et ce qu'il y a de plus remarquable, c'est qu'elle grandit alors instantanément de manière à surpas- ser en volume l'abdomen qui la contenait. L'extrême dureté de cette coque rendrait impossible la sortie de la Mouche qu'elle renferme, si la nature n'y avait pourvu en ménageant à celle-ci une porte qu'elle n'a qu'à pousser de dedans en dehors avec sa tête au moment de son éclosion. Si l'on exa- mine à la loupe une coque entière, on verra à son gros bout un faible trait qui indique l'endroit où se trouve une calotte que l'on fera sauter aisément avec la pointe d'un canif. On ignore si la femelle de l' Hippobosque donne naissance à plus d'une nymphe dans le cours de sa vie. Si cela est, il doit s'é- couler un temps assez considérable entre chaque ponteouplutôtchaqueaccouchement, afin de donner le temps à la larve de prendre 620 HIP tout son accroissement, et alors il faut sup- poser ou que les œufs n'éclosent que succes- sivement dans le ventre de la femelle, ou que chaque accouplement ne produit qu'un seul œuf, et par conséquent qu'une seule larve et une seule nymphe; cette dernière supposition paraît la plus probable. M. Léon Dufour {Ann. des se. nat., t. VI, 299) a donné une anatomie très détaillée de ce curieux Diptère; malheureusement ce Mémoire n'est pas susceptible d'analyse. Nous en extrairons seulement le fait qui nous a paru le plus intéressant parmi tous ceux qu'il renferme. Cet habile anatomiste a constaté l'existence, dans la femelle de l'Hip- pobosque, d'une sorte de matrice consistant en une grande poche musculo-membraneuse, destinée à une véritable gestation analogue à l'utérus de la femme, et des ovaires to- talement différents de ceux des autres Insec- tes. Ils sont formés de deux corps ovoïdes, obtus, remplis d'une pulpe blanche, homo- gène, libre et arrondie par un bout et abou- tissant par l'autre à un conduit propre. Suivant lui, ces ovaires, par leur configura- tion et leur position, se rapprochent singu- lièrement de ceux de la femme. Réaumur avait entrevu leur existence. La matrice, d'abord très petite, se dilate énormément par les progrès successifs de la gestation, refoule tous les viscères, et finit par envahir toute la capacité abdominale, à laquelle elle donne une ampleur considérable. Les Hippobosques se trouvent pendant Tété sur les Chevaux, les Bœufs et les Chiens, qu'ils tourmentent de leurs piqûres. C'est aux parties les moins protégées parles poils qu'ils se cramponnent avec leurs ongles crochus pour sucer le sang de ces animaux. D'après une expérience de Réaumur, ces In- sectes s'abreuvent aussi du sang de l'homme, et leur piqûre n'est pas plus sensible que celle de la Puce. Indépendamment de l'Hippobosque des Chevaux {Hippohosca equina des auteurs) qui se trouve dans toute l'Europe, M. Mac- quart en décrit cinq autres, dont une du cap de Bonne-Espérance, une d'Egypte, deux des Indes orientales, et une du Brésil ou du Chili, rapportée par M. Gaudichaud. Ces cinq espèces sont plus ou moins voi- sines de celles de l'Europe, et n'en sont peut-être que de simples variétés qui n'en IlIP diffèrent que par les couleurs. Sur quoi M. Macquart fait observer avec raison que l'importation du Cheval dans toutes les par- ties du glob€ a dû y introduire en même temps son Diptère parasite, qui doit s'être modifié comme le Cheval lui-même, suivant les climats. Cependant plusieurs Hippobos- ques exotiques présentent des modifications organiques qui caractérisent avec plus de certitude des espèces distinctes; et cette pluralité d'espèces paraît d'autant plus cer- taine que plusieurs Hippobosques exotiques ont été trouvés sur des animaux également étrangers à l'Europe. L'7/. camelina Leach vit sur les Chameaux en Egypte; VH. ru- fina Wied., du Cap, a été recueilli par Leichtenstein sur l'Autruche, ce qui s'écarte des mœurs ordinaires de ces Insectes, qui sont parasites des Mammifères : aussi 01- ferst, qui l'a décrit, présume-t-il qu'il ne s'est trouvé que par hasard sur cet oiseau, et qu'il vit habituellement sur le Couagga, espèce du genre Cheval, qui se mêle très souvent parmi les troupeaux d'Autruches. Voy. l'art, pupipares. (D.) *I1ÏPP0BR0MUS (rTTTToç , cheval ; Sp!S- fjioç, nourriture), bot. ph. — Genre placé avec doute à la fin de la famille des Sapin- dacées. Il a été établi par Ecklon et Zeyher {Enum., 151 ) pour un arbre résineux du Cap. HIPPOCAMPE, poiss. — Voy. syngna- the. HÏPPOCARCIIV. Hippocarcinus , AIdr. CRUST. — Syn. d'Homola, Roux. (H. L.) HIPPOCASTAlVÉES.FippocasfanecP.BOT. PH. — Famille de plantes dicotylédones, po- lypétales, à étamines hypogynes , composée d'unpctitnombredevégétaux,dontA. L. Jus- sieu formait la première section de sa fa- mille des Érables, et qui a été pour la pr<î- mière fois distinguée et désignée sous le nom qu'elle porte par De Candolle ; elle est t^ès voisine de celle des Sapindacées , avec la- quelle même plusieurs botanistes la réunis- sent. Elle se compose d'arbres ou d'arbris- seaux , qui tous sont ou peuvent être culti- vés dans nos climats, et dont un surtout, le Marronnier d'Inde, est l'un des plus beaux arbres de nos parcs et de nos promenades. Ces végétaux ont des feuilles opposées, di- gitées , formées presque toujours de 5 à '9 folioles, dépourvues de stipules. Leurs fleurs. HIP IlIP e^i \ parfaites ou imparfaites par avortcmcnt , sont réunies en grappes rameuses ou en pa- nicules d'un bel effet. Elles présentent les caractères suivants : Calice libre , quinqué- parti ou quinqué-fîde, ou quinqué-denté, à divisions plus ou moins inégales entre elles, la supérieure plus longue , les deux latérales les plus courtes. Corolle irrégulière, à 5 pé- tales inégaux , alternes au calice, ou , plus souvent, à 4 pétales seulement, l'inférieur ayant avorté. Disque hypogyne, annulaire, ou dilaté du côté supérieur en une lame qui embrasse la base des organes sexuels. Éta- mines en nombre toujours asymétrique, et réduit par avortement à 9 {Ungnadia), k 8,6, ou plus souvent à 7. D'après M. A. de Jussieu , cet avortement porte toujours sur les étamines du verticille extérieur opposé aux pétales. Les filets de ces étamines sont libres, allongés, filiformes, ascendants; leurs anthères bilocuiaires et s'ouvrant par une fente longitudinale. Pistil à ovaire sessile ou stipité, à trois loges contenant chacune deux ovules fixés à Tangle interne des loges, pla- cés l'un au-dessus de l'autre; les micropyles regardent d'abord tous deux en dehors dans deux directions opposées ; mais , plus tard , celui de l'ovule inférieur se porte en haut, celui du supérieur se porte en bas ; on a ainsi deux ovules dirigés en sens inverse, l'inférieur ascendant , le supérieur pendant (A. de Juss., Malpig., p. 140). Style et stig- mate indivis. Le fruit est une capsule co- riace, extérieurement lisse ou hérissée de piquants, dans laquelle les trois loges primi- tivessont souventréduites à deux ou à une; sa déhiscence est loculicide. Presque tou- jours un ovule a avorté dans chaque loge , qui est devenue par là monosperme. Graine volumineuse , marquée d'une large tache iarmée par le bile, à testa coriace et luisant. Son embryon, dépourvu d'albumen ou de |;érisperme, recourbé, présente deux coty- lédons volumineux qui renferment une grande quantité de fécule, et une radicule courte dont la direction varie suivant que, sur les deux ovules que renfermait la loge, c'est le supérieur ou l'inférieur qui s'est dé- veloppé. Les Hippocastanées sont toutes originaires Pline, qui vint après, ne fit qu'ajouter une erreur de plus en lui attribuant le corps couvert de poils comme le Phoque (3). Tous les auteurs qui ont écrit sur cet animal , jusqu'au iv'= siècle, se sont bornés à répéter, à très peu de chose près , ce qu'en avaient dit leurs prédécesseurs ; (i) Arist., Hist. anim., lib. 2, cap. 7, et lib. 8, cap. 24. (ï) Diod. sic, lib. I. (fi) Pi., lib. 9, cap. 12, mais à cette époque Achille Tatius (1) en donna des notions un peu plus justes, en lui ôtant cette queue de Cheval que lui avait attribuée Hérodote, sa crinière, etc. Sa queue, dit-il, est courte et sans poils comme le reste de son corps ; sa tête est ronde et grosse; sa gueule fendue jusqu'aux tempes, son menton large, ses narines sont très ou- vertes, ses dents canines recourbées, pa- reilles à celles du Cheval , mais trois foi* plus grandes. Les Romains, même avant Pline, sous l'édili té de Scaurus, avaient déjà vu dans leur cirque un Hippopotame vivant. Auguste leur en montra un autre lors de sa victoire sur Cléopâtre. Plus tard, Antonin, Com- mode, Héliogabale, Gordien III, leur en fi- rent voir plusieurs autres. Outre cela il en existe d'assez bonnes figures sculptées, connues des anciens : par exemple, celle qui est sur la plinthe de la statue du Nil qui ornait le Belvédère à Rome; les trois figures excellentes que l'on voit sur la mosaïque de Palestrine; d'autres sur les médailles d'Adrien, etc. Si les auteurs de l'antiquité ont mal dé- crit cet animal, il ne faut donc pas conclure qu'Us ne le connaissaient pas, mais simple- ment qu'ils ne comprenaient pas encore l'importance d'une description rigoureuse- ment exacte. Ce qui le prouve, c'est qu'ils n'ont guère mieux décrit une foule d'ani- maux qu'ils avaient sous les yeux. Depuis le iv'' siècle jusque vers le milieu du xvi^, l'Hippopotame fut pour ainsi dire oublié en Europe, et le peu d'auteurs qui en ont parlé n'ont fait qu'ajouter de nou- velles erreurs à son histoire. Un auteur arabe, Abdallatif, dans sa relation de l'É- gygte, en donne cependant une fort bonne description. Maintenant, si nous cherchons les causes qui ont jeté les auteurs anciens et du moyen -âge dans l'erreur toutes les fois qu'ils ont voulu décrire cet animal , nous les trouvons très aisément. On le nommait en Egypte, comme partout où il se trouve , Cheval marin ou Cheval de ri- vière ; car son nom grec , Hippopotame , et son nom égyptien , Foras Vbar, ne signi- fient rien autre chose. Or, les écrivain?, trompés par ce nom, ont voulu à toute force trouver des analogies de forme entre cet (i) AcU. tat., "ib. 4, iap.2. IIÎP IIIP 627 animal et son nom de Cheval. C'est assuré- ment pour cette raison qu'ils lui ont donné la taille d'une espèce de Cheval , la crinière d'un Cheval, la queue d'un Cheval, les dents d'un Cheval, la tête d'un Cheval, etc., tou- tes choses qui n'existaient que dans leur prévention. Et cependant, ils devaient soup- çonner que l'étymologiede ce nom devait se chercher, non dans les formes ni dans les habitudes de l'Hippopotame , mais dans sa voix , comme l'avait fait observer Diodore de Sicile. En effet, selon cet auteur, et même selon Hérodote et Aristote eux-mêmes qui, les premiers, ont commis celle faute, sa voix a beaucoup d'analogie avec le hennis- sement du Cheval. Beaucoup de voyageurs, Merolla , Schoulen, Adanson , Prosper Al- pin , Abdallatif, et d'autres écrivains plus modernes, conGrment ce fait. Vers le milieu du xvr siècle, Belon, étant aMrs à Constantinople, vit un Hippopot.une vivant, qui fut également vu p;ir Gylius, mais la description n'en fut faiie que long- temps après et de mémoire; d'ailleurs, les deux figures qu'il y a jointes ne représen- tent pas l'Hippopotame qu'il a vu : ce sont des copies prises sur le revers de la médaille de l'empereur Adrien , et sur la plinthe de la statue du Nil, à Rome, Gylius se borna à copier la description de Diodore. Gessner copia la description de Belon. EnGn , en 1603, un chirurgien italien, Federico-Zerenghi , ut imprimer à Naples l'histoire de deux Hippopotames qu'il avait pris vivants et tués lui-même en Egypte, dans une grande fosse qu'il avait fait creu- ser aux environs de Damietle, près du Nil , et c'est le premier Européen qui nous ait donné une idée exacte de cet animal; mais son ouvrage , écrit en italien , paraît avoir été négligé par les naturalistes jusqu'à Buf- fon, qui en a donné un extrait dans ses œu- vres. Les auteurs qui vinrent après Zeren- ghi, par exemple Aldrovandi , Columna , Ludolphe , Thevenot , jusqu'en 1735, ont assez bien connu l'animal ; mais à cette époque, Prosper Alpin recommença à embrouiller son histoire en créant, sur une peau mal préparée et à laquelle il man- quait les dents, une nouvelle espèce qu'il nomma Chœropotame j tout en conservant ■ (elle de l'Hippopotame. Ce Chœropotame ou Cochon de rivière n'a été adopté que par Hermann ; son existence a été rejetée avec raison par tous les autres naturalistes. BulTon, en s'en tenant presque exclusive- ment à la notice de Zerenghi, ne fit guère avancer la science. Daubenton, Allamand , KIockner , Sparmann , Gordon, ont fourni quelques bonnes notes, mais c'est à G. Cu- vier que nous devons, depuis 1821, ce que nous savons de plus positif sur l'organisa- tion de cet animal. Depuis lui, M. Desmou- lins a cru reconnaître une nouvelle espèce dans l'Hippopotame du Sénégal; d'autres naturalistes dans celui d'Abyssinie; et en- fin Marsden une quatrième espèce qui serait de Java et de Sumatra. Une chose fort curieuse dans l'histoire de l'Hippopotame, c'est que cet animal, si peu , ou plutôt si mal connu des anciens, ait élevé chez eux une polémique relative- ment aux contrées qu'il habite, et que cette polémique ait continué jusqu'à nos jours. Strabon , Néarque , Eratosthènes et Pausa- nias niaient qu'il y eût de ces animaux dans l'indus; Onésicrite, Philostrate et No- nus soutenaient qu'il y en avait. Buffon pensait qu'il n'en existait pas en Asie, quand Michel Boyer affirmait qu'il s'en trouvait en Chine, et Linné aux embouchu- res des rivières de quelques parties de l'Asie. Tous les naturalistes de nos jours regardent ces animaux comme exclusivement d'Afri- que ; Marsden et la Société académique de Batavia ont inséré le nom de l'Hippopotame dans le Catalogue des animaux du pays qu'ils habitent, c'est-à-dire de Java et de Sumatra. Ce dernier fait est d'une trop haute importance dans la science pour que nous n'entrions pas dans quelques détails à ce sujet. Voici les faits en faveur de l'opinion de M. Marsden : 1" Dès l'année 1799, dans le premier volume de ses Mémoires, la Société de Batavia compte l'Hippopotame au nom- bre des animaux de Java ; 2 il se trouve que cet animal a un nom populaire dans le pays , et même à Sumatra; ce nom malayou est Conda-Ayer ou Kuda-Ayer ; or il serait bien extraordinaire qu'un peuple eût dans sa langue nationale un nom qui représentât un animal dont ce peuple n'aurait pas con- naissance; 3° un M. Whalfeldt , officier du gouvernement de Batavia et employé à sur- veiller la côte, rencontre un Hippopotuaie 628 IIIP HIP vers l'embouchure d'une des rivières méri- dionales de la côte; il le dessine et envoie le dessin au gouvernement. Peut-on suppo- ser que cet oCficier ait voulu mystifier son gouvernement , au risque de s'en faire peu estimer et peut-être de perdre sa place? 4" le dessin est communiqué à un natura- liste, M. Marsden , qui reconnaît l'animal. Peut-on encore supposer qu'un auteur qui jouit de la considération de G. Cuvier puisse confondre un Hippopotame avec un Dugong, un Pachyderme avec un Gétacé? Disons maintenant comment G. Cuvier réfute ces assertions : 1" Un Hippopotame des îles de la Sonde serait une chose très remarquable et peu d'accord avec ce qu'on sait d'ailleurs de la répartition géographique des grandes espèces. M. Cuvier, au lieu de ce qu'on sait , aurait dû dire de ce que l'on conclut, car il est évident qu'il part d'une idée préconçue. 2" MM. Diard et Duvaucel ont parcouru Java et Sumatra dans toutes les directions sans avoir trouvé cet Hippo- potame; mais, parce qu'ils ne l'ont pas ren- contré , est-ce une raison pour qu'il n'y soit pas ? 3 " Peut-être l'Hippopotame de M. WhulCeldt et de la Société de Batavia estil le même que le Succolyro de Niewhof. Mais une société savante et deux naturalis- tes ne peuvent prendre pour un Hippopo- tame un animal qui a une queue toutïue et des défenses sortant de dessous les yeux. Laissons là cette discussion. 11 est cer- tain (}u'aujourd'hui il n'existe plus d'Hip- popotames au-dessous des cataractes , mais qu'il y en avait encore dans le temps de Zerenghi , et même plus tard , puisque Prosper Alpin en a vu deux au Caire. Il y en avait aussi vers la On du xu"" siècle, comme l'établit le passage suivant d'Abdal- latif : « L'Hippopotame , dit-il , se trouve dans la partie la plus basse du fleuve, près de Damiette. » Or, comme d'anciens auteurs avaient annoncé qu'il n'y en avait plus de leur temps en Egypte, les naturalistes fran- çais ont supposé , un peu trop vite à mon avis, que ces animaux avaient plusieurs fois disparu et reparu pour disparaître en- core en Egypte ; il me semble qu'il serait bien difficile d'assigner des causes plausi- bles à de telles migrations. L'anatomie de l'Hippopotame est encore fort mal connue, à l'exception de son os- téologie, minutieusement décrite par G. Cuvier. Abdallatif avait déjà dit que son organisation intérieure avait beaucoup d'a- nalogie avec celle d'un Cochon ; Daubenton a confirmé ce fait en disséquant un fœtus dont les viscères avaient, selon lui, lapins grande analogie avec ceux d'un Pécari. 11 serait fort long et assez inutile ici d'entrer dans des détails sur le squelette de cet ani- mal. Pour cette partie, nous renvoyons le lecteur aux Recherches sur les osseinents fos- siles , par G. Cuvier, édition in-8°, p. 401 et suiv. Les Hippopotames , soit qu'ils forment une seule espèce ou davantage , habitent l'Afrique méridionale et orientale. On les trouve au Cap , en Guinée , au Congo au Sénégal , sur toute la côte orientale en x\byssinie , en Ethiopie, en Nubie, et probablement aussi au midi de la Haute- Egypte. L'Hu'Poi'OTAME AMPHIBIE , Hippopotamus amphibius Lin. , Hippopotamus capensis Desm. , la Vache marine, le Cheval marin de quelques voyageurs , V Hippopotamus an- tiquorum de Fab. Columna. Il est d'une grosseur énorme et atteint quelquefois jus- qu'à 11 pieds (3'", 575) de longueur sur 10 (3'", 248) de circonférence. Ses formes sont massives, ses jambes courtes, grosses, et son ventre touche presque à terre; ses pieds sont tous à quatre doigts, chacun muni d'un petit sabot. Sa tête est énorme, ter- minée par un large mufle renflé; sa bou- che est démesurément grande, armée de canines énormes , longues quelquefois de plus d'un pied , mais cependant toujours cachées sous les lèvres ; elles fournissent de l'ivoire plus blanc, plus dur et plus estime que celui de l'Éléphant. Ses yeux sont pe- tits, ainsi que ses oreilles; sa peau est nue et d'une grande épaisseur, d'un roux tanné. Il habite toutes les grandes rivières du midi de l'Afrique, et il paraît qu'autrefois il était assez commun dans le Nil. Après l'Éléphant et le Rhinocéros , c'est le plus grand des Mammifères quadrupèdes; et, comme tous les animaux aquatiques de cette classe , il a beaucoup de graisse sous la peau. Il paraît que sa chair, surtout quand il est jeune, est très bonne à man- ger : aussi est-elle fort recherchée par les Hottentots , et plus encore par les Abyssi- HIP HIP 629 niens. Cet animal est très lourd ; il marche fort mal sur la terre, mais il nage et plonge avec une extrême facilité, et a, dit-on , la singulière faculté de marcher sous l'eau, sur le fond des rivières, avec plus d'agilité que lorsqu'il est sur la terre. Il peut rester assez longtemps au sein des ondes sans ve- nir respirer à la surface , mais non pas une demi-heure, comme on l'a dit. Ses narines, très développées, se remplissent d'eau; il la chasse avec force en respirant chaque fois qu'il vient se souffle}', ainsi que disent les chasseurs , et le bruit qu'il fait dans cette circonstance trahit sa présence. Lors- qu'il est sur la terre, où il vient pour paître et pour mettre bas, s'il entend le plus petit bruit et qu'il se croie menacé du moindre danger, il gagne aussitôt la rive du fleuve ou du lac qu'il habite , se jette dans les on- des, plonge , et ne reparaît à la surface, pour respirer, qu'à une très grande distance. S'il est poursuivi, il replonge aussitôt, et , pour se souffler, il ne laisse plus paraître à la surface que l'extrémité de son mufle. 11 en résulte que si on l'a manqué d'un pre- mier coup de fusil, il est à peu près inutile de le poursuivre davantage. Son cria beau- coup d'analogie avec le hennissement d'un Cheval, ainsi que je l'ai dit; mais, dans certaines circonstances, il devient beaucoup plus retentissant, et Adanson dit qu'on l'entend fort bien à un quart de lieue de distance. Son caractère est défiant , très fa- rouche , mais du reste assez paisible quand il n'est pas inquiété et poursuivi de trop près. Dans ce dernier cas , quoiqu'il n'atta- que pas l'homme, au moins ordinairement, il se retourne pour se défendre ; mais sa stupidité ne lui permet pas de distinguer son agresseur du canot ou de la chaloupe qui le porte , et lorsqu'il a renversé l'em- barcation ou brisé le bordage, il ne pousse pas plus loin sa vengeance. « Une fois, que notre chaloupe fut près du rivage, dit le capitaine Covent , je vis un Hippopotame se mettre dessous , la lever avec son dos au- dessus de l'eau , et la renverser avec six hommes qui étaient dedans ; mais par bon- heur il ne leur fit aucun mal. » BulTon dit que si ou le blesse , il s'irrite , se retourne avec fureur, s'élance contre les barques, les saisit avec les dents , en enlève quelquefois des pièces et les submerge. Malgré ses habitudes paisibles , il paraît cependant, du moins si on s'en rapporte à Paterson, que cet animal devient quelque- fois offensif sans y avoir été provoqué. Voici ce que dit ce voyageur : «. Pendantque nous étions dans cet endroit (sur les bords de la rivière d'Orange), mon compagnon, M. Van- Renan , courut le plus grand risque de sa vie, en traversant la rivière, de compagnie avec quatre Hottentots; ils furent attaqués par deux Hippopotames. Ils eurent le bon- heur infini de pouvoir arriver sur un rocher qui s'élevait au milieu de la rivière, et, leurs fusils étant chargés, ils tuèrent un de ces animaux; l'autre nagea 'sur la rive oppo- sée. M L'Hippopotame passe tout le jour dans l'eau, et n'en sort que la nuit pour aller paître sur le rivage, dont il ne s'éloigne ja- mais beaucoup, car il ne compte guère sur la rapidité de sa course pour regagner, en cas de danger, son clément favori. Il se nour- rit de joncs, de roseaux, déjeunes rameaux d'arbres et de buissons aquatiques, et, lors- qu'il trouve à sa portée des plantations de cannes à sucre, de mais, de riz et de millet, il y fait de grands dégâts, car sa consomma- tion est énorme. On a prétendu qu'il man- geait aussi du poisson; mais ce fait est en- tièrement controuvé. Sans quitter les lieux marécageux et les bords des lacs et des ri- vières, il n'est cependant pas sédentaire, car souvent on le voit apparaître dans des pays 011 i! ne s'était pas montré depuis long- temps, et, d'autres fois, il disparaît tout-à- coup des contrées où il est trop inquiété, c'est ce qui est arrivé il y a quelques années dans tout le midi de la colonie du cap de Bonne-Espérance, quoique le gouverneur en ait, pour cette raison, prohibé la chasse. Sa manière de voyager est très commode et fort peu fatigante : le corps entre deux eaux , ne montrant à la surface que les oreilles, les yeux et les narines, il se laisse tranquillement emporter par le courant, en veillant néanmoins aux dangers qui pourraient le menacer. Il dort aussi dans cette attitude, mollement bercé par les ondes. Presque toujours ces animaux vivent par couple, et le mâle et la femelle soignent en- semble l'éducation de leurs petits, qu'ils ai- ment avec tendresse et protègent avec cou G30 HiP HÏP rage. La nature a donné à ces animaux un instinct merveilleux pour trouver l'eau, et ils apportent cet instinct en naissant. En voici un exemple fort extraordinaire cité par Thunberg. « Un jour, étant à la chasse, dit- il, un colon aperçut une femelle d'Hippopo- tame qui était montée sur le rivage pour mettre bas à quelque distance de la rivière ; aussitôt il se cacha dans des broussailles, ainsi que ses camarades. Dès que le jeune Hippopotame parut, le colon tira la mère si juste, qu'elle tomba sur le coup. Les Hotten- tots, qui croyaient saisir le petit, furent bien étonnés de voir cet animal tout gluant leur échapper des mains et se sauver dans la ri- vière, sans que personne lui eût indiqué le chemin, mais seulement par un instinct tout naturel. » On chasse l'Hippopotame de différentes manières. Quelquefois on se cache, le soir, dans un épais buisson, sur le bord d'une rivière, fort près de l'endroit où il a l'habi- tude de sortir de l'eau, ce qui se reconnaît à la trace de ses pas. On a le soin de se pla- cer sous le vent, de ne pas faire le moindre bruit, et il arrive parfois qu'il passe sans défiance auprès du chasseur, qui, d'un coup de fusil, lui envoie une balle dans la tête et le tue raide. Si l'on manque la tête, il se sauve, car sa peau est tellement dure et épaisse, dit-on, qu'elle ne peut être percée à nulle autre partie de son corps, ce qui me paraît fort exagéré. S'il n'est que bles.sé, il est également perdu pour le chasseur, parce qu'il se jette dans l'eau et ne reparaît plus. II s'accroche dans le fond à quelque aspérité, et il aime mieux se noyer que de devenir la proie de son ennemi. Les nègres de Guinée, les Hottentots, les Abyssiniens, et autrefois les Égyptiens, prennent ces animaux de lama- nièresuivante : Quand ils ont reconnu, sur le bord d'une rivière, le sentier où ils passent ordinairement en entrantet sortant de l'eau, ils creusent sur son chemin une fosse large et profonde et la recouvrent avec des ba- guettes légères sur lesquelles ils étendent des feuilles sèches et du gazon. Quelquefois ils plantent au fond de la fosse un ou plu- sieurs pieux, dans une position verticale et ayant leur pointe très aiguë. L'animal man- que rarement d'y tomber, et se blesse si grièvement sur les pieux, qu'il en meurt avant la venue des chasseurs. S'il est encore vivant, ils le tuent sans danger à coups de fusil ou de lance. L'Hippopotame, quoi qu'en aient ditbeau- coup de voyageurs , fuit l'eau salée et ne se trouve jamais dans la mer. Mais, comme il se laisse souvent entraîner par le courant jusqu'à l'embouchure des fleuves, et aussi loin en mer que l'eau reste douce, on a pu l'y rencontrer et faire confusion en prenant son séjour accidentel et momentané pour sa demeure ordinaire. Lors de leurs amours, le mâle et la femelle, sans sortir entièrement de l'eau, viennent sur un bas-fond où l'eau leur atteint à peine au ventre ; là ils .s'accou- plent à la manière des chevaux. J'ignore le temps de la gestation, mais, à en juger par analogie, il peut être de dix à onze mois. I La femelle ne fait qu'un petit, qui la suit aussitôt dans la rivière; mais elle est obli- i gée de sortir de l'eau pour l'allaiter. j L'Hippopotame du Sénégal, Hippopotamus i senegalensis Desmoul., est ordinairement ! plus petit que le précédent, dont il ne diffère ' guère que par de légers caractères anatomi- ' ques, auxquels, il me semble, Desmoulins ' a donné trop d'importance. Ce jeune et sa- I vant naturaliste croyait à la flxité absolue des [ formes ostéologiques dans chaque espèce, et ! ceci est une erreur. L'observation faite sur i les animaux domestiques, le Chien, leMou- I ton, le Cheval, le Bœuf, etc., prouve, jus- qu'à l'évidence, l'action des agents exté- rieurs sur les formes ostéologiques. Certes la ' tête busquée d'un Cheval normand offre d'é- I normes différences avec la tête à chanfrein ; concave d'un Cheval arabe ; la tête d'un ' Bouledogue n'a aucun rapport avec celle ' d'un Lévrier, etc. Quelques naturalistes ré- ' pondent que ces différences de formes sont le résul tat delà domesticité ; je leur demande si la domesticité est autre chose qu'un • agent extérieur dont les influences ont une ! autre cause que celles de la température, : d\i climat et de la nourriture. L'homme, i par son intelligence et en accumulant les i causes, peut hâter les modiflcations de l'or- ganisme , mais il ne crée rien , il ne mo- difle pas par ses mains, et c'est toujours la nature qui agit et en vertu des mêmes lois. Un animal placé au Cap n'a ni la tempéra- ture, ni le climat, ni la nourriture d'un animal de la même espèce placé en Abyssi- nie; et un troisième vivant au Sénégal sera MIP HIP 631 dans (les conditions tout autres que celui d'Abyssinie et celui du Cap. Certainement les agents extérieurs modifieront leur orga- nisation de trois manières différentes en raison des mêmes lois qui modifient les ani- maux domestiques. Or, partant de ce principe incontestable , je ne pense pas que l'Hippopotame du Séné- gal soit autre chose qu'une simple variété du précédent. Ses formes extérieures ne différent point de celles de l'espèce du Cap. Ses canines sont plus grosses, et le pian sur lequel elles s'usent est plus incliné; l'échan- crure de l'angle costal de l'omoplate est beaucoup moins sensible; la crête sagittale est moins longue; la suture du jugal avec l'os zygomatique est rectiligne et se termine à un demi-pouce au-dessus du bord infé- rieur de la cavité glénoïde, tandis que, dans l'espèce du Cap, la pointe du jugal, termi- née en biseau, s'arrête à un pouce en avant du bord antérieur de cette cavité. Il n'y a pas d'échancrure entre l'apophyse coracoide et la cavité glénoïde. Enfin , il offre encore ouelques légères différences dans le bord pubien du détroit supérieur du bassin, dans l'obliquité plus prononcée du plan de cha- que branche du maxillaire, dans la plus grande longueur du crochet qui termine en avant la fosse massétérine, d'où résulte pour l'animal la faculté de porter un peu plus la mâchoire en avant. ♦ Nous ferons remarquer que le squelette (lu Sénégal , qu'a observé M. Desmoulins , était celui d'un jeune animal dont on ne connaît pas le sexe , et qu'il l'a comparé à celui d'un vieil Hippopotame du Cap, dont le sexe est également inconnu. En consé- quence je demande : 1° si on avait le moyen de comparer plusieurs squelettes du Séné- gal, est-on certain que tous offriraient ab- solument les mêmes particularités ? 2" les différences observées ne résulteraient-elles pas de l'âge? Le peu d'élévation de la crête sagittale me le ferait volontiers croire ; 3° ne pourraient-elles pas encore résulter de la différence des sexes, et ceci n'expliquerait-il pas la différence dans le bord pubien du détroit supérieur du bassin ? Du reste, je ne pousserai pas plus loin cette discussion, parce que, tant que les na- turalistes n'attacheront pas un sens précis au mot espèce , il importe peu que l'Hippo- potame du Sénégal soit désigné par le mot espèce ou le mot variété. L'Hippopotame d'Abyssinie , Hippopota- mus Abyssiniens Less., me paraît encore être une simple variété qui ne différerait de l'Hippoptame du Cap que par sa taille un peu moins grande , et par sa couleur d'un noir ardoisé. C'est probablement la même que l'Hippopotame du Nil, ou bien, dans ce fleuve, il en existe deux variétés, comme le dit le voyageur Cailliaud. (BOITARD.) HIPPOPOTAMES FOSSILES, paléont. —S'il est douteux qu'il existe plus d'une espèce vivante d'Hippopotame, il est incontestable que l'on en rencontre plusieurs espèces fossiles. La plus anciennement connue , Hipp. major , parce qu'elle est d'une taille plus élevée que l'espèce vivante décrite par Cuvier dans le 1"'" vol. des Oss. foss., se retrouve en grande abondance avec des os d'Eléphants , de Rhinocéros , de Mastodon- tes et de Ruminants dans le val d'Arno supérieur , et l'on en a recueilli des frag- ments aux environs de Rome, dans les landes de Bordeaux , dans le terrain d'alluvion des environs de Paris , en Auvergne, dans l'al- luvion sous-volcanique, et en Angleterre, auprès de Brentfort, dans le comté de Mid- dlesex, avec des os de Rhinocéros et d'Élé- phant. On en trouve également de nom- breux débris en Sicile, mais qui paraissent appartenir à un individu d'une taille un peu moindre que l'espèce du val d'Arno. Malgré sa ressemblance générale avec l'Hippopo- tame vivant, M. Cuvier y a trouvé des dif- férences suffisantes pour constituer à ses yeux une espèce et non une simple variété. La seconde espèce , également due aux recherches de Cuvier, Hipp. minutus,\se trou- vait engagée dans un grès testacé à base calcaire des environs de Dax, département des Landes. Elle présente des différences assez marquées dans tous Jes os que ce bloc a fournis, et se trouve en outre caractérisée par une taille qui n'est que moitié en me- sure linéaire de celle du grand Hippopo- tame. La troisième espèce, Hipp. hexaprotodofiy se rencontre aux Indes, dans les collines tertiaires subhimalayanes. Ses incisives sont au nombre de t>, aussi bien en haut qu'en bas, tandis qu'il n'y en a que 4 dans l'Hip- 632 HIP HIP popotame vivant. Cette espèce, à peu près tlun quart moins grande que l'espèce vi- vante, a été trouvée par M. le capitaine Cautley et M. Hugues Falconer, et annoncée pour la prennière fois dans le Journ. de la Soc. as. pour 1838. Ces naturalistes pensent ïnênme que les nombreux ossements qu'ils en ont recueillis ne peuvent pas tous se rap- porter à une seule espèce, et ils ont proposé (iélevercet Hippopotame en sous-genre sous io nom à" Hexaprotodon. Outre les Hippopotames major et minu- tiis, Cuvier avait établi sur un fragment de mâchoire inférieure non dégarni entière- ment de sa gangue , provenant d'un tuf calcaire du département de Maine-et-Loire, un Hipp. médius, et sur quelques dents isolées , trouvées dans un banc calcaire , près de Blaye, département de la Charente, un Hipp. dubius. M. de Christol a reconnu que cette mâchoire et ces dents appartien- nent à une espèce de Cétacé herbivore, qui tient du Lamantin et du Dugong , auquel il a donné le nom de Metaxylherium , et dont les dents présentent, lorsqu'elles sont usées, une ressemblance assez grande avec celles des Hippopotames. Frappé cependant des différences que les dents sur lesquelles il avait établi ces espèces, présentaient avec cellesd"esvrais Hippopotames, Cuvier annon- çait lui-même qu'il fallait attendre d'au- tres os pour porter (sur elles) un jugement définitif. Il semble que ces paroles auraient dCi s'opposer aux conclusions que quelques naturalistes ont tirées de cette erreur con- tre les principes de la détermination, des ossements fossiles employés par Cuvier, puisqu'il donïiait dans ce cas les résultats de son examen comme douteux. (L. D.) *HIPPOPSÎS (rTTTToç, cheval; ov|/(ç, face). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiai- res, établi par M. Serville {Ânn. de la Soc. ent. de Fr., t. IV, p. 41 ), qui lui donne pour type l'if, lineolala , espèce originaire (lu Brésil ; 4 ou 5 autres espèces du même pays, une du Sénégal et une autre de Ma- nille, y sont encore comprises. Les Saperda lem>niscala, longicornis de ¥., et filiformis d'Olivier, font probablement partie de ce genre, de même que la S. marginella P., espèce propre au centre et au midi de la France M. Guérin-Menneville vient de re- cevoir mission du gouvernement d'étudier la larve de ce Coléoptère, qui s'attaque à la tige des céréales et les fait périr. Les Hip- popsis , dans le repos , tiennent leurs an- tennes dirigées en avant , ce qui n'a pas lieu, ou n'a pas encore été observé chez d'autres Longicornes. (C.) IliPPOPUS. MOLL. — Voy. HIPPOPE. *HIPPORHII\US ( cVuoç , cheval ; ptv , nez). INS. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides gonatocères, division des Entimides, créé par Schœnherr {Disp. melh., p. 85; Synonym. gen. et sp. Curculion., tom. I, p. 460; V, 2 part., pag. 746). Le nombre des espèces qu'y rap- porte cet auteur est de 79; presque toutes appartiennent à l'Afrique australe. Nous indiquerons les espèces suivantes de Fabri- cius , comme en faisant partie : CurcuL jnlularius, spectrum, ruhifer, seoc-villalus , nodulosus et trïbulus ; cette dernière est in- digène de la Nouvelle -Hollande. Le corps de ces Insectes a la dureté de la pierre ; leurs élytres sont couvertes de tubercules j épineux, souvent disposés en lignes; la ! trompe est grosse, quadrangulaire, et comme I sciée en dessus à sa base. (C.) I * IIIPPOSIDEROS (Tîmoç, cheval ; oiè-n- \ poç, fer). MAM. — M. Gray(Mag'. zool. et bot. y I II, 1828) désigne sous ce nom un genre de j Carnassiers chéiroptères , comprenant le j Rhinolophus Iridens Geoffr. {Desc. Egypte y II) et 8 espèces provenant de l'Inde, parmi j lesquelles nous citerons seulement VIL in- \ signis Horsf. (E. D.) I HIPPOTHERIUM. paléont.— Foy. che- : VAL FOSSILE. I IlIPPOTHOA (nom mythologique) . polyp. i — Genre de Polypiers flexibles de la famille ; desCellariées, créé par M. Lamouroux(Gew. Polyp.) et ayant pour caractères : Polypier I encroûtant, capillacé, rameux; rameaux di- vergents , articulés ; chaque articulation ' composée d'une seule cellule en forme de fuseau ou de navette; ouverture polypeuse ronde, très petite, située sur la surface su- périeure et près du sommet de la cellule. Ce genre se rapproche des Lafœes par sa composition et des Actées par la situation de l'ouverture de la cellule. Une seule espèce entre dans ce groupe, c'est l'HippoTHOÉ DIVERGENTE Lamx., d'une couleur noire , et qui se trouve sur les Hydrophytes ilp lîIP 633 <':C la Méditerranée et principalement sur le i)el€ss.eria palmala, (E. D.) ISIt'POTIS (t'TîTToç, cheval; oSç, wto'ç, oreille), bot. th. — Genre de la famille des Rubiacées-Cinchonacées-Gardéniécs , établi par Ruiz et Pavon {Prodr., 33). Arbrisseaux du Pérou. Voy. rubiacées. IIIPPL'IUS (Ttcttoç, cheval ; oùpx, queue). BOT. PH. — Genre de la famille des Halora- gées, établi par Linné {Gen., n. 11). Her- bes des régions froides et tempérées de l'hé- misphère boréal. Voy. haloragées. HIPPL'UITE. POLYP. — Divers Polypiers sont désignés sous ce nom parGuettard et quelques autres naturalistes. (E. D.) niPPURITE. Hippuriles. mou.. — On conçoit à peine aujourd'hui comment il a été possible de confondre parmi les Cépha- lopodes des corps qui en dînèrent autant que ceux qui sont connus actuellement sous le nom d'Hippurite. On doit attribuer cette confusion à Picot de laPeyrouse,qui,le pre- mier, ayant observé ces corps fossiles aux bains de Rennes, dans les Pyrénées, les dé- signa sous le nom d'Orthocératites , et les décrivit comme des coquilles cloisonnées. Nous ferons remarquer, en traitant des Orthocères, que ce mot a été appliqué non seulement aux Hippuriles, mais aussi à plu- sieurs autres corps fossiles dont les rapports peuvent être contestés. L'opinion de Picot de la Peyrouse entraîna celle de Bruguières, celle de Lamarck lui-même; enfln Cuvier et tous les autres naturalistes rangèrent les Hippurites parmi les Céphalopodes. En les inscrivant à la suite des Bélemnites, Cuvier ^lève quelques doutes, et dit que la bouche de la coquille est fermée par un opercule que quelques uns regardent comme une der- nière cloison, mais que, si ce n'est pas une cloison , rien ne s'opposerait à ce que les Hippurites entrassent dans les bivalves. Ce doute, reproduit par M. de Férussac, ne Ta pas empêché de conserver ce g. dans le voisinage des Bélemnites. M. de Blainville, à l'article mollusques du Dict. des se. nat.^ n'a point fait mention du g. Hippurite, et d'après nos observations, les a fait rentrer parmi les Rudistcs de Lamarck, dans son Traité de malacologie. C'est justement à cette époque que nous avons publié , dans \es Annales des se. nalur., nos observations SUT les Rudistcs, et en particulier sur le g. T. VI. : Hippurite. Muni de matériaux nombreux , j nous avons comparé minutieusement les Hippurites aux coquilles des Céphalopodes, et de cet examen il est résulté pour nous cette opinion que ce g, doit faire partie des Mollusques acéphales, et doit se placer non loin desSphérulites etdes Radiolites de La- marck. Pour comprendre ce que nous avons à dire sur le g. curieux qui fait le sujet de cet article, il faut se rappeler les caractè- res fondamentaux des coquilles des Céphalo- podes. Toutes sont libres, parfaitement sy- métriques : il y en a de droites, et d'autres diversement enroulées sur un même plan ; d'autres enfin , dont la forme turriculée se rapproche de celle des coquilles turbinées. Ces coquilles sont généralement minces , et aussitôt que le test extérieur est détruit ou enlevé des moules , on voit qu'une grande partie de la coquille est divisée à l'intérieur par des cloisons transverses , régulièrement espacées, concaves en avant, vers l'ouverture de la coquille, et convexes en arrière. Ces cloisons, ordinairement très minces, sont percées d'un siphon, dont la position varie selon les familles et les genres; c'est un tuyau continu compris dans, l'épaisseur de la cloison , mais qui , dans l'état ordinaire de fossilisation , peut se rompre à chacune des cloisons et montrer nettement sa tran- che circulaire. La plus grande partie du der- nier tour de la coquille des Céphalopodes ne présente pas de cloison, parce qu'elle est destinée à contenir l'animal. Si nous m.el- tons à côté d'une de ces coquilles une Hip- purite, il sera bien facile de remarquer iej difTérencesqui existent entre elles, et commL* nous, on arrivera à conclure que les Hippu- riles sont de véritables coquilles bivalves. En effet, ces coquilles sont allongées, co- noides , mais non symétriques , et elles of- frent constamment , vers leur extrémité I pointue, une trace de leur adhérence aux I corps sous-marins. Il arrive même fréquen; i ment que les jeunes individus s'attachcri". i aux plus gros par une partie de leur Ic;:- j gueur; quelquefois même, dans certaiiu':: ! espèces, les individus sont attachés les uns ' aux autres, de manière à former des mossrs compactes, semblables à des tuyaux d'or- I gue. Lorsque l'on vient à casser longilud:- nalement des Hippurites , on trouve, dans ! rcxtrémité amincie des cloisons transvcrse^, SO 634 HIP HÏP mais qui ne sont point régulières; elles n'ont point entre elles une distance égale ou proportionnelle; souvent elles se tou- chent, quelquefois elles s'écartent subite- ment. Par leur disposition, elles ont la plus grande analogie avec les cloisons que font les Huîtres dans leur accroissement. Si l'on prend une Huître Pied-de-Cheval, par exem- ple , ou plutôt une Huître à talon très al- .ongé, comme VOstrea virginica , et que l'on coupe en deux la valve inférieure , on trouve dans le talon un grand nombre de cloisons irrégulières olîrant beaucoup d'a- nalogie avec les cloisons des Hippurites. Ces cloisons, comme l'a reconnu Picot de la Pey- rouse lui-même, ne sont point percées d'un véritable siphon ; mais la coquille montre en dedans deux crêtes long-tudinales qui descendent de l'ouverture jusqu'au sommet, laissant entre elles un intervalle semi- lu- naire, dans lequel s'enfoncent les cloi- sons transverses. 11 est facile de compren- dre que ces crêtes n'ont aucun rapport, aucune ressemblance avec le siphon des Cé- phalopodes, puisqu'elles tiennent a la paroi même de la coquille. Entre la dernière cloison des Hippurites et les bords de l'ou- verture, il reste une cavité cylindrique as- sez profonde destinée à contenir l'animal ; mais l'ouverture a des bords épais taillés en biseau. Ordinairement subcirculaire, cette ouverture peut être modiliée dans les individus, selon qu'ils ont trouvé plus ou moins d'espace pour leur développement. Comme ils sont adhérents, ils subissent les conséquences de celte manière de vivre, en devenant plus ou moins irréguliers, lors- qu'un certain nombre d'individus se tou- chent et se gênent dans leur développement. Cette ouverture à bords épais est fermée d'une manière parfaite par une valve oper- culiforme , plane, et dont les bords sont taillés en biseau pour s'accorder à la forme de la valve opposée. Rarement on peut dé- tacher cette valve supérieure; mais nous en avons vu un échantillon d'une parfaite con- servation entre les mains de M. Holand Du- roquand, auquel on doit un très bon travail sur ce g. La face supérieure ou externe est toujours pointillée ou ornée de diverses sculptures ayant l'apparence de polypiers ; en dedans cette valve est lisse , et ne porte aucune trace de charnière ou d'unpression musculaire; enfin (et ce caractère distinctif se montre dans toutes le: Hippurites) cette valve porte en dessus deux ©seules obliques, correspondant exactement au sommet des deux crêtes qui régnent dans toute la lon- gueur des grandes valves. Ce que nous ve- nons de dire doit suffire pour démontrer qu'il existe une énorme différence entre les Hippurites et les Céphalopodes; cela suffit même pour démontrer que les Hippurites doivent faire partie des Mollusques acépha- les. Mais quelle place ces coquilles doivent- elles occuper dans la série méthodique^ Telle est la question que nous devons exa mitîer d'une manière sommaire, car nou. nous proposons d'y revenir à l'article rd- DISTKS. Jusqu'ici les Hippurites sont propres aux terrains crétacés, et l'on sait que, dans ces terrains, presque toutes les coquilles subis- sent une altération par laquelle leur couche intérieure est dissoute, tandis que la couche externe demeure dans son intégrité; mais, dans les lieux où ces corps ont été observés, il est souvent arrivé que les parties, empâ- tées dans une roche solide, ne peuvent plus se distinguer, et il faut user d'un artifice particulier pour se convaincre que, dans ces coquilles, il y avait une charnière articulée puissante, dont on ne peut encore se faire une juste idée. Pour arriver à la démonstra- tion dont je parle, il faut faire scier et polir des tronçons pris dans une même Hippurite bien coîiservée, dans le voisinage de la valve supérieure, et en descendant jusqu'au point où commencent les cloisons transverses, on voit alors, comme nous l'avons fait repré- senter daris notre Traité élément, de conchyl,, qu'il existait, à côté de l'une des crêtes in- térieures, des cavités coniques, à tranches ovalaires, au nombre de trois, séparées en- tre elles par de minces cloisons et probable- ment destinées à recevoir les dents cardi- iiales de la valve supérieure, comme cela a lieu dans les Sphérulites. Probablementaussi le sommet des crêtes sur lesquelles on aper- çoit souvent une petite cavité, était destiné à recevoir un ligament dont la valve supé- rieure aurait conservé l'empreinte, sous la forme des deux oscules qu'elle présente. On doit croire également que, pour mouvoir ses valves, l'animal était pourvu de deux nms - cîc: •" "'a»'» les empreintes de ces parties ne l HIR nous sont point encore connues. Il résulte de cet ensemble de faits que les Hippurites sont des coquilles bivalves, appartenant aux Rudisles de Lamarck, et doivent rentrer par conséquent parnni les Mollusques acéphales il/miaires. Cette opinion , nous le savons, n'est point partagée par la plupart des con- chyliologistes qui se sont occupés des fossi- les, M. Desmoulins d'abord a fait de la fa- mille des Rudistes un ordre d'animaux intermédiaires, selon lui, entre les Ascidiens et les Acéphales. Sur des matériaux incom- plets, M. Goldfuss a rapproché ces corps du groupe des Brachiopodes , et cette opi- nion, à laquelle s'est rangé M. A. d'Orbigny, ne me paraît point soutenable dans l'état actuel de la science. Mais nous n'insisterons pas davantage actuellement sur l'appréciation des caractè- res de ce groupe ; nous nous proposons de revenir sur ce sujet aux articles rudistes et fi'HÉRULiTEs; et, pour nous, les Hippurites peuvent être caractérisées de la manière suivante: Coquille bivalve, irrégulière, très îîiéquivalve : l'une grande, conique, adhé- rente; l'autre très petite, operculiforme , plane ou légèrement concave ; deux oscules enfoncés, correspondant par leur position au sommet de deux crêtes saillantes et conver- gentes, qui s'élèvent sur la paroi de la valve conique; une charnière articulée; liga- ment... ? impression musculaire. . . ? Les Hippurites sont d'une extrême abon- dance dans les terrains crétacés supérieurs (!u midi de l'Europe. Elles sont quelquefois .unoncelées en grande quantité, et leurs dé- bris, mêlés à ceux des autres genres de Ru- distes, constituent des couches puissantes qui régnent sur une très vaste étendue. Le nombre des espèces est assez considérable; nous en connaissons une dizaine; mais il est à présumer que les naturalistes qui habi- tent les lieux où elles se rencontrent en possèdent beaucoup plus. (Desh.) ♦HIPPURIUM. polyp.— m. Oken {Lehrf. naturg., 1815) a donné ce nom à un Poly- pier que l'on rapporte au genre Isidea. Voy. ce mot. (E. D.) HIPTAGE. BOT. Pif.— Genre de la famille des Malpighiacées, établi par Gœrtner (II, 169, t. 116). Arbrisseaux grimpants de l'Asie tropicale. Voy. malpighiacées. niR.EA. BOT. PH. — Genre de la famille ilIR 635 des Malpighiacées, établi par Jacquin (^m., 137). Arbrisseau de l'Amérique tropicale. Voy. MALPIGHIACÉES. I HIRCUS. MAM. — Nom scientifique du i Bouc. Voy. CHÈVRE. I HIRESIA, Gistl. INS. — Voy. iresia , ! Dejean. ' OIRMOIMÈVRE. Hirmoneura (tt,of*o;, I enchaînement; vévpov ^ nervure), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, famille des Tanystomes, tribu des Anthra- ciens , établi par Wiedmann , et adopté par Meigen et Latreille, ainsi que par M. Mac- quart. Ce dernier en décrit 5 espèces , dont i 4 exotiques et 1 type du genre, qui se trouve j en Dalmatie : celle-ci est VH. obscura de I Meigen. Son nom générique fait allusion à la disposition des nervures des ailes. (D.) HIRNELÏA, Cass. bot. ph. — Syn. dMr- ; gianthus, Wendl, ♦HIRIVEOLA. BOT. CR.— Genre de Cham- pignons hyménomycètes, établi par Pries \ (PL hom., 93) pour un petit Champignon des Antilles encore peu connu. HÏROWDE, Cuv. MOLL. — Syn. d'Avi- 1 cule, Lamk. i HIRONDELLE. Hirundo. ois.— De tous les oiseaux qui s'agitent sur notre globe, les î Hirondelles (et je prends ici ce mot, non plus avec la restriction qu'il a aujourd'hui dans nos ouvrages scientifiques , mais avec son extension vulgaire, en l'appliquant aussi aux Martinets, comme l'ont fait Linné, Buffon et plusieurs autres naturalistes), les Hiron- delles , dis-je , composent une des plus in- téressantes familles que puisse fournir la classe à laquelle elles appartiennent, car elles réunissent pour nous l'utile à l'a- gréable. Ainsi que la plupart des oiseaux qui .se distinguent par quelques attributs particu- liers ou par des mœurs exceptionnelles , les Hirondelles paraissent avoir fixé l'attention de l'homme à toutes les époques et dans tous les lieux. Les naturalistes ont consacré à leur histoire de nombreuses pages ; d'un autre côté, elles ont été plus d'une fois chan- tées et célébrées par les portes (1 ) ; plus d'une (i) Hccrkf-ns a consacré tout un poème aux Hirondelles, et le nombre des auteurs qui, il<-puis les temps les plus recu- lés, ont fait mention de ces oisfaux e»t vraiment prodigieux. Isaïe dîinsses prophéties, Homère dans son Odyssée, Aristo- phane et Martial dans leurs satires, Virgile dans ses Géor- giques , Théocrite dans ses idylles. Suidas, Ange-Poliliea , Hérodote, dans leurs livres, Ovide dans ses Métamorpboac», 636 HIR fois aussi les moralistes les or.t proposées , Toutes les Hirondelles du vaste bassin entre le pont de» Tuileries et le Pont-Neuf, et peut-être plus loin, s'étaient réunies au nombre de plusieurs milliers; elles faisaient nuage; toutes poussaient le cri d'alarme... Toutes celles qui étaient à portée vinrent à leur tour, comme à une mnrse de bague, donner, en passant, un coup de bec à la firelle. Ces coups, dirigés sur le même point, se succédaient de seconde en seconde, et plus promptement encore... Une demi-heure de ce travail fut suffisante pour couper la ficelle et mettre la captive en liberté. » MM. Roullin.Dupuy et Is. Geoffroy ont également constaté qu'une Hirondelle, suspendue à un fil, fut délivrée de la même m.mière p;ir ses compagnes. Je ne conteste point ces faits, mais je dois tlire que j'ai vu une Hirondelle de fenêtre dans le même ras, ay.int les pied» pris dan» un fli, mourir suspendue, sans avoir pu être délivrée. 638 IIIK HIR oiseaux reviennent fidèlement sous .e pre- mier toit qui les a abrités , mais encore que le premier mariage qu'ils contractent est indissoluble pour l'avenir. Cet attachement des Hirondelles pour la demeure de leur choix est tel qu'elles y retournent alors qu'on les en éloigne en les transportant à de grandes distances. Les jeunes même , assez forts toutefois pour pouvoir voler, parais- sent avoir l'instinct, lorsqu'ils ont été ainsi transportés au loin, de regagner le nid où ils ont pris naissance. C'est ce qui contribue- rait à faire admettre un fait très curieux, rapporté par Spallanzani, fait qui s'est passé dans le couvent des capucins de Vignola , situé à quelques lieues de Modène. Je ne puis résister au désir de le citer à cause de son étrangeté. «Ces religieux, » dit Spallanzani en parlant des capucins de Vignola, « avaient coutume de régaler chaque année un habi- tant de Modène de quelques douzaines de jeunes Hirondelles prises dans les nids du couvent; et, pour qu'elles ne leur échap- passent pas , ils en faisaient la chasse à la nuit tO'mbante. Une fois , l'homme chargé de les portera Modène, s'étant mis en mar- che aussitôt après leur capture , eut la ma- ladresse de les laisser évader tout près de la ville. Le premier usage qu'elles firent de leur liberté fut de retourner à Vignola, où elles arrivèrent avant le jour et au moment où les capucins étaient assemblés dans le chœur. » Les cris tumultueux de ces oiseaux au- tour du couvent, et à une heure où ils n'ont pas coutume de chanter, piquèrent la curio- sité des religieux, qui, étant allés visiter, après l'office, les nids qu'ils avaient dévas- tés la veille , ne furent pas peu surpris de les trouver peuplés comme auparavant. )) En vérité, si ces jeunes Hirondelles n'avaient point parmi elles, pour les guider dans leur voyage nocturne, d'individus vieux et expé- rimentés , ce fait sans exemple , certifié à Spallanzani par des témoins oculaires et dignes de toute confiance , ne peut s'expli- quer qu'en supposant à de jeunes oiseaux l'instinct merveilleux des individus adultes. Bien qu'ordinairement les Hirondelles restent attachées au premier berceau de leurs amours, il n'est pourtant pas rare de les voir abandonner une localité qu'elles avaient longtemps préférée, quelquefois sans cause connue et comme par caprice , et d'autres fois parce que l'homme, poussé par le besoin incessant de détruire , aura trop souvent anéanti leurs nichées, et trop sou- vent aussi les aura tourmentées en leur fai- sant une chasse acharnée. Les Hirondelles ne s'établissent pas indif- féremment dans tous les lieux. Soit qu'elles habitent le sein des villes, soit qu'elles fas- sent leur demeure des montagnes rocheu- ses , soit qu'elles vivent dans les forêts so- litaires, toujours ce sont les localités abri- tées et bien exposées qu'elles choisissent, et toujours, de préférence , celles qui sont à proximité de l'eau ; car l'eau est pour elles un clément essentiel d'existence. Non seulement elle leur est nécessaire pour se désaltérer, pour se baigner fréquemment , mais c'est aussi à sa surface qu'elles vont chercher, par les temps froids et les jours de disette, les Insectes qui y voltigent. Aussi, lorsqu'au printemps elles arrivent dans un pays, leur premier soin, après avoir visité leur ancien nid , est de voler à la recherche des lacs, des étangs, des grands fleuves. Celles qui n'ont pas su se choisir une demeure dans leur voisinage, font alors de grandes excursions journalières , obli- gées qu'elles sont d'aller quérir au loin leur pâture , rare partout à cette époque. Mais ces courses ne sont rien pour elles, la nature les ayant dotées d'une puissance de vol des plus remarquables. Tout en elles est admirablement combiné pour éle- ver cette faculté au plus haut degré , et pour en faire des oiseaux esseniiellement destinés à une vie aérienne.. Aussi presque tous leurs actes se passent dans les airs, et le vol est , Ton pourrait dire , le seul mode de progression qui leur soit familier. Elles mangent en volant, boivent, se baignent en volant, quelquefois nourrissent leurs petits en volant , et c'est encore en volant qu'elles recueillent la plupart des matériaux qui entrent dans la construction de leur nid. Autant leurs mouvements sont pénibles et disgracieux lorsqu'elles sont enlevées à leur élément favori, autant ils sont aisés et pleins de grâce lorsqu'elles peuvent déployer en toute liberté la précieuse faculté qui leur a été aussi largement départie. L'œil se plaît alors à les accompagner dans leur vol sou- ple , léger et sinueux ; à les voir s'élancer HIR HII{ 6" dans les hautes régions, tantôt avec des bat- tements d'ailes précipités , d'autres fois en se balançant, en décrivant mille cercles qui s'agrandissent, se resserrent, s'agrandissent encore et toujours s'embrassent; à les sui- vre lorsqu'elles effleurent d'une aile rapide les façades de nos édifices et de nos maisons, lorsqu'elles rasent d'un vol agile la surface de la terre ou des eaux, et qu'elles y tracent, selon les expressions admirables et vraies de Buffon, un dédale mobile et fugitif dont les routes se croisent , s'entrelacent, se heur- tent, se roulent, montent, descendent, se perdent et reparaissent pour se croiser, se rebrouiller encore en mille manières. A la grâce, à la mobilité, à la sou- plesse, le vol des Hirondelles reunit d'au- tres qualités non moins remarquables. Il est peu d'oiseaux qui exercent aussi long- temps cette faculté sans prendre du repos. Certaines espèces , principalement les Acu- tipennes , qui représentent les Martinets dans l'Amérique, ne s'arrêtent jamais un seul instant de la journée. Toujours au sein de l'air, toujours volant çà et là, l'immo- bilité paraît leur être interdite. Mais un exemple plus frappant encore de la durée du vol chez ces oiseaux, est celui que fournit le Martinet noir d'Europe. Cette espèce, qui se signale à l'attention de tout le monde par les cris importuns qu'elle ne cesse de pous- ser en tournant autour de quelque édifice , demeure blottie dans son trou seulement aux heures du jour où la température est le plus élevée. Hors ce temps qu'elle passe dans l'inaction , moins pour se reposer que pour se soustraire à la trop grande chaleur, elle vague constamment, le jour et la nuit, au sein de l'atmosphère. Le fait des courses nocturnes du Marti- net noir est bien certainement un des plus curieux que présente l'histoire de ces oi- seaux. Montbcillard en parle comme d'un phénomène qui s'observe seulement au mois de juillet et quand les Martinets touchent à l'époque de leurs migrations; mais Spallan - zani a vu, et je l'ai constaté moi-même bien des fois, que ce phénomène a lieu du- rant tout le temps que ces oiseaux passent parmi nous. Vers la fin du jour, après qu'ils ont bien tourné, selon leur «outume, autour d'un clocher ou d'un autre édifice, en les voit s'élever a di^s hauteurs plus qu'ordinaires , et toujours en poussant des cris aigus. Divisés par petites bandes de quinze à vingt, ils disparaissent bientôt to- talement. Ce fait arrive régulièrement cha- que soir, vingt minutes environ après le coucher du soleil , et ce n'est que le lende- main, lorsqu'il commence à reparaître à l'horizon , qu'on voit les Martinets redes- cendre du haut des airs , non plus par ban- des, mais dispersés çà et là. Avant la ponte, mâles et femelles s'en vont ainsi chaque soir; mais lorsque les soins de l'incubation retiennent les femelles dans leur nid, les mâles seuls exécutent ces courses nocturnes. Spallanzani dit même que lorsque l'éduca- tion des jeunes est terminée , les Martinets se retirent dans les hautes montagnes , où ils vivent, jusqu'à leur départ d'Europe, « au sein des airs, et sans jamais se poser i sur aucun appui. « Il me semble difficile de { citer un seul oiseau qui plus que celui-ci ait une durée de vol aussi grande. 11 est pro- bable que si les mœurs de toutes les espèces étrangères nous étaient bien connues, on troMverait, chez quelques unes d'elles, cette faculté développée au même degré. La rapidité est encore une qualité du vol des Hirondelles. Elles égalent, et quelques espèces surpassent même en vitesse les meilleurs Voiliers. Les anciens, frappés de la célérité avec la- quelle les Hirondelles franchissent en peu d'instants des distances considérables, con- vertissaient quelquefois ces oiseaux en mes- sagers de l'amour ou de l'amitié, comme de nos jours nous voyons qu'on le fait, pour un tout autre motif, à l'égard des Pigeons. Pline, qui nous a transruis ces faits, rap- porte que, pour recevoir très promptement des nouvelles d'un ami éloigné, on lui en- voyait en cage une Hirondelle saisie sur le nid pendant l'incubation : l'ami lui rend.iit la liberté, après avoir noué à ses pieds nu fil dont les diverses couleurs exprimaient un langage de convention. Alors l'oiseau , impatient de revoir l'objet de ses affections, revenait avec une célérité extrême , appor tant la réponse qui lui était confiée. Spallanzani, que je ne saurais trop citer, ayant fait des expériences de ce genre, dans le but de connaître la distance que peuvent franchir les Hirondelles dans un temps donné, s'est assuré que l'Hirondelle de fc- 640 ]]lil uni nêtre mettait 13 minutes à parcourir vingt milles, et que le Martinet noir faisait trois fois le même trajet, c'est-à-dire traversait un espace de soixante milles dans 13 mi- nutes seulement. D'un autre côté, M. Dc- france, qui s'est beaucoup occupé du vol de l'Hirondelle de cheminée , a constaté , en supputant le temps que cette espèce met à parcourir un espace, dans une rue, en y cher- chant des mouches par un temps pluvieux , qu'elle peut faire six lieues de poste par heure (1). Ainsi, la légèreté, la grâce, la durée, la vitesse, sont autant de qualités que réunit le vol des Hirondelles. Mais à cette faculté puissante de se mouvoir au sein de l'air , paraît avoir été sacrifié le second mode de locomotion que les oiseaux ont de commun avec un grand nombre de vertébrés. Les membres postérieurs, chez les Hirondelles, sont trop courts et trop grêles, pour que la progression terrestre leur soit facile : très rarement elles marchent. La plupart d'en- tre elles , lorsqu'une cause quelconque les jette sur une surface unie, ne reprennent que très difficilement leur essor, et même, leurs longues ailes , en battant le sol lors- qu'elles font elfort pour s'élever, sont pour elles, dans cette circonstance, un obstacle. Pourtant leur refuser absolument ce pou- voir , ainsi que plusieurs naturalistes, et entre autres Linné, l'ont fait à l'égard du Martinet, serait une erreur. Quelque unie que soit la surface sur laquelle ces oiseaux s'abattent ou ont été posés, ils finissent tou- jours par se détacher du sol ; il n'y a pour eux impuissance de le faire que lorsqu'ils tombent dans un lieu couvert de buissons ou de hautes herbes. La vue est chez les Hirondelles la faculté la plus développée après le vol. Si, sous ce dernier rapport, elles égalent et surpassent (i) l.c résultat de ces o.t)seivati<'ns offre une différcnre considérable, comme on peut le voir. Celles de Spallanzatii supposent, pour une espèce, une distance de 80 lieues par- courue en une lieure, ce qui est peut-être un peu exagéré , ♦ t pour r.iutre espèce, ut) espace de 3o lieues franchi dans le uiéme temps S'il n'y a pas erreur dans le calcul de M. De- france, la dilTér-mce du résultat de ces observations provien- drait de ce que , dans un cas , les oiseuux avaient toute leur libellé de vol , tandis que dans l'autre , elles agissaient dans un espace qui les forçait à le modérer. Les observations de S[)allanzani sont trop précises , et les expériences ont été trop répétées pour qu'il n'en soit pas ainsi. Je crois qu'en prenant pour terme moyen 20 lieues à l'heure, on ne serait pat trop loin de U vérité. même en vitesse les plus habiles Voiliers , on peut dire que, pour l'étendue ou la |) .r- tée de la vue, il y a peu ou point d'espèces qui les surpassent. Les oiseaux de proie diurnes et chasseurs auxquels on avait at- tribué , par suite de calculs géométri- ques approximatifs , le pouvoir de discer- ner les Lézards, les Rats, les petits oiseaux qui s'agitent à terre, à la distance considé- rable d'une lieue, leur seraient seuls supé- rieurs, pour la finesse de la vue, s'il n'y avait pas eu exagération dans les calculs ; mais des observations ultérieures plus soi- gneusement faites ayant réduit ces calcuis à 300 ou 350 pieds environ , il en résulte que les oiseaux de proie n'ont pas dans la vue plus de portée et de finesse que les Hi- rondelles. Un fait dont a été témoin Spal- lanzani lui a démontré que les Martinets aperçoivent distinctement, à la distance de 314 pieds , un objet de 15 lignes de diamè- tre , un objet tel qu'une Fourmi ailée. Belon avait déjà dit et assuré que ces oiseaux peu- vent distinguer une Mouche à un demi-quait de lieue, ce qui est sans doute exagéré. Quoi- qu'il en soit, il est fort douteux que les Fau- cons aient la faculté de discerner une proie à une distance plus gronde que les Hiron- delles, et surtout que les Martinets. Un point des plus intéressants de l'his- toire des Hirondelles , est celui qui a pour sujet leur mode de nidification et les parti- cularités qui s'y rattachent. C'est là, pour elles , une occasion de faire preuve d'habi- leté et de patience, et de mettre à nu l'at- tachement et l'affection qu'elles ont pour leur progéniture. On dirait que l'unique souci des Hiron- delles, lorsqu'au printemps elles reviennen dans les contrées qu'elles avaient abandon- nées , est de se reproduire ; car , peu de jours après leur arrivée , on les voit occu- pées à l'œuvre de la nidification , œuvre , pour elles, considérable, puisqu'elle leur demande quelquefois plus d'un mois de tra- vail et de persévérance. Toutes, il est vrai, ne prennent pas la même peine; beaucoup d'entre elles se bornent à réparer les dégra- dations que peut avoir subies, pendant leur éloignement , le nid qu'elles avaient édifié l'année d'auparavant. Le lieu que les Hirondelles choisissent i pour établir leur nid, la forme qu'elles leur IlIR HIR 641 » donnent et les matériaux qu'elles emploient, varient presque selon chaque espèce. Les unes l'attachent contre les murs , à l'angle des fenêtres , sous Pavant-toit des mai- sons (1) ; les autres le fixent à des rochers , sous les voûtes des cavernes ; celles-ci l'éta- blissent dans des carrières, ou dans des trous creusés en terre par d'autres animaux ; celles-là , moins paresseuses , cherchent le long des rives d'un fleuve un terrain sa- blonneux et meuble dans lequel elles puis- sent pratiquer, au moyen de leurs ongles , des galeries souterraines et profondes; il en est qui choisissent les crevasses des murs et des rochers; il en est enfin qui préfèrent les trous que leur offrent les troncs des vieux arbres. Chaque espèce est guidée dans le choix du lieu que doit occuper son nid , par son instinct particulier, comme elle l'est encore pour la disposition qu'elle donne à ce nid. Celles qui le maçonnent et le fixent contre les pans d'un mur ou de tout autre corps Bolide, sont, en général , de fort habiles ou- vrières. Tout le monde connaît la forme que donnent au leur nos Hirondelles de chemi- née et de fenêtre. Chez l'une, ce nid reprc- eente un demi-cylindre, et chez l'autre le quart d'un demi-sphéroïde. Beaucoup d'es- pèces étrangères le construisent sur les mê- mes modèles ; mais beaucoup d'autres aussi lui donnent une disposition différente. Ce- lui de l'Hirondelle à collier blanc, divisé à l'intérieur par une cloison oblique, figure un cône ironqué, à base large; l'Hirondelle de Sibérie lui donne la forme d'une demi- sphère, et l'Hirondelle à ceinture brune, celle d'une coupe. Quant aux matériaux qui entrent dans la composition des nids des Hirondelles , ils sont de plusieurs sortes, et varient selon les espèces. La plupart, comme notre Hiron- delle de cheminée et notre Hirondelle de \ fenêtre, qui les élèvent à côté les uns des au- i très, en composent l'enceinte extérieure avec ' de la terre gâchée et mêlée quelquefois à de ; la menue paille ; elles en tapissent Tinté- i rieur de matières duveteuses et de plumes | qu'elles saisissent dans les airs. L'Hiron- ' (lelle à collier blanc emploie la ouate de ' rApocin , et l'Hirondelle acutipenne de la (i) En i83o CE i83i on a^ vu des Hirondelles de cheminée, , à Blois, établir leur nid stirle roté d'une girouette. ! T. Vi Louisiane se sert des petites bûchettes qu'elle lie au moyen de la gomme que fournit !e Liquidambar styraciflua. Un grand nombre de celles qui nichent dans les trous se conten- tent d'entasser, sur une première couche de paille, des plumes et des poils. Le Martinet noir fabrique le sien d'une façon qui lui est propre. Des brins de bois, des brins de paillej, des plumes et d'autres substances duve- teuses entrent dans sa composition ; mais comme ces divers matériaux , trop incohé- rents entre eux, n'auraient pas de consis- tance nécessaire pour former un nid , l'oi- seau les agglutine, les colle, pour ainsi dire, les uns aux autres, au moyen d'une humeur visqueuse qui enduit constamment l'inté- rieur de sa bouche, qui en découle même, et qui est surtout abondante à l'époque des amours. Ainsi liés entre eux, les éléments divers dont se compose le nid du Martinet forment un tout consistant, élastique, qu'on peut comprimer et rapetisser entre les mains sans le rompre. Quand la compres- sion cesse , il reprend sa première forme. D'autres nids d'Hirondelles ne sont pas moins curieux; mais ceux qui le sont le plus , les plus célèbres et en même temps les plus précieux pour l'homme, sont ceux des Salanganes. Pendant longtemps la plus grande incer- titude a régné sur la question de savoir quelle était la matière qui entrait dans la composition de ces nids. On savait que, pour les Chinois et pour d'autres peuples de l'A- sie, ils avaient une grande valeur; qu'ils étaient fort estimés et fort recherchés par ces peuples , comme mets délicats et des plus réparateurs ; mais on ignorait complè- tement quelle pouvait en être la substance Les uns pensaient que c'était un suc re- cueilli par les Salanganes sur le Calambouc; les autres, invoquant l'exemple des Marti- nets, y voyaient une humeur visqueuse sem blable à celle que ces oiseaux rendent par le bec au temps des amours; d'autres enfin trouvaient que cette substance n'était rie;i autre chose que du frai de poissons , ra- massé à la surface de la mer et passé à l'état concret. La méprise aujourd'hui n'est plus permise. Lamouroux, le premier, avança que les nids de Salanganes étaient de nature vé- gétale, ce qui, depuis, a été confirmé. C'est aux fucus du genre Gelidium^ et d'après 81 642 HIR Kuhl au Sphœrococcus carlilaginosus, et à ses variétés selosus et crispus^ que les Salanganes empruntent les éléments de leurs nids. Les habitants de quelques unes des contrées où ces oiseaux se reproduisent , ont si bien la connaissance de ce fait, qu'ils ne se bor- nent pas à aller dans les grottes et les ca- vernes récolter des nids, mais qu'ils vont aussi, sur la mer, à la recherche des fucus qui servent à les faire, et augmentent ainsi aisément la quantité d'un produit qui, pour eux , est l'objet d'un grand commerce et d'un grand lucre (1). Lorsque l'œuvre de la nidiOcation à la- quelle le mâle et la femelle concourent éga- lement, et pour laquelle ils n'emploient d'autres instruments que le bec et les pieds, est terminée, alors commencent pour les Hirondelles les fonctions de reproduction. L'acte de l'accouplement qui, chez les autres oiseaux , a lieu en dehors, et très souvent loin du nid, s'accomplit généralement chez les Hirondelles dans le nid même. Elles pondent une, deux et même trois fois dans l'année, et le nombre d'œufs que contient chaque ponte varie selon les espèces. Les unes en font deux seulement; la plus grande partie en pond de quatre à six. La couleur de ces œufs est à peu près , pour tous, la même: ils sont ou tout blancs, ou blancs tachetés de noir ou de brun. L'incubation , aux soins de laquelle les mâles prennent assez souvent part, est de douze à quinze jours. Tant que dure cette fonction, les mâles ont une attention vrai- ment admirable pour les femelles. Ils les nourrissent dans le nid comme, plus tard. (r) Buffon, dans son liistoire de la Salangane, dit qu'il s'ex- Ijorte tous les ans de Batavia mille picles de nids venus des îles de la Cochincliine et de celles de l'Est; que, chaque pi- cle pesant 120 livres et chaque nid une demi-once, cette ex- portation serait de 125,000 livres pesant, par conséquent de 4,000,000 de nids. Poivre, qui a fourni à Buffon la plus grande partie des détails qu'il donne sur Ja Salangane, prétend que c'est à la fin de juillet et au commencement d'août que les Gochincbinois parcourent les îles qui bordent leurs côtes pour chercher les nids de ces oiseaux. U assure que les peuples chez lesquels se fait le commerce de ces nids , les estimenj principalement parce qu'ils fournissant à ceux qui en font usage beaucoup de sucs prolifiques, et 4|u'ils sont un remède alimentaire pour les personnes épuisées par les plaisirs de l'amour oU par toute autre cause, M. Poivre dit aussi n'avoir jamais rien mangé de plus restaurant, de plus nourrissant qu'un potage de ces nids, fait avec de bonne viande. Les Chinois les font bouillir avec du gingembre ou avec un autre •romate qui en df'guise la saveur ins'fjdfe et glutineuse. HIR I ils y nourrissent leurs petits ; ils passent la j nuit à leurs côtés , et charment leur ennui ; par un gazouillement monotone , il est vrai , ■ mais qui pourtant a sa grâce. A aucune époque les Hirondelles ne font entendre leur chant aussi fréquemment que pendant la nidification , et pendant que les femelles couvent. Dès l'aube du jour elles le com- mencent , et l'on peut dire qu'elles ne l'a- , chèvent qu'au coucher du soleil. Ce babil i continuel, que quelquefois elles n'interrom- I pent pas même pendant leur vol, avait valu j aux Hirondelles , de la part des Pythagori- ciens, qui, on lésait, s'étaient fait une loi du silence , l'honneur d'être considérées comme le symbole de la loquacité. Les fe- ! melles n'ont qu'un petit cri plaintif par le- quel elles répondent au chant des mâles. I A peine les petits sont-ils éclos que tous i les soins, toute la sollicitude, toute l'affec- i tion de leurs parents sont pour eux. L'a- j mour paternel et maternel est chez les Hi- I rondelles développé au plus haut degré, et ! ce sentiment s'est manifesté plus d'une fois par des exemples remarquables. Boerhaave parle d'une Hirondelle qui, à son retour de la provision, trouva la maison où était son nid embrasée , et se jeta au travers des flammes pour porter la nourriture à ses pe- j tits. Il me souvient, un jour de très grand ! deuil, alors que toute la façade de l'église métropolitaine était tendue de noir (1), d'a- voir vu les Hirondelles qui avaient suspendu leur nid aux acanthes des portails, cher- cher les intervalles étroits que pouvaient laisser entre elles les tentures , aûn de pé- î nétrer jusqu'à leur petits. I L'éducation des Hirondeaux, dans le nid, i est bien plus longue que celle des autres I oiseaux, et cela se conçoit : presque certains de trouver la mort à terre où infaillible- ment ils s'abattraient en voulant trop tôt prendre leur essor, ne trouvant, dans leur vie habituelle, de sûreté que dans les espa- ! ces illimités de l'air, ils ont l'instinct de ne s'y élancer que lorsqu'ils sentent en eux ' toutes les puissances du vol ; lorsqu'ils : (i) C'était vers le 20 du mois de juillet i843 , à l'occasion de la mort du duc d'Orléans. Notre-Dame demeura plusieurs jours tendue de noir; les Hirondelles avaient fini par s'ha- bituer tellement à cet appareil funèbre , qu'elles paraissaient ne plus en être affectées, et elles connaissaient si bien les passages par lesquels elles pouvaient arriver jusqu'il leur nid, qu'elles s'y engageaient directement et sans hésiter. HIR mil G43 pourront y suivre leurs parents. En géné- ral, chez les Hirondelles, moins une espèce a des habitudes de repos , plus son séjour dans le lieu où elle a pris naissance est long. Aussi les jeunes Martinets ne sortent- ils guère du nid qu'au bout d'un mois : c*est ordinairement le temps requis pour leur émancipation ; mais une fois qu'ils l'ont abandonné, ils n'y reviennent plus, et, en cela, ils diffèrent des Hirondeaux de fenêtre et de cheminée, qui y retournent plusieurs fois, et n'ont pas d'autre gîte pendant un certain temps. Après l'accomplissement de l'acte pour lequel les Hirondelles s'étaient mises, au printemps , à la recherche d'un pays qui leur fût propice , après l'éducation des jeu- nes , les conditions d'existence commen- çant d'ailleurs à se modifier pour elles, elles vont au loin vivre sous d'autres cieux. Oiseaux éminemment voyageurs, les Hi- rondelles sont toujours à la quête d'un climat approprié à leur nature. Elles passent d'une contrée où la saison commence à devenir ri- goureuse, dans celle qui peut leur offrir une température plus douce. Ce n'est pas que les Hirondelles soient très sensibles au froid , comme on le croit communément et comme, du reste, leur disparition pendant l'hiver tendrait à le faire supposer; les observations de Spallanzani, d'accord en cela avec les expériences qu'il a entreprises dans le but de résoudre la question si intéressante du sommeil léthargique des Hirondelles, prou- veraient au contraire que ces oiseaux peu- vent supporter le froid au degré de la con- gélation et même au-dessous , sans en être beaucoup incommodés. Il rapporte qu'une chute de neige, qui dura plusieurs heures, étant survenue à Pavie dans le commence- ment d'avril (1783), la température baissa si subitement et le froid fut si rigoureux que l'eau des rues se couvrit de glace. Mal- gré cela les Hirondelles de cheminée et celles de fenêtre, de retour, en très grand nombre, à cette époque, ne s'éloignèrent point de la ville ; mais, comme elles ne trouvaient pas dans les airs de quoi se nourrir, elles s'ac- crochaient aux murailles, aux voûtes des greniers et des magasins ouverts, et cher- chaient là, sans doute, de quoi manger. Ainsi les Hirondelles, contrairement à l'o- pinion vulgaire, peuvent résister à un froid plus qu'ordinaire ; et, si elles s'éloignent des lieux qu'elles avaient choisis pour demeure, c'est moins un abaissement de température qu les chasse que la diminution et ensuite la disparition totale des Diptères dont elles se nourrissent. Toutes les Hirondelles ne sont cependant point voyageuses. Il en est quelques unes qui vivent sédentaires dans les pays d'où elles sont originaires. Dans le nouveau con- tinent, par exemple, les contrées et les îles situées entre les tropiques sont habitées toute l'année par certaines espèces propres à ces pays ; d'un autre côté, d'autres espèces africaines ne sortent jamais de la Libye et de rÉthiopie. Les voyages des Hirondelles étant provo- qués par des causes variables, puisqu'elles tiennent à des circonstances atmosphériques, ne sauraient être réglés au point d'avoir lieu à des moments précis, quoiqu'ils s'effectuent à des époques déterminées. Leur arrivée dans les pays qu'elles habitent durant une partie de l'année est avancée ou retardée selon que les froids ont eu plus ou moins d'intensité, plus ou moins de durée. D'ail- leurs il en est des Hirondelles comme de tous les autres oiseaux migrateurs : elles attendent, pour se déplacer, que les circon- stances qui les déterminent à voyager in- fluent sur elles. Celles qui choisissent l'Eu- rope pour lieu de leur reproduction n'ar- rivent pas toutes dans le même temps. L'Hirondelle de cheminée est la première à venir nous annoncer l'approche des beaux jours. C'est ordinairement vers la fin du mois de mars qu'elle fait chez nous son ap- parition. Dix ou douze jours après elle, se montre l'Hirondelie de fenêtre, cette douce mais un peu ennuyeuse habitante de nos cités; enfin, du 15 au 20 avril, le Martinet noir, l'Hirondelle de rochers et celle de ri- vage viennent peupler, les unes, nos hauts édifices, nos vieilles tours; les autres, nos sites rocailleux et agrestes; et les dernières, les berges sablonneuses de nos fleuves et de nos rivières. L'époque de leur départ, soumise aux mêmes causes, offre aussi les mêmes varia- tions. C'est la disette dans un pays qui les force à passer dans un autre mieux appro- visionné selon rcur5kCoû.ts . or. comme celle discite se fait d'autanrt^lus vite sentir que 6'U HIR l'hiver est plus précoce, il en résulte que le départ des Hirondelles est, selon les années et selon les climats, avancé ou retardé. Et cela est si vrai, que l'Hirondelle domestique du Paraguay disparaît du pays pendant qua- tre mois, si l'hiver est rigoureux, tandis <|ue, dans le cas contraire, elle en est ab- sente durant deux mois seulement. Du reste, le Martinet noir, que nous ne voyons déjà plus chez nous dès la fin du mois d'août, demeure quelquefois jusqu'en novembre dans les contrées plus méridionales de l'Eu- rope, par exemple en Sicile et en Italie. Or- dinairement les Hirondelles nous quittent en septembre. A la fin de ce mois, celles qui restent sont des retardataires qui pro- viennent des couvées tardives, ou bien en- core ce sont des individus que la bienfaisance de la saison engage à prolonger leur séjour parmi nous. Le départ des Hirondelles, à l'automne, ne s*eflectue plus de la même manière que leur retour, au printemps. Dans ce dernier cas, elles arrivent isolément et seulement par couple ; chaque jour nous en ramène quel- ques unes, car chaque jour on voit leur nombre augmenter. Leur départ, au con- traire, se fait ordinairement en société. Lorsque les individus que nourrissait le même canton sont sollicités par le besoin de changer de climat , on les voit plus agi- tés que de coutume ; leurs cris d'appel sont plus fréquents; ils ont plus de tendance à s'attrouper et à s'ébattre dans l'air; ils se rassemblent plusieurs fois dans la journée (1) sur les toits, sur les corniches des maisons, sur les branches desséchées des arbres. Leur agitation, leurs cris, leurs exercices journa- liers, sont l'indice certain de leur disparition prochaine; enfin, lorsque le jour de leur départ est arrivé, tous ensemble s'élèvent lentement, en poussant des cris pétillants, et en tournoyant dans les hautes régions de l'air. Les Hifondelles ont probablement pour but, en s'élevant ainsi, d'agrandir leur ho- rizon, afin de découvrir plus aisément le poin t (i) Quoique, dans la majorité des cas, il soit bien constaté que les Hirondelles s'assemblent pour le départ, il paraîtrait pourtant, si les observations, dans cette circonstance, ont été bien fiiites. que, dans tous les pays, elles ne suivent pas les méme^i habitiulos. Spallanzani dit que les Hirondelles dis- paraissent de l'Italie sans qu'on les voie se réunir. Des cir- constances locales sont peut-être la cause de nette ex- eeptioa. HIR où elles doivent tendre. Celles que l'on en- lève à leurs petits, transportées à plusieurs lieues, et rendues ensuite à la liberté, agis- sent de même : avant de prendre une direc- tion, elles s'élèvent très haut, en décrivant des cercles dans leur vol. Les Hirondelles entreprennent leur voyage à toute heure de la journée , si le temps et les vents sont favorables ; mais elles choisis- sent de préférence les heures du soir. Elles ont de commun avec la plupart des oiseaux quiémigrent en société, de partir lorsque le soleil est à notre horizon, parce qu'à ce mo- mentl'airest ordinairement peu agité. Celles qui n'ont pu partir avec la masse générale voyagent seules ou en petit nombre, et sui- vent la même route que les autres. Ici s'élèvent plusieurs questions : les Hi- rondelles exécutent-elles leur voyage tout d'une traite? l'exécutent-elles par un trajet direct et toujours dans les régions élevées de l'atmosphère? L'étendue du vol de ces oiseaux pourrait faire résoudre ces questions par l'affirmative ; mais j'ose dire, à en juger par les faits que fournissent, à cet égard, les espèces d'Europe, qu'on se tromperait dans beaucoup de cas. Les Hirondelles de chemi- nées et les Hirondelles domestiques se re- posent très certainement pendant leur voyage. J'ai été témoin des stations que font ces espèces. Plusieurs fois, en octobre 1839 et 1841, je les ai surprises, de très grand matin, juchées sur des taillis de chêne blanc, où probablement elles avaient passé la nuit. Au reste, tous les voyageurs qui traversent la Méditerranée à l'époque des migrations savent qu'il n'est pas rare de voir des Hirondelles fatiguées venir s'a- battre sur les navires. Ces oiseaux, comme tous ceux qui entre- prennent des courses lointaines, paraissent donc voyager par étapes, s'il m'est permis d'ainsi dire; comme eux aussi, loin de se tenir constamment dans les hautes régions, elles en descendent. Le matin , au lever du soleil, leur vol est toujours bas, rapide, flexueux. Il l'est aussi , lorsque durant le jour, des besoins de nourriture les ramènent vers la terre ; mais alors leur vol semble ne plus avoir de direction donnée ; elles se dispersent en tous sens , s'écartent volon- tiers de la route qu'elles tenaient, et, conime leur principale occupation est alors de fdire Hiil riîTR 645 la chasse aux insectes, elles les poursuivent partout, dans les plaines, dans les prairies, et surtout le long du cours des fleuves. Lors- que leur appétit est satisfait, elles se ras- semblent de nouveau, s'élèvent dans les airs et reprennent la direction qu'un mo- ment elles avaient abandonnée. Pendant longtemps les voyages des Hi- rondelles ont été un secret pour les natura- listes. Où allaient-elles et d'où venaient- elles? De nos jours de pareilles questions ne seraient plus permises. Celles que nous pos- sédons passent régulièrement tous les ans dans les îles de l'Archipel, et vont alterna- tivement d'Europe en Afrique et d'Afrique en Europe. Les Hirondelles de cheminée s'avancent jusqu'au Sénégal, où Adanson les a vues arriver au mois d'octobre, quel- ques jours après leur départ d'Europe. On s*accorde généralement à dire que les espèces émigrantes, indigènes ou exotiques, se ren- dent dans les contrées qui sont entre les tro- piques pour y passer l'hiver. L'incertitude qui régnait jadis sur la question de savoir où passaient les Hiron- delles, lorsqu'à l'automne elles disparais- saient des pays d'Europe , avait conduit quelques auteurs du xvi" siècle à nier qu'elles émigrassent; et des rapports fabuleux, d'ac- cord , en quelque sorte , avec certains pas- sages d'Aristote et de Pline , avaient fait naître cette étrange opinion que les Hiron- delles, au lieu d'émigrer, s'enfonçaient l'hi- ver dans la vase des lacs et des étangs , et s'y engourdissaient : ainsi se trouvait expli- quée, dans l'esprit de quelques naturalistes, la disparition de ces oiseaux. Ce ne fut donc plus dans les cavernes ou dans les gorges des montagnes que les Hirondelles, comme l'avait avancé Aristote, se retiraient pour s'y abandonner au sommeil léthargique , mais ce fut au fond des eaux. Olaiis Mygnus prétendit que dans les pays du Nord, les pê- cheurs tiraient souvent dans leurs filets, avec le poisson , des groupes d'Hirondelles pelotonnées, se tenant accrochées les unes aux autres, bec contre bec, pieds contre pieds , ailes contre ailes ; que ces oiseaux , transportés dans des lieux chauds, se rani- maient assez vite, mais pour mourir bien- tôt après, et que ceux-là seuls conservaient la vie après le réveil qui se dégourdissaient insensiblement au retour de la belle saison. Cette assertion d'Olaûs, fondée sur des on dit , fut reproduite par d'autres naturalistes, qui, pour renchérir sur ce qu'avait avancé l'évêque d'Upsal , attestèrent avoir vu eux- mêmes le fait. Il est inutile de dire que cette opinion n'a jamais été prise trop au sérieux par un grand nombre d'écrivains , et que Vimmersion est généralement reléguée parmi les récits fabuleux. Mais si l'esprit humain s'est refusé à croire à la possibilité , pour des animaux qui ont une organisation aussi élevée que les Hirondelles, de séjourner sous l'eau pen- dant cinq mois sans que leur existence pût être compromise; si toutes les lois de la physiologie s'opposent à l'admission d'un pareil fait, est-il également démontré que les Hirondelles ne soient pas sujettes à s'en- gourdir pendant l'hiver; en un mot, à hibej- ner? J'avoue qu'ici les observations sont trop nombreuses, trop pressantes, et ont été fai- tes quelquefois par des hommes qui méritent trop de confiance, pour qu'on puisse rejeter entièrement l'opinion qui en résulte. Ces observations tendraient à faire admettre que dans quelques cas, et selon les circonstan- ces , des Hirondelles tombent en léthargie , s'engourdissent ainsi que le font certain.^ Mammifères, certains Reptiles, etc. Cette question du sommeil hivernal des Hiron- delles est trop intéressante pour ne pas m'y arrêter un instant, et pour qu'il ne me pa- raisse utile de rapporter tous les faits pour et contre qui s'y rattachent. Aristote, ainsi que je l'ai déjà dit , avance que les Hirondelles vont passer l'hiver dans des climats tempérés , lorsque ces climats ne sont pas trop éloignés; mais que lors- qu'elles se trouvent à une grande distance de ces régions tempérées, elles restent pen- dant l'hiver dans leur pays natal, et pren- nent seulement la précaution de se cacher dans quelques gorges de montagne bien ex- posées. Je cite ce passage d'Aristote , parce qu'il indiqueune croyance établie, que cette croyance fût le résultat de l'expérience ou des préjugés. Il est vrai que l'autorité d'un seul homme servirait de peu dans une pa- reille question , si ce qu'il avance n'était d'accord, quant au fond, avec ce que des observations ultérieures , qui presque tou- tes appartiennent à ces cinquante dernièrsa années, nous ont appris. liG ma HIR La moins importante de ces observations est celle que Vieillot fit à Rouen pendant l'hiver de 1775 à 1776 : je ne saurais pour- tant la passer sous silence. Il Tit une Hi- rondelle de cheminée qui avait pour re- traite un trou sous la voûle basse du pont. Elle en sortait régulièrement dans les beaux jours tempérés des mois de novembre, dé- cembre et février. Cette Hirondelle restait quelquefois cachée pendant 20 ou 30 jours, autant, du reste, que l'air extérieur était trop froid. Vieillot en conclut, s'appuyant sur des faits analogues, qu'elle devait alors s'engourdir. On trouve dans les Transactions philo- sophiques pour 1763 , qu'en 1761 , sur la fin de mars, Achard de Privy-Garden , des- cendait le Rhin pour se rendre à Rotterdam . Parvenu un peu au-dessous de Basilea , où le rivage méridional du fleuve est escarpé et composé de terre sablonneuse, il suspen- dit sa navigation pour regarder quelques enfants qui, attachés à des cordes, se glis- saient le long des falaises, et, munis de baguettes armées de tire-bourres, fouil- laient dans les trous et en tiraient des oi- seaux : ces oiseaux étaient des Hirondelles. Achard en acheta quelques unes et les trouva d'abord engourdies et comme ina- nimées. Il en plaça une dans son sein entre sa chemise et sa peau, et une autre sur un banc au soleil. Celle-ci ne put jamais recouvrer assez de forces pour s'envoler, l'air étant trop froid; mais la première se réveilla au bout d'un quart d'heure. Achard, la sentant remuer, la posa sur sa main; ne la trouvant pas suffisamment ra- nimée pour se servir de ses ailes, il la re- mit dans son sein, où il la tint pendant un autre quart d'heure: alors , pleine de vie, elle prit son vol et s'enfuit. Un fait à peu près de même nature, mais qui , à ne pas en douter, est relatif à une autre espèce d'Hirondelle, est rapporté par Chatelux dans son Voyage dans l'Amé- rique septentrionale (t. II , p. 329 et 330). «M. Flarr.ming , dit-il, grand-juge en : Virginie , homme digne de foi, a assuré à \. M. Jefferson , qu'un jour d'hiver, tandis ï qu'il était occupé à faire abattre des arbres dans un terrain qu'il voulait ensemencer, il fut fort surpris de voir tomber, avec un vieux chêne fendu , une grande quantité de Marttns {Hirondelles bleues), qui s'étaient réfugiés et engourdis dans les crevasses de cet arbre, comme font les Chauves-Souris dans les antres et les souterrains. » Si l'autorité d'un nom était toujours, dans des questions aussi délicates que celles- ci, un garant de la vérité , et pouvait suf- fire , dans tous les cas , à déterminer une conviction , j'aurais pu me borner à citer le I fait rapporté par Pallas , fait dont il certifie l'authenticité, et qui, sans être plus con- ; cluant que les autres , n'en est pas moins I d'un grand poids. « Les Hirondelles, dit ! cet illustre naturaliste ( Relation du voyage I en Russie, p. 409) , parurent le 15 mars I (1770) par un temps clair et chaud; mais j le vent qui était au sud-ouest , passa subi- I tementau nord, et amena une gelée qui dura I jusqu'à la nuit du 19. Les Hirondelles dispa- rurent aussitôt avec plusieurs autres espèces de petits oiseaux , et elles ne revinrent que le 20 , par un temps très doux. Ceci donna lieu à une observation assez remarquable. Un Tatar apporta, le 18 mars, à mon em- pailleur , une Hirondelle de cheminée; il l'avait trouvée étendue par terre dans les champs , et elle paraissait morte de froid. A peine fut-elle un quart d'heure dans la chambre, où il faisait une chaleur tem- pérée, qu'elle commença à respirer et à remuer; elle vola peu après, vécut pendant I plusieurs jours dans cette chambre , et ne ! mourut que par accident. » I Le révérend Colin Smit , dans un travail i publié dans VEdinb. New philos, journal \ (1827, p. 231), rapporte que, le 16 novem- I bre 1826, on trouva dans une remise de I charrette, en Argyleshire (Ecosse), sur un ' chevron , un groupe d'Hirondelles de che- ! minée qui y avaient pris leur quartier d'hi- [ ver. Ces oiseaux étaient au nombre de 5, I dans un état complet de torpeur ; depuis ! six semaines on n'avait plus aperçu aucun I individu de leur espèce. Placées dans une ; chambre où il y avait un bon feu, ces Hi- i rondelles ressuscitèrent graduellement au bout d'un quart d'heure. On les laissa échapper par une fenêtre et on ne les revit plus. « Il reste donc incertain, ajoute le révérend Colin Smit , si la vie se serait con- servée pendant toute la durée de l'hiver, ou si elles seraient mortes par la suite, j» Enfin je clorai la liste des faits qui se IIIR HIR (ji-7 rapportent au sommeil léthargique des Hi- rondelles par celui dont a été témoin M.Du- trochet, membre de l'Institut de France. Ce savant écrivait en 1841 à M. Is. Geoffroy, son confrère à l'Académie : « Je vois dans les instructions concernant la zoologie que vous avez rédigées pour l'expédition scienti- fique qui se rend dans le nord de l'Europe, que vous invitez les naturalistes de l'expé- dition à prendre des renseignements à l'égard de la prétendue hibernation des Hi- rondelles. Je puis vous citer à cet égard un fait dont j'ai été témoin. Au milieu de l'hi- ver, deux Hirondelles ont été trouvées en- gourdies dans un enfoncement qui existait dans une muraille et dans l'intérieur d'un bâtiment. Entre les mains de ceux qui les avaient prises , elles ne tardèrent pas à se réchauffer et elles s'envolèrent. Je fus té- moin de ces faits. Peut-être ces Hirondelles, entrées par hasard dans le bâtiment, n'avaient pas pu en sortir; peut-être, ap- partenant à une couvée tardive, étaient- elles trop jeunes et trop faibles pour entre- prendre ou pour continuer le long voyage de la migration. Quoi qu'il en soit, ce fait prouve que les Hirondelles sont suscepti- bles d'hibernation , bien qu'elles n'hiber- nent pas ordinairement. » Voilà certes bien plus de faits qu'il n'en faudrait dans toute autre circonstance, pour amener les esprits à la même opinion , ces faits surtout s'appuyant sur des noms qui sont une garantie de leur authenticité. Ce- pendant l'engourdissement des Hirondelles )endant l'hiver est loin encore de réunir toutes les croyances. Les uns le mettent en doute; les autres, plus hardis, le nient; d'au- rres enfin trouvent encore des objections à lui l'aire. On lui oppose les expériences ingénieu- i^esdeSpallanzani,qui n'a jamaispu parvenir a faire tomber à l'état de torpeur les Hi- rondelles qu'il soumettait à un froid au- 4Îessous de la congélation; comme si ces rxpcriences pouvaient prouver autre chose sinon que ces oiseaux, subitement soustraits a une température assez élevée, et soumis sans transition ; sans gradation , à un froid de quelques degrés au-dessous de zéro , sup- portent ce froid bien plus aisément qu'on n'aurait pu le croire et sans en paraître fort incommodés. D'ailleurs les phénomènes se passent dans la nature tout autrement que dans les laboratoires. Avant de soumettre des Hirondelles à l'expérience, peut-être au- rait-on dû se demander si , à ce moment où l'on opérait sur elles, leur organisation était disposée à reproduire ce phénomène parti- culier qu'on voulait obtenir. On allègue encore, ce qui n'est pas un argument bien péremptoire , que l'engourdissement des Hirondelles seraitun fait sans exemple dans la classe des oiseaux, et que, d'ailleurs, leur séjour, pendant l'hiver, dans les cli- mats chauds de l'Afrique et de l'Asie, n'est plus aujourd'hui mis en doute. Enfin ia plus forte objection que l'on a cru avoir faite à l'hibernation des Hirondelles est celle que l'on a tirée de la mue. Ces oiseaux nous quittent sans avoir mué , et cependant leur mue est faite lorsqu'ils reviennent. Or comme un pareil phénomène ne pourrait raisonnablement s'accomplir pendant le sommeil léthargique, alors que tous les actes vitaux seraient suspendus , on a tout naturellement tiré cette conclusion que les Hirondelles n'ont pu tomber dans un état de torpeur pendant leur disparition , puis- que le phénomène de la mue annonce des oiseaux chez lesquels l'activité vitale n'a pas été interrompue. Mais si l'on veut bien y réfléchir, on verra qu'un pareil argument ne peut être accepté ; car il suppose un phénomène gé- néral et commun à tous les individus, tan- dis qu'il devrait s'adresser aux seuls faits isolés et exceptionnels que les divers obser- vateurs ont consignés dans les annales de la science. La question n'est pas de savoir si toutes les Hirondelles, ou du moins tous les individus appartenant à telle ou telle autre espèce sont susceptibles de s'engourdir pendant les saisons froides de l'année : les observations d'une foule de voyageurs ont depuis longtemps fourni le témoignage du contraire, puisqu'il a été constaté que, l'hi- ver, les contrées situées entre les tropiques reçoivent les Hirondelles. Ce qu'il importait de bien établir, c'est que dans aucune cir- constance, ces oiseaux ne sont sujets à hi- berner. Quoique l'on puisse dire , comme M. de Réaumur, à qui on parlait un jour d'Hi- rondelles trouvées l'hiver, en peloton , dans les carrières de Vitry, près Paris , « qu'il reste toujours un désir de voir de pareils 648 HIR HIR faits , j) pourtant il me semble qu'en 'pré- Ecnce de ceux que j'ai relatés, il est difficile de ne pas admettre que des Hirondelles, sous l'influence d'une cause qui nous est incon- liue , peuvent quelquefois tomber en tor- peur. Cette opinion a été celle des hommes les plus éminents des temps modernes : Linné, Pallas et G. Cuvier l'ont partagée. D'ailleurs aucune raison sérieuse n'a été donnée pour faire considérer comme impos- sible l'hibernation des Hirondelles. Il sem- blerait, au contraire, que l'analogie pourrait au besoin être invoquée en sa faveur et à l'appui des faits nombreux qui sont acquis à la science. La plupart de nos Hirondelles sont, au commencement de l'automne, pré- cisément à l'époque de leur disparition, dans les mêmes conditions que tous les animaux hibernants; leur embonpoint est extrême. Quelques unes de celles que l'on voit encore dans les premiers jours du mois d'octobre sont parfois tellement obèses, que leur vol devient plus lent et plus pesant. Je crois qu'on n'a jamais prêté à ce fait toute l'at- tention qu'il semble mériter, et je suis porté à penser que l'obésité des Hirondelles pous- sée à l'excès, doit être, sinon Tunique, du raoins la principale cause de leur engourdis- sement. Aussi , dans cette hypothèse , ce phénomène ne se manifesterait-il que chez les individus qui se seraient fait , par leur trop d'embonpoint, une nécessité de l'inac- tion , et non sur tous ceux qui appartien- nent à l'espèce. D'après les faits recueillis, le sommeil hi- vernal serait commun à l'Hirondelle de che- minée , comme Tindiquent positivement les observations de Vieillot et de Colin Smit; à l'Hirondelle bleue, ainsi que nous l'apprend Chatelux , et à l'Hirondelle de rivage , ce qu'il est facile de déduire du fait rapporté par Achard ; car l'Hirondelle de rivage seule habite en Europe , dans des trous creusés sur les rives des fleuves. 11 me semble qu'on pourrait dire, sans crainte d'émettre une opinion trop prématurée, que ce phénomène doit s'étendre à un plus grand nombre d'es- pèces , et peut-être bien à toutes les Hiron- delles proprement dites. Sans l'intérêt qu'excitent et qu'ont excité dans tous les temps et dans tous les lieux les mœurs des Hirondelles , ces oiseaux au- raient peut-être fort peu attiré l'attention de l'homme par leurs attributs extérieurs. Us sont en général parés de couleurs peu riches et fort peu variées. Le blanc, le noir, le bleu , le roux et le cendré, sont à peu près les seules que l'on compte pour les diverses espèces connues. Chez la plupart d'entre elles cependant le plumage ofîre des reflets irisés, et quelques unes , mais bien peu nombreu- ses , ont des ornements qui pourraient le.: faire placer au nombre des jolis oiseaux. Ordinairement, chez les Hirondelles, la fe- melle ressemble au mâle; pourtant il est des espèces chez lesquelles ceux-ci ont des particularités qui les distinguent. Ordinai- rement aussi les jeunes, avant leur pre mière mue, portent un plumage semblable à celui des adultes; mais ici encore il y a des exceptions : les jeunes de certaines es- pèces ont une livrée qui leur est propre. Les variétés accidentelles sont assez fré- quentes chez les Hirondelles. On en voit qui sont entièrement d'un blanc pur, d'autres sont isabelles , d'autres enfln ont un plu- mage tapiré de blanc et de noir. Leur mue est simple et n'amèn» point de changement dans les couleurs. D'après le.s observations faites sur des individus con- servés en cage, l'Hirondelle de fenêtre, l'Hi- rondelle de cheminée et le Mariinet mue- raient dans le mois de février, un mois ou un mois et demi avant d'arriver chez nous. Les Hirondelles .sont susceptibles d'édu- cation; leur familiarité et leur douceur en font des oiseaux très agréables; mais leur naturel excessivement délicat réclame pour elles beaucoup de soins. Elles s'habituent si bien à leur captivité , que des indi- vidus de nos espèces européennes ont pu vivre huit et neuf ans en cage. Ce fait, qui a été communiqué à M. Temminck par M. Natterer, prouverait que les Hirondelles ont une existence assez longue. Mais, comme tous les autres oiseaux, les Hirondelles ont leurs ennemis naturels, et, de tous, le plus à redouter pour elles est, sans contredit, l'homme; car, si dans quel- ques pays elles sont, comme je l'ai dit, res- pectées et même protégées, dans beaucoup d'autres lieux elles deviennent l'objet d'une chasse continuelle. Les jeunes au nid sont surtout le plus exposés à sa rapacité. L'a- bondante couche de graisse qui couvre leui corps ayant valu à ces jeunes oiseaux la ré- HIU HIR 649 putalion d'être un mets très délicat, les fait rechercher pour la table , dans certaines contrées de l'ancien et du nouveau conti- nent. Au rapport d'Audubon , VHirundo vi- ridis de Wilson est fort estimée à la Nou- velle-Orléans, et les marchés en sont abon- damment pourvus. Les Hirondelles sont doncutiles à l'homme, puisque leur chair et les nids de certaines espèces font partie de son régime; elles lui sont encore utiles comme oiseaux insectivo- res, puisqu'elles purgent l'air d'un essaim ' d'insectes incommodes et nuisibles ; enfin les pronostics , vrais ou faux , qu'on a quel- : quefois tirés de leur vol, pourraient égale- ment être mis au nombre des services qu'el- les lui rendent (1). On trouve des Hirondelles dans toutes les contrées du globe. Les espèces bien connues s'élèvent environ au nombre de 70. Quoi- \ que telle ou telle autre espèce ne soit pas | exclusivement propre à une seule partie du monde, cependant l'on peut dire que chaque ; partie a les siennes. L'Europe n'en compte j que 6; quelquefois deux autres : l'Hiron- j delle rousseline, qui appartient à l'Afrique, j et l'Hirondelle Savigny ou Boissonneau, es- I pèce à la fois asiatique et africaine, la visi- tent. Les deux Amériques en possèdent une vingtaine; l'Afrique 16; l'Asie et toutes les îles répandues dans l'océan Indien , de 18 à 20, et l'Austr.-îlasie, 4 ou 5. Mais, dans l'é- tat actuel de nos connaissances en ornitho- logie, il est difficile de faire la répartition bien exacte et bien précise de toutes ces es- pèces. CLASSIFICATION DES UIRONDJiLLES, Les Hirondelles et les Martinets forment une famille assez naturelle pour que pen- dant longtemps on ait hésité à accepter les plus légères modiûcations qui tendaient à la décomposer. Linné, dès le principe, (i) On s'arrorde généralement à ron>i«U-rer le vol bas et rampant des Hirondelles romme un indice de pluie, surtout lorsque ce vol est accompagné d'un cri partirulier que ces oiseaux poussent alors plus fréquemment que de coutume. Il y a du vrai dans rette opinion ; mais le vol rampant des Hi- rondelles, suivi de cris, n'est pas toujours un signe certain de pluie. Il annonce, le plus souvent, un grand état d'hygromé- tricité de l'air. Je lis dans le Catalogue des oiseaux de la Li- gurie, par Durazzo.que, lorsque les Martinets, qui nichent sur Icshautcs montagnes de Gènes, descendent le long des rivières et des bords de la mer, c'est un inilire de tempête, et que ces uiieaux, après s'être repus d'insectes que l'ouragan pousse »ers le sol, retournent sur leuis moniagnes. T. VI. frappé des rapports qui existent entre ces oiseaux et les Engoulevents, les avait même réunis ensemble sous la dénomination géné- rique de llirundo ; mais il ne tarda pas à abandonner cette manière devoir. Si les Hi- rondelles et les Engoulevents ne se distin- guaient pas suffisamment, à ses yeux, les uns des autres, par des caractères extérieurs, ils différaient assez par leurs mœurs, diur- nes chez les uns , nocturnes chez les autres, pour qu'il dût les séparer. Dès lors il con- serva aux Hirondelles et aux Martinets le nom générique de llirundo, et aOecta celui de Caprimulgus aux Engoulevents. Scopoli, le premier des méthodistes qui ait fait subir à la partie ornilhologique du Systema naturœ de bonnes et importantes réformes, que d'autres se sont attribuées , reproduisit dans son Annus 1 historico-na~ turalis , le genre Hirundo de Linné ; mais il en détacha, sous le nom û'Apus, les Mar-' tinets. De son côté, Bulïon avait si bien re- connu et indiqué les caractères dilïérentiels des Hirondelles et des Martinets, que sa première idée , comme il ledit, avait été de les séparer, comme la nature elle-même sem- ble les avoir séparés. Le seul motif pour le- quel il les laissa réunis sous le nom com- mun (ï Hirondelles fut la crainte de ne pas rapporter chaque espèce à sa véritable sou- che, vu le peu de connaissances que l'on avait des mœurs des espèces étrangères. Il semblerait que la distinction des Mar- tinets et des Hirondelles, établie en fait par Scopoli et signalée par Buflbn, aurait dû pas- ser, à ce moment, dans les méthodes; pour- tant elle ne fut admise ni par Latham, ni par Grnelin , ni par quelques autres natura- listes ; mais Oken et G. Cuvier, dans son Tableau du Règne animal, voulurent bien reconnaître qu'on pourrait considérer les Martinets comme formant un sous-genre distinct du genre Hirondelle. Ce ne fut qu'en 1811 , lorsque Uliger eut produit son ProdronLUs syst. mam, et avium, que les na- turalistes s'accordèrent à regarder les Mar- tinets comme formant un genre distinct; mais ils furent loin encore de s'accorder tout-à-fait pour le nom à lui donner. Sco- poli avait proposé celui de Apus; llliger lui substitua celui de C2/psfitts(l) qui a prévalu; (i) Fait de x^vj/CÀoç, nom qui, dans Aristote, est dona* au Martinet noir. S2 650 IIIR liin Meyeret Wolf le nommèrent Mer opus, etc. D'ailleurs tous conservèrent aux vraies Hi- rondelles le nom d'IIirundo. Mais rornithologie devait avoir ses fa- milles naturelles comme la botanique venait d'avoir les siennes, et par ce fait les Mar- tinets et les Hirondelles, quoique toujours séparés génériquemcnt, devaient cependant se trouver de nouveau réunis sous le même titre, et représenter dès lors, non plus un genre unique comme dans le Syslema na- turœ, mais une famille subdivisée en plu- sieurs genres. C'est ce que fit Boié ; c'est ce quebcaucoup de méthodistes ont fait depuis. L'ancien genre Unnéen Hirundo est aujour- d'hui reconstitué sous le nom de famille ( Hirundinidœ pour les uns , Hirundinœ pour les autres), laquelle est pour quelques au- teurs, pour G.-R. Gray, entre autres, dé- composée en deux sous- familles, qui corres- pondent, l'une au g. Cypselns, et l'autre au g. Hirundo. Le nombre des coupes géné- riques introduites dans ces sous-familles et successivement sorties d'un genre unique est de 10. Les caractères qui réunissent les Hiron- delles et les Martinets dans une seule fa- mille sont les mêmes que Linné donnait à son genre Ilirundo. Le bec, dans les uns et les autres, est petit, large à la base, aplati horizontalement et fendu profondé- ment jusqu'au dessous des yeux , ce qui fait que leur bouche peut s'ouvrir très large- ment; leurs pieds sont courts, leurs ailes remarquablement longues , et leurs mœurs diurnes. Quant aux caractères qui distinguent les Martinets des Hirondelles, ils sont aNatomi- ques et zoologiqucs. Je ne parlçrai que de ces derniers. Les Martinets ont les ailes re- lativement beaucoup plus longues que les Hirondelles. Chez celles-ci, la mandibule supérieure, presque droite, s'infléchit in- sensiblement de la base à l'extrémité; chez les Martinets, au contraire, la mandibule supérieure se recourbe brusquement et })eaucoup plus fortement. Mais ce par quoi ces oiseaux se distinguent surtout entre eux, c'est par les pieds. Les Martinets ont généralement des doigts courts , forts , rapprochés, presque égaux , armés d'ongles robustes et recourbés ; les Hirondelles ont, au controiri', de vrais [lieds de Passe- reaux : leurs doigts sont plus longs , grêles, séparés, munis d'ongles faibles , et l'exictiie, y compris l'ongle , ne dépasse jamais l'extrémité de la dernière phalange de ce- lui du milieu. C'est surtout pour avoir négligé ce dernier caractère et pour n'a- voir pris en considération que celui de la versatilité du pouce en avant, comme cela a lieu dans le Martinet noir, que beau- coup d'auteurs ont souvent confondu et placé des Martinets parmi les Hirondelles. Il est vrai que la plupart des espèces aux- quelles on peut donner ce dernier nom ne paraissent pas avoir le pouce beaucoup ver- satile et ont des tarses plus allongés que ceux des vrais Martinets ; mais elles tiennent à ceux-ci par tous leurs autres caractères. Il me semble qu'en considération de ces différences, on pourrait établir trois sec- tions dans la famille des Hirondelles : celle des vrais Martinets , à doigt postérieur ver- satile en avant et à tarses emplumés; celle ÛQS Martinets-Hirondelles, à pouce moins ver- satile et à tarses plus allongés et nus comme dans les Hirondelles, et celle des vraies Hi- rondelles, à doigt médian plus long que les autres. J'ai essayé de classer les espèces dont se compose cette famille en invoquant ces ca- ractères. Pour l'établissement des groupes secondaires je me suis servi principalement de la forme de la queue. La plupart d'entre eux reproduisent des genres déjà proposes; de même aussi la l"^*" et la 2"^ section corres- pondent à la sous-famille des Cypselinœ de G.-R, Gray, et la 3" à ses Hirundinidœ. Une révision de toutes les espèces connues et un rapprochement de leurs diverses sy- nonymies auraient été nécessaires pour ren- dre ce travail plus complet; mais les li- mites qui m'étaient imposées par le carac- tère même de cet ouvrage m'ont mis dans l'obligation de ne citer, dans chaque groupe, qu'un certain nombre des espèces qui s'y rapportaient. P^ Section. — Martînets ppopre- Caractères : Mandibule supérieure très recourbée dans toute son étendue , très comprimée à la pointe , à arête vive à la base; tarses emplumés jusqu'aux doigts; doigts courts, forts, les antérieurs presque ïilR HIR 661 I ég«ux, armés d'ongles robustes et notable- ment recourbes; pouce versatile en avant (Genres : Apus, Scop.; Cypselus, lllig.; Mi- cropm, Mey. et Wolf.) Espèces : Le Martinet noir , Cyp. apus lllig. ( BiilT. , pi. enl., 542 , fig. 1 ), d'Eu- rope. — Le M. UNicoLORE , C. unicolor Jar- dine {Edinh. journ.), de Madère. — Le M. PETIT, C. parvus Lichst. {Cat. , n. 603), de la Nubie. — Le M. a ventre blanc, C. melba anct., d'Europe. — Le M. a croupe blanche, C. sinensis Lath. (Levaill. , Ois. d'Af.^ pi. 244, fig. 1), du Cap. — Le M. caffre, C. cafer Lichst. {Cal., n. 602), du Cap. Section IL — Martiiiets-Hirora- «lellcsi. Caractères : Mandibule supérieure géné- ralement un peu moins recourbée , et seu- lement vers son extrémité, qui est compri- mée ; tarses plus allongés , nus, ou faible- ment emplumés, doigts courts, forts, les antérieurs presque égaux; pouce moins ver- satile. lo Espèces à queue très fourchue, lesrec- trices les plus extérieures dépassant de beaucoup les autres. (G. MacropleJ'yx , Swains.; Pallene, Less. ; Hirundapus, Hodgs.) C'est à ce groupe qu'appartient la belle espèce qui a été figurée dans VAtlas de ce Dictionnaire, Oiseaux, pi. 3, sous le nom de Martinet a moustaches , Cyps. mystaceus Less. Cette espèce , une des plus remarqua- bles par les teintes de son plumage et les accessoires qui la décorent, a le dessus de la tête d'un bleu indigo noir, encadré par une bande blanche qui prend naissance aux narines, et se termine, en arrière, sur les côtés de la tête ; une touffe de plumes éga- lement blanches descend sous forme de moustaches sur les côtés du cou ; le dos , le croupion , la gorge, la, poitrine et les flancs sont d'un gris ardoisé; les plumes des aii»s et de la queue offrent un mélange de noir et de bleu indigo. Longueur totale, 0'",32. Habite la Nouvelle-Guinée. A ce groupe se rapportent encore le Mar- tinet coiffé, c. comaius Temm. (pi. 268), de l'île de Sumatra; le M. longipenne, C. longipennis Temm. ( pi. 83 , fig. 1 ) , de Java, Sumatra. Je range aussi dans ce groupe l'H. huppée, H. cristala Vieill. (Le- vaill., Oiseawa; d'i^/',, pi. 247) que beaucoup d'auteurs placent parmi les vraies Hiron- delles. \ 2° Espèces à rectrices terminées par une pointe dépourvue de barbules. (a) Queue carrée (G. Pallene , Less.). LeM. A collier, C. coHans Wied. (Tem., pi. enl., 195), du Brésil. — Le M. géant, C. giganteus (Temm. , pi. col., 364 ), de Ban- tam, — Le M. vieillard, C. senex (Temm., pi. col., 397), du Brésil. 1 (b) Queue arrondie {Acutipennes , Y m\\. I G. Acanthylis, Boié; Cecropis, Less.; Pe- j lasgia, J. GeolL; Hemiprocne, Nitzsch; I Chœlura, Steph. : L'H. ACUTIPENNE DE LA LOUISIANE, H. Pe- lasgia Lath. (Wil. Am. omit., p. 39, f. 1). Quelques auteurs distinguent encore l'H. ACUT. DE LA MARTINIQUE, H. aCUttt Lath. 3*^ Espèces à queue médiocrement four- chue. (G. Salangane, L Geoffroy; Collo- j casia , G.-R. G.) j La Salangane, Hir. esculenta Linn., de I l'Inde. — L'H. fuciphage , H. fusciphaga 1 Thunb., de Java. Je rapporte à ce groupe i l'H. A CROUPION gris, //. Francîa Gmel., de i rilc de France. J'y rapporte aussi, mais avec ! doute, l'HiR. Robin, H. Robini Less., qui I me paraît être un Martinet plutôt qu'une ; Hirondelle. Habite l'île de la Trinité. i Section, m. — MâroBielelles pro- pi'enieait tlites. Caractères : Mandibule supérieure pres- que droite et recourbée seulement vers la pointe, qui est faiblement comprimée; tar- \ ses généralement grêles ; doigts faibles, Vex- I terne , y compris l'ougle , ne dépassant pas i l'extrémité de la dernière phalange du m4- i dian , qui est le plus long de tous ; pouce \ peu ou point versatile. (Sous-famille des I Hirundinidœ, G.-R. G.) I lo Espèces à queue plus longue que les ailes et profondément fourchue. (a) Les rectrices extérieures se prolongeant en hrins filiformes. L'H. DE CHEMINÉE, H. rustica Lin. (BufT., enl., 543, f. 1), d'Europe. — L'H. rousse- LiNE, H. capensis Gmel. (Buff., enl., 723), 652 IlIR mii du Cap; visite l'Europe. — L'H. filifère , //. filifera Slephens (XIII, 79), de Calcutta et des bords du Gange. — L'H. JiiWAN, H. Jewan Sykes {Proced., II, 83), de Tlride. — L'H. A FRONT ROUX, H. Tuflfrons Ginel. (Levail., Ois. d'Af., pi. 245, f. 2), du Cap et du Sénégal. —L'H. marron, //. castanea Cuv. , d'Egypte. — L'H. a ventre roux du Sénégal, H. senegalensls G mc\. (BulT., enl., 310). — L'H. rousse, h. rufaUn. (Vieill., Ois. de l'Am.f pi. 30), de l'Amérique sept. — L'H. DE LA Daourie, H. daurica Pall. (5pic. zool.), de la Sibérie. — L'H. savigny, H. Savignyi Steph., H . Boissonneaulii Temm., de rÉgypte et de la Sibérie orientale. Cette espèce est comptée au nombre des oiseaux d'Europe. — L'H. orientale , //. Javanica Temm. (pL col., 83), de l'Inde. — L'H. strio- LÉE, H. slriolata Temm. ( Mus. de Leyde), de Java. (b) Les rectrices extérieures ne se prolon- geant pas en brins filiformes. L'H. vÉLOciFÈRE, H. velox Vieill. (Levail., Ois. d'Af, pi. 244, f. 2), habite le Cap. Cette espèce a été placée à tort, par quelques auteurs , parmi les Martinets. — L'H. a cein- ture blanche, H. fasciata Lalh. (Buff, ,eni., 724, f. 2), habite Cayenne. 2° Espèces à queue moins longue que les ailes et n'.édiocrement échancrée. (a) Tarses vêtus de plumes. (G. Chelidon y Boié. ) L'H. DE fenêtre, h. urhica Lin. (Buff. , 'pl. enl. 542, f. 2), d'Europe. —L'H. bico- lore, iï". bicolor Y ieiW. {Ois. de l'Am., p. 31), de l'Amérique. (b) Tarses nus ou simplement garnis en arrière de quelques plumes . (G. Cotyle, Boié; Biblis et Herse, Less. ) L'H. DE rivage, h. riparia Lin. (Buff,, enl., 542, f. 2), d'Europe. — L'H. des ma- rais, ff.paiwsfns Levail. ( Oi5.d'^/".,pl. 242, f. 2), du Cap. — L'H. des jardins , H. hor- /ensis Temm. (pL col., 161, f. 2), du Brésil. — L'H. de l'Inde, H. indica Lalh. (Syn., II, pl. 56).— L'H. fauve, h. fulvaYieiW. {Ois. de l'Am., pl. 32), des Antilles. — L'H. leu- coptère, h. leucoptera Gmel. (Buff. en/., 546, f. 2), îles Malouines. — L'H. a ventre JAUNE, H. flaviventer Lesson , du Brésil. Cette espèce serait peut-être mieux placée dans le groupe suivant. — L'H. a gorge rayée , //. nigricans Vieill. , de Timor. — L'H. DES BLÉS, H. borbonica Gmel. , de l'Ile de France. — L'H. fardée , H. fucata Temm. {pl. col., 161, f. 1 ) , du Paraguay et du Brésil. — L'H. satinée , H. minuta Temm. {pl. col., 209, f. 1), du Brésil , etc. 3° Espèces à queue moins longue que les ailes et égale. ( G. Biblis , Less.) L'H. DE rochers , //. rupestris Lin , de l'Europe. — L'H. fauve du Cap, H. capen- sis Levain. {Ois. d'Af., pl. 246), d'Afrique. — L'H. coNCOLORE, H. concolor Sykes {Pro- ced. , II, 83), du pays des Mahrattes. 4" Espèces à tarses robustes, à queue mé- diocrement fourchue ^ à bec très fort, très dilaté, et à mandibule supérieure crochue à son extrémité et dépassant l'inférieure. (G. Progne, Boié ; CecropiSf Less.) L'H. BLEUE, H. purpurea Lin. ( Vieill. {Ois. de l'Am., pl. 26), de l'Amérique. — L'H. A VENTRE BLANC {H. dominiccnsis Lin. (Vieill-, Ois. de l'Am. , pl. 618 ), de St- Domingue. — L'H. chaubée , H. chalibea Gmel. , de Cayenne, et l'H. modeste, Pro- gne modestus Gould; //. modesta Neboux. De l'île St-Charles (Gallapagos). I (Z. Gerbe.) 1 HIRONDELLE DE MER. poiss.— Nom ! vulgaire des Dactyloptères. Voy. ce mot. I *I1IR0NDI1\ÏDÉES. /fimndmidœ. ois.— I Famille de l'ordre des Passereaux et de la j tribu des Fissirostres diurnes. Elle corres- pond à l'ancien genre Hirundo de Linné I (Hirondelles de G. Cuvier), et comprend pour G. -R. Gray deux sous-familles : celle i des Cypselinœ et celle des Hirundininœ. (Z. G.) HIRPICIUM {hirpex, herse), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cyna- cées, établi par Cassini {in Bullet. Soc. phil., 1820, p. 27). Petits arbrisseaux du Cap. Voy. composées. *HmSUTES. Hirsutœ.A^Aca.—'M.^\a]C' kenaër désigne ainsi, dans son Hist. nat. des Ins. apt., une race du genre des Plectana , et dont les Aranéides qui la composent ont l'abdomen pourvu d'épines sur les côtés et à la partie postérieure. Les espèces dési- HIR HIS 653 f nées sous les noms de Pleclana prœlextala , allanlica , pentagona , hecata, tœniata, ir- radiata, appartiennent à cette race. (H. L.) HIRTEA. INS. — Genre de Diptères de Fabricius, dont les espèces ont été réparties entre les g. Dilophus, Me'\^.,elBibio, Geoff. Voy. ces deux mots. (D.) *HIIITEA. ARACH. — Ce genre, qui appar- tient à l'ordre des Phalangides, a été établi par M. Koch dans ses Die arachniden , tom. VII, pag. 117, et a pour représentant unique r/fir^eap/iaferafa Kock, qui a pour patrie le Brésil. M. Paul Gervais , dans le tom. III des Ins. apt. par M. Walckenaër, n'admet pas cette coupe générique , et la range dans le genre Cosmetus. Voy. ce mot. (H. L.) HIRTELLA ( diminutif dliirtus , velu ). DOT. PH. — Genre de la famille des Chry- sobalanées, établi par Linné {Gen., n" 80). Arbres ou arbrisseaux de l'Amérique tropi- cale. Voy. CHRVSOBALANÉF.S. HIRîJDIi\ÉES. Hirudineœ. annél. — C'est le nom de la famille des Vers anné- lidesqui comprend les Sangsues. On en con- naît un assez grand nombre d'espèces, pour la plupart inutiles en médecine, et dont quel- ques unes sont même dangereuses. Ces ani- maux ont été partagés en plusieurs genres, par suite de l'élude attentive qu'en ont faite MM. Savigny, de Blainville, Moquin-Tan- don et quelques autres naturalistes. Voyez les articles consacrés à ces diflërents genres et l'article sangsues. (P. G.) HIRUDINELLA. inf. — Voy. hirundi- nella. IIIRL^DO. ANNÉL. — Nom linnéen du genre d'Annélides qui comprend les Sang- sues ; ce genre constitue actuellement une famille : celle des Hirudinées. Voyez banq- ues. (P. G.) *HIRUNDAPUS, Hodgs. OIS. —Synonyme (!e Macropteryx. Voy. hirondelle. (Z. G.) ♦ilIRlJIVDIIVEA, d'Orb. et Lafr. ois. — Synonyme de Knipolegus. Voyez la sous-fa- mille des Tœnioptérinées au mot gobe-mou- che. (Z. G.) *mRUIVDÏI\'ELLA(;iîrwndo, hirondelle). iNFUS. — M. Bory de Saint-Vincent {Encycl. méth., Dict. de.s Zoophytes, 182i) a créé sous le nom (yilirundinella un genre d'Infuso'ires de la classe des Microscopiques, qui se dis- tingue par un corps membraneux, comprimé, muni inférieurement d'une duplicature en bourse, quadricuspide et ne présentant pas de poils, cirrhes ou organes rotatoires quel- conques. Une seule espèce entre dans ce groupe : c'est la Bursaria hirundinella Mull. {Hir. quadricuspis Bor.), qui se trouve dans les eaux douces, parmi les Lenticules. (E. D.) *IIIRU1\DIMIV;E. OIS. — Sous - famille de la famille des Hirondinidées, dans la- quelle sont compris les g. Cecropis, Progne, Herse, Cotyle, Chelidon. Voy. hirondelle. (Z. G.) lîISIlVGERA (nom propre), rot. rn. — Genre de la famille des Euphorbiacées-Cro- tonées , établi par Helenius (m Ait. holm., 1792, p. 32 , t. 2) Arbrisseaux des An- tilles. HISINGÉRITE (dédiée à Hisinger). min. — Silicate d(! Fer hydraté , de Riddarhyt- tan , en Suède. Même chose que Thraulite. Voy. ce mot. (Del.) HISPA {hispidus, couvert d'épines), ms. — Genre de Coléoptères subpentamères, fa- mille des Cycliques , tribu des Cassidaires de Latreille, des Hispites de M. de Castel- nau, créé par Linné {Syst. nat.), et adopté par Fabricius, Olivier et d'autres naturalis- tes. Le nombre des espèces qu'on y rapportait s'est tellement accru, qu'en 1837 nousavons été obligé d'établir avec elles un certain nom- bre de genres, qui, aujourd'hui, sont géné- ralement reçus {voyez hispites). Nous n'a- vons conservé pour le genre Hispa que les espèces d'Europe , et y avons rapporté une trentaine d'exotiques, qui en ont tous les caractères. Leur corps en dessus , sur les côtés et sur les antennes, est couvert d'é- pines branchues. Nous citerons comme ty- pes, les H. testacea , atra F. , aplera Bon. La première se trouve sur le Ciste, dans toute l'étendue de l'Europe australe , en Barbarie et en Orient; la seconde est assez commune aux environs de Paris, attachée aux tiges et aux racines des plantes qui croissent dans le sable. Les autres espèces sont la plupart noires et originaires de la côte de Guinée, du Sénégal. M. Schœnherr en fait connaître plus des deux tiers dans son Ap- pendix ad synonymiam. (G.) *H1SPALIS (ancien nom deSéville). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu des Harpalîens, 654 HiS HIS établi par le docteur Rambur, dans sa Faune cnlomologique de l'Andalousie , aux dépens des Acupalpus de Latreille. Ce genre a pour type et unique espèce V Acupalpus maurita- nicus Dej., trouvé par l'auteur sous les pierres dans les environs de Saint- Roques, près de Gibraltar. Cette espèce se trouve également à Tanger , sur les côtes d'Afri- que. (D.) *HÏSPIDE. Hispidus. bot. — On donne ce nom aux organes végétaux couverts de poils rudes et épais. HISPIDELLA, La m. bot, pu. — Syn. de Soldevilla, Lagasc. *111SP1DES. Hispidœ. auach.— Ce nom a été employé par M. Walckenaër pour dé- signer, dans son Hist. nat. des Ins. apt., une Himille établie sur le genre Thomisus, et dont les caractères peuvent être ainsi présentés : Yeux en croissant, très anguleux, sessiles, les latéraux postérieurs très reculés en ar- riére ; les latéraux antérieurs plus gros que les autres. Pattes courtes, les antérieures presque égales entre elles ; la deuxième paire la plus longue , la première et la troi- sième les plus courtes. Corselet convexe en ï(eur. Abdomen court, large et arrondi à la );artie postérieure, couvert de piquants ou hispide. Le seul représentant de cette fa- mille est le Thomisus clavealus Walck. (H. L.) ^ISiSPIDES. Hispidœ, arach.— Ce nom désigne dans VHist. nat. des Ins. apt., par M. Walekenaër, une race dans le genre des Plectana. Chez les Aranéides qui composent • cLte division, l'abdomen est arrondi et armé sur les côtés d'épines divergentes. Les PI. pentacanlha, stellata, sont les seules es- pèces qui appartiennent à cette race. (H. L.) *IIISPITES. INS. — Tribu formée par JM. de Castelnau {Histoire naturelle des ani- 'tnaux articulés, tom. II, pag. 510) dans la famille des Cycliques, et qui réunit en par- lie les caractères des Cassidites de l'auteur. Kile dillërerait seulement de celles-ci par un corps oblong, ovalaire, convexe, le plus souvent épineux. Les genres qu'y rapporte M de Castelnau sont les suivants : Hispa, Alurnus, Chalepus et Oxycephalus. En adoptant le nom d'Hispites pour tribu ou sous-tribu, qu'on adjoindrait aux Cassi- daires, nous y rapporterons 29 genres, qui ont été établis avec environ 300 espèces de tous pays , et dont la plupart étaient des Hispa pour les auteurs anciens ou modernes . Sur cette dernière énumération, l'Amérique compte pour les cinq sixièmes ; l'Afrique et l'Asie , limitées à un petit nombre, vien- nent ensuite pour une part à peu près égale ; l'Australie, et quelques îles de même parage, à la vérité peu explorées entomolo- giquement jusqu'à ce jour, ne font connaî- tre que 6 ou 7 espèces ; et l'Europe n'en offre que 5 , dont l'une d'elles, VHispa tes- tacea Lin. , se retrouve à la fois dans le nord de l'Afrique et en Orient. Indépendamment des caractères qui pré- cèdent, nous en ajouterons d'autres impor- tants : Tête découverte; corps en dessus, ra- rement épineux sur toute sa surface, quel- quefois inerme , le plus souvent denté sur ses bords , ovalaire , tronqué , élargi sur l'extrémité latérale, ou anguleux sur les épaules : celles-ci sont exceptionnellement dilatées ou comme ailées; antennes conti- guës à la base, variant de longueur ou de grosseur, à massue articulée, cylindrique, aplatie , dilatée , acuminée ou composée d'articles variables en nombre (2-4) ou soudés entre eux : c'est en partie d'après la forme de ces organes que les genres énu- mérés ci-après ont été établis. Comme nous ne possédons pas les genres Callistola, Promecotheca , Octotoma, Ciado- phora de Dejean, Dichrœa et Esligmena de M. Hope, nous ne les portons ici que pour mémoire. A. Antennes de onze articles. *Élytres plus ou moins oblongues, allongées, aplaties, convexes, non épineuses. Genres : Alurnus, F. ; Bolhrionopa , Ch.; Cephaloleia , Ch. ; Leptomorpha, Ch.; Chelohasis, Gr. {Arescus), Perty ; Cryptony- chus, Ghl.; Oxycephalus, Guérin. ** Élytres à côtes. Genres: Scelœnopla {Chalepus), Ch.; Anisodera, Ch. ; Acentroptera. *** Élytres aplaties, élargies, tronquées à l'extrémité, le plus ordinairement denti- culées ou dentées sur les bords extérieurs. Genres: Metazycera,Ch.; Gonophora,Ch.\ Onchocephala, Ch.; Brachycorina, Ch.; Ce- IIIS IIIS 665 phalodonlay Ch.; Odonlola^ Ch. {AnopUstis? Kirby); Microdonta, Ch. **** Ély très ovalaires,entièrementcouverU's d'épines; antennes grêles. Hispa, F. B. Antennes de dix articles. Physocortjna , Ch. C. Antennes de neuf articles. Ély très dila- tées sur l'épaule et sur l'extrémité de la marge, dentées sur les bords. Platypria, Guér. D. Antennes de huit articles. Euprionota , Ch. ; 3Iicrorhopala , Ch. E. Antennes de sept articles. Uroplata, Ch. La taille de ces Insectes, ordinairement de 4 à 5 inilliinètres de longueur sur 2 à 3 de largeur, diminue ou s'accroît de 3 à 35 sur 2 à 14. Les larves des espèces de notre pays n'ont pas encore été observées ni décrites. M. Neu- inann est le seul qui, sur des dessins et notes communiqués par M. le docteur Bar- ris de Boston , ait fait connaître ( The enlo- mologist, t. I, p. 75) celles des Uroplata quadrata et Microrhopala viltata {Hispa) de ! Fabricius; leur corps est semblable à celui I des Coccinelles : il se compose de 13 an- j neaux assez épais; les 9 avant-derniers ol- | frent chacun un stigmate latéral , et sont | légèrement anguleux; le deuxième, devant 1 fermer le corselet, est transversalement oblong; et du dessous des 2\ S*" et 4°, sort i une paire de pattes. La nymphe de VUro- plata suturalis {Hispa), également repré- sentée par M. Neumann, a été trouvée rou- lée dans des feuilles du liobinia pseudo- acacia. (C ) HISTER. INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Clavicornes, tribu des Histéroïdes , établi par Linné et adopté par tous les entomologistes. Depuis que ce genre a été érigé en tribu par Latreille , et que cette tribu a été divisée en 21 genres, par M. Erichson , les Ilisters proprement dits sont ceux dont les mandibules sont ex- sertes ou avancées; les antennes insérées 50US le bord du front et terminées par une massue ovale de trois articles; le proster- num arrondi ou tronqué postérieurement; les tibias postérieurs épineux extérieure- ment; l'abdomen avec le pénultième seg- ment déclive , et le dernier également dé- clive ou perpendiculaire; enfin le corps peu épais. Quoique ainsi restreint, le g. Hisler est encore le plus nombreux de sa tribu, puisque M. Erichson en décrit 75 espèces de presque toutes les parties du globe. Nous citerons seulement VFIister cadaverinus Linn., qui peut être considéré comme type du genre, et qui est entièrement noir, et V Hisler qua- drimaculatus Fab., dont chaque élytre est marquée de deux taches rouges. Ces deux espèces se trouvent aux environs de Paris. Voy. msTÉROïDES. (D.) HISTERAPETRA et HISTEROLÎ- TliOS. POLYP. — Bertrand donne ces deux noms à des Polypiers du genre Cyclolites. (E. D.) HISTÉRIDES. INS. — Syn. de Histé- roïdes. liïSTÉRITES. INS. —Groupe de la tribu des Histéroïdes. Voy. ce mot. (D.) *H1STÉR0IDES . His^ero îdœ . 1 Ns . —Tri b u de Coléoptères pentamères établie par L.i- treille dans la famille des Clavicornes , et ayant pour type le g. Hister de Linné. Les Insectes de cette tribu se reconnaissent fa- cilement à leur corps en carré un peu p!i;s long que large, quelquefois élargi au milieu et quelquefois tout-à-fait arrondi , notam- ment dans les petites espèces. Ce corps, d'une consistance très dure, est suppor;é par des pattes larges dont les tibias sont armés en dehors de dentelures ou d'épines plus ou moins nombreuses. Leurs antennes sont coudées et terminées par un bouton presque toujours aplati et composé de trois article^ tellement serrés qu'ils semblent n'en former qu'un seul. Mais ce qui caractérise surtout les Histéroïdes , c'est le peu de longueur de leurs élytres, qui ne couvrent jamais l'abdomen entier; il en résulte qi;e ses deux derniers segments , se trouvant à nu , sont toujours d'une consistance aussi solide que le dessous de l'abdomen , tandis que les autres, protégés par les élytres, res- tent mous. Par suite du grand développe- ment que le thorax a pris en dessous, et qui cousistp surtout dans la longueur du 656 IIIS mésothorax , les pattes de derrière sont très éloignées des quatre autres , et Tabdomen se trouvant refoulé ne se compose que de 'segments étroits , dont les deux derniers |cependants'élargissent en dessus, en prenant 'une direction plus ou moins verticale, i Ces Insectes, lorsqu'ils se croient en dan- ger, contrefont le m^ort en retirant leurs pattes sous le corps; mais elles viennent simplement s'appliquer contre la poitrine , et n'y trouvent pas de cavités destinées à les recevoir, comme chez les Byrrhes: seu- lement, les jambes de devant présentent sur leur face antérieure une fossette pour loger les tarses. Quant aux antennes, qu'ils ca- chent également dans le moment du dan- ger, elles sont reçues dans des cavités que présente le dessous du corselet, et dont la position variable permet de grouper entre elles les espèces chez qui cette position est la même. Ce qui caractérise encore les In- sectes qui nous occupent, ce sont leurs mandibules avancées , généralement fortes et souvent d'inégale grandeur; ce sont aussi les palpes maxillaires , ordinairement sail- lants, et dont les deux articles du milieu sont plus développés que les autres. Un autre trait singulier de l'organisation de ces In- sectes consiste dans la saillie que forme le dessous de leur prothorax. Semblables sous ce rapport aux Byrrhiens et aux Dermestins, qui ont la bouche recouverte par une lame sternalc , ou reçue dans une cavité étroite , les Histéroïdes ont un sternum prolongé antérieurement. Tantôt c'est un lobe grand et arrondi, et tantôt un lobe étroit et aigu ; souvent encore le sternum n'est plus lobé , mais bien relevé en carène , et s'avançant de manière à former une cavité circulaire que la bouche ferme exactement. Cependant il est des espèces dont le thorax n'offre au- cune trace de saillie à sa partie antérieure. Les Histéroïdes présentent des formes peu variées; plusieurs espèces néanmoins, qui vivent sous les écorces avec les Nitidules, se font remarquer par leur corps aplati , et qui est quelquefois si mince qu'on les a nom- mées , à cause de cela, Phy Homes, de wv^- ^ov , feuille. Les autres, dont le corps est plus ou moins convexe , se tiennent géné- ralement dans les charognes, en compagnie des Dermesies et des Siliihcs ou Boucliers; bcniconp d'eiitre elles vivent dans les bou- HIS ses ou les matières excrémentitielles , avro les Lamellicornes coprophages ; enfln il e:j est quelques unes qui vivent dans le tronr des arbres vermoulus. Quoique munies de grandes ailes sous leurs élytres , les Histé- roïdes en font rarement usage. On trouve de ces Insectes dans presque toutes les par- ties du globe. Ils sont de taille moyenne ou petite , et en général d'un noir luisant ; ce- pendant plusieurs offrent sur leurs élytres des taches d'un rouge plus ou moins obscur et rarement d'une couleur plus claire. Il en est d'autres qui sont ornées d'un éclat mé- tallique parfois très brillant , mais elles sont peu nombreuses et propres aux pays chauds; plusieurs de celles d'Europe ont des couleurs bronzées. Quant aux taches dont nous avons parlé plus haut, elles forment un assez mauvais caractère spécifique; car on trouve souvent dans la même espèce des individus tachetés et d'autres qui ne le sont pas. Les espèces de cette tribu soumises aux investigations anatomiques ont ollert les ré- sultats suivants. Le canal digestif a quatre ou cinq fois la longueur du corps ; l'œso- phage, très court, est suivi d'un renflement oblong qui paraît pourvu intérieurement de pièces propres à la trituration ; le ventricule chylifique est très long , replié, hérissé de papilles pointues et saillantes ; l'mtestin grêle est filiforme; le cœcum s'en distingue par une contracture annulaire ; enfin les vaisseaux hépatiques ont six insertions dis- tinctes autour du ventricule chylifique, et ces vaisseaux sont transparents et d'une té- nuité extrême. Les larves des Histéroïdes se nourrissent des mômes substances que l'insecte parfait. Elles sont linéaires, aplaties, molles et d'un blanc jaunâtre, à l'exception de la tête et du premier segment, qui sont écailleux et d'un brun rougeâtre : celui-ci est cannelé longitudinalement , et la tête est armée de fortes mandibules. Ces larves ont six pattes courtes et sont terminées par deux filets bi- articulés et par un long appendice tubulaire qui paraît servir à la progression. Vers la fin de l'été, l'époque de leur métamorphose approchant, elles se pratiquent, dans le lieu de leur habitation, une cellule très lisse à riniérieur, où elles passent a l'état de nymphe. Celle-ci, d'un brun très pâle, n'uilre rien de particulier et donne nais- J HIS sance à Flnsecte parrait au printemps sui- vant. Deux auteurs se sont occupés de la clas- sification des Histéroides. Le premier en date est l'entomologiste suédois Paykull , dont la monographie a été publiée en 1811, à une époque où le g. Histei^ n'avait pas encore été érigé en tribu par Latreille. Les nombreuses espèces qu'il renferme y sont réparties en sections, tribus et familles, d'a- près le nombre des dentelures des jambes et celui des stries qui sillonnent le corselet et les élytres. A l'aide de ces caractères, l'auteur est parvenu à distinguer entre elles des espèces qui ont toutes à peu près le même faciès. Depuis, M. Erichson a fait paraître, dans les Annales entomologiques de Klug pour 1834 , un ouvrage intitulé : Uebersicht der HisTÉROïDES der Sammlung , dans lequel ces Insectes sont répartis dans 21 genres, et ceux-ci partagés en trois groupes, ainsi qu'il suit : PREMIER GROUPE {corps très aplati). G. Hololepta , Phijlloma et Oxysternus. DEUXIÈME GROUPE {cOVpS pluS OU moinS convexe ). G. Plœsius , Placodes , Platysoma , Oma- lodes , Cyplurus, Hister, Hœlerius, Epierus, Tribalus et Dendrophilus. TROISIÈME GROUPE {lêle Ivès enfoncée dans le corselet ). G. Saprinus^Pachytopus, Tryponœns, Te- reirius, Plegaderu^, Onlhophihis et Abrœus. M. Blanchard , dans son Histoire des In- sectes, publiée par MM. Firmin Didot , a adopté ces trois groupes, qu'il nomme Ho- LOLEPTITES, HlSTÉRlTES et SaPRINITES. (D.) *IIISTEUOMEIlUS (/lisser, nom de genre; \>.npéq , cuisse), ins. — Genre d'Hyménoptè- res, de la famille des Ichneumoniens, groupe des Braconites, établi par Wcsmaël {3Ion. des Drac. de Belg.) sur une seule espèce nommée par l'auteur //. mystacinus. Cet insecte se trouve en Belgique. *IHSTER0PTEI;LM, Am.etScrv. ins. — Syn, lïlssus , Fabr. HISTIOPHORLS. poiss.— Voy. voilier. HISTPJCES. ÉCHiN. — Quelques Oursins fossiles à mamelons saillants entourés d'un T. VI. HOA 657 anneau relevé, composé de très petits ma- melons, ont été ainsi nommés par Imperali. (E. D.) HISTRIONELLA {histrio, histrion), helm. — M. Bory de Saint-Vincent {Encycl. méth.y Dict. des Zoophytes) a créé sous le nom d'Histrionella, pour deux espèces de Cercaria de Muller (C inquiéta et C. lemna Mull., Inf.j pi. 18, fig. 8 à 12), un genre qu'il place dans la division des Infusoires, mais que l'on a reconnu depuis n'être autre qu'un groupe d'Entozoaires. Les Histrionelles sont de petits animaux qui se composent d'un corps oblong, contractile, et d'une queue plus lon- gue que le corps, annelée , un peu marquée de rides transverses et continuellement agi- tée, ce qui fait que l'animal se meut en tourbillonnant et en vacillant avec rapidité. A un certain instant de leur vie, les Histrio- nelles se fixent au corps des Lymnces et perdent leur queue pour se changer en Dis- tomes, ainsi que l'a démontré M. Bauer {Ac. nov.nat. cwr., t. XIII, pi. 29). Les Histrionelles se trouvent communé- ment au printemps dans les marais de Gen- tilly, et nous indiquerons comme type VTJistrionella fîssa Bory {Dict. class.), que l'on a trouvée avec des Gonferves dans la val- lée de Montmorency. (E. D.) *I1ISUTSUA. BOT. PH.— Genre de la fa- mille des Composées- Sénécionidées , établi par De Candolle {Prodr., VI, 44 ). Herbes de Canton. Voy. composées. *1ÏITCHEÎ^ÎA, Wall. bot. ph.— Syn. de Kaloioratia, Presl. *iILAÏ)IVICHIA, Koch. bot. ph.— Syn. de Malahaila, Tausch. liOAZIlV. Opislhocomus , Hoff. ; Sasay Vieill. OIS. — Genre créé par Hoffmanseg pour un oiseau dont la place a pendant longtemps embarrassé les naturalistes. Linné, Gmelin, Latham et Buflon ont fait de l'Hoa- zin un Gallinacé appartenant au g. Faisan. G. Cuvier, tout en le retirant de ce genre, l'a cependant laissé dans son ordre des Gal- linacés, à c<3té des Paons. Un grand nombre d'ornithologistes ont suivi cetexemple. Vieil- lot fut le premier, si je ne me trompe, qui transporta l'Hoazin parmi les Passereaux; mais le rang qu'il lui a donné entre les Mé- nures et les Pigeons, à la fin des Passereaux, n'était point encore celui qui lui convenait. Ses caractères et ses analogies de mœurs le 83 658 HOC rapprochaient beaucoup plus des Touracos ( et des Musophages : aussi la place que lui a assignée M. Lesson, en le rangeantà côtéde | ces derniers , me paraît-elle parfaitement ' fondée. Vieillot, Latreille, Lesson et G.-R. Gray ont fait de l'Hoazin le type unique d'une famille (Dt/sodes,Vicll.;Opisi/iOComwa, G.-R. Gray) et du genre qui nous occupe. On donne pour caractères à ce genre : un bec garni à sa base de soies divergentes , épais, robuste, comprimé latéralement, à bords dentelés vers son origine; des orbites nues ; des paupières ciliées ; des narines mé- dianes percées dans une membrane; des tarses forts, robustes, réticulés , et des doigts entièrement divisés. La seule espèce que l'on connaisse, I'Hoa- ziN HUPPÉ, Opisth. cristatus , Sasa cristata Vieill., que Buffon a décrit sous le nom de Faisan huppé de Cayenne {enl., 33), est re- marquable par une belle touffe de plumes étroites, effilées et raides , qui occupent la nuque. Il a la gorge blanche; le derrière du cou et les tectrices alaires, brunes, rayées en long de blanc pur; le dos et les ailes d'un vert sombre doré ; l'abdomen fauve ; la quetie d'un vert doré noir, terminée par un lar^e ruban blanc; les tarses rouges et le bec noir. L'Hoazin , observé par Sonnini dans la Guiane, ne se trouve qu'au bord des eaux, ou dans les lieux inondés, et cette préférence tient à son genre de vie. Il mange les fruits et les feuilles d'un très grand Arum, appelé dans le pays Moucou {Arum arhorescens Linn.), Arum qui couvre de grands espaces dans les savanes noyées. Partout où ces plantes croissent abondamment, l'on est as- suré de rencontrer des Hoazins, quelquefois par paire, et quelquefois par petites troupes de sept ou huit. Ils se tiennent pour l'ordi- naire sur la même branche, l'un à côté de l'autre; ils sont peu défiants et se laissent aisément approcher. La chair de cet oiseau exhale une forte odeur de castoreum : aussi ne le mange-t-on point. L'Hoazin niche sur les arbres; sa ponte est de 4 à 6 œufs. On le trouve à Cayenne, où il vit sédentaire. (Z. G.) HOBEREAU, ois. — Espèce du genre Faucon. Voy. ce mot. HOCCO. Crax. ois. — Genre de l'ordre des G.jllinacés , appartenant à la tribu des HOC Âlectors de Merrem et Cuvier , à la fa- mille des Nudipèdes de Vieillot , des Lon- gicaudes de M. de Blainville, des Tétradac- tyles de Latreille; G.-R. Gray en a fait le type de sa sous-famille des Cracinées, se- conde de la famille des Cracidées. Tem- minck, dans son Histoire naturelle des Gal- linacés, a assigné à ce genre ses caractères propres, et en a débrouillé la synonymie; c'est son travail que nous suivrons principale- ment. Les Hoccos, sans contredit les plus in- téressants des Alectors , sont des oiseaux propres aux régions équatoriales de l'Amé- rique , depuis le Mexique jusqu'au Para- guay inclusivement, et ils semblent y repré- senter les Dindons , qui habitent diverses parties septentrionales de l'intérieur du nouveau continent. Leur bec est d'une lon- gueur médiocre, mais fort et comprimé la- téralement , plus haut que large à la base; la mandibule supérieure est élevée, voûtée et courbée dès son origine, plus longue que l'inférieure, dont elle cache les bords; la base en est recouverte d'une membrane nue et épaisse, parfois gibbeuse, dans laquelle sont percées latéralement, vers le milieu du bec, des narines ovales , quelquefois bombées , placées longitudinalement , et à demi ca chées supérieurement par la peau nue qui ne laisse ouverte que leur portion anté- rieure; la langue est épaisse, entière et char- nue. La tête est ornée d'une huppe érectile, composée de plumes redressées , longues , étroites et contournées , comme recoque- villées au sommet. Les tarses sont allon- gés , lisses et dépourvus d'éperons; les doigts sont au nombre de quatre; trois en avant, réunis par une membrane à leur base, et un en arrière, ou pouce, articulé si; r le tarse, moins haut que chez les autres Gal- linacés, fort long, et portant à terre sur une partie de sa longueur; les ongles sotit comprimés sur les côtés , robustes , courbes et pointus. Les ailes sont courtes et conca- ves ; les quatre premières rémiges étagéc \ les suivantes jusqu'à la septième les plus longues, la sixième la plus longue de toutes. La queue est composée de 12 rectrices, lar- ges, planes, pendantes, légèrement étagées. Avant d'entrer dans la poitrine, la trachée fait une circonvolution et se replie sur clic même; la solidité des anneaux de la î.-;;- HOC HOC 659 chée, la fermeté de la substance de ce con- duit aérien, sa forme d'abord cylindrique, puis élargie et aplatie, sont sans doute des conditions anatomiques qui concourent à la formation de ce bourdonnement sourd et concentré, cette sorte de ventriloquie propre au Hocco , et sur la production de laquelle Temminck est entré dans des dé- tails intéressants que nous ne pouvons re- produire ici. C'est dans les lieux les plus élevés des vastes forêts qui couvrent les régions assez restreintes où la nature les a confinés que les Hoccos vivent en société, se réunissent en troupes nombreuses, et marchent de con- cert à la recherche des fruits, des baies, des graines , des bourgeons dont ils font leur nourriture. Comme les Dindons , ils per- chent sur les arbres les plus élevés, où la longueur et la position de leur pouce doit leur assurer un équilibre plus solide. Au milieu du silence et du calme des solitudes où ils se tiennent , ils sont paisibles et con- fiants, et leur naturel doux ne devient in- quiet et farouche que lorsqu'un ennemi est venu troubler, par sa présence, la tranquil- lité de leur retraite. C'est ce qui arrive sur- tout pour ceux qui sont plus voisins des lieux habités, et qui se trouvent ainsi con- tinuellement exposés aux armes des chas seurs, comme au Paraguay. Leur séjour ha- bituel sur les hauteurs des grands bois leur a fait donner au Mexique le nom de TépolotoU , qui signifie Oiseau de montagne. Les Hoccos sont polygames ; les uns établis- sent leur nid sur le sol, les autres dans les anfractuosités des rochers, ou sur les grosses branches des arbres , et ces différences pa- raissent tenir aux localités. Ce nid se com- pose de rameaux, quelquefois assez forts, entrelacés de brins d'herbe et formant une sorte de revêtement extérieur, doublé inté- rieurement de feuilles sèches. Leur ponte, suivant Sonnini, est de quatre ou cinq œufs blancs; M. d'Azara en a vu de huit œufs, et Temminck rapporte que, dans l'état de domesticité, le nombre des œufs peut de- venir aussi considérable que celui des pon- tes des Pintades et des Dindons. II est pro- bable que les circonstances au milieu des- quelles vivent ces animaux influent sur leur fécondité, même à l'état sauvage , et que la domesticité l'augmente. On a dit que les petits , au sortir de l'œuf, courent et mangent aussitôt, comme les poussins, ce qui ne peut s'admettre, vu la hauteur à la- quelle le nid est placé , qu'en supposant que les mâles , comme on l'a observé pour des mâles de Canards sauvages, prennent les petits un à un par le bec et les descen- dent à terre, pendant que la femelle tient la couvée réunie près d'elle. La chair des Hoccos, blanche et d'un goût exquis, supérieure, dit-on, à celle du Faisan et de la Pintade, fait rechercher ces animaux par les habitants des contrées où ils se trou- vent. La sécurité dont ils jouissent dans l'é- tatdeliberté, et qui leur donne uneconfiance qu'on a considérée à tort comme un indice de stupidité et d'indifférence njême pour leur propre conservation, rend leur chasse très facile et très abondante. On a pu en tuer plusieurs à coups de fusil, sans qu'ils se fus- sent éloignés plus que d'un arbre à l'autre. Ce naturel confiant, leurs habitudes socia- bles, leurs goûts simples, semblent indiquer les Hoccos à l'économie rurale, comme des oiseaux appelés à la domesticité, et il est étonnant qu'on n'ait pas plus souvent et plus sérieusement pensé à les habituer dans les basses-cours, même en Amérique, où Ton n'avait en quelque sorte qu'à se les appro- prier, sans avoir rien à redouter des difficul- tés de l'acclimatation. Quelques tentatives ont été faites, mais sans persévérance, et ont été abandonnées, parce qu'elles n'ont point donné sur-le-champ les résultats heureux qu'on a obtenus pour les Coqs, les Paons et les Dindons. L'impératrice Joséphine avait fait placer, à la Malmaison, des Hoccos qu'on avait déjà élevés en domesticité dans les colonies , et qui s'y étaient reproduits par plusieurs pontes successives; mais ces pré cautions ne réussirent pas à acclimater ces oiseaux, comme cela avait eu lieu pour d'au- tres Gallinacés: ils maigrissaient, leurs pon- tes devenaient de plus en plus rares, ils fu- rent ensuite attaqués par une maladie qui parutà Mauduyt être une sorte de gangrène sèche, et qui leur rongea les pieds , en leur faisant perdre d'abord une phalange, puis une autre, puis tous les doigts et le tarse même, jusqu'à ce qu'enfin tous périrent successivement. Cette maladie mortelle fut occasionnée par l'humidité à laquelle si; trouvait exposé leur logement. Des essaia 660 HOC HOC plus heureux furent tentés en Hollande , et Temminck cite avec éloge la belle ménagerie de M. Ameshoff, qui rournissait à sa table des Hoccos en aussi grande abondance que les autres volailles de basse-cour. Pour ob- tenir ces résultats, plusieurs conditions, naturellement indiquées par les mœurs de ces animaux et par leur habitation, doivent être accomplies. Avant tout, il faut choisir, dans leur patrie, les individus les mieux con- formés; puis les accoutumer à la domesticité dans les colonies d'Amérique, et les y garder jusqu'à ce qu'ils soient devenus féconds dans cet état pendant plusieurs générations. Ce n'est que lentement et en les faisant passer progressivement dans des provinces où la différence de température ne fût pas trop sensible, qu'il faudraitensuiteles acclimater. Pendant le premier hiver qu'ils passeraient en Europe, on devrait les tenir dans un lo- cal chauffé, et leur dresser, pour y fixer leur séjour habituel, des logements très secs; om- bragés , où ils pussent se percher haut, comme ils le font dans l'état de liberté. Le Hocco domestique récompense ample- ment son maître des soirjs minutieux qu'il exige d'abord. Il se plaît dans la société de l'homme , recherche même ses caresses , en devient jaloux , et donne toutes les preu- ves d'une reconnaissance et d'une familia- rité complètes. Sonnini en a vu se promener librement dans les rues de Cayenne, reconnaî- tre la maison où ils étaient nourris, et sauter sur les tables pour yprendre leur nourriture. Ils ne paraissent regretter aucunement leurs demeures libres, et choisissent de préférence les gîtes qu'on leur prépare pour pondre et couver. S'il faut, la première année, leur distribuer une nourriture échauffante qui les tienne en embonpoint, du chènevis par exemple, cette précaution n'est plus néces- saire lorsqu'ils sont une fois acclimatés; le maïs, les pois, le riz, le sarrasin, le pain, toutes nos graines céréales leur conviennent également, et ils sont très friands d'orties. Ils vivent en très bonne intelligence avec les autres Gallinacés domestiques, et, comme ils sont polygames, plusieurs femelles peuvent être servies par un mâle, bien qu'il soit d'une race différente, suivant Temminck, et les petits qui naissent de cette union ne sont point inféconds. La domesticité ajoute ensuite à leur embonpoint, et donne en- core à leur chair plus de saveur et de finesse.* Trois ou quatre espèces ont été seules suffisamment reconnues dans le genre Hocco. 1. Hocco MiTU-PoRANGA OU NoiR {Crox alector Linn. et Lath.). C'est, suivant Tem- mink , le Mitu-Poranga de Marcgrave (liv. 5 , chap. 3) ; le Poès ou Coq d'Amérique de Frisch ; le Hocco de la Guiane ( Crax guia- nensis) de Brisson ; le Mitu mâle et le Mitu femelle du Paraguay, de M. d'Azara (n" 338); le Pabos de Monte des Espagnols du Mexique; le Coq indien des Mém. de l'Acad. des Sciences (t. 3, part. 1, p. 221); le Peacockpheasant of Guianade Bancroft, etc. — Ce Hocco a à peu près la taille du Din- don. A rage adulte, la huppe qui orne sa tête est composée de plumes rétrécies infé- rieurement , un peu inclinées en arrière, larges et frisées en se courbant en avant, et d'une longueur de 0'^\05 à 0"\08. Celle huppe, d'un beau noir velouté, ainsi que les plumes de la tête et du cou , règne dans toute la longueur de la tête, et l'oi- seau la couche ou la relève, suivant les di- verses affections qu'il éprouve. Toutes les parties supérieures sont d'un noir irisé, à reflets verdâtres; l'abdomen et les tectrices caudales inférieures sont d'un blanc pur, aussi bien que l'extrémité des rectrices , quoiqu'on ait reçu assez souvent de la Guiane des individus chez lesquels ces dernières étaient entièrement noires. Le bec et les pieds sont d'un noir terne. L'œil est entouré d'une membrane nue d'un jaune noirâtre, s'étendant jusqu'au bec, où elle forme une cire d'un beau jaune. L'iris est noir. Les femelles adultes diffèrent des mâles par une huppe plus petite , d'un noir moins brillant, moins longue et moins belle , et par une queue plus courte. C'est à tort que la plan- che enl. 5 de VHistoire des Ois. par Buffon, indique, pour la femelle de notre Hocco, un Hocco moucheté de blanc, qui semble être une race constante qui vit principalement sur les bords du fleuve des Amazones Avant la première mue, les jeunes sont moins grands de près d'un quart; les plu- mes de la huppe, rayées alternativement de noir et de blanc, ne sont ni inclinées ni frisées; les parties supérieures sont rayées de blanc roussâtre; la poitrine, le ventre et les cuisses sont d'un roux vif, traversé de HOC IlOG 661 bandes noires ; les autres parties inférieures sont d'un roux clair; les pieds d'un gris roux ; les côtés de la tète et la base du bec sont nus; la mandibule inférieure et la pointe de la mandibule supérieure ont une couleur de corne blanchâtre. A mesure que lesjeunesavancenten âge, la teinte rousse des parties inférieures devient d'un blanc pur. Celte espèce se trouve au Mexique, au Brésil , et c'est une des plus nombreuses de celles qui peuplent les vasles forêts de la Guiane. La démarche de ce Hocco est lente et grave, son vol bruyant et lourd; il fait entendre un cri aigu qu'il accentue en deux temps , po-hic , et produit aussi , quand il marche saij^ inquiétude, ce bourdonnement profond et sourd dont nous avons parlé précédemment. C'est dans la saison des pluies , et d'ordinaire une fois par an seule- ment, que ces oiseaux pondent, suivant leur âge , de deux à six œufs de la grosseur de ceux du Dindon , blancs comme ceux de la Poule d'Inde , mais dont la coquille est plus épaisse. Ils déposent ces œufs dans un nid construit grossièrement avec des bran- ches entrelacées négligemment de brins d'herbes. Au rapport du botaniste Aublet, ils se nourrissent de fruits sauvages , et principalement de ceux du Thoa piquant. 2. Hocco coxoLiTLi ou ROUX {Cvax rubra Temm., figuré dans l'Atlas de ce Diction- naire, Oiseaux, pi. 7, fig. 1). L'ornitholo- giste hollandais qui a donné à cette es- pèce son nom spécifique considère comme des synonymes le CoxolUU de Fernan- dez (ch. 40) et la Poule roufje d'Albin; il regarde comme une femelle dans le jeune j âge, l'individu figuré, comme variété, à la ! pi. 63 du Si/nops/s de Latham . Le Hocco j de la pi. enl. 125 de BuCTon , le Hocco du \ Pérou de Brisson {Crax peruvianus , Crax \ alcclor /œmiwa Lath.) ainsi que ses variétés, ; et la variété du Hocco Mitu Poranga, dont parle Sonnini , sont, suivant Temminck , des métis provenant du Hocco Mitu-Poranga etdu Hocco coxolitli — Cette espèceatteint la taille duDindon; à l'âgeadnlle , lahuppe est très grande et très touffue; elle se dirige sur l'occiput et sur le dessus du cou, et se com- pose de plumes, sans barbes au centre, larges à leur extrémité, contournées, frisées et blamches, mais noires à leur base et à leur pointe; les parties supérieures, la poitrine et la queue sontd'un marron rougeâtre; le front, les côtés de la tête et le haut du cou, sont couverts de plumes d'un blanc pur, avec une tache lunulaire noire à l'extrémité; les par- ties inférieures sont d'un roux clair; le bec et les pieds sont robustes et d'une couleur de corne. Chez les jeunes , le plumage est plus varié : la huppe, droite et non frisée, est variée de roussâtre, de blanc et de noir; ces deux dernières couleurs sont aussi celles des côtés de la tête et du haut du cou , snr lesquels cependant le noir domine; les par- ties supérieures sont marquées de larges raies d'un blanc roussâtre , bordées de chaque côté d'un filet noir; les rectrices sont lise- rées de blanc. Après la première mue , la huppe se contourne et se frise , les bandes commencent à disparaître, et il n'en reste que peu de vestiges après la deuxième mue, si ce n'est chez les métis, dont la livrée reste ainsi plus riche et plus variée. Cette espèce appartient particulièrement au Mexique. 3. Hocco Teucholi {Crax globicera L. Lath.). Cette espèce est le Tecuocholli deFer- nandez (ch. 101), nom que lui donnent les naturels de Curaçao, et que Temminck a abrégé pour le rendre plus court et plus fa- cile à prononcer ; c'est le Hocco de Curaçao ou Curassow de Brisson {Crax curassous); VAlector curassous de Klein {Prod. av. y p. 111, esp. 3); le Gallus indicus aliusd'Al- drovande, Buffon l'a figuré sous le nom de Hocco de la Guiane (pi. enl. 86; Edwards, pag. 295, fig. 1 ; Albin, t. H, pi. 31). Tem- minck considère comme des métis le Crax aleclor, var. D de Latham, et le Crax globi- cera fœmina du même auteur. Le Hocco figuré par Albin, pi. 32, lui paraît être un métis provenant d'un mâle teucholi et d'une femelle coxoUlli ; c'est l'oiseau que Cuvier a considéré comme le véritable Hoazin d'Her- nandez. Ce Hocco a environ I mètre de hauteur ; tout son plumage est noir , à reflets verdâ- tres , à l'exception de l'abdomen, des cou- vertures caudales inférieures, et de l'extré- mité des rectrices, qui sont d'un blanc pur ; les plumes de la huppe sont longue! , con- tournées et frisées , plus larges au sommet qu'à l'origine ; à la base de la mandibule "^ supérieure, entre les deux narines, s'élève une excroissance calleuse, de forme sphéri- que et de la grosseur d'une Cerise ; l'aréote 6(52 HO F HOL des yeux est membraneuse; le bec et les pieds sont noirâtres. La femelle ressemble tu mâle. Les jeunes de Tannée ont un plu- mage d'un noir mat, marqué de raies blan- ches transversales, qui diminuent à mesure que l'oiseau avance en âge, et qui ne sont complètement disparues qu'après la seconde mue ; ils n'ont qu'un très petit tubercule à la place de la protubérance globuleuse qui doit surmonter le bec de l'adulte. Cette es- pèce habite la Guiane et l'île de Curaçao. 4. Hocco A BARBILLONS {Crax carunculata Temm.). — C'est d'après la dépouille d'un Hocco envoyé du Brésil à Lisbonne que ïemminck a formé cette espèce; sa taille est de 0'",87 à 0'",92. Le bec est plus court et plus fort que chez le Mitu-Poranga; la mandibule supérieure est plus élevée ; la cire de la base, de couleur rouge , se prolonge de chaque côté de la mandibule inférieure , et la dépasse un peu sous la forme d'un pe- tit barbillon arrondi; l'espace nu qui en- toure l'œil est séparé de la cire par des plu- mes ; la huppe et toutes les couleurs du corps sont noires à reflets verdâtres, comme chez le Mitu-Poranga. Hocco MOUCHETÉ DE BLANC. Voy . HOCCO MITU-PORANGA. Hocco DE LA Guiane, Brisson. Voy. id. Hocco DU PÉROU. Voy. HOCCO COXOLITLI. Hocco DE Curaçao ou Curassow. Voy. nOGGO TEUCHOLI. Hocco DE LA Guiane, Bu (Ton. Voy. id. Hocco PAuxi. Voy. pauxi a pierri-. Hocco MiTU. Voy. pauxi mitu. Hocco DU Brésil. Voy. id. Hocco BRUN du Mexique. Voy. hoazin. (É. B.) HOCHE-QUEUE. Motacilla. ois.— Syn. plus vulgaire que scientiflque de Bergeron- nette. Voy. ce mot. (Z. G.) HOCHEUR. MAM. — Espèce du genre Guenon. Voy. cercopithèque. (E. D.) *HOCHSTETTERIA (nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Compo- sées-Eupatoriacées , établi par De Candolle (Prodr., VIT, 287). Herbes de l'Arabie. Voy. COMPOSÉES. HOFERIA, Scop. bot. ph. — Synon. de Cleyera, Thumb. !iOFFMA]\il\IA ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Cin- chonacées-Gardéniées , établi par Swartz {Prodr., 30). Herbes de la Jamaïque. Voy. RUBIACÉES. HOFFMAIXSEGGIA (nom propre), bot. PH. — Genre de la famille des Papilionacées- Cœsalpiniées, établi par Cavanilles (/c, IV, 63, t. 392, 393). Herbes vivaces ou suffru- tescentes de l'Amérique centrale et tropicale. *HOHEIVACRERIA (nom propre), bot. PH.— Genre de la famille des Ombellifères-Sa- niculées, établi par Fischer et Meyer {Index semin. hort. Petrupolit., 1835, H, p. 38). Herbes de l'Arménie. Voy. ombellifères. *H0HE1\BERGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Broméliacées, éta- bli par Schul tes fils (Si/st. , VU, LXXI, 1 251) . Herbes du Brésil. • HOHE]\WARTHA, West, bot.ph.— Syn. de Kentrophyllum, Neck. *HOHERÏA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées-Hélic- térées , établi par Cunningham {in Ann. of nat. hist., HI, 319). Arbustes de la Nouvelle- Zélande. Voy. STER€ULIACÉES. iîOITZIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Polémoniacées, établi par Jussieu (Gen. , 136). Sous-arbrisseau du Mexique. Voy. polémoniacées. H0LACA1\THE. Holacanthus ( o).o; , tout; «xavGa , épine), poiss. — Genre de Poissons de la nombreuse famille des Ché- todonoïdes , qui se reconnaissent à leur prcopercule armé d'une longue épine ho- rizontale dirigée de l'angle de cette pièce: le bord de cet os est en outre dentelé, à quoi il faut encore ajouter que la forme générale du corps est un ovale régulier, que les rayons épineux de la dorsale sont peu élevés et presque tous égaux entre eux. On connaît aujourd'hui plus de 24 espè- ces de ce genre, répandues dans les mers tro- picales des deux hémisphères. Comprimés et aplatis comme tous les Chétodonoïdes, les Ho- lacanlhes parviennent cependan ta une taîHe assez grande pour être servis sur les tables, où l'extrême délicatesse de leur chair les fait beaucoup rechercher. Ce sont, je crois, les plus brillants de tous les Chétodonoïdes. Leurs couleurs sont généralement distri- buées par rayures, tantôt disposées en cer- cles ou en bandelettes longitudinales, mais faisant souvent aussi des espèces de larges écharpes.On les nomme vulgairementDewoi* HOL HOL (•63 selles ou Veuves coquettes. Certaines espèces sont nommées Portugais par les colons des Antilles françaises. Les Espagnols dePorto- Ilico les désignent sous les noms de Palo- meta , ou (ïlsahellita CataJineta. (Val.) IIOLAKRHEIVA (o),oç, tout entier; ap- p/jv, vigoureux), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Apocynacées-Échitées, établi par R. Brown (m Mem. Wcrner. Soc, I, 62). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. apogynacées. *I10LASTER {Zloç, tout; à^T-op, étoile). ECiHN. — Groupe de Spatangoïdes, distin- gué génériquement par M. Agassiz {Prodr. echin., 183i). Voy. spatangue. (E. D.) *HOLBOELLIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ménispermacées , établi par Wallich {Flor. nepal, 24, t. 16, 17). Arbrisseaux du Népaul. Foi/. ménisper- macées. — Wall, et Hook., syn. de Lopho- lepis, Dec. HOL eus. BOT. PH. — Voy. houque. HOLÈTRES. Holetra. auach. — Ce nom avait été donné par Hermann fils pour dé- signer une famille dans les Arachnides tra- chéennes, et qui avait été adoptée par La- treille dans le Règne animal de Cuvier. M. P. Gervais, dans le tom. III des Ins. apt. par M. Walckenaër, n'a pas adopté celte manière de voir. Voy. ACARmES. (H. L.) *IIOLHlMEl\IA(S)oç, tout; y^.riv, mem- brane). INS. — Genre d'Hémiptères hétérop- tères de la famille des Anisoscéliens, créé par MM. Lepeletier de Saint-Fargeau et Ser- ville {Encycl. méth. ins., t. X, part. 1), et comprenant des insectes chez lesquels la tête est petite et étranglée en arrière ; l'écusson triangulaire, pointu en arrière; les hémé- lytres entièrement membraneux, etc. Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces , qui proviennent du Brésil : le type est VH. Latreillii Serv. etLepel. (E.D.) IIOLIGARi\A (nom de cette plante au Malabar), bot. ph.— Genre de la famille des Anacardiacées , établi par Roxburgh {Plant, corom., III, 79, t. 282). Arbres de l'Inde. Voy. ANACARDIACÉES. * IIOLIGOCLADOS ( hliyoç , petit; x>a- ooç, rameau), échin. — M. Brandt {Act. ac. Pet., 1835) désigne sous ce nom un groupe d'Holothurie. Voy. ce mot. (E. D.) HOLISUS (ô/tÇcov , petit), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Bra- chélytres, tribu des Staphylinides , établi par M. Erichson , qui y rapporte 4 espèces de l'Amérique méridionale, et toutes non?- mées par lui comme inédites. La première, qu'il nomme humilis, est du Brésil. (D.) HOLLIA, Sieb. bot. cr. — Syn. de Dtc- nemon, Schwaegr. HOLMITE, Thom. min. — Voy. clin- tonite. UOLMSKIOLDIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Labiées-Stachy- dées, établi par Retz {Observ., VI, 31). Ar- brisseaux de l'Inde. Voy. labiées. llOLOCENTnE.Holocentrusi^loç, tout; x£VTpov , épine), poiss. — Genre et dénomi- nation générique composés par Artédi pour classer un poisson qui faisait partie du ca- binet de Séba, Ces poissons sont caractéri ses par la présence de huit rayons à If membrane branchiostège; de sept rayons mous et branchus aux ventrales, avec un rayon épineux ; de petites épines au-dessus et au-dessous de la caudale ; de quatre rayons épineux a l'anale ; d'une grosse et forte épine dirigée horizontalement de l'an- gle du préopercule ; de fortes épines à l'an- gle de l'opercule; et enfin de dentelures presque épineuses aux sous-orbitaires, aux quatre pièces de l'appareil operculaire, aux os de l'épaule, etmème à toutes les écailles. Des dents en velours garnissent les mâchoi- res, les palatins et le vomer. Il n'y a qu'une seuledorsale, assez profondémentéchancrée, et dont la partie antérieure, épineuse, est composée de forts rayons qui se cachent dans la rainure que leur fournissent les écail- les relevées du bord du dos. Le crâne de ces poissons est comme ciselé ou sculpté. L'es- tomac est en cul-de-sac assez court; l'in- testin ne fait que deux replis ; il y a huit ou dix cœcums au pylore ; le foie est divisé en deux lobes. 11 est donc aisé de déduire de cet ensemble de caractères que les Holocen- tres sont des Percoides distincts dans cette grande famille, parleur nombre plus consi- dérable de rayons aux ventrales et à la membrane branchiostège. Les Myripristés sont sous ce rapport semblables aux Holo- centres ; mais ils en diffèrent par l'absence des épines operculaires que possèdent ces derniers. L'éclat de la couleur des Holocentres en fait des poissons de la plus grande beauté. Des nuances rouges purpurines ou rotjeS; 664 IIOL HOL relevées par le brillant de l'or ou de l'ar- gent poli, sont les teintes générales de ces espèces répandues dans les mers équato- riales des deux hémisphères : aussi les noms vulgaires des Holocentres rappellent leurs couleurs principales. Aux Antilles les Fran- çais les appellent Cardinaux , les Anglais Redman ( l'Homme rouge ) ou Welshman ; d'après Catesby, on les nommerait aussi Écureuils. On en connaît à présent 18 es- pèces bien déterminées , et toutes compri- ses dans le genre dont nous venons d'expo- ser les caractères. 11 faut remarquer que ce genre ainsi limité, et qui répond alors à la première idée d'Artedi, ne comprend plus un certain nombre d'espèces que Bloch ou Lacépède avaient groupées sous ce nom. Les Holocentres de ces auteurs sont en partie des Serrans et d'autres Percoïdes plus ou moins éloignés les uns des autres. (Val.) *HOLOLACHNA (S>oç , tout entier; Xdi- ^v/i, duvet). BOT. PH. — Genre de la famille des Réaumuriacées, établi par Ehrenbcrg(m Linn., II, 273). Sous-arbrisseaux de l'Asie centrale. Voy. réalmuhiacées. IIOLOLEPTA (oXoç, tout; hiizéq, mince). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Histéroïdes, établi par Paykull, et généralement adopté. Cet auteur y rap- porte 13 espèces, dont il exotiques et 2 d'Europe. Nous citerons parmi ces derniè- res VHololepta plana Payk., qui se trouve en Suède et en Autriche. (D.) *HOLOLEPTÏïES. ins. — Nom donné par M. Blanchard au premier groupe de la tribu des Histéroïdes , dans la famille des Clavicornes de l'ordre des Coléoptères pen- tamères. Voy. IIISTÉUOÏDES. (D.) *a01.0LÏSSUS (oXoç, tout ; haaic, lisse). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Carabiques, tribu des Troncatipen- nes, établi par M. le comte Mannerheim {Bul. delà Soc. imp.dessc. de Moscou, 1831 , n" 2, p. 43), qui le place après le g. Drepanus de M. le comte Dejean. Ce genre est fondé sur un insecte trouvé dans l'intérieur du Brésil par le voyageur-naturaliste Bescke. L'auteur nomme cette espèce Lucanoides. (D.) *HOLOMITRIUM(SAoç, tout entier ;fxt- Tpi'pv, petite coifle). bot. cr. — Genre de Mousses-Bryacées, établi par Bridel {Bryo- log.,1, 226). Mousses de l'Australasie. Voy. MOUSSES. mOLOIM'CHUS (oioç, entier;oyuÇ, on- gle). INS. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides gonatocères , division des Pachyrhynchides , créé par Schœnherr ( Synon. gen. et sp. Curculion. , tom. Y, 3 part., pag. 833), avec 2 espèces de Madagascar : les //. acanthosus Ch. , et œruginosus Sch, (C.) *ilOLOPARAMECUS(aoç, tout; Trapa- uyjV/j;, oblong). INS. — Genre de Coléoptèrcs tétramères , famillis des Xylophages , établi I)ar Curtis {Enlomological Magazine, 1833, tom. I, pag. 186). On rapporte à ce genre les H. depressus Curt. , Villœ Aube, qui ne sont peut-être qu'une même espèce, etsin- gularis Beck. ; le premier a été trouvé en Angleterre, le second en Lombardie, et le troisième en Bavière. (C.) *H0L0PH1LLUM (o),oç, tout entier; tpuUov, feuille). BOT. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Sénécionidées, établi parLessing {Synops., 262). Arbrisseaux du Cap. Voy. COMPOSÉES. *HOLOPriRYA (oloq, entier ; ocppuç, sour- cil). iNFus.— M. Ehrenberg (2"-''- Beitr., 1832) désigne sous cette dénomination un groupe d'Infusoires polygastriques de la famille des Enchelya; ce genre est adopté par M. Du- jardin {Infusoires , Suites à Buffon , 1841), et placé dans sa famille des Paraméciens. Les Holophrya sont des animaux à corps ci- lié partout, tantôt oblong ou même cylin- drique, obtus aux deux bouts; tantôt globu- leux , avec une large bouche terminale. Ce genre, assez voisin de celui des Pano- phrys, s'en distingue par la position de la bouche. On connaît 3 espèces de ce groupe, et on les trouve dans les eaux stagnantes et peu profondes , parmi les herbes , mais non dans les infusions. L'espèce la mieux connue est VH. hrunnea Duj. Les 2 autres espèces ont reçu de M. Ehrenberg les noms d'i/. ovum et coleps. (E. D.) HOLOPODE. Holopodius, Ch. Bonap. ois. — Fot/.PHALAUOPE. (Z. G.) *HOLOPTILUS (S),oç, tout; -nxtUv, du- vet). INS. — Genre d'Hémiptères hétérop- tères, famille des Réduviens, établi par Le- peletier et Serville {Enc. méth. , tom. X , pag. 280), pour quelques insectes à corps court et velu. On n'en connaît qu'un petit nombre d'espèces , dont la principale est HOL HOL 665 VHoloph. ursus Lep. et Serv., du cap de I Bonne-Espérance. Voy. réduviens. i *HOLOPUS (S>oç, tout; uoO; , pied). ÉCHiN.- Genre de la division des Crinoides, créé par M. Alcide d'Orbigny dans le Mag. de sool. de M. Guérin-Menneville (année 1837 ) , et dont il a été parlé à l'article en- CRiNE. Voy. ce mot. (E. D.) *HOLOREGMIA, Nées. bot. ph. — Syn. i de Craniolaria, Linn. HOLOSTEMMA ( SXoç , complet ; (tte>- ; p.a, couronne). BOT. PH. — Genre de la famille des Asclépiadées-Cynanchées, établi par R. i Brown (m Mem. Wern. Soc, I, 62). Arbris- | seaux de l'Inde. Voy. asclépiadées. IîOLOSTEUJ\I(ôXocrT£cv, nom grec de cette i plante), bot. ph. — Genre de la famille des I Caryophyllées-Stellarinées, établi par Linné j {Gen.y n^ 136). Herbes annuelles de l'Eu- rope et de l'Asie tempérée. Voy. caryophyl- LÉES. *HOLOSïIGMA, Spach.BOT. ph.— Syn, de Sphœrosligma, Sering. *HOLOSïOi\ÏA ( S;.oç , unique ; c7To>a , bouche). HELM. — Genre de Trématodes si- gnalé par Nitzsch, en 1816. (P. G.) *HOLOSTÏLA (S^o,-, entier; ar-J^o;, style), bot. ph. — Genre de la famille des Ru- biacées-Cinchonacées-Haméliées, établi par De Candolle(P?'odr.,lV, 440). Arbrisseaux de la Nouvelle-Calédonie. Voy. rubiacées. *HOLOTHmx (Sioç, entier; Qpi^, poil), j bot. ph. — Genre de la famille des Orchi- | dées-Ophrydées , établi par L.-C. Richard i {Orchid, europ., 33). Herbes du Gap. Voy. \ OMBELLIFÈRES. j *UOLOTHl]KlDES. Holothuridœ.Ècmn. | — M. de Blainville, dans son Aclinologie , 1 fait de l'ancien genre Holothuria de Linné 1 u!i ordre qu'il met à la tète des Échinoder- | mes, et dont il établit ainsi les caractères : ! Corps plus ou moins allongé, quelquefois i subvermiforme, mou ou flexible dans tous i ses points , pourvu de suçoirs tenlaculifor- j mes souvent nombreux, très extensibles, j complètement rétractiles , et percé d'un grand orifice à chaque extrémité. Bouche antérieure , au fond d'une sorte d'entonnoir ou de cavité pra;buccale , soutenu dans sa circonférence par un cercle de petites fibres calcaires, et pourvu d'un cercle d'appendices arbuscuiaires plus ou moins ramifiés. Anus se terminant dans une sorte de cloaque , s'ouvrant à l'extérieur par un grand orifice terminal. Organes de la génération se ter- minant à l'extérieur par un orifice unique médian à peu de distance de l'extrémité an- térieure, et presque marginal. Dans le même ouvrage, M. de Blainville a essayé de classer méthodiquement ces ani- maux , p. 650 , et il les partage en 6 grou- pes principaux, dont voici les noms et les caractères : 1. Les H. VERMiFORMES (g. Fistulavia), dont le corps est allongé, mou, vcrmiforme, à suçoirs tentaculaires fort petits ou presque nuls. Tels sont les Synapta , Chirodota et Oncinolahes. Ce sont, d'après M. de Blain- ville, les espèces qui lient le mieux les Échinodermes aux Vers apodes par les Si- poncles et les Priapules. Elles n'ont ni cloaque ni appareil aquifère respiratoire. 2. Les H. AScmiFouMEs (g. Psolus)_ dont le corps est au contraire court, coriace, con vexe en dessus, aplati en dessous, avec les orifices plutôt supérieurs que terminaux. Les Cuvieria de Péron et les Psolus d'Oken en font partie. Ces espèces paraissent à M. de Blainville établir un lien entre les Mollusques et les Échinodermes. 3. Les H. VÉRÉTILLIFORMES, OU H. PROPRE- MENT DITES , dont le corps est assez allongé , assez mou, subcylindrique, et couvert par- tout de suçoirs tentaculiformes, dont les in- férieurs sont les plus longs. Tels sont les Holothuria des auteurs les plus récents, et les g. Dohadsclda et Mulleria de M. Jaeger. 4. Les Holothuries, dont le corps est plus ou moins allongé , les suçoirs tentaculiformes inférieurs étant plus longs que les supé- rieurs, et disposés par séries longitudinales en nombre déterminé. Exemple : les g. Sti- chopus et Diploperideris, Brandt. 5. Les H. CUCUMIFORMES, dont le corps est assez peu allongé, plus ou moins fusiforme, pentagonal, avec les suçoirs tentaculiformes formant cinq ambulacres, un sur chaque angle. Ce sont les g. Liosoma , Cladodacty- lus et Dactylosa de M. Brandt. Ces Holothu- rides conduisent, suivant M. de Blainville, aux Échinodermes. 6. Les H. SIP0NCULIF0RMES , à corps plus ou moins brusquement atténué en arrière, de forme pentagonale assez peu prononcée, sans ambulacres ni suçoirs?, et dont les len- 8^ 666 HOL HOL tacuies sont simples, courts, cylindriques, comme dans les Actinies (g. Molpodia, Cuv.). On s'est aussi servi , pour désigner le groupe des Holothuries , des mois Holothu- ries Brandt, Jlolothurida. Gray, Holothurina Brandt,etc. (P. G.) HOLOTHURIE. Hololhuria (5/oç, en- tier; Q-jpiov , petit trou), iîchin. — Les naturalistes ont réservé , avec Linné , cette dénomination à un groupe nombreux et fort singulier d'animaux aquatiques appar- tenant au type des Radiaires, et qui ont, comme les Oursins et les Astéries , des cir- rhes tentaculiformes à la peau. On ne trouve d'Holothuries que dans les eaux de la mer, et depuis longtemps leur forme cyliiidroïde, l'eau qu'elles lancentcomme un jet lorsqu'on les saisit, la facilité avec laquelle elles re- jettent leurs viscères, la force d'adhérence qui les fixe souvent aux corps rejetés par la vague, IMiabitude enfin qu'on a de s'en nourrir dans quelques régions, les ont fait remarquer du vulgaire et des naturalistes. Quelques auteurs de la renaissance , en ont parlé sous le nom de Purgamcnla maris ; d'autres les ont indiquées sous des noms plus ou moins grossiers et faisant allusion à leur forme phalloïde que leur donne le vulgaire; c'est sous une de ces dernières dénomina- tions que Rondelet parle des Holothuries ; son ouvrage donne aussi la figure de plu- sieurs de ces animaux. Il y a des Holothuries dans toutes les mers, et noire littoral en possède un certain, nombre d'espèces vivant sur les rocliers plus ou moins près de la cote , et il est assez facile de se les procurer à la basse mer ou en suivant les pécheurs. Il y en a qui ont près d'un pied de long. Les Holothuries n'ont pas porté constam- ment le nom qu'on leur applique mainte- nant; Linnœus leur a donné pendant quel- que temps celui de Priapus ; Gœrtner les appelait Hydra ; Pallas et quelques autres les ont nommées Actinia. Tous les points de l'organisation de ces animaux re sont point encore également bien connus; leur physiologie est à peine ébauchée ; on ne sait rien sur leur déve- loppement, et leurs espèces ont été plus souvent décrites d'après des animaux con- servés dans l'esprit de vin que d'après des individus frais et vivants. U faut donc peu j s'étonner si les naturalistes n'ont point en- j core arrêté les bases de la classification des I Holothuries. Cependant on possède diver- ses publications relatives à ces Radiaires , parmi lesquelles nous citerons immédiate- ment celles de Lamarck, de Blainville, de Quoy et Brandt , relatives à la spécification de ces animaux, et celles de Tiedemann, de Délie Chiaje , etc., sur leur anatomie. Bohadsh et Valh avaient déjà traité de l'orgaîiisation des Holothuries. M. Tiede- mann a étudié une des espèces les mieus organisées de ce groupe. M. de Blainville a donné, d'après ses propres observations et celles de cet anatomiste , publiées en alle- mand : Âvatomie der Rohren Holothurie, in- fol. , Landshut, 1816 (1), le résumé que voici : « L'enveloppe de l'Holothurie est formée par une peau épaisse , très contractile , et dans laquelle on trouve un derme celluleux fort épais , en dehors duquel est le réseau inuqueux coloré, avec son épiderme fort sensible, et en dessous la couche musculeuse, qui, dans l'espèce que j'ai disséquée, forme cinq doubles bandes étendues d'une extré- mité à l'autre. C'est dans les intervalles qui séparent ces bandes que se voient les ten- tacules ou cirrhes rétractiles à l'intérieur, et pouvant agir à la manière des ventouses, en s'appliquant sur les corps ; ils forment aussi cinq doubles bandes dans toute k longueur de l'animal. Dans d'autres espè% ces, ils se rassemblent dans des lieux par- ticuliers et alors ne donnent plus à l'anima. de forme radiaire. A l'extrémité antérieure et ordinairement terminale du corps , se trouve une sorte d'entonnoir- dans le fond duquel est la bouche ; celle-ci est bordée à l'extérieur par un cercle de tentacules ra- mifiés et se dichotomisant d'une manière variable; ils étaient au nombre de dix dans l'espèce que j'ai disséquée. Ils sont formés par le redoublement de la peau, qui, après avoir tapissé le fond de l'entonnoir et s'être amincie, forme le pédicule de chacun. Dans ce pédicule , qui est creux , est un vaisseau à parois fort minces. Ces tentacules se di- visent ensuite d'une manière irrégulière. )) La bouche proprement dite, placée au fond de l'entonnoir, qui est bordée par les (i) Ouvrage acrompignc de très belles figures, et qui a été couronne par l'Académie des sciences île Paril, HOL lenlacules, est ronde. Le canal intestinal qui en naît est fort long et d'un diamètre '^ égal ; il fait un assez grand nombre de re- ! plis qui sont attachés aux parois de la cavité ' par une sorte de mésentère ou de membrane hyaline fort mince qui se termine vers la moitié du corps. L'estomac forme un renfle- ment assez peu considérable; il se termine * en arrière et dans la ligne médiane par un ' orifice arrondi qui s'ouvre dans une sorte de cloaque : c'est une vessie ovale, dont les parois sont épaisses, musculaires, contrac- tiles , et qui est fortement attachée à la partie postérieure du corps. Dans ce cloa- que se termine également ce que l'on re- garde comme l'appareil de la respiration; il est formé par une sorte d'arbre creux ex- trêmement ramifié, dont les rameaux se réunissent successivement en branches et en tronc, en allant d'avant en arrière; celui-ci s'ouvrant dans le cloaque. » Les Holothuries ont une circulation assez compliquée, et elles ont les deux sexes, comme les observations des naturalistes ré- cents l'ont mis hors de doute. A part la mo- nographie de M. Tiedemann , nous pouvons citer aux personnes qui voudraient étudier l'anatomie de ces animaux le grand ouvrage de M. Delle Chiaje et les différents traités d'anatomié comparée, ainsi que les planches de V Iconographie du Règne animal de Cu>ier, publiées par M. Edwards. Enfin M. de Qua- Irefages a aussi donné, dans les Annales des sciences naturelles^ 2* série, t. XVII, de nombreux détails et des figures anatomiqucs sur une Holothurie qu'il regarde comme une espèce nouvelle de Synapte, espèce qu'il a observée vivante sur les côtes de la Man- che et aux îles Chausey. Comme les Synap- tes , contrairement aux Holothuries dissé- quées par la plupart des autres auteurs , sont d'une organisation assez dégradée, le mémoire de M. de Quatrefages est un com- plément nécessaire aux publications que nous avons citées. La substance assez coriace des Holothu- ries est assez recherchée comme aliment dans quelques localités. Au dire de M. Delle Chiaje, les pauvres habitants des côtes de Naples mangent de ces animaux; d'autre part , les voyageurs qui ont visité les mers de Chine et de Sumatra nous ont appris qu'on y fait un grand commerce des Holo- JIOL 66: thuries sous le nom de Trcpongs. L'amiral Laplacc en a parlé dans la relation de son voyage à bord de la Favorite , et M. Lcsson donne à ce sujet de nouveaux détails dans sa Centurie zoologie, en décrivant l'une des espèces qui sont l'objet de cette industrie , l'HoLOTiiURiE TRÉPANG {Holothuvia cduUs) du genre Tliyone d'Oken. « Célèbre depuis longtemps dans le com- merce de l'Inde sous le nom de Trépang, que lui ont consacré les Malais, ou de Priape marin, que lui donnent les Européens, cette Holothurie, dit M. Lcsson , est l'objet d'un immense commerce de toutes les îles in- diennes de la Malaisie avec la Chine , le Caraboge et la Cochinchine. Des milliers de jonques malaises sont armées chaque année pour la pcche de ce Zoophyte, et des navires anglais ou américains se livrent eux-mêmes à la vente de cette denrée , généralement estimée chez tous les peuples polygames, qui lui accordent les propriétés aphrodisiaques les plus énergiques et les plus efficaces. Souvent nous avons mangé de ce Zoophyte, préparé de plusieurs manières , et toujours nous ne lui avons trouvé aucun goût parti- culier, il est vrai, masqué qu'il était par l'énorme dose d'épices ou d'aromates dont est surchargée la cuisine de ces peuples. Les Trépangs ou les Suala des habitants de Su- matra se vendent quarante-cinq dollars le pesoul, et forment une des branches les plus considérables du commerce de cabotage en- tre Bornéo, Sumatra, les Moluques, les ter- res papoues de la Malaisie et la Chine. » On assure que les Malais se rendaient autrefois, pour pêcher des Trépangs , jusque sur les côtes de la Nouvelle-Hollande , et cela long- temps avant que les Européens eussent abordé sur ces parages. Cette pêche exige beaucoup de patience et de dextérité. Les Malais, penchés sur le de- vant de leur embarcation , ont dans leurs mains plusieurs longs bambous disposés pour s'adapter les uns à la suite des autres , et dont le dernier est garni d'un crochet acéré. Pendant l'époque favorable, les yeux de ces pêcheurs exercés percent la profon- ! deur des eaux, alors unies comme une ' glace , et aperçoivent avec facilité jusqu'à j une distance qui souvent n'est pas moins I de cent pieds , on l'assure du moins, l'Ho- i lothurie accrochée aux coraux ou aux !o- 668 HOL HOL chers. Alors le harpon , descendant douce- ment, va frapper sa victime , et rarement le Malais manque son coup. Quelquefois les Trépangs se retirent loin des côtes, ou bien la rareté des calmes rend la pêche très peu productive ; néanmoins c'est pour les sultans de ces parages la source de bénéfi- ces assez considérables. MM. Quoy et Gaimard {Zoologie de l'As- trolabe) parlent d'une espèce d'Holothu- rie dans la cavité intérieure de laquelle ils ont trouvé une espèce de poisson du genre Fiérasfer, qui y vit en parasite. « Ce petit poisson, très allongé, ne saurait, disent-ils , par sa grosseur , loger dans l'es- tomac. Comme de sa nature il n'y voit que fort peu et fuit la lumière, lorsqu'il donne au milieu des tentacules épanouis de ces grandes Holothuries, H. ananas, etc., il s'introduit par la bouche, rompt l'œsophage et demeure entre les viscères et l'enveloppe extérieure, probablement au milieu de l'eau qui a dû s'introduire avec lui et que les spiracules y apportent. » Les Holothuries connues présentent des différences dans la forme de leur corps, qui est cylindrique , plus ou moins allongé ou polyédrique, dans la disposition de leurs tentacules arboriformes et de leurs cirrhes, ainsi que dans plusieurs autres parties. Les naturalistes y ont eu recours pour arriver à la répartition de ces animaux en genres ou en sections ; les mêmes caractères , et souvent aussi les couleurs, la taille et quel- ques particularités secondaires leur ont servi pour la distinction des espèces. Lamarck a partagé les Holothuries en deux genres ainsi caractérisés : 1. Hololhuria. Corps libre, cylindri- que, épais, mollasse, très contractile, à peau coriace , le plus souvent papilleuse ; bouche terminale 5 entourée de tentacules divisés latéralement, subrameux ou pinnés; cinq dents calcaires à la bouche; anus à l'extrémité postérieure. Dix espèces qui sont devenues presque toutes l'objet de genres particuliers dans les ouvrages ultérieurs. 2. Fistularia. Corps libre, cylindrique, mollasse , à peau coriace , très souvent rude, papilleuse; bouche terminale, entou- rée de tentacules dilatés en plateau au sommet; à plateau divisé ou denté; anus à l'extrémité postérieure. Cinq espèces. Oken avait aussi proposé les trois genres Thyone , Suhunculus et Psolus , outre celui d' Holothuria ; Cuvier les accepta , ainsi que ceux de Cuvieria , Pérou , et Cucumaria ; mais il plaça à tort auprès des Siponcles son genre Molpodia, que MM. de Blainville et Dujardin ont réuni récemment aux Ho- lothuries. En effet , les Molpodies ont tous les caractères des Holothuries , ainsi qu'on peut s'en assurer d'après les types eux- mêmes observés par Cuvier, que l'on con- serve au cabinet d'anatomie comparée. M. de Blainville a fait des Holothuries un ordre , et il a essayé de les classer méthodi- quement {voy. HOLOTHURiDEs). En 1830, il en admettait cinq genres : Cuvieria , Holo- thuria , Thyone , Fistularia et Cucumaria. M. Eschscholtz a ajouté ceux de Chirodota et Synapta, et M. Jœger, en 1833, ceux de Mulleria, Bohadschia et Trepang. C'est à tort qu'il y rapporte aussi les Minyas de Cuvier, qui paraissent être des Actinies. Un des groupes de la classification adoptée par M. Jœger porte le nom de Tiedemannia. En- fin M. Brandt, dans le Prodrome des ani- maux recueillis par Mertens , a aussi pré- senté un nouvel essai de classification pour les Holothuries. M. Brandt s'y est malheu- reusement entouré d'un grand renfort de dénominations techniques , dont voici l'ex- posé. D'après la présence ou l'absence des pieds ou cirrhes , le savant académicien de Pé- tersbourg forme d'abord deux divisions prin- cipales, les H. pédiculées et les Apodes. 1° Sui%ant que les pieds sont ou ne sont pas semblables , il divise les H. pédiculées en HoMOiopoDES, ou à pieds égaux, qui sont : a) Dendropneumones, à organes respiratoi- res arborescents, libres ou soudés : g. Clado- dactyla, Dactylota, Aspidochir, SporadipuSy Psolus et Cuvieria ; b) Apneumones, ou sans organes respira- toires : g. Oncinolabes ; Et en Hétéropodes, ou Holothuries à deux sortes de pieds, qui comprennent les g. Stichopus , Diploperideris , Hololhuria , Bohadschia, Mulleria, Trepang, Cladolabcs. 2" Les Holothuries apodes sont aussi par- tagées en deux groupes : Pneumophores , quand elles ont des orga- nes respiratoires : genres Liosoma et C/it- rodota. HOL Apneumgnes , ou sans organes respiratoi- res : g. Synapla. On a encore indiqué un certain nombre de genres; il en sera question à leur article. Les Holothuries des mers d'Europe ont sur- tout été étudiées par JMuUer et MM. Forbes et Risso. Celles de M. Forbes sont des côtes d'Angleterre et doivent très probablement exister aussi sur nos côtes de la Manche et de l'Océan. Ce sont les suivantes : Psolus phantapus; Psolinus brevis ; Cucumaria fron- desa, pentactes, communis , fusiformis, hya- lina, Drumondii, Hyndmanni , fucicola; Oc- nus brevis, lacteus ; Thyone papillosa, Port- lokii; Chirodota digitaia. M. Risso a signalé, en 1826, huit espèces des côtes de Nice , H. glaherrima , ovata , mamillata , littoralis , stellata , punclala et Molpodia musculus . Avec elles vivent quel- ques espèces plus anciennement connues des naturalistes. (P. G.) *HOLOTHYRE. Hblothyrus (Sào,-, en tier ; 6upEoç, bouclier) arach. — Genre de l'or- dre des Acarides établi par M. P. Gervais, qui lui assigne pour caractères principaux : Bouclier supérieur d'une seule pièce, cly- péiforme, ainsi que le tégument inférieur qui s'enchâsse sous une sorte de bourrelet de son pourtour; orifice abdominal près du bord postérieur, bivalve; palpes de quatre articles, le quatrième un peu plus fort que les autres ; pattes longues, de six articles , à onglet très faible ; point d'yeux. On ne con- naît encore qu'une seule espèce qui appar- tienne à ce genre, c'est l'H. coccinelle, H. coccinellus Gerv. (t. III, p. 233), de l'Ile de France. (H. L.) *HOLOTOME (oXoç, entier; ro^r:, divi- sion). BOT. PU. — Genre de la famil!.e des Orabellifères-Saniculées, établi par Bentham {in Enumer. plant. Hugely 56). Herbes de la Nouvelle-Hollande occidentale. Voy. ombel- LIFÈRES. *HOLOTRICHIA (o/o;, entier; rpty^iov, petit poil). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages , établi par M. Kirby , aux dépens des Méiolonthes de Fabricius. Ce genre paraît être le même que le q,cme Ancylonycha de M. Dejean, si nous en jugeons par les espèces qu'il ren- ferme suivant le ColeopterisC s Manual oç, entier; TpoVcç, carène), rept. — MM Duméril et Bibron (Erpét. gén., IV, Suites à Buffon , 1837) désignent sous cette dénomination un groupe de la grande division des Stelliens. Voyez ce mot. (E. D.) *HOMALA , Esch. ms. — Syn. de Thaï- pophila, de M. Solier. (C.) HOMALINÉES. Homalineœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones polypétales périgynes, qui a été établie par M. Rob. Brown, et dont la place ne paraît pas être encore déterminée d'une manière bien posi- tive. Elle se compose d'arbres de petite taille ou d'arbrisseaux à feuilles alternes, simples, entières ou dentées, à stipules caduques ou nulles. Leurs fleurs sont hermaphrodites, régulières, disposées en grappes ou en p/ini- cules. Le périanthe de ces fleurs a été décrit de deux manières différentes : ainsi MM. R. Brown, De Candolle, Bartling, Endiicher, le décrivent comme présentant des divisions sur deux rangs, alternes entre elles, dont les intérieures pétaloïdes; ces fleurs sont donc regardées par ces botanistes comme apétales. Au contraire, MM. Lindley, A. de Jussieu, voient de véritables pétales dans le rang in- térieur du périanthe. Adoptant cette dernière manière de voir, nous décrirons les fleurs des Homalinées comme présentant un calice et une corolle ; le premier, à 5 et 15 sépales réunis à leur partie inférieure en un tube turbiné ou campanule, soit libre, soit le plus souvent adhérent à la base de l'ovaire; la seconde, à pétales alternes aux lobes du 670 HOM HOM calice et en même nombre qu'eux. Les éta- ' mines sont insérées au haut du tube du ca- j lice, rangées en deux verticilles, de manière j à paraître groupées par 3-6 devant chaque j pétale, séparée par des glandes qui alternent j avec elles ; leurs anthères sont biloculaires, introrses, et s'ouvrent par deux fentes lon- gitudinales. L'ovaire est demi-infère ou, dans des cas fort rares, libre, uniloculaire; il renferme le plus souvent un grand nom- bre d'ovules anatropes , portés sur des pla- centas pariétaux, au nombre de 2, 3 ou 5. La portion supérieure et libre de cet ovaire est conique, terminée par un nombre de styles égal à celui des placentas, libres ou soudés à leur base, terminés par autant de stigmates simples ou capités. Le fruit est une baie ou plus souvent une capsule uniloculaire, s'ou- vrant par son sommet en valves dont cha- cune porte un placenta sur sa ligne médiane ; par l'effet d'un avortement, les graines sont réduites à un petit nombre ou même à une seule. L'embryon de ces graines occupe l'axe d'un albumen ou périsperme charnu ; ses cotylédons sont foliacés; sa radicule épaisse, supère. Les Homalinées sont dispersées en assez petit nombre sur diverses parties du globe , dans l'Amérique tropicale, dans l'Afrique intertropicale, au cap de Bonne-Espérance, à Madagascar, à Bourbon , dans les parties les plus chaudes de l'Asie. Aucune d'elles n'est cultivée ni pour elle-même ni pour ses produits. Les genres qui composent cette petite fa- mille sont les suivants : Homalium, Jacq. — Blackwellia, Commers. — Anetia, Endl. {Byrsanthus, Guillem.) — Eriudaphus, Nées. — Myriantheia, Pet.-Thouar. — Nisa, Nor. — Asteropeia, Pet.-Thouars. (P. D.) *HOMALïmniVUS (ôaa),o'ç , aplati ; pt'v, nez). INS. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, tribu des Sténélytres, établi par nous {Ann. de la Soc. eut. de Fr.^ t. II, p. 60), avec une espèce des environs de Carthagène en Colombie : 1'//. rufirostris Ch. Ce genre avoisine celui de Rhinosimus ^ mais il s'en distingue par la position des antennes et d'autres caractères particuliers. (G.) HOMALIUM {c{xoà6i , pbne). bot. ph. — Genre de la famille des Homalinées, établi par Jacquin {Amer.^ 170, t. 183, f. 72). Arbustes de l'Amérique tropicale. Voy. no- MALINÉK3. *ïlOMALOBUS (oaa/oç, plane; loZk, gousse). BOT. PII. — Genre de la famille des Papilionacées-Lotées, établi par Nuttal {ex Torrey et A. Gray Flor. ofNorth. Amer.^ I, 350). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. PAPILIONACÉES. *HOMALOCAnPUS iôi^càôç, plan ; xao- TToç, fruit). BOT. PII. — Genre de la famille des Ombellifères-Mulinées, établi par Hoo- ker et Arnott {Bot. miscell., HI, 348). Her- bes du Chili. Voy. ombellifères. IïOMALOCE]VCHRUS,Mieg. bot. ph.— Syn. de Leersia, Soland. *HOMALOCERlIS (ôp.aXoç, égal; x/paç, antenne), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Curculionides ortho- cères, division des Rhinomacérides, créé par Schœnherr {Syn. gen. et sp. Curcul.y t. V, pars. 1, pag. 358). L'auteur comprend dans ce g. deux espèces du Brésil : IL ly- ciformis G. Sch., nigripennis Hope. (C.) *HOMALODERES,Sol. ins. — Syn. de Nosoderma, Dej. (C.) *HOMALOMORPHA (épia^ôç, plat; ^.op- (f>-n, forme), ms. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques , tribu des Scaritides, fondé par M. Brullé {Hiat. des Ins., éditée par Pillot, t. V; Coléopt. t. H, p. 45), sur une seule espèce rapportée de Cayenne, par M. Leprieur, et qui est sur- tout remarquable par sa fowme très aplatie. Sa couleur est d'un châtain clair, et ses élytres offrent des stries lisses. Elle a 5 li- gnes de long sur 1 ligne 1/3 de large. M. Brullé la nomme Castanea. (D.) *IIOMALOîVEMA (^a^oç , plan ; u%.a, fil). BOT. PH. — Genre de la famille des Aroï- dées-Anoporées , établi par Scholi (Melet.f 20). Herbes de rinde. Voy. aroïdéks. *ÏIOMALOIVOTE. Ilomalonotus (ôfxaÀoç, uni; vStoç, dos), crust. — Ce genre, qui fait partie de la classe des Trilobites, a étf établi par M. Kœnig pour recevoir des Tri lobites qui ressemblent aux Calymènes pa: la conformation générale de leur corps , mais qui n'ont pas le thorax et l'abdomen distinctement trilobés comme chez ces der- niers Crustacés. Le corps de ces animaux est large, et se rétrécit graduellement vers son extrémité postérieure. La tête est très large, les lignes jugales très rapprochées IlOM HOM 671 du bord latéral et les yeux petits. Le tho- rax se compose de treize anneaux qui pré- sentent chacun en dessus un sillon transver- sal, et paraissent falciformcs vers leur ex- trémité. EnGn l'abdomen se compose d'un nombre considérable d'anneaux, dont la forme est un peu différente de celle des an- neaux thoraciques, et se termine par une pièce caudale, hexagonale ou rétrécie posté- rieurement en pointe. L'Homalonote del- PHiNOCÉPHALE , Homalonotus delphinocepha- lus Kœnig, peut être considéré comme le type de cette nouvelle coupe générique. Ce Crustacé se trouve dans le terrain silurien supérieur de Dudley, en Angleterre. (H. L.) *HOMALOI\'OTUS [hyaléq, aplati; vciï- Toç, dos). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionidesgonatocères, division des Aposlasimérides Cholides, créé par Sahlberg sous le nom d'FIomalirhinus, rectifié et adopté par Schœnherr {Dispos, meth., pag. 265; Syn. gen. et sp. Curcul., t. III, pag. 584, 8 pars, p. 31), qui y com- prend 11 espèces de l'Amérique méridio- nale. Les Rhynchœnus validus {calcaralus), Jamaicensis, cyanicolUs et histrix de Fabri- cius font partie de ce genre. Ces insectes sont grands, larges et aplatis en dessus; ils sont munis d'une trompe longue, arquée, assez épaisse; leurs pattes, robustes, sont ar- mées d'une dent ou d'un éperon à l'inté- rieur des cuisses, et d'un fort onglet crochu à l'extrémité des tibias. (C.) *IIOMALOPSIS ( oao/oç , plat; è'^^ç, face). REPT. — Le Coluher horridus est pour M. Kuhl {Isis , 1837) le type du genre Ho- malopsis. Voy. couleuvre. (E. D.) *IIOMALOPTÈRES. Homaloptera r^a- /oç, plat; TTTepov, aile), ins. — Ordre établi par Mac-Leay dans la classe des Insectes, aux dépens de celui des Diptères , et qui corres- cond à la famille desPupipares de Latreille et de M. Macquart. Cet ordre a été adopté par M. Stephens , dans son Catalogue systéma- tique des insecles de l'Angleterre, ainsi que par M. Lacordaire, dans la Faune entomo- iogique des environs de Paris. Ses caractères sont : Bouche à mandibules et mâchoires al- longées formant une sorte de bec robuste; proihorax colliforme ; ailes souvent avortées ; corps coriace. Métamorphose complète; lar- ves apodes; nymphes resserrées. Voy. pupi- PARES. (D.) IIOMALOPTERUS (ô.aa)>oç, aplati; T^xi- pov , aile). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères , famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, établi par M. Perty {De- lectus animalium arlicul., pag. 89, tab. 18, fig. 1). L'auteur n'en a connu qu'une espèce, VH. trislis, originaire du Brésil. (C.) *HOilIALOPUS ( Va^oç , aplati; ttoûç , pied). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Cycliques, de nosTubifè- res, tribu des Chrysomélines de Latr., sous- tribu de nos Cryptocéphalides, créé par nous, et adopté par M. Dejean dans son Catalogue. L'unique espèce que nous y avons rapportée, et l'une des plus grandes de l'Europe, est le Cryptocephalus Lorey, de MM. Dejean, So- lier et Rouget, individu mâle très différent de l'autre sexe par la taille, la couleur et la disposition des taches des élytres ; il est aussi beaucoup plus rare que la femelle. Cet insecte se trouve aux environs de Di- jon, de Loudun et de Milan , sur une espèce particulière de Chêne. (C.) *H0IV1AL0RHI]\US (Va^o?, aplati, égal ; pt'v, nez). INS. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des Curculionides gonato- cères, division des Brachydérides , établi par Faldermann {Fauna transcaucasica, t. II, p. 169). L'auteur donne pour type à ce genre VH. tristis. Les Homalorhinus se rapprochent des Graphorhinus et aussi des Dcracanthos ci Pachyrhynchus , en ce qu'ils offrent comme ces derniers un écusson visi- ble. Leurs épaules sont obtusément angu- leuses. Le nom générique de cette espèce devra être changé, car nous l'avons employé an- térieurement. (C.) *HOMALOSOMA ( ôfxaÀoç , plan ; a«p.« , corps ). REPT. — Groupe de Couleuvres , d'après M. Wogler {Syst. amphib., 1826). Voy. ce mot. (E. D.) *HOJMALOTA {oij.a'kôx-nç, surface plane). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Brachélytres, tribu des Aléocha- rides, établi par M. le comte Mannerheim {Mém. de l'Acad. imp. des scienc. de Saint- Pétersbourg , 1831, t. I, p. 487), et adopté par M. Erichson dans sa monographie de cette famille. Ce genre est un des plus nom- breux de sa tribu. M. Erichson en décrit 134 espèces, dont 95 d'Europe, 1 d'Egypte et 38 d'Amérique. 11 les partage en 3 grou- i\72 HOM HOM pcs : 1° ceux dont le corps est linéaire et le corselet carré ou presque carré (type, Aleoch. graminicola Gravenh., d'Europe); 2" ceux dont le corps est également linéaire, avec le corselet transverse , c'est-à-dire plus large que long (type, Aleoch. fcrunea Fabr., d'Europe ) ; 3° ceux dont le corps est fusi- forme (type, Aleoch. cinnamomea Gravenh. , d'Europe). (D.) *HOMALOTES {o'j.a\iq, uni), bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées, établi par De Candolle {Prodr., VI, 83). Herbes de la Californie. Voy. composées. *HOMALL'RE. Homalura{oi:.a\6ç, aplati; oùpoc , queue), ms. — Genre de Diptères, division des Brachocères , famille des A thé- ricères , tribu des Muscides, section des Acalyptères , établi par Meigen , et adopté parLatreille ainsi que par M. Macquart. Ce dernier lui donne pour type VHomalura tarsata Meigen , qu'on trouve en France et en Allemagne. (D.) HOMAilD. Homarus. crust. — Genre de la tribu des Décapodes macroures et de la fa- mille des Astaciens, établi par M. Milne-Ed- wards aux dépens des Astacus de Fabricius. Cette coupe générique, séparée des Écre- visses , ne se trouve que dans la mer , et se distingue par un rostre grêle et orné de chaque côté de trois ou quatre épines ; par la petitesse de l'appendice lamelleux des an- tennes externes qui ressemble à une dent mobile , et ne recouvre qu'imparfaitement le pénultième article pédonculaire de ces organes ; par la soudure interne du dernier anneau du thorax avec les précédents ; par la conformation des branchies , qui ressem- blent à autant de bras , et qui sont au nombre de plus de 20 de chaque côté du corps ; il est aussi à noter que les yeux sont globuleux , les mains extrêmement grandes, comprimées et ovalaires, et que le corps est allongé et un peu déjeté en dehors. Enfin ia lame médiane de la nageoire caudale est a peine arrondie au bout, et les épines la- térales en occupent les angles postérieurs. Les espèces de ce genre habitent la Médi- terranée , l'Océan et la mer d'Amérique ; on en trouve aussi une espèce sur les côtes du cap de Bonne-Espérance et de l'Ile de France. Celle qui peut en être considérée comme le type est le Homard commun, Ho- marus vulg.aris (Edw., Hist. nat. des Crust. y t. II, p. 534). Cette espèce, qui atteint jus- qu'à 1 pied 1/2 de longueur , se trouve sur les côtes de l'Océan, de la Manche et de la Méditerranée; elle se tient dans les lieux remplis de rochers, à une profondeur pei: considérable; dans les temps de la ponte , sa chair est très estimée, et est alors très re- cherchée comme aliment. Pendant mon séjour dans 1« nord de l'A- I frique, j'ai rencontré dans la rade d'Alger, j particulièrement dans les environs du cap i Matifoux, cette jolie espèce que nous avons figurée dans l'Atlas de ce dictionnaire (Crus- tacés , pi. 3). (H. L.) HOMARDIEIVS. Homardii. crust — Dans notre Histoire naturelle des Crustacés, des Arachnides , etc. ( Buffon-Duménil ) , nous désignons sous ce nom une tribu de l'ordre des Décapodes macroures, et dont les genres qui la composent ont les deux pieds antérieurs très grands, se terminant par une paire didactyle, les antennes latérales ayant leurs pédoncules pourvus dedeux sail- lies en forme de dents, mais ne les recou- vrant pas. Cette tribu, qui n'a pas été adoptée par M. Milne-Edwards et qui corres- pond en partie à la famille des Astaciens, comprend les genres Eryoîi, Nephrops, As- tacus et Homarub. Voy. ces mots. (H. L.) HOMARUS. CRUST. — Voy. homard. HOMME ( HISTOIRE NATURELLE DE l' ). Dans l'état actuel de la science , l'article Homme offre un intérêt particulier. La grande question du xviii* siècle a été celle des Ossements fossiles; le problème qui oc- cupe aujourd'hui les esprits est celui de I'm- nilé physique de l'Homme. J'ai donné , dans mon Histoire des ira» vaux et des idées de Buffon (chap. IX, p. 164 ) , le résultat général de mes études sur V Homme. On peut consulter, dans les Comptes - rendus des séances de l'Académie des sciences , mes recherches sur la forme des crânes et sur la structure comparée de la peau dans les diverses races humaines. Je voudrais pr^enter ici, sur l'histoire na- turelle de l'Homme, un travail d'ensemble. Depuis vingt ans on a recueilli de nom- breux matériaux sur cet objet. Toutes le? parties du globe ont été parcourues; de grandes expéditions nautiques ont eu lieu; mille documents précieux nous arrivent de toutes parts. i IlOM Tant d'éléments nouveaux ouvrent un champ plus vaste à l'ethnographie; mais il faut les soumettre à un examen suivi , les comparer, en démêler les rapports, les réu- nir en un corps de science : il faut même attendre qu'ils soient plus complets. Dans de telles conjonctures, j'ai cru de- voir me donner tous les moyens d'un travail plus exact, plus réfléchi; et je renvoie l'ar- ticle Homme aux mots Races humaines. (FLOUnENS.) *HOMOCHÈLE. Homocheles. crust. — Latreille, dans son Cours d'entomologie ^ a employé ce nom pour désigner une section dans la famille des Brachyures. Cette déno- mination , qui correspond , d'une part aux €atométopes , de l'autre aux Gancériens et aux Cryptopodiens de M. Milne-Edwards , n'a pas été adoptée par ce savant zoologiste (ians son Histoire naturelle sur les Crusta- cés. (H. L.) *IIOMOCIIROM A (Voç, semblable ; xpw.aa , couleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées , établi par De Candolle {Prod., V, 324). Arbris- seaux du Gap. Voy. composées. *H0M0C1UCIE\"S. ANNÉL.— On désigne sous ce nom l'un des ordres de la classe des Annélides. Les Homocriciens sont des Chétopodes à corps assez allongé , vermi- formc , cylindrique, composé d'un grand rio.nnbre d'articulations presque complète- ment similaires, et ne pouvant plus être ov , feuille). BOT. —Se dit d'une plante dont les feuilles ou les folioles sont toutes semblables. *HOMOPi\EUSlS (Saoç, ensemble ; nv^S- ov, duvet ; ovpâ, queue). OIS. — G.-R.Gray {List of the gênera) a proposé de substituer ce nom à celui de Xylocata, sous lequel Ch. Bona- parte a établi un genre dans la famille des Sco- lopacidées, genre qui a pour type la Bécas- sine SABINE, Gallinago Safcmt Bonap. (Z. G.) *HOMOPUS (ôpo'ç, semblable; ttoSç, pied). REPT. — MM. Duméril et Bibron , dans leur Eiyétologie générale (II, 1835), désignent sous ce nom un groupe de Ghéloniens. Voy. TORTUE. (E. D.) *HOMORA]\THUS (oaopoç, conligu ; av- Ooç, fleur). BOT. PH. — Genre établi par A. Cunningham ( in Lindley Introd. edit. II , p. 440), et placé dans la famille des Myrta- cées. Voy. ce mot. HOMOTIIALAMES. Homothalami (èp.ôç, semblable; Qd'cxiJ.oç, lit), bot. cr. — Acha- rius a établi sous ce nom une classe de Li- chens, comprenant ceux dont les concepta- cles sont de même couleur et de même na- ture que le thalle. *HOMOTHES (Spoe£v, de près, sembla- ble). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens? établi par M. Newmann (T/ie Entomolog.y t. I, p. 402), avec une espèce de la Nouvelle-Galles du Sud, VH. elegans. (C.) *HOI\DBESSE]V, Adans.BOT. pu.— Syn. étPœderia, Linn. HONGRE. MAM. — Cheval que la castra- tion a rendu infécond. (E. D.) *II0XKE1\EJA (nom propre), bot. pÎi. — Genre de la famille des Caryophyllées-Sa- bulinées, établi par Ehrhart (Beifr. Il, 281). Herbes succulentes croissant sur les bords de toutes les mers entre les 30^ et SO*" de- grés de latitude boréale. Voy. caryopuyl- LÉES. ^HOKKEI^IA, Willd.BOT. ph.— Syn.de Clapperlonia, Meisn. *HOIVORIUS, Gr. bot. ph.— Syn. de Myogalum, Link. HOOKERIA (nom propre), bot. ph. — Salisb., syn. de Brodiœa, Sm. — bot. cr. — Schleich., syn. de Tayloria,liook. HOOKIA, Neck. bot. ph. — Syn. de Rha- ponticum, DC. HOPEA. BOT. PH. — Voy. hoppea. *IIOPÉITE ,Bre\vster (dédiée à.M.Hope). MIN. — Substance vitreuse, transparente, d'un blanc grisâtre, en cristaux clivable? parallèlement aux faces d'un prisme rhonrii bique droit de 81" 34', tendre; pesant spé cifiquement 2,76. Elle n'a point encore étt analysée; mais on sait par les essais chimi- ques qu'elle contient de Poxyde de zinc, beaucoup d'eau, un peu de cadmium, et probablement de l'acide phosphorique ou borique. Elle a été trouvée dans la mine de zinc de la Vieille-Montagne, près d'Aix-la- Chapelle. (Del.) *1I0PKIRRIA (nom propre), bot ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées, établi par De Candolle {Prodr., V, 600). Herbes du Mexique. Voy. composées. — Spreng., syn. de Solmea, DC. IlOPLIAIRES, Mulsant. ras. — Syn. d'Hoplites, Cast. et Blanch. (D.) *HOPLIDERES {ZtzIov, arme; cîfpy,, cou). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Prioniens, créé par Serville {Annal, de la Soc. entom. de France, tom. 1, pag. 126, 147). Ce genre ne se compose que d'une espèce : VII. spi- nipennis (Dupt.) Serv. ; elle est originaire de Madagascar. (C.) ilOPLIE. Hoplia {ônX-n , ongle), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides phyllophages, établi par Illiger et adopté par tous les entomologistes, mais se bor" nant aujourd'hui, d'après les retranchements G76 IlOP IlOP successifs qu'il a éprouvés, aux espèces qui ont seulement 9 articles aux antennes et un seul crochet très grand et toujours entier aux tarses postérieurs. Les Hoplies sont de très jolis insectes de moyenne taille , revêtus en général d'é- cailles très brillantes, qui fréquentent les fleurs des bords des ruisseaux , et qui sont presque tous propres à l'ancien continent. Une des plus belles du genre, dont elle peut être considérée comme le type, est VHoplia farinosa Fabr. (le Hanneton écailleux, Oliv., col. 2, I, pi. 2, fig. 14). Cette espèce est très commune en juin dans les prairies, où sa belle couleur d'un bleu d'azur chatoyant en violet contraste delà manière la plus agréable avec le vert des plantes sur lesquelles elle repose. Le mâle seul est re- vêtu de cette brillante parure ; la femelle, beaucoup plus rare, comme dans toutes les espèces de ce genre , est brunâtre. On ren- contre quelquefois VHoplia farinosa dans les environs de Paris ; mais ce n'est qu'à partir des bords de la Loire jusqu'aux extré- mités méridionales de la France qu'on la trouve en quantité quelquefois innombra- ble dans les localités qui lui sont propres. (D.) *HOPLIOIVIOTA (S7r>ov,arme; vwto;, dos). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères (tétramères de Latreille), famille des Cycli- ques , tribu des Cassidaires , proposé par M. Hope ( Coleopterist's Manual , 1840 , p. 132), et qui a pour type la Cassida echi- nata de Fab. , espèce indigène de l'île de Java. Ce genre pourrait bien être le même que celui de Notosacanthay comprenant 7 ou 8 espèces de Madagascar. (G.) *1!0PLÏSTE. Hoplistes (h-nh^T-nç, armé). INS. — Genre de Diptères, division desBra- chocères, famille des Notacanthes, tribu des Straiyomides , établi par M. Macquart aux dépens des Sargus de Fabricius , dont il se distingue par son écusson armé de deux pointes. L'auteur y rapporte 3 espèces , tou- tes du Brésil , dont le Sargus bispinosus Wiedm. forme le type. (D.) *IiOPiJSTOMÈRE. FopZisfomera (è-Tr^tcr - ■z-ôzy armé; pyîpo;, cuisse), jns. — Genre de Diptères, division des Brachocères, tribu des Asiliques , sous-tribu des Laphrites, établi par M. Macquart aux dépens des La- phries de Fabricius , dont il se distingue principalement par les épines dont ses cuis- ses sont armées. Le type de ce genre est la Laphria serripes Fabr., qui se trouve en Guinée et au Sénégal. (D.) *HOPLITES (Stt^ov , arme), ms.— Genre de Coléoptères pentamères , famille des La- mellicornes, établi nominativement par M. le comte Dejean dans son dernier Cata- logue, où il le place après le genre Oryctes d'IIliger, qui appartient à la tribu des Sca- rabéides xylophiles de Latreille. Il y rap- porte 5 espèces exotiques, parmi lesquelles figurent les Geolrupes enema et Pan de Fa- bricius, toutes deux du Brésil. • (D.) *HOPLITES. Hoplites, ms.— Nom donné par MM. de Castelnau et Blanchard, dans leurs ouvrages respectifs, à un groupe de Co- léoptères pentamères dans la famille des La- mellicornes, tribu des Scarabéides pbyllo- phages de Latreille, et qui se compose seu- lement de 3 genres pour le premier et de 8 pour le second. Suivant M. Blanchard, les Hoplites ont le labre caché, les mandi- bules divisées en deux parties, l'interne membraneuse , l'autre cornée; un seul cro- chet très grand aux tarses postérieurs. Les genres auxquels ces caractères sont com- muns sont : Hyperis, Hoplia^ Decamera^ Hoploscelis, Monochelus , Dichelus y Chasme et Chasmatopterus. (D.) HOPLITUS, Clairville. INS. — Syn. de Haliplus , Latr. (D.) *HOPLOCEPIIALUS (S^Xov, arme ; xt- tpotl-n , tête). REPT. — G. Cuvier (Kc(/. anim.y H, 1829) donne ce nom à une division du genre Vipère. Voy. ce mot. (E. D.) *HOPLOCERUS (on)iov, arme ; x/pxoç, queue), rept. — Groupe de Stelliens , d'a- près M. Fitzinger {Syst. Rept., 1842). (E. D.) *iîOPLODACTÏLUS(o7TÀov, arme; <î«x- 6,j/oç , doigt). REPT. — Fitzinger donne ce nom à un groupe de Geckos. (E. D.) *HOPLOPAROCHUS (ô-nlonoipoxoç, qui porte une arme), ms. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides gonatocères , division des Érirhinides, créé par Scbœnherr {Syn. gen. et sp. CurcuL, t. m, p. 151). L'espèce type et unique, H. pardulis, est originaire du cap de Bonne- Espérance. (C) *HOPLOPIIORA {Znlov, arme; «popo.-, qui porte), ois. — Genre de Névroptères de la HOP famille des Myrméléoniens, établi par Perty {Delect. anim. articulatorutUy p. 226), pour deux espèces qui proviennent du Brésil; l'espèce type est VHoplophora valida Pert., du Brésil méridional. Voy. myrméléoniens. * HOPLOPHORUS {ônlofépoç, qui porte des armes), mam. — M. Lund {Ann. se. nat. , XI, 1829 ) donne ce nom à un genre d'Édentés fossiles qu'il a trouvé au Brésil. (E. D.) ♦HOPLOPHYLLIJM (Sit)^ov, arme ; v)- /ov, feuille). BOT. pu. — Genre de la famille des Composées-Vernoniacées, établi par De Candolle {Prodr., Y, 73). Sous-arbrisseau du Cap. Voy. composées. HOPLOPTERUS, Bonap. ois.— Division du genre Pluvier. Voy. ce mot. (Z. G.) niOPLOPts (Sniov, arme ; t.ov;, pied). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides phyllophages , établi par M. Dela- porte de Castelnau {Hist. des anim. artic, t. Il, Coléopt., p. 129) qui le place dans son groupe des Mélolonthites. Ce genre est fondé sur une seule espèce {Meiolontha atriplicis Fabr.) qui se trouve en Barbarie , dans les environs de Tunis. (D.) *HOPLOSCELIS (SttÎIov, arme; axAo;, cuisse). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages , établi par M. le comte Dejean, dans son dernier Catalogue, et adopté par M. Blanchard , qui le place dans son groupe des Hoplites. On en con- naît deux espèces : H. Dregei Dej., ÎI. gros- sipes Sch. ( Scarabœus crassipes d'Oliv. ), du cap de Bonne-Espérance. (D.) *HOPLOSCELIS { ottXov , arme ; Gxù.ocy jambe), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tribu des Prioniens, créé par Serville {Ann. de la Soc. entom. de Fr., 1. 1, pag. 127, 169), avec une espèce du Séné- gal : VH. luca7ioides (Dup.) Serville. (C.) *HOPLOSTOMl]S (oTriov, arme; <7to>oc, bouche). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Lamellicornes mélito- philes , tribu des Crémastochilides , formé par Mac-Leay {Illust.^ p. 20), et adopté par Burmeister, qui y rapporte une espèce du Sénégal, la Cetonia fuliginosa d'Olivier. (C.) ♦HOPLOTHECA, Nutt. bot. pii.— Syn. de Frœlichiay Mœnch. * IIOPLL'RUS ( Sît)ov , arme ; olpi , HOR 677 I queue ). rept. — Groupe de Stelliens , sui- vant G. Cuvier {Règ. anim. ,11 y 1829). (E. D.) *HOPORINA (énwpt oî, d'automne), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Orthosides, établi par M. le docteur Boisduval. Ce genre est fondé sur une seule espèce (iVocfwacroceag'o Fabr.), retranchée avec raison du g. Xanthia de Treitschke. Cette espèce est remarquable par ses palpes avancés et réunis en forme de bec très aigu. On la trouve en France et en Allemagne, où elle paraît en octobre. Sa chenille vit sur le chêne, et s'enfonce dans la terre pour se changer en chrysalide sans former de coque. (D.) HOPPEA (nom propre), bot. ph. — Linn., syn. de Symplocos, Linn. — Reichenb., syn. I dcLigularia, Cass. — Willd., syn. de Can- \ scora, Lamk. i IlORAIV, Adans. bot. ph. — Syn. de la- I guncularia, Gsertn. j *HORATOMA ( ôpaw , voir ; rou.-n , sec- j tion). INS. — Genre de Coléoptères hétéro- : mères mélasomes , créé par M. Solier ( An- j nales de la Soc. entom. de France , t. IX , i p. 264), et qui a pour type le Cryptochile j parvula de Dejean, espèce du cap de Bonne- \ Espérance. (C.) j *HORDÉACÉES. Hordeaceœ. bot. ph. i — Tribu de la famille des Graminées {voy. j ce mot), ayant pour type le genre Hor- I deum. \ HORDÉINE. CHiM. — Substance ex- I traite de l'Orge. Voy. ce mot. j HORDE UM. bot. ph. — Voy. orge. I HORIALES. Horiales. ins. — Tribu de I l'ordre des Coléoptères , section des Hété- romères , famille des Trachélides , établie par Latreille, qui la compose seulement des genres Horia eiCissites. Elle diffère de celle des Vésicants ou Cantharidies par les cro- chets des tarses, qui sont dentelés et accom- pagnés chacun d'un appendice en forme de scie. D'après les observations de M. Wester- mann, mentionnées dans la Revue entomol. de M. Silbermann, et rappelées par M. Ser- ville, dans le tom. II des Ann. de la Soc. ent. de Fr., pag. 491, VHoria maxillosa Fabr. {cephaloles 01.), et la Cissites lestacea Latr., se trouvent dans les maisons à Java, où elles fieraient beaucoup de tort aux char- i;/S II OK HOK pentes , en y creusant des trous profonds qui servent d'asile à leurs larves. Mais il y a lieu de croire que ce ne sont pas ces Co- léoptères qui creusent ces trous, mais bien certains Hyménoptères dli g. Xylocope, dans les nids desquels les Horiales vont pondre leurs œufs, leurs larves vivant aux dépens de celles de ces Hyménoptères, ainsi que nous l'avons dit à l'article horie. Voy. ce mot. (D.) HORIE. Horia ( horia^ petite barque). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Trachélides, tribu des Horiales, établi par Fabricius et adopté par Latreille, après en avoir retranché une espèce {Horia testacea) dont il a fait le type de son genre Cissites {voy. ce mot). Ce qui caractérise les Hories, suivant Latreille {Règne animal de Cuvier, t. V, p. 59), c'est d'avoir les anten- nes filiformes de la longueur au plus du corselet, le labre petit, les mandibules fortes et saillantes, les palpes filiformes, le corselet carré et les deux pieds postérieurs très ro- bustes, du moins dans l'un des sexes. Ce sont des Insectes peu nombreux en espèces, d'assez grande taille et propres aux contrées les plus chaudes des deux continents. Leurs larves viVent en parasites dans les nids de certains Hyménoptères , comme celles de plusieurs genres de la même famille . M. Guil- ding, naturaliste anglais, a publié dans le tome XIV, 2^ partie, p. 313 des Transac- tions de la Société linnéenne de Londres , un mémoire très intéressant, avec figures, sur i les mœurs de VHoriamaculata. qu'on trouve j à Cayenne. 11 résuite de ses observations \ que la femelle de cette espèce pond un œuf i dans le nid de ]!i Xylopa teredo, et que la I larve qui en sort mange la nourriture qui i avait été préparée pour celle de ces Hymé- i noptères, de sorte que cette dernière meurt 1 de faim, si elle n'est pas dévorée en même temps par son ennemi. Quoi qu'il en soit, : restée seule en possession du nid, la larve de VHoria maculata y subit sa transforma- tion en nymphe, et, quelque temps après, l'on voit sortir de ce nid un Coléoptère au lieu de l'Hyménoptère pour lequel il avait été préparé. M. de Castelnau décrit 4 espèces d'Horia, savoir : la macuiaf a Fabr., déjà citée, et qui se trouve à la fois à Cayenne , au Brésil et aux Antilles; U cephalotes OVw . , la même que la maxillosa Fabr., de Sumatra; Va- picalis Perty, du Brésil ; et, enfin, celle qu'il nomme Senegalensis, comme originaire du Sénégal, et qui ressemble beaucoup, dit-il, à la cephalotes. (D.) *HORKELIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées, établi par Chamisso et Schlecthendalt {in Linnœa, II, 27). Herbes vivaces delà Californie. Voy. ROSACÉES. HORMIIVUM. BOT PH. —Genre de la fa- mille des Labiées-Monardées, établi par Bentham {Labial., 727). Herbes vivaces du centre de l'Europe. Voy. labiées. C'est aussi le nom d'une des nombreuses sections du genre Salvia ou Sauge de Linné. Voy. SAUGE. HORMISCIUM, Kunz. Eoy. çr. — Syn. de Torula, Pers. *HORMÏUS. INS.— Genre de l'ordre des Hyménoptères térébrans, de la famille des Ichneumoniens, groupe desBraconites, éta- bli par M. Nées von Esenbeck {Isch. affin., t. I). II renferme trois espèces; celle que l'on doit considérer comme le type est le IL moniliatus Nées, trouvé en France , en Allemagne, en Angleterre. Voy. ichneumo- niens. *HORMOTROPHlIS ( Spuorpocpoç , in- time). iNS. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides gonato- cères , division des Phyllobides , établi par Schœnherr {Syn. gen. et sp. Curcul., t. VII, part. 1, p. 43). Une seule espèce rentre dans ce genre , VH. aureomixlus Sch., indigène de Saint-Domingue. (C.) IÎ0RÎV1BLE]\DE. min. — Nom allemand d'une espèce du genre Amphibole. Voy. ca mot. (Del.) HORNEMANNIA, Link et Otto. bot. ph. — Syn. de Vandellia , Linn. — Reichenb., syn. de Mazus, Louv.— Vahl., syn. de Thi- baudia, Pavon. HORNERA (nom propre), polyp. — La- mouroux {Ex. met. des Polyp. , 1821) a créé sous le nom d'Hornera un genre de Po- lypiers pierreux, de la division des Millépo- rés. Ce groupe comprend des espèces conte- nues dans des cellules à ouverture circulaire, saillantes, assez distantes et disposées pres- que en quinconce, à la face interne seule- ment des rameaux, et dont le Polypier est calcaire, fragile, fixé, dendroïde, fistulcux HOS HOU 679 et sillonné à la face polypifère. De La- marck a laissé les Hornera de Lamouroux dans un genre Relepora. On connaît des espèces vivantes et fossiles de ce genre. Comme type des espèces vivan- tes, nous indiquerons V Hornera fronticulata Lam., qui se trouve dans l'Océan austral, la Méditerranée, les mers d'Islande et de Norwége, etc. Parmi les fossiles qui ont été réunis aux Hornera par M. Defrance, nous citerons VH. hippoly ta Deîr . , qui se trouve à Grignon et à Hauteville. (E. D.) IIORIVERA, Neck. bot. ph. — Syn. de Mucuna, Adans. HOR]\SCHUCHIA(nom propre), bot. ph. — Genre établi par Nées [in Hegensb. Denk- schrifft., II, 159, t. 11, 12) et placé par Endlicher à la suite de la famille des Ébé- nacées. Arbrisseaux du Brésil. — Blume, syn. de Cratoxylon, id. HORIVSTEDTIA, Retz. bot. ph. — Syn. d'Amomum, Linn. HORSFIELDIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Sani- culées, établi par Blume (Bijdr., 884). Ar- brisseau de Java. Voy. ombellifères. HORT£]\SIA (nom propre), bot. ph. — C'est le nom sous lequel est vulgairement connu un magnifique arbrisseau dont Com- nierson avait fait son genre Horlensia, qui a été adopté par A.-L. de Jussieu dans son Gênera. L'espèce si communément cultivée dans les jardins était alors ÏHorlensia opu- loïdesLamk., H. speciosaFers. Mais ce genre, n'ayant pas été conservé, est rentré dans ce- lui des Hydrangea. Voy. ce mot. (P. D.) IIORTIA {hortus, jardin), bot. ph. — Genre de la famille desDiosmées-Pilocarpées, établi par Vellozo {ex Vandell. in Rœmer script. ,iSS). Sous-arbrisseau du Brésil. Voy. DIOSMÉES. *HORTULA]\US. ois.— Nom que les an- ciens donnaient au Bruant-Ortolan. — Vieil- lot l'avait employé comme nom de genre pour quelques espèces de la famille des Tan- garas. (Z. G.) *I10SACKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Lotées, ciabli par Douglas (Msc.) pour des herbes de l'Amérique boréale. Voy. papilionacées. (J.) *II0SÏA. ÉCHiN. — M. Gray {Ânn. ofnat. nist. ISiO) a indiqué sous cette dénomina- tion un groupe d'Aslérides. Voy. ce mot, (E. D.) HOSLUIVDIA (nom propre), bot. ph. — Genre établi par Vahl {Enumerat., 1, 212) et placé avec doute par Endlicher dans la famille des Labiées. Il renferme des arbris- seaux de la Guinée et de la Sénégambie. HOSTA, Flor. Flum. bot. ph. — Syn. de Myrsine, Linn. — Trattinik,, syn. deFunkiay Spr. — Genre de la famille des Verbénacées- ;. Lantanées, établi par Jacquin(^orf.Sc/kKn5., |: I, 60, t. 114). Arbrisseaux de l'Amérique " tropicale. Voy. verbénacées. HOSTAI\A,Pers. bot. ph.— Syn. d'Hosta^ Jacq. HOSTEA, Willd. bot. ph.— Syn. dcMa- telea, Aubl. HOSÏIA, Mœneh. bot. fh. — Syn. de Barkhausia, id. *HOTEIA. bot. ph.— Genre de la famille des Saxifragacées, établi par MM. Morren et Decaisne (in Nouv. ann. se. nat.j II, 316, t. 11). Herbes vivaces du Japon et de l'A- mérique boréale. Voy. saxifragacées. *HOTII\lIS , Am. et Serv. ms.— Syn. de Pyrops , Spin. HOÏTOKIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Primulacées-Hotto- niées, établi par Linné {Gen., n. 203). Her- bes aquatiques des régions centrale et aus- trale de l'Europe et de l'Amérique boréale. Voy. PRIMULACÉES. ÏÏOUBARA, Bonap. ois. — Division du genre Outarde. Voy. ce mot. (Z. G.) HOL'BLOIV. Hwmulus, Lin. bot. ph. — Genre de la famille des Cannabinées, qui présente les caractères suivants : Fleurs dioi- ques ; les mâles composées d'un périanthe à 5 divisions profondes, égales entre elles; de 5 étamines opposées aux divisions du pé- rianthe, à filament court, à anthère ter- minale, volumineuse , formée d€ 2 loges de- passées par l'extrémité du connectif, s'ou- vrant par une fente longitudinale ; le pistil n'y a laissé absolument aucune trace. Les femelles sont réunies en une sorte de cône foliacé, formé de larges bractées imbriquées sur plusieurs rangs, à l'aisselle de chacune desquelles se trouvent deux fleurs. Chacune de celles-ci présente : un périanthe mono- phylle, bractéiforme , embrassant l'ovaire, accrcscent ; un ovaire uniloculaire, à un seul . ovule dressé, surmonté de deux stigmates. 680 HOU Les fruits qui succèdent à ces fleurs sont des akènes ranges par deux à l'aisselle des brac- tées du cône foliacé et présentant à leur surface des glandes qui sécrètent une ma- tière résineuse. La graine renferme un em- bryon sans albumen , à cotylédons linéaires, enroulés en spirale, à radicule courbe, supère. La seule espèce qui compose ce genre est le Houblon commun, Humuîus lupulus Lin., qui mérite de fixer quelques instants l'attention par l'intérêt qu'elle présente. C'est une plante herbacée vivace , grim- pante, dont la tige s'enroule de gauche à droite. Ses feuilles sont opposées, palmées, à 3 lobes dentés en scie, rudes au toucher, accompagnées de larges stipules membra- neuses. Elle croît spontanément dans les haies , dans les parties moyennes de l'Europe et de l'Amérique septentrionale. Elle est cultivée en quantité pour les usages auxquels on emploie ses cônes fructifères ; sa culture a beaucoup d'importance, surtout dans les dé- partements du nord et de l'est de la France , en Belgique, dans la Grande-Bretagne, en Allemagne, etc. Ces cônes doivent leur amer- tume franche et leurs propriétés toniques presque uniquement à la poussière jaune qui entoure les fruits. La matière qui con- stitue cette poussière a été l'objet des tra- vaux des chimistes. MM. Chevallieret Payen ont fait connaître sa composition chimique; ils y ont trouve delà résine, delà gomme, une huile essentielle, du soufre, et surtout une substance particulière à laquelle ils ont donné le nom de lupuUne. C'est dans cette dernière substance que résident presque uniquement les propriétés médicinales de fa poussière jaune du Houblon. Le principal usage des cônes du Houblon est relatif à la fabrication delà bière, dans la composition de laquelle il joue un rôle important, et à laquelle il donne sa saveur franchement amère ainsi que son odeur caractéristique. En médecine, on les emploie, concurrem- ment avec les jeunes pousses de la plante, comme stomachiques, dans les cas d'affai- blissement des organes digestifs. Ils sont également usités dans le traitement des af- fections scrofuleusês , et dans celles qui en dépendent, à litre de fondant at de dépu- ratif; ils ont même joué, sous ce rapport, un rO!e important en médecine avant que HOU l'iode et les préparations iodurées leur eus- sent été substitués. Enfin on les emploie encore dans le traitement des maladies de la peau , particulièrement des dartres. La culture du Houblon présente quelques difficultés et exige une attention particu- lière; son succès dépend du choix du terrain plus encore que de la manière dont elle est conduite. Le sol dans lequel elle réussit le mieux est une terre légère et en même temps un peu substantielle; rarement les tiges de la plante atteignent une hauteur satisfaisante dans une terre sèche et pier- reuse. Elle réussit surtout dans les lieux humides et abrités contre les vents do- minants. Les cultivateurs distinguent ordinaire- ment quatre variétés du Houblon : le Hou- blon sauvage , qui est le type de l'espèce et duquel sont parvenues les autres variétés; le Houblon rouge, le Houblon blanc et long^ le Houblon blanc et court. La seconde de ces variétés est celle qui s'accommode le plus facilement d'une terre médiocre; la troisième et la quatrième sont meilleures, mais d'un autre côté elles sont moins robus- tes et exigent de bonnes terres. Dans un ouvrage de la nature de celui-ci il , est im- possible d'exposer en détail le mode de cul- ture de cette plante : aussi nous bornerons- nous à rappeler en peu de mots les préceptes généraux établis à ce sujet. La terre dont on se propose de faire une houblonnière doit être d'abord préparée avec soin par un labour profond; on y creuse ensuite, en les espaçant d'environ 2 maî- tres, des trous disposés en quinconce, d'en- viron 3 décimètres de côté. On emploie comme plants les jets produits par les vieil- les souches et que l'on coupe lorsqu'on taille les houblonnièrcs au printemps. On choisit ceux qui sont pourvus d'une racine grosse et charnue de 0'", 162 ou 0"',216delongueur et d'où partent quelques radicelles. Si l'on n'emploie pas immédiatement ces bourgeons (en style de cultivateur), on les préserve soi- gneusement du hâle en les mettant en jauge. On peut aussi employer des plants d'un an : alors on les plante d'abord en pépinière pour les mettre en place à l'au- tomne ou au printemps suivant. On plante soit en automne, soit surtout au pvinferniis, époque oîi l'on taille lei HOU lioi; 681 vieilles houblonnières ; dans les lieux hu- mides, il est beaucoup mieux d'opérer au printemps, aGn d'éviter les effets fâcheux des pluies de l'hiver. On butte après la plan- tation ; quelquefois même les trous ont été creusés dans des buttes préparées par avance, procédé dont Bosc a, le premier, montré les désavantages et l'inutilité. La première année d'une plantation, on donne plusieurs binages ; au mois de mars de la seconde année , on taille les pousses de la première année que l'on coupe à 3 centimè- tres environ de la souche, en ayant le soin de les recouvrir ensuite de terre très meuble. Vers la mi-avtil , on plante des échalas forts et longs de 4 ou 5 mètres pour la seconde année , de 7 et 8 mètres pour les suivantes. On attache les tiges du houblon à ces écha- las avec des liens de jonc ou de paille. Au commencement de juin, on donne un la- bour et l'on butte; enfin, à chacun des mois suivants , on bine de nouveau et l'on a soin de relever les buttes. La floraison com- mence vers le milieu de juillet, et, dès cet instant , il faut , s'il est possible , multiplier les arrosements.En deux mois, les cônes ont atteint leur maturité, ce qu'on reconnaît à la couleur brune que prennent leurs brac- tées, qui étaient vertes jusque là. La récoite doit en être faite au moment précis ; trop tardive, elle donne des produits de qualité inférieure et moins abondants. La récolte se fait en coupant les tiges de la plante à en- viron un mètre du sol et en détachant les cônes à mesure qu'on coupe les tiges. Le bon Houblon se reconnaît à son odeur forte et à son amertume. Les cônes que l'on a recueillis sont étalés dans des hangars très aérés , de telle sorte que leur dessiccation soit aussi complète et aussi prompte qu'il est possible. Pour obtenir ce résultat, on em- iploie généralement dans le Nord des fours Ne briques construits spécialement pour cet 'usage. Après les avoir soumis dans ces fours à une dessiccation bien égale et complète, on les étend dans une chambre très sèche et bien aérée dans laquelle on les laisse pendant environ trois semaines; le but de cette seconde opération est de leur enlever leur trop grande friabilité, qui les endom- magerait lorsqu'on les met dans des sacs pouf les livrer au commerce. Une houblon- Dière bien conduite peut durer de quinze à T. VI. vingt ans ; cependant il est bon de ne pas at- tendre ce terme et d'arracher la plante au bout de dix ans pour la replanter ailleurs. — En Angleterre, la culture du Houblon a subi quelques modifications importantes, dont la principale consiste dans la substitu- tion aux échalas de palissades formées de perches espacées d'environ 3 mètres , hau- tes de i , rattachées Tune à l'autre par 3 tra- verses horizontales. Avec cette disposition, les cônes du Houblon sont mieux exposésaux rayons du soleil, qui développent mieux en eux les qualités qui en font le prix; leur ré- colte se fait sur place , à mesure qu'ils mû- rissent , au moyen d'échelles doubles. Le Houblon de la Grande-Bretagne est plus estimé que celui du continent. Ne pouvant nous étendre longuement sur la culture du Houblon et sur les précautions qu'elle exige, nous renverrons pour plus de détails à un mémoire de M. Mathieu de Dombasle qui a été imprimé dans le jour- nal le CulUvaieur (livraisons de mars et avril). (P. D.) HOUILLE. IluUœ , Carho fossiUs. min. et GÉOL. — H est bien peu de personnes qui ne connaissent aujourd'hui cette sub- stance minérale, vulgairement appelée Char- bon de terre ou Charbon fossile ; car elle est devenue l'une des matières premières les plus indispensables à nos besoins industriels et domestiques, et elle peut ajuste titre être considéK'e comme l'élément et le symbole de la civilisation actuelle. On ignore à quelle époque remonte la premièie découverte du Charbon de terre, et surtout à quelle époque on a commencé à ; en faire usage dans les arts; car le ).i0av9pa? i des Grecs, et le Carlo-fossilis des Romains i doivent se rapporter très vraisemblable- ! meist à des ligniles qui, ayant encore géné- i raieujent conservé leur ligneux , ressem- ' blent beaucoup plus à l'à'vOpa^ et au Carbo ' (Charbon de bois) que la Houille propre- i::entdite, qui n'en rappelle aucunement la contexture. En efl'et, ayant eu occasion de retrouver moi-môme sur les bords du Cla- dcus, torrent qui se jette dans l'Alphée au- dessous d'Olympie, le gisement de Charbon de terre que Théophraste, dans son Traite des pierres, signale comme existant en Élide, j'ai pu ainsi constater que ce combustible, dont, selon lui, les maréchaux se servaient, 8G 682 HOU HOU n'était qu'un lignite passant au jayet et ap- partenant au terrain tertiaire subapennin. D'un autre côté, J. César, qui, dans ses Commentaires, a parlé des différentes mines métalliques de la Grande-Bretagne, n'aurait pas manqué, sans doute , de signaler égale- ment ses mines de Charbon de terre si elles avaient été exploitées alors. Cependant, sui- vant Wiiitaker , Pennant, Wallis et quel- ques autres auteurs anglais , on a reconnu plusieurs indices qui sembleraient indiquer que les Romains conimrent par la suite ce combustible fossile; et saint Augustin rap- porte que, de son temps, on s'en servait dans le bornage des terres , comme d'un témoin susceptible de se conserver pendant un très long espace de temps, à cause de son inalté- rabilité. Le nom anglais Coal, qui vient du breton , indique assez d'ailleurs que la Houille a été très anciennement connue et en usage dans la Grande-Bretagne; néan- moins le document le plus ancien qui le constate d'une manière positive, ne remonte pas au-delà de la moitié du ix^ siècle; il se trouve consigné dans V Histoire de Manchester deWhitaker: c'est un acte de concession de quelques terres, fait en l'année 853 par J'abbaye de Peterborough , où l'on voit fi- gurer parmi certaines réserves faites par le monastère , 60 chars de Charbon de bois et 12 de Charbon de terre. Il est donc positif que la Houille fut con- nue en Angleterre bien avant l'époque où les anciennes légendes flamandes en font remonter la découverte; car, suivant ces lé- gendes, ce serait un pauvre forgeron nommé Halloz ou Hullos, qui le premier en aurait fait usage, et l'aurait découverte en 1049, aux environs de Liège, où elle lui aurait été indiquée par un vieillard mystérieux qui avait disparu aussitôt, et ce serait du nom de ce forgeron que viendrait le mot Houille, que plusieurs auteurs font tout simplement dériver du saxon. Considérées minéralogiquemcnt, les Houil- les {Sleinkohle, Ail.; Coal, Angl.) sont dos substances de la famille des Carbonides ou Combustibks charbonneux , qui comprend depuis le Diamant , qu'on peut considérer comme le Charbon cristallisé et le plus pur, jusqu'à la Tourbe, composée de débris végé- taux quelquefois à peine altérés. Les Houilles ont pour caractères généraux d'être noires, luisantes ou opaques, plus ou moins friables, de s'allumer avec facilité, de brûler avec flamme et fumée noire, de dégager une odeur bitumineuse bien prononcée, et sou- vent aussi sulfureuse, ce qui tient à la pré- sence des pyrites de fer dont elles sont fré- quemment mélangées. Ces caractères, du reste, varient avec les espèces, qui sont elles- mêmes assez variées. Sous le point de vue de leurs propriétés et de leur emploi dans les arts, les Houilles peuvent se diviser en trois grandes séries ou classes : les Houilles grasses , les Houilles maigres et les Houilles sèches. Les Houilles grasses , dites collantes ou maréchales {Smith-Coal Angl.), à cause de l'usage presque exclusif qu'en font les ma- réchaux , se distinguent à leur propriété de fondre, de se gonfler et de se boursoufler par la combustion , en sorte qu'elles fini- raient par s'éteindre d'elles-mêmes, si on n'avait soin de briser de temps en temps l'espèce de voûie ou de croûte qu'elles for- ment et qui intercepte tout courant d'air. On en obtient par la carbonisation, soit dans des fours particuliers, soit en plein air, un Charbon léger , poreux, sonore , dur et te- nace, à surface mamelonnée, et d'un éclat métalloïde qui approche du graphite. Ce Charbon, dit épuré, désulfuré ou désoufré dans les arts , où on lui a encore plus géné- ralement conservé son nom anglais de Coke ou Coak, est principalement employé dans les opérations métallurgiques , et notam- ment dans celles qui ont pour but la con- version des divers minerais de fer en fonte et en fer métallique. Les variétés de Houille qui peuvent don- ner du Coke de bonne qualité sont les plus pures et les plus recherchées; ce sont celles qui ont le plus généralement déterminé l'é- tablissement des grands centres industriels et métallurgiques. Elles conviennent aussi très bien à la préparation du gaz qui éclaire aujourd'hui la plupart des grandes villes de l'Europe. Les bassins de Saint-Éticnne et de Rive-de-Gier fournissent les meilleures Houilles maréchales connues; le nord de la France, la Belgique et l'Angleterre en pos- sèdent également d'excellentes. Les Houilles grasses se reconnaissent ordinairement à un éclat tout particulier, que les marchands dé- signent sous le nom d'œil de perdrix. I HOU Les Houilles maigres ou demi-grasses con- servent encore la propriété de se gonfler et de se boursoufler un peu en se brûlant : seu- lement, elles ne se fondent pas assez com- plètement pour fournir un Coke homogène; elles se carbonisent bien, mais les fragments conservent plus ou moins leurs formes. Les meilleures qualités sont celles qui, en se brûlant, ont la propriété de former ce qu'on appelle vulgairement le chou-fleur, c'est-à- dire de se dilater en espèces de prismes qui figurent assez grossièrement les branches du chou auquel on les compare. Ces Houilles sont, comme les précédentes, également employées dans les arts métallurgiques, mais à l'état de Houille; elles sont, en outre, principale- ment recherchées pour le chauffage domes- tique, la cuisson des briques, des tuiles, des poteries, etc., et pour tous les usages qui exi- gent une longue flamme. Ce qu'on appelle le Charbon raffaut dans le bassin de Saint- Étienne, et le Charbon flénu dans les mines du Nord et de la Belgique , appartient aux Houilles demi-grasses. Les Houilles sèches, dans lesquelles on doit ranger les Anthracites {voy, ce mot), contien- nent fort peu ou point de bitume, et brûlent beaucoup plus difficilement que les variétés précédentes et avec une flamme générale- ment très courte , ce qui fait que l'usage en est beaucoup plus restreint. Cependant on est parvenu dans ces derniers temps à les uti- liser très avantageusement, soit en les sub- stituant directement au Coke dans les hauts- fourneaux à fer, soit en introduisant sous la grille un jet de vapeur qui active beau- coup leur combustion et leur permet de dé- velopper alors une très haute température, soit enfin en modifiant convenablement les grilles. Les Houilles sèches peuvent très bien servir d'ailleurs pour la cuisson de la chaux, du plâtre, des briques , etc., et une foule d'autres usages que je me dispenserai d'é- numérer ici. M. Régnault, qui a fait un assez grand nombre d'expériences sur les Houilles, les divise en quatre groupes : 1** Les Houilles grasses et dures, dont la composition se rapproche le plus de celle de l'Anthracite: ce sont les plus estimées pour les travaux métallurgiques ; 2° les Houilles grasses ma- réchales sont les meilleures pour la forge , elles contiennent un peu plus d'hydrogène ÏIOU 683 que les précédentes; 3" les Houilles à lon- gues flammes , recherchées pour la prépara- tion des gaz et pour le chauflage domesti- que , sont celles qui contiennent le plus I d'hydrogène ; 4" les Houilles sèches à lon- i gnes flammes sont celles enfin qui contien- I nent le plus d'oxygène et se rapprochent le plus des lignites. I Sous le rapport minéralogique, on distin- gue : I 1" La Houille polyédrique ou cubique {Cu- bical-Coal , Angl.), qui se divise, par suite d'une espèce de clivage naturel, en fragments d'apparence régulière , se rapprochant des formes cubiques et rhomboïdales : c'est une des variétés les plus ordinaires ; elle pré- sente souvent dans ses fissures de clivage, qu'on attribue généralement à un retrait, I mais que je regarde bien plutôt comme le ! résultat d'un fendillement dû aux mouve- I ments du sol, de petites lamelles blanches j de sulfate ou carbonate de chaux ou de py- I rite de fer. Ce sont de véritables filons, ré- I sultat d'une pénétration postérieure à la ! formation de la Houille. I 2° La Houille lamelleuse ( Blatlerlcohlef I Ail.) est, comme la précédente, lamelleuse ; dans un sens , mais à cassure inégale dans ! l'autre. j 3" La Houille granulaire ou grossière \ {Grobkohle, AU.) a une cassure irrégulière et ^ inégale dans tous les sens avec une appa- ! rence d'agrégation. j 4" La Houille compacte {Letlenkohle, Ail.) I offre une cassure conchoïde plus ou moins ! prononcée, à éclat vitreux, résineux ou mat. ! C'est à cette variété qu'appartient le fa- meux Cannel-Coal (Charbon-Chandelle) des I Anglais , qui a la propriété de s'allumer comme de la résine, et de pouvoir servir de ! torche ou de flambeau. 5" La Houille schisteuse ( Schieferkohle , I Ail.; Slate ou Splint-Coal , Angl.) se divise ! en feuillets plus ou moins épais dans un : sens, et présente les cassures des différentes I espèces ci-dessus; dans l'autre cette variété j est souvent mélangée de matières terreuses. I 6" La Houille terreuse ou fuligineuse j {Russkohle, Ml.) , vulgairement fe/rou/e , n'est le plus souvent qu'une Houille très j friable passée à l'état terreux par suite de l'action prolongée des agents météoriques. Les affleurements de couches sont ArdinAi- 684 HOU rement à l'état de Houille terreuse jusqu'à une certaine profondeur. Cette variété ne brûle pas bien seule ; mais en la mélangeant avec de la terre grasse pour en former des boulets ou des briquettes, elle fournit encore un excellent chauffage pour les malheureux. 7" La Houille réniforme est celle qui se trouve ordinairement en rognons ou en veinules isolés au milieu des roches houil- lères ou même d'autres formations. EnGn la minéralogie distingue encore beaucoup de variétés de Houille; elles ne sont que des exceptions, et n'ont pas d'im- portance dans les arts ; parmi celles-ci, on peut chéries Houilles irisées, dues à l'immer- sion plus ou moins prolongée des différentes variétés ; les Houilles papyracéos, bacillaires, fibreuses, pisiformes , etc. Considérée géologiqucment, la Houille forme l'une des roches les plus caractéristi- ques d'un terrain particulier auquel, pour cette raison, les géologues ont donné le nom de formation houillère ou carbonifère, et, comme on a cru pendant longtemps qu'elle lui était particulière, on lui a rapporté des terrains qui s'en écartaient cependant beau- coup. C'est ainsi que la Houille tertiaire d'Aix (Provence) avait d'abord été rangée parmi les terrains houillers; mais, quoi- qu'il soit bien reconnu aujourd'hui qu'il existe des Houilles à presque toutes les épo- ques géologiques, il est vrai de dire cepen- dant qu'elles n'y sont pour ainsi dire qu'ac- cidentelles, tandis qu'à l'époque houillère, elles forment au contraire un horizon géolo- gique des plus remarquables et qui indique une période cosmogonique toute particulière et tout-à-fait exceptionnelle. Cette curieuse époque géologique , qui commence la série des formations auxquelles on a donné le nom de secondaires, est non seulement intéressante à étudier sous le rap- port des nombreuses couches de Houille qu'elle renferme, mais à cause des circon- stances climatériques qui ont généralement {)résidé à sa formation. Ainsi, l'un de ses plus intéressants caractères est sans contre- dit la parfaite uniformité organique qu'elle présente sur les points les plus éloignés et les plus opposés du globe où elle a pu être observée. La Flore de cette époque, cette Flore arborescente, qui indique nne végé- tation presque partout terrestre, ne la ca- HOU ractérise pas moins que l'absence presque complète des animaux qui vivent à la sur- face de la terre, et que l'association con- stante des roches qui la constituent habituel lement, savoir: des grès et des schistes ar- gileux se succédant et alternant partout avec la Houille, sans ordre régulier et constant. La base de la formation houillère pro- prement dite s'annonce ordinairement par des espèces de brèches ou des poudingues formés de fragments et de galets plus ou moins volumineux des roches préexistantes. Ce sont autant de collections géologiques anciennes qui permettent d'étudier les ro- ches antérieures et de fixer par conséquent leur âge relatif. C'est ainsi, par exemple, que l'examen attentif des galets composant les poudingues houillers du département de la Loire m'ont fait reconnaître que le por- l^hyre quarlzifère, qu'on avait cru jusque-là être d'origine postérieure au terrain houil- 1er, est au contraire bien évidemment an- térieur , puisqu'il se trouve dans ces pou- dingues à l'état de galets. Grès houillers. Ces grès , considérés en détail, varient beaucoup sous le rapport de leur dureté, de la grosseur de leurs éléments et même de leur couleur; cependant, con- sidérés dans leur ensemble, on peut dire qu'ils se sont en général montrés assez uni- formes partout, principalement ceux qu'on exploite comme pierre à bâtir. Ils sont d'un gris blanchâtre, quelquefois un peu jaunâ- tres ou rougeâtres, à grains milliaires ou pisaires, et le plus fréquemment composés de quartz et de feldspath, en sorte que ce sont pour la plupart de véritables Arkoses. Le Feldspath semble souvent à l'état ter- reux et passé en partie à l'état de kaolin; mais quelquefois aussi il est laminaire ou à l'état cristallin bien caractérisé. Dans une partie des grès houillers du bassin de Saône- et-Loire, par exemple, le feldspath rose s'y trouve en cristaux anguleux, souvent très gros et parfois si bien conservés qu'ils don- nent à l'ensemble du grès une apparence tout-à-fait porphyroïde, qui pourrait facile- ment induire en erreur sur la nature de la roche, si on n'y regardait pa« avec atten- tion. Lorsque les grès houillers contiennent du micû ou que le ciment est argileux et pré- domine, ils deviennent schisteux, et alors ils HOU HOU o«5 passent souvent p?r des nuances insensibles aux argile;», avec lesquelles on les voit parfois former de nombreuses alternances. Comme toutes les roches arénacées, ces grès ne for- ment pas toujours des bancs réguliers et continus ; tantôt, à bancs épais sur un point, on les voit plus loin s'amincir ou disparaître (out-à-fait pour être remplacés par des schistes; tantôt, s'endosmosant et s'enche- vêtrant en quelque sorte avec ceux-ci; mais ces variations sont relativement rares lors- (|uMl s'agit d'une formation d'une certaine otendue, ou bien elles ne sont sensibles qu'à d'assez grandes distances, car il y a des for- mations houillères où les caractères miné- ralogiques des couches sont assez constants pour pouvoir servir de points de repaires. Il est donc de la plus haute importance de bien conserver la coupe exacte et détaillée des terrains traversés par les différents puits. Malheureusement c'est une chose que l'on néglige beaucoup trop fréquemment, et il en résulte que les travaux d'exploita- tions et de recherches sont souvent poussés , époque où ont commencé les premiers tra- vaux de recherches, jusqu'en 1734, épo- que où elles ont seulement commencé à donner des produits réels , n'avaient pas coûté moins de 4,000,000 de francs à leurs diflerents concessionnaires, dont plusieurs ont été en partie ruinés ou avaient re- noncé à fournir des fonds. C'est que là, le ! terrain houiller se trouvant recouvert par ! la formation crayeuse, il existe entre los I deux terrains une nappe d'eau très abon- dante, qu'il est souvent fort difficile de tra HOU HOU 689 V2rser et de contenir : et dan? ces mines, comme dans celles de la Belgique , il n'est pas rare qu'un puits ou fosse j coûte de 3 à 400,000 fr. avant d'avoir atteint le terrain houiller, et il en existe bon nombre qu'on a été obligé d'abandonner avant d'y être parvenu. Heureusement que les fon- çages de puits de mines ne se font pas par- tout en présence des mêmes circonstances géologiques, car il n'en faudrait pas tant pour dégoûter, à tout jamais, la plupart des intéressés aux travaux de mines, or- dinairement si impatients et si avides de jouir. Les failles sont des accidents qui coupent et interrompent tout-à-coup les couches ; elles sont le résultat des fractures du sol, t't on peut les considérer comme de vérita- bles filons plus ou moins puissants dont le remplissage s'est généralement fait par le baut, et se compose ou d'argiles ou de dé- bris du sol encaissant. Quand ces failles ré- sultent d'un simple écartement du terrain, il suffit de les traverser pour retrouver la couche derrière; mais ce sont là les cas rares , le plus souvent une partie de ce ter- rain a glissé sur l'autre, et il en résulte que selon la partie dans laquelle se trouvent les travaux , il faut remonter ou descendre de toute la hauteur du glissement pour re- trouver la couche. Comme les failles sont le plus ordinairement un peu inclinées, on a posé en principe que, quand on se trouve dans l'angle obtus d'une couche avec sa faille , on doit remonter , et descendre au contraire quand c'est dans l'angle aigu com- plémentaire. Il faut bien se garder cepen- dant de prendre cette règle comme une loi <-ii)«)lue, car l'on conçoit que dans des dé- ciiirements qui ont pu se manifester d'une Nianière très irrégulière, le contraire pour- rait se présenter sur quelques points , et la reconnaissance par une galerie de mine est souvent si peu de chose, que l'exploitant serait parfois exposé à se tromper s'il n'a- vait que ce seul indice pour se guider; d'ailleurs, quand les failles sont verticales, cette règle ne peut plus exister, et rien n'indique alors, si l'on n'a pas d'autres données , quelle est la partie du sol qui a glissé sur l'autre. Il est sans doute fort in- téressant de savoir comment on retrouvera une couche interrompue lout-à-coup par T. VI. une faille ; mais quand il s'agit d'exploiter, on ne peut pas toujours remonter ou des- cendre. C'est alors que des problèmes in- téressants de géométrie descriptive (dans lesquels il y a à tenir compte de la hauteur du glissement, de la direction et de l'incli- naison de la couche et de celles de la faille) s'offrent à l'ingénieur pour lui permettre de déterminer à l'avance la direction à don- ner aux travaux nécessaires pour aller re- joindre, par la ligne la plus courte et par conséquent la moins dispendieuse , la cou- che au même niveau. Les failles sont géné- ralement assez fréquentes dans les mines de Houille, Le relèvement ou le contournement des couches, leurs changements de direction et d'inclinaison, sont également des accidents assez fréquents qui suscitent des difficultés d'exploitation d'un autre genre, et nécessi- tent encore souvent des travaux au rocher (c'est-à-dire à travers les schistes et les grès). Or ces travaux, pour maintenir le ni- veau de l'exploitation , sont toujours dispen- dieux, en même temps qu'ils sont impro- ductifs. Le terrain houiller de la Belgique , d'ailleurs si régulier sous le rapport de l'allure des couches, présente des plisse- ments ou refoulements en zigzags très cu- j rieux, en sorte que, si l'accident est verti- I cal, il peut arriver, et cela a déjà eu lieu , j qu'un puits traverse deux , trois et jusqu'à quatre fois une même couche de Houille. Il existe encore d'autres accidents dus aux rapprochements du toit et du mur par suite d'un refoulement de la Houille lors des mouvements du sol ; mais à ces resser- rements ou kreins succèdent ordinairement des renflements, qui indemnisent en partie des travaux qu'on a été obligé de faire dans les parties stériles. Il se présente aussi quel- quefois dans ces circonstances des brouil- lages ^ autre genre d'accidents résultant d'un mélange de la Houille avec des parties détachées des roches environnantes, lesquels rendent parfois la couche inexploitable. Au voisinage de tous ces accidents , la Houille est ordinairement plus friable , et il est rare même qu'elle n'ait pas perdu beau- coup de ses qualités. De tout ce qui vient d'être dit , on peut conclure que les couches de Houille les plus avantageuses à exploiter sont celles qui sonl 87 690 HOU horizontales , parce qu'alors un puits peut servir à l'exploitation d'un champ qui rayonne dans tous les sens , ce qui n'a pas lieu avec les couches inclinées, où le champ d'exploitation se trouve ordinairement ré- duit à la partie qui est supérieure au niveau où l'on exploite , les travaux descendants étant ou trop dispendieux, ou contrariés par les eaux; mais il est rare de rencontrer des terrains bouillers qui n'aient été affectés par aucun des soulèvements postérieurs à leur dépôt. Je ne dirai rien des difficultés nombreu- ses que présentent certaines exploitations de mine sous le rapport de l'infiltration et du surgissement des eaux, ni des dégage- ments de gaz acide carbonique et hydrogène carboné (gaz détonnant, qu'on appelle vul- gairement le grisou), qui se manifestent dans certaines mines , ni des moyens à em- ployer pour combattre ces inconvénients et les accidents graves qui peuvent en résulter; ces questions m'entraîneraient dans des dé- tails que ne comporte pas cet article ; elles rentrent d'ailleurs plus particulièrement dans le domaine de l'exploitation. Substances accidentelles des terrains houil- lers. Les fractures du terrain houiller ont quelquefois donné lieu à de véritables fiions de surgissement , et , indépendamment des roches plutoniques qui peuvent le traverser sous forme de dykes , il y existe des filons de quartz, de calcaire, de fer et autres sub- stances métalliques , avec lesquelles ont surgi la barytine, la blende , la galène , les pyrites de fer, etc., certainement dues à une sublimation ignée , et qu'on trouve parfois disséminées dans le terrain, soit par nids ou par petits amas, soit par veinules; quel- quefois même les substances métalliques ont pénétré complètement certaines couches, et j'ai décrit {Bull, de la Soc. géol., t. V% 2* sér., p. 811) un gisement très curieux de plomb sulfuré argentifère , qu'on exploite aujourd'hui à ciel ouvert, à Carnoulez, près Alais ( Gard ) , lequel résulte de la pénétra- tion complète d'un grès houiller à gros grains 'par la galène , qui est en quelque sorte ve- nue en former le ciment. Fer carbonate lithoïde des houillères. Le terrain houiller présente encore fréquem- ment comme substance accidentelle ce mi- nerai de fer qui s'y présente ordinairement HOU sous forme de nodules ou rognons aplatis, plus ou moins volumineux , soit isolés, soit en zone, formant parfois des espèces de couches susceptibles d'une exploitation avan- tageuse. En Angleterre , par exemple, c'est ce minerai qui alimente la plupart des usi- nes , en sorte qu'on l'y exploite en même temps que le combustible et qu'on le traite, sur la localité même ; avantages que ne réunit aucun de nos établissements métal- lurgiques , souvent fort éloignés des ma- tières premières. Là est la véritable cause de notre infériorité sous le rapport des prix de revient des produits métalliques ; car ils sont généralement meilleurs sous le rapport de la qualité. En France, le minerai lithoïde est en général assez rare et peu susceptible d'être exploité régulièrement; cependant on en a découvert, à Saint-Chamont (Loire), une couche de 3 à 4 pieds , que le proprié- taire des hauts fourneaux de Lorme fait ex- ploiter depuis quelques années. J'ai fait voir {Bull, de la Soc. géol. de France, t. II, 2' série) que ces sphéroïdes ferrugineux ou sphérosidérites , comme on les appelle ordi- nairement, souvent cloisonnés et remplis de différentes substances minérales cristallines, et contenant parfois aussi , dans l'intérieur de leur masse , des coquilles bivalves , des débris de plantes, etc., étaient de formation postérieure à celle du terrain , et dus à un déplacement moléculaire du fer, qui est venu s'interposer et se déposer dans les couches, autour de certains centres. Quelquefois ce sont des tiges de calamités ou d'autres plantes qui ont aussi été transformées en minerai lithoïde. J'ai cité de ces tiges ferri- fères , que j'avais rencontrées au milieu de la Houille , aux mines de Saint-Bérain , et qui n'avaient pas moins de 30 à 40 pieds de longueur. Pour ce qui concerne la théorie de la formation des terrains bouillers , nous ren- voyons à l'article terrain. (Virlet d'Aoust.) HOULETTE. Pedum. moll. — Une co- quille curieuse mentionnée par Davila dans son Catalogue, figurée par Favanne, a été nommée Ostrœa spondyloidea par Chemnitz dans le tome VIII de son Conchilien cabinet; Gmelin lui a conservé ce nom et l'a inscrite parmi les Huîtres ; mais Bruguière reconnut en elle des caractères suffisants pour établir un g. auquel il donna le nom de Houlette. HOU Ce g. , constitué d'abord dans les planches de V Encyclopédie, a été bientôt après adopté et caractérisé par Lamarck dans ses premiers travaux de conchyliologie. Dès le principe, Lamarck reconnut les rapports naturels du nouveajj g. ; on le voit dans la série géné- rale à côté des Peignes et des Limes. En créant la famille des Pectinides dans la Phi- losophie zoologique , Lamarck y introduisit le g. Houlette, et c'est à la même place que l'illustre auteur des/lnî?7i. s. vert, l'a main- tenu dans les ouvrages qu'il a successive- ment publiés. Cuvier ne partage pas l'opi- nion de Lamarck ; il considère les Houlettes et les Limes comme des sous-genres des Huî- tres ; mais comme les Peignes rentrent dans la même catégorie , les rapports naturels des g. sont observés. M. de Blainville, dans sa Malacologie, substitua la famille des Sub- stracés à celle des Pectinides de Lamarck; l'on y trouve les Houlettes entre les Pei- gnes et les Limes; peut-être eût-il fallu les rapprocher davantage ries Spondyles et des Hinnites. Jusqu'alors l'animal de la Hou- lette était resté inconnu , et les rapports que l'on avait donnés au g. étaient fondés sur l'analogie des caractères de la coquille comparés à ceux des g. environnants. Pour la première fois , MM. Quoy et Gaimard ont fait connaître cet animal dans la partie zoologique du Voyage de l'Astrolabe. Ce qui est remarquable, c'est que la connaissance de l'animal de la Houlette n'a dû apporter aucun changement à la classification propo- sée par Lamarck, depuis bientôt un demi- siècle. En eflet, l'animal en question a la plus grande ressemblance avec celui des Peignes et des Spondyles ; il est ovale-oblong ; les lobes de son manteau sont désunis dans toute leur circonférence , si ce n'est dans la ligne dorsale supérieure, où ils se joi- gnent pour couvrir la masse viscérale , comme dans tous les autres Mollusques acé- phales. Les bords de ce manteau, ainsi que ceux des Peignes et des Spondyles , sont garnis d'un très grand nombre de tenta- cules courts et coniques, entre lesquels, et à des distances égales, on remarque les or- ganes singuliers décrits dans les Peignes par Poli , et que plusieurs zoologistes ont récemment considérés comme des yeux dans CCS animaux. Mais cette faculté de recevoir l'impression de la lumière que l'on attri- nou 69i bue à ces organes est encore très contesta- ble, et nous -même, d'après nos observa- tions , nous ne pouvons partager cette opi- nion. Lorsque l'on soulève les lobes du man- teau, on trouve de chaque côté du corps deux grands feuillets branchiaux presque demi- circulaires, et dont l'extrémité antérieure vient se placer entre les palpes labiaux. Ceux-ci ont la même forme que ceux des Peignes et des Spondyles ; ils sont triangu- laires , tronqués , et se changent en deux lèvres étroites qui garnissent l'ouverture de la bouche, située, comme à l'ordinaire, entre l'extrémité antérieure et supérieure de la masse viscérale. La masse abdominale est peu considérable ; elle se termine en avant par un petit pied cylindracé , sem- blable à celui des Peignes, et à la base du- quel est solidement attaché un byssus soyeux avec des reflets subnacrés. A la par- lie supérieure et submédiane de l'animal on voit un grand muscle adducteur d®^. valves subcirculaire, et sur lequel s'ap- puient tous les viscères dont l'animal est composé. La coquille, parvenue à l'âge adulte, est plus longue que large, comme celle des Limes ; les valves sont inégales. La gauche est la plus petite ; elle est plane, mince, et son bord cardinal simple se termine en un talon court, lisse, semblable à celui des Spondyles. La charnière de la valve infé- rieure est en tout semblable; son talon est seulement plus prolongé. Au milieu de la surface plane est creusée une gouttière peu profonde, dans laquelle est fortement atta- ché un ligament semblable à celui des Pei- gnes. La valve droite a les bords antérieurs et postérieurs subitement relevés , comme ceux d'une boîte , de manière à recevoir la valve gauche lorsque l'animal se contracte; cette valve droite offre une autre particula- rité ; elle montre au-dessous de la charnière et profondément creusée dans le bord an- térieur une échancrure oblique pour le pas- sage d'un byssus. D'après MM. Quoy et Gai- mard , auxquels nous avons emprunté les détails que nous venons de donner sur l'a- nimal de la Houlette , ce g. de Mollusques aurait des mœurs spéciales. En effet , ces savants voyageurs ont toujours trouvé la Houlette attachée à des masses de Polypiers, dans lesquels elles se trouvaient engafée» 692 IJOU HOU dans presque toute sa longueur. Il sem- | blerait d'après cela (et c'est l'opinion des I raluralistes dont nous parlons) que la Hou- lette jouirait de la propriété de se creuser une loge dans la pierre, de la même ma- nière que les autres Mollusques perfora- teurs. D'après les échantillons que nous avons vus , ceux-là mêmes rapportés par MM. Quoy et Gaimard , il nous a semblé que l'animal attaché par son byssus était enveloppé par l'accroissement du polypier, ce qui pouvait expliquer les lacunes quel- quefois profondes dans lesquelles les vieux individus de Houlettes sont logés. Jusqu'à présent on ne connaît qu'une seule espèce appartenant à ce g. Elle est répandue dans tout l'océan de l'Inde; au- cune n'est connue à l'état fossile. (Desh.) HOUPPE. BOT., zooL. — Petite touffe éta- lée de poils à l'extrémité d'une graine ou de quelque partie du corps d'un animal. HOtJPPIFÈRE (qui porte une houppe). Euplocomus. OIS. — Genre de Tordre des Gallinacés et de la famille des Phasiani- dées. C'est à M. Temminck qu'est due la création de cette division , à laquelle il a donné pour type une espèce que les uns avaient regardée comme appartenant au genre Coq, et les autres au genre Faisan. C'est qu'en effet les caractères des Houp- pifères participent de ces deux genres. Leur queue verticale, dont les couvertures sont plus longues que les pennes et re- tombent en panache, rappelle tout-à-fait celle des Coqs ; et le bord inférieur de la peau qui revêt leurs joues, par la saillie qu'il fait , semble aussi reproduire le barbillon charnu qui garnit de chaque côté la base de la mandibule inférieure du Coq, Mais leur tête , au lieu d'être pourvue d'une crête , est simplement couronnée par une belle huppe droite , semblable à celle des Paons et des Lophophores. Quant aux au- tres caractères, les Houppifères sont des Fai- sans. C'est en considération de leurs attri- buts mixtes que les méthodistes ont placé , avec raison, les Houppifères entre les Coqs et les Faisans. Toutes les espèces connues sont de fort beaux oiseaux. Celle qui a servi de type à -pie prendrait l'iiiver le collier, et la mue d'été le ferait disparaître. Ce fait n'est point général et constant. M. Degland, dans son Catalogue des oiseaux observés en Eu- rope, parle de plusieurs espèces tuées à la même époque et le même jour, dont les uns avaient un haussc-rol et les au- tres n'en avaient pas. J'ai rencontré moi-même, dans les mois «le novembre et décembre , sur les marchés de Paris , des Huitriers.qui avaient la gorge tout-à-fait noire. Cet attri- but n'est donc point le résultat exclusif de la mue du prin- temps, puisqu'il se produit en automne. Je pense, comme M. Degland, que les individus privés du collier sont de vrcMX sujets. D'ailleurs, les HuUriers pris avec un hausM«col U perdent après quelques années de captivité. 712 IIUM 3. L'HuÎTRiER NOIR, ffœm.nig'cr Cuv., Hœm. ater Vieill. {Gai. des ois., pi. 230 ; Quoy et Gaim., Voy. de Freycinet, pi. 34). Plumage entièrement noir et pieds cendrés. — Habite le nord-ouest de TAmérique septentrionale, où l'ont vuLaPérouse etVaucouver; l'île de Guraço , selon les observations de La Feuillée; le détroit de Magellan, la Nou- velle-Zélande et la Nouvelle -Hollande , d'où l'ont rapporté les voyageurs mo- dernes. 4. L'HuÎTRIER AUX PIEDS BLANCS , Hœm. luC- tuostis Guv., Hœm. leucopus Garnot ( Ann. des Se. nat. ). A ventre blanc, dans une moins grande étendue que chez VHœm. os- tralegus , et à pieds blancs. — Habite les Malouines. Audubon a établi sous le nom de Aphriza, pour une espèce qu'il appelle Ap. Townsen- dii {Birds of Am., pi. 428), un g. particu- lier que G.-R. Gray rapporte à la famille des Huîtriers. Je ne pourrais dire si l'espèce d'Audubon mérite d'être distinguée généri- quement du g. Hœmatopus. (Z. G.) HULOTTE. OIS.— Espèce du g. Chouette. Voy. ce mot. *HULTHEMIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rosacées, établi par Dumor tier ^Dtssert. Tournag., 1824). Ar- brisseaux de l'Asie centrale. I1UMA1\TII\'. Centrina. poiss. — Genre de Poissons chondroptérygiens établi par Cuvier {Uègn. anim., t. Il, p. 392) aux dé- pens des Squales. Ces poissons se font re- marquer principalement par la présence d'une forte épine sur chacune des dorsales ; la position de leur seconde dorsale sur les ventrales, et une queue courte leur donnant une taille plus ramassée qu'aux autres es- pèces de Squales. Leurs dents inférieures sont tranchantes , et sur une ou deux ran- gées; les supérieures grêles, pointues et sur plusieurs rangs. Leur peau est très rude. L'espèce la plus répandue sur nos côtes est le Squalus centrina Linn. HUMBEllTIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Convolvulacées, éta- bli par Commerson {Msc. ex Juss. Gen.^ 133). Arbre de Madagascar. Voy. convol- vulacées. IIUMBOLDTIA (nom propre), bot. ph. — Ncck., syn. de Voyra, Aubl, — Ruiz et Pav., syn. de Stelis, Swartz. — Genre éta- HUM I bli par Vahl {Symb., UI, 106) dans la fa- ! mille des Papilionacées-Cassalpiniées , pour I de petits arbrisseaux indigènes de l'Asie j tropicale. Voy. papilionacées. *HUMBOLDTILITHE (du nom de M. de Humboldt). min. — Monticelli et Covelli ont donné ce nom à un minéral vitreux d'un jaune pâle, qui se trouve en cristaux et en masses cristallines parmi les blocs de la Somma au Vésuve. Ces cristaux sont des prismes à base carrée, modifiés sur les bords des bases et sur les arêtes longitudinales. MM. Damour et Descloiseaux ont reconnu l'identité de ce minéral avec la Mélilite de Carpi et la Somervillite de Brooke. La Hum- boldtilithe est composée, suivant l'analyse de Damour, de : Silice, 41 ; Alumine, 11 ; Oxyde ferrique, 4 ; Chaux , 32 ; Magnésie, 6; Soude et Potasse, 5 ; total 99. Ce miné- ral est accompagné de Pyroxène augite. La Mélilite se trouve en petits cristaux d'tin jaune de miel à Capo-di-Bove, près de Rome, au milieu de roches basaltiques. (Del.) *HU]MBOLDTITE ( dédié à M. de Hum- boldt). MIN.— Syn.:Oxalite. — M. deRivero a donné ce nom à une substance jaune, en petites masses cristallines ou terreuses, ap- partenant à la classe des substances com- bustibles et à l'ordre des sels organiques. Elle se trouve dans les llgnites de Gross- Almerode, en Hesse, et de Koloseruk près Bilin, en Bohême. Ses cristaux sont capillai- res, et par conséquent indéterminables. Sa densité est de 2,15. M. de Rivero , qui le premier en a fait l'analyse , a reconnu que c'était un oxalate de Fer. D'après une ana- lyse plus exacte, que nous devons à Ram- melsberg, elle est composée d'un atome d'oxalate neutre de Fer et d'un atome et demi d'eau. Elle renferme 16,47 ^ de ce dernier principe. Chauffée à la flamme du chalumeau, elle devient noire et altérable à l'aimant; elle rougit ensuite, quand on la calcine plus fortement. — Lévyavait donné le nom de Humboldtite à un minéral du Ty- rol, qu'il a reconnu ensuite pour être une variété de Datolithe. (Del.) ÏIUMEA. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées , établi par Smith {Exot. bot., 1, t. 1). Herbes bisan- nuelles de la Nouvelle-Hollande orientale. Voy. COMPOSÉES. — Roxb.jSyn. deBrozunio- wia. id. iiuru HUP 713 ^iiiJMÏDA, Gr. bot. ca. — Syn. de Lyng- fcya, Ag. *UlJMIilïACÉES. Ihmiriaceœ. bot. ph. — Peiitc famille de plantes dicotylédones polypétales, à étamines hypogyncs, compo- sée d'arbres et d'arbrisseaux qui habitent l'Amérique tropicale. Leurs feuilles sont al- ternes, simples, coriaces, entières, souvent bordées de points glanduleux , dépourvues de stipules. Leurs lleurs sont hermaphro- dites, régulières ; elles présentent les carac- tères suivants : Calice quinquéûde ou quin- qué-parti, persistant, à lobes égaux, à pré- floraison imbriquée. Corolle à 5 pétales al- ternes aux lobes du calice, souvent épaissis le long de leur ligne médiane. Étamines bypogynes, en nombre double ou quadruple de celui des pétales, rangées en deux, qua- tre ou plusieurs séries , dont les filaments , alternativement longs et courts , sont sou- dés en tube à leur base ; quelquefois elles sont réunies en groupes alternes aux pé- tales ; les anthères sont introrses , leurs lo- ges séparées l'une de l'autre par un connec- lif élargi qui se prolonge au-dessus d'elles en une sorte de languette épaisse et obtuse. Ovaire libre, sessile ; il est étroitement en- touré à sa base par un disque charnu, relevé de côtes à sa surface extérieure et denté à son bord; il est creuse intérieurement de 4-5-6 loges, qu'une fausse cloison transver- sale di\ise quelquefois en deux logettes su- perposées; chacune d'elles renferme tantôt un, tantôt deux ovules anatropes , suspen- dus à son angle interne. Style unique ter- miné par un stigmate quinquélobé. Le fruit est une drupe dont le noyau est creusé de 4-0 loges , ou moins , par suite d'un avor- tement. Dans la graine , l'embryon cylin- drique occupe l'axe d'un albumen charnu , Yolumineux; ses cotylédons sont très pe- tits ; sa radicule allongée, supère. VHumirium floribundum Mart. distille par les entailles faites à son tronc une ma- tière jaune, liquide, d'une odeur agréable, connue sous le nom de baume d'Umiri, qui possède des propriétés médicinales analo- gues à celles des baumes de copahu et du Pérou. Le suc de VHumirium balsamiferum Aubl. donne en se solidiGant une substance résineuse, que Ton emploie en Amérique dans le traitement de diverses affections, particulièrement pour détruire le Tœnia. T. VI. Les seuls genres que comprenne encore la famille des llumiriacées sont les trois sui- vants : SaccogloUisMarl.-jIIuminum, Mart.; iïei^ena. Nées et xMart. (P- !>•) *HUMmHJi\I. BOT. PH.— Genre de la fa- mille des Humiriacées, établi par Martius {Nov. gen. et sp., II, 142, t. 198, 199), Arbres ou arbustes balsamifères de l'Améri. que tropicale. Voy. humiriacées. IIUMITE (dédié à sir A. Hume), min. — De Bournon a nommé ainsi un minéral vi- treux d'un brun rougeâtre, qui se trouve en petits cristaux à la Somma au Vésuve, avec Hauyne, Mica., Pyroxène augite, etc. Il paraît avoir beaucoup d'analogie avec la Ghondrodite, dont il n'est peut-être qu'une variété. Voy. ciiondp.odite. (Del.) ÎÏUMULUS. BOT. PH. — Voy. houblon. *HUI\!]\EMA]\rsJIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la faaiille des Papavéracées- Hunnémanniées, établi par Sweet {Brit. FI. gard., III, t. 276). Herbes vivaces du Mexi- que. Voy. PAPAVÉRACÉES. *HU]VI\ÉMAK t\ÏÉES. Humnemannieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Papa- véracées. Voy. ce mot. *HU]\[TERîA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées-Plumé- riées, établi par Roxburgh {Flor. ind., edit. Wall. y II, 531). Arbrisseau du Bengale. Voy. APOCYNACÉES, lïUPPAÏlT. OIS. — Nom donné par Le- vaillant à une espèce d'Aigle-Autour. Voy. ce mot. HUPPE. Upupa. OIS. — Genre de l'or- dre des Passereaux, créé par Linné, et re- produit .iprès lui par tous les ornitholo- gistes. Los limites de ce genre ont subi de- puis sa fondation des variations fréquentes. Ainsi, dans les premières éditions du Systema naturœ, Linné n'y avait introduit que l'es- pèce type, V Upupa epops ; mais dans les éditions qui suivirent, il fut presque forcé , tant la caractéristique qu'il en avait donnée était élastique , d'y rapporter plusieurs oi- seaux étrangers pour lesquels Brisson venait de composer son g. Promerops. Si la plu- part des naturalistes , tels que Gmelin , La- tham, Illiger, etc., imitèrent Linné, d'au- tres suivirent l'exemple de Brisson. G. Cu- vier, dont les efforts ont constamment eu pour but la conservation des grandes divi- sions linnécnnes, ne pouvait guère, pour le 90 714 IIUP g. dont il s^agit, déroger à ses principes: aussi, sous le nom de Huppe ^ engloba- î-il les mêmes espèces que Linné compre- Biait sous celui de Upupa; mais au lieu de ks laisser réunies dans un seul g., comme ; le faisait l'auteur du SyslemanaturcBy il les \ distingua en Graves, en Huppes proprement \ dites , en Promerops et en Épimaques. | Beaucoup d'autres ornithologistes , tout en laissant ces oiseaux dans le voisinage les uns des autres, ont également considéré les Huppes proprement dites, comme formant ; un g. à part, auquel ils ont conservé le nom de Upupa. Je dois ne parler ici que de ces dernières , l'histoire des Graves et des Épi- : maques ayant déjà été faite, pour les pre- ; mières , au mot choquaut, et pour les autres j à celui qui les concerne spécialement. Les | Promerops seront l'objet d'un article par- j ticulier. j Les Huppes, ainsi isolées génériquenicnt i des autres espèces qu'on leur associait, peu- vent être caractérisées comme il suit: Bec | plus long que la tête, faiblement arqué, 1 triangulaire à la base, grêle à la pointe; ; narines ovales, situées à la base du bec; tarses nus, annelés ; ailes moyennes. Mais ce qui caractérise surtout ce g., c'est la double rangée de plumes qui orne le dessus de la tête des oiseaux qui en font partie. Les Huppes sont des oiseaux qui pa- raissent appartenir plus particulièrement aux contrées chaudes de l'Afrique. Quoi- qu'une espèce vive une partie de l'année dans nos climats et vienne s'y propager, l'on pourrait cependant dire que l'Europe n'est point sa vraie patrie, car son apparition n'y est que momentanée. Comme beaucoup d'autres oiseaux , les Huppes ont des mœurs solitaires et taci- turnes. On les voit vaquer isolément à la recherche de leur pâture. G'est tout au plus si, à l'époque de la reproduction, le mâle et la femelle vivent en société. Il est donc rare de trouver des Huppes réunies ensemble, et plus rare encore de rencontrer plusieurs couples dans le même canton. L'instinct social qui rapproche tant d'espèces ne leur a point été donné. Pourtant les jeunes, au sortir du nid , vivent en famille pendant quelque temps. L'espèce qui visite TEurope apparaît dans les contrées dont elle fait sa résidence plus HLT ou moins tard, selon que ces contrées sont si- tuées plus ou moins au nord.Dansle midi fie la France, et en Italie, on la voit dès les pre- miers jours de mars , tandis que , dans les régions plus septentrionales, elle ne com- mence à se montrer que vers les premiers jours d'avril. Les terrains humides, les bois situés dans le voisinage de prairies et de pâturages, les plaines basses sont les lieux que les Huppes habitent de préférence. Rarement on les rencontre dans les hautes montagnes. Quoique les Huppes aient les pieds or- ganisés pour percher, cependant on les slm- prend plus souvent à terre que posées Sub- ies arbres. Leur marche est lente, mesura- et gracieuse. Par moment chacun de leurs pas est accompagné d'un mouvement de tê'o qui tend à ramener la pointe du bec vers !o sol, de sorte qu'elles ont l'air, en marchant, de s'appuyer sur un bâton. En même temps aussi elles déploient leur huppe, et agitent les ailes et la queue. Leur vol est lent, sau- tillant et sinueux. Elles paraissent ne s(^ soutenir en l'air que par un mouvement d'ailes souvent répété. La nourriture des Huppes consiste en In- sectes, en petits Mollusques terrestres et eu Vers de terre. Elles la cherchent sur le sol. Souvent on les voit le long des chemins ou dans les pâturages fouiller les bouses de Va- ches et les excréments d'autres animaux pour y découvrir les Scarabées et certains autres petits insectes qu'ils recèlent. Lors- qu'elles veulent avaler une proie qu'elles viennent de saisir, après l'avoir tué^ et froissée à coups de bec, elles la lancent faiblement en l'air, de manière qu'elle tombe dans leur gosier dans le sens de son plus long diamètre ; si elles la reçoivent dans le sens opposé, elles la lancent de nou- veau, jusqu'à ce qu'elle se présente favora- blement , pour que la déglutition en soit facile. Les Huppes ont aussi une manière particulière de boire. Elles le font en pion géant brusquement leur bec dans l'eau, et en aspirant d'un seul trait toute la quan- tité qui leur est nécessaire. Rarement elles se baignent; mais, par contraire, elles ai- ment beaucoup à se rouler dans la pous- sière. Les Huppes ne chantent point, elles font seulement entendre des cris qu'exprimc.Jt nui' IILU 715 leà syllabes si, zi; houp,houp. Le premier est un cri d'appel ou de ralliement, commun aux jeunes et aux adultes; le second n'ap- partient qu'aux derniers, et c'est ce cri qui a valu à ces oiseaux le nom qu'ils portent. Ordinairement, lorsque les Huppes se per- chent, elles le poussent deux ou trois fois (ie suite en l'accompagnant d'un mouve- ment de tête qui ramène le bec sur la poi- trine. Les fentes de. rochers, les crevasses d'un mur , les trous naturels des arbres ser- vent de retraite aux Huppes. C'est aussi au fond de ces abris qu'elles nichent. On a prétendu que ces oiseaux avaient pour ha- bitude d'enduire et même de composer leur nid avec des excréments humains et d'au- tres matières aussi infectes, ce qui leur a valu dans quelques contrées le nom de Coq puant ou merdeux. Une pareille opinion provient sans doute, en grande partie, de ce qu'une odeur repoussante sort des trous qui renferment des nichées de Huppe ; mais cette odeur est tout simplement due aux déjections des jeunes, déjections qui encom- brent, vers les derniers temps surtout, les abords de leur couche. Ce qu'il y a de cer- tain, c'est qu'on rencontre quelquefois les œufs ou les petits sur un lit dans la com- position duquel entrent des brins de mousse et de menues racines ; d'autres fois, la fe- melle se contente de déposer ses œufs sur les débris vermoulus et la poussière qui se trouvent au fond du trou qu'elle a choisi pour l'accomplissement de l'acte reproduc- teur. La ponte n'a lieu qu'une seule fois dans l'année. Elle est ordinairement de quatre œufs, dont la couleur est générale- ment d'un blanc grisâtre. Les jeunes sor- tent du nid avec un plumage en tout sem- blable à celui des adultes: seulement, leur huppe est plus courte, et leur bec plus court et plus grêle. Prises au nid, les Huppes sont suscep- tibles d'éducation et d'un très grand atta- chement pour la personne q-ii les nourrit. Leur douceur, leur familiarité, leurs ma- nières parfois comiques, '.'élégance de leurs formes et l'agréable disposition de leurs couleurs , les font admettre dans les voliè- res, où elles s'accommodent très bien du ré- gime à la fois animal et végétal auquel on les soumet. La viande et le p.ur) trempé dans le lait leur conviennent également. Les Huppes qui se reproduisent en Eu- rope viennent d'Afrique et retournent en Afrique. Leur départ a lieu dès les premiers jours de septembre. Ouelqu«>s retardataires se montrent parfois encore en octobre. A l'époque de leur migration , ces oiseaux sont extrêmement gras et fort bons à man- ger, quoi qu'on en ait dit. La mauvaise réputation qu'on a faite à leur chair n'est point tout-à-fait fondée. La division que composent les Huppes nt renferme jusqu'à présent que les deux es- pèces suivantes. 1. La Huppe - PuPUT , Up. epops Linn. (Buff.,pL enl. 52). D'un roussâtre vineux; à huppe terminée de noir, avec quelques taches blanches , et à rémiges primaires coupées transversalement par cinq bandes blanches. Elle habite l'Europe au printemps et en été, et on la rencontre durant toute l'année en Afrique. 2. La Huppe d'Afrique , Up. cristalella Vieill. {Ois. dorés, pi. 2, et GaL des 0»s., pi. 184). A bec plus long; d'un roux un peu plus vif; à huppe plus courte, terminée seulement de noir, et sans bandes trans- versales sur l'aile. Elle habite l'Afrique depuis Malimbe jusqu'au cap de Bonne- Espérance. ( Z. G.) HUPPE. OIS. — Nom donné à une touffe de plumes placée sur la tête des oiseaux. Ces plumes sont plus longues que les au- tres, et peuvent se dresser ou se coucher à la volonté de l'animal. HURA.BOT.PH. — Kœnig., syn. deGlossa, Linn. — Nom scientifique du genre Sablier. HURE. zooL. — C'est proprement la tête de Sanglier, quand elle est détachée du corps. On dit aussi, par extension , Hure ds Saumon, Hure de Brochet. (E. D.) *HUREAULITE ( nom de lieu), min. — M. AUuaud a donné ce nom à un Phosphate hydraté de Manganèse et de Fer, d'un jaune rougeâtre, cristallisé en petits prismes rhom- boïdaux à base oblique, qu'il a trouvé dans les Pegmatites de la commune de Hureault, près de Limoges. Voy. manganèse. (Del.) HURLEMEIVT. mam. — Ondonnecenonr au cri que fait entendre le Loup et à celi.? que pousse quelquefois le Chien. (E. D.) HURLEUR. Stentor, mam. — Genre de Quadrumanes Plntyrrhinins , de la divisba '716 HUR HIJR des Sapajous, établi , sous la dénomination de Cebus, par G. Cuvier et E. Geoffroy-Saint- Hilairc (Magas. encycL), dont le nom a en- suite été changé en celui de Stenlor par M. E. Geoffroy-Saint-Hilaire {Ann. du il/tts., XIX, 1812), nom qui a prévalu dans la science, et en ceux de Alouata par Lacépède, et de Myceles par lUiger, qui n'ont pas été adoptés. La tcte des Hurleurs est pyramidale , le museau allongé, le visage oblique; l'angle facial est seulement de 30". La mâchoire inférieure est très développée, tant dans son corps que dans ses branches; celles-ci sont tellement étendues en largeur et en hauteur que leur surface est presque égale à celle du crâne tout entier; elles forment ainsi deux vastes parois , comprenant entre elles une large cavité dans laquelle se trouve logé un hyoïde très développé , surtout chez les mâ- les adultes. Le corps de l'os hyoïde est trans- formé en une caisse osseuse à parois très minces et élastiques, présentant en arrière iine large ouverture sur les côtés de laquelle ;^ont articulées deux paires de cornes, et i^gurant à peu près, quand elle a atteint son dernier degré de développement , une moi- tié d'ellipsoïde. Par suite de l'énorme déve- loppement du corps de l'hyoïde, cet organe dépasse en bas la mâchoire inférieure et forme au-dessous d'elle une saillie recouverte extérieurement et cachée par une barbe lon- gue et épaisse ; cette conformation singu- lière influe considérablement sur la produc- tion de la voix des Alouates. Le larynx ne diffère de celui des Sajous que par l'existence de deux poches membraneuses qui se por- tent vers l'hyoïde , et qui ont été étudiées par Camper, Vicq-d'Azyr etG. Cuvier. Le sys- tème dentaire des Hurleurs est conformé à peu près comme celui des Sapajous, et mon- tre que ces animaux doivent être placés à la tête des Singes américains : il y a trente- six dents ; les incisives et les canines sont semblables, pour la forme, à celles des Sa- jous ; les premières sont petites , presque égales, transverses, et les secondes sont longues , croisées et divergentes ; les molai- res sont , à peu de chose près , comme dans les Sagouins ; seulement, en haut comme en bas , la dernière molaire est proportionnel- lement encore un peu plus forte par l'élar- gissement du talon. Les membres des Aloua- tes sont d'une longueur moyenne , et tous terminés par cinq doigts; le pouce antérieur est de moitié moins long que le second doigt, très peu libre dans ses mouvements et à peine opposable. M. de Blainville, dans son Ostéographie {MonograpJiie des Cebus), donne quelques détails sur le squelette des Hur- leurs ; leur colonne vertébrale est disposée à peu près comme celle des Sapajous ; le ster- num ne présente que six pièces ; les côtes , au nombre de quatorze , sont moins larges que dans les Sajous ; la proportion des mem- bres est assez particulière aux Alouates , en ce que les antérieurs sont presque égaux aux postérieurs, au contraire de ce qui a lieu chez les Sajous, où ceux-ci sont au contraire beaucoup plus longs ; ces membres sont beaucoup plus robustes et moins grêles que ceux des Atèles. La disposition de l'hyoïde des Alouates donne à ces Singes une voix rauque, désa- gréable , très forte , que d'Azara compare au craquement d'une grande quantité de charrettes non graissées , et d'autres voya- geurs, aux hurlements d'une troupe de bê- tes féroces. C'est principalement au lever et au coucher du soleil , ou bien à l'approche d'un orage , que ces Singes poussent des cris effrayants et prolongés ; Marggraaf donne à ce sujet quelques observations que nous rap- portons ici, en faisant remarquer qu'à la réalité se trouvent mêlées des merveilles créées par son imagination. « Tous les jours, matin et soir, les Hurleurs s'assemblent dans les bois ; l'un d'entre eux prend une place élevée , et fait signe de la main aux autres de s'asseoir autour de lui pour l'écouter; dès qu'il les voit placés , il commence un discours à voix si haute et si précipitée qu'à l'entendre de loin on croirait qu'ils parlent tous ensemble; cependant il n'y en a qu'un seul ; et, pendant tout le temps qu'il parle, tous les autres sont dans le plus grand si- I lence. Lorsqu'il cesse , il fait signe de la main aux autres de répondre , et à l'instant tous se mettent à crier ensemble jusqu'à ce que , par un autre signe de la main , il leur ! ordonne le silence ; dans le moment ils obéis- 1 sent et se tarent; alors le premier reprend j son discours ou sa chanson , et ce n'est qu'a- 1 près l'avoir encore écouté bien attentivement ! qu'ils se séparent et rompent l'assemblée. )^ I D'après certains voyageurs , les Alouates se HUR tairaient lorsqu'on s'approche d'eux; et suivant d'autres, au contraire, ils redou- bleraient leurs cris et chercheraient en même temps à éloigner l'agresseur en lui jetant des branches d'arbre, et aussi leurs excréments, après les avoir reçus dans leurs mains. Ces animaux se trouvent en très grand nombre, et, suivant le calcul de M. de Humboldt, il y en aurait, dans certains cantons , plus de deux mille sur une lieue carrée. Les chasseurs recherchent peu les Alouates; leur peau est cependant employée au Brésil pourrecouvrir les selles des Mulets, et leur chair, que l'on a comparée à celle du Lièvre et à celle du Mouton, est quelque- fois mangée, quoiqu'elle ait, dit-on, un goût assez désagréable. Comme ils se tien- nent toujours sur les branches élevées des grands arbres , les flèches et les armes à feu peuvent seules les atteindre ; encore , avec leur secours même , a-t-on beaucoup de peine à se procurer un certain nombre d'in- dividus, parce que , s'ils ne sont pas tués sur le coup, ils s'accrochent avec leur queue à une branche d'arbre, et y restent sus- pendus quelque temps même après leur mort. Les femelles ne font qu'un seul petit , qu'elles portent sur leur dos. D'Azara assure que, lorsqu'on pousse près d'elles de grands cris, elles abandonnent leurs petits pour s'enfuir plus rapidement; d'autres voyageurs rapportent, au contraire, des faits qui sem- blent montrer que l'instinct maternel , s'il n'est pas aussi développé que chez d'autres Singes , existe chez ces animaux. Ainsi Spix dit qu'ayant fait à une femelle une blessure mortelle, il la vit continuer à porter son pe- tit sur son dos jusqu'à ce qu'elle fût épuisée par la perte de son sang; se sentant alors près d'expirer, elle rassembla le peu de forces qui lui restaient pour lancer son précieux far- deau sur les branches voisines , et tomba presque aussitôt. Oexmelin affirme que les Hurleurs savent s'entr'aider et se secourir mutuellement pour passer d'un arbre à un autre ou traverser un ruisseau, et que, lorsqu'un individu est blessé , on voit les autres s'assembler autour de lui , mettre leurs doigts dans la plaie, comme pour la sonder; alors, si le sang coule en abon- dance, quelques uns ont soin de tenir la plaie fermée , pendant que d'autres appor- IIUR 717 ' tent des feuilles, qu'ils mâchent et pous- sent adroitement dans l'ouverture de la plaie. Ce fait a cependant besoin de confir- mation. Les Hurleurs vivent en troupes et se tien- î nent sur les arbres les plus élevés , d'où ils ne descendent que rarement; ils sautent I avec agilité d'une branche à l'autre , et se I lancent sans crainte du haut d'un arbre j en bas ; au contraire des autres Singes , ils j habitent de préférence les bois qui se trou- I vent dans les environs des grands amas \ d'eau, soit des fleuves, soit des marais. Leur j nourriture se compose de fruits et de feuil- I les, et quelquefois, assure-t-on, d'Insectes; ! mais ce dernier fait est loin d'être encore démontré. Ce sont des animaux tristes, lourds, paresseux, farouches, et dont l'as- j pect est désagréable. Ils s'apprivoisent diffi- j cilement, et c'est à cause de cela, et aussi j à cause de leur voix si bruyante, qu'on n'a I pas encore cherché à les amener en domes- t ticité dans nos ménageries. 1 Les Alouates se rencontrent dans presque I toute l'Amérique méridionale ; ils habitent j le Paraguay, le Brésil, la Guiane, etc.; c'est I principalement sur les bords de l'Orénoque I qu'on les trouve le plus communément. ' Les auteurs ont décrit un assez grand nombre d'espèces de ce genre ; mais si l'on I remarque que chaque espèce présente de nombreuses variations de pelage dues à leur i sexe différent , au lieu qu'elle habite, à leur âge, etc., on doit être porté à réduire le nombre des espèces et à n'en admettre que quelques unes , jusqu'à ce que de nouvelles observations , faites sur les lieux habités par ces quadrumanes, viennent bien dé- montrer l'existence des autres. Aussi , à l'exemple de M. Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire {Dict. class., article Sapajous) , n'indique- rons-nous que quatre espèces, qui sont bieu déterminées. 1 . L'Alouate (Buff. , Hist. nat. gén. et part, des an., t. XV, pi. 5, suppl., t. VII, pi. 15. — Stentor seniculus GeolT. , Ann. mus., t. XIX. — Guér., Icon. du Règn. anim.y Mam., pi. 3 , f. 3). — II est caractérisé par le dessus du corps , d'un beau roux; la tête, les extrémités et la queue d'un roux foncé très vif, et par sa face nue et noire. Ce Singe a près de 2 piedo ç, verre, I cristal; //.vra, mouche), ms. — Genre de -•Diptères, division des Brachocères, établi par M. Robineau-Desvoidy et adopté par M. Macquart , qui , dans sa méthode, le ^lace dans la famille des Athcriccres , tribu T. VI. HYA 721 des Muscides créophiles. Les espèces de c#» genre , souvent riches en couleurs , aimeirt à former des chœurs de danse sous les ar- bres, dit M. Desvoidy. M. Macquart en dé- crit 12 espèces, dont 11 d'Europe et 1 du Brésil. Nous citerons, comme type, parmi les premières, 1'//. atropurpurea R. D. {Phasia id. Meig.), qui se trouve en France. *HYALOîVEMA ( Gx/.oç , transparent ; v~fAa, fil). POLYP. — Petit groupe de Po- i lypescréé par M. Gray {Proc. zool. Soc, I ^83o). (E. D.) j HYALOSIDÉRÏTE {Zo^loç, verre; aiSn- ! poç, fer). MIN. —M. Walchner a donné ce j nom à une substance vitreuse de couleur I brune, qui se trouve en petits cristaux dis- I séminés dans la Dolérite du Kaiserstuhl en 1 Brisgau. Ce n'est qu'une espèce de Péridot, [ dans laquelle le protoxyde de Fer, l'une des deux bases isomorphes de ce genre de com- I posés, est en quantité considérable (29 ^). j Par sa composition, elle rappelle certaines scories de forge, qui s'offrent aussi quelque- I fois cristallisées de la même manière. C'est I de cette double analogie que M. Walchner a dérivé le nom d'Hyalosidérite qu'il a donné I a cette substance. (Del.) : *IIYALOSTEMMA (Ga>oç, verre ; ^T.Vp.«, i couronne), bot. pu. — Genre établi par Waliich {Catalog., n" 6434) , et placé par Endlicher comme douteux dans la famille ; des Anonacées. Arbrisseaux de l'Inde. ' *HYALOTIÏECA {Z-aaoç, cristal; B^x-n , I urne), infus. — Genre d'Infusoires de la ' famille des Bacillariés, créé par M. Ehren- : berg {Ber. d. Berl. Ak., 1840.) (E. D.) ! *HYAS { nom mytholaêiq»;\ Rept. — I Wagler {Syst. amphih., 1830) désigne ainsi un groupe formé aux dépens du grand genre Grenouille. Voy. ce mot. (E. D.) \ *HYAS, Gloger. ois. — Syn. dePluvian. ' Voy. ce mot. (Z. G.) I *IIYAS (nom mythologique), ms. — Genre I de Coléoptères pentamères, famille desMa- ' lacodermes, tribu des Lampyrides, créé par j Laporte {Annales de la Société entomol. de ' France, t. II, p. 134), qui n'y rapporte que 3 espèces : VAuge Herbstii Dej., H. {Lamy- ' pris) denticornis Gennac {A. Panzeri Dej.- ■ Guérin), {H. fiabellata F., A. Olivicri Dej.). ; Les 2 premières sont du Brésil, et la 3' est i originaire de Cayenne. (c.) .---,. 91 792 HYB HYAS. CRUST. — Voy. hyade. *HYBALUS (vêo'r, bossu), ins. — Genre (le Coléoptères pentanières, famille des La inellicornes, tribu des Scarabéides arénico- les , établi par M. le comte Dejean aux dé- pens des ^gialies deLatreille. Il y rapporte 2 espèces : VHybalus cornifrons Dej. {gla- bralus Payk. ), qui se trouve dans l'Italie méridionale et en Barbarie, et VHijbalus lœvicoUis Dej., qui est d'Algérie. Suivant M. Mulsant, la première de ces deux espè- ces serait la même que le CoiJris Dorcas de Fabricius. (D.) *HTi:BA]\THERA ( vSôç , bossu ; àvO-^poc , anthère), bot. pu. — Genre difficulté. Le fait est encore généralement, sinon facile, au moins presque toujours possible entre deux espèces d'un même genre. La difficulté devient grande et très souvent insurmontable entre des plantes appartenant à des genres différents d'une même famille; enfin on ne connaît pas encore d'exemple de fécondation croisée qui ait pu s'opérer entre des plantes de familles différentes. Il est bon , pour s'expliquer quelques exceptions apparentes, mais non réelles, à cette loi d'afûnité, de se rappeler qu'il ne s'agit dans ce qui vient d'être dit que des genres évidemment naturels. Dans un genre nombreux il existe sou- vent assez de différences entre des espèces prises aux deux extrémités de la série poux nue l'on conçoive sans peine pourquoi elles 724 HYB HYB te fécondent difficileinent Tune Tautre. Il existe cependant à cet égard certaines bi- zarreries dont il n'est pas facile de se ren- dre compte. C'est ainsi qu'on a obtenu sans grande difficulté , au Jardin des Plantes de Paris, une Hybride entre les Nicotiana glauca et tabacum ^ espèces certainement éloignées l'une de l'autre par leurs caractè- res extérieurs , tandis que , dans le même genre , il est des espèces , comme les Nico- tiana Langsdorp.i, etpaniculata qu'on réussit rarement à féconder, même par le pollen d'espèces très voisines d'elles. On a reconnu, d'un autre côté , qu'il est certaines espèces qu'on réussit facilement à féconder par d'autres. Les exemples de fécondation croisée entre des espèces de genres différents d'une même famille ne sont pas très nombreux; cepen- dant la science en possède aujourd'hui plu- sieurs authentiques. Ainsi Koelreuter a observé des Hybrides entre divers genres de Malvacées ; M. Linken a observé une entre le Lychnis dioica alla fem. et le Saponaria officinalis ;, M. Wiegmann en a obtenu entre des Vicia et des Pisum ^ entre des Ervum et des Viciât entre des Lychnis et des Cu- cubains. M. Sageret a réussi de son côté à CToiser \eCcchlcariaarmoracia et \eBrassica oleracea , et M. Fr. GîErtner, en variant beaucoup ses expériences, a réussi à pro- duire de nombreux faits du même ordre , par exemple , entre VIpomœa purpurea et le Convolvulus sepium, entre des Nicotiana et des Hyoscyamus, des Nicotiana et des Da- tura, entre le Papaver rhœas et le Chelido- nium majus, ainsi que le Glautium luteum ; entre le Lavatera trimestris et VHibiscus trionumy etc. Quant aux plantes appartenant à des gen- res de familles différentes , on n'en connaît pas encore qui aient pu être fécondées Tune par l'autre. Linné en avait, il est vrai , cité plusieurs exemples. Ainsi, selon lui, le Veronica spuria serait le produit du Vero- nica marilima fécondé par le Verbena offi- cinalis; VAquilegiacanadensis résulterait de la fécondation de VAquilegia vulgaris par le Fumaria sempervirens ; le Villarsia nym- phoides serait dû au Menyanthes trifoUata fécondé par le Nuphar lutea. Mais ces exem- ples de fécondation produite par des genres étrangers l'un à l'autre, et quelques autres I indiqués par le botaniste suédois , ont été I reconnus entièrement erronés. I Au contraire , l'hybridation des variétés ] d'une même espèce , ou même , dans quel- j ques cas, des espèces d'un même genre, s'ef- i fectue avec beaucoup de facilité , et donne i ainsi naissance à un grand nombre de for- j mes qui passent l'une dans l'autre, sans que ; les différences qui les séparent puissent par- I fois être appréciées et saisies autrement que j par un examen approfondi. Les Nicotianes, les Digitales , etc., d'un côté; les Pelargo- I nium, les Primula cultivés , les divers gen- I res de Cactées, etc., de l'autre, nous four- I nissent d'excellents exemples de cette faci- I lité d'hybridation. I Dans l'état actuel de nos connaissances I relativement à la manière dont s'opère la I fécondation, on peut présumer que le boyau i émis par le pollen d'une espèce ne peutpé- nétrer à travers le tissu conducteur du style I d'une plante de structure différente de la ! sienne; peut-être aussi que le fovilla d'une ! plante ne peut exercer sur l'ovule d'une i plante sans analogie avec elle cette action I encore réellement inconnue et vivifiante qui I constitue la fécondation proprement dite et I qui détermine le développement de l'em- : bryon dans l'ovule; mais ce sont là de simples conjectures. M. Ad. Brongniart avait pensé ; que les granules du fovilla avaient dans ! chaque espèce des formes et des dimensions i déterminées, et que dès lors ils ne pou- ': valent s'insinuer, pour arriver à l'ovule, î qu'à travers le tissu conducteur d'une es- ; pèce voisine de la leur. Mais cette explica- I tion avait été proposée lorsque l'on ignorait I encore que le boyau pollinique descendît à ; travers le style jusque dans la cavité ova- j rienne. Ainsi, au total, cette affinité j sexuelle qui est nécessaire pour l'hybridatioi) i est un faitbien reconnu, maisquerien encore n'explique positivement. ' 2" Pour que le pistil d'une espèce puisse être fécondé par le pollen d'une autre espèce, . il est indispensable qu'il n'ait pas déjà subi l'action fécondante de son propre pollen. C'est j évidemment là l'une des causes qui s'oppo- I sent le plus ordinairement dans la nature, et même dans nos expériences, à la réussite I des fécondations croisées. L'on sait , et les observations de Koelreuter l'ont démontré , qu'il suffit à une plante d'une très faible I HYB HYB 725 quantité de son propre pollen pour qu'elle soit fécondée; il en résulte que, dans la marche ordinaire des choses, la fécondation normale a pour elle presque toutes les chan- ces de réussite. En effet, dans les fleurs her- maphrodites, les élamines entourent immé- diatement le pistil , etl'on sait par combien de précautions la nature facilite leur action. Souvent même leurs anthères s'ouvrent avant que leur périanthe s'épanouisse, et par conséquent lorsque nul pollen étranger n'a pu être transporté sur le pistil. Dans les fleurs unisexuées, les chances de réussite de la fécondation normale paraissent moindres; et cependant l'abondance du pollen que ver- sent les étamines, la situation des fleurs mâles par rapport aux fleurs femelles et la disposition de celles-ci à être fécondées par une quantité extrêmement petite du pollen de leur propre espèce, expliquent pourquoi les Hybrides sont encore plus rares dans la nature parmi les plantes diclines que parmi celles à fleurs hermaphrodites. 3" Dans la nature, les fécondations croi- sées ne peuvent jamais avoir lieu qu'entre des espèces dont la floraison est simultanée; mais, dans nos jardins, l'art réussit à lever cette difficulté, soit en hâtant ou retardant la floraison de l'une des deux espèces, soit en conservant pendant un temps plus ou moins long du pollen que l'on répand en- suite sur le pistil de la plante la plus tardive. Ces conditions, nécessaires pour la réussite des fécondations croisées, expliquent pour- quoi l'Hybridation naturelle est si rare, et se réduit encore aujourd'hui à un si petit nom- 'bre de cas bien constatés et authentiques. De Candolle {Physiol. végét., pag. 707 ) a donné î'énumération de toutes les Hybrides dont l'existence avait été démontrée de son temps; leur nombre ne s'élève qu'à environ 40, nombre bien peu considérable en vérité î A cette liste on pourrait certainement ajouter aujourd'hui plusieurs noms ; ainsi M. Roeper ( Zur Flora Mecklemhurgs , 1** part., pag. 29) cite quelques nouveaux cas observés par lui, parmi lesquels nous rapporterons ici seulement ceux qui lui ont été fournis par des monocotylédons, par ce motif que De Candolle n'indique qu'un seul exemple emprunté à cet embranche- ment du règne végétal. Ces exemples d'Hy- brides naturelles monocotylédones sont lei suivants : plusieurs trouvés à Crenzach , près de Bâle , formés par les Orchis milita- ris et fusca; un produit par le Festucapra- tensis et le Lolium perenne, trouvé à Rostoc ; enfin plusieurs Graminées hybrides trouvées à WarnemUnde. Quant aux hybrides artificielles, le nom- bre de celles que l'on connaît aujourd'hui est très considérable , et les soins des horti- culteurs rétendent rapidement chaque jour. C'est même à la production des hybrides que nos jardins doivent leurs plus brillants ornements et leurs produits comestibles les plus estimés : aussi croyons-nous indis- pensable de faire connaître les précautions à l'aide desquelles on obtient les hybrida- tions artificielles et les principaux résultats dont cette opération nous a enrichis. Mais avant d'aborder ce sujet, nous devons exa- miner sous quels traits particuliers se pré- sentent les plantes hybrides. Il est bien reconnu que les plantes hybri- des tiennent à la fois par leur organisation de l'une et l'autre de celles qui leur ont donné naissance; mais il est difficile d'éva- luer ces ressemblances d'une manière posi- tive. Linné avait cru pouvoir poser en prin- cipe que « chez les Hybrides, la plante in- » térieure ou les organes de la fructification » ressemblent à ceux de la mère , tandis que >) la plante extérieure (ou les organes de la «végétation) reproduisent la forme du ). père. » Mais rien n'est venu confirmer cette prétendue règle, qui n'a pas peu con- tribué à faire poser par son immortel auteur plusieurs faits erronés. La loi qui a été énoncée par De Candolle {Physiol. végét., pag. 716) est précisément opposée à celle du botaniste suédois. Il dit en effet : « Lors- » qu'on cherche à démêler quelle peut être » dans ces sortes de métis l'influence des » sexes , on est tenté de croire comme loi » générale ce que M. Herbert a admis pour » les Amaryllidées hybrides, savoir, que M les plantes provenues de fécondations croi- n sées ressemblent à leur mère par le feuil- m lage et la tige ou les organes de la végé- I. tation, et à leur père par la fleur ou les » organes de la reproduction. » Le célèbre botaniste cite quelques exemples à l'appui de celle loi. M. Lecoq, qui a fait depuis plu- sieurs années de nombreuses observation 725 HYB HYJ] sur l'hybridation et sur ses produits, ne s'exprime pas d'une manière aussi catégo- rique; mais il dit avoir remarqué, d'après un grand nombre de croisements opérés par lui avec tous les soins possibles, que les Hybrides tiennent plus des porte-graines ou de la mère que du père ( De la Fécondation natur. etarlific. Paris, 1845, p. 19). M. Sa- geret a reconnu que cette ressemblance des Hybrides avec leurs parents est surtout re- marquable parce qu'elles ont certains or- ganes semblables au père et d'autres à la mère. Ainsi, quoique cette ressemblance des Hybrides avec leurs parents soit un fait constant, on voit qu'il est difficile de la ca- ractériser en termes précis. Au reste, Koel- reuter avait déjà prouvé et M. Wiegmann a achevé de démontrer que , de cet état in- termédiaire, une Hybride peut être rame- née à volonté, par de nouvelles fécondations, à se rapprocher de plus en plus de son père ou de sa mère. Souvent les plantes provenues de fécon- dations croisées sont plus fortes et plus ro- bustes que celles qui leur ont donné nais- sance ; c'est même là ce qui rend précieuses certaines de ces acquisitions dont s'enri- chissent journellement nos cultures. De plus, elles se distinguent ordinairement par la grandeur, la beauté et la durée de leurs fleurs. Quant à la couleur de ces fleurs , M. Lecoq nous fait connaître quelques rè- gles qu'il dit avoir reconnues d'après ses expériences, mais dont la constance lui semble avoir besoin d'être encore vérifiée. On sait que le mélange du bleu avec le rouge et le jaune donne du brun. Or, un grand nombre de croisements faits sur des Primevères et des Auricules ont (iémontré à M. Lecoq qu'une Primevère jaune fécon- dée par une Primevère violette, c'est-à dire bleue et rouge, donne souvent des variétés brunes à couleurs fausses , tandis que le rouge, fécondé par le jaune ou par le vio- let, donne des teintes plus pures. Le plus ordinairement, selon le même observateur, les couleurs se fondent et se mélangent par l'hybridation comme si on les réunissait sur une palette, et il en résulte une teinte intermédiaire unique; mais, dans quelques cas, les deux couleurs, au lieu de se fondre, se reproduisent sur la corolle de l'Hybride distinctes et séparées : en panachurcs, dans i la Belle-de-Nuit et les Tulipes ; en stries, dans la Reine-Marguerite ; en bordures, dans quelques Primevères et Auricules, etc. Dans le règne animal, les Hybrides (Mu- lets) sont constamment stériles. 11 en est de même dans le règne végétal pour un grand nombre de cas, mais non pour tous. On sait d'abord que les Hybrides produites par le croisement des simples variétés d'une même espèce, donnent généralement des graines fertiles; il en est même quelques unes pro- venues, non plus de simples variétés d'une même espèce, mais de deux espèces voisines, ; qui se montrent ordinairement fertiles. Néanmoins, il semble difficile d'établir à I ce sujet une règle bien précise. M. Wieg- ' mann avait cru pouvoir poser en principe I que toute Hybride dont la forme est exac- ! tement intermédiaire à celle de ses deux j parents est constamment stérile : or , comme i est rare qu'une Hybride soit exactement intermédiaire à ses deux parents, mais que le plus souvent elle se rapproche plus ou moins de l'un des deux , le principe de M. Wiegmann devient fort peu admissible. De Candolie a , de son côté , exprimé une loi qui paraît beaucoup plus conforme aux faits ; elle consiste en ce que les Hybrides sont, en général, d'autant plus fécondes qu'elles proviennent de parents plus sem- blables, et d'autant plus stériles qu'elles proviennent d'êtres plus diflérents. Cette stérilité de la plupart des Hybrides d'espèces, leur rareté dans la nature, ex- pliquent parfaitement la constance des es- pèces spontanées. On voit dès lors tout ce qu'il y avait d'exagéré dans les id^es de Linné, qui admettait qu'un grand nombre d'espèces avaient pu venir s'ajouter, par suite d'Hybridations naturelles , à celles qui avaient été le produit de la création première. Mais , pour les espèces cultivées , si l'hybridation n'en a pas donné de nou velles , elle a du moins produit un nombre considérable de variétés, qui ont souvent rendu l'étude de certains genres extrême- ment difficile ; elle a donné une multitude de formes intermédiaires, qui ont fait dis- paraître les limites posées primitivement par la nature aux groupes spécifiques. 11 est à peu près certain que des phénomènes analogues ont pu se produire quelquefois dans la nature , et par là s'expliquent le» HYB HYB 72: nombreuses difficultés que présente l'étude de quelques genres. Nous terminerons cet article par quel- ques considérations sur l'iiybridalion artifi- cielle, et sur les précautions à Taidc des- quelles on peut obtenir sa réussite, en nous aidant surtout des données fournies à ce sujet par M. Lecoq. Le but des fécondations croisées artifi- cielles est surtout de donner naissance à des formes nouvelles plus fortes , ou plus bril- lantes, ou de meilleur produit. Or, pour atteindre ce but , il faut choisir avec soin les deux plantes que l'on va croiser. Par exemple , pour améliorer un fruit précoce, on doit le féconder par une autre variété meilleure , et qui s'éloigne le moins possi- ble de l'époque de maturité du premier. De même, pour obtenir des produits plus vo- lumineux ou plus précoces , on doit croiser entre elles des variétés qui possèdent isolé- ment les qualités qu'on veut réunir sur celle qui proviendra d'elles. Souvent la première difficulté qu'il s'agit de lever est de rompre Vhabitude d'une es- pèce , c'est-à-dire d'obtenir d'elle quelques variations; celles-ci, une fois produites, se croisent avec beaucoup plus de facilité , et donnent naissance à des formes hybrides, qui, dès lors , peuvent se multiplier beau- coup. Quanta la fécondation croisée elle-même, elle exige de nombreuses précautions , soit qu'on opère entre des variétés ou qu'on agisse entre des espèces distinctes. La fleur qui doit donner les graines, et sur laquelle on se propose, par conséquent, de porter le pollen étranger, doit être soustraite d'abord, €t avec le plus grand soin, à l'action de son propre pollen. Pour cela, l'on doit s'assurer d'abord de l'époque à laquelle ses anthères s'ouvrent et versent leur pollen, et, cette connaissance une fois acquise, on doit cou- peret enlever ces anthères avant que ce mo- ment soit arrivé. Le plus souvent, cette abla- tion des étamincs doit se faire dans la fleur encore non épanouie; pour cela on fend la- téralement la corolle sans endommager le pistil ; après quoi il devient facile de sup- primer les anthères. Cette opération n'em- pêche pas que l'épanouissement de la fleur ne se fasse ensuite comme d'ordinaire. La fleur ainsi préparée doit être soigneusement isolée. Cela ne présente pas de difficultés quand elle est solitaire ; mais lorsqu'elle fait partie d'une grappe, d'une panicule, d'une onibelle , etc., on supprime toutes celles qui l'environnent, ou bien l'on ne conserve avec elle que celles qui ont été préparées de la même manière. Pour soustraire ensuite cette fleur à l'action du pollen transporté par l'air ou par les insectes , on l'entoure d'une gaze gommée qu'on serre sous elle autour de la branche ou de la tige qui la porte. X ce moyen, qui présente beaucoup d'inconvénients , on peut en substituer un autre , qui consiste à disposer un peu plus bas que la fleur une petite planche que l'on fixe horizontalement sur un piquet planté en terre ; on creuse dans cette planche une fente dont la largeur égale à peu près le diamètre de la branche ou de la tige; celle- ci est introduite dans cette fente, qu'on achève de fermer avec de la mousse; on pose alors sur la planche une cloche de verre, et la fleur se trouve enfermée dans une cavité parfaitement close. Quelques trous percés dans la petite planche et fer- més avec de la mousse suffisent pour le re- nouvellement de l'air. Tout étant ainsi disposé , on applique avec un pinceau, sur le stigmate, du pollen de la plante qui doit servir de père ; et pour être plus certain d'opérer la fécondation, on répète plusieurs fois cette manœuvre , ayant toujours le soin de replacer la cloche dès qu'on a terminé. Lorsque les deux plan- tes qu'on se propose de croiser fleurissent en même temps, on n'éprouve aucune dif- ficulté à transporter le pollen de l'une sur l'autre; mais l'expérience doit être faite, dans certains cas , sur des espèces dont la floraison est séparée par un intervalle plus ou moins long. Il faut alors agir avec du pollen conservé pour cet eïet. On y réussit très bien surtout en plaçant ce pollen entre deux verres de montre retenus l'un contre l'autre par leurs bords avec de la gomme. Divers horticulteurs ont opéré des féconda- tions artificielles avec du pollen conservé pendant 40, 50 jours, même d'une année à l'autre. Il est important de pouvoir reconnaître après celte opération si le pistil a réellement été fécondé : or, on es.t généralement éclairé à ce sujet par la durée de la corolle. Cet 728 HYD organe se flétrit, comme on le sait, après la fécondation ; mais il persiste plus longtemps dans les fleurs stériles ou non fécondées : de là la longue durée des fleurs doubles , des Orchidées dans nos serres, etc. : aussi peut-on douter encore de la réussite d'une fécondation artificielle, lorsqu'on voit la corolle se conserver avec sa fraîcheur plus longtemps que de coutume. Quelque soin que l'on ait mis à opérer une fécondation croisée , on n'obtient pres- que toujours qu'un nombre de graines peu considérable, surtout lorsqu'il s'agit d'Hy- brides entre des espèces différentes. Ainsi un Dalura Metel, que Fr. Gœrtner avait fé- condé avec du pollen de Dalura lœvis , ne donna que 284 graines fertiles , tandis que le fruit normal en renferme de 600 à 650. De même un Papaver somniferum , croisé avec le Glauciumluteum, ne donna au même observateur que 6 graines fertiles , tandis qu'il en avait compté 21 30 dans un fruit de la même plante non croisé. (P. Duchartre.) HYBRIDITÉ. BOT. — Voy. hybrides. *HYBRIS, Nitzsch. ois. — Syn. de Strix flammea. (Z. G.) HYCLÉE. Hycleus. ms. — Genre de Co- léoptères hétéromères , famille des Traché- lides, tribu des Cantharidies ou Vésicants , établi par Latreille aux dépens des Mylabres de Fabricius. Il s'en dislingue par ses an- tennes composées seulement de neuf articles, dont le dernier forme un bouton ovoïde. Les espèces de ce genre sont peu nombreuses , souvent velues et propres aux contrées chau- des de l'ancien continent. Le dernier Cata- logue de M. Dejean en désigne 8, parmi les- quelles nous citerons comme type VH. ocella- tusLaitr. {Urocomaid. Oliv.), d'Egypte. (D.) *HYDASTYLIS, Salisb. bot. ph.— Syn. de Cipura, Aubl. *HYDATICIJS (u<îaTtxoç, aquatique), ms. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Hydrocanthares , tribu des Dysti- cides, établi par Leach et adopté par tous les entomologistes. Il se compose d'insectes (Jc moyenne taille et de couleurs plus" va- riées que les autres Dytiscides. On en trouve sur toute la surface du globe; M. Aube en décrit 44 espèces, dont 10 seulement ap- partiennent à l'Europe. Le type du g. est VHydaticiis fasciatus {Dytiscus id. Fabr.), qui habite les Indes orientales. (D.) HID *HYDATICUS, Schœnh. ins. — Syn. de Phytobius. (C.) HYDATIDES (i^art'ç, vessie), helm.— On a pu voir, par la lecture des articles acéphalo- CYSTE, ÉCUINOCOQUE, CCENURE et CYSTICERQUE dc ce Dictionnaire, qu'il existe dans le corps des animaux Vertébrés-Mammifères un certain nombre de parasites plus ou moins vésicu- leux et remplis dans leur intérieur d'un liquide aqueux. Ce sont ces parasites que les médecins praticiens et les anatomistes ont longtemps confondus et confondent souvent encore sous le nom d'HydatideSf parce qu'il est assez difficile, sans la dissec- tion ou le microscope , de déterminer leur véritable genre. Ce sont aussi les Vers cys~ tiques, vésiculaires, hydaliqueSy etc., des au- teurs ; ils forment plusieurs genres assez fa- ciles à caractériser, et dont l'étude a offert des particularités fort singulières. Ainsi, aucup d'eux n'a montré d'organes reproducteurs ni d'œufs, et, sous ce double rapport, ils sont bien inférieurs aux Tœnias et aux Bothrio- céphales : aussi M. Dujardin pense-t-il que ce sont de jeunes Tœnias arrêtés dans leur développement et difformes, opinion que nous ne pouvons pas partager. Ils n'ont pas de canal intestinal, et ceux qu'on a nom- més Acéphalocystes seraient même , au dire des personnes qui les ont étudiés , complè- tement privés de tête, tandis que les autres ont, comme les Tœnias, une tête garnie d'une couronne simple ou double de cro- chets cornés , et pourvus également de qua- tre suçoirs. Entre cette tête et la partie vé- siculaire dans laquelle elle rentre par inva- gination lorsque l'animal est en repos, se voit le cou , qui est plissé plus ou moins , mais non articulé , comme celui des Tœ- nias. Voici quelques nouveaux détails sur les différents genres d'Hydatides. 1" Cysticerque. Cysticercus. — Les Cysti- cerques sont des Vers hyda tiques toujours simples, c'est-à-dire isolés les uns des au- tres , soit dans les feuillets du péritoine, et libres comme on en voit souvent chez les Lapins, soit renfermés dans une capsule fibreuse, ce qui est le cas le plus fré- quent. Nous en connaissons, d'après nos propres observations , et d'après celles des auteurs, plus de vingt espèces. On peut se procurer très aisément le Cysticercus pisi- HYD ormis , qui vit dans le péritoine des La- pins. Ces animaux en nourrissent , à no- tre avis, deux espèces. Un autre Cysti- cerque est le Cyslkercus cellulosœ , que Ton dit commun à l'Homme et au Cochon, assertion qui ne nous paraît pas démontrée. Il est quelquefois très abondant et donne lieu à la maladie nommée ladrerie. Nous pensons aussi que l'Homme nourrit au moins deux espèces de Cysticerques , celui des muscles et du tissu cellulaire, ou le C. cel- lulosœ , et une espèce plus semblable au C. tenuicollis des Ruminants , qui serait le Gys- ticerque du cerveau humain. Les Cysticer- ques des Singes que nous avons vus ressem- blent aussi à ce dernier plus qu'au C. cellu- losœ. Quelques Chauves-Souris , la Taupe , le Putois , le Chien , différents Rongeurs , le Cochon , le Cheval, un assez grand nom- bre de Ruminants , le Dauphin et même la Baleine, d'après M. Bennett , nourrissent des Cysticerques. La classification de ces animaux , aussi bien que leur distinction spécifique , paraît assez facile à établir, si Ton veut tenir compte de la forme de leur corps , de la texture des membranes qui entrent dans sa composition et de la forme des crochets épi- neux , qui sont le moyen à l'aide duquel ces Vers se fixent aux animaux dont ils sont pa- rasites. La série naturelle de ces animaux pa- raît devoir commencer par le Cysticercus fasciolaris des Rats , qui a le plus la forme Ufinioide , c'est-à-dire un plus grand nom- bre de rides au col , et la vésicule la plus petite. Le travail le plus considérable qu'on ait encore publié sur les espèces du genre Cys- ticerque est dû à M. Tschudi ; il a pour ti- tre: Ann. and Mag. of nat. Hist. , XIV, 328, 1844. M. O'Brien est le seul auteur qui indi- que un Cysticerque parasite d'un animal non mammifère. Ce Ver aurait été pris dans une Loche ( Cobitis barbalnla). 2" CcENL'RE. Cœnurus. — Les Cœnures ne paraissent être qu'une agrégation de Vers hydatiques dont les vésicules sont réu- nies en une seule poche et les têtes distinc- tes sur cette poche. On pourrait dire que ce sont des Cysticerques agrégés et poly- céphales à la manière de certaines Ascidies T. VI IIYD 729 composées, ou mieux comme la plupart des espèces inférieures de Polypes. L'espèce type du genre Cysticerque vit dans la cavité crânienne des Moutons , et détermine une maladie de ces animaux, connue sous le nom de tournis. Il en existe une autre espèce dans le Lapin de garenne, qui est certainement distincte de celle du Mouton , et que nous appellerons Cœnurus serialis. C'est probablement d'elle que M. de Blainville a parlé sous le nom d'Échinocoque du Lapin de garenne (Z)icf. se. nat., t. LVH, p. 604). Leblond, qui a vu, comme nous, un exemplaire de cette espèce, appartenant au docteur Emmanuel Rousseau , a peasé que I c'était le Cœnurus cerebralis ( Atlas fran- I pais de Bremser, p. 15, 1837). La vésicule hydatique est pyriforme , et les têtes rétrac- tiles de ces Cœnures sont placées en séries transverses multiples , et portées sur un col plus long et plus grêle que celui du C.^ cerebralis , et visible à la face externe de \x membrane. 3" ÉCHiNOCOQUE. Echinococcus (tom. V, p. 186). — Les Échinocoques ont été le plus souvent décrits comme de petits Vers assez semblables à de jeunes Tœnias, mais inar- ticulés , qui vivraient libres dans une po- che membraneuse , elle-même entourée d'une capsule enveloppante et plus ou moins épaisse; mais ils sont réellement, comme les têtes des Cœnures, en continuité directe avec la membrane interne qui n'est que la fusion de leurs poches hydatiqucB, et ils se rétractent à la face interne de cette membrane comme autant de petits grains, s'en détachent même fréquemment, et pré- sentent alors l'apparence qui a tVompé plu- sieurs fois les observateurs. Un auteur les a réunis avec assez de raison aux Cœourei sous le nom commun de Polycephalus. Depuis que nous avons écrit l'article écbi- NOCOQUE de ce Dictionnaire, nous avons ob- servé plusieurs Échinocoques, celui du Co- chon principalement, et un autre parasite de la Girafe. Les petites têtes des Échinocoques sont habituellement rétractées dans la portion de membrane qui doit constituer leur cou dans le cas où elles s'allongent pour prendre leur nourriture. C'est seulement dans cet éta«t que nous les avons vues; elles se mon- trent alors comme de petites boules tenant 1)2 730 riiD faiblement à la membrane générale. Nous ne serions pas étonné que l'Échinocoque ainsi observé fût YAcephalocyslcs endogena lie M. Kuhn. Les Échinocoques de la Girafe , morte Tannée dernière à la ménagerie de Paris, formaient deux Hydatides de la grosseur d'une forte orange chacune, et placées dans la xate. Auprès de ces Hydatides , et égale- ment dans le tissu de l'organe, étaient les débri? d'une troisième, alors détruite, et dont les membranes , repliées et resser- rées en une petite masse tuberculeuse de îa grosseur d'une noix , indiquaient que THydatide avait été crevée depuis as- sez longtemps, et que cette espèce de Ver, qui d'ailleurs n'occasionne pas en général de désordre dans l'organisme, peut dispa- raître naturellement, en se vidant. Un pe- lotonnement intérieur à celui de l'enveloppe ou kyste, était d'apparence sébacée, et rappelait par son aspect la matière tu- berculeuse. Des fragments de cette sub- stance soumis au microscope , montrent que c'étaient bien les restes de la véritable poche hyda tique , puisqu'on y distinguait encore des crochets d'Échinocoques. Les granules décrits avec soin par M. Gul- liver, dans les Cysticerques , se retrouvent dans l'Échinocoque de la Girafe, comme dans les autres Échinocoques ; mais ils sont plus gros que ceux de VEchinococcus veter- norurrif l'espèce du Cochon ; les Échino- coques eux-mêmes sont d'un volume plus considérable, et ils paraissent différer spé- cifiquement. AcÉPHALocYSTE. Acephalocystes. — On observe souvent dans des poches hydatiques remplies de vésicules à Échinocoques, quel- ques unes de ces vésicules auxquelles il est impossible, même avec le microscope, de trouver de têtes d'Échinocoques. Nous nous sommes plus particulièrement assuré de ce fait sur des Hydatides de très gros ,/olume et emboîtées les unes dans les au- tres, prises dans la cavité abdominale du Macaque. Ce fait et quelques autres nous conduisent à nous demander s'il existe réel- lement des Acephalocystes , c'est-à-dire des Hydatides composées uniquement d'une vésicule , et sans tête ni couronne de cro- chet, ou plutôt si les Hydatides qui pré- sentent cette absence des caractères propres HYD aux autres Vers hydatiques ont réellement acquis tout leur développement. Mais noua devons avouer qu'il nous est encore impos- sible de répondre d'une manière satisfai- sante à cette double question. Nous ren- voyons donc pour plus de détails sur les Acephalocystes à l'article qui leur a été consacré dans ce Dictionnaire. Nous devons, pour terminer ce que nous avions à dire sur l'histoire zoologique des Hydatides, rappeler le travail récent de M. Goodsir sur ce groupe d'animaux, dont il décrit, sous les noms d'Astomay Diskos- toma et Sphœridion, trois genres qui ne nous paraissent pas suffisamment caracté- risés pour que nous en parlions ici avec détails. Le genre Sphœridion, qui a été trouvé dans le péritoine d'une espèce de Ci- gogne des Baléares , serait la seule espèce d'Hydatide reconnue parasite des oiseaux. (P. G.) HYDATIGERA. helm. — Synonyme de Cysticercus. Voy. ce mot. (P. G.) *HyDATIlXE ,Hydatina.mLL.—U. Schu- macher a proposé de séparer des Bulles, pour en faire un genre à part, les espèces minces et transparentes, telles que UBulla hydatiSy par exemple; mais ce genre ne re- pose sur aucun bon caractère. Voy. bcli.e. (Desh. HYDATIXIENS. helm. — Syn. d'Hyda- tiques. HYDATIQUES. helm. — Voy. hyda- imEs. (P. G.) HYDATULA. annél. — Voy. cysti- cerque. HYDERA, Latr. ins. — Syn. de Pota- mophilus, Germar. (D.) *HYDERODES (ûcJcpw^yjç, bydropique). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Hydrocanthares , tribu des Dy- tiscides, proposé par M. Hope {Coleopt. man.y pars U, p. 131), et auquel il donne pour type une espèce de la Nouvelle-Hollande qu'il nomme Schuckaraii. (D.) HYDNE. Hydnum {ZSvov, nom grec de cette plante), bot. cr. — Genre de Champi- gnons hyménomycètes, établi par Linné {Gen., n. 1076), et caractérisé principale- ment par la membrane fructifère hérissée d'aiguillons libres ou soudés à la base, por- tant à leur extrémité les capsules qui ren- ferment les sporules. Les Hydnes sont des HYD Champignons terrestres, a chapeau stipité ou sessile, souvent irrégulier. Nous citerons, comme une des principales espèces, I'Hydne rameux de Bulliard, H. co- ralloïdes Pers., très recherché comme ali- ment en France et en Allemagne, où il croît dans les forêts sur les Hêtres et les Sapins. Sa tige, très rameuse, est terminée par des aiguillons cylindriques; sa chair est blanche et d'un goût agréable. Voy. mycologie. HYDIVOCARPUS (v^vcv, tubercule; xap- «oç, fruit). BOT. PH. — Genre établi par Gœrtner (1,288, t. 60) et placé, comme douteux, par Endlicher, à la suite des Bixa- cées. Arbres de l'Asie tropicale. *HÏDNOCERA ( ucîvov , tumeur ; x/paç , corne), jns. — Genre de Coléoptères tétra- raères , établi par M. Newmann , et adopté par M. Maximilien Spinola , dans son Essai sur la famille des Clérites. Ce genre se compose exclusivement d'es- pèces américaines, parmi lesquelles nous ci- terons seulement VHydnocera serrata de M. Newmann, espèce originaire de la pro- vince d'Ohio. (D.) *HYDNOPHORA (Wvov , tubercule ; a, hydre), infus. — Quel- ques espèces d'Infusoires avaient été réu- nies par Linné sous le nom d'Hydra; elles sont aujourd'hui distribuées dans plusieurs groupes distincts, tels que ceux des Stentor y VorticeUa , Epislylis , Opercularia, Cothur- ftia, Mclicerna. (E. D.) HYDRA. POLYP. — Voy. hydre. HYDRACI1\A {Hydrachna, araignée HYD 731 aquatique), ras. — Nom donné par Fabricius à un genre de Coléoptères de la famille des Hydrocanthares , dont les espèces ont été réparties entre les genres Pœlobius et Hy- phydi'us. (D.) HYDRACHNE. Hydrachna ( ZSo^p , eau ; ax^^î», fil)-ARACH. — Genre de l'ordre dcs Aca- rides, établi par Dugès aux dépens du grand genre Hydrachne des auteurs, et ainsi carac- térisé par ce savant : Palpes assez longs, à troi- sième article le plus long, le quatrième et le cinquième disposés de manière à former ensemble une pince ; mandibules ensifor- mes; bec long, à peine plus petit que les palpes ; corps arrondi ; yeux écartés ; valves cachées par un écusson. Les larves des es- pèces qui composent cette coupe générique sont fort différentes des adultes et ont servi longtemps de type au genre Achlysia. On a observé la ponte d'une espèce ( Hydrachna cruenta) qui commence vers le mois de mai, et la femelle meurt peu de temps après ; son ventre est alors devenu flasque et ridé. Les œufs de cette espèce ne sont pas cou- verts d'une enveloppe protectrice ; c'est dans le centre des tiges des Potamogétons que les femelles les placent, après avoir percé, à l'aide de leur bec , un trou rond comme une épingle. Ces œufs sont ainsi rassemblés par centaines; leur longueur est d'un huitième de ligne à peu près, et leur couleur d'un rouge brun. Il faut beaucoup de temps, plus de six semaines, pour que leur éclosion ait lieu ; lorsqu'elle s'opère , les tiges du Pota- mogéton sont mortes, et les petits s'en échap- pent sans peine. Ils ont six pattes fort rap- prochées, et leur bec représente une grosse tête mobile de haut en bas, subpentagonale, terminée par une bouche étroite et bordée de deux gros palpes demi-transparents, dont le quatrième article est une griffe, et le cin- quième remplacé par deux crochets plus pe- tits et articulés sur la base de celui-ci. Du- gès , à qui l'on doit ces détails , ignorait combien de temps ces petites Hydrachnes vivent librement dans l'eau. Alors elles n'en peuvent sortir, et c'est là d'ailleurs qu'elles doivent trouver leur subsistance ; mais , à une certaine époque, elles se fixent à divers In- sectes, et les modifications qu'elles éprouvent lui ont fait croire qu'elles passaient à l'état de nymphe. Ainsi fixées sur le corps de quel- que In.secte aquatique , elles peuvent être 732 HYD IIYD emportées à l'air sans danger. A la fin de Tété et durant l'automne, on en trouve déjà de fixées sur le corps ou les membres , sur les filets caudiformes, sur les élytres de la Nèpe ou sur d'autres parties cornées, qu'elles perforent d'un trou qu'il est bien facile de reconnaître à l'aide d'une forte loupe. Elles attaquent aussi les Ranâtres et les diverses espèces de Dytiques et d'Hydrophiles , etc.; sur les Coléoptères , elles préfèrent les par- ties membraneuses. Les Nèpes, les Ranâtres sont souvent chargées de ces parasites , que la plupart des observateurs ont pris pour des ceufs. Swammerdam les nomme des Lentes ; mais il a constaté qu'il en sortait un petit Hydrachne. Degéer et Rœsel ont fait la même observation. M. Audouin a considéré ces pe- tits corps organisés comme des Acarides d'une famille particulière , et il en a fait un nou- veau genre sous le nom d'Acklysia , adopté par plusieurs auteurs , et entre autres par Latreille et par M. le comte de Mannerheim : celui-ci a même décrit une seconde espèce d'Achlysie. Les observations de M. Burmeis- ter, publiées dans VIsis , et celles de Dugès ont levé tous les doutes qu'on pourrait avoir sur l'identité des Achlysies et des Hydrach- nes. Malgré l'allongement considérable du corps des Achlysies ou des nymphes d'Hy- drachnes , leur suçoir, l'écusson , qui leur forment une espèce de céphalothorax, et leurs pattes ne grandissent pas. Souvent même les palpes ont disparu en partie ou en tota- lité, et l'espace membraneux qui sert de jonction entre le corps et le suçoir s'est al- longé en forme de cou. C'est que , dès que le corps commence à s'allonger, les palpes et les pattes se retirent en dedans , suivent le corps dans l'espèce de sac que forme en arrière la peau distendue, et abandonnent ainsi leur fourreau , que les violences exté- rieures peuvent rompre aisément. La larve est ainsi passée à l'état de nymphe dont nous avons parlé. Son œsophage cependant n'a pas cessé de traverser le suçoir enfoncé dans les téguments de l'Insecte nourrisseur, et un prolongement membraneux en forme d'entonnoir, quia pénétré peu à peu jusque dans les chairs mêmes de celui-ci , y retient si fortement le suçoir qu'il y reste encore attaché avec une portion des enveloppes lors- que l'Hydrachne a brisé ces dernières. Après cette opération , l'animal n'est pas entière- ment parfait ; il a encore une mue et un petit changement à subir. Au lieu d'une plaque cordiforme, ses organes génitaux n'ont qu'une dépression en fente superfi- cielle; sur les côtés, à quelque dislance, sont deux plaques ovales grenues. Après avoir vécu aipsi quelques semaines et pris un no- table accroissement, ces individus impubè- res , ou présumés tels , vont se fixer à l'ais- selle d'une feuille de Potamogéton. Ils en- foncent leur bec dans la tige et y accrochent leurs palpes ; alors ils deviennent immobi- les ; leurs pieds , leur bec et ses dépendan- ces se retirent encore une fois sous la peau du corps et abandonnent leurs fourreaux cutanés ; ces parties éprouvent encore une fois la même élaboration, c'est à-dire que, d'abord épaisses , informes , courtes et pul- peuses, elles s'allongent, s'amincissent et se détruisent peu à peu , et la dépouille qui montre les anciennes mandibules , qui sans doute étaient tout-à-fait cornées, se repro- duit en totalité. Ce genre est assez nombreux en espèces. Celle qui peut lui être considérée comme type , est rilYDiucHNE GÉoGRAPmQUE , Hyt- drachna geographica Mull, Quand on vient toucher^cette espèce , elle fait le mort pour quelques instants. Ses mouvements sont ra- pides; mais elle aime à rester à la même place endormie, courbant en dedans ses six pattes , et projetant en avant sur son centre ses palpes. Elle peut passer ainsi plus de douze heures , se contentant d'agiter fré- quemment ses deux pattes de derrière. Cette espèce , pendant une grande partie de l'an- née , n'est pas rare dans les mares et flaques d'eau des environs de Paris. (H. L.) HYDRACHNÉES. arach. — Syn. d'Hy- drachnelles. Voy. ce mot. (H. L.) HYDnACHNEI^LES. Hydrachnelke. ARACH. — Sous ce nom est désignée par La- treille une famille de l'ordre des Acarides , dont les caractères peuvent être ainsi pré- sentés : Corps presque ovoïde ou globuleux, très mou et rétrécissant ensuite postérieu- rement. Palpes à articles fort inégaux, mais dont le deuxième n'étant pas plus grand, et toujours terminé par un article crochu ou épineux, propre à semr d'ancre ou de grap- pin , tant pour saisir une proie vivante que pour fixer l'animal sur un corps solide ou sur les eaux. HYD IlYi) Toutes CCS Arachnides ont d'ailleurs une sorte de plastron formé par des hanches plates, larges et adhérentes, toujours dispo- sées en quatre groupes séparés par de peti- tes distances, et quelquefois coniiguës sur la ligne médiane. Deux de ces groupes , un de , chaque côté, appartiennent aux hanches antérieures, deux aux postérieures. Cette famille renferme les six genres : Atax, Diplodontus , Arrenurus, Eylàis, Limnocha- ris et Hydrachna. (H. L.) HYDRACHNIDES. arach. — Syn. d Hy- drachnelles. Foî/. cemot. (H. L.) *HYDRACIDES. ghim.— D'après la doc- trine de Lavoisier , TOxygène était regardé comme le seul corps simple susceptible de donner naissance à des acides par sa com- binaison avec d'autres corps. Plus tard, lorsque MM. Gay-Lussac et Thénard eurent démontré que l'acide mu- riatique oxygéné n'était autre chose qu'un corps simple , auquel ils donnèrent le nom de Chlore ( x'/b>p6ç ) à cause de sa couleur jaune {voy. ce mot), il s'ensuivit que l'a- cide muriatique ne fut plus un acide oxy- géné ou oxacide, mais bien un acide hydro- géné ou hydracidé. Depuis, les chimistes découvrirent que le Chlore n'était pas le seul corps simple qui formât des combinaisons acides avec l'Hy- drogène; mais que le Brome, l'Iode, le Fluor, le Soufre, le Sélénium, le Tellure et le Cyanogène (composé d'Azote et de Car- bone se comportant comme un corps sim-- pie), déterminaient également avec l'Hy- drogène des combinaisons acides : de là huit acides qui furent désignés sous le nom gé- nérique d'Hydr acides, et sous les noms spé- cifiques d'Acides hydrochlorique, hydrobro- mique, hydriodique, hydrofluorique, liydro- sulfurique, hydrosélénique, hydrotellurique, hydrocyanique. Survinrent les travaux de Berzélius, qui posa en principe que toute combinaison chimique dépend uniquement de deux for- ces opposées , l'Électricité positive et l'Élec- tricilé négative, et qui créa , comme consé- quence de ce principe, une classification fondée sur un caractère unique , l'Élec- tricité. Nous avons donné, à l'article élément, le tableau de 55 corps simples connus au- jourd'hui et rangés dans l'ordre électro- chimique adopté par l'illustre chimiste sué- dois. Dans cette classification , le corps le plus électro-négatif , c'est-à-dire l'Oxygène , est placé le premier, et le corps le plus électro- positif , ou le Potassium , occupe le dernier rang : ce sont, j)our ainsi dire, les deux I extrémités opposées de la pile. Tous les corps , intermédiaires entre l'Oxygène et le Potas- : sium sont rangés de telle façon , que celui I qui précède est toujours électro-négatif à I l'égard de celui qui suit, et vice versa. j Par suite de cette classification , Berzélius I modifia la nomenclature générale : il éta- I blit en règle que dans un composé résultant j de l'union d'un cor[)s électro-négatif &\ec un j corps électro-positif, le premier doit donner I le nom générique, ^i le second le nomsped j fique. I En se conformant à cette règle, il est évi- ! dent que, dans tout composé provenant de j l'union de l'Oxygène avec un autre corps , j le nom de ce dernier doit être précédé par ! le nom du premier : aussi l'on dirait acide oxysulfurique, acide oxy carbonique, etc., si l'on n'était convenu de dire plus brièvement acide sulfarique, acide carbonique, etc. D'a- près la même règle , le composé acide que forme le Soufre en se combinant avec l'Hydrogène, s'appellera acide sulfhydrique et non hydrosulfurique, parce que le Soufre est électro-négatif Te]aii\emenl à l'Hydro- gène. Il en sera de même des autres acides résultant de la combinaison avec l'Hydro- gène des différents corps simples que nous avons énuniérés plus haut, acides dans les- quels ces corps jouent, sous le point de vue de la théorie électro-chimique , le même rôle que l'Oxygène dans les acides sulfu- rique, carbonique, etc. D'après ce que nous venons d'énoncer, il «suite que , pour les nombreux partisans du dualisme ou de la classification des corp» simples d'après leur nature électrique, le nom d'Hydracides devient inadmissible, et qu'il faut opposer aux Oxacides des Sulfa^ cides, des Chlor acides ou lodacides ou , comme l'ont proposé quelques savants, des Sulfides, des Chlorides, des lodidcs, etc., avec d'autant plus de raison que le Soufre , le Chlore, Mode, etc., peuvent jouer chacun le même rôle que l'Oxygène , et donner lieu , en se combinant avec d'autres corpa 734 HYD simples , non seulement à des composés acides, mais bien aussi à des composés ba- siques. Voy. les mots acides, brome, chlore, CYANOGÈNE , FLUOR , HYDROGÈNE , IODE , SÉLÉ- NIUM, SOUFRE, TELLURE. (A. DuP.) *IIYDRADEPHAGA , Mac-Leay. ins — Syn. d'Hydrocanthares. (D.) HYDR^CHUS, Steph. ins.— Syn. d'Hy- drous. (D.) HYDR.^.IVE. Hydrœna ( voVatvw , je lave). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Palpicornes, tribu des Hydrophiliens , établi par Kugelann et adopté par Latreille {liègn. anim., vol. IV, pag. 520). Ces insectes vivent parmi les plantes qui croissent dans les eaux stagnan- tes, ou cachés sous les pierres qui bordent les ruisseaux ; on en rencontre quelquefois marchant dans l'eau ou à sa surface. Tous ceuxque l'on connaît sont d'Europe. M. Mul- sant en décrit 7 espèces, parmi lesquelles nous citerons la plus connue, comme type du genre : Hydrœna riparia Kug. , qu'on trouve aux environs de Paris. (D.) *HYDRALECïOR,Wagler.ois. —Voy, JACANA. (Z. G.) HYDRAIVGÉE. Hydrangea, Linn. {v3o>p, eau; «yyoç, vase), bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées , sous-ordre des Hydrangéées de De Candolle , qui se com- pose d'arbrisseaux fort élégants, dont quel- ques uns, un surtout, sont fréquemment cul- tivés dans les jardins. De Candolle en a dé- crit 22 espèces ( Prodrom. IV, p. U , et add., p. 666). Walpers {Hepert., Il, p. 375) en a relevé 13 nouvelles, décrites depuis la publication du Prodrome , ce qui en porte le nombre total à 35. Ce genre présente les caractères suivants: Fleurs toutes fertiles, ou bien , celles du bord de l'inflorescence stériles; celles-ci présentent alors un calice membraneux etdilaté,veiné,à4 ou 5 divisions profondes circonscrivant de grands lobes pétaloïdes, qui donnent à ces inflorescences leur beauté peu commune ; la corolle et les organes sexuels restent , dans ces fleurs, à l'état tout-à-fait rudimentaire. Dans les fleurs fertiles on trouve : un calice dont le tube est adhérent à l'ovaire, hémisphérique, en 10 côtes , dont le limbe est à 5 dents et persistant; une corolle à 4-5 pétales égaux, en préfloraison valvaire; 8-10 étamines; un vaire infère, muUi-ovulé, dans lequel les HYD bords renlfants des carpelles forment une cloison complète inférieurement , incom- plète supérieurement, surmonté de deux sty- les distincts. Le fruit est une capsule tron- quée à sa partie supérieure, couronnée par les dents du calice et par les deux styles, s'ouvrant par un trou entre les styles. Grai- nes nombreuses, réticulées, portées sur les bords rentrants des valves. Les Hydrangées sont des arbrisseaux à feuilles opposées, pé- tiolées, ovales ou oblongues, entières ou plus ordinairement dentées, à fleurs blanches ou roses, qui croissent spontanément dans TA- mérique septentrionale, dans le Népaul et au Japon. L'espèce la plus intéressante et la plus répandue aujourd'hui dans les jar- dins est la suivante: 1 . Hydrangée HORTENSIA, Hydrangeahof- tensia DG. {Hydrangea hortensis Smith , Hortensia opuloides Lam., Hortensia speciosa Pers.) , vulgairement connue sous le nom d'Hortensia ou de Rose du Japon. — C'estun arbrisseau qui ne dépasse guère 1 mètre de hauteur , qui est glabre dans toutes ses parties ; ses feuilles sont ovales , aiguës , dentées; ses corymbes de fleurs sont termi- naux , presque sphériques, de 2 décimètres environ de diamètre dans les individus cul- tivés ; chacun d'eux ne comprend qu'un très petit nombre de fleurs fertiles dans lesquelles on voit parfois une ou deux divisions du calice devenir pétaloïdes. Ce magniOque arbris- seau , si remarquable par le nombre et par la beauté de ses corymbes de fleurs stériles, compte à la Chine et au Japon parmi les plantes d'ornement les plus recherchées : aussi le trouve-t-on représenté très souvent sur les vases et sur les tapisseries qui nous viennent de ces contrées. Commerson est le premier qui en fit connaître en Europe des échantillons desséchés. Il fit pour cette es- pèce un genre qu'il dédia à madame Hortense Lepeautc, et qu'il nomma d'abord Peautia; il changea ensuite ce nom en celui de Hor- tensia. Plus tard , il a été reconnu que le genre ne pouvait être conservé, et la plante pour laquelle il avait été établi a été ran- gée parmi les Hydrangea dont elle présente tous les caractères. Il paraît que l'Horten- sia était déjà cultivé en 1789, ou même anté- rieurement dans les jardins de l'Ile de France ; mais il n'arriva en Europe qu'en 1790, et il fut cultivé d'abord en Angleterre, dans le HYD jardin de Kew. C'est de là qu'il s'est répandu en peu de temps et en grande abondance dans la Grande-Bretagne, en France, etc. Les premiers pieds qui furent cultivés à Paris par Gels fleurirent mal , parce que la terre qu'on leur donnait ne leur convenait pas ; mais dès l'instant où Audebert essaya de leur donner de la terre de bruyère, ils ac- quirent cette rare beauté qui en fit bientôt la plante à la mode. La culture et la multiplication de l'Hor- tensia ne présentent absolument aucune difficulté. Sous le climat de Paris et de Lon- dres , il passe très bien l'hiver en pleine terre , demandant seulement qu'on le cou- vre de litière pendant les grands froids. La terre qui lui convient le mieux est un mé- lange des deux tiers de terre de bruyère, avec un tiers de terre franche. Pendant l'été, l'on doit le placer à l'abri des grands vents et en un lieu demi-ombragé. Il de- mande des arrosements fréquents pendant qu'il est en pleine végétation. Lorsque l'eau vient à lui manquer, ses feuilles se flétris- sent rapidement; mais elles reprennent presque immédiatement après qu'on a arrosé la plante. Sa multiplication se fait aisément , soit par marcottes et cou- chage, soit par boutures qu'on peut faire en toute saison ; celles-ci s'enracinent en quinze jours, lorsqu'on les a prises sur un pied en pleine végétation ; on les voit alors fleurir en un mois ; mais il est bon de leur supprimer les fleurs pendant la première année. Une particularité remarquable que pré- sentent parfois les fleurs de l'Hortensia , c'est leur coloration en bleu au lieu de la teinte rose qui leur est habituelle. On a cherché à expliquer ce fait de diverses ma- nières; les uns ont dit que pour obtenir cette variation de couleur, il fallait em- ployer une terre ferrugineuse , ou ajouter de l'oxyde de fer à la terre ordinaire; d'au- tres ont conseillé d'y mêler des cendres , du sel ordinaire, etc., de mettre dans l'eau des arrosements du fumier de mouton, etc. Mais au total , cette particularité que l'on voit se reproduire constamment avec cer- taines terres n'est pas encore expliquée d^une manière satisfaisante. L'Hortensia cultivé acquiert parfois un développement considérable: ainsi Loudon HYD 735 {Arbor. and frulicet.y 11,997) en cite en- tre autres un qui couvrait un espace de 30 pieds de circonférence , et qui produisit 1022 fleurs en une seule saison. 11 est encore quelques autres espèces d'Hy- drangées cultivées assez fréquemment dans les jardins ; ce sont les suivantes : 2. Hydrangée arborescente, Hydrangea arborescens Linn . — Cette espèce, malgré son nom, ne s'élève guère qu'à un mètre ou deux au plus de hauteur ; ses feuilles sont ovale^ presque en cœur, les supérieures lancéolées, dentées en scie, légèrement pubescentes à leur face inférieure; ses corymbes sont pres- que plans; les fleurs qui les forment sont petites, blanchâtres, presque toutes fertiles ; leur bouton est très obtus. Elle est origi- naire des parties méridionales des États-Unis, de la Virginie à la Pensylvanie. Elle réussit assez bien en pleine terre : aussi l'emploie- t-on pour la décoration des bosquets d'été. Elle fleurit vers la fin de juillet. Il en existe une variété à feuilles presque cotonneuses et blanchâtres à leur face inférieure. Cette es- pèce a été introduite en Européen 1736. 3. Hydrangée COTONNEUSE, Hydrangea nivea Mich. — Cette espèce a les feuilles en cœur, acuminées, bordées de dents aiguës, blan- ches et cotonneuses ou fortement pubescen- tes à leur face intérieure ; ses corymbes de fleurs blanches sont presque plans ; ses bou- tons de fleurs sont déprimés. Elle est ori- ginaire de la Caroline et des bords du fleuve Savannah. Elle fleurit en juillet et août. Elle a été introduite en Europe, en 1786. La culture en a donné une variété à feuilles glabres en dessous , à fleurs toutes fertiles. 4 . Hydrangée a feuilles de Chêne, Hydran- gea quercifolia Bartram. — Cette plante est caractérisée par ses grandes feuilles sinuées- lobées, dentées , velues en dessous; ses co- rymbes de fleurs se rapprochent de la forme d'une panicule ; ses fleurs sont blanches ; leur bouton est déprimé. L'espèce est ori- ginaire de la Floride ; elle a été introduite en Europe en 1803. Sa floraison commence au mois de juin et se continue à peu près jusqu'aux gelées. (P- D-) *H1DRAIVTHELIUM {ZSc^p, eau ; âvO/î- ),tov , petite fleur), bot. pu. — Genre de la famille des Scrophularinées-Gratiolées, éta- bli par Kunth (m Humb. et BonpLy Nov. gcn. cl spec.y VII, 203, t S46). Petites her- 7S6 HYD HYD bes de l'Amérique tropicale. Voy. scrophd- LARINÉES. *illDRASPIS. REPT. — Division des Émydes, d'après M. Bell (Zooî. journ. III). HYDllASTIS (Sdcop, eau), bot. ph. — Genre de la famille des Renonculacées- Anémonées, établi par Linné {Gen. , n. 704). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. renon- CULACÉES. HYDRATES {Zê^p, eau), chim. — L'Eau ou protoxyde d'hydrogène se combine en. proportions définies avec la plupart des corps , comme ceux-ci le font eux-mêmes entre eux; ces combinaisons particulières portent le nom d'Hydrates ; elles résultent ordinairement de l'union d'un ou de plu- sieurs atomes d'eau avec un ou plusieurs atomes d'un autre corps, et elles constituent ainsi des atomes composés. Les acides minéraux, liquides et cristalli- sés, nous présentent de nombreux exemples d'Hydrates. V Acide sulfurique , préparé au moyen de la combustion du Soufre dans les chambres de plomb , et amené au plus grand degré possible de concentration, contient toujours 18 p. 100 d'eau. L'Acide azotique concentré , V Acide bori- que cristallisé, renferment aussi des propor- tions définies d'eau. Les Oxydes métalliques jouissent surtout de la propriété de former avec l'eau des Hydrates à proportions définies, dont quel- ques uns sont indécomposables à une cha- leur rouge. Nous citerons, parmi les Hydra- tes qui se trouvent dans la nature, certaines variétés d'Opale ( Silice ou Acide silique hydraté), des Silicates de Magnésie, tels que la Craie de Briançon , la Magnésite dont une variété est connue sous le nom (T Ecume de mer, quelques Silicates alu- raineux, la Limonite (Hydrate de peroxyde de fer) qui contient 28 p. 100 d'eau, l'Ar- s^niate de cuivre, la plupart des Sulfates, le Gypse entre autres qui renferme 21 p. 100 d'eau; plusieurs Carbonates, celui de Cuivre ou Malachite, etc., etc. (A. D.) *HYDR.\IILA {ZSpav)^nç, hydraulique). MAM. — Division proposée dans l'ordre des Cétacés , par le prince C. L. Bonaparte (Sa^âfio, 1831). (E. D.) HYDRE. Jfj/dra (nom mythologique). poLYP. — Linné a employé ce nom, que !es an- ciens donnaient à un animal fabuleux, pour un g. fort singulier de Polypes, vivant dans les eaux douces , et qu'on a trouvé dans presque toutes les parties de l'Europe. Les Hydres ont été observées par un grand nom- bre de naturalistes , et les faits singuliers dont se compose son histoire les ont rendues fort célèbres. C'est principalement sous le rapport physiologique que ces animaux sont intéressants ; et les recherches que Trembley a publiées à leur égard ont beaucoup con- tribué à leur mériter l'attention du monde savant. Les Hydres sont de très petite taille, mais on peut très bien les apercevoir à la vue simple. Cependant elles ne sont con- nues que depuis le commencement du xvni* siècle. La première indication des Hydres fut publiée en 1703, dans les Transactions phi- losophiques , par le célèbre micrographe Leuwenhoek , et par un anonyme, qui tous deux aperçurent une des propriétés les plus remarquables de ces animaux, celle de leur mode naturel de multiplication par bour- geonnement ; mais ils ne virent qu'un très petit nombre d'exemplaires de ces Polypes , l'auteur anonyme n'en rencontra même qu'un seul. Bernard de Jussieu les chercha et les retrouva aux environs de Paris , et il les fit voir à plusieurs savants, principale- ment à Réaumur, qui en parla, dès 1742, dans la préface du tome VI de ses Mé- moires sur les Insectes. Un petit nombre d'autres naturalistes les avaient également vus, lorsque A. Trembley, précepteur des fils du comte de Bentinck , en Hollande , eut aussi l'occasion de les étudier. Trem- bley venait de Genève, où il avait connu Bonnet , et à Amsterdam, c'est-à-dire à peu de distance de lui, vivait alors Swaramer- dam, qui écrivait son ouvrage intitulé : Bi- blia nalurœ. Ce fut pendant l'été de 1740, à Sorgvliet, maison de campagne du comte, située à un quart de lieue de La Haye, que Trembley en trouva pour la première fois , et le succès de ses premières études l'enga- gea à travailler à l'histoire de ces singuliers êtres, sur la nature animale ou végétale desquels il resta pendant quelque temps indécis. Ce fut pour sortir de cette indécision qu'il coupa des Polypes par morceaux, pensant avec tous les observateurs d'alors qu'une plante seule pouvait résister à cette HYD HYD 737 sorte de taille et de reproduire, comme on le ' fait par les marcottes ou les boutures , au- tant d'individus qu'on avait pu faire de j fragments avec Tindividu primitif. Et cepen- \ dant, contre toute attente, il remarqua, i peu de jours après , que chaque morceau j était devenu un corps parfait, ayant exac- j tement les mêmes caractères que celui dont j chacun d'eux n'était d'abord qu'une faible 1 partie. Toutefois, Trembley ne conclut pas de là que le Polype était une plante. Les appétits carnassiers, les mouvements et di- verses habitudes assez bizarres qu'il avait remarqués dans cette singulière produc- tion ne permettaient pas d'y voir autre chose qu'un animal. H fallut bien reconnaître que c'était la physiologie elle-même qui était en défaut , puisqu'elle supposait pro- pre aux plantes seules une propriété que des animaux, voisins des plantes il est vrai, possédaient aussi. Les communications des savants entre eux étaient rares et difficiles à cette époque, mais la nouvelle de la découverte remar- quable de Trembley se répandit bientôt. Elle fut communiquée à l'Académie des sciences de Paris , à la Société royale de Londres, etc. , et partout on s'empressa de la répéter, d'abord sur les Polypes qu'il en- voya lui-même à divers personnages émi- nents dans la science , et bientôt après sur des échantillons que des observateurs mieux avisés cherchèrent et recueillirent au lieu même de leur résidence. En France , en Angleterre, en Allemagne, on trouva de ces petits animaux, et il ne fut plus néces- saire d'en faire venir de Hollande. Ainsi que nous l'avons dit plus haut , Réaumur fut un des premiers à répéter l'observation J et voici comment il s'exprime à cet égard : « J'avoue pourtant , que lors- que je vis pour la première fois deux Po- lypes se former peu à peu de celui que j'a- vais coupé en deux , j'eus de la peine à en croire mes yeuXj et c'est un fait que je ne w,' accoutume point à voir y après l'avoir vu et revu cent et cent fois. » Trembley reproduit, dans son ouvrage, ce passage de Réaumur , et il ajoute quel qute réflexions que le temps a parfaite- ment justifiées. « M. Réaumur a ensuite coupé des Polype» en plusieurs parties , et chacune de ces parties est devenue un Po- T. V l. lype entier. Il a aussi appris au public que cette reproduction qu'on admire dans les Polypes n'a pas plus tôt été connue , que lui-même et d'autres observateurs l'ont bientôt remarquée dans diverses espèces de Vers. En deux ans elle est devenue un phénomène commun, de sorte que ces faits, qui d'abord ont paru incroyables , se trou- vent à présent vérifiés à l'égard de divers animaux , qui diffèrent non seulement dans l'espèce, mais même dans le genre; et, selon toutes les apparences, on découvrira encore cette propriété dans un grand nom- bre d'autres. » Trembley avait aperçu cette grande force de redentégration des Hydres en 1739. Ce ne fut qu'en 1744 , qu'il publia son ou- vrage sur toute l'histoire de ces animaux. Le travail de Trembley a pour titre : Mé- moires pour servir à Vhistoire naturelle d'un genre de Polypes d'eau douce à bras en forme de cornes. Il fut publié in-4", avec de fort jolies planches. Ces planches ont été dessinées par Lyonet, naturaliste également célèbre par une monographie zoologique , celle de la Chenille qui ronge le bois des Saules. Les mémoires de Trembley sont au nom- bre de quatre, dont voici l'objet : Premier mémoire y où l'on décrit les Po- lypes, leur forme, leurs mouvements et une partie de ce qu'on a pu découvrir sur leur structure. Second mémoire. De la nourriture des Polypes, de la manière dont ils saisissent et avalent leur proie , de la cause de la cou- leur des Polypes , et de ce qu'on a pu dé- couvrir sur leur structure, du temps et des moyens les plus propres pour trouver lei Polypes. Troisième mémoire. De la génération des Polypes. Quatrième mémoire. Opérations faites sur les Polypes, et succès qu'elles ont eu. Parmi les auteurs qui observèrent les j Hydres en même temps que Trembley , \ nous devons citer Henri Backer , de la So- ^ ciété royale de Londres, qui répéta un V, grand nombre de ses expériences. Son tra- *- vail , intitulé Essai sur l'histoire naturelle du Polype insectej a été traduit en français par Demours. Rœsel, Schœffer et Pallas, en Allemagne, 93 738 HYD étudièrent bientôt les Hydres, et le premier en publia des figures qui ne manquent pas de valeur. Spallaiizani s'occupa aussi de ce sujet; mais depuis lors, jusque dans ces dernières années , on n'y ajouta aucun fait important, et l'on ne s'en. occupa guère que pour rappeler les curieuses études des ob- servateurs du siècle dernier, ou discuter les affinités zoologiques des Hydres , et la place qu'elles doivent occuper dans la série mé- thodique des animaux. La plupart des auteurs se sont accordés et s'accordent encore pour classer parmi les Polypes les espèces du genre Hydre de Linné. On les considère comme des Polypes sans polypiers, pourvus d'un petit nombre de tentacules, et n'ayant qu'un seul orifice intestinal, la bouche , placée au centre des tentacules , et remplissant à la fois les fonctions de bouche et d'anus. Trembley avait pensé néanmoins que la partie suc- ciforme du corps de ses Polypes à bras en forme de corne, c'est-à-dire des Hydres , est percée d'une ouverture que l'on peut regarder comme un anus ; mais les au- teurs qui ont écrit après lui, sauf M. Corda, ont accepté l'opinion contraire. D'ailleurs cet anus ne suffirait pas pour faire rap- porter les Hydres aux Polypes bryozoaires, puisque leur canal intestinal serait un simple tube à orifices opposés, et qu'elles n'auraient pas, comme les animaux de ce groupe, les Plumatelles, par exemple, un œsophage, un estomac et un intestin pro- prement dit. Trembley, qui connaissait le tube digestif d'une espèce de Bryozoaire d'eau douce très rapprochée des Pluma- telles {son Polype à panache, \i\. 10, fig. 8, dont M. Dumorlier a fait le genre Lopho- pus), appelle la poche digestive des Hydres leur estomac, et il en parle en ces termes : plus ordinaire. Leurs bras sont garnis à cet : elTet d'organes particuliers qu'on retrouve aussi sur diverses parties de leur corps , mais en moindre abondance. Trembley avait déjà signalé sur les bras et sur le corps des Hydres de petits organes ; qui sont ceux dont nous parlons ici : il ! les nommait des grains et des poils. Voici | en partie ce qu'il dit des premiers : « Un j bras fort contracté paraît extrêmement cha- | griné, et même beaucoup plus que le corps d'un Polype. Il l'est moins à mesure qu'il s'étend , et lorsqu'il est assez étendu, il ne paraît pas chagriné partout. On remarque même alors dans le bras une diflerence considérable. » « Les espèces de poils, dit- il ailleurs, dessinés dans les figures 3 et 4 de la planche 5, se remarquent dans un bras de Polype étendu , lorsqu'on l'expose à une forte lentille du microscope. Ils pa- raissent transparents. » On doit à M. Corda une étude plus complète de ces corps , et faite à l'aide de meilleurs instruments que ceux dont on disposait à l'époque de Trem- bley. D'après M. Corda , chaque tentacule de l'Hydre est formé d'un long tube pellucide et membraneux contenant une substance albumineuse presque fluide , qui se renfle par places déterminées en nodules plus denses , verruciformes et disposés en ligne spirale. Ce sont comme les supports des or- ganes tactiles et préhenseurs. Ceux-ci con- sistent en un sac délicat inséré dans la ver- rue, et qui en contient un autre , à parois plus fortes, sous lequel est une petite ca- vité. Au point où ces deux sacs emboîtés se confondent, c'est-à-dire au sommet, est in- séré un cil ou poil aigu et mobile. L'auteur n'a vu ce poil ni rentrer ni sortir, et il se demande si le petit sac qu'il surmonte ren- ferme un liquide. Au milieu de chacune des verrues et entouré par ces cils, on trouve un ou rarement plusieurs organes de pré- hension que M. Corda nomme hasta. C'est un sac transparent, ovalaire , inséré dans la verrue, etqui présente au sommet une pe- tite ouverture; il est enveloppé par la sub- stance dense du tentacule , et porte dans son intérieur une petite partie patelliformc sur la face large de laquelle est fixé un corps solide, ovalaire, surmonté lui-même d'un long corpuscule calcaire {sagitta de M. Corda), qui s'élève jusqu'à l'orifice, et peut être sorti ou rentré dans le sac dont il est question; et, en effet, quand la pièce patelliforme se redresse , le corps ovalaire (haslifer de M. Corda) s'élève, et le sagitta est porté au dehors, ou, dans le cas con- traire, rentré à l'intérieur. Lorsque l'Hydre a saisi quelque animal avec son tentacule, \es sagitta sortent aussi- tôt pour rendre plus rude la surface du ten- tacule et retenir la proie. Mais ces organes ne paraissent pas à M. Corda destinés à remplir uniquement les fonctions de brosse, et il suppose qu'ils empoisonnent la vic- time; car il suffît que les petits animaux qui servent de nourriture aux Hydres soient retenus parles tentaculespour qu'ils aient bientôt cessé de vivre. Dans un travail non moins remarquable publié parmi les Mémoires de l'Académie de Berlin pour l'année 18^, M. Ehren- berg a figuré une Hydre très grossie dont presque tout le corps donne attache à de longs filaments , surtout abondants sur les bras et tous terminés par une vésicule ovoïde pourvue à sa base d'un spicule tricuspide. Dans cette figure, dont nous avons publié ailleurs une copie , M. Ehrenberg montre que les organes qu'il nomme hameçons ( angelhalcen ) servent à l'Hydre pour saisii- sa proie en la laçant pour ainsi dire. Ce se- rait donc, comme on peut voir, une organi- sation différente de celle qu'avait indiquée M. Corda, et cependant il est fort aisé, lorsqu'on étudie une Hydre au microscope, principalement en se servant du compres- seur, de revoir les hameçons de M. Ehren- berg avec tous les caractères qu'il leur as- signe. Mais l'état de souffrance dans lequel on a mis l'Hydre observée n'influe-t-il pas sur les particularités qu'elle montre alors? C'est là ce que nous n'osons affirmer et ce qu'il faut admettre d'après les intéres- sants détails publiés plus récemment par M. Doyére. M. Laurent n'a reconnu ni les corps d'Ehrenberg ni ceux de Corda; son opinion est ainsi formulée dans le savant rapport qui a été fait à l'Académie rfe« sciences s 740 HYD l'ensemble de ses recherches relatives aux Hydres {Comptes-rendus, t. XV, p. 381): « II (M. Laurent) nie formellement les hastœ de M. Corda , ne pouvant expliquer l'illusion qui a pu les faire admettre. Quant aux hameçons de M. Ehrenberg, M. Lau- rent s'est assuré d'une manière positive que ces filaments nesontquedes étirements d'un sucglutineux, renflés nécessairement à l'extrémité qui vient de se détacher du point de contact, et nullement des organes pro- pres à l'animal. » Huit jours après la lecture de ce passage, M. Doyère a communiqué au même corps savant les observations qu'il venait de faire sur les organes ^jréhenseurs et uriicants des Hydres ( Comptes-rendus de l'Académie , t. XV, p. 428, 1842). Contrairement à l'opinion de M. Laurent, à peu près comme M. Corda , il admet l'existence sur le tronc des Hydres , autour de leur bouche et sur les gros mamelons qui entourent en spi- rale les bras de ces animaux et terminent les tentacules, trois sortes de corps qui lui paraissent être autant de moyens d'attaque et de défense mis par la nature à la dispo- sition de ces animaux. Ce sont, d'après lui : 1° des or^ranes sacciformes k orifice externe, appelés hastœ par M. Corda et /mmepons par M. Ehrenberg. Si l'on place entre les deux lames du compresseur sous le microscope un bras d'Hydre , on le voit se contracter et chassex successivement les parties constituant l'ha- meçon, moins le renflement globuleux ter- minal, qui n'est autre chose que le prétendu sac hastifère lui-même, dans lequel, avant la singulière évolution dont il s'agit, toutes les autres parties étaient engaînées et pou- vaient même être reconnues. M, Corda re- présente dans l'intérieur du sac hastifère le hasta ou spicule, qui n'est autre chose que l'espèce de calice à trois pointes que M. Ehrenberg met à la base des vésicules de ses hameçons ; et le long filament grêle qui porte, dans les figures de ce dernier, les vésicules et leur calice ou spicule tricuspide, n'est autre chose que l'espèce de coussin observé par M. Corda dans la vésicule has- tifère , et déroulé au lieu d'ê-trc p-elotonné comme dans le cas observé par M. Corda. C'est par erreur que M. Ehrenberg a re- présenté les hameçons libres et flottants HYD par leur portion renflée et tenant aux bras par leur long filament. 2 ' Des corpuscules ovoïdes plus petits que les précédents et surtout beaucoup plus étroits , à parois épaisses , contenant dans leur intérieur un fil roulé en spirale qui sort comme le filament des hameçons , en s'engainant au dedans de lui-même. Ce fil est plus sétiforme et plus court que celui des hameçons. Les corps ovoïdes se déta- chent de l'Hydre comme ces derniers. 3° Un grand nombre de corps saccifor- mes , différant seulement des premiers parce qu'ils ne se transforment pas en hameçons. Ce sont, suivant toute probabilité, les pre- miers encore incomplètement développés. Lorsque l'Hydre est comprimée, elle les aban- donne comme les précédents et on les voit flotter autour des bras. Outre ces trois sortes d'organes , les ma- melons des bras sont hérissés d'acicules ri- gides qui se détachent avec une grande facilité, ce qui fait qu'on n'en observe plus après quelque temps sur un bras soumis au compresseur. M. Doyère les croit siliceux, implantés dans l'orifice des organes qui viennent d'être décrits et surtout dans ceux de la troisième sorte. Ils sont bien distincts du filament ou spirale entouré dans l'inté- i rieur des corps vésiculeux. Ce sont des or- ganes d'urtication comme ceux que divers i auteurs ont constatés dans d'autres Zoo- ' phytes et en particulier dans des Médusai- i res. M. Doyère cite à l'appui de l'opinion I qui attribue cet usage aux organes dont it vient d'être question le fait suivant . Une grande Hydre s'était emparée d'une larve d'insectes assez grande elle-même re- lativement à la taille de l'Hydre. Lors de l'observation la larve était morte,bien qu'en- tière encore , mais elle portait un grand nombre des prétendus hameçons dont le filament était enfoncé dans son corps jus- qu'au spicule étoile de leur vésicule. La blessure , dit le naturaliste cité , est sans nul doute faite parle spicule lui-même sor- tant du sac hastifère, et le filament se dé- veloppe ensuite dans les tissus, ce que rend facile son extrême finesse et son mode d'évo- lution par invagination en dedans âc lui- même. Une larve toute semblable à la pré- cédente et déjà contenue dans l'estomac de l'Hydre qui a fait le sujet de cette obser- HYD HYD 741 yation, ne laisse, dit M. Doyère, aucun doute sur la nature et le but de Taltaque dont la larve saisie a été victime. Avant de parler des moyens de multipli- cation dont les Hydres disposent, nous de- vons rappeler une expérience très curieuse et très célèbre de Trembley sur le retourne- ment de ces polypes. Cette expérience, qui consiste à changer en estomac la peau externe de ces animaux, et vice versa leur estomac en peau externe , sans altérer le moins du monde leurs propriétés digestives , est sou- vent citée à Tappui de cette opinion, égale- ment bien connue, que le tube digestif n'est qu'une continuation dans rintérieur du corps des animaux de leur organe tégumentaire externe, et qu'il contribue par conséquent aussi bien que celui-'ci à limiter extérieure- ment le corps lui-même. Deux auteurs à notre connaissance , MM. Bory de Saint- Vincent et Laurent, ont annoncé avoir répété à la manière de Trembley le retournement des Hydres, mais, malheureusement, ils ne nous ont pas appris plus que ce dernier quelle modification ce retournement amenait dans la fonction de la partie creuse des bras , ni par quel procédé l'Hydre supplée lorsqu'elle se fixe au pore terminal dont elle se servait précédemment. Trembley décrit très longuement dans son quatrième mémoire le retournement des Polypes et toutes les précautions dont il faut user pour y parvenir, n J'ai vu, dit cet excellent observateur , un Polype retourné qui a mangé un petit Ver , deux jours après l'opération. Les autres n'ont pas mangé sitôt. Ils ont été quatre ou cinq jours , plus ou moins , sans vouloir manger. Ensuite ils ont tout autant mangé que les Polypes qui n'ont pas été retournés. J'ai nourri un Po- lype retourné pendant plus de deux années. Il a beaucoup multiplié. J'ai aussi retourné des Polypes de la troisième espèce. Dès que j'eus retourné des Polypes avec succès , je m'empressai de faire cette expérience en présence de bons juges, afin de pouvoir citer d'autres témoignages que le mien, pour prouver la vérité d'un fait aussi étrange. Je témoignai aussi souhaiter que d'autres en- treprissent de retourner des Polypes. M. Al- lamand , que j'en priai, mit d'abord la main à l'œuvre et avec le même succès que moi. Il a retourné plusieurs Polypes, il a fait en sorte qu'ils restassent retournés et ils ont continué à vivre. Il a fait plus : il a retourné des Polypes qu'il avait déjà rb tournés quelque temps auparavant. Il a at- tendu, pour faire sur eux cette expérience pour la seconde fois, qu'ils eussent mangé après la première. M. Allamand les a aussi vus manger après la seconde opération. Enfin , il en a même retourné un pour la troisième fois, qui a vécu quelques jours, et a ensuite péri, sans avoir mangé; mais peut-être sa mort n'est-elle point la suite de cette opération. » Traitons maintenant de la reproduction des Hydres. Ce phénomène s'opère de trois manières : par division du corps en plusieurs parties, par bourgeonnement ou gemmi- parité, et par des corps oviformes auxquels on a souvent donné le nom d'œufs , quoi- qu'ils n'aient pas les caractères des œufs chez les autres animaux. — Le second et le troisième mode de reproduction doivent seuls nous occuper, le premier ayant été exposé précédemment : c'est celui que M. Laurent appelle production par boutures. Le second mode était déjà connu de Leuwen- hoek. Il consiste dans l'apparition de bour- geons sur un des points du corps de l'Hy- dre, bourgeons qui se développent peu à peu, présentent d'abord une cavité intérieure en communication avec l'estomac de la mère, poussent bientôt des tentacules, et peuvent se séparer de celles-ci ou rester eu continuité de substance avec elle, quoique les estomacs ne communiquent plus. Dans le cas le plus ordinaire, la séparation des individus n'a pas lieu et l'on voit ainsi plu- sieurs Hydres réunies ensemble. Il est à noter que leur agroupementne se fait pas, comme dans les Polypes à Polypiers, d'une manière régulière. M. de Blainville a fait remarquer que c'est près de la base du corps que les bour- geons se développent de préférence, mais on en voit aussi sur le reste du corps , les bras et la cupule du pied exceptés. Les œufs ou plutôt les corps oviformes avaient été vus par Bernard de Jussieu (1743), Trembley (1744), RoeseI(1755), Pallas(1766) et Wagler(1777). Ils ont été étudiés plus récemment avec soin par M.Ehrenberg,ctMM.Dujardin,Laurent,etc., les ont également vus.Voici ce que M.Ehren- bcrg dit de ces corps qu'il a vus sur la variété 742 HYD HYD orangée de l'Hydre vulgaire ; nous prenons la traduction publiée par M. Laurent : « Les aiguillons couvrent toute la surface de ces oeufs et se bifurquent aux sommets. Les œufs hérissés se développent à la base du pied , là où cesse la cavité stomacale , dans le parenchyme du corps , dans un endroit blanchâtre, glandulaire, l'ovaire périodi- que; ils sont portés six à huit jours dans une enveloppe membraneuse de la peau et de l'utérus; la mince enveloppe se rompt, les globules tombent et le Polype meurt, à ce qu'il paraît, bientôt après la chute du der- nier œuf, quoiqu'il soit bien vivant pen- dant tout le temps de la gestation. Or, ces œufs de l'Hydre, dont j'ai vu quatre se pro- duire distinctement d'un seul individu, et dont j'en conserve deux vivants, et les deux autres desséchés d'après ma méthode com- muniquée en 1835 , ont une bien plus grande ressemblance encore avec quelques formes fossiles des Xanthidies qu'avec les œufs des Cristatelles. Ils sont aussi sphéri- ques et garnis d'aiguillons fourchus, et ils ont même l'aspect corné jaunâtre des fossiles. » M. Laurent a nié les épines de ces œufs ; voici d'après le rapport de M. de Blainville l'opinion de ce savant sur les corps ovi- formes des Hydres : « Le résultat fort inté- ressant auquel il est parvenu et qui ne laisse aucun doute dans son esprit , c'est que l'œuf de l'Hydre grise ( Hydre vulgaire) est composé d'une substance liquide et glo- buleuse semblable à celle qui remplit la vé- sicule de Purkinje, dans l'œuf des organis- mes supérieurs, enveloppée dans une vé- ritable coque mucoso-cornée , produit de l'endurcissemen t des parties les plus externes de la matière ovarienne, d'abord entièrement molle: aussi cet œuf est-il lisse et non épi- neux , comme Roesel et M. Ehrenberg l'ont supposé (1). C'est un œuf, parce qu'il est rejeté de l'intérieur du corps de la mère sous forme bien déterminée, et qu'après un temps plus ou moins long, le jeune animal en sort tout formé et laissant une enveloppe qu'il a rompue ; mais il est univésiculaire et fécond sans avoir eu besoin de subir préalablement aucune imprégnation sper- matique. » (i) De nouvelles observations de M. Laurent l'ont conduit à penser qu'une même Hydre peut fournir des œufs épineux et d'autres qui ne le sont pas. Ainsi l'œuf de l'Hydre est composé, d'a- près M. Laurent, d'une seule vésicule, et cette vésicule est la vésicule germinative, dite aussi vésicule de Purkinje. Précédem- ment M. Laurent {Société philomatigus , 12 novembre 1842) avait nié cette vésicule elle-même dans l'œuf de l'Hydre ; et comme on admet que tout œuf est composé de cette vésicule placée dans l'intérieur du vitellus, nous avions douté {Dict. d'hist. nat. de M. Guérin, t. IX, p. 601) que celui de l'Hydre méritât véritablement le nom d'œuf, dans l'hypothèse, bien entendu, qu'il fût réellement univésiculaire. M. Laurent (Re- cherches sur l'Hydre et l'Éponge d'eau douce^ p. 89) cite cette remarque en la critiquant; mais nous croyons que la question , même après ce qu'il a écrit et observé depuis la publication de notre article, a besoin d'être complètement reprise. Bien qu'un assez grand nombre d'animaux marins aient reçu, de la part des nomencla- teurs du dernier siècle, la dénomination gé- nérique d'Hydra, il n'y a réellement d'es- pèces bien connues de ce genre que dans les eaux douces, et Bosc lui-même a décrit trop incomplètement celles qu'il a mentionnées pour que l'on puisse les accepter définitive- ment. Plus récemment, M. Johnston a in- diqué, sous le nom d'Hydra liltoralis, un Polype de la côte de Belfast, mais il le donne encore, avec doute, comme appartenant vé- ritablement à ce genre {British zoophytes , p. 98). Trembley a parlé de trois espèces d'Hy- dres ," toutes d'eau douce , qu'il nomme Polype à longs bras , Polype vert et Polype brun, et auxquels on a donné depuis lors des noms latins; ce sont les Hydra fusca, viri' dis et vulgaris ou grisea. Quelques auteurs citent comme une espèce à part V Hydra pol- lens, figurée dans Roesel , et M. Johnston en a indiqué une autre qu'il appelle Hydra ver- rucosa {loco citato , p. 97). Ces animaux , dont les trois espèces re- connues par Trembley sont surtout faciles à reconnaître, vivent dans les eaux maréca- geuses , dans les lacs et les étangs, dans les canaux, et jusque dans les tonneaux et les baquets d'arrosage de nos jardins. Le moyen de se les procurer, qui nous a toujours le mieux réussi, est de prendre au hasard, dans les endroits où l'on suppose qu'il y a des HYD Hydres, des plantes aquatiques, des feuilles lombées des arbres et d'autres corps à la surface desquelles elles se tiennent habi- tuellement fixées. Si, de retour chez soi, on aisse reposer dans des vases pleins d'eau et en verre les substances dont nous venons de parler, les Hydres s'étendent et on les Vûit très bien à la vue simple. L'espèce verte, quoique la plus petite, n'est pas plus difficile à prendre, et souvent sa couleur verte la fait apercevoir au fond du vase, lorsqu'elle est encore contractée. Tous les observateurs qui se sont occupés des Hydres, depuis Trembley jusqu'à M. Laurent, ont donné des détails sur quel- ques maladies dont elles sont atteintes. Ce qu'on a nommé la maladie pédiculaire de ces animaux consiste en un grand nombre d'Infusoires qui vivent en parasites à la surface de leur corps. (P. G.) *I1YDIIELIA (vôVvj/oç, humide, aqueux). INS. — Genre de Lépidoptères , famille des Nocturnes, établi par M. Guénée, et adopté par nous dans notre Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe, où il fait partie de la tribu des Agrophilides. Nous n'y rapportons que deux espèces : VHyd. ar- gentula Borkh. {Pyral. banksiana Kabr.), et VHyd. unca Esp. {Pyral. uncana Fabr). *H1'DRELLIE. Hydrellia ( v3>ùp , eau). INS. — Genre de Diptères, établi par M. Ro- bineau-Desvoidy , et adopté par ^M. Mac- quart, qui, dans sa Méthode, le place dans sa division des Brachocères , famille des Alhéricères, tribu des Muscides acalyptérées. Ce genre formé aux dépens des Noliphiles de Fallen, ne comprend que des espèces très petites qui vivent dans le voisinage des eaux. M. Macquart en décrit 19 espèces, toutes d'Europe. Le type du genre , Vlly- drellia griseola Fall. {communis R.-D.), est extrêmement commune parmi les petites plantes et les fleurs des marais. (D.) *HYD1\IAS (Sdpiaî, nom mythologique). /SFus. — M. Ehrenberg (l"''\Bet7r., 1830) a créé sous ce nom un genre d'Infusoires ro- tatoires de la famille des Philodiniens, qui ne présente ni yeux, ni trompe , ni cor- nets au pied, et qui offre deux rames por- tées par les bras. L'espèce type est VH. \,ornigera Ehr. (E. D.) ♦HYDKîLLA (vd^py;)&ç, humide, aqueux). HYD 743 I INS. — Genre de Lépidoptères , famille des Nocturnes, établi par M. Boisduval, et adopté par nous {Tabl. méth. des Lépid. d'Eur., pag. 123), où il fait partie de la tribu des Caradrinides. Parmi les quatre espèces que , renferme ce genre, nous citerons, comme ' type, VH. caliginosa Treits. Cette espèce vole en juin et juillet dans les prairies des I montagnes. (D.) UIDRÏLLA {vSp-nX6ç\ aquatique), bot. ^ PH. — Genre de la famille des Hydrocha- ; ridées-Anacharidées , établi par L.-C. lU- ! chard {in Mem. de l'Instit. , 1811 , H, 61 , t. 2). Herbes des Indes orientales. Voy. hv- DROCHAR IDÉES. *H\DRH\E. Hydrina {ZSoyp, eau), ms.— Genre de Diptères établi par M. Robineau- Desvoidy {Essai sur les Myodair es, p. 794), qui le comprend dans la famille des Na- péellées, division des Phytophages. II en dé- crit 5 espèces , toutes nommées par lui , et place en tète V Hydrina nitida, qui vole sur les fleurs des plantes littorales ou maréca- geuses. (D.) HYDRIODIQUE (acide), chim. — Ré- sultat de la combinaison de l'Iode et de l'Hydrogène. Voy. iode et hydracides. i (A. D.) HIDROBATE. Hydrobata, Vieill. ois. — Synonyme de Cincle. (Z. G.) *HÏDR0BAÏES. Hydrobates , Temm. OIS. — Synonyme de Biziura. — Boié a aussi ; fait de ce nom le synonyme de Thalassi- droma. Voy. pétrel. (Z. G.) *H1DR0R1E . Hydrobia (v^wp, eau ; gio : , : vie). MOLL. — Ce genre de M. Hartmann ; nous paraît reposer sur des caractères insuf- I fisants ; nous croyons qu'il doit rentrer dang : celui des Paludines de Lamarck. Voy. ce ' mot, (Desh.) ' HIDROBIUS ( , eau ; êico,, je vis). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Palpicornes, tribu des Hydro- philiens , établi par Leach aux dépens des ' Hydrophiles de Geofl"roy, et adopté par La- i treille , ainsi que par les autres entomolo- gistes. Les Hydrubies sont des insectes de moyenne taille, a corps ordinairement ovale ! cl parfois hémisphérique, dont les antennes ' sont terminées par une massue de 3 articles, ! et dont le dernier article des palpes maxil- ! laires est presque aussi long que le précé- ! dent. Leurs mœurs sont les mcnies que 744 IIYD celles des Hydrophiles. Voy. ce mot. Le dernier Catalogue de M. Dejean en men- tionne 33 espèces, dont 20 d'Europe et 13 exotiques. Le type du genre est VHydrohius oblongus Ilerbst , qui se trouve aux envi- rons de Paris, et auquel on avait rapporté mal à propos VHydrophilus picipes de Fa- bricius, qu'on a reconnu depuis appartenir au g. Catops, suivant la vérification qu'en a faite M. Erichson dans la collection de l'entomologie de Kiel. (D.) HIDUOBORACÏTE. min. —Voy. borax. HYDROBROMIQUE (acide), cbim. — Résultat de la combinaison du Brome avec l'Hydrogène. Voy. brome et hydracides. (A. D.) *I1YDR0BRYUM ( 0<îa,p , eau ; Çpvov , mousse), bot. ph. — Genre de la famille des Podostemmées , établi par Endlicher [Gen. pi. suppL, t. 1, 1375). Petites herbes de l'Inde. HYDROCAMPA (5<î«p, eau; xa^yj, che- nille), ins. — Genre de Lépidoptères , fa- mille des Nocturnes , établi par Latreille et généralement adopté. Ce genre, dans notre Classification des Lépidoptères d'Europe, fait partie de la tribu des Pyralides et du groupe des Nymphalites. Ainsi que son nom l'in- dique, les chenilles des espèces qu'il ren- ferme vivent et se transforment sous l'eau , sans être asphyxiées, les unes parce qu'elles sont garnies de filets membraneux , espèces de branchies à l'aide desquelles elles respi- rent comme les larves des Éphémères; les autres, parce qu'elles sont logées dans des fourreaux qu'elles se fabriquent en sortant de l'œuf, et qui les isolent du liquide am- biant. Ces chenilles se nourrissent du pa- renchyme des feuilles submergées de plu- sieurs plantes aquatiques, telles que lesPo- lamogétons, les Nénuphars, les Lentilles d'eau, les Stratiotes, etc., et leurs papillons ne s'éloignent jamais de l'endroit où ils sont, ncs ; ils ne volent que le soir, et se tiennent cachés , dans la journée , sous les feuilles des plantes qui bordent les marais et les étangs. On en connaît environ une dizaine d'es- pèces , dont la plus commune est la Pyralis potamogalis Trei ts . {Phal . potamogata Li n n . ), qui parait en juin et juillet, et est répandue dans toute l'Europe. ( D.) HYDROCAIMTIIARES. Hydrocanthari. HYD INS. — Nom d'une tribu dans la méthode de Latreille , et d'une famille dans celle de M. Dejean, correspondant au genre Dytiscus de Linné, et comprenant tous ceux des Co- léoptères pentamères , carnassiers, qui sont aquatiques. Mais , dans ces derniers temps , M. le docteur Aube, à l'exemple de M. Erich- son, en a retranché, avec raison, sept gen- res correspondant aux Gyrins ou Tourni- quets de Geoffroy, pour en former une se- conde famille sous le nom de Gyriniens , qui fait suite aux Carabiques de M. Dejean. La famille des Hydrocanthares , ainsi res- treinte , ne renferme plus que des Coléoptè- res aquatiques, qui offrent les caractères sui- vants : Corps ordinairement ovalaire et dé- primé, quelquefois cependant presque globu- leux; tête large et enfoncée jusqu'aux yeux dans le corselet ; antennes sétacées ou filifor- mes, de 11 articles; labre petit, court, généra- lement échancré et garni de poils ; menton tri- lobé; palpes au nombre de 6, les maxillaires externes de 4 articles, les internes de 2, et les labiaux de 3 ; languette légèrement élar- gie à son extrémité et coupée presque carré- ment; mandibules courtes, très robustes et dentées à l'extrémité ; mâchoires très ai- guës, arquées et ciliées intérieurement; corselet plus large que long, généralement prolongé en pointe en arrière , recouvrant quelquefois l'écusson ; élytres larges, recou- vrant entièrement l'abdomen , quelquefois sillonnées ou chagrinées dans les femelles ; ailes constantes; prosternum très prolongé en arrière; métasternum très grand et soudé avec les hanches des pattes postérieures ; pattes antérieures et intermédiaires très rap- prochées à leur base ; les postérieures géné- ralement longues, larges , aplaties en forme de rames et ne pouvant se mouvoir que la- téralement; tarses de 5 articles bien distincts dans le plus grand nombre , mais ne parais- sant que quadri-articulés chez les autres, le quatrième article étant très petit et caché dans l'échancrure du troisième; tarses anté- rieurs des mâles dilatés en forme de pa- lette et garnis en dessous, ainsi que les in- termédiaires, de cupules péliolées, de gran- deur variable, et faisant l'office de ventou- ses. Le Dytiscus latissimus Linn., figuré dan« l'atlas de ce Dictionnaire , Insectes , pi. ^, fig. 1, peut être considéré comme le type de la famille dont il s'agit. HYD Destinés à se mouvoir dans un milieu pius résistant que l'air, les Hydrocanlhares ont reçu la structure la plus propre à la lo- comotion aquatique. Ainsi que dans les Poissons et les Cétacés, la partie antérieure de leur corps est la plus épaisse , sans être toujours la plus large ; leur forme est une ellipse ou un ovale plus ou moins allongé , que nulle saillie ne rend inégale, si ce n'est chez quelques femelles, dont les élytres sont sillonnées ou chagrinées, elles nageoi- res , chez eux, sont remplacées par leurs pattes postérieures aplaties en forme de ra- mes, et dont le mouvement latéral imprime à leur corps une forte impulsion dans la na- tation ; aussi nagent-ils avec la plus grande facilité. Ils se tiennent de préférence dans les eaux stagnantes des lacs , des étangs et des marais , à la surface desquelles ils re- montent de temps en temps pour respirer. Ils sont très voraces et se nourrissent de petits animaux qui font comme eux leur sé- jour dans Teau; munis d'ailes bien déve- loppées sous leurs élytres , ils s'en servent chaque fois qu'ils veulent se transporter d'un étang à un autre; mais ils attendent pour cela le coucher du soleil. Leur vol est lourd et bourdonnant comme celui des Han- netons. Leurs larves, encore plus voraces que l'insecte parfait, vivent également dans l'eau et n'en sortent que pour se transformer en nymphe dans la terre. Pour faciliter l'étude de cette famille , M. Aube , dont nous avons adopté la classi- fication, la divise en trois tribus, qu'il nomme HALiPLmES , Dytiscides, Hydropoiu- DES. Voy. ces trois tribus pour connaître la nomenclature des genres que chacune d'elles renferme, et principalement les articles DYTIQUE et DVTiscmES, OU uous entrons dans les plus grands détails sur les mœurs et réorganisation de ces insectes, considérés sous leurs trois états de larve, de nymphe, et d'insecte parfait. (D.) *HlDROCAIVTHUS(S^a.p, eau; x=c'v0apo., scarabée), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Hydrocantharçs, tribu des Dytiscides , établi par Say ( Trans. ofthe Amer. phiL, 11, p. 105) sur une espèce de l'Amérique du Nord, qu'il nomme Hydr. tricolor {NoLerus oblongus De'}.) — Quoique ce genre ne diffère presque pas des Nolerus, de l'aveu même de M. Aube il l'a admis T. VI HYD 745 néanmoins dans sa Monographie : il y rap- porte 7 espèces , toutes exotiques et de di- vers pays. Nous citerons comme une des plus remarquables par sa taille Vliyd. gran- dis Lap., qui se trouve au Sénégal. (D.) *nYDUOCEUA (Crîwp, eau; x/po.?, tige). BOT. PH. — Genre de la famille des Balsa- minées, établi par Blume {Bijdr.f 241). Herbes de l'Inde. Voy. balsa minées. IIYDROCERATOPHILLIJM , Vaill. BOT. PH. — Syn. de Ceralophyllum , Linn. HYDROCIIARIDÉES. Hydrocharideœ. BOT. PH. — Famille de plantes monocotylé- dones, composée d'espèces aquatiques viva- ces pour la plupart, dont la tige est tantôt courte , rampante , émettant alors de longs pédoncules floraux ou des hampes ; tantôt allongée , noueuse-articulée. Leurs feuilles sont presque toujours flottantes , quelque- fois saillantes hors de l'eau, pétiolées; leur lame entière, nervée, à préfoliation convo- lutée ; leur pétiole quelquefois engainant à sa base; la lame de ces feuilles avorte sou- vent, et leur pétiole se transforme alors en un phyllode à nervures longitudinales, par- fois denté sur ses bords. Leurs fleurs sont le plus souvent dioïques par avortement de l'un des sexes, quelquefois hermaphrodites; avant leur épanouissem.ent, elles sont enve- lo[)pées dans une spathe uni- ou bivalve, sessile ou pétiolée; les mâles sont ordinai- rement réunies en nombre variable dans une spathe commune , et de plus , chacune d'elles est pai fois accompagnée d'une spa- thelle à elle propre. Elles présentent un pé- rianthe à six pièces disposées sur deux rangs : les trois extérieures formant un calice; les trois intérieures pétaloïdes , plus grandes; celles-ci manquent dans quelques cas fort rares : des élamines insérées à la base du périanilie, tantôt en même nombre que les folioles du rang externe du périanthe aux- quelles elles sont opposées , tantôt en nom- bre double, triple ou quadruple, quelques unes d'entre elles parfois stériles ; leurs li- lets sont libres ou soudés à leur base, quel- quefois comme bifurques , une seule de leurs deux branches supportant une anthère; leurs anthères sont biloculaires , continues avec le filet, qui se prolonge le plus souvent en une petite pointe à leur sommet. Un ru- diment de pistil occupe le centre de cea fleurs. Celles-ci , soit femelles , soit hcrma- 1)4 746 HYD phrodites , sont presque toujours sessilcs et solitaires dans leur spathe. Le tube de leur périanthe est adhérent à l'ovaire ; son limbe est divisé en 6 segments , disposés, comme chez les fleurs mâles , sur deux rangs : les trois extérieurs calicinaux; les trois inté- rieurs plus grands, pétaloides. A la partie inférieure de ce limbe se fixent des étami- nes le plus souvent stériles , et réduites au filet plus ou moins modifié ou à Tétat de sta- ininodes. Le pistil se compose d'un ovaire in- fère et adhérent au tube du périanthe, creusé intérieurement de 1-6-8-9 loges multi-ovu- lées, à placentaires pariétaux; cet ovaire se termine par un style que surmontent 3-6 stigmates plus ou moins profondément bi- fides, papilleux et glanduleux à leur côté interne. Le fruit qui succède à ces fleurs mûrit sous l'eau ; il est parfois couronné par le limbe persistant du périanthe; son péricarpe est charnu à Tintérieur, unilocu- laire ou plus complètement pluriloculaire , par suite de l'existence de fausses cloisons membraneuses , opposées au stigmate , qui s'avancent plus ou moins de l'extérieur vers l'axe. Les graines sont nombreuses, portées sur des placentaires pariétaux qui s'éten- dent partiellement sur les cloisons , et dont le tissu est comme pulpeux ; elles sont as- cendantes; leur test est membraneux, as- sez dur, dans plusieurs cas hérissé à sa sur- face de sortes de filaments très courts, qui, au microscope, se montrent comme des cel- lules allongées à spiricule intérieure. Leur embryon est droit, dépourvu d'albumen; la gemmule s'y montre dans une fente la- térale située sur le côté, et à angle droit avec l'extrémité radiculaire. Chez les divers genres de la famille, cette gemmule se pré- sente à divers degrés de développement. Chez VHydrocharis elle forme un petit ma- melon, qui affleure à peu près les bords de la fente gemmulaire; chez le Vallisneria ^ son extrémité fait légèrement saillie; enfin, chez le Sti-alioles , on voit, à l'extérieur de l'embryon, des feuilles, les unes grandes et ordinairement les autres plus petites, ce qui constitue , dans cet embryon , un état de développement analogue à celui que la ger- mination seule donne aux autres plantes. Les Hydrocharidées habitent les eaux douces et tranquilles des deux hémisphères, le plus souvent dans les climats tempôrés , HYD mais quelquefois aussi dans la zone torridc. Quelques unes croissent dans les eaux de la mer, au fond des baies et des anses. Cer- tains de leurs genres sont très largement répandus sur la surface du globe. L'une d'entre elles , la Vallisnérie spirale, est cé- lèbre par les phénomènes qui accompagnent sa fécondation , et qui ont été décrits si souvent en prose et en vers. La famille des Hydrocharidées est divisée par M. Endiicheren trois tribus, qui pré- sentent les caractères suivants : Tribu 1''. Anacharidées. Ovaire uniloculaire ; 3 stigmates; caules- centes ; feuilles opposées ou verticillées. Udora, Nutt. — Anacharis, Rich. — Hy- drfl/o, Rich. Tribu 2*. Vallisnériées. Ovaire uniloculaire; 3 stigmates; acau- les et à hampes ; feuilles radicales phyllo- dinées, linéaires. Vallisneria^ Micheli. — Dlyxa, Thouars. Tribu 3*. Stratiotidées. Ovaire à 6-8-9 loges ; acaules, à hampes florales. Stratiotes, Lin. — Enhaîus, L.-G. Rich. — Ottelia, Pers. — Boolia, Wall. — Limnobiunij L.-C. Rich. -- Hydrocharis, Lin. (P. D.) IlYDROCHARIS ( v<îpoxap^'ç , qui aime l'eau ). BOT. PH. — Genre de la famille des Hydrocharidées - Stratiotidées , établi par Linné {Gen., n. 1126). Herbes vivaces de l'Europe. Voy. HVDROCHARmÉES. *HYDROCHÉLIDONS . Hydrochelidones. OIS. — Sous ce nom, M. Lesson a établi, dans l'ordre des Palmipèdes, une famille qui se compose des g. Labbe , Mouette , Goéland, Sterne , Noddi et Rhynchops. — Boié a donné le nom d'Hydrochelidonkxine division du g. Sterne. (Z. G.) II\DROCHLOA, Hartm. (v(î«p, eau; xlôoii herbe), bot. ph. — Syn. deGlyceria, R. Br. — Genre de la famille des Graminées- Oryzées, établi parPalisot-Beauvois (^^rosf., 169). Gramens aquatiques de l'Amérique boK^ale. Voy. graminées. HIDROCIILORIQUE ( acide ). chim. — Anciennement Acide muriatique. Résultat de la combinaison du Chlore avec l'Hydro- gène. Voy. ACIDES, CHLORE et HYDRACIDES (A. D.) HYD IIYD 747 HYDROGHOERUS , Briss. mam.— Koi/. CABIAI. HYDROCIIUS (v<ï«>p, eau; o;ço;, qui con- tient). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Clavipalpes , tribu des Hydrophiliens, établi par Leach , et adopté successivement par Germar, Latreille et tous les autres entomologistes. Les Hydrochus sont des Insectes très petits, et dont les ha- bitudes et les mœurs sont les mêmes que celles des Élophores. Le dernier Catalogue de M. Dejean en cite huit espèces, dont trois de l'Amérique septentrionale et 5 d'Eu- rope. VH. elongatus Fabr., qui se trouve aux environs de Paris, est le type du genre. (D.) HYDROCLATURUS , Bor. bot. cr. — Syn. de Striaria^ Grev. HYDROCLEIS (Scîup, eau; xhtaiovy ré- seau). BOT. PH. — Genre de la famille des Butomacées, établi par L.-C. Richard {in Mem, Mus. y I, 368 , t. 18). Herbes aqua- tiques de l'Amérique tropicale. Voy. bu- TOUACÉES. *HYDROCOCCL'S, Link. bot. cr.— Syn. d'f/ndma, Fr, HYDROCORAX. Hydrocorax , Vieill. OIS. — Synonyme de Cormoran. — Brisson, syn. de Bwceros (Calao). (Z. G.) HYDROCORES. ins. — Syn. û'Hydro- corisœ. (Bl.) HYDROCORFSES. Hydrocorisœ , Latr. INS. — Syn. de Népiens. (Bl.) *HYDROCORYIME {Z3cç , veau ). MAM. — Retzius désigne ainsi un groupe de Cétacés. (E. D.) *HYDRODROMIE. Hydrodromia {ZSoip, eau; êpo^a.Toç, léger à la course), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, famille des Tanystomes, tribu des Empides, établi par M. Macquart, pour y placer 2 es*- pèces propres à l'Angleterre, et nommées par ce dernier auteur, l'une bipunc'ata et l'autre stagnalis. Celle-ci se trouve au commencement du printemps sur les Len- tilles d'eau à la surface des étangs , où on la voit sautant en petites troupes avec beau- coup d'agilité. (D.) IIYDRODYCTIOÎV (ZScop, eau; (Jîxtvov, filet ). BOT. CR. — Genre d'Algues établi par Roth {Germ., III, 521 ) dans la grande famille des Conferves. Voy. ce mot. *II1DR0DY]\ASTES (y^wp, eau ; cîwa'c-- Tvjç, maître), rept. — Subdivision du grand g. Couleuvre, d'après M. Fitzinger {Syst. rep.,1843). (E. D.) *HYDROECIA ("(îcDp, eau; o?xta, mai- son). INS. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes, établi par M. Guénée , et adopté par nous (Caf. mélh. desLép. d'Eur.), qui le plaçons dans la tribu des Gortynides. Les chenilles des espèces de ce genre se tien- nent au pied des plantes de la famille des Iridées et de celle des Hypéracées; elles en rongent les bulbes ou racines charnues, dans l'intérieur desquelles elles subissent leurs métamorphoses. Leurs papillons sont assez remarquables par les taches claires dont leurs ailes supérieures sont ornées sur un fond d'un brun fauve et luisant. On en connaît 5 espèces, dont la plus remarquable est la Noclua micacea Esper, qui se trouve en août dans le nord delà France et en Angle- terre. (D-) *nYDROESSA. INS. — Syn. de Micro- velia, Burm. (Bl.) HYDROFLUORIQUE (acide), chim. — Résultat de la combinaison du Fluor, corps I HYD ^iinple non encore isolé, avec l'Hydrogène. i'oyes les mots acides, fluor et hyduacides. (A. D.) *in'DROGALE (ucîwp, eau ; yAr„ mus- Cela). MAM. — U.Kai\ip{Entw.G.,Eur. Th., t. 1,1829) indique sous cette dénomina- tion un groupe d'Insectivores encore peu connu aujourd'hui. (E. D.) HYDROGALLIIVE. HydrogalUna , La- cép. OIS. — Synonyme de Gallinule ou Poule d'eau. Voy. ce mot. (Z. G.) HYDROGASTRUM (S<îa,p , eau; yacrr-z-p, globule). BOT. CR. — Genre d'Algues, éta- bli par Desvaux {FI. ang., 19) dans la fa- mille des Ulvacées. Voy. ce mot. HYDROGÈÎVE (Gfîwp, eau ; yswaw, je pro- duis). cuiM. — L'Hydrogène , ainsi nommé, parce que sa combinaison avec l'Oxygène produit de l'eau, fut, en 1774, distingué des autres gaz par Cavendish , qui en reconnut plusieurs des propriétés , et le nomma gaz inflammable. A la création de la nomencla- ture chimique, il reçut le nom qu'il porte encore aujourd'hui. L'Hydrogène est un gaz incolore, inodore à l'état de pureté, insipide; il est le plus léger de tous les corps, puisque sa densité spécifique n'est que de 0,0688, c'est-à-dire quatorze fois moindre que celle de l'air. Mis d'abord au nombre des gaz permanents, quand on imagina la distinction de ces gaz et des vapeurs, il a conservé cette place, puis- que, comme l'Oxygène, l'Azote, leBi-Oxyde d'Azote , l'Oxyde de Carbone et le Gaz d'é- clairage, il a résisté jusqu'à présent aux puissants moyens de liquéfaction employés avec succès par M. Faraday sur tant d'au- tres gaz. Nous rapporterons à ce sujet les tentatives faites par l'illustre chimiste an- glais pour amener l'Hydrogène à l'état li- quide. Tout le monde sait que M. Thilorier a li- quéfié en grand l'acide carbonique, et que de plus il l'a solidifié sous forme de neige, en mettant à profit le froid intense qui se produitau moment de l'écoulement spontané, hors de l'appareil, du nouveau liquide formé. Cette expérience, l'une des plus belles des temps modernes, fournit aux physiciens un corps dont l'existence ne se maintient qu'à une température de— 80°. Aussi longtemps qu'une masse concrète d'acide carbonique reste solide, l'expérimentateur tient donc à sa HYD 749 disposition un corps excessivement froid, et, si ce corps est porté sous la cloche vide de la machine pneumatique, il se refroidit en- core et descend jusqu'à — 110". Ce fut sur cette ressource que compta M. Faraday; il commença par refroidir l'Hydrogène à 110'*, puis il le comprima violemment, espérant par cette double action du froid et de la compression réunis, le faire arriver à l'état liquide. En dépit d'efforts si habilement ménagés, l'Hydrogène resta gazeux. De tous les métalloïdes, l'Hydrogène est le plus électro-positif [voy. élément et h ydr aci- des). Impropre à la combustion, il éteint les corps enflammés; mais il s'allume lui-même, brtile, couche par couche, avec une flamme pâle, et se convertit en vapeur d'eau. Il est également impropre à la respiration, et as- phyxie promptement les animaux forcés de le respirer. On peut regarder l'Hydrogène comme in- soluble dans l'eau, puisque celle-ci en dis- sout à peine un centième et demi de son I volume. j A la température ordinaire, l'Oxygène est { sans action sur l'Hydrogène ; mais , à une I température élevée (de 5 à 600") ou sous ' l'influence de l'étincelle électrique, les deux gaz se combinent avec une forte détonation et un vif dégagement de chaleur et de lu- ! mière ; il y a formation d'eau. j II arrive cependant que, sous l'influence ! physique de certains corps, les deux gaz se i combinent à des températures beaucoup plus i basses. Ainsi, quand on plonge dans un ' mélange d'Hydrogène et d'Oxygène un fil de ! platine à la température de 60 à 70°, ce fil ' devient bientôt incandescent, et la combi- 1 naison a lieu avec détonation. Si l'on dirige I un courant d'Hydrogène sur une éponge de ! Platine, c'est-à-dire sur un fragment de Pla^ ! tine rendu poreux, cette éponge, bien que ■ l'on opère à la température ordinaire, ne tarde point à s'échaulTer , à devenir incan- descente, et le courant d'Hydrogène s'en- flamme, mais il brûle sans explosion, parce que la quantité de gaz fourni par ce cou- rant est toujours peu considérable. Enfin , si l'on introduit, a la température ordinaire, une petite quantité de noir de Plaltne (pou- dre très divisée de Platine) dans un mélange d'Oxygène et d'Hydrogène, la combinaison des deux gaz a lieu avec détonation. LePai- 750 HYD HYD ladium, le Rhodium, riridium, amènent des effets analogues. L'Hydrogène est, de tous les gaz, celui qui produit le plus de chaleur en brûlant; celle qui se dégage pendant la combustion de 1 gr. d'Hydrogène, est suffisante pour faire fondre 313 gr. de glace. On a mis cette pro- priété à profit pour la construction de cer- tains appareils, tels, par exemple, que le chalumeau de Clarke, au moyen duquel on produit, parla combustion d'un jet d'Hydro- gène et d'Oxygène mélangés , une tempéra- ture assez élevée pour fondre les substances les plus réfractaires. Le même jet, reçu sur un morceau de craie, produit une lumière tellement vive qu'on lui a donné le nom de lumière sidérale. Tout ce qui vient d'être dit de l'action de l'Oxygène sur l'Hydrogène, peut également s'appliquera l'air atmosphérique, mais à un moindre degré. L'Hydrogène s'obtient ordinairement par la décomposition de l'eau, soit en mettant celle-ci en contact avec le Fera une tempé- rature rouge, soit en traitant par l'eau et un acide un métal très avide d'Oxygène, le Fer, le Zinc, par exemple. La théorie de cette dernière opération est facile à concevoir. Le métal, qui ne peut décomposer l'eau à froid, en opère la décom- position en présence de l'acide sulfurique; l'Oxygène de l'eau décomposée se porte alors sur le métal, et le convertit en oxyde qui se combine avec l'acide , forme un sulfate restant en solution dans la portion d'eau non décomposée, tandis que l'Hydrogène , mis en liberté, se dégage à l'état gazeux. On ne rencontre jamais l'Hydrogène à l'état de liberté dans la nature. Bien qu'il y soit très répandu, il est toujours uni à d'au- tres corps; avec l'Oxygène, il forme l'eau; il est l'un des éléments des matières orga- niques dont le Carbone, l'Oxygène et l'Azote sont les autres, etc., etc. L'Hydrogène pur s'emploie dans les labo- ratoires pour l'analyse de l'air ; l'on s'en sert aussi comme corps comburant, ainsi que nous Pavons dit plus haut; enfin, on l'em- ploie en grand pour gonfler les ballons aé- rostatiques. COMBINAISONS DE l'HYDKOGÈNE. L'Hydrogène peut s'unir à tous les mé- talloïdes, excepté au Bore; il se combine aussi avec quelques métaux, comme l'Arsenic, le Tellure, etc., etc. Parmi tous ces composés, deux résultent de l'union de l'Hydrogène avec TOxygène; ce sont des Oxydes; l'un {Protoxyde) est l'eau; l'autre {Bi-Oxydé) est l'eau oxygénée. Voy. EAU. Sept autres composés d'Hydrogène et d'un métalloïde jouissent de toutes les proprié- tés des acides oxygénés ; on leur a donné jusqu'à ces derniers temps le nom d'I^ydra- cidcs{voy. ce mot); ce sont: les acides suif- hydrique , fluorhydrique , chlorhydrique , hromhydrique , iodhydrique , sélenhydrique , tellurhydrique. On peut y ajouter l'acide cyanhydrique f puisque le Cyanogène se comporte comme un métalloïde. Les autres combinaisons de l'Hydrogène avec les corps simples donnent lieu à des composés neutres. Quelques uns de ces composés offrent assez d'intérêt pour mériter un examen particulier. Hydrogène et Soufre, Hydrogène et Sélé- nium. Outre les composés acides que l'Hy- drogène forme avec ces deux métalloïdes, il existe un Sulfure et un Séléniure d'Hydro- gène, S'H', Se' H'. Hydrogène et ^zofe. Combiné avec l'Azote, l'Hydrogène donne naissance à un composé qui possède au plus haut degré les proprié- tés des bases ; ce composé est V Ammoniaque. Voy. ce mot. Hydrogène et Phosphore. Le Phosphore se combine en deux proportions avec l'Hydro- gène ; les deux composés qui en résultent sont gazeux ; ni l'un ni l'autre n'existent dans la nature. On croit cependant que le second {Hydrogène perphosphoré ou mieux Perphos- phure d'Hydrogène) peut être produit par la décomposition de certaines matières anima- les qui contiennent du Phosphore, s'enflam- mer à l'air libre et donner ainsi lieu aux flammes connues sous le nom de feux follets. Sa formule estPH'. VHydrogène protophosphoré {Protophos- phure d'Hydrogène) ne s'enflamme point à l'air libre; il a pour formule PH'. Hydrogène et Arsenic. VArseniure d'Hy- drogène, AslV , a été examiné au mot arsenic-, auquel nous renvoyons le lecteur. Hydrogène et Carbone. L'Hydrogène et le Carbone se combinent en proportions variées. HYD et tous les composés qui résultent de ces combinaisons présentent un haut degré d'intérêt, soit par leurs propriétés, soit par les applications qui en découlent, soit par leur formation dans certaines circonstances naturelles. Parmi ces composés, un grand nombre sont isomériques {voy. isomérie), c'est-à-dire ont la même composition, bien qu'ils jouis- sent de propriétés toutes différentes. Ainsi l'on connaît maintenant trois gaz, trois ou quatre liquides et autant de solides qui ren- ferment le Carbone et l'Hydrogène exacte- ment dans le rapport d'atome à atome, c'est-à-dire qui sont composés, en poids, de 86 de Carbone et de 14 d'Hydrogène : tels sont le Méthylène, le Gaz oléfiant ou Hy- drogène hicarboné, le Carbure d'Hydrogène, le Célène, etc., etc. Mais il faut ajouter que, sous le même volume gazeux, ces corps renferment des quantités différentes des mêmes principes, bien que le rapport de ces principes entre eux ne soit point altéré : ainsi les quatre composés cités plus haut sont re- présentés par les formules suivantes : Méthylène C H'. Gaz oléflant. . . . C** H«. Carbure d'Hydrog. C"^ H". Cétène C'^ H'^ Parmi les huiles essentielles qui sont de vrais Carbures d' Hydrogène , il y en a plu- sieurs qui sont également isomériques : nous citerons Vhuile de Rose, Vessence de Téré- benthine, celles de Citron, de Valériane, dont la composition est indiquée par la formule C*H*. Les Carbures d'Hydrogène possèdent cer- taines propriétés qui les rapprochent de l'Ammoniaque; ils contrastent, dans la chi- mie organique, avec les acides, et jouent par- fois le rôle de bases énergiques (Dumas). Quelques uns de ces composés se produi- sent dans la nature : nous nommerons le Oaz hydrogène protocarboné, le Naphteou Pétrole, le Caoutchouc, la Térébenthine, etc. Ils se forment en outre dans une foule d'o- pérations chimiques : ainsi toutes les fois que l'on met une matière organique riche en Carbone et en Hydrogène, mais conte- nant peu d'Oxygène, en présence d'un acide 1res avide d'eau, comme l'acide snlfurique ou l'acide phosphorique , il y a corisinrn- HYD 751 ment formation d'eau cl d'un Carbure d'Hy- drogène. L'action de la chaleur, augmentant l'affi- nité de l'Hydrogène pour l'Oxygène, peut remplacer celle des acides que nous venons de désigner. En général, à une température inférieure au rouge sombre, toutes les ma- tières organiques et surtout celles qui con- tiennent peu d'Oxygène se décomposent, et dans les produits de la distillation on re- trouve toujours des Carbures d'Hydrogène. M. Faraday en a trouvé neuf différents par la seule distillation de r/mt7edp, eau; KGoç , pierre), min. — Nom donné aune substance tendre d'un blanc rougeâtre ou d'un blanc mat , fusible au chalumeau ^ et considérée comme une simple variété de la Chabasie. Son analyse a donné, d'après Vauquelin . Silice, 50; Alumine, 20; Eau, 21 ; Chaux, 4,5; Soude, 4,5. L'IIydrolilhe se trouve dans les roches amygdalines de Mojitecchio-Maggiore, dans le Vicentin, etdeDumbarton en Ecosse. HYDROMETRA (Gd^wp, eau; fx/rpw, je mesure), ins. — Genre de la famille des Ilydrométrides , tribu des Réduviens, de l'ordre des Hémiptères, établi par Fabri- cius , et adopté par tous les naturalistes. La seule espèce connue du genre Hydrome- tra, l'H. DES ÉTANGS {H. slagnorum Lin.), habite une grande partie de l'Europe. Elle n'est pas très rare dans notre pays. Elle court sur les eaux des mares et des étangs; souvent aussi elle s'accroche aux plantes aquatiques. (Bl.) HYDROMÉTRIDES. Hydrometridœ. ins. — Famille de la tribu des Réduviens, de l'ordre des Hémiptères , caractérisée par une tète rétrécie postérieurement de ma- nière à former une sorte de cou, des yeux très proéminents , et des tarses de deux articles. Les Hydrométrides sont aquatiques ; ce sont des insectes courant et marchant à la sur- face des eaux dormantes. Très rarement ils s'enfoncent dans l'eau à l'aide de leurs lon- gues pattes en forme de rames ; ils vont d'un point à un autre, avec une exlrêmo rapidité, et, comme l'indique leur nom, ils semblent mesurer l'eau. Tout leur corps est garni , de même que leurs tarses , de 95 764 HYD HYD poils courts, très serrés, ce qui leur permet de glisser sur l'eau sans se mouiller. Tous les insectes composant cette famille sont très carnassiers. Leurs espèces sont peu nombreuses , et appartiennent , pour la plupart, à l'Europe. Cette petite famille se divise en trois groupes : ce sont les Véliites, les Hydrométrites et les Gerrites. (Bl.) HYDROMÉTIUTES. Hydrometritœ. ins. — Groupe de la famille des Hydrométrides, ne renfermant que le genre Hydrometra. (Bl., HYDROMÏCI. INS.— Syn. d'Hydromé- trides, Burra. (Bl.) HIDROMISTIUA, Meg. bot. ph.— Syn. de Limnobium , L. C. Rich. HYDROMICUS, Raf. bot. cr. — Syn. de Dacrymyces , Nées. Ill'DROMlE. Hydromya {ZScop, eau; fAvTa , mouche), ms. — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Desvoidy {Essai sur les Myodaires , p, 691), qui le place dans sa famille des Palomydes. Il en décrit 2 es- pèces, nommées par lui, l'une cœruleipennis et l'autre rubicunda. On la trouve princi- palement au printemps dans les herbes des lieux passagèrement inondés. (D.) HIDROMYES, Dum. ins. —Voy.i\~ puLAiHEs, Latr., et tipulides, Macq. (D.) HYDROMYS (v^o^p, eau; fxûç, rat), mam. — E. Geoffroy-Saint-Hilaire {Ann. mus., VI, 1805) donne ce nom à un genre de Ron- geurs, formé aux dépens du grand groupe des Rats. Les Hydromys sont remarquables par leurs pieds pentadactyles, les antérieurs à doigts libres , et les postérieurs à doigts palmés; les oreilles sont petites et arron- dies ; la queue est ronde et couverte de poils courts ; il n'y a que douze dents, deux incisives et quatre molaires à chaque mâ- choire. Ce genre ne comprend que deux espèces, H. leucogaster et H. chrysogaster Geoff., de l'Australie. (E. D.) HYDRONEMA, Car. bot. cr. — Syn. de Leplomitus , Ag. *HYDROI\OMUS(S£co , j'aime), ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Palpicor- nes, tribu des Hydrophiliens , établi par Geoffroy et adopté par tous les entomolo- gistes, mais qui , d'après les retranchements successifs qu'il a éprouvés , se borne aujour- d'hui pour l'Europe à 2 ou 3 espèces, aux- quelles on a réuni depuis une cinquantaine d'exotiques , la plupart non encore décrites et nommées seulement dans les catalogues. Les principaux caractères de ce genre ainsi restreint sont d'avoir l'épine sternale for- tement prolongée en arrière et très aiguë; le dernier article des tarses antérieurs, chez le mâle , dilaté en forme de palette trian- gulaire; l'écusson grand; le deuxième arti- cle de la massue des antennes fortement échancré , le dernier conique et allongé. Du reste, les Hydrophiles sont des Insectes de grande taille, à corps convexe, très arqué dans sa longueur et dont la forme elliptique se rétrécit d'une manière presque égale à ses deux extrémités. Leur corselet ou pro- thorax est plus large que long ; leur tête , au contraire, est plus longue que large , in- clinée, avec les yeux ronds et saillants. Les pattes intermédiaires et les postérieures sont longues , robustes et aplaties en forme de rame , avec l'extrémité des tibias armée d'éperons longs et très aigus, et les tarses, qui participent de l'aplatissement des tibias, très allongés et ciliés dans toute leur longueur. Le type de ce genre est le Grand Hydro- phile DE GEOFFROY { Hydvophylus piceus Fabr.), qui se trouve dans toute l'Europe, et dont les métamorphoses ont été observées par Roesel , Lyonnet, Degeer et Miger. Pour ne pas nous répéter, nous renvoyons à l'ar- ticle HYDROPHILIENS, OU nous cutrons dans les IIYD plus grands détails sur les mœurs et l'orga- nisation des Insectes de cette tribu considé- rés dans leurs trois états de larve , de nym- phe et d'insecte parfait. (D.) HYDROPHILIDES ou HIDROPIIILÏ- TES. INS. — Groupe de la tribu des Hydro- philiens. Voy. ce mot. (D.) HYDROPIIILIEKS. Hydrophilii. ins. — Tribu de Coléoptères penlamères , famille des Palpicornes , établie par Latreille, et ayant pour caractères essentiels : Mâchoires entièrement cornées ; premier article des tarses postérieurs souvent en partie caché ou peu apparent , toujours plus court que le deuxième. Comme M. Mulsant, nous partagerons cette tribu en trois groupes , qui sont pour lui des familles, et que nous nommerons ainsi qu'il suit, savoir : 1° Les Élophorites , dont les caractères sont : Labre visible en dessus; prolhorax plus étroit à la base que près de la tête, bossue ou creusé de sillons ou de fossettes ; cuisses peu déprimées, presque cylindriques ou faiblement renflées. Genres: Elophorus, Hydrochus , Hydrœna , Ochlebius , Enico- cerus. 2" Les Sperchéites , dont les caractères sont : Labre invisible en dessus, caché par l'épistome , qui, est largement entaillé; écusson en triangle , presqu'une fois aussi long que large; cuisses presque cylindri- ques ; pieds propres à la marche ; corps ovale , fortement convexe. Ce groupe se borne au seul genre Spercheus , qui fait le passage des Élophorites aux Hydrophilites. 3° Les Hydrophilites, dont les caractères sont : Labre non caché par l'épistome; pro- thorax trapézoïdal , plus étroit près de la tête que vers les élytres; cuisses déprimées et plus ou moins élargies à la base ou dans le milieu. Genres: Hydrophilus , Hydrous^ Philhydrus, Tropisternus, Sternolophus, Hy- drobius , Valvulus , Berosus , Limnebius , Brachypalpus , Globaria. Les Élophorites ont le corps généralement oblong et allongé , peu ou médiocrement convexe, non arqué sur sa longueur; les yeux ordinairement plus saillants que le bord des joues. Souvent ils sont revêtus de couleurs métalliques assez brillantes , ce qui est une exception parmi les Hydrophi- liens , qui sont en général d'un brun noi- HYD 75o râtrc ou verdàtre. Quelques uns d'eux sem- blent se plaire uniquement sur le bord des eaux ; mais la plupart s'y tiennent plongés en se cramponnant avec les crochets de leurs tarses, qui sont très forts, aux plantes et autres corps submergés. On trouve de ces ! insectes dans toutes sortes d'eaux , pourvu I qu'elles soient tranquilles , dans les plus ! pures comme dans celles qui croupissent, ! dans les mares , les fossés et même dans les flaques d'eau saumâtre des bords de la mer. La conformation de leurs pieds ne leur permettant pas de nager, ils ne peu- vent se déplacer dans le liquide qui les en- vironne qu'en marchant le long des liges submergées. C'est parfois le moyen qu'ils emploient pour venir à la surface de l'eau renouveler la provision d'air nécessaire à leur existence aquatique ; mais ordinaire- ment ils satisfont ce besoin plus prompte- ment en se détachant des objets auxquels ils étaient accrochés, et en abandonnant leur corps à lui-même , lequel étant spéci- fiquement plus léger que l'eau , remonte à la surface de celle-ci et y surnage. Plusieurs auteurs ont répété, d'après Schrank, que les Élophorites sont carnassiers; mais rela ne s'accorde pas avec l'organisation de leur bouche. Leurs larves, encore peu connues , se nourriraient des racines des plantes aqua- tiques, suivant Vandouer. Les Sperchéites, comme nous l'avons déjà dit, se bornent au seul g. Spercheus, dont on ne connaît encore que deux espèces, l'une d'Europe, et l'autre du Sénégal. Ces insectes, pour la forme générale du corps, se rapprochent beaucoup des Hydrobies; mais, plus terrestres qu'aquatiques, ils en diflerent beaucoup par les organes de loco- motion. Ils se tiennent au pied des plantes aquatiques. En arrachant celles-ci, on trouve souvent des Sperchées accrochées à leurs ra- cines. Avant que l'on connût ce moyen de s'en procurer, ils étaient très rares dans les collections. Les femelles, selon la re- marque de Kugelann, portent leurs œufs sous le ventre dans une sorte de sac, retenu et embrassé par leurs pieds de derrière. Des trois groupes dont se compose la fa- mille des Hydrophiliens, celui des Hydro- philites est le seul dont les insectes soient réellement aquatiques , c'est-à-dire organi- sés pour la natation, et c'est aussi le mieux 756 ÏIYD connu dans tous ses états, du moins en ce qui concerne particulièrement le g. Hydro- philus f qui lui sert de type, et sur lequel MOUS allons par conséquent nous étendre da- vantage. Habitants de l'eau comme les Hydrocan- thares , les Hydrophilites sont soumis aux mêmes influences. Comme eux , ils présen- tent des couleurs peu variées et presque toujours obscures, quoiqu'enduites d'une sorte de vernis qui les rend luisantes. Leur forme, également ovalaire , est beaucoup Tuoins déprimée et devient même lout-à- fait convexe dans certains genres. Leur en- veloppe est toujours très solide, et leur poitrine est parfois armée (g. Hydrophile) d'une épine forte et aiguë , qui se prolonge entre les pattes de derrière , et qui est la continuation de la carène qui surmonte le .sternum. Les jambes intermédiaires et les I)ostérieures sont munies de deux longs éperons très solides et très pointus qui blessent vivement, ainsi que l'épine ster- nale , si l'on prend l'insecte sans précau- tion. Du reste, voici les principaux traits de l'organisation extérieure de ces insectes. A l'exception du g. Limnebius, qui n'a que 7 articles aux antennes , et du g. Globula- ria, qui en a 8 , tous les autres en ont 9, et, chez les uns comme chez les autres, ces antennes sont terminées par une massue composée tantôt de 3 articles, tantôt de 4. Les palpes maxillaires présentent 4 articles, dont le premier est toujours plus court que les suivants, qui varient dans leurs dimen- sions. Les palpes labiaux n'ont que 3 ar- ticles, le premier court, et les autres al- longés dans toutes les espèces. .Les palpes maxillaires seuls sont employés dans la dis- tinction des genres. Une autre considération très utile pour grouper les espèces est tirée de la présence ou de l'absence de la saillie sternalc dont nous avons parlé plus haut et de ses dimensions. Dans le g. Hydrophilus , les crochets des tarses intermédiaires et postérieurs des mâles sont doubles ou bifi- des, et, dans ce même sexe, le dernier ar- licle des tarses antérieurs est garni d'une pièce triangulaire en forme de palette ; (ctle palette est munie en dessous de quel- ques petites ventouses analogues à celles des Dytiques: seulement elles ont changé de forme ; mais leurs fonctions sont restées HYD les mêmes. Ces ventouses s'affaiblissent dans plusieurs espèces et disparaissent dans le plus grand nombre : alors il n'y a plus de caractère extérieur pour distinguer les sexes. Pour compléter ce qui concerne la structure extérieure des Hydrophilites, nous ajouterons que leur lèvre supérieure est courte, large et arrondie en avant; que leur menton , très développé, cache la ca- vité buccale ; que les cuisses et les jambes des pattes intermédiaires et postérieures sont aplaties en forme de rames pour faci- liter la locomotion aquatique de ces insec- tes ; enfin que les tarses de ces mêmes pat- tes sont également aplatis et ciliés dans toute leur longueur, comme chez les Dy- tiscides. On voit, d'après ces détails, que les Hy- drophilites sont mieux organisés pour la na- tation que pour la marche : aussi est-ce à l'aide de leurs ailes, qui sont repliées sous leurs élytres tant qu'ils sont dans l'eau, qu'ils se transportent d'un étang ou d'une mare aune autre, en volant d'une manière bruyante comme les Hannetons. Ils atten- dent toujours, pour cela , le coucher du so- leil. On trouve quelquefois de ces insectes sous les pierres qui avoisinent le bord des étangs, lorsque ceux-ci viennent à être desséchés. Il paraît qu'ils peuvent, sous ces abris , supporter l'abstinence et braver la sécheresse pendant un temps assez long. M. Mulsant a nourri des H. caraboides qui, après être restés près de trois mois oubliés dans de la vase desséchée, où ils étaient à moitié ensevelis , ont repris le mouvement et la vie un instant après avoir été plongés dans l'eau. •Bien que les Hydrophiles soient organisés pour la natation, il s'en faut de beaucoup qu'ils soient aussi agiles que les Dytiques dans cet exercice, ce qui tient d'abord a leur forme générale , courbée dans sa lon- gueur, et ensuite à la manière dont leurs pattes sont attachées , laquelle ne leur per- met pas de les faire agir simultanément des deux côtés, comme chez les Hydrocanthares. Cette infériorité se trouve justifiée par le genre de nourriture de ces insectes. En ef- fet, vivant principalement (1) de végétaux, (i) Nous disons priiiripalement et non exclusivement, »t- tendii cjue Degeer assure que les Hydrophiles vivent com.jis les Dytiques aux d^-pent d'autres insectes aquatiques. CetU HYD iis n'ont pas besoin de se donner beaucoup de mouvements pour se procurer une sub- sistance toujours à leur portée , tandis que les Dytiques, aussi carnassiers que les Ca- rabiques, sont obligés de joindre l'agilité à la force ou à la ruse pour atteindre une proie qui cherche constamment à leur échap- per. Aussi , si Ton met dans un bocal rem- pli d'eau un grand Hydrophile {H. piceus) avec un Dytique bordé (D. marginalis), en les privant de nourriture, on ne tardera pas à voir celui-ci , quoique moitié moins grand que le prenner, l'attaquer et parve- nir à le tuer, après une lutte très courte, pour le dévorer. Mais , si les Hydrophiles sont moins courageux que les Dytiques, ils leur sont très supérieurs en industrie. Sans prévoyance pour la conservation de leur progéniture , les femelles de ces derniers pondent leurs œufs un à un , séparément, sans avoir préparé d'avance un nid pour les recevoir , en sorte que leur éclosion est en quelque sorte abandonnée au hasard. C'est le contraire chez les Hydrophiles. Les fe- melles, chez ces insectes, sont munies à l'extrémité de leur abdomen de deux filiè- res consistant en deux filets écailleux coni- ques, composés chacun de deux articles iné- gaux, d'une grande mobilité, grâce aux deux appendices charnis qui en forment la base et aux muscles du dernier arceau ventral auquel ils se lient. Vers le mois d'avril ou de mai , quand la saison de pondre est arrivée pour la femelle d'un Hydrophile , c'est à l'aide des deux filières que nous venons de décrire, et de la matière soyeuse qu'elle en tire , qu'elle construit une coque pour y renfermer ses œufs. A cet effet, elle se fixe au rc\ers d'une feuille ou de tout autre corps flottant sur l'eau ; elle y colle çà et là des fils argentés qu'elle entrecroise successivement les uns assertion , que l'organisation interne de ces inscrti-s semltlr- rait démentir, a été confirmée depuis p«r Miger: ret nbser- Tateur a nourri pendant [dus d'un mois i'H. earaboitles avrr des Limaçons d'caii ; il a vu également 1'//. piceus dévorer avidement ces Mollusques et des larvfs uqiixtlqiies; niuis il a remarqué aussi que cet Hydrophile faisait sa principale nour- riture des plantes aquatiques, ce qui porte à croire ou qu'il n'est carnassier que par circonstance, ou qu'il est omnt- ▼ore ; toujours est-il que son canal intestinal, suivant I'oIj- servatiiin de M. Léon DuTour, a quatre on cinq fois la lon- gueur du corps comme celui des Scarabéides, et qu'on lu toujours ti'ouvé rempli de débris de végétaux lorsqu'un l'.i tfuvert. HYD r»7 sur les autres , et qui , au bout d'une demi- heure , finissent par former une sorte de poche dont l'extrémité de son abdomen fait le moule. Quelques minutes après , elle change de position , c'est-à-dire qu'elle se place la tête en bas, sans dégager pour cela la partie postérieure de son abdomen de la poche qui l'enveloppe ; elle ajoute de nou- velles couches de fils à la paroi interne de cette poche pour l'épaissir, et pour empêcher l'humidité d'y pénétrer elle enduit son ex- térieur de la liqueur gommeuse qu'elle a la faculté de sécréter, puis y dépose de 45 à 50 œufs blancs, oblongs, verticalement disposés en demi-cercle les uns à côté des autres , et les arrose d'une liqueur parti- culière qui se transforme, par la dessicca- tion , en une matière cotonneuse. Au bout de trois quarts d'heure environ, temps né- cessaire à l'achèvement de cette ponte, elle ferme sa coque assez imparfaitement et la surmonte d'une longue pointe conique, d'un jaune citron et d'un tissu plus lâche que le reste pour permettre à l'air d'y pé- nétrer. Douze à quinze jours après naissent les larves ; elles se retirent d'abord dans un espace libre de la coque, en dirigeant tou- jours leur tête de ce côté. Ensuite on les voit s'agiter les unes sur les autres pendant quelques heures et se jouer en quelque sorte autour de leur berceau , d'où elles sortent et où elles rentrent successivement, jus- qu'au moment où la faim les force à se sé- parer pour chercher leur nourriture. Tous ces détails s'appliquent particuliè- rement au grand Hydrophile (//. ■piceus) celui dont les métamorphoses ont été le mieux observées. D'autres espèces, surtout parmi les petites, renferment aussi leurs œufs dans des coques; mais on ignore com- ment elles s'y prennent pour les construire, puisqu'on ne les a jamais rencontrées que les transportant sous leur ventre, comme le font les Araignées , ainsi que nous Pa- vons dit en parlant du g. Spercheus. Lyon- net a remarqué que lorsqu'une femelle qui porte ainsi ses œufs a trouvé un endroit propre pour s'en débarrasser, elle grimpe contre une tige qui sort de l'eau , s'y accro- che à l'aide de ses quatre premières pattes, et (pj'après avoir détaché avec les deux au- tres le cocon placé sous son ventre, elle le 758 liïD HYD tient suspendu aux crochets de ses tarses et finit par le fixer contre cette tige au moyen d'une liqueur agglutinante, de sorte que les larves, venant à éclore , tombent dans l'eau , où elles doivent vivre jusqu'à leur transformation en nymphes. Si, comme nous l'avons dit plus haut, les Hydrophilites à l'état parfait sont herbi- vores , du moins habituellement, il n'en est pas de même de leurs larves , qui sont exclusivement carnassières comme celles des Dytiques. Toulefois leur structure dif- fère sur plusieurs points. Elles soat plus larges et plus épaisses ; leur peau est ridée en travers et molle sur tout le corps; le nombre des segments est de douze, non compris la tête, et chacun d'eux , muni sur les côtés d'un bourrelet formé par un repli de la peau , porte en outre une épine ob- tuse, une sorte de tubercule membraneux. Les trois premiers segments , auxquels les pattes sont attachées , offrent en dessus des plaques cornées aussi solides que l'enveloppe de la tête, et tous les suivants sont surmon- tés de quatre rangées de petits tubercules semblables à ceux des côtés ; on les retrouve également sous le ventre. Quelques points ronds situés sur les côtés de la tête indi- quent la place des yeux. Des mandibules fortes et dentées , mais non percées comme celles des Dytiques ; des antennes formées de quatre articles , avec le premier deux fois plus long que tous les autres, et le der- nier pointu ; des palpes maxillaires aussi -longs que les antennes, présentant cinq ar- ticles , dont le premier fort long ; enfin un menton et une languette saillants, portant des palpes labiaux formés de deux petits articles ; tels sont les principaux traits qui caractérisent la tête. Ce qui la rend surtout remarquable, c'est la saillie de la languette et du menton , dont la forme varie dans les différentes espèces, mais qui dans toutes sert à contenir la proie que les mandibules ont saisie, et que le long article des palpes maxillaires , et peut-être aussi celui des antennes, empêchent de s'échapper. Ce qui semble prouver que c'est là leur usage, c'est le grand développement de leur premier ar- ticle et la présence des petites épines dont il est quelquefois armé. Mais ce qui donne encore à la larve des Hydrophiles un carac- tère particulier, c'est la manière dont la tête est articulée avec le premier segment du corps. Sa partie convexe , au lieu de se présenter en dessus, comme dans les autres larves , se présente en dessous : par suite de cette disposition, la tête peut se ren- : verser sur le dos. Ce n'est pas en vain que I la nature a donné aux larves des Hydro- philes une si singulière cof.formation. La position renversée de leur tête leur permet de saisir facilement en dessus les Bulimes et autres petits Mollusques cachés à la surface des eaux , parmi les plantes aquatiques. Dès que l'un d'eux se trouve pris entre leurs pinces cornées, elles pioient leur corps en arrière, ou plutôt donnent à leur tête une position plus inclinée encore et élèvent un peu le dos. Celui-ci leur sert de point : d'appui pour casser la coquille , et de table I pour dévorer à leur aise l'animal qu'elle i contenait. j Les moyens de défense de ces larves ne î sont pas moins singuliers que ceux d'atta- : que. Si on cherche à les saisir, elles se ren- dent tout-à-coup si flasques qu'on les croi- rait privées de vie ; et , si cette ruse ne leur réussit pas , elles contractent leur abdomen et lancgnt, par sa partie postérieure, une liqueur noire et fétide, capable de faire lâ- cher prise à leur ennemi. Comme les lar- ves des Dytiques, celles des Hydrophiles ont le corps terminé par deux appendices courts et charnus, qui servent à les sou- î tenir à la surface de l'eau , la tête en bas , lorsqu'elles ont besoin de renouveler l'air par l'organe respiratoire placé entre ces deux appendices. Ces larves se nourris- sent non seulement de Mollusques, mais aussi du frai des poissons , ce qui les rend très nuisibles aux propriétaires des étangs oîi elles se multiplient. Toutes les larves des Hydrophilites ne ressemblent pas à celles que nous venons de décrire. Il en est qui sont dépourvues d'ap- pendices terminales , et privées en même temps de la faculté de nager. Ne pouvant habiter le fond des mares en raison du be- soin impérieux qui les forcerait à le quitter fréquemment pour se mettre en commurii- , cation avec l'air extérieur, elles se tiennent près de la surface, y pourchassent les petits animaux dont elles se nourrissent, parcou- j rant dans ce but les mares , soit en cheml- ' nant entre deux eaux, soit plus ordinai-re- à HYD ment en marchant à la renverse, comme sur un plafond , ou en exécutant des mou- vements vermiculaires horizontaux. Leur or- gane respiratoire produit , quand elles le veulent, reffet d'une ventouse pour fixer l'extrémité de leur corps et leur permettre de changer brusquement la direction qu'el- les suivaient. Quelquefois, dans leur vie aventureuse , elles quittent les eaux pour s'égarer sur le rivage ; mais elles ne tar- dent pas à regagner leur première demeure. Pour en revenir aux larves des véritables Hydrophiles , nous allons compléter leur histoire en faisant connaître leurs méta- morphoses. Comme toutes les autres larves, celle de VH. piccus change plusieurs fois de peau avant de se changer en nymphe. Quand ce moment est arrivé pour elle, elle sort de l'eau et se pratique dans la berge voisine une cavité presque sphérique, qu'elle creuse à l'aide de ses pattes antérieures et de ses mandibules. Cette cavité, d'environ 18 li- gnes de diamètre, est très lisse intérieure- ment. Son corps s'y trouve posé sur le ventre et courbé en arc; il conserve encore sa forme pendant quinze jours , au bout desquels sa peau se fend et laisse paraître la nymphe. Celle-ci, longue de 13 à 14 lignes, a tous les segments de son abdomen garnis sur les côtés de deux espèces d'épines molles qui corres- pondent aux tubercules que présentait le corps de la larve; elle a aussi comme elle deux appendices terminaux , et , de plus qu elle, le corselet armé de trois fortes épi- nes. L'utilité de ces épines et de ces appen- dices paraît être d'empêcher le contact du corps de la nymphe avec la terre humide, qui pourrait lui nuire. Quoi qu'il en soit, ce n'est qu'au bout de trois semaines que l'insecte parfait se dépouille de son enve- loppe de nymphe. 11 est alors mou et blan- châtre; mais ses diverses parties se durcis- sent et se colorent peu à peu , et en vingt- quatre heures il a revêtu la livrée d'un brun verdâtre, qui lui est propre. Cepen- dant il reste encore douze jours immobile dans sa coque, et ce n'est qu'après ce temps écoulé qu'il a acquis toute la force dont il a besoin pour rompre les parois de sa pri- son et s'en échapper. On sait que les Dytiques, lorsqu'ils veu- lent renouveler la provision d'air nécessaire à leur existence aquatique, font sortir hors HID 759 de l'eau l'extrémité de leur abdomen , où sont situés leurs organes respiratoires. On avait cru par analogie qu'il en était de même des Hydrophiles ; mais Victor Audouin a découvert, en 1818, que c'est au con- traire par la partie antérieure de leur corpi et à l'aide de leurs antennes que ces insec- tes viennent respirer à la surface de l'eau. Suivant cet habile observateur, lorsqu'un Hydrophile a besoin de respirer, il présente à la surface de l'eau le bout de ses anten- nes, après les avoir repliées sur elles- mêmes. Il forme ainsi une sorte de rigole dans laquelle l'air se précipite, passe en- suite sur les (*tés du thorax , qui lui ser- vent de gouttière, et se rend sur la paroi du ventre , qu'il tapisse comme d'une lame argentée, et. alimente alors la respiration par les stigmates de la même manière que chez les autres insectes aquatiques. L'Hy- drophile se sert ainsi , dit Audouin , de ses deux antennes alternativement, mais jamais de toutes deux en même temps. Ce fait curieux a été communiqué à plusieurs na- turalistes qui en ont constaté l'existence, comme le témoigne M. Léon Dufour dans un de ses mémoires insérés dans les Anna- les des sciences naturelles , 2* série , t. 111 , p. 156. Les Hydrophiles , quoique vivant dans l'eau, n'ont pas de vessie natatoire, comme les Dytiques ; ils n'ont pas non plus leur appareil excrémentitiel , et leurs organes génitaux, chez les mâles, ont les plus grands rapports avec ceux des Coléoptères clavicornes. De même que chez les Dytiques, le mâle, dans l'accouplement, s'accroche au bord extérieur des élytres de sa femelle et se maintient sur son dos en se servant, pour l'étreindre, du dernier article de ses tarses antérieurs , qui a la forme d'une palette, comme nous l'avons dit plus haut. En résumé , ce que l'histoire de ces in- sectes offre de plus curieux, c'est : 1" la fa- culté qu'a la femelle de filer une coque à l'aide d'organes situés à l'extrémité de l'ab- domen , comme chez les Araignées, seul exemple qu'on puisse citer parmi les Coléo- ptères parvenus à l'état parfait; 2* le chan- gement qui s'opère dans leur organisation intérieure au moment de leur transforma- tion en nymphe, changement tel que, de carnassiers qu'ils étaient sous la forme d« î-eo HYD larves, ils deviennent herbivores dans Tâge adulte; aussi le tube digestif, extrêmement court dans la larve , acquiert-il quatre ou cinq fois la longueur du corps dans Tinsecte parfait, et rappelle, par sa contexture, celui des Lamellicornes. (Duponchel.) *H1'DR0PHÏS (v^cop, eau; of.q, ser- pent). iiEPT. — Oppel {Rept.y 1811), d'après Latreille, a créé sous ce nom un groupe d'Ophidiens. Voy. pelamys. (E. D.) HYDROPHOllA {vàoio , eau; cpopô;, qui porte). BOT. CR. — Genre de Champignons hyphomycètes , établi par Tode {Mecld., II, 5 , t. 81 , f. 65). Voy. mycologie. HIDROPHOUE. Hydrophorus {vSpo'^o- poç, porteur d'eau), ms. — Genre de Dip- tères, division des Brachccères, famille des Brachystomes, tribu des Dolichopodes, établi par Fallen et adopté par M. Macquart, qui en décrit 4 espèces, toutes d'Europe. 11 place en tète VH. jaculus ¥a.\\., assez commun, p,eau; ,].vx-o, pha- lène). INS. — Genre de la tribu des Phry- ganiens , groupe des Hydropsychites , de l'ordre des Névroptères, établi par M. Pic- tet, et généralement adopté. On en con- naît plusieurs espèces européennes. L'//. atomaria Pict. peut être considéré comme le type du genre. (Bl.) *HYDROPSYCHID.^. ins. -Syn. d'Hy- dropsychitœ, Burm. (Bl.) *HYDROPSYCHITES. Hydropsychilœ (utîwp, eau ; ^j^vx^, phalène), ins. —Groupe de la tribu des Phryganiens, de l'ordre des Névroptères, caractérisé par des palpes maxillaires simples dans les deux sexes; par des ailes sans nervures transversales , des antennes sétacées , etc. Nous rappor- tons à ce groupe les g. Rhyacophila, Tino- des, Philopotamus et Hydropsyche. (Bl.) HYDROPTILA. ins.— Genre de la tribu des Phryganiens, groupe des Hydroplilites, de l'ordre des Névroptères, établi par Dal- man. Les Hydroptiles, dont le corps est très grêle, se reconnaissent à leurs antennes simples, et à leurs jambes intermédiaires munies de deux éperons. On connaît seuleme'nt quelques espèces 96 762 HYD européennes de ce genre : H. pulchricomi&j flavicornis Pictet, elc. (Bl.) HYDROPTILIDES. iNS. — Voy. hvdro- PTILITES. (Bl.) *HYDROPTILITES. Hydroptilitœ. ins. — Groupe de la tribu des Phryganiens, de l'ordre des Névroptères, caractérisé par des palpes maxillaires de cinq articles poilus , des ailes postérieures sans plicature , etc. Nous rattachons à ce groupe les genres Na- rycia, Agraylea, Hydi'optila. (Bl.) HYDKOPYXIS (O'tîcop, eau; ttu^'ç, boîte). BOT. PH. — Genre dont la place dans la mé- thode n'est pas encore déterminée. 11 a été établi par Rafinesque {Flor. Ludov., 9i) pour des herbes croissant dans les marais de la Louisiane. * HYDROSAURUS {Zêop, eau ; aaOpoç, lézard ). rept. — Ce nom a été appliqué à deux genres de Reptiles, voisins des Lézards, par M. Kaup {Isis, 1828 ) , et par M. Wa- gler (Si/sL amphib., 1820). (E.D.) *HYDROSOKEX (utîwp, eau ; sorex, mu- saraigne). MAM. — M, Duvernoy {Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Strash., t. II, 1835) désigne sous ce nom un groupe d'Insecti- vores de l'ancien genre des Musaraignes. Voy. ce mot. (E. D.) HYDROSTACHYS ( utîup , eau ; ara- xu;, épi ). BOT. PH. — Genre placé avec doute par Endlicher dans la famille des Podostemmées. Il a été établi par Dupetit- Thouars ( Gen. Madagasc, n. 5) pour des herbes aquatiques de Madagascar. HYDROSULFUîlîQUE (acide), chim. — Gaz hydrogène sulfuré; Acide sulfhydriq^ie ; Sulfde hydrique. Le Soufre et l'Hydrogène ne peuvent se combiner à la température ordinaire; mais, si on les expose à une tem- pérature rouge, en leur faisant traverser un tube de porcelaine, ils peuvent s'unir en partie, et donner lieu au composé qui fait le sujet de cet article. Le Gaz acide sulfhydrique se forme toutes les fois que le soufre se trouve en contact avec l'Hydrogène à l'état de gaz naissant. Cette condition se présente dans un grand nombre de réactions et de décompositions chimiques, soit artificielles, soit naturelles. Aussi le Gaz sulfhydrique se rencontre-t-il fréquemment dans la nature ; il accompagiie les phénomènes volcaniques; il se défrage par les crevasses du sol pendant les treniMc- HYD ments de terre. Mais c'est surtout à l'état de solution dans l'eau qu'on le trouve dans un grand nombre de lieux; il constitue, ainsi dissous, les eaux sulfureuses, telles que celles des Pyrénées , d'Enghien , etc. , etc. {Voy. EAUX minérales). On le rencontre aussi parfois renfermé et en quelque sorte condensé dans les pores de certaines substances : les masses de soufre, par exemple, en dégagent une grande quantité au moment où on les tire du sol, et les terrains, au milieu desquels se trouvent ces masses, en contiennent éga- lement. Dans les laboratoires, on se procure le Gaz sulfhydrique en décomposant un Sulfure par l'Acide sulfurique étendu d'eau, ou par l'Acide chlorhydrique. Dans ce premier cas, l'eau est décomposée, ainsi que le Sulfure, et il y a formation d'un Sulfate et de Gaz sulfhydrique; dans le second, l'Acide chlor- hydrique se divise; le Chlore se combine avec le métal du Sulfure, et l'Hydrogène avec le Soufre. Le Gaz acide sulfhydrique, dont la décou- verte est due à Schèele est incolore, d'une odeur et d'une saveur d'oeufs pourris, qui le rendent parfaitement reconnaissable. Sa densité est de 1,1912; sa composition, SIV. Il rougit faiblement la teinture de Tourne- sol, éteint les corps en combustion, et brûle lui-même avec une flamme d'un bleu pâle, en laissant un léger dépôt de Soufre. En l'exposant à un froid considérable et à une très forte pression, M. Faraday est parvenu à le liquéfier. L'eau à -f- 11° et sous la pres- sion de O^TG, en dissout trois fois son volume. L'air et l'Oxygène, sans action sur lui à la température ordinaire, le décomposent à une température élevée; il y a formation d'eau et d'Acide sulfureux. Le Chlore, le Brome, l'Iode, à la température ordinaire, s'empa- rent de l'Hydrogène et laissent le Soufre à nu. Cette propriété est mise à profit pour purifier les lieux infectés de Gaz hydrogène sulfuré. Les métauxledécomposentaussiavec une grande facilité, et il y a formation d'un Sulfure qui se reconnaît le plus ordinaire- ment à sa couleur noire. Le Gaz sulfhydrique est l'un des plus dé- létères que l'on connaisse; il asphyxie et fait périr presque subitement les anmianx qui le respiient. -■-„ de ce gaz dans Pair suffit pour donner la mort à un cheva!; jiiri. HYÈ à un oiseau. Sa présence dans les fosses d'ai- sance est la cause la plus fréquente des ac- cidents qui surviennent aux vidangeurs. Son contact trop prolongé avec la peau, et surtout avec la peau dénudée, est loin d'être sans danger. A l'état gazeux, le Gaz sulfhydrique n'est employé que dans les laboratoires. Dissous dans l'eau et constituant certaines eaux mi- nérales, il est d'un grand usage. (A. D.) *H\DnOTÉE. Hydrotœa {Z^v>p, «au).iNS. — Genre de Diptères établi parM.Robineau- Desvoidy [Essai sur les Myodaires, p. 509), et adopté par M. Macquart dans sa méthode, qui le place dans la tribu de3 Muscides , section des Anthomyzides. M. Macquart en décrit 19 espèces, dont 18 d'Europe , et 1 ifuliginosa, R.-D.) de l'Ile de France. Il les partage en trois groupes , d'après les cuisses antérieures des mâles qui sont armées tantôt d'une épine, tantôt de deux, et tantôt mu- tiques. Nous citerons, comme type du pre- mier groupe, VHydrotœa dentipes Meig., très commune en France; comme type du se- cond , VHydrotœa meleorica R.-D. , et comme type du troisième, VHydrotœa pal- pala R.-D., dont cet auteur a fait son g. Blainvillia. (D.) HYDROUS {ZSœp, eau; Zç, cochon), ms. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Palpicornes , tribu des Hydrophi- liens, établi par Linné , qui y comprenait tous les Hydrophiles , mais dont le nom ne s'applique plus aujourd'hui, pour les ento- mologistes français , qu'à ceux qui ont les crochets de leurs tarses non bifides , leur carène sternale faible, et ne dépassant pas l'origine des pattes de derrière , et surtout la saillie sternale du prolhorax , avancée postérieurement en pointe, et non point creusée en gouttière comme tous les Hydro- philes proprement dits. Le type de ce genre est VHydrous cara- boida ( Hydroph. id. Fabr.) , qui est très commun en France. (D.) lïlDRURUS. BOT. CR.— Syn. deCluzelle. ÏIYDRUS {Zêpoç , serpent aquatique.) r.EPT. — Ce nom a été appliqué par Schnei- der {Hist. amph., 1799) à un genre d'Ophi- diens, qui a été partagé en plusieurs grou- pes distincts. Voy^ les mots bydrophys, pe- LAMIS et CHERSYDRUS. (E. D.) HYÈIME. Hyœna. mam. — Les Hyènes HYE 7g: forment, dans la classification de M. Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire, un genre de la tribu des Hyéniens {Voy. ce mol), la cinquième de la grande famille des Viverridés ( Voy. ce mot), qui, avec celle des Potidés, compose le sous-ordre des Carnivores, ordre des Car- nassiers. Le caractère qui distingue, dans la tribu des Hyéniens, le genre Hyène du genre Protèle, est l'existence de quatre doigts a chaque pied. Dans la classiGcation de Cu- vier, le g. Hyène appartient, comme les Chats, au troisième groupe de la tribu des Carnivores digitigrades, groupe qui est ca- ractérisé par l'absence de dents derrière la carnassière d'en bas. Mais si ce système den- taire des Hyènes se rapproche de celui des Chats par ce dernier caractère et par son ensemble, il en diffère cependant par des dents beaucoup plus épaisses et moins tran- chantes, et aussi par l'existence d'un talon à la carnassière d'en bas. On compte 34 dents chez l'Hyène : 18 à la mâchoire su- périeure, et 16 à la mâchoire inférieure. Les 18 dents supérieures sont: 6 incisives, 2 canines et 10 mâchelières, celles-ci com- prenant 6 fausses molaires , 2 carnassières et 2 tuberculeuses. Les 16 dents inférieures soht: 6 incisives, 2 canines et 8 mâchelières qui comprennent 6 fausses molaires et 2 carnassières. La différence entre le nombre de dents aux deux mâchoires vient donc de l'absence de tuberculeuses à la mâchoire inférieure. Les incisives d'en haut sont échancrées transversalement, et le lobe in- terne résultant de cette échancrure est par- tagé en deux ; la troisième incisive est lon- gue, crochue, et ressemble à une petite ca- nine. Les incisives inférieures ne présentent pas ce caractère. La première fausse molaire supérieure est petite, à une seule racine, et à pointe mousse ; les 2 fausses molaires sui- vantes , ainsi que les fausses molaires in- férieures, ont une très grande épaisseur, et sont plutôt coniques que coupantes, con- trairement à ce qui existe chez les Chats. La carnassière inférieure se prolonge en ar- rière en un talon assez développé, qui joue, pendant la mastication, contre la dent tu- berculeuse supérieure. Cet épaississement des molaires diminue , comme il est facile de le comprendre, leur qualité tranchante; et le nombre des fausses molaires étant plus considérable que chez les Chats , et exigeant. ■64 HYÉ HYE par conséquent, un i)lus grand allonge- ment des mâchoires , affaiblit leur action , en même temps que la situation du con- dyle bien au-dessus de la ligne alvéolaire ôte encore à leur puissance. Cependant le grand développement de la crête sagit- tale et de Tépine occipitale , la largeur de la tête , l'écartement considérable des arcades zygomatiques, indiquent encore une grande force; en effet, les muscles qui met- tent en jeu l'armature de la mâchoire, et ceux qui fixent la tête sur le cou , sont si vigoureux , qu'il est presque impossible de forcer les Hyènes à lâcher ce qu'elles ont saisi, en le leur arrachant, et les voyageurs nous racontent avoir vu ces animaux em- porter dans leur gueule des proies énormes sans les laisser toucher le sol. Les violents efforts qu'exigent de pareils mouvements amènent quelquefois l'ankylose des vertè- bres cervicales. Les Hyènes sont néanmoins beaucoup moiri-s sanguinaires qu'on ne le croit vulgairement.ct bien moins carnassières que les Chats; l'extrême facilité avec la- quelle elles brisent les os les plus durs, et le goût qu'elles ont pour cette sorte d'ali- ment, indique précisément que , si leurs dents sont solides et fortes , elles sont {)eu propres à déchirer les proies vivantes. Aussi les Hyènes préfèrent-elles la viande qu'un commencement de putréfaction a déjà ramollie , et on a pu les habituer à se nourrir de substances végétales , de racines et de pain. Si elles attaquent quelquefois l'homme ou les animaux, ce n'est qu'à dé- faut de charognes, et souvent après avoir es- sayé du régime végétal. Pennant, Buffon , Guvier, Barrow,citent des exemples d'Hyènes apprivoisées. Par leur forme générale, les Hyènes res- semblent un peu aux Chiens, mais s'en distinguent au premier coup d'œil par l'o- bliquité de leur corps et la bizarrerie de leur allure. En effet , le train de derrière paraît être beaucoup plus bas que celui de devant, non pas qu'il le soit réellement, mais parce que le membre postérieur est toujours dans un état de flexion ; et c'est cette circon- .stancc qui a fait dire que l'Hyène boite, surtout lorsqu'elle se met en marche. Nous avons déjà dit que les pieds sont tétiadactyles; les doigts sont armés d'on- Ifl'js épais, courts, forts et tronqués, qui ne sont propres qu'à fouir, et ne peuvent servir comme des griffes capables de retenir et de déchirer une proie. Aux membres antérieurs on trouve, sur le squelette, un petites qui y représente le pouce, et qui correspond à un petit tubercule calleux , saillant à l'exté- rieur. La tête est terminée par un museau obtus ; au bout de ce museau sont situées les narines, qui sont entourées d'un muffle, comme celles des Chiens. La langue est rude et garnie de papilles épineuses, comme celles des Civettes et des Chats; les oreilles sont grandes, très larges et presque nues; les yeux sont grands , et la pupille a la forme d'un triangle à base arrondie. On devine, à la description de ces organes , que les Hyè- nes sont des animaux nocturnes, qui, par la nature de leurs armes, doivent être fé- roces, bien qu'ils ne semblent pas destinés à la chasse et qu'ils soient lâches , et qui , en raison de la disposition de leur membre postérieur, doivent paraître traînants et embarrassés dans leur allure. Les particu- larités que l'on connaît sur leurs mœurs sont tout-à-fait en harmonie avec leur organisa- tion. Les Hyènes habitent des cavernes, qu'elles quittent la nuit pour aller à la re- cherche des cadavres et des restes infects, abandonnés sur le sol ou enfouis dans la terre. On les voit quelquefois pénétrer dans les habitations pour y chercher les débris de la table et les parties des animaux qui sont rejetées; souvent, dans le silence des ténèbres , elles entrent dans les cimetières, y fouillent les tombeaux, et emportent les corps morts qu'elles ont déterrés. Les habi- tants des pays chauds où elles se trouvent ont su tourner à leur proflt les instincts immondes des Hyènes, et se reposent sur elles du soin de débarrasser leurs villes des charognes et des immondices qu'on laisse le soir dans les rues. Pendant la nuit, les Hyènes pénètrent dans l'enceinte des murs, enlèvent avec avidité tous ces débris dont elles se repaissent, et délivrent ainsi l'homme des maladies qu'engendreraient tous ces miasmes infects et pernicieux en se répandant autour de son habitation. Les organes génitaux des Hyènes ressem- blent beaucoup à ceux des Chiens : cepen- dant ils s'en distinguent par l'absence dv. l'os périal, qui, suivant Geoffroy-St-Hilaire, y est représenté par un petit os, placé dans HYÈ IIYÈ 765 ia civile colyloïde, entre l'ischium, le pubis et l'iléum. Entre l'anus et la queue, on trouve , chez les mâles et chez les femelles, une petite poche glanduleuse , qui sécrète une humeur épaisse et onctueuse , dont l'odeur est très féiide. L'existence de cette poche, considérée par les anciens comme une vulve, leur a fait croire que l'Hyène est hermaphrodite , et de là toutes les fables et les traditions superstitieuses dont l'his- toire de cet animal est chargée. Élien nous rapporte à ce sujet mille contes ridicules qui n'avaientde fondements que dans l'ima- gination ignorante des gens effrayés. Pline nous dit que l'Hyène, hermaphrodite, change de sexe tous les ans; qu'elle rend les Chiens muets par le seul contact de son ombre; qu'elle imite la voix humaine, et appelle même les hommes par leur nom,elc. A côté de ces récits absurdes , si nous pla- çons la description exacte qu'Aristote donne de l'Hyène, nous retrouverons le caractère d'observation rigoureuse et calme qui dis- tingue les travaux du célèbre naturaliste grec , et nous verrons qu'il a su expliquer la cause des erreurs déjà répandues de son temps. Suivant lui , le nom de Hyène a été donné à un animal de la taille et de la couleur du Loup, dont les dents sont en scie et le poil épais , comme chez ce der- nier, dont le cou porte une sorte de cri- nière qui s'étend sur toute l'épine, et qui présente en outre une ouverture placée en- tre la queue et l'anus, que l'on prendrait pour le caractère de la femelle, bien que celle-ci ait, comme les autres animaux, l'ouverture de la vulve placée sous l'anus {Aristole, Hist. VI, 32 ; VHI, 5). Mais tant de fables se mêlèrent à ce portrait si bien tracé, que les naturalistes modernes furent longtemps à reconnaître la véritable Hyène des anciens. Les uns , avec Belon , crurent que ce nom avait été donné à la Civette; d'autres, et cela est plus extraordinaire, la retrouvèrent dans le Mandrill. Nous savons aujourd'hui que cet animal est un carnas- sier qui habite l'Afrique et l'Asie , celui que Linné avait réuni aux Chiens, sous le nom de Canis hyœna , et qui est devenu le type de notre genre Hyène , dans lequel on compte maintenant quatre espèces. Les Hyènes sont toutes de l'ancien con- tinent ; il n'en existe pas dans le nouveau, j et l'animal auquel on a donné le nom i d'Hyène d'Amérique est le Loup rouge du Mexique, espèce du genre Chien. II parait j que la France, l'Allemagne, l'Angleterre, I possédaient autrefois une espèce d'Hyène. j ( Voy. HYÈNES FOSSILES.) I 1. Hyène hayke, Hyœna vulg avis Geoff. j Sl-Hil. , Canis hyœna Linn. C'est l'Hyène j des anciens, si exactement et si brièvement I décrite par Aristote, celle sur laquelle on a I débité les fables que nous avons citées plus j haut. Oppien semble aussi l'avoir bien con- j nue, quand il la dépeint comme un animal j à dos voûté, portant de longues bandes noi- i res, et ennemi mortel des Chiens. On l'a j vue à Rome, pour la première fois, sous le I règne de Gordien. Le pelage de celte espèce I est d'un gris jaunâtre , rayé transversale- ment de noir; les bandes noires du dos et, de la croupe se dirigent du dos au ventre ; elles se courbent et deviennent obliques, en se continuant avec les raies des épaules et des cuisses ; celles des jambes sont peti- tes, horizontales, interrompues, et entre- mêlées de taches en roses, ou de petites ta- ches pleines. La tête porte un poil très court, roussàlre , varié irrégulièrement de noir; le menton est noirâtre; la gorge est toute noire. Sur le dos s'étend une longue crinière noire, ondée de jaunâtre, et qui est continuée, sur le cou et sur ia queue, par des poils plus allongés et plus raidcs que ceux du reste du corps. Les oreilles sont longues, de forme conique, larges à la base, presque nues, et de couleur brune. Les pat- tes sont uniformément grisâtres , velues jusqu'au bout des doigts. La queue est de moyenne longueur, et garnie de poils allon- gés et touffus. Sans comprendre cette queue, l'animal a 1"',08 de longueur , et Bruce a tuédansl'Atbaraun individu beaucoup plus grand. Cette espèce est plus difficile à ap- privoiser, bien qu'on ait quelquefois réussi à le faire. M. Isidore GeonVoy-Saint-Hilaiic rapporte que celles de la ménagerie du Mu- séum ne se ;-ont jamais adoucies, et que l'une d'elles se rongea tous les doigts des membres postérieurs, qui furent ainsi com- plètement détruits. L'Hyène rayée habite la Perse, la Sync , l'Arabie, l'Egypte, la Barbarie et l'Abjs- sinie. C'est l'Hyène de celle dernière contrée que 766 JiVE HYÈ Bruce a décrite sous le nom de Canis hyœno- melas : c'est une simple variété de l'Hyène rayée; elle ne s'en distingue, comme nous l'avons indiqué plus haut , que par une plus grande taille. 2. Hyène brune , Hyœna fusca Geoff.- St-Hil. Cette espèce est très voisine de la précédente , et a été établie , par Geoffroy- Saint-Hilaire , sur un individu que possède le Muséum, et dont on ignore la patrie. Gu- vier l'a décrite dans son ouvrage sur les Ossements fossiles , et il ne faut pas la con- fondre avec l'Hyène rousse de cet illustre zoologiste [voy. plus bas 3 , Hyène tachetée). Tout le corps de cette Hyène est couvert de poils longs et pendants, d'un brun roux; la tête est couverte de poils courts, bruns-gri- sâtres ; le dessus du dos , les flancs et les cuisses sont ondes, les jambes sont un peu plus noirâtres ; les pattes sont annelées de blanc et de brun ; le dessous du corps , la face interne des membres, le carpe et le tarse sont d'un blanc sale ; les poils du carpe sont aussi longs que ceux de la crinière; la queue est unicolore , longue et touffue ; les oreilles sont allongées, pointues, et pres- que nues. 3. Hyène tachetée, Hyœna capensis Desm., Canis crocata Linn. Le pelage de cette Hyène est d'un jaune roux, marqué de nombreuses taches d'un brun foncé, qui sont disposées sur le corps en bandes longi- tudinales, et répandues plus irrégulièrement sur les épaules et sur les cuisses ; la queue longue , garnie de poils longs , peu toulTus et noirs, est aussi tachetée à son origine. Le dessous du corps et la face interne des mem- bres est d'un fauve blanchâtre. Les oreilles sont larges et courtes, presque nues , et d'une forme à peu près carrée. Le poil de l'Hyène tachetée est plus court que celui de l'Hyène rayée; il devient relativement plus long sur le cou et sur le dos, où il forme une petite crinière peu fournie. Cette espèce habite le midi de l'Afrique, et se voit aussi en Barbarie ; Delalande en a rapporté le jeune, dont la tête est fauve et le corps noirâtre , marqué seulement de quelques taches sur le dos et à l'origine de la queue. Une race différente se trouve aussi au Cap , et se distingue par des taches en plus petit nombre; par un poil plus long, plus doux , d'une couleur rousse plus fon- cée; par les jambes noires et le ventre noi- râtre. C'est cette race que Cuvier a désignée sous le nom d'Hyène rousse, dans ses Osse- ments fossiles; c'est celle qui est la plus ré- pandue au Cap. Il ne semble pas qu'on doive faire de ces deux races deux espèces dis- tinctes. L'Hyène tachetée paraît être moins féroce que l'Hyène rayée ; Barrow dit qu'on l'em- ploie pour la chasse et qu'elle égale le chien en fidélité et en intelligence. On en a con- servé, à Paris, un individu pendant seize ans; il s'est toujours montré très doux, si ce n'est dans sa vieillesse pendant laquelle les infir- mités le rendaient plus farouche. Quand il arriva à Lorient, il s'échappa, courut quel- que temps dans les champs sans causer au- cun dommage , et se laissa reprendre sans résistance. Une quatrième espèce est I'Hyène peinte, Hyœna picta Temm. , Hyœna venatica Burchell. Cuvier la désigne sous le nom de Chien Hyénoïde. Ses caractères et ses mœurs ont été présentés sous le nom générique d'Hyénoïdes. Voy. chien. (Ém. Baud.) HYÈIVES FOSSILES, paléont. --De nombreux ossements fossiles d'Hyènes se ren- contrent dans les cavernes, dans les terrains meubles et même dans certaines brèches osseuses; et ils n'appartiennent pas tous à à la même espèce , car on en compte au moins 3 en Europe. L'Hyène des cavernes , flf". spelœa , ca- ractérisée pour la première fois par Cuvier dans ses Recherches sur les ossements fossi- leSj est plus voisine de l'Hyène tachetée que de l'Hyène rayée. Les caractères particu- liers des os et des membres seraient trop longs àénumérer; nous nous contenterons d'in- diquer ceux des dents carnassières : le lobe postérieur de la carnassière supérieure est plus grand que dans l'Hyène tachetée, tan- dis que dans la Hyène rayée il est plus petit. La carnassière inférieure n'a en arrière de ses deux lobes tranchants qu'un léger bour- relet et n'offre point de tubercule interne à son lobe postérieur. M. de Blainville a ajouté aux caractères différentiels déjà connus ceux de la dent tuberculeuse supérieure, qui est petite et à une seule racine comme dans l'Hyène tachetée. Cette espèce, d'une taille plus élevée que nos Hyènes actuelles, se trouve en France , en Allemagne et en An- ^^ HYE gleterre dans plusieurs cavernes et princi- palement dans celle de Kirkdale, illustrée par M. Buckland dans ses lieliquiœ dilu- viance. L'Hyène de Montpellier, H. mons-pessu- lana de Christel , H. pi'isca de MM. Marcel près. 4" M. Gay-Lussac proposa le premier de déterminer l'état hygrométrique de l'air, «mi observant les températures iruliquéos, et p.ir un thermomètre sec, et par un thermomèii j HYG HYG dont le réservoir serait tenu constamment mouillé. Depuis, un savant de Berlin, M. Auguste, s'est occupé de cette question, et a publié sur ce sujet plusieurs mémoires intéressants. Voici comment il opère : deux thermomètres, aussi semblables que possible, et sensibles d'une manière appréciable à ^ de degré, sont placés i'un près de l'autre; la boule de l'un d'eux est couverte d'une mousseline constamment humectée au moyen d'une mèche qui plonge dans une capsule pleine d'eau. En vertu de l'évaporation, la température du thermomètre mouillé est d'autant plus basse que l'air est plus sec et le baromètre moins haut. 11 devient donc possible de connaître, par le froid résultant de l'évaporation, la quantité de vapeur con- tenue dans l'air: aussi l'appareil a-t-il reçu de son inventeur le nom de Psychromètre {^vxpôv, froid). L'application de ce procédé exige, comme on le voit, l'emploi de deux thermomètres identiques, et l'on sait combien, malgré tous les soins apportés à leur construction, il est difficile d'avoir deux instruments réellement comparables. On peut remédier à cet incon- vénient en n'employant qu'un seul thermo- mètre à grande marche et qui puisse donner des indications à toutes les tcjtipératures à observer. L'instrument le plus propre à ces sortes d'expériences et le plus susceptible de deve- nir un appareil psychrométrique des plus simples et des plus rigoureux , est le thermo- mètre métastatique à alcool de M. Walferdin, dont la construction est telle qu'il se règle à volonté à toute température, et que, dans la limite des observations nécessaires pour les déterminations psychrométriques , il peut indiquer et au-delà la lOO*' partie d'un degré centésimal, sans que sa cu- vette dépasse le volume de celle des plus petits thermomètres employés en météoro- logie. Il suffit pour cela d'engager dans la tige la bulle de mercure qui sert d'index, à une température un peu supérieure à la tempé- rature ambiante que l'on détermine alors, puis de faire tourner l'instrument en fronde, après avoir entouré sa cuvette de mousse- line humide pour que l'évaporation ait lieu, de noter la nouvelle indication et de com- parer entre elles les deux observations obte- nues, comme on le voit, avec le même in strument. Nous venons de faire connaître les diffé- rents procédés à l'aide desquels on peut déterminer l'état hygrométrique de l'atmo- sphère. Il nous sera plus difficile de constater les résultats obtenus; car l'Hygrométrie ^ cette importante partie de la physique gé nérale, présente bien des incertitudes que peuvent seules dissiper de nombreuses ob- servations faites en tous temps, en tous lieux, à toutes hauteurs, etc., etc. Il faut connaî- tre, en effet, quelles sont les variations diur- nes de la quantité de vapeur d'eau, ses variations annuelles, reconnaître les condi- tions hygrométriques des différents climats, celles de l'atmosphère à différentes hauteurs, l'influence que les vents exercent sur ces conditions. Peu de physiciens se sont occu- pés jusqu'à présent de la solution de ces problèmes, et encore les observations de ceux qui se sont livrés à cette étude se contredisent-elles souvent : aussi termine- rons-nous cet article par la phrase qui sert de conclusion au mémoire de M. le profes- seur Regnault. « Il est à désirer que les physiciens qui )) s'intéressent aux progrès de la météorolo- » gie veuillent bien s'occuper de ces expé- » riences dans des climats différents, et » j'espère que la discussion à laquelle je » viens de me livrer et les méthodes que j'ai )) exposées dans ce mémoire pourront leur » être de quelque utilité dans leurs recher- » ches. » Le passage à l'état liquide de la vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère déter- mine les météores aqueux connus sous les noms de Rosée , Gelée blanche , Brouillard , Nuages, Pluie et Neige. Quoique ces différents précipités atmosphé- riques aient été observés depuis le commen- cement des temps , cependant ce n'est que depuis un peu plus d'un demi-siècle que des lois positives ont remplacé les hypothèses qui avaient été successivement mises en avant pour les expliquer. En 1784, Hutton établit les principes suivants : Quand deux masses d'air saturées , mais de température inégale, se rencontrent, il y a précipitation de vapeur aqueuse. Si les masses d'air ne sont pas à l'état de saturation, elles de- viennent néanmoins plus humides, et;, si HYL les températures sont fort difTëientes , il y a précipitation , quand bien même les deux masses d'air ne seraient point saturées. A l'époque de leur apparition , les lois de Hutton furent combattues par Deluc , qui avait émis une théorie dont le temps a fait justice , tandis que celle de Hutton s'est toujours maintenue. (A. Duponchel.) * H\'GROi\OMA (ûypôç , humide ; voa^' , pâture). INS. — Genre de Coléoptères penla- mères, famille des Brachélytres , tribu des Aléocharides, établi par M. Erichson {Gênera et species Slaphylinorum , p. 79), qui n'y rapporte qu'une seule espèce , Hygr. dimi- diata, retranchée du g. Aleochara de Graven- horst. Cette espèce se trouve en Allemagne où elle habite dans le sable humide entre les roseaux. (D.) HYGROPHILA (iypo'ç , humide; (fîÀo,, qui aime), bot. ph. — Genre de la famille des Acanlhacées-Echmatacanihées , établi par R. Brown {Prodr., 479). Herbes maré- cageuses de l'Asie et de la Nouvelle-Hol- lande tropicale. Voy . acanthacées. — bot. CR. — Mack., syn. de Dumortiera , Nées. HYGROSCOrE (Cyoov, l'humidité ; axo- irecD , je vois, j'examine), phys. — Instru- ment destiné à constater l'humidité de l'air. Voy. HYGROMÈTRE. (A. D.) *HYGROTOPïnLA (^ypT/i;, humidité; yt'ioç , aimant), ins. — Genre de Coléoptè- res tétramères , famille des Clavipalpes , créé par nous et adopté par M. Dejean dans son Catalogue. L'espèce qui nous a servi à l'établir, le Tritoma piligei'um MiiUer, Ger- mar, se rencontre probablement dans toute l'Europe. (C.) HYLA. REPT. — Nom latin du genre Rainette. Voy. ce mot. (E. D.) HYLACIUM (Siv), bois), bot. ph.— Genre de la famille des Rubiacées-Guettardées , établi par Palisot de Beauvois ( Flor. owar.y 83, t. 118). Arbrisseaux d'Oware. Voy. ru- BIACÉES. *HYL.«DACTYLUS {hyla , rainette; <îûtxTu).oç , doigt). REPT. — Sous-genre de Crapauds, d'après M. Tschudi {filass. Batr., 1838). (E. D.) HYL.^OSAURUS. paléont. — Voy. di- HOSAURIENS. *HYLAIA (vXaroç, de bois), ins. — Genre de Lépidoptères subpentamères , trimères deLatreille, famille des Fungicoles , créé HYL 773 par nous, avec la Lycoperdina rubricollis de Dahl , espèce propre à la Hongrie. Ce genre a été adopté par M. Dejean , dans son Ca- talogue. (C.) * HYLARANA (/l'i/ia, rainette; rana , grenouille), rept. — Sous-genre de Riii- nettes, d'après M. Tschudi {Class. Batr., 1838). (E. D.) *HYLASTES {^U, bois), ins. —Genre de Coléoptères tétramères , famille des Xy- lophages, tribu des Scolytaires, établi par M. Erichson (irc/iives de Wiegmann, 183G) et adopté par les entomologistes anglais ainsi que par M. Delaporte, qui lui donne pour type VHyl. ater Erich. {Bostrichus id. Payk.), qui se trouve en Europe. (D.) *HYLAX (u)y) , bois), ins. — Genre de Co- léoptères subpentamères (tétramères de La- treille), famille des Cycliques, tribu de» Chrysomélines de Lat,, de nos Colaspides, créé par M. Dejean. L'espèce type et uni- que, H. sanguinipes Dej. (rw/îpennis Klug), est originaire du Brésil. (C.) HYLECC»:TUS {Zl-n, bois; xoTtoç, lit). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , établi par Lalreille, qui le place dans sa fa- mille des Serricornes et la tribu des Lime- Bois. Leurs larves ressemblent à celles des Lymexylons et font beaucoup de tort aux bois de chêne. M. Dejean, qui met ce genre dans la famille des Térédyles , en men- tionne 6 espèces dans son dernier Catalogue, dont 4 d'Amérique et 2 d'Europe. Le type du genre est VH. dermestoides Fabr. , qui se trouve en Allemagne et en Angleterre. (D.) *HYLÉMYIE. Hylemijia {ZUy bois; uvToL , mouche), ins. —Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy dans son Essai sur les Myodaires , p. 550. M. Mac- quart, qui adopte ce genre, le place dans la tribu des Muscides , section des Antho- myzides, et en décrit 26 espèces, dont 25 d'Europe et 1 d'Amérique. Les Hy- lémyies ressemblent beaucoup aux Hydro- phories, et n'en sont bien distinctes que par les dimensions des cuilleronsetpar la forme plus cylindrique de leur abdomen. M. Ro bineau-Desvoidy place en tête de ce genre une espèce qu'il nomme //. strenua, comme inédite, et que M.Macquart rapporte àVAn- thomyia strigosa de Meigen. Elle se trouve dans toute l'Europe. (D.) UYLESIIVLS (v)y), bois; aîvoç , dom- 774 IIYL HYL mage), ixs. — Genre de Coléoptères tétra- rtières, famille des Xylophages, tribu des Scolytaires, établi par Fabricius et généra- lement adopté. Le dernier Catalogue de M. Dejean en mentionne 15 espèces, dont C) d'Amérique, 1 de l'Ile de France et 8 d'Eu- rope. Nous citerons, comme type du genre, VH. crenalus Fabr., qui se trouve princi- palement en Suède et quelquefois aux envi- rons de Paris. (D.) *HYLIOTA , Swainson. ois. — Syn. gé- nérique de Bias. (Z. G.) *HYLITHUS. INS. — Genre de Coléop- tères hétéromères , famille des Mélasomes, établi par M. Guérin-Méneville {Malénaux pour une classiflcationdes Mélasomes, 1834, p. 12, pi. 108) et adopte par M. Solier qui, dans son Essai su7' les Collaptérides, le place 7, cou- pure). INS. — Genre de la tribu des Ten- thrédiniens, groupe des Hylotomites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Fa- bricius, et adopté par tous les naturalistes. Ces Hyménoptères sont assez nombreux en espèces , la plupart européennes ; leurs larves vivent sur les feuilles de divers vé- gétaux. On considère comme type du geniv l'H. DK LA ROSE ( H. rosœ L. ), dont la larve dévore les feuilles du Rosier. (Bl.;> ♦HYLOTO^IITES. Hylotomitœ. ins. — Groupe de la tril)u des Tenlhrédinicns , de l'ordre des Hyménoptères , caractérisé par des antennes un peu renflées vers le bout, et composées de trois à sept articles , dont le dernier est très long et fusiforme. Les Hylotomites sont répandus dans diverses régions du monde. On y rattache les genres Schizocera , Ptilia , Hyloloma, Plerigopho- rus, Cephaîocera. (Bl.) * HYLOTRLPES (u/-o , bois ; rpuTrâw , je troue), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères , famille des Longicornes, tribu des Gérambycins , créé par M. Serville {Ann. de la Soc. eiit. de France y t. 3, p. 77 ) avec le Cerambyx bajulus de Linné , espèce qui se rencontre en Europe et aux États-Unis. (G.) HlLUllGUS (w/oupyo'ç, qui travaille le bois). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Xylophages , tribu des Scolytidaires , établi par Latreille aux dé- pens des Hylesinus deFabricius. Le dernier catalogue de M. Dejean en mentionne 16 es- pèces , dont 11 d'Europe et 5 d'Amérique. Le type du genre est VH. Ugniperda , qui se trouve sous les écorces des Pins , en Suède ainsi qu'en France. (D.) HYMEAACHIVE , Paliss. bot. ph. — Syn. de Panicum, Linn. HYMEi\/EA. BOT. PH. —Genre de la fa- mille des Papilionacées-Cœsalpinices , éta- bli par Linné {Gen., n" 512). Arbre rési- neux de l'Amérique tropicale. Voy. papilio- NACÉES. HYMENAKTHEllA ( yp.vjv , membrane ; àyQnpx, anthère), bot. ph.— Genre placé par Endlicher à la suite des Alsodinées. Il a été établi par R. Brown {in Tuckey Congo, 442) pour des arbrisseaux ou des sous-ar- brisseaux indigènes des contrées extra-tropi- cales de la Nouvelle-Hollande et des îles voisines. HYMEîV'ANTHERlJM {-^l'-ny, membrane; àvTvjpa, anthère), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par Cassini (in Bullet. soc. philom., 1817, p. 76). Herbes du Mexique ou du Chili. Voy. COMPOSÉES. *HYMEIVARCIS(i,a-oV, membrane; ap- xc'oç, utile). INS. — MiM. Amyot et Serville {Ins. hémipl.. Suites à Buffon) ont établi sous ce nom un genre dont ils ont fait connaître IIYM 77/) deux espèces de l'Amérique septentrionale {H. punctata et //. œruginosa), remarquables par la disposition des nervures des ailes for- mant des cellules pcntagonales. (Bl.) HYMEIVELLA.BOT.cn. et ph.— Fr.,syn. de Leiodeiirna , Pers. — Moç. et Sessé , syn. de Triplateia, Bartl. IIYMÉIVÉLYTRES , Latr. ins. — Syn. de Psyllides. (Bl.) HY]ME]\IIJ]M. bot. cr. — Voy. agaric. IIYMEKOCALYX , Liuk. bot. ph. — Syn. iV Ahelmoschus , Medik. IIYMÉIVOGÈRE. Hymenocera (van'v, membrane; x/paç , doigt), crust. — Ce genre , qui appartient à l'ordre des Dé- capodes macroures , et qui a été établi par Latreille , est rangé par M. Milne Edwards dans sa famille des Salicoques et dans sa tribu des Alphéens. Le caractère le plus re- marquable de cette coupe générique est tiré de la conformation des pieds ; ceux de la première paire sont terminés par un long crochet, biOde au bout , et à divisions très courtes ; les deux suivants sont fort grands; leurs mains et leur doigt mobile sont dila- tés , membraneux et comme foliacés ; les pieds des trois dernières paires sont mono- dactyles. Les pattes - mâchoires externes sont foliacées, et recouvrent la bouche. Enfin les antennes supérieures se terminent par deux filaments, dont le supérieur est membraneux, dilaté et foliacé. L'espèce unique , qui nous est entièrement incon- nue, d'après laquelle Latreille a établi ce genre, avait été trouvée dans les mers d'Asie , et faisait partie de la- collection du muséum. (H. L.) *IIY]\1E^"0GASTER (ipy^v, membrane; yauTrîp, ventre), bot. cr. — Genre de Cham- pignons gastéromycètes, tribu des Tubéra- cés , établi par Vittadini {Tuberac. , 20, t. 2, etc.) pour de petits Champignons en- tourés d'un rebord à leur maturité. Voy. mt- COLOGII. * IIYMEA'OL.'ENA ( Cpyîv , membrane ; laXva, enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères-Smyrnées, établi par De Candolle {Prodv. , IV, 245). Herbes du Népaul. Voy. ombellifères. 1IYIVIEÎ\0LE1»1S, Cass. bot. ph.— Syn. de Melagnanthus, Endl. *HYMÉ^O!\lYCETES. Hymenomycetes. bot. CR. — Pries a établi sous ce nom une '76 HYM HYM classe de Champignons, comprenant tous ceux qui ont à l'extérieur une membrane fructifère dans laquelle sont placés les cor- puscules reproducteurs. HlMENOI^iEMA ( vfxriv , membrane ; vTjaa, fil ). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées-Gichoracées, établi par Gas- sini (m Dict. se. nat., XXII, 31 ). Herbes vivaces des parties orientales de la Méditer- ranée. Voy. COMPOSÉES. *HYMEl\OI\TIA,Esch. INS.— Synonyme d'' Hymenoplia , Esch. HIMEIVOPAPPUS ( vfAVîv , membrane ; TraiTTïoç, aigrette), bot. ph. — Genre de la famille des Composées - Sénécionidées , éta- bli par l'Héritier {Dissert. ined.). Herbes vivaces de la Caroline. Voy. composées. HYMENOPHALLUS, Nées. bot. cr. — Voy. phallus, Michel. *HYMÉ!\OPHYLLÉES. Hymenophylleœ. BOT. PH. — Tribu de la famille des Fougères. Voy. ce mot. HlMEI\0PHYLLUM(yfAV5v, membrane; yyX^ov, feuille), bot. ph. — Genre de Fou- gères, tribu des Hyménophy liées , établi par Smith {Fi. brit., III, 1141) pour de petites Fougères croissant entre les tropiques. Voy. FOUGÈRES. IlYMEl\OPLIA ( yfxyj'v , membrane ; onl-n , ongle. ) INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scarabéides phyllophages , établi par Eschscholtz. Le type du genre est VH. Chevrolatii Muls. {Serica strigosa Delap.), qu'on trouve en mai , dans les environs de Lyon , sur la Festuca elatior. (D.) HYMEIVOPOGOIV ( V^'v , membrane; TToSyuv , barbe), bot. ph. — Palis. Beauv., syn. de Diphysicum, Webb. et M. — Genre de la famille des Rubiacées-Cinchonées, établi par Wallich (m Roxburgh Flor. Ind., Il, 156). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. rubiacées. *IIYiVlEl\OPTEIlIS, Mant. bot. ph. — Syn. de Sphenopteris, Brong. HYMÉI\OPÏÈRES. Hymenoptera (Ou^îv, membrane; T^tpév, aile), ms. — Linné dési- gna sous cette dénomination l'un des ordres les plus considérables de la classe des Insec- tes. Tous les naturalistes l'ont adopté sans en changer les limites ; ce qui indique suf- fisamment que les Hyménoptères constituent un ensemble très naturel. On les reconnaît surtout à leurs ailes entièrement membra- neuses, pourvues de nervures sans réticula- tions, les ailes se croisant horizontalement sur le corps pendant le repos; à leur bouche composée de mandibules, de mâchoires et de lèvres libres plus ou moins allongées et propres à lécher. Les Hyménoptères sont, parmi tous les Insectes, ceux dont les mœurs offrent le plus grand intérêt, ceux dont l'instinct est le plus remarquable, ceux enfin chez lesquels «n admire une sorte d'intelligence, qui les place au-dessus des autres. En général, comparativement à la dimen- sion du corps , la tête est grosse chez les Hyménoptères. Les yeux occupent souvent un espace considérable, particulièrement chez certains mâles. Les ocelles manquent rarement; presque toujours il en existe trois. Les antennes affectent des formes assez di- verses, et servent ainsi à caractériser certains groupes. Celles des mâles ont ordinairement une longueur supérieure à celles des femelles. Cependant, dans la majorité des Insectes de cet ordre, les antennes sont filiformes, com- posées de treize articles dans les mâles, et de douze dans les femelles. Les pièces de la bouche varient notablement entre les diffé- rentes tribus de l'ordre des Hyménoptères. Toujours elles sont libres et bien développées ; mais, dans certains groupes, les mâchoires et la lèvre inférieure sont très longues. Ail- leurs, au contraire, elles deviennent fort courtes. Chez les Hyménoptères, qui sucent le miel dans le nectaire des fleurs, les appen- dices buccaux forment par leur rapproche- ment une sorte de tube propre à aspirer. Les mandibules sont toujours robustes, munies de dents, ou au moins très inégales, inté- rieurement, de manière à leur permettre de triturer des corps extrêmement durs. Chez les espèces qui pompent le miel des fleurs, les mandibules sont à peu près aussi fortes que chez les autres ; mais elles ne leur ser- vent nullement pour la manducation. Leur usage est seulement de triturer les corps que ces Hyménoptères emploient pour la construction de leur nid„ Le thorax de ces Insectes est de forme ova- laire. Le proihorax est constamment très petit, tandis que le mésothorax et le méta- thorax acquièrent toujours un grand déve- loppement. Le mésothorax, supportant les ailes antérieures, qui sont les plus grandes. HYM demeure aussi plus développé que le mé- talhorax. A la base des ailes, il offre une pe- tite écaille. Les Hyménoptères sont pourvus de quatre ailes, qui manquentcependant chez certaines femelles. Ces ailes sont nues, de consistance membraneuse, pourvues de nervures cornées, dont le nombre et la disposition varien t con- sidérablement entre les divers groupes et entre les divers genres. Dans certaines fa- milles , ces nervures viennent à manquer presque complètement. Ces différences con- sidérables qui existent entre les nervures des ailes des Hyménoptères, ont depuis long- temps attiré l'attention des entomologistes. Quelques uns d'entre eux ont même voulu classer tous les Insectes de cet ordre d'après ce caractère. Jurine est le premier qui ait suivi cette marche. I! a désigné sous le nom de nervure radiale la nervure la plus rap- prochée du bord interne , et nervure cubi- tale celle qui est au-dessous. De là aussi les dénominations de cellules radiales et de cel- lules cubitales appliquées aux cellules for- mées par des nervures transversales, abou- tissant à l'une et à l'autre de ces deux ner- vures. Toutes celles qui occupent la portion interne de l'aile ont été nommées générale- ment nervures et cellules brachiales. Mais, pour les distinctions génériques, on ne s'est guère occupé que des deux premières. Il est presque inutile de dire ici que les noms de radius et de cubitus, empruntés à l'anato- mie humaine et donnés à des nervures des ailes des Hyménoptères, n'indiquent aucune analogie. Il n'y a là rien de comparable. Plusieurs entomologistes appellent souvent aussi ces nervures marginales et sous-mar- ginales. Ces dénominations sont sans doute meilleures, car elles n'ont pas l'inconvénient de faire croire à une analogie qui, en réalité, n'existe que dans les termes. Au reste, la nomenclature de ces parties a varié considé- rablement dans les divers ouvrages sur les Hyménoptères. Un entomologiste qui s'est occupé surtout des Insectes de cet ordre, M. de Romand, a cherché à faire disparaître la confusion qui en résultait. Dans un ta- bleau méthodique , il a rattaché à une seule dénomination, pour chaque partie, toutes celles employées par les divers au- teurs. Il a appliqué des noms particuliers à cha- T. Vt. HYM 77 que nervure et à chaque cellule. Nous ne pouvons les reproduire ici, des figures étant nécessaires pour faire reconnaître les parties auxquelles appartiennent ces diverses déno- minations. Un fait assez remarquable, c'est que la disposition et le nombre des nervures et des cellules des ailes supérieures ont été seuls pris en considération pour les distinctions génériques. On ne s'est jamais occupé des nervures des ailes postérieures. Cependant rien n'est venu prouver qu'elles ne fourni- raient pas aussi de bons caractères. Les pattes des Hyménoptères en général sont grêles et allongées. Leurs tarses sont compo.sés toujours de cinq articles. On cite néanmoins quelques exceptions chez des espèces d'une taille extrêmement exiguë : peut-être y a-t-il erreur d'observation. Les jambes et les tarses prennent dans certains groupes un accroissement considérable, qui ne cesse jamais d'être en rapport avec les habitudes propres aux espèces. Ces appen- dices sont ordinairement garnis de cils rai- des , dont l'usage, pour certains, est de leur permettre de fouiller la terre ou le sable; pour d'autres , de récolter le pollen des fleurs. L'abdomen varie beaucoup, suivant les familles et les groupes. Dans certains, il est de forme ovalaire , généralement composé de sept anneaux chez les mâles , et de six seulement chez les femelles. Souvent aussi l'abdomen est très allongé: il devient alors fort grêle. Dans divers types aussi , il n'est plus sessile, c'est-à-dire attaché au thorax par toute sa largeur, mais pédoncule. Le premier segment est par conséquent d'une extrême ténuité. Chez les Hyménoptères, les premiers seg- ments de l'abdomen viennent souvent à se confondre avec le métathorax. C'est un fait facile a observer, comme nous l'avons mon- tre dans nos Uccherches sur l'organisation , el particulièrement sur le système nerveux des Insectes. En suivant les diverses phases de la vie de l'animal, depuis son état de lîirvc jusqu'à celui de l'Insecte parfait , on voit bientôt un ou deux anneaux de r.ibdomen, d'abord très distincts, se ro;»- fondrc et se souder peu à peu avec l'an- neau métathoracique. Delà il cstrésuiîé, poMi cerl;iins aulcurs, des difUcullés sut 778 HYM HYM des portions qui devaient être considérées comme Ihoraciques ou comme abdominales. Dans le travail déjà cité, nous avons fait remarquer combien cette distinction était artificielle. Chez les femelles , Tabrlomen est muni d'une tarière plus ou moins longue servant à déposer les œufs , et à perforer les corps ou les substances dans lesquels doit s'effec- tuer ce dépôt, ou d'un aiguillon ayant pour usage de tuer ou d'engourdir les animaux qui en sont piqués : cet aiguillon servant de passage à un liquide vénéneux contenu dans une vésicule située à la base même de l'aiguillon. Voy. aiguillon et tarièue. L'organisation des Hyménoptères a été jusqu'ici surtout étudiée par M. Léon Du- four. Le système nerveux est connu dans un très petit nombre de types ; nous savons cependant que les ganglions thoraciques offrent un degré de cristallisation chez les plus parfaits d'entre eux (les Abeilles, etc.), qu'on ne trouve jamais dans les Coléop- tères. Les trois centres nerveux thoraciques sont confondus en une seule masse. Le nombre des ganglions abdominaux va- rie suivant les groupes. Les Hyménoptères sont encore très remarquables par le grand développement des trachées chez beaucoup d'entre eux. Les Abeilles, les Bourdons, les Guêpes ont, dans leur abdomen , des poches aérifères d'une dimension énorme compa- rativement à la taille de l'insecte. Le canal intestinal varie beaucoup sous le rapport de sa longueur et de sa forme, suivant les familles, et même suivant des divisions beaucoup moins étendues. Dans les Hyménoptères dont l'abdomen est pé- doncule, le tube digestif est généralement très grêle dans toute la longueur du thorax. Il ne commence à se dilater qu'au-delà du pédoncule de l'abdomen. Chez ceux où il est sessile, il s'élargit souvent dès la partie antérieure du thorax. Les Hyménoptères subissent des méta- morphoses complètes. Chez le plus grand nombre de ces insectes, les larves sont molles, blanchâtres, privées de pattes. Elles ont une bouche dont toutes les pièces sont encore très rudimentaires. Dans une famille seulement ( Tenlhrédiniens ) de cet ordre, on trouve des larves pourvues de pattes, de mâchoires, et de mandibules déjà assez déve- loppées. Celles-ci ont l'aspect des Chenilles, ou larves des Lépidoptères. Sous le rapport de leur classification , Tordre des Hyménoptères a été envisagé de diverses manières par les naturalistes. Néan- moins , la plupart des familles qui le com- posent étant assez naturelles , on leur re- trouve les mêmes limites dans la plupart des ouvrages. Lalreille divisait l'ordre d'abord en deux grandes sections , selon que l'abdomen des femelles est muni d'une tarière ou d'un ai- guillon. Pour ce savant entomologiste, les premiers constituaient la section des Téré- BUANS, et les seconds celle des Porte -Ai- guillon. Les TÉRÉBRANS étaient ensuite divisés en PoRTE-sciE {Tenthrédiniens et Siriciens) , en PupivoRES {Cynipsiens, Chalcidiens , Proclo- trupiens , Ichneumoniens ) et en Tubuli- FÈRES {Chrysidiens), Les Porte- Aiguillon ou Hyménoptères normaux étaient divisés en Hétérogynes {Formictens et Mutillides ), en Fouisseurs ( Sphégiens , Crabroniens ) , en Diplopteres ( Odynériens et Vespiens ) et en Mellifères ( Apiens ) . Pendant longtemps ces divisions ont été généralement adoptées ; depuis, on y a ap- porté quelques légères modifications. M. Lepeletier de Saint-Fargeau a essayé de grouper tous les Hyménoptères d'après leurs habitudes, en faisant abstraction pres- que complètement de tous les caractères zoologiques. Les rapprochements les moms naturels ont été le résultat de ce système , et nous pensons que personne ne l'adoptera. LesdeuxsectionsétabliesparLatreillesont conservées par Saint-Fargeau, mais les noms sont changés : les Térébrans sont nommés par ce dernier Oviscaptres , et les Porte-Aiguil- lon sont les Ovitithers. Les Ovitithers sont ensuite partagés en Phytiphages et en Zoo- phages; puis les Phytiphages se divisent en Nidifians sociaux, en Nidifians solitaires, en Parasites, etc. De cette manière, les Four- mis, les Abeilles, les Bourdons et les Guê- pes sont rapprochés. Chacun de ces types se trouve ainsi extrêmement éloigné de ceux qui s'en rapprochent par tous les caractères de leur organisation. C'est ainsi que les Apiens sc.!ituires, si voisins des Abeilles et des Bourdons , en sont séparés par les Que- HYM HYO 77ii pes. C€ci suffit pour montrer qu'un savant, qui a du reste rendu de véritables services à l'entomologie par ses nombreuses observa- tions sur les mœurs des Hyménoptères, s'est complètement égaré dans l'appréciation de leurs affinités naturelles. Dans ces derniers temps, nous avons pré- senté une classification de l'ordre des Hy- ménoptères qui se rapproche de celle de La- treille, tout en différant notablement à cer- tains égards. Ayant reconnu qu'il n'existait pas de limites réelles, ni de caractères bien positifs entre les Térébrans et les Porte-Ai- guillon , nous avons jugé inutile de les con- server. I Nous divisons Tordre des Hyménoptères en 13 tribus, que nous nommons: l"Apiens; 2" Vespiens; 3" Euméniens; 4" Crabro- niens ; 5" Sphégiens ; 6 " Tormicien? ; 7" Chrysidiens; 8" Ghalcidiens ; 9" Procto- trupiens; 10^ Ichneumonieiis; 11° Cynip- siens; 12" Siriciens; 13" Tenihrédinicns. Les mœurs, les habitudes, les instincts des Hyménoptères sont très variés , et en même temps du plus haut intérêt; nous en donnons l'histoire à chacun des articles de tribus que nous venons de citer. (Bl.) IIIHIÉIVOSOME. Hymenosoma. crust. — Genre de l'ordre des Décapodes bra- chyures, établi par Latreille, et rangé par M. Milne Edwards dans la famille des Ca- tométopes. Chez cette coupe générique , la carapace est très aplatie en dessus, et est de forme circulaire ; le front est très étroit et incliné. Les orbites sont très petites et presque circulaires; pour s'y cacher, les yeux doivent se reployer en bas plutôt qu'en dehors. Les fossettes antennaires sont Ion- ' gitudinales et se continuent sans interrup- tion avec les orbites; la tige des antennes internes est grande. Les antennes externes s'insèrent près de l'angle externe des or- biles , et sont plus allongées que chez la ' plupart des Brachyures. L'épistome est à peine distinct, il se trouve caché par les pieds-mâchoires. Le cadre buccal a la forme d'un carré long; les bords latéraux sont ' très saillants et viennent se terminer à Pan- ; gle extérieur des orbites. Les pattes-mâ- ' choires externes sont longues et étroites ; leur troisième article est beaucoup plus long ' que le second , et porte l'article suivant à 4011 extrémité antérieure. Le plastron ster- i nal est circulaire. Les pattes antérieures sont médiocres , et celles de la troisième paire sont les plus longues; ces tarses sont grêles et slyliformes. L'abdomen dû mêle est très petit et n'arrive qu'au niveau den pattesde la troisième paire. Cegenre dont on ne connaît encore qu'une seule espèce est propre aux côtes du cap de Bonne-Espé- rance: c'est l'H. ORBicuLAïuE , Jï. orbiculaio Leach. (H. L.) IIYMEIVOSTACHYS , Bor. bot. ph. — Syn. de Trichomanes, Linn. I1YME\0TI1ECIIJM , Lagasc. bot. ph. — Syn, de Plcurhapis, Tourn. *HYI\I\IS ( vvvt? , soc de charrue ). — Genre de la famille des Fulgorides , de l'ordre des Hémiptères, section des Ho- moptères, établi par M. Burmeister {Handb. der Ent.), sur une espèce (//. rosea Burm.) de l'Amérique du Nord. Les Hynnis sont surtout remarquables par leur front très mince , relevé vers la partie supérieure, et par leurs ailes de forme irrégulière. (Bl.) *HY^'OBlUS. REi'T. — Groupe de Sala- mandres d'après Tschudi {Class. Batrach., 1838.) (E. D.) HVOBANCHE. BOT. PH.— Genre placé par Endlicher à la suite des Orobanchées. Il a été établi par Thunberg [ex Linn. Mant.y 253 ), l)()ur une herbe parasite indigène du Cap. HYOÏDE (os). ANAT. — Voy. larynx et SQUELETTE. HYOPlIOr»nE(Co9o,o'?oç, porcher), bot. PII. — Genre de la famille des Palmiers- Arécinées, établi par Gœrtner (II, 186, t. 120). Palmiers de l'île Bourbon. Voy. PALMIERS. *HYOSCYA!MÉES. Hyoscyameœ. bot. PII. — Tribu de la famille des Solanacées. Voy. ce mot. HYOSCYAMUS. bot. ph. — Voy. jls- QUIAME. HYOSERIS (v;, vo; , porc ; dcpt? , sorte de chicorée), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Cichoracées, établi par Linné {Gen. n. 916). Herbes méditerra- néennes. Voy. COMPOSÉES. — Gaert., syn. d'Hedypnois, Tourn. HYOSPATHE {Zq, Oo';, porc; irâGo,-, ma- ladie). BOT. PH. — Genre de la famille des Palmiers- Arécinées, établi par Martius ( Palm., 1 et 161, t. 1, 2). Petits Palmiers du Brésil. Voy. palmieus. 780 HYP HYP *HYPAMS(nom d'un fleuve ancien, au- jourd'hui leBog). INS. — Genre de Lépi- doptères , famille des Diurnes ou Rhopa- locères, tribu des Nymphalides, établi par M. Boisduvai. Parnniles 3 ou 4 espèces qui appartiennent à ce genre nous citerons VH. avantara Boisduvai , de Madagascar. Cette espèce vole en janvier et février et en juin et juillet dans les bois et les champs de manioc, (D.) *HYPÉCOÉES. Hypecoeœ. bot. ph. ~ Tribu établie dans la famille des Papavé- racées. Voy. ce mot. HYPECOUM. BOT. PH. — Genre de la famille des Papavéracées-Hypécoées, établi par Tournefort {Inst. 115). Herbes an- nuelles des bords de la Méditerranée, rem- plies d'un suc aqueux. Voy. papavéracees. HYPELATE ( -iWXaToç , laxatif), bot. PH. — Genre de la famille des Sapinda- «'ées-Sapindées, établi par P. Brow n (Jam. 280). Arbres des Antilles et de la Mauri- tanie. Voy. SAPINDACÉES. HYPE]\A ( vTzrrj-n , barbe), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Nocturnes, tribu des Pyralides , établi par Schrank et généralement adopté. Dans notre Calai, méth. des Lépid. d'Europe , nous en citons 9 espèces des diverses contrées de cette partie du globe. La plus connue est la Py- ralis prohoscidalis Linn., qui paraît en mai et août, aux environs de Paris. (D.) *HYPE]\CHA (y tro, sous; éVx^ç, épée). ins. — MM, Amyot et Serville ont formé aux dé- pens des Tessératomes de la tribu des Scu- tellériens , une nouvelle coupe générique, dont le type, l'j^. apicalis [Tesseratoma api- calis Lep. et Serv.), habite l'Ile de Java. (Bl.) HYPEilA , Germar. ins. — Synonyme de Phytonomus. (C.) *HYPERA]VTHA (vTr/p, sur; avÔoç , fleur). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Sternoxes, tribu des Buprestides, établi par M. Gistl et adopté par M. le comte Mannerheim dans sa dis- tribution méthodique des Insectes de cette tribu ( Bulletin de la Soc. imp. des nalur. de Moscou, 1837, n. 8, p. 99). 11 y rapporte 2 espèces , ies M. menetriesii et sanguinosa , toutes deux du Brésil. (D.) IIYPERAIVTHERA, Forsk. bot. ph. — Syn. de Moringa, Juss. HYPERASPIS (Otc/o, au-dessus de; àaTTi's, écusson). INS. — Genre de Coléop- tères subtétramères(trimères aphidiphages de Latreille) , tribu des Coccinellides, éta- bli par nous, et adopté par M. Dejean, qui, dans son Catalogue, en mentionne 34 es- pèces, dont 30 appartiennent, à l'Améri- que , 2 à l'Afrique et 2 à l'Europe. Nous désignerons , comme en faisant partie, les Coccinella trilineatay margmella et latera- lis de Fab. (C) *HYPERC ALLIA (Û7r£px«nyîç , très beau). INS. — Genre de Lépidoptères, fa- mille des Nocturnes, tribu des Platyomides, établi par M. Stephens, et que nous avons adopté dans notre Catal. méth. des Lépid. d'Europe. Ce genre est fondé sur la Toririx christiernana de Linné , espèce très jolie et assez rare qu'on trouve en juin et juillet sur le bouleau. Ses premières ailes sont d'un jaune citron et traversées par plusieurs li- gnes d'un rouge sanguin qui se croisent et s'anastomosent entre elles de manière à for- mer une espèce de réseau, (D.) *HYPERCOMPA, Stephens. ms. — Voy. CALLIMORPHA. (D.) *IIYPÉRE!\CÉPHALE. térat. —Genre de monstres unitaires delà famille desExen- céphaliens. Voy. ce mot. HYPÉRICIIVÉES. Hypericineœ, DC. bot. PH. — Famille de plantes dicotylédones polypétales , à étamines hypogynes, qui avait été établie par A. L. de Jussieu sous le nom de Millepertuis, Hyperica {Gênera, p. 254). Elle a été l'objet d'un travail mo- nographique de M. Choisy {Prodromus d'une monographie de la famille des Hypéricine'es, in-4" de 70 pages, 8 planches, Paris et Ge- nève, 1821). Elle se compose d'arbres, d'ar- brisseaux, de sous-arbrisseaux et d'herbes, soit vivaces , soit même , dans un très pe- tit nombre de cas, annuelles, souvent re- marquables par les sucs résineux qu'ils renferment. Leurs branches sont opposées ou quelquefois verticillées , de même que leurs feuilles , qui sont simples , penniner- ves, entières, parfois bordées de dentelures glanduleuses , ou même crénelées ; souvent elles sont creusées de réservoirs vésiculaires remplis d'un suc transparent, qui les fait paraître comme percées de petits trous épars, lorsqu'on les regarde contre le jour; de là le nom de Millepertuis, qui est de- venu oçlui du principal genre de la famillCj lîYï' et qui a niônic ôLo étendu à la famille elle- m^me. Ces reuilles sont dépourvues de sti- pules. Les /leurs de ces plantes sont parfai- tes , régulières, le plus souvent jaunes, axillaires ou terminales. Le calice est libre, persistant, gamosépale, à 4-5 divisions très profondes , ou même à autant de sépa- les distincts; il est souvent irrégulier, ses deux sépales externes étant plus petits ; il est fréquemment ponctué ou bordé de dents glanduleuses. La corolle est formée de pé- tales distincts , hypogynes , en nombre égal aux parties du calice, avec lesquelles ils al- ternent , en préfloraison contournée, quel- quefois ponctués de noir Les étamines sont nombreuses, le plus souvent en nombre indéterminé , hypogynes ; leurs filets sont filiformes, quelquefois libres et distincts, mais, dans le plus grand nombre des cas, réunis à leur base en 3 ou 5 faisceaux qui alternent quelquefois avec des sortes d'é- | cailles ou de glandes insérées aussi sur le ! réceptacle; leurs anthères sont introrses , \ biloculaires, s'ouvrant longitudinalement. \ Le pistil se compose d'un ovaire libre, or- I dinairement globuleux , formé de 3-5 car- ! pelles à bords infléchis plus ou moins dans ' sa cavité, qui reste ainsi unique ou qui se j II YP 781 trouve divisée en 3-5 loges tantôt conduen- ics à leur partie supérieure , tantôt entiè- rement distinctes. Les ovules sont presque toujours nombreux , anatropes , horizon- taux , plus rarement ascendants ou suspen- dus. Cet ovaire se termine ordinairement par 3-5 styles. Le fruit est une capsule qui, conformément à l'organisation que présen- tait l'ovaire , se montre , soit uniloculaire, à placentaires pariétaux, soit 3-5 loculaire, s'ouvrant en 3-5 valves. Dans un petit lîombre de genres ce fruit est charnu. Les graines sont presque toujours nombreuses, le plus souvent cylindriques ; leur embryon droit, entièrement arqué, est dépourvu d'albumen ; ses cotylédons sont le plus souvent foliacés, courts; sa radicule est in- fère, ordinairement plus longue que les cotylédons. Les Hypéricinées sont répandues dans les contrées tempérées et chaudes de toute la surface du globe ; cependant la plupart d'entre elles croissent dans les parties tcm pérées de l'hémisphère boréal , particulière- ment en Amérique. Toutes celles de leurs espèces qui s'élèvent en arbres ou en grands arbrisseaux sont limitées aux régions in- tertropicales. Cette famille présente des affinités nom- breuses avec les Clusiacées , desquelles elle se distingue principalement par ses anthè- res arrondies et versatiles , par ses styles distincts , par ses fruits le plus souvent po- lyspermes , et par la structure de son em- bryon. Quant aux propriétés médicinales des Hypéricinées , le suc de plusieurs d'entre elles est légèrement purgatif et fébrifuge. Celles d'Europe ont été assez usitées autre- fois comme toniques et légèrement astrin- gentes, particulièrement VHypericum per- foralum et V Androsœmum officinale', mais aujourd'hui leur emploi est entièrement abandonné. Quelques espèces américaines renferment une grande quantité de suc jaune qui existe également, mais en bien moindre abondance , dans nos espèces eu- ropéennes ; ce suc jaune obtenu de ceriaines d'entre elles , particulièrement du Vismia guianensis , donne , en se concrétant , une matière colorante qui est versée dans le commerce sous le nom de Gomme gutte d'Amérique. M. Endlicher divise la famille des Hypé- ricinées de la manière suivante. Tribu l'^ Hypéricées. — Pas de glandes entre les étamines. Genres : Ascyrum , Linn. — Uypert- cum , Linn. Tribu 2^ Éludées. — Des glandes ou des squamules alternant avec les faisceaux d'é- tamines. Genres : Elodea , Adans. — Vismia , Velloz. — Psorospermum , Spach. — Ha- ronga , Thouars. — Eliœa , Cambes. — Ancinrolobiis , Spach. — Tridesmis , Spacb. Cratoxylon , Blum. Genre douteux: Lancrelia, Delile. (P. D.) IIIPERICUM. BOT. PH. — Voy. mille- pertuis. IIYPÉRIE. Hvperia. cnusr. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Amphipodes et à la tribu des Hypérines ordinaires, a été établi par Latreille et adopté par M. Milne Edwards. Lrs Crustacés qui comfiosent cette coupe générique '^ont remarquables par leur corps, qui est plus large que haut, bombé en dessus, obtus en avant , rcnfié 'S 2 IIY? HYP vers le milieu et considérablement rétréci vers l'extrémité postérieure. La tête est très grosse, renflée et verticale, et les yeux en occupent la plus grande partie. Les antennes s'insèrent dans une fossette assez profonde à la face antérieure de la tête. Ces mandi- bules sont très fortes, terminées en dedans par deux crêtes masticatoires; quant aux mâchoires, elles ne présentent rien de re- marquable. Le thorax est composé de sept anneaux distincts et à peu prés de même longueur. Les pattes sont de médiocre grandeur, et aucune d'elles n'est styli- forme; toutes sont étroites, un peu crochues et terminées par un ongle aigu. Les trois premiers anneaux de l'abdomen sont grands et portent de fausses pattes natatoires; le quatrième est brusquement recourbé en bas avec les deux suivants , peu développés et soudés entre eux ; l'espèce de queue ainsi formée est terminée par une petite lame horizontale, et présente de chaque côté trois fausses pattes qui se recouvrent l'une l'au- tre de façon à constituer une sorte de na- geoire caudale, et qui sont formées par un grand pédoncule allongé et deux petites lames terminales de forme lancéolée. Ce genre renferme trois espèces, dont une habite nos mers, la seconde celles du Groenland et la troisième les mers du Chili. L'H. de Latucille, Hyperia Latreilii Edw., peut être considérée comme le type de cette coupe générique. (H. L.) *H1PÉUII\ES. Hyperinœ. crust. — Fa- mille de l'ordre des Amphipodes, établie par M. Milne Edwards, et remarquable en ce que les Crustacés qui la composent ont gé- néralement une tête très grosse et sont de forme trapue. Leurs antennes sont, tantôt presque rudimentaires , tantôt assez déve- loppées; mais alors elles alfectent des for- mes bizarres , et ne se terminent que rare- ment par une longue tige multi-articulée. Les mandibules sont grandes, mais en gé- néral terminées par des crêtes plutôt que par des dents. Les mâchoires de la pre- mière paire sont assez développées, et se composent de trois articles, dont le dernier estlamelleux et le pénultième présente en avant et en dedans un prolongement égale- ment lamelleux, de façon que ces organes offrent en dehors et en avant deux pe- tits lubes saillants. Les mâchoires de la se- conde paire sont courtes, grosses et divi- sées vers le bout en deux lobes coniques tuberculiformes. Les pattes-mâchoires sont très petites et ne recouvrent pas l'appareil buccal; l'espèce de lèvre sternale formée par leur réunion ne se compose que d'une pièce basilaire surmontée d'un lobe médian triangulaire et de deux lames foliacées; en général , on ne voit aucune trace des bran- ches paipi formes , qui sont très remarqua- bles chez les Crevettines ( voy. ce mol), et lorsqu'on en aperçoit des vestiges, elles ne consistent qu'en deux appendices rudimen- taires. Le thorax est composé, tantôt de sept, tantôt de six articles seulement, et les pièces épimériennes, qui en occupent d'ordinaire les flancs, n'encaissent jamais la base des pattes; celles-ci sont, en gé- néral , disposées d'une manière peu favora- ble à la locomotion et sont reployées en dehors; souvent plusieurs de ces organes sont préhensiles et ofl'rent des formes bi- zarres. Enfin l'extrémité postérieure de l'abdomen constitue une nageoire en éven- I tail, et n'est jamais propre à servir comme I organe de saut. I Les espèces qui composent cette fa- 1 mille nagent, en général, avec facilité, ! mais sont de très mauvaises marcheuses, j étant pour la plupart plus ou moins para- î sites : les unes se fixent sur les Poissons, I d'autres sur des Méduses. Cette famille a I été partagée en trois tribus désignées sous les noms de Hypérines gammaroides , Hy- pérines ordinaires et Hypérines anormales. Voy. ces mots. (H. L.) *HYPÉRmES(ANO«MALEs). CRUST.— Tri- bu de l'ordre des Amphipodes, de la famille des Hypérines, caractérisée par un mode de conformation des antennes inférieures qui est très remarquable ; ces organes , au lieu d'avoir la forme d'une lige cylindrique ou d'un stylet peu flexible , et de faire saillie ; au-devant de la tÈte, s'insèrent à la face in- férieure de celle-ci, sur les côtés de la bou- che, et se replient trois ou quatre fois sur eux-mêmes en zigzag. On n'en connaît en- core que trois genres : Typhis , Pronoe et Oxycephalus. (H. L.) *1IYPÉRIIVES (gammaroïdes). crust. — Tribu établie par M. Milne Edwards dans , la famille des Hypérines pour un petit Grus- tacé, remarquable par la petitesse de la tête HYP IIYP '83 et îa forme comprimée de son corps. Cette iribu ne comprend qu'un seul genre {Vi- bilia) qui établit le passage entre les Cre- vctiineset les Hypérines, et pourrait même ôirc rangé dans la première de ces divisions jn ce presque autant de raison que dans la famille dos Hypérines. (H. L.) *I1YPÉUII\'ES (oRDiNAiRKs). CRUST.— Tri- bu établie par M. Milne Edwards dans la famille des Hypérines , pour des Crustacés qui ont le corps large et renflé; la tête très grosse; les antennes de la première paire lubulées et pointues; celles de la seconde paire styliformes et ne pouvant pas se re- ployer sur elles-mêmes. Celte tribu renferme douze genres, qui sont : Hyperia, Meloe- cus , Tyro , Phorcus , Lestrigon , Themisto , Daira, Primno y Phrosina , Anchylomcra, Phronima et Pronoe. (H. L.) *UYl>El\ION ( nom mythologique , fils «i'Uranus). ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Scaritides, établi par M. de Caslelnau {Et. cntom.y p. 73), sur une seule espèce très rare «le la Nouvelle-Hollande, décrite et figurée par Schreibers ( TransacL de la soc. linn. fie Londres, t. VI, p. 206 , pi. 21 , «g. 10) ^ous les noms générique et spécifique de JScariles SchroUeri. (D.) *II1 PERIS (Ott/p, au-delà), ins.— Genre oSo; , un peu ironqué). iss. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gona- locères, division des Byrsopsides, créé par Schœnherr {Syn. gen. elsp. Cure, t. VI, part. II, pag. 442). 20 espèces, toutes de l'Afrique australe, sont rapportées par l'auteur à ce genre, et nous citerons comme en faisant partie les H. wiriegatus, tululus et saxonus. (G.) *UÏPOGOPRUS, Motch. INS. —Syn. d'Uroeoprus , id. HYPOCRATÉUIFORME . Hypocraleri- formis. bot. — On nomme ainsi les fleurs dont la corolle est d'abord tubulée, et subi- tement dilatée en forme de soucoupe. *HYPOCYPTUS ( ÛTroxoTTTo; , un peu courbé). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Brachél y très, tribu des Tachyporides , établi par Schîippel , et adopté par M. Erichson {Gênera et species Staphylinorum, p. 211). Parmi les 5 espèces qu'il y rapporte, et qui sont toutes d'Eu- rope, nous citerons comme type du genre VH, longicornis {Staph. longicorne Payk.), qui se trouve sur les écorces des arbres. (D) HYPOCYSTIS, Tourn. bot. ph. — Syn. de Cytinus, Linn. * IIYPODERMA ( ûrro , dessous ; (îepf*a , peau). MAM. — Genre de Chéiroptères de la division des Roussettes , indiqué par E. GeofTroy-Saint-Hilaire, et caractérisé {Dict. class , t. XVI , 1828) par M. Isidore Geof- froy-Sain t-Hilaire. Chez les Hypoderma, Tongle du doigt indicateur manque, et son atrophie n'a pas entraîné celle de la pha- lange unguéale ; un autre caractère, plus important encore, consiste dans les ailes qui ne naissent pas des flancs, comme cela a lieu chez la plupart des Chauves-Souris, mais sur la ligne médiane du dos. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est VH. Peronii Geoff. , qui avait été an- ciennement placée dans le genre Pteropus. Habite l'Ile de Timor. (E. D.) HYPODERME. Hypoderma ( vtto , des- sous ; <Σpaa, cuir), ms. — Genre de Diptères établi par Clark , et adopté par Latreille ainsi que par M. Macquart. Ce dernier le jfïlace dans la division des Brachocères, fa- HYP mille des Athéricères , tribu des OEstrides, et il en décrit 2 espèces : l'une, H. hovis Clark ( OEslrus id. Fabr. ) , qui se trouve dans toute l'Europe; l'autre, VH. heleroplera Macquart, trouvée à Oran par M. Amédée de Saint-Fargeau. Voy. cestrides. (D.) *IIYPODESIS(v7cô(Σa^, chaussé), ms.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides , établi par Latreille dans sa distribution métho- dique des Serricornes {Ann. de la Soc. eni. de France, vol. III, p. 156). L'espèce type de ce g. est du Mexique, et a été nommée par l'auteur H. sericea. (D.) HYPOESTES. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Acanthacées-Dicliptérées , établi par Solander {ex R. Brown Prodr. , 474 ). Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Asie tropi- cale. Voy. ACANTHACÉES. * HYPOGASTRURA. ins. — Syn. d'.4- chorules. (H. L.) HYPOGÉ. Hypogeus {v-rré , sous; >?; , terre), bot. — On nomme ainsi les cotylé- dons lorsqu'ils restent sous terre lors de la germination. * HYPOGENA (Û7royt>ofxat , naître des- sous ). INS — Genre de Coléoptères hé- téromères, famille des Taxicornes , établi par M. Dejean dans son Catalogue avet; 10 espèces d'Amérique, toutes inédites. 11 indique comme type VH. tricomis dePa- lissot, qui n'a pas été décrit. (G.) i!YPOGEOi\. ANNÉL. — Nom d'un genre de Lombrics. Voy. ce mot. (P. G.) * îêYPOGYMIVA , Steph. ins. — Voy. LiPAiiis, Ochs. (D.) HYPOGYNE. Hypogynus. bot. — Se dit des organes floraux insérés sur le pistil. HYPOL.-EIVIA (ûtto, sous; Wva, enve- loppe). BOT. PH. — Genre de la famille des Restiacées, établi par R. Brown ( Prodr., 251). Herbes de la Nouvelle-Kollande. Voy. RESTIACÉES. IIYPOLElîVIIVE. MIN. — Syn. de Cuivre phosphaté vert émeraude. Voy. cuivre'. 5IYPOLEPIS. BOT. PH.— Palis., syn. de Melancranis, Wahl. — Pers., syn. de Cy- tinus, Linn. *IiYPOï.ïTIIUS (v^o, sous; lîBo;, pierre). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Harp.i- licns , établi par M. le comte Dejean da: v son .Sjpcc(C5(vol. IV, p. 1C6). Les losecies HYP dff ce genre ont les plus grands rapports avec los Harpales, dont ils ne diffèrent guère que p.ir les quatre tarses antérieurs des mâles, lîsse tiennent sous les pierres. M. Dejean en fait connaître 18 espèces , dont 14 d'Afri- que et 4 d'Amérique. Le type de ce g. est le (arabus saponarius OPiv. , du feénégal. (D.) ♦HYPOLITÏIUS, Esch. ins. — Syn. de < fyptohypnus, Esch. (D.) ♦IIYPOLYTRÉES. Hypolytreœ. bot. ph. - Tribu de la famille des Gypéracées. Voy. ce mot. HYPOLYTRUM. bot. ph. — Genre de la famille des Cypéracées-Hypolytrées, éta- bli par L.-C. Richard (m Pers. ench., I, 70, excl. sp. ). Herbes croissant en abondance en Amérique, en Afrique et dans l'Inde tro- picale. Voy. CYPÉRACÉES. *HYPOMECES (^TToavj'xvîç, allongé), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille (les Curculionides gonatocères, division des Brachydérides, créé par Schœnherr {Dispo- ' sitio meth., p. 124) qui en cite 6 espèces, dont 4 appartiennent à l'Asie, et 2 à l'Afrique. Nous citerons comme en faisant partie le C. "^quamosus F., de la Chine et des environs (le Canton , et le C. marginellus Ch., de la Sénégambie. (C.) *HYPOMELUS(v»roVaa;, noirâtre), jns. — Genre de Coléoptères hétéromères, fa- mille des Mélasomes, tribu des Molurites, <'tabli par M. Solier {Essai sur les Collap- lérides) , aux dépens des Sépidies de Fabri- cius. Il en décrit 8 espèces , toutes du cap (le Bonne-Espérance. Le type est VH. bico- lor. (D.) *HYPOPE. Hypopus. arach. — Genre de l'ordre des Acarides, établi par Dugès , qui lui donne pour caractères: Corps ellipsoïde, aplati, coriace; palpes nuls; lèvre oblongue, prolongée en rostre et arnnée de deux lon- gues soies raides; pieds courts, à hanches «uiiiques , inonguiculés , terminés par une caroncule vésiculeuse. Les quelques espèces qui composent cette coupe générique vivent parasites sur les insectes, et celle qui peut être considérée comme type est I'Hypope DES FÉRONiES, H. feroniarum Du(. (H. L.) HYPOPHLÉE. Hypophlœus (viro, sous; 'fWtoq , écorce). ins. — Genre de Coléoptè- res hétéromères, fondé par Fabricius, etgéné- ralement adopté. Dans la méthode de La- treille, ce genre est placé dans la tribu HYP 787 Diapériales , qui fait partie de la famille des Taxicornes. Les Hypophlées sont des in- I sectes de petite taille, à corps étroit et prrs- j que cylindrique, et dont les antennes sont j perfoliées dans toute leur longueur. Le der- j nier Catalogue de M. Dejean en mentioruie 13 espèces, dont 10 d'Europe, 2 d'Amé- rique et 1 du cap de Bonne-Espérance. Le type du genre est V Hypophlœus castaneus , qu'on trouve aux environs de Paris. (D.) *HYPOPHLÉODE Hypophleodes {^^6, sous; (pÀo(oç, écorce). bot. cr. — Wallrolh donne ce nom au développement des Li- chens qui vivent sous l'écorce d'autres vé- gétaux. *HYPOPHTIIALMES. Flypophlhalma , Latr. crust. — Syn. d'Homoliens, Mil. Edw. Voy. ce mot. (H. L.) *HYPOPLATÉES. Hypoplatea. arach. — Ce nom , qui avait été employé par M. Mac-Leay pour désigner une coupe gé- nérique nouvelle, a été donné ensuite par M. Walckenaër à une famille du genre des Selenops. Les caractères distinctifs de cette famille sont : Lèvre courte, semi-circulaire. Yeux latéraux delà ligne postérieure ovales. Pattes , la troisième paire la plus longue , la seconde ensuite ; la première est la plus courte. La seule espèce connue et qui repré- sente cette famille est le Selenops (Hypopla- tea) celer Mac-Leay {Ann.ofnat. hist. , 1838, t. II, p. 6, pi. 1, fig. 2). (H. L.) *HYPORIIAGlIS (vTTÔ, sous; ^âÇ, payoç, grain , pépin), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Clavicornes, établi par M. Dejean , qui le compose de 8 espèces i exotiques de divers pays, en lui donnant I pour type un insecte de Madagascar, quV : nomme irroratus , et qu'il suppose être lé> même que celui que M. Klug a décrit et fi- ; guré sous les noms de Monomma irrnra- i tum ( Beriche uber eine auf Madagas- I car, etc., p. 94 , tab. IV, fig. 6). Or, l'in- I secte de M. Klug a le faciès d'une Diapère; î il n'a que quatre articles aux tarses des 1 pattes postérieures , et appartient par con- j séquent à la section des Hétéromères, tandis j que M. Dejean place le sien parmi les Penta- i mères. Il n'y a donc pas identité d'espèce ni ' de genre, à moins de supposer que M. Dejean ' ait oublié de compter les tarses de son in- secte , ce qui n'est pas probable. ( D.) *HYPORII!ZA (ÙTTo , sous ; peÇ«, racine). 788 HYP HYP ISS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides phyllophages, établi par M. le comte Dejean , et auquel il rapporte deux espèces seulement, l'une originaire du Brésil, et qu'il nomme hypocrita , d'après M. le comte Mannerheim ; l'autre dont la patrie lui est inconnue , et qu'il appelle œthiops , d'après Latreille. (D.) HYPOSTOMUS. poiss. —Voy. loricaire. HYPOSULFURIQUE (acide), cbim. — A l'époque de la création par Lavoisier (fc: la nomenclature chimique , et lorsque Vwi croyait que l'oxygène était l'unique prin- cipe acidifiant , on avait reconnu que ce corps était susceptible de se combiner en deux proportions différentes avec la même quantité d'un autre corps pour donner lieu a deux acides ; on donna donc une termi- naison en eux à l'acide qui contenait moins d'oxygène , tandis que le plus oxygéné con- serva la désinence ique : ainsi l'on dit acide sulfureux, acide sulfurique. Mais quand plus tard il fut constaté que ce n'était plus en deux , mais bien en trois et en quatre proportions différentes que l'oxygène pouvait se combiner avec certain • corps pour donner lieu à des composés aci- des , il fallut élargir la nomenclature pri- mitive* Mais , afin de ne pas multiplier les terminaisons , on imagina de faire précéder le nom de l'acide le moins oxygéné par la proposition grecque hypo (wtto , sous ou des- sous). Cette modification fut introduite dans !a nomenclature, lorsque M. le professeur Gay-Lussac découvrit deux nouveaux acides de soufre moins oxygénés que les acides sul- fureux et sulfurique. On eut donc : Les anciens acides sulfurique . . . 50' — sulfureux. . . 502 Les nouveaux ac. hyposulfurique. 5'Oj — hyposulfureux. 5'0'- En suivant le même principe, quand on vint à découvrir un acide plus oxygéné que Tacide en ique déjà connu, on ajouta au nouvel acide la préposition sur ou hypo (Owé); ainsi l'on eut V acide surchlorique , Valide hypomanganique y etc. Outre les deux acides hyposulfureux et hyposulfurique y on reconnaît aujourd'hui les acides hypoazoteux, hypochloreux , ky- poiodique, hypophosphoreuXy hypochlorique. (A. D.) *HYPOTELUS (vTTOTtHç , tributaire ). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Brachélytres , tribu des Piesti- des, établi par M. Erichson {Gênera cl species staphylinorum , p. 810), qui n'en décrit que deux espèces, qu'il nomme pusji- lus et l'autre prœcox. La première est du Brésil, et la seconde de la Colombie. (D.) HYPOTHALLE. bot. en. — Voy. thalle et LICHENS. HYPOTHECIOIV. bot. en.— Voy. tiia- LAME et LICHENS. *HYPOTHE\EMUS {Zni, dessous; Gtv, particule ; v/aw , je broute ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Xy- lophages, tribu des Scolytaires , établi par M. Wetswood (7Vans. oftheent. Soc, t. l, p. 34 , tab. 7, fig. 1). La seule espèce con- nue de ce genre est VH. erudilus Westw., qui se trouve en Angleterre. (D.) *HYPOTm!inS. ois.— Boiéaréuni sous ce nom quelques espèces de la famille de Gobe-Mouches. Une partie de ces espèces avait été primitivement distinguée par Vi- gors et Horsfield sous la dénominatior) de Myagra(Muscylva, Less.), et l'autre partie avait servi à Swainson à former son g. Cu- licivora. Voy. goiie-mouche. (Z. G.) *HYPOTIME. Hypothymis. ois. —Genre créé par Lichtenstein pour une espèce très voisine des Échenilleurs. Ce genre, que M. Temminck a adopté, est caractérisé par un bec très court, déprimé, à arête vive, large à sa base, comprimé à sa pointe; une bouche ample, bordée, ciliée; des narines arrondies, percées dans une membrane que revêtent à demi les plumes du front; des tarses très courts, scu telles, et une queue très longue et égale. La seule espèce que renferme ce genre est I'Hypotime CUL d'or, h. chrysorhœa Lichst. (ïemm., pi. col. 452). Elle a un plumage cendré, le front blanc et les plumes des flancs et du dessous de la queue dorées. Cet I oiseau habite le Mexique ; on ne connaît rien de ses mœurs. (Z. G.) *HYPOTR10RCUIS. ois.— Genre pro- i posé par Boié et ayant pour type le Hobe- I reau {Falco suhbuteo). Voy. faucon. (Z. G.) ! HYPOXIDÉES. Hypoxideœ. bot. ph.— - : Petite famille de plantes monocotylédones , 1 qui a été proposée par M. Rob. Brown {Gêner liemarks , p. 44) pour les deux gen- HYP res Hypoxis et CurcuUgo , ytlacés par lui- même auparavant parmi les Asphodélées. Celle famille a été adoptée par plusieurs bolanistes , notamment par MM. Bariling, Kndlicher, A. de Jussieu. M. Lindicy l'avait également admise dans la première édition de son Introduction to the natural syslem; mais, dans la 2' édition de ce même ou- vrage, il l'a rangée comme simple tribu en tête des Amaryllidées. Voici , du reste, les caractères qu'on lui assigne. Les Hypoxidées sont des herbes vivaces , à racine tubéreuse ou fibreuse , à feuilles toutes radicales , linéaires , entières. Les fleurs sont hermaphrodites chez presque toutes , régulières , le plus souvent portées sur des hampes de longueur variable. Leur périanthe est coloré, au moins à sa face in- térieure; son tube adhère à l'ovaire; son limbe est divisé profondément en 6 seg- ments, dont 3 intérieurs et 3 extérieurs, ordinairement plus épais. Les étamines, au nombre de 6 . sont insérées à la base des segments du périanthe; leurs anthères sont introrses, à deux loges parallèles, diver- gentes à leur base, s'ouvrant par une fente longitudinale. L'ovaire, adhérent au tube du périanthe, est à 3 loges opposées aux trois segments extérieurs, et renfermant chacune de nombreux ovules insérés en deux ou plusieurs séries à leur angle in- terne. Le style est simple, surmonté de trois stigmates. Le fruit est capsulaire , sec , quelquefois charnu , poiysperme , indéhis- cent, à 3 ou, par avortement , à une ou deux loges. Les graines sont nombreuses, leur test est crustacé , luisant, noir; leur hile latéral en petit bec; elles renferment un albumen ou périsperme charnu , dont l'axe est occupé par l'embryon droit, à ex- trémité radiculaire éloignée du hile, su- père. Les Hypoxidées se distinguent sans peine des Asphodélées par leur ovaire infère; elles se rapprochent beaucoup plus des Amaryl- lidées , dont les éloignent cependant leur port et surtout leur test crustacé, noir, ainsi que le petit bec formé par leur hile. Ces plantes, fort peu nombreuses, sont dispersées dans l'Afrique australe et la Nouvelle-Hollande, dans l'Inde, dans l'A- mérique tropicale et septentrionale. Aucune d'elles ne présente un intérêt réel nar ses HYP 789 usages. Les seuls genres qu'elles forment sont les suivants : CurcuUgo, Gaçrln. — Hypoxis , Linn.— Pauridia, Harw. (P. D.) *HYPOXIS(07ro', sous; ô$uç,aigu). ins.— MM. Amyot et Serville {Ins. hem.; Suites à Buffon) ont formé sous ce nom une division générique qui ne nous paraît pas devoir être séparée du genre Edessa. Le type de celte division estl'/f. quadridcne {Edessa quadri- dcns Fabr.), de Cayennc. '(Kl.). HIPOXIS. BOT. BH. — Genre de la fa- mille des Hypoxidées, établi par Linné {Gcn., 417). Herbes vivaces, croissant, quelques unes, au Cap , d'autres, dans l'Amérique et l'Australie. Voy. hypoxidkes. IIYPOXYLÉES. Hypoxyla, DC. bot. cr. — Syn. de Pyrénomycètes, Pries. HIPOXYLON (Crô, sous ; ^uÀov, bois). BOT. CR. — Genre de Champignons pyréno- mycètes sphîBriacés , établi par Bulliard {Champ. y 316). Champignons épiphytes, ri- gides, noirs, couverts d'une légère poussière. *IIYPPA (nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères, famille des Noc- turnes, tribu des Xylinides, formé par nous aux dépens du genre Xylina'de Treitschke dans notre Catal. mélhod. des Lépid. d'Eur. Nous lui donnons pour type la Noctua rec- tilinea Esper, qui se trouve en juillet dans les Alpes ainsi qu'en Bavière. (D.) *HYPSAUCHEMA (O'^^oç, élévation ; ai- Xoy.cou). INS. — Genre de la famille des Mem- bracides, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Germar {Rev. eut. de Silberm. ), et très voisin des Membracis proprement dits. Le type est VH. balista Germ., de la Géor- gie américaine. (Bl.) *I1YPSEL0GEMA {^v\oç, élevé; ytvta, race), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophiles, établiparM. But - meister ( Handbuch der entomologiCy drillcr Band , p. 167 ) qui le place dans songroui.e des Golialhides. Il n'y rapporte que 2 es- pèces du sud de l'Afrique, qui sont les l>i- plognatha concava et albi-punctala (!<î MM. Gory et Percheron. (D.) *I1YPSEL0MUS , Perty. ins.— Syn. (!e Hypsiomaj Scrv. (C.) *IIYPSELO^^OTUS {^-nloç, élevé; •..- Toç, dos). INS. — Genre de la famille «îcs Coréides, groupe des Anisoscélites, de l'or- 790 HYP HYP dre des Hémiptères, établi par M. Hahn (Wanzart. Inseht.) , sur quelques espèces de l'Amérique méridionale. Les Hypsélo- notes ont des pattes grêles et des antennes dont le dernier article est renflé. Le type est VH. striatulus [Lygeus id. Fabr.), du Brésil. (Bl.) *flYPSENOR, Még. INS.— Syn. d'Ow- thophilus. (C.) HYPSIBATES, Nitzsch. ois. — Synon. d'Échasse. (Z. G.) ♦HYPSIBATUS (C^/iSaroç, qui marche élevé). REPT. — Groupe deStellions suivant M. Wagler (Si/sf. Amphib. 1830). (E. D.) *HYPSIBOAS (û^j/t'Soaç, criard), rept.— Groupe de Rainettes, d'après M. Wagler {Syst. Amphib. 1830). (E. D.) *HYPS1CEBUS (S^/oç, élevé; x9î?oç, singe). MAM. — M. Lesson {Spec. de Mamm. 1840) désigne sous ce nom un petit groupe de Quadrumanes-Lémuriens , ne comprenant qu'une seule espèce, VH. ban- canus Less. , qui se trouve dans l'île de Banca. (E. D.) *HYPSILOPHUS ( 3v|/c , hautement ; 16- (po;, crête). REPT. — M. Wagler désigne sous ce nom une division des Salaman- dres. *HYPSïOMA (vi|/oç, hauteur; aw^a , épaule). INS. — Genre de Coléoptères sup- pentamères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires , établi par M. Serville {An- nales de la Soc. enlom. de France, lom. IV, pag. 38), et qui a pour type VH. gibbera Dej.-Serv. M. Dejean, dans son Catalogue, en mentionne 14 espèces , toutes de l'A- mérique méridionale. (C.) *HYPSIOPIITHALMUS (u|s haut; ècp- Ôa^oç, œil). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, établi par Latreille, dans sa distribution méthodique des Serricornes {Ann. de la Soc. ent. de France, vol. 3, p. 145). 11 y rapporte les espèces de la di- vision d du genre Pyrophorus d'Eschs- choltz , qui sont au nombre de deux, savoir : buphthcxlmus Dej., du Brésil , et luci férus d'Urville, du Chili. (D.) *I1YPSIPETES. ois.— Genre de la sous- famille des Pycnonotinées, établi par Vi- gors, et ayant pour type VH. psaroides Vig., Gould (Cenf ôjrds), espèce rencontrée dans l'Himalaya. (Z. G.) HYPSîPRYiMrViUS, Illig. mam. — Syn. de Potoroo. (E. D.) *HYPSIPSOPIIUS (O'^c, hautement; ^-^Voç, son). REPT. — Groupe de Rainettes désigné ainsi par M. Fitzinger (5i/sf. Rept., 1840). (E. D.) *HYPSIRHIIVA (S^t , hautement; 'plv , nez). REPT. — Division des Couleuvres, d'après M. Wagler {Syst. Amphib. 1830). *11YPS0DEKES {ZUq , hauteur ; Sépr. , cou). INS. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Taxicornes , tribu des Diapériales, établi par M. Dejean, qui y rapporte 2 espèces du Brésil nommées par lui, V une anobioides , l'autre inœqualis. (D.) *HYPSOLOPHA ( 3|oç , élevé ; ïé^o^ , crête). INS. — Genre de Lépidoptères , fa- mille des Nocturnes, tribu des Tinéides , établi par Treilschke , et que nous avons adopté dans notre Catal. méth. des Lépià. d'Europe. Nous y rapportons six espèces, dont la plus remarquable est la Tineaaspe- rella Linné , qu'on trouve en juillet dans les jardins. Ses premières ailes sont d'un blanc un peu jaunâtre, avec une tache trian- gulaire brune et mêlée de bleu, au milieu de leur bord interne. (D.) *HYPSOMORPHA (C^oç, hauteur; ^.op^p/.^ forme), ms. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Cycliques, tribu des Chrysomélines de Latreille , formé par M. Dejean , dans son Catalogue, avec une espèce de patrie inconnue, que l'auteur nomme H. convexa. (G.) *I1YPS0MUS ( Z^o>ij.^o'^ ,^ :"'p mh r^w^ 'Att'='' :'•;• ^1^*-- -nojio ua sTiu oj'^a siad lïop au la 'anbain-^oiiqia m^^ ¥• ^■..9 ;^.. -, «" >*»» -^l?"^-^ '«='#?!w 1<^ r; W. Afe.^^f'^ J^ Ife* '.^:'»^'«<* ^'tim.^,^ U D' / OF OTTAWA COLL ROW MOOULE SHELF BOX POS C 333 06 08 12 07 28 6 w^ ■'3feh, 'v>fr;:7