LIBRARY OF 1885- 1©56 ^'^^ '€:Pj. »-sm W^^m::^ DICTIONNAIRE D'HISTOIRE NATURELLE TOME TROTSIKME SIGNATURES DES AUTEURS AD. i; Brongniaii (Adolphe). A. (le Q DeQuaIrefages. Ad, de J De Jussieu (Adrien). A. d'O D'Orbigny (Alcide). A. G Gris (Arlliur). A. GuiLL Guillemin (Amcdée). Al. m. E Milne Edwards (Alplioiise Ar Arago (François). A. R. et A. lîiCH. Richard (Adolphe). AuD Audouin. B Brullé. Becq Becquerel (Antoine). Bl Blanchard. Boit Boitard/ Bré. et DE Bré. . De Brébisson. C Chevrolat. C. B Broussais (Casimir). C. d'O D'Orbigny (Charles). CL Lemaire. CM Montagne (Camille). C P Constant-Prévost. D. et A. D Duponchel. Del Delafosse. Desh ... Deshayes. DuJ Dujardin. DuM. .......... Dumas. Duv Duvernoy. E. B Baudement. E. Bout Boutmy. E. D Desmarest (Eugùne) E. de B Élie de Eeaumont. E. F Fournier (Eugène). Fl. ..s. Floureus. G Gérard. G. B Bibron. HÉD Héberl. H. L Lucas. 1. G. S.-ll GeolTroySt-Hilairu(lsiiloip) Jann Jannettaz. J. D Decaisne. J. Desn Desnoyers. Lafr De Lafresniiye. L. C Cordicr. L...D Laurillard. L. D.Y.R Doyère. Les Lespès. LÉv Léveillé. M Montagne (Camille). M. D Maric-Davy. M. E . Milne Edwards. M. S. -A Martin Saint-Ange. M. T Moqnin-Tandon (Olivicy) P Peltier. P. D Duchaiirc. Pei Pelouze. P. G PaulGervais. R Rivière. Cil. B Charles Robin RouL Boulin. Sp Spach. Tréc Trécul. Val Valenciennes. V. B Van Beneden. Z. G Gerbe. Nota. — Les éditeurs se sont lait un devoir de conserver la plupart des articles dus a la plume de savants illustres décédés, eu les faisant suivre, quand il y a lieu, d'additions résumant les derniers progrès de la science. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE CH. D'ORBIGNY AVEC LA COLLABORATION ARAGO, AUDOUIN, BAUDEMIÎNT, ELIE DE BEAUMONT, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, BOITARD, E. BOUTMY, DE BRÉBISSON , AD. BRONGNJART, C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, COSTE, DECAISSE, DELAFOSSE, DESIIAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, A. ET CH. D'ORBIGNY, DOVÈRE, DUCIIARTRE, nujardin, dumas, duponchel, duvernoy, filiiol, flourens, is. geoffroy st-hilaire, grrard, gerbe, paulgervais, a. gris, a. guillemin, Hébert, iiollard, jannettaz, de jussieu, de lafresnaye, laurillard, lemaire, lespès, léveillé, lucas, marié-davy, martin st-ange, milne edwards, al. milne edwards, montagne, 0. moquin-tandon, pelouze, peltier, c. prévost, de quatrefages, a. ricoard, riviere, cu. robin, roulin, spacu, trécul, yalenciennes , van beneden, etc. NOUVELLE ÉDITION REVUE, CONSIDÉRAIiLEMENT AUGMENTÉE ET ENRICHIE d'un «11(1!» do a40 plunctac!« gi-iivéei« suv acier et coloriée!^ à i» iiiaiu TOME TROISIEME PARIS ABEL PILON ET r ÉDITEURS 83, BUE DE FLEURUS, 33 LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES. Zoolo^eie sréiiérale, Anatoiiiie, Pliyeiolo^ie. Tératologie et Aiitlaroiiologie. MM. CASIMIR BROUSSAlS.îJi!, D. M., professeur à l'I.ôpilal militaire du Val-de-Gràce. COSTE, ejjS, membre de l'Inslitul, professeur au Collège de Franre. DUPONCIlELfils, ^, médecin del'École poljleclinique. DUVERNOY, eft, membre de l'Inslilul, profess. au Muséum d'Iiisl. liai, et au Collège de France. MILNE EDWARDS, C. i{^, membre de l'Instilut, profess. au Muséum d'bist. nat., doyen de la Faculté dus se. de Paris. Maniinifèret» et Oiseaux MM. FLOURENS.G. 0. ^, de l'Aca.!. rianç.nise.secnlaire per- pèt. del'Acad. des sciences, profess. au Mus. d'bist nat. I. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, 0. ift. membre de l'Inst., inspecl. génér. de rUnivprsité, profes. au Mus. d'Iiist. ual. MARTIN SAINT-ANGE, O. ifts, D. M., membre de plu- sieurs sociétés savantes. O. MOQUIN-TANDON. CH. ROBIN, eftS, membre de l'Institut, profess. i la F^.cu'.le i. GEOFFROY S.-UILAIRE, 0. ift, membre d (îERBE, ijjt, préparateur du cours d'embrjogéni de France. GERARD, membre de plusieurs sociétés savantes. DE LAFUESNAYE, membre de plusieurs sociétéssatante BAUDEMENT, ^, professeur à l'Ecole des Ans el Méliei BOITARD, ^, auteur déplus, ouvrages d'histoire nalurell st., etc. I PAUL GER VAIS, ^, Collège ! àlaFacui corresp. del'lnstllut, profess, sciences de Paris. LAURILLARD, JRS, conserv. du cabinet d'anat. conip.au Muséum d'bist. nat. DE QUATREFAGES, 0. Jft, membre de l'Institut, prcf.ss. au Muséum d'bist. nat. ROOLIN, ^, membre de l'Institut. Reptiles et Poissons. BIBRON, #, profess. d'histoire naturelle, aide-naturaliste au Muséum d'bist. nat. GERBE, Jftt, préparât, du cours d'embryogénie au Collège de France. DESII AYES, Sjt , membre de plusieurs socii V ALENCIENNES, o. ijjt, membre de lins AUDOUIN, iRf, membie de l'Institut, profess. au Muséum d'bist. nat. BLANCHARD, Sit, membre de l'Institut, profe.«s. au Mu- séum d'bist. nat. BRULLÉ.ijît, professeur à la Faculté des sciences de Dijon. CHEVROLAT, membre deplusi.urs sociétés savantes. DESMARES r, aide-nat. au Muséum j'blsi nat., secr. de la Soc entomologique de France. V ALENCIENNES, O. Jft, membre de l'Institut, profess, au Muséum d'bist. nat., à l'Ecole de pharm.,à l'Ecole nor- male sup. PAUL GERVAIS, ^, membre corresp. de l'Institut. lloliiisqiies. savantes. | ALC. D'ORBIGNY, 0. *, profess. au Muséum d'bist. nat. , etc. I vice-prèsld. de la Soc. géologique de F'rinice. Articulés. DOYÈRE, ■^, profess. d'bist. nat. au collège de Henri IV. DUJARDIN,^, doyen delà Faculté des scienc. de Rennes. DU PONCIIEL, ^, menibrede plusieurs sociétés savantes. I,U(;AS,ifi;, aide-naturaliste auMuséuni d'histoire naturelle. PAUL GEl'iVAlS,^, membre corresp. de l'Institut, etc. MILNE EDWARDS, C.iJSs.meinbredcrinstilut.etc. LESl'ES, ^, profess. à la Faculté des sciences de Marseille A. JIIIA'E EDWARDS, professeur a l'Ecole de pharinacic. Zoophytes, Ka;^ouués, luf'iisoires et Protozoaires. ALC. D'ORBIGNY. 0. iftS, profess. au Muséum d'bist. nat., | MILNE EDWARDS, C. *, membre de l'Institut, el vice-présid. de la Soc. géologic|ue de France. , VAN BENEDEN, membre de l'Acad. des se. de Bc DUJARDIN.Jftf, doyen de la Faculté des sciences de Rennes. ' profess. à l'Université de Louvain. Botanique. DEJUSS1EU,0. DE BHÊBISSON. membre de plusieurs sociétés savantes. BRONGNIART, C. ^, membre de l'Institut, profess. au Muséum d'bist. nat., in.'pect. génér. de l'Université. DECAISNE, O. *, membre de l'Inslitut, profes». au Mu- séum d'bist. nat. DDCHARTRE, ^, membre de l'Instit., profess. à la Faculté des se. de P.iris. FOURNIER (Eug.), docteur es sciences. A. GRIS, docteur es se, aide-nat. au Mu», d'hlsl. nat. Géologie , JVIinéralogie CORDIEli, G. 0. 'jff, membre de l'Institut, profess. au Mu séum d'bist. nat., inspect. génér. des Mines. DELAFOSSE, 0. *, membre de l'Institut, profess. à li Faculté des sciences et au Muséum d'bist. nat. DESNOYERS, ^, men.hre de l'Institut, bibliothécaire ai Muséum d'hlst. nat. JANNETTAZ, ald«-naturaliste au Muséum d'bist. nalur. l'instilut, profes.s. au Mil- LÉVEILLÉ, D. M., membre de la Société pbiloma'hiquc. MONTAGNE, 0. *, D. M., n>embre de l'Institut. O. MOQUIN-TANDON. niCIIARD, O.ifi!, D. M., membre de l'instilut, profes». il Id Faculté de medecne. SPACII. alde-naturallste au Jluséum d'histoire naturelle. TRECUL, i^, membre de l'instilut. LIE DE BEAUMONT, G. 0. ejjj, secret, perpét. de l'Aca I, des se, profess. au Collège de France, insp. gen. df ! Cil. D'ORBIGNY, ^'^, aide-naturaliste au Muséum d'hlsl. nat., membre de plusieurs sociétés savantes. CONSTANT PREVOST, îjS, membre de l'instilut, profc«s. à la Faculté des sciences, etc. IIF.BERT, efiî, professeur à la Faculté des sciences. Cltiniie, Physique et Astronontie. secret, perpét. de l'Acad. des sclenres PELTIER, membre de plusieurs soc. sava-iles. AMEDEE GCILLEMIN, memb. de plusieurs soc. savanli! PELOUZE. C.jftS.membrede l'Institut, profess au collège de France, direct, delà Monnaie, Par F. ARAGO, C. directeur de l'Obserr BECnUEREL, C. ^ Mu'^éum d'bist. nat,. E. BOUTMY, chimiste-expert. DnMAS,G.C.&, membre de l'Inilitut, profess. à de -Méd ei à la Fac. de» science». e rinstltut, profess. au Fac. TilVIERE, jjf.prolesseur de sciences physl,|ue«. MAIIIEDAVY, ^, as-./onome à l'Observatoire de Paris. IMPRIMERIE DE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2 DICTIONNAIRE univï:rsel D'HISTOIRE NATURELLE BRU BaUAMï. Emberiza. Ois. — Genre de Passereaux de la sous-famille des Embéri- ziens, dans la famille des Fringillidés. Ce genre qui, pour Linné, G. Cuvier, Temminck, Vieillot, etc., avait des limites très-étendues et comprenait une quaran- taine d'espèces, est aujourd'hui considéra- blement restreint : quelques ornithologistes l'ont même réduit à une ou à deux espèces. Débarrassé d'abord des Plectrophanes par Meyer; ensuite des Bruants paludicoles ou Cynchrames, par Boie ; puis des Proyers, par Brehm, les autres espèces qui lui res- taient (et nous ne parlons ici que de celles qui font partie de notre faune) ont encore fourni à M. Kaup les éléments des genres Cia, CilrineUa, Cirlus, Orospina, reposant, les trois premiers, sur les Ember. cia, cilri- nella, cirlus; le dernier sur l'espèce nomi- nale Ember. provincialis. Enfin Ch. Bona- parte a porté, de sept, à dix, le nombre des coupes formées aux dépens dos Bruants vrais, c'est-à-dire de ceux sur lesquels repose aujourd'hui la sous-famille des Embéri- ziens. Toutes ces coupes sont loin d'avoir une valeur suffisamment générique : la plupart d'entre elles ne reposent que sur des ca- ractères, ou plutôt sur des nuances de carac- tères souvent inappréciables. Si l'on a eu rai- son de séparer des Bruants, les Plectro- phanes ou Bruants éperonniers, que carac- térise bien l'absence de tubercule palatin, le développement et la forme de l'ongle du pouce ; si les Proyers, à cause de leur queue unicolore, de leur plumage identique dans les deux sexes, et surtout de leurs mœurs ; si les Fringillaires ou Bruants slriolés, par leurs tarses et leurs ongles grêles, par leurs T. m. ailes sub-obtuses ; si les Bruants paludit oies, à causes de leurs habitudes, de leur palais lisse^ de leur faciès si distinctif, se déta- chent assez bien des Bruants proprement dits; si même on peut encore en séparer les Passérines qui n'ont pas de tubercule au palais, il nous semble difficile de ne pas comprendre sous le même générique les Em- ber. cirlus, citrinella, cia, pilhyornus, chry- sophris (qui cependant s'éloigne déjà beau- coup du type), et les Emher, hortulana et cœsia, dont quelques auteurs font un genre à part, soit sous le nom de Glycyspina (Gab.), soit sous celui à'Hortulanus (Bonap.). Ainsi composé, le genre Bruant est caractérisé jwr un bec conique, comprimé, pointu, entamant le front, à bords des deux mandibules très-infléthis en dedans, à commissures plus ou moins obliques ; un palais muni d'un tubercule oblong, ou for- tement convexe ; des narines basales, orbi- culaires ; des ailes amples, sub-aigucs ; une queue allongée ample, échancrce, bicolore; des tarses minces; des ongles grêles, com- primés, aigus, peu arqués, celui du pouce à peine aussi long que le doigt ou plus court. Les Bruants sont des oiseaux paisibles : ils vivent en bonne intelligence, non-seule- ment avec leurs congénères, mais encore avec les autres espèces auxquelles, l'hiver, ils sf réunissent, pour exploiter les champs n commun. Leur défiance n'est pas très- grande, aussi donnent-ils élourdiment dans les filets les moins dissimulés, surtout s'ils sont attirés par les cris d'appel de leurs semblables. Sans former de ces bandes compactes comme en forment les Proyers, les Moineaux et notamment les Linottes, les Bruants (si l'on excepte les Ortolans, q;n ne 1 2 BRU composent jamais que de petites familles), se rassemblent cependant en assez grand nombre sur le même point; mais ils se tiennent à certaine distance les uns des au- tres, soit qu'ils volent, soit qu'ils cherchent à terre leur nourriture, soit qu'ils se repo- sent. Cette manière de vivre disséminés, quelque nombreux que soient les individus sur le même terrain, leur est un peu com- mune avec les Pinçons, en compagnie des- quels on les rencontre fréquemment durant la saison froide. Us ont aussi, comme ceux-ci, l'habitude, lorsqu'ils marchent, de relever de temps en temps les plumes de l'occiput. Leur vol n'est généralement pas rapide et s'exécute par élans successifs. Si les Bruants forment des réunions plus ou moins nombreuses de la fin de l'été au milieu de l'hiver, ils vivent par couples iso- lés durant le reste de l'année. Dès que le printemps s'annonce, ces couples se forment, et l'oiseau qui, en septembre et octobre, avait abandonné par petites familles les régions septentrionales, pour se porter vers les régions méridionales, quiWe en mars et avril celles-ci pour gagner des pays plus au nord et s'y reproduire. Les Bruants se plaisent aussi peu dans les plaines nues et découvertes, qu'au milieu des grands bois. Les terrains accidentés; les coteaux couverts d'arbrisseaux, de vignes, de broussailles; ceux principalement qui sont voisins d'une source, d'un cours d'eau, sont les lieux qu'ils préfèrent. Ils fréquentent les chemins bordés d'arbres, les haies, les li- sières des bois, où l'on est certain de les rencontrer le matin et le soir, alors qu'ils vont chercher pâture dans les champs. Les graines farineuses, qu'ils triturent et dont ils rejettent le péricarpe, forment la base de l'alimentation des Bruants; mais, l'été, ils associent les insectes à ce régime. C'est aussi avec des insectes qu'ils nourris- sent presque exclusivement leurs petits. La plupart des Bruants établissent leur nid dans les haies, les broussailles, les ar- bustes touffus, à une très-petite élévation du sol ; quelques-uns le placent sur le sol même, à l'abri d'une touffe d'herbe ou d'une souche. Tous le composent grossièrement avec des radicelles, des brins d'herbes secs ou de la mousse à l'extérieur, et une grande quantité de crins à l'intérieur. A la couche BRU que forment les crins est souvent mêlée une certaine quantité de bourre. Les pontes ont généralement lieu deux fois, et exception- nellement trois fois dans l'année. Cette der- nière ponte, comme nous l'avons constaté trois fois : en 1852, dans le Finistère; en 1864., dans l'Aube; en 1866, dans le Var, s'effectue en septembre. Les œufs au nombre de cinq à six, pour la première ponte, sont caractérisés par des traits déliés, des stries et des points noirs sur fond gris sale ou gris bleuâtre. Toutefois ceux de l'Ortolan sont dépourvus de traits et généralement de stries. La seconde ponte n'est le plus sou- vent que de quatre œufs : il en est de même de la troisième, que nous avons vue cepen- dant une fois réduite à trois œufs. Les pe- tits, en naissant, sont couverts d'uu léger duvet brunâtre, et leur premier plumage ressemble beaucoup à celui de leur mère. La chair des Bruants est bien supérieure comme goût et comme finesse à celle da plus grand nombre des Friogillidés. Sous ce double rapport, l'une des espèces, l'Or- tolan, est depuis longtemps célèbre, et si sa qualité répondait au prix qu'elle atteint lorsqu'elle est engraissée (2 francs la pièce), nulle chair ne serait supérieure à la sienne. Indépendamment de la mue ordinaire, qui s'opère vers la fin de l'été, le plus grand nombre des Bruants subit, au printemps, un changement de coloration dans le plu- mage. Ce changement a pour cause la mue ruptile. Le type de ce genre est {Ember. citri' nella, Lin.) vulgairement connu, dans le Nord de la France, sous les noms de Ver~ dier, Verdière; et dans le Midi, sous celui de Roussette. Il est répandu dans une grande partie de l'Europe, et se reproduit en grand nombre dans nos départements du Sud, de l'Ouest et du Nord. Nous possédons encore VEmber. cirlus. Lin.; VEmber. cia, Lin. (rare partout chez nous, excepté en Lorraine et surtout dans le Midi, sur la limite des Alpes); enfin VEmber. hortulana. Lin. Deux autres espèces, VEmber. pithyornus, Pall., de la Sibérie, et VEmber. cœsia, Cretz., de l'Afrique septentrionale, se mon- trent de passage accidentel en France et sur plusieurs points de l'Europe. Quant aux autres espèces, que la plupart BRU des auteurs introduisaient encore dans ce genre, plusieurs, comme nous l'avons dit, sont devenues types de nouvelles coupes gé- nériques. De ce nombre est le Bruam crû- cote, figuré dans notre atlas (pi. 44, fig. 2). Celte espèce, qui était une Pas- sérine pour Vieillot, est devenue une Eus- pizepourCh. Bonaparte. (Z. G.) BRL"A]\TI!\'. Mololhrus. ois. — Genre établi par Swainson sur^es oiseaux dont on a fait tantôt des Bruants, tantôt des Tau- garas, tantôt des Troupiales ou des Carou- ges et même des Loriots. Il a pour caractères uu bec plus court que la tête, épais, coni- que, entier: des narines latérales, en partie recouvertes par une membrane et engagées sous les plumes avancées du front; des^ailes longues et acuminées; une queue allongée et presque égale; des tarses de la longueur du doigt médian, comprimés, à squamelies peu visibles; des ongles médiocrement re- courbés, aigus et longs. Quoique les Bruantins, par l'ensemble de leurs caractères, appartiennent à cette grande division de Passereaux que Vieillot réunissait dans la famille des Texlores ou Tisserands, on ne saurait trop dire à quel groupe de genres il faut les rapporter. R. Gray les met à côté des Troupiales, dans la sous- famille des Agelainœ. Ch. Bonaparte, quj d'abord les avait rangés dans la section des Ictériens, les a transportés plus tard parmi les Quiscaliens, et M. 0. Des Murs a fait, du genre, le type de la famille des Molothrinés, dans sa tribu des Quiscalidés. Le genre Molothrus comprend, d'aprsè Ch. Bonaparte {Notes sur les coll. de M. De- latlre et Consp. Gen. Av.) : la Fringilla pe- coris, Gmel. ; type du genre; les Icter. se- riceus etœneus, Licht.; VIcl. badius, Vieill.; le Tanagra bonariensis, Gm , et le Molol. brcviroslris, Swains. Le Leistes unicolor, qu'il y rangeait aussi, en a été retiré pour être rapporté par lui dans le genre AmUycercus. Les habitudes, le genre de vie des Bruau- tius, ont de très-grands rapports avec ceux des Troupiales, des Quiscales, desCarouges. D'Azara, qui a eu de fréquentes occasions d'observer l'espèce type {Molot. pecoris) au Paraguay et à la Plata, où elle est fort com- mune, dit qu'elle se tient dans les campa- gnes, à la lisière des bois et dans les terrains cultivés, où elle fait beaucoup de mal dans BRU 3 les plantations de maïs, dont elle arrache les jeunes plantes. Elle se plaît dans la com- pagnie des chevaux, des bœufs, qu'elle ac- compagne dans les pâturages, pour saisir, comme nous le voyons faire auxSansonnets dans nos prairies, les insectes que les pieds des animaux font sortir du sol ou mettent à découvert. Souvent aussi on la voit, au nom- bre quelquefois de deux ou trois individus, se reposer sur le dos de ces animaux et se laisser porter par eux. « Le Bruantin, ajoute d'Azara, n'est ni rusé, ni prévoyant, ni avisé. Il tombe aisément dans les pièges; H accourt à l'appât, et si on l'épouvante, il fuit, en jetant des cris aigus, sur les arbres les plus voisins, pour revenir bientôt quoi- qu'il voie ses pareils pris ou tués. Pour changer de cantons, ces oiseaux se rappel- lent, prolongent leurs clameurs pendant qu'ils volent, et les redoublent s'ils rencon- trent une autre bande d'oiseaux de leur es- pèce. Leur cri, qui paraît commun aux deux sexes, peut s'exprimer par les syllabes pU- queu répétées d'un son aigu et sonore; d'autres fois, ils semblent dire gru, gru, d'une voix basse et grave, en agitant leurs ailes, baissant le cou et hérissant leurs plu- mes. Leur vol est rapide, soutenu, élevé en quelques occasions. Ce ne sont point des oiseaux querelleurs et ils sont communément en troupes, qui se mêlent quelquefois à des bandes d'oiseaux d'espèces différentes. Les sociétés qu'ils forment entre eux subsistent toute l'année, quoique souvent elles se sé- parent en trois ou quatre petites troupes, ou qu'elles s'augmentent par de nouveaux arrivants ; on les rencontre aussi pat paires. » Les mœurs de cet oiseau, dont les habi- tudes, comme on le voit par le récit de d'A- zara, ont la plus grande analogie avec celles de nos Élourneaux et des Troupiales, offrent, chose singulière, un exemple de parasitisme qui rappelle complètement celui du Coucou d'Europe. Jamais d'Azara n'a vu le Bruan- tin des troupeaux construire un nid, et plu- sieurs témoins dignes de foi lui ont assuré avoir trouvé des petits de cette espèce dans des nids de Fournier, de Paroares, de Car- dinaux, de Chiugolos, de Suriris et autres, mêlés avec les petits de ces espèces. Les ha- bitants de la plaine de Maldonado, lui ont dit aussi que telle était réellement la cou- û BRU tume de cet oiseau, et la personne qui l'ai- dait à réunir ses collections, avait trouvé dans le nid d'un Zonolrichia malutina, un œuf beaucoup plus grand que les autres et différent de couleur et de forme, qu'il attri- buait au Bruanlin. Ce que d'Azara rapporte de l'espèce type de l'Amérique méridionale (BIolol. pecoris), Swainson le dit également du Molol. bonariensis ou niger, espèces de l'Amérique du Nord. Enfin M. 0. Des Murs a possédé un nid de Fringilla melodia, dans lequel se trouvait un œuf de Bruanlin de troupeaux, et il fait remarquer, en parlant de ce fait {Encydop. dliist. nat.), que la manière dont cet oiseau place son œuf dans les nids étrangers est curieuse, si toutefois elle est toujours la même. Dans ce nid, qu'il tenait de M. Cabot, des États-Unis, l'œuf se trouvait placé perpendiculairement dans le fond, au milieu de l'espèce de ma- telas que forment les matériaux dont il est composé; il était enfoncé dans cette couche du tiers environ de son grand diamètre. Les Bruantins confieraient donc à d'au- tres oiseaux leurs œufs, et leur laisseraient le soin de les couver, de les faire éclore et, probablement, d'élever leurs petits; mais ce qu'il y a de remarquable, c'est que celte habitude n'est propre qu'à quelques espèces du genrC; au Molol. pecoris et au Molol. bonariensis, comme elle n'est particulière, pour les espèces du genres Coucou, qu'à notre Coucou d'Europe et, d'après Le Vail- lant, au Didric du Cap {Cucul. auralus). (Z. G.) "BRUCEA (nom propre), bot. ph. — Ce g., nommé ainsi en l'honneur du célèbre voya- geur anglais Bruce , et d'après un arbrisseau recueilli par lui-même en Abyssinie, est rap- porté mainlenant aux Zanthoxylées , et ca- ractérisé de la manière suivante : Fleurs dielines. Calice 4-parli. Autant de pétales surpassant à peine le calice. Fleurs mâles: 4 étamines courtes, insérées autour d'un corps central , glanduloide , 2-lobé, qui représente sans doute le gynophore. Fleurs femelles : 4 ovaires portés sur un court gynophore au- tour duquel sont 4 petites étamines, surmon- tés chacun d'un style aigu, réfléchi, distinct, etdevenantaulantdedrupes que remplitune graine pendante , à embryon vert, dans un mince périsperme charnu. — Les espèces, peu nombreuses, sont des arbrisseaux originaires BRU des régions tropicales de l'Afrique, de l'Asie et de la Polynésie , remarquables par leur amertume. Les feuilles sont imparipennées, à folioles opposées, très entières ou dentées, dépourvues de points transparents. Les fleurs très petites, et d'un vert mêlé de pourpre, sont disposées par pelotons sur de longs épis axil- laires. Une espèce africaine, la première dé- couverte, le Biucea aniidysenlerica, est depuis long-temps cultivée^ans les serres. (Ad. J.) BRUCHE. Bruchiis (^pv'xto, je ronge), iss. — Genre de Coléoptères télramères, famille des Rynchophores, Latr., des Curculionites ou Curculionides , Dej. et Schœnh. , divi- sion des Bruchides de ce dernier auteur, créé par Linné, et adopté par tous les ento- mologistes. Les Bruches sont voisines des Charançons , dont elles diffèrent par les an- tennes, la télé distincte du corselet, les par- lies de la bouche, et à la première vue, par le défaut de trompe ou de rostre. Ces In- sectes, à l'état parfait, se rencontrent sur les fleurs et s'y accouplent. La femelle fécondée place ses œufs sur les jeunes siliques ou les gousses encore tendres des plantes légumi- neuses, telles que les Fèves, les Vesces, les Pois, les Lentilles, etc. Les larves qui en naissent ne tardent pas à pénétrer dans cha- que graine qui n'en renferme ordinairement qu'une seule. Ces larves deviennent assez grosses; elles sont renflées, courtes, arquées, composéesd'anneaux peu distincts, etontune lèle petite, écailleuse, munie de mandibules dures cl tranchantes, à l'aide desquelles cha- cune détruit la semence dans l'intérieur de laquelle elle est renfermée; mais elle s'y prend de telle sorte que l'enveloppe exté- rieure reste intacte. Elle se nourrit pendant tout l'hiver de la substance de la graine qui lui sert en même temps de logement, et ce n'est qu'au printemps suivant qu'elle se change en nymphe, el bientôt après en in- secte parfait. Celui-ci , dépourvu de mandi- bules assez fortes pour percer les parois de sa prison , y périrait nécessairement , si la prévoyante nature n'avait donné à la larve l'instinct de ronger jusqu'à l'épiderme l'en- droit de la graine par où doit sortir l'insecle parfait, qui alors n'a qu'un léger effort à faire pour détacher avec sa tête celle portion de l'é- piderme. C'est de là que résultent ces ouver- tures circulaires qu'on remarque commu- nément sur les Pois et les Lentilles dont l'in- BRU térieur est vide. Les Bruches, peu répandues dans les pays du nord, y occasionnent peu de dégâts ; mais il n'en est pas de même dans les contrées méridionales , où leurs ravages sont quelquefois incalculables. Parmi les di- vers moyens proposés pour détruire leurs larves, le plus efficace est de plonger dans l'eau bouillante, immédiatement après la ré- colte, les semences qu'on suppose en être at- taquées, ou bien de les exposer dans un four àunetempératurede40à45degrés. Malheu- reusement ni l'un ni l'autre de ces moyens ne peut être employé à l'égard des graines destinées à la reproduction. Ce g. est extrêmement nombreux en es- pèces : M. Dejcan, dans la 3e édition de son Catalogue, en désigne 116, et Schœnherren décrit jusqu'à 140. Nous ne mentionnerons ici que la plus connue par ses ravages : la Bruche des Pois, Bruchu^ pisi Fabr., qui se trouve dans une grande partie de l'Europe et dans l'Amérique septentrionale. Sa larve attaque les Pois, les Lentilles, les Gesses, les Fèves et toute espèce de Vcsces. Cette Bru- che est le même insecte que le Mylabre à croix blanche de Geoffroy , et peut être con- sidérée comme le type du genre. (D.) BRUCIIÈLE. Bmcliela (diminutif de Bmchus). INS. — Genre de Coléoptères té- tramères, établi parMégerle dans la famille desCurculionides, et qui répond absolument à celui A'Urodon de Schœnhcrr. Le nom de Bruchela avait d'abord été adopté par La- treille et par M. Dejean ; mais ils l'ont rem- placé depuis, le premier dans ses Familles naiiirelles, et le second dans la 3« édit. de son Catalogue, par celui A'Urodon. (D.) BRUCHÈLES. Bruchelœ. ins. — Lalreille {Familles nalurelles du Règne animal) dé- signe sous ce nom la première tribu de sa fa^ mille des Rhynchophores. Les larves des Bru- chèles se nourrissent des graines, des aman- des où elles se tiennent cachées dès leur naissance , et y subissent leurs métamor- phoses. Cette tribu se compose des g. Pachy- nière et Bruche. Ployez ces mots. (D.) 'BRUCIIIA (I) (nom propre), bot. ph. — (Mousses). Genre de la tribu des Phascacées, établi par M. Schwaegrichen [Suppt. II, p. 91, t. 127), sur une mousse découverte par notre (i) Voir Irs tragm.dt la Dryot. d'Europe, de MM. nnicli »» Schimpfr. où Pon trouve, p. 3, t. Il, une description et un«> ejure de l'c/4c.) et synonyme de Conosie- gia: l'autre créé par Dupetit-Thouars {Dici.), et synonyme de £(imHfj5era. (C. L.) BRU BRULEE ou POURPRE BRULEE. MOU.. — Nom vulgaire d'une belle espèce du g. Ro- cher. BRULURE, bot. cr. — Nom qu'on donnait autrefois à la Rouille des Céréales {Uredo rubigo vera DC). Cet état, qui dé- pend de la présence d'un petit champignon parasite, était considéré, avant Persoon, comme le produit de l'action des rayons so- laires, concentrés par les gouttes d'eau ou de rosée qu'on observe sur les feuilles des Gra- minées. Quelques personnes , et surtout les agriculteurs , croient encore qu'on doit at- tribuer la présence de cet Uredo au voi- sinage du Berberis vidgaris. (LÉV.) BRUMES. PHYS. — Foyez météores. BRU.M DE MOIVTAGIVE. géol. —Foyez terre d'ombre. BRUIVELLA, Mœnch. bot. ph. — Alté- ration de Prunella, L. (C. L.) BRUI\ELLE. rept. — Syn. de Colaber bnaieus L. Foyez couleuvre. BRUIVELLIER. Brunellia (nom propre). bot. ph. — Genre dédié par Ruiz etPavon à Brunelli, botaniste bolonais. Il appartient à la famille des Zanlhoxylèes, et ofTre les ca- ractères suivants : Fleurs diclines. Calice 4-5-parti , revêtu à sa base d'un disque velu, déprimé, 8-10-lobé dans son contour; pas de pétales. Fleurs mâles: 8-10-étamines plus longues que le calice, insérées sur le contour d'un disque qui porte des ovaires rudimenlaires. fleurs femelles ; étamines in- sérées comme les précédentes, plus courtes que le calice, à anthères vides. Ovaires égaux en nombre aux divisions du calice, distincts, velus, surmontés chacun d'un petit style aigu, et contenant 2 ovules collatéraux sus- pendus à l'angle interne. Autant de capsules distinctes , s'ouvrant par devant dans leur longueur, 1-2-spermes. Graines ovoïdes ou globuleuses, offrant, dans un lest crustacé revêtu d'une pellicule fine et dans un péri- sperme charnu, un embryon droit. — Les es- pèces, originaires pour la plupart de l'Améri- que tropicale, une ou deux des îles Sandwich et Rawak, sont des arbres garnis ou dépour- vus d'aiguillons, à feuilles opposées ou verti- cillées 3 à 3, simples ou trifoliées ou im- paripennées , variations qu'on rencontre quelquefois sur un même rameau, à folioles coriaces, entières ou plus souvent crénelées, sans points transparents. Les fleurs sont dis- BRU posées en panicules ou en corymbes axillai- res ou terminaux. (Ad. J.) BRUIViET. OIS. — Nom vulgaire du Friii- çilla pecoris Gm., que Cuvier a réuni au g. Moineau. BRUNETTE. ois. — Nom vulgaire du Tringa variabilis L , esp. du genre Bécas- seau. "BRUÎVFELSIA (Olhon Brunfels , bota- niste du XVI'' siècle), bot. ph. — Genre fort remarquable de la famille des Scrophularia- cées, tribu des Salpiglossidées , formé par Plumier [le, t. 65), et adopté par tous les botanistes. Il renferme quelques espèces in- digènes de l'Amérique ciséquatoriale, et fort recherchées dans les serres d'Europe en rai- son de leur beau port et de leurs fleurs gran- des et odorantes. Ce sont des arbrisseaux à feuilles alternes, oblongues, très entières; à fleurs axillaires, solitaires ou en nombre, et terminales. L'espèce la plus belle de celles qui sont cultivées est le B. violaceus, remar- quable surtout par ses jeunes tiges et ses grandes feuilles violacées en dessous, lisses et verdàtres , avec les grandes nervures lar- gement bordées de blanc en-dessus. (G. L.) BRUIMIA (nom propre), bot. ph. — Genre type de la famille des Bruniacées, établi par Linné ( Geu. , t. 1737 ), revu et adopté par Ad. Brongniart [Ânn. se. nal., VIII, 372), renfermant un assez grand nombre d'esp. , dont plus de 20 sont cultivées dans les jar- dins européens. Ce sont des arbrisseaux du Cap , à rameaux subverticillés , tantôt à feuilles petites , étroitement imbriquées , à fleurs capitées ; tantôt à feuilles plus gran- des , semblables à celles des Abiétinées ou des Myrtacées, et à fleurs paniculées , à ca- lices 1-ou 3-bractéés. Foyez pour les carac- tères l'article brcniacées. (C. L.) BRUNIACÉES. bot. ph.— Cette famille, dont les genres ou les espèces les plus an- ciennement connues étaient placées à la suite des Rhamnées, s'en éloigne réellement pour se rapprocher plutôt des Cornouillers, ainsi que l'a fait remarquer son auteur, M. Ad. Brongniart, dans une excellente mo- nographie ; et l'insertion des étamines peut être considérée plutôt comme épigynique que périgynique,à cause de la structure sin- gulière et vraiment exceptionnelle d'un de ses genres, le Raspailia,où l'ovaire, quoique libre, porte les pétales avec les étamines BRU 7 attachés vers son sommet. Quoi qu'il en soit, voici ses caractères : Calice lubuleux, à 5, ou très rarement 4 divisions imbriquées. Autant de pétales alternes, à limbe spathulé. posé sur un long onglet, à préfloraison im- briquée. Autant d'étamines alternant avec les pétales, unissant quelquefois leur base en une corolle monopétale, insérée avec eux sur un disque qui lie le plus ordinairement le tube du calice avec l'ovaire, à anthères biloculaires , s'ouvrant en dedans par des fentes longitudinales. Ovaire adhérent au calice dans la totalité ou dans la plus grande partie de la longueur, quelquefois couronné par une expansion du disque qui opère cette adhérence, entièrement libre dans un seul cas, à deux ou trois loges, plus rarement à 5, mais paraissant alors uniloculaire et à pla- centation centrale à cause de l'avortemeiit des cloisons. Dans chaque loge, 1 ou 2 ovu- les collatéraux , suspendus. Style bifide ou simple avec 2 ou 3 stigmates terminaux. Fruit ordinairement couronné par le calice , persistant et marcescent, sec, indéhiscent ou se séparant en 2 coques, souvent 1-locu- laire par avortement. Graines souvent coif- fées d'une petite caroncule , revêtues d'un test crustacé, et présentant, au sommet d'un périsperme charnu, un très petit embryon à radicule supère. — Les espèces de cette fa- mille se rencontrent toutes au cap de Bonne- Espérance, excepté une seule appartenant au genre Berzelia, originaire de Madagascar. Ce soiU des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux dont le port rappelle les Bruyères ; dont les feuilles, petites, roides, entières, calleuses à leur sommet, alternent en s'imbriquant ; d6nt les fleurs , rarement solitaires et termi- nales , se groupent quelquefois en épis ou panicules , ou plus ordinairement se pelo- tonnent en têtes auxquelles souvent plu- sieurs bractées larges et scarieuses forment un involucre. GENRES : Berzelia , Brongn. — Brunia, Brongn. — Raspailia, Brongn. — Siaavia, Thunb. [Levisaniis, Schreb. — Aslrocoma, Neck.) — Berardia, Brong. [Nebelia, Sweet.) — Linconia, L. — Audouinia, Brongn. [Pa- vinda, 'Ï\).\mh.) — Tillmannia, Brong. {Mœs$- lera, Reich.) — Thamnea, Soland. — On a de plus placé avec doute, à la suite de la fa- mille, YHelerodon, Meisn., et le Gravenhors- tia, Nées. L'Erasma, R. Br., dont on ne 8 BRU connaît que le nom, se rapporte probable- ment à l'un des genres énumérés plus haut. (Ad. J.) BRU]\I\ICHIA (T. Brunnich , naturaliste danois), bot. pu. — Genre de la famille des Polygonacées (Polygonées-douteuses), éta- bli par Banks sur une plante découverte dans l'Amérique boréale. Le B, cirrliosa est un arbrisseau volubile , cultivé dans nos jardins, à feuilles alternes, cordiformes-ova- les , glabres ainsi que les rameaux ; à pé- tioles semi-amplexicaules, entourant la tige par un bord annulaire, pubérule ; à inflores- cence en grappes paniculées , cirrhiféres au sommet ; à fleurs d'abord serrées , puis dis- tantes, solitaires ou sublernées dans l'ais- selle des bradées , àpédicclles articulés au milieu. (C. L.) BRL^OiMA (nom propre), bot. ni. — Genre type de la famille des Brunoniacées, établi par Smith {Liun. Trans., X, 3G7, t. 28, 29). Il renferme un petit nombre de plantes, dont une est cultivée en Europe, le B, ausiralis. Voijez pour les caractères l'art. BRUAONIACKES. (C. L.) *BRL"IVO\IACÉES. bot. nr. — Le genre Bruiioniu, d'abord placé à la suite des Goo- dénoviées, en a été plus tard séparé comme type d'une famille distincte, dont il est jus- qu'ici le seul genre, et qui se dislingue par les caractères suivants : Calice à 5 divisions terminant un tube court. Corolle monopé- tale , hypogyne, marcescente , dont les seg- ments, alternant avec ceux du calice, sont légèrement irréguliers : les 2 supérieurs sé- parés l'un de l'autre dans une longueur plus grande que les autres , tous parcourus gar une nervure médiane, à prcfloraison val- vaire. Étamines 6, hypogynes, alternant avec les divisions de la corolle, dont les Olets sont réunis entre eux à leur sommet, ainsi que la base des anthères. Ovaire libre , renfer- mant dans une seule loge un seul ovule dressé, surmonté d'un style que termine un stigmate entouré par une espèce de colle- rette ou indtiiitan à deux valves. Le fruit est un utricule membraneux qu'entoure et ca- che le tube du calice endurci. La graine, re- vêtue d'un test simple, n'a pas de péri- sperme, mais un embryon nu, à radicule infère, beaucoup plus petite que les cotylé- dons, qui sont droits et charnus. — Le genre Li-unonia comprend plusieurs plantes her- BRU bacées de la Nou felle-Hollande, dont le port rappelle celui de nos Scabieuses ; dont les feuilles radicales sont entières, spalhulécs, sans stipules ; les hampes terminées par des têtes de fleurs bleues , chacune accompa- gnée de 4 bractées , l'ensemble entouré d'un involucre de larges folioles. (Ad. J.) BRUXSVLI (nom propre), bot. ph. — Ce genre de Necker est un des nombreux syno- nymes du Croion de Linné, dont il semble- rait cependant s'éloigner par les 2 envelop- pes de 3 folioles chacune, et par les capsu- les polyspermes que lui assigne son auteur, qui l'avait peut-être dédié à un ancien au- teur d'un ouvrage pharmaco-botanique, Jér. Brunschwyg. (Ad. J). BRLNSWIGIA (nom d'homme), bot. ph. —Genre de la famille des Amaryllidées, éta- bli par Kcr (//; Ail. hort. Kexv. éd., 2, II, p. 230) pour un certain nombre d'espèces d'abord rangées dans le g. Amaryllis , dont elles din"èrent par les caractères suivants : Calice presque campanule ou même ur- céolé, à six lobes égaux ou un peu inégaux. Etamines C, insérées à la base et non à la gorge du calice; stigmate presque simple ou à peine trilobé. Capsule mince , membra- neuse, à trois loges, s'ouvranten trois valves par le milieu de chaque loge. Celles-ci con- tiennent chacune un petit nombre de grai- nes oblongues. — Les esp. de ce g., assez nombreuses, sont toutesdes plantes bulbeu- ses originaires du cap de Bonne- Espérance. Leurs fleurs , souvent très grandes, forment une ombelle simple , et sont accompagnées d'une spalhe bivalve. Nous pensons que ce g. pourrait, sans inconvénient, être réuni de nouveau au grand g. Amarijlli.s , dont il formerait une simple section. (A. R.) BRUSLURE. BOT. CR. — Voyez brûlure. BRUTES. Bni'a. mam. — Linné avait dési- gné sous ce nom un groupe disparate formé de Mammifèresdépourvusd'incisives à doigts onguiculés, tels que les Morses, les Eléphants, les Bradypes qui ont été distribués dans lei ordres des Carnassiers amphibies, des Eden tés et des Pachydermes. M. de Blainville a donné le même nom à une famille de l'ordre des Mammifères ongulogrades, comprenant le Tapir, le Daman et le Rhinocéros. ^C. d'O.) BRLYÈRE. bot. pu. — Nom vulgaire des espèces du g. Erica. (C. L.) BRUYÈRES, bot. ph. — Nom français BRY qu'avait reçu la famille des Éricinées, dans la | première nomenclature qui désignait chaque famille par le pluriel de son g. type. Ad, J.) BRY. Bryum (|8puov, mousse), bot. cr. — Ce g., l'un des plus nombreux et des plus remarquables de la famille des Mousses, ap- partient à la division des Acrocarpes. Son nom lui a élé imposé par Dillcn , qui l'a emprunté à la langue grecque ; mais, chez les Grecs, ce nom avait une signification plus étendue, puisqu'on s'en servait indifférem- ment pour désigner une mousse , un lichen, une algue , et même une plante phanéro- game. Toutefois, ce g. Bnjtim, tel que l'en- tendait le botaniste anglais, comprenait des Mousses qui en ont été distraites, et il a subi depuis son établissement une foule de vicis- situdes qu'il serait trop long de rappeler ici. Les bryologisles modernes ne sont même pas d'accord entre eux sur sa circonscrip- tion. Les uns, comme MM. Bruch et Schîm- per, y réunissent le genre Piychostomum, Hornsch.; le JFebem et \e Pohlia, Kedyv.; les autres , comme M. Schwœgrichen , conti- nuent à les tenir séparés. M. Hooker (/h Lin- dley, ^ nal. syst. of Bol. , p. 411) admet la réunion proposée par les deux premiers bryologistes; mais il en excepte le Pcychosio- mum. Quant à nous , nous admettons ce genre tel qu'il a été défini par Bridel [Bnjol. Univ., I, p. C23) , en excluant toutefois la section II r ou Polla, qui forme pour nous, comme pour M. Schwœgrichen et les auteurs de la Bryologia europœa, le genre Mnium, lequel emprunte à la végétation des carac- tères tels , que la similitude apparente des péristomes ne sufTit pas pour motiver la réu- nion de deux g. si bien tranchés. Voici comme nous définissons le genre Bryum •■ Péristome double: l'extérieur formé par 16 dents simples, lancéolées, équidistantes, in- fléchies par la sécheresse, marquées d'arti- culations plus apparentes en dedans, où des lamelles proéminentes les séparent, et par- courues longitudinalement dans leur mi- lieu par un sillon plus ou moins prononcé et plus ou moins long; l'intérieur consistant en une membrane délicate, blanche ou jau- nâtre, offrant 16 sillons qui résultent d'au- tant de saillies en carène , d'où partent des cils eux-mêmes carénés et séparés l'un de l'autre par 1 , 2 ou .3 filaments articulés op- posés aux dents, et qu'on nomme ciliola. T. III. BRY 9 Ces filaments sont ou nus [Webera) ou ap- pendiculés {Bryum), c'est-à-dire munis de crochets. Capsule égale, lisse, dépourvue de toute apophyse , inclinée, penchée, horizon- tale ou pendante , cylindrique , ovale ou py- riforme, munie d'un anneau et portée par un long pédoncule. Opercule court, con- vexe ou conique, légèrement obtus, terminé par un mamelon ou une petite pointe, ja- mais par un bec comme dans les Mnium. Coiffe assez petite, cuculliforme ou en capu- chon, tombant avant la maturité. Fleurs mo- noïques , dioïques et hermaphrodites , c'est- à-dire fort variables ; les mâles axillaires, libres [B.nulaus], ou terminales gepimifor- mes {H. imdum), ou bien réunies en tête {B. pallens). Anthéridies et pistils nombreux environnés de paraphyses filiformes ou lé- gèrement renflées en massue au sommet, articulées. Un seul pistil fécond. Spores lis- ses, très petites, globuleuses, d'un vert jau- nâtre. Tiges dressées ou ascendantes, pous- sant de nouveaux jets sous leur sommet, mais non comme les Mnium de leur base. Innovations ou rejets semblables à la tige mère. Feuilles le plus souvent disposées sur huit rangées, embrassant la tige dans sa demi-circonférenee , quelquefois décurren- les, ovales, ovales-lancéolées, concaves, munies d'une nervure qui dépasse quelque- fois le sommet sous forme de pointe ou de mucro, entières ou denticuiées, à bord mince ou épaissi , acquérant généralement une longueur d'autant plus grande qu'on les ob- serve plus près du sommet de la tige. Ré- seau des feuilles composé d'aréoles rhom- boidales ou quadrilatères et parallélogram- mes inférieurement , et disposées en une seule couche. Ces ftlousses vivent en société sur la terre, où elles forment des gazons plus ou moins touffus, jamais dans l'eau ni sur les arbres. Elles sont vivaces et se rencontrent sous tous les degrés de latitude de l'un et de l'au- tre hémisphère, depuis le fond des vallées jusqu'au sommet des plus hautes monta- gnes. Ainsi le Bryum coronatum croît dans les zones les plus chaudes du Nouveau- Monde, et M. Martins nous a rapporté du Spitzberg les B. cœspiiicium et julaceum, ce dernier, il est vrai, sans capsules. Le B. ar- genieum se trouve sous les latitudes les plus diverses et dans les deux hémisphères. 10 BRY \nns l'avons reçu du Chili, de la Bolivie, de l'Égyple, des îles Canaries, du Brésil et des Neel-Gherries. Le nombre des espèces Luiinues de ce g. s'élève à environ cinquante, et à un nombre plus grand encore si l'on veut admettre comme espèces légitimes tou- tes les formes proposées comme telles. (C. M.) BRYA. BÛT. PH. — Foyez amerimnum. "BRYACÉES. BOT. cr. — Cette tribu de la famille des Mousses acrocarpes a pour type le g. Bryum , déQni plus haut , et en comprend plusieurs autres encore , tous réunis par les caractères suivants : Capsule terminale, le plus souvent égale, oblongue ou pyriforme, dressée, penchée ou pendante, lisse, rarement striée, munie d'un long pédoncule et s'ouvrant par un oriflce plus ou moins évasé. Coiiïc en alêne fendue sur le côté. Opercule varié. Périslome ordinairement double , rarement simple et encore plus rarement réduit à une mem- brane annulaire horizontale. Tige simple ou rameuse, poussant des rejets, soit de la base {Mnium), soit du sommet {Bryum). Feuilles espacées ou serrées et étroitement imbri- quées, assez variables dans leur forme gé- nérale et dans celle de leur réseau , souvent marginées, dentées, mucronées ou cuspidées, réunies chez un grand nombre au sommet de la tige, de manière à figurer une rosette ou une sorte de toupet. Fleurs hermaphro- dites, monoïques, mais aussi très souvent dioiquesj et, dans les deux derniers cas, les mâles réunies en tête ou en disque au som- met des liges, rarement placées dans l'ais- selle des feuilles supérieures, avoisinant les Heurs femelles. Les genres qui constituent cette tribu peuvent être répartis en trois sections, dont M. Schwœgrichen fait autant de petites tribus. loMNiA. Genres: CincUdimn, Sw.; iM)num, Hedw. ; Peromnhm , Schwœgr. ; Aalacom- nion, Schwœgr.; Arrhenoplerum, Hedw. 2° BRYA. Genres : Bryum, Dill. ; Pohlia , Hedw. ; Plychoslomum , Hornsch. ; Timmia, Hedw. ; Acidodontium ?, Schwœgr. 3" LEPTOSTOMi. Genres : Leptoslomum, Rob. Br. ; Brachymenium , Hook. ; Lepioiheca , Schwœgr. (C. m.) *BRYAIVTHUS, Gmel. i&pvw , je crois en abondance ;avOo;, fleur), bot. ph. — Syno- nyme de Menziesia de Smith. (C. L.) BRYA\IS. INS. — Genre de Coléoptères BRY dimèrcs, famille des Psélaphiens, établi par Knoch, et adopte parLatreille, ainsi que par M. Aube, qui, dans sa monographie de cette famille , p. 23, le range dans la division de ceux à tarses monodactyles. 3L Aube rap- porte à ce g. 14 espèces qu'il sépare en 4 groupes ou sous-genres, dont il serait trop long de détailler ici les caractères. Nous nous bornerons à citer une espèce pour chacun d'eux : l" B. sanguinea [ Anihicus saiiguiiieits Fabr. ) ; 2o B. fossulaia Reich.; 3o B. Lefebvrci Aub. ; 4o B. Goryi Aub. Les trois 1"^ sont d'Europe, et se trouvent aux environs de Paris. La quatrième est de Car- thagène en Amérique. 31. Dejcan [Caial., 3' édit.) désigne 17 espèces de Bry axis, dont 5 d'Amérique, et les autres d'Europe. (D.) •BRYOBIUM (/2pvov, mousse; i2t'o;,Yie). bot. pu. — Famille des Orchidées , tribu des Malaxidées. Genre établi par Lindley {lYat. sysl., p. 44G), eV très voisin du g. Oclomeria. Les folioles externes de son calice sont rap- prochées, ovales et velues; les intérieures sont allongées , linéaires , tronquées , cour- tes et réfléchies entre les externes. Le labelle rétréci à sa base est ovale, entier, sans ap- pendices. Le gynostèmc, très court, porte une anthère biloculaire, qui contient huit masses polliniques disposées 2 par 2 sur 2 rangées. Ce g. ne se compose que d'une seule esp. , petite plante parasite , originaire des An- tilles, à fleurs petites, herbacées , réunies en tête; à tige épaisse, et à feuilles disposées 2 par 2, oblongues et émaiginécs au som- met. (A. R.) *BRYOBIUS (i3pi5ow, mousse; /3io?, vie).iNS, — Genre de Coléoptères pentamères, de la famille des Carabiques, créé par M. deChau- doir ( Tabl. d'une subdivis. du g. Feronia), qui indique les trois espèces suivantes comme en faisant partie: Pi. Jurinei Panz., Hirdenii Find. , bicolor Peirol. , et peut-être le Pt. Xariariii Dcj. Les deuxième et troi- sième ne sont regardés par M. Dejean que comme des variétés du premier; et le bi- color, que ce dernier a reçu des Pyrénées se trouverait aussi en Suisse , suivant M. de Chaudoir, si toutefois ce n'est pas une es- pèce distincte. (C.) BRYOCUARIS (/îpv'ov, mousse; x^>5> grâce ), INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, de la famille des Brachélylies, établi par M. Lacordairc, dans la Faune cniomolo- BRY gique des environs de Paris, et non adopté par M. Erichson, qui en rapporte les espèces au g. Bolitobitis de Leacli. (D.) *BUY0CI11S1DM ( |3pJov, mousse ; xv'ai?, diffusion), bot. pu. — Linlî {Handb. der bot., III, p. 341 ) décrit sous ce nom un champignon dont le sporange est plus ou moins étalé, d'a- bord d'une consistance molle , puis friable, et composé de filaments mêlés de sphérulcs grandes et petites, qui pourraient en être les spores. LeB. muscorum est de couleur oran- gée, etses filaments en sont blancs. M. Endli- cher croit que ce champignon ne diffère pas du RJnzoclonia muscorum. (LÉV.) *BR\'OCLADIllM (j3pvov, mousse ; xXâJoç, rameau), bot. gr. — Genre de Champignons établi par Kunze, et dont la description ne paraît pas très exacte. Endlicher , dans son Gciiera planiarum, le place à la suite des Pyrénomycètes. (Lév.) *BRYOCLES. EOT. pu. — Famille des Li- liacées. Le g. ainsi nommé par Salisbury {Hori.Soc. 7mns.\lU, p. 11), et qui a pour type les Hemerocallis japonica et II. cœrulea, avait été établi antérieurement par Sprengel sous le nom de Funkia. (A. R.) *BRYOCORIS (/3pvov, mousse ; xopi?, pu- naise). INS. — M. Fallen a désigné ainsi un genre , qui rentre parfaitement dans celui d'EurycepImta, Lap., ou Haliicus, Hahn., de la famille des Miriens , de l'ordre des Hé- miptères. La seule esp. citée par M. Fallen est le B. pieridis. (Bl.) BRYOIDEL BOT. cr. — f^oy. bryacées. BRI'OIME. Bryonia (/Spv'u, je végète avec force). BOT. PU. — Genre de la famille des Cucurbilacées, tribu des Cucurbitées-Bryo- niées, formé par Linné (Ce»., \'iiO,Excl.sp.), et comprenant un grand nombre d'esp. répan- dues dans toutes les parties tempérées et chau- des du globe. On en cultive une trentaine d'esp. dans nos jardins européens, en ycom- nrenant 2 esp. indigènes, les B. dioica et alba. Ce sont des plantes herbacées an- nuelles ou pérennes, pileuses ou scabres, volubiles, à rhizome tubéreux; à feuilles al- ternes, péliolées, cordiformes, anguleuses ou trifides ; à fleurs axillaires, en grappes ou en fascicules, dont les femelles souvent solitaires. Les fleurs, dans ce genre, sont raonoiques ou dioiques. Les mâles ont le calice campanule, 5-fide, la corolle 5-par- tile, adnée ù la base de celui-ci ; 5 étamines BRY M Iriadelphes dont les anthères à une seule loge adnée dorsalement et en cercle le long d'un connectif incisé-denlé ; à la base une glan- dule trilobée. Les femelles ont un tube cali- cinal tubulé, conné avec l'ovaire et étranglé au-dessus, à limbe supère, 5-fide, campa- nule ; la corolle des mâles ; un style trifide ; à la base du style une glandule annulaire, entière ou lobée. Laie globuleuse, oligo- sperme. La />. dioïque, fort commune dans tous les bois et dans les haies, offre un rhi- zome charnu , très gros , composé presque entièrement d'amidon et d'un principe acre, lequel est un violentpurgatif; traité convena- blement, et dégagé de celui-ci, on en tire une fécule assez bonne et comestible. (C. L.) *BRY01\IIÉES. BOT. PII. — Tribu de la famille des Cucurbilacées {voyez ce mot), ayant pour type le g. Bryonia. (Ad. J.) *BUYOrHAGIDES. Bryophagidi (|3pv'oy , mousse; ya^tn» 115; r). INS.— Aoin d'une tribu établie par M. Guénée , dans sa famille des Noctuelles d'Europe , pour y placer le seul genre Bryophile. (d.) 'BRYOPHILE. Bryophila (li(>yov, mousse ; (ptAt'û), j'aime), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , établi par M. Treitschke , et adopté par M. Boisduval , qui le place dans sa tribu des Bombycoides. Toutes les espèces de ce g. sont de petite taille (la plus grande n'a pas plus d'un pouce d'envergure). Leurs Chenilles ont beaucoup de rapports avec celles des Lithosides; elles sont garnies de tubercules surmontés de poils courts, et vi- vent aux dépens des Lichens qui croissent sur les pierres , les murailles et les arbres. Elles se cachent pendant le jour, et se méta- morphosent dans des creux qu'elles tapissent intérieurement de soie, et qu'elles recouvrent de Lichens, de manière à cacher leur retraite. Ce g. renferme 14 espèces, dont 4 seulement se trouvent aux environs de Paris. Nous ci- terons parmi ces dernières, comme type du genre , la B. glandifera des auteurs alle- mands , nommée B. Uchenes par Fabricius, et figurée dans l'Histoire des Lépid.de France, t. IV, pi. 8G, fig. 1. (D.) *BRYOPHTHALMUM, Mey. (/3pv«,je végète ; èifiOaVos > œil), bot. ph. — Syno- nyme de Moneses, Salisb. (C. L.) BRYOPHYLLUM il3pvo'.^k , bulbe; attipp.a., semence), bot. pu. — Genre éta- bli par Blume [Enum. pi. Jav., I, 15) pour une plante herbacée de l'île de Java, se rap- prochant des Peliosatnhes. Ce g. est trop peu connu pour que son adoption puisse être définitive. (C. d'O.) ' BULBOSTILIS (,ôo)iSo;, bulbe; ncl'EschschoHz, n'est pas rare en France , et se trouve aux environs de Paris. Foyez le mol buphesti- DES , où nous entrons dans plus de détails sur ces Insectes. (D.) BUPRESTIDES. Buprestides.—iîis. Nom d'une tribu de Coléoptères pentamères, de la famille des Serricornes.Latr., ou de celle des Sternoxes, Dej. Elle a pour type l'ancien g. Bupresiis de Linné , devenu tellement nom- breux en espèces qu'il en existe peut-être aujourd'hui plus de 1500 dans les divers cabinets de l'Europe. MM. Delaporle (comte de Castelnau) et Gory en ont décrit et fi- guré 1250 environ dans leur belle Iconogra- phie de cette tribu. Ce grand nombre d'es- pèces, d'ailleurs de formes très variées, ren- dait insuffisants les trois seuls genres éta- blis par Latreille, pour les classer. Schœn- herr est le premier qui ail reconnu cette insuffisance; mais il se contenta de for- mer des groupes sans leur donner de noms. Depuis , plusieurs entomologistes se sont occupés, avec plus ou moins de succès, de la classification des Buprestides. Nous cite- rons d'abord Eschschollz (Zoo/of/ivc/ze)' y4i- las,elc., p. 8et91qui les divise en 17 g., dont il donne les caractères d'une manière suc- cincte. Viennent ensuite M. Solicr, qui dans un travail très étendu, intitulé : Esmi sur les Buprestides ( ^nu. de la Soc. enlom., t. 2), adopte les g. d'Eschscholtz, en crée de nou- veaux , et en porte le nombre à 34 ; M. le comte Dejean, qui, dans son dernier Catalo- gue, en mentionne 47, dont 15 lui appartien- nent ; M. le comte Mannerheim qui, dans son énumération des Buprestides de sa collec- tion, restreint le nombre des g. à 34, en res- tituant à plusieurs les noms d'Eschscholtz que ses devanciers n'avaient pas connus; enfin, MM. Delaporle cl Gory, qui, dans leur Iconographie déjà citée, répartissent toutes les Buprestides décrites par eux dans 42 g., dont 19 sont de leur création , mais parmi lesquels il s'en trouve plusieurs formant double emploi avec ceux des auteurs qui les ont précédés, et qu'ils auraient'pu par con- séquent se dispenser d'établir. A celle liste, nous devons ajouter: 1° le nom de M. Ser- ville, qui a établi plusieurs g. parmi les Bu- prestides sans en donner les caractères, mais dont les noms ont été adoptés dans la clas- sification de cette tribu ; 2» celui de M. Spi- BUP nola qui , dans une lettre adressée à la So- ciété entom. de France (t. 6, p. 101), pasie en revue le g. f.aiipalpis de M. Solier, dont les espèces lui paraissent appartenir à 7 g. dif- férents, y compris celui d'ApaieuT^, créé par lui. Ce n'est pas ici le lieu de discuter le mé- rite de ces différentes classifications; le peu d'espace qui nous reste sera mieux employé à donner une idée générale de l'organisation et des mœurs des Insectes qui font le sujet de cet article. Les Buprestides ont beaucoup de rapport avec les Elatérides ; mais ce qui les en dis- tingue essentiellement, c'est l'absence de cet appareil pour le saut , qui caractérise particulièrement ces dernières. Du reste, leurs principaux caractères peuvent être for- mulés ainsi : Corps non propre à sauter. Saillie postérieure du presternum ne s'en- fonçant point dans une cavité antérieure du mésosternum. Mandibules entières. Pal- pes terminés généralement par un article presque cylindrique ou ovoïde, quelque- fois globuleux. Yeux ovales. Corps le plus souvent ovalaire. Pattes très courtes. La forme de ces Insectes est très variée ; les uns sont cylindriques, d'autres sont aplatis et elliptiques, d'autres sont ovoïdes , d'autres presque triangulaires, d'autres enfin linéai- res , et, dans tous, l'extrémité des élytres est plus ou moins acuminéc. Toutes ces for- mes sont généralement peu gracieuses , ce qui tient d'une part à l'enfoncement de la tête dans le protborax , et d'une autre, à la jonction presque intime de celui-ci avec la base des élytres, organisation qui ôte à l'in- secte la liberté de ses mouvements dans ces diverses parties, et le fait paraître tout d'une pièce. Mais si, sous ce rapport, les Bupresti- des le cèdent à la plupart des autres Coléop- tères , notamment aux Longicornes aux for- mes élancées, elles l'emportent sur tous par l'éclat et la vivacité des couleurs dont la na- ture s'est plu à les parer. Ici c'est l'éclat de l'or poli brillant sur un fond d'émeraude , ou l'azur qui se détache sur un fond d'or; là, ce sont des couleurs non métalliques, mais les plus vives et les plus tranchées, et néanmoins assorties de manière à ne pas of- fenser l'œil le plus délicat; enfin, il en est qui, indépendamment de leurs belles cou- leurs, sont garnies de touffes ou de pinceaux de poils auxquels ils doivent un aspect sin- BUP golier ; aussi celte tribu est-elle la plus re- cherchée des amateurs, et (îeoffroy, dans son style pittoresque, avait -il donné le nom générique de Richards à ces Insectes , bien qu'il n'en connût que quelques espè- ces d'Europe dont l'éclat est loin de pou- voir rivaliser avec celui des espèces exo- tiques. Leur taille n'est pas moins variée j que leur forme, et présente les plus grands contrastes. On peut s'en faire une idée en comparant VAplimiislicu^ puriltns , d'une li- I gne de long à peine , avec le Clinjsochroa bicolor, le géant de la tribu, qui en a 31. Leurs mœurs , à l'état parfait, n'offrent rien de bien intéressant. L'extrême brièveté de leurs pattes fait qu'ils ont beaucoup de peine à marcher ; mais, en revanche, ils volent avec beaucoup d'agilité , surtout par un temps sec et chaud Cependant, lorsqu'on veut les sai- sir soit sur une fleur, soit sur une feuille, soit sur le tronc d'un arbre où ils aiment à se reposer, ils préfèrent se laisser choir plutôt que de s'envoler, ce qu'ils peuvent faire sans se blesser, vu l'exlrcme dureté de leurs té- guments qui fait souvent rebrousser l'épin- gle de l'entomologiste qui veut les transper- cer. Les femelles sont pourvues d'une ta- rière cornée, composée de trois pièces, au moyen de laquelle elles déposent leurs œufs dans le bois dont leurs larves doivent sm nourrir. Quant à celles-ci, elles sont encore peu connues. Cependant MM. Delaporte et Gory en représentent de cinq espèces diffé- rentes , dans leur Iconographie. A l'excep- tion de celle du Bnpyesiis gigaiilea qu'ils ont copiée dans madem(»iselle de Mérian , et qui ressemble à une larve de lamellicorne, ce qui nous ferait supposer que cette dame a com- mis une erreur, les autres sont Apodes, et ont beaucoup de rapports avec celles des Longicornes. Parmi ces dernières se trouve celle de V^grUas yluhei , observée par M. Aube ( ^iiu. de la Soc. eniotnolog. de France, vol. VI ). Le tube alimentaire desBuprestides a trois fois la longueur du corps; leur œsophage est grêle ; le ventricule chylifique distinct du ja- bot par un étranglement brusque; le jabot est allongé, tubuleux , flexueux ou replié, parfaitement glabre ; l'intestin grêle est court, presque droit; le cœuum s'en dislin- gue par une contracture cl se fait remar- quer par sa forme allongée et cylindroide; BUR 39 le rectum est droit et court; les vaisseaux biliaires ne paraissent pas différer de ceux desCarabiques. Les Ruprestides sont très communs dans les climats chauds , et deviennent d'autant plus rares qu'on s'avance davantage vers le Nord. Les espèces les plus grandes et les plus belles se trouvent dans les contrées inter- tropicaies. Les environs de Paris en fournis- sent à peine une trentaine. (D.) BL'PKESTIS. INS. — F'oijez bupreste. 'litPRESTITES. INS. — 31. Newmann , dans sa classiûcalion des Insectes de l'Angle- terre, d'après les larves [Tlieeniom.Magaz., n. IX, p. 41^), désigne ainsi une des nombreu- ses divisions établies par lui dans l'ordre des Coléoptères, et qui est fondée sur les méta- morphoses des larves du g. Bupresiis. M. le comte de Casteinau ( Hist. des Co- léop. , faisant suite au Buffon-Duménil , page 213 ) donne le même nom à un groupe de la tribu des Buprestides, ayant pour carac- tères communs : Kcusson visible, petit, sub- orbiculaire , souvent poncliforme. Corselet coupé droit en arrière. Ce groupe se com- pose des g. Sligmodera, Capiiodis et Bupres- '^"*- (D.) BUPRESTOIDE. Bupresloides (iSovTrpxîcr- Tiç, bupreste; ùSo;, aspect), ins. —Genre de l'ordre des Coléoptères, établi par Siîhœffcr, et qui n'est connu que par la figure qu'il en donne, laquelle n'est pas assez correcte pour savoir précisément quelle espèce elle repré- sente. Seulement on voit que c'est un hété- romère de la famille des Slénélytres , et qui serait voisin des Serropalpes et des Cistèles suivant Lalrcille. (D.) BLRAaiIA. BOT. PU. — Voyez booram. BLRASAIA (nom vernaculaire). bot. pu. — Genre de la famille des Lardizabalacées , formé par Dupctit-Thouars ( Gen. madagasc. G2), revu par M. Decaisne [Mém. Lardizab.), et renfermant jusqu'ici 4 espèces découver- tes dans l'Ile de Madagascar. Ce sont des ar- brisseaux volubiles , glabres , gummifères , insipides, à rameaux cylindriques, striés, dont l'écorce adulte est rugueuse ou subé- reuse. Les feuilles en sont alternes , éstipu- lées, trifoliolées , les folioles entières , den- tées, ou lobécs-sinuées, Irinerves, les adultes coriaces, souvent mucronulées ; les pétioles et les péliolulcs renflés à la base et au som- met. Les fleurs > blanches lilacinées , d'un UQ BUR pourpre foncé ou d'un jaune paille , odo- rantes dans quelques espèces, sont disposées en grappes axillaircs , solitaires ou réunies , et sortent d'une série de squames ; fruit co- mestible. (C. L.) BURCARDIA (nom propre ). bot. cr. — Synonyme de Bulgaria. BURCIIARDIA, Duham. (nom propre). BOT. PH.— SynonymeduCnZ/icarpa de Linné. — Necker (Elcm. , 728) donne aussi ce nom à un g. synon. du Psidiim, L., famille des Myrtacées. (C. L.) BVJ\CH.MiDlE. Jim chardia (nom propre). BOT.pn. — Genre de la famille des Colchica- cées, établi par R. Brown ( Prodr. jl. Nov. flo//.l.p.373)pouruneseulecspcce,^«(rc/(a)-- dia umbellaia , originaire de la Nouvelle-Hol- lande. C'est une plante assez grêle, à racine fibreuse, à tige simple, portant des feuilles alternes et linéaires, des fleurs assez peti- tes, disposées en sertule terminal, accompa- gné à sa base de plusieurs bractées linéaires. Leur calice est formé de six sépales étroits à leur base, distincts, marqués chacun d'une petite fossette nectarifère, caducs ; les étami- nes sont insérées tout-à-fait à la base des pétales; leurs fllets sont libres, leurs an- thères introrses et allongées. L'ovaire à 3 lo- ges est terminé par 3 styles et 3 stigmates distincts. Le fruit est une capsule trilocu- laire, se partageant en 3 coques qui s'ouvrent parleurcôté interne et supérieur. (A. R.) BURCnELLIA ( W. Burchell , voyageur et naturaliste anglais), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Cincho- nacées-Gardéniées, établi par Robert Brown, et ne comprenant jusqu'ici que deux espèces indigènes du Cap , introduites depuis long- temps dans nos jardins. Ce sont des arbris- seaux à feuilles opposées, brièvement pétio- lées, ovales, aiguës, subcordiformes à la base, munies de stipules interpétiolaires , élargies au sommet, cuspidées, décidues. Les fleurs en sont tubulées, capitées, coccinées, termi- nales , sessiles, sur un réceptacle velu , et accompagnées de très petites bractéoles dis- tinctes. On cultive surtout pour l'ornement des serres tempérées le B. capensis. (C. L.) *BURDACHIA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Malpighiacées, dédié à un célèbre physiologiste allemand, et ainsi caractérisé : Calice 5-Gde, dont chaque divi- sion porte deux glandes. Pétales onguiculés, BUR trois fois plus longs que le calice , inégaui entre eux, et dissemblables. Étamines 10, toutes fertiles, à filets courts, soudés à leur base en un anneau glabre, à anthères gla- bres» et obiongues. Styles 3, insensiblement amincis, et aiguisés au sommet. Ovaire 3-lo- culaire. Fruit 1-loculaire , et monosperme par avortement, dont le péricarpe, tantôt fi- gure une sorte de pyramide à 9 angles, et se sépare par la maturité en 3 valves, tantôt est sphéroïde et indéhiscent. M. Marlius , d'a- près son Herbier, considère cette différence comme suffisante pour faire de l'espèce qui présente ce dernier fruil un autre g. Carusia, qu'il dédie à un autre célèbre anatomiste. — Les 2 esp. sont des arbres du Brésil, à feuilles opposées, grandes, coriaces, entourées d'un rebord saillantjàstipulesaxillaires ;àgrappes terminales, triparties, dans lesquelles chaque fleur, portée sur un pédicelle articulé , offre au-dessous de lui une bractée, et latérale- ment deux bractéoles dont l'une porte une glande. (Ad. J.) *BURECA. BOT. PH. — Genre indiqué par Zippel ( ex Mackl. Bijdr. toi. de Nalur. , V, ii2; Bull. Fémss., XVIH, 92), et qui ne parait pas avoir été encore décrit. (C. L.) *BURGERIA ( nom propre ). rept. — M. Tschudi, dans son Mémoire sur la classi- fication des Batraciens, établit ce g. pour 2 espèces de Rainettes, rapportées par MM.Du- mcril et Bibron aux Polypédates du même auteur. (P. G.) * BLRGHARTIA , Neck. Burckariia , Schreb. ; Burkardia, Scop. bot. ph. — Déno- minations patronymiques plus ou moins al- térées d'un genre dédié à un auteur allemand assez obscur , et synonyme du Phiqueta d'Aublet. (C. L.) * BLRGLARIA , Wendl. bot. rn. — Sy- nonyme d'Jlex, L. (C. L.) BURGO ou BURGOS. mam. — Race de Chiens résultant du croisement de l'Épa- gncul et du Barbet. Foyez chien. BLRHINUS, Hlig. (/3ov, particule aug- mentative ; pU, tvoç, bec), ois. — Genre dé- membré par Illiger de celui d'OEdicnème. Foyez ce mot. (Lafr.) BURMAIMNIA. bot. ph. — Foyez bur- MANMIE. *BlIRMANMACÉES.^urma»!»îù;eœ.BOT. pn. — Petite famille de plantes moiiocotylé- donécs à insertion épigynique, indiquée d'à- BUR bord par Sprengel, mais établie et caractéri- sée successivemenl par MM. Lindley {Inirod. p. 367), Blume [Enum. PL Jav. I. p. 27), Endlicher ( Cen. p. 1G3), et qu'on peut ca- ractériser de la manière suivante : Les fleurs sont hermaphrodites , tantôt solitaires, gé- minées ou en capitule, tantôt en épis. Leur calice, pétaloïde, adhérent par sa base avec l'ovaire infère , est lubuleux , cylindrique ou triangulaire , et quelquefois marqué de trois côtes longitudinales. Le limbe est à G divisions peu profondes , inégales , dispo- sées sur deux rangs , 3 extérieures plus grandes, 3 internes, manquant quelque- fois ou infléchies vers le centre de la fleur. Les étamines, au nombre de 3 seule- ment, sont insérées à la gorge du calice et opposées à ses divisions intérieures : les an- thères, introrses, à 2 loges s'ouvrant transver- salement, sont portées sur des filets très courts. L'ovaire, adhérent, est tantôt à 3 loges, tantôt à une seule; dans le premier cas, les ovules sont insérés à l'angle interne de cha- que loge; dans le second cas , ils sont atta- chés à trois trophospermes pariétaux. Le style nait du sommet de l'ovaire ; il est sim- ple, triangulaire , terminé par 3 stigmates globuleux ou pétaloides. Le fruit est une capsule couronnée par le limbe calicinal , tantôt à une, tantôt à 3 loges polyspermes, s'ouvrant irrégulièrement par le sommet, ou en 3 valves irrégulières. Les graines, fort pe- tites, sont allongées, presque linéaires, striées longitudinalement. Elles contiennent un très petit embryon au centre d'un endosperme charnu. Cette petite famille ne se compose que de 3 g.: Gijmnosiphon , Bl.; Gonyanllies, Bl. ; et Burmannia , L. , dont les espèces croissent toutes dans les régions tropicales ou non loin des tropiques, dans l'ancien et le nou- veau monde. Leurs affinités sont encore assez obscures, parce que la structure de la graine est encore assez incomplèlemenj connue. Les Burmanniacées ont surtout des rapports avec les Iridées par le nombre de leurs étami- nes, et par leurs stigmates ou plutôt les divi- sions supérieures de leur style dilatées et pétaloides ; mais leurs étamines sont op- posées cl non alternes avec les sépales inté- rieurs ; par leurs anthères s'ouvrant trans- versalement. Le g. Burmunnia, type de cette f'iiniillc, avait été placé par Jussieu parmi les T. m. BUR h\ Broméliacées; mais il en diffère par son port; par la structure de son ovaire , et par le nombre des étamines, etc. (A. R.) BURMAMMIE. Burmannia (nom d'hom- me). BOT. PII. — Type de la petite famille des Burmanniacées. Ce g. , auquel on a suc- cessivement réuni les g. Tripierella, Rich. ; Vogelia , Gmel. ; et Mabarma , Dupetit- Th. , se compose de petites plantes crois- sant en général dans les savanes ou lieux humides de l'ancien et du nouveau monde. Il est ainsi caractérisé : Le calice est tubu- leux et triangulaire, quelquefois à trois ailes, rarement cylindrique; le limbe est à G divi- sions courtes, dont 3 intérieures, extrême- ment courtes. Les 3 étamines sont opposées aux 3 divisions intérieures. Les anthères sont à 2 loges obliques , écartées par un connec- tif assez large. C'est à cette obliquité des lo- ges de chaque côté du connectif qu'est due la déhiscence presque transversale des loges, déhiscence qui, en réalité, est longitudinale. Le style filiforme se termine par 3 stigmates arrondis. Le fruit est une capsule triangu- laire à 3 loges , contenant chacune un cer- tain nombre de graines disposées sur plu- sieurs rangs , à l'angle interne de chaque loge, allongées et striées en longueur. (A. R.) *BURlMETTIE.5«niei(/V( (nom d'homme). BOT. PII. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Néoltiées , établi par le professeur Lindley [Gen. et sp. On//. 617) pour une petite plante originaire de la Tasmanie, et dont la lige, dépourvue de feuilles, porte seulement 2 fleurs. Celles-ci ont un périanthe presque régulier, composé de sépales linéaires et li- bres; un labclle cunéiforme beaucoup plus petit, simple , onguiculé. Le gynostème est dressé, dilaté et comme pétaloïde sur ses côtés, offrant un lobe proéminent de chaque côté vers sa base. L'anthère, dorsale et bilo- culaire, contient 2 masses polliniques. (A. R.) *BURIVEYA, Cham. et Schlecht. (nom propre), bot. pu. — Synonyme du genre 7"»- moniiis de Rumph. (C. L.) BURO. poiss. — Nom que Lacépède a tiré des manuscrits de Commerson , et que ce voyageur voulait donner au groupe géné- rique des Sidjans ou des Amphacanthes. P'oijez ce mot. (VjIL.) •BURRIELIA (nom du voyageur Joh. Marc. BurricI, qui visita laCalifornieen 1768). bot. PH. — Genre de la famille des Composées, 3^ i&2 BUR Iribu des Sénécionidées, qui a pour caractè- res : Capitule mulliflore hétérogame; fleurs du rayon ligulées, femelles, obovales; celles du disque lubuleuses,5-fides, hermaphrodites ou parfois stériles par avortement. Involucre composé d'écaillés ovales, acuminées, égales ou plus longues que les fleurons du disque. Corolles à divisions légèrement velues. Ra- meaux des styles du disque terminés par un cône court. Fruits grêles, linéaires, sublétra- gones ; ceux du rayon comprimés, surmontés d'une aigrette, 1-2- ou 3- arislée , ceux du disque couronnés de paillettes lancéolées- aristées, aussi longues que la corolle. — Les Burrelia sont des herbes annuelles simples , à feuilles opposées, linéaires, très entières, et munies de fleurs jaunes. (.1. D.) BLRSA PASTOmS, Tourn. bot. fh. — Synonyme du genre Capsella, Vent. (C. L.) BURSAIKE. fiiirsaria (iSuptra, bourse), in- Fus.— Genre d'Infusoires établi par Millier, qui le forma d'espèces tout-à-fail dissembla- bles , et dont une seule, B. truncaiclla, doit être conservée avec ce nom. Une autre de ses Bursaires, B. hinindinella, doit être reportée dans la famille des Péridiniens. 31. Lory de Saint-Vincent prenant pour type la 1'^ esp. deMiiller y a réuni des Paramécies et des Rol- podes supposés dépourvus d'appendices, et susceptibles de prendre en nageant une forme plus ou moins concave. M. Ehrenberg place son g. Bursaire dans la famille des Trachelina, et lui attribue un anus terminal, une bouche sans dents et sans appendice vi- bratrie, au-dessous d'un front renflé et pro- longé. M. Dujardin définit ainsi les Bursai- res : Animaux à corps cilié, ovoide, plus large, et arrondi en arrière, avec la bouche grande, obliquement située à l'extrémité d'une ran- gée de cils parlant du bord antérieur, et dis- posés en spirale. Dans ce genre sont réunies de grandes espèces d'Infusoires blancs ou verts , habitant les eaux douces stagnantes entre les herbes, et dont la longueur s'élève de3à7 dixièmes de millimètre. (Duj.) BURS.^RIA (/2up<^°'. poche, bourse ; forme des capsules), bot. vn. — Genre de la famille des Piltosporacées, formé parCavanilles [le, IV, 30, t. 550) sur ïliea spiiiosa d' Andrews , et renfermant quelques espèces de la Nou- velle-Hollande , dont celle que nous venons de citer est cultivée dans les jardins d'Eu- rope. Ce sont des arbrisseaux inermes , ou à BUR ramules spinescentes ; à feuilles alternes , subsessiles , obovales-cunéiformes, rétuees , très entières ou oblongues-linéaires, aiguës, dentées en scie ; à fleurs blanches, ou blan- ches et lavées de rose en dehors , portées par des pédoncules terminaux ternes ou formant une panicule mulliflore. (C. L.) *BURSARIE. Bursarius {^<>pGroie;-a; Elle est annuelle?, basse; les feuilles en sont serrées, linéaires-filiformes , roulées sur les bords , circinées par verna- tion ; les fleurs bleues, portées sur des pédon- cules axillaires , simples, uniflores , scapi- formes , et couverts de poils glanduleux. Le B. liniflora est cultivé en Europe. (C. L.) BYIMIVI. poiss. — Nom , suivant Forskal , d'un grand et beau cyprinoïde du Nil du g. des Barbeaux, et de la division comprenant les esp. à museau non saillant , pourvu de 4 barbillons et à rayon de la dorsale très fort, mais sans dentelures le long du bord postérieur. Quelques auteurs écrivent Béni, au lieu de l'orthographe généralement sui- vie. M. Geoffroy a publié une très belle figure de ce poisson dans l'ouvrage d'Egypte , et il fait connaître, dans la description qu'il en donne, les particularités de ses mœurs , son abondance dans le Nil, la pèche mdustrielle active que les Arabes en font ; et de plus il a déterminé que ce poisson , d'une grande taille , d'une chair délicate , savoureuse et agréable , était connu des anciens sous le nom de Lepidotus. Il avait été ainsi appelé 52 BYR à cause de la grandeur et de l'éclat de ses couleurs. Il partageait seul avec l'Oxyrhyn- que {Mormyras oxyrhyncus Geoff.) les hon- neurs de l'embaumement. En effet, les re- cherches faites par M. Pafralacque lui ont procuré un grand nombre de vases ayant une figure reconnaissable de poisson, et qui contenaient dans leur intérieur des Bynnis enveloppés de bandelettes et préservés avec soin. Sonnini et Bruce ont aussi parlé des Bynnis. (Val.) 'BYOMYE. Byomya (/Sovç, bœuf; f^ura, mouche), iss.— M. Robineau-Desvoidy.dans son ouvrage sur les Myodaircs, désigne ainsi un g. de Diptères, établi par lui dans la fa- mille des Calyplérées, tribu des Muscides, section des Armentaires , et dont les carac- tères sont : Majeure partie de la trompe molle; segments de l'abdomen distincts, et enfoncés à l'endroit des incisions. Du reste, ce g. ressemble aux Plaxemyes. L'auteur y rapporte 3 esp. qu'il nomme B. carmfex , violacea et sz/miz/aws. Toutes trois, et surtout la dernière, tourmentent de leur piqûre les Bœufs et les Vaches qui paissent dans les prairies humides. (D.) * BYRO\IA ( Byron , célèbre poëte an- glais). BOT. PH. — Genre de la famille des Ilicacées (Ilicinées, a//or.), établi par Endli- chcr [Ann. Wien. Mus., I, 184) sur un petit arbre des îles Sandwich, à rameaux angu- leux ; à feuilles alternes , péliolées , ovales , coriaces, très entières, luisantes en dessus; à fleurs hermaphrodites , blanches , disposées encymesaxillaires, pauciflores, plus longues que les pétioles ; à bractées opposées, mem- branacées. (C. L.) BYRRHE. Eyrrhiis. iNs. —Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Clavicor- nes, établi par Linné, qui {Syslema naliirœ, 12« éd.) y comprend 5 esp., dont une seule (Bî/>-Wa(ip!7«/a)luiappartientaujourd'hui.Ce g., tel qu'il aélé limité par Latreille, se distin- gue principalement des Anthrènes , des Der- mestes et des Sphéridies, par un corps ovoïde, presque globuleux; par des antennes cour- tes, droites et terminées en massue perfoliée, de 4 à 6 articles; par une tête enfoncée dans le prothorax , et par des pattes courtes , ar- quées et très comprimées. On rencontre des Byrrhes par-ci par-là, dans les bois, sur les collines, dans les endroits sablonneux, sur le bord des chemins , quelquefois sous les BYR pierres, mais toujours en petit nombre. Ces Insectes font peu usage de leurs ailes, et cherchent à échapper à leurs ennemis, plu- tôt en faisant le mort qu'en prenant la fuite: aussi les voit-on se contracter au moindre danger , de manière à ne plus présenter alors qu'une petite masse globuleuse, d'où vient le nom de Pilula, que Linné a donné à l'espèce la plus commune. En effet , leur organisation est telle, que lorsqu'ils con- tractent leurs membres , la tête disparaît entièrement sous le prolhorax ; les antennes sont logées dans une rainure des cuisses an- térieures; et, quant aux pattes, le tarse est reçu dans un sillon de la jambe , celle-ci dans une fente de la cuisse, et cette der- nière dans un enfoncement de la poitrine. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , désigne 34 espèces de Byrrhus , dont 1 du Kamtschatka , 4 d'Amérique , et les autres d'Europe. Outre le B. pilula , qui peut être considéré comme le type du g., et qui se trouve aux environs de Paris, nous citerons le B. alpinus Gory, espèce de la Slyrie. M. Vaudouer a découvert dans les envi- rons de Nantes la larve du Byrrhus pilula sous la mousse. Elle est allongée , étroite, d'un brun noirâtre, avec la tête grosse, et une plaque cornée très grande sur le pre- mier anneau. Ses deux derniers anneaux sont plus grands que les précédents. (D.) BYRRHIENS. Byrrhii. ins.— Nom donné par Latreille à une tribu de la- famille des Coléoptères clavicornes , et qui a pour type le g. Byrrhus. (D.) BYRRHUS. INS. — Foyez bvrrhe. * BYRSAIVTHES ( jSvpaa , cuir; av9y) , fleur : allusion à la corjaciié de la corolle). BOT. PH. — Genre de la famille des Lobélia- cées , formé et incomplètement déterminé par Presl ( Monog. Lobel. 41) sur le Lobelia nivea de Willdenow. Il renfermerait quel- ques arbrisseaux des Andes, peu connus, cou, verts d'une pubescence blanche , à feuilles très entières , à pédicelles axillaires , plus longs qu'elles. (C. L.) * BYRSAIMTHUS ( ^vp7x , cuir ; éivOoç , fleur). BOT. PU. — Ce genre, de la famille des Homaliacées , formé par Guillemin ( Deless. le. Select., III. 30, t. 25), n'est pas adopté par Endlicher, en raison sans doute de son ho- monymie avec le précédent. Il lui substitue ( Gen. PL , 5088 ) le genre Arreiia , qu'il BYR élablit lui-même sur la plante que Guillemin prenait pour le type du sien. C'est un arbris- seau de l'Afrique tropicale , à rameaux éta- lés, garnis de feuilles alternes, très courte- ment péliolées, coriaces , ondulées sur les bords ; à fleurs petites , de couleur cendrée, disposées en épis racémiformes. (C. L.) "BYRSOCARPUS , Schumach. ; Thonn. (jSûpo-ot , cuir ; xapTTo'î , fruit). BOT. PH. — Sy- nonyme A' Omphalobhim, Gaertn. (C. L.) BYRSOIVIMA (/2vpaa, cuir; parce que l'écorce de plusieurs espèces de ce g. est em- ployée en Amérique pour tanner les peaux). BOT. PH.— Genre de la famille des Malpighia- cées, confondu primivivement avec le Mal- pighia , mais bien distinct par ses caractères, qui sont les suivants : Calice 5-parti, dont tou- tes les divisions portent deux glandes ou plus rarement en sont dépourvues. Pétales plus longs, onguiculés, réfléchis , à limbe échan- cré vers sa base, entier ou denticulé dans son contour, concave, glabre. Étamines 10, à filets courts et ovoïdes , soudés à leur base en un anneau hérissé de longs poils; à an- thères oblongues, velues ou glabre. Ovaire 3-loculaire, surmonté de 3 styles oblongs, qui vont en s'effilant au sommet. Fruit charnu, renfermant un noyau à 3 loges, dont chacune renferme une graine unique. L'embryon de celle-ci est roulé sur lui- même en spirale, la radicule en dedans. — Lesesp. de ce g., très nombreuses (puisqu'on en a décrit 70), habitent toutes les régions intertropicales de l'Amérique. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles oppo- sées, très entières, dépourvues de glandes ainsi que leurs pétioles ; à stipules axillaires, dont l'insertion embrasse à peu près la moi- tié du rameau. Les fleurs jaunes, rouges , oranges, plus rarement blanches, quelque- fois aussi panachées de plusieurs de ces cou- leurs ou en variant à diverses époques, sont disposées en grappes terminales. (Ad. J.) *BYRSOPAGES {(ivpiIVA (Gray, List of gênera). ois.-« Genre d'Oiseaux de proie de Flemming, synonyme de celui de Macmjun herpetothe* res de Vieillot, qui lui est antérieur. Foyet MACAGUA. (LaFR.) CACFIOLONG. min. — Synonyme Kal- mouck de Calcédoine. Ce mot désigne au- jourd'hui la variété de Calcédoine , d'un blanc mat. Foyez quartz agate. (Del.) CACHOU. BOT. PII. — On appelle ainsi une substance médicamenteuse, autrefois connue sous le nom de Terra japonica, et qu'on extrait dans l'Inde des gousses non mûres du Mimosa calhecii L. Quelques au- teurs disent qu'on la relire de la décoction du bois ; mais il est plus généralement ad- mis qu'elle provient des fruits avant qu'ils ne soient parvenus à leur entière maturité. On trouve dans le commerce un assez grand nombre de variétés de Cachous dont l'origine n'est probablement pas toujours la même. Le plus communément, le Cachou est en pains ou gâteaux du poids d'une demi-livre à une livre , d'un brun rougeâtre, assez lourds , à cassure luisante et comme rési- neuse, d'une saveur astringente, laissant dans la bouche un arriére-goût sucré et agréable, sans odeur marquée. Le Cachou est en très grande partie composé de Tannin, qui forme plus de la moitié de son poids , et d'une matière extractive particulière, mê- lée d'une certaine quantité de mucilage. C'est un médicament tonique et astringent très énergique, dont on fait un très fré- quent usage, soit à l'intérieur, soit à l'exté- rieur. Pour l'usage interne, on prépare, soit des pastilles ou tablettes, soit un extrait qui le débarrasse de toutes les matières étrange^ res qu'il contient ; à l'extérieur on l'emploie sous forme de lotions ou d'injections dans la diarrhée chronique, ou dans toutes les autres affections où l'usage des astringents est in- diqué. On trouve encore assez souvent dans le commerce un suc qu'on désigne aussi sous le nom de Cachou en masses. C'est un suc extrait du Biitua frondosa, arbrisseau de la famille des Légumineuses. Il est en masses plus ou moins volumineuses , enveloppées dans les feuilles de l'arbre qui l'a produit. Il jouit des mêmes propriétés que le Cachou ordinaire fA. R.) 70 CAC CACHRYS. Cachrys (xot'xpuç, plante indé- terminée ; V. Pline, lib. xxiv, cap. 1 1 ). bot. PH. — Genre de la famille des Ombelliféres , Iribu des Smyrnées , formé par Tournefort {Insl., 172), adopté et revu par De Candolle, qui le divise en trois sections {Mém., V, C6; Prodr., IV, 236) : a. Eucachrys; b. Mgo- maralhrum ; c. Lopltocachrijs. Il renferme en- viron une quinzaine d'espèces, croissant dans les contrées méridionales et orientales de l'Europe, au Caucase, etc. Ce sont des plan- tes pérennes, à feuilles décomposées; à fleurs jaunes , réunies en ombelles nombreuses , dont les involucres et les involucelles sont polyphylles. On en cultive plusieurs espèces dans les jardins. Le Cachrys lœvi(jata,o\i Ca- chryde à feuilles lisses, est assez commun dans le midi de la France. (C. L.) 'CACICUS (Cacique, nom générique des princes indiens en Amérique), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères , de la famille des Mélasomes , établi par M. Dejean , dans son dernier Catalogue, sur une seule espèce rapportée du Tucuman par M. Lacordaire , et nommée par lui C. americanus. Ce g. a été adopté par M. Solier dans son Essai sur les CoUapiéridf.s ; il le place dans sa tribu des Akisilcs , division des Elénophoriles. M. Lacordaire a observé que le C. amcri- canits produit un bruit assez fort en frottant ses pattes postérieures contre le bord exté- rieur de ses élytres. On peut s'assurer de ce fait sur l'insecte mort, dit M. Solier, en faisant frotter les cuisses postérieures sur les petites côtes transverses de la carène des flancs. (D.) CACIQUE. OIS. — Foy. cassique. "CACOCHOIVDRITES (xaxo;, mauvais; Xo'yiîpoç , grain), rept. — Nom donné par Ritgen à une famille d'Ophidiens venimeux à peau grenue. •CACOî^APEA,Cham. bot. pn. — Syno- nyme de Herpesles, Gœrtn. (C. L.) •CACOPHOLIDOPHITES (xaxo;, mau- vais; tpo),K, écaille; ôcpiç, serpent), rept. — Ritgen appelle ainsi une famille de Serpents venimeux à peau écailleuse. "CACOSCELES (xaxoaxdo? , qui a des jambes faibles), ins. —Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, tribu des Céramby cites, établi par M. Newman (Eniomolog. Magaz., 1839, p. 491), sur une seule espèce décrite et figurée par lui sous CAC le nom de C. œdipns. Cette espèce, de la taille du Prionus coriarins , a été trouvée sur les côtes d'Afrique, dans la baie d'Algoa. (D.) *CAC0SCEL1S (xaxo(7x£).y5ç, qui a de mau- vaises jambes), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, tribu des Alticites, créé par M. Chevrolat, et adopté par M. Dejean, qui, dans son Catalo- gue, en mentionne 7 espèces de l'Amérique équinoxiale. La Gnllenwa famelica de Fab., et YAliica binotata d'Illiger, ont servi de types à ce g. On dislingue les Cacoscelis à leurs cuisses postérieures épaisses, aplaties, et ayant la forme d'un carré long et oblique. Le dos des jambes postérieures est sillonné et garni de soies très épaisses; leur termi- naison , au-dessous de l'insertion du tarse, offre une petite dent à peine visible, qui in- dique que ces Insectes ne peuvent sauter bien haut. (C.) CACOSMIA ( xaxo'ç , mauvais ; h<7fj.-n , odeur), bot. imi. — Genre de la famille des Synanthérécs, tribu des Yernoniacées, établi parKunth pour un sous-arbrisseau des Andes du Pérou qui a quelques rapports avec le g. Flaveria , et possède une odeur forte et désa- gréable qui lui a valu son nom. (C. d'O.) *CACOSTOLA , xxxo';, mauvais; aroJâç , cuirasse), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille des I.fïngicorncs, tribu dei Saperdines , établi par M. Dejean, dans son dernier Catalogue, avec 2 espèces du Brésil qu'il a nommées C. leucophœa , et C. tenua. Ce g. est voisin de celui d'Hippopsis, près du- quel il se trouve placé ; mais ses antennes sont moins longues et dépassent à peine le corps; elles ont 11 articles presque égaux, seulement le 2^ est très court. La tête est tronquée et inclinée, bicornue; le corseletet les élytres sont cylindriques , les secondes plus larges, arrondies chacune à l'extrémilc. (C.) CACOUCIA (nom vernaculaire). bot. ph. —Genrede la familledesCombrétacées, tribu desCombrétées, forméparAublet(G«2/an.,l, 450, t. 179 ^ , et renfermant des arbrisseaux grimpants, croissantdans les Guyanes, à feuil- les alternes etopposées,courlementpétiolées, ovales-aiguës, très entières, veinées ; à fleurs assez grandes, coccinées, bractéées, disposées en une grappe spiciforme , terminale, sim- ple. On cultive dans les serres en Europe le C. coccinea 'C. L.) CAD CACTACÉES ou CACTÉES. Cactaceœ vel Cacieœ. bot. ph. — Les caractères géné- riques de celte famille seront définis à l'ar- ticle OPUNTIACÉES. (G. L.) CACTIERS. Cacci. bot. ph. — Dénomi- nation appliquée par Jussieu à la famille des Cactées ou Cactacées. (C. L.) CACTOIDES. Cacioidœ. bot. pu. — Dé- nomination appliquée par Venlenat(7aW. 3. 289] à la famille des Cactacées. (C. L.) 'CACTORIVIS (xcxTo;, chardon; civ:: , oiseau), ois. — Genre ou plutôt section du g. Geospiza , formée par M. Gould ( Pioceed. 1837, p. 5 et 49), sur un petit groupe de Frin- gilles ou Gros-becs marcheurs, particuliers à l'archipel des Gallapagos , situé vis-à-vis le Pérou. F'oijez geospiza. (Lafr.) *CACTUS (xotxToç, plante épineuse ; Cacius des modernes), bot. ph. — Dénomination générique imposée par Linné aux genres de la famille des Cactacées, établis de son temps, et qu'il réunissait ainsi en un seul. Haworlh, plus tard, ne l'appliquait qu'au g. Melocac- tus. (G. L.) CADABA (nom vernaculaire). bot. ph. — Genre de la famille des Capparidacées, tribu des Capparidées , formé par Forskal [yEgijpt. 67), et comprenant environ 8 espèces, crois- sant en Asie et en Afrique. Ce sont des sous- arbrisseaux glabres ou couverts d'une pu- bescence glanduleuse , à feuilles alternes, simples ou trifoliolées ; à fleurs axillaires , solitaires. (C. L.) CADAMBA, Sonn. [Wighi. ic. t. 40], (nom vernaculaire). bot. vu. — Synonyme du g. Gaeltarda, Vent. (C. L.) CADELLE. INS. — On donne ce nom, dans le midi de la France, à une larve qui ronge le Blé renfermé dans les greniers. Cette larve est celle du Trogosiia caraboidesF&h., espèce de Coléoptères de la famille des Xy- lophages. Ployez trogosite. (D.) CADEIVELLES. bot. ph. — Nom vul- gaire des fruits du Genévrier oxycèdre. *CADÉTIE. Cadeùa. bot. ph. — Le g. éta- bli sous ce nom dans la famille des Orchi- dées , tribu des Malaxidées , par M. Gaudi- chaud(Fo;/.de l'Uranie, Bot., p. 422, t. 33), ne nous paraît nullement distinct du g. Den- drobium , auquel il doit être réuni. L'espèce unique qui le compose, et que M. Gaudi- chaud a décrite et figurée sous le nom de Cadetia umbellala, est la même que celle que CAD 71 nous avons nous-mcme décrite et figurée [f^oy. Astrolabe , Sert., p. 13, l. 5) SOUS le womAaDendrobium hispidum. C'est par oubli que nous n'avons pas indiqué que ces deux plantes sont identiques. (A. R.) CADIA (nom vernaculaire). bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Cœsalpiniécs, établi par Forskal {/Egypi. 90 ), sur un arbrisseau indigène de l'Arabie- Heureuse et cultivée dans nos jardins'. Le C. varia est inerme, a des feuilles impari- pennées , à folioles alternes ou opposées, linéaires ; des fleurs blanches , passant au rose , assez grandes, portées sur des pé- doncules axillaires , solitaires , 2-3-flores. (C. L.) •C ADISCLS (xa(îcffxo;, sorte de petit vase). BOT. PH.' — Cette plante , laissée par M. De Candolle parmi les genres douteux à la suite des Composées, semble offrir quelque analo- gie avec les Tageies. On n'en connaît im- parfaitement qu'une seule espèce indigène de l'Afrique australe. (J. D.) CADMIE. Cadmia {xaiJ- sylosporium, Cord. ; Fusarium, Lk. ; /^uii- dJMWj, Lk.; Tubercularia, TodC; Slromateria, Cord. ; Chrooslroma , Cord. ; Melanostroma, Cord. ; Gloiostroma , Cord. ; Epicoccum , Cord. ; Illosporium , Mart. ; Echinobolryum , Cord., et Physoderma, Wallr. Les caractères de cette famille, si elle doit être conservée , ne conviennent pas à tous les genres : seulement les spores sont ira- pies ; mais il faut observer qu'elles ne sont pas toutes supportées par une base ou un stroma commun. En effet , dans les g. Fitsi- dium, Sepedonium, elles sont fixées à des fi- laments , tandis que dans les g. Tubercida- ria , Epicoccum, etc. , elles ont un véritable stroma. Mais le plus grand inconvénient qu'elle présente, c'est de ne pas comprendre les g. Puccinia , Triphragmium , Phragmi- dium , etc., qui ont avec les Uredo la plus parfaite analogie par leur mode de dévelop- pement et par leur structure , et ne dif- férant entre eus que par un degré d'organi- sation plus ou moins parfait. En effet, dans le g. Uredo, les sporanges ou capsules, qu'on a regardés jusqu'à ce jour comme des spores , sont simples ou uniloculaires ; dans les g. Puccinia , Gymnosporangium , Podi- sotna , ils sont bispores ou biloculaires. Ils sont disposés en triangle dans le Triphrag- mium , et sur une série de 4 , 6 , et même plus, dans le g. Phragmidium, etc. Il y a dans cette petite famille, à laquelle je conserve le nom à'Urédinées , et sur laquelle je revien- drai plus tard , un enchaînement de carac- tères qui ne se rencontre dans aucune au- tre , et qui ne permet pas de la diviser en plusieurs, ni de la réunir à d'autres. (Lév.) C/EOMl'RLS (xai'o), je brûle; ovpoJ, queue). BOT. CR. — Lorsque M. Link rédigea la partie des Champignons de l'édition du Sysiema naturœ de Linné que Wiildenow a publiée , on reconnut de suite que celte rédaction fut le fruit non seulement d'une grande éru- dition, mais encore d'un grand nombre d'ob- servations. Dans l'analyse des Urédinées pro- prement dites, il vit que le plus grand nom- bre des espèces avaient les spores sessiles , et que d'autres au contraire les avaient pour- CJES vues d'un pédicelle plus ou moins long. Ce- fut à ces dernières qu'il donna le nom de Cœo- murus. Ce genre , que Link avait déjà établi [Obs. myc.) , ne fut cependant pas conserve dans le Sysiema naturœ, mais bien confondu avec toutes les espèces d' Uredo et d'^cidium sous le nom de Cœoma. Plus tard (1830), M. Marchand de Luxembourg, dans un ou- vrage très intéressant qu'il a publié avec M. Numan , directeur de l'École vétérinaire des Pays-Bas, sur les propriétés nuisibles que les fourrages peuvent acquérir pour diffé- rents animaux domestiques par la produc- tion des Cryptogames, a rétabli ce genre sous le nouveau nom de Pucciniola, genre qui ne peut également rester dans la science, puis- que les espèces d' Uredo , excepté celles qui appartiennent à la section des Ustilago, pré- sentent des spores pédicellées. f^oy. uredo. (LÉV.) *CiEPORIS {x-nnapôç, jardinier), iks. -» Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, tribu des Alticites, créé par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Des 3 espèces qu'il mentionne, une seule est décrite sous le nom de GaUeruca sligmula Germ. {Sp., p. 602.) (C.) CiESALPmiA (A. Césalpin , médecin, botaniste du xvr siècle), bot. ph. — Genre fort remarquable de la famille des Papilio- nacées, type de la tribu des Cœsalpiniées, créé par Plumier ( Gen. 28, t. 9), et adopté par tous les auteurs qui l'ont suivi. De Can- doUe le divise en 4 sections, auxquelles Vogel en ajoute une 5»"' ; ce sont : a. Nu- garia,TiC.;h.? Brasilettia,DC.; C. Sappania, DC. ; d. Libidibia, DC. ; C. Peltophorum, Vog. Les espèces bien déterminées de ce beau genre sont au nombre d'environ une quin- zaine, presque toutes introduites et cultivées dans nos jardins. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux , le plus ordinairement armés d'aiguillons , croissant dans les parties tro- picales de l'Asie , de l'Afrique et de l'Amé- rique, à feuilles alternes, abruptipennées , portées sur des rameaux simples ou panicu- lés ; à fleurs jaunes ou jaunâtres, disposées en grappes terminales , dont les pédicelles sont ébractéés à la base. Plusieurs d'entre eux offrent particulièrement un haut degré d'intérêt. Le C. mimosoides Lam., originaire du Malabar, a de» feuilles aussi sensibles et aussi contractiles que la Sensitive commune. Le C. Sappan L., des Indes orientales , four- nit par son bois , connu vulgairement sous les noms de Bois de Sappan, ou Brésillet des Indes, une belle teinture rouge pour les laines et les cotons. Le C. cchinaia Lam., du Bré- sil , espèce qu'on ne rapporte qu'avec doute à ce genre , lournit également à la teinture ce qu'on appelle dans le commerce le Bré- aillel ou ^0(5 de Fentarnbonc. Outre ce pré- cieux produit, ses nombreuses fleurs, pana- chées de rouge et de jaune , exhalent une odeur suave ; son bois est encore susceptible de recevoir un beau poli. Les principaux ca- ractères de ce genre sont : Un tube calici- nal, turbiné-urcéolé, dont le limbe 5-parti, décida , les lacinies réfléchies , l'inférieure plus grande , concave ; 5 pétales onguicu- lés , insérés à la gorge du calice , alter- nant avec les lobes de celui-ci ; l'inférieur hétéromorphe, plus vivement coloré. Étami- nes 10 , ascendantes , insérées avec les pé- tales, aussi longues ou plus longues qu'eux, toutes fertiles, velues à la base. Style ascen- dant, non articulé à la base ; stigmate large- ment pelté-capité. Légume comprimé, sub- oblong , inerme , ligneux ou spongieux , 2-4-sperme. (C. L.) 'CiESALPIlMÉES. bot. pu. — Grande tribu de la famille des Légumineuses, carac- térisée par une corolle presque régulière, des étamines le plus souvent libres, et un em- bryon droit. J^oiitz LÉGUMINEUSES. (Ad. J.) 'CiESAREA (nom propre), bot. ph.— Genre formé par Cambessèdes ( Mém. mus., XVIII , 373 , t. 18 }, rapporté avec quelque doute à la famille des Géraniacées , dans laquelle Endlicher(Ge«. PL, t. G052) le place à côté du Fivania, Cuv., dont il est fort voi- sin, et en forme une petite tribu dont ce der- nier est le type. Ce g. comprend quelques es- pèces herbacées du Brésil austral, à tiges ra- naeuscs , garnies de feuilles opposées ou verticillées par quatre à la base des rameaux, très courtement pétiolées, ovales ou longue- ment lancéolées , grossièrement dentées en scie ou sinuées , glabriuscules en dessus ou velues-soyeuses, couvertes en dessous d'un tomentum d'un blanc pur ; à fleurs axillai- res, blanches , violettes ou rouges , longue- ment pédicellées , et disposées en panicules au sommet des rameaux. (C. L.) *C^SIA ( Fréd. Cœsio, botaniste italien ). BOT. P«.— Le père Vellozo avait appliqué à un CjES 75 arbrisseau du Brésil la dénomination de Cœ~ sia spitiosa, et nous ena laissé une figure dans sa Flora Jluminemis {l. III, t. 23). Comme il existe un g. Cœsia, formé par Robert Brown, dans la famille des Liliacées ( Asphodélées), Reissek (mic.) forma d'après cette ûgure , bien qu'elle soit très médiocre et incomplète, le genre Cormonema. Voy. ce mot. (C. L.) C^SIE. Cœsia (nom propre), bot. ph. — M. Robert Brown a nommé ainsi un genre de la famille des Liliacées, qui se compose de quelques espèces qui croissent à la Nouvelle- Hollande et à la Tasmanie, et auquel ce sa- vant botaniste donne pour caractères : Calice coloré, composé de G sépales égaux et étalés, Étamines G , attachées à la base des sépa- les. Ovaire à 3 loges , contenant chacune 2 ovules redressés et collatéraux. Le fruit est une capsule à 3 loges , rarement uniiocu- laire par avortement , indéhiscente , conte- nant ordinairement une ou deux graipes dans chaque loge. Les espèces qui compo- sent ce genre sont herbacées, à racine fasci- culée, assez souvent annuelles, à feuilles étroites , et à fleurs disposées en grappes ou en panicule. (A. R.) CiESIO. POiss. — Foyez c^siON. C/ESIOMOllE . Cœsiornorus. poiss. — Nom imaginé par M. deLacépède pour com- prendre dans un g. distinct deux Poissons figurés par Gommerson , et que le premier de ces deux naturalistes plaçait en même temps dans d'autres genres et sous d'autres espèces , en rapportant à celui-ci les phrases que le voyageur français avait inscrites sur les dessins mêmes des deux Poissons. Ce g, qui, malgré son nom, n'avait aucun rap- port avec les Cœsions , n'a pas dû être con- servé. C'est parmi les Trachinotcs qu'il con- vient de ranger les deux Poissons dont il s'agit. Le Csesiomore Bloch {C. Blochii) est tellement voisin du Trachinote faucheur de Lacépède , le même que le Scomùer falcatus de Forskal , qu'on pourrait les regarder comme identiques. L'autre, le Ca-siomore Bâillon, est un Trachinote également voisin du Trach. faucheur, dont Lacépède avait in • scrit la phrase parmi les synonymes de son Caranx glauque, lequel est composé de plu- sieurs autres espèces : le Lichia ainia,\e Ca- ranx ascensionis, etc. (Val.) C^SIOIV. Cœsio. poiss. — Genre de la famille des Ménides , ainsi nommé par 76 CJES Commerson , qui le croyait voisin des Scombres, et en aurait fait, par conséquent, un Scombéroïde. Lacépéde, en adoptant les idées de Commerson , ajouta à la diagnose des Caesions des caractères que ces Poissons ne présenten pas. C'est ainsi qu'il a parlé de carènes relevées sur les côtés de la queue, de petites nageoires à deux aiguillons au- devant de l'anale, etc.; nous avons démontré ces erreurs dans notre Ichthyologie. Si Com- merson avait eu l'idée de comparer le pois- son pourlequel il établissait ce g. àunPicarel (Spanit smaris Lin. ), au lieu de le comparer à un Maquereau , il n'aurait peut-être pas établi ce g. que lui et Lacépèdc avaient mal caractérisé. Il comprend aujourd'hui des Poissons sparoides, à corps plus ou moins allongé, plus ou moins haut; à dorsale recu- lée au-delà des pectorales ; à bouche peu pro- tractile ; à dents en velours aux mâchoires, et àpalais lisse. A l'espèce vue par Commerson, et que Lacépèdcavait appelée Cœsion azuror, nous en ajoutons 9 espèces , toutes origi- naires de la mer des Indes. Nous retran- chons toutefois de ce g. le Cœsion poulain de Lacépéde , qui est le même que le S'comber œqiiula de Forskal , et qui apppartient au groupe des Zées dans la grande division des Scombéro'ides. (Val.) C^SULIA ( cœsullœ , ceux qui ont les yeux bleus ; allusion à la couleur des fleurs). BOT. PII. — Genre de la famille des Compo- sées, tribu des Astéroidées, et qui a pour ca- ractères: Capitules uniflores, réunis en glo- mérulcs ou en capitule général. Involucre formé de deux folioles ou valves carénées , membraneuses, soudées entre elles à la par- tie inférieure , et faisant corps avec l'ovaire qu'elles dépassent et qu'elles semblent cou- ronner par deux points analogues à ceux des Bidem. Les corolles tubuleuses se di- visent en 5 lobes ; les rameaux des styles sont filiformes, glabres et divergents ; les an- thères assez raides, et accompagnées à la base de soies lisses. Les fruits, comprimés, man- quent d'aigrette, et semblent munis de deux ailes , lesquelles résultent des deux folioles de l'involucre. — Le Cœsulia, dont la place est encore assez incertaine , est une herbe vivace qui croit dans les lieux humides ou les marais du Coromandel ; elle porte des feuilles amplexicaules , linéaires , atténuées aux deux bouts et à l'aisselle desquelles se dé- CAF veloppent des capitules sessiles, renfermant des fleurs d'un bleu tendre, dont l'épanouis- sement marche du centre à la circonférence , et dénote ainsi une inflorescence terminale. (J. D.) *CiESlJLlÉES. BOT. pn. — Une des divi- sions de la tribu des Inulées (Composées- Astéroidées) , comprenant le seul genre Cœ- sulia. (J. D.) *C^TOCAP]\IA. BOT. pn. — MM. Link et Otto ont décrit et figuré sous ce nom {Icônes du Jardin de Berlin, p. 35, t. 18) un g. syn. de Bravoa , de MM. La LIave et Lexarza. f^OlJ. BRAVOA. (A. R.) CAFÉ. BOT. pn. — Nom donné au fruit du Caféier. A la Martinique, on appelle café BATARD le Teiramerium ; à ftlascareigne , le Coffea muuriiiana , et les graines de Gœri- neria, et café diable, Y/raucana guianensis. CAFÉ AU LAIT. moll. — Nom vulg. du Cijprœa camea. CAFÉIER, CAFÉYER ou CAFIER. Cof- fea,hxn.^oT.va.— Onnommç^AinûdiGia^vhxh- seaux, tous exotiques et des contrées interlro- picales, appartenant à la famille des Rubia- cées,etàlaPentandrie monogynic de Linné. Ils ont pourcaraclères génériques: Fleurs sur des pédoncules axillaires. Style à stigmate bifide. Étamines 5, rarement 4. Corolle tu- buleuse, ordinairement à 6 divisions, en ayant quelquefois de 4 à 7. Limbe du ca- lice très court, presque globuleux, adhérant avec l'ovaire; ce dernier devient un fruit cérasiforme , à deux loges monospermes ; les deux noyaux cartilagineux renferment chacun une graine convexe du côté ex- terne, plane et avec un sillon longitudinal profond du côté interne. Les feuilles sont opposées, courtcment pétiolées , et les sti- pules solitaires et entières. On mentionne de 30 à 35 espèces de ce genre , mais 12 ou 15 seulement sont déterminées. Une seule est devenue célèbre par son utilité , parce qu'elle fournit le Cufé An commerce; c'est le Caféier cultivé , Coffea arabica Lin. , fort joli arbrisseau toujours vert, n'attei- gnant que 3 à 15 pieds dans nos serres , et s'élevant quelquefois jusqu'à 40 pieds entre les tropiques. Feuilles opposées, ovales-lan- céolées, aiguës, d'un vert luisant et agréable ; rameaux opposés-croisés ; en juillet et août (dans nos serres). Fleurs axillaires, groupées à l'aisselle des feuillefi , blanches ou un peu CAF rosées, odorantes, approchant, pour la forme et l'odeur, de celle du Jasmin d'Espagne ; il leur succède un drupe ombiiiqué, de la gros- seur d'une petite Cerise, passant successive- ment dû blanchâtre ou jaunâtre, au vert , au rouge, pms enfin au rouge-brun pres- que noirâtre ; la chair en est glaireuse, jau- nâtre et d'une saveur douceâtre. Les deux noyaux sont minces et formés par la paroi mterne du péricarpe. La graine, d'une con- sistance dure , a le périsperme corné , et constitue le Café du commerce. A Bourbon, on en possède une variété moins grande, plus touffue, à feuilles crépues, cultivée depuis 1819 dans les serres du Jardin des plantes, à Paris, sous le nom de Café-le-Roi. « Le Cafier, dit Raynal , vient originaire- ment de la Haute-Élhiopic, où il a été connu de temps immémorial, où il est encore cul- tivé avec succès. Son grain est plus gros, un peu plus long, moins vert, et presque aussi parfumé que celui qu'on commença à cueil- lir dans l'Arabie, vers la fin du xv« siècle. On croit communément qu'un mollach nommé Chadely fut le premier Arabe qui fit usage du Café , dans la vue de se délivrer d'un assoupissement continuel , qui ne lui permettait pas de vaquer convenablement à ses prières nocturnes ; ses derviches l'imi- tèrent. Des bords de la mer Rouge le Café passa à Médine, à la Mecque, et, par des pè- lerins , dans tous les pays mahométans. » Mais le meilleur Café vient toujours de l'Yé- men , et particulièrement de Moka, où les Arabes le connaissent sous le nom de Ka- houeh , dont nous avons fait le mot Café. Comment le mollach Chadely devina-t-il les propriétés du Café? c'est ce que les auteurs racontent de la manière la plus ridicule. Il s'aperçut , disent-ils , que les Chèvres qui avaient brouté les feuilles de cet arbrisseau devenaient plus légères, plus sauteuses que de coutume, et bondissaient dans une sorte d'ivresse qui les tenait éveillées. Il eût été bien plus simple , et surtout plus vraisem- blable, de supposer que le mollach avait ap- pris les propriétés de cette boisson de ses voisins les Ethiopiens. Quoiqu'il en soit, l'usage des infusions de Café se répandit très rapidement, à partir du milieu du xv siècle, dans tout l'Orient, en Syrie, en Arabie, en Egypte, en Turquie, en Perse, dans l'Inde, et jusqu'à Ceylan et CAF 77 à Java. Il n'en fut pas de même en Europe, quoique RauwolU en ait parlé en 1583, dans la relation de ses voyages en Orient, et que Prosper Alpin ait donné la description du Caféier en 1691. Ce fut à Venise, en 1015. qu'on prit du Café pour la première fois en Europe, puis à Marseille en 1654. Ce qu'il y a de singulier, c'est qu'il ne parvint pas à Paris de Marseille , mais directement de l'Orient par le voyageur Thévenot, et seu- lement en 1607. A peu près vers la même époque (en 16C9), Soliman-Aga, ambassa- deur de Mahomet IV à Paris, fit goûter de celte liqueur à quelques courtisans qui la trouvèrent excellente, et l'arménien Paskal, qui accompagnait le diplomate, ouvrit à Pa- ris le premier café public. Son établissement ne prospéra pas, et il fut obligé de le trans- porter à Londres, où il eut un succès si pro- digieux, qu'en 1088 , il y avait dans cette capitale autant de cafés qu'au Caire , selon le botaniste Ray. Cependant, en France, l'usage du Cafô restait confiné dans quelques maisons de grands seigneurs, lorsqu'une circonstance vint lui donner un très grand développe- ment. Les médecins dénoncèrent cette bois- son à l'opinion publique , comme extrême- ment dangereuse pour la santé, et ils décla- rèrent que ce n'était rien autre chose qu'un poison leni. On connaît le bon mot que cette exagération fournità Voltaire. Dès que leCafé fut défendu ,lout le monde voulut en prendre, et bientôt Paris n'eut rien à disputer à Con- stantinople pour le nombre de ses cafés pu- blics. Il est assez remarquable que c'est une cause à peu près semblable qui produisit un pareil effet dans celte capitale de l'empire turc..\u milieu du xvii'' siècle, le grand vizir Kuproli se transporta, déguisé comme leGia- far des Mille et une Nuits, dans les princi- paux cafés de Constantinople. Il y trouva une foule de gens mécontents, qui, persua- dés que les affaires du gouvernement sont en effet celles de chaque particulier, s'en en- tretenaient avec chaleur, et censuraient avec une hardiesse extrême la conduite des gé- néraux et des ministres. Il passa de là dans les tavernes où l'on vendait du vin , et les trouva remplies de gens simples et de sol- dats qui s'enivraient sans dire un seul mot sur la politique. Ces derniers établis.sements lui parurent devoir être tolérés . mais il fit 78 CAF iermer les premiers, défendit rigoureuse- ment l'usage du Café , et fit déclarer par le Muphti que cette boisson était comprise dans la loi de Mahomet, qui défend les liqueurs fortes. C'en fut assez pour en populariser r usage à Constantinople. Pendant long-temps l'Europe fut tribu- taire de l'Arabie pour le commerce du Café, et les Hollandais furent les premiers qui pensèrent à le cultiver eux-mêmes dans leur colonie de Batavia, d'où ils en envoyèrent quelques plants dans leur jardin botanique d'Amsterdam. Ce ne fut qu'au commence- ment du siècle dernier , sous le règne de Louis XIV, qu'un plan de ce précieux ar- buste fut transporté de Hollande au Jardin du Roi, à Paris, où l'on parvint à le multi- plier dans les serres chaudes , simplement comme objet de curiosité. Ce fut là que le capitaine Declieux en prit trois pieds pour les transporter à la Martinique, dans l'espé- rance de les multiplier, et d'en enrichir nos colonies en en répandant la culture. La tra- versée fut périlleuse et longue , au point qu'on fut forcé de ménager l'eau, et de mettre l'équipage et les officiers à la demi-ration. Declieux, prévoyant sans doute les immenses résultats que devait avoir la mission dont il s'était chargé , aima mieux se priver d'eau que d'en laisser manquer ses plantes. Néan- moins, malgré tous ses soins, il en perdit deux pendant la route, et n'arriva à la Mar- tinique q«'avec un seul Caféier. C'est de ce pied que sont sorties toutes les vastes planta- tions qui couvrent aujourd'hui les Antilles et les contrées chaudes du continent améri- cain. En moins d'un siècle, la culture du Café devint une source si considérable de richesses pour nos colonies que, dès 1776, on évaluait à 33 millions de livres de Café la quantité que la seule partie française de Saint-Domingue exportait en France. Si l'on joint à cette estimation ce que nous recevions de nos autres colonies , et ce qui était expédié en Europe de toutes les îles anglaises, danoises, hollandaises et es- pagnoles, on arrive à cette conséquence que le sucre seul a pu rivaliser d'importance commerciale avec le Café. n en est du Café comme de plusieurs au- tres productions de la nature : le terrain , le climat, la température, ont sur ses qualités une très grande influence, d'où il résulte CAF que chaque contrée en produit avec une qualité spéciale plus ou moins recherchée. Le plus estimé vient de Moka, et se reconnaît facilement à ses grains petits et ronds. Cette forme leur vient de ce que , par une singu- larité assez remarquable, une des graines avorte presque constamment dans ces con- trées, et celle qui reste s'arrondit dans la pulpe du fruit. C'est le même phénomène physiolo- gique que celui qui fait distinguer les Mar- rons de Lyon des Châtaignes de tous les au- tres pays. Après le Moka viennent trois sor- tes de Cafés qui se disputent le second rang : l'un estcelui de Java, le second celui de Bour- bon, le troisième celui de Cayenne; mais ce dernier est peu connu en Europe, parce que, jusqu'à présent, les Américains ont con- sommé presque tout ce que cette colonie a pu produire. Le Café de la Martinique est particulièrement estimé, et même beau- coup de personnes le préfèrent à celui de Bourbon ; enfin, vient le Café de Saint-Do- mingue et des autres îles sous le vent. L'usage du Café est aujourd'hui tellement répandu dans toutes les classes de la société qu'il serait oiseux de parler ici du plaisir que procurent son parfum agréable et sa saveur si recherchée. Quoi qu'on en dise, toute ma- nière de le préparer est bonne, excepté celle de le faire bouillir dans l'eau , parce que , dans ce cas , le plus délicat de son arôme s'échappe par la vaporisation. La graine de Café cru n'est douée d'aucun parfum, et n'of- fre qu'une saveur herbacée peu agréable; il est constaté aujourd'hui qu'en cet état il possède des propriétés fébrifuges , quoiqu'il soit peu ou point employé en médecine. C'est la torréfaction qui lui donne son arôme suave et sa délicieuse saveur, en dévelop- pant deux de ces principes extractifs , l'un nommé Caféine par les chimistes , l'autre consistant en une huile empyreumatique particulière. Si on laisse trop brûler le Café, ces deux principes disparaissent, le premier par la carbonisation , l'autre par l'évapora- tion, et il perd à la fois toutes ses qualités. Considéré sous le rapport hygiénique, il est certain que le Café , même quand on en abuse jusqu'à un certain point, n'a aucune des propriétés malfaisantes que lui attri- buaient les anciens médecins. Il est tonique, stimulant , favorise la digestion et les sécré- tions -, il excite les facultés intellectuelles CAF sans trop les exalter ; il neutralise en partie les efl'els des boissons spiritucuses, et peut même être employé avantageusement dans les empoisonnements par les narcotiques , et particulièrement contre l'opium. Cepen- dant, il ne convient bien qu'aux tempéra- ments froids et aux personnes replètes; celles qui ont la constitution délicate, ner- veuse ou bilieuse, doivent s'en abstenir. En France, on ne peut cul liver le Caféier que pour orner les serres chaudes, d'où il ne sort que pendant les plus fortes chaleurs de l'été. On le plante en caisse, dans une bonne terre à Orangers, et l'on a soin de le placer dans un endroit bien aéré, afln d'éviter l'attaque des Cochenilles. On l'arrose fréquemment en été, très modérément en hiver, et on le change de vase tous les ans ou au plus tard tous les deux ans, afin de lui donner de la nouvelle terre. Il fleurit très bien et produit des grai- nes parfaites , qu'on sème aussitôt leur maturité dans de petits pots enfoncés dans la tannée d'une couche chaude. Partout où le Café peut se cultiver utile- ment on lui donne les soins dont nous al- lons parler. Il lui faut surtout un climat particulier, où la température ne descende jamais au-dessous de 10 degrés, et ne monte que rarement au-dessus de 25 à 30. Il se plaît sur le penchant des montagnes ombra- gées, à l'exposition du levant , dans un sol plutôt un peu humide que trop sec, et dans les localités non soumises aux vents de mer. Il réussit surtout admirablement dans les terres vierges nouvellement défrichées. On le sème en pépinière , dans un bon terrain, et les graines lèvent un mois ou six semai- nes après ; on leur donne les soins ordinaires pendant un an ou quinze mois, et ordinai- rement les jeunes plants sont alors assez forts pour être transplantés à demeure, dans des trous préparés pour les recevoir à la distance de 2 à 4 mètres les uns des autres et disposés en quinconce. On les défend con- tre l'effort des vents qui ébranleraient leurs racines , l'on tient la terre nette de toutes les plantes parasites , et l'on remplace avec soin les plants malades ou mal venus par d'autres plus vigoureux qu'on prend dans la pépinière. Trois ou quatre ans après la plantation, les Caféiers commencent à don- ner des fruits. C'est alors qu'on leur fait su- bir une opération pour arrêter la sève, la CAÏ 79 forcer à se jeter dans les branches latérales, les mettre à fruits , et en rendre la récolle plus facile à cueillir ; elle consiste à éléter les arbrisseaux , à la hauteur de 1 mètre ou 1"',30 si l'on a planté les pieds à 2 mètres d'intervalle, ou à 2 mètres de hau- teur si on les a plantés à 3 ou 4 mètres les uns des autres. Les Caféiers fleurissent pendant tout la cours de l'année ; mais c'est principale- ment au printemps et en automne qu'ils se couvrent d'un plus grand nombre de fleurs. Les fruits mûrissent quatre mois après l'é- closion des fleurs qui les ont produits, et sont cueillis à la main à mesure qu'ils entrent en maturité, d'où il résulte que la récolte dure à peu près toute l'année. Avant de livrer les graines du Café au commerce, il faut les débarrasser de la pulpe qui les entoure, et pour cela on em- ploie, selon les pays, des procédés différents. Les uns réunissent les fruits en tas , au so- leil, et les remuent chaque jour jusqu'à par- faite dessiccation , afin d'éviter la fermenta- tion. D'autres les font macérer dans l'eau pendant 24 ou 48 heures avant de les faire sécher, etc., etc. ; mais la meilleure méthode est celle qu'on nomme grager, et qui four- nit le Café connu dans le commerce sous le nom de Café gragé ou Café fin vert. Elle con- siste à faire passer les fruits nouvellement cueillis sous la meule d'un grage, sorte de moulin à décortiquer , qui sépare la graine de sa pulpe sans enlever la pellicule mince qui lui sert d'enveloppe immédiate. On fait ensuite sécher les graines au soleil, qui leur donne une teinte verdâtre. Comme nous l'avons dit, il existe encore un assez grand nombre d'espèces de Caféiers, mais aucune ne fournit des grains ayant les propriétés du Caféier cultivé. (Boit.) GAFÉIÎVE. CHiM. — T^oijez caféier. *CAFIUS (xatpe'û), je respire?), ins.— Genre de Coléoptères pentamères , famille des Bra- chélytres, tribu des Staphylinides, établi par Leach , mais non adopté par M. Erichson , qui en rapporte les espèces au g. Oihius du même auteur. (D-) CAFFRE (Levain. Afriq. 6). ois. — Sy- nonyme de Falco vullurinus, esp. du genre Aigle-Pêcheur. CAICAS (les Caicas). ois.— C'est, dans le Traité de M. Lesson, une de ses sections dans 80 CAl les Perroquets à queue médiocre régulière- ment carrée. Koyez perroquet. (Lafr.) CAIDBEJA , Forsk. (nom vernaculairc). BOT. PH. — Synonyme de Forskolea. (C. L.) CAIEU et non CAYEU. bot. — Voijez BULBE. CAILLE. Coiurnix. ois. — Section du genre Perdrix. Koi/ez ce mot. (Lafr.) CAILLEBOT. bot. ph. — Nom vulgaire du Viorne obier. CAILLELAIT. bot. ph. — Nom vulgaire des espèces du genre Gatium. CAILLETOT. poiss. — Nom vulgaire du jeune Turbot en Normandie. CAILLETTE, ois. — Nom vulgaire du Pétrel. CAILLEU TASSART. Caihoessus. Poiss. — Nom vulgaire d'un poisson des Antilles, qui y est aussi nommé Savalle, et dont on a fait le genre Mégalope. M. Cuvier a em- ployé cette dénomination pour un genre de la famille des Clupéoides très voisin des Harengs , et s'en distinguant parce que le dernier rayon de la dorsale se prolonge en filet plus ou moins long. D'ailleurs leur bouche n'a pas de dents, ce qui les distin- gue des Mégalopes, dont la bouche est den- tée. On peut séparer aussi les Cailleux Tas- sarts en deux groupes : Des espèces ont le museau court et la lèvre supérieure échan- crée comme les Aloses ; d'autres ont le mu- seau prolongé et saillant comme les An- chois. On trouve de ces Poissons dans les mers de l'Inde ou d'Amérique. Je crois que ce genre de Cuvier subira des modifi- cations que je ferai connaître dans mon histoire de la famille des Clupées, quand j'aurai revu ces espèces. (Val.) *CAILLLEA ( Caillié , voyageur français en Afrique), bot. ph. — Genre de la famille des Mimosées, tribu des Acaciées, formé par Guillemin et Perrotet ( Flor. Seneg. , I , 239 ) , et renfermant quelques arbrisseaux croissant dans l'Asie et l'Afrique tropicales. Ce genre a pour synonymes le Dichrosiachys de Wight et Arnott, et les deux principales espèces sont le .Mimosa cinerea L. , et le Desmanihus irichostachys DC. (C. L.) CAILLOU. GÉOL. — Ployez silex. CAILLOU ROULÉ, géol. — On nomme ainsi tout fragment de roche dure, quelle que soit sa nature minéralogique , qui a été évi- demment usé er arrondi par l'action prolon- CAJ gée des eaux. C'est au frottement les uns contre les autres des divers fragments que les eaux courantes ou les vagues de la mer mettent en mouvement , qu'est due la for- mation des Cailloux roulés. On donne plus particulièrement le nom de Galets à ceux des Cailloux roulés qui doivent leur forme au flux et au reflux de la mer sur les rivages. On ne devrait donner le nom de Cailloux roulés qu'aux fragments arrondis deSilex (ou Caillou), et réserver le mot Galets pour dé- signer d'une manière générale toutes les pierres roulées , quelle que soit leur nature minéralogique. Foyez silex et galets. Lorsque les Cailloux roulés sont réunis par un ciment, ils forment des Poudingues. (C. P.) CAIMAIV. rept. — Koyez crocodile. XAIMAIMS. REPT. — M. de Biainville a donné ce nom à une famille de P.eptilesémy- dosauriens, comprenant ceux dont le museau est îarge et court. CAllVOTHERIUM (mamh.).— On trouve fréquemment en Auvergne et dans une lo- calité du département de l'Allier qui est célèbre en paléontologie, le dépôt de Saint- Gérand le Puy, des os fossiles indiquant des mammifères ongulés, à peu près de la taille des Chevrotains des îles de la Sonde, et d'une forme assez semblable à celle de ces ani- maux. Ces petits quadrupèdes difl'èrent ce- pendant des Chevrotains par leur système dentaire qui présente des caractères inter- médiaires à ceux des Ruminants et à ceux des Porcins. On y constate, en effet, la pré- sence de quarante-quatre dents disposées d'après la formule suivante : 3 • c'est-à-dire trois paires d'iocisives, une paire de canines et sept paires de molaires à chaque mâchoire. Les petits animaux dont nous parlons ont en outre les os métacarpiens et méta- tarsiens médians distincts, au lieu de les avoir réunis pour chaque pied en un canon comparable à celui des Ruminants, mais on sait que le Chevrotain de Gambie (g. Hyœ- moschus) e«t aussi dans ce cas ; ce carac- tère seul ne suffirait donc pas pour éloigner i les Gainolhériums dies Chevrotains. CAI Les dents des Cainothériuins sont serrées les unes contre les autres et toutes égales entre elles, disposition qui se retrouve chez les Anoplotherium, et les Xyphodons, mais elles ont, en outre, cela de particulier que les arrière-molaires ont leurs cinq tubercules ou pyramides disposées autrement que dans ces animaux : c'est le second lobe et non, comme chez eux, le premier, qui présente trois de ces pointeâ. Ces petits animaux étaient évidemment intermédiaires aux Ruminantset aux Pachy- dermes omnivores, par leurs différents ca- ractères; et ils doivent prendre rang parmi les Ongulés qui font le passage des mam- mifères de la première de ces deux catégories à ceux de la seconde, auxquels on donne plus particulièrement, aujourd'hui, le nom de Porcins. Plusieurs autres genres fossiles sont dans le même cas : tels sont les Xypho- dons, déjà connus de Cuvier, et les Amphi- mœryx, dont on connaît deux espèces, dé- crites, par le même auteur, sous les noms à" Anoplotherium murinum et d'A. obli- quum. Ces Amphimœryx sont comme le Xyphodon, des animaux fossiles dans les plâlrières des environs de Paris. C'est leur étude et celle de quelques autres genres, tels que les Xyphodons, les Cainothériuras, les Anoplolhériums et les Oréodons qui nous a décidé à ne plus faire qu'un seul ordre^ sous le nom de Bisulques, des Rumi- nants et des Porcins. On doit à E. Geoffroy Saint-Hilaire la première indication des Cainothériums. Il les avait classés dans le genre Anoplothe- rium de Cuvier. M. Bravard en a fait un genre à part sous ce nom de Cainolherium, qui a prévalu, quoique MM. de Laizer et de Parieu les aient appelés Oplotherium, déno- mination à laquelle M. Hcrmann de Meyer a substitué celle de Microiherium qui fait allusion à la faiblesse des dimensions des Cainothériums. Ces petits mammifères paraissent avoir formé plusieurs espèces, et dans certaines localités ils ont dû être nombreux, car on rencontre une très-grande quantité de leurs débris. Leurs ossements sont surtout fré- quents dans les terrains tertiaires de la période miocène, et l'on en trouve non-seu- lement en France, mais encore en Allema- gne et en Espagne. Ils ont été l'objet de T. nu CAJ 81 plusieurs publications, et aux noms des au- teurs que nous avons déjà cités comme s'en étant occupés , il faut ajouter ceux de MM. de Blainville et Pomel. J'ai aussi donné quelques détails à leur égard dans mon ou- vrage sur la Zoologie et la Paléontologie de la France. Le même genre existait déjà à l'époque oîi les Paléothériums habitaient nos contrées (époque proïcène), et il en a été parliculiè- renient rencontré des débris avec ceux de ces Jumentés dans le département de la Haute-Loire et dans celui de Vaucluse. M. Aymard a donné le nom générique de Zoolegus à ceux qu'il a découverts aux en- virons du Puy en Velay, et M. Pomel le nom d'Hijœgulus à ceux des lignites de la Debrugc, près d'Apt, Le Cainothérium du Puy est le C. PicieH; j'ai appelé ceux de la Debruge C. Collotarsum et C Courloisii. Ce dernier est aussi ÏHœygulusmurinus de M. Pomel. (P. G.) 'CAIRIIVA , Steph. ois. — C'est , dans la fJsi ofthe gênera de Gray, un synonyme de Sarkidiornis, Eyt. , ayant pour type l'Oie bronzée ou de la côie de Coromandel, Anas melanolus Buff. [Enl. 937). /^o;/e2 anati- GRALLK. ^ (LAFR.) "CAJAIMÉES. BOT. PH.— Une des sections établies dans la grande tribu des Papiliona- cées de la famille des Légumineuses. Voyez ce mot. (Ad. J.) CAJAIMJS. Cajan, Adans. (nom vernacu- laire). BOT. ph. — Genre de la famille des Papilionacées, type de la tribu des Cajanées, formé par De Candolle sur le Cytisus cajan de Linné. Il ne renferme encore que deux espèces , le C. bicolor DC. , qui est cette dernière, et le C. JlnvusTiC. [Cytisus pseu- docajati de Jacquin), toutes deux exotiquei, l'une de l'Amérique, et l'autre de l'Asie tro- picale, et cultivées dans rios serres d'Eu- rope. Ce sont des arbrisseaux dressés, pu- bescents, et comme veloutés, à feuilles pen- nées-trifoliolées , dont les folioles ovales- lancéolées-mucronées;àstipellescourtemen< subulées; à stipules lancéolées; à fleurs sim- plement jaunes ou maculées de pourpre , disposées en grappes axillaires, pédonculées corymbiformes, et portées par des pédicelles géminés , sortant de bractées oblongues- lancéolées ; à légumes hérissés, pubescenti (C. L.) 82 CAK CAJEPUT [cajupuia, nom malais de celle substance), bot. — Huile verdàlre, très vo- latile, d'une odeur pénétranle assez sembla- ble à un mélange d'essence de Térébenthine, de Camphre, de Menthe et de Rose, obtenue par la distillation des feuilles du Melaleuca leucodendron. On avait avancé sans preuves suffisantes que celte huile a la propriété d'é- loigner des colleclions d'histoire naturelle les Insectes qui les dévorent ; mais on a des exemples de l'inutilité de ce moyen. Les na- turels des iMoluques l'imprègnent de la fu- mée de Benjoin , et s'en servent comme de pommade. Dans notre matière médicale , l'huile de Cajeput est réputée stimulante , sudorifique et antispasmodique. (C. d'O.) XAJOPHORA (xac'co, je brûle ; ^opk, por- teur; allusion à la douleur quecause la piqûre des poils de ces plantes), bot. pu. — Genre de la famille des Loasacées, formé par Presl {Rel. hœiik., II, 41, t. 6G), et comprenant quelques espèces indigènes du Pérou et du Chili. Ce sont des plantes herbacées, an- nuelles ou vivaces, rameuses, souvent vo- lubiles et hérissées de poils raidcs et ta- bulés, dont la piqûre cause des ampoules douloureuses. Les feuilles en sont opposées, lobées ou bipinnatifides , éslipulécs; les pédoncules axillaires ou terminaux, uniflo- res, solitaires. Les fleurs sont jaunes, brac- téées. On cultive assez souvent dans les jar- dins le C. lalerilia G. D. {Loasa lalerilia, Bot. mag.) (C. L.) CAJOU, CAJU, CAZOU et CAZE. bot. PH. — Noms malais servant à désigner les arbres en général et le bois qu'on en retire. Les noirs transportés dans nos colonies y ont introduit ces noms, qui, joints à une épithète, constituent l'appellation vulgaire de plusieurs végétaux arbores- cents. On retrouve dans la langue madé- casse, mais avec une aspiration qui les dé- figure un peu, les noms de Cazou et de Caze, pris dans la même acception. (C.d'O.) *CAJl]PLTI , Adans. Fam., II (nom ver- naculaire). bot. pu. — Synonyme de 3Iela- leiica. (C. L.) CAKILE (nom arabe de plusieurs espè- ces de ce genre), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Crucifères , type de la tribu des Cakilinées, formé par Tournefort [Iitsc, 48-3), et renfermant un certain nombre d'es- pèces, croissant en Europe et en Amérique*, CAL en-deçà du tropique du cancer. Toutes sont herbacées, annuelles, glabres, rameuses, à feuilles pinnatiGdes ou dentées ; à fleurs blanches ou purpurescentes, en grappes dressées, oppositifoliées et terminales; à pé- dicelles ébractéés, filiformes ; silicule lomen- lacée , bi-arliculée, comprimée. On en cul- tive quelques unes dans les jardins d'Eu- rope: ce sont entre autres les C. mariiima et americanci. (C. L.) •CAKILINÉES. BOT. PH. — Une des tri- bus établies par 31. De Candolle dans la fa- mille des Crucifères [voyez ce mot), et ayant pour type le g. Cakile. (Ad. J.) CALABURA, Pluk. (nom vernaculaire). BOT. PU. —Synonyme de Miuuingia, Plum. (C. L.) CALADÉME. Culadenia [xa.liz, beau; âovi'v, glande), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Orchidées , tribu des Aréthusées , établi par Rob. Brown ( Prodr., 1 , 323) , et adopté par tous les botanistes subséquents. Il se compose aujourd'hui d'une trentaine d'espèces, toutes originaires de la Nouvelle- Hollande. Ce sont des plantes toutes terres- tres, à racine tuberculeuse, portant des feuilles radicales ordinairement étroites, et des fleurs solitaires sur une hampe radi- cale. Leur calice est comme bilabié,'tout cou- vert de glandes. Le sépale supérieur est dressé , les latéraux recouvrent souvent le labelle, ou, réunis aux deux inférieurs, con- stituent la lèvre inférieure. Le labelle est onguiculé, concave, simple, ou trilobé. L'anthère renferme 4 masses polliniques bilobées. ^ (A. R.) *CALADIÉES. BOT. ph. — L'une des tri- bus établies dans la famille des Aroidées. Elle se subdivise en 2 sous-tribus : lo les coLocAsiÉES, contenant les genres Rcmusa- lia, Colocasia , Caladium , Peltandra, Xan- ihoioma, Aconiias, Syncjonium et Cttlcasia; 2° les philodenurées, composées unique- ment du genre Philodendron, f-'^oijez, aroi- dées. (A. R.) CALADIOIM. Caladium (légère altéra- tion de xa)lâ9iov , sorte de petite corbeille, forme des spathes). bot. ph. — Type de la tribu des Caladiées , dans la famille des Aroidées. Ce genre , établi par Ventcnat [Jard. de Cds, t. 50) et adopté par MM. Schott et Endlicher [Mdet. 18), qui en ont lit- conscril les limites, peut être ain&! dé- CAL fini : Spalhe droite et roulée. Spadice an- drogyne. Élamines nombreuses, couvrant toute la partie supérieure du spadice. Elles se composent d'une écaille peltée, portée par un axe très épais , autour duquel sont soudées plusieurs anthères uniloculaires , s'ouvrant par un pore terminal. Les éla- mines les plus inférieures sont avortées et squammiformes. Les pistils, nombreux, oc- cupent la partie inférieure du spadice. Ils se composent d'un ovaire à deux loges , contenant chacune de deux à quatre ovu- les attachés à la cloison et redressés. Le fruit est une baie à une ou deux loges, con- tenantun petit nombre degraines. MM. Scholt et Endlicher ne laissent dans ce genre qu'une seule des espèces qui y avaient été rappor- tées, savoir le Calndium bicolor Vent., figuré dans l'Atlas de ce Dictionnaire, Monocolylé- dones, pi. 2. Ils en décrivent deux autres nouvelles. Ce sont toutes des plantes viva- ces, à feuilles généralement peltées et à spa- lhe blanche. Toutes trois sont originaires d'Amérique. (A. R.) 'CALAIS (nom mythologique), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes, subdivision des Élatérides. M. Delaporle , qui a créé ce genre ( Revue Silbermann , t. IV, p. 9), l'a séparé du genre Aluus, près duquel il devra être placé. Les Cillais ont les antennes plus courtes et le cor- selet dépourvu de taches ocellées ; il cite 3 espèces des Indes orientales : les A. spe- ciosus , iricolor et lacleus de Fab. , et décrit 2 espèces du Sénégal comme appartenant à son genre. (C.) "CALAIS (nom mythologique), boï. ph.— M. De Candolle a créé ce g. , qui fait partie des Composées-Chicoracées , sur quelques plantes de la Californie, qui ont pour carac- tères : Capitules multillores. Involucrc dou- ble : l'extérieur plus court, sous forme de ca- licule à 3-6 folioles; l'intérieur cylindracé, composé de 10 à 12 écailles disposées sur deux rangs. Le réceptacle, dépourvu de pail- lettes , porte des fleurs qui reposent sur des fruits cylindriques, atténués au sommet, et couronnés par une aigrette formée de 5 pail- lettes dilatées et scarieuses à la base, s'enve- loppant réciproquement à la manière des lobes d'une corolle à préfloraison tordue, et terminées chacune par une sorte de soie rude et dressée. (j. d.) CAL 83 CALAMAGROSTIDE. Culamagroslis (a«- ),(xp.ayp{offTcç, sortc de roseau), bot. ph. ~ Famille des Graminées , tribu des Arundi- nacées. Ce genre, assez nombreux en espè- ces, a été primitivement proposé par Adan- son et adopté depuis par presque tous les agroslographes. Il comprend les espèces du genre Avundo de Linné, dont les épillels sont uniflorcs. Les valves de la lépicène, membraneuses et très allongées , sont plus longues que la fleur. Les paillettes de la glume sont environnées à leur base de très longs poils disposés en bouquets; l'infé- rieure porte une arête qui naîtdesondos ou de son sommet; très rarement cette arête manque. Les élamines sont au nombre de 3. Le fruit est une cariopse glabre. Les espèces de ce genre, au nombre d'en- viron une douzaine, sont des plantes viva- ccs, à épillels pédicellés et disposés en pa- nicule. Presque toutes sont originaires d'Eu- rope ou de l'Amérique du Nord. Celles qu'on rencontre le plus communément en France sont les C. epigeios Roth., C. Lan- ceolaia Roth., C. liuorea DC, qui croissent dans les prés ou sur le bord de la mer. (A. R.) 'CALAMAIMTIILS (xa).apoî, roseau; av- Qoç, sorte de petit oiseau), ois. — Genre formé par M. Gould pour recevoir 2 espèces de Farlouzes ou plutôt de Cysticoles des roseaux de la Nouvelle-Hollande. Il est synonyme du genre Praiicola de Swainson. Ployez cvsti- coLE. (LArn.) "CALAMARIA, Dillen. [calamus, roseau). BOT. OR. — Synonyme à'fsoetes, Linn. * CALAMARIE. Calamaria ( calamus , plume, fétu), rept. — Genre d'Ophidiens éta- bli par Boié [his, 1826), et qui a été subdivisé depuis; aussi est-il, pour MM. Duméril elBi- bron , le type d'une petite famille de la sec- tion des Xiphodontes , et qu'ils nomment Calamariens. Les caractères assignés aux Calamaria par ces naturalistes sont les sui- vants : Scutelles nasales excessivement pe- tites ; pas de frontales antérieures ni de frê- naie. Ils en indiquent trois espèces, et entre autres le Coluber calamaria de Linné. (P. G.) *CALAMARIÉES. Calamariœ. bot. ph. et CR. — Linné avait donné ce nom à une fa- mille de Monocolylédonés , comprenant les genres aujourd'hui classés dans les Cypéra- cécs; mais il y avait introduit avec dautu Sk CAL les genres Juncus, Scheuclneria et Flagellaria, qui appartiennent aux Alismacées et aux Joncées. Endlicher a désigné sous ce nom la sixième classe de sa méthode qui comprend l'unique famille des Équisétacées , renfermant le g. Equiselum, L., et le g. Calamités, Suck., son représentant probable à l'état fossile. (C.d'O.) CALAMARIKNS. rept. — Les Calama- riens, dont Boie a décrit sous le nom de Calamaries (Voy. ce mol) le genre prin- cipal , sont des Ophidiens ou serpents ap- partenant à la division des Aglyphodontes et queDuméril et Bibron, dans leur Erpéto- logie générale, élèvent au rang de famille à part, en les caractérisant ainsi : corps très- grêle, arrondi, presque de même grosseur depuis la tête jusqu'à la queue. Les Calamariens sont de petite taille, et la plupart habitent l'archipel indien ou l'Inde continentale. On en connaît cepen- dant quelques.uns qui vivent en Amérique. Les genres actuellement compris dans ce groupe sont au nombre de neuf : ^iis ont reçu les dénominations qui suivent ; OuGODONTE {Oligodon, Boie). — Calamarie [Calamaria, Boie). — Rhabdosome (Hliab- dosotna, Dum. et Bibr.). — Homalosome {Homalosoma, Wagler). — Rhabdion, Dum. et Bibr. — Elapoïde {Elapoidis, Boie). — AspiDURE {Aspidura, Wagl.). — Carpophis, Dum. etBibr. — CoNocÉPHALE(Conocep/iaiMS, Dum. et Bibr.) Les genres Rhabdosome, Carpophis et Conocéphale sont les seuls dont les espèces soient étrangères à l'Inde. (P. G.) CALAMÉES. Calameœ. bot. piian. — Kunth et Martin ont donné ce nom à une tribu de la famille des Palmiers, ayant pour type le genre Calamus. CALAMENT. BOT. phan. — Nom vul- gaire d'une espèce du genre Mélisse. CALAMICHTHVS. Calamichthys (KàXa. p.o;, roseau; îy.Ôu;, poisson), poiss — M. J. A. Smith vient tout récemment (1866) de faire connaître , sous le nom de Calamo- ichlhys, que l'on peut contracter en Calam- ichthys, un genre fort curieux de Poissons qui lui a été envoyé du Vieux-Calabar (côte occidentale d'Afrique). 11 en appelle l'espèce C. calabaricus {Transactions Roy. Society Edinburgh, t. XXIV, p. 457, pi. 5 1 et 32). CAL Ce Poisson a les écailles osseuses, à sur- face émaiilée, rangées comme des rhombes les unes à côté des autres, ce qui est un des caractères de l'ordre des Rhombifères. On sait que cet ordre, dout los représentants fossiles sont en très-grand nombre et ont vécu à toutes les époques géologiques , passait pour ne posséder dans la nature actuelle que les deux seuls genres des Lépis- oslées et des Polyptères ou Bichirs {voy. ces mots). C'est plusparticulièrementdes Polyptères, dont les espèces habitent les rivières de l'Afri- que, comme le Nil, le Sénégal, etc., que le Calamichthys se rapproche, et l'on devra le classer dans la même famille qu'eux. Toute- fois il s'en distingue par des caractères de valeur bieu certainement générique. Ainsi, son corps est plus long et comme anguilli- forme ; il manque de nageoires abdominales et les pinnules de sa dorsale, tout en restant séparées les unes des autres, comme cela a lieu dans les Polyptères, sont en moindre nombre que chez ces derniers. Le Calamichthys ne vit pas seulement dans le Vieux-Calabar, petit fleuve qui verse ses eaux dans le golfe de Bénin, ou le trouve aussi dans le Camaroons, autre cours d'eau propre à la même région. Il est re- cherché par les nègres, qui se nourrissent de sa chair. Cuvier avait placé les deux genres de Rhombifères actuels, anciennement connus, c'est-à-dire les Lépisostées et les Polyptères, parmi les Malacoptérygiens abdominaux, parce qu'ils ont les nageoires ventrales placées en arrière de l'abdomen, et il les avait mis à la suite des Salmones et des Clupes, c'est-à-dire des Truites et des Ha- rengs; mais les genres Lépisostée et Po- lyptère ont trop peu d'affinités avec les espèces de ces deux familles pour que l'on puisse songer à les laisser dans le même ordre qu'elles, et la nature de leurs écailles, si différente de celle des écailles de ces poissons, et même des écailles des autres poissons cycloïdes et cténoïdes, pou- vait certainement justifier à elle seule leur séparation. C'est ce qu'a parfaitement compris M. Agassiz : aussi dans sa classification, a-t-il pris les deux genres à écailles rhora- biformes, précédemment connus, pour types CAL (l'un ordre nouveau. Le nom de Ganoïdcs^ qu'il a donné aux Poissons de cet ordre, fait allusion à l'aspect émaillé, et par suite brillant, de leurs téguments. Il est vrai que M, Agassiz associe égale- ment au même ordre, non-seulement les Poissons fossiles, qui ont l'apparence exté- rieure des Polyplères et des Lépisostées, mais encore les Esturgeons, les Silures et même lesPlectognathes,ainsique lesLopho- branches. Quoique ces derniers possèdent, comme les Rhombifères, des écailles osseuses, il s'en faut de beaucoup qu'ils leur ressemblent sous les autres rapports, et ils n'ont pas non plus de bien grandes afflnités entre eux. C'est ce que l'on n'a pas tardé à recon- naître, lorsqu'on les a étudiés d'une ma- nière plus complète. En les associant tous aux Rhombifères, on s'éloignerait donc tout au- tant des principes de la méthode naturelle que l'avait fait Cuvier en rangeant les Rhom- bifères à la fln de son ordre des Mala- coptérygiens abdominaux et comme simples genres de cet ordre. Les Rhombifères forment, en effet, un groupe parfaitement distinct.On les reconnaît à la forme spéciale de leurs écailles, forme bien difTérenle de celles propres aux autres genres de Poissons également pourvus d'o- percules et de branchies pectiniformes. Leur squelette montre plusieurs particularités non moins importantes. Leur intestin est par- couru par une valvule spirale comparable à celle des Raies et des Squales, et ils ont aussi, comme ces Poissons, le bulbe artériel garni de valvules multiples. 11 y a cin- quante de ces valvules, disposées sur six rangées, dans les Polyptères, et quarante, sur cinq rangées, dans les Lépisostées. Une autre singularité des Poissons rhombifères consiste dans l'absence de chiasma optique, leurs nerfs visuels, droit et gauche, allant directement à l'œil correspondant etnes'en- trecroisant pas sur la ligue médiane, comme cela a lieu chez presque tous les autres ani- maux vertébrés. Le Calamichthys constitue, comme on l'a vu par les détails placés en tête de cet article, un troisième genre de Rhombi- fères encore exiataut, et il sera intéressant d'en examiner les caractères anatomiques, comparativement avec ceux des Polyplè- r.AL 85 res et des Lépisostées , que les travaux de MM. de Blainvillc , Aga.'siz, Valentin, Hyrtl,etc. , ont fait connaître en grande partie ; mais l'état des exemplaires qu'a reçus M. Smith ne lui a pas permis cette recherche. On a quelquefois considéré les Amies {voy. ce mot), qui sont des poissons fluvia- tiles actuellement propres aux cours d'eau et aux grands lacs de l'Amérique méridio- nale, comme appartenant au même groupe naturel que les Polyptères et les Lépisostées ; mais il importe de faire remarquer que s'ils ont l'intestin spiral et le bulbe aortique garni de nombreuses valvules, les Amies s'éloignent sensiblement des Rhombifères par la conformation de leurs écailles, qui sont discoïdes et imbriquées; de plus, ce qui n'a pas lieu pour les Rhombifères, les nerfs optiques des Amies forment un vrai hiasma. Le genre Amie a fourni à M. H. Franque le sujet d'une bonne monographie auato- mique, publiée à Berlin en 1847. On trouve, en France, dans des terrains tertiaires d'origine lacustre, et dans quel- ques dépôts marins, des débris fossiles de Poissons rhombifères; il s'en rencontre par- ticulièrement dans les lignites orthrocènes du Soissonnais. Les espèces du même groupe ont été bien plus nombreuses pendant les anciennes époques géologiques. Des Ichthyolithes ayant les caractères des Amies ont aussi été signalées dans notre pays. Il en a été découvert dans les plâ- trières de Montmartre, dans les marnes ligniteuses de la Liraagne d'Auvergne et, plus récemment, dans les calcaires d'Ar- missan (Aude). Ceux de Montmartre ont d'abord été décrits par Lacépède comme provenant d'un Poisson voisin des Muges. Mais de Blain- ville et Cuvier ont bientôt reconnu leur analogie avec les Amies, et le premier de ces grands naturalistes a même proposé de leur donner le nom d'Amia ignola. Ils ré- pondent au Nolœus laticaudus de M. Agas- siz, décrit depuis lors. Ceux de la Limagne ont reçu de M. Agassiz un autre nom générique, le nom de CydMn/emo;>es, donné ce nom àdesCaryophyllées fossiles semblables à des tuyaux réunis ; tel est le Canjopliyllea musicalis. *CALAMITEA ( par analogie avec Cala- mité},). BOT. foss. — Sous ce nom , M. Colla [die Dendroliihcn, p. G8) a désigné des liges pétrifiées, d'une structure très remarquable, qu'il présumait appartenir aux liges des ter- rains houillers connus depuis long-temps sous le nom de Calamités. Quelques indices d'articulations transversales el ladisposilion des stries à. la surface extérieure établis- saient cette probabilité. Depuis, des échan- tillons plus étendus, que j'ai recueillis dans les houillères de SainlBérain, m'ont montré ces articulations d'une manière très pronon- cée , et une surface extérieure très analogue à celle des noyaux, dépouillés de leur éccrce CAL charbonneuse, ae certaines espèces de Cala- miles, telles que le Calamités paclnjdtrma {Hi.si. vég. foss., I, pi. 22). Mais quoique la structure intime de ces tiges soit bien con- servée, leur opacité s'oppose à ce qu'on étu- die lesdétaiisde leurorganisalion. I,eséchan- tillons observés en premier par M. Colla, et trouvés en Saxe aux environs de Schemnitz, sont au contraire silicifiés , et peuvent être soumis à une étude approfondie : c'est ce qu'a fait dernièrement le docteur Alexandre Petzholdt, dans un opuscule très intéres- sant, intitulé: Ueber Calami (eu, clc. (Dresde, 1841 ). Dans ce même travail , ce savant a fait connaître l'organisation des Calamités proprement dites, telle qu'elle est conservée à l'état charbonné dans quelques Calamités ordinaires des terrains houillers, dans les- quelles le centre est occupé par un dépôt non organisé. Celte partie, que M. Petzholdt considère comme formant les parois tout en- tières d'une tige fistuleuse, me paraîtrait plutôt correspondre à .sa partie corticale seu- lement. Mais on peut encore se demander s'il est certain que les Calamiica ne soient que la partie intérieure des Calamités, dont les tissus ligneux et vasculaires auraient été conservés par la pétrification, et si les Cala- miles sont bien les mêmes tiges dans les- quelles, par suite d'autres circonstances dans le mode de conservation , l'axe ligneux au- rait élé entièrement détruit, tandis qu'au contraire , l'écorce seule aurait élé con- servée. En examinant cette question avec atten- tion , on est conduit à la résoudre alTirmali- vement et à considérer les Calamitea comme les axes ligneux des Calamités, ou au moins de certaines espèces de Calamités, proba- blement des espèces à écorce charbonneuse épaisse, et à stries longitudinales très mar- quées sur le noyau intérieur, peu apparentes au contraire extérieurement, telles que les Calamités paclnjdenna , approximatus , nodo- ucs. Peut-être les Calamités à écorce mince, i stries longitudinales moins prononcées sur 'Je noyau intérieur, à tubercules articulaires très marqués, constituent -elles un autre groupe renfermant des espèces moins li- gneuses, et peut-être même des plantes d'une organisation très différente. Je dois, du reste, faire observer que CAL 87 plusieurs des tiges fossiles désignées sous ce nom par M. Colla , se rapportent probable- ment à des végétaux d'autres familles. Ainsi ses Calamitea coucenirica et Inieuta paraî- traient plutôt se rapporter à des bois de Co- nifères, tels que ceux qu'on rencontre assez fréquemment dans les mêmes terrains ; les Calamitea slriata et bistriata, mais surtout la première de ces espèces, doivent au contraire être considérées comme types de ce genre. C'est également sur le Calamitea striata qu'ont élé faites les observations d'anatomie microscopiques de MM. Petzholdt et Unger, et les Calamitea transformées en carbonate de Fer, quej'ai recueillies dans les terrains houil- lers de Saint-Bérain (.département de Saône- ct-Loire), me paraissent aussi se rapporter à celle espèce , ou n'en différer que très légè- rement. Ce sont donc les liges de celle espèce que je vais faire connaître avec plus do détail , et le genre Calamitea ne devra com- prendre que les liges pétrifiées qui offriront une organisation analogue. Ces tiges ont une moelle centrale très vo- lumineuse, souvent aplatie, elliptique ou li- néaire, suivant le degré de pression que la tige a subi. Le tissu cellulaire qui remplis- sait cette partie centrale doit avoir élé plus ou moins complètement détruit par cette pression, et par suite de son altération plus facile; cependant, M. Petzholdt a reconnu son existence, et constaté que le centre de la lige n'était pas entièrement occupé par une vaste lacune. Autour de celte moelle, dans la position qu'occupe l'étui médullaire de^ plantes dicotylédones, se trouve une série de petites lacunes tubuleuses , cylindriques, complètement distinctes de la zone ligneuse qui entoure la moelle. Ce cylindre ligneux, souvent fort épais et très régulier, qui s'é- tend depuis la moelle jusqu'à la surface ex- terne des échantillons, et dans les morceaux de Sainl-Bérain , jusqu'à l'enveloppe char- bonnée représentant l'écorce de ces tiges, est composé de bandes rayonnantes alter- natives, très régulières, d'aspect et de cou- leurs en général très différents, d'une lar- geur à peu prés semblable dans le Calamitea siriaia , alternativement larges et étroites dans le Calamitea bistriata. Ces lames rayon- nantes, qui se continuent dans toute la lon- gueur de la lige d'une articulation à une autre sans interruption , sembleraient au 88 CAL ; remier aspect résulter de l'alternance de faisceaux ligneux et de rayons médullaires celluleux , très larges , comme ceux des Poivres , des Ménispermées , etc. Cepen- dant l'étude microscopique démontre que ces lames rayonnantes alternatives sont for- mées, les unes et les autres , d'un tissu al- longé, dirigé parallèlement à l'axe delà tige, séparées par des rayons médullaires étroits, interrompus, et com.posés de petites cellules quadrilatères , comme celles qui consti- tuent en général ces parties. Mais, abstrac- tion faite de ces rayons médullaires étroits et peu apparents , ces lames rayonnantes sont chacune composées d'un seul tissu ; les unes de fibres ligneuses , à parois épaisses, lisses, sans stries, ni ponctuations , et d'un plus petit diamètre ; les autres de vais- seaux rajés , ou plutôt de ces flbres rayées transversalement qui constituent tout le système vasculaire des Fougères , de certai- nes Cycadées , etc. Ces fibres rayées ont un plus grand diamètre que les fibres ligneuses qui composent les autres lames rayonnantes; leur coupe transversale est à peu près quadri- latère, et leurs parois sont beaucoup moins épaisses ; la nature de ces fibres ou vais- seaux rayés est tout-à-fait semblable à celle des parties vasculaires des Sigillaria , des Sligmaria , des Lepidodendron et des Psaro- niiis. Elles sont en outre disposées comme dans le Sigillaria elegam et le Sligmaria fi- coides, en séries rayonnantes, régulières, sé- parées pardes lames celluleuses rayonnantes étroites , formées d'une seule rangée de cel- lules quadrilatères ; mais, dans ces deux gen- res de plantes fossiles, il n'existe que des faisceaux formés parles vaisseaux rayés. Ici, au contraire, il y a alternativement des fais- ceaux de cette nature, et d'autres formés de fibres fines et lisses , comparables ou aux fi- bres ligneuses ordinaires ou aux fibres du liber. Cette alternance de faisceaux rayon- nants de deux natures tout-à-fait différentes est un caractère très remarquable, qui n'a jusqu'à ce jour été signalé dans la lige d'au- cun végétal vivant. Malgré celte différence essentielle, peul- on établir quelques rapports entre ces tiges et \ celles des végétaux vivants? L'existence de f la moelle et des rayons médullaires est un | caractère propre aux végétaux dicotylédo- j nés; l'uniformité du tissu de chacun des j CAL faisceaux ligneux , la nature des vaisseaux qui constituent une partie d'entre eux, se trouvent particulièrement dans les Dicoty- lédones gymnospermes , telles que les Coni- fères et les Cycadées , et d'après ces caractè- res les Calamitea seraient le type d'une famille spéciale de cette classe. Ces rapprochements doivent-ils faire re- jeter complètement les rapports des Cala- mites avec les Équisétacées , rapports que nous avions fondés sur leur structure exté- rieure , et que la plupart des botanistes avaient admis ? c'est ce que nous allons exa- miner à l'article CALAMITES. (Ad. B.) *CALAMITÉES.Ca/ar)ii7eœ. BOT. foss. — Nom donné à la famille qui comprendrait les Calamités et les Calamitea , en admettant que ces deux genres soient différents l'un de l'autre, et constituent une famille distincte de celle des Équisétacées. f^'oyez calamités et calamitea. (Ad. B.) CALAMITES. Calamités {xala^îi, tige de roseau), bot. foss. — On a désigné depuis long-temps, sous ce nom, des tiges qui se ren- contrent très fréquemment dans les terrains houillers, et qu'on avait anciennement con- sidérées comme des tiges de grands Roseaux ou Bambous, ce nom étant dérivé de celui de Calamus, donné vulgairement par les anciens aux Roseaux, et appliqué depuis par Linné à un genre de Palmiers à tige grêle et flexi- ble, les Rotangs. Il est maintenant bien re- connu que les tiges fossiles qui nous occupent n'ont aucun rapport avec celles des plantes raonocotylédones que nous venons de citer; mais, quoique nous ayons contribué un des premiers à démontrer cette erreur, nous avons cru devoir admettre le nom de Cala- mités si généralement adopté précédemment, et qui a également été conservé par les au- teurs plus récents. Si nous pensons avoir bien établi les dif- férences de ce genre et des liges de Monoco- tylédones , nous sommes beaucoup moins convaincu de la réalité de ses rapports avec les Prêles ou Equisetim, rapports que nous avons déjà indiqués il y a vingt ans, et cher- ché à démontrer, en 1828, en nous fondant sur les moyens alors à notre disposition, c'est- à-dire sur la comparaison attentive des for- mes extérieures. En effet, les tiges des Calamités sont arti- culées, ou du moins présentent des indices CAL dfiClwsons ou diaphragmes intérieurs, qui le dénotent au dehors pardes anneaux trans- versaux , correspondant à des interruptions dans les stries longitudinales dont ces tiges sont marquées, lorsqu'elles sont en bon état et bien complètes. Leur surface extérieure est formée par une couche de Charbon très régulière, d'une épaisseur plus ou moins grande, mais très uniforme, qui présente tous les caractères de la surface externe de la tige. — Celte couche charbonneuse est tel- lement mince, dans quelques espèces, qu'on ne peut pas supposer qu'elle représente toute l'épaisseur d'une tige fistuleuse ; car des ti- ges semblables, d'un décimètre environ de diamètre sur 2 à 3 mètres d'élévation au moins, et n'ayant pas un demi-millimètre d'épaisseur, comme on l'observe dans le Ca- lamités Suckoii'ii, n'auraient évidemment pas pu se soutenir et conserver leur régularité. D'un autre côté, celte couche devient trop épaisse, dans quelques espèces, pour qu'on puisse la considérer comme un simple épi- derme, même pour un épiderme épais et co- riace comme celui de certaines plantes gras- ses. Il nous semblerait donc plus naturel de considérer celte couche charbonneuse com- me une enveloppe externe de la tige analogue à l'écorce tout entière, et recouvrant une partie intérieure, détruite dans les tiges que renferment les Schistes ou les Grès, comme il est maintenant bien certain que cela a lieu pour les Sigillaria et les Lepidodendron, dont l'axe ligneux, quoique ayant existé, a toujours été détruit dans ce mode particu- lier de conservation. Tantôt, celte écorce très mince suit toutes les modifications de forme du noyau argi- leux ou arénacé sur lequel elle est appli- quée ; dans ce cas , les caractères de la plante sont à peu près les mêmes lorsqu'elle est dans son état d'intégrité et pourvue de son écorce, et lorsqu'elle ne présente plus que le moule ou noyau intérieur : c'est ce qu'on observe dans les Calamités SuckouH, Cisiii,can)iœformis. Tantôt, au contraire, l'écorce épaisse n'offre plus à l'extérieur les mêmes formes que le noyau qu'elle recou- vre; elle est quelquefois parfaitement lisse, ou à peine marquée de quelques légères ondulations , et ne présente aucune trace d'articulation , tandis que le noyau qui nous représente la porJion intérieure de la T. m. CAL 83 lige détruite et sur laquelle était appliquée l'écorce charbonnée offre des arliculaliors très nettes et des sillons longitudinaux plus ou moins réguliers ; on reconnaît facilement celte structure dans les Calamités opproxj- malus, nodosus clpacliydermn. Ces différences dans l'épaisseur de la cou- che corticale charbonneuse sont -elles le résultat de différences spécifiques, chaque espèce ayant sous ce point de vue une structure spéciale, commenousl'avons admis précédemment dans l'Histoire des végétauT fossiles, ou bien ces différences tiendraient- elles au moins en partie à l'âge des indi- vidus? C'est une question sur laquelle nous reviendrons plus tard. i Il résulte toutefois de cette épaisseur plus ou moins grande de l'écorce que, dans plu- sieurs de ces plantes, la tige est parfaitement lisse extérieurement, sans aucun indice ap- parent au-dehors d'articulation ou d'inser- tion d'organes appendiculaires, tandis que le noyau intérieur, ou la tige recouverte par cette écorce, présente des articulations trans- versales très prononcées, et des sillons longi- tudinaux très réguliers et très marqués qui alternent toujours entre eux des deux côtés d'une articulation. Dans les espèces ou dans les individus à écorce mince, la surface externe présente, au contraire, tous les caractères qu'offre constamment le noyau intérieur dont elle suit fidèlementles contours, etl'on remarque en outre, très souvent, dans ce cas, des tu- bercules placés entre les sillons, le long des articulations, tantôt d'un des côtés seule- ment, tantôt au-dessus et au-dessous des ar- ticulations. Ces tubercules , souvent ellipli- ques, forment quelquefois comme un double collier très régulier autour de chaque articu- lation. L'aspect de la surface de l'épiderme dans ces points ne semble pas indiquer que ce soient des cicatrices d'insertion d'organes qu'on n'a jamais vu naître de ces points, mais plutôt des indices de la position d'or- ganes rudimentaires , comme les mamelons ou écailles qui représentent les feuilles sur certaines plantes. D'après cette manière de considérer ces tubercules, ils indiqueraient des organes rudimentaires verticillés , les uns par leur position correspondant aux feuilles, les autres probablement à des ma- melons radiculaires. Cette disposition nous 6* 9Q CAL paraissait analogue à celle des feuilles déjà si réduites, qui, parleur réunion, forment la gaîne des Equiseium actuels, et nous étions d'autant plus disposé à considérer ces tuber- cules comme les représentants des dents de ces gaines à l'état rudimentaire, qu'une espè- ce, tout-à-faitsemblable par ses autres carac- tères aux Calamités ordinaires, offrait à cha- que articulation une gaine dentée, ne diffé- rant de celle des Prêles que par sa direction étalée dans un plan presque perpendicu- laire à la tige , c'est le Calamités radiaius [Risl. vécj., foss. 4, pi. 26, fig. 1,2 ). Si nous examinons maintenant la forme générale de ces tiges , nous verrons qu'elles s'atténuent ordinairement vers leur base , souvent en se courbant comme si elles nais- saient d'une souche rampante; que, dans cette partie inférieure , les articulations sont plus rapprochées , et paraissent, dans plu- sieurs échantillons, donner naissance à des ra- cines verticiliées ; que la tige , généralement simple , produit cependant quelquefois des rameaux qui naissent latéralement des arti- culations, ordinairement sans ordre régulier, quelquefois en verticilles plus ou moins complets; CCS rameaux prennent leur ori- gine, non pas au-dessus de l'articulation, comme dans les Graminées et les Palmiers, où l'articulation est indiquée extérieurement par la cicatrice d'insertion de la feuille am- plexicaule, mais sur l'articulation même ou au-dessous, comme dans les Equiseium. Tous ces faits observés sur un grand nombre d'é- chantillons établissent parfaitement l'ab- sence de toute analogie entre ces plantes et les Monocotylédones-Arundinacées; ils sem- blent au contraire indiquer de nombreux rapports avec les Équisétacées, surtout si l'on se rappelle la grande dimension qu'attei- gnent ces végétaux dans la période contem- poraine des dépôts jurassiques et la forme du Calamités radiaius si analogue à celle des Equiseium. Mais quelques autres points d'or- ganisation , découverts dans ces derniers temps, montrent cependant combien ces vé- gétaux de l'ancien monde différaient de nos Equisétacées et ne nous paraissent pas per- mettre de les classer dans cette famille. Tant qu'on n'a connu les Calamités qu'à l'état d'empreinte dans les roches qui ac- compagnent la Houille , on pouvait sup- poser que c'étaient des végétaux à tiges CAL fistuleuses , sans parties dures et ligneu- ses , presque dépourvus de vaisseaux , et dont la partie charbonnée, jointe peut-être à quelques tissus intérieurs plus délicats et détruits , constituait toute la tige. La com- pression considérable que présentaient sou- vent ces tiges lorsqu'elles étaient étendues parallèlement aux couches, leur déforma- tion, dans quelques cas, semblaient même confirmer celte supposition. Cependant, il y a quelques années, M. Cotla a fait connaître, sous le nom de Calamiiea, des tiges pétrifiées, trouvées en Allemagne dans les Grès rouges delà formation houillère, qu'il présuma se rapporter à des Calamités. Nous avons re- trouvé des tiges semblables changées en Fer carbonate lilhoide, formant des nodules dans la Houille même de Saint-Bérain, et plusieurs de ces morceaux présentaient des articula- tions bien distinctes et une surface extérieure sillonnée, comme celle des Calamités et par- ticulièrementdu CaUwiiies pach>jderma;cMe partie extérieure était transformée en Char- bon comme elle l'est ordinairement dans les Calamités, où la partie centrale est rempla- cée par unesubslance amorphe. Nous avons indiqué à l'article calamitea l'organisation remarquable de cet axe ligneux présentant une moelle très étendue et des lames rayon- nantes,formées alternativement de vaisseaux ou fibres rayées et de fibres ligneuses, lisses et plus fines, ces lames rayonnantes étant en outre divisées par des rayons médullaires étroits. Ce corps ligneux, ainsi constitué, devait être recouvert par une partie corti- cale , détruite dans les Calamitea silicifiées de Chemnitz, décrites par M. Cotta, et dont l'analomie microscopique a été donnée par M. Unger dans le mémoire de M. Petzholdt {Ueber Calamiien), mais qu'on retrouve à l'é- tal charbonné dans les Calamitea de Saint- Bérain que nous citions précédemment, et qui seule existe dans les Calamités conservés dans les Schistes et les Grès du terrain houil- 1er. C'est ainsi que les Sigillaria, les Lepido- dendron, \es Siigmaria, sont réduits dans ces mêmes circonstances à leur écorce char- bonneuse, quoique tous trois aient possédé à l'état vivant un axe ligneux plus ou moins volumineux par rapport au diamètre de la tige. Cette partie corticale, dans les Calamités, est ordinairement réduite à une couche de CAL Charbon compacte et brillant, dans lequel on n'aperçoit pas d'organisation , mais qui pa- raîtrait résulter de la pression et de l'amin- cissement de cette écorce. M. le docteur Petzhoidt , dans l'opuscule déjà cité , a mon- tré que, dans quelques cas, on trouvait, dans les roches qui accompagnent la Houille, des tiges de Calamités qui, n'ayant pas été apla- ties par la compression , ont conservé cette zone charbonnée sans que sa structure ait presque subi d'altération ; que, dans ce cas, elle formait une zone beaucoup plus épaisse, présentant des lacunes longitudinales, régu- lières , entourée de toutes parts par le tissu végétal , et que les espaces qui séparaient ces lacunes offraient des lames rayonnantes qu'il suppose formées par des alternances de tissu cellulaire et de vaisseaux. — Le sa- vant que n(»us venons de citer a parfaitement représenté cette organisation remarquable, qu'on n'avait pas encore observée ; et , con- sidérant cette zone comme constituant la tige tout entière et entourant une cavité centrale, il reconnaît dans cette organisation une grande analogie avec celle de nos F.qid- setiim ; c'est ce dont on ne saurait douter, si en effet la tige des Calamités ne consistait que dans cette partie charbonnée; mais si , comme tout porte à le penser, d'après le mode habituel de conservation des autres tiges du terrain houiller, également réduites à leur écorce charbonnée, et d'après l'analo- gie de forme extérieure qui existe entre les Calamités et les Culamitea ; si,dis-je,ces der- nières sont la partie ligneuse des premières, la zone externe, décrite par M. Petzhoidt, ne serait que l'écorce de ces tiges privées de leur axe ligneux, et la présence ainsi que la structure si particulière de cet axe ligneux ne permettraient plus d'établir de rapports intimes entre ces tiges et les Équisétacées. Les Calamités constitueraient alors une famille touî-à-fait spéciale, actuellement détruite, et appartenant probablement comme les Coni- fères, les Cycadées, les Sigillariées, à la divi- sion des Gymnospermes , à moins qu'on ne voulût admettre que nos Équisétacées her- bacées actuelles, en acquérant un dévelop- pement arborescent, ne pussent présenter dans leur axe ligneux, réduit dans nos es- pèces vivantes à de petits faisceaux vascu- laires à peine visibles, un accroissement qui l'amènerait à la dimension et à la structure CAL 91 qu'on observe dans les Calam.iea, de même qu'on reconnaîtrait diflicilcmentdans la tige celluleuse, molle et légère d'un JEschino- mené patudosa , les parties qui formeront le bois épais cl solide d'un Robinia , d'un yica- cia , ou de tout autre arbre de la môme fa- mille des Légumineuses. Contrairement à l'opinion que nous venons d'émettre, et d'après laquelle les Calamités seraient la partie corticale, et les Calamitea l'axe ligneux d'un même genre de plantes, M. Petzholdtsuppose que ce sont deux gen- res de végétaux tout-à-fait distincts, dont le premier représente de vraies Équisétacées, le second des tiges dicotylédones : de nou- velles recherches amèneront probablement la découverte d'échantillons qui décideront celte question d'une manière positive. En terminant cet examen, je dois faire ob- server que la plante fossile, désignée par M. Corda, sous le nom de Calamoxylum {Sleriib. Flor. der F'orw., t. 2, append., p. 2G, lab. Liv ) , est évidemment d'un tout autre genre que les Calamitea, et ne saurait appartenir ni au même genre , ni à la famille des Cycadées. f^oijez calamoxylum. Les Calamités, dont nous venons d'exami- ner la structure, les caractères distinclifs et les rapports avec les plantes vivantes, consti- tuent un des genres les plus fréquents dans les terrains houillers ; il n'y a pas de mi- nes de Houille qui n'en présente , et leur abondance peut faire supposer qu'elles ont contribué efficacement à la production de la Houille. Les espèces de ce genre sont nécessairement difficiles à distinguer , vu le petit nombre de caractères varia- bles qu'elles présentent, et l'on peut dou- ter si leur distinction a été généralement bien établie. Les caractères qui nous avaient semblé avoir le plus de valeur , lorsque nous nous sommes occupé de cette question {Histoire des végétaux fossiles), étaient l'épais- seur de l'écorce charbonnée et la forme des côtes ou cannelures qui séparent les sillons longitudinaux que cette écorce présente , soit extérieurement , soit intérieurement ; mais on conçoit que si cette tige offre l'or- ganisation qu'on a reconnue dans les Cala- mitea , si la zone ligneuse et son enveloppe corticale sont analogues, dans leur structure et leur mode général de développement, à ces parties dans les Conifères , il y aura accrois- 93 CAL sèment, avec l'âge, de ces deux parties , soit avec accroissement total de la tige, soit avec réduction de la zone celluleuse interposée entre elles, comme on l'observe dans lesCy- cadées. Dans ce cas, la diflérence d'épaisseur de l'écorce serait ou pourrait être un effet de l'âge, et la largeur des stries , correspon- dant chacune à un faisceau vasculaire , pourrait dépendre de l'accroissement du corps ligneux, puisque ces faisceaux dispo- sés en lames rayonnantes s'accroissent par leur côté extérieur sans se subdiviser , et deviennent par conséquent de plus en plus épaisses. Il y a cependant des différences ab- solues , dans l'épaisseur de l'écorce et dans la largeur et la convexité des côtes longitu- dinales, qui paraissent fournir des carac- tères distinctifs importants, car on ne trouve pas de passages insensibles. C'est sur ces caractères qu'ont été fondées la plupart des espèces de Calamités , car le rapprochement des articulations , à moins qu'il n'existe dans toute l'étendue d'une longue tige, comme pour le C. approximaitis , et la présence ou l'absence des tubercules , ne paraissent que des caractères accidentels , dépendant de la partie de la tige qu'on a sous les yeux ; ces caractères existant en général vers la base des tiges, et disparaissant vers leur sommet. Tout ce que nous venons de dire s'applique spécialement aux tiges des Calamités, à ces sortes de colonnes cylindriques , qui se montrent souvent traversant les couches du terrain houiller perpendiculairement à leur direction , et qui atteignent ainsi 2,3, et 4 mètres de long. C'est sur ces tiges que la classiflcation des espèces a été fondée. Mais , comme nous l'avons déjà dit , ces tiges donnent quelquefois naissance à des ra- meaux, soit isolés, et naissant irrcgulière- naent de quelques unes des articulations , comme les rameaux des Equiselum hyemale, ellimosuni, soitdisposés en verticilles comme ceux des Equiselum Puvialile , paliislre , ar- vense. Ces rameaux, du moins les principaux, offrent la même organisation que les tiges elles-mêmes ; mais ne se subdivisent-ils pas eux-mêmes en rameaux secondaires , et ces ramuscules ne porteraient-ils pas alors des organes appendiculaires foliacés et des or- ganes reproducteurs? Quelques faits déjà observés pourraient le faire présumer; ainsi MM. Lindley et Hutton ont figuré dans le CAL Fossil Flora des échantillons de Calamiiet no- dosus terminés par des rameaux verticilles , portant eux-mêmes des feuilles verticillées, qui ont tous les caractères d'une Astérophyl- lite ; d'un autre côté , plusieurs Astérophyl- liles ont présenté des tiges principales assez grosses, qui acquéraient alors une partie des caractères des rameaux des Calamités ; ce- pendant ces tiges, et le Calamités nodoms lui- même, que nous citions précédemment, n'ont pas tous les caractères de vraies Calamités , et en particulier les stries parallèles si régu- lières des tiges et des rameaux principaux de ce genre. L'absence de ce caractère tiendrait- il à l'état jeune et plus herbacé de ces jeunes rameaux sur lesquels la compression aurait fait disparaître les sillons longitudinaux.^ Si l'on arrivait à prouver cette connexion des Astérophyllites avec les Calamités , les premiers n'étant que les rameaux feuilles des plantes dont ces dernières seraient les ti- ges , on aurait fait un grand pas dans la con- naissance d'un des groupes les plus remar- quables des végétaux de l'ancien monde ; car on aurait alors sur ces végétaux des don- nées presque aussi complètes que sur les vé- gétaux vivants. Les Calamités nous donnent les formes extérieures de leurs liges princi- pales ; les Culamiiea la structure interne de ces mêmes tiges ; les Astérophyllites leurs Kimeaux et leurs feuilles , et les f^olkman- nia , leurs fructifications. C'est la connexion de ces diverses parties qu'on doit s'efforcer de constater ; mais ce n'est que dans la mine même qu'on peut arriver à ce résultat : l'é- tude des collections ne suffit pas. Du reste, l'admission de ces divers genres de plantes fossiles , comme ne constituant que des parties diverses des mêmes plantes, ne ferait que confirmer les rapports que nous indiquions précédemmententre lesCalamites et les Gymnospermes, comme on peut le voir en consul tant l'article ASTÉROPHYLLITES, dont l'étude nous avaitconduitau même résultat. Tout ce que nous venons de dire des Ca- lamiies ne s'applique qu'aux Calamités du terrain houiller ; les Calamités des forma- tions plus récentes, du Grès bigarré et du Keuper, telles que les C. MouyeoiH et arenw cens , ne sont connues jusqu'à ce jour qu'à l'état de noyaux intérieurs dépouillés d'é- corce ; leurs caractères sont par conséquent très douteux , et tant que leur forme esté- CAL ricure et leur structure interne ne seront pas connues, on peut douter si ce sont des for- mes toutes particulières d'Équisétacccs dont on trouve d'autres espèces gigantesques dans ces terrains , de vraies Calamités analogues à celles des formations houillères ou les ti- ges d'un genre particulier, dont le genre Schi- zoneura de MM. Scliimper ct Mougeot serait peut-être les rameaux. (Ad. Brongniart.) "CALAMODYTA (xa^a.aoç, roseau ; <Îvt-^ç, de a\'v&), je me cache), ois.— Genre furmé par Meyer en 1822, et synonyme de celui à' A- croceplialus, Naum., adopté par Gray (/./u of gênera) comme plus ancien, ct de ceux de Calamoherpus, Boié ; Salicaria, Selby; Arun- diiiacens ou Pxousserolle de Lesson. L'espèce type est la Rousserolle, Tardas arandina- ceas Gmel. f^oijez rousserolle. (Lafr.) 'CALAMOIIEUPIJS (xx>otu.o?, roseau; Ip- TTû), je me glisse), ois. — Genre formé par Boié, en 182G, pour recevoir les Fauvettes di- tes de roseaux, ou les Rousserolles. Voyez ROUSSEROLLE. (LATR.) "CALAMOPHILUS ( xaAa.ao; , roscau ; CAL 93 j'aime), ois. — C'est un genre Leach dans la famille des Mésanges , ayant pour type la Mésange moustache. Parus biarmicus, et pour synonymes y'Egytlialas de Boié, les 31oastaches de Cuv., et Mysiacimis, Brchm. Le premier de ces noms est celui adopté par Gray [List of gênera) ; mais, dans sa préface, il le remplace par celui de Pana- rus , Koch, 1816, n'ayant pas eu connais- sance de la date de publication de Koch, lors de l'impression de sa List of gênera. Voyez MÉSANGE. (Lafr.) *CALAMOPORA [calumus, roseau ; parus, pore). POLYP. — Genre établi par M. Cold- fuss dans la famille des Milléporées, pour les g. Favosite et Alvéolite de Lamarck. Cette réunion de deux g. en un seul n'a pas été adoptée par M. de Blainville, à cause des diffé- rences qui justiflent leur séparation. (C. d'O.) *CALAMOSPIZA , Bonap. (xâAaaoç, ro- seau ; cjTrtÇoe, pinsou). OIS. — Genre fondé par M. Bonaparte dans la famille des Fringilles, sur une espèce de Fringille ou Gros-bec de l'Amérique du Nord, le Fringilla bicolur (Prairie finch de Townsend) et d'Audubon, ayant, dans la forme du bec et dans son en- semble, beaucoup de rapports avec le Bou- vreuil violet de la Caroline, Fringilla purpa- rea, sauf la coloration. -Il en diffère par des ailes plus courtes et obtuses, les quatre pre- mières pennes étant presque égales , et les tertiaires ou les scapulaires atteignant pres- que l'extrémité des primaires , comme chez les Alouettes ; par une queue coupée carré- ment et non fourchue , et par des ongles moins arqués et plus allonges, surtout celui du pouce. Ce genre a pour synonyme celui de Cory- dalina, Lark-finch d'Audubon (Synopsis of tlie birds of Amer., 1839). On pourrait rai- sonnablement rapprocher ce genre de celui de Geospiza de Gould , formé aussi sur des espèces de Gros-becs marcheurs des herbes, des îles Gallapagos. Le Calamospizu bicolor habite les parties occidentales de l'Amérique du Nord, les plaines de Plaie river, selon Audubon. 11 fera partie de notre famille des Fringillidées et de notre sous-famille des Fringiilinées , renfermant les espèces marcheuses. Voy. ces deux mots. (LaFr.) 'CALAMOXl'LLM (xa>ap.oç, tige de ro- seau ; ÇvAov, bois). BOT. Foss. — M. Corda, en établissant cegenre, semblerait admettre, par le nom qu'il lui donne, que cette tige est la partie ligneuse d'une Calamité , quoiqu'il n'exprime nulle part, à ce qu'il m'a paru , cette opinion d'une manière positive ; il l'ad- met comme voisine desCycadées , et décrit la seule espèce connue, trouvée danslcGiès houiller de Chomle par M. de Sternberg, sous le nom de Calamoxylinn cycadoideiim. Il est bien dilTicile de déterminer quel est le carac- tère qui a pu déterminer ce savant à établir un semblable rapprochement , car ni la forme extérieure ni la structure ne sont celles des Cycadées. Cette tige est cylindrique , striée extérieurement.et formée, dans toute sa zone la plus externe, d'un cylindre composé de vaisseaux rayés transversalement ou obli- quement, disposés sans aucun ordre, ne for- mant pas de séries rayonnantes régulières, et que ne sépare aucun rayon médullaire. L'absence des rayons médullaires est un ca- ractère qui distingue le cylindre vasculaire, dont M. Corda a formé son genre Calomoxy- lum, de toutes les Cycadées aussi bien que de la plupart des plantes dicotylédones ; c'est au contraire un caractère qui , joint à la nature et à la disposition des vaisseaux, éta- blit les plus grands rapports entre cet échan- tillon et l'axe cylindrique vasculaire du £e- 9h CAL pidodendron HarcourlH ( Risl. végét. foss. , t. II, pi. 20). L'identilé me paraît même si complète que je ne doute pas, si la figure de M. Corda est exacte, que ce ne soit l'axe vasculaire d'un Lepidodendron dépouillé de la zone cellulaire et de l'écorce qui l'enve- loppe. Ployez LEPIDODENDKON Ct LYCOPODIA- cÉES. (Ad. B.) •CALAMPELIS (xaioç, beau; aaTr^oç, ■vigne). BOT. PH. — Genre de la famille des Bignoniacées , tribu des Eccrémocarpées , établi par Don [Edinb. new. phil. journ., Vil, 89 ) sur VEccrcmocarpus scaber de Ruiz et Pavon , et renfermant quelques plantes croissant au Chili. Elles sont suffru- tiqueuses, grimpantes, à feuilles opposées, pétiolées, bipcnnées, et terminées par un cirrhe composé , spiral; les pennes primai- res sont bijuguces, à folioles incisées , den- tées en scie; à fleurs coccinées, comme unilatérales, disposées en grappes oppositi- folices, pédonculées, multiflores. On cultive fort souvent dans nos jardins l'espèce indi- quée dans cet article. (C. L.) C/VLAMUS ( xa^ocfAo; , roseau ). bot. ph. — Genre de la famille des Palmiers , tribu des Lépidocaryées de Martius , établi par Linné et adopté par presque tous les bota- nistes. Il se compose d'un assez grand nom- bre d'espèces d'un port tout particulier, et qui croissent dans les régions tropicales de l'ancien continent. Souvent leurs tiges , grêles , naissent par touffes , et s'élèvent à une très grande hauteur , soit directe- ment, soit en s'appuyant et rampant sur la lige des autres végétaux ligneux. Leurs feuilles sont alternes et éloignées ; leur pé- tiole, commun, est long, flexueux, quelque- fois dépourvu de folioles et roulé en forme de vrille ou pendant et droit. Leur spa- dice, d'abord terminal, devient latéral par l'élongation du sommet de la tige ; il est ra- meux et incomplètement enveloppé dans une spalhe engainante. Les extrémités des rameaux du spadice sont quelquefois nues et allongées en forme de cordes. Les fleurs, assez petites, sont distiques vers la partie supérieure des ramifications de la panicule. Elles sont dioiques ou polygames, disposées en épis ou chatons plus ou moins allongés, accompagnés à leur base d'une gaine qui lient lieu de spathe ; chaque fleur est accom- pagnée d'une ou plusieurs bractées con- CAL caves ou cupuliformes. Dans les fleurs mâ- les , le calice extérieur est plus court et a 3 dents plus ou moins profondes. Le calice intérieur, plus grand, est formé de 3 sépa- les quelquefois presque distincts jusqu'à leur base. Les 6 étamines ont leurs filets monadelphes par la base, leurs anthères in- trorses et sagittées ; le pistil est rudimentaire. Le calice est le même dans les fleurs femel- les ; l'ovaire est à 3 loges monospermes, sur- monté de 3 stigmates sessiles. Le fruit est une baie monosperme, recouverte d'écaillés imbriquées et renversées. Deux espèces de ce genre méritent plus spécialement d'être mentionnées ici. L'une est le C. rotang L., qui croît dans l'Inde, et dont les tiges, grêles et flexibles, sont appor- tées en Europe pour faire les cannes connues sous le nom de Rotangs 'voyezce mot). L'au- tre est le C. draco L., également originaire de l'Inde, et dont on retire l'une des variétés de ce suc astringent appelé Sang-dragon. Fuyez ce mot. (A. R.) CALAMUS AROMATICUS. eot. ph. — Synonyme d'Acorus. CAL AIVCHOE. bot. pji. — Foycz kale.n- CHOE. (C. L.) *CALA1\DRA (xâXav(îpo5, espèce d'alouette). ois. — Genre de M. Lesson dans la famille des Alouettes, ayant pour type l'Alouette calandre , et pour synonyme adopté par Gray [List of tlie gênera) le genre Melanoco- ry-pha, Boié (1828). Voyez alouette, alau- DIDÉES et ALAUDir<£ES. (LAFR.) CALANDRE (xaXav<îpoç). ois. — Espèce du genre Alouette , Alauda Calandra L. y oyez ALOUETTE. CALAKDRE. Calandra. ins. — Genre de Coléoptères tétramères , de la famille des Curculionites, établi par Clairville, et appelé ainsi par lui d'après le nom vulgaire de l'une des espèces qu'il renferme, et qui n'est que trop connue par ses ravages dans les magasins de Blé, comme nous le verrons plus bas. Ce g. a été adopté sans modifications par Fabricius , Olivier et Latreille ; mai», vu le grand nombre d'espèces qui sont venues s'y rattacher successivement (on en compte aujourd'hui environ 200), Schœnherr, dans son Gênera et Species Curculionidum , en a fait une division, sous le nom de Rhyncho- ■phorides. Elle se compose de 24 genres, parmi lesquels nous avons cherché inutile- CAL ment le nom de Calandra , qu'il a jugé à propos de remplacer par celui de Siiophilus, et cela, sans doute, parce que ce nom de Calandra lui a paru faire anomalie parmi les autres, qui sont tous tirés du grec. Mais c'est une méthode très vicieuse, que de sa- crifier ainsi le fond à la forme ; car on doit toujours respecter les noms admis dans la science et consacrés par l'usage , comme ce- lui dont il s'agit. Les Calandres se distinguent des autres Curculionites par les caractères suivants: Antennes insérées vers la base du rostre; funicule de 6 articles ; massue de 2 ; le dernier spongieux. Rostre allongé , grêle , légèrement courbé , sans sillons latéraux. Mandibules obtuses , tridentées. Palpes très petits. Lèvre et menton linéaires. Mâchoi- res ciliées ou velues. Du reste , considé- rés dans leur ensemble , ces Insectes ont une forme elliptique, et sont plus ou moins déprimés en dessus. Leur corselet est ova- laire, très rétréci en avant, et arrondi en ar- rière. Leurs élytres, planes, ne recouvrent pas l'extrémité de l'abdomen et cachent des ailes membraneuses dont il ne paraît pas qu'ils fassent souvent usage. Leurs pattes, très ro- bustes, ont les tarses spongieux en dessous , avec le pénultième article en cœur, non bi- lobé. Les Calandres marchent très lentement, et se cramponnent fortement au corps qui les soutient. Toutes celles qu'on connaît , à l'exception d'une seule , dont nous parle- rons plus bas , et qui n'appartient peut-être pas à ce g., vivent à l'état de larve aux dé- pens des plantes monocotylédones , les unes dans les racines ou les tiges, les autres dans l'intérieur des graines ou des semences. Parmi ces dernières , qu'on nomme Siiopho- ges, la plus commune en Europe, et la plus redoutable pour nous, puisqu'elle attaque la principale base de notre nourriture, est la Calandre du blé ( Calandra granaria Oliv., Curculio granarius Linn.). Sa larve est quel- quefois en si grand nombre dans un mon- ceau de Blé, qu'elle n'en laisse que le son ; et malheureusement , l'on ne s'aperçoit de ses dégâts que lorsqu'il n'est plus temps d'y remédier, attendu qu'elle ne ronge que l'in- térieur du grain qui la renferme, et qu'elle y prend tout son accroissement, sans endom- mager l'enveloppe ; de sorte que ce n'est qu'en prenant une poignée de grains qu'on CAL 95 s'aperçoit â leur légèreté qu'ils sont vides. Parmi les divers moyens indiqués par les agronomes pour prévenir ou diminuer les ravages de ces Insectes , nous ne men- tionnerons que celui qu'on a reconnu être le plus efficace , et en même temps le moins coûteux. Lorsqu'un tas de Blé est in- fecté par les Calandres , on dresse à côté de ce tas un petit monticule de grains auquel on ne touche plus, tandis qu'on remue le premier avec une pelle. Les Calandres qui habitent le grand tas, étant inquiétées , l'a- bandonnent pour se réfugier dans le petit , auquel on ramène, avec un balai, celles qui s'en écartent. On continue cette opération pendant quelques jours et à des intervalles très rapprochés , et lorsqu'on juge que le nombre des individus réunis dans le petit tas est assez considérable , on les fait tous périr en jetant, sur celui-ci, de l'eau bouil- lante. Ce procédé , qui détruit les Insectes parfaits, et non les larves contenues dans les grains , doit être employé aux premières chaleurs du printemps , avant que la ponte ait eu lieu; il réussit plus complètement si l'on substitue au petit tas de Blé une quan- tité égale de grains d'Orge pour lesquels il paraît que les Calandres ont une préférence marquée. La Calandre du riz ( Curculio onjzœ Linn.) est, pour les pays où l'on cultive cette graminée , un aussi grand fléau que celle du Blé pour l'Europe, car elle a la même manière de vivre et de se propager que sa congénère. Elle attaque aussi les grains de Mil , au Sénégal , suivant Olivier. Quant aux espèces JRhizophages , c'est-à-dire qui vivent dans l'intérieur des tiges ou des racines, nous citerons : 1° la Calanore pal- miste {Calandra palmarum Fab., Oliv., Cur- culio id. Linn.). Cette espèce , une des plus grandes du g. (elle a près de 2 pouces de long), se trouve dans toutes les collections. Sa larve, connue vulgairement sous le nom de r-^er palmiste, a été figurée par mademoi- selle de Mérian; elle vit dans la moelle du tronc du Palmier, et se métamorphose dans une coque qu'elle se construit avec les fibres qui entourent cette moelle. Les naturels de la Guiane, de Surinam , etc., et même les,créo- les la font griller, et la mangent comme un mets très délicat; 2" la Calandra Guerinii Chevr. ( Conocephalus id. Schcen. ) , qui a 96 CAL été trouvée à Madagascar, sur une espèce de Vaquois (Pandanus), g. d'arbres voisin des Palmiers ; 3° la Calundra acupimcuaa Chevr. ( Scij pliophorns acupunciaïus Schœnh.) , qui vit au Mexique, dans la tige ou la racine du Maguey [Agave cubensis), dont les natu- rels obtiennent une boisson qui se convertit en boue infecte, lorsque cette plante est at- taquée par la larve de l'insecte en question ; 4o la Calandra zamiœ ( Splienophonts id. Schœnh.), souvent importée du cap de Bonne- Espérance, et qui éclôt dans nos serres, où elle vit dans la (igc de la plante dont elle porte le nom; 6" la Calandra abbreviata Fabr. , 01 iv. ( Sphenophorm abbreviaim Schœnh.), qui se trouve à la fois en France, en Barbarie et en Sibérie. Cette espèce est la plus grande de celles d'Europe; elle at- teint quelquefois 8 lignes de long , et peut être considérée comme le type du genre ; elle est ordinairement toute noire , et offre une variété à élytres brunes. Il y a lieu de croire que sa larve vit dans l'intérieur de quelques Roseaux. J'ai trouvé plusieurs fois l'insecte parfait sur les plantes aquatiques d'une mare qui existait sur les bords de la Seine, à l'extrémité du Champ-de-Mars , avant la construction du pont d'Iéna ; G" enfin, la Ca- lundra linearis {lihyncliophorus id. Herbst., Calundra lamarindi Christ.). On la trouve quelquefois dans les caisses de conserve de Tamarin, envoyées d'Amérique; ce qui sem- blerait annoncer que cette espèce a une ma- nière de vivre différente de celle des autres, et n'appartient pas au même genre. (D. etC.) XALAMDUÉIDES. Calandreides. ins.— Schœnherr avait d'abord désigné ainsi une di- vision de la famille des Curculionides, ayant pour type le g. Calandre , et qu'il a rempla- tée depuis \)Sir ceWeàe. /xlnjncliophorides. (D.) CALAXDRELLE (diminutif de Calan- dre), ois. —Nom d'une espèce du g. Alouette, y^. arenaria. "CALAI^DRIKIA (L. Calandrini, botaniste italien), bot. pu.— Beau genre de la famille des Portulacacées, type de la tribu des Ca- landriniées, établi par Runth ( in Humb. et Bonp., JV. Gen. et sp., VI, 77, t. 62G), ren- fermant un assez grand nombre d'espèces, croissant surtout dans l'Amérique australe extra-tropicale , très rarement dans la Nou- velle Hollande méridionale. Ce sont des plantes herbacées annuelles ou suffruti- CAL queuses , à feuilles alternes , 1res entières, éstipulées, ovales-lancéolées, charnues, sub- sessiles ou longuement pétiolées ; à fleurs ordinairement très belles, rarement peu re- marquables , axillaircs ou oppnsitifoliées , solitaires ou en grappes , pourpres ou d'un rose pâle. On en cultive dans les jardins près d'une vingtaine , dont l'une des plus belles est la C. dùcolor, recherchée surtout par la beauté de son feuillage, d'un beau vert glauque maculé de pourpre sombre, et de ses larges fleurs d'un rose cocciné. (C. L.) *CALAIVDRI\IÉES. Calandrinieœ. eot. pn. — Tribu établie dans la famille des Por- tulacécs ( votj. ce mot), et ayant pour type le g. Culandrinia. (Ad. J.) *CALAIVDRITES. Calandriles. 1K3. '— JI. le comte de Casteinau désigne ainsi un groupe de Curculionites, composé des g. lihi- ua, Sipalus, Calandra, Âthroiomns , ^mor- phocerus, Cossonus et Drijophihorus. (D.) 'CALAIVE. Calunus. crust. — Sous ce nom est désigné par Leach un genre de Crustacés de la famille des Monocles, et que 31. Edwards range dans son ordre des Copé- podes. Cette coupe générique, à laquelle on rapporte le Cijclops finmaichianus de Miiller, présente tous les caractères généraux des Cyclopes, et en diffère seulement par le manque des 2 antennes postérieures et par le grand allongement des antérieures. (H. L.) CALANTIIE. Calamhe (xa/o;, beau; «v- ôoç, fleur). BOT. pn. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, établi par R. Brown [Boi. reg., 578), adopté par Lin- illey. Le même genre a été nommé Centrons par Dupetit-Thouars , et ylmblyglouis par Blume. Ses caractères sont : Calice étalé ; les 3 sépales extérieurs presque égaux ; les 2 la- téraux étant quelquefois un peu soudés avec le labelle; les 2 intérieurs généralement plus petits que les externes. Labelle embras- sant le gynostcme et soudé avec ses bords, ordinairement éperonné, le plus souvent à 3 lobes, offrant des lamelles ou des tubercu- les sur son disque. Gynosième court; ros- telle pointu; anthère contenant S masses polliniques attachées 4 par 4 à 2 glandes h.- partibles. Les espèces de ce genre, au nombre d'une vingtaine, sont toutes originaires de l'Inde. Une seule croît dans les îles australes d'A- 1 friquc. Ce sont des plantes terrestres, à feuil- CAL les larges et pliées ; à fleurs généralement blanches ou rosées , disposées en longues grappes. (^- ï^-) •CALAMTIIEA, DC. (xaXo'î, beau; av- 60;, fleur). BOT. PU. — Synonyme de Coli- codeiidntm, Mart. (G. L.) •CALAMTÏCA [culamica, coiffe), bot. cr. — Nom que Baltarra donne à un agaric dont le chapeau est blanc , mamelonné , et sup- porté par un pédicule droit , charnu , blanc , pourvu d'un anneau qui naît d'un mycélium blanc j rameux et anastomosé. Pries regarde cette espèce comme une variété de V^gari- cus conslriclus. (LÉv.) CALAO. Buceros, L. ois. — Genre faisant partie des Passereau x syndacty les de Guvier. Ses caractères sont: Grande taille. Bec de très forte dimension, de forme variable quant à sa partie supérieure . mais toujours grand , élevé, comprimé et arqué, de substance cel- luleuse , à bords sinueux ou inégalement dentelés. Narines rondes ou ovalaires, basa- les, ouvertes dans la substance cornée , im- médiatement au-dessous de la proéminence ou casque qui surmonte la mandibule supé- rieure; chez la plupart des espèces, de longs cils aux paupières. Tarses gros, épais ; pieds syndactyles à doigts courts, mais gros et épa- tés , l'interne réuni à sa base , et l'externe jusqu'au-delà du milieu au médian. Ailes de longueur moyenne , à rectrices tertiaires prolongées jusqu'à la pointe des primaires. Queue allongée, ample et arrondie à son ex- trémité; tuyaux des rémiges non recouverts eu dessous, comme chez tous les Oiseaux, par des couvertures inférieures. Plumage rare et très peu fourni , souvent duveteux ou comme poilu , sur la tête , le cou et le tronc. Cuvier a établi , dans son Règne animal , deux sections dans le genre Calao ■ les Calaos à proéminences, et cç\i\ sans proéminences. M. Lesson, dans son Traité, l'a sectionné en trois sous-genres, sous les noms de Tock (Joc^îis), pour les espèces à bec sans proémi- nences, à arêlc vive, à bords lisses ou den- telés ; de Calao [Bnceros) , pour celles à cas- que, et à bords du bec déchirés ou crénelés dans l'âge adulte ; et de Naciba {Bucorvns) , pour une espèce à bec peu courbé, très com- primé , à narines recouvertes de faisceaux de poils rigides, à casque tronqué en avant, où il n'est fermé que par une membrane. T. I!î. CAL 97 C'est le Calao d'Abyssinic , Bucerot Abysii- nicus Gmel. M. Gray ( Lisi of llte gênera ) a remplacé ce nom générique de Buconus (Naciba), Less. , par celui de Tragopan ( Mœhring ) , qui, selon lui, est antérieur et date de 1752. Il adopte comme genres les deux autres sous -genres de M. Lesson, Bnceros et Tockus. Parmi les espèces très variées qu'offre ce genre, dont M. Temminck adonné une mo- nographie et figuré un très grand nombre d'espèces dans ses Planches coloriées , il en est une remarquable entre toutes , non seu- lement par son bec court , gros , presque droit , surmonté d'une protubérance arron- die , à face antérieure, large et presque car- rée ; mais par une queue d'une longueur extraordinaire, très étagée, avec les deux rec - Irices médianes dépassant les deux précé- dentes de 12 à 14 pouces : c'est le Calao a CASQUE ROM) dc Buflou , Buccros galeutus Lalh. En 1829, époque de la publication de la seconde édition du Règne animal de Cuvier, ce savant ne citait encore que la tête de ce rare oiseau qu'on possédait seule au Muséum , et qui seule avait été figurée par Bun"on [PL eul. 933). En 1834, nous rencon- trâmes chez un marchand naturaliste une peau complète et très adulte dc cette es- pèce, et nous nous empressâmes de le faire figurer et de le décrire dans le Magasin de zoologie de Guérin , 1834. Le général Hard- wick l'avait déjà publié dans les Trans. Lin., comme Cuvier l'annonce dans ses addi- tions à la fin du volume. C'est, de toute la série, la seule espèce qui présente une queue à rectrices médianes prolongées , ce qui lui donne 4 pieds 2 pouces dc longueur, du bout du bec à l'extrémilé dc ces rectrices. Il habite les îles dc Java et Sumatra, et aussi la presqu'île de Malacca. Le genre Calao fait partie de notre famille des Bucéridées et de notre sous-famille des Bucérinées. Ployez ces mots. (Lafr.) Les Calaos sont des Oiseaux d'un naturel taciturne qui vivent en troupes nombreu- ses dans les forêts des contrées chaudes de l'ancien continent et de la Nouvelle -Hol- lande. Leur vol est pesant et de peu dc durée, et ce désavantage n'est pas compensé par la facilité de la marche ; bien loin de là, cet 7 98 GAL exercice paraît les fatiguer beaucoup ; et , quand ils sont à terre, ils saulent comme les Corbeaux: aussi se tiennent-ils presque tou- jours perchés sur les arbres les plus élevés, et choisissent-ils de préférence ceux dont le feuillage est peu touffu, et même les bran- ches desséchées. La nourriture des Calaos consiste en fruits, en graines et en Insectes. Vérilables omni- vores, ils se repaissent également de chair fraîche ou putréfiée ; ils font la chasse aux Rats et aux Souris , qu'ils gardent pendant quelques instants dans leur bec pour les ra- mollir, et qu'ils engloulissent dans leur large gosier après les avoir jetés en l'air. On dit même que les grandes espèces suivent les chasseurs pour dévorer les intestins ou les débris du gibier qui leur sont abandoHnés. Les Calaos, retirés dans les lieux sombres, font entendre de fréquents claquements de bec produisant un bruit de nature singulière et qui s'entend au loin. Leur cri ordinaire est un mugissement sourd , quelquefois en- trecoupé d'un petit gloussement aigu. C'est dans le creux des arbres qu'ils con- struisent leur nid: ils s'y retirent chaque soir, lors même que le temps de l'inctiba- lion est passé. La ponte consiste en quatre ou cinq œufs , communément d'un blanc sale , que couvent alternativement le mâle et la femelle. Ils ont grand soin de leurs petits , qui ne les quittent qu'à un âge avancé. Le bec des jeunes Calaos diffère essentiel- lement de celui des adultes. Dans leur jeu- nesse il est de nature consistante ; et, à me- sure que l'oiseau avance en âge , son bec , en prenant de l'accroissement , devient de plus en plus celluleux; il s'amincit même au point de devenir diaphane , de sorte que, malgré ses proportions monstrueuses, il est fort léger , et ne trouble en rien leur équi- libre. Dans les Indes , où certaines espèces sont en grande vénération , les Calaos sont nour- ris dans les maisons , qu'ils purgent des pe- tits Rongeurs qui les infestent. Dans l'état de domesticité, ces Oiseaux mangitnt du pain, et s'accommodent de tous les genres de nour- riture; la coloration ordinaire de leur plu- mage est le noir ou le gris relevé de blanc. La chair des Calaos est délicate ; et celui Û&S Moluques , C. bydrocorax , qui vit prin- CAL cipalement de noix muscades , a un famet très agréable. Le nombre des espèces de ce genre est con- sidérable, et semble représenter dans l'an- cien monde les Toucans qui habitent exclu- sivement l'Amérique, dont ils diffèrent ce- pendant par la conformation de leur langue, petite et placée au fond de la gorge, tandis que chez ces deniiers elle est longue , grêle et barbelée. (C. 0*0.) CALAPPE. Calappa. cf.ust. — Genre ^e Crustacés décapodes brachyoures , de la fa- mille des Oxystomes, de la tribu des Ca- lappiens, établi par Fabricius,etainsi carac- térisé : Carapace fortement bombée en des- sus , très large en arrière où elle se prolonge de chaque côté, de manière à former, au-des- sus des pattes 4es quatre dernières paires, une voûte sous laquelle ces organes sont complélcraent cachés. Front étroit, triangu- laire ; orbites petits et presque circulaires j yeux gros et courts. Antennes internes de grandeur médiocre et se reployant presque verticalement sur le front. Épistome non dis- tinct; cadre buccal se terminant antérieure- ment par un canal longitudinal divisé en deux gouttières distinctes qui servent à con- duire au dehors l'eau venant des bran- chies. Plastron sternal très étroit. Pattes de la première paire très grandes , disposées à s'appliquer contre la bouche et à cacher en- tièrement la partie antérieure du corps; les- suivantes grêles , de longueur médiocre et terminées par un article slyliforme et can- nelé. Abdomen de la femelle offrant sept articles, et seulement cinq chez le mâle, les trois qui précèdent le pénultième étant sou- dés entre eux. Les espèces que cette coupe générique renferme sont au nombre de huit, d'une taille assez grande, et habitent des mers très variées, car on les rencontre dans la Méditerranée, dans celles des Indes et d'Asie, et jusque sur les côtes d'Afrique baignées par le grand océan Atlantique. Des deux espèces que la Méditerranée nour- rit dans son sein , nous citerons le C. gra- induia Fabr. , très abondant sur les côtes de l'Algérie, fort bon à manger , et d'une di- gestion facile. (H. L.) * CALAPPIEIVS. Calappii. cedst. — M. Milne-Edwards [tJisi. nai des CVu5(.) dé- signe sous ce nom une tribu de Décapodes bra- chyoures, famille des Oxystomes, et dont les- GAL caractères peuvent être ainsi exposés : Cara- pace tantôt circulaire, tantôt très élargie, et toujours plus ou moins bombée. Front de largeur méiiiocre ; bords latéraux de la ca- rapace minces et plus ou moins dentelés. Antennes externes petites, distinctes. Pattes externes fortes, comprimées, courbées de manière à s'appliquer contre la région buc- cale, et armées en dessus d'une crête plus ou moins élevée. Ouvertures par lesquelles Feau arrive dans les cavités respiratoires disposées de la manière ordinaire au devant de la base des pattes ; nombre des branchies normal. Les genres Calappa , Platijmera, Mursia,Crijpti>soma, Thealia, Orilhya, Ma- tuta et Hepaïus appartiennent à celte tribu. (H. L.) *CALASPIS (xcxJo'ç, beau ; âiT7r'ç,écusson). INS. — Genre de Coléoptères létramères , fa- mille des Chrysomélines , tribu des Cycli- ques, fondé par M. Eopt{Colcopteri.si's Ma- nual, 1840, p. ICO, 182) sur le Cassida grcssa de Linné , et créé antérieurement dans le Catalogue de M. Dejean, sous le nom d'Eu- genysa. (C.) CALATHE. Calaihus [xxkoSoz, corbeille). iKS. — Genre de Coléoptères pentamères , familTe des Carnassiers , tribu des Carabi- ques, sous-lribu des Calathiles, établi par Bonelli , et adopté par tous les entomologis- tes. L'un de ses principaux caractères est d'avoir les crochets des tarses fortement den- telés en dessous. Les Insectes de ce g. sont de moyenne taille, très vifs, et généralement de couleurs sombres. On les trouve sous les pierres, au pied des arbres, dans les endroits froids et humides. Ils paraissent propres à l'Europe et au nord de l'Asie , de l'Afrique et de l'Amérique. Le dernier Catalogue de M. Dejean en mentionne 25 espèces, parmi lesquelles nous citerons comme type le Ca- laihus cisteloides Illig. , dont le Calaih. fri- gidiis n'est qu'une variété. — Celte espèce se trouve à la fois en France et dans la Perse occidentale. (D.) "CALATIIEA {calaihus, petit panier), bot. PH. — Genre établi par Meyer {Esseq. 6) dans la famille des Cannacées , pour des plantes herbacées de haute taille , originaires de l'Amérique tropicale. On en connaît aujour- d'hui une vingtaine d'espèces. (C. d'O.) CALATIIIDE. Calniliidis ( xâ>a9o; , cor- beille), bot. ph.— M. Henri de Cassini ap- CAL 99 pelait ainsi l'in florescence des Synanlhérées, plus généralement désignée sous le nom de capitule. P^oi/ez ce mot. (A. R,) CALATIIÏDIFLORE. Calaihidifloms {ea- Uithn.i, corbe\\\e ; Jlos , fleur), bot. ph. — On appelle ainsi l'involucre, lorsqu'il entoure un clinanlhe chargé de fleurs sessiles ou presque sessiles, comme cela a lieu dans les Synanlhérées. 'CALATIiroiPHORE. Calathidiphorum (xa),a9oç, corbeille ; (p/po), je porte), bot. rn. —Cassini donne ce nom à la partie commu- nément hérissée de poils qui , dans les Sy- nanlhérées, porte les calathides du capitule. •CALATIIITES. Calaihiies. iks. — M. le comte de Caslelnau [Hist. uat.de.i t.nim.artic, faisant suite au Buffon-Duménil, t. [, p. 100) désigne ainsi un groupe de Coléoptères, de la tribu des Carabiques, qui se compose des g. Dolichus, Ctenipus, Calaihus, Pri.slodactyla et Taphria. Ce sont des Insectes très agiles, de moyenne taille , presque toujours de cou- leurs sombres. Ils habitent au pied des ar- bres, sous les pierres. P.lusieurs espèces sont aptères ; quelques unes hivernent sous les écorces des arbres. (D.) CALATÏIIJS. INS. — f^oyez calathe. 'CALliOA,Cavan.(nom propre), bot, ph. — Un des synonymes du genre ÇuauiocUl, Tourn. (C. L.) CALCAIRE. Calcarîus [cnlx, ois, chaux). MIN. — Pierre calcaire ; pierre à chaux. Cet adjectif, pris substantivement, est devenu un nom spécifique, par lequel on désigne mainte- nant l'espèce minérale qu'Haiiy appelait Chaux carbonatée, c'esl-à-dire le Carbonate de chaux rhomboédrique. Le Calcaire peut être considéré, soit comme espèce minérale, soit comme roche. Dans le premier cas, il com- prend les nombreuses variétés connues sous les noms dé Spath et de Stalactite calcaire, d'.\rbâtres, de Marbres salins et Marbres or- dinaires, de Craie, Marnes, Pierres à chaux et à bâlir,etc. Son histoire minéralogique sera faite avec détails au mot cabbonates, où il se trouvera ainsi rapproché des autres espè- ces avec lesquelles il a le plus de rapports. Considéré comme roche, c'est-à-dire comme masse minérale formant de grands dépôts dans la nature , il est extrêmement répanda dans tous les terrains de sédiments , depuis les plus anciens jusqu'aux plus modernes ; et, par ses modifications de structure et de 100 CAL composition, constitue un grand nombre de variétés particulières, connues sous les noms de Calcaire lamellaire ou saccharoïde , de Calcaire compaclc, dc Calcaire oolilhiqne, de Craie, de Calcaire grossier ,àe Calcaire niar- iietix, de Calcaire siliceux, de Calcaire (jlo- buli forme, elc. Tous ces Calcaires n'ont pas la même origine, et sous ce rapport on les dis- tingue en Calcairesmélumorpliiques, Calcaires marins , Calcaires d'eau douce, Calcaires de sources minérales. Voij. ROCHES. (Del.) CALCAIRE. Calcuriu.% [cnlx, cis, chaux). GÉOL. — Terme employé génériquement par les géologues pour désigner les masses miné- rales ou roches, qui, étant essentiellement composées de Chaux carbonalée, se dissol- vent plus ou moins complètement, avec effervescence, dans l'acide nitrique, et donnent de la Chaux caustiquepar la cal- cination ; tels sont les marbres statuaires, les diverses sortes de marbres colorés , la pierre lithographique , le Calcaire ooli- thique , la Craie , la Pierre à grains gros- siers des environs de Paris , etc. Ces exem- ples indiquent combien les Calcaires pré- sentent de variétés sous le rapport de leur composition, de leurs caractères extérieurs, de leurs propriétés, et aussi sous celui de leur mode de formation. En effet, les uns sont uniquement de la Chaux rarbonatée, cristallisée, incolore (.Marbre statuaire. Sta- lactite, Albâtre) ; dans d'autres, celte sub- stance est intimement combinée avec de la Magnésie et de la Silice (Dolomie, certains Travertins), et la texture de ces roches an- nonce que leurs molécules ont été rappro- chées, ou au moins disposées en vertu d'une action chimique. La plupart des Calcaires au contraire, ceux qui, dans la composition du sol , jouent le rôle le plus important, ont évidemment été formés par voie de sédi- ment. Ce sont des mélanges en proportions très variables d'Argile et de Sable avec des particules de Chaux carbonatée de diverses grosseurs détachées de roches préexistan- tes , ou de corps organisés. Ces matières , charriées par les eaux, se sont déposées si- multanément et successivement sur le tra- jet de celles-ci; souvent elles ont été co- lorées par des substances métalliques ou charbonneuses , et leur consistance ac- tuelle est le résultat d'une simple cohé- sion, ou l'effet d'un ciment cristallin qui a CAL pénétré après coup les amas sédimentaires. Un assez grand nombre de sources qui pa- raissent provenir de l'intérieur de la terre versent encore à la surface du sol émergé et dans les bassins remplis d'eau, une quantité considérable de Chaux carbonatée qui entre dans la composition de roches calcaires cristallisées et sédimentaires qui se forment encore journellement; d'une autre part, les Mollusques et les Polypiers sécrètent sans cesse une immense quantité de matière calcaire , et les dépouilles de ces animaux brisées, triturées, deviennent la base princi- pale de la plus grande partie des sédiments que les eaux de la mer déposent sur le fond de celle-ci et sur ses rivages. L'examen et l'étude des roches calcaires de tous les âges conduisent à reconnaître qu'elles ont eu de semblables origines. Les Calcaires sont presque toujours dispo- sés en bancs régulièrement stratifiés, qui al- ternent souvent avec des lits d'Argile, de Grès ou de Sable. Ils renferment de nom- breux fossiles , qui y sont presque toujours entassés pèle -mêle et brisés; parmi eux dominent les débris de Mollusques marins et de Polypiers , tandis que , dans les assises argileuses et arénacées qui alternent dans les mêmes localités avec les bancs calcaires, ces Polypiers sont aussi rares que les végétaux et animaux terrestres et fluviatiles y sont abon- dants. On expliquera au mot formation à quoi il faut attribuer ces différences ; on j verra aussi à cet article qu'il existe des dé- pôts calcaires qui ont été formés dans les eaux douces , et qui contiennent exclusive- ment des débris d'animaux lacustres ou flu- viatiles , mais que la matière calcaire de ces dépôts a une origine différente de celle des principaux calcaires de formation marine. [■■'mjCZ formation , ROCHE , TERRAINS. (C. P.) CALCAIVÉLM {calcaneum, talon j. zool. — On nomme ainsi un des os les plus volu- mineux du tarse, correspondant au semi- lunaire de la main. T^oyez os. *CALCAR [calcar, éperon), ins.— Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mé- lasomes, tribu des Ténébrionites, établi par Latreille , et adopté par tous les entomolo- gistes. Ce g. est fondé sur une seule espèce ( Trogosita calcar Fabr. ) retranchée du g. Trogosite de cet auteur, la même que le Te- nebrio elongaïus de Herbst. Cette espèce se CAL trouve en Espagne, en Corse et en Barbarie. Elle est figurée dans Y Iconographie du Hhjne animal de Cuvier, pi. 30, fig. 8. (D.) CALCAR. MOLL. — Nom latin du g. Épe- ron de Mon tfort. •CALCARATA , Pall. ois. — Synonyme de Bruant de Laponie. 'CALCAniFOl\ME.Calcariformis{calcar, éperon ;/'orma, forme), bot. ph. — Cette ex- pression s'emploie pour tous les appendices naissant des organes floraux, et qui sont pro- longés en forme d'éperon : tels sont ceux qu'on observe sur les étamines antérieures des Violettes. (A. R.) CALCARINE. Calcarina, d'Orb. (dimi- nutif de calcar, éperon), foram.— Ces jolies petites Coquilles, qui représentent lout-à-fait une molette d'éperon, ont été réunies par nous en un genre ainsi caractérisé : Coquille libre, spirale, déprimée, très rugueuse. Spire enroulée sur le côté, entièrement appa- rente en dessus, embrassante en dessous. Lo- ges prolongées en appendices marginaux, souvent très allongés. Ouverture en fente longitudinale contre l'avant-dernier tour de spire. — Les espèces de ce genre, très grosses relativement aux autres Foraminifères, ont quelquefois jusqu'à 3 millimètres de dia- mètre. On les trouve seulement à l'état vi- vant sur les bancs de Coraux des îles océa- niennes. (A. d'O.) "CALCEARIA {calcearium , chaussure ). BOT. PII. — Le genre de la famille des Orchi- dées, ainsi nommé par Blume {Bijd>\, 418), doit être réuni au genre Cori/muilies de R. Brown. Voyez corysantiies. (A. R.) CALCÉDOINE. MIN. -^Oy.nUAIlTZ AGATE. CALCÉOLAIRE. Culceolaria [calceoltis , petit soulier ; forme de la corolle chez ces plantes), bot. pu. — Genre extrêmement re- marquable de la famille des Scrophularia- cées, tribu des Verbascées, établi par le père Feuille ( Obs. III, t. 12) , et renfermant au moins une soixantaine d'espèces indigènes du Chili et du Pérou. Ce sont des plantes annuelles, suffrutiqueuses ou frutiqueuses , acaules ou caulescentes , à feuilles opposées ou ternées, très rarement alternes, très en- tières, dentées, crénelées ou dentées en scie, quelquefois pennatiparlies ou pennées , to- menteuses, soyeuses ou veloutées ; à pédon- cules uni-mulliflores, alaires, axillaires , en corymbes terminaux; à fleurs jaunes, blan- CAL 101 chesou pourpres. On en cultive environ une vingtaine dans les jardins d'Europe, où plu- sieurs d'entre elles ont produit un très grand nombre de charmantes variétés qui font les délices des amateurs. En effet , les fleurs de ces variétés , bien supérieures en beauté et en grandeur à celles du type , afl^ectent tou- tes les nuances du jaune, du blanc et du pourpre , et portent en outre , vers la partie inférieure de la corolle, sur le sabot propre- ment dit , de larges macules ou une mul- titude de petits points d'une autre couleur, dont l'effet est inGnimenl gracieux. (C. L.) *CALCEOrAR, Lœlïl. {calceolus, sorte de chaussure), bot. ph. — Un des nombreux synonymes du genre Jotiidium, Vent. (C. L.) CALCÉOLE. Calceolus {calceolus, petit soulier), moll. foss.— Genre de Coquilles fos- siles de l'ordre des Conchifères Monomyai- res de Lamarck , établi par cet auteur dans sa réforme du genre Anomie de Linné. Il a persisté à lui conserver sa place dans la fa- mille si peu naturelle des Rudisles, dont il a formé un groupe voisin des Brachiopodes; mais les observations récentes des concliylio- logisles modernes et entre autres celles de M. Deshayes , ont confirmé les rapports qui existent entre les Calcéoles et les Cranies, comprises aujourd'hui dans la famille des Brachiopodes. Les caractères de ce genre sont: Coquille bivalve, symétrique, régulière; valve inférieure grande, conique, courbée, plane en dessous , convexe en dessus , ou- verte obliquement, fort épaisse; valve su- périeure peu convexe, operculiforme, striée en dedans et partagée dans le milieu par une lame perpendiculaire; charnière droite, mul- tidentée sur la valve inférieure, articulée avec la valve supérieure par une seule denl moyenne, conique, inlrante , plus grosse et plus saillante que les autres. Animal tout-à- fait inconnu. On ne connaît que 2 ou 3 espèces de Cal- céoles trouvées en .\llemagne. (C. u'O.) CALCEOLUS, Benth. {calceolus, petit soulier), bot. pu. — Synonyme sectionnaire du genre Coleus, Lour. (C. L.) CALCIPIIYRE {calx, cis, chaux ; tpuoM, je pétris), géol. — Nom proposé par .^I. AI. Brongniart pour une roche calcaire , tantôt compacte , tantôt grenue , renfermant du Feldspath , du Pyroxène, du Grenat ou de l'Amphibole. Cette dénomination répond à 102 CAL celles de Calcaire feldipathique , pyroxéni- que , grenaiique e{ ampliiùolique. (C. d'O.) *CALCI1'I1YTES { calx, cis , pied, base ; yvTÔv, plante), bot.— M. de Biainville, dans l'article zooPiiVTES du Dictionnaire des scien- ces naïuielies , cl dans son Manuel d'ylciino- logie, nomme ainsi des corps organisés végé- taux, tels que les Corallines cl certains Fu- coïdes, etc., qu'avant lui la plupart des zoologistes réunissaient aux Zoophytes. Il en sera question à différents articles de ce Dic- tionnaire , et au mol zoophytes. Voici com- ment il caractérise les Calciphytcs : Corps organisés, phytoidcs, plus ou moins solides , fixes , sans radicules pénétrantes , composés de deux substances : l'une inté- rieure , plus ou moins Dbreuse ; l'autre ex- térieure, crétacée, poreuse, continue ou non, d'où résultent alors deux espèces d'arlicula- lions. (P. G.) CALCITRAPA (suivant Theis, de calx , talon, et napp, piège, nom celtique ; l'invo- lucre est couvert de fortes épines ). bot. ph. — Section du g. Centaurée, comprenant les espèces dont les folioles de l'involucre por- tent des sortes d'appendices palmés, offrant au centre une longue pointe épineuse , ac- compagnée à la base de deux pointes plus courtes. La Centaurée chausse -trappe croît communément le long des chemins, et passe pour un sudorifique. (J. D.) "CALCITUAPOIDES, Vaill. {Calcilrapa et £T<îo:, ressemblance), bot. pu.— Synonyme dfi Calcilrapa. CALCIUM. CnraiB. — Ce ra-^tal a été obtenu pour la première fois par Davy, vers 1808, en décomposant la chaux par l'aclion de la pile. Le calcium est solide, d'un jaune pâle, estrèmemenl brillant; sa densité égale 1 ,58. La cassure est grenue. Il se réduit facilement en feuilles aussi minces que du papier. Comme le fer, on peut couper, forer, limer le calcium. Le choc répété du marteau le rend aigu et cassant. Exposé au contact de l'air sec, le calcium garde assez longtemps son brillant. Placé au contraire dans l'air humide, il se ternit avec rapidité et se recouvre peu à peu d'une cou- che grisâtre d'oxyde de calcium (chaux). L'eau froide lui fait subir la même altéra- tion. Soumis à l'action de la chaleur, le cal- CAL cium entre en fusion au rouge-ceri.se et brûle ensuite avec une flamme pourpre, en répandant une vive lumière : un fragment de métal, gros comme la pointe d'une ai- guille, produit en brûlant un gbbe lumi- neux ayant jusqu'à 4 centimètres de dia- mètre. Les flammes colorées par le Calcium donnent au speclomètre (voy. Spectromé- tkie) une raie jaune et une raie violette. La calcium se combine en deux propor- tions avec l'oxygène: un seul de ces compo- sés offre de l'importance. C'est le protoxyde de calcium connu vulgairement sous le nom de chaux. On l'emploie libre, combiné, ou simplement mélangé avec d'autres substan- ces dans les arts et l'industrie. les ciments, les moriiers, le plâtre., le marbre, la craie, sont des composés de chaux. On a longtemps préparé le calcium par le procédé de Davy, qui consistait à faire agir une pile énergique sur un globule de mercure placé dans un vase de chaux, et à distiller ensuite l'amalgame de calcium ainsi produit Aujourd'hui on obtient le calcium en décomposant au rouge l'iodure de cal- cium par le potassium. La réaction est des plus violentes et doit se faire à l'abri du contact de l'air. Le calcium n'a pas encore d'emploi bien étendu dans l'industrie et il n'est d'aucun usage eu médecine. On s'en sert depuis peu pour produire de jolis efl'els de pyro- technie. Dérivés du calcium. — Les dérivés du calcium sont fort nombreux. Nous avons parlé de la chaux, du sulfate de chaux ou gypse, des diverses variétés de carbonates calcaires aux mots Chaux, Gypses, Cakbo- NATES, nous ferons connaître ici un composé du calcium qui offre un intérêt tout parti- culier à cause du rôle probable qu'il joue dans certains phénomènes naturels. Ce coin posé est le sulfure de calcium. Sulfure de calcium. — Le sulfure de calcium se trouve tout formé dans l'eau de certains lacs, et dans celle de la mer, où il paraît fournir une partie du carbonate de chaux nécessaire à l'existence de beaucoup d'animaux aquatiques. Les terrains séléniteux renferment aussi parfois du sulfure de calcium qui peut, grâce à sa solubilité dans l'eau, s'introdnire dans les plantes et leur apporter une por- CAL lion de la chaux dont elles oni besoin. Ou | comprend flonc Timpoi tance du rôle que doit | jouer le sulfure de calcium dans la nature, j aussi exposerons-nous les circonstances dans lesquelles il se produit, et celles dans les- i quelles il se convertit en carbonate de ciiaux. Toutes les fois qu'une eau renferme en même temps du sulfate de chaux et des matières organiques, ces matières enlèvent de l'oxygène au sulfate qui se convertit en sulfure. CAL lOS Sulfate de cliaux. Sulfure de calcium. C'est ce qui arrive particulièrement dans les eaux d'Enghien, dans celles de Passy et dans celles qui s'dcoulent sur un terrain séléniteux, fortement chargé de détritus végétaux. Le même fait se reproduit encore à l'embouchure de certains fleuves ; aussi, comme nous l'avons dit, rencontre-t-on parfois du sulfure de calcium dans l'eau de la mer. Or, que se passe-t-il lorsque ce sel ar- rive en solution au contact de l'air? 11 absorbe à la fois de l'oxygène et de l'acide carbonique et se chaUji^e en carbonate de chaux, en dégageant de l'hydrogène sulfuré. En efl"et : CaS + HO + C02 = CaO,C02 + HS Sulfuro de calcium. Carbonate Hydrogène de cliaux. sulfuré. L'eau chargée de sulfure de calcium ré- pand donc toujours uneodeur d'oeuf pourri, due à ce dégagement de gaz. En outre, elle se trouble peu à peu au contact de l'air. Ce trouble, causé par la formation du carbo- nate de cliaux, a fait penser, comme nous l'avons annoncé, t^ plusieurs observateurs, que le sulfure de calcium fournissait une partie du carbonate de chaux que s'assimi- lent, au sein même du liquide, les poissons, les crustacés et une foule d'autres animaux dont il serait trop long de donner ici lénu- mération. On reproduit artificiellement le sulfure de calcium en calcinant au rouge un mé- lange de plûtre et de charbon. (E. BOUTMT.) *CALC0111R1X (x,«X)cd;, airain; 6o£ç, cheveu, filament), bot. cr. ~ (Phycées.) Ce genre, créé par M. Desvaux elcilé par Agardh {Consp. crilic. Diuiomacearum) , renferme plusieurs espèces de la famille des Diato- mées qui doivent rester dans les g. Sdiizo- 7iem,i et Micromega. L'aspect brillant et mé- tallique que prennent, en séchant, les fila- ments de ces Algues, explique l'élymologie du nom de ce g., qui devrait, pour plus de régularité , cire écrit ciialcotiirix. (Bréb.) CALCLL. Culculns (catciiln.^, pctilcaillou, gravellc). anat. —On donne ce nom à cer- taines concrétions qui se forment acciden- tellement dans le corps des animaux. Quel- ques auteurs établissent cependant une dif- férence entre le calcul et là concrétion ; ils réservent le premier de ces noms pour les corps inorganiques qui se forment dans les canaux ou réservoirs tapissés par une mem- brane muqueuse, tels que la vessie, les con- duits biliaires; tandis qu'ils donnent le se- cond à ceux qui se rencontrent dans les au- tres voies ou dans l'épaisseur des organes. Comme celle dislinclion n'offre aucune im- portance réelle, nous renvoyons au mol con- crétion l'examen de tous ces produits anor- maux. (A. D.) CALDASIA ( Joseph Caldas, botaniste es- pagnol ). BOT. PII. — Genre de la famille des Polémoniacées, établi par Willdenow {fJon. BeroL), et ne renfermant qu'une espèce. C'est une petite plante du Mexique, herba- cée, annuelle, très rameuse, couverte de poils glanduleux, à feuilles alternes, cré- nelées-dentées en scie ; à pédoncules axil- laires, géminés, uniflores, ébracléés; à fleurs assez petites, d'un beau bleu violacé. Elle est cultivée dans les serres en Europe. — Deux autres g. ont aussi reçu ce nom: l'un, établi par Lagasca, est syn. d'Oreomyrrlns, Endl. ; l'autre, créé par Mutis, est syn. du g. Helo- si.s, Rich. ^C. L.) CALDCLIJ"VIA (Alex. Caldcleugh , mem- bre de la Société d'horticulture de Londres). BOT. pn. — Genre de la famille des Saxifra- gacées, tribu des Cunoniées, formé par Don ( Edimb. new. Philos. Journ., IX , 92) pour un petit arbrisseau du Chili, à fc-uillcs oppo- sées, simples, coriaces, lancéolées, glabres, glauques en dessous, grossièrement dentées; à stipules interpéliolaires lancéolées , déci- dues ; à fleurs blanches , disposées en pani- cules axillaires. On le trouve quelquefois lOh CAL dans les jardins des curieux en Europe.(C.L.) CALEA ( xa).o5 , beau ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées , Iribu des Sénécionidées, qui a pour caractères : Capitule multiflore , parfois homogame ou radié, à ligules femelles; fleurons jaunes. Invoiucre ovale ou rarement campanule , et formé d'ccailles imbriquées, souvent obtuses et sèches. Réceptacle plus ou moins coni- que, couvert de paillettes. Rameaux des styles dépourvus d'appendices. Fruit cylin- drique , comprimé ou anguleux. Aigrette formée de plusieurs paillettes (5-20) souvent linéaires-lancéolées, scarieuses, acuminées,- uninervées, presque égales. — Les Calea, ori- ginaires de l'Amérique équinoxiale, sont en général des arbustes garnis de feuilles op- posées, 3-nervées, rudes, entières ou den- tées. (J. D.) *CALEACTE ( Calea et àxrî; , rayon ). BOT. PU. — Section du g. Calea, comprenant les espèces à capitules rayonnes. — Ce mot est aussi employé par M. Lessing pour dési- gner une plante synonyme de Leminuiium de M. De Candolle. (J. D.) CAÎ.EAÎVA. BOT. PH. — Le genre ainsi nomnjé par R. Brown [Prodr., I, p. 329), et que M. Endlicher appelle Caleya, appartient à la tribu des Aréthusées. Il se compose de 3 espèces originaires des côtes de la Nou- velle-Hollande. Ce sont de petites plantes terrestres et glabres, offrant une seule feuille radicale, linéaire, enveloppée à sa base par une gaine. Leur hampe est nue et porte une ou deux fleurs ordinairement verdâtres , ayant le labelle et le gynoslème d'un brun foncé. Le calice est comme à 2 lèvres, formé de sépales étroits et presque égaux. Le la- belle, onguiculé à sa base , a son limbe concave et vésiculeux , susceptible de cer- tains mouvements d'irritabilité. Le gynos- lème est dilaté cl pctaloide, concave, terminé par une anthère persistante, contenant 4 masses poiiiniques. (A. R.) CALEBASSE, bot. ph. — Nom donné aux fruits de plusieurs espèces de Cucurbilacées et à celui du Baobab. Ainsi l'on appelle C. DOUCE, le Cucurbila lagenaria ; C. d'jierbe, une variété de l'espèce précédente qu'on mange aux Indes comme le Concombre avant sa maturité, et qui y est connue sous le nom de Belaschora ; C. lu Sénégal, le fruit de V Adansonia. {C. v'O.) CAL CALEBASSIER. bot. ph. — Synonyme de Crescentia. *CALEBRACIIYS , Cass. (xallo; , beau, Sp'xx'k, court). BOT. ph. — Synonyme de Ca- lydermo.t, Lagasc. CALECTASIE. Caleclasia (xa^o'ç, beau ; l'xraTi;, développement), bot. ph. — Genre établi par R. Brown à la suite des Joncées, et qui se compose d'une seule espèce origi- naire de la Nouvelle-Hollande. C'est un ar- buste très rameux, à feuilles aciculaires, un peu engainantes à leur base , portant des fleurs bleues et solitaires au sommet de leurs jeunes rameaux. Chacune d'elles est enve- loppée à sa base par la gaine des feuilles. Le calice est coloré, tubuleux et hypocratéri- forme ; son limbe est étoile et à G lobes égaux, dont 3 un peu plus extérieurs. Les étamines sont au nombre de 6, et incluses. Le fruit est une sorte d'akène enveloppé dans le tube calicinal persistant. (A. R.) *CALECTASIÉES. Calectasiœ. bot. ph. — M. Endlicher appelle ainsi un petit groupe de la famille des Joncées, qui ne se compose que du seul genre Caleclasia. (A.R.) *CALÉD01\ITE (de Calédonie, ancien nom de l'Ecosse), min. — Nom donné par M. Bcu- dant à un minéral de Leadhills en Ecosse , décrit par M. Brooke sous le nom de Sul- fato- Carbonate de Plomb cuprifère. Sui- vant le minéralogiste anglais , ce minéral cristallise en prismes rhomboïdaux d'envi- ron 95" ; il est composé, sur 100 parties, de 32,8 de carbonate de Plomb , 1 1 ,4 de carbo- nate de Cuivre, et 55,8 de sulfate de Plomb. Il est réductible au chalumeau sur le Char- bon, et solublc avec une légère effervescence dans l'acide azotique, en laissant un résidu de sulfate de Plomb. Sa dureté est de 2,25 ; sa densité de C,4 ; sa couleur, le vert tirant sur le bleuâtre, l'oyez, pour la comparaison de ce minéral avec plusieurs autres substan- ces de composition semblable , le mot sll- fato-carbonates. (Del.) *CALÉFACTION. Calefaciio {cukfaclio , action d'échauffer), phys. — Phénomène en vertu duquel une goutte d'eau projetée sur une plaque métal I ique chaude conserve long temps sa forme globuleuse , avant de s'éva- porer et sans mouiller la plaque. M. Bouligny a étudié avec soin la Caléfaction dont la cause est inconnue. TALE\DRlEr, DEFLORE, bot pu.— CAL Linné, dont le génie éminemment poétique gavait saisir si heureusement les aspects va- riés sous lesquels on pouvait envisager les phénomènes de la végélalion, avait remar- qué que non seulement les divers végétaux fleurissent à des époques difTérentes de l'an- née, mais qu'en général, sous une même la- titude, la même plante fleurit à peu près à la même époque. Ainsi, en Suède, à Upsal, les Daphnés et la Pulmonaire fleurissent en avril, les Violettes et les Primevères en mai, le Thym et la Buglosse en juin, etc. C'est en dressant ainsi un tableau mois par mois de la floraison d'un certain nombre de végé- taux, que l'illustre naturaliste avait formé son Calendrier de Flore. Lamarck, à l'article FLORAISON de V Encyclopédie niéiliodique , a dressé un tableau plus complet de la florai- son pour le climat de Paris. On comprend qu'il doit exister une très grande différence entre le Calendrier de Flore de Linné , fait à Upsal, et celui que Lamarck dressait à Paris. On peut consulter ces deux tableaux dans la Philosophie boutiiique de Linné [éd. I, p. 172) et dans l'Encyclopédie méihodique , vol. 2, p. 510). (A. R.) CALEIVDLLA [calendula, souci), ois. — Genre formé par Swainson dans la famille des Alouettes pour recevoir l'Alouette à gros bec d'Afrique, i^oy. alouette. (Lafr.) CALEINDULA , Neck. bot. pu. — Nom scientiflque du g. Souci. Foy. ce mot. CALEi\DULACÉES. Calendulaceœ. bot. PU. — Sous tribu établie par H. Cassini dans la famille des Synanlhérées, comme premier groupe de la tribu des Composées-Cynarées, et comprenant les divisions Calendulées , Osléospermées et Olhonnées. •CALEXDULÉES. Culendideœ. bot. ph. — Division établie par H. Cassini dans la fa- mille des Synanlhérées, tribu des Cynarées, et renfermant les trois g. Calendula, Oligo- carpus et Tripleris. 'CALEIMDLLIXE. Calendulina [calendula, souci). BOT. PII. — Substance mucilagineuse assez analogue à la gomme, extraite par Geiger des fleurs du Souci oflîcinal. 'CALEMDIMA (xoc/o'?, beau ; fv^v^xa , vê- lement), iss. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Malacodermes , tribu des Méiyrides, fondé par M. Dejean , sur une seule espèce nommée par lui C. viridifa.s- ciaium, et rapportée du Chili par M. Lacor- T. T!J. CAL 105 daire. Ce g. est voisin des Mebjris de Fabri- cius. (D.) *CALE\US (nom d'un devin étrurien). INS. — Genre de Coléoptères télramères, fa- mille des Chrysoîîiéiines, tribu des Éroty- lides , créé par M. Dejean aux dépens du g. Érotyle de Fabricius, et ayant pour type une espèce du Brésil , que j'ai nommée C. si- giiuiicollis dans ma Monographie de ce g., p. :î5, pi. 7,fig. GC. (D.) *CALÈPE. Calepus. iins. — Genre formé par Thunberg aux dépens du g. Hispe, pour VIL spinipes de Fabricius, à cause de ses jam- bes longues, grêles et arquées, dont les deux antérieures sont, chez les mâles, armées intérieurement d'une longue épine. (C. d'O.^ CALEFIIVA. BOT. PU. — Genre de la fa- mille des Crucifères, tribu des Zillées, établi par Adanson ( Fam. , II, 423 ) , et adopté par les auteurs postérieurs. Il ne se compose guère que d'une espèce, croissant spontané- ment dans l'Europe australe , le Levant , et quelquefois aux environs mêmes de Paris. C'est une plante herbacée annuelle, dressée, glabre , à feuilles radicales disposées en ro- sette, courtement péliolées, pennatiparlies , dont le lobe terminal est grand , oblong ou orbiculé etobtus ; les caulinaires sessiles, au- riculées-.Viguës à la base, sagittées, oblon- gues, entières ; à fleurs blanches, en grappes oppositifoliées , allongées, aphylles ; pédi- cellcs filiformes. (C. L.) •CALEPTERl-X ( xoc)ioç , v,', beau , belle ; •ttt/ûv?, aile). iNS. — Leach et plusieurs au- tres entomologistes anglais emploient cette dénomination pour désigner génériquement les espèces que la plupart des auteurs regar- dent comme les types du g. Agrion ; tel est \'yl. virgo L. f^oyez agrion et libelluliens. (Bl.) C AEEY A 'G. Caley, collecteur de plantes). BOT. PII. — M. Endlicher nomme ainsi le g. Caleonade R. Brown. f^oy. caleana. (A. R. CALFAT. OIS. — Nom vulgaire du Loxia oryzivorn, espèce du g. Sénégali. *CALlBRACHOA (xaXJ;, beau; ffpx'xo;, braie). dot. ni. — Genre formé par La Llave et Lexarza ( A^nv. f^ecjei. dcscript. , II, 3), et dont la place, dans le système natu- rel, n'est point encore déterminée. H ne ren- ferme qu'une espèce indigène du Mexique, et ayant le port d'un Convolvulu^. La tige en est procombante , cylindrique ; les rameaux 7' 106 CAL sont alternes, subdichotomes ; les feuilles al- ternes, oblongues, très entières, glabres; les fleurs solitaires, petites, violacées, termi- nant des pédoncules plus courts que les feuilles , et naissant dans les dichotomies. (C. L.) *CALICAL. Calycatis. bot. ph. — 31. Les- tiboudois désigne sous ce nom l'insertion , quand les étamines sont adhérentes. Cette expression répond à celle de Périgync CALICE, Calyx ()caX'4). bot. ph. — Lorsqu'une fleur présente autour de ses organes essentiels (élamines et pistil) deux rosettes ou deux verticilles de feuilles mo- difiées, le verlicille extérieur est le calice et ses folioles constitutives sont les sépales. Entre les feuilles et les brjctées qui accom- pagnent les fleurs on trouve souvent tous les intermédiaires en sorte que les bractées sont des feuilles plus ou moins profondé- ment modifiées. On peut observer des tran- sitions analogues entre les bractées et les sépales. Il suffit pour cela de jeter les jeux sur un bouton de Camellia, sur les inflores- cences de la Pivoine albiflore, du Muflier, etc. L'examen d'une fleur de Rosier à cent feuil- les nous oflre en miniature dans ses scp.iles extérieurs l'organisation même des feuilles caulinaires. Ces sépales sont garni» à droite et à gauche de petits appendices foliacés et se terminent souvent par une expansion de même nature. Le sépale intermédiaire n'est plus garni que d'un côté de petits appen- dices foliacés ; les deux autres sépales qui, dans le bouton, sont recouverts par les trois sépales plus extérieurs, n'ont aucune foliole sur leurs côtés. On voit donc peu à peu la feuille se réduire et se simplifier. Cette structure si instructive a donné lieu au distique si connu : Quinqu'! sumus fratrcs, «nus barbalus et aller, Imberbesque duo ; sum seniiberbis ego. Le calice se distingue généralement du verticilleinterneoudela corolle par une plus grande solidité de tissu et par sa coloration verte. Cependant il y a beaucoup de plantes, particulièrement dans les Monocotylédones, chez lesquelles les pièces des deux verticilles sont toutes revêtues des plus brillantes cou- leurs ou toutes verdàtres. Nous admettons dans ces plantes l'existence d'un calice et d'une corolle, en nous fondant sur les différences CAL que l'on peut observer dans la forme, dans le mode ou le sens de la préfloraison, ou dans le mode d'évolution des pièces consti- tutives de chaque verticille. Lorsqu'une fleur ne présente qu'un seul verticille de folioles ou qu'une seule enve- loppe florale, tantôt verte comme un calice {Chénopodes), tantôt colorée comme une corolle (PopwZflg'e), on est convenu de consi- dérer ce verlicille unique comme un calice et U fleur comme dépourvue de corolle. Enfin il est certaines plantes dans les- quelles les pièces constitutives des envelop- pes florales sont très nombreuses, disposées en une spirale unique, et tellement nuan- cées entre elles qu'on ne saurait dire où finit le calice et où commence la corolle {Calycanihe, Rhipsalis). C'est dans ce cas qu'il est commode d'employer le nom depé- rianlhe pour désigner le calice et la corolle. Le réceptacle de la fleur étant un axe, et les sépales des feuilles modifiées, le propre du calice est d'être formé de plusieurs sé- pales libres, ou polysépale, comme dans la Giroflée, le Géranium, le Pavot, etc. Cepen- dant ces sépales peuvent être réunis par leur base, de manière à constituer un calice nwnosépale, ou plus exactement gamosépale, comme dans VŒillel, la Primevère, le Phy- salis. Cette union se fait à des degrés très- divers, qu'on exprime en disant que le calice est denté, fendu, partit, suivant la profondeur des incisions. Mais ce langage descriptif ne repose que sur des apparences, car le calice gamosépale n'est point une pièce unique entaillée plus ou moins profon- dément. Quoiqu'il en soit, la portion inférieure du calice mouosépale, dans l'étendue de la- quelle les sépales sont soudés, se nomme lube; la partie supérieure, constituée par les sommets libres des éléments calicinaux, se nomme limbe; enfin l'orifice du tube constitue la gorge du calice. L'union des sépales est quelquefois si complète que le calice constitue pour les organes plus intérieurs une enveloppe par- faitement close, qui se rompt lors de l'épa- nouissement de la fleur. Ainsi dans VEsch- schoUzia, c'est une sorte de cône membra- neux que la corolle soulève en le détachant près de sa base : dans les Eucalyptus, Ca- lyplranles et Piliocalyx, de la famille des CAL Myrtacées, le calice forme un petit opercule s'ouvraot également par une ligne transver- sale circulaire. Les botanistes qui se sont occupés d'orga- nogénie ont cherché à savoir comment se développe le calice monosépale, et il paraît résulter des recherches dirigées dans ce sens, que les parties supérieures libres du calice apparaissent les premières et sont ensuite soulevées par une partie commune résultant de la soudure congénitale de la base des sépales. Nous devons faire remarquer ici que dans un certain nombre de plantes le réceptacle fl irai est creusé en une coupe plus ou moins profonde, de forme variable, sur les bords de laquelle sont insérés les sépales. C'est ce qui se passe, par exemple, dans la Rose- On avait d'abord considéré la coupe récep- taculaire comme formée, au moins en partie, par le tube d'un calice gamosépale; mais il est reconnu aujourd hui que, dans un certain nombre de cas, on avait ainsi confondu des parties essentiellement diffé- rentes. Le nombre des sépales varie dans les divers groupes végétaux, mais il est con- stant dans chaque espèce et souvent dans tout un genre. Ainsi les Pavots ont 2 sé- pales; les Tradescanlia eu ont 3; les Épi- lobes, 4; les Géranium, 5; les Caclus, plusieurs. La forme de ces sépales est très-variable : nous ne saurions y insister ici, mais nous devons cependant mentionner les transfor- mations qu'ils présentent dans les familles des Valérianées et des Composées, uii ils perdent fréquemment leur forme membra- neuse pour constituer des aigrettes soyeuses ou plunieuses. Nous ferons remarquer aussi que la forme et la grandeur des sépales sont dans certains cas profondément modifiées par la stérilité des fleurs. Ainsi, dans les Horiensia non cultivés, les fleurs du bord de rinflorescenee qui sont stériles offrent un calice formé de grands lobes membraneux pétaloïdes, tandis que les fleurs fertiles du centre sont munies d'un calice à cinq dents très-petites. Les horticulteurs sont arrivés, comme on le sait, h faire des Hortensias dont toutes les fleurs ont le calice très-développé, ou des Hor- tensias qu'ils disent doubles. CAL 107 Les Ciilices peuvent être réguliers ou irréguliers. Le calice polysépale est régu- lier quand ses parties constituantes sont semblables, insérées à la même hauteur et également distantes ''. tel est celui du Gcra- 7iium. Il peut être encore régulier, bien que présentant des inégalités de (onua ou d'in- sertion, si celles-ci obéissent à une loi uni- forme. Ainsi le calice de la Giroflée est régulier, bien que les sépales ne soient pas insérés à la même hauteur, parce qu'il y a alternativement un sépale inséré plus bas et un sépale inséré plus haut. Le calice poly- sépale est irrégulier lorsqu'il n'obéit pas aux lois que nous venons d'exposer. Le calice est irrégulier dans la fleur de V Aconit Napel. Il se compose en efl"et de cinq sépales péta- loïdes dont le supérieur est fortement creusé en capuchon et le plus grand de tous, tan- dis que les deux latéraux sont arrondis et que les deux inférieurs sont étroits et allon- gés. Il est encore irrégulier dans le Pied- d'alouetle oh \' un des sépales est prolongé en éperon; il l'est aussi dans le Pelargo- nium où un sépale également prolongé en éperon a contracté une adhérence intime avec le pédoncule floral. Ces mêmes lois sont applicables aux ca- lices monosépales, mais ici la régularité exige en outre que les sépales soient soudés à la même hauteur. Quant à sa durée, le calice est caduc lorsqu'il tombe aussitôt que le bouton s'ou- vre (Coquelicot); tomhant, lorsqu'il se flétrit et disparaît peu de temps après la corolle, comme d;nis la plupart des plantes ; ])ersis- tant, lorsqu'il reste en place flétri et des- séché. Dans certains cas, il prend un ac- croissement plus ou moins considérable, soit qu'il demeure membraneux comme chez les Phy salis, soit qu'il devienne charnu {Mû- rier, GaulUera). Les sépales n'étant que des feuilles mo- diGées, leur structure est presque entiè- rement celle qui est propre à ces derniers organes. Us offrent deux ép'dermes nuinis de stomates et un parenehyme, ordinaire- ment uniforme conmie celui de beaucoup de feuilles monocotylédones, parcouru par des nervures. Celles-ci se réduisent souvent à une médiane donnant naissance à des ramifiralions latérales. (Arthur Gnis ) CALICE COi\li\lLlV. BOT. ph. — On appe- 108 CAL lait ainsi autrefois l'involucre qui entoure le capitule dans les plantes de la famille des Synanlhérées et des Dipsacées. f^oijez capi- tule et iNvoi.ucRE. (A. R.) "CALICIÉES. CaUcieœ. bot. cr. — ( Li- chens.) Le genre qui sert de type à cette pe- tite tribu des Lichens gymnocarpes , a été fondé par Persoon ( Usier. Ann., VII, t. 3, fig. 1 à 3) sur des plantes qui jusque là avaient été regardées par Dillen, Linné et Haller comme des Champignons. Acharius adopta le genre de Persoon ; mais il en sé- para plus lard quelques espèces, dont il flt son g. Couiocybe. Enfin Fries , qui forma [Lich. Ear., p. 381) une petite tribu de ces deux g. , y en ajouta un troisième sous le nom de Trachylia. Considérées d'une ma- nière générale, lesCaliciées sont des Lichens composés : 1° d'un hypolhalle peu appa- rent ou disparaissant de bonne heure , et souvent, à l'instar de celui des Fonginées, s'enfonçant en rampant sous les fibres li- gneuses avec lesquelles ses filaments s'en- trelacent; 2° d'un thalle crustacé, granu- leux , qu'on n'aperçoit pas toujours , soit qu'il manque tout-à-fail, soit que, déliques- cent, il s'évanouisse promptement ; 3" enfin d'apothécies orbiculaires ou globuleuses , recouvertes, dans leur jeunesse, d'une mem- branule (Acharius) non persistante, et dont la chute prématurée laisse à nu un disque pulvérulent. Les apolhécies des Caliciées sont sessiles ou pédicellées. La lame proli- gcre, ou le disque, est plane ou convexe, et contenue dans une sorte d'excipulum , qui n'est que la continuation du pédicelle, quand celui-ci existe. On trouve écrit partout que ce disque est recouvert de sporidies nues et pulvérulentes; mais, en étudiant les Cali- cium, nous avons observé que, comme dans les Sphérophores ( voi/ez y/nn. Se. nat, , 2« sér., XV, p. 146, t. 15, f. 1 ), ces sporidies sont primitivement contenues dans des thè- ques accompagnées de paraphyses. Et comme la nature du thalle , quand on le rencontre, ne laisse d'ailleurs aucun doute sur la place que doivent occuper ces plantes, ce nouveau caractère , tiré de la présence de thèques renfermant primitivement les sporidies, vient fournir un nouvel et puis- sant argument contre l'opinion des crypto- gamistes qui classent encore ces productions parmi les Champignons myxogastres. Il est CAL ' pourtant bien vrai que l'aflinité de ces plan- tes entre elles est si grande , que nous som- mes forcé de reconnaître avec Eschweiler (Martius, FI. Bras., I, p. Ci ) que le Conio- cybe furfnracea doit , malgré son apparence lichénoide, et si l'on tient compte de la struc- ture, rentrer définitivement dans la famille des Gastéromycètes. Le capitule sporigère y est en effet formé , comme dans les Lyco- pcrdacées,d'un réseau de filaments très me- nus , anastomosés entre eux , ou d'un vrai capillitium entre les mailles duquel sont pla- cées les spores. Il nous est toutefois impos- sible de prononcer si elles y sont primitive- ment fixées , comme cela est d'ailleurs pro- bable ; car toute la plante est si menue, qu'il faut un grossissement de 800 fois pour dis- tinguer le réseau. Les Caliciées vivent le plus souvent sur le bois mort , et c'est une des raisons qui les avaient fait ranger dans la classe des Cham- pignons. Quelques unes, mais en petit nom- bre , sont parasites sur d'autres Lichens , dont la croûte leur sert de thalle (ex. : Ca~ licium sligoiieUam). Les g. qui composent cette tribu sont, selon Fries, Calicium, Fers. ; Coniocybe, Ach. , pr. part. ; Trachylia , Fr. (C. M.) *CALICI!VAIRE (fleur). Calycinaris. bot. PH. — Le professeur De Candolle appelait ainsi lesfleursdontles pétales multipliés sont dus à la multiplication des sépales du ca- lice. P^oy. MONSTRUOSITÉS VÉGÉTALES. (A. Pi.) *CALICI\AL. Calycinalis, bot. ph. — Cette épithète s'emploie pour toutes les par- lies qui appartiennent au calice. Ainsi l'on dit folioles calicinales pour exprimer les sé- pales ; préflnraison calicinale, etc. (A. R.) *CALICI\'IE\. Calycinianus. bot. m. — M. Mirbel nomme induvie calicinienne celle qui provient du calice , comme dans les La- biées, la Jusquiame, etc. CALICIUM (xa).u?, calyx, calice), bot. cr. — (Lichens.] Ce genre n'est pas resté tel que l'avait créé Persoon , qui y confondait des plantes de familles diverses. Acharius y réu- nit d'abord le CuUcnim furfuraceum Pers. , qu'il en sépara plus tard sous le nom de Coniocybe capitellatum. Le même lichéno- graphe établissait trois sections dans ce g., selon que les espèces avaient leurs apotbé- cies sessiles iAcoUum) ou slipitées, et , dans ce dernier cas, selon qu'elles étaient margi- CAL nées ( Phacoiium) ou que le disque conveie envahissait la marge , comme dans le Bœo- myces (Sirougylium). Plus lard, la première section devint son g. Cyplielium, que M. Che- valier (Fl. Paris.] nomma Calicium , et les deux dernières, c'est-à-dire les Caliciums pé- dicellés, formèrent son genre Calicium dont, par une bizarrerie singulière , notre compa- triote déjà Cil6 flt, lui , son g. Cyplielium , changeant ainsi sans nécessité aucune la si- gnification des deux noms. Quoi qu'il en soit, celui de Calicium est seul resté, la présence ou l'absence du slipe n'ayant pas été, dans ce genre , considérée comme un caractère assez important. Au mot CALiciÉES, nous avons énuméré les principaux caractères du genre dont nous traitons ici ; nous n'ajouterons que peu de choses à ce que nous en avons dit. La croûte {ihallus),à moins qu'elle ne soit hypophléode, est granuleuse, souvent déliquescente, et comme lépreuse , quelquefois absolument nulle. Les apolhécies , cratériformes ou tur- binées, sont slipitéesou sessiles quelquefois dans la même espèce ; d'où le peu d'impor- tance de ce caractère. L'excipulum, carbo- nacé, est souvent d'une couleur différente du stipe. Le disque, plat ou convexe, devient de bonne heure pulvérulent. Voici la struc- ture du nucléus, telle que nous l'avons ob- servée dans le C. leniiculiire, structure soup- çonnée ou entrevue par Eschweiler, mais que nous n'avons trouvée décrite dans aucun ou- vrage. Le disque est convexe, tout couvert à ia maturité de sporidies fuligineuses, oblon- gues, biloculaires, primitivement contenues dans des thèques. Celles-ci sont cylindriques, amincies à la base , de la plus grande té- nuité, et accompagnées de paraphyses, les- quelles, comme on sait, ne sont que des thè- ques avortées. II faut employer un grossisse- ment de 800 fois en diamètre pour les voir bien distinctement. Tant que les sporidies sont contenues dans les thèques, elles ne pa- raissent pas divisées en deux loges par une cloison transversale , c'est-à-dire qu'elles n'ont qu'un seul nucléus. Ce n'est qu'après leur sortie de la thèque qu'elles acquièrent «ne dimension double de celle qu'elles avaient d'abord , et que s'opère la division en deux loges distinctes. Longueur des Ihè- <î«es, — millim. ; diamètre, ,V, millim. — Longueur des sporidies dans la thèque , irb CAL 109 millim. ; grosseur, ,'„„ millim. ; dimensions qui, comme nous venons de le dire, devien- nent positivement doubles à la maturité. Les esp. de ce g. habitent sur le bois mort ou sur la croûte de quelques Licliens. On n'en connaît guère qu'une vingtaine, tou- tes européennes ; au moins n'est-il pas venu à notre connaissance qu'on en ait trouvé dans le Nouveau -Monde une seule qui ne pùl rentrer dans les espèces connues. (C. M.) •CALICULAIRE (estivatioin). Calycula- ris. BOT. PU.— M. De Candolle appelle ainsi un mode de préfloraison dans lequel les piè- ces d'un involucre étant disposées sur deux rangs, l'extérieur ne recouvre ou n'entoure que la base de l'intérieur, à la manière d'un calicule C'est ce qu'on observe, par exem- ple, dans le g. Séneçon. (A. R.) CALICLLE. Calycalus ( diminutif de calyx , calice), bot. ph. —Ce nom s'ap- plique à une espèce particulière d'invo- lucre placé immédiatement en dehors d'une fleur, et appliqué contre le calice de manière à sembler former un second calice. On trouve un Calicule dans plusieurs genres de la fa- mille des Malvacées, comme les Mauves, les Guimauves, les Hibiscus, les Cotonniers, etc., et de la famille des Rosacées,'tomme les Frai- siers, les Potentilles, etc., etc. Tantôt le Ca- licule est composé de folioles ou bractées distinctes, comme dans les Mauves, par exem- ple , où il est formé de trois folioles , et les Fraisiers et les Potentilles, où l'on en compte cinq. Tantôt les folioles qui le constituent se soudent de manière à former un Calicule ga- mosépale, comme on l'observe dans le genre ylltliœa , par exemple. Le Calicule est un organe qui, par ses modifications , peut ser- vir à distinguer les genres dans certaines familles, celle des Malvacées , par exemple. (A. K.) 'CALICULE. Calyculatus [calyx, calice). EOT. PH. — Se dit d'un calice ou d'une fleur accompagnée d'un Calicule , comme dans la Mauve, la Guimauve, etc. (A. R.) *CALIDICTYON (x«>oç, beau; Slx-cvov , filet). BOT. CR. — (Phycées. ) M. Greville a publié sous ce nom [in Liidt. A nat. Sysl. of Bol., p. 452), un nouveau genre de Flori- dées auquel il assigne les caractères sui- vants : Fronde membraneuse, rouge, pres- que foliacée; feuilles s'anastomosant entre elles , et composées d'un réseau nu et arti- 11(1 CAL culé. Le même genre ayant été publié deux ans plus tôt sous le nom de Dictyums par notre savant ami M. Bory de Saint-Vincent, c'est ce dernier nom qui doit être adopté. Voyez DiCTYURUS. (C. M.) CALIDRIS, Cuv. OIS.— Sous-genre dans les Bécasseaux ou Tringas. Foj/e^MAUBÊCHB. CALIGE. Caligus. crust. — Genre de l'ordre des Siphonostomes, de la famille des Pellocéphales, de la tribu des Caligiens, créé par MuUer et ainsi caractérisé : Corps déprimé , ayant la partie antérieure recou- verte d'un test membraneux en forme de bouclier rétréci postérieurement. Antennes proprement dites placées sous le bord du test, courtes, aplaties et composées de deux articles. Yeux au nombre de deux, ovalaires, colorés en rouge chez les individus vivants. Appareil buccal situé en arrière du front, se composant d'un suçoir conique renfermant dans son intérieur deux longs appendices styliformes et dentelés. Paltes-màchoires constituant des organes de préhension , à l'aide desquelles l'animal se fixe sur sa proie. Pattes proprement dites au nombre de 4, dont les 3 premières, fixées sous la por- tion Ihoracique du test, et la quatrième de chaque côté d« pénultième anneau du tho- rax. Abdomen étroit , terminé de chaque côté chez les femelles par un long tube ovi- fère , cylindrique et étendu en ligne droite. 3IiM. Pickering et Dana [American journal oj sciences aiid arts, t. XXXIV, n° 2) ont fait connaître l'anatomie extérieure d'une es- pèce de Caiige trouvée sur les côtes de l'Amérique. Les Caliges se rencontrent ordinairement sur la peau ou sur les parois de la bouche ou de la cavité branchiale des Poissons, et pa- raissent subir dans leur jeune âge des chan- gements de forme très considérables. 1 5 espè- ces environ appartiennent à ce genre, et ont été décrites par M. Milne-Edwards dans le lome 11"= de son Histoire naturelle des Crus- tacés. (H. L.) CALÏGIDES, CALIGITES. crust. — Synonymes de Caligiens. 'GALICIENS. Caligii. crust.— 3L Milne- Edwards [Hist. naturelle des Crustacés, t., II) désigne sous ce nom une tribu qui appar- tient à l'ordre des Siphonostomes et à la fa- mille des Pellocéphales. Les caractères dis- tjnctifs sont : Thorax à aimeaux simples et | CAL sans appendices dorsaux. Bouclier cépha- lique grand , plus ou moins ovalaire, ayant la portion de son bord postérieur se confon- dant avec les deux ou trois premiers s«g- ments thoraciques. Pattes garnies de longues soies plumeuses. Abdomen se terminant par deux petites lames dirigées en arrière , et ne portant pas d'appendices latéraux. Les gen- res Culigns, Chalimus, Trebius, e\, Nogagus sont compris dans cette tribu. (H. L.) CALIGITES. CRUST. — ^OyeSCALIGIDES. CALIGULE. Culigula [calignla , bottine). OIS. — Nom donné par Illigerà la peau qui recouvre le tarse des Oiseaux. CALIGUS. CRUST. — f^oyez calice. *CALlMAi\DE. poiss. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Plie, Plaiessacarditia. 'CALIMERIS (xa).o;, beau; f/^/poç, partie). BOT. PH. — Genre de la famille des Synan- thérées, tribu des Astéroidées , établi par Nées d'Esenbeck pour des plantes herbacées vivaces, à tige anguleuse ; à feuilles entières ou inciso-dentées ; à fleurs en corymbe dont le disque est jaune et dont les ligules sont blanches ou bleues. On en connaît une dizaine d'espèces, originaires, pour la plupart, des par- lies montagneuses de la Sibérie. (C. d'O.) CALIA'EA , Aubl. bot. ph. — Synonyme du g. Doliocarpus, Roland. (C. L.) *CALIMJX, Raf. bot. th. — Synonyme de Pyrularia, L.-C. Rich. *CALIPIiYLLUM , Gaud. (xa:ioç, beau, (p'Alov, feuille), bot. ph. — Synonyme du g. Porphyrion, TàUSCh. (CL.) CALISPERME. Calispermwn (xa)io;, beau; aiz;pij.a, semcncc). bot. pu. — Genre établi par Loureiro dans la Flore de la Cochin- chine, pour un arljrisseau grimpant, ra- meux, inerme, à feuilles alternes et à fleurs en grappes terminales, que l'auteur avait placé à la fin de la famille des Berbéridées, et que les botanistes modernes ont relégué dans les Gênera iucertœ sedis. (C. d'O.) CALLA ( nom que donne Pline à une plante indéterminée). bot. ph. — Famille des Aroidées, tribu desCallées,dansla sous- famille des Callacées. Ce g. se compose d'un petit nombre d'esp., et a pour type le Calla palusiris L., qui Croît dans les tourbières des montagnes desVosges. Les caractères de ce g. peuvent être ainsi résumés : Spathe ordi- nairement presque plane; spadice, nu dans sa partie inférieure , et tout couvert dans CAL le reste d'élamines et de pistils entremêlés. Étamines longues ; leur iilet, dilaté dans sa partie supérieure , écarte les deux loges de l'anthère qui sont presque globuleuses, et s'ouvrent par un sillon longitudinal. Ovaire surmonté d'un stigmate sessile et discoïde, à une seule loge contenant un assez grand nombre d'ovules dressés au fond de la loge. Le fruit est une baie oligosperme. (A. R.) *CALLACÉES. Caltaceœ. bot. pu. — L'une des grandes divisions ou sous-ordre établi par MM. Scholt et Endlicher dans la fa- mille des Aroidées. f^oyez aroïdÉes. (A. R.) CALLAIIIAS (xa>>apc'a?, merlan), poiss. — Nom vulg. d'une esp. du g. Gade, G. calla- rias L. "CALLÉES. Calieœ. bot. pu. — L'une des tribus établies dans la famille des Aroidées. Koijez ce mot. (A. P».) *CALLEIDA (xaÀo'ç, beau; sTtîoi;, forme), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, Iribu des Troncatipennes, établi par M. Dejean dans son Specie-s géné- ral, et adopté par tous les entomologistes. Les espèces de ce g. étaient confondues au- paravant avec les Cymiudis, les Drobius et les Lebia ; mais elles se distinguent facile- ment des premiers par leurs tarses dont le pé- nultième article est fortement bilobé, et des deux autres par leurs palpes labiaux, dont le dernier article est fortement sécuriforme. Ce sont de jolis Insectes, à couleurs brillan- tes et métalliques. M. Dejean, dans son der- nier Catalogue, en désigne 25 espèces, toutes exotiques, la plupart de l'Amérique, et quel- ques unes de l'Afrique et de la Nouvelle- Hollande. Nous citerons comme type la C. we/û//jca Dej., du Brésil. (D.) "CALLIA [yi.i\loc, , beauté), ins. — Genre de Coléoptères létramères , famille des Lon- gicornes, tribu des Lamiaires, sous-tribu des Convexes , établi par M. Serville, et adopté par tous les entomologistes français. Les es- pèces de ce g. sont toutes exotiques , de pe- tite taille, mais ornées de couleurs veloutées, brillantes ou métalliques. On les trouve sur le tronc des arbres , d'après M. Lacordaire. M. Dejean, dans son dernier Catalogue, en mdique G, dont une de Cayenne et 5 du Bré- sil. Nous citerons, parmi ces dernières, la C. aturea , dont le corps est velouté , et d'un bleu violet chatoyant, avec une tache jaune Uiangulaire au milieu du corselet. (D.) CAL 111 CALLIAIVASSE. Calliatias.a (nom my- thologique). CRUST. — Ce genre, établi par Leach , appartient à la famille des Thalas- siens ou des Macroures fouisseurs , et à la tribu des Cryptobranchides. Il est remar- quable par la carapace petite , qui n'occupe guère plus du tiers de la longueur du corps ; par les pédoncules ocellaires , presque la- melleux; par le premier article des antennes intérieures , gros , et par les antennes exter- nes , ne présentant aucun vestige d'écaillé mobile à leur base. Les pattes de la troi- sième paire sont monodactyles, très élargies vers le bout , et constituent une sorte de bê- che à l'aide de laquelle ces Crustacés creu- sentle sable et s'y enfoncent. L'abdomen est très grand. Les branchies sont sublamel- leuses , au nombre de G de chaque côté. Deux espèces composent ce genre; celle qui leur sert de type est la C. subiarannea Mont. , qui habite les côtes d'Angleterre , de France et d'Italie, et qui se tient enfoncée dans le sable à quelque distance du rivage. (H. L.) *CALLIA!\1IDE. Calhanidea. crust. — Sous ce nom, M. Milne-Edwards désigne un genre de Crustacés qui appartient à la famille des Thalassiens ou des Macroures fouisseurs et à la tribu des Cryptobranchides. Ses carac- tères distinctifs sont : Carapace n'ayant guère plus du tiers de la longueur de l'abdo- men, et ne recouvrant pas le dernier an- neau thoracique. Rostre nul. Yeux à pédon- cule court et à cornée transparente. Anten- nes au nombre de 4, grêles, s'insérant à peu près sur la même ligne transversale. Appen- dices de la bouche petits. Pattes variant beaucoup pour la longueur; celles de la première et de la cinquième paire les plus longues; celles qui suivent beaucoup plus petites. Abdomen composé de 7 segments portant en dessous cinq paires de fausses pat- tes. Lames de la nageoire caudale au nombre de cinq, larges et arrondies. Branchies Ihora- ciques au nombre de dix de chaque côté. La seule espèce connue est la C. typa Edw., qui a pour patrie les côtes de la Nouvelle- Irlande. (H. L.) CALLIANIRE. Callianira (nom mytho- logique). ACAL. — Péron et Lesueur ont éta- bli sous ce nom [Annales du Muséum, t. XV) un genre d'Acalèphes voisin des Béroès et du même ordre, celui des Ciliogrades ou Cté- nophores. Quelques espèces seulement en 412 CAL faisaient alors partie; mais leur nombre s'est accru par suite des reciierches de MM. Rang , Quoy , Lesson , Mcrlens , etc., et pour Esch- schoitz, les Callianires formaient déjà le type d'une famille appelée Calliamridea. M. de Blainville , dans les nouvelles addi- tions qu'il a faites à son Manuel d'Aciinolo- gie, n'admet pas comme autant de genres les coupes proposées par les auteurs, coupes dont les caractères ne sauraient être repro- duits ici. Voici comment il définit le genre Callianire : Corps plus ou moins allongé, plus ou moins libre, entre une paire de larges lo- bes simples , pouvant s'étaler ou s'abaisser autour de lui ; ouvertures buccale et anale opposées et assez petites: la première accom- pagnée de deux paires d'appendices diversi- formcs ; ambulacres incomplets, au nombre de huit, inégaux, dont deux paires au moins sur les lobes du manteau. Les sous-genres de Callianires qui doivent être conservés paraissent au même natura- liste être au nombre de quatre : Leacothoa , Merl.; Aldnoe, P.ang. ; Mne- mJa, Eschsch.; Calymna, Eschsch. ; Ocyroe, Rang; Boliiia, Mert. Les Callianires, dont quelques zoophyto- logisles écrivent à tort le nom Calliamjm, sont des animaux pélagiens dont les espèces sont à peu près de toutes les mers ; il y en a plusieurs dans celles d'Europe. Leurs di- mensions ne sont pas considérables. (,P. G.) *CALLIAI\IRIDEA. acal. — Eschscholtz [Sysi. der Acalephen) élève au rang de fa- mille un groupe de ses Acalèphes Cténo- phores ( Cilioi/rades , Blainv. ), comprenant les genres Cestnm , Cijdippe et CalUanira , auxquels se joignent plusieurs coupes nou- vellement établies , et auxquelles on a aussi donné une valeur générique. M. de Blain- ville , dans les nouvelles addiliuns qu'il a faites à son Aciinol'xjie , n'admet que les trois genres d'Eschschollz , mais sans les réunir en une famille spéciale. Toutefois, nous en parlerons dans autant d'articles par- ticuliers. (P. G.) 'CALLIA\TnEMUM (xociôç, beau; 5v- Staov, fleur. ) BOT. PII. — Genre de la famille des P.enonculacées , ? tribu des Anémonées , éÎÀibii par C. A. Meycn ( iu Ledeb. Fl. Ali. ÎL 336), sur le liatimœalui! rutœfolixs de Linné. Il renferme un petit nombre d'espèces vivaces, croissant dans les montagnes tfEu- CAL rope, à feuilles radicales entières, les cauh- naires mulliparlies. (C. JL) *C ALLIAIMTHIA (xaXo;, beau; aï6oç, fleur). INS. —Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Malacodermes, tribu des Lampyri- des de Latreille , groupe des Télephoriles de M. de Caslelnau, établi par M. Dejean au» dépens du g. Telephorivs d'Olivier, qui cor- respond au g. Cmiiharis de Fabricius. Ce g. est très nombreux en espèces. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en désigne 79, toutes d'Amérique, à l'exception d'une seule {C. pulchella Mac-Leay), qui est de la Nou- velle-Hollande, el qui est décrite dans la par- lie zoologique des deux voyages de la Co- quille cl de r Astrolabe. (D.) *CALLIASPIS (xa>o;, beau; àc-Triç, écus- son). INS. — Genre de Coléoptères lélramè- res , famille des Chrysomélincs , tribu des Cycliques de Lalreille, établi par M. Dejean, qui le place à côté du g. Imatidium de Fabri- cius. Il y rapporte 4 espèces de Cayenne, dont la Cassida rtibra d'Olivier peut être considérée comme le type. (D.) *CALLI ASTER ( xa).oç , beau ; âcrrïîp , étoile). ÉciniN. — Un des groupes nombreux établi par M. Gray [Ann. and Mag. of nat. bist. 1 840) dans son arrangement méthodique des Astéries , comme subdivision du g. Go- niaster de M. Agassiz. Voijez astérie. (C. D'O.) •CALLIBOTRYS, SaTisb. (xa)ioç, beau; Sorpvç, grappe.) bot. ph. — Synonyme sec- tionnaire du g. Erica de Linné. (C. L.) CALLIBRVUM ( xaL'; , beau ; êpv'ov , mousse), bot. cr. — (Mousses.) Ce g., fondé par Widel {Piimii. Fl. Werili.) sur le Poly- iricltum nudulutum,n'n point été adopté. P^oy. catiiarixea. (C. M.) CALLICARPA (xa).o';, beau ; xapTroç, fruit). BOT. PU.— Genre de la famille des Vcrbéna- cées, tribu des jT.giphilées, fondé par Linné {(jeu., 135), el renfermant des arbrisseaux in- digènes de l'Asie el de la Nouvelle-Hollande tropicales, assez rares en Amérique, clen-deçà de l'équaleur, couverts d'une pubescence rameuse el éloilée, furfuracée ; à feuilles op- posées, simples; à fleurs petites, blanches ou purpurescenles, disposées en cimes axil- laires, dichotomes. On en cultive une dou- zaine dans les serres chaudes d'Europe, où les plus connues sont les C. lonyifolia el puypurea. CC L.) CAL •CALLICEPOALUS (raXoç.beau ; xEtpaW, tête). BOT. PH. — Synonyme de Phalolepis, qui est une section du grand genre Centau- rée. (J- D.) * CALLICERAS ( xa>o; , beau ; x/pa; , cornej. ins. — Genre de la famille des Oxyu- res, de l'ordre des Hyménoptères , établi par M. Nées von Esenbeck , sur quelques espè- ces européennes qui ne diffèrent guère des draphrons que par des antennes un peu verticillées dans les mâles , et par un abdo- men ovalaire presque sessile, avec la tarière des femelles entièrement cachée. On peut considérer comme le type du genre le C. fuscicornis Nées von Esenb. , répandu dans le nord de l'Europe. (Bl.) CALLICÈRE. Callicera {xalk, beau; x/paç, corne), ins. — Genre de Diptères, di- vision des Brachocères , subdivision des Té- trachoetes, famille des Brachystomes, tribu des Leptides, établi par Meigen, et adopté par M. Macquart. Ce g. se distingue principale- ment du g. Cérie , auquel Latreille l'avait réuni, par ses antennes sans pétiole ; par son abdomen large et non cylindrique ; enlin, par la nervure sous-marginale des ailes , qui est droite, au lieu d'être sinuée. M. Macquart n'y rapporte qu'une seule esp., la C. cuivreuse, Callicera œnea 3Ieig. {Bibio ici. Fabr.). Cette esp. se trouve depuis le nord de l'Allemagne jusqu'en Italie, mais elle est rare. (D.) *C ALLICERDS (xanijcepo,?, qui a de belles cornes), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Brachélylres , tribu des Aléocbarides , établi par Curtis ( Brii. eut., t. 443), mais non adopté par M. Ericbson, qui en comprend les espèces dans le g, Ho- maloia de Mannerheim. Voyez ce mot. (D.) *CALLICIIE1\ ( xaXÔ;, beau ; fxvo;, pied). OIS. — Genre formé par Brchm , en 1830, dans sa famille des Canards ( type, Anas ru- îinn), et synonyme de celui de Branta , Boié, qai lui est antérieur. (Lafr.) "CALLïCHLORISCxaW.'xiwpcç, d'un beau vert). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Lamellicornes , tribu des Phyllophages de Latreille, fondé par M. De- jean, sur une seule esp. du Chili, qu'il nomme C. elegans. (D.) "CALLICHROA (xa^o;, beau ; xp°«) cou- leur ). BOT. PH. — Genre de la famille des Composées , tribu des Senécionidées , et qui a pour caractères : Capitule raulliflore , T. m. CAL Ul hétérogame ; fleurs du rayon femelles pres- que sur deux rangs , ligulées , larges, cu- néiformes ; celles du disque hermaphrodites, 5-dentées. Involucre polyphylle.à folioles placées sur deux rangs; réceptacle déprimé, ûmbrillifère, dépourvu de paillettes, suivant Don , ou , suivant Schauer, garni sur le bord de 2-3 séries d'écaillés. Fruits obfusiformes, ceux du rayon glabres, plus comprimés, pri- vés d'aigrette , à disque élevé , tronqué , les extérieurs entourés par les folioles de l'invo- lucre ; ceux du disque velus et couronnes d'une aigrette. — Le Callichroa , dont on ne connaît encore qu'une seule espèce, est ori- ginaire de Californie. (J. D.) CALLICHROME. Callichroma ( xa^t- XpûfAot, belle couleur), ins. — Genre de Co- léoptères tétraraères, famille des Longicor- nes, tribu des Cérambycins , établi par La- treille, et modifié par M. Audinct Serville, qui, dans sa nouvelle classification de celte famille [Ann. de la Soc. eni. de France, t. II, p. 632), l'a réduit aux seules espèces qui présentent les principaux caractères sui- vants : Mandibules longues , ré trécies et amin- cies , terminées en pointe fine, un peu cour- bée ; corselet uni , tuberculeux latérale- ment. Antennes glabres. Élytres de forme et longueur ordinaires. Ce g., ainsi réduit, ren- ferme cependant encore un assez grand nom- bre d'espèces qui se font généralement re- marquer par les couleurs vives et brillantes dont elles sont parées. M. Dejean , dans son dernier Catalogue, en énumère 23, parmi lesquelles nous citerons: l»la Cal. suiuralii [Ceramb. id. Fab.), deCayenne; 2o la Cal. splendida Dej., de l'Amérique septentrionale, et 3° la Cal. rugicollis Chev., du Mexique. Les Callichromes du Brésil ont une odeur de rose très prononcée, comme celle du g. Aromia notamment l'espèce nommée phyllopus par M. Dejean. (D.) CALLICHTHE. Callichihys {xcùllx^^ç, espèce de poisson de mer), poiss. — Ce nom , d'un genre de la famille des Silu- roides , est emprunté des anciens ; mais il était employé par eux dans un tout autre sens que ne le fit Linné quand il intro- duisit le mot de Calliclulnjs dans l'Ich- tbyologie. Athénée se sert du mot xa>Àe'x9«4 comme synonyme, ou mieux peut-être comme adjectif de r«ï9iaç, et ce poisson méri- tait en effet cette épithète. Si les Grecs dési- lîi CAL gnaJent sous ce nom un poisson particulier, on doit croire , par plusieurs passages d'Aris- tote, que leur xa)i>i;^Ou<; était notre Pélamide [Pelamys sarcla L.). H esl difficile de conce- voirpourquoi, dans le Muséum Adolphi-Fre- der/c/, Linné, dès 1T4G, donne cette dénomina- tion à un petit poisson d'Amérique, qu'il plaça ensuite dans son grand genre Ji/finw sous le nom de S. calUcInlnjs. Gronovius avait adopté le genre CalUchihys , et Bloch et Lacépède conservèrent également cette même coupe générique , mais sous le nom de Cataphrac- tus. Ce sont des Siluroides à corps cuirassé ; à deuxième dorsale adipeuse, avec un rayon dans son bord antérieur. La cuirasse con- siste en deux rangées de lames étroites et hautes qui embrassent la moitié de la hau- teur, celle de la rangée supérieure se croi- sant un peu avec celle de la rangée infé- rieure. La tête est recouverte d'un casque osseux ; une bouche petite et sans dents ; deux barbillons à chaque angle ; trois rayons à la membrane branchiostège, les pectorales à épine velue ou hérissée de petites pointes ; l'épine dorsale est faible. — Ces Poissons , à formes courtes , se tiennent sous les herbes dans la vase des marais , s'y enfoncent faci- lement, ou même pouvant vivre long-temps à sec , ils profilent de cette faculté pour aller chercher à travers les prairies d'autres eaux quand les chaleurs ont desséché les marais où ils vivaient. Ils peuvent percer les digues, et par cela devenir très nuisibles. On en con- naît aujourd'hui dix à douze espèces. (Val.) "CALLICIVEMIS {xx\^, belle; xv»,V„ , cuisse ou jambe), ins. — Genre de Coléoptè- res pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Phyllophages, groupe des Mélolon- thites , fondé par M. le comte de Casteinau sur une seule espèce originaire d'Italie , et nommée par lui C. Lnircillœi [Buffon-Dumé- nil, t. II, p. 129, pi. 14, fig. 2.) Le g. auquel elle sert de type est très voisin du g. Pacln/- pus, dont il ne diffère essentiellement que par sa tête tronquée carrément; par son cor- selet non excavé, et par ses élytres entières dans les deux sexes.— Suivant M. Mulsant, Je Cal. Laireiltcci habite plus particulière- ment la Barbarie et se trouve aussi , mais r.irement, dans les parties chaudes du midi di: la France : on l'a pris à Fréjus. (D.) CALLICOCCA. Schreb. [xal^i. beaui CAL xoxxoç, graine, coque), bot. ph. — Synonyme et section du genre Cephaelis, Sw. (C. L.) *CALLICODOIV, Benth. (xa>oç, beau ; x«- <îa)y, cloche). BOT. PH. ■ — Synonynac seclion- naire du g. Erica. (C. L.) CALLICOMA (xa),o;, beau ; xo'aY), cheve- lure, feuillage), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Saxifragacées, tribu des Cunoniées, formé par Andrews {Bol. rep. , l. 56G) sur une plante indigène de la Nouvelle-Hollande orientale et cultivée dans nos jardins. C'est un bel arbrisseau à rameaux et à feuilles opposées, simples, penninerves, lancéolées, grossièrement dentées en scie, blanches en dessous, munies de stipules interpétiolaires, elliptiques, membranacées, caduques ; à pé- doncules géminés, monocéphaies, axillaires, plus longs que le pétiole, portant des fleurs petites, rassemblées en capitules épais , glo- buleux, sessiles au- dessus d'un réceptacle velu; involucre commun, létraphylle, court, rénéchi ; au lieu d'involucelles, 4 ou G brac- téoles membranacées , entourant chaque fleur. (C. L.) CALLICORIVIA, Burm. bot. ph.— Syno- nyme d'Astéroptère , section établie par De Candolle dans le g. Leyssera, L. CALLICTEMIS. ins. — Nom de genre estropié dans le dernier Catalogue de M. De- jean. Voyez callicnemis. (D.) "CALLICYSTHIIS , Endl. (xa^.oç, beau; y.julum femineum). bot. ph. — Syn. et section du genre Vvjna, Sav. (C. L.) *CALLIDEA (xaÀo;, beau; î'î-'a, forme). INS.— M. Laporte de Casteinau a établi sous cette dénomination {Essai d'une class. des Hémipt. ) un genre dans la famille des Scu- tellériens, de l'ordre des Hémiptères. Ce g., adopté par M. Burmeister et regardé par nous comme une simple division du g. Scti- tellera proprement dit, ne diffère essentiel- lement de ce dernier que par l'absence d'un sillon longitudinal à l'abdomen. Les Cailidea sont de jolis Insectes parés de couleurs vives et métalliques. On en connaît une vingtaine d'espèces, tant des Indes-Oricnlales que d'A- frique. On peut en considérer comme le type la C. eques {7'etyi-a eques Fnb.). (Bl.) CALLIDIE. Callidinm (xa)»,', belle; lSé:a),o;, beau ; .îpv'voç?.... il faut sans doute lire o>V°ï. bois de chêne). BOT. pir. — Genre mentionné parGaudichaud {Freyc, 29), qui en attribue la formation à Néraud.Ilneparaitpasavoirélédécrit. (CL.) "CALLIGEUM (xa>oç, beau; Geum, genre de plantes), bot. pif. — Synonyme et section du genre GcaiH, L. (CL.) CALLIGOXUM {xoç, beau ; fxexpoç, pe- tit). INS. — Genre de Coléoptères pentamè- res , famille des Sternoxes , tribu des Bu- prestides, établi par M. Dejean, pour y pla- cer deux espèces du Brésil, nommées par lui l'une C. lucidaet l'autre C.vemtstula.^m.àe Castelnau et Gory, dans leur Iconographie des Buprestides , rangent ces deux espèces dans leur g. Corœbus; ils nomment la pre- mière C. bicolor, et conservent à la seconde le nom donné par 31. Dejean. (D.) •CALLIMOME (xânifxoç, très beau), ins.— Genre de la famille des Chalcidiens, de l'or- dre des Hyménoptères, établi par M. Spinola, et adopté par tous les entomologistes. Les Callimome , qui ont reçu aussi de Fabricius la dénomination de Diplolepis , se font re- marquer par leurs antennes fusiformes , composées de treize articles, dont le premier grêle et allongé, et par leur abdomen sessile, ovalaire, avec la tarière des femelles presque aussi longue que le corps , capillaire et droite. Ces Insectes sont de petite taille , et revêtus de couleurs brillantes et métalliques. On en connaît un grand nombre d'espèces européennes. Les plus répandues sont les C. cynepedis {Ichneumon cynepedis Linn.) , C. beéeguaris [Diplolepis bedeguaris Fab.), etc. (Bl.) CALLIMORPHE. Callimorpha ( xaV/,' , belle ; \i-t>q^^, forme), ins. — Genre de Lépi- CAL doptéres, de la famille des Nocturnes. Iribo des Chélonides , établi par Latreille qui y comprenait plusieurs espèces qu'on en a re- tranchées depuis ; de sorte qu'il se réduit au- jourd'hui à celles dont les principaux carac- tères sont : Antennes longues et simples dans les deux sexes. Palpes un peu plus longs que la tête, écartés, peu velus et pointus. Trompe très développée. Tête et corselet squammeux. Abdomen lisse et cylindrique. Ailes grandes relativement au corps. Les Callimorphes sont des Lépidoptères à corps svelte, et dont les ailes sont ornées de couleurs vives et bril- lantes. Quoique appartenant à la famille des Nocturnes, ces Insectes volent en plein jour et dans les endroits les plus exposés au so- leil. Ils aiment à se reposer sur les fleurs de Chardons dont ils sucent le nectar à l'aide de leur longue trompe comme les Lépidoptères diurnes. C'est en juillet qu'ils se montrent ordinairement. Leurs chenilles sont ornées de couleurs variées et hérissées de poils courts. Ils se cachent pendant le jour et se nourrissent de plantes basses. Leur trans- formation a lieu dans un léger réseau qu'ils filent quelquefois en commun. — Ce g. se réduit en Europe à trois espèces, savoir: les C.domimila Linn., C. donna Esp., et C. hera Linn. La seconde n'a encore été trouvée qu'en Italie , principalement dans les envi- rons de Florence. Les deux autres paraissent habiter toute l'Europe , et ne sont pas rares aux environs de Paris. La première préfère les endroits marécageux. (D.) *CALLIMOSOMA (xal/if*oç, très beau; CTûj^a, corps). INS. — M. de Castelnau [Etudes entomoL, p. 156) propose d'établir sous ce nom un nouveau genre de Carabiques avec le Pamboms Guerini de M. Gory, espèce de la Nouvelle-Hollande, qui diffère en effet par son faciès des autres Pamboms ; mais il n'en donne pas les caractères. (D.) *CALLmOTUS [x^xléz, beau; vSroç, dos). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides-Gonatocères, légion des Mécorhynques , division des Cholides, établi par Schœnherr aux dépens du g. Cholus , dont il se distingue principalement par son rostre presque linéaire et cylindri- que, et par ses pieds antérieurs rapprochés à la base. Il y rapporte deux espèces du Brésil, qu'il nomme , l'une C. Sahlbergii , et l'autre C. Zetlerstediii. (D.) CAL CALLIODON {xaléi, beau; ISdv, dent), poiss. — Ce nom , imaginé par Gronovius pour désigner le genre des Scares, a clé ap- pliqué à une subdivision de ce groupe , dont les dents antérieures sont imbriquées sur plusieurs rangs comme des tuiles. Les laté- rales sont écartées et pointues. Ce sont des Poissons de la mer des Indes ou d'Amérique, semblables aux Scares par leurs habitudes et leur physionomie. On connaît neuf à dix espèces de ce genre. (Val.) CALLIOMORE. Calliomoms. poiss.— Dé- nomination que Lacépède a imaginée, par une contraction du mot Callionyrae, pour placer le poisson que Linné avait rangé dans ses Callionymes sous le nom de Callionymus in- diens , et qui a été reproduit dans le même ouvrage sous le nom de Cotte madécos'se, d'a- près un dessin de Commerson. Ce poisson , d'un genre distinct, est un Platycéphale, nom imaginé par Bloch, et adopté par lui en Ich- thyologie. Le nom de Calliomore n'est donc plus que synonyme de celui-ci ; il n'a pas été conservé dans la méthode ichthyologique. (Val.) CALLIONYME. Cullionymus (xantoîvvfto;, qui a un beau nom), poiss. — La dénomination empruntée aux auteurs grecs de xaWtuwnAoç, était celle d'un poisson bien connu sur nos côtes, rUranoscope ( Uraiioscopu.s scaber.Lin.). Linné l'appliqua , dès la 10= édition de son Sysiema, à un poisson tout différent; et, de- puis, le genre Callionyme prit rang en ich- thyologie. Il est caractérisé de la manière suivante : Ouïes ouvertes par un seul trou de chaque côté de la nuque ; nageoires ven- trales jugulaires, avancées, écartées et plus larges que les pectorales. Tête oblongue ; bouche petite et protractile. Dents en fer de lance sur les mâchoires ; palais lisse; la peau nue, sans écailles. Ce genre ne correspond plus à celui de Linné , car ce grand homme gâta le groupe, dont il prenait pour type l'espèce de nos côtes, en y adjoignant le Cullionymus indi- ens, qui est un Platycéphale. Pallas intro- duisit encore dans ce genre une espèce toute distincte par ses caractères génériques, dont le principal consiste en l'absence de ventrales : c'est le Cullionymus buicalensis de Pallas, ou le Coméphore de Lacépède. Après avoir retranché les espèces dont i5iiU5 venons de parler, le genre Callionyme CAL 117 en comprend encore une vingtaine , dont neuf vivent dans nos mers. L'une d'elles , le Callio7iymus lyra, est un beau poisson de nos mers septentrionales. (Val.) 'CALLIOPE (nom mythologique), mam., OIS. — Nom proposé par Ogilbypourun sous- genre d'Antilopiens, établi sur V^. sirepsi- ceros. Latham donne aussi ce nom à une esp. du g. Fauvette, Molacilla culliope. *CALLIOPEA , Don (nom propre), bot. PH. — Syn. sectionna ire du g. Crépis de Linné. •CALLIOPSIS, S\v. (xaXôç, beau;o4/t;, as- pect). EOT. PH. — Un des nombreux syno- nymes sectionnaires du genre Pelargonium, L'hérit. (C. L.) 'CALLIOPSIS [%(A6z, beau ; o^t^, figure). BOT. PH. — Ce genre diffère à peine du Coreopsis, dont il faisait partie, et s'en dis- tingue uniquement par les paillettes cadu- ques de son réceptacle , et par les rameaux des styles tronqués et non terminés en cône. Ce genre comprend deux plantes cultivées communément dans les parterres : ce sont les C. tinctoria et Atkinsoniana , à feuilles opposées, unies oubipennées; à capitules terminaux, olTrant des rayons jaunes tachés de brun à la base, et un disque de fleurons jaunes ou pourprés. (J. D.) *CALLIPELTIS (xaAo'ç, beau;7r£ATyj, bou- clier). BOT. PH. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Stellatées , établi par Steven ( Observ. PL ross. G9 ) sur une es- pèce indigène de l'Orient et d'Espagne, et cultivée dans nos jardins. Le C. cucidlaria est une petite plante fort curieuse, annuelle, dressée, très rameuse, grêle, glabre; à feuil- les binaires , opposées, oblongues , formant avec deux stipules conformes des verticilles tétraphylles. De chaque aisselle foliaire sor- tent trois fleurs jaunes très petites (six par conséquent), courtement pédicellées, dont la réunion forme également des verticilles. Le fruit, velu au sommet , est contenu dans une ample bractée merabranacée en forme de cornet. (C. L.) 'CALLIPEPLA, Wagl. (xancVsTcXo? , qui a un bel habillement), ois. — Genre démem- bré par Wagler de celui d'Onyx, Vig. ou Colin, pour recevoir l'Onyx squumaia Vig. rayez perdrix. (Lafr.) *CALLIPEPLA (xaniiT£ir).oç,qui a un l-el habillement), ins.— Genre de Coléoptères ii~ 1Î8 CAL tramères, famille des Chrysomélines, établi par M. Dejean, pour y placer deux espèces rapportées delà Nouvelle-Guinée par le capi- taine Dumont d'Urville, el nommées par lui, l'une, C, posiica, el l'autre C. sexsignaïa. Ce g. rentre dans la tribu des Galérucites de Lalreille. (D.) •CALLIPHLOX, Boié (xa»,.Vio?, qui jette de belles flammes), ois. — Synonyme des liubis , Less. , el remplacé dans Cray {List of gênera) par MelUsurja , Briss. , établi en Ï7G0. Foy. COLIBRI. (Lafr.) •CALLIPHORE (xaXJç, beau; yop/a., je porte). INS. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Eesvoidy dans son Essai sur les 3Iyodaires, el faisant partie de sa famille des Calyptérées, division des Coprobies ovi- pares , tribu des Muscides, section des Céru- lées. Ce genre a pour type la Musca vomi- laria de Linné, dont on ne connaît que trop l'instinct qui la porte à venir déposer ses œufs sur les viandes destinées à notre usage. Cette espèce se trouve répandue sur presque tout l'ancien continent. Elle offre plusieurs variétés distinctes qu'on serait tenté de pren- dre pour autant d'espèces. En général, les Calliphores d'Europe sont d'un noir bleuâ- tre , nuancé de cendré, tandis que celles de l'Amérique sont ornées de bleu azuré, de bleu hyacinlhe, et de vert d'émeraude. Toute- fois, celles des deux pays qui vivent dans le voisinage des eaux ont les teintes plus ter- nes ou plus pâles. L'auteur en décrit 17 es- pèces, y compris celle que nous avons déjà citée, savoir : 7 d'Europe, 1 du Spitzberg, qui parait n'être qu'une variété de la C. vomi- laria, 5 de l'Amérique du Nord, 1 du Pérou, 1 de l'intérieur de l'Afrique, et 2 de la Nou- velle-Hollande. Le g. CuUiphora a été adopté par M. Macquart, qui le range dans la divi- sion des Brachocères , subdivision des Di- chœtes, famille des Alhéricèrcs , tribu des Muscides, section des Créophiles, et sous- tribu des Muscles. Il y rapporte 10 espèces, dont 8 sont dittercntes de celles de M. F.o- bineau-Desvoidy. Les larves des Calliphores, suivant M. Macquart, sont blanches, tron- quées obliquement â l'extrémité. La tèle porte deux cornes charnues, et la bouche est armée de deux crochets cornés ; une pointe également cornée parait entre ces crochets. L'C chaque coté du premier segment du corps se trouvent deux stigmates antérieurs ; CAL trois stigmates postérieurs paraissent de cha- que côté du dernier, sur une tache brune. La partie supérieure de ce segment est mu- nie de onze pointes disposées en rayons. Sept à huit jours suffisent à ces larves pour arriver à l'état de nymphes, et peu de jours après à l'état parfait. (D.) "CALLIPHYSA , Fiscb. el Mey. ( x-j.)i<; , beau;vvc7a, vessie, follicule), bot. pu. — Synonyme sectionnaire du genre CulUgo- num de Linné. (C. L.) "CALLIPOGOIV {xal-n, belle; TtSyov, barbe), ins. — Genre de Coléoptères télra- mères, famille des Longicornes, tribu des Prioniens, fondé par M. Audinel-Serville {^iin. delaSoc. eut. de France, t. I, p. 141) sur le Prionus barbaïus de Fabricius, espèce du Mexique dont le principal caractère gé- nérique est d'avoir le menton très velu el les mandibules garnies, en dessus comme en dessous, d'un duvet très épais dans les deux sexes. (D.) *CALLIPRORA (x«)o';, beau; irp«pa , proue, extrémité), bot. ni. — Genre établi par Lindley (fior. reg. , t. 1590 ), et qui fait partie de la famille des Liliacées , tribu des Agapanthées. Il se compose d'une seule es- pèce originaire de la Californie, ayant des feuilles radicales linéaires-ensiformes , des fleurs jaunes disposées en sertulc au som met de la hampe. Le calice est comme cam- panule , formé de G sépales égaux et pcta- lo'ides. Les étamines, au nombre de G, sont toutes fertiles; leurs filets sont plans, péta- lo'ideselbilobés,alternativementplus courts. Les anthères sont attachées entre les deux lobes supérieurs des filets. Le fruit est une capsule triloculaire et à 3 ailes membra- neuses. (A. R.) CALLIPTÉRIDE. Callipleris, Bor. (xa>^, belle; TTTEp'';, fougère), bot. cr. — Synonyme de Diplazittm, Svvarlz. CALLIRHIPIS (xa>oç, beau ;pt7ri'ç, éven- tail). INS. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Sternoxcs, tribu desÉlatéri- des, établi par Lalreille [IVegne uuim., t. IV, p. 459). Les Insectes de ce genre se font remarquer par leurs antennes en forme d'éventail, comme celle des Bhipicères, mais les articles en sont moins nombreux et moins serrés que chez ces derniers. M. le comte de Caslelnau, qui- a donné une mo- nographie des Callirhipis [Aiin, de la Soc. CAL ent. de France, t. III» p. 241-257), en décrit 14 espèces, dont 3 de Java, 1 de la Nouvelle- Hollande, et les autres de diverses parties de l'Amérique. Aucune de ces espèces ne se rapporte nominativement à celles que M. le comte Dejean désigne au nombre de 4 dans son Catalogue. Lalreille cite comme type la Callirhipis Dejennii, rapportée d'Amboine par M. Dumont d'Urville , et envoyée précé- demment de Java au Muséum par MM. Viard etDuvaucel. Les détails génériques de cette espèce sont figurés dans VIconogrophie du règne animal, par RI. Guérin, p. 13, fig. G, a-c. (D.) CALLIRHOÉ. CalUrhoc {nom mytholo- gique). ACAL.— Genre d'Acalèplies discopho- res ou médusaires , établi par Pérou et Le- sueur pour des Méduses à corps orbiculairc, transparent , garni de bras en dessous et de tentacules au pourtour, mais privé de pédon- cule , et ayant quatre ovaires chenilles à la base de l'estomac. M. de Blainville a caracté- risé ce genre d'une manière plus précise et plus complète. Eschscholtz en fait un genre de sa rarnille desOcéanides , comprenant les Discophores cryplocarpes à disque très con- vexe , dont la cavité stomacale, peu étendue, s'ouvre au dehors par un orifltc buccal en forme de tube, et se prolonge en canaux étroits jusqu'aux bords de l'ombrelle. Il lui donne pour caractères d'avoir des tentacules margi- naux, d'être privé de tentacules sous l'om- brelle, qui est excavée, et d'avoir l'orifice buccal pourvu de qualre longs bras. C'est ce dernier caractère seul qui le dislingue des Océanides. On connaît deux espèces de CaUirhoe : 1" C. micronenia, large de 40 mill., presque sphérique, à bras très longs et très larges, et a tentacules très courts j 2° C. basteriana , large de 40 à 50 mill., convexe, presque plane, à bras aigus , et à tentacules longs, inégaux. L'une et l'autre vivent sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. (Duj.) *CALL1RII0É. Cullirhoe (nom mytholo- gique). BOT. PII. — L'une des subdivisions du grand g. amaryllis, établie par le pro- fesseur Link. Elle correspond à Y Amaryllis belladona. Foyez amaryllide. (A. Pi.) Nultal désigne aussi , sous celle dénomi- nation, un genre synonyme du genre 3Ial- va,L. (C. L.) C/VLLmiIOÉ. CalUrrhoe ( nom mvthok- CAL H9 gique). MOLL. foss. — Ce genre, institué par Monlfort pour une pile d'alvéoles de Bélera- niles séparées de la coquille, rentre naturel- lement dans les Bélemnites, auxquelles il ap- partient. (C. d'O.) *CALLISACE (xo(>oç , beau ; o-axoç , bou- clier, forme du fruit), bot. pu. — Genre de la famille des Ombellifèrcs , tribu des Pcu- cédanées, établi par Fischer [m Iloffm. Um- bell. éd., II , p. 170, cxcl. sp.), et ne renfer- mant qu'une espèce indigène de la Daourie et cultivée dans les jardins. C'est une plante herbacée , pérenne , ayant le port d'une An- gélique, à gaines amples dont les supérieu- res aphylles ; à ombelles pubescentes, mul- tiradiécs;à ombellules multiflores, denses; à involucre nul ou oligophylle, dont l'invo- lucelle polyphylle , sétacé; à fleurs blan- ches. (C. L.) *CALLISAl)RE. Callisaunis (xa^o;, beau; ravpa, lézard). REPT. — Genre de Sauriens dont on ne connaît encore qu'une espèce, C. draconoides , rapportée de Californie , et dont M. de Blainville a donné la description dans les Nouvelles annales du Muséum. Ses caractères sont un mélange de ceux des Phrynosomes, bien que la forme diffère, et de ceux des Dragons. La dentition est pleuro- donle comme dans les premiers ; et aussi comme dans lousiesiguaniens du Nouveau- Monde. La peau est plissée sous le cou et le long des flancs , où elle forme un petit re- pli. Les cuisses des Callisaurcs ont des pores très apparents sur une seule rangée; leur dos n'a pas de crête, et leurs écailles soni homogènes. M. de Blainville place les Cal- lisaurcs parmi les Draconiens ; MM. Bibron et Duméril le rapportent aux Iguaniens pleurodontes, et ils combattent l'opinion de Wiegmann, qui les réunissait aux Hypsiba- tes. Ces derniers manquent en effet de pores fémoraux, et présentent au contraire des dents palatines et une crête dorsale, ce qui n'a pas lieu chez les Callisaurcs. (P. G.) *CALLISEl\liEA ( xailôç , beau ; vpa, marteau), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille d&s Longicornes, tribu des Cérambycins , établi par M. Newman ( The entomologist, 1840, part. 2 , p. 1 ) sur une seule espèce de l'ile de Chiloë au sud du Chili, nommée par lui C. macropus, et remar- quable par la brièveté et le rétrécissement de ses élytres , qui se terminent en pointe , ainsi que par la longueur démesurée de ses pattes de derrière , garnies de poils longs et épais qui les font paraître très renflées. Du reste , ce g. se rapproche du g. Odomocem de M. Serville. ; (D.) CALLISTA (xaUio-Toç , très beau), bot. PH.— Don désigne sous ce nom un des nom- breux synonymes sectionnaires du genre Erica , L. ; et Loureiro un syn. du genre ^cronia, Presl. ■ (C. L.) "CALLISTACHYA (xaXôç, beau ; ara^vç, é\Â). BOT. PH. — Deux genres ont reçu ce mini : l'un, établi par Rafinesque, est syn. d=e Pœderoia , L. ; l'autre , créé par Smith , est syn. du g. hoiropls, Benth. (C. L.) cillilSTACHYS (x«lo5 , beau ; <7t«x«î , CAL épi). BOT. PH. — Genre de la famille des l^a- pilionacées, tribu des Podalyriées-Australa- sicées, fondé par Ventenat [Malm., t. 115), et renfermant plusieurs plantes de la Nou- velle-Hollande , remarquables la plupart par la beauté de leurs fleurs. Trois espèces ont été introduites dans les jardins d'Europe, les C. lanceolala, ovata, linearij'oliu. Ce sont des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux à feuil- les éparses ou verticillées, simples, entières, soyeuses en dessous , accompagnées ou non de stipules ; à fleurs jaunes, disposées en épis terminaux ; à bractées petites ; à pédicelles bibractéolés; à ovaire très velu. (C. L.) *CALLISTE, Baie. CaUislus [xâXkiaxoç, très beau ). ois. — Synonyme d'Aytaia , Swains; ; de Calospiza , G.-R. Gray. Ployez AGLAIA et CALOSPIZA. (LAFR.) CALLISTE. Callista (xâniaroç.très beau). MOLL. — Poli avait réuni sous ce nom les g. Mactre et Cy thérée de Lamarck ; mais celle fu- sion n'a été adoptée par aucun auteur, et ces deux genres sont demeurés intacts. (C. d'O.) *CALLISTEMMA, H. Cass. (xaA„' , belle ; a-r/fi^a, couronne). bot. ph. — Synonyme de Callislèphe, substitué par l'auteur lui- même à Callisiemma , à cause de sa ressem- blance avec le g. Calosiemma de R. Brown. *CALLISTEMON (x«:iô;, beau; (jT/,>t>)v, filet). BOT. PH. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu ou sous-famille des Leplo- spermées , créé par R. Brown ( Boi. lieg. , 393), et renfermant un assez grand nombre d'espèces , toutes indigènes de la Nouvelle- Hollande, et la plupart fort remarquables par la beauté de leurs fleurs. On en cultive près d'une vingtaine dans les jardins euro- péens. Ce sont des arbrisseaux à feuilles sans stipules, alternes, raides , allongées, verti- cales ou planes-horizonlales ; à fleurs le plus souvent d'un pourpre éclatant, semblables à celles des Mélaleuques, mais à filaments li- bres, comme dans les Meirosideros , et dis- posées en épis feuilles au sommet , ou épar- ses-immergées dans les ramules. (C. L.) *CALLISTÈPHE. Callisiephus (xaL'ç, beau; (jTEtpo;, couronne), bot. ph.— Genre de la fa- mille des Synanthérées , tribu des Asléroi- dées , sous-division desDiplopappées, établi parH. Cassini, et dont le type esl VAtier si- nensis (Reine-Marguerite de nos jardins), qui ne pouvait rester dans les Aster, dont il dif- fère trop essentiellement , pour que l'oeil le CAf. moins exercé ne puisse en saisir les dis- semblances. Les caractères de ce genre sont les suivants : Capitule multiflore , héléro- game. Fleurs du rayon femelles , liguiées , unisériées ; fleurs du disque tubuleuses, hermaphrodites. Involucres entourés de bractées courtes, foliacées; squames 3- ou 4-sériées , ouvertes , ciliées , obtuses. Ré- ceptacle large, convexe, courlcmcnt alvéolé. Anthères tronquées ; stigmates du disque ovoïdes à la pointe. Aigrette double, simi- laire, unisériée, l'extérieure paléacéosétacée; les squamellules courtes, inégales, irréguliè- res , denticulées ; l'intérieure composée de squamellules sétacées, filiformes, barbellu- lées, décidues.Ce sont des plantes herbacées annuelles, originaires de la Chine , droites , rameuses , à feuilles alternes , sessiles, sub- ciliées, largement dentées ; à rameaux allon- gés, monocéphalés ; à capitules larges, origi- nairement blancs à disque jaune. Dans nos jardins, les capitules du C. siueihsis sont com- posés de ligules ou de tubes diversement co- lorés, et affectant les trois couleurs rose, vio- let et blanc. Ces jolies plantes, si communes dans nos jardins et d'une culture si facile , qu'elles trouvent place dans la plus humble plate-bande aussi bien que dans les parterres les plus brillants , ont été apportées de la Chine au Jardin des Plantes en 1728 ; mais elles étaient alors semblables à notre Margue- rite des champs. Kn 1 i34 , on obtint la va- riété à fleurs violettes; en 1772, la Reine- Marguerite double , et quelques années plus tard celle à tuyaux ou Anémone. Les horti- culteurs cultivent ces deux dernières varié- tés , dont toutes les autres ne sont que des sous-variétés. Les Reines -Marguerites se multiplient de graines semées au printemps sur couches, et repiquées dans le courant de juin, ou même simplement mises en place. Elles donnent leurs fleurs depuis le mois d'août jusqu'à la fin de septembre. Le sol qui leur convient le mieux est une terre lé- gère, suffisamment amendée, et une exposi- tion au midi. (C. d'O.) CALLISTHE!\E {xalhoBtvni, plein de vi- gueur). BOT. PH. — Genre de la famille des Vochysiacées , formé par Martius et Zucca- rini {I\'ov. Gen. et sp.,l, 123, t. 75, 76), et renfermant environ trois espèces remarqua- bles par l'élégance de leur port. Ce sont des arbres habilar.t les plaines élevées du Bré- T. I!I. CAL 121 sil.et remplis d'un suc résineux. Les ra- meaux en sont opposés, ainsi que les feuil- les , lesquelles sont subdistiques , très en- tières, penninervcs. Gemmes axiilaires, petits, pérulés ; stipules fros petites, décidues ; pé- dicelles axiilaires et latéraux solitaires, uni- flores, opposés , plus courts que les feuilles. Dans ce genre, la corolle est formée d'un seul pétale d'un jaune rayé, obcordiforme, ongui- culé, inséré à la base et entre les deux divi- sions antérieures du calice. (C. L.) *CAI.LISTI1EIVES (nom d'un philosophe grec , ou , si l'on veut , xo())iaO£v^'ç , robuste). INS. — M. Fischer de W'aldheim {Eitinmorjr. de la Russie, t. I, p. 95, ch. 7 ) désigne ainsi un genre de Coléoptères pentamères de la famille des Carabiques, fondé par lui aux dé- pens du genre Calosoma pour y placer une seule espèce trouvée par le docteur Pander dans les sables des déserts des Kirguises, au midi d'Orenbourg, et qu'il nomme en con- séquence C. Punderi ; mais ce genre n'a pas paru suffisamment caractérisé pour être adopté par les autres entomologistes qui lais- sent l'esp. lui servant de type parmi les Ca- losomes, dontelle ne diffère en effet que parce qu'elle est aptère , et que ses élytres sont courtes et arrondies, f^oi/. calosoma. (D.) CALLISTI1EML\ , Spreng. ( xaUtaGev/,'; . plein de vigueur), eot. ph. — Synonyme de Callisthene. (C. L.) *C ALLISTITES. ins.— Groupe de la tribu des Carabiques, établi par M. le comte de Castelnau, et qui a pour type le genre Callis- tii.s. Il comprend , en outre, les genres Lori- cera, VerUigm, Oodes, Clilœimis , Epomia et Dinodes. Ce sont des Coléoptères de moyenne taille, ordinairement veloutés ou pubescents, et ornés de jolies couleurs et de taches souvent brillantes. On les trouve au pied des arbres, sous les pierres, au bord des eaux, dans les endroits humides. (D.) CALLISTCWDERIIIE. Callisloderma (xaX- ),ic7Toç, très beau ; §ip[j.a, peau), moll. — Nom donné par Poli aux Coquillesde son g. Calliste. *CALLISTOLA (xa).y), belle ; aroH, robe). INS. — Genre de Coléoptères tétramèrcs, fa- mille des Chrysomélines, tribu des Hispoi- dcs de M. Chevrolat, fondé par M. Dejean sur une seule espèce nommée par lui C. spe- ciosa , et rapportée de l'île de Yaigiou par le capitaine Dumontd'Urville. Ce genre cU voi- sin de celui A' Anisodera , dont nous avons 122 CAL donné les caractères dans le premier volume de ce Dictionnaire. (D.) CALLISTUS (xâXîiKTToç, très beau), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Patellimanes , fondé par Bonelli sur le Carabus lunaïus de Fabricius, qui se trouve dans toute l'Eu- rope. Celte espèce a été long-temps la seule connue de ce genre; mais, depuis, on en a découvert deux autreo , l'une au Sénégal et l'autre au cap de Bonne-Espérance. M. De- jean a nommé la première C. iripasiulatm , et M. Gory la seconde C. quadripustulatus ; celle-ci est décrite dans le tome II des yiun. de la Soc. ent. de France, p. 215. Les Cullis- tus sont des Insectes de petite taille , mais de couleurs variées et assez vives, bien qu'ils se tiennent sous les pierres pendant le jour. Ce qui les distingue principalement des au- tres genres de la même tribu, c'est d'avoir le dernier article des palpes allongé , légère- ment ovalaire et terminé presque en pointe. Le C. lumius, qui est assez rare aux envi- rons de Paris, est figuré dans Olivier ainsi que dans Y Iconographie des Coléoptères d'Europe, par 3IM. Dejean et Boisduval , vol. II, pi. 89. (D.) CALLITHAHI\IE. Callilhamnion (xa:ioç, beau ; 9o(fivt'ov, arbrisseau), bot. cr. — (Phy- cées.) Genre de la famille des Floridées, tribu des Céramiées, fondé par Lyngbye ( Hydro- phyt. Dan., p. 129), et presque universelle- ment adopté. Les Algues dontceg.se compose sont encore des Céramies pour MM. Bory, Duby et Crouan ; elles faisaient autrefois par- lie de celte grande division des Hydrophytes articulées que les botanistes du siècle der- nier comprenaient sous le nom général de Conferves. On peut ainsi définir le g. dont il s'agit : Fronde filamenteuse , fixée à sa base, soit par une simple callosité , soit par des radicelles évasées en ventouse au som- met; filaments articulés, à articles cylindri- ques, simples, c'est-à-dire formés d'un seul endochrome [monoiiphonés ), et non multi- ples comme dans les Polysiphonies , séparés par des cloisons le plus souvent transparen- tes , et dont la longueur, rarement moindre que le diamètre, le surpasse ordinairement de beaucoup. Endocbrome coloré , se défor- laantpar la dessiccation , laquelle , en con- (ètîîsantia matière colorante vers les cloisons, donne souvent à chaque article la forme de CAL ces sabliers que les marins nomment ampmt^ letie. Ramification variée , très souvent élé- gamment pennée , à pinnules opposées ou alternes, quelquefois dichotome dans le bas de la plante, puis irrégulièrement rameuse, à rameaux en corymbes ou fastigiés , d'où résultent ces belles formes générales qui ont mérité à ce genre le nom qu'il porte ; d'au- tres fois , enfin , le filament principal est rampant, et pousse de son côté libre des ra- meaux simples ou de nouveau divisés. Or- ganes de la reproduction : 1" Favelics ou conceptacles non involucrés , sessiles à la base ou dans l'aisselle des rameaux , conte- nant des spores nombreuses enveloppées dans un péricarpe transparent et diverse- ment lobé ; 2" Sphérosporesou capsules tri- tétraspores , environnées d'un limbe trans- parent plus ou moins large, souvent portées par un pédicelle , et placées vers le sommet des derniers ramules. M. Agardh ne distin- guait point ces deux sortes de fructifications, ou plutôt il a décrit (ii>. yllg., II, p. 156), comme propre à ce g., la seule fructification sphérospermique, qu'il désigne partout sous le nom de capsules. De là l'erreur où, pour le suivre, nous avons été entraîné en rappor- tant au g. Griffiihsia le Callilhamnion flabel- latum Schousb. ( ï^. Oiia Itisp. auct. Webb., Pent. 2, p. 10, t. G), qui offre une sorte d'involucelle au conceptacle. La consistance des Callithamnies est membraneuse et déli- cate, et la couleur du plus beau rose, variant quelquefois jusqu'au minium. Ce g. diffère du Griffulma , 1° par l'ab- sence d'involucre sous les favelles , qui , d'ailleurs, ne s'observent jamais au sommet d'un long rameau transformé en pédicelle, comme il arrive pour ce g. ; 2" par la dis- position et la place qu'occupent les sphé- rospores. Il s'éloigne des Céramies par la structure de ses filaments , composés d'un tube extérieur byalin , jamais recouvert de cellules au niveau des articulations. Les Algues qui forment ce genre , l'un des plus riches en espèces élégantes , habi- tent toutes les mers et se rencontrent sous presque toutes les latitudes, à re\ception des plus extrêmes, soit boréale, soit r.uslrale ; mais il a son centre dans la zone tempérée, et l'Océan atlantique , qui baigne les côtes de l'Europe, en contient le plus grand nom- bre. On en compte aujourd'hui environ cent CAL dix espèces, dont plus des deux tiers appar- tiennent aux mers de l'Europe. (C. M.) •CALLITHAUMA ( xaléi , beau ; GaSp-a , merveille), bot. fh. — Genre de la famille des Amaryllidacées, formé par Herbert [Amar.), et ne contenant qu'une espèce, le C. spaihu- latiim, de Truxillo. (C. L.) •CALLITIIEA (xa).y,', belle; e/:<, déesse). ms. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Diurnes ou Rhopaloccres , tribu des Nymphalides , établi par M. Boisduval , qui lui donne pour type la l'^anessa calUtheu de Godart. C'est un magniflque papillon dont les quatre ailes en dessus sont d'un beau bleu violet , avec une grande tache d'un noir velouté au milieu de chacune d'elles, et dont les ailes inférieures en dessous sont marquées de 24 ou 25 gros points noirs ran- gés en lignes courbes, sur un fond d'un vert doré très brillant. Cette espèce se distingue génériquement des autres Vanesses par ses ailes entières et arrondies , et par la massue très courte et très renflée de ses antennes. Elle est de l'intérieur du Brésil, et a été figu- rée dans Y Histoire naturelle des Lépidoptères faisant suite au Buffon-Rorei, tora. I, pi. 10, fig.4et5. (U.) • CALLITHERES. ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Térédiles, tribu des Clairones, établi nominativement par Latreille , et adopté par M. Dejean ainsi que par M. Spinola, qui, dans sa monogra- phie de cette famille (^e!'«e Cuv., 1841, p. 70) en a publié les caractères, et le range dans la section des Tilloides. Ce genre a pour type et unique espèce un insecte de 3Iadagas- car nommé C. Joannisii par M. Petit, suivant le dernier Catalogue de M. Dejean. Nota. Il y a lieu de croire que le mot Cal- lilheres aurait dû être écrit Calliieres , car alors son étymologie s'établirait ainsi : xaXo;, beau ; r/pew, je perce ; parce qu'en effet l'in- secte en question est beau parmi ceux de sa tribu, et que , comme eux , il fait des trous dans le bois à l'état de larve , tandis que Calliiheres, avec un ih ou 6 voudrait dire an bel animal féroce, ce qui serait en contra- diction avec les mœurs de notre insecte, qui n'est pas carnassier , mais xylophage , ou bien encore belle proie, ce qui serait un non- sens. (D.) CALLITHRIX. mam. — F'oy. callitriche. CALLITRIC. Callilriche (xa»:8pi?, qui a CAL 123 une belle chevelure), bot. pu. — Genre de la famille des Callitrichinées d'Endlicher, et des Haloragées de DeCandolle, ayant pour carac- tères : Fleurs hermaphrodites ou monoïques; deux bractées opposées, pétaloides, à la base de la fleur. Calice nul ; une étamine à filet long et grêle, à anthère réniforme unilocu- laire, s'ouvrant par une suture transversale. Ovaire surmonté de deux styles ; une capsule indéhiscente à quatre loges monospermes. Ce sont des plantes annuelles, essentielle- ment aquatiques , à feuilles opposées , gla- bres , entières , de forme variable , formant la rosette, et donnant pendant tout l'été des fleurs d'un blanc sale. Elles croissent dans les eaux douces stagnantes ou dans celles qui ont peu de mouvement , et sur leurs bords, aussi bien que submergées. On trouve les Callitrics répandus dans toute l'Europe et dans l'Amérique boréale. Il croît dans nos environs 2 esp. de Callitrics nommées aussi Etoiles d'eau; ce sont : les C. scf,siLis et pe- dunculuia. On en connaît encore plusieurs variétés qui ne paraissent être que des mo- difications de localité du C. sessilis. Ces plantes ne pourraient servir qu'à l'amen- dement des terres. (C. d'O.) *CALLITRICHACÉES, CALLITRICHI- l\iÉES. BOT. PH. — Le genre Callilriche , di- versement classé par les auteurs, a été con- sidéré enfin comme type d'une petite famille, où il est jusqu'à présent unique. Il nous semble devoir plutôt rester à la suite des Haloragées (voyez ce mot), dont il serait une dégradation. (Ad. J.) CALLITRICHE. Calliihrix (xani'Gpi^.qui a une belle chevelure), mam. — Nom d'une espèce du genre Guenon et d'un genre de Singes américains, /^oj/ez sagouin. (C. d'O.) CALLITRICHE. Callilriche [xcAVS^i?, , qui a une belle chevelure), moll. — Genre établi par Poli pour tous les Mollusques à co- quille qui n'ont qu'une seule ouverture en forme de trou à la partie postérieure du man- teau ; il comprend les genres Moule et Modiole de Lamarck , et Lilhodome de Cuvier. CALLITRICHE. BOT.PH.— ^02/. CALLITRIC. CAIAITRICHIAÉES. bot. ph. — Foyez CALLITRICHACÉE3. CALLITRIS ( xalYSpiï, , qui a une belle chevelure ). bot. ph. — Genre établi par Ventenat (Dec. nov. gen., 1803), dans la fa- mille des Conifères , tribu des Cupressinées , Î24 CAL pour des arbrisseaux cupressiformes qui se trouvent dans l'Afrique orientale, ainsi que dans la Nouvelle-Hollande. Ils sont très ra- meux; leurs rameaux sont articulés, striés, à feuilles très petites et squamiformes ar- ticulées à leur base, striées, opposées ou ver- ticillées-ternées, à bourgeons nus. Ce g. est syn. de Fresnelia de M. de Mirbel. (C. d'O.) CALLIXEXE. Callixeue ( xa>ô; , beau ; ÎEvo,-, étranger . bot. ph.— Genre de la famille des Smiiacées , établi par Commerson pour un petit arbuste originaire des îles Malouines et du dclroit de Magellan. Il est rameux et nu à sa base ; ses rameaux portent supé- rieurement des feuilles alternes elliptiques , munies de nervures très marquées , engai- nantes à leur base, et très coriaces. Les fleurs sont solitaires et terminales , pédicellées et accompagnées de quelques bractées. Le ca- lice, adhérent à sa base avec l'ovaire infère, a son limbe composé de six segments caducs ; les trois intérieurs portent chacun deux glan- des à leur base interne ; les étamines , au nombre de six , sont insérées à la base des sépales. Le fruit est une baie à trois loges , contenant chacune trois graines presque glo- buleuses. (A. R.) •CALLIZOIVUS (xa),-/-;, belle ; Çtiv/, , cein- ture). i.\s. — Nom que M. Schœnherr avait imposé à un genre de Curculionides dans son tableau méthodique de celte famille et qu'il a supprimé, ce genre ayant élé fondu dans celui de Prepodes. f^oyez ce mol. (i).) CALLOBATE. ins. — Foyez calobate. •CALLOCEPIIALOX, Less. (x«).o;,bcau; x£<(MtV/î', tète), ois.— Genre formé par ftl. Les- son, en 1837, et démembré de celui de Ca- lupiurliyiicluis, Vig. et Hors., dans le groupe des Cacatois, pour recevoir le Psiiiacus ga- leaius de Lalham. Il est synonyme de Conj- don de Wagler./^o//e: CACATOIS. (Lafr.) *CALLCMîAS, Bichst.ois. — Synonyme de Glaucopi.t. *CALLOMYE.\S. mam.— Dans la partie mammalogique du voyage de la Bonite, nous nous sommes servi de ce mot pour indiquer la petite famille ou tribu de Rongeurs amé- ricains correspondant au genre Callowys de M. Is. Geoffroy, genre dont les subdivisions portent actuellement les noms de Ckinchilla, Lagidium ou Lagotis , et Lagosioums. Les es- ïièiîes peu nombreuses qui s'y rapportent sont lia l'Amérique méridionale (Chili , Pérou el CAL Paraguay ). Elles ont les oreilles plus du moins grandes , la queue en balai , le trou sous-orbitaire considérable pour le nerf sous-orbitaire et la portion antérieure du muscle (1), les incisives non sillonnées, ei les molaires au nombre de quatre paires à chaque mâchoire et sans racines distinctes , la partie émailleuse de ces dénis formant des ellipses autour de l'ivoire. Leur mâchoire inférieure a la forme habituelle chez les Rongeurs du Nouveau-Monde qui ne ren- trent pas dans la famille des Rats proprement dits ou Mûriers. MM. Bennett et Walerhouse donnent aux Callomyens la dénomination de ChiHchiUmœ. (P. G.) CALLOMYIE. Cdlomyia {xal-n , belle; (Aura, mouche), ins.— Genre de Diptères, division des Brachocères , subdivision des Dichœles, famille des Alhéricèrcs, Iribu des Ptatypézines, établi parMeigen et adopté par Latreille , ainsi que par M. Macquart , qui y rapporte 6 esp. de France et d'Allemagne , toutes remarquables par les couleurs vives ou les bandes argentées dont elles sont or- nées. Nous citerons comme type la C. ele- gam Meig. [Dolichopus id. Fabr.). (D.) "CALLOMIS [xa^o'ç, beau; y.'^ç,, rat), mam. FoyeZ CHINCHILLA etViSCACHE. 'CALLOPIIORA [callas , cal ; ç, beau ; Ttr^oj, chapeau ; Xci7rtcr,uia, Ornement). BOT. PH. — Genre de la famille des Gentia- nacées, tribu des Chironiées, établi par Mar- lius [Kov. Gen. ei Sp., II, lOT, t. 193, 184) pour quelques plantes herbacées croissant dans les plaines du Brésil. Elles sont presque simples , très glabres , à lige dressée , cylin- drique, portant des feuilles opposées, dé- cussées, sessiles ou perfoliées, subtrinerves, ceintes d'un bord pellucide ; à fleurs roses ou blanches ; inflorescence en panicule thyr- (i) Dans la Viscaclie, il y a un petit canal incomplet suf la tète osseuse pour le passage du nert. CAL soide, lerminalc, donl les [jéJonculeà sont bractées à l'opposite. (C. L.) •CALLOPLS ( xaio; , beau ; ttoO; , pied). MAM. — Nom sous lequel quelques Antilopes ont été indiquées par Albert-le-Grand. CALLORHY\QUE. Callorhijnchus [yrAiç, beau ; pvVxo; , bec), poiss. — Ce nom désigne, dans Gronovius, un poisson à museau obtus, terminé par un lambeau charnu, plié ou coudé sur lui-même en forme de houe. Le dos porte deux dorsales ; la seconde finit sur le commencement de la queue, à l'endroit où cet organe porte en dessus la nageoire cau- dale. Le naturaliste hollandais, en établis- sant ce genre d'après un individu observé dans le cabinet de Seba, ne savait pas que l'espèce habitait les mers australes et y re- présentait les Chimères de nos mers arcti- ques. Linné réunit les deux espèces en un seul genre, qui ont en effet la plus grande ressemblance; mais M. Cuvier sépara de nouveau les Callorhynques comme un sous- genre des Chimères à cause des différences qui existent dans les proportions de la se- conde dorsale ( roytj ciiimÈre). On ne con- naît qu'une seule espèce de Callorhynque, le C. ANTARCTIQUE, cclui qui a été d'abord Êguré par Gronovius, et dont le dessin a été reproduit dans l'édition de Bioch par Schnei- der. Une nouvelle figure en a été donnée dans le Diclionnaire des sciences naturelles de Levrault, d'après des individus apportés des mers du Cap par Péron. M. Bory de Saint- Vincent a figuré, dans le Dictionnaire classi- que,un Callorhynque qu'il a cru devoir con- sidérer comme une espèce nouvelle, et qu'il a nommé Callorhijnqne de Myliiis. Mais il est évident que ce n'est encore qu'une repro- duction du Callorhynque antarctique. (Val.) *CALLOSTOiME. Callostoma (xa).yj, belle; erro'fia , bouchc ). INS. — Genre de Diptères , division des Brachocères , subdivision des Tétrachœtes, famille des Tanystomes, tribu des Bombyliers , établi par M. Serville et adopté par M. Macquart. Ce genre, qui se dis- lingue de ses voisins principalement par la forme étroite de l'abdomen, a pour type une espèce trouvée à Smyrne , et qui fait partie de la collection de M. Serville. M. Macquart la nomme Callostoma j'uscipcnnis. Son nom générique fait allusion au duvet d'un blanc argenté qui orne les bords de l'ouverture de sa bouche. (D.) CAL 125 "CALLOSTYLIDE. Callostylis (x«»1.'î, beau ; cTuXc'? , style), bot. rn. — Le g. que M. Blume avait d'abord nommé ainsi ( Bij- drag. , 340 , fig. 74 \ a été appelé plus tard par le même auteur [FI. Jav. prœf., VI) 7 y- losiylis. royez cc mot. (A. R.) CALLIINA (xaWûvû), j'orne , ou plutôt je • balaie; on fait des balais avec les tiges). bot. PII. — Genre de la famille des Érica- cées, tribu des Ericées-Euéricées, établi par Salisbury ( fJmn. 7'rans., VI, 317 ) sur une plante connue de tout le monde sous le nom de Bruyère, ou Fri'ja vuhjuris L. C'est un arbuste qui croit dans toute l'Europe , sur- tout dans sa partie septentrionale, où il cou- vre quelquefois des espaces immenses d'un sol noirâtre ou rougeàtre , essentiellement siliceux , et où il domine presque seul ; là il s'élève de 40 à 100 et 120 centimètres de hau- teur, forme un buisson touffu , glabre dans les terrains secs , pubérule dans les parties marécageuses, à rameaux ascendants, cylin- driques , elTilés , très ramifiés , garnis de feuilles imbriquées ou à peine étalées, obtu- ses , linéaires , longues d'à peine 2 millimè- tres , à bords révolutés en dessous. Fleurs unilatérales , en grappes assez denses , por- tées par des pédicelles un peu plus courts qu'elles; six bractées opposées par paires. Dans les campagnes , les pauvres se font des lits avec les tiges de celte plante ; ils en cou- vrent le toit de leurs chaumières ; on en fait des balais pour les villes , etc. La terre où elle croît spécialement , appelée de son nom terre de bruyères, est très recherchée pour la culture des plantes exotiques, qui y prospè- rent généralement. (C. L.) 'CALLUS [callus, cal, calus). bot.— Nom donné par les agrostographes à un organe de forme variée, qui se trouve à la base des fleurs dans les Graminées , et qui y déter- mine une espèce de bourrelet ; ce que M. Ras- pail considère comme le résultat du renver- sement de la paillette inférieure. (C. d'O.) *CALLVl\Tr«A (xaÀ).uvTpov, ce qui embel- lit). INS.— Genre de Coléoptères héléromères, famille des Mélasomes , établi par M. Solier, qui, dans son Essai sur les Collaptérides, [Ann. delà Soc. eut. de France, i. V, p. 335, pi. 7, f. 13), le place dans sa tribu des Nycté- lites. C'est un démembrement de celui que M. Guérin avait créé précédemment sous le nom de Nycielia , donl il diffère par ses ti- 126 CAL bias antérieurs et par ses tarses. M. Solier y rapporte quatre espèces, lu tes de l'Amé- rique méridionale. Nous citerons seulement celle qui en forme le type : C. muliico'Haia [Nyctelia id. Guér.J. (D.) CALMAR. Loligo {Calamarium , Calamar en vieux français), moll. — Genre de l'ordre des Céphalopodes-Acétabuliléres. Connu des anciens Grecs sous le nom de TsùQoç et Tev- Ot;, le Calmar n'était pas moins célèbre que la Seiche, par ses habitudes et par les propriétés qu'on accordait à sa chair. Oppien nous dit que, quoique nés dans les eaux, les Calmars fendent également les airs pour se soustraire à la poursuite de leurs ennemis, et qu'alors il serait difficile de savoir s'ils sont Poissons ou Oiseaux. Athénée s'étend sur les qualités ex- traordinaires qui les faisaient rechercher comme aliment. Néanmoins c'était un dés- honneur d'être comparé aux Calmars. Thé- raistocle parlant aux Érétriens leur dit que, semblables aux Calmars, ils ont une épée et pas de cœur. Aujourd'hui, presque ignorés, ils n'en sont pas moins des plus intéressants dans leurs mœurs. Ce sont des animaux cô- tiers qui se montrent momentanément sur le littoral de tous les continents ; ils y vien- nent par troupes nombreuses , y séjournent le temps de la ponte, et disparaissent ensuite jusqu'à l'année suivante. Ils nagent à recu- lons avec une extrême vélocité , à l'aide du refoulement de l'eau par le tube locomoteur ; c'est ainsi qu'ils s'élancent hors de l'onde comme un trait, et que souvent ils échouent sur la côte. Partout ils sont recherchés comme une nourriture agréable. Les Chi- nois en font une grande consommation. On les voit sur tous les marchés de l'Inde, du Brésil, et même en France; les pêcheurs les aiment beaucoup. Les Calmars ont une forme bien plus al- longée que la Seiche; leur corps est lisse, orné latéralement de nageoires , dont l'ensemble forme un rhomboïde ; ils ont un appareil de résistance qui unit le corps à la tête , à la volonté de l'animal. Leur tête est pourvue de huit bras sessiles et de deux bras tenla- culaires ; leurs yeux gros, saillants, sont en- tièrement recouverts, à l'extérieur, par une membrane transparente formée par la conti- nuité de l'épiderme ; ils sont libres néan- nwins en dedans de cette membrane. Les oreilles externes sont protégées par une crête CAL auriculaire transversale, ondulée, très épaisse, placée derrière l'œil. Les ouvertures aquifères sont ainsi réparties : deux bra- chiales , six buccales et deux lacrymales. Les Calmars se distinguent des Ommas- trèphes, avec lesquels ils ont souvent été con- fondus . par leurs nageoires réunies posté- rieurement ; par le manque de paupières ; par la membrane buccale pourvue de cap- sules ; par leurs bras tentaculaires contrac- tiles, et par leur osselet interne en forme de plume. Dans ma Monographie des Céphalopode» acéiabulifercs , j'ai décrit 22 espèces de Cal- mars , dont deux sont propres à la Méditer- ranée , neuf à l'océan Atlantique, deux à la mer Rouge, et neuf au grand Océan. Sous^ le rapport de la température , leur distri- bution géographique prouve qu'ils s'avan- cent rarement vers les régions froides, qu'ils- deviennent communs aux régions tempé- rées , mais que leur maximum existe seule- ment sous la zone torride. On n'a pas encore rencontré de véritables Calmars à l'état fossile. Les osselets décrits comme tels appartiennent, soit à des restes de Bélemnites, soit à d'autres genres. (A. D'O.) CALMARET. Loligovsis (diminutif de Calmar), moll. — Genre de Céphalopodes- Acétabulifères , établi d'abord d'une ma- nière très vague par Lamarck , puis circon- scrit dans ma Monographie des Céphalopodes, et contenant aujourd'hui cinq espèces , tou- tes des zones chaudes de l'océan Atlantique et du grand Océan. Les Calmarets sont géné- ralement diaphanes , allongés , et n'offrent presque point de couches musculaires ; aussi leur natation est-elle très lente. Ils forment une véritable anomalie parmi les Décapodes, par le manque de valvule au tube locomo- teur, caractère qu'on ne trouve que chez les Octopodes (les Poulpes et les Argonautes). Ils ont, du reste, la forme extérieure allon- gée des Calmars et des Ommastrèphcs. tout en se distinguant de ces genres par leur con- sistance gélatineuse ou membraneuse ; par leur corps qu'unissent à la tête trois points fixes , l'un cervical , les deux autres sur le ventre ; par leurs nageoires plus terminales par leurs yeux subpédonculés , sans sinut lacrymal ; par le manque d'ouverture aqui- fère ; par les bras tentaculaires placés en CAL deliors de l'ombrelle ; enfin, par leur osselet iuterne, pourvu d'une longue tige supérieure. Les espèces sont ainsi réparties au sein des mers : le Loligopsis para , de l'océan Atlantique; les Loligopsis guliaia , cyclura, Peronii et clirysophialmos du grand Océan. On n'a encore rencontré aucun reste de Calmarets à l'état fossile. (A. d'O.) CALOBATE. Calobales, Tera. (xaXoSâTyjç, qui marche sur des échasses).- ois. — Genre formé par Temminck {PI. col.) dans la fa- mille des Coucous , sur une espèce nouvelle de Bornéo, et dont les caractères sont, d'après cet auteur : « Bec plus long que la tête, gros, fort, comprimé, pointu en cône, légèrement incliné et courbé vers la pointe. Narines vers le milieu du bec , percées en fente longitu- dinale dans la masse cornée, recouvertes et presque totalement formées par une plaque cartilagineuse. Pieds très longs ; tarses cou- verts d'écaillés larges ; tous les doigts courts en proportion du tarse; ongles courts, un p«u crochus. Ailes médiocres , très arron- dies ; les cinq premières rémiges étagées, la sixième un peu plus courte que la septième, qui est la plus longue. » Ce genre, qui ne renferme qu'une seule «spèce, le Calobate radieux, C. radiceus, a sa place entre les Coucous et les Malcolias. Cet oiseau se tient constamment à terre , où il guette les Vers, et fuit le danger à la manière des Fourmiliers par une course sautillante , très rapide , sans jamais se tenir sur les ar- bres. M. G.-Pi. Gray reconnaissant que ce nom était déjà employé en entomologie , lui substitue celui de Carpococcijs. (Lafr.) CALOBATE. Calobala (xa)5;, bien ; ga- t/w, je marche), ins.— Genre de Dijjtères éta- bli par Meigen et adopté par M. Robineau- Desvoidy , qui , dans son Essai sur les Myodaires, le place dans sa famille des I*hy- tomides, tribu des Thélydomydes. Les espè- ces connues de ce genre appartiennent à l'Europe, et se trouvent principalement sur les plantes radiées. L'auteur n'en décrit que deux nommées par lui, l'une C. solidaginis, et l'autre C. soror. Le g. Calobate a également été adopté par M. Macquart, qui le range dans la division des Brachocères, subdivision des Diehoetes, famille des Athéricères, section des Muscides, sous-tribu des Leptodites. Il y rapporte cinq ^espèces , dont nous citerons seulement la CAL 127 première , C. cibaria Meig. ( Miisca cibaria Linn.), la même que la C. solidaginis de M. Robineau-Desvoidy. Les Calobates ne se reposent pas seulement sur les fleurs ra- diées pour y chercher leur nourriture ; on les voit souvent aussi sur le feuillage des ar- brisseaux, où ils se font remarquer par leur marche élégante et mesurée, ce qu'exprime leur nom générique. Plusieurs de ces Mus- cides ont la faculté de courir sur les eaux , et c'est par allusion à celte faculté que Linné a donné à l'une d'elles le nom de Peironellu (mouche de Saint-Pierre, en français). L'É- vangile rapporte en effet que cet apôtre marcha un jour sur les eaux soutenu par son divin maître. (D.) "CALOBOTA, Eckl. et Zeyh. (?xa>o'ç, bon ; ffoTÔç, pâture). BOT. ph. — Synonyme et sec- tion du genre Lcbeckia, Thunb. (C. L.) * CALOBOTRYA , Sp. (xaXoç, beau ; S6- Tpvç, grappe), bot. ph.— Synonyme du Ce- reosma du même auteur, si toutefois ce dernier genre doit être adopté ; sans quoi tous deux devront être réunis comme syno- nymes au Ribes de Linné. (C. L.) "CALOCALAIS (xaXoç, beau ; calais, nom mythologique), bot. pu.— Section du g. Ca- lais {voyez ce mot) caractérisée par son invo- lucre accompagné, à la base, de trois ou qua- tre écailles assez longues , et par ses fruits surmontés d'une aigrette dont les pailleltos portent une soie au milieu de l'échancrure qu'elles présentent. (J. D.) •CALOCAMPA (xûtXo'ç, beau ; xi^-n-n, che- nille). INS.— Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des NoctuélidC'^, sous-tribu des Xylinides , établi par M. Ste- phens aux dépens du g. Xylina de M. Treit- schke , et adopté par M. Guénée dans son Essai sur la classification des Noctuélides [Ann. de la soc. eiiiom. de France). Ce g. ne comprend que deux espèces : la JS'oci. ve- nusla Hubn. , et la Noci. cxolela Linn. , dont les Chenilles, à corps lisse et allongé, sont d'un beau vert, avec des lignes, les unes d'un rouge carmin, les autres d'un jaune ci- tron , entre lesquelles sont placés des points blancs cernés de noir. Ces Chenilles vivciii sur les plantes herbacées, tandis que celles des véritables Xylines vivent sur les arbres. Quant aux deux espéees dont il s'agit à l'clat parfait , leur couleur et leur forme les font ressembler absolunîent à un morceau de 15R CAL bois mort, quand elles sont en repos , les ailfes à demi roulées autour de leur corps. Eiks sont figurées dans plusieurs ouvrages, entre autres dans Hubner et dans notre His- toire des Lépidoptères de France, t. VII, pi. 3, fig- 1 et 2. (D.) "CALOCEPIIALUS 'x-Ai^, beau ; xtEMIS. *CALOCOMUS {xoiÀiz, beau ; xo^v,, cheve- lure). INS. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Longicornes, tribu des Prio- niens, établi par M. Serville dans sa nouvelle classification de cette famille (Ann. de la T. III. CAL 129 soc. eni. de France , t. I , p. 194). Ce g. se distingue principalement des autres Prio- niens par ses antennes , dont le onzième et dernier article est armé , à son extrémité , d'une dent latérale qui en simule un dou- zième. Il est fondé sur une seule espèce rap- portée duTucuman par M. Lacordaire, qui l'a nommée C. Iminutifcnis. M. Guérin l'a figu- rée dans son Iconographie du Règne animal de Cuviei; pi. 42, fig.8, sous le nom de Prio- nus Desmaraiii. Depuis , M. Buquet {Mag. de zooL, 1840) en a fait connaître une se- conde esp. trouvée en Colombie , et qu'il a publiée sous le nom de C. Kreuchelyi. (D.) 'C ALODEUl A (xa^o'ç , beau ; <îmaç, corps). INS. — Sous-genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Slcrnoxes, tribu desBupres- lides, établi par MM. de Castolnau et Gory {Mon. des Buprcsl., pi. 16, fig. 33), dans le g. Stigmodera d'Eschscholtz , sur une grande et magnifique espèce de la Nouvelle- Hollande, nommée par M. Hope, Si. regalis. Elle a 19 lig. de long sur 7 lig. l/2 de large. Elle est d'un vert doré très brillant, finement ponctué, avec deux grandes taches pourpres de forme ovale sur le corselet, les élytres d'un châtain clair, et cinq taches jaunes ar- rondies de chaque côté de l'abdomen. Elle a été trouvée à l'île Maquarie , près de la ri- vière de Hunier. (D.) CALODEIVDROIV {xo^léi , beau ; ^Evcîpov , arbre), bot. pu. — Genre de Diosmées , le même que le Pallasia d'Houttuyn , établi d'après un arbre du cap de Bonne-Espé- rance, et caractérisé de la manière suivante : Calice court, divisé profondément en 6 par- ties raides et ouvertes. Disque court , tubu- leux , à la base duquel s'insèrent autant de pétales alternes, étroits, oblongs, réfléchis, hérissés en dehors de poils étoiles. Filets au nombre de 10, adnés à la base du disque : les 5 opposés aux pétales en offrant eux- mêmes l'apparence , tuberculeux , terminés par une glande oyoide sans anthère ; les 5 alternes terminés par une anthère glandu- leuse à son sommet. Style oblong, infléchi, terminé par un stigmate à peine plus épais que lui et partagé par 5 sillons rayonnants. Ovaires 5, soudés par leur face interne en un seul exhaussé sur un long support, couverts de tubercules et contenant chacun 2 ovules superposés. Cai)sule hérissée de piquants, à 5 angles , b valves , et 5 loges 2-spermes. 9 130 CAL Rameaux et feuilles opposés ou verlicillés par tiers ; celles-ci péliolées , grandes , par- semées de glandes sur leur bord et dans leur épaisseur, qui est ainsi criblée de points transparents. Pédoncules terminaux, divisés en panicule souvent par trichotomie , à pé- ilicelles comprimés , puis dilatés au-dessous rie la fleur. (Ad. J.) •CALODERA {xJE (xa).o'ç , beau ; yw-â , femme ; ici pistil. Il aurait fallu écrire Calligyne). BOT. PH. — Genre de la famille des Goodénia- cées , tribu des Goodéniées , établi par R. CAL Brown [Prodr. 579) sur une petite plante annuelle, poilue, indigène de la Nouvelle- Hollande, exhalant, quand elle est sèche, l'o- deur de notre Flouve [Amhoxanihum odora- tum L ). Les feuilles en sont alternes , den- tées ou incisées . les florales auriculées à la base ; les pédoncules axillaires , uniflores , ébractéés ; les fructifères réfléchis. L'organi- sation du style est assez curieuse ( unde no~ men gcnericum); il est linéaire, triflde au sommet ; le lobe médian dressé ; les latéraux plus longs défléchis; les indusies des stig- mates subbilabiés horizontalement. (C. L.) 'CALOMECOIV, Sp. (xa^o;,beau; f*^'- xa>v, pavot). BOT. PH. — Synonyme section- naire du genre Papaver , Tourn. (C. L.) CALOUIEL (xa>oç, beau ; fjiAas, noir), min. — Synonyme de Chlorure de Mercure. Foy. CHLORURES. (DEL.) 'CALOMELANOS , Presl. (xa>o;, beau; fiflavo; [ye>a;], noir). BOT. CR. — Synonyme de Gijmnogramme, DesY. *CALOMELISSA , Benth. (xotXôç, beau; (X£').cT(7oc , mélisse ; il aurait fallu écrire C(d- limclissu). bot. ph.— Synonyme sectionnaire du genre Melissa, Benth. (C. L.) C ALOMEKIA , Vent. bot. ph. — Synon. d'JJnmea, Smilh. 'CALOMICRUS (xa)ioç, beau ; p.iyipi';, pe- tit ). ms. — Genre de Coléoptères tctramères, famille des Chrysomélines, établi par l)il- Iwein, et adopté par M. Westwood {Sijnops. of ihe Gêner, of Britisk ins.) , qui lui donne pour type le Crioceris circumfusa de Mar- sham. (D.) 'C ALOMMATE. Calommata {xa\6ç, beau ; o/xfjta, a-ro;, VUC, aspeCt). ARACH. — Ce g., que nous avons créé dans le tome 6' des Ann. de la Soc. eniomol., appartient à la fa- mille des Aranéides, et à la tribu des Tétrap- neumones. Les caractères de cette nouvelle coupe générique sont : Yeux au nombre de 8 ; la première paire isolée, celles qui suivent disséminées entre elles, et placées sur les cô- tés latéraux et à la base de la partie relevée du céphalothorax. Mandibules robustes, al- longées, très saillantes au-delà de leur naissance. Mâchoires allongées, en forme de croissant. Lèvre très petite, arrondie. Plas- tron sternal plus long que large. Palpes grêles, allongés. Pattes courtes, robustes, surtout les seconde , troisième et quatrième paires i la première grêle. Abdomen peu al- CAL 131 longé, de forme arrondie. La seule cspèciî connue, et qui lui sert de type, est le C. ful- vipe.s Luc. ( Mag. de zonl., cl. 7, 1. 14, fig. 1 à 7). Elle a été trouvée à Bahia. (H. L.) *CAL01VlEMA(xa>o'ç, beau; v%a, fil, tissu). bot. ph. — Seconde section établie par M. Lindley {Swan-river, LU) dans le genre Caladenia. (A. R.) *CALO]\YCTIO!V (xa}ioç, bon ; viÎxtio,-, de nuit; allusion à Vlpomœa bona nox de Linné). bot. ph. — Genre de la famille des Convol- vulacées, formé par Choisy [Mém. soc. hist. nat. Genèv.jW, 441, t. 1) sur l'/pomcea bona noxL., le Convolvulus grandifloms Jacq., etc. Il renferme quelques espèces herbacées, vo- lubiles , croissant dans les parties tropicales de l'Amérique et de l'Asie , à feuilles alter- nes , cordiformes ; à fleurs très grandes, très belles, portées par des pédoncules axillaires, 1-3-flores , dont les fructifères deviennent renflés. On en cultive environ 6 espèces dans les jardins. (C. L.) *CALOPAPPUS ( xaXôc. , beau ; ndnizoç, , duvet), bot. pu. — Genre de la famille des Synanthérées , tribu des Mutisiacées , établi par Meyer ( Mey. Reis. , I, p. 315 ) pour un sous-arbrisseau du Chili, bas, à rameaux nombreux et rampants formant une touffe gazonnante, radieants et glabres. Feuilles su- bulées, très entières, roulées en leur marge, uninervées et très serrées. Capitules termi- naux, sessiles et solitaires. Corolle pourpre. On n'en connaît qu'une seule espèce , que Meyer a appelée C. acerosus. (C. d'O.) GALOPE. Calopus ( xaXo'irou; , qui a de beaux pieds), ms.— Genre de Coléoptères hé- téromères , famille des Sténélytres , établi par Fabricius sur une seule espèce propre à la Suède, et nommée Cerambyx serraticor- nis par Linné , qui l'avait considérée à tort comme un Capricorne. Ce genre a été adopté par tous les entomologistes, et rangé avec raison par Latreille dans la section des Hé- téromères et la famille des Sténélytres. L'es- pèce unique sur laquelle il est fondé a envi- ron 9 lignes de longueur. Sa forme est trés- allongée. Sa tête est un peu avancée, avec les yeux fortement échancrés et entourant la base des antennes. Celles-ci sont très lon- gues, filiformes, de onze articles plus épais dans le mâle que dans la femelle; le protho- rax , plus étroit que la base des élytres , est presque carré, arrondi sur les côtés et rabo- 132 CAL teux en dessus. Les élytres sont longues, parallèles, sans rebords. latéraux, finement chagrinées et présentent chacune, dans leur longueur, trois lignes peu élevées. Les pattes sont plus grêles que fortes, et de médiocre longueur. La couleur générale de l'in- secte est d'un brun-clair pubescent. Cette espèce habite principalement les bois de la Suède. On la trouve aussi quelquefois dans les Alpes. (D.) *CALOPHACA (xo(>oç, beau; (pax^ , len- tille). BOT. PH. — Genre de la famille des Pa- pilionacées, tribu des Lotées-Galégées, con- stitué par Fischer ( Msc. ex DC. , Prodi-. II , 270) sur le Cyiisus volrjaricus de Linné. Il ne se compose encore que de cette espèce. C'est un arbrisseau croissant en Sibérie, sur les bords du Volga , à feuilles imparipennées , multi-juguées; à stipules lancéolées ; à fleurs jaunes, disposées en grappes axillaires et ter- minales, pauciflores; à légume oblong, sub- cylindrique , mucroné par le style , oligo- sperme, poilu-glanduleux. On le cultive dans les jardins d'Europe. (C. L.) CALOPHiENA (xaJloç, beau ; yacvo) , je brille), ins. —Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Carabiqucs , tribu des Troncatipennes, établi par M. Klug, et qui correspond au genre Cordistes fondé anté- rieurement par Latreille. (D.) *CALOPIï AN-ES (xa)o'ç, beau ;.>:o'v , beau ; TTTtpov , aile). INS. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Serricornes, section des Ma- lacoderrnes , tribu des Lampyridcs, établi par 31. de Caslfclnau [Suites au BuJ/.-Dum., t. I, p. 2G1 ) aux dépens du genre Dictyo- ptère de Latreille. Les Calopieron différent principalement des Diclyoptères par la forme de leur tête non prolongée en museau. Ce sont des Insectes revêtus de couleurs bril- lantes et propres à l'Amérique. L'auteur en décrit 5 espèces, dont 2 du Brésil , 2 de Cayenne et 1 de Cuba. Nous ne citerons que cette dernière, qui est le Lycus bicolorde 1 abr. Elle est d'un beau rouge, avec la moi- tié postérieure des élytres d'un vert métal- lique à reflets bleus. Le genre Catopieron de M. de Casteinau correspond à celui de 67/a- ra, [US de M. Dejean , qui doit être considéré comme non avenu , ce dernier n'en ayant pas publié les caractères. (D.) 'CALOPTERUS (xaAoç, beau; -KTipiv, aile). iKS. — Genre de Coléoptères pentamè^ rcs, famille des Carabiques , créé par M. le baron de Chaudoir ( Tabl. d'une nouv. subdiv. du genre Feronia de M. Dejean, etc., etc.). Al ce genre il donne pour caractères: Deuxième article des tarses antérieurs transversal chez les mâles, et rebord antérieur des élytres ef- facé. Les espèces qu'il y rapporte sont les Pterosticlius Duvcdii ,' Prevosiii, fossulaïus, Minkwilzii , variolalus et Klugii , du Species de JL le comte Dejean. (C.) CALOPTILIUM ( xa)o'ç, beau; t:xIIov , aile), iîot. pu. — Genre de la famille des Synanthérées, sous-famille desLabialiflorcs, tribu des Nassauviacées, établi par Lagasca, qui l'avait d'abord appelé 6'phœroceplialus. C'est une petite plante herbacée du Mexique qui , d'après l'aulcur, a beaucoup de rap- ports avec le i\ as.ujuvia. (C. d'O.) CALOPUS. INS. — Foy. calope. *CAL0RAMP1ÎE. Caloramphas, Less. (xa- lii, beau ; pafjyo;, bec). cis. — Genre formn ilh CAL par M. Lessoîi, en 1830 [Revue zool.), sur un oiseau de 1 Inde de la famille des Barbus , auquel il donne le nom de C sanguino- lenius , mais qu'il a reconnu être le même que le Bucco , Lath. , de Gmelin et des au- teurs. Le Barbion fuligineux de Temminck ( PL col. ) en est le jeune. Cette espèce type doit donc reprendre son nom primitif de Laihami , et devient pour nous comme pour Gray le C. Latliami Laf. Ses caractères géné- riques sont, d'après M. Lesson : « Bec moins long que la tête, plus large que haut à la base, très comprimé , convexe en dessus , à arête dorsale en lame , entamant les plumes du front ; à bords presque droits et lisses ; à commissure sans aucune soie ; à mandibule inférieure non renflée en dessous; à narines frontales, percées en trous arrondis. Ailes ne dépassant pas le croupion ; tarses faibles , courts; queue à 12 rectrices. » (Lafr.) *CALOKHABDOS (xaXoç, beau ; pàf<îo; , rameau), bot. pu. — Genre de la famille des Scrophulariacées , tribu des Véronicées, formé par Bentham [Scroph. ind., 44) sur la Veronica brunoniana de Wallich. C'est une plante herbacée vivace, du Népaul, glabre, presque simple, de 30 à 6o cenlim. de hau- teur; à feuilles oblongues-lancéolées, den- tées en scie, rétrécies à la base en un court pétiole ; à fleurs agrégées, sessiles, en un épi de 15 à 16 centim. de long. C'est jusqu'ici la seule espèce du genre. (C. L.) *CALORHEXIA,Torr.etGr. fxaXoç.beau; Rhexia , genre de plantes), bot. ph. — Syn. sectionnaire du g. Rhexia, R. Br. (C. L.) •CALORICITÉ ( calor , chaleur ). phy- siOL. — Chaussier a désigné sous ce nom la faculté qu'ont les corps vivants , de déve- lopperune certaine quantité de Caloriquequi les met en état de résister au froid atmo- sphérique, et de conserver , par conséquent, dans toutes leurs parties et par tous les temps, une température à peu prés égale. Considérée sous ce point de vue, la Caloricité serait une propriété vitale particulière, et même une fonction. F'oyez chaleur ani- male. (A. D.) CALORIQUE. PHYS. — F'oy. chaleur. •CALORIMIS [xalôq, beau ; opvç, oiseau). OIS. — Genre formé par G.-R. Gray ( L. of the Gen.) en remplacement de Lamproiomis, Tem., 2"' division , et ayant pour type le Turàus canior Gmel. Voy. stouhne. (Lafr.) CAL CALOROPHUS (xa^oç, beau ; po^oç, breu- vage). BOT. PH. — Labillardière a décrit et figuré sous ce nom un genre [Flor. Nov.- Holl. , t. 228 ) qui a été réuni par la plupart des botanistes modernes au genre Resiio de Linné. Ployez restio. (A. R.) *CALOSACME, Wall. ( xaXÔ; , beau; àx/jiï), pointe, tranchant), bot. ph. — Syn. sectionnaire du g. C/ifn/a, Hamilt. (C. L) *CALOSAI\'THES (xaXoç, beau; av6y) , fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Bignoniacées, tribu des Eubignoniées, furrné par Blume ( Biidr. 700) sur le Bignonia indica de Linné, seule espèce dont il soit encore jusqu'ici composé. Recherché pour l'ornement des serres chaudes en Eurojjc , le C. indica ( Spalhodea penlandra , Bot. moy., 3081) est un bel arbre des parties tro- picales de l'Asie, à feuilles décomposées- pennées, dont les folioles subcordiformes- ovales ; à fleurs grandes et belles, pourprées, nombreuses et disposées en panicules ter- minales. (C. L.) "CALOSAURE. Calosaura ( xaXoç, beau ; <7avpa, lézard), rept. — Genre de Sauriens de la famille des Lacertiens , proposé par BIM. Duméril et Bibron {Erpéiologie,^, 2G1), et dont l'espèce unique est le Laceria Les- chenauUii Milne-Edw. Ce petit genre , très voisin de celui des Oplnops , s'en distingue par ses paupières, qui sont bien développées. Ses deux plaques naso-rostralcs , au lieu d'une seule, l'éloignent des Psamraodromes ; et par l'absence de pli sous-collaire, il diffère des Eremias, Acanthodactyles et Scapteires : ceux-ci et les Acanthodactyles ayant d'ail- leurs les côtés des doigts dentelés , ce qui n'existe pas chez les Calosaures. L'Inde est la patrie de ce petit animal. (P. G.) •CALOSMA, Presl. (xaXôç , bon, bonne; h.-n , odeur), bot. ph. — Synonyme de Benzoin, Nées. CALOSOME. Calosoma ( xaXov , beau ; o-wpLa, corps). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Carabiques, tribu des Simplicipèdes de Dejean , ou des Abdomi- naux de Latrcille, établi parWeber et adopté par Fabricius , Latrcille et tous les entomo- logistes qui ont écrit depuis. Cependant ce n'est guère que par son faciès qu'il se distin- gue du genre Carabe, aux dépens duquel il a été créé ; car les caractères, ou plutôt les différences qui les séparent, sont très légères CAL et ne sont pas toujours constantes. Voici en i ; quoi elles consistent : Troisième article des ; antennes sensiblement plus long que les au- • 1res, légèrement comprimé et tranchant ex- térieurement. Mandibules plus larges à leur base, inermes et striées transversalement en dessus. Jambes intermédiaires et postérieu- res arquées, surtout chez les mâles. Élylres en carré plus ou moins allongé, et non ova- les. Ailes inférieures bien développées et propres au vol dans les espèces qui en sont pourvues, car quelques unes en manquent. Du reste, les Calosomes ressemblent aux Ca- rabes , mais ils sont encore plus agiles et plus voraces qu'eux: munis d'ailes, ils vo- lent bien dans l'occasion, et se tiennent ha- bituellement sur les arbres, où ils font la chasse aux autres Insectes, principalement aux Chenilles. Quant à leurs larves, celle du Calosoma sycophaiita , qui forme le type du genre, parait être la seule qui ait été obser- vée jusqu'à présent, d'après l'histoire qu'en donne Réaumur (t. II, xi. Mém.). Celte larve devient aussi longue et plus grosse qu'une chenille de médiocre grandeur (un pouce et demi). Le dessus de son corps est d'un beau noir lustré qui donne à ses an- neaux un aspect corné , bien qu'ils soient mous. Elle a six pattes écailleuses, et sa bouche est armée de deux fortes mandibu- les recourbées en croissant l'une vers l'au- tre. Cette larve semble avoir été créée spé- cialement pour diminuer la trop grande multiplication des Chenilles dites procession- naires. On sait que ces Chenilles vivent en nombreuse société et se métamorphosent sous une toile commune. Eh bien ! on ne peut ouvrir un de leurs nids sans y trou- ver une ou plusieurs des larves dont il s'agit, faisant un horrible carnage des êtres sans défense au milieu desquels elles se sont établies et continuent de vivre, même après que les Chenilles qui ont échappé à leur voracité ont pu se changer en chrysalides, car elles font également leur nourriture de celles-ci. Leur gloutonnerie est telle qu'el- les ne cessent de manger que lorsque la peau distendue de leur ventre est sur le point de crever ; alors elles tombent dans un état de torpeur qui ne cesse qu'après que leur digestion est faite et qu'elles se sont etilièrement vidées. Mais malheur à elles si. elles se laissent surprendre dans cet état, qui CAL IS5 ne leur permet plus de faire aucun mouve- ment; car elles sont dévorées à leur tour par de jeunes larves de leur espèce, qui les pnlérent pour nourriture aux Chenilles dont elles sont entourées. M. le comte Dejean, dans son dernier Ca- talogue, mentionne 29 espèces de Caloso- mes, dont 6 d'Europe, 3 d'Asie, 3 d'Afrique, IG d'Amérique, et 1 dont la patrie lui est in- connue. Toutes sont d'assez grande taille, el la plupart ornées de couleurs métalliques très brillantes. Sous ce rappnrt, le plus remarquable et en même temps le plus a«imun parmi les espèces d'Europe est le Calosoma sycophanla {Carabus sycophanlus Linn.) déjà cité. On est sûr de le rencontrer sur les Chênes infestés de Chenilles proces- sionnaires, et sa présence s'annonce d'a- vance par une odeur forte et pénétrante qui n'a rien d'agréable. Cette espèce est très bien figurée dans l'Iconographie des Coléoptères d'Europe, par MM. Dejean et Boisduval, t. II, pi. 70. (D.) *CALOSPIZA (xaXo;, beau ; uTn'Ça, pinson). OIS. — Genre formé par G.-Pi. Gray [L. oj the Gen.) dans la famille des Tangaras pour remplacer les g. Aglaia, Sw., et Callistus , Boié, ses synonymes déjà employés, le pre- mier en botanique, et l'autre en entomolo- gie. Voyez AGLAIA. (Lafr.) CALOSTEMMA ( xaléz , beau ; a-rj^a , couronne), bot. ph.— Famille des Amarylli- dées. M. Rob. Brown a établi sous ce nom un g. qui se compose de quelques espèces originaires de la Nouvelle-Hollande , ayant à peu près le port des Pancratium , mais à fleurs petites et jaunes ou purpurines. Leur calice est coloré et infundibuliforme, à tube court et à limbe régulier et étalé. La gorge du calice est munie d'une couronne tubu- leuse saillante , présentant douze dents ou lanières dont six alternes portent les étami- nes. L'ovaire est à une seule loge conte- nant deux ou trois ovules pariétaux et su- perposés. Le style se termine par un stigmate simple et obtus. Le fruit est charnu el con- tient une ou deux graines en forme de bur- billes. (A. R.) "CALOSTIGMA , Schott ( xotlloç , beau ; t7TiV(*ot, Stigmate, en botanique), bot. ph.— Syn. sectionnaire du g. Philodendron, du même. — Ce nom s'applique aussi à un g. de la famille des Asclépiadacées , formé par 156 CAL M. Decaisne (^n». se. nat. nouv. IX, 345, t. 12) pour une plante remarquable recueil- lie par M. Gaudichaud dans la province de Saint-Paul , au Brésil. C'est un arbrisseau Yoiubile, lomenteux ; à rameaux couverts de poils jaunâtres; à feuilles lancéolées, ellipti- ques ou ovales , courlement acuminées ou raucronulées , subcordiforraes à la base ou arrondies; à fleurs longuement pédicellées , disposées en ombelles extra-axillaires , dont e pédoncule est court; les lacinies de la co- rolle sont crassiuscules et couvertes en de- dans de poils très fins et couchés. (C. L.) CALOSTOMA ( xaÀoç , beau ; droV-a , bouche). BOT. cr. — Genre de Champignons établi par Desvaux [Joum. bol., t. II, p. 94, pi. 2 , f. 2), auquel Nées a donné plus tard le nom de Miironnjces. (LÉv.) 'CALOTA (xa/,dT/)ç , beauté), bot. pu.— Genre de la famille des Orchidées, établi par Harwey et synonyme de Ceratandrade Lind- ley. Voytz cerataadra. (A. R.) 'CALOTES (jcaXoT/îç, sorte de Lézard dans Aristote ; xaÀô?, beau ; oîç , o'tos , oreille). REPT. — Linné a nommé Laceria calotes une espèce d'Iguanien prise par G. Cuvier pour type d'un genre distinct sous le nom de Oa- Icoie, en latin Calotes. Ce genre, partagé par M. Kaup en Galéotes proprement dits et en Bronchocèles , renferme des espèces indien- nes de taille médiocre , auxquelles MM. Du- méril et Bibron assignent les caractères sui- vants : Tète en pyramide quadrangulaire , plus ou moins allongée, couverte de petites plaques anguleuses; écaille occipitale fort pe- tite ; langue épaisse , fongueuse , faiblement échancrée au bout; cinq incisives et deux canines à la mâchoire supérieure. Narines latérales, percées chacune dans une plaque située tout près de l'extrémité du museau; point de pli transversal sous le cou ; une crête depuis la nuque jusque sur la queue; écailles des côtés du tronc homogènes, im- briquées , disposées en deux bandes obli- ques : pas de pores fémoraux. Ce sont des Iguaniens Acrodonles. (P. G.) CALOTHAMIVLS (xa),oç, beau; Gia- >oç, arbrisseau), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Myrlacées , tribu des Leptosper- mées , établi par Labillardière {D'ov. HolL, II, 25, t. 1G4), et renfermant quelques ar- brisseaux de la Nouvelle-Hollande austro- occidentale^ dont plusieurs sont cultivés CAL comme plantes d'ornement dans nos serres tempérées. Les feuilles en sont éparses, ser- rées, sans stipules, subcylindriques; les fleurs, coccinées, sessiles, axiUaires, forment un épi dont le sommet est terminé par des feuilles. (C. L., CALOTHECA (xaXo'ç , beau; O/îx-/), étui, thèque). bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Bromées , établi par Palisot de Beauvois [Agrosi. , t. 17, f. 2 ), et adopté par le professeur Runth (G^aw., 120; Agrost., 374), qui l'a modifié de la manière suivante : Épillets muUiflores. Les deux valves de la lépicène sont ovales, oblongues , concaves : l'inférieure a 3 ner- vures ; la supérieure , un peu plus grande , a 5 nervures. La paillette inférieure de la glume est concave, se prolongeant de chaque côté en une sorte d'aile falciforme ; la pail- lette supérieure, plus courte, est plane, bi- carénée. Le fruit est une cariopse trigone et nue. Les espèces, en assez petit nombre, qui composent ce genre , sont toutes originaires des diverses contrées de l'Amérique méri- dionale. Steudel donnait aussi ce nom à un genre également de la famille des Graminées, mais qui rentre dans le genre Sporobolus de R. Brown. Ployez sporobolus. (A. R.) *CALOTHOUAX {xoç , beau ; TpoVc; , ca- rène ). EOT. PH. — Genre de la famille des Asclépiadacées , tribu des Cynanchées- Calotropidées , formé par Robert Brown {Mem. vern. soc, 1 , 39 ) pour renfermer un petit nombre de plantes croissant dans les Indes orientales et la Perse. Plusieurs d'entre elles sont cultivées dans les serres peur la beauté , la singularité et l'arôme de leurs fleurs. Ce sont des arbrisseaux ou des herbes à peine suffrutescentes , dres- sées, glabres, lactescentes ; à feuilles oppo- sées, amples, ovales-arrondies ou lancéolées ou oblongues, subsessiles; les inférieures plus distinctement pétiolées; à fleurs gran- des, disposées en ombelles intra-péliolaires. L'une des espèces les plus remarquables est le C. procera Andr. ( Asclepias giyantea XndT..A. procera Ait.). La corolle en est CAL 137 blanche, à segments révolulés, lavés de vio- let; la couronne staminale est d'un beau violet semblable, et ses folioles, égalant le gy- nostème, se recourbent à la base en rostres prononcés, blanchâtres, dont la disi)osilioa et la couleur différente donnent à l'ensem- ble de la fleur un aspect agréable. — On donne aussi ce nom à un genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lotées-Galégées , établi par Don ( Syst. , II , 228 ) sur le Galega tricolor d'Hooker, et qui n'est pas encore généralement adopté. S'il devait l'ê- tre, il serait nécessaire qu'il reçût une au- tre dénomination , puisqu'il existe déjà un genre sous le même nom. On pourrait en- core en changer simplement l'orthographe , et l'écrire Callilropis ( Don écrivait Callo- tropis), ce qui serait plus régulier et le dif- férencierait assez du précédent. (CL.) CALPA (xàWn, vase), bot. cr. —Mousses. Necker désignait sous ce nom l'urne dans le genre Fontinale. /'Oi/es MOUSSES. (A. R.) *CALPA!\DRIA ( xaW-/) , urne ; àvnp, àv- 3p6i; , androcée ou réunion des étamines en forme d'urne ). bot. pu. — Genre de la fa- mille des Méliacces , établi par M. Blume, et dont les caractères sont les suivants : Calice composé d? 4 folioles inégaies, concaves, im- briquées sur deux rangs, persistant. Pétales alternes , inégaux. Étamines au nombre de 25-40, dont les filets sont élargis et réunis en un tube en forme d'urne; les plus extérieurs complètement confondus ; les intérieurs li- bres en partie ou même toul-à-fait. Ovaire à 3-4 loges contenant chacune G ovules atta- chés à l'angle interne sur deux rangs , s'a- mincissant au sommet en un style épais que termine un stigmate à demi trifide, dont les divisions sont bilobées. Capsule globuleuse, ligneuse, se séparant à la maturité en 3 val- ves , et dont les loges contiennent chacune 1-2 graines informes , dépourvues de péri- sperme et d'arille, à cotylédons volumineux et charnus , à radicule supère. — L'espèce unique est un arbrisseau de Java, à feuilles simples , lancéolées , dentées en scie. Les fleurs sont solitaires ou géminées aux ais- selles des feuilles. (Ad. J.) •CALPE {x.dlnn, urne), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, et le seul de sa tribu, celle des Calpides, établi par Ochsenheimer sous le nom de Cahjpira , auquel 31. Treitschke a substitué celui de 138 CAL Calpe, le premier ayant déjà été donné à un genre de Mollusques. Le genre dont il s'agit se rapproche des CucuUies, ou mieux encore du genre Cliaridea par les Chenilles, et des Plusiies par l'insecte parfait. L'esp. unique qui lui sert de type en Europe {Calpe Thalic- tri Treits. , ou Bombyx capucina Esp. ) est remarquable surtout par son corselet très bombé, et divisé en 5 zones de poils bien distinctes, ainsi que par ses premières ailes dont le sommet est très aigu , et le bord in- terne présente un lobe arrondi précédé d'une échancrure. Celte espèce , figurée dans plu- sieurs ouvrages , et entre autres dans notre Hist. nat. des Lépidopi. ( t. VIII , !■= part. , pi. 131 , (ig. 2 et 3 ), n'a encore été trouvée en France que dans les environs de Perpi- gnan. Sa chenille vit sur le Thaliclrum fla- vum, et se renferme dans un léger tissu, en- tre des débris de feuilles ou de mousses à la surface du sol , pour se changer en chrysa- lide. Le papillon éclôt en juin ou en août. Plusieurs espèces de l'Amérique du Nord pa- raissent appartenir à ce genre. (D.) "CALPE. Ccdpe (nom d'une des colonnes d'Hercule), acal. — Genre d'Acalèphes di- phydes ou de Diphyes, établi par MM. Quoy et Gaimard, qui l'observèrent dans la Médi- terranée près de Gibraltar, ainsi que VAbyla, dont il ne diffère que par la forme de quel- ques parties , et notamment par la forme de la partie antérieure. M. Eschscholtz a réuni ces deux genres. T-^oijez abyle. (Duj.) "CALPICAUPL'M, G. Don (xaiW-/), urne ; xapTTo'î, fruit). BOT. pji.— Synonyme du genre Cerhera, (C. L.) 'CALPIDES. Calpidœ. ins.— Tribu de Lépidoptères nocturnes, qui a pour type le g. Calpe. f^oyez ce mot. -— 31. Blanchard ( Hisi. nat. des Insectes faisant suite au Biif- fon-Duménil , t. III, p. 515) désigne sous le nom de Culpites un grocî)e de Lépidoptères qui correspond à celte trilia. (D.) CALMDIA, Uupct.-Th. (xailTri;, i^oç, pe- tit vase). BOT. PU. — Synonyme du genre PwoH/rt, Plum. (C. L.) CALPITES. INS. — r^oyez cai.pi des. 'CALPL'KIVIA {? Calpimiius, auteur la- lin). BOT. PII. — Genre de la famille des Pa- pilionacées,' tribu des Sophoiées , établi par E. Meyer {Comment. 2) aux dépens de quel- ques espèces de Firgilia, Lam., et de Kohi- v.ia . L'hérit. Ce sont des arbrisseaux appar- CAL tenant à l'Inde et au cap de Bonne-Espé- rance, à feuilles dépourvues de stipules, im- paripennées , plurijuguées , dont la foliole- terminale distante de la dernière paire ; à fleurs en grappes axillaires ou terminales , solitaires ou paniculées. On en cultive plu- sieurs esp. dans les jardins d'Europe. (C. L.) CALSCHISTE ( ca'.x , chaux ; schisius , schiste). GÉoL. — Roche à base de Calcaire et de Schiste , à éléments tantôt distincts cl tantôt intimement unis ; elle fait efferves- cence dans l'acide nitrique sans s'y dis- soudre complètement. (C. d'O.) CALTHA {Calilia, dans Pline, plante in- déterminée ; syncope de xa),a9o; , corbeille). BOT. PII. —Genre de la famille des Henon- culacées , tribu des Renonculées , formé par Linné ( Gen. , 703) et adopté par tous les auteurs postérieurs. Il renferme environ 20 espèces, répandues dans les lieux maréca- geux et ombragés de l'Europe et de l'Amé- rique boréale; quelques unes se rencontrent aussi dans l'extréniilé la plus australe de ce dernier continent, cl dans les parties monta- gneuses de l'Asie médiane. Ce sont des plan- tes herbacées, vivaces, à tiges cylindriques, garnies de feuilles entières ou lobées , à pé- tioles engainants à la base ; à fleurs assez grandes, jaunes, terminales, exinvolucrées. Les principaux caraclèrcs de ce genre im- portant sont : Périanthe simple, coloré, 4-5-phyIle, rarement G-8-phylle, dont les divisions persistantes ou décidues. Étami- nes nombreuses , hypogynes ; 4-10 ovaires , ou même plus, libres, uniloculaires, à ovu- les nombreux, bisériés , fixés à la suture ventrale. Capsules folliculaires , sessiles , membranacées , déhiscentes longiludinale- ment à l'iiiléricur. L'espèce type du genre est fort commune dans toute l'Europe , surtout en France, aux environs de Paris , dans les marais et les prés humides, où elle fleurit en mars et en avril. On la connaît sous les noms vulgaires de Souci d'eau, de Populage. Ses grandes et belles fleurs font un fort bel effet par leur jaune d'or extrêmement bril- lant , qui se détache sur le vert foncé et luisant de ses larges feuilles arrondies. Em- ployé autrefois en médecine sous le nom de Populago, le Souci d'eau est doué d'un principe âcrC, et, dit-on, même vésicant. On radministrail comme purgatif et anliscorhu- lique. Aujourd'hui il est presque entière- CAL ment négligé sous le rapport thérapeutique; mais depuis long-temps introduit dans nos jardins , il y a produit diverses variétés , dont une à fleurs pleines. Loiscleur-Des- longchamps rapporte que dans le Nord , ses boutons eonfits au vinaigre tiennent lieu de Câpres ; mais il ajoute que ce condiment doit être peu salubre. Une preuve de la causticité de cette plante, c'est que,parmi nos animaux domestiques, les Chèvres et les Moutons pa- raissent seuls la paître, et non sans quelque répugnance. Le genre Caliha a été divisé par Don et De Candolle en trois sous-genres : Nirbisin , Don ; Psycltropliila, DC. ; Populago , DC. — Tournefort et plusieurs auteurs donnaient le nom de Caltlia à un genre de plantes de la famille des Synanthérées, connu aujourd'hui sous le nom de Calendula. (C. L.) CALTIIOIDE. Callhoides, B. Juss. [Cal- tha, nom d'une plante; ù^o;, ressemblance). — Syn. d'Oihonna , L. CALUMET [calamus, roseau), bot. ph.— Nom vulgaire donné , dans nos Colonies, à plusieurs végétaux dont les Nègres font des tuyaux de pipe. Ainsi , à Flaiti , ce nom est donné à une espèce du genre Lygodiian ,- à Cayenne c'est le Mabea piriri d'Aublet, esp. d'Euphorbiacée. Le calumet des hauts, à Mascareigne, est un Na.stu.t , de la famille (les Graminées. Ce mot, importé sans doute au Canada par les Européens , a passé dans la langue des Indiens , et sert à désigner plusieurs espèces du genre Arundo. (C. d'O.) •CALURUS, Swains. (xaKç, beau; ovpx , queue), ois. — Synonyme de Couroucou. Ployez ce mot. (Lafr.) 'CALVIFROIMS (ra/('«î, chauve; fi-ons , front). OIS. — Genre de Daudin indiqué comme douteux par G.-R. Gray {L. of ilte Geii.), et comme synonyme de Gymiioceplia- Itts, Gcofl". (Lafr.) "CALYBE ( nom mythologique ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Subulipalpes, éta- bli par M. de Castelnau ( Etudes enlom. , p. 92) pour y placer une seule espèce origi- naire de Cayenne , nommée par lui C. Le- prieuri, de la collection de M. Buquet. Ce g. est voisin des Taclajpiis ; mais il en diffère par ses mandibules avancées, son labre carré et son corselet plus étroit que la tète. (D.) CAL l.vJ CALYBE (nom mythologique), ois.— tx^iu d'une espèce du g. Cassicaii. CALYBIO\. Cuhjbium (xaÀiîÇcov, petite ca- bane). BOT. PII. — Dans sa c assificatioii car- pologique , le professeur Mirbel aiipclle ainsi un genre de fruit que tous les autics botanistes s'accordent à désigner sous le nom de Gland. (A. R.) , "CALYCADEMIA ( xâ).uï , calice ; àoVjv . glande), bot. pu. — Genre de la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionidées, éta- bli par De Candolle pour des plantes herba- cées recueillies par Douglas en Californie. Elles ont la tige droite, rigide, les feuilles in- férieures opposées , les supérieures alternes, raides, linéaires, à bords entiers et roulés, à capitules solitaires portant des fleurs jaunes. On n'en connaît que 4 espèces. (G. d'O.) "CALYCAI^DRA, A. Rich. (xa^v^, calice; àvyj'p, étamine, en botanique), bot. pu. — Sy- nonyme du g. Curdyla de Loureiro. (C. L.) *CALYCAI\DRIE. Calycundria (xâXv?, ca- lice ; àvJpo'ç [àvTî'p], homme ; ici étamine). bot. PU. — Dans les modifications introduites par mon père (le professeur L.-C. Richard) au système sexuel de Linné, la Calycandrie formait la 12'= classe. Elle renfermait toutes les plantes ayant plus de 10 élainincs insé- rées sur le calice, l'ovaire étant libre ou pa- riétal. Celle classe comprenait une partie de la Dodécandric et de l'Icosandrie de Linné. Foyez système sexuel. (A. R.) CALYCA\THACÉES, CALYCAN- TIIÉES. Calycanthaceœ, Culyeaiilheœ. bot. pif.— Cette famille, primitivement réunie aux Rosacées , est maintenant considérée comme distincte, quoique devant rester auprès d'el- les. Le calice présente inférieurement un tube court, urcéolé, épais; supérieurement un grand nombre de divisions imbriquées sur plusieurs rangs, tantôt toutes semblables , tantôt les extérieures ofl^rant l'apparence de bractées , les intérieures celle de pétales qu'elles représentent probablement. Les éla- mines, en grand nombre, s'insèrent sur un disque charnu qui entoure l'entrée du tube calicinal , et finit par le fermer presque en- tièrement. Les filets intérieurs sont stériles ; les extérieurs terminés par une anthère ad- née, biloculaire, extrorse. Les ovaires, nom- breux et distincts, sont insérés sur toute la surface du tube , terminés chacun par un i style et un stigmate simple , et contenant un lao CAL seul ovule dressé ou deux superposés dont le supérieur avorte. Ils deviennent autant d'osselets , remplis chacun par une graine dressée qui , sous une enveloppe membra- neuse, présente un embryon sans périsperme, à radicule infère, à cotylédons foliacés et enroulés dans leur longueur.— Les espèces sont des arbrisseaux aromatiques, vulgaire- ment cultivés dans nos jardins , originaires , l'une, qui forme le premier genre, du Japon ; les autres, de l'Amérique septentrionale. Leurs tiges, tétragones, sont extrêmement re- marquables par quatre faisceaux ligneux, qui accompagnent celte tige ainsi que les bran- ches, engagés dans l'épaisseur de l'écorce aux quatre angles qu'ils contribuent à former. Les feuilles, dépourvues de stipules, sont op- posées, très entières, péliolées.Les ileurs,qui se développent avant elles ou en même temps, sont solitaires , axillaires ou termi- nales, verdâtres ou d'un brun rougeâtre. Genres : Chimonanihus , Lindl. ( Meratia, Nées). — Cuhjcamhm , Lindl. {BuUneria, Duham. — Beurreria, Adans. — Pompadoura, Buchoz). (Ad. J.) C ALYCAA'THÈMES. Calycanthemœ. bot. PH. — Linné ( Plùl. Bol. ) a désigné sous ce nom une famille de sa méthode naturelle comprenant onze genres , répartis depuis dans les familles des Onagrées , Mélasto- mées , Salicariées , Rubiacées et Lythrariées. Agardh avait donné le même nom à une fa- mille composée à peu près des mêmes grou- pes , et Ventenat l'avait restreint à la seule famille des Lythrariées. (C. d'O.) CALIC.WTUUS (xâ>v?, calice; av9oç, fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Calycanthacées , révisé par Lindley ( Bot. Reg., 404; ex Linn, et aliis), et comprenant huit espèces environ , presque toutes intro- duites et fort recherchées dans nos jardins , qu'elles ornent au premier printemps de leurs fleurs , qui , chez plusieurs d'entre elles , exhalent une odeur agréable. Ces plantes ne demandent aucun soin ; et , pla- cées dans un coin du jardin au nord et en terre de bruyère , elles prospèrent où peu d'autres plantes pourraient vivre. Une des plus belles espèces du genre linnéen , le C. prœcox , en a été retiré par Lindley , qui en a fait le genre Chimonanihus. Une autre , le C. floridus, est un exemple fameux de l'excès ou peut parvenir la flatterie; Buchoz en CAL avait fait un genre dédié à la trop fameuse Pompadour. Les principaux caractères de ce genre remarquable sont : Périanthe simple , coloré, à tube urcéolé, court, à limbe multi- parti, dont les lobes sont multisériés, imbri- qués, subcharnus et coriaces, lancéolés-li- néaires. Etamines nombreuses, insérées sur un anneau charnu qui forme la gorge du périanthe. Ovaires nombreux, uniloculaires et uni-ovuIés. Styles terminaux, à stigmates obtus; akènes enveloppés par le tube pé- rianthien devenu charnu et cornacé. — Ce sont des arbrisseaux aromatiques, à rameaux brachiés , et appartenant tous à l'Amérique septentrionale. Leurs feuilles sont opposées, pétiolées, très entières, dépourvues de stipu- les; les fleurs, d'un pourpre noirâtre , sont terminales , et paraissent en même temps que ces dernières. (C. L.) CALYCERA ( xa)vÇ, xo; , calice ; dans ce genre , le calice prend un développement inusité), bot. ph. — Genre type de la famille des Calycérées, formé par Cavanilles {le. IV, 34 , t. 358), et renfermant un très petit nom- bre d'espèces, indigènes du Chili, pérennes , très glabres ou subpileuses; à feuilles alter- nes , pennatifldes-dentées ; à fleurs en capi- tules terminaux , solitaires. Le type de ce genre est la Scabiosa sympaganthera de Ruiz et Pavon. Voyez, pour les caractères généri- ques , l'article calycérées. (C. L.) CALYCÉRÉES. Calycereœ. eot.ph.— Pe- tite famille de plantes intermédiaire entre les Dipsacées et les Synanthérées, établie par Pi. Brown , et que Cassini postérieurement avait désigné sous le nom de Boopidées. Les Calycérées sont exclusivement propres à l'A- mérique extra-tropicale et tropicale. Elles sont annuelles ou pérennes , rarement suf- frutescentes , souvent caulescentes et rem- plies d'un suc aqueux. Les tiges et les ra- meaux en sont cylindriques ou anguleux; les feuilles alternes , sessiles , entières ou dentées, souvent pennatifides , dépourvues de stipules. Leurs principaux caractères dis- tinctifs sont : Fleurs hermaphrodites ou uni- sexuées par l'avortement de l'ovaire et du style, sessiles, rassemblées en un capitule multiflore terminal ou oppositifolié par l'al- longement d'un rameau axill aire, très rare- ment plan au-dessus du réceptacle souvent globuleux ou conique-convexe, et formé d'un involucre de folioles uni-pluriscriées . libres CAL ou plus ou moins connécs entre elles. Récep- tacle commun , couvert sans ordre de paillet- tes presque obsolètes ou très rarement dis- posées en alvéoles et de fleurs entremêlées; tube calicinal conné avec l'ovaire. Limbe 5- parli , à lacinies plus ou moins inégales, or- dinairement squamiformes dans Its fleurs stériles, plus ou moins allongées et persistan- tes dans les fertiles. Corolle gamopétale régu- lière, insérée sur un disque épigyne, à tube allongé, grèle, droit, à limbe campanule ou infundibuliforme , beaucoup plus court et plus ample que le tube, 5- ou 4-fide, à laci- nies linéaires, trinervées. Étamines 5, alter- nes avec les lacinies de la corolle, insérées à sa base, à filaments adnés dans toute la lon- gueur au tube de celle-ci , et libres à leur sommet. Anthères introrses , biloculaires , dressées , linéaires , exappendiculéee , réu- nies par la base en un tube et longitudi- nalement déhiscentes. Ovaire infère uni- loculaire et uni-ovulé; ovule anatrope, sus- pendu au sommet de la loge. Disque épi- gyne, conoide, ceignant la base du style et de la corolle , se prolongeant dans le tube de celle-ci en une lamelle très ténue, gonflée à la gorge de cette dernière en 5 aréoles glan- dulaires. Style terminal, simple, exsert, cla- viforme au sommet , très glabre ; stigmate terminal, très entier , glanduleux , subcapi- leux. Akène couronné des lobes calicinaux, souvent endurcis et spinescents , ou de la corolle marcescente, desséchée en une boule hérissée. Graine unique, inverse, à test mem- braneux , à raphé linéaire et à chalaze api- cale; albumen charnu. Embryon orthotrope, axile, cylindrique, plus court que l'albumen. Cotylédons oblongs, obtus, plans, accom- bants ; radicule supère , tournée vers l'om- bilic. Plumule indistincte. Les Calycérées sont réparties en quatre genres seulement : Gamocarpha, DC; Boo- pw, Juss. ; Calycera, Cav. , et Acicarpha , Juss. Noris avons dit en quoi elles différaient principalement des Synanthérées; nous ajou- terons pour terminer cet article qu'elles s'é- loignent surtout des Dipsacées par la réu- nion basilaire de leurs anthères et la nerva- tion des lobes de la corolle. (C. L.) CALYCIÉES. BOT CR. — P^oy. caliciÉes. CAI,,YCIFLORES (végétaux). Calycijlo- res [calyx, calice ;fios,floris, fleur), bot. ph.— Dans sa division primaire du règne végétal , CAL 141 M. De Candolle avait réuni en un groupe toutes les familles à plusieurs pétales libres ou soudés et attachés au calice. Celte grande classe comprend des végétaux très hétérogè- nes, savoir, toutes les familles polypétales et gamopétales à insertion périgynique et à in- sertion épigynique. (A. R.) *CALYCIIJM, Eli. (xâ^vÇ, calice), bot. ph. — Synonyme A'Hetcroiheca, Cass. *CAL1C0IÎ0LUS, WiHd. (xo^iluÇ, calice; 5o>oç, action de jeter; allusion à la chute précoce de la corolle que semble jeter le ca- lice), bot. fh. — Synonyme du genre Du- /bîirea de Kunlh. (C. L.) *CALYCOCORSUS. bot. ph.— Synonyme de TVillemetia. *CALYCOGO\IUM ( xoî>«? , calice; yœ- vTa, angle), bot. ph. —Genre de la famille des Mélastomacées, tribu des Miconiées, éta- bli par De Candolle {Prod., in, 108), et ne comprenant encore que deux espèces crois- sant dans les Antilles, particulièrement à Saint-Domingue, à rameaux cylindriques, couverts, ainsi que les pétioles et les feuilles en dessous, d'une pubescence étoilée, flo- conneuse, tomenleuse , un peu roussâtre; à feuilles 3-5-nervées, courtemenl pétiolées, ovales-oblongues, obtuses à la base, subcor- diformes, très entières, glabres en dessus. Fleurs 1-3 , belles , blanches , terminales , courtemenl pédicellées, et dont le calice est comme ponctué d'une pubescence étoilée, éparse. (C. L.) *CALYCOMIS, R. Br. (altération de Cal- licoma). bot. ph. — Synonyme du genre Callicoma, du même auteur. 'CALYCOPHYLLLM {xdilv^, calice,- - >ov, feuille). BOT. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Cinchonées-Eucin- chonées , formé par De Candolle pour ren- fermer quelques espèces du genre Macroc- nemis , Vahl., et croissant dans les Antilles. On en cultive deux dans les jardins comme plantes d'ornement, les C. candidissimum et coccineum DC. Ce sont des arbrisseaux glabriuscules, à feuilles opposées, pétio- lées, raembranacées , glabres en dessus, velues en dessous, le long des nervures, à stipules courtes, larges, décidues ; «i fleurs blanches ou pourpres, disposées en corym- bes axillaires et terminaux , dont les pédon- cules sont comprimés et trichotomes. (C. L.) CALYCOPTERIS, Lamk. (x«)vÇ, calice; U2 CAL ptç, fougère ; découpures du calice), bot. i PII. — syn. du genre Geilwnia. — Richard donne aussi ce nom à un synonyme du g. CalycogoTiinm. (C. L.) * CALYCOSTÉMOXES. Calycostemones (xa),uÇ, calice ; or-^fiuv , corolle). bot. — Nom donné par Gleditsch et Mœnch à une classe de plantes dont les étamines sont insérées sur le calice; celte expression répond à celle de Périgyne. *CALYCOTIIRIX ( xâ)ivï , calice; 6pî? , cheveu), bot. pu. — Genre de la famille des Myrtacées, tribu des Chamélauciées, formé p*ar Labillardière , et renfermant quelques espèces particulières à la Nouvelle-Hollande tropicale et extra-tropicale. Ce sont des ar- brisseaux à feuilles éparses, serrées, téré- liuscules, ordinairement à courts pétioles et à deux stipules très petites, rigides et sétu- liformes. Les fleurs, pourpres, blanches ou jaunes, sont axillaires, solitaires, subsessi- les ou rassemblées au sommet des rameaux. (C. L.) "CALYCOTOME, E. Mey. (xâ>v?, calice; TOfj.-^', découpure), bot. ph. —Synonyme du g. Melinospernium de Walpers. (C. L.) •CALYCOTOMOIV, Hoffm. (y.a)vï, calice ; TÔfjLoç, découpure), bot. pu. — Synonyme du genre Ciiiisu.s, L. (C. L.) •CALYCOTOMUS, A. Rich. {xdl^^, calice; To'fio;, découpure). boT. rn. — Synonyme du genre Cu)(Ov(e!yifl de Don. (C. L.) CALYDEUMOS (xzÀv?, calice; <î/pH^a , peau). BOT. PH. — Ce g., qui fait partie des Composées-Sénécionidées , a été établi par Lagasca sur une plante du Mexique, et a pour caractères : Capitule multillore, homoganie; involucre oblong, imbriqué, formé d'écaillés scarieuses , très obtuses. Réceptacle étroit, conique, couvert de paillettes linéaires, ai- guës. Corolles tubuleuses, ô-fides; rameaux du style terminés par un appendice conique. Fruit 4-5-anguiaire, velu et surmonté, dans quelques espèces, d'une aigrette composée de paillettes linéaires, obtuses, parcourues par une légère nervure. Le g. Calijdermos comprend aujourd'hui 5 espèces indigènes du Mexique, et citées dans le Prodromus de M. de Candolle. (J. D.) Ce nom a aussi été employé par Ruiz et Pavon pour désigner un genre synonyme du gernc Nicandra , Adans. (C. L.) "CALYLOPHIS , Sp. ( xâÀv^, calice , 1^- CAL fh, tuyau), bot. pu. — Synonyme de Uc- riolix , Raf. *CALYLOPmJS (xâ).u|, calice; îcVo;, crête), bot. pu. — Genre de la famille des ^nothéracées, formé par M. Spach sur deux espèces û' jEnoiliera , indigènes d'Amérique , et dont l'une est cultivée dans nos jardins , le C. Nutlalii Sp. [jEn. serrulata Nutt.). Ce sont des herbes vivaces, suffrutescentes à la base, à racines rampantes, à feuilles subses- siles et profondément denticulées. Les fleurs en sont axillaires , distantes , plus courtes que les feuilles florales; les boulons obovés- claviformes , à 4 crêtes ; la corolle est d'un jaune vif , assez grande , à stigmate d'un pourpre noirâtre. (C. L.) 'CALYMELLA , Presl. eot. cr. — Syno- nyme de Plaiyzoma, R. Br. CALYMÈXE. Calynicnti. crust.— Genre créé par M. Al. Brongniart, et rangé par M. Milne-Edwards dans sa classe des Trilo- bites et dans sa famille des Caiyméniens. Dans ces Crustacés , tous généralement fos- siles, la tête est à peu près demi-circulaire , profondément divisée en deux par deux sil- lons longitudinaux. Yeux situés sur les lobes latéraux, à cornée réticulée, de forme semi- lunaire. Anneaux du thorax et de l'abdomen difficiles à distinguer entre eux. Segments thoraciques au nombre de 10 ou de 14. Anneaux abdominaux distincts et jamais soudés entre eux. Ce genre renferme une vingtaine d'espèces ; celle qui peut être con- sidérée comme type est la C. Blumenbuchii Al. Brongn. {Hi.^i. nat. des Cruat. foss., p. 11, pi. 1, fig. 1,0, i', c, rf),qui se trouve dans un calcaire de transition de Dudiey , du Goth- land, de la Bohême et de l'Ohio. (H. L.) CALYMEIMIA , Nutt. ( syncope de xa^iî? , calice ; et d'û/jvîv , membrane ). bot. ph. — Synonyme d'OxybapIms, L'hérit. (C. L.) *CALYl»lÉl\lEi\S. Calymeuii. crust. — M. Milne-Edwards désigne sous ce nom une famille de Crustacés qui appartient à la classe des Trilobites , et dont les caractères peuvent être ainsi présentés : Corps très épais pouvant se contracter en boule. Abdomen grand, bien distinctement segmenté, et res- semblant en général beaucoup au thorax. Yeux bien distincts et presque toujours gra- nulés. Cette famille renferme les g. Homaio- noihus , Asaphus , Calymena. (H, L.l •CALYMMAPHOKUS [x^Uu-p.^, couver- CAL lure ; tpopo'ç , qui porte). i>s. — Genre de Co- léoptères hétéromcres, famille des Collapté- rides, tribu des Praosiles, établi par M. So- .'icr aux dépens du genre Praosis, Eschs. Il y rapporte deux espèces recueillies auTucu- inan par M. Lacordaire ( ^un. de la Soc. ciu. de France, t. IX, pi. 9), et nommées par lui, l'une, C . cucullaiiis, et l'autre , C. ursi- mis. (D.) XALYMMATIOIM ( xa^ufj^fxârcov , petite enveloppe ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, fondé par M.Dejean, sur une seule espèce de 3Iadagascar, nommée par lui C. veiiHstum , la même que la C. coralUmun de M. Dupont. (D.) *CALYM\E. Cahjmna ( nom mythologi- que ). ACAL. — Genre d'Acalcplies Cténo- phores établi par Eschscholtzdans sa famille des Mtiémiides, lesquelles, ayant une cavité stomacale comme les Callianirides, s'en dis- tinguent par l'absence des cirrhcs ou tenta- cules. Le Calymne a le corps ovale-comprimé, plus large que haut , n'ayant de lamelles ou de cils vibratiles que sur les quatre appen- dices étmits entourant la bouche, et non sur toute la surface du corps. Ces appendices étroits, ciliés, sont d'ailleurs enveloppés par de grands lobes latéraux , qui dirigent leur extrémité libre du côté de la bouche. La seule espèce connue, C. Tievirani, habite la mer du Sud près de l'équateur ; sa hauteur est de 55 mill., sa largeur de85mill. iDuj.) *C:ALYM1\0D0I\ ( xàÀwyifia , capuchon ; ocî'c'j;, dent). BOT. foss. — Genre établi par l^rcsl dans la famille des Fougères, et qui ne comprend jusqu'à présent qu'une seule es- pèce, le Grammilis cucuUutu Bl. [Polypodiun cucullaium Nées et Bl. , Xiphoieris cnculluia Spreng.). C'est une petite fougère de Java, à fronde simple, coriace, dentée vers sa base, pinnatifide dans la partie supérieure; à pin- nules fertiles, unilatérales, arrondies, beau- coup plus grandes que les dentelures du côté stérile ; chacune de ces pinnules est tra- versée par une seule nervure qui porte, vers son extrémité, un groupe presque globuleux de capsules longuement slipitées, et en partie recouvert par le bord du lobe de la feuille. L'aspect de cette plante et sa structure la font lout-à-fait ressembler aux Gywumitis CAL U3 du sous-genre Xiphoieris , dont elle ne dif- fère que par ses groupes de capsules presque globuleux. (Ad. B.j CALYMPERES [^^\^J^^.^ , couverture, coiffe; TTEipco, je transperce), bot. cr. — (Mousses.) Ce genre a été créé par Swartz [Jahrb. der Cewadts. I Ilefi, p. 3, t. I, fig. 11-15) pour des Mousses acrocarpcs haplo- péristomées, auxquelles il assigne les carac- tères suivants : Périslome simple , formé d'une membrane spongieuse, horizontale, sommet du sporophore , laquelle porte des stries plus ou moins apparentes, et rayon- nant du centre à la circonférence. Chez quelques espèces, il arrive que la membrane se déchire dans le sens des stries , et il en résulte seize dents courtes qui se relèvent, mais restent adhérentes au bord entier per- sistant de la membrane. Capsule cylindri- que, égale, dépourvue d'anneau, tout en- tière enveloppée par la coiffe , qui la tient étroitement embrassée à sa base. Coiffe s'ouvrant par une ou plusieurs fentes au ni- veau de l'opercule, mais ne tombant point, même à la maturité. Pédoncule ordinaire- ment court, très long dans le seul C. audro- gijnum Nob. Opercule terminé en bec. Spo- res petites, globuleuses, lisses et brunes. Fleurs monoïques ou dioiques : les mâles gemmiformes, axillaires ou terminales; les femelles toujours terminales, composées de 4 à 12 pistils, dont un seul fécond, accompa- gnées de paraphyses filiformes, articulées , ordinairement nombreuses. Ces Mousses ont quelque ressemblance avec les Orthotrics, et une grande affinité avec le g. Synhopodon. Elles forment ordi- nairement, sur les rochers ou les ccorces, des coussinets assez bien fournis. Leur tige est droite ou couchée à la base , simple ou ra- meuse. Leurs feuilles, linéaires, crispées par la sécheresse , sont entières , parcourues par une nervure , et portent ordinairement à leur sommet des corps celluleux que quel- ques botanistes ont regardés comme des an- thères , que d'autres ont érigés en un nou- veau genre (Miquel, /*«//. Se. pliyn. et nat. NeerL, 18-39, p. 37) qu'ils ont nommé P>ryo- myces, et que nous considérons, nous, comme de simples gemmes ou propagules, destinées peut-être à propager la plante. Les espèces peu nombreuses (5 à G) qui constituent ce I g. sont toutes intcrlropicalcs, ou dépassent lui CAL peu ces limites. Palisot de Beauvois avait proposé pour ce g. le nom de Cryphium, qui n'est connu que pour avoir été cité par M. Desvaux dans une exposition méthodique des Mousses {Mém. de la Soc. Linnéenne de Paris, t. III). (C. M.) •C ALYPÉOPSroE. Calypeopsis (xaAuTrxpa, calyplre ; o^ii, aspect), moll. — Genre établi par M. Lesson [Zool. du voy. de la Coquille, n° 158 ) pour une coquille de la famille des Calyptraciens, très voisine des Calyptrées. Elle a été trouvée dans les sables de Payta, sur la côte du Pérou. (C. d'O.) *CALYPLECTL'S, R. et P. (xaXv?, calice ; «>.£XTo;, tressé, entrelacé), bot. ph. — Syn. et section du genre Lafoemia, Vandell. (C. L.) 'CALIPOGEIA (xàAvI, calice; ûttÔ, sous; y7i, terre), bot. cr. — (Hépatiques.) Raddi a fondé sous ce nom {Jungerm. Eirusc, p. 19) un très beau genre de la tribu des Jongermanniées , sous-tribu des Trichoma- noidées, dont voici les caractères, tels qu'ils ont été exposés par 31. Nées dans ses Hépa- tiques d'Europe : Périanthe charnu, pendant, hérissé de soies radicellaires, adné au som- met de la tige , poussant, au point même où il adhère , ou un peu de côté , un pédoncule qui s'élève de son fond épaissi. Coiffe incluse, membranacée, libre. Capsule tordue, à qua- tre valves ; valves étroites, restant ouvertes, et se roulant sur elles-mêmes après la chute des spores. Anthéridies agrégées, entourées d'un involucre déchiré , et placées sur un court rameau capituliforme au sommet , et naissant dans l'aisselle d'un amphigastre. Propagines réunies en tête. Plantes rampan- tes, à feuilles incubes. Stolons rares ou nuls. Périanthes «'enfonçant dans la terre. Am- phigastres bifides. Feuilles entières ou bifi- des. Ce genre ne se compose que de trois es- pèces , deux européennes , et une originaire du Pérou , où elle a été découverte par M. Aie. d'Orbigny. (C. M.) *CALYPOGIA (xâ>u?, calice; ^-ni, sous; yv), terre), bot. cr. — (Hépatiques.) L'espèce qui a servi de type à 31. Dumortier ( Syll. Jungerm., p. 73) pour l'établissement de ce g. n'appartenant point au g. homonyme de Raddi, religieusement conservé par 31. Nées d'Esenbeck dans son beau travail sur les Hépatiques d'Europe , ce dernier y a substi- tué le nom de Geocalyx, auquel nous ren- voyons le lecteur. (C. M.) CAL •CALYPSO. Calypso {nom mythologique). CRDST. — Les doutes qui existent sur l'exis- tence du crustacé composant celte coupe générique , qui a été établie par 31. Risso (//iii. îiai. des Crusi.de Nice), font que cette dernière n'a pu être adoptée. (H. L). CALYPSO (nom mythologique), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, établi par Salisbury {Parad., 89), et qui ne se compose que d'une seule espèce, Calypso borealis Hook. [Exot. fl.^ t. 12), ou Cypripedium bulbosum L. C'est une petite plante terrestre qu'on trouve ré- pandue dans les régions boréales de l'Eu- rope, de l'Asie et de l'Amérique. Sa tige est renflée et bulbiforme à sa base, portant une seule feuille plissée ; elle est uniflore. Son calice se compose de sépales presque égaux. Le labelle est concave et trilobé. Ses 2 lobes latéraux , soudés , sont placés au-dessus du lobe moyen, qui est dilaté. Le gynostème est dressé et pétaloide. L'anthère, biloculaire, contient 2 masses poUiniques , réunies sur une glande membraneuse et presque carrée. (A. R.) Cette dénomination a été aussi employée par Dupetit-Thouars pour désigner un genre synonyme du genre Falacia, L. (C. L.) 'CALYPTE , Hal. Culyptus { xa/«TTTo's , couvert, caché ). ins. — Synon. de Brachis- tes, Wesm. *CALYPTÉUÉES. Calypteratœ. uns. — M. Robineau-Desvoidy désigne ainsi la pre- mière famille de ses 3Iyodaires , compre- nant ceux de ces Diptères qui ont des cuil- lerons larges , à double squame , et recou- vrant les balanciers. Il la partage en quatre grandes divisions : celle des zoobies , qui se compose de deux tribus , les Oesiridées et les Eniomobies ; celle des botanobies , qui ne forme qu'une tribu , les Phusiennes ; celles des coprobies vivipares , comprenant deux tribus, les Macropodées, et les Tkéra- mydes ; enfin , celle des coprolies ovipares . qui ne renferme que la tribu des Muscides. Foyez ces diflerents mots. (D.J CALYPTERIA ( xaXvTVTpa, voile), ois. — Illiger a désigné sous ce nom les tectrices caudales. 'CALYPTERIS ( xa/vTtrpa, voile ). bot. Foss. — Zippelius , dans une lettre adressée au docteur Blume, insérée dans les journaux de science hollandais , et dans le BuiL. des sciences nalur. de Férussac , t. XVIII , p. 92, a désigne sous le nom de Calypterisnuisiala une nouvelle plante parasite de la Nouvelle- Guinée qui paraîtrait être de la famille des Scitaminées. Il n'en donne aucune dcscrip- Ijon. (Ad. B.) •CALYPTERILM ( xaX««Ty,'pcov , couver- cle). BOT. Foss. — Ce nom a été donné par Bernhardi à un genre de Fougères qui cor- respond au véritable Onoclea de Linné, puis- qu'il a pour type V Onoclea seiisibilis de cet auteur, f^'oy. onoclea. (Ad. B.) "CALYPTOBILM {xoà^J■^:r6q, caché; fftoç, vie). INS. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Xylophages , établi par 31. Villa , et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue, où il est placé après le g. Monopis de Ziegler. Ce g. a pour type une espèce de la Lombardie, nommé C. diffi- cile par M. Villa. M. Dejean lui en adjoint une autre nommée C. impresmm, par Kunzc. Ce g. est le même que celui auquel M. Porro avait donné le nom un peu bizarre A'Amphi- bolonarzon. (D.) * CALYPTOCÉPHALE. Calyptocephalus (xaÀÛTTTO), je couvre ; xt(pa.lri, tétc). REPT. — Genre de Reptiles batraciens établi par MM. Duméril et Bibron ( Erpétologie, VIII , 447), et dont l'espèce unique, appelée par eux C. Gayi , est originaire du Cbili. C'est par erreur que M. Tschudi, dans sa Classif. des Batraciens , la nomme Pellocephalus Qitoyi. Les caractères assignés à ce g. par ses auteurs sont : Tète comme recouverte d'un bouclier rugueux ; langue disco-ovalaire , entière, libre à son bord postérieur; une rangée de dents vomériennes interrompue au milieu , située entre les arrière-narines ; tympan distinct; trompes d'Eustache assez grandes. Quatre doigts libres, lisses ; pas le moindre rudiment de pouce extérieurement ; orteils de même forme que les doigts , mais réunis par une membrane ; saillie du pre- mier os cunéiforme assez forte , mais non tranchante ; une vessie vocale de chaque côté de la gorge des mâles ; apophyses trans- verses de la vertèbre sacrée non dilatées en palettes. (P. G.) "CALYPTOCEPHALUS ( xa)v7rro'; , cou- Tert, x£tpa>y), tête), ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Malacodermes, tribu des Lampyrides, établi par Gray et adopté par M. de Castelnau {Hist. nai. des T. m. CAL U5 Ins., Buff.-Diim., t. 1 , p. 203). Ce genre est voisin des Lamprocères, dont il se distingue par un corps linéaire , et parce que les ra- meaux de ses» antennes sont beaucoup plus grêles et plus allongés que chez ces der- niers. Il a pour type une espèce de la Guiane anglaise, nommée par le fondateur du g. C. fasciatus. M. de Castelnau y joint deux au- tres espèces de Cayenne, qu'il nomme l'une C. Goryi, et l'autre C. thoracîcm. (D.) CALYPTOMÈIVE. Calyplomena ( xalvr- \ TÔç, caché ; p.£vto, je demeure ). ois. — Genre 1 démembré de celui de Coq de roche , Rapi- cola, Briss., pour une petite espèce verte de Java. f^oy. COQ de roche. (Lafr.) "CALYPTOPS (xa)>viTTÔ; , couvert; (i'-f œil ). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides-Gonalo- cères, division des Brachydérides, établi par M. Schœnherr (t. 5, p. 890), sur une seule espèce du cap de Bonne-Espérance, nommée par lui C. yranosus. Ce g. a presque le fa- ciès des Oiiorhynchus , et a pour principal caractère, ainsi que son nom l'indique, la tête sub-déprimée, et munie de deux lobes très élevés , de forme triangulaire , qui ca- chent en partie les yeux. (D.) *CALYPT0PSIS(xaXv7rTÔç, couvert ; ovi/iç, vue). INS. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, établi par M. Solier( Ann. de la Soc. eniom. de France, t. 4, p. 269), qui le place dans la tribu des Tentyrites, famille des Col- laptérides. Ce g. est fondé sur une seule es- pèce nommée par lui C.emoHdi, et qu'il croit venir de la Grèce. Elle est représentée avec ses caractères génériques dans le volume précité (pi. G, fig. 1-8). ID.) *CALYPTORHYNQUE. Cabiptorhynchus [xalvTz-cic, , couvert; pvyxos, 1>CC). OlS. — I Genre formé par Vigors dans la famille des Perroquets, et démembré du genre Cacu- lua de Brisson, pour recevoir les espèces noires de Cacatois de la Nouvelle-Hollande. Il est synonyme de Banksien [Banksianiis , Less.). Voyez cacatois. (Lafr.) CALYPTRA. BOT. — Nom latin de l'or- gane désigné sous le nom de Coiffe ou Calyp- tre. (A. R.) CALYPTRA. INS. — Foyez calpe. *CALYPTRACÉES. Calyptraceœ. moll. — Lamarck avait d'abord donné ce nom à la famille de l'ordre des Gastéropodes, qu'il dénomma plus tard Calyptraciens. 10 lie CAL CALYPTRACIEIVS. moll. — Famille de l'ordre des Gastéropodes -Hydrobranches de Lamârck (Pectinibranches de Cuvier), insti- tuée par cet auteur, qui la transforma à plu- sieurs reprises, sans que ces modifications successives, tout en l'améliorant, contribuas- sent à la fixer. Cuvier ne l'adopta pas, parce qu'elle présentait l'anomalie d'être composée de Coquilles symétriques et asymétriques. M. de Blainville (7V. de Malacol.) réforma la famille des Calyptraciens de Lamarck, et n'y laissa que les Coquilles non symétriques. M. Deshayes, tout en adoptant les idées de M. de Blainville, rejette, comme douteux, le genre Notrème compris dans cette famille , et y introduit le g. Siphonaire qui a beau- coup de caractères communs avec les Cabo- chons. La famille des Calyptraciens se trouve aujourd'hui composée des g. Hypponyce, Cabochon, Siphonaire, dépourvus d'appen- dices internes, et des g. Calyptrée et Cré- pidule qui en sont pourvus. (C. d'O.) CALYPTRAINTIIES ( xa;iu7rTpa , coiffe, voile ; av9o;, fleur), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Myrtacées, tribu des Myrtées, formé parSwartzf/'/. /«f/. occid.,\\, 9i7, t. 5) pour renfermer une vingtaine d'espèces , dont plusieurs sont cultivées dans nos jardins. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux de l'Amérique tropicale , à feuilles opposées , dépourvues de stipules , pellucides-ponc- tuées, très entières ; à fleurs blanches , bi- bractéolées, sur des pédoncules simples ou en cymes ramifiées. Ce g. se distingue prin- cipalement par son tube ealicinal conné avec l'ovaire, et dont le limbe supère est clos au sommet, puis libre, et se détache en une sorte d'opercule après l'anthése. (C. L.) CALIPTUAIVTIIUS , JUSS. (xa),«7rTpa, coiffe; av9o;, fleur), bot. pu. — Syno- nyme du genre Calyplranthes , Swartz. — Blume emploie aussi ce nom pour dési- gner un synonyme du genre Syzyginm de Gœrtner. (CL.) CALYPTRE. Calypira (xa^Trrpa, coiffe). BOT. CR. — Ce nom est synonyme de Coiffe, et désigne un organe qui enveloppe le pistil dans sa jeunesse, et, se déchirant au sommet chez les Hépatiques pour laisser passer la capsule , persiste à la base du pédoncule , tandis que, dans les Mousses, la rupture s'o- pérant circulairemeut à la base, il est soulevé et entraîné par la capsule , et la recouvre CAL I souvent jusqu'à la maturité des spores, f^oy. I roiFFE. (C. M.) I CALYPTRÉE. Calyplrœa ( xctlvnrpx , I coifife ). MOLL. — Genre de l'ordre des Gasté- I ropodes-Hydrobranches de Lamarck, dont la dénomination a sans doute été empruntée I à Klein. Il présente pour caractères: Animal ovale plus ou moins déprimé, non spirai. Tête bien découverte, large, déprimée, bifur- quée en avant, avec une bande marginale de chaque côtédu cou. Tentacules latéraux, dis- tants, très grands, triangulaires, fort minces, pointus à l'extrémité, portant les yeux sur un petit renflement du milieu de leur bord externe ; manteau fort mince , sans tenta- cules latéraux. Pied subcirculaire, très peu épais, surtout en avant. Cavité branchiale très grande, oblique de gauche à droite, s'ou- vrant largement en avant, et contenant une branchie formée de longs filaments raides et exsertiles. Anus à l'extrémité d'un petit tube flottant dans la cavité branchiale ; un seul muscle d'insertion subcentrale. Coquille irrégulière, conoide, à somnrtet vertical en pointe et peu postérieur ; ouver- ture très irrégulière; cavité oblongue, coni- que, contenant, vers le sommet, une lame diversement conformée , sur laquelle une impression musculaire unique , et de forme variable. Les Calyptrées sont de fort jolies petites Co- quilles marines , incolores , souvent épider- mées, fragiles, de forme très variable, tro- chiformes ou patelliformes, et se distinguant à la pièce lamelleuse qui se trouve au fond de leur cavité. On connaît une douzaine au moins de Calyptrées vivantes , originaires , pour la plupart, des mers tropicales. Les C. sinensù, iiiuricata et squama sont les seules qui se trouvent dans nos mers. La première parait vivre également dans la mer des Indes. Les deux dernières se trouvent à l'état fossile en France et en Italie. Le nombre des espèces fossiles est de 8 ; elles appartiennent presque toutes aux terrains tertiaires. On trouve aux environs de Paris les C. trochiformis, lœ- vigata,lamellosa, etc. Les autres se trouvent principalement en Touraine et dans les dé- partements des Landes et de la Gironde , aux environs de Dax et de Bordeaux. (C. d'O.) 'CALYPTRIDIimi ( xa/uVipa . Coifi« ; CAL W>o?, spécial). BOT. m. — Genre de la fa- mille des Portulacacées, Iribu des Calandri- niées, établi par Nullal sur une petite plante succulente, herbacée, annuelle, déprimée , rameuse, découverte dans la Californie. Elle a le port d'une Calarulrinia ; les feuilles en sont alternes , radicales , spathulées-oblon- gues ; les fleurs, petites et d'un rose pâle, sont disposées en épis axillaires, serrés , et sont quelquefois unilatérales. Cette plante est sur- tout remarquable en ce que sa corolle, for- mée de trois pétales hypogynes , soudés en un tube conique subtridenlé au .sommet , persiste et couvre la capsule comme d'une coiffe [unde nomeu (jenericum). (C. L. ) XALYPTIllFORME. Calyptriformis [ca- lijpiru, coidc; forma, forme). BOT. PH. — On applique cette épithète aux organes qui ont une forme de coiffe. Ainsi le calice dans le g. Marcgravia, la coroUe dans la Vigne, sont Calyptriformes. (A. R.) 'CALYPTRIOIV (diminutif de xaXyTrrpa, coille). liOT. pn. —Genre de la famille des Violacées, tribu des Violées, établi parGin- gius [Msc), pour plusieurs arbrisseaux ou arbustes grimpants (ordinairement de droite à gauche), inermes, à écorce cendrée, striée, souvent ponctuée de blanc, et habitant l'A- mérique tropicale. Les feuilles en sont al- ternes, fermes, réticulées-veinées, péliolées, ovales, deiiticulées-aigués, très glabres, lui- santes,munies de stipules décidues; les fleurs, souvent grandes, blanches, sont disposées en grappesaxillaires ou subterminales, feuillées, quelquefois fasciculées-axillaires ; leurs pé- dicelles sont unillores, bractées à la base, bi- bractéolés au milieu, et articulés. On en con- naltenviron 8 esp.,dont unedes plus curieu- ses est le C. yliihlelii {f^iola luibanlkas Aubl.), cultivé dans les serres en Europe. Le prin- cipal caractère du g. est la prolongation en arrière et en capuchon tubuleux du pétale inférieur, comprimé en outre latéralement, resserré au milieu, et tordu plusieurs fois lui-même. (C. L.) *CALYPTROCALYX (xa:iv7rTp«, coiffe, xâ)uÇ, calice), bot. pji. — Famille des Pal- miers. M. Blume nomme ainsi un genre qui a pour type YArccu spicaui Lam. Les fleurs mâles et femelles sont réunies sur le même spadice, qui est simple. La spalhe , in- complète, est quelquefois remplacée par des écailles. Les 3 sépales extérieurs du calice CAL Î47 sont concaves, en forme de capuchon, et réunies ensemble ; les 3 internes ont la pré- floraison valvaire. Le fruit est presque sec et ne contient qu'une seule graine. (A. R.) ;CALYPTROCARI'l)S xaXvTrrpa, coiflc, voile ; xapTTo';, fruit). BOT. PH. — Ce genre a été établi par M. Lessing (AL/nnea, 1834) sur une plante originaire du Mexique , et qui offre pour caractères : Capitule multinore,hé- térogame. Fleurs du rayon ligulées, 1 -sériées, femelles, celles du disque hermaphrodites, tubuleuses,5-dentées.Involucrc composé de 5 folioles. Réceptacle paléacé. Fruits piano- obcomprimés, bi-aristés , bordés d'une aile étroite et interrompue. Ce genre , qui fait partie des Composées-Sénécionidces, est voi- sin des Helerosperma, ^'(/««"(/rcZ/a, dont il dif- fère par une écorce épaisse qui enveloppe le fruit. (J. ».) *CALYPTROCARYA ( xyK-n-pa , coifl'e ; xapu'a, noyer), bot. pu. — Famille des Cypéracées. Le professeur Nées d'Esenbeck appelle ainsi une des tribus du grand genre Scleria. f^oijez sci.ÉniE. (A. R. "CALYPTROSPERMUM, Dietr. {%o.I CAM férentes Camares provenant de la même fleur viendraient à se rapprocher et à se souder, la boîte régulière qu'elles compose- raient serait divisée en plusieurs loges par des cloisons rayonnantes , et porterait les graines le long de son axe central. J^oyez FRUIT. (A. R.) "CAMAREA (nom propre), bot. ph. — M. A. de Saint-Hilaire a consacré ce genre à D. Manoel Fereira da Camara, gouverneur de la province des Diamants, qui avait reçu et aidé dans ses recherches botaniques le cé- lèbre botaniste. Ce genre appartient à la fa- mille des Malpighiacées, tribu des Méiosté- monées, et peut être ainsi caractérisé : Fleurs se présentant sous deux formes tout-à-fait différentes : 1 o Fleur s normales : Calice partagé profondément en 5 divisions, dont 4 portent chacune 2 glandes. Pétales plus longs, on- guiculés, légèrement dentelés sur leur bord. Étamines au nombre de G, dont 5 opposées aux divisions calicinales. Filets soudés , 3 dans toute leur longueur, 3 seulement par leurs bases; 4 portant des anthères fertiles; 2 des anthèresstériles changées en une masse pétaloïde chiffonnée. 3-4 ovaires distincts sur un réceptablc conoide, et dont un seul porte un style terminé par un stigmate sim- ple. Carpelles couverts extérieurement de crêtes ou de petites aspérités enr forme d'ai- guillons, disposées en séries longitudinales. 2o Fleurs anormales : Calice à 5 divisions sans glandes. Pas de pétales et un seul rudiment d'anthère d'une extrême petitesse. 2 ovai- res. Style et stigmate nuls ou tout-à-fait rudimentaires. Le fruit comme dans les normales. — Les espèces, au nombre de 6, sont des sous-arbrisseaux à feuilles opposées ou légèrement alternes , quelquefois verti- cillées 3 par 3, très entières. Les fleurs nor- males , à corolles jaunes , sont disposées en ombelles ou en corymbes à l'extrémité de la tige simple ou multiple ; les anormales, ver- dâtres, sont toutes petites et cachées à l'ais- selle des feuilles inférieures. On peut, d'a- près le fruit, diviser ce genre en 3 sous-gen- res : 1° le Cryptolappa, à 3 carpelles glabres, couverts de petites pointes qui rappellent ceux de la Bardane; 2° le Racamea, à 4 car- pelles velus , hérissés de pointes molles ; à feuilles linéaires, repliées en dessous par les bords ; 3° le Camarea, à 3 carpelles, rele- vés de petites crêtes transversales , et d'une CAM 169 dorsale allongée en une sorte de petite aile ; à feuilles linéaires. ^ad. J.) * CAMARHIIVCHUS , Gould. (xaf.oîpa, voûte ; pvî-xoî, bec), ois. — Genre ou sous- genre démembré par Gould de son genre Geospiza. Voyez ce mot. (Lafr.) •*CAMARIA (xapiapa, voû te). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Sté- nélytres, établi par MM. de Saint-Fargeau et SeT\i\\e [Encyclopéd., t. X, 2'- part., p. 454), qui le placent dans la tribu des Hélopiens , tandis que M. Dejean le met dans celle des Ténébrionites. Quoi qu'il en soit, il se distin- gue principalement de ceux qui l'avoisincnl par ses antennes , qui n'ont que 10 articles au lieu de 11. Il a pour type une espèce du Brésil , que les auteurs nomment C. niiida. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en désigne 22 autres , dont 20 également du Brésil , 1 de Cayenne et 1 de Java. Ce sont pour la plupart des Insectes de grande taille, revêtus de couleurs cuivreuses. (D.) CAMARIEN (fruit), bot. ph. — Fruit de la nature de la Camare. Voyez ce mot. (A. R.) CAMARINE. Empeirum ( cumerinheira , nom portugais de la Camarine à fruits blancs). BOT. PH. — Genre de la famille des Empêtrées , long-temps rapporté à celle des Éricacées , ayant pour caractères: Fleurs jamais unique- ment mâles, quelquefois femelles avec 3 étami- nes stériles , le plus souvent hermaphrodites avec un seul filament fertile. Calice mono- sépale, à 3 divisions entourées de 4 à 5 petites écailles. Corolle de 3 pétales linéaires, ou- verts. Fleurs mâles ; 3 étamines à filets grêles et anthères courtes. Fleurs femelles: Ovaire supérieur aplati ; style nul ou très court ; 7 stigmates; baie orbiculaire, 9-sperme.Cesont de petits arbustes toujours verts d'environ 1 pied, à liges humifuses, à feuilles petites, nombreuses et ramassées. Fleurs petites , herbacées, sessiles, axillaires. La C. a fruits NOIRS, E. nigrum , croît sur les hautes mon- tagnes de l'Europe centrale, et se trouve jus- que sous le pôle. Ses baies acidulés se man- gent dans le Nord ; on leur attribue des ver- tus antiscorbutiques et diurétiques. Les Groënlandais en préparent, par la fermenta- tion , une boisson alcoolique. Celle plante , de peu d'effet, est cultivée par curiosité dans les jardins botaniques ; elle demande les mêmes soins que les Airelles. L'espèce 150 CAM appelée jadis £. atùurn forme aujourd'hui le genre Corema. (C. d'O.) 'CAMAROTE. Camaioia (xa^maouro;, qui a la forme d'une voûle ). ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères , famille des Atliéricèrcs , tribu des Muscides , établi par Meigen et adopté par M. Macquart , qui lui donne pour type la Cuuuuola flaviiar.sis iMeig. Celle JMuscide se trouve dans le midi de la France et rarement dans le nord. Elle fréqdenle les sols calcaires. Ce genre est re- marquable par la forme déprimée de la tête ; par le style épais des antennes , et par les nervures des ailes dont la marginale est réunie à la médiastine: ce dernier caractère n'existe chez aucun autre diptère à la con- naissance de l'auteur. (D.) *CAMAROTIDES. iws.— Division établie par M. Schœiiherr dans la famille des Cur- culionides-Orthocères, et qui a pour type le g. Camaroias. Voyez ce mot. (D.) *CAMAliOTIS (xaaoc'pa, voûte ; o3ç, Ûto'ç, oreille), bot. pu. — Genre de la famille des Orchidacécs, tribu des Vandées , formé par Lindley [Ssn., Orchid., t. 19) , et ne conte- nant encore qu'une espèce.^ C'est une plante caulescente , de l'Inde, à feuilles distiques , coriaces, oblongues-linéaires , échancrées au sommet; à grappes florales mulliflores, axil- laires. Legynostème, dans ce genre, est érigé et très longuement sigmoide-roslrc , d'où son nom générique. fc. L.) 'CAMAROTLS (xa,u'vptoTo'c, qui a la forme d'une voùle). ins.~ Genre de Coléoptères tc- tramères , famille des Curculionides-Orlho- cères , division des Camarotides , établi par Germar et adopté par Schœnherr qui y rap- porte seulement deux espèces : l'une de l'A- mérique méridionale nommée C. coccintl- loiden Klug. ; et l'autre C. cas.sidoides Sch., du Brésil. M. Dcjean nomme cette dernière C. roinndipemiis , et la donne comme de Cayenne. (D.) 'CAMASSIA (nom vernaculaire).BOT. pu. — Ce genre de la famille des Liliacées, tribu des Asphodélécs , formé par Lindley ( /iot. Hcfj., t. I48(j) sur le Plialuwjium quamash de Pursh , ne paraît pas être généralement adopté, et devra probablement rester réuni au genre Crjamiis , Baf. (C. L.) CAMAX, Schreb. bot. ph. — Synonyme de liapoHvea, Aubl, *CA]MIiALA. Cambala. mvriap. — M. T. CAM Gray, dans YAnim. lùiigilom, désigne sous ce nom un genre de Myriapodes qui appar- tient à l'ordre des Chilognathes et à la fa- mille des lulites. Cette nouvelle coupe géné- rique , dont les caractères nous sont incon- nus , doit venir se placer, d'après la figure que M. T. Gray en donne, près des Plauju- lus. L'espèce type de ce genre est le C. Inc- tarius Gr. {Op. cil. Ins., pi. 1.35, fig. 2). Nous ne connaissons pas la patrie de celle espèce , dont les caractères spécifiques nous sont aussi inconnus. (H. L.) *CAMBA]\'IA. BOT. Pii. — Nom donné par Commerson au genre de Méliacées , nommé antérieurement par Loureiro Agluia Voyez ce mot. (Ad. J.) *CAMBEA, Hamilt. bot. pu.— Synonyme de Careya, Boxb. 'CAMBESSEDEA ^nom propre), dot. ph. —Le genre désigné sous ce nom par Kunth est synonyme de Buchauania, Roxb. Le même nom a été donné par Wight au genre Bouca de Meisner. *C AMBESSÉDÉSIE. Cambessedesia (Cam- bcssèdes, botaniste, collaborateur de M. A. de Sainl-Hilaire). bot. pu.— Gciirede la famille des Mélastomacées , tribu des Lavoisiérées, établi par De Candolle pour des sous-arbris- seaux de l'Amérique méridionale, à feuilles sessiles , à fleurs solitaires ou en corymbe, de couleur pourpre ou rouge orangée. On en connaît environ une douzaine d'espèces. (C. d'O.) CAMBIÎVG OUTAIMG. mam.— Syn. d'An- tilope de Sumatra. ' CAMBIUM. Dot. ph. — Le savant an- glais G rew, né en 1G28, attribuait la for- mation des couches annuelles de Taxe végé- lal dicolylédoné à un liquide rnucilagineux, interposé entre l'écorce et le bois, exsudé par le liber, et qu'il nomma lambium. Duhamel du Monceau, savant agronome et physiologiste du xviii'^ siècle, avait parfaitement remarqué (Phys. des arbrer., t. II, p. 27) que ce catnbium n'était pas un suc extravase, mais une partie réelle- ment organisée. En 1814, Kieser {Mémoire sur l'organisa- tion des plantes) appelait cambium « la sève qui coule entre la couche la plus jeune de l'aubier et du liber». Brisseau de Mirbel, dans une note sut le cambium et le liber publiée dans le Euilv- CAM tin des sciences de la Société philomalhique (1816), reproduit, sous une forme plus explicite, ropinion de Duhamel. « Il se forme entre le liber et le bois une couche qui est la continuation du bois et du liber: cette couche régénératrice a reçu le nom de cambium. Le cambium n'est àonc pas une liqueur qui vienne d'un endroit ou d'un au- tre, c'est un tissu irès-jeune qui continue le tissu plus ancien. Il est nourri et déve- loppé par une sève très-élaborée. Son orga- nisation paraît identique dans tous ses points, cependant la partie qui touche à l'aubier se change insensiblement en bois, et celle qui touche au liber se change in- sensiblement en liber... » Ce même savant a étudié plus particu- lièrement le cambium dans ses recherches sur la structure des racines du Dattier (1839). Il crut le voir, dans son élat pri- mitif, sous la forme d'un mucilage amorphe qui se transformait peu à peu en un tissu continu. Il le considérait alors « comme l'alliance d'un organisme naissant produit d'un organisme antérieur, joint à un suc alimentaire qui, pénétrant incessamment la niasse du jeune tissu, devait l'accroître par la nutrition. » Ainsi Mirbel comprenait, sous le nom de cambium, un jeune tissu en voie de déve- loppement et le liquide nourricier dont il esi baigné. Plus lard, on n'appliqua le mot de cam- bium qu'au liquide nourricier qui imbibe et nourrit le tissu jeune et délicat dans le- quel s'opère la génération de la nouvelle éciirce et du nouveau bois. Ce tissu qui forme une couche mince entre les deux par- tics principales du tronc de nos arbres fut nommé couche génératrice. Ainsi Richard dans ses Éléments de botanique (7'^ édi- tion, 1846) s'exprime en ces termes : « Le cambium est ce fluide nutritif qui, au printemps, afflue en abondance dans la couche celluleuse que nous avons nommée couche génératrice. Ce n'est pas lui qui se transforme, d'une part, en une couche de liber et, d'autre part, en une couche nou- velle de bois. Le cambium est le fluide essentiellement nourricier du végétal comme le sang pour les animaux. 11 contient tous les éléments propres à former les tissus et les difl"érenls CAM 151 principes qui doivent entrer dans la consti- tution du végétal. Cette dernière opinion a été entièrement partagée par M. Trécul dont l'autorité a tant de poids en pareille matière. Elle a été reproduite par Adrien de Jussieu {Élé- ments de botanique, 5" édition). « Les cel- lules se multiplient entre le boisetl'écorce. dit-il, aux dépens du cambium Ce cam- bium est fourni par les sucs de l'écorce ve- nant de haut en bas. » Ainsi, comme on vient de le voir, le sens du mot cambium a été en se modiOant sui- vant les progrès mêmes de l'anatomie et de la physiologie végétale. On considéra d'a- bord le cambium comme un mucilage; on vit ensuite que ce prétendu mucilage était constitué par de jeunes tissus pénétrés d'un liquide nutritif et organisateur; on nomma ces jeunes tissus couche génératrice; on réserva le nom de cambium au liquide nourricier. (Arthur Gris,) CAMBOGIA, Lin. vnom de pays), bot. pu. — Synonyme de Garcinia du même auteur. CAMBRY. Cimber. moll. — Ce genre, éta- bli par Montfort sur la Potella horbonica, est synonyme du Navicelle de Lamarck. frayez ce mot. CAME. Chama ^x^'f" » -S^^ ). moll. — Genre de l'ordre des Conchifères dimyaires de Lamarck , famille des Camacées , ayant pour caractères: Animal orbiculaire ou sub- orbiculaire, épais; manteau très peu ouvert inférieurement ; pied petit, coudé; branchies inégales , sur un même côté, la supérieure très courte ; deux ouvertures postérieures pe- tites, à bords quelquefois saillants et tubu- liformes. — Coquille épaisse, solide, adhé- rente, irrégulière, inéquivalve, inéquilaté- rale, à sommets inégaux, plus ou moins en spirale et distincts. Charnière composée d'une seule dent lamelleuse , épaisse , obli- que, subcrénelée, s'articulant avec un sillon de la valve opposée; ligament extérieur et enfoncé ; impressions musculaires assez grandes. Les Cames vivent en général dans les mers chaudes , à une profondeur quelquefois as- sez grande , attachées à d'autres Coquilles, à des Polypiers ou aux rochers, et souvent réunies en groupes très variés. Leur adhé- rence, qui modiOe leur forme à l'infini suivant les corps auxquels elles sont flxécs, est telle 152 CAM que souvent on les brise en les arrachant. Leur couleur est rarement brillante , et la valve inférieure est constamment moins co- lorée que la valve supérieure. Lamarck les a divisées en deux groupes suivant qu'elles tournent de gauche à droite ou de droite à gauche. Il en a indiqué 17 es- pèces vivantes, et 13 à l'état fossile ; la plu- part se trouvent aux environs de Paris. (C. d'O.) CAMÉCERISIER. bot. ph.— Voyez CA- MÉRISIER. GAMÉLÉE. Cneorum , L. ; Chamelea , Tourn. (jj^apacko^, sorte de plante), bot. ph. — Genre de la famille des Connaracées, éta- bli par Linné et ayant pour caractères : Ca- lice très petit, à 3 dents persistantes. Péta' les 3-4, oblongs. Étamines 3 , plus courtes que les pétales; à anthères petites. 1 style; stigmate 3-fide; 3 coques monospermes. — Les Camélées sont des arbustes bas , ra- meux, toujours verts, à feuilles sessiles , entières et allongées; à fleurs jaunes , pé- donculées, axillaires, solitaires ou gémi- nées, quelquefois par groupes de trois, qui apparaissent en été. On en connaît deux espèces : l'une, le C. iricoccos, habite les par- ties pierreuses de nos départements méri- dionaux; l'autre, le C. pulverulenium, est ori- ginaire de Ténériffe. Ces plantes demandent l'orangerie , quoique la première espèce soit moins délicate. Elles se multiplient de graines semées un peu après leur matu- rité. Les Camélées sont acres et violem- ment purgatives. On attribue des proprié- tés fébrifuges à l'écorce du C. pulvendentwn. (C. d'O.) CAMÉLÉOIV. Chameleo. rept.— Les Ca- méléons sont des PiCptilcsdont tout le monde a entendu parier ; et la grande réputation qu'on leur a faite est également due à la versatilité de leurs couleurs et à la bizarre- rie de leurs formes. Xa/AotcJ/tov. C'est ainsi qu'Aristote nous a transmis le nom de ces animaux ; aussi Ca- mus et quelques autres préfèrent-ils écrire Chaméléon et non Caméléon , comme on le fait aujourd'hui. Les Latins employaient donc avec raison le Ch. Le mot grec signifle, assure-t-on, petit lion. Aristote a connu les Caméléons d'après l'espèce qui vit sur une grande partie du littoral méditerranéen , en Asie-Mineure , CAM en Egypte , en Barbarie et en Espagne. II a donné à son égard des détails fort exacts , mais les modernes , en conflrmant tout ce que le précepteur d'Alexandre nous avait appris sur ces Reptiles singuliers, ontsncore contribué aux progrès de la science, en ajou- tant beaucoup de détails nouveaux que l'étude anatomique et zoologique de ces ani- maux leur a appris. La physionomie exté- rieure des Caméléons doit une partie de son singulier aspect à la grosseur de leur tête , armée quelquefois d'appendices en forme de cornes , et de plus , considérable- ment augmentée à la nuque par les arcs os- seux qui dépendent des pariétaux. Cette tête, presque immédiatement appliquée sur le tronc, est largement fendue par la bou- che ; la capacité de sa gorge est en rapport avec le volume considérable de la langue qui s'y cache. Il n'y a pas de trou auditif externe ni de tympan visible ; et les yeux, dont le globe est considérable, quoique leur ouver- ture pupiilaire soit fort petite, offrent la sin- gulière propriété de se mouvoir l'un indé- pendamment de l'autre ; ce qui permet à l'ammal de regarder simultanément dans deux directions tout-à-fait opposées. Le tronc est très comprimé , arqué au dos ; et la queue, à peu près aussi longue que lui, est volubile, et, comme celle de certains Mammifères, susceptible de s'accrocher aux corps environnants. Les pattes ont aussi une conformation très bizarre, et qui donne aux Caméléons une grande facilité pour grimper. Comme dans les Oiseaux qu'on ap- pelle pour cette raison Scansores, les doigts sont en deux faisceaux , trois à l'interne et deux à l'externe en avant; deux internes et trois externes en arrière : chacun de cee doigts est armé d'un ongle aigu. Les principaux traits ostéologiquesdesCa- méléons sont : le petit nombre de leurs ver- tèbres cervicales (2 ou 3); le nombre fort considérable, au contraire, de celles de la queue ( 60 ou 70) ; leur sternum cartilagi- neux et linéaire ; leurs dents, toutes dépen- dant des os maxillaires ou incisifs et acro- dontes, c'est-à-dire implantées sur le bord tranchant de ces os. Deux traits plus importants de l'histoire des Caméléons sont la structure et les mou- vements singuliers de leur langue dans la préhension des aliments, et la confjraiation CAM de leur peau qui leur permet des change- menls de couleurs , de tous temps connus des observateurs, mais non expliqués, et exa- gérés par la crédulité publique. Les mora- listes, comme le dit Camus, ont trouvé dans cet attribut du Caméléon l'emblème d'un si grand nombre d'hommes, que, depuis Plu- tarque jusqu'à notre La Fontaine , il n'est personne qui n'ait désigné, sous le nom de peuple caméléon , la foule de ces gens dange- reux et méprisables. II faut aussi faire remar- quer que les moralistes ont un peu exagéré leurs observations quant au Caméléon ; il est certain, ajoute le traducteur d'Aristote , que le Caméléon change de couleur , mais ce n'est pas aussi fréquemment qu'on le dit; et peut-être, ajoule-t-il avec moins de fonde- ment, ce changement n'est-il chez lui qu'une espèce de maladie, une sorte de jaunisse. Dès 1C76 , parurent, dans le recueil des travaux anatomiques de MM. les membres de l'Académie des sciences de Paris, tra- vaux dont la rédaction avait été confiée au célèbre architecte et anatomiste Per- rault , des détails sur la structure et le jeu de la langue des Caméléons. Suivant les académiciens qui avaient pu étudier un Caméléon vivant et le disséquer après sa mort , toute la partie allongée que l'animal peut lancer hors de sa bouche n'est pas la langue elle-même, et ils ne donnent le nom de langue qu'au renflement de son extrémité ( la massue , Duvernoy ). Tout ce qui est entre elle et l'os hyoïde forme une trompe en manière de boyau, sert à jeter la langue qui lui est attachée en s'allongeant , et à la retirer en se raccourcissant. « Nous avons vu, disent-ils , que quand elle se retirait , il fallait que la membrane qui la couvre fût enfilée par un filet de substance carti- lagineuse, fort lisse et fort poli, au bout du- quel la langue est attachée... C'est une chose qui nous surprit, ajoutent-ils, que la vitesse avec laquelle nous vîmes le Caméléon dar- der cette longue langue sur une mouche , et celle avec laquelle il la retira dans sa gueule avec la mouche. » La langue du Caméléon peut, en effet, quand l'animal la lance , at- teindre une longueur égale à celle du corps. D'après Perrault et ses confrères , « le mou- vement des muscles n'a rien de proportionné avec la vitesse de ceux de la langue , et celle-ci paraît comme crachée par les efforts T. ■!. CAM 153 du vent dont les poumons sont enflés. » Cette explication, qu'ils n'adoptent pas, est celle qu'ont préférée MM. Duméril et Bibron ; et ces savants font remarquer que l'animal lance sa langue comme avec une sarbacane à parois flexibles et allongeables, et qu'il la ramène à lui avec autant de vitesse, comme s'il opérait le vide avec la plus grande rapi- dité. Ce mécanisme, suivant eux , n'aurait pas lieu d'étonner ; car nous savon» que, pour absorber les boissons , la plupart des ani- maux vertébrés sont obligés de faire le vide à l'aide de leurs poumons ou de toute autre manière. Plusieurs autres savants, MM. Hous- ton , Carus et Duvernoy, ont travaillé à la solution de ce petit problème de mécanique animale , et voici la théorie à laquelle s'est arrêté le dernier de ces observateurs : « L'hyoïde , sur lequel toute la langue , et particulièrement son gros bout, est enfilée, représente la tige du bilboquet dont la boule est ici la massue de la langue ; la corde qui attache la boule à la tige est encore repré- sentée dans l'appareil de la langue , par le ligament qui s'étend de l'extrémité de l'hyoïde à celle de la massue de la langue. L'effort simultané de tous les muscles que l'hyoïde tire en avant, tels que les génio- hyoïdiens et cérato-hyoïdiens, et les cérato- maxilliens réunis à l'action du my lo-hyoïdien pour soulever le plancher de la bouche . et à celle du maxillo-palatin (l'analogue du génio-vaginien des Serpents), pour jeter hors de la bouche le gros bout de la langue, doit en effet l'en faire sortir, en le détachant de l'hyoïde , comme l'effort du joueur détache la boule de sa tige. » Au moment même, les muscles linguaux droits rapprochent les lèvres de la capsule , pour pincer la proie que l'animal a visée. Presque aussitôt, la langue rentre dans la bouche par l'élasticité de ses parties forte- ment distendues ; par l'action des sterno- hyoïdiens et cérato-hyoïdiens, qui sont très reculés et très longs , pour avoir plus d'é- tendue de contraction, et par l'effort des cé- rato-glosses , qui ramènent toute la langue sur son axe osseux , comme l'adresse du joueur enfile la boule du bilboquet sur sa tige. L'allongement extrême de la langue est l'effet de l'étendue et de l'extensibilité de la peau du fourreau ; il est produit par un jet de l'extrémité de la langue, qui, en étant la 10* 154 CAM partie la plus pesanle,se trouve lancée comme une fronde , ou plutôt comme la boule du bilboquet , et quitte de même la tige glis- sante de l'hyoïde. » L'impulsion qui lui est donnée par l'hyoïde est celle que l'hyoïde a reçue lui- même de ses muscles propres. » Quand on observé des Caméléons, on est d'abord étonné de la prodigieuse variabilité apparente fie leurs couleurs. Il semble que tous les modes de coloration leur soient pro- pres; on conçoit aussi comment ils ont si vivement intéressé les naturalistes depuis Aristote, et pourquoi tant d'explications ont été données de ce curieux phénomène. L'é- tat de santé ou de maladie, le sommeil ou la veille, les passions, les objets environ- nants, l'insolation directe, la lumière dif- fuse, l'obscurité, etc.; tout cela semble de- voir être et doit en effet être invoqué dans rinterprétation de ces perpétuels change- ments. Mais quel en est le mécanisme? La respiration plus ou moins active, le gon- flement du corps déterminé par celui des poumons et de leurs sacs aériens, qui sont, à quelques égards, comparables à ceux des oiseaux, quoique plus courts ; les capillaires sanguins de la peau, très-probablement la bile elle-même, comme si l'ictère pouvait apparaître ou disparaître en quelques in- stants; enûn le reflet des objets environ- nants; toutes ces causes, et d'autres encore, ont été successivement alléguées. Celle à laquelle on a le moins songé^ le jeu d'un ou de plusieurs pigments, était cependant la plus rationnelle; c'est ce que M. Milne Edwards a très-bien démontré dans une note spécialement consacrée à ce sujet {An- nales des Sciences naturelles, année 1834). Les variations du pigment par le moyeu d'un mécanisme particulier sont, en effet, le secret de la versicoloréité de ces curieux Reptiles. J'ai moi-même fait à cet égard des recherches dont je crois devoir extraire les indications qui suivent. Chez les Caméléons, comme chez tant d'autres animaux, on doit distinguer le système de coloration d'avec la teinte plus ou moins foncée des couleurs: c'est la teinte qui varie. Au contraire le système de colo- ration reste à peu près invariablement le même, et certaines taches différentes du fond sont souvent d'une fixité remarquable. CAM C'est ce que l'on observe même chez les Caméléons. Telles sont les barres de la tête et des yeux de ces animaux; les zigzags ou taches en V de l'échiné, les taches de la queue ; certaines taches des flancs et les barres de leurs membres ainsi que de leurs doigts. Ces taches et ces barres sont presque exclusivement de couleur jaune doré ou jaune de rouille; elles sont produites par un pigment sus-dermique. On les voit encore chez les sujets dont la mort est de fraîche date, et elles sont constantes pendant la vie chez la plupart des individus, du moins dans l'espèce commune. Chez les Camé- léons vivants, elles sont plus ou moins faciles à apercevoir, suivant le fond sur lequel elles reposent, et suivant que la teinte générale de ce fond est blanchâtre, ver- dâlre, brune ou brun foncée, ce qu'il va nous être facile d'expliquer. Chacune de ces teintes peut être partielle, ou localisée elle- même ou, au contraire, plus ou moins géné- rale. La teinte blanche n'est en réalité que l'absence ou pour mieux dire l'occultation complète du pigment brun ; elle est con- stante sous la ligne médiane, par absence de ce dernier. A son tour, le derme est naturellement blanchâtre, abstraction faite de ses pigments. Lorsqu'on examine, en se servant de la loupe, un Caméléon qui passe du blanchâtre au vert ou au brun, on voit poindre à la surface de sa peau, entre le derme et l'épi- derme, une multitude de petites ponctua- tions noirâtres. Ces ponctuations appa- raissent eu plus grand nombre dans les saillies ou tubercules squamiformes de la surfiice. Quand il ne s'en montre qu'une mé- diocre quantité, le fond, de blanchâtre qu'il était, passe au jaune ou au jaune verdâtre; s'il en sort beaucoup, et que, par consé- quent, il reste de moindres intervalles blan- châtres entre elles, la teinte passe au brun verdâtre, au violacé ou même au noirâtre. Ces phénomènes décoloration sont d'ail- leurs partiels ou généraux suivant que l'émergence des granulations pigmentaires, précédemment cachées dans le derme, a lieu sur une partie seulement de la surface du corps ou sur toute cette surface; aussi le changement de couleur peut-il donner lieu à des marbrures, à des mouchetures , à d'autres apparences de formes; ou bien, au CAM contraire, être général et même encore, ce qui est plus singulier, affecter un des côtés du corps et l'autre nou. L'apparition de ces ponctuations railiaires du pigment brun verdâtre n'est pas com- plètement empêchée par la présence du pigment jaune dans les parties où celui-ci existe, quoique ce dernier soit plus superficiel qu'eux et qu'il reste, comme nous l'avons déjà dit, sous-épidermique sans avoir la propriété de pouvoir se cacher dans le derme. Le mélange du jaune et du brun en proportions diverses intervient alors comme un élément nouveau de variation, ce qui explique le changement de teinte qu'éprouvent à leur tour les taches jaunes. On pourrait appeler dermique le pigment brun ou noir du Caméléon. Il ne forme pas une couche dépendant de l'épiderme, comme le corps muqueux du nègre, mais il est logé par petits grains isolés, les uns flammés ou en mèches, les autres simplement puncti- formes, dans les mailles du derme, et celui- ci constitue une trame véritable dont les fibres, entrecroisées à angle droit, sont con- tractiles à la manière de celles du tissu dar- toïque. Cette contractilité est évidemment le principal agent de l'arrivée des granules colorés à la surface du derme et de leur occultation intradermique. Il se passe ici quelque chose d'analogue au phénomène dont notre propre peau est, par occasion, le siège, et qu'on appelle la chair de poule. Chez les Céphalopodes (Poulpes, Sèches, Calmars, etc.), le jeu des chromatophores, ou cellules pigmentaires, également suscep- tibles de se cacher dans le derme, par con- traction, ou d'apparaître à la surface, par dilatation, change instantanément la cou- leur de ces animaux, et nous montre des faits plus semblables encore à ceux que pré- sentent les Caméléons. On a fait intervenir les objets dont les Caméléons sont environnés comme ayant de l'action sur leurs changements de cou- leur; on a même avancé que ces animaux prenaientexactemeotet subitement la teinte des corps au contact desquels ils se trou- vaient; mais beaucoup de naturalistes ont relégué au rang des fables tout ce qui a été dit à cet égard. L'observation montre ce- pendant un rapport fréquent et même cer- taines similitudes évidentes entre la couleur CAM Î55 des lieux occupés par les Caméléons et la teinte de ces reptiles pendant le même temps. Il y a des coïncidences qui ne peu- vent être le seul effet du hasard, et si la condition nous en échappe, le fait n'en est pas moins réel. Le blanchâtre, le vert et le brun sont d'ailleurs la condition habituelle de coloration des milieux fréquentés par les Caméléons. Le vert est la couleur du feuil- lage au milieu duquel on les trouve sou- vent; le brun est la teinte ordinaire du sol ou celle de l'écorce de beaucoup d'arbres et, par suite, celle des arbres eux-mêmes lors- qu'ils sont dépouillés de leurs feuilles. Les Caméléons ne prennent pas, cepen- dant, comme on l'a maintes fois répété, toutes les couleurs possibles ; ils ne chan- gent pas non plus avec autant de rapidité qu'on a pu le croire ; mais il est incontestable que le plus ordinairement ils ne tardent pas à devenir blanchâtres, verdâtres ou d'un brun plus ou moins foncé, suivant que les objets dont on les entoure ont eux-mêmes une coloration qui approche plus ou moins du blanc, du vert ou du brun. Ils se met- tent ainsi dans un véritable état d'harmonie avec leur entourage, du moins dans certaines limites. Les changements qu'ils doivent éprouver s'exécutent d'une manière plus ou moins harmonieuse ou, si je puis ainsi dire, avec plus ou moins de bonheur, et il est toujours aisé de faire des expériences qui rendent ces corrélations évidentes. Nous n'en citerons qu'une seule. Un Caméléon que nous avions tenu libre pendant plusieurs semaines, sur un oranger placé dans un jardin, resta presque con- stamment vert, comme les feuilles de cet arbre, pendant le jour du moins, durant tout le temps que nous le laissâmes dans ces conditions. Si nous le posions à terre eu sur le parquet de notre cabinet, sa teinte devenait au contraire brunâtre, plus ou moins marbrée, etc., et cela pendant une durée également assez longue. Sa nuance, dont le vert avait complètement disparu, approchait réellement de celle de la terre, du bois, etc., et l'on avait quelque peine à le distinguer, par sa couleur, des objets sur lesquels il reposait: il eu était de même lorsqu'il vivait sur l'oranger. L'espèce sur laquelle nous avons observé ces curieux phénomènes est celle qui habite 456 CAM une grande parlieda Httoral méditerranéen : elle est désignée dans leg catalogues sous le nom de Chameleo africanus. Lia. Cette espèce qui nous arrive aujourd'hui en assez grand uombre de l'Algérie, et que l'on voit fréquemment, à Paris, ctiez quelques-uns des grands marchands des produits de notre colonie africaine, s'accommode assez bien , l'été, de la température de nos climats : mais l'hiver leur est généralement fatal, et ceux que Ion met en serre chaude ont même de la peine à se faire au milieu arti- ficiel qu'ils y rencontrent. Les Caméléons sont des animaux essen- liellemeut grimpeurs; ils vivent de petits insectes et sont ovipares. Vallisuieri et plu- sieurs autres naturalistes ont été témoins de la manière dont les femelles déposent leurs œufs. Leurs mœurs sont douces et leur indolence est presque égale à celle des Paresseux ou Bradypes. Comme ces ani- maux, ils se tiennent presque constamment sur les arbres. Trop défavorablement orga- nisés pour se mouvoir avec rapidité, ils sont à la merci de tous leurs ennemis. Par la même raison, il leur est également im- possible d'atteindre les insectes dont ils se nourrissent, comme les atteignent la plupart des autres Sauriens, c'est-à-dire en sautant ou en courant. Mais l'extrême allongement dont leur langue est susceptible, la dispo- sition de cet organe, la rapidité avec la- quelle ils le projettent sur la mouche dont ils veulent se saisir, suppléent au peu d'agilité des Caméléons. Immobiles des heures et des journées entières sur une branche, ils attendent avec une patience extrême qu'une proie se présente : dès qu'ils la jugent à portée, ils lancent sur elle le disque de leur langue, et comme la sur- face de ce disque est toujours recouverte d'un enduit muqueux, l'insecte y reste accolé. Pourquoi n'admcttrait-on pas que la na- ture, dont ils ont reçu une langue si sin- gulière, mais si évidemment appropriée à la préhension de leurs aliments, ait donné au Caméléon la versicoloration, c'est-à- dire la propriété de mettre ses couleurs en harmonie avec celles des objets extérieurs, comme moyen de se soustraire à la vue des êtres qui craignent de devenir sa proie, tout aussi bien que d'éviter ceux que, de son CAM côté, il redoute. Quoiqu'elle implique la re- connaissance des causes finales, une telle re- marque n'est en rien contraire à ce que nous révèle chaque jour l'étude de la création. On connaissait depuis longtemps plu- sieurs espèces de Caméléons. Les travaux de MM. J. E. Gray, Duméril et Bibron, en ont porté le nombre à quatorze. L'Europe, l'Asie, l'Afrique, Madagascar et laNouvelle-Hollande en possèdent; mais c'est à tort qu'on en a supposé à l'Amérique. Onze sont exclusive- ment propres à l'Afrique; une est commune à l'Europe et à quelques parties de l'Asie et de l'Afrique; une autre se trouve également eji Australie, dans l'Asie méridionale, eU assurc-t-on, en Afrique, et une dernière a été rapportée d'Asie et d'Afrique; mais elle ne se voit point ailleurs. Celles de Madagstf- car, au nombre de sept, vivent simultané- ment dans cette lie et sur le continent d'Afrique. Les Caméléons constituent parmi les Sam'iens une famille distincte (Voy. Camé- LÉONiENs). Gto ne saurait nier cependant qu'ils n'aient des rapports nombreux avec les Agn miens. Ils sont, en effet, acrodontes comme tous les reptiles de cette dernière division, et leur répartition géographique est également la même, puisque les uns et les autres sont propres à l'ancien continent. (P. G.) "CAMELEOIMDEA. rkpt. — Dénomina- tion employée par JL J.-E. Gray pour la fa- mille qui comprend les Caméléons, royez CAMÉLÉONIEISS. (P- G.) CAMÉLÉONIEIVS. rept. — Les Camélco- niens forment une famille de Sauriens très distincte de toutes celles qui rentrent dans le même ordre, et les zoologistes actuels l'ont tous admise. Celte famille doit son nom au Caméléon , espèce type du seul genre qu'on y ait encore établi ; nous renvoyons donc pour l'exposé de ses caractères à l'arti- cle consacré à ce genre. Le mot Caméléo- niens n'est pas celui que tous les auteurs ont employé. Merrem appelle ces animaux Pren- denlia ; Hawort, Scansona ; Ritgen, Podosau- res , Anablnes , et MM. Duméril et Bibron , Chélopodes ; mais ces derniers emploient de préférence le mot Caméléoniens , auquel MM. Filzinger et J.-E. Gray préfèrent celui de Cameltonidea. La même variété d'opinion a eu lieu relativement à la place qu'il faut CAM assigner aux Caméléons parmi les Reptiles. Merrem.en effet, les séparait des autres Sau- riens par tout l'ordre des Ophidiens, tandis que d'autres, et c'est le plus grand nombre, les mettent à la léle des Sauriens (les Croco- diliens étant exceptés). M. de Blainville ad- met qu'ils doivent suivre les Geckos et pren- dre rang avant les Agamiens; leur système d'écaillure et leurs ongles les rapprochent suivant lui des Geckos. MM. Duméril et Bi- bron sont de l'avis précédent; et , en effet, par leurs organes locomoteurs et par plu- sieurs autres caractères , les Caméléuniens semblent représenter, parmi les Sauriens , des animaux que, dans les deux classes pré- cédentes (Mammifères et Oiseaux), on met aussi en première ligne, certaines disposi- tions qui se répètent chez ces différents ani- maux (Singes, Perroquets, Caméléons), ayant été regardées avec raison comme des preuves de leur supériorité sur les autres familles du groupe auquel chacun d'eux ap- partient. Ployez CAMÉLÉON. (p. G.) CAIMÉLÉOPARD. MAM. — Ployez gi- RAFFE. CAMÉLliVE. Camelina (xa^^""', à terre ; Àtvov, lin ; petit lin. Il faudrait écrire Chamc- linal) BOT. PH. — Genre de la famille des Crucifères, type de la tribu des Camélinées, formé parCrantz [Ausi., t. VII) aux dépens de plusieurs espèces de Myagrum. Il diffère surtout de ce dernier genre par son fruit po- lysperme, et renferme environ une dizaine d'espèces. Ce sont des plantes herbacées an- nuelles ou pérennes, croissant dans l'Europe et l'Asie médiane, dressées, rameuses, cou- vertes de duvet ou de sétules bi-trifurquées, à feuilles éparses , sublancéolées , sagittées ou cordiformes , très entières , dentées ou pinnatifides , amplexicaules à la base ; à fleurs petites, jaunes, en grappes terminales aphylles , les fructifères allongées. On en élève plusieurs espèces dans les jardins de botanique i et l'une d'elles, la C. saliva, est cultivée en grand pour ses graines dont on relire une bonne huile. (C. L.) CAMÉLllMÉES. bot. ph. — Tribu établie par De Candolledans la famille des Crucifè- res, et ayant pour type le g. Camelina. (Ad. J.) CAMELLIA (le père Camelli , jésuite). BOT. PH. — Genre de la famille des Terns- traemiacées, type de la tribu des Camelliées, formé par Linné (Ge«., 848), et adopté par CAM 157 tous les auteurs. Il renferme dix à douze es- pèces, particulières aux régions orientales de l'Asie australe. Ce sont de grands arbris- seaux toujours verts, à feuilles alternes, pé- tiolées , coriaces , luisantes, très entières ou dentées-crénelées , à gemmes amples , cou- vertes de pérules imbriquées-distiques; à fleurs très grandes et très belles, blanches, roses ou rouges, axillaires et terminales. {Ployez, pour les caractères génériques, l'ar- ticle TERNSTRyEMlACÉES ). PluSiCUrS CSpèceS de ce beau genre sont fort recherchées dans les jardins, particulièrement le C. Japonica, objet d'un commerce très considérable, et cultivé avec empressement par tous les ama- teurs. Dans son pays natal , le C. Japonica orne tous les bosquets, tous les parterres ; on le plante même autour des habitations. Quoique introduit en Europe par le père Camelli, dit-on, et dès 1739, ce bel arbuste resta long-temps dans les jardins de botani- que ou de quelques curieux, sans qu'on put se douter de l'immense vogue qu'il devait ac- quérir un jour. Quelques belles variétés, dont une à fleurs blanches , et une autre à fleurs panachées, furent introduites, au com- mencement de ce siècle , du Japon en Eu- rope, et donnèrent l'éveil aux horticulteurs sur ce que pouvait produire ce végétal. En effet , en le croisant avec quelques espèces voisines, les C. reliculata elsasanqua, par exemple , ils en obtinrent de nouvelles plus remarquables, qui se multiplièrent tellement par des semis répétés, qu'on peut estimer à près de quinze cents les variétés indiquées dans les catalogues, depuis 1810 jusque dans ces derniers temps. Aujourd'hui encore , le nombre de ces variétés ne cesse de s'accroî- tre ; mais les amateurs les plus difflciles n'en conservent guère que trois à cinq cents, choi- sies parmi les plus belles. Le CamelUa Japo- nica est , nous le répétons, l'objet d'un très grand commerce en Europe et dans le nord de l'Amérique. Un nombre considérable d'horticulteurs s'y livrent avec empresse- ment , et le font marcher de pair avec celui des Roses et des Dahlias. En France, on le cultive principalement en terre de bruyères pure; on le multiplie de graines, de boutu- res, de marcottes, et surtout de greffes. (CL.) *CAMELLIÉES. bot. ph.— Le genre Ca- melUa forme , avec le Thé , un petit groupe que quelques auteurs admettent comme une 158 CAM famille dislinclc, sous ce nom ou sous celui de Théacées. Il est considéré par d'autres coname une simple tribu des Ternstraemia- cées. f^oyez ce mot. (Ad. J,) CAMELUS. MAM. — Nom latin du Cha- meau. ^CAMÉRAIRE, Dill. [caméra, chambre). BOT. PH. — Synonyme de Moniia, Michel. CAMERARIA (Joachim Camerarius, bo- taniste du xvr siècle ). bot. ph. — Genre de la famille des Apocynacées, tribu des Euapo- cynacées-Plumiériées, formé par Plumier et renfermant plusieurs espèces indigènes de l'Amérique tropicale. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux remarquables par l'élégance du port et la beauté des fleurs, à feuilles op- posées , souvent costées ; à fleurs blanches , jaunes ou orangées , disposées en corymbes axillaires et terminales. On en cultive qua- tre espèces dans les serres chaudes en Eu- rope. Ce genre est surtout remarquable par la forme de ses follicules, lesquels sont ren- flés-gibbeux à la base , comme à trois lobes dont le médian plus grand, et par la forme de ses anthères subsessiles , conniventes, et al- longées au sommet en un appendice fili- forme. (C. L.) CARIÉRIER. BOT. PH. — Synonyme de Caméraire. CAMÉRINE. FORAJi. — f^oijez KUMJru- LINE. (A. d'O.) CAMÉRISIER et C AMÉCERÏSIER. bot. PH. f^Ol/eZ CHAM.CCEKASUS. (C. L.) *CAMÉRITÈLES. Cameritelœ ( caméra , chambre; lela , toile), arach. — Ce nom a été donné, par quelques naturalistes, aux Aranèides qui tissent des toiles serrées, dans l'intérieur desquelles elles font ordinaire- ment leur séjour. (H. L.) *CAMÉROSTOME. Cainerosloma (y.otux'pot, voûte ; (jTo'fia , bouche), arach. — Ce nom a été donné à la partie antérieure du corps des Arachnides , qui forme une sorte de toiî ou de voûte au-dessous des organes de la mas- tication. (H. L.) *C.4MÉRULE. Camerula [camerula, petite chambre, loge), bot. — Nom donné par L.-C. Richard pour désigner une petite loge dans une partie quelconque d'un végétal. CAMESPERME. bot. ph. — J^oijez co- MESPERME. CAMHA. bot. cr. — On trouve dési- gné sous ce nom, dans les anciens médecins. CAM une espèce de Truffe que Léon l'Africain dé- couvrit en Numidie, et que Desfontaines a retrouvée depuis dans les déserts de Barba- rie. C'est le Terfez africanorum deLéon.etle Ttiber niveum des botanistes modernes. Elle est comestible; autrefois on la regardait comme douée de propriétés rafraîchissantes. (LÉv.) CAMILLE. Camî7/«s.M0LL.— Genre formé par Montfort pour une petite coquille mi- croscopique dont il a emprunté la figure à Soldani, et qui ne se trouve dans aucune collection ; elle paraît voisine des Cérilhes. CAMIRIL'M. bot. ph. — Rumph appelle ainsi, d'après un nom de pays, l'arbre dont les botanistes ont fait le genre Aleuriies. Koyez ce mot. (An. J.) *CAMrSSOMA , Link. bot. ph. — Syno- nyme d' Onosuris, Raf. CAMITES. MOLL. — Synonyme de Came fossile. (A. d'O.) CAMMARUM, DC. (xajixapa, chariot cou- vert, qui est en arcade), bot. ph. — Syno- nyme à' Aconit, Tournef. CAMOMILLE, bot. vn.—p^oy. anthémis. CAMOMILLE DE PICARDIE, bot. ph — Nom vulgaire de la Caméiine. 'CAMOSTRÉE. Camosircea {cham a, came ; ostrœa , huître), moll. — M. de Blainville [Trait, de Malac, p. G31) a désigné sous ce nom une coquille qui a pris place dans la famille des Camacées , auprès des Cames , avec lesquelles elle a les plus grands rap- ports. CAMOUCHE. OIS. — Nom du Kamichi à Cayenne. CAIMP^EA (xauTTY), chenille), ms. — Genre de Lépidoptères nocturnes , de la tribu des Phalénites de Latreille, adopté par M. West- ■VN'Ood [Sijn. ofthe gen. of tlie Br. ins.), qui le range dans la tribu des Geometridœ de Ste- phens. Ce g. correspond à celui de Meiro- campa créé antérieurement par Latreille. Ployez ce mot. (D-) CAMPAG^'OL. Arvicola. Mam.— Genre de la sous-famille des Arvicoliens (Arvico- linœ), établi par Lacépède sur des rongours que Linné rangeait parmi ses Mures el dont Pallas a composé, dans le genre J/«y, la section des Mures Cunicularii. La séparation des Campagnols et des R.its, opérée par La- cépède, est avijourd'hui admise par tous les zoologistes, et, pour le plus grand nombre. CAM Je nom (VArvicola, qu'il a donné aux pre- miers, a prévalu sur ceux d'Hypudœus, Lemmus, Microtus, qu'llliger, E. Geoffroy- Saint-Hilaire, Schrauck, ont essayé de leur substituer. Mais, tandis que les uns ont compris dans ce genre les Campagnols pro- prement dils, les Lemraiugs, les Ondatras, dont ils ont fait toutefois trois groupes dis- tincts ; les autres, donnant à ces simples groupes une valeur générique, ont élevé au rang de sous-famille, et même de famille, le genre primitif iruicoto. C'est cette ma- nière de voir que nous adopterons comme étant la plus rationnelle. Les Ondatras, les Lemmings, les Campagnols, sont, il est vrai, liés par un caractère commun : leurs mo- laires, au nombre de six pour chaque mâ- choire, sont formées de prismes triangu- laires, placés alternativement sur deux lignes ; mais avec ce caractère, qui est dis- tinctif de la sous-famille, chacun de ces groupes offre des particularités organiques qui deviennent attributs de genre. Ainsi, les Campagnols, les seuls des Ar- vicolinœ dont nous ayons à faire ici l'his- toire {Voy. pour les autres divisions les mots Lemmîng et Ondatras), sauf une ou deux exceptions, n'ont à l'âge adulte aucune trace de racines aux molaires, tandis que les Ondatras et les Lemmings en possèdent ; chez les espèces de ces deux derniers genres, tous les pieds ont cinq doigts complets; les Campagnols n'ont aux pieds de devant que quatre doigts, le pouce, chez eux, étant représenté par un tubercule ou par un ongle rudimentaire ; ecfia, si petite que soit la queue de certains Campagnols, elle n'est jamais réduite, comme chez les Lemmings, à la presque nullité ; elle n'est jamais compri- mée latéralement, ni cailleuse, comme celle des Ondatras, mais arrondie et plus ou moins couverte de poils. Aux caractères différentiels et génériques que nous venons d'énumérer, les Campa- gnols joignent encore des formes assez tra- pues ; une tète grosse et courte; un museau large, généralement obtus; des oreilles arrondies, presque nues, médiocrement proé- minantes, complètement cachées par lespoils environnants chez les uns, un peu visi- bles au delà de ces poils chez les autres ; des jeux moyens ou petits et peu saillants ; un pelage assez long, épais, moelleux, à teintes CAM 159 fort peu vives et le plus ordinairement rem- brunies; un nombre de mamelles qui varie de quatre à huit, selon les espèces. Le genre Campagnol a des représentants en Europe, en Asie, et dans l'Amérique septentrionale. Les nombreuses recherches dont ce genre a été l'objet depuis une vingtaine d'années ont amené la découverte de quelques espè- ces intéressantes, pendant qu'une étude plus attentive de celles qui éiaient déjà in- scrites dans les catalogues conduisait à cer- taines éliminations (1), à un meilleur grou- pement basé sur les affinités réciproques, et faisait reconnaître bon nombre de doubles emplois. Dans un travail postérieur à sa Micro- mammalogie (2), M. de Sélys-Longchamps, ayant principalement égard à l'habitat, dis- tingue les Campagnols en aquatiques et en terrestres, et subdivise ces derniers en espèces dont les oreilles sont plus courtes que le poil et les mamelles au nombre de quatre (Microtus), et en espèces dont les oreilles sont de la longueur du poil, et les mamelles au nombre de huit (Arricola). Dans ce nouvel arrangement, le groupe particulier qui, dans la Micromammalogie, figurait sous le nom de Campagnols murins (Mj/ot/es), disparaît et rentre dans la sous- section des espèces à oreilles bien dévelop- pées; tandis que les Campagnols Lemmings (Microlus), que leurs oreilles courtes avaient fait rapprocher des Campagnols aquatiques ou Hemiotomys, sont ici très-éloignés de ces derniers. Sauf quelques modifications, M. Blasius n'a pas distribué les Campagnols d'Alle- magne autrement que ne l'a fait M. de Sélys- Longchamps dans sa Micromammalogie, et plus tard dans la Revue zoologique. Ainsi, M. Blasius a conservé le groupe des Cam- pagnols murins, dont il a seulement changé le nom de Myodes en celui d'Hypudœus ; il a adopté la section ^ryjco/a, qu'il subdivise, comme M. de Sélys, en Microtus et en (1) Les espèces éliminées sont VArvicola fulvits, Desm., établi sur un exemplaire muiilé d'Arvic. ar- valis, et VArvir. duodecimcostatus, de Sélys. re- posant sur deux squelettes, l'un d'Arvic. incertus, faussement rapporté par Olivier à VArvic- œconomus de Pallas ; l'autre, d'Arvic. rufofuscus, Scliinz, l'un et l'autre exxeptionnellement pourvus de douze paires de côtes seulement. (2) Revue xoologiqrie , iSil , t. X,p. 305. 160 CAM Arvicola; mais il distrait de ceux-ci VA. agreslis dont il fait le groupe particulier Agricola;eX les A, nivalis et roniceps, qu'il range, on ne voit pas trop pourquoi, à côté des Campagnols aquatiques, dans une sec- tion qui, sous la dénomination Paludicola, répond aux Hemiotomys de M. de Sélys- Longchamps. Quoique cette distribution des Campa- gnols soit assez en rapport avec les carac- tères, il nous semble que l'on peut arriver à grouper ces animaux beaucoup mieux selon leurs affinités naturelles, si l'on prend en considération le nombre des mamelles d'abord, ensuite le nombre des prismes que présentent les dernières molaires supérieures et les premières molaires inférieures. C'est d'après ces données que nous allons essayer de ranger celles des espèces que nous avons pu étudier. l^e SECTION. — Campagnols pourvus de HUIT MAMELLES. A. — Espèces dont les dernières molaires supérieures ont à prismes du côté interne, 3 du côté externe ; et les premières mo- laires inférieures, 4 prismes de chaque côté. Elles fréquentent plus particulièrement les bois et les bords des pâturages qui en sont voisins, et vivent surtout de fruits, d'écorces d'arbres et de graines, qu'elles re- cueillent sur le sol. Ce group? correspond aux Campagnols murins (Myodes), de M. de Sélys-Long- champs, et comprend les espèces suivantes : Campagnol des grèves, A. glareolus, de Sélys {Mus glareolus, Schreb.; Mus rutilus, var., Pall.; A. fulvus. Millet; Lemmus rubidus. Bâillon) : répandu sur une grande étendue de l'Europe tempérée. Commun en France, en Angleterre, en Allemagne, en Danemark, en Russie. Campagnol de Nageh, A. Nageri (Hypu- dœus Nageri, Schim; A. bicolor, Faiio): très-voisin du précédent, qu'il remplace sur nos Alpes et les Alpes suisses. Il habite aussi les montagnes de l'Auvergne. Campagnol rodx, A. rutilus, Desm. (Mus rutilus, Pall.): observé dans la Sibérie orientale, le nord de la Finlande, et en Lapooie. CAM C'est probablement à ce groupe que se rapporte aussi 1'^. rufocanus, Suodevall, si toutefois cette espèce n'est pas un double emploi de VA. Nageri. B. — Espèces dont les dernières molaires supérieures ont 3 prismes de chaque côté; et les premières molaires inférieures 5 prismes du côte interne, à du côté ex- terne. Elles vivent dans les lieux alpestres, et paraissent se nourrir d'herbes, de racines, de graines et d'écorces d'arbustes. Nous rangeons dans ce groupe trois Campagnols qui ne sont peut-être que trois races locales d'une même espèce. Campagnol des neiges, A. nivalis, Mar- lins {Hypudœus alpitms, Wagn.; Hypud. nivicola, Schinz.): des hautes régions des Alpes suisses. Campagnol de Lebrun, A . Lebrunii, Cresp. (A. leucurus. Gerbe): des Basses-Alpes, des montagnes et des coteaux du Languedoc et du Roussillon, des Pyrénées Orientales. Campagnol pétrophile, Hypudœus petro- philus, Wagn., sur lequel nous n'avons pu jusqu'ici faire des études, et dont nous ne connaissons que les figures que M. Blasius donne de ses dents. C. — Espèces dont les dernières molaires supérieures onti prismes du côté interne, 3 du côté externe ; et les premières mo- laires inférieures 5 prismes du côté inter- ne, à du côté externe. Elles habitent les champs cultivés, soit en plaines, soit en coteaux ; vivent d'herbes, de semences, de racines, et cherchent leur nourriture particulièrement sur le sol. Ce groupe, le plus riche en espèces, cor- respond en grande partie à la sous-sec- tion Arvicola de M. de Sélys- Longchamps. Campagnol vulgaire ou des champs, A. arvalis, de Sélys (A. vulgaris et fulvus, Desm.; A. œconomus. Millet; A. cvnicu- larius, J. Ray) : commun partout en France, excepté dans le Finistère et le Midi, où il est remplacé par d'autres espèces; égale- ment répandu en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Suisse, et dans les contrées tempérées de la Russie. Campagnol arénicole, A. arenicola, de Sélys, auquel M. de Sélys-Longchamps G A M rapporte, avec doute, le Lcmmus insularis, Nilssou. Il est fort voisin du précédent, qu'il représenterait dans les îles de la mer Bal- tique, Campagnol agreste, A. agreslis , Blas. {Mua agresUs et gregarius, Liun.): observé en Suède, en Norwége, en Danemark. Campagnol négligé, A. negleclus. Thomp. (A. Baillonii (part) , agrestis (olim), et brUannicus, de Sélys) : voisin du précédent, dont il ne se distingue que par un pelage beaucoup moins longs et moins épais, et qu'il représente sur les îles Britanniques et dans beaucoup de localités du Sud, de l'Ouest, du Nord de la France, et en Bel- gique. Campagnol boréal, A. borealis. Richards. : de l'Amérique du Nord. Cette espèce par son pelage épais et par la forme de la molaire intermédiaire supé- rieure se rapproche beaucoup de Vagreslis. Campagnol a tète de Rat, A. ratliceps, Keys. et Blas. (Lemmus médius^ Niisson): des contrées arctiques de la Russie. Campagnol roux brun, A. rufofuscus^ de Sélys {Hyoudœus rufescenle-fuscus et rufo- fuscus, Schinz; A. Baillonii, de Sélys;;des Alpes suisses et des Pyrénées. Campagnol saxatile , A. saxaiilis {Mus saxalilis, PM.; Mus astrakane)isi$'i Exleb.): de la Sibérie orientale. Le Campagnol grégari, A. grégalis {Mus gregalis, Pall.), de la Sibérie occidentale et, dit-on, de l'Europe, entre le Volga et le Jaïck. VArvic. campeslris, d'après les figures de dents qu'a données M. Blasius, nous parait aussi se rapporter à ce groupe. D. — Espèces dont les dernières molaires supérieures ont 3 prismes de chaque côté; et dont les premières molaires inférieures ont 4 prismes du côté interne, 3 du côté externe. Elles fréquentent le bord des eaux dou- ces, vivent d'écorces d'arbres, de racines de plantes aquatiques, qu'elles recueillent en plongeant ou en immergeant une partie de leur corps. Ce groupe qui répond aux Uemiotomys deM. de Sélys-Longchamps, en partie aux Paludicola de M. Blasius, renferme les plus grandes espèces du genre. T. m. CAM 16lÎ Campagnol amphibie, A. amphibius, La- cép. {Mus amphibius, Linn.; M. aqualicus, Briss.; A. pertinax, Savi) : répandu dans toutes les parties de l'Europe, l'Irlande ex- ceptée. Commun en France. Campagnol de Musignano, A. Musignani^ de Sélys {A. deslruclor, Savi; A. teireslriSf Bp.), Il remplace l'espèce précédente d^us une partie de l'Italie ei dans la Provence, et vit dans quelques localités de la Bourgo- gne et des environs de Paris, oîi on le trouve même à l'état fossile. Nous l'avons aussi reçu du Portugal. Campagnol terrestre, A. tcrrestiis, de Sélys {Mus terrestris, Herm. ; A. argenlo- ratensis, Desm,; Lemmus schermaus, F. Cuv.): des montagnes de la Suisse, du Jura, de l'Alsace et de l'Allemagne occidentale. Campagnol montagnard, A. monllcola, de Sélys : des montagnes de la Suisse, du Jura, de l'Auvcrgue, des Hautes-Pyrénées. Campagnol des rives, A. riparius, Ord. {A. palustris, Harl.): de l'Amérique du. Nord. Campagnol du Nil, A. niloticus {Lemmus nilolicus, E. G. S. Hil.; Arvicanlhis niloticus.^ Less.) : de l'Egypte. 2"^ SECTION. — Campagnols pourvus de quatre mamelles. A. — Espèces dont les dernières molaires supérieures ont 3 prismes de chaque côté,, et les premières molaires inférieures 5 prismes du côlé interne, à du côté ex- terne. Elles habitent les champs cultivés, se nourrissent principalement de bulbes et de racines, qu'elles découvrent en fouillant la terre, et ont des habitudes essentiellement souterraines. Ce groupe comprend une partie des Mi- crolus de M. de Sélys-Longchamps. Campagnol de S.Avr, A. Savii, de Sélys {A. Arvalis, Bp.) : exclusivement propre à l'Italie continentale. Campagnol incertain , A. incerlus , de Sélys : de la Provence haute et basse, du Languedoc et du Portugal. Campagnol ibérien, A. ibericus, Gerbe. Observé, jusqu'à cejour, dans la province de Mucrie seulement. Campagnol des Pïrénées , A. Pyrenai- 11 162 CAM CMS, de Sélys: des régions Troidcs du Pic du Midi, dans les Pyrénées. B. — Espèce', dont les dernières molaires supérieures ont li prismes du côlé interne, 3 du côté externe; et les premières molaires inférieures 5 du côté interne, ti du côlé externe. Elles ont les habitudes et le régime des précédentes, et font comme elles partie des Microlus de M. de Séiys-Longchamps. Campagmol soDTiiRR.'.iN, A. nublerraneus, deSch s (Lemmwsprafetisis, Bâillon): observé en Bcl^^ique, dans les provinces rhénanes et, en France, dans les Pyrénées, la Champagne, la Picardie, les environs de Paris, et la Bretagne, où il semble remplacer VA. ar- valis, tant il y est commun. Campagnol DE Sélvs, A. Se/ysii, Gerbe : des régions élevées des Basses -Alpes. Campagnol social,^, socialis , Desm. {Mus socialis, Pall.) : des déserts entre le Volga elle Jaitk. Le genre Campagnol renferme encore quelques ispccfs qui nous sont complète- ment inconnues. Nous ne saurions donc les rapporter à tel eu tel autre groupe, ni même dire quelle e>t leur valeur spécifique. De ce nombre sont \rs Mus œconoinus et alliarius, Pall . , de la Si bérie ,— VA. Gapperi, Vig. , du haut Canada; — VA. pensilvaiicas, Ord., de l'Amérique du Nord ; — IM . xanlhognalhus, Leach.,de la baie d'Hudson ; — le Lcmmns novcboracensi^, Rafin., des montagnes Ro- (hcuses, — et un Campagnol de l'Amé- rique septentrionale, dont le Muséum d'his- toire naturelle de Paris possède une tête osseuse sous le nom d'.4. cossypina. Ce dernier, par son crâne a de grands rapports avec VA. socialis et doit prendre place à côté de lui, si toutefois il en est distinct. Si les mœurs des Euimaux qui nous sont utiles ont pour nous un intérêt tout parti- culier, celles des espèces qui nous sont nui- sibles ne doivent pas moins nous inté- resser, car la connaissance de ces mœurs peut seule nous indiquer les moyens pro- pres à atténuer ou à prévenir les dommages que ces espèces nous causent. A ce point de vue, ks Campagnols ont droit à toute notre altenlion. Us sont esseuliellcmcut préjudi- CAM ciables à l'agriculture, et certains d'entre eux ont bien souvent porté la désolation et la famine dans les campagnes. Des pays entiers, si l'on en croit les récits des an- ciens, auraient même été ruinés par eux, et les habitants de ces pays, obligés de fuir devant ces envahisseurs, d'abandonner leurs champs dévastés, seraient allés demander à d'autres contrées des moyens de subsister. C'est ce qu'auraient été contraints de faire les habitants de quelques villes d'Ionic, d'après le témoignage de Pausanias; ceux de Cosa (actuellement Orbitello), selon Uiodore et Rutilius Rufus ; et les insulaires de Chrysa, l'une des Cydades, d'après Strabon. L'his- toire des temps fabuleux nous dit aussi que les Eoliens, les Cretois, les Troyens, curent également à pâtir maintes fois des ravages de certains Rats des champs, qui ne sau- raient être que des Campagnols ; que l'ap- parition de ces animaux dans leurs cam- pagnes était considérée comme un fléau envoyé par Apollon, en punition de leurs fautes; et que, pour apaiser ce Dieu, auquel ils donnaient le surnom de Sminthien, du nom des rats nommés' Smintlios, ils lui oflraicnt des sacrifices, dans un temple que les Cretois lui avaient dédié. A part le merveilleux dont ils sont accompagnés, ces récits, qui rappelant la plaie dont le pays des Philistins fut frappé après l'enlèvement de l'arche d'alliance, n'ont rien qui doive nous paraître exagéré; car une foule de faits, dont la plupart re- montent à quelques années seulement, at- testent que si, de nos jours, l'industrie humaine était restée indifférente et iuac- tive en présence du fléau, comme elle paraît l'avoir été dans les temps anciens; ou qu'au lieu de moyensénergiqucs, elle se fût bornée à de simples cxorcismes, comme on en a fait jusqu'au xvu*^ siècle (1), nous aurions eu bien souvent à constater, en Europe, la ruine complète des récoltes, dans les con- (1) Aldrovande donne letcxte d'une pièce fort cu- rieuse dont on se servait dans le X1V= et le XV siècles pour ccarler les Campai;nols des jardins et des cliamps. On y lit : « Ail.juro vos omnes Murea qui hic cunsistitis ne mi/ii inferalis injuriam ; assigna vobis hune agrum, in quo si vos posthac depre- hendero, matrem Deorum testor, sinyulos vestmm in siptem h'ustra disctrpam » ; c'est-à-dire : « Je vous conjure tous, ô Rats (Rats doit s'entendre ici des Campagnols), qui êtes ici, de ne me l'aire aucun tort. Je vous défends ce champ, et, si après celte défense, je vous y retrouve jamais, j'atteste la mère CAM trées soumises aux invasions de ces destruc- teurs. Quelques exemples en témoigneront. 5£n 1792, la ferme de l'abbaye de Dom- marlin, située dans la commune de Tour- nefontaine (Pas-de-Calais) , fut ravagée, depuis juillet jusqu'en septembre, par une protligieuse quantité d'une espèce de Cam- pnguol que l'on croit être l'agreste. Tout le terrain, principalement sur une étendue de 30 hectares , était sillonnée par les galeries de ces animaux ; l'herbe, les grai- nes, les semis, les plantations, tout ét;iit dévasté. Après bien dos moyens essayés sans résultats, le propriétaire s'avisa d'offrir un denier par tête de Campagnol, et en moins de deux mois, 53 114 lui furent ap- portés. Un grand nombre avait déjà été détruit par les gens de la ferme. A une époque plus rapprochée de nous, plusieurs contrées de l'Europe furent enva- liies à la fois par le Camp.ignol vulgaire ou des champs, et quelques-unes ravagées au point que de secondes semailles devinrent nécessaires. En 1818 l'espèce était en nom- bre si considérable sur la rive droite du Rhin, qu'il fut prescrit à chaque cultivateur de livrer, par jour, au magistrat, douze tètes de (Campagnols, qui étaient payées un florin. Cette prescription en fit détruire, dans le seul bourg d'Offenbach, 47 000 dans l'espace de trois jours. La même an- née, un agriculteur des environs de Lau- sane en capturait, à lui seul, 15 000 en trois mois, et plus de 200 000 étaient tués dans le duché de Saxe-Gotha, ou déjà, l'année précédente, 89 565 a\ aient été détruits. Ces hécatombes ne sont cependant pas à comparer à celle qui eut lieu en 1822 dans le canton de Saverue. Ici, la défense qui fut organisée pour mettre fin aux ravages du Campagnol vulgaire en fit périr plus de 1 500 000 en quinze jours. L'invasion la plus désastreuse, dont les annales de l'agriculture aient conservé le des Dieux que je vous couperai cliacun en sept mor- ceaux. Il Celle sorte de tali^mnii, écrit en latin, sans doute pourplus d'efficacité, était atlaclié au bout d'un bâton, que l'on fichait au milieu du cluunp envahi. Le mal, bien entendu, allait son train ; alors le peuple, dans son ignorance, demandait le grand remède de ces temps de superstition, c'est-à-dire l'excommunica- tion. C'est ainsi qu'à la lin du XV siècle l'évêque d'Aulun fut contraint d'cxcommunierles Campagnols, accusés de faire beaucoup de degàts aux environs de CAM 163 souvenir, est celle de lélé 1801 à la fin de l'automne 1802. Durant près de dix-huit mois, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Cha- rente-Inférieure, en furent le théâtre ; les départements de Maine-et-Loire , de la Loire-Inférieure, de la Gironde, de la Dyle, de Sambre-et-Mcuse, du Bas-Rhi;i, du Loi- ret, virent aussi une partie de leurs récoltes perdues. Mais c'est surtout en Vendée, daiis le 3Iarais dabord, puis dans la Plaine et dans une partie du Bocage^ que la dévasta- tion prit des proportions vraiment alar- mantes. Les semences enlevées à mesure qu'on les confiait au sol ; les récoltes anéanties sur pied ; des taillis entiers dé- vorés ; les prairies minées et ravagées au point qu'il devint impossible d'engraisser, comme à l'ordinaire, des bœufs pour la bou- cherie, telle y fut l'œuvre du Campagnol vulgaire. Justement émue des plaintes que soulevait un pareil fléau, l'autorité supé- rieure demanda à la première classe de l'Institut des moyens propres à en arrêter le cours (1), et envoya sur les lieux une commission spéciale pour en mesurer l'é- tendue. Celle commission, après avoir con- staté les dégâts, dénonça, pour la Vendée siule, la perte de près de trois millions de I francs (2 720 37 3 tr.) Nul ne peut dire à quel j chill're se seraient élevées ces pertes si les ' poisons, les engins de toutes sortes dont ' on fit usage contre un ennemi aussi redou- i table, et, surtout, si les pluies abondantes et les neiges qui survinrent dans les pre- miers [mois de 1802 n'en avaient considé- rablement diminué le nombre; toutefois ou peut se demander si l'on n'aurait pas vu se renouveler, en partie du moins, ces émi- grations forcées, dont parlent les auteurs anciens. Mais comment des animaux d'une aussi petite taillej, avec des moyens en appa- ] rence aussi faibles, peuvent-ils commettre ! d'aussi grands dégâts? Comment expliquer I ces invasions, qui, dans quelques circon- j stances, paraissent subites, et cette multipli- ! cation à laquelle il serait difficile de croire ! si des chiffres indiscutables n'en étaient une (1) l.'Inslitut (Académie des sciences) nomma à cet effet une commission, composée de Richard, Fourcrov, Husard et Teissier, qui fit un rappport Sur les ravages exercés par les Campagnols et les Mulots et sur les moyens de détruire ces animaux, le 1'' v,.ntûse an x. 16^1 CAM preuve éclatanle? C'est ce que va nous dé- voiler l'histoire générale de leurs habitudes naturelles. Les diverses espèces de Campagnols ont entre elles de nombreux rapports de mœurs: toutes habitent des terriers; toutes sont plus crépusculaires que diurnes, détruisent au delà de leurs besoins, font acte de pré- voyance en emmagasiaant des provisions, construisent un nid particulier pour leurs petits, etc.; mais avec ces rapports généraux se manifestent, moins d'espèce à espèce que degroupeàgroupe,desdilTéreQcesquiparais- sent avoir pour principale cause le genre de nourriture. Celles qui recherchent de préfé- rence les baies, les fruits, les graines de certains végétaux, comme les Campagnols murins, viennent fréquemment à la surface du sol où les appellent les besoins de la vie; il en est de même des espèces herbivores et séminivores, auxquelles appartient le C;imp3gnol vulgaire. Celles qui vivent prin- cipalement de bulbes et de racines, telles, par exemple, que le Campagnol économe ou le Campagnol incertain, ont des habi- tudes essentiellement souterraines. Ce n'est pas à dire cependant qu'elles ne se mon- trent jamais à découvert ; elles sortent, au contraire, assez souvent de leurs terriers, même en plein jour; mais les substances dont elles se nourrissent étant cachées dans le sein de la terre, c'est au sein de la terre qu'elles exercent leur industrie pour les y découvrir. Elles font, à une certaine pro- fondeur, ce que les espèces herbivores font à la superficie ; celles-ci tracent dans les herbes ou sur le sol plusieurs sentiers le long desquels elles rencontrent partout à butiner ; celles-là creusent de nombreuses galeries souterraines pour rencontrer des bulbes ou des racines. On peut dire aussi que l'habitat des Campagnols, — ce qui du reste est vrai, d'une manière générale, de tous les ani- maux, — est déterminé par le genre de nourriture ; que telle espèce ne se trouve que là où abondent les substances qui en- trent dans son régime, et que si elle s'écarte de ce milieu, ce n'est qu'accidentellement et pour y rentrer bientôt. Ainsi voyons- Bous faire aux Campagnols amphibies qui s'égarent parfois sur les terrains secs, mais qui ne tardent pas à revenir sur les bords des CAM ruisseaux, des rivières, dans les marécages, où croissent les plantes dont ils dévorent les racines, les arbustes dont ils rongent l'é- corcc. Cependant il est des espèces qui vi- vent au milieu de conditions fort variées ; de ce nombre est le Campagnol vulgaire que l'on rencontre sur les plateaux élevés et secs, aussi bien que dans les plaines basses, humides et même marécageuses; sur les terres les plus fertiles, comme sur les sols les plus ingrats. S'il s'établit de pré- férence dans les emblavurcs, dans les prai- ries naturelles et artificielles, dans les pota- gers, partout où il peut se procurer aisé- ment et en toutes saisons une nourriture abondante et appropriée à sa nature, on le voit aussi dans des cantons où la végétation est en quelque sorte éteinte. Tous les Campagnols sont fouisseurs, mais à des degrés différents. Les espèces qui souvent s'établissent dans la garenne aban- donnée d'un de leurs congénères ou d'un ' autre petit mammifère, qui parfois même se bornent à approprier à leurs bcsoics l'abri que leur offrent des las de pierres, des trous de murs, des crevasses de rochers, sont généralement peu fouisseuses. A côté de celles-ci il en est d'autres, au contraire, — et c'est le plus grand nombre, — qui sont mineuses par excellence. Les terriers qu'elles creusent, dont elles prolongent et multiplient les galeries par des fouilles qu'interrompent seulement les grandes cha- leurs ou les fortes gelées, ces terriers sont d'autant plus compliqués que l'espèce a des habitudes plus souterraines. Celui du Cam- pagnol incertain, et probablement de toutes les espèces du groupe auquel il appartient, est comme un dédale de voies qui s'em- branchent, se croisent, montent, descen- dent ; dont les unes, sauf les sinuosités dé- terminées le plus souvent par des obstacles, courent horizontalement à quelques centi- mètres de la surface du sol, en se divisant et se subdivisant un grand nombre de fois; dont les autres, en plus petit nombre, 's'en- foncent obliquement à la profondeur d'un pied à un pied et demi, et aboutissent à des cavités spéciales. L'une de ces cavités, de forme généralement sphérique, de huit à dix centimètres de diamètre, garnie dans toute sa périphérie d'une épaisse couche de brins secs de graminées, d'autant plus cm ^miettes, si l'on peut ainsi dire, qu'ils sont plus près du centre, sert de lieu de repos ; l'autre, ordinairement située à une petite distance de celle-ci, tantôt sur le même plan, tantôt un peu plus haut ou plus bas, de capacité variable et de forme irrégulière, constitue le grenier ou magasin à provi- sions. Comme dépendance de ce magasin principal, on rencontre parfois à côté de lui des chambres plus petites. EnQn, du fond de la loge de repos, naît un boyau qui descend perpendiculairement à 10 ou 15 centimètres plus bas, et se réfléchit ensuite brusquement pour venir se jeter, par une ou plu.^ieurs routes tortueuses, dans quelques-unes des nombreuses gale- ries dont il a été question. Ce boyau n'est pas la pièce la moins importante de la ga- renne, car c'est la voie ménagée pour fuir. Dans le terrier des Campagnols aquatiques, le chemin de fuite se prolonge le plus sou- vent au-dessous du niveau de l'eau, de telle sorte que son ouverture est immergée. Grâce à cette disposition, qu'un merveilleux instinct semble avoir dictée, ces espèces étant douées de la faculté de plonger peu- vent abandonner leur retraite, s'ils y sont contraints, ou la gagner, en se dérobant complètement à la vue d'un ennemi. Desiadices certains trahissent à l'extérieur le terrier d'un Campagnol. Celui des es[]èces herbivores a toujours plusieurs issues plus ou moins distantes et reliées par des coulées ou tranchées superûcielies. Un froid pi- quant, une pluie imminente, un vent in- commode obligent quelquefois les individus qui l'habitent à boucher temporairement la plupart de ces ouvertures avec un tampon de mousse, d'herbe, ou avec de la terre ; mais l'une d'elles reste constamment per- méable : c'est celle par laquelle les posses- seurs du lieu déblayent les galeries ; c'est aussi celle par laquelle ils sortent le plus souvent, soit pour aller se vider, soit pour aller butiner. Il est rare que des débris de végétaux, fraîchement coupés, n'y soient pas engagés. Le terrier des espèces dont les habitudes sont essentiellement souterraines offre ceci de particulier, que la surface du terrain qu'il occupe présente ordinairement, par-ci, par-là, des monticules de terre sem- blables à des taupinières; que chacun de ces monticules cache l'embouchure d'unegalerie, CAM 165 et qu'un seul trou de sortie y est ménagé. Ces espèces — et notamment le Campagnol incertain — veillent si bien à ce que leur retraite n'ait pas d'autre issue, que, si l'on met à découvert l'ouverture de quelque galerie, soit en enlevant la taupinière qui l'obstrue, soit en ouvrant des tranchées profondes, elles se hâtent d'y emmener de la terre et de la boucher. Pour exécuter leurs travaux, les Campa- gnols n'ont absolument à leur service que les ongles grêles dont sont armés les pieds de devant, les dents incisives et, comme auxiliaires, les pieds de derrière et le mu- seau. Cependant, c'est avec des instruments aussi faibles, mis en jeu, il est vrai, avec une énergie, une activité, une persévérance incroyables, que les animaux dont il s'agit parviennent à pénétrer profondément dans les terrains les plus compactes; à creuser en une nuit les parties principales de leur habitation. Pendant que leurs ongles émiet- tent la terre petit à petit , que leurs inci- sives taillent les racines dans le rayon du boyau qu'ils ouvrent et prolongent, leurs pieds de derrière expulsent les débris, et lorsque ces débris commencent à encom- brer, l'ouvrier, interrompant son travail de mineur, les balaye plus loin et finit par les pousser au dehors à l'aide du museau. C'est de la sorte qu'en 1842 les prairies de M. Jaubcrt de Sannières, près Barcelon- nettc, furent bouleversées au point que la récolte des foins se trouva compromise, et que trois hommes furent employés durant quinze jours à étendre et à niveler au moyen de râteaux les terres amoncelées à la surface du sol par le Campagnol incertain : souvent aussi c'est de la sorte que les di- gues, les chaussées, les bords des rivières, travaillés, effondrés par les Campagnols aquatiques, s'affaissent ensuite ou s'éboulent sous l'action de l'eau, après des pluies abondantes. D'ailleurs, le travail souter- rain des Campagnols a aussi un résultat funeste pour la végétation : les plantes dont les racines sont coupées, celles qui ne rencontrent plus qu'un terrain miné, dépé- rissent ou fructifient peu. Autant, dans les galeries souterraines et malgré la profonde obscurité qui y règne, dans les tranchées superficielles ou dans les coulées pratiquées parmi les herbes, les 166 (:am Campagnols marchent avec assurance et courent avec une extrême rapidité; autant ils paraissent hésitants lorsqu'ils sont acci- dentellement en dehors de ces voies. Il semblerait qu'ils n'ont toute la liberté de leurs mouvements que dans des roules battues, et surtout dans celles qu'eux-mêmes ont tracées. Quoique peu favorablement organisés pour grimper, les Campagnols jouissent pourtant de cette faculté, mais à un degré moindre que nos autres petits rongeurs. Ils montent sur les arbustes, les plantes, et même le long de parois verticales, pour peu que ces parois soient rugueuses. Maintes fois nous avons surpris les Campagnols de Musi- gnano, souterrain, des grèves, sur la ronce frutescente, dont ils parcouraient en tous sens les tiges sarmenteuses pour découvrir les fruits que fournit celte plante. Les deux derniers sautent même assez bien. Les Campagnols vivent par couples , lorsqu'ils sont adultes; aussi, à part les pe- tits qui sont encore sous la tutelle de leurs parents, ne rencontre-t-on ordinairement dans chaque terrier qu'un mâle et une [fe- melle. Cependant les cas de polygamie ne sont pas sans exemple, et l'on trouve par- fois deux ou trois femelles vivant paisible- ment sous la protection d'un seul mâle. Ce que l'on ne voit point, c'est une femelle cohabitant avec plusieurs mâles. Jaloux à l'excès, ceux-ci ne sauraient s'accommoder d'un pareil partage. Un mâle ne s'introduit jamais impunément dans la retraite d'un autre mâle. A peine celui-ci l'a-t-il reconnu qu'il se précipite sur lui avec fureur, le mord à belles dents, s'acharne à sa pour- suite, le tue, s'il ne parvient à se soustraire à ses attaques, et le dévore en partie. Des Campagnols élevés en captivité nous ont souvent rendu témoin de ces luttes, que nous avons vues ensuite se renouveler entre individus vivant en liberté, lorsque nous introduisions dans un terrier habité un mâle capturé dans un autre terrier. Contrairement à l'opinion généralement admise que les Campagnols, et notamment le Campagnol vulgaire ou des champs, ne mettait bas que deux fois par an, au prin- temps et à l'été, nous pouvons affirmer que la plupart d'entre eux, sinon tous, se reproduisent en toutes saisons ; car on CAM trouve des nichées des diverses espèces de- puis janvier jusqu'en décembre. Il semble- rait donc que les influences qui déterminent le rut, au lieu d'être temporaires, comme on le croit, sont au contraire permanentes pour ces animaux, comme elles le sont en général pour les petits rongeurs qui vivent à l'abri de nos demeures. Toutefois, on peut (lire que les Campagnols ont aussi leur saison d'amour, et que cette snison com- prend une partie de l'hiver et le printemps. En effet, c'est plus particulièrement de janvier à la fin de juin que les sexes se re- cherchent ; c'est aussi durant cette période que l'on rencontre le plus de femelles en gestation, et que les jeunes se montrent en plu; grand nombre. Il n'y a sous ce rapport aucune différence entre les individus que l'on retient captifs, dans de bonnes condi- tions, et ceux qui vivent en pleine liberté. Deux couples de Campagnol incertain que nous avons gardés en expérience pendant plus d'un an ont eu l'un cinq portées, en quatre mois (du 2i février au 21 juin); l'autre, six portées en cinq mois (du 8 dé- cembre au 12 mai). Plusieurs autres cou- ples des Campagnols négligé, vulgaire, souterrain, nous ont également donné de qu-itre a cinq portées dans les six premiers mois de ranu('c, et deux ou trois, au plus, dejuillet en janvier. Une telle faculté générative, sans exem- ple, peut-être, dans l'histoire des Mammi- fères, exercée un grand nombre de fois, en aussi peu de temps, a certainement de quoi surprendre ; mais le fait, sans perdre de son intérêt, paraîtra moins étonnant, si l'on veut considérer que les Campagnols, comme nous l'avons constaté un grand nombre de fois, ne portent que vingt jours, et que l'al- laitement n'a que peu d'influence sur les autres fonctions génitales, puisque souvent la femelle reçoit de nouveau le mâle quatre ou cinq jours après avoir mis bas. Lorsque la gestation touche à son terme, la femelle et le mâle creusent ordinai- rement à côté de l'une des galeries du terrier, et à quelques centimètres seu- lement de pror>ndeur, une loge particulière qu'ils garnissent, comme la loge de repos, de brins d'herbes grossiers à la périphé- rie, déliés et très-finement découpés au centre. Toutefois, durant la belle saison. CAM les individus établis dans les prairies , quelle qu'eu soit l'espèce, ue font pas tou- jours leur nid dans la terre; assez fréquem- ment elles le construisent au milieu d'une épaisse touffe de graminées, lui donnent nue forme sphérique, et u'y ménagent (ju'une ouverture, à laquelle aboutissent plusieurs des coulées pratiquées dans les herbes. Quoique les matériaux employés soient peu cohérents de leur nature, ils for- ment cependant, lorsqu'ils sont coordonnés, et entassés, une paroi aussi résistante que celle (lu nid du JMuscardin ou du Hat des moissons. Le nombre de petits qu'un nid reçoit n'est pas le même pour tous les Campa- gnols : il varie aussi, dans chaque espèce, à toutes les portées. Pour expliquer l'apparition de ces hordes innombrables dont nos campagnes ont eu bien souvent à souffrir, les auteurs ont sup- posé que les Campagnols, et principalement l'espèce vulgaire, mettaient bas jusqu'à douze petits. Tous les faits que nous avons recueillis à ce sujet sont en contradiction avec ce chiffre et en démontrent l'exagé- ration. Les espèces à huit mamelles, dont nous avons fréquemment obtenu des ni- chées et des femelles en gestation, ou que nous avons vues se reproduire plusieurs fois en captivité, ne nous ont jamais donné, au maximum, plus de six petits, et nous n'en avons jamais obtenu plus de quatre des espèces à quatre jnamelles (1). Les petits naissent entièrement nus, avec les paupières et les oreilles closes. De ces (1) Voici d'ailleurs les résultats de soixante-six observations fournies par six o-|jéces difTérentes. Vingt-cinq portées d'Ariicola arvalis ont donné; une, tui seiti petit; quatic, ciewa; petits; six, trois: liuit, gîiafre ; quatre, cinq; et deux seulement en ont produit six. Cinq portées d'Arvicola neglectus ont donné .-une, deux petits ; deux, trois; une, quatre; et une, cinq. Trois povlécs. d'Anicola (Heruiotomjs) Musignani ont donné : deux, Vois petits; et une qtuUre. ViNGT-ET-UNE portées d'A«ùco/a(MicrotHs) incer- IV.S, ont donné : quatre, un seul petit; six, deux petits ; liuit, trois ; el t' ois seulement, quatre. Cinq portées d'Ariiicoio (Microtus) sublerraneiis, ont donné : une, un seul petit ; deux, deux petits ; une, trois; et une, quatre. Sept portées d'Arvicola (Myodcs) glareolus ont donné: une, deua; petits; deux, trois; deux, quatie; et deux, cinq. Quoique ces chiffres n'aient rien d'absolu, ils ten- dent cependant à démontrer que, pour les espèces à liait mamelles, la mojeime des petits par portée ne serait pas tout à fait de quatre, et qu'elle est d'un peu plus de deux pour les espèces à quatre mamelles. CAM 167 imperfections originelles, la cécité est la dernière à disparaître : le méat auditif s'ouvre le cinquième ou le sixième jour ; vers le troisième, quelques poils exces- sivement fins percent, surtout à la place qu'occuperont les moustaches, et vers le sixième jour, la peau est entièrement à couvert. Cependant les paupières restent toujours soudées et ne commencent à s'ou- vrir que neuf ou dix jours après la nais- sance. Avant qu'ils puissent y voir, les pe- tits font en tâtonnant des excursions dans les galeries qui communiquent avec la loge où ils sont nés; déjà aussi ils s'exercent à manger, quoique la mère les allaite encore. Ce n'est que du quinzième au dix-huitième jour qu'ils cessent de teter. Si l'on ne savait combien l'instinct de conservation est développé chez les êtres qui n'ont pas la force en partage, les actes dont on est témoin, les manœuvres aux- quelles on assiste lorsqu'une mère croit ses petits menacés, étonneraient à bon droit. Chez les Campagnols, la sollicitude maternelle se trahit alors par certains mouvements de trépidation brusques et fréquents. A ce si- gna! qui probablement est pour eux l'in- dice d'un danger imminent, les petits, trop faibles encore pour fuir, saisissent aussitôt avec leur bouche les tétines de leur nour- rice, s'y greffent en quelque sorte, et se laissent entraîner loin du nid sans faire ré- sistance. Le danger a-t-il disparu, la mère les ramène de la même manière, et si, par cas fortuit, l'un d'eux s'est détaché de la mamelle, elle va à sa recherche et le rap- porte entre ses lèvres, à l'exemple d'une foule d'autres mammifères. Cet instinct de conservation constitue, sans contredit, le fait le plus curieux de l'histoire des Campagnols. Cependant la sollicitude de la mère tié- dit, se convertit eu indifférence à mesure que les petits peuvent se passer de ses soins. Enfin vient le moment où ceux-ci, après s'être formés par couples, abandonnent leurs parents, creusent un terrier non loin de celui où ils sont nés, et se livrent bientôt eux-mêmes à l'acte de la reproduction. L'observation nous a démontré qu'ils sont aptes à engendrer et que la plupart engen- drent réellement un mois et demi ou deux mois après la naissance, bieu avant qu'ils n'aient acquis leur complet développement. d68 GAM Doit-on être surpris de la prompte et pro- digieuse multiplication des Campagnols, lors- qu'à cette précoce aptitude générative est jointe la faculté de procréera toutes les épo- ques de l'année, et le fâcheux priviléged'avoir plusieurs portées dans un temps assez limité? Que l'on suppose un couple de Campagnol vulgaire, produisant enquelquesmois douze petits seulement, soit en moyenne quatre par gestation ; que les six couples que ces petits formeront, en admettant un nombre égal de mâles et de femelles, donnent ^eux- mêmes trois portées de quatre petits, soit soixante et douze ; que ceux-ci, s'accouplant à leur tour, aient la même fécondité, ce que les faits viennent confirmer, et l'on comptera pour la troisième génération, avant que l'année ne soit écoulée, plus de cinq cents individus d'âge, pour la plupart, à se reproduire, et descendant d'un seul cou- ple. Que de milliers n'en compterait-on pas si, au lieu d'un couple unique, on supposait l'existence simultanée sur le même terrain de quelques centaines de couples! Ainsi s'expliquent, sans qu'il soit nécessaire d'exagérer, comme on l'a fait, le produit des gestations, ces nombres prodi- gieux de Campagnols qui ont été dénoncés à diverses époques. Ainsi s'expliquent éga- lement ces migrations à la suite desquelles des cantons, où la présence de ces animaux était à peu près nulle, ont été subitement envahis et dévastés. Les migrations des Campagnols ont lieu, en effet, toutes les fois que par leur trop grand nombre ils ont épuisé les ressources d'une contrée : la disette en est donc la cause principale. C'est après la ruine des Marais, qu'en 1801, le Campagnol vulgaire se répandait dans d'autres localitées de la Vendée, et se portait des rives de la Lay vers la Sèvre-Nantaise; c'est aussi après avoir exercé ses ravages dans quelques can- tons du Nord de la France, qu'en 1818, la même espèce faisait irruption, au commen- cement de l'été, en Belgique et poussait de là ses excursions jusqu'au nord de la Hol- lande, où on la rencontrait vers les mois d'août et de septembre. Les innombrables légions d'un Campagnol inconnu, qui enva- hissaient subitement, en 1834,168 environs d'Hohenmauth, en Moravie, sur une étendue d'environ deux milles carrés, venaient on CAM ne sait d'où, mais très-probablem^ent d'uae contrée dont ils avaient fait un désert et qui leur était désormais inhospitalière. Ces déphicements , qui rappellent ceux des Lemmings et qui, pour certaines espè- ces, comme le Campagnol économe, s'é- tendent parfois jusqu'à 25 degrés de l'est à l'ouest, se font toujours par bandes in- nombrables, qui poussent droit devant elles, sans qu'aucun obstacle, pas même les fleu- ves les plus larges, les lacs, les bras de mer puissent les arrêter. Ainsi, d'après Houttuyn, des troupes de Campagnol vul- gaire ont quelquefois traversé le Zuyderzée à la nage, et Bruch rapporte qu'en 1822 cette espèce passait le Rhin près d'Oppen- heim : il a lui-même vu, en 1819, une de ses nombreuses cohortes franchir le Mein, à quelque distance du village de Kostheim. Quelques grandes apparitions de Campa- gnols, telles que celles de la Vendée en 1801 et 1802, des bordsdu Rhin, en 1822, ayant coïncidé avec des années pendant les- quelles les mois de décembre, janvier et février avaient presque offert la tempéra- ture du printemps, on a pu croire que ces désastreux phénomènes en étaient la con- séquence et ne se manifestaient qu'à la suite d'un hiver très-doux. Si l'absence de froids rigoureux, ce qui est généralement vrai, fa- vorise la multiplication des animaux dont il s'agit; il est vrai aussi que les froids les plus intenses n'ont pas toujours le pouvoir de l'arrêter, car, à la suite des rudes hivers de 1740 et de 1742, hivers durant lesquels le thermomètre descendit à près de 23 de- grés au-dessous de zéro, une partie de la Hollande fut dévastée par des nuées de Campagnol vulgaire. Et l'hiver de 1818 à 1819, qui fut remarquable par l'excès et la durée du froid, ne le fut pas moins par la prodigieuse quantité de Campagnols qui se montrèrent sur plusieurs points de l'Europe. On croirait difflcilement que les Cam- pagnols aient pu ruiner des cantons entiers, au point de les rendre inhabitables même pour eux, si les exemples qui en témoignent n'abondaient. On comprend d'ailleurs que d'aussi petits animaux puissent épuiser les ressources d'une contrée où iU sont trop multipliés, lorsqu'on voit tout ce qu'ils détruisent sans nécessité, indépendamment de ce qu'ils consomment. CAM La consommation journalière d'un Cam- pagnol, comme des expériences faites pen- dant deux mois, sur quatorze individus d'espèces différentes nous l'ont démontré, est en moyenne de 20 grammes (1), par conséquent de 7,300 grammes pour l'année entière. Mais ce même Campagnol, en l'état de nature, butine bien aii-dclà de ce qui lui est nécessaire pour ses besoins actuels. Sans parler des semences, des graines, des raci- nes qu'il entasse dans ses greniers et dont une bonne partie pourrit sans utilité (2) ce qu'il dévore des végétaux dont il se nourrit, n'est rien en comparaison de ce qu'il né- glige : il coupe une tige près de la racine, l'emporte, la ronge sur une étendue de quelques millimètres à partir de la section Qt l'abandonne pour aller eu recueillir une autre, et ainsi successivement jusqu'à ce qu'il soit repu. En sorte que les restes dont l'animal fait litière, soit à l'une des entrées du terrier, soit sur un point des coulées qui s'y rendent, sont plus considérables que ce qu'il a réellement consommé. Mais sup- posons que ces restes n'égalent que ce qui a passé dans l'alimentation, et tout en restant bien au-dessous de la vérité, nous arriverons encore à constater que les végétaux an- uuelleraent détruits par un seul Campagnol représentent un poids de li kilogrammes 600 grammes. Comprend-on maintenant que plusieurs milliers de Campagnols puissent faire, même en peu de temps, une ruine complète de la prairie artificielle ou naturelle, de l'em- blavure, du potager, etc. , où ils se seront (1) Cette moyenne varie selon que l'on nourrit les animaux avec des végétaux peu ou bien développés. Elle s'élève jusqu'à 30 grammes, lorsqn'à des carottes vieilles, à des liges de luzerne ou de Graminées bien formées, on substitue des carottes nouvelles et petites, et de jeunes pousses de luzerne. (2) Si minime que soit la quantité de substances que les Campagnols emmagasinent, il y aurait cepen- dant à en tenir compte, pour apprécier l'étendue de leurs dégâts. D'ailleurs, si ce que l'on rapporte du Campagnol économe est vrai, cette espèce entasserait quelquefois, dans les divers com|iartiraents de son terrier, jusqu'à 15 kilogrammes de bulbes et de ra- cines de Phlomis tuberosa, de Polijgonum bislorta et viviparum, de Poterium samjuisorba. Nous avons nous-même retiré d'un des magasins du Cam- pagnol incertain près de 2 kilogrammes de bulbes de plusieurs Liliacees. Dans d'autres magasins moins abondamment pourvus, nous avons rencontré, mêlés à ces bulbes, une assez grande quantité de racines tuberculeuses, de la renoncule ficaiie ou petite ché- lidoine, des racines de trèfle, de luzerne, de sariette des champs, coupées par fragments de 2 à 3 centi- mètres. CAM 169 établis? Heureusement leur trop grande multiplication est souvent arrêtée par les intempéries des saisons ; heureusement aussi des agents destructeurs, des ennemis natu- rels acharnés à leur poursuite, en diminuent incessamment le nombre. Le plus grand ennemi des Campagnols, celui qui eu détruit le plus parce qu'il a intérêt à le fuire, est l'homme. L'eau est après l'homme l'agent le plus redoutable pour eux. Les inondations qui surviennent à la suite de pluies abondantes en font périr un grand nombre dans leurs terriers, et chassent au loin ceux qui ont pu se sauver. Enfin les Chats, les Belettes, les llenards, les Buses, les Cresserelles, tous nos oiseaux de proie nocturnes, le Scops excepté, les Corbeaux, l'OEdimème même, les Serpents, eu détruisent aussi leur bonne part (1); eux-mêmes s'enlretuent parfois. S'il est vrai, comme l'a avancé Buffon, que la durée de la vie des Mammifères soit à peu près sept fois plus considérable que celle du développement complet de leur corps, les Campagnols ne doivent pas at- teindre la fin de la troisième année ; car, trois mois et demi ou quatre mois après la naissance ils ont déjà acquis tout leur accrois- sement. Pour élucider une pareille question les faits font naturellement défaut ; toute- fois, les observations faites sur des indivi- dus captifs, tendraient à faire supposer que les Campagnols ne vivent réellement pas longtemps. Nous n'avons jamais pu coa- (1) De tous ces ennemis naturels, ceux qui, par leurs chasses de tous les jours, deviennent nos plus grands auxiliaires | our la destruction des Campa- gnols, sont sans contredit les Oiseaux de proie, et notamment les espèces nocturnes, qui vivent exclusi- vement aux dépens des petits rongeurs. Ce« Oiseaux, auxquels nous devrions accorder toute notre protec- tion, sont au contraire ceux que la loi proscrit et permet d'abattre en tout temps, parce qu'on les con- sidéra comme grands déprédateurs de gibier. Pour hâter leur disparition, tels et tels préfets ont même donné une prime pour chaque Oiseau tué. N'était-ce pas agir contre l'intérêt général, à la satisfaction de quelques intérêts particuliers? Si, au moins, il était constant que les Rapaces nocturnes portent réelle- ment un grand préjudice aux chasses, les mesures prises contre eux pourraient se justifier ; mais rien n'est moins tonde que cette accusation et sauf une espèce, le Grand-Duc, qui s'attaque aux Lièvres, aux Lapins, quelquefois aux Perdreaux, mais qui est par- tout si rare et en si petit nombre qu'il n'y a pas lieu de s'en préoccuper ; sauf cette espèce, disons-nous, toutes les autres vivent de petits rongeurs et sont beaucoup plus utiles que nuisibles. Oflrir des prunes pour leur multiplication serait, à notre avis, bien plus sage que d'en donner pour leur destruction. 11* 170 CAM server au delà de trente mois ceux que nous avons élevés. Cette courte existence des Campagnols ne serait-elle pas, en partie du moins, la raison de leur disparition presque aussi subite que leur apparition , à certaines époques, paraît prompte? Il suffirait, en effet, de deux an- nées peu favorables à leur multiplication pour qu'un canton en fût purgé, à quelques couples près. Les Campagnols n'offrent aucune com- pensation pour le mal qu'ils font: leur chair ni leur fourrure ne nous sont d'au- cune utilité. Dans quelques contrées de la Sibérie, de l'Espagne, de la France, les grandes espèces aquatiques servent cepen- dant à la nourriture de l'homme. La chair de ces espèces est même, paraît-il, très-dé- licate et de fort bon goût ; aussi trouve- t-on dans la Provence et dans le Languedoc des personnes qui font une chasse assidue au Campagnol destructeur ou de Musignano, uniquement pour le manger. Ce n'est du reste pas d'aujourd'hui que l'on se livre- rait, chez nous, à une pareille chasse, car le naturaliste Jonston, écrivant en 1657, rapporte d'après des auteurs antérieurs à lui, que « dans quelques contrées de la France, on mange le Hat d'eau ». (Z. Gerbe.) CAMPAGIVOL VOLANT.MAM. — Nom vulgaire du Nyctère de Daubenton. CAMPAGiVOUL ou CAMPAGKOULE. BOT. CR. — Nom vulgaire de plusieurs es- pèces d'Agarics. CAMP AN (Marbre de ). géol. — Variété de Calcaire exploité principalement à Cam- pan, dans les Pyrénées. On en connaît trois variétés , le rouge ou grisâtre, le vert et l'isa- belle. Ce Calcaire renferme des Orthocérati- tes, desTérébratules, des Encrines.etc. Les noyaux rouges de la Grioiie de Campan ne sont autre chose quedes Nautiles. (C. d'O.) CAMPAIVA, CAMPAIVE (campaiia, clo- che). BOT. PH. — Nom donné , dans les dia- lectes méridionaux et dans la langue vul- gaire, aux plantes dont les fleurs affectent la forme d'une cloche , telles que les Lise- rons , les Campanules , certaines espèces de Narcisses, etc. CAMPANEU^E. Campanella {campanella, petite cloche), bot. vu. — Nom vulg. du Convolvulus arvetisis. CAM 'CAMPA \'ELLÉ. Campauellatws. bot. — Se dit des fleurs renflées au milieu et resserrées à la gorge ; telles sont celles des Synanlhérées. CAMPAi^IFORME. Campaniformis [cam- pana , cloche, forma, forme), bot. — Se dit des fleurs dont le calice et la corolle ont la forme d'une cloche ; telles sont les Campa- nules. CAMPAXIFORMES. Campaniformce. bot. — Nom donné par Tournefort aux plan- tes de sa première classe, ayant une corolle en cloche ou en grelot, comme les Liserons, les Muguets, les Myrtilles, etc. CAMPAIVILLA. bot. ph. — Synonyme de Campanule. — Dans nos colonies, on donne ce nom à diverses espèces des g. Liseron et Ipomée. *CAMPANOPSIS,R. Br. {campana, cloche, campanule ; oif-c? , apparence ). bot. ph. — Synonyme de Wahlenbergia, Schrad. CAMPA\IJLACÉ. Campanulaceus. bot — Syn. de Campanule et de Campani- forme. CAMPANULACÉES, CAMPAIVLLÉES. Campamdaceœ, Campamdeœ. bot. ph. — Fa- mille de plantes dicotylédonées, monopétales, à insertion périgynique.Nous suivrons, pour l'exposition de ses caractères, l'énumération et la circonscription de ses genres, le travail monographique le plus récent et le plus com- plet dont elle a été l'objet, celui de M. Al- phonse De CandoUe. — Calice à lobes le plus souvent au nombre de 5, d'autres fois de 3-G-8-10, manquant quelquefois, mais fort rarement, égaux entre eux. Corolle mo- nopctale, le plus ordinairement régulière, offrant supérieurement des divisions qui al- ternent en nombre égal avec celles du calice, et dont la préfloraison est valvaire. Étami- nes ordinairement égales en nombre aux di- visions de la corolle avec lesquelles elles al- ternent,rarement moins nombreuses, n'ayant pas d'adhérence dans leurs filets avec le tube de cette corolle (contrairement à la loi la plus générale dans les monopctales) ; ces fi- lets élargis à leur base ; les anthères bilocu- laires, introrses, presque toujours libres (très rarement soudées entre elles par leurs bords). Ovaire soudé avec le tube du calice, et épaissi au sommet en un anneau qui porte la corolle et les étamines, à loges variant en nombre de 2 à 10, ne correspondant pai> CAM toujours à celui des autres parties de la fleur, et contenant chacune un nombre indéfini d'ovules attachés à l'angle interne. Style simple, hérissé de poils collecteurs disposés en autant de séries qu'il y a de loges d'an- thères; stigmate nu , en tète, divisé le plus souvent en autant de lobes qu'il y a de loges à l'ovaire; lobes qui, soudés dans le bouton, finissent par se séparer et diverger, et sont sur les surfaces internes hérissés de pa- pilles. Capsule divisée en autant de loges que l'ovaire, s'ouvrant ou à son sommet, en dedans de la corolle , ou en dehors sur ses côtés, par des trous ou des fentes qui alter- nent avec les cloisons. Graines menues, of- frant dans l'axe d'un périsperme charnu un embryon à peu près cylindrique, à cotylé- dons courts, à radicule tournée du côté du point d'attache. — Les Campanulacées se ren- contrent pourlaplupartdansles climats tem- pérés. Ce sont rarement des arbrisseaux, or- dinairement des herbes annuelles ou vivaces remplies d'un suc laiteux, à feuilles dépour- vues de stipules, alternes ou plus rarement opposées,leplus souvent dentées. Leurs fleurs sont disposées à l'extrémité des rameaux ou à l'aisselle des feuilles en glomérules, épis, grappes ou panicules, dans lesquelles on voit souvent la terminale se développer la pre- mière, ce qui indique une inflorescence dé- finie; elles sont quelquefois accompagnées d'un involucre libre ou adhérent en partie à l'ovaire. Leur couleur est bleue ou blanche, plus rarement jaune ou rougeâtre. On peut diviser-la famille en plusieurs tri- bus, fondées principalement sur le mode de déhiscence de la capsule. Tribu LwAHLENBERGiÉEs.Ovules indéfinis. Capsules s'ouvrant au sommet. — Pédicelles redressés après la floraison. — La plupart ha- bitent l'hémisphère austral. Genres : Jasione, L. — Lighlfoolia , Lhor. — Cephalosligma, Alph. DC. — Microcodon, Alph. DG. — Pluiycodon, Alph. DG. — Ca- narina,3. {Canaria, L. — Pernelija, Scop.) — Campauumœu, Blum. — Codonopsis, Wall. — Waldenbergia, Schrad. (Ce^î^icz/w, Del. — SchuUesia, Rolh. — Olosocomia, Don.). — ^i- kinia, Salisb. — Heierochœnia, Alph. DC. — Prismalocarpus , Alph. DC. — Hodla , L. {Acultosa, ^\uk.) — Edraia>ithus , Alph. DC. Tribu IL campanolées. — Ovules indé- finis. Capsule s'ouvrant gur les côtés. CAM 171 — Toutes habitent l'hémisphère boréal. Genres : Pinjteuma, Cas. {liapioiculum, Trag. — Rapuniium, Lob. — Peiromamla, Bell. — 31ichauxia , Lher. — Campanula, Fuchs. Erineon, Plin. — Rapunculus, Bauh. — Merfium, Tournef. — /fouce/a, Du mort. — Erinia, Noul. — Marianihemum, Schrank). — Specularia , Heist. (y^vicularia, Gessn. —. Elaiine, Caes. — Legouzia, Durand. — Apenxi. la, Neck. — TriodaUus, Rafin. — Trachelium, L. — Adenophora, Fisch. (/^/oe7'/iea,Spreng., non W. ). — Symphyandra , Alph. DC. — Musschia, Dumort. — Pentaphragma Wall. Tribu in. MEP.ciÉnÉES. 4 ovules à la par- tie inférieure d'une loge simple supérieure- ment, partagée inférieurement par un rudi- ment de cloison. Genre : Merciera, Alph. DC. (Ad. J.) CAMPAIVULAIRE, Campanularia ( cam- pani/la , petite cloche ). polyp. — Genre de la famille des Sertulariées, groupe des Tu- bulariées, établi par Lamarck pour des Po- lypes marins à tige simple, volubile et ram- pante, ou non volubile et rameuse, dont les animaux sont contenus dans des cellules campanulées. On en connaît une quinzaine d'espèces répandues dans les mers d'Europe, dans celles de l'Inde et del'Auslralasie. La- mouroux a établi dans ce g. deuxdivisions; il a formé le g. Clytie pour les espèces à tige grimpante, et le genre Laomcdée pour les es- pèces à tige droite, à cloches plus petites et à branches plus courtes. (C, d'O.) CAHIPAIVLILE. Campatiula (campanula, petite cloche), bot.pii. — Genre de la famille des Campanulacées, tribu des Campanulées, ayant pour caractères : Calice monophylle à 6 divisions, quelquefois à 10. Corolle cam- paniforme à 5 divisions. Élamines 5, filets di- latés à la base; stigmates 3 ou 5. Capsule à 3 ou 5 loges polyspermes, s'ouvrant par des pores latéraux. Ce sont des plantes herba- cées, ou même des sous-arbrisseaux annuels, bisannuels ou vivaces, à feuilles lisses ou ve- lues et étroites ou larges, sessiles ou pétio- lées.et à fleurs le plus souvent bleues, quel- ! quefois blanches, violettes ou jaunes, etdis- I posées en épis, en panicules, ou solitaires à { l'axe des feuilles.Ces plantes, dont nous pos- sédons un grand nombre d'espèces, croissent dans les parties tempérées de l'ancien con- ' tinent ; mais elles se voient aussi jusque 172 CAM sous le pôle, et ne descendent guère audes- sousdu 30= degré de latitude. Elles afîection- nent surtout les contrées montagneuses. Le nombre des espèces de Campanules, tel que le genre a été circonscrit par De Can- dolle, est aujourd'hui de 182; mais la plu- part ne sont que des plantes de collection, c'est-à-dire de pur intérêt botanique. Une quarantaine environ servent à la décoration de nos jardins ; telles sont : la C. médium (Carillon, Violette marine) à grosses cloches blanches ou violettes, la C. irachelium (C. gantelée) la C. persicifoUa (C. à feuilles dépêcher), la C. pijramidalis (C. pyramidale), haute quelquefois de plus de deux mètres, et qui donne, depuis juillet jusqu'en sep- tembre, une succession de fleurs étalées, d'un joli bleu, croissant depuis le bas jus- qu'au sommet de la tige, la C. Bocconi, qui sert à faire de jolies bordures chargées de clochettes bleues ou blanches, la C. aii- rea ( C. de Madère) , arbuste toujours vert, à fleurs jaunes, d'orangerie, les C. laiifoUa, rolundifolia, carpadca, eriocarpa, glomerata, speciosa , urlicœfolia , grandiflora , etc.; et enfin, la Crapunculus (C. raiponce), dont les racines et les jeunes pousses se mangent en salade. On peut également manger les racines des C. à feuilles de pêcher et gantelée. Toutes les autres espèces ont un suc lactes- cent d'une amertume repoussante. Il croît spontanément , dans nos environs , une dizaine d'espèces de Campanules. Ce sont en général des plantes peu délicates , qui aiment les terres légères et les expositions chaudes. Elles se reproduisent de graines semées aussitôt après leur maturité , et par la séparation de leurs racines. (C. d'O.) CAMPAIMULE. Campanulalus. bot. ph. — Synonyme de Campaniforme. CAMPAIMJLÉES. Campanuleœ. bot. ph. — Voyez CAMPANULACÉES. •CAMPA1VULÏI\ÉES. Campanulineœ. bot. PH. — Bartling a établi sous ce nom une classe de plantes, comprenant les familles des Goo- dénoviées, des Lobéliacées et des Campanu- lacées. Endlicher a adopté cette dénomina- tion, qui ne diffère de la classe de Bartling que parce qu'il y a joint la famille des Brunoniacées. *CAMPA1MJM^A. BOT. pu. —Genre de la famille des Campanulacées, tribu des Wah- tenbergiées-Lightfootiées . formé parBlume CAM {Bijdr. 72G) pour deux plantes Lerbacées, l'une de Java , l'autre des Célèbes, et qui ne paraissent pas encore avoir été introduites en Europe. Elles sont lactescentes, très gla- bres, à racines tubéreuses; à tiges et à ra- meaux cylindriques; à feuilles opposées, pétiolées , cordiformes - ovales ou oblon- gues -linéaires, presque très entières ou denliculées , glaucescentes en dessous ; à fleurs solitaires, éparses ou subcorymbeuses. (C. L.) CAMPDERIA. BOT. ph. — Famille des Hémodoracées. Le g. que nous avions dési- gné sous ce nom {Bull. soc. pfiil., 1822, p. 79), et que plus tard {in Kunlh syn. , I , p. 3G0) nous avions nommé Radia, est le même que le Vellosia de Vandelli. Voyez vellosie. (A. R.) Lagasca a aussi employé ce nom pour dé- signer un syn. de Kundummiia, Scop. CAMPÊCHE. EOT. piî. — Voyciz hjewa- TOXYLON. CAMPECIA, Adans. bot. ph. — Syno- nyme de Cœsalpinia, Flum. CAMPÉCOPÉE. Campecopea (xajxW, courbure; xotcc;, lanie).CRUST. — Genrede l'or- dre des Isopodes , de la famille des Sphéro- miens-Unguiculés, établi par Leach elainsi caractérisé par cet auteur : Appendice posté- rieur du ventre ayant la petite lame exté rieure seule saillante, allongée et courbée Corps ou thorax ayant l'avant-dernier arti- cle plus grand que le dernier. Les deux seules espèces connues se trouvent sur les côtes d'Angleterre; celle qui peut lui être considé- rée comme type est la C. Iiirsuia Montag. ( Trans. of ilie Linn. soc. , vol. VII , pi. 6 , fig. S.). (H. L.) CA]MPELIA(xa(j.Tf/)', courbure; •ô'Àto;, so- leil). BOT. PH. — Genre de la famille des Commélinacées, créé par M. Richard (Anal, du Fr. 46) pour quelques espèces indigènes de l'Amérique et de l'Asie tropicales. Le Com meliua zanonia L., espèce type du g., est cul- tivée dans nos jardins. Ce sont des plantes herbacées, vivaces, à tiges dressées : à feuil- les largement lancéolées , pubescentes en dessous ; à gaines lâches ; à fleurs en ombel- les serrées ; à bractées géminées, ovales, disposées en involucre; à pédoncules oppo- sitifoliés, géniculés au milieu. (C. L.) "CAMPELLA , Link. bot. ph. — Syno- nyme de Deschampsia , Palis. CAM CAMPEPHAGA (xa'fXTr*:, chenille ; (p:iyo?, re- courbé). BOT. PH. — Syn. de Cienium,'?aiivi. *CAMPYLA1\THERA, Hook. (x«f;L7rvAoç , recourbé; anihera, anthère), bot. ph. — Sy- nonyme de Pronaya, Hug.— Schott et Endli- cher donnent aussi ce nom à un synonyme du g. Eriodendron , DC. *CAMP1LANTHUS ( xa^7ru'),o? , courbé ; à'vOo;, fleur). BOT. pn. — Genre de la famille des Scrophulariacées, tribu des Véronicées , établi par Pvoth sur une plante encore incom- plètement connue et indigène de l'ile de Ténériffe. C'est un arbrisseau à rameaux cylindriques , couverts de tubercules pro- duits par les cicatrices résultant de la chute des feuilles; celles-ci sont térétiuscules, fili- formes, charnues. Fleurs en grappes axillai- res, pubescentes au sommet des rameaux; pédoncules tribractéés à la base. Le fruit en est inconnu. (C. L.) 'CAMPIXIA , Sweet et Lindl. (xaf«7rûioî, recourbé), bot. ph. — Synonyme de Pelar- gonium, Lhéril. 178 CAM "CAMPYLIPUS (x«,,x7rv'>o;, courbé ; irovç, pied). INS. - Genre de Coléoptères penta- inères, famille des Lamellicornes , tribu des Méhtophiles de Lalreille, sous-tribu des Tri- chites, établi par Kirby, et adopté par 31. de Castelnau {Hisi. des Coléoptères, Buff.-Dum. t. 2, p. 160). Suivant ce dernier auteur, il diffère des Osmoderma par ses mandibules membraneuses ; par son écusson en triangle curviligne ; par ses tarses postérieurs longs, et par son menton nu. Il lui donne pour type le Trichins limbains de Fabricius, qui se trouve à Java et au cap de Bonne-Espérance. Ce g. est le même que celui A'Aijenius , de MM. de Saint-Fargeau et Serville. Voyez ce mot. (D.) 'CAMPYLIRHYIVCHUS (xa/A^vOo;, cour- bé; ?hx°o;, courbé; xocL'a testins). ANNÉL. — M. Ehrenberg donne ce nom aux Infusoires Entérodèles, dont le canal intestinal pré- sente des courbures dans son trajet. •CAMPYLOCBILA (xafXTr^Ao;, courbé; Xe'^o?, lèvre). INS. — Genre de Lépidoptères nocturnes, établi par M. Stcphens, et adopté par M. Westvood, qui le place dans sa tribu des Pyralidœ {Synops. of. ihe G en. ofBriiish ins.) Ce g. est le même que celui désigné antérieurement par 3L Treitschke , sous le nom de Nymphnla. P'oyez ce mot. (D.) •C AMPYLOCLIMUM (xaaTruJ.oç, courbé; xXfvvi, lit, réceptacle), bot. ph.— M. De Can- dolle a fondé ce g. sur les espèces du g. Eu- paiontim (famille des Composées) , qui ont les fleurs insérées sur un réceptacle légère- ment courbé , et presque hémisphérique , les capitules mulliflores, l'involucre composé de 2-3 séries inégales, les extérieures ovales, les intérieures plus étroites. Les 5 espèces qui constituent ce g. sont indigènes de l'A- mérique, fj. D.) "CAMPYLODOIVTIUM [x»ti.'Ki\oi, cour- CAM bé; àSo-Ji, dent), bot. cr. — Genre de la famille des Bryacées, établi par Schwae- grichen {SuppL, t. III) pour une mousse de Pensylvanie vivace et rameuse, dont les seuls caractères connus sont : Sporange latéral , égala la base; périslome simple, à 16 dents lancéolées, incurvées, conniventes d'abord et réfléchies plus tard. (C. d'O.) CAMPYLOMYZE. Campylomyza {x,je suce), ins. — Genre de Diptères, division des Némocères, famille des Tipulaires, tribu des Fongicoles, établi par W'iedmann , et adopté par 3Ieigen, ainsi que par Latreille et 31. Macquart. Ce dernier en décrit deux espèces , savoir : C. bicolor Wied. et C. aceris Meig. Ces deux espèces se trouvent en France et en Allemagne. Le nom générique fait allusion à la courbure de la trompe. (D.) 'CAMPYLONEIMA , Poir, (xa^itvio;, re- courbé; vEfxoç, bois), bot. ph. — Synonyme de Campynema, Labill. "CAMPYLOIVEURUM, Presl (xa^7rv:ioç, recourbé; vEùpov, nervure), bot. cr. — Sy- nonyme de Polypodium, Linn. •CAMPYLOPHYTE.Campj//op/(.v<«m(xaix- TtvAoç, courbé ; tpvTov, plante), bot. ph. — Nec- ker désigne sous ce nom les piantes dont la partie supérieure de la corolle est oblique- ment infléchie, et le plus souvent contour- née en spirale avant l'épanouissement. 'CAMPYLOPODES. Campylopodes. bot. CR.— Nom donné par Bridel à une famille de Mousses ayant pour type le g. Campylopus. *CAMPYLOPS ( xapTru),o; , courbé; «4. , œil ). OIS. — Genre de Lichtenstein indiqué parG.-R. Gray à l'article additions de sa Lisi of the Gen., mais qu'il avoue ne savoir encore où placer dans son ouvrage. (Lafr.) *CAMPYLOPTÈRES, Less. Campylopte- n«,Sw.(xafjiTtu),oi;,courbé;irT£pov,aile).ois. — C'est, dans le TraitédeM. Lesson,la sixième race de son sous-genre Ornismye, renfer- mant les espèces à tuyaux des rémiges dila- tés. (Lafr.) 'CAIMPYLOPTERUS (xapL-7rv),oç, courbé; iTTEpo'v, aile), ois. — Genre formé par Swain- son dans la famille des Colibris pour les es- pèces à tuyaux des rémiges dilatés. (Lafr.) •CAMPYLOPUS, Sp. ( xafXTTvXoî , re- courbé; TToSç , pied), bot. ph. — Synonyme ù'Hypericum, Linn. CAMPYLOPUS (xauwvXoî, courbé; CAM wowî, pied). BOT. CR. — Genre de la famille rfes Bryacées, établi par Bridel pour des Mousses qui croissent dans les parties chau- des et tempérées du globe, soit sur la terre même, soit sur les troncs d'arbres. Les ca- ractères sont : Coiffe conique, fendue sur les côtés ou frangée à la base ; sporange termi- nal, égal à la base ou muni d'une petite apo- physe; opercule cuspidé; péristome simple, de 16 dents bifides ou biOssiles , à lanières égales. (C. d'O.) *CAMPVLORHYl\CHUS(xaa7rv>o;, cour- bé ;pvyxo?. l^cc). OIS. — Genre formé par Spix, en 1824, sur des Oiseaux d'Amérique, et synonyme de Grimpic Picolapies Less-. , en restreignant toutefois ce dernier g. aux espèces analogues au Grimpic zôné de cet auteur {Ceni. zool.)- il devient alors, selon nous, synonyme ou section du genre Tlirio- thore. (Lafr.) *CAMPYLORLTIS , Sev. (xafX7tv';ios , re- courbé; puTt'ç, ride), bot. ph. — Synonyme de Meliloius, Tournef. 'CAMPYLOSOMES. Campylosomata (xap ■rtv>o;, courbé; awaa, COrps). MOLL. — Lcach désigne sous ce nom un ordre de la classe des Cirrhipèdes, comprenant ceux qui ont le corps flexible. "CAMPYLOSPERMÉES, Campylosper- meœ ( xaa7rû).o; , rccourbé ; ancppia , graine). BOT. PH. — Division établie dans les Ombel- liféres {voyez ce mot), et ainsi nommée parce qu'elle est caractérisée par le contour de la graine dont le bord se réfléchit et s'enroule du côté interne. (Ad. J.) CAMPYLOSPORUS, Sp. [xon^tziloi, re- courbé; CTTtopâ, graine), bot. pu. — Syno- nyme d'/Zj/pe^fc^m, Linn. *C AMPYLOST AGH YS (xaa7rv;io?, courbé; cTTax^ç, épi). BOT. pu. — Genre de la famille des Stilbacées , formé par Kunth [Abhandl. Berl. Acad., 1831,206), et renfermant quel- ques plantes du Cap. Ce sont des arbrisseaux à feuilles qualernées, linéaires , rigides, co- riaces, très entières; à inflorescence spici- forme , terminale , dense , penchée , ou très courte et un peu dressée. Le type de ce genre est le Stilbe cernua Thunb. (C. L.) *CAMPYLOTIlECA [xu^^nvlo,;, courbé; ©ijxY) , ihèque). bot. ph. — Ce g. , créé par Cassini aux dépens de quelques Bidens , a pour caractères : Capitule mulliflore, hétéro- game; fleurs du rayon ligulées , à nervures CAM 179 nombreuses , neutres ; celles du disque her- maphrodites, tubuleuses, à tube court, et à gorge très allongée, parcourue par dix ner- vures. Réceptacle plan, muni de paillettes. Involucre composé de folioles peu nom- breuses, oblongues-elliptiques, d'abord dres- sées , puis réfléchies. Fruits allongés , con- tournés ou courbés , tétragones-obcompri- més, bordés d'une aile étroite qui se termine elle-même en une petite pointe souvent ca- duque. — Les 2 espèces de ce genre habi- tent la Polynésie. (J. D.) "CAMPYLOTROPIS (xaaTj-Jioç , courbé; TpoTtt;, carène), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Papilionacées , tribu des Hédysa- rées-Euhédysarées , formé par Bunge [Mon. PL Clùn., dec. 1) pour un arbrisseau origi- naire de la Chine, à feuilles pennées-trifolio- lées, dont les folioles très entières ; à stipules caulinaires un peu piquantes , subulées , persistantes ; à fleurs pourpre*, souvent résu- pinées, réunies en grappes axillaires; à brac- tées indivises , uniflores ; les pédicelles en sont étalés et articulés avec le calice, qui est muni de deux bractéoles très promptement caduques ; le légume est obovale, plan, mem- branacé , monosperme , à suture supérieure rectiligne. (C, L.) •CAMPYLIIS (xa,;.7rv;ioç, COUrbé). l.NS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Sternoxes , tribu des Élatérides, établi par Fischer ( Eniom. de la Russie , t. 2, p. 163), et adopté par Latreille, ainsi que par M. Dejean et les autres entomologistes. Les espèces de ce g. ont les antennes pectinées comme les vrais Etaler; mais les articles en sont plus allongés. Les yeux sont globuleux et saillants. Le corselet est presque carré, un peu plus large postérieurement. Les ély- Ires sont très allongées, linéaires , arrondies à l'extrémité. Les Campylus ne paraissent pas doués, au même degré que les autres g. de la même tribu, de la faculté de sauter. M. De- jean , dans son dernier Catalogue, en dési- gne 6, dont 6 d'Europe, et 1 de l'Amérique du Nord. Nous citerons comme type YElaier linearis de Linné. (D.) CAMPYIVEMA (xafXTrv^o; , courbé; v^^a, filet). BOT. ph. — Genre établi par Labillar- dière sur une plante découverte par lui au capVan-Diemen, et qu'il supposaitdevoirélre placé parmi les Narcissées, desquelles l'éloi- gnent suffisamment son périanlhe inappeo- iSO CAN diculé , sa racine fusiforrae-fasciculée , sa tige feuiilée, etc. Quelques auteurs le réunis- sent avec aussi peu de raison aux Aman'lli- dées, loin desquelles la rejettent son inser- tion staminale, son style profondément tri- parti (Labillardière, probablement à tort, lui en attribue trois). Malheureusement les fi- gnres analytiques de l'auteur sont tellement médiocres, qu'il n'est pas possible de statuer à cet égard ; d'autant plus que la plante dont il s'agit n'a pas encore été retrouvée depuis lui. Nous nous associons donc provisoire- ment au sentiment de M. R. Brown , qui le place parmi les Mélanthacées , nonobstant son ovaire infère, en raison de son port , de son style triparti, de sa capsule triparti- ble ; etc. Le C. Imeare, haut de 30 à 40 cent., a des racines fasciculées-fusiformes.d'où s'é- lèvent, d'une touffe de feuilles radicales, linéaires , plusieurs tiges glabres , portant deux (2) feuilles graminéennes très étroites, semi-amplexicaules , et terminées par une (et 2 ou 4) fleur assez semblable à celles des Melanthium. (C. L.) C AMUNONG ou C AMUXIIIM. bot. ph.— Rumph donne ce nom à la méliacée, que Lou- reiro nomme ^glaia. f^oyez ce mot. (Ad.J.) CAMUS. MAM. — Nom vulgaire du Dau- phin ordinaire. *CAMUTIA, Bonat. (nom propre), bot. PH . — Synonyme de Melampodium. CANA. BOT. PH. — Un des noms vulgaires de VAriindo donax. CANAI ISTOLA et CANAFISTUL A. bot. PH. — Synonyme de Casse canéGcier. CANAHIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Asclépiadacées , tribu des Calotro- pidées , établi par Pi. Brown aux dépens de VAsclepias lanijlora de Vahl , et ne renfer- mant que cette espèce. C'est un arbrisseau dressé, de l'Arabie, à feuilles opposées, pla- nes , lancéolées-elliptiques , aiguës ; à pé- doncules interpétiolaires , fasciculés-multi- flores au sommet ; à pédicelles imbriqués , unibractéés à la base. (C. L.) CAMAL MÉDULLAIRE, bot. ph.— C'est la partie la plus intérieure du corps ligneux, dans la tige et les branches des végétaux di- cotylédones. Elle est formée par l'angle in- terne des compartiments ligneux , et repré- sente une sorte d'étui ou de tube renfermant la moelle. Nous traiterons du mode de for- CAN mation, de la grandeur, de la forme du ca- nal médullaire aux mots étui médullaire et MOELLE. /^OJ/es ÉTUI MEDULLAIRE Ct MOELLE. (A. R.) •CANALA, Pohl. bot. ph. — Synonyme de Spigelia , Linné. "CAIVALIA , F. W. Schraidt. bot. ph. — Synonyme de Gnidia , Linn. CANALICULÉ. Canaliculalus [canalicu- lus, petit canal), zool., bot. — Cette expres- sion, employée en zoologie et en botanique, sert à désigner les diverses parties des plan- tes ou des animaux creusées en canal ou en gouttière. CAIVAMELLE [canna, canne; mellis , miel ). BOT. ph. — Synonyme de Canne à sucre. CANANGA, Aubl. bot. ph. — Synonyme de Gualieria, Ruiz et Pav. 'CAMALIFÈRES. Canalifera [canalis, ca- nal ; fero, je porte). MOLL. — Nom donné par Lamarck à une famille de son ordre des Brachélipodes dont la coquille a un canal plus ou moins long à la base de leur ouver- ture, et dont le bord droit ne change pas de forme avec l'âge. Tels sont les genres Cé- rite , Pleurotome, Turbinelle , Cancellairc , Fasciolaire, Fuseau, Pyrule, Struthiolaire, Ranelle, Rocher et Triton. (C. d'O.) CAA'AED. MAM. — Un des noms vulgai- res du Chien barbet. CANARD. Anas, L. ois. — Nous ne com- prendrons, sous ce nom, que les espèces delà famille des Canards que nous avons annon- cées , au mot A^■ATINÉES, devoir faire partie de cette sous-famille [voyez ce mot). L'es- pèce d'où sont sorties nos races domestiques, le Canard sauvage proprement dit, Anas boschas L., peut en être regardée comme le type. Elles se distinguent à l'extérieur par des pattes placées assez en avant pour leur permettre une marche , sinon très facile , au moins beaucoup moins pénible que chez les espèces de la sous-famille voi- sine, les Fuligulinées ou les Milouins. Elles n'ont point, comme ces derniers, le pouce bordé d'une large membrane ; la leur n'est que rudimentaire. Elles ont la tête moins large, le cou plus long , le bec plus égal , le corps moins épais et plus allongé; et, par suite, elles sont moins nageuses et moins plongeuses, moins pélagiennes , plus rive- raines, et visiteuses des eaux douces. CAIS Chez les Canards, en général, les renfle- ments de la trachée à sa bifurcation en capsu- les cartilagineuses de formes et de grosseurs diverses , mais dont la gauche est générale- ment la plus grande, peuvent servir de ca- ractère pour la distinction des espèces , et très probablement pour celle des groupes naturels. Le renflement du bas de la trachée est peu considérable. Le savant Cuvier, qui a traité delafamille des Canards ou des Lamellirostres avec la clarté et la simplicité qui lui sont propres , faisait de ce groupe la deuxième division de ses Canards proprement dits, plaçant les Mi- louins ou Fuligulinées dans la première. Il la subdivisait en plusieurs groupes , tels que : 1° Les SoucHETS ( Rhynclias-pis , Leach ). 2o Les Tadornes ( Tadoma , Leach). 3" Les Canards musqués ( Mosckatus , Less. ). 4" Les PiLETS. 5° Les Canards sauvages. 6» La Sarcelle de la Chine Buff. , A. galericulata L., et le Canard de la Caroline, A. sponsa L., espèces étrangères. 7" D'autres espèces, également étrangères. Tels sont les Anas arùorea , aulumnalis , vi- duaia , etc. , et dans ce nombre , VA. semi" palmata Lalr. , dont les pieds ne sont qu'à demi palmés. 8° Le CniPEAU ou ridennk ( A. strepera L. ) et le SiFFLEUR {A.penelopeL.), etc. 9° Enfin , diverses petites espèces dési- gnées sous le nom commun de Sarcelles, telles que les A. querquedula et crecca. Parmi ces divers groupes, que Cuvier pla- çait dans sa seconde division des Canards, ayant pour type VAnas boschas, nous avons pensé que les Tadornes , d'après l'éléva- tion de leurs tarses , la facilité et même la rapidité de leur marche , la saillie de leur front, pouvaient figurer dans nos Anatigral- linées, dont VAnas semi-palmaia est le type. Nous y rangeons également , malgré le peu d'élévation de leurs tarses , les Canards MUSQUÉS , qui ont comme eux les palmures échancrées, la tête avec des parties nues et saillantes vers le front , les ailes surtout et la queue amples, conséquemment un vol fa- cile et non précipité, comme les Anatinées, et une nidification sur les arbres. Le sixième groupe de Cuvier, qui se cora- CAN 181 pose de petites espèces élrangci-cs à tétc hup- pée , et que leurs habitudes perchantes et nichantes sur les arbres pourraient faire ran- ger dans nos Anatigralles , s'en éloigne évi- demment par le peu de longueur de leurs tarses et leur palmure entière; ce qui nous a engagé à les laisser dans nos Anatinées, où ils forment un chaînon entre eux et les Ana- tigrallinées , comme les Tadornes en for- ment un semblable chez ceux-ci. Son septième groupe renferme positive- ment la plupart des espèces dont nous avons formé nos Anatigralles ; nous les y repor- tons naturellement, ainsi que I'Oie de Gambie {Anas gnmbensis) dont il faisait un Cygne. Quant au huitième , où il réunit toutes les espèces auxquelles il ne trouve pas de ca- ractères assez saillants pour les distinguer, il s'en trouve néanmoins parmi elles qui peuvent figurer dans des coupes particu- lières, et même dans quelques unes de cel- les que ce savant a établies. Son neuvième groupe , qui renferme les Sarcelles véritables, représentants, sur une plus petite échelle , de nos Canards-type et de nos Pilets , nous les conservons soigneu- sement dans notre groupe des Anas , et les rangeons à leur suite. Notre genre Canard (Anas) renfermera donc comme sous-divisions : l°Les SoucHETS (g. Spatula, Boiè; Rhyn- chaspis , Leach ) , remarquables par un bec prolongé , dont la mandibule supérieure est ployée en demi-cylindre et spathuliforme, et dont les lamelles sont si longues et si minces, qu'elles ressemblent plutôt à des cils. Ces es- pèces vivent de vermisseaux qu'elles re- cueillent dans la vase au bord des ruisseaux. L'espèce type est le Souchet commun [enl. 971, 972), Anas chjpeata L., auquel viennent se réunir une ou deux autres d'Amérique, et deux de la Nouvelle-Hollande , dont une , VAnas membranacea Lat. , a les bords de la mandibule supérieure prolongés, de chaque côté et vers le bout, en un appendice mem- braneux, ce qui lui a valu de devenir le type du nouveau g. Malacorliynchus Ae, Swainson. 2° Les Canards-type (g. Anas, L. ; type A. boschas L.), souches de nos races domee- tiques. Leur trachée se termine vers le bas par une grande capsule osseuse. Le mâle porte quelques plumes du croupion relevées, et comme recoquillées sur le dos. Ils se sub- 182 CAN divisent en Pilkts (g. Z)q/î/a, Leach), remar- quables pat une queue prolongée horizonta- lement et pointue; par un bec long, mais étroit. L'espèce type est le Pilet, A. acuta L. (e/i/. 954). La capsule de sa trachée est petite ; en Sarcelles ( g. QuerqueJula , Sleph. ; type A. querquedula L. ) , espèces les plus petites du genre , ayant , chez les grandes Sarcelles , la capsule en poire , et chez les petites, environ de la grosseur d'un pois. 3° Les SiFFLEURS (g. Mareca, Steph.; type A. penelope L.) ; sans autre caractère que la capsule de la trachée arrondie , médiocre et fort osseuse. 4» Les Huppés (g. Aix, Boié; Dendronessa, Sw.; type A. galericulaia L.) ; espèces étran gères à tète huppée, à bec un peu plus étroit en avant, ayant la capsule de grandeur mé- diocre et arrondie. G.-R. Gray ( Lisl of ihe Gênera ) cite encore dans sa sous-famille des Anaiinœ , répondant à notre groupe actuel, les g. C/iau- lelasmus , G. R. Gray , ou Chauliodus , Sw. (type A. Strepera L. , OU Chipeau). — Lep- «aiarsis, Gould (type Lept. Eyioni Gould). — \Pœciloniila Eyioiii ( type A. baliumensis L.) (genres dont nous ne sommes pas bien à portée de reconnaître l'importance) , et les g. Casarca que nous avons réuni aux Ta- dornes, et Cairina, Flem., plus ancien que Moschatus, Less., que nous avons réuni à nos Analigralles. f^oyezce mot, ainsi qu'A- NATIGRALLINÉES Ct CANAROIE. (LAFR.) Les Canards se distinguent, entre tous les Palmipèdes , par la beauté de leur plumage. S'ils n'ont pas l'éclatante blancheur du Cy- gne, ils présentent une variété de coloration que la nature a refusée à ce dernier. Le Ca- nard A Év ENTAiL, au plumagc brillant, au pa- nache vert pourpré et aux rémiges orange , relevées en éventail (voir l'Atlas de ce Dic- tionnaire, Oiseaux, pi. i2, fig. 2), le dispute en beauté au Faisan doré. Les fines maillu- res noires sur fond blanc des Sarcelles et des Silïleurs , le plumage si varié du Sou- chet, la tète d'un beau vert d'émeraude du Canard sauvage , et sa poitrine d'un brun pourpré, flattent agréablement l'œil. Les cou- leurs qui se rencontrent chez les Oiseaux de ce genre sont le blanc, le noir, le vert, le brun , le gris, le vineux, le pourpré et l'o- range ; on n'y voit jamais le rouge vif du CAN Cardinal ou des A.ras, le bleu des Martias- Pêcheurs, le jaune brillant du Loriot; ces couleurs semblent avoir été refusées à tout l'ordre des Palmipèdes, et ne décorent que leur bec ou leurs pieds. Cette distinction de plumage n'a lieu que pour le mâle, car les femelles sont vêtues de couleurs sombres et peu variées. La démarche du Canard est incertaine et sans grâce; ses pieds, reculés en arrière, semblent se refuser à la station ; aussi ne vient-il à terre que pour s'y reposer : la terre n'est pas son élément ; il est plus essen- tiellement aquatique. Mais voyez au sein des eaux cet animal qui vous a paru si stu- pide, il y reprend ses avantages, et sa viva- cité vous étonne : il y fait mille évolutions qui exigent autant de force que de prestesse; c'est là aussi qu'il trouve sa nourriture, et le besoin rend l'instinct plus subtil. Tous les Canards vivent de petits Mollusques, d'Insec- tes aquatiques, de faibles ou de jeunes Crus- tacés, de vermisseaux, de frai de poisson, de petits Batraciens , d'herbes aquatiques , de lentilles d'eau et de graines de jonc ; les grosses espèces vivent de Poissons. Ils ont coutume de tremper dans l'eau , afin de les y ramollir, les aliments qui ne sont pas assez tendres pour être avalés, et leur vora- cité naturelle s'est encore accrue dans l'état de domesticité, où ils sont devenus de véri- tables omnivores. C'est principalement sur le bord des eaux douces, stagnantes ou coulantes, c'est prés de nos étangs , de nos lacs et de nos marais que se tiennent les Canards. C'est aussi là qu'ils nichent; et, sous ce rapport, il y a en- tre toutes les espèces de ce genre identité de mœurs. Ils établissent leurs nids au milieu des joncs, dans les herbes des marécages ; quelquefois, comme le Canard sauvage, ils s'éloignent dans les champs , nichent même sur des arbres, et prennent possession de nids de Pies ou de Corneilles abandonnés par ces Oiseaux. Il ne faut pas demander à leurs nids l'é- légance et l'industrie de ceux des Mésanges et des Fauvettes, non plus que la solidité de celui de l'Hirondelle : la femelle dépose ses œufs tout simplement au milieu d'une touffe grossièrement tassée, mais bien gar- nie de duvet. La pariade commence au printemps ct CAN dare environ trois semaines. Pendant ce temps tout le peuple Palmipède est en émoi, et les mâles se livrent de rudes combats pour la possession des femelles. Le nombre des œufs varie suivant les es- pèces de 8 à 16 et 18 au plus. Leur coloration est généralement différente, et souvent, dans une même espèce , ils varient suivant la ponte ; ainsi les œufs du Canard Pilel sont communément d'un bleu verdâtre, ceux des Canards sauvages d'un blanc sale; le Sou- chet pond des œufs d'un jaune roussàlre, la Sarcelle commune, d'un jaune verdâtre , ce qui n'a pas lieu pour toutes les espèces, et les œufs du Canard siftleur sont d'une cou- leur cendrée mêlée de vert. La durée de l'incubation est d'environ un mois. Le mâle reste étranger à la couvaison; il se borne à accompagner sa femelle lors- qu'elle va chercher sa nourriture, et à pré- venir toutes les attaques dont elle peut être l'objet. Les petits éclosent en une seule fois; à peine sont-ils nés que la Cane les conduite l'eau , en encourageant les plus timides par son exemple. Ils peuvent déjà , pour leur nourriture , se passer de leur mère ; mais, tant qu'ils sont faibles, elle les réchauffe sous ses ailes pendant la nuit. Une fois éclos, ils quittent le nid pour n'y plus rentrer. Les jeunes Canards sont, à leur naissance, couverts d'un duvet jaunâtre ou grisâtre ; et, chez les Souchets, la largeur de leur bec, qui paraît disproportionnée avec leur peti- tesse , leur donne un aspect singulier. Le cri de toutes les espèces de ce genre est à peu près le même, et les personnes qui ont vécu ou qui vivent à la campagne ne con- naissent que trop bien le monotone can- canement du Canard. Un seul diffère, c'est le Siflleur, qui , comme son nom l'indique , pousse un sifflement fort aigu , semblable à celui d'un fifre , et qu'il fait entendre en volant. Contrairement à ce fait si constant chez lesRapaces. dans lesquels la femelle est tou- jours plus grosse que le mâle , dans les Pal- mipèdes, le mâle est toujours plus grand que la femelle, et, dans le Canard sauvage, il se distingue par les quatre plumes moyennes de la queue qui sont relevées en boucle. Tous les Canards sont sujets à une mue presque subite : souvent en une seule nuit CAN 183 ils perdent toutes leurs plumes. Chez les mâles, la mue arrive après la pariade, et chez les femelles, après l'éclosion des petits. C'est , en général , à la fin de l'automne qu'ils reprennent leur robe de noce. Dans l'état de liberté, les Canards sont tristes et sauvages ; ils se tiennent tout le jour immobiles au milieu des joncs ou des her- bes hautes, et n'en sortent que le soir. Peut-être leurs nombreux ennemis les ont- ils forcés à cette déflance. La domesticité a un peu modiflé ces habitudes taciturnes ; et quoique le Canard ait beaucoup de finesse et de subtilité, il n'en reste pas moins un oi seau de basse-cour fort monotone. Le Siffleur seul fait exception : il est plus gai que les autres Canards. Quant aux jeunes, ils sont constamment plus gentils. La domestication de ces Oiseaux est géné- ralement facile, et nous avons lieu de nous étonner qu'on n'ait pas cherché à multiplier chez nous le Canard à éventail , qui serait un des plus beaux ornements de nos pièces d'eau, leSouchet, dont la chair et la plume sont fort estimées, et la Sarcelle, que sa déli- catesse fait admettre sur la table des ri- ches. Nous avons cependant des exemples à suivre : les Romains élevaient, dans des en- clos assez vastes pour qu'elles pussent s'y ébattre, des Sarcelles destinées à paraître dans leurs festins ; et le Canard à éventail est commun dans toute la Chine , surtout à Nankin où on le donne aux jeunes fiancés le jour de leur mariage, comme un symbole de la fidélité conjugale , vertu qu'on ne voit guère dans les Canards de nos pays. La chair du Canard est d'une diges- tion plus facile que celle de l'Oie , et celle des Canards qui vivent à l'état sauvage est d'un goût exquis , ce qui les a de tous temps exposés aux embûches de l'homme; mais celte chasse est généralement dififi- cile , le chasseur se trouvant dans l'obliga- tion de lutter de ruse avec l'animal qu'il poursuit; car le Canard se laisse difficile- ment approcher, et il faut le plus souvent le tirer de très loin. A grande distance, le coup porte mal à cause de l'épaisseur du duvet et des plumes qui, pendant la saison rigou- reuse, le protègent contre le froid. Aussi a- t-on mis en œuvre toutes les rusçs que peut imaginer l'intelligence humaine pour trom- per leur finesse. On les chasse à l'affût, à la Î8i CAN hutle, au réverbère, au moyen d'appelants, aux filets, à la nasse, etc. Cette chasse, faite pendant l'hiver, et à la chute du jour ou de fort grand matin, ne convient guère qu'aux hommes habitués aux fatigues de ce rude exercice. On prend aussi des Canards au la- cet et à l'hameçon. C'est surtout en hiver, quand les grands froids ayant glacé les eaux stagnantes, forcent les Canards à gagner les eaux vives., qu'il est moins dilBcile d'appro- cher ces défiants Palmipèdes, qui souvent laissent passer le chasseur avant de partir. En été, l'on chasse les Hallebrans (jeunes Canards) avec plus de facilité, car on est sur de les rencontrer barbotant dans les hautes herbes, et si l'on tue la mère et qu'on lui substitue une Cane domestique , on est sur d'abattre les jeunes jusqu'au dernier. Sous les hautes latitudes, où les Canards sont beaucoup plus nombreux que dans nos climats, on les chasse au bâton et au fouet avec beaucoup de succès. Les chasseurs prêtent aux Canards domes- tiques mâles, qu'on lâche en l'air pour atti- rer les Canards sauvages , l'instinct de s'é- loigner dès qu'ils sont prés de l'affût. Cette prévoyance serait, si le fait est exact, la preuve d'une grande intelligence. On serait porté à y croire en lisant l'anecdote si pi- quante, rapportée par Bu(ron,des ruses d'un Canard qui faisait le mort pour se soustraire à la voracité d'un Furet. Au reste , que ne peut l'instinct de la conservation ! Quoique les contrées boréales semblent être la véritable patrie des Canards, leur dis- tribution géographique présentebeaucoup de variété. Elle s'étend de la ligne aux pôles : les Souchets sont communs dans les parties septentrionales des deux continents et dans la Nouvelle-Hollande. Les Pilets et les Ca- nards sauvages habitent le nord de l'Ancien monde et de l'Amérique, et ces derniers se voient à la fois au Groenland, dans les îles du détroit de la Sonde et aux Antilles. Les Sarcelles ne remontent pas si haut vers le Nord, quoiqu'on en trouve jusque dans les îles de Féroë, et elles descendent jusque dans les contrées les plus chaudes. On en voit à Java, à Madagascar, à Cayenne, aux Antilles, en Egypte. Elles appartiennent aux parties tropicales et tempérées des deux continents. La patrie des Canards sifUeurs est la par- CAN lie orientale de l'Europe septentrionale ; ils s'avancent au Sud jusqu'en Sardaigne et même en Egypte, et le type des Canards hup- pés habite les Philippines et remonte jus- qu'au Japon. Les Canards sont des Oiseaux essentiette- ment voyageurs ; ils accomplissent en trou- pes plus ou moins nombreuses , et dans le même ordre que les Cigognes et les Grues, des voyages de plusieurs centaines de lieues. Lorsque le froid se fait vivement sentir dans les contrées boréales , leur séjour d'été , ils les abandonnent et se dirigent vers des pays plus méridionaux. En général, toutes les es- pèces de ce genre arrivent chez nous dans le courant d'octobre et de novembre, et repar- tent vers la fin de février ou le commence- ment de mars, et leur émigration dure jus- qu'en avril ; les espèces qui, comme les Sar- celles, vont plus avant dans le sud, font chez nous une double apparition. Toutefois, chaque migration laisse quelques traînards, qui nichent dans nos pays , et la petite Sar- celle y reste toute l'année. Comme tous les Oiseaux voyageurs, les Ca- nards ont le vol puissant et rapide, et font entendre des cris presque continus. Réduits en domesticité à une époque très reculée , les Canards occupent dans nos basses-cours une place des plus distinguées. Leurs œufs sont un manger sain et agréable, leur chair est savoureuse, et les gourmets re- cherchent les pâtés de foie de Canard d'A- miens et de Toulouse, rivaux des célèbres pâ- tés de foie d'Oie de Strasbourg. Leurs plumes, quoique moins estimées que celles de l'Oie , sont l'objet d'un commerce considérable; on recherche surtout le duvet qui les couvre en hiver , et qu'on substitue souvent à l'édre- don. Peu difficiles sur le choix des aliments, puisque tous leur conviennent, n'exigeant aucun soin de propreté , et fort peu de sur- veillance pendant l'incubation ou dans leur jeune âge, les Canards présentent de grands bénéfices à ceux qui les élèvent. Ils ont, de plus que l'Oie , l'avantage d'engraisser sans qu'on soit obligé de les enfermer dans une mue. Il faut cependant choisir pour élever les Canards un lieu voisin des eaux , peuplé de petits Poissons, en évitant qu'il s'y trouve des Sangsues, qui font périr les jeunes Canards en s'attachant à leurs pieds. A défaut d'étang, on peut creuser une mare où ils puissent CAN barboter à leur aise, et souvent même, 1 on se contente d'un vaste baquet où ils détrem- pent leurs aliments. Les Oiseaux réduits en domesticité, ayant perdu l'habitude de faire un nid, il faut dis- poser à l'usage des Canes des paniers sous lesquels elles se retirent pour pondre, et on peut élever jusqu'à 40 le nombre de leurs œufs en les leur enlevant successivement. On donne quelquefois à couver à une Poule des œufs de Canard. Rien n'égale sa sollicitude pour ces petits étrangers auxquels elle témoigne autant de tendresse qu'à ses propres enfants. Nous n'essaierons pas, après Buffon , de peindre son inquiétude, quand pour la première fois, les Canards, cédant à l'impulsion de la nature, se jettent à l'eau ; il ne faut rien moins que les obstacles de son organisation pour l'empêcbcr de les suivre. La première nourriture des jeunes Canards est le millet , on leur donne ensuite de l'orge, puis du mais , du son , des pommes de terre, etc. ; enfin ils mangent de tout, et re- cherchent les débris les plus sales des cuisi- nes aussi avidement que la nourriture la plus choisie. Au bout de trois mois , les jeunes Ca- nards , couverts de duvet dans leur premier âge , prennent leurs plumes et commen- cent à voler ; au bout de six, ils ont atteint le maximum de leur taille, et sont revêtus de leur riche plumage. La domesticité a modifié les couleurs des Canards, et ce n'est que chez l'espèce sauvage qu'on le trouve dans toute sa beauté. De toutes les variétés du Canard domestique , le Barboteux , dont on connaît deux races, la grosse ou Normande, et la moyenne ou Picarde, est la plus lucra- tive. Il n'est pas de nation qui n'élève de Ca- nards ; les Chinois en font un grand com- merce, et ont recours pour les faire éclore à l'incubation artificielle. Les Canards domestiques s'accouplent avec les Canards sauvages, et donnent nais- sance à des individus féconds. Les espèces de ce g. varient pour la taille, de 24 pouces à 14. Les Pilels et les Canards sauvages sont les plus grands, les Souchels et les SifUeurs occupent le milieu, et les Sar- celles sont les plus petites; la petite Sarcelle n'est guère plus grosse qu'une Perdrix. Le genre Canard, limité aux quatre divi- T. lil. CAN 185 stons que nous avons adoptées, ne comprend qu'une trentaine d'espèces. (G.) CAMARDEAU. ois. — Nom vulgaire du jeune Canard. CAIVARI. OIS. — Nom vulgaire du Gros- Bec Serin. CANARIA , Linn, bot. pu. — Synonyme de Canarina, Juss. CAIVARIIVA (du nom des îles Canaries). BOT. PB. — Genre de la famille des Campa- nulacées , tribu des Wahlenbergiées-Light- footiées , formé par Jussieu (Gen. 164) aux dépens de la Campamda canariensis de Linné, et qui renferme aujourd'hui trois espèces , dont deux, un peu douteuses peut-être, sont des arbrisseaux, l'un de la Chine et l'autre des Canaries. Le type du genre, le C. cam- panula Juss., est recherché dans nos jardins pour la beauté de ses fleurs. C'est une plante herbacée vivace, glabre, très glauque, s'éle- vant à un mètre environ de hauteur ; à ra- cines fusiformes-tubéreuses , remplies d'un suc laiteux; à tige ascendante, rameuse, ren- flée-subarticuléc à la naissance des feuilles; celles-ci sont opposées, ou rarement ternées, pétiolées , hastées-subcordiformes , irrégu- lièrement dentées, luisantes en dessus, plus pâles en dessous; les pédoncules uniflores, solitaires, nutants, au sommet de rameaux axillaires, feuilles ; les corolles sont belles, amples, un peu charnues et d'un jaune pour- pré. (C. L.) CANARILM (.!> diminutif de xâ/yj;, cor- beille).bot. PH.— Genre de la famille des Bur- séracées, formé par Linné [Mani. 127), ren- fermant une douzaine de plantes propres à l'Asie tropicale, et dont plusieurs produisent une espèce de résine. Ce sont des arbres à feuilles alternes, imparipennées , à folioles opposées, coria- ces, très entières , non ponctuées, dont les supérieures munies à la base de deux sti- pules grandes , décidues. Les fleurs, ordi- nairement blanches, sont disposées en pa- nicules terminales , bractéées. On en cultive plusieurs espèces dans les serres chaudes en Europe. (C- ^■) "CANAROIE. Aiiseranas. ois.— M. Lesson, dans son Manuel, forma ce genre dans la fa- mille des Canards pour le Canard à pieds demi-palmés, Anas semi-palmaia Latr. , re- marquable par des jambes et des tarses très élevés , celles-ci demi-nues ; par des mem- 12* 1S6 CAN branes interdigitales courtes et basâtes , et par un pouce non pioné. Lorsque nous publiâmes, en 1834, notre genre Anatigralle , ayant pour type l'Oie de Gambie que nous possédions et avions ob- servée vivante, nous ignorions que le savant I.each en eût déjà formé le genre Plectropte- rus , comme M. Lesson avait établi celui iï'Anieranas pour VAnas semi-palmaïa. Or, ces deux espèces qui , d'après leurs grands rapports de formes , nous paraissaient ne pouvoir être séparées , étaient positivement les espèces types de notre genre Anatigralle, dénomination qui nous paraissait plus ex- pressive , mais qui avait le tort de leur être postérieure. Nous leur réunissions des espè- ces américaines beaucoup plus petites, mais également montées sur de longues jambes , à palmures également échancrées, percheu- ses et nicheuses sur les arbres, dont Swain- son a formé, depuis, son genre Dendrocygna. Enfin l'Oie bronzée de Coromandel et l'Oie d'Egypte, que nous leur adjoignions aussi, sont devenues, la première, le type du genre Sarkidornis pour Eyton , et la seconde celui du genre Oietialopex pour Stephen. G.-R. Gray dans sa List of ihe gen., adop- tant avec raison le genre Pleciropterus de Leach comme plus ancien que notre Atia- tigralla, a donné alors le nom de Plecirov- terinœ à la sous-famille répondant à la nô- tre, celle des Anatigrallinées. Quoique nous fussions peut-être en droit de réclamer le nom d' Anatigralle pour les espèces du genre Dendrocygna qui lui est postérieur, nous préférons y renoncer, et adoptons ce dernier nom ainsi que ceux de Plectropierus et Plec- tropiérinées , au Weu d'yinatigralle et Anati- grallinées , et invitons nos lecteurs à vouloir bien en faire autant. Mais comme la sous- faraille des Plectroplérinées se composera pour nous de plus de genres que pour M. G.- R. Gray, nous croyons devoir en présenter ici le tableau telle que nous la concevons. Ainsi Anatigralle devra être remplacé par Canaroie 'Anseranas , Less. ; type Anas semi-palmata Lat.), et Plectropierus , Leach (type Anas gambensis L. ). Nous avons peine à croire toutefois qu'on puisse séparer ces deux espèces génériquement ; et au lieu de notre sous-famille des Anatigrallinées , on devra mettre des Plectroplérinées, ren- fermant les genres Anseranas , Less. ; Ptec- CAN tropterus, Leacb; Sarkidornis , Eyt.; Cftena- lopex , Steph.; Dendrocygna , Sw. ; Cairina, Flem. , ou Moschaïus, Less. (type A. mos~ chata L.), Tadorna, Leach (type Anas ta- dorna L.), et Cereopsis, Lat. Le Canaroie a pieds demi-palmés de la Nouvelle-Hollande y est fort rare. Notre Muséum de Paris possède heureusement un bel individu de celte espèce intéressante. (Lafr.) CAIVAVALIA (nom vernaculaire). bot. PH. — Genre de la famille des Papilionacées, tribu des Phaséolées-Diocléées , établi par De Candolle ( Mem. Leg. ,l\, ex Canavali Adans.) aux dépens de plusieurs espèces de Dolicfios [L. et alii auct.). Ce sont des plantes ou herbacées annuelles.^ et vivaces, ou des sous-arbrisseaux volubiles , croissant dans les régions tropicales et subtropicales du globe; à feuilles pinnées-trifolioiées dont les folioles opposées, à impaire distante, accom- pagnées de stipelles petites, sétacées ou mol- les ; à fleurs roses , blanches ou pourprées , solitaires à chaque nœud, géminées ou ter- nées, subsessiles , pendantes , disposées en grappes axillaires , allongées , spiciformes , dont le rachis alternativement rameux; à bractées orbiculaiies , appliquées sur le ca- lice, et caduques ; celui-ci souvent maculé de noir. Ce sont en général de très belles plantes , recherchées pour l'ornement des serres. On en cultive 5 ou 6 espèces, dont l'une des plus remarquables est le C. Gaudi- chaudiana , que nous avons fait connaître dans l'Herbier général de l'amateur, t. IIL (C. L.) CAIVCELLAIRE. Cancellaria [cancella- ria, en treillage), moll.— Genre de la famille des Trachélipodes-Canalifères (Gastéropodes- Pectinibranches de Cuvier), établi par La- marck aux dépens du g. Volute de Linné , dont la réforme avait déjà été commencée par Bruguière. Les caractères essentiels de celte coquille sont : Animal semblable à celui de la Pourpre ; coquille ovale ou globuleuse, réticulée, épaisse, à spire assez élevée, poin- tue ; ouverture demi-ovale ou à peine cana- liculée à la base ; bord droit, tranchant, sil- lonné en dedans; columelle presque droite avec plusieurs plis très saillants ; un oper- cule corné. Les Cancellaires sont des Coquilles mari- nes d'une forme élégante et très recherchées CAN dans les collections. Le nombre des espèces vivantes est d'une cinquantaine, apparte- nant en partie aux mers d'Amérique. Les espèces fossiles, propres aux terrains tertiai- res , et dont plusieurs ont leurs analogues à l'état vivant , sont au nombre d'environ trente. (C. d'O.) 'CANCELLE. Cancellus. crust. — Ce gen- re, qui a été établi par M. Milne-Edwards aux dépens de celui de Pagurus , appartient à la section des Décapodes anomoures et à la famille des Ptérygures. Les caractères dis- tinctifs de celte coupe générique sont que l'abdomen, au lieu d'être contourné sur lui- même , et de se terminer paf une espèce de queuedifforme,estparfaitementsymétrique; les appendices du pénultième anneau abdo- minal ont la même forme que chez les Pa- gures, mais sont semblables des deux cotés ; et il n'existe , du reste , aucun autre appen- dice adhérent à l'abdomen entre ce segment et le thorax. La seule espèce connue est le C. lypus Edw. {Ann. des se. nal., 2' série, ZooL, t. VI , pi. 14 , fig. 9), et dont la patrie nous est inconnue. (H. L.) 'CAIMCELLÉ. Cancellatus ( cancellatus , en forme de grillage ). bot. — On donne ce nom à tous les organes des végétaux qui affectent la forme réticulée ; telles sont les feuilles de V Hydrogelon feneslraiis , le cha- peau du Clalhrus cancellatus, et celui du Ltj- coperdon cancellaium , le calice de VAirac- tylis cancellala, etc. CAIVCER. CRUST. — Synonyme de Crabe. CAI^CÉRÎDES. Cancerides. crust.— Sy- nonyme de Cancériens. ^H. L.) *CANCÉRIE!\S.Crt«cenf. crust.— Milne- Edwards [Hist. nat. des Crust., 1. 1) désigne sous ce nom une tribu appartenante l'ordre des Dècapodes-Brachyoures , et à la famille des Cyclométopes du même auteur. Les ca- ractères distinctifs de cette tribu peuvent être ainsi exprimés : Carapace assez fortement bombée en dessus, élevée et arrondie sur les bords, avec sa face supérieure ne formant qu'un angle peu aigu. Plastron sternal pres- que toujours aussi long que large; dernier segment thoracique beaucoup plus petit que les précédents, et séparé de ces derniers par une suture presque droite ; anneau thoraci- que correspondant aux pattes antérieures très développé ; voûte des Oancs très oblique ; selle-turcique postérieure très large. Pattes CAN 187 antérieures ordinairement très grosses, ren- flées et assez longues ; les suivantes courtes et ambulatoires ; celles de la seconde paire ayant en général moins d'une fois et demie la longueur de la carapace. Troisième article des pattes -mâchoires externes ordinaire- ment presque quadrilatère, et peu ou point tronqué à son angle interne et postérieur. Cette tribu, qui est très nombreuse, peut se subdiviser en trois groupes naturels, qui sont : les Cancériens cryptopodcs , les Can- cériens arqués et les Cancériens quadrila- tères. (H. L.) C AIVCÉRIFORMES, CANCRIFORMES. crust. FoytZ CARCn'OiDES. CAKCIIE. bot. rji. — Synonyme à'Aira. *CAI\"CRASTACOIDES. Crancras- tacnides. cRusT. • — Nom donné par M. de Blainville à une famille de l'ordre des Crus- tacés , intermédiaire aux Cancerides et aux Astacoides, et comprenant les g. Fvanine et Mégalope. CAIVCRE. Cancer. CRUST. — Ce nom, qui appartient surtout à la langue vulgaire, sert à désigner les Crabes brachyures. Ainsi on a appelé : C. chevalier , l'Ocypoda ippeus, C. JAUNE , ONDÉ, OURS, VHomoUi spinifrons , C. MADRÉ , le Grapsus varias; C. migraine , ou MIGRANE, le Calcippci graiiulata ; C. A pieds LARGES, le Plalyonychus latipes ; C. peint, DE RIVIERE, \e G ecarcinus ruricola et le Grap- sus piclus ; C. SQUINADO, ic Mata squinada. CAIVCRELAT. uns. — Un des noms vul- gaires de la Blutla americana. CAIVCRELATS. tée.\t. — Synonyme d'Albinos dans quelques pays. CA]\CRIFORMES. crust. —/"o^/ciicar- CINOÏDES. •CAIVCRIIVITE (nom propre), min. — On a dédié au comte deCancrine, ministre des finances en Pussie, une substance vi- treuse d'un bleu foncé, translucide, à texture laminaire, conduisant par le clivage au do- décaèdre rhomboïdal. Cette substance a été trouvée en Sibérie , prés de Ziatow , dans les mo!:ts Ilmcn ; elle a une dureté égale à 5,5,une densité de 2,28. Auchalumiîau, elle perd sa belle couleur bleue , et se fond en un verre blanc huileux ; elle se dissout en gelée dans l'Acide chlorhydrique. D'après M. Hoffmann , elle est composée de Silice. 38,40 ; Alumine, 32,04 ; Soude, 24,47 jChaux, 0.32. La perle est due à un dégagement de 188 CAN Chlore, Ce résultat d'analyse, rapproché des caractères qui précèdent, prouve que la Can- crinite n'est point une espèce particulière ; mais qu'on doit la considérer comme une Tariété bleue de Sodalithe, ainsi que le pense M. G. Rose. Ce même nom de Cancrinite a été trans- porté par le minéralogiste que nous venons de citer à une autre substance , qui a été trouvée comme la première dans les monts Ilmen, et qui, par sa composition fort sin- gulière, paraît bien devoir être envisagée comme une nouvelle espèce : c'est un silico- carbonate, formé d'un atome d'Éléolithe et d'un atome de Carbonate de chaux. Son ana- lyse a donné à M. G. Rose : Silice , 40,59 ; 1 Alumine, 28,29; Soude, 17,-38 ; Chaux, 7,06; Potasse, 0,67 ; perte, 6,11. La nouvelle Can- crinite est en petites masses d'un rouge de I rose tendre, vitreuses, translucides ; elle est facilement clivable suivant trois directions qui se coupent sous des angles de 120°, pa- rallèlement aux faces d'un prisme hexaèdre régulier. Elle se dissout avec effervescence, etflnit par se réduire en gelée dans l'Acide chlorhydrique. (Del.) CANCRITES. CRUST. — Nom donné aux Crustacés fossiles. CAXCROMA. ois. — ^oyez savacou. •CAIMCROMLS. ois. — Nom d'une esp. du g. Platyrliynchus. CANCROPHAGE [cancer, crabe; 'fiyto, je mange). OIS. — C'est, dans Barrère, le synonyme de Cancroma. Voyez savacou. CAXDA. Canda (nom propre), polyp. — Genre établi par Lamouroux , pour une es- pèce de Cellariée, rapportée des mers aus- trales par Pérou et Lesueur, et à laquelle il a donné le nom de Canda Arachnoidea (Cellaria fiUfera). Ses animaux sont incon- nus ; ils sont contenus dans des cellules non saillantes, résistantes , subcrétacées , dispo- sées sur des rangs alternes, et sur une face seulement de rameaux dicholomes , articu- lés, réunis par des fibrilles transverses , et formant dans leur ensemble un polypier frondescenl, flabelliforme et radicule. ;c. d'O.) •CAIMDAR13M , Rich. bot. ph. — Sym- nym& d'yimorphopitalas , Bl. •CAADEINE. Candeina, d'Orb. foramin. — J'ai établi ce genre pour des Coquilles li- bres, spirales, coniques, lisses, non criblées CAN de petits trous dont la spire régulière est oblique, trochoide. Les loges qui la compo- sent sont nombreuses, sphériques. Leurs ou- vertures extérieures sont nombreuses, pla- cées en lignes sur le retour delà dernière loge. Ces coquilles appartenant à l'ordre des Hélicostègues et à la famille des Turbinoidœ se rapprochent, par leur forme extérieure des Globigerina, dont elles se distinguent néanmoins par leur contexture vitreuse, et non perforée, et par un grand nombre d'ou- vertures à la dernière loge. On n'en connaît jusqu'à présent qu'une seule espèce vivante, des Antilles. (A. d'O.) *CANDITE (nom de lieu), min. — Variété de Pjéonaste, ou Ceylanite ferrugineuse, d'un noir de velours, trouvée près de Candi, dans l'Ile de Ceylan. Voyez pléonaste. (Del.) CAIVDOLLEA (nom propre), bot. ph. et CR. — La célébrité de De Candolle lui a valu plusieurs dédicaces. La seule adoptée par lui, dans son Prodrome (t. 1, p. 73) , est le g. établi par Labillardière ['Nouv. Holl. 2. p. 34), pour un arbrisseau de la Nouvelle- Hollande , appartenant à la famille des Dil- léniacées , ayant les rameaux un peu dres- sés, cendrés et rugueux, et les feuilles en forme de coin; ce qui a valu à celte plante le nom de C. cuneiformis. De Candolle en fait connaître deux autres espèces, rappor- tées du même pays par R. Brown. — Labil- lardière a encore donné ce nom à une plante de la famille des Stylidiacées , qui n'est au- tre que le g. Siylidium de Swarlz. On trouve encore dans les auteurs les mêmes noms ; mais n'ayant plus qu'une valeur synony- mique. Ainsi, le Candolleadc Baumgarlner est synonyme de Mengiesia, Sw. ; celui de Mirbel est synonyme de Niphobolus, Kaulf.; et celui de Raddi est synonyme de Plagio- cldlu . Ntics d'E > et de Jiailuia, de Dumont. (C. D'O.) 'CAIVDOLLELLA (.en l'honneur du célè- bre botaniste De Candolle ). bot. cr. — (Phycées). Genre proposé par Benj. Gaillon, dans son travail sur les Némazoaires. Ce g., non adopté , appartient à ses Némazoaires Diarthrosées , et correspond au g. Diaioma, DC. et Bacillaria, Ehrenb. (Brkb.) CANE. ois. — Nom vulgaire de la fe- melle du Canard. CAN CAXEBAS. BOT. PH. — Nom vulgaire de la Guimauve cannabine. CAIVÉFICE , CAIVÉFICIER. bot. ph. — Nom d'une espèce du genre Cassia. CA1\ELLA. BOT. PH. — Nom spécifique lalin du genre Cannelle. "CANELLACÉES. Canellaceœ. bot. ph. — Le genre Canella, dont les affinités sont encore mises en doute, a paru à M. Endli- cher pouvoir devenir le centre d'une petite famille qu'il ne définit pas et place à la suite des Guttifères. (Ad. J.) *CAl\ELLO, Dimb. bot. ph. — Synonyme de Drimys, Forst. CA1\EPÉTIÈRE. OIS. — Nom vulgaire de la petite Outarde. CAIVÉPHO.RE. Canephora (xavYjipopoç, qui porte les corbeilles sacrées), bot. ph. — Genre de la famille des Piubiacées, tribu des Gar- déniées , formé par Jussieu ( Gen. , 208), et renfermant deux espèces indigènes de l'île de Madagascar. Ce sont des arbris- seaux glabres, à feuilles opposées, ellipti- ques, coriaces, accompagnées de stipules solitaires de chaque côté , triangulaires-ai- guës; à fleurs réunies en forme de calathide (unde nometi genericum) au sommet de pé- doncules dilatés, ou ceintes d'un involucre court, sessiles au sommet des rameaux, et séparées par des squamules. Ce genre , en- core peu connu , devrait, selon M. Lindiey, être réuni aux Cinchonacées. (C. L.) CAIVETOIV. ois.— Nom vulgaire du jeune Canard. CAIVETTE. OIS. — Nom vulgaire de la Sarcelle d'hiver. CAMCHE. MAM. — Nom le plus vulgaire du Chien barbet. *CAI>JICIDIA (contraction decanis, chien, et occido, je tue), bot. ph. — Genre établi par le père Velloso {FI. Jlum., IV, 139) sur un arbre qu'il est difficile de déterminer au- jourd'hui et de rapportera l'une des familles connues, en raison de l'extrême médioc\ité de la figure qui en est donnée. (C. L.) CAIMINES. MAM. — f^'oyez dents. GANI]>iIA. zoopH. — Genre de Caryophyl- lies unistellées ou isolées, établi par M. Mi- chelin [Congres de Turin, 1840; et Dicl. se. Hof., 6uppZ., r, 485), et dédié à M. Ch. Bonaparte , prince de Canino et de Musi- gnano. Il n'en a encore été trouvé qu'une seule espèce, la Caninia comucopia Michel.. CAN 189 des terrains de formation secondaire , à Sablé, en Belgique. (p. (,.) *CA\II>1S. Canina. mam. — Nom donné par Coldfuss et J.-E. Gray à une famille de la classe des Mammifères , ayant pour type le genre Canis. CA1\IS. MAM. — Nom latin du Chien. CAIMIVA. MAM. — Nom latin d'une espèce du genre Antilope. CAINIVA {Kaneh, nom hébreu du roseau). bot. PH. — Nom latin duBalisier. /^oj/.cemot. 'CANIMABIIMA, Brehm. ois. — Syn. de Linaria, Bechst. f^oy. linotte. (Lafr.) CAIMNABIIVE. Cannabina (cannabinus, qui a l'aspect du chanvre), bot. ph. — Ce nom, appliqué comme spécifique à un Eu- patoire, une Guimauve, une Ortie, etc., est devenu nom générique et synonyme du Da- lisca. Nous renvoyons à ce mot pour ce qui concerne cette plante. (C. d'O.) *C\'WABmÉES.Cannabineœ. bot. ph.— Le grand groupe des Urticées a été séparé en plusieurs familles. L'une de celles qu'on a proposées a le g. Cannabis pour type, et porte par conséquent le nom de Cannabinées. Nous l'examinerons avec les autres à l'article Urticées. (Ad. J.) CAI^NABIS (xavvagt;, nom grec du chan- vre). BOT. PH. — Nom lalin du Chanvre. "CANIVACÉES , CAIVNÉES. Cannaceœ , Canneœ. bot. ph. —Nom donné par Robert Brown à une famille de plantes ayant pour type le g. Canna , et par M. A. Richard à une tribu de la famille des Amomées. Foy. AMOMÉES. CA!\NACORUS {canna, canne, roseau; acorus, acorus). bot ph. — Synonyme de Balisier. CAKNE. BOT. Pii. — Nom vulgairement donné à des plantes dont la tige présente une disposition semblable à celle des Roseaux. Ainsi l'on a appelé C. bamboche , YAmndo bambos; C. A MAIN , le Calamus peirœus ; C. Congo, C. d'Inde, le Canna indica, et le Cos' lus arabicus;C. DE RiviERE, à la Martinique, le Coslus arabicas; à Cayenne, VAlpinia spi- cata; C. MARINE, aux Antilles, l'arum segui- num, à racine vénéneuse; à Mascareigne, le Scirpns iridifolius ; et à Cayenne, VAlpinia occidentalis ; C. roseau, C vile, YArundo donax. On a donré le nom de C royau à la variété à feuilles panachées. CANNE A SLCRE ou CAIVAMELL3L 190 CAN Saecharum, Lin.; Sacckarophorum, Neck. BOT. PH. — Genre de la famille des Grami- nées, tribu des Saccbarinées de Kunlh et de la Triandrie-Digynie de Linné. Kunlh a établi la Iribu des Saccbarinées sur les con- sidérations suivantes : Axe articulé ; épil- lets à une ou deux fleurs : l'une sessile, l'au- tre pédicellée quand ils sont géminés; pail- lettes membraneuses non carénées, l'infé- rieure souvent arislée ; deux styles. Quant aux caractères génériques, ils peuvent se réduire à ceci : Fleurs en panicules plus ou moins serrées ; glume à deux valves, revêtues j en dehors d'une houppe de poils longs et soyeux; balle à deux valves glabres, sans houppe de poils. Si nous retranchons de ce genre impor- tant deux espèces qui se trouvent en Eu- rope, et même dans le midi de la France, savoir : la canne a sucre cylindrique {Sac- charum cylindricum DG., Lagurus cylihdricus Lin.) et la canne a sucre de Ravenne {Sac- charum Ravennœ Mun. , yindropogon Raven- imLiu.), toutes les plantes de ce genre sont propres aux parties les plus chaudes du globe , quoiqu'elles puissent réussir à un certain point jusque dans le midi de l'Eu- rope, et particulièrement dans quelques pro- vinces de l'Espagne, ainsi que nous le di- rons. Les planteurs connaissent environ une huitaine d'espèces de Cannes à sucre cultivées; mais il est probable que, si l'on portait une critique sévère dans l'étude de ce genre, ces prétendues espèces se fon- draient les unes dans les autres en autant de variétés qu'on pourrait rapporter à une espèce unique. Quoi qu'il en soit , nous al- lons passer rapidement en revue celles qui offrent le plus d'intérêt. Canne A SUCRE officinale [Sacchanim offi- cinarum Lin.).— Plante vivace comme toutes ses congénères , originaire des Indes orien- tales. De sa racine genouillée et fibreuse s'é- lèvent de 6 à 12 pieds, plusieurs tiges lisses, articulées et garnies de quarante à soixante nœuds plus ou moins rapprochés. Elles sont épaisses de plus d'un pouce et demi, et rem- plies d'une moelle blanchâtre, molle, succu- lente, pleine d'une liqueur sucrée. Les feuil- les sont engainantes à la base, longues de 3 à 4 pieds, larges d'un pouce , rudes sur leurs bords, lisses et striées sur leur surface, avec une nervure moyenne longitudinale. CAN Lorsque îa Canne fleurit , elle pousse à soq sommet un jet sans feuilles ni nœuds , nommé flèche, portant une large panicule de fleurs petites, soyeuses et blanchâtres. Le fruit consiste en une semence oblongue, en- veloppée par les valves ; sous-variétés blan- che, jaune et rouge. Les deux plantes qui suivent sont certainement des variétés de celle-ci. Canne a sucre violette {Sacckarum vio- laceum Tussac).— Elle est généralement con- nue aux Indes orientales , d'où elle est originaire, et en Amérique , sous le nom de Canne à sucre de Batavia. Elle ne diffère guère de la précédente que par sa couleur violette et le plus de rapprochement des nœuds de sa tige. Ses épillets sont plus pe- tits et les valves de sa glume plus ciliées. Sous-variété à tige rubanée de beau violel et de jaune. Canne a sucre de Taïti {Saccharum lai- teuse Hort. Par.). — Elle est originaire de Taiti , d'où elle fut portée aux Antilles par Bougainville, puis par l'Anglais Lligh.On la distingue des précédentes par sa taille plus haute; par ses nœuds plus éloigués les uns des autres; par les poils plus longs qui entou- rent l'èpillet , et par quelques autres carac- tères tout aussi peu importants. Les Cannes à sucre dont nous venons de parler sont à peu près les seules cultivées pour la fabrication du sucre. Les suivantes fournissent un excellent fourrage, et leur moelle est plus ou moins sucrée. Canne a sucre de Ténériffe {Saccharum Teneriffœ Lin.). — Feuilles subulées, planes; fleurs paniculécs , mutiques , à involucie remplacé par des poils; glume très velue. Cannk a sucre du Japon [Saccharum japo- nicam Thunb.) — Rameaux fascicules ; val- ves ciliées , l'extérieure aristée Canne a sucre spontanée ( Saccharum spontaneum Lin. ). — Originaire du RIalabar. Feuilles roulées ; panicule étalée ; épis sim- ples, capillaires; fleurs involucrées, gémi- nées, l'une pédonculée; tige de I ou 2 pieds de hauteur. Cette espèce se plaît dans la terre tourbeuse des marais. Canne a sucre roseau [Saccharum arun- dinaceum Retz). — Originaire de Tranque- bar. Panicule ramassée , à pédoncules divi- sés ; fleurs géminées, sessiles ; balle à trois valves, polygame ; style noirâtre. CAN Canne a sucre a plusieurs épis {Saccha- vurn polysiacliion Sw.)- — Originaire des In- des occidentales. Fleurs yaniculées, à épis filiformes, très longs, fastigiés; fleurettes rapprochée's ; rafle filiforrtie. Canne a sucre du Bengale {Saccharum bengalense Retz). — Panicule serrée , à pé- doncules divisés ; fleurettes géminées ; balle à deux valves, hermaphrodite. Canne a sucre rampante {Saccharum re- pris Willd.). — Originaire de Guinée. Pani- cule lâche ; fleurettes géminées , sessiles , aristées ; feuilles planes, à gaine poilue. Enfin l'on connaît encore les Saccharum munga, adpressum, mexicamtm, etc. Comme on peut le voir par mes courtes descriptions , le genre Saccharum est assez raal établi. Brown et quelques autres bota- nistes l'ont retouché , et divisé en trois ou quatre nouveaux genres , Monachne , Po- gonalhcrum , Perotis et Saccharum; mais, comme leurs travaux se contrarient conti- nuellement, c'est une élude qui reste à faire. Quoi qu'il en soit , les Cannes à sucre sont des végétaux pleins d'élégance, affectant tous le port léger et gracieux des Roseaux : aussi les trouve-t-on assez souvent dans nos ser- res chaudes , où on les cultive en pots en- foncés dans la tannée. On leur donne une terre substantielle, franche ; beaucoup d'eau en été, peu en hiver ; on les dépote chaque année sans couper aucune racine , et on les multiplie de rejetons ou de boutures qu'on fait reprendre assez facilement en petits pots plongés dans une couche chaude , en ayant soin de tenir la terre constamment humide. Le sucre était-il connu des anciens? Cette question me paraît tout-à-fait résolue pour ceux qui ont lu avec quelque attention ce que nous ont laissé sur ce sujet quelques auteurs grecs et latins. Cette substance est appelée par eux tantôt Miel de roseaux, Sel de roseaux', tantôt Saccharon ou Saccharum. Lorsque Dioscoride fait l'énumération des ëifTérentes espèces de miel, il dit que l'une , qu'il nomme Saccharon , se trouve dans l'Inde ou l'Arabie-Heureuse, dans la moelle de certains Roseaux ; qu'elle se congèle à la façon du sel , et qu'elle est friable comme lui. Galien dit à peu près la même chose, et Pline ajoute que le sucre vient d'Arabie, mais que celui des Indes est meilleur et plus estimé ; que c'est un mie! extrait de certain C.4N 191 roseau, friable sous la dent, et uniquement réservé pour la médecine. Comme aucun de ces auteurs ne fait mention de l'éclatante blancheur du sucre , il est à croire que les anciens ignoraient l'art de le raffiner par l'é- puration. On dit cependant que les Chinois ont su, depuis la plus haute antiquité, l'ex- primer de la Canne, l'épurer, le blanchir, et lui donner, en le cristallisant , la forme et la consistance d'un sel. Ce qu'il y a de cer- tain, c'est que les Arabes connurent le sucre rafliné bien long-temps avant les Européens ; il ne fut guère apporté en Europe que vers l'époque des premières croisades , ou peut- être un peu avant. Dans un compte de l'an 1333 , pour la maison du dauphin de Vien- nois, Humbert , il est parlé de sucre blanc ; il en est aussi question dans une ordonnance du roi Jean , en 1353. On trouve à la Bi- bliothèque royale des poésies manuscrites d'Eustache Deschamps, mort vers 1420, dans lesquelles le poète met le sucre au nombre des plus fortes dépenses d'un ménage aisé. Celte substance était alors fort chère, parce qu'on la tirait de l'Inde par la voie d'Alexan- drie, et que les Vénitiens en avaient exclu- sivement le monopole, faisant alors presque seuls le commerce de la .Méditerranée. Cette branche lucrative d'industrie passa ensuite aux Portugais , lorsque Vasco de Gama , ayant découvert le cap de Bonne-Espérance, ouvrit aux Européens une route par mer aux Indes orientales. A peu près vers la On du xur siècle , la culture de la Canne à sucre fut trans- portée des Indes en Arabie , d'où elle passa en Nubie, en Egypte et en Ethiopie. Dans le siècle suivant , elle fut portée en Syrie, en Chypre et en Sicile. En 1420, le prince Henri de Portugal , voulant cul tiver l'île de Madère, que ses vaisseaux avaient découverte, y fit planter des Cannes tirées de Sicile. Elles y furent cultivées avec succès, et y produisi- rent un sucre plus abondant et beaucoup meilleur que partout ailleurs à cette épo- que. L'Espagne suivit l'exemple du Portugal, en introduisant cette précieuse culture aux îles Canaries , et bientôt après sur le sol même de la mère-patrie. On naturalisa la Canne à sucre dans les royaumes d'Andalou- sie,deValence, de Grenade, etc. , où elle réussit parfaitement. Enfin cette culture devint la passion de toute l'Europe méridionale, et oq 492 CAN l'essaya jusqu'en Provence , où elle échoua i complètement. Charles -Etienne disait, en | 1560: « Les sucres les plus estimés sont ceux que nous fournissent l'Espagne, Alexandrie, et les îles de Malte, de Chypre, de Rhodes et de Candie. Ils nous arrivent de tous ces pays moulés en gros pains ; ceux au contraire qu> nous viennent de Valence sont en pains plus petits. Celui de Malte est plus dur; mais il n'est pas aussi blanc , quoiqu'il ait du bril- lant et de la transparence. Au reste , le su- cre n'est autre chose que le jus d'un roseau qu'on exprime au moyen d'une pierre ou d'un moulin , qu'on blanchit ensuite en le faisant cuire trois ou quatre fois , et qu'on Jette dans des moules , où il se durcit. » Il semble résulter de ce passage qu'on ignorait encore en France , à cette époque , l'art de raffiner le sucre. Au xvii" siècle , Alexandrie , Chypre et Rhodes ne fournissaient plus de sucre à la France, mais seulement Madère et les Cana- ries. Il nous en arrivait aussi beaucoup de l'Inde par les Hollandais qui s'étaient empa- rés des établissements des Portugais. Les Anglais dépossédèrent à leur tour ces der- niers de celte branche de commerce, et déjà, en 1660 , ils fournissaient presque seuls du sucre au nord de la France. Cependant, en 1506, la Canne à sucre fut introduite à Saint-Domingue, puis dans nos autres colonies , dans le reste des Antilles, et postérieurement sur le continent américain , où sa culture se répandit prodi- gieusement. Ce n'est , à proprement parler, que depuis celte dernière époque que l'usage du sucre se répandit chez tous les peuples civilisés, et devint, pour le plus grand nom- bre, une substance de première nécessité. La facilité qu'on avait dans le Nouveau-Monde de faire cultiver les sucreries par des escla- ves multiplia considérablement les planta- lions et leurs produits, et flt baisser le prix de cette marchandise au point qu'on cessa de cultiver la Canne en Europe. Néanmoins en Espagne , où , comme nous l'avons dit , cette industrie avait été exercée très en grand, on ne l'abandonna pas entièrement , et la Canne y fut cultivée jusqu'à l'époque de la révolution française , notamment par M. de Cabarus , dans le royaume de Murcie. En 1789, on comptait CHCore dans cette province plus de vingt fabriques de sucre en activité. CAN En France, sous l'empire et pendant le blocus continental', le commerce maritime étant interrompu , le sucre augmenta telle- ment de prix qu'il fallut se déterminer à s'en passer, ou à tenter d'en extraire de végétaux indigènes. On soumit tour à tour à l'expé- rience le Raisin , le Mais, le Sorgho, la Châ- taigne , la Carotte , et enfin la Betterave. Le chimiste allemand Achard fut le premier dont les expériences fixèrent l'attention des gouvernements. Des chimistes français , et principalement Chaptal , perfectionnèrent ses procédés , les modifièrent , et en firent l'application en grand avec un tel succès , que bientôt l'industrie agricole s'en empara dans la plupart de nos départements du Nord ; le sucre de Betterave peut, sous tous les rapports, le disputer aujourd'hui à celui de Canne. A l'état de pureté, le sucre est blanc, phos- phorescent par la percussion , d'une pesan- teur spécifique de 1,606. La forme primitive de sa cristallisation est le prisme tétraèdre , ayant un rhombe pour base. Ses éléments , selon Thénard et Gay-Lussac, sont en poids : Carbone 42,47 Oxygène 50,63 Hydrogène 6,90 En volume, selon Berzélius : Carbone 12 Oxygène 10 Hydrogène. . . . 21 Le sucre, considéré comme substance ali- mentaire, est trop généralement connu pour que nous en parlions ici. On sait également que c'est par son moyen que la pharmacio déguise la saveur souvent repoussante d'une foule de médicaments. On l'a beaucoup pré- conisé comme puissant antidote dans les em- poisonnements par les sels de cuivre ; mais il paraîtrait qu'il n'a pas toujours produit les résultats qu'on en attendait dans ces circon- stances. Ses propriétés nutritives ont beau- coup baissé dans l'opinion de certaines gens, depuis que les expériences de Magendie ont démontré qu'il ne pourrait pendant long- temps servir seul à la nutrition. Mais Buffon avait avancé , bien long-temps avant Magen- die, que la variété dans les substances est une des conditions de l'alimentation animale, et qu'il n'est aucune substance , même plus CAN composée que le sucre , capable d'alimenter seule pendant un laps de temps assez long. On doit déduire de ce que nous avons dit plus haut, que la Canne à sucre peut être avantageusement cultivée dans les climats tempérés, jusqu'au 40^ ou 42' degré de lati- tude, quoique le climat de la zone torride soit le plus favorable à sa croissance. Pour arriver à un état complet de maturité il lui faut dix à douze mois de végétation. Quel- ques soins qu'on apporte à la cultiver , toutes les fois qu'elle n'aura pas une tem- pérature suffisante pour provoquer une vé- gétation active pendant ce laps de temps , elle ne réussira pas. Pour être très pro- ductive, elle exige une terre substantielle , médiocrement légère , un peu limoneuse , très divisée ou facile A diviser, préparée par de bons labours , et amendée avec les détritus de la récolte précédente enterrés à demi pourris , ou réduits en cendres. Une .ongue multiplication par drageons et par bouture a, depuis des siècles, altéré les or- ganes de la fécondation dans la Canne à su- cre; et, dans les Antilles au moins, elle porte très rarement des graines fécondes , d'où il résulte qu'on ne peut !a multiplier de se- mences. Les drageons se détachent du pied des vieilles plantes , mais ne forment ja- mais des tiges aussi vigoureuses que les boutures enracinées. Ces dernières se font avec les lêics de canne : c'est la partie supé- rieure de la tige, garnie d'un petit nombre de feuilles vertes , et formée d'entre -noeuds plus rapprochés que les inférieurs. L'époque de la plantation varie en raison des climats, des expositions, des terrains, et plus en- core des habitudes locales , mais elle se fait, autant qu'on le peut, pendant un jour de pluie ou la veille de ce jour. On plante les Cannes en rayons parallèles ou en quin- conce, et à la distance de 2 , 3 ou 4 pieds , dans des trous de 7 à 10 pouces de profon- deur sur 15 à 18 de diamètre, selon la nature du sol. Trois semaines ou un mois après la plantation, les jeunes Cannes commencent à pousser , et l'on favorise leur développement au moyen de sarclages. Au premier, on butte les pieds en entassant de la terre autour du collet; le second elle troisième n'ont pour but que de débarrasser le sol des plantes parasites. Lorsque les Cannes ont six mois , OE les débarrasse des bourgeons qui croissent CAN 193 à leur pied, et il ne reste plus qu'à les cou- per pour en extraire le suc, lorsqu'elles sont en complète maturité , ce qui arrive du dixième au quinzième mois après la planta- tion. Les souches repoussent de nouvelles Cannes, et lorsqu'une pièce de terre est bien entretenue , elle peut produire pendant plu- sieurs années sans être replantée. Le produit qu'on retire de la Canne ne consiste pas seulement en sucre, mais encore en sirops qu'on distingue en sirops fins, gros .5î)o/jç, sirops bâtards et sirops amers. Avec ces derniers on fabrique une sorte d'eau, de-vie nommée Bftum par les Anglais et Tafia dans nos colonies, très recherchée et très ré- pandue dans le commerce. On obtient en- core une espèce d'eau-de-vie avec le suc même de la Canne soumis à la distillation , et ce suc, mis en fermentation dans des ton- neaux, donne un vin agréable, qu'on par- fume avec le suc d'Ananas , d'Orange ou d'Abricot. (Boit.) CAI\"I\iE BERGE, bot. ph. — Nom vul- gaire du f^accinium occycoccos. ployez ai- relle. CAIVIVE DE PROVENCE, bot. ph. — Nom vulgaire de YArundo donax L. CAI\!\ÉES. bot. vw.— Foyez c.\nnacÉks. CAIMIVIEL-COAL ( pour Candle-coal ; mot anglais , qui signifle Cliarbon chandelle ). MIN. — Variété compacte de Houille , sem- blable au Lignite jayet, qui s'allume ai- sément et briile avec une longue flamme , c'est une Houille très hydrogénée , à coke boursouflé , dont les Anglais se servent avec avantage dans la préparation du gaz pour l'éclairage. Voyez houille. (Del.) CAMIViELÉ, Scriatus. bot. ph. — Foy. CA- naliculé. *CA1\IVELÉS. Canaliculala. ECHIN.— Nom donné par Latreille à une famille de la classij des Échinodermes, renfermant ceux dont le corps est garni de rayons creusés en gouttière. CAIVI^ELLE. Cinnumonmm. bot. — La Cannelle est l'écorce du Laurus cinnamo- mum privée de son épiderme. Elle arrive dans le commerce en morceaux longs d'un pied, durs, cassants, roulés, provenant des branches de quatre ans. On en connaît trois espèces: une de Ceyian, dont la Cannelle j«a//eestunevariélé, la seconde de Cayenne, et la troisième de Chine , la moins estimée • de toutes 13 194 CAN L'écorce de Cannelle est un stimulant fort actif qu'on emploie toujours associée à d'au- tres médicaments. L'huile essentielle qu'on en lire par distillation est employée concur- remment avec l'écorce ; mais son action est bien plus profondément irritante. On a donné le nom de Cannelle à des écorces dont l'odeur et la saveur rappellent celle de la véritable Cannelle. La C. BLANCHE est l'écorce du JFinlerana canella ; la C. de Cochikchine ou de Mala- bar, celle du Laurus cassia; et la C. giro- flée,celle du Mijrius cariiophijllala. (C. d'O.) CAI^NELLE. bot. cr. — Nom vulgaire spécifique donné à quelques esp. de Cham- pignons dont la couleur est d'un brun can- nelle. CAIVIVELLIEU.EOT. ru.— Nom d'une esp. du g. Laurier. *CAIV^^OMOIS, Palis, bot. pu. — Syn. de Resiio, Linn. • CAIVIMOPHYLLITES. CanmphijUiies ( canna , genre de plantes ; tpu),/ov , feuille). 90T. Foss. — Nom donné, dansleP/'0(/;'o»!erfe l'histoire des végétaux fossiles, à un genre de plantes fossiles dont on ne connaît qu'une seule espèce, trouvée dans les terrains houil- lers du département de la Loire-Inférieure , et qui , par ses feuilles , ressemble aux Canna et autres plantes de la famille des Basilicrs. C'est en effet une feuille de forme ovale, entière, traversée par une ner- vure moyenne, épaisse, de laquelle naissent des nervures latérales obliques, fines et sim- ples, ou seulement bifurquées vers leur base. On n'en avait trouvé qu'un seul échan- tillon incomplet dans les mines de Saint- Georges Chatellaison ; depuis , un second échantillon provenant des mines de Kergo- que également très incomplet, semblerait montrer des traces d'une fructification épî- phylle , analogue à celle des Scolopendres parmi les Fougères. On voit par conséquent que la position de celte plante fossile parmi les monocotylédones phanérogames est en- core fort douteuse , et qu'elle pourrait ren- trer dans la famille des Fougères, déjà si nombreuse dans ces terrains. De nouveaux échantillons plus complets sont nécessaires pour décider cette question. (Ad. B.) CAN'OLIRE. Cauolira. crust. — Ce genre, établi par Lcach , appartient à l'ordre des Isopodes , à la famille des Cymothoadiens. CAN Ses caractères génériques sont : Yeux peu granulés, convexes, écartés. Abdomen à ar- ticles imbriqués sur les côtés : le dernier un peu plus large à son extrémité. Pattes d'égale grosseur. Lames des appendices ventraux postérieurs presque égales , moyennes , les intérieures étant un peu plus longues que les extérieures. On n'en connaît qu'une seule espèce ; c'est la CanoUra Rissoniana Leach ( Dict. des se. nal. , t. XII , p. 350), dont la patrie nous est inconnue. (H. L.) CAIV'OîV. MAM. — Partie de la jambe du cheval comprise entre le jarret et le boulet. *CA\OîVAiVTHUS , Don. (xavtov , règle, tout objet de bois façonné en ligne droite ; «vOoç, Heur). BOT. ph. — Syn. de Sipho- campylas, Pohl. CA1\0M1VIERS. iKs.— Synonyme de Bom- bardiers. CAIVOPE. Canopus (nom mythologique ). MOLL. — Genre incertain établi parMontfort, et qu'il a été impossible de reconnailre, tant sa description est incomplète. CAIVOPUS (nom mythologique), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères , de la tribu des Sculcilériens, groupe des Scutellérites , établi par Fabricius , et adopte par tous les entomologistes. Les Canopus se font remar- quer par leur forme orbiculaire; par leurs an- tennes de quatre articles, et leurs tarses seu- lement de deux. On n'en connaît encore que quelques espèces américaines. Le type du genre est le C.obiectusFa.hr., du Brésil. (El.) CAIMSCORA (altération d'un nom mala- bare). bot. ph. — Genre de la famille des Genlianacées, tribu des Chironiées , formé par Lamarck ( Dict. , 1 , 602 ) sur plusieurs espèces d'Exacum et de Gentiana de Linné. Ce sont des plantes annuelles, simples ou diffuses, à feuilles opposées, nervées; à fleurs rouges ou blanches, subpaniculées, et crois- sant toutes dans les Indes orientales. On en connaît environ 7 espèces , dont 2 sont cul- tivées dans les jardins : les C. diffusa ( Plo- dera, Roxb.) et decussata. (C. L.) CANSJERA , Juss. Cansiera , Cassiera , alior. inom malabare altéré), bot. ph.— Genre de la famille des Daphnacées, formé par Jus - sieu ( Gen., 448 ), et renfermant un ou deux arbrisseaux grimpants, originaires des Indes orientales, à feuilles alternes, courtement pétiolées , largement lancéolées , très entiè- res , glabres ; à fleurs hermaphrodites , pe- CAN tiles Jaunâtres, disposées en épis axillaires ou solitaires ou agrégés, denses, et accom- pagnées de bractées ovales, apprimées, plus courtes de moitié rue le périgone. (C. L.) CAIVTALITE , Karst. (nom de lieu). ii.N. — Variété de Quartz granulaire et d'un jaune vcrdàtre , qui se trouve au Cantal. /"^o)/e: QUARTZ. (Del.) CAIV'TALOUP. BOT. PU. — Nom d'une des meilleures variétés du g. Melon. *CA1VTI1AKELLLS (diminutifde xavOapo?, coupe). BOT. cr,.— Le professeur Pries {Epicri- sis aijst. mijc.) a réservé particulièrement ce nom à des Champignons qui. primitivement, avaient été rangés parmi les Agarics et les Mé- rules.Ce genre est caractérisé par un chapeau ou hyménophore recouvert, sur une de ses faces , d'un hyménium formé de lames en forme de plis, charnues, épaisses, rameu- ses, et à tranche obtuse. Elles sont recou- vertes, ainsi que les espaces qui les séparent, de basides sporophores ; généralement ils supportentquatre spores. MM. Ad. Brongniart et Decaisne ont vu, sur le Canihareilas ciba- rius, des basides qui avaient six spores. La différence qui existe entre ce genre et les Agarics et les Mérules , est plus facile à sai- sir à la vue qu'à décrire , quoiqu'il n'ait ja- mais de volve, d'anneau ni de voile, que la substance toit généralement plus ferme , plus homogène, et que les individus se des- sèchent assez facilement. Les Cuniharel- Uis se présentent avec un pédicule central, latéral, ou ils sont résupinés. Parmi ceux de la première section il en est une espèce qu'on connaît généralement sous le nom de Chanierelle ; elle se développe en été dans presque toutes les forêts , où elle forme des groupes plus ou moins étendus. Mais, avec un peu d'attention, il est facile de voir que le plus souvent ces groupes sont des segments de cercles qu'on nomme viagiqnes. Le chapeau est d'une consistance ferme , charnue ; sa surface est glabre, d'abord convexe, puis se creuse en entonnoir; la marge se divise par lobes, se plisse comme la crête à'\u\ Coq, ce qui lui a fait donner par Battarra le nom d'Aleciorolophoides. Les lames sont épaisses, turgescentes , divisées. Le pédicule est épais à sa partie supérieure, et atténué en bas; "le plus ordinairement, il est placé au centre du chapeau, mais souvent il est excentrique, ce qui tient à ce qu'une des parties du cba- CAN ifî:) peau a pris plus de développement que l'au- tre. Ce champignon se fait remarquer par sa belle couleur jaune chamois. On rencontre cependant quelquefois des individus entière- ment blancs ; il est un peu coriace , et quand on le mâche cru, il laisse dans la bouche une saveur piquante qui se prolonge assez long-temps. Ce n'en est pas moins une excellente espèce, et qui mériterait bien qu'on fit quelques expériences pour sa con- servation. Parmi celles qui ont le pédi- cule latéral ou qui sont résupinées, elles ne sont d'aucune utilité et appartiennent à h science ; et sous ce rapport, on peut consul- ter la description de VAgaricun crispus ( C. crucibulum F.) que Turpin a donnée [Mém. de i.^cad. roij. des sciences , t. XIV). Quoi- que les organes de la fructification n'aient pas été exposés avec exactitude, on lira avec intérêt l'exposé des formes et des transfor- mations qu'éprouve le mycélium , avant de pouvoir former un être dans son état parfait. (LÉv.) CAlVTn ARIDE. Cainharis (xavec). Le My- 198 CAÎ< labre dont il sagit a en effet des bandes jaunes sur les élytres. Celle espèce , qui est très commune dans le pays qu'habitait Dios- coride , s'emploie encore aujourd'hui en Italie, en Grèce et dans tout l'Orient. Quant à l'espèce dont les Chinois font usage, el que plusieurs auteurs croient être aussi ceMe de la chicorée , Lalreille la rapporte au Mijla- bre pustule d'Olivier. D'après l'assertion de M. Percheron, la Cantharide usitée en mé- decine aux États-Unis d'Amérique , est la Lylta viltaia Fabr. Foy. cantharidies, can- THARIDINE, ÉPISPASTIQUES Cl MYLABRE. (D.) CAIV'THARIDE. Caulharidus. moll. — Montfort a établi ce genre pour une char- mante coquille du genre Trochus, le T. iris, qui rentre dans les Littorines de Férussac. CAIVTIIARIDE (du nom de l'insecte, à cause de ses propriétés malfaisantes), bot. CR.— Nom vulgaire de YAgaricus cyaneits. CANTHARIDIEIVS. Cunlharidiani. iNS. — Nom donné par Lamarck {Anim. sans vert., t. 4, ) à une division de la famille des Trachélides , qui correspond en partie à la tribu des Canlharidies de Latreille. (D.) CAIVTHARIDIES. Canlhuridia. iNS. — Latreille, dans la dernière édition du Règne animal de Cuvier, désigne ainsi la sixième tribu de la famille des Trachélides, ordre des Coléoptères hétéromères , laquelle se com- pose des g. Cérocome, Hyclée, Mylabre, Ly- diis, OEnas, Méloë, Télraonyx, Cantharide, ï.onilis , IVémognailie , Gnaihium , Sitaris el y4pal.us. La plupart des Insectes de cette îp,0009,— I;30 de pouce) s'élève au-dessus de son ni- veau, lorsqu'on plonge l'une de leurs extré- mités dans le liquide, ployez capillarité. (A. D.) CAPILLAIRE. Capillariù [capillus, che- veu). iiELM. — iVoni d'un genre de Vers in- testinaux employé par Zeder.Il est synonyme de 2Vic/;o<î.'oi)/rt de Rndolphi. (P. G.) CAPILLAIRE. Capillaris {capillus, che- veu). Eût. PII. et en. — Cette expression, fort usitée en histoire naturelle, et surtout en bo- tanique , désigne les parties des corps al- longées en filets déliés aussi fins que les cheveux. On emploie encore vulgairement cette dé- nomination pour désigner la plupart des petites Fougères à frondes souples et déliées, qui croissent dans les fentes des murs des puits et des rochers. Ainsi, le Capillaire COMMUN est V ylsplerdum irictiomancs ; le C. DU Canada est Y Adianihum pedatum ; le C. DE Montpellier ou blanc est VAdianthitm capillus vcneris ; le C. NOIR , VAsplenimn ni-' grum. (C. d'O.) "CAPÏLL.AMEIVT ( capillamcntniu , fila- ment), cot. — Nom donné par Tourneîo-t aux lilcls des cîamines. 13' 202 GAF 'CAPILLARIA {capillus , cheveu.), ins. — Genre de Lépidoptères noclurnes, tribu des Yponomeulides, établi par Haworth, et qui rentre dans celui de Cocleophasia de Gurtis. ployez ce mot. (D.) CAPILLARIA [capillus, cheveu), bot. cr. — Petit genre de Champignons byssoides , créé par Persoon {Myc. Europ., p. 50), ca- ractérisé par des Qlaments solides , grêles , lisses et rameux, le plus ordinairement dis- posés en étoile, et fortement adhérents aux corps sur lesquels ils se sont développés. On en rencontre fréquemment deux espèces : l'une dans les vieux chaumes de YArundo phragmiies , et l'autre sur les cloisons que forme la moelle du Phylolacca decandra. De semblables productions ne sont pas rares sur les tiges de beaucoup d'autres plantes , et même sur les feuilles. Il est probable que ces filaments, qui sont stériles, se seraient recouverts de réceptacles comme ceux des Doihidea, Asteroma, Jclinonema, etc., s'ils eussent été plus long-temps dans des circon- stances favorables à leur végétation. (Lév.) 'CAPILLARITÉ. Cupillurilas {capillus, cheveu), pius. — La cohésion des liquides et l'attraction que les solides exercent sur eux, donnent lieu à de nombreux phéno- mènes qui, lorsqu'on néglige l'action de ces deux forces, semblent contraires aux lois communes de l'hydrostatique. Ces phéno- mènes ont reçu le nom de phénomènes de ca- pillarité ou capillaires , parce qu'ils se ma- nifestent principalement quand on met en contact avec des liquides des corps solides présentant des cavités d'une extrême peti- tesse, et comparables au diamètre, à l'épais- seur d'un cheveu. Us dépendent donc et de l'attraction mutuelle des molécules liquides, et de celle qu'elles éprouvent des parois so- lides ou de la courbure des surfaces qui ter- minent les liquides , et de l'état particulier des couches voisines de ces mêmes surfaces. Ils sont , du reste , lout-à-fait indépendants de la pression atmosphérique, puisqu'on les observe même dans le vide. L'explication de ces phénomènes a fort exercé la sagacité des savants. Clairaut en donna une théorie mathématique ; De La- place reprit ce sujet et le traita dans toute son étendue ; enfin Poisson modifia les idées de son illustre devancier , dans sa lYouvelle Théorie de l'action capillaire. CAP Il ne peut entrer dans notre plan de nous étendre sur un sujet qui rentre complètement dans le domaine de la physique; cependant nous présenterons encore quelques obser- vations qui nous paraissent indispensables. La production des phénomènes capillaires n'est point essentiellement liée à la forme cylindrique des tubes; elle n'est pas même liée à la forme tubaire : cette forme est seu- lement la plus convenable pour faire ressor- tir l'action de la Capillarité. Mais , en géné- ral, chaque fois que des surfaces soit cour- bes, soit planes , plongent dans un liquide et se trouvent rapprochées à une dislance suffisamment petite, on observe des phéno- mènes de Capillarité. L'adhérence d'un dis- que de verre, de métal, de marbre, à la sur- face d'un liquide, ou, pour mieux dire, la résistance qu'on éprouve quand on veut retirer ce disque, résulte de la Capillarité ; et, en effet, quand on le sépare du liquide qui le mouille , il emporte toujours avec lui une petite couche de ce liquide. C'est donc cette couche, et non le disque lui-même, qui s'est séparée du reste du liquide ; l'adhésion qu'on a dû vaincre est donc l'adhésion non du disque au liquide , mais bien des molécules liquides entre elles. Les faits de Capillarité n'appartiennent point exclusivement au cabinet de l'expéri- mentateur; ils se présentent fréquemment dans la nature : ainsi la forme que prend une goutte d'un liquide quelconque, sui- vant sa dimension et la nature du corps avec lequel elle est en contact, est une conséquence de l'attraction réciproque des molécules liquides. L'ascension des flui- des dans l'intérieur des végétaux a lieu, au moins en partie, sous l'influence de la force capillaire. Cette même force fait monter l'huile au haut de la mèche ; elle accélère la dissolution du sucre, même quand il ne plonge que par une extrémité dans le li- quide dissolvant; elle pousse les uns vers les autres, et réunit en masse les petits corps flottants sur les liquides. C'est à elle enfin que certains Insectes doivent de se soutenir sur les eaux. Nous terminerons cet article par ces paro- les de Haùy : « On est étonné de voir un si petit phénomène, dont la cause est resserrée dans un si petit espace, s'agrandir en quel- que sorte à l'infini par sa généralité. » [A. D.) CAP CAPILLINE (diminutif de capillus, che- veu), bot. CR. — Nom vulgaire de quelques Lycopcrdons du g. Trichie. CAPILLITILM [capillitium , filament). Bor.cR. — Les mycologistes donnent ce nom au tissu filamenteux qu'on observe dans les Lycoperdacécs, les Trichiacées, etc., quand le péridium est déchiré. Examiné au mi- croscope, ce Capillitium est composé de fi- laments bruns ou noirs, cylindriques, ra- meux, anastomosés, et cette structure a fait croire pendant long-temps qu'ils suppor- taient les spores. La belle découverte de la fructification des Lycoperdacécs, par M. Ber- keley, ne permet plus de leur attribuer cette fonction. L'existence de vacuoles dont le péridium est rempli, et dont les parois sont couvertes de basides sporophores, ren- verse complètement celte manière de voir. Une découverte aussi importante doit exciter la curiosité des savants qui s'occupent de mycologie, et les engager à analyser dans le jeune âge tous les individus d'espèces difîë- rentes qu'ils pourront rencontrer. Le Ca- pillitium , comme l'a très bien démontré M. Corda, représente un organe analogue aux élatères des hépatiques ; il sert à la dis- sémination des spores, à l'époque de la ma- turité. Le résultat de cette analyse n'est pas moins curieux que celui qu'a obtenu le respectable botaniste anglais. (Ltv.) *CAPISTRATE. mam. — Nom d'une es- pèce du genre Écureuil. CAPISTRATE. ois.— Nom d'une espèce du genre Colombe. CAPISTRUM {capisinim, muselière), ois. —On désigne sous ce nom la partie de !a face qui entoure le bec des oiseaux. CAPITABIME. poiss, — Nom vulgaire de certains Labres, aux Antilles, f-'^oyez lach- NOLAYME. CAPITAIIVE. MOLL.— Nom vulgaire d'une espèce du genre Came. *CAPITÉ. Capiiauis ( capilatus, en forme de tête), dot. — 5e dit de tous les organes terminés en tête arrondie. CAPITÉES. Capitaiœ. bot. pu. — Nom sous lequel Linné désignait une section de la famille des Synanthérées, correspondant au groupe des Cynarocépliales, à cause de la forme globuleuse de leurs capitules. CAPITELLA { cupiteUum , chapiteau ). ANNÉL. — Le ver des mers du Groenland , CAP m que Fabricius appelle Lumbricus capila- tus, est devenu pourM.de Blainville l'ob- jet d un genre particulier auquel il donne le nom de Capitclla {Diitionn. se. nat. , LVII , 443). Voici les caractères que lui as- signe ccnaturaliste : Corps conique, allongé, à coupe circulaire, un peu plus aplati cepen- ûant en dessous qu'en dessus, composé d'un nombre médiocre d'anneaux (42 à 82), sépa- rés par des sillons profonds. Tête peu dis- tincte, formant un rostre court et acuminé. Thorax de sept segments plus épais que les autres, et formant par leur réunion une sorte de léle. Abdomen conique, allongé, finissant en fil ténu et obtus. Pieds dissemblables , biramés, formés par deux rangées de petites papilles sétigères, à peine perceptibles sur les anneaux thoraciques , au contraire des soies qui sont plus longues et plus saillantes que pour tous les autres anneaux. Les Capiiblla se font un tube de sable ; M. de Blainville les rapporte , mais avec quelque hésitation , à la famille des Saî>u- laircs. (P. G.) CWlTELLE.Capiiellum {capitcUiim, cha- piteau). MOLL. -Nom vulgaire d'une espèce du genre Volute. CAPITÉS. Capiiaii. cuust. — Synonyme d'Arthrocéphalés. CAPITO {capiio, qui a une grosse tète), ois. — Dans la méthode de Vieillot, ce nom désigne le genre Barbu, et d'après celle de M. Temminck, il désigne les Barbacous et les Tamalias. CAPITULARÏA , Flœrk. bot. cr. — Sy- nonyme deScyphoplwnis, Dec. CAPITULE. Cupilitlum [capilulum, petite tête). BOT. pn.— Cette dénomination est par- ticulièrement appliquée au mode d'inflores- cence des Synanthérées , lequel consiste dans la réunion de fleurs nombreuses très serrées entre elles , sessiles ou à peine pé- diculées sur un réceptacle, qui n'est autre chose que le sommet dilaté du pédoncule commun. Ces fleurs sont nues ou accompa- gnées de squames, d'une forme extrêmement variée, de poils ou de soies. Le Capitule est tantôt nu, tantôt pourvu d'un involucre {voyez ce mol). C'est la même chose que la Caluihide de Cassini, le Céplialavihe de C. Ri- chard. Outre les Synanthérées, dont il con- stitue, comme nous l'avons dit, le mode spé- cial d'inîîoresccnce, le Capitule se retrouve 204 CAP encore, mais partiellement et çà et là, dans un grand nombre d'autres plantes de fa- milles très diverses : ainsi il existe dans les Dipsacées, les Scabieuses, les Globula- riées, le Gomphrena globosa,\e Jasione mon- iana, le Phyteuma, le Carapicitea Aablelii , etc., etc. (C. L.) CAPITLLÉES. Capiiulatœ. bot. — Se dit des fleurs ramassées en capitule, comme celles du Mimeles capilulata. CAPITLLIFORME. Capiiuliformia 'capi- tulitm, petite tète; forma, forme). zooL. bot. — On désigne par cette épithète les organes ayant la forme d'une tête, comme le renfle- ment antérieur des Ta;nias,le réceptacle des Champignons du genre Phallus , et les as- semblages de fleurs serrées les unes contre les autres. CAPITULUM. BOT. PH. — Nom latin du Capitule. CAPIYGOUA.Azar.MAM.— Syn.de Cabiai. CAPIMORD, Buff. OIS. — Nom d'une es- pèce du genre Tisserin, Orinlus lextor. CAPIVIA, Vent. bot. pu. — Synonyme d'Umbilicaria, Hoffm. 'CAPMSA ( xy.-KviÇs.— Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Mélasomes, tribu des Érodites, fondé par M. Dejean sur le Bradyus Karelinii de Fal- dermann, espèce décrite par ce dernier dans le Bulletin de la Soc. impér. des naturalisiez de Moscou ( année 18-39 ) , et trouvée par le voyageur Kareline dans la Turcomanie. Cette espèce , que nous avons vue dans la collection de M. l\eiche , a la forme d'un Zophosis à élytres lisses. (D.) CAPIVITES. bot. pn. — Synonyme de Corydale. CAPIVOCYSTE. Capnocystis. bot. ph. — Synonyme de Cysticapuos. *CAP\ODIS (xaTTvû^ÎY)?, nuageux), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Slernoxes, tribu des Bupreslides , établi par Eschscholtz et adopté par la plupart des entomologistes. Ce g. offre cela de particu- lier, que toutes les espèces qu'il renferme jusqu'à présent appartiennent au bassin de la Méditerranée, et ne s'éloignent pas beau- coup de ses bords. Elles sont d'assez grande taille , la plupart de couleur noire , et plus ou moins saupoudrées de blanc. Dans l'une d'elles cependant ( la C. miliaris Klug. , chryiomelas Dupont), cette poussière blan- CAP che est remplacée par une poussière dorée. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en désigne 8 espèces, dont 2 dy midi de la France , 1 d'Italie, 2 de Syrie, 1 de l'Armé- nie, et 2 de la Perse occidentale. Nous cite- rons comme type le i/.ie/ze/'/JcosaFabr., très commun en Provence et dans les environs de Nice. (D.) CAP^'OIDES, Gaert. Dec. (xaTrvô;, fume- terre; uoo^, aspect). EoT. PH. — Syno- nyme de Corydalis, DC. CAPIVOPHVLLlIM(xa7tvo';, nom grec pré- sumé de la Fumeterre commune; (pû),Àov, feuille), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Peucédanées, formé par Gœrtner (II, 32, t. 85), et ne renfermant encore que deux espèces, toutes deux intro- duites et cultivées dans nos jardins. Ce sont des plantes herbacées annuelles , originaires du Cap, à feuilles multifldcs- décomposées, dont les découpures cunéiformes à la ma- nière des feuilles de la Fumeterre ( imde nomen aenericum) ; à fleurs blanches, en om- belles opposilifoliées , faussement termina- les; à involucres et involucelles 3-6-phylles, dont les folioles membranacées sur les bords. (C. L.) 'CAPOLIER. OIS. — Levaillant {^friq., 189, 130), désigne sous ce nom la Moia- cilla macroura. f^oyez fauvette. *CAPPA (nom par lequel on désigne dans l'Inde uneespèce du groupe), bot. pu. — Sec- tion du genre Inula (Aulnée), caractérisée par son involucre formé d'écaillés régulièrement imbriquées, obtuses ; par ses ligules en pelH nombre, très petites, quelquefois nulles ; en- fln, par une rangée extérieure de fleurs tu- buleuses, femelles, 3-dentées. (J. D.) *CAPPARÉES. Cappareœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Capparidées {voy. ce mot) ayant pour type le g. Capparis, L. 'CAPPARIDASTRLM , DC. (xâirTraptç, câprier), bot. rn. — Synonyme de Cappa- ris, Linn. •CAPPARIDÉES. Capparideœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédonées poly- pétales à étamines hypogynes. Calice com- posé de 4 folioles distinctes, ou quelquefois soudées par leur base en un tube. Disque charnu, quelquefois tapissant le tube du ca- lice, partagé à son sommet en lobes dont le nombre est égal ou double, manquant assez souvent. Pétales 4, alternant avec les divi- CAP fions calicinalcs, ordinairement onguiculés, inégaux et déjetés d'un même côte , insérés ordinairement sur le lorus , plus rarement sur le disque, manquant dans quelques gen- res ou remplacés par des lobes qui semblent appartenir au disque. Étamines insérées sur le support de l'ovaire ou le torus , tantôt au nombrede4 et alternant avec les pétales, tan- tôt de G alternant de même par une disposi- tion analogue à la tétradynamie, souvent en plus grand nombre et ordinairement multi- ple de 4 , à filets libres ou plus rarement soudés à leur base, filiformes ou renflés en massue , fréquemment recourbées , toutes fertiles ou rarement stériles ; anthères in- trorses, biloculaires , à loges s'ouvrant par une fente longitudinale. Torus souvent glan- duleux. Ovaire libre, renflé régulièrement ou d'un seul cùlé, en une glande qui rejette alors latéralement les autres parties de la fleur, sessile ou exhausse sur un support court ou très allongé et grêle, surmonté d'un stigmate indivis , le plus souvent sessile et orbiculé , d'autres fois aigu ou obtus au sommet d'un style plus ou moins allongé ; ovules nombreux, campulitropcs , attachés sur plusieurs rangs à des placentas parié- taux opposés au nombre de 2 , quelquefois de 4, S ou 5, superficiels ou s'avançant jus- qu'auprès du milieu de la loge unique. Fruit capsulaire à deux valves, qui se sépa- rent à la maturité des placentas persistants comme dans la plupart des Crucifères , ou indéhiscent , sec ou charnu. Graines nombreuses, réduites quelquefois par avor- tement à un petit nombre ou même à l'u- nité, réniformes , à test membraneux ou coriace, ou plus ordinairement crustacé; à membrane interne renflée. Embryon dé- pourvu de périsperme, dont la radicule cy- lindrique , plus ou moins longue, se re- courbe sur les cotylédons incombants, plans ou enroulés. — Les Capparidées sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces.des arbrisseaux ou même des arbres , à feuilles ordinairement alternes, pétiolées , simples ou palmées, sans stipules visibles ou avec des stipules changées en aiguillons. Les fleurs, hermaphrodites ordinairement, quel- quefois diclines par avortement, sont soli- taires ou groupées en grappes. Les espèces de cette famille sont répandues dans les ré- gions tropicales , surtout de l'Afrique et de CAP 205 l'Amérique, e ne s'avancent qu'en petit nombre dans les régions tempérées de l'an- cien ou du nouveau continent. Le suc d'un grand nombre d'entre elles est anliscorbuti- que , et ses propriétés stimulantes sont dé- veloppées dans les fruits de quelques espèces américaines jusqu'au degré de poison. Tribu 1. cLÉoMÉES. Fruit capsulaire. Genres : Clcomella , DC. — Cijiiandropsis, DC. [Gymnogonia , R. Br.) — Cleome , DC. {Siiiapisiram, Moench. — .4lalauia, ^lUtt. — Periloma, DC. — Siliqnaria, Forsk. — liovi- dida, Tor$\i.—Iloriila, Roem.et Sc\i.]—Duc- ttjlœna, Schrad. — Plnjso$temon, aiart. — Po- lanida, Rafin. ( Jac/wo)na, Rafin. — Corynan- dra, Schrad.] — Cyrbaiiurn, Fndl. (Cm/a- Iclla, Nutt.) — Isomeris, Nutt. Tribu 2. capparées. Fruit charnu. Genres : Scliepperia, Neck. {Macyomernm, Burch.)— Cadaba, Forsk. [Sirœmia, Vahl.— Desmocarpus, Wall.) — Tlujlacliium, Lour. — Nicbiihriu, DC. — Bosciii, Lam. non Thunb. [Podoria, Pcrs.) — Slicbtocarpus, Arnott. — Mœrun, Forsk. — Colicodendrnu, Mart. {Ca- laiiiliea , DC. — Quadrelta , 3Ieisn. ) — Cap- paris , L. ( Sodada , Forsk. — Lindackera , Sieb.) — Eusbeckea, Endl. — Morisonia, Bi. Cralœva, L. ( Olltrys, Noronh.) — Ritchiea, R. Br. — Sieiiphoma , Spreng. [Rœmeria, Tvall.—Sieplicnna,\\.—7'ovana, R. et Pav.). M. Endlicher ajoute avec doute à ces gen- res le Siugcnia, Aubl. {Slerheckia, Schreb.) et VHenimpoa , Lœfll. , et place à la suite le Roydsia, Roxb. 11 range de plus, auprès du Cadaba, VAiamisqnea, Micrs. ; mais ce der- nier genre n'est autre que V Aextoxicon , Ruiz et Pav., classé autre part. (Ad. J.) CAPPARIS, Lin. {xj.-KTZixpi;, nom grec du Câprier), bot. pu. — Nom latin du genre Câprier, CAPPARO. MAM. — Nom de pays d'une esp. du g. Lagotriche. CAPRA. MAji. — Nom latin du g. Chèvre. CAPRiEA. MAM. — Synonyme de Ca- preolus, employé par M. Ogilby comme dési- gnant le sous-genre de Cerfs qui comprend j le Chevreuil. (P. G.) I CAPRJîA ( copra, chèvre). bot. pu. — Nom spécifique latin du Saule marceau. I CAPRARIA {capra , chèvre), bot. pu. — Genre de la famille des Scrophulariacécs, 206 CAP «ribu des Graliolées, formé par Linné [Gen. 168), et renfennanl une douzaine d'espèces , dont deux ou trois sont cuUivées dans les jardins en Europe. Ce sont des plantes her- bacées annuelles ou vivaces, ou frutiqueu- ses , indigènes pour la plupart d'Amérique ; quelques unescroissent dans les Indes orien- tales, en Egypte et au Cap. Les feuillesensont alternes ou verticillées-ternées , oblongues , déniées en scie, ciliées, à bases très entières ; leurs fleurs, peu remarquables, sont portées par des pédicelles axillaires, géminés , sou- vent allongés. (C L.) CAPKELLA. CRUST. — f^oyez chevrolle. •CAPRELLIEIVS. Caprellii. crust. —On désigne sous ce nom, en carcinologie , une famille de Crustacés qui appartient à l'ordre des Laemodipodes, et dont les caractères dis- tinctifs sont : Corps allongé, cylindracé et très étroit. Antennes au nombre de quatre et bien développées. Appareil buccal présen- tant tout-à-fait la même conformation que chez les Crevettincs sauteuses. Pattes lon- gues et grêles. Les Crustacés renfermés dans cette famille se tiennent parmi les plantes marines, et ont été partagés en trois coupes génériques qui sont celles de Ccprella, Lep- loviera et Naiipredia. (H.L.) CAPKELLIiVES. Caprellinœ. crusï. — Synonyme de Caprelliens. (H. L.) "CAPREOLI. MAM.— Famille établie par Illiger, et dans laquelle il range les g. Cerf elChevrotain. CAPREOLUS. MAM. — Nom spécifique du Chevreuil, Cervus capreolus. On l'a aussi donné au sous-genre de Cerfs , dans lequel rentre cette espèce. M. Ogilby le remplace dans ce cas par celui de Caprœa. (P. G.) CAPRES. EOT. PH.— Nom donné aux bou- tons à fleurs du Câprier. CAPRICERVA. MAM. — Synonyme de Cervichèvre. CAPRICORIME. Cerambyx. ins. — Genre de Coléoptères tétramères, de la famille des Longicornes et de la tribu des Cérambycins. Depuis que ce g. a été créé par Linné, il s'est tellement accru par les nombreuses espèces qui sont venues s'y rattacher, qu'il a fallu y établir des divisions pour s'y reconnaître. Ces divisions ont reçu des noms génériques, et leur réunion forme aujourd'hui la tribu des Cérambycins ; de sorte que le g. Capri- corne tel qu'il existe aujourd'hui , d'après CAP îa nouvelle classification des Longicornes établie par M. Serville dans les ^nn. de la Soc. eniom. de France, se borne aux espèces dont les principaux caractères génériques sont les suivants : les 11 articles des anten- nes mutiques ; les 3^, 4e et 5'^ manifestement plus épais que les suivants , renflés et ar- rondis au bout; ceux de C à 11 brusque- ment plus longs et plus menus, presque cy- lindriques, formant après le 5^ une transition subite ; écusson demi-circulaire, transversal , arrondi postérieurement. Du reste , les Ca- pricornes ont le corps allongé, les antennes très longues, surtout chez les mâles; le pro- thorax cylindrique , unituberculé latérale- ment , très rugueux ou plissé transversale- ment en dessus; les pattes longues, fortes, et les cuisses non en massue. Leur couleur est noire ou marron foncé. Ce sont des Insectes de grande taille qui, lorsqu'ils sont contra- riés, font entendre un bruit assez aigu pro- duit par le frottement du bord postérieur du corselet sur une pièce du dos du méso- thorax placée en avant de l'écusson et nom- mée Scutum par M. Audouin. On les rencontre ordinairement en juin et en juillet sur le tronc des arbres vermoulus , à l'ex- ception d'une espèce ( le Cerambyx cenlo ), qui se rcpos-e de préférence sur les fleurs en ombelles. Ils ont le vol lourd et ne prennent leur essor que par un soleil ardent. On les voit quelquefois sur les Chênes disputer aux Cétoines et aux Frelons le fluide qui découle des plaies de ces arbres. Les femelles dépo- sent leurs œufs dans ces mêmes arbres au moyen d'un oviducle, en forme de tarière, caché dans leur abdomen. Cet oviducle , composé de deux ou trois pièces rentrant les unes dans les autres , est susceptible d'une certaine extension. Les larves vivent sous les écorces, aux dépens de l'aubier, quand elles sont jeunes ; mais elles perforent le tronc en grandissant. Leur corps est allongé, presque quadrangulaire , mou , blanchâtre, plus large et déprimé à sa partie antérieure, composé, outre la tête, de douze segments, dont le premier, représentant le prothorax, surpasse les autres en grandeur. Leur tête , plus étroite que cet anneau qui la recouvre en partie , est armée de fortes mandibules cornées pour ronger le bois dont elles se nourrissent. Elles ont leurs six patles écail- leuses tellement courtes, qu'on les croirait CAP apodes. Ce n'est guère qu'au bout de trois ans que ces larves , ayant acquis toute leur taille, se métamorphosent en nymphes, et bientôt après en Insectes parfaits. On peut suivre ces changements en conservant ces larves dans de la sciure de bois , et même dans de la farine ; mais il est rare que, par ce moyen, on obtiennerinsecle à son dernier état. Le g. Capricorne ou Cerambijx , tel qu'il se trouve aujourd'hui réduit, ne renferme, suivant M. Serville , que G espèces , dont 6 d'Europe et I du Sénégal. Nous citerons comme type le Ccrmnbyx héros Fab. C'est un des plus grands Coléoptères de notre pays , et sa larve nuit beaucoup aux Chê- nes, dans les troncs desquels elle creuse des trous très profonds. Cet insecte n'est pas rare dans les forêts de haute futaie des en- virons de Paris. M. Dejean, dans son dernier Catalogue, a supprimé le g. Cerambyx , et en comprend les espèces dans le g. Humaiicherus de Mé- gerle. Foyez ce mot. (D.) 'CAPRiCORMS [capra , chèvre ; covnu , corne ). mam. — M. Ogilby , dans le volume des Proceedings de la Société zoologique de Londres, a formé un sous-genre d'Antilopes pour Vyiiuilope TharàeM. Hodgson, espèce du Népaul dont il a déjà été question dans ce Dictionnaire (t. I, p. 619). C'est jusqu'à un certain point une division des Rupicupra, Blainv. , et dont les caractères sont d'avoir des cornes dans les deux sexes , et d'être pourvus de quatre mamelles. (P. G.) "CAPRIDÉES. Capridœ. mam.— Groupe de Ruminants à cornes dans lequel se pla- cent les Chèvres. Il a été ainsi nommé par M. Ogilby ( Proceedings de la Société zoo- logique de Londres, 1836 J. /^oj/e; cÉROPHO- KES. (P. G.) CAPRIER. Capparis. bot.ph. — Genre de la famille des Capparidées , et de la tribu des Capparées , institué par Linné [Gen., 643), adopté par tous les auteurs mo- dernes , et comprenant aujourd'hui un très grand nombre d'espèces (150, selon Steudel), réparties en 5 sous-genres [Sodadu, Forsk.; Eucapparis, l)C;Cappurida!>lnim,'DC.;Cyno- pAa/Zû, DC; Breyniasirum, DC), lesquels pro- bablement plus tard, lorsque ces plantes se- ront plus sévèrementexaminées, formeront autant de genres distincts. Ces sous-genres CAP 207 sont principalement fondés sur la forme des lacinies calicinales, le nombre des étamines et la forme des fruits ( /'o;/. cappakidkes). Leg.C^ppnns',commetousceuxde la famille, est surtout remarquable par la longueur inu- sitée de ses nombreux filets staminaux, dont l'ensemble produitun effet agréable, et en fait rechercher quelques espèces comme plantes d'ornement. C'est ainsi que près de 30 sont cultivées dans les jardins de botanique et chez les amateurs. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux, souvent grimpants, croissant dans les régions tropicales ou subtropicales du globe , dont quelques uns s'avancent même jusque dans le bassin. méditerranéen. Leurs feuilles, alternes, entières ou même très entières , ordinairement coriaces , sont ac- compagnées de stipules épineuses, sélacées ou membranacées e'.adnées à la tige. Leurs fleurs, ordinairement amples et blanches, ou rarement pourpres, sont bracléées, solitai- res, disposées en grappes, en panicules ou en corymbes, plus rarement axillaires ou alai- res. L'espècela plus commune, le C. spiuosa, est célèbre dans les annales de la gastrono- mie par le bouton de ses fleurs qu'on fait confire, et dont on fait la sauce dite aux Câ- pres. Le Câprier est commun dans le midi de la France, où on le cultive dans le but que nous venons d'indiquer. (C. L.) CAPRIFICATION. Capriftcalio [caprifi- cus, figuier sauvage), bot. — Opération fort anciennement consignée dans les auteurs, et qui consiste à suspendre aux branches des Figuiers cultivés des chapeletsde fruits du Figuier sauvage renfermant un nombre con- sidérable de petits Hyménoptères. On attri- bue à ces Insectes la propriété de faire mûrir les Figues, en pénétrant dans leur intérieur chargés de poussière fécondante, ou bien en ydéterminant, parleurpiqùre, un afllux con- sidérable de sève qui en accélère la matu- rité. Les Égyptiens prétendent obtenir le même résultat en cernant l'œil de la Figue ; et chez nous encore on conseille de la piquer avec une aiguille trempée dans l'huile, ou d'y déposer simplement une goutte de ce liquide. Cette opération, fort controversée, est con- sidérée par quelques botanistes comme ab- solument inutile , tandis que d'autres s'en déclarent les partisans : le docteur Lindiey est de ce nombre. 11 cite à l'appui de son 208 CAP opinion l'usage où sont les Mallais de prati- quer la Caprification sur lesFigucs tardives, seulement pour en accélérer la maturation ; et il dit que, dans tous les lieux où cette opé- ration est en usage, les arbres donnent dix fois plus de fruits : il ne prétend pas dire pour cela qu'elle soit absolument nécessaire, mais il la croit utile. Il est bien reconnu que le Figuier sauvage renferme une quantité si considérable de fleurs mâles que le pollen peut en être recueilli, tandis que le Figuier cultivé ne contient que quelques fleurs mâles et très peu de fleurs hermaphrodites. Au mi- lieu du conflit des opinions, le plus sage parti à suivre est d'essayer, et les résultats déci- deront de la valeur de la Caprification, qui est encore en usage dans une partie des îles (le l'Archipel. Les entomologistes ont agité la question de savoir à quel genre appartient l'insecle qui habite le fruit du Figuier. Linné l'avait appelé Cynips psenes , et celui qui vit sur le Ficus sycomoriis portait le nom de C. sijco- mortts. Le docteur Gravenhorst ( Beiir. zur Elit., part. 1) a désigné sous le nom de Blasiophacja grosaorum un insecte qui vit sur le Ficus caricci. Les recherches de M. West- ■vvood , à qui nous empruntons ces détails (Trans. ofllteeni. «oc, vol. II, part, 4. p. 214), lui ont fait découvrir son affinité avec les Cynips psenes et sycomorus ; et il a établi un g. Sycopliarja pour un insecte qui se trouve dans le fruit d'un Figuier d'Egypte, ayant de grandes affinités avec le B. sycomori , mais qui en diffère à trop d'égards pour pouvoir être laissé dans ce g. Vy/gaon paradoxum de M. Dalman lui paraît se rapprocher beau- coup de ces deux genres; cependant il n'ose se prononcer. (C. d'O.) CAPRIFIGLIER. Caprificus {capra, chc- vre; ficus, figuier), bot. ph. — Nom donné parles Romains au Figuier sauvage, souche de nos Figuiers cultivés , et qui produit au lieu de fruits doux et sucrés des sycônes secs et farineux. Leurs fruits , toujours remplis d'insectes, ont de tout temps servi à la Caprifi- cation. Le seul intérêt que paraisse présenter le Caprifiguier est de permettre l'étude de cet arbre intéressant sur un sujet que la domes- ticité n'a pas altéré. (C. d'O.) CAPRIFOLIACÉES, CAPRIFOLIÉES. Caprifoliaceœ , Caprifolieœ. bot. rn. — Fa- miilede plantes dicotylédones, monopélales. CAP l'pigyncs, dont les caractères sont les soi vants : Calice adhérent, terminé par 4 ou b dents ou divisions plus allongées. Corolle cpigyne, à autant de lobes en tube, en en- tonnoir ou en roue, régulière ou irrégulière. Etamines insérées sur le tube de la corolle, en nombre égal à ses lobes , avec lesquels elles alternent, dont une cependant avorte quelquefois , incluses ou saillantes,- à anthè- res biloculaires, introrses. Ovaire infère, son- vent couronné par un disque charnu, à 2-5 loges. On y observe quelquefois ce caractère singulier que les ovules ne sont pas disposés de même dans les différentes loges, que dans une on en trouve un seul suspendu au som- met et qui vient à maturité ; dans les au- tres, plusieurs attachés sur deux rangs à l'angle interne, et qui avortent. Lorsque toutesles loges sontégalemenlmuUi-ovulées. plusieurs de leurs ovules sont- fertiles. Style simple, tantôt plus long et terminé par un stigmate indivis ou bilobé , tantôt très court avec 3-5 stigmates. Fruit indéhis- cent, charnu ou sec, à une au plusieurs lo- ges, mono ou polysperme, par suite des di- verses combinaisons d'avortement. Graine pendante , à test orustacé ou osseux, par- couru dans sa longueur par le raphé, tanttH en dedans, tantôt en dehors. Embryon dans Taxe d'un périsperme charnu, droit, à radi- cule supère et très longue, à cotylédons très courts et demi-cylindriques. Les plantes de cette famille sont des herbes ou des arbris- seaux quelquefois grimpants, qu'on rencon- tre pour la plupart dans les régions tempé- rées de l'hémisphère boréal, dont très peu croissent sous les tropiques ou dans l'autre hémisphère. Leurs feuilles sont opposées, simples, entières ou lobées, ou pinnatisé- quées, sans stipules; leurs fleurs sont tantôt solitaires sur des pédoncules axillaires ou terminaux, ou rapprochées, et même quelque- fois en partie soudées deux à deux , tantôt disposées en têtes, en épis ou en cymes ter- minales,dans lesquelles les pétales des fleurs extérieures avortées prennent quelquefois un grand développement ; les pédicelles sont souvent munies sous la fleur de deux brac- téoles opposées. Trib. 1. i.oMcÉRÉES. Corolle tubuleuse, ;i limbe régulier ou irrégulier. Style filiforme. Raphé tourné en dehors dans la graine. Genres: Liunœa, Gron. {Obolariu, Sieg.) CAP — Abelia, R. Br. — Sijmphoricarpus, Dill. [Symphoria, Pers. — Aniaanihus, \N.).—Ley- cesiria, Wall. — Diervilla, Tourn. {Wei/jela, Thanb. ) — Lonicera, Desf. [Caprifolium, Tourn. — Periclymenum, Tournef. — Cha- maecerasus , Tourn. — Ninlooa, Sweet. — isiAa.Adans.) — Trioneum, L. — Genre dou- teux : Gilij.spliyrum , Bung. Trib. 2; sambucées. Corolle régulière , en roue. 3 stigmates presque sessiles. Raphé tourné en dedans dans la graine. Genres: F'ibumum , L. {Opidus, Tourn. — Tinus, Tourn.) — Sambucus , Tourn. [Pliyteuma, Lour. )ion L.). Après ces genres on en cite deux trop im- parfaitement connus pour qu'ils puissent y être sûrement intercalés, le /^atoi vigilance et d'assiduité, dans l'espoir d'une nourriture abondante et facile. Stimulé par son appétit vorace, il ne craint pas de s'a- battre au milieu des villes et des basses-cours pour enlever de jeunes Poulets, ou ravir à l'habitant négligent le morceau de viande qu'il fait sécher au soleil. Mais, à part ces cas particuliers de rapine , les Caracaras rendent un vrai service aux habitants des •villes et des campagnes, en dévorant les ani- CAR maux morts et les immondices de toute es- pèce, comme les Cathartes, et souvent on les voit disputer avec acharnement à ces dégoû- tants rivaux la possession d'un lambeau de chair. » Les Caracaras sont certainement les plus familiers de tous les Falconidées, ce en quoi ils se rapprochent des Cathartes , et s'éloi- gnent de tous les autres Falconidées. A peine se dérangent-ils du passage du voyageur, et s'ils s'en croient trop près, ils s'en éloignent seulement de quelques pas, en marchant ou en sautant. Généralement querelleurs, ils se livrent entre eux des combats sanglants. Cependant, ils se réunissent par couples chaque soir , et passent ordinairement la nuit à côté de leur fidèle compagne sur les branches basses du vieil arbre qu'ils ont adopté. Dans les lieux où les arbres sont éloi- gnés, on voit le Caracara commun terminer sa chasse de la journée bien plus tôt qu'ail- leurs, un trajet de 5 à 6 lieues ne l'effrayant pas pour aller retrouver son gîte habituel , et il franchit cet espace en un instant.Dans les lieux où les arbres manquent, il choisit pour domicile le point le plus élevé des buissons, ou, à défaut de buissons, un tertre, mais cela très rarement. Ces détails regardent particu- lièrement le Caracara commun et le Chi- mango. La troisième espèce, le Chimachima, est moins sociable, et ne montre jamais quoique' ne craignant pas l'homme, cette extrême familiarité et cet esprit de rapine qui rassemble les deux autres espèces et les Cathartes. Il s'attache aux bêtes de somme que les bâts ont blessées, se pose et se cram- ponne avec tantde force surleursplaies qu'il déchire, qu'il ne reste à l'animal ainsi dévoré pour ainsi dire tout vivant, d'autre ressource que de se rouler à terre ou de se jeter dans un bois. Cette espèce, beaucoup moins com- mune que les autres, peut être considérée comme n'offrant pas plus d'un individu sur cent de l'espèce commune, et sur dix du Chimango. » Les Caracaras ont un vol qui les fait fa- cilement reconnaître de loin. Leurs ailes sont coupées carrément à l'extrémité; et, ou- vertes, elles présentent une forme oblongue d'égale largeur ou parallélipipède. Leur marche habituelle les distingue éminem- ment de tous les autres Falconidées. On les voit effectivement se promener à pas lents, CAR le corps horizontal comme nos Poules , et prolonger long-temps cet exercice. La nou- velle espèce même, notre Phalcobène mon- tagnard, ne se perche jamais sur les arbres, passe la journée à terre et la nuit sur les pointes de rochers et les pics les plus escar- pés voisins des habitations. » L'instinct de rapine qui caractérise le Ca- racara commun le porte à accompagner quel- quefois le chasseur sans qu'il s'en doute; et, dès que ce dernier a touché ou blessé un oi- seau , s'il n'est prompt à le ramasser , le Caracara lui enlève sa chasse avec une ef- fronterie sans exemple , quoique d'ailleurs il n'attaque jamais le plus petit oiseau vi- vant. Son cruel manège contre les Agneaux nouvellement nés est tellement redouté, que non seulement le berger ne perd pas un instant de vue sa brebis prêle à mettre bas, mais le Chien-berger qui, dans la province de Corrienlès, conduit, surveille et ramène seul un nombreux troupeau, n'en laisse jamais approcher impunément un Caracara. » Cetoiseau s'accouple toute l'année, comme les animaux domestiques, dont peut-être il a pris les mœurs. Cependant, il est à peu près certain qu'il ne fait qu'une ou deux couvées par an. Il place son nid sur les arbres les plus touffus et les jilus enlacés de lianes, ou dans les halliers à défaut de grands arbres. Il est composé, à l'extérieur, de branchages secs et épineux, et l'intérieur est quel- quefois tapissé de crins. Il y dépose deux œufs d'un rouge violet, couverts de taches plus foncées de la môme couleur. » ( Foyez d'Orb. Voyage euAm., Ois., pi. 1. f. 5.) Le Caracara semble réunir à lui seul tous les moyens de tyranniser ses semblables; car, se fiant sans doute à la force de son bec, non seulement on le voit s'attaquer tantôt aux siens et aux autres espèces de Caracaras, tantôt aux Cathartes, aux Mouettes, ou à tel autre oiseau qui le gêne ; mais s'il voit quel- qu'une de ces dernières avaler un bon mor- ceau, soudain il s'acharne à sa poursuite, la presse, la harcèle jusqu'à ce qu'il l'ait con- trainte à dégorger, pour s'en nourrir lui- même, cet aliment qu'il lui envie. Les Mouet- tes , peu belliqueuses , dégorgent prompte- ment , étant habituées à le faire à la mer quand elles sont poursuivies par les Ster- coraires et les Puffins ; mais les Cathartes osant quelquefois résister , et alors combat CAR 219 sanglant, où le Caracara remporte toujours la victoire qu'il doit à la supériorité deses armes. On compte cinq ou six espèces du genre Caracara ; car aux trois espèces dont nous venons de faire mention , et dont la plus commune est le Caracara de Marcgrave et d'Azara {Falco cheriway Jacq. , le Busard du Brésil de Brisson , Falco brasitiemis Gm., Polybonis vulgaris Vieil , Gai., pi. 7.), il faut ajouter le Caracara noir, Falco aierri- mits (Tem., pi. col. 37 et 342), véritable Ca- racara, dont Vieillot a fait, on ne sait pour- quoi, son genre lnh'm{Dapiriui>), et le Gym- nops fasciaiits de Spix, pi. 4. Qyant à la nou- velle espèce, habitante du sommet des An- des, etdécouverte par M. Aie. d'Orbigny , le Phalcobœnus montanus d'Orb. ( Voyage en Am., Ois., p. 51, pi. 2, f. 1, 2), soit qu'on adopte le genre ou qu'on n'en fasse qu'une simple sous-division, les caractères qui ledis- tinguent des autres Caracaras sont : Tarses emplumés sur un tiers de leur longueur, avec le reste réticulé ; doigts plus allongés, presque semblables à ceux des Gallinacés, et terminés par des ongles longs, déprimés, élargis, très peu arqués, et obtus ou forte- ment usés à la pointe ; et quant aux mœurs, des habitudes entièrement marcheuses et ru- picoles, ne se perchant jamais sur les ar- bres, mais seulement sur les rochers. Il est très douteux que le Caracara funè- bre de Temminck (p/. col., 192 et 224) ap- partienne à ce groupe. M. Lesson, dans son Traité, le place dans les Circaètes. Il habite, selon cet auteur , toutes les régions avan- cées du Sud, telles que les îles Malouines, la Terre-de-Feu , la N>ouveIIe-Zélande , la Terre de Diemen, et le sud de la Nouvelle- Hollande. (Lafr.) 'CARACARAS. ois.— C'est, dans le Traité de Lesson, la première tribu de la famille des Falconidées, renfermant les genres Iribin et Rancanca de Vieillot, et Caracara , Marcgr. Elle est synonyme des Caracarides de d'Orb. {Voy. en Am.), et des Polyboritm de Bona- parte et de G.-P». Gray {L. ofihe gen.}, que nous adoptons également. (Lafr.) CARACHERA, Forsk. bot. ph. — Syno- nyme de Lantana. (C. L.) CARACO, Pall. MAM. — Nom d'un esp. du g. Rat. CARACOLLE. bot. pu. — Synonyme de Caracalln. 220 CAR CARACOLLE. moll.— ^oy. carocolle. 'CARACTÈRES, zool., bot., min.— Foi/. MÉTHODES. CARADAMIXOPSIS. bot. ph. — Nom écrit ainsi par erreur, f^oyes cardaminopsis. 'CARADRIXA (nom d'un fleuve de l'Al- banie qui se jette dans l'Adriatique j en ita- lien, Drino-Negro). ins. — Genre de Lépi- doptères nocturnes, établi parOchsenheimer, aux dépens du grand genre Noctua de Fa- bricius, et adopté par tous les lépidoptéris- tes. Ce genre renferme une vingtaine d'es- pèces généralement de couleur grise, et dont plusieurs sont assez difficiles à distin- guer entre elles, tant elles sont peu caracté- risées ; mais ou les reconnaît toutes généri- quement à leur corselet lisse et subglobu- leux, à leur abdomen court et non crête et à leurs ailes supérieures, dont le bord termi- nal est arrondi. Leurs Chenilles sont cour- tes, ramassées, atténuées aux deux extrémi- tés , souvent rugueuses et couvertes de points inégaux ou saillants, donnant chacun naissance à un poil rude et le plus sou- vent recourbé. Elles se nourrissent de plan- tes basses, sous lesquelles elles se cachent pendant le jour. Nous citerons comme type du genre la Caradrina respersa Treits. , qui se trouve principalement dans le centre de la France, et qui paraît en juillet. Elle est figurée et décrite , ainsi que toutes les au- tres, dans notre //Jstojre des Lépidoptères de France. (D.) *CARADRI!VIDES. Caradrinides. ins. — Nom d'une tribu de Lépidoptères nocturnes établie par M. Boisduval {Gênera et index methodicus Euvopœorum Lepidopteronim), et qui se compose des genres Simyra, Cara- drina et Hydrilla. (D.) "CARAGA\A(nom vemaculaire). bot. pn. —Ce genre, de la famille des Papilionacées, tribu des Lotées-Galégées , établi par La- marck {Dici., I, G15, t. 607, fig. 12, col. 3), aux dépens d'une partie des Robinia de Linné (2"= sect.), renferme environ 20 espè- ces propres à l'Asie médiane , et presque toutes cultivées dans les jardins d'Europe comme plantes d'ornements. Ce sont des ar- bres ou des arbrisseaux, à feuilles abrupti- pinnées, multijuguées; à folioles raucronées, dont le pétiole séteux ou spinescent au som- met j stipules souvent également spines- centesj à fleurs jaunes ou très rarement CAR blanches , dont l'étendard est souvent de couleur différente, portées surdes pédicelles axillaires , uniflores et souvent fascicules. Le principal caractère dislinctif de ce genre est devoir le calice 5-fide, le légume cylin- drique, les graines globuleuses, et le pétiole spineux au sommet. (C. L.) CARAGUATA ( nom vernaculaire. ) bot. PH. — Genre de la famille des Broméliacées, formé par le père Plumier ( Gen., 10 ) , très voisin du Tillandsia, et sur l'adoption du- quel les auteurs modernes ne sont pas d'ac- cord, par celte raison principale que les 3 ou 4 espèces qui le composent sont assez peu connues. On sait qu'en général la fa- mille des Broméliacées attend une révision aussi sévère que rati« nnelle. ( C. L.) CARAIPA (nomvetnaculaire). bot.ph. — Genre de la famille des Ternstrœmiacées , tribu des Laplacéées , formé par Aublet [Guyan. , I, 561, t. 223-224), et renfermant une douzaine d'espèces environ. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux propres à l'Amé- rique tropicale (celles de l'Inde et d'Afrique font désormais partie du genre Xylocarpus), à feuilles alternes , ou très rarement oppo- sées, courtement pétiolées, penninerves, très entières, sans stipules; à fleurs disposées en grappes axillaires , plus courtes que les feuilles , dont les pédicelles inférieurs op- posés , les supérieurs épais , articulés à la base. Par son port et la disposition de ses étamines (8-10 fiïaments soudés en un tube denté au sommet et anthérifère à la gorge), ce genre appartiendrait aux Méliacées, parmi lesquelles le rangent plusieurs auteurs; tan- dis que son fruit ( drupe sec ) et surtout ses graines ex-albumineuses le rapprochent , au sentiment de De Candolle , des Guttifères , auxquelles le réunit Endlicber. (C. L.) *CARALLIA. BOT. ph. — Genre de la fa- mille des Rhizophoracées, formé par Rox- burgh(p/.CoTO7n.,III,8, t. 2 il), et renfermant 5 ou 6 espèces propres à l'Asie tropicale et aux îles adjacentes. Ce sont des arbrisseaux toujours verts, glabres, à feuilles opposées, rigides, luisantes en dessus, dentées; à pé- doncules axillaires, épais, courts, raides, doublement bifides ou trifides, pluriflores. On cultive dans les serres , en Europe, le C. lacida des Indes orientales. A ce genre en ont été réunis plusieurs autres, placés auparavant, mais avec doute, par leurs au- CAR leurs, dans des familles différenleSi tels sont le Baraldeia de Dupetit-Thouars (Rutacées), le BarraiiUia , du même ; le Diaioma de Loureiro ( in partem , Myrtacées ) , etc. (C. L.) "CARALLUMA (nom vernaculaire). bot. PH.— Genre de la famille des Asclépiadacées, tribu des Stapéliées, établi par Robert Brown (Mem. fVern., soc, I, 23) pour quelques plantes de l'Inde, quelquefois épiphytes, à liges ramiOées, charnues, télragones, dres- sées ou divariquées, subramiflées,aphylles, ou portant sur les angles à chaque dent , lorsque les rameaux sont jeunes, une petite squame lancéolée, foliacée, caduque; à fleurs solitaires,axillaires au sommet des rameaux, petites , mais d'une forme singulière et élé- gante ; à périanthe rotacé , profondément b^de dont les lacinies étalées ou dressées. L'une des espèces les plus jolies (le C. fim- è?ia«a Wall.), cultivée depuis long-temps dans nos serres, porte des fleurs renversées en forme de clochettes chinoises, et dont le pé- rianthe, d'un blanc jaunâtre, est en dedans élégamment strié de raies pourpres trans- versales; les lacinies en sont filiformes, li- gulées en dehors, d'un pourpre brun, et sont bordées de longs poils qu'agite sans cesse le moindre venL (C. L.) CARAMBOLE, bot. ph. — Nom du fruit du Carambolier. CARAMBOLIER. Averrhoa (Averrhoës , célèbre médecin arabe), bot. ph. — Genre de la famille des Oxalidacées, formé par Linné (Gen., 576), et ne renfermant encore que deux espèces, les A. Bilimbi Rh. et Carambola L. , toutes deux types des deux sous-genres de ce nom, et qui, lorsqu'elles seront mieux connues , formeront peut-être deux genres distincts dans cette petite fa- mille. La place de ce genre dans le système a été et est encore assez contestée. Les uns le placent parmi les Rhamnées, les autres parmi les Térébinthacées, etc., et nous avons suivi le sentiment le plus général en les réunissant aux Oxalidacées. Ce sont de petits arbres de l'Inde, à feuilles alternes, impari- pennées, non stipulées, dont les folioles al- ternes, subsessiles, mullipennées, ovales, lancéolées, très entières ; à fleurs peu re- marquables, disposées en grappes panicu- lées, terminales. Le fruit est une petite baie scide. (C. L.3 CAR 22Î CARAMOTE. crust. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Pénée. C'ARAADAS. bot. ph. — Nom d'une es- pèce du genre Carissa. CARAIVDIER. Caranda ( nom vernacu- laire). bot. ph. — Petit palmier de l'ile de Ceylan , dont Gaertner, sous le nom de C. pedunculata , a seulement fait connaître le fruit , et qui ne paraît pas avoir été depuis examiné par d'autres botanistes. (C. L.) CARANGA, Wahl. (nom vernaculaire). bot. ph. — ployez curanga. (C. L.) CARAIVGUE. poiss, — Ployez caranx. 'CARAIMISTES (xapocvicrTv,',-, capital ). ins, — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Brachélytres, tribu des Staphyli- nides , établi par M. Erichson {Monographie, pag. 923 ). Ce genre , placé par l'auteur en- tre les g. Palœslrinus et Slaphyiinus, est fondé sur une seule espèce du Bengale, nommée par lui C. JVesiermanni. Sa lon- gueur est de 7 lig. 1/2. Elle est noire , avec la tête, le corselet et les élytres d'un bleu obscur; l'abdomen ferrugineux à son extré- mité et marqué sur le dos d'une tache noire, tomenteuse; les pattes de couleur châtain. (D.) XARAMSTES (xapaviar/)'ç , capital) . INS. — Genre de Coléoptères télramères, famille des Curculionides-Orlhocères , division des Anthribides, établi par Schoenherr (t. V, pag. 270 ) , et auquel il rapporte deux espè- ces qu'il nomme , l'une C. lineaius et l'au- tre C. languidus ; la première de Madagascar; la seconde de cette île et de celle de Bour bon. Ce genre, suivant l'auteur, a presque !e faciès desCistèles. ( D. ) CARAI\X. POISS, — Genre de Poissons de la famille des Scombéroides, caractérisé par deux dorsales avec une épine cou- chée en avant de la première; par deux épi- nes libres au-devant de l'anale. Le corps est couvert de petites écailles , excepté le long de la ligne latérale, où elles s'élèvent en crête osseuse denticulée, plus ou moins forte. La caudale est grande et fourchue. Ils n'ont rien du corselet des Thons, mais sou- vent, après la dorsale et l'anale, on trouve de fausses pinnules. Ce genre ainsi caracté- risé ne correspond plus aux Caranx de Lacé- pède, qui avait emprunté le genre do Com- merson. Cet habile zoologiste avait très pro- bahloment tiré ce nom du mol de Carangue, 222 CAR sous lequel les marins français, espagnols et portugais, désignent aux Antilles ou aux Indes les grandes espèces de Caranx à tête élevée et tranchante, et il est probable que ce nom est une corruption du mot Acarau- na, qui désigne génériquement,sur les côtes du Brésil, les Poissons à corps élevé. Cette étymologic est plus vraisemblable que celle donnée par Commerson lui-même, qui vou- lait faire croire qu'il avait formé le mot de Caranx du grec xapa (tête), à cause de la grosseur de la tête de ces Poissons. Il n'est pas vrai qu'elle soit plus grosse que celle de la plupart des autres Poissons , et il y en a beaucoup qui l'ont plus grosse. Le genre des Caranx est un des plus nom- breux en espèces. Les unes ont le corps al- longé, oblong, la tête peu convexe, la ligne latérale couverte de lames hautes et armées de pointes sur toute la longueur. On peut leur donner le nom de Saurels .- c'est la dénomination de l'espèce commune sur nos côtes. Une seconde division pourrait com- prendre les espèces à corps allongé comme les Saurels, mais dont la ligne latérale n'a de boucliers que sur la moitié postérieure du corps. Nous avons nommé ces espèces plus spécialement CaroHjc; et, dans une troi- sième subdivision à tête haute et comprimée, à profil tranchant, avec la ligne latérale des Caranx, on réunirait les espèces auxquelles on appliquerait alors le nom de Carangues. Ces différences sont trop légères, et les grou- pes se fondent entre eux par des nuances trop insensibles, pour éleverces subdivisions à la hauteur d'une coupe générique. Mais elles sont commodes pour déterminer le grand nombre d'espèces de ce genre. On trouve aussi quelques variations dans la dentition de ces Poissons; mais les caractè- res que nous pouvons en tirer ne sont pas assez constants pour en faire autre chose que des sous-divisions nouvelles dans les groupes secondaires du genre Caranx. L'es- pèce ordinaire de Caranx, abondante sur toutes les côtes d'Europe, se nomme Saurel sur celles de Picardie et de Normandie. C'est Tin mauvais poisson huileux qui a la forme du Maquereau , ce qui le fait aussi appeler Maquereau bâtard. Il en existe de nombreu- ses variétés, et qui présentent entre elles de telles différences dans le nombre des bou- cliers de la ligne latérale, et dans les rap- CAR ports de longueur des deux parties de la courbure de cette même ligne, qu'on serait tenté d'en faire des espèces distinctes ; car les boucliers de la ligne latérale varient de 70 à 99, c'est-à-dire d'un tiers en nombre. Non seulement l'espèce s'observe en Eu- rope, mais nous en avons reçu soit du cap de Bonne-Espérance, soit des mers australes de l'Amérique du Sud, jusqu'à Chiloë, qui ne nous paraissent pas différer spécifique- ment de celle d'Europe ; et , comme nous en avons aussi des variétés très voisines de la Nouvelle-Hollande, d'Amboine, de la Nou- velle-Zélande, du Japon, nous devons re- garder le Saurel comme étant du nombre des Poissons qu'on peut appeler cosmopoli- tes. Quelques Caranx étrangers, surtout ceux des Antilles, ont non seulement un goût peu agréable, mais encore leur chair devient vénéneuse. Les personnes qui en ont mangé éprouvent des nausées, des éruptions cuta- nées , des vomissements, qui déterminent quelquefois des espèces d'empoisonnements assez graves. Il faut donc, dans les pays étrangers , ne prendre de ces Poissons qu'avec beaucoup de précautions. (Val.) CARAIWOMORE. poiss. — Genre peu naturel établi par Lacépède pour des Scom- béroides distribués par Cuvier dans les gen- res Coryphène, Centronote et Cichle. CARAPA. BOT. PU. — Genre de Méliacées établi par Aublet d'après un arbre de la Guiane, où il porte vulgairement ce nom. Ses caractères sont les suivants : Calice à 4-5 folioles écailleuscs , imbriquées. Autant de pétales alternes , libres , réfléchis, obtus. Étamines en nombre double, à filets soudés complètement en un tube terminé par '8-10 crénelures entières , portant en dedans au- tant d'anthères incluses, alternant avec les crénelures, épaisses, introrses, attachées par le bas de leur dos. Style court, épais ; stig- mate en forme de chapeau, convexe. Ovaire porté sur un disque concave qui le déborde , à 5 côtes et à 5 loges, dont chacune renferme 4 ovules insérés sur deux rangs à l'angle in- terne, l'un au-dessus de l'autre. Fruit globu- leux , à péricarpe épais , se séparant en 4 valves opposées aux cloisons, qui, amincies en membrane, finissent par disparaître plus ou moins complètement; de sorte qu'une seule loge semble renfermer les graines, au nombre de 6-12. attachées à l'axe central qui CAR persiste , ascendantes , convexes en dehors , anguleuses en dedans, de forme irrégulière, grosses et revêtues d'un tégument épais et spongieux. Embryon antitrope , à radicule courte et dorsale, à cotylédonsépais, inégaux, soudés en un seul corps, situés l'un au-des- sus de l'autre. Outre l'espèce de la Guiane , on en trouve une au Sénégal et en Guinée où elle porte vulgairement le nom de Tou- louma, et qui a les plus grands rapports avec la première. Toutes deux sont de grands ar- bres à feuilles pennées avec ou sans impaire, à longues panicules terminales. L'amande contient une huile amère dont les Galibis se frottent le corps pour éviter la piqûre des In- sectes. (Ad. J.) CARAPACE. Testa. zooL.— C'est le nom des appareils plus ou moins semblables à des boucliers , qui protègent extérieurement le corps de certains animaux ou quelques unes de leurs parties. Il y a des Mammifères qui sont pourvus d'une carapace ; exemple : les Tatous. Les Chéloniens ont aussi un mode de protection analogue ; mais leur carapace n'est pas four- nie par les mêmes organes que celle des Qua- drupèdes dont il vient d'être question. Beau- coup de Poissons (des Silures , les Coffres, les Pégases, etc. ) ont de même des carapa- ces partielles ou même générales, et l'on dit qu'ils sont cataphractés. Une carapace existe aussi chez beaucoup d'Entomozoaires, et la pièce solide qui recouvre îe dos et la tête des Crustacés reçoit également ce nom. Il est en- fin des Infusoires et une foule d'autres animaux inférieurs auxquels on connaît aussi un appareil protecteur plus ou moins analogue, tantôt siliceux, tantôt calcaire. Mais il est plus convenable de parler de ces différentes sortes de carapaces à propos des genres qui en sont pourvus. C'est aussi ce que nous croyons devoir faire pour celles des animaux supérieurs. (P. G.) CARAPAT. BOT. PH. — Synonyme de Ri- cin. Ce nom est quelquefois aussi donné à l'huile qu'on tire de cette graine. CARAPÉ. OIS. — Nom d'une espèce du genre Nothure, Nolhura nana. CARAPICHEA (nom vernaculaire ). BOT. PH. — Genre de la famille des Rubia- eées, tribu des Psychotriées-Céphal idées, formé par Aublet(Gu!/ûn. I. 167, tom. 68), et différant fort peu du CepAac/isde Swartz,au- CAR 22- quel il vaudrait peut-être mieux le réunir. Quoi qu'il en soit, à l'exemple de De Candollc et d'Endlicher, nous en traiterons ici séparé- ment. Il ne contient guère que deux espè- ces , les C.Aubhtii DC. (C. guianensis Aubl.) et Pairisii DC. Ce sont des arbrisseaux glabres , à ramules un peu noueuses ( la fi- gure d'Aublet ne représente rien de tel ) ; à feuilles pétiolées, ovales, acuminées, accom- pagnées de stipules géminées , soudées à la base et biglandulifères ; à fleurs blanches, très petites, rassemblées en un capitule cour- tement pédoncule , naissant des aisselles foliaires supérieures et ceint de quatre bractées aiguës, dont 2 ovales-lancéolées, longuement développées ( fn C. Aubleiii, ex fig. Aubl. ). (CL.) CARATAS ou CARATHAS. bot. ph. — Voyez KARATAS. CARAVELLE, moll. — Nom vulgaire du Physalis pelagica. CARAYA , Azar. mam. — Nom de pays d'uneesp. du g, Alouate. CARBE]\I, Adans. bot. ph. — Synonyme de Cnictis, y aiW. CARBO. OIS. — Nom spécifique du Cor- moran dans Linné, et devenu aujourd'hui nom générique, /^oi/ez cormoran. (Lafr.) CAR£OCÉRI!VE, Beud. ( de carbo et de cerium). min. — Syn. de Carbonate de Ce- rium. Voyez carbonates. (Del.) •CARBONARIA. bot. ph. — Synonyme de Monimia. CARBONATES {carbo, charbon), min. —Ordre ou grand genre chimique de la mi- néralogie , l'un des plus naturels des classi- fications modernes. Les substances qui font partie de ce groupe ont pour caractère com- mun d'être solubles dans les acides , les unes à froid , les autres à chaud , et de dégager alors avec effervescence un gaz incolore et inodore, qui est de l'acide carbonique. Tous les Carbonates connus jusqu'à présent sont solides, ont une dureté inférieure à 5, et des formes cristallines qui se rapportent seule- ment aux trois systèmes rhomboédrique , rhombique et klinorhombique. Comme ce groupe Carbonates est l'une des divisions les plus importantes de la méthode que nous avons adoptée , en même temps que l'une de celles qui s'offrent les premiè- res dans l'ordre alphabétique, nous croyons devoir indiquer ici en peu de mots les règles T2lx CAR de classification que nous nous proposons de suivre . et qu'on trouvera , du reste , expo- sées au mot MÉTHODE , avec tout le soin et tous les développements que comporte l'im- portance du sujet. Le point de départ de notre classification est le principe de spécification posé par Haûy, et que nous regardons comme incon- testablement acquis à la science. Ce prin- cipe est que l'identité d'espèce consiste dans l'existence simultanée d'une même compo- sition et d'une forme moléculaire identique. Il suit de là que l'espèce minérale a deux types ou deux caractères fondamentaux d'é- gale valeur, dont l'un est la forme de la mo- lécule, ou, ce qui revient au même, la forme cristalline, et l'autre est la composition chi- mique, telle que la donne l'analyse. Cela étant, il est manifeste que les divisions su- périeures de la méthode, si elles sont ration- nellement établies, peuvent et doivent offrir trois sortes de genres ou de groupes de degrés différents, pour lesquels on descendra pro- gressivement de la classe jusqu'à l'espèce : l'un, purement chimique, basé sur une cer- taine ressemblance générale de composition, comme celle qu'indiquent les expressions de Carbonates, de Sulfates, de Sulfures, etc.; un autre , purement cristallographique, et à l'exemple du précédent, fondé sur une cer- taine ressemblance générale de cristallisa- tion, comme celle qui résulte de l'analogie du système cristallin , et que rappellent les dénominations reçues d'espèces Cubiques, Jihomboédriques , Rhombiques , Klinorhom- biques, etc.; un 3e enfin, plus rapproché de l'espèce et beaucoup plus naturel, fondé sur l'analogie des types chimiques et des types cristallins tout à la fois : ce dernier groupe , qu'on pourrait appeler physico-chimique , est le g. minéralogique proprement dit, ré- sultant du rapport que Mitscherlich nous a fait connaître sous le nom d'Isomorphisme. Au-delà, il n'y a plus que des espèces, c'est- à-dire des réunions de corps , offrant une ressemblance ou identité complète des in- dividus , relativement au type chimique, à la forme cristalline, et par suite aux prin- cipaux caractères physiques , tels que la densité, la dureté, la couleur, etc. Une Méthode rationnelle nous paraît de- voir offrir toutes les divisions que nous in- diquons ici, et qui sont de nature à pouvoir CAR se coordonner entre elles. Mais coranae»t éta- blir leur subordination? Lequel des deux caractères, le chimique et le cristallographi- que, devra le céder à l'autre ? Nous expo- serons ailleurs les raisons qui , selon nous, doivent faire accorder la prééminence au ca- ractère chimique; et, par conséquent, c'est le grand genre chimique que nous subdivi- serons en genres cristallograpbiques, les- quels à leur tour se partageront en g. pro- prement dits ou groupes d'espèces isomor phes. Mais, afin de distinguer entre eux ces divers genres par des dénominations diffé- rentes , nous assignerons aux premiers les noms d'Ordre et de Tribu , déjà consacrés dans d'autres parties de l'histoire naturelle. Cela posé, l'ordre des Carbonates se parta- gera, d'après les systèmes cristallins dont ses espèces ont offert des exemples, en trois tri- bus seulement : la tribu des Carbonates Rhomboédriques, celle des Carbonates Rhom- biques, et celle des Carbonates Klinorhombi' ques. Mais la détermination du caractère chi- mique pouvant,dans quelques espèces,devan- cer celle du caractère cristallographique, il y a lieu d'établir à la fin de chaque ordre un ap- pendice particulier, où l'on groupera les espè- ces dont la composition générale est connue, mais dont la forme cristalline n'est pas en- core suffisamment déterminée ; ou, ce qui est la même chose, de former de ces espèces une sorte de tribu surnuméraire et provisoire , sous le nom de Substances adélomorphes , tribu qui , par sa nature , devra nécessaire- ment changer au fur et à mesure des progrès qui s'accompliront dans cette partie de la science. — Arrivons maintenant à la descrip- tion de l'ordre des Carbonates, et de ses di- verses subdivisions, établies selon les règles précédentes. ORDRE DES CARBONATES. Première tribu. — Rhomboédriques. 1="^ Genre Cr. — Clivable parallèlement aux faces d'un rhomboèdre de 104° 50' 107° 40'. 1" espèce. Calcaire ( ou Carbonate de chaux, Kalkspath). — L'une des substances le plus abondamment répandues dans la na- ture; facile à reconnaître par la propriété qu'elle a de faire une vive effervescence dans les acides , de se réduire en chaux vive par la calcination , et de se laisser rayer profon- CAR dément par une pointe de fer. Caract. spécif.: CCa — clivages parallèles aux faces d'un rhomboèdre de 105° 6'. Densité =2,5 ; dureté =3. Éclat vitreux, transparent, sanscouleur; possédant la double réfraction à un haut de- gré, et en montrant les effets à travers des faces parallèles. — Son analyse a donné : Acide 43,71 Base 56,29 Les formes cristallines du Calcaire sont extrêmement nombreuses. On a observé et calculé les faces d'une douzaine de rhom- boèdres différents, d'autant de scalénoèdres, de plusieurs dirhomboèdres, et des deux prismes hexagonaux. Toutes ces formes, par leurs combinaisons, produisent des variétés, dont le nombre s'élève à plusieurs centai- nes. Celles qu'on rencontre le plus souvent sont : le rhomboèdre aigu de 78» 51' {Inverse de Haûy); le rhomboèdre obtus de 134° 67' {Equiaxe, H.) ; le scalénoèdre de 104° 38' et ï44o 24' {Méiastatique,H.). Plusieurs de ces variétés montrent une grande tendance à produire des groupements réguliers par transposition, hémitropie, etc. Le nombre des variétés de formes acci- dentelles et de structure est aussi très con- sidérable. Parmi les premières, on distingue le Calcaire en Sialaciiies (voyez ce mot). On y rapporte les Stalagmites, qui sont des mas- ses mamelonnées , stratiformes , composées de couches ondulées, et dont la couleur varie entre le blanc jaunâtre, le jaune de cire ou de miel, et le brun rougeâtre. C'est celte va- riété qui fournit l'Albâtre calcaire ou Albâ- tre oriental, qu'il ne faut pas confondre avec celui qu'on prend si souvent pour terme de comparaison , lorsqu'on veut désigner la blancheur; ce dernier est un Albâtre gyp- seux ( voyez albâtre). — Nous citerons en- core les Pisoliihes, ou Dragées de Tivoli, en globules de la grosseur d'un pois ou d'une amande, composés ordinairement de cou- ches concentriques avec un petit grain de matière étrangère pour noyau central ; les Incrmiuiiom calcaires, elles Tiavenins pro- duits par les sources incrustantes ( voyez tNCRUSTATio.Ns) ; le Calcaire pseudomorphi- que en coquilles, madrépores, etc. Parmi les variétés de structure ou en mas- ses amorphes, on distingue : le C. laminaire limpide, dit Spath d'Islande, parce que T. ]II. CAR 225 le plus beau qu'on connaisse provient de cette île : c'est celui que recherchent les physiciens pour les expériences relatives à la double réfraction et à la polarisation de la lumière; —le C. fibreux, à fibres droites et soyeuses, variété assez rare, qu'on tra- vaille en Angleterre pour en faire des bijoux: de forme arrondie; — le C lamellaire ou sac charoïde, à cassure brillante , grenue ou fi- nement lamellaire : c'est à cette variété que se rapportent le Marbre statuaire des anciens, dit de Paros, et le marbre statuaire des modernes , dit de Carrare. Ce dernier a le grain semblable à celui du sucre; il se tire des carrières de Carrara, sur la côte de Gênes. Il en existe aussi en France dans les Pyrénées. Ces marbres saccharoides appar- tiennent aux terrains des Schistes cristallins, anciennement nommés terrains -primitifs; — le Calcaire compacte , sublamellaire , à pâte mêlée de fragments d'Encrinites ;— le C. com- pacte, à grain fin et à cassure terne, diver- sement coloré par des mélanges mécaniques : c'est celui dont on fait l'emploi le plus habi- tuel, sous le nom de Marbres [voyez ce mot). Les marbres veinés et colorés appar- tiennent en général à la série des terrains de transition , ou aux plus anciens terrains de sédiment connus ; — le C compacte lithogra- phique, de couleur jaunâtre, à grain serré, el à cassure lisse, susceptible de poli, et pou- vant se laisser légèrement imbiber d'eau. On l'emploie dans la lithographie, nouvel art qui consiste à remplacer les planches de cuivre dont se servent les graveurs, par des pierres polies sur lesquelles on dessine avec un crayon gras. Les meilleures pierres litho- graphiques sont celles de Pappenheim, en Bavière; mais on en trouve d'assez bonnes en France, particulièrement à Chàteauroux (Indre), à Belley (Ain), etc.; —le C. oulithi- qne , en grandes masses composées de glo- bules, assez gros communément, et quel- quefois très fins , et qu'on a comparés à des œufs de Poissons. Les Calcaires lithogra- phiques et oolilhiques sont communs dans les terrains secondaires moyens, surtout dans l'étage des terrains jurassiques ; — le C. cruyeux OU la Craie , quelquefois sa- blonneuse et grisâtre, souvent blanche et très friable, laissant des traces de son pas- sage sur les corps durs. Triturée et délayée avec de l'eau, elle fournil une pâte dont on 15 226 CAR fait le blanc d'Espagne. On l'emploie aussi pour la préparation de la Chaux maigre et de la Chaux hydraulique. Sa position géo- logique est bien déterminée : c'est elle qui forme la limite supérieure du sol secondaire; — le C. grossier , plus OU moins mélangé de sable ( la Pierre à chaux, et la Pierre à bâtir commune), d'un jaune ou d'un blanc sale, à grain grossier, et non susceptible de poli. Il est très abondant aux environs de Paris, où il se fait remarquer par la grande quantité de Coquilles marines qu'il renferme, et particulièrement par des espè- ces du g. Cérithe. Il forme la plus grande partie de l'étage inférieur des terrains ter- tiaires. On l'emploie principalement comme pierre de taille, mais il sert aussi à l'extrac- tion de la Chaux, avec la Craie, le Marbre et les autres variétés de Calcaires [voy. chaux); —le C. toi(mi?ieMa;,de couleur noire ou brune, répandant, lorsqu'on le chauffe, une odeur bitumineuse, et perdant, par l'action conti- nue du feu , sa couleur et son odeur ; — le C. fétide, exhalant, par la chaleur ou par le frottement, une odeur d'acide sulfurique ; —le C. quarizifère, des carrières de Grès de la forêt de Fontainebleau, et des environs de Nemours. Ce Calcaire a l'apparence d'un Grès, mais il fait une vive effervescence dans l'acide azotique. Il est souvent cristallisé avec beaucoup de netteté sous la forme delà variété en rhomboèdre aigu qu'Hauy a nom- mée inverse. La matière calcaire a entraîné mécaniquement et retenudanssa masse des particules siliceuses, qui n'ont point gêné sa cristallisation ; et, parce que ces cristaux ont extérieurement l'aspect du Grès , on leur donnait autrefois le nom fort impropre de Grès cristallisé de Fontainebleau. On trouve aussi la même variété en concrétions mame- lonnées et en masses amorphes. Parmi les variétés de mélange, on distingue : le C. siliceux, à texture compacte et à grain variable, ordinairement fin, plus dur que le Calcaire commun, et laissant un résidu de silice par la dissolution dans l'acide ni- trique; comme le précédent , il est commun dans la partie inférieure des terrains pari- siens ; — le C. argileux ( 3Iarne calcaire ) , provenant du mélange ^u Calcaire avec l'Ar- gile, et qui se distingue par la propriété qu'il a d'être à la fois fusible , effervescent et d:ictile avec l'eau (voyez marnes). CAR Nous avons indiqué en peu de mots, dans ce qui précède, la position géologique des principales variétés de Calcaires que nous avons citées. De plus amples détails sur les gisements de celles qui forment des masses considérables à la surface du sol seront don- nés aux articles roches et terrains , aux- quels nous renvoyons. Nous ajouterons seu- lement quelques remarques au sujet des va- riétés qui ne se trouvent qu'accidentellement au milieu des grandes masses. Le Calcaire cristallisé se rencontre principalement dans les gîtes métallifères ; c'est du Harz dans le nord de l'Allemagne , du Derbyshire et du Cumberland en Angleterre, que proviennent la plus grande partie des beaux groupes qui ornent les collections minéralogiques ; les fissures des diverses roches et les petites ca- vités qu'elles offrent çà et là en sont fré- quemment tapissées. Les Stalactites garnis- sent l'intérieur des cavernes ou grottes des pays calcaires. 2' espèce. Dolomie (Carbonate de Chaux et de Magnésie , Ritterspath , Calcaire lent , Spath perlé).— Ce minéral a de grandes analo- gies avec l'espèce précédente ; son caractère distinclif le plus apparent est son éclat légè- rement nacré , joint à la lenteur de l'effer- vescence qu'il produit avec l'acide azotique. La solution chauffée donne d'abord un pré- cipité abondant par l'oxalate d'ammoniaque ; puis, en refroidissant, elle se troue de nou- veau, et donne encore un précipité. Caractères spécifiques : CCa -f CMg ; — clivable parallèlement aux faces d'un rhom- boèdre de 1060 15'. Densité = 2,8; dureté= 3,5. Éclat vitreux tirant sur le nacré. Ana- lyse : Acide carbonique 47 Chaux 3i Magnésie 22 Celte substance se trouve assez fréquem- ment en cristaux rhomboédriques assez sim- ples , quelquefois groupés deux à deux par pénétration , et le plus souvent réunis en druses blancs à l'état de pureté , mais pré- sentant fréquemment des teintes jaunes ou vertes , rouges ou brunes, lorsque cette sub- stance se mélange avec les Carbonates deFer et de Manganèse. Elle offre aussi" quelques variétés globulaires ou mamelonnées; et, à l'é- tat lamellaire, grenu ou compacte, elle con- CAR stiiue des couches ou de grandes masses irrégulières {voyez uolomik). A l'étal cristal- lin, elle se trouve dans les gîtes métallifères, particulièrement au Mexique , dans les Alpes du Piémont, de la Savoie, du Saint- Gothard etduTyrol. On rapporte à cette espèce, comme varié- tés de mélange, la Miémiie, d'un jaune ver- dûtre, de Miemo en Toscane, la Tharan- dite,de Tharand en Saxe, et la plus grande partie des substances appelées Spaths schis- teux , Spaths perlés, Spaths brunissants, dont les cristaux rhomboédriques sont ordinai- rement contournés en forme de selle , et qu'Haûy rangeait dans un appendice à la suite de son espèce Chaux carbonatée , en leur donnant les épithètes de magnésifére et de ferro-magnésifère. La Konite de Retzius et le Gurhofîan de Karsten ne sont que des variétés compactes et presque pures de Dolomie. 3' espèce. Giobertite (Carbonate de Ma- gnésie, Magnésite en partie , Talkspath). — Caractères spécifiques : CMg; en poids. Acide carbonique , 51,7; Magnésie, 48,3. Clivable parallèlement aux faces d'un rhom- boèdre de 1 07" 25'. Densité = 3 ; dureté = 4,5 ; éclat vitreux. Soluble lentement à froid, et avec une faible effervescence dans l'acide azotique ; solution précipitant par la potasse , même après avoir été traitée par un sulfhy- drate ; ne précipitant pas par l'oxalate d'am- moniaque. La Giobertite se trouve disséminée en cristaux dans les roches magnésiennes , et en filons dans les roches serpentineuses, où elle accompagne fréquemment la Magnésite ou l'Hydrosilicate de Magnésie. Ses cristaux, quand ils sont purs, ce qui est rare, ressem- blent beaucoup à ceux de la Dolomie ; mais ils n'offrent point de courbure, comme il arrive souvent à ces derniers , et ne renferment point de Chaux. Le plus ordinairement ils contiennent quelques centièmes d'oxydule de Fer, qui leur donnent une teinte grise ou brunâtre, ce qui constitue la sous-espèce nommée Breunériie , dans laquelle l'angle du rhomboèdre a été trouvé de 107° 22' seu- lement. Enfin il s'y ajoute parfois une petite quantité de matière bitumineuse qui les co- lore en noir, comme on le voit dans les va- riétés du Salzbourg,improprement nommées, par Hauy, Chaux carbonatée ferrifère. Le CAR 227 Salzbourg, le Tyrol et la Slyrie sont les pays dans lesquels on la rencontre le plus com- munément. A Hrubschitz en Moravie, à Bal- dissero et Castellamonte dans le Piémont, on observe la Giobertite en masses compactes ou terreuses, au milieu des roches ophioli- thiques. 4* espèce. Plumbo-calcite. Selon Johnston, il existerait un Carbonate de Chaux et de Plomb , composé de 92,2 de Carbonate de Chaux et de 7,8 de Carbonate de Plomb, et isomorphe avec les espèces précédentes. Ce minéral, trouvé à Wanlockhead en Angle- terre , dans les haldes d'anciennes mines de Plomb , cristallise en rhomboèdre de 104" 53' ; les cristaux sont isolés ou réunis en druses, et le plus souvent à faces cour- bes; leur densité est de 2,0; leur dureté est un peu inférieure à celle du Calcaire. Ils fondent sur le charbon en émail blanc. 5= espèce. Mésitinite ( Mesitinspath de Breithaupt.Carbonate de Magnésieetde Fer). Cette substance, qui a beaucoup de ressem- blance avec la Sidérose lenticulaire, esta la Giobertite et à la Sidérose ce que la Dolomie est à la Giobertite et au Calcaire, c'est-à-dire une espèce intermédiaire, résultant du mé- lange des deux Carbonates en proportions atomiques égales. Elle est clivable parallèle- ment aux faces d'un rhomboèdre de 107° 14'. Sa formule de composition est Cfe X CMg. Densité=3,3 ; dareté=4; éclat vitreux ; cou- leur jaunâtre. On la trouve à Tïaverselle en Piémont, avec la Dolomie, le Cuir fossile et le Quartz hyalin. 6« espèce. Ankérite ou RoMWAND(Fer spathique blanc). Substance qu'on a confon- due, comme la précédente, avec la Sidérose lamellaire ou le Fer spathique. C'est encore une espèce mixte, composée de Carbonate de Chaux et de Fer, avec un peu de Carbonate de Magnésie et de Manganèse. Elle cristal- lise en rhomboèdre de 106'' 12'. Densité = 3; dureté=4. Couleur: le blanc grisâtre ou rou- geâtre. On la trouve en masses cristallines au Rathhausberg, près de Gastein, et en plu- sieurs points de la Styrie. 7' espèce. Sidérose (Carbonate de fer.Fer spathique et Fer Uthoide}, — Cfe; clivable en rhomboèdre de 107°. Densité = 3,9; dureté = 4. Couleur : le gris jaunâtre et le jaune isabelle , passant au brun rougeâtre et au brun noirâtre , les dernières nuances 228 CAR produites par l'altération de la substance, qui tend à se transformer en oxyde ou hy- drate de Fer. Cette substance est composée de Fer oxydulé 61,37, et d'acide carbonique 38,63. Calcinée au chalumeau , elle donne une matière noire ou rouge qui fond en glo- bule noir, attirable à l'aimant. La solu- tion, qui se fait lentement à froid , donne un précipité abondant par le cyanure fer- roso-potassique. Celte substance étant un des principaux minerais de fer , nous réser- vons les autres détails de son histoire pour l'article fer, où les différents minerais de ce métal seront décrits comparativement. On peut coasidérer comme une Sidérose manganésifère VOUgonspaih de Breitiiaupt, qui se rencontre à Ehrenfriedersdorf en Saxe. 8' espèce. DiALLOGiTE (Carbonate de Man- ganèse,Manganspath). — CMz;rhomboèdrede 106° 51'. — Densité — 3,5 ; dureté — 4,5. Couleur : le rouge de rose , brunissant à l'air. Donnant au chalumeau une fritte verte par la fusion avec la Soude. Composé de 62,25 d'oxyduledemanganèse,etde 37,75 d'acide carbonicfue {voy. makgakÈse). 9e esp. Smithsonite (Carbonate de Zinc , Galmey, Zinkspalh). — CZn; rhomboèdre de 107° 40'. — Densité =4,5 ; dureté = 5. Couleur : le blanc ou le jaunâtre. Donnant à la calcination une fumée blanche qui se dépose autour de la pièce d'essai. La solu- tion dans l'acide azotique, qui se fait avec une vive effervescence, donne, par l'ammo- niaque , un précipité qui se redissout par un excès de cet alcali. — La Smithsonite est composée d'oxyde de Zinc 04,55 , et d'acide carbonique 35,45. Voir, pour les autres dé- tails de son histoire, l'art, zixc. 2= tribu. — Rhombiques. Genre unique. C . — Forme primitive : prisme rhombique droit. 1" esp. Aragonite (Carbonate de Chaux prismatique).— CCa.— Ayant la même corn- position relative, et par conséquent donnant à l'analyse le même résultat que le Calcaire, mais différant de cette dernière espèce par l'ensemble de toutes ses propriétés physi- ques. L' Aragonite se clive difficilement pa- rallèlement aux pans et à la petite diagonale prisme d'un orthorhombique de 116° 16'. Sa densité est un peu plus considérable que celle CAR du Calcaire; elle est de 2,95 ; sa duret est de 3,5, en sorte qu'il raie le Carbonate de Chaux ordinaire. Il a la double réfraction à deux axes. Celte espèce est remarquable par la singu- larité de sa cristallisation, et surtout par les longues discussions qu'elle a fait naître en- ,tre les chimistes et les cristallographes. Les divergences d'opinions venaient de ce qu'on ne s'entendait pas sur la valeur des mots de composiiion chimique , et que les chimistes n'avaient point encore établi, entre la com- position relative et la composition absolue, une distinction bien importante, dont la réa- lité a été confirmée plus tard par l'admission du principe de l'isomérie. Aujourd'hui la cause de ces divergences a complètement disparu , et tout le monde serait bien près d'être d'accord si un autre malentendu , pro- duit par une application peu réfléchie du terme de dimorphe , n'était venu ranimer la controverse et obscurcir pour quelque temps encore une question des plus simples. On verra au mot DiMORpniSME ce que signifie réellement cette expression, dont on a beau- coup abusé. En ce moment nous nous bor- nerons à dire que , pour les chimistes qui prétendent attribuer au Dimorphisme la va-, leur d'un nouveau principe , le Calcaire et l'Aragonite sont l'un et l'autre du Carbonate de Chaux, c'est-à-dire une même espèce qui seulement se montre dimorphe ; tandis que, pour nous comme pour Hauy, le Calcaire est un Carbonate de Chaux et l'Aragonite en est un autre. Ces deux espèces de Carbonates sont des composés isomères, et leur hétéro- morphie est précisément la conséquence des modifications isomériques qui les distin- guent. Ces modiûcations résultent sans aucun doute des cirionstances différentes dans les- quelles se forment les deux Carbonates. On a reconnu par l'expérience que l'Aragonite se forme seulement par la voie humide. Elle ne peut subsister à une haute température; lorsqu'on la soumet à une chaleur rougfe faible, elle se désagrège, tombe en pous- sière , et passe à l'état de Calcaire spa- thique. Cette propriété de se déliter au feu et de lom*'er en poussière est un ca- ractère qui peut servir à la distinguer du Calcaire proprement dit. On sait, depuis les travaux de J. Hall, que ce dernier peut CAR se former à une haute température et sous une pression considérable ; mais il se pro- duit aussitôt une voie humide, à une basse température , et dans des conditions autres que celles qui déterminent la formation de l'Aragonite. Il faut avouer cependant qu'on observe quelquefois dans la nature, comme on peut aussi obtenir dans les opé- rations des laboratoires, un mélange des cristaux des deux espèces. Il est rare de rencontrer de l'Aragonite sous la forme de cristaux simples. Ce minéral a une singulière tendance à former des groupes composés de cristaux tellement as- sortis, que le tout présente l'aspect d'un prisme qui aurait été produit d'un seul jet. Ces groupes résultent de l'accolement de deux, trois ou un plus grand nombre de prismes rhomboidaux, dont les axes sont parallèles, et qui sont tantôt simples vers les bases et tantôt modifiés de diverses ma- nières. On rencontre aussi très communé- ment l'Aragonite en masses bacillaires ou fibreuses, dont les éléments sont droits ou rayonnes, et en groupements coralloides, dus à une multitude de petites aiguilles cristal- lines qui se groupent les unes sur les au- tres en se disposant obliquement autour d'un axe commun. Elles forment ainsi des branches cylindriques , qui se contournent «t se ramifient entre elles à la manière du Corail. Cette variété était connue des an- ciens sous le nom de Flos ferri, parce qu'ils la prenaient pour une sorte de végétation, et qu'elle se trouve habituellement dans les gîtes de minerais de Fer. L'Aragonite se rencontre principalement en cristaux implantés dans les fentes des dépôts serpentineux et basaltiques, et en cristaux disséminés dans les Argiles gyp- seuses des terrains salifères. Les lieux d'où proviennent les plus belles cristallisations sont Bilin en Bohème , Leogang /ians le Salzbourg, Bastène près de Dax, en France, et Molina en Aragon. C'est de ce dernier pays qu'a été tiré le nom d'Aragonite. 2' esp. WiTÉRiTE. (Carbonate de Baryte.)— CBa. Prisme rhombique de 11 S" 30'. — Cris- taux simples.etgroupes de cristauxanalogues à ceux de l'espèce précédente. Densité=4,2; dureté = .3,5. Éclat vitreux et un peu gras, sans couleur. Soluble lentement avec effer- vescence dans l'acide nitrique ; la solution CAR 229 précipite abondamment par l'acide sulfuri- que, quelque étendue qu'elle soil.Cclte sub- stance, assez rare, se trouve en cristaux im- plantés, en masses fibreuses, aciculaires ou compactes, striées et subfibreuses dans les filons, et particulièrement dans les mines de Plomb d'Angleterre. On la cite aussi dans quelques autres contrées. 3^ espèce. Strojitiajsite. (Carbonate de Strontiane.) — CSr. Prisme rhombique de 1 170 IG'. — ftlêmes habitudes de cristallisa- tion que les deux espèces précédentes. Densité = 3,7; dureté = 3,5. Eclat vitreux un peu gras, sans couleur; quelquefois cependant nuancé de jaune ou de verdâtre. Soluble avec effervescence dans l'acide nitrique; solution cessant de précipiter par l'acide sulfuriquc lorsqu'elle est très étendue. C'est encore une substance de filon qu'on a trouvée particulièrement à Stronthian en Ecosse, à Braunsdorf en Saxe, et à Leogang dans le Salzbourg. 4<- espèce. Céruse. (Carbonate de Plomb. Bleyspath.)— CPb, Prisme rhombique de 117" 14'. Même tendance aux groupements réguliers que dans l'Aragonite. Densité=C,7; dureté=3,5. Éclat gras ou adamantin dans les cristaux. Facilement réductible au cha- lumeau sur le charbon. — Solution nitri- que précipitant, sur un barreau de Zinc, des lamelles métalliques brillantes. Voyez, pour les autres détails de cette espèce importante, le mot PLOMB. 5= espèce. Junckérite. (Carbonate de Ter prismatique.) Cette espèce rare, découverte par M. Paillette dans la mine de Poullaouen en Bretagne, et décrite par M. Dufrénoy, se- rait, d'après ce minéralogiste, au Carbonate de Fer rhomboédrique ce que l'Aragonite est au Spath calcaire.Composition atomique: CFe— Prisme rhombique de 108° 26'. Cet angle a son correspondant dans les quatre espèces qui précèdent, et les variations qu'il éprouve dans la série sont très légères. Den- sité ^= 3,8 ; dureté = 4. — En très petits cris- taux octaédriques , à faces convexes , d'un gris jaunâtre. 3' tribu. — &LIN0KH0MBIQXJES. Nous n'indiquerons point ici les genres qui se confondent avec les espèces, le prin- cipe de l'isomorphisme n'ayant pas encore pu leur être appliqué. Une seule de ces es- 2S0 CAR pèces est anhydre ; toutes les autres sont hy- dratées. 1" espèce. Baryto-calcite. (Carbonal de Baryte et de Chaux.)— CBa + CCa. Comi osé de 65,9 de Carbonate de Baryte, et de 63,G de Carbonate de Chaux. Cristallisant en prismes obliques à base rhombe, très allon- gés, dont les pans font entre eux l'angle de 95°1 5', et dont la base est inclinée de 1 19" sur l'arête longitudinale obtuse. Densité = 3,6 ; dureté=4. Éclat vitreux, sans couleur. Cette substance n'a encore été trouvée qu'à Alston- Moor, dans le comté de Durham, en Angle- terre. 2* espèce. Natron. (Sous-carbonate de Sou- de hydraté.) — CNa -f- lOAq. Cristaux dé- rivant d'un prisme klinorhombique de 100° 19', dont la base est inclinée sur les pans. 3' espèce. Urao (Trôna, Sesqui-carbonate de Soude), dont la formule est : C^Na^ + 4Aq. Prisme klinorhombique de 47o 30', dont la base est inclinée aux pans de 105° 11'. 4* esp.GAY-LussiTE. (Carbonate de Soude etdeChaux hydratée.)— CNa -fCCa -t- 6Aq. Prisme klinorhombique de 111° 10'; base inclinée sur les pans de 96o 30'. Voyez, pour l'histoire chimique et géologique de ces trois espèces de Carbonates, le mot soudk. 6* espèce. Azurite (Carbonate bleu de Cuivre , Kupferlasur, W.)— C^Cu^Aq' ; en poids: Acide carbonique, 25,69; oxyde de Cuivre, 69,09 ; Eau, 5,22.— Forme fondaraan- tale: Prisme klinorhombique de 99° 32'; base inclinée sur les pans de 91° 47'. Densité=3,8 ; dureté = 3,5. Couleur : le bleu d'azur pas- sant au bleu-indigo. Donnant de l'eau par la calcination, et noircissant. Solution nitri- que précipitant du Cuivre sur une lame de Fer.— L' Azurite se présente presque toujours cristallisée , ou en sphéroïdes composés de cristaux groupés. On la trouve aussi à l'état terreux. L' Azurite est sujette à une altéra tion qui la fait passer au vert et la trans- forme dans l'espèce suivante. Voyez, pour plus de détails sur l'histoire minéralogique de ces deux espèces , le mot cuivre. 6* espèce. Malachite. (Carbonate vert de Cuivre.)— CCu'Aq'. En poids : Acids carboni- que, 20,00; oxyde de Cuivre, 7 1 ,82; Eau, 8,1 8. Forme primitive : Prisme klinorhombique de 103o 42' ; base inclinée sur les pans de 1 1 lo 48'. Densité r= 3,6 ; dureté = 2,5. Éclat ïoyeui. Couleur: le vert pré ou vert d'éme- CAR raude. — Il y a dans la Malachite plus d'eaa et moins d'acide carbonique que dans l'Aiu- rite. Le passage de l'Azurite à la Malachite ne peut donc s'expliquer que par une simple déperdition d'eau ; on s'en rend compte au contraire en admettant la substitution d'un nouvel atome d'Eau à un atom« d'Acide carbonique. Voyez cuivre. 4« tribu. — ADÉLOMORPHES. Celte division comprend quelques espèces douteuses ou incomplètement connues , dont nous nous bornerons à présenter ici une simple énumération : 1° La Mysorine. Carbonate de Cuivre brun et anhydre, auquel passe la Malachite par la perte de son eau ; 2o La Carbocérine. Carbonate de Cérium et de Lantane, terreux et grisâtre, qui se trouve en couche mince sur la Cérite de Bastnaës ; 3° Un Carbonate D'YTïRiA,qui accompa- gne, dit-on, la Gadolinite de Suède; 4° La BisMUTHiNE, ou Carbonate de Bis- muth , signalée récemment par M. Breit- haupt ; 6° Enfin, un Carbonate h'argent, espèce encore problématique , citée comme prove- nant de la mine de Wenceslas, près d'Alt- wolfach , dans le pays de Bade. (Delafossh.) Plusieurs carbonates récemment décou- verts semblent combler des lacunes, que la théorie faisait pressentir dans la série en quelque sorte nécessaire des espèces. Des con- sidérations savantes qu'a résumées l'article précédent, il résulte, comme on peut voir, que le rapport simple d'égalité entre le nom- bre des atomes de protoxydes métalliques ou terreux, et celui des atomes d'acide carbo- nique, fait de beaucoup de carbonates des sels de composition équivalente. Comme si les proportions des éléments avaient plus d'influence que leur nature chimique sur laconstitution du corps, elles entraînent avec elles cette analogie remarquable des formes que l'on appelle isomorphisme. Plusieurs de ces carbonates, il est vrai, ceux de chaux, par exemple, et de manganèse, ont chacun deux séries de formes qui obéissent à des lois de symétrie distinctes; à celles qui ré- gissent le système du rhomboèdre d'une pan, et d'autre part à celles qui régisseat le CAR système du prisme droit à base rhombe. Mais ces deux carbonates, que l'on peut appeler dimorphes, à cause de cette double forme, le sont de telle sorte que les formes de la série rhomboédrique, ou celles de la série rhombique de l'un, sont très-voisines par leurs dimensions relatives, leurs com- binaisons et leur allure, des formes que l'on retrouve dans les séries correspondantes de l'autre; ils sont, en un mot, isodimorphes. Le tableau synoptique suivant fera mieux ressortir ces connexions de la forme des sels et de l'équivalence de leurs principes con- stituants. CARBONATES ISOMORPHES. A. — Carbonates dimorphes. i° NATURE NOMS DES ESPÈCES DES BASES. RHOMBOÉDRIQUES. Chaux Calcaire. Chaux et baryte Calcaire barytifère. Chaux et strontiane . . . Strontianocalcite. Chaux et plomb Plumbocalcite. Manganèse Diallogite. 2° NOMS DES ESPÈCES NATURE RHOMBIQUES. DES BASES. Aragonite Chaux. Alstonite Chaux et baryte. Withérite Baryte. Strontianile Strontiane. Céruse Plomb. Manganocalcite Manganèse et chaux. B. — Carbonates que la nature n'a présentés jusqu'ici que sous une seule forme. NATURE NOMS DES ESPÈCES DES BASES. RHOMBOÉDRIQUES.; Magnésie Giobertite. Chaux et Magnésie. . . . Dolomie. Fer Sidérose. ZiHC. . . . • Calamine. Ainsi les deux groupes |parallèles de car- bonates présentent maintenant un assez grand nombre de termes correspondants, surtout si l'on admet qu'une espèce rhomboé- drique peut, ens'associant une espèce rhom- bique, non-seulement l'envelopper sous sa forme et lui faire revêtir son faciès, mais encore lui faire adopter sa structure. Les car- bonates de strontiane, de baryte et de plomb, rhombiques, lorsqu'ils sont seuls, prennent la forme du calcaire en s'unissant à lui. La tribu des carbonates rhombiques s'est enrichie de plusieurs associations de corps isomorphes. Elle a perdu pourtant le Junc- kérite, un de ses types simples, que l'obser- vation d'un triple clivage, sous l'angle de 107», observé par M. Breilhaupt, ne permet C\R 231 plus de distinguer des autres variétés de sidérose. Mais l'on connaît de nouvelles espèces produites par la réunion de carbo- nates rhombiques. Le nom d'alstonite est appliqué à des matières où les analyses de MM. Delesse, Hauer et Thomson ont montré la coexistence des carbonates de baryte et de chaux, dans les proportions tantôt de i, tantôt de 2 atomes de la seconde base, pour 1 atome de la première. Ce composé cris- tallise en pyramides hexagonales, où de Sénarmont a pu découvrir le groupement de 12 cristaux. La forme primitive qui carac- térise cette espèce est un prisme droit à base rhombe de 118", 50', dont les arêtes basiques sont aux arêtes latérales dans le rapport de 25 à 16. L'alslonite se rencontre à Alston (Cumberland) et à FallowQeld (Northumberland). Une espèce également nouvelle, appelée Manganocalcite, parait jouer vis-à-vis du carbonate de manganèse rhomboédrique le même rôle que l'aragonite vis-à-vis du cal- caire. Cette substance, que l'on trouve à Schemnitz (Hongrie), sous la forme de ro- gnons à surface rugueuse et de texture flbroradiée, possède généralement une con- leur rouge de chair, et se présente en prismes qui frappent tout d'abord les yeux par deux caractères : une section rhombique et un clivage parallèle à la fois à la petite diagonale et à l'axe de la hauteur. Cette sy- métrie et ce clivage ne laissent pas de doute sur ce fait que le manganocalcite est iso- morphe de l'aragonite. La composition chi- mique de cette espèce, qui consiste en car- bonate de manganèse, uni dans les propor- tions de 68 pour 100 à des carbonates de fer, de chaux et de magnésie, permet de la regarder sans hésitation comme une seconde forme du manganèse carbonate. On connaît maintenant plusieurs carbo- nates rhombiques hydratés. La thermo- natrite est un carbonate de soude à un seul atome d'eau, dont les cristaux ont la forme de tables rectangulaires, biselées sur les bords et clivables parallèlement à la petite diagonale du rhombe inscrit. Elle provient de l'efflorescence du natron ou carbonate de soude à 10 équivalents d'eau, dont elle est souvent accompagnée dans les steppes de l'Oural et les monts Altaï, dans le désert Macarius (Basse-Egypte), les lacs 232 CAR de Lagunilla (Nouvelle-Grenade), et dans les plaines de Debreczio {Hongrie}. La lanthaaite (carbonate de lantane), à trois atomes d'eau, cristallise, comme l'es- pèce précédente, en tables rectangulaires modiflées sur les arêtes de leurs bases, mais de couleur en général jaune ou rouge rosé. On ne l'a trouvée jusqu'ici qu'à Bastnaës, près de Riddarhytta (Suède), et à Beth- lehera (Pensylvanie). Au nombre des carbonates rhomboé- driques, on compte aussi maintenant un carbonate hydraté, la parisite, découverte par M. Paris dans les mines d'émeraude de Muzo, bourg de la Nouvelle-Grenade. La parisite, quoique très-rare, a un grand in- térêt, parce qu'elle renferme des oxydes de métaux aussi peu abondants que peu dissé- minés. C'est peut-être une combinaison complexe de carbonates de cérium, de di- dyme et de lanthane, avec du florure de calcium et un hydrate de cérium oxydulé. Toujours cristallisée en pyramides hexago- nales, dont les sommets sont généralement tronqués par des faces de clivage parallèles aux bases des prismes hexagonaux corres- pondants, cette substance est encore plus facile à reconnaître à son éclat nacré, à sa couleur jaunâtre, à la couleur brune qu'elle acquiert par la calcination, en perdant sous cette influence l'acide carbonique et l'eau qu'elle contient. Enfin, une espèce qui est aussi bien un chlorure qu'ua carbonate de plomb, la ké- rasine de Beudant, nommée phosgénite par Haidinger, constitue à elle seule la tribu des carbonates quadratiques. Incolore ou blanche, parfois jaunâtre ou verdâtre, cette matière, douée de l'éclat nacré qui caracté- rise les sels de plomb, est fusible au cha- lumeau en un globule jaune, opaque, dont la surface devient cristalline après refroi- dissement. Ses cristaux sont des prismes à base carrée, souvent très-nets, modifiés sur toutes leurs arêtes verticales ou horizon- tales, et clivables parallèlement à leurs bases. Aux carbonates adélomorphes on peut adjoindre des hydrocarbonates de chaux ou de magnésie, ou même de ces deux bases réunies, et surtout un hydrocarbonate de nickel, que sa couleur vert émeraude a fait nommer nickel-smaragd. CAR Les usages des carbonates sont très-variés dans les arts et dans l'industrie. Sansparler ici des carbonates métalliques, que l'on doit ranger parmi les meilleurs minerais des métaux correspondants, on peut rap- peler quel parti l'art de l'ornementation tire de la malachite. Ce sont principale- ment les difl'érentes variétés de calcaire qui se prêtent le mieux à des usages sans nombre, non-seulement aux besoins de la statuaire, de l'optique expérimentale, mais encore et surtout à ceux de l'architecture. On peut citer par exemple les calcaires de transition (marbres carbonifères, griotte ou marbre dévonien de la vallée de Campan) ; dans les terrains secondaires, les calcaires du Muschelkalk, ceux de la grande oolite, qui ont fourni de belles pierres de taille pour les églises de Normandie ; et, de l'autre côté de la Manche, pour l'église Saint-Paul de Londres; le calcaire de Purbeck, avec lequel ont été construites les églises go- thiques d'Angleterre; la craie Tufau de Tourainc; dans les terrains tertiaires, le calcaire grossier, depuis si longtemps exploi- té, des environs de Paris; les pierres de Grèce, de Montpellier, d'Oraa, de Château- Landon; les travertins anciens et modernes de Rome; enfin les calcaires actuels des An- tilles, solides et légers, etc. (Edocakd Jannetaz.) CARBOME. Carbouium [carbo, charbon). CHiM. — Parmi les corps élémentaires, le Car- bone est sans contredit l'un des plus impor- tants. En effet, il est un des principes consti- tuants des animaux et des végétaux ; le règne minéral nous le présente sous la forme de Diamant, d'Anthracite, de Houille, de Li- gnite, etc., etc. ; il se trouve dans l'air à l'é- tat d'acide carbonique; il forme sous le même état, avec différentes bases, les nom- breux Carbonates répandus dans la nature- Seul peut-être de tous les corps simples, le Carbone ne peut être complètement ca- ractérisé par ses propriétés physiques ; car si la nature nous l'offre pur dans le Diamant, elle nous le présente aussi à un état de pu- reté presque complète dans l'Anthracite, et l'on sait la différence prodigieuse qui existe entre ces deux corps. L'un est le plus dur, le plus incombustible, le plus limpide, le plus brillant, le plus rare de tous les minéraux. L'autre, malgré une CAR identité pour ainsi dire complète de compo sition, est noir, opaque, le plus souvent fria- ble, combustible et répandu en couches puissantes dans de nombreuses localités. Comme le Carbone est l'un des principes constituants des substances organiques, c'est de la décomposition, par le feu, de ces sub- stances, et surtout de celles du règne végé- tal qu'on le retire. Il s'en faut toutefois qu'obtenu de cette manière il soit pur : il est toujours mêlé de différents sels; il contient en outre une certaine quantité d'Hydrogène. Le Carbone, résultant de la combustion des substances organiques, porte plus particuliè- rement le nom de Charbon. On peut cependant se procurer du Car- bone pur, en brûlant à l'air des matières résineuses ou huileuses , qui , comme on sait, sont très riches en Carbone. La fumée produite par celte combustion imparfaite laisse précipiter une suie noire, très légère, connue sous le nom de noir de fumée. Sou- mis à une nouvelle calcination dans des va- ses fermés, ce noir de fumée perd les par- ticules huileuses qu'il avait entraînées, et peut, dès lors, être considéré comme du Car- bone pur. D'après ce qui précède, le Carbone est gé- néralement solide, inodore, insipide, infusi- ble au feu le plus violent, insoluble dans l'eau; ses autres caractères, comme la cou- leur, la densité, la dureté, sont variables. Tel que la nature nous le présente le plus souvent, ou tel qu'on le retire des substan- ces organiques, le Carbone est noir, brillant ou opaque, plus ou moins pesant, plus ou moins friable; il possède, du reste, toutes ks propriétés chimiques qui caractérisent les corps très combustibles. Il est rangé parmi les Métalloïdes. Mis en contact avec les gaz simples ou composés, le Carbone, à l'état de Charbon, iouil de la propriété de les absorber en plus ou en moins grande quantité. Cette absorp- tion, sur laquelle la température, la nature du gaz, celle du corps absorbant, le nombre et le diamètre de ses pores, sa densité, exer- cent une grande influence , cette absorption a toujours lieu avec un faible dégagement de chaleur, ainsi que le démontre l'expé- rience faite sous la cloche à mercure. Dans le même état, le Carbone possède encore la faculté d'absorber l'odeur, la cou- T. m. CAR 233 leur, le goût des diverses substances avec lesquelles on le met en contact. Ces deux propriétés ont été mises à proflt dans les arts, dans l'industrie et dans l'éco- nomie domestique. Corpora nil agunt , nisi soluta. Ce vieil axiome de chimie trouve son application dans l'histoire du Carbone ; et, en effet, ce corps, ne pouvant jamais être amené à l'état fluide, ne présente qu'un petit nombre de combinaisons directes, bien qu'on puisse lui supposer des affinités assez énergiques. Ce n'est donc qu'avec l'Oxygène et le Sou- fre qu'il se combine directement, et ce n'est que sous l'influence d'affinités complexes qu'il s'unit à l'Azote, au Chlore, à l'Hydro- gène et à un petit nombre de métaux. Quant aux nombreux composés organiques que le Carbone forme avec les trois gaz les plus ré- pandus à la surface de notre globe (Azote , Hydrogène, Oxygène), nous devons recon- naître dans leur formation l'action de forces toutes difl'érentes, de forces vitales dont l'exa- men n'entre point dans le cadre de cet arti- cle, exclusivement destiné à l'histoire chi- mique du Carbone. Le Carbone forme avec l'Oxygène trois composés remarquables : deux gazeux, l'a- cide carbonique et l' Oxyde de Carbone ; un solide , V Acide oxalique. Nous n'avons rien à dire de l'Acide cai*- bonique, dont l'histoire a été retracée par la savante plume de M. Pelouze. Foyei ACIDES. L'Oxyde de Carbone, gazeux comme l'a- cide carbonique, est composé d'un atome de Carbone et d'un atome d'Oxygène ; il est incolore, inodore, insipide, d'une densité égale à 0,9670; il n'a point d'action sur la teinture du tournesol. Impropre à la com- bustion et à la respiration, il éteint une bou- gie enflammée et asphyxie les animaux qui le respirent. Indécomposable par la chaleur seule , il est éminemment combustible, et passe à l'état d'acide carbonique en absor- bant, sans changer de volume, une quantité d'Oxygène égale à celle qu'il renferme déjà. Bien que doué d'une grande puissance désoxydante, il peut cependant, dans quel- ques cas, céder une portion de son Carbone à certains métaux , et passer ainsi à l'état d'acide carbonique. Le gaz oxyde de Carbone s'obtient par plusieurs procédés, mais tcui 15* 23i CAR fondés sur ces deux principes, soit d'enlever à l'Acide carbonique une portion de son Oxygène, soit de lui fournir une plus grande proportion de Carbone. L'Acide oxalique, qui se rencontre tout formé dans le règne organique, et qu'on ob- tient par la modification chimique de divers composés ayant la même origine, diffère de la plupart des composés animaux et végé- taux en ce qu'il ne renferme point d'Hydro- gène ; il est formé d'un atome d'Oxygène et d'un atome d'Acide carbonique. Foyez ACIDES. Le Carbone, avons-nous dit, se combine directement avec le Soufre. En faisant pas- ser ce dernier corps en vapeur sur du Char- bon bien calciné, on obtient un composé li- quide, de consistance huileuse, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, très vola- til, très inflammable , d'une odeur fétide, d'une saveur acre et brûlante. Ce corps porte indifféremment le nom de Carbure de Soufre ou de Sulfure de Carbone. Découvert par Lampadius à la fin du siècle dernier, étudié depuis par Vauquelin , Thénard et d'autres chimistes, il est resté sans usage. Le Carbone forme avec l'Azote un com- posé remarquable qui joue le rôle de corps simple : c'est le Cyanogène [voyez ce mot). Indépendamment du Cyanogène, il existe une autre combinaison solide d'Azote et de Carbone à laquelle 31. Liebig a donné le nom de Mellon. Aux articles chlore et hydrogène, nous parlerons des combinaisons du Carbone avec ces deux corps. Les dernières, très nombreu- ses, différant entre elles soit chimiquement, soit par de simples modifications isoraéri- ques, présentent une véritable importance, et sous le rapport industriel, puisque le gaz de l'éclairage et ses résidus sont des compo- sés de ce genre, et sous le point de vue scientifique, puisque des combinaisons d'Hy- drogène et de Carbone forment la base de la plupart des composés organiques. Quant aux combinaisons du Carbone avec les métaux, celles qui s'opèrent avec le Fer offrent seules de l'intérêt. La Mine de plomb (Plombagine, Graphite ), avec laquelle se fabriquent les crayons , regardée long-temps comme un Carbure de Fer, n'est qu'un simple mélange d'une grande quantité de Carbone avec une petite quantité de Fer. La Fonte et l'Acier CAR sont de véritables Carbures de Fer conte- nant, l'une de 2 à 4 centièmes de Carbone, l'autre de 6 à 10 millièmes. Le Carbone, en minér^alogie, forme un genre renfermant plusieurs espèces, telles que le Diamant, le Graphite, l'Anthracite, la Houille, la Lignite, etc., etc. (A. D.) CARBOMDES. mis. — Famille minérale comprenant les corps formés de Carbone pur ou uni à d'autres substances. Elle se compose des g. Carbone et Carbonates. CARBOIV'IQIIE (acide), chim. — Koyex ACIDES. CARBURE DE FER. min.— Synonyraede Graphite. CARCADET et CARCAILLOT. ois. — Nom vulgaire de la Caille. CARCA JOU. BiAM. — Synonyme de Blai- reau du Labrador. *C.\RCÉLIE. Caycelia (nom d'homme). iKS. — Genre de Diptères, établi par M. Ro- bineau-Desvoidy [Essai sur les Myodaires) , et dédié par lui à l'entomologiste Carcel, mort victime de son zèle pour la science , dans les environs de Smyrne. Ce g. fait partie de la famille des Calyptérées, division des Zoobies, tribu des Entomobies. Les es- pèces assez nombreuses qu'il renferme se rencontrent ordinairement dans les terrains desséchés , et font entendre en volant un fort bourdonnement. Les larves observées vi- vent dans des Chenilles de Lépidoptères noc- turnes. Des 21 espèces décrites et nommées par l'auteur, 20 sont de France, et une, à ce qu'il présume, est de Saint-Domingue ; nous citerons parmi les premières la C. amœna , sortie de la chrysalide du Liparis chrysor- rltœa. (D.) CARCÉRLXAIRES. Carceridaris [carcer^ prison), eot. — M. de Mirbel appelle ainsi les fruits secs indéhiscents renfermant un petit nombre de semences libres. Il les di- vise en trois groupes : la Cypsèle , le Cé~ rion et la Carcérale. Cette dénomination correspond aux fruits pseudospermes de De Candolle. CARCÉRULE. Carcerula [carcer, prison). BOT. — Nom donné par M. de Mirbel à des fruits secs indéhiscents qui ne sont ni des Gérions ni desCypsèles. Cette dénomination répond à VUiricule et à la Samare de Gsert- ner, au Scléranihe de Mœnch et au Cys- lidium de Link : tels sont les fruits des Ama- CAR ranlhes , des Uriicécs , de la Belle-de-nuit , du Frêne, de l'Orme, etc. CARCHARHIX, Blainv. poiss. — Syno- nyme de Requin. CAKCHARIAS (x^p^api'a;, requin), poiss. — Nom latin du Requin. •CARCIIARIODO\TES (xocp^apiaç, re- quin ; ISovç , o'vToç , dent ). poiss. — Syno- nyme de Glossopètres. 'CARCHÉSIER. Carchesium (xapx»îfftov, hune). iN'Fus.— Ccg.,créé parM. Thunberg, répond à la f^onicella Polypitim de Miillcr. M. de Blainville , dans son Actinologie , a conservé provisoirement le g. Vorlicelle , bien qu'il soit convaincu qu'il renferme des êtres très hétérogènes. CAlRClN.Carcinns (xapxt'voç, crabe), crust. — Ce genre, rangé dans l'ordre des Dé- capodes brachyures, et qui fait partie de la famille des Portunicns, a été établi parLeach. Cette coupe générique est ainsi caractérisée : Carapace plus large que longue , fortement dentelée sur les côtés. Régions branchiales très développées. Front avancé, horizontal ; orbites ovalaires, dirigées en avant, munies d'une fissure à leur bord supérieur, d'une à leur bord inférieur avec l'hiatus qui existe à leur angle interne, logeant la base de l'antenne externe. Antennes internes se reployant obliquement en dehors dans leurs fossettes, qui sont presque circulaires. Cadre buccal plus large en arrière qu'en avant, avec le troisième article des pattes-mâchoires for- tement dilaté en dehors , et échancré à ses lieux angles internes. Plastron sternal beau- coup plus long que large , et fortement ré- tréci en arrière. Tarses des pattes postérieu- res un peu élargis , et de forme lancéolée , tandis que ceux des pattes précédentes sont styliformes. Abdomen du mâie ne se com- posant que de cinq segments. L'espèce type lie ce g. est le Carcinus mœnas Leach {Ma- lac. Brii., tab. 6, fig. 1, 2). Elle est très commune sur nos côtes ; à marée basse, on la trouve entre les pierres ou enfoncée dans le sable; elle court sur la plage avec rapi- dité, et peut être conservée hors dt l'eau pen- dant très long- temps sans périr. Dans son jeune âge, elle est très variée en couleur; elle a quelquefois la carapace parsemée de taches blanches, rouges ou noires, de formes les plus bizarres. Suivant M. Savigny, elle paraîtrait s'étendre jusqu'aux rivages de CAR 235 l'Egypte. Quoique sa chair ne soit pas très délicate, on en expédie cependant beaucoup pour les villes de l'intérieur, dans les mois de juin et de juillet; elle sert d'appât pour la pèche lorsqu'elle est à l'état mou. La fe- melle, suivant M. Bouchard Chaiitereaux, porte de 18i,000 à 185,000 œufs, de cou- leur jaune ou aurore, qui deviennent bruns quelque temps avant l'éclosion. C'est à ce crustacé, selon M. de Brébisson, que le peu- ple , dans le département du Calvados, a donné le nom de Crabe enragé. (H. L.) CARCIMITES. Carciniies. ceust. — Ce nom, anciennement employé pour désigner tous les Crustacés fossiles de la grande fa- mille des Brachyures, sert aujourd'hui à dé- nommer un petit groupe de Crustacés vi- vants, comprenant les g. Thia, Carcinus et Pohjdectus. CARCIMOIDES. Carcinoides. crust. — Famille de l'ordre des Décapodes brachyu- res, établie par M. Duméril. CARCINOl'ODES. crust. foss. — Nom donné aux pattes de Crustacés à l'état foesile. CARCIXLS. CRUST. — Voyez caecin. CARDAMAMTICA. bot. ph. — Syno- nyme de Lepidium ruderale. CARDAMUVDUM. bot. pu. —Nom donné primitivement , par Tournefort, au g. Ca- pucine. CARDAMI\E. Cardamine ( xap5ap.c'v/) , nom chez les anciens d'une plante analogue au cresson), bot. ph.— Genre de la famille des Cruciféres-Pleurorhizées, tribu des Arabi- dées, établi par Tournefort {Insi. 109) et adop- té par tous les auteurs. Il renferme un grand nombre d'esp. (76) répandues dans toutes les contrées de la terre , mais principalement dans le nord de l'ancien continent. Ce sont des plantes herbacées annuelles , bisannuel- les ou vivaces , souvent sarmenteuses à la base , glabres ou assez rarement revêtues de sétules simples ou d'une pubescence four- chue; à racines fibreuses ou granuleuses: à feuilles alternes, pétiolées , diversiformes: les supérieures quelquefois sessiles , indivi- ses , lobées ou pinnatiséquées ; à pétioles ordinairement à peine dilatés à la base, très rarement auriculés; à fleurs blanches, petites ou roses, ou les branches disposées en grap- pes terminales , aphylles. Dans quelques es- pèces fort peu nombreuses , les pédoncules sont radicaux et uniflores. Ces plantes par- 256 CAR ticipent, mais à un faible degré, des qualités générales naturelles aux Crucifères. On en cultive plus de 25 dans les jardins de bota- nique , et à peine 2 ou 3 dans ceux des curieux ; parmi elles on remarque le Carda- mine pratensis L., qui a produit une belle va- riété à fleurs doubles. 15 esp. environ crois- sent naturellement en France, dont 4 ou 5 aux environs de Paris. On les trouve dans les endroits humides, les prés, les bois , etc. (C. L.) •CARDAMINOPSIS, C. A. Mey. bot. ph. — Synonyme d'Arabis, Linn. CARDAMOMUM, Rumph. bot. ph. — Synonyme et esp. du genre Amomum. (C. L.) 'CARDAIVE. Cardamis , WestW. ins. — Genre de la famille des Lamellicornes, dési- gné dans les collections de Paris sous le nom de Platycerus cylindricus , et faisant partie du g. Eudora de M. de Laporte. CARDÈRE. BOT. PH. — Nom vulgaire français du g. Dipsacus. (C. L.) CARDIACÉES. Cardiaceœ. moll. — Fa- mille de l'ordre des Conchifères dimyaires , établi d'abord par Lamarck, sous le nom de Cardiadées , puis modiflé plus tard par lui- même, qui changea celte première dénomi- nation en celle de Cardiacées. Sous cette der- nière forme , elle comprend les g. Bucarde , Cardite, Cypricarde, Hyatelle, Isocarde, et est placée entre les Conques et les Arca- cées. Cuvier établit sous le même nom une famille contenant un grand nombre de g., et correspondant assez bien à celle des Con- ques de Lamarck. Latreille et Férussac ont adopté cette famille, non sans la modifier , ce qui ne l'a pas rendue plus naturelle. M. de Blainville a totalement démembré les Car- diacées , dont il a réparti les g. dans plu- sieurs familles de ses Lamellibranches. La plupart des conchyliologistes s'accordent au- jourd'hui à rejeter cette famille. (G. d'O.) "CARDIADÉES. Cardiadeœ. moll — Nom donné par Lamarck à une famille qu'il nomma plus tard Cardiacées. •CARDIADERL'S ( yiapêîa. , cœur ; Stpn, cou). INS. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Carabiques, tribu des Féro- niens, établi par M. Dejean [Species, vol . III , p. 22), aux dépens du g. Dapius de M. Fis- cher de Waldheim, et adopté par MM. Brullé et de Castelnau. Ce genre est fondé sur une seule espèce nommée C. chloroiicus par Ge- CAR bler, la même que le Pogonus luridm de Sturm. Elle se trouve, suivant M. Fischer, dans les steppes de la Sibérie. (D.) *CARDIA!VDRA (xapiîi'a, cœur; à»iîp, en botanique, étamine). bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées, tribu des Hydran- gées, formé par Siebold et Zuccarini {Flor, Jap., 1. 119. t. 65) sur un sous-arbrisseau du Japon, à tiges herbacées , hautes de 60 à 70 centimètres , ramifères , à feuilles alternes , pétiolées , oblongues , aiguës , penninerves , dentées en scie , dépourvues de stipules ; à fleurs disposées en corymbe, et dont les mar- ginales en rayons sont stériles. (C. L.) 'CARDIAPUS (xapcîc'a, cœur ; itovç, pied). INS. — Genre de Coléoptères tétramères , fa- mille des Chrysomélines , tribu des Galéru- cides , établi par M. Curlis , et adopté par M. Westwood ( Synopsis of the gênera of Briiish insecis ) , qui le range dans la sous- tribu des Halticides. Ce g. a pour type une espèce propre à l'Angleterre, nommée C. MaUhewsii par M. Curtis. (D.) CARDIAQUE, bot. ph. — Nom d'une esp. du g. Leonurus. *C ARDIGEIVIUS ( xap-îi'a , cœur ; y/vttov , menton), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères, famille des Collaptérides, tribu des Asidites, créé par M. Solier {^nn. de la Soc. entom. de France, t. V, p. 492). Ce g. se dis- tingue principalement de ceux de la même tribu par son menton en forme de cœur. L'auteur y rapporte deux espèces , qu'il nomme C. cicairicosus et laticollis. La pre- mière se trouve au Chili , et la seconde en Amérique : localité inconnue. (C.) "CARDILIE. Cardilia. moll. — Genre de l'ordre des Conchifères dimyaires, famille des Arcacées, établi par M. Deshayes sur Y Isocar- dia semisulcata de Lamarck, et ayant pour ca- ractères : Coquille ovale, oblongue , longitu- dinale , cordiforme et ventrue ; crochets grands et saillants ; charnière pourvue d'une petite dent cardinale , qui se redresse à côté d'une fossette ; ligament intérieur reçu dans un cuilleron ; l'impression musculaire anté- rieure arrondie et superficielle ; la postérieu- re sur une lame mince, horizontale et saillan- te dans l'intérieur. Animal inconnu. Les indi- vidus sur lesquels ce genre a été établi ont été recueillis à la Nouvelle-Hollande. (C. d'O.) CARDINAL. MOLL. — Nom d'une esp. du g. Cône. CAR CARDIIXALE. ins.— Nom français donné par Geoffroy à un g. de Coléoptères penla- mères de la famille des Trachélides , et synonyme de Pyrochre. (D.) CARDINALE, moll.— Nom d'une esp. du g. Mitre. CAKDIIVALE. bot. ph.— Nom d'une esp. du g. Lobélie, d'un Glaïeul, d'une Sauge, etc. CARDINALES, moll. — f^oy. dents. "CARDINALIS. ois. — Genre formé par Ch. Bonaparte en 1831, ayant pour type le Loxia cardinalis de Linné, de l'Amérique septentrionale. Foyez gros-bec. (Lafr.) CARDINE. poiss. — Voyez calimande. 'CARDINIFÈRE. Cardiuiferus { cardo , gond, charnière; fero, je porte), moll. — On donne ce nom aux Coquilles dont les deux valves sont articulées par une sorte de charnière. "CARDIOCARPON ( xooScov, pe- tite gousse), bot. pu. — Genre incomplète- ment déterminé par G. Don [Sysi., 1 , 370), et rapporté avi c quelque doute à la famille des Polygalacées. Il renferme un petit nom- bre d'arbrisseaux rameux , indigènes de l'A- ir 266 CAR frique tropicale , à feuilles alternes , ovales ou cordiformcs, acuminées, entières; à grap- pes florales axillaires, pauciflores. Le fruit , dont la forme a donné son nom au genre , est un drupe monosperme, soyeux, en forme de gousse, dont l'unique graine est veloutée comme lui. (C. L.) *CARPOLOGIE (xapTToç, fruit; Xoysç, dis- cours). BOT. — Nom donné à la science qui a pour objet spécial l'étude des fruits. CARPOLYZA. BOT. PH.— Genre établi par Salisbury {Parad. Lond. , t. 63 ) dans la fa- mille des Amaryllidées, pour une plante du Cap , à feuilles linéaires , recourbées ; à hampe contournée en spirale à la base ; spathe à deux valves linéaires ; fleurs blan- ches et penchées. L'espèce type est cultivée depuis long-temps dans nos serres tempé- rées où elle a été d'abord désignée sous les noms de Crbmm lenellum ou spirale, Stru- maria spiralis , etc. "CARPOMORPHE. Carpomorpha ( xap- «oç, fruit; popip-n, forme), bot. cr. — Nom donné aux apolhécies des Lichens qui res- semblent à des fruits, bien qu'il ne soit pas prouvé qu'elles soient le résultat de la fécon- dation et qu'elles renferment des semences. *CARP01VEMA, DC. bot. ph.— Syn. d'He- liophila, N. Burm. *CARPOPHAGA {xapnéç, fruit ; tpayu, je mange), ois. — Genre établi par Selby aux dépens du g. Colombe , et ayant pour type la Coliimba cenea. P^oy. pigeon. (G.) 'CARPOPRAGIIS (xapTToç, fruit; ipayu, je mange), ins. — Genre de Coléoptères tétra- méres, famille des Curculionites, division des Bruchides, créé par M. Mac-Leay {yfp- pendix, suite à la Relation du voyage du capitaine Phil. King, p. 447 ). L'auteur lui donne pour type une espèce qui vit à la Nou- velle-Hollande sur un arbrisseau du genre Banksia , et qu'il appelle pour cette raison C. Banksiœ. M. de Castelnau a adopté ce g. dans son Histoire des Coléoptères; mais il le place dans la famille des Chrysomélines, tribu des Eupodes, entre les g. Megametus, Mac-Leay, et Megalopus, Fabr, (c.) 'CARPOPHILUS (xapTTo;, fruit ;yt)io';, qui aime ). ms. — Genre de Coléoptères penta- niéres, famille des Clavicornes, tribu des Nitidiilides de Mac-Leay, attribué à Leach {Colcopt. Manual de M. Hope, p. 154). Ce g. aurait pour type la Nitidula (lexuosa CAR de Fabricius, qu'on trouve en France et dans une partie du reste de l'Eu.-ope. (C) CARPOPHORE. Carpophomm (xapiro'ç, fruit ; cp£pov, feuille). BOT. CR. — (Phycées.) L'algue qui est devenue le type de ce nouveau g. fondé par M. Greville [Syn. ^Ig., p. xxxij), faisait autrefois partie du g. Sargasse. On donne à ce g. les caractères suivants : Fronde plane ou comprimée. Rameaux foliiformes occupant les deux côtés opposée de la fronde principale. Réceptacles cylindriques, tuber- culeux, disposés en grappes {racewi) margi- nales. Ces plantes, qui acquièrent de grandes dimensions, habitent les côtes de îa mer Pa cifique et de l'Océanie. (C. M.) *CARPOPODIUM, DC. bot. ph, — Synv d'Heliophila, N. Eurm. •CARPOPOGOIV , Roxb. (xapTto;, fruit, TTOjytov , barbe ). bot. ph. — Syn. de Mu- cuna , Adans. *CARPOTHECA (xoLpn-J.i, fruit ; 9„'xyi, cof- fre ). BOT. CR. — (Phycées.) Mertens nomma.t ainsi le réceptacle des Sargasses. (C. M ) CARPOTROCHE (xapTro'ç, fruit ; Tpox/)'? pour -rpo^oç, rouel. bot. ph. — Ce genre , le même que le Meyna de Raddi (lequel devait changer de nom , puisque sous cette déno- mination il en existait déjà un créé par Au- blet), a été revu, défini et ainsi nommé par M. Endlicher(Gen. Pi., 5066). Il appartient à la famille des Bixacées , tribu des Proc- kiées, et renferme un petit nombre d'arbres brésiliens, à feuilles alternes, pétiolées, den- ticulées , accompagnées de stipules pétio- laires, subulées, décidues; à fleurs (polyga- mes par avortement) blanches, odorantes, soyeuses , disposées en grappes simples et dressées (les mâles plus petites, moins nom- breuses , séparées des hermaphrodites dans certains individus), dont les pédicelles sont munis d'une bractée et de deux bractéoles alternes , et articulés au-dessus de la brac- téole supérieure ; à fruit de la grosseur du poing. (C. L.) *C ARR ADORI A , Mart. (nom propre), bot. CR. — (Phycées.) Synonyme du g. Polysy- phonia, Grev. (C. M.) CARRASSllV. Carrassinus. POîSS. — Nom CAR vulgaire d'une espèce de Carpe que les Alle- mands appellent Karauscli, et dont on a fait Carrassius, pour désigner spécialement cette espèce de Cyprin. Il diffère surtout de la Carpe par l'absence de barbillons ; il a aussi le corps plus court , plus trapu. Rare en France, il est un des plus communs dans toute l'Allemagne, et dans les provinces mé- ridionales et orientales de la Piussie, où Pal- las a observé le fait si curieux que ce pois- son , pris par les glaces pendant l'hiver, s'y congèle et s'y engage si bien qu'on est obligé alors de casser la glace pour le retirer d'entre les morceaux. Tous ces individus reviennent à la vie quand la chaleur fait fondre les gla- ces. (Val.) * CARREAU, roiss.— Nom vulgaire d'une esp. du g. Carpe, Cyprinus carassius. CARREAU. Fulgur, Mont. moll. — Syn. de Pyrule. CARRELÉE, rkpt. — C'est le nom sous lequel Latreille a désigné l'espèce de Tortue terrestre que Daudin appelait l'Aréole, et Schoepfer Testudo areolala. CARRKLET. poiss. — Nom vulgaire de la Plie franche, Pleuronectes plalessa. CARRICIITERA. bot. ph. — Genre de la famille des Crucifères , ordre des Orthopla- cées, tribu des Vellées, établi par DeCan- doUe pour une petite plante annuelle, indi- gène des parties méridionales de l'Europe et du littoral de la Méditerranée. Ses caract. sont : Étamines libres ; style ovale , plan , foliacé ; fleurs petites, jaunes, pâles; silicules pendantes, à pédicelle infléchi. •CARRIÈRE DES FRUITS, bot. ph. — Sorte de concrétions pierreuses qui se trou- vent dans l'intérieur de certains fruits, des Poires surtout, et qu'on suppose formées par des pelotons de glandes ou de vaisseaux ag- glomérés auprès de l'ombilic, et s'étendant le long de l'axe du fruit pour se grouper au- tour des pépins. Elles contiennent quelque- fois de la silice. *CARTACÉ. Chartaceus {chariaceus, qui a l'aspect du papier), bot.— Se dit de l'épi- sperme et du péricarpe quand ils sont secs , flexibles et tenaces , ayant l'aspect du par- chemin. Tels sont le péricarpe de VAtiagal- lis arvensis , le '.egmen du Pyrus commu- nis , etc. XARTALLUM. ins. — Genre de Co- léoptères tétraméres, famille des Longi- CAR 287 cornes, tribu des Cérambycins, créé par Mé- gerle dans le catalogue de Dahl , et adopté par M. Serville, qui en a établi les caractères {^nn. Soc. eni. de France, tom. III, p. 94 ). L'espèce qui a servi de type à ce genre est le Caliidium nificolle de Fab. , qu'on trouve dans le midi de l'Europe et en Barbarie. Il est à remarquer que, dans tous les ouvrages antérieurs au dernier Catalogue de M. De- jean, ce genre a été appelé Ceriallum , par suite probablement d'une faute d'impres- sion dans le premier index qui en a fait mention. (C.) CARTE GÉOGRAPHIQUE, moll. — ?fom vulg. d'une esp. du g. Porcelaine. CARTE GÉOGRAPHIQUE BRUINE et CARTE GÉOGRAPHIQUE FAUVE, ins. — Noms sous lesquels Engramelle désigne deux Lépidoptères diurnes, qu'on a cru long- temps former deux espèces distinctes, et qui n'en font qu'une malgré leur dissemblance énorme, puisque l'une {Pap. prorsa de Linn.) a le fond des quatre ailes en dessus d'un brun noir, et l'autre [Pap. levana du même auteur) a ce même fond d'un fauve vif, et qu'il existe en outre des difl^érences assez notables entre elles pour le dessin. Or, voici comment on s'est assuré que l'une n'était qu'une variété de l'autre. Sur un certain nombre de chry- salides provenant de la même nichée de Chenilles trouvée dans le courant de juin, on a laissé éclore les unes dans leur temps, c'est-à-dire en juillet, et l'on a mis les au- tres à la cave pour en retarder l'éclosion jus- qu'au printemps suivant. Celles-ci ont donné des Cartes géographiques fauves, et les au- tres des Cartes géographiques brunes ou noires. On a fait plus ; on a laissé quelques unes de ces chrysalides à la cave jusqu'au mois de juillet, et alors seulement on les a soumises à l'influence de la chaleur de la saison : elles ont produit des Cartes géogra- phiques noires. Enfin , parmi ces éclosions, il s'est trouvé quelques individus qui parti- cipaient des deux couleurs, et dont quelques amateurs ont fait une troisième espèce, sous le nom de porima. — On pourrait conclure de ces expériences, que la Carte géographi- que noire [prorsa) serait le type de l'espèce, et que la fauve ou rouge [levana) n'en serait qu'une variété occasionnée par l'influence du froid auquel sa chrysalide est soumise pendant l'hiver, variété devenue congtante 258 CAR par la répétition annuelle de la même cause. Toujours est-il que la levana ne se montre jamais qu'au printemps , c'est-à-dire à la fin d'avril, qu'elle se montre seule et en petite quantité, et qu'elle ne reparait plus le reste Je l'année ; de même qu'il est constant que la Tprorsa ne commence à paraître qu'au mois de juillet, qu'elle se montre également seule, mais en plus grand nombre que la le- vana , et qu'on continue de la trouver dans l'arrière-saison dans les localités où elle est commune. Ainsi, la noire, ou pjojvsa , pro- vient nécessairement d'œufs pondus par la rouge ou levana, qui éclosent en juin, et la rouge , d'œufs pondus par la noire , qui éclosent en août ou septembre , et dont les Chenilles ne deviennent Papillons qu'a- près avoir passé l'hiver en chrysalide. Ces expériences ont été faites tant par l'au- teur de cet article que par le docteur Bois- duval ; et M. Geyer d'Augsbourg , qui en a fait depuis d'analogues, a obtenu les mêmes résultats. Le Lépidoptère dont û est question dans cet article appartient au g. Fanessa. Foyez ce mot. (D.) *CARTERET1A (Carteret, célèbre voya- geur). BOT. PII. — Genre de la famille des Or- chidacées, tribu des Malaxidées, formé par M. A. Richard ( Sert, astral., X , t. 4 ), et ne renfermant qu'une espèce. C'est une petite plante parasite, vivace, découverte à la Nou- velle-Guinée , à feuilles longues d'environ 33 centimètres ; à scape munie de bractées vaginantcs, portant des fleurs verdàtres, pe- tites, disposées en grappes. (C. L.) •CARTERICA. (KapT/iptxoç, patient), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par M. Dejean dans son dernier Catalogue et placé par lui entre les genres Pliœbe el Agaponihia de M. Serville. L'espèce sur la- quelle est fondé ce genre est originaire de (Mayenne , et a été nommée par l'auteur C. basalis. (C.) "CARTEROIVÏX (xapxîpo'ç, fort;='vv?, on- gle). INS. — Genre de Coléoptères pentamé- res, famille des Lamellicornes, indiqué seu- lement par M. Dejean dans son dernier Ca- Ulogue, et dont M. de Castelnau a publié depuis les caractères, mais sans adopter le nom de M. Dejean , auquel il a substitué celui de Monocrania. Voyez ce mot. iG.) CAR *CARTERUS (xapTEpo'î, robuste), iss. Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides-Gonatocères, division des Pa- chyrhynchides, établi par M. Schœnherr sur une seule espèce originaire de la Nouvelle- Hollande , nommée C. squalidus par Mac- Leay, et rapportée par M. Dejean au g. Pros- lomus de Dalman. Si le g. dont il s'agit est conservé, le nom devra en être changé , car M. Dejean l'avait déjà appliqué avant M. Schœnherr à un g. de la tribu des Sca- ritides. On donne encore le nom ae Carterus à un genre de Coléoptères peiilamères , famille des Carabiques , tribu des Scaritides , établi par M. Dejean ( Iconographie des Coléoptères d'Europe, t. I , p. 233 , el Spec. gen. , t. V, p. 615) sur le Diiomus inierceptus d'Hoff- mansegg qui se trouve en Portugal. M. de Castelnau a adopté ce g. dans son Histoire des Coléoptères. (D.) CARTESIA , Cass. bot. pn. — Syn de Stockesia, L'hérit. CARTHAME. Carthamus , Tourn. non Berk. (altération du motarabegforiow, farde:). BOT. rii. — Genre de la famille des Synan- thérées , tribu des Cynarées-Carthamées, formé par Tournefort, et renfermant à peine deux ou trois espèces. Ce sont des plantes her- bacées annuelles ou bisannuelles , croissanS en Orient, et cultivées tant pour leur utilité que pour l'ornement des jardins. Les racines en sont fibreuses; les liges ramifiées; les feuilles glabres, lancéolées, dentées , ciliées ou épineuses ; les fleurs (capitules) sont d'un jaune de safran , et passent en vieillissant à l'orangé sombre. Dans ce genre les capitules sont homogames ; l'involucre est formé de trois séries de squames diversiformes ; les réceptacles sont plans et couverts de fim- brilles linéaires, fines ; les akènes glabres, obovales-tétragones, sans aigrettes. L'esp. la plus commune, elle plus généralement cul- tivée sous le double rapport que nous avons indiqué, est le C. tincioriiis (vulgairement A\\. Safran bâtard) , ainsi nommé à cause des deux principes colorants qu'on en tire : le premier jaune, très soluble dans l'eau et alté- rant les qualités du second ; celui-ci rouge, soluble seulement dans les alcalis, dont il est précipité par les acides. Cette dernière couleur a toutefois peu de fixité ; mais comme ses nuances sont fort belles et va- CA.R rient a l'infini , les teinturiers l'emploient généralement et spécialement pour les étof- fes de soie et de coton. En Orient, cette cou- leur, mêlée au talc réduit en une poudre ex- trêmement fine , forme un fard fort recher- ché par les dames. Ses graines, appelées Grai- nes de Perroquet, sont violemment purgatives pour l'homme et nutritives pour les Perro- quets : autrefois employéesen médecine, elles sont maintenant tout-à-fait inusitées. (C. L.) *CARÏHAMÉES. Carthameœ. bot. pu.— Nom donné par Cassini à une section de la tribu des Cynarées , ayant pour type le g. Caithamus , et comprenant en outre les g. Kenlrophijllum , Onobromu et Carduncellas. *CARTIIAMIl\E.Cn«/iam?nrt.cniM.— Nom donné par John au principe colorant des fleurs du Carîham.e. CARTHAMOIDES, Vaill. bot. pu.— Syn. de Carduncellas. -CARTHODIUIVI, Sol. bot. pu.— Syn. de Craspedia, Forst. CARTILAGE. Carlitago. zooL. — Tissu souple, élastique, d'un blanc opalin, n'étant évidemment qu'un état primitif du système osseux, dont il ne diffère qu'en ce qu'il ren- ferme de moindres quantités de matières terreuses et fort peu de gélatine. Les Carti- lages sont isolés, dans le nez , les oreilles , la trachée-artère, etc. ; sur d'autres points, ils revêtent les extrémités articulaires des os, leur servent d'intermédiaires, ou bien se continuent avec eux. Leur fonction alors est d'amortir les chocs par leur élasticité, et de résister aux frottements qui tendent à détruire ces parties. La membrane fibreuse analogue au périoste qui recouvre les Car- tilages a reçu le nom de périchondre. Avec l'âge la plupart des Cartilages finissent par s'ossifier, et l'identité des tissus osseux et car- tilagineux est telle qu'on voit les Cartilages devenir os, et dans certaines circonstances , comme le rachitisme , les os devenir carti- lagineux. Dans la classe des Oiseaux , où l'ossification est rapide, il n'existe presque pas de Cartilages , et la composition chimi- que des parties cartilagineuses offre des différences notables avec celle de ces mêmes parties chez les Mammifères. Les Reptiles, dont le tissu osseux contient peu de gélatine, se rapprochent sous ce rapport des Poissons ehondroptérygiens ; le squelette de ces der- niers est mou, flexible et presque entièrement CAR 269 composé de Cartilages ; on n'y trouve pas de sels calcaires ni de gélatine, mais une ma- tière particulière qui a beaucoup d'analo- gie avec le mucus. Parmi les invertébrés, les Mollusques bi- valves seuls présentent, dans le ligament ar- ticulaire de la charnière des valves, une es- pèce de tissu cartilagineux. Nous renvoyons à l'article ostéogénésie pour les détails des- tinés à compléter cet article. (C. d'O.) CARTILAGINEUX (poissons), poiss. — Ployez CnONDROPTÉRYGlEN'S. CARTONEMA (xapro;, tondu; v~y.a, fi. lament). bot. pu. — Genre de la famille des Commélinacées, formé par M. R. Brown {Prodr., 271), et ne contenant encore qu'une espèce. C'est une plante herbacée, vivace, indigène de la Nouvelle-Hollande tropicale, couverte de poils lâches et ayant assez bien le port du Pliilydrum; à racine tubéreuse au-dessous des fibres ; à lige sim- ple ou peu ramifiée, feuillée, garnie de feuil les linéaires, allongées, amplexicaules; à fleurs jaunes, sessiles, bibractéées , dispo- sées en un épi mulliflore, terminal ; bractées foliacées , persistantes , dont l'une sous-ten- dante et l'autre intérieure latérale. Cette plante est cultivée dans les jardins. (C. L.) CARTOIVMIÈRES. ins. — On applique cette dénomination à quelques espèces de Guêpes américaines qui construisent leurs nids avec une substance ressemblant beau- coup à du carton, quant à la couleur et à la texture, /^eijez guêpes. (El.) CARUM, vulgairement CARVI (.^Carie, province de l'Asie-Mineure ; mot emprunté à Pline), bot. pn. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Amminées, formé par Linné, revisé par Koch [Umbell., 121) et ren- fermant? ou 8 espèces, réparties par M. De Candolle dans deux sous - genres : Carvi et Bulbocasianum. Ce sont des plantes an nuelles, bisannuelles ou vivaces , indigènes des parties médianes et australes de l'Eu- rope et de l'Amérique , du nord de ce der nier continent ainsi que de .l'Inde supé- rieure. Les racines en sont ordinairement tubéreuses , comestibles ; les feuilles pen- natiséquées , dont les segments multifides ; l'involucre et les involucelles nuls ou po- lyphylles ; les fleurs blanches. On en cul- tive plusieurs espèces dans les jardins : et la plus commune d'entre elles, le C. carvi , 270 CAR croît naturellement aux environs de Paris. Elle est bisannuelle, et s'élève quelquefois à près d'un mètre. Les principaux caractères de ces plantes sont : Un stylopode déprimé ; des styles défléchis ; un carpophore libre , bifurqué au sommet. (C. L.) 'CARUMBIUM, Reinvr. bot. ph. — Syn. û'Omalantlius, Ad. Juss. *CARVAIVACA , Hodg. ois.— Syn. d'OE- dicnème , correspondant au g. Esacus de M. Lesson , et ayant pour type l'E. recurvi- rostris. (G.) CARVI. BOT. PH. — Ployez CARUM. CARVIFEUILLE. Carvifolium, Vill. bot. PH. — Syn. de Selinum carvifolium. CARVIFOLIA , L. bot. ph. — Synonyme de Selinum. (C. L.) CARYA (xapva, noyer), bot. ph. — Genre de la famille des Juglandacées , formé par Nultal aux dépens de plusieurs espèces du Jugions de Linné , et renfermant une dou- zaine d'espèces environ. Les principaux ca- ractères différentiels de ce genre sont: 3 ou 6 étamines au lieu de 14-16 ; un seul style sessile , au lieu de 2, etc. Les plantes qui le composent sont toutes propres à l'Amérique boréale. Ce sont des arbres dont les jeunes parties sont couvertes d'une pubescence étoi- lée ; leurs feuilles sont alternes, imparipen- nées, dépourvues de points glanduleux et de stipules ; les pédoncules mâles et femelles sortent en même temps que les feuilles de la même gemme; les femelles sont termi- nales, triflores; les mâles, situés sous les feuilles, sont munis de deux stipules et dis- posés en trois épis, lesquels sontamentacés, grêles, pendants et étroitement bractées. Ces arbres fournissent d'excellents bois à l'éco- Homie industrielle. (C. L.) CARl'BDÉE. Carybdea (nom mytholo- gique). ACAL.— Genre de Méduses établi par Pérou et adopté par Lamarck pour deux es- pèces, dont l'une , Carybdée marsupiale, ha- bite la Méditerranée, où M. Milne-Edwards a pu l'étudier avec soin ( f^. Ami. se. naiur., t. XXVIII , p. 248 , pi. 11 , 12). Eschscholtz rapporte, sans l'avoir vue, cette même es- pèce à son genre Oceania. Les caractères donnés à ce g. par Péron et Lamarck sont : Corps orbiculaire , convexe ou conoide en dessus, concave en dessous, sans pédoncule, Ei bras ni tentacules , mais avec des lobes divers i £on bord. Ces lobes , qui sont au CAR nombre de quatre , longs et effilés dans la C. marsupiale, doivent cependant être regar- dés comme des tentacules. L'autre espèce de Péron , C. périphylle , a été observée par cet auteur dans l'océan Atlantique équato- rial ; elle est large de 3 à 4 centimètres. MM. Quoy et Gaimard en ont décrit deux espèces nouvelles dans le voyage de l' Astro- labe [C. bicolore ti C. bilenlaculée) . Voyez OCÉANIE. (Duj.) *CARYCHÏE. Carychium. moll.— Genre établi par Bluller pour deux petites Coquilles terrestres que la plupart des conchyliologis- tes confondent parmi les Auricules. *CARYED01\ (xapva,noix ; f^w, je ronge). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, de la famille des Rhynchophores, proposé par Steven pour certaines esp. du g. Bruche , dont le corps est plus allongé, les cuisses postérieures renflées, et les jambes licéai- res arquées, terminées intérieurement en pointe. Le type est le Bruchiis gonagra. CARYGUEYA. mam. — Nom de pays du g. Dideiphe. *CARYOBORUS (xapv'a, noix ; ffopo;, vo- race). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides-Orthocères, divi- sion des Bruchides , établi par M. Schœn- herr , et auquel il donne pour type le Bru- cltus serripes d'Hoffmansegg , originaire du Brésil. M. Dejean, dans son dernier Catalogue, n'adopte pas ce g. , dont il fait seulement une division du g. Bruchus de Fabricius. Voyez ce mot. (D.) CARYOCAR (xapuov, noix), bot. ph. — Genre de la famille des F.hizobolacées, créé par Linné ( Mant. , 247 ), et contenant 7 es- pèces environ. On lui réunit comme sections les deux genres Pekea et Souari d'Aublet, et comme synonyme le Rhizobolus de Gaeriner, lequel n'étant pas adopté n'aurait pas dû laisser son nom à la famille. Ce sont des ar- bres fort remarquables de l'Amérique tropi- cale , à rameaux opposés, articulés, portant des feuilles opposées, péliolées, palmées-tri- foliolées , dont les folioles très courtement pétiolulées , coriaces, veinées -rugueuses , dentées en scie ; les pétioles sont articulés à la base et dépourvus de stipules ; les fleurs terminales, belles et disposées en grappes , les pédicelles articulés à la base et au som- met. Les amandes renfermées dans les noix sont comestibles, et, chez quelques espèces , CAR le C butyraceum, par exemple, elles donnent une huile très abondante , grasse . épaisse , butyreuse, qu'on emploie souvent à Caycnne en guise de beurre. On en cultive plu- sieurs dans nos serres en Europe. Quant au rapport ornemental , la plus élégante est le C. nuciferum L., grand et bel arbre, dont les fleurs , d'un pourpre très sombre et presque noir, n'ont pas moins de U à 15 centimètres de hauteur sftir un diamètre proportionné ; les filaments staminaux sont extrêmement nombreux , exserts , et leur belle couleur jaune tranche avec la teinte foncée des pétales , dont les bords infé- rieurs et supérieurs sont toutefois d'un rouge cocciné vif. (C. L.) CARYOCATACTES. ois. — Synonyme latin de Casse-Noix. "CAKYOCIILOA, Trin. wo» Spreng. (xâ- pvov , noix ; y\ô-i\ , herbe ). bot. ph. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Ory- zées, institué par Trinius [ex Nées, in Mart. Fl. Bras., II, 299) pour une ou deux plantes brésiliennes encore peu connues. Les chau- mes en sont gazonnants; les épiUets monoï- ques et uniflores dans chaque panicule, qui est terminale. Dans les deux sexes , les glu- mes, au nombre de deux, sont mutiques, et les paillettes nulles ; deux styles à stigmates plumeux dans les femelles ; six élamines dans les mâles. Cariopse globuleuse, libre. (C. L.) *CARYODAPHNE (xx'puov, noix; (îâyv/i , laurier ). bot. ph. — Genre de la famille des Lauracées , tribu des Cryptocariées , formé parBlume [in Nées Laurin.), et comprenant trois espèces environ. Ce sont des arbres ja- vanais , à feuilles trinerves ou triplinerves ; à gemmes axillaires pédicellées , formées de squames peu nombreuses, subcoriaces , ca- rénées; à pédoncules axillaires , courts , as- sez raides , trichotomes ou subcorymbeus , ou en grappes presque simples. (C. L.) CARYOLOBIS, Gaertn. bot. ph. — Syn. de Dipierocarpus, Gœrtn. CARYOPHYLL^US. helm. — Ce genre, qu'on appelle indifféremment en français Caryophyllée ou Géroflé , a été établi par Bloch et adopté par tous les naturalistes. Cuvierle rapporte aux Trémaiodes, et M. de Blainville à son ordre des Vers apodes pj-o- boscéphalés. L'espèce type est parasite des Poissons d'eau douce , et particulièrement CAR 271 des Cyprins d'Europe. On la trouve commu- nément dans l'intestin des Brèmes, des Bar- beaux, etc. LesCaryophyllées, qui forment dans l'or- dre auquel elles appartiennent une famille sous le nom de Pruieocephala (Blainv.), se reconnaissent aux caractères suivants : Corps mou, un peuténioide et subarticulé; tête élargie , de forme variable, et laissant sortir inférieurement une sorte de trompe sans crochets. Anus terminal postérieure- ment; appareil générateur bisexuel , porté sur des individus dilférents. L'organe femelle est ouvert un peu en avant de l'extrémité postérieure aussi bien que l'organe mâle, qui se distingue par un appendice simple et sail- lant. (P. G.} CARYOPHYLLAIRES. Caryophijllaria. poLYP. — Lamouroux avait établi sous cette dénomination un ordre de Polypes à poly- piers pierreux , comprenant les g. Caryo- phyllie, Turbinolopse , Turbinolie et Cyclo- lithe ; il les séparait des Astrées , des Fongies et des Méandrines. Ce mode de classifica- tion , peu en rapport avec les affinités des animaux dont il vient d'être question , n'a pas prévalu (p. g.) CARYOPHYLLASTER (xa'pvov, noix; PywWa'ç, feuillage), bot. ph. — Synonyme à'Anlherura. (C. L.) CARYOPHYLLATA , Tourn. bot. ph. — Syn. de Geim, Linn. CARYOPHYLLÉES. Caryophylleœ. bot. PH.— L'ancien nom de l'OEillet, Caryophyllus, quidésigne maintenant une toutautre plante, le Giroflier, avait été appliqué à une cer- taine forme de fleur, et, par suite, à une clas- se de la méthode de Tournefort. La plupart des auteurs l'ont laissé à la famille qui com- prend la plupart des plantes de cette classe , quelques uns ont proposé de le changer en celui de Dianihées. Nous avons conservé le nom de Caryophyllées, si bien établi, quoi- qu'il soit contraire aux règles de la nomen- clature. Les caractères de ce groupe éminem- ment naturel sont les suivants : Calice à 4-5 folioles libres ou soudées en tube jus- qu'à une certaine hauteur. Pétales alternes, onguiculés ou sessiles, entiers ou bilobés , insérés sur le support de l'ovaire ou sur un anneau charnu , un peu soudé avec la base de l'ovaire, manquant quelquefois entière- 272 CAR ment. Elamines en nombre double, rare ment égal par avortement, insérées avec les pétales, à filets quelquefois monadelphes. Ovaire stipité ou sessile, surmonté de 2-5 stigmates linéaires, longs, sessiles ou conti- nuant autant de styles, hérissés de papilles sur leur face interne. Ovaire traversé dans son centre par un axe épais qui porte des ovules campulitropcs plus ou moins nom- breux, séparés quelquefois par autant de cloisons qu'il y a de stigmates, mais le plus souvent par la brièveté ou l'avortement de ces cloisons dans une loge unique. Fruit très rarement charnu, presque toujours capsu- laire, s'ouvrant en 2-5 valves, à une seule loge, quelquefois coupée de cloisons incom- plètes, renfermant plusieurs graines amphi- tropes sur un placenta central. Embryon re- courbé autour d'un périsperme farineux, à radicule tournée vers le bile, à cotylédons oblongs. Les genres qui composent cette famille sont des plantes herbacées , devenant ra- rement sous-frutescentes, à feuilles oppo- sées, indivises, assez souvent connées à leur base, dépourvues de stipules ; à inflorescence dichotome ou ramassée en cymes pms ou moins contractées. Nous avons conservé ainsi l'ancienne cir- conscription des Caryophyllées, que les au leurs les plus modernes étendent en leur adjoignant les genres apétales ou à insertion périgynique dont on avait fait les Scléran- thées et les Paronychiées , lesquelles en ef- fet s'en rapprochent beaucoup. Les espèces nombreuses se rencontrent dans les parties tempérées ou froides du globe , et celles des tropiques ne font pas exception à la règle, puisqu'elles croissent sur les montagnes, et jusqu'à leur limite la plus élevée. Trib. ]■. ALsiNÉEs. Folioles du calice dis- tinctes. Pétales sessiles. Genres : Sagina, L. {Spergelta, 'Keichenh.) — ^lsineUa,'Di\\.) — Buffotiia, Sauv. — Que- ria, Lœfïl. — Alsine, Wahlenb. {Minuartia, Lœffl. — Siebera, Schrad. — Sommeratlera, Hopp. — Oierleria , Hall.) — Triplaleia , Baril. [Hijmenella, Moç. et Sess.) — Honhe- iieja, Ehr. [Adenarium, Piafin. — Haliaii- Ihu^, Fries. — Hallia, Dumort. — Ammona- tia, Besv.) — Lepyrodiclis, Fenzl. — Merckia, Fisch. [Wilhelmsia, Reichenb.)— Z?o/oj)/jrûfif- CAR ma, Fenzl. — Thylacospermum, Fenrl. (t-'e- riandra, Cambess.) — Arenaria, h. Iircmo- gone, Fenzl. {Gouffeia,'DC.) — Mœliringia, L. — Krascheninikovia, Turczan. — Bracliy- siemma, Don. — Odoniostemma , Benth. — Holosteiim, L. — Stellaria, L. [Adenonema, Bung.) — Larbrea, St.-Hil. — Ceraslium,'L. {Eumarchia, Reich.)— iP/œjïc/aa, E'HT.—Ma- lachium, Fries. Trib. 2. silénées. Foliobs du calice sou- dées en tube. Pétales onguiculés. Genres : J^eleùa , L. — Dianlhus , L. {Kohlranschia, Kunth. — Tiinica , Scop.) — Gypsophila, L. [Diclioqloiiis, Fisch. — Hele- rochroa, Bung.— Rokejeka, Forsk. — Banf- fi/a, Baumg.) — Sapnnana, L. — f^accaria, 3Iedic. — Silcne, L. [Otites, Ott. — Booiia, Neck.) — J^iacaria, Rohl. — Lyclinis, Tourn. [Githago, Desf. — Agrostemma, L. — Hedeo- ina , Lour.^ — Cucubalus , Tourn. [Scribœa, FI. Welt. — Lychnanihus, Groel.) — Drypis, Mich. — Acaniophyllum , G. A. Mey. (Ad. J.) CARIOPHILLES. polvp. — Syn, de Ca- ryophyllites. CARYOPHYLLIE. Caryophyllia. polyp. — Genre de Polypiers pierreux établi parLa- marck pour un nombre assez considérable d'esoèces, mais que les progrés ultérieurs de la science ont fait partager eu plusieurs au- tres. L'étude des animaux de ce polypier a dû les faire rapporter aux Rayonnes zoan- thaires , qui ont, comme on sait, un seul orifice intestinal, habituellement entouré de tentacules. Ils sont de la même famille que les Astrées. Plusieurs espèces sont fossiles , et se trouvent dans des terrains marins dont l'ancienneté varie ; d'autres sont aujourd'hui vivantes. Leurs polypiers sont fixés tantôt isolément , tantôt plus ou moins fascicules , mais jamais soudés en masse à la manière de ceux des Astrées. Il y en a dans nos mers . On partage les Caryophyllies en Desmophyl- lum, Ehrenb. ; Ci/a//iina, Ehrenb.; Caninia , Michel. ; Stephanocora, Ehrenb.; Monomy- ces, Ehrenb.; iLz//iorfe?jd^oH, Schweig. ; Ca- lamophyllia , Blainv. (P. G.) CARYOPHYLLITES ( xapuoc^v^ov , clou de girofle), polyp. — Nom des Caryophyllies fossiles dans différents ouvrages. (P. G.) CARYOPHYLLODEIVDROIV. bot. ph. — Synonyme de Giroflier, f^oy. ce mot. CARYOPUYLLOroES. pol. — Syn. de Caryopbyllites. CAR CARYOPIIYLLUM, Endl. bot. ph. — Synonyme de Diunihus, Linn. CARYOPIll'LLLS. bot. pu. — Nom la- lin du g. OKillet. 'CARYOPTERIS ( xot'pvov , noix ; TUTtpi'; [TtTEpov], aile). EOT. PH. — Genre de la famiie des Verbénacées, .^de la tribu des Lippiées, créé par Bungc (/-"/. Mongolico-chin., dec. 1, Cosem. 1835) sur une seule plante décou- verte dans la Mongolie. C'est un arbrisseau dont toutes les parties exhalent une légère odeur ; les feuilles en sont presque entières, blanches ; les fleurs , d'un beau bleu , sont disposées en panicules axillaires , opposées ou alternes et terminales. (C. L.) *CARÏOTAXLS, Zucc. (xapyov , noix ; -râ- Ço; , if). BOT. pir. — Syn. de Torreya, Arn. CARYOTE. Curiiota. bot. ph. — Genre de Palmiers de l'Asie équatoriale établi sous ce nom par Linné , el qui pendant long- temps n'a renfermé qu'une seule espèce très répandue dans les jardins de botanique, le Caryoïa urens , plante non moins remar- quable par le feuillage que par ses autres caractères. Les Caryoïa sont des Palmiers à fleurs monoïques réunies sur le même spadice, sessiles et ternées sur les rameaux de ce spa- dice ; la fleur médiane femelle , les latérales mâles. Plusieurs spalhes entourent la base du spadice ; chaque fleur mâle présente une enveloppe florale double chacune à trois parties, l'extérieure imbriquée, l'intérieure valvaire. Les étamines sont nombreuses (de 12 à 30) , réunies par la base de leurs filets en une sorte de godet au centre duquel on ne voit aucune trace de rudiment de pistil. Les anthères sont linéaires , fixées par leur base. Les fleurs femelles ont leur double périanlhe à sépales imbriqués , trois étami- nes avortées qui manquent quelquefois , le pistil à ovaire triloculaire surmonté de trois stigmates sessiles. Le fruit est une baie à deux graines , ou à graines souvent soli- taires ; chaque graine , demi-sphérique , a un périsperme corné et runciné ; l'embryon est placé sur le côté extérieur et convexe de la graine. La tige est simple, élancée, lisse; les feuil- les, assez espacées, laissent des cicatrices annulaires sur la tige ; elles sont bi- ou tri- pennées, et les folioles cunéiformes, triangulaires , obliquement tronquées , sont ï. iri. CAS 273 dentelées et lacérées sur leur bord terrainaî; les spadices sont très grands , pendants , et naissent entre les feuilles. Pendant long-temps, on n'a connu qu'une espèce de ce genre, le Caryoïa urens, qui doit ce nom spécifique à la sensation brû- lante que cause la chair de son fruit lors- qu'on veut le manger. On confondait avec elle le Caryoïa rumpliiana Mart. , et le Ca- ryoïa soholifera Wall. , auxquels on doit encore ajouter le Caryoïa miiis de Loureiro , et trois espèces nouvelles de Java décrites par M. Blume. Toutes sont de l'Asie équato- riale, et présentent le même port et le même feuillage que le Caryoïa urens. Quant au Caryoïa horrida de Jacquin, qui est originaire de Caracas, il appartient pro- bablement à un autre genre. (Ad. B.) *CASALEA (l'abbé Manoel Ayres de Ca~ sal). BOT. PH. — Genre de la famille des Re- nonculacées, tribu des Renonculées, formé par M. A. Saint-Hilaire {FI. Bras., I, 6, t. 1) pour renfermer les espèces de Renoncules tripétales , au nombre d'environ 5 ou 6. Ce sont des plantes herbacées , vivaces , très glabres , croissant dans les marais de l'Amé- rique boréale, tropicale et extra-tropicale; à feuilles alternes , entières ou partîtes ; à fleurs blanches ou jaunes , petites ou même quelquefois très petites, portées sur des pé- doncules oppositifoliés. (C. L.) CASARCA. OIS. — Nom d'une esp. du g. Tadorne (Tarfo (72(2 casarca], érigée en g. par M. Ch. Bonaparte. (G.) CASCALHO. GÉOL. —C'est le nom qu'on donne au Brésil à une espèce de Poudingue formé de fragments arrondis de Quartz réu- nis par un ciment ferrugineux, dans lequel les Diamants se trouvent le plus communé- ment engagés. CASCARILLA, Adans. bot. ph. — nonyme de Croiou, Linn. "CASCELILS. INS.— Genre de Coléop res pentamères , famille des Carabiques tribu des Harpalides, créé par Curtis ( Trans Lin. Soc. Lond., V, 183), et qu'il a composé de deux espèces (C Gravesii et Kingii) pro- venant du détroit de Magellan.Ce genre cor respond , du moins en partie , à celui que M. Guérin-Méneville a établi antérieure- ment sous le nom de Creobius [Mag. zool., [ royage de la Favorite, 1838, p. 225), rayez CKSOBiUS. C^-) 13 274 CAS CASCniVE. poiss. — Nom d'une esp. du g. Mormyre. CASCOLYTRIJM , Desv. BOT. ph. — Sy- nonyme vicieuï de Cliascolijtrum. CASEARIA ( J. Casearius, collaborateur de Rheede). bot. ph. — Genre de la famille des Samydacées, formé par Jacquin {Amer., 132), et renfermant une cinquantaine d'es- pèces, dont une douzaine ont été introduites dans les jardins européens. Ce sont des ar- bres ou des arbrisseaux croissant dans les régions tropicales, et principalement en Amé- rique. Les feuilles en sont alternes, disti- ques, très entières ou dentées en scie, pellu- cides-ponctuécs, accompagnées de stipules pétiolaires géminées; les fleurs verdàtres ou quelquefois roses , disposées en ombelles ou agglomérées dans les aisselles des feuil- les, plus rarement solitaires, portées sur des pédicelles articulés, bractées à la base. Ce genre se divise en deux sous-genres : a. Ca- searia proprement dit, divisé en 5 sections ; b. Chœiocrater. Il ne diffère du genre Sa- myda , avec lequel il compose la petite fa- mille des Samydacées, que par un périanthe ( simple dans les deux } 4-G-fide et non 4- 5-fide ; 12-30 étamines au lieu de 8-18 ; un stigmate à divisions distinctes ou sou- dées , au lieu d'être simple ; une capsule 3-4-valve et non 3-5-valve, etc. (G. L.) CASET. INS. — Les pècbeurs donnent cç nom à certaines larves , et particulièrement à celles des Phryganes, de l'ordre des Névrop- tères,dont ils se servent pour amorcer leurs lignes. CASEUM. zooL. — royez lait, CASIA, Tourn. bot. ph. — Synonyme à'Osyris , Linn. CASIGIVETUS (xao-tVnfoç, frère), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Lamprinites , établi avec doute par M. Mac-Leay ( Horœ eniomol. , édit. Lequien , p. 13), parce qu'il supposait que l'insecte sur lequel lî se fon- dait pourrait bien être la femelle de son Pho- lidotus Icpido.sus; ce qui, en effet, s'est véri- fié depuis. Ainsi le mot Casignetus doit être rayé du vocabulaire entomologique. (C.) CASIMIRA , Scop. BOT. pn. — Synonyme de Melicocca, Linn. 'CASIMIROA (nom propre V bot. ph. — Genre formé par La Llave et Lexarca {IS^ov. yeg. Descr. , u , 2), et dont la place dans le CAS système naturel n'a pu encore être filée, fl ne renferme qu'un petit arbre indigène d3 Mexique, à feuilles pinnées-palmées, qui- nées ou septénées , péliolées , lancéolées, glabres, entières ; à fleurs en grappes ; à baie du volume d'une grosse pomme et d'un goût très agréable. (CL.) CASMAROYIVCHOS ou mieux Chasma- RHYNCHos, Tem. OIS. — Syn. d'Aieraiio. "CASJVOIDEA. INS.— Genre de Coléoptè- res pentamères, famille des Carabiques, tribu des Troncalipennes , établi par M. de C&slc\nau {Biiffon-Ditméiiil, Ins., t. I, p. 28) aux dépens du g. Casmnia de Latieille , et auquel il donne pour type la C. cyauoce- phala Fab., des Indes orientales. Celte esp. se distingue des autres Casnonies par le pé- nultième article de ses tarses, qui est forte- ment bifide et presque bilobé. (D.) "CASNOIVIA. INS.— Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Troncalipennes, établi par Latreille aux dépens des Odacaniha de Fabricius , et adopté par M. Dejean [Species , t. I, p. 170). Ce g. est le même que celui créé postérieu- rement par Klug sous le nom à' Oplnoiiea , et il faut y rapporter le Colliuris siirinamen- sis de Degéer. Les Insectes qu'il renferme sont tous exotiques , et ont quelques rap- ports de forme avec certains Apodenis éga- lement exotiques. C'est sans doute à cause de cette ressemblance que Linné avait fait un Attélabe de la Casnonia pensylvanica , la seule espèce qu'il connût. Les Casnonia sont de petite taille, de couleurs variées, et se font remarquer par leur tête prolongée et rétrécie postérieurement en forme de col; par leur corselet allongé , étroit surtout en avant , et par leurs élytres presque carrées. M. Dejean en désigne 12 espèces dans son dernier Catalogue, et n'en décrit que 8 dans son Specics. Sur les 12 , 8 sont de l'Amé- rique, 3 du Sénégal, et 1 des Indes orienta- les. Nous n'en citerons que deux : la C. inœqualis Dcj., du Brésil, et la Casn. senega- lensis Encycl., du Sénégal. (D.) CASOAR. CasiLurius ( Cassiiwaris , nom de cet oiseau en langue malaise), ois. — Gertre de l'ordre des Échassiers brévipennes deCuvier, ayant pour caractères : Bec court, droit, comprimé, arrondi vers le bout, ca- réné en dessus, portant à sa base un casque osseux ; mandibule inférieure molle , flexi- CAS ble, anguleuse à son extrémité ; fosses na- sales se prolongeant dans toute la longueur du bec ; narines petites, situées à la partie la- térale de la pointe du bec, et couvertes d'une membrane médiane; cou et joues nus ; à la base du cou deux fanons pendants ; pieds ro- bustes, musculeux, à tarses nus et réticulés, munis de trois doigts dirigés en avant et armés d'ongles inégaux, l'ongle interne trois fois plus grand que les autres ; ailes impro- pres au vol , portant cinq baguettes arron- dies , pointues et sans barbes ; rectrices nulles. Cet oiseau, qui paraît être le représentant de l'Autruche dans les îles de l'archipel in- dien, où cette dernière cesse de se montrer, en diffère assez par son analomie pour former un genre à part. II a les intestins courts, les cœcums petits, pas de ventricule succentorié, et le cloaque n'excède pas celui des autres Oiseaux ; mais il s'en rapproche par d'autres particularités organiques , et surtout par sa structure osléologique : car comme elle il a un sternum aplati, et des clavicules épaisses soudées avec l'omoplate ; mais il s'en éloigne de nouveau par le nombre de ses vertèbres cervicales qui n'est que de treize ; par la pré- sence d'une rotule et par la privation d'un os pubis. Le casque qui recouvre sa tête est une saillie de l'os frontal , d'un tissu cellu- leux, qui augmente de volume à mesure que l'oiseau se développe, et paraît affaisser la partie supérieure des orbites. Une mem- brane de nature cornée et formée de cou- ches concentriques recouvre cette singulière protubérance. L'œil du Casoar, petit , à iris jaune clair, et garni d'un rang de poils noirs arrondis en forme de sourcils , donne à sa physionomie une expression dure et farou- che. Sa tête et le haut de son cou sont nus ou simplement couverts de quelques poils rares , surtout autour du trou auriculaire. Toute cette partie est revêtue d'une peau d'un violet ardoisé sous b gorge , bleue sur les côtés, rouge vif derrière le cou et sillonnée de rides. Les caroncules qui lui pendent au bas du cou sont mi-parties de rouge et de bleu. Le devant du sternum est dénué de plumes, et couvert d'une callosité nue, produite par la pression du corps de l'a- nimal quand il se couche. Les plumes qui le couvrent sont lâches , décomposées et si dépourvues de barbules CAS 275 que , vues même de près , elles ressemblent à du poil d'Ours ou de Sanglier ; leur cou- leur est un brun-noir luisant. Leur lon- gueur, qui s'accroît à partir du cou jus- qu'au croupion , leur fait cacher complète- ment cette partie, qui est dépourvue de queue. L'aile, qui n'a guère que 9 centimètres de longueur, porte cinq tuyaux de plumes noirs, fistuleux , sans barbes , dont le plus long a près de 3 décimètres. On les regarde comme une arme défensive , mais le fait n'est pas prouvé. La taille du Casoar est moindre que cell< de l'Autruche ; car il n'a guère plus d'ur. mètre et demi de hauteur, et son corps est plus massif. Le Casoar habite les îles de l'archipel in- dien , et surtout les forêts profondes de l'île Céram. Ceux qu'on élève à Amboine n'en sont pas originaires, ils y ont été apportés des îles situées plus à l'est. Cet oiseau paraît être fort rare ; en 1597, époque où les Hol- landais l'apportèrent de Java en Europe pour la première fois , on leur en avait fait présent comme d'un oiseau peu commun. Clusius , qui l'a décrit le premier, l'avait désigné sous le nom à'Émeu ou d'Émé, et Bontius, sous celui de Cassoware , dont nous avons fait Casoar. Le caractère du Casoar est sauvage ; on le dit même méchant lorsqu'il est en liberté, et, quand il veut attaquer ou se défendre, il se sert de son pied, au moyen duquel il déta- che de vigoureuses ruades. On prétend même qu'il lance des pierres en arrière. Poivre , qui en a élevé un en liberté à l'Ile de France, dit l'avoir vu plusieurs fois frapper de ses pieds les arbres chargés de fruits qu'il ne pouvait atteindre, afin de les en détacher. Du reste , c'est un animal stupide et glou- ton , mais facile à apprivoiser. Sa démarche est bizarre et saccadée, ce qui ne l'empêche pas d'être un excellent coureur. Il vit éloigné des demeures de l'homme, etse nourrit de fruits , d'oeufs et même , dit- on, de petits animaux qu'il avale sans les diviser. Ceux qu'on a élevés en domesticité se contentaient de tous les genres de nour- riture ; du pain, des fruits, des racines pota- gères grossièrement coupées en faisaient la base. Ils boivent abondamment, et con- somment de 4 à 5 litres d'eau par jour. 276 CAS Les Casoars vivent le plus communé- ment par couples solitaires ; à l'époque des amours , le mâle est allcint d'une sorte de frénésie qui le rend fort dangereux. La femelle pond dans un trou creusé dans le sable trois ou quatre oeufs cendrés , verdà- tres vers le gros bout , et parsemés en cet endroit de tubercules d'un vert plus foncé. Ils sont moins gros et plus allongés que ceux de l'Autrucbe , et la coque en est fragile. Abandonnés pendant le jour à la chaleur du soleil , la mère ne les couve que pendant la nuit, et le mâle reste étranger à l'incubation , dont la durée, observée chez ceux élevés en domesticité , est de 28 à 30 jours. Les petits, dans leur jeunesse , sont dépourvus de casque, et couverts seule- ment de duvet, bariolé alternativement de roux clair el de blanc grisâtre. Chez eux, le doigt du milieu est légèrement frangé. Le cri du Casoar est une sorte de gro- gnement guttural qui, dans la colère, de- vient un bourdonnement très ronflant. Sa chair est de mauvais goût: aussi ceux qu'on élève sont-ils seulement un objet de curio- sité. Les naturalistes s'accordent assez peu sur la place à assigner à cet oiseau. Les unsle mettent à la fin des Gallinacés , entre cet ordre el les Échassiers : Cuvier le range en tcle des Echassiers, M. Lesson le place avec les Oiseaux anormaux , au commencement de toute la classe; mais, quelle que soit la place qu'on lui assigne dans la méthode, on ne le sépare pas de l'Autruche, et on le rap- proche presque toujours de l'Outarde , avec laquelle il a des caractères communs. Nous renvoyons au mot émou , pour le Casoar de la Nouvelle-Hollande , qui diffère assez du Casoar a casque (représenté dans l'Atlas de ce Dictionnaire , Oiseaux , pi. S ) , pour former un genre à part, et qui parait servir de passage de ce dernier à l'Au- truche. (G.) 'CASPARE.4 ou CASPARIA (nom pro- pre). BOT. PII. — Genre de la famille des Papilionacécs, tribu des Ca;salpiniées, formé par Runth [Atm. se. uat., I, 85), et dont le lype est le Bauhinia pes caprœ. Il renferme un petit nombre de plantes croissant dans l'Amérique tropicale. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux inermes, à feuilles alternes plus ou moins profondémetU bilobées, mu- CAS mes de stipules péliolaires , géminées; à fleurs blanches , roses ou rouges, disposées en grappes axillaires et terminales , et por- tées sur des pédicelles unibractéés à la base et bibractéolés au sommet. Le légume est stipilé , sec , largement linéaire , com- primé, bivalve, poljsperme. (C. L.) CASQUE. Gulea. zooL., bot.— On appelle ainsi , en ornithologie, la proéminence cal- leuse qui se trouve sur le sommet de la tète de certains Oiseaux, tels que le Casoar et les Calaos. En entomologie, celle expression a été em- ployée par Lyonnet, pour désigner l'ensem- ble des parties solides qui composent l'en- veloppe extérieure de la léle des Insectes ; et Réaumur appelle ainsi la pièce roulée , mobile cl de consistance membraneuse qui, dans les Névroptères et les Orthoptères , recouvre les mâchoires. Celle expression correspond à celle de Galète. En botanique , on désigne aussi générale- ment sous ce nom la lèvre supérieure des corolles bilabiécs, quand elle est voûtée in- férieurementen forme de casque. Telles sont les divisions supérieures du périanlhe des Orchidées, etc. (G.) C.4SQLE. Cassis {cassis, casque), moll. — Bruguière est le créateur de ce genre ; il l'a formé avec l'une des sections des Buccins de Linné, cl l'a caractérisé pour la première fois dans VEnctjclopéI. Quoy et Gaimard , dans le Voijage de l'Astrolabe , ont donné des fi- gures de plusieurs espèces de Casques. L'animal, dans ce genre, développe un lar- ge pied qui dépasse la coquille en avant eleu arrière. Ce pied est coupé transversalement en avant; il est plus arrondi en arrière, el il porte à son extrémité un opercule corné, as- sez épais, et presque toujours rayonné du point apical qui est marginal , comme dans les Pourpres , jusqu'à la circonférence. Celle disposition de l'opercule est surtout très re- marquable dans le Casque sillonné de la Méditerranée. Le manteau s'élale en dehors de la coquille, non seulement sur le bord droit, mais encore sur le gauche, où il cou- vre toute la callosité qui s'y trouve. En avant, ce manteau se prolonge en un canal charnu, fort long , qui , à la base, a une duplicaturc qui ne dépasse pas les bords de l'échancrure de la coquille ; tandis que le canal lui-même est très allonge, recourbé dans sa longueur, et dirigé par l'animal d'avant en arrière. La tête est assez grosse , subtriangulaire , sup- portée par un col court. En dessous, on voit une fente buccale longitudinale , par la- quelle l'animal fait sorlir et rentrer une grosse trompe cylindrique, à l'extrémité de laquelle se trouve la véritable bouche. Le bord antérieur de la tête est concave , et les angles se prolongent en deux longs tentacu- les coniques, à la base desquels et sur le côté externe se montrent les yeux saillants. L'a- nimal des Casques marche lentement ; il n'a pas les allures vives et promptes de la plu- part des Buccins. Comme tous les autres Mollusques de la même famille, les Casques vivent d'autres animaux. Ils se tiennent dans le voisinage des sables, à peu de profondeur sous l'eau ; souvent ils se cachent dans le sable presque entièrement, et vont y atta- quer les Mollusques bivalves qui s'y tiennent et qui deviennent pour eux une proie assez facile. Les caractères du genre, d'après la coquille, sont les suivants : Coquille bombée ; ouver- ture longitudinale, étroite, terminée en avant par un canal court brusquement redressé vers le dos de la coquille. Columelle plissée ou ridée irrégulièrement; bord droit épais, en bourrelet, presque toujours denté en de- CAS 277 dans ; bord gauche développé en une large callosité. Dans le genre Casque , il y a plusieurs es- pèces très grandes qui sont recherchées dans le commerce pour la fabrication des Ca- mées; presque toutes sont ornées de vives couleurs. Elles se distinguent des Cassidaires par la brièveté du canal terminal, et des Buc- cins parla longueur de l'ouverture, le bour- relet du bord droit, ainsi que par la forme particulière de la callosité du bord gauche. La plupart des espèces sont, comme les Tri- tons, garnis de varices irrégulièrement dis- tribuées, et qui sont les traces des premiers bourrelets du bord droit. Le genre Casque comprend un assez grand nombre d'espèces, soit vivantes , soit fossi- les. Les vivantes proviennent , pour le plus grand nombre, des mers interlropicalcs; les fossiles se rencontrent toutes dans les ter- rains tertiaires. On en compte plus de trente vivantes et vingt fossiles. (Desiî.) CASQUILLOIV. MOLL. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Nasse. "CASSAIVDRA. eot. pu.— Une des divi- sions établies par Don ( Edinb. new philos. Jourii. XVIL 168) dans le g. Amlromeda , et dont le type est VA. cabjculata. CASSARD. OIS. — Nom vulgaire ancien delà Buse commune. CASSAVE. BOT. PU. — Espèce de pain ou de galette préparée avec la racine du Jairo- plia maniliot , vulgairement appelé Manioc, râpée ou broyée, dont on exprime le suc, qui est un poison très subtil, et que des chi- mistes modernes pensent être de l'acide hy- drocyanique. La Cassave , cuite entre deux plaques de fer, est un mets commun aux In- des , et forme la base de la nourriture des nègres de nos colonies. Les créoles eux-mê- mes la mangent avec plaisir, bien qu'elle soit très fade. Descourtilz , qui a vécu à Saint- Domingue, dit qu'elle conserve toujours un goût désagréable, semblable à l'odeur de l'u- rine de souris. Il a sans doute mangé de la Cassave mal préparée , el mêlée à une pro- portion assez considérable d'extractif et de fibre végétale ; car on ne trouve rien de sem- blable dans celle qui nous est envoyée sous le nom de Sagou blanc ou de Tapioka. (C. d'O.) CASSE. Cassia { xacrat'a , le Cannelier ou son écorce?). bot. ph.— Genre important d« Q78 CAS la famille des Papillonacées, Iribu des Caesal- pinices, formé par Linné {Gen., 5l4) et ren- fermant aujourd'hui plus de 300 espèces , plus ou moins bien déterminées. En voici , d'après les auteurs modernes, les caractères principaux : Calice 5-phylle , dont les folio- les inégales , décidues , soudées à la base. Pétales 5, insérés à la base du calice, ongui- culés , inégaux , alternant avec les lacinies de celui-ci. Étamines 10, ordinairement inégales , insérées avec les pétales, dont 3 postérieures souvent stériles, et 5 alternes manquant quelquefois; filaments filiformes ou subulés , libres. Anthères biloculaires, déhiscentes au sommet par une petite fente ou un double pore , et s'ouvranl en même temps de la base. Ovaire sessile ou le plus souvent stipité, multi-ovulé. Style filiforme; stigmate simple ou finement cilié, quelque- fois renflé. Légume cylindrique ou plan- comprimé, ligneux , coriace, indéhiscent ou bivalve, uniloculaire ou multiloculé par des cloisons transverses, souvent polysperme et rempli de pulpe. Graines comprimées , al- bumineuses. Ce sont des arbres, des arbris- seaux, des arbustes ou des herbes inermes, répandues dans les contrées tropicales et sub- tropicales du globe. Leurs feuilles sont al- ternes , abrupli-pennées ; les folioles multi- juguées, très entières, munies de stipules pétiolaires géminées; les pétioles le plus or- dinairement glanduleux ; les fleurs presque toujours jaunes. Plusieurs botanistes se sont occupés de ces plantes , et en ont distrait un certain nombre d'espèces pour en composer des genres nou- veaux, qu'on s'accorde assez généralement à regarder comme de simples mais excellentes sectionsdugenrecommun.ee sont, outre une nombreuse synonymie, que le cadre de ce li- vre nous oblige à passer sous silence-. Fisuda, DC, Chamœfiuula, DC. (celui-ci sous-divisé ainsi: 2^ylobium,\og.; Euchamcelisiula.Yog.; Herpelica, DC. ; (Jncolobium, Vog.) ; Proso- sperma, Vog. ; Chamœsenna , "Vog. ; Senna , DC.; Psilorhegma, Vog. ; Lasioiliegma, Vog. (sous-divisé en : ylbsus, DC. ; Baseophyllum, DC. ; Cliamœcrista , DC. ; ou en Xerocarpiis , Vog.; Euchamœcrisia, Vog. ). Les Casses sont en général de belles plantes ; on en cultive prés d'une centaine dans les jardins d'Eu- rope. La plupart d'entre elles possèdent des qualités purgatives à un degré plus ou moins CAS élevé , et les plus employées sous ce rapport sont les Cassia lanceolala Forsk. , fisiula L. (vulgairement le Canéficier) , senna L., obo- vata Collad. , aculifolia Del. (toutes trois portent dans le commerce le nom de Séné). La Casse dite en bâton ou des boutiques est le fruit du Canéficier ; ce fruit est une gousse cylindrique, ligneuse, longue de 50 à 60 cen- timètres, d'un brun noirâtre, plane sur les deux sutures , et dont les intervalles sont remplies par de nombreuses stries transver- sales très fines et très serrées ; l'intérieur est occupé par un nombre considérable de loges remplies d'une pulpe rougeâtre et d'une sa- veur douceâtre , dans chacune desquelles nage une seule graine. Cette pulpe est un purgatif très doux et très fréquemment em- ployé. (C. L.) CASSE AROMATIQUE et CASSE GI- ROFLÉE. BOT. PU. — Noms anciens de la Cannelle. CASSE EN BOÎS et CASSE ODO- RANTE. BOT. PH. — Synonymes de Cassia lignea et odoraïa. CASSE-LUNETTE, bot. ph. — Syno- nyme vulgaire d'Euphraise officinale, et d« Centaurée-bleuet. CASSE-MOTTE ou BRISE -MOTTE. OIS. —Nom vulgaire du Traquet motteux. CASSE-NOISETTE, ois.— Nom vulgaire de la Sitlelle torchepot. CASSE-NOI\. IVucifraga, Briss. ; Caryo- caiacies, Cuv. ois Genre de l'ordre des Pas- sereaux, de la division des Coniroslres et de la famille des Corbeaux. Ses caractères sont : « Bec fort, allongé, droit, tendu , longicône et comprimé sur les côtés , à pointe un peu déprimée et légèrement obtuse ; à mandibule supérieure dépassant l'inférieure ; à narines basales , petites , arrondies , recouvertes par les plumes frontales sétacées et dirigées en avant comme chez les Corbeaux. Tarses mé- diocres, sculellés ; doigts latéraux à peu prés égaux, l'externe soudé au médian à sa base, l'interne totalement séparé ; ongles peu ar- qués, mais très allongés, surtout le posté- rieur et le médian, comprimés et très acérés. Ailes construites sur le type obtus , à qua- trième et cinquième rémiges les plus lon- gues , la première courte et arrondie. Queue moyenne, arrondie, à douze rectrices. » LesCasse-noix peuvent être regardés com- me formant dans la famille desCorvidées un CAS groupe isolé d'Oiseaux à moitié grimpeurs, qui, au lieu d'avoir, comme tous les autres genres de cette famille, des habitudes mar- cneuses et percheuses , doivent au con- traire, d'après la conformation de leurs pattes , jouir très peu de la première de ces facultés, et posséder en revanche celle de se tenir cramponnés et suspendus aux troncs «taux branches d'arbres. C'est efl'ectivement ce qu'ils font habituellement, soit pour ex- traire de dessous les écorces ou de l'intérieur du bois mort les larves perforantes, soit pour dépecer les côHes et les pignons des arbres résineux et se nourrir de leurs amandes. Ils font évidemment partie de ces espèces de transition qui , dans la plupart des genres nombreux, s'éloignent des espèces types par des anomalies de forme comme de mœurs ; on peut raisonnablement dire qu'ils forment, dans la famille des Corbeaux, un groupe d'Oiseaux suspenseurs analogue à celui des Becs-croisés dans celle des Fringilles. On conçoit que , d'après leur genre d'ali- mentation, les Casse-noix soient habitants des pays de forêts, et surtout de forêts monta- gneuses couvertes de Sapins : aussi les trouve- t-on le plus communément en France , dans l'Auvergne et la Lorraine , sur les Alpes, en Suisse et en Savoie : ils se retrouvent aussi, selon Vieillot, en Sibérie et au Kamschatka. Confinés en quelque sorte dans leurs forêts montagneuses , ils semblent ne les quitter qu'à la dernière extrémité ; et, lorsque la di- sette d'aliments les force à descendre dans les pays de plaines jusque dans nos dépar- lements du Nord , ce qu'ils ne font qu'à des époques assez éloignées et. irrégulières , ils sont alors si affaiblis par le défaut de nour- riture, qu'ils se laissent approcher et tuer souvent à coups de bâton; il suffit de leur présenter des appâts pour qu'ils donnent en foule dans tous les pièges qu'on leur tend. Ils se nourrissent alors de noisettes, de fruits du hêtre, de glands, et quelquefois même de jeu- nes Oiseaux et d'œufs , suivant Temminck ; ils escaladent les arbres , et en frappent l'é- corce, qu'ils percent à coups de bec , selon le même auteur. La croyance qu'ils causaient un grand préjudice aux forêts, en perçant les gros arbres à la manière des Pics, leur a fait, d'après Vaillant, déclarer une guerre conti- nuelle de la partdes propriétaires, ce qui se- rait la cause de leur non-propagation dans les CAS 279 bons pays et de leur retraite dans les forêt? escarpées. Nous avons peine à adopter une telle opinion ; car s'il en était ainsi, nos Pics, reconnus bien positivement comme perceurs de n.os Chênes et des meilleurs arbres de nos forêts, auraient dû encourir la même dis- grâce, et être également repoussés dans les forêts des montagnes; tandis que nous les voyons au contraire habiter paisiblement, malgré leurs dégâts reconnus et quelques déclarations de guerre partielles, non seule- ment nos forêts en plaines , mais nos moin- dres boqueteaux et nos campagnes, pour peu qu'elles soient plantées de quelques arbres. En second lieu, leur bec, à pointe un peu dé- primée et à mandibules d'inégale longueur, peut bien leur servir à dépecer les écorces , peut-être même l'extrémité des branches vermoulues, ainsi que les pignons et les cô- nes d'arbres résineux , mais non à ouvrir un trou dans le cœur d'un arbre sain , comme peut le faire le bec à pointe comprimée et cunéiforme des Pics , qui , d'ailleurs , ne creusent ces trous qu'afin d'y établir leur couvée ; tandis qu'il est reconnu que les Casse-noix nichent dans les trous naturels des arbres creux , où ils pondent cinq ou six œufs d'un gris fauve avec quelques ta- ches d'un gris brun. Nous avons peinéà croire également que les Casse-noix puissent escala- der et grimper le long des troncs d'arbres comme lesPics; car nous reconnaissonsbien, dans la forme de leurs ongles, une analogie véritable avec ceux des Oiseaux qui peuvent se tenir momentanément cramponnés ou ac- crochés verticalement , mais non avec ceux des espèces réeJlement grimpeuses , comme Pics , Grimpereatix , SitltUes , etc. Notre Casse-noix proprement dit {Nuci- fraga caryocatactes hnss.fCorvus caryocatac- tes Lin.,Gmel., le Casse-noix Buff. Eul.bO , Vieil. Gai., pi. 105) a tout le plumage d'un brun couleur de suie, sans tache sur le som- met de îa tête et le dessus du cou, mais cou- vert sur tout le dos, excepté sur le croupion et sur les petites couvertures de l'aile, de gouttelettes blanches qui ne se présentent plus sur la gorge et le devant du cou que comme des stries fines et rares ; tandis que sur les côtés du cou , sur la poitrine et tout le dessous , elles forment de larges taches presque confluentes. Les ailes et la queue sont d'un noir luisant; celle-ci est large- 230 CAS ment terminée de blanc , l'iris est noisette , le bec et les pieds sont noirs. La femelle a le plumage teint d'une nuance roussâtre , avec des variations accidentelles dans lesquelles domine plus ou moins le blanc. On a cru long-temps que l'espèce euro- péenne était la seule du genre; mais, dans ces derniers temps , on en a découvert deux autres en Asie et dans l'Inde, différant à peine de la nôtre. De plus, le docteur Breh m a cru reconnaître dans la nôtre deux espèces distinctes confondues jusqu'alors, et reconnaissables aux proportions du bec ; il les a distinguées sous les noms de JYuci- fraga macrorliyncluis et IVucifrurja ùrachy- rhynchus (Brehm, his, 1820). S'il n'y a d'au- j tre différence spécifique , comme je le pré- sume, que dans les proportions du bec , il se- rait bien possible que l'âge seul apportât ces différences chez des individus de cette espèce, comme chez tant d'autres. M. Bâillon (d'Ab- beville) les cite néanmoins toutes deux au nombre des espèces qui visitent l'arron- dissement d'Abbeville ( Catalogue zoolo- gique de cet arrondissement, p. 11). Dans le Calvados , cet oiseau apparaît aussi à des époques éloignées et irréguliéres ; il est de passage accidentel en Hollande, selon Tem- minck , qui ajoute, dans la quatrième partie de son Manuel, que les allures et le genre de vie de cet oiseau tiennent beaucoup de ceux des Pics. Ce genre fait partie , pour nous comme pour tous les auteurs anciens et modernes , de la famille des Corvidées et de la sous- famille des Corvinées ; mais il forme dans cette sous-famille, comme nous l'avons déjà dit, un petit groupe particulier et distinct par ses mœurs de tous les autres de la famille. (Lafr.) Depuis la publication de l'article précé- dent, l'bistoire du Casse-Noix d'Europe, s'est enrichie de quelques faits qui nous parais- sent trop intéressants pour que nous omet- tions de les rapporter. La plupart des naturalistes, Buffon entre autres, ont parlé de la singulière habitude qu'a le Casse-Noix de cacher dans les trous des arbres, dans desanfractuosi tés de rochers, le superflu des fruits dont il fait sa nour- riture. Cette habitude, qu'il partage avec plusieurs espèces de la famille des Corvidés, nutarament avec la Pie, serait le fait, a-t-on CAS dit, d'un instinct de prévojEnce. L'oiseau ne ferait ainsi des provisions, vers la Gn de l'été, qu'en vue de la disette que l'hiver va nécessairement apporter. Que ce soit là, ou non, le vrai motif qui porte le Casse -noix à cacher les restes d'un aliment dont il vient de se repaître, restes qui ne peuvent, dans tous les cas, que lui offrir des ressources bien insuffisantes et, très-certainement, bien temporaires; toujours est-il que les diverses cachettes d'aliments qu'il établit sur quel- ques points des cantons qu'il fréquente paraissent constituer de vrais greniers de prévoyance. Ce sont là des faits depuis longtemps acquis : ceux dont il nous reste à parler n'en sont que le complément, car ils ont rapport à la manière dont l'oiseau fait ses récoltes. M. de Sinéty a recueilli à ce sujet des dé- tails fort curieux, qu'il a consignés dans une note adressée à l'Académie des sciences (Séance du 2 mai 1853), et que nous lui emprunterons. Cet habile observateur a constaté qu'à la fin de juillet et pendant le mois d'août, quand les noisettes sont mûres, le Casse- Noix descend régulièrement des régions nei- geuses des montagnes de la Suisse, où il habite en grand nombre, et s'approche des lacs et des villages, dans les parties oîi crois- sent les noisetiers, il l'a vu cueillir les fruits de ces arbres, les éplucher de manière à les dégager de leur enveloppe foliacée, en con- servant l'amande recouverte de sa coque ligneuse, puis les introduire un à un dans son gosier, et en emporter de la sorte jus- qu'à douze ou treize à la fois. En présence de l'un des greniers de pré- voyance du Casse-Noix, on pouvait croire que l'oiseau y portait les uns après les autres les fruits qu'on y rencontre, «comme nous voyons, dit M. de Sinéty, des espèces de genres voisins, les Pies et les Corneilles, en- lever au bout de leur bec des noix ou des pommes de terre ; ou bien que, comme le Geai, dans l'œsophage duquel on trouve quelquefois deux ou trois glands (1), cet (1) Le fait dont parle M. de Sinéty est beaucoup plus fréquent qu'il semble le dire, et la quantité de jrlands que renferme l'œsophage de la plupart des Geais, qui viennent de la gl.'ndée, est très-souvent plus considérable II n'es» pas rare, en effet, de tuer au mois d'uclobro, .-i l'époque des migratioriS, des Geais qui emportent cinq à six glands dans l'œsophage. Nous en avons rencontré qui ea avaient CAS orgaae, très-dilatable aussi chez lui, l'aidait, à ramasser plus de graines à la fois, et lui évitait aiusi de multiplier ses voyages à rinliui. Avec des moyens aussi simples, l'oi- seau ne serait jamais parvenu à accumuler la masse de fruits dout il fuit provision, et la nature prévoyante lui a donné un organe particulier dout aucun anatomiste n'a ja- mais parlé. » Cet organe est un sac à parois très- minces, ouvert immédiatement sous la lan- gue bifide de l'oiseau, et dont l'orifice occupe toute la base de la cavité buccale. Il est placé immédiatement au-dessous du muscle peaucier, dans l'angle des deux branches de la mâchoire inférieure, ou il occupe le triangle situé entre cesdeux bran- ches. Ce sac, entièrement dilatable, est situé au-devant du cou, où il fait saillie des trois quarts à gsuche du la ligne mé- diane- Sa longueur est environ des deux tiers de la longueur du cou de l'oiseau. » Mais comme si la nature n'avait pas cru faire assez en dotant le Casse-Noix (oiseau éminemment voleur, comme le sont certai- nes espèces de singes à abajoues) d'une poche assez semblable à celle des Pélicans, elle lui a donné, en outre, un œsophage très-dila- table aussi, pour lui servir de seconde poche. A son origine, cet œsophage occupe les deux tiers de la face antérieure de la colonne ver- tébrale, sur laquelle il se trouve immédia- tement placé, se dirigeant très-obliquement de haut en bas et de gauche à droite. Son orifice s'ouvre largement à la base de la langue, et peut atteindre le même diamètre que celui de la poche. » A l'aide d'une pareille organisation, le Casse-Noix peut ai- sément garnir ses greniers . Si l'existence de la poche dont il vient d'être question a longtemps échappé à l'ob- servation des naturalistes, c'est que, comme le fait observer M. de Sinéty, l'oiseau ne s'en servant qu'au moment de sa récolte mati- jusqu a dix. Dans ce cas, l'oiseau porte au cou, comme l'a observé M. de Sinéty chez le Casse-Noix) «lie énorme protubérance irrégulière, qui comprime les voies aériennes, au point de rendre tout cri dif- ficile, et qui anihilerait même la respiration, s.ins la résistance et l'élasticité des anneaux cartilagineux de in trackée-artère. Le Geai, du reste, doit pouvoir laciiemeat rejeter le; glands ainsi accumulés, car ]a momdre contraction volontaire de l'oiseau, la plus '■H^ère pression cxerrce sur l'œsophage, suffisent pour l'js expulser tous, même ceux qui sont le plus pro- :i-:idi!iient engagés. T. 111. CAS 281 nale, ce n'est aussi qu'à ce moment qu'elle se manifestect qu'elle peut, par conséquent, attirer l'attention de l'observateur. Très- visible pendant qu'elle est en fonction, cette poche est dissimulée quand l'oiseau l'a com- plètement vidée. Passé dix ou onze heures du matin, le Casse-Noix quitte le pied des montagnes pour rentrer dans la région des sapins, dont il ne s'écarte plus que le lendemain au lever du jour. Lorsqu'après s'être repu et avoir butiné çà et là son contingent de noisettes, le Casse-Noix regagne le canton où sont ses cachettes , pour y déposer les provisions qu'il vient de faire; ces provisions, entassées dans la poche et dans l'œsophage forment, sous le cou, un énorme goitre qui atteint quelquefois le double du volume de la tête de l'oiseau, et qui est très apparent, même quand il vole. M. de Sinéty en a tué sou- vent dans ce moment-là (qui est aussi celui où le Casse-Noix se laisse le mieux appro- cher), et a retiré jusqu'à sept noisettes du sac buccal, et six autres de l'œsophage du même individu. Un sujet tué en novem- bre 1854, à Barcelounette, et présenté par M. de Sinéty à M. Isidore Geoffroy Saint- Hilaite, avait la poche gorgée, non plus de noisettes, mais de graines, infiniment plus petites, du Pinus cembra. Il serait intéressant, non-seulement de constater si les deux Casse-Noix asiatiques, le Nucifraga hemipsila (Y ig.) elNucif. mul- tipunctata (Gould) sont pourvus, comme notre espèce, d'une poclic buccale ; mais aussi de voir si quelques autres Corvidés, parmi ceux qui font des provisions, ou qui emportent à la fois à leurs petits une grande quantité de nourriture, n'eu offriraient pas des traces. Une poche semblable ou analogue n'exis- terait-elle pas aussi chez un Colapte du Mexique {Colaptes rubricalus) qui, d'après les observations intéressantes de M. de Saussure, a la singulière habitude de faire, comme le Casse-Noix, des approvisionne- ments de nourriture pour la saison rigou- reuse? Ces provisions consistant en graines et particulièrement eu glands de chênes, et ces arbres n'existant qu'à une dizaine de lieues de l'endroit ou les réserves ont été découvertes et observées l'oiseaane pourrait 13* 282 CAS les faire qu'avec beaucoup de peine, et à la suite de courses plusieurs fois répétées dans la même journée, s'il n'avait dans son organisation quelque parlicularité qui lui en facilite les moyens. C'est ce que des recher- ches ultérieures Gniront par éclaircir. Il est probable aussi que l'on doit trouver, sinon une poche, du moins quelque chose d'analogue, parmi les granivores qui, à l'exemple des Bouvreuils, des Linottes, des Becs-croisés, dégorgent à leurs petits des semences dépourvues de leurs téguments.. Du reste, le fait a déjà été observé chez les En- tomophages. Ainsi, Honiing a présenté à la Société zoologique de Londres, en 1834, un Martinet de muraille conservé dans l'esprit- de-vin, chez lequel une dilatation considéra- ble existait à la base de la mâchoire infé- rieure et à la partie supérieure du larynx. Cette espèce de poche, de forme ronde, dis- tendait la peau d'une manière fort remar- quable, et avait, dans le sujet soumis à l'ob- servation, une longueur de onze lignes, sur six lignes de profondeur. L'ouverture de cette poche était simple et avait uniquement des rapports avec la cavité buccale. Avant la communication de ce fait intéressant, M. White avait déjà remarqué que lorsqu'on tue un Martinet de muraille, au moment oîi il nourritses petits, on trouve dans le bec, et cachées sous la langue, des aggloméra- tions d'insectes. Si, chez le Casse-Noix, la poche buccale est un instrument de récolte, elle a très-cer- tainement le même emploi chez le Martinet de muraille: il y accumule des insectes pour nourrir ses petits, comme le Casse-Noix y accumule des noisettes, des graines, pour augmenter les provisions qu'il a l'instinct de mettre en réserve. (Z. G.) CASSE-MOYAUX. ois.— Nom vulgaire du Gros-Bec commun. CASSE-PIERRE, bot. ph. — Nom vulg. des Pariétaires, de diverses Saxifrages, et du Crithmum mariiimum, qui croissent dans les murs et sur les rochers. "CASSEBEERA (nom propre), bot. ph.— Kaulfuss a établi sous celle dénomination un genre de Fougères encore peu nombreux,voi- sin des Cheilanihes, qui comprenait, sous le nomdeCVi. pteroidea S\v. , l'espèce sur la- quelle le genre Cassebeera a été fondé. Ce genre , intermédiaire aux Cheilanihes et auï CAS yiitosorus, renferme quelques petites espèces de Fougères à slipe lisse , noir et coriace ; à frcnde coriace, dont les pinnules ternées, pin- nées ou bipinnées , sont libres jusqu'à leur base,enliéres, à peu près ovales, crénelées sur leur bord. Sous ces crénelures du bord de la fronde sont des groupes de capsules gémi- nés , presque globuleux et recouverts par un tégument scarieux commun aux deux groupes voisins, et s'ouvrant en dedans. Les pétioles sont grêles et ne renferment qu'un seul faisceau vasculaire comme dans les Cheilanihes et dans beaucoup d'y4dian- t"m. (Ad. B.) *CASSEBEERIA , Dennst. bot. ph.— Sy- nonyme de Sonerila , Roxb. *CASSELIA (nom propre), bot. ph. — Ce genre de Dumorlierest synonyme de Steen- hammera de Reichenbach.— Le même nom est appliqué à un genre de la famille des Verbénacées , tribu des Lippiées , for- mé par Nées et Martius {IV. A. TV. C. , XI , 73 , t. 6 ), et ne renfermant guère que 4 ou 5 espèces. Ce sont de petits arbustes bré- siliens à feuilles opposées, péliolées, très en- tières ou dentées; à fleurs peu nombreuses, disposées en grappes axillaires. (C. L.) CASSIA. BOT. PH. — Nom latin du g. Cassé. CASSICAIV.^anm, Cuv. ois. — Le nom de Cassican, donné parBufifon à cet oiseau, est destiné à rappeler sa ressemblance avec les Cassiques et les Toucans , quoiqu'il ait plus de similitude avec les premiers qu'avec les seconds. Une des particularités de sa struc- ture, qui constitue même un de ses caractè- res essentiels, est l'échancrure circulaire qui est à la base du bec supérieur et entame les plumes du front ; du reste, il a le bec long, droit, arrondi au dos, comprimé sur les cô- tés, à pointe légèrement crochue et échan- crée latéralement; ses narines basales sont réduites à de simples fentes longitudinales sans espace membraneux ; le bec inférieur est anguleux à la base, et garni inférieure- ment de plumes courtes jusqu'à la moitié dK sa longueur. Tarses robustes , l'ongle du pouce est le plus long. Ailes médiocrement longues ; queue égale , excepté dans une es- pèce où elle est étagée. Les Cassicans ont le port, la taille et la couleur de nos Corbeaux, à la suite desquels ils se trouvent le plus naturellement placés; et ils servent de passage des Corbeaux aux CAS Bécardes et aux Vangas, dont les rapproche Ja pojinle infléchie de leur bec. Les uns sont noirs comme nos Corbeaux , d'autres du gris cendré de nos Corneilles ; et les plus petites espèces , grosses comme nos Pies, sont variées de noir et de blanc. Les habitudes des Cassicans sont aussi celles de nos Corvidées : comme eux, ils sont omnivores , et poursuivent même les petits Oiseaux ; comme eux , ils sont remuants et criards ; du reste leurs mœurs sont peu con- nues. Le plus rapace de tous est le C. flu- TEUR, B. libicen, dont la voix difl^ère de celle de ses congénères par sa douceur. Le C. ré- veilleur , B. sirepera , très commun à l'île de Norfolk, est d'un naturel doux. Il ne dort jamais la nuit et ne cesse de faire reten- lirrairdesescris;d'oiison nomA^ Réveilleiir. On peut encore rapporter à ce g. deux ou trois autres espèces , excepté le C. destruc- teur, qui paraît être une espèce intermédiai- re aux Cassicans et aux Vangas, dont il a le bec crochu. On y réunit aussi le C. gymnocé- PHALE de Temminck , qui serait mieux peut- être avec les Pies-Grièches. Tous les Cassi- cans sont originaires des Terres australes , où ils représentent sans doute nos Cor- beaux. (G.) • CASSICAIMS. ois.— C'est, dans le Traité d'Omiiliologie de M. Lesson, la quatrième fa- mille de ses Passereaux conirostres Éleu- thérodactyles, renfermant les genres Phony- game , Cassican , V^anga , Ratara et Myo- phone. C'est aussi, dans le Règne animal de Cuvier, un groupe composé des Cassicatis et de ses Calybés , qu'il présente comme sous- genre étranger venant se grouper autour des Pies-Grièches. (Lafr.) • CASSICULUS, Sw. ois.— Syn. de Cas- sique. (Lafr.) • CASSICUS. OIS. —Nom latin du genre Cassique de Brisson. M. G.-R. Gray {List of the gênera) lui a substitué à tort le nom de Cacicus. Foy. cassique. (Lafr.) CASSIDA. iNS. — Nom latin du genre Casside. CASSIDA, Tourn. bot. ph. — Synonyme de Scutellaria, L. • CASSID^aniE. Cassidœmyia ( cas- sida , casside; /^vTa , mouche), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocè- re«, famille des Athéricères , tribu des Mus- cJdes . étabU par M. Macquart. C'est à ce g. CAS 283 j que parait appartenir la Tachinaire, dont les I larves ont été découvertes par M. Léon Du- four dans le corps de la Casside verte ; de là, le nom que lui a donné M. Macquart. Il ren- ferme 9 espèces, toutes de France ; nous cite- rons comme type la C. clausa Macq., la même que la Dufoiwia id. de Robineau-Desvoidy. Elle a 2 lignes de long. Elle est d'un noir de jais , velue , avec les cuillerons et la base des ailes, jaunâtres. (d i CASSIDAIRE. Cassidaria {cassida, cas- que). MOLL. — Le seul changement que La- marck ait apporté dans le genre Casque de Bruguière , consiste dans la création du ! petit g. Cassidaire. Ce genre a à peu près la même histoire que celui des Casques. Comme la plupart des Coquilles qui pro- viennent de la Méditerranée, celle qui sert de type au g. Cassidaire se trouve dans nos pre- miers naturalistes du xv^ siècle, Belon, Ron- delet, Gesner, et dans presque tous ceux des siècles suivants jusqu'à Linné , qui la con- fondit avec les Buccins. Tous les auteurs systématiques qui suivirent adoptèrent l'o- pinion de Linné, et c'est ainsi que pour Mar- tini, Chemnitz, Born, Schroter, etc., les Cassidaires furent des Buccins. Dans la ré- forme que fit Bruguière du g. Buccin, il plaça par analogie les Cassidaires dans son g. Casque, et c'est là que Lamarck en trouva les éléments rassemblés. La création du g. de Lamarck date de 1811 {Extrait du cours). Avant celte époque , Montfort, dans sa Con- chyliologie systématique, l'avait proposé sous le nom de Morio; mais le g. de Lamarck prévalut, et celui de Montfort fut oublié. De- puis Lamarck, presque tous les auteurs ont adopté et son g. et la place qu'il lui assigne dans la méthode. Cependant, Cuvier et Fé- russac n'ont mentionné ce g. qu'à titre de sous-genre des Buccins. M. Sowerby , dans son Gênera of sliells, proposa de séparer un g. des Cassidaires de Lamarck sous le nom d'Oniicia. Le type de ce g. est le Cassida- ria oniscus de Lamarck {Strombus oniscus de Linné) ; mais, comme je l'ai fait observer ailleurs, les Coquilles de ce nouveau g. ne paraissent pas avoir des caractères suffisants pour être séparées des Cassidaires , et il ne serait admissible qu'autant qu'on trou- verait dans l'animal des caractères particu- liers. Le genre Cassidaire, tel que Lamarck l'a 284 CAS CAS conçu , paraît arlificiel en ce que l'animal de l'espèce méditerranéenne ne diffère pas de celui des Casques. L'opercule lui-même, que nous avions cru différent dans les deux g., a des caractères identiques dans certaines espèces de Casques , de sorte que tout porte à croire que prochainement les Cassidaires seront de nouveau réunies aux Casques. Les caractères génériques peuvent être exprimés de la manière suivante : Animal semblable à celui des Casques. Opercule corné, dont le sommet est marginal et médian comme dans les Pourpres. Coquille ovoïde ou ovale-oblon- gue. Ouverture longitudinale , étroite , ter- minée en avant par un canal courbé, ascen- dant. Bord droit épais, en bourrelet; bord gauche appliqué sur la columelle, le plus sou- vent rude, granuleux, tuberculeux ou ridé. Les Cassidaires sont des Coquilles marines qui, pour leur forme et leurs caractères, ont la plus grande analogie avec les Casques : elles peuvent se distribuer en deux groupes. Dans le premier, avec la Cassidaire échino- phore, dont la Thyrsénienne n'est qu'une variété, se rangeraient presque toutes les espèces fossiles ; dans le second groupe , se liant au premier par l'intermédiaire du Cas- sidaria striata , seraient placées les Oniscies de M. Sowerby , et quelques espèces fossiles qui en dépendent. Les Cassidaires se distin- guent des Casques : celles du premier groupe par le canal plus allongé et moins recourbé en dessus; celles du second groupe en ce qu'elles sont moins convexes, plus cylindracées , ont le canal étroit, court, à peine relevé et échan- cré. Le nombre des espèces est peu considé- rable : quatre vivantes de la Méditerranée et de l'océan indien ; sept fossiles provenant des terrains tertiaires. (DEsn.l CASSIDAIRES. Cassidariœ. ins. — Nom donné par Latreille à une tribu de Coléoptè- res tétramères , de la famille des Cycliques , et qui se compose des g. Hispa , Clialepus, Imatidium et Cassida. M. de Castelnau (Buffon-Duménil , Ins., tom. H, p. 510) di- Yise cette tribu en deux groupes , les Cassi- diles et les Hispiies. M. Chevrotât , qui en a fait une étude particulière , la restreint aux deux g. Imatidium et Cassida ; mais, comme ces deux g. renferment aujourd'hui 400 es- pèces et plus , il les érige en sous-tribus et divise ensuite celles-ci en un certain nombre de g. , qui tous ont été adoptés, par M. De- jean dans la dernière édition de son Cata!!V gue, mais dont les caractères n'ont pas en- core été publiés. Dans cet état de choses , nous pourrions les passer sous silence ; car un g. dont les caractères ne sont pas connus n'existe pas dans la science. Cependant , comme le Catalogue où ils sont mentionnés sert de base à l'arrangement de la ma- jeure partie des collections de Coléoptères qui existent en France, nous croyons de- voir en donner ci-après la nomenclature . en indiquant en même temps leur concor- dance avec ceux que M. Hope, entomolo- giste anglais, a établi de son côté dans la même tribu [Coleopt. manual , part. III) postérieurement à ceux de M. Chevrolat, sans en publier également les caractères, excepté pour quelques uns , et en citant à chacun d'eux , pour leur tenir lieu provi- soirement de caractères, l'espèce qui leur sert de type , et que nous avons eu soin de choisir parmi celles qui ont été décrites par les auteurs les plus connus. Par ce moyen , nous serons dispensés de faire un article à part de chacun des g. dont il s'agit , et nous nous contenterons , à leur lettre respective, de citer leurs noms comme mots de renvoi au présent article. M. Chevrolat , comme nous l'avons dit plus haut, partage la tribu des Cassidaires en deux sous-tribus ayant pour type, l'une le g. Imatidium de Fabricius , et l'autre le g. Cassida de Linné. La première comprend les espèces dont la tête est libre ou découverte , et là seconde celles chez qui elle est entière- ment cachée par le corselet. La première se compose des IG genres suivants, y compris 3 qui appartiennent à 31. Dejean , savoir : Sphœropalpus , type Spli. cinclus Dej., du Brésil; Craspedoma [Calopeplc ^ Hope), C /e!/û?2a Latr., Ind. orient. ; Basi- prionola [Prioptera , Hope), Cass. 8- pimc- tata , Fabr. , Indes orientales ; JYolosacont- ha, Cass. echinata Fabr., Java; Thijreomor~ pha , Dej. , Th. badia Dej., cap de Bonne- Espérance; Imatidium, Im.fasciaium Fabr., Cayenne; Delocrania , Dej., Del. hispoides Dej., Brésil; Hœmisphœrola {Porphyraspis, Hope), Cass. erylhrocerc Germ. , Amérique boréale; Calliaspis,T)c\., Cass. ntbra OHv., Cayenne; Omoleina , Cass. humeralis Oliv., Saint-Domingue ; Calyptocephala ( Imati- CAS diuTTt , Hope), Cass. irigemina Lacord. , Cayenne; Acromis {Selenis , Hope), Cass. spinifex Fab., Cayenne ; Echorna {Omoplala, Hope), Cass. manjinata Fabr. , Cayenne; Omocera { Tauroma , Hope ) , Cuss. bicornis Fabr., Cayenne; Pohjchalca, Cass. variolosa Fabr., Brésil; Discomorpha [Oxynodera , Hope), Cass. variegata Fabr., Cayenne. La seconde sous-tribu comprend 15 g. ap- partenant tous à M. Chevroiat, savoir -. Eu- genysa [Calaspis , Hope), type Cass. yrossa Fabr. , Cayenne ; Cynonoia {Mesomphalia Hope) , Cass. laieralis Fabr., Cayenne ; Bo- tanochara {Pœcilapsis? Hope) , Cuss. ner- vosa Fabr. , Brésil ; Chelimorpha , Cass. multipunctala OViv., Cayenne; Ischijrosonyx, Is. oblonga Dej., Brésil; Elyti-ogona [Cy- phoplera', Hope), Cass. ampulla Oliv. ; Hy- bosa,Hy. gilbsra Dej., lj\és\\ ; Physonota, Cass. alutacea Klug , Mexico ; Asleriza , Cass. flavicornis Oliv., Saint-Domingue ; De- loyala {Aspidirnoryha , Hope), Cass. cnix Fabr. , Brésil ; Omaspides , Cass. transversa Fabr., Cayenne ; Dnrynota {Bolanota, Hope), Cass. bidens Fabr., Brésil; Basipta , Cass. Tpallens Klug, cap de Bonne - Espérance ; Captocycla, Cass. Il-]»(rjc/ara Fabr., Cayen- ne ; Cassida , C. viridis Fabr. , Europe. Parmi les 400 espèces et plus qui sont ré- parties dans les 31 genres que nous venons de désigner, on en compte à peine 30 qui soient particulières à l'Europe ; le plus grand nombre appartient aux contrées les plus chaudes de l'Amérique, qui produit les plus grandes et les plus belles d'entre elles , et le reste est fourni par les autres parties du globe. Du reste , les Cassidaires sont aussi remarquables par la variété de leurs formes, dont quelques unes sont très bizarres , que parla vivacité et l'éclat souvent métallique de leurs couleurs. Sous ce dernier rapport , quelques unes de nos espèces indigènes pourraient rivaliser avec les exotiques ; mais malheureusement elles perdent leur éclat en mourant; et si on le fait revivre en expo- sant l'insecte à la vapeur de l'eau chaude , ce n'est que pour un instant , c'est-à-dire pendant le peu de temps que le corps con- serve de l'humidité. Il n'en est pas de même (ies espèces exotiques ; celles-ci conservent tprés leur mort les couleurs qu'elles avaient V'êSidant leur vie. Quant aux mœurs de ces Insectes, surtou CAS 285 à l'état de larve , elles sont des plus curieu- ses , ainsi qu'on le verra à l'article cassidk , auquel nous renvoyons pour ne pas nous répéter. (d. et C.) * CASSIDE. Cassidix, Less.ois. —Genre formé par M. Lesson ( Traité d'omitlwtogie ) pour l'oiseau connu sous le nom de Cissique àmanielet [Corvus mexicanns L. Gm.), Cas- sicus ?îiger{Yki\., Gai., pi. 89). Ce genre est synonyme de celui de Scaphidurus, Swains., 1831. Foycz scapiiidure. (Lafr.) CASSIDE. Cassida {cassida, casque). INS. — Genre de Coléoptères tétramères , créé par Linné, et adopté par tous les en- tomologistes. Ce g. appartient à la famille des Chrysomélincs de M. Dejean, ou à celle des Cycliques de Latreilie, qui le rangedans sa tribu des Cassidaires. La dénomination vulgaire de Scarabées-tortues que portent les Cassides donne une juste idée de leur con- formation. En effet, leur tête qui est très petite et déprimée, leur corps qui est étroit et aplati en dessous , leurs pattes qui sont courtes et rétracliles, sont cachés entière- ment et même débordés par le corselet et les élytres , qui sont très dilatées et forment" par leur réunion une sorte de test ou de bouclier sous lequel l'insecte se trouve abrité comme une Tortue l'est dans sa ca- rapace. Ce bouclier est concave en dessus, concave en dessous ; il est presque circu- laire, souvent ovale, quelquefois triangu- laire ; et, dans plusieurs espèces, il est trans- parent et poreux. Du reste, les principaux caractères génériques de ces Insectes sont : Antennes insérées à la partie supérieure de la tète, presque contiguës à leur base, cour- tes, droites, grossissant insensiblement vers le bout; labre court, transverse, un peu échancré antérieurement , la lèvre infé- rieure étroite et entière. Mandibules cour- tes, larges et tridentées. Mâchoires simples; les palpes antérieurs en massue, et les pos- térieurs filiformes. Pattes étendues parallè- lement à la surface inférieure du corps , t't dépassant à peine la circonférence du corse- let et des élytres , lorsque l'insecte marche. Tarses aplatis, garnis de poils en dessous et munis de crochets aigus. Il résulte de cette organisation que les Cassides font peu usage de leurs jambes , et encore moins de leurs ailes, que leurs mou- vements sont d'ailleurs très lents : aussi 286 CAS les renconire-t-on presque toujours dans l'immobilité la plus parfaite sur les plantes dont elles se nourrissent, et où elles sem- blent collées à la surface des feuilles ou des liges qui les soutiennent. Cette immobilité paraît êlre même un moyen de conserva- lion ou de défense pour quelques espèces, dont la couleur verle se confond avec celle de la plante sur laquelle elles vivent , de sorte que l'œil de leur ennemi , trompé par l'apparence, croit voir dans la saillie que forment leurs élylres bombées une sorte d'excroissance ou de production végétale, au lieu d'un êlre vivant. Ces Insectes, du moins les espèces d'Eu- rope, se trouvent, au commencement de l'été, sur les Artichauts, les Chardons et les Men- thes. Les femelles déposent sur les feuilles de ces plantes des œufs oblongs qu'elles ran- gent les uns auprès des autres , de manière à former de petites plaques, qu'elles re- couvrent quelquefois d'excrémenls , sans doute dans le double but de les soustraire à la vue, et de protéger les larves au mo- ment de leur naissance. Ces larves, her- bivores comme l'insecte parfait, sont remar- quables, autant par leur organisation que par leurs habitudes, qui sont des plus singu- lières. Elles ont le corps mou , large, court, aplati, bordé sur les côtés d'appendices bran- chus et épineux avec six pattes écaillcuses ; la tête petite, de consistance cornée, garnie de dents, et offrant de chaque côlé trois pe- tits tubercules dans la partie supérieure , et quatre points noirs dans celle d'en bas: ceux- ci sont regardés comme des yeux par Degéer. Mais ce qui est surtout digne d'attention, c'est la queue ou partie postérieure du corps qui se termine en une espèce de fourche à deux branches , dans l'intervalle desquelles est placé l'anus. Chaque branche consiste en un filet écailleux, conique, terminé en pointe aiguë et parallèle à celui du côlé opposé ; il est garni, au côlé externe, depuis sa base et seulement jusqu'à la moitié de sa longueur, d'épines fort courtes. L'anus est situé à l'ex- trémité d'un mamelon plus ou moins re- courbé, et que la larve élève à son gré. La disposition de ces diverses parties est telle que, lorsque les excréments sortent de l'anus, les fourchons qui sont inchnès du côlé de la tête les reçoivent successivement, et de- viennent en quelque sorte la charpente d'un CAS toit de matière excrémenlitielle , lequel re- couvre tout le corps sans s'y appuyer. Le plus souvent ce toit est immédiatement ea dessus du corps, qu'il touche sans le char- ger ; quelquefois il en est à une certaine dis- tance, mais dans une position horizontale; dans d'autres moments la larve le tient perpendiculaire au corps. Enfin , la masse des déjections peut être entièrement ren- versée en arrière et se traîner après le corps, qui , dans ce cas , reste découvert. Mais la larve ne s'aventure ainsi que lorsqu'elle n'éprouve aucune inquiétude ; car, à la moindre apparence de danger, elle rabat sur elle son toit protecteur, et l'on n'a- perçoit plus à sa place qu'un tas d'ordures. Tel est le moyen , aussi simple que singu- lier, que la nature a donné à ces larves pour préserver leur corps mou des impressions qui pourraient leur nuire , et les soustraire en même temps à la vue de leurs ennemis. Ce n'est qu'après avoir changé plusieurs fois de peau que la larve se transforme en nymphe sur la feuille même où elle a vécu. Pour se préparer à cette transformation, elle abaisse sa queue, et la porle en arrière sur la même ligne que le corps. Par son frotte- ment contre la feuille, elle se débarrasse d'a- bord de la couverture dont nous avons parlé plus haut, et qui lui devient désormais inu- tile. Elle se fixe ensuite sur celte même feuille par les deux anneaux du corps qui suivent celui où est attachée la dernière paire de pattes, et reste ainsi pendant deux ou trois jours, au bout desquels elle quitte enfin sa dernière peau pour paraître sous la forme de nymphe. Celle-ci a aussi une queue fourchue, mais dont les deux branches sont inermes, et beaucoup moins longues que celles de la larve ; c'est par cette queue, qui reste engagée dans la dépouille de la peau réduite en peloton, qu'elle est fixée contre la feuille où la transformation s'est faite. Cette nymphe, plus courte que la larve, est de forme ovale et aplatie ; elle a un am- ple corselet, presque semi-lunaire , dont le contour est bordé d'un rang d'épines cour- tes et simples; l'abdomen est garni latéra- lement d'appendices ou de lames plates en forme de feuilles ; et, sur chaque côté du dos, s'élèvent quatre petits tuyaux qui sont les stigmates. L'insecte parfait se développe au bout de douze ou quinze jours. CAS Oa verra à l'arlicle cassidaires que le g. Casside s'est tellement accru depuis Linné, qu'on a reconnu la nécessité de l'ériger en »ous-tribu, et de diviser celle-ci en plusieurs g.; de sorte que celui qui conserve ce nom n'est plus applicable qu'aux espèces dont le corselet et lesélytres réunis donnent à l'in- secte une forme circulaire ou subovalaire. M. Dejean.dans son dernier Catalogue, rap- porte à ce g. ainsi réduit 49 espèces, dont IG d'Afrique, 2 des Indes orientales , 1 de la Nouvelle-Hollande, 3 d'Amérique et 27 d'Eu- rope. Nous citerons parmi ces dernières : 1° la Cassida viridis Lin., celle qu'on peut considérer comme le véritable type du g., et à laquelle se rapportent particulièrement les observations de mœurs consignées dans cet article ; 2° la Cassida murrœu Fabr.,qui offre deux variétés constantes : l'une à fond vert qui parait au printemps , et l'autre à fond rouge qui se montre au milieu de l'été : cette différence de couleurs paraît avoir la même cause que celle que nous avons don- née à l'art. CARTE GÉOGRAPHIQUE {vOtjeZ CC mot) ; 3" la Cassida nobilis, qui, sur un fond doré , offre sur chaque élytre une ligne d'un bleu d'azur 1res brillant; mais cet éclat dis- parait avec la vie de l'insecte. Ces trois es- pèces se trouvent aux environs de Paris, et sont décrites ou figurées dans une foule d'ouvrages. (D.) CASSIDEA. MOLL. — Syn. de Cassidaire. * CASSIDITES. Cassidiles. iNS. — Nom donné par M. de Castelnau à un groupe de la tribu des Cassidaires de Latrcille, et qui se compose des g. Cassida el Imalidium. Ces 2 g. ontpourcaract. communs : Antennes très rap- prochées à la base, presque cylindriques, et insérées à la partie supérieure de la tète. Corps orbiculaire plus ou moins déprimé. (D.) * CASSIDITES. Cassidiles. moll.— Petite famille proposée par Latreillc, dans ses Fa- milles du règne animal , pour rassembler les trois genres Casque, Cassidaire et Piicinule. Ce petit groupe, extrait des Purpurifères de Lamarck, ne peut être adopté, à cause de la présence des Ricinules qui n'ont pas assez de rapports avec les Casques pour en être rapprochées, et trop avec les Pourpres pour en être séparées. (Desh.) CASSIDITES. KCHiN. — Nom donné aux Cassidules fossiles. CASSIDIX. OIS— Syn. latin de Casside. CAS 287 * CASSIDOCARPLS , Presl. bot. ph. — Synonyme A'Asieriscium, Cham. et Schl. CASSIDLLE. Cassidulus (diminutif de cassis, casque), échin.— Genre d'Échinides, établi par Lamarck pour quatre espèces , dont une seule vivante, ayant « le corps ir- régulier, elliptique, ovale ou subcordiforme, convexe ou renflé , garni de très petites épi- nes, avec cinq ambulacres bornés et en étoi- le, la bouche subcenlrale et l'anus au-dessus du bord. » Ce genre diflere des Clypéastres et des Spatangues par la position de l'anus, que ceux-ci ont dans le bord même, et ceux- là au-dessous du bord ou dans le bord ; ses ambulacres bornés, pétaloides, le distinguent des Nucléolites, dont les ambulacres complets se prolongent en dessous jusqu'à la bouche. Cependant M. Goldfuss a confondu les Cas- sidules dans son genre Nucléolite. M. Agas- siz caractérise à peu près comme Lamarck son genre Cassidule, qui ne comprend que des espèces fossiles, et le place dans sa fa- mille des Clypéastres, qui ont la bouche cen- trale ou subcenlrale. M. Desmoulins ne laisse dans son g. Cassidule que la dernière espèce de Lamarck [C. aplatie), avec cinq autres es- pèces fossiles , dont quatre inédiles , et une autre [C. porpiie) que M. Agassiz range avec les Scutelles. Il en reporte les autres espèces dans le genre Nucléolite. C'est après de tel- les modiflcations que M. Desmoulins a pu caractériser ainsi les Cassidules : « Bouche centrale, symétrique; supports osseux; am- bulacres bornés ; 4 pores génitaux ; anus au-dessus du bord ; aires presque égales ; bouche ronde non enfoncée. » (Duj.) CASSIDULE. Cassidula. moll. — On trouve, dans le Catalogue de Portland, un g. qui porte ce nom créé par Humfrey , et qui correspond au g. Pyrulc de Lamarck. (Desii.) 'CASSIDULINE. Cassidulina. foraminif. — Nous avons formé ce g., en 1825, pour des Coquilles microscopiques suborbiculaires , libres, spirales, équilatérales, ayant une spire embrassante, composée de loges alternes, se succédant régulièrement de chaque côté, en recouvrant une partie du côté opposé, ce qui présente dans l'ensemble un aspect ra- piécé singulier. Ces Coquilles sont percées d'une ouverture allongée, sur le milieu de la dernière loge, latéralement à l'axe spiral. Ce g., l'un des plus remarquables entre les Foraminiféres, nous montre dans son en- ^m- CAS semble une coquille nautiloide, à tours em- brassants, dont chacun, au lieu d'être com- posé d'une succession de loges simples , est formé d'un empilement alterne de loges , qui n'occupent, chacune , qu'un des côtés de la coquille. On connaît jusqu'à présent 4 esp. de ce g. : une de la Méditerranée, une des cô- tes du Pérou, et 2 de laPatagonie. (A. b'O.) CASSIDULIXES. kchi.\. — Syn. de Cas- sidites. CASSIE. EOT. PH. — Nom vulgaire du Mimosa farnesiana. CASSIÉES. Ciusieœ. bot. ph. — De Can- dolle a donné ce nom à une tribu de la fa- mille des Légumineuses , ayant pour type le g. Cassia. CASSIER. EOT. PH. — Syn. vulgaire de Canéficier. *CASSIERA.BOT. PH.— Syn. de Cansjera. *CASSIGÏAT. MAM. — Nom d'une espèce du g. Phoque. CASSL\E (nom vernaculaire). eot. ph. — Genre de la famille des Aquifoliacées, formé par Linné [Gen., 371), et renfermant environ une douzaine d'espèces, indigènes de l'Afri- que australe et de l'Inde (Népaul) ; une seule appartient à l'Amérique et a été découverte à Saint-Domingue. Ce sont des arbrisseaux à rameaux tétragones ; à feuilles opposées , courtement pétiolées , coriaces , luisantes , très entières ou dentées ; à fleurs petites , hermaphrodites ou polygames, blanchâtres , disposées en cymes multiflores, et dont le pé- doncule est plus court que les feuilles. (C. L.) CASSIÎVE. BOT. CR. — Nom trivial qu'on donne dans quelques pays à la Chanterelle { Canihardlus cibarius). Ce mot, suivant Paulet, vient de Casse , qui , en gaulois , si- gnifie Chêne, arbre sous lequel croît assez généralement ce champignon. (LÉv.) 'CASSIIVIA, R. Br. bot. ph. — Synonyme ^Angianthus , Wendl. *CASSINBa. Cassinia ( H. Gassini , bota- niste français), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Composées -Sénécionidées, établi par R. Brown [Trans. lin., XII, p. 126) pour des sous -arbrisseaux de la Nouvelle-Hol- lande à feuilles éparses, le plus souvent li- néaires , plus rarement oblongues ou lancéo- lées , très entières ; à bords quelquefois rou- lés, corymbes ou panicules terminaux; in- volucre hémisphérique, oblong ou turbiné. Oii en connaît une vingtaine d'espèces, que CAS De Candolle divise en deux sections : les Glossophylla et les Anaclilœna. A ce g. ont été réunis les g. Clnomodnion et Achro- molœna de Cassini, et quelques esp. de Caien de Labillardière. •CASSINIÉES. Cassinieœ. bot. ph.— Di- vision établie par Lessing dans la tribu des Gnaphaliées, ayant pour type le g. Cassinia- CASSIOPÉE, Cassiopea ( nom mytholo- gique). ACAL. — Genre de Méduses établi par Péron et adopté par Lamarck , qui y réunit IcsOcyroésdu même auteur et le caractérise ainsi : « Corps orbiculaire, transparent, muni de bras en dessous. Point de pédoncules ; point de tentacules au pourtour. Quatre bou- ches ou davantage au disque inférieur, «La- marck en décrit cinq espèces, y compris l'O- cyroe lineolaia de Péron. M. de Blainville n'admet que les quatre espèces deCassiopécs de Péron, et y ajoute la C. de Bourbon, très belle espèce de la Méditerranée , étudiée en détail par M. Delle-Chiaje. M. Tilesius en a décrit {Acta naturœ cwios., t. XV) une autre espèce large de 10 à 16 centimètres, et trou- vée près des îles Canaries : c'est la C. cana- riemis. Eschschollz place le genre Cassiopée dans sa famille des Rhizonomides , ayant pour caractères l'absence totale de bouche entre les bras, qui sont très ramifiés ou plis- sés , et l'absence de tentacules marginaux. Mais cet auteur ne laisse dans ce genre que les espèces pourvues de huit ovaires , c'est- à-dire les C. andromeda (C. forskalea Lk.), C. luimlata {C borlasea Lk. ), C. frondosa et C. borbonica. Il reporte les autres dans son genre Rhizostome. (Duj.) CASSIPOIJREA (nom vernaculaire). bot. PH. — Genre formé par Aublet [Guy an., I, 529, t. 211), et rapporté avec quelque doute à la famille des Rhizophoracées (Légnoti- dées). Il contient 5 ou 6 espèces indigènes de l'Amérique et l'Afrique tropicales. Ce sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles op- posées, subpéliolées, ovales, aiguës, pemii- nerves , très entières ou obscurément den- tées , munies de stipules interpétiolaires lancéolées; à pédicelles uniflores, bractées à la base , et portés sur des pédoncules axii- laires, agrégés ou solitaires. (C. L.) CASSIQUE. Ccissicus,V>ùis. (cassis, casque, à cause de la saillie osseuse de la mandibule supérieure entre les plumes du front, qu'on remarque chez ces Oiseaux), ois. — Genre CAS créé par Brisson aux dépens de son genre rroupiale (Icterus), formant, dans le Jiègne cniwalàe Cuvicr, une des trois subdivisions de ses Cassiques , et faisant partie de la fa- mille des Tisserands de Vieillot. Nous igno- rons pourquoi M. G.-R. Gray, dans sa List of tlie gênera , 2' édition, a substitué à ce nom générique Cassions celui de Cacicus , qu'il attribue à Cuvier, 1799-1800, mais qui n'est employé par cet auteur dans aucune des deux éditions de son Règne animal. Sa créa- tion serait d'ailleurs bien postérieure à celle de Cassicus, Briss. ( en 1760). Dans tous les cas, les caractères du genre sont: « Bec plus long que la tête, très droit, longicône, beau- coup plus haut que large, à mandibule su- périeure arrondie, et se prolongeant entre les plumes frontales par une échancrnre plus ou moins large, demi-circulaire et gib- beuse; côtés du bec comprimés et très droits de manière à le rendre presque quadrila- tère ; narines petites, ovalaires, rapprochées des bords du bec, et ouvertes dans sa partie cornée immédiatement en avant des plumes latérales de l'éehancrure frontale. Pattes robustes, à tarses et doigts forts , scutellés ; ongles forts , élevés , et brièvement arqués comme chez les Percheurs. Ailes assez lon- gues , la troisième rémige la plus longue ; queue ample , allongée et étagée ; plumage en général noir ou olive, relevé par du jaune vif ou du rouge. » C'est parmi les Cassiques que se trouvent les plus grandes espèces de la famille des Troupiales. Ils sont , comme toute cette fa- mille , particuliers à l'Anaérique; et, réunis aux Carouges et aux Baliimores, ils y for- ment une sous-famille sous le nom d'Ictéri- nées, composée d'espèces beaucoup plus per- cheuses que les autres , vivant moins en troupes, et remarquables par la construction de leurs nids presque tous en forme de bour- ses , suspendus à l'extrémité des branches. Les Cassiques, qu'Azara a distingués sous le nom d'Vapus qu'ils portent en Amérique, se plaisent, dit-il, dans les bois et les forêts, fit ne fréquentent point les campagnes. Ils cherchent leur nourriture sur les arbres , dans les broussailles et à terre , marchent avec aisance et ne voyagent point en bandes, comme font la plupart des Troupiales , des Caraiiges et des Baltimores. Leur nourriture isc compose de vers, d'insectes, de baies cl de T. m. CAS 289 graines qu'ils avalent en tiers. Tout leur con- vient en captivité , et ils montrent alors la docilité qu'on remarque chez certains Trou- piales. Ils ont la même aptitude pour arti- culer des mots, imiter le cri des animaux el apprendre des airs siffles ; ils choisissent pour placer leurs nids suspendus, tantôt les arbres qui sont sur le bord de l'eau , tantôt les lieux déserts et couverts de halliers : leur ponte est de deux à quatre œufs. Ils en font plusieurs dans l'année et dans diverses sai- sons, comme presque tous les Oiseaux séden- taires sous la zone torride. C'est particulièrement sur les arbres de la lisière des bois que le Cassique huppé niche en commun et en assez grand nombre sur le même arbre, suspendant son nid à l'extré- mité des branches horizontales et très loin du tronc. Ce nid est en forme de bourse ou de poche, longue de 3 pieds et large de 10 pou- ces à sa partie inférieure, qui est hémisphé- rique ; l'entrée est vers le haut, et le fond est garni d'une couche épaisse de grandes feuilles sèches de l'arbre même. Il est formé de brins d'écorce d'une espèce d'Aloès , entrelacés de petits joncs et de beaucoup de filaments noirs semblables à des crins de cheval. Le Cassique Jupupa place le sien sur !es arbres dont les branches s'avancent sur l'eau , le construit d'herbes sèches, et lui donne la forme d'une coloquinte, avec l'en- trée latérale et oblique : de sorte que l'eau de la pluie ne peut y pénétrer. Le Cassique Pupui de Vieillot , ou Vapu noir d'Azara , que nous avons reconnu être le même que YAmbhjramphe de Prévost (Lesson, Ce);t.,pl. 54), est remarquable par son plumage d'un noir profond , uniforme et presque sans re- flet; par un bec blanc-jaunâtre conformé comme celui des autres Cassiques , quant à son pourtour, mais ayant l'éehancrure fron- tale beaucoup moins profonde et moins large, et les deux mandibules terminées en pointe arrondie et très déprimée. Il construit aussi son nid, comme les autres Cassiques, en for- me de poche longue de 3 pieds, le compose de joncs et autres matières flexibles, le garnit au fond d'un matelas de grandes feuilles , et le suspend à des branches peu élevées. Cette espèce est remarquable entre toutes les autres, non seulement par sa couleur noire uniforme , et ses mœurs plus buisson- nières et plus marcheuses ; elle l'est aussi 19 290 CAS par l'Immense étendue de son habitat sur le continent américain ; car sa ligne d'habita- tion s'étend depuis le Paraguay , où Azara l'a vue et décrite pour la première fois, jus- qu'au Mexique, où elle n'est pas rare, et d'où je l'ai reçue. M. Aie. d'Orbigny l'a rapportée d'Yuracarés en Bolivie. On pourrait suppo- ser d'après cela que c'est une espèce voya- geuse qui , du Paraguay , se dirigerait obli- quement vers les côtes occidentales du Pérou pour pénétrer ensuite dans le Mexique par l'isthme de Panama; mais les Cassiques étant peu voyageurs , et ces deux points d'habitation se trouvant séparés l'un de l'au- tre par une distance très considérable, il est beaucoup plus vraisemblable que le Cassique Pupui de Vieillot (l'Yapu noir d'Azara) , est une de ces espèces américaines privilégiées sous le rapport de l'habitat, et qui, quoique sédentaires, se trouvent répandues sous une infinité de zones différentes et les plus éloi- gnées. Chez cette espèce , ainsi qui chez le Cas- sique ou Troupiale diadème de Temminck (pi. col. 482), les caractères distinctifsdes Cas- siques proprement dits s'affaiblissent visible- ment. Chez cette dernière espèce , l'échan- crure frontale se rétrécit, au point de laisser de l'incertitude sur le groupe auquel elle doit appartenir ; mais , quoique son bec soit beaucoup moins haut à sa base que chez les autres Cassiques et l'échancrure plus étroite, elle se termine néanmoins d'une manière circulaire et non aiguë comme chez les au- tres groupes, et nous pensons que c'est dans celui des Cassiques qu'il figure le plus natu- rellement. Swainson , après en avoir fait le type de son genre Cassiculus , renonce à ce genre dans sa Classif. ofbirds, et replace cet oiseau dans le genre Cassicus. Dans tous les cas , cette espèce , ainsi que le Cassique Pu- pui , peuvent être regardés comme espèces de transition des Cassiques aux Troupiales , tant par la forme de leur bec que par celle de leurs ongles , plus allongés et moins ar- qués. Chez les Cassiques, les sexes nous présen- tent une énorme différence dans la taille. Le mâle est de près d'un tiers plus grand que la femelle, ce qui a souvent fait supposer qu'ils furmaient deux races de la même espèce. Quant aux couleurs, elles sont entièrement saaibiables. (Lafr.) CAS CASSIQL'E NOIR. ois. — Nom vuig. de VOriolus niger, esp. du g. Tisserin. CASSIS. MoLL. — Nom latin du g. Casque. CASSIS. bot. ph. —Nom vulgaire d'une espèce de Groseiller à fruits noirs. CASSIÏÉRITE. MIN.— Synonyme d'Étain oxydé. CASSLMUXAR , Coll. bot. ph. — Syn. de Zingiber, Gaertn. CASSLPA (nom vernaculaire). bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Gardéniées-Eugardéniées, formé par MM. de Humboldt et Bonpland [PL œquinoci., I, 43, t. 12 ) sur une seule espèce , appartenant à l'Amérique tropicale. C'est un arbre à feuil- les opposées, longuement pétiolées, obovales- allongées, coriaces, subtoraenteuses, longues de 30 centimètres et plus, accompagnées de stipules lancéolées, persistantes ; à fleurs de 3 à 6 centimètres de long , d'un rouge pâle, disposées en thyrses terminaux, paniculés, oppositiflores ; deux ou trois bractées situées sous chaque fleur , et quelquefois adnées au. calice. (C. L.) CASSUTA. BOT. PH. — Foy. cassytha. CASSLTA, Gr. bot. ph. - Syn. de Cus- cula, Tourn. CASSUVIEES. Cassuvieœ. bot. vu. — Synonyme d'Anacardiées, l'une des familles dans lesquelles on a divisé le grand groupe des Térébinthacées. Voy. ce mot. (Ad. J.) CASSUVIUM, Rumph. bot. ph. — Syn. à'Anacardium, Rottb. CASSYTHA , L. non Gr. (xac7<îv'9a [ x«t- au'û), je recouds], nom de la Cuscute chez les Grecs modernes), bot. ph. — Genre de la fa- mille dos Lauracées , type de la tribu des Cassylhées, formé par Linné ( Gen. , 505 J, revu et mieux défini par Gœrlner (II, 133) et quelques autres auteurs. Il renferme une dizaine d'espèces croissant au Brésil , aux Indes orientales, à Ceylan, à la Nouvelle- Hollande, dans l'Afrique australe, dans l'A- mérique équinoxiale, etc. Ce sont des sous- arbrisseaux ou des herbes parasites, volubi- les , aphylles , ayant le port et l'aspect de notre Cuscute d'Europe. Ils vivent sur les autres plantes au moyen de radicules papil- liformes. Les fleurs sont petites, disposées en épis simples ou composés , et accompagnés à la base de petites bractéoles membrana- cées. (C. L.) *CASSYTHÉES. Cassyiheœ. bot. ph. — CAS Triba de la famille des Laurinées [voyez ce mot), ayant pour typô et jusqu'ici pour uni- -onciuTn,'Vfi]\(i. •CATHARANTHUS, G. Don. eût. ph.— Syn. de Lochnera, Reich. CATHARINEA (nom propre), bot. cr. — (Mousses. ) Ce g., fondé par Ehrhardt {Beyir. I, p. 178) sur plusieurs espèces de Polytrics à urne cylindrique, et à coiffe pres- que glabre, a été adopté par Bridel, dans sa Bryol. Univ., II, p. 97, OÙ l'on en trouvera les caractères. Il ne forme pour nous qu'une des trois sections du g. Polylric, auquel nous renvoyons. (C. M.) CATHARISTA, Vieill. ois. — Synonyme du g. Caiharies d'Illiger. (Lafr.) CATHARSIS, eot. pn. — Syn. de Gyp- sophile. *CATHARSIUS (x(x9apc7tos, qui a la facul- té de nettoycT). ins.— Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Coprophages, proposé par M. Hope ( Coleopterisi's manual, p. 21 ) , et auquel il donne pour type le Scarabœus molossus de Linné. Il y réunit les Copris ursus Fabr., Achales ou Sa/jax Sch. , Olivieri et Asrael de Kirby. Ces espèces , dont le chaperon est à peine évasé , habitent les contrées inter- tropicales. (C.) CATHARTE. Caiharies (xaOapT/i'ç, qui purifie ; à cause des services que rendent ces Oiseaux en mangeant les débris putréfiés). OIS. — Genre de l'ordre des Rapaces, famille des Vautours, ayantpour caractères : Tète et une partie du cou seulement dénuées de plumes; bec grêle, droit jusqu'au-delà du milieu et renflé à l'extrémité, courbé seule- ment vers la pointe ; narines ovales et lon- gitudinales, percées de part en part. Tarses nus, faibles et réticulés; ongles courts, ob- tus ; troisième rémige la plus longue, douze rectrices. Les Catharles forment un groupe très na- turel; ils sont au nouveau continent ce que les Percnoptéres sont à l'ancien . Comme eux, les moins robustes de tous les Vautours , ils vivent aussi sans crainte de l'homme, qui les respecte, des débris de sa nourriture qu'ils disputent aux animaux domestiques. On n'en connaît que deux espèces bien constatées: I^I'Urubu {f^utiurjoia Ch.Bon., ' V.atralus Wils.), de la taille d'un petit Dïb- CAT don, à plumage d'un noir brillant ; loules les parties nues de la tète et du cou couvertes d'un duvet court et noir, et sillonnées de ri- des profondes. Ils sont très communs dans toutes les contrées chaudes et tempérées de l'Amérique , mais surtout dans le Pérou, où ils vivent en troupes dans les villes, sous la protection des lois. On les trouve rarement dans la Caroline , et plus souvent dans la Floride. Au temps de la conquête il n'y en avait pas dans la partie de l'Uruguay, et ils y ont passé en suivant les navires. La ressemblance de l'Urubu avec le Din- don l'a fait appeler Gallinaza par les pre- miers Espagnols ; et Desmarchais, à qui nous devons sur cet oiseau des détails intéres- sants, le regarde comme un Coq d'Inde Car- nivore. Les anciens colons de Saint-Domin- gue le désignaient sous le nom de Marchand. La chair de l'Urubu est coriace et ûlan- dreuse, et répand une odeur de charogne que rien ne peut faire disparaître ; ce qui n'empêchait pas les nègres de les tuer pour les manger, et a donné lieu à des mesures préventives très sévères pour empêcher leur destruction. Ces Oiseaux quittent ordmairement les villes à la chute du jour , et vont passer la nuit sur les arbres ou sur les rochers, pour revenir le lendemain remplir les mêmes fonc- tions que la veille. Ils suivent aussi les chas- seurs; et, dès que ces derniers ont enlevé la peau d'un animal, ils fondent dessus, et en un instant ils ont dévoré la chair et laissé le squelette aussi blanc que s'il avait été pré- paré par un habile anatomiste. Leurs mœurs sont celles des Vautours. Comme leurs congénères, ils vivent en gran- des troupes, et fondent ensemble et en tour- noyant sur la même proie, qu'ils dévorent en silence, suivant le dire de quelques voya- geurs ; du reste, c'est un animal fort stupide. Ils nichent sur les grands arbres, et leurs œufs sont d'un blanc roux. Les petits, nour- ris parles parents jusqu'à ce qu'ils puissent voler, sont blancs dans leur jeunesse, bruns la première année , et ne deviennent noirs qu'avec l'âge. 2° L'Aura (f^uli. Aura Vieil.), qu'on ren- contre le plus habituellement au Brésil , au Paraguay, aux Malouines , à la Guiane, et jusqu'aux États-Unis, où il ne passe pas la Pensylvanie. esta peu près de la taille du T. ni. CAT 305 précédent, quelquefois plus petit. Il en dif- fère par la peau de son cou , qui est d'une couleur de chair très vive; son plumage est noir roux ; ses tarses sont orangés ; la queue est inégale et plus courte que les ailes. Ils volent assez près de terre avec aisance; mais, au battement intermittent de leurs ailes, on dirait qu'à chaque instant ils veu- lent se poser. Leur nid consiste en un simple trou qu'ils creusent en terre, sous les hal- liers , et dans lequel ils pondent deux œufs blancs et marqués de rougeàtre. Les petils naissent couverts d'un duvet blanc. Les Auras ont les mêmes mœurs que les Urubus, mais ils sont moins communs près des lieux habités; cependant , ils sont aussi d'un caractère confiant, et on peut les appro- cher sans qu'ils se dérangent, surtout lors- qu'ils mangent. Bien que vivant presque ex- clusivement de chair morte , ils tuent quel- quefois des Agneaux, attaquent les Serpents, et joignent à leur nourriture des Mollusques terrestres et des Insectes. Ils se perchent ensemble sur de vieux arbres , et y restent des heures entières immobiles et les ailes cntr'ouvertes, comme le font tous les Vau- tours. On a placé le Vautour de Californie ou Vautourin, f^ullur Californianus, parmi les Cathartes; mais il en diffère par sa grande taille. Latham, qui l'a décrit le premier, sur l'individu apporté par Meazins , dit qu'il a de grands rapports avec le Condor; nous en parlerons plus longuement à l'article SARCORAMPHE. Illiger, qui a établi le g. Calharte , y a compris les Percnoptères et les Sarcoram- phes; M. Tcmminck confond dans un même nom ces deux premiers genres; mais ces groupes sont assez distincts pour justifier une séparation. (G.) L'espèceduCatharte Vautourin paraît con- finée aux parties occidentales de l'Amérique du Nord. Autant les deux premières sont communes, surtout dans l'Amérique du Sud, autant celle-ci est rare. On n'en connaît en- core que trois individus dans les collections d'Europe : l'un au Muséum britannique, le plus anciennement connu , et d'après lequel Latham, Shaw et même Temminck ont pu- blié leurs descriptions et leurs figures qui se ressentent de la mauvaise préparation de cet exemplaire défiguré ; le second reçu de- 20 306 GAT puis peu au Musée des Pays-Bas, venant de la Nouvelle-Californie, et que M. Temminck indique comme un vieux mâle ; et le troi- sième au Musée de Prusse. Nous ajouterons, au sujet de cet oiseau, que le professeur Lich- tenstein, directeur du Musée de Berlin, qui a été à portée de voir et d'observer ces trois individus, nous a dit qu'il leur trouvait, dans leur ensemble et dans toutes leurs parties, tant de rapports de forme avec le Sarcoram- phe Condor femelle , qu'il ne doutait pas que ce ne fussent trois femelles , et que le mâle adulte, encore inconnu, ne dût être ca- roncule comme le Condor mâle, dont il a la grosseur, et dont il paraît être le repré- sentant dans l'Amérique du Nord. Il nous a assuré que pour lui, cet oiseau était un vrai Sarcoramphc et non un Catharte. Espérons que bientôt l'arrivée de cet oiseau à notre Muséum parisien fournira aux ornithologis- tes français l'occasion de faire quelque ob- servation déterminante à ce sujet. Nous te- nons encore du même savant que le prince de Neuw'ied a cru reconnaître, dans le Ca- tharte du Mexique et de la côte ouest de l'Amérique septentrionale regardé jusqu'ici comme l'Aura, une espèce qui en serait dis- tincte. Si le fait vient à se conflrmer, ?Amé- rique du Nord aurait alors deux espèces de Calhartinées qui lui seraient particulières , cette nouvelle espèce , et le Catharte ou Sarcoramphe Vautourin, Fuliur Califomia- nus, f^oyez cathartinées et sarcoramphe. (Lafr.) *CATnARTES. ois. —Genre formé par Illiger pour tous les Vautours du Nouveau- Monde, auxquels il réunissait cependant les espèces de l'ancien, formant le genre JVeo- Tpiiron de Savigny. Ce genre a été adopté par tous les ornithologistes, sauf quelques modi- fications. (Lafr.) C.4THARTI1V^. ois. —C'est, dans la Lisl of ihe gênera de G.-Pi. Gray, une sous- famille de sa famille des Vuliuridœ, renfer- mant les genres Neophron , Sav. ; Calhanes, îllig. et Sarcorampims , Dum. (Lafr.) *CATIIARTI1\E. Cathariina. cnm. — Principe actif du Cassia senna , découvert dans cette plante par Lassaigne et Fe- neulle. *CATHARTI1VÉES. Caihariinœ. ois. — Sous-famille de l'ordre des Oiseaux de proie ou Rapaces, et de la famille des Yulturi- CAT dées. Ses caractères sont: Bec long , robuste chez quelques espèces , et surmonté alors à sa base par des caroncules charnues , plus grêle chez d'autres et sans caroncules, courbé seulement à la pointe, qui, chez tous, est un peu renflée et crochue, Tête oblon- gue, aplatie , dénuée de plumes, ainsi que le haut du cou ; une ouverture commune aux deux narines, sans cloison nasale, et percée départ en part, sous une espèce d'ar- cade super-rostrale, au fond de laquelle se voient distinctement les orifices des deux narines. Tarses, doigts et ongles en général faibles et grêles, quelquefois de grosseur médiocre ,,mais le pouce toujours plus fai- ble et plus grêle que les doigts antérieurs, inséré sur le tarse au-dessus de leur ni- veau, et terminé par un ongle court et ob- tus , ne pouvant servir à retenir une proie ni même à s'y cramponner ; doigt médian antérieur réuni à sa base aux deux latéraux par une membrane presque également pro- longée. Celle sous-famille, composée uniquement de Vautours américains, nous paraît d'au- tant plus naturelle qu'elle présente, dans les deux genres qui la composent, les Cathar- tes et les Sarcoramphes, des caractères com- muns à tous, et tout-à-fait distincts de ceux de l'autre sous-famille, les Vulturinées, et qu'elle établit une grande coupe géographi- que entre les Vautours de l'ancien monde et ceux du nouveau. Il est facile de reconnaître par notre caractéristique que cette sépara- tion est basée sur trois caractères impor- tants: 1° L'ouverture commune aux deux narines , non cloisonnée et percée de part en part; il y en a deux latérales et cloison- nées chez tous les Vulturinées. 2o Le doigt médian antérieur réuni à sa base aux deux latéraux par deux membranes égales; il n'y en a qu'une chez les autres entre le médian et l'externe. 3° Un pouce visiblement plus faible que les doigts antérieurs, inséré sur le tarse plus haut qu'eux, et terminé par un petit ongle court et obtus ; chez tous les Vul- turinées, le pouce est robuste, de même gros- seur pour le moins que les autres doigts, et son ongle , également robuste et fortement arqué, est à peu prés aussi fort que celui du doigt interne. On pourrait encore ajouter que, chez tous les Calhartinées, la courbure du bec. commençant plus près de son extré- CAT mité, y forme un renflementlcrminal qui ne se retrouve chez aucun Vulturinée. il y a déjà quelques années que nous pu- bliâmes notre opinion sur ce sujet, et quoi- ([U'avant nous les savants Illiger et Tem- niinck aient eu l'idée de former un seul groupe des Vautours du nouveau monde, ils ont eu le tort, selon nous, de leur réunir le /^autour alimoclie de l'ancien continent, qui n'a de rapports avec eux que par son bec grêle , comme celui de l'Urubu , quoique de forme toute différente, mais qui s'en éloigne par l'absence des trois caractères im- portants que nous venons de signaler; ce qui le place évidemment avec lesVultu- rinées dont il a les trois caractères opposés. Cette coupe géographique et naturelle une fois établie, on peut subdiviser notre sous- famille des Catbartinées en Sarcoramphes (Duméril), renfermant les espèces à pattes et à bec plus forts, ayant ce dernier surmonté à sa base par des caroncules charnues, et en Ca- iliaries proprement dits, à pattes et à bec plus grêles et sans caroncules, de même que la sous- famille des Vuiturinées , renfermant les es- pèces de l'ancien continent, se subdivise na- turellement en Vautours à gros bec ou vrais Vautours, et en Vautours à bec grêle ou Néophrons. Parmi ceux-ci , le Néophron moine {Cathaiie moine Tcm., pi. col., 222), espèce nouvelle des côtes occidentales d'A- frique, offre, comme le Néophron alimoche , les trois caractères opposés à ceux des Ca- tbartinées, et s'enéloiguc encore davantage par la petitesse remarquable de l'ouverture de ses narines cloisonnées. Il est évident que les deux groupes de Vautours de l'ancien et du nouveau conti- nent sont conformés sur deux types bien dis- tincts, renfermant chacun des espèces à gros bec et des espèces à bec grêle. Mais, d'après ce que dit Temminck (pi. col., art. Catharte), qu'il existe, dans l'ancien continent, une troi- sième espèce de Catharte (de Néophron i)our. bous) qui a été vue dans les voyages entre- pris au Congo, et qu'il nomme Catharics nie- leagridea, d'après le dessin de la tête et du bec qu'il en possède, où ce bec est beau- coup plus fort que celui des deux Néophrons connus et surmonté en outre d'une caron- cule unique ressemblant à celle du Dindon , 1 Afrique, qui nous oCTre déjà, dans ses deux Néophrons alimoche et moine, les représen- CAT 307 tants des Cathartes d'Amérique , nous four- nirait donc encore, dans cette nouvelle es- pèce du Congo, l'analogue des Sarcoramphes à bec caroncule. D'après les observations de M. Aie. d'Orbi- gny , les Catbartinées , bien que se rappro- chant beaucoup, quant à leur distribution géographique, puisqu'ils appartiennent à presque toutes les zones de latitude et de hau- teur, n'en ont pas moins des mœurs et des lieux d'habitation très différents. Les Cathar- tes, enelTet, sont toujours vagabonds et sans aucun domicile fixe; tantôt planant au som- metdes montagnes glacées, tantôtabatlus sur les plaines les plus chaudes, et vivant indifle- remment dans les lieux arides, ou sur la li- sière de ces immenses et majestueuses forêts qui couvrent une partie des vastes déserts du pays ; mais il en est autrement des Sar- coramphes. Ainsi le Fuliur papa, ou Roi des Vautours, craintif par nature, ne s'éloigne, que dans les pays chauds, des foréls ou de leur lisière ; tandis que le Condor cherche tour à tour les terrains arides et découverts, soit des lieux où l'homme pasteur porte sa domination habituelle, soit des lieux les moins accessibles, et s'élève du niveau de la mer à celui des neiges perpétuelles , vivant depuis les régions polaires jusqu'à la ligne. En général, les Cathartes aiment les habita- lions, autour desquelles ils se montrent très familiers ; tandis que les Sarcoramphes ne s'en approchent qu'à la dérobée , et seule- ment lorsqu'il s'y trouve des troupeaux. Autant les Cathartes sont dédaignés ou regardés avec indillérence, en ce qu'ils ne nuisent en aucune manière aux habitants, à qui même ils épargnent, dans les villes, la peine d'enlever les immondices; autant les Sarcoramphes s'en font redouter, en portant souvent la terreur et le ravage parmi les troupeaux etdans les basses-cours, ils com- promettent constamment les intérêts des agriculteurs, et les embarrassent beaucoup en les obligeant à une surveillance d'au- tant plus active qu'ils sont plus prompte- ment réunis par bandes dès qu'une proie commune les attire dans un même lieu ; so- ciables alors , mais alors seulement , sauf à se disputer plus tard le fruit de leur con- quête. Point de distinctions d'espèces dans ces associations dévastatrices ;tous les mem- bres de la famille, y compris même les Ca- 308 CAT racaras, s'acharnent sur la même curée. Ils | mangent alors avec tant de voracité que ( leur jabot devient saillant après leur repas, i qu'ils ne volent plus qu'avec peine, étant | obligés de parcourir un assez grand espace de terrain avant de reprendre leur essor ; ce qui souvent cause la mort de beauconp d'entre eux , surtout des Sarcoramphcs , car les habitants saisissent ce moment pour les poursuivre , et les atteignent alors faci- lement. Le Caiharie ylura est le seul qui n'ait point à souffrir de son avidité dans cette circonstance. Tous ne volent pas de la même façon ; mais généralement leur vol est très pro- longé. On les voit planer pendant plusieurs heures en suivant la lisière des bois ou les sinuosités des montagnes et des vallons , ou tournoyer à une grande hauteur ; puis, dès qu'ils sont repus, ils restent des jour- nées entières perchés, soit au faite d'une maison , soit sur un arbre, soit dans les anfractuosités d'un rocher ou d'une falaise. Là , le col enfoncé dans les épaules, le corps presque horizontal, ilsdigèrenten repos, en attendant la fin de l'orage, si le mauvais temps est le motif de leur station momentanée. Ils marchent par sauts et rarement à pas lents comme les Caracaras, mais avec facilité. Leur vue est au moins aussi perçante que celle des Falconidées, car ils distinguent une proie et se laissent tomber dessus, bien que perdus au sein des nuages à une hauteur telle qu'on ne saurait quelquefois les apercevoir.Leur odo- rat n'est pas moins fin; car ils paraissent sentir de fort loin un cadavre quelconque sous l'é- paisseur du feuillage qui le dérobe à leur vue. M. Aie d'Orbigny lésa vus aussi sentir d'assez loin un corps caché sous terre, et dont leur odorat pouvait seul leur révéler l'existence. Leurcriest généralement rauque et désagréabl* ; mais ils ne le font entendre que lorsqu'ils se disputent une proie ou dans leurs querelles amoureuses. On ne les voit par paires qu'au temps des amours. Ils dépouillent alors momentanément leur égoisme naturel. Les femelles pondent d'or- dinaire deux ou trois œufs , jamais plus , et rarement moins de deux , toujours couvés par elles seules ; mais, dès que les petits sont nés, le père et la mère, devenus de ten- dres parents, se partagent leur éducation. Les Guaranis, naturalistes par instinct, CAT donnent le nom générique A'Iribu. à toutes nos espèces de Cathartinées , y ajoutant tou- tefois un nom spécifique pour chacune d'elles. Ce nom qui s'écrit /nT/» doit se pro- noncer Urubou, en donnant aux u un son guttural intermédiaire entre Vu et Vi , selon M. Aie. d'Orbigny, de qui j'ai emprunté ces détails de mœurs intéressants. La sous-famille des Cathartinées, ou Vau- tours d'Amérique , n'est pas très nom- breuse en espèces ; elle n'en renferme que cinq ou peut-être six , si celle du Mexique, regardée jusqu'ici comme VAura , en diffé- rait effectivement, comme le pensent le prince de Neuwied et M. le professeur Lich- tenstein. Jusqu'ici , les espèces bien consta- tées sont les Sarcûramphes Condor (voyez l'atlas de ce Dictionnaire, Oiseaux pi. I) et Papa , ou Roi des Vautours , et les Ca Ihartes Urubu, Aura et Californien. Ce der nier, qu'on n'a encore trouvé que dans les contrées occidentales de l'Amérique du Nord, peut être regardé comme le représen tant, dans cette Amérique, du Condor de l'A mérique du Sud , qu'il égale en grosseur, et dont il a, selon M. Lichlenstein , tous les caractères de forme ; et si , comme le pense ce savant ornithologiste , les trois seuls indi- vidus connus et non caroncules étaient des femelles , et que le raàle, encore inconnu, fiit caroncule comme on l'observe chez le Condor, le nombre des Sarcoramphcs se- rait alors de trois au lieu de deux. M G.-R. Cray, dans sa List of tlie gênera, a formé, dans sa famille des f^uliuridœ, une sous-famille des Cai//arn;iœ;et,se conformant aux vues d'Illiger et de Temminck, il y range, à côté des genres Caiharies et Sarco- ramphus du Nouveau-Monde , le genre Neophron, de l'ancien continent, contraire- ment à notre manière de voir, f^oyez ca- THARTE et SARCORAMPHE. (LaFR.) CATHARTOCARPUS (xaGapr»,'; , purga- tif; xapTto'î, fruit). BOT. PH. — Division éta- blie par Persoon dans le g. Cassia , et qui a pour type la C. fisiula. 'CATHEA, Salisb. bot. ph. — Syn. de Calopogon , R. Br. CATHECU. BOT. PH. — Nom d'une esp. du g. Arec. CATHERETES. ins. — Foyez cate- RETES. CATHERIWETTE. bot. ph. — Nomvul- CAT gaire de la Ronce commun* et de l'Euphorbe épurge. CATHESIA. INS. — Nom de genre écrit ainsi à tort au lieu de Mecatesia, f^oy. ce mot. (D.) •CATHESTECUM (xaGtaTyixu;, fixé). BOT. PU. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Pappophorces, établi par Presl [in Reliq. Haenk., I, 295, t. 42). Il ne renferme qu'une seule espèce {C. prosiraium) encore peu connue, à tige couchée, rameuse, ra- diante, garnie de feuilles planes; à fleurs peu nombreuses, subunilatérales et disposées en épis pédoncules. (C. L.) *CATHETOGYRAT.'E. bot. fh. — Nom donné par Bcrnhardi et adopté par Presl pour une division de la famille des Fougères, qui correspond à la plus grande partie des Polypodiacées de Rob. Brown , c'est-à-dire à ce groupe, à l'exclusion des Cyathéacées et des Hyménophyllées. Ployez fougères. (Ad. B.) XATHETLRUS (xaScToç , abaissé ; oipâ, queue), ois. — Genre établi par Swainson en 1837 ( Class. ofbirds) , sur un oiseau de la Nouvelle-Hollande, et synonyme de celui de Talégalle de Lesson , qui lui était anté- rieur. Swainson , croyant reconnaître dans la nudité de la tête et du cou de son Cache- lurusausiralis des caractères du Vautour, avait fait, de ce Gallinacé, un genre de f^ul- luridée marclieiir , qu'il plaçait par consé- quent dans sa famille des Vuliaridœ. Il est reconnu généralement aujourd'hui que c'é- tait une erreur, et que, de plus, on n'a encore découvert aucune espèce de Vautour à la Nouvelle-Hollande. M. Gould , dans son ma- gnifique ouvrage intitulé : The birds o{ Ausiralia, a représenté le CalheUuus austra- lis de Swainson , sous le nom de Talegalla ZatAami.Swainson, toutefois, n'avait faitque répéter une erreur déjà commise avant lui par Latham, qui avait nommé cet oiseau New Holland Fulture, motif pour lequel M. Gould lui donne le nom de Laihami. C'est positivement cet oiseau si remarquable par son énorme nid, formé de végétaux en- 'assés en forme de cône, qui, venant à fermenter, font éclore les œufs que la fe- melle a placés dans un enfoncement prati- qué à son sommet, et qu'elle ne couve point. ^0(/eï TALÉGALLE. (Lafr.) C.\rHETlJS (xâGtTos, perpendiculaire j à CAT 309 cause de la position des anthères relativement au filet). BOT. PII.— Lourciro, sous ce nom, a décrit un arbre de la Cochinchine , qui ne paraît pas différer des Phyllanihus {voyez ce mot ). Les filets sont soudés en une colonne du sommet de laquelle partent 3 anthères à angle droit. (Ad. J. ) CATHŒSSUS. poiss. — Syn. latin de Cailleu-Tassart. f^oyez ce mot. CATILIE. Caiilia {xaxilvta , je couvre de boue ? ). INS.— Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Ilesvoidy ( Essai sur les Myo- daires), et faisant partie de sa famille des Calyplérées, division des Coprobies vivipa- res , tribu des Macropodées. Ce genre est fondé sur une seule espèce trouvée par l'au- teur aux environs de Paris, et nommée par lui C. niiida. Il la décrit ainsi : longueur 3 lig. 1/2 çf> .cylindrique ; tout le corps noir luisant, avec un peu de cendré obscur sous l'abdomen ; médians et épistome rouges ; cuillerons blancs ; ailes à nervures un peu prononcées. (D.) "CATILLARIA {caiillus , petite écuelle). BOT. CR. — (Lichens.) Une des divisions du g. Lecidea dans Acharius , et qui comprend toutes les espèces à thalle crustacé uniforme. (C. M.) CATILLE. Caiillus [caiillus, petite écuelle). moll. — Lorsque M. Brongniart établit le genre Caiillus dans sa Description géologique du bassin de Paris , on n'en connaissait encore qu'un petit nombre d'es- pèces , et l'on n'avait pas encore aperçu l'identité de leurs caractères avec ceux du genre Inocérame , institué assez long'temps avant par Parkinson. Le grand nombre d'es- pèces actuellement connues dans ce genre a fait reconnaître l'inutilité de celui de M. Brongniart. f^oy. inocérame. (Desh.) CATIMBIUM , Juss. bot. ph. — Syn. de Globba, Linn. CATIMLROIV. bot. ru. — Syn. vulgaire de Ronce. CATIIMGA. BOT. PH.— Sous ce nom géné- rique vernaculaire , Aublet comprend deux arbres de la Guiane , incomplètement dé- crits , appartenant probablement à la fa- mille des Myrtacées.etdonton ne connaît que le feuillage et le fruit. Celui-ci est un drupe ou une baie globuleuse ou ovale, unilocu- laire, monosperme, couronnée par le limbe calicinal 4-parti. à test charnu, criblé de 310 CAT vésicuies remplies d'un principe huileux aromatique. Les feuilles sont opposées ou subalternes, ovales, acuminées aux deux extrémités , très entières et pellucides-ponc- tuées. (C. L.) *CATINUS-LACTI5. moll.— Petit genre institué par Klein, dans son TetitamenOsira- cologiœ , pour une coquille qui appartient au genre Sigaret. On pourrait voir, dans ce genre de Klein, l'origine du genre Sigaret de Lamarck. /^oî/es sigaret. (Desh.) CATMARIIV. OIS. — Nom vulgaire et spéciflque du Colymbus sepienirionalis , es- pèce du g. Plongeon. (G.) CATOBLEPAS ( xâroj , en bas ; Slin^ , je regarde), mam. — Sous-genre de Ru- minants à cornes ou Cérophores, que M. H. Smith a proposé dans la traduction anglaise du Reyne animal de G. Cuvier. Il y rapporte les ^iiiilope Brookesii, giiu et Umrina. Koij. ANTILOPE. (P. G.) *CATOCALA ( x-xTiù , au-dessous ; xa^oç, beau). INS. — Genre de Lépidoptères, de la famille des Nocturnes, établi par Schrank aux dépens du grand g. Nociua de Linné, et adopté par tous les auteurs qui ont écrit de- puis sur les Lépidoptères. Ses caractères sont : Antennes grêles et filiformes dans les deux sexes. Dernier article des palpes nu et cylindrique. Trompe longue et robuste. Cor- selet îisse, squameux, avec le collier et les plérygodes bien marqués. Abdomen en cône allongé dans les deux sexes, crété et terminé par un pinceau de poils dans les mâles. Ailes grandes relativement au corps , et formant un toit presque plat dans le repos. — Les Chenilles sont allongées, plates en dessous et atténuées aux deux extrémités. Elles ont la première paire de pattes membraneuses plus courtes que les autres, et celles du der- nier anneau plus longues ; elles sont ciliées sur les côtés, et l'avant-dernier segment est surmonté de deux petits tubercules. Elles se Uennent appliquées pendant le jour contre le tronc ou les grosses branches des arbres sur lesquels elles vivent , et où il est très difficile de les apercevoir à cause de leur cou- leur qui se confond avec celle des écorces. Leur chrysalide, enveloppée d'un léger tissu, secrète une matière pulvérulente d'un blanc bleuâtre. Ce genre est un des plus naturels qu'on ait établis dans la grande tribu des Noclué- CAT lites de Latreille. Les espèces qu'il ren- ferme sont toutes remarquables par l'am- pleur de leurs ailes , dont les inférieures seules sont ornées de couleurs éclatantes , tandis que les supérieures , qui les recou- vrent pendant le repos , sont au contraire de couleurs sombres ; de là le nom de Catocala que leur a donné Schrank, et qui veut dire belles en dessous. Quant au nom vulgaire de Lichenées ou Likenées qu'elles portent dans les anciens auteurs, il leur a été donné parce que les premiers observateurs ont sup- posé que leurs Chenilles se nourrissaient du Lichen qui croit sur le tronc des arbres: mais c'est à tort , car elles ne mangent que des feuilles : et si pendant le jour elles se tiennent de préférence parmi les Lichens, c'est pour se soustraire à la vue de leurs en- nemis , leurs couleurs variées de gris et de brun se confondant avec celle de ces crjpto- games lorsqu'ils sont desséchés. On connaît maintenant en Europe 22 es- pèces de Catocala qui se partagent en 3 grou- pes, d'après la couleur du fond de leurs ailes inférieures, savoir : celles à fond bleu, celles à fond rouge , et celles à fond jaune- orangé ; ces trois couleurs sont rehaussées chez toutes par une large bordure et des bandes noires. Nous en citerons une de cha- que groupe : 1° la Caiocala fraxini [Noct. id. Linn., Fab., etc.), la Licbenée bleue de Geof- froy ; 2° la Caloc. nupia [Noël. id. Linn.. Fabr. ), la Lichenée du saule de Geoffroy, moins grande que la précédente ; 3° la Caioc. conversa {lYocl. id. Esper.), la Converse En- gram., plus petite que la nupia. — Les deux premières se trouvent communément aux environs de Paris ; la troisième habite parti- culièrement le midi de la France. (D.) ♦ •CATOCALIDES. Caiocalides. ins. — ■ Tribu établie par M. Boisduval {Gen. et ind. meih. , p. lOG), dans la famille des Lépidop- tères nocturnes, et qui a pour type le g. Ca- iocala. Elle se compose en outre des g. Caic- phia, Ophiusa, Microphisa et Cerocalu. (D.) *CATOC ALITES. Calocalites. ins. — M. Blanchard [Buffon-Duménil , Ins., t. III, p. 518) désigne ainsi un groupe de Lépidop- tères nocturnes, dans la famille des Noclué- liens, et qu'il compose des g. Caiephia, Ca- tocala , Opliiusa , Ophideres et Phyllodes. Ces deux derniers ne renferment que des espèces exotiques. (D.) CAT *CATOCHA (xaroxo, inspiration), ins.— Genre de Diptères, division des Brachocères, famille des Tipulaires , tribu des Gallicoles, établi par M. Halyday, et adopté par M. Mac- quart. Ce g. est fondé sur une seule espèce remarquable par la dilatation des tarses : aussi l'auteur l'a-t-il appelée C. latipes. Elle est d'un noir luisant , avec les pieds d'un jaune, obscur , les tarses bruns et les iiiles grisâtres. (D.) •CATOCHRYSOPS (xaTa>, au-dessous ; xpvaê;, or; 0^, œill.iiNS. — Genre de Lépidop- tères, de la famille des Diurnes, tribu des Ly- cénides, établi par M. Boisduval [foyage de V Astrolabe, Eut., 1" part., pag. 87) aux dépens du g. Lycœna de Fabricius , pour y placer trois espèces , dont une inédite qu'il nomme C. cyta, et qui provient de la Nou- velle-Irlande. Les deux autres sont des îles de l'Australie ou de la Nouvelle-Hollande . et ont été décrites par Fabricius, la première sous le nom de Lie. sirabo, et la seconde sous celui de Lie. centaums. (D.) CATOCLÉSIE. Cutoclesium { xaTu , en dessous; xI/tttû), je cache \ bot. — Ce nom , créé par M. Desvaux, répond à celui de Carcérule de M. de Mirbel. CATODON (xâTf), en bas; ô<îov;, dent). MAM. — Linné, dans les premières éditions de son Sysiema natnrœ, nommait ainsi le g. de Cétacés qui a pour espèce type le Cacha- lot, f^oyez CACHALOT. (p. G. ) *CATOGLOCniS (xâroj, en has ; y\lacent dans le genre Sierculia. (c. d'O.) "CAVAIVILLA (nom propre), bot. pu. — Plusieurs g. ont été dédiés au célèbre bota- niste espagnol Cavanillcs, dont deux sous le nom de Cavanilla ; lun par Desmasseaux, qui rentre dans le Plaqueminicr ou Diospij- ros; l'autre dont on ne connaît que la figure insérée au Flora Jlnminensis, d'après laquelle on reconnaît sans incertitude une espèce d'Euphorbiacée du genre C(j/;e)o;ii((. (Ad. J.) CAVAMLLA, CAVAMLLEA. bot. ph. — Outre les deux genres cités dans l'article précédent, et dédiés au botaniste Cavanilles, on en connaît un troisième établi par Thun- berg , dont le nom est orthographié de la même manière, et qui est synonyme du genre Adelamhus d'Endlichcr. D'un autre côté, Borkhausen, Lamarck, Gmelin et Medikus, en en changeant un peu la dési- nence, en firent aussi chacun des genres par- ticuliers dont aucun n'a été adopté. Celui du premier auteur est synonyme du Weissia d'Hcdwig; celui du second , de Diospyros; le troisième g. répond au g. Sida , le qua- trième au Pentapeies. Enfin , après tant de vicissitudes , celle dénomination est définiti- vement restée à un g. constitué par Ruir et Pavon sur de meilleurs errements. Foyet CAVANILLESIA. (C. L.) CAVANILLESIA (Cavanilles, botaniste espagnol), bot. ph. — Genre de la famille des Sterculiacées?, tribu des Bombacées, établi par Ruiz et Pavon [Prodr. 97, t. 20), pour trois espèces indigènes de l'Améri- que tropicale. Ce sont de grands arbres dont les jeunes pousses sont couvertes d'une pu- bescence éloilée, à feuilles alternes, pétio- lées, cordiformes ou subpeltées, 5-7-lobées, membranacées, déciduesj à fleurs roses, dis- 320 CAV posées en ombelle , et paraissant avant les feuilles. (G. L.) *CAVE [cava , creux ; sans doute à cause de l'étendue de leur diamètre), anat. — On donne ce nom à deux troncs veineux qui rapportent au cœur le sang de toutes les par- ties du corps. Ployez vkinks. 'CAVENDISHIA (nom propre). BOT. ph. — Genre de la famille des Éricacées, tribu des Vacciniées , formé par Lindley {Bol. reg., 1791 ) sur un petit arbrisseau encore peu connu, toujours vert, trouvé au Pérou. Les gemmes en sont grandes, imbriquées; les feuilles comme celles des Lauriers ; les fleurs capitées, involucrées, sont puurpres et d'un bel aspect. Le calice, conné avec l'ovaire, est tubulé, campanule, tronqué, ■4-denté ; la co- rolle cylindracée, 5-dentée ; les fllaments staminaux , insérés à la base de la corolle, sont inclus , charnus , monadelphes , à con- nectifs alternes , hastés , à anthères muti- ques. L'ovaire est infère, 4-loculaire ; chaque logemuili-ovulée; stigmate simple. (C. L.) CAVERNES. GÉOL. — ployez grottes. CAVERIVELX, poiss. — Nom vulgaire du Blennius cavernosus Schn., espèce du g. Blennie. CAVEIIOIM. EOT. PH. — Nom vulgaire du Prunellier. CAVIA. MAM. — Nom latin du Cobaye. 'CAVIADE/E. jiAM. — M. Lesson appelle ainsi , dans son Nouveau tableau du règne ani- mal, la famille des Caviens {voy. ce mot). Deux des genres que M. Lesson comprend dans cette famille, les Chloromys et les Cœlogenys, ont la dentition et plusieurs ca- ractères des Hystriciens, et divers mamma- logistes sont lentes de les placer dans la famille de ces derniers. C'est à tort que M. Lesson met le Toxodon, singulier g. fossile, décrit par M. Owen, parmi les Ca- viens. Ou verra à l'article Toxodon de ce Dictionnaire, que l'animal ainsi nommé tient des Dugongs par plusieurs points essen- tiels, et que probablement aussi, il avait des afflnités avec les Hippopotames, réunion de caractères qui n'a rien d'étrange, si l'on se rappelle que les Dugongs sont des animaux aquatiques de la famille des Éléphants, et que leur place dans l'échelle zoologique est entre les Pachydermes proboscidieus, et les Pachydermes ordinaires. (P. G) CAVIAR. POIS. — Aliment fourni par CAV les œufs de diverses espèces d'Esturgeons. Cet aliment, que les peuples du Nord de l'Europe et d'une partie de l'Asie ont en grande estime, s'obtient en faisant subir aux œufs des Esturgeons la préparation bien simple que voici. Après les avoir extraits de l'ovisac qui les renferme, et où ils sont libres de toute adhérence par suite de leur maturation, on les crible dans un tamis ou dans un filet à mailles serrées, afin de les débarrasser des matières étrangères aux- quelles ils pourraient être mêlés; puis on les sou.uet pendant un certain temps a l'action du sel ou d'une forte saumure, et quand la saturation est jugée suffisante, on les fait égoutter, soit dans des sacs de toile, soit dans des baquets ou des tonneaux dont le fond est percé comme un crible. Pour faciliter l'expulsion des liquides qui empê- cheraient leur conservation, les œufs mis eu baquets ou dans tout autre récipient criblé sont chargés de poids lourds, et ceux que l'on enferme dans des sacs sont fortement tordus. Quand la pression a tari l'écoulement de tout liquide, le caviar est obtenu et on le livre au commerce, après l'avoir entassé dans des barriques. Les qualités du caviar varient selon le degré de maturation des œufs et le mode de préparation à laquelle on les soumet. Celui que l'on obtient en baignant avec de la saumure les œufs enfermés dans des sac de toile est le plus délicat et le plus re- cherché. Dans le Midi de la France, en Corse, en Italie, on prépare, sous le nom de bolargut ou poutargue, une sorte de caviar, non plus avec les œufs d'Esturgeons, mais avec ceux du Muge. Le mode de préparation de celte botargue diffère fort peu de celui que les Russes et les Cosaques mettent en usage pour le caviar proprement dit. Le sel el surtout la saumure en sont les principaux ingrédients : seulement, au lieu d'être mis en liberté, les œufs du Muge sont soumis à la salaison avec l'ovisac qui les renferme. Le tout est ensuite égoutié et modérémenl séché au soleil. Enfin, on pourrait encore considérei comme caviar, parce qu'elle procède des mêmes éléments et qu'elle subit à peu près la même préparation, la rogue, que four- nissent les œufs de la Morue, du Capelan, CAV et dont on fait usage sur toutes nos côtes de l'Océan non plus comme aliment, mais comme apport dans la pêche de la Sardine. (Z. G.) CAVICOIIXKS. Cavicornia. mamm. — lliifîcr a établi sous re nom, parmi les Ru- minants, une famille dans laquelle il a placé les Chèvres et les Antilopes. CAVIEiVS (mamm.). La famille des Ca- vicns, qui répond au g. Cavia ou Cnbiais de Linné, est maintenant partagée en plu- sieurs genres qui re|)o>ciit sur les espèces précédemment connues. Ce sont : 1° Les genres //ydroc/iœrus comprenant le grand Cabiai (l'oy. ce mot), DoUcholh, Keroion et Cobaye ou Cavia, dont te type est le Cochon d'Inde; ils forment une pre- mière tribu ; 2" Les Pacas (C(clogenys.);\ç. «. Osleopera de Harlan n'en diffère |)as; 3" Les Agoutis {Dasyprocta ou Chloromys). Ces animaux dont le premier genre com- prend la plus grande espèce de Rongeurs actuellement connue, sont tous originaires des parties chaudes ou tempérées de l'Amé- rique, et ce n'est également que dans le nouveau continent qu'il en a été rencontré des restes fossiles. Schmerling avait considéré comme [ap- partenant au genre des Agoutis quelques dents recueillies par lui dans une caverne à ossements des environs de Liège ; mais des doutes s'étaient élevés au sujet de cette dé- termination, et M. Pomel avait déjà regardé ces débris comme indiquant une espèce du genre voisin des Castors ou des Porcs-Épics qu'il a nommé Diabroticus : il a fait de l'es- pèce son D/a6. Schmerlingii. Un premier examen avait aussi conduit M. Lartct à voir, dans ces prétendus débris d'Agoutis, une espèce de véritable Porc-Épic ; depuis lors ce savant paléontologiste a établi qu'ils prove- naient de VHysirix dorsata, espèce propre au nord de l'Amérique, dont F. Cuvier a fait le genre Erelhizon. C'est également à un Hyslricidé que l'on a dii rapporter quelques débris fossiles des terrains volcaniques des environs d'Issoire, que M. Bernard avait regardés comme provenant d'une espèce d'Agousii. La même remarque est applicable aux Jssiodoroinys de M. Croizet, qui sont d'au- tres rongeurs fossiles en Auvergne. Malgré T. m. CAV 321 une certaine ressemblance de leurs dents molaires avec celles des Cobayes ou Cochons d'Inde, ils diffèrent de ces animaux et ne doivent pas être attribués à la même famille. J'ai établi qu'ils se rapprochaient davantage des Hélamys et des Pétiomys , animaux propres à l'Afrique. (P. G.) CAVILLOIME. poiss. — Nom vulgaire do la Trigla aspera Viv., espèce du g. Trigle. CAVI\ILM, Th. BOT. PII. — Syn. de Thi- ùaudia, Pav. *CAVITAIHES. Cavitaiia. helm.— Nom donné par Cuvier au premier ordre des Id- leslinaux, comprenant ceux qui ont un ca- nal intestinal flottant dans une cavité abdo- minale et distincte, avec une bouche et un anus. Celte dénomination correspond à celles (le Nématoides de Rudolphi , et d'Entomo- zoaires apodes oxycéphalés de M. de Blain- ville. Ce groupe comprend les g. Filaire, Trichocéphale, Cucullan, Ophiostome, As- caride, Slrongle, Spiroptère, Physaloplère, Sclérostome, Lingualuie, PrionoLlerme, Ler- née, Némerte , Tubulairc , Ophiocéphale et Cérébratule. CWOLlME.Cavolina. moll. — Bruguière a créé sous ce nom un genre de Mollusques- Nudibranches, que nous caractérisons ainsi : Corps allongé , mollasse. Pied épais, étroit, souvent acuminé postérieurement, tronqué en avant ou latéralement prolongé en deux appendices tentaculiformes. Tète peu dis- tincte, portant antérieurement deux tenta- cules buccaux coniques ; sur la partie supé- rieure , deux tentacules ordinairement en massue, divisés en feuillets ou entiers , et à la base postérieure desquels sont les yeux, lorscju'ils sont visibles. Branchies situées des deux côtés du dos , composées de lobes nombreux cylindriques ou coniques, épars quelquefois, le plus souvent par lignes transversales ou par groupes pairs. Orifice des organes de la génération et de l'anus en un tubercule situé au coté droit, en avant ou au-dessous des premiers lobes branchiaux. Les CavoJines habitent toutes les mers, depuis les régions glacées des pôles jusqu'à la zone torridc. Ce sont des animaux si élégants dans leur forme , de couleurs si riches, que Cuvier les avait nommés /■:olide [voyez ce mot) ; mais Bruguière ayant l'an- tcriorilé , nous revenons au premier nom imposé par ce dernier auteur. Les Cavolines 21 322 CEA rampent sur les Algues marines au moyen de leur pieds; et c'est ainsi que quelques unes sont transportées au sein des océans, sur les bancs du Sargassum natans. (A. d'O.) CAYEU. BOT. — Voyez caïeu. 'CAYLUSEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rcsédacées, formé par M. A. Sainl-Hiiaire, sur le Reseda ca- nescens de Linné. C'est une plante herbacée, croissant en Egypte, à feuilles linéaires, lan- céolées, ondulées, velues, portées par des ra- meaux héri.-sés de poils ; à fleurs disposées en grappes, dont les pédicelles bractées à la base. Ce genre ne contient que cette plante, et diffère du g. ^escf/a par un calice 5-parti, dont les lacinies subégales ; une co- rolle de 5 pétales; 10 à 14 étamines ; un ovaire longuement stipité, etc. (C. L.) CAYOPOLLIi\. MAM. — Nom d'une es- pèce du g. Sarigue. CAYOU. MAM. — Nom d'une espèce du g. Alèle. 'CAYRATIA, Juss. eot. pu.— Synonyme de Cissus, Lin. *CAZE, CAZOr. bot. pn.—Foy. cajou. *CEA. INS.— Genre de la famille des Chal- cidiens, groupe des Ptéromalites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Haliday (Enlomol. magaz.) , sur une petite espèce trouvée en Angleterre. Ce genre se fait sur- tout remarquer par l'absence totale des ailes, iet par des antennes grêles et filiformes , ayant leur premier article très long et fort grêle, et les suivants courts et épais. (Bl.) CEAlVOTnuS ( xrivoiOo; , espèce de char- don.»). BOT. PU. — Genre de la famille des Rhamnacées , tribu des Frangulées , formé par Linné ( Gen. , 267 ), renfermant plus de 40 espèces, dont un quart environ sont cul- tivées dans les jardins comme plantes d'or- nement. Ce sont des sous-arbrisseaux gla- bres ou pubescents , rarement épineux , ap- partenant à l'Amérique boréale. Les rameaux en sont dressés ; les feuilles alternes, dentées en scie , sublrinerves ; les fleurs , d'un beau coloris, blanches, jaunes ou bleues, sont dis- posées en paniculcs termi.nales ou en grappes axillaires. Les principaux caractères de ce beau genre sont : Un tube caiicinal subhémi- sphérique, concave, dont le limbe coloré, mcmbranacé , 5-parli ; une corolle de 5 pé- tales longuement onguiculés, exserts, étalés, cucullé,* en limbe et insérés au bord d'un CEB disque annulaire, subpentagone, spongieux, couvert de petits mamelons et revêtant le tube caiicinal ; 5 étamines insérées avec les pétales et leur étant opposées ; d'abord in- cluses, puis dressées et exsertes; les filaments filiformes ; anthères extrorses ; style simple, trifide, dont les stigmates très petits, papil- liformes ; une capsule triloculaire, tricostée, ceinte à la base d'une partie du tube caiici- nal. (C. L.) CEBATOA , Forsk. bot. ph. — Syn. de Cocculus, DC. *CEBLEPYRIIV^. ois. — Sous-famille faisant partie de la'famille des Laniadœ dans la Classif. of birds de Swainson. Elle est synonyme, sauf quelques modifications , de notre sous-famille des Céblépyrinées. Voyez ce mot. (Lafr.) *CÉBLÉPYRI\ÉES. Ceblepyrhiœ. ois.— Sous-famille de notre farniUe des Muscica- pidées , et dont les caractères sont : « Bec élargi à sa base , mais dépourvu de longs poils à son ouverture. Ailes pointues. Queue ample arrondie ou étagée latéralement, quel- quefois légèrement échancrée au milieu. » Cette sous-famille , composée uniquement d'espèces de l'Ancien - Monde , renferme: 1° les Echenilleiirs de Levaillant , auxquels nous réunissons, comme l'a faitXemminck, les Choiicaris de Cuvier, qui ne sont que de grosses espèces d'Échenilleurs ; 2° les Phœ- nicornis de Boié et de Swainson, renfermant quelques espèces deMuscicapidces asiatiques à plumage généralement d'un rouge éclatant, tels que les Muscicapa Jlammea et miniala de Temminck. Voyez les genres échexMlleur et pERicRocoTus dc Boié , ce dernier étant sub- stitué à celui de Phœmcomis comme plus an- ciennement formé par le même auteur dans la Lisi of ihe gênera , etc. (Lafr.) CEBLEPYRIS , Cuv. ois. — Nom latin du g. Échenilleur. *CÉBOCÉPHALE. Cebocephalits (xTiSo-,, singe; x£(fla).ï>, tête), térat. — Genre de Jlons- tres unitaires appartenant à la famille des Cyclocéphaliens. (Is. G. S.-H.) CÉBRIOIV. Cebrio {nom d'un géant, dans la mythologie), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Jlalacodermes, tribu des Cébrionites, établi par Olivier, et adopté par Fabricius, Lalreille et tous les entomo- logistes qui sont venus ensuite.Les Cébrions, par leur faciès et la solidité de leurs élytres. CEB lient la tribu à laquelle ils a|)partiennent à celle desElalcrides; mais, parle resledeleur organisation, ils ne peuvent être placés ail- leurs que parmi les Malacodermes. Ce sont des Insectes, remarquables non seule- ment par les différences énormes qui existent entre les deux sexes, mais encore par leur manière singulière de s'accoupler. Le mâle a des antennes très longues, les pattes grêles, les él) très longues, amincies et recouvrant le pygidium ou extrémité de l'abdomen ; il est ailé. La femelle a les antennes très courtes, les pattes renflées, les élytres courtes, écar- tées, et laissant à découvert le pygidium qui se termine par une longue tarière : elle est aptère. Ces différences sont telles , que La- treille lui-même, à une époque où l'accouple- raentdes deux sexes n'était pas encore connu, avait fait delà feme!leduC3i>aiFabr.(C. /-»»■£- vicor7iis 0\.) un nouveau genre sous le nom d'Hamrnonia , qui a été supprimé depuis. On doit à M. Guérin-Méneville les premières observations faites sur cet accouplement des plus bizarres , comme on va le voir. Se trouvant en Provence, en 1812, il remar- qua dans un champ des environs de Toulon, au mois de septembre, et après une assez forte pluie d'orage, un très grand nombre de Ce- brio gigas qui volaient à la manière des Hannetons, et allaient de temps en temps se heurter contre les corps qu'ils rencontraient. L'année suivante , à la même époque , et dans les mêmes circonstances atmosphéri- ques , il retourna dans la même localité, et cette fois, ayant vu cinq de ces Cébrions po- sés à terre , il les observa avec attention, et ne tarda pas à s'apercevoir que l'un d'eux était accouplé avec un individu , qui , ayant son corps caché dans un trou de 2 lig. 1/2 à 3 lignes de diamètre, ne laissait sortir que l'extrémité postérieure de son abdomen. Il saisit ce couple, et ne fut pas peu surpris de reconnaître, dans l'individu femelle caché en terre, le Cebrio brevicomis d'OWyier, ou 7V tiebrio dubiits de Rossi, dont Latreille avait fait, comme nous venons de le dire, son g. Hammonia. M. Audouin,dansun voyage qu'il fit dans les Pyrénées-Orientales en 1 833, a eu occasion de vérifier l'exactitude des observations de M«Guérin, et a rendu compte de celles qu'il a faites lui-même à la Société entomologique de France, dans sa séance du 6 novembre de CÉB 323 la même année. Il en résulte que la tarière de la femelle, la seule partie de son corps qui sorte de terre au moment de l'accouplement , a la forme d'un tube, dans lequel le mâle introduit l'organe qui caractérise son sexe, et qu'ainsi cette tarière sert non seulement à la ponte des œufs dans la terre, mais en- core à rendre possible un accouplement si inusité. Il en résulte aussi que le ramollis- sement de la terre par la pluie est indispen- sable pour que les deux sexes puissent se rapprocher. Voilà pourquoi ce n'est qu'après de fortes averses qu'on rencontre des Cé- brions. Ils disparaissent tous par un temps sec. M. Dejean , dans son dernier Catalogue, désigne 10 espèces de ce g., dont 7 du midi de l'Europe, 1 d'Afrique, 1 de Java, et 1 de l'Amérique septentrionale. Indépendamment du C. gigas déjà cité, nous mentionnerons ici le C. morio Dufour, qui se trouve en Es- pagne, et qui,par sa couleur noirâtre, se dis- tingue facilement du précédent, qui est d'un brun fauve ou tcstacé. (D.) CÉBRIONITES. Cebrionites. ins.— Tribu établie par Latreille dans l'ordre des Coléop- tères pentamères, famille des Serricornes, section des Malacodermes, et qu'il compose des g. F liysodiicty lus, Cebrio, Aiielastex,Calli- rhipis, Sandalus, lihipicera, Plilodaclyln,Das- cillas {Alopa, Fabr.) Elodes ( Cyphon, Fabr. ) Scyrtes,]Vycteus,elEubria. Ces différents g. ont pour caractères communs : 3Iandibu- les pointues sans échancrure ni dents ; pal- pes filiformes ou plus grêles à l'extrémité. Corps arqué ou bombé en dessus. Tête sans étranglement à sa partie postérieure. Ex- cepté le mode singulier d'accouplement du g. Cebrio, qui sert de type à cette tribu, on ne sait que très peu de chose sur les mœurs des Cebrionites. Beaucoup se tien- nent sur les plantes , dans les lieux humi- des et même aquatiques. Tous sont ailés, du moins les mâles ; car dans le g. Cebrio, les femelles sont aptères. Leurs larves ne sont point connues; on présume qu'elles vivent et se transforment dans la terre. (D.) •CÉBUGALE [cebus, sapajou; ya^^, chat ou belette J. mam. — Genre proposé par M. Lesson ( Maslologie méiliod. , p. 215), et dans lequel se place l'espèce appelée par lui C. Commersonii , Lémurien de Madagascar 3:24 CEC que M. Geoffroy avait nommé long-temps avant Clicirofjaleus major. (P. G.) CEBLS. MAM. — Nom latin du g. Sajou. CECHEIVUS (x£j(y,vJ,î, bâillant), ins. — Genre de Coléoplcres penlamères , famille des Carabiques , tribu des Simplicipèdes de M. Dejean , établi par M. Fischer de Wal- dheim aux dépens du g. Carabe [Eniom. delà Russie , tom.I, p. 110). M. Dejean n'a pas trouvé ce g. suffisamment caractérisé pour l'adopter ; il en a placé les espèces dans la 1G« division de son g. Curabus. M. Fischer lui donne pour type le Carabus Jioeberi d'Adanis, qui se trouve sous les pierres dans l'Osselie, région du Caucase, et y réunit les Car. Creulzeri Ziegl., et nre- gularis Fabr. (D.) *CECIDODAPH\E (x/)xi;, noix de galle; ê^fv-n, laurier), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Lauracées, tribu des Cryptoca- ryées , institué par Nées ( in yFull. PL as. rur., II, Gi) et ne contenant qu'une espèce, le C. glaucescens ( Laurus ylaucescens Ha- railt.). C'est un arbre de l'Inde encore peu €onnu, à feuilles alternes, veinées, à fleurs hermaphrodites ? , réunies en panicules courtes , muUifiores. (C. L.) CÉCIDOMYIE. Cecidomyia [xnxii , l'd'o;, galle, excroissance; fJLuTa , mouche), ins. — Genre de Diptères némocères, famille des Ti- puiaircs, tribu des Gallicoles, établi par 3Iei- gcn et adopté par Lalreillc, ainsi que par M. Macquart , qui lui donne pour caractè- res : Tête hémisphérique. Antennes de la longueur du corps , ordinairement de 24 ar- ticles dans les mâles, de 14 dans les femelles; les deux premiers courts et nus. Pieds al- longés : 1" art. des tar«es très court ; 2= très long. Ailes frangées, à 3 nervures longitu- dinales. Les Cécidomyics sont dans l'ordre des Diptères ce que sont les Cynips parmi les Hyménoptères. Les femelles sont munies d'un oviducte rélraclile, en forme de ta- rière qui leur sert à percer certaines plan- tes pour y déposer leurs œufs. Il se forme, à l'endroit de la blessure, une espèce de galle qui prend un grand accroissement; cette galle renferme la larve qui y trouve à la fois l'abri et la nourriture , et qui n'en sort qu'à l'état d'insecte parfait. Les excroissances oc- casionnées par la piqûre de Cécidomyies ac- quièrent quelquefois des dimensions consi- dérables, et ont des formes très variables : CEC on les rencontre le plus souvent sur les Pins, les Genévriers, le Lotier, la Vcsce, le Genêt commun , etc. Ce genre est assez noni- breuxen espèces. M. Macquart (^wf. des Di- ptères, t. I, p. 159-1G2, Buffon-Rorei) tnAé- cri 1 1 8, parmi lesquelles nous citerons les plus remarquables: 1° La Cécidomyiedu saule, C. salicina Meig. . qui a été décrite par Degéer ( Mém., tom. VI, pag. 402). Elle dépose ses œufs sur certaines espèces de Saules; les larves qui en naissent sont d'un jaune rougeàtre , et les galles ressem- blent tantôt à des roses doubles, mais vertes comme les feuilles de l'arbrisseau , tantôt à des tubérosités irrégulières , de figures très variées , formées par les branches mêmes , qui , dans certains cas , ont pris une crois- sance démesurée. 2° La CÉCIDOMYIE DU PIN , C. fini Meig. Suivant Degéer (loc. cit. , p. 417 ), cette es- pèce vit sur le Pin , à l'état de larve, dans une coque de soie blanche enveloppée de résine et collée aux feuilles. 3° La CÉCIDOMYIE DES MARAIS, C. palustris Meig. Au mois de mai, les épis en fleurs du Vulpin des prés sont couverts d'une multi- tude de ces petils Insectes. M. Macquart en a vu beaucoup qui introduisaient l'extrémité de leur abdomen entre les valves des glu- mes, sans doute pour y déposer leurs œufs. 4° La CÉCIDOMYIE DU BOUILLON BLANC , C. verbasci Yall. La larve de celte espèce vil solitaire dans la fleur du Bouillon blanc, dont la corolle s'arrondit et reste fermée sans s'épanouir. La nymphe est armée anté- rieurement d'une pointe dont elle se sert pour sortir de sa retraite , dans l'ouverture de laquelle sa dépouille reste engagée. La larve devient souvent la proie de celle d'un autre insecte, YEiUophus verbasci. 5" La CÉCIDOMYIE DU LOTIER, C. loii Mcig. Suivant Degéer ( loco cil., p. 420), les larves de cette espèce vivent en société dans les fleurs du Lotus comiculaïus, qui se transfor- ment en des vessies pointues au sommet. Parvenues à toute leur taille, elles en sor- tent pour se transformer en nymphes dans la terre , et ne tardent pas à paraître sous la forme d'insecte ailé. G° Enfin la Cecidomyie destructive , C. deslrucior Wied. [Ann. Zweif., x\° 2), de 1|A- mérique septentrionale, où elle fait beau- coup de tort aux blés. Les Américains l'ap- CEC pellent Mouche de Uesse, parce qu'ils croient qu'elle leur a 6lé importée dans la paille que les Hessois , faisant partie de l'armée anglaise , apportèrent avec eux lors de la guerre de l'indépendance. Quoi qu'il en soit , la femelle de cette espèce dépose ses œufs avant l'hiver à l'insertion des feuilles du froment, qui , à cette époque de l'année , sont toutes très voisines du collet des raci- nes. La larve qui en naît mange le chaume en descendant sous les racines, et le fait pé- rir. C'est en juin de l'année suivante que celte larve acquiert sa dernière forme et par- vient à l'état parfait. Vouez tipulaires gal- LICOI.ES. (D.) •CÉCIDOMYTES. ins. — Groupe ou sous-tribu établie par M. Blanchard dans l'ordre des Diptères , et qui se compose des g. Lestremia , Zygonevra , Cecidomyia , La- sioptera et P.iychoda. Ce groupe corres- pond à la tribu des Tipulaires gallicoles de M. Macquart, dont nous avons suivi dés le principe et continuerons de suivre la mé- thode dans ce Dictionnaire. (D.) CÉCILIE. Cœcilia {cœcus, aveugle), poiss. — Genre institué par Lacépéde pour une espèce d'Anguilliformes , que Linné avait appelé Marœnu cœca. Ce poisson ressemble aux Sphagébranches par la position des trous des ouies percés snus la gorge ; mais il en diffère en ce qu'il n'a aucune trace de na- geoires , même de verticales. Malgré cette absence complète de toutes les nageoires , ces animaux n'en sont pas moins des Pois- sons; car ils ont des branchies recouver- tes par un appareil operculaire et une mem- brane branchiostège, comme dans les autres Vertébrés de cette classe. On ne connaît en- core qu'une seule espèce de poisson de ce genre , originaire de la Méditerranée. Linné, comme nous l'avons dit, le fit connaître par une description très courte sous le nom de Murœna cœca. Bloch le rapproche de son genre Sphagébranche ; mais Lacépéde, en le jugeant plus exactement , en fit un genre distinct qu'il nomma Cécilie;et, comme l'es- pèce avait été apportée à Linné par Brander, il la nomma Cœcilia Branderiana. Depuis , M. de La Roche en retrouva un individu aux îles Baléares , et il le fit connaître par une bonne description et une figure très correcte dans les Annales du Muséum, t. XXI, fig. 6, mais en adoptant le nom à' Apiérichthe que CEC 325 M. Duméril a préféré à celui donné par La- cépéde. Il a en effet l'avantage de mieux caractériser le poisson, et, de plus, d'éviter une sorte de confusion ou de double emploi du même mot, puisque le nom de Cécilie est employé en erpétologie pour désigner un des genres les plus curieux de la classe des Rep- tiles. (Val.) CÉCILIE. Cœcilia {ccut, aveugle), rept. — C'est à l'époque de Linné qu'on a eu la pre- mière connaissance des animauxde ce groupe singulier, et ce célèbre naturaliste est le pre- mier qui les ait distingués en un genre à part. Mais leurs caractères n'ont été bien étu- diés que par les zoologistes de notre époque, et c'est à MM. Duméril , de RIainville ^ Bi- bron, etc., que la science doit les principa- les recherches faites à cet égard. Les Cccilies sont étrangères à l'Europe. Ce sont des animaux serpentiformes, mais dont les mœurs, ainsi que l'a fait remarquer Pé- ron , semblent se rapprocher de celles des Triions. Comme eux, ces Picptiles sont aqua- tiques , et se tiennent dans les endroits ma- récageux. Ils ont aussi la peau nue et mu- queuse, et on les eùl aussi classés parmi les Batraciens sans leur forme qui rappelle pres- que complètement celle des Serpents. Ils ont toutefois l'anus presque terminal, disposition qui n'existe pas dans ces derniers, et ce trait concorde avec tout le reste de l'organisation desCécilies pour en fairede vrais Batraciens. Ainsi, leurs maxillaires supérieurs ne sont pas mobiles; leur mâchoire inférieure n'a pas d'os carré ou inler-articulaire; leurs ver- tèbres sont biconcaves comme celles des Tri- tons, etc.; leur langue n'est pas bifurqiiée; ils manquent du double pénis des Ophi- diens, et les écailles de leur peau, au lieu d'être formées par l'épiderme, c'est-à-dire par un dessèchement de la partie superposée au derme, sont de petites plaques situées dans le derme lui-même , principalement au voi- sinage des plis circulaires dont le tégu- ment des Cécilies est annelé de dislance en distance. Un seul caractère, propre aux Batraciens, manquait aux Cécilies, ou plutôt n'avait pu être constaté chez elles : nous voulons parler de la métamorphose que tous les Batraciens éprouvent en passant du jeune âge à l'état adulte. Mais, il y a quelques années seule- ment, M. J. MuUer publia qu'il avait vu dans 326 CEC une jeune Cécilie conservée au Musée de Leydc ( Cœcilia hypocyanea Van Hass., laC. gliuinosa Lin., espèce de Java et de Ceylan ), une ouverture placée de chaque côté du cou, un peu en arrière de la fente buccale, et que c'était celle des trous branchiaux ; il en con- clut que ces animaux subissent des mé- tamorphoses analogues à celles des autres Araphibiens. Sans nier qu'il en soit ainsi pour l'espèce dont il vient d'être question, d'après une ob- servation faite à la Guiane par M. Leprieur, observation que nous avons publiée ail- leurs ( DicL. se. nat., suppl., I, p. 171), on peut dire que la chose n'a pas toujours lieu de la sorte.RI. Leprieur a obtenu en effet, d'une Cœcilia biviiiala qu'il s'était procurée vi- vante, six petites Cécilies, toutes sans bran- chies, même au moment de leur naissance. Mais ce fait est loin d'être une objection réelleà la réunion des Cécilies aux Batraciens, et l'on pourra voir, à l'article reptiles de ce Dictionnaire, qu'on cite plusieurs autres ani- maux du même groupe qui seraient aussi dans le même cas des Cécilies étudiées par M. Leprieur. Les Vertébrés qui nous occupent n'attei- gnent pas une taille considérable. Us ont ra- rement deux pieds de longueur, et leur dia- mètre n'a pas un demi-pouce ; on ne leur voit aucune trace de membres. Il en a été décrit une dizaine d'espèces, réparties comme il suit, en quatre genres, par MM. Duméril et Bibron. a. Museau creusé de fossettes : • Au-dessous de chaque narine, Cœcilia, Wagl.; *• Au-devant de chaque œil , Siphonops, Wagl. ; *** Au-dessous de l'œil, sur la lèvre, Epi- crium, Wagl. b. Museau non creusé de fossettes , Rhi- nairema, Dum. et Bibr. Les Cécilies viennent de l'Amérique mé- ridionale ( Mexique , Brésil , Guiane ) , de l'Inde (Java, Malabar, Ceylan), et d'Afrique (îles Seychelles et Gabon). MM. Duméril et Bibron signalent la Cœcilia rosiraia comme étant à la fois des Seychelles et de l'Amé- rique méridionale ; mais, ainsi qu'ils le font remarquer, le fait est trop contraire aux données connues de la géographie zoolo- gique pour ne pas demander conflrmation. Schneider avait vu, dans les Cécilies, le g, de Serpents le plus voisin des Poissons, et particulièrement des Murènes; Linné, qui réunissait les Salamandres et les Tritons aux Lézards à cause de leur forme, avait classé le g. Cécilie parmi les Serpents, et cela d'a- près le même principe. G. Cuvier fut le der- nier naturaliste célèbre qui imita cet exem- ple , mais uniquement pour les Cécilies. Avant la publication de sa seconde édition du Règne animal , RIM. Duméril etdeBlainville les avaient déjà mises parmi les Amphibiens (Batraciens), et c'est la place qu'on leur assi- gne actuellement. La seule question qui reste en litigeestde savoir si elles doivent être plus rapprochées des Serpents à cause de- leur physionomie extérieure, ou, pour cette raison , reléguées à la fin des Batraciens. Cette seconde manière de voir, qui est celle de fli. de Blainville, repose sur le fait que les Cécilies étant des Batraciens apodes et ver- miformes, et par là même, modelés sur un type qui rappelle la dégradation organi que, doivent être au dernier rang dans leur classe, comme le sont aussi dans la leur ou dans le groupe quelconque auquel ils ap- partiennent les animaux modelés d'après le même plan. Mais c'est une double ques- tion de morphologie et de zoologie qui ne doit point nous occuper ici. (P. G.) M. A. Duméril a publié récemment un Essai monographique sur les Cécilies dans lequel il porte le nombre des espèces de ce groupe à treize. (P. G.) CÉCILIOIDES. RbiPT. -— Voyez cécilie. (P. G.) 'CECRACTES (xcxpaxTyjç, bruyant). lus.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides , division des Brachydérides , élabli parSchœnherr {Synon. et sp. Curcul., t. VI, p. 303), qui le place entre les Scyiro- pus et les Eugnaihus. On le prendrait au pre- mier abord pour un Polydrosus ; mais la forme de son rostre est très différente. (C.) CECROPIA (nom mythologique), bot. PH. — Genre fort remarquable de la famille des Artocarpacées , formé par Linné [Gen. ex Loffl. il., 272), et renfermant quatre ou cinq espèces , appartenant toutes à l'Amé- rique tropicale. Dans les Antilles , où ces plantes sont assez communes et cultivées pour l'ornement des jardins, on donne à plusieurs espèces le nom vulgaire de Rois- CED Trompette , en raison de ce que les tiges sont tout-à-fait creuses et renflées aux ar- ticulations. On les cultive également pour le même objet dans les serres chaudes en Europe. Ce sont des arbres élégants, à feuil- les alternes (insérées aux nœuds caulinaires), cordiformes, peltées, palmatilobées, ordinai- rement d'une couleur différente en dessous ; les plus jeunes enroulées dans des stipules spathiformes. Les fleurs, qui sont dioiques, ébractéolées, sont disposées en épis fascicu- lés-ombellés , munis à la base d'une brac- tée à peu près semblable aux stipules. Dans les mâles (très nombreuses), lepérigone est turbine-anguleux, obtus, subbidenté, et s'ouvre par une fente transverse ; dans les femelles (qui sont en petit nombre), le péri- gone est campanule , resserré à son orifice et presque entier. Chez les premières , les étamines, au nombre de deux, ont leurs fi- laments filiformes, courts, un peu exserts, leurs anthères oblongucs-létragones, bilo- culaircs. Chez les secondes, ces organes, en nombre égal , sont stériles et alternes avec les dents du périgone ; l'ovaire est ovale , uniloculaire ; le stigmate terminal , subses- sile, capité. Le fruit est un akène mono- sperme recouvert du périgone persistant. La graine , comme l'ovule , est inconnue. Ces deux espèces , les plus communes et le plus généralement cultivées, sont le C. pel- tata L. , dont le tronc s'élève quelquefois à plus de 30 pieds, sans donner aucune ramifi- cation , et qui croît aux Antilles , et le C. palmata "Willd., du Brésil. (C. L.) *CECROPIS. OIS. — Genre établi par M. Lesson aux dépens du g. Hirundo, et ayant pour type \'H. purpurea. (G.) CÉCROPS. Cecrops ( Cécrops , nom du fondateur d'Athènes ). crust. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Siphonostomes, à la famille des Peltocéphales et à la tribu des Pandariens , a été créé par Leach et adopté par tous les carcinologistes. Orni'en connaît qu'une seule espèce : c'est le C La- ireillei Leach ( Guér., Iconogr. crust., pi. 95, fig. 8). Cette espèce, qui a jusqu'à un pouce de long, vit sur les branchies du Thon. Le mâle est de moitié plus petit que la femelle, el se trouve accroché sous la partie posté- rieure de son corps. (H. L.) CEDOiVULLI. MOLL. — Nom d'une es- pèce du g. Cône et d'une Came. CED 327 CEDRAT. BOT. PH. — Nom du fruit du Cédratier. CÉDRATIER, bot. ph. — Nom d'une va- riété du Citronnier. CEDRE. Cedrus. bot. ph. — Ce nom a été appliqué à des arbres très différents par leur place dans les méthodes botaniques et par leur origine géographique ; mais les bota- nistes le réservent spécialemenlau Cèdre du Liban , grand arbre de la famille des Conifè- res , Pinus Ceilrus Linn. Quelques auteurs ont considéré les Cèdres , dont on connaît maintenant deux espèces , comme un genre spécial ; les autres les ont réunis aux Mélèses {Larix): c'était l'opinion de Tournefort; d'au- tres ont formé un seul genre de ces arbres et des Sapins sous le nom d'^bies : c'est la classification de Piichard dans sa Monogra- phie des Conifères ; d'autres enfin , revenant à l'opinion deLinné, ne fontqu'un seul genre de ces arbres et des Pins : c'est l'opinion de Lambert, admise par Endlicner dans son Gê- nera planiarum. En combinant les caractères de végétation et de port avec ceux des orga- nes reproducteurs, nous croyons qu'on peut diviser les Pinus en plusieurs genres , et le Cèdre appartiendrait alors au genre Mélèse ou Larix. f^oijcz ce mot. (Ad. B.) Le nom de Cèdre a été encore appliqué à beaucoup d'autres Conifères, et même à des arbres de familles différentes. Ainsi l'on a appelé : C. ACAJOU , C. MAHOGOiM , le Swicienia mahogoni elle Cedrela odorala. C. BLANC , le Cnpressus thuyoides. C. DE BusACO , le Cnpressus pendula. C. d'Encens, C. d'Espagne, le Juniperus ihurifera. C. DE LA Caroline, C. de Virginie, le Ju- niperus virgmiana. C. DE LA Jamaïque, le Guazuma ulmifolia. C. DE Lycie, le Juniperus phœnicea. C. DE Sibérie , le Pinus cembra. C. DEsBERMUDES,le JuH/pera* bermudiana. C. Rouge , le Juniperus virginiana et VIcica allissima. CEDRELA. BOT. PU. — Genre de la fa- mille des Cédrélacées , auquel on a aussi donné le nom diminutif de Cèdre , et même ce dernier nom lui-même , à cause de son bois, qu'on comparait à celui du Cèdre pour la beauté et l'incorruptibilité. Il offre les ca- ractères suivants -. Calice court, 5-fide. Pé- 328 CED taies alternes , dressés , munis en dedans et en bas d'un pli dans le milieu de leur lon- gueur. Organes de la fécondation exhaussés sur un support que revêt un disque glandu- leux à 5 côtes , soudé dans leur intervalle avec les plis des 5 pétales, terminé supérieu- rement par 5 lobes. 10 filets insérés au haut du disque : 5 opposés aux pétales , très courts, stériles , manquant même quelque- fois tout-à-fait; 6 alternes, subulés, portant chacun une anthère cordée , attachée par sa base, ititrorse d'abord et plus tard oscillante. Style court, pentagone, caduc. Stigmate pelle , marqué supérieurement de 6 rayons, et sur les côtés obscurément de 5 angles. Ovaire porté sur le support et le disque , à b loges 8-12-ovulées. Fruit capsulaire se sé- parant à la maturité, du sommet à la base, en 5 valves qui alternent avec autant de cloisons : celles-ci s'en séparent et restent fixées à l'axe, qui présente ainsi 5 ailes, entre lesquelles sont suspendues les graines, pro- longées inférieurement en une aile membra- neuse. Périspcrme mince, charnu , intime- ment adhérent au tégument mince et spon- gieux. Embryon dressé, à cotylédons foliacés, à radicule plus courte, saillante, supère. Les espèces, au nombre de 9, sont originaires, les unes de l'Asie, les autres de l'Amérique tro- picale ; les premières se distinguent par là brièveté du support de l'ovaire et par le nom- bre 8 des ovules , des secondes où il y en a 12 avec un support allongé. Toutes sont des arbres à bois coloré et odorant , à feuilles pennées avec ou sans impaire , dont les fo- lioles sont inéquilatérales , à grandes pani- cules terminales. (Ad. J.) CEDRELA , Lour. bot. Pir. — Syn. de Bœckea , Linn. CÉDRÉLACÉES, CÉDRÉLÉES. Cedre- laceœ, Cedveleœ. bot. pu. — Le Cedrela est le type d'une famille à laquelle M. R. Brown donnait le second de ces noms , que nous avons changé pour le premier, laissant à une section le nom de Cédrélées. On les confon- dait autrefois avec les Méliacées, et elles ont en effet des rapports assez intimes pour qu'il vaille mieux les traiter ensemble. Voyez mé- liacées. (Ad. J.j CEDROTA , Schreb. bot. pu. — Synon. A'Anxba, Aubl. 'CEDRUS.Mill. part.BOT.PH.— Syn. deCe- drda, Linn. -^e nom s'applique encore à un CEL g. créé par Miller, et syn. de Swietenia, Lin. CEIBA, Mart. et Zucc. bot. ph. —Syn. de Bombax, Linn. CEII\TLRE. poiss. — Nom vulgaire de Poissons de l'ordre des Acanthoptérygiens, fa- mille des Taenioides, auxquels on a donné le nom de Ceinture, à cause de la forme de leur corps qui les fait ressembler à un ruban d'argent. Cuvier a donné à ce g. le nom de Trichiure , du nom latin Trichiurus. CEIIVTURE DE PRETRE, ois. — Syn. vulg. d'une variété de l'Alouette hausse-col. CEIX. OIS.— Voyez CEYX. CELA, Mœhr. ois. — Syn. de Casoar. CÉLACHIMÉE. Cœlachne. bot. ph.— Genre de la famille des Graminées , tribu des Fes- tucacées , établi par R. Brown pour une pe- tite plante de la Nouvelle-Hollande qu'il nomme C. pulchella. Elle a le port d'une pe- tite Brize. Son chaume est glabre et rameux; ses feuilles sont planes et dépourvues de li- gules; ses fleurs très petites et disposées en panicule étroite. CÉLADOIV. iNs. — Nom d'une espèce de Phalène. *CEL^jIVO. Celœno. mari. —M. Leach a établi , sous ce nom, dans la famille des Vespertiliens , un genre composé d'une espèce unique , le C. Brooksiana , dont la patrie est inconnue, et qui paraît devoir rentrer dans le g. Sténoderme, dont il aies caractères généraux. Il en diffère toutefois par le nombre des incisives supérieures, qui n'est que de deux. (C. d'O.) CELAN. poiss. — Nom vulgaire du Ctiipea Pilchardus, esp. du g. Hareng. *CELA!VTI1ERA. bot. pn.— Nom donné par Thouin [Mém. acad. scienc., 178C) au genre généralement adopté depuis sous le nom de Maraiiia. Voyez ce mot. (Ad. B.) CÉLASTRE. Celasirus (xvjlao-Tpov, arbris- seau aujourd'hui indéterminé), bot. pu. — Ce genre linnécn , qui comprendrait au- jourd'hui un grand nombre de plantes , a été réduit, d'après les travaux des botanis tes modernes, et en particulier de M. Kunth, a quelques espèces croissant dans l'Améri- que boréale , l'Asie et l'Afrique tropicales , et dont 5 ou G environ sont cultivées dans les jardins européens. Nous citerons parmi elles les C. bullaïus et scandem. Ce sont des arbrisseaux inermes , à feuilles alternes , submembranacées , très entières ou dentées CEL «n scie , munies de cils slipulaires peu ap- parents ; à fleurs dioiques, peliles, pédicel- lées, disposées en grappes axillaires et ter minales, bractéées. Le calice en est urcéolé, 6-Gde ; la corolle formée de 5 pétales insé- rés sous un disque périgyne, beaucoup plus l^rands que les divisions du calice et alter- nant avec elles. Les étamines , au nombre de 5, sont insérées dans les sinus du disque, plus courtes que les pétales et alternant avec eux; à filaments subulés, à anthères introrscs , biloculaires. Le style est court, épais , à stigmate tubulé. Le fruit est une capsule coriace, subglobuleuse, 2-4-locu- laire. ^ (C. L.) CÉl4\.STl\mÉES. Celastriiieœ. bot. ph.— Famille de plantes dicotylédones polypétales périgynes , confondue autrefois avec les Rhamnées qu'on en a séparées avec raison , et qui s'en distinguent facilement par leurs étamines opposées aux pétales. Ses caractères sont les suivants : Calice à 4-5-divisions plus ou moins profondes, imbriquées dans la pré- floraison, égales, revêtu dans son fond d'un disque charnu plus ou moins épais , qui lui adhère quelquefois jusqu'à une certaine hauteur. Pétales en nombre égal , alternes , insérés sous le rebord du disque, plans , à préfloraison imbriquée. Étamines en même nombre, alternes avec les pétales , insérées avec eux ou sur le rebord ou en dedans du disque , à filets courts , à anthères introrses, biloculaires , dont le connectif est souvent dilaté en dehors. Ovaire sessile , plus ou moins plongé dans le disque, libre ou soudé en partie avec lui , à 2 , 3 ou 5 loges renfer- mant chacune un seul ovule anatrope, ouïe plus souvent deux collatéraux dressés , ra- rement plusieurs ascendants sur deux rangs. Style court, épais ; stigmate partagé en au- tant de petits lobes qu'il y a de loges. Le fruit est tantôt indéhiscent, charnu ou quel- quefois en forme de samare , à loges mono- spermes, ou bien capsulaire, à loges2-poly- spermes et à déhiscence loculicide. Les grai- nes sont le plus souvent enveloppées plus ou moins complètement d'un arille charnu , coloré, el sous un test crustacé renfermant, dans l'axe d'un périsperme charnu, un em- bryon droit à radicule infère, à cotylédons foliacés. — Les Célaslrinées habitent les ré- gions chaudes du globe ; mais approchant les tropiques , elles les passent rarement, et T. m. CEL 329 s'observent ainsi le plus abondamment entre les 24< et 40' degrés de latitude, surtout au cap de Bonne-Espérance. Ce sont des ar- bustes ou des arbrisseaux , quelquefois des lianes, à feuilles alternes ou rarement oppo- sées, simples , très entières ou dentées , sou- vent coriaces et glauques , accompagnées de stipules petites et caduques. Leurs fleurs hermaphrodites , rarement unisexuelies par avorlement, sont blanches, verdàtrcs ou purpurines, disposées en cyraes axillaires. Tribu L Évonymées. Fruit capsulaire. Genres : Puiierlickia, Endl. — Lophopeta- lum , Wight. — Evonymus , Tourn. — Poly- cardia,J.{Florinda, Noronh. — Commersonia, Commers. ) — Catlia, Forsk. ( Gymnosporia , W. et Arn.) — Celaslms , Kunlh. — Mayte- nus, Faill. {Hœnkea,Vi.HPaiV.) — Microlropis, Wall. — Pterocelastrus, Meisn. {Aslerocarpus, Eckl.etZeyh.). Tribu IL ÉLjEodendrées. Fruit drupacé. Genres : Pielidium, P. Thouars. {Seringia, Spreng.) — Wimmeria, Schlecht. — Fraun- liofera , Mart. — Pleurostylia , Wight et Arn. Harlogia , Thunb. {Schrebem , Thunb.) — Elœodendron , Jacq. ( Rubentia , Comm. — Schrebera, Retz. — Portenschlagia, Tratt. — Nerija , Roxb. — Skyiophyllnm , Lauridia , Myuroxylon et C'-ocoxy/on, Eckl.etZeyh.)— Myginda, Jacq. [Rhacoma, L. — Crossopeta- liim , P. Br.) — Oreophila, Nutt. [Pachys- lima, Raf.). M. Endlicher place à la suite le Dulongia de Kunth, et avec doute les genres suivants : Carpodeius, Forst. — Bkesa, Hamilt. — Ac- tegiton, Blum. — Tralliana, Lour. — Lepta, Lour. — Goupia , Aubl. ( Glossopetalum , Schreb.) — Penouatia , Kunth. — Alsatea , R. Pav. [Alziniana, Dietr.). ( Ad. J.) CELASTRUS. bot. ph. — Nom latin du g. Célastre. *CÉLÉINÉES. Celeinœ. ois. — Sous-fa- mille delà famille des Picidées ou des Pics, dont les caractères sont: « Doigt vertical plus court que l'antérieur; arête supérieure du bec légèrement courbée, ses sillons latéraus manquant chez la plupart. Tarse plus court que le doigt versatile; tête ayant une huppe occipitale de plumes soyeuses. » Cette section, qu'on pourrait regarder comme le genre Marcheur , dans l'innora- 21' 330 CÈL brable famille des Pics, renferme effective- ment des espèces qui parfois se tiennent à terre, et y marchent momentanément pour y saisir les Fourmis et autres Insectes ; tels sont nos Pics verts et gris d'Europe, et quel- ques espèces étrangères analogues. Ces espè- ces forment le g. Gecimis, Boié ou Brachylo- p/2i(s,Swains. Les autres g. faisant partie de celtp sous-famille sont: Hemiloplms, Sw.; Ceteus, Boié ouMalacolophus, Sw.; Meiglip- les, Sw.; Tiga, Kaup.; Chrysodolus , Sw.,et B me II y p te mus, Slnck. Ployez ces mots.(LAFR.) CÉLERI. BOT. PH. — Nom vulgaire d'une espèce du g. Ache, Apium graveolens , à la- quelle la culture a fait perdre sa saveur re- poussante et ses propriétés si souvent mal- faisantes pour l'homme ; car les bêles ovines et bovines le mangent sans répugnance. Le Céleri est une plante saine et fort agréable, qu'on mange crue ou cuite. On en cultive plusieurs variétés : le Céleri à couper, les Céleris plein, blanc et violet, et le Céleri rave, dont la racine devient plus grosse que le poing ; c'est l'un des légumes les plus communs des parties septentrionales de la France et de toute l'Allemagne. Il est fort délicat et très parfumé. On le mange en sa- lade ou à la sauce. Les Céleris demandent une terre meuble et de fréquents arrose- ments. On les sème en avril; en septembre, on butte ceux qu'on veut faire blanchir, et en décembre on les recouvre de paille ou de feuilles pour les empêcher de geler. Les graines de Céleri jouissent des propriétés stimulantes de toutes les Ombellifères. CÉLÉRIGRADES. Cderigrada {celer, rapide ; gradus, marche ). mam. — Nom sous lequel M. de Blainville a désigné l'or- dre des Rongeurs, à cause de la rapidité de leurs mouvements. CÉLESTIIVE. MIN. — Syn. de Stronliane sulfatée. "CELETES (x/jX/ÎTvjî , qui a une hernie). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides, créé par Schœnherr ( Sijnon. eisp. Ciircid. , t. III, p. G34), qui le met entre les P/îenomenM et les Madarus; peut-être dans l'ordre naturel serait-il mieux placé près des horhynclius. Ce g. ressem- ble à la première vue à un Erirlùnus; mais la forme du rostre et des antennes est diffé- rente. Il ne renferme qu'une espèce prove- nant du Brésil , et décrite par l'auteur sous CEL le nom de C.binoialus{Rhynchœnu!i,K\Vi%.). (C.) •CELEUS. ois. — Genre créé par Boié aui dépens du g. Pic, et ayant pour type le Picus Jlavescens. [G.) 'CELIA. INS. — Genre de la famille des Crabronidcs, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Schuckard (Fossocio/ hyménop- tères), au\ dépens du g. ô'tigmus de Juriiie. Il se dislingue de ce dernier par des antennes coudées ; des mandibules bidentées dans les mâles, et simples dans les femelles; des pat- tes sans épines, etc. Le type du g. est la C. troglodytes, répandue dans une grande par- tie de l'Europe. (Bl.) 'CÉLIRE. INS. — Genre de Coléoptères bétéromères , attribué à Lalreille par M. le comte Dejean, et à Kirby par MM. Boisdu- val et de Castelnau. Dans le Catalogue de la collection de M. Dejean, il fait partie des Jlé- lasomes, et vient à la suite des Asida. Selon MM.Boisduvaletde Castelnau, il appartien- drait aux Taxicornes , et devrait être placé non loin des Cossypiiencs. En effet , il est très rapproché du genre Helœus , et ne s'en distingue qu'en ce que la tête est libre et non recouverte par le corselet. On compte envi- ron 10 à 12 espèces de ce genre , toutes ori- ginaires de la Nouvelle-Hollande. M. Bois- duval [f^oyage de l'Astrolabe) en a fait con- naître 2 espèces, dont une porte le nom de C. silphoides, et l'autre celui de C. cassidoi- des. Le Silpha lœvicollis Fab. doit peut-être y être placé. (C.) CÉLIBE. Cdibs. foram.? — Monlfort a créé sous ce nom un genre de Coquilles muUiloculaires , offrant des loges globuleu- ses placées les unes au bout des autres, formant une ligne droite et percées chacune, sur le côté, d'une ouverture ronde. Per- sonne , depuis Monlfort, n'ayant reconnu le Célibe sur les côtes de la mer Adriatique, où cet auteur l'indique, nous pourrions croire que ce genre est apocryphe , comme tant d'autres qui ne sont dus qu'à l'imagi- nation de cet auteur. (A. d'O.) "CELllVA. INS. — Genre de Lépidoptères nocturnes établi par M. Stephens, et adopté par M. Westwoodjqui [Synops. oflhe gênera ot Briiish insecis) le place dans la tribu des Géométrides. Ce g. répond à celui de Larissa de Curlis, et a pour type la Lar. imbutata du même auteur. CEL Ce nom sertaussi à désigncrun g.deColéop- tères pentaraères, famille des Hydrocanlha- res.tribudesHydroporides.élabliparM.Aubé [Species général des Coléoptères de la Collect. de M. Dejeaii, t. VI , p. 4i4) aux dépens du g. Hydroporuf de Clairville. Ce g. se dis- tingue de tous ccuv de la même tribu par la présence de l'écussoii qui n'est pas visible chez les autres. L'auteur n'y rapporte que 3 espèces, toutes propres à l'Amérique, sa- voir : Celiiia latines Brul. , type du genre [Voyage de M. Aie. d'Orbigmj dans V Amer . mérid. , tom. VI , pag. 150), Celina aculeala Chevr., du Brésil, et Celina angus:ala,\ic']., de Cayennc et des Étals-Unis. (D.) •CELLA [cetla, resserre), bot.— Nom sous lequel Scopoli a désigné le fruit de son g. Pontoppidana, dont le péricarpe est triple, ligneux à l'cxlérieur, pulpeux dans sa partie moyenne , cl membraneux à l'intérieur. CELLAIRE. Cellaria [cella, loge), polyp. — Ce genre, le principal de la famille des Cellariécs, teilequ'on l'admelà présent, a élé établi par Pallas, et subdivisé depuis par La- marck, Lamouroux, de Blainville, Nordmann et plusieurs autres. Les animaux des Cellai- res qu'on avait supposés hydriformcs, c'est- à-dire à un seul orifice intestinal, sont bryo- zoaires ou à deux orifices : tous sont marins. Les espèces en sont communes , même dans les mers d'Europe. (P. G.) CELLAIVTHL'S. moli.. — Synon. deCel- luiie. CELLARIA. POLYP.— Nom latin du genre Ccllaire. ^ (P. G.) CELLARIÉES. Cellarieœ. polvp.— Nom- breuse famille de Polypes bryozoaires dans laquelle se placent les Flustres, les Cellaires et quelques autres genres, mais dont plu- sieurs auteurs ont néanmoins distrait les Flustres pour en faire une famille à part. Les Cellariées sont des animaux marins , tenta- cules ; on en connaît un grand nombre d'es- pèces. Leurs polypiers sont membraneux , divisés en loges articulées ou jointes entre elles, et dans chacune desquelles réside un polype. Il en existe à l'état fossile , et les terrains qui les renferment sont de formation marine. Celles qui vivent actuellement sont également marines ; nous avons toutefois décril.comme appartenant à cette famille, un g. vivant dans les eaux df -aces, en Europe. Voyez PALUDICELLE. (P. G.) CEL 331 CELLEPORE. Ct//tpora [cella, loge;poru.î, pore). POLYP. — Genre de la famille des Poly- pes bryozoaires à polypiers membraneux et operculifères ; on en doit la distinction à La- marck. Ses caractères sont : Cellules complè- tes, bien distinctes , urcéolées , ventrues , à ouverture terminale ronde, operculée, for- mant,par leur accumulation irrégulière, une sorte de polypier fragile, comme spongieux, poreux, appliqué ou encroûtant. Les espèces madréporiformes ont reçu de Lamouroux le nom de Celleporaria. Celles-ci et celles du genre Cellépore proprement dit vivent également dans les eaux de la mer. On en cilc une vingtaine. (P. G.) CELLÉPORÉES. Celleporeœ. polyp. — Groupe de Polypes dont le principal genre est celui de Cellepora, établi par Lamarck, et dont les espèces sont remarquables par leurs cellules plus ou moins ellipsoïdes , presque verticales et irrégulièrement amon- celées les unes sur les autres. Il en est résulté que la surface du polypier est très inégale , et que les cellules sont disposées sur plusieurs étages ; aussi la masse totale peut-elle devenir considérable. Les polypes sont bryozoaires. Voy. cellépore. (P. G.) CELLULAIRE (Trssu).zooL., BOT.— A'oy. ANIMAUX et ANATOMIE VEGETALE. CELLULAIRES. Ccllulares ( cellula , cel- lule, petite loge ). bot. — Nom donné par MM. De CandoUe et deHumboldt aux végé- taux dans la composition desquels il n'entre quedutissucellulaire.et qui sont dépourvus de vaisseaux. Telles sont les Acotylédonées, dénomination à laquelle répond celle de Cel- lulaires. "CELLULARIA. polyp. —Nom linnéen correspondant à celui de Cellaria, actuelle- ment la famille des Cellariées. (P. G.) CELLULARITES. polyp. foss. — Nom donné aux Polypiers fossiles du g. Cellaire. 'CELLULES.. Cellulœ, Favi, A Iveoli [cel- lula, petite loge), ins. — On nomme ainsi les loges construites par plusieurs genres de l'ordre des Hyménoptères, tels que les Abeil- les et les Guêpes , pour y déposer leur miel ou leurs provisions , et y élever leurs lar- ves. On donne encore ce nom aux espaces de l'aile membraneuse des Insectes formés par l'intersection des trachées. La forme et le nombre de ces cellules sont extrêmement variables , et servent à distinguer les genres 333 CEL dans certains ordres. Jurine a fait une heu- reuse application de ce caractère dans sa nouvelle méthode de classer les Hyménop- tères et les Diptères , perfectionnée par M. Chabrier. Les principes sur lesquels elle se fonde seront développés aux mots hymé- ^OPTÈRES et INSECTES. En botanique, on donne le nom de cellules à de petites cavités fermées de toutes parts, affectant la forme ovale, oblongue ou hexa- gonale, et de la réunion desquelles résulte le tissu cellulaire.M.Turpin appelait celUils in- tégrante, ceWe qui constitue le végétal à l'état le plus simple. Ce nom a encore été employé commesynonyme de Lacune. (C. d'O.) Ce nom sert aussi à désigner les loges dans lesquelles sont placés les Polypes à polypiers, et qui sont une partie endurcie de la sub- stance de ces animaux. Leur consistance va- riable, leur forme toujours caractéristique , et les précautions curieuses que la nature a prises pour abriter les petits êtres qui y vi- vent , seront indiquées à l'article polypes. (P. G.) CELLULIE. Cellanthus. foram. — En co- piant une des figures du Nauiilm craiicula- tus de Fichtel et Moll , Montfort en a formé un genre sous le nom de Cellulie. C'est pour nous une espèce du genre Polystomelle [voyez ce mot), que Fichtel a mal observée, et que Montfort n'a pas comprise. (A. d'O.) CELIVIISlA(nommythologique).BOT.pn.— Genre de la famille des Composées-Eupato- riées, établi par Cassini pour des plantes her- bacées des terres australes, à tige droite, sim- ple, nue et monocéphale; à feuilles radicales oblongues; à capiluledont le disque jauneet leraj^on rose.On n'en connaît que2 csp.,lcs C.lougifolia elspalhulala. Le C. roiundifolia Cass. fait aujourd'hui partie du g. Alciope , sous le nom A' A. labularis. CÉLOIMTE. Celoniles. iks. — Genre de l'ordre des Hyménoptères , famille des Di- ploptères , tribu des Masarides , établi par Latreille pour un insecte du midi de l'Eu- rope. Il ne diffère guère du g. Masaris, au- quel l'avaient réuni Fabricius et Jurine, que par un corps plus massif. On n'en connaît qu'une seule ts^.,\t C. apiformis. M. Dela- porte écrit Cœloniies. (C. d'O.) CELOSIA (xïj).ô;, brillant), bot. ph. — Tout le monde connaît cette belle plante, si commune et si recherchée, à laquelle on CÉL donne le nom vulgaire d'Amarante , de Passe-velours, de Crête de Coq ; elle est le type de ce genre, formé par Linné, et ap- partenant à la famille des Amaranta- cées, tribu des Célosiées. On en connaît un assez grand nombre d'espèces , dont en- viron une dizaine sont cultivées dans nos jardins. Ce sont des plantes annuelles ou bisannuelles, indigènes de l'Asie et de l'A- frique tropicales , rares en Amérique. Elles sont dressées , glabres , quelquefois sufPru- tescentes , à feuilles alternes , dont le limbe décurrenten pétiole ; à fleurs hermaphrodi- tes, tribractéées, scarieuses, brillantes, dispo- sées en épis. Le périgone est pentaphylle; elles ont 5 étamines à filaments filiformes , con- nés à la base en forme de coupe , à anthères biloculaires ; point de staminodes ; un style court, à stigmate capité ou trilobé j pour fruit un utricule circoncis , renfermant un grand nombre de graines lenticulaires-réni- formes. (C. L.) "CÉLOSIÉES. Celoneœ. bot. pu.— Tribu de la famille des Polygonées, ayant le g. Celosia pour type. (Ad. J.) *CÉLOSOME. Celosomus {{x-nlr,, hernie ; (jùfjia , corps ). terat. — Genre de Monstres unitaires, appartenant, comme l'indique son nom, à la famille des Célosomiens. (Is. G. S.-H.) * CÉLOSOMIENS. Celosomœi. térat. — Famille de Monstres unitaires, appartenant à l'ordre des Autosites , et caractérisée par l'existence d'une éventration plus ou moins étendue, et toujours compliquée de diverses anomalies des membres, des organes génito- urinaires , ou même du tronc dans son en- semble. Bien que les monstruosités célosomiques ne soient pas rares, cette famille est l'un des groupes tératologiques dont l'histoire est le moins avancée, et offre, dans l'état présent de la science, le moins d'intérêt. Aussi nous suffira-t il de mentionner ici, en les caractéri- sant succinctement, les six genres dès à pré- sent connus , et de compléter leurs caracté- ristiques par quelques remarques générales. l. AsPALAsoME. Aspalasomus, GeofT. S. -H. ( àuTrâXaÇ, taupe J awfAa, corps). — Dans ce g., l'éventration , occupant la partie inférieure de l'abdomen , détermine spécialement des modifications remarquables dans la confor- matiou des organes génilo-urinaires. L'appa- CEL ipil urinaire et l'appareil sexuel , au lieu de se confondre, comme à l'ordinaire , à leur terminaison , et de s'ouvrir au-dcliors par un orifice commun, sont partout séparés, et se terminent à l'extérieur par des ouvertu- res distinctes. Cette disposition, qui rappelle l'un des faits les plus connus de l'organisa- tion de la Taupe, a valu à ce genre le nom qu'il a reçu de M. Geoffroy Saint-Hilaire. n. Agénosome. Acjenosomus (à privatif; ycvvaoj, j'engendre ; awfxa, corps). — Ce g. a de même été établi par M. Geoffroy Saint-Hi- laire ( sous le nom A'Agme, modifié depuis par l'addition de la terminaison some , com- mune aux différents genres de Célosomiens). Dans ce groupe, comme dans le précédent , l'évenlration porte surtout ses effets sur la région inférieure du tronc , et spécialement sur l'appareil génito-urinaire ; mais l'ano- malie s'étend beaucoup plus loin, et va jus- qu'à l'atrophie des organes génitaux et uri- naires , tantôt très rudimentaires , tantôt tout-à-fait nuls. III. Cyllosome. Cyllosomus, Is. Geoff. (xuX- \6ç, boiteux; (jcôfxa corps). — L'évenlration, latérale et inférieure dansceg., entraîne l'ab- sence ou l'état rudimentaire du membre pel- vien du côté occupé par l'éventration. IV. ScHiSTosoME. Schisiosomus, Is. Geoff. (a^to-To; , fendu , coupé ; aSaa, corps). — Ce g. est caractérisé par des anomalies analogues à celles des Cyllosomes, mais beaucoup plus complexes et plus remarquables. Toute la portion antérieure des parois abdominales est dépourvue des téguments normaux qui sont représentés seulement par des membra- nes minces et diaphanes. Les membres pel- viens sont tous deux frappés d'atrophie , et le corps est inférieurement comme tronqué. V. Pleurosome. Pleurosomus , Is. Geoff. {■KltTjpoi, côté; G-ùfxa, corps). — L'évcntralion, latérale et supérieure , thoracique en même temps qu'occupant la partie supérieure de l'abdomen, est compliquée de l'atrophie plus DU moins complète du membre thoracique du côté occupé par l'éventration. YI.CÉLosoME. Celosoum^, Is. Geoff. {voy. plus haut). — L'éventration envahit ici toute la poitrine, et non l'un de ses côtés seule- ment : le sternum est affecté de fissure , ou même manque plus ou moins complètement, et le cœur fait hernie au-devant de la poi- trine comme les viscères digestifs au-devant CEL 333 de l'abdomen. Ce genre est donc plus qu'au- cun autre remarquable par le déplacement herniaire d'un grand nombre d'organes , et de là le nom de Célosorm qui lui a étédonné, en raison de ce qu'on y trouve portées au maximum les anomalies qui caractérisent généralement les Célosomiens. De ces six genres, les trois premiers n'ont été observés que chez l'homme : le quatriè- me au contraire n'est établi que d'après un Veau décritpar Fingcrhut.Les monstruosités dans lesquelles l'éventration esta la fois tho- racique et abdominale, sont également con- nues chez l'homme et les animaux. Parmi ces derniers.nous citerons en particulier un pou- letcélosome, sorti d'un œuf que, dans ses ex- périences sur les causes des monstruosités , M. Geoffroy Saint-Hilaire avait fait incuber dans une situation verticale. Les Monstres célosomiens naissent ordi- nairement vivants , mais leur mort suit de très près leur naissance. Toutefois Méry cite un individu qui a vécu quatorze heures; Gockel en cite un autre qui n'est mort que le second jour ; et un troisième sujet aurait vécu même jusqu'au onzième, si l'on doit en croire Mercklein. L'état imparfait des muscles de l'abdomen est sans doute une des causes de mort chez ces Monstres , dont la respiration , faute de l'un de ses appareils musculaires , ne peut se faire que très im- parfaitement. (Is. G. S.-H.3 CELSÏA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scophulariacées , tribu des Verbascées , formé par Linné, revu et plus nettement déterminé par Bentham ( Scroph. itid., IG ) , qui le divise en 3 sous- genres : a. Pseudoiliapsus , b. Arclurus , c. Nefflea. Il renferme, selon cet auteur, une vingtaine d'espèces, dont la moitié en- viron a été introduite dans nos jauiins. Ce sont des herbes ou des sous-arbrisseaux, croissant dans le bassin méditerranéen, sur- tout dans la partie orientale, dans l'Asie médiane et sur les monts Emodes. Les feuil- les en sont alternes, les inférieures souvent pennatifides , lyrées; les fleurs assez sem- blables à celles de notre Molène ordinaire, bractéées , en épis terminaux , subsimples , sur des pédoncules solitaires non contour- nés, recourbés par la suite. (C. L.) •CELTIDÉES. Celiideœ. bot. ph.— Cette famille, établie par Richard, reste distincte 334 CEN pour les uns, et est pour les autres confon- due avec celle des Ulmacées, avec laquelle nous l'exposerons. (Ad. J.) CELTIS. BOT. PII. — Nom latin du Mico- coulier. CELYPHL'S(xAvaaTTjp, ventre), ns. — Nom donné par M. Duméril à un g. de Diptères de la tribu CEN «es Syrphides, et qui, quoique très expres- sif, n'a pu être conservé, attendu que Geof- froy avait depuis long-temps appelé ce même g. Volucelle. Voyez ce mot. (D.) * CENOLOPHILM ( xevoç , inutile ; Ào- «ptov , petite aigrette), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères, tribu des Sésé- linées , formé par Koch [Umbell., 103) sur V Aihamania demidata de Fischer , et ne ren- fermant que cette espèce. C'est une plante herbacée vivace , glabre , trouvée sur les bords du Volga, à feuilles bipinnatiséquées, dont les segments sont divariqués, subtrifi- des , les lacinies lancéolées, cuspidées, très entières, nervées; à fleurs blanches, dont lesinvolucres nuls ou monophylles, les in- volucelles polyphylles. Elle est cultivée dans quelques jardins. (C. L.) 'CEXOLOPHON (xEvo'î, inutile; )o',je divise; xEcpaXvî, tête). INS. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Curculionites, division des Brenthides, créé par Schœnherr [Synon. et Sp. Curcul. , t. I , p. 357 , et t. V, p. 510). Les espèces qui en font partie sont les Br. caudatus Lat., C. codicilliis, C. appendicula- im, C. Dehaani Sch., et Br. reticulalus Fab. Les deux premières se trouvent à l'île Bour- bon, et les deux dernières à Java. Ces Insec- tes ont la trompe droite, large et longue ; la tête échancrée en arriére en forme de cou ; les antennes ont leurs articles en massue prés delà base, et subglobuleux vers l'extrémité; les cuisses sontsimples. J'en ai retranché les espèces africaines pour en faire le genre Cenirophorus , leur rostre étant plus court, mince, cylindrique, et leurs cuisses forte- ment unidentées et échancrées. (C.) CEODES (xvjw'Jv);, odoriférant), bot. ph. —Sous le nom de Ceodes umbellifera, Fors- ler, dans la relation de son voyage dans les mers australes, décrit un arbuste à rameaux dichotomes, à grandes feuilles , à fleurs en ombelle d'une odeur agréable ; mais il lui assigne des caractères tellement incomplets et incertains que la plupart des auteurs, ne pouvant lui assigner une place rationnelle , le passent sous silence. (C. L.) 'CEOIVl'X. MAM. — Nom que M. Tem- rninck donne aux Couscous, groupe de Pha- langers. Foyez phalangers. (P. G.) CÈPE. noT. CR.— Voyez ceps. T. UI. CEP 345 I CEPHAELIS {xi,', tête ; av6o; , fleur ). bot. — Nom donné par Richard au mode d'inflorescence des Synan- Ihérées. Cette dénomination répond à celle de Calathide. •CÉPHALAIVTnÉES. Cephalaniheœ. BOT. PH. — Sous-tribu établie par De CandoUe dans la tribu des Spermacocées du grand groupe des Rubiacées. Elle a pour type , cl jusqu'ici pour unique genre, le Cephalan- Unis, L. (Ad. J.) CEPHALAIVTnERA (xccpa),-/,', tête ; av9£- po'ç , fleur, anthère), bot. ph. — Genre établi par L.-C. Richard [Orchid, eiirop., 21) dans la famille des Orchidées aux dépens des Epi- paciis, dont il diffère par son ovaire sessile, son calice à sépales dressés et connivents , son labelle embrassant les organes sexuels, son anthère terminale , et ses pollinies au nombre de deux et bilobées. Ce sont des plantes herbacées et sylvicoles de l'Europe centrale et australe. • CEPHALAIVTIIL'S [xvfo.1-^ , tête; «•>- 0OÇ, fleur). BOT. PII. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Spermacocées-Cé- phalanthées, établi par Linné ( Gen., 113 ), etconlenantenviron une douzaine d'espèces, dont une seule jusqu'ici a été introduite dans nos cultures, le C. occidenialis. Ce sont des arbrisseaux croissant en Amérique et en Asie , à rameaux cylindriques ; à feuilles opposées ou ternées , munies de stipules courtes, libres ou presque soudées ; à fleurs jaunâtres , sessilcs , agglomérées , mais dis- tinctes en capitules globuleux , sur des ré~ ceptacles velus et portés par des pédoncules nus, sortant des aisselles foliaires supérieures et du sommet des rameaux. (C. L.) *CEPH ALARIA (x^tpa),^', Icte). bot. ph. — Genre de la famille des Dipsacées , tribu des Scabiosées, institué par Schradcr [Ind. sem. Gœiting., I8l4) pour quelques plantes retirées des Scalnoia de IJnné. On en con naît une vingtaine d'espèces répandues dans l'Europe médiane, l'Asie boréale et méditer- ranéenne , ainsi qu'au cap de Bonne-Espé- rance ; une dizaine environ sont cultivées dans les jardins. Ce sont des plantes her- bacées vivaces, très rarement annuelles, à feuilles opposées , dentées ou pinnatifides CEP é fleurs blanchâtres, jaunâtres ou lilacinécs, réunies en capitules {utide iwmcn genericum) terminaux, subglobuleux, dont les paillettes «xtérieurcs stériles. Les principaux caractè- res de ce genre sont : Un involucre poly- phylle, plus court que les paillettes du ré- ceptacle qui sont niuliques ou aristées ; un involucelle tétraèdre, 8-sillonné, dont la cou- ronne 4-8-deiitée. Tube calicinal conné avec l'ovaire, à limbe supère, cyathiformeou dis- coïde. Corolle épigyne, 4-fide. Étamines 4. Style Dliforme, dont le stigmate longitudi- nal ; utricule monosperme enveloppé par l'involucelle, et couronné par les vestiges du calice. Graine inverse. (C. L.) CÉPHALASPIDES {Cephalaspis, s- Je poissons fossiles) poiss. — Groupe de Pois- sons fossiles propres aux terrains primaires {vieux grès rouge terrain silurien, etc.)qui est du nombre de ceux dont on doit spécia- lement la description à M. Agassiz. Il a pour type le genre Cephalapsis. Les Céplialaspides ont des formes singu- lières. Leur tète et la partie antérieure de leur corps sont couvertes de plaques osseu- ses qui forment une sorte de carapace ; mais leur squelette estrudimeutairc et leur corde dorsale était persistante, c'est-à-dire que les corps vertébraux ne s"y développaient pas et qu'elle restait à tous les âges cartila- gineuse et en forme de cordon indivis comme celle des Esturgeons. Ils avaient la tête plate et arrondie, la bouche terminale ■et habiiuellement dépourvue de dents ; leur corps était également aplati, en outre leurs nageoires étaient incomplètes et la plupart manquaient de caudale. Le genre Ci;phalaps!S a pour caractères particulier d'avoir le haut de la tôle cou- vert par un écusson unique, dont les parties latéro-poslérieures se prolongent en ar- rière comme les cornes d'uu croissant; les yeux dirigés en haut sont placés sur les côtés de ce disque ; la queue porte une na- geoire de forme hétérocerque et il y a deux dorsales ; quant aux pectorales et aux ven- trales, elles manquent les unes et les autres. Les Céphalaspis connus jusqu'ici sont tous exclusivement propres'au vieux grès rouge (terrain devonien) ; toutefois le Cé- phalaspis Lloydii paraît se trouver égale- ment dans les sables siluriens de la Gallicie orientale. CEP 3^7 On rapporte à la même famille que les Céphalaspis, les genres suivants qui sont dépourvus de nageoire caudale : CoccosTEUs, Agass. — Ayant une na- geoire anale et une dorsale, mais manquant de pectorales. Leur bouche est grande, ter- minale et garnie de petites dents coniques égales entre elles. Ces sont des poissons du vieux grès rouge, sauf un qui paraît être propre au carbonifère. I'erichthys, Agass. — De forme très-bi- zarre. Leur tête est petite et s'élève comme un bouton au-dessus du corps; leur cara- pace est composée de pièces distinctes; leur queue est cylindrique et écaiileuse. Ces Poissons ont des nageoires pectorales en forme d'ailerons insérées vers l'articulation de la tète avec le corps; ils ont une petite nageoire sur la queue. On les a quelquefois partagés en plu- sieurs genres distincts, savoir : Les Pamphradus, Agass., qui ont la plaque dorsale unique; Les Homolhorax, Agass., à carapace pa- raissant d'une seule pièce , Les CheJyophorus, de M. Agassiz, à pla- ques réticulées. Les Périchthys comprennent unedouzaine d'espèces, toutes du vieux grès rouge de l'Angleterre, sauf deux qui ont été signalées en Russie. Menaspis, Ewald. — Ceux-ci ont les dents en pavés et comparables à celles des Cestracions; ils manquent d'écusson ven- tral. L'unique espèce qu'on en a signalée {M. annata) a été découverte dans des schistes noirs marneux du llartz, qui paraissent ap- partenir au système penéen. Maciiopetalichthvs, Norvood et D. Owen. — Ce genre encore assez mal connu paraît voisin de Périchthys. Le poisson qui lui sert de type a été recueilli dans le terrain silurien du territoire d'Indiana, aux États- Unis. Placothorax, Agass. — N'a pas été plus complètement observé. On en possède quelques fragments de carapace ayant l'ap- parence de plaques rhomboïdales granulées à leur face externe. 11 paraît qu'il en a existé deux espèces. 348 CEP l'une du terrain devonien d'EIgin, en An- gleterre, l'autre de celui de l'Eifel , en Prusse. PoLYPHBACTCs, Agass.— On n'en a encore trouvé qu'un fragment de tête remarquable par ses plaques nombreuses et sculptées en lignes concentriques. Il provient de Cail- hness, en Angleterre. (P. G.) CEPHALASPIS (xEtpa/.Ti, tête, iamç, pointe). Poiss. — Genre très-singulier de Poissons fossiles, presque exclusivement li- mité au terrain du vieux grès rouge ou terrain devonien, et qui sert de type à la famille des Cephalaspides {Voy. ce mot). (P. G.) CEPHALEIA. INS. — P^oy. cephalie. "CÉPHALÉIDÉES. Cephaleideœ. bot. ph. — Sous-tribu établie par De Candolle dans la tribu des Psychotriées du grand groupe des Rubiacées, et ayant pour type le genre Cephaëlis. (Ad. J.) *CEPHALEIS , Vahl. bot. ph. — Syn. de Cephaëlis, Sw. CÉPHALÉMYIE. Cephalemyia (x^tpaV/j, tête; fjivTa, mouche), ins. — Genre de Dip- tères, division des Brachocères, famille des Athéricères , tribu des OEstrides, établi par Ciarckaux dépens du g. OEstre de Linné, et adopté par xMeigen et Latreille, ainsi que par M. Macquarl ( tom. II, p. 51). Ce g. est fondé sur une espèce ( OEsirus ovis Linn.) dont la larve vit dans les sinus frontaux et maxillai- res des Moutons, et sort par les narines lors- qu'elle est sur le point de se transformer en nymphe. Cette transformation a lieu dans la terre , comme celle des autres larves de la même tribu. Foyez l'article oestrides pour plus de détails à ce sujet. Nous ajouterons seulement ici que c'est à la présence des lar- ves des Céphalémyies dans les sinus fron- taux des Moutons qu'il faut attribuer ces ac- cès de vertiges qui s'emparent tout-à-coup de ces animaux, et les font aller se heurter la tête contre les corps les plus durs; car il n'est pas douteux que ces larves ne doivent leur causer les plus vives douleurs chaque fois qu'elles se remuent , comme nous le voyons chez l'homme pour le Tœnia. Les Céphalémyies ont le corps peu velu ; la tête grosse et arrondie antérieurement; point de cavité buccale ; les cuillerons grands ; la première cellule postérieure des ailes fermée. CÈP L'unique espèce de ce %., Cephalemyia ovis Clarck [OEsims id. Linn., Fabr., Meig. n. 1, tab. .38, fig. 16 ) a 5 lignes de long , la face rougeâlre , le front à bandes pourprées , les antennes noires, le corselet grisâtre, à petits tubercules noirs , très nombreux et portant chacun un poil, l'écusson d'un fauve bru- nâtre, l'abdomen d'un blanc soyeux, les pieds fauves et les ailes hyalines. Elle se trouve dans toute l'Europe. (D.) CÉPHALÉS (x£(pa),y7, tête), moll. — On doit à Cuvier la division des Mollusques en 2 grandes classes, et il a fondé leur distino» tion sur la présence ou l'absence de la tête, ce qui est exprimé par les noms A'Acéplia- lés pour les Mollusques qui n'ont point de tête et de Céphalés pour ceux qui en ont une. Voyez mollusques. (Desh.) •CEPHALEUROS ( xt nt la tête est pesante), ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Curculionites, division des Brenthides , établi par Schœn- hen{Syn.eiSp. Carcul., t. V, p. 517). L'espèce qu'il y rapporte a une tète d'un volume tout- à-fait extraordinaire, surtout chez le mâle. Cet insecte provient de la Nouvelle-Grenade, et a été décrit sous le nom de C. macroce- plialus, que lui a donné M. Dejean. Les indi- vidus les plus grands ont jusqu'à 3 pouces; mais il s'en rencontre qui sont de moitié plus petits. Ce g. est très voisin des vrais Brenthus, et ressemble aux Cleoderes; la forme du corps est cependant plus aplatie que chez ces derniers. (C.) "CÉPHALOBRAIMCHES, ( xetpaW , tête ; SpcHyx^o^, branchies), annkl. — Dans un arti- cle sur les Vers, inséré dans V Encyclopédie du XIX' siècle , M. Milne-Edwards nomme ainsi le grand groupe d'Annélides Chétopo- des ou Séligères, qui répond aux Tubicoles, et comprend les Serpuliens et les Térébel- liens. (P. G.) • CEPHALOCERA ( xtftxlyi , tête ; x/paç , corne), ins.— Genre de la tribu desTenthré- diniens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Klug ( Jahrburcher der Imeci. ) sur quelques espèces brésiliennes qui se rap- prochent beaucoup du genre Ailialia. (Bl.) 'CÉPHALOCÈRE. Cephalocera ( xifAr,, CEP 349 tête ; xepa;, corne ). INS. — Genre de Dip- tères , division des Aplocères , famille des Tanystomes, tribu des Mydasiens, établi par Latreille , et adopté par M. Macquart ( Dipt. exoi., t.I, p. 13). Ce g., suivant Latreille, dif- fère principalemen t des Mydas par sa trompe longue et avancée en forme de siphon. M. Macquart en décrit trois espèces, toutes du cap de Bonne-Espérance. Nous citerons celle qui a servi de type à Latreille, et qu'il nomme C. longirostris. Elle est noire, avec le corselet rayé de jaunâtre, l'abdomen fas- cié de blanc dans le mâle, et de jaune dans là femelle, les pieds jaunes. Sa longueur eslde 6 lignes 1/2. (D.) CÉPHALOCLE. Cephaloculus (xtyalr,', tète ; oculus , œil ). crust. — Synonyme de g. Polyphemus. I^oyez ce mot. (H. L.) •CEPHALOCTEUS. ins.— Cenre de \b tribu des Scutellériens, de l'ordre des Hy- ménoptères, section des Hétéroplères, établi par M. Léon Dufour [Ann. de la Soc. eiuom. de France), et adopté par tous les entomolo- gistes. On n'en connaît encore qu'une seule espèce, c'est le C. scarabœoides {Cydmus sca- rabœoides Fabr.), déjà rapporté plusieurs fois de Tanger et de l'Andalousie. (Bl.) CEPnALOCULLS. crust. — royei CÉPHALOCLE. CÉPHALODE. Cephalodium ( x£:paJu<î/); , en forme de tête), bot. cr. — Nom donné par Sprengel aux apothécies des Lichens, arron- dies, sans bordure ni bourrelet, et prenant naissance sur un podeiium, ainsi qu'on peut le voir dans les Cenomyce et les Siereocau- lon , qui offrent un exemple de la fructifi- cation céphalode. "CÉPHALODELLE. Cephalodella ( xfy«- /■^',tête; S7,loç,, apparent), zoopn. — Genre d'animaux microscopiques établi par M. Bory pour les espèces du g. Cercaria [C. catellus, caiellina et lupus de Muller), ayant l'extré- mité antérieure du corps séparée en une sorte de tête, dépourvue néanmoins de bou- che ou de cils vibraliles. Ces espèces ont été distribuées par M. Ehrenberg dans ses genres Diglena et Cycloglena, de sa famille des Polytroques. (C. d'O.) *CEPHALODE]\DRO]V(x£cpa).^', tète ; <îtv- opov , arbre), ins. — Genre de Coléoptères pentamères établi par Latreille dans un ou- vrage posthume intitulé : Distribution métho- dique et naturelle des g. des diverses tribus de la famille des Serricornes , inséré dans le t. ni An Ann. de la Soc. entom. de France, p. 1 13-170. Latreille place ce g. dans la tribu des Cébrionites, entre les Phyllocéres de M. Dejean et les Ptilodactyles d'Illiger, et lui donne pour type VEucnemis ramicornis de Klug, qui se trouve au cap de Bonne-Es- pérance. Cet insecte a le corps ovalaire et les articles des antennes du mâle , projetant chacun un rameau linéaire, velu et inarti- culé, depuis et compris le3^ article jusqu'au 11' et dernier inclusivement. M. de Castel- nau, qui a adopté ceg.{Buffon-Duménil, Ins., t. I , p. 225), le met dans la tribu des Euc- némides. (D-) CÉPHALODIEIVS {xt,ee/t'c/. aiiim., an., p. 100, tab. 19, fig. 10) en a fait con- naître une onzième, qu'il a publiée sous le nom de Clialepus goniapterus. (C.) XEPHALOLKIA {xi-f-An,lè[e; )no;,lisse). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Chrysomélines , tribu des Hispi- des, créé par M. Chevrolat, adopté par M. De- jean qui, dans son Catalogue, en mentionne 27 espèces, dont 22 proviennent d'Amérique, 2 des Indes orientales, et 3 du Sénégal. Ces Insectes ont un peu du faciès des Cassidai- res, mais ils sont étroits, quelquefois allon- gés carrément, entièrement lisses , sans épi- nes; leur corselet est ou arrondi en avant et sur les côtés, ou en carré transverse. Les Hùpa meluUica , nigncornis Fabr., YHisp. iiigricornis d'Olivier, espèce distincte de la première, et V^-Hurnu^ cyanipennis de Ferly rentrent dans ce genre. (C.) XÉPHALOMÈLE. Cephalomcles [y.t.-n, tête ; izrtpiv, aile, tête ailée ; à cause de la grande huppe dont est ornée la tête de l'oiseau type de ce genre), ois. — Genre formé par Geoff. Saint-Hilaire {Ann. du Mas., t. XIII, 1809) sur un oiseau du Bré- sil, et dont les caractères sont : « Bec puissant, allongé, triangulaire et déprimé, à pointe crochue et dentée; à narines en croissant, ouvertes dans une membrane sur une large fosse nasale. Pieds courts , assez robustes , construits sur le type percheur, c'est-à-dire avec les doigts latéraux allongés , et princi- palement l'externe. Ailes longues ; queue courte, fête surmontée d'une huppe épa- nouie en forme de parasol ; partie antérieure du cou dénudée; un large fanon de plumes retombant sur le thorax. L'oiseau type de ce g., le Cephalopterus ornalus GeoS. {Ann. du Mus., 1809, pi. 15), est certainement un des plus remarquables de la série , par la magnifique huppe dont CEP il est orné. De la grosseur à peu prés d'une Corneille, son plumage en a la teinte noire à reflets bleus, surtout vers le bord des plu- mes ; celles du dessus de la tète s'élèvent verticalement, en forme de petites liges dé- nudées et en rayonnant, puis se garnissent de barbes qui, s'épanouissant dans tous les sens, forment une huppe en forme de para- sol retombant sur le front et tout autour de la tête ; une sorte de fanon de plumes tom- bantes d'un noir-bleu brillant vient recou- vrir la partie dénudée du cou. Temminck , dans ses Planches coloriées, Vieillot, dans sa Galerie, en ont donné de belles flgures, mais postérieurement à celle des Annales. On ne sait encore rien sur les mœurs de ce singu- lier oiseau, qui, d'après la forme élargie de son bec , analogue à celui des Baccivores , doit probablement se nourrir en grande par- tie des baies et fruits mous si nombreux dans les forêts du Nouveau-Monde. Ses pat- tes, conformées sur le même type que celles des Cotingas, éminemment frugivores, indi- quent, comme chez eux , une station habi- tuelle sur les arbres , et très probablement le même g. de nourriture; car l'absence de grands poils à l'ouverture du bec annonce que, comme les Cotingas, il n'est point mus- civore , ce dernier caractère étant , au con- traire , l'apanage de tous les Muscicapidées. Le Muséum n'a possédé long-temps qu'une mauvaise dépouille de ce rare oiseau qu'il avait reçue du cabinet d'Ajuda de Lisbonne, à qui le Brésil en avait fourni deux indivi- dus ; mais, dans ces derniers temps, il s'en est procuré de beaux exemplaires, qui ornent aujourd'hui la galerie. Les forêts de l'inté- rieur du Brésil étant l'habitation de cet oi- seau, il a été difficile jusqu'à ce moment d'obtenir des renseignements sur ses mœurs. Espérons que de nouvelles investigations nous en fourniront bientôt. Le genre Ccpha- loptère fait partie de notre famille des Bac- civoridées, de notre sous-famille des Coraci- ninées. Voyez ces mots. (Lafr.) CÉPHALOPTÈRE. Cepkalopiera (x£l-n , tête ; arty- /*a, stigmate, en botanique), bot. ph. — Genre de la famille des Campanulacées , tribu des Wahlenbergiées - Lightfootiées , formé par M. Alph. De Candolle, et renfer- mant à peine quatre ou cinq espèces encore assez peu connues , et croissant dans la Sé- négambie et la Birmanie. Ce sont des plan- tes annuelles, à feuilles alternes , linéaires , on lancéolées ou ovales ; à fleurs disposées en grappes ou en panicules. Un des princi- paux caractères du genre est d'avoir un style filiforme dont le stigmate est simple , velu , capité , ce à quoi le nom générique fait allu- sion.^ (C. L.) CÉPHALOSTOMES. Cep/m/oi/omaia. ARACH. — Ce nom a été donné par Leach à une famille de l'ordre des Arachnides tra- chéennes. (H. L.) •CEPHALOTAXUS ( xctpaX/î , tête ; Ta?o?, if). BOT. PH.— Genre formé par MM. Sieboldt etZuccarini {FI. Jap. , t. 130, 131 ?) pour un petit groupe d'arbres dioïques japonais, à rameaux secondaires distiques , dont les gemmes à pérules persistantes , décussées- imbriquées ; à feuilles alternes , subdisti- ques, linéaires , mucronées-aiguës , légère- ment falciformes, uninerves, parcourues à la face inférieure par deux larges bandes de stomates multiscriées et subsistant à l'état vert pendant trois années , et à pé- tioles très courts et décurrents. Chatons staminigères sortant des aisselles foliai- res , et portés par des supports couverts de bractées serrées - imbriquées ; les pistilli- gères prenant naissance dans les aisselles des pérules intérieures , sur des supports nus et tétragones ; fruits mûrissant la se- conde année. (C. L.) CÉPUALOTE. Cephalotes [xi-fo^-n, tête). CEP MAM. — Genre de l'ordre des Chéiroptères, famille des Ptéropiens , établi par M. Geof- froy Saint-Hilaire pour des Chauves-Souris voisines des Roussettes , mais qui en dif- fèrent par leur index manquant d'ongle; par les membranes de leurs ailes, qui se réunissent au milieu du dos, auquel elles adhèrent par une cloison verticale et longi- tudinale , et par l'absence des incisives , ré- duites quelquefois au nombre de deux. On en connaît deux espèces : une des Moluques, la C. DE Pallas, c. Pallnsii , et la C. de Pé- RON , C. Peronii , rapportée de Timor par le voyageur auquel elle a été dédiée. (C. d'O.) *CÉPHALOTÉES. Cephaloleœ. ^ot. ph.— Le genre Cephaloius, placé d'abord parmi les Rosacées, en a été exclu plus tard, et paraît à M. Brown pouvoir devenir le centre d'une petite famille qu'il compose seul jusqu'ici, et qui , voisin des Crassulacées , en diffère par l'absence de pétales; la préfloraison valvaire de son calice ; la petitesse de son embryon , relativement à son périsperme plus abon- dant, et par plusieurs autres caractères de moindre importance. ( Ad. J. ) CEPHALOTES. Cephalotes. poiss. — M. Duméril avait réuni sous ce nom, dans sa Zoologie analytique, les genres voisins des Cottes et des Scorpènes, et qui avaient été démembrés de ces grandes coupes linnéen- nes. Celle famille correspondrait donc à peu près à celles de nos Percoïdes à joues cuiras- sées : mais M. Duméril avait rapproché à tort de ces deux grands genres les Lépidolè- pres , qui sont des Gades , et les Gobiésoces cartilagineux, qui avoisinent le Lump [Cij- clopterus Lumpus Linn.), et sont de la famille des Discoboles. (Val.) CEPHALOTES ( xstpa^coTo; , qui a une tète). INS. — Genre de Coléoptères penlamè- res , famille des Carabiques , tribu des Féro- niens , établi par Bonelli et dont le nom a été adopté par tous les entomologistes , ex- cepté par les Anglais, qui lui ont préféré celui de Broscus , donné au même gen- re par Panzer. Ce genre est fondé sur le Carabus cephalotes de Linné , espèce de moyenne taille, toute noire, remarquable par sa grosse tète , et par l'étranglement qui existe entre le prothorax et l'abdomen , ce qui le fait ressembler un peu à un Scarite : aussi Oliviier l'avait-il placé dans ce g., mais à tort, car il n'en a du reste aucun des carac- CEP tères , el n'apparlient même pas à la même tribu. Le genre dont il se rapproche le plus est celui auquel Mégerle a donné le nom de Steropus, et qui ne forme qu'une division du g. Feronia dans la méthode de M. Dcjcan. Ce dernier, dans son Specics, en décrit 5 espèces , dont 2 d'Europe , 1 d'Egypte , 1 d'Arabie et 1 de l'Asie-Mincure. Nous cite- rons le Cephatoles vulgaris {Carab. cephaloics de Linné et de Fabricius), qui se trouve communément sous les pierres dans toute l'Europe, et le Ceph. nobilis Dej., qui se dis- lingue de tous les autres par sa couleur d'un vert bronzé assez luisant. Ce dernier ne se trouve qu'en Orient. (13.) "CEPIIALOTHECE/Ect CEPHALOTIIE- CIA, Dumort. ( Comm. Bol., p. 116 el 08). BOT. CR. — Synonyme de Marclianlicœ , Nées d'Esenbeck. *CEPIIALOTIIECIUM (xEtpaJiv,', tète ; G^xn, théque). bot. cr. — Corda {Icônes Fung., t. 2, p. 14, lab. X, fig. 62) a décrit un petit cham- pignon de l'ordre des 31ucédinées, et qui est caractérisé par ses filaments dressés, sim- ples, cloisonnés, terminés en pointe au som- met, el auquel est fixé un petit nombre de spores ovales à une seule cloison, et dont le point d'attache est légèrement saillant. Le Cephaloihecium roseum de Corda ne diffère du Trichotliecium roseum de Link que par le dernier caractère. On peut donc, s'il n'y a que cette seule différence, réunir ces deux genres en un seul. (Lév.) •CEPHALOTHORAX (x£tpaW, tète ; 0«pa?, poitrine), crust. — Latreille a employé ce nom pour désigner, dans les Arachnides elles Enlomoslracés , la partie qui correspond au Ihoracide des Crustacés décapodes , et qui résulte de la tête confondue avec le tronc. (H. L.) CEPHALOTRICHIA (x£i., 585), et renfer- mant plus de GO espèces que divers auteurs, qui révisèrent le genre linnéen, partagèrent, pour en faciliter l'étude, en 5 sections qui sont : a. Dichodon , Baril. ; b. Schizodon , Fenzl.; c. Sirephodon , Sering. ; d. Or- thodon , Sering. ; Mœ.nchia , Ehr. On cul- tive presque toutes les Céraiues dans les jardins de botanique, et plusieurs sont même recherchées par les amateurs, pour la beauté de leurs fleurs ; entre autres le C. tomeniosum L., dont les fleurs, assez grandes et d'un blanc pur, sont accompagnées d'un feuillage cotonneux et comme argenté. On tapisse de cette jolie plante les rochers des jardins paysagers, où elle fait un bon efl'et. Ce sont en général des plantes herbacées annuelles ou vivaces, formant des touffes gazonnantes et croissant dans les parties tempérées de l'univers; elles sont le plus ordinairement velues ou tomenteuses, à tiges subcylindracées, se terminant par des dichotomes en une inflorescence ou puni- culée-cymeuse , feuillée ou corymbiforme, ou subombellée. Les feuilles de diverses formes sont sessiles , distantes et très ra- rement imbriquées , ou quelquefois rélré- cies à la base en une sorte de pétiole. On en voit aux environs de Paris 6 ou 7 espèces CER de Céraistes. Les principaux caractères de ce genre important sont : Calice 5-lrès ra- rement 4-parti. Corolle de 5 ou de 4 péta- les subhypogynes, obcordiformes, obovales ou oblongs, profondément écbancrés ou re- lus , quelquefois très entiers ou laciniés. Etamines 8-10 , moins souvent 5-4, subhy- pogynes, à filaments subulés ou sétacés, libres , à anthères biloculaires longitudina- lement déhiscentes. Stigmates 5-4-3, filifor- mes , opposés aux laciniés calicinales et terminant un ovaire sessile , uniloculaire, qui devient une capsule membranacée, cy- lindrique, carrée ou courbe , dépassant le calice ou rarement plus courte que lui, déhiscentes par des dents en nombre double des stigmates , soit dressées ou planes et connivenles en un cône, soit roulées au sommet en cercle ou sur le bord. Ce fruit renferme des graines nombreuses , globu- leuses , réniformes ou comprimées , angu- leuses , granulées ou couvertes de papilles tubéreuses et à ombilic éstrophiolé. Il existe un autre genre Cerastium, Hnds., qui est synonyme de YHolosteum. (C. L.) 'CÉRAMANTHE. Reich. bot. ph.— Syn. douteux de Scropliularia, Tournef. CÉRAMBYCINS. Cerambyciui. iNS.— Ce mot, qui vient de Cerumbyx , nom latin du g. Capricorne, est employé par les entomolo- gistes pour désigner tantôt une famille, tan- tôt une tribu dans l'ordre des Coléoptères tétramères. Latreille , qui s'en est servi le premier, l'avait d'abord appliqué à toute la famille des Coléoptères tétramères à longues antennes ; mais il a appelé, depuis, cette fa- mille Longicornes , et le nom de Céram- bycins ne désigne plus pour lui qu'une tribu dans cetteméme famille.M.Audinet-Serville, qui a publié, dans les Ânn.dela Soc. entomvl. France, une nouvelle classification des Lon- gicornes, a suivi l'exemple de Latreille. Ainsi pour ces deux auteurs , les Cérambycins se bornent à ceux des Longicornes qui présen- tent l'ensemble des caractères suivants : La- bre très apparent, s'étendant sur toute la largeur de l'extrémité antérieure de la têle. Mandibules de grandeur ordinaire, sembla- bles ou peu différentes dans les deux sexes. Lobes des mâchoires très distincts et sail- lants.Yeux toujours écbancrés et entourant, du moins en partie, la base des antennes. Tête avancée ou penchée , mais point enliè- CER reinent verticale. Palpes ayant leur dernier article en triangle ou en cône renversé , ou presque cylindrique, mais toujours tronqué au bout. Corps ailé. Latreille, dans la dernière édition du Règne auimal deCuvierqui a paru en 1829, n'éta- blit que 27 g. dans la tribu qui nous occupe ; mais lui-même reconnaissait leur insuiïi- sance pour classer d'une manière naturelle tous les Cérambycins connus à cette époque. Or, leur nombre ayant plus que quadruplé depuis, on ne sera pas étonné que M. Ser- vilie, dans sa nouvelle classification, ait ajouté, aux 27 g. de F.alreille, G3 nouveaux g., dont plusieurs ont été créés par divers au- teurs ; ce qui forme un total de 90 g., qu'il divise en deux sous-tribus, les Brévipen- MKS et les LoNGiPENNES , sc subdivisaut à leur tour en plusieurs groupes qui n'ont pas de noms, et dont les caractères distinctifs sont trop détaillés pour être rapportés ici. Voici dans quel ordre ces 90 g. sont rangés. 1" sous-tribu. Brévipennes. Genres : ^ecydali^' T^oiuaaierus.. Si^aao- teriis, Odoniocera. 2' sous-tribu. Longipeinnks. Genres : Rliinoiragus, Oiegosloma, Pachy- leria, Colobus, Callicliroma, lonlhodes , Aro- mia, Rosalia, Disaidax, Litopus, Polyschizis, IHatacopterus, Eurymerus , Mullocera, Pur- puricenus , Anopitsles , Criodion, Achryson , Chrysoprasis, Deltaspis , Eburia , Ceraspho- rits, Dorcasomus, Cerambyx, Hammaticherus, Xeslia, Trichophorus, Cosmisoma, Euponis , Coremia, Cordijlomera , Trachelia, Prome- ces,Phœnicocerus, Dorcacerus, Chlorida, Ce- ragenia, Lophonocenis, Ctenodes, Crypiobias, Desmoderus , Pliœditms , Charinoles , Den- drobias, Trachyderes , Xylocaris, Ancyloi ternus, Oxymenis, Stenaspis, Crioprosopus Rachidion, Lissoiiolus, Megaderus, Disticha cera, Tragocems, Orlliosloma, Compsocerus . Prodontia, Amphidesmm , Elapfiidion, Mal losoma , Xysirocera, Lislroptera, Tmesisler nus, Deilus, Callidium, Arliopalus, Asemum, Stromatium, Saphanus, Cracilia, Closirocera, Clylus, Eriphus, Tragidion, Temnopis, Pie- xocera, Obrium, CarUdlum, Sienygra, Ozo- des, Rhopalophora, Cycnoderus, Ibidion, An- cylocera, Lepiocera. Depuis le travail de M. Serville , M. Mul- sant a fait paraître en (1839) une Monogra- T. w. CER 361 phie des Longicornes de France , dans la- quelle il admet également la tribu des Cé- rambycins , mais en lui donnant le nom de famille. Parmi les 2G g. dont il la compose, nous en avons remarqué 8 de sa création sous les noms de Ropalopus , Phymaiodes , Semanotus, Oxypleurus, Solenopliorus, Pla~ lynoias, Anaglyptus et Leptidea. Parmi tous les genres que nous venons d'énumérer, il en est quelques uns seule- ment qui présentent des particularités de mœurs ou d'organisation , qui ont été ou se- ront mentionnées à leurs articles respectifs. Pour ne pas nous répéter, nous ne parlerons ici que de ce qui, sous ce double rapport, est commun à tous. Des quatre tribus dont se compose la famille des Longicornes, celle des Cérambycins est la plus remarquable. Les Coléoptères qu'elle renferme sont gé- néralement de grande taille, à formes élan- cées, à très longues antennes , surtout dans les mâles , et à pattes proportionnées pour la longueur à celles du corps ; d'où résulte, dans la structure de ces Insectes, une har- monie qui plaît à l'œil, indépendamment des couleurs vives et brillantes dont la plu- part sont ornés. Leurs yeux, d'une conforma- tion singulière , sont plus ou moins échan- crés pour recevoirla base des antennes, lors- que l'insecte juge à propos de les renverser sur son dos. Les articles de celles-ci sont plus ou moins renflés vers le haut , surtout les premiers , et vont en diminuant de grosseur d'une manière très sensible depuis la base jusqu'à l'extrémité de ces organes. Ils sont tantôt glabres, tantôt pubescents, tantôt gar- nis de poils en toufles ou en faisceaux , et tantôt armés d'épines. Le prothorax est ra- rement lisse, presque toujours rugueux, quelquefois mutique, et souvent garni de chaque côté d'un ou deux tubercules, tantôt arrondis , tantôt surmontés d'une pointe. Les élytres , dans les Brévipennes , sont quelquefois si courtes (g. JYecydalis, Serv. ; MoLorclius , Fabr. ), qu'elles ressemblent à deux écailles qui laissent à découvert la presque totalité des ailes et de l'abdomen. Dans les Longipennes , excepté dans le g. Colobus qui lie ensemble ces deux sous-tri- bus, elles recouvrent entièrement les ailes et l'abdomen, et sont quelquefois parallèles ou d'égale largeur dans leur longueur ; mais le plus souvent elles sc rétrécissent de la base 23' 362 CÈR h l'extrémité, où elle* sont munies, dansq'uel- ques genres, d'une petite épine près de lasu- ture. Enfin l'abdomen des femelles est tou- jours terminé par un oviducte en forme de tarière, à l'aide duquel elles insinuent leurs œufs dans les fissures des arbres ou des plantes , dans l'intérieur desquels les larves qui en naîtront doivent vivre et croître jus- qu'à leur métamorphose en nymphes. Comme pour tous les Insectes, ce sont les contrées les plus chaudes du globe qui pro- duisent les Cérambycins les plus grands et les plus beaux. Cependant nous en possé- dons quelques uns en Europe qui ne sont pas trop inférieurs aux exotiques , soit pour la taille , soit pour l'éclat des couleurs. Nous citerons, sous le premier rapport, le g.Ceram- bijx proprement dit, et, sous le second, les g. yiromia , Rosalia et Purpuricenus, Malgré leur forme élancée et leurs longues pattes , les Cérambycins, destinés à vivre sur les ar- bres ou sur les fleurs, sont de très mauvais marcheurs ; ils sont mieux partagés sous le rapport du vol ; mais à moins d'un tem.ps très chaud , ils prennent rarement leur essor. Dans ce cas, ils dirigent leurs antennes en avant, et les tiennent sur la même ligne que le corps pour lui servir de contre-poids ; car chez eux, l'attache des ailes, en raison de la brièveté du corselet , est placée si près de la tète, que, sans ce contre-poids, leur corps ne pourrait se maintenir dans une position ho- rizontale pendant l'action du vol. On rencontre les Cérambycins, les uns dans les bois sur les arbres malades , où ils s'abreuvent de la liqueur qui découle de leurs troncs ulcérés ; les autres sur les fleurs, dont ils disputent le nectar aux autres Insec- tes qui s'en nourrissent. On voit d'après cela qu'ils sont très peu nuisibles, du moins à l'état parfait. Mais il n'en est pas de même sous l'état de larves : celles-ci , lorsqu'elles apparliennentauxgrandes espèces, font beau- coup de tort aux arbres dans le tronc des- quels elles vivent, et qu'elles transpercent tov, vase en terre). BOT. CR. — (Phycées.) Ce n'est pas du genre homonyme de Roth {Cat. Bot., I) qu'il doit être ici question , genre vague et composé d'espèces incohérentes , mais bien de celui qui a donné son nom à une tribu de la fa- mille des Floridées , et que M. Agardh a dé- fini d'une manière précise {Sp. Alg., II, p. 138). Il peut être ainsi caractérisé: Fronde filamenteuse , articulée , le plus souvent di- cholome, composée d'un seul tube continu, dans lequel une série simple ( monosiphon ) de cellules cylindriques colorées ( endochro- mes) sont superposées l'une à l'autre , et qui est en outre muni, au niveau des entre- nœuds plus ou moins renflés , d'un réseau de cellules irréguliéres colorées qui en altè- rent à cet endroit la transparence. Fructifi- cation double : \° Conceptacles sessiles le long des rameaux , entourés de quelques filaments en guise d'involucre, et contenant, dans unpérispore entier ou lobé, gélatineux, hyalin , de nombreuses spores anguleuses. 2" Sphérospores se développant en grand nombre dans les cellules extérieures des entre-nœuds , où elles apparaissent sphéri- ques dans un périspore hyalin , puis se sé- parent ensuite régulièrement en 4 spores. Le nombre des espèces connues est d'en- viron 8 à 10; à moins qu'avec M. Kulzing, qui vient de publier une Monographie de ce genre [f.innœa, 1841, Heft. C,p.727), on ne préfère admettre les 5 nouveaux g. Uormo- ceras , Gongroceras, Ecliinoceras, Acaniho- cera-i et Centroceras , et les 48 espèces qu'il a trouvé convenable d'y former. (C. M.) * CERAMILM ( x£pcx>o* , vase en terre ). BOT. PH. — M. Reinwardt avait désigné par ce nom, dans des notes manuscrites, un g. de Fougères. Hornschuch, en le publiant dans hSilloge]ilunîarumde\aL Société de Ra- tisbonne, l'a changé en Tegularia ; mais ce g., fondé sur VAspidium truncatum Sw. , parait identique avec le Didymochlœna de Desvaux , qui est généralement admis. trayez ce mot. (Ac. B.) Blumeaaussî appliqué le nom de Cem- CER ;g3 mmm a un genre qu'on regarde comme synonyme du genre Bragantia de I.oureiro. CERAMIUS. i^fs. —Genre de l'ordre des Hyménoptères , de la tribu des Euméniens , établi par Lalreille et adopté par tous les en- tomologistes. Les Ceramius se font particu- lièrement remarquer par leurs palpes la- biaux plus longs que les maxillaires , et par les ailes antérieures n'olfrant que des cellu- les cubitales. M. Klug, auteur d'une Mono- graphie de ce genre , en a fait connaître quatre espèces : deux du cap de Bonne-Es- pérance, et deux du midi de l'Europe. M. Lepeletior de Saint-Fargeau en a faiî connaître une nouvelle espèce d'Orus; mais les mœurs de tous ces insectes nous sont en core inconnues. (Br,.) •CERAIVDRIA (x/paç, corne;àv^pra,force). INS. — Genre de Coléoptères hétéroméres, famille desTaxicornes, établi par M. Dejean aux dépens du g. Trogosita de Fabricius , et auquel il donne pour type une espèce d'Espagne, nommée T. coriiida par ce der- nier auteur. Il y réunit 4 autres espèces : une de Carlhagène (7'»0(7. maxilloaa Fabr.), une de rile de France [Cer. vicina Dej.), une de France {Ccv. tesiacea Dej.) et une de Tanger iCe>:pusinaV)ci.). (D.) CERA]\TIIERA , Palis, bot. pn. — Syn. A'Alsodeia, Th. — Raf., syn. de Solanum , Lin. —EU., syn. de Dicerandm , Benth. "CÉRAIMTIIIE. Ceranthia. ins. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau Les- voidy [Essai sur les Mijodaires). Ce genre fait partie de la famille des Calyptérées , di- vision des Zoobies , tribu des Entomobies. L'auteur n'y comprend que deux espèces , nommées par lui , l'une Cer. fulvipes , et l'autre Cer. podacma , toutes deux des en- virons de Saint-Sauveur. (D.) *CERA\THIJS, Schreb. bot. ph.— Syn. de Linociera, Sw. *CERAPE. Cerapits ( x/pa;, corne; t:oZ-, pied). CRUST. — Genre de l'ordre des Iso- podes, de la famille des Crevettines, établi par Say,et ainsi caractérisé : Antennes gros- ses, terminées par un grand article stylifor- me. Premier anneau Ihoracique distinct de la tête, supportant une paire de pattes termi- néespar une petite main plus ou moins préhensile. Mains de la seconde paire, gran- des, trianguliformes, armées d'une forte griffe composée des deux articles du mem- 3G4 CER bre. Pattes suivantes grêles. Deux es- pèces composent ce genre ; celle qui lui sert de type est le C. tubularis Say [Joum. of ihe y4cad. of Pliilad., tom. I, pi. 4 , fig. 7 ait). Cette espèce , dont la longueur égale environ un quart de ligne, et qui habite dans des tubes membraneux parmi les Fucus, sur les côtes des États-Unis d'Amérique, est très remarquable par ses mœurs, en ce qu'elle se lientdans un petit tube assez sem- blable à la gaine des Friganes , et se traîne partout avec lui sans se servir de ses pattes pour marcher, mais en s'aidant seulement de ses antennes. (H. L. ) CERAPHROIV. INS. — Genre de la tribu desProctotrupiens(Oj!;!/î<»'e,$, Latr.) établi par Jurine et adopté par tous les entomologistes, avec de plus ou moins grandes restrictions. Les véritables Céraphrons ont un corps assez court ; des antennes coudées de onze articles dans les mâles, et de dix seulement dans les femelles , et des ailes n'offrant qu'une seule cellule radiale , sans aucune autre nervure. Ce genre se compose d'un assez grand nom- bre de petites espèces européennes ; elles vi- vent à leur état de larve, parasites de divers Insectes. M. Westwood a vu sortir du Pu- ceron des Fèves le Ceraphron Carpentieri , et M. Bouché a trouvé le Ceraphron Sijr- phii parasite de plusieurs espèces de Syr- phus. Le type du genre est le C. sidcatus Jur., qui habite l'Europe centrale. (Bl.) *CÉRAPHROIVTITES ou CÉR APHROîV- TIDES. INS.— Groupe de la tribu des Proc- totrupiens , comprenant principalement le genre Ceraphron et quelques petits genres voisins. (jjl) *CÉRAPODIIVE. Cerapodina (diminutif de Cérape). crust. — M. Milne-Edwards, [Hist. naturelle des Crustacés, t. III) désigne sous ce nom une coupe générique que M. Templeton avait rangée dans le genre Cerapus. Ce nouveau genre , qui appartient à l'ordre des Amphipodes et à la famille des Crevettines, se distingue de celui de Ce- rapus, par la conformation de ses antennes, dont les deux paires se terminent par un filet multi-articulé; par la tête, qui est confondue avec le premier anneau thoraciquc, et enfin par les quatrième, cinquième et sixième pa- raissant être dépourvus de pattes. La seule espèce connue est le C. abdiia Templ. CER {Trans. of the Entom. soc. of Lond. , t. I, p. 186 , pi. 20, fig, 5) , longue d'une ligne et demie environ, qui vit dans un petit tube cylindrique, papyracé, ouvert aux deux bouts , et se sert de ses mains pour se traî- ner sans abandonner la gaine. Elle a été trouvée pendant une traversée du Brésil en Angleterre. (H. L.) CERAPTERUS (x/paç , corne; -nripâv , aile). INS.— Genre de Coléoptères tétramères. famille des Xylophages, tribu des Paussides. établi par Swederus et adopté par Latreille, ainsi que par M. de Castelnau. Ce g. , créé aux dépens des Paussus de Fabricius , est fondé sur une espèce de la Nouvelle-Hol- lande nommée par l'auteur Cerapt. latipes , suivant JI. de Castelnau , et qui paraît cire la même que celle décrite par M. Westwood {Trans. of the entom. Soc, vol. XI, part the second, pag. 95), sous le nom de Mac- leaiji ; c'est aussi sous ce dernier nom que M. Boisduval l'a mentionnée, dans la partie entomologique du Voyage de l'Aurolabe (2'part. , pag. 4G2). (D.) *CERAPTERYX (x/paç, corne; Trr/pvÇ, aile ). INS.— Genre de Lépidoptères, de la fa- mille des Nocturnes , établi par M. Curtis, et adopté par M. Westwood, dans son Synop- sis des g. d'Insectes de l'Angleterre. Ce g., qui appartient à la tribu des JVoctuidœ de M. Stephens , a pour type la Noctua grami- nis de Linné, que M. Boisduval place dans son g. Heliophobus. Voyez ce mot. (D.) * CERAPTOCERUS ( Cerapterus , genre d'insectes ; x/pa? , corne , antenne), ins. — Genre de la famille des Chalcidites , groupe des Encyrtites , de l'ordre des Hyménoptè- res , établi par 31. Westwood et adopté par nous {Hist. anim. art.). Ce petit genre, très voisin des Encyrius, s'en distingue surtout, aussi bien que des autres genres du même groupe, par des antennes extrêmement lar- ges et aplaties comme dans les Cerapterus (ordre des Coléoptères). On n'en connaît encore qu'une seule espèce trouvée en An- gleterre : c'est la C. mirabilis Westw. (Bl.) •CERASPHORUS (x/pa;, corne : tpopô? , porteur), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Longicornes , tribu des Cérarabycins, créé par M. Serville [Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. III, p. 10). Cet au- teur y a établi deux divisions : dans la pre- mière rentre le C. hirticomis, espèce du Se- CER négal, qui a les antennes excessivement ve- lues , les élytres arrondies et mutiques. M. Dejean, dans son Catalogue, en a fait avec raison un g. qu'il appelle Ceropogon, réser- vant l'autre division pour le g. Cerasphorus, dont les élytres sont tronquées et armées d'une épine à chaque angle terminal. Les Stenocorus gai-gajiicus et riislicus Fabr. en font partie ; M. Newman ( in ihe Eniomol. ) n'aurait donc pas dû créer , pour placer CCS deux espèces , un nouveau g. auquel il donne le nom de Chion. Elles appartiennent toutes deux aux États-Unis, et c'est par er- reur que Fabricius donne à la dernière les Indes orientales pour patrie. (C.) "CER ASPIS(x7)p, cœur ; àain'ç.écusson). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides , établi par MM. de Saint-Fargeau et Serville , dans V Encyclopédie ^tom. X; 2' pari., pag. 370) , et adopté par MM. De- jean et Castelnau. Ce g. se distingue des Hoplies par la forme de son écusson en cœur; par les doubles crochets de ses tarses postérieurs, et par le bord postérieur du corselet, qui est tridenté. 31. Dejean en dé- signe 17 esp., dont 15 duBrésil.une du Pérou et une du Chili. Ce sont de jolis Insectes recouverts d'écaillés de diverses couleurs. Nous citerons, comme type, le Ceraspis pruinosa Dej. (D.) CÉRASTE. REPT. — Nom de la Ripera Cerasies , esp. du g. Vipère. CÉRASTE. Cérastes {xipoi<;, corne), moll. — Dans sa classification générale des Mollus- ques acéphales , d'après les animaux. Poli donne ce nom à l'animal du genre Cardium «le Linné. (Desh.) *CÉRASTIÉES. Cerasiieœ. bot. ph.— La tribu des Alsinées, dans les Caryophyllées, est sous-divisée par M. Fenzl en plusieurs sec- tions , dont les Cérastiées, ayant pour type le genre Cerastium, en forment une, carac- térisée par 5 styles opposés aux divisions du calice, rarement 4 ou 3 ; une capsule cylin- drique quelquefois amincie en cône à son sommet, droite ou recourbée, formant, sous la déhiscence, un tube terminé par desdents en nombre double des styles. (Ad. J.) CÉRASTIIV. REPT. —Nom d'une esp. du g. Acantophis. *CERAST1S (x£pâ(7Tvi;, espèce de ser- pent ).i»s.— Genre de Lépidoptères, famille CER 365 des Nocturnes, établi par Ochsenheimer aux dépens du g. Nociua de Fabricius et adopté par M. Treitschke, ainsi que par M. Eoisdu- val , qui le place dans la tribu des Ortho- sides. Les espèces de ce g. se reconnaissent à leur corselet lisse et peu convexe, à leur abdomen aplati et terminé carrément dans les deux sexes , et à leurs ailes supérieures courtes et légèrement arrondies à leur bord postérieur. Les Chenilles sont rases , cylin- driques , épaisses , veloutées, de couleurs sombres et marbrées, avec la tête petite et globuleuse. Elles vivent sur les plantes basses , se cachent pendant le jour, et s'en- terrent pour se changer en chrysalides. M. Boisduval, dans son Gênera et ind. meihod., en désigne 18 espèces , dont 6 se trouvent en France. Nous citerons comme type le CerasUs vaccinii [IVoct. idem Linn.), qui se trouve aux environs de Paris. (D.) *CERASTITES, Cr. bot. ph. — Synon. de Meconopsis, Vig. CERASTIUM. BOT. ph. — Nom latin du genre Céraiste. "CÉRASTODERME. Carastoderma (x/paç, corne; Sip^a, enveloppe. ) moll. — Dans sa nomenclature, Poli donne ce nom aux Co- quilles du genre Cardium. (Desh.) CERASUS. BOT. PH. — Nom latin du g. Cerisier. •CERATAIMDRA (x/pocç, corne; àv»,'p, éta- mine). bot. ph.— Gcnrede la famille des Or- chidacées , tribu des Ophrydées , établi par M. Lindley {Orchid., 363) , qui le divise en 2 sections : a. Euceratandra {Hippopodium, Harw.),b. Euota {Calota, Harw.). Il renferme quelques espèces appartenant au Cap , à feuilles linéaires-sétacées, dilatées à la base, et enveloppant toute la tige; à racines fasci- culées, allongées, charnues, tomenteuses ; à fleurs réunies en un épi serré. On en cul- tive en Europe une espèce, le C. ochroleuca iOphrys airata L.). Le périgone en est bila- bié ; la division apicilaire la plus extérieure se soude avec les divisions intérieures en une sorte de casque, qui se prolonge et penche or- dinairement en avant; les divisions latérales externes sont étalées et libres. Le labelle est onguiculé, lunule, nu ou muni d'un appen- dice charnu, libre au sommet ; gynosléme en forme de fer à cheval ; stigmate petit, tri- lobé ; anthère couchée, adnée aux branches du stigmate; pollinies sans glandules. (CL.) 356 CE a •CERATANTHERA, Horn— bot. pn. — Syn. de Globba, Linn. CERATIA (x/pa;, corne), bot. ph.— Nom chez les anciens d'une plante indéterminée, et que divers auteurs modernes se sont en vain efforcés de rapporter à des plantes, dont quelques unes ont dû être restées inconnues aux Grecs, comme aux Romains. (C. L.) CERATINA ( diminutif de x/pa;, corne, antenne). INS. — Genre de la famille des Mellifères (Apiens, Bl.), établi par La- treille et adopté par Spinola, Jurinc et tous les autres entomologistes. Les Cératines ont, dans l'ensemble général de leur conforma- tion, dcgrands rapports avec les Xylocopes^; et plusieurs auteurs, entre autres M. Spi- nola, ont avancé qu'elles avaient une ma- nière de vivre très analogue. M. Lepeletier de Saint-Fargeau , remarquant au contraire chez ces Insectes l'absence de palette propre à la récolte du pollen, les considère comme parasites ; et il assure même qu'ils déposent leurs œufs dans les nids des Osmies , leurs larves devant vivre aux dépens des provi- sions amassées par ces dernières. On connaît un petit nombre d'espèces indigènes et exo- tiques de ce genre, dont le type est la C. callosa [Megilii cattosa Fab.). (Bl.) CERATIOLA (diminutif de xtpx-zio-j, pe- tite corne), bot. pn. — Genre de la famille des Empétracées , formé par L. C. Richard , en ne renfermant encore qu'une espèce dé- couverte dans l'Amérique du Nord. C'est un sous-arbrisseau rigide , ascendant, à nom- breux rameaux simples, dressés , munis de feuilles alternes, rapprochées, et comme ver- ticillées, étalées, acérenses, obtuses, luisan- tes, carénées en dessus, creusées d'un sillon en dessous, et non accompagnées de stipules; les fleurs, d'un brun pâle, sont sessiles, axil- laires, solitaires ou rassemblées en petit nombre, et donnant naissance à des baies oranges. La seule esp. que ce g. renferme {C. ericoides) est cultivée depuis long-temps comme plante d'ornement. (G. L.) *CERATIOSICYOS (xEpareov, petite corne; (Tc'xvoç, concombre), bot. pu. — Genre de la famille des Passifloracées, tribu des Modec- cées,établi par Nées (î>j Eckl.ei Zeyh.,EnHm. PL cap., 281) pour une plante du Cap, her- bacée , vivace , grimpante , à feuilles alter- nes, pétiolées, palmées, 3-7-fides , dont les lacinies acuminées, dentées en scie : à fleurs CER I unisexuées, verdàtres, petites ; les mâles en ! grappes dont les pédoncules souvent cirrhi- I fères ; les femelles solitaires longuement pé- donculées, et naissant souvent entre les grappes des premières. (C. L.) 'CERATITES [x^po^ziz-r,;, encorné). iNS.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, division des Lamiaires , établi par M. Serville {Annal, de lu Soc. eni. de Fr. , t. IV, p. 84 ). L'espèce qu'il y fait en- trer se trouve au Sénégal ; il la nomme C. jaspidca. Une 2' csp., le C. pollens de M. Bu- quet ( indiqué au Catalogue de M. Dejean, comme se trouvant à Java), n'offre aucundes caractères propres à ce genre. (G.) 'CERATITES (xtpoLxÎTm, encorné), bot. CR. — Link a décrit sous ce nom quelques csp. d'yEcidiuin, qui , par l'allongement de leur péridium, ont quelque ressemblance avec de petites cornes, comme les jEcid. cormt tum et cancellaium. iMais ce dernier doit en être séparé, et former un genre particulier en raison de la réunion des extrémités du péridium. Les autres espèces, comme l'yE. pini , elaiiniim et columnare appartiennent au genre Peridermium. (LÉv.) "CERATITIS ( xspaTt'ryj;, encorné). iss. — Genre de Diptères, division des Bra- chocères, famille des Athéricèrcs , tribu des Muscides, fondé par M. Mac-Leay [Zoologicat Journal, n. XVI, an. 1829), sur une espèce dont la larve est très nuisible aux Orangers cultivés dans l'ile Saint-Michel , l'une des Açores, et qu'il nomme par cette raison C. citriperda. M. le marquis de Brème, dans une note qui fait partie des Ami. de la Soc. enl. de France (tom. XI, pag. 183-190), fait connaître d'abord l'identité de cette es- pèce avec celle qui cause également de grands dégâts aux mêmes arbres à l'Ile de France, et il en décrit et figure ensuite une seconde sous le nom de C. Iiispanica, comme ayant été trouvée dans les environs de Malaga par M. Ghiliani. Il pense que le Tepliris capi- tata de Wiedman ( Anuleciu entomologica, p. 65)n'estpasautrechose que laMuscidede l'Ile de France ; d'où il suit que le g. Peia- lophora, fondé sur cette espèce par M. Mac- quart, est identique avec celui de Ceratiiis, créé précédemment par M. Mac-Leay, et dont le nom par conséquent doit prévaloir. (D.) CERATIUM (xtpaTcov, petite corne), bot. CF.. — Ce genre, queFries place dans lesRy- CER lihomycètes , a été créé par Albcrtini et de Schweinitz {Conspect. Fu)ig.,p. 358). Il se fait remarquer par les petits réceptacles rameux ou en forme de cornes , d'une consistance molle, presque niuciiagineuse, et recouverts de petits flocons, qui supportent les spores. Le C. Iiydnoidcs Alb. et Sch>v. , qu'on rencontre très fréquemment en au- tomne, croit par groupes sur les bois pourris; il est blanc comme la neige , se réduit en pulpe au plus léger contact, et se présente sous la forme de petites branches ou de cor- nes rameuses et aplaties. Quand on le met en contact avec une goutte d'eau , les spo- res se détachent à l'instant même, et le pe- tit nombre de filaments qui subsistent fait croire qu'il s'y est presque entièrement dis- sous. Les autres espèces sont beaucoup plus rares , et se rencontrent également sur les bois en décomposition. (LÉv.) "CERATILM. Ceratium [ x/partov, petite corne ). infus. — Genre établi par Schranck pour un infusoire fort remarquable que O. Muller avait nommé Bnrsaria hirundinella, et dont Bory de Saint- Vincent a voulu faire le genre Hirondinelle. Nitzsch, en adoptant ce genre, y a réuni avec raison la Cercaria tripos de Muller. M. Ehrenberg réunit ces espèces à son genre Pen"di«/«m ; mais, dans notre Hist. des Infus., nous avons cru devoir le conserver comme bien caractérisé par les prolon- gements en forme de cornes du test corné des diverses espèces , en y comprenant aussi le CeraUumfusus (Pen'dn/(/»??,Ehrenb.}, espèce phosphorescente de la mer Baltique observée par M. Michaelis. Le genre Ceratium fait partie de la famille des Péridiniens qui comprend des animaux sans organes internes connus, enveloppés d'un test résistant ou membraneux,irrégulier,d'où sort un long fila- ment flagelliforme, et qui présente en outre un ou plusieurs sillons occupés par des cils vibraliles. (Duj.) "CERATIUM , Blum. bot. pn.— Syn. de Cijlindvolobus du même auteur. 'CERATOBLEPHARLM ( x/pa?, corne ; 6)./if>apov, paupière ). ois. — Division établie par Brandt dans le g. Macareux, pour le M. commun, Fraiercula arciica. (G.) CERATOCARPUS ( x/pa- , corne ; xocp- tro'ç, fruit). BOT. PH.— Genre de la famille des Chénopodiacées , tribu des Atriplicées, formé par Buxbaum {Comm. Petrop., I, 244, CER 367 t. 9) pour une plante annuelle, indi- gène des sables de l'Asie médiane , à ra- meaux nombreux et divariqucs , garnis de feuilles alternes, étroitement lancéolées, très entières ; à fleurs monoïques , petites , vertes , dont les màlcs quaternées ou qui- nées, très courtement pédiccllées sur les divisions des ramulcs ; les femelles solitai- res , sessiles , ébractéées dans l'aisselle des feuilles. Cette plante est cultivée dans les jardins botaniques d'Europe. (C. L.) * CERATOCARl'LM (x^pa,-, corne; xi- puov , noix). BOT. pj[. —Genre de la famille des Restiacées , établi par M. Nées d'Esen- beck ( Lindl. iiiirod. 2' édit., p. 451 ) , pour une espèce d'herbe du Cap peu connue , à chaumes simples , aphylles ; à fleurs mâles en thyrse , à fleurs femelles disposées en épis serrés à l'extrémité du chaume; à brac- tées inférieures stériles , la terminale seule fertile. "CERATOCEPIIALA, Wall. {Comp. FI. Germ., III, p. 39) (xfpa;, aro;, corne ; xEtpaXyj, tête). BOT. CR. — ( Hépatiques.) Synonyme d'Aiiihocéroiées, Nées. (C. M.) CERATOCEPHALlIS,Vaill. (x/po,;, corne; *«palv, tète). BoT.pn.— Syn. de Bidens, Linn. C'est aussi le nom d'un genre de la fa- mille des Renonculacées, tribu des Re- nonculées , formé par Mœnch ( Meth. , 218) et révisé par DeCandolle [Sijst., l) pour deux espèces annuelles très petites, croissant dans les endroits stériles et les champs cultivés de l'Europe médiane, à feuilles radicales multiparties, à scape uni- flore. Le type de ce petit genre est le Ranun- culus falcatus de Lirmé. Ce genre, assez peu distinct des Renoncules proprement dites, n'en diffère guère que par ses étamines in- définieL , mais en nombre moindre (5-15); ses carpelles en épi court muni d'un dou- ble renflement à la base et terminé en un long style persistant, corniforme et stigma- leux intérieurement. (C. L.) "CERATOCIIILLS, Lindl. bot.ph.— Syn. de Slanliopea, Hook. CERATOCHLOA, Palis, bot. pu. — Syn. de Bromus, L. *CERATOCOLUS. iNS.— Nom d'une di- vision établie par M. Brullé dans le g. Cra- bro, et dont le type est le C. subierraneus. 'CERATODACTYLIS ( x/pa;, corne i daxTu),o; , doigt ). BOT. PH. —Ce nom a 36» CER été donné par J. Smilh à un genre de Fougères, publié par MM. Hooker et Bauer (Gen. ftlic, t. 3G) , et fondé sur une plante du Mexique, à feuilles stipitées, glabres, tri- pinnées, dont les pinnules inférieures stéri les, alternes, pétiolées, sont oblongues-ellip- liques , obliques à leur base , dentelées , à veines une seule fois dichotomes ; les pin- nules supérieures fertiles sont contractées, linéaires, un peu courbées, quelquefois tri- furquées, et ont leurs bords membraneux , repliés en dessous, formant un tégument qui couvre tout le dos de la pinnule. — Les groupes de capsules sont linéaires, fourchus, les capsules recouvrant les veines bifurquées et parallèles entre elles dans toute leur lon- gueur. Ce g., rapproché par Endlicher des Tœniiis, paraîtrait plus voisin des Allosorus. (An. B.) "CÉRATODES (xEpaTwcî»).;, forme de cor- ne).moll.— 31. Guilding a proposé de former, sous cette dénominalion.un genre pour celles des Ampullaires qui ont la forme de Planor- bes [Auipidlaria corna-arietis, par exemple). Ce genre est d'autant moins recevable, que M. Guilding lui-même a donné la preuve que les animaux AcVA. cornu-mie lis ne diffèrent pas de ceux des autres espèces d' Ampullai- res , et nous pouvons ajouter que relative- ment aux formes des Coquilles , on passe insensiblement des plus déprimées aux plus globuleuses. Foy. ampullaire. (Desii.) *CERATODON(x/pa5,aToç, corne ; ooovç, dent). BOT. CR. — (Mousses.) Le type de ce genre fondé par Bridel {Bryol. univ., I, p. 480) est le Mnium purpureum L. Il appartient à la division des Acrocarpes Haplopéristomées. Ses caractères sont les suivants : Péristome simple, composé de IG dents libres à la base, chacune desquelles est partagée en deux por- tions filiformes , liées entre elles inférieure- ment par des productions transversales , mais parfaitement distinctes dans le reste de leur longueur. Coiffe en capuchon. Capsule inégale, un peu inclinée, munie d'un an- neau et d'un rudiment d'apophyse [Siruma], et enfin profondément sillonnée après la dis- sémination des spores. Celles-ci sont globu- leuses, diaphanes, granuleuses. Fleurs dioi- ques ; les mâles et les femelles capitulifor- mes , composées d'un petit nombre d'anthé- ridies ou de pistils, et de paraphyses articu- lées. Ces Mousses , au nombre de 2 ou CER 3, habitent l'Europe et les lieux tempé- rés de l'Asie et de l'Amérique. L'une d'elles, le Ceraiodon purpureus, est très commune, et conséquemment excessivement polymorphe. (C. M.) 'CERATOGIVATHUS ( x/paç, corne; yvà- 635, mâchoire), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , groupe des Priocérides , créé par M. West- wood {Eut. Magazine). L'insecte qu'il y fait entrer se trouvée Van-Diemen. Il le nomme C. niger. Ce g. paraît voisin des Xipliodon' lus du même auteur. (C.) * CERATOGOIMOIV (xEpaç, corne; y^'w , articulation), bot. ph. — Meisner (i« Wall. PL as. rar., III, 63) a établi ce genre de la famille des Polygonacées , tribu des Polygo- nées-vraies , sur une plante probablement annuelle, cultivée dans le jardin botanique de Calcutta et dont on ignore la patrie pré- cise. La tige en est ascendante , cylindrique, les feuilles pétiolées, ovales-triangulaires ou hastées, les gaines cylindriques, à orifice cir- concis, cilié-sétacé; les fleurs sont polygames, les mâles et les femelles sortent de la même aisselle. Elles sont disposées en épis exlra- axiilaires, solitaires, très lâches, filiformes; les bractées sont cylindriques , ciliées , tri- flores ; les pédicelles environ trois fois plus longs que la bradée , articulés au-dessous de la fleur, et ensuite défléchis. On n'en con- naît ni l'ovaire ni les styles. (C. L.) *CERATOGOi\YS, Pert. ins. — Syn. de Cryplosloma, Dej. (D.) CERATOIDES, Scheuchz. moll. — Syn. du BaculUes veriebraïus , que l'auteur avait pris pour des vertèbres fossiles de Serpent. *CERATOLEPIS, Cass. bot. ph. — Syn. de Pamplinlea, Lagasc. * CERATOLOBUS (x/pa; , corne ; XoSoç , lobe). BOT. PH. — Un Palmier indigène de Java ( le Ceratolobus glaucescens) dont la tige grêle, sarmenteuse, est embrassée par les gaines allongées, couvertes de nom- breuses épines étalées des anciennes fron- des , a servi de type à Blume ( in Rœm. et Schult., S{/««., 7j, pour établir ce genre qui appartient à la famille des Palmacées , tribu des Calamées. Les pennes des fron- des sont rhombiques-cunéiformes , créne- lées-dentées en devant, d'un blanc glau- que jaunâtre en dessous, et portées sur un rachis souvent atténué en une pointe ŒR épineuse. Les spadices sont latéraux , à pé- doncule grêle , allongé , adné à la surface interne des frondes; les fleurs, polygames- monoiqucs, renfermées dans une spathe cartacée qui se déchire ensuite irréguliè- rement , sont paniculées et d'un jaune pâle ; les spathules sont disposées sans ordre au- dessous des ramifications et sous les fleurs. Les fruits sont d'un jaune roussàlre. (CL.) CERATOIVEMA , Roth. bot. cr.— Syno- nyme de Demuiium, ou, selon Lindley,d'^«- thina,Pers. — Pers. , synonyme du genre P/j/e- bia , Fr. CEUATONIA. BOT. pn. — Syn. latin du g. Caroubier. *CERATO\lX(x/paç, corne; ovu?, ongle). INS. — Genre de Coléoptères pentamères. M. Germar {Journ. entomol., 1839, p. 196) donne un tableau des Eucnémides, dans le- quel il écrit ainsi le nom de ce g., dont il at- tribue la formation à M. Perty. Il est appelé Ceraiogouys par M. de Casteinau, qui cite la même source (/feyue Silbermann, 3, 181, di- vision des Cnjpiosiomides). Ce g. est le même que celui de Crypiosioma de Latreille ( Rb- gne animal, t. IV., p. 453). Les trois seules espèces connues qui s'y rapportent sont les Elater spinicornis , d eulicor nis ¥&hï.,&i le C. rufiihorax de M. Perty. (C.) CERATOPETALUM (x£pa;,aT05, corne ; TTETot^ov, pétale). BOT. PH. — Genre de la famille des Saxifragacées, tribu des Cuno- niées, formé par Smith {Nouv. holL, I, 9), pour renfermer quelques arbres (4 ou 6) ou quelques arbrisseaux de l'est de la Nouvelle- Hollande , à feuilles opposées , simples ou ternées , dentées en scie, glabres , munies de stipules interpétiolaires , subfoliacées , caduques ; à fleurs disposées en panicules terminales. Ce genre se distingue principa- lement par les lacinies raides et cornifor- mes des cinq pétales de sa corolle , lesquels .«ont persistants dans quelques espèces et nuls dans d'autres. De là , la division de ce genre en deux sections ( Meriderma , Don [in Edinb. pliil. journ., IX, 91], corolle nulle ; Euceraiopetaltim, Endl. , corolle pen- tapétale), dont chacune probablement devra être érigée plus tard en genre distinct. L'une des espèces, le C.gummiferum, qui appartient à la 2" section , est cultivée dans les jardins d'Earope. (C. L.) T. in. CER 369 •CERATOPHRYS (x/pa; , corne ; hifpif , sourcil). REPT.— Genre établi par Boié, dans l'ordre des Batraciens pour quelques espèces de Grenouilles de l'Amérique méridionale, à tête large, à peau grenue, en tout ou en partie, portant sur chaque paupière une saillie membraneuse en forme de corne, et dont quelques unes ont le tympan caché sous la peau. Gravenhorst a fait de ces der- nières espèces son g. Sirombus. (C. d'O.) •CÉRATOPHTlIALMES.Cera/op/ir/ja/rna. CRUST.— Cuvier et Latreille donnent ce nom à une famille de Crustacés décapodes, comprenant ceux qui ont les yeux placés le plus souvent à l'extrémité de deux pièces mobiles. (H. L.) 'CERATOPIIYA ( x/pa; , aroç, antenne; aç, corne ; aT^;- xw? , épi). BOT. PH.— Genre établi par Blume [Bijdr., 644), et rapporté avec doute à la fa- mille des Combrétacées. Il ne renferme qu'une espèce encore incomplètement dé- crite. C'e^t un grand arbre à feuilles épar- ses , oblongues , très entières , très glabres , glauques en dessous ; à fleurs réunies en ca- pitules serrés , disposées en épis axillaires , CER 371 et entremêlées de processus filiformes, spon- gieux. (C. L.) •CERATOSTEMMA (x/paç, corne ; artV- fxa , couronne), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Éricacées , tribu des Vacciniées , formé par Jussieu [Gen., 1G3) et renfermant 5 ou 6 espèces, indigènes du Pérou. Ce sont des arbustes à feuilles alternes, coriaces, très entières ; à feuilles solitaires ou réu- nies , pédonculées , sortant de gemmes pé- rulées, axillaires. L'une des plus remarqua- bles est le C. bijlorum ( Pœpp. et Endl., PL cil., I. t. 10). (C. L.) •CERATOSTIGMA (x/pa? , corne; ar(y- ixo., stigmate, en botanique), bot. ph. — Bunge créa ce genre ( Emim. Pi. chin., 65) dans la famille des Plumbaginées, pour une petite plante vivace recueillie aux environs de Pékin , et qui n'est pas encore sufTisam- ment connue. Les feuilles en sont obovales, aiguës , bordées de cils rigides ; les fleurs , d'un bleu agréable, sont rassemblées enca pilules terminaux. On n'en connaît ni le fruit ni la graine ; on sait seulement que l'o- vaire est uniloculaire , et ne contient qu'un ovule. (C. L.) *CERATOSTYLlS (xf'pa,-, corne ; (jtuXo;, style). BOT. PII. — Genre de la famille des Orchidées , tribu des Vandées , établi par Blume {Bijdr,, 304, fig. 56) pour six espèces d'Orchidées des montagnes de Java , para- sites , caulescentes , sans bulbes , à pédon- cules uniflores à la base des feuilles et en- tourés d'écaillés. *CERATHOTHECA (x/paç, corne ; Bn^cr, , cofl'ret). BOT. PH. — Genre de la famille des Bignoniacées, tribu des Sésaraées, formé par M. Endlicher {Linn., VII, 1, t. 1, 2; y4iaAt., t. 5) pour renfermer un très petit nombre d'espèces herbacées , indigènes de l'Afrique tropicale. Les liges en sont dressées , tétra- gones, mucoso-pruineuses, à feuilles oppo- sées , pétiolées , anguleuses , grossièrement dentées; à pédoncules floraux axillaires, courts , opposés , solitaires , uniflores à la base, munis de 2 bractcoles glandulifères dans leur aisselle. Dans ce g., le fruit est une capsule plane-comprimée , tronquée, à 4 angles corniformes ( iinde nomcn ) au som- met, quadriloculaire , septicide-bivalve, el renferme de nombreuses graines compri- mées et cartilagineuses au bord. (C. L.) • CERATUPIS (x/paî , corne ; owTrtç , qui 372 CER aide), ins. — Genre de Coléoptères penta- méres, famille- des Taxicornes , créé par Perly, et non adopté. Ce g. rentre dans ce- lui d'Ulovia de Mégerle. (D.) 'CÉRATIJRGE. Ceraturgus (x/paç, corne j ovpyiq, fabricant), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères , famille des Ta- nystomes , tribu des Asiliques , établi par Wiedmann, et adopté par Latreille ainsi que par M. Macquart(l. III, p. 288). Ce dernier auteur en décrit 2 espèces : le Ceraituyus aurulentus Wied. ( Dasijpogon id. Fabr.), de l'Amérique septentrionale , et le Cer. cormi- lus Macq.{Dasypogoti id. Wied.), dont la pa- trie est inconnue. (D.) CÉRAUMIAS. MIN. — Syn. de Céraunite. CERAUIXIOIV, Theophr. bot. cr. — Syn. A'Elaphromyces, Nées. CÉRAUIVITE (xîpauvc'a;, qui provient de la foudre), min. — Ce nom, qui veut dire Pierres de foudre , a été donné par les an- ciens à des Pierres de diverses natures et de formes différentes qu'on croyait tombées avec la foudre , telles que des Pyrites , des Bélemnites, des Jades, etc. Dans les temps modernes , il est devenu synonyme de Pierres météoriques, f^oyez AÉROLITHES. (DeI..) GERBERA (Cerbère, chien trlcéphale, portier de l'enfer mythologique; allusion aux propriétés vénéneuses des plantes de ce gen- re). BOT. PH. — Genre de la famille des Apo- cynacées , tribu des Ophioxylées , formé par Linné et renfermant un petit nombre d'esp., toutes remarquables par les grâces trom- peuses de leur port et de leurs fleurs. Ce sont en général des arbres originaires de l'Asie tropicale , et dont toutes les parties contien- nent un liquide laiteux, abondant et émi- nemment mortifère. Ils sont assez élevés ; les feuilles sont éparses.cunéiformes-oblongues, aiguës, glabres ; les fleurs belles , grandes , terminales, ordinairement blanches ou ro- sées. On en cultive avec empressement quel- ques unes dans nos serres , où elles fleuris- sent assez volontiers. Les genres Tanghinia et Theveiia, démembrés de celui-ci, en sont néanmoins assez peu distincts [voy. ces mots pour l'appréciation des caractères différen- tiels).Le Cerbera a un calice 5-parti, étalé ; une corolle hypogync , infundihuliforme , à gorge 6-dentée, à limbe 5-lobé, dont chaque division oblique; 5 étamines incluses, in- CER sérées au haut du tube , à anthères subses- siles, mucronées, incombant sur le stig- mate ; un style fliiforme , dont le stigmate discoïde, crénulé au bord inférieurement; convexe et échancré en dessus ; le fruit est un double drupe séparé ( dont l'un avorte souvent), semi-bivalve, couvert d'un test fibreux ; un placentaire lamellaire, fixé à la base, coupe la loge en deux parties ; les graines , solitaires par avortement, sont ad- nécs au placentaire. (C. L.) CERBÈRE. Cerbems (nom mythologi- que). KEPT. —Genre d'Ophidiens établi par G. Cuvier (/?è9. a«()«.,II, 81, 1829), et sy- nonyme d'Homalopsis , Boié. (P. G.) CERCAIRE. Cercaria (/-spîtcç, queue). HELM. — G. Muiler, qui a décrit ces petits animaux^ en faisait un genre d'Infusoircs. Les Cerraires des sporocystes ou sujets de première génération, issus des œufs des Distomes; elles ne sont donc que le pre- mier âge de ces Helminthes. Cette curieuse transformation a été reconnue d'abord par M. Steenstrup, et sa découverte a jeté un grand jour sur la théorie du mode suivant lequel s'opère l'infection vefmineuse par les Distomes parasites des Oiseaux, Batra- ciens et Poissons. A l'état de Cercaircs, ces Helminthes vivent dans l'eau; ils recherchent les Mol- lusques, et si ceux-ci sont dévorés par quelque animal vertébré, ils passent avec eux dans le tube digestif de ce Vertébré, mais sans y être digérés; alors ils perdent l'ap- pendice caudal qui les distinguait, et le dé- veloppement complet de leurs organes diges- tifs les rend aptes à se reproduire. (P. G.) * CERCASPIS (x£>xo; , queue, àcrTit';, ser- pent). REPT.— Genre d'Ophidiens établi par Wagler(i5'î/«/., p. i^l) [>out \e Hurria cariua[a Kuhl , que M.Schlegel ne sépare pas desLy- codons. Ce Serpent est de l'ile Ceylan.(P.G.) *CERCEIS. Cerceis (nom mythologique). CRUST.— Ce genre, qui a été créé par M. Mil- ne-Edwards (//«/. naiarelle des Crustacés, t. m), appartient à l'ordre des Isopodes (sec- tion des Nageurs) et à la famille des Sphé- roniens (tribu des Onguiculés). Les Crusta- cés qui composent cette petite coupe géné- rique ont beaucoup d'analogie avec ceux de la section désignée sous le nom de >S'pliœ- roma ; mais leur corps est beaucoup moins flexible : ils ne peuvent le reployer de façou CER à appliquer leur tête contre leur abdomen. Leur forme générale est même plus allongée, et leur tète, au lieu d'être large et courte , est presque aussi longue que large , à peine bouchée, de forme triangulaire et arrondie en avant; les yeux en occupent les bords la- téraux, et sont dirigés en dehors ; quant aux autres parties du corps, elles diffèrent peu des Sphœroma. Les espèces comprises dans ce nouveau genre sont au nombre de deux , les C. tridenlaia et C. bidenlata Edw. ( op. cit., p. 221). Ces deux espèces sont propres à la Nouvelle-Hollande. (H. L.) CERCELLE. ois. —Nom vulgaire de la Sarcelle. CERCERIS. INS. — Genre de la famille desCrabronides, de l'ordre des Hyménoptè- res , établi par Lalreille ( Genem Crusl. et Insect.) et adopté par tous les entomologistes. Les Cerceris se font particulièrement remar- quer par leurs ailes offrant trois cellules cubitales, dont la seconde pédonculée , et recevant une nervure récurrente, ainsi que la troisième, et par l'abdomen ayant la base et les côtés de chaque segment resserrés et crénelés. On connaît un grand nombre d'espèces de ce genre; elles construisent ordinaire- ment leurs nids dans des sentiers, et appro- visionnent leurs larves avec divers insectes. D'après les observations de M. Westwood , la C. arenaria [ Spliex arenaria Lin. ) , le type du genre, approvisionne les jeunes avec une espèce de Charançon appartenant au genre Trophosomus. M. Walckenaër a fait connaître les habi- tudes de la C. ornaia Latr. , qui nourrit ses larves avec différentes espèces d'Hyménop- tères, appartenant au genre Halicius. Enfin, dans ces derniers temps , M. Léon Dufour a publié des observations pleines d'intérêt sur les mœurs d'une nouvelle espèce de Cerceris, qui approvisionne ses petits d'un Bupreste qui se trouve dans le midi de la France. En considération de cette habitude , il l'a nom- mée Cerceris bupreslicida. Ployez craero- NIENS. (Bl.) *CERCH1VEIS, Boié. ois.— Syn. àeFalco linimnculus L. (G.) •CERCIBIS, Wagl. {Isis, 1822). ois. — îienre formé aux dépens du g. Ibis , et qui a pour type VIbis oxycercus de Spix. (G.) * CERCIDOCERIJS (xtpxis, navette ; xt- ŒR 373 paç , corne), ins.— Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites, divi- sion des Rhyncophorides , créé par M. Gué- rin-Méneville [Icon. lilg. anim., p|. 39, f. 6), et adopté par Schœnherr [Syn. ei sp. Cui-^ ctilion., t. HI , p. 850 ). Ses principaux ca- ractères sont : Antennes des mâles termi- nées en marteau; écusson étroit, long, ar- rondi par le bout; pygidium tricaréné et arrondi carrément. Les espèces qui s'y rap- portent proviennent de Java et de Bornéo ; on en connaît 7 à 8. Le C. nigro laieralis Gm., en est le type. On rapporte aussi à ce g., mais avec doute, le Cal. albicotlis Oliv., de l'Afrique équinoxiale. (C.) CERCIS.BOT. PII.— Nom latin duGaînier. CERCLE A BARRIQLE. bot. pu.- Nom vulgaire d'une esp. du g. Bauhinia. * CERCOCARPÉES. Cercocarpeœ. bot. PH. — Section établie par MM. Torrey et A. Gray parmi les Piosacées dans la tribu des Dryadées, et comprenant les genres Purshia et Cercocarpus. (Ad. J.) *CERCOCARPlJS (x£pxoç, queue ; xapucç, fruit). BOT. PH. — Genre de la famille des Ro- sacées-Sanguisorbées , établi par Runth {IVov. gen. am. , VI , p. 232 ) pour un arbre du Mexique, à feuilles alternes, entières, stipulées, et à fleurs axillaires , en ombelles fasciculées. La seule esp. de ce g. est le C. foihergilloides. CERCOCÈBE. Cercocebus (xîpxo;, queue ; xviSoç, singe ). mam. — M. Geoffroy Sainl- Hiiaire a réuni, sous ce nom générique, plu- sieurs Singes de l'ancien continent qui éta- blissent une transition entre les genres Cer- copithèque et Macaque, f^oyez cercopithè- I QUE, MANCABEY Ct MACAQUE. ^IS. G. S.-H.) CERCODEA, Lam.;CERCODIA, Murr. BOT. PH. — Syn. (VHaloragis , Forst. CERCODIAIVÉES. Cercodianeœ. bot. ph. — La famille établie sous ce nom par Jus- sieu, et sous celui d'Hygrobiées par Richard, est la même que les Haloragées de R. Brown, dont le nom a prévalu. (Ad. J.) *CERCOLABES. mam. — Sous-genre de la famille des Hystriciens proposé par Brandt. CERCOLEPTES. mam. — Syn. latin de Kinkajou. * CERCOMONAS ( x/pxoç, queue ; monas, monade, de fi.ovoç, seul), infus.— Genre de l'ordre des Infusoiros asymétriques, famille 374 CER CER des Monadiens, ayant pour caractères : Ani- mal arrondi ou discoïde, tuberculeux, avec un prolongement postérieur variable en forme de queue , plus ou moins long , plus ou moins filiforme. Les Ceccomonai ne diffè- rent des Monades que par leur prolongement postérieur , et M. Dujardin dit qu'il croit avoir vu souvent des Monades passer par degrés à l'état de Cercomonas. Ces animaux, dont on compte 9 espèces , se trouvent dans les infusions de diverses natures, et leur lon- gueur varie de 0,0085 à 0,035. (C. d'O.) *CERCOMYS (x/pxoç, queue ; f^^ûç, rat). MAM. — Genre de la tribu des Echimys dans l'ordre des Rongeurs , établi et caractérisé par F. Cuvier [Nouv. Ann. Mus. , 1 , 449 ). On ne lui connaît encore qu'une espèce : elle est du Brésil, f^ay. echimys. (P. G.) •CERCONECTES. ois.— Genre établi par Wagler {his, 1832), et ayant pour type Va- rias mersa. (G.) "CERCOPIDES. Cercopidœ. ins. — Fa- mille de la tribu des Cicadiens, de l'ordre des Hémiptères , comprenant un assez grand nombre de genres que nous rangeons dans quatre groupes distincts , qui sont les Ty- phlocybites, les Ulopites, les Jassites et les Cercopites. Ces Insectes sont répandus dans les diverses parties du monde. On les ren- contre toujours sur les végétaux , dont ils sucent la sève , en les piquant au moyen de leur bec. La plupart d'entre eux ont la pro- priété de sécréter une matière blanche sem- blable à de l'écume qu'ils déposent sur les végétaux. Les Cercopides sont des Insectes assez pe- tits ou de moyenne taille , ayant générale- ment des formes élégantes , et des couleurs vives ou variées. (Bl.) * CERCOPIEIVS. Cercopii. ins. — Syri. de Cercopides. CERCOPIS (xspxuTryj, sortc d'insectc). INS. — Genre de la famille des Ctfj-copirfoe, de l'ordre des Hémiptères, établi par Fabri- cius et adopté par tous les entomologistes, avec quelques restrictions. Les Cercopis se font remarquer par leur corps assez massif; par leurs antennes dont le troisième article conique est terminé par une soie inarticulée ; par leurs élylres pres- que coriaces dans toute leur étendue , em- brassant les parties latérales du corps, etc. On trouve des Cercopis dans toutes les parties du monde. Ce sont des Insectes de moyenne taille , le plus souvent ornés de couleurs vives , jaunes ou rouges sur un fond noir. L'espèce qu'on doit considérer comme le type du g. est le C. sanyuinolenia Fabr., assez commun aux environs de Paris et dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) • CERCOPITES. INS. — Groupe de la fa- mille des Cercopides, comprenant les genres Cercopis, Aphrophora , Teliigonia , Eva- canihus, Ledra, Penihimia. (Bl.) CERCOPITHÈQUE ou GUEIVON. Cer- copiiliecus{x£pxo<;, queue; TTiQ/i? ouir!9/)xo?, singe). MAM. — Buffon, dans sa célèbre divi- sion des Singes en cinq groupes {voij. singes), avait compris sous le nom de Guenons, tous ceux des Singes de l'Ancien-Monde dont la queue est aussi Longue ou plus longue que le corps. Par ce dernier caractère, les Gue- nons se distinguaient des deux autres grou- pes de l'Ancien-Monde , les Singes propre- ment dits, et les Babouins: elles étaient d'ailleurs caractérisées, par rapport aux deux groupes du Nouveau-Munde , les Sapajous et les Sagouins, par l'existence de callosités ischiatiques. Cette classification de Buffon, fort remarquable pour l'époque où elle fut proposée, ne tarda pas à être admise par un grand nombre d'auteurs. Parmi ceux-ci , il nous suffira de citer Erxleben, qui, adoptant dans son Systema regni animalis les cinq groupes de Buffon, crut devoir donner à chacun d'eux un nom latin , afin de conci- lier les idées de Buffon avec les principes el les formes de la nomenclature linnéenne. Le mot Guenon , en particulier , qu'il était fort difficile de faire passer en latin, fut rem- placé par le mot Ccrcopiihecus , rappelant, d'après son étymologie, le caractère distinc- tif assigné par Buffon à ses Guenons. Le mot Cercopiiliecus a été depuis francisé; et, sous sa forme actuelle, Cercopithèque, il tend de plus en plus à se substituer au mot Gue- non , d'une part à cause de sa composition plus régulière et mieux en harmonie avec les noms des autres groupes de la même famille; de l'autre, à cause des inconvénients atta- chés à l'emploi scientifique du mot Guenon, dans un sens fort différent de son accep- tion vulgaire. Ajoutons que le mot Ccrcopi- ihecus étant consacré en latin par l'usage gé- néral, l'emploi en français du motGuenonqui CER n'a avec le premier aucun rapport ni de sens ni de composition, aurait encore un autre et grave inconvénient : celui de créer une dou- ble nomenclature, tout-à-fait inutile, et dès lors vicieuse, comme l'est toute terminologie surabondante (1). C'est d'après ces motifs que nous préférons , avec M. de Blainville et plusieurs zoologistes distingués, le mot Cercopithèque au mot Guenon, qui d'ailleurs n'a plus d'emploi dans le sens que lui donnait BufTon; le groupe des Guenons tel que l'avait établi ce grand naturaliste, n'étant plus ad- missible dans l'état présent de la science. Le groupe des Guenons a, en effet, subi plusieurs démembrements successifs. Dés le commencement de ce siècle, Lacépède, Cu- vier, Geoffroy Saint-Hilaire, plaçaient dans le genre, alors nouveau, des Macaques, et parmi les Babouins ou Cynocéphales, plu- sieurs des Guenons de Buffon , que leur museau plus allongé et quelques autres ca- ractères séparent des espèces d'abord com- prises avec elles sous le nom commun de Guenons. En 1811 , le groupe des Guenons ou Cercopithecus , déjà circonscrit par ces premières éliminations, perdait encore quel- ques espèces à 4 doigts, érigées en g. sous le nom de Colobus par Illiger. En 1812, la Guenon à long nez devenait le type du genre Nasique, IVasalis, établi dans le travail gé- néral de M. Geoffroy Saint-Hilaire sur les Quadrumanes. Enfin, en 1825, toutes ces es- pèces asiatiques, si remarquables par leurs formes grêles et leur estomac complexe, étaient érigées par M. Frédéric Cuvier en un genre distinct , nommé Semnopitbèque , Semnopiihecus ( voyez, pour tous ces démem- brements du g. Guenon, les articles colobe, NASIQUE, semnopithÈque, et aussi les mots CERCOcÈbE , LASI0PYGE , PYGATHRICHE Ct pRESBYTis, noms de g. proposés pour di- verses espèces, mais qui n'ont point été adop- tés). Enfin, le démembrement paraît ne pas devoir s'arrêter là : déjà , comme on le verra (i) En fait, il ne peut et ne doit exister qu'une seule no- menclature ; c'est celle qui est commune aux savants de tou tes les nation», la nomenclature latine.Chaque être n'a donc et ne peut avoir qu'un seul nom scientifique, son nom latin, formé d'après les principes de la nomenclature linnéenne; nom que chaque nation rend ensuite autant qu'elle le peut dans» propre langue, tantôt y faisant passerce nom lui-même avec un léger changement d'orthographe ou de terminai^on { eereopitherus, cercopithèque), tantôt le traduisant ( simia , singe ), tantôt le remplaçant par un équivalent plus ou moins «ract (comme ifenfor, hurleur), roy. nomenclatibe. CER 375 plus bas, on a proposé d'ériger en un nou- veau g., sous le nom d'JEihiops , les deux Singes connus sous le nom de Manijabeya {voyez ce mot); et je vais montrer, dans cet article même, que la Guenon lalapoin de Bufion , réunie à une espèce nouvelle qui sera décrite plus bas, doit former un g. dis- tinct; g. que j'ai fait connaître dans mes cours, et tout récemment publié ( mais non encore décrit avec détail), sous le nom de JIiopithÈque, Miopitheciis. Il suit de ces détails préliminaires, indis- pensables pour établir la concordance entre les diverses variations successives de la no- menclature , que le groupe des Guenons de Buffon, ou des Cercopithecus d'Erxleben , comprenait, outre les espèces que nous ap- pelons aujourd'hui Cercopiihecus : \o quel- ques Macacusç.i Cynocephalus ; 2o les Manga- beys , g. proposé récemment, et dont nous aurons à discuter les caractères ; 3° le g. Co- lobus ; 4" le g. JVasnlis ; 5» le g. Semnopiihecus, g. qui est, à lui seul, fort considérable, et ne comprend pas moins de 16 espèces ; G» enfin notre nouveau g. Miopiihecus. Nous renverrons à autant d'articles spé- ciaux ce qui concerne, non seulement ceux des Macaques et des Cynocéphales qu'on avait autrefois confondus avec les Cercopi- thèques , mais aussi le petit groupe des Man- gabeys, et les genres Colobe, Nasique et Sem- nopilhèque [voy. ces mots). Cette élimination faite, il nous reste les Cercopithèques des au- teurs les plus modernes, parmi lesquels nous trouvons encore à distinguer les véritables Cercopithèques et les Miopithèques. Notre article se divisera donc naturellement en deux parties, dont la première renfermera la description des 20 espèces environ qu'on connaît parmi les Cercopithèques, et la seconde, celle de deux espèces de Miopithè- ques, l'une anciennement connue, l'autre nouvelle. I. Genre. Cercopitllèque. Cercopithecus. Les caractères de ce genre, qu'on trouve exactement présentés dans presque tous les traités de zoologie , et sur lesquels il sera, par conséquent, inutile d'insister beau- coup ici, peuvent être donnés ainsi : Formes assez grêles. Membres et queue longs (mais moins que chez les Semnopilhé- ques et les Colobes). .Mains assez allongées. 376 CER ayant souvent les doigts reunis à leur base par des membranes. Pouces antérieurs bien développés, beaucoup moins cependant que les postérieurs. Ongles en gouttières. Crâne médiocrement volumineux, déprimé et sans front (dans l'état adulte ). Crêtes surcilières très peu prononcées, et même nulles pendant une grande partie de la vie de l'animal. Mu- seau assez court. Angle facial de 60° environ. Yeux médiocres. Nez très peu saillant, à na- rines arrondies, inférieures, très rapprochées l'une de l'autre. Des callosités ischiatiques très prononcées. Pelage bien fourni , plus ou moins tiqueté. Des abajoues très amples. In- cisives médianes supérieures très dévelop- pées. Canines très longues , comprimées , tranchantes en arrière. Màchelières toutes quadrangulaires , à quatre tubercules non pointus. Taille de 4 à 6 décimètres (du mu- seau à l'anus). Cette caractéristique, exprimée ici en ter- mes aussi concis qu'il est possible, renferme tous les éléments d'une distinction rigou- reuse. Ainsi, indépendamment des autres ca- ractères qui concordent avec ceux-ci, la sail- lie du nez dislingue nettement les Guenons des Nasiques. Leurs molaires toutes quadri- luberculées les caractérisent.d'une part, à l'é- gard de ces mêmes Nasiques et de presque tous les autres Singes de la seconde tribu, chez les- quels la cinquième mâchelière inférieure a cinq tubercules ; d'autre part , à l'égard des Miopithèques qui ont cette même molaire seulement tri-tuberculée. Par leurs formes médiocrement grêles, les Cercopithèques se distinguent des Colobes et des Semnopithè- ques, si remarquables par leur gracilité, et des Macaques et des Cynocéphales, si trapus. Ils sont différenciés, à l'état adulte , par ce même caractère , et par le développement des pouces antérieurs , des Semnopithéques qui ont ces doigts très courts , et des Co- lobes qui les ont rudimentaires ou même en- tièrement nuls à l'extérieur; enfin, par l'angle farial , d'une part, des Macaques, de notre g. Cynopilhèque , et surtoutdes Cynocéphales , qui ont le museau beaucoup plus long, et des Semnopithéques, des Colobes, et d'une autre part , des Miopithèques, qui l'ont beaucoup plus court. Ajoutons, et ce caractère ana- tomique est le seul que nous devions citer dans cet article.que l'estomac des Cercopithè- ques est simple , et fort différent par con- CER séqueni, de l'estomac si complexe et si sin- gulier des Semnopithéques. f^oyez ce mot. Les Cercopithèques forment un groupe qui n'est pas moins bien circonscrit, sous le rap- port géographique qu'au point de vue zoo- logique. Tous sont, soit du continent afri- cain , soit de celte portion de l'Asie qui, im- médiatement contiguë à l'Afrique, en est en quelque sorte, pour la zoologie géograplii- que , la terminaison , soit enfin des îles afri- caines) telles que celles du cap Vert et de Corée. Au contraire, nous ne connaissons d'une manière certaine ( voyet plus bas , page 308) aucun Cercopithèque, ni à Mada- gascar, où la grande famille des Lémuriens semble remplacercelie des Singes, ni à Bour- bon, ni à Maurice , île dans laquelle se trouve d'ailleurs , vraisemblablement parce qu'on l'y a importée, une espèce du genre, essen- tiellement asiatique, des Macaques. La proximité de l'Europe et de l'Afrique, l'extrême fréquence de nos relations avec plusieurs parties de cette région, par exem- ple, avec le Sénégal, la Guinée, le cap de Bonne-Espérance, sont les raisons principales, mais non les seules , qu'on puisse donner du peu de rareté des diverses espèces de Cercopithèques dans les ménageries eu- ropéennes. Ce fait s'explique aussi en grande partie par la facilité avec laquelle les Cerco- pithèques, de même que les Macaques , les Cynocéphales, et généralement ceux des Sin- ges de la seconde tribu, qui ont Vestomac non complexe , supportent la captivité et le changement de climat. Il existe à cet égard, entre ceux-ci et les autres Singes de la se- conde tribu , tels que les Semnopithéques, la même diflerence qu'on trouve, parmi les Singes de la troisième, entre les Sajous, d'ail- leurs analogues à tant d'autres égards aux Cercopithèques , et les Atèles et Eriodes, si bien comparables par la gracilité de leurs formes et l'atrophie plus ou moins marquée de leurs pouces antérieurs, aux Semnopithé- ques et aux Colobes. Les occasions d'observer les Cercopithè- ques Vivants n'ont donc pas manqué aux zoologistes des grandes villes. Les faits qui ressortent de leurs observations sont les sui- vants. Le genre Cercopithèque n'étant pas par- faitement naturel, en d'autres termes, ne comprenant pas seulement des espèces éta- CER blies à tous égards sur un type parrailement identique, le naturel n'est pas non plus exac- tement le mêmechcz tous losCercopithèques. II est quelques espèces à museau un peu plus long, à formes un peu plus trapues, à queue un peu plus courte, qui se rappro- chent davantage des Macaques par leurs caractères organiques ; dans les mêmes es- pèces, le naturel n'est pas non plus sans rapports avec celui de ces derniers. Comme eux , mais non toutefois au même degré , ces Cercopithèques sont, dans l'âge adulte, d'une méchanceté qu'il est fort difficile de vaincre : les caresses et les bons trai- tements n'ont que peu de pouvoir sur eux pour les adoucir, et la crainte du châti- ment, toute-puissante dans le moment, est Lient '.t oubliée. Nous ne connaissons guère qu'un moyen de dompter rapidement un Cercopithèque adulte : c'est la section de ses énormes canines, aussi longues à elles seules que la série des dents d'un côté, et dont les supérieures sont tranchantes en arrière a l'égal d'une lame de couteau; armes terribles, à l'aide desquelles ces Sin- ges fontde profondes plaies, et parfois causent des hémorrhagies artérielles d'une extrême gravité. Une fois désarmé, un Clercopilhcque change immédiatement de naturel : il a la conscience de sa faiblesse, et, loin d'attaquer, il évite ceux qu'il poursuivait naguère. D'autres Cercopithèques, au contraire, plus légers et plus gracieux dans leurs for- mes, à membres et à queue un peu plus allongés, à museau un peu plus court, et à tète plus ronde, sont, comme les Semnopi- thèques dont ils se rapprochent , plus faciles à apprivoiser, et naturellement un peu plus doux. Aussi , ces derniers Cercopithèques , malheureusement plus rares dans nos cli- mats que les précédents, sont-ils d'autant plus recherchés parles amateurs d'animaux, qu'ils se montrent plus intéressants dans les ménageries. Il ne faudrait cependant pas conclure de ce que nous venons de dire , que ces der- niers Cercopithèques soient sans rapports intimes avec les premiers. Il en est des dif- férences du naturel comme des dilférences organiques : ce sont des difTérences du plus au moins, malgré lesquelles l'analogie gé- nérique subsiste. Ainsi tout Cercopiihèque , doux, très facile à apprivoiser, affectueux T. in. Œl\ n même , quoique toujours malin , dans son enfance, prend, dès qu'il est adulte, un ca- ractère différent. Une vivacité, une pétulance telles, que, hors la maladie ou la vieillesse il n'est guère pour un Cercopithèque que deux étals, le mouvement non interrompu et lesommeil;une curiosité très grande, et qu'é- veille au plus haut dcgié , comme chez un enfant , la vue de tout objet nouveau ; une extrême mobilité d'impressions ; une ap- titude singulière à passer en quelques in- stants, et pour les motifs les plus légers, de la gaieté, qui d'ailleurs est leur état le plus habituel , à la tristesse , de la tristesse à la joie , de la joie à la colère : tel est alors le naturel de l'animal. On le voit désirer ar- demment un objet, témoigner la joie la plus vive s'il parvient à l'avoir, et presque aus- sitôt le rejeter avec indilfcrence , le briser avec colère. On le voit se complaire dans la société d'un autre individu, lui donner, à sa manière, des marques de tendresse , et tout d'un coup s'irriter contre lui , le pour- suivre en jetant des cris rauques , et le mordre comme un ennemi : puis la paix se fait , et les caresses recommencent , jusqu'à ce qu'un nouveau caprice amène une nouvelle crise. « Il y a , » dit M. Geof- froy Saint- Hilaire ( Cours de l'histoire naturelle des 3/iimiiiifères , p. 18), en par- lant des espèces de ce genre , « quelque » chose d'ambigu dans leurs allures : il en » est à peu près de même quant aux idées » qui les occupent. Rien ne parvient à les » fixer : elles sont vives jusqu'à l'extrava- » gance, d'ailleurs presque toujours gaies.... » Elles témoignent fréquemment de la cu- » riosité ; mais lorsqu'elles semblent livrées » à l'examen le plus sérieux , il surtit de la » moindre chose pour détourner leur atten- » tion, au point de laisser tomber ce qu'elles » tiennent dans leurs mains. C'est un spec- » tacle fort curieux que de les voir ainsi » changer à chaque instant de sentiments et » d'occupations. » Malgré le grand nombre de Cercopithè- ques qui sont chaque année transportés en Europe , el quoiqu'ils vivent bien dans nos climats, il est rare qu'ils syrepn.duisent. Un zoologistedistingué signalait même,il y a quel- ques années.comme une circonstance remar- quable , que , parmi les Singes de l'Ancien- Monde , les Macaques seuls se reproduisent 24* 378 CER dans nos climats, malgré la fréquence des ac- couplements dans toutes les espèces. Aujour- d'hui nous connaissons des exemples de celle reproduction, outre les Macaques, chez le Cy- nocéphale papion , chez le Magot, chez un Mangabey, et enfin, parmi les espèces qui ap- partiennent incontestablement au groupe des Cercopithèques , chez le Grivei de M. Fré- déric Cuvier. Nous avons figuré dans l'Atlas de ce Dictionnaire, Mammifères , pi. 6, une femelle de celle espèce, avec son petit né à la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle. Cette même femelle a mis bas deux autres fois : l'un de ses petits a été élevé. On a re- marqué que cette femelle, contrairement à le qu'on observe dans d'autres espèces, s'em- pressait aussitôt après la mise bas de manger sondélivre.Comme le font toutes les femelles des Singes de la seconde tribu , elle portait constamment son petit pendant les premières semaines, le soutenantd'abord dans une po- sition telle, qu'appliqué ventre à venlrecon- îre sa mère, le petit avait la bouche devant le mamelon. Plus tard, au contraire , elle lais- sait au petit le soin de se tenir lui-même en «'accrochant à l'aide de ses quatre mains aux poils de sa mère ; celle-ci semblait alors ne pluss'occuper de son fardeau, etsautait avec Ja même agilité que si elle n'eût eu à porter qu'elle-même. Le mâle, loin de partager avec la femelle le soin du petit, était fort jndifférent pour l'une et pour l'autre, et par- fois leur cherchait querelle et les maltraitait : aussi fut-on obligé de l'isoler. Par un con- îrasle remarquable et qui intéressait vive- ment les visiteurs, on voyait il y a quelques années , en 1837, dans l'une des luges de la ménagerie du Muséum, la femelle du Grivet, seule avec son petit qu'il avait fallu dérober aux taquineries et aux mauvais traitements du mâle; et, dans la loge immédiatement conliguë , on contemplait avec un vif intérêt plusieurs Cynocéphales papions et un Cyno- céphale chacma, entourant deux femelles et deux petits nés d'elles, caressant les deux mè- res avec les plus vives démonstrations de ten- dresse , les serrant entre leurs bras, les em- brassant presque à la manière humaine, et se disputant le plaisir de porter les petits, qui, après avoir passé de bras en bras , étaient fidèlement rendus à leurs mères. Les Cercopithèques sont , à la fois , sau- teurs et grimpeurs par excellence. Ils grim- CER peut le long d'une surface verticale, pour peu qu'il existe des points en saillie sur lesquels ils puissent s'accrocher, avec une rapidité comparable à celle d'un quadrupède agile courant sur le sol. Ils franchissent par le saut de grands espaces, soit horizontalement, soit même de bas en haut , toujours sûrs d'eux-mêmes, et s'élançant avec une dexté- rité et une justesse de coup d'œil étonnantes vers le but qu'ils veulent atteindre. Le saut est tellement leur allure naturelle, qu'à terre même, c'est par une suite de sauts , et non de pas , qu'ils s'avancent, pour peu qu'ils veuillent se hâter. Ce mode de loco- motion , auquel ils ne recourent d'ailleurs que pour peu de temps , est parfois d'une très grande rapidité. Lorsque rien ne presse un Cercopithèque, il marche lentement sur ses paumes et ses plantes , à peu près à la manière des Quadrupèdes plantigrades ordi- naires, mais en suivant, au lieu delà ligne droite, une ligne brisée, et faisant une suite de zigzags. Les Cercopithèques sont bien moins con- nus dans l'état sauvage que dans l'état de captivité. On sait cependant qu'ils vivent par troupes nombreuses , dans les forêts , exécutant de branches en branches, souvent d'arbres en arbres , et à une hauteur consi- dérable au-dessus du sol , des sauts que n'i- miterait pas le plus hardi bateleur. Les voya- geurs rapportent, mais le fait demande véri- fication, que chaque troupe a une sentinelle qui , si elle voit paraître un ennemi, jetle aus- sitôt un cri d'alarme. A ce cri, toute la troupe se rassemble sur la cime d'un arbre , et, de celte cime comme d'une forteresse , cha- que individu , retranché derrière une bran- che, lance sur l'ennemi commun une foule de projectiles, tels que des fruits, des bran- ches d'arbre , et souvent des excréments. Les Cercopithèques se rendent de la sorte si redoutables , que non seulement les nè- gres craignent de pénétrer dans les par- ties de forêts qu'ils habitent, mais que les plus grands Quadrupèdes, les Eléphants eux-mêmes , sont parfois obligés de faire retraite devant des ennemis qui les attei- gnent, sans pouvoir être jamais atteints par eux. En vain , dans leur fureur, les Élé- phants essaieraient-ils d'abattre ou d'arra- cher l'arbre séculaire qui porte la troupe ennemie : leurs trompes et leurs défenses CER ne peuvent rien contre lui. Et si même, par impossible , l'arbre attaqué cédait , les Sin- ges, s'éiançant sur le plus voisin, rendraient celte victoire inutile. Malheureusement pour les Cercopithè- ques, les Éléphants, les Lions , les Quadru- pèdes ne sont pas leurs seuls ennemis. Ils en ont un redoutable dans l'homme, dont la llèchc ou la balle sait aller les chercher au milieu du feuillage , ou derrière la branche dont ils essaient de se faire un bouclier: ils en ont de plus redoutables encore dans les Aigles, mais surtout dans les Serpents, qui, se glissant la nuit le long des arbres et mon- tant jusqu'à leur retraite , les surprennent endormis, et les engloutissent avec une ra- pidité qui ne leur permet pas même une tentative de fuite ou de combat. Le régime diététique des Cercopithèques est très varié. Ils sont avides de miel, d'insectes, d'arachnides , mangent parfois des mollus- ques , et cherchent à dénicher des œufs d'oi- seaux ; mais le fond de leur nourriture con- siste en feuilles, fruits et racines. Parfois , dans la saison de la maturité des fruits, des légumes ou des récoltes, ils se rendent, la nuit, par troupes, dans les champs cultivés, ou même ne craignent pas de pénétrer, près des habitations, jusque dans les jardins et les vergers. Pendant qu'une sentinelle veille à la slircté de ses compagnons, ceux-ci s'em- pressent de remplir leurs abajoues, puis de dévorer ce qu'ils peuvent saisir, gaspillant autour d'eux ce qu'ils n'emportent pas; en sorte qu'un assez petit nombre d'individus suffit pour dévaster tout un verger ou même un champ d'une médiocre étendue. Les anciens connaissaient sans nul doute au moins deux espèces de ce genre. Le K9iI1\AL(axe). phys. —Foy. ENCÉPHALE. *CEUEFOLlllM, Hall. bot. ph. — Syno- nyme iï Aiiiliriscus, Hoffm. GÉUÉOLITHE (xyjpôç, cire ; l'Soz, pierre). MIN.— M. de Drée a décrit sous ce nom, dans le Catalogue de son Musée minéralogique , une substance peu connue, d'un vert jau- nâtre, qui a la translucidité et la mollesse de la cire, et qui se présente en grains dissé- minés dans des roches qui ont l'apparence de la lave. (Del.) CER S89 CÉRÉOPSE. Cercopsis (xvipo';, cire ; è'f ç, aspect). OIS. — Genre de l'ordre des Palmi- pèdes, de la famille des Lamelliroslrcs, éta- bli par Latharn [Lnd. ornitU. mi>pt. , 1790) pour un oiseau de la Nouvelle-Hollande qu'il nomme C. A'orœ-lJdltandiœ (f. cine- reit.s, C. CENDRÉ, Vieill.), et qui pourrait ren- trer dans le groupe des Bernaches , dont il ne diffère que par la petitesse plus grande encore de son bec ; par la membrane qui le recouvre en partie, et dans laquelle sont percées des narines ovales. Le Céréopse es', de la taille d'une petite Oie. Son plumage est cendré, avec les tectri- ces alaires , les rémiges primaires et les rec- trices d'un brun obscur. Les tarses sont ro- bustes et d'un jaune orangé, la membrane natatoire et les ongles noirs ; ces derniers plus aigus que chez les Bernaches. Il porte au pli de l'aile un petit éperon obtus. On n'a encore aucun détail sur les mœurs et les diverses circonstances de la vie des Céréop- ses ; mais tout porte à croire qu'ils ne peu vent différer que fort peu des Bernaches. (G.) •CEllEOPSIMyE. OIS. — M. G.-R. (,ray avait [Gênera of birds , 1840) établi sous ce nom un groupe de sa famille des Anatidées, ayant pour type le g. Cereopsis. (G.) *CEUEOPSIS. INS.— Genre de Coléoptères télramères , famille des Longicornes, divi- sion des Lamiaires , établi par M. Dupont, sans indication de caractères. M. Dejean l'a adopté dans son Catalogue, et a donné à l'es- pèce qui lui sert de type, et qui est origi- naire i.es Indes orientales , le nom de C. saga. Ce g. a quelque rapport avec les Haiocera et les Hypsioriia . (G J CÉIIÉRITE (de la planète Cérès). min. — Koyez cÉRiTE. (Del.) CERESIA , Pers. bot. ph. — Synonyme de Pa-'iptiluin, L. "CERESILM (xYip/atoç, nuisible), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes , tribu des Cérambycins , établi par M. Newman ( (H ilte Eniomoloyisi , i. l, p. 328 ) qui y rapporte 3 esp. des iles Philip- pines , et 2, avec doute, delà Nouvelle-Hol- lande. Il les nomme C. raripilmu , C. im- mile, C. œthiops, C. intror.siim, C. vile. Ces Insectes semblent avoir as.sez de rapport avec les CalUdium et les Obnum. (C.) ■ CEREt'S , Ock. CRUST. — Syn. à'^cii- nocera, Blainv. 330 CEPv CEREUS. BOT. PH. — Nom latin du genre Cierge. CERF. Cervwi. mam. — Genre de Rumi- nants caractérisé surtout par l'existence de prolongements frontaux de structure tout-à- fait osseuse , et nullement enveloppes d'un étui corné comme ceux des Bœufs, des Chè- vres, etc. Ces bois, quoique ordinairementra- mifiés.ne le sontcependantpas danslesdeux Cerfs à dagues de l'Amérique méridionale qu'on rapporte à ce genre, et ne paraissent pas non plus susceptibles de se renouveler (1) dans les animaux de ces mêmes régions. On voit que cette différence de structure est le seul caractère qui distingue réellement les Cerfs des Antilopes, qui ont comme eux des formes sveites et légères, un cou allongé, de petits sabots se correspondant par une face plane ; en arrière de ces sabots deux petits ergots impropres à la marche, et enfin des membres postérieurs plus élevés que les an- térieurs. Cette analogie d'organisation se retrouve encore dans la formule dentaire , pour le nombre et la disposition des molaires et des incisives , ces dernières étant également ab- sentes à la mâchoire supérieure. Quant aux canines, elles existent chez certains Cerfs, et manquent chez d'autres. Dans quelques es- pèces, elles se présentent chez le mâle, et sont absentes chez la femelle. Quand elles exis- tent, c'est toujours à la mâchoire supérieure. Au reste, nous sommes fortement porté à croire que l'existence des canines , dans les mâchoires des animaux de ce genre, est beau- coup plus générale que ne le pensent les zoo- logistes. Nous avons en effet trouvé des ca- nines à la mâchoire supérieure d'un Cerf de Virginie, et à celles de deux Biches ve- nantde l'Amérique méridionale. Avant nous, M. Martin avait communiqué à la Société zoologiquedeLondres(P/oc., 183G, p.4)ladé- couverte faite par lui d'une canine rudimen- taire, trouvée dans les gencives d'une Biche de l'Amérique méridionale dont, malheureu- sement, il ne fait point connaître l'espèce. Le pelage des Cerfs est uniquement com- posé de poils soyeux, dont la coloration va- rie avec les saisons. En hiver, les teintes du pelage sont beaucoup plus uniformes et moins brillantes; et c'est aussi à cette époque (i) Hamilton Smith dans Griffitb, Règne animal , t. IV, CER de l'année qu'il est plus difficile de distinguer les espèces les unes des autres. Cependant ces changements de couleur n'ont pas lieu sur toutes les parties de l'animal , et rien de plus fréquent que de voir les taches de !a tête, du pourtour des fesses et de la queue, conserver intactes, à quelque époque que ce soit, les couleurs qui les caractérisent. L'Axis, parmi les Cerfs de l'ancien conti- nent, et les Cerfs de l'Amérique méridionale, sont les seuls animaux qui jusqu'ici aient paru se soustraire à ces mutations régulières. Quant à ce qui concerne l'influence de l'âge sur la coloration des Cerfs , tout le monde sait que la presque totalité des jeunes Faons a une livrée. Les influences dépendantes du sexe ne sont pas aussi actives, et la seule différence absolue qui sépare les mâles des femelles, à part celle relative à la taille , toujours plus petite chez ces dernières , consiste dans l'existence de bois dans le sexe mâle. Tout au contraire, il existe des rapports frap- pants entre le bois de Cerfs et les organes de la génération, absolument, pour nous servir d'une phrase empruntée à M. Geof- froy Saint - Hilaire père , comme chez l'homme, entre les organes de la génération et la barbe [Mém. de la Soc. d'hist. nat., 1799). Ainsi, dans les climats où l'amourn'a pas de crise violente et limitée, les cornes persistent pendant plus d'une année (Desm., Dict. class., t. III , art. Cerr ); effet qui est également produit par la castration. Comme dernier exemple de cette influence des or- ganes procréateurs, nous citerons l'observa- tion que M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a publiée d'un Cerf adulte , chez lequel, à la suite d'une maladie des testicules , les bois arrêtés dans leur développement ne con- sistent qu'en de simples dagues, de forme cylindrique et remarquables à l'intérieur par l'état très compacte et presque éburné du système osseux. {Hisl. gén. des anom. , t. I, p. 643.) L'âge , au contraire, a, sur les états divers de simplicité et de complication que pré- sentent ces prolongements, une influence bien constatée. On sait , en effet, parfaite- ment bien aujourd'hui que le bois qui tombe chaque année, à des époques fixes de la vie de l'animal, par un acte qu'on a comparé à celui de la séparation du CER séquestre dans les os nécrosés, on sait que ce bois est toujours remplacé par un autre plus compliqué , jusqu'à un certain terme cependant, après lequel il repousse tou- jours dans le même état. Tous les bois des Cerfs sont en effet primitivement de simples dagues, et des développements successifs établissent seuls les différences de formes entre ces prolongements, qui d'abord se res- semblent tous. Il est même , comme nous l'avons déjà dit, des Cerfs dont la tête est tou- jours armée de simples dagues. Au reste, cet accroissement des bois s'ac- complit chez les uns par l'addition , sur la nouvelle perche , d'andouillers nouveaux à ceux qui s'y trouvent déjà; chez les autres, au contraire, et la plupart des Cerfs indiens sont dans ce cas, par l'augmentation, en gran- deur, du raerrain et des andouillers , qui ne sont jamais au-dessus de deux. Quand on songe au penchant des zoologistes à créer de nouvelles espèces par le seul examen des bois, on doit regarder comme un véritableprogrès la juste détermination, par l'observation, des changements que le développement de l'animal fait subir à ces prolongements fron- taux. Par ce moyen , on ne s'expose pas à créer deux espèces de deux âges d'une seule. On s'explique encore moins l'entraînement qui a porté M. Hamillon Smith à s'exagérer CER 391 l'importance des caractères du même ordre, dont M. deBlainvillc(I) s'était servi pour di- viser lesCerfs en sections , et à établira son tour, dans le genre qui nous occupe, 6 ou 7 groupes ou sous-genres. La plupart d'entre ces sous-genres ne nous semblent pas devoir être adoptés, la base sur laquelle ils sont établis étant trop restreinte ; car les indica- tions qu'on en déduit ne sont applicables qu'aux individus mules. Quant à ce qui con- cerne l'absence ou l'existence des canines dans ces divers groupes, nous croyons avoir déjà suffisamment motivé le peu d'impor tance que nous attachons aux inductions qu'on en peut tirer. Cependant le Muntjac, l'Élan et le Renne nous semblent devoir être séparés des Cerfs, pour former trois types génériques. La pre- mière de ces espèces a été, dès 1816, consi- dérée sous ce point de vue par M. de Blain- ville , qui a créé pour elle le genre Cervule ; plus tard, elle est devenue pour M. Ogilby le type du genre Prox. Quant à l'Élan, il suffit de l'examiner avec attention, pour reconnaître que les formes particulières de sa tête , de son museau et de son crâne, la brièveté de son cou, la prédo minancedeson train antérieur sur son train postérieur, le séparent tout-à-fait des Cerfs. Disons enfin que les sabots du Renne, au lieu (i) Dans un< Il sections d' ous n'hésiton son ouvrage de Mammalogie, p. 413, Desmarets donne de la manière suivante la division des Cerfg de Blainville. La concordance de ces sections avec celles établies par M. Sinitli est telle que lire que ce dernier zoologiste n'a pas fait autre chose que leur donner des noms. Division des Cerfs en sections , par M. de Blainville. iessiles ou subsessiles. A. Divisés .... ns andouillers basilaii médian, les supérieurs plus ou nio nis et élargis en un»- vaste empaumure digitée à son bord seulement. — Espèce Élan ^v«r andouillers •f Basilaire et médian * aplatis Esp. Ren coniques, o. Les super, aplatis, etc.Esp.Da lEsp. Ceif upérieurs égale-) ordinaire nt coniques. \ du Cana- •j-j'-j- Médii Esp. tachetées.— Axis, Cerf-Cochon Esp. non tachetées. — Corf hippéla B. Bois simples I. Bois longuement pédoncule Dans Tordre de description »r Cuvier. (0«. /oh., t. IV.) Esp. basi.aire | Chevreuil. { iZZVeZTo^nlVierà ginie, \{ nueuen" tous les âges — Dagucts. espèces , nous a . . Genre combiné le ngue). Divisiondes Cerfs en sous-genres ou groupes , par M. Smilh Groupe des Alces ( Atcedine group , Sm. upe des Tarandus { Tarandine group.) Groupe des j4xis ( Axine group , H. Sni.). Groupe des Rusa. Groupe des Clievieuils ( Capieoline group , H. Sra.) Groupe des Maïame (Uaïamine grouf, ,) Groupe des Subulo. H. Sm. Groupe des Stylocères. i par M. de Blainville avec celui adopl* 392 CER de se correspondre à leur face interne par une surface plane, se correspondent par une face convexe,commechez les Chameaux, ainsi que l'a fait observer avec raison, le premier, M. le professeur Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Nous croyons donc devoir adopter le g. Alces de M. Ogilby [Alccdine group. Ham. Sm.), et le g. Tarandut de M. Isidore Geoffroy Sainl-Hilaire, adopté plus tard par M. Ogilby. Sous le point de vue de sa distribution géographique, le g. Cerf a des espèces dans l'ancien et dans le nouveau continent. Il en existe dans ce dernier, sous toutes les latitudes, depuis le Canada, jusqu'aux con- fins les plus méridionaux de la Palagonie. Dans l'ancien continent , l'Asie surtout est riche en espèces de ce genre; et, indépendam- ment de celles qui lui sont propres, elle possède dans son intérieur la plupart des espèces qui se trouvent aux îles de la Sonde. Les Mariannes, les Philippines, les Molu- ques, l'île de Timor, celle de Bourou, en ont également. L'Afrique, si riche en An- tilopes , est presque totalement dépourvue d'espèces de ce genre. Enfin , la Nouvelle- Hollande, les archipels qui l'environnent, ceux qui s'étendent en latitude de la Nou- velle-Zélande aux îles Sandwich, en longi- tude des îles Fidgi , aux îles de Pâques et Chiloè, les îles basses de la Micronésic, offrent la même pénurie que l'Afrique. Quoique le plus généralement les types de formedesprolongemetits frontaux, qui ser- vent de base aux distinctions établies entre les diverses espèces de Cerfs, paraissent en rapport avec un habitat spécial, il faut con- venir que, dans les deux mondes, il existe des types de forme récllemetil analogues. On peut sans contredit regarder le Cerf du Canada comme représentant en Amérique notre Cerf commun ; et les deux Cerfs con- nus sous les noms de (•nuiizou'i et Gnunzou- poucou , comme représentant le Chevreuil d'Kurope dans la partie méridiotiale du nou veau continent. Il doient pour nous égale- naenl évident que la position plus ou moins méridionale des espèces e^t en rapport avec l'état de simplicité, soit du merrain lui- même , soit de ses ramifications ou des an- douillers. Ainsi, ni dans nos climats tempé- rés, ni dans les régions boréales, on ne trouve d'espèces à prolongements fronlau\ aussi re- duitsdans leurs dimensions que nous les p.'é- CER sentent les Cerfs daguets de l'Amérique mé- ridionale De même, à peine peut-on trouver, sur le continent indien, quelques vestiges des bois du Cerf de nos climats , et de celui de Virginie dans le Cerf élaphoide de Hodgson, et dans les Cerfs de Wallich et de Duvaucel. Le groupe des Cerfs à bois munis de deux andouillers seulement, est au con- traire si fréquent dans ces latitudes, qu'on peut jusqu'ici le considérer comme étant à peu près confiné dans le continent indien el dans les archipels qui l'avoisinenl. Nous ne croyons pas cependant devoir suivre l'exemple de Frédéric Cuvier et de Desmoulins, qui ont distribué les Cerfs d'a- près leur répartition géographique. Nous préférons les diviser en deux sections : celle des Cerfs qui ont les bois en partie plats, et celle des Cerfs qui ont les bois ronds dans toute leur étendue , comme l'ont au reste déjà fait Cuvier dans son Règne (numal. , el M. le professeur Isidore Geoffroy Saint-Hi- laire dans ses Leçons orales au âJusénm. A coup sûr, la base sur laquelle se fonde cette division est bien artificielle; mais, comme elle repose sur l'existence de caractères as- sez faciles à saisir, et partant très faciles à appliquer, nous la préférons à celle qui exige préalablement la connaissance du lieu d'o- rigine des espèces. Section I. Cerfs à bois plais en partie. En mettant de côté l'Elan et le Renne, que nous considérons comme types des, genres AUes (Alcednie yroitv, Hamilton Smith) et Turandus { hniitjilerine group , Hamilton Smith ), la section des Cerfs à bois plats ne comprend qu'une seule espèce : Le Daim {C'ervus dumu L., Damavulgaris Gesn. Briss.), dont le pelage, dans la saison d'été, est fauve, avec des taches blanches sur le corps eldeux raies également blanches : l'une longitudinale sur les flancs, l'autre ver- ticale sur la cuisse , fauve également , mais sans lâches blanches sur la face exlerne des membres, olfrant des teintes plus pâles sur les côtés du cou. Sur la ligne médiane du dos rè- gne, jusqu'à l'origine de la queue, une ligne de couleur plusfoncée que le reste du pelage, et, sur les cillés de cette ligne, sont éparpillées des taches blam lies assez symctriqueinent disposées. La queue, qui descend jusqu'au repli de la jambe, est noire dessus, blanche CEB dessous. Les taches des fesses sont blanches également, et entourées d'une raie noire semi-elliptique. En hiver, le pelage du Daim est d'un brun noirâtre uniforme : les taches du pourtour des fesses et la queue conser- vent toujours leur même couleur. La tête est gris-fauve, un peu plus foncée sur la ligne du chanfrein , un peu plus pâle au pourtour des yeux. Au-dessous et en de- hors des narines se trouve la tache blanche qu'on sait exister chez la plupart des Cerfs. Le dessous de la mâchoire inférieure et du cou , la poitrine et l'abdomen sont de cou- leur blanche, sans aucune tache. La taille du Daim est moindre que celle de notre Cerf ordinaire, et c'est une des es- pèces qui paraissent ne posséder de canines ni dans l'un ni dans l'autre sexe. Indé- pendamment des formes spéciales de son bois , elle est très facile à distinguer par les taches blanches qui lui couvrent le corps, par la coloration spéciale de la queue et du pourtour des fesses. L'Axis seul étant également tacheté de blanc , on pourrait le confondre avec le Daim. Nous verrons plus bas les caractères différentiels de ces deux espèces. Le bois du Daim varie avec l'âge, comme celui de tous les autres Cerfs. Le premier . bois est une dague légèrement arquée , et ceux qui lui succèdent conservent toujours cette courbure à concavité antérieure. La seconde année , le merrain prend deux an- douillers dirigés en avant, et souvent sa sommité s'élargit déjà pour former un com- mencement de palmature. Les années sui- vantes,cette palmature se dentelé à ses bords supérieur et postérieur; quelquefois même les crêtes qui bornent les échancrures se convertissent en devrais andouillers récur- rents. La quatrième année, la palmature se fend d'une manière variée en se subdivi- sant; et, à partir de cette époque, elle com- mence à se rapetisser. On assure même, dit Cuvier, que les bois finissent par redevenir desimplesdaguescomme ceux de la première année ; et , en effet, la galerie d'anatomie comparée du Muséum possède encore la tête de Daim dont a également parlé Cuvier, tête dont les dents sont presque usées jusqu'à la racine, et qui cependant n'a que des bois simples. Dans l'espèce dont nous parlons , les dif- T. III. CER 393 férences de couleur absolue , connues sous les noms d'albinisme et de mélmmme se sont transmises par voie de génération avec assez de fixité pour qu'on y ait distingué une race blanche et une race noire. Dans la race blan- che, les bois sont de couleur rosée ; dans la race noire, l'animal est en hiver d'un brun ^ tête de Maure dans la partie supérieure du corps, d'un brun plus pâle aux parties infé- rieures, avec une tache plus noire de chaque côté des fesses : il devient seulement d'une teinte plus claire en été. C'est sur ces diffé- rences que Fr. Cuvier, croyant en outre que les Daims noirs présentaient des formes plus sveltes et plus élancées que ceux de la va- riété fauve, s'était principalement basé pour établir une espèce distincte.à laquelle il avait donné le nom de Cervus mauricns ( Bull, de la Soc. phil., 181G, p. 72 ) ; mais depuis, ce naturaliste avait abandonné sa première opi- nion. Enfin il en existe une variété dite va- riété panachée , produite par le croisement de la race brune et de la race blanche, brune sur le front , le dessus du cou , avec le museau , le dos brun , également mou- cheté de blanc ; les flancs, au contraire, sont blancs, mouchetés de brun, etc. La queue est d'un brun très foncé, avec quelques poils blancs et un flocon de poils fauves à son extrémité. La mue et le rut sont de quinze jours plus tardifs dans le Daim que dans le Cerf d'Eu- rope : il préfère aux grandes forêts, séjour ha- bituel de cette dernière espèce, les bois cou- pés de champs et de collines. Le Daim est plus domestique que le Cerf de nos cli- mats, et dès lors, comme le fait observer Buf- fon , il n'est pas étonnant qu'il soit sujet à des variétés plus fixes. Ceux qu'on élève dans les parcs se battent très fréquemment entre eux. Lorsqu'il est chassé , le Daim emploie les mêmes ruses que le Cerf, mais il les répète plus fréquemment que ce dernier. Les régions tempérées du continent eu- ropéen paraissent seules posséder cette e.'^- pèce, et l'on ignore totalement si elle a été toujours indigène en France et en Espagne. L'époque de son introduction dans diverses parties de l'Allemagne semble beaucoup mieux déterminée; et, d'après de Mellin, cité par Cuvier, il paraît que c'est te grand élec- teur qui l'a donnée au Brandebourg, et le roi Frédéric-Guillaume I" à la Poméranie. Les 25^ 3S4 CER zones boréales ne possèdent guèie que des Daims aborigènes ; car, d'après Linnxus et Retzius, ceux qu'on y trouve auraient été importés d'ailleurs. Ceux qui existent en Angleterre se trouvent dans les mêmes con- ditions ; la race tachetée y a été importée de l'Inde, suivant Pennant, et la race brune, de Norwège , au temps de Jacques l«^ On en trouve en outre depuis la Pologne jus- qu'en Perse. Le nord de l'Afrique ne paraît pas non plus être dépourvu de Daims ; et Cuvier, qui d'abord ne croyait pas à l'exis- tence de cette espèce sur le continent afri- cain ( Os.^.foss., 2' édit. , t. IV), nous a plus tard appris qu'il avait vu un Daim sauvage tué dans les bois au sud de Tunis ( Règne 2' éd., t. I, p. 262). Section II. Cerfs à bois ronds. Le nombre des Cerfs à prolongements frontaux arrondis dans la plus grande partie de leur étendue est très considérable , puis- qu'il comprend tous ceux dont il nous reste à parler. Nous sommes malheureusement obligé de les grouper d'après les formes et la disposition des bois et le nombre des an- douillers. A. Cei-fs dont les bois présentent plus de deux andouillers. Le Cerf de Virginie , le Cerf de Duvancel , celui de Wallich , le Cerf Wapiti , le Cerf d'Europe et le Cerf élaphoide appartiennent à cette première section , qui , ainsi qu'on le voit, a des représentants sur l'ancien comme sur le nouveau continent. Nous ferons ob- server , en outre, que des six espèces que nous y comprenons, trois seulement appar- tiennent aux contrées chaudes de l'ancien continent; ce qui est bien peu, comparati- vement aux Cerfs à deux andi lers qui sont excessivement nombreux dans ces mêmes latitudes. Nous commencerons leur description parcelle du Cerf de Virginie, que sa taille , la forme générale de son bois] et la tendance de ce bois à s'aplatir à son sommet à mesure que l'animal vieillit, rap- prochent tellement du r)aim, que les voya- geurs l'ont tantôt décrit sous le nom de Cerf, et tantôt sous le nom de Daim de Virginie. I.Ckrf dk ViRGiNiB, Cervm virqimanus Gm. — Cet anima! , appelé aus.si Cerf de CER la Louisiane, et qui paraît habiter les con- trées chaudes et tempérées de l'Amérique septentrionale , est couvert, pendant l'été, d'un pelage de couleur fauve, tirant un peu sur le doré. La même teinte s'ob- serve sur l'extérieur des membres , et de- vient un peu plus paie sur le cou et entre les memrbes antérieurs. La tète est d'un gris brun plus foncé au chanfrein et plus roux sur le front. Le dessous de la mâ- choire , le pourtour de l'œil , une bande transversale de chaque côté au-dessus de l'ouverture des narines ( séparée de celle de même couleur, qui existe de chaque côté du bout du nez et sur l'extrémité de la lèvre inférieure, par une bande de couleur noire qui s'étend jusque sur la mâchoire infé- rieure au-devant de l'angle des lèvres), la gorge, l'abdomen, le pourtour des fesses, sont de couleur blanche. En hiver, le pelage est fauve-grisàlre, et quelquefois brun-noi- râtre. Les taches de la face conservent les mêmes teintes qu'en été. La queue, aussi longue que celle du Daim, et en tout temps noire à son extrémité, est toujours blanche en dessous , et supérieure- ment fauve en été, et fauve-grisâtre en hiver. Comme toutes les espèces de ce genre , le Cerf (le Virginie est susceptible d'albinisme. La galerie de mammalogie du Mus'um pos- sède maintenant deux individus incomplè- tement atteints de cette maladie. Chez l'un d'entre eux , le corps , le dos , les membres, rexlréiriitéde la face, ne sont couverts que de poils blancs. Sur le front, les poils sont gris-jaunâtre à leur extrémité seulement , et le reste de leur étendue est blanc. Les oreil- les et l'espace compris entre les meules sont blanc-jaunâtre, de sorte que tout en de» venant blancs, dans la majeure partie de leur étendue, les poils de cet individu ont conservé sur la tète quelques vestiges de leur coloration otdinnire. Dans l'autre individu, l'albinisme est encore moins com- plet. Les poils blancs du corps ofTrenl en el- fel çà et là, dans toute leur étendue, quel- ques poils gris-fimcé sans mélange de cou- leur blanche. La queue n'est blanche que dans sa moitié antérieure et à sa pointe, le reste offrant, en assez grand nombre, des pnils bruràlres et des poils fauves. F.e pour- tour du jarret présente des poils fauves en CER quantité, et une tache longitudinale de mcmc , 5 172 Largeur des oreilles » 3 3;i Taille en avant 2 ,, Taille en arrière. , 2 1.1 CER 0 blanchâtres. Le pelage, sur le milieu de la » portion dorsale du nez, sur le front, en- » tre les oreilles, est plus serré [dichter) , » plus long et de couleur plus uniforme » que dans le reste de la tête Les pointes des » poils sont dirigées en arrière, disposition » plus marquée dans la Biche que dans le » mâle. Le poil est court sur tout le corps, » serré et lisse. Sa couleur en robe d'été est » celle du poil de Chevreuil, el sans mélange » de rouge ; seulement, dans le rut [un den » laûlen), la couleur brune obscure se change » en une coloration brun-clair beaucoup » plus nette. Le dedans , aussi bien que » l'abdomen et la gorge, sont blancs. » Le bois est rond à sa racine , creusé de » profonds sillons bordés principalement en » avant et en dedans de beaucoup de nœuds » ou perlures. Il a dans celte partie 4 pou- » ces de circonférence, et dans la couronne » (Rose) à peu près 5. Large d'environ deux » doigts au-dessus de la couronne (ce qui ne » se voit cependant pas chez tous les indivi- » dus), il devient lisse et prend une forme » aplatie, pendant qu'à son côté interne, il » donne un andouiller dont la direction est » tout-à-fait verticale , en sorte que, dans n une longueur de près de 3 pouces et demi, » les pointes de ces deux andouillers ne sont » pas beaucoup plus éloignées l'une de l'au- » tre que ne le sont les deux merrains à » leurs racines. Dans le reste de son étea- » due , le bois devient plus aplati , et dans » l'endroit où les deux perches sont le plus » éloignées l'une de l'autre (ce qui arrive à 6 » ou 7 pouces de la couronne), sa largeur est » de 2 pouces; à ce niveau, il ressemble à » une fourche dont la branche antérieure, » dans une direction presque horizontale et » dans une longueur de 4 à 6 pouces , se » courbe en dedans avec sa pointe, tandis » que la branche postérieure, seulement plus » longue de 3 pouces, continue la direction » primitive de la perche, et devient presque » verticale. B La bifurcation antérieure est en outre » comprimée vers sa pointe, de façon à for- » mer une vive arête, et le bord en devient » assez saillant quelquefois pour donnera » l'exlrémité de cet andouiller la forme » d'une nouvelle fourche (comme cela se » voit dans la figure sur la perche gau- » che), etc. » CER 22. Cerf des marais, Cervus paludosus Dcsm., Gouazoupoucou, Az. — F.e bois de ce Cerf consiste en des perches épaisses, cylin- driques, ayant, à quatre pouces et demi au- dessus de la meule , un andouiller tantôt bifurqué, tantôt simple, dirigé d'abord en avant, et ensuite en haut. L'extrémité du merrain est divisée en deux pointes. Le corps et l'extérieur des membres sont rouge- bai ; l'intérieur de l'oreille , le dessous de la tête et de la poitrine, ainsi que l'enlre-deux des cuisses de derrière, sont blancs ou blanchâtres. Du blanc entoure les paupières, et descend de chaque côté jusqu'au muffle, où il fait le tour de la bouche; il y a du noir au bout du mu- seau, et une lâche noire de cnaque côté à la lèvre supérieure. Une; bande noire règne sur le chanfrein et jusque entre les yeux. L'intervalle des jngles a la seconde join- ture, une bande sous la noitrine, et le des- sous de la queue, sont noirs, ainsi qu'une tache à poil court à l'intérieur du jarret. Jl parait que le njir de la. poitrine et du mu- seau manque à plusieurs individus. Le Faon manque de taches. 23.CERFDES CHAMPS, Ccrvus campeslris Fr, Cuv., Gouazouti, Azar. — Dans leGouazPuti, le bois, composé d'une perche assez mince, donne à deux pouces et demi de la meule un maître andouiller antérieur , et se terminpi par une bifurcation formée par deuxandou'l- 1ers à peu près égaux. Les trois andouiliers sontà peu près dans le même plan vertical. Ce bois est assez remarquable par sa régularité; car, sur un grand nombre que nous avons examiné, nous n'avons pas trouvé la plus petite déviation au type de forme que nous venons de signaler. Aussi, nous semble-l-il à propos de noter sous ce rapport les disposi- tions tout-à-fait anormales du bois donné au Cabinet du Muséum par le capitaine Letour- neur , et chez lequel les andouiliers sont en très grande quantité. Ce bois, dont Cuvier a donné la figure et la description, appar- tiendrait, suivant lui, à un très vieux indi- vidu de l'espèce dont nous parlons. Le pelage, dans cette espèce, est fauve, un peu grisâtre, avec des teintes plus pâles sur la partie qui avoisine l'abdomen et sur l'ex- térieur des membres; plus foncé sur la ligne médiane du dos et du cou, et sur l'espace intercepté entre les deu.v meules et les deux CER û05 oreilles. La queue est brunâtre sur la face supérieure , blanche à son extrémité et en dessous. Le dessous de la mâchoire in- férieure, la gorge, l'intérieur des oreilles, qui sont longues et pointues, ainsi que le dessous du corps et l'intérieur des membres, sont blancs. Les fesses offrent au pourtour de l'anus une tache blanche moins étendue que dans les autres espèces ; le tour des yeux et une tache au bout de la lèvre supé- rieure sont de couleur blanche. Cette espèce habite l'Amérique du Sud comme la précédente, à laquelle elle est in- férieure en taille. Elle est immuable dans ses couleurs comme tous les Cerfs de cette partie du nouveau continent. Mais, tandis que le Gouazoupoucou séjourne habituelle- ment dans les esters, ou langues de terre basse formées près les rivages, soit mari- times, soit fluviatiles, par la retraite des eau? ou pai leurs alluvions , le Gouazouti habite les plaines découvertes. Sa course est très rapide, et lorsqu'un mâle est poursuivi, il répand une odeur infecte dont on est frappé à quatre cents pas de lui. Cette odeur est, dit-on, beaucoup plus forlc au temps du rut. Les femelles ne l'ont point ou ne l'ont que faiblement. Le Faon du Gouazouti a une livrée, celui du Gouazoupoucou en est dépourvu. C. Cerfs daguets ( Subulonine group , Ham. Sm. ). Les Cerfs daguets, exclusivement ori- ginaires de Cayenne, se distinguent nette- ment de tous les autres Cerfs par l'état rudi- mentaire de leur bois, qui réalise, à s'y méprendre, les conditions de forme du pre- mier bois des autres espèces. Sie plus, leur tête est plus acuminée , plus pointue, et dans leur crâne, leurs os incisifs, ainsi que la portion du maxillaire supérieur qui lui fait suite en arrière, s nt plus verticalement dirigés, moins déjetés en dehors. Leurs lar- miers sont très rudimentaires , et la partie nue et glanduleuse de leurs narines plus étendue que dans tous leurs congénères. Ces deux espèces sont, comme le Gouazouti et le Gouazoupoucou, susceptibles de domes- tication, au dire de Desmoulins. L'une de ces espèces , le Cerf némoki- VAGE ( Cervus nemorivagus Fr. Cuv. — Gouazoubira , d'Azara ) a les bois durs . hOô CER solides, plus inclinés en arrière que dans le suivant. Le pelage est d'un brun grisâtre formé de poils de cette couleur , ayant un peu de blanchâtre vers leur pointe ; les lè- vres, le dessous de la tète , sont de même blanchâtres. Le ventre , l'intérieur des jam- bes de devant , depuis le poignet jusqu'au sabot, sont de couleur blanche , teintée de fauve ; cette dernière coloration existe au contraire purement dessinée sur la partie la plus extérieure des fesses , le dessus de la queue et la partie inférieure des membres postérieurs. Le Faon est tacheté de blanc. L'autre de ces espèces, le Cerf roux (Cf- vns rufus Fr. Cuv. — Goiur-oupiia d'Azara), a le pelage roux vif en dessus, et brun obscur tournant du roux sur le dessus de la tête et la face externe des oreilles et des jarrets. Les taches de la tête, si commu- nes dans les autres Cerfs, manquent à cette espèce , comme au Gouazoubira , et la cou- leur blanche existe seulement sur la partie postérieure du ventre, le dessous de la queue et le pourtour des fesses. Sous le point de vue de leurs habitudes , ces deux espèces offrent entre elles beau- coup d'analogie. Toutes deux, en effet, vivent d'habitude dans les bois, et n'en sor- tent qu'à la fln de septembre et au mois d'octobre, tourmentées qu'elles sont par les Taons. Le Gouazoubira vit solitaire; il est nocturne, ou, pour parler plus exactement, crépusculaire , ne sortant jamais avant le crépuscule pour fourrager au bord des bois, dans les cultures des Indiens dites Chaca- ras(l). Existe-t-il deux espèces de Gouazoupita , l'une à grande taille , l'autre à petite taille, par conséquent dans les mêmes rapports de grandeur que le Cariacou et le Cerf de Vir- ginie? Ce fait nous semble très probable , mais certainement il n'est point encore dé- montré. Quoi qu'il en soit , c'est de la petite espèce que M. Hamillon Smith fait son Cervus simplicicortiis , lui donnant pour caractères d'être plus petit que le Gouazoupita , d'a- voir des teintes plus animées, et de man- quer de canines. Cette dernière allégation (i) VAzara, dans son Histoire des mammifères du Para- guay (t. I, p. 43 et suiv.), a donné, dis quatre Cerfs qu'il a observés, une description comparative, que nous regrettons bien de ne pouvoir transcrire enjentier. CER nous paraît trop absolue; car, sur deux crânes de Biches envoyés du Brésil, l'un par M. Auguste de Saint-Hilaire, l'autre par Delalande, et appartenant bien certainement à la petite espèce, nous avons trouvé des canines. Smith ajoute que les poils de des- sus sont plus longs , la queue plus courte, le pourtour des yeux annelé de noirâtre : il existerait également du noirâtre à la bouche. Nous terminerons cet article par la des- cription d'une espèce connue seulementjus- qu'ici par la désignation spécifique de Cerf d'ANTis ( CfJi'Hs aiiti.siensis d'Orb.), que lui a donnée M. Aie. d'Orbigny, l'intrépide voyageur qui l'a rapportée de l'Amérique méridionale. Le pelage de cet animal est brun, tiqueté de blanc jaunâtre sur les flancs , la ligne médiane du dos , l'oxtcrieur des membres jusqu'au jarret , le dessus et l'extérieur du cou , brun-blanchàtre au contraire sur les côtés de la tête et le front. Le dessous de la mâchoire inférieure, la moitié supérieure du dessous du cou , l'extrémité de la lèvre supérieure, une tache transversale étendue d'une ouverture de narine à l'autre , le de- dans des membres , le pourtour des organes génitaux sont blancs, ainsi que la tache des fesses , le dessous , les côtés et l'extrémité de a queue. Une ligne longitudinale brune, mais mélangée de poils blancs , occupe la région supérieure de ce dernier organe dans la moitié antérieure de son étendue. L'exté- rieur des membres , depuis les sabots jus- qu'au jarret, est fauve. Le dessous du corps est brunâtre. La tête a la forme de celle du Cerf de Vir- ginie, et le front est assez bombé. Les lar- miers sont assez grands, et le chanfrein est couvert d'une ligne brunâtre qui se divise supérieurement , chaque moitié de la bifur- cation allant de chaque côté rejoindre la base des meules. Les oreilles sont allon- gées, pointues à leur sommet, d'un gris- brun en dehors , avec une tache de poils blancs a leur base, ayant en arrière et en de- hors des poils blancs assez allongés sur leur bord externe et antérieur , mais seulement sur la moitié inférieure de ce bord. En arrière de la tache blanche de la lèvre su- périeure, existe une tache brune plus éten- CER due dans la direction longitudinale que ver- ticalement. Les poils du pelage du Cerf d'Anlis sont secs , durs et cassants , caractère physique par lequel cette espèce se distingue des autres Cerfs de l'Amérique méridionale, dont les poils sont au contraire très dou\ au toucher. Par cette particularité , le Cerf d'Antis se rapproche des Cerfs indiens, qui pour la plupart ont des poils ainsi faits. Ces poils sont plus flexibles sur la queue et sur la tète, depuis l'espace interauriculairejus- qu'à la réunion des deux moitiés de la bi- furcation de la ligne brune du chanfrein. Sur le reste de cette partie du corps et sur les membres , ils sont moins longs que par- tout ailleurs. Un autre caractère de ces poils consiste dans leur coloration annelée. L'anneau de la racine est blanchâtre ; il devient ensuite brunâtre , plus foncé supérieurement , en- suite blanc-jaunâtre , et celui de la pointe est brun plus sombre. Sur ceux de la tète , le blanc domine à la pointe de ces poils. Dans les parties blanches, les poils sont uni- formément de cette couleur. La forme des bois ne présente pas jusqu'ici d'analogue parmi les Cerfs décrits :1a meule est très petite, entourée d'une couronne hé- rissée de perlures obtuses; à un pouce et demi ou deux pouces de la couronne, le bois se bifurque , la bifurcation antérieure se dirige en avant pour se porter ensuite un peu verticalement, puis en arrière, de façon que la pointe regarde dans cette dernière direc- tion et un peu en dedans. La bifurcation postérieure se dirige au contraire en arrière, de façon à présenter sa concavité en avant et saconvexité en arrière. Ce bois, comme on le voit, présente réellement quatre cornes, et l'on pourrait certainement l'appeler Cerf tétracère. Les divisions rudimentaires du prolongement frontal du Cerf d'Antis sont lisses, pointues au sommet et creusées de sillons longitudinaux peu marqués. Le Cerf d'Antis habite la Cordillère orien- tale de la république de Bolivia , princi- palement les environs de la ville de la Paz. Il ne quille pas le sommet des monts, et les la- titudes qu'il fréquente sont élevées de 4,000 mètres au-dessus du niveau de la mer, ré- gions où la végétation n'offre plus que des Graminées, On conçoit dès lors combien il est CER 407 difficile de s'en emparer: aussi, pour prendre possession des individusdnnlnous lui devons la connaissance, M. Aie. d'Orbigny fut-il obli- gé de requérir l'assistance du corrégidor de Palca, à six lieues de la Paz. Conformément aux ordres qu'ils en reçurent, les habitants de la commune de Palca et ceux d'une com- mune voisine cernèrent a leur ba.se un groupe de montagnes et en gravirent les lianes, de façon qu'à la cime de la Cordiliére, le cercle formé par les chasseurs s'étant beaucoup ré- tréci , l'animal se vit forcé de subir le sort qu'on lui réservait (l). (D. PucheranO CERFS FOSSILES. pai.Éoivt. — Dans les lieux où se rencontrent des ossements de Bœufs , c'est-à-dire dans les terrains meu- bles , les tourbières, les cavernes et les brè- ches osseuses, on trouve diverses espèces de Cerfs, dont tous les naturalistes regardent quelques unes comme éteintes. Les dépôts tertiaires qui contiennent des os de Mas- todontes , de Rhinocéros et de Dinothe- rium , en offrent également plusieurs dif- férentes de celles qui vivent aujourd'hui; mais il n'est guère possible de se prononcer sur le rejet ou l'admission de toutes cel- les qu'on a établies depuis quelques an- nées, parce que les difficultés inhérentes à la détermination des os fossiles sont aug- mentées, pour ce genre, par la singulière propriété qu'elles offrent toutes de perdre et de reproduire annuellement un bois qui varie presque toujours de forme , dans les premières et les dernières années de la vie de l'animal. Avec quelque soin, on peut se procurer en un petit nombre d'années une série de perches des espèces vivantes , pri- ses dans les différents âges, et avoir ainsi sous les yeux les transformations que ces ex- croissances subissent avant d'arriver à leur état parfait. Quant aux espèces fossiles , cette opération offre de très grandes diffi- cultés; elle demande une longue suite d'observations que le temps seul peut ame- ner, car on trouve souvent des perches de différents âges détachées de leur crâne , et par conséquent sans autre indication que leur forme pour la distinction des espèces ; et, tant qu'on ne possédera pas la série des (i) M. Bennett {Proc , i8,:o-iS3r, p. 27) a déci it la Biche l'un Ceri auquel il a donné le nom de Cervus humilit. Cette iiilie venait du Chili. 608 CER bois de chacune , on courra risque de se tromper. C'est surtout dans les alluvions anciennes d'Eppelsheim et dans celles de l'Auvergne, ainsi que dans les collines ter- tiaires sub-apennines qu'on en a découvert de toui-à-fait nouvelles ; mais il paraît que les terrains meubles et les cavernes en ont offert aussi quelques unes qui diffèrent de celles que Cuviera décrites dans les Osse- ments fossiles. Nous allons d'abord faire mention des espèces qui se trouvent dans cet ouvrage ; ensuite nous indiquerons celles qu'on a établies depuis la publication de ce livre, en négligeant les caractères tirés des dents, qui nous mèneraient beaucoup trop loin , el ne nous attachant autant que possible qu'à ceux que les bois fournissent. 1. Cerf a bois gigantesque, Cervus eury- ceros Aid., Cervus megaceros Hart. — Il est connu généralement sous le nom d'Elan fos- sile d'Irlande, parce qu'il est plus commun en celte île quepartoutailleurs.C'est une espèce intermédiaire entre le Cerf el l'Élan ; elle lient du Cerf par ses proportions générales et par la forme de son crâne , et de l'Elan par sa taille et par la forme de ses bois. Tou- tefois , les palmes presque horizontales de ceux-ci diffèrent des palmes de l'Elan par les andouillers de leur bord postérieur, par le moindre nombre et l'extrême grandeur de leurs andouillers antérieurs, et par leur élar- gissement progressif. Dans l'Élan , au con- traire, la palme s'élargit subitement, et se rétrécit graduellement en haut.Ces bois ont, dans le fossile, une envergure de plus de trois mètres; leur merrain est cylindrique; et, im- médiatement au-dessus de la couronne, naît un andouiller quelquefois bifurqué, qui se porte en avant el en haut. On a trouvé des dépouilles de cet animal dans les Iles Britan- niques, en France, en Allemagne, en Pologne et en Italie , dans les terrains meubles qui recèlent des os d'Eléphants et de Rtnnoceros tichorr limas. En Irlande, on les déterre ordi- nairement sous des lits de tourbe et dans des couches de marne.Comme on n'a jamais vu de tête de cette espèce dépourvue de bois, il estprobableque, comme chez notre Renne, les deux sexes en portaient. 2. PiENNK d'Etampes , Cerviis larandus ■priscus. — Il est voisin du Renne vivant, et a été trouvé dans le sable entre des blocs de CER grès à Étampes, et dans la caverne de Bren- gues, département du Lot. On l'a rencontré aussi, dit Cuvier, en Toscane, et il en cite des morceaux qui lui ont été rapportés par M. J. Pentland. 3. Daim de la Somme, Cervus dama gigan- leus. — Trouvé dans les tourbières d'Abbeville et les sables des bords de la Somme. Les bois de cette espèce étaient assez semblables à ceux du Daim, mais d'une très grande taille; la principale différence consiste en ce que la meule est en connexion immédiate avec le frontal sans aucun pédicule intermédiaire qui la porte.Celle espèce se trouve également en Allemagne. On la rencontre aussi en Au- vergne , dans les terrains d'attérissement de la montagne de Gergovie. 4. Cerf fossile, Cervus primigeniusKauf. — Celle espèce se trouve en grand nombre dans les tourbières, les sabionnières elles cavernes à ossements de l'Europe. L'Angle- terre en produit comme les autres contrées, quoiqu'il n'y ait point aujourd'hui de Cerfs sauvages en ce pays. Ses bois ne se distin- guent, selon Cuvier, de ceux du Cerf ordi- naire , que par plus de grandeur ; ils étaient plus grands même que ceux du Cerf du Canada. 5. Chevreuil fossile, Capreol us fossilis. — Les tourbières et les sables d'alluvion four- nissent cette espèce, qui ne paraît différer en rien du Chevreuil ordinaire. Un seul bois a offert à la base un petit andouiller, qu'onne trouve point dans nos Chevreuils. Enfin Cuvier compte dans les brèches os- seuses de Gibraltar, de Cette et d'Antibes, un Cerf de la taille d'un Daim dont les bois ne sont pas connus; deux Cerfs des brèches os- seuses de Pise, dont l'un était à peu près de même taille que notre Cerf commun, el l'au- tre un peu plus grand, mais dont les mo- laires , entourées à leur basé de collets sail- lants , ressemblent à celles des Cerfs de l'ar- chipel des Indes; enfin une espèce plus petite des brèches de Pise, dont les dents offrent les mêmes caractères que les deux précéden- tes, ces trois espèces appartenaient sans doute à ce sous-genre ou au moins à ce groupe de Cerfs, dont les bois, comme ceux des Axis, ne portent à chaque perche que deux andouillers. Les alluvions tertiaires d'Auvergne fournissent plusieurs espèces de ce sous-genre, dont quelques unes sont peut- CER <»trc les mêmes que celles-ci. S'il en est ainsi, on doit en conclure que les brèches osseu- ses sont contemporaines de ces alluvions. Telles sont les huit espèces de Cerfs fos- siles établies par Cuvier, non compris son Chevreuil de Montabuzard, sur lequel nous reviendrons. Depuis la publication des Ossements fos- siles, on a découvert et l'on découvre tous les jours des ossements de Cerfs , enregis- trés dans les recueils académiques, dans les journaux scientifiques, comme les Annales des sciences naturelles , le Journal minera lo- gique et géologique de Léonard et Bronn ; dans des mémoires particuliers , et dans les ouvrages paléontologiques et géologiques , tels que ï Essai géologique ei minératogigue des environs d'Issoire , par MM. Devèze et Bouillel ; les Ossements fossiles du départe- ment du Pinj-de Dôme, par MM. l'abbé Croi- zet et Jobert aine ; les Ossements des caver- nes de Liège, par M. Smerling; les Mammi- fères fossiles du If^urtemherg, par M. Jàger ; ceux de la contrée de Georgensgmûnd en Bavière, par M. Hcrman de Meyer ; les Re- cherches sur les Ossements humaliles des ca- vernes de Lunel -f^ieil , par MM. Marcel de Serres, Dubreuil et Jean -Jean; les Ossements du cabinet de Darmstadl , par M. Kaup, etc. Dans la caverne de Sallèle, département de l'Aude , ii s'en est trouvé plusieurs , à l'un desquels M. deChristol a donné le nom de Cervus elaphus Reboulii. Cette même ca- verne et celle de Bize ont fourni deux espè- ces de Chevreuils , auxquels M. de Christol a imposé les noms de Capreolus ToumalH et Capreolus Leufrojji . Ce même savant, dans la Description des fossiles de Pézenas et de Montpellier, insérée dans les Annales des sciences naturelles , a fait connaître deux au- tres espèces de Chevreuils qu'il nomme Ca- preolus Cauvierii et Capreolus l'olozani ; le premier de la taille de noire Chevreuil, et le second plus petit. Ces localités ont encore fourni à M. de Christol des ossements de Prenne , au moyen desquels il s'est assuré que l'espèce fossile ne portait point de dents canines comme l'espèce vivante, et des osse- ments d'Élan {Alces fossilis H. de M.), dont le crâne se distinguait par la dépression de la base et l'élévation du sommet du front, beaucoup plus marquées l'une et l'autre que T. m. CER /i09 dans l'Élan vivant. M. H. de Meyer en cite aussi dans le XVf vol. des Curieux de la na- ture , qui ont été trouvés dans la haute Ita- lie, ceux-là mêmes que cite Breislak dans sa Géologie de la Lombardie. S'il était reconnu que les ossements du Renne et de l'Élan appartiennent aux espè- ces actuelles , et non à des espèces éteintes qui pouvaient s'accommoder de notre cli- mat,leurexistence, dans le midi de l'Kurope, confirmerait les idées de M. Agassiz sur une époque de grand refroidissement du sol de l'Europe ; car l'un d'eux, étantdomestique, n'aurait certainement pas disparu de nos contrées, si le climat ne lui eût été contraire. M. Félix Robert a fait connaître, dans les Ann. de la Soc. d'agr. se. et arts du Piiy en Felay, 1829, quelques Cerfs de l'Auvergne, dont l'un, le Cervus solilkacus, de la taille de l'Elan, doit être compris, à cause de ses bois à deux andouillers seulement, dans le sous- genre Axis. Une perche de 1 mètre de lon- gueur avait son premier andouiller placé à 33 centimètres de la couronne, et le second à 60. Cette espèce pourrait bien être la même que la grande espèce de Nice de Cuvier : elle provient des marnes limoneuses supérieures aux terrains tertiaires des environs de Poli- gnac. Le second de ces Cerfs de M. Bobert est le Cervus dama Polignacus , espèce qui offrait les mêmes dimensions que la précé- dente, et dont les bois étaient plus aplatis aux deux tiers de leur hauteur, et pourvus autour de l'aplatissement de plusieurs pe- tits andouillers , comme on en voit dans le Daim. Son maître andouiller se trouvait im- médiatement au-dessus de la couronne. Du même gisement que le précédent. Les cavernes de Lunel-Vieil ont fourni à MM. Marcel de Serres , Dubreuil et Jean- Jean, quatre espèces de Cerfs, à savoir : Le Cervus intermedius , dont les bois se rapprochent de ceux du Cerf commun et du Cerf du Canada ; le Cervus coronatus, distin- 1 gué par une lignecirculaire saillante, placée à la base de la meule , laquelle dessine très 1 bien celte partie sur le frontal ; le Cervus 1 antiqnus, dont la dernière molaire inférieure ! est à double cône ; le Cervus pseudo-virginia- I 71US, Cerf à meules et à bois demi-aplatis. I MM. l'abbéCroizet et Jobert aîné ont fait connaître, dans leurs Recherches sur les os- i sements du Puy-de-Dôme, diverses espèces 26^ 410 CER de Cerfs, dont plusieurs sont incontestables. Les uns n'ont que deux andouillers, comme l'Axis et l'Hippélaphe et quelques uns de nos Cerfs de trois ans, dont le premier est placé immédiatement au-dessus de la couronne. Tels sont : Le Cervus Eiue.riarum, dont les perches sont à double courbure ; le second andouil- ler étant antérieur et placé à la naissance de la seconde courbure. Du ravin des Étuaircs. Le Cervus pardinensis , dont les perches ont chacune deux légères inflexions seule- ment; le second andouiller, également anté- rieur, est placé aussi à la naissance de la se- conde inflexion. Du point de contact des ter- rains tertiaires et des alluvions volcaniques. Le Cervus arvemensis , dont les perches presque rectilignes forment entre elles un angle très ouvert jusqu'à la naissance du se- cond andouiller , qui est dirigé en dessous. Elles éprouvent à cet endroit une déviation assez forte , mais néanmoins les pointes ter- minales se dirigent encore en dehors. Des sables volcaniques de Malbattu. Quelques autres Cerfs, figurés par l'abbé Croizet, n'ont également que deux andouillers ; mais le premier naît à une certaine dislance de la couronne, comme chez nos Chevreuils. Tel eslleCervus cusanus,donl\es bois sont de la grandeur de ceux de notre Chevreuil. Du ra- vin des Étuaires et d'Ardey. D'autres , tout en ayant le premier andouiller placé loin de la couronne , ont des bois à plusieurs bran- ches. Ce sont : Le Cervus ardeus, dont les perches, forte- ment courbées en arrière jusqu'à la nais- sance du maître andouiller, se relèvent en- suite un peu en s'écartant , et se terminent par une sorte de palme à trois pointes ., et peut-être plus. Des sables volcaniques d'Ardey. Le Cervus ramosus, dont les bois, d'abord courbés en dehors , se recourbent gracieuse- ment en dedans, de manière à former pres- que un ovale. Le maître andouiller est placé à peu près au quart de la longueur de la perche, le second à moitié ; celui-ci est suivi de trois et peut-être m*ême de quatre autres andouillers de plus en plus petits. Tous sont placés au bord antérieur du merrain, et dirigés en avant et en haut. Ces bois sont tellement aplatis sur les côtés, que MM. De- veze et Douillet , dans leur Essai géologique CER et minéralogique sur les environs d'issoire, les ont considérés comme des bois de jeunes Élans. Cette belle espèce a été trouvée dans les alluvions volcaniques de Bourbon. Enfin il en est qui ont trois andouillers , ou plutôt deux andouillers seulement et la pointe ter- minale bifurquée , car aucune de ces deux pointes ne suivant la direction du merrain , il serait difficile de dire celle qui doit former andouiller : le premier ou maître andouiller est situé immédiatement au-dessus de la couronne , et le second vers le milieu. Tels sont : Le Cervus Issiodorensis , à bois lisses. Le second andouiller externe est placé entre les deux légères courbes de la perche ; les poin- tes terminales de celle-ci, à peu près égales en longueur et en largeur. De la montagne de Perrier. Le Cervus Perrieri , à bois sillonnés pro- fondément. Le second andouiller externe est placé vers les deux tiers de la perche ; le mer- rain, qui, depuis sa base jusqu'à son second andouiller, est presque rectiligne, fait un angle très ouvert au droit de cet andouiller. La pointe terminale interne plus petite que l'externe. De la montagne de Perrier. Outre ces espèces figurées dans l'ouvrage cité , la collection paléontologique que M. l'abbé Croizet a cédée au Muséum con- tient encore des ossements de plusieurs au- tres espèces que ce savant a établies, depuis la publication de son ouvrage. Ce sont les Cer- vus gergovianus, C. borbonicus ,C. Nescher- sends, C. Croizeti, C. dama giganleus. Cerf Du Regard , C. de Vialelie, C. de Privai ; mais comme nous n'avons de bois complet d'aucune de ces espèces, il nous est impos- sible de les caractériser. M. Kaup , dans la description des osse- ments de Mammifères du Musée de Darms- tadt, a fait connaître les Cerfs qu'on rencon- tre dans les alluvions tertiaires des bord8 du Pihin ; mais , n'ayant pas toujours ren- contré les bois de ces Cerfs, il a été obligé , pour la distinction des espèces, d'entrer, sur la forme de leurs dents, dans des détails qui ne peuvent trouver place ici. Ces espèces sont: le Cen-usiBen/io/d!, de la grandeur du Cerf commun, mais dont les dents ressem- blent plus à celles du Chevreuil qu'à celles du Cerf; le Cervus nanus, de la taille du Che- vreuil, mais à molaires plus étroites ; le Cer- CER vus Parischii , à peu près de la grandeur de l'Antilope salliana, et par conséquent, la plus petite espèce de Cerf connue jusqu'à ce jour; \q Cervus anocerus , qui ressemble au Cerf Muntjac par la longueur de ses meules; les bois manquent de maître an- douiller, et les perches courtes se terminent par deux pointes; le Cervns dicranocerns , à bois de même nature que le précédent, mais plus grand; le Cervus curiocems du ter- rain diluvien d'Eppelshcim , espèce qui a de Vaffunlé ayccVElaplius ; le maître andouil- 1er, grêle, est placé à la base de la couronne. Dans un autre travail, M. Kaup a déjà éta- bli que les ossements de Cerfs proprement dits formaient deux espèces : l'une qu'il a appelée Cervns elaphus primigeniu.s, qui est celui de Cuvier , et l'autre Cervus elaphus prisons, qui se distingue par un merrain triangulaire. M. Lartet a envoyé au Muséum, parmi un grand nombre d'ossements de divers autres animaux, une quantité considérable de bois d'un Cerf, provenant du dépôt tertiaire de Sansan, qu'il a nommé Dicrocèie. Ce Cerf portait de longues meules , mais moins longues cependant que celles de notre Cerf 3Iuntjac, et que celles du Dicranocerns de M. Kaup. Ces bois n'ont aussi que deux poin- tes, mais le seul andouiller qui existe naît sur la même base que la perche, en sorte qu'il semble être une seconde perche anté- rieure plutôt qu'un andouiller. Dans les collines tertiaires sub-himalaya- ncs , on rencontre aussi diverses espèces de Cerfs fossilesqui n'ont point encore été déter- minées. On trouve seulement, dans le t. IV du Journal asiatique, la représentation d'un fragment de bois que le lieutenant du génie W. F.. Baker croit appartenir à un Elan. Enfin, dans le calcaire d'eau douce de Montabuzard , département du Loiret, on trouve une espèce de Cerf que Cuvier a fait connaître sous le nom de Chevreuil de Mon- tabuzard ( Cervus capreolns aurelianensis H. de M.). Les dents molaires postérieures de cet animal se distinguent de celles du Che- vreuil par des pointes plus grosses à la face externe, en avant de chaque demi-cyiindre, et par un collet qui entoure la base du côté interne Les deux molaires antérieures sont simples, tranchantes et divisées en trois lo- bes, avec un collet à la base de la seconde CER 411 seulement. Ces différences, que Cuvier con- sidérait comme constituant un caractère presque générique , ont paru suffisantes à M. Kaup pour en faire un genre sous le nom de Dorcaiherium , qu'il pense devoir être placé en avant des Cerfs, et il en décrit une espèce qu'il appelle D. navi, dont les débris existent aussi bien dans le calcaire tertiaire de Findhcim que dans les sables d'Eppels- hcim. M. Kaup ne ^it point si cette espèce est la même que celle de iMontabuzard, ou si cette dernière doit être comptée comme un Dorcaiherium aurelianense. Mais il pense que le genre Pakvomeryx de H. de Meyer a beaucoup d'allinité avec le Dorcaiherium, et en effet, les différences de ces deux genres nous ont paru peu sensibles; les Pateomerj/x doivent donc être considérés, aussi bien que les Dorcaiherium, comme des sous-genres de Cerfs, plutôt que comme des genres particu- liers. M. Herman de Meyer compte déjà cinq espèces àePalœornernx ; le P. Boi/ani, le P. h'aupii , le P. pygmœus, tous trois des ter- rains lacustres de la contrée de Georgens- gmund , le P. minor, de la molasse d'Arau, et le P. Scheuchzeri , de la molasse de la Suisse et des bords du Rhin. Ainsi, nous comptons enyiron cinquante espèces de Cerfs fossiles, décrits ou simple- ment mentionnés, et il nous en a pmbable- ment échappé quelques unes. On trouvera peut-être que ce nombre est bien grand pour le peu d'étendue des contrées qui leur sont assignées, et quelques personnes seront sans doute par là même disposées à croire que plusieurs doubles emplois se révéleront par la suite. Tout en étant persuadé que quelques unes de ces espèces sont à ef- facer, nous croyons cependant que les es- pèces réelles sont encore nombreuses, et qu'on doitsous ce rapportcomparerlecentre de l'Europe, au temps où vivaient ces Cerfs, à quelques contrées de l'Afrique , les envi- rons du Cap, par exemple , où l'on trouve un nombre d'espèces d'Antilopes non moins considérable. On doit d'ailleurs considérer que toutes ces espèces n'ont pas vécu en semble, mais qu'elles étaient réparties entre deux populations ou deux faunes : celle qui a laissé des débris dans les terrains tertiai- res, et celle dont on trouve les restes dans les terrains d'alluvion ou le diluvium. (Laukiixard.) M2 CEPv CERFEUIL. Cerefolium. BOT. PH. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Anthriscus {voyez ce mol), dont on cultive deux variétés dans les jardins, le C. commun et le C. frisé. Celte plante, dont la saveur aromatique est très prononcée, entre dans un grand nombre d'assaisonnements. Elle était jadis employée en médecine comme diurétique; mais l'u- sage en a été abandonné. V AiMhriscm Cere- folium croît spontanément sur le bord des chemins. La plante cultivée dans quelques jardins sous le nom de C. musqué n'est pas un Anthriscus , mais un Myrrhi%. Ployez ce dernier mot. (C. d'O.) CERF-VOLAKT. ins. — Nom vulgaire du mâle de la plus grande espèce du g. Lu- cane ( Lucanus Cervus ) qui se trouve en France, frayez lucane. (D.) CÉRIE. Ceria (xt'pai , corne), ins. — Genre de Diptères , division des Brachocè- res, famille des Brachystoraes , tribu des Syrphidcs, fondé par Fabricius et adopté par Meigen, Latreille, ainsi que par M. Macquarl , qui le place en tète de la tribu dont il fait partie. Les Insectes de ce g. sont tous variés de noir et de jaune, ce qui , joint à leur forme, les fait au premier aspect ressembler à des Guêpes. On les rencontre sur les fleurs , mais plus ordinai- rement sur les ulcères des troncs d'arbres dans lesquels on suppose que vivent leurs larves, car elles n'ont pas encore été ob- servées. M. Macquart en décrit 3 espèces , savoir : Ceria conopsoides 3Ieig. {id. clavi- cornis Fabr.), qui se trouve en France depuis mai jusqu'en octobre ; Ceria subses- silis Illig. , Meig. , du nord de l'Allemagne jusqu'en Italie ; Ceria vespiformis Latr., de l'Italie et de la Barbarie. (D.) •CERIGO (nom d'une île de l'archi- pel). INS. — Genre de Lépidoptères noctur- nes établi par 31. Stéphens, et adopté par M. Boisduval , qui le place dans sa tribu des Noctuides (Ge/ieï-Q et ind. meihod., pag. 101). Ce g. est fondé sur une seule espèce , la Noci. cytherea de Fabricius , qui se trouve en juillet aux environs de Paris, dans les bois secs. On la rencontre quelquefois vo- lant sur les Chardons. (D.) CÉRIIVE. MIN. — Sous ce nom, que quel- ques minéralogistes considèrent comme sy- nonyme d'Allanite , M. Boudant désigne le Silicate de Cerium noir, qui accompagne la CER Cérite dans les mines de Riddarhytta , en Suède. Voyez cerium. (Del.) CERIIVTIIE. BOT. PU. — Dénomination latine du genre Mélinet. (C. L.) CERIIVTHOIDES , Boerh. bot. ph, — Syn. de Steenhammera , Reichenb. CÉRIOIV. Cerio (x-oplov , cellule), bot. — Nom donné par M. de Mirbel aux fruits des Graminées ; il est synonyme de Cariopse. •CERIOPS ( y.npiov, alvéole ; op, forme j. BOT. PU. — Genre de la famille des Rhizo- phoracées, formé par Arnott ( Ann. of wa/. Iiist. , I, 303 ) pour renfermer deux plantes retirées des Rbizophora (/?. decandra Roxb., H. tiinoriensis DC). Ce sont des arbres crois- sant sur les bords de la mer, en Asie et dans la Nouvelle-Hollande ; à feuilles opposées , obovales , glabres, très entières ; à stipules caduques , interpéliolaires ; à fleurs à peine du volume d'un pois, dont le calice est muni d'une bractée cupuliforme ( uttde nomen ge- nericum) ; pédoncules égalant presque le pé- tiole, et portant au sommet une cyme sub- capilée , formée par la réunion de fleurs nombreuses. (C. L.) •CERIORNIS, Swains. ois. — Syn. de Tragopan, dont le Tragopan Duvaucelii de Temm. est le type. (G.) "CERIPHASIA. MOLL.— Tel est le nom que M. Swainson propose pour un genre qu'il établitauxdépens des Mélanies, renfer- mant celles qui , par leurs tubercules et par la dépression antérieure de leur ouverture, se rapprochent un peu des Cérites ; mais ce genre ne peut être adopté. Voy. mélanie. (Desii.) CERISCUS, Gaertn. bot. ph. — Syn. de Randia. CERISE. BOT. PH. — Nom du fruit du Cerisier. Ce nom a été étendu à d'autres fruits qui offrent une ressemblance parfaite avec la Cerise. Ainsi l'on a appelé : Cerise a capitaine , les fruits du Malpi- ghia urens. C. de juif, ceux de l'Alkekenge. C. d'ours, ceux de la Busserole. CERISETTE. bot. ph. — Syn. vulg. de Morelle faux Piment. CERISIER. Cerasus ( Cérasonte , ville de l'Asie-Mineure ). bot. ph. — Le Cerasus de Tournefort , adopté et rejeté tour à tour par les auteurs systématiques , et ne diffé- rant réellement du genre Prumis que par CER des caraclères sans nulle importance scien- tifique , comme, par exemple, des feuilles condupliquécs et non convolulées dans les gemmes, un drupe très glabre et non prui- neux , etc. , doit rester réuni à ce genre , dont nous le considérons, avec plusieurs bo- tanistes modernes, comme une simple sec- tion. Foijez PRUNIER. (C. L.) CÉRITE. Cerititium (x/jpt'rrjî, cérite).M0LL. — Si nous voulions remonter dans l'histoire de ce genre, nous le trouverions mentionné pour la première fois dans l'ouvrage de Ron- delet , qui connut l'espèce la plus vulgaire de la Méditerranée. Depuis cette époque jusqu'au moment où Adanson ( Hisi. des Coquilles du Sénégal] créa Ic genre, tel qu'il a été conservé jusqu'aujourd'hui , un très grand nombre d'auteurs, Bonanni , Lister et Rumphius surtout, en ont figura un assez grand nombre d'espèces. Il est fâ- cheux que Linné n'ait pas adopté le genre d'Adanson ; il était très nettement distin- gué des Murex ; mais Linné évitait, autant que possible, de multiplier ses genres , et peut-être aussi, dans sa manière large de les envisager, ne trouvait-il pas que celui d'Adanson fût suffisamment caractérisé. La méthode linnéenne ne présente pas seule- ment cet inconvénient. Trompé par une fausse appréciation de formes extérieures , Linné fit passer une espèce de Cérite parmi les Trochus, et quelques autres dans son genre Sirombus. Cette distribution vicieuse des espèces fut long-temps imitée par les successeurs de Linné, jusqu'au moment où Bruguière ( Encycl. mélli. ) réhabilita le genre d'Adanson , en le caractérisant d'une manière plus complète. A dater de ce moment, le genre Cérite fut adopté par tous les conchyliologues. Cependant Mont- fort ayant fait avec l'espèce que Linné rap- porte aux Troques, un genre sous le nom de Telescopium, quelques auteurs, tels queCu- vier,Férussac, etc., conservèrent ce mauvais genre Telescopium , et le mirent en rapport avec le genre Trochus. Le genre Cérite est tellement naturel, qu'il a été impossible, malgré le grand nombre des espèces , d'y établir des sous-divisions. Toutes les for- mes soit de l'ouverture, soit de la co- quille en général, présentent dans l'en- semble du genre des modifications telle- ment graduées, qu'il est impossible d'éta- CER h\Z blir des coupures assez nettes pour funner des genres. La coquille des Cérites étant canalicnlée à la base, tous les auteurs ont naturelle- ment compris ce genre dans la longue série des Coquilles canaliculées. Lamarck leur fait commencer cette série,Cuvier les rappor- che ries Murex , et la plupart des natura- listes sont encore aujourd'hui partagés entre ces deux opinions. L'opinion de Lamarck nous paraît être celle qui se rapproche le plus des rapports naturels; en effet, les animaux des Cérites ont la plus grande analogie avec ceux des Mélanies. L'ouvrage déjà cité de MM. Quoy et Gaimarden donne la preuve la plus évidente , et nous pou- vons ajouter que la manière de vivre dif- fère peu dans les deux genres , quoiqu'ils habitent, l'un les eaux douces, et l'autre la mer: aussi M.Quoyn'a-t-il pas manqué de mettre les deux genres qui nous occupent dans les rapports les plus intimes. Ce qui a contribué à abuser un grand nombre de na- turalistes, et Lamarck le premier, sur la place que cegenredoit occuperdansla série générale, c'est qu'on supposait l'animal vo- race et vivant à la manière des Murex, des Strombes et de tous les autres Mollusques à Coquilles canaliculées ; mais l'observation m'a démontré que les Cérites vivent de plantes. Ces animaux se tiennent en géné- ral à peu de profondeur ; ils rampent sur les rochers garnis de cryptogames marins , et se nourrissent souvent de leurs détritus en décomposition. L'animal rampe sur un pied court et ovalaire , à l'extrémité posté- rieure duquel est fixé un opercule corné, multispiré, assez voisin de celui de certains Troques. La tête eslproboscidiforme, fendue à son extrémité par une ouverture longitu- dinale qui est celle de la bouche. Cette trompe est ridée transversalement, co- nique, convexe en dessus, et porte à l'ar- riére 2 tentacules coniques, a la base des- quels, et du côté externe, se trouvent des yeux à peine saillants. Le manteau revêt l'intérieur de lacoquille, se creuse en canal à l'extrémité antérieure pour revêtir celui de la coquille, et se montre à peine au-de- hors sur le bordextérieur du test. Les Coquilles appartenant au genre Cérite sont toutes turriculées , allongées , à som- "-et pointu , ce qui est cause que presque M/i CER tous les auteurs , jusqu'à Linné , qui les ont figurées, les ont confondues avec les Vis. Elles sont spécialement caractérisées par la forme de l'ouverture, qui est ovale, obronde , creusée à la base d'un canal court, ayant le bord droit très saillant en avant , et assez fréquemment déprimé vers l'angle postérieur. La columelle est lisse, fortement arquée dans sa longueur , courte et tronquée obliquement à son extrémité. Il résulte de ce qui précède, que les carac- tères du genre peuvent être exprimés de la manière suivante : Animal à pied court, quelquefois dila- té en avant ; tête proboscidiforme ; bouche terminale; 2 tentacules coniques , portant les yeux non saillants à la base, au côté externe; un opercule corné, orbiculaire, mullispiré , ayant le sommet subcentral. Coquille turriculée, à ouverture oblongue, oblique, terminée à sa base par un canal court, tronqué ou recourbé, jamais échan- cré ; bord droit, mince ou épaissi , saillant en avant. Parmi les nombreuses espèces du genre Cérite , il y en a quelques unes dont la spire est constamment inverse. Ce petit ca- ractère, qui n'a point d'importance, ne pourrait suffire à l'établissement d'un genre, car nous nous sommes assuré que, relative- ment à l'animal , il ne présentait aucune différence générique avec les autres espèces de Cérites. On connaît actuellement, dans le genre Cérite , plus de 300 espèces , soit vivantes, soit fossiles. Les terrains ter- tiaires sont particulièrement riches en es- pèces de Cérites , tandis que les terrains se- condaires en offrentunsipetilnombre, qu'on a cru pendant long-temps qu'elles n'y exis- taient pas. Cependant on sait actuellement qu'il y a des Cérites jusque dans les parties inférieures du terrain jurassique. Quant aux espèces vivantes, on les trouve dans presque toutes les mers ; cependant, il faut le dire, la plus grande partie se montre dans les mers les plus chaudes, là où la végéta- lion sous-marine devient plus considérable. (Desh.) CÉRITE (de Gérés), min. — Silicate rouge de Cerium. Voyez cerium. (Del.) * CÉRITES. MOLL. — Famille proposée par Férussac ( Tableaux syslémmiques des Mollusques ) pour le g. Ceriihium i„i sevil. CER Quelle que soit la manière d'envisager les rapports du g. Cérite, la famille des Cérites ne peut être adoptée. (Desh.) CERITHIUM. MOLL, — Nom latin du g. Cérite. CERIUm (nom dérivé de celui de Cérès). CHiM. et MIN. — Métal (Jont la découverte est due aux chimistes suédois Hisinger et Ber- zélius. Il a été trouvé pour la première fois dans la Cérite, minéral pesant de la mine de Bastnas, près de Riddarhytta dans le West- raanland. Il appartient à la classe des mé- taux qui absorbent l'oxygène aux plus hau- tes températures; il est cassant, lamelleux, d'un blanc grisâtre , et presque infusible , quoiqu'on soit parvenu à en sublimer de petites portions : l'eau régale peut seule le dissoudre. L'étude des minéraux qui le con- tiennent a besoin d'être refaite au point de vue chimique ; car on a souvent confondu l'oxyde de Cerium avec celui d'un autre mé- tal qui l'accompagne fréquemment, le Zan- thane [voyez ce mot). On reconnaît la pré- sence du Cerium ou de son oxyde dans un minéral, à ce que celui-ci donne avec le Bo- rax , au feu d'oxydation , un verre qui est rouge ou orangé foncé tant qu'il est chaud, et qui devient jaune en se refroidissant. Le Cerium n'existe pas dans la nature à l'état de pureté. On le rencontre dans plu- sieurs espèces du genre Fluorure (la Fluo- cérine, la Basicérine, l'Yttrocérite , etc.); dans une espèce du genre Carbonate (la Car- bocérine ) ; dans deux espèces du g. Phos- phate (laMonacite et l'Edwarsite); dans un assez bon nombre de Silicates (la Cérite , la Tschewkinite, la Cérine et l'Allanile, la Ga- dolinite , l'Orthite et le Pyrorthile ) ; enfin dans un Silico-titanate , rapporté par Les- chenault de la côte de Coromandel. Foyez ces divers mots. (Del.) CERIUM. BOT. PH. — Genre établi par Loureiro pour une herbe annuelle, à feuilles alternes pluri-nervées, à fleurs en épis ter- minaux , sessiles , pourvues de bradées. Il n'en a cité qu'une seule esp. sous le nom de Cerium f^picaium. Endiicher le rejette dans ses genres douteux ; d'autres auteurs l'ont placé à la suite des Solanées. CERiMATIDES. Cermaiides. ins.— Syno- nyme de Sculigérides , employé par Leach. /^oye: SCUT1GÉ1UDES. ( Bl.) CERMATIE. Cermatia. ins.— Synonyme CER <]e Scutigera , employé par Illiger et par le docteur Leach. f^oyez scutigera. (Bl.) CERIVEAU. BOT. PH. — Nom de la Noix avant sa maturité complète. CERISIER. Pohjprion. poiss. — Sous ce nom générique emprunté aux dénomnations vulgaires des pêcheurs, et dont l'étymologie est bien difficile , pour ne pas dire impos- sible à donner, nous avons désigné, en ichthyologie, un de nos grands Percoides de la Méditerranée, commun sur le marché de Marseille, que sa chair blanche et tendre fait rechercher, et qui cependant, resté in- connu à Rondelet et à Belon, n'a que tout récemment pris place dans nos Catalogues scientiOques. Les caractères du g. Cernier consistent dans une tète grosse , dont les arcades sur- cilières , les deux bords du préopercule, ce- lui du limbe, le sous-opercule et l'inter- opercule, les surscapulaires et une crête éle- vée longiludinalement sur l'opercule, sont dentelés. Les dents sont en velours ou en carde Gne aux mâchoires. La dorsale est uni- que. Le rayon épineux de la ventrale et ceux de l'anale sont gros et dentelés. Ces caractères ont été exprimés par M. Cuvier quand il a nommé le g. Polyprion, en le détachant des Amphiprions auxquels Bloch l'avaitassocié , d'après l'inspection d'un dessin que Latham lui avait envoyé. D'ailleurs Bioch avait re- produit cette espèce sous le nom A'Epinc- phelas oxygenius , d'après des noies de Forster. On ne connaît encore qu'une espèce de ce g. , le Cernier des marseillais , qui se re- trouve au cap de Bonne-Espérance , sur les côtes de l'Amérique méridionale, autour du cap Horn, et qui se promène depuis Monte- videojusqu'àValparaiso du Chili. Cette esp. paraitaussi traverser le grand Océan, car on l'a également trouvée autour de la Nouvelle- Zélande. Forster l'a vue dans les parages et dans le détroit de la Princesse-Charlotte. (Val.) "CEROBATES (x£po5«TYi;, dont les pieds sont cornus), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , famille des Curculionites , division des Brenthides, créé par Schœnherr {Sijn. et Sp. CurcuL, t. V, p. 487 \ qui n'y fait entrer que 3 espèces, le Breni. iri- striutus Fab. , et ses C. sulcatus et C. pyg- mœus. La 1'* est originaire de Java ou de CER ui:> Sumatra, la 2' du cap de Bonne-Espérance, et la 3-= du Mexique. Ce genre a des repré- sentants à Cayenne, à la Nouvelle-Grenade et dans d'autres contrées de l'Amérique mé- ridionale; on en connaît environ 10 espèces. Il se rapproche assez des TracheUzus, près desquels il a été placé ; mais son corps est bien plus aplati, et l'armure des jambes antérieures des mâles est très différente. Fe- melles inconnues. !q,\ CEROCALA (x/paç, corne ; xaio'ç, beau). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , tribu des Catocalides , fondé par M. Boi.sduval sur une seule espèce pla- cée par M. Treitschke dans le g. Ophiusa , mais qui s'en distingue principalement par ses antennes largement peclinées dans le mâle, et par la forme de ses palpes, dont le dernier article est très long , très grêle et très aigu. Celte espèce a été nommée C. scapu- losa par les auteurs allemands, parce que !e dessin de ses ailes supérieures représente as- sez bien un scapulaire lorsqu'elles sont fer- mées. Bien que M. Treitschke dise qu'on la trouve à la fois en Espagne et dans nos dé- parlements méridionaux , ce qui nous a dé- terminé à la décrire et à la figurer dans notre Hisl. nai. des Lépidopt. de France, t. VII, p. 353, pi. 121, cependant tous les individus qui en existent dans les collections de Pa- ris proviennent de l'Andalousie. (D.) 'CEROCEPHALA (x/paç , corne; xe- tpaW, tête). INS. — Genre de la famille des Chalcid-ens, de l'ordre des Hyménoptères, élabli par M. Westwood {in Guér., Magaz. de zool.) sur une petite espèce {Cerocephala cornigera Westw.) trouvée en Angleterre. Ce genre, qui se rapproche des Spalangia, s'en dislingue surtout par une tête tridentée, et par des ailes pourvues de nervures plus courtes. (Bl.) CÉROCOME, Cerocoma (xépaq, corne; xofiY), chevelure), ins.— Genrede Coléoptères hétéromères, famille des Vésicants, créé par Geoffroy, et adopté par tous les entomologis- tes. Les Cérocomes ont, par leur organisation générale, beaucoupde rapports avec lesCan- tharides elles Mylabres; toutefois, elles en diffèrent essentiellement par leurs antennes composées seulement de 9 articles, lesquels sont dilatés, inégaux, et de forme irrégn- lière dans les mâles, tandis qu'ils sont arron- dis et grossissent graduellement du premier 616 CER au dernier dans les femelles. Les deux sexes se distinguent en outre par la couleur des pattes et des antennes, qui sont d'un jaune fauve chez les premiers, et noirs ou verts chez les seconds. Ces Insectes, peu nom- breux en espèces, deviennent d'autant plus communs qu'on se rapproche davantage du littoral de la Méditerranée : aussi en trouve-l-on sur les côtes septentrionales de l'Afrique comme dans l'Europe méridionale. Leurs élytres sont ordinairement d'un brun- vert métallique comme celles de la Canlha- ride des boutiques, et leur abdomen est fauve. Les Cérocomes fréquentent les Heurs, principalement celles en corymbes. Quoi- qu'elles volent avec agilité, il est facile de les prendre à la main lorsqu'elles ont la lêle en- foncée dans le calice des fleurs pour en ex- traire le suc mielleux dont elles paraissent très avides. Leurs larves ne sont pas encore connues; mais l'analogie porte à croire qu'elles sont parasites comme celles des Méloës, et qu'elles ne se retirent dans la terre que pour subir leur dernière métamor- phose. On ne connaît encore que 7 ou 8 es- pèces de ce g. , parmi lesquelles nous citerons la Cerocoma Scliœfferi Fàhr., qui peut être considérée comme le type du g.; on la trouve quelquefois assez abondamment aux envi- rons de Paris sur les fleurs de la Millefeuille. Il résulte des expériences faites par M. Fré- déric Leclerc , d'après le procédé de M. le docteur Bretonneau, et consignées dans la thèse qu'il a soutenue, le 2-3 mai 1835, pour être reçu docteur en médecine, que la Cero- coma Schœfferi n'est pas moins épispastique que la Cantharide des boutiques. Il y a lieu de croire d'après cela qu'il en est de même de toutes les espèces du même genre ; mais elles ne sont pas , du moins en France, as- sez nombreuses en individus pour devenir comme celle-ci un objet de commerce. (D.) *CER0CTE1\US ( xî'pas , corne ; xtîvo'; , peigne), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères , famille des Longicornes , divi- sion des Prioniens , créé par M. Dejean. RL Serville ( Ann. Soc. tniom. de France , t. I, p. 130 et 1961, l'a adopté et en a publié les caractères. L'espèce type est le C. abdo- minalis Dej. et Serv., qu'on trouve au Bré- sil. Les C. unicolo)- et C. equestris Dej., pro- viennent du même pays, elne sont peut-être que des variétés de la première. Suivant CER M. Lacordaire, qui les a observés sur les lieux, les Cérocténes vivent sur les feuilles, et on les trouve volant pendant la plus grande chaleur du jour. Ils ne font entendre aucun bruit. (C.) * CERODON. MAM. — Syn. de Kerodon. "CÉROLITHE (xnpoç, cire ; YSii , pierre). MIN. — M. Breithaupt a désigné ainsi une substance d'un aspect céroide , blanche ou verdàtre , translucide , d'un éclat gras ou légèrement vitreux , compacte et à cassure conchoidale, et qui se trouve en petits lits et en rognons dans la Serpentine , à Zoblitz en Saxe, et à Frankenstcin en Silcsie. Selon Pfair, c'est un Silicate hydraté d'Alumine et de Magnésie. (Del.) * CÉROMYE. Ceromya (xnpoç, cire ; fxvra, mouche), ins. — Genre de Diptères établi par M. Robineau - Desvoidy ( Essai sur les Myodaires). Ce g. fait partie de la famille des Calyptérées, division des Zoobies , tribu des Entomobies. L'auteur y rapporte 5 es- pèces de diverses parties de la France , et toutes nommées par lui. Nous citerons seu- lement la première ( C. eryihrocera ), qui lui a été communiquée par M. de Saint-Far- geau. (D.; CEROîMIA. coT. PU.— Syn. de Caroubier. " CEROPACUA ( X£pa; , corne ; Traxtra , épaisse), ins. —Nom donné par M. Stephens à un genre de Lépidoptères nocturnes, de la tribu des Noctuo-Bombycites, nommé anté- rieurement Cijmatopitora par les auteurs al- lemands, f^oyez ce mot. (D.) CÉROPALES (x/paç, antenne ; -nraloç, agi- tation). INS. — Genre de la famille des Sphé- gides , de l'ordre des Hyménoptères , établi par Latreille et adopté par tous les entomo- logistes. Les Céropales ont une tête compri- mée ; des antennes filiformes dans les mâles, et légèrement épaissies vers l'extrémité dans les femelles; des pattes postérieures épineu- ses ; etc. On en connaît un petit nombre d'espèces , la plupart européennes ; le type est le C. macidaia Lalr. , répandu dans une grande partie de l'Europe. (Bl.) CEROPEGIA ( xvipoTtïîViov , chandelier ). BOT. PU. — (Jenre fort intéressant de la famille des Asclépiadées , tribu des Sta- péliées-Céropégiées , institué par Linné [Gen., 299) , revisé par R. Brown ( Mém. vern. Soc, I, 21), et renfermant près d'une CER centaine d'espèces répandues dans les In- des , la Chine, l'Afrique et les grandes îles adjacentes. On en cultive une dou- zaine dans les jardins botaniques, et plu- sieurs comme plantes d'ornement , parti- culièrement les C. elegam Hook., et C. sta- peliœformis Haw. Ce sont, d'après notre ob- servation, des plantes aphylles ou feuillées, à tiges herbacées ou charnues , ligiiescentes à la base, et souvent même tubéreuses, vo- lubiles, quelquefois lactescentes; à feuilles opposées , ovales-lancéolées , aiguës ou ob- tuses, charnues; à fleurs solitaires ou gémi- nées ou agrégées, quelquefois subombel- lées. Les principaux caractères du genre sont également selon nous : Calice 3-parli ; co- rolle longuement tubulée, légèrement ren- flée à la base, infundibuliforme, à lacinies diversiformes , étalées, réfléchies ou plus ou moins cohérentes au sommet , tantôt ligulées , tantôt cucuUées. Gynostège tou- jours inclus et contenu dans la partie basi- laire, renflée, du tube corolléen. Couronne staminale, gamophylle, 5-10-15-lobée, ou plus ordinairement 2-sériée ; lobes de la série externe , ovales , entiers ou sublrilo- bulés ou profondément bifides, très glabres ou légèrement velus ; ceux de la série in- terne , entiers ou trilobulés, opposés aux anthères et souvent ligules. Anthères sim- plesau sommet, ou terminées parune courte membrane. Pollinies dressées, basiiixes ou caudiculées. Stigmate mutique, pentagone; follicules subcylindracésouoblongs. Graines nombreuses , assez ordinairement échan- trées , velues à l'ombilic. (C. L.) *CÉROPÉGIÉES. Ceropegiœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Asclépiadées , ayant pour type le g. Ceropegia. CÉROPEORES ( x/paç , corne ; «popo's. porteur), mam. — Tribu établie par M. de Blainville dans la famille des Ruminants , et qui comprend tous ceux à cornes creuses. •CEROPnollLS (x/paç, corne ; RicoR>'ES, ouvrage posthume inséré dans le volume V des ^im. de la Soc. enlom. de France , pages 1 13 à 170 ) a éta- bli , sous ce nom, une tribu qui se com- pose des g. Troscus , Lissomus , Chelona- rium, Cryplostoma et Ceropliyluin. Cette tribu fait le passage des Eucnémides aux Eiatérides. Les Insectes qu'elle renferme n'ont pas, comme ces derniers, la faculté de sauter, du moins dans un degré aussi pro- noncé , bien qu'ils en aient jusqu'à un certain point le faciès, ce qui lient à la forme de leur présternum, dont la saillie est courte et aplatie. Du reste, ils ont le corps ovoïde ou presque orbiculaire; la tète plus ou moins triangulaire , déprimée el avancée ; le corselet trapézoïdal plus large que long , très peu rebordé latéralement; les antennes , dans le plus grand nombre , logées , soit en totalité , soit en partie, dans des rainures présternales. (D.) 'CEROPLASTES (xï^pô;, cire; 7t),âcrT/i; , qui fait ). ins. — M. Gray désigne ainsi ( Spicileijia zoologica) un genre de la tribu des Cocciniens, qu'il a établi aux dépens du g. Porphyrophora de Brandi, sur le Porpli. margarodes Burm. ( Handb. der Ent.) (Bl.) CÉROPL.ITE. Ceroplatns (xrpa; , corne; CER TtllaTo;, large), ins.— Genre de Diptères, di- vision des "î^émocères , famille des Tipulai- res, tribu des Fongicoies, créé'par Bosc et adopté par Latreille, Fabricius, M. Duraé- ril , ainsi que par M. Macquart. Ce g. , ainsi que son nom l'indique , se dislingue principalement par la forme des antennes, qui sont très comprimées et plus larges dans le milieu. M. Macquart en décrit 3 es- pèces, dont 2 d'Europe et 1 de l'Amérique septentrionale. Nous n'en citerons qu'une, le C. lipaloide.^, qui se trouve aux envi- rons de Paris, el sur lequel Bosc a fondé sou genre. Il est long de 4 à 5 lignes, de couleur jaunàlreavecdes lignes longitudinales noires sur le corselet , et des bandes transversales également noires sur l'abdomen. Réaumur {3/é,n. lus. , t. V, p. 23 , pi. 4, fig. 11-18) a donné la figure el une histoire très dé- taillée de la larve de celle espèce dont voici les principaux traits. Celle larve vit en so- ciété de 8 à 10 individus sur l'Agaric du chêne. Elle est très allongée , transparente, toujours enduite d'une liqueur visqueuse. Sa tète écailleuse est armée de deux cro- chets , et l'extrémité de son corps est munie de quatre petits tubes aérifères. Elle se tient sur la surface inférieure de l'Agaric , et semble ne se nourrir que du fluide qui en transsude. Munie d'une filière à la bouche, elle revél d une couche de soie le plan sur lequel elle pose, et ne peut faire un pas sans tapisser l'espace qu'elle parcourt. Lorsqu'elle se fixe, elle se construit avec la même substance un pavillon qui l'abrite entièrement. Enfin, au moment de se trans- former en nymphe, elle ne se retire pas dans la terre, comme la larve des autres Tipulaires ; mais elle se file une coque atta- chée à l'Ajiaric qui l'a nourrie, et d'où l'in- secte parfait sort au bout de 12 à 15 jours. Le savant Bosc, pendant son séjour à la Caroline, a eu occasion d'observer les mœurs de la larve d'une autre espèce du du même g. nommée par lui Ceropl. car- bonarius. Il a communiqué ses observations à Latreille , qui les a insérées lexluellement à l'art. CÉuoPLATE , dans le t. V du Die- tionii. d'iii>.t. nul. de Déterville, 2' édit. Il en résulte que celle larve offre de grands points de ressemblance avec la précédente. Elle vil en société sur les Bolets ou les Aga- rics, el celte société se compose quelquefois CER d'un assez grand nombre d'individus. Mais ses mœurs dilTcrcnl en ce point que tous les indiviilus d'une même famille vivent et se transforment sous une lente commune, à l'instar des Chenilles des Yponomeules, tan- dis que chaque lai ve du Ceropt. lipuloides forme sa coque à part au moment de se transformer en nymphe. (D.) "CEllOPLESIS ( x/pctî, corne ; -nr^yjJi'o; , voisin). INS. — Genre de Coléoptères tétra- méres , famille des Longicornes , tribu des Lamiaires, créé par M Serville {Ann. Soc. entom. de l'r., t. 4, p. 93). 10 espèces afri- caines s'y rapportent ; 8 proviennent du cap de Bonne-Espérance , une du Sénégal , et la dernière de la côte d'.\ngola. Parmi les es- pèces décrites, sont les Lamia holtentoia, ferriigaior , capensis , œtliiops et bicinna de Fabricius , et la Lam. œ\iauns d'Oli- vier. M. Serville y avait compris en outre la A. ^-fasciuia de Fabricius , que M. Dcjean en a retirée pour en former un genre dis- tinct , sous le nom de Diastnccra. La Lam. Wallicliii de Hope ( ivicincia Dej., origi- naire de Java ) doit en être exclue égale- ment. Caractères : Antennes presque rap- prochées à la base, implantées sur un avan- cement frontal anguleusement fendu. (C.) "CEROPOGOIV {xip'x-, corne; ■K'ôym'i , barbe), ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, établi par M. Dcjean, dans son Catalogue, avec une des deux divisions du genre Cerasplioms de M. Serville, celle dont les antennes sont barbues, et les ély- tres mutiques. L'espèce qui s'y rapporte est le Cerasp. hinicornis Dcj.-Serv., qu'on trouve au Sénégal. (C.) *CEROPRIA [xîpo^-,, corne; Trprtov, scie). INS. — MM. Brullé et Delaporte , dans leur Monographie des Diapères [Anu. des se. "Q<. , t. XXIII) , désignent ainsi un genre de Coléoptères de la famille des Taxicornes, nommé précédemment Epilampus par Dal- man. Foiiez ce mot. (D.) 'CÉUOPTÈRE. Ceropiera (x/pa;, corne; TTTtpo'v.aile). INS.— Genre de Diptères, divi- sion des Brachocères , famille des Alhéri- cères, tribu des Muscides, établi par M. Macquarl sur une seule espèce , retran- chée du g. Borbonis de Meigen , et nommée par celui-ci C. rufiiarsi.s. Elle a été trouvée en Portugal paj le comte Hoffmansegg. CE 11 M9 Celle muscidc n'a qu'une ligne de long ; elle est noire, avec les ailes ferrugineuses , gar- nies de soiesà leur base (D.) "CÉRORHVXQLE (x^paç, corne : pvyx'î. bec). OIS. — Genre établi par M. Cli. Bona- parte pour un oiseau qui paraît être inter- médiaire aux Slariques et aux Macareux , et se distingue surtout de ces derniers par son bec lisse sur les côtés. Il a pour caractères : Bec court , très comprimé , plus long que haut, très lisse, recouvert à sa base d'une membrane calleuse surmontée d'un appen dice imitant une corne. Mandibules légère- ment recourbées à leur pninte, la supérieure dentée, l'inférieure pointue , triangulaire à la base ; narines marginales linéaires à demi fermées par un repli membraneux. Tète em- plumée. Tarses rejetés en arrière, médio cres, écussonnés ; doigts unis par une forte membrane, et munis d'ongles robustes ; pas de pouce. Ailes courtes, pointues, la première rémige la plus longue; queuecourte à I4rec- trices. Le Cérorhynque, dénommé par son auteur C. occidenialis ( Cliimerina cormita d'Eschscholtz),est un oiseau noir.donlle ven- tre et la poitrine sont blancs, le bec et les tar- ses jaunes, et qui porte sur les oreilles deux touffes blanchâtres. Il habite les côtes nord- ouest de l'Amérique , et Eschscholtz l'a trouvé dans les altérages del'ilc Saint-Paul, près duKamlschalka. Ses mœurs paraissent être celles des Macareux. (G-) •CEROSTEIVA ( xt'paç, corne; aTEvo; , étroit).iNS.— Genre de Coléoptères hétéromè- res,tribu des Colaptérides, créé par M. Solier {Ajiu. Soc. eut. de Fr., tom. V, p. 325), aux dépens de quelques A'ycielia du Cata- logue de M. Dejean, Les espèces qu'il y comprend sont celles que M. Lacordaire a rapportées du Tucuman , et qu'il a nom- mées J\''ycl. deplanala et vestiia. Carac- tères : Antennes grêles , à articles jusqu'au 10'= inclus, étroits, allongés et à peine co- niques. ^-J •CEROSTERNA ( x/pocç , corne ; <7T/pvov , poitrine), ins.— M. Dejean {Catal.) a indiqué sous ce nom un genre de la famille des Lon- gicornes, qui répond à celui de Hoplophora , dont M. Hope a publié les caractères dans les Trans. de la Soc. limi. de Londres, à l'occasion d'une nouvelle espèce des Indes orientales. (^-^ CEROSTOMAfxt'pa;, corne; (ttoVo. bou- Zj20 CER che). INS. — Genre de Lépidoptères , famille de? Nocturnes, tribu des Tinéites, établi par Latreille, qui en a depuis compris les espè- ces dans son g. Auiciie. (D.) • CEROTOMA (x/paî, corne ; to;ay), inci- sion]. INS. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Chrysomélines , tribu des Galléruciles, créé par M. Chevrolat et adopté par M. Dejean, qui, dans son Catalogue, en mentionne 18 espèces, dont 13 d'Amérique, 3 des Indes orientales, et 2 des terres de l'o- céan Pacifique. Les Crioceris variegata, den- ticornis , caminea, lœla , cincla et palliata de Fab., en font partie. Caractères : Antennes insérées sur le front, rapprochées à la base ; 1" article assez long, conique ; 3' et 4e ren- flés, offrant dans leur ensemble une forte échancrure , qui se termine par une épine sur le dernier article. (C.) "CEROXYDE. Ceroxys ( x/pa; , corne ; èÇv'î, aigu). INS. — Genre de Diptères , divi- sion des Brachocères, famille des Athéricères, tribu des Muscides , établi par M. Macquart avec ceux des Onalis de Fallen, dont le 3^ ar- ticle des antennes se termine en pointe, ainsi que l'indique leur nom générique. Ces Mus- cides se reposent le plus souvent sur le tronc des arbres. Parmi les 8 espèces décrites par l'auteur, nous citerons celle qu'il nomme Ceroxijs elegans {Mekelia id. Rob.-Desv. ), qu'il ne faut pas confondre avec VOiUes for- mosa. Elle a 3-4 lignes de long, la tête fauve, avec les yeux bordés de blanc ; le corselet noir, et recouvert d'un léger duvet brun ; l'abdomen à bandes cendrées ; les cuisses noires, les jambes fauves; les ailes un peu fuligineuses, avec 6 taches noirâtres sur les j nervures. On trouve cette espèce sur l'écorce 1 des Chênes et des Peupliers. {D.} •CEROXYLOiV (xr,po',-, cire; ?vXov, bois). BOT. PH. — MM. de Humboldt et Bonpiand ont décrit, sous le nom de Ceroxylon andi- cola [Plant, œquin. , tom. I, tab. 1, 2), un Palmier des Andes du Pérou remarquable par la cire qui exsude de la surface de son tronc. Depuis, il a été reconnu que cet arbre appartenait au genre plus anciennement dé- signé, par Ruiz et Pavon, sous le nom d'Iriar- tea. Voyez ce mot. (Ad. B.} *CEROYS (x/pa;, corne; oûç, oreille). INS. — Genre de la tribu des Phasmiens , de l'ordre des Orthoptères , établi par M. Ser- Ville {.Ins. or th., suites à Bujfon) aux dépens CER du g. Cladomorpkus de Gray. Les Ceroys se font remarquer principalement par leur pro- thorax épineux et sans rugosités , et par la disposition des plaques terminales de l'abdo- men. ^ (Bl.) * CÉROZODIE. Cerozodia (x/pa; , corne ; ôÇuiîïi? , plein de branches), ins. — Genre de Diptères , division des Brachocères , famille des Tipulaires , tribu des Terricoles , établi par M. Westwood [Zoolog. journ. ) et adopté par M. 3Iacquart. Ce g. est remarquable par le grand nombre des articles des antennes qui s'élèvent à 32 , et qui , à l'exception des 2 premiers et du dernier, émettent chacun un rameau allongé ; organisation à laquelle son nom fait allusion , et qui le place entre les Rhipidies et les Ozodicères. Il est fondé sur une seule espèce qui habite les bords de la rivière des Cygnes , en Australie. Elle est longue de 10 lignes, de couleur ochracée , avec les rameaux des antennes brunâtres, et 4 petites taches discoidales , cendrées sur les ailes. (D.) CERRUAIVA et CERVAIVA. bot. ph. — Syn. de Cemana. CERTALLUM. ins. — /^oyez cartallum. CERTHIA, L. ois. —Nom latin du genre Grimpereau, et que Linné appliquait à un grand nombre de petites espèces d'Oiseaux différant par leurs formes, leur coloration et leurs mœurs, des vrais Grimpereaux. Voyez ce mot. (Lafr.) *CERTHIADiE, Less. ois. — Famille adoptée par Lesson ( Tr. d'orn. ) renfermant le g. Cerihia (Grimpereau) et autres Passe- reaux ayant comme lui la faculté de grim- per. Voyez certhiadÉes. (Lafr.) •CERTHIADÉES. Ceriliiadce. ois. —Fa- mille répondant aux Grimpereaux de Cu- vier, et dont les principaux caractères sont : 0 Bec long en général , souvent arqué , très comprimé et entier. Pieds de Passereaux, mais conformés pour grimper; doigts très développés et plus ou moins réunis à leur base; le pouce et son ongle remarquable- ment longs. Queue élagée, épineuse ou sim- plement rigide. Coloration sombre , le plus souvent brune ou roussàtre. » Cette famille, faisant partie de nos Aniso- dactyles, renferme les sous-familles Anaba- tinées, Certhianées , Tichodrominées , Tro- glodytinées et Sitlinées. (Lafr.) 'CERTHIANÉES. Certhiattœ.ai& —Sous CER famille de la famille des Cerlhiadées, dans l'ordre des Anisodaclyles. Ses caractères sont: « Bec très allongé, comprimé, plus ou moins arqué. Pattes à doigts et ongles très développés , conformés pour l'action de grimper; le pouce et son ongle singulière- ment allongés. Queue rigide et épineuse à son extrémité. Plumage brun-roux, à flam- mèches plusclaires. » Cette sous-famille ne se compose que d'espèces dont le genre de locomotion esten- tièrementascendant surles troncs elles bran- ches d'arbres, à la manière des Pics, et ren- ferme les genres Grimpereau , Picucule, avec ses sections, et Oxyure. (Lafr.) 'CERTHIDEA, Gould {cerihia, grimpe- reau ; Iiîîa, forme), ois. — Genre ou sous- genre de Gould démembré de celui de Geos- piza du même auteur. Voyez geospiza. (Lafr.) •CERTIIILAUDA- ois. — Nom latin du g. Sirlï , Less., de la famille des Alouettes. Ployez ALOUETTE et SIRLî. (I.AFR.) 'CERTIIIOLA. OIS. — Genre formé par Sundeval pour le Cenhia flaveola de Linné. Voyez GuiTGUiT. (Lafr.j •CERTHIOINYX. . Less. [cenhia, grimpe- reau; ovu?, ongle), OIS. — Genre formé en 1831, par M. Lesson, et placé par G.-P». Gray [Lisi oj 5renera)dans la sous-famille des Neciarininœ. L'espèce type est le C. leuco- melas Cxxy. [Ctrlhionyx variegaïus Less.) i nous ignorons les caractères de ce g., et n'en avons pas vu l'espèce type. (Lafr.) 'CEUTIIIPARUS, Lafr. ois. — Nom la- tin du g. Grinipereau-Mésange , que nous avons formé [Rev. Cuv., et Mag. de zoo!, de Guérin ) pour quelques espèces de Mésanges de la Nouvelle-Zélande. Voyez crimpereau- MESANGE. (Lafr.) CERTOIUS. ois. — Synonyme de Cet- ihia. CERUAXA. BOT. PU. — Genre de la fa- mille des Composées-Asléroïdées, établi par Forskal [yEyypi., 153) pour des plantes her- bacées ou des sous-arbrisseaux d'Egypte , yelus , à feuilles alternes presque ampiexi- caules , dentées grossièrement ou incisées- pinnatiSdes, à capitules en cymes et à fleurs jaunes. C'est le Buphihalmum praieme de Vahl. GERUCOIS. BOT. PH. — Syn de Spilan- thes. ci:r Zi2\ 'CERUCnuS [xepoZixo',, qui a des cornes). INS. — Genre de Coléoptères pentaméres, fa- mille des Lamellicornes, groupe des Priocé- rides, créé par M. Mac-Lea-y [horœeniomolo- gicœ, p 116). Ce genre est le même que celui de Tarundus de Mégerle, cité par MM. Dejean et Dahl dans leurs Catalogues respectifs. On ne connaît que 3 espèces qui s'y rapportent : le Lucunns tarandus Panz. ( lenebrioides Fab., Lat., Még.), le s//evfa?(«»- Még. , et le ,6a/Z>/ de Lap. ( T. americatiusUçy). Le l'"^ vit dans le bois de Sapin, où sa larve a été trou- vée : il habile les pays montagneux d'une grande partie de l'Europe ; le 2. est propre à la Silésie , et le 3' aux États-Unis. M. Hope [Coloplei: maniial) cite les Lucanus quercus de Knoch elpiceuî de Fabricius comme fai- sant partie de ce genre. Le 1" rentre dans le genre Ptaiy cents de Lalreille, et quant au 2' il m'est inconnu. (c.) CERLRA (xe'paç, corne; o-ipa , queue). INS. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, établi par Schtank et adopté par les entomologistes anglais. Ce g. corres- pond à ceux d'/Jurpyia d'Ochsenheimer , et de Dicrauura de Latreille , dont le nom, quoique moins ancien, a prévalu chez les ep- lomologistes français. (D.) CÉRLSE. MIN. — Syn. de Carbonate de plomb. Voyez plomb et carbonates. (Del.) CERVAIVA. bot. pu. — Syn. de Ceruana. CERVAXTESIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Saiitalacées, établi par Piuiz et Pavon [Prod., 31, t. VII), pour quelques arbres ou arbrisseaux iner- mes , découverts au Pérou , à feuilles épar- ses, simples, entières; à fleurs subsessiles, bractéèes , disposées en groupes , formant des cymes axillaires et terminales subdicho- tomes [Endlicher). (CL.) CERVEAU. Cerebrum. zooL. — Voy. en- céphale. CERVEAU DE MER ou DE IVEPTUNE. poLYP. — Nom vulgaire de Poiypiers pierreux appartenant au g. Méandrine, et particuliè- rement à la M. cérébriforme de Lamarck. CERVELET, zool. — Voyez encéphale. 'CERVEQLUS [cervus, cerf; equns, che- val). MAM. —M. Lesson ( Tabl. H'eg. anim.) a établi sous ce nom un genre de Rumi- nants, dans lequel se placerait le prétendu Cheval bisulque du Chili [ Equus bimlcus) décrit par Molina, et sur lequel on manque /i22 CER encore de renseignements. M. Lesson donne au genre Cervequus le numéro 9 dans la fa- mille des Cerfs, entre les Cariacns et \esSH- *u/a. Ondoit rappeler, toutefois, que M. Gay, naturaliste français, qui explore le Chili de- puis plusieurs années, a écrit à l'adminis- tration du Muséum {Nonv. ylnn. Mus. , IV, 92 ) : « Ce que je regrette infiniment, c'est le mauvais état dans lequel se trouve le fameux ICqtius bimlcus de Molina , que M. le prési- dent de la République avait , à ma prière , envoyé chasser dans les Cordillères des In- diens Huiliches. Ce quadrupède, qu'on avait révoqué en doute, et que Molina avait si improprement classé parmi les Pachyder- mes , est un véritable Ruminant, devant former sans doute un genre nouveau voisin des Chevrotains, et bien caractérisé par deux grands trous situés à la base dos yeux (lar- miers), comme s'ils servaient à la respira- lion. Sa taille est un peu plus grande que celle d'un grand Cerf ; il est de la même cou- leur. » (P.G.) CERVIAiVA.Min. bot. pu.— Syn. de Mol- Ingo, L. * CERVICeÈVRE. Cervicapra ( cennis , cerf; capra, chèvre), mam. —Division établie par M. de Blainville dans le g. Antilope , et comprenant les espèces à cornes simples, droites , courbées en avant ou en arriére, n'ayant jamais de brosses, presque jamais de mufle , le plus souvent des larmiers, des pores inguinaux, et une queue courte. CERVICIMA, Del. bot. ph. — Syn. de JVahlenbergia, Schrad. CERVICOBRAIVCHES. /ém. du Mus. d'hist. nat. , t. IV ) a fait de son côte quelques ob- servations sur l'appareil respiratoire des Cé- toines. 11 en résulte que cet appareil est très compliqué ; qu'il se compose d'une quanlilc innombrable de trachées ou poches pneu- matiques qui enveloppent tous les muscles depuis la tète jusqu'à l'extrémité de l'abdo- men ; qu'elles sont très multipliées, surtout autour du tube intestinal et des organes re- producteurs, qu'elles enveloppent d'un ré- seau inextricable. Cependant toutes ces tra- chées partent de plusieurs troncs principaux qui fournissent des branches transversales fort nombreuses, dont les principales abou- tissent directement aux stigmates. Les troncs des trachées pulmonaires accompagnent tou- jours le vaisseau dorsal auquel elles four- nissent de nombreuses ramifications ; les troncs des trachées artérielles sont au con- traire fixés sur les côtes inférieures du corps , et leurs branches s'étendent jusque dans les pattes, f^oyez cétoine. (D.) CET • CÉTONIENS. INS. — M. Mulsant ( Hist. i nat. des Coléopt. de France, pag. 517) dési- | gne ainsi sa huitième famille de la tribu des | Lamellicornes, et la divise en trois branches | qu'il nomme f^algitaires, Trichiaires et Ce- 1 loniaires. La première ne comprend que le | g, Falgus ; la seconde se compose des g. Os- \ moderma, Gnorimus et Trichius ; et la troi- sième, des g. Cetonia, Oxythyria et Tropi- nata: ces deux derniers sont de la création de M. Mulsant. f^oy. cétonides, gymnéti- DES ClTRlClIIDES. (D.) •CÉTONITES. INS. — M. dcCastelnau (hist. naCitr. des Coléopt., Buffon-Duménil , p. 462) désigne ainsi une division établie par lui dans la tribu des Scarabéides-Méli- tophiles de Latreille , et qui se compose en partie des Cétonides et des Gymnétides de MM. Gory et Percheron. T-^oyez cétonides et GYMNÉTIDES. (D.) •CETOPHAGA, Less. ois. —Genre de la famille des Gobe-mouches, formé par Swain- son , qui l'écrit Setophaga. Foyez séto- PJIAGE. (Lafr.) 'CÉTOPIRE, Ranz. MOLL.— Syn. deCo- ronule. CETRARIA [ceira, bouclier), bot. cr.— (Lichens.) La circonscription donnée par Pries à ce g. étant un peu plus large, nous l'adop- terons tel qu'il a été limité par lui ( Syst. Orb. vecjei. , p. 238), et non tel que l'avait fondé Acharius {FAch. univ., p. 96). Voici à quels caractères on pourra reconnaître ces Lichens, qui font partie de la tribu des Par- méliacées : Thalle cartilagineux, membra- nacé, foliacé ou fruticuleux, et, dans ce der- nier cas, creux au centre, ascendant ou même droit quand il est fertile. Apothécies tenant le milieu en Ire la forme peltéeou en bouclier et la forme scutellaire, fixées par le côté sur les bords du thalle , et conséquemment obliquement marginées par ce même thalle, bisque ouvert. Lame proligère assez mince, placée immédiatement sur la couche médul- laire. Thèques obovales ou en massue, con- tenant de 6 à 8 sporidies elliptiques , hyali- nes et très petites. Paraphyses nulles dans les C. glauca elacideata, les seules que nous ayons analysées. Les espèces de ce g., presque toutes euro- péennes, vivent en général sur la terre, en- tre les mousses ou sur les rochers. Elles pré- CEU fiZO férent les régions froides. Leur nombre est de 15 ou 16. L'une d'elles, dont nous allons encore dire quelques mots , vu son impor- tance comme alimentet comme médicament, a son centre vers le pôle arctique et sur les plus hautes montagnes ; c'est le fameux Li- chen d'Islande , C. islaudica , que tout le monde connaît, au moins sous ce nom , en ignorant sans doute et son origine et l'uti- lité dont il est dans l'économie domestique. Le C. islaudica se dislingue de ses congénè- res par son thalle foliacé d'un roux châtain, lacinié, et à laciniures garnies de cils, et par le disque bai-brun de ses apothécies. Il doit son nom à l'usage que quelques peuples du nord, et principalement les habitants de l'Is- lande , en font comme aliment. On le mois- sonne tous les trois ans , ce laps de temps étant nécessaire au développement complet du Lichen, et par un temps humide; car, excessivement fragile à l'état sec, on le ré- duirait en poussière, au grand détriment de la récolte, si on le cueillait dans d'autres cir- constances atmosphériques. Pour s'en servir, on lui fait subir une macération de vingt- quatre heures, afin de lui enlever son amer- tume ; puis on le mange bouilli et réduit en gelée dans du lait frais ou aigri , ou bien , après l'avoir réduit en poudre, on le mé- lange avec de la farine pour en faire des galettes. On peut même le mêler au pain ordinaire dans diverses proportions. Cet ali- ment est sain et très nourrissant. La méde- cine emploie avec succès la décoction ou la gelée de cette substance, soit dans les affec- tions pulmonaires chroniques, soit dans les convalescences, comme aliment doux et res- taurant tout à la fois. (C. M.) * CETTIA , Bonap. ois. — Genre formé par Bonaparte , en 1838 , pour la Sylvia cetii Marm. Payez rousserollk. (Lafr.) * CELTHOSPOUA (xev9oî, caché ; aizopx, spore). uoT. cr. — Genre de la famille des Pyrénomycètes, tribu des Cytisporées, établi par Pries pour de petits Champignons para- sites , croissant sur les feuilles coriaces de certains végétaux, et ayant pour caractères : Perilhécium inné, caché dans un tubercule vésiculo-charnu, astome, et à déhiscence ir- régulière; nucléus subdéliquescent. "CEDTOCERLSou plutôt CEUTHOCE- RL'S (xeuGù», je cache ; x/oa;, corne), iss. — [\kO CEY Genre de Coléoptères pentamères , Famille des Clavicornes, créé par M. Schûppel, et publié par M. Germar (*5>. ins., p. 85, lab. 1 , f. 2, a.).Cet auteur n'y rapporte qu'une seule espèce trouvée parmi des grains de Riz , et qu'il pense être exotique ; il lui a donné en sonséquence le nom de C. advena. Ce genre est assez rapproché des Histéroïdes ; mais il s'en distingue par des mandibules non avan- cées , et des éiytres recouvrant entièrement l'abdomen. (C.) * CEUTORITYNCeUS ou plutôt CEU- THORHYlVCeuS [xi<,^m, je cache ; pv'yxoç, rostre ). ins. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionites , division des Apostasimérides, créé par M. Schûppel et adopté par M. Germar, puis par M. Schœn- herr. Ce genre oCfre environ 120 espèces presque toutes européennes; on n'en con- naît guère, jusqu'à présent, plus de 3 ou 4, qui soient exotiques. Ces Insectes n'ont pas plus de 2 à 5 millimètres de longueur; ils représentent en miniature les Craiosomus , genre américain de taille gigantesque ; ils se trouvent sur les fleurs et les feuilles des plantes, surtout de celles qui appartiennent à la famille des Crucifères. Les larves et les nymphes ont été observées dans l'enveloppe des graines et dans les racines de ces plantes. MiM.Dejean etDahl désignaient autrefois ces Insectes, dans leurs Catalogues, sous le nom de Fulcigers de Mégerle. M. Stephens les a décrits {Briiish enlomology) sous le nom de Nedius. (G.) "CEV ALLIA. BOT. PH. — Genre formé par Lagasca [Nov. Gen. et Sp., Il, t. I) , et qui parait appartenir à la famille des Caly- cérées (ou être voisine de celles des Loasées, ENDLicH.,3iant.,5118/l).Ilnerenfermeen- core qu'une espèce , vivace , ayant le port d'un Echinops , et qui est indigène du Mexique. (CL.) CEYLANITE. min. — royez spinelle. CEYX, Lacép. ( nom mythologique ). ois. — Genre formé par Lacépède, en 1800, pour quelques espèces de Martins - Pê- cheurs à trois doigts , et ne différant réel- lement des 3Iartins-Pêcheurs que par cette conformation Iridactyie. L'espèce type {Al- cedo tridaciyla L. ) a , dans la forme de son bec, de l'analogie avec le groupe des Mar- tins - Chasseurs ; tandis qu'une autre, le Ceyxamtralis [Zool. illus., pi. 26), en a dans CHA cette même partie avec le groupe des vrais Marlins-Pécheurs, ce qui a engagé Swainson à en former le sous-genre Alcyone. f^oy. ce mot. (Lafr.) CEYX (nom mythologique), ins. — Genre de Diptères établi par M. Duméril {Zool. anal., pag. 283), qui le place dans sa famille des Chétoloxes. Ce g. n'a pas été adopté par les Diptérologistes , et les espèces qu'il ren- ferme ont été réparties entre les g. Calobaia et Micropeza de Meigen. F'oyez ces deux mots. (D.) CHABASIE , Bosc. (xaSaÇtoç, nom d'un minéral inconnu, dans le poëme d'Orphée sur les pierres), min. — Syn. : Chabazit, W.; Cuboicit, Weiss. ; Zéolilhe rhomboidale, et Zéolithe cubique en partie. Espèce minérale de l'ordre des Silicates alumineux , et de la tribu des Rhomboédriques , dont la forme fondamentale est un rhomboèdre obtus de 94° 46' très voisin de celui du Quartz, et dont la formule de composition est Si^Al'Ca'Aqs, la Silice étant supposée ne contenir qu'un atome d'oxygène. Cette composition rappro- che la Chabasie de l'Analcirae et de la Stil- bite , car on peut dire qu'elle n'est qu'une Analcime calcaire surhydratée ; tandis que la Stilbite ne serait qu'une Chabasie avec excès de Silice. Aussi ces trois substances sont-elles fréquemment associées, et les deux dernières sont même souvent inlimemenlmé- lées l'une à l'autre.— Dureté de la Chabasie, 4,5 ; pes. spécif. , 2,2. — Substance incolore ou blanche, quand elle est pure, présentant quelquefois la couleur rouge de saumon, ou rouge de brique, propre à différentes espèces de Zéolithes ; son éclat est vitreux. — Par la calcination elle donne de l'eau ; elle se bour- soufle, et fond au chalumeau en verre écu- meux ; elle est soluble par digestion dans les acides. Ses cristaux simples sont : le rhomboèdre fondamental , dont les faces présentent sou- vent des stries parallèles aux arêtes culmi- nantes, et disposées comme des barbes de plume de part et d'autre de la diagonale obli- que; la variété trirhomboMale , ou la précé- cédente tronquée sur ses arêtes culminantes et ses angles latéraux; la même, augmentée des facettes d'un scalénoèdre très obtus. — On observe souvent des formes jumelles , produites par le croisement et la pénétration de deux cristaux de la forme primitive ayant CHA te même axe , et dont l'un est censé avoir tourne do CO" par rapport à l'autre. La Chabasie appartient , comme l'Anal- cime ël la Stiibite, aux formations trappéen- nes , c'esl-à-dire aux roches plutoniques et amygdalaires , connues sous les noms de Trapp, de Diorite, de Dolérite, de Wacke et de Basalte. On la rencontre en une multi- tude de localités, dans le Palatinat, leTyrol, le Brisgaw, la Bohème , les îles Farôer , les Hébrides et la Nouvelle-Ecosse. C'est de la baie de Fundi , à l'est de l'État du Maine, dans l'Amérique du Nord, que proviennent ■es variétés d'un rouge foncé, ordinairement accompagnées de Stiibite, de Laumonite et d'Analcime. On rapporte à l'espèce de la Chabasie les minéraux connus sous les noms de Lévyne, de Phacolilhe, d'HydroIilhe, deSarcolithede Vauquelin, de Gmélinite et de Lédérérite. P'oyez ces mots. (Del.) CHAliOlSSEAU. poiss. — Nom vulgaire du poisson de nos mers septentrionales dont les espèces entourent, sous ce nom, le cercle polaire, et se trouvent sur les altcrages du Groenland, sur les îlots rocailleux du Kam- schalka, et qui appartiennent toutes au genre Cotte [Cotias). (Val.) CDABOT. Poiss. — Nom vulgaire d'un petit poisson des eaux douces de l'Europe , et qui appartient au genre Cotte ( Cotius). (Val.) CHABR^A (dédié à Dominique Chabré, de Genève), eot. ph. — Les Cliabrœa appar- tiennent à la tribu des Nassauviées dans la famille des Composées, et sont pour la plu- part indigènes du Chili. Ce sont des herbes annuelles ou plus fréquemment vivaces, portant des feuilles dentées ou lobées, et des capitules renfermant des fleurons her- maphrodites, bilabiés, homogames, en forme de rayons , naissant sur un réceptacle dé- pourvu de paillettes; et présentant sou- vent trois dents à la lèvre extérieure et deux à l'intérieure; les anthères, appendiculées au sommet , se terminent à la base en deux soies plus ou moins longues, plus ou moins plumeuses. Le fruit, générale- ment cylindracé, est couvert de poils pa- pilleux et couronné d'une aigrette formée d'un seul rang de paillettes soudées à la base en une sorte d'anneau. Ce g. renferme aae partie ûtsLeuceria, Lasiorhiza etle Cas- T. m. CH.ia hk\ siopea. Plusieurs espèces se trouvent figu- rées dans les Icônes selcctœ , publiées par M. Delessert. (j. D.) CHACAL. MAM. — ployez chien. CHACAMEL. ois. — Syn. de Cnix voci- /eraH.9, espèce du g. Hocco. (G.) CriA-CHA , ou CLA-CLA. ols. — Nom vulgaire de la Litorne, espèce du g. Merle, division des Grives. (G.) *CnACH1A. MAM.— Nom d'une espèce du genre Cynocéphale. CHACRELAS. zooL. — Ployez albinisme *CHACIIRA. OIS. — Hodgson {/nd. Rev., 1837) a établi sous ce nom un genre formé aux dépens du g. Perdrix , et qui a pour type la P. saxaiilis de Meyer. (G.) en ADET. MOLL.—Adanson nomme ainsi, dans son Voyage au Sénégal, une coquille du genre Cérite [Ceriihium fuscaium? Lamk). (Desh.) 'CII;EMACT1S (xaivt-.je m'entr'ouvre ; àxTi'î, rayon), bot. ph. — Genre apparte- nant à la famille des Composées , tribu des Sénécionidées, et intermédiaire entre l'^z/- meiiopappus et le Baliia. — Il diffère du pre- mier par les fleurs du rayon , plus grandes et plus ouvertes , et par son aigrette compo- sée seulement de 5 à 6 squamelles au lieu de 16 à 16 comme dans VHymennpappus. Il dif- fère du second par les fleurs du rayon, qui ne sont ni ligulées ni femelles ; de l'un et de l'autre par la composition de l'aigrette ap- partenant, soit aux fleurs du disque, soit aux fleurs du rayon. — On ne connaît en- core que 2 espèces du genre Cliœnactis , et toutes deux ont été découvertes en Cali- fornie. (J. D.) * CH^!VA1\THE (^aivu , je m'entrouvre ; âvev) , fleur). BOT. PII. — Genre de la famille des Orchidacées, tribu des Vandées , formé par Lindley [Bol. Reg., 1S38, ^/wc.,38)sur une plante éphiphyte ( C. Barlieri) décou- verte au Brésil , et dont la description com- plète n'a pas encore été publiée. Le nom gé- nérique fait allusion à la forme du périgone qui est ringent. (C. L.) *CÏL«:\A!\"THERA , P.ich. bot. ph. — Syn. latin de Charianlhe. CH^IMAI\TeOPHORES. Chœnanihopho- rœ (^aîvcD , je m'entr'ouvre; «vQo;, fleur: yopo; , porteur ; qui porte des fleurs bâii- lantes ou munies de deux lèvres ). bot. PH. — Ce nom a été proposé par Lagasca 28* uw. CHE pour désigner les Composées appartenant au groupe des Labiatiflores proposé an- térieurement par M. De Candolle. (J. D.) Cn.CiVOCARPLS, Neck. bot. ph.— Syno- nyme du genre Spermacoce, L. (C. L.) 'CH.tAOMELES , Lindl. bot.ph.— Syn. de Cydonia, Tourn. *CH/E\OPLEURA ( ^acvo) Jem'enlr'ou- vre ; TzUyjpx, flanc), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Charianlhées , formé par M. A. Richard {Msc. ex DC. Prodr., III, 197) , sur un ar- brisseau encore peu connu , croissant dans nie de Saint-Domingue, ayant le port d'un Miconia , et étant très glabre , à feuilles opposées, péliolées, lancéolées-oblongues, obtuses à la base, acuminées au sommet, bordées de pclites dents , distantes, ayant la forme de cils, 3-ou presque 3-plinerves; à fleurs d'un blanc rosé, disposées en Ihyr- ses terminaux à divisions opposées, for- mant des sortes de grappes. (G. L.) CÏLEXORAMPHE. ois.— Toyez eec-oi:- VBRT. "CILEIVOSTOMA (xa'vt- . je m'cntr'ou- vre ; cTTo'aa, bouche 1. bot. ph. — Genre de la famille des Scrophulariacées , tribu des Buchnérées-Monuléées, formé par Benlham {Bot. mag.Conip., I, 377), et renfermant une vingtaine d'espèces environ, dont quelques unes sont cultivées comme plantes d'orne- ment dans les jardins européens. Ce sont des plantes herbacées annuelles ou plus souvent vivaces , ou même suffrutiqueuses, indigènes du cap de Bonne-Espérance, à feuilles opposées, dentées ou plus rarement très entières; à feuilles florales semblables aux bracléiformes, non adnées au pédicelle ; à fleurs axillaircsou en grappes , assez lon- guement pédonculces , et ne noircissant pas en desséchant ; à capsules glabres. (C. L.) ClI.EKEFOLlLiil. bot. ph.— Syn. ancien de Cerfeuil. CH/EUOPÏIYLMJM (xo"'p<- , je me ré- jouis; «- 444 CHM Trfç, écaille , écorce). bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées , tribu des Os- beckiées , proposé parEndlicher {Gen. PL, 6233), d'après une section établie par De CandoUe dans le genre Osbeckia. Il ne ren- ferme qu'une espèce , le Rhexia microphylla de Bonpland {Rhex.,i. II). C'est un arbris- seau de l'Amérique australe , à rameaux nombreui, cylindriques, strigueux-scabres ; à feuilles opposées , très courtement pétio- lées, ovales, très entières, 5-nervées, couvertes sur les deux faces de poils rudes et couchés , d'un vert plus pâle en dessous ; à fleurs jaunes, solitaires, pédicellées, grou- pées en une sorte de coryrabe. (C. L.; CH^ETOMIUM (xac'Tvj , poil ). bot. cr. — Genre de Champignons Gastéromycètes-Pé- risporiacés , établi par Kunze [Myc, I, 15 ) pour de petits Champignons noirâtres, crois- sant à la surface de divers végétaux, et ayant pour caractères : Peridium membranacé, sub- globuleux, couvert de poils opaques, ouvert au sommet; sporules simples, translucides, entourées d'une matière gélatineuse. Le Ch. globosnm est la seule esp. décrite par Kunze. *CH^TOiMOIVAS ( xo"V/, , crin ; f^ôvo; , seul , monade), infus. — Genre de la section des Épitriqués nus, de la famille des Cyclidi- nes, ayant pour caractères: Corps dépourvu de cils , mais garni de soies non vibratiles , les cils de la bouche non compris. •CH;ETO]\OTUS(xa'T/!, crin; vStoç, dos). iNFDs.— Genre de l'ordre des Rotifères mo- notroques nus , section des Ichthydines , ayant un vaisseau dorsal au lieu de cœur , des transversaux hyalins , bien distincts et sans mouvements propres; un canal ali- mentaire simple ; une couronne de cils sim- ple et entière, point variable ; point d'yeux ; le corps glabre, avec la face dorsale du corps garnie de soies. •CH^TOPAPPA (xûcc'tv,, chevelure ; TraV- noç, aigrette), bot. ph. —Genre de la famille des Composées, voisin du BoUouia , et qui a pour caractères : Capitule multiflore, radié ; fleurs du rayon 1 -sériées, femelles, ligulées, celles du disque hermaphrodites , tubuleu- ses, 5-dentées. Réceptacle nu, étroit. Aigrette double ou presque double : le rang extérieur composé d'écaillés larges et hyalines , plus courtes dans les fleurs du disque , plus lon- gues au contraire dans celles du rayon ; le 1 rang intérieur formé constamment de cinq ' soies raides et rudes. — Ce genre ne ren- ferme encore qu'une seule espèce indigène de l'Amérique boréale : c'est une petite herbe annuelle couverte de poils scabres , souvent rameuse et mullicaule, et munie de feuilles radicales obovales-spathulées , atténuées en pétiole, et portant à leurs aisselles des ra- meaux terminés par un seul capitule conte- nant des ligules de couleur blanche passant au pourpre. (J. D.) % 'CHiETOPHORA (x»'^^ , soie ou crin ; tpopo'ç, porteur), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, établi par MM. Spence et Kirby, et adopté par MM. Brullé et de Caslelnau. Ce g. appartient à la tribu des Byrrhiens de Latreille, et se distingue des fiyrrhus parla massue des antennes très serrée, et compo- sée de 3 articles au plus, dont le dernier est beaucoup plus gros et presque globuleux. Ses tarses filiformes et à dernier article très long le rapprochent des Georyssus. Les In- sectes dont il se compose habitent les en- droits sablonneux. Nous citerons comme type le Ch. arenaria ( Byrrlius arennrius de Sturm), qui se trouve dans le sud-est de la France. Suivant M. Hope ( Coleopier. ma- nual, 1840, pag. 108), M. Dilwyn aurait éta- bli avec cette espèce son g.Syncalypsa. f^oy. ce mot. (D.) CH^TOPnORA ( xaÎTn , soie ; «popoç , porteur), bot. cr. et ph. — (Phycées.)(Jenre d'Algues de la tribu des Batrachospermées , établi par Agardh, avec les caractères sui- vants: Fronde gélatineuse (globuleuse ou lobée), composée de filaments articulés, rameux, partant d'une base commune. Les rameaux terminaux sont prolongés par un filament ténu, inarticulé , qui semble une longue soie diaphane, caractère qui rap- proche ce g. des Batrachospermes auxquels l'avait réuni Vaucher , et des Rivulaires dont il faisait partie avant qu'Agardh l'en eût séparé. L'endochrome qui remplit les articles des filaments est le plus souvent d'un beau vert; aussi lesChaetophores, dont le port est généralement élégant , sont-ils remarquables par leur couleur brillante. Ce g. renferme une douzaine d'esp. dont les trois quarts sont d'eau douce. Parmi celles- ci, on doit citer principalement le Ch. en- diviœfolia Ag., qui a des expansions niu- queuses, vertes , lobées, et qui croît dans les eaux pures , attaché aux pierres et aux- morceaux de bois inondés , souvent en so- ciété avec le Cli. elegans Ag., qui est glo- huleux. Les esp. marines sont presque tou- tes brunes ou rougeâtres. (Brkb.1 Le Chœiophora de Nuttal est synonyme du genre Chœiopappa , DC. 'Cn;*;TOPnORELLA (xa'Tyi, crin, soie; (popoç, porteur), bot. cr. — (Phycées.) Nom imposé par B. Gaillon au g. Chœiophora. Ce changement , destiné à ramener les noms de certains groupes d'Algues à une terminai- son uniforme, n'a point été adopté. (Bréb.) Cn.ETOPHORE/E. bot. cr. —Toy. ché- TOPHOUItES. CH.ETOPHOROIDE^. bot, CK.—J^oy. CIlÉTOrilOROÏDÉES. •Cn.ETOPS (xotiTYi, poil ; ëif, visage), ois. — Genre de Swainson dans sa sous-famille des Merulinœ, et syn. de celui d'yirgya de Lesson. (Lafr.) •CH.ETOPSIS , Grev. bot. cr.— Syn. de Dematium, Fr. 'CH^TOPTÈRE ( x<="'tïi , crin ; -rzrtpév , aile). ANNKL. — Genre de l'ordre des Annéli- des, formé par Cuvier [lièg. anim., 2' édit., III, 208), qui le place à la fin de la section des Dorsibranches. Ce g. a été établi pour un articulé de la mer des Antilles, de 0,24 à 0,25 de longueur, habitant un tuyau de substance analogue au parchemin, d'où son nom de Ch. pergameniaceus , et ayant pour caract. : Bouche sans mâchoire ni trompe , garnie en dessous d'une lèvre munie de deux ten- tacules très petits; ensuite vient un disque avec 9 paires de pieds , puis une paire de longs faisceaux soyeux représentant des sor- tes d'ailes. Les branchies, en forme de lames, sont attachées plutôt en dessous qu'en des- sus , et régnent le long du milieu du corps. (G. D'O.) *CH;ETOSOMA (xa'fyi, chevelure ; aSfxa., corps ). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Longicornes , tribu des Lamiaires , établi par M. Dejean dans son Catalogue , sans indication de caractères. L'espèce que cet auteur y rapporte est du Cap de Bonne-Espérance : il la nomme Ch. pilosurn. Elle ressemble un peu à une Sa- perde ; elle est très velue ; le 3« article des antennes est fort allongé ; il offre prés de l'extrémité quelques bouquets de poils espa- cés. Ce genre est placé entre les Desmiphora et les Tapeina de M. Scrville. (C.) CH^ Uk5 '"CHiETOSPORA ( xatTrj , crin ; cnropi , semence), bot. pu. et cr. -Genre de la famille des Cypéracées, tribu des Rhynchosporées, établi par R. Brown [Prod., 232), et ayant le faciès des Schœnus, dont il ne diffère que par la présence de soies hypogj nés. Ces plantes, dont on connaît une quinzaine d'espèces, sont originaires du cap de Bonne-Espérance, de l'Australie et de l'Amérique méridionale; une espèce est propre à l'Europe. Le Chœtospora d'Agardh est synonyme du g. Wuccaria , Endl. 'CH^TOSTOMA (x«''i^ , long poil; (TTOfA«, orifice), bot. ph. — Genre de la fami41e des Mélastomacées , tribu des La- voisiérées, formé par De Candolle {Prod., III, 112 j, et renfermant 4 ou 5 petits arbustes d'une consistance assez sèche, ayant le port des Erica et croissant au Brésil. Leur lige, nue inférieurement, porte des rameaux fas- tigiés ou divergents , garnis de feuilles ses- siles , décussées , acéreuses , sèches ; les fleurs minuscules et pourpres , à anthères jaunes, sont terminales et solitaires. Un des caractères principaux du g. consiste en ce que le limbe calicinal est entouré exté- rieurement de longues soies disposées annu- lairement. (C. L.) •CHiETOSTROMA, Cord.BOT. cr.— Syn. de Periola, Fr. •CHiETOTROPIS, Kunth.BOT.PH.— Syn. àe IVowodworskya, Presl. 'Cn^TOTY'PIILA ( xa''Tvj, crin ; rvîpAoç, aveugle), infus. — Genre d'Infusoires asy- métriques, de la famille des Thécamonadiens, établi par M. Ehrenberg pour une esp. qu'il nomme Ch. armaia, et qui ne paraît différer des Trachelomonas que par les soies et les épines dont son têt est entouré. (C. d'O.) *CH^TLRA (xa''Tvi , poil , épine ; oûpà , queue), ois. — Genre formé par Stephen dans la famille des Hirondelles , rejeté par Gray {Lisl of the gênera), comme déjà employé en botanique et en entomologie , et que cet au- teur a remplacé par celui d'Acamhylis, Boié. Les Acanthyles de Boié , qui sont encore les Hirondelles acuiipennes de Vieillot, sont des espèces de Martinets , à rectrices terminées par des pointes ou épines qui leur servent à se maintenir cramponnées verticalement sur les troncs d'arbres ou les rochers. Les carac- tères du g. sont : « Doigts antérieurs assez longs , l'extérieur presque égal au médian , UhQ CHA l'interne plus court ; pouce très court; tarse plus lonj, que le médian ; queue courte, ter- minée carrément avec les tiges prolongées au-delà des barbes en forme d'épines. » Quelques petites espèces de ce g. se ren- contrent dans les deux Amériques, et Azara en a décrit avec détail une du Paraguay. Des espèces beaucoup plus fortes se retrou- vent sur l'ancien continent et à la Nouvelle- Hollande. Ce g. fait partie, pour nous comme pour Swainson, de la famille des Hirundini- dces , et de la sous-famille des Cypsélinées. (Lafr.) CII^ETL'KUS (xa'-o, crin ; ovpx, queue). BOT. PU. — Genre de la famille des Grami- nées , tribu des Agrostidées , établi par Link aux dépens du g. Polypogon , et dont le P. subspicatus est le type. Il en diffère par la valvule inférieure de la lépicène prolongée en une longue soie ; par la glume membra- neuse et diaphane, et par les valves non den- tées. On ne connaît que deux esp. de Cliœ- «p=« . flexible? ). ins.— Genre de Diptères établi par Wilkcs , cl adopté par M. Westwood , qui le range dans sa tribu des Scenopidœ. Ce g. répond à celui d'Aielenewa de M. Macquart. Kon. ce mot. (D.) CIIALCAS, Lour. bot. ph.— Syn. de Mur- raya, Kon. "CHALCÉ. Chalcens, Cuv. poiss.— Genre de Poissons de la famille des Sal monoides, et voisin des Serrasalmes. Ils diffcrent de ceux-ci en ce qu'ils ont le ventre arrondi , au lieu que les Serrasalmes l'ont comprimé et dentelé en scie. Les dents de l'inter- maxillaire sont comprimées et tranchantes, et le maxillaire en porte de petites, rondes ou grenues. Ce caractère les distingue des Té- tragonoptères. Les espèces qu'on connaît viennent du Nil ou des grands fleuves de l'Amérique cquinoxiale. (Val.) CIIALCIDE. Ckalcides ix'^lxôi, airain ). REPT. — Genre de Sauriens qui a donné son nom à la famille à laquelle il appartient {votjiz CHALCiDiENs), quoiquc ce nom ail eu chez les anciens une signification diffé- rente de celle dont nous devons parler ici, et que lui a donnée Daudin. Les Chalcides de ce naturaliste sont en effet de l'Amérique méridionale , sauf une espèce qu'on sup- pose originaire du Bengale. On en connaît quatre; le Clmlcides de Pline est au con- traire du périple de la Méditerranée. Les espè- ces du g. Chalcide sont des Chafcidiens ou Cordyitens à membres excessivement courts et pourvus de 2 ou 3 petits ongles surmontant autant de doigts tout-à-fait rudimentaircs. Leur corps est pourvu d'un sillon bilatéral ; leur langue est bifide, et leur palais garni de dents ; leurs narines sont latérales et s'ou- vrent chacune dans la plaque naso-rostralc et la première labiale ; leurs yeux sont pourvus de paupières. Ils n'ont pas le tympan visible extérieurement ; leurs tempes sont scutcl- lées, leurs plaques subcràniennes grandes. Tel est le Chalcide de Lacépède ( Chalcidea fiavescens de Bonnaterre) , espèce à laquelle on a donné plusieurs autres noms. (P. G.) 'CHALCIDES ou CIIALCIS (x«''<:'ç, ai- rain). REPT. — Nom sous lequel Pline parle d'une espèce de Lézard du Midi de l'Europe, et dont il dit : Gemts lacevtonim qiiasdam œnei cnloris lineas in lergo habens ; luide et nome» habet. CHA hhl Ce Saurien est très probablement celui du midi de la France et des autres parties de l'Europe australe dont les naturalistes font actuellement le g. Sep.s, et qu'ils nomment Seps Chalcides ou Triduciijiia. Quant au mot Chalcides, il a étéeni[)loyé comme nom générique pour un petit groupe dont rani- mai qui le portait chez les Piomains ne fait plus partie, et lui-même a servi à dénonmier une famille bien caractérisée. ^«(/.chalcide, CIIAI.CIDIENS et SEPS. ^P- G.) CïlALCIDIEIVS.02«/c(:c/».REPT,-Famille de F.eptiles Sauriens, dont on doit la distinc- tion au naturaliste bavarois Oppel. On lui a donné les différents noms de Ckalcidiens (Op- pel), Chuliides (Mcrrem et Goldfuss), Chal- cidoides (Fitzinger), Chalcididés ou Cludcidi- nés (J. E. Gray), Piyclwpleiues (Wiegmann), Cyclosaiires (Duméril et Bibron). Elle est voisine des Scinques et aussi des .\mphis- bénes: ceux-ci lui sont même adjoints par les deux erpétologistes que nous venons de citer; mais l'absence de trous auditifs ex- ternes , la nature des squames, etc., sont autant de caractères au moyen desquels on peut les en distinguer : aussi en a-t-il été question ailleurs {voyez amphisbémens). Le principal caractère des Chalcidiens est d'a- voir un sillon bilatéral sur le tronc; leurs membres présentent d'ailleurs les mêmes différences que celles qu'on observe chez les Scineoidiens : bien développés chez les premières espèces, et au nombre de 4, ils y sont d'abord pentadactyles , puis létradac- tyles et ensuite très courts et en stylets; chez d'autres , ils sont au nombre de 2 seulement; et, chez les dernières, on n'en re- trouve plus aucune trace, du moins à l'exté- rieur. Voici les genres de celte famille : Zo- nure ou Cordyle , Tribolonoie , Gerrlio- saure , Sanrophidc , Gerrhonoie, Pseudope , Ophisaure , Peiitodadyle , Réléroduciyle , Chalcide. Sauf le genre Tribolonoie, qui est (le la Nouvelle-Guinée, les autres sont d'A- mérique ou d'Afrique. (P. G.) *CIÏALCID!EIVS. Cltalridii. ins.— Tribu de l'ordre des Hyménoptères, caractérisée par des antennes ordinairement coudées , el n'ayant jamais plus de 12 ou i:; articles; par des palpes fortcouris, et par des ailes n'ayant qu'une seule cellule cubitale incomplète, sans cellule radiale. Les Chalcidiens sont en lihS CHA géaéral de la taille la plus exiguë , mais presque tous sont ornés de couleurs bril- | lantes, variées et métalliques. Ces Insectes | composent une tribu extrêmement nom- breuse en espèces. Ces dernières forment : aussi une longue série de genres , que nous classons dans plusieurs groupes : les Leii- cospiles , Ctialcidites , Eur'jlomiles , Pléro- malites, Eulopliuts. Tous les Chalcidiens ont des moeurs analogues. A l'état d'insecte par- fait, ils fréquentent les fleurs ou les plantes en général ; mais ce qu'il y a surtout de cu- rieux dans leurs habitudes, c'est la manière dont vivent leurs larves, et les lieux où s'ef- fectue le dépôt des œufs. En effet, c'est le corps d'autres larves ou de nymphes , ou même l'intérieur des œufs de certaines espè- ces, que ces Insectes vont choisir pour y éta- blir le berceau de leur postérité. Le Chalci- dien femelle entame la peau d'une Chenille, à l'aide de la tarière que porte l'extrémité de son abdomen, et dépose aussitôt des œufs au même endroit; peu de jours après, de pe- tites larves naissent de ces œufs dans le corps de la Chenille. Elles y vivent aux dépens de cette dernière , mais en ne rongeant d'a- bord que le tissu graisseux, afln de ne pas tuer leur victime. Ces larves se métamor- phosent dans l'intérieur même de la Che- nille, ou auprès d'elle, en se filant de petits cocons. Quelquefois elles se servent de sa dépouille comme d'un abri protecteur. Les larves des Chalcidiens sont blanchâ- tres, de consistance molle, de forme ovalaire oulégèrement atténuées en arrière. Elles sont privées de pattes , et l'on juge sans peine qu'elles n'en avaient pas besoin, puisqu'elles ne doivent jamais se déplacer sensiblement, pendant tout le cours de leur existence. Les nymphes retracent déjà toutes les par- ties de l'insecte parfait ; on peut les distin- guer toutes, mais emmaillotées, comme cela a lieu chez la plupart des nymphes. Les habitudes des Chalcidiens diffèrent peu entre elles ; on remarque seulement que certaines espèces , certains genres mêmes s'attaquent toujours à des larves , d'autres à des nymphes, d'autres à des œufs; quel- ques unes attaquent aussi les Pucerons. Il est positif que le plus grand nombre des Chalcidiens vivent chacun aux dépens d'une espèce particulière, bien que le cas ne soit pas général. Ce sont, au reste, des Insectes CHA très utiles à l'agriculture, qui contribueat puissamment à arrêter la trop grande multi- plication des Insectes phytophages. M. Au- douin en a observé une dizaine d'espèces qui détruisent constamment les Chenilles de la Pyrale de la vigne, dont les ravages sont si redoutables. Dans quelques cas aussi , des arbres couverts de Pucerons en sont en par- tie débarrassés par les Chalcidiens. Cette tribu a été l'objet de travaux impor- tants de la part de plusieurs entomologistes; mais, comme on le pense bien , pour des In- sectes qui n'ont pas ordinairement plus d'une ligne ou deux de longueur, les espèces exo- tiques sont presque entièrement ignorées. M. Walker, qui a publié sur celte tribu une monographie des espèces d'Angleterre, en décrit environ 1200 espèces. MM. Westwood et Haliday en Angleterre, ainsi que M. Nées Von Esenbeck ont notablement contribué à faire connaître ces Insectes. (Bl.) CIIALCIDIES. INS. — Ployez chalci- DITES. CHALCIDITES. Chalcidites. iNS. — Groupe de la tribu des Chalcidiens , de l'or- dre des Hyménoptères, comprenant les gen- res Ciialcis, Dirhinns, Palmon, Coiiura, Chi- rocera, Eucharis, Thoracuniha. (Bl.) •CHALCIMOIV, Daim. ms. — Koyez PHOLIDOTUS et CASIGNETUS. CIIALCIS (xa^xt^'s, airain), ins. — Genre de la tribu des Chalcidiens, de l'ordre des Hy- ménoptères , établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes avec de plus ou moins grandes restrictions. On reconnaît les Ciiolcis à leur corps épais, à leur tête large, à leurs ailes n'offrant qu'une seule nervure bifurquée au milieu, et à leurs pattes posté- rieures très développées et propres au saut; les cuisses étant très renflées , dentelées en dessous, et munies d'un sillon dans lequel s'applique la jambe. Les espèces de ce genre, quoique bien pe- tites encore, sont grandes par rapport à la taille de celles qui composent la plupart des autres genres de la même tribu. Le type est la Chalcis sispes ( Sphex sispes L.), répandu dans l'Europe méridionale , mais assez rare aux environs de Paris. M. Westwood a établi les genres Brachy- meria et Hockeria, que nous avons regardés .{Hisi. nai.) comme de simples divisions du g. Ciialcis proprement dit. Les caractères CHA qui les en distinguent ne consistant que dans la longueur un peu plus ou un peu moins grande du pédicule de l'abdomen, et des hanches postérieures. (Bl.) CHALCITE. Chalciics, Less.; Chrysococ- cyx, Boié (xa^xo;. airain), ois. — Genre formé par Lesson {Ty. d'uni., 1831), dans la famille des Coucous , pour recevoir de petites espè- ces d'Afrique , d'Asie et de la Nouvelle-Hol- lande , remarquables par un plumage bril- lant et à reflets métalliques des plus vifs. Les caractères génériques sont : Plumage d'un vert brillant métallique. Bec et confor- mation générale du genre Coucou propre- ment dit, ayant pour type l'espèce euro- péenne. Tarses très courts , presque entière- ment emplumés.— Parmi les trois ou quatre espèces africaines, une entre autres, le Cou- cou cuivré, Cuculus cupreus Lat. (Voy. Gai. pi. 42) , se distingue par son plumage du plus beau vert émeraude à reflets d'or ; le ventre seul est de couleur serin. Elle se trouve au cap de Bonne-Espérance, et aussi au Sénégal , avec une légère modification de couleur qui semble n'indiquer qu'une va- riété de la même espèce. Le nom de Chalciie étant le premier nom français donné à ce petit groupe par Lesson, et celui de Oirysococcyx le premier en grec, nous pensons qu'on peut les admettre l'un et l'autre comme synonymes, celui de Chryso- coccyx, à la vérité plus ancien, étant bien difficile à franciser. (Lafr.) *CHALC0CHR01JS (xa^^oj, airain ; xpoa, couleur), ins. —Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Carabiques , tribu des Féroniens , établi par M. de Chaudoir avec le Steropus leiiis Illig. ( Dejean , Species) , qui a pour patrie le cap de Bonne-Espérance. M. de Chaudoir place ce g. à la suite des Camptoscelis. „ (C.) • CHALCODERMUS ( x^'^^°i , airain ; <ΣP(jLa,.peau). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionites, tribu des Cryptorhynchides (division des Apostasi- mérides de Schœnherr), créé par M. Chevro- lat , et adopté par MM. Schœnherr et Dejean. Ce dernier y rapporte [Catal.) 15 espèces, dont 14 sont propres à l'Amérique et une seule à la Nouvelle-Hollande , et Schœnherr n'en décrit que 13; mais , d'après les des- criptions et le nombre d'espèces inédites que renferme ma collection , ce genre peut s'éle- CHA 449 ver a une trentaine d'espèces. Ces Insectes sont d'une couleur métallique, tantôt bril- lante , tantôt obscure; leurs élylrcs ofl'rent des côtes entre lesquelles il existe 2 stries ponctuées. (c.) CHALCOICHTHYOLITHE. poiss. foSS. — Schistes ardoisiers pyriteux porlanU'em- preinte de Poissons. 'CHALCOLEPIDIUS (xaXxo's, cuivre; Icnii, ISoç, écaille), iks. — Genre de Co- léoptères pentamères , famille des Serricor- nes , section des Slcrnoxes , tribu des Élaté- rides , créé par Eschschoitz et adopté par Latreille , ainsi que par MM. Dejean et de Castelnau. Les Insectes de ce genre sont de grande taille , et garnis de stries de poils d'une autre couleur que celle du duvet qui re- couvre leurs élylres , ce qui les fait paraître rayés longitudinalement. Leur corps est en outre parsemé d'écaillés, métalliques plus ou moins nombreuses. M. Dejean , dans son dernier Catalogue , en désigne 17 espèces, toutes d'Amérique. M. de Castelnau en dé- crit 6, parmi lesquelles nous citerons comme type le Chalcolepidius sulcatus {Etaler id. Fab., Oliv.) qui se trouve à Cayenne. (D.) "* CHALCOI\iOTlJS (x"^"»'?. airain; vcî- Toç , dos ). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Coprophages , créé par M. Dejean dans son dernier Catalogue, sans indication de carac- tères , pour y placer VAieuckus cupreus de Fab. et d'Oliv., qui est la même espèce que VOnitis belial du premier de ces deux auteurs, et que Fabricius indique à tort comme de Cayenne; car elle est d'Afrique, et se trouve à la fois au Sénégal et au cap de Bonue-Es- pérance. M. Reiche ( Tabl. d'une divifiion syslém. de la tribu des Coprophages , inséré dans la Re- vue zoologique de 1841, pag. 211) a adopté le genre dont il s'agit, en lui conservant le nom de M. Dejean , comme il le devait par égard pour son véritable fondateur. Néanmoins , afin de nous conformer aux principes éta- blis , nous pensons que le nom A'Anachal- cos , donné à ce même genre par M. Hope , qui cependant n'ignorait pas celui de M. De- jean, devra prévaloir, attendu que 31. Hope a le premier publié ( Coleopier. marnai , 1839) les caractères génériques de l'unique espèce sur laquelle il est fondé. — VAna- 29 6. -50 CHA chalcos lyœus de Westwood , rapporté de Sien a-r,eone , formerait la 2' espèce de ce genre. (C.) * f lîJALCOPHANA (xa^xo'ç, airain ; '?, cail- lou ; ),iOo;, pierre ). min. — Pierre siliceuse, hydratée , d'un brun rougeâtre , ayant , par son aspect, de l'analogie avec certains Silex ferrugineux, et qui ne paraît être qu'une variété de Rétinite ou Pechstein. Elle vient des monts Donegore, près de Sandy-Brae , dans le comté d'Antrim en Irlande. M. F, de Kobell la rapproche de la Thompsonite. (Del.) 'CHALIME. Clialimus (^a^epioç, empoi- sonneur). CRUST. — Burmeister (Mém des cur. de la nat. de Bonn, t. XVII) a donné ce nom à de petits Crustacés que M. Milne- Edwards , dans le tom. HI de son Histoire naturelle sur ces animaux, range dans l'or- dre des Siphonostomes, dans la famille des Pellocéphales et dans celle des Cali- giens. Les Crustacés qui composent cette coupe générique ont beaucoup d'analogie avec les Caliges ; mais ils en diffèrent par la présence d'un appendice médian qui naît du milieu de la face inférieure du front, pré- sente des trous de divisions annulaires à sa base et se termine par un bouton. Cet ap- pendice ressemblant beaucoup à ceux qui servent à Qxer les Lernées sur leur proie, est probablement destiné aux mêmes usages. Quant à la conformation générale du corps, elle se rapproche beaucoup de celle des Nogagues. L'espèce type de ce genre est le C. scombris Burm. ( Op. cil. , pag. 294 , CHA pT. 13, flg. 13 à 18); elle a été trou- vée sur le Maquereau. M. Kroyer [Journ. d'Hisi. nat., t. II , p. 20, pi. 1 , fig. 2) a dé- crit une seconde espèce de Chalimus, qui se distingue de la première par la brièveté du thorax et de l'abdomen , mais qui , suivant M. Milne- Edwards , paraît n'être qu'un jeune. (H. L.) *CHALK. GÉoL. — Syn. anglais de Craie. *CHALK MARLE. géol. — Syn. anglais de Craie marneuse. CHALKOLITHE [x'^Im^ , cuivre ; Xc'Goç, pierre), min. — Nom du Phosphate vert d'Urane et de Cuivre. Foyez phosphates et URANE. IDEL.) •CHALKOPHACITE (x«!^»°ç, cuivre; yaxo;, lentille), min. — Syn. du Lirikonite ou Linsenerz.arséniate de cuivre en cristaux octaèdres, aplatis comme des lentilles. Foy. CUIVRE et ARSÉNIATES. (.DEL.) *CnALKOPYRlTE. min. — Synonyme de Cuivre pyriteux. Voyez cuivre et sul- fures. (Del.) *CHALKOSIDÉRITE ( x^^^xoç , cuivre; at'^ïipo;, fer). MIN. — Ullmann a donné ce nom à un Phosphate vert de Fer et de Cuivre, qui se trouve en concrétions fibreuses dans l'Hématite fibreuse de Siegen. (Del.) XHALKOSIîVE. min. — Nom donné par M. Beudant au Cuivre sulfuré. Foy. cuivre et sulfures. (Del.) *CHALROTRICHITE ( x'^l^k , cuivre ; 6pcÇ , cheveu), min. — MM. docker et Breit- haupt ont désigné ainsi le Cuivre oxydé rouge en filaments capillaires, de Saxe et du Bannat, qu'on a confondu avec le Cuivre rouge octaédrique , mais qui paraît en être distinct par sa forme cristalline, et peut-être aussi par sa composition. D'après M. Kars- len , il renfermerait un peu de Sélénium. (Del.) CHALOUPE CANNELÉE, moll. — Nom vulgaire de V Argonaute Argo. CHALUC. poiss.— Nom vulgaire du Gade Merlus. CHALl'ByEUS. ois. — Nom latin du genre Calybé de Cuvier [Règn. anim.), et dé- membré des Cassicans. Foyez cassicans. (Lafr.) CHALYBÉ. OIS. — Voijez Calybe. *CHALYBE (nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères , famille des Noctur- nes , tribu des Yponomeutides, créé par moi CHA [Uitt. nal. des Lépid de France, t. X, p. 343, pi. 286, fig. 7) aux dépens du g. rpojiomeuia de Laireille, tel qu'il a été réduit par M. Treit- schke. Je le caractérise ainsi : Palpes très ar- qués , avec les deux premiers articles com- primés latéralement, et le dernier très grêle et subuliforme. Trompe peu développée. Corselet carré. Abdomen court , large et aplati. Bord postérieur des premières ailes presque droit. Secondes ailes étroites. Ce genre est fondé sur une espèce décou- verte pour la première fois dans la Russie méridionale par Pallas [Voyage en Russie et dans l'Asie septentrionale , append. , t. VIII , p. 181 ), et retrouvée depuis en Espagne et dans le midi de la France : c'est la Phalœna pyrausta Pall. , la même que la Tinea au- fluella Hubn., ou Wponomeuia id. Treits. (D.) CHALYBÉ. INS. — Votjez calybe. CHAMA. MOLL. — Nom latin du g. Came. CHAMACEiE. moll.— Foy. camacéks. CHAM^BALAIMJS, Pvumph. bot. ph. — Syn. d'Arachis, Linn. CHAMJGCALAMUS , Nées. bot. pu. — Syn. d'Agi-aulus, Palis. CHAM/ECERASUS , Tourn. bot. ph. — Nom d'une esp, du g. Lonicera. Foy. chèvre- feuille. CHAMiECISTUS, Gr. bot. ph. — Syn. à'Azalea, L. —Don, syn. de Rhodoihamnm, Reich. CHAM^DAPHIME, Mitch. bot. ph.— Syn. deMitchella, L. CHAMyEDOREA (x«F«', à terre; Sipv , tige), bot. ph. — Genre de Palmiers améri- cains à liges grêles, arundinacées, s'élevant rarement au-delà de 4 à 5 mètres, et ne dé- passant pas quelquefois 1 à 2 mètres , por- tant des feuilles pinnées , engainantes à la base, plus ou moins éloignées, et laissant après leur chute des cicatrices annulaires , comme celles des Bambous et des Rotangs. Les feuilles à pinnules plus ou moins nom- breuses , tantôt étroites et lancéolées , d'au- tres fois larges , elliptiques et acuminées , donnent un port très élégant à ces petits Palmiers, dont plusieurs espèces sont actuel- lement cultivées dans les serres de nos jar- dins, où elles ont l'avantage de fleurir assez promplement , et d'exiger une culture plus facile que celle de la plupart des plantes de celte famille. Toutes les espèces de ce genre CHA 453 sontdioïques; les spadices rameux, naissant a l'aisselledes anciennes feuilles déjà détruites, forment une panicule grêle sortant de plu- sieurs spathes courtes qui ne les enveloppent que dans leur jeunesse. Les fleurs mâles ont un calice court, trilobé, et trois pétales ova- les; connivents, valvaires ; les étamines au nombre de six , à filaments courts , libres , naissant du fond de la fleur , et entourant un rudiment d'ovaire ; les fleurs femelles ont leurs enveloppes florales plus courtes et étroitement imbriquées ; elles entourent im- médiatement un ovaire triloculaire surmonté de trois petits stigmates sessiles. Le fruit est une baie presque toujours monosperme par suite de l'avortement constant, dans la plu- part des espèces , de deux des ovules. Les fleurs sont jaunes ou verdàtres ; les fruits ovoïdes sont ordinairement noirâtres, quel- quefois jaunes ou rougeâtres. La plupart de ces jolis petits Palmiers viennent du Mexique ou des Andes du Pé- rou , quelques uns du Brésil ou de Caracas. C'est sur une espèce de celle dernière loca- lité , figurée par Jacquin dans le jardin de Schonbrun sous le nom de Borassus pinnati- frons, que Willdenow a établi le genre Cha- mœdorea. (Ad. B.) 'CHAMiEDORIS (xafxac',qui s'élève peu; Sopli, nymphe de la mer), bot. cr. — (Phy- cées.) En étudiant le g. Nesea, que Lamou- roux rangeait parmi ses Polypiers calciféres, nous avons reconnu qu'il se composait d'esp. très différentes par la structure, quoique ana- logues par le port , et nous en avons consé- quemmenl séparé celle qui nous a servi de type pour fonder [Comp. rend. Ac. se, séance du 25 juillet 1842) le nouveau g. dont nous donnons ici les caractères : Fronde dressée , lubuleuse, en massue, puis cylindrique, con- tenant de la matière verte dans son inté- rieur. De membraneuse qu'elle était dans sa jeunesse, cette fronde devient cornée , pâle et opaque , surtout vers sa base fixée dans le sable de la mer par quelques fibres noueu- ses et contournées. Avec l'âge, cette partie inférieure est marquée d'étranglements cir- culaires qui lui donnent l'apparence d'une trachée-artère. De son sommet s'élève une toufl'e de filaments confervoides, rameux et articulés, dont le premier article communi- que avec le tube de la fronde. Ce g. , qui se compose d'une seule espèce, le C. annulala 454 CHA Nob., croît aux Antilles. Nous devons nos exemplaires à M. Duperrey, ingénieur hydro- graphe de la marine. F. encore Decaisne, Ann. xc. liât., aoùt 1842, p. 113. (C. M.) CHAM/EDRYS , Tourn. bot. ph. — Syn. de Teucrium, L. " CHAM^LAUCIÉES. Chamœlaucieœ. BOT. PU. — Ce groupe, confondu primitivement avec lesMyrtacées, desquelles il se dislin- gue par ses étamines ordinairement définies et son ovaire uniloculaire , prend chaque jour plus d'importance, et quelques auteurs le considèrent comme devant former une fa- mille distincte. Foij. myrtacées. (Ad. J.) CHAM^ELALCIUM. bot. ph. — Koyez CHAM^LEUCIUM. CHAM/ELEA , Tourn. bot. ph.— Syn. de Cneorum, Linn. CHAM^iLEDOIV, Link. bot. ph. — Syn. d'Azalea, L. XHAMiELEOIV , C. Bauh. bot. ph. — Syn. de CardopalUlm, Juss. CHAM^LEUCIUM ( ya^(xàivx-n , Tussi- lage), bot. ph. — Genre de la famille des Myrtacées , type de la tribu des Chamœlau- ciées, formé par Desfoutaines [Mem. Mus., V, 39 , t. 3 , f. *. ) , et ne renfermant encore que 2 espèces , dont l'une , le C. ciliatum Desf., est cultivée dans les jardins d'Europe. Ce sont des arbrisseaux indigènes de la par- tie austro-occidentale de la Nouvelle-Hol- lande, à feuilles opposées , souvent serrées, éstipulées, semi-cylindriques, ou linéaires- triquètres, à fleurs blanches, axillaires ou terminales, courtementpédonculées. (C. L.) * CHAM^EMELES ( probablement Cha- mœmelon, x'*!^'^h à terre [nain] ; /x^Jov, pom- me. Ce mot, en son entier, était , dit-on , chez les Grecs, le nom de la Camomille), bot. ph. — Genre de la famille des Pomacées , formé par Lindley(i«L»2n.,7'ra?î«., XIII, 104, t. II) sur un arbrisseau de l'île de Madère , encore incomplètement connu, le Craiœgus coriacea Soland. Les feuilles en sont alter- nes, simples.coriaces, obovales, obscurément crénelées, luisantes, à stipules décidues; les grappes ilorales sont bractéées, axillaires, et aussi longues que les feuilles. (C. L.) *CHAM^\EMA,Kutz. bot. cr. — Syn. d'Hygrocrocis, Ag. *CHAM^!VERI01\ , Tourn. bot. ph.— Syn. à'Epilobium, L. *CHAM/EPELIA, Sw.ois.— Synonyme de CHA Columbigallina, Vieill., qui lui est antérieur. Voyez C0LOMBIGALI.INE. (LAFR.) CHAM.ERAPHIS (x«P^«', petite ; pa à terre [nain]; po'cîov, rose). BOT. PH. — Genre de la famille des Rosacées , tribu des Dryadées-Chamae- rhodées, établi par Bunge (in Ledeb.Fl. ait., 1 , 429; Ledeb. ic. , 267 ), et renfermant G à 7 espèces. Ce sont des végétaux suflfruti- queux, couverts de poils glanduleux, et crois- sant dans l'Europe médiane. On en cultive plusieurs dans les jardins. Les feuilles en sont alternes, triparties ou bi-tri-ternati-mul- tiparties, accompagnées de stipules linéaires; les fleurs, blanches ou pourprées, sont sub- solitaires ou paniculées. (C. L.) 'CHAM^RIPHES. bot. ph.— Nom donné par Gaertner au genre Chamcerops de Linné. Voyez ce mot. (Ad. B.) CHAM.EROPS (x«fJio"', à terre; pZ-ntç, broussailles), bot. ph. — Genre de Palmiers établi par Linné , remarquable parce qu'il renferme les espèces de cette famille qui s'é- tendent le plus vers le pôle boréal, au moins dans l'ancien continent; en Amérique, le genre Sabal étend peut-être sa limite un peu plus loin. Les Cliamœrops sont en général des Palmiers de petite dimension, atteignant CHA ïareiiient dans la nature plus de 4 a 5 mè- tres , et souvent même présentant à peine une tige distincte au-dessus du soi. L'espèce la plus connue est le Chamœrops humilis des bords de la Méditerranée, très abondante dans les parties les plus chaudes de cette ré- gion , rare ou manquant complètement dans ses parties nord , en France , par exemple. Elle ne se montre en efîet qu'au-delà du Var, en Italie et en Espagne. Sur toute la côte européenne de la Méditerranée, on ne trouve qu'une variété sans tige apparente , méritant réellement le nom de humilis ; en Algérie, sa tige s'élance souvent davantage , atteignant quelques mètres d'élévation, soit par l'influence du climat, soit qu'il existe en ce pays une variété distincte. En Amé- rique, le Chamœrops hislrix représente, dans la Géorgie et la Floride, notre espèce euro- péenne, et se fait remarquer par les longues épines noires, dressées, qui accompagnent les bases des feuilles ; enfin quelques espèces très imparfaitement connues croissent à la Chine, au Japon, au i\épaul et au Mexi- que. Tous ces Palmiers ont des feuilles fla- bclliformes assez petites, dont les bases très rapprochées laissent de nombreuses écailles sur la tige ; le sommet du pétiole est tronqué. Les fleurs, dioiques ou polygames-dioiques, sont disposées en panicules , et leur spa- dice est renfermé dans plusieurs spathes d'abord entièrement closes , puis fendues et persistant à la base du spadice. Le calice, à 3 sépales et 3 pétales valvaires, renferme 6 à 9 étamines, dont les filaments sont soudés par la base ; dans les fleurs femelles ou her- maphrodites , ces filaments sont réunis en une cupule hypogyne qui entoure la base des ovaires. Il y a trois ovaires distincts sur- montés chacun d'un stigmate subulé sessile. Lesfruitssontdes baies monospermes, ternées DU réduites à un moindre nombre par avor- tement, quelquefois plus nombreuses dans les individus cultivés. Le périsperme est cor- né, légèrement runciné, et l'embryon latéral est logé près de sa surface externe. (Ad. B.) * CHAM;ERRHIPES (^afJia'peW; , qui penche vers la terre), ins. — Genre de Co- léoptères penlamères , famille des Serricor- ncs , tribu des Rhipicérides , établi par La- treille [Ann. de la Soc. eut. de France, t. IV, p. 167) et adopté par M. de Castelnau [Hist. nat. des Insectes , Buffon-Diménil , t. I , CHA ^55 p. 2£6), qui en a mal à propos changé le nom en celui de Chamœrhipis. Latreille le carac- térise ainsi : Point de palettes sous les tarses ; leur dessous simplement garni de duvet. Mandibules moyennes, débordant à peine le labre. Ce genre est fondé sur une seule es- pèce du Sénégal nommée, par l'auteur, Chamœrrhipes ophihalmicus , et qui paraît être la même que le Chamœrrhipes senega- lensis de M. de Castelnau. (d.) 'CHAMiESAIJRA ( xaf-otidaûpa , petit lé- zard). REPT. — Schneider, dans le second volume de son histoire des Amphibies, avait réuni , sous la dénomination générique de Chamœsaura, huit espèces de Sauriens Chai- cidiens et Scincoides , dont les erpélologis- les modernes ont fait autant de genres dis- tincts , et l'espèce à laquelle seule est resté ce nom, le Laceria anguina de Linné, a même servi à l'établissement de celui que Merrem appelle Monodacujlus. C'est un ani- mal scrpentiforme , propre à l'Afrique aus- trale. Toutes ses écailles , sauf celles de la tête, sont lamelleuses , minces , rhomboida- les, très imbriquées et carénées à leur milieu. Les pattes , au nombre de quatre , res- semblent à de simples stylets , à l'extrémité desquels on voit un petit ongle pointu ; la langue est en fer de lance ; le corps rnanque du sillon bilatéral des autres Chalcidiens , famille d'animaux dans laquelle se place le Chamœsaura. (P-G.) 'CHAM^SAURIIVA. rept. — M. Ch. Bonaparte, dans son tableau méthodique de la classe des Amphibia, distingue sous ce nom une tribu de la famille des Ophio- sauridœ , dont le caractère est d'avoir les squames étroites, aiguës et égales sur le dos et sur l'abdomen. (P-G.) * CHAM^SCIADIUM (xa.uat', à terre; axtoc(îcov , ombrelle), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères , tribu des Ammi- nées, formé par C.-A.Meyer(/^e>ze!cA. Cauc. Pflanz. , 122 ) sur le Bunium acaule de Bie- berstein, et ne renfermant encore que celle espèce.C'est une plante basse, acaule, crois- sant sur le Caucase , à racine fusiforme, al- longée ; à feuilles radicales bipinnatiséquées, dont les segments multipartis, les lobes li- néaires-sétacés ; à involucre et involucelles polyphylles dont les folioles subulées ; à fleurs jaunes. Elle est cultivée dans les jar- dins botaniques. (G. L.) 456 CHA •CHAMiESPHACOS (xaf^«t, à terro [nain]; euti!e d'insister sur les services qu'on pourrait re- tirer de son introduction dans quelques unes de nos contrées , par exemple , dans les landes de la Gascogne , où elle trouverait un sol semblable à celui de sa propre patrie. Il serait digne de la compagnie qui se pro- pose d'exploiter ces plaines presque dé- sertes , de naturaliser chez nous un animal aussi éminemment utile, et d'imiter en cela le grand -duc de Toscane. On sait que ce prince a introduit les Chameaux dans ses États, qu'ils s'y sont multipliés, et qu'aujour- d'hui ils servent comme bêtes de somme à l'exploitation de ses propriétés. 2. Le Chameau a une bosse ou Droma- daike{C. diomedariu.s Linn.). — Cette espèce se distingue facilement de la précédente en ce qu'elle n'a qu'une seule bosse placée au milieu du dos. Ses formes sont d'ailleurs plus légères et moins massives que celles du Chameau. Répandue sur une plus grande surface du globe , et chez des nations dont les mœurs et le genre de vie diffèrent da- vantage, elle a subi de très nombreuses modifications, et nous sommes loin de con- naître exactement toutes ses variétés. Les diverses races dont parlent les voyageurs diffèrent considérablement pour la taille, les proportions , la couleur et la nature du pe- lage. Les unes sont presque nues, d'autres sont entièrement couvertes de poils longs et soyeux. Les teintes qu'ils présentent varient depuis le brun très foncé jusqu'au blanc. Pour les uns, la mue est complète comme pour le Chameau ; chez d'autres, elle ne se fait que peu à peu et d'une manière par- tielle. Ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que ces variations atteignent jusqu'aux fonc- CHA 461 tions qui d'ordinaire échappent le plus com plétement à l'empire de l'homme. Ainsi, le rut s'est manifesté à des époques très diffé- rentes chez les individus appartenant à trois races distinctes, et qui ont pu être ob- servés avec soin au Jardin des Plantes. Chez un Dromadaire venu d'Alger, cet état commençait en février. Il se manifesta au mois de mai dans deux autres individus venus l'un d'Egypte et l'autre de la Turquie. L'espèce du Dromadaire habite le midi des contrées où l'on trouve le Chameau. Elle semble redouter davantage le froid, et mieux supporter la chaleur. C'est elle qu'on emploie exclusivement dans les voyages à travers le désert ; et, sous ce rapport, on dis- lingue deux races principales qui ne diffè- rent peut-être que par suite d'une éduca- tion qui a commencé de très bonne heure. Dans la première, destinée à porter des far- deaux, on recherche surtout la force, et celte qualité est sacrifiée à la légèreté. Dans la seconde, au contraire', on a développé, au- tant que possible, celte dernière qualité. Les Dromadaires coureurs ont des formes plus sveltes ; leur taille est aussi un peu moindre que celle des Dromadaires porteurs ; mais la rapidité de leur marche au milieu des sables brûlants des déserts a quelque chose de merveilleux. On assure qu'ils franchissent , sans s'arrêter, un espace de 40 à 50 lieues en un jour. Pendant ces courses forcées , leurs conducteurs ne cessent de chanter. Ils pré- tendent que le Dromadaire aime la musi- que, et que c'est le meilleur moyen de sou- tenir son courage. B. lianias. Auchenia, Ulig. Les Lamas sont, dans le Nouveau-Monde, les représentants des Chameaux, dont ils pos- sèdent tous les principaux caractères. On avait cru que leur panse ne présentait pas le renllement particulier désigné sous le nom de réservoir; mais M. Duvernoy a démontré le contraire, et, de plus, a reconnu que , même dès leur bas âge , la panse offrait déjà une étendue bien supérieure à celle des autres estomacs; ce qui, dans les Ruminants ordi- naires , ne se manifeste que chez les adultes. Les Lamas se distinguent des Chameaux par l'absence de bosses sur le dos, et par la séparation complète des doigts. D'ailleurs, leurs formes sont plus sveltes , et se rap- 462 CHA procbent davantage de ces justes propor- tions , d'où résulte pour nous un ensemble gracieux. Leur taille est moindre que celle des Chameaux ; sous ce rapport, ils rentrent dans la loi générale proposée par notre il- lustre Buffon. Le nombre des espèces qui doivent être rapportées au genre Lama est loin d'être fixé d'une manière certaine. Le désaccord que présentent là-dessus les naturalistes tient sans doute à la domestication subie par une ou plusieurs de ces espèces , et à la diversité des races qui en a été le résultat. Nous n'ad- mettrons comme distinctes que les trois qui , ayant vécu au Jardin des Plantes , ont pu être assez étudiées pour qu'il ne reste que peu de doutes à leur égard. l. Le GuANAco ou Lama proprement dit [Camelus llacma Linn.). — Le Lama était la seule bête de somme employée par les habi- tants du Pérou , lors de la découverte de l'A- mérique, et cet animal, comme plusieurs au- tres, dont l'utilité pour l'homme est de tous les instants , n'y existait plus à l'état sau- vage. Du moins M. de Humboldt pense que ceux qu'on rencontre libres et errants dans les gorges des Cordillères ne sont que les des- cendants d'individus domestiques. Par suite de cet asservissement de l'espèce entière, il s'était établi plusieurs races distinctes , dont on comprend qu'il devient difficile d'établir avec précision les caractères spécifiques. On peut pourtant dire, d'une manière générale , que la taille du Lama est à peu près celle d'un petit Cheval : il a quatre pieds de hau- teur au garrot, et cinq de longueur. Sa tête est petite et bien placée. Il porte des callo- sités au sternum, auxgenoux et aux carpes. Son poil varie de couleur, d'épaisseur et de longueur ; mais les teintes brunes paraissent y dominer, et il est toujours plus long et plus frisé sur le corps que sur la tête, le cou et les jambes. L'emploi du Lama comme bête de somme est bien moins fréquent depuis l'introduction des Chevaux dans l'Amérique du Sud. Ce- pendant, il sert encore à transporter des far- deaux dans les sentiers escarpés des Cordi- llères , où la sûreté de son pied le rend très propre à cet usage. Il porte 150 livres envi- ron, mais sa marche est très lente ; et, lors- qu'on veut l'accélérer, il se couche à terre comme résolu à se laisser assommer sur CHA place. Cette espèce est d'ailleuis précieuse à plus d'un titre. La chair des jeunes est un excellent manger. Leur peau donne un cuit assez estimé, et leur poil sert à fabriquer des étoffes. 2. L'Alpaga [C. paco F. Cuv.)- — Cette espèce , que les voyageurs n'ont indiquée que d'une manière assez vague , a été con- sidérée par quelques naturalistes comme une simple variété de la précédente; mais, d'après les recherches et les observations de F. Cuvier, elle en paraît être bien distincte. L'Alpaca n'a guère que 3 pieds de hauteur au garrot, sur 3 pieds 6 pouces de longueur. Il manque de callosités ; mais un caractère qui le fait reconnaître au premier coup d'œil , c'est l'abondance et la longueur des poils laineux qui couvrent les côtés de son cou et tout son corps , tandis que la face n'est couverte que de poils ras et presque tous soyeux , et que l'intérieur des cuisses et le ventre sont presque nus. La laine de l'Alpaca joint à une finesse qui égale pres- que celle des tissus de Cachemire, une lon- gueur bien plus considérable; et nul doute que , si l'on parvenait à naturaliser cet ani- mal , l'industrie ne trouvât dans sa toison une branche importante de commerce. {F'oy. l'atlas' de ce Dictionnaire, Mammifères, pi. ll,fig. 1.) 3. La Vigogne [C. Ficogna Gmel.). — C'est la plus petite espèce du genre qui nous oc- cupe ; mais peut-être serait-elle la plus utile si l'homme, au lieu de la chasser comme bête fauve et de la détruire peu à peu, cher- chait à la soumettre à son empire , comme le Lama. Sa riche toison , qui , pour la finesse et le moelleux, surpasse toutes les laines connues , le récompenserait ample- ment de ses soins. Malheureusement, la cu- pidité et la paresse des habitants du Nou- veau-Monde ont opposé jusqu'à ce jour, à la réalisation de ces projets, des obstacles in- surmontables Pour s'emparer des peaux de cet animal précieux, qui fait l'objet d'un commerce assez considérable, ils le poursui- vent jusque sur les sommets les plus escar- pés des Andes, où il s'est réfugié, et le nom- bre en diminue de jour en jour. La Vigogne ressemble beaucoup au Lama; mais ses formes générales sont plus sveltes et plus élégantes; ses jambes plus longues et plus menues. Sa tête plus courte et CHA son front plus large, orné de deux grands yeux noirs, lui donnent un air d'intelligence et de vivacité remarquable. La plus grande partie du corps est d'un brun légèrement vi- neux ; le reste est de couleur Isabelle. La gorge est jaunâtre ; la poitrine, le dessous du ventre et le dedans des cuisses sont blancs. La laine qui pend sous la poitrine a jusqu'à 3 pouces de longueur. Cet animal paraît être moins sociable que le Lama. Cependant, habitué comme lui à vivre en troupes, ayant les mêmes besoins et les mêmes habitudes , il est bien certain qu'avec quelques efforts on parviendrait à le rendre également do- mestique. (A. DE QUATREFAGES.) • CHAMEAUX FOSSILES, paléont. — L'Europe n'a point encore fourni d'ossements fossiles du genre Chameau; maisM.Bojanus a fait connaître (Curieux de la nal. , t. XII ) trois dents molaires supérieures qu'on lui a assuré avoir été trouvées en Sibérie, et qui ont une grande ressemblance avec celles du Cha- meau. Comme ce naturaliste y a observé quelques différences, il a créé, pour l'animal auquel ces dents ont appartenu, les noms générique et spécifique de Merycoiherium sibiricum (de MvîpuxaÇû), je rumine, et Qnpt'ov, animal). Depuis, M. Hugh Falconer, le capi- taine Cautley , ainsi que le lieutenant du gé- nie Baker, ont trouvé, dans les collines sub- hymalayanes, des os fossiles d'une espèce de Chameau à laquelle ils ont donné le nom de Camelus sivalensis. Ces messieurs assurent n'avoir remarqué aucune différence entre les os de ce Chameau fossile et ceux du Cha- meau vivant, sans doute le Camelus baciria- nus, qui leur a servi de point de comparai- son. Si des observations ultérieures consta- tent cette identité, il en faudra conclure que les espèces de Chameaux sont fort ancien- nes , et qu'elles ont vécu longtemps à l'état sauvage avant d'arriver à l'état domestique. Nous disons les espèces, parce qu'il est fort probable qu'on en trouvera du C. dromeda- rius aussi bien que du C. baclrianus. (L...D.) CHAMEAU. MOLL. — Nom vulgaire du Strombe lucifer. CHAMEAU LÉOPARD, mam.— Syn. de Girafe. CHAMEAU DU PÉROU. MAM. — Syn. de Lama. CHAMEK. MAM —Nom d'une espèce du genre Atèle. CHA 463 CHAMELAUCE. bot. ph. — f^oyei cha- MjELAUCIUM. CHAMELEA. bot. ph. — J^oy. camélée. CHAMELEAGIVUS. bot. ph. — Syn. de Myrica gale. CHAMELEO. rept. — Nom latin du genre Caméléon. On en a dérivé plusieurs dénominations appliquées à la famille qui comprend ce genre : Chamétéonieus , Clia- méléonidées , Chaméléontidées, etc. (P. G.) 'CHAMELEOLIS (CAame/eo, Caméléon; olis, contraction d'^/^/io/u). rept.— Th. Coc- teau a créé, sous ce nom, un genre d'Igua- niens distinct de celui des Anolis par l'écail- lure de son ventre qui est granuleuse, tel est le Cham. femandina ( Cocteau in Ramon de la Sagra, Hist. nat. de Cuba), appelé Anolis chameleonides , par 3IM. Duméril et Bibron [Erpétologie, IV, 168). (P. G.) 'CHAMELEOPSIS ( Cliameleo , Camé- léon ; or|/iç , apparence), rept. — Genre de Sauriens créé par MM. Wiegmann et J.-E. Gray , dans la famille des Iguaniens , pour une espèce américaine dont la physionomie extérieure rappelle , jusqu'à un certain point , celle des Caméléons. MM. Duméril et Bibron ne le distinguent pas de celui de Corytophanes de Boié , à l'article duquel nous renvoyons. L'espèce type du genre Chameleopsis est le Quatapalcah d'Hernandez, Chameleo mexi- canus de Wiegmann. (P. G.) 'CHAMERAMTHEMUM ix^i^o^h à terre ; Eranchemum , genre déplantes), bot. ph. — Genre de la famille des Acanthacées , tribu des Ecmatacanthées , formé par Nées {in Lindl. Introd. , éd. II, 445) , pour un sous-arbrisseau du Brésil , à feuilles oppo- sées , à fleurs en épis lâches , munies de bractées et de petites bractéoles. (C. L.) CHAMIRA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Crucifères, tribu des Hé- liophilées, formé par Thunberg [JYov. Gen., II, 48), et ne contenant encore qu'une es- pèce, le C. cornuia [Bunias paradoxa Bks. , herb. ). C'est une petite plante herbacée , grêle, annuelle, indigène du Cap, à feuilles pétiolées , cordiformes , grossièrement den- tées ; à fleurs blanches, disposées en grappes lâches dont les pédicelles ûliformes etébrac- téés. Elle est cultivée dans quelques jardins botaniques. (C. L.) CHAMISSOA (Chamisso, botaniste aile- U6!i CHA mand). bot. ph. — Genre de la famille des Amarantacées , tribu des Achyranthées , formé par Smith [in Uumb. et Bonp., lYov. Gen., II, 158, t. 12), et renfermant environ une douzaine d'espèces assez insignifiantes sous le rapport ornemental , et dont une seule jusqu'ici a été introduite dans les jar- dins botaniques [C. altissima Kh.)- Ce sont des plantes herbacées ou frutiqueuses , an- nuelles ou vivaces , glabres ou pubescen- tes, croissant sous les tropiques des deux continents. Les feuilles en sont alternes ; les fleurs disposées en épis axillaires termi- naux , ou globuleuses capitées , et dépour- vues de feuilles florales. (C. L.) •CHAMISSOMA , Link. bot. ph. — Syn. de Sphœrosligma , Sering. CBAMITIS, Soland. bot. ph. — Syn. à'Azorella , Lam. CHAMLAGU. bot. ph. — Nom d'une esp. du g. Robinier. CHAMOIS. MAM. — Nom d'un genre d'Antilopiens. Ployez antilope. 'CIIAMOISITE (d'un nom de lieu), min. — Minerai ferrugineux, en masses compac- tes ou oolithiques, d'un gris-verdâlre, d'une assez grande dureté, et doué de la propriété magnétique. Quelques minéralogistes en font une espèce , bien qu'il soit encore très im- parfaitement connu. Sa pesanteur spécifique est de 3,4 ; il donne de l'eau par calcination dans le tube fermé , devient alors noir et plus magnétique. Il est attaquable par les acides , en laissant de la Silice gélatineuse. D'après une analyse de M. Berthier, il se compose de : Silice, 14,3; Alumine, 7,8; Protoxyde de fer, 60,5 ; Eau , 18,4. — Il se trouve en couches peu étendues, mais nom- breuses, dans les dépôts calcaires de la mon tagne de Chamoison , arrondissement de Saint-Maurice, dans le Valais. On l'exploite avec avantage comme minerai de Fer. (Del.) CHAMORCHIS, Rich. bot. pu. — Syn. de Cliamœrepes , Spreng. •CHAMOSTR.EA. moll. — Nom pro- posé par M. de Roissy pour le genre Cleido- thœnis de M. Stutch. Foy. ce mot. (Desh.) CHAMPACA, Rheed. bot. ph. — Syn. de Michdia , L. CHAMPIA ( nom propre ). bot. cr. — (Phycées). L'Algue qui sert de type à ce g., originaire du cap de Bonne-Espérance , a porté successivement les noms A'Ulva et de CHA Merieyisia,A.yxDiAt recevoir celui de Cham- pia, qu'elle a définitivement conservé. Ce genre, de la tribu des Chondriées, fondé par Lamouroux {Essai, p. 51), est dédié à Deschamps, botaniste et médecin , qui fai- sait partie de l'expédition commandée par d'Entrecasteaux. On le caractérise de la ma- nière suivante : Frondes réunies en touffes cylindriques, de la grosseur d'une plume d'oie, cloisonnées à des distances rappro- chées et en apparence articulées , simples , puis dichotomes ou rameuses , à rameaux souvent tournés du même côté. C'est dans l'aisselle de ceux-ci qu'on rencontre le plus ordinairement la fructification, qui est aussi quelquefois latérale. Celle-ci consiste en ramules fascicules , claviformes ou cornus, dans l'épaisseur desquels sont nichés des sphérospores. Quelques uns de ces ramules se transforment en rameaux, mais restent stériles, nouvelle preuve que la fructifica- tion n'est qu'un arrêt de végétation. La cou- leur de cette Algue est d'abord d'un beau rose qui passe au jaune sale ou au vert-olive. Sa consistance est cornée. Dans le C. Tas- maniœ Harv. , que nous devons à M. Hooker cette consistance est membraneuse. On con- naît 3 ou 4 espèces de ce g. dont le centre géographique est le Cap. (C. M.) CHAMPIGIM0\S. bot. cr. — Foyez my- cologie. CHAMPIGNON DE MALTE, bot. ph.— Syn. de Cynomorium. CHAMPIGNONS DE MER. zool. — Ap- pellation vague donnée à des plantes ma- rines, à des Polypiers et à d'autres produc- tions pélagiennes qui ont une ressemblance plus ou moins parfaite avec les Champi- gnons. CHAMPSÈS (xafx^^ai). rept.— Au rap- port d'Hérodote , les anciens Égyptiens ap- pelaient les Crocodiles x^H'^'*' '> actuelle- ment ils les nomment Temsacli , ainsi que les voyageurs s'accordent généralement à le rapporter. Merrem a employé le mot Cliampsès, pour désigner le sous-genre des Crocodiles pro- prement dits. (P- G.) CHANGEANT. Trapelus. rept. — Sous- genre de Sauriens de la famille des Agames, établi par G. Cuvier ( Règne anim., II , 37), pour y placer VAgama muiabilis , et qu'il dit être assez difficile à séparer nettement CHA de certains Agames trapus et épineux. En effet, ce sous-genre n'a pas été conservé ; mais plusieurs erpctologisles allemands en ont conservé le nom pour l'appliquer aux Agames proprement dits. MM. Duméril et Bibron préfèrent le mot Agama. Trapelus vient du grec Tpa7r£),oç, qui veut dire Chati- geant. Ces animaux offrent en effet la par- ticularité de changer de couleurs presque aussi rapidement que les Caméléons. M. Is. Geoffroy rapporte , d'après son père qui a , pendant son séjour en Egypte , observé des Changeants en vie, que souvent ils sont d'un bleu foncé, nuancé de violet, avec la queue annelée de noir et des taches rougeâtres peu distinctes , disposées sur le dos, de ma- nière à former quatre ou cinq petites ban- des transversales assez régulières. Dans d'autres instants , le bleu est remplacé par le lilas clair; alors la tête et les pattes sont ordinairement nuancées de verdâlre, et rien ne rappelle plus les premières couleurs , si ce n'est les petites taches rougeâtres du dos. (P. G.) CHAIVI. poiss. — Nom vulgaire appliqué par les éditeurs de Forskal à des Poissons de genres et de familles différents, et que M. La- eépède a introduit comme dénomination spécifique de plusieurs espèces qui ont dû être réformées; ainsi , \t Spams Cliani n'e&l que le Serramis cabrilla; le Miigil Chani est le Liitodeira, etc., etc. (Val.) CHAXOIV. M0I.L. — Adanson ( f^oy. au Sénégal) donne ce nom à une espèce du genre Avicule de Lamarck , Avicula ailan- lica. (Desh.) CHAiVOS. poiss. — Nom vulgaire appli- qué par Forskal à une espèce de poisson ab- dominal à une seule dorsale. Cet auteur l'a- vait probablement placé, pour s'en souvenir seulement, sous le nom de Mugil Clianos , quoiqu'il n'ait aucun rapport avec les es- pèces de ce genre. Lacépède a désigné sous ce nom de Chanos le genre qu'il établis- sait pour placer l'espèce de Forskal , mais sans en saisir les vrais rapports, parce qu'il croyait que le Chanos devait être voisin des Muges. Les descriptions incomplètes de Forskal , rendues plus vagues par Lacé- pède, ont fait oublier ce poisson jusqu'au moment où les naturalistes l'ont retrouve dans les mers de l'Inde, mais sans le re- connaître; de sorte qu'il fut classé dans un T. )II. CHA 465 genre particulier sous un nom nouveau , ce- lui de Lutodeira. C'est M. Ehrenberg qui a, le premier, retrouvé le poisson de Forskal et nous l'a fait connaître. Ployez lutodeira. (Val.) CHANT. OIS. — f^oycz voix. CHAIMÏERELLE. bot. cr. — f^oyez CANTHARELLUS. CHA1\TELR. OIS. — Nom vulgaire d'une esp. d'Épervier , IVisus canorus , appelé aussi Faucon chanteur, le seul de tous les Rapaces qui ait la voix harmonieuse. (G.) CHAIVTEURS.CaHon. ois.— Dans la mé- thode de Vieillot , c'est la 20<' famille de sa tribu des Anisodactyles , ordre des Syl- vains. Ce groupe est d'autant moins natu- rel qu'il renfernie à la fois des Oiseaux véritablement chanteurs, d'autres qui sont privés des agréments de la voix, tandis qu'il en a exclu dont le chant est plein d'harmonie. Les genres qui composaient cette famille, qu'aucun ornithologiste n'a adoptée, sont distribués dans différentes sections fondées sur des caractères plus conformes à l'esprit de la méthode natu- relle. (G.) CHAIVTRAIVSIE. Chantramia ( nom propre), bot. cR.—(Phycées). Deux genres différents ont été proposés sous ce nom: l'un par De Candolle ( Flor. fr., II, p. 49 ) , qui réunissait des Lemanea et des Confer- ves ; l'autre par Fries ( li'i/s/. orb. veget. , p. 338 ) , qui est le même que le Trenie- pohlia d'Agardh. Or, ce dernier nom ayant la priorité , il doit être préféré. Foyez tren- TEPOHLIA. (^- ^Q CHAIVTRE. OIS. — Un des noms vulg. du Moiacilla trochiliis , esp. du g. Roitelet. Il doit cette dénomination à son ramage, beaucoup plus agréable que celui du Roite- let commun. (G.) CHAIVVRE. Cannabis {xiwoiSiç, chanvre). BOT. PII. — Genre formé par Tournefort {Itist., 1308 ) , adopté ensuite par tous les botanistes postérieurs , et qui le plaçaient parmi les Urlicacées , avec lesquelles , en effet , il présente beaucoup d'affinités , mais dont il s'éloigne principalement par son ovule pendant, campylotrope, son embryon hélérotrope etexalbumineux. Aussi ces dif- férences essentielles , signalées par les au- teurs modernes, ont-elles engagé Endiicher à faire de ce genre le type d'une petite fa- 30 466 CHA mille (lesCannabacées, Rob. ; Cannabinées, Endiich.), dans laquelle, outre le type, il comprend le genre Humulus. Celui dont il s'agit ne renferme qu'une espèce , le C sa- liva. C'est une plante annuelle, indigène de l'Asie médiane, et cultivée de temps immémorial en France et dans toute l'Eu- rope, où elle croît assez spontanément, et où elle est , dans ses divers produits , l'objet d'un commerce important. Le Chanvre est dioique, etTon remarque une grande difTérence dans le port , et sur- tout dans la stature de l'individu femelle. Celui-ci est toujours plus grand, vit plus longtemps que le mâle, en raison de la mission qu'il a reçue , la maturation des graines destinées à propager l'espèce. Cette différence dans la nature et la grosseur des tiges est telle, que les habitants des cam- pagnes donnent le nom de Chanvre mule à l'individu femelle, en raison du préjugé qui attribue au sexe masculin la supério- rité et la force. La famille des Cannabinées (Cannabacées) n'ayant été considérée, dans ce Dictionnaire, quecommeune section des Urlicacées, nous donnerons ici les caractères différentiels du genre Cannabis. Fleurs dio'iques. Fleurs mâles en grappe; périgone pentaphylle, dont les folioles sub- égales, à estivation imbriquée , étalées lors de l'anlhèse. Étamines 5 , opposées aux fo- lioles du périgone; Glaments filiformes, courts ; anthères terminales, grandes, oblon- gues, pendantes, à deux loges quadrisillon- nées-opposées, s'ouvrant longitudinalement. Ovaire rudimentaire nul. Fleurs femelles réunies en épi, unibractéées ; périgone mo- nophylle,*urcéolé, très finement membra- nacé, recouvrant l'ovaire. Ovaire subglobu- leux, uniloculaire ; ovule unique, pendant, campylotrope. Style court, terminal ; stig- mates 2, allongés-filiformes, pubescents. Le fruit est une cariopse uniloculaire-bivalve , indéhiscente, contenant une graine oncinée, à test verdàtre, très finement membranacée et colorée à l'ombilic. Embryon exalbumi- neux, hétérotrope, onciné ; cotylédons in- combants , convexes dorsalement ; radicule longue, supère, opposée à l'ombilic. Feuilles inférieures opposées ; le» supérieures alter- nes , incisées, hispides. Les limites de notre Dictionnaire ne nous CHA permettant pas de donner à la partie écono- mique de cet article l'étendue qu'elle pour- rait comporter, nous ne parlerons que suc- cinctement de la culture, de la prépara- tion et des usages du Chanvre. Nous com- mencerons par réfuter l'opinion professée par certains agronomes, contradictoirement à toutes les preuves, que le Chanvre n'est pas une plante de grande culture ; nous di- rons au contraire que ce végétal convient fort bien aux grandes exploitations rurales, et qu'il serait irrationnel de se laisser dé- courager par les calculs défavorables que présentent les agronomes littérateurs; mais le succès dépend du choix du sol et du climat où cette culture réussit le mieux. Le Chanvre ne supporte ni excès de séche- resse, ni excès d'humidité : dans le pre- mier cas il reste bas , sa filasse est courte et dure ; dans le second , il s'étiole, et ne donne que de mauvais produits. Sans pou- voir déterminerd'une manière précise la na- ture des terres propres à la culture du Chan- vre, il est reconnu en principe général que celles qui , sans acception de composition , sont le plus riches en humus, lui convien- nent le mieux. Un labour profond à l'automne et deux plus superficiels au printemps, sont les pré- parations indispensables du sol, qui doit être fumé chaque année, à l'automne surtout, avec des engrais chauds et bien consommés. L'époque du semis varie suivant les loca- lités, c'est-à-dire de mars ou juin ; mais cette opération doit toujours avoir lieu après que les gelées ne sont plus à craindre. On sème à la volée, dans les proportions de 2 à 4 hec- tolitres par hectare , suivant le degré de fi- nesse qu'on veut obtenir dans la filasse ; on recouvre légèrement la graine par un her- sage avec un fagot d'épines , et l'on éloigne autant qu'on le peut de la chenevière,les Oi- seaux et les Mulots qui sont très friands de chènevis. Pendant tout le cours de sa végé- tation, un seul sarclage lui suffit ; au bout de trois ou quatre mois, c'est-à-dire de juillet en août, on arrache brin à brin le Chanvre mâle qui jaunit le premier, puis on le met sécher au soleil , en petites bottes verticales. Un ou deux mois après, on arrache le Chan- vre femelle et on en récolte la graine, en la battant, ou en faisant passer la tête du Chan- vre à l'égrugeoir. Quand elle est ressuyée. CHA on la met dans des tonneaux ou des sacs. Lorsque le Chanvre est sec on le porte au rotitoir, afin d'obtenir, par cette opération, qui est une véritable fermentation , la sépa- ration des fibres ligneuses, unies entre elles par une matière gommo- résineuse. Nous n'entrerons dans aucun détail sur les divers systèmes de rouissage, qui tendent au mêm.e résultat; nous dirons seulement que le rouis- sage dans les eaux stagnantes présente de graves dangers à cause des exhalaisons mé- phitiques qui s'en dégagent, et nuisent à la santé des hommes et des animaux. Les eaux courantes sont préférables ; mais l'autorité a défendu, dans l'intérêt de la conservation du poisson, le rouissage dans les rivières. En effet, le principe narcotique contenu dans toutes les parties du Chanvre, tue le poisson aussi sûrement que la Coque du Le- vant; mais, sous le rapport de la salubrité, le rouissage dans les eaux courantes est incontestablement supérieur à la première méthode. Il est un troisième mode de rouis- sage plus long, il est vrai , que les deux pré- cédents , mais qui ne présente aucun incon- vénient, c'est le rouissage sur le pré. Il réunit toutes les conditions de salubrité désirable; son emploi devrait être mis en pratique dans tous les pays où l'on cultive le Chanvre. Les mécaniques préconisées par les philanthro- pes pour remplacer le rouissage, n'ont jus- qu'à ce jour été que des déceptions. Il est beau d'être philanthrope ; mais il est encore plus beau et surtout plus difficile de l'être avec intelligence; et l'on aurait dû, avant de chercher de savantes machines , savoir si elles pouvaient remplir l'objet qu'on se proposait. Suivant la saison , la durée du rouissage dans les eaux stagnantes ou courantes est de 5 à 15 jours, celle sur pré est de près d'un mois. Dès que cette opération est ter- minée, on ramasse le Chanvre , on le fait rapidement sécher , et l'on sépare la filasse de la chénevolte au moyen de trois manipula- tions qui tendent au même but: \eieillage, qui, ayanllieuàla main,occasionne une plus grande perte de temps, il est vrai , mais donne une filasse plus longue et plus belle , , et occupe, pendant les loisirs forcés de l'hi- ver, les ouvriers des fermes ; le broijage et le ribage , qui se font au moyen de machines, «t n'ont d'autre avantage que plus de rapi- CHA mi *!ité. Le «eranç^ge destiné à affiner la filasse, termine la série des opérations qui doivent en précéder la mise en vente. On teille sur tout en Champagne et en Bourgogne, et l'on broie en Picardie, en Alsace et en Anjou. Les ouvriers occupés à la préparation du Chanvre sont gravement incommodés parla poussière qui s'en dégage; et ce métier long- temps prolongé abrège leur vie. Ils pour- raient en atténuer les effets délétères en tra- vaillant soit en plein champ, soit dans des ateliers où l'on aurait établi un système raisonné de ventilation. Un fait acquis à la science, c'est qu'il n'existe qu'une seule espèce de Chanvre [C. saliva); si celui de notre pays ne s'é- lève pas à plus d'un mètre et demi, tandis que celui de Piémont , par exemple , atteint de3 à 4 mètres, c'est qu'il se trouve dans des conditions moins favorables de végéta- tion , et qu'on ne peut obtenir de résultats plus avantageux qu'en choisissant pour sa culture le sol et le climat qui lui convien- nent le mieux; toutes les variétés de Stras- bourg, de Bourgogne (entre autres celle cultivée a Châlons-sur-Saône , et qui a jus- qu'à 3 mètres 1/2), d'Italie, etc., ne sont que le résultat d'inlluences locales. Sous le climat de Paris, ces variétés gigantesques dé- génèrent si rapidement, qu'en deux ou trois ans au plus elles sont revenues au type pri- mitif; cependant on a toujours un avantage à tirer des graines de Chanvre du Nord. La quantité de filasse produite par un hectare planté en Chanvre , peut être ap- proximativement évaluée à C50 ou 700 ki- logrammes, et celle de Chènevis à environ trois fois la semence, à cause du mode de cul- ture qui a plutôt en vue la production de la filasse que celle de la graine. Dans la Cham- pagne, la Picardie, la Bourgogne, l'Anjou , la Touraine, l'Alsace, la Bretagne, la culture du Chanvre est fort étendue ; mais pas au- tant encore qu'il le faudrait, et nous som- mes, à cet égard, tributaires de la Russie, de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Amérique pour des sommes considérables; néanmoins, cette branche importante de production mériterait un encouragement spécial de la partdu gouvernement, et notre marine ainsi que notre industrie devraient se voir af- franchies d'un tribut, qui, en sage écono- mie politique , ne peut se justifier que par 468 CHA l'impuissance du climat à produire la den- | réequi en est l'objet. De tous nos Chanvres, 1 ceux de Champagne sont les plus recher- | chés, à cause de leur excellente qualité ; ce- pendant, depuis quelques années, ils com- mencent à dégénérer. L'Espagne , le Portugal, l'Angleterre, sont dans une pénurie complète sous le rapport de la production du Chanvre ; ils sont obli- gés d'en tirer du dehors pour leur approvi- sionnement. L'Angleterre seule en importe pour près de 13 millions par an. Après la production de la filasse , la tige du Chanvre est à peu près sans usage ; c'est un chauffage très insignifiant à cause deson peude durée; et le seul parti qu'on en puisse tirer estd'en faire des allumettes. On peut en- core employer le charbon léger qui en pro- vient, à faire de la poudre à tirer; mais la pré- paration en estdiflîcile,par suite de la rapidité de son incinération. Ses graines, converties en excellente huile à brûler, bonne pour la peinture grossière et la fabrication du sa- von noir, sont l'objet d'un commerce assez étendu. Les fermières mêlent en hiver ces graines à la nourriture de leurs Poules pour les échauffer et les faire pondre , et tous les Oiseaux de la famille des Fringilles en sont très friands. Le marc qui reste après l'ex- traction de l'huile sert à engraisser les Porcs, et se mêle à la chair hachée qu'on donne aux Becs-Fins élevés en cage. Dans le Nord , le Chénevis mondé est mêlé à certains ali- Dans les Indes, en Chine, à iMadagascar, et dans tout l'Orient, on fume les feuilles de Chanvre, en les mêlant à celles du tabac, pour se procurer une ivresse semblable à celle de l'opium, et dont les effets sont plus dange- reux sans doute encore , puisqu'ils plongent dans un état complet d'insensibilité. C'est au moyen de cette plante, appelée Hachih en Syrie , que le Vieux de la Montagne , si cé- lèbre dans l'histoire de nos croisades, s'était rendu maître de l'imagination des fanati- ques appelés par les croisés atsassins (de Ha- cliichin, qui veut dire ceux qui mangent du hachih). Dans une grande partie de l'Asie, on ne fait aucun usage de la filasse. Le Chanvre , jadis employé en médecine comme résolutif, a été complètement banni de la thérapeutique. Aucun insecte, dit-on, n'attaque le Chan- CHA vre , si ce n'est la larve du Sphinx Tète-xle- Mort , sans doute à cause de sa mauvaise odeur, ce qui expliquerait la répugnance des bestiaux à s'approcher des Chènevières. Employé dès la plus haute antiquité à la confection de toutes sortes de cordes, le Chanvre n'a pu être obtenu que dans les temps modernes en assez belle qualité pour fairede latoile. Du temps d'Olivierde Serres, la filasse qu'on en tirait était encore très grossière , et l'histoire cite comme une rareté les deux chemises de toile de Chanvre que possédait Catherine de Médicis. On a encore donné ce nom a certai- nes plantes appartenant pour la plupart à des familles différentes. Ainsi l'on a appelé : Chanvke aquatique, le /iideus iripariHa. Ch. de Canada, VApocynum cannnbi- num. Cn. DE CrÈte , le Daiisca caunabina. Ch. de la Nouvelle-Zélande , le Phor- mium lenax. Ch. des AjiÉricains, V Agave americana. Ch. du Japon , le Spiiea japonica. Ch. piquant, Y Unica camuibina. (CL.) CHAODmÉES.CAaorf/Hœ.BOT.CR.— ;phy- cées). Famille établie par M. Bory de Saint- Yincent pour un grand nombre de végétaux d'ordre inférieur dont la nature etledévelop- pementétaient peu connus, mais que ce phy- siologiste avait rapprochés à cause de l'enve- loppe muqueuse propre à tous les in- dividus de cette famille ambiguë. « On dirait une création provisoire qui se forme comme pour attendre une organisation , et qui en reçoit de différentes selon la nature des cor- pusculesqui la pénètrent ou qui s'y dévelop- pent. On dirait encore l'origine de deux exi- stences bien distinctes , l'une certainement animale , l'autre purement végétale. C'est de cette sorte de création rudimenlaire que nous formerons le genre Chaos, genre dont nous n'oserions assigner la place dans la na- ture, mais que nous signalerons à l'atten- tion des naturalistes. Il deviendra le type de la famille naturelledontnous proposerons rétablissement sous le nom de Chaodinées. » (Bory, Dici. Class. ). Ces opinions, qui ont été l'objet de vives discussions de la part de critiques qui ne se sont pas rendus ou n'ont pas voulu se rendre compte de la vraie ma- nière de voir du savant naturaliste qui les émettait, nous paraissent accorder une trop CHA grande importance caractéristique à la cou- che muqueuse qui entoure les productions diverses cl 1res hétérogènes rapportées à celle famille. Nous voyons dans ces plantes, non un mucus constitutif, modifié par des l'orpusculcs de diverses formes , mais bien des plantes que les dispositions de leurs or- ganes rapportent à des familles ou à des tri- bus difTérentes et qui peuvent être entourées d'une enveloppe muqueuse plus ou moins déterminée. Ainsi , pour nous , les Chaodinées propre- ment dites , consistant en une couche mu- queuse qui ne limite ou ne contient aucune membrane , et que remplissent , sans ordre , en nombre plus ou moins considérable, des corpuscules de formes diverses, renferment des genres appartenant aux Protococcoidées et surtout aux Desmidiées. Les Chaodinées Trémellaires , dont le mu- cus est déterminé, globuleux ou en expan- sions plus ou moins divisées , rentrent dans les tribus des Nostocinées et des Rivula- riées. — Enfin les Chaodinées dipliyses , qui présentent des filaments confervoïdes, ap- partiennent à la tribu des Batrachospermées. (Bréb.) *CnAONIA (nom d'une contrée de l'an- cienne Épire). INS. — Genre de Lépidoptères nocturnes, famille des Nolodonlidcs , fondé par M. Stephens [Illust. ofbiit. eut., vol. II, pag. 27 ), et auquel il donne pour type la Nocitia rohoris de Fabricius. Cette espèce appartient au g. lYotodonta des auteurs alle- mands. (D.) CHAOS (xâo;, chaos), iîot. cr. — (Phycées). Ce genre a été proposé par 3L Bory de Saint- Vincent pour des végétaux amorphes des plus simples et principalement remarqua- bles par un enduit muqueux qui recouvre des corpuscules de formes diverses. Nous avons déjà dit, à l'article chaodinées, notre manière d'envisager ces productions, que nous rapportons, pour la plupart, aux Pleurococcoidées ou aux Protococcoidées. l.e C. primordialis Bor. est un Protococcus ou un Pleurococcus , et les autres espèces pa- raissent devoir être rapportées aux genres Piiytoconis et Hœmalococcus. (BrÉb.) CHAPEAU ou CHAPITEAU.Pi/e;(5.B0T. CR. — Nom du renflement delà partie supé- rieure du champignon qui porte l'hyme- nium. Foyez agaric. CHA /i69 CHAPEAU CAMMELLi:. bot. cr.— Nom vulgaire donné par Paulet à VAgaricuz castaneus. CHAPEAU D'ÉVÊQUE. bot. ph. —Nom vulgaire de l'Épiinède des Alpes. CHAPELET. REi'T.— Nom vulgaire d'une espèce du g. Couleuvre, que Cuvier regarde comme identique au Colubcr ùbilans de Seba. CHAPEMERIA (Chapelier, voyageur français), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Gardéniées-Eugar- déniées, formé par Ach. Richard {Mém. soc. hisi. mit. Pur., V, 252) pour un arbrisseau découvert dans l'ile de Madagascar.Les feuil- les en sont opposées, coriaces, elliptiques-ai- guës, très glabres, munies de stipules inter- pctiolaires, entières, caduques ; les fleurs, courlement pédicellées , sont rassemblées dans les aisselles foliaires. (C. L.) "CHAPEI-LIERA , Nées ( nom propre ). BOT. PII. — Synonyme et section du genre Elynanihus, Pal. (G. L.) CHAPERON. Clypeus. ins. — Cette ex- pression a plusieurs acceptions : Latreille appelle ainsi la partie du front des Coléop- tères la plus voisine de la lèvre supérieure; suivant Fabricius, c'est le labre des Orthop- tères, des Névroptcres et des Hyménoptères ; d'après M. Strauss, c'est une des six pièces du crâne, placée au-devant de l'épicràne et re- couvrant la bouche en entier. CHAPERON DE MOINE, bot. ph. — Un des noms vulgaires de l'Aconit napel. CHAPITEAU. BOT. CR.— f^oy. chapeau. 'CHAPMANNIA (Chapmann, naturaliste voyageur allemand), bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacces , tribu des Hé- dysarées, établi par Torrey et A. Gray sur une plante herbacée, subdressée, velue, vis- queuse, découverte dans l'Amérique bo- réale. Les feuilles en sont irrégulièrement imparipennées , accompagnées de stipules libres, membranacées , décidues; les fleurs, polygames et sessiles dans l'axe d'une brac- tée ovale, sont bibractéolées et disposées en grappes terminales, lâches, subcomposées, à pédoncules 1-3-flores. (C. L.) CHAPON. OIS. — f^oyez coq. CHAPTALIA (dédié au célèbre Chaptal). BOT. ph. — Ce genre, qui fait partie des Com- posées, tribu des Mulisiacées, a pour carac- tères : Capitule multiflore, hélérogame. hlO CHA paraissant muni de rayons ; involucre cam- panule, formé d'écaillés imbriquées, linéai- res-lancéolées, aiguës. Fleurs du disque mâ- les, stériles, renfermant un style court, sim- ple ; celles du disque placées sur deux rangs et fertiles ; corolles du disque tubuleuses, bilabiées; la lèvre extérieure 3-dentée , l'in- térieure 2-dentée; les fleurs femelles du rang intérieur à peine ligulées ou munies de très petites lèvres ; celles du rang extérieur, au contraire, manifestement ligulées et à lan- guettes blanches, plus longues que le style. Style des fleurs femelles bilobé au sommet. Fruit cylincJracé, atténué aux deux bouts , glabre, pourvu au sommet d'un disque as- sez dilaté à l'Intérieur duquel naît une ai- grette composée de plusieurs rangées de pail- lettes très ténues et scabres. — Les Cliapialia sont des herbes vivaces, indigènes de l'Amé- rique. (J. D.) *CHAPTÏA. OIS.— Genre formé parHodg- son, en 1837, présumé par Gray ( Z.ùi of gênera ) devoir faire partie de la famille des Drongos , et ayant pour type le Chapiia mus- cipeioides Hodg., que Gray soupçonne être le même que le Dicrurm cciieus de Vieillot. (Lafr.) CHAR. MOLL. — Bruguière avait adopté sans examen un genre établi, par Gioeni, sur l'estomac d'une Bulle, erreur signalée par Draparnaud , ce qui a fait rayer ce g. des catalogues. CHAH DE NEPTL'IVE. polyp.— Nom vul- gaire donné par les marchands au Madré- pore palmette, variété du M. muriqué. CHARA. BOT. CR. — Nom latin de la Charagne. Foyez ce mot. (Ad. B.) CHA RACÉES. Characeœ. bot. cr.— Cette famille, établie par L.-C. Richard, ne com- prend que le seul genre Chara de Linné , que quelques auteurs , et particulièrement Agardb , ont divisé en deux : Cliara et JYi- lella. Ce genre a occupé les places les plus diverses dans la classification ; rangé par Linné, parmi les Phanérogames, dans laMo- noécie-Monandrie, de Jussieu le classa parmi les Nayades, place que lui conserva De Can- dolle, tout en restreignant la famille à un nombre de genres beaucoup plus limité. R. Brown l'a aussi rais au nombre des Phané- rogames monocotylédones à la suite des Hy- drocharidées ; quelques auteurs l'ont même classé parmi les Dicotylédones à la suite des CHA Élodées ou Haloragées, avec les Myriophyi- lum et Ceratopliyltum, dont il a un peu le port et partage l'habitat. Se formant, à son égard, une opinion tout opposée, plusieurs auteurs modernes l'ont rapproché des famil- les les plus simples du règne végétal, et l'ont placé auprès des Conferves dans la grande classe des Algues. Celte opinion, émise par Wallroth et Marlius, adoptée par Agardh, a été partagée dans ces derniers temps par EndJicher, qui, dans son Gênera Planiarum, ouvrage recommandable sous tant de rapports, a placé les Characées entre les Conferves et les Ulvacées, et a tracé une description très inexacte de ses carac- tères , et qui n'est nullement en rapport avec les observations publiées sur ce genre depuis vingt ans. Ces observations, sur lesquelles nous re- viendrons à l'article charagne, nous parais- sent classer ce genre parmi les Cryptogames les plus élevées , près des Fougères et des Marsiléacées, ou toutau moins entre celles-ci et les Mousses et les Hépatiques , dont elles se rapprochent par la structure de leurs or- ganes mâles. La principale différence entre ces familles et celle des Characées consiste dans la simplicité d'organisation de leurs tiges, des ramules et des parties qu'on pour- rait appeler des feuilles ou des bractéoles; mais on sait combien, dans les plantes pha- nérogames elles-mêmes, ces parties offrent une structure moins complexe dans les plan- tes aquatiques complètement submergées, comparées aux plantes des mêmes familles qui vivent hors de l'eau. Ainsi la structure, qu'on peut appeler confervoide , de la tige et des rameaux du Chara, ne doit pas déter- miner leur classification ; mais c'est plutôt la nature de leurs organes reproducteurs qui doit nous diriger dans ce cas ; or celle-ci les range évidemment parmi les Cryptogames les plus élevées. (Ad. B.) CHARACHERA , Forsk. bot. pïï. —Sy- nonyme de Laniana, L. CHARACIIVS. Cliaracini. voiss.— Groupe établi par Artédi dans le grand genre Sau- mon pour les Saumons n'ayant pas plus de 4 ou 6 rayons aux ouïes. Ils ont les nom- breux cœcums des Saumons, et la vessie di- visée par un étranglement comme les Cy- prins, mais pas de dents sur la langue comme les Truites. La forme de leur corps et leurs CHA dents varient assez pour avoir déterminé Cu- vier à les diviserdans les sous-genres suivants: Cuiimates, Anoslomes, Serpes, Piabuques, Serrasalmes , Tétragonoplères , Chalceus , Raiis, Hydrocins, Cilharines, Sauras, Sco- pèles et Aulopes. Voy. saumons. "CHARACTUS, Dej. ins. — Syn. du g. Calopteroit de M. de Castelnau. (D.) •CDARADRIÉES. Clinradrieœ. ois. — M. Lesson a formé sous ce nom une famille de l'ordre des Échassiers, dont le genre ï'iu- yier {Charadritis} esl le type, et il y comprend les g. Glaréole, Vanneau, Pluvier, OEdicnème et Huitrier. M. Swainson adopte ce groupe sous le nom de Charadriadées ; mais il en sépare les Huîtriers, qu'il met parmi les Ar- déadées , et y introduit les Court-Vite. Les ornilhologislcs syslémaliques ont modifié ce nom à l'infini; il est devenu des Chara- dridées pour M. Ch. Bonaparte (qui a donné le nom de Cliaradrinées à unù division de ce groupe) ;M. Gray en a fait ses Chamdrianées, M. Kaup ses Charadrii, etc. Nous ne citerons pas les modifications apportées par ces di- vers auteurs au groupe des Pluviers; nous dirons seulement que cette famille est encore bien arbitrairement définie, et nous croyons plus naturel le petit groupe des Pluviers tel qu'il a été établi par Cuvier , qui n'y com- prend que les deux sous-genres OEdicnème et Pluvier. F'oyez ce dernier mot. (G.) COARADRIUS. ois.— Nom latin du g. Pluvier. * CHARMAS (nom propre), ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes fondé par M. Ste- phens {rllusiratioiis of Brilish eniomology , vol. II, pag. 108), qui le range dans sa fa- mille des Noctuides. Ce g. se compose de 6 espèces, dont 3 sont propres à l'Angle- terre , et ne nous sont pas connues ; les 2 autres sont la Noct. cespiiis Fab. {Lupe- riiia id. Boisd. ), et la A''oct. graminis Linn. [Heliophobus id. Boisd.). Ces deux espèces se trouvent en France , mais rarement. M. Guénéc, en adoptant le g. de M. Stephens [Ann. de la Soc. ent. de France, t. X,p. 241), le réduit à la seule Nocl. graminis. (D.) CIIAUAGNE. Chara. bot. cr. — Les plantes qui constituent ce genre, connues sous les noms vulgaires de Charogne ou Lustre d'eau , sont extrêmement communes dans les eaux douces de toute l'Europe, et même, à ce qu'il paraît, répandues sur CHA 471 presque toute la surface du globe. Vaillant, en 1719 , les réunit sous le nom générique de Cliara , et en donna un caractère qui , ainsi qu'on le verra, était, à plusieurs égards, plus exact que celui admis par beaucoup d'auteurs modernes. Adopté par tous les botanistes subséquents, ce genre fut placé dans les classes les plus diverses des différents systèmes, tantôt au- près des plantes les plus parfaites par leur organisation, tantôt auprès des végétaux les plus simples, et occupant, dans le régne vé- gétal, les derniers degrés de l'échelle. Il en fut, de même de la famille des Characées, que L.-C. Richard a établie pour ce genre que l'isolement dans lequel le placent ses carac- tères insolites ne permet pas de rattacher immédiatement à aucune autre famille natu- relle. Elle fut rangée soit parmi les Phané- rogames , soit parmi les Agames près des Conferves, soit parmi les Cryptogames au- près des Marsiléacées. Cette variation dans la classification de ce genre tient à l'inexactitude du caractère qui en a été tracé par plusieurs de ces auteurs. L'existence très apparente de deux systè- mes d'organes concourant à la reproduction, tous deux extérieurs et bien distincts l'un de l'autre, l'un renfermant le germe de la re- production, l'autre l'accompagnant, mais ne devenant jamais un vrai corps reproducteur, engagea Linné , de Jussieu, R. Brown , De Candolle, à placer les Cliara parmi les Pha- nérogames , et généralement auprès des Nayades, si singulières elles-mêmes par plu- sieurs points de leur organisation. La nature de ces organes, ainsi qu'on va le voir, ne permet cependant aucune comparaison en- tre ces plantes et les Cliara. Les observations incomplètes de Schmidel et d'Hedwig, acceptées sans contrôle par plusieurs auteurs contemporains, leur ayant fait considérer les fruits du Chara comme un conceptacle rempli d'un grand nombre de graines ou de spores très fines , les con- duisirent à placer ce genre auprès des Con- ferves ou des Céramiaires, opinion encore admise aujourd'hui par Endiichcr, dans son Gênera Planiarum. Cependant, dès 18.23, je faisais remarquer [Dici. class. Hisi. nnt., III, p. 470) que les observations de Vaucher sur la germination des Chara prouvaient, comme Vaillant l'avait établi dans son caractère /i72 CHA du genre Chara, que les fruits de ces plantes étaient monospermes. Ce caractère et la place qui en résulte pour les Characces ont été admis par Lindley dans son Naiural System ofBotany. Les observations plus récentes faites sur la structure de ces organes, sur leur germina- tion , sur la texture remarquable de l'autre système d'organes qui l'accompagne, me pa- raissent ne laisser aucun doute sur l'organi- sation, beaucoup plus parfaite qu'on ne le pense assez généralement, des plantes de cette famille. On peut caractériser ainsi les Chara et la famille des Characées : Végétaux aquatiques submergés, à liges articulées, cloisonnées, simples ou composées de plusieurs cellules tuberculeuses parallèles. P.ameaux verticil- lés. Organes reproducteurs de deux sortes, portés sur le côté supérieur ou à l'extrémité de ces rameaux, et souvent accompagnés de ramuscules ou bractéoles. Organes vmles : Vésicules sphériques, transparentes, recou- vrant une seconde enveloppe colorée, formée de plusieurs pièces portant dans leur centre des vésicules oblongues, d'où naissent, vers le centre, des tubes nombreux, vermiculés, cloi- sonnés, renfermant des filaments très déliés, repliés, doués de motililé, sortant de ces tu- bes lors de leur immersion dans l'eau. Or- ganes femelles ; Oblongs ou ovoïdes , formés de deux enveloppes : l'externe molle, formée de cinq tubes membraneux contournés en spirale, et formant au sommet une couronne à cinq dénis ; l'interne crustacée, également formée de cinq lames spirales colorées ; em- bryon unique, contenu sous ces enveloppes et en remplissant entièrement la cavité, formé d'une seule cellule remplie de fécule. Ce sont ces graines de fécule, s'échappant de la vésicule qui constitue l'embryon , que plusieurs observateurs ont prises pour autant de spores libres ; mais un examen plus at- tentif sufRi pour démontrer qu'ils ont tous les caractères de la fécule, et leur irrégula- rité ne permettrait même pas de supposer quece fussent des spores de nature amylacée. Vaillant et Linné , d'après lui , avaient donc raison de donner pour caractère aux Chara une capsule monosperme. Le mode de germination, observé par Vaucher [Mém. Soc. hist. nai. de Genève , tom. I ), prouve d'une manière positive cette unité d'em- CHA bryon;carilafailvoirque,laisséesdansreau après leur parfaite maturité à l'automne, les petites graines ou capsules des Chara germaient au printemps, en produisant cha- cune une seule tigeile, qui sort du milieu des cinq dents, et forme une espèce de couronne au sommet de chacune de ces prétendues capsules. Ce fait, observé par Vaucher, suf- firait pourdistinguer complètement ce genre des Conferves et autres Agames. Mais si, en examinant ces mêmes graines en germina- tion, on brise leur enveloppe, on voit que la base de cette tigeile n'est autre chose que la vésicule encore en partie remplie de fécule, qui , occupant tout l'intérieur de la graine avant la germination , s'est allongée à son sommet pour former le premier article de la tige de Chara. Le fruit des Chara ne contient donc qu'un seul embryon ; mais, si ce n'est pas une cap- sule polysperme, peut-on même dire que ce soit un fruit monosperme, une sorte d'akène comme celui de beaucoup dePhanérogames? je ne le pense pas. Il n'y a rien dans tout cet organe reproducteur qu'on puisse com- parer à un vrai pistil : pas de stigmate , pas de véritable ovule fixé dans la cavité de l'o- vaire ; et, si l'on voulait assimiler cet organe à quelque chose de mieux connu dans les végétaux phanérogames, il faudrait le com- parer aux graines nues des Conifères pour la disposition générale des téguments de l'ovule, qu'on retrouverait, ainsi que le mi- cropyle, dans les deux téguments des graines de Chara , et dans l'ouverture qu'entoure la couronne terminale, et , à ce que je pense, à certaines parasites pour la formation de l'em- bryon aux dépens des cellules mêmes qui constituent le nucelle. Mais si l'on cherche des analogies parmi les plantçs plus voisines par le reste de leur organisation, on verra que, par leur double tégument , leur em- bryon formé d'une vésicule remplie de fé- cule et de mucilage, leur mode de germi- nation, les graines des Marsiléacées ont une extrême ressemblance, dans tous leurs ca- ractères essentiels, avec celles des Charu .- seulement, elles se développent dans l'inté- rieur de conceptacles , mêlées avec les or- ganes fécondateurs, tandis que, dans les Chara , ces deux sortes d'organes sont in- sérés extérieurement sur les rameaux. Les organes mâles ou fécondateurs df's CHA Charu ne sont pas moins remarquables que leurs graines, et leur structure est même bien plus compliquée , quoique très bien connue , grâce aux nombreuses recherches dont ils ont été l'objet depuis une vingtaine d'années. Ce sont des globules parfaitement spbériques, rouges ou orangés, placés en gé- néral immédiatement au-dessous des grai- nes. Beaucoup plus gros que ces graines dans leur jeunesse , ils cessent bientôt de s'accroître, tandis que les graines augmen- tent, et deviennent bientôt égales ou plus grosses qu'eux. A une certaine époque, ils se déchirent, s'ouvrent même assez régu- lièrement, et finissent par disparaître avant la maturité complète des graines qu'ils ac- compagnent. Ils sont composés d'un tégu- ment extérieur lisse, incolore, transparent, assez épais; au-dessous se trouve un se- cond tégument plus solide, coloré en rouge , formé de six à huit plaques triangulaires à bords crénelés, appliqués les uns contre les autres , composés de cellules oblongues cu- néiformes, parlant, en rayonnant, du centre de chaque plaque , et remplis de granules rouges. Du milieu de la face interne de cha- cune de ces plaques ou valves, qui se sépa- , rent lorsque le globule se détache et se dé- chire, part une vésicule oblongue, transpa- rente, dirigée vers le centre du globule, où ces cellules sont réunies entre elles par l'in- termédiaire d'une petite masse cellulaire. Ces vésicules contiennent aussi un assez grand nombre de granules rouges ; de l'ex- trémité centrale de chacune d'elles ou de la masse celluieuse qui les réunit, naissent une infinité de filaments ou tubes sinueux ver- miculés, simples, cloisonnés, qui remplissent toute la cavité du globule. Chacun des arti- cles de ces filaments contient, lorsqu'ils sont parvenus à leur état adulte , un petit corps filiforme replié en spirale dans celte petite cavité; lorsque les filaments sont plongés dans Peau, ces sortes de petits filets se met- tent bientôt en mouvement, s'agitent, et semblent chercher à s'échapper de leur étroite prison. Ils y parviennent bientôt, au moins dans la plupart des cas , sans qu'on distingue l'ouverture par laquelle ils sont sortis, et continuent à se mouvoir dans l'eau avec plus ou moins de rapidité , suivant la température de la saison. Ces faiis , d'abord aperçus par Bischoff , T. 111. CHA ^73 mieux observés par Meyer, ont été l'objet de recherches très étendues de la part de M. Thuret , qui a fait connaître le mode de formation et la forme remarquable de ces petits animalcules végétaux (voyez yîun.des sciences naturelles, 1840. t. XIV, p. G5, pi. 5, 6, 7 et 8). En effet, un examen très attentif, avec un excellent microscope et un éclairage convenable (car la ténuité de ces animalcules filiformes exige la réunion de tous les moyens propres à rendre la vision plus nette), mon- tre que ces animalcules ne sont pas d'une struclureaussi simple qu'on l'avaitcru. Leur corps est filiforme , grêle , diversement con- tourné en spirale , formant en général de trois à cinq tours de spire ; près d'une de leurs extrémités naissent deux filets d'une ténuité extrême , fixés au même point de l'animalcule , en égalant ou en dépassant le corps en longueur , et s'agitant dans l'eau avec une telle rapidité qu'on ne peut les observer parfaitement que lorsque leurs mouvements se ralentissent, soit par l'éva- poralion du liquide, soit par quelque au- tre circonstance, ou lorsqu'ils cessent com- plètement par l'addition , dans ce liquide , d'un peu d'iode. L'extrémité près de la- quelle ils sont fixés est toujours celle qui se dirige en avant dans le mouvement des animalcules, et ils s'agitent alors comme les tentacules d'animaux plus parfaits. L'ob- servation de ces tentacules , due à M. Thu- ret, en montrant dans ces corps une orga- nisation beaucoup plus complexe qu'on ne l'avait pensé, jointe à l'irrégularité, à l'é- tendue et à la persistance de leurs mouve- ments, prouve la spontanéité de c«s mouve- ments , et les rend tout-à-fait comparables à ceux des animalcules spermatiques. On sait, du reste , que l'existence de ces ani- malcules filiformes, dans les organes fécon- dateurs, n'est pas bornée aux Cfiara,et que les anthéridies de toutes les Mousses et Hé- patiques en présentent de fort analogues {yinn. se. ual., 2' série, t. X, 1838, p. 319). On ne saurait donc douter que les globules rouges des Chara ne soient des organes ana- logues à ces anthéridies, et destinés ainsi qu'elles à concourir à la reproduction des plantes qui les portent. Les Chara, si remarquables par la struc- ture de leurs organes reproducteurs , n'of- frent pas moins d'intérêt au physiologiste 30* Ulk CHA par leurs organes de la végétation. En elTet, c'est sur cette plante que Corti a observé, en premier lieu, la circulation intra-cellulaire.si- gnalée depuis dans les cellules de beaucoup d'organes différents des végétaux , mais tou- jours étudiée de préférence sur les Chara , où elle se montre avec une constance et sur une échelle qui en rendent l'observation plus facile. Quoique nous ne puissions pas , à l'occa- sion de ces plantes , étudier ce phénomène d'une manière générale, nous allons expo- ser la manière dont il se passe dans les liges de ces végétaux. Les tiges des Chara offrent deux structures différentes. Dans les unes, qui appartien- nent aux espèces composant le genre ou le sous-genre Niiella , la tige et les rameaux sont formés d'un seul tube cylindrique à parois assez épaisses, mais simple et tapissé intérieurement de granules verts ; dans les autres, constituant le vrai genreCAara, la tige est formée d'un tube central entouré d'une sorte d'étui ou d'écorce composé de tubes plus petits réunis entre eux , et qui détermi- nent des stries ou cannelures longitudinales sur la surface externe, tandis que celte sur- face est lisse dans les IViiella ; en outre , la tige doit à cette différence de structure beau- coup plus de fermeté dans les Chara propre- ment dits , plus de flexibilité et de mollesse dans les NiieLla. Du reste , chacun de ces tubes, soit dans les tiges des Chara, soit dans celles des IViiella, a la même organisation. C'est un cylindre dont la paroi est formée d'une membrane simple, incolore, et dont lacavité ne présente ni cloison ni diaphragme, soit longitudinal , soit transversal , quoique quelques auteurs lui en aient attribué ; celte cavité est remplie d'un liquide aqueux inco- lore, dans lequel flottent des granules ou des vésicules incolores ou d'un vert pâle. La sur- face interne de ces tubes est tapissée de gra- nules verts d'une grosseur très uniforme, dis- posés en séries longitudinales, très réguliè- res et plus ou moins serrées entre elles ; les granules qui les composent sont toujours contigus dans une même série. Ces séries , parfaitement parallèles entre elles, sont plus ou moins obliques par rapport à l'axe du tube ; mais c'est le résultat d'une sorte de torsion qui fait varier les degrés de cette obliquité. CHA Le fait le plus essentiel à noter, c'est que ces séries de granules verts couvrent toute la surface interne du tube , à l'exception de deux bandes parallèles à ces mêmes séries et opposées entre elles, qui en sont complè- tement dépourvues. Cette disposition des granules verts, adhé- rents aux parois internes des tubes, s'observe également sur le tube simple des tiges et des rameaux des Niiella , et sur le tube central et les tubes périphériques des tiges et des rameaux composés des Chara ; mais l'inten- sité de la coloration et le rapprochement de ces globules verts , sur les parois des tubes qui sont en rapport avec la lumière, rendent les phénomènesde circulation plus difficiles à observer dans ces tubes que dans le tube central dépouillé de son enveloppe de tubes corticaux des vrais Chara, le\s que les Chara Inspida et tomeniosa ; et c'est sur ces tubes ainsi isolés que les phénomènes ont été sur- tout étudiés. On a pu constater alors parfai- tement qu'il y avait un courant continu des- cendant, par exempl , le long d'une des pa- rois couvertes de séries de granules , et re- montant en sens inverse le long de la paroi opposée , après avoir passé d'une paroi à l'autre le long des bouts de ces tubes qui correspondent aux articulations de la tige. Jamais le mouvement n'a lieu ni dans un sens ni dans l'autre, pour la partie qui cor- respond aux deux bandes dépourvues de granules. Quand un des granules flottants qui font apercevoir le mouvement du fluide y est porté accidentellement, il reste sta- tionnaire, ou, se rapprochant insensible- ment de l'un ou de l'autre des courants , il est bientôt entraîné par lui. Ce fait, qui s'observe assez souvent, prouve positive- ment qu'il n'y a pas, chez les vrais Chara, de cloison longitudinale ou de double paroi interne entre les deux courants, comme Slack l'avait pensé , en appliquant à ces plantes ses observations sur les Niiella , et comme il arrive peut-être aux autres végé- taux. Les courants ayant toujours lieu pa- rallèlement aux séries de globules, sont plus ou moins obliques par rapport à l'axe du tube, suivant que ces séries elles-mêmes sont plus ou moins inclmées par rapport à ctl axe. Tous ces faits, ainsi que plusieurs autres signalés par les divers auteurs qui ont étudié ce phénomène remarquable, et CHA particulièrement par M. Dutrochet, prou- vent évidemment, comme l'avait déjà pensé M. Amici , et comme l'a bien établi M. Du- trochet, que ces courants ont lieu sous l'in- fluence de ces séries de globules fixés aux parois du tube, et sont déterminés par une action de ces globules sur le fluide. M. Amici l'avait attribué à une action élec- trique, comparantces séries de globules à des sortes de petites piles. Il croyait même avoir reconnu, dans chaque globule, deux glo- bules de nature et de couleur difl'érentes ; mais ce fait n'a été revu, depuis lui, par aucun observateur. Des expériences spéciales faites par MM. Bec- querel et Dutrochet , pour déterminer si le mouvement interne du Chara avait lieu sous l'influence d'une action électrique , les ont , au contraire , conduits à cette conclusion « que les forces qui produisent le mouvement rotatoire, dans les Chara, ne peuvent , sui- vant toutes les apparences , être rapportées à l'électricité. » Enfin , M. Donné a ajouté un nouveau fait qui conduirait à une autre explication du phénomène de la circulation intra-cellu- laire : il a vu que les globules en séries de la paroi interne du tube des Cliara , déta- chés de ce tube par une pression graduelle et maintenus dans le liquide qui remplit ce tube , soit dans le tube même , soit hors du tube, présentaient un mouvement rotatoire très vif, sans translation, s'ils se trouvent en dehors des courants, joint à un mouve- ment de translation, s'ils sont placés dans les courants. Le même genre de mouve- ment se présente dans des séries détachées de ces mêmes globules , qui généralement se recourbent en forme de cercle, et tour- nent autour du centre de ce cercle comme une roue. Ainsi la surface de chacun de ces globules doit avoir une action sur ce li- quide environnant qui , lorsque les globules sont fixés , fait mouvoir ce liquide , qui , au contraire , lorsque les globules sont libres , détermine leur mouvement ; phénomène qu'on a déjà observé sur les membranes animales pourvues de cils vibratiles, lesquels déterminent aussi des courants dans le li- quide qui les baigne, et dont les fragments isolés s'y meuvent par suite du mouve- ment de ces mêmes cils. Mais, dans les globules mobiles des Chara . les observa- CHA 475 lions les plus attentives n'ont jamais pu faire découvrit de traces de ces cils ; et, si l'on compare ces globules aux spores égale- ment douées des mouvements spontanés des Conferves, on sera porté à penser que c'est plutôt par une contraction successive des di- verses parties de ces globules, par un chan- gement de forme, analogue à une sorte de mouvement péristaltique , que le fluide am- biant, ou le globule lui-même, est mis en mouvement. Nous avons insisté sur les phénomènes physiologiques si curieux que présentent les tiges de toutes les cellules tubuleuses des Chara , non que ce phénomène soit unique- ment propre à celte plante , mais parce que nulle part il n'est plus prononcé et plus fa- cile à étudier , et qu'il fait ainsi partie de l'histoire complète de ce genre. Si nous jetons maintenant un coup d'oeil sur la classification des nombreuses espèces de ce genre, sur leur manière de vivre et leur distribution géographique , nous ver- rons que ces plantes , croissant toutes dans les eaux douces ou quelquefois dans les eaux saumâtres des mers intérieures, telles que la Baltique , paraissent répandues sur presque tous les points du globe, mais n'ont été cherchées et étudiées avec soin qu'en Europe.— On les a retrouvées à la Nouvelle- Hollande , au Chili, dans l'Inde, au Séné- gal , etc. 31. Alex. Braun , qui s'est livré avec un soin particulier à l'étude de ces plantes, les considère comme ne formant qu'un seul genre divisé en plusieurs sections , et com- prenant seulement 23 espèces à l'époque où il a présenté un premier tableau de ces re- cherches en 1834 ; mais un grand nombre de variétés , qui , pour plusieurs auteurs , sont de véritables espèces, feraient plus que doubler le nombre de ces dernières. D'autres auteurs, en premier M. Agardh, et depuis lui M. Endiicher, ont divisé le genre Chara en deux , les Chara et les lYi- tella ;les premiers offrant une lige composée de plusieurs tubes et des anlhéridies placés immédiatement au-dessous des graines; les autres ayant la tige formée d'un seul tube sans tubes corticaux, et les anlhéridies sépa- rés des graines ou sur des pieds distincts, ou sur les sommets des rameaux. Mais ces deux caractères ne sont pas toujours réunis . et 476 CHA M. Braun cite des espèces ayant la fructifi- cation des Chara et la lige des Niiella, et qui paraissent s'opposer à celte division, sur laqueileonnepourraavoird'opinion bien éta- blie que lorsque toutes les espèces auront été étudiées dans les diverses phases de leur fructification. (Ad. Brong.mart. ) * CHARAMUS (? xapau'o'; , trou, cavité). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculioniles, créé par 31. Sleven [Mus. iTIosq., t. 2, p. 92) , mais non adopté par Schœnherr, qui en comprend l'unique espèce (le Cli. Lama Uej -Stev.) dans le genre Hypwnotus. Elle avait élé publiée antérieu- rement par Germar, sous le nom de H. cla- vulus. (G.) CHARA XÇON. Curculio. INS. — Genre de Coléoptères tétramères, établi par Linné, et qui, d'après les caractères qu'il lui donne (antennes presque en massue insérées sur un rostre avancé) , renfermerait aujour- d'hui plus de 3,000 espèces au lieu de 95 qu'il y rapporte, d'après la 12' édition de son Systema iiaturce. Aussi les entomolo- gistes qui sont venus depuis, l'ont-ils sub- divisé en un grand nombre de coupes gé- nériques , dont la réunion forme une des principales divisions ou tribus de la grande famille des Rhyncbophores de Latreille, la même que celle des Curculioniles de M. De- jean , ou Curculionides de M. Schœnherr. Cette tribu ou division porte , dans la mé- thode de Latreille, le nom deCharançonites, et répond en partie à celle des Gonatocères de Schœnherr. Il résulte de là que le g. Charançon {Cur- culio) , tel qu'il existe aujourd'hui , n'a de commun que le nom avec celui de Linné , et qu'il se réduit à un petitnombred'espéces, qui, d'après Latreille, se distinguent généri- quement des autres Curculionides par les caractères suivants : Antennes de onze ar- ticles , dont le premier fort long et les trois derniers réunis en une massue , insérées à l'extrémité du museau-trompe , lequel est toujours court, épais, non appliqué contre la poitrine , et offre de chaque côté une rai- nure oblique où se loge la partie inférieure du premier article des antennes; pénul- tième article des tarses toujours bilobé. Ce g. ainsi caractérisé répond à celui d'Emimus de Germar, Schœnherr et Dejean, qui, dans leur nomenclature, n'ont pas jugé à propos CHA de conserver le nom de Curculio ; il ne com- prend que des espèces d'Amérique , toutes de grande taille et , comme l'altestenl les noms qui leur ont été donnés, revêtues des couleurs les plus riches. Nous cileronscomme type le Curculio spleiidiilus Fab. (C. fasuiosus Oliv.), qui se trouve au Brésil, et dontvoici un courte description : Longueur, 12 à 14 li- gnes ; corps noir en partie, recouvert de pe- tites écailles d'un vert doré des plus éclatants; corselet ayant une ligne enfoncée d'un vert doré, et les cotés de celte dernière couleur avec de petits tubercules noirs ;ély très ayant des stries couvertes de gros points, avec des taches dorées assez grandes , placées irrégu- lièrement; pâlies noires , couvertes de poils d'un gris bleuâtre. Latreille rapporte au même genre une jolie petite espèce très brillante qu'on trouve communément , dans le midi de la France, sur le Tamarisc [Curculio Tamarisci Fab.), mais elle appartient au g. Coniaius de Germar. L'ancien g. Charançon renferme plusieurs espèces intéressantes à connaître , soit par leurs mœurs, soit à cause desdégàts qu'elles nous causent : on en trouvera l'histoire à chacun des g. auxquels elles appartiennent aujourd'hui. Ainsi, pour les Charançons du Blé, du Riz, du Palmier, voy. calandre ; pour celui des Noisettes, voy. balaninus; pour celui de la Vigne, voy. rhynchites; pour celui de la Livêche , voy. otiorhya'- CHus , et pour le Charançon paraplectique , voy. Lixus. (D.) CIlARAXÇOIVilTES. Curculioniles. iks.— Latreille avait d'abord désigné ainsi une fa- mille de Coléoptères tétramères com posée des g. Curculio et Auelabus de Linné ; mais, ayant appelé depuis cette famille les Jiiiyncho- phores, en y réunissant les Bruches du même auteur, il n'a plus appliqué le nom de Charan- çoniles qu'à une tribu de cette même famille, laquelle tribu se divise en deux sections : les Brévirosires , c'est-à-dire ceux dont le mu- seau-trompe est court et épais , avec les an- tennes insérées à son extrémité, et les Lon~ girosires , ceux dont le museau-trompe est plus ou moins long, avec les antennes insé- rées le plus souvent vers son milieu, et quelquefois entre les yeux. La première sec- lion se compose de 31 g. et la seconde de 43, en tout "4 g. dont nous nous dispenserons de CHA donner ici la nomenclature, attendu qu'elle formerait double emploi avec celle des g. compris dans la division des Gonaiocères de Schœnhcrr, dont nous avons suivi jusqu'à présent la méthode comme la plus récente et la plus complète pour la famille des Cur- culionides. F'oyez ce mot et celui de gona- TOC£RES. (D.) CHADANSON. MOLL. — Synonyme vul- gaire de Cône pave. CIIARA\TIA. BOT. PH. — Synonyme de Momordique. CnARAX (xap«s, pieu), poiss. — Les au- teurs anciens qui ont écrit sur l'ichlhyolo- gieont désigné, sous ce nom, des Poissons trop incomplètement décrits pour qu'on puisse déterminer avec précision à quel genre ils appartiennent. Cependant, le poisson cité par Élien parait être un Iloiocenlre. Plus ré- cemment, Gronovius a employé ce nom pour désigner des Poissons de la famille des Saumons, distribués par Cuvier dans ses Piabuques, ses Chalceus, etc., etc. M. Risso l'a reproduit à son tour pour l'appliquer au Puntazzo , espèce de Sparoide, séparé des Sargues par Cuvier, et érigé par lui en un genre distinct. Il a conservé le nom de Charax , comme nom scientifique du Pun- tazzo. Voijez ce mot. *CnAr.AXES;nom mythologique), ins. — Genre de Lépidoptères diurnes, de la tribu des Nymphalides de Latreille, fondé par Ochsenheimer, sur une seule espèce {Nym- phalis jasius Latr.), qui s'est propagée sur tout le littoral de la Méditerranée où croît l'Arbousier [Arbuius uuedo) , sur lequel vit sa Chenille , et qui se trouve par conséquent à la fois en Afrique, en Asie et dans lapar- tie méridionale de l'Europe. Mais celte es- pèce a un grand nombre de congénères parmi les exotiques, la plupart d'Afrique, et les autres des Indes orientales. Les Charaxes , à l'état parfait, se rappro- chent beaucoup des ^pâtura, et n'en dif- fèrent guère que par leurs ailes inférieures terminées par deux queues avant l'angle anal. — Mais il n'en est pas de même de leurs premiers états : les Chenilles des ^pâtura ont la tète surmontée de deux cor- nes seulement, et le dernier segment terminé en queue bifide ; la tète de celles des Cha- raxes est armée de quatre cornes , et leur extrémité postérieure est aplatie en forme de CHA un queue de poisson. — Leurs Chrysalides dif- fèrent encore davantage : celle des Apatura est fortement comprimée sur les cotés , el carénée sur le dos ; celle des Charaxes est presque ovoïde , avec la partie abdominale de forme conique. Le Cil. jasius se trouve en France depuis Perpignan jusqu'à Antibes , mais principale- ment aux environs de Toulon et dans les îles d'Hjèrcs, où abonde l'.^rbousicr. Ce Papil- lon , comme tous ses congénères, a le vol extrêmement rapide, et ne se laisse pas ap- procher facilement lorsqu'il est en repos. Aussi , pour se le procurer , surtout en bon état , faut-il se donner la peine d'élever sa Chenille, dont l'éducation, heureusement pour les amateurs , ne présente aucune dif- ficulté , et réussit presque toujours. — C'est un des plus grands et des plus beaux Lépi- doptères diurnes de l'Europe ; il est figuré avec sa chenille et sa chrysalide dans plu- sieurs ouvrages iconographiques. (D.) CHARBOIV. Carbo. cum.elum.—royez carbone et combustibles charbonneux. (Del.) CHARBON. BOT. CR.— F'oj/. ueedo. CDARBOIMMER. zool. — Nom d'une variété et , suivant quelques auteurs , d'une espèce du sous-genre Picnard. P^oy. chien. — En erpétologie , ce nom s'applique à une espèce à'Anolis. — Les pêcheurs désignent aussi sous ce nom le Merlan noir, Gadus carbonarius. CHARBOIVIVIÈRE. ois. — Nom vulgaire du Parut major L. , espèce du g. iMésange. Le P. aier, esp. du mêmegenre^ porte aussi vulgairement le nom de Petite charbon- nière. (G.) CUARDINIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Composées-Cynarées, établi par Desfontaines aux dépens du genre Xeran- tLemum , et auquel il donne pour i»ype le A'. orientale. CHARDOIV. poiss. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Raie , Rata futlouica. CHARDOIV. Carduus. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Cynarées , éta- bli par Gaertner, et ayant pour caractères Capitule à fleurs égales; involucre composé d'écaillés imbriquées, lancéolées ou linéaires, non scarieuses en leurs bords, à sommet le plus souvent pointu ou aminci. Réceptacle fimbrillifère; tube de la corolle court, oblong 678 CHA à la gorge , à limbe quinquéfide, en gueule renversée. Filets des élamines libres et ve- lus. Anthères appendiculées, linéaires, al- longées; prolongement nul; stigmates réu- nis. Fruits oblongs, comprimés, glabres; aréole apicilaire presque charnue , basilaire, un peu oblique. Aigrettes plurisériées, réu- nies à leur base en anneau par des poils fili- formes se détachant du fruit. Ce sont des herbes droites, simples, monocéphales ou divisées en rameaux monocéphales, à feuilles caulinaires décurrentes,pinnatilobéesou en- tières , à capitules subglobuleux ou oblongs, droits et s'inclinant le plus souvent après la floraison , à fleurs pourpres ou quelquefois blanches. Il n'y a plus qu'une cinquantaine d'es- pèces de Chardons , depuis la réforme du genrequi a vu disparaîtresuccessivement les plantes qu'on y avait momentanément réu- nies, et qui ontété distribuées dans des gen- res voisins. Ils sont propres à presque tou- tes les parties de l'Europe, de l'Asie-Ml- neure, de l'Asie centrale, de l'Afrique septentrionale , et paraissent surtout aimer les lieux montueux. Ce sont des plantes épineuses très abondantes , dont les fleurs sont recherchées des Abeilles. — Elles ne sont d'aucun usage , ni en économie do- mestique, ni en médecine ; l'aspect désa- gréable de leur lige épineuse n'a pas empê- ché qu'on n'en introduisit quelques espèces dans les jardins, comme plantes d'orne ment ; tels sont les Carduus acanihoides, a[- peslris (variété du C. dejloratus), argemone, crispas et personatus ; mais ils sont en gé- néral peu recherchés; il en croit spontané- ment 4 ou 5 espèces dans nos environs. Certaines plantes munies d'épines ont en- core été vulgairement appelées Chardons; quelques unes seulementappartiennent à la famille des Composées. Ainsi l'on a appelé : CHAr.DON BÉNIT , Ic Ceiitaureu benedicta et le Cartliamus lunalus. Cit. A FOULON , Ch. bonnetier , IC DîpSU- cus fullonum. Ch. étoile, le Calcilrapa lanata. Ch. hÉmorrhoïdal, \e Serratula arvensis. Ch. des prés , Cnicusoleraceus, Ch. ROLLAND , ou ROULANT , Ic Panicaut eummun , Eryngium campesire. (C. d'O,) CIIARDOIV (petit), mou.. — Synonyme vulgaire de Murex senticosiis. CHA CHARDO\ DE MER. échin. — Nom vulgaire des Oursins. ClIARDOMNERET. Carduelis. Ois. De tous les grands genres linnéens, celui des Fringillœ pouvait le moins résister à l'ana- lyse, et devait être profondément modifié. Les Chardonnerets, qui en sont un démem- brement, se distinguent assez bien dans la nombreuse famille des Fringillidés, par la forme très-ramassée de leur corps; par leur bec eu cône allongé, très-pointu, et dont la marge de la mandibule inférieure, au lieu d'être droite ou convexe, représente fune ligne sensiblement courbe; par leurs ailes longues et dépassant la moitié de la queue, qui est de moyenne longueur et échancrée. Tous les naturalistes, du reste, reconnais- sent aujourd'hui ce genre, dont Brisson est le premier fondateur ; cependant, tous ne 5ont pas encore tout à fait daccord sur les espèces à y introduire. Les uns lui rapportent non-seulement les Chardonnerets, mais aussi les Venturons, les Tarins et les espèces é rangères, qui en ont les caractères géné- riques; les autres le bornent aux Chardon- nerets seulement , notre espèce d'Europe étant prise pour type du genre. Quoique lesTarinset leurs congénères exotiques aient avec les Chardouncrets, sous le rapport des mœurs et des caractères, des affinités assez srandes pourque Ch. Bonaparte en ait con- stitué un groupe de Fringilliens, sous le nom de Carduelés, il nous semble toutefois que l'opinion des ornithologistes qui les séparent génériquement est assez fondée, surtout lorsque l'on fait intervenir le système de coloration. Nous admettons donc le genre Carduelis, établi sur le charmant petit oiseau qui tire son nom des plantes (Chardons) dont il aime beaucoup les graines, et qui, selon la juste appréciation de Buffon, réunit tout beauté du plumage, douceur de la voix, finesse de l'instinct, adresse singulière, docilité à l'é- preuve, et auquel il ne manque que d'être rare et de venir d'un pays éloigné pour être estimé ce qu'il vaut. Cet oiseau, que tout le monde connaît et que nous figurons pi. 46, fig. I , a des mœurs douces et sociables, une certaine pétulance qui n'exclut pas la docilité, et une con- fiance qui le rend dupe des pièges les plus grossiers. Sans faire des champs cultivés sa CHA demeure exclusive, il semble cependant avoir pour eux des préférences. Pour quel- ques couples, en effet, qui, à l'époque de la reproduction, se retirent sur les lisières des bois alpestres et auprès des clairières, le plus grand nombre se fixe alors dans uos bosquets, dans nos jardins, dans les plaines et les vallées fertiles, où abondent des arbres de moyenne taille. L'eau est pour lui, comme du reste pour tous les grani- vores, d'une telle nécessité, que même dans les lieux incultes qu'il choisit quelquefois pour se reproduire, il se cantonne toujours à proximité d'un ruisseau, d'une rivière ou d'une source. Si le printemps est pour les Chardonne- rets une période d'isolement; si à cette époque ou les trouve seulement par paires, fixés dans une localité et vaquant aux actes de la reproduction, l'automne et l'hiver les réunissent et sont pour eux des saisons de déplacement. Dès la fin de l'été, après les dernières nichées, ils constituent déjà de petites familles, qui se joignent bientôt les unes aux autres, pour émigrer de concert et composer ensuite ces nombreux rassemble- ments que l'on voit exploiter, dans les cam- pagnes et sur les bords des chemins, les chardons étoiles (Cenlaurea caleitrapa) . Le midi de la France, où celte espèce de Char- don envahit quelquefois des champs entiers, paraît être un des rendez-vous privilégiés des Chardonnerets, car on les y trouve, durant l'hiver, en quantité si prodigieuse, que nous en avons vu abattre soixante-treize d'un coup de fusil. Le même chasseur, une autre fois, en avait atteint plus de cent. Buffon, voulantdonneruneidéedu nombre des indi- vidus qui forment certaines bandes, avance « qu'on peut en tuer sept ou huit dun coup » de fusil » . Que l'on juge, dès lors, d'après les deux faits que nous venons de citer, combien doivent être considérables les ras- semblements qui se forment annuellement dans nos provinces méridionales. Du reste, l«s ravages qu'une arme à feu, heureusement dirigée, peut occasionner dans ces rassem- blements, n'ont pas lieu de surprendre, lorsque l'on connaît un peu les habitudes des Chardonnerets ; lorsqu'on les a vus, l'hiver surtout et par une journée de froid piquant, voler par troupesrompactes, comme si tous les individus cherchaient ù se scri-er CHA Û79 les uns contre les autres, s'abattre, s'élever simultanément et se poser tous ensemble sur le même arbre. Les diverses espèces de Chardons ne sont pas les seules plantes dont les Chardonne- rets tirent leurs aliments. On peut même dire que les semences de ces plantes ne con- stituent, en quelque sorte, que leur régime d'hiver. Pendant la belle saison ils vivent indifféremment des graines de mélampyre des champs, de plantain, de séneçons, de laitue, de chicorée sauvage et cultivée. Ils exploitent aussi les champs de millet et de chènevis, et y causent de grands dégâts. Pour subvenir à leurs besoins ils parcourent ordinairement, dans la même journée, plu- sieurs localités de leur cantonnement. Dès que le mois de mars arrive, toute communauté cesse, les bandes se disper- sent, les couples se forment et regagnent les localités que l'hiver leur avait fait mo- mentanément abandonner. On a souvent parlé de l'attachement des Hirondelles pour le lieu où elles se sont une fois reproduites. Mais ces oiseaux ne sont pas les seuls à offrir cet exemple de fidélité; beaucoup d'autres espèces agissent de même, et le Chardonne- ret est de ce nombre. Nous avons vu un couple venir nicher pendant trois années . consécutives, non-seulement sur le même prunier, mais sur la même branche qui, une première fois, avait reçu le nid. La dernière année les chenilles avaient envahi l'arbre eu si grand nombre, et l'avaieut si bien dépouillé de ses feuilles, que le couple fut contraint d'abandonner sa couvée avant que les petits fussent éclos. Les Chardonnerets font deux nichées par an, et quelquefois trois, lorsque l'une des deux a été prématurément détruite. Ils commencent la première vers le mois d'a- vril ; la seconde en juillet et la troisième, lorsqu'elle a lieu, se fait en août. Les jeunes qui proviennent de celte dernière nichée sont généralement connus sous le nom d'aow^ons, quoiqu'ils ne soient aptes à quit- ter le nid que dans le courant de sep- tembre. Parmi les arbres de nos vergers, les pru- niers, les amandiers, les pommiers, sont ceux sur lesquels les Chardonnerets éta- blissent de préférence leur nid; quelque- fois aussi ils le posent sur les orangers, les USÙ CHA cyprès, les noisetiers ; d'autres fois, et sui- vant les lieux, ils préfèrent les mûriers et les ormes qui bordent les routes et les prai- ries. Les couples qui vont se reproduire dans les régions alpestres et incultes choi- sissent sur les lisières des bois des arbris- seaux touffus, tels que le cliône-vert. Le nid du Chardonneret, toujours posé à l'enfourchure des branches et des rameaux les plus flexibles, ou au milieu d'un bou- quet de feuilles, est un chef-d'œuvre en son genre. Il est composé extérieurement de flocons de laine, de lichen, de filaments de plantes, de menues racines, admirablement coordonnées et étroitement fixés aux ra- meaux qui le soutiennent. Pour donner plus de cohérence encore à ces divers matériaux, l'oiseau les relie avec des toiles d'araignées et avec la bourre des cocons de diverses chenilles. L'intérieur est formé dune couche épaisse et molle, empruntée au coton des sau- les, au duvet que fournit la fleur flosciileuse des chardons, des tussilages, des chicorées. La femelle est à la fois architecte et ou- vrière; elle seule fait choix des matériaux, et seule aussi elle travaille à la construction du nid. Le mâle se borne à l'accompagner dans les nombreuses courses qu'elle fait pour en trouver et en rassembler les divers éléments. Il serait pour elle un suivant complètement inutile, si, durant les courts instants qu'elle consacre à mettre en place chacun des fragments qu'elle apporte, il ne l'égayait parfois de son chant. Assez sou- vent le nid n'est pas encore entièrement achevée que la ponte commence ; dans ce cas, l'ouvrière achève son travail dans l'in- tervalle des pontes. Le plus généralement la première couvée est de cinq œufs. La seconde en a parfois le même nombre, mais souvent elle est ré- duite à quatre : c'est ordinairement aussi ce qu'en compte la troisième, lorsqu'elle a lieu. Cependant le contingent de celle-ci est quelquefois réduit à trois. Ces œufs, dont le plus grand diamètre est de 16 milli- mètres environ, et le plus petit de 12 à 13, sont d'un gris légèrement azuré ou ver- dâtre, marques, principalement vers le gros bout, de taches, de traits et de petits pnints roug';àlres ou violets, tantôt seuls, tantôt coupés par d'autres traits d'un noir livide. Pendant l'incubation, dont la durée est CHA de quinze à dix-sept jours, le mâle veille sur la femelle avec la plus grande sollici- tude. Il ne s'en éloigne momentanément que pour aller à la recherche d'une nourri- ture qu'il vient partager avec elle, et durant le reste de la journée il fait constamment entendre son chant du haut des arbres voisins de celui qui recèle le nid. Les petits, sauf quelques flocons de du- vet qui occupent la tête et le dos, sont nus en naissant. Le père et la mère les alimen- tent avec les graines des diverses plantes dont ils se nourrissent eux-mêmes; mais avant de leur dégorger ces graines ils leur font subir, dans l'œsophage, une macération préalable. Lorsque les petits sont sortis du nid, les soins du mâle et de la femelle ne cessent par pour cela. Us font alors ce qu'on pour- rait appeler leur éducation; leur apprennent à pourvoir à leur nourriture, et leur font connaître les lieux en les parcourant avec eux. Ils ne les abandonnent que pour faire une nouvelle couvée. Le Chardonneret est particulièrement re- cherché pour la beauté de son plumage, pour l'agrément de sa voix et pour la doci- lité qu'il apporte à exécuter certaines ma- nœuvres amusantes. Sous ce dernier rapport il est un des oiseaux qui répondent le mieux aux soins que l'on prend de leur éducation. Il est encore recherché à cause des rapports faciles qui s'établissent entre les mâles de son espèce et. les femelles des Serins canaris; rapports qui produisent des métis, parmi lesquels se rencontrent des sujets dont la robe est des plus agréables et le chant des plus soutenus et des plus magnifiques. Ces sujets, à leur tour, s'apparient quelquefois aussi, mais il est excessivement rare que leur accouplement donne la fécondité aux œufs. Pour notre part nous ne connaissons qu'un cas où un métis mâle, mis en rapport avec une femelle de serin commua, ait produit trois petits. Le Chardonneret offre de nombreuses variétés. Buffon en signale jusqu'à neuf, La captivité et l'usage journalier du chènevis comme nourriture, produit fréquetnment des individus à plumage complètement noir, ou noir, avec le miroir de l'aile jaune (1). (I) Beclistein rapporte une expérience, à l'aide de laquelle M. Schilbacli, intendant delà ménag-crie de CaSïCl, produisit cette variété. 11 priva une nichée de CHA Chez d'autres individus captifs, le rouge de la tête passe quelquefois à l'orange ou au jaune. En liberté, il n'est pas rare de trou- ver des sujets entièrement blancs ou com- plètement isabelles; d'autres n'ont que la tète blanche ou le corps irrégulièrement tapissé de blanc; il en est dont la tête est noire, ou marquée de raies oblongues de celte couleur. Une variété à gorge blanche, connue sous le nom de Chardonneret fevé ou royal, est très-recherchée par les oise- leurs, mais elle ne serait que l'elTet de l'âge. Il en est de même de cette variété fré- quente (et nous pourrions dire naturelle), qui est constituée par six taches blanches à la queue, au lieu de quatre, ce qui fait dis- tinguer par quelques personnes les Char- donnerets en sixains et en quatrains; dis- tinction de nulle valeur, puisque l'âge et souvent la première mue font un quatrain d'un sixain. Outre notre espèce vulgaire, connue scien- tifiquement sous le nom de CnARDONNEREr ÉLÉGANT [Carduelis elegans, Stephens), ce genre renferme encore : Le Chardonneret ORIENTAL (Fringilla orien- tons Eversm., Card. orientalis Bp.), que Pallas avait découvert dans le nord de la Sibérie et qu'il avait confondu avec notre espèce, quoiqu'il s'en distingue par une taille plus forte, un bec plus épais, plus long> subulé; par des teintes beaucoup plus pâles ; par le rouge de la face moins étendu, et par la couleur uniforme et sans mélange de noir et de blanc du dessus de la tête, du cou, des joues et du dos. Le Chardonneret a tête blanche {Card. caniceps Gould Cent. Tïinia/. B., pi. XXXIII.) Cette espèce, qui a de grands rapports avec la précédente, mais qui est plus petite, avec les teintes du plumage plus foncées, le bec plus épais et plus allongé, est propre à l'Asie centrale. Plusieurs autres espèces, que l'ou avait rangées parmi les Chardonnerets, en ont été ultérieurement distraites, pour être placées dans des genres voisins, ou pour devenir types des genres nouveaux. Tels sont : jeunes Chardonnerets de la lumière du soleil, couvrit même leur cage avec du drap, et, par ce moyen, obtint des Chardonnerets très noirs, avec le seul miroir jaune-, mais ils changèrent de couleur à l.i mue. T. III. CHA Z.81 Carduelis spmoid»s Vig. — C. Stanley, Audub. — Fringilla pinus Wils. (C. pinus Bp.). — F. psallria Say. — C. mexicanus, Sw. — C. Lawrencii Cassiii. — C. atrata d'Orb. — C.notata Dubus., qui tous font partie maintenant, pour quelques auteurs, du genre Tarin {Chrysomitris). — C. ameri^ cana Brisson {Fring. tristis L\nn.). — C. co^- lumbianus Lafr., dont Cabanis a composé son genre Astragalinus. — C.coccineus V'iciU. {Fring. coccinea Gm.),qui est devenu pour Lichtenstein le type du genre Hijpoloxia — et C. cucullala Sw. {Fr. Cubœ Gervais) sur lequel Ch. Bonaparte a établi son genre Pyrrhomilris. (Z. G.) CIIAKÉE. INS. — Foijez chariîÉk. * CIIARIANTIIEES. Cliarianilieœ. eot. PH. — Tribu ou plutôt sous-famille, formée par Seringe [in DC. Prodr., III, 196) dans la famille des Mélaslomacées, et se distin- guant surtout par des anthères, dont la dé- hiscence a lieu au moyen de fentes longitudi- nales. Elle comprend les genres Charianihus, Don; Chœnopleiira, Rich.; Kibessia, B\um.; Eivijckia, Blum.; Astronia, Blum., et pro- bablement le Spathandra de Guillemin et Perrotet. (C. L.) * CHARIAIVTnUS ( x«P"'î , gracieux ; av9oî , fleur). BOT. ph. —Genre de la famille des Mélastomacées (Charianthées ?) , formé par Don ( in Mem. Wtm. soc, IV, 327 ), et renfermant 5 ou 6 espèces, croissant dans l'Amérique tropicale, et principalement dans les Antilles. Ce sont des arbrisseaux dressés, à feuilles opposées , pétiolées , 5-nervces, très entières ou rarement calleuses-den- tées ; à belles fleurs pourpres, disposées en une cymecorymbeuse, tricholome. (C. L.) CHARIBDE. Chavybs. moll. — Mauvais genre établi par Montfort pour un Spirorbe copié dans Soldani , et qu'il a donné comme une coquille de Céphalopode cloisonnée. Voyez SPIRORBE. (Desh.) *CHARICLEA (nom mythologique), ins. — GenredeLépidoptères nocturnes établi par M. Stephens {Illusir. ofBrit. eniom., vol. II, pag. 92) , qui le range dans la famille des Noctuides. Ceg. a été adopté par MM. Bois- duval et Guénée, qui le placent tous deux dans la tribu des Xylinidts;il est fondé sur une seule espèce extrêmement jolie (Noct. Delphinii Linn., etc.), dont la chenille paraît vivre exclusivement sur le Delphinium aja 31 48: CHA cis, cultivé dans les jardins, du moins je ne l'ai jamais rencontrée sur celui des champs, Delpliinium consolida. Elle se nourrit des grames encore vertes de la première de ces deux plantes , et se trouve quelquefois abondamment dans les jardins de Paris où celte plante est cultivée. Parvenue à toute sa taille en juillet , elle s'enfonce dans la terre pour se changer en chrysalide , et son pa- pillon n'éclôt qu'en mai ou juin de l'année suivante. Cette espèce est figurée, sous ses trois états, dans Hubner, ainsi que dans notre Histoire naturelle des Lépidoptères de France. (D.) "CHARIEIA (x«P'"î, élégant), ins. — Genre de Coléoptères tétraméres, famille des Longicornes , tribu des Prioniens, créé par M. Serville [Ann. de la Soc. entom. de Fr., t. 1, p. 197). Ses principaux caractères sont: Antennes de 11 articles; élytres allant en s'élargissant des angles huméraux à l'ex- trémité. L'espèce que cet auteur y rapporte est de Cayenne; il l'a nommée C. cyanea. C'est la plus petite de cette famille; la fe- melle seule est connue. (C.) * CHARIEIS (xapc'aç, gracieux), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Eupa- toriacées, établi par H. Cassini, pour une plante herbacée du cap de Bonne-Espérance, annuelle, à tige dressée, rameuse, striée et poilue; à feuilles inférieures opposées, ses- siles , à feuilles supérieures alternes, ses- siles , oblongues , lancéolées ou linéaires; à capitules terminaux , solitaires ; à fleurs du disque jaunes , et de la couronne violettes. L'unique espèce de ce g. a reçu de Cassini le nom de Ch. heterophylla. (C. d'O.) *CÏIARIE1\T0PTE1\US , Chevr. ins.— Synonyme du genre Sphenoihecus de M.De- jean, dont les caractères ont été publiés par M. Dupont. (C.) *CHARÏESSA (xap'strcra, gracicUx). INS. -j Genre de Coléoptères pentamères, famille des Térédiles , tribu des Clérones , créé par M. Perty ( Delecais anim. art., p. 109, t. 22, fig. 3j, qui le classe parmi les Chrysomélines et dans la tribu des Gallérucites ; l'espèce qu'il y rapporte est du Brésil : il la nomme Ch. ramicornis. Ce genre est le même que celui de Braclnjmorphus ( voyez ce mot ). M. Klug , dans sa 3Ionographie des Clérones qui vient de paraître , a classé les 2 espèces CHA décrites sous l'un et l'autre de ces genres parmi les Enoplinm. (C.) *CHARIESTÈRE. Cliarieslerus (x«- pi£CTT£pov, gracieux), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères, famille des Coréens, établi par M.Delaporte aux dépens du ^.Coreus, et ayant pour type le C. aniennator. L'auteur lui- même en a fait une simple division des Cor eus. (C. d'O.) *CHAR11\0TES [x«P'?, grâce ;vwtoç, dos). INS. —Genre de Coléoptères tétraméres^ fa- mille des Longicornes, tribu des Céramby- cins, division des Trachydérides, établi par MM. Serville et Dupont (^«n. soc. ent. de France , t. III , p. 39 ; 3iag. zool. Giiérin , 1839, pag. 20, pi. 150). Caractères : Antennes de 12 art. ; 5= et 6' presque égaux , graduel- lement dilatés; présternum renQé , muni d'une pointe peu visible ; mésosternum ren- flé. Le C/i. fasciatus est l'espèce type ; elle a été trouvée dans la province de Minas Ge- raës , au Brésil , car M. Au«uste Saint-Hi- Itire. (C. 1 'CHARIPTERA [x^pn , grâce, beauté; TTTîpo'y , aile ). INS. — Genre de Lépidoptères nocturnes , établi par M. Guénée , dans la tribu des Hadénides [Ann. de la Soc. eniom. de France , t. X , p. 243 ) , et qu'il compose de 4 espèces remarquables par le dessin élé- gant qui orne leurs premières ailes , savoir: Woct. aprilina Linn., JVoct. cultn Fab., Mi- selia gemmea Treits., et Nnct. adjunctana Boisd. La première appartient au g. Agrio- pis de. M. Boisduval. /^oyez ce mot. (D.) *CHARIS (/api;, grâce), ins. — Genre de Coléoptères tétraméres , famille des Longi- cornes, tribu des Cérambycins , établi par M. Newman ( The entomologisl, 1840, part. II, pag. 21 ), pour y placer trois espèces du Bré- sil , qu'il nomme C. Euptirosyne , Eralo et Aglaia. Ce genre est voisin de celui que M. Serville a fondé sous le nom de Tomop- terus. (D.) •CHARISSA (x«P'«. grâce, agrément). INS. — Genre de Lépidoptères nocturnes, tribu des Phalénites de Latreille, établi par M. Curtis et adopté par M. Stephens {Illus- trations of British enlomology , vol. III , pag. 267) , qui le place dans sa tribu des Geomeiridœ. Ce g. répond à celui de Gno- phos,cvéé antérieurement par M. Treitschke- Ployez ce mot. (D.) CHARLOT. o'5. — Un des noms vulgaires CHA du Courlis commun , IVumeinus arcuaius. (G.) •CHARLWOODIA , Sweet. bot. ph. — Synonyme de Cordyline , Comm. CIIAKHIE. Carpinus. bot. pu. — (ienre de la famille des Cupulifères, formé par Linné , et renfermant 5 ou 6 espèces habi- tant les parties tempérées et même froides de l'Europe et de l'Amérique boréale, dont deux croissent aussi dans l'Inde orientale. Ce sont des arbres à feuilles alternes, ovales ou oblongues, très entières, annuellement caduques , plissées avant la vernation dans des gemmes pérulées , et dont l'inflores- cence en chatons se développe en même temps que les feuilles. L'espèce la plus com- mune et la plus importante sous le rap- port économique est le Carpinus betulus L. C'est un arbre indigène , formant en grande partie l'essence de nos forêts , où il atleintune hauteur d'environ dix à quinze mètres. Son port est élégant , élancé, bien ramiflé, et forme une belle et large cime; les feuilles en sont légères , glabres , ovales, aiguës, finement plissées et dentées, d'un vert agréable. Il se plaît surtout dans les terrains calcaires. Cet arbre est non seulement un bel or- nement de nos forêts et de nos parcs , mais il est surtout précieux par la qualité de son bois , qui est blanc , dur, pesant , d'un grain fin et serré. Les charrons et les mécaniciens en font un grand usage. On en fabrique des roues de moulins, des pressoirs, des vis, des manches d'outils, des leviers, des maillets, etc. , etc. C'est aussi un très bon bois de chauffage ; il pro- duit en brûlant une flamme vive et claire , dure long-temps , donne beaucoup de cha- leur et un excellent charbon. Blessé au moment où la sève se remet en mouve- ment, il en perd par la plaie une énorme quantité; et quelquefois d'entre les gerces de l'écorce suinte une substance gommeuse, rougeàlre , soluble dans l'alcool , assez ana- logue à la gomme de certaines Pomacées. Transporté dans nos jardins , où il est connu sous le nom de Charmille, on le tient par la taille à l'état nain, en le recépant sans cesse; il pousse alors de nombreux ramules fort effilés, très flexibles, et se prête par là à toutes les formes que le caprice ou la mode suggère au jardinier. Un des mé- CHA 483 rites de cet arbre est encore de végéter de bonne heure au printemps , et de conser- ver fort tard ses feuilles en automne. Voici les caractères distinctifs du genre Carpinus; Fleurs monoïques; /^/ei«-.v n;d/es .- Chatons cylindriqueslaléraux.Périgonemonophylle, à squames simples , ébractéées, imbriquées. Etamines 12 (ou plus nombreuses), insérées à la base d'une squame périgoniale; à fila- ments simples ; à anthères ovales, unilocu- laires , velues au sommet. /^/euri/emeWes .- Chatons terminaux, lâches, à bractées peti- tes, déciducs ; involucrebiflore, dont les fo- lioles géminées, pétiolées, trilobées; périgone à limbe supère, cupuliforme , denticulé. Ovaire infère , biloculaire ; ovules solitaires dans les loges, anatropes, appendus au sommet de la cloison. Style court ; stigmates deux, allongés , filiformes. Grappe fructi- fère, lâche; noix solitaires, monospermes entre les involucres, ovales-comprimées, costées, apiculées par le limbe périgonial. Graine pendante , à test très finement mem- branacé. Embryon exaibumineux , ortho- trope; cotylédons obovés , charnus; radi- cule supère, immergée. (C. L.) * CHARMOSYIMA (xapfxo'awoç, agréable). OIS. — Genre établi par Wagler aux dépens du g. Perroquet; et ayant pour type le Psii- lacus papuensis. (G.) CeAR]\ïÈRE. MOLL. — royez mollus- ques. 'CHARIVU. Carnosus. bot. — On appli- que cette épithète aux parties des végétaux dont le iissu épais et succulent offre une consistance analogue à celle de la chair. * CHAROPUS fx°'P='r°î . agréable à voir). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Malacodermes, tribu des Malachi- des, créé par M. Erichson ( EniomograpUien, p. 119). Caractères : Antennes de 11 articles; palpes maxillaires, filiformes, à 4' article acu- miné ; chaperon très court , membraneux ; labre transverse; tarses antérieurs des mâles de 5 articles simples. 5 espèces européennes composent ce genre. Le Malach-ius pallipes d'Olivier , commun aux environs de Paris , en est le type. Les mâles de ce genre sont ailés et les femelles aptères. (C.) CHAROSPERME. Charospermum {Cliara, nom d'un genre de plantes; (jm/paa, se- Ii8k CHA mence). bot. cr.— (Phycées). Genre établi par Link pour plusieurs Algues qui appar- tiennent aux genres Drapamaldia et Ba- tnicliospermum. (BrÉb.) CHARPÈNE. BOT. PH. — Synonyme vul- gaire de Charme. CHARPEIMTIER. ois.— Traduction fran- çaise du mot espagnol Carpenieras , nom sous lequel Azara a décrit les Pics ( Hisi. des Ois. du Paraguay), f^oy. Pic. (Lafr.) "CHARPE\TIERA , Gaud. bot. ru. — Synonyme de Cliamissoa , H. B. K. CHARPEIMTIÈRES. ins.— Nom vulgaire de certaines femelles d'Hyménoptères de la famille des Apiaires, qui percent le bois pour y déposer leurs œufs. CHARRÉE ouCHARÉE. ins.— Nom sous lequel les pécheurs désignent toutes sortes de larves, particulièrement celles des Friganes. "CIIARTERGLS ( x^^'p-f^îs, papier ; Ip/ov, travail ). ins. — Genre de la tribu des Ves- pieiiSjdel'ordre des Hyménoptères, établi par M. Lepeletierde Saint-Fargeau sur quelques petites espèces de Guêpes américaines, très remarquables par le genre de construction de leurs nids. Le type du genre est le Ch. nidulans Fab., très répandu à Cayenne, d'où les voyageurs nous rapportent fréquemment leurs nids , qui sont ordinairement très grands, en forme de cône renversé, et plus ou moins évasés par le bas. Ces habitations sont composées d'une sorte de carton très fin et très lisse, et si semblable à du carton de pâte que les fabricants les plus exercés ne sauraient reconnaître s'il n'estpas sorti d'une fabrique spéciale. Au premier abord, la demeure de nos Cliar- tergus parait fermée de toutes parts par une enveloppe générale ; mais on ne tarde pas à reconnaître qu'il existe, à la partie inférieure, une petite ouverture arrondie, ayant tout au plus 10 à 12 millimètres de diamètre. Les gâteaux sont à l'intérieur disposés par étages et font corps avec l'enveloppe même. Les loges , toujours hexagonales, sont placées seulement à la partie inférieure des gâteaux. On sait, en effet, que, dans tous les guêpiers, il n'existe qu'un seul rang de cellules, comme cela se remarque dans les ruches d'Abeilles. Les nids de Cliartergus sont en outre sus- ceptibles de s'agrandir considérablement. Ils sont d'abord courts et ne renferment qu'un ou deux gâteaux; mais, quand le nombre CHA des individus augmente, les petits Vespiens agrandissent leur domaine, en établissant des loges sur la partie inférieure de l'enveloppe, qui devient alors un gâteau. Dès ce moment, les ouvrières prolongent les parois exté- rieures de l'enveloppe et entourent le nou- veau gâteau, jusqu'à ce qu'un semblable travail recommence. La collection du Muséum d'histoire natu- relle de Paris renferme plu.sieurs de ces nids qui contiennent une nombreuse série de gâ- teaux et ont atteintun grand développement en longueur. Il est encore une autre espèce appartenant à ce genre et construisant un nid très analo- gue, que nous ne devons pas oublier de mentionner ici, à raison de la célébrité qu'elle a acquise. Cet insecte est connu au Brésil sous la dé- nomination de Guêpe Lecheguana. Il a sou- vent été cité par divers naturalistes, entre autres par M. de Saint-Hilaire, qui a failli être empoisonné par le miel de cette petite Guêpe. Voici ce qu'on rapporte à ce sujet. M. Auguste de Saint-Hilaire, dans une excursion, s'était arrêté quelque temps sur les bords du Rio de Santa-Anna. Il vit un guêpier suspendu à un arbre. Deux hom- mes qui l'accompagnaient , un soldat et un chasseur, détruisirent le guêpier et en tirè- rent le miel. M. de Saint-Hilaire en mangea un peu, ainsi que ses deux hommes. Ils le trouvèrent tous agréable au goût; mais bientôt ils tombèrent dans un état de fai- blesse indéfinissable, et bientôt le vertige s'empara de leur tête. Le chasseur, assis dans une charrette à côté de son maître, se leva tout à coup, déchirant ses vêtements et les jetant loin de lui. Il prit un fusil, le fit partir et se mit à courir dans la campagne , criani que tout était en feu autour de lui. De son côté, le soldat, qui avait cependant déjà éprouvé des vomissements, monta à cheval courant la campagne ; mais bientôt il tomba, et quelques heures plus tard on le trouvait profondément endormi dans l'endroit même où il s'était laissé tomber M. de Saint-Hilaire et ses gens avaient bu de l'eau tiède en quantité ; les vomissements qu'ils avaient eus les avaient soulagés : ils commencèrent à reprendre leur état normal. Le lendemain M. de Saint-Hilaire était en- CHA eore faible; ses deux hommes n'avaient pas non plus repris toutes leurs forces. D'après les renseignements que prit le sa- vant botaniste, tous, Portugais, Espagnols, Guaranis, etc., s'accordèrent à lui dire que le miel de la Guêpe Lecheguana n'était pas toujours dangereux ; mais que parfois il oc- casionnait une sorte d'ivresse et de délire dont on ne se délivrait que par des vomisse- ments , et qui allaient quelquefois jusqu'à la mort. Les indigènes assurèrent connaître parfaitement la plante sur laquelle la Guêpe Lecheguana va souvent sucer le miel empoi- sonné; mais comme on ne put la lui représen- ter, il en fut réduit à des conjectures. (Bl.) " CHARTOPTERIX (x«pTy!;, carte; tct/- pv|, aile). INS. — Genre de Coléoptères hé- téromères, établi par M. Hope pour y placer une espèce de l'Australie, flgurée et décrite par M. Westwood ( Aicanu enlomologica , no 3, p. 43, pi. 12,fig. 2), sous le nom spécifique de Kildrenii. Son nom générique, dit l'auteur, fait allusion aux lignes dont la partie inférieure de ses élytres est marquée comme une carte géographique. M. West- wood pas plus que M. Hope n'indique la fa- mille ou la tribu à laquelle ce nouveau g. appartient; mais, d'après la figure que le premier en donne , il nous a paru pouvoir être rangé parmi les Hélopiens. (D.) CHARTREUSE, moll. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Hélice. CHARTREUX. MAM.— Nom d'une variété du Chat domestique. 'CHARYBDIS (nom mythologique), crust. — M. Dehaan ( Fauiia japonica ) désigne sous ce nom un genre de Crustacés qui, par la forme de sa carapace et celle de ses organes de la manducation et de la locomo- tion, vient se ranger dans l'ordre des Déca- podes-Brachyures , et dans la famille des Portuniens de M. Milne-Edwards. Cette nou- velle ooupe générique , qui n'est qu'un dé- membrement de celle de Thalamita , Latr. , renferme sept espèces : les T. G-deniata, T. variegata , T. annulata Fabr. , T. eryihro- daciyla Lamk. , T. natatof Herbst. , ap- partiennent au genre Ctiarybdis. M. Dehaan, dans l'ouvrage ci-dessus cité , en décrit et figure deux espèces nouvelles, dont l'une est appelée C. miles, et l'autre C. varieyatus ; ces deux espèces ont été rencontrées dans les mers du Japon. (H. L.) CÏIA 485 CHARYBS. MOLL. — f^oy. charibdk. * CHARYTONIA. ins.— Genre de Coléop- tères pentamères , famille des Serricornes , section des Slernoxes, tribu des Buprestides, établi par M. Gistl, et qui répond à celui de Siernocera, créé antérieurement par M. Esch- choltz. ployez ce mot. (D.) CHASALIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées , tribu des Psychotriées-Cofféées, établi parCommerson {exJuss.,in Mem. wus.,VI,379), et contenant environ une dizaine d'espèces, croissant dans les îles de France et de Bourbon. Ce sont des arbrisseaux glabres , à feuilles opposées ou lernées-verticillées, munies de stipules ova- les , indivises ou soudées en une gaîne qua- drifide; à fleurs sessiles, groupées au som- met des rameaux, ou disposées en panicules corymbeuses. Ce genre est particulièrement remarquable , en ce que ses anthères sont sessiles et insérées en forme de bouclier au milieu ou sur le sommet du tube de la co- rolle. (C. L.) CHAscAlVIJM[x^'<^''"v«»', nom d'une plante aujourd'hui inconnue , et qui est peut-être VAinirrhinum majiis des modernes), bot. pu. — Genre de la famille des Verbcnacées, tribu des Lippiées , formé par E. Meyer ( Comm. PL Afr. aust., 275), et dont le type est le Buchnera unnua de Linné. Il renferme 5 es- pèces environ , toutes appartenant au Cap. Ce sont des plantes herbacées , vivaces par leurs tiges et sufTrulescenles à la base; à feuilles opposées , dentées ou incisées ; à fleurs en épis. (C. L.) * CHASCOLYTRUM (xâ^^i. je bâille; É'ÀuTpov, glume). BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Graminées, tribu des Festucacées, établi par M. Desvaux [Jouni. bol. , IH , 71 ) pour une plante herbacée des parties chau- des et tempérées de l'Amérique méridionale, ayant pour caractères : Feuilles planes; pa- nicules simples ou rameuses, à rameaux so- litaires , géminés ou semi-verticillés ; épil- lels pédicellés presque elliptiques ; rachis articulé. L'espèce type de ce genre est le Cliascolytrum elegans,qae Palisot de Beauvois écrit Cascolytrum , et à laquelle il donne pour synonyme le Briza erecia Lam. (C. D'O.) • CHASMAGNATHUS ( x«V« , h'atus , yvàQoç, mâchoire), crust. — C'est dans l'or- dre des Décapodes-Brachyures , et dans la 486 CHA tribu desGonoplaciens, que nous rangeons cette nouvelle coupe générique établie par M. Dehaan [Fauna japonica). Le Crustacé sur lequel ce nouveau genre a été créé a beaucoup d'analogie avec les Cleisiosioma ; c'est donc près de ces derniers que nous croyons devoir le placer. L'espèce type de ce genre est le C. convexa Deh. ; elle habite les mers du Japon. (H. L.} *CHASMAI\1TIUM, Link. bot. ph. — Synonyme à'Uniola , L. CIIASMAKHY!\CHOS. ois. — f^oy. cas MARHYNCHOS. *CHASMAT0PTERUS(x«c7(JLa, «to;, ou- verture ; TTTepo'v , aile ). INS. — Genre de Co- léoptères pentamères, famille des Lamelli- cornes , tribu des Scarabéides , division des Anthobies, créé par M. Dejean dans son Ca- talogue, et adopté par MM.Saint-Fargeau et Serville [Encycl. méih., t. X , p. 337) qui lui donnent pour caractères : Mâchoires termi- nées par un lobe membraneux et soyeux ; chaperon arrondi; pattes antérieures biden- tées ; crochets des tarses petits, égaux, bifl- des. Les Cli. villosulus , pilosulus et hiriulus d'Illiger se trouvent en Espagne, et le C. hir- iusSturm, en Barbarie. C'est sur la première de ces espèces que ce g. a été fondé. (C.) *CHASME, Salisb. bot. ph. —Synonyme de Leucodendron , Herm. * CHASME (xa'jpa, hiatus), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des La- mellicornes, tribu des Scarabéides, division des Anthobies de Latreille, fondé par MM. Ser- ville et Lepeletier de Saint-Fargeau [Ency- clopédie, lom. X, 2' part., pag. 378) sur une seule espèce du cap de Bonne-Espérance, nommée par eux C. décora. Ce g. a été adopté par Latreille ainsi que par M. Dejean , qui , dans son Catalogue, en désigne une seconde espèce du même pays sous le nom de C. inor- mta. Les Chasmes sont très voisins des Chas- matoplères, mais s'en distinguent suffisam- ment par les écailles dont leur corps est en partie couvert , et par la forme inégale des crochets de leurs tarses. Leur nom générique fait allusion à leurs élytres béantes. (D.) •CHASMIA , Schott. bot. ph. — Syn. de Zeyheria \ Mart. •CHASMODIA fx«<^P'"<î'a, bâillement). INS. —Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes, tribu des Scaïa- béides, division des Xylophiles de Latreille, CHA établi par Mac-Leay ( Horœ eniomologicœ , édit. Lequien, pag. 91), qui le place dans sa famille des Ruielidœ , à côté des Macraspis. Il en diffère principalement par l'échancrure du labre et du chaperon, qui sont entiers chez ces derniers. Ce g. a été adopté par Latreille et par les autres entomologistes. M. Dejean, dans son dernier Catalogue, y rapporte 6 es- pèces , dont 4 du Brésil et 1 de Cayenne. Nous citerons comme type la Cbasm. viridis de Mac-Leay , que M. Dejean rapporte avec doute -àVemarginata de Schœnherr; elle est d'un vert foncé très brillant , avec les ély- tres à peine striées , l'anus et les côtés du corps ridés , les cuisses et le dessous du cor- selet très velus. Du Brésil. (D.) 'CHASMODON (x'=^Gix,iS-n;, bâillant , en- tr'ouvert). ins.— Genrede la tribu des Ichneu- moniens , de l'ordre des Hyménoptères , fa- mille des Braconides, établi par M. Haliday aux dépens du genre Alysia. Les Chasmo- dons en diflerent par un étranglement du thorax et par l'absence d'ailes. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre : c'est le Ch. aplerum {Alyda optera Nees von Esenb.), qui a été trouvé en France, en Alle- magne et en Angleterre. (Bl.) * CnASMOIV'E , E. Mey. bot. ph. — Syn. A'Argyrolobium, Eckl. et Zeyh. *CHASOLIUM (nom propre), uns. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Brachélytres , tribu des Oxytélides , éta- bli par M. le comte de Castelnau dans ses Études eniomologiques (2* livr., pag. 132), et reproduit dans son Histoire des Coléoptères faisant suite au jB(/^0H-Z?«méHi7, t. I, p. 190), pour y placer une seule espèce de Madagas- car, qu'il nomme C. Ernestini. M. Erich- son , dans sa Monographie, n'a pas admis ce genre, et pense que l'espèce qui la constitue est la même que son Isomalus complanatus. Voyez le g. isomalus. (D.) CHASSE-BOSSE, bot. ph. — Nom vul- gaire de la Lysimaque commune. CHASSE-CRAPAUD, ois.— Un des noms vulgaires de l'Engoulevent d'Europe. (G.) CHASSE-FIERTE, ois. — Un des noms vulgaires sous lequel Kolbe et Levaillant ont désigné le Vautour fauve ou V griffon, Vid- lur fulvus, qui ne mérite pas plus que ses congénères cette dénomination, puisque tous les Oiseaux appartenant à ce groupe ont un genre de vie identique. (G.) CHA CHASSELAS, bot, ph. — Nom vulgaire d'une variété de Raisin. Foy. vigjnk. CUASSE-PUIViAlSE. bot. ph.— Nom vul- gaire de la Cimicaire. CHASSERAGE. bot. ph. — Synonyme de Passerage. •CHASSEUSES. P^enaloriœ. arach. — CeUe épithéle a été donnée par Lister aux Araignées qui ne filent pas de toiles pour attraper leur proie , et qui la prennent soit à la course , soit en la guettant. (H. L.) *CHASTE\iEA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des iMélastomacées, tribu des Lavoisiérées, établi par De Candolle [Prodr., III, 102) pour un arbrisseau de l'A- mérique australe dont le port est celui d'un Meriania. Il ne renferme qu'une espèce. Les feuilles en sont opposées , pétiolées, ovales, trinerves , très entières , coriaces ; les fleurs amples, pédicellées, ébractéées, et disposées en forme d'ombelles , au sommet des divi- sions raméaires. (C. L.) CHAT. F dis. MAM. — Les Chats doivent former, nonpasun genre, mais.comme l'a dit M. Is. Geolfroy ( Leçons de Mamm. des cours scient., p. 40), une section à laquelle il donne le nom de Féliens. C'est , dans la classifica- tion de ce savant naturaliste , la 6« de son sous-ordre des Carnivores , ordre des Car- nassiers, série des Mammifères quadrupèdes. Cette famille, très naturelle et fort aisée à caractériser, vient après les Hyènes et se lie aux Chiens par le Guépard : elle termine la grande série des Carnassiers digitigrades. Ces animaux ont le museau arrondi , formé de deux mâchoires courtes, et par conséquent très fortes, armées de 28 à 30 dents, savoir : 6 incisives en haut et autant en bas; 2 ca- nines supérieures et 2 inférieures; 8 molai- res à la mâchoire supérieure, et seulement 6 à la mâchoire inférieure dans le plus grand nombre. Quelques uns, les Lynx , n'ont que 28 dents, parce que, au moins à l'état adulte, il leur manque la petite molaire antérieure. Leur langue et leur verge sont hérissées de petits aiguillons cornés, très rudes et recour- bés en arrière ; ils ont 5 doigts aux pieds de devant , 4 à ceux de derrière , tous armés d'ongles puissants, crochus, tranchants, ré- tractiles, se dressant vers le ciel à la volon- té de l'animal, lui permettant de saisir et de déchirer sa proie, en se recourbant ensuite ; puis, lorsqu'il est en repos, se logeant entre en A ^87 les doigts, de manière à n'user par le frotte- ment ni leur pointe aiguë, ni leur tranchant inférieur. Un seul , le Guépard , n'a pas ces armes terribles. Du reste, leurs yeux jaunes, le plus ordinairement nocturnes, farouches, leur tête ronde , leurs oreilles courtes, leur dos arqué, leurs jambes courtes et robustes, donnent à tous un air de famille qui les fait aisément reconnaître. Je crois devoir les di- viser en trois genres, sur des considérations que j'exposerai à leur article respectif l^'' Genre. Guépards. Cynailums , Wagl.; Gue- pardus, Duvern. Déjà , Frédéric Cuvier, dans son Hisioire des Mammifères, avait indiqué la nécessité de créer au moins un sous-genre pour ces ani- maux, lorsque M. Is. Geoffroy Saint-Hilaire confirmadéfinilivement ce genre quidoit être nécessairement adopté. Ces animaux diffèrent des Chats proprement dits et des Lynx par leurs ongles faibles, usés à la pointe, non ré- tractiles, comme ceux des Chiens, et n'étant propres ni à retenir, ni à déchirer une proie. Leurs doigts sont plus allongés que dans les vrais Chats , d'où il résulte qu'ils ont le pied ovale en avant et non pas rond. Ils ont, comme les Chats, 32 dents ; mais les sillons des canines sont presque effacés , les molai- res tranchantes ont leur lobule plus pro- noncé ; les 2 premières d'en bas ont quatre lobes au lieu de trois ; la dernière molaire , ou carnassière d'en bas, présente, au lieu d'un talon effacé à peine sensible, un petit lo- bule pointu et très distinct, ce qui rapproche les Guépards des Hyènes. La seconde mo- laire d'en haut a également son quatrième lobe plus marqué que dans les Chats; mais, en revanche, son tubercule interne est entiè- rement effacé. Leur queue est plus longue que celle de tous les %xdMÙsFelis, leur taille plus élancée, leur colonne vertébrale plus droite , leurs jambes sont plus hautes, leur tête est plus courte, plus petite, plus ronde. Enfin,leurs formes générales, la facilité qu'ils ont de courir, leur extrême douceur, leur attachement et leur obéissance à leur maî- tre , leur courage, les rapprochent beaucoup plus des Chiens que des Chats. Ce genre ne renferme qu'une espèce , savoir : Le Guépard ou Fadh, Guepardus jubaïus Duv., Felis iubata Schr. eiUn.,Felisguttaia A8S CHA Herm., le /^adA9uFed/i des Arabes, le Fars des Persans , le Pars des Russes , le Joz ou Joiizze des Turcs , le Tigre chasseur des Indiens, le Léopard à crinière, VOnça des Ita- liens el des Portugais, selon G. Cu vier, etc. — Ce charmant animal habite l'Asie méridio- nale et plusieurs contrées de l'Afrique. Ses formes sont gracieuses , légères et élancées ; sa taille est celle d'un Mâtin : il a I^'.IS? (3 pieds i/2) de longueur, non compris la queue, et 0™,650 (2 pieds) de hauteur. Son pelage est d'un beau fauve clair en dessus el d'un blanc pur en dessous ; de petites taches noires, rondes et pleines, également semées, garnissent toute la partie fauve ; celles de la partie blanche sont plus larges et plus la- vées ; sur la dernière moitié de sa queue se trouvent douze anneaux alternativement blancs et noirs ; enfin les poils de ses joues, du derrière de la tète et du cou, sont plus longs, plus laineux que les autres, ce qui lui forme comme une espèce de petite crinière. Il a surtout une physionomie particulière qui suffirait pour le faire reconnaître : une ligne noire part de l'angle antérieurde l'œil, et descend en traversant la joue et en s'é- largissanl jusqu'à la lèvre supérieure, vers la commissure ; une autre plus courte part del'angle postérieur, et se rend vers la tempe. A cette jolie robe , le Guépard joint la lé- gèreté et la grâce des mouvements. Ayant les doigts longs , les ongles libres et posant sur la terre par leur extrémité très peu pointue, il court avec beaucoup plus d'agilité que les Chats , et peut aisément atteindre le gibier qu'il poursuit ; mais il ne peut grimper sur les arbres , toutes choses qui le rapprochent des Chiens, quant aux habitudes. Aussi de- puis fort long-temps s'en est -on servi pour la chasse ; et, suivant les Turcs et les Per- sans, c'est un de leurs premiers rois qui sut dresser cet animal à cet usage; mais les lirabes, Rasis dans le 10" siècle, Avicenne au commencement du 11% etEldemiridans le 14«, en ont parlé les premiers. Selon Elde- miri, Chaleb , fils de Walid, eut l'idée de le substituer, pour cet usage, au Lion et au Tigre qu'on y employait dans les Indes de- puis la plus haute antiquité, si l'on s'en rap- porte à Élien. Quoi qu'il en soit, je répéterai ce que j'ai dit à ce sujet dans mon Histoire des Mammifères du Jardin des Plantes. « A Surate, au Malabar, dans la Perse, et CHA dans quelques autres parties de l'Asie , on élève ces animaux pour s'en servir à cet exer- cice. Les chasseurs sont ordinairement à che- val, et portent le Guépard en croupe derrière eux ; quelquefois ils en ont plusieurs, et alors ils les placent sur une petite charrette fort légère et faite exprès. Dans les deux cas l'a- nimal est enchaîné, et a sur les yeux un ban- deau qui l'empêche de voir. Ils partent ainsi pour parcourir la campagne, et tâcher de dé- couvrir des Gazelles dans les vallées sauva- ges où elles aiment à venir paître. Aussitôt qu'ils en aperçoivent une, ils s'arrêtent, dé- chaînent le Guépard, et lui tournant la tête du côté du timide ruminant, après lui avoir ôlé son bandeau , ils le lui montrent du doigt. Le Guépard descend, se glisse douce- ment derrière les buissons, rampe dans les hautes herbes, s'approche en louvoyant el sans bruit, toujours se masquant derrière les inégalités du terrain, les rochers et au- tres objets, s'arrêtant subitement, el se couchant à plat ventre quand il craint d'être aperçu , puis reprenant sa marche lente et insidieuse. Enfin , quand il se croit assez prés de sa victime , il calcule sa distance , s'élance tout-à-coup, et en cinq ou six bonds prodigieux et d'une vitesse incroyable, il l'atteint, la saisit, l'étrangle, et se met aus- sitôt à lui sucer le sang. Le chasseur arrive alors, lui parle avec amitié, lui jette un morceau de viande , le flatte , le caresse, lui remet le bandeau , et le replace en croupe ou sur la charrette , tandis que les domes- tiques enlèvent la Gazelle. Néanmoins , il arrive quelquefois que le Guépard manque son coup, malgré ses ruses et son adresse. Alors il reste tout saisi et comme honteux de sa mésaventure, et ne cherche jamais à poursuivre le gibier. Son maître le console, l'encourage par des caresses, et les chas- seurs se remettent en quête avec l'espoir qu'il sera plus heureux une autre fois. Dans le Mogol, cette chasse est pour les riches un plaisir si vif, qu'un Guépard bien dressé et qui a la réputation de manquer rarement sa proie , se vend des sommes exorbitan- tes. » En Perse, cette chasse se fait à peu près de la même manière, à cette difl"érence près que le chasseur, qui porte le Guépard en croupe , se place au passage du gibier que des hommes et des Chiens vont relan- cer dans les bois. L'empereur Léopold V CHA avait deux Guépards aussi privés que des Chiens. Quand il allait à la chasse, un de ces animaux sautait sur la croupe de son Cheval , et l'autre derrière un de ses cour- tisans. Aussitôt qu'une pièce de gibier pa- raissait , les deux Guépards s'élançaient , la surprenaient, l'étranglaient, et revenaient tranquillement, sans être rappelés, repren- dre leur place sur le cheval de l'empereur et sur celui de son courtisan. Comme on le voit par ces faits, il s'en faut de beaucoup que le Guépard ait le caractère perfide et féroce de la plupart des grands Chats, avec lesquels les naturalistes l'ont classé. Quoique habitant des forêts et vi- vant de proie, il est peu farouche et s'appri- voise fort aisément. Alors, il s'attache à son maître, répond à sa voix, le suit, le caresse, se laisse dresser à chasser pour lui, et mon- tre autant d'intelligence que de douceur. Ce- lui qui vivait, il y a peu d'années, à la ména- gerie, venait du Sénégal. Il était si familier qu'on l'avait placé dans un parc, où il vivait librement, et dont jamais il n'a cherché à sortir. Il obéissait au commandement du gar- dien de la ménagerie, et il aimait surtout les Chiens, avec lesquels il jouait toute la jour- née, sans jamais chercher à leur faire aucun mal. Un jour, il reconnut, parmi les curieux qui visitaient la ménagerie , un petit nègre qui avait fait la traversée du Sénégal sur le même vaisseau que lui , et il lui fit autant de caresses qu'un Chien en ferait à son maître qu'il retrouverait après une longue absence. 2«Gknre. CBiatS proprement dits. Felis. Ces animaux ont 30 dents, comme le g. pré- cédent; leur carnassière supérieure a trois lobes, et un talon mousse en dedans ; l'infé- rieure a deux lobes pointus et tranchants, sans aucun talon ; enfin, ils n'ont qu'une très petite tuberculeuse supérieure, sans rien qui lui corresponde en bas. Il résulte du nom- b<"e, de la forme et de la disposition des dents, que les mâchoires sont très cour- tes, et que les dents, étant peu éloignées des puissances qui meuvent les mâchoires, peuvent agir avec d'autant plus de force, que le point d'articulation des mâchoi- res, le condyle, est sur la ligne des dents. La langue des Chats est hérissée de papil- les cornées tellement dures, qu'elles dé- CHA hm chirent la peau, même quand ces animaux se bornent à lécher leur proie. Leurs doigts sont armés d'ongles rétractiles; la phalange on- guéale plus courte que haute, à bord posté- rieur profondément échancré, tourne sur la tête plus étendue en haut de la phalange précédente; celle-ci est, en ce sens, creusée d'une gorge pour recevoir le talon corres- pondant de la phalange onguéale. De celte gorge part un ligament très fort, qui, par son élasticité, tient la phalange et l'ongle re- dressés, sans aucun effort musculaire de la part de l'animal. Un elTort des muscles flé- chisseurs n'est nécessaire que pour la flexion. Il résulte de toute cette organisation que les Chats doivent être, et sont en effet, des ani- maux éminemment carnivores , ne se nour- rissant absolument que de chair, et autant qu'ils le peuvent de chair encore palpitante de vie. Leur système dentaire a beaucoup d'analogie avec celui des Hyènes, mais ils n'ont pas, comme ces dernières, une poche glanduleuse sous l'anus. Le genre des Chats renferme des espèces très nombreuses, et qui ne diflerent guère entre elles que par la grandeur et la cou- leur: aussi leur histoire est-elle fort em- brouillée. De cette ressemblance de formes devait nécessairement résulter une ressem- blance de mœurs , et c'est ce qui arrive. Si on les étudie en anatomiste , ces ani- maux sont incontestablement organisés pour être les plus féroces et les plus forts de tous les carnassiers ; et leur structure est admira- blement en harmonie avec leurs habitudes. Ils ne peuvent courir comme le Chien, parce que leurs membres et leur colonne verté- brale ont une flexibilité d'articulation qui les rend incapables de conserver, sans de péni- bles efl^orls, la rigidité nécessaire à la course; mais ils grimpent avec la plus grande faci- lité, se plient, se courbent, s'allongent avec une extrême souplesse, et bondissent à une très grande distance Leur intelligence est généralement moins développée que celledes Mammifères qui les précèdent dans la clas- sification de Cuvier; ce qui vient probable- ment du peu de place que l'énorme déve- loppement de leurs mâchoires et des mus- cles de leur tète a laissé à la boîte cérébrale. De là, leur peu de courage ; car, quoi qu'on en puisse dire, le courage est un pur effet de l'intelligence qui domine l'instinct inné 31' Ii90 CHA de la conservation. L'homme , par cette rai- son , devait être le plus courageux des ani- maux, et il l'est en effet, comme il en est le plus intelligent ; mais la stupidité peut quel- quefois tenir lieu de courage, soit en em- pêchant de voir le danger, comme dans l'Ours blanc et le Glouton , soit en l'exagé- rant , comme chez les animaux lâches , qui, croyant leur vie menacée, combattent avec désespoir, avec fureur; c'est ce qu'on appelle le courage de la peur, et celui-ci est terrible. Ces animaux lâches n'attaqueront leur proie que lorsqu'ils y seront poussés par la plus cruelle des nécessités, la faim ; ils ne l'atta- queront jamais de face, dans la crainte d'une résistance , mais ils se glisseront dans l'om- bre de la nuit, se placeront en embuscade , l'attendront en silence et avec une patience que rien ne lassera , s'élanceront sur elle à l'improviste, la surprendront et la tueront sans combat , sans la moindre lutte. Alors même que leur faible victime succombera sans essayer de se défendre, ils ne commet- tront pas le meurtre sans colère ; et, s'ils ren- contrent la moindre résistance, la crainte les poussera à une fuite honteuse ou à la fu- reur : dans ce dernier cas , le combat sera terrible et désespéré. Tels sont les Chats. Deux bawers hollandais chassaient aux en- virons du Cap , et l'un d'eux s'approcha d'une mare. Un Lion était caché dans les hautes herbes et ne pouvait voir le chas- seur; trompé sans doute par le bruit de ses pas qu'il prenait pour ceux d'un animal ru- minant, d'un bond prodigieux il s'élança sur lui, et par hasard le saisit au bras. Mais il avait reconnu son adversaire ; et , surpris de la hardiesse de sa propre attaque, il resta immobile pendant plus de trois minutes , toujours tenant le chasseur, sans oser ni le lâcher pour fuir, ni l'attaquer pour le dé- vorer, et fermant les yeux , afln de ne pas rencontrer le regard effrayant de sa victime. Cette terrible situation ne cessa qu'au mo- ment où le chasseur eut frappé le monstre d'un coup de couteau. Alors commença une lutte atroce qui ne finit que par la mort de l'un et de l'autre. Dans les rampoks de Java, on faisait combattre des Tigres et des Pan thères contre des hommes. On amenait dans l'arène ces animaux renfermés dans des cages de bois, et ils étaient tellement ef- frayés à la vue des hommes qui les entou- CHA raient, qu'il fallait mettre !e feu à leur cage pour les obliger d'en sortir, et les at- taquer à coups de dards pour les détermi- ner à combattre. Du reste, les Chats ont les sens excellents. Leur odorat, quoique moins parfait que celui des Chiens, a cependant le degré de finesse nécessaire pour leur faire découvrir d'assez loin un ennemi; leur ouïe, perfectionnée par leurs habitudes nocturnes, est encore favori- sée par le développement de leurs oreilles, leurs yeux sont parfaitement organisés ; la di- latabilité et la contractilité de l'iris leur per- met de voir également bien le jour et la nuit. Le goiit seul paraîtrait, chez eux , manquer d'une certaine délicatesse , aussi avalent-ils leur proie par lambeaux plutôt qu'ils ne la mâchent. Ayant peu d'intelligence, les Chats sont peu susceptibles d'éducation ; et, quoi qu'on fasse, on ne peut exciter chez eux des facultés dont ils n'ont pas les organes. C'est à cela qu'on doit attribuer les habitudes fa- rouches, le caractère indépendant et sauvage que le Chat domestique a conservés, malgré l'ancienneté de sa servitude. Aucune espèce connue ne vit en société, et l'amour même ne parvient à réunir le mâle et la femelle que pendant le court instant du désir et de l'accouplement. Du reste, cette vie solitaire, cette antipathie pour la société, s'expliquent assez bien par les besoins individuels. Les Chats ne se nourrissent que de proie vi- vante; il faut à chacun d'eux un espace assez grand de pays pour le nourrir, et tout être qui doit lui disputer son gibier, partager ou plutôt diminuer ses moyens d'existence , lui est nécessairement hostile. L'instinct de la solitude, naissant de cette cause, est indélé- bile chez ces animaux : aussi tiennent-ils au pays, à la localité où, dès leur enfance, ils ont trouvé une nourriture suffisante. Ils s'y affectionnent au point que le Chat domesti- que le plus doux, le plus caressant , tient plus à la maison qu'à son maître ; il ne la quitte jamais pour le suivre, et y revient quand on l'a transporté dans une nouvelle demeure. Tous les Chats, pour exprimer leur satis- faction, même dans les plus grandes espèces, font entendre ce rourou qu'à Paris l'on ap- pelle /î/er dans le Chat domestique. Tous feu- lent en soufflant et en montrant leurs dents lorsqu'ils menacent, et cependant leur v Il y a plus: l'espèce elle-même e»l tout en- tière menacée d'une destruction complète, et cela bientôt, avant un siècle peut-être. En effet, Hérodote, Aristole, Pausanias, affirment que, de leur temps , les Lions étaient très communs en Macédoine, en Thrace, en Acarnanie, en Thessalie, où maintenant il n'en existe plus. L'Écriture- Sainte, Oppien, Apollonius de Tyane.Elien, et autres, disent qu'il y en avait beaucoup en Asie, et particulièrement en Syrie , en Arménie, aux environs de Babylone, entre l'Hyphasis et le Gange, etc. Aujourd'hui l'on n'en trouve plus guère en Asie qu'entre l'Inde et la Perse, el dans quelques rares cantons de l'Arabie. Dans les lieux où l'espèce existe en plus grand nombre à notre époque, c'est-à-dire en Afrique , elle est devenue tellement rare, qu'on se demande comment les anciens Ro- mains en ont pu rassembler une si grande quantité dans leurs cirques. Pline (lib.VIII, c. 16 ) dit : « Quintus Scévola fut le premier qui en montra plusieurs à la fois dans le cir- que , lors de son édiiité. Sylla , pendant sa prélure, fit combattre cent mâles à la fois; Pompée six cents , dont trois cent quinze mâles , et César quatre cents. » Peut-être l'Afrique entière n'en contient-elle pas un pareil nombre aujourd'hui. Les Grecs, ne connaissant pas d'animal plus terrible et plus fort que le Lion , en ont fait le roi des animaux, et l'ont orné de ver- tus qu'ils croyaient royales, telles que la noblesse de caractère, la supériorité du cou- rage, la fierté, la générosité, etc. Bufl'on , en sa qualité d'écrivain plus qu'en celle de naturaliste, a fait comme tous ses devan- CHA I ciers , c'est-à-dire que, sans trop s'inquiéter I de la vérité de ces faits, il nous les a trans- I mis dans son style séduisant. Il est fâcheux I que toutes ces belles qualités du Lion s'éva- nouissent devant la réalité toujours peu poé- tique et encore moins flatteuse. Ce roi des animaux ressemble à tous ses congénères, ou, s'il se distingue du Tigre, du Jaguar, etc., c'est par sa poltronnerie. Quoique n'ayant pas la pupille nocturne , il ne sort de sa re- traite que la nuit et seulement quand il est poussé par la faim. Alors , soit qu'il se glisse dans les ténèbres à travers les buissons, soit qu'il se mette en embuscade dans les roseaux, sur les bords d'une mare où les animaux viennent boire , par un bond énorme il s'élance sur sa victime, qui est toujours un animal faible et innocent, ne pouvant lui opposer aucune résistance lors même que, dans son attaque, il n'emploierait pas la surprise, la ruse ou la perOdie. Ce n'est que poussé par une faim extrême qu'il ose assaillir un Bœuf ou un Cheval , ou tout autre animal capable de lui résister. Dans tous les cas, s'il manque son coup, il ne cherche pas à poursuivre sa proie parce qu'il ne peut courir, et l'on a appelé cela de la générosité , comme on a décoré du nom de gravité la lenteur forcée de sa marche. Sa nourriture ordinaire consiste en Gazelles, et en Singes quand il peut les surprendre à terre, car il ne grimpe pas aux arbres. Dans l'ombre, il parcourt la campagne; et , s'il ose alors s'approcher en silence des habita- tions , c'est pour chercher à s'emparer des pièces de menu bétail échappées de la ber- gerie; il ne dédaigne pas même de prendre des Oies et autres volailles quand il en trouve l'occasion. Enfin, faute de mieux, il se jette sur les charognes et les voiries, mal- gré cette noblesse et cette délicatesse de goût qu'on lui suppose. Il est arrivé assez souvent à nos sentinelles, à Constantine, de tirer et tuer des Lions qui venaient la nuit roder autour de la ville afin de manger les immon- dices jetées hors des murs. Si, pendant le jour, un Lion a la hardiesse de s'approcher en tapinois d'un troupeau pour saisir un mouton, les bergers crient aussitôt haro sur le voleur, le poursuivent à coups de bâton, lui arrachent sa proie de vive force, met- tent leurs Chiens à ses trousses, el le forcent à une fuite honteuse el précipitée. Il en ar- CHA rive souvent autant au cap de Bonnc-Espe- rance, quand des bawers hollandais le sur- prennent rôdant autour de leurs écuries ; ils en ont même tué quelquefois à coups de fourche. C'est dans les vastes solitudes où il domine en maître, parce qu'il domine seul , que le Lion déploie toutes les facultés qui assurent sa puissance. Là, sûr de la supériorité de ses forces, n'ayant jamais attaqué un être qui ait pu lui résister, et surtout n'ayant jamais lui-même été attaqué, comptant sur une agilité qui n'est comparable qu'à sa vigueur, il ne craint jamais de manquer de proie , et se contente alors d'une seule victime à d'assez longs intervalles; mais il la lui faut vivante. Sa figure est imposante et mobile comme celle de l'homme, et ses passions se peignen non seulement dans ses yeux (tou- jours un peu louches), mais encore dans les rides de son front. Sa démarche est légère , quoique lente et oblique; sa voix est terri- ble, et tous les animaux tremblent à une demi-lieue à la ronde quand son rugisse- ment fait retentir les forêts pendant la nuit; c'est un cri prolongé , d'un ton grave , mêlé d'un frémissement plus aigu. Lorsqu'il me- nace, son front se ride et se plisse; il relève Ses lèvres, montre ses énormes dents, et soufllc comme le Chat domestique. Dans la colère, ses yeux deviennent flamboyants et brillent sous deux épais sourcils qui s'élè- vent et s'abaissent comme par un mouve- ment convulsif ; sa crinière se redresse et s'agite; de sa queue, il se bat les flancs. Tout à coup il fléchit sur ses pattes de de- vant, ses yeux se ferment à demi, sa mous- tache se hérisse , son agitation cesse , il reste immobile, et le bout de sa queue raide et tendue fait seul un petit mouvement lent de droite à gauche. Malheur à l'être vivant qu'il regarde dans cette attitude ; car il va s'élancer et déchirer une victime. Quelque terrible que soit le Lion dans sa colère , il fuit devant l'homme , et ne l'atta- que que s'il en est attaqué lui-même. On le chasse avec des Chiens appuyés de piqueurs à cheval ; on le relance dans son fourré , on l'en déloge, on le poursuit, jusqu'à ce qu'on soit parvenu à le. tuer. Son prétendu courage ne tient pas contre l'adresse d'un Nègre ou d'un Hottentot, qui souvent l'attaquent tête à tète avec des armes assez légères. Us le CHA ^93 prennent quelquefois vivant dans des fosses creusées sur son passage et couvertes de ga- zon ; et, dès qu'il est prisonnier, il devient, au dire de Bufl^on, d'une lâcheté telle, qu'on peut l'attacher, le museler et le conduire où l'on veut. Pris jeune , il s'apprivoise fort bien , est doux et caressant non seulement avec son maître , mais encore avec les ani- maux domestiques élevés avec lui. Cepen- dant il serait dangereux de trop s'y ûer ; car il est capricieux comme tous les animaux, et le moindre de ses caprices peut doimer la mort. Soit que Bufl'on ait cru aux contes que nos pères ont débités sur le Lion de Flo- rence, sur celui d'Androclès, etc. , soit que son amour pour les contrastes l'ait porté à ennoblir le Lion pour l'opposer au Tigre, ainsi qu'il a fait du Chien pour le faire con- traster avec te Chat , toujours est-il qu'il nous parle de cet animal d'une manière très propre à nous en donner une fausse idée , et qui touche parfois de bien près au ridicule. Par exemple, après nous avoir dit qu'il con- serve la mémoire et la reconnaissmice des bienfaits, il ajoute que : « Sa colère est no- ble , son courage magnanime, et son naturel sensible. » J'avoue que pour moi , la sensi- bilité du Lion est une chose excessivement curieuse. Au reste, celle sensibilité ne l'em- pêche pas de dévorer ses propres petits, ainsi que font presque tous les Chats , toutes les fois qu'il peut découvrir la retraite où sa fe- melle les a cachés. Comme tous les animaux de son genre, la Lionne a quatre mamelles. Elle porte cent huit jours, fait de deux à cinq petits, et les allaite ordinairement six mois. Quoique moins forte que le Lion , pour les défendre elle combat jusqu'à la dernière extrémité , même contre les mâles de son espèce. Elle cherche toujours , pour mettre bas, un lieu très écarté et d'un diOicile accès. Lorsqu'elle craint la découverte de l'endroit où elle a caché ses petits, elle embrouille sa trace en retournant plusieurs fuis sur ses pas, et finit par les emporter dans une autre cachette, quelquefois très éloignée, où elle les croit plus en sûreté. Elle chasse pour eux, et leur apporte du gibier, qu'elle leur apprend à dé- chirer, dès qu'ils sont assez forts pour cela ; et elle ne les abandonne que quand ils sont capables de se défendre contre le danger et I de saisir leur proie. Tous les petits se ressem- i94 CHA blent en naissant ; leur pelage est laineux pendant leur jeunesse, plus foncé que celui de leur mère, avec de petites raies brunes, Iransversales, sur les flancs et à l'origine de la queue. Ce n'est qu'à cinq ou six ans, lors- qu'ils deviennent complètement adultes , qu'il ne reste plus aucune trace de celte li- vrée; mais, dès l'âge de trois ans, la crinière commence à pousser aux mâles. Si l'on en juge par l'analogie et par la règle générale que ButTon a posée , le Lion doit vivre de trente à trente-cinq ans. [Ployez l'atlas de ce Dictionnaire , Mammifères , pi. 8. A.) En J824, il est né, à la ménagerie de Windsor, d'une Tigresse qu'on avait ac- couplée avec un Lion , deux petits que Fr. Cuvier a fait représenter dans son Histoire naturelle des Mammifères {^\. lOG, il" liv. ). Ils étaient fort doux l'un et l'autre , ne res- semblaient ni à leur père ni à leur mère, et ne se ressemblaient pas même entre eux. Ce fait du croisement de deux espèces si dif- férentes , ne pourrait-il pas expliquer la grande confusion qui existe dans l'histoire et la synonymie des Chats ? Le Tigre, Fe//sn'gm Lin., le Tigre royal Buff.-Cuv., le Paleng des Persans , le Radja- Houlan ou Arimaou-Ressar des Malais , le Madjan-Gédé des Javanais , le Lau-Hu des Chinois. — Cet animal est le plus grand et le plus terrible des Chats. Sa taille égale et sur- passe même celle du Lion; mais il est plus grêle, plus svelte ; sa tête est plus arrondie, et ses jambes sont proportionnellement plus longues. Son pelage est d'un fauve vif en des- sus, d'un blanc pur en dessous, partout irré- gulièrement rayé de noir en travers, ce qui le distingue très bien de toutes les grandes espè- ces de son genre. Sa queue, noire au bout, est alternativement annelée de cette couleur et de blanc ; enfin , c'est un des plus beaux et des plus élégants animaux qu'on connaisse. Si l'on s'en rapportait aux voyageurs , il ha- biterait toutes les parties de la terre , erreur qui résulte de ce qu'ils ont donné le nom de Tigre à presque tous les grands Carnassiers à pelage tigré et moucheté. Quant au véri- table Tigre, il habile les Indes orientales et leur archipel , les déserts qui séparent la Chine de la Sibérie orientale , jusque entre les rivières d'Irlisch et d'Ischim , et même , quoique rarement, jusqu'à l'Obi. Il est com- mun dans le Bengale ; mais jamais on ne l'a CHA trouve en-deçà de l'Indus, de l'Oxus et de la mer Caspienne. Buffon, s'il a paré le Lion des qualités qu'il n'a pas, s'est plu, par compensation et pour faire ombre au tableau, à nous peindre le Tigre avec les couleurs les plus noires ; il le représente comme ayant une férocité inouïe, une cruauté indomptable, et une soif de sang qui le dévore constamment. Le fait est que le Tigre n'est pas plus cruel que le Lion; mais il est plus rusé pour approcher sa proie, plus audacieux pour l'attaquer, et plus courageux pour la combattre. Poussé par la faim , il se jette indifféremment sur tous les animaux, même sur l'homme, et dans ce cas aucun danger ne l'intimide. On en a vu sortir de la forêt , s'élancer avec la rapidité de l'éclair , saisir un cavalier au milieu d'un bataillon , d'une armée, l'emporter dans les bois et dis- paraître avant même qu'on ait eu le temps de le poursuivre. Ce qui sans doute n'a pas peu contribué à la réputation de cruauté qu'on lui a faite, c'est cette audace indomp- table qui lui fait braver les armes de l'hom- me , et le rend , pour notre espèce , le plus terrible des animaux et le fléau des In- des orientales. Pour épier plus aisément sa proie, il habite de préférence les roseaux qui croissent sur les bords des fleuves et des grandes rivières ; et , comme il nage fort bien, il aime à gagner les îlots afin d'y établir son domicile temporaire. De là, il observe ce qui se passe sur le fleuve , et va chercher , pour s'en nourrir, les cadavres d'hommes et d'animaux qui flottent sur les ondes. Quand sa faim est assouvie, il cesse de devenir dan- gereux , et son caractère méfiant et timide reprend le dessus ; il se cache dans les four- rés et fuit la présence de l'homme, à moins qu'il n'en soit attaqué. Ses habitudes sont, dans les circonstances ordinaires, absolument semblables à celles du Lion et des autres grands Chats. La femelle met bas de trois à cinq petits , qu'elle cache de la même ma- nière que la Lionne, pour empêcher le mâle de les dévorer. Il arrive, mais très rarement, qu'un des petits est Albinos; en grandissant il devient entièrement blanc, et l'on ne re- connaît ses bandes qu'à une certaine inci- dence de lumière qui les fait paraître plus opaques. Un de ces Albinos a vécu à la mé- nagerie d'Exeter-Change, et a été figuré par Griflith dans son Règne animal, p. 444. CHA Pris en bas âge el élevé en domesticité, le Tigre ne se montre ni plus féroce ni plus fa- rouche que le Lion. Il s'apprivoise parfaite- ment, reconnaît son maître, le caresse, s'y attache autant qu'aucun autre animal , ex- cepté le Chien , et il est même susceptible d'une certaine éducation. On sait que l'em- pereur Héliogabale se montra dans Rome sur un char traîné par deux de ces animaux, et les anciens savaient le dresser à la chasse. On a vu , à Francfort , un Tigre d'une rare beauté, que son maître avait habitué à faire divers exercices,- et tout Paris sait que le sieur Martin entrait dans la cage d'un de ces animaux qu'il montrait en public, le cares- sait, le contrariait même, sans qu'il en soit jamais résulté le moindre accident. Le Tigre qui vivait dans la ménagerie de Paris, en 1835, se promenait librement sur le pont du vaisseau qui l'amenait en France, et les mousses du bâtiment dormaient entre ses jambes, la tête appuyée sur ses flancs, qui leur servaient de traversins. II paraît que ce fut Auguste qui fit venir à Rome les pre- naiers Tigres qui parurent en Europe (Pline, lib. VIII, cap. 17). Le Tigre ondulé ou F élis nebulosa de Fr. Cuv., n'est, selon ce naturaliste, qu'une va- riété du Tigre ordinaire , dont les taches noires , au lieu de former des lignes trans- versales , se recourbent pour enceindre de grandes taches d'une couleur plus claire. Il a vécu pendant trois ans à Londres , où il avait été amené de Canton. Quant à moi , je pense qu'on doit le rapporter à l'espèce de l'Ariniaou-Dahan , ou Felis macrocelis de Temminck. La PaiNthÈrk , Felis pardus Lin., Temm., non Cuvier ni la plupart des autres natura- listes français , le Nemr des Arabes , le Léo- pard de Buffon qui la croyait d'Afrique , fi- gurée pi. 101 de Schreber. — Cet animal n'ayant jamais été ni vu ni dessiné par les naturalistes français , qui ont constamment fait leur Panthère d'une variété du Léopard, nous devons comparer ces deux animaux pour en donneruneidée précise. La Panthère est beaucoup plus petite que le Léopard ; son pelage est d'un fauve jaunâtre foncé, et non d'un fauve clair, avec de nombreuses taches eu rose, très rapprochées, ayant au plus i2à 14 lignes (0'°,027 à 0'n,032) de diamètre, avec le centre de la même couleur que celle du CHA li95 fond du pelage , tandis que dans le Léopard les taches sont assez distantes , de 18 lignes (0'",04l) de diamètre, avec le centre toujours plus foncé. La tête de la Panthère a le crâne plus allongé; sa queue, composée de dix- huit vertèbres au lieu de vingt-deux, est aussi longue que le corps et la tète pri« en- semble, tandis que celle du Léopard est de la longueur du corps seulement. Enfin, la Pan- thère ne se trouve pas en Afrique, mais seu- lement dans l'Inde. Elle est particulièrement commune au Bengale, dans les îles de la Sonde, probablement à Java, à Sumatra, etc. Telle est l'opinion de Temminck et la mienne. Grâce aux relations faciles qui exis- tent entre la Hollande et l'Inde, ce natura- liste a été à portée d'appuyer son opinion sur des faits et des échantillons incontes- tables. La Panthère n'habite que les forêts ; elle monte sur les arbres avec une extrême agi- lité , ce que ne font ni le Lion ni , je crois , le Tigre, afin de poursuivre les Singes et les autres animaux grimpeurs dont elle se nourrit. Ses yeux sont vifs , dans un mou- vement continuel ; son regard est cruel, ef- frayant, et ses mœurs sont d'une atroce fé- rocité. Elle n'attaque pas l'homme quand elle n'en est pas insultée ; mais, à la moindre provocation, elle entre en fureur, se préci- pite sur lui avec la rapidité de la foudre , et le déchire avant qu'il ait eu le temps de pensera la possibilité d'une lutte. La nuit, elle vient roder autour des habitations iso- lées pour surprendre les animaux domesti- ques, les Chiens surtout; et, faute de proie vivante , elle se nourrit de cadavres. Du reste, ses habitudes ne diffèrent en rien de celles des autres Chats. Le LÉOPARD, Felis Leopardus Lin. et Temm. , Felis pardus et Felis Leopardus G. Cuv., Fe- lis varia Schreb., VEngoi du Congo. — Cet animal varie pour la taille , depuis trois pieds onze pouces jusqu'à quatre pieds et plus , non compris la queue , c'est-à-dir» qu'il égale presque la stature d'une Lionne. Son pelage est d'un fauve clair , avec six à dix rangées de taches noires , en forme de rose, c'est-à-dire formées dç l'assemblage de trois à quatre petites taches simples sur chaque flanc. Quant au reste , il diffère de la Panthère par les caractères que j'ai énoncés à l'article de cette dernière. A96 CHA Plusieurs fois, j'ai voulu décrire et dessi- ner les Panthères et les Léopards , ou du moins les animaux qui portent ces noms sur les étiquettes , soit à la ménagerie , soit au Cabinet d'histoire naturelle , à Paris, sans jamais réussir à découvrir en eux le moindre caractère spécifique qui [;ùt me les faire distinguer, même ayant à la main le Hhjne animal de Cuvier. J'eus recours à ses Re- cherches sur les ossemenls fossiles , et j'y lus: S'il existe un Léopard distinct spécifique- ment de la Panthère , je pense que ce doit être un animai dont nous avons reçu des peaux des îles de la Sonde , peau d'un plus beau fauve, à taches un peu plus petites, plus annelées que celles de la Panthère, etc.» Or, cette description paraît convenir tout- à-fait à la Panthère de Temminck. Il en ré- suite : l" que , dans son Bègne animal , Cu- vier donne les noms de Panthère et de Léo- pard à deux variétés très fugitives de ce dernier; 2& que, dans ses Recherches sur les ossemenls fossiles (tome VII, p. 400) , il re- vient sur son erreur , mais pour nommer Léopard l'animal des îles de la Sonde que je crois, avec Temminck, être une Panthère, et pour donner le nom de Panthère à des ani- maux d'Afrique qui sont, à mon avis, des Léopards. Du reste, cette inversion de nom n'a aucune importance scientifique , tant qu'on ne saura pas positivement quels sont les animaux que les anciens nommaient Léo- pards et Panthères ; ce qui me parait extrê- mement difficile , pour ne pas dire impos- sible à établir. Quoi qu'il en soit , le Léopard d'Afrique , qui existe aussi aux Indes, est célèbre par sa férocité. Fischer (Zoo^nos., t. III), qui lui donne le nom de Panthère, dit qu'il se trouve aussi en Perse, dans la Soungarie et la Mongolie,jusqu'aux monts Altaï. Comme la Panthère , dont il a les mœurs , il grimpe sur les arbres avec une grande agilité. Les Nègres le craignent beaucoup, et cependant ils lui font une chasse active pour s'empa- rer de sa fourrure, qui est très belle. Les Négresses du Congo recherchent beaucoup ses dents pour s'en faire des colliers. L'Once de Buffon , Ftlis uncia Schreb., Felis panthe.ra Erxleb. (Figurée par GrifTith, p. 469 ) , non le Felis onça de Linné. — Ce Chat est plus petit que le Léopard, n'ayant que trois pieds et demi, non compris la CHA queae qui est de la longueur du corps, moins la tète. Son pelageest plus long, d'un gris blanchâtre sur le dos et sur les côtés, et d'un gris encore plus blanc sous le ventre ; comme celui du Léopard , il est moucheté de taches en rose , à peu près de la même grandeur et de la même forme, mais plus irrégulières. La plupart des naturalistes (et moi-même pendant longtemps) ont cru que l'Once de Buffon devait être le Felis onca de Linné, et par conséquent le Jaguar, d'oti il est résulté que cet animal a été rayé des Catalogues comme faisant double emploi. Cependant, j'avais pris note , dans ma jeu- nesse, d'une fourrure que le hasard avait fait tomber entre mes mains , et cette note , que j'ai actuellement sous les yeux, ren- ferme une description qui convient par- faitement à l'Once. A peu près vers le même temps , G. Cuvier, dans une addition qu'il plaça à la fin du IV' vol. de l'édition in-4° de ses Recherches sur les ossements fossiles ( lom. VII , p. 404 de la dernière édition in-8 ), publia cette note que je rap- porte textuellement: « L'Once de Buffon, qui n'avait pas été vue depuis ce grand natura- liste, paraît s'être retrouvée. M. le major Charles Hamiiton Smith, l'un des natura- listes qui connaissent le mieux les Quadru- pèdes, m'a fuit voir le dessm d'un animal que le roi de Perse avait envoyé au roi d'An- gleterre , et qu'on nourrissait à la tour de Londres. Il venait des hautes montagnes du nord de la Perse , et il offre tous les carac- tères qu'on observe dans la figure de Buf- fon , etc II est probable que cet animal, qui paraît destiné à vivre dans des pays assez froids , est celui qui se porte au midi delaSibérie et dans le nord delà Chine, etc. Sur le témoignage de G. Cuvier, d'Hamil- ton Smith, de BufTon , de Schreber , de Shaw, et sur celui de mes propres yeux, j'ai cru devoir rétablir ici , ne lùt-ce que pour mémoire, un animal qui avait été rayé du tableau des Mammifères. Quant à ses mœurs, Buffon a tellement confondu son histoire avec celle d'autres grands Chats, qu*il m'est impossible d'en rien démêler de certain. Le Serval ou Tiger-Boschkat , Felis ser- val Lin. et Temm. , Felis Galeopardus , Ca- pensis et Serval Desm. , le Chai-tigre des fourreurs , le Chat du Cap de Forster . le CHA Chai-pard de Perrault, le Serval de Buffon. — Cet animal alteint jusqu'à 28 pouces {0'",768)(ie longueur, non compris la queue qui en a huit ou neuf (0"',217 ou 0"',244);ses oreilles sont grandes , rayées de noir et de blanc; son pelage est d'un fauve clair, tirant quelquefois sur le gris ou sur le jaune ; il a le tour des lèvres, la gorge, le dessous du cou et le haut de l'intérieur des cuisses blan- châtres ; des mouchetures noires sur le front et les joues; un rang de ces mouchetures vers le pli de la gorge ; le long du cou , qua- tre raies noires, dont les extrêmes, interrom- pues sur l'épaule, reprennent pour finir plus loin ; les intermédiaires, vers le même point, s'écartent, et, entre elles, naissent deux autres raies qui vont se terminer au tiers antérieur du dos ; il a deux bandes noires à la face in- terne du bras; tout le reste de son pelage a des taches isolées, et sa queue, de moitié moins longue que son corps, eslanneléede noir. Du reste, toutes ces taches sont pleines. Cet animal habile les forêts du cap de Bonne-Espérance et de toute la partie mé- ridionale de l'Afrique. Selon le voyageur Bruce , il se trouverait aussi en Abyssinie. Il grimpe sur les arbres avec beaucoup d'a- gilité pour donner la chasse aux Oiseaux et aux Singes, aux Bats et aux autres petits ani- maux. Son caractère reste farouche dans la captivité, et il est impossible de l'apprivoi- ser, parce qu'il est insensible aux bons trai- tements, et qu'il entre en fureur à la moin- dre contrariété. Sa fourrure chaude, douce et fort l)elle, est d'une assez grande valeur. Le CiiATNicRipÈDE,Fe//'« iiigripes de Bur- chell et Grinilh.— Ce Chat paraîtavoir beau- coup de rapports avec le Serval, et habite les mêmes contrées. Il a la taille de notre Chat domeslii]ue. Il est d'un roux approchant de la couleur du tan, plus pâle en dessous entiè- rement couvert de taches noires plutôt lon- gues que rondes. Celles du dos et du cou forment quelquefois des bandes ; celles des épaules et des jambes sont transversales et d'un noir plus piofond. Dans les vieux indi- vidus , les taches supérieures passent au brun , et les autres , au contraire , devien- nent d'un noir plus intense. Le dessous des pieds est très noir, d'où lui est venu son nom. Ses oreilles sont ovales, obtuses, d'un brun raélé uniforme, avec leur bord antérieur garni de poils aussi longs qu'elles. La queue T. m. CIIA 497 est de même couleur que le dos, sans an- neaux, mais confusément tachetée jusqu'à quatre pouces de sa base. Il a probabierncnt les mêmes habitudes que le Serval. Le Chat doré , l'elis chrysoilirix, et Felis auraia deTemm. — Il a environ deux pieds et demi de longueur, non compris la queue; celle-ci est moitié de la longueur du corps seulement, avec une bande brune tout le long de sa ligne médiane , et le bout noir ; les oreilles sont courtes, arrondies, noires en dehors, roussâlres en dedans ; le pelage est très court, luisant, d'un rouge bai très vif, sans taches sur les parties supérieures, avec quelques petites taches brunes sur les flancs et le ventre ; ce dernier est d'un blanc roussàtre, et les quatre pattes sont d'un roux doré. Sa patrie et ses mœurs me sont inconnues. Je soupçonne que celle espèce doit être reportée aux Lynx. Le Chat obscvr, Felis uùscura Besm., Chat noir du Cap de Fr. Cuv., a élé apporté du Cap par Pérou. — Son pelage est d'un noir un peu roussàtre, avec des bandes transver- sales d'un noir foncé et très nombreuses; il a sept anneaux à la queue, et il est un peu plus petit que le Chat du Cap ou Serval. Son naturel est fort doux , el un individu quia vécu à la ménagerie était libre et fort privé. Le Chat de la Cafrerie, Felis cafra Desm., est d'un tiers plus grand que notre Chat sauvage. — Il est d'un gris fauve en dessus, et blanchâtre en dessous ; les pau- pières supérieures sont blanchâtres ; sa gorge est entourée de trois colliers ; il a vingt ban- des brunes transversales sur les flancs; huil bandes noires lui traversent les patles de de- vant, el douze celles de derrière. Sa queue est longue, à quatre anneaux bien marqués, el terminée de noir. Il esl de la Cafrerie , d'où il a élé rapporté par M. Lalande. Le Chat GAîiTÉ,Feli.sinauiculiiia Bupp. et'i Temm., est à peu près de la taille du Chat domestique. — Il est d'un gris fauve, avec la plante des pieds noire ; il a, sur la léle, sept ou huil bandes noires , arquées , étroites ; sa queue est longue, noire au bout, avec deux anneaux rapprochés de celle couleur; la li- gne de son dos est noire ; les parties infé- rieures sont blanches, nuancées de fauve sui lo poitrine; la face externe des pieds de de- vant a quatre ou cinq petites bandes trans- 32 Zi98 LHA versales brunes, et la face interne deux grandes taches noires; il porte cinq ou six petites bandes sur les cuisses. Cette espèce habile l'Egypte, et probablement toute la partie septentrionale de l'Afrique. Le Chat du Bengale , Felis bengalensis Desm., Felis lorquata Fr. Cuv., le Chat du iV^/ja«Jdumème.— Il est de la taille du Chat ordinaire; son pelage est d'un gris fauve en dessus , blanc en dessous ; son front est marqué de quatre lignes longitudinales bru- nes, et les joues de deux ; il a un collier sous le cou et un autre sous la gorge ; des taches brunes et allongées s'étendent sur son dos; ses pieds et son ventre sont mouchetés de brun, et sa queue est brunâtre, avec des an- neaux peu apparents. On le trouve au Ben- gale. Peut-être faudra-t-il réunir à cette espèce : Le Chat a taches de rouille, Felis rubi- gitiosa de M. Isidore Geoffroy. — Sa taille est un peu moindre que celle de notre Chat domestique, et sa queue forme environ le tiers de sa longueur totale. Son pelage est d'un gris roussâtre en dessus et sur les flancs, blanc en dessous ; il a sur le dos trois lignes longitudinales; les taches des flancs, de couleur de rouille, sont disposées en sé- ries également longitudinales. Les taches ventrales sont noirâtres, disposées en ban- des transverses , irrégulières. La queue est de môme couleur que le fond du pelage, mais sans taches. Ce Chat a été trouvé par Bélanger, dans les bois de Lataniers des en- virons de Pondichéry. Le Chat domestique , Felis calus Linn. — Cet animal est trop connu pour qu'il soit né- cessaire d'en faire la description ; mais il n'en est pas de même de son type. Le Chat sauvage a le pelage d'un gris brun, un peu jaunâtre en dessus, d'un gris jaune-pâle en dessous; il a sur la tête quatre bandes noirâtres qui s'unissent en une seule plus large, régnant sur le dos ; des bandes transverses très la- vées sur les flancs et les cuisses; du blanc autour des lèvres et sur la mâchoire infé- rieure ; le museau d'un fauve clair ; deux anneaux noirs près du bout de la queue qui est également noir , ainsi que la plante des pieds. Il a 22 pouces (()■", 59G ) de longueur, non compris la queue, c'est-à-dire qu'il est un peu plus grand que la variété domes- tique. CHA Malgré sa petite taille, on retrouve, dans le Chat sauvage, toutes les habitudes des gran- des espèces. Il vit, isolé dans les bois, de la chasse active qu'il fait aux Perdrix, aux Liè- vres, et à tous les autres animaux faibles; il grimpe sur les arbres avec agilité et dépose ses petits dans leur tronc caverneux. Chassé par les Chiens courants , il se fait battre et rebattredans les fourrés, absolument comme le Renard; puis, lorsqu'il est fatigué, il s'é- lance sur un arbre, se couche sur une grosse branche basse, et, de là, il regarde fort tran- quillement passer la meute, sans s'en met- tre autrement en peine. Autrefois, il était commun dans toute la France; mais, depuis une cinquantaine d'années, il y devient fort rare, et l'on ne le trouve plus guère que dans les grandes forêts. De cette espèce, et peut-être de son croi- sement avec le Chat ganté, sont provenues les nombreuses variétés de Chats domesti- ques qu'on peut, à l'imitation de Linné, classer en plusieurs races, savoir : 1» Le Chat domestique tigré , Felis Calus domeslicus Linn. , 2« le Chat des Chartreux , F. C. cœruleus Linn. , 3" le Chat d'Espagne , F. C. Iiispanicus Linn. , 4" le Chat d'An- gora, F. C. angorensis Linn. , 5° le Chat rouge de Tobolsk de Gmelin, 6" le Chat de Chine à oreilles pendantes, 7° le Chat ma- lais de Raffles , sans queue ou avec une queue noueuse. Une singularité inexplica- ble , c'est que tous les Chats marqués de trois couleurs, jaune, noir et blanc, sont des femelles. BuCfon a évidemment chargé de sombres couleurs le portrait du Chat, pour faire va- loir celui du Chien. Cet animal est d'un ca- ractère timide ; il devient sauvage par pol- tronnerie, défiant par faiblesse, rusé par né- cessité, et voleur par besoin. Il n'est jamais méchant que lorsqu'il est en colère, et ja- mais en colère que lorsqu'il croit sa vie me- nacée; mais alors il devient dangereux, parce que sa fureur est celle du désespoir , et qu'alors il combat avec tout le courage des lâches poussés à bout. Forcé, dans la domesticité, de vivre continuellement en société du Chien , son plus cruel ennemi, sa méfiance naturelle a dû augmenter, et c'est probablement à cela qu'il faut attribuer ce queBuffon appelle sa fausseté, sa marche in- sidieuse, etc. Il a conservé de son indépcn- CHA (lance tout ce qu'il lui en fallait pour assu- rer son existence dans la position que nous iiii avons faite, et si l'on rciid cette position meilleure, comme à Paris, par exemple, où le peuple aime les animaux , il abandon- nera aussi une partie de son indépendance en proportion de ce qu'on lui donnera en affection. I.a Chatte , plus ardente que le mâle, entre communément en chaleur deux fois par an , en automne et au printemps ; elle porte 55 à 5G jours, et ses portées ordi- naires sont de 4 à G petits. Ces animaux vi- vent ordinairement de 10 à J5ans. Section II. C/ials d'Amérique. Le Jaguaiî, Felis oiiça Lin., le Tigris ii)nerica7ms Boliv. , VOiiza des Portugais, le TlaiUmqui - ocelod d'Hcrnandés , le Yu- guaré'.é d'Azara , la cjrande Puiilhere des fourreurs. — Apres le Tigre et le Lion, cet animal est le pi us graiid de son genre. D'Azara dit en avoir mesuré un qui avait six pieds (l"',949)de longueur, non compris la queue, qui elle-même était longes de vingt-deux pouces (0m,59G). Son pelage est d'un fauve vif en dessus, semé de lâches plus ou moins noires, ocellées, c'est-à-dire formant un anneau plus ou moins complet, avec un point noir au milieu. Ces taches sont au nombre de quatre ou cinq par lignes trans- versales sur chaque flanc; quelquefois ce sont de simples roses ; elles n'ont jamais une régularité parfaite, mais sont constamment pleines sur la tête, les jambes, les cuisses et le dos, où elles s'allorigcnt tantôt sur deux rangs, tantôt sur un seul. Le dessous du corps est blanc , avec de grandes taches ir- réguliéres, pleines et noires; le dernier tiers de la queue est noir en dessus , annelé de Liane et de noir en dessous. (^o^/e: l'atlas de ce Dictionnaire, Mammifères, pi. 8. ) Il en existe une espèce lus pelile , Ggurée par Smilh. Sacimleurcst plus pâle et plus cen- drée , et SCS mœurs paraissent plus féroces. Le Jaguar est répandu depuis le Mexique exclusivement, jusque dans le sud des Pam- pas de Buenos-Ayres, et nulle part il n'est plus commun et plus dangereux que dans ce pays. Malgré le climat presque tempéré et la nourriture abondante que lui fournit la grande quantité de bétail qui pait en liberté dans les plaines, il y attaque très souvent l'homme ; tandis que ceux du Brésil , de la CHA ^99 Guiane et des parties les plus chaudes tii l'Amérique fuientdevant lui , à moinsqu'ils n'en aient été attaqués. Les bois marécageux du Parana,du Paraguay et des pays voisins, sont peut-être les endroits où ils sont le plu.', multipliés, et où les accidents sont le plus fréquents ; ils étaient encore si nombreux au Paraguay, après l'expulsion des jésuites „ qu'on y en tuait deux mille par an, selon d'Azara. Aujourd'hui le nombre en est con- sidérablement diminué. Cependant, au Bré- sil et dans la Guiane, presque rcguliéremenl au lever et au coucher du soleil , on entend leur cri retentir à une très grande distance ; il consiste en un son flùté, avec une très forte aspiration pectorale, ou bien, quand l'anima! est irrité, en un ràlement profond qui se ter- mine par un éclat de voix terrible. Le Jaguar se plaît particulièrement dans les esters cl les grandes forêts traversées par des fleuves, dont il ne s'éloigne pas plus que le Tigre, parce qu'il s'y occupe sans cesse de la chasse des Loutres et des Paca». Comme le Tigre, il nage avec beaucoup de facilité, et va dormir, pendant le jour, sur les îlots , au milieu des touffes de joncs et de roseaux. Il pêche, dit- on , le poisson, qu'il enlève très adroitement avec sa patte. Il ne quitte sa retraite que la nuit , s'embusque dans les buissons , attend sa proie, se lance sur son dos en poussant un grand cri , lui pose une patte sur la tète, de l'autre lui relève le menton, et lui brise ainsi le crâne sans avoir besoin d'y mettre la dent. Il est d'une force si extraordinaire, qu'il traîne aisément dans un bois un Cheval ou. un Bœuf qu'il vient d'inmioler. II attaque les plus grands Caïmans ; et s'il est saisi par eux , il a l'intelligence de leur crever les yeux pour leur faire lâcher prise. En plaine, le Jaguar fuit presque toujours devant l'homme, et ne fait volte-face que lorsqu'il rencontre un buisson ou des lierbes hautes dans lesquels il puisse se cacher. On prétend qu'il vit en société avec sa fe- melle, ce qui ferait exception parmi les ani- maux de son genre. Quoique grand, il grimpe ïur le» arbres a>cc autant d'agilité que le Chat sauvage , et fait aux Singes une guerre cruelle. La nuit , rien n'égaie son audace ; et, sur six hommes dévorés par les Jaguars, à la connaissance de d'Azara, deux furent enlevés devant un grand feu de bi- vouac. §00 CHA Le Jaguar noir, Jaguarété de Marcgrave, Felis nigra Erxl., n'esl qu'une variété acci- dentelle et fort rare du Jaguar ordinaire, dont elle ne diffère absolument que par la couleur. On trouve aussi une variété Albi- nos mentionnée par d'Azara. Le CouGUAR ou GuAZouARA , F dit puma Traill., Felis concolor Lin., le Lion puma des colonies espagnoles, le Tigre roH^redeCayen- ne,\e.t/iizeli du Mexique. leCu^/uacu-acaii./ de Marcgraaf.le Pugi du Chili, a, selon GrifTilh, la pupille constamment ronde. — Il atteint quatre pieds (1"',299) de longueur, et quel- quefois davantage, non compris la queue, qui a vingt-six pouces (Om,704). Son pelage est d'un fauve agréable et uniforme, sans aucune tache; sa queue est noire à l'extré- mité, et ses oreilles sont aussi de cette cou- leur. Il ressemble un peu au Lion , mais n'a ni crinière ni flocon de poils au bout de la queue. Son corps est plus allongé; ses jambes sont plus courtes; sa tête est plus ronde et proportionnellement moins grosse; sa pupille ronde. On le trouve au Paraguay, au Brésil , au Mexique, à la Guiane et aux Étals-Unis. Le Couguar de Fensylvanie de Buffon, en est une 1res légère variété. Dans ses mœurs, cet animal semble avoir plus d'analogie avec le Loup qu'avec les Chats. Comme lui, il égorge tout un trou- peau de brebis, s'il en a le temps, avantd'en manger une ; comme lui, après avoir satis- fait sa voracité, il cache le reste de sa proie. Sa vie est solitaire et vagabonde, et il pré- fère le séjour des Pampas ou prairies her- beuses à celui des forêts. La nuit , il vient rôder autour des habitations , tâche de se glisser dans les basses-cours, s'empare des Chiens, des Moulons, des Cochons, et de tous les autres animaux incapables de lu résister. Naturellement fort lâche, il n'at- taque jamais l'homme, et très rarement le gros bétail. Le major Smith raconte un fait singulier d'un de ces animaux. On l'avait enfermé dans une cage, et, comme on voulait s'en défaire, on lui tira un coup de fusil dont la balle lui perça le corps. L'ani- mai était occupé à manger lorsqu'il reçut le coup, et le seul signe de douleur qu'il donna fut de redoubler subitement de vo- racité; il se jeta sur sa nourriture avec une nouvelle avidité, et la dévora en buvant son oropre sang , jusqu'au moment où il CHA tomba mort. Il monte aussi sur les arbres, mais en s'élançanl d'un seul bond et non en grimpant à la manière des Chats. Il s'ap- privoise très aisément, devient fort doux , s'attache à son maître et lui rend ses ca- resses. Je regarde le Couguar noir de Buffon , Felis discolnr de Schreber, comme une simple variété du Couguar ordinaire, à pelage un peu plus brun et légèrement plus long. On le trouve à Cayenne. Le Chat unicoi-ore, Felis unicolorlxtixW., est de moitié plus petit que leCouguar.— Son pelage est en entier d'un fauve brun-rouge sans taches ; sa queue est longue ; ses oreilles n'ont point de noir; sa tète est beaucoup plus pointue, et ses petits ne por- tent point de livrée , tandis que ceux du Couguar en portent une comme les Lion- ceaux. II habite les profondes forêts de Démérary et de la Guiane hollandaise. Le Yagouaroundi , Felis yagouaroundi Desm., est de la taille d'un Chat domesti- que.— En petit , il ressemble assez au Cou- guar par ses formes allongées; mais son pelage est d'un brun noirâtre , tiqueté de blanc sale; les poils de la queue sont plus longs que ceux du corps, et ceux de sa moustache sont à longs anneaux alterna- tivement noirs et gris. Il habile le Paraguay, et probablement aussi le Chili. « L'Yagoua- roundi , raconte d'Azara, qui l'a découvert le premier, habite seul, ou avec sa fe- melle , les bords des forêts , les buissons , les ronces et les fossés, sans s'exposerdans des lieux découverts. Il grimpe avec faci- lité aux arbres pour y prendredes Oiseaux, des P>ats , des Micourés , des Insectes , etc. , et il attaque aussi les volailles, s'il en trouve une occasion favorable pendant la nuit; car cet animal est nocturne (sa pupille est ronde). Enfin , c'est un Chat sauvage, sans qu'on puisse en donner une meilleure idée que par cette dénomination. Je ne doute pas qu'on puisse le priver, parce que j'en ai vu un pris adulte , qui se laissait tou- cher vingt-huit jours après. » Le C\\MM^i,FelisCliultjbeaiaY{eTm. [Ob- servation, zoolog., pag 36; Smith, et GrifT., Jiègn. anim. , pag. 474). — Cette espèce a 2 pieds 6 pouces de longueur, non compris la queue, qui a près de 14 pouces. Son pelage est grisâtre ou chocolat , avec du blanc sur CHA chaque poil , marqué de taches rondes, j pleines , opaques , d'un brun foncé ; l'exlé- | rieur de l'oreille est noir, avec une tache blanche au milieu, l'intérieur blanchâtre ; sa queue, d'une couleur plus foncée, porte douze anneaux obscurs, et a l'exlrémilé noire. Smith a vu et dessiné cet animal dans la ménagerie de Bellock , et Griffilh en donne la figure, à la page 473 de son Bègue animal ; mais ni l'un ni l'autre ne parient de sa patrie. Cependant , Hamiilon Smith le compare au Yagouaroundi , et pense qu'il pourrait bien n'en être qu'une variété tachetée, d'où je conclus qu'il le. croyait d'Amérique. Si l'on rapproche la mauvaise figure qu'en a donnée Griffilh de celle du Chat de Java de Fr. Cuvier , on est tenté de ne le regarder que comme une très légère variété du Kuwuc , Felis minuia de Temminck, et alors il habiterait Java et Sumatra. D'un autre côté , Hermann croit qu'il est d'Amérique ; mais la description de Smilh ne s'accorde pas parfaitement avec celle d'Hermann. Ce dernier dit que son Clialybeaia a deux pieds de longueur , non compris la queue, qui en a un , d'où il ré- sulte qu'il serait plus petit. Il est fauve en dessus, blanc en dessous; ses taches sont d'un noir bleuâtre, les antérieures et celles d'entre les épaules, simples , celles des cô- tés presque binées, et les postérieures en anneau, presque comme dans la Panthère, tout le reste s'accorde assez bien. J'en con- clus que s'il y a véritablement une espèce de Chalybé, ce doit être celle d'Hermann. Le Chat a ventre taché , Felis celido- qasier Temm., non le Chai à ventre laclieié de Geoffroy , qu'il faut reporter , selon Temminck, au Lynx bai. — Il est de la grandeur de notre Renard. Son pelage est doux, lisse, court, d'un gris de Souris, marqué de taches pleines d'un brun fauve; les taches du dos sontoblongues et les au- tres rondes ; il a cinq ou six bandes brunes, demi-circulaires , sur la poitrine ; le ventre est blanc, marqué de taches brunes; il a deux bandes brunes sur la face interne des pieds de devant , et quatre sur les pieds de derrière; sa queue est un peu plus courte que la moitié totale de son corps , brune , tachée de brun foncé; ses oreilles sont mé- diocres , noires à l'extérieur; ses mousta- ches sont noires et terminées de blanc. Il CHA 501 habite le Chili ou le Pérou , et ses mœurs sont inconnues. L'Ocelot, Maracaya , ou Macaraga, Felis purdulis Lin. , le Chibigonazou d'A- zara, rO(e/o« n° 1 d'Hamilton Smith.— Il a environ 3 pieds (0'",915) de longueur, non compris la queue, qui a quinze pouces (©"■jéOG); quelquefois on en trouve d'un peu plus grands. Le fond de son pelage est d'un gris fauve ; il a sur les flancs et sur la croupe cinq bandes obliques d'un fauve plus foncé que celui du fond , bordées de noir ou de brun; une ligne noire s'étend du sourcil au vertex ; deux autres vont obliquement de l'œil sous l'oreille, d'où part une bande transverse noire, interrompue sous le mi- lieu du cou, et suivie de deux autres pa- rallèles; on lui voit quatre lignes noires sous la nuque, deux sur les côtés du cou , trois plus ou moins interrompues le long de l'épine du dos ; le dessous de son corps et l'intérieur de ses cuisses sont blanchâtres, semés de taches noires isolées. C'est un très joli animal, absolument nocturne, dormant tout le jour dans les fourrés qu'il habite, et n'en sortant que la nuit pour se livrera la chasse des Oiseaux, des Singes et autres petits Mammifères. Je peindrai ses mœurs d'un seul trait , en disant qu'il a tout à la fois les habitudes des Chats et celles des Fouines. Il parait, selon d'Azara, qu'il vit cantonné avec sa femelle, et qu'il ne quitte guère la forêt qui l'a vu naître. II habile l'Amérique méridionale, et particu- lièrement le Paraguay. Le Chat enchaîné , Felis catenata de Smith, cilé et figuré par Griffilh ^page 478), me paraît être une variété de l'Ocelot , quoi qu'en dise M. Lichlenslein. — Il est de la grandeur de notre Chat sauvage, et ses jambes sont proportionnellement plus petites que celles de l'Ocelot ; il a aussi la télé plus grosse et le corps plus massif; le nez, le dessous des yeux et tout le dessus du corps sont d'un jaune rougeàtre , et les tempes d'un jaune d'ocre; les joues sont blanches, ainsi que tout le dessous du corps et l'inté» rieur des jambes; plusieurs rangées de ta- ches noires partant des oreilles convergent sur le front; une seule raie s'étend de l'angle extérieur des yeux au-dessous des oreilles ; les épaules , le dos , les Hancs , la croupe ei les cuisses portent de longues bandes aller- 502 CJJA naUvemenl noiies et brun-rougc ; le ventre et la gorge ont des raies noires , et la queue porle des anneaux incotnplcls de cette dernière couleur. Il habite le Brésil. Le Tlatco-ocei.oti. ou Ocelotl du I\Iexi- QL'E , l'élis pseudopardalis , probablement r Oceloi n- 3 d'IIamiiion Smith. — Ce Chat est un peu plus petit que le précédent. Il a, d'après Daubenlon, 2 pieds 5 pouces de lon- gueur sans la queue , sur seize pouces de hauteur au garrot. Il diffère de l'Ocelot par ses taches , qui , bien que bordées, ne for- ment pas des bandes continues , mais sont isolées les unes des autres ; par sa queue plus courte, et par ses jambes plus hautes. Il miaule comme un Chat , préfère le poisson à la viande, habile la baie de Campêche , et c'est à peu près tout ce qu'on sait de son histoire. Buffon (tom. 9, pi. 18) l'a figuré sous le nom de Juguar. Le CitAT A coLMEn, Felis armillaia Fr. Cuv. — Il a beaucoup d'analogie avec les quatre précédents , et particulièrement avec l'Oce- lot n'^' 4 d'ÎIamilton Smilh ; mais il est plus petit que lOcelot ordinaire , et sa queue est plus courte. Il a Om,G50 de longueur non compris la queue, qui en a 0"',300,etsa hau- teur moyenne est de 0">,:520. Son pelage est d'un gris jaunâtre en dessus , et blanc en dessous. Du reste, ses taches sont comme celles de l'Ocelot , dont il n'est peut-être qu'une petite variété. Il habite les mêmes contrées. Je crois que quand on comparera avec at- tention , dans leurs formes , leurs couleurs et leurs habitudes, les Chats à collier, Tlatco-ocelotl , enchaîné et Ocelot, on arri- vera à penser que ce sont autant de varié- tés d'une espèce unique. Quant à moi, telle est mon opinion. Le Chat ocÉloide, Felis macroura Wied., Temm,— Il ressemble également à l'Ocelot ; nais son pelage est plus clair, faiblement teinté d'ocre qui s'éclaircit sur les flancs; sa queue notablement plus longue et moins mince vers l'extrémité; sa taille est plus petite, son corps plus allongé, ses jambes sont plus basses, et les taches de ses flancs moins étendues. Il habite le Brésil. Le CiiATi , Fetls milis Fr. Cuv., Feli.i J'Fiedii Schintz. Il a vingt -deux pouces et demi (0"',C10) dp longueur, non compris la queue, qui en a dix (0'",27!); c'est-à-dire qu'il CIIA est un peu moins grand que notre Chat sau- vage. Son pelage est fauve, ou d'un gris brunâtre pâlissant sur les flancs, blanc aux joues et sous le corps; les taches blanches ou noires de sa léle et de son oreille sont les mêmes que dans l'Ocelot; son museau est couleur de chair ; il a trois séries déta- ches noires le long dudos : celles des flancs, des épaules et de la croupe sont d'un fauve foncé, bordées de noir tout autour, excepté au bord antérieur. II y en a sept ou huit au- dessus l'une de l'autre. Quelques unes de celles de l'épaule s'unissent tn une bande oblique. Sur les jambes , ce sont des taches pleines, un peu en forme de bandes ; elles sont plus petites sur les pieds , et il n'y en a point sur les doigts ; celles du ventre sont pleines aussi, mais nuageuses ; la queue a dix ou douze anneaux noirs. Cette espèce se prive aisément , a beaucoup de douceur, et contracte promptement toutes les habitudes de notre Chat domestique. Son miaulement est plus grave et moins étendu que celui de ce dernier. LeGciGNA, Felis ^)(;9)?a de Molina.— Selon l'opinion de G. Cuvicr, celte espèce pourrait bien n'être qu'une variété du .Alargay. Il est de la grandeur de notre Chat sauvage, et en a les formes générales. Son pelage est fauve , mnrquéde taches noires, rondes, larges d'en- viron cinq lignes (Om, 011), s'ctendant sur le dos jusqu'à la queue. Il habite l'Améri- que méridionale, et particulièrement le Chili. Le Coi 0C0I.I.0 ou Calo-Cola , Felis coln- colla de Molina. — Il est de la grandeur de l'Ocelot ; son pelage est blanc, plus on moins grisâtre, avec des bandes longitudi- nales flexucuses , noires et bordées de fauve. La queue est semi-an nelée.jusqu'à sa pointe, de cercles noirs. Ses jambes, jusqu'aux ge- noux, sont d'un gris foncé. Il se trouve au Chili et à Caycnnc. Selon Molina , il habite les forêts, ainsi que le précédent, et tous deux se rapprochent des habitations pen- dant la nuit, pour faire visite aux poulaillers et enlever la volaille. Ils se nourrissent ha- bituellement de Souris et d'Oiseaux. Le Makgav, Felis tigrina Linn., le Ciiat de la Caroline deCoIlinson, et le Margaij de Buffon.— Il a plus de 21 pouces (0"',5C9) de longueur, non compris sa queue, qui en a 11 (0"',298;; son pelage est d'un fauve grisa- CHA h c en dessus, blanc en dessous; il a quatre lignes noiiàlrcs entre le verlex et les épau- les, se prolongeant sur le dos en séries de taches longues ; les taches des flancs sont longues, obliques, plus pâles à leur centre qu'à leurs bords; il y en a une verticale sur l'épaule, et d'autres ovales et éparses sur la croupe, les bras et les jambes ; les pieds sont gris, sans taches, et la queue porte douze ou quinze anneaux irréguliers. Cet animal a les mœurs de notre Chat sauvage et vit de petit gibier, de volaille, etc.; mais il est d'un naturel plus Tarouche , plus indomptable, et par là mcine très difficile de plier à la ser- vitude. Il habite le Brésil, le Paraguay et la Guiane. Dans ce dernier pays, on le mange et on trouve sa chair très délicate. Le Chat élégant, Feli^ elegans Less. [Cent., pi. 21).— Il aie pelage épais, court, très fourni, d'un roux vif et doré en dessus, avecdcs taches d'un noir intense, tandis que les flancs et le dessous du corps sont d'un blanc tacheté de brun foncé; les membres, roux en dehors, blancs en dc^ians, sont mou- chetés de brun , et la queue est anneléede brun sur un fond roux en dessus et blan- châtre en dessous. Il a un cercle noir au- tour des yeux; deux raies partant du mi- lieu de la paupière montent parallèlement sur le crâne , et se prolongent sur le cou , avec plusieurs taches plus ou moins allon- gées et brunes sur l'occiput. Son dos est cou- vert de nombreuses raies interrompues de taches rondes, très noires et pleines ; sur les côtés ces taches sont aurore , à centre d'un fauve vif. Cette espèce a un pied et demi de longueur, non compris la queue, qui a en- viron un pied. On trouve ce Chat dans les forêts du Brésil, où, selon Lesson , il serait assez commun. h'¥.\R\,Felis Êi/raDesm., l'ZTyrad'Azara. —Il a 20 pouces (0'",542) de longueur, non compris la queue, qui en a 1 1 (0'»,29S) ; son pelage estd'un roux clair ; il a une tacheblan- chede chaque côté du nez, et ses moustaches sont également blanches ; sa queue est plus touffue que celle du Chat domestique. Sa pupille est ronde. G. C\i\\tï {Rerherches sur les ossements fossiles, t. VII, p. 42G) dit qu'il a la mâchoire inférieure blanche ; mais c'est peut-être une erreur, car d'.\zara dit positivement le contraire. Quoi qu'il en soit, l'Eyra est très doux, d'un caractère gai, et il CHA 503 s'apprivoise très facilement. Il vit dans les forêts du Paraguay et du Brésil. Le Chat jnÈgre , /'"e/i5 n/jiH/a. — Je ne connais cette espèce que par une note de G. Cuvier {Ossem. foss., t. VII , pag. 2G) , note copiée par A. Desmoulins , insérée par lui dans le Dictionnaire cUissiqiie d' Ilisioirenalu- relle; par Lesson, dans son Manuel de mammu' logie; parGrifrilh,dans son Ilègne animal, et dont voici le texte: Le Nègre serait un peu plus grand que notre Chat sauvage, et tout noir. Sa longueur serait de 2:5 pouces , et sa queue en aurait IG. Il est de l'Amérique méridionale. Le Chat de la Nouvelle-Espagne, Felis mexicana Desm., le Chai sauvage de la JVou- velle-Espanne de Buff.— Espèce douteuse ad- mise par Desmarest. Son pelage est d'un gris bleuâtre uniforme, moucheté de noir. Il habite les forêts de la Nouvelle-Espagne. Serait-ce le Chat d'IIoffmansegg cité par Griffith.'' Section III. Citais des îles asiatiques de r archipel des Indes. L'Arimaou ou Mêlas , Felis mêlas Pér., la Panthère noire de. quelques naturalistes. — G. Cuvier et Temminck regardent tous deux cet animal comme une variété du Léopard ; mais Péron , et surtout Lesson, qui l'ont vu dans son pays, le considèrent comme une es- pèce distincte , et je partage d'autant plus leur opinion, que j'ai pu en voir un vivant à la ménagerie. Il est de la grandeur d'une Panthère, et il en a les formes générales. Son pelage est d'un noir vif, sur lequel se dessinent des zones de la même couleur , qui semblent plus lustrées. Sur la plupart desfiguresenluminéesqu'onadonnéesdecet animal, on voit des taches d'un noir plus foncé, disposées comme celles du Léopard; je ne doute pas que ce ne soit purement par un caprice des dessinateurs, car je n'ai licn pu apercevoir de semblable sur celui dont je viens de parler, et que j'ai fait dessiner. Il n'habite que les districts les plus isolés de l'ile de Java, où on le dit assez commun. Les Javanais l'emploient dans les combats du rampok. L'Arimaou est un animal fa- rouche, indomptable, qui n'habite que les forêts sauvages. Au moyen de ses ongles puissants et crochus, il grimpe avec agilité sur les arbres, poursuivant de branche eu 504 CHA branche, jusqu'à leur sommet, les Wouwous et autres Singes dont il se nourrit. Ses yeux sont vifs, inquiets, dans un mouvement con- tinuel ; son regard est cruel , effrayant, et ses mœurs sont d'une atroce férocité. Cepen- dant il n'attaque pas l'homme s'il n'en est lui-même attaqué; mais à la moindre pro- vocation il entre en fureur, se précipite sur lui avec la rapidité de la foudre, et le déchire avant qu'il ait eu le temps de penser à la possibilité d'une lutte. Pendant le jour, il reste et dort dans ses halliers; mais la nuit, il devient un sujet d'effroi pour tous les cires vivants. Il rôde silencieusement autour des habitations isolées, pour surpren- dre les animaux domestiques, les Chiens sur- tout, pour lesquels il a un goût de prédi- lection. Le Kuwuc , Felis minuta Temm., Felis javaiiensis et Felis iindala Desm., Felis .««- malrana et Felis javunensis Horsf., le Chut de Java de Cuvier , le Servuliii et le Chat de Sumatra des auteurs.— Il a la taille et un peu les formes de notre Chat domestique , mais sa queue est plus courte et plus grêle, et ses oreilles sont plus petites. Son pelage est d'un fauve brun clair en dessus , moins foncé sur les flancs; le dessous est blanc; des bandes et des taches noires s'étendent parallèiemenl du front aux épaules , et d'au- tres occupent les parties supérieures du corps. Sous cette robe, c'est le Scrvaiin ou Felis miaula de Temminck, et ses variétés sont : Le Felis javanensis de Desmarest et Hors- field, à pelage d'un gris brun clair en dessus et blanchâtre en dessous, avec quatre lignes de taches brunes allongées sur le dos, et des taches rondes, épaisses sur les flancs; une bande transversale sous la gorge, et deux ou trois autres sous le cou. Le Felis undaia de Desmarest , à pelage d'un gris sale, tirant plus ou moins sur le fauve ; sa face est grisâtre, tachetée de noir, avec trois bandes transversales de cette cou- leur sur les joues, et deux bandes blanches bordées de noir, partant du coin de l'œil vers le nez, et s'élendant sur le front en pas- sant prés des oreilles. Son corps est [)ar- semé de petites taches noirâtres, un [)pu al- longées , lui formant 7 à 8 séries le long du dos et des flancs. Ce Chat a vécu quelque temps à la ménagerie, en 1812, et m'aoflerl CHA un caractère des plus extraordinaires et que je crois presque unique dans le genre des Chats : il a les pieds palmés, et la membrane qui réunit les doigts s'étend jusqu'à l'extré- mité des phalanges onguéales. Si cette par- ticularité n'existe pas dans les deux précé- dents, il faudra regarder ce Chat comme formant une espèce distincte, propre à l'ile de Sumatra. On doit aussi en déduire, par analogie, qu'il habite le bord des eaux ou les marais, et que ses habitudes le rappro- chent du Lynx des marais. Je ne connais que l'Ocelot qui oITre une particularité ana- logue à celle-ci ; mais les membranes de ses doigts sont bien moins grandes, bien moins remarquables que dans celui-ci. Le Chat de Diard, Felis Diardii G. Cuv. —Il a 3 pieds de longueur(0'n,975), non com- pris la queuc,qui a 2 pieds 4 pouces (0'",768). Le fond du pelage est d'un gris jaunâtre; le dos et le cou sont semés de taches noires formant des bandes longitudinales ; d'autres taches descendent de l'épaule en lignes per- pendiculaires aux précédentes, sur les cuis- ses et une partie des flancs, et leurs anneaux sont noirs, à centre gris ; il a des taches noi- res et pleines sur les jambes; les anneaux de sa queue sont nuageux. Il habite Java. Le Rl.MAOU-DAtlAN OU ChaT LONGIBANDE, Felis macrocelts deTemminck,/''e/ivHeZ)M/oia GrilT., le Tigre ondulé de Fr. Cuvier, le Ti- gre à queue de Renard du docteur Horsfield. — Cet animal a 3 pieds (0"',975) de longueur, non compris la queue , qui a 2 pieds 8 pou- ces (0'",8U7). Il est d'un gris jaunâtre, avec des taches noires, transversales et très grandes sur les épaules , obliques et plus étroites sur les flancs, où elles sont sépa- rées par des taches anguleuses , rarement ocellées; ses pieds sont forts et munis de doigts robustes; sa queue est grosse et lai- neuse. Cette espèce se trouve à Bornéo et à Sumatra. Sir T.-S. Raflles nous donne des renseignements assez détaillés sur cet animal. Selon ce voyageur, il est rare à Su- matra, quoiqu'on l'y trouve à peu près partout. C'est dans l'intérieur de Dencoo- len qu'il paraît y en avoir le plus; il ha- bita de préférence à proximité des habita- tions, pour s'en approcher la nuit et sai- sir quand il le peut les petits animaux do- mestiques et même la volaille; mais les ha- bitants ne le redoutent que pour cela, car CHA il n'attaque jamais l'homme. Il se nourrit, à défaut de volaille, d'Oiseaux qu'il va saisir sur les arbres, de petits 3Iammifères, et quelquefois de jeunes Faons. Presque tou- jours ou le rencontre sur les arbres, où il passe, dit-on, une partie de sa vie ; il y dort dans l'enfourchuredes branches, et c'est en raison de cette habitude que les gens du pays l'ont nommé Dahan (enfourchure). En capti- vité, il est fort doux , très gai , et recherche beaucoup les caresses de son maître, qu'il re- çoit en se couchant sur le dos et remuant la queue à la manière des Chiens. Il s'affec- tionne même aux autres animaux domesti- ques , et sir Raffles dit en avoir vu deux qui ne pouvaient plus se priver de la société d'un jeune Chien qu'ils avaient l'habitude de voir passer devant leur prison. 3'- Genre. liynx. Lynx. Ces animaux ont été regardés jusqu'ici comme devant former une simple division dans le genre des Chats , parce qu'on ne leur avait pas trouvé un caractère assez tranché pour en faire un genre ; cependant ce carac- tère existe, au moins dans la plupart, et peut être dans tous. Il consiste à n'avoir pas de petite fausse molaire antérieure, c'est-à- dire cette petite dent placée contre et derrière !a canine de la mâchoire supérieure chez les vrais Chats , ce qui réduit le nombre de leurs dents à vingt-huit au lieu de trente. Je suis certain que ce caractère existe dans les Lynx d'Europe et d'Amérique , dans le Chat manoul , dans le Chat pampa d'A- zara, dans le Chat de montagne, et dans trois ou quatre autres espèces. On pourra regar- der comme caractères moins importants, ou peut-être quelquefois comme supplé- mentaires, la queue moins longue que dans les autres Chats, les oreilles terminées par un pinceau de poils , et la fourrure généra- lement plus longue que dans le genre pré- cédent. Section I. Lynx de l'ancien continent. Le Loup-Cervier, Lynx vulgaris.— Felis T.ijnx Lin., le Wargelue ou le Lo des Sué- dois , le Los des Danois , le Goupe des Nor- végiens , le Rys osirowidz des Polonais , le Rys des Russes , le Sylausin des Tartares, \ePotzchori des Géorgiens, et enfin le Lynx CHA 505 ordinaire des auteurs. — Cet animal est long de 2 pœds 4 pouces à 2 pieds 10 pouces (O^.TÔS à0"',921), c'est-à-dire que sa tailleest presque le double de celle du Chat sau- vage. La queue ne dépasse pas 4 pouces (0'",108). Le dos et les membres sont d'un roux clair, avec des mouchetures d'un brun noirâtre; le tour de l'oeil , la gorge , le des« sous du corps et le dedans des jambes sont blanchâtres ; trois lignes de taches noires sur la joue joignent une bande oblique, large et noire, placée sous l'oreille de chaque côté du cou , où les poils , plus longs qu'ail- leurs , forment une sorte de collerette ; il a quatre lignes noires prolongées de la nuque au garrot, et au milieu d'elles une cinquième interrompue ; des bandes mouchetées obli- ques sur l'épaule , transversales sur les jambes ; les pieds d'un fauve pur, excepté le tarse rayé d'un fauve brun en arrière ; enfin la queue est fauve, avec du blanc en dessous et des mouchetures noires. On trouve des variétés de cette espèce qui ont les taches et bandes moins foncées , la queue rousse avec le bout noir, tout le des- sous du corps blanchâtre , et la taille plus petite. Fischer en cite une variété blan- châtre. Comme le Loup, le Lynx pousse une sorte de hurlement pendant la nuit; il at- taque de préférence les Faons , et ces deux habitudes lui ont probablement valu des chasseurs son nom vulgaire de Loup-Cer- vier. Autrefois, il y en avait en France et en Allemagne ; mais, depuis une soixantaine d'années, ils en ont disparu, si ce n'estpeut- être dans quelques grandes forêts des Alpes et des Pyrénées. Il paraît qu'on en trouve encore assez fréquemment en Espagne , et qu'ils sont très communs dans les forêts du nord de l'Europe , de l'Asie et du Caucase. Aussi agile que fort, le Loup-Cervier grimpe sur les arbres avec beaucoup de facilité pour surprendre lesOiseauxdans leurs nids, et poursuivre les Ecureuils, les Martes et même les Chats sauvages, qui ne peuvent lui échapper. Quelquefois il se place en em- buscade sur une des basses branches pour s'élancer de là sur un Faon de Renne, de Cerf , de Daim ou de Chevreuil ; il lui saute sur le cou , s'y cramponne avec ses ongles , et ne lâche prise que lorsqu'il a abattu sa proie, en lui brisant la première vertèbre du 32 506 CHA cou II lui fait alors un trou derrière le crâne et lui suce la cervelle par celte ouverture. Rarement il attaque une autre partie du ca- davre des grands animaux , à moins qu'il n'y soit poussé par une faim excessive. Pris jeune et élevé en captivité, il s'apprivoise assez bien et devient même caressant, ce qui ne l'empêche pas de reprendre sa liberté dès qu'il en trouve la plus légère occasion. Quoique ses formes soient assez épaisses , il est plein de grâce et de légèreté; son œil est brillant, mais cependant doux et expressif. Con;me le Chat, il est d'une propreté re- cherchée, et passe beaucoup de temps à se nettoyer et à lisser sa jolie robe, qui fournit une fourrure assez estimée. C'est un grand destructeur d'Hermines, de Lièvres , de La- pins , de Perdrix et d'autre gibier. Le Parde , Lynx pardina. — Felis par- dina Oken etTemm., le Chat-pard àts voya- geurs, le Loup- Cervier des académiciens de Paris.— Il est de la taille de notre Blaireau; sa queue est plus longue que celle du Loup- Cervier ; il porte aux joues de grands favoris; son pelage est court, d'un roux vif et lustré, parsemé de mèches ou taches longitudinales d'un noir profond, avec de semblables ta- ches sur la queue. Il habite les contrées les plus chaudes de l'Europe, telles que le Por- tugal, l'Espagne, la Sicile, la Turquie et la Sardaigne. Le Chelaso.n ou Chulon , Lynx cervaria. — Felis cervaria Temm., le Kai-lo desSué- dois. — Sa taille est à peu près celle d'un Loup. Sa queue est conique, plus longue que la tête, à extrémité noire; ses moustaches sont blanches ; les pinceaux de ses oreilles sont toujours courts et manquent quelquefois ; son pelage est d'un cendré grisâtre, brunis- sant sur le dos ; sa fourrure est flne , douce, longue et touffue , surtout aux pattes , avec des taches noires dans l'adulte, brunes dans le jeune âge. On le trouve dans le nord de l'Asie , et il a les mêmes mœurs que les précédents ; mais sa grande taille et sa force le rendent plus redoutable pour le gros gi- bier , et il attaque les Chevreuils adultes , les jeunes Cerfs et autres animaux rumi- nants de cette grandeur. Le Manoul ou Manul, Lynx manul. — Fe- lis manul Pall., le Stepnaja-Koschka des Rus- ses,— Il est de la taille d'un Renard ; sa queue touffue, touchant à terre , est mar- CUA quée de six à neuf anneaux noirs ; son pe- lage est d'un fauve roussàtre uniforme , très touffu et très long; il a deux points noirs sur le sommet de la tète, et deux bandes noires parallèles sur les joues ; son museau est très court. Temminck n'a point admis cette espèce ; mais la figure bien caractérisée que Pallas en a donnée , figure que G. Cuvier paraît n'avoir pas vue {Ossem. fois., tom. VII, pag. 426) , ne laisse aucun doute sur son exis- tence. Ce Lynx habite les steppes nus , dé- serts et rocheux qui s'étendent entre la Si- bérie et la Chine. Il paraît qu'il ne se plaît pas dans les bois, où il n'entre jamais , et qu'il préfère les pays stériles et hérissés de rochers : aussi n'est-il pas rare dans la Daou- rie et dans toutes les contrées comprises entre la mer Caspienne et l'Océan, au sud du 52' degré de longitude. C'est un animal noc- turne qui ne sort que la nuit du trou de ro- cher où il dort pendant le jour, pour aller faire la chasse aux Oiseaux et aux petits Mammifères dont il se nourrit. C'est surtout à la timide famille des Lièvres qu'il fait une guerre aussi acharnée que cruelle. Le Caracal, ou Lïnx des anciens, Lynx caracal. — Felis caracal \Àn. , le Siagoush des Persans, \'Anak-el-Ared des Arabes, le Kara-Kalach. des Turcs , le Lynx africain d'Aldrovande , le Lynx de Barbarie et du Levant des voyageurs. — Il a 2 pieds 5 pouces (0'",785) de longueur, non compris la queue, qui a 10 pouces (0™,271) ; il est par consé- quent de la taille d'un de nos plus grands Barbets. Son pelage est d'un roux uniforme et vineux en dessus, blanc en dessous ; ses oreilles sont noires en dehors, blanches en dedans ; sa queue lui atteint les talons; il a du blanc au-dessus et au-dessous de l'œil , autour des lèvres , tout le long du corps et en dedans des cuisses ; sa poitrine est fauve, avec des taches brunes ; une ligne noire part de l'œil et se rend aux narines ; il a une tache de la même couleur à la naissance des moustaches. On en connaît plusieurs varié- tés , savoir : Le Caracal d'Alger, qui est roussàtre , avec des raies longitudinales ; il a une bande de poils rudes aux quatre jambes , et ses oreilles manquent quelquefois de pinceaux. Le Caracal de Nubie , dont la tête est plus ronde, qui n'a point de croix sur le pelage. CHA mais qui porte des taches fauves sur les parties internes et sur le ventre. Le Caracal du Bengale, dont la queue et les jambes sont plus longues que dans les précédents. Celte espèce habite l'Afrique, la Perse et l'Arabie; elle a les mœurs et les habitudes du Loup-Cervier; elle attaque d'assez grands animaux, tels que Gazelles , Antilopes , etc. On dit que le Caracal suit le Lion pour re- cueillir les débris de sa proie, mais ceci me paraît un fait hasardé. Lorsqu'il s'empare d'une Gazelle, il la saisit à la gorge, l'étran- gle , lui suce le sang , et lui ouvre le crâne pour lui manger la cervelle; après quoi il l'a- bandonne pour en chercher une autre. Du reste, il paraît avoir les mêmes habitudes que notre Loup-Cervier, et, pris jeune, il s'apprivoise assez bien, sans néanmoins perdre son goût pour la liberté. Les Grecs avaient consacré cet animal à Bacchus , et très souvent ils le représentaient attelé au char de ce dieu. Pline en raconte les choses les plus merveilleuses. Selon lui, il avait la vue si perçante qu'il voyait très bien à tra- vers les murailles ; son urine se pétrifiait en une pierre précieuse nommée Lapis lyn- carius, qui guérissait une foule de mala- dies , eic. LcChaus ou Lynx des marais. Lynx cliaits. — Felis chaus Guldenst., le Dlkaja koschka des Russes, le Kir myschak des Tartares, le Moes-gedu des Tcherkasses. — Il est long de 2 pieds (0"',C50), non compris la queue, quia 8à9pouces vO'",2l7àO'",244)delongueur.Ses jambes sont longues ; son museau est obtus; ses oreilles sont pourvues de pinceaux très courts; ilaune bande noiredepuis lebordan- térieurdesyeuxjusqu'aumuseau ; sonpelage est d'un gris clair jaunâtre ; le bout de sa queue est noir, avec deux anneaux de la même couleur qui en sont rapprochés. Il habite l'Egypte, la Nubie et le Caucase. Il est surtout commun sur les bords du Kur et du Terek. Il présente une particularité assez rare parmi les animaux de la famille des Chats j c'est d'être un excellent nageur, et de se plaire dans l'eau , où sans cesse il est occupée faire la chasse aux Canards et au- tres Oiseaux aquatiques, et aux Reptiles. Il vient aussi à bout de s'emparer des Poissons en plongeant. Le Chat à oreilles rousses de Fr. Cuvier CHA ^01 n'est qu'une variété du Chaus, à pelage plus pâle, à bandes moins apparentes sur le corps et sur les jambes , et à queue plus annelée. On ne compte que deux ou trois anneaux noirs au plus à la queue du Chaus , tandis qu'on peut en compter au moins cinq com- plets à celle du Chat à oreilles rousses. Fr. Cuvier pense que si ce Chat n'est pas une espèce distincte, on doit le rapporter au Fe- lis caligaui qui suit ici ; mais il nous est im- possible de partager cette opinion, ne fiit-ce que par la seule considération de la couleur des pattes, etc. Le Lynx botté. Lynx caligala. — Felis ca- ligaia BruceetTemm.,F(i/iA' libyens Oliv. — Il a 22 pouces de longueur (0"',G23), non compris la queue, qui en a près de 14 (On>,579),et qui est grêle. Ses oreilles sont grandes , rousses en dehors, à pinceaux bruns très courts ; la plante des pieds et le derrière des pattes sont d'un noir profond ; le milieu du ventre et la ligne moyenne de la poitrine et du cou sont d'un roussàtre clair ; les parties supérieures du pelage d'un fauve nuancé de gris et par- semé de poils noirs ; les cuisses sont mar- quées de bandes peu distinctes , d'un brun clair ; il a deux bandes d'un roux clair sur les joues ; la queue est de la couleur du dos à sa base , terminée de noir, avec trois ou quatre demi-anneaux vers le bout, séparés par des intervalles d'un blanc plus ou moins pur. Il habite l'Afrique , depuis l'Egypte jusqu'au cap de Bonne-Espérance et le midi de l'Asie. « Cet animal , dit le voyageur Bruce, habite le Ras-el-Féel (en Abyssinie), et, tout petit qu'il est, vit fièrement parmi ces énormes dévastateurs des forêts, le Rhi- nocéros et l'Éléphant , et dévore les débris de leur carcasse quand les chasseurs ont pris une partie de la chair; mais sa principale nourriture consiste en Pintades dont ce pays est rempli. Il se met en embuscade dans les endroits où elles vont boire , et c'est là que je le tuai. L'on dit que cet animal est assez hardi pour se jeter sur l'homme , s'il se trouve pressé par la faim. Quelquefois il monte sur les gros arbres , quelquefois il se cache sous les buissons ; mais, à l'époque où les Mouches deviennent très incommodes par leurs piqûres, il s'enfonce dans les cavernes ou bien il se terre. » Section II. Les Lynx d'Amérique. Le Lynx DU Canada, Lynx cauadensis.—Fe- 508 CHA lis canadensis Geott., Felis boreans Temm., selon Godman , le lynx du Canada elle Lyvx duMississipi deBuffon. — Il est plus petit que leCaracal, et sa queue est obtuse, tronquée, avec très peu de noir au bout , plus courte que la tête; ses moustaches sont noires et blanches ; il a de très longs pinceaux de poils aux oreilles; sa fourrure est fauve, à pointe lies poils blanche, ce qui rend le fond géné- ral d'un cendré grisâtre , ou onde de gris et de brun ; elle est extrêmement longue , surtout aux pattes; et, pendant l'été seule- ment, après la mue, on lui voit des li- gnes plus foncées aux joues, quelques mou- chetures aux jambes, et même quelques ta- ches sur le corps. Selon Ed. Griffith {^n. Kimj., vol. 2, pag. 424), il aurait l'œil diurne, tandis que le Chat-Cervier ou Lynx bai a la pupille nocturne. Il habite le nord de l'A- mérique, et peut-être aussi de l'Asie. Le Lynx bai, ou Chat-Cervier des four- reurs, Lynx riifa.—Felis rufa Guld. etTemm., Pinuutn dasypus Nieremb., VOcolochil d'Her- nandès, le Bay-cat des Anglo-Américains, le Chat à ventre taclieié àe Geoffroy, le Felis dubia? Fr. Cuv., le Lijnx du Mississipi, et le Lynx d'Amérique des voyageurs. — Cet ani- mal est de la taille de notre Renard. Les pinceaux de ses oreilles sont petits; sa queue est courte, très grêle , avec quatre anneaux gris et quatre noirs; ses favoris sont courts ; son pelage, roussâtre en été, d'un brun cendré en hiver , est toujours onde et rayé. Du reste, il a les formes et les habitudes de notre Lynx d'Europe. Il habite les États- Unis. LePAJERos, Lynxpageros. — Felispageros Desm. , le Chat pampa d'Azara. — Il est long de 29 pouces (Om, 758) non compris la queue, qui en a 10 (0^,27 1). Son pelage est long, doux, d'un brun clair en dessus, montrant, sous une certaine incidence de lumière, une raie sur l'échiné, et d'autres parallèles sur les flancs; la gorge et tout le dessous du corps sont blanchâtres, avec de larges bandes fau- ves en travers; les membres sont fauves à l'extérieur , annelés de zones obscures ; les oreilles ont les pinceaux blancs, formés par des poils de l'intérieur de l'oreille ; les mous- taches sont annelées de noir et de blanc, et se terminent par celte dernière couleur. Ce Lynx habite les pampas au sud de Buénos- Ayres. Il se nourrit de Perdrix el autre menu CHA gibier, et attaque les Chevreuils ou Goua- zoutis. Le Lykx de la Floride , Lynx florida- na. — Felis floridanaUesm. — Espèce dou- teuse de Rafinesque, qui, selon l'opinion de G. Cuvier , pourrait bien n'être qu'une va- riété du Lynx bai , dont elle a le port. Sa taille est un peu moindre; son pelage est grisâtre ; il n'a pas de pinceaux aux oreilles ; ses flancs sont variés de taches d'un brun jaunâtre, et de raies onduleuses noires. Il habite non seulement la Floride, mais en- core la Géorgie et la Louisiane. Le Lynx doré , Lyux aurea, — Felis aurea Desm. — Espèce encore douteuse de Ra- finesque , que G. Cuvier soupçonne n'être qu'une variété du Lynx bai. Ses oreilles sont dépourvues de pinceaux. Il est de moi- tié plus grand que notre Chat sauvage; sa queue est très courte; son pelage est d'un jaune clair brillant, parsemé de taches noi- res et blanches; son ventre est d'un jaune pâle sans taches. On ne l'a trouvé en Amé- rique que sur les bords de la rivière Yellow- stone, vers le 44= parallèle. Le Lynx de montagne , Lynx monlana. — Felis montana Desm. — G. Cuvier pensait qu'il pourrait bien n'être qu'une variété du Lynx de Canada; mais, depuis, il a été mieux connu , et on l'a même eu vivant à la mé- nagerie, où l'on a pu s'assurer qu'il forme une espèce distincte. Son pelage est grisâ- tre et sans taches en dessus , blanchâtre avec des taches brunes en dessous; ses oreilles sont dépourvues de pinceaux, gar- nies de poils noirs en dehors , avec des ta- ches blanchâtres et fauves en dedans ; sa queue est courte , grisâtre. Il habite les monts Alleganys, les montagnes du Pérou et les États de New- York. Le Lynx a bandes , Lynx fasciata. — Felis fasciata Desm. — Il n'est peut-être, selon G. Cuvier, qu'une variété du Lynx du Canada, auquel il ressemble beaucoup. Sa taille est courte ; les pinceaux des oreilles sont noirs au-dehors ; sa queue est courte, blanche, avec l'extrémité noire ; son pelage est très épais, d'un brun roussâtre, avec des ban- des et des points noirâtres en dessous. Il a été trouvé par Clarke et Lewis à la côte nord-ouest de l'Amérique septentrionale. Le Lynx de la Caroline , Lynx caroli- nierisis.— Felis caroliniensisïietSm.,çeui-HvG CIIA le Chat- Tigre de Collinson ?— On n'a que des renseignements fort incomplets sur celte es- pèce. Son pelage est d'un brun clair, rayé de noir depuis la tète jusqu'à la queue; son ventre est pâle , avec des taches noires ; ses moustaches sont noires et raides ; il a deui taches noires sous les yeux , et ses oreilles sont garnies de poils fins ; ses jambes sont minces, tachées de noir. La femelle a les formes plus légères que le mâle; elle est d'un gris roussàtre, sans aucune tache sur le dos; son ventre est d'un blanc sale, avec une seule tache noire. Celte espèce habite la Caroline. Temminck, dans sa quatrième Monogra- phie, n'admet pas autant d'espèces que j'en signale dans cet article, et Temminck a rai- son, au moins dans le plus grand nombre de cas. Cependant, j'ai cru devoir ne pas heurter ici les naturalistes qui pensent que la quantité des noms et des descriptions fait la richesse de la science , et d'ailleurs , tant qu'on n'attachera pas au mot espèce un sens rigoureusement défini , et accepté par tous , ceci n'aura pas une grande impor- tance. Voici la liste des Chats admis par Temminck, liste qu'il faudrait probablement encore réduire si l'on admettait en principe que l'espèce se constitue seulement par l'im- puissance des métis ou mulets à produire entre eux. Section I. Chats de l'ancien monde. Les Felis Léo, le Lion; Tigris, le Tigre; Jubata , !e Guépard ; Leopardus , Léopard; Pardus, la Panthère ; Macrocelis , le Longi- bande; Serml, le Serval ; Cervaria, le Che- lason ; Borealis, Lynx du Canada; Lynx, le Loup-cervier ; Pardina, le Lynx parde ; Ca- racal , le Caracal ; Auraia , le Chat doré ; Chaus, le Lynx des marais ; Caligata, le Lynx botté; Catas, le Chatdornestique; Ma- mculala, \e Chai gàiilé ; Minuta , le Kuwuc ou Servalin. Section IL Chais d'Amérique. Les Felis concolor et discolor, Couguar ou Puma; O'îfa, le Jaguar ; Jagouaroundi, le Yagouaroundi ; Celidogauer , Chat à ventre tacheté ; Rufa , Chat bai ; Pardalis, l'Oce- îot ; :'Hacroura, l'Océloïde ; yiitis, le Chati ; Tigrina, le Margay. (Boitard.) Quelques autres Mammifères ont encore CHA 509 reçu le nom vulgaire de Chat ; ainsi l'on a appelé : Chat bizaam, Cn. civette , Cii. musqué, la Civette; Ch. de Constantinople, Ch. ge- NETTE , la Genelte commune; Cn. épineux, le Coïndou ; Ch. volant, les Galéopithèques et \cPleromys taguan ; Cn. sauvage a ban- des NOIRES DES Indes, la Genelte rayée. CHATS FOSSILES, paléont. — Des os- sements de plusieurs espèces de Chatsontété recueillis dans les cavernes, les brèches os- seuses , les couches meubles et les terrains tertiaires supérieurs. Cuvier en a fait con- naître deux espèces, dont l'une, le Felis spe- lœa, diffère de tous \es Felis vivants par une crête sagittale courte, par une plus grande largeur du crâne, près des apophyses post- orbitaires, et une moins grande largeur près des temporaux, en se rapprochant cependant de la Panthère par l'uniformité de la cour- bure de son profil supérieur; mais le crâne fossile surpassant celui du Lion en grandeur, il est impossible de le rapporter à une Pan- thère. L'autre, \e Felis antiqua, esl à peu près de la grandeur de la Panthère, mais on n'en a pas trouvé jusqu'ici de tête assez complète pour en faire une comparaison exacte. Ces deux espèces se rencontrent dans plusieurs cavernes de Hongrie, d'Allemagne, d'Angle- terre et de France; elles se sont trouvées aussi dans les brèches osseuses de Nice , en Italie dans les environs de Viterbe, et dans les alluvions de nos fleuves. Il est difficile, vu les différences que présente la télé du Felis spelœa, comparée à celle de nos grands Chats (différences déjà signalées par M. Gold- fuss dans le tom. X des JVouveaux mémoires des Curieux de la nature , et confirmées par Cuvier dans le tom. IV de ses Ossements fos- siles), d'admettre que les ossements ie cette espèce soient les restes de ces Lions que les anciens assurent avoir habile quelques con- trées du midi de l'Europe. Il est plus proba- ble que ce grand Chat, contemporain de l'É- léphant à longues alvéoles et du Rhinocé- ros a narines cloisonnées, était comme ceux- ci une espèce distincte. MM. Marcel de Ser- res, Dubreuil et Jean Jean signalent cinq espèces de Chats de la caverne de Lunel- Vieil, réunies à trois espèces d'Hyènes. Le Felis spelœa , d'un sixième plus grand que le Lion ; ]e Felis leo, de la taille du Lion ac- tuel ; le Felis leopardus, le Felis serval et le 510 CHA ■l''etis férus. Ces messieurs pensent que, dans ces cinq espèces, il n'y a que le Felis spelœa qui soit une espèce perdue , et ils supposent que celles des quatre autres qui ne se trou- vent plus en Européen ont été chassées par riiomme. MM. l'abbé Croizet et Jobert aîné , dans leurs Recherches sur les Ossements fos- siles du Puy-de-Dôme , ont décrit cinq es- pèces de Chats fossiles provenant des al- luvions tertiaires sous-volcaniques d'Au- vergne. Ces espèces sont le Felis arvemen- sis, qui égalait en grandeur le Jaguar ; le Felis pardinensis, de la taille du Couguar ; le Felis meg miter eon, plus haut d'un tiers que le précédent ; le Felis issiodorensis , de la grandeur du Lynx du Canada; enfln le Felis brevirostris , de la taille du Lynx d'Europe. Le Felis meganler eon se dislingue tellement de toutes les espèces vivantes , que déjà M. Bravard a proposé d'en faire un nouveau genre sous le nom de Sienodon. La partie antérieure de la mâchoire inférieure , celle qui porte les canines et les incisives, est très haule, et l'angle antérieur de son bord inférieur est très prolongé et recourbé en bas. Ses canines supérieures sont très longues , aplaties et semblables à celles qui avaient été données à Cuvier, comme appar- tenant à un Ours fossile du val d'Arno, au- quel ce savant avait donné le nom ù'Urms cultridens. On recueille aussi en Auvergne des dents canines également aplaties , mais beaucoup plus grandes que celles qui se sont trouvées fixées aux mâchoires An Felis megantereoii, et pour lesquelles M. Bravard a établi une espèce , sous le nom de Felis ou iSlenodon cultridens. M. Kaup a décrit, dans les Ossements fossiles du cabinet de Darmstadt , quatre espèces de Chats provenant des sables ter- tiaires des bords du Rhin : le Felis apha- nista , de la grandeur du F. spelœa; le Fe- lis prisca, de la taille du Lion, c'est-à-dire un peu moindre que le précédent ; le Felis ogy g ia, d'une taille un peu au-dessous de la Panthère, et le Felis antediluviana , un peu moindre que le précédent. Outre cela, M. Kaup a créé pour des dents canines apla- ties et dentelées, fort semblables à celles du Felis megantereon ou du F. cultridens, un g. sous le nom de Alachairodus. M. Lartet a trouvé, dans les terrains tertiaires du dépar- CHA tement du Gers, deux espèces de Chats, qu'on trouvera décrites dans VOstéographie de M. de Blainville, au chapitre Chat, ac- tuellement sous presse. M. Lund, dans sai Faune fossile du Brésil, parle de trois espèces de Chats , l'un plus grand que le Jaguar , l'autre un peu moin- dre que le Couguar, et le troisième de la taille du Chat à longue queue. Enfin, MM. Hugh et Falconer citent deux Chats parmi les Fossiles des montagnes sub-hi- malayanes. Tels sontjusqu'à présent les re- présentants du genre Chat parmi les Faunes précédentes. On voit qu'ici, comme dans presque tous les genres, s'il y a des espèces dont l'extinction soit incertaine , il s'en trouve pour lesquelles on ne peut conserver le plus léger doute; tel est, pour n'en citer qu'une , ce Felis megantereon auquel un menton extrêmement allongé devait donner une physionomie bien particulière. (L...D.) CHAT-HUAIVT. ois.— /^oyez chouette. CHAT MARIN, poiss. — Nom vulgaire de Y Anarrhichas lupus , d'une espèce du g. Pimélode, le Silurus calus , et du Squale roussette. CHAT ROCHŒR. poiss. — Nom vul- gaire du Squalus catiUus. CHATAIGIVE. mam. — Nom donné à une partie cornée qui se voit souvent soit à la partie inférieure , soit à la partie supérieure de la jambe de devant du Cheval. CHATAIGIVE. bot. fii. — Fruit du Châ- taignier, frayez ce mot. — Ce nom a encore été donné à d'autres fruits; ainsi l'on a ap- pelé Ch. d'Amérique , le fruit du Sloanea deniaia ; Ch. du Brésil , le fruit de la Ber- Iholétie ; Ch. d'eau, le fruit de la Macre : Cn. DE CHEVAL , celui du Marronnier d'Inde ; Cn. DU Malabar , le fruit du Jacquier ; Ch. DE MER, la graine du Mimosa scandens ,- Ch. sauvage, le fruit du Brabeia siellala; Ch. de TERRE, la racine du Bunium bulbocastanum ; Ch. de la Trinité , le fruit du Pachirier à grandes fleurs. CHATAIGNE A BANDES, moll. — Nom vulgaire du Murex nodosus. CHATAIGNE NOIRE, ins. —Nom vul- gaire donné par Geoffroy à VHispa aira. Foyez hispe. CHATAIGNIER. Castanea (xâdravov, châ- taigne), bot. ph. — Genre de la famille des Cupulifères, formé par Toumefort [ Insi. ,352), CHA réuni ensuiteàtorl par Linné au g.F«£;uîdont il est très voisin, il est vrai, mais dont il dif- fère surtout par son mode d'inflorescence et la nature de son fruit. Il est adopté aujour- d'hui par tous les botanistes , et renferme douze ou quinze espèces , toutes d'un port élégant, et croissant dans les parties tempé- rées et extratropicales de l'Europe, de l'Asie, de l'Amérique boréale, dans l'ile de Java, les Moluques , etc. Ce sont des arbres ou de grands arbrisseaux à feuilles alternes , très entières ou dentées , quelquefois comme in- cisées, et dont les fleurs paraissent en même temps que les feuilles. Les caractères généri- ques du Castanea sont : Des fleurs monoï- ques ou très rarement hermaphrodites.F/e«),s mâles agglomérées en nombre indéflni , en- tourant des rachis axillaires , plus rarement solitaires, bractéolées; périgonecalicinal pro- fondément 5-6-parti. Étamines 8-15, insé- rées à la base du périgone, autour d'un dis- que glanduleux , à filaments filiformes, al- longés, simples, à anthères biloculaires , incombantes , dont les loges opposées. Fleurs femelles et hermaphrodiies : gemmes axillaires, subsolitaires, formées de nom- breuses bractées linéaires , inégales , con- nées, avec un involucre campanule, 1-3-flore; limbe périgonial supère, 5-8-fide. Étamines 5-12 , très petites et fort souvent abortives. Ovaire infère, 3-6-loculaire; ovules anatro- pes, solitaires dans les loges, et appendus au sommet de l'angle central. Style très court, épais ; stigmates sétiformes, étalés, en nom- bre égal à celui des loges. Le fruit est une sorte de capsule formée d'un involucre co- riace, hérissé , et renfermant trois , deux , ou même une seule nucule ; celles-ci ova- les-trigones ou subanguleuses , monosper- mes , à épicarpe coriace , à endocarpe fi- breux. Graine pendante, à test membra- nacé , pénétrant par de nombreux replis dans les fentes du nucléus. Embryon ex- albumineux, orthotrope, à cotylédons très grands, épais, farinacés, souvent inégaux, plissés et étroitement cohérents , à radi- cule supère, immergée. L'espèce la plus commune , et en même temps la plus importante sous le rapport économique, est le Châtaignier proprement DIT, le C. vesca Gaertn. ( C. saliva MiW., vulgaris Lmk, Fagus castanea L.). C'est un grand et bel arbre, commun dans les forêts CHA 511 de l'Europe, où il est connu de toute an- tiquité comme indigène, se plaisant sur les parties déclives des montagnes, dans un sol sablonneux , profond , et réussissant moins bien dans les plaines et dans un sol cal- caire ou gras ou aquatique. Il abonde sur- tout sur les bords du Rhin , dans le Jura , les Pyrénées, lePérigord, le Limousin, les Alpes , les Cévennes , la Corse , etc. Ses branches sont longues et étalées ; son écorce lisse, grisâtre ; ses feuilles lancéolées-oblon- gues, pointues, glabres, fortement plissées- nervées , et bordées de dents aiguës. Au temps de l'imprégnation (avril -mai), les chatons mâles exhalent une odeur sperma- tique qui se répand au loin. Cet arbre acquiert quelquefois une gros- seur prodigieuse, et plusieurs sont célèbres dans l'histoire par leur énormité. On cite entre autres le Châtaignier dit du mont Etna , auquel les voyageurs donnent une circonférence de plus de 50 mètres. Le tronc en est creux; et, dans son intérieur, on a pratiqué une retraite capable d'abriter tout un troupeau et son berger. Une chronique locale rapporte que ce fameux Châtaignier abrita pendant un orage,sous son vaste feuil- lage , dans son voyage d'Espagne à Naples , Jeanne d'Aragon et toute sa suite, composée de plus de cent cavaliers ; de là, le nom de Châtaignier aux cent chevaux. D'autres au- teurs prétendent qu'on y a même établi une maisonnette avec un four où l'on fait cuire ses propres fruits , en chaufl^ant ce four aux dépens de l'arbre lui-même, au moyen des fragments que les habitants lui enlèvent à coups de hache; acte de vandalisme qui doit nécessairement en amener bientôt la disparition complète. Outre ce géant végétal, qui aujourd'hui n'existe plus ou à peu près (il a été, dit-on, frappé par ia foudre), on en trouve dans le même lieu quelques autres, tous également d'une grosseur extraordi- naire. On cite en France plusieurs gros Châ- taigniers , dont un des plus remarquables existe près de Sancerre. Il a, dit-on, plus de 10 mètres de circonférence ; on le croît âgé d'au moins mille ans, ce qui ne l'empêche pas de produire chaque année d'abondantes récoltes de fruits. Toutefois il n'est rien qui, dans ces monstres gigantesques , puisse sur- prendre l'imagination ; car il est probable, comme le pensent les botanistes modernes, 512 CH> que ces troncs énormes résultent de la sou- dure de troncs partiels qui se seraient natu- rellement grefles par approche, en raison de leur voisinage immédiat et de leur crois- sance intime. Le bois du Châtaignier est pesant , élasti- que, d'une grande ténacité; son grain est fin , serré , et peut recevoir un assez beau poli. Il pourri! difBciiement à l'air, dans la terre et dans l'eau , et est rarement attaqué par les insectes. Toutefois son emploi , comme bois de construction , a peut-être été trop vanté ; car il a été reconnu que d'antiques constructions réputées faites de ce bois l'avaient été de chêne. Comme bois de chauffage il donne assez de chaleur , flambe bien, produit un assez bon charbon ; mais son emploi sous ce rapport est dange- reux , en raison des nombreuses étincelles qu'il lance incessamment en pétillant. Ses Jeunes branches servent avec succès à faire des cerceaux, des treillages, des échalas, etc. Son bois sert encore a confectionner des cu- viers , des baquets , etc. Dans nos forêts, comme dans celles de l'A- mérique septentrionale, où il croît égale- ment, le Châtaignier a produit de nom- breuses variétés qu'il serait trop long d'é- numérer ici ; elles se distinguent surtout par le feuillage , la grosseur et la saveur des fruits, le nombre de ceux-ci dans la co- que , etc. Ces variétés reçoivent d'ailleurs des noms vernaculaires en patois , dans cha- que pays où elles se sont produites ; et le lec- teur curieux d'en connaître les principales peut à cet égard consulter la nouvelle édi- tion des arbres ei arbustes de Duhamel, le Traité de la châtaigne de Parmentier, et les Mémoires publiés par Desmarest {Journal de physique, 1771-1772, etc.). Le fruit du Châtaignier est un aliment sain et assez abondant ; il est composé d'une grande quantité d'amidon, d'une partie plus ou moins considérable , selon les localités , de matière sucrée , et d'une très minime portion de gluten. Dans les Cévennes , le limousin, la Corse, etc., les Châtaignes en- trent pour la plus grande part dans la nour- riture des pauvres paysans, qui les font rô- tir ou bouillir, ou en composent même une sorte de pain. Ce pain, toutefois, est pesant, d'une digestion difficile, en raison de la grande quantité d'amidon qu'il renferme, et CHA que n'allège pas, comme dans le froraeat,UDe assez grande partie de gluten; défaut, du reste, auquel il serait facile de remédier, si l'on ne possédait pas d'autres végétaux plus abondants en matières nutritives. Dans cer- tains cantons , le Limousin , par exemple , à l'aide de quelques préparations indus- trieuses, on parvient à enlever l'enveloppe immédiate du fruit, laquelle, en cuisant avec lui, lui communique nécessairement une partie de son astringence et de son amer- tume. Dans le Gard , près d'Alais , on des- sèche les Châtaignes de manière à pouvoir les conserver pendant plusieurs années. On en obtient la dessiccation complète en les étalant sur des claies au-dessous desquelles onentretientcontinuellement un feu d'abord modéré et dont on augmente progressive- ment l'intensité, jusqu'à ce que les Châtai- gnes aient atteint un certain degré de dureté qui en indique l'état désiré. On les jette en- suite dans des sacs mouillés, qu'on roule el qu'on frappe doucement en tous sens pour en détacher l'écorce. On vanne ensuite, et l'opération est terminée. Les grosses Châtaignes, connues sous le nom de Marrons, viennent des environs de Lyon et de Saint-Tropez (Yar). La Sardaigne nous en envoie également d'immenses quan- tités , et ce fruit est l'objet d'un commerce d'importation et d'exportation qui n'est pas sans importance. La Châtaigne, conservée naturellement, est sujette à se gâter, et les piqûres de certains insectes lui communiquent de l'amertume. Nous avons dit que le Châtaignier se plaît sur les montagnes et dans un sol léger et profond. Sa culture, dès le principe, de- mande quelques soins. On ne le multiplie que de graines , qu'on sème en place ou en pépinières abritées des vents par des arbres ou des haies vives. On pourrait également le multiplier par le bouturage et la greffe; mais le premier procédé est trop long , trop dispendieux, et l'on emploie généralement le second pour conserver quelques variétés pré- cieuses que les graines ne reproduiraient probablement pas. Pour les Châtaigniers des- tinés à la haute futaie, le terrain doit avoir préalablement été préparé par plusieurs la- bours successifs. Les Châtaignes sont plan- tées une à une en quinconce et dans des ri- goles tracées parallèlement avec le soc de la CHA charrue ou la pioche du cultivateur. On les place à un décimètre les unes des autres , et on les recouvre de 8 à 10 centimètres de terre. Deux ou trois ans après, on les dis- tance à un mètre et demi ; ils doivent rester quatre ou cinq ans dans cet état. A cette époque, le plant a atteint 2 ou 3 mètres de hauteur sur un diamètre à la base de 6 cen- timètres. On les relève alors pour les mettre définitivement en place, dans un terrain dé- friché et préparé à l'avance. L'année sui- vante, et après leur bonne reprise, on les greffe en flùle , et on a soin de choisir pour greffes les meilleures variétés sous le rap- port alimentaire. Quatre, cinq ou six ans au plus après cette opération , les jeunes Châ- taigniers commencent à rapporter; chaque année voit s'augmenter leurs produits , qui ne cessent guère que par une cause acciden- telle , telle que la carie, par exemple, mala- die à laquelle ces arbres sont très sujets. Quant aux Châtaigniers destinés aux bos- quets ou aux taillis , on peut les semer plus drus , ou même jeter deux ou trois graines dans chaque trou. On sarcle la première an- née, et, dès la seconde, on bine deux fois par an, au printemps et en automne. On butte le jeune plant vers la troisième année. Les fruits destinés aux semis doivent con- server leur enveloppe , et l'on peut les con- fier à la terre dès le mois d'octobre , si le temps est favorable. Dans le cas contraire, on les met stratifier pendant l'hiver, et l'on sème en février ou en mars, en ayant soin de ne point rompre la radicule ; puis on les couvre de terre au moyen d'une herse sans dents. (C. L.) CnATAIRE. BOT. PH. — Syn. vulgaire du g. Nepela. CIIATELAIVIA, Neck. bot. ph. — Syn. de Tolpis , Adans. CHATI. MAM. — Nom d'une esp. du g. Chat, Felis Chati. CHATILLOIV. ?oiss.—ro,j. chatouille. *CnATOESSUS. poiss. —Syn. de Caiileu Tassart. * CHATOIEMENT, min. — Cette expres- sion, qui fait allusion à l'éclat changeant des yeux du Chat dans l'obscurité , n été em- ployée, en minéralogie, pour désigner les re- flets variés produits par certaines pierres , lorsqu'on change l'angle sous lequel on les regarde T. III. CHA 513 CHATOIV. Catutus, ^menlum, Juins. BOT. — Mode d'inflorescence propre à certains arbres , surtout à ceux de la famille des Amentacées et des Conifères , résultant de la réunion de fleurs unisexuelles , disposées en épi autour d'un axe commun, au moyen de bradées faisant l'office de pédoncules. Il tombe de lui-même après la floraison; caractère qui le distingue de l'épi. CDATOLILLE. Poiss. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Ammocèle, le Peiromyzon branchialis. CHATTE. MAM.— Nom vulgaire de la fe- melle du Chat. CHATTE PELEUSE , CH. PELUE. ins, — Synonyme de Calandre du blé. *CHAlJLELASMLS,Gr. ois. —Syn.de Chauliodus, Sw. (G.) CHAULIODE. Chauliodus (xav^t'o^Jouç, à dents saillantes), poiss. — Genre de la fa- mille des Lucioides , comprenant des Pois- sons remarquables par la longueur des dents de la mâchoire supérieure qui croisent les branches de l'inférieure, quand la gueule est fermée. Ce sont de petits Poissons de la Mé- diterranée , qui ont beaucoup de rapports avec les Stomées. /^oy. ce mot. (Val.) CHALLIODES(xa"^'°^o'^;. à dents sail- lantes). INS. — Genre de la tribu des Hé- mérobiens , groupe des Sialites , de l'ordre des Névroptères , établi par Latreille , et adopté par tous les entomologistes. On re- connaît les Chauliodes à leurs mandibules courtes et dentées , à leurs antennes pecti- nées et assez courtes, ainsi qu'à leurs ailes larges, pourvues de nervures saillantes. Ces Insectes sont exotiques. Le type du genre est le Ch. peciiuicornis [Uemerobius pectini- cornis h. ), habitant la Pensylvanie et la Géorgie (Amer. sept.). (Bl.) *CHAULIODLS. oïs. — Genre établi par Swainson {Nat. hist. ofBirds,i. II, 36G), et ayant pour type notre Chipeau, Anas stre- pera , esp. du g. Canard. (G.) * CHALLIODUS (xaw>'o'<îovî, dont les dents avancent hors de la bouche), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Tinéiles, établi par M. Treitschke, et adopté par nous (Hist. nat. des Lépidoptères deFrance, t. XI, p. 202). Ce genre se distingue de ceux de la même tribu par ses palpes courts , peu garnis d'é- caiiles, légèrement renflés au milieu, et par 33 5ia CHA ses ailes antérieures , falquécs , garnies de deux dents au bord interne. Il ne renferme que deux espèces ( les Tinea illigerella et poiitificella Hubn.) dont les Chenilles ver- ruqueuses vivent sur les plantes basses, en- tre des feuilles réunies en paquet, et se mé- tamorphosent dans un léger réseau, entre- mêlé de grains de terre et de mousse. Leurs Papillons éclosent dans le courant de juil- let. M. Blanchard , en adoptant le g. dont il s'agit [Biiffon-Duménil , Ins., t. III, p. 655) , a cru devoir en changer le nom en celui de Cliauliomorpha , attendu la trop grande res- semblance de Cliauliodus avec OiauUndes , nom d'un g. de Névroptères créé antérieu- rement par Latrcille. (D.) •CIIALL10G\"ATI1LS ix^vÀcVaGoç, mâ- choire saillante). I^s. — Genre de Coléoplè- res pcntaméres, famille des Malacodcrmcs , tribu des Lampyridcs de Latrcille , établi par M. Hentz ( J'ransact. de la Société d'flisi. nal. de Philadelphie , t. III, 3' série). Ce g., créé aux dépens du genre l'^lephoras, s'en distingue par le développement tout parti- culier des mâchoires qui se prolongent en forme de lanières. 11 a pour type le Tcle- phorus pensijliunicus de Degcer, (L).) •CnAULIOlVIORPIlA, Blanch. i.ns. -- Synonyme de Chauliodns, Treits. f^oijez ce mot. (D.) •CIIAULMOOGRA , Roxb. eot. pji. — Synonyme d'Hydnocarpus , Gœrt. CHALME. Culmus. bot. — Tige simple, fistuleuse , entrecoupée de nœuds d'où nais- sent les feuilles, comme dans les Graminées. CIIAUIVA (xaïvoç, vain , superbe), ois. — Illigcr a donné ce nom à un Echassierdu Brésil et du Paraguay déjà désigné, par d'A- zara, sous le nom de Chaia, que Linné avait placé dans le groupe des Jacanas , dont Vieil- lot avait fait un g. particulier, sous le nom û'Opisiolophus, et que les auteurs modernes rapportent au g. Kamichi, sous le nom de Palainedea chavuria. (G.) CHAUXGOLIV. OIS. — yom de pays de- venu spécifique d'une esp. du g. Vautour, le Kuliur indiens. (G.) 'CHALXOIVOTLS(x°Ç, lèvre), poiss.— Genre de Poissons de la famille des Labroides, établi par Lacépède, avec une dé- nomination empruntée à Commerson. Tel qu'il est caractérisé aujourd'hui, legenreau- quel nous avons conservé ce nom ne cor- respond plus à celui de Lacépède. Ces carac- tères consistent dans l'épaisseur des lèvres, dans la grosseur des dents coniques sur un seul rang, dans la présence de larges écail- les sur les joues, et enfin dans l'interruption de la ligne latérale. Les écailles du corps sont larges, minces, peu adhérentes. Elles avan- cent presque sur la caudale ; mais la dorsale et l'anale sont nues , comme dans les La- bres. Ce sont de beaux Poissons, originaires des mers de l'Inde ; je n'en connais aucun de la Méditerranée ou de l'Atlantique équa- toriale. Plusieurs de ces Cheilines ont les os verts comme VEsux belone Lin. Les vertè- bres sont plus foncées que les autres os ; il semble qu'on les ail plongées dans une solu- tion de cuivre. Lacépède rapportait à ce g. la Cheitine scare. Poisson qui n'a été vu par aucun naturaliste depuis Belon, et dont l'es- pèce repose sur les documents laissés par ce savant voyageur. Si le Scarus de Belon existe, ce ne serait pas dans le genre des Cheilines qu'il prendrait place. A celle es- pèce hypothétique , Lacépède ajoutait la Cheiline trilobée , dont Commerson avait CHE laissé uf.t description très détaillée , et très exacte. Il n'y avait pas fait entrer d'autres espèces qu'il aurait pu cependant trouver dans Forskal. Je compte aujourd'hui pl\is de vingt espèces dans ce genre. (Val.) CHEILIOIM. Clieilio (x«''^05. lèvre), poiss. — Genre de la famille des Labroïdes , éta- bli sous ce nom par Commerson , quoiqu'il ne l'ait pas suffisamment caractérisé. Se fon- dant sur les caractères de la méthode lin- néenne, ce naturaliste, compagnon de Bou- gainvilie, le distinguait des Labres par l'ab- sence des prolongements cutanés des rayons épineux de la dorsale. Il en avait d'ailleurs observé, sur les marchés de l'Ile de France, deux espèces, dont il a laissé la description daps ses manuscrits. Ces matériaux ont servi à Lacépède pour introduire ce genre dans sa méthode ; mais , comme ce naturaliste ne recourait pas à la nature , il l'a placé , contre toutes ses affinités , auprès des Pomalomes , des Harpes, des Piméloplères, genres appar- tenant eux-mêmes à des familles toutes dif- férentes et éloignées les unes des autres. Cuvier reconnut le genre de Commer- sou ; mais il ne crut pas devoir le distinguer des Labres , parce qu'il pensait que la mol- lesse des rayons ne donnait pas un caractère assez tranché. Cuvier aurait eu raison si ces Poissons n'avaient pas, avec cette mol- lesse des rayons, d'autres dispositions par- ticulières de dentition qui ne laissent aucun doute sur la valeur générique de ce petit groupe intermédiaire entre les Labres et les Girelles. Les caractères du genre, tels que je les ai donnés dans notre Histoire naturelle des Poissons, consistent en des intermaxil- laires élargis et couverts en dedans de gra- nulations qu'on n'observe dans aucun au- tre Labroide. Les dents de la rangée externe sont comprimées, triangulaires et tranchan- tes. Les deux mitoyennes seules sont en cro- chets ; tous les rayons sont mous et flexi- bles, quoique les neuf premiers de la dorsale et les deux de l'anale soient simples et sans articulations ou bifurcations. La membrane branchiostège a six rayons ; la ligne latérale n'est pas interrompue. Il y a sur l'opercule un petit nombre d'écaillés. Les deux premières espèces ont été obser- vées , à l'Ile de France , par Commerson , et retrouvées sur les marchés de cette île par presque tous les voyageurs qui y ont fait des CHE .17 collections de Poissons , quoiqu'ils ne soient pas très abondants. Leur chair est blanche et de bon goût. Nous avons reconnu une troisième espèce de ce genre dans les Poissons rapportés aussi de l'Ile de France par M. Dussutnier. On l'y nomme Tassard marron; et comme, dans toutes nos colonies, on donne le nom de Tassard aux Poissons à dents tranchantes , comme les Cybiums ou les Sphyrènes , il est assez curieux de reconnaître que les pécheurs ont aussi saisi et exprimé la ressemblance que les Cheilions ont avec ces Poissons. Commerson n'est pas le premier naturaliste qui ait observé des Poissons de ce genre; car Forskal en a fait connaître une espèce qu'il a publiée sous le nom de Labrns iner- mis. On en connaît encore 3 ou 4 autres es- pèces du grand Océan indien. (Val.) CnEILOCOCCA, Salisb. bot. ph.— Syn. de Plaiylobium , Sm. CIIEILODACTYLE. Cheilodaclylus (x^r- >05 , lèvre ; (îaxTvAo^ , doigt). POISS. — Genre de Poissons de la famille des Sciénoides, à une seule dorsale armée de nombreuses épines ; à corps ovale, comprimé ; à bouche peu fendue, cachée sous l'avance du museau; à dents en velours ou en cônes peu aigus sur les mâchoires seulement; à palais lisse; à pectorales composées de deux sortes de rayons : les supérieurs étant divisés et arti- culés comme ceux de tous les autres Pois- sons , et les inférieurs simples , gros , réunis par une membrane qu'ils dépassent quelque- fois dans une partie de leur longueur. Celte conformation rappelle celle qu'on observe dans les Cirrhites parmi les Percoides , ou dans les Scorpènes parmi les Perches à joues cuirassées. Lacépède , auteur de ce genre , a cru que le poisson sur lequel il observait ces carac- tères avait des rapports avec les Labres , et , pour rendre ce rapprochement, il composa le nom de Cheilodaciyle. Il le plaça dans l'or- dre des Abdominaux à cause de l'insertion des ventrales, qui. lui a paru plus reculée qu» celles des autres thoraciques. Il s'est trompé sur cette double affinité, car les os qui portent la ventrale sont attachés à la ceinture humérale, et ne restent pas li- bres dans les muscles abdominaux ; puis le poisson est évidemment un Sciénoïde et non un Labroide. L'espèce décrite par 518 CHE Lacépede n'était pas non plus nouvelle comme il le pensait ; Gronovius l'avait men- tionnée, et très probablement sur le même in- dividu qui avait ensuite passé sous les yeux du célèbre naturaliste français. Nous avens ajouté d'autres espèces à ce genre, toutes originaires du grand Océan austral. Une au- tre espèce se rencontre aussi sur les côtes du Japon. (Val.) CHEILODIPTÈRE. Cheilodipierus (xtT- lo;, lèvre ; ^îmtpoç, à deux ailes), poiss. — Genre de Poissons de la famille des Per- coïdes , voisin des Apogons, et caractérisé par des dents en fin velours aux deux mâ- choires parmi lesquelles on voit saillir quel- ques longs crochets pointus. Des dents en velours existent au vomer et aux palatins ; le limbe du préopercule a un double rebord, et chaque bord est finement dentelé. L'oper- cule entier manque d'aiguillons. Les deux dorsales sont bien séparées ; la membrane branchioslége a sept rayons. Les écailles sont grandes, caduques, et couvrent la tète aussi bien que le tronc. Les nageoires n'en ont aucune. Tels sont les caractères généri- ques du groupe que nous avons conservé dans notre Ichthyologie, et qui diffère beau- coup de celui que Lacépède avait formé sous cette dénomination. C'est d'après l'inspection du dessin de Commerson, fort mal gravé dans Lacépède (t. III, pi. 34, Gg. 1), que ce dernier, comparant le poisson représenté à un Labre , mais à deux dorsales , a formé le mot im- propre de Clieilodipi'ere. Ce nom , en effet , donne une idée fausse du poisson repré- senté par Commerson ; ce poisson n'ayant rien deslèvrcsépaissesd'un Labre. D'ailleurs, le genre Cheilodiptère de Lacépède comprend les espèces les plus éloignées les unes des autres : ainsi le Cn. iieptacanthe est du g. Temnodon , le Cn. ciirysoptÈre du g. Per- che, leCn. CYANOPTÈREestdug. Ombrine,et même l'Ombrine commune, le Ch. acoupa est un autre Sciénoïde du g. Corb, les Cir. MAURICE, Ch. MACR0I.ÉP1D0TE , Cil. TACHETE sont du g. des Éléolris, voisins par consé- quent des Gobies. La seule espèce qu'on puisse rapporter au g. tel que nous l'avons caractérisé, est le Cn. rayé, espèce que La- cépède a reproduite en double emploi , d'a- près la description de Commerson , sous le nom de Ceniropome macrodonte. Nous avons donné la description du Ch. rayé d'après CHE nature , et nous y avons aussi joint la des- cription de deux autres , conservés dans le Cabinet du roi. Il ne nous est pas venu de- puis d'autres espèces. (Val.1 * CHEILODROMUS {x^no^, plage ; <îpo- (itûç, coureur), ois. — Genre institué par Rup- pel , qui a pris pour type le Churadrhis œgypiiacus, esp. du g. Pluvier. (G.) •CHEILOMEIViES (x£~'o;, lèvre; fx-nvr, , lune). INS.— Genre de Coléoptères trimères, famille des Coccinellides , créé par moi et adopté par M. Dejean , dans son Catalogue. Des huit espèces qu'il y rapporte, quatre sont originaires des Indes orientales , une de la Nouvelle-Hollande , une du Sénégal , et deux du cap de Bonne-Espérance. Beaucoup d'espèces de ce genre, encore inédites, pro- viennent de cette partie de l'Afrique méri- dionale. On doit regarder comme types de ce genre les Coccinella (î- maculaia , iuter- nipia et liinata Fabr. ( la C. vulpina Fabr. , siilpliurea Oliv. , est regardée comme for- mant une variété de cette dernière). On ne sait rien encore sur leurs mœurs. (C.) CHEILOIVYCHA lèvre : ^Ç, v^oî, ongle). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu desCicindélètes, fondé tout récemment par M. Lacordaire ( Mém. de la Soc. roxj. des scienc. de Liège, t. I, p. C5 et suivantes, an- née 1842 ) sur la Cicindela chalybea Dej., du Brésil. Cette espèce se distingue des autres Cicindèles par un corps assez épais, et par des élytres courtes et subcylindriques. Son nom générique fait allusion à la forme avan- cée du labre, dont la dent médiane est très saillante, surtout chez la femelle. (D.) •CIIEILOPSIS, Mocq. bot. ph. — Syn. présume de DHivaria, Juss. • CIIEILOSA (x£~>o; , bord d'une coupe). bot. PII. — Genre établi par M. Blume dans la famille des Euphorbiacécs, d'après un grand arbre de Java , qui offre les caractè- res suivants : Fleurs dioiqucs. Calice ouvert à 5 divisions inégales ; pas de corolle. Fleurs mâles :8-]0 étamines à filets libres, sail- lants, autour d'un rudiment central de pis- til qui ceint un anneau glanduleux, court. Fleur.s femetlcs ; Ovaire entouré inférieure- ment d'un urcéole (dont la forme donne sans doute son nom au genre ), à 3 loges 1-ovu- lées. Style persistant , profondément divisé en 3 branches, chacune bifide et réfléchie. CHE Cipsule globuleuse , lomenleuse , marquée de 6 sillons et se séparant en 3 coques. Grai- nes à enveloppe presque charnue. Feuilles aîlerncs, oblongues, bordées vers le sommet de dents écartées, coriaces , glabres. Fleurs disposées en grappes axillaires et rameuses. (Ali. J.) THEILOSIE. Cheilosia{xt~y-o , j'aime ). ins. — Genre de Lépi- doptères , de la famille des Nocturnes , tribu des ïinéitcs , établi par nous {flisi. nat. dei Lépid. de France, t. XL p. 53, pi. 287, fig. 8 et 9) sur une seule espèce ( Tinea gcUitella Linn.) que nous avons retranchée du g. Lem- maiopliila de Treitschke. — M.Weslwood [Sy- nops. of ifie gênera of british insecls) appli- que le nom générique de Clieimopliila , qui ne diffère du nôtre que par le retranchement d'une syllabe, à la Tinea phryganella de Schrank, qu'il place parmi les Yponomeu- tides de M. Stephens, et qui appartient pour nous au g. Lemmatophiln de Treitschke. (D.) 'CIIEIRACAIVTIILS (x"> , main ; aTw;, large), ins. — Genre de Coléoptères pentaméres, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides , attribué à M. Kirby, par M. Hope {Colcopterisl Manual),qii\'^ rSip- porte les Scarahœus tnincatus et comnius de Fab. [/îxitiuus, Guér.). La V* de ces espèces se trouve à la Nouvelle-Hollande, et la 2-^^ aux Indes orientales. Ce genre offre les caractères propres aux CalHcnemis de M. de Castelnau ou Colerln)iusAc}\. Erichson, cl n'en diffère sans doute pas. f-^oycz ces deux noms. (C.) CHÉIROPTÈRES ou CIIALVES-SOL- TxVi.Clitiropiera, Cuv. ( x"',°. main ; tttc- po'v, aile ). MAM. — Les naturalistes ont donné ce nom , qui signifie animaux dont la main est devenue une aile , à l'ensemble des .Mammifères construits non plus pour mar- cher à la surface du sol, mais bien pour s'é- lever et se mouvoir dans les airs à la ma- nière des Oiseaux. Pour parveni^r à ce résul- tat, il était nécessaire que le plan général de l'organisme mammalogiquc éprouvât de grands changements ; aussi les Chauves- Souris présentent-elles, surtout au premier coup d'œil, des anomalies telles que leur vé- ritable nature a longtemps été méconnue. Leurs mœurs nocturnes, le choix de leur retraite, en ont fait, pour des peuples entiers, un objet de dégoût et d'horreur. Moïse les met au nombre des animaux impurs dont le peuple de Dieu ne doit jamais manger la chair. Les Grecs semblent les avoir prises pour modèles de leurs Harpies. Au moyen- âge , elles sont les compagnes des sorciers , des loups garons ; et quand on a voulu re- présenter Satan , on a chargé ses épaules de vastes ailes de Chauves-Souris. Bien des an- nées se sont écoulées avant que les natura- listes eux-mêmes eussent des notions préci- ses sur ces êtres ambigus, .\ristote les défi- CHE nit des Oiseaux à ailes de peau , el s'étonne de ne leur trouver ni queue , ni croupion. Pline, suivant les errements de son illustre prédécesseur , les regarde également comml des Oiseaux qui, par une exception unique, engendrent leurs petits vivants, et les allai- tent au moyen de mamelles. AIdrovande les réunit à l'Autruche, parce que, dit-il, ces deux espèces d'Oiseaux participent de la na- ture des Quadrupèdes. Scaliger signale la Chauve-Souris comme le plus singulier des oiseaux, couvert de poils au lieu de plumes, manquant de bec et portant des dents. Plus tard , pourtant , le petit nombre connu de Chauves-Souris fut placé parmi les Qua- drupèdes; et enfin Linné , s'exagérant la va- leur de quelques uns de leurs rapports, alla jusqu'à les réunir à l'Homme et aux Singes dans son ordre des Primates. Si l'élude des êtres s'enchaînant naturel- lement les uns aux autres pour former ce magnifique ensemble que nous désignons sous le nom de liègne animal, est remplie d'un si grand attrait, on comprend lout ce qu'il y a d'intérêt puissant à examiner de plus près encore ceux qui semblent échapper aux régies générales. A ce titre, un Célacé ou Mammifère poisson, un Cheiroptèreou Mam- mifère oiseau, méritent toute notre attention. Un problème bien digne de la science se- rait de ramener ces exceptions apparentes sous l'empire de la loi commune, cl de mon- trer la nature toujours une jusque dans ce qu'un œil inaltentif pourrait prendre pourdes écarts désordonnés ; aussi allons-nous entrer ici dans quelques détails assez circonstan- ciés. Mais pour mieux nous faire compren- dre , nous poserons d'abord quelques prin- cipes généraux , en le faisant aussi briève- ment que l'exige un article de Dictionnaire. Lorsque nous jetons un coup d'œil sur les espèces diverses qui composent le règne ani- mal , chacune d'elles nous apparaît comme pourvue de deux sortes de caractères : les uns l'isolent des espèces voisines et l'indivi- dualisent dans l'espace et le temps ; les au- tres rattachent entre elles un certain nombre d'individualités, et les réunissent en groupes plus ou moins régulièrement circonscrits. Ce que nous venons de dire des espèces s'ol)» serve également entre ces groupes primitifs et, par l'appréciation des caractères de plus en plus généraux, l'esprit peut établir des CHE groupes secondaires , tertiaires , et délimiter tous CCS groupes. Reconnaître leur subordi- nation réciproque , fixer exactement leurs rapports et leurs dilTcrences, leur plus ou moins de proximité ou d'éioignement , con- stituer par suite une méthode naturelle par- faite, tel est le problème que s'est posé la science moderne, et vers la solution duquel elle marche sans doute; mais, il faut bien le dire, avec lenteur, résultat inévitable des difficultés du sujet. Malgré tout ce qui manque encore à nos classifications les plus parfaites , nous pou- vons cependant dire dès aujourd'hui qu'el- les embrassent assez bien l'ensemble des êtres appartenant au règne animal , et que, parmi les groupes qu'elles admettent, un certain nombre sont bien connus, et par là même irrévocablement fixés. Ce que nous disons ici s'applique à des groupes de degrés très différents, désignés par les mots de clas- ses , d'ordres, de familles et de rjenres. Lorsque nous étudions un de ces groupes vraiment naturels , que nous en pesons et apprécions tous les caractères , notre esprit se crée, pour ainsi dire involontairement, l'image d'un type idéal qui les réunirait au plus haut degré possible. Mais, entre ce type à la conception duquel nous n'arrivons que par un procédé artistique , et sa manifesta- lion dans les espèces existantes, il Se trouve toujours une différence pi us ou moins grande. C'est ainsi que l'homme et la femme n'ont jamais présenté la réalisation complète des beautés que les peintres et les sculpteurs ont rêvées, qu'un petit nombre d'entre eux sont parvenus à représenter sur la toile ou à ci- seler dans la pierre. Nous regarderions comme les plus parfaits l'homme ou la femme qui rappelleraient le mieux les formes , les proportions des chefs- d'œuvre de la sculpture et de la peinture. Eh bien de même chaque animal sera, pour nous, d'autant plusélcvédansle groupe dont . il fait partie, qu'il se rapprochera davantage du type idéal dont nous parlons. S'en éloi- gne sera une condition d'infériorité. Nous voyons en général, dans chaque groupe, un certain nombre d'êtres qui présen - Ipnlà un haut degré le cachet caractéristique de leur type. Il en est d'autres, au contraire, chez qui cette empreinte semble s'cfl'acer, et cette dégradation relative peut être le résul- CHE 525 lat de trois causes dilTérentcs , agissant en- semble ou séparément. Les caractères dis- tinctifs peuvent s'affaiblir ; ils peuvent s'exa- gérer; ils peuvent se compliquer de carac- tères étrangers qui viennent à la fois établir de nouveaux rapports, et détruire ceux qui existaient. Tant que ces altérations ne dé- passeront pas certaines limites , l'animal , tout en s'écartant de son type virtuel , lui restera encore plus ou moins intimement rattaché ; mais il viendra un moment où, ces limites franchies, devra apparaître un type nouveau. Lorsque l'altération dont nous parlons ré- sultera de la suppression d'un grand nom- bre des caractères dislinclifs du premier groupe, accompagnée de l'apparition de ca- ractères entièrement nouveaux, les types ne conserveront entre eux que peu ou point de rapports. Il n'en sera pas de même lorsque les différences dépendront seulement de l'a- moindrissement ou de l'exagération d'un caractère primitivement existant. Alors le nouveau type ne sera pour nous qu'un dé- rivé du premier; et quelque grandes que soient les dissemblances apparentes, il sera toujours possible de remonter à la source dont il émane. Dès lors, nous pouvons nous représenter le règne animal tout entier comme décom- posé en un certain nombre assez restreint de types primitifs autour desquels se dispo- sent, dans un ordre et à des distances varia- bles, leurs dérivés immédiats, qui don- nent eux-mêmes naissance à d'autres types et ainsi de suite. Les espèces existantes vien- nent toutes se ranger dans ce règne animai imaginaire, en se distribuant chacune selon son degré de ressemblance avec son type virtuel. Les caractères, dans l'acception élevée que nous donnons ici à ce mot, sont si intime- ment liés aux conditions d'existence , qu'ils ne sauraient varier sans que celles-ci en soient influencées. La réciproque est égale- ment vraie , et nous pouvons dire que tout changement dans les conditions d'existence entraîne nécessairement des modifications plus ou moins profondes dans les caractè- res. Cette manière d'envisager la question se prêtant d'ailleurs plus facilement au rai- sonnement, c'est elle qui nous servira de guide pour nous rendre compte des ancma- 526 CHE lies apparentes que présente l'ordre des Chéiroptères. Faisons encore ici une remarque impor- tante. Parmi les caractères distinclifs de cha- que type, il s'en trouve toujours quelqu'un dont l'influence prédomine. Souvent celle in- fluence est telle que ce caractère étant donné, les autres s'en déduisent commeconséquence forcée. Or, on comprendra sans peine que ce type venant à se modifier, l'importance rela- tive des caractères doit souvent changer, et que, par exemple, un des caractères primiti- vement subordonnés venant à éprouver une extension considérable, ce caractère peut très bien changer de rôle, dominer à son tour le reste de l'organisme, et entraîner des modifications propres à rétablir l'équilibre. Les naturalistes ont trop souvent perdu de vue cette variabilité de la valeur des ca- ractères ; et peut-être pourrait- on attii- buer à cet oubli la lenteur avec laquelle nous marchons vers une méthode réellement naturelle. En elî'et , si nous attribuons tou- jours à un caractère devenu inférieur dans un groupe quelconque, l'importance qu'il a pu avoir dans d'autres groupes ; si, en même temps, nous lui subordonnons un caractère élevé au rang de dominateur, il est évident qu'il nous sera impossible de juger des rap- ports réels du groupe dont il est devenu le signe caraclérfelique, et, par suite, de la place quedoit prendre celui-ci dans le cadre géné- ral. L'étude que nous allons faire des Chau- ves-Souris nous présentera l'un des exemples le» plus propres à prouver toute l'impor- tance des observations que nous venons de faire. Pour abréger, nous poserons en fait , ce qui d'ailleurs est universellement reconnu aujourd'hui, que les Chéiroptères appartien- nent au t^'pe primitif des Mammifères. Or , qu'est-ce qu'un Mammifère? En négligeant des détails secondaires, nous pouvons dire quec'estunanimal essentiellement constitué pour vivre à la surface du sol, et y rencontrer l'accomplissement de toutes ses conditions d'existence. Dès lors , un corps horizontal, des supports ou membres en nombre suf- fisant pour permettre une locomotion ra- pide sans nuire par leur nombre même , tel sera l'idéal abstrait du Mammifère , en ce qui louche à la vie individuelle. Pour ce QU! regarde la vie d'espèce . le Mammifère CHE engendre ses petits vivants , et les allaite pendant un temps variable. Sous cedernier rapport, les Chauves-Sou- ris répondent entièrement à toutes les exi- gences du type auquel elles appartiennent. Nous retrouvons aussi chez elles un tronc dont l'ensemble rappelle celui des Mammi- fères les mieux caractérisés. Leurs membres postérieurs , à quelques dispositions près , dont nous signalerons la cause un peu plus loin, rentrent dans la règle générale. Les membres antérieurs , au contraire, ont en tièrement changé de forme et de fonctions. En même temps , le système tégumentaire présente, sur divers points du corps, une ten- dance extraordinaire à un développement exagéré, relativement à ce que nous obser- vons dans les autres dérivés du type. Tout autour des divers organes des sens, et sur toutes les parties latérales du tronc , il se contourne en cornets , ou s'étend en larges membranes. Tels sont les faits bruts que nous montre la simple observation ; voyons quelle peut en être la cause , et quelles conséquences i\& entraînent. En créant les Chauves- Souris, l'Auteur de toutes choses a voulu faire un Mammil^ère volant. Il fallait donc remplacer ici l'aile ca- ractéristique de l'Oiseau par un appareil identique quant à la fonction , mais très différent au point de vue anatomique. Sans ces deux conditions, le nouvel être, oun'au- rait pu voler, ou aurait pour ainsi dire pris au type Oiseau son caractère le plus essen- tiel. Il y aurait eu confusion , et rien n'est plus contraire aux grandes lois qui régissent la nature. Que fallait-il pour que la première de ces conditions fîlt eCHcacement remplie? Il fallait développer un des organes extérieurs de telle sorte qu'il présentât une surface suf- fisante pour que, dans ses mouvements, il pîlt prendre sur l'air ambiant un point d'ap- pui dû à la résistance de ce fluide. Or, le- quel des systèmes organiques se prétait le mieux à cette extension? Il est évident que c'est le système cutané. De là ces larges membranes qui forment l'aile de la Chau- ve-Souris. Ces membranes sont formées par deux feuillets de peau s'étendant et s'amin- ciésant de manière à se doubler pour pré- senter à la fois une grande solidité et la lé- CHE gèreté indispensable dans le cas dont il s'agit. Ces membranes une fois obtenues, il fallait leur donner des supports ; car sans cela leur ténuité même eût été un obstacle à ce qu'elles remplissent les fonctions qu'on en altendail.Ces supports ne pouvaient être pris que dans le système osseux et dans une partie de ce système jouissant de mouve- ments étendus. Les os des membres seuls se prêtaient à cet usage ; et ceux des mem- bres antérieurs, placés de manière à main- tenir la tète en haut, devaient cire évidem- ment préférés. C'était donc sur ces os que devaient porter les modiQcations nécessi- tées par une destination toute nouvelle. Or, pour atteindre le but proposé , deux conditions devaient être remplies. Il fallait que les os destinés à supporter les mem- branes alaires fussent à la fois étendus et légers. D'autre part, il était nécessaire que, dans les mouvements d'impulsion qu'ils communiqueraient au corps, une tropgrande facilité de mouvements en tous sens ne nui- sit pas à la fixité du point d'appui. Deux moyens très simples ont satisfait à ces deux exigences. D'abord les os du bras et de l'avant- bras sont déjà fort allongés ; puis, sur le carpe, s'implantent quatre os métacarpiens fort longs et fort grêles qui divergent en tous sens, à peu près comme les rayons d'un cercle, et auxquels fontsuite des phalanges de même nature. Ces os ainsi modiflés sou- tiennent et tendent la membrane cutanée, comme les baguettes d'un parapluie main- tiennent en place le taffetas qui les recouvre. Dans l'accomplissement de ces nouvelles fonctions, l'ongle terminal, qui sert aux Mammifères ordinaires d'arme ou d'organe accessoire de locomotion , devenait complè- tement inutile; aussi n'existe-t-il pas, et avec lui disparait ladernière phalange destinée à le supporter. Dans ces changements éprouvés par la main et les doigts, le pouce seul conserve ses formes et sa mobilité normales; aussi l'ongle et sa phalange se retrouvent-ils ici dans leur intégrité. Voilà donc l'aile construite; restait à lui donner la solidité indispensable. Il a suffi pour cela de fixer la main modifiée dans un «lat intermédiaire entre la pronation et la CHE 527 supination, et de détruire en même temps ces mouvements dans les os de l'avant-bras. Pour cela , le cubitus a été raccourci : on n'a conservé que son tiers supérieur ; et cette portion, soudée comme un arc-boulant contre le radius, donne à celui-ci la solidité nécessaire pour résister aux efforts considé- rables qu'il est obligé de supporter. Les mouvements de flexion et d'extension étant devenus seuls possibles entre les deux gran- des parties du membre antérieur , leurs rapports se rapprochent de ceux qui exis- tent entre la cuisse et la jambe ; aussi l'olé- cràne se détache-t-il dans certains cas du cubitus, et se mélamorphose-t-il en une véritable rotule brachiale. Les nouvelles fonctions dévolues au mem- bre antérieur nécessitent des mouvements bien plus violents et bien plus étendus que la marche sur un plancher solide ; aussi leur influence s'élend-elle sur toutes les parties qui concourent à leur accomplisse- ment. L'omoplate est longue et large ; son apophyse coracoide se prolonge et se re- courbe en avant de manière à jouer pres- que le rôle d'une seconde clavicule. Celle- ci est longue , très forte , courbée de ma- nière à élargir la poitrine en môme temps qu'elle fournit de larges points d'attache aux muscles puissants qui ramènent l'aile vers le tronc. Le sternum lui-même porte l'empreinte de ces modifications. Il est très développé, et sur la ligne médiane se trouve une sorte de bréchet qui rappelle celui des Oiseaux , et qui, comme chez ces derniers, est destiné à multiplier les points d'attache du muscle grand pectoral. Les changements imposés au type des Mammifères par une nouvelle condition d'existence , le vol , sont donc fort considé- rables , mais ne s'en déduisent pas moins d'une manière très simple de ce seul fait premier, l'expansion des téguments en membranes alaires. Mais là ne se borne pas la tendance du système cutané à franchir ses limites ordinaires. La peau modifiée s'é- tend entre les quatre membres, et jusque sur la q-îieue, comme pour aider encore, sous la forme de parachute, à l'accomplissement des nouvelles fondions. De plus, elle forme, autour des oreilles et à l'entrée des na- rines, des replis souvent très compliqués, tous destinés à donner à ces organes une 528 CHE sensibilité exquise. Le loucher lui-même semble avoir acquis par l'extension de la main une délicatesse extraordinaire. On sait que Spallanzani, après avoir arraché les yeux à des Chauves-Souris, les vit se diriger avec la même sûreté qu'auparavant, et vo- ler dans son appartement sans jamais se heurter au plafond. On sait aussi que ce célèbre physiologiste avait été conduit par là à regarder ces animaux comme doués d'un sixième sens qui leur révélait l'appro- ched'un obstacle solide; mais la perfection du toucher suffit pour expliquer ce phénomène. On conçoit en effet sans peine que , perce- vant les moindres mouvements de l'air, il puisse très bien avertir la Chauve-Souris de la proximité d'un corps qui occasionne dans ce fluide des remous et des contre-courants imperceptibles pour nous. Ainsi l'expansion des téguments, soit par le fait seul de son existence, soit par les modifications secondaires qu'elle nécessite , métamorphose un animal marcheur en ani- mal volant : elle a permis à cet animal de vivre et de se diriger dans les ténèbres , d'y poursuivre et d'y atteindre sa proie ; elle l'a même misa portée d'habiter ces sombres ca- vernes où ne pénétra jamais la lumière du jour, sans risquer à chaque instant de perdre la vie par un choc imprévu. En un mot, elle a donné naissance au type des Clienopièien par une simple dérivation du type plus gé- néral des Mammifères. Le système cutané acquiert donc ici une importance prédo- minante , et les caractères qu'il nous four- nil sont, en ce sens, essentiellement domi- nateurs. Par conséquent lorsque nous vou- drons juger de la place qu'occupent dans ce groupe les diverses espèces qui s'y rat- tachent, c'est dans cet ordre de faits que nous devrons chercher nos termes de com- paraison. .Mais lorsqu'il s'agira de déterminer les re- lations générales des Chéiroptères avec les groupes voisins , nous devrons nous atta- cher à des considérations d'un ordre bien différent. Ce seront alors les caractères les plus fixes du type des Mammifères qui de- vront nous guider.Or, sous ce poinlde vue, le système nerveux se présente en première ligne comme fournissant les signes les plus essentiels. Sans entrer ici dans des détails qui cxigeraienttropde développement, nous CHE dirons d'une manière sommaire que le cer- veau des Chéiroptères ressemble beaucoup à celui des Insectivores et des Rongeurs par sa forme ovalaire rétrécie en avant; par la nullité complète des circonvolutions céré- brales ; par le peu de développement des hémisphères cérébraux, qui ne recouvrent jamais le cervelet ; par la brièveté du corps calleux, dont la longueur égale à peine celle des tubercules quadrijumeaux ; par la po- sition fort en arrière de ces tubercules, etc. Toutes ces circonstances anatomiques rap- prochent singulièrement le cerveau des Chéiroptères de celui des Oiseaux , et ten- draient par conséquent à les placer à un rang inférieur dans la série mammalogique. En revanche, il en est d'autres qui sesn- blent leur assigner, au contraire , une place fort élevée. Leurs organes externes de la gé- nération sont entièrement semblables à ceux des Singes. Les femelles sont, à ce qu'on dit, sujettes à un écoulement vaginal périodique qui rappellerait les menstrues. Enfin, et celle considération a été regardée comme ayant une grande valeur , leurs mamelle.* sont placées sur la poitrine comme chez l'Homme et les Quadrumanes. D'un autre côté, les organes mêmes de la génération présentent, dans leur profondeur, des circonstances qui rentrent dans ce que nous avons vu des rapports établis par le système nerveux. Ainsi la matrice se pro- longe en deux longues cornes droites qui indiquent une tendance vers la division com- plète observée chez un grand nombre de Rongeurs, toutes semblables à celles qu'on observe chez un petit nombre de ces der- niers. Enfin les dents elles-mêmes nous offrent des discordances assez sensibles. Chez toutes les Chauves-Souris proprement dites, celles qui se rapprochent le plus du type virtuel, nous trouvons un système dentaire essen- tiellement insectivore d'accord avec leurs habitudes. Chez les Roussettes qui sont fru- givores , cl qui s'éloignent encore à d'au- tres égards du type des Chéiroptères , on rencontre des molaires à couronne plate, qui rappellent celles de quelques Quadrumanes. Mais ce qui , dans tous les cas , nous paraît établir une différence sensible entre ces der- niers et l'ordre dont nous parlons, c'est la grande variabililé du nombre des incisives CHE elle peu d'importance dont elles paraissent douces. On les voit, en eiTcl, disparaître quelquefois entièrement, tantôt à la mâ- choire supérieure, tantôt à la mâchoire in- férieure ; et, dans un assez grand nombre de cas, elles restent presque rudimcnlaircs. Si l'on adopte les idées que nous avons déve- loppées ailleurs [Coiiiidéralions sur les ca- ractères zoologiqnes des liongeurs , et sur leur dentition en pariiculier) , on trouvera ici un rapprochement de plus à établir entre les Rongeurs et les Chéiroptères. Quelles conséquences tirer de ces faits en apparence opposés? Nous croyons devoir en conclure que les Chéiroptères sont un de ces groupes fort embarrassants pour le zoologiste systématique, obligé de décrire les animaux en passant de l'un à l'autre i)ar une série linéaire; que, si nous voulons nous faire une idée exacte de leurs rapports avec les autres Mammifères , nous ne saurions y parvenir parce moyen ; mais qu'en défini- tive les groupes avec lesquels leurs allhii- tcs sont les plus étroites, sont en premier lieu les Insectivores , et en second lieu les Rongeurs. Or, nous avons cherché à établir [loco citaio) que la place assignée à ceux- ci dans la plupart des classifications, était 1 trop élevée, et nous croyons pouvoir en dire ! autant des Chéiroptères. | Pour terminer ce que nous avions à dire 1 de général sur les Chéiroptères, il nous ! jeste à signaler quelques unes de leurs ha- bitudes. Ici encore nous retrouverons l'in- | lluence du caractère essentiel de cet ordre, j l.c membre antérieur, passé à l'état d'aile, [ estdevenu trèspeupropreàlamarchc; aussi j n'est-ce qu'avec de pénibles efforts que la ! <2hauve-Souris se meut à la surface du sol. Etendant aussi loin que possible l'ongle cro- î chu qui termine son pouce , elle se cram- 1 ponne à quelque aspérité du terrain; puis, le ! membre une fois fixé attire à lui le reste du ' corps, en même temps que les pieds posté- rieurs poussent d'arrière en avant pour aider j à ce mouvement. Il est facile de compren- ; drc que ce mécanisme doit diriger le corps de côlé , et dans la direction du membre an- î térieur qui entraîne le corps. Mais l'autre ! bras agit à son tour de la même manière , I t'I par suite , comme l'a fort bien observé j M. Geoffroy , la marche d'une Chauvc-Sou- yis s'exécute, non point en ligne droite, i T. III. CIIE 529 mais par une suite de zigzags dont l'axe seul détermine la direction réelle. Les Chauves-Souris sont toutes des ani- maux nocturnes. Retirées pendant le jour dans les carrières , dans les greniers , dan-.; les troncs d'arbres, elles attendent l'heure du crépuscule dans un état d'immobilité presque constante et sans doute de som- meil. Pendant ces heures de repos, elles sont suspendues par leurs pattes de derrière dont les ongles, courbés en demi-cercle et formant une ligne continue, sont parfaite- ment appropriés à cet usage. Celte position leur permet de fuir facilement à la moindre apparence de danger, tandis que, lorsqu'elles sont à terre , la longueur de leurs ailes les empêche le plus souvent de prendre leur vol. Souvent elles s'accrochent les unes aux autres, et forment ainsi des masses énor- mes. C'est surtout dans les salles sou- terraines de certaines cavernes qu'on les trouve ainsi réunies en nombre tellement considérable, que leur fiente forme une cou- che épaisse sur le sol. M. Geoffroy a fort bien observé et décrit le petit manège à l'aide duquel elles savent prendre la posture nécessaire pour se débarrasser de leurs ex- créments sans se salir. Presque tous les Chéiroptères sont insec- tivores ; les Roussettes seules font exception à la règle et se nourrissent de fruits. Aussi- tôt quelecrépuscule commence à faire place à la nuit, on voit ces chasseurs nocturnes sortir de leurs sombres retraites , et courir après leur proie avec une gloutonnerie qui les aveugle sur le danger, et ne leur permet pas de distinguer les pièges les plus grossiers. Aussi peut-on prendre des Chauves-Sou- ris à la ligne, en amorçant un hameçon avec un insecte, et en agitant cet appât dans l'air. Lorsque la chasse est abondante , elles en mettent une partie en réserve dans les es- pèces d'abajoues qui leur garnissent les deux côtés de la bouche. Ces animaux ne sont nullement faciles à observer vivants. Privés de leur liberté, ils ne tardent pas à périr, quelque soin qu'on prenne pour les conserver. Nous citerons ici quelques observations intéressantes dues à M. G. Daniell . sur les habitudes de la Pipistrelle et de la Noctule. En juillet 18:j.3, .M. Daniell reçut cinq fe- melles fécondées de Pipistrelles , et les mil 34 530 CHE dans une cage où elles furent fort turbulen- tes. Elles mangeaient avec avidité les Mou- chps et la viande crue , mais refusaient ob- stinément la viande cuile. Lorsqu'une Mou- che entrait dans la cage, elles l'clourdis- saient d'un coup d'aile, et se jetaient sur elle les ailes étendues comme pour lui fer- mer la retraite. La maslicalion et la déglu- tition étaient lentes et pénibles. Plusieurs minutes étaient nécessaires pour dévorer une grosse Mouche. Au bout de dix-neuf jours, les cinq Pipistrelles étaient mortes. A l'autopsie, on trouva qu'elles ne portaient qu'un seul petit. Le IG mai 1834, M. Daniell se procura quatre femelles et un mâle appartenant au genre Nodule. Le mâle était très sauvage , cherchait sans cesse à s'échapper, et mourut au bout de dix-huit jours, après avoir refusé toute espèce de nourriture. Trois femelles succombèrent peu après. Celle qui survécut fut nourrie avec du foie et du cœur de vo- laille , qu'elle mangeait à peu près comme eût fait un Chien. Elle mettait un soin par- ticulier à sa toilette, employait beaucoup de temps à nettoyer sa fourrure, et à la parta- ger en deux portions par une raie droite qui suivait le milieu du dos. Pour cela, elle se servait des extrémités postérieures comme d'un peigne. Elle mangeait beaucoup relati- vement à son poids, et se tenait presque constamment pendue au sommet de sa cage, ne quittant cette position que le soir, pour prendre sa nourriture. Le 23 , M. Daniell ayant remarqué que celle Nodule paraissait fort inquiète , l'ob- serva avec soin, el fut témoin de son accou- chement. Après une heure d'agitation envi- ron, la Nodule s'accrocha par les membres antérieurs, étendit ses pieds dé derrière, et roula sa queue de manière a former avec la membrane inter-fémoraie une espèce de poche dans laquelle fut reçu un petit, de laille relativement as.sez forte, entièrement nu el aveugle. Un cordon ombilical, long de 2 pouces, rattachait à la mère, qui ne tarda pas à le couper , puis se mil à lécher et à nettoyer son petit. Cela fait, elle reprit sa position accoutumée, el enveloppa si bien le petit avec ses ailes qu'il fut impossible d'observer le mode d'allaitement. Le lende- main elle mourut, et l'on trouva la jeune Nociule adhérente encore à la mameile.X)n CHE essaya de la nourrir à l'aide d'une éponge imbibée de lait; mais elle succomba à son tour au bout de huitjours, sans que sesyeui fussent ouverts. Quelques poils seulement commençaient à se montrer sur le corps. Les Chéiroptères , considérés par un cer- tain nombre de naturalistes comme une simple famille de l'ordre des Carnassiers, nous paraissent devoir former un ordre à part. Nous partageons à cet égard la ma- nière de voir de M. Isidore Geollroy Sainl- Hilaire. On sail que le groupe qui nous oc- cupe a été de la part de ce naturaliste l'ob- jet de travaux nombreux et importants : aussi adoptons-nous également la classifi- cation qu'il a proposée. M. Isidore Geoffroy partage l'ordre des Chéiroptères en quatre familles : 1" celle des Guiéopiihéciens, qui ne renferme que le seul genre Galéopilhèque; 2' la famille des Pié- ropiens, dont le type est fourni par les Ilous- seltes; 3' celle des FespeniUtuà, renfermant un grand nombre de genres , qui devront plus tard êlre distribués en un certain nom- bre de familles nouvelles ou au moins de tribus ; 4° enfin , la famille des A^mnpiriens, formée avec les Phylloslomes de Cuvier. De ces quatre familles , la première , la se- conde et la quatrième sont parfailement na- turelles. La troisième renferme un grand nombre de genres encore trop peu connus pour être classés définitivement, mais dont l'ensemble forme une série dans laquelle le type des Chéiroptères se prononce de plus en plus, depuis les Noctilions jusqu'aux Mé gadermes. La distribution géographique des Chéirop- tères présente quelques faits assez remar- quables. La seule espèce connue de Galéo- pilhèque est propre aux îles de la bonde. On ne trouve les Vampiriens qu'en Améri- que. Tous les Ptéropiens appartiennent à l'ancien continent, en y comprenant la Po- lynésie, qui n'en possède qu'un seul genre. Quant à la famille des Vesperliliens , elle a des reprcsenlanls sur toute la surface du globe. Parmi les douze genres principaux admis par M. Isidore Geoffroy comme en- trant dans sa composition , trois paraissent être cosmopolites ( FesptniUon , Lusiure , Oreillard) ; un se rencontre à la fois dans les parties les plus chaudes des deux continents {I\\ciiuome);nii parait être commun auxcU- CHE mats chauds et aux contrées tempérées de l'ancien continent ( liliinoloplie ) ; un autre habite spécialement le midi de l'Europe {Diwifie); quatre sont répartis dans les con- trées chaudes de l'Asie et de l'Afrique [7'a- pliien, A'ijcièie , Hluimpome, Méyuderme) ; enfin deux paraissent être propres à l'Améri- que chaude [Noctiliou, AJolofme). Mais si, parmi ces genres, il en cslquelques uns qui appartiennent à la fois aux deux continents, il n'en est plus i!e même des es- pèces, quelque nombreuses qu'elles soient. Sous ce rapport, les faunes des deux mondes sont presque entièrement dilTérentes. M. Isi- dore Geolîroy, en émontrant l'identité spé- cifique des iNyctinomes du Brésil et du Ben- gale, a faii connaître la seule exception bien constatée jusqu'ici à cette règle générale. Voir les articles relatifs aux différents gen- res, et plus particulièrement les mots galéo- PITHÈ(JUE, ROUSSETTE, V ESPERTILION, MEGA- DKfiME, PllVl.LOSTOME. (A. DE QUATREFAGES.) * CHEIROSl'OKA , Mong. bot. pu. — Sy- nonyme de Sidùuspora, Pers. CîlEir»0STEA10i\' (xn'p ain ; G-cnu-o^v, filament), bot. pu. — Genre de la famille des Slerculiacées , tribu des Bombacées, formé par Humboldt et Bonpland {Fl. /Equin., I, 82, t. 24), et ne contenant qu'une espèce. C'est un arbre indigène du Mexique, à tronc grêle, élancé, terminé par une cyme touffue, comme sphérique. Le bois en est blanc, très léger; les feuilles en sont alternes, péliolées, subarrondies-ovales, ô-T-lobées-aiguës, cor- diformes à la base, d'un glauque verdàlre en dessus, blanchàtres-tomenleuses en des- sous , accompagnées de stipules ovales , amincies, (^écidues.Le pcrianlheest unique, 3-bracléé à la base , subcampanulé , blan- châtre-lomenleux en dehors, pourpré en dedans; les pédoncules sont l-flores, solitai- res; dans l'appareil slaininal est un tube cylindrique, exsert, 6-fide au sommet, à i lacinies rnucronccs , unilatérales [luide no- men gentricuv). Le C. ptuumoides est cultivé dans plusieurs jardins européens. (C. L.) *CIH;iIlOSTVLIS( x^'P, main; "v-o, tortue), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, fondé par Fahricius, et adopté par tous les ento- mologistes, qui ne s'accordent pas sur la place qu'il doit occuper dans la méthode na- turelle. Latreille , après l'avoir mis d'abord dans la famille des Clavicornes, tribu des Byrrhiens [Cen. Crusi. et Ins., t. II, p. 44), le range {/i'eg. anim. de. Cuvier, t. IV, p. 452) dans la famille des Serricornes, tribu des Élaléridcs. M. Dejean.dans son dernier Ca- talogue, le maintient parmi les Clavicornes, entre les g. 7'roscus et Kosodendron, et M. de Caslclnau [Buffon-Uuméml, Ins., 1. 1, p. 228) le place dans la famille desSternoxes, tribu des Fucnémides , sous-lribu des Troscites. Il faut que ce g. présente des caractères bien équivo(iues pour qu'on le promène ainsi d'une famille à une autre. En attendant que les entomologistes s'accordent à son su- jet, nous nous bornerons à dire que les es- pèces qu'on y rapporte sont toutes de l'Amé- rique du Sud, à l'exception d'une seule {Ch. f.econiei Dej. ) qui appartient à l'Amérique du Nord. M. Dejean, dans son dernier Cata- logue, en désigne 12, parmi lesquelles nous citerons comme type le Oi. Beauvoisii Latr., q^5i i>arait être le même que le C't. atrumd^ 536 CHE Fabricius. Celle espèce est de Saint-Domin- gue, i^-) CHELOXE (x£)wvyj, tortue), bot. ph. — I Genre de la famille des Scrophulariacces, | tribu des Digitalées, établi par Linné {Gen., \ :h8), et renfermant 5 ou G espèces , recher- chées pour l'ornement des jardins. Elles ap- partiennent toutes à l'Amcrique boréale. Ce sont des plantes herbacées, vivaccs, à feuilles ' opposées, dentées, à fleurs en épis termi- ! naux. Le nom générique fait, dit-on, allu- «ion à la forme de la lèvre supérieure. Les principaux caractères de ce g. sont : Calice 5-parti; corolle tubulée, convexe en arrière, j bilabiée, barbue à la base; 5 éiamines, dont 4 fertiles, didynames, exsertes , insérées sur le tube de lacorolle, à anthères biloculaires, divariquées. Style simple, a stigmate subbi- lobé. Capsule biloculaire, septicide-bivalve, à placentaires adnés; graines nombreuses, l'omprimécs, bordées d'une large mem- brane. (C. L.) CHÉLOXÉE. Chelonia x^'^vn, torlae). KEPT. — Les Grecs donnaient indifférem- ment le nom de Xe/ûvï) aux trois sortes de Tortues terrestres , fluvialiles et marines qu'ilsconnaissaient.On trouve loutefois,dani Aristote, que l'espèce d'eau douce était plu.^ spécialement appelée if/iv;, et les moderne.- ont conservé cette dénomination au groupe dont cette espèce est devenue le type. Lin- nœus, qui employait les mois lalins de préfé- rence à ceux qui viennent du grec, réunit toutes les Xî/.ojvïî d'.\ristote dans le seul g. Tcstudo; mais , lorsque les Tortues furent considérées par les erpétologistes comme un ordre particulier, que M. Alex. Drongniarl a nommé Cltélonicuf [ l'otj. ce mol), les pre- miers genres établis dans cet ordre furent ceux de Tesiudo, pour les espèces terrestres, Emys, pour celles d'eau douce, cl Chelonin pour celles qui vivent dans la mer. Nous trai- terons, à l'article ciiélome.\s, des perfection- nements qu'a dû recevoir ce premier essai d'une classiQcalion des Tortues, mais nous devons dès à présent rappeler qu'il fut aisé de distinguer des Cnelonia deM.Brongniarl, la Tonue Luih, formant le g. Dermatoche- iijs (Blainv.), ou Sphargis (Merrem). Elle manque en effet d'écaillés ; ce caractère la sépare réellement des diverses espèces aux- quelles resta le nom de Chélonées , et qui sont avec elle les seules Tortues qui sont au- CHE , jourd'hui connues. Merrem a remplacé ;p I mot Clieloiiia, pris dans cette acception plu.s I restreinte, par celui de Caie/m , qu'on n'a ! pas adopté. I Les Tortues marines composent une fa- mille bien distincte de Chéloniens, fl M.M.Duméril et Bibron les ont réunies sous le nom commun de Tltalasniea , qui rappel!!» ! leur genre de vie ; ce sont aussi les Carei- 1 tofrfes de M. Fitzinger, les Haly'hœlones d^ ' M. Bitgen , les Tesiiiudines Oiacopodts de Waglcr, etc. Pour MM. J. E. Gray, Ch. Bo- ' naparte et quelques autres nomenclaleurs, I les Chélonées, aussi bien que les Dcrmaio- chelijs, forment chacune une tribu distincte ou même une famille, et ils donnent à la première de ces familles les noms de Chélo- niadées, Cheloiiiiia, etc. I Destinées à passer leur vie au sein des ! mers , les Chélonées et le genre dont elles sont si voisines, différent notablement des I autres Tortues. Leurs formes et leurs habi- tudes sont appropriées à ce nouveau milieu; cl, comparés à ceux des autres Chéloniens, leurs organes loccmotcurs semblent avoir ; subi certaines modifications qui en font, dans ; leur groupe, les analogues des Phoques, des Cétacés, et surtout des Manchots, les re- présentants marins actuels dos Vertébrés pourvus de poumons. Aussi embarras- sées, quand elles viennent à terre , que le sont les Slanchots , avec lesquels on les a surtout comparées, elles jouissent comme eux.dès qu'elles sont dans l'eau.d'une grande facilité de mouvements qu'elles doivent i aussi à la transformation de leurs membres en véritables rames. Mais c'est probablement à tort qu'on a voulu reconnaître , entre les Chélonées et les Manchots, un lien qui unirait laclassedesOiseauxàcelIc desBeptiles. Leur i apparente ressemblance tient à l'analogie ne I leurs conditions d'existence ; et, comme t-s- } péces aquatiques, les uns et les autres {•j- I raisscnt devoir être placés les derniers dans Ileur groupe respectif. Les Tortues marines sont d'une taille égaie à celle des plus grandes espèces terrestres, et toujours supérieure à celle des espèces d'eau douce. Elles vivent en grand nom- bre dans les mers intertrnpicales , vien- nent assez souvent sous les zones tcmpérci?.s des deux hémisphères; mais leur préseme ' sous des latitudes plus froides est purerr.r:.t CHE accidentelle. Une même espèce peut vivre dans des parages fort distants , et se retrou- ver, par exemple, dans l'océan Atlantique et dans la mer des Indes, particularité que leur organisation explique jusqu'à un certain point, mais dont on a peu d'exemples dans les autres animaux marins. C'est ainsi qu'on a rapporté le Chelonia virgaia de différents points de l'océan Atlantique américain , des mers du Cap, de la mer des Indes et de la mer Rouge, et le Caret (Cli. imbricaia] , de Bourbon, des îles Seychelles { mer des In- des), d'Araboine (Moluques), de la Nouvelle- Gainée , et, assure-t-on , de Cuba. Les animaux de ce genre ont de tout temps fixé l'attention des peuples littoraux, des naturalistes et des navigateurs. La singularité de leurs formes aurait seul mérité cette dis- tinction aux Chélonées, si l'excellence de leur chair, l'abondance de leurs œufs et l'extrême finesse de l'écaillé que plusieurs d'entre elles fournissent à l'industrie ne les rendaient encore plus utiles que curieuses. Semblables à diverses autres Tortues aquatiques, les Chélonées n'ont pas la faculté de rentrer sous lacarapace leurs pattes et leur tête; mais elles n'en sont pas moins très bien protégées par les plaques d'écaillé dont cette carapace est recouverte, et par les squames épidermiques fort dures qu'on voit sur leur crâne et sur leurs membres. Leurs mâchoires sont gar- nies d'un bec de corne et tranchantes à leur bord ; leur tympan n'est pas visible extérieu- rement; leur cou est peu allongé, et leur queue ne dépasse guère le bord postérieur de la carapace. Celle-ci est plus ou moins cor- diforme, appointie en arrière et déprimée, de manière à n'offrir à l'eau qu'une résis- tance assez faible, dont il ne faut plus tenir compte quand on lui compare la force d'im- pulsion due aux quatre rames formées par les membres. Les plaques marginales de cette carapace sont habituellement au nombre de ï3de chaque côté, l'antérieure commune aux deux côtés, assez large, et la postérieure sé- parée; total ,25. Elles en entourent habi- tuellement 13 autres, dites plaques du dis- que, mais dont la paire latérale antérieure est divisée en deux chez les Caouanes, ce qui leur donne 15 écailles au disque au lieu de 13. LeOi. Dussumieri Si 11 plaques au disque, dont5 seulement sur la ligne médiane,comme dans les autres espèces. Celte Chélonée pré- T. m. CliE i37 sente d'ailleurs 20 écailles marginales. Le Ca- ret a les plaques du disque imbriquées ; cel- les des autres Chélonées sont conligués et comparables à un placage de marqueterie; les plaques marginales offrent une différence analogue; dans le Ch.mydaa, elles se touchent par leurs bords, et sont contigucs, tandis que dans d'autres elles sont imbriquées dans une étendue variable du pourtour, et prin- cipalement en arrière , ce qui rend le bord plus ou moins dentelé [C. imbricaia et Dus- sumieri). Les écailles du plastron sont de trois sortes : 1° moyennes ou correspondant à celles du disque, au nombre de G à 12 pai- res, plus une antérieure impaire ( total, 13) ; 2° latérales grandes, au nombre de 4 à 6 de chaque côté; 3° latérales petites, situées en avant et en arrière des précédentes, et dites axillaires ou inguinales , suivant leur posi- tion. La charpente osseuse thoraco-abdomi- nale que ces plaques de la carapace et du plastron cachent à la vue , résulte, comme chez les autres Chéloniens, de la fusion des pièces du squelette proprement dit avec celles du dermato-squelette. Les espaces in- tercostaux n'y sont remplis par la matière osseuse que dans les deux tiers de leur éten- due, ce qui n'empêche pas le cercle des piè- ces marginales d'être complet. Quant à la partie osseuse du plastron , c'est-à-dire au sternum', la plus grande partie de son disque ne s'ossifie pas, et ses os pairs, occupant les numéros 2 et 3, ne se touchent pas parleur bord interne; ceux de la quatrième paire {xypliosiernaux , E. GeolT.) ont un point de contacta leur pointe postérieure ; tous sont plus ou moins apophyses à leurs bords, et l'os qui est impair [eniosiernal, Geolf. ) est étroit et fort allongé. La tète a supérieure- ment et latéralement des plaques un peu va- riables pour le nombre et pour la forme, se- lon les espèces ; mais ce qu'elle présente sur- tout de caractéristique, c'est une voiite os- seuse bilatérale à la crête sagittale, et qui recouvre les muscles temporaux et une par- tie des cervicaux postérieurs , placés ainsi entre elles, et le cartilage dont le cerveau est recouvert. G. Cuviery voit une lame de l'os pariétal, le frontal postérieur, le mastoïdien, le temporal et le jugal réunis entre eux et avec la caisse. Cette détermination a été critiquée par différents auteurs, et entre au- tres par M. Laurent ; mais ce naturaliste est- 34- 538 CHE il plus prés (le la vérité que Cuvier, lors- qu'il considère la voûte osseuse du crâne des Chélcnées , comme une ossification de l'aponévrose du muscle temporal? nous ne voulons pas l'affirmer. AI. de Blainvillc ad- met l'opinion de Cuvier , et M. Carus, pour expliquer la nature de cette voûte osseuse, fait intervenir le dermato-squelette. Nous terminerons ce qui est relatif au té- gument externe et au squelette en parlant des membres : les antérieurs sont plus grands que les postérieurs ; les doigts sont peu ou point distincts extérieurement. Ordinaire- ment il n'existe d'ongle qu'au premier doigt de chaque patte ; mais quelquefois le second en montre également un. Les Chélonées ont été partagées , dans VEipctologie générale de MM. Duméril et Bibron , en trois sous-genres : CnÉLONÉES FRANCHES, qu'ou pourrait appe- ler iVJydu.sea; Imbriquées, auxquelles nous laisserons en propre le nom de Caretia, comme le fait Ritgcn, et Caouanes que Fit- zinger appelle Thalassochelijs. l" Sous-cESRE. Mydasea. Plaques du disque au nombre de treize, non imbriquées; museau court, arrondi; mâchoire supérieure légèrement échancrée en avant, avec de faibles dentelures sur ses côtés ; l'étui corné de la mâchoire supérieure composé de trois pièces , profondément den- teléen scie à ses côtés. Un ongle au premier doigt de chaque patte. ChÉlonée franche, Ctielonia mijdas. On l'a aussi appelée Tesiudo viridis (Schneider), Careita esculenla (Merrem] , Tesiudo viacro- pi« (Walbaum), etc.— Sa carapace estsubcor- diforme, peu allongée, glacée de verdàtre et plus ou moins marbrée ; ses plaques médio- dorsales sont hexagones. Elle atteint jusqu'à 5 et 0 pieds de long, sur une largeur moin- dre d'un quart. Son poids s'élève à 7 et 800 livres; on voit à Chatham , en Angleterre, le crâne d'un individu qui devait avoir au moins cette taille. Celte espèce vitprincipale- ment dans l'océan Atlantique, et c'est à elle que se rapportent surtout les détails curieux publiés sur la ponte des Tortues marines , et sur les ressources que les œufs et la chair dcces animaux offrent aux navigateurs dans les parages éloignes. Les Chélonées fran- ches cherchent en effet le voisinage des CHE îles et des côtes désertes ; et lorsqu'elles vont à terre, ce qui est rare , c'est de préfé- rence sur les rivages bas et sablonneux. Elles y viennent à l'époque de la ponte, et font souvent un trajet considérable pour s'y rendre; puis elles regagnent la pleine mer. On cite comme lieu de prédilection, pour la ponte des Tortues franches, l'île aux Caïmans , dans la mer des Antilles; celle de Saint- Vincent au cap Vert , et celle de l'As- cension, dans l'océan Atlantique méridional; mais il en existe beaucoup d'autres. Une seule femelle peut donner jusqu'à deux ou trois cents œufs, tous ronds comme des bis- caiens , à coque granuleuse et peu résis- tante, dont le seul inconvénient est que leur albumen ne se coagule pas par la coc- tion. Il est à regretter que cet albumen, qui paraît différent de celui des Oiseaux , n'ait pas été analysé chimiquement. Lors de la ponte, lesmâles quitlenten même temps que les femelles leurs parages habituels, et les suivent dans leurs voyages; ce à quoi les déterminent bien plutôt l'instinct de so- ciabilité gui anime ces animaux et leur dé- sir de la reproduction, que le sentiment géné- reux qu'on leur prête quelquefois de proté- ger les femelles. L'acte de la fécondation s'appelle Cavalage ; il s'opère souvent en route. Il paraît que les œufs des Chélonées éclo- sent plus ou moins vite, suivant la manière dont les rayons solaires échauffent le sable où ils ont été déposés. Aux îles du cap Vert, il leur faut, assure-t-on, dix-sept jours ; et les jeunes, aussitôt qu'ils ont brisé leurs enveloppes, gagnent immédiatement la mer, et pour ainsi dire en ligne droite; mais , si court que soit le trajet, de nombreux enne- mis, principalement des Oiseaux de proie , sont là pour les attaquer; et d'autres non moins voraces, des Crocodiles et des Pois- sons, attendent leur immersion. L'accroisse- ment des jeunes Chélonées est rapide; Valmont de Bomare exagère cependant, lorsqu'il rapporte qu'un habitant de Saint- Domingue, en s'embarquant pour la France, prit avec lui une Chélonée franche, qui grandit d'environ un pied en un mois On rencontre souvent au large des bïndes de Tortues franches, et les voyageuis ont plusieursmanières de les prendre. C'est une opération très facile loisquc les Chélonées sont cnilorrnics à la surface de l'eau ou qu'elles y viennent pour respirer. Dans les mers du Sud, des plongeurs habiles prufi- leni de ces nionieiits favorables pour arriver sous les Tortues , et parviennent ainsi à les saisir. On dit aussi que, sur la côte de Mozambique, à la Chine cl sur quelques points de la mer des Indes, on s'empare de ces animaux à l'aide de certains Poissons, nommés, pourcetle raison, Poisaoïis pêcheurs. Christophe Colomb avait déjà signalé ce fait ; et Comrnerson , Middielon et Sait assurent l'avoir également constaté ; d'après Sait , ce poisson est le Iiémora [voyez eciieneis). Lorsque ce voyageur était, en 1809, comme consul anglais, sur la côte de .Mozambique , l'évêque lui ayant fait présent d'un de ces poissons, tous les habilans lui dirent que l'espèce en était employée à la pèche des Tor- tues. S'il faut l'en croire, on attache V Eciie- neis au bateau par une corde , et, dès qu'on voit une Tortue , on le jclte à l'eau pour qu'il aille aussitôt se fixer, par la ventouse dont sa léte est garnie, au reptile pélagien dont on veut s'emparer; et comme VEcIte- neis ne manque pas son coup , il devient aisé, en tirant la corde, de ramener à bord le poisson et le reptile. 1^ est aussi vers les bords de la mer Rouge que Pline fait vivre les Cliélonoplia- ge.i, ou mangeurs de Tortues; mais il ne nous dit pas si, pour satisfaire leur amour de la table, les Romains avaient mis à con- tribution la chair de ces animaux. Chez les modernes, elle n'est plus le partage exclusif des navigateurs, et l'on amène souvent en Europe des Chélonées vivantes pour le repas des riches. On en vend sou- vent à Londres. Le Turtle soap jouit, dans toute r.\ngleterre, d'une réputation assez méritée pour avoir provoqué la contrefa- çon; c'est alors du Mock lurile soup , dont le Veau seul fait les frais. Les diverses autres espèces de Chélonées sont également bien accueillies des gastronomes; et, sur plusieurs points des côtes d'Angleterre, on a établi des parcs ou des viviers dans les- quels on recueille les Chélonées que le com- merce amène. La figure 2 , de la planche 06 2 ( Reptiles ) de notre Atlas , est faite d'après une Chélonée franche rapportée vl- vaote à la ménagerie du Muséum de Paris. La chair de ces Tortues est par elle-même fort CHE 530 bonne; mais le goût exquis qu'elle donne à la sauce fait surtout sa supériorilé. Plu- sieurs grandes villes de France ont imité l'Angleterre à cet égard; et, dans Paris, on voit assez souvent aujourd'hui des Chélo- nées vivantes, chez les marchands de co- mestibles. Quelques unes sont apportées par la marine , d'autres péchées sur nos côtes ou à peu de distance au sud; mais le nombre de celles-ci n'est pas consi- dérable, et elles appartiennent surtout à l'espèce de la Caouane. On estime aussi la graisse des Chélonées, malgré sa couleur verdàlre. Elle fond à une température peu élevée. L'espèce de Chélonée à propos de la- quelle nous rappelons tous ces détails a donné lieu à beaucoup de récits apocry- phes que nous passerons sous silence. Son nom spécifique est souvent écrit Midas , comme celui du fameux roi de Phrygie , dont parle la fable ; mais, d'après Schneider, il serait emprunté de Nyphus, et aurait pour racine fi^vç, é,avo; (Aristote), altéré par quelque compilateur. Les naturalistes rapportent encore au sous-genre des Mydas, soit comme es- pèces distinctes , soit comme simples varié- tés, les Chelonia virgala , Duni. [Turtiie de la mer Rouge, de Bruce ; P^oyage aux sources du Nil, pi. 42), de la mer Rouge, C//f/on;a mucu- losa et lacryriiuia G. Cuv. (côte malabare), Chelonia ntarmorata Dum. et Bib. (île de l'Ascension). 2" Sous-GE.M!E. Careftla , Ritgen. Plaques des disques imbriquées et au nombre de treize; museau long et com- primé ; mâchoires à bords droits sans den- telures, recourbés légèrement l'un vers l'au- tre à leur extrémité ; deux ongles à chaque nageoire. On n'en connaît qu'une seule espèce. Chélonée imbriquée, Chelonia imbricata, le Caret. — Sa carapace est subcordiforme, marbrée de brun sur un fond fauve ou jaune ; son dos est en toit, et de fortes den- telures se remarquent à la partie postérieure du limbe. Cette espèce n'atteint jamais la taille des Chélonées franches , et s(in poids ne va pas au-delà de 200 livres. Sa chair n'est pas aussi estimée , on la dit même de mau- vais goût ; mais l'écaillé précieuse du Caret 540 CHÉ est l'objet d'un commerce important. Cette substance est aussi fournie par la Chélonée franche et par la Caouane; mais celle du Ca- ret jouit d'une grande supériorité. La dé- pouille entière d'une Tortue se compose : 1° de sa carapace ou disque de la partie dor- sale; 2° du plastron ou disque inférieur; 3o des écailles marginales ; ce qu'on appelle les ergots ou onglons. La dépouille d'un seul individu pèse environ 3 ou 4 livres. On la détache en approchant du feu les ca- rapaces qui en sont encore garnies; et, avant que la main de l'homme en ait changé la forme , elle est dite écaille brute. L'art de la tabletterie s'en empare de préférence , et la livre au commerce sous mille formes dif- férentes. L'écaille a une grande analogie avec la corne ; elle se travaille comme elle , et peut acquérir un grand poli. Sa supériorité sur la corne consiste dans sa transparence si richement accidentée et dans sa nature compacte, au lieu d'être fibreuse ou lamel- leuse. On la ramollit par l'action de l'eau bouillante; et, par le même moyen ou par la compression, les rognures d'écaillé sont éga- lement susceptibles de s'agglutiner ; elle prend alors le nom à'écaille fondue. On est parvenu à imiter l'écaille au moyen d'une préparation : aussi faut-il se tenir en garde contre ce nouveau genre de fraude. On pêche des Carets dans l'océan Atlantique américain et dans la merdes Indes, depuis Madagascar jusqu'à la Nouvelle-Guinée. 3« Sous-genre. Tltalassocltelys. Plaques du disque non imbriquées ; mâ- choires légèrement recourbées l'une vers l'au- tre à leur extrémité. Chélonée caouane , Chelonia caouanea. Elle a reçu plusieurs autres noms , dont MM, Duméril et Bibron ont fait le relevé : Testudo corlicata (Rondelet), T.' marina (Gesner), T. careiia (Linné), T. cephalo (Schneider), Ch. pelagorum (Valenciennes). C'est lex^ltâvn ôa^oîtratoç d'Aristotc. — Sa cara- pace est un peu allongée, subcordiforme dans l'âge adulte , et très carénée, avec son bord terminal dentelé, chez les jeunes sujets ; elle a vingt-cinq plaques marginales et deux on- gles à chaque patte. La Caouane est com- mune dans la Méditerranée et dans tout l'o- céan Atlantique. On la voit accidentellement sur les côtes d'Angleterre et de France. CHE MM. Duméril et Bibron en rapprochent , comme espèce distincte cependant , le Chc- lonia olivacea d'Eschscholtz, qu'ils appellent Ch. Dussumieri. Sa carapace est élargie, subcordiforme , carénée dans le jeune âge , unie dans l'âge adulte, et a vingt-sept écail- les limbaires. Il n'y a qu'un seul doigt à chaque patte ; les plaques costales de la première paire et celles de la quatrième ver- tébrale sont souvent doubles. Cette Tortue se trouve dans les mers de la Chine, sur la côte malabare, dans les parages de l'Abyssi- nie,. etc. (p. G.) * CHÉLOMADÉES. Clieloniadeœ. rept. —Nom de la famille des Chélonées, dans la classification de M. J.-E. Gray. (P. G.) • CeÉLONIDES. Chelonides. ins.— Tribu de Lépidoptères nocturnes , établie par M. Boisduval {Ind. method., p. 61, an. 1840) aux dépens de celle des Noctuo ou Pseudo- Bombycites de Latreille, et qui se compose des g. Callimorpha , Trichosoma , Nemeo- phila , Chelonia et Arciia. Les caractères communs à ces différents sous-genres sont d'avoir le corps robuste, l'abdomen tacheté ou moucheté, les ailes en toit arrondi dans le repos , et ornées de couleurs vives et tranchantes, surtout les inférieures. Toutes les Chenilles des Chelonides sont plus ou moins velues , courent très vite , sont poly- phages pour la plupart , et se changent en chrysalides dans des coques de soie d'un tissu lâche et mince, dans des feuilles ou dans la mousse. (D.) "CHÉLONIE. Chelonia [xàévr,, tortue). INS. —Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Noctuo-Bomby- cites , établi par Latreille et adopté par Go- dart, ainsi que par M. Boisduval. Ce der- nier, dans son Index methodicus, qui a paru en 1840, le place avec d'autres g. qui en ont été démembrés dans sa tribu des Cheloni- des, et le réduit aux espèces qui présentent les caractères suivants : Palpes aussi velus que squameux, médiocrement longs et for- mant une sorte de bec court. Trompe ru- dimentaire ou presque nulle. Antennes pec- tinées dans les mâles , et légèrement dentées • dans les femelles. Ailes larges et ornées des plus vives couleurs, disposées en bandes ou taches légèrement confluentes. Toutes le« espèces de ce g. sont connues sous le nom d'Écaillés, et proviennent de Chenilles hé- CHE rissées de poils plus ou moins longs , im- jiiantés sur des tubercules. Ces Chenilles vi- vent solitairement, la plupart sur les plan- tes basses, et quelques unes sur les arbustes. Parmi les 20 espèces que M. Boisduval rap- porte à ce g. , nous citerons comme type la Chel. caja ( Bombyx id. Linn., Fab. , etc. ), dont la chenille, connue des amateurs sous Je nom de Martre ou Hérissonne, se trouve principalement sur la grande Ortie , au printemps. Cette espèce est répandue dans toute l'Europe. (D.) CHÉLOMENS. Chelonia ( du substantif grec x^îiMVY) , qui désignait anciennement les Tortues), rept. — M. Alex. Brongniart, dans sa Classification des Reptiles , publiée en 1805, lire deux dénominations appliquées à des Reptiles : celle de Chélonée [voyez ce mot), désignant un genre de Tortues de mer, et celle de Chéloniens , qui est d'une signification plus large, et s'étend à tout le groupe des Reptiles, comprenant les Tortues de terre et celles d'eau douce ou salée, ani- maux dont on a fait les familles des Émydes, Trionyx et Chélonées. Les Chéloniens , qui faisaient anciennement partie des Quadru- pèdes ovipares, sont généralement considé- rés aujourd'hui comme le premier ordre de la classe des Reptiles, et prennent rang entre les Oiseaux et les Crocodiles. Cette manière devoir est généralement adoptée. Ces ani- maux ont en effet des caractères qui sem- blent les rapprocher de ceux qui viennent d'être cités; mais M. Straus les en a tout ré- cemment éloignés ( Traité d'anatomie com- parative, I, 23), pour en faire une classe à part qu'il place entre les Batraciens et les Poissons. La forme extérieure des Chéloniens, aussi bien que la nature de leurs organes , les font aisément distinguer des autres Vertébrés, et en particulier des Reptiles : aussi n'est-il personne qui ne les reconnaisse à la pre- mière vue; cependant les nombreuses es- pèces de cet ordre présentent des carac- tères assez différents , suivant qu'elles sont destinées à vivre sur terre ou dans l'eau , et que, dans ce dernier cas, elles habitent la mer , les marais et les fleuves. C'est d'a- près la considération de ces traits secon- daires qu'on les a partagées en quatre fa- milles dont nous parlerons bientôt. Disons d'abord que tous les Chéloniens maniuent CHE 5k\ de dents, et que leurs mâchoires sont garnies d'un étui corné en forme de bec plus on moins puissant ; que leur corps cstccourté , discoidal ou bombé, à quatre membres; que leur peau est rarement nue, et habituelle- ment couverte d'un épiderme squameux sur le corps, le cou, les membres, et de pla- ques écailleuses, contiguës ou imbriquées, sur la région thoraco-abdominalc ; que leur cerveau et leurs sens ont un médiocre déve- loppement ; qu'ils sont ovipares , respirent à tous les âges par les poumons, et n'ont pas les deux ventricules du cœur enliérement séparés. Leur crâne , auquel l'os carré est fixé d'une manière immobile, s'articule avec le rachis par le corps de sa vertèbre occipi- tale ou, comme on dit, par un seul con- dyle, ce qui leur est commun avec les Oi- seaux, les autres Reptiles proprement dits , et les Poissons ; le reste de leur squelette présente diverses particularités importantes à signaler dès à présent. Les vertèbres des Chéloniens , depuis la dernière cervicale jusqu'à la première sacrée exclusivement, donnent, à leur point de jonction , une arti- culation non mobile à des côtes qui s'acco- lent et se confondent bientôt avec les prolon- gements latéraux d'une carapace osseuse dont la ligne médio-dorsale repose sur les apophyses épineuses, et qui est une dépen- dance de la peau (dermato-squelette). Infé- rieurement, cette carapace est continuée ou représentée par une partie plus ou moins jointe bilatéralement avec elle, et qu'on a nommée plastron. La peau ou les écailles la recouvrent immédiatement, et ses bords ainsi que ceux de la carapace donnent inser- tion au reste de la peau. La carapace et le plastron forment une espèce de boîte ou- verte en avant et en arrière pour le passage de la tête et du cou, des pattes et de la queue, qui trouvent chez beaucoup d'espèces un abri dans la boîte elle-même. L'insertion des membres est cachée par la carapace, et la ceinture osseuse antérieure ou l'épaule prend, aussi bien que le bassin , un point d'appui sur la colonne vertébrale et à la face interne de la carapace : aussi leurs muscles radiculaires sont-ils en dedans, et non en dehors de la cavité thoraco-abdominalc ; disposition toute spéciale, et qui a fait dire, mais à tort, que les Chéloniens sont des ani- maux retournés [corpore reverso). Le système 5i2 CHl' nerveux encéphalo-rachidien des Tortues est assez peu important ; les renflements lombaire et brachial ne sont pas très consi- dérables, et le premier ne nous a pas semblé présenter de sinus supérieur bien distinct. Le sillon médian inférieur de la moelle est le plus manifeste de tous , et, dans la Tortue moresque, il nous a présenté, au-dessous de la commissure blanche , une dilatation canali- forme qui régne dans toute sa longueur. Le bulbe rachidien offre néanmoins un évase- mentconsidérable 'calamusscripioriiis) dusil- ion supérieur, et dont le cervelet ne recouvre que la moitié; celui-ci se continue avec les tubercules appelés bijumeaux qui sont un peu plus gros que lui, et semblent doublés à leur partie antérieure par une seconde paire de renflements plus petits. Les hémi- sphères viennent ensuite; ils ont un rudi- mentde la scissure de Sylvius, et leurs ven- tricules, qui sont considérables, communi- quent immédiatement avec ceux des lobes olfactifs. On doit noter que ceux-ci sont en réalité plus distincts des hémisphères que dans la Ggure du cerveau d'Emyde commune donnée par Bojanus.On voit, à la hauteurdes tubercules quadrijumeaux antérieurs et sous leur voûte, le trou de la glande pitui- taire ; cette glande est assez considérable. Il faut s'étonner de lire, dans V^naiomiede M. Carus, que le corps des vertèbres est su- périeur à la moelle épinière, et tout ce qu'on a dit du mode d'insertion des membres perd beaucoup de sa bizarrerie prétendue, si l'on se rappelle que les antérieurs appar- liennentau névro-squelette du cou, puisque leurs paires nerveuses viennent de celte ré- gion ; peu importe qu'ils prennent leur point d'appui intérieurement ou extérieurement à la cagethoracique, c'est-à-diresurles vertè- bres dorsales et leurs côtes, qui leur servent uniquemenlde point d'appui, ou à leur face interne, les vertèbres dorsales et leurs côtes constituant, en effet, le névro-squelette d'une autre série des paires rachidiennes. Les transpositions des nageoires postérieures des Poissons sont , à notre avis , une particu- larité bien moins facile à comprendre que celle de l'insertion des membres chez les Chéloniens. C'est essentiellement en arrière et en avant de l'articulation des membres que le der- malo-squeletle de la carapace prend un plus CHE grand développement, et tout le pourto^rr de cet appareil protecteur paraît aussi hii appartenir. Quant au plastron , on l'a toa- jours considéré comme représentant le ster- num des autres animaux , et il a été com- paré de préférence à celui des Oiseaux. H estinitialementcomposéde neuf pièces, donî une impaire et les autres divisées en quatre paires. M. E. Geoffroy les appelle, la pre- mière, Enloslernal , et les autres Episler- natix , Hyoslernnux , Hyposteniaitx et Xij- plii.sieritaiix. Ces pièces osseuses laissent quelquefois un espace non ossifié à leur centre, et leurs bords peuvent avoir aussi de fortes échancrures. C'est dans les espèces terrestres qu'elles ont le plus de solidité. Chez quelques Chéloniens de ce groupe, dits Tortues à boîie , le sternum présente en avant ou en arrière une partie mobile, et quelquefois il y a mobilité en arrière comme en avant; c'est ce qui a lieu dans les Cinos- ternes , qui ont une pièce intermédiaire im- mobile. Dans les Cistudcs , le sternum est séparé en deux par une articulation trans- versale de sa partie moyenne, et ses moitiés antérieure et postérieure sont également susceptibles de mouvement. Les plaques écailleuses dont la carapace et le plastron sont le plus habituellement recouverts ont une grande valeur pour la caractéristique des différents genres de Ché- loniens, lorsqu'on les étudie dans leur nom- bre et même dans leur forme respective. Celles de la carapace sont dites centra- les ou marrj'viaUs, suivant leur position ; elles reposent immédiatement sur la partie dermato - squelettique de celte carapace. Celles du plastron prennent également des noms en rapport avec leur position ; de même que les précédentes, elles sont appli- quées immédiatement sur les os. Voyez CnÉl.ONÉE. Entre autres particularités du canal intes- tinal de ces animaux, nous rappellerons que l'œsophage des espèces marines estgarni de grandes pointes coniques assez consis- tantes, fort nombreuses , dirigées vers l'es- tomac , et que, dans la plupart des Chélo- niens connus , l'estomac lui-même ne dif- fère en apparence de l'oesophage et du reste de l'intestin que parce qu'il est situé en travers et légèrement dilaté. Le duodé- nu:n a sa membrane muqueuse cu.'CîLie CHE p.iufréc ; il n'y a pas de cœcum à l'endroit où les intestins grêles débouchent dans le colon , mais seulement une valvule. Plu- sieurs autres particularités anatomiques de ; CCS animaux , et parliculièrement celle de leur myologie, toul-à-fait en rapport avec Shs particularités que présente le squelette, seront exposées ailleurs. On a décrit plus de cent trente espèces de Cliélonieiis aclucliement vivantes à la sur- face du globe, et le nombre de celles que la Paléontologie fait connaître {voy. Tonruns fossii.es) est déjà considérable. On en trouve dans un grand nombre de couches fluvia- tilcs ou marines ; il en est même qui ont appartenu à des espèces terrestres. Voici, d'après la classification adoptée par MM. Duméril et Ribron, dans leur grand ou- vrage ( Eri>éinlofjie génêrule), le tableau des différents genres de Chéloniens actuellement vivants qui sont venus à la connaissance des naturalistes : lo CriÉLOMENS TERRESTRES OU GllERSITES. P'cyeZ TORTUES. Genres: Tonne, Hotiwpode , Pyxide, Ci- 2" Chéloniens klodites ou de marais. P^oy. kmvdes. a. Crypiodères , ou à cou susceptible de rentrer sous la partie dorsale de la carapace. Genres : Cisiude, Emyde, Tetioiiyx, Pla- ty^tenie , Emysaiire, Stanrotype, Cinoslerne. b. Pleiirodères, ou à COU se reployant sur le côté du corps. Genres : Pekocéplmle, Podocnémide, Pen- louyx, Slernoili'ere , Plulémyde , Chélodine , Chélyde. 3° ChÉI.ONIENS POTAMIDESOU DE FLEUVES. f^Oy. TRIONYX. Genres : Gynuopode, Cryptopode. 4» Chéloniens thalassites ou de mer. Ployez CHKL0NÉE. Genres : Cliélonée , Dermaiochélyde ou Spkargis. Outre l'ouvrage de MM. Duméril et Bi- bron , cité plus haut , on pourra consulter avec avantage, pour l'élude des Chéloniens, VHistoire générale des Tortues, par Schnei- der ; VOsiéoloyie des Tortues vivatues , par G. Cuvier {Oss. fossiles, t. V) , et VAnatome Testudinis europeœ de Bojanus. (P. G.) CKÉLONIEIMS FOSSILES, paléont. — ^SidS TORTUES fossiles. CHE 5^3 CHELOMSCUS. mam.— Wagler a donné ce nom à une division qu'il a voulu établir dans le grand genre Tatou. 11 y rapporte le Tatou géant [Dasi/piis giyas Cuv.). Le genre Cheloniscus de Wagler est à peu près le même que le genre Priodonle {Priodon) de F. Cuvier. f'oyez tatou. (A. de Q.) ClIÉLOMTES. REPT. ro§s.— Nom donné aux Tortues d'eau douce. *CIIÉL01VITES.C/ie/o«/;M. INS. —M. Blan- chard [Buffon-Omnénil, Ins. , t. III , p. 497) désigne ainsi un groupe de sa tribu des Bom- bycites, lequel groupe répond à la tribu des Chélonidcs de M. Boisduvai, et comprend de plus les g. Uazis et T.epiosoma du même au- teur, qui ne renferment que des espèces exo- tiques. (I)-) * CIIELOIVODEMA (x£^<^''-/,, tortue; Si- fja;, corps). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques, tribu des Trnncalipennes, établi par M. de Caslel- nau ( Éludes eniom. , \" livr. , pag. 49), et adopté par M. le comte de Mannerheim ( Bulletin de la Soc. imp. de Moscou, 1837, no 2 , p. 32). Ce g., qui renferme 4 espè- ces , toutes du Brésil , en y comprenant celle décrite par M. de Mannerheim sous le nom d'elttjatis , a pour type la Lebia lesiacea Dej. (D.) CHELO\Lr»A ( xï^w'v) , tortue ; o-ip:^', queue). REPT. — Nom d'un g. de la famille des Émydes, proposé par M. Flemining, pour la Tortue serpentine, et qui est synonyme d'Kmysaure. f^oyez ce mol, (P. G.) CHELOALS ixà^yn, tortue), ins.— Genre de la famille des Braconides, tribu des Ich- neumoniens, de l'ordre des Hyménoptères , établi par Jurine, cl adopté généralement par tous les entomologistes. Les Oielonus sont de petits Insectes très singuliers par leur abdomen, dont la partie dorsale forme une carapace d'une seule pièce; leurs yeux sont velus.— Le type du genre est le Cli. ocu- laiorTii)., qui habite la plus grande partie de l'Europe. Il voltige ordinairement sur les Ornbellifères. (Bl.) •CIIÉLOPODES (x/i).r7, griffe ; irov;, pied). MAM. et REPT. — Goldfuss, Ficinus etCarus ont donné ce nom à un ordre de Mammifè- res dont les doigts sont armés d'ongles ai- gus. Cet ordre correspond à celui des Car- nassiers de Cuvier. Le même nom a été donné aussi pir 544 CHE MM. Duméril elBibron à la famille des Ca- méléoiiiens. f^oyez ce mot. CHELOSTOMA (xti^oç, lèvre ; otoV», bou- che). INS. —Genre de l'ordre des Hyménop- tères , famille des Mellifères , établi par La- treille pour un insecte très voisin du g. Hé- riade , dont il diffère par des palpes maxil- laires de 3 articles, et par des mandibules grandes, étroites, arquées et échancrées à re\trémité.— On n'en connaît encore qu'une seule espèce, le Ch. muxillosa , répandue dans une grande partie de l'Europe, et dont la femelle dépose les œufs dans de vieux troncs d'arbres. * CHELIJRA ( x^i^vj, pince ; oûpâ, queue ). ijss. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes , établi par M. Uope [Litiii. vans., vol. XVm , p. 444), et qui a pour type une espèce originaire d'Assam, contrée de l'Asie orientale. Cette espèce , qu'il nomme C. bifasciaia , ofl're celte particula- rité que son abdomen se termine en une pince aiguë , dont chaque branche est mu- uie,dans sa partie moyenne, d'un double crochet. (D.) CHÉLYDË. Chelys (x«'''"î. tortue), rept. — Genre de la famille des Emydes, dans l'ordre des Chéloniens , et que M. Duméril (Zool. analytique, p. 7G) a établi pour une espèce aquatique de l'Amérique méridionale. Cette Tortue, dont la physionomie extérieure est fort singulière et quelque peu hideuse, était plus anciennement connue sous le nom de Maïamaia , dénomination que Merrem accepta même comme générique. On l'a aussi appelée /îaparapa (Barrère et Firmin). Cette espèce a la tète fortement déprimée , large et triangulaire, et on l'a comparée sous ce rapport au Pipa ( voyez-en la description osléologiquedansCuvier, Ow./o5i.,V, 189). Ses narines sont prolongées en une petite trompe ; sa bouche est largement fendue, et ses mâchoires sont arrondies et peu épaisses. Ses pattes antérieures ont cinq doigts, et celles de derrière quatre. La Chélyde mata- mata porte deux barbillons charnus au menton , et son cou est garni en dessus de quelques appendices cutanés assez longs ; de là, le nom de Tesiudo fimbnata que lui im- posa Schneider. Elle est u'eau douce. On la trouve au Brésil et à la Guiane dans des endroits marécageux. Sa longueur totale at- teint jusqu'à 2 et 3 pieds. Sa chair est esti- CHE mée. M. Duméril en cite un individu femelle qui, amené vivant à Paris, y pondit plusieurs œufs , dont un se développa et fournit un petit. On soupçonne, d'après une lettre adressée à l'erpétologiste Daudin par Ruiz de Xelva , et d'après quelques observations de MM. Du- méril et Bibron, l'existence d'une seconde espèce de Chélyde, propre aux mêmes ré- gions que la vraie Malamata. Celle-ci a pour caractères : Carapace ovale-oblongue, trica- rénée , à écailles subimbriquées et surmon- tées de lignes concentriques , coupées par d'autres lignes irradiées. (P. G.) "COÉLYDGIDES. rept.— Fitzinger élève au rang de famille le genre Chelys , qui ne parait pas devoir être séparé de ceux de la grande catégorie des Émydes ou Chéloniens Élodites , bien qu'il semble lier cette famille à celle des Trionyx ou Poiamides. (P. G.) CHÉLIDRE (xî'ivç, tortue ; vJup, eau). REPT.— Nom qu'il ne faut pas confondre avec celui de Chclyde {voyez plus haut), et qui a été donné d'abord à un Serpent aquatique, puis à une Tortue d'eau douce, et que Wagler ainsi que M. J.-E. Gray , d'après M. Sch- weigger, ont plus particulièrement appliqué à un genre de la famille des Émydes, ayant pour objet la Tortue serpentine {Tesiudo ser- ■peniinn), qui vit dans l'Amérique septentrio nale. M. Flemming nomme Chelonura le même genre, et MM. Duméril et Bibron l'ap- pellent Emysaure. Voyez ce mot. (P. G.) *CHELYMORPHA ( x^'^vç , tortue ; fxop- if-f), forme), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Chrysomélines, tribu des Cassidaires. Voyez ce dernier mot. (C.) CBELIS. REPT. — Nom technique du g. Chélyde de M. Duméril {voyez chélyde). Les ! Grecs l'employaientcomme synonyme de xt- iùjvï), signifiant Tortue. (P. G.) j * CIIEHIERIIVA ( x£',"^£P"os, d'hiver ). ins. — Genre de Lépidoptères nocturnes , de la i tribu des Phalénites de Latreille, établi par I M. Boisduval ( Gêner, et Ind. meihod. , \ pag. 193) pour y placer une espèce décou- j verte en Corse , et retrouvée depuis en Pro- I vence par le docteur Rambur, qui lui avait I donné le nom de Caligiuearia, mais que j M. Boisduval a remplacé par celui de Ram- buraria , attendu que le premier nom avait . déjà été appliqué à une autre espèce. L'ap- parition de celle dont il s'agit n'a lieu qu'en CHE Janvier ou février, ce qui justifie son nom générique. (D-) CllEIMIMITZIA, Scop. bot. pu. — Syn.de Scychnos, L. 'CHEîllIVITZIE.1A (xEptT'voî , terrestre), rept. —Genre de Chéloniens terrestres établi par M. J.-E. Gray , pour la Tortue anguleuse [Testudo angulata), de Madagascar, laquelle, comme beaucoup d'autres, n'a que 11 pla- ques sternales au lieu de 12. Foy. tortue. (P. G.) CHE 'CHERSIS (x^°^°5, icirestre). ap.acr. — Quoique celle coupe générique ait été primitivement désignée par Savigny sous la nom de Chersis , et ensuite , par Audouin , sous celui lie Platy\cetum, c'est, à notre avis, le nom de Paipimnuus de M. Léon Dufour qu'il faut adopter, cet auteur ayant été le premier qui en ait fait connaître les carac- tères génériques. ^'oyeSPALPlMANUS. (H. L.) 'CHEUSITES. REPT. — Aristole appelait X£/<ôvy) x^p-at^t, c'est-à-dire Tortue terres- tre , les Tortues de terre connues de son temps ; mais le nombre s'en est beaucoup accru , et les divers genres qu'elles ont per- mis d'établir ont été réunis en une seule famille. C'est pourcettefamilleque MM. Du- méril etiiibron. dans leur Erpétologie géné- rale, emploient le nom de Chersites. Les gen- res dont ils la composent sont les suivants : Torlue , Homopode , Pyxide et Cinixys. Le nombre en est plus considérable pour quelques auteurs ; c'estce dont il sera ques- tion à propos de ceux que nous venons de citer et principalement à l'article tortue. (P. G.) "CHERSOTIS (xeW°;, désert, inculte). INS. — Genre de Lépidoptères Nocturnes, établi par M. Boisduval, dans sa tribu des Nocluides ( Gênera el index meiliodicns Lepidnp. enrop. , page 103). Ce genre se compose de dix espèces retranchées par cet auteur des ^gratis , Trachea et Noc- lun de M. Treitschke. Les Chenilles sont cylindriques, allongées, avec des raies pâles, longitudinales ; elles se nourrissent de plantes basses, se cachent pendant le jour et s'enfoncent dans la terre pour se changer en chrysalides. Le type de ce g. esiXAlS'ociua recKingula Fab., qui se trouve en Suisse et en France , dans le déparlement des Basses- Alpes. (D.) "CHERSLS (/Epo-aToç , terrestre), rhpt. — Genre de Chéloniens, établi dans la famille des Chersites par Wagler , pour la Tortue BORDÉE ( Tesiudo maryinala ) d'Orient , dont le sternum est mobile en arrière. La Tortui: MORESQUE est aussi dans ce cas. Les Clierxun ne forment, dans la méthode de MM.Dumé- ril et Bibron , qu'une simple section du genre Tesiudo. Foy. tortue. (P. G.) CIIERSYDRE. Cliersydrus (xip'yoç , \i- père ; vcîtop, eau ). rept. — Genre de Ser- pents, établi par Cuvier, { Règ. anim., II, CHE pag. 98 ), pour l'Acrochordc fascié , espèce de Serpent de mer de l'archipel indien. (P. G.) CHERT. GÉoL. — Synonyme anglais d'Hornstein. CHEUVI ouCHIROLIS. bot. pu.— Nom d'une espèce du g. Sium. *CHESIAS (surnom de Diane), ins. — Genre de Lépidoptères de la famille des Nocturnes, tribu des Phalénites deLatreille, établi par M.Treitschke, et adopté par nous, dans VHisi. nal. des Lépidopt. de France , vol. VIII, !'• partie, pag. 497. Ce g. se com- pose de 7 espèces dans l'auteur allemand ; mais deux seulement lui appartiennent réel- lement: ce sont les Phal. spaniaia Fabr. , et Geom oùliqitata Hubn. Ainsi, M. Boisduval, dans son Gênera et ind. methodicus , a eu raison d'en retrancher les autres esp., qu'il a réparties dans divers genres. Les caractères des véritables Cliesias sont d'avoir les palpes s'élevant au-dessus du chaperon; les ailes en toit très aigu dans le repos , les supérieures étroites et lancéolées et les inférieures ar- rondies. Leurs Chenilles sont lisses, allon- gées, avec la tète globuleuse; elles se méta- morphosent dans la terre. (D.) *CHES1\EYA (lord Chesney , voyageur anglais ). bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées , tribu des Lotées-Galégées , institué par Lindley [II. Chesn. inédit, c. ic.), et ne renfermant encore qu'une espèce dé- couverte sur les bords de l'Euphrate. C'est un arbrisseau très rameux , diffus , et dont toutes les parties sont couvertes de duvet. Les feuilles en sont imparipennées-quadri- juguées ; les folioles subarrondies , apicu- lées ; les stipules ovales , réfléchies ; les pé- doncules unillores , bibractéolés au-dessous du sommet ; les fleurs jaunes, épineuses , à étendard tomenteux. Ce genre se distingue surtout par la forme de son légume, d'abord comprimé, puiscylindracé, terminé en forme de bec par le style persistan: , et rempli d'une pulpe sèche. (C. L.) 'CHÈTE. Cheium [x^l-zfi , soie), ins. — M. Robineau-Desvoidy appelle ainsi une j;ièce tri-arliculée des antennes de certains Myodaires.que les entomologistes désignent ordinairement sous le nom de Soie ou Filet. (D.) •CHETIE. Chœiia (xatfyi, soie, crin). ijçKKL.— Hill, dès 1752, dans son Hisiory of T. lit. CHE 553 animais , avait distingué sous ce nom ie genre Dragonnoau , appelé Gordius par Linné. Voyez dragonneau. (P-G.) 'CHÉTOCÈIIE. CVie/ocem (xacT/i , crin; x/paj, corne). »ns.— Genre de Diptères, éta- bli par M. Robineau-Desvoidy [Essai sur les Myodaires), et faisant partie de sa famille des Palomydes, qui ne renferme qu'une tribu portant le même nom. Ce genre est fondé sur une seule espèce trouvée à Paris par l'auteur, et nommée par lui C. clari- pennis. ■ (D.) CIIÉTOCÈRES. INS.— i'oy. séticornks. CIIÉTODIPTÈRE ( Chœiodon , Chéto- don ; StizTTîpoq, à deux nageoires), poiss. — Lacépède avait établi sous ce nom, d'après le caractère du Chœiodon Plumieri, indiqué par Bloch et par Gmelin , un genre pour distinguer le poisson ainsi dénommé des autres espèces du genre des Chélodons. Bloch ayant, comme il le dit, trouvé, dans les manuscrits de Plumier, la figure d'un poisson voisin des Chétodons, la fit graver {pi. 211 , fig. 1 ) sous le nom de Chœiodon Plumieri, et caractérisa l'espèce par la pré- sence de deux dorsales, dorso bipinnaio. Il ne fit pas attention qu'il gravait (pi. 212, fig. 2) évidemment la même espèce de poisson tirée aussi des manuscrits de Plu- mier, en se servant du travail de Brousson- Het sur ce Chétodon, nommé par cet iehthyo- logiste Chœiodon faber. Dans sa seconde édition , Bloch ne cite plus que cette se- conde espèce ; il oublie le Chœiodon Plu- mieri. Ce silence me confirme dans l'opinion que les deux espèces sont semblables , el reposent sur des documents identiques. A l'article du Chœiodon faber, Bloch n'a plus tiré son caractère de la division des deux dorsales, non plus qu'à d'autres espèces, qui les ont cependant divisées tout aussi profondément.Tels sont les Cftœi.orbis, Ch. Jalcaïus, et d'autres. Lacépède ne travaillant que sur les ouvrages de Gmelin , a séparé génériquement sous un nom formé de la contraction des mots Chœiodon et Dipierus, la seule espèce à laquelle ces auteurs indi- quaient deux dorsales. Il a fait reposer ce genre sur une espèce nominale ; car d'après le travail deBroussonnet, le nom de Chœ- iodon faber doit être imposé à l'espèce qui, dans l'ouvrage de Lacépède , reparait sous le même, danslegenre Chétodon. Comme les 55U CHE espèces de Squamipennes à dénis en soie, voisines des Chélodons et à deux dorsales, appartiennent à trois groupes distincts , et que le genre Chclodiptère de Lacépède re- pose sur une erreur ou tout au moins sur un double emploi , on comprendra les rai- sons qui ont déterminé à ne pas adopter le genre créé, sous ce nom, par Lacépède. (Val.) CHÉTODOIV. Chœiodon (x^'t^, crin; ôiîouç, ovTo:, dent), poiss. — Genre de Pois- sons créé par Linné, ou mieux par Artédi, composé de six espèces appartenant en- core aujourd'hui au genre qui a conservé celle dénomination , après tout ce qui en a été successivement détaché par les ichlhyo- logisles. Bloch et Lacépède ont d'abord re- tranché des Chélodons les genres Ampha- canthe, Amphiprion, Pomacentre ; etCuvier, poussant encore plus loin la réforme, en a re- lire les Dascylles, les Premnades, qui appar- tiennent à des familles différentes de celles des Chélodons, ela composé la famille, dans laquelle il place ce genre, de plusieurs autres démembrés de celui de Linné. Les genres Ho- lacanthe, Acanthopode, Chétodiptère de La- cépède, appartiennent à la même famille que les Chelmons, les Heniochus , et autres gen- res voisins créés par Cuvier. Ce grand maître de la zoologie actuelle a préféré désigner celte famille sous le nom de Squamipennes. Il est peul-clreàregrelterqu'iln'aitpas employé le mol de Clièiodoiioïdes, comme souvenird'un grand genre de Linné. Toutefois, il ne faut pas oublier que les genres de la division des Squamipennes à dents tranchantes, comme les Piméleplères , ou ceux de la tribu à dents en carde comme les Raiis , sont caractérisés par une diagnosc tout-à-fail opposée à la si- gnification dn motChétodonoide. Le nom de Squamipennes présente donc l'avantage de réunir tous les genres de celle famille sous «ne dénomination quileurconvient sans ex- ception; mais il a cependant l'inconvénient, à la vérité bien léger, de pouvoir s'appliquer à des Poissons qui, comme les Nébris, les Lépiptères, les Chevaliers de la famille des Sciénoides, ont, aussi bien que les Chélo- dons, les nageoires couvertes d'écaillés. Mais il faut bien se souvenir que, dans les mé- thodes naturelles qui président à la distri- bution des êlres, les diagnoses des groupes sont établies sur l'ensemble des caractères, et qu'on choisit, pour désigner la famille, CHE celui qui paraît le plus sa. liant. Ce qui fftit placer les Nébris et les Lépiptères dans la fa- mille des Scièncs , c'e.'t leur important ca- ractère d'avoir le museau saillant en avant par l'avance de l'elhmoide, en même temps que ce museau est caverneux ou lacuneux, et d'avoir la bouche petite et fendue sous le museau ; la présence des écailles sur les na- geoires ne fournil ici qu'un caractère secon- daire. Dans les Squamipennes, le museau n'est pas saillant, la bouche est fendue à l'extrémité , et les nageoires sont couvertes d'écaillés. Nous reviendrons d'ailleurs sur ce sujet avec plus de détails à l'article SQUAMIPENNES {voyez ce mol). Si le genre Chœiodon , tel que Linné l'a- vait composé, forme la plus grande partie de la famille des Squamipennes , le genre auquel nous réservons aujourd'hui le nom de Chœiodon comprend les espèces qui réu- nissent les caractères suivants : Le corps est comprimé , à peu près ovale, elliptique, quelquefois comme arrondi ; la queue courte et comme tronquée. La télé petite; la bouche peu avancée, très peu fendue; des dents grêles, flexibles, serrées comme les soies d'une brosse; les nageoires, et prin- cipalement la dorsale et l'anale, enveloppées jusqu'au bord par des écailles semblables à celles du tronc Le palais et la langue lisses et sansdenls;Ia membrane branchioslège soute- nue par six rayons ; les opercules sans armu- res ; de 1res fines dentelures au préopercule. Les rayons mous de la dorsale se continuent par une courbe à peu près uniforme et sem- blable à celle des rayons épineux et a celle du corps , de sorte que la portion molle de la nageoire dorsale est terminée en angle ar- rondi, ou ne se prolonge qu'en un ûiet délié. Réduit à ces caractères, le genre est encore très nombreux en espèces; on en compte plus de CO qui peuvent se grouper entre elles par la distribution de leurs couleurs. Pres- que toutes en effet ont une bande noire qui descend du front à travers l'œil sur le bas de la joue; nous l'avons nommée la bande ocu- laire. Mais après les espèces qui présentent ce caractère, quelques autres ont le corps traversé par des bandes verticales, obliques ou longitudinales. ( Voyez l'atlas de ce Dic- tionnaire, Poissons, pi. 8, fig. 1 ). A la suite de ces deux premiers groupes , on peut pla- cer les espèces donl les flancs sont semés CHE de petits points ou de petites taches brunes. Iians d'autres espèces, on ne trouve plus ces bandes ni ces points ; mais on voit, sur l'ar rière du corps, une ou deu\ bandes inlerrom- p\ics, et une ou deux taches quelquefois li- serécs, et devenant un véritable ocelle. Il y a des espèces fort nombreuses qui ont quel- ques parties noires en arrière de la bande oculaire, et qui peuvent être réparties d'a- près la direction des stries ou lignes de re- flets. Ainsi, ces lignes entourant chaque écaille couvrent le corps d'une espèce de ré- seau. Les stries sont longitudinales, ou verti- cales, ou forment des chevrons dont l'an- gle est dirigé en avant, ou bien encore les stries latérales obliques du dos croisent à an- gle droit les stries obliquo-latérales du ven- tre. A ces caractères , tires de la direction des bandes ou des stries, se joignent des ocel- les, ou des taches noires entourées d'un cercle blanc ou jaune. EnQn , quelques es- pèces se distinguent des autres par un fil que forme le prolongement de plusieurs rayons mous de la dorsale. Presque tous ces Foissons ont de 12 à 13 rayons épineux à la dorsale, mais d'autres n'en ont que 9, et 26 à 30 rayons mous. Telle est la séparation des nombreuses es- pècesdece genre, toutes étrangères, et princi- palement des mers des Indes-Orientales. On en voit des variétés infinies le long des cô- tes rocheuses. Elles se meuvent avec rapi- dité, se tiennent à de petites profondeurs comme pour montrer les teintes brillantes et variées dont elles sont ornées. Non moins parés que les Colibris ou les Souimangas , ces riches ornements de la classedes Oiseaux, ces Poissons reflètent les couleurs dorées des métaux ou éclatantes des pierres pré- cieuses , relevées par des oppositions de ta- ches ou de bandes noires qui contribuent par leur opposition à en accroi Ire encore les jeux de lumière et le brillant. Ces couleurs si vi- ves sont disposées sur des fonds rose, pour- pre, azuré, et l'homme peut jouir de toutes ces beautés parce que les individus viennent jouer à la surface des récifs, et se détachent encore au milieu des couleurs vives et va- riées des coraux au milieu desquels ils vi- vent. Ce séjour les a fait quelquefois nommer kapvisch (Poisson de roche) ; dans nos colo- nies américaines on les nomme souvent />e- jnoii£//ei; et les diminutifs Isabeliia ou Cu- CHE 555 lalineta, sous lesquels les Espagnols les dési- gnent, se rattachent à la même idée. Ils ont l'habitude de suivre en mer les corps en mouvement ; aussi les voit-on de temps à autre, dans la haute mer, éloignés de toute côte, mais groupés autour de bois flottants et entraînés par les courants. Ils aiment à se tenir longtemps dans le sillage des navires , et suivent quelquefois plusieurs jours le même bâtiment. On a même des exemples de Chétodons qui ont traversé l'At- lantique, et sont venus se faire prendre dans la Tamise. Schneider a remarqué avec saga- cité que les Chétodons n'avaient pas échappé aux observations des anciens. Ce sont les Poissons désignés dans Élien par le nom de Chliara-dua , et nous avons fait voir, dans notre Ichthyologie , que l'un de ses deux Ciiharœdus est un Holacanthe [Holacanihus imperator Lam. ), et l'autre le Chœtodon vittatus. Plusieurs espèces de Chétodons présentent des particularités remarquables. Voyez sur- tout au mot PLATAx celles qui caractérisent les os de ces singuliers Poissons. (Val.) 'CHÉTODOMDES. Cliœtodonides. poiss. — Nom donné par M. de Blainville à une famille de l'ordre des Poissons thoraciques ayant pour type le g. Cliœiodon. CHÉTOLOXES (x^'Ti.soie; >o?oç, laté- ral, oblique). INS. — .M. Duméril [Zoologie analytique , pag. 282 ) désigne ainsi une fa- mille de Diptères dont le caractère principal est d'avoir des antennes à poil isolé, latéral , simple ou barbu. Cette famille correspond au genre Mou- che de Linné, et comprend 12 g., dont nous croyons inutile de donner la nomenclature, attendu qu'elle formerait double emploi ou confusion avec celle des familles de M. Mac- quart, dont nous suivons ici la méthode. (D.) XHÉTOPHORÉES. Chœtophoreœ. bot. CR. — (Phycées). Tribu de la famille des Zoos- permées, créé par M. J. Agardh [Linnœa, XV; Heft.,l\,p. 460), etquiapourtypeleg.C/iflB- iophora,\g. [voy. ce mot). Ses caractères sont: Filaments rameux, articulés, à endochromes verts , décolorés à chaque bout, enveloppés d'une matière gélatiniforme qui les relie quelquefois entre eux en leur donnant la forme de frondes gélatineuses irrégulière- ment divisées. Le mode de reproduction j 556 CHE qui n'est pas bien connu dans toutes , mais qui a été bien observé dans le Drapamaldia, est le même que celui que nous avons dé- crit au mot Bryopsis. Ces Algues vivent or- dinairement dans les eaux douces, rarement dans la mer. Les genres qui se rangent dans cette tribu sont : Bolbochœle , Ag.; Drapar- naldia, Bor.; Chœiophom , k%. (C. M.) * CeÉTOPHOROIDÉES. Chœlophoroi- deœ, Harv. bot. cr. — Synonyme de Chéto- phorées de J. Agardh. (C. M.) * CHÉTOPODES. Chœtopoda ( x^^^^ . soie; iroSç , itoiîoî, pied), annël. — M. de Blainville [Sysième d'Helminthologie pu- blié en 1828 , dans le Diclionnaire des sciences naturelles, t. LVII ) nomme ainsi la nombreuse catégorie des Vers annélides qui ont, sur les parties latérales du corps, des soies ou petits poils épineux inarticu- lés, au moyen desquelles ils se meuvent comme avec des pieds rudimentaires. Il les partage, d'après la similitude ou la dissem- blance de ces soies dans chaque animal, et d'après la parité ou la variété de forme des articles eux-mêmes, en trois ordres, qui sont les Hétérocriciens , les Paromocriciens et les Homocriciens. Il sera question d'une manière détaillée, à l'article vers, de l'orga- nisation et des principales singularités ob- servées dans ces animaux. G. Cuvier avait, bien avant M. de Blain- ville, admis un groupe correspondant à ce- lui desChétopodes, puisque, dans son 7*0- bleau élémentaire des animaux , publié en 1798, il distinguait, comme première caté- gorie du groupe des Vers , ceux qui sont pourvus d'épines ou de soies pour s'aider dans leurs mouvements. Mais depuis celte époque, il a changé d'opinion ; et, dans son ouvrage sur le Hègne animal, les Tubicoles, les Dorsi- branches et les Abranches sétigères rempla- cent le groupe unique des Chétopodes. (P. G.) •CHÉTOPTÉRIEIVS.ANNÉL.— Une espèce très remarquable d'Annélides Chétopodes , rapportée de la mer des Antilles, aservi à G. Cuvier pour l'établissement du genre Chœ- topterus {Règne anim., t. III, p. 208 , 1830) ; et ses caractères l'ont fait regarder avec rai- son, par M. Milne-Edwards , comme devant former une famille particulière à laquelle ce naturaliste a donné le nom de Cnéiopiériens. Depuis.M. Sars a fait connaître une deuxième CHE espèce de Chétoptère propre aux mers d'Eu- rope. G. Cuvier n'a donné que très peu de dé- tails sur les Chétoptères ; ceux que MM. 3Iil- ne-Edwards et Sars ont publiés font bien connaître l'organisation extérieure de ces Annélides ; mais on n'en a point encore étu- dié l'anatomie. Le corps des Chétoptères est long et plus ou moins aplati. On ne lui distingue pas de tête proprement dite; mais il est néanmoins subdivisible en trois parties , comme celui des Chétopodes Hétérocriciens. La première partie est élargie , et plus ou moins disci- forme-allongée ; son bord antérieur est plus ou moins transversal. La bouche qui est au- dessous de ce rebord n'a ni trompe ni mâ- choire. On remarque, à chacun de ses côtés, un tubercule ou une petite antenne. Les pieds sont de quatre sortes. Ceux de la partie antérieure du corps consistent en une seule rame dorsale ayant l'aspect d'un cor- net membraneux , et du fond de laquelle naît un faisceau de soies. Les pieds de la se- conde sorte se composent de deux rames , dont la dorsale ressemble beaucoup , quant à son mode d'organisation, à celle des pieds de la première sorte , et dont la rame ven- trale ne forme qu'un seul lobe charnu , qui , d'abord bien distinct , se soude bientôt avec celui du côté opposé pour former une sorte de bourrelet transversal impair. Les pieds de la troisième sorte, qui suivent les précédents, manquent aussi de soies à leur rame ventrale , dont chaque paire est con- fluente sous la ligne médiane; mais leui lame dorsale également dépourvue de soies, estreprésentée par un grand appendice mem- braneux et boursouflé, qui se confond avec son congénère , de manière à former une es- pèce de sac vasculaire dorsal et impair. Enfin les pieds de la quatrième sorte, qui occupent la partie postérieure du corps, se composent d'une rame dorsale, presque semblable à celle des pieds de la première et de la seconde es- pèce, et d'une rame ventrale formée de deux tubercules charnus bien distincts, et occu- pant toute la face inférieure du corps. Les Chétoptères sont des Annélides na- geuses. Ils ont pour retraite un tube de na- ture membraneuse. Voici comment on a caractérisé les deux espèces connues dans ce groupe : CHE CrJÉTOPTERE A PARCHEMIN , Clietopterus pergamentaceus G. Cuv. (Edwards, Anné- lides, p. 281 , pi. 8 , f. 1 à 4 ; id. Iconogr. du Bègue anim., pi. 20, f. 2). — C'est l'espèce des Antilles. Elle a G à 8 pouces de longueur, et son corps est fort étroit, si ce n'est à la partie antérieure , à peu près large de dix lignes. La seconde paire de ses pieds, de la deuxième sorte, qui est la dixième de tout le corps, est très développée, et ses deux ra- naes dorsales, soutenues par un grand nom- bre de soies, forment de chaque côté du corps une sorte d'aile , ce qui a valu à ces ani- maux leur nom générique. ChktoptÈre de NorwÈge , CheCopterus norvegiis Sàrs [Reskrivelser, p. 54 , pi. 2, fig. 29.) — Cette espèce , découverte par M. Sars, auprès de Bergen , en Norwége , et que M. Bouchard Chanlereaux nous a dit avoir retrouvée sur les côtes de France , à Bou- logne , a la partie antérieure du corps par- tagée en dix segments pourvus de pieds sé- tigéres; la deuxième en quatre segments réu- nis entre eux par une partie fort étroite, et la troisième en quatorze, tous pédigéres. Sa bouche est munie d'une paire d'antennes plus prononcée que celles du Chetopterus pergameniaceus. G. Cuvier écrit Chœiopterus et non Che^ ropjerws comme M. Edwards. On a reproduit, à l'article chjEtoptÈre de ce Dictionnaire, le peu de détails donnés par Cuvier sur celte famille remarquable d'Annélides. (P. G) •CHETUSIA. OIS. — Genre établi par le prince de Canino aux dépens du genre Plu- vier, et dont le Cli. Gregarius est le type. (G.) CHEVAL. Equns, Linn. mam. — Les ani- maux dont nous allons tracer rapidement l'histoire, forment, au milieu des Mammifè- res, un de ces groupes parfaitement distincts, d'autant plus embarrassants pour les zoo- logistes que leurs caractères , éminemment propres à les réunir en une famille na- turelle, ne les rattachent aux autres groupes que d'une manière très éloignée. Le type idéal du Cheval n'a subi que des modiCca- lions légères pour donner naissance aux six espèces que nous connaissons ; mais, en re- vanche, il n'a que bien peu de rapports avec les types plus généraux auxquels on a es- sayé de le rapporter. Aussi est-il peut-être un des meilleurs exemples à citer à l'appui CHE 557 des quelques idées générales que nous avons rapidement indiquées ailleurs {f^oyez l'arti- cle CHEIROPTERES dc cc Dictiounaire ), De l'extrême ressemblance que présentent entre eux tous les Chevaux, il est résulté que les naturalistes ont été généralement d'ac- cord pour en former un genre unique. M. Gray seul a eu l'idée de le partager en deux sous - genres , dont le premier ( Equus ) ne renfermerait que le Cheval, et le second [Asimis) comprendrait les cinq au- tres espèces. M. Isidore GeotTroy n'a pas eu de peine à démontrer combien celte division était peu fondée, en rappelant que les ca- ractères assignés par l'auteur anglais à cha cun de ces deux sous-genres s'observaient souvent chez tous les deux. D'un autre côté, les différences extrêmes qui isolent le groupe dont nous parlons ont conduit les natura- listes à de grandes variations sur la place qu'on devait lui assigner, sur l'importance même qu'on devait lui attribuer dans les classifications zoologiques. Slorr et Illiger en ont fait un ordre distinct sans s'accorder sur le rang qui lui convenait. Dans les ou- vrages de Linné , les Chevaux forment un genre de ses Belluœ, et sont placés à côté des Hippopotames. Pour Cuvier, ils sont le type d'une famille (les SoUpèJes)de ses Pachydermes, famille qui ne renferme que le genre Cheval. M. Isidore Geoffroy, qui par- tage les Pachydermes en quatre sections, sous-divisées elles-mêmes en familles, place dans la dernière section et entièrement isolée la famille des Solipédes, composée du seul genre Cheval , attribuant ainsi à celte der- nière un degré d'importance supérieur à celui de lafamille, mais inférieur à celui de l'ordre. Foijez les mots solipÈdes et pachy- dermes. Quoi qu'il en soit, nous pouvons assigner au genre Cheval les caractères suivants : Un seul doigt et un seul sabot à chaque pied ; point d'ongles rudimentaires en ar- rière ; de chaque côté du métacarpe et du métatarse des stylets osseux représentant deux doigts latéraux ; trois incisives et six molaires à chaque mâchoire et de chaque côté dans les deux sexes. Les mâles ont en outre une petite canine en haut, et quel- quefois aussi en bas: ces canines ne se voient presque jamais chez les femelles. On pourrait joindre à ces caractères déjà bien 558 CHE suffisants l'exislence de châtaignes , ou pla- ques ovalaires rugueuses , placées près du carpe aux membres antérieurs, et au-dessus du tarse aux membres inférieurs. Ces pla- ques de consistance cornée sont ou de sim- ples productions épidermiques, ou des poils agglutinés, et ne sauraient être regardées comme des callosités amenées par le frotte- ment, car ces parties sont complètement à l'abri sous ce rapport. Au reste, nous dirons en passant que cette cause, regardée comme produisant les callosités chez les Singes et les Chameaux, ne nous parait nullement avoir l'influence que quelques naturalistes, et entre autres Buffon, lui ont attribuée. On sait que les Chevaux ne vomissent ja- mais.M. Magcndie a découvert les causes de ce fait par l'étude détaillée de leur tube digestif. L'œsophage est composé de deux parties dis- tinctes; la partie supérieure est musculeuse et contractile , la partie inférieure est sim- plement élastique. Elle aboutit à l'estomac ets'y réunit obliquement en formant un car- diaque des Gbres 1res fortes tiennent con- stamment fermé, si bien que, même après la mortdel'animal, il fautemployerunegrande force pour y introduire le doigt. Ceci nous ex- plique comment les contractions de l'estomac, alors même qu'elles sontaidées par celles des muscles abdominaux, ne peuvent déterminer l'ascension rétrograde des aliments. L'ouver- ture pylorique, au contraire, est toujours lar- gement ouverte, et doit laisser très facile- ment passer les aliments, et surtout les bois- sons. L'estomac est simple et petit; mais en revanche, les intestins sont très volumineux, et le cœcum surtout est énorme. Il s'ensuit que, chez les Chevaux, la digestion doit être surtout intestinale. Toutes les espèces du genre Cheval parais- sent très bien partagées sous le rapport des sens. Leur toucher général est délicat; et, bien que leur corps soit en entier recouvert de poils serrés, on voit leur peau se froncer et se mouvoir au moindre attouchement, sur- tout lorsqu'il a lieu sous le ventre. Leur langue est douce. Leur lèvre supé- rieure est susceptible de s'allonger et d'exé- cuter des mouvements assez étendus ; aussi l'emploient- ils pouE ramasser leur nourri- ture, et souvent ils semblent s'en servir pour reconnaître et palper certains objets. Le sens du goùi est d'ailleurs aussi développé chez CHE euxque chez les autres Herbivores. La ccnqufl auditive, dont les dimensions varient selon les espèces, est toujours assez grande chez les Chevaux, et leur ouïe paraît très délicate. Au moindre bruit imprévu, on les voit s'arrêter avec attention, en dirigeant leur oreille de ce côté. Leurs yeux sont généralement grands, et à fleur de tète. La pupille a la forme d'un parallélogramme horizontal. La vue est excel- lente ; et, bien que ce ne soient pas des ani- maux nocturnes, ils distinguent nettement les objets dans l'obscurité. Le sens qui paraît être le plus exquis chez les Chevaux, c'est l'odorat, quoique l'appa- reil olfactif ne présente pas ici un aussi grand développement que chez les Carnassiers. Les narines sont très mobiles et séparées par un espace nu, mais non glanduleux. Lorsque l'animal veut reconnaître un objet qui lui inspire de la défiance, on le voit ouvrir lar- gement les naseaux, comme pour ne perdre aucune des émanations qui peuvent s'en exhaler, et l'on assure que, dans l'état sau- vage, il évente ainsi ses ennemis à plus d'une lieue de distance. Les organes de la génération n'ofl'rent rien de bien remarquable dans le genre qui nous occupe. La verge est grande, et contenue dans un fourreau dirigé en avant. Les testi- cules sont en dehors. Chez les femelles, on trouve quatre mamelles inguinales. La por- tée est de 11 à 12 mois, et les mères mettent bas en se tenant debout, ce qui ne s'observe que chez un très petit nombre de Mammi- fères. Le genre Cheval se compose, de nos jours, de six espèces qui présentent de grandes res- semblances. Chez toutes , on trouve sur le corps un poil court et ras en été , qui s'al- longe pendant la saison froide. Chez toutes, excepté peut-être chez le Cheval proprement dit, ce pelage tend à présenter des bandes alternativement claires et foncées. Toute- fois, cette tendance est peu prononcée dans l'Ane et dans l'Hémione. Elle est, au con- traire, très marquée chez le Couagga , le Dauw, et surtout le Zèbre. A ces difl^érences de pelage correspondent des différences de patrie. Les espèces à robe uniforme sont asia- tiques ; les espèces à pelage zébré sont afri- caines. Ainsi, comme l'a fait observer M. Isi- dore GeolTroy, la division du genre en grot:- CHE pes secondaires se trouve être exactement la même, soit qu'on la fonde sur l'appréciation des caractères zoologiques, soit qu'on la dé- duise de leur distribution géographique , telle du moins qu'elle était avant d'avoir été altérée par l'industrie humaine. En effet, les six espèces qui composent ce genre appar- tiennent en propre à l'ancien continent, et tous les Chevaux américains, domestiques ou sauvages, proviennent d'individus importés d'Europe. De grandes étendues de terrains séparent d'ailleurs les localités d'où parais- sent être originaires les espèces asiatiques et les espèces africaines. Il semblerait donc qu'il a existé pour le genreCheval deux cen- tres de création , un pour chacune de ces deux parties du monde. A côté des caractères zoologiques et ana- tomiques que nous venons d'indiquer comme étant communs à toutes les espèces du genre Cheval , nous devons en signaler un autre, qui, quoique emprunté à un ordre de faits bien différent, ne nous parait pas moins im- portant. Nous voulons parler de l'instinct qui porte ces animaux à se réunir en troupes plus ou moins nombreuses , et à accepter pour chef celui d'entre eux que sa force, son courage, et sans doute aussi son expérience, rendent digne de ce poste élevé. Cet instinct se montre avec la même force dans les espè- ces asiatiques et africaines. Effacé en appa- rence chez nos Chevaux domestiques, sans doute parce que l'occasion de se manifester lui manque, il reparaît avec toute son éner- gie lorsque ces animaux, échappés à l'empire de l'homme, retrouvent leur liberté native, .^lais alors se montre un fait qui nous sem- ble bien remarquable, et sur lequel nous reviendrons plus loin. Cet instinct, bien que reslantle même au fond, se manifeste d'une manière différente dans des localités éloi- gnées. Tandis que les Tarpans de la Tartarie vivent pour ainsi dire par familles composées seulement de quelques membres, les sauva- ges descendants de la race espagnole, répan- dus dans les pampasde l'Amérique méridio- nale, forment des peuplades extrêmement nombreuses, où les individus se comptent par milliers. Une autre particularité bien digne de re- marque , c'est que toutes les espèces de Chevaux paraissent pouvoir se féconder mu- tuellement, et donnent naissance à des rné- CHE 5u9 Us ou Mulets. Nous nous bornerons pour le moment à citer quelques faits , et nous renverrons à un article spécial pour traiter d'une manière générale cette question , une des plus intéressantes dont puisse s'oc- cuper la zoologie. Ployez mulet. Examinons maintenant avec quelques détails chacune des six espèces que nous avons nommées plus haut, en commençant par celle qui a fourni à bon droit le nom gé- nérique de ce groupe. I. LeCuEVAL, Equas caballna Linn.— Parmi les animaux qui peuplent la surface du globe, il en est quelques uns dont la vie est entièrement liée à celle de l'espèce humaine, et qui semblent avoir été créés animaux do- mestiques. On dirait que l'auteur de toutes choses, en plaçant l'homme sur la terre, a voulu l'entourer de serviteurs destinés à as- surer son existence et à lui faciliter la con- quête de l'univers. A peine pouvons-nous soupçonner de quelle souche sont sortis nos Bœufs , et ce n'est plus qu'à l'état fos- sile que nous rencontrons les restes de leurs ancêtres. Nulle part on n'a trouvé de traces authentiques de Chien sauvage. Il en est de même du Cheval. L'espèce tout entière est soumise ; elle est devenue notre propriété. Si quelques individus échappés à cet empire ont, il est vrai, propagé dans les plaines de l'Asie et de l'Amérique des races plus indépendantes, celles-ci n'ont point encore oublié leur vieille tradition , et lorsque le nœud coulant du Cosaque , le lazzo du Mexicain viennent arrêter la course vagabonde d'un de ces enfants des steppes ou des pampas, celui-ci ne tarde pas à re- connaître son maître, à reprendre le joug que ses pères avaient momentanément se- coué. De cette domestication complète du Cheval est née l'extrême difliculté de détermi- ner sa patrie. Longtemps on a fait honneur à l'Arabie de la production de ce précieux quadrupède. Huzard est le premier peut-être qui se soit élevé contre une opinion consa- crée par un assentiment universel, et les raisons par lesquelles il l'a combattue nous paraissent décisives. Les livres de Moise ne parlent que des Chevaux d'Egypte, et nullement de ceux d'Arabie. C'est aussi de l'r-lgypte que, d'après le livre des Rois Sa- lomon faisait venir les siens. Ézéchiel nous 560 CHE apprend que les Syriens liraient les leurs de la Cappadoce ou de l'Arménie. Les écrivains profanes sont ici d'accord avec les auteurs sacrés. Dans la nombreuse cavalerie qui fai- sait partie de l'expédition dirigée par Xerxès contre la Grèce, on ne voit pas figurer les Arabes. Ceux-ci sont montés sur des Cha- meaux. Sous le règne d'Auguste, Strabon dit, en parlant de l'Arabie , que ce pays produit des animauxde toute espèce, excepté desChe- vaiix. Enfin, dans les premières guerres qui signalèrent l'établissement de l'Islamisme en Arabie, on ne voit figurer de cavalerie ni dans l'armée de Mahomet ni dans celle de ses ennemis, et dans l'énumération des dépouilles que le prophète recueille après la victoire , il n'est nullement question du Cheval. L'erreur combattue par Huzard vient sans doute de ce fait, que, depuis nombre d'années, la race la plus parfaite de Che- vaux nous vient de l'Arabie. Mais comment s'y est-elle formée? Quelques témoignages historiques permettent de le soupçonner. Dès le temps d'Arrien , et peut-être bien longtemps avant, on exportait d'Egypte en Arabie des Chevaux destinés à être offerts aux princes de ce pays, comme le don qui pouvait leur être le plus agréable. Plus tard, des Empereurs grecs , guidés par le même motif, firent passer en Arabie un assez grand nombre de ces Chevaux de Cappadoce si es- timés des anciens. On peut d'ailleurs sup- poser que les relations commerciales ont dû en amener également de la Perse, de laMé- die, où existe encore une des races les plus estimées. Qu'on tienne compte maintenant des soins extrêmes que prennent les Arabes pour faciliter la propagation et le perfection- nement de ces animaux , et l'on compren- dra sanspeine comment ils ont pu, chez eux, semultiplier, au point que, dès 1272, Marco- Polo put voir, à Aden, embarquer un grand nombre de Chevaux arabes qu'on y venait chercher de tous les points de l'Inde. On comprendra surtout comment ces Chevaux ont dû acquérir, dans un intervalle de plus de mille ans, les qualiiés précieuses qui les mettent aujourd'hui à la tête de toutes les races connues. Aux considérations historiques qui précè- dent , nous en ajouterons quelques unes puisées dans la nature mêmedu Cheval. S'il CHE était réellement originaire de l'Arabie, il devrait, rendu à lui-même, rechercher de préférence les pays chauds ; car on sait que tout animal qui échappe à l'influence modi- ficatrice de l'homme tend à se rapprocher autant que possible de ses premières condi- tions d'existence. Or , il n'en est pas ainsi. Les Chevaux sauvages qui habitent les vastes plaines de la Tartarie remontent en été vers le Nord. Ils ne s'avancent jamais à plus de trente degrés vers le Sud ; et en hi- ver, bien loin de rechercher les vallées où ils trouveraient une espèce d'abri contre la ri- gueur de la saison, ils s'élèvent sur les mon- tagnes dont le vent glacial du nord a balayé la neige. Ces faits ne nous permettent pas d'em- brasser ici l'opinion de Huzard , qui pa- raît pencher à regarder le Cheval comme originaire du centre de l'Afrique. Nous re- gardons cette espèce comme essentiellement asiatique , et née , soit sur le grand plateau central qui occupe une si vaste portion de cette partie du monde , soit au nord-est de la chaîne du Caucase. Quoi qu'il en soit, tous les Chevaux sont aujourd'hui domestiques ; et ceux à qui l'on donne l'épithèle impropre de sauvages , ne doivent être regardés que comme une simple race. C'est à ce point de vue que nous en parlerons plus bas. Mais avant d'entrer dans ces détails, donnons d'abord une idée géné- rale de l'espèce telle que nous l'avons jour- nellement sous les yeux. 0 La plus noble conquête que l'homme ait «jamais faite est celle de ce fier et fougueux » animal qui partage avec lui les fatigues de » la guerre , et la gloire des combats. — » Aussi intrépide que son maître, le Cheval » voit le péril et l'affronte; il se fait au bruit w des armes, il l'aime; il le cherche et s'ani- » medelamême ardeur: il partage aussi ses «plaisirs; à lâchasse, aux tournois, à la 1) course, il brille, il étincelle. Maisdocileau- » tant que courageux , il ne se laisse point D emporter par son feu ; il sait réprimer ses » mouvements. Non seulement il fléchit » sous la main de celui qui le guide; mais » il semble consulter ses désirs; et, obéis- » sant toujours aux impresssions qu'il en B reçoit , il se précipite, se modère , ou s'ar- » rête et n'agit que pour y satisfaire; c'est I n une créature qui renonce à son être poui CHE e n'exister que par la volonté d'une autre , « qui sait même la prévenir ; qui , par la e promptitude et la précision de ses mouve- » nients , l'exprime et l'exécute ; qui sent "' autant qu'on le désire, et ne rend qu'au- » tant que l'on veut; qui, se livrant sans ré- » serve , ne se refuse à rien , sert de toutes » ses forces , s'excède et meurt pour mieux • obéir. » Dans ce tableau emprunté au plus grand peintre qu'ait eu la nature, on regrette de ne pas voir quelques traits consacrés à des services non moins nécessaires et certaine- ment plus utiles. Ce n'est pas seulement dans les hasards périlleux de la guerre et de la chasse, ou au milieu de brillantes fêtes, que 1 homme a recours au Cheval. C'est en- core lui qui, le premier peut-être, l'aida à défricher la terre qui le nourrit. C'est lui qui se charge de transporter ses fardeaux ; c'est à sa force et à sa légèreté que son maître a dû de diminuer les distances, d'établir au loin des relations qui, sans lui, seraient im- possibles. Jusqu'à ces derniers temps , il a été le seul lien entre les peuples éloignés des bords de la mer, et que séparaient de vas- tes plaines ou des chaînes montagneuses. Si, de nos jours, le génie inventeur de l'homme a su trouver dans la vapeur un moyen plus prompt encore pour répondre à son impatience, ce n'est là qu'un auxi- liaire applicable à un petit nombre de cas , et jamais les locomotives ne feront une con- currence réelle au Cheval, si ce n'est sur un petit nombre de lignes exceptionnelles. Nous examinerons plus loin, dans un ar- ticle séparé, les races sauvages ou domesti- ques ; nous essaierons de montrer les modi- fications que la servitude et la liberté , le changement de climat et la nourriture ap- portent dans les qualités physiques ou mo- rales du Cheval. Ici nous esquisserons seu- lement son histoire naturelle pour ne pas trop la séparer de ce que nous avons à dire sur les autres espèces du même genre. C'est au printemps , à cette époque où la nature semble secouer la torpeur où la jettent les froids de l'hiver, que le Cheval éorouve le besoin de se reproduire. Alors les mâles appellent les femelles par des hennissements à la fois graves et reten- lissants , et celles-ci leur répondent , quoi- qxie d'une voix moins forte. La gesU- T. m. CHE ^Qi tion est de douze mois environ , et la mère se délivre debout. Le poulain naît couvert de poils , les yeux ouverts ; et déjà ses jam- bes, quoique proportionnellement fort lon- gues, ont assez de force pour le soutenir et I lui permettre de marcher. Adeux ans etdemi ou trois ans, le jeune Cheval peut se re- produire , et les femelles sont même plus précoces que les mâles ; mais il ne faut pas leur permettre de se livrer si jeunes aux fatigants plaisirs de l'amour. Les poulains nés de ces alliances prématurées ne sont ja- mais d'une belle venue , et les parents s'é- puisent et se ruinent souvent pour la vie. Il faut attendre l'âge de quatre à cinq ans pour les Chevaux de trait , et jusqu'à sept et huit ans pour les Étalons fins de l'Espagne et du Limousin. Cette précaution trop souvent né- gligée est une des plus nécessaires pour la conservation des races. Le poulain telle environ un an ; mais on assure que, pour avoir des Chevaux très vi- goureux, il est bien de le séparer de sa mère avant qu'il ait atteint cet âge. Il acquiert son développement entier vers la cinquième an- née. Cependant il est quelques races qui pa- raissent plus précoces. D'autres au con- traire sont bien plus tardives ; et, parmi ces dernières, nous signalerons en particulier la belle race limousine. On estime la durée en- tière de la vie du Cheval à trente ans en- viron, terme moyen. La dentition du Cheval suit une marche assez uniforme pour permettre de juger, presque avec certitude , de l'âge d'un indi- vidu jusqu'à une certaine époque. Quelques jours après la naissance, on voit paraître les deux incisives moyennes à chaque mâchoire ; à trois ou quatre mois, il en vient deux au- tres à côté des premières ; enlin les deux dernières se montrent à l'âge de six mois. Ces dents de lait se reproduisent dans le même ordre, entre deux et trois ans et à des intervalles de six mois ; de sorte que le tra- vail de cette seconde dentition dure environ dix-huit mois ou deux ans. Toutes ces dents ont, au moment où elles sontencoreentières, un creux placé à leur extrémité. Ce creux s'efface par le frottement, et l'usure qui en résulte fournit ainsi le plus sûr moyen d'estimer l'âge du Cheval. Les incisives de lait sont plus blanches, plus étroites que celles de la seconde denti- 3(i 562 CHE tion :lear collet est aussi plus marqué. À quinze mois environ les deux médianes com- mencent à perdre leur creux ; à vingt mois cette cavité est ordinairement effacée dans les deux incisives qui ont paru en second lieu ; à l'âge de deux ans on n'en trouve au- ciMie trace dans les deux latérales. Nous avons vu que ces dents de lait sont rempla- cées par une seconde dentition. Les produits de cette dernière perdent leur creux dans le même ordre : les premières à la mâchoire inférieure entre quatre ans et demi et cinq ans ; les secondes entre cinq et six ans; les dernières entre sept et huit ans. Les incisives supérieures s'usent moins rapidement. Les cavités «ies deux moyennes disparaissent vers la huitième année; celles des suivantes vers la dixième ; celles des deux latérales vers la douzième.Passé cet âge, le Cheval ne marque plus , et les signes tirés des plis du palais , de l'aspect des molaires , du plus ou moins d'enfoncement des yeux , n'ont presque plus de valeur. Certains Chevaux ont des dents d'une telle dureté qu'elles résistent au frot- tement et ne s'usent jamais. On les appelle Chevaux bégus. Cette particularité s'observe plus souvent chez les femelles que chez les mâles, et se rencontre surtout dans quelques races du nord de l'Europe, en particulierchez les Chevaux polonais. Le Cheval marche au pas , trotte et ga- lope. Pour se rendre compte de ces diver- ses allures , on a coutume d'examiner sé- parément les mouvements exécutés par chacun des quatre pieds ; mais il est beau- coup plus simple de les réunir deux à deux, et de ramener ainsi cette locomotion d'un quadrupède à celle des bipèdes. Alors on verra que la locomotion qui nous occupe est entièrement semblable chez les animaux à quatre pattes et chez ceux qui n'en ont que deux, et qu'ici sa complication apparente tient seulement à ce que, dans certains cas, les deux bipèdes qu\ entrent dans la compo- sition du quadrupède n'exécutent pas en même temps des mouvements identiques. Ainsi, dans le pas et dans le trot, le bipède droit levant la jambe antérieure, ce sera la postérieure que le bipède gauche mettra en mouvement. Il n'y a entre ces deux allures qu'une seule différence indépendamment de la promptitude des mouvements , c'est que, dans le premier, le bipède gauche ne CHE I part pas en même temps que le bipède droit. i Dans le galop comme dans la course des I animaux à deux jambes, la locomotion n'est qu'une suite de sauts exécutés avec plus ou i moins de rapidité ; mais, dans le petit galop, i les deux bipèdes latéraux du Cheval sautent j l'un après l'autre, et, de là, ces quatre temps I que l'oreille reconnaît si facilement , tandis ! que, dans le galop à fond de train, ils exécu- I tent simultanément les mêmes mouvements, et alors l'assimilation de cette allure à la course simple est frappante au premier coup d'œil. Ployez, pour plus de détails, l'article LOCOMOTION. Indépendamment de ces trois modes na- turels de locomotion , les Chevaux peuvent en prendre deux autres, qui sont un effet de l'éducation ou celui de la fatigue. Dans Vamble, les deux pieds d'un même côté par- tent à la fois et se portent simultanément en avant , puis ceux du côté opposé exécutent le même mouvement. Ici encore nous pou- vons appliquer notre théorie. Mais , au lieu de considérer comme liés fonctionnellement deux à deux les deux membres d'un même côté, il faut faire la même supposition pour les deux jambes placées aux extrémités de l'animal : nos bipèdes théoriques seront donc, l'un postérieur, l'autre a/îiérjeMr, au lieu d'ê- tre latéraux. On voit dès lors que l'amble résulte de ce qu'ils trottent en emboîtant le pas, si l'on peut s'exprimer ainsi. Dans Vaw bin, où le Cheval galope du train de derrière pendant qu'il trotte du train de devant, cette décomposition du quadrupède en bi- pède antérieur et bipède postérieur est encore bien plus marquée. Ces deux allures, avons- nous dit , ne sont nullement naturelles aux Chevaux ; on les dresse à trotter l'amble, à cause de la douceur de mouvement qui en résulte. Quant à l'aubin , on l'observe sur- tout chez les Chevaux de diligence qu'on presse outre mesure, pendant qu'ils traî- nent un poids trop considérable pour obéir facilement aux saccades résultant d'un vé- ritable galop. II. L'Ane, E. asinus L.— Moins beau, moins brillant, moins intelligent que le Cheval, l'Anen'estdevenu notre serviteur que depuis une époque bien moins reculée, et son type sauvage.connu des anciens sous le nomd'O- nager, habite encore les déserts de l'Asie où les Tartares lui donnent le nom de Koulan. CHE L'Onagre est de la grandeur d'un Cheval de moyenne taille ; sa tête est lourde ; ses oreilles sont moins longues que celles de nos Baudets communs. Son pelage est d'un gris ou d'un jaune brunâtre. Une longue bande brune s'étend sur la ligne dorsale d'un bout du corps à l'autre, et le poil qui la forme est floconneux et ondoyant, même pendant l'été. En hiver, celle espèce de crinière est moins distincte, parce que le corps entier se couvre d'une toison semblable. Une ou deux bandes grises coupent en croix cette ligne longitudinale à la hauteur des épaules. Les côtés de l'encolure sont sillonnés de lignes que forment des bouquets de poils relevés à contre-sens {épis). Cette espèce sauvage était bien connue de» anciens. On la trouve mentionnée dans les livres de Moïse, et même ce législateur la croyant d'une autre espèce que l'.\ne domes- tique , défendit de les accoupler. Plus tard , cet animal figura dans ces fêtes somptueu- ses que les empereurs donnaient au peuple romain , comme pour le dédommager de la perte de sa liberté. D'après Jules Capitolin, l'empereur Gordien nourrissait entre autres animaux rares 30 Anes sauvages, et Philippe en fit paraître une vingtaine dans les jeux séculaires. Depuis, on avait presque perdu de vue cet animal, lorsque Pallas le retrouva et le décrivit avec son exactitude ordinaire, lors de son voyage en Russie, en 1773. * L'Ane parait avoir la même patrie que le Cheval ; mais, partis sans doute d'un même centrede création, l'un fut porté plus au nord, l'autre plus au midi. Dans ses migrations périodiques, l'Onagre descend jusqu'au golfe Persique, et jusqu'à la pointe sud de l'In- dostan. En revanche, il ne paraît pas dépas- ser au nord le 45'' degré de latitude. Dans ces voyages, il suit la même tactique que le Cheval. Réunis en hordes innombrables, les Anes sauvages traversent les déserts de l'Asie sous la conduite de chefs dont les or- dres sont exécutés avec une admirable ponc- tualité. S'ils viennent à être attaqués par les Loups, ils se rangent en cercle, en plaçant au centre les Poulains et les vieillards, frappent leurs ennemis des pieds de devant , les dé- chirent par de cruelles morsures, et rempor- tenttoujourslavictoire. Mais l'Onagre trouve dans l'homme un ennemi plus redoutable. Celui-ci lui déclare la guerre pour améliorer CHE iG3 ses races domestiques, pour s'emparer de sa peau, avec laquelle il fait le clmqrin, pour se nourrir de sa chair, qui passe en Tartarie pour un mets des plus délicats. La rapidité de sa course le dérobe assez facilement à une attaque ouverte ; mais il se laisse pren- dre aux pièges, aux nœuds coulants, et donne souvent dans les embuscades que lui ten- dent ces peuples chasseurs. Si le Cheval n'existait pas , a dit Buffon l'Ane serait pour nous le premier des ani maux. C'est la comparaison qui le dégrade. L'Ane sauvage et le Cheval redevenus libres sont à peu près de même taille ; mais l'Ona- gre est plus fort et plus agile. Pourquoi donc l'un est-il l'objet de tant de sollicitude, l'au- tre de tant de dédain ? Cette différence tient sans doute à la supériorité intellectuelle du Cheval. Toutefois, nous aurions tort de juger l'espèce de l'Ane d'après les échantillons abâtardis par les mœurs et un climat trop froid que nous trouvons dans nos campa- gnes. En Perse, où l'on élève avec soin les Anes domestiques , l'espèce s'est remarqua- blement anoblie. Leur taille égale celle des Chevaux; leurs formes sont devenues svel- tes, leur physionomie animée et intelligente. Employés à tous les usages qui , chez nous, sont l'apanage des Chevaux, ils rendent les mêmes services ; et la rapidité des Anes de selle est si bien connue que les riches Per- sans préfèrent cette monture à toute autre. III. L'HÉMioNE ou DziGGETAi, E. ftemio- nus Pallas. — Aristole et Élien avaient déjà mentionné cet animal comme distinct de l'Ane sauvage et du Mulet métis. Les mo- dernes l'avaient perdu de vue, lorsque Mes- serschmidt le reconnut et le rapporta au Mulet fécond d'Arislotc. Mais ce fut Pallas qui, dans un de ses beaux Mémoires, le dé- crivit le premier avec beaucoup de soin, et lui donna le nom qui lui a été conservé. L'Hémione mérite complètement son nom par la ressemblance qu'il offre à la fois avec le Cheval par les parties antérieures du tronc, avec l'Ane par les postérieures. La tête présente le même mélange ; par sa grosseur elle rappelle celle de l'Ane, et celle du Cheval par sa forme. On peut en dire autant des oreilles qui, un peu moins longues que cel- les de l'Ane, se rapprochent de celles du Che- val par leur coupe et par leur implantation. Un trait qui n'appartient à aucune des deux 564 CHE espèces qui nous servent de terme de com- f paraison , c'est la forme des narines. Chez l'Héniione, leurs ouvertures simulent deux croissants dont la convexité est tournée en dehors. Le pelage de l'Hémione est formé d'un poil ras et lustre. La couleur en est presque uni- formément blanche pour les parties infé- rieures et internes , isabelle pour les portions externes et supérieures. Ces deux couleurs se fondent insensiblement l'une dans l'au- tre. A la face externe des membres, on ob- serve de longues barres transversales d'une teinte isabelle pâle. I.a crinière, qui com- mence un peu en avant des oreilles, s'étend jusqu'au garrot en diminuant insensible- ment de longueur : les poils qui la compo- sent sont noirâtres. Elle semble se continuer en une bande de même couleur qui régne tout le long de la ligne dorsale, s'élargit d'arrière en avant , se rétrécit assez brus- quement après avoir dépassé les hanches, et vient se terminer en pointe sur le haut de la queue. Celle-ci, dans sa plusgrande étendue, est couverte de poils aussi ras que le reste du corps, et l'on trouve seulement à l'extré- mité un bouquet de crins noirâtres. Dans cette description abrégée, nous avons supprimé un grand nombre de détails qu'on trouvera dans un Mémoire très intéressant, inséré , par M. Isidore Geoffroy , dans les Nouvelles annales du Muséum. La ménagerie du Jardin des Plantes pos- sède en ce moment (184-3) quatre Hémio- nes vivants. Trois ont été envoyés par M. Dussumier; le quatrième est né à la ménagerie, le 25 juillet 1842. L'autre fe- melle adulte avait mis bas également à peu prés à la même époque; mais le petit mou- rut le 8 septembre de la même année , des suites d'une maladie très fréquente chez ces animaux dans le jeune âge, la diar- rhée. Il se trouve en ce moment dans les ga- leri«s du Muséum. Nous pensons qu'on nous saura gré de décrire les diverses livrées que présentent ces Solipèdes. Nous allons le faire en peu de mots , et d'une manière comparative avec la description de l'adulte donnée par M. Isidore Geoffroy. Le jeune Hémione mort à l'âge de moins de deux mois avait encore la même robe qu'au moment de sa naissance. Ses pro- portions sont élégantes, et il n'a pas ces CHE longues jambes qui défigurent le poulain. Le sabot est encore plus comprimé que chez l'adulte. La léle, un peu moins forte proportionnellement , est surtout moins haute. La teinte isabelle tire sur le rou- gcâtre à la hauteur des côtes. Partout ail- leurs elle est plus pâle que chez l'adulte. Les zébrures des membres semblent rem- placées par un réseau isabelle à peine sen- sible. Vers la ligne dorsale, la couleur des flancs passe insensiblement à une teinte blanchâtre: en même temps le poil s'allonge et se relève contre la crinière. Celle-ci s'é- tend depuis la tête jusque vers le tiers supé- rieur de la queue. Les poils qui la compo- sent ne sont pas assez raides pour mériter le nom de crins, et ont quelque chose de laineux. Leur longueur est de 9 centimètres sur le cou : ils se raccourcissent insensible- ment, et n'ont plus que 5 centimètres sur le milieu du dos ; mais ils s'allongent de nouveau sur les hanches, où ils ont près de 8 ccnlimètres. Cette prolongation de la cri- nière couvre tout l'espace qu'occupera plus tard la bande noire. La couleur de cette cri- nière varie : sur le cou , les poils placés dans l'axe sont roux ou noirâtres; sur les bords se trouvent des flocons de couleur blanchâtre. Au-delà du garrot , les poils sont roux dans leur plus grande étendue, et blancs à leur extrémité. Le pinceau qui. termine la queue est composé, au centre, de poils noirâtres entourés de poils blancs. Ce pinceau nait par une pointe qui se pro- longe sur la ligne médiane de la queue jusque vers le tiers moyen. Voici quelques mesures prises sur ce jeune individu , qui a été monté avec le plus grand soin : Hauteur au garrot 0'",S15 — id. aux hanches 0 ,86 Longueur de l'extrémité du mu- seau à l'origine de la queue. ... 1 ,11 Longueur de la tête 0 ,325 — id. de la queue, bouquet compris 0 ,3i Hauteur à partir du plan de posi- tion jusqp'â l'extrémité supérieure du canon antérieur 0 ,35 id. jusqu'à l'extrémité du ca- non postérieur 0, 41 Le poulain d'Hémione encore vivant, rt qui aujourd'hui janvier 1843 a près de six CHE mois, a grandi très rapidement. Sous tous les rapports, il semble tenir le milieu entre celui que nous venons de décrire et les Hémiones adultes. Ses formes sont déjà presque identiques, et ses couleurs encore moins vives , le sont pourtant plus que chez le poulain mort, excepté sur les côtes, où la nuance rougeûtre a disparu. Le poil qui couvre le corps tout entier est long et lé- gèrement floconneux, ce qu'on nesauraitat- iribuer à la saison puisqu'il n'a pas changé cheziesaduites. La crinière, d'une teinte noi- râtre déjà assez prononcée, se prolonge au- delà du garrot par des poils longs, mais clair- semés. Les poils qui occupent la place de la bande dorsale sont d'un brun roux. Sur la croupe , ils ne sont pas plus longs que ceux du reste du corps ; mais vers les hanches ils s'allongent du double , et celte crinière pos- térieure se prolonge également sur la queue, de manière à joindre presque l'origine du bouquet terminal qui remonte aussi plus haut. L'IIémione se trouve en grand nombre dans le pays de Cutch, au nord de Guzarate. On ne peut les prendre qu'avec des pièges, leur course étant plus rapide que celle des meilleurs Chevaux arabes. Il parait qu'on pourrait les apprivoiser avec assez de faci- lité. M. Dussumier assure qu'à Bombay, on s'en est servi comme C-hevaux de selle et de trait. Les Hémiones de la ménagerie sont en- core loin de cet état de soumission ; ce- pendant ils connaissent leur gardien , et le jeune poulain vient le flatter quand il lui apporte sa nourriture. L'extrême vivacité qui semble former le fond du caractère de ces Solipèdes, serait peut-être la plus grande difficulté qu'on aurait à vaincre pour les amener à un état de domestication ; mais, et en cela nous partageons entièrement l'opi- nion de M. Isidore Geoffroy, l'acquisition «vune nouvelle espèce domestique nous pa- raît avoir assez d'importance pour qu'on ne doive pas reculer devant quelques obstacles. IV. Le CouAGGA, E. quaccliu Gmel. — Les trois espèces que nous venons d'examiner appartiennent à l'Asie : il nous reste à parler de celles de l'Afrique. Nous placerons à leur tête le Couagga, comme celle qui présente le plus de rapports avec ses congénères asiati- ques. En effet, ce Solipède rappelle assez bien les formes du Cheval par la légèreté ifs CHE 565 sa taille , la petitesse de sa tête , la brièveté de ses oreilles ; mais il a la queue, la bande dorsale et les barres transversales de l'Ane. D'un autre côté , les zébrures qui ornent la partie antérieure de son corps sont, pour ainsi dire, le cachet que lui a imprimé le centre de création d'où il émane. La taille du Couagga est celle d'un Cheval de moyenne grandeur : sa hauteur au garrot est d'environ 4 pieds. Le fond du pelage sur la tête et sur le cou est brun foncé noirâtre, le dos , les flancs , le haut des cuisses, sont d'un brun clair qui pâlit et se change en gris roussâtre sur le milieu des cuisses. Les parties internes et inférieures sont d'un as- sez beau blanc. Sur le fond brun de la tète et du cou sont des raies d'un gris blanc ti- rant sur le roussâtre. Le nombre et la disposi- tion de ces raies paraissent varier selon l'âge et les individus. Une ligne noiràlre règne le long de l'épine , et descend jusque sur la queue comme chez l'Hémione. La crinière de cet animal est courte et droite ; sa couleur générale est coupée par des taches blanches I correspondantes aux raies du cou. Le Couagga paraît être propre aux parties les plus méridionales de l'Afrique. Il habite en grand nombre les karoos ou plateaux de laCafrerie, où il se nourrit de plantes gras- ses et d'une espèce particulière de Mimosa. Comme les autres Chevaux, il vit en familles qui se mêlent souvent aux troupeaux de Zè- bres. Les voyageurs lui ont donné le nom de Cheval du Cap, et il paraît mériter ce nom sous tous les rapports. Il s'apprivoise facile- ment, et les colons hollandais ont, dit-on, l'habitude d'en élever avec le bétail ordi- naire , qu'il défend avec courage contre les animaux féroces, et surtout contre les Hyènes. La ménagerie du Muséum a possédé pen- dant quelque temps un Couagga mâle, qui mourut à l'âge de dix-huit ou vingt ans. A l'aspect des Chevaux et des Anes , il répétait à diverses reprises son cri couaag. On essaya vainement de le croiser avec une Anesse; mais on sent combien peu on doit regarder comme décisif l'insuccès qui suivit cette ten- tative isolée. V. Le Dauw, E. montanm Burchell.— Cette espèce, qui a été la dernière connue, semble tenir le milieu entre le Zèbre et le Couagga. Elle se rapproche davantage de ce dernier 566 CHË par ses formes et ses proportions, tandis que son pelage rappelle davantage la robe carac- téristique du premier. La taille du Dauw est à peu près de 3 pieds 4 pouces au garrot ; sa longueur de 4 pieds 8 pouces. Le fond du pelage est Isabelle sur les parties supérieures, blanc aux parties in- férieures. Tout le dessus du corps est rayé de rubans noirs ou bruns , transverses en avant et obliques en arrière , se ramifiant et s'anastomosant , surtout dans le milieu du corps. Le bout du museau est noir : de ce point partent quatorze rubans noirs. Sept se dirigeant en dehors se réunissent sur le chanfrein à un nombre égal de lignes de même couleur, qui partent à angle pres- que droit du sommet de la tête , et vien- nent former, avec les premières , des espè- ces de losanges. Les autres se dirigent obli- quement sur les joues, et se réunissent aussi à angle droit avec d'autres bandes venant de dessous les mâchoires. Les rubans noirs du cou se prolongent sur la crinière , qui est ainsi alternativement noire et blanche. Le dernier ruban du cou se divise sur le bras en un chevron dans lequel s'en inscrivent trois ou quatre autres. La queue est toute blanche. Tout ce pelage est ras, excepté à la queue et à la crinière. Celle-ci est raide, et ne retombe pas comme dans le Cheval sur les côtés du cou. Koijez l'Atlas de ce Dic- tionnaire, Mammifères, pi. 10, fig. 2. Le mâle diffère de la femelle en ce qu'il est plus petit et que ses rubans sont moins teintés de brun. L'un et l'autre ne portent de châtaignes qu'aux membres antérieurs. On voit en ce moment, à la ménagerie du Muséum, un mâle et une femelle de Dauw en pleine santé, et qui l'habitent depuis plusieurs années. Ils s'y sont même propa- gés ; et l'année dernière (1842), au mois de septembre, la femelle a mis bas un poulain, qui est déjà fort beau. Ces animaux parais- sent recevoir avec plaisir les soins de leur gardien, qu'ils reconnaissent fort bien. Ce- pendant ils sont loin d'avoir perdu le sou- venir et l'amour de leur ancienne indépen- dance , et dans un accès de colère , l'un d'eux a cassé la cuisse à l'homme qui le soi- gnait. Mais des accidents de ce genre arri- vent journellement aux gens qui soignent les Chevaux provenant des races les plus douces; et nous n'en restons pas moins CHE bien convaincus que le Dauw, comme loiîs ses congénères , pourrait être soumis à no- tre empire. Peut-être même , à cause de la force de ses membres, qui semblent annon- cer à la fois beaucoup de vigueur et de lé- gèreté, pourrait-on en retirer des avantages au moins pareils à ceux qu'on a trouvés en Orient dans la domestication de l'Onagre. Le Dauw sauvage habite le Cap , et sans doute une étendue considérable de l'Afrkiue montagneuse. VL Le ZÈBRE, £•. zébra Linn.— Quoi qu'en ait pu dire Buffon , le Zèbre n'est nulle- ment supérieur au Cheval par la beauté des formes ; et, sous ce rapport, il ressemble sin- gulièrement à notre Ane domestique. Mais sa taille est bien plus élevée, et la richesse de sa robe, que tout le monde connaît, suf- firait seule pour le séparer nettement de toutes les autres espèces du même genre. Le fond de ce pelage est blanc, glacé de jau- nâtre, et celte teinte règne seule sous le ven- tre et à la partie supérieure et interne des cuisses. Partout ailleurs, elle est rayée de bandes dont la direction est perpendiculaire à l'axe de la partie qu'on observe , excepté sur le chanfrein où cette direction est longi- tudinale. La couleur de ces bandes est rousse sur le museau, partout ailleurs leur teinte est noire ou d'un brun presque noir. Leur nombre paraît être constant dans certaines parties du corps : on en compte 8 sur le cou, 2 sur l'épaule, 12 surle tronc. Chaque cuisse en présente 4 plus larges que les autres qui en dessinent très bien la convexité. Le reste des membres , les oreilles, etc., sont ir- régulièrement rayés de noir et de blanc, et le 1 tour du museau est tout entier d'un brun noirâtre. Le mâle et la femelle se ressemblent. Les jeunes Poulains naissent avec les couleurs de l'espèce, seulement le brun est plus pâle. La ressemblance qui existe entre le Zèbre et l'Ane avait depuis long-temps fait penser que ces espèces pourraient se croiser et don- ner naissance à des métis. Cette expérience a été tentée pour la première fois en An- gleterre par lord Clive, qui , suivant Buf- fon, n'y put réussir qu'en faisant peindre un Ane de manière à simuler un Zèbre. Nul doute que la femelle mise en expérience n'eût reconnu une supercherie aussi gros- sière . si la nature ne l'eût disposée à rece- CHE voir les caresses d'un animal aussi voisin. Aussi les essais de lord Clive renouvelés à la nnénagerie avec un Zèbre femelle ont-ils été couronnés de succès , sans qu'on ait eu re- cours à aucun artiflce. Son accouplement avec un Ane d'Espagne de forte race fut fé- cond, et au bout d'un an et quelques jours, elle mit au monde un métis qui vit encore aujourd'hui. Plus tard, on essaya de la réu- nir au Cheval , ce qui se fit également sans difficulté ; mais malheureusement elle mou- rut au huitième mois de sa grossesse. Le fœtus , avec les formes du père , avait une partie delà robe de la mère. Ces expériences paraissent prouver que toutes les espèces de ce genre peuvent se féconder entre elles , ainsi que nous l'avons déjà dit. On a longtemps regardé le Zèbre comme un animal indomptable. Les faits avancés par Buffon et quelques autres auteurs sur des équipages formés par cet animal ont été dé- mentis, et l'on serait peut-être encore dans le doute à cet égard, sans les observations faites à la ménagerie sur la femelle dont nous venons de parler. Ce Zèbre, qui avait été pris jeune , et avait appartenu au gou- verneur du Cap, était fort doux, et se laissait approcher, conduire et mener presque aussi facilement qu'un Cheval bien dressé. Aristote et ses commentateurs ne parais- sent pas avoir connu le Zèbre ; mais il a dû figurer dans les spectacles sanglants des cir- ques romains. Philippe rapporte que Cara- calla tua dans un seul jour un Éléphant , un Rhinocéros, un Tigre et un Hippo-Tigre. Le même auteur , dans un autre passage , raconte que le préfet du prétoire, Plautius, fameux par ses brigandages administratifs, envoya des centurions dans les îles de la mer Erythrée poury enlever les Chevaux du soleil tembiables à des Tigres. Ces deux expressions ne peuvent évidemment se rapporter qu'à no- tre Zèbre. Diodore de Sicile paraît aussi avoir parlé de cet animal dans sa description des pays troglodytes, mais d'une manière assez obscure. Au reste, il n'est pas surprenant que les Romains aient eu connaissance de cet animal ; car, bien que sa véritable patrie semble être le Cap, l'espèce s'étend dans |)rpsque toute l'Afrique orientale, et elle est très commune au Congo et en Abyssinie. CHE Clie'vaux (Races). 567 Section L Eaces libres , ou mieux, Races sauvages. Nous avons déjà dit que le Cheval n'existe pas à l'état sauvage, et nous partageons en cela l'opinion des zoologistes qui ont le plus approfondi la question. Cependant quelques auteurs ont admis ia manière de voir oppo- sée. Ils se fondent sur les récits de quelques voyageurs, et sur ce qu'on sait des Chevaux qui vivent en liberté dans les déserts de l'Asie. Examinons rapidement la valeur de ces diverses objections. Hérodote raconte que , sur les bords de l'Hipanis, en Scythie, il y avait des Chevaux sauvages qui étaient blancs, et que, dans la partie septentrionale de la Thrace , il s'en trouvait qui avaient le poil long de cinq doigts par tout le corps. Aristote cite la Syrie; Pline, les pays du Nord ; Strabon , les Alpes et l'Espagne comme possédant des Chevaux sauvages. Tous ces témoignages ne peuvent évidemment s'appliquer qu'à des races ana- logues à celles dont nous parlerons tout-à- l'heure. Nous en dirons autant de ce que Cardan rapporte au sujet de l'Ecosse et des Orcades ; Olaus , de la Moscovie ; Dapper, de l'île de Chypre ; Struys , de l'île de aiay. Dans le peu de détails donnés par ces au- teurs , on trouve toujours quelques uns des traits caractéristiques des Tarpans, ou Che- vaux libres de l'Asie , mais rien qui puisse faire supposer qu'ils ont vu des Chevaux non descendus de races primitivement appri- voisées. Léon l'Africain assure avoir vu lui-même, en Numidie, un poulain sauvage dont le poil était blanc et la crinière crépue ; Marmol a consigné ce fait, en ajoutant que les Chevaux sauvages de l'Arabie et de la Lybie étaient petits , de couleur cendrée , et si rapides à la course qu'aucun Cheval domestique ne pou- vait les atteindre. Il est à présumer, sur- tout d'après cette dernière particularité , que ces prétendus Chevaux sont des Onagres , ou Anes sauvages. Les seuls faits bien authentiques sur les- quels s'appuient les partisans de l'opinion que nous combattons sont empruntés à l'his- toire des Chevaux qui vivent en liberté dans les déserts de l'Asie, et qu'on nomme Tar- pans. Voyons jusqu'à quel point les déduc- 568 CHE tiens qu'ils en tirent peuvent être justes. Ces Tarpans se distinguent par les carac- tères suivants : La tête est grande proportion- nellement au reste du corps ; le front bombé au-dessus des yeux ; le chanfrein droit ; les oreilles, plus longues que celles de nos Che- vaux domestiques, sont habituellement cou- chées en arriére ; le pourtour de la bouche et les naseaux garnis de longs poils. Leurs membres sont plus longs et plus forts , et leur crinière se prolonge au-delà du garrot. Enfin leur poil quelquefois long et ondoyant n'est jamais ras. Cette description empruntée à un des na- turalistes qui ont embrassé l'opinion que nous cherchons à réfuter, ressemble sous tous les rapports à celle que d'Azara nous a donnée des Chevaux libres de la Plata. Pour ceux-ci, leur origine est bien connue, et l'on sait qu'ils tirent leur origine des Che- vaux espagnols échappés à leurs maîtres de- puis la conquête du Nouveau-Monde. Dans les pampas de l'Amérique du Sud, comme dans les steppes de l'Asie, le Cheval rendu à lui-même a perdu une partie des belles for- mes qu'il devait à l'éducation. Sa taille a diminué ; ses jambes et sa tète ont grossi; ses oreilles se sont allongées et rejetées en ar- rière; son poil est devenu plus grossier; et, chose bien remarquable, nous retrouvons sous 1 equateur ces Chevaux dont le poil long et floconneux semblerait devoir être propre à desclimats rigoureux. Deux siècles au plus ont donc suffi pour produire en Amé- rique une race presque entièrement sem- blable à celle qu'on regarde en Europe comme le type sauvage primitif. Un fait qui d'ailleurs ne laisse aucun doute, c'est qu'on trouve, dans les steppes qui s'é- tendent entre le Don, l'Ukraine et la Crimée, des Tarpans qui ressemblent en tout aux autres, et dont on connaît parfaitement l'o- rigine. Ce sont les descendants de quelques Chevaux échappés de l'armée de Pierre-le- Grand, lors de son expédition contre la ville d'Asoph. Pourquoi voudrait-on assigner une origine différente à des races qui présentent en tout les mêmes caractères ? On s'appuie , il est vrai, sur quelques cir- constances de pelage , et plus encore sur ce qu'on prétend que les Alzados, ou Chevaux insurgés d'Amérique reviennent sans peine à l'état domestique , tandis que les Tarpans CHE sont indomptables. Ces deux assertions sont également contredites par le rapport des voyageurs. On sait que les Cosaques et les Tarlares montent souvent ces prétendus Chevaux sauvages dont ils s'emparent à l'aide de nœuds coulants ; et, d'autre part, Buffon assure que les Chevaux libres de Saint-Domingue et de la Virginie sont, même après avoir été dressés, très revêches et ombrageux. Quant aux différences présentées par la robe de ces Chevaux , dans l'ancien et le nouveau continent , elles sont presque nulles. En Asie , pas plus qu'en Améri- que, on ne trouve de Cheval pie dans ces hordes errantes ; les noirs sont très rares dans les deux localités; mais en Europe, les couleurs les plus communes sont le brun , l'isabelle et le gris de souris, selon Forster; en Amérique, le bai-châtain, au rapport de d'Azara. Sur l'un et l'autre continent, on en trouve d'ailleurs de toutes les couleurs , et ce peu de fixité dans les teintes du pelage serait seule une preuve décisive en notre faveur, car elle est contraire à ce qu'on ob- serve dans toutes les espèces sauvages. La seule différence réelle qui existe en- tre les Tarpans et les Alzados s'observe dans la manière dontilsappliquentl'instinctd'as- sociation qui leur est commun. Les premiers vivent en petites troupes de 15 à 20 , tou- jours composées d'un seul mâle , de ses fe- melles et de leurs poulains. Les Alzados , au contraire, se réunissent en nombre im- mense. D'Azara assure qu'on en rencontre des troupeaux composés de plus de dix mille individus. Il nous paraît qu'on peut assez facilement rendre compte de ce qu'il y a de singulier, au premier abord, dans le fait que nous rappelons ici. Les Tarpans vivent dans un pays où ils n'ont en général à combattre que des ennemis assez faibles. Les Loups seuls , et pendant l'hiver seulement , peu- vent leur faire courir quelque danger. En Amérique, au contraire, les Chevaux rendus à la liberté avaient à se défendre contre de grandes espèces de Chats , bien autrement redoutables, et, de là, pour eux, la nécessité de se réunir en plus grand nombre. Dailieurs, la nature même des lieux se prêtait à la vie en commun de ces peuplades vagabondes par la vaste étendue et la fertilité des plai- nes qu'elles parcourent ; tandis que, sous ce CHE dernier rapport surtout, les landes du nord de l'Asie laissaient beaucoup à désirer. En- fin les observations de M. Roulin parais- sent démontrer que ces grandes troupes d'Alzados résultent seulement de U réunion peut-être fortuite de familles semblables à celles des Tarpans. En Amérique comme en Sibérie , chaque étalon possède un certain nombre de juments qu'il protège avec cou- rage et surveille avec jalousie. Pendant le jour , ces familles se réunissent et se mêlent pour paître en commun ; mais, tous les soirs, les mâles rassemblent leurs femelles, et chaque petitebande, sous la conduite de son chef, gagne sa retraite de nuit. Celle-ci est une espèce de gîte dont on ne change que par nécessité. Au reste, quel que soit le nombre de Che- vaux qui se sont ainsi réunis, leurs mœurs restent les mêmes. Ils mènent toujours une vie errante au milieu des pâturages où ils trouvent leur nourriture. Chaque bande oc- cupe un canton d'une étendue proportionnée à ses besoins , le regarde comme son dor- maine, et en défend l'approche aux hordes étrangères. Le fourrage vient-il à manquer, on se met en route sous la conduite des chefs. Ce doit être pour les voyageurs un spectacle à la fois admirable et terrible que celui de ces migrations de dix mille Chevaux traver- sant en liberté les plaines sans bornes du >iou\eau-Monde , et ébranlant le sol sous leur galop cadencé. Précédés par des éclai- reurs, ils marchent en colonne serrée que rien ne peut rompre. La colonne elle-même est subdivisée en pelotons , tous composés d'un mâle et de ses femelles. L'avant- garde signalc-t-elle une caravane, un gros de cavalerie , aussitôt les mâles qui se trou- vent en tète se détachent , vont reconnaître de l'œil et de l'odorat. Puis, au signal de l'un d'eux, la colonne entière charge l'ennemi, ou bien se détourne et passe à côté, en invi- tant par des hennissements graves et prolon- gés les Chevaux domestiques à les rejoin- dre. Il est rare que cet appel ne soit pas en- tendu ; et, à l'approche de ces Alzados, les voyageurs doivent se hâter d'attacher soli- demnent leurs Chevaux, pour les mettre hors d'état de fuir. L'oubli de cette précaution entraînerait presque à coup sur la perte de leurs montures. Ce n'est pas seulement dans l'Amérique T. m. CHE 569 du Sud que les Chevaux se sont ainsi mul- tipliés à l'état sauvage. On en trouvait éga- lement dans la Floride ; mais les habitants ont été obligés de les détruire, afin de pou- voir conserver leurs Chevaux domestiques qui se laissaient trop facilement embaucher par ces individus affranchis. A côté de ces races qui ont reconquis toute leur liberté première , il s'en trouve plu- sieurs qui servent pour ainsi dire d'intermé- diaires entre elles et les races les plus entiè- rement soumises. Il faut ranger dans ce nombre les Chevaux d'Islande, que leurs maîtres laissent paître sur les montagnes , sauf à les reprendre quand le besoin s'en fait sentir. On doit encore y rapporter ces troupeaux que les Cosaques du Don guident sans les garder dans les déserts de l'Ukraine, et qui obéissent moins à leurs propriétaires qu'aux chefs qu'ils se sont choisis. Nous pla- cerons à côté de ces derniers les Chevaux de la Finlande, qui passent l'été dans une indé- pendance absolue, vivant en troupes à la ma- nière des Tarpans, mais qui reviennent pen- dant l'hiver au toit qu'ils connaissent. -Enfin, nous mettrons dans la même catégorie les Chevaux de la Camargue ou delta du Rhône. On croit dans le pays que ces derniers pro- viennent de Chevaux barbes abandonnés par les Sarrasins sur cette plage isolée, lors de quelques unes des descentes qu'ils fai- saient jadis sur nos côtes. Entièrement livrée à elle-même, cette race a sans doute dégé- néré ; mais elle est encore fort belle, et a sur- tout conservé la plupart des qualités pré- cieuses qui distinguent ses ancêlres suppo- sés. Les Chevaux de la Camargue ont le pied remarquablement sur, et, une fois sou- mis , ils sont fort dociles et pleins de fcu; mais il faut les contraindre à obéir dès le premier jour où l'on cherche à les monter, sans quoi ils restent presque indomptables. Section IL Races domestiquas. L'asservissementduCheval semble, avons- nous dit , dater de l'époque même où l'es- pèce humaine vint prendre possession de la terre comme d'un domaine préparé pour elle par le Créateur ; mais, pour entrer en jouis- sance de ce patrimoine, elle devait vaincre bien des obstacles , soutenir bien des com- bats. Dans cette lutte, le Chien fut sans doute son premier auxiliaire, le Cheval le 36^ 570 CHE second. Comme le Chien , il dul sufiQre à lui seul à mille besoins ; et son espèce se pliant avec une merveilleuse facilité à chaque né- cessité nouvelle, à chaque caprice même de son maître , il en résulta un nombre de ra- ces presque infini. Avant d'entrer sur ce su- jet dans quelques détails, essayons quelques remarques générales sur les modifications que l'homme et la nature ont fait subir à l'animal qui nous occupe. Fr. Cuvier s'est plaint de ce que, dans la distinction des diverses races , on s'était uniquement préoccupé des caractères phy- siques et anatomiques, en négligeant entiè- rement les qualités morales. Celte observa- tion nous semble très juste. Ces qua- lités varient autant que l'extérieur du corps. Le Cheval est un animal générale- ment intelligent , affectueux et doué de beaucoup de mémoire; mais cet ensemble se modifie par l'éducation , par l'influence du milieu où il se trouve placé. On re- trouve, chez les Chevaux comme chez les hommes, la hardiesse ou la poltronnerie, la patience ou l'irascibilité , une perception vive et nette, ou lourde et embarrassée. Or ces différences de caractères se transmettent presque aussi sûrement que les formes et les proportions du corps : elles caractérisent également les races. Aussi Buffon veut-il que , dans le choix des étalons , on se préoc- cupe autant de ces vices, de ces vertus, que de la vigueur et de la beauté; et cette recom- mandation nous parait avoir une haute im- portance. Que ferez-vous d'un nouveau Bu- céphale, s'il ne veut souffrir ni la selle ni le harnais , s'il met à chaque instant la vie de son maître en péril? Mais pour que l'intelligence et les qualités affectives du Cheval se développent dans toute leur étendue , il faut que l'homme lui vienne en aide ; il faut qu'il le traite en com- pagnon, en ami, non pas en esclave. Sous le fouet de nos charretiers le Cheval s'abrutit, et dégénère au moral plus encore peut-être qu'au physique. Cet animal, comme tous les autres, a besoin de ne recevoir que des im- pressions nettes et précises. Comment serait- il possible qu'il en fût ainsi, lorsque l'idée de devoir s'allie sans cesse chez lui à l'idée et à la peur du châtiment ? Son cerveau ne recevant plus que des impressions confuses, l'association des idées devient impossible ; CHE l'ardeur eî la bonne volonté font place au découragement, à la paresse, et quelquefois à un désir de vengeance. Mais si vous pro- fitez des heureuses dispositions que lui dé- partit la nature ; si , armé de patience et de douceur, vous vous adressez à son intelli- gence et à ses penchants affectueux , vous obtiendrez les mêmes résultats que l'Arabe, vous les dépasserez même. Pour prouver ce que nous avançons ici, il nous sullira de rappeler à nos lecteurs les merveilles qu'une foule sans cesse renouvelée court admirer tous les soirs au Cirque des Franconi. La couleur du pelage ne peut guère être mise au nombre des caractères essentiels des races. Presque toutes produisent des Chevaux de tous poils ; cependant il en est quelques unes qui semblent affection- ner certaines couleurs ; ainsi les Chevaux barbes sont généralement gris ; les an- dalous noirs ou bai-marron. Les Chevaux danois sont presque les seuls qui présentent assez souvent ces robes à couleurs singu- lières, connues sous le nom de robes pies ou tachetées. La variation de la taille est au contraire remarquable et caractéristique dans plu- sieurs races de Chevaux. En général, on peut dire que celles qui viennent des pays tempérés l'emportent sous ce rapport sur les races exposées à un excès de froid ou de chaud. Les plus grands Chevaux connus , ceux dont les proportions ont quelque chose de colossal qui rappelle nos Chevaux de bronze, se trouvent en France, où ils servent au halage des bateaux sur le bord de quel- ques grandes rivières, et en Angleterre où ils sont connus sous le nom de Chevaux de brasseurs. Les plus petits , au contraire, se trouvent , dans le ^ord , en Irlande et sur- tout aux îles Shetland; au iMidi, dans les provinces méridionales de la Chine et de l'Inde. 31ais l'influence du froid et de la cha- leur, quoique diminuant également la taille, produit sous tous les autres rapports des ef- fets bien diU'érents. Les petits Chevaux ir- landais et shetlandais sont robustes , agiles *et pleins de feu, tandis que ceux qu'on trouve dans l'Inde et la Chine sont faibles, chélils , et d'un fort mauvais service. La nature même du terrain semble pro- duire des résultats analogues. Sous une même latitude, les Chevaux de montagnes CHE sont de petite taille , mais compensent pres- que ce désavantage par leur vigueur ; ceux des plaines, au contraire, en atteignant des dimensions plus considérables , restent tou- jours lâches et mous. On peut citer comme exemple les petits Chevaux de la Corse et des Pyrénées, d'une part; de l'autre, les lourdes montures des fermiers de la Deauce. Ces contrastes nous paraissent pouvoir s'expliquer par l'influence que doivent exer- cer sur les premiers l'air vif et sec des mon- tagnes , la nourriture frugale dont ils doi- vent souvent se contenter, et sans doute aussi l'exerciceviolentqu'entraînent lesdifB- cultés du terrain. Les seconds, au contraire, toujours plongés dans une atmosphère lourde et humide , repus de végétaux aqueux, et n'ayant à faire que des marches faciles, doi- vent ressentir les effets d'un milieu dont l'influence s'exerce jusque sur les plantes. Une température modérée , et également éloignée de l'excès du froid et de celui de la chaleur; une contrée où le jeune poulain puisse exercer ses forces naissantes sans se fatiguer outre mesure ; une atmosphère pure, un régime nourrissant, mais non stimulant, telles seront donc les conditions les plus fa- vorables à l'élevage des Chevaux. Les pays de coteaux présentent assez ordinairement ces avantages: aussi voyons-nous générale- ment les belles races prendre naissance dans de semblables localités; et si , ailleurs , on parvient à perfectionner l'espèce , ce n'est qu'à force de soins et par des croisements souvent répétés avec les races les plus pri- vilégiées. Nous dépasserions de beaucoup les bor- nes d'un article de dictionnaire, si nous vou- lions entrer dans des détails, même fort restreints, sur toutes les races qu'a fournies l'espèce du Cheval ; nous indiquerons donc seulement en peu de mots ce que les travaux des divers auteurs nous ont appris sur les principales d'entre elles. Races françaises. Disons-le tout de suite : peu de pays sont aussi heureusement doués que notre patrie sous le rapport qui nous occupe: aussi les Chevaux de France ont-ils eu de tout temps une grande réputation. Dés avant les conquêtes de César, les Romains connaissaient les Chevaux gaulois, et les es- timaient autant que les célèbres coursiers de nie de Crète. Les Chevaux bretons sur- CHE 571 tout passaient pour être infatigables. Plus tard , lorsque nos chevaliers , armés de toutes pièces, recherchèrent des montures à la fois fortes et agiles, ils tirèrent de la Normandie leurs Chevaux de bataille. Dés celte époque aussi, la race limousine, si intelligente, si souple, fut recherchée comme monture de parade , et eut le privilège de fournir aux nobles châtelaines leurs haque- nées les plus élégantes. En même temps se formait dans le Midi cette race qu'on cherche à rétablir de nos jours, la race na- varine , qui donne de si beaux Chevaux de selle. Le Boulonais, la Franche-Comté, échangeaient , contre les races de luxe qu« nous venons de citer, leurs Chevaux de trait, si recherchés encore pour le service des messageries. L'Auvergne, le Poitou, la Bour- gogne, produisaient d'excellents bidets pres- que égaux aux forts Chevaux de selle élevés dans le Roussillon, le Bugey, le pays d'Auch, le Forez, etc. Il faut bien le reconnaître: ce magnifique développementde l'espèce chevaline était dû, en majeure partie , aux grands vassaux , qui tous possédaient de superbes haras pour la chasse et pour la guerre. Richelieu dé- truisit à la fois les grands feudataires elles utiles établissements qu'ils avaient fondés. Colbert , cet homme de génie , qui compre- nait si bien toutes les sources de la richesse nationale, Colbert tenta vainement de les ré- tablir ; et pourtant la dégradation de nos races indigènes se fitcruellement sentir pendant les longues guerres du règne de Louis XIV. On estime à cent millions environ le prix qu'il fallut payera l'étranger pour cinq cent mille Chevaux. En 1790, la révolution qui se fai- sait au nom du peuple, abolit et dispersa au hasard ce qui restait des anciens haras. Les guerres qu'elle amena à sa suite , en enle- vant aux propriétaires tout ce qui leur res- tait de meilleurs Chevaux , ne laissa plus dans nos campagnes, pour la propagation de l'espèce, que des animaux de rebut, et nos vieilles races abâtardies marchèrent promp- tement à une dégradation inévitable. De nos jours , la race normande propre- ment dite a cessé d'exister; et malgré les nombreuses tentatives faites pour la re- lever, on est loin d'avoir encore réussi. La plupart des Chevaux de Normandie sont sur- tout propres au trait et à la voilure. Ils bril- 572 CHE lent à la montre, à cause de leurs belles for- mes et du feu de leurs regards ; mais en gé- néral , ils sont mous et manquent de fond. Cependant on a vu, dans quelques courses publiques , des coureurs normands lutter avec avantage contre des purs-sang anglais ; et nul doute qu'avec de la persévérance et des croisements bien entendus, on parvien- dra à retrouver, sinon les admirables Che- vaux de bataille si recherchés par nos an- ciens preux , du moins une race nouvelle mieux appropriée peut-être aux besoins ac- tuels. Les races limousine et navarine avaient également presque entièrement disparu des provinces qu'elles enrichissaient il y a une centaine d'années. Elles commencent à se relever, et la dernière, en particulier, a fait des progrès remarquables depuis l'établis- sement des courses à Tarbes. Il en est de même de nos races du Perche , du Loulo- nais, d'Alsace et des Ardennes. Encore quel- ques années de soins assidus, et noire artil- lerie , notre grosse cavalerie trouveront , il faut l'espérer, à se remonter sans être obli gées de se pourvoir hors du royaume. On commence aussi, mais depuis peu de temps seulement, à s'occuper de celle de nos races actuelles qui avait peut-être le mieux conservé son ancien type : nous voulons par- ler de la race bretonne , une des plus pré- cieuses que possède la France, et qu'on a trop long-temps négligée. Le Cheval breton est fortement membre , très musculeux , plein d'ardeur et d'énergie; s'il ne possède pas les belles proportions de l'arabe, il lui ressem- ble sous le rapport du fond et de la solidité. D'ailleurs ses formes s'allieraient très bien â celles des Chevaux barbes et arabes , et ces croisements ne pourraient que donner naissance à une race des plus belles et des plus utiles. En parlant des races françaises, nous ne devons pas oublier non plus les Chevaux de la Corse et des Pyrénées. Bien que de très petite taille , ils sont remarqua- bles par leur vigueur et la siireté de leurs ^ieds. Ils trottent et galopent sans hésitation tau milieu des sentiers rocailleux de nos mon- tagnes ; et les citadins, qui vont chaque an- née chercher le plaisir ou la santé aux bains des Pyrénées , n'ont pas d'autres montures pour parcourir ces vallées pittoresques. Depuis quelques années, le gouvernement paraît sentir toute la gravité de l'état de CHE choses que nous venons de signalei ; il sem- ble reconnaître enfin que la France ne doit pas dépendre, pour la remonte de sa cavale- rie, de peuples qui d'un instant à l'autre peu- vent être ses ennemis, et les événements po- litiques de 1840 auront été sans doute , pour nos hommes d'État , un avertissement dont ils auront compris toute la portée. Les haras ont été reformés , des courses établies, des prix fondés. On est allé cher- cher en Angleterre et en Arabie les étalons propres à renouveler le sang appauvri de nos races. Dernièrement , le gouvernement français est même parvenu à se procurer un certain nombre de Chevaux de la race A'o- chlani. Espérons que d'autres mesures vien- dront compléter ce qui manque encore à ces encouragements, et que nous cesserons en- fin de payer à l'étranger ce tribut de trente millions que nous coûtent , terme moyen , chaque année , les Chevaux qu'il nous amène. Race arabe. Cette race fournit sans con- tredit les premiers Chevaux du monde; et pourtant, le Cheval arabe est loin de pré- senter l'ensemble de traits auquel nous at- tachons l'idée de beauté. Sa tête est presque carrée, son chanfrein droit ou creux, son encolure droite, et même quelquefois ren- versée. 3Iais ses articulations larges et fortes servent de point d'attache à des muscles puissants qui se dessinent sous une peau lisse, à poil ras, et que parcourent en tous sens des vaisseaux sanguins très apparents. Son poitrail estlarge; ses jambes sontfines et nerveuses, ses tendons nettement détachés du canon ; son pied est excellent, et terminé par un sabot dont la corne est d'une ex- trême dureté. Cet ensemble annonce à la fois la vigueur et l'agilité : aussi, aucun Che- val n'égale-t-il le Cheval arabe courant sous l'homme, dressant la tête et l'encolure de manière à protéger le cavalier , devançant à la course l'Autruche et l'Antilope, ou se précipitant au milieu d'un combat. C'est à lui seul peut-être que s'applique, dans toute son étendue, ce beau passage du livre de Job, alors que Jéhovah , parlant du sein des nuées , interroge le juste tombé , et lui re- trace toutes les magnificences de la création : « As-tu donné la force au Cheval ? As-tu revêtu son cou d'un hennissement éclatant comme le tonnerre.'* » * CHE « Feras-tu bondir le Cheval comme la 1 Sauterelle? Le son magnifique de ses narines est effrayant. » « Il creuse la terre de son pied ; il s'égaie en sa force ; il va à la rencontre des hommes armés. » « Il se rit de la frayeur ; il ne s'épouvante de rien , et il ne se détourne point de devant l'épée. » « Il n'a point peur des flèches qui sifflent autour de lui , ni du fer luisant de la hal- lebarde et du javelot. » « Il creuse la terre plein d'émotion et d'ar- deur au son de la trompette, et il ne peut se retenir. » « Au son bruyant de la trompette, il dit : ^It! /Ihl II flaire de loin la bataille, le ton- nerre des capitaines et le cri de triomphe. » D'une sobriété extrême , le Cheval arabe ne demande à son maître que cinq ou six livres d'orge , et quelquefois un peu de paille hachée ; doué d'un fond d'haleine inépuisable, il fait habituellement 18 à 20 lieues par jour, quelquefois davantage. Tout en lui annonce la vigueur, la force et la bonté ; et ces qualités précieuses qu'il a re- çues de ses ancêtres, il les transmet à sa pos- térité. Toutes les races s'améliorent en se retrempant à celte source si pure. Celles même qui lui sont supérieures pour la taille, et dont les formes sont très diffé- rentes, s'ennoblissent par le mélange de son sang généreux. Élevé dans la tente commune, et faisant pour ainsi dire partie de la famille, le Che- val arabe a pour son maître l'attachement et la fidélité du Chien. Il se montre quelque- fois l'émule de cet animal par la sûreté de son instinct. Lorsqu'un Arabe tombe de son coursier et ne peut se relever , celui-ci s'ar- rête , et reste auprès de lui en hennissant jusqu'à ce qu'il arrive du secours. Si quel- quefois, vaincu par la fatigue, le cavalier se couche pour dormir au milieu du désert, il se tient tranquille à ses côtés ; mais, à l'as- pect d'un autre homme, il hennit, et ré- veille celui qui semble sommeiller sous sa garde. En revanche, il n'est rien au monde que l'Arabe préfère à son Cheval , ou mieux à sa jument, car c'est pour cette dernière qu'il semble réserver toute son affection. On trouve, dans les récits des voyageurs, mille exemples de cet attachement. Un vieil CHE i73 Arabe possédait une jument qui l'avait porté dans maintes rudes batailles, dans bien des courses rapides. Parvenu à l'âge de quatre- vingts ans , et ne pouvant plus la monter , il la céda à son fils aîné , en lui faisant pro- mettre de ne jamais se livrer au repos avant d'avoir pourvu à tous ses besoins. A la pre- mière escar.mouche, le jeune homme fut tué, la jument tomba entre les mains de l'en- nemi. En apprenant celte nouvelle, le vieil- lard s'écria : «J'ai trop vécu, puisque j'ai perdu à la fois mon fils et ma jument! » Et en disant ces mots , il expira. L'Arabe lient à la réputation de sa jument autant qu'à son propre honneur. Sir John Malcolm rapporte à ce sujet une anecdote caractéristique. Un scheick des environs de Bassorah , avait de magnifiques haras. Une de ses meilleures juments disparut sans qu'il pût découvrir si elle s'était égarée ou si elle avait été dérobée. Quelque temps après , sa fille s'enfuit avec un jeune homme d'une autre tribu qui l'avait plusieurs fois demandée en mariage, sans obtenir le con- sentement du père. Celui-ci monta à cheval avec ses amis, et poursuivit le ravisseur, mais en vain. Les deux amants échappèrent à leur poursuite , grâce à la rapidité de leur monture; et le vieux chef jura qu'ils de- vaient être portés par le diable ou par la ju- ment qu'il avait perdue. II apprit bientôt qu'il avait deviné juste: l'amant de sa fille était le voleur de sa jument , et s'était servi de celte dernière pour enlever sa maîtresse Le scheick , heureux de voir qu'il n'avait pas été battu à la course par un Cheval étran- ger, se réconcilia avec le jeune homme, à condition que celui-ci lui rendrait sa chère jument. Ce n'est pas sans peine que les Arabes sont parvenus à produire , à conserver leurs admirables Chevaux. Leur race noble qu'ils nomment Kocitlani , Kohejle ou Kai- llian, est pour eux l'objet de soins dont nous avons peine à nous faire une idée. Chaque Cheval a sa généalogie mieux tenue, et plus authentique peut-être, que celle de nos plus fiers barons. Les Arabes donnent deux mille ans d'existence à la race Koch- lani , et prétendent qu'elle a piis naissance dans les haras de Salomon. S'il y a un peu de l'hyperbole orientale dans ces préten- tions, toujours est-il que, parmi ces familles 574 CHE aristocratiques de l'espèce chevaline , il en est dont les titres bien en règle remontent à plus de quatre cents ans. Les juments de cette race ne sont couvertes que par un éta- lon de même sang, et en présence d'un té- moin qui reste près d'elle pendant vingt jours , pour s'assurer qu'aucun étalon vul- gaire ne s'en approche. A la naissance du poulain , ce même témoin est appelé , et doit signer l'acte de naissance, qui est expédié juridiquement et dans les sept jours qui sui- vent l'accouchement. Avant d'être regardé comme appartenant à cette race noble, un Cheval arabe doit faire ses preuves. Le poulain , jusque là li- vré à toute sa liberté, est conduit à son maî- tre. Celui-ci lui saute sur le dos , et le lance à fond de train au milieu des sables et des rochers du désert. Il lui fait faire ainsi une course de 12 ou 15 lieues, puis il le force à se jeter à la nage tout haletant et couvert de sueur. L'animal, au sortir du bain, doit se montrer plein d'ardeur. S'il résiste à cette épreuve, son caractère est définitivement établi , et il est reconnu pour un digne des- cendant de la race Kochlani. Il est très difficile de se procurer en Eu- rope des Chevaux Kochlani. La plupart de ceux qui ont été achetés sous ce nom ap- partenaient en réalité à des races inférieu- res. Cependant, il est possible d'obtenir à prix d'argent quelques étalons. Mais il n'en est pas de même des juments : les Arabes ne s'en défont à aucun prix. Seules elles trans- mettent la noblesse , et c'est toujours par les mères que se comptent les généalogies. On a grand soi^n de les préserver de toute mé- salliance , et quand cela arrive, par hasard , le poulain est regardé comme appartenant à la race du père. Au contraire, on fait sou- vent couvrir des juments de race inférieure par des étalons Kochlani, elle poulain est réputé de la race maternelle. Indépendamment de la race privilégiée, les Arabes en possèdent deux autres. Les Kadischi, littéralement Chevaux de race in- oonniie , répondent à nos demi-sang, ou sang nêlés. Ce sont d'excellents Chevaux, aux- quels il ne manque souvent que des parche- mins pour avoir la même valeur que les vrais Kochlani. C'est à cette race qu'appartien- nent la plupart des Chevaux arabes qu'on voit en Europe. La race la plus inférieure CHE porte le nom A'Aiiechi. Ce sont des Che- vaux fort ordinaires, qu'on n'emploie guère que pour les services les plus communs. C'est probablement de cette race que des- cendent les quelques Chevaux libres qu'on dit exister dans quelques parties sauvages de l'Arabie, et que les habitants du pays chassent avec ardeur comme un gibier des plus estimés. Race barbe. Cette race, qui paraît descen- dre de la race arabe, s'en rapproche peut- être plus qu'aucune autre par sa vigueur, la longueur de son haleine, et la rapidité de sa course. Les formes en sont plus agréables, et son encolure surtout flatte bien davantage les yeux: aussi est-elle très recherchée pour le manège. Le fameux Cheval , connu des Anglais sous le nom de the Godolphin ara- biun , appartenait à cette race. Il fut acheté à Paris, où il traînait la charrette d'un por- teur d'eau, et transporté en Angleterre. Il y devint le père de quelques uns des plus il- lustres coureurs , et contribua puissamment à relever la race anglaise dégénérée. Les Chevaux barbes nous viennent principale- ment du Maroc et du pays de Fez. Race Dongola. Le royaume de Dongola et les districts voisins, placés entre l'Egypte et l'Abyssinie, fournissent une race de Che- vaux qui , au dire de Bruce , ne le céderait en rien aux deux précédentes. Ils ont la taille beaucoup moins longue à proportion que les Chevaux arabes, mais sont également agiles, robustes , intelligents, et très atta- chés à leurs maîtres. Ces Chevaux sont regardés comme les meilleurs du nord-est de l'Afrique. Leurs propriétaires prétendent que ce sont les des- cendants d'un des cinq Chevaux sur lesquels Mahomet et ses compagnons s'enfuirent de la Mecque à Médine dans la nuit sacrée de l'Hégire. Les étalons de cette race sont plus estimés que les juments. Leur prix est très élevé. Bosman assure en avoir vu un qui fut vendu au Caire pour une somme équiva- lant à mille livres sterling ou 25,000 francs. Races lurkomane et circassienne. La con- trée qui s'étend au sud de la Tartarie, au nord-est de la mer Caspienne , et qu'on dé- signe sous le nom de Turkistan , a de tout temps été renommée pour ses excellentes races de Chevaux. On leur reproche, il est vrai, d'avoir les jambes trop longues, la léte GHE trop grande ; mais ces défauts sont plus que compensés par leurs excellentes qualités. A la fois agiles et robustes , ils semblent dé- fier la fatigue. On assure qu'on a vu de ces Chevaux parcourir environ 300 lieues dans l'espace de onze jours consécutifs, ce qui fait près de 30 lieues par jour. Au reste, l'é- ducation entre pour beaucoup dans celte faculté de supporter les traites les plus lon- gues. Les Turkomans élèvent leurs Che- vaux à peu près comme le font les Arabes pour leurs Chameaux de course. Ils les ha- bituent de bonne heure à toute espèce de fatigues et de privations. De plus, ils les préparent lorsqu'ils doivent partir pour une expédition , les font jeûner, les privent de boisson, les amaigrissent ainsi, et les ren- dent capables de résister aux courses les plm rapides et les plus prolongées. On assure que ces Chevaux peuvent alors supporter un ga- lop soutenu pendant sept et huit heures. En Circassie , chaque grande famille de princes ou de nobles élève une race parti- culière de Chevaux , qu'on marque sur la fesse, pendant qu'ils sont jeunes, d'un signe particulier. Appliquer le signe qui distingue les descendants d'une race illustre à un Che- val d'une origine commune, est un crime qu'on punit de mort. La plus renommée de ces races circassiennes porte le nom de Shalokh , et appartient à la famille des Sul- tans de Tau. Son signe distinctif est un fer de Cheval avec une flèche. Les Chevaux Shalokh sont remarquables par leur force et leur légèreté plutôt que par la beauté de leurs formes. Race persane. Les Chevaux persans étaient célèbres bien des siècles avant qu'on ne con- nût les Chevaux arabes , à une époque où ceux-ci n'existaient peut-être pas. Ils for- maient jadis la meilleure cavalerie de l'O- rient. Les Chevaux persans de race pure étaient si estimés, que les rois les envoyaient comme cadeaux du plus grand prix , et que lorsque les Parthes voulaient se rendre leurs dieux propices par un sacrifice des plus so- lennels, ils immolaient un de ces animaux. Cette race n'a pas dégénéré, et de nos jours encore , est regardée comme une des plus parfaites. Le Cheval persan se rapproche beaucoup de l'arabe, auquel il est supé- périeur pour la beauté des formes extérieu- «es. Sa tète est plus fine et sa croupe mieux CHE 575 faite. On assure même qu'il est plus rapide au départ ; mais si la course se prolonge , l'arabe ne larde pas à prendre le devant. Race turque. Le Cheval turc provient du croisement de l'arabe ei du persan. Son corps esl plus long , sa croupe plus élevée que chez le premier , mais il porte la tète comme lui. Ses qualités le rapprochent da- vantage du second. La race turque a servi à la formation de la race anglaise. Les noms de Bierley-Uirc et de Helmsley-lurc sont bien connus en Angleterre, et se lient à ceux des meilleures familles de coureurs. Races espagnoles. Les provinces d'Anda- lousie, de Grenade etd'Estramadure, four- nissent seules à l'Espagne des Chevaux d'un grand prix. On y distingue deux races, dont l'une est assez commune et fort propre au j service de la cavalerie. L'autre , beaucoup plus rare , ne s'est conservée dans toute sa pureté qu'à la chartreuse de Xérès , et chez quelques grands propriétaires. Celle-ci aies plus grands rapports avec notre race limou- sine ; les Chevaux qui en proviennent sont très recherchés comme Chevaux de selle, et le prix en est très élevé. Comme nos limou- sins, ils n'atteignent tout leur développement que vers l'âge de huit ans. Races anglaises. Le Cheval anglais pro- prement dit est le Cheval de course. La souche première de cette race aujourd'hui si estimée paraît avoir été un Cheval fran- çais vendu à vil prix à un Anglais , et croisé avec des juments du pays. Depuis, on a eu soin de relever de plus en plus la race par des croisements fréquents avec des éta- lons barbes ou arabes. Les Chevaux dits premier sang sont les fils d'un de ces éta- lons joints à une jument déjà croisée d'a- rabe ou de barbe au premier degré. Les Chevaux de course ressemblent beau- coup aux barbes ou aux arabes , mais ils ont la tête plus forte, les oreilles plus grandes, le corps plus allongé ; ils sont d'ailleurs plus hauts et plus étoffés. Ils possèdent beaucoup de force, de vigueur et de hardiesse, mais manquent de souplesse et de grâce. On sait combien esl extraordinaire la rapidité de leur course. On assure qu'on a vu l'un de ces Che- vaux parcourir jusqu'à 80 pieds dans une seconde , ce qui suppose une vitesse d'envi- ron 9 myriamètres, ou 23 lieues à l'heure. Il est inutile de rappeler à nos lecteurs 576 CHE jusqu'où est porté en Angleterre l'amour, on pourrait dire la fureur des courses. La po- pulation entière accourt à ces fêtes publi- ques, et se presse autour des hippodromes. Les courses les plus célèbres ont lieu à New-Market, à Epsom et à Ascot-Heath. Elles durent plusieurs jours , et donnent lieu à des paris énormes , qui absorbent quelquefois les fortunes les plus considéra- bles.C'est là que se rencontrent les sportmen lesplus distingués ; que se conserve la tradi- tion des hauts faits de ces héros du turf, les Wilde, les Tornhill , les Schaftoe, les Quib- bler,etc. Là aussi, on redit les noms des Chevaux célèbres par les victoires qu'ils ont remportées eux-mêmes ou par celles de leurs descendants. Parmi eux, nous citerons Darley arabian , qui , né dans les déserts (le Paimyre, fut acheté à Alep, et devint le père d'une famille de coureurs renommés. Au nombre de ses fils , on distingue surtout FUjing-chiiders ou />ei'0/i47u?e , qui , élevé d'abord pour la chasse, fit preuve de tant de courage et d'agilité , que son maître le fit entrer dans l'hippodromeoù il dépassa tous ses rivaux ; Bleeding ou Barileli's childers , qui ne fut jamais dressé ; Almanzo)- et quel- ques autres. Les deux Childers servirent surtout à améliorer la race, et c'est parmi leurs descendants que se trouvent les plus illustres coureurs, entre autre Ijlaze,Suap, Sampson , et par-dessus tous , le fameux Eclipse. Ce Cheval incomparable, dont tout véri- table sportman ne prononce le nom qu'avec respect, naquit en 1764. li était fils de Marsk et de Spileiia. Il remontait, par ses ancêtres paternels, jusqu'à Darley urubinn : par sa mère , il était arrière-petit-fils de Godolpliin arabian, ce Cheval barbe dont nous avons parlé plus haut, et qu'ont rendu célèbre les vicissitudes de son existence, la tendre ami- tié qui le liait avec un Chat , et la noblesse de ses descendants. Dès sa jeunesse, Éclipse promit de se montrer digne de celte haute origine. On admirait la beauté et le caractère particulier de ses formes. Né dans les écuries duducdeCumberland, il futcédé à un reven- deur de bestiaux pour 75 guinées, environ 1,500 francs. Le colonel O'Keliy acheta la moitié de sa propriété. L'année suivante, lorsque la réputation de ce bel animal eut grandi , O'Keliy désirant en être seul pro- CHE priétaire, paya la moitié restante 1,000 li- vres sterling ou 25,000 francs. Éclipse ne parut dans la carrière qu'à l'âge de cinq ans. Lors de son début, et après qu'il eut gagné la première manche , son maître ayant remarqué qu'au lieu de le presser, le jockey l'avait continuellement retenu, offrit de parier qu'il déterminerait d'avance le rang qu'occuperaient tous les coureurs à la manche suivante. La chose parut si peu probable , qu'une foule de per- sonnes acceptèrent le défi , et les paris s'éle- vèrent très haut. Sommé alors de se pro- noncer, et de dire comment il plaçait les chevaux , il s'écria : — « Éclipse le premier, les autres nulle part! » — L'événement jus- tifia sa prévision. Éclipse distança tous sei rivaux, et ceux-ci, dans le langage du lurf, demeurèrent sans places. L'année suivante. Eclipse hdLiiW. Encéphale qui n'avait jamais été vaincu. Deux jours après il distança Pensioner, un des coureurs les plus renommés de son temps. La même année il remporta le grand prix à York. Dès ce moment aucun Cheval n'osa courir con- tre lui , et il couronna sa brillante carrière de dix-sept mois, en parcourant au pas l'hip- podromede New-Market, et en enlevant ainsi, faute de concurrents , le grand prix royal. A. dater de cette époque , ce bel animal ne fut plus employé que comme étalon , et mou- rut à l'âge de vingt-cinq ans, en 1789. Parmi ses enfants, on compta 334 Chevaux qui fu- rent couronnés en diverses occasions , et gagnèrent à leurs maîtres une somme de plus de 160,000 liv. slerl. Mais si Éclipse n'a jamais rencontré de rival pour la rapi- dité, il a été dépassé sous le rapport de la fécondité par lii'tg-Herud, autre descendant de Darley arabian. Celui-ci n'a pas laissé moins de 497 fils qui, par les prix qu'ils remportèrent, valurent à leurs propriétaires plus de 200,000 livres sterling, ou 6,000,000 de francs. Indépendamment des Chevaux de course, l'Angleterre possède trois autres races princi- pales qui s'éloignent de plus en plus de la précédente. Ce sont les Chevaux de chasse , ceux de carrosse et ceux de trait. Le nombre total de tous les Chevaux anglais est d'envi- ron 1,300,000, représentant une valeur d'à peu près 367,000,000 de francs. Mais quel que soitd'ailleurs le croisementde ces divers CKE Chevaux, on retrouve toujours, jusque dans les individus les plus inférieurs, l'influence du sang arabe ; et l'on peut dire qu'il n'est peut-être pas un seul pays au monde où l'es- pèce chevaline soit aussi généralement belle et bonne que chez nos voisins d'outre-mer. Race sheilandaise ou sliellie. Parmi les ra- ces appartenant au sol de l'empire britan- nique, nous devons une mention toute par- ticulière à celle qui habite les îles placées au nord de l'Ecosse. Les Chevaux shetlandais sont de véritables miniatures. Il en est parmi eux qui égalent à peine en hauteur nos Chiens de Terre-Neuve. Pour en donner une idée , nous citerons le trait suivant. Un An- glais avait acheté une de ces charmantes pe- tites montures, mais ne savait comment l'a- mener. Le Shellie avait à peine deux pieds et demi de haut; il paraissait docile. Le voya- geur le plaça à ses côtés sur le siège d'un cabriolet. Il s'y coucha comme l'eiîl fait un Chien, et tit ainsi le voyage. Au reste, mal- gré leur petite taille, les Shellies sont ex- trêmement robustes ,et résistent à la fatigue d'une manière remarquable. On rapporte qu'un de ces animaux, dont la hauteur était à peine de deux pieds neuf pouces, flt en un jour plus de 13 lieues, en portant un cava- lier qui pesait près de 50 kilogr. Races indieitnes. Partout où les Anglais ont pénétré, ils ont cherché à créer ou à mo- difier en bien les races de Chevaux ; et leurs efforts se combinant avec l'influence des climats , il en est résulté de nombreuses variétés de l'espèce. Leurs vastes posses- sions dans les Indes orientales se prêtaient admirablement à ces sortes d'expériences: aussi en ont-ils profilé , et le nombre des races indiennes est assez considérable. Nous avons dit plus haut que les Chevaux ordi- naires des contrées les plus méridionales étaient petits , faibles , et d'un très mauvais service. A côté de cette variété dégénérée se trouve une des plus belles races connues, la race Toorky, née du croisement de la race persane avec des Chevaux turkomans. Le Toorky est grand, beau de formes, très gracieux dans ses mouvements, et d'une extrême docilité. Habilement mené, il s'a- nime peu à peu , et déploie autant de vi- gueur que de rapidité dans sa course. Les races Iranee Cozal.ee , Mojinniss, Tazsee , présentent aussi d'excellentes qualités. En- CHE 577 fin , on trouve dans les montagnes, au nord des possessions anglaises, de petits Poueij*, qui ressemblent, pour la taille et la plupart des autres qualités , à nos petits Chevaui des Pyrénées. Races lariares , transylvaines, hongroises, polonaises. Toutes ces races, qui paraissent descendre de Chevaux arabes, ontconsc.vé quelque chose de leur origine , et fournis- sent des Chevaux sobres , légers, vigoureux et bons coureurs. On leur reproche d'avoir la tête carrée , de manquer de corps , d'avoir les sabots étroits et à talon trop haut. Au reste, ce dernier défaut se corrige par une ferrure appropriée, et ne nuit nullement à la solidité de leurs pieds. Une remarque à faire relativement aux Chevaux polonais, c'est qu'ils sont presque tous bégus. Races allemandes. La plupart des souve- rains allemands prennent grand soin de leurs haras, et croisent fréquemment leurs ju- ments avec des Étalons arabes, barbes, an- glais ou espagnols : aussi les produits en sont-ils fort beaux. Le commerce des Che- vaux est très considérable en Allemagne, et c'est dans cette contrée surtout que la France va chercher ce qui lui est néces- saire pour remplacer ses races éteintes. Un très grand nombre de nos Chevaux de cava- lerie viennent du Holstein et du Mecklem- bourg : cette dernière contrée nous envoie en outre de magnifiques attelages. Ces Che- vaux , hauts de taille , souples , élégants et solides , proviennent presque tous de ju- ments du pays croisées avec des étalons an- glais. Races américaines. Partout où l'homme porte ses pas, il amène avec lui ou traîne à sa suite les animaux dont il a fait ses amis ou ses esclaves. En prenant possession du Nou- veau-Monde, il n'en a pas chassé seulement les races humaines qui lui disputaient le sol : il a déclaré également la guerre à tous les êtres nuisibles ou inutiles, et lésa remplacés par ceux qui lui étaient de quelque profit. LesChevaux, inconnus des indigènes d'Amé- rique, et qui furent pour eux, lors de la con- quête, l'objet d'une si grande terreur, les Chevaux sont aujourd'hui bien plus com- muns dans ces contrées qu'en Europe. Sur la vaste étendue du nouveau continent, il s'est formé un grand nombre de races. Les souches primitives varient aussi bien pour S7 578 CHE les Chevauï que pour les hommes. Le Che- val du Canada et de la Louisiane est géné- ralement d'origine française, aussi bien que son maître; mais comme celui-ci, il dispa- raîtra bientôt sous le flot anglais qui le presse de tous côtés. Le reste de l'Amérique du Nord, jusqu'à la Floride et au Mexique , a été peuplé par des Chevaux anglais. En- fin , à partir du Mexique jusqu'au cap Horn, presque tous les Chevaux sont de sang es- pagnol. Le Cheval canadien est généralement re- gardé comme un excellent trotteur , et sous ce rapport il l'emporte sur la plupart de ses frères d'origine anglaise. La Pensylvanie fournil de bons Chevaux de trait , et quel- ques uns propres à la chasse. Le Cheval an- glais , plus ou moins mélangé , se retrouve dans tout le reste des États-Unis. Les plus beaux individus habitent la Géorgie et la Virginie, où de riches planteurs, héritiers des goûts de leurs ancêtres, s'occupent avec grand soin d'amélioreret d'entretenir la race. Les Chevaux américains les plus estimés sont ceux du Chili : on en distingue trois races, dont une est caractérisée par son al- lure , qui est l'amble. La race la plus recher- chée porte le nom de Bruzo. Ses mouve- ments sont d'une élégance extrême , et l'on en transporte tous les ans en Europe quel- ques individus comme objets de curiosité. La troisième race touche de près aux Alza- dos, et peut être regardée comme représen- tant dans l'Amérique du Sud les Chevaux à demi sauvages des Cosaques du Don. Le commerce des Chevaux chiliens est très con- sidérable, et se fait surtout avec le Pérou. (A. DE QUATREFAGES.) CHEVAL FOSSILE, paléont. - On ren- contre, en très grand nombre, des ossements fossiles du genre Cheval dans les couches meubles qui recèlent des os de Pihinocéros, d'Éléphants, de Cerfs et de Bœufs , ainsi que dans les cavernes et les brèches osseuses ; mais il a été jusqu'ici impossible de les dis- tinguer des espèces actuelles. Il est vrai de dire que les squelettes de toutes les espèces du genre , c'est-à-dire du Cheval , de l'Ane, du Couagga , de l'Onagga et de THémione , se ressemblent tellement , lorsqu'ils sont de même taille , qu'on n'a point encore trouvé de caractères propres à les différencier. Ce- pendant le Cheval étant généralement d'une CHE taille supérieure à celle des autres espèces, et les ossements dont nous parlons offranî les mêmes dimensions que les siennes, on peut croire qu'ils appartiennent bien réel- lement à cette espèce appelée Equus fos- silis. On rencontre de ces ossements , non seu lement en Europe, mais encore en Amérique, où l'on sait qu'il n'existait point de Chevaux avant l'arrivée des Européens. M. le docteur Théodore Leclerc en a rapporté du Texas qui se trouvaient également mêlés avec des os de Bœufs. Ce fait prouve que la disparition des races fossiles du diluvium ne doit pas être attribuée à l'action des hommes, comme quelques naturalistes le pensent ; car même en supposant, ce qu'il est difficile d'ad- mettre, que l'utilité des Chevaux n'ait point été reconnue des populations indigènes de l'Amérique, ces populations n'étaient point assez nombreuses, elles n'occupaient point assez complètement le sol pour avoir fait disparaître un animal aussi rapide à la course. S'il est impossible de distinguer ces Che- vaux des terrains meubles ou diluviens, il n'en est pas de même de ceux qu'on trouve dans les sables tertiaires. M. de Chris- tol a découvert , dans le bassin de Pézénas , département de l'Hérault , et dans la vallée de la Durance , des ossements d'une espèce de Cheval dont l'émail des dents molaires supérieures, au lieu de présenter un croissantau milieu du bord interne, montre un cercle qui ne se confond point avec les croissants du reste de la dent; et, comme les os du squelette ont offert aussi quelques différences à M. de Christol , il a fait de cet animal un genre auquel il a donné le nom d'Hipparion (petit Cheval). Peu de temps après, M. Kaup a trouvé, dans les sa- blières d'Eppelsheim, sur les bords du Rhin, •"-lêlées avec des os de Uinolhérium, de Mas- todontes et de Rhinocéros, des dents de Che- vaux qui offrent le même caractère que celles de l'Hipparion ; mais soit qu'il n'eût point connaissance de l'établissement de ce genre, soit qu'il ait pensé que les ossements d'Eppelsheim diffèrent de ceux de Pézénas, il en a fait aussi un genre sous le nowd'Hip potherium (de In-niz , et ôvjot'ov), et il en dis- tingue déjà deux espèces: VHipp. gracile et VHipp. nanum. Mais ces deux gcntes doiveat CHE être , selon nous , réunis , et n'en former qu'un seul. {L...D.) On a encore donné le nom de Cheval à des animaux appartenant à des genres diffé- rents, et n'ayant avec le Cheval qu'une grossière ressemblance. Ainsi l'on a appelé : Cheval-cerf, le Cerf des Ardennes et l'Antilope chevaline; Ch. des fleuves , l'Hippopotame; Ch. marin , le Morse. Parmi les Poissons , on a donnfe ce nom à l'Hippocampe , qui , après sa mort, se contourne de manière à présenter l'encolure du Cheval. (G. d'O.) CHEVAL DU BOIV DIEU. iNS. — Nom vulgaire du Grillon des champs. CHEVAL DU DIABLE, ins. — Nom vul- gaire des Mantes et des Spectres dans le midi de la France. CHEVALIER. Totanus. ois. — Genre de l'ordre des Echassiers, famille des Bécasses, ayant pour caractères : Bec plus long que la tête, grêle, comprimé sur les côtés, le plus communément droit, quelquefois un peu retroussé, ferme à la pointe et mou à la base, la mandibule supérieure légèrement recourbée vers la pointe ; sillon nasal ne passant pas la moitié de sa longueur; na- rines linéaires et basaics ; langue flliforme, médiocre et pointue; iris brun. Articulation métatarsienne très saillante; tarses grêles , munis de larges sculelles , d'un quart plus longs que le tibia, qui est à demi-nu. Les doigts au nombre de quatre ; les deux ex- ternes unis par une large membrane, une membrane moins étendue et quelquefois nulle à la base des doigts internes. Pouce rudimentaire et touchant le sol par l'ex- trémité seulement; les doigts externes et internes égaux, et l'ouverture des doigts externes moins grande que celle des doigts internes. Coloration des tarses variable, \erte, rouge, orange, grise, brune, couleur de chair, etc. Ailes médiocres, presque aussi longues que la queue, de 12 rectrices; première rémige la plus longue ; queue courte et égale ou légèrement arrondie. Ces Oiseaux, dont la taille varie depuis celle d'une Grive jusqu'à celle d'un Moi- neau, se distinguent entre tous les petits Echassiers longirostres par l'allure libre et dégagée qui leur a valu leur nom. Bclon dit dans son naif langage , que « les Français voyant un oysillon haut encruché sur ses 1 CHE 579 jambes , quasi comme étant à cheval , l'ont nommé Chevalier. » Son nom scientifique vient du dialecte sicilien Toiano, qui sert à désigner des Oiseaux de rivage, tels que les Chevaliers et les Barges. Un des principaux caractères génériques des Chevaliers est la consistance de leur bec, qui leur permet de vivre dans les terrains secs et fermes ; tandis que les Barges , avec lesquelles ils ont le plus d'allinité, ont le bec si mou qu'elles ne peuvent fouiller que dans la vase ou la terre molle. La coloration générale des Chevaliers, qui, comme dans tous les Oiseaux de cette fa- mille , varie deux fois l'an , est le gris brun plus ou moins foncé, avec des mouchetures de blanc sur le dos , le cou et la tète ; la poitrine partage la teinte générale ; mais le ventre est le plus communément blanc, et souvent la gorge est de celte couleur. Rien de plus difficile que la désignation du plu- mage dans une même espèce, car il varie suivant la saison ; mais la livrée d'été porte toujours des couleurs plus vives et plus pu- res que celle d'hiver. Le plumage des jeunes est à peu près celui des adultes après la mue d'automne, et l'on ne trouve, entre les deux sexes , d'autre différence que la proportion un peu plus forte des femelles. La variation de plumage des Chevaliers a rendu la dé- termination des espèces de ce genre si ditïi- cile , qu'aujourd'hui même encore , malgré les travaux de M. Temminck, un des plus habiles ornithologistes classificateurs, on ne peut en regarder le nombre comme bien ri- goureusement défini. Ils vivent en petites troupes, plus ra- rement solitaires , sur le bord des eaux douces stagnantes ou courantes. Quelques espèces vivent sur les rives des grands fleu- ves et les plages maritimes , quelquefois aussi dans les bois marécageux , et même, comme le Campesiris , dans les terrains secs et sablonneux, où ils se nourrissent de vers, d"insectes et de frai de poisson. Les grandes espèces paraissent donner la préférence aux Mollusques bivalves, et quelquefois aussi ils mangent des Poissons et de petits Crustacés; on dit même aussi des Algues. Leur vue est très perçante, et ils aperçoivent le moindre insecte qui s'agite autour d'eux. Tantôt ils épient leur proie avec patience, tantôt ils s'avancent jusque dans l'eau pour l'y dé- 580 CHE couvrir , et ils annoncent leur succès par un léger mouvement de queue. Toute bonne cu- rée n'est pourtant pas le partage unique de celui qui l'a découverte , car ses congénères accourent de toutes parts pour la lui dispu- ter. Assez communément, ils ne quittent un terrain qu'après l'avoircomplélementépuisé. Les Chevaliers courent avec légèreté sur le bord des ruisseaux , les pieds souvent plongés dans l'eau, et en remuant la queue comme le font les Canards. Certaines espè- ces , telles que les T. vocifenis et iiutam , remuent constamment la tête. Ils nagent et plongent avec assez de facilité, quoique ra- rement, et rasent en volant la surface de l'eau en frappant l'air par coups détachés , et en poussant souvent un cri aigu. Comme tous les Oiseaux qui se nourrissent de vers, ils sont d'une grande propreté, et se lavent avec grand soin le bec et les pieds. Les Oiseaux de ce genre sont essentielle- ment erratiques; une double migration les amène chez nous en automne et au prin- temps, c'est-à-dire en septembre et de mars en juin, et quelques espèces ne s'y rencon- trent qu'accidentellement à d'autres épo- ques de l'année. C'est dans le nord des deux continents que les Chevaliers vont faire leur ponte , qui paraît avoir lieu en juin ; ce qui n'empêche pas qu'il n'y en ait qui nichent aussi dans l'Europe centrale : tels sont la Guignetle , T. hypoleucos , et le Cul-Blanc , T. ochropus. Comme tous les Oiseaux de cet ordre, ils construisent négli- gemment, avec quelques graminées et des racines flexibles, un nid dans les herbes et sur le bord des eaux , ou bien ils pondent dans un simple trou pratiqué dans le sable, de trois à cinq œufs pointus , variant du jaune blanchâtre au jaune verdâtre, parse- més, vers le gros bout surtout, de taches brunes ou rouges , quelquefois réunies , comme dans le 7'. calidris. Les circonstances de l'incubation et de l'é- ducation des petits ne sont pas connues. On ignore même si certaines espèces , qui , comme le Bécasseau, 7\ ochropus, se voient chez nous une partie de l'année, y font leurs petits. On sait seulement que ces derniers quittent le nid dès qu'ils sont éclos, et que les adultes vivent par couples à l'époque de la ponte, sans qu'on ait remarqué parmi eux de polygamie. CHE Ces Oiseaux sont répandus par tout le globe : on les trouve depuis le Bengale, les îles de la Sonde et des ftloluques , où ili se voient toujours en plumage d'hiver, jus- qu'aux contrées arctiques , qu'ils paraissent affectionner pour leur ponte. L'Amérique septentrionale en nourrit un grand nombre, et ils paraissent choisir de préférence les marais salants pour lieu de leur séjour ha- bituel. Le cri des Chevaliers n'est pasle même dans toutes les espèces. C'est un petit sifflet agréablement modulé dans le T. ochropus, assez semblable à celui de l'Hirondelle de fenêtre dans le Ch. gambette, 7'. calidris; un gémissement aigu dans le Cn. guignettk, T. hypoleucos ; quelquefois il est doucement modulé, ce qui, sur le lac de Genève, l'a fait appeler Sifflasson ; et c'est un cri semblable à celui des Barges, dans le Ch. aux pieds VERTS, T. glouis, qui difl'ère des Chevaliers proprement dits par son bec retroussé. La plupart des Chevaliers sont peu dé- fiants, surtout ceux qui vivent en troupes, et ils se laissent approcher d'assez près pour être tirés. Les Ch. bécasseau , 7\ ochropus, et ARLEQUIN, T. fuse lis, comme toutes les es- pèces solitaires , font cependant exception , car ils sont très diCTiciles à joindre, et exer- cent quelquefois longtemps la patience du chasseur. La chair de ces Oiseaux est fort délicate, ce qui les fait rechercher, quoique dans notre pays ils ne soient communs que sur un petit nombre de points , surtout en Lorraine, en Auvergne, dans les Vosges, sur les bords de la Saône, en Picardie et jusque dans la Brie. On voit assez souvent aussi la Gambette dans les Pyrénées ; mais certaines esp., telles que le Ch. gambette, 7'. calidris, et le Ch. arlequin , 7'. fuscus , sont surtout communes en Hollande. Les États-Unis , les îles de la Sonde, des Moluques, Java et Saint- Domingue, nourrissent un grand nombre de Chevaliers. On les chasse au fusil, aux filets, aux gluaux et aux pièges, qu'on appâte avec des vers , et l'on en prend quelquefois dans ceux tendus aux Bécasses. Les Chevaliers pris jeunes peuvent être élevés en domesti- cité avec du pain trempé dans du lait; iU deviennent assez familiers pour aller sans crainte de l'homme chercher, dans la terre fraîchement remuée des jardins, les vers qui s'y trouvent ; mais , à l'époque des noigra- CHE lions, la nature reprend son empire, et ils partent pour ne jamais revenir. L'homme n'est pas le seul ennemi des Che- valiers, les Oiseaux de proie en enlèvent sou- vent pour s'en repaître ; mais ils choisissent de préférence ceux qui vivent seuls , car la sentinelle placée par ceux qui vivent en troupes les prévient de l'approche du danger. Il y en a de 35 à 40 esp. , en rétablissant dans ce genre celles qui en ont été séparées pour former des genres distincts, tels que les genres Gtottis, Nills. ; Tolanus glnttis ; Trin- 90irfe5,Bonap. ; T. hypoleticos, Acliiurus, du même auteur, T.bartrnmius,et Catopiropho- rits, \d.,T. semipalmalus, Wills., esp. propre aux États-Unis. Nous en avons 10 espèces en Europe , qui sont les Ch. semi-palmk , T. semi-palmalu':; Cil. arlequin, T. fuscus; Ch. GAMBETTE, T. calidris ; Ch. stagnatile, t. êlagnatilif : Ch. a longue queue, T. barlra- mia; Ci», cul-blanc, T. ochropiis ; Cn. Syl- vain , T. gliireola; Cil. ferle, T. macida- rius ; Ch. guignette, t. Iiypoleucos ; et Ch. aboyeur, t. gloitis. Sept espèces se trouvent en France. Les classificatcurs placent les Chevaliers, les uns en tête de la famille des Bécasses, les autres plus ou moins prés des Échassiers Macrodactyles. Mais comme l'arbitriire a ici force de loi , et que les raisons apportées par chacun ont une égale valeur, il est difli- cile d'assigner à ce groupe la véritable place qu'il doit occuper dans la méthode; nous inclinerions cependant à l'opinion de ceux qui les rapprochent des Avocelles, et des Oi- seaux de ce groupe dont les habitudes sont le plus aquatiques. (G.) CHEVALIER. Eqnes, Bl. poiss. —Genre de Poissons établi par M. Bloch, sur deux espèces américaines, dont une, connue de Linné , avait été placée parmi ses Chélo- dons. Ce n'est pas cependant à celle famille que ce genre appartient , quoique ses na- geoires impaires soient , comme celles des Chélodohs , couvertes d'écaillés. Ce genre appartient à la famille des Sciénoides, parce que le museau , saillant et caverneux, est formé par l'avancement de l'elhmoide , et que sous lui se cache la bouche , comme on le voit dans les Maigres, dans les Sciènes el autres Poissons de celte famille. Comme eux aussi, les Chevaliers ont la tête cou- verte d'écaillés jusqu'au bout du museau, CTIE 581 la mâchoire inférieure percée de pores ou de petites fossclles , le palais lisse et sans dents, deux dorsales, la seconde étant éten- due sur toute la longueur du dos, l'anale petite. Ils n'ont pas de barbillons sous la symphyse de la mâchoire. Les Chevaliers ont la bouche petite el peu fendue , des dents en velours sur les deux mâchoires , et ne se prolongeant pas en filets serrés et soyeux , comme celles des Chélodons. La membrane branchioslège a sept rayons. La première dorsale est courte et élevée en pointe assez aiguë; la seconde, très allongée, est couverte d'écaillés. La seconde épine de l'anale est faible. On ne connaît encore que trois espèces de ce genre , toutes trois des mers équato- riales américaines. Celle que Linné avait nommée Chœtodoii lanceolaïus, dont Bloch a fait son Eques mnericanus, s'appelle aux An- tilles le Gentilhomme. La seconde , désignée aux mêmes îles sous le nom singulier de Maman Baleine, est notre Eques punciatus. Je ne connais pas le nom vulgaire de la troisième , VEqucs lineaius. Bloch avait connu ce poisson, mais il ne l'avait point classé dans le genre qu'il établissait avec raison pour les deux précédents; c'est son Grammistes acumiualtts. (VAL.) CHEVALIER MOIR, Geoff. ins. — Syn. de Panagœus crux major. CHEVALIER ROUGE, GeofT. ins.— Syn. de Budi.slcr bipustitlaiHS. CHEVANIVE, CHEVAIIVE, CHEVIIV. roiss. — Noms vulgaires de plusieurs esp. du g. Able. CHEVAUCHANT, bot. — Foyez Équi- tant. CHEVÊCHE, ois. — Foyez chouette. CHEVÊCHOIDE. ois. — Nom du Suix passerinoides, esp. du sous-gcnre Chevêche. Foyez CHOUETTE. (G.) CHEVELINE. BOT. CR. — Syn. vulgaire de Clavaire. CHEVELU. BOT. — Syn. de Badicelle. Celte expression , employée aussi comme épilhèle , sert à désigner les appendices fili- formes qui garnissent certaines semences ou les racines pourvues de nombreuses rami- fications capillaires. •CHEVELUES. Capillaiœ. AnkCH. — M. Walckenaer donne ce nom {Htst. nut. des Ins. api., t. I, p. 535] à la septième race 582 CHE du genre des Thomisus , et dont les carac- tères sont : Abdomen ovoïde , couvert de longs poils ainsi que le céphalothorax et les pattes ; cette septième race comprend le Thomisus villosus Walck. (H. L.) CHEVELURE. Coma. bot. — On donne ce nom à la loulTe de feuilles qui couronne l'Ananas et certaines espèces de Fritillaires. C'est aussi l'aigrette qui accompagne cer- taines semences et naît de leur enveloppe extérieure, comme dans les y4sclepias. Les semences chevelues sont toujours contenues dans un péricarpe. CDEVELIIRE DES ARBRES, bot. — Nom vulgaire des plantes grimpantes et filamenteuses , telles que le Tillandsia us- neoides, les Usnées et l'Hydne rameux. CHEVELURE BLONDE, bot. ph.— Nom vulgaire du Stipa pennata. CHEVELURE DORÉE, bot. ph. — Syn. du Chrysocome Linosyris. CHEVEUX. zooL. et bot. — f^oy. poils. En botanique, on a donné le nom de Che- veux à des végétaux de diverses sortes affec- lant la forme capillaire. Ainsi l'on nomme : Chevecx du DiABiE, la Cuscute ; Ch. d'é- vÊQUE , la Raiponce ; Ch. de mer, le Fucus filum et VUlva compressa; Cn. du roi, le Tillandsia usneoides ; Cn. de Venus, l'Adian- the de Montpellier ; Ch. de la Vierge , plu- sieurs esp. de Byssus; Ch. de paysans, la Chicorée sauvage étiolée par sa culture dans des caves, et désignée à Paris sous le nom de Barbe de capucin. CHEVILLER-ROUX-BRUIV. bot. cr. — Nom vulgaire du BoleUis gianulosus. CHEVILLES. BOT. Cfi. — Syn. vulgaire d'Agaric. CIIEVILLURE. MAM.— On donne ce nom à tous les andouillers des bois du Cerf, si- tués au dessus du second. CHEVI\. poiss. — Nom vulgaire du Leu- cisca do'mla , esp. du g. Able. CHÈVRE. Capra, Gmel. mam. — Le mot Chèvre a, dans notre langue, comme le mot Capra en latin , une double signiQcalion : dans l'usage commun, il désigne une espèce particulière de Ruminants répandue dans presque toutes les parties de l'ancien monde, où, de temps immémorial, elle se propage à l'état domestique ; dans le sens que lui donnent les naturalistes, il s'applique non seulement à l'animal domestique et à l'es- GHE pèce sauvage qu'on suppose en être la sou- che primitive , mais encore à toutes les es- pèces qui s'en rapprochent par l'ensemble de leurs caractères. Pris dans cette dernière acception, le mol a varié de valeur suivant les temps, c'est- à-dire qu'il n'a pas toujours été appliqué aux mêmes espèces. Cependant , on peut dire, en général, que depuis Aristole jusqu'à Pallas, on s'en est servi pour tous les Rumi- nants cavicornes, qui semblaient ne pou- voir être assimilés, à cause de leur taille , aux Bœufs, et, à cause de la nature de leur pelage, aux Moutons. Ainsi, sans avoir une idée précise de ce que nous entendons par genre , les anciens ont employé le mot Chè- vre dans un sens générique, désignant sous le nom de Chèvres sauvages plusieurs ani- maux qu'ils reconnaissaient d'ailleurs comme espèces distinctes, et pour lesquels ils avaient des noms particuliers : Dorcas, Oryx, Ke- mas. Dama, Caprea , etc. Le moyen-âge conserva l'habitude de ces désignations col- lectives , et , aux noms particuliers déjà en usage, en ajouta quelques autres, résul- tant pour la plupart d'une mauvaise lecture des manuscrits. Ce fut aussi à peu près de la même manière que, pour le sujet qui nous occupe, il ajouta aux faits : c'est-à-dire que s'il parut en grossir le nombre , ce fut sur- tout en rendant méconnaissables ceux qui étaient déjà connus. Aussi , malgré le mé- rite incontestable de quelques écrivains de cette époque . considérés même comme na- turalistes , n'en dirais-je rien ici s'ils n'a- vaient adopté, dans leur exposition des pro- ductions des trois règnes , un ordre qu'ils léguèrent aux naturalistes du xvie siècle. Ceux-ci , riches d'une immense érudition , recueillirent, avec un zèle et une patience infatigables , toutes les notions relatives à l'histoire naturelle qui se trouvaient épar- ses dans les écrits des âges antérieurs , res- tituèrent les textes corrompus , rapprochè- rent les passages qui pouvaient s'élucider réciproquement et sans faire de critique proprement dite (ce qui eût peut-être été dangereux à une époque où l'on n'avait pas encore suffisamment les moyens de contrôler ]esdiis par \es faits), en préparèrent les prin- cipaux éléments pour l'usage de leurs suc- cesseurs. L'ordre alphabétique qu'à l'exem- ple des encyclopédistes du xiii" siècle, lis CHE suivaient dans leur histoire des animaux, eut un résultat qu'ils n'avaient pas cherché peut-être , mais qui n'en était pas moins important; ce fut de bien faire ressortir les groupes qui avaient été vaguement aperçus par les anciens. Les naturalistes classifica- teors, qui commencèrent à paraître vers la fin du XVI' siècle, trouvèrent ainsi quelques parties de leur travail déjà assez avancées , et ils en profitèrent. C'est ce qui leur est ar- rivé pour les Ruminants cavicornes , et en particulier pour les Chèvres, comme on peut s'en assurer en lisant, dans le précieux ou- vrage de C. Gesner, les passages qui se rap- portent à ces animaux. Quoiqu'à l'époque où se firent les premiè- res classifications zoologiques, les progrès de la géographie eussent amené la découverte de beaucoup de Mammifères nouveaux, ceux qui furent d'abord admis dans le groupe Chèvre avaient été presque tous connus des anciens , et le nombre en resta longtemps assez limité pour que la nécessité d'une sub- division ne se fit pas bien vivement sentir. Ainsi Bay, en 1C93, comprenait, dans son Caprimim geniis, W espèces qui toutes peut- être, à l'exception d'une seule , la Grimme, avaient été plus ou moins clairement indi- quées daTis les écrits des Grecs ou des Ro- mains ; et , en 17G6 , Linné , dans sa 12' et dernière édition du Sijatema nainrœ , n'en avait pas une seule qui fiit réellement nou- velle (l),si ce n'estl'Argali de Sibérie, qu'il (i) Les modifications qne subit le genre Chèvre ommons au- jourdlini, dans le petit Bœuf de Belon {Obs lib. Il, cap. do), ce dernier ayant été déjà mentionné itans le Synopsis, à ?OCCasJi.:: ï3 jeore Bveuf , mais comme une espèce encore CHE 583 avait même le tort de confondre avec deux autres Moutons anciennement connus , le Mouflon de Sardaigne et le Mouflon de Crète. Deux Antilopes, appartenant aux parties de l'Afrique explorées seulement dans les temps modernes , avaient figuré dans les éditions précédentes, et disparu , l'on ne sait pour- quoi , de celles-ci. Ray n'avait connu de véritables Chèvres trop peu connue pour qu'on put lui assigner sa véritable plact. Après ces Antilopes, enfin, Ray place deux vmis Moulons, le MouQon de C.ete (O. orient., Wagner), indiqué par Delon, ei I le Mouflon à manchettes, d'Afrique {O.tragelaphus.Cav ), déjî ! peint en traits parfaitement reconnaissables parElien sons \ le nom de Chèvre de Lybie, et admirablement bien décrit par Caius , qui en a\a\l vu un individu à Londres , en liCi (Gesner, t. I, p. 2C7,lig. G;). L'inclusion de ces deux derniè- res espèces dans le genre Chèvre a d'autant plus droit de surprendre de la port du naturaliste anglais qu'il avait déjà indiqué à la suite du genre Mouton, et comme devant pro- ' bablenient y prendre place un jour, le Mcullon de Sardaigne, I longtemps regardé comme une espère perilue , et qui lui I paraissait , dit-il , avoir les plus grands rapports avec un des ' Tragelaphus de Gesner, le Moudon de Crète. I En 1735, Linné, dans la première édition du Systema >ia- ■ tiirce, publiée sous forme de tableaux synoptiques, divisa , I comme Ray. les Ruminants en trois genres : Chèvre. Mouton j et Bœuf; mais rien n'indique qu'il lui ait emprunté cette I division ni même qu'il ait connu son travail. Il a mieux ap- i prérié les vrais rapports des différents genres des Ruminants j en plaçant près des Ccifs les Chameaux, que le naturaliste 1 anglais' rejetait à la suite des Pachydermes; mais il a moins bien connu les espèces Voici en effet celles que comprend son genre Capba ; lUrcus, Ibex, Riipicapra, Strepsiceros, Ga- tella, Tragelaphus. Les deux derniers noms employés sans qualificatifs sont complètement vagues, puisqu'ils avaient été l'un et l'autre appliqués à des espèces bien différente»; le mot Strepsiceros n'a pas un sens mieux déterminé , et l'on ne sait s'il s'agit de l'animal de Pline ou de celui de Belon; Ray, qui l'avait employé dans le dernier sens, c'est-à-dire comme désignant un Mouton à cornes droites tordues en spi- rale, avait eu le tort d'en faire une espère distincte, mais du moins il ne l'avait pas séparé de ses congénères. Dans la deuxième édition du Syslema iiaturœ (Stockbolm, j74o). Linné a profité du travail de Ray. qu'il n'aublie point de citer 11 adopte toutes ses espèces d'Antilopes, à l'ex- ception d'une seule , le liubale , qu'il supprime sans doute comme espèce encore trop peu connue; en revanche, il en ajoute une autre bien plus mal déterminée, que lui avait fournie le grand ouvrage de Seba, un ruminant de très petite taille, qui est peut-être un Cbevrotain de l'Archipel indien, mais qu'il confondit longtemps av. c une Antilope africaine, un Guevei II retranche du genre Capra les deux MouHonsde Belon et de Caius, sans les faire entier dans le genre Ouis ; enfin, il introduit avec notre Chèvre domestique d'Europe trois autres variétés, qu'il suppose originaires d'Amérique, savoir: celles qu'il a nommées depuis 6" riepressa et C. re- curva. et la Chèvre mambrine, déjà p.ésentée comme espèce distincte par Ray. Pour cette dernière, l'erreur était jusqu'à un certain point excusable, le chanfrein busqué et les oreilles pendantes donnant à l'animal un fades tout particulier ; elle l'était beaucoup moins pour les deux autres, qui K>nt des variétés très peu anormales, et pourtant Linné y perusta jusqu'à la fin. Les éditions du Srtlema postérieures a la seconde , ta.a i8â CHE que le Bouquetin des Alpes, et deux variétés de la Chèvre domestique qu'il considérait comme espèces distinctes ; quant à l'espèce sauvage dont ces deux races sont probable- ment dérivées , il ne parait pas en avoir connu l'existence. Linné à son tour consi- déra comme spécifiquement différentes , non seulement ces deux races créées sous l'in- fluence de l'homme , mais deux autres en- core ; et, des espèces sauvages , il ne men- ticnna réellement que celle qui l'avait été déjà par Gray ; car sa C. bezoariica a cer- tains caractères [comua lereiia) qui ne con- viennent point à la vraie Chèvre du Bézoard, et qui sont empruntés à des Oryx , désignés à tort par que'ques auteurs sous le même nom. Brisson, qui publia en 1756 son Recjne animal divisé en neuf clas'ie';, nous conserva, dans son Gentis Inrcimim, les espèces des pre- que celles qui i s ou qu'il a consacrées de : relativement au genre Chè relies que l'auteur a données lui été publiées sous ses auspices ou approbation, ne contii aucun cliangement, si ce n'est que, par suite d'une étrange distraction, on y voit réuni à lit Gaxelle tics Indfs, sous le nom de Capricenia, l'^Egagre ou Clièvre à Bezoard , animal que Kaempfer avait décrit et figuré d'une manière recon- naissable dans ses Ainœn. exot., sous le nom de Ceivicapra. Dans la dixième édition ( Stocliholm, 1758), nous voyons re- paraître un Mouton, l'Argali de Sibérie, adinis cette fois sur le témoignage de Gnielin , mais d'ailleurs confondu avec les Moulions des îles de la Méditerranée et du conti- nent africain Nous avons de plus un nouveau nom appliqué à une espèce qui, dans les éditions précédentes, n'était in- diquée que par une phrase caractéristique, et il devient évi- dent que jusque là Linné a appliqué à la Gazelle commune, Dorcas , la courte description que Ray avait donnée du Ke- «ieurs cltangements qui ne sont pas tous également heureux: d'un côté, une espèce qui n'avait pas encore eu place dans le Systema naturœ^ le Saiga, Cotas des anciens, y est iiitro- qui , depuis la deuxième édition , y avaient toujours figuré, sont reportées près du Porte-Musc, par l'application fausse (au moins dans un des cas ) d'une remarque de Brisson . qui avait montré l'affinité de cette espèce célèbre et de certains petits Ruminants sans cornes des iles de la Sonde, l.'autcur admet donc cette fois que les cornes figurées dans la planche deSeba n'appartiennent pas, comme il l'avait cru jusqu'alors, à l'animal près duquel elles sont placées; il en fait un Clie- vrotain, et lui assigne pour patrie non seulement l'Asie, ce qui serait conforme à la nouvelle détermination de l'espèce, mais encore l'Afrique, ce qui était viai pour la détermination précédente, et ne l'est plus pour celle-ci. — La seconde espèce déplacée est ta Grimme, qui, ayant toujours jusque là été dé- crite comme sans cornes, parce que le seul individu qu'on eût observé était une femelle, est réunie aux CItevrotains. La Gatelle des Indes, Ceivicapra, n'est plus , tians cette douzième édition , confondue avec la Clievre à Bézoard, Ca- pricerva de Kaempfer table par la description qu'on donne de ses cornes , de tion qui convient, non aux cornes d'un Bouquetin celles d'un Ofyjc. CHE mières éditions du Sysiema de Linné, et en ajouta seulement deux nouvelles espèces, prises à des sources assez suspectes , à deux vagues passages d'Hernandez interprétés par l'ignorant Seba. Avant lui , an avait déjà placé les espèces sauvages de Moutons parmi les Chèvres ; mais il y Gl entrer de plus un Mouton domestique à toison laineuse, qu'il désigna sous le nom ii'Hircus laniger. Pour suivre l'ordre des temps, j'aurais dû mentionner, avant la classification de Bris- son , celle de Klein, qui la précéda de cinq années ; mais j'aurais pu sans inconvénient l'omettre tout-à-fail , et je me contenterai de dire que l'auteur , qui fait, comme tous ses devanciers, un genre pour les Bœufs et un autre pour les Moutons, comprend, dans un troisième, dans le genre Tragus , non seule- ment tous les autres Ruminants cavicornes, mais encore les Chevrotains et la Girafe. A peine Linné avait-il dit son dernier mot sur la répartition des Ruminants cavicornes, que Pallas en proposa une autre; et cette fois le changement n'était pas, comme celui de Klein,l ellet d'un pur caprice, mais le ré- sultat d'observations nouvelles et d'une plus juste appréciation des caractères importants des espèces. Par suite de ce remaniement, exposé d'abord dans les M iscellanea zoolo- gica (La Haye, 17G6), puis présenté avec de nouveaux développements dans le premier fascicule des Spicilegia (Berlin, 1007), le groupe des Bœufs seul restait tel qu'on l'a- vait toujours admis ; les Chèvres propre- ment dites réunies aux Moutons formaient un second genre ; un troisième enfin compre- nait sous le nom d'Antilopes toutes les au- tres espèces que Ray et Linné avaient fait entrer dans le genre Capra, et quelques unes encore qu'on avait depuis peu découvertes au Cap , au Sénégal , dans l'Inde, dans l'A- frique australe. Pallas, dans la création de ce dernier genre, fut d'ailleurs guidé par un travail récent de Buffon et de Daubenton sur les Gazelles (i). (i) Tout en continuant à relever avec une rigueur extrême les erreurs vraie» ou supposées des classificateurs, Buffon avait été insensiblement amené à faire de la classification, et pro- bablement, si le temps le lui eût permis, il serai\ arrivé un jour à faire, comme eux, une distribution méthoilique, sinon du règne animal tout entier, du moins des deux classes de Veitebrés à sang chaud ; seulement il eût procédé dans un ordre inverse, c'est-à-dire qu'au lieu de considérer les eipècet comme le dernier teime d'une série de subdivisions prati. quées d'une manière toujours un peu arbitraire , il les cO( CHE Quoique le XH» vol. de VHhioire naturelle, dans lequel ce travail est consigné , ait pré- cédé de deux ans la dernière édition du Sijs- lima, il ne parait pas que Linné en ait eu (onnaissanco, non plus que du volume pré- cédent, qui contient, sur le Mouflon, des re- cherches dont il eût certainement profilé pour réformer son genre Ovis. Celles que Duffon fit au contraire sur le Bouquetin et Je Chamois n'auraient puque jeter de la con- fusion dans le genre Capra ( si elles avaient été de nature à faire illusion à tout autre qu'à leur auteur), puisque dans les deux animaux que nous venons de nommer, il ne voulut voir que deux variétés spontanées , représentant, l'une le type niàle, et l'autre le type femelle d'une espèce originairement la même. Celle erreur fut relevée avec sévérité par Pallas dans le 1 !• fascicule de ses SpiciL, consacré à l'histoire de l'Argali et du Bou- quetin de Sibérie (1). prises pour point de départ, tt se fût elcvù à des groupes de plus en plus généraux. On toucliait en effet a l'époque où la loologie allait pouvoir adopter cette métliode.qui, pour être profitable à une science descriptive , doit la j-iendre quand elle est déjà riche de faits et n'en est pas eiiroi c encombrée, quand les espèces connues sont assez nombreuses pour que les principaux types s'y trouvent repiésentés, et pas assez pourtant pour qu'un même homme ne puisse successivement le.a passer toutes en revue , puis les embrasser à la fois d'un coup d'œil. (i) Il revient encore sur ce sujet dans le fascicule suivai.t où, à l'occasion des caractères distinctifs des Antilopes, il in- siste sur l'invariabilité des espèces sauvages. Il montie que Baffon a tantôt invoqué , tantôt repoussé ce principe , et lui reproche de s'être laissé fréquemment entraîner à soule- ver des paradoxes étranges parle besoin de contredire les natKralistes qui ne s'étaient pas rangés humblement à sa snjte. .... . Impellem quicquid sibi iumma petenti Obstaret, gaudcDsque viam fecisse ruina.» Que cette accusation soit fondée ou non, on regrette de la joir faite à l'occasion de ce douzième volume de l'histoire naturelle, où Pallas avait si largement puisé pour son travail ^ur les Antilopes, dont il offrait ici un troisième remanie- ment. Si l'on se reporte en effet aux deux précédents {Mis- cell. zool., l'idCt, Spicit , i' "^ fasc i-ei- Tragocamelum esse relegandum.» [Spicit zool., fasc. XI, note do la pnïc 43.1 On voit par ce passage que l'ollas n'a p-'* 'lé 37' 586 CHE manchettes. Outre ce Mouton , dont il mé- connut toujours les véritables atBnités, l'au- teur des Spicilegia mentionne avec plus ou moins de détails, dans son 11' fascicule, tous les Moutons sauvages qui nous sont connus aujourd'hui , sauf ceux des monts Himalaya et des chaînes qui s'y rattachent; mais il penche à les rapporter tous à une même espèce, considérant les différences ex- térieures qu'ils présentent entre eux comme les effets de changements dus à l'influence des climats (Ij. Plus tard , dans son Mémoire sur les va- riations des animaux [Acla Petrop., t. IV, part. 11-1784) , il ne semble plus disposé à admettre cette identité. Enfin dans un der- nier ouvrage (2) , il reconnaît définitivement heureux d.ins les applications qu'il a essayé de faire de la j description de Caius. Celle quM rappelle en terminant ce p.ssage était tout-à-fait insoutenable, et l'on dirait qu'elle repose uniquement sur la ressemblance des deux mots Tra- gelaphus et Tragocamelus. — Sous ce dernier nom , Parsons avait déciit le Nil-Gau, d'une manière incomplète il est vrai, mais d'ailleurs très reconnaissable : l'allas cependant conti- nua toujours à y voir une espèce distincte. (S,ncil., fasc. XII, pages i3, t4 et 19 ) (1) Pallas puise les éléments de la comparaison qu'il établit à ce sujet : I» Dans ses observations sur l'Argali ; avait eu plusieurs individus des deux sexe CHE deux espèces sauvages de Moutons qu'il dé- signe sous les noms d'JEgoceros argali eJ yi^g. musimon (1); ces deux espèces, jointes au Bouquetin de Sibérie qu'il n'a jamais distingué du Bouquetin des Alpes, à l'^Ega- gre et au Bouquetin du Caucase ^2), com- posent son genre /Egoceros. Ce genre, dans lequel se trouvent réunies des espèces appartenant à deux types que Pallas lui-même avait reconnus comme bien distincts (3), ne pèche point pour cela contre les règles de la classification, et l'on peut dire même qu'il rentre plutôt dans le cas gé- néral, puisque la plupart des autres genres se laissent également subdiviser en deux ou plusieurs groupes secondaires au moins aussi différents entre eux que le sont les Chèvres des Moutons (4). Mais, remarquons- dont il es diffé- l" Dans la fort bonne description que Buffon et Daubenton •vaientdonnée du Mouflon de Corse, description accompagnée d'une Dgure aussi très satisfaisante; 3» Dans l'S indications fournies par Bclon relativement au Moutlon de Candie , qu'on sait aujourd'hui différer assez notablement de l'espèce propre aux iles occidentales de la Méditerranée ; mais qui semble en revanche s'étendre vers l'Orient jusqu'aux montagnes de la Perse, où il existerait concurremment avec une autre espèce; 4° Dans les notes recueillies par Gmclin et sur les dépouilles envoyées par ce voyageur : ces dépouilles , à en juger par la tète que Pallas a figurée ( fasc. XI, tab. V, Gg i ), et quoi qu'en dise M. Blytli {Proe. zool. Soe., i84r, p. ;:!), pourraient bien appartenir a un Mouflon cc.mmun a la Perse et à Pile deCrète; mais les notes , dans lesquelles l'auteur a joint à ses propres observations des renseignements obtenus de la bouche des gens du pays, renf.rment quelques indications qnl semblent se rapporter à la seconde espèce persane, plus voisine de l'Argali sibérien, et dont notre Musée possède plu- sieurs parties, les unes envoyées par M. Gamba, consul àTi- Dis, les autres rapportées par M. Botta; b» Dans les fragments d'histoire naturelle contenus dans la relation des missionnaires jésuites en Californie, fragments où l'Argali des montagnes lochi-uses, le Bœuf musqué et l'An- tilope laineuse sont indiqués comme trois espèces de Mou- tons. C'est le duvet du dernier animal que P.illas dit avoir observé dans des objets de p.irure provenant de la côte nord- ouest du nouveau continent, duvet d'une blancheur éclatante, surpassant en linesse la plus belle laine d'Espagne, et qui lui semble devoir être fournie par un vrai Mouton. (j) La Zoograpliia Bossn-Asiatica, ouvrage complètement ir^piiniédës l'année iSii, mais qui n'a été i< udii public qu'en (.) Sou le nom d'.«;. mi sin wn. Pall is comprend, avec eux Mou Dons de la Médit err anée , ceu I de la Perse, des rons de la Caspienne, et en général c eux de toutes les p es de l'Asie comprises en le le 2 j=et le lue degré de lat Il y rattache niemespétialeinent les Moutons sauvages de l'Hi- malaya, dont il devait alors la connaissance a Pennant. Pour son >£ argali ^ \\ lui assigne pour habitation seulement la Sibérie , mais encore toutes les parties froides du conlinent asiatique, et, quoiqu'avec quelque doute, celles du nouveai» (2) Pallas a eu le tort de désigner le Bouquetin du Caucase sous le nom d'y£. yîmmon , nom dont l'emploi dans la my- thologie est trop connu pour qu'il fût permis de l'appliquer fet appliqué à r.\rgali par plusieurs des naturalistes qui ont écrit postérieurement à l'impression de la Zoographia Rosso- yisiatica^ mais antérieurement à sa publication. (3) Pallas, dans le onzième fascicule des Spicil. , it»- dique d'une manière à la fois très concise et très com- plète les caractères distinctifs de ces deux types. Sa com- paraison porte, il est vrai, sur deux espèces paiticulièrej, l'Argali et le Bouquetin de Sibérie ; mais il a bien soin point Versailles upluslort de l'été. \ de barbe. ' Poild'hi- I brune 1 de 12 ceni / Point } de / barbe. La plus leiine de torr ces individus ( celui que nous dé»i- I. III. jours de juillet [\). — Ilabiiai. L'Ibex , qui semble aujourd'hui confiné dans un petit canton des Alpes piémontaises , se trouvait autrefois dans toutes les parties élevées de la chaîne comprise entre le mont Blanc et le mont Eisenhut, en Slyric ; peut-cire, à une époque plus ancienne, habilail-il aussi une partie de la chaîne des Apennins : du moins Vairon nous apprendque, de son temps, il y existaildes Chèvres sauvages dans deux can- tons différents , tous les deux assez voisins du mont Sibylla [Étals de l'Église) ; mais il ne donne aucun détail qui permette d'iden- tifier l'espèce. 2. Le Bouquetin de Si-&i^\E{Capra Pulla- sii). — Denis molaires, en même nombre que dans l'espèce précédente. — Cornes àts, mâles offrant dans les trois quartsdeleur longueur, à partir de la base , une courbure uniforme et s'infléchissant ensuite de plus en plus ra- pidement à mesure qu'elles approchent de la pointe. Vers celle extrémité, la corne est comprimée latéralement; dans le reste de son étendue, elle est à peu près triangulaire. La face antérieure, légèrement convexe , et marquée d'espace en espace de bourrelets plus proéminents à la partie moyenne qu'aux deux extrémités , n'est point limitée comme dans les cornes de l'Ibex en dehors par une vive-aréte, en dedans par un filet saillant. Les bords qu'elle forme à sa jonction avec les faces latérales sont très émoussées ; ce- lui que forment ces deux faces en se rencon- trant en arrière est encore plus arrondi. La figure des cornes de femelles n'a point été , que je sache , indiquée par les zoologistes ; Pallas dit seulement, d'après les renseigne- ments obtenus près des Tartares qui lui ap- gnons par la lettre A ) n'a pas atteint tout-à-fait un an , et est encore dans sa liremière robe presque uniquement com- posée de poils laineux , ses cornes sont déjà assez lunsnes. d'ailleurs il n'y a nulle apparence de barbe; l'indiviilu est évidemment trop jeune. Le second, l'individu B, est mort au musée de Versailles au plus fort de l'été, la barbe lui manqu» également. Nous voyons qu'elle a l'air de poindre dans le 3e C , qui a son pelage d'hiver de deuxième année; — qu'elle manque au Bouquetin d'Aigle observé dans le prin- temps D, mais qu'elle avait apparu chez lui en automne D', et qu'elle existe également chez le 3e Bouquetin du musé» qui , d'après ses dimensions, avait le même âge, ce qu'indi- que d'ailleurs la nature de son pelage; qu'enfin ce mèmt Bouquetin d'Aigle qui était barbu au mois de novembre 1784 ne l'était plus en juin 1785. (i) Je dois relever ici une erreur dans l'article de M. Des- marest. Il y est dit que les petits naissent au mois d'avril.— C'est l'époque de la mise bas pour la Chèvre du Caucase, et la transposition d'une espèce à l'autre est peut-être imputable seulement à l'imprimeur. 38 S9/} CHE portèrent les deux mâles dont il s'est servi , que les femelles ont les cornes longues « tout au plus d'un pied el demi ; » ce qui doit pa- raître encore beaucoup, si l'on se rappelle que, dans l'autre espèce, elles n'atteignent guère que G pouces (1). — La barbe se montre dans les deux sexes ; mais elle est beaucoup plus longue chez les mâles, et, au menton , les poils ont 8 pouces de longueur; ils se raccourcissent en se portant en arrière, mais ils se continuent le long des ganaches jus- que vers l'angle postérieur des mâchoires. — Le mâle a sous la queue un espace nu où l'on aperçoit l'ouverture, en forme de croissant, d'un sinus dont le fond est tourné vers le sa- crum. Existe-t-il quelque chose de semblable chez les autres espèces congénères? c'est ce que nous ignorons jusqu'à présent, ou pour mieux dire nous ne le savons que pour une seule. Pallas assigne au Bouquetin de Si- bérie 5 vertèbres lombaires seulement ; Dau- benton semble en donner G au Bouquetin des Alpes, lorsqu'il dit que, pour le nom- bre et la disposition générale des os, le squelette de cet animal ne diffère point du Bouc domestique ; c'est en effet le nom- bre que j'ai trouvé à un squelette de no- tre cabinet d'anatomie comparée. Comme Pallas insiste beaucoup sur le nombre qu'il a trouvé chez son Bouquetin, en l'opposant au nombre de six qu'il a rencontré chez l'Ar- gali sibérien , et que même il semble consi- dérer celte différence comme un des carac- tères dislinctifs entre les Chèvres et les Mou- tons , on doit tenir son observation pour bonne ; reste à savoir seulement si c'est le cas général qui s'est présenté à lui (2). (i) • yequc majora saquidodranle coniua. • Peut-clro lau- (Irait-il dire scrniitodraute (six poucrs). (2) Le nombre des vertèbres dans une même espère pié- sente , même à l'état sauvage , des difttrences plus fré- quentes qu'on n'est en général porte à l'admettre. On sait , par exemple, que, dans la première frmelle d'Auroclis qui a ete examinée anatomiquement, le nombre df s veitébres ces- toiles était différent de celui qu'on avait trouvé dans le mâle. Dans les espèces domestiques, le nombre de ces os est, à plus forte raison, sujet à varier P.irmi les squelettes que j'ai exa- ciiDés au cabinet d'an;itoinie, j'ai trouvé 6 vertèbres lom- baires à un Bouquetin des Alpf s, à un métis de Bouquetin et de Clièvre, à un Bouc à i cornes, à un Bouc d'Angoia, à un Bouc commun de France, à un Bouc de la Hautr-Égypte; mais un second individu de la même race n'en avait que 5 pen- dant qu'un Bouc de .luida en avait 7. — Chez des Moutons , j'ai observe des différences du même genre : ainsi , une Biebis d'Afilque, un Bélier et une Brebis mérinos, une «rcbi CFiE D'après les renseignements fournis paî les Tartares qui vivent aux pieds des mojits Sayansk, les petits du Bouquetin de Sibérie naissent dans le mois de mai ; ce qui , en supposant le temps de la gestation à peu près égal pour toutes les espèces , reporte le temps du nu en décembre, un mois plus lot par conséquent que pour le Bouquetin des Alpes, et.cofnmeon va le voir bientôt, plus tard dun mois que pour le Bouquetin du Caucase. La di-'Hiibulioii gcograpliique de l'cspèce ii'eil pas encore bien déterfninée. On sait qu'elle se rencontre sur divers points de la grande chaîne de montagnes qui sépare la Sibérie de la Tartarie orientale, surtout dans celle portion où sont les sources du lénisei, rivière dont les eaux transportent quelquefois bien loin dans l'intérieur du plat pays les cornes des Bouquetins qui ont péri sur les monts Sayansk ou sur le petit Altaï. Du côté de l'ouest il ne pa- rait pas que l'animal s'avance beaucoup aujourd'hui , et s'il est vrai qu'il ait été au- trefois jusque dans l'Oural , du moins n'y eiiste-t-il plus maintenant. Du côté opposé il s'étend vers les montagnes, où nai.ssenl les allluents supérieurs de la Lena. Va-t-il jusqu'au K.amlscliatka, comme Pallas l'avait dit d'abord ? on a quelque lieu d'en douter, d'après le silence que notre naturaliste garde à cet égard dans sa dernière publica- tion. Il est beaucoup plus douteux encore qu'on le trouve jusque dans les îles Ruriles, et l'espèce de Ruminants cavicornes qu'on dit exister à l'état sauvage dans l'ile de Kou- nachir pourpait bien être un Argali. On en coiinail en effet au Kamtschalka , dans des lieux très peu élevés au-dessus du niveau de la mer; mais, si la basse latitude d'une sta- tion compense pour les Moulons le défaut d'élévation hypsométrique, les Chèvres, sous tous les parallèles , ont , comme nous l'avons dit, le besoin des hauteurs. Par cette raison , on ne peut s'attendre à voir le Bou- quetin sibérien au nord de l'Altaï, où il ne rencontrerait en général qu'un pays plat. Du côté du sud, au contraire , il aurait pu trcu- tèbres lonabaiies, et je n'en ai trouvé que 6 à deux Béliers Ba- mands et à un Bélier de Corse. Parmi les Codions , des anomalies pareilles ont ete slgi^a lees par M F.yton dans les Proeeedi igt ùe U Société /.oolo- jique de Londres, année 183;, pag 23. CHE v*r plusieurs chemins pour s'avancer, sans r<;noncerà ses habitudes montagnardes, vers l'Inde , la Péninsule indo-chinoise et la Chine proprement dite; mais, d'après le peu qu'on sait aujourd'hui sur la faune de cette vaste région qu'on désignait naguère en- core sous le nom de plateau central de i'A- sio, on a lieu de croire que, parmi les Chè- vres sauvages qui s'y trouvent, plusieurs toiislituent des espèces entièrement nou- velles ; de sorte qu'on ne sait où s'arrê- tent, d'un cùlé , celles que l'on connaît plus ou moins bien dans les chaînes aus- trales, et, de l'autre, l'espèce sibérienne, qui ne va probablement pas aussi loin que le supposait Palias. 3. Le Bouquetin du Caucase [Capra Cau- ccisicu Guld., j^g. y4mmon Pall.). — Detus molairea au nombre de 8 de chaque côté à la mâchoire supérieure, et de 7 à l'inférieure. — Cliunfrein droit, large, de niveau avec le front, qui est aussi remarquablement large. — Cornes : celles du mâle sont très grandes, dirigées en haut et un peu en dehors , mais se rapprochant vers leur pointe par suite de la courbure générale. Triangulaires dans toute leur étendue, ces cornes ont une face postérieure large, et deux faces antérieures séparées par un bord mousse; l'interne mar- quée en travers de gros bourrelets assez ir- réguliers de forme et de position, et l'externe ne présentant, comme la face postérieure, que de simples stries ondulées. Les cornes de la femelle sont très courtes, subtriangu- laires comme celles du mâle, mais avec cette différence que la face la plus large est en de- dans. Des deux faces externes l'antérieure est la plus étroite ; le bord qui se rencontre à l'u- nion de ces deux faces est le plus mousse des tiois ; le plus tranchant estcelui qui se trouve à l'union des faces interne et antérieure; 1 présente une suite de nodosités qui sont les renllements des stries de la face interne. J'ai dû reproduire ce que Palias fait dire è Guldenstœdl relativement aux cornes de la femelle ; mais je doute qu'il ait bien lu ou Lien corrigé les notes du voyageur (1) : du moins semble-t-il y avoir une contradiction dans la position respective qu'il assigne aux 11) . Descripllo capilum di.orom ipasculorum et integr» f.:;:;:nB. qualein in manuscripiis cel. Gulilfnstœdt inv.nio , ;.;c rancis nmtatii »«1 exclu.is, subjungo. . Acta Petrop.. 1. m, par», i. CHE 59j faces et aux angles ; car si l'angle le plus aigu se trouve en avant, le plus petit côté doit être postérieur et non antérieur. La barbe, chez le mâle, est longue de 4 pou- ces (1 1 centimètres environ) ; elle garnit seu- lement le menton, et ne s'étend point à la ganache ; elle parait manquer complètement dans la femelle.— Les/o) me* de ( unimal pa- raissent plus trapues que celles des deux es- pèces précédentes. — Le pfer/, suivant Gulden- sta'dt, ne présente point d'une manière bien marquée la bride transverse qui , dans les autres Chèvres , s'oppose à l'écartement des doigts. Les sabots sont noirâtres ainsi que les cornes. — Les yeux , placés très en côté, sont proportionnellement petits; l'iris en est mordoré. Voici quelle est, dans cette espèce, la dis- tribuiion des couleurs (en supposant qu'elle soit la même pour les deux sexes, ce que le savant voyageur ne put constater, n'ayant eu à sa disposition qu'une femelle entière et deux têtes de mâles). La tête est d'un gris fauve mêlé, participant de la couleur des di- verses parties des poils, qui sont plus jau- nâtres vers la pointe et plus cendrés vers la racine; les narines, les lèvres, le menton sont noirâtres; la gorge et l'intérieur des oreilles d'un blanc sale. Le cou tout entier, le dos, les flancs, les épaules et la partie ex- terne des cuisses, sont d'une teinte fauve obscure, et cette teinte est celle de l'extré- mité des poils , le cendré de la racine ne se laissant point voir extérieurement. Une bande étroite, d'un brun roux, court depuis la nu- que tout le long de l'épine dorsale. La poi- trine est noire , mêlée de quelques poils blancs; le ventre est blanc - cendré ; les fesses sont d'un blanc tirant sur le jaune : cette couleur se voit encore à la partie in- terne des membres abdominaux, et sur le côté externe du métatarse, où elle forme une grande tache ovale. Les membres pectoraux sont aussi de couleur noirâtre en dehors, el surtout à la partie antérieure ; ils sont blancs à leur partie interne et postérieure. La queue est noire , bordée extérieurement de quel- ques poils jaunâtres. La femelle conçoit en novembre et met bas en avril. On assure que le mâle ne re- cherche point les Chèvres domestiques qui s'approchent des lieux où il fait son séjour. Les habitants du Caucase, qui prennent quel- 596 CHE quefois des jeunes, prétendent qu'on ne par- vient point à les élever. Le Bouquetin du Caucase se trouve dans la chaîne de laquelle il a tiré son nom , surtout prés des sources du Térek et du Kouban , dans le pays dos Ossétes et dans la Kakhétie. Il occupe les parties les plus élevées des montagnes de formation primitive ; on ne le trouve point dans les montagnes calcaires qui sont moins élevées, et où l'on rencontre au contraire l'^Egagre. Ainsi les deux espè- ces , quoique habitant la même chaîne , ne sont point exposées à se mêler. Les habi- tants , qui les connaissent bien l'une et l'au- tre, ont pour chacune des noms distincts que Guldenstœdt a pris soin de recueillir, et que Pallas nous a transmis (1). Peut-être est-ce au Bouquetin du Caucase, comme l'a déjà remarqué Desmarest, qu'on doit rapporter ce que dit Belon de son Bouc sauvage de l'ile de Crète (2). Le voyageur (i) PalIas attribue à Guldenstaedt l'honneur d'avoir décou- vert le Bouquetin oç àypt'ov. Comme Pandarus amenait ses guerriers des rives de l'E- «epe, rivière qui prend sa source dans l'Ida, c'est dans cette montagne qu'il a dû tuer l'animal Je ne tirerii de là d'ailleurs aucune conclusion relativement à l'espèce de Cliè- Tre sauvage qui se trouvait en Tioade dans les temps hé- roïques, car je ne suis pas bien certain que le poète con- nût exactement la Faune du mont Ida ; mais ce que je ne 4= parallèle nord, c'est-à- .lire de la ligne qui sépaie la Nubie de l'Egypte; Rdppel ajoute que des «iivers noms latins par lesquels l'espèce a été saccessivemenl désignée, celui qu'il faudrait adopter si l'on esTBVait égard qu'à la question de priorité, serait le nom de C. Arabica, que porte, dans le catalogue du musée de Vienne, vin .'p^imen qui y avait été envoyé du Sinaï, en 1807, par le P. .âgnelli CHE m tes, on pourrait citer celte espèce comme ofTrant une exception à la règle générale, ainsi qu'on l'avait cru , et avec tout aussi peu de raison , pour le Nanguer.— Conxs; chez les mâles, elles sont moins épaisses que celles du C. Ibex , mais aussi longues et marquées de im-me, à leur partie anté- rieure, de gros bourrelets saillants séparés par des intervalles assez réguliers ; elles res- semblent encore à celles-ci en ce qu'elles sont ensifoimes vers la pointe, triangulaires à leur partie moyenne, et quadrangulaires à la base. Mais tandis que, dans le Bouquetin des Alpes , la corne, à son origine , repré- sente une parallélipipède rectangle, dans le Bedden , le même tronçon offre deux an- gles aigus, l'antéro-interne et le postéro-ex- terne ; les deux bords obtus deviennent, en montant, de plus en plus mousses, et fi- nissent par disparaitre, tandis que les bords aigus se prolongent jusqu'à l'extrémité , de- venant, l'un le bord convexe, l'autre le bord concave de la partie ensiforme (1). I.a face antérieure, qui, d'après ce qui vient d'être dit, regarde un peu en dehors, au lieu d'être plane, comme chez l'Ibex, est sensible- ment arrondie, et dépasse en dehors la face latérale , de sorte que la limite de ces deux faces, au lieu d'être marquée, comme dans ribex, par une vive arête, l'est par une petite rigole peu profonde , mais assez ap- parente cependant dans la partie inférieure. Les faces latérales présentent des stries trans- verses qui manquent le plus souvent chez les vieux individus dans la partie inférieure. Des rides semblables se voient aussi àlaface antérieure dans l'intervalle des gros bour- relets. La couleur de ces cornes est indi- quée par iM. F. Cuvier comme noire, et par M. Ebrenberg comme d'un gris jaune: on s'en ferait une plus juste idée en se re- présentant un corps noirâtre inégalement jauni par une longue exposition à la pous- sière et à la fumée. Les cornes du mâle (i) La description ant pris ainsi un purt tout différent de celui qu'il aurait eu dans l'état de liberté. L'individu qui a servi de mo- dèle , et dont les dépouilles sont conservées dans la galerie loologique, devait n'avoir pa.s tout-à-fait la même teinte que ceux qui ont été observés par Ebrenberg , même en tenant compte des changements qu'amènent périodiquement les sai- tons Doit-on ne voir là qu'une diffcience ndividuelle , ou peut-on croire qu'une espèce répartie en un certain nombre de cantons isolis les uns des autres n'offre pas dans tous une parfaite noifurmité de caractères extérieurs? C'est ce que des obscrvalioiis oltéricaret pourront seules nous apprendre. CHE de l'avant-bras et de la jambe, la partie an- térieure du carpe et du tarse sont de couleur brune plus ou moins foncée suivant les ré- gions. L'abdomen, le périnée, la face interne des membres, la partie postérieure des ca- nons, une tache en croissant renversé au- dessus de l'articulation du poignet, enfin, les doigts jusqu'à la naissance des ongles sont d'un blanc pur. La partie postérieure du cou, la poitrine, une tache mal limitée sur la joue au-devant des yeux, le devant de l'épaule et le bas des flancs sont d'un brun plus foncé que le reste. La teinte de l'épaule, en se pro- longeant sur le membre antérieur, prend en descendant une teinte de plus en plus fon- cée ; au niveau de la callosité du poignet et au paturon, cette bande brune antérieure s'élargit subitement en dehors et en dedans de manière à former deux anneaux colorés, l'un à la partie supérieure, l'autre à la par- tie inférieure du carpe. Une disposition à peu près semblable se voit aux membres ab- dominaux : seulement l'anneau supérieur est incomplet du côté interne. La gorge elle dedans des oreilles sont blanchâtres ; la barbe est d'un brun tirant sur le noir. Les poils qui la composent atteignent 14 à 16 millimètres de longueur. Une raie d'un brun foncé régne le long de l'épine , commençant un peu au-dessous de la nuque et finissant avant la naissance de la queue Cette bande colorée forme une ligne saillante, une sorte de crinière couchée dont les poils ont GO à G5 millimètres de longueur, et même plus vers le garrot. Les poils du cou, sans être aussi longs, le sont plus que sur le reste du corps ; ceux du dos et des flancs sont entou- rés près de leur racine d'un duvet cen- dré ; à leur partie moyenne , mais plus près pourtant de la pointe que de la base , ils présentent un aplatissement marqué. M. Ehrenberg, qui aeu l'occasion d'obser- ver fréquemment des troupes de Bedden , a toujours vu que chez les femelles les parties colorées offrent une teinte plus claire que chez les mâles. Il a aussi trouvé la robe d'été de couleur moins sombre que celle d'hiver. Nous ne savons pas avec précision quelle est pour le Bedden Vépoqne du nu et de ia naissance des petits : Ehrenberg dit qu'il n'a tué en novembre aucune femelle pleine» et c'est à quoi l'on pouvait s'attendre, à moins que l'époque de la gestation ne fut CHE pour cette espèce fort différente de ce qu'elle est dans les autres. Ce qui tendrait à faire croire que ces époques sont à peu près les mêmes que pour l'Ibex des Alpes, c'est que, en novembre , les vieux mâles au lieu de se tenir isolés, comme c'est leur coutume pen- dant la plus grande partie de l'année , s'é- taient déjà réunis aux troupeaux de Chè- vres , ce qui indiquait comme très pro- chaine la saison des amours (1). Là distribution géographique, sans être en- core parfaitement déterminée pour cette es- pèce, l'est beaucoup mieux que pour la plu- part des espèces précédentes. Seetzen (2) et puis Burkhardt (3) ont constaté son existence dans la chaîne qui borde à l'orient la plaine que parcourt le Jourdain, et dans plusieurs des montagnes à l'est de la mer Morte ; le père Agnelli (4), Ehrenberg et d'autres voyageurs l'ont observé dans le groupe du Sinai ; Ehrenberg l'a constatée également de l'au- tre côté de la mer Rouge, dans la hante montagne de Gareb, située non loin du Nil , entre les 27' et 28= degrés de latitude nord (5). Le Bedden remonte-i-il vers le (1) • In vallibus Sinuïticis , nobis iter facientibus , qua- • tenix, octonse et vicenae inont.inae caprae non raro ob- • viam fiebant , uno eodemque die sœpe iterata vice grèges • vidimus. Semper in summa prœruptaque rupe aut lente »ingrediebantur aut tranquilli ad nos in ima valle itine- % raotes despiciebant. In summo fastigio rupis semper ma- • rem promoto et obliquo capite cornubus validis insignem ■ Tidimus. • ( Ehrenb. et Hempr. Symholœ physicœ.) (2) Seetzen , Mém. pour servir à la connaissance des tri- i^U arabes en Syrie et dans CArabis déserte et pétrée (daté de Saint-Jean d'Acre, juin iSo6 ) Voyfz Annales des f^oyages t. VUI, pag.3i3. (3) Burclihardt. Travels in Syria and the Holy land, p. 4o5. (4) Riippel. Neue ffierbelthiere zu der fauna von Abyssi- nien gehorig , Friincfort , i835-4o, in-fol., p. 17. (5) • Du» illee quas ex ^gypto superiore allatas habui- • mus, et tertia quam vivam a praefecto Cosseirensi Turco • dono acceperam, ex altissimo monte Gareb, qui ex adverse » oppidi Siut médius inter Cosseir et Sues in maris Rubri lit- » tore est , et altitudine summos montes Sinaiticos aequare > videtur, delatae fuerunt; illic cnim Bedden vagari Beduini iiarrabant. • Il avait dit un peu plus baut : • In montibus • proximè ad Cosseir et qui inter oppidum Cosseii et Nilum , • propè pagum Kineh sunt , montanas caprus habitare non >■ audivimus nec vidimus. In montibus Toaerili etiam et • Daraga qui proximè ad Sues sitae sunt , nuUa vestigia nec • inrupibus nec in oro Arabum invenimus . Forsltal avait depuis longtemps signale l'existence d'un 3ouquetin sur les bords de la mer Rouge , mais sani l'indi- quer comme constituant une espère particulière; l'animal figure dans la liste des Mammifères qu'il a observés en Egypte, avec une note indiquant qu'on l'a aussi amené de rOedsjaz. Forjlial perdit l'occasion de le voir de ce côté de la mer Rouge , i«aonçant , pour soigner un compagnon ma- lade, à l'excursion qu'il avait projetée dans le Sinaï, mon- T. III. CHÈ 601 sud jusqu'à Thèbes , où on le voit figuré dans les peintures qui décorent un sépul- cre (1)? notre naturaliste n'en dit rien. Il affirme d'ailleurs de la manière la plus po- sitive que l'animal ne va pas jusqu'en Nu- bie (2); mais comme, évidemment, il n'a pas eu de bons renseignements sur la faune des régions méridionales, son témoignage à cet égard serait de peu de valeur s'il n'était confirmé par celui de Rûppel, qui, connais- sant très bien l'existence de Bouquetins dans des provinces plus rapprochées de l'équa- teur, dit néanmoins que le Bedden ne s'a- vance pas au sud au-delà du 24= paral- lèle (3). Les limites géographiques au sud et au nord paraissent donc assez bien connues ; elles sont au contraire encore un peu va- gues dans les deux autres directions. Du côté de l'est , plusieurs auteurs ont men- tagne qui , n'ayant jamais été visitée par un naturaliste , lui promettait une ample moisson. (i) Voyei dans Hoskins [Travels in Ethiopia , tond., ig35, in-4 , p. 328 ) la planche qui représente une grande pro- cession peinte sur un tombeau à Thèbes. La figure du Bed-- den y est parfaitement reconnaissable, et cependant elle est loin d'être exacte , parce que le peintre a ajouté quelque chose à ce que lui présentait le modèle , soit vivant , soil dessine, qu'il avait sous les yeux. Son modèle était évident ment un individu femelle , comme on le reronnait à la cou- leur roux-clair de la robe, a la blancheur de la poitrine (le maie a cette partie brune), mais surtout à la proportion des oreilles qui ont au moins la longueur des deux tiers de la tète , et à l'absence complète de la barbe. Pour en faire un mâle , l'artiste a pensé qu'il suffisait de changer la forme des cornes, et cette forme lui étant familière ( car les Égyptien» l'ont très souvent reproduite dans des vases et des orne- ments), il l'abien rendue quant à l'aspect général; mais quant aux détails, il a eu le tort de vouloir faire sentir des deux cotés le relief des bourrelets transverses, ce qui fait paraître le bord concave dentelé comme le bord convexe. Le dessin, dans l'ouvrage anglais , est fort petit, et on peut douter qu'il ait rendu exactement les parties blanches et colorées des pieds; cependant on distingue encore, à l'un des pieds de devant, du blanc au-dessous du paturon. La couleur blanche de l'abdomen est bien marquée , et les taches blanchâtres s la gorge et près du menton sont également bien observées. (2) «In Nubia de his animalibus nunquam audivimus, • sed illic Tragelaphus Capram montanam refert, cujus spe- • cimen Berolinum attulimus. . (Ehr., loco cilato.) (3) Wagner, qui n'a point distingué le Bouquetin d'Abys- sinie du Bouquetin de la Haute-Egypte , parle d'une Chèvre sauvage trouvée par Burckhardt en Nubie aussi haut que la ville de Shendi ou Chendi , et dit que , comme ce voyageur n'en a point donné de description , on n'est pas certain qu'elle appartienne à l'espèce du Bedden. Il est bien plus pro- bable qu'il s'agit ici de la Chèvre Walie , que Ruppe) dit ha- biter les provinces de Gojam et de Samen, provinces qui sont situées entre le ii' et le i4' degré de latitude, la ville de Chendi étant elle-même parle 17» degré,»: pat plu» distante en longitude qu'en latitude. 38' 602 CHE lionne l'existence d'une Chèvre sauvage qui, en Syrie , porte !e nom de Fahhl. Mais, comme le remarque Ehrenberg, l'animal n'a, jusqu'à présent , été observé par aucun zoologiste, de sorte qu'on n'est point auto- risé à le rapporter à l'espèce de la C. Si- naiiica. Pour l'ouest, les renseignements sont encore plus incomplets, et 31. Hamilton Smith, en donnant comme probable l'exis- tence du Bedden dans l'Atlas, ne cite mal- heureusement pas ses autorités. Arislote a dit (I) , et Pline a répété après lui (2), que l'Afrique n'a point de Chèvres sauvages. Cela ne prouverait pas absolu- ment que le naturaliste grec a ignoré l'exis- tence du Bedden dans la Haute-Egypte, puisque souvent, chez les anciens, le mot Afrique désignait le pays limité à l'ouest par la chaîne libyque. Au reste, il est très probable qu'Aristote n'a jamais rien appris sur le Bouquetin d'Egypte, qui est resté in- connu même à Elien. En effet, l'animal que cet écrivain, dans sa précieuse compilation, désigne sous le nom de Chèvre libyque, n'est autre chose que le Mouflon à manchettes. 6. Le Bouquetin Walie ( Capra If^alie Rupp.).— Sauf dans les traits d'organisation et de mœurs qui sont communs à tous les Bouquetins, !e Walie et le Bedden ne se res- semblent guère, et si on les a d'abord con- rond>us, c'est uniquement parce qu'ils habi- tent l'un et l'autre des pays situés à l'ouest de la mer Rouge, des pays traversés par le Nil. Le Walie a beaucoup plus de rap- ports avec notre Ibex , dont il se distingue d'ailleurs bien nettement par diverses par- ticularités, et notamment par la conflgura- lion de sa tête osseuse. Son front, en effet, porte à la partie moyenne une éminence el- liptique dont le grand diamètre , dirigé d'arrière en avant, occupe à peu prés le tiers moyen de l'espace compris entre le bord supérieur et le bord inférieur des fron- taux ; en outre, son nez est plus busqué, presque comme celui d'un Mouton — Les cornes sont, chez les mâles, grandes et fortes, et tellement semblables à celles de notre Bouquetin des Alpes , que les différences n'excèdent pas celles qu'oiv rencontre en (i) € In Africa non aper , non rprviis, non Capra sylvestris taux Aristote , Ilisl., anim., hb. VIU , c.ip. 28. (a) « In Africa autem nec apros , ncc cervos , nec Ca- .;j-r«i»,nec urso». • Plin., UUl. natur., lib. IX , cap. 68. CHÈ comparant les cornes d'individus apparte- nant à une même espèce. Peut-être la face postérieure est-elle un peu plus arrondie. D'ailleurs , l'aplatissement des deux faces latérales qui rencontrent à angle droit la face antérieure également plane, l'arête qui limite extérieurement cette dernière, le fi- let saillant qui, du côté opposé, la sépare de la face externe, tout est semblable de part et d'autre , jusqu'à la forme des bourre- lets transverses, dont chacun représente une sorte de corniche avec sa marge supérieure bien plate et sa doucine à double inflexion. M. Ruppel dit que les cornes du Walie sont beaucoup plus grosses que celles de l'Ibex; mais s'il y a une différence à cet égard , elle n'est pas grande, comme on peut s'en assu- rer en établissant pour les deux espèces quelques rapports de dimensions (1). Les fe- melles ont, comme dans toutes les espèces connues, les cornes beaucoup plus petites et autrement configurées que les mâles (2J. — Barbe. La femelle, d'après ce que Rùppel apprit des gens du pays, est complètement privée de cet ornement. De deux individus mâles observés par notre voyageur, l'un, en raison de son âge, devait être imberbe; l'autre, plus grand, mais qui n'avait pas encore sans doute atteint tout son dévelop- (i) Je prendrai pour terme de comparaison un des Ibeit conserves dans notre galerie zoologique , celui qui « trouve, dans la note de la page 5l2, désigné par la lettre E ; il offre aussi, comme l'individu décrit par Ruppel, un nœud qui forme la base de la corne , dont le contour mesuré en ce point est de 2b centimètres, la hauteur de Tanim»! au garrot étant 75 cent. Chez l'autre Bouquetin . ces deux dimensions sont, d'une part, 2 pieds 7 pouces, et de l'autre, 10 pouces 2 lignes , ou , en réduisant le tout en lignes , 37» et 122 ; or 75 : 25 : : 372 : I24 , d'où l'on voit qu'il manqu* deux lignes au contour de la corne du Bouquetin Abyssin pour qu'elle soit proportionnellement aussi grojse que cell« de notre Ibex. Relativement à la longueur, la différence, ton- jours très petite, est en sens inverse: mesurées le long ilc leur courbure extérieure , les cornes ont, chez notre Ibex. 52 centimètres, tandis que celles du Walie , qui , pour èti* dans le même rapport avec la taille prise au garrot , de- vraient avoir 21 pouces 1/2 seulement , en ont en effet 23. Si j'avais employé pour cette comparaison , au lien des me- sures que j'ai prises moi-même, celjcs que donne Girtann*r au Bouquetin d'Aigle observé à deux et à trois ans, l'avan- tage pour la longueur comme pour la grosseur eût été du côté de l'animal Abyssin ; mais le Bouquetin de Girtanner avait été pris fort jeune, et, par suite de l'état de captivité, le développement de ses cornes pouvait bien n'avoir pas ét4 tout-à-fait normal. (2J On assura à M. Rùppel que ces cornes étaient arron. dies [zugerundete) \ mais sans doute par cette exprestioo, on voulait seulement dire qu'elles n'offraient point de vive CHE peinent (1), portait au-dessous dt tnenlon un bouquet de poils assez couils, dirigési obliquement en arrière et en bas. Peut-être, cette disposition est-elle toute différente de* celle qu'eût présentée un animal déjà vieux ou seulement observé dans une autre saison. La couleur du pelage et sa longueur dans certaines parties doivent aussi se ressentir de l'influence des mêmes causes ; mais M. Rup- pel paraît n'avoir pas pu recueillir d'obser- vations à ce sujet. 11 a même oublié de dire si l'individu qu'il décrit est en robe d'été ou en robe d'hiver. Voici au reste quelle est. chez cet individu, la distribution des cou- leurs. Un beau brun-châtain s'étend sur le de- vant et le dessus de la tète, sur les parties supérieures du cou et du dos; le nez, une iache en forme de virgule qui , descendant entre l'œil et l'oreille , s'avance obliquement vers la joue , les côtés du cou , le devant de l'épaule et la partie moyenne des flancs, sont d'un brun terre d'ombre; le dessous de l'teil, le dessous de l'oreille, la ganache, Ja partie antérieure du cou, la poitrine, ia face interne des membres , la partie pos- Sérieure de l'abdomen , sont d'un blanc sale. (i) M. Rùppel ne disant rien de l'âge de l'individu dont il donne les dimensions, on pourrait croire qu'il le considère comnie adulte En supposant que telle fût en effet son opi- nion , je ne saurais U partager. C'est entre la quatrième et la cinquième année que les Bouquetins anivent il toute leur taille. Or, le Spécimen décrit dans la Faune d'Abyssiuie n'a guère plus de trois ans, comnie on le ri-connaît à divers signes, et en particulier à la disposition de ses cornes ; elles 50nt , ainsi que je l'ai dit, très semblables à celles de l'Ibex , et le sont à tel point qu'il est impossible de ne pas admettre que leur développement se fait de la même manière dans Irs deux espèces . de sorte qu'à un même âge le nombre des nœuds ou bourrelets transverses sera le même de pail «t d'autre. Miiis le Bouquetin Ibex que j'ai dijà pris pour Cfrme de comparaison présente 7 bourrelets à chacune de »-s cornes, le Bouquetin delà Faune Abyssinienne en a\ant B .suivant la Cgure , 8 ou 9 suivant le texte; or, comme le premier n'est âgé que de 2 ans et 1/2 , en donnant prie année de plus au second , ce sera beaucoup accorder; le crois qu'on serait plus près de la vérité eu évaluant à 9 «ois la différence. Mon Ibex à l'âge de i ans 1/2 , âge qu'il ïlteint vers le commencement de décembre, est en pleine lobe d'hiver; les poils de sa barbe, qui ont acquis toute la longueur qu'ils auraient eue cette année (12 centimètres), descendent verticalement; dans le Walie , au contraire, les ^oils de cette partie suivent encore à peu près la direction «qu'ils ont à leur racine, c'est-à-dire qu'ils se portent obli- ^emenl en arrière, faisant avec le bord inférieur de la uiàcboire uo angle de «5 degrés environ : c'est exactement ttque nous voyons dans la pi. ccxxxi C. de Sclireber , qui repitsente un Ibex avec son poil du commencenicnl de i'iiivtr, el sa barbe CHE 603 Le passage de la bande du dos à celle du ventre se fait par nuances insensibles, tan- dis que, chez la plupart des autres Bouque- tins, c'est près du point où commence le blanc de l'abdomen que les flancs offrent la bande la plus obscure, les poils dans celte partie ayant la même couleur que sur la li- gne médiane du dos. Sur les jambes , la dis- tribution du blanc , du noir et du brun est à peu près la même que chez le Bedden. Les poils sont très courts sur tout le corps, et M. Rûppel dit n'avoir trouvé nulle trace de cette crinière, qui, chez d'autres espèces, règne le long de l'épine (1). Autour des cor- nes, et sur le front, où ils forment une étoile, les poils sont réunis par mèches, et à demi fri- sés. Ils sont assez longs à la queue , surtout à son extrémité , où ils forment un pinceau noir. — La queue elle-même est très courte ; elle est nue inférieurement : l'animal la porte , suivant son caprice , tantôt basse el tantôt redressée. Entre la queue et l'anus se voit un double enfoncement au fond duquel s'amasse une pommade d'odeur très pénétrante. De chaque côté du fourreau , M. Riippel a trouvé deux mamelons rudimentaires, et ce nombre se trouve aussi assez souvent, quoique toujours comme cas anormal , chez nos Boucs domestiques (2). Quant aux fe- (i) u ne faut pas oublier que, cbez les espèces mêmes ou règne le long de l'épine une sorte de crinière dont la teint» est toujours plus nuire que celle du reste du dos, il y a un moment, après la mue, où les poils de cette région ne se di»- tinguent de ceux des paities voisines ni par la longueur ni par la couleur. (j) Daubenton. dans sa description du Bélier (HUI. nal , t. V, p. Sb), dit que l'animal qui lui a servi pour cette des- cription effrait en ayant du sciotum quatre mamelons bien apparents , quoique le nombre normal soit de deux seule- ment; puis, dans la description du Bouc, il ajoute que Ico mamelons, qui ont la même situation que chez le Bélier, dernier animal. ■ U n'y en a qu'un de chaque côté dans la plupart des individus , et dans les autres il s'en trouve deux d'un côté et un de l'autre, ou deux de chaque côté; mais toutes les fois que j'ai vu deux mamelons de chaque côté , il y en avait un qui était moins gros que l'autre. C'est dans lei femelles , et surtout dans celles qui ont du lait , qu'il faut rechercher les différences qui se trouvent entre les mame- lons , et celles qui sont entre les mamelles. Toutes le» Chèvres n'ont que deux mamelles, et il n'y a dans la plupart qu'un mamelon à chaque mamelle; cependant j'en ai disséqué mamelles.... La différence de volume des mamelons normaux et anormaux est en général, comme l'a bien vu Daubenton, d'autant moins marquée que l'animal est plus loin de l'âge uubile : c'est ce que j'ai constaté, surtout chez la Vache, où 60& CHE melles, que notre voyageur, ainsi que je l'ai dit, n'a pas eu occasion d'observer, on doit, jusqu'à preuve du contraire , supposer qu'elles ont habituellement , de même que nos Chèvres domestiques, deux mamelles, et non pas quatre. Le Walie , dit Rûppel , habite les plus hautes cimes des montagnes de l'Abyssinie, et non pas de toutes ces montagnes indistinc- tement, mais seulement de celles qui, pen- dant une partie de l'année au moins , sont couvertes de neige : aussi ne le trouve-t-on que dans les provinces de Simen (Samen) et de Godjam , et il y est même aujourd'hui assez rare. 7. Le Bouquetin des Pyrénées ( Capra Pyrenaica Schinz).— Ce Bouquetin ne Ggure comme espèce distincte que dans les publi- cations les plus récentes, et il y figure sous un nom qui prête à plus d'une objection. Rien ne prouve en effet, d'une part, qu'il ait pour séjour exclusif les Pyrénées , et de l'autre qu'il y soit le seul représentant du genre Capra (1). Quoi qu'il en soit, voici les ce genre d'anomalie est si fréquent qu'il se présente une fois sur deux. Les mamelons rudimentaires sont placés le plus souvent en arrière des deux paires normales; quelquefois , mais plus rarement, entre les deux paires. (i) Le passage si souvent rite de Gaston Phœbus ne paraît par se rapporter à la Capra Pyrenaica , mais à une espèce plus robuste , dont la barbe est plus longue, et dont les cornes, - grosses comme la jambe d'un homme », sont marquées en travers d'épais bourrelets; la robe parait aussi être de couleur différente, montrant du fauve partout où l'autre a du blanc. A la vérité, rien ne dit qu'il s'agisse d'un •nimal des Pyrénées , et si on l'a supposé jusqu'ici , c'est peut-être tout simplement parce que l'auteur du livre était comte de Foix et vicomte de Béarn. Mais cet indice paraîtra bien faible quand on se rappellera que Gaston , qui avait voyagé et chassé dans une grande partie de l'Europe, a parlé d'animaux qui ne vivent que dans des contrées fort éloi- gnées de ses domaines : ainsi le Renne (qu'il avait observé en Norwége , et non en'Maurienne , comme on le croyait avant M. Cuvier) lui a fourni le sujet d'un chapitre entier. Dans ce que dit Espinar des Chèvres sauvages d'Espagne ( ArH de Ballesleria y Monteria , p. 220 ) , ce qui a rapport i la couleur du pelage convient bien à la C. Pyrenaica ; mais il n'en est pas tout-à-fait de même relativement aux cornes, auxquelles il donne des bourrelets distincts et séparés les nos des autres. Il semble aussi indiquer que les cornes se portent directement en arrière ; enfin il leur assigne de très grandes dimensions. On en trouve, dit-il, qui ont jusqu'à 5/4 de »arr« de longueur, i™,o44. — Remarquons encore, toutefois, que si nous ne pouvons pas douter que l'auteur n'ait vu ces animaux en Espagne ( il le déclare expressé- ment), rien ne nous dit que les montagnes où il les a trouvées fassent partie de la chaîne des Pyrénées; on a même lieu de croire , d'après la manière dont il s'exprime , qu'il en eonna:: en plusieurs provinces. CHE caractères que lui assignent les naturalistes qui ont été à portée de l'observer (ï) : Cornes. Par leur aspect général elles nous rappellent la Chèvre domestique, bien plus qu'aucune des espèces précédentes. Chez celles-ci , en effet, nous avons toujours vu la corne décrire une courbe plane et qui , chez les mâles du moins, ne présente aucun point de réflexion ; dans la nouvelle espèce, au con- traire , de même que dans la Chèvre domes- tique, la corne décrit une double courbure, et présente du côté de la pointe une flexion en sens opposé de celle qu'elle avait prés de la base. On peut distinguer dans ces cornes, comme Pallas l'a fait pour celles de YM- gagre, deux faces, l'une interne et l'autre externe , et deux bords , l'un très épais et arrondi, l'autre mince, qui forme une arête saillante. Dans l'^^Egagre , et aussi dans la Chèvre commune , le bord mousse et épais est en arrière, l'arête tranchante en avant ; dans le Bouquetin des Pyrénées, c'est juste- ment l'inverse. Assez divergentes à leur ori- gine, les deux cornes se portent d'abord en haut et en arrière, puis en arrière et en bas. Dans toute cette portion de leur trajet, où elles se sont continuellement écartées l'une de l'autre , elles semblent avoir éprouvé un mouvement de torsion, en vertu duquel l'a- rête tranchante, de postérieure qu'elle était à l'origine, est devenue enfin supérieure. A ce point , qui correspond à peu près à l'union du tiers extrême avec le tiers moyen, la corne , qui jusque là avait eu sa concavité dirigée en bas , commence à s'infléchir en sens inverse ; elle cesse aussi à peu prés vers ce point de se porter en dehors, et tend au contraire à se rapprocher de celle du côté opposé ( dans la Chèvre commune, le mouvement en dehors persiste jusqu'au bout). Des rides flexueuses très pressées en- tourent la corne en forme d'anneau. Pour des bourrelets proprement dits , on n'en voit point ; mais la corne offre une suite de ren- flements séparés par des dépressions ou (i ) Nous empruntons ces caractères au travail de M- Schinz sur les espècen sauvages de Cbèvres (A'our. Mim. delà Soc helvél. des se. nat., t. 2 ; Neufchâtel , iSiJS). La description qu'on y trouve de la C. Pyrenaica a été faite par M. Bruch d'après trois individus conservés au Musée de Mayence. Noiu avons essayé de suppléer à ce qu'elle a d'obscur ou d'incom- plet au moyen des figures données far M. Schini, regretuct bien d'ailleurs que c« naturaliste n'en ait pas confié 1 e\'- cuticn à un peintre plus habile. CHE étranglements irrégulièrement espacés , et dont le nombre peut varier notablement d^un côté à l'autre chez le même individu. Ces dépressions ne sant nulle part plus pro- fondes que sur l'arête saillante qu'elles découpent en festons. — Les cornes de la femelle , à partir de leur base , se portent en haut et en dehors en se courbant légère- ment ; elles sont aplaties d'arrière en avant, ft sillonnées à leur surface de stries peu [irofondes. — La longueur des cornes , me- sarées suivant leur courbure, a été trouvée, rhez un mâle conservé au musée de Mayence, de 81 centimètres ; chez une femelle appar- tenant à la même collection , elle était de 25 à 2G centimètres seulement : la couleur de ces cornes est d'un brun noirâtre. La couleur du pelage est , sur le dos , les flancs et une grande partie du cou , d'un brun cendré ; au ventre, autour des parties sexuelles, à la face inférieure de la queue, à la face postérieure des jambes, elle est d'un b'janc sale ; les côtés de la tète sont brun- foncé ; les jambes, la poitrine, une ligne qui règne le long de chaque flanc , une autre qui court tout le long de l'épine dorsale , la ffloe supérieure de la queue , et la barbe cîfiez les vieux mâles, sont d'un brun pres- que noir. Chez les femelles et chez les jeunes jîiâles, toutes ces parties sont d'une teinte beaucoup moins foncée. La barbe , qui n'occupe pas seulement la partie moyenne du menton , mais s'étend Jusqu'à l'angle des mâchoires , paraît d'ail- leurs rester assez courte : dans l'individu du musée de Mayence, elle atteint à peine 6 cen- timètres de longueur ; la femelle a toujours été trouvée imberbe. La taille du mâle dont nous venons de parler est de 86 centimètres au garrot et ftv à la croupe ; celle de la femelle est de 71 an garrot et un peu moins à la croupe (1). La distribution géographique de cette es- pèce est encore assez mal connue. Dans les '.0 M. F. Cuviera donné, dans [•Histoire naturelle dei Vummiferes (avril i833) , une bonne figure d'un animal ■qu'il désigne sous le nom de Bouquetin des Pyrénées. L'indi- vido est bien jeune pour que les caractères spéciliqnes soient ci.*» lui fortement accusés; cependant il aurait fallu que l'ige (iroduisit enlui de grands cliangements pour qu'à l'état adulte il fut conforme à la description de Eruch et à la figure de Ikhini Si la personne qui l'avait dimné au Musée, où il a vécu quelque temps, n'a pas été trompée sur le lieu d'où on l'avait d'une deuxième espèce de Bouquetin dans les Pyrénées. CHE 605 Pyrénées, où ont été obtenus tous les spéci- mens qu'on en possède , elle parait , au dire des chasseurs, ne se trouver que du côté es- pagnol. Il existe bien , dans l'intérieur de la Péninsule, et même jusqu'à son extrémité op- posée, dans la Sierra de Pxonda, des Chèvres sauvages dont il est parlé dans divers Trai- tés sur la chasse ; mais les auteurs de ces ouvrages se sont beaucoup plus occupés des habitudes des animaux afin d'en déduire les moyens de les surprendre , qu'ils ne se sont occupés des formes , et ainsi ils ne nous fournissent point les moyens de décider s'il existe en Espagne une seule ou bien plu- sieurs espèces de Bouquetins. 8. Le Bouquetin jharal ( Capra Jhâral , Hodgs.). — Les diverses Chèvres dont nous venons de faire mention , bien que présen- tant chacune quelque particularité d'orga- nisation suSisante pour caractériser l'espèce, offrent encore une telle somme de ressem- blance qu'il est impossible de songer à les sé- parer les unes des autres. Celle dont il nous reste à nous occuper, au contraire, s'écarte à tel point du type commun , par tout son as- pect extérieur, qu'on ne serait pas surpris d'apprendre un jour qu'elle manque de l'un ou l'autre de ces caractères dont les Chèvres proprement dites doivent présenter la réu- nion. Hàtons-nous de dire cependant qu'elle a toutes les habitudes de ces animaux, ainsi que l'a reconnu M. Hodgson (1). Ce zélé na- turaliste, qui aura si puissamment contribué à nous faire connaître la faune Himalayenne, (i) M. Hodgson , quoique ayant reconnu dans son ihâral plusieurs des caractères essentiels du gène Cbèvre , semble suituut déterminé à le faire entrer dans ce groupe d'après la considération de ses mœurs. J'ai pu observer, dit-il, pen- dant près d'une année, un Jliài al et un Nayaur, tous les deui de même sexe, à peu près de même âge, tous les deux par- faitement apprivoisés et jouissant d'une pleine liberté. Or, quoique ces deux bêles eussent été élevées dans des circon- stances toutes semblables, leurs manières ne se ressemblaient en rien : tandis que dans le dernier on voyait toujoui-ï percer quelque chose du naturel apathique du Mouton, l'autre montrait le caractère curieux de la Chèvre, sa gaieté, sa vivacité. La préférence que témoignait le Jhâral pour les lieux escarpés et de difficile accès, l'audace et la précision de ses mouvements dans les situations en apparence les plus périlleuses, l'habitude qu'il avait d'entamer avec »ei cornes l'écorce des arbres afin de s'en nourrir, sa manière de combattre en se dressant sui- ses jambes , et heurtant obli- quement de la tète au moment de la descente , enfin l'o- deur qu'il exhalait et qui devenait insupportable dans la temps du rut, tout cela le distinguait du Nayaur comme de tous les vrais Moutons, et ne permettait pas de mécon- 606 CHE donne sur le Jhâral , que seul , jusqu'à pré- sent, il a eu occasion de bien étudier, les renseignements suivants. L'individu qui lui a servi pour sa description est un mâle con- sidéré par lui comme adulte (1), et qui avait de hauteur moyenne 84 centimètres environ. Téie bien formée , épaisse à la base , fine vers le museau; chanfrein droit; narines courtes et larges, séparées par un espace nu, humide; cornes notablement plus courtes que la tête, comprimées latéralement, et ayant, d'avant en arrière, une dimension égale , ou peu s'en faut, à la moitié de celle qu'elles ont en longueur. Les deux faces la- térales , dont la rencontre en avant forme une crête saillante qui règne tout le long de la convexité , se creusent un peu des deux côtés de cette quille de manière à former une carène, et sont au contraire un peu convexes en s'approchant de la face postérieure, qui est très arrondie , et qui s'unit à elles sans qu'aucune arête marque leurs limites mu- tuelles. Ces cornes sont placées obliquement sur le front , et , en avant , leurs bases sont presque contiguës ; à partir de leur nais- sance , elles se portent en arrière et en haut en décrivant une courbe régulière, et s'éloi- gnant très peu l'une de l'autre^ leur écarte- (i) Prut-ètre tous les naturalistes ne siron fori! avec M. Hodgson pour considérer comi arrivé à son plein développement {a mature spécimen) le Jlià- ral, qt.i lui a ser vi pour l.n description qu'il a donnée en i8.^3 d«n» les Miatic Researches, et pour celle qui a paru Tannée suivante dans l.-s Bullelius de la Société zoologique de Loii- drei (elle dernière est datée du mois de mars i83/,, et l,s deux observations évidemment ont été faites à moins d'une année de distance). Dans la première notice , l'auteur parle de» accès désordonnés de gaieté auxquels se livrait parfois son Bouquetin, des mouvements fantasques, des bonds, des ca- brioles qu'on lui voyait faire au moment le plus inattendu : ce sont liien là , ce me semble , les jeux d'un animal fori jeune. Ce qui est certain , c'est qu'il croissait encore; à la seconde époque , nous lui trouvons 3 pouces de plus en hauteur; et en admettant, ce qui n'est nullement prouvé, qu'il n'eut plus désormais à grandir, du moins était-il bien loin d'avoir atteint son plein et entier développement. C'est un fait connu que, chez beaucoup d'espèces de Mammifères, les mâles, à l'époque où leur taille devient stationnaire, n'oni pas encoie ce que l'on pourrait appeler toute leur parure. Les cornes, pa, exemple, n'offrent a cet âge, chez l'Ibex et chez d'autres Bouquetins , que la moitié environ de la lon- eneur qu'elles prendront avec le temps; les longs poils qui, chez d'autres Ruminants garnissent certaines régions, n'ap- paraissent aussi que fort tard, et quand l'animal est d'ans sa plus grande vigueur U n'y aurait donc pas beaucoup sujet de s'étonner si l'on trouvait par la suite, d'une part, que le Jhiral vieux n'a pas le menton dépourvu de barbe (au moins «:»n» la froide saison), et de l'autre que ses cornes, tout en restant comparativement fort courte» , •y;i,menl pourtant CHE ment à la pointe résultant presque entiCre- ment de leur diminution d'épaisseur dans le sens transversal. Elles ofTrent , depuis leur base jusqu'à une très petite distance de leur extrémité, une suite de rides qui en embr;is- sent tout le pourtour, et qui ne font pas plus de saillie sur la crête antérieure que sur le reste de la surface. — La barbe paraît man- quer complètement ; du moins M. Hodgson n'en a vu nulle trace apparaître chez un mâie qu'il a observé toute une année. Les poiU sont , à la partie inférieure des mâchoires cl sur les joues, aussi courts que sur le chan- frein ; au cou au contraire, surtout à la par- tie supérieure et sur les épaules, ils sont très longs , formant une crinière léonine qui re- tombe des deux côtés, et s'avance jusque sur les bras. Sur le reste du corps , le poil , mé- diocrement long et bien couché, recouvre un duvet très fin et très abondant. Le Jhàral est haut sur jambes, et, suivant M. Hodgson, décidément plus haut au garrot qu'à la croupe , ce qui est le contraire de ce que nous avons vu chez les autres Bouque- tins. Il a le train dedevantbien fourni, le train de derrière assez grêle , et la croupe avalée ; la couleur de la robe, dans les parties supé- rieures , participe des deux couleurs des poils. Sur les flancs et surtout au dos où les poils seur d': Rela nt aux cornes, deu e«t uans la prcm moins en haut qu'en ari-ière, ce qu nous montre la figure ; dans la sec traire qui se lit. 11 est bien vrai qm appartenant à l'ancien genre Capra de Linné , l'âge modifie considérablement la direction des cornes ; mais, dans le ca» dont il s'agit ici, ce serait le changement inverse qu'on eût pu s'attendre à trouver ; et d'ailleurs, pour s'effectuer, il lui eut fallu un temps plus considérable. La différence des deux versions tient donc probablement à une faute d*impI■es^iono4J à un lapsus calami.Ce&l encore de cette.manière qu'il faut «e rendre compte d'une autre bizarrerie apparente , d'une di- minution en longueur, qui semblerait avoir coïncidé avec un accroissement en hauteur. Il y a, en outre , entre les deux descriptions, des discordances qui tiennent, les unes à ce que l'animal a éprouvé des changements en vieillissant (dans la couleur, par exemple, qui était d'abord très différente de celle que nous avons indiquée) ; les autres, à ce que l'auteur a ac- quis dans l'intervalle de ses deux communications des rensei- gnements plus complets. Ainsi, àans Us Asialic Reseaichei , M. Hodgson dit qu'on a vu le Jhàral, qui est un animal trét lascif, couvrir des Brebis, des Chèvres, des femelles de Che- vrotains porte-musc, mais qu'il n'est point à sa connaib->aiiC« qu'aucun de ces accouplements ait été fécond. Dans le r.uUe- tin de la Société zooL, au contraire, il déclare que • le .Ihâral produit avec la Chèvre domestique , à laquelle il ressemble p/ui qu'aucun des autres Bouquetins • Suivant nous, aucun Bouquetin ne rewembic moiut k la Clicvre que U Jliùra.'. CHE sont courts et bien couchés, c'est la teinte de leur extrémité, le brun, qui prédomine; dans les régions où ils sont longs, c'est-à- dire à la crinière, c'est leur portion grise qui donne presque exclusivement la couleur. L'abdomen et les membres , au-dessus du poignet et du jarret , sont fauves; les parties latérales et postérieures des canons sont de même couleur; leur partie antérieure est marquée d'une bande noire qui s'élargit en descendanl jusqu'à toucher les ergots. Le devant et les côtés de la tète sont d'un brun noirâtre; une tache longitudinale fauve-pâle s'étend de chaque côté du chanfrein; une autre plus courte , mais de même couleur, se voit au-devant de chaque œil ; les lèvres et le menton sont grisâtres ; il y a une tache noire à la lèvre inférieure près de la commis- sure ; le bout de la queue et des oreilles est noirâtre ; l'espace nu compris entre les na- rines est noir ; la langue et le palais offrent la même couleur. La patrie du Jhâral est , d'après ce que nous apprend M. Hodgson, celte portion du versant austral de l'Himalaya qui forme la province de Kachar. Il s'y tient dans le voi- sinage des neiges perpétuelles. Dans des montagnes situées beaucoup plus au sud, dans les Niigherries , on con- naît sous le nom de Jungle sheep (Mouton des Jungles) un Ruminant qui, malgré l'ab- sence de crinière , paraîtrait se rapprocher beaucoup du Jhâral , si l'on en jugeait par les descriptions incomplètes qu'on nous en a données ; mais les deux animaux ont des habitudes qui empêchent qu'on ne puisse les confondre; car tandis que le premier re- cherche les lieux élevés et découverts , l'au- tre , comme son nom l'indique, se tient dans les lieux boisés. Les huit espèces de Bouquetins dont il vient d'être parlé ne sont pas les seules dont se compose le genre, ne sont pas même les seules dont l'existence ait été constatée; ainsi il en est trois ou quatre que nous pourrions indiquer par quelques uns de leurs carac- tères distinctifs; mais comme nous ne pour- rions donner pour aucune rien qui ressem- blât à une description , nous nous conten- terons de ce qui a été dit à ce sujet page 510. mœurs des Bouquetins. Mous en sommes, relativement aux mœurs CHE 607 des Bouquetins, à peu près au point où l'on en était il y a un siècle relativement à leurs formes ; les différences d'une espèce à l'autre ont passé inaperçues au milieu des ressem- blances qui sont certainement très nom- breuses et très frappantes. Le Bouquetin des Alpes ayant été plus étudié sous ce rapport que tous les autres , ce que nous allons dire devra toujours, à moins que nous ne préve- nions du contraire, être considéré comme n'étant, à la rigueur, bien constaté que pour lui. Les Bouquetins sont des animaux grégai- res, qui vivent par petites troupes composées de dix à vingt individus et quelquefois da- vantage. Ces troupes, pendant presque toute l'année, ne se composent que des femelles , de leurs petits, et des mâles âgés de moins de six ans; les mâles qui ont dépassé cet âge vivent solitaires. « Plus ils sont vieux, dit Berthout van Berchem, moins ils aiment à vivre en société. Ils s'endurcissent contre le froid, et en hiver ils ont l'habitude de se placer sur les hauteurs, en face de la partie de l'horizon d'où vient l'orage : ils y restent sans bouger, au point qu'on les prendrait pour des statues; ils vont seulement manger de temps en temps aux environs, et revien- nent ensuite à la place qu'ils ont choisie. Les femelles et les jeunes n'ont point cette ha- bitude, et se tiennent dans toutes les saisons à de moindres hauteurs. » Ce besoin d'isolement qu'éprouvent les vieux mâles n'est pas quelque chose de par- ticulier aux Bouquetins, et nous avons eu occasion de le faire remarquer également pour les Bœufs. Ajoutons que, dans les deux genres, ces individus solitaires sont d'un na- turel très peu endurant, et disposés en gé- néral à attaquer tout être qui viendrait lei troubler dans la retraite qu'ils ont choisie, retraite qu'ils ne quittent que dans le temps du rut. « Lorsque les Boucs sont hors d'avec les Chèvres, dit Gaston Phœbus , ils courent sus aux bêtes et aux gens... Le Bouc blesse d'un coup qu'il donne, non du bout de la tête [tête pris en langage de vénerie pour corne), mais du milieu, tellement qu'il rompt les bras et les cuisses de ceux qu'il atteint. » Au temps du rut , les Bouquetins de tout âge se mêlent; les mâles combatlenJ 608 CHE entre eux, et les plus forts écartent les au très. Au bout d'un mois, les vieux Boucs s'é- loignent de nouveau, les jeunes reparais- sent, les troupeaux se reforment, et, du moins dans nos pays, descendent vers le pied des montagnes, entrant dans la région boisée, où, pendant la plus grande rigueur de l'hiver, ils ont moins à souffrir du froid et où ils trouvent quelque chose à manger. Au retour du printemps, les troupeaux remontent vers les hauteurs; mais les fe- melles qui sont pleines se séparent pour un temps, et, dit Gaston, « vont demeurer près des ruisseaux pour faonner. » La femelle, ou Étagne (I),n'a, de chaque portée, qu'un petit qui marche au moment où il vient de naître, et qui, une heure après, sait se cacher à l'approche d'un danger. «L'Etagne, dit Berthout, n'abandonne ja- mais son petit à moins qu'elle ne soit chas- sée ; alors s'il ne peut la suivre , il va se cacher dans des trous de rocHers ou des ter- riers de Marmottes, quelquefois à une toise de profondeur. Le danger passé, la mère re- vient appeler son petit ; mais si elle tarde trop longtemps, c'est au contraire le Che- vreau qui vient la chercher; il sort de son trou , l'appelle , puis rentre dans un autre trou. S'il la voit, il accourt à elle; mais si elle est blessée et couchée , dès qu'il sent son sang, il fuit, puis revient une seconde fois et fuit encore par la même raison. Il se console difficilement de la perte de sa mère.» Oppien [Cynégétique, liv. II, vers. 343 à 377) dit aussi que les petits, lorsque leur mère a été prise dans des rets , au lieu de fuir, s'approchent d'elle , même le chasseur étant présent. Il est vrai qu'il suppose que le petit, pour obtenir la liberté de s^ mère, vient s'offrir lui-même en rançon. Le jeune Bouquetin n'est pas moins gai que le Chevreau, et il a les mêmes jeux; mais ces jeux qui, dans l'animal domestique, paraissent dictés par un pur caprice , se re- connaissent, chez l'autre, comme une utile gymnastique par laquelle l'animal* se pré- pare , sans en avoir conscience, à des actes que plus tard il lui faudra , sous peine de vie, exécuter avec une parfaite précision. Ainsi, quand nous voyons le Chevreau, dans (i) Et non pas Élague, comme on l'.i imprimé page 5ir.. Oîi écrivait autrefois Estaigne. et Ton disait Biche-Estaigne d<: nifime quon disait Bnuc-Eitoin. CHE un bond soudain, porter deux ou trois fois les pieds en sens opposés avant de retomber à terre, il peut nous sembler que cet exer- cice n'est bon à rien ; mais les chasseurs montagnards savent fort bien que c'est par des mouvements semblables que le Bouque- tin adulte parvient à s'élever entre deux ro- chers, sautant de l'un à l'autre, etgagnant à chaque bond une station plus haute. Quel- ques personnes douteront peut-être du fait, mais il parait cependant suffisamment at- testé. Une autre preuve non moins éton- nante d'agilité que donnent les Bouquetins , même ceux qu'on a tenus en captivité, c'est de gravir, en deux ou trois sauts, une paroi presque verticale qui n'offre que de petites aspérités, et d'atteindre ainsi à une hauteur de 5 à 6 mètres (1). Dans le sens horizontal , ils franchissent de très grands espaces sans paraître faire aucun cas des affreux préci- pices qui souvent séparent le point d'où ils sont partis de celui où il leur faut arriver. Enfin , quand il s'agit de sauter de haut en bas , ils n'hésitent pas, dit-on, à s'élancer d'une hauteur de 20 mètres. Quand ils se précipitent volontairement d'un lieu très élevé , ils ont l'air de se jeter tête première , et les montagnards croient que ce sont en efifet leurs cornes qui reçoivent le premier hoc; ils s'expliquent par là comment des hutes qui seraient mortelles pour tout au- tre animal sont presque un jeu pour le Bou- quetin. Les naturalistes, à qui l'explication n'a pas paru de bon aloi, ont pris en général le parti commode de nier le fait. Goldfuss cependant remarque que si cette opinion (i)'Berthout dit d'un jeune Bouquetin qu a avait obser.. cliez le gouverneur d'Aigïe, dans le pays de Vaud : « Je l'^i vu avec admiration , dans une des cours intérieures du clii- teau, grimper en deux bonds le long d'une muraille, et pu- rallèlement à elle, sans autre appui que la petite saillie di-t pierres que le mortier un peu dégradé laissait paraître, et u* là s'élancer, par un troisicme bond, sur le dessus d'une autn muraille , qui faisait angle droit avec la première. Il com menca par se placer vis-à-vis du point où il voulait atteindre, parallèlement au mur le long duquel il devait grimper, et il l'examina attentivement ; puis, comme s'il y eut renoncé, il se mit à parcourir au petit pas la cour où il était renfermé , il revenait de temps en temps devant son but, se mettait dans la même position , se balançait quelquefois sur ses jarret» , comme pour essayer leur élasticité. Enfin, après avoir fait ce manège assez longtemps, il se décide, s'élanre, grimpe lu long du mur dont nous avons parlé, et se trouve sur celui ort il voulait parvenir. On l'a vu se tenir sur le trancbant d'un* porte, n avait cboisi son logement sous le toit de la tour ô plus élevée du château.i»(5oc. detsc.plirs. de t.-ujTu^w, t. JJ) CHE éUit dénuée de tout fondement, rien ne se- rait plus étrange que de la trouver admise dans presque tous les pays où l'on trouve des Bouquetins; car ce qui se dit de l'Ibei dans nos Alpes se dit aussi du Bcdden en Palestine et du Bouquelm de Sibérie dans l'Altaï. Déjà, relativement à celte der- nière espèce, Pallas avait remarqué qu'il n'est pas rare de rencontrer des individus dont une corne est brisée, ce qui semble in- diquer que, dans les chutes, ces parties sont exposées à recevoir des chocs violents. Tel est en eiïet le cas : les Bouquetins, comme nous le ferons voir par la suite, doivent né- cessairement, quand ils sautent de leur plein gré de haut en bas, se mettre la tête entre les jambes , et leurs cornes doivent loucher le sol, non pas avant les pieds, mais immédiatement après. Si quelque fois la tête porte la première, ce. doit être quand l'ani- mal, calculant mal ses distances, a manqué la pointe de rocher qui devait le recevoir et est tombé plus bas ; c'est assez souvent ce qui arrive quand ilesteETrayé par des chasseurs, et c'est même, comme nous l'apprend Espi- nar, un moyen sur lequel comptent quelque fois les montagnards espagnols. Le moyen a d'ailleurs cet inconvénient, qu'on ne peut pas toujours aller chercher au fond du pré- cipice le corps brisé du Bouquetin. On sent bien qu'un animal aussi agile ne peut guère devenir la proie du chasseur que lorsqu'il est surpris : aussi avons-nous vu Pandarus se tenir caché en attendant le mo- ment de décocher ses flèches au Bouquetin du mont Ida. Nous verrons de même, quelques mille ans plus tard , Kaempfer se tapir dès avant le jour dans une caverne à une petite distance d'une mare où l'on supposailque les Bouquetins devaient venir boire dans la ma- tinée. Dans l'île de Crète, comme nous l'ap- prend Belon, les paysans, afind'avoir le temps d'ajuster le Bouquetin, placent près du lieu par lequel ils s'attendent à le voir passer, une Etagne privée, et ils ont soin de se placer eux-mêmes derrière quelque buisson à l'op- posite du vent, « sachant bien que le Bouc- estain est de si grans sens d'odorer qu'il les sentirait de cent pas. «Dans les Alpes, on prend aussi de grandes précautions pour n'être pas senti, et pour cela, comme il y a habituelle- ment le matin un courant d'air ascendant le long du flanc des montagnes , les chasseurs T. m. CHE 609 s'arrangent de manière à occuper déjà les hauteurs au moment où les Bouquetins qui ont passé la nuit dans les bois les plus voi- sins de la région des graminées remontent les pentes en paissant et tenant la tête presque constamment baissée (i). « Il est singulier , remarque Berthout, que ce n'est que lorsque l'animal sent le chasseur qu'il se sauve, car s'il le voit sans le sentir, il se contente de siffler et de le regarder; ou s'il est couché, il se sauve, siffle et regarde, mai» dès qu'il le sent, il s'enfuit (2). Les Bouquetins se nourrissent, dans l'été, de graminées et de feuilles des plantes al- pestres ; dans l'hiver, ils sont réduits aux jeunes pousses des arbustes et aux lichens. Ms aiment beaucoup le sel, et lèchent avide- ment les efflorescences salines qui se forment à la surface des rochers ou certaines terres argileuses saumàtrcs. On ne sait pas au juste quelle est la durée de la vie des Bouquetins ; Berthout l'estime de 28 ou 30 ans; mais pour arriver à celte évaluation, il se base sur cer- tains rapports, qui ne sont rien moins que bien établis. Il montre d'ailleurs combien est absurde l'opinion généralement reçue parmi les chasseurs , que l'âge de ces ani- maux peut se connaître à leurs cornes, dont le nomhre des nœuds indiquerait celui des années. Pour terminer cet article, il nous resterait à parler des Chèvres domestiques et des prin- cipales races qu'elles nous présentent, mais des exigences typographiques nous obligent à nous arrêter ici, ce que nous avons à dire encore se trouvera au mot daim , mot qui , anciennement , dans une grande partie de la France , désignait le Bouc et non point le Cervus dama des naturalistes. (Roulin.) (i) Espinar, qui indique les divcises manières dont oa ch^isse les Bouquetins en Espagne, dit aussi qu'on proDte du moment où , quittant les liauts pâturages dans lesquels lU ont passé la nuit , ils regagnent les sommets où ils aiment à se tenir le jour. (j) Ebrenberg a aussi remarqué que les Bouquetins qui voyaient passer la caravane au pied des rochers sur lesquels ils se tenaient, ne témoignaient ajcun effroi. En général, les Ruminants cavicornes sont beaucoup moins facilement im- pressionnés par la vue que par l'odorat ; c'est un fait qui a déjà été remarqué, et notamment pour les Bisons: ainsi, dans plusieurs des expéditions récentes vers les montagnes Ro- cheuses , les voyageurs passaient parfois à une petite dis- tance d'une immense troupe de Bisons en marche, et ces ani- maux poursuivaient leur route s ^vec poche pré. J M...r tant un p6roné 1 „..'^ i_ i Musc, hi.n AiJu.., I Putiale. ) 1«' Socs-Gksre. Chevrotains proprement dits. Tragulus. A part les caractères différentiels que nous venons d'exposer, les Chevrotains ressem- blent aux Ruminants ordinaires. Leur mâ- choire supérieure est dépourvue d'incisives; ils en ont huit à la mâchoire inférieure. Leurs molaires sont au nombre de vingt- quatre, six de chaque côté à chaque mâ- choire. Ils manquent de larmiers, ce qui les distingue des Cerfs, dont ils ont d'ail- leurs le muflle séparant l'ouverture des narines. Leurs oreilles sont de grandeur moyenne, pointues et fort mobiles. La queue est courte. Les mâles ont la verge dirigée en avant, et les femelles ne portent que deux ma- melles, placées entre les jambes de derrière. Ces animaux sont encore assez peu con- nus. Leur petitesse et leur légèreté les déro- bent facilement à la recherche de l'homme. Buffon a remarqué le premier que ce groupe était propre à l'ancien continent, et les re- cherches de ses successeurs ont contîrraé ce CHE fait de géographie zoologique. Le Moschu» americanus établi d'après Seba n'est , selon Cuvier, qu'un jeune ou une femelle d'un des Cerfs de la Guiane. D'après le même auteur, il en est ainsi du Mosclim de- licatulus de Shaw ; c'est le faon d'un Cerf d'Amérique. Les Chevrotains paraissent être en général des animaux d'une extrême délicatesse, et ne peuvent supporter les voyages de long cours : aussi a-l-on été fort longtemps avant de parvenir à en conserver de vivants dans nos ménageries. On connaît peu leurs mœurs et leurs habitudes, qui doivent être à peu près les mêmes que chez les Gazelles. Buffon, te- nant compte, d'un côté , de leur petitesse, qui semble annoncer qu'ils ont plusieurs petits à chaque portée , et, d'un autre côté , de leur caractère d'animaux à pieds four- chus, qui devrait fairesupposer qu'ils n'ont jamais qu'un ou deux petits à la fois , se demande si la nature n'aurait pas tout con- cilié en les faisant se reproduire plus sou- vent. Il fait un appel aux voyageurs pour qu'ils s'occupent de la solution de ce pro- blème. Nous ne croyons pas qu'on ait en- core fait d'observations positives sur ce sujet. 1. Le CnEVKOTAiN, 31. pygmœus Linn. — Cet animal est le plus petit des Ruminants. Sa taille ne dépasse pas celle du Lièvre; mais toutes ses formes sont d'une élégance et d'une délicatesse admirables. Le dessus de son corps est d'un beau roux passant au fauve sur les côtés. Toutes ses parties infé- rieures sont blanches. Il est à regretter que la finesse de son pelage ne réponde pas à ce que ses couleurs ont d'agréable ; mais son poil , ainsi que chez les espèces suivantes, est court, gros et sec. Le l^hevrotain paraît habiter les parties les plus chaudes de l'Afrique et de l'Asie où il vit à la manière des Antilopes. Sa lé- gèreté est extraordinaire ; il fait des sauts el des bonds prodigieux, mais il ne peut sou- tenir longtemps ces violents efforts. On as- sure que les Indiens le prennent à la course, et que les nègres le chassent de même et le tirent à coups de bâton ou de petites za- gaies. C'est un gibier très recherché. 3. Le MÉMiNA, jV. memina Linn. — Buf- fon regarde celle espèce comme une simple variété de la précédente ; mais celte opinion n'a oas été adoptée par les naturalistes qui CHE ont 6ct\1 après lui. Le Mémina, qui habite i'ile de Ceylan , est plus grand que le Che- vrotain; sa couleur est brune, avec des ta- ches blanches semblables à celles des Faons qui ont encore leur livrée. La gorge est en- tièrement blanche. Cette espèce est d'ailleurs encore peu connue. 3. Le Chevrotain de Java , M. javani- cuv. — Cet animal ressemble au précédent pour la taille ; il en diffère par le pelage, qui n'est point tacheté , mais onde de noir dans les parties brunes. Il porte en outre trois bandes blanches sur la poitrine. 4. Le KRA^CHiLOuKA^cmi, M. kra7ichil. — Le pelage de cette espèce est d'un roux brun, tirant sur le noir au dos. Il est , de plus , rayé de bandes blanches et fauves qui s'éten- dent de l'angle des mâchoires aux épaules. Ses canines sont longues et recourbées. Le Kranchil se trouve à Sumatra , où il habite les profondeurs des forêts, et se nour- rit des fruits du Gmelina villosa. Il se dis- lingue même des autres espèces par sa lé- gèreté et l'étendue des bonds qu'il fait lors- qu'il est poursuivi. On assure que, dans ce cas, il s'élance de manière à s'accrocher aux branches d'un arbre par ses deux longues canines, et qu'il laisse ainsi passer au-des- sous de lui les Chiens ou les autres ani- maux de proie qui lui donnent la chasse. Saruseet sa finesse sont passées en proverbe, et les Malais disent d'un habile voleur, qu'il est rusé comme un Kranchil. 5. M. de Blainville a donné quelques dé- tails sur un Chevrotain dont on trouve la figure dans V Oriental Miscellany , sous le nom de Musc de l'Inde. Cette espèce serait remarquable par la longueur de ses ca- nines. Dans une notice sur le genre Moschus de Linné, M. Gray a réduit à trois les cinq es- pèces précédentes ; mais le peu de détails qu'il a donnés sur les motifs qui l'ont engagé à faire cette réducton nous engagent à con- server, au moins provisoirement, les dis- tinctions établies par Frédéric Cuvier. Le célèbre naturaliste anglais a décrit aussi les deux espèces suivantes , qu'il regarde comme bien distinctes. G. Moschiis fulvivenier Gr. — Ce Che- vrotain , assez semblable au Kranchil , s'en distingue par la couleur fauve de son ventre. La teinte générale est roussâtre, variée de CHE 613 noirâtre. Il porte une large bande noire sur la nuque , et trois autres plus étroites sur la poitrine. Cette espèce habite l'archipel des Malais et les Indes orientales. 7. Moschm stanteyarms Gr. — Les poils de cette espèce de Chevrotain sont d'un fauve ardent, avec l'extrémité noire. Elle se distingue d'ailleurs, au premier coup d'œil, par le brillant du pelage et par l'absence de bande à la nuque. Bien qu'on ait eu de ces animaux vivants dans la ménagerie du comte de Derby, on ignore quelle est au juste leur patrie. 8. M. Ogilby a regardé comme nouvelle une espèce de Chevrotain venue de Sierra- Leone, et qui semble tenir le milieu entre le Memina et le M. stanleyanus , tout en se rapprochant, par la taille, du Musc propre- ment dit ( JJ. moschi férus). Il a proposé de lui donner le nom de Mosclins aqnaticu.s, em- prunté aux habitudes de cet animal, qui pa- raît habiter de préférence le bord des fleuves. 2' Sous-Genre. IUllSC Mosehus. Cette sous-division se distingue des Che- vrotains proprement dits, seulement par la présence d'une poche considérable placée en avant du prépuce chez le mâle, et qui sé- crète une substance odorante. On ne peut y rapporter, avec quelque certitude, qu'une espèce , le Musc ( M. moschiferus Linn. ). C'est l'espèce la plus célèbre et la moins connue du groupe qui nous occupe. Le Musc est grand comme un Chevreuil ; et, comme ce dernier, il est presque entièrement privé de queue. Sur presque tout le corps, le poil des parties supérieures est blanc , avec l'ex- trémité noire , brune ou fauve. Il en résulte que la couleur générale est indéterminée, et varie selon l'aspect sous lequel on regarde l'animal. Le front est noir, relevé chez les jeunes par une tache blanche placée au mi- lieu. Il y a des teintes foncées au-dessus et au-dessous des yeux ; mais le reste de la tête paraît d'un gris ardoisé, par suite du mélange de noir et de blanc dont nous parlions tout- à-l'heure. Les parties inférieures présentent une teinte blanche assez uniforme. Partout le poil est dur, raide, si gros et si cassant qu'on pourrait presque lui donner le nom d'épines. Les sabots et les ergots sont noirs. 614 CHE Nous avons dit, en parlant des Chevro- tains, que leur dentition ressemblait à celle des Ruminants ordinaires , si ce n'est qu'ils portaient à la mâchoire supérieure deux lon- gues canines, qu'on pourrait regarder comme de véritables défenses. Celles du Musc sont très développées chez le mâle , et sortent de la bouche en s'incurvant d'arrière en avant. Leur bord postérieur est tranchant , et l'animal s'en sert selon les circonstances, soit pour couper des racines , soit pour se défendre. La poche caractéristique du Musc est pla- cée sous le ventre, en avant du prépuce : elle a près de 3 pouces de diamètre. Pendant l'hiver on ne peut la distinguer extérieure- ment. Dans la saison chaude , et surtout à l'époque du rut , elle forme une saillie bien marquée. Cette poche s'ouvre en dehors par un orifice, et l'on assure que, lorsque la ma- tière odorante gonfle outre mesure son ré- servoir naturel , l'animal se frotte contre les arbres et les rochers pour se débarrasser de ce trop-plein. Le Musc recueilli de cette ma- tière est le plus pur et le plus estimé ; mais il est presque impossible d'en trouver dans le commerce. L'organe sécréteur qui nous occupe présente d'ailleurs des particularités remarquables. La membrane qui tapisse l'intérieur de sa cavité est , dit-on , sèche comme du parchemin, même à l'époque où ses fonctions sont le plus actives. En revan- che, elle est entourée d'un lacis vasculaire très riche. Le Musc lui-même est sécrété à l'état solide; et, lorsque la poche est pleine, il reste toujours , à l'intérieur de la sphère produite par la matière odorante , un vide qui se tasse seulement de la circonférence vers le centre. Le 3Iusc paraît originaire de cette région montagneuse qui occupe une grande partie de l'Asie centrale. Sa vie est nocturne et so- litaire j sa timidité extrême. Il paraît avoir été inconnu aux Grecs et aux Romains. Aris- tole et Pline n'en font aucune mention, non plus que du parfum qu'il fournit. Les au- teurs arabes en ont parlé les premiers , et Serapion a donné, au viii= siècle , une des- cription de cet animal. Bien qu'habitant des contrées aussi éloi- gnées de nous, le Musc semble pouvoir s'ac- climater en Europe, et peut-être pourrait-on l'élever sans grandes difficultés. Dans le siè- CHE cle dernier, le duc de la Vrillère a eu , pen- dant trois ans, dans son château de l'Hermi- tage, près de Versailles, un de ces Mammi- fères qui avait mis trois ans à lui parvenir. Il avait donc vécu pendant six ans en capl> vite , et encore sa mort fut-elle toute ac- cidentelle. Daubenton, qui en Gt l'anatomie, trouva une égagropile engagée dans la cail- lette et fermant l'orifice du pylore, à peu près comme aurait pu le faire une soupape bombe. Cet animal était très timide, et ne se laissait pas approcher. Sa souplesse et sa vi- vacité étaient extrêmes. Son train de der- rière , plus développé que celui de devant , en faisait un animal éminemment propre an saut : aussi ne se mouvait-il, pour ainsi dire, que de celle manière. Il semblait prendre plaisir â bondir contre un mur perpendicu- laire, qui lui servait de point d'appui, pour s'élancer dans une direction opposée. Le Musc est recherché pour sa chair, mais bien plus encore pour la matière odorante qu'il produit, et qui porte le même nom. Cette substance, dont tout le monde connaît l'odeur forte et pénétrante , est solide , en grumeaux de différentes grosseurs , d'un rouge noir et assez semblable à du sang des séché. Elle s'écrase facilement sous le doigt; sa saveur est acre et légèrement amère. Sa composition est très complexe. D'après MM. Blondeau elGuibourt, qui en ont fait l'analyse, on y trouve de la stéarine, de l'é- laine , de la gélatine , de l'albumine , de la fibrine, une huile acide unie à l'ammonia- que , une huile volatile , de la choleslérine , une substance très carbonée soluble dans l'eau , des hydrochlorates d'ammoniaque, de potasse et de chaux, un acide particulier, en partie saturé des mêmes bases, un acide combustible, des carbonates, des phosphates de chaux, enfin une petite quantité d'eau. Malgré les soins que ces chimistes ont dû prendre pour se procurer le Musc à l'état de pureté, nous doutons qu'ils y soient parve- nus. La présence de la fibrine, dans la sub- stance mise en expérience, nous semble prouver qu'elle avait été mélangée avec du sang de l'animal. (A. de Q.) CHEVROTAIIVS FOSSILES, paléont. — La famille des Chevrotains s'est enrichie de plusieurs genres dont la découverte est due aux paléontologistes. Le sol de la France renferme abondamment dans le Bourbon- CHI nais, dans la Limagiie et aux environs du Puy-en-Veiay, des débris de ceux auxquels on a donné ifS noms de Dremotherium et d'Amphitragulus. Les espèces de ces deux genres égalaient ou dépassaient môme en grandeur le Clievrotain porte-musc. Elles appartiennent à l'époque miocène. (P. G.) ClIliYLÈTE. Cheyletus (XeïXc;, livre). AnACii. — Genre de la famille des Holôtrcs, établi par Latreille sur VAcarus erudilus de Schrank (Enum. Insect. Aust. indigen. p. 515, 1058), espèce très-petite que l'on trouve ordinairement dans les livres et aussi dans les collections. Sa démarche est lente. Le Pediculus musculi, du même auteur , a été rangé par Latreille dans le genre Cheylelus. (H. L.) CHEYLÉTIDES. Cheijleiides. arach. — Cette famille , fondée par Leach ( t. XI des Tiaiis. Linn. sociei.), et appartenant à l'ordre des Trachéennes, a été circonscrite par Dugès d'une manière plus rationnelle. Ainsi les genres que le fondateur de cette coupe générique rangeait dans une seule famille, forment, dans le travail de Dugès, trois tribus distinctes qui sont désignées sous les noms de Trombidiés , Acaiés et Bdellés. (H. L.) •CniAMELA. REPT. — Genre de Sau- riens de la famille des Scinques , proposé par M. J.-E. Gray. (P. G.) *CniASOG!VATnUS (x'*Ç<-, je forme l'X; yv-lOoç, mâchoire), ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Lucanides de Latreille , créé par M. Stephcns ( Tram, ofthe Cambridge phi- los. Socitty], et adopté par 3LAL Bruilé et de Castelnau dans leurs ouvrages respectifs. Ce g. est fondé sur une seule espèce [Cldaso- aiiailinsGaniii Steph.l, trouvée d'abord dans l'ile de Chiloc , et ensuite dans les environs de Vaiparaiso. C'est un très bel insecte, re- marquable non seulement par l'éclat de ses couleurs métalliques, mais encore par la longueur extraordinaire et la forme bizarre de ses mandibules : elles sont aussi longues que la tèle et le corps réunis , droites laté- ralement, courbées en dessous, dentées in- térieurement dans presque toute leur lon- gueur, terminées en crochets et croisées l'une sur l'autre vers leur extrémité ; elles sont en outre armées, à leur base, de deux espè- ces de défenses inclinées vers la terre. Cet cm au insecte, très rare, n'existe encore que dans quelques collections : M. Stephens n'a connu et figuré que le mâle. Le Muséum de Paris possède une femelle, qui lui a été envoyé, par M. Gay ; elle est moins brillante que le mâle. Ce g. est très voisin du PhoUdoius de Mac-Leay. (D.) CIIIASTOLITOE (xtaaToç , en croix ; IC- 605, pierre), min. — Syn. de l'Andalousile Macle , dont les cristaux offrent sur leur coupe transversale l'apparence d'une croix obliquangle ou d'un X grec. J-^oyez macle. (Del.) * cniAZOSPERMUM (xtâÇa,, je place en croix; aiz{pp.a., graine), bot. pn. — Genre de la famille des Papavéracées ( Fumariacées ), tribu des Hypécoées , établi par Bernhardi {Limi., VIII, 405). et dont le type est VHy- pecouiu erectum de Linné. C'est une plante annuelle, indigène de l'Asie médiane, à tige dressée, dichotome.remplicd'unsucaqueux. Les feuilles radicales en sont péliolées, mul- tifides , à lobes linéaires , aigus; les cauli- naires petites, sessiles, à lobes distants, très étroits; les fleurs jaunes, tachetées de pour- pre , sont portées par des pédicelles , alter- nant tantôt par dichotomie , tantôt termi- naux. (C. L.) • CHIBIA. OIS. — Genre formé par Hodg- son , en 1837, sur une espèce de Drongo du Népaul, VEdolius barbaïus J.-E. Gray, Edo- lius crishna Gould {Procedings, 183G, p. 5). VoijeZ DRONGO. (Lafr.) CniDIGOUAZOU, d'Azara. mam. — Sy- nonyme d'Ocelot. Voy. cnAx. CIIICIIE (pois), bot. pu. —Voy. cicer. *CniCKRASSIA. BOT. pir. — Un arbre, nommé dans l'Inde Chickrassi, a fourni l'é^ tymologie de ce genre ; une fausse orthogra- phe l'avait fait indiquer primitivement sous le nom de Chuhrasia. Il appartient aux Cé- drélacées, et offre les caractères suivants : Calice court à 5 dents ; 5 pétales dressés. Éta- mines au nombre de 10, dont les larges filets sont soudés dans toute leur longueur en un tube terminé par 10 dentelures qui soutien- nent autant d'anthères dressées et saillantes. Ovaire exhaussé sur un large disque, se ter- minant en un style court et épais, qui porte un stigmate en tête légèrement trilobé, à 3 loges oblongues contenant chacune un grand nombre d'ovules disposés horizonta- lement sur deux rangs, et attachés à l'angle 616 cm interne. Capsule ligneuse à trois valves, qui, après la déhiscence, se partagent en deux lames, et se séparent de l'axe sur lequel les trois cloisons restent fixées en manière d'ai- les. Graines imbriquées, comprimées, pro- longées en bas en une aile membraneuse, contenant, sous leur tégument, un embryon à cotylédons obliquement orbiculaires, à ra- dicule oblongue , dirigée vers le bile.— Les deux espèces connues sont de grands arbres de l'Inde, dont le bois est estimé pour l'ébé- nisterie. Leurs feuilles sont pennées ou bi- pennées; leurs fleurs disposées en panicules terminales. (Ad. J.) *CmCOm^A, Comm. eot. ru. — Syn. de Piathitrus. *CHICOIV. BOT. PH. — Syn. vulgaire de la Laitue romaine. CHICORACÉ. MOI.L. — roy. murex. CHICORACÉES. Cicfioraceœ. bot. ph.— Nom établi par Seb. Vaillant pour une des grandes divisions de la famille des Compo- sées. Les Chicoracées ont long-temps formé pour certains auteurs une famille distincte , désignée sous le nom de Semi-flosculeuses ; aujourd'hui ce groupe est généralement con- sidéré comme tribu des Composées. Ses ca- ractères sont les suivants : Corolle tubulcuse inférieurement, mais plus ou moins profon- dément fendue du côté interne , et formant par suite une sorte de languette (demi-fleu- ron ) plane, terminée par cinq petites dents épaisses, et parcourue par autant de nervu- res convergeant au sommet ; les anthères, le plus ordinairement linéaires , sont munies d'appendices basilaires , et contiennent un pollen rugueux à sa surface , anguleux , en général de forme dodécaédrique ; le style , filiforme , grêle , glabre à sa partie infé- rieure, papilleux vers le sommet, se divise en deux rameaux cylindracés également pa- pilleux, fréquemment arqués ou contournés après la fécondation , et bordés , à leur face interne, par le stigmate. — Les Chicoracées sont des plantes lactescentes , munies de feuilles alternes, habitant les régions tem- pérées de l'hémisphère boréal , et offrant des corolles ligulées réunies en capitules, et le plus souventde couleur jaune, mais quel- quefois Wanches, roses ou bleues. Le groupe des Chicoracées , admis soit comme tribu , soit comme famille distincte , a généralement été associé aux Composées , CHI et placé à la suite des Campanulacées et des Lobéliacées par la présence d'un suc propre laiteux commun à ces dernières familles , par la forme de la corolle plus ou moins profon- dément fendue, ainsi que par la soudure des anthères , qui s'observe également parmi les Lobéliacées. Les Chicoracées se partagent, d'après M. De Candolle. en 8 groupes ou sous-tribus , qui sont . 1, ScoLYMÉES. Réceptacle paléacé suppor- tant des fruits surmontés d'une aigrette en forme de couronne ou parfois paléacée. Ce sont des herbes épineuses ofl^rant des capi- tules munis de bradées , et contenant des fleurons de couleur jaune. Genres : Diplostemma, Hochst. et Sleud. , Scolymus , Tourn. 2. Lampsanées. Réceptacle dépourvu de paillettes. Aigrette nulle. Genres : Lampmna, Tourn. ; Rhagadiolus, Tourn.; Kœlpinia, Pall. .3. Hyoséridées. Réceptacle dépourvu de paillettes. Aigrette en forme de couronne ou composée de plusieurs paléoles entières, assez larges, très souvent courtes, mais par- fois aussi allongées et raides; fleurons jaunes, excepté dans la Chicorée [Cichorium ) ot la Cupidone [Catananche), où ils sont bleus. Genres : y^pogon, Eli.; yirnoseris, Gaertn. nyoseris,3viSS.;Hedypnois,Touvn.;^poseris, Neck.; Hœnselera, 'Bo\ss.; Catananche, \!xiU., Cichorium, Tourn.; Calais, DC. ; Tolpis , Tiiy.; F ichtea, Schultz ; Krigia, Schreb.; Mi- croseris. Don.; Cynthia, Don. 4. Hypochéridées. Réceptacle paléacé. Ai- grette paléolée; paléoles étroites, semi-lan- céolées, mais découpées sur les fruits placés au centre du capitule ; fleurons jaunes. Genres : Hypochœris, DG. et Vaill.; Achy- rophorus, Scop.; Seriola, L.; Metabasis, DC; Phalacroderis, DC. 6. RoDiGiÉES. Réceptacle paléacé. Aigrette velue, scabre. Genres : Rodigia , Sprg. ; Ammogeion , Schrad. ; Pachylepis , Less. ; Pinaropappus Less. C. Scorzonérées. Réceptacle dépourvu de paillettes. Aigrette paléolée ; paléoles très étroites semi-lancéolées : les intérieures au moins , ou celles appartenant aux fruits du centre plumeuses , très rarement scabres ; fleurons jaunes ou pourpres par exception. 536 CHI CHI 617 Genres . Thrincia , Rolh. ; Kalbfussia , j Schultz; ZeoH(ot/oH, Juss. ; Apargia , Less.; Oporinia, Don.; Millina, DC, Cass.; Podos- permum , DC; Geropogo» , L. ; Tragopogoii, Tourn.; fJrospennum ,Scop. ; Hymenonema, Cass.; Scorzonera, DC. ; Ailerolhrix, Cass. ; Microderis, DC. j Picris, Juss.; Helminlhia, Juss. 7. Lactucées. Réceptacle dépourvu ou très rarement muni de paillettes. Aigrette composée de poils longs très délicats , fuga- ces , argentés , libres jusqu'à la base ; fleu- rons jaunes, blancs ou roses. Genres : Laciuca, Tourn. ; Cliondrilla, L.; Pyrrliopappus,TiC; Taraxacum, Hall.; JVil- lemetia , Neck. ; Ixeris , Cass. ; iMacrorlujn- clius , Less. ; Barkliausia , Mœnch. ; yEilieo- rliiza , Cass. ; Crépis , Mœnch. ; Fhœnopus , Cass. ; Bracliyramplius, DC. ; Cliorisis, Don ; Z acyniha, Touva.; Heieracia, Fiscb. el Mey.; £iidopiera, DC; Pteroilieca, Cass.; Lomaio- lepis, Cass. ; IniubeUia , Cass. ; Microrliyn- clius, Less. ; Picridium , Desf. ; ZoUikoferia , DC; Soncitus, Cass.; Tracliodes, Don ; Ma- lacoiliiix, DC. ; Youngiu, Cass. ; Prenanihes, Vaill. ; LygodeiViia, Don. 8. HiÉRACiÉEs. Réceptacle dépourvu de paillettes. Aigrette composée de poils raides, très fragiles , libres, prenant très fréquem- ment une teinte jaunâtre ou rousse, à l'épo- que de la maturité du fruit. Fleurons jaunes, blancs ou bleus. Genres : Hieracium , L. ; Nabalus , Cass. : | Jiltea, Bert. , Decaisn. ; Andryala , L. ; Du- ùyœa, DC. ; /yjalgediurn, Cass.; Melanoseris, Decaisn.; Anisoramphus , DC. ; Troximon, Gaertn.; Picrosia, Don et Decaisn. (J. D.) CHICORÉE. Cichorium (nom que les an- ciens paraissentavoir appliqué à V Endive, en j réservant celui AcSeris pour la Chicorée sau- vage). BOT. PU. — Ses caractères sont les sui- vants : Capitule multi- ou pluriflore. Invo- lucre double : l'extérieur court, composé de 6 écailles environ; l'intérieur plus long, forme de 8-10 folioles. Réceptacle plan, dé- pourvu de paillettes, quelquefois légèrement alvéolé el couvert de très petites soies. Les fruits obovés , comprimés , striés et glabres, supporlent,au lieu d'aigrette, de nombreuses écailles très courtes , obtuses , constamment disposées sur un ou deux rangs. Les espè- ces du genre Cichorium sont toutes indi- gènes de l'ancien continent; ce sont des herbes à racines vivaces, à tiges rameuses, munies de feuilles dentées ou roncinées, et de capitules composés de fleurons de cou- leur bleue. On connaît plusieurs espèces ou races distinctes de Chicorées. L'Endive {Ciclto^ rium Etidiviu) paraît originaire du Japon ou de la Chine, et s'être introduite dans les jardins potagers de l'Europe, vers 1548. La Scarole est une race obtenue en Hollande. La Chicorée proprement dite [C.Intybus) se cultive en grand dans quelques parties de nos départements du Nord, et surtout en Belgique, à cause de ses racines, qui, tor- réfiées , servent à amender le Café. Celle plante, dont la préparation et la culture paraissent être la mieux entendue en Bel- gique, se cultive également aux environs de Saint-Pétersbourg, où son introduction est assez récente. Étiolée dans les caves et blan- chie par un procédé particulier, la Chicorée se vend à Paris sous le nom de Barbe de capucin. (J. D.) CHICORÉE FRISÉE, moll. — Nom vul- gaire du Murex ramosus , type du g. Chico- racé de Montfort. CHICORÉE D'HIVER, bot. ph. — Nom vulgaire du Crépis biennis L. CHICORÉE DE MER. bot. pu. — Nom vulgaire de plusieurs espèces du g. Ulve, qui, sur plusieurs parties de notre littoral, sont mangées avec avidité par les bétes à cornes. CHICOT. BOT. PH. — Nom vulgaire du Guilundina bonduc et du Gymnocladus cana- densis. CHICQUERA. OIS.— Nom sous lequel Le- vaillant [Afr., pi. 30) a désigné une esp. du g. Faucon, Falco cliicquera. (G.) CHIEN. Canis , Linn. mam. — Genre de Mammifères carnassiers digitigrades de G. Cuvier, formant, dans la classification de M. Is. Geoffroy, la famille des Yulpiens, laS^'du sous-ordre des Carnivores, ordre des Carnassiers. Les Chiens , que nous considé- rons , à l'exemple de 31. Is. Geoffroy, comme devant former une famille , el non un genre , ont de 40 à 42 dents , savoir : six incisives en haut el autant en bas ; deux canines à chaque mâchoire; douze mo- laires supérieures, el douze ou quatorze in- férieures. Ces dents présentent trois fausses molaires en haut, quatre en bas , et deux 618 CHl Tuberculeuses derrière l'une et l'autre car- nassière : la première supérieure de ces tu- berculeuses est fort grande. Leur carnas- sière supérieure n'a qu'un petit tubercule en dedans ; mais l'inférieure a sa pointe postérieure tout-à-fait tuberculeuse. Ils ont aux pieds de devant quatre doigts dans le genre Hyénoïde ; dans les vrais Chiens et les Picnards , cinq doigts, dont quatre seu- lement touchent la terre , le pouce se trou- vantplacé trop haut pour atteindre le sol , et n'étant pour ainsi dire qu'à l'état rudi- nientaire. Les pieds de derrière ont quatre doigts , et quand on en trouve cinq , ce qui n'arrive jamais que dans quelques races de Chiens domestiques , ce cinquième ne doit être considéré que comme une su- perfétation accidentelle , et sans importance relativement à la classification , mais du plus haut intérêt pour la philosophie de la science. Leurs ongles ne sont ni rétracliles ni tranchants , aussi ne sont-ce pas des ar- mes pour ces animaux, et ils ne leur sont utiles que pour la locomotion. La langue des Chiens est douce, non armée d'aiguil- lons ; enOn ils n'ont pas de poche anale comme les Hyènes. Les Chiens se trouvent sur presque toute la surface du globe, soit à l'état sauvage, soit à l'état domestique , et le plus ordinai- rement dans ces deux états. Autour du pôle boréal se groupent, parmi les Chiens domes- tiques , celui des Esquimaux et celui de Si- bérie; puis, parmi les espèces sauvages, risalis qui occupe tout le littoral de la mer glaciale cl tout le nord de l'Europe et de l'Asie au-dessus du CO» degré ; le Renard argenté et le Renard croisé du nord de l'A- mérique et du Kamlschalka. Un peu plus loin du pôle, mais toujours au nord , on trouve , en Europe, le Chien d'Islande , le Chien-Loup, le Loup noir, le Renard ordi- naire qui existe également en Amérique. Dans ce dernier pays, à peu près sous les mêmes latitudes , notre Loup ordinaire ; le Loup odorant, celui des prairies et le Re- nard agile , tous trois des bords du Missouri. En Asie, le Wah des Hymalaya. Dans une zone plus tempérée, et en se rap- prochant du tropique , apparaissent , outre notre Loup et notre Renard , les nombreu- ses races du Chien domestique, que la dou- ceur du climat et une antique servitude oui CHl façonnées de mille manières , tant au moral qu'au physique , et dont le nombre est in- calculable en Europe , en Asie et en Amé- rique. Puis en Asie , dans l'Inde et la Tata- rie , le Corsac et le Karagan ; le Renard gris dans la Virginie ; et le Renard tricolore qui. des Etats-Unis , se répand dans l'Amérique méridionale jusqu'au Paraguay. Les Jackals occupent un zone oblique à l'équaleur , depuis l'Inde et la Perse jus- qu'au cap de Bonne-Espérance. Si nous portons nos investigations sur toute la zone équatoriale entre les deux tropiques , et même jusqu'à la latitude du cap de Bonne- Espérance, nous verrons que celte zone n'estpas moins richeen espèces. Dans l'Inde, nous trouverons le Quao, le Renard du Bengale, le Chien de Sumatra , le Loup de Java, etc. L'Amérique nous fournira l'Alco, le Loup du Mexique , le Culpeu du Chili et des îles Malouines; le Koupara ordinaire et le petit Koupara , tous deux de la Guiane. et le Loup rouge. L'Afrique offrira le Renard d'Égyple, le Fennec d'Angola ; le Renard de Lalande, le Kenlie et la Hyénoide, tous Iroi.s du Cap. Nous trouverons le Dingo dans la Nouvelle-Hollande ; et enfin nous ver- rons toutes les îles de l'Océanie peuplées de nombreuses variétés de Chiens domes- tiques. D'après cela , on peut croire qu'il est peu de Carnassiers , si l'on en excepte les Chats, qui soient aussi répandus sur la surface de la terre, que les Chiens. Aussi n'en esl-il pas qui aient subi , par l'induence des cli- mats , de la nourriture et de la domesti- cité, des altérations organiques plus pro- fondes et plus variées. Je divise celte fa- mille en trois genres, savoir : 1° Les Ouem, à pupilles diurnes ; 2" les Renards, à pupil- les nocturnes ; a" cl les Hyénoïdes , on Hyé- jiopodes de M. Is. Geoffroy, à quatre doigts à tous les pieds. I<^' Genre. Cliiens. Canis Linn. Ces animaux ont tous les caractères que nous venons de mentionner. Leurs pieds an- térieurs ont toujours cinq doigls, ce qui les distingue parfaitement des Hyénoïdes, qui n'en ont jamais que quatre à tous les pieds. Leur pupille e^t ronde , leurs incisives su- périeures sont très échancrécs , et l'odeur CHT qu'ils exhalent n'esl jamais fétide, quoique assez i'orte, caractères qui les distinguent tous très bien des Renards. Quelquefois ils habitent des cavernes, des trous de rochers, mais jamais ils ne se creusent de véritables terriers. A l'étal de domesticité , tous les Chiens aboient, sans en excepter le Loup; de même , tous , à l'état sauvage , hurlent et n'aboient point , si ce n'est quelquefois, et seulement en chassant les animaux dont ils se nourrissent. La plupart des Chiens , peut-être tous , ont l'instinct de la sociabi- lité ; aussi vivent-ils en troupes souvent très nombreuses , conduites par les vieux mâles ; ils semblent alors obéir à une sorte de discipline ,et s'entendre fort bien entre eux pour suivre le gibier, l'attaquer, se dé- fendre mutuellement en cas de besoin, déchi- rer et dévorer, sans querelles et ensemble , une proie qu'ils ont chassée en commun. Dans les pampas de l'Amérique méridio- nale , les Chiens domestiques , abandonnés et redevenus sauvages depuis l'époque de la conquête, se sont étonnamment multi- pliés , forment des troupes extraordinaire- ment nombreuses et très redoutables pour le gros bétail , ainsi que pour les Chevaux qui paissent en liberté dans les estancias. Ils ne quittent pas les plaines découvertes, n'entrent jamais dans les bois, et mar- chent toujours en nombre, dans la crainte des Jaguars. Ils habitent des cavernes na- turelles, et , faute de celles-ci, ils savent s'en creuser, si l'on s'en rapporte à d'Azara. Non seulement ils se plaisent dans leur vie sauvage , mais encore ils aiment à y entraî- ner les Chiens domestiques , employant, pour les embaucher, toutes les ressources de leur intelligence. Cependant, en Amé- rique comme en Afrique, le Chien libre n'a pas entièrement perdu cet instinct qui le porte à vivre avec l'homme. Quand on le prend au piège, jeune ou vieux, il ne lui faut que quelques jours pour s'accoutumer à la servitude, pour s'attacher à celui qui le soigne, de manière à le suivre et à ne plus le quitter. Nous ferons remarquer ici une chose qui ne paraîtra singulière qu'aux personnes qui n'ont pas une idée arrêtée sur ce qu'on doit entendre par ie mot espèce, en histoire naturelle : c'est que dans tous les climats , malgré la différence d'espèce de stature CHI 619 de tempérament, tous les Chiens, Loups , Jackals , Chiens domestiques , etc., entrent en rut au mois de décembre, et restent en cet état quinze jours ; dans tous , la gesta- tion ne se prolonge pas au-delà de neuf se- maines; tous peuvent être croisés et pro- duire ensemble des petits qui ne sont nul- lement stériles ou mulets, et donton a suivi pendant plusieurs générations la repro- duction collatérale. Il en résulte pour moi que le Chien , le Loup et le Jackal sont trois races appartenant à la même espèce. En effet, si l'on admet, sans autres considé- rations , comme caractères spécifiques , cer- taines modifications organiques que l'ana- tomie révèle, pourquoi faire trois espèces du Chien , du Loup et du Jackal, puisque la dissection la plus minutieuse n'a pu mon- trer aucune différence anatomique entre ces trois animaux ? Il est vrai que G. Cuvier in- dique, dans certains os de la tète, quelques légères différences de grandeur ou de lar- geur. Mais si l'on regarde cette très petite modification comme suffisamment caracté- ristique pourétablir trois espèces, il faut être conséquent , même en faisant de la nomen- clature, et constituer aussi trois espèces du Mâtin, de la Levrette et du Carlin; car certainement ces animaux diffèrent plus entre eux par la taille , la couleur et les mo- difications anatomiques, que le Mâtin, le Loup et le Jackal. Serait-ce dans les habi- tudes , dans les mœurs de ces animaux qu'on irait chercher des différences spécifi- ques? Mais tous ont les mêmes habitudes , les mêmes mœurs, les mêmes instincts; tous, à l'état sauvage, soit qu'ils soient nés dans les forêts , soit qu'ils aient recon- quis leur liberté, se conduisent de la même manière ; tous , en domesticité , sont capa- bles de recevoir de l'éducation et d'éprou- ver de l'attachement pour leur maître. Ils se ressemblent en tous points , jusque dans le singulier phénomène physiologique que présente leur accouplement. Je crois donc fermement que tous ces animaux ne for- ment qu'une espèce unique , dont le Mâtin, le Dogue , etc. , le Loup et le Jackal , sont des chefs ou des types de races , et que cha- cunede ces races a fourni, soit par sa propre modification, soit par le croisement, ce grand nombre de variétés et de prétendues espèces qui peuplent aujourd'hui toute la 620 CHI terre. Ce que l'homme a fait pour leChevaî, le Porc , la Poule , le Pigeon, il a dû le faire jpour un animal qu'il affectionne bien da- vantage , et il le fait encore tous les jours. S'il a le goût des petits Chiens , je suppose , il croisera, autant qu'il le pourra, son Chien avec un individu plus petit que lui ; et, s'il a une couleur de prédilection , une forme de prédilection , il choisira , autant que pos- sible, pour l'accouplement, un individu de celle couleur et de celte forme. A mesure qu'il obtiendra des générations comme il les désire, il deviendra plus sévère dans son choix pour la taille, la couleur et la forme; et les croisements produiront bientôt une race nouvelle tout-à-fait différente de ses pre- miers types ; et si celte race plaît générale- ment, non seulement on la conservera pure, mais encore on la perfectionnera. Si , avec cela, nous admettons, comme je l'ai dit, qu'il n'y a qu'une espèce dans le genre î^hicn , celte opinion nous mène à la facile solution d'un problème qui, jusqu'à ce jour, a fort embarrassé les naturalistes , et dont ils se sont beaucoup occupés. Il s'agit de savoir si le Chien domestique vient originairement d'une espèce perdue , ou du Loup, oudu Jackal (Pennant, Zoo- logie britannique, Guldenstaedt ) ; ou bien d'un type unique (EulTon), ou enfin de plu- sieurs espèces qui se seraient croisées entre elles (Pallas, Desmoulins). Pour arri- ver aune solution satisfaisante, il faut d'a- bord se poser celle question : Existait-il , avant la domesticité du premier Chien que l'homme s'est attaché , plusieurs variétés de Chiens identiques avec les variétés que nous appelons domestiques? La Paléontolo- gie répond à cette question en nous appre- nant qu'aux époques antédiluviennes, avant que l'homme parût sur la terre, il exis- tait une douzaine d'espèces ou variétés de Chiens , dont quelques unes correspondent parfaitement avec nos variétés actuellement existantes du Chien domestique , une entre autres avec celle de l'Épagneul, et une autre avec celle du Mâtin (voir les Mémoires de l'abbé Croizet, sur les Mammifères fossiles de l'Auvergne). Nous en pouvons déjà con- clure que le Mâtin et l'Épagneul , ayant eu leur type à ces époques reculées, ne vien- nent ni d'un Loup ni d'un Jackal perfec- tionnés ou modifiés parla domesticité que CHI l'homme leur aurait imposée ; et de ce fait, nous pouvons, par analogie, déduire les mêmes conséquences, pour quelques autres variétés très tranchées. Le Chien domesti- que n'appartient donc pas , au moins de- puis que l'homme se l'est approprié , à ur\ type unique. S'il a eu plusieurs types dans les temps antédiluviens, pourquoi les varié- tés qui ont paru depuis sa servitude n'au- raient-elles pas eu une origine semblable, par le croisement avec le Loup , le Jackal, et toutes leurs variétés sauvages qu'on nomme aujourd'hui espèces? Écoutons ce que dit à ce sujet A. Desmoulins : « Comme dans l'Amérique, dans la Nouvelle-Hol- lande , avant la découverte par les Euro- péens , il existait à la fois des Chiens do- mestiques et des Chiens sauvages ; et comme ces derniers y étaient évidemment indi- gènes, rien n'implique que ces Chiens do- mestiques ne provenaient pas des espèces du pays. Il résulte donc de cette considéra- tion (et de la fécondité des Métis) , que les variétés si nombreuses des Chiens domesti- ques ou demi-domestiques , suivant la ci- vilisation de chaque peuple, ne doivent pas être rattachées à un seul et même type pri- mitif, modifié seulement par lesinfiuences des climats , de la domesticité , etc. ; mais doivent être rapportées , chacune dans sa contrée, à diverses espèces sauvages. Néan- moins, les émigrations, à la suite de l'homme, de chacune de ces espèces de Chiens devenus domestiques, aurontamené enlre elles des croisements d'une espèce do- mestique à l'autre, croisements dont les pro- duits , modifiés tantôt avec une espèce sau- vage , tantôt avec une autre , auront amené les diversités si nombreuses que nous voyons aujourd'hui pour la taille, la figure et la qualité des poils ; ce à quoi auront concouru aussi les influences du climat et du régime. Ces dernières influences , quand leur mode et leur durée persévèrent assez longtemps, peuvent amener un raccourcissement et un changement de figure du tube intestinal, plus considérable d'une variété domestique à une autre, que d'un genre à l'autre dans le reste des Carnassiers. » Je crois donc, comme M. Desmoulins, que les nombreuses variétés du Chien do- meaiique viennent : 1" du croisement de ce- lui-ci avec des Chiens sauvages, et Hci - CHI mann [Observationes zoologicœ , pag. 2G cl suiv.) en est tellement persuadé qu'il cher- che à rapprocher de leurs types sauvages les variétés décrites par Bufion ; 3° qu'elles viennent aussi des soins que l'homme s'est donnés pourcroiser, ainsi que je l'ai dit , ces premières variétés entre elles, et en obte- nir des races façonnées selon son goût et sa fantaisie ; 3o du climat qui est aussi une cause de variations ; mais bien moins in- fluente que l'a cru Buffon , beaucoup moins que les causes précédentes , et surtout fort lente. Je crois , en outre , que les Chiens sauvages et les Chiens domestiques ne for- ment qu'une seule et même espèce , en en excluant néanmoins les Renards et les Hyé- noïdes que j'ai retirés du genre. Telle est mon opinion ; mais comme je n'ai pas la prétention de l'imposer aux lecteurs, je n'en suivrai pas moins la nomenclature généra- lement adoptée par les naturalistes. Section I. Chiens domestiques. Le CniEN domestique , Canin familiaris Linn. — Celte espèce ne se distingue du Loup, du Jackal et d'autres Chiens sauvages , que par sa queue toujours plus ou moins recour- bée, tandis que, dans les autres, elle est ou devrait être constamment droite. Tel est le seul caractère que les naturalistes ont pu trouver pour déterminer celte espèce , et le caractère est si peu important, qu'on pouvait voir l'été dernier (1842) à la ménagerie de Paris , une Louve prise au piège , qui , dans sa captivité, avait tellement contracté les habitudes des Chiens avec lesquels elle vi- vait, qu'elle portait la queue en trompette et aboyait toute la journée. Le Chien varie de mille manières pour la taille, les couleurs elles formes. Le Chien! A ce nom , il n'est pas un homme qui n'ait un souvenir agréable ou touchant, celui d'un gai compagnon des Jeux de son enfance , d'un gardien sûr et vigilant à la maison , d'un aide indis- pensable à la chasse, d'un guide ou d'un éclaireur dans un voyage, d'un intrépide défenseur dans le danger, d'un sauveur quelquefois, mais toujours d'un ami désin- téressé , aussi dévoué que fidèle, prêt à par- tager, dans tous les instants et avec le même empressement , les misères ou les joies de son maître. Le Chien n'a qu'une pensée , CHI 621 qu'un besoin , qu'une passion , c'est l'af- fection : il faut qu'il aime ou qu'il meure ! Pour témoigner son attachement à celui qui l'a élevé et dont il a reçu les premières caresses , il est capable des dévouements les plus sublimes : les dangers, la fatigue, la faim, les intempéries de l'air, les priva- tions de tous genres ne sont rien, s'il les sup- porte avec lui et pour lui. Par ses caresses, < il console le malheureux qui, sans son* Chien , n'aurait pas un ami sur la terre ; il' embellit, il peuple la solitude de son obscur réduit; il occupe son cœur, le disirait de la pensée de ses douleurs , cl l'aide à tra- verser une misérable vie oubliée par les hommes. Il l'encourage et semble l'aimer d'autant plus qu'il le voit plus opprimé par la main de fer de l'adversité. Dans ses durs travaux , il l'aide même au-delà de ses for- ces : il s'excède à tirer une voiture , à tour- ner la roue d'un soufflet de forge , à main- tenir l'ordre dans un troupeau. Cet ami fi- dèle, ce domestique dévoué n'est jamais plus heureux que lorsqu'il croit se rendre utile , qu'il reçoit un sourire pour l'encou- rager , et une caresse pour salaire. C'est alors surtout qu'il déploie cette admirable intelligence qui le met tant au-dessus des autres animaux , et qui ne le cède qu'à l'homme. Pour défendre son maître , le Chien ne connaît ni crainte ni danger; et fût-il sûr de périr dans la lutte, il s'élance avec intré- pidité , attaque avec fureur , et ne cesse de combattre de toutes ses forces , de tout son courage, qu'en cessant de vivre. Il le défend contre les animaux féroces dix fois plus forts que lui ; contre les brigands qui menacent ses jours , et il vit pour le venger, s'il n'a pu le dérober au poignard des meurtriers par le sacrifice de sa propre vie. Il veille sur lui s'il est blessé, nettoie ses plaies, en élan- che le sang en les léchant , et ne le quitte que pour aller chercher du secours. Il l'ar- rache aux flots qui allaient l'engloutir ; il le réchaufl'e de son haleine, le couvre de son corps , après s'être volontairement en- foncé avec lui dans les avalanches de neige ; enfin , il oublie complètement l'instinct de sa propre conservation pour ne penser qu'à la conservation de celui qu'il aime. Le Chien se plaît où son maître se plaît , quitte sans regret les lieux qu'il abandonne, et, avec lui. 622 cm passe gaiement de la cuisine du prince au baquet de la gargote. Dans l'intérieur du ménage, il caresso les vieux parents, les flatte , et vient drirmir à leurs pieds ; il aime la femme, protège les enfants et joue bien doucement avec eux. En un mot , il ne vit que de la vie de son maître; et si l'im- pitoyable mort vient le lui arracher, il se traîne sur son tombeau, s'y couche, et y meurt de tristesse et de douleur. Aussi généreux qu'aimant , il supporte avec une patience inouïe l'ingratitude et les mauvais traitements dont trop souvent on paie ses services et son afTection. Si on le gronde, il s'humilie; si on le frappe, il se plaint, il gémit ; son œil suppliant, si doux, si expressif, demande grâce pour une faute que souvent il n'a pas commise. Il se traîne aux pieds de son tyran, lui lèche les mains , tâche de l'attendrir, de désarmer sa colère ; mais jamais il n'essaie de repousser l'agression par l'agression , la force par la force, quelles que soient l'injustice et la bar- barie de son supplice ; et, s'il se sent blessé mortellement, son dernier regard, en mou- rant, est encore un regard de pardon et de tendresse. Qu'on n'aille pas croire que dans ce que je viens de dire de ce noble et bon animal, il y ait de l'exagération : je n'ai pas écrit une seule phrase que je ne puisse justifier par des faits nombreux, et je pense même qu'il n'est pas un de mes lecteurs qui ne puisse en citer quelques uns. Je terminerai par un emprunt à Buffon qui complétera le portrait. « Le Chien , indépendamment de la beauté de sa forme, de la vivacité , de la force , de la légèreté, a par excellence toutes les qua- lités intérieures qui peuvent lui attirer les regards de l'homme : un naturel ardent, co- 1 1ère , même féroce et sanguinaire, rend le Chien sauvage redoutable à tous les ani- maux , et cède , dans le Chien domestique , aux sentiments les plus doux , au plaisir de s'attacher et au désir de plaire.... Plus do- cile que l'homme, plus souple qu'aucun des animaux, non seulement le Chien s'instruit en peu de temps, mais encore il se conforme aux mouvements , aux manières , à toutes les habitudes de ceux qui le commandent; il prend le ton de la maison qu'il habite ; comme les autres domestiques, il estdédai- s;neux chez les grands et rustre à la campa- CHI gne. Toujours empressé pour son maître et prévenant pour ses seuls amis, il ne fait au- cune attention aux gens indifférents , et se déc-lare contre ceux qui, par état, sont faits pour importuner : il les connaît aux vête- ments, à la voix, à leurs gestes , et les em- pêche d'approcher. Lorsqu'on lui a confié , pendant la nuit, la garde de la maison , il devient plus fier et quelquefois féroce ; il veille , il fait sa ronde ; il sent de loin les étrangers , et pour peu qu'ils s'arrêtent ou tentent de franchir les barrières, il s'élance, s'oppose, et, par des aboiements réitérés , des elforts et des cris de colère, il donne l'a- larme, avertit et combat. Aussi furieux con- tre les hommes de proie que contre les ani- maux carnassiers, il se précipite sur eux, ies blesse, les déchire, leur ôte ce qu'ils s'ef- forçaient d'enlever; mais, content d'avoir vaincu , il se repose sur les dépouilles , n'y touche pas, même pour satisfaire son appé- tit, et donne en même temps des exemples de courage, de tempérance et de fidélité. » D'après ce qu'on vient de lire, nous n'a- vons pas besoin de dire que le Chien est le plus intelligent des quadrupèdes , sans en excepter l'Éléphant ; c'est , comme l'a écrit G. Cuvier, la conquête la plus complète, la plus singulière et la plus utile que l'homme ait faite sur la nature sauvage. Tous ces animaux sont remarquables par le grand développement de l'appareil olfactif; aussi leur odorat est-il tellement fin qu'il peut remplacer, et remplace en effet à la chasse, et dans beaucoup d'autres circonstances, les organes de la vue. Par une erreur assez sin- gulière , BulTon a cru que les Chiens per- daient la voix, quand on les transportait en Amérique ; que, dans les pays chauds, ils se dépouillaient de leurs poils , et qu'enfin toutes leurs facultés diminuaient d'énergie par l'efTet d'un climat nouveau, et principa- lement de la chaleur : l'observation a prouvé qu'il n'en était rien. Cependant, le Chien do- mestique abandonné dans le désert et rendu à la vie sauvage, non seulement en Améri- que, mais partout ailleurs, perd bientôt l'ha- bitude d'aboyer sans en perdre la faculté. Cela vient simplement de ce qu'obligé de vivre de proie et de rapine , de surprendre le gibier dont il doit se nourrir, de dérober sa marche aux animaux féroces et plus fort* que lui . il contracte l'habitude du silence . cm cl finit par perdre le laleni d'aboyer, comme aurait dit GrifFith. F.es Chiens naissent les yeux fermés : ils les ouvrent le dixième ou le douzième jour; leurs dents commencent à changer au qua- trième mois, et à deux ans ces animaux ont terminé toute leur croissance. La femelle porte soixante-trois jours, et fait de six à douze petits. Enfin ces animaux sont vieux à quinze ans, et n'en dépassent guère vingt. Nous ne terminerons pas cet article sans parler d'une maladie terrible , Vliydropho- bie ou rage , qui les atteint quelquefois , et en fait alors la terreur de populations entières, plus, à la vérité , par l'exagération du danger que par le danger lui-même. Il était important de connaître les causes de la rage, afin d'en prévenir les accidents ; aussi plusieurs médecins et vétérinaires ont-ils fait des recherches et des observations sur ce sujet. [FoijezPaihol. can., par Dclabère- Blaine. — Rabies contagiosa, par Parry. — Comineiitaires )iiédi<:aux , Mém. de Meynell , t. \. — La Cijclopédie , de Rees. — Biblio- ihlqne raisonnée, 442, avril, mai, juin, 1750. — Trans. iiied. Pliiladelp. , vol. L — luquis. med. Pliiladelp. , 1798. — Disserialion sur la rage, par Blegnier. — IVouveau traité de la rage , par Troiliet. — Mémoire de la Soc. de méd. , pag. 122. — Astruc , Mém., Montpel- lier.— Baudot, Jouni. de la Soc. roy. de méd. — Artuc, Recueil périodique, t. IV. — Gazelle de ■laiilà du 11 sept. 1813. — Journal de méd., t. XXXIX, etc., etc.) Si j'ai mulliplié ici les citations , c'est que je dois réfuter un pré- jugé généralement répandu, qui ne laisse pas que d'avoir de l'importance; le voici : on a cru que les chaleurs de l'été et la soif étaient les causes de la rage ; de là, on a pris pour empêcher le mal de mauvaises mesures propres à le produire. Partant de cette vieille erreur populaire, un préfet de police et un maire de village mettent, sans réclamation, hors la loi , le Chien déclaré propriété par nos lois ; et tan- hole ou Chien des Indes orien- tales, Canisiiidicus. — Il a les formes généra- les et la taille du Dingo, mais son pelage est d'un roux uniforme brillant, et sa queue est moins touffue. Il vit , à l'état sau- vage, en Orient et dans l'Afrique méridio- nale. Les Dholes se réunissent en troupes nombreuses pour chasser les Gazelles , ce qu'ils font ordinairement en plein jour, afin d'éviter autant que possible la dange- reuse rencontre des Léopards et des Lions. Néanmoins, quand le danger se présente, ils le bravent intrépidement, en se défen- dant mutuellement , et , à force de har- celer leur ennemi par leur grand nombre, ils le forcent presque toujours à la retraite, et même quelquefois à leur abandonner sa propre proie. 22° Le Quao, Canis quao Hardw., a beau- coup d'analogie avec le Chien de Sumatra , mais ses oreilles sont moins arrondies , et sa queue est plus noire. On le trouve dans les montagnes de Ramghur, dans l'Inde, où il paraît vivre à l'état sauvage. 23° Le Chien de Sumatra , Canis suma- iremis Hardw., aie nez pointu , les yeux obliques, les oreilles droites, les jambes hautes , la queue pendante et très touffue , plus grosse au milieu qu'à sa base ; il est d'un roux ferrugineux , plus clair sur le ventre. Il vit à l'état sauvage , dans les forêts de Sumatra. Il a beaucoup d'analo- gie avecle Dingo, selon Rallies (Voir Trans. Soc. linn., tom. XHI, part. 1), ainsi qu'avec le Quao. Sa voix est plutôt un cri qu'un aboiement , et son urine est fétide. Ici , quoi qu'on en puisse dire, je place- rai deux Chiens que tous les naturalistes re- gardent comme espèces , et que je ne puis admettre, en adoptant même leurs autres CHI 627 opinions , que comme de simples variétés de notre Chien domestique. 24° Le Koupara ou Chien crabier , Ca- Jtis {liaus Linn. , Canis cancrivorus Less., le Cliien des bois de Cayenne de Buff., a le pelage cendré, varié de noir en dessus, d'un blanc-jaunàtre en dessous. Ses oreilles sont brunes, droites, courtes, garnies de poils jaunâtres en dedans; les côtés du cou et le derrière des oreilles sont fauves; les tarses et le bout de la queue noirâtres. 11 vit eu famille dans la Guiane française, où on le rencontre en petites troupes de sept à huit individus , rarement plus ou moins. Il se plaît dans les bois où coulent des rivières peuplées d'Écrevisses et de Crabes, qu'il sait fort bien pêcher , et dont il fait sa nour- riture de prédilection. Quand cette ressource vient à lui manquer , il chasse les Agoutis , les Pacas et autres petits Mammifères. Enfin, faute de mieux , il se contente de fruits. Il est peu farouche et s'apprivoise avec la plus grande facilité. Une fois qu'il a reconnu son maître , il s'y attache , ne le quitte plus , ne cherche jamais à retourner à la vie sauvage, et devient pour toujours le commensal de la maison. Il s'accouple sans répugnance avec les Chiens domestiques, et les métis qu'il produit sont très estimés pour la chasse des Agoutis et des Akouchis. Ces métis, croisés de nouveau avec des Chiens d'Eu- rope, produisent une race encore plus re- cherchée pour la chasse. 25° Le Petit Koupara, Canis caviœvorus, est probablement une variété du précédent. Sa tête est plus grosse , son museau plus al- longé ; son pelage est noir et fort long. Il habite le même pays , a les mêmes habitu- des, mais son instinct le porte à faire aux Cabiais une guerre beaucoup plus active. Aussi les sauvages Télèvent-ils de préfé- rence pour la chasse de ces animaux. **LesÉPAGNEULS. Moins grands que les Mâ- tins ; à museau généralement moins long, moins e£ilé vers le nez; à oreilles presque toujours longues , larges et pendantes. t Oreilles droites; nés assez effilé. 26° Le Chien-iioup , Canis pomeranus Linn. , est un peu moins grand que le Bra- que , à museau long et effilé ; oreilles droi- tes ou pointues ; queue horizontale ou rele- vée, enroulée en dessus; pelage court sur 628 CHI la tête , long, soyeux , mais non frisé snr le corps, d'un blanc jaunâtre, rarement gris ou fauve. Il est assez attaché à son maître , et c'est un excellent gardien , dont le cou- rage surpasse les forces. On le trouve dans toute l'Europe tempérée et septentrionale. Il en existe une sous-variété à pelage d'un blanc de neige extrêmement long et soyeux , qui se trouve en Allemagne. 27" Le Chien de la Chine., Canis sinen- »is, a la plus grande analogie avec notre Chien-Loup ; mais il est plus grand , plus trapu ,plus lourd, et son pelage est noir. Le Jardin des Plantes de Paris en a eu plu- sieurs qu'on avait amenés de Canton. 28° Le Chien des Esquimaux, Canis bo- realis Fr. Cuv., a beaucoup d'analogie avec le Chien-Loup. Sa queue est relevée en cercle ; son pelage est peu fourni, très fin, ondulé, de couleur variable , avec de grandes taches noires ou grises. Ce Chien est extrêmement précieux dans son pays, à cause de l'usage auquel on l'emploie ; on en altèle deux ou davantage à un traîneau , et , par ce moyen , on fait, avec la plus grande rapidité , de fort longs voyages sur la glace ou sur la neige. 29" Le Chien de Sibérie , Canis sibiricus Linn., se distingue des précédents par son pelage très long sur tout le corps , d'un gris ardoisé et cendré, ou noir avec un collier blanc; il a l'extrémité de l'oreille un peu courbée. On l'emploie au même service que le précédent. On a vu , il y a quelques an- nées, sur la route de Paris à Corbeil , un jeune homme dans une petite calèche traî- née par deux Chiens de Sibérie , franchir deux ou trois fois par semaine cette distance avec une rapidité qui ne le cède qu'à celle des chemins de fer. Pendant que deux Chiens tiraient, deux autres étaient placés derrière la voiture , sur un siège à rebord ; à moitié route , le maître les attelait à leur tour à la voiture , et les deux premiers venaient pren- dre leur place et se reposer sur le siège. Par ce mode de relais , le jeune homme pouvait fournir une fort longue route sans fatiguer son curieux attelage. L'Alco ou Techichi, Canis americamis Linn. , est de la taille du Bichon , et remar- quable par la petitesse de sa tête ; son corps est trapu , son dos arqué , sa queue courte et pendante, son pelage long et jaunâtre, blanc à la queue. Il habile l'Amérique. CFII f -f- Oreilles grandes, pendantes , h poils longs et soyeux ; nez moins ejjile' que dans les pre- ce'dents. 31" L'Épagneul français, Canis exlrarius Linn. , a les oreilles très longues , larges el tombantes, terminées par de longs poils soyeux. Ses jambes sont assez courtes ; son pelage est long, soyeux, ordinairement mêlé de blanc et de brun-marron. Il est excellent pour la chasse de plaine et pour le marais ; mais il craint beaucoup la chaleur, et ne jouit de toute la finesse de son nez que le soir et le matin ; il s'attache beaucoup à son maître. On regarde , comme sous-va- riété de l'Épagneul , le Comfoner des An- glais. 32° Le Petit Épagneul, Buff., le Pyrame de BufT., et le Cliien de Calabre. Ce sont des animaux fort petits, peu intelligents, mais ayantbeaucoup d'affection pour leurraaître. Le premier ressemble tout-à-fait à un Épa- gneul en miniature ; son pelage est blanc, plus ou moins taché de jaune ou de brun , avec les oreilles d'une de ces deux couleurs. Le Pyrame lui ressemble, mais son pelage est moins long, moins soyeux , avec les pat- tes de devant, les joues, le dessous des yeux , et deux taches sur le front, d'un fauve roux très vif. Le Chien de Calabre , le Sprin- ger or Cocker des Anglais, ressemble au Pyrame , mais il est plus grand. On les élève pour les appartements. Probablement il faut aussi ranger dans les sous-variétés dé- générées de l'Épagneul , voisines de celles- ci , les trois variétés suivantes. 33° Le Bichon , Canis militœus Linn., fort petit, mais à taille leste et dégagée; à pe- lage ordinairement d'un fauve plusou moins grisâtre ou jaunâtre , long , hérissé partout , et particulièrement autour des yeux. Il est sans intelligence , criard, généralement peu attaché à son maître. Le Petit Griffon en est une légère sous-variété un peu plus grande. 34° Le Chien Ziion, Canis leoninus Linn., est très petit, fort remarquable par son pelage ordinairement blanc ou jaunâtre , très long et très soyeux sur la partie anté- rieure du corps , fort court sur la partie postérieure , ce qui lui donne un peu, sous le rapport de la crinière, l'apparence d'une miniature de Lion. 36° Le Gredin , Buff. , Catiis brevipilii CHI Linn., se distingue de tous les autres par son pelage long et soyeux aux oreilles, court et presque lisse sur tout le reste du corps. Il est petit et ordinairement noir. 21o Le Petit Barbet, Buff., ne diffère du petit Épagneul que par son pelage moins soyeux et très frise. Toutes ces petites espè- ces sont peu intelligentes et exigent beau- coup de propreté. 36° L'Épagaeul frisé est de la grandeur d'un Braque de Bengale, dont il a les formes générales ; son pelage est d'un brun choco- lat foncé , court, frisé et bouclé sur tout le corps, très court et très lisse sur la tète, ex- cepté aux oreilles, où il est long et soyeux. Il est plus commun en Allemagne qu'en France. Il a les mêmes qualités que l'Epa- gneul français. 37° L'Épagneul anglais, Cauis extrarius brilannus , est comme l'Epagneul français; mais son pelage est plus soyeux, plus long, entièrement noir, avec une tache de fauve- rouge vif sur chaque œil. Il a pour la chasse les mêmes qualités, mais moins d'ardeur. 38° Le Chien anglais ou Épagneul écos- sais, Cauis extrarius scoticus, YEnglish setter des Anglais, diffère de l'Epagneul français par ses formes légères, plus élancées; par ses oreilles plus haut placées , plus petites ; par sa queue en panache, plus recourbée et plus relevée; enfin, par ses yeux jaunes et son nez rose. Son pelage est constamment blanc, avec de larges taches blondes. Il est excellent pour la chasse en plaine, mais il est très délicat. Ce beau Chien, introduit en France par Charles X, l'année même de sa déchéance, est aujourd'hui assez commun en Normandie. Du reste , il a déjà existé chez nous, car on le voit assez fréquemment représenté dans les tableaux de chasse peints du temps de François I"". 39° Le Chien terrier ou Renardier, Cauis vulpinarius,\e Terrier des Anglais, est petit, mais robuste et musculeux; son museau est fort et un peu court; ses oreilles sont pe- tites et à demi pendantes ; ses jambes assez courtes ; son pelage est ras, brillant, noir, avec le derrière des pattes , les joues , et deux taches sur les yeux d'un fauve vif. Il est courageux, hardi, entreprenant, mais peu attaché à son maître. On l'emploie à la chasse pour acculer le Renard dans son ter- rier, où il pénètre assez aisément. CHI 6'i9 40o Le Terrier griffon en est une sous- variété à oreilles plus droites , et à poils plus longs, plus ou moins hérissés. ff-l- Nez comme dans tes précédents ; mais jambes très courtes proportionnellement au corps , ce qui fait paraître celui-ci très long; pelage lisse ou hérisse' , jamais soyeux: 41o Le Basset à jambes droites , Catiii vertagus Linn., a les oreilles et la tête comme le Chien courant, mais le museau plus fin et plus allongé ; son corps est très long, ainsi que sa queue; ses jambes sont grosses et fort courtes. Son pelage est ras, ordinaire- ment brun ou noir, et, dans ce dernier cas, l'animal est marqué de feu sur les yeux et sur les quatre pattes. Ce Chien n'est ni at- taché ni fidèle. On s'en sert pour la chasse du Blaireau, du Lapin et du Levraut. La fe- melle, si elle en a la facilité, va volon- tiers faire ses petits dans les bois , et ne les amène à la maison qu'au moment de les sevrer. Il y en a une sous-variété à pelage plus long, un peu hérissé. 42° Le Basset à jambes torses, Buff., ne diffère du précédent que par ses proportions moins grandes, et ses jambes de devant con- trefaites et tordues. Quelquefois le fond de son pelage est blanc, marqué de taches noi- res ou d'un marron foncé. Il a les mêmes qualités, et l'on s'en sert de la même ma- nière. Il faut rapporter à la suite de celte variété le Tourne-Broche, Tumspii des .an- glais, très petit , à pelage d'un gris ardoisé taché de noir. 43o Le Basset de Burgos est un peu plus petit que le précédent, et à jambes torses. Ses oreilles sont plus grandes, plus pendan- tes; son museau plus fin et plus allongé; ses formes moins lourdes, et son pelage, or- dinairement d'un fauve gris de souris, est très ras. Il est excellent pour la chasse du Levraut. 44° Le Basset de Saint-Bomingue a été apporté de Haïti par le docteur Ricord , an- cien voyageur correspondant du Jardin des Plantes. Ce naturaliste, dont la riche collec- tion fut détruite en 1831, par l'ouragan qui renversa de fond en comble la ville des Cayes, à Saint-Domingue, croit que ce Bas- set a été apporté aux Antilles, du continent de l'Amérique espagnole, côte ferme. Comme nos Bassets, il a le corps allongé, les jambes 630 CHI de devant courtes, fortes, torses, et celles de derrière arquées. La tète est assez grosse, le museau effilé, les oreilles petites , larges, à demi pendantes ; les yeux bleus; la queue longue, relevée; le pelage court, lis&e, noir en dessus, blanc en dessous, variant assez rarement du noir au fauve ou au tacheté. On sait que les Piats, transportés aux Antil- les par nos vaisseaux, sont devenus un fléau pour les colons par les dégâts qu'ils font dans les plantations de cannes à sucre. Aussi les planteurs élèvent-ils ce Basset avec beau- coup de soin, et, dès l'âge d'un an, ils l'em- ploient à donner la chasse à ces pernicieux Rongeurs, qui se sont multipliés à l'infini. Les jeunes Chiens sont dressés par les vieux, qui les habituent à les suivre à la piste, à les surprendre et à les étrangler avant qu'ils aient eu le temps de se cacher dans leurs trous. Parmi les échantillons très nombreux que les galeries du Muséum doivent au zèle de M. Ricord pour le progrés des sciences naturelles, on remarque un de ces Bassets qui, je crois, n'ont pas encore été décrits par les auteurs. Voy. l'Atlas de ce Dictionnaire, Mammifères, pi. 7 D. tttt -^«s P'«-f court que dans les précéâenls ; corps robuste ; jambes d'une longueur propor- tionnée, assez fortes. Poils longs, soyeux, lai- neux ou hérissés, 45° Le Barbet ou Caniche , Canis aquali- cus Linn., le Large rough Water-Dog des An- glais, le Grand Barbet de Buff., atteint quel- quefois la grandeur d'un Malin, mais il a les jambes plus courtes et plus fortes, et le corps plus trapu; son museau est épais, peu al- longé; son pelage très long, frisé et un peu laineux, noir ou blanc, ou mêlé de ces deux couleurs. C'est le plus fidèle et le plus in- telligent des Chiens. Quelquefois on le dresse à la chasse , surtout dans le nord de l'Eu- rope, et il y est utile parce qu'il va très bien à l'eau. Mais, en France, il ne vaut jamais l'Épagneut et le Braque, qui ont l'odorat beaucoup plus fin que lui. 46° Le Petit Barbet, Canis minor Linn., ne diffère du grand que par sa taille plus petite, très variable, et par son pelage un peu moins laineux et plus hérissé. Du reste, même fidélité et même intelligence. 47° Le Barbet-GriETon ou Chien anglais, est plus petit encore que le précédent, à poils plus courts , plus hérissés , moins laineux, à oreilles moins pendantes, plus petites, à CHi formes généralement plus légères. Il est blanc, quelquefois taché de blond roussâlre. Aussi attaché à son maître que le précédent, il a moins d'intelligence, et son éducalion est beaucoup plus difficile. Il est colère el quelquefois criard. 48° Le Griffon, Canis arrectus , le Chien couraniméiis de Buff., esldela taille du plus grand Barbet, mais à formes moins lourdes. Son pelage est rude, hérissé , peu épais, or- dinairement d'un fauve roux ou noirâtre, quelquefois grisâtre, rarement blanc. Je le crois un ancien métis du Courant et du Barbet. Il est bon à la chasse du Lièvre, mais meilleur pour celle du Renard. Rarement il s'attache beaucoup à son maître , et ses ma- nières sont rudes et grossières. 49° Le Chien de Terre-Neuve , Canis aquaiilis , n'est probablement qu'un ancien croisement du Barbet et du Mâtin transportés en Amérique. Il est au moins de la taille du premier, mais plus épais; il a le museau nu, gros et assez allongé ; les oreilles ne sont ni très grandes ni très pendantes, mais à poils fournis, longs et soyeux, comme celles de l'Èpagneul ; son pelage est soyeux, très long, onduleux, blanc avec de grandes par- ties noires ; la queue est recourbée, relevée en beau panache. On dit qu'il a les pieds palmés. Il se plaît à aller dans l'eau pour en retirer les objets qui flottent à la surface ; mais on a beaucoup exagéré cette qualité qui ne domine pas plus chez lui que chez le Caniche. Cet animal est aimant, fidèle, et susceptible d'une certaine éducation. ff-|-|~f- Nez comme dans les précédents ; oreilles très pendantes , larges et longues ; poils ras ; queue mince , peu recourbée , en fouet. 50° Le Chien courant, Buff., Canis galli- ciis , Lin., le Fox-hound des Anglais. Il a le museau assez long; les oreilles larges , lon- gues et pendantes ; les jambes robustes, as- sez longues; le corps gros et allongé; la queue mince et relevée; le pelage ras, court, blanc mêlé de noir, ou mêlé de blanc et de fauve jaunâtre , ou entièrement noir, et dans ce cas il est marqué de feu aux qua- tre pattes et sur les yeux. Il est excellent pour la chasse du Lièvre , du Cerf, du San- glier, mais il est brutal, égoïste, et na au- cun attachement pour son maître. LeBeagle des Anglais en est une sous -variété plus petite. CHI 51 o Le Chien courant suisse est absolu- ment semblable au précédent , si ce n'est qu'il est entièrement noir, à l'exception de deux taches sur les yeux, des joues , de la poitrine, et de l'intérieur des quatre pattes, qui sont d'un fauve plus ou moins vif ou jaunâtre. Il est excellent pour la chasse du Renard et du Lièvre , mais son caractère est farouche. Il n'obéit pas, ne s'attache à per- sonne, et mord à la moindre contrariété. Il ne souffre ni les caresses ni les corrections. 52° Le Iiimier, Caiiis sagax Lin., le Old- english liound des Anglais, ressemble au Cou- rant , mais il est plus grand, plus robuste ; son nez est plus gros et plus grand ; ses oreil- les sont très longues , très larges , très pen- dantes et assez plissées ; ses lèvres sont un peu pendantes. Il a les mêmes habitudes et les mêmes qualités que le Courant, et s'em- ploie comnie lui à la chasse du Lièvre et des grandes bêtes fauves. Cependant, on ne s'en sert guère qu'en le conduisant à la laisse pour faire l'enceinte et découvrir le gibier. 53° Le Chien d'arrêt, Canis avicularius Linn., le Spanish pointer des Anglais, a les oreilles plus courtes , moins larges et sur- tout moins pendantes que le précédent; son museau est un peu moins long, assez épais ; son corps moins allongé , très musclé, ro- buste ; la poitrine large ; les jambes plus ro- bustes et moins longues ; le pelage blanc , avec des taches toujours d'un brun marron plus ou moins foncé, et jamais noires. Il a du courage , de l'ardeur, de l'intelligence , de l'attachement pour son maître, et les pas- sions très vives. II est excellent pour la chasse de plaine , et craint peu la chaleur; mais, dans les marais, il est sujet à prendre des douleurs. 54o Le "Braque à nez fendu en est une variété qui ne le vaut pas à la chasse. 55° Le Braque, Buff., le Harrier des An- glais, en est une sous-variété plus grande , plus efflanquée , beaucoup moins robuste , mais ayant du reste toutes ses qualités et ses défauts. 66° Le Braque de Bengale de Buffon n'est point le Dalmaiian ou Coach dog des An- glais représenté parBewick [A gênerai lus- tory of quadrupeds), qui l'a confondu , ainsi que tous les auteurs anglais, avec notre Da- nois. Il a les formes générales du Braque , CHI 631 mais ses Jambes sont plus longues ; son pe- lage est constamment blanc, avec de grandes taches de brun marron , et de nombreuses mouchetures d'un brun-grisâtre. Il a sur les yeux , et souvent sur les pattes de de- vant , de petites taches d'un fauve plus ou moins jaune ou rougeâtre. Il a les mêmes qualités que le Chien d'arrêt, et ses passions sont beaucoup moins vives. "** Les Dogues. Ils sont quelquefois de grande taille; leur museau est court, leur front sail- lant, et leur tête arrondie ; leurs oreilles sont courtes , à demi pendantes. Leur corps est robuste. 57" Le Grand Dogue, Canis molossusLln., le Dogue de Buff., le M as tiff des Anglais, a le museau noir , court; les lèvres grandes, épaisses, pendantes et noires. Ses oreilles sont courtes, redressées à la base ; son corps est allongé, gros , robuste ; sa queue est re- levée et recourbée en dessus. Il a le pelage ras, d'un fauve ordinairement pâle, plus ou moins ondulé de noirâtre, quelquefois avec de grandes parties blanches. Ce Chien est courageux , extrêmement fort, et propre au combat quand il y a été dressé, car son |iu- meur est assez pacifique. Il s'attache à son maître, mais ses habitudes sont grossières et brutales. 58o Le Dogue du Thibet diffère du pré- cédent par sa tête plus grosse, plus arrondie; ses lèvres plus amples et son nez plus court. Son pelage est généralement noir, à grandes parties plus pâles ou grisâtres , assez long, un peu hérissé ; et sa queue , très fournie de longs poils, forme un assez beau panache. Son caractère et ses mœurs sont absolument semblables. 59o Le Doguin est une sous-variété plus petite du Dogue. Son pelage tire un peu sur le noirâtre ; ses oreilles sont plus longues et ses lèvres plus pendantes. Il a quelque in- telligence pour conduire les troupeaux, mais il est triste et brutal : aussi ne le voit-on guère que chez les bouchers. 60° Le Boule-Dogue, Canis frieator Lin., le Bull-Dog des Anglais, est plus petit que le Dogue ; il a le corps beaucoup moins long, les pattes moins fortes , et la queue tout-à- fait recourbée en cercle ; son museau est ex- trêmement court, entièrement noir; son nez est relevé, et sa tête presque ronde. Son pelage 632 CHI f5t ras , ordinairement d'un fauve pâle et Jaunâtre, blanc dans une variété. Il a peu d'attachement et encore moins d'intelligence, et son courage intrépide dégénère souvent en férocité , surtout quand il a été dressé pour le combat ; il devient alors véritable- ment dangereux. 61° Le Doglau ne diffère du précédent que par son nez fendu. Il est d'un caractère moins farouche et s'attache davantage. 62° Le Carlin ou Mopse , Canis mopsus , le Pug-Doq des Anglais, est extrêmement petit , à nez encore plus court que le Boule- Dogue, dont il semble être la miniature; sa léte est absolument ronde ; sa face, sans mu- seau , est noire jusqu'aux yeux ; sa queue , recourbée en trompette ; ses jambes courtes, ion corps très trapu , et son pelage d'un jaune fauve plus foncé. Il est criard , sans intelligence ni attachement. Il a , en outre , le défaut d'avoir l'haleine forte et d'une odeur désagréable. Celte variété a été très commune en France , il y a quarante ans ; mais elle est très rare aujourd'hui. 630 Le Chien d'Artois n'est rien autre chose qu'un Boule -Dogue à museau plus court, très plat, comme celui du Carlin. Les- son le regarde comme provenant du Pvoquet et du Carlin , ce qui me paraît assez vrai- semblable. 64° Le Chien d'Alicante ou de Cayenne , Canis Aiidalousiœ Desm.,a le museau court du Boule-Dogue, le long poil de l'Épagneul, et paraît venir du croisement de ces deux espèces. 65° Le Chien d'Islande, Canis Islandicus Linn., a beaucoup d'analogie avec le Carlin ; mais il est plus grand, et son pelage est lisse et long. Sa tète est ronde , ses yeux sont gros et saillants ; ses oreilles à demi droites. 66° Le Dogue anglais , Canis anglicus Less., est un métis du Malin et du L'ogue. Il a les oreilles très pendantes ; son pelage est long , tantôt fauve, tantôt blanc tacheté de plaques brunes. Je ne connais pas cette va- riété mentionnée par M. Lesson , et je ne pense pas que ce soit le Ban-Dog de Bewick, car ce dernier appartient évidemment à la division des Mâtins, et non à celle des Do- gues , comme on peut le voir â la page 33 , de A gênerai htsiory vf quadrupeds , 4^ édit. *"** Les RotjUETS. Taille médiocre ou petite ; oreilles petites, à demi pendantes; front CHI bombé; tête un peu arrondie ; museau court, mais pointu ; poils ordinairement ras , quel- quefois nuls. 67» Le Roquet, Canis hybridus Linn.» est petit ; il a la tête ronde; les yeux gros, le front bombé , les oreilles petites , presque pendantes; la queue redressée, les jambes petites, le pelage noir ou varié, ras. Il est courageux, quoique faible et méprisé par les Chiens plus grands que lui, har- gneux, criard, mais attaché à son maître et très fldèle. 68" Le Chien turc , Canis caruibœus , Canis œgyptius Linn. , Chieri de Barbarie, se distingue de tous les autres par sa peau presque entièrement nue, noire ou couleur de chair , ou à taches brunes ; il a le front très saillant; le museau pointu comme ce- lui du Roquet, mais plus long; les oreilles assez longues, très peu pendantes, horizor>- taies; les membresgrêles.et un peu la forme d'un petit Lévrier; sa queue est relevée et recourbée, et sa taille ne dépasse pas celle d'un grand Roquet. On l'a cru d'abord ori- ginaire de Turquie, puis de l'Afrique, de la Barbarie ou de l'Egypte. Ce qu'il y a de plus certain , c'est que Christophe Colomb le trouva en Amérique, dans les îles Lu- cayes , lors de la découverte, en 1482, et qu'il le retrouva, en 1494, dans l'île de Cuba, où les habitants rélevaient pour le manger. Les Français qui abordèrent les premiers à la Martinique et à la Guadeloupe, en 1635, l'y trouvèrent. Il est encore très commun à Payta , dans le Pérou. 69" Le Chien turc à crinière, de Buffon, n'en diffère que par sa taille plus grande, et par une sorte de crinière étroite à poils longs et rudes , qui commence sur le som- met de la télé , et s'étend en bande étroite jusqu'à la naissance de la queue. C'est un Métis du Chien turc croisé avec un Epa- gneul , ou une autre variété à longues soies. Ces Chiens sont tristes , peu allachés et peu intelligents. En vieillissant , ils deviennent fort laids , parce que leur figure se ride et se grime d'une manière fort désagréable. IVous terminerons la nomenclature des variétés par : 70° Le Chien de rue , Canis domesticus hybridus , qui ne peut se rapporter à au- cune des quatre races précédemment dé- crites, parce qu'il résulte du croiseracnl CHI fortuit de deux ou plusieurs variétés appar- tenant à des races différentes. Il varie de mille manières en grandeur, en forme, en couleur et en intelligence. Très souvent, la femelle met bas , à la fois , des petits de races différentes de la sienne, et qui n'ap- partiennent pas même entre eux à la même variété , quoique tous enfants du même père. Ceci me paraît être une preuve de plus de ce que j'ai avancé précédemment sur la création des variétés. Section II. Chiens sauvages considérés comme espèces par les auteurs. * Animaux de la taille des plus grands Mâtins. Le Loup ordinaire , Cunis Lupus Linn., le JFolf des Anglais , ne peut être séparé du Chien par des caractères zoologiques ; maison peut l'en distinguer par sa vie con- stamment sauvage; par son pelage d'un fauve-grisâtre ; par une raie noire qu'il a sur les jambes dedevantquand il est adulte. Sa queue est droite; ses yeux sont obliques, à iris d'un jaune fauve. Sa taille varie beau- coup , et il paraît qu'il devient d'autant plus grand qu'il habite plus avant dans le nord. Si l'on en croyait Gilibert, il y en aurait dans les forêts de la Lithuanie dont la taille ordinaire serait de cinq pieds de longueur, non compris la queue, tandis que chez nous il n'atteint guère que deux pieds et demi à trois pieds , très rarement quatre. Comme les Lièvres , les Renards et autres animaux, son pelage devient blanc en hiver , dans le nord ; mais on y en trouve quelquefois qui restent constamment blancs, et ce sont pro- bablement des variétés Albinos. Le Loup existe dans toute l'Europe, excepté dans les îles Britanniques où il a été détruit; il ha- bite aussi le nord de l'Asie , de l'Amérique , et il est à croire qu'il a pénétré de l'ancien continent dans le nouveau par les glaces du Kamtschalka. Partout où il existe , il est le fléau des bergeries et la terreur des bergers. Il est d'une constitution très vigoureuse; il peut faire quarante lieues dans une seule nuit, et rester plusieurs jours sans manger. Sa force est supérieure à celle de nos Chiens de la plus grande race. Le Loup n'est ni lâche ni féroce, quoi qu'en ait dit Buffon. S'il n'est pas tourmenté par la faim , il se relire dans les bois , y T. m. CHI 633 passe le jour à dormir , et n'en sort que la nuit pour aller fureter dans la campagne. Alors il marche avec circonspection, évitant toute lutte inutile, fût-ce même avec des animaux plus faibles que iui ; il fuit les lieux voisins de l'habitation des hommes ; sa marche est furlive, légère, au point qu'à peine l'entend-on fouler les feuilles sèches. Il chasse aux Mulots et autres petits Mam- mifères , mange des Reptiles , des œufs de Cailles et de Perdrix quand il en trouve , et ne dédaigne pas, faute de mieux, les baies de ronces, et surtout celles des raisins. Il aime beaucoup les pommes et les poires , mais seulement quand elles sont pourries. Il parcourt le bord des ruisseaux et des ri- vières pour se nourrir des immondices que les eaux rejettent sur leurs bords ; et son odorat est d'une telle finesse, qu'il lui fait découvrir un cadavre à près d'une lieue de distance. Aussitôt que le crépuscule du ma- tin commence à teindre l'horizon, il regagne l'épaisseur des bois , et retourne assez ordi- nairement dans la retraite qu'il a choisie pour quelque temps. S'il en est dérangé , ou si le jour le surprend avant qu'il y soit rendu, sa marche devient plus insidieuse : il se glisse derrière les haies , dans les fos- sés, et , grâce à la finesse de sa vue , de son ouïe, de son odorat, il parvient souvent à gagner un buisson solitaire sans être aperçu. Si les bergers le découvrent et lui barrent le passage , il court à toutes jambes ; s'il est cerné et atteint, il combat avec courage contre les Chiens qui l'accablent par leur nombre; il succombe et meurt, mais sans jeter un cri. Quand cet animal est poussé par la faim , il oublie cette défiance naturelle que Buffon appelle à tort de la poltronnerie , et devient aussi audacieux qu'intrépide , sans néan- moins renoncer à la ruse si elle peut lui être utile. Il se détermine alors à sortir de son fort pendant le jour ; mais, avant de quitter les bois, il ne manque jamais de s'arrêter sur la lisière et d'éventer de tous côtéj. Lorsqu'il s'est ainsi assuré qu'il n'y a pas de danger à craindre, il parcourt la campa- gne, s'approche d'un troupeau avec précau- tion pour n'être pas aperçu avan t d'avoir mar- qué sa victime , s'élance sans hésiter au mi- lieu des Chiens et des bergers, saisit un mou- ton, l'enlève, l'emporte avec une légèreté telle 40* 6oh CHT qu'il ne peut être atteint parles Chiens , et sans montrer la moindre crainte delà pour- suite qu'on lui fait , ni des clameurs dont on l'accompagne. D'autres fois , et j'ai été té- moin de ce fait, s'il a découvert un jeune Cbien inexpérimenté dans la cour d'une grange isolée, il s'en approche avec effron- terie jusqu'à portée de fusil : il prend alors différentes attitudes, fait des courbettes, des gambades , se roule sur le dos , comme s'il voulait jouer. Mais quand le jeune no- vice se laisse aller à ces trompeuses amorces et s'approche , il est aussitôt saisi, étranglé et entraîné dans le bois voisin pour être dé- voré. Lorsqu'un Chien de basse-cour est de force à disputer sa vie , deux Loyps se réunissent et savent fort bien s'entendre pour l'attirer dans un piège. L'un se met en embuscade et attend ; l'autre va rôder au- tour de la ferme , se fait poursuivre par le Mâtin , l'attire ainsi jusqu'auprès de l'em- buscade , puis tous deux se jettent à la fois sur le malheureux Chien , qui tombe vic- time de son courage et de la perQdie de ses ennemis. On a vu très souvent un Loup affamé entrer en plein jour dans un hameau, saisir un Chien à la porte d'une maison , une Oie au milieu de la rue, ou un 31outon près de la bergerie, l'entraîner dans les bois malgré les houras d'une population en- tière, et même malgré les coups de fusil qui déjà ne peuvent plus l'atteindre. C'est surtout pendant la nuit que le Loup affamé oublie sa prudence ordinaire pour montrer un courage qui va jusqu'à la témé- rité. Rencontre-t-il un voyageur accompa- gné d'un Chien, il le suit, s'en approche peu à peu, se jette tout-à-coup sur l'animal ef- frayé , le saisit jusque entre les jambes de son maître , l'emporte et disparaît. On en a vu très souvent suivre un cavalier pendant plusieurs heures, dans l'espérance de trou- ver un moment propice pour étrangler le Cheval et le dévorer. Il lui arrive même de suivre un voyageur à pied, et cependant il n'attaque jamais l'homme , dans les circon- stances ordinaires ; et il a cela de commun avec tous les animaux. Cet animal ne vit pas solitaire, comme le dit Buffon ; mais dans les pays très peuplés, comme la France, où il est sans cesse pour- chassé, il est obligé de s'isoler très souvent, d'où il résulte que le plus ordinairement on CHI le rencontre seul. Il n'en est pas moins vrei qu'il vit en famille, même chez nous, et que dans les solitudes du nord , les Loups s'as- semblent en troupes nombreuses, au moins pendant l'hiver. Lorsque des neiges abon- dantes couvrent la terre, ne trouvant plus de nourriture dans les bois , ils descendent ensemble des montagnes , viennent dan6 la plaine faire des excursions jusqu'à l'entrée des villages et des villes, et l'on dit que dans cette circonstance, leur rencontre a été fu- neste à plus d'un voyageur. Si , pendant la nuit, le Loup peut se glis- ser dans une bergerie sans être découvert, il commence par étrangler tous les Moutons les uns après les autres, puis il en emporte un et le mange. Il revient en chercher un second qu'il cache dans un hallier voisin, puis un troisième, un quatrième, et ainsi de suite jusqu'à ce que le jour vienne le forcer à battre en retraite. Il les cache dans des lieux différents et les recouvre de feuilles sèches et de broussailles ; mais, soit oubli , soit défiance, il ne revient plus les chercher. De cette habitude de tout tuer, où je vois plus de prévoyance que de cruauté inutile , Buffon conclut que le Loup est d'une cruauté inouïe, d'une indomptable lerocité. «Il aime la chair humaine, dit-il, et, peut-être, s'il était le plus fort, il n'en mangerait pas d'au- tre. » La critique fait aujourd'hui justice de toutes ces exagérations; mais il n'en est pas moins vrai que quelquefois des Louves affamées, à l'époque où elles ont des petits, se sont jetées sur des enfants, des femmes, et même des hommes; les annales de plu- sieurs de nos départements en font foi. Fr. Cuvier a donné l'histoire de deux Loups qui vivaient à la ménagerie, et qui ont montré pour leur maître un attache- ment aussi gfand, aussi passionné qu'aucun Chien ait pu l'éprouver. L'un d'eux , ayani été pris fort jeune, fut élevé de la même ma- nière qu'un Chien , et devint familier avec toutes les personnes de la maison ; mais il ne s'attacha d'une affection très vive qu'à son maître. Il lui montrait la soumission la plus entière , le caressait avec tendresse , obéissait à sa voix, et le suivait en tous lieux. Celui-ci, obligé de s'absenter, en fit présent à la ménagerie, et l'animal souffrit de celte absence, au point qu'on craignit de le voir mourir de chagrin. Pourtant , après plu- CHI sieurs semaines passées dans la tristesse et presque sans prendre de nourriture, il re- prit son appétit ordinaire , et l'on crut qu'il avait oublié son ancienne affection. Au bout de IS mois son maître revint au Jardin des Pliintes, et, perdu dans la foule des specta- teurs, il s'avisa d'appeler l'animal. Le Loup ne pouvait le voir, mais il le reconnut à la voix, et aussitôt ses cris et ses mouvements désordonnés annoncèrent sa joie. On ouvrit sa loge : il se jeta sur son ancien ami et le couvrit de caresses, comme aurait pu le faire le Chien le plus fidèle et le plus attaché. Malheureusement il fallut encore se séparer, et il en résulta pour ce pauvre animal une maladie de langueur plus longue que la première. Trois ans s'écoulèrent : le Loup, redevenu gai, vivait en très bonne intelli- gence avec un Chien, son compagnon, et ca- ressait ses gardiens. Son maître revint en- core; c'était le soir, et la ménagerie était fermée. Il l'entend, le reconnaît, lui répond par ses hurlements, et fait un tel tapage, qu'on est obligé d'ouvrir. Aussitôt l'animal redouble ses cris, se précipite vers son ami , lui pose les pattes sur les épaules, le caresse, lui lèche la figure, et menace de ses formi- dables dents ses propres gardiens qui veu- lent s'interposer. Enfin, il fallut bien se quit- ter. Le Loup, triste, immobile, refusa toute nourriture ; une profonde mélancolie le fit tomber malade; il maigrit, ses poils se hé- rissèrent, se ternirent; au boutdehuit jours il était méconnaissable, et l'on ne douta pas qu'il ne mourût. Cependant, à force de bons traitements etdesoinson parvint à lui conser- ver la vie ; mais U n'a jamais voulu depuis ni caresser ni souffrir les caresses de personne. Que l'on compare cet animal avec nos fé- roces Dogues de combat, et, en l'absence de tous caractères anatomiques différentiels , qu'on décide s'il est ou non de l'espèce du Chien. En outre, le Loup est également apte à recevoir l'éducation du Chien. « En Orient, et surtout en Perse, dit Chardin, on fait ser- vir des Loups à des spectacles pour le peu- ple; on les exerce de jeunesse à la danse, ou plutôt à une espèce de lutte contre un grand nombre d'hommes. On achète jusqu'à 500 écus un Loup bien dressé à la danse. » Intéressé par système à séparer le Loup de l'espèce du Chien , Buffon a dit que la Louve porte l.rois mois et demi ; or, dans la CHI 635 ménagerie, où ces animaux font des petits tous les ans, la gestation n'a jamais été que de deux mois et quelques jours. Le Loup,, qui est 2 ou 3 ans à croître, vit 15 à 20 ans. La femelle met bas , du mois de décembre au mois de mars , de 6 à 9 petits , jamais moins de trois, qui naissent lès yeux fermés. Il existe entre le Chien domestique et le Loup une antipathie et une haine que Buffon croyait constitutionnelles, mais que les croi- sements faits à la ménagerie ont prouvé ve- nir d'une autre cause, et cette cause la voici : le Chien domestique , à l'instigation de l'homme , a déclaré une guerre implacable au Loup ; il le harcèle, le poursuit, le com- bat dans toutes les occasions, et cette lutte journalière et incessante a dû nécessaire- ment amener une haine atroce entre les deux races, haine qui est devenue hérédi- taire et instinctive. Le TSCHERNO-BUROÏ OU LOUP NOIR , Ca- nis lycaon Linn., poulpes nigra Gesn. , confondu par Gmelin avec le Canis argenta- tus de Pennant, n'est probablement qu'une variété du précédent ; il est de même gran- deur, mais ses formes sont plus légères, plus élancées , et sa couleur est d'un noir profond et uniforme. Il habile principale- ment la Russie et le nord de l'Europe , et , s'il n'y a pas confusion dans son histoire, on le trouve accidentellement dans les hau- tes montagnes de la France. G. Cuvier dit en avoir vu quatre tués dans nos départe- ments, et , depuis , la ménagerie en a pos- sédé deux amenés des Pyrénées. On en a aussi rencontré dans le Canada. On dit cet animal beaucoup plus féroce que le Loup ordinaire ; mais je ne connais aucun fait au- thentique sur lequel on puisse appuyer cette opinion. Maintenant je pose cette question : le Loup noir du nord de l'Europe et du Canada, en un mot, le Canis lycaon de Linné , est-il bien le même que le Loup noir qu'on trouve en France? S'il n'est pas le même, je pense qu'on peut le conserver dans les Catalogues comme espèce à la manière des naturalis- tes ; s'il est le même, non seulement ce n'est pas une espèce, mais ce n'est pas même une variété constante du Loup ordinaire ; c'est tout simplement un individu attaqué de mélanisme, comme on en voit dans beaucoup d'autres espèces d'animaux. Pu- 636 CHI ma, Léopard , Jaguar, etc. , comme on en voit aussi d'autres attaqués d'albinisme. Je fonde mon opinion sur ce fait, dont j'ai été té- moin, et qui a été consigné par Fr. Cu- vier. Il y a plusieurs années , deux Loups noirs , pris dans les Pyrénées , furent ap- portés à la ménagerie de Paris, s'y accouplè- rent, et produisirent chaque année des pe- tits. Or, ces petits ne se ressemblaient pas, même quant à la couleur. Pas un n'était entièrement noir, et chez plusieurs le noir avait entièrement disparu pour passer au gris plus ou moins brun , ou plus ou moins fauve et jaunâtre. Ils avaient même perdu cette légèreté de forme si remarquable dans leurs parents. De ce fait , unique dans l'histoire des Mammifères si ces Loups eussent constitué une espèce , Fr. Cuvier conclutque ces Loupsnoirsdes Pyrénéesn'é- taient rien autre chose que des Métis de quel- ques uns de nos Chiens domestiques avec une Louve ; et, s'appuyant surdes récits po- pulaires qui ne méritent aucune croyance, il dit qu'il n'est pas rare de voir de tels ac- couplements dans les pays de forêts. Quand même ce que dit Fr. Cuvier serait vrai , cela n'expliquerait ni la couleur noire de ces animaux , ni la différence de couleur de leurs petits (car. les variétés de Chiens se transmettent pures par la génération), ni la férocité de ces petits , etc. Mais je ne crois pas à l'accouplement d'un Chien , dans les furets, avec une Louve ; je crois encore moins qu'un Chien , qui apporte avec lui , dès sa naissance, une haine et une frayeur instinc- tives du Loup , puisse s'approcher d'une Louve autrement que pour la combattre et la terrasser. Il est donc probable que ces Loups, pris en France à de longs interval- les, et n'y paraissant qu'accidentellement , d'après ceque dit Georges Cuvier, ne sont que des Loups ordinaires attaqués de méla- nisme, et , tout naturellement aussi , leurs petits devaient retourner plus ou moins à leur type primitif, au Loup ordinaire, parce que le mélanisme et l'albinisme sont des maladies qui ne se transmettent que fort ra- rement par la génération , et jamais dans toute leur intensité. On doit donc conclure de tout cela, comme penchait à le faire Fr. Cuvier, que nos Loups noirs de France ne constituent pas une espèce ; mais non pas. comme le CHI croyait le même auteur, que ces animaux forment une race métive. Le Loup odokant , Canis nuhilm Saj ( Major long's expedii. ) est plus grand que notre Loup ordinaire, auquel il ressemble. Son pelage est obscur et pom- melé à sa partie supérieure , et le gris domine sur ses flancs; mais ce qui le distingue plus particulièrement de ses congénères , c'est l'odeur forte et fétide qu'il exhale. Cet animal robuste, d'un as- pect redoutable, habite les immenses plai- nes du Missouri, dans l'Amérique septen- trionale. Il a les mêmes mœurs que notre Loup, mais avec les modifications qu'a- mène forcément la vie du désert. Dans ces vastes solitudes, il ne se trouve que rare- ment en présence de l'homme : aussi n'a-t-il pas appris à le craindre. Il vit en troupes nombreuses, chasse les Daims et autres animaux ruminants, et ose assaillir le Bisou quand il le trouve écarté de son troupeau. Les sauvages qui peuplent le pied des mon- tagnes rocheuses et les bords de l'Arkansas redoutent cet animal ; et quand ils sont parvenus à en tuer un , ils se font un tro- phée de sa dépouille, qu'ils portenten forme de manteau, avec la peau de la tête pen- dante sur leur poitrine. Le Loup des prairies, Canis lalrans Harl, le Prairie's IVolf de Say , se trouve dans les mêmes contrées que le Loup odo- rant, et a les mêmes habitudes; cepen- dant il paraît un peu moins carnassier, car il se nourrit souvent de baies et autres fruits. Son pelage est d'un griscendré, varié de noir et de fauve cannelle terne. Il a sur le dos une ligne de poils un peu plus longs que les autres , lui formant comme une sorte de crinière courte; ses parties infé- rieures sont plus pâles que les supérieures, et sa queue est droite. Comme tous les Chiens sauvages que les nombreuses popu- lations des pays civilisés n'ont pas forcés à s'éparpiller, le Loup des prairies vit en troupes composées quelquefois de plus de cinquante individus associés pour la chasse, l'attaque et la défense, aguerris, soumis à une sorte de tactique régulière. Ils poursui- vent les Daims , les Cerfs, les Argalis, les forcent ou les surprennent, et les dévorent en commun. I L'Agouara-gouazou ou Paraépaca. le CHI I^up rouge de Cuvier, Canis JHbaiits , est de la taille de nos plus grands Loups. Sa cou- leur générale est d'un roux cannelle foncé sur les parties supérieures , plus pâle en dessous, presque blanc à la queue et dans l'intérieur des oreilles ; il a le pied , le mu- seau et le bout de la queue noirs; une courte crinière noire part de la nuque et s'étend jusque derrière l'épaule, quelque- fois tout le long du dos. Celte espèce , si l'on s'en rapporte à d'Azara, n'est pas rare dans les Pampas de la Plata, où il habite exclusivement les esters, ou lieux maréca- geux et inondés sur les bords des rivières. Contre les habitudes des autres Chiens, sa vie est solitaire ; il ne sort de sa retraite que la nuit, pour aller à la recherche des ani- maux aquatiques qu'il poursuit à la nage avec une grande facilité; il se nourrit non seu- lement de sa chasse , mais encore de fruits, et d'Azara en a possédé un qui mangeait jusqu'à des oranges. Il paraît néanmoins qu'il préfère à tout, les Oiseaux, leurs œufs, les Rats , les Reptiles , et les cannes à sucre. Comme il est aussi agile coureur que bon nageur, il fait quelquefois la chasse aux Cerfs ; mais ce n'est que très rarement, et poussé par une faim extrême, qu'il attaque le gros bétail, et son courage alors ne le cède pas à sa force. En esclavage, il grogne et aboie comme un Chien domestique , mais avec plus de force et de confusion , dit l'au- teur cité plus haut; il paraît qu'il s'appri- voise fort bien, et qu'on peut même le dres- ser à la chasse. Dans le courant de mai, époque de ses amours , ce Loup fait retentir les Pampas de ses hurlements qui s'enten- dent de très loin , et qui ont un son lugubre etclTrayant; il répète plusieurs fois de suite, et en les traînant, les sons goua-a-a, goua-a-a. La femelle , qui ressemble lout-à-fait au mâle, a six mamelles, et fait, à chaque portée , trois ou quatre petits, qu'elle met bas vers le mois d'août , et qui la suivent à la chasse aussitôt qu'ils peuvent marcher. Le nom d'Agouara-gouazou , que porte cet animal, signifie, en langage guaranis , grand Renard , u4gouara , Renard ; gouazou , grand. Le Loup du Mexique , Canis viexicanus Linn. , n'est guère moins grand que notre Loup ordinaire. Son pelage est d'un gris roussàtre , mélangé de taches fauves , mar- CHI 637 que de plusieurs bandes noirâtres qui s'é- tendent de chaque côté du corps , depuis la ligne dorsale jusqu'aux flancs ; le tour du museau , le dessous du corps et les pieds sont blanchâtres. Ce Chien habite les parties chaudes de la Nouvelle-Espagne, et paraît beaucoup moins farouche que le précédent. Le Loup de Java , Canis javanensis Fr. Cuv. , ne m'est connu que par un article de Fr. Cuvier, inséré dans le Diction, des Se. nat. Il ressemble beaucoup au Loup ordi- naire pour la taille et pour les formes ; mais ses oreilles sont plus petites, et son pelage est d'un brun fauve , noirâtre sur le dos , à la queue et aux pattes; il a été trouvé à Java par Leschenault. ** Animaux ne dépassant guère la taille de notre Renard. Le Culpeu, Molin. , Canis antarclicus Shaw. , est un peu plus grand que le Jackal. Son pelage est d'un gris roussàtre; ses jam- bes sont fauves; sa queue, rousse à son origine , est noire au milieu et terminée par du blanc. Il habite le Chili et l'ile Falkland , l'une des Malouines, où il a été trouvé par le capitaine Freycinet, et précédemment par le Commodore Byron et par Bougainville. Cet animal a une vie solitaire et misérable, qu'il passe en grande partie dans un trou qu'il se creuse dans les dunes, sur les bords de la mer et des fleuves. Toujours maigre , sans cesse affamé , il se nourrit des Lapins et du gibier qu'il peut saisir à force de ruse et de patience. Comme on n'a pas observe si sa pupille est diurne ou nocturne, on n'est pas certain s'il appartient au Chien ou au Renard. Le terrier qu'il se creuse ferait croire que peut-être il appartient au genre de ce dernier; mais comme Bougainville dit l'avoir entendu aboyer de la même ma- nière que les Chiens ordinaires , et que Mo- lina avance la même chose, j'ai cru devoir le laisser provisoirement avec eux jusqu'à ce qu'on ait de plus amples renseignements. C'est sur la foi de Molina que j'ai réuni le Canis culpœus du Chili au Canis anlarcli- cus'ân Pennant, quoique la description de Molina ne convienne pas rigoureusement au Chien antarctique, qui a le bout de la queue blanc. Voici cette description du Culpeu : Canis caudâ rcciA elougatâ, apice concolore lœvi. Quant au reste, et surtout 638 CHI sous le rapport de la taille , ils se ressem- blent assez : il en est de même pour les mœurs , car Molina , sur cet objet , renvoie à ce que dit le commodore Byron , du Chien des îles Malouines. Or, Molina écrivait son histoire naturelle du Chili dans le Chili même, et il connaissait parfaitement le Culpeu , qui paraît y être commun. Après avoir dit qu'il creuse son terrier dans les campagnes, comme le Renard , et qu'il se nourrit de petits animaux, il ajoute : «Lors- que le Culpeu aperçoit un homme de loin, il marche tout droit à lui, en s'arrètant de distance en distance pour le considérer at- tentivement. Si l'homme ne fait aucun mou- vement, l'animal reste quelques minutes à le regarder, puis, sans montrer les moin- dres intentions hostiles, il se retourne tran- quillement et s'en va. J'ai rencontré plu- sieurs fois de ces animaux dans les bois , et toutes les fois ils m'ont fait la même ma- nœuvre. Dans le pays , chacun les connaît et ne les craint pas. Cette singulière curio- sité des Culpeus les expose tous les jours aux coups de fusil des chasseurs , et c'est pour celte raison que cet animal, aussi fé- cond que le Renard , est moins commun que lui au Chili. » LeCoRSAc ouAdive, Canis corsac Linn. Le Nougs-hari du Malabar , le Chien du Bengale de Pennant, est beaucoup plus pe- tit que le Renard , et ne dépasse pas la grandeur d'un Chat. Ce joli animal , au- jourd'hui si peu connu en France qu'on va le voir à la ménagerie comme une curiosité, a été néanmoins fort commun à Paris sous le règne de Charles IX, parce qu'il était de mode chez les dames de la cour d'en avoir au lieu de petits Chiens ; elles les désignaient sous le nom d'Adive , et les faisaient venir à grands frais de l'Asie. Le Corsac a le pelage d'un gris fauve uniforme en dessus , d'un blanc jaunâtre en dessous ; les membres sont fauves ; la queue est très longue , tou- chant à terre, et noire au bout. Il a de chaque coté de la tète une raie brune qui va de l'œil au museau. Il habite les déserts de la Tatarie , et se retrouve dans l'Inde , où il a été souvent confondu avec le Jackal. LesCorsacs vivent en troupes , non dans les bois , mais dans les steppes déserts et couverts de bruyères, où sans cesse ils sont occupés à chasser les CHI Oiseaux , les Rats , les Lièvres et autres pe- tits animaux. Pendant la nuit, ils font en- tendre leur voix , moins glapissante que celle des Jackals , mais tout aussi désagréa- ble. Ils s'accouplent au mois de mars; la femelle porte autan t de jours que la Chienne, et met bas en mai ou en juin , de six à huit petits qu'elle allaite pendant cinq à six se- maines. Ces animaux n'ont pas moins de finesse que le Renard pour s'emparer de leur proie , consistant quelquefois en nids de Canards et autres oiseaux , dont ils man- gent les œufs et les petits après avoir surpris la mère. On dit que le Corsac ne boit pas ; mais , nonobstant l'affirmation de G. Cu- vier , il est permis de douter de ce fait, qui serait une étrange anomalie dans le genre Chien. Le Karagan, Canis caragan Pall.-Gmel., est très probablement l'animal que Buffon a décrit sous le nom d'Isatis, le prenant pour l'Isatis de Gmelin. D'autres naturalistes veu- lent que le Karagan soit le même animal que le Corsac ; mais comme il en diffère par la taille et la couleur, et, en outre, qu'il en a été distingué par les Tartares Kirghis eux- mêmes ; que ces Tartares font un commerce immense de la peau de ces deux animaux ; qu'ils s'occupent presque exclusivement â leur faire la chasse, et qu'il était d'un haut intérêt pour eux de savoir s'ils sont réelle- ment distincts , il me semble qu'on est suffisamment autorisé à les distinguer. D'ail- leurs, le docteur Tilesius [IVova acia physio- medic. acad. nat. car. , 1823) distingue par- faitement le Karagan de Pallas de l'Isatis, mais sans donner de détails sur cet animal. Le Karagan, donc , est un peu plus grand que le Corsac ; son pelage est d'un gris cen- dré en dessus , d'un fauve pâle en dessous. Il est excessivement commun dans les vastes solitudes de la Tatarie , et principalement sur les bords de l'Oural, où il vit de la même manière que le Corsac. Les chasseurs kir- ghis lui font une guerre incessante pour s'emparer de sa fourrure , qui est assez es- timée , et ils apportent annuellement à Orenbourg jusqu'à 50,000 peaux de ces ani- maux. Le Kenlie ou Tenlie , Canis mesomelas Erxl., le Jackal du Cap des voyageurs, le Chacal à dos noir de quelques naturalistes, porte sur le dos une plaque triangulaire d'un CHI gris-noirâtre onde de blanc , large sur les épaules , et Gnissant en pointe vers la base de la queue ; ses flancs sont roux, sa poitrine et son ventre blancs ; sa tête est d'un cendré jaunâtre, son museau roux, ainsi que ses pattes; sa queue , qui descend presque jus- qu'à terre, a, sur son tiers supérieur, deux ou trois anneaux noirs ainsi que son extré- taité. Il paraît , si l'on s'en rapporte au peu que les voyageurs nous ont appris sur ses mœurs, qu'il a les mêmes habitudes que le Jackal. L'Anthus, Canis anthus, Fr. Cuv., le Cha- cal du Sénégal des voyageurs, n'est bien cer- tainement, comme le dit 31. Is. Geoffroy, qu'une très légère variété du Jackal, quoique Fr. Cuvier l'ait érigé en espèce. Il en diffère par son odeur un peu moins forte. Son pe- lage est gris , parsemé de quelques taches jaunâtres en dessus, blanchâtres en dessous ; sa queue est fauve, avec une ligne longitu- dinale noire à sa base, et quelques poils noirs à sa pointe. Ses mœurs sont absolument les mêmes, et voici un fait qui confirme encore mon opinion. Une femelle de cette espèce vivait à la ménagerie ; on mit avec elle, dans la même cage, un Jackal mâle de l'Inde, et ils ne montrèrent aucune répugnance l'un pour l'autre , ce qui n'arrive pas aux ani- maux d'espèces différentes , quoique très rapprochées. Le 2G décembre ils s'accouplè- rent, et le J" mars suivant la femelle mit bas cinq petits , qui eurent les yeux fermés pendant dix jours. Deux seulement ont vécu, et lorsqu'ils furent adultes, l'un était farou- che , méchant , indomptable ; l'autre fort doux et caressant. Cette différence de carac- tère est un fait très remarquable : il prouve que chez les animaux comme chez l'homme, il y a, outre le caractère général de l'espèce, un instinct, un caractère individuel qui peut rendre deux individus très différents dans leurs mœurs et leurs habitudes. C'est à quoi Buffon n'avait pas assez réfléchi quand il s'est fondé, pour séparer le Loup de l'espèce du Chien, sur le caractère farouche du pre- mier et sur le caractère affectueux du se- cond. Le JACKAI , SCHARAL OU TSCHAKKAL , Ca- ^ nis aureus Lin. ; Canis barbants? Shaw. ; le Chacal OU Loup doré , G. Cuv. ; le Thos de Pline, le TTîoëç d'Aristote , le Gôla des In- dma . le IVari de Coromandel . le Tura de CHI 639 Géorgie, le Mebhia d'Abyssinie , V^divù ou Adibe des Portugais de l'Inde, le Dah ou Dib des Rarbarcsqucs, le Tf^uuï des Arabes, a le pelage d'un gris jaunâtre en dessus , blan- châtre en dessous, en général d'une couleur plus foncée que celle de VAnitius. Sa queue, assez grêle et noire à l'extrémité, ne lui des- cend qu'aux talons. Il exhale une odeur forte et désagréable. Sa taille est à peu près celle du Renard ; mais il est un peu plus haut sur jambes , et sa tète ressemble à celle du Loup. On le trouve dans toute l'A- frique, si, comme je le crois, V Anthus en est une variété ; en Asie, depuis la Turquie jus- que dans l'Inde, et en Morée. Il varie beau- coup en raison des contrées qu'il habite , et nous mentionnerons ici ses principales varié- tés , d'après un excellent travail de M. Is. Geoffroy. lo Le Jackal du Caucase, que nous ve- nons de décrire. Tilesius le regarde comme une espèce particulière , qu'il croit être le type de notre Chien domestique [Histoire natur. de l'Isatis , du Chacal du Caucase et du Corsac). 2° Le Jackal de l'Inde. 3" Le Jackal de N'ubie, Canis variegatus, de l'Atlas de Ruppel. 4° Le Jackal d'Alger. Celui-ci est un peu plus grand que les autres, et son pelage plus rude. Les parties supérieures sont assez abon- damment variées de noir, surtout à la croupe et à l'extrémité de la queue ; le dessous est d'un fauve clair ; il a, sur le devant des jam- bes de devant, une ligne noire interrompue. Il se prive fort bien, et plusieurs de nos of- Gciers en promènent à l'attache dans les rues d'Alger. 5° Le Jackal de Morée , le seul que pos- sède l'Europe, et qui était resté inconnu avant notre expédition de Morée. 6» Enfin l'Anthus , de Fr. Cuvier. Guldenstaedt, Tilesius, et d'autres natura- listes , pensent que le Jackal est le type de notre Chien domestique, et ils apportent de fort bonnes raisons à l'appui de leur opi- nion ; mais je n'en reste pas moins convaincu que le Jackal n'a fait que contribuer pour une part à l'existence des nombreuses varié- tés du Chien domestique , et que toutes les autres variétés sauvages de ce genre y ont également contribué. Quoi qu'il en soit, le Jackal produit très bien avec le Chien do- 6i0 CHI mestique, comme on le voit tous les jours chez les Kalmouks , et comme on l'a vu il y a peu d'années à Constanlinople. Les anciens racontaient que le Lion, lorsqu'il allait à la chasse, était conduit par un petit animal qui lui découvrait sa proie. Le roi des forets, après l'avoir atteinte et terrassée, ne man- quait jamais d'en laisser une portion pour son guide, qui l'attendait à l'écart, et qui n'osait en approcher que lorsque le Lion s'é- tait retiré. Les anciens nomment cet ani- mal, dans leurs ouvrages, le Pounoneur du Lion. Or, les naturalistes du dernier siècle, prenant la chose au sérieux , se sont escri- més pour savoir si ce pourvoyeur du Lion était le T/zos d'Aristote ou un autre animal, et il en est résulté une polémique aussi sou- verainement ridicule que souverainement inutile. Lesi.recs ne savaient pas mieux que nous ce qu'était ce guide complaisant ; car ils avaient tiré ce conte d'une jolie fable in- dienne de Pilpai , et voici celte fable. « On demandait un jour à ce petit animal qui marche toujours devant le Lion pour faire partir le gibier : — Pourquoi l'e.s-tu consa- cré ainsi au service du Lion? — C'est parce que je me nourris des restes de sa table. — Mais par quels motifs ne l'approches-tu ja- mais? tu jouirais de son amitié et de sa re- connaissance. — Oui, mais c'est un grand : s'il allait se mettre en colère ! » Aujourd'hui l'on ne discute pi us sur des apologues, et l'on sait que le Lion n'a pas besoin d'un autre pourvoyeur que lui-même. Les Jackals vivent en troupes d'une tren- taine d'individus au moins , et quelquefois de plus de cent, particulièrement dans les vastes solitudes de l'Afrique et de l'Inde. Quoique ces animaux n'aient pas la pupille nocturne , ils dorment le jour, et la nuit ils parcourent la campagne pour chercher leur proie tous ensemble , et, pour ne pas trop se disperser, ils font continuellement reten- tir la campagne d'un cri lugubre ayant quel- que analogie avec les hurlements d'un Loup et les aboiements d'un Chien. On pourrait en donner une idée en prononçant lentement et sur un ton très aigu les syllabes Oua...., oua..., oua. Ils sont alors tellement auda- cieux qu'ils s'approchent des habitations, et entrent dans les maisons qui se trouvent ouvertes. Dans ce cas ils se jettent sur tous les aliments qu'ils rencontrent , et ne CHI manquent jamais d'emporter ceux qu'ils ne peuvent dévorer à l'instant. Toutes les ma- tières animales conviennent également à leur voracité , et ils attaquent , faute de mieux, les vieux cuirs, les souliers, les har- nais des chevaux , et jusqu'aux couvertures de peaux des malles et des coffres. Comme les Hyènes, ils vont rendre visite aux cime- tières mal clos et mal gardés des musulmans, déterrent les cadavres et les dévorent. Aussi, pour mettre les morts à l'abri de ces ani- maux, est-on obligé parfois de mêler à la terre dont on les recouvre de grosses pierres et des épines. Si une caravane ou un corps d'armée se mettent en route, ils sont aussi- tôt suivis par une légion de Jackals , qui , chaque nuit, viennent aussitôt rôder autour des campements et des lentes , en poussant des hurlements si nombreux et si retentis- sants, qu'il serait impossible à un voyageur européen de s'y accoutumer au point de pou- voir dormir. Après le départ de la caravane, ils envahissent aussitôt le terrain du cam- pement, et dévorent avec avidité tout ce qu'ils trouvent de débris des repas , les im- mondices, et jusqu'aux excréments des hom- mes et des animaux. Lorsqu'une troupe de Jackals se trouve inopinément en présence d'un homme , ces animaux s'arrêtent brusquement, le regar- dent quelques instants avec une sorte d'ef- fronterie qui dénote peu de crainte , puis ils continuent leur route sans trop se presser, à moins que quelques coups de fusil ne viennent leur faire hâter le pas. Quoique se nourrissant de charognes et de toutes sortes de voiries, quand ils en ren- contrent, ils ne s'occupent pas moins de chasser chaque nuit, et quelquefois en plein jour, tous les animaux dont ils croient pou- voir s'emparer ; mais néanmoins c'est aux Gazelles etauxAntilopesqu'ils font la guerre la plus cruelle. Ils les chassent avec autant d'ordre que la meule la mieux dressée, et joignent à la finesse du nez et au courage du Chien , la ruse du Picnard et la perfidie du Loup. On a dit qu ils poussent quelquefois la hardiesse jusqu'à se jeler sur les enfants et sur les femmes ; mais ceci est une exagé- ration , qui n'est appuyée , à ma connais- sance, sur aucune observation positive. Il est plus certain qu'ils osent, quoique très rarement , et seulement quand ils sont en CHI ^-rand nombre , attaquer des Bœufs et des Chevaux. Le voyageur Delon rapporte que, dans le Levaiit.on élève des Jackals dans les mai- sons ; mais il ne dit rien sur leurs habitudes qui, du reste, doivent être assez douces, du moins si l'on en juge par les Jackals qui vi- vent à la ménagerie. Ces derniers sont doux, aiTectucux , caressants , mais capricieux , et passant quelquefois, sans motif apparent , du plaisir à la colère. Leur accouplement , la gestation , et toutes les circonstances de l'allaitement et du développement des petits, ne différent en rien de ceux du Chien. 2-^^ Genre. Kenai'ds. f^'uipes. Ces animaux diffèrent de ceux du genre précédent par leur système dentaire. Leurs incisives supérieures sont moins échancrées, ou même rectiiignes sur leur bord horizon- tal; leurs rangées dentaires, au lieu d'être continues, ont les trois premières molaires séparées, ne se touchant pas, et il reste .surtout un large intervalle entre la canine et la première molaire. Leur pupille est noc- turne , allongée verticalement; leur queue est plus longue , plus touffue ; leur museau est plus conique et plus pointu, et ils exha- lent en général une odeur fétide. Du reste , ils ont les pieds comme les Chiens, c'est-à- dire cinq doigts aux pieds de devant et quatre à ceux de derrière. Les P»enards , quoique aussi forts que les Jackals, n'osent pas attaquer des animaux qui pourraient leur résister, et ils se bor- nent à vivre de Rats, de Lièvres, de Lapins, el autres petits Mammifères , d'Oiseaux , de Reptiles, et même d'Insectes et de fruits en baies quand ils ne trouvent pas mieux. Ils aiment particulièrement les raisins. Jamais ils ne touchent au cadavre d'un animal mort, ni à aucune autre voirie , à moins qu'ils ne soient pressés par une faim extrême ; comme aux Chats, il leur faut une proie vivante. S'ils ont moins de courage que les Chiens , en récompense ils ont plus de finesse, et leurs ruses sont célèbres depuis la plus haute antiquité. Us ne chassent que la nuit, et le jour ils dorment dans des terriers qu'ils tavent se creuser avec assez d'art. Leur vie est solitaire, et ce n'est même que rarement T. ui. CHI 6^1 et pour peu de temps que le mâle habile le même lieu que la femelle. Néanmoins, ils aiment assez à rapprocher leurs terriers les uns des autres , et ils se mettent volontiers deux ensemble pour chasser le même Lièvre. Ces animaux n'aboient ni ne hurlent, mais (jlapissent. Us sont moins répandus sur le globe que le Chien , et l'on n'en a encore trouvé ni dans la Nouvelle-Hollande, ni dans les îles des archipels indiens. Section I. Renards de l'ancien continent. Le Renard ordinaire , poulpes vidgaris, Canis vulpcs Lin., le Renard, Duff. , le Fitchs des Allemands , le Fox des An- glais , le R'af des Suédois , le Zorra des Espagnols, le Lis des Polonais, le Liça des Russes , le Tille des Turcs et des Persans , le Taâleb ou Doren des Arabes , et enfin le Nori des Indous. Il est d'un fauve plus ou moins roux en dessus, blanc en dessous; le derrière de ses oreilles est noir ; sa queue est touffue, terminée par un bouquet de poils blancs. Je regarde comme simples va- riétés de celui-ci les Renards suivants : 1° Le Renard charbonnier, Canii alopex Lin., lîrand-Iiaf des Suédois , \e Koldfuclu des Suisses , n'en différant que par le bout de sa queue qui est noir, ainsi que quelques poils de son dos, son poitrail, et le devant de ses pattes de devant. Steinmuller pense que ce n'est que le jeune âge du Renard or- dinaire ; quant à moi, je le regarde comme une variété individuelle , assez commune dans les montagnes du département de Saône-et-Loire, où j'en ai tué plusieurs fois de jeunes et de vieux des deux sexes, mais principalement des mâles. 2° Le Renard musqué de la Suisse diffère du Renard ordinaire par son odeur musquée. Cette odeur n'est pas agréable comme on l'a dit , mais analogue à celle de la Fouine. Du reste, il est d'un beau rouge pâle en dessous, au lieu d'être blanc , et l'extrémité de sa queue est noire, avec quelques poils blancs^ disséminés. 3° Le Renard noble ou Edùlfuchs de la Suisse, n'est rien autre chose qu'un très vieux mâle charbonnier. •lo Le Renard croisé d'Europe, Canis cru- cigera Briss. et Gern., qu'il ne faut pas con- fondre avec le Canis ckcussaïus dt Geoffroy, ne diffère du Renard charbonnier que par 41 642 CHI quelques poils noirs lui formant une croix sur le dos. 5u Le Renard à ventre noir, Canis mela- nogaster de Bonaparte , ne me paraît être qu'une sous -variété du Renard charbon- nier, dont la gorge , la poitrine , le ventre , et le côté intérieur des cuisses , sont d'une couleur noirâtre en hiver, et deviennent blancs en été. Il habite l'Italie, et se trouve quelquefois en France, quoique rarement, dans les forêts montagneuses entre la liOire et la Saône. 6° Le Renard blanc, Canis albus de quel- ques auteurs , qui est une variété indivi- duelle albinos , ou un Renard ordinaire du nord , en pelage d'hiver. Plus agile que le Loup , presque aussi in- fatigable, le Renard est plus rusé à la chasse et plus ingénieux pour se dérober au danger. Il habile un terrier qu'il sait se creu- ser au bord des bois ou dans les taillis, sous les troncs d'arbres , dans les pierres , les ro- chers , ou enfin dans la terre, mais alors sur un sol en pente, afin d'éviter l'humidité et les inondations. Quelquefois il s'empare du terrier d'un Blaireau , ou même de ce- lui d'un Lapin , et l'élargit ou le distribue selon sa commodité. Il le divise en trois parties : la maire , près de l'entrée ; c'est là que la femelle se tient quelques mo- ments en embuscade pour observer les envi- rons avant d'amener ses petits jouir des douces influences de l'air et des rayons du soleil; c'est aussi là que le Renard qu'on enferme s'arrête quelques minutes pour épier l'instant favorable d'échapper aux chasseurs. Après la mai>e, vient la fosse , où le gibier, la volaille , et autres produits de la rapine sont déposés , partagés par la fa- mille, et dévorés. Presque toujours U fosse a deux issues , et quelquefois davantage. Vac- cul est tout-à-fait au fond du terrier ; c'est 'habitation de l'animal , l'endroit où il dort, où il met bas et allaite ses petits. Ce terrier n'est guère habité qu'à l'époque où le Re- nard élève sa jeune famille, et lorsqu'il veut se dérober à un danger pressant. Dans toute autre circonstance , il passe la journée à dor- mir dans un fourré quelquefois fort éloigné de sa retraite , mais toujours rapproché du lieu où il a l'intention de commettre quelque déprédation. Vers la tombée de la nuit, il sort desa cachette et se met en quête. Il par- CHI court les lieux un peu couverts, les buis- sons, les haies, pour tâcher de surprendre des Oiseaux endormis , ou la Perdrix sur ses œufs; il se place à l'affût dans un buisson épais , pour s'élancer et saisir au passage le ^ Lièvre ou le Lapin. Quelquefois il parcourt ; le bord des étangs , et se hasarde même dans les joncs et les marécages pour s'em- parer des jeunes Poules d'eau et autres Oi- seaux aquatiques. A. leur défaut, il mange des Mulots , des Rats d'eau , des Lézards et des Grenouilles. Si , pendant ces excursions , le chant d'un Coq vient troubler le silence de la nuit, il s'achemine avec précaution vers le ha- meau d'où viennent ces sons alléchants , il en fait cent fois le tour , et malheur à la vo- laille qui ne serait pas rentrée le soir dans la basse-cour! elle'serait saisie et étranglée avant même d'avoir eu le temps de crier. Lorsque le jour commence à paraître, il rentre dans le bois, reste à proximité de la ferme, et passe la journée en observation. Si la vo- laille s'écarte dans les champs pour aller chercher sa pâture, il la guette avec soin , choisissant des yeux sa victime, et attendant patiemment l'occasion de s'en emparer. Tant que le Chien de garde rôde ou veille dans les environs , il reste immobile et tapi dans sa cachette ; mais celui-ci rentre-t-il un instant dans la ferme, le Renard se coule le long d'une haie , en rampant sur le ventre. Pour approcher sans être aperçu, il se glisse derrière tout ce qui peut le masquer , un buisson , un tronc d'arbre , une touffe d'herbe ; parvenu à proximité , d'un bond il se jette sur sa proie, fuit au fond des bois avec autant de vitesse que de précau- tions pour n'être pas aperçu , et là il la mange avec sécurité. Quand son coup lui a réussi , on peut être sûr qu'il reviendra à la charge tous les trois ou quatre jours, et qu'au bout de l'année il ne restera pas une seule pièce de volaille dans la basse-cour , si l'on ne parvient à saisir le voleur. Dans les pays où le Lièvre abonde , deux Renards savent très bien s'entendre pour leur faire la chasse. L'un s'embusque au bord d'un chemin , dans le bois , et reste immobile; l'autre se mei en quête, lance le Lièvre , le poursuit vivement en don- nant de temps à autre de la voix , pour avertir son camarade. Le Lièvre fuit et ruse CHl devant lui comme devant les Chiens, mais le tout en vain; le Renard le déjoue, est toujours sur ses traces , et combine sa poursuite de manière à le faire passer dans le chemin auprès duquel son compagnon est en embuscade. Celui-ci, dès qu'il voit le Lièvre à sa portée, s'élance, le saisit; l'autre chasseur arrive, et ils le dévorent en- semble. Si l'affûteur manque son coup , au Heu de courir après le Lièvre , il reste un moment saisi de sa maladresse, puis, se ravisant, et comme s'il voulait se rendre compte des causes de sa mésaventure, il retourne à son poste , et s'élance de nou- veau dans le chemin ; il y retourne, s'élance encore , recommençant plusieurs fois ce manège. Sur ces entrefaites, son associé paraît et devine sur-le-champ ce qui est arrivé; dans sa mauvaise humeur, il se jette sur le maladroit, et un combat de cinq minutes est livré. Ils se séparent ensuite, l'association est rompue, et chacun se met en quête pour son propre compte. Buffon , avec son élégance ordinaire , mais avec plus de vérité que de coutume , a dit : « Le Renard est fameux par ses ruses, et mérite sa réputation; ce que le Loup fait par la force , il le fait par adresse , et réussit plus souvent. Il emploie plus d'esprit que de mouvement ; ses ressources semblent être en lui-même : ce sont, comme l'on sait, celles qui manquent le moins. Fin autant que circonspect, ingénieux et prudent, même jusqu'à la patience, il varie sa con- duite , il a des moyens de réserve qu'il sait n'employer qu'à propos. » Dans ma jeunesse, j'ai beaucoup chassé le Renard , et je lui ai vu employer, pour se tirer du danger, des ruses qui supposent certainement beaucoup d'intelligence. Mais ces ruses sont toujours les mêmes, et une fois que l'expérience vous les a apprises, rien n'est plus facile que de le rendre victime de sa propre finesse. Par exemple, lorsqu'il est lancé par les Chiens, après avoir fait une tournée de dix minutes, il revient constamment repasser exactement sur sa voie , à cent ou cent cin- quante pas environ de l'endroit où il a été lancé. Quand il est pris par les Chiens, après avoir lutté un moment, il contrefait parfai- temenlle mort, et se laisse tourner etretour- ner par les chasseurs sans faire le plus petit mouvement; puis tout-à-coup, au moment CHI 0^3 où l'on y pense le moins, il se relève et dé- campe lestement. Quelques naturalistes ont prétendu que le Chien de Laconie dont parle Aristote n'était rien autre chose que le Renard plié à la domesticité ; mais ce fait me paraît d'autant plus douteux que cet animal ne s'apprivoise jamais complètement. Il entre en chaleur en hiver, et la femelle, qui ne fait qu'une portée par an , en avril et mai, ne met jamais bas moins de trois petits , et rarement plus de quatre ou cinq. Elle en a le plus grand soin , et si elle s'aperçoit qu'on ait rôdé autour de son terrier , elle les en tire pendant la nuit , et les transporte un à un dans un autre. Le Renard met dix-huit mois à croître , et vit treize ou quatorze ans. Le Renard de Bengale , Poulpes benga- leiisis , — Canis bengalensis Shaw. , habite l'Inde, et me paraît une variété du Renard ordinaire, dont il diffère peu, au moins quant aux mœurs. Il est brun en dessus, avec une bande longitudinale noire sur le dos ; il a le tour des yeux blancs, et sa queue est noire au bout. Le Renard d'Egypte, Poulpes niloiicus, — Canis niloiicusde Geoffroy, figuré pi. IV de l'atlas deRuppel, habite l'Egypte etlaNubie, et offre beaucoup d'analogie avec le précé- dent, dont il a la taille et probablement les mœurs. Il a le dessus du corps roussàtre, le dessous d'un gris cendré ; les pieds fauves et les oreilles noires. Peut-être n'est-ce qu'une variété du précédent. Le Renard pale, J^ulpes pallidus , — Ca- nis pallidus de Crelzschmar , figuré pi. II de l'atlas de Ruppel, se trouve également en Egypte et en Nubie ; il est d'un fauve très clair en dessus , blanc en dessous , avec la queue touffue et noire à l'extrémité. On sait qu'il habite un terrier pendant le jour, qu'il chasse pendant la nuit, et que, par con- séquent, ses mœurs sont à peu près les mê- mes que celles de notre Renard commun. Le Renard varié , T^ulpes variegaïus , — CatiisvariegaiusTiùppe\, figuré dans l'atlas de ce voyageur , à la planche X. Comme les deux précédents , il habite l'Egypte et la Nubie. Son pelage est d'un fauve jaunâtre en dessus , blanc en dessous ; sur le dos et sur la queue, il est varié de mèches noires formées par des poils plus longs que les au- tres. Ces trois espèces me paraissent avoir mu CHI les plus grands rapports, et pourraient bien n'être que des variétés d'âges et de sexes d'une même espèce. L'Isatis ou Renard bleu , — f^'ulpes la- gopiis , — Canis lagopus Linn., le Pesels des Russes, le Fialracka des Suédois , le iJe/"»- des Islandais, le Graa-rœv des Danois, le lYaudi des Finnois, le Melrak des Norwé- giens, le Njal des Lapons. Son pelage est très long, très fourré, très moelleux, presque semblable à de la laine, mais non crépu, tantôt d'un cendré foncé , tantôt blanc ; le dessous de ses doigts est garni de poils , et le cinquième doigt des pieds de devant est presque aussi fort que les autres , un peu plus court seulement , avec l'ongle plus recourbé ; le bout du museau est noir. Cet animal se trouve sur tout le littoral de la mer Glaciale et des fleuves qui s'y jettent, et partout au nord du G9' degré de latitude. Comme tous les Renards, l'Isatis est rem- pli de ruses, de hardiesse, et enclin à la rapine. Sans cesse il est occupé, pendant la nuit, à fureter dans la campagne, et quelquefois on l'entend chasser avec une voix qui tient à la fois de l'aboiement du Chien et du glapissement du Renard. Il a sur ce dernier l'avantage de ne pas craindre l'eau et de nager avec la plus grande faci- lité ; aussi se hasardc-t-il souvent à traver- ser les bras des rivières ou des lacs , pour aller chercher, parmi les joncs des îlots, les nids des Oiseaux aquatiques. Les Isatis ont une singulière habitude , que je crois uni- que parmi les Carnassiers : ils émigrent en grand nombre du pays qui les a vus naître, dès que le gibier dont ils se nourrissent or- dinairement vient à manquer. En général, ces émigrations ont lieu vers le solstice d'hi- ver, et les émigrants descendent quelquefois au sud du 69'^ degré; ils n'y fixent point leur demeure et n'y creusent pas de ter- riers, quoiqu'ils y restent quelquefois trois ou quatre ans , [mais jamais plus. Passé ce laps de temps, pendant lequel le gibier a dû se repeupler dans leur patrie , ils y re- tournent avec empressement. La fourrure de ces animaux est extrême- ment précieuse et fait une branche de com- merce considérable ; aussi leur fait-on une guerre à outrance. S'il arrive à un chasseur de prendre un ou deux petits, il les apporte à safemme, qui les allaite et les élève jus- CHl qu'à ce que leur fourrure puisse être vendue. Les voyageurs prétendent qu'il n'est pas rare de trouver de pauvres femmes qui partagent leur lait et leurs soins entre leur enfant et trois ou quatre Renards bleus. Ces animaux se plaisent dans les contrées déboisées eî découvertes , sur des montagnes nues , et c'est sur leur penchant , ou au moins sur des collines élevées, qu'ils aiment à creuser leurs terriers. Ils entrent en chaleur vers la fln de mars, et la femelle porte environ neuf semaines. En mai et juin, elle met bas sept à huit petits , et même beaucoup plus si l'on s'en rapporte à Gmelin. Les mères blanches font leurs petits d'un gris roux en naissant, et les mères cendrées font les leurs presque noirs. Vers le milieu du mois d'août, ils commencent à prendre la cou- leur qu'ils doivent conserver toute leurvie. En septembre , ceux qui doivent être blancs sont déjà d'un blanc pur , excepté une raie sur le dos et une barre sur les épaules , qui noircissent encore; on les nomme alors Kreslowiki ou croisés. En novembre, ils sont entièrement blancs, mais leur pelage n'a toute sa longueur et tout son prix que depuis décembre jusqu'en mars. Les gris prennent leur couleur plus vite ; ce sont les plus précieux , surtout quand cette couleur est d'un gris ardoisé tirant sur le bleuâtre. La mue commence en mai et unit en juillet. A cette époque, les adultes ont la même livrée que les nouveaux-nés de leur couleur, et ils parcourent des phases de coloration absolument semblables. Le Renard DE Lalande oh Megalotis, P'ulpes Lalandii, — Canis megaloiis Desm.^ Canis Lalandii Desmoul. , est plus haut sur jambes que notre Renard ; sa tête est plus petite et sa queue plus fournie , ses oreilles très grandes, égalant presque sa tête, sont remarquables par un double rebord à leur bord inférieur externe. Son pelage est d'un gris brun en dessus , d'un fauve pâle et plus laineux en dessous ; il a une bande de poils noirâtres et plus grands que les au- tres le long du dos , le devant des quatre pieds est d'un brun noirâtre ; le dessus et le bout de sa queue sont noirâtres; enfin tout le pelage de cet animal est plus laineux que dans les autres espèces. Il habite le cap de Bonne-Espérance et la Cafrerie. Le Zerdo ou Fenkec, Fulpes fenuecus , cm — Canis fennecus Less. , Cunis Zcrdo ^ Gmt\., F ennecus BruciiDesm., Canis Zej-da, Pygmœus ou Saliaretisis Leuckart., r^«i- mal anonyme de Buffon. C'est le plus petit de îous les nciiards; ses jambes sont grêles; son museau est eflilc ; i'i a les oreilles très grandes, bordées à l'intérieur de longs poils blancs ; son pelage est d'un joli roux Isabelle en dessus , avec une tache fauve placée de- vant chaque œil ; la base et le bout de la queue sont noirs. Aucun animal n'a soulevé autant que celui-ci de polémiques parmi les natu- ralistes. On en a fait tantôt un Chien, tantôt un Galago; Desmarest a cru de- voir en faire le type d'un nouveau genre, et définitivement on l'a placé avec les Renards, auxquels il appartient. Les uns ont dit qu'il grimpait sur les arbres, d'au- tres qu'il vivait de dattes , etc. Le vrai est qu'il est Carnivore comme les autres es- pèces de son genre ; et , quoique ses mœurs soient fort mal connues, il est certain qu'il doit se nourrir de petits Mammifères , d'Oi- seaux , etc. — Le voyageur Bruce , qui a eu plusieurs fois occasion de le voir pendant son voyage en Abyssinie, loin de nous avoir donné des renseignements utiles sur cet ani- mal , n'a fait qu'embrouiller sa synonymie et son histoire. On le trouve à Dongola, en Afrique. Le Reparu d'Afrique , Vulpes fameliciis , — Canis famelicm Crelzschmar , figuré dans l'atlas deRuppel, pi. V, a beaucoup d'analogie avec le précédent, mais sesoreil- les sont moins longues. Il a la tête jaune et le corps gris , ainsi que les deux tiers de la queue, qui est blanche à l'extrémité. Il a été trouvé en Nubie par M. Riippel, qui l'a envoyé au Musée de Francfort. Le Renard de Denham, Poulpes Denhamii, — Canis fennecns Denham, diffère du Zerdo par son pelage d'un roux blanchâtre uni- forme , seulement plus pâle en dessous ; son dos brun est rayé de lignes noires très dé- liées; son menton, sa gorge, son ventre et les parties internes de ses cuisses et de ses jambes sont blancs; son museau est noir. On prêter d qu'il vit de dattes . ce «ni me paraît plus que douteux. Cet animal se trouve dans l'Afrique cen- trale, et les Arabes emploient sa peau comme fourrure. CKî GZi5 Section II. IVenards d'Amérique. Le Renard fauve, Vulpes fulvus,— Canis fnlvus Desm., le Renard de la Virginie , Pa- lisot de Beauvois , est absolument sembla- ble à notre Renard ordinaire, et il n'y a certainement que la distance géographique qui ait pu déterminer les naturalistes à sé- parer ces deux animaux. Je ne répéterai pas ici ce qui a été dit mille fois sur la faci- lite que les animaux du nord de l'Europe ont dû avoir pour passer sur le nouveau continent; il suffit qu'on les y trouve assez souvent pour ne pas révoquer la chose en doute, et par conséquent il est au moins inutile pour la science de créer sans autre raison de nouvelles espèces. Quoi qu'il en soit, le Renard fauve a le pelage nuancé de roux et de fauve ; le dessous du cou et du bas -ventre blanc; la poitrine grise; la face antérieure des jambes de devant et les pieds noirs , avec du fauve sur les doigts ; l'extrémité de sa queue est blanche. Du reste, il a la taille, les formes et les mœurs de notre Renard. On le trouve aux États- Unis d'Amérique. Le Renard argenté, f^idpes argentatns, — Canis argentatns Fr. Cuv. , le Renard ar- genté ou Renard noir de G. Cuv., le Canis lycaon de Gmelin , qui l'aconfondu avec le Loup noir. Il est long de près de deux pieds, non compris la queue ; son pelage est d'un noir de suie , partout piqueté ou glacé de blanc, excepté aux oreilles, aux épaules et à la queue, où il est d'un noir plus pur ; il a le bout de la queue, le dedans de l'oreille et le dessus des sourcils blancs ; son museau et le tour de son œil sont gris, et son iris jaune. Voilà encore un animal qui a passé d'un continent dans l'autre ; car, s'il habite principalement le nord de l'Amérique, on le trouve aussi dans le Kamtschatka , comme l'affirment Krakenninikof et Lesseps. Il aies mêmes habitudes que notre Renard , mais comme il est plus grand et plus fort , il est aussi plus courageux, et ne craint pas d'at- taquer des animaux d'une certaine grosseur. On dit que lorsqu'il peut approcher d'un troupeau, il a la hardiesse d'enlever, mal- gré les cris des bergers, les Agneaux ou Che- vreaux qui lui conviennent, ce qui me pa- raît une exagération. C'est probablemenc pour avoir entendu raconter de pareilles hi» 666 cm toires, que Gmelin l'aura confondu avec le Loup noir. Sa fourrure est moins estimée que celle du Picnard bleu, mais cependant elle a du prix. On en a eu un vivant à la ménagerie du Jardin des Plantes , et on lui a reconnu toutes les habitudes du Renard ordinaire. Ainsi que ce dernier, il marchait la tête et la queue basses , et , quoique fort bien ap- privoisé et assez doux, il gardait un amour de liberté qui a fini par le faire mourir dans la tristesse et le marasme. Lorsqu'on le con- trariait, il grognait comme un Chien en montrant les dents , et il eût été dangereux de le toucher dans ses moments de mauvaise humeur et de tristesse. Il exhalait une odeur très désagréable, mais qui ne ressemblait pas à celle du Henard ordinaire. Il parais- sait beaucoup souffrir de la chaleur pendant l'été. Le Renard gris , poulpes Firginianus, — Canis Firginianus Erxl., le Renard gris de Catesby, le Grey-Fox des Anglo-Améri- cains , est , selon G. Cuvier, une très légère variété du Renard tricolore, et telle est aussi mon opinion. Il ne s'en distingue que par son pelage entièrement d'un gris argenté. On le trouve dans la Caroline et la Virginie. L'Agouarachay ou Renard tricolore , Fulpes cinereo-argenlalus, — Canis cinereo- argeniaïus Schreb., Fr. Cuv., a 39 pouces 1/2 de longueur sur 15 pouces l/4 de hauteur au garrot. Il est noir , glacé de gris en des- sus ; la tète est d'un gris fauve , le museau blanc et noir ; les oreilles et les côtés du cou sont d'un roux vif ; l'intérieur de l'oreille est blanc, ainsi que la gorge et les joues; le menton est noir; la face interne des membres et tout le dessous est fauve, plus vif vers les flancs , plus pâle sous le ventre et la poi- trine; la queue est fauve, nuancée de brun, et terminée par du noir foncé. Il habite les États-Unis et le Paraguay. Un jeune, apporté de New-York, a vécu à la ménagerie de Paris; sans être méchant, il était assez farouche , et il exhalait une odeur très désagréable. C'est, je crois, à d'Azara qu'on doit la première descrip- tion de cet animal, et quelques détails inté- ressants sur ses mœurs. « L'Agouarachay , pris jeune, dit-il , s'apprivoise et joue avec son maître, de la même manière et avec plus de tendresse et d'expression que le Chien ; il reconnaît leâ personnes de la maison , et CHI les fête en es distinguant des étrangers ; quoiqu'il n'aboie jamais contre ces derniers. Mais s'il entre dans la maison un Chien du dehors, son poil se hérisse, et il le menace paj ses aboiements jusqu'à ce qu'il le fasse fuir, sans toutefois oser le mordre. Il ne gronde point contre les Chiens de la maison , au contraire, il joue et folâtre avec eux. Il vient lorsqu'on l'appelle au crépuscule du matin et du soir, parce qu'il se couche et dort le reste du jour, afin de n'avoir pas be- soin de repos pendant la nuit, qu'il emploie à parcourir la maison pour chercher des œufs et des oiseaux domestiques, auxquels il ne pardonne jamais quand il peut en at- traper. Il n'est pas docile , et si l'on veut le faire entrer dans un lieu ou si l'on veut l'en faire sortir, il faut beaucoup de peine pour l'y obliger ; il souffre même auparavant des coups, auxquels il répond en grognant. » A l'état sauvage , l'Agouarachay a les mê- mes mœurs que notre Renard, mais plus de hardiesse , car il ose approcher , pendant la nuit, des bivouacs où dorment les voyageurs pour s'emparer des sangles eldes courroies de cuir, qu'il emporte et dévore. Il pousse l'effronterie jusqu'à s'introduire dans les basses-cours pour en enlever la volaille, ou toute autre chose à sa convenance. Enfin , dans le Paraguay, on assure qu'il mange des fruits, des cannes à sucre, et qu'il suit le Jaguar pour s'approvisionner de ce que ce- lui-ci gaspille. Sa voix , qu'il fait entendre pendant la nuit, est gutturale, retentissante, et semble prononcer le mot goua-a-a. Quel- quefois la femelle met bas en plein air, dans un tas de feuilles ou d'herbes sèches; mais le plus ordinairement elle s'empare d'un terrier de Vizcache, dans les pampas et non dans les bois, l'agrandit, et y fait, en octo- bre, de quatre à cinq petits qui naissent presque noirs , et parmi lesquels se trouve quelquefois, quoique rarement, un Albinos. Dans tout autre temps les Agouarachays ha- bitent les bois et les épais buissons , où ils vivent solitairement. Le Renard agile , Fulpes velox, — Canis velox Say , a été observé pour la première fois par le major Lelong , pendant son expédi- tion au Missouri. Son pelage est doux , fin , soyeux, fauve et d'un brun ferrugineux ; le dessous de sa tête est d'un blanc pur, et les poils de son cou , plus longs que les au- CHI très, lui forment une sorte de fraise. Il a la taille svelte, le corps mince, ce qui, dit-on, ie rend très léger à la course -, sa queue est longue, cylindrique , noire. Il se plait dans les pays découverts , sur les bords du Mis- souri , se loge dans un terrier , et paraît avoir les mêmes habitudes que nos Renards. Le Renard croisé , Poulpes decussalus, — Canis decussalus Geoff. , Canis cruciger Scbr., est de la taille de notre Renard ; tout son corps , et surtout le dos , la queue , les pattes et les épaules sont d'un gris noirâtre, plus foncé vers les épaules , à poils annelés de gris et de blanc ; il a une grande plaque fauve de l'épaule jusqu'à la tête, et une autre de même couleur sur le côté de la poi- trine. Son museau , les parties inférieures de son corps et ses pattes , sont noirs ; sa queue est terminée par du blanc. On le trouve dans le nord de l'Amérique, et pro- bablement jusqu'au Kamtschatka. 3« Genre. Hyënoïdes. Hyenoides. Ces animaux ont le même système den- taire que les Chiens, seulement le petit lobe en avant des fausses molaires est moins prononcé. Leur pupille est arrondie, diurne, et ils n'ont que 4 doigts à tous les pieds. Ces caractères les rapprochent à la fois des Chiens et des Hyènes, avec lesquels ils ont de nombreuses affinités. Jusqu'à présent on n'en connaît qu'une espèce. La HyÉnoïde peinte , Hijenoides picta, — Hyœna picta Tem., Hyœnavenalica Burch. et Brooks , Canis pictus Desm. , le Chien hyénoïde Cuv. Sa taille est celle d'un grand Mâtin, et, de tous les animaux, c'est elle qui a le pelage le plus agréablement varié. Sur un fond grisâtre se dessinent d'une ma- nière plus ou moins tranchée des taches blanches , noires , d'un jaune d'ocre foncé, très irrégulièrement parsemées et mélan- gées, quelquefois assez larges, d'autres fois très petites , toujours placées sans ordre et sans nulle symétrie. Non seulement ces ta- ches varient beaucoup sur les parties cor- respondantes du même animal, mais encore d'individu à individu. Sa tête est grosse ; son museau large et noir; ses yeux sont gros et saillants ; ses oreilles larges, grandes, arron- dies et velues j sa queue touffue, blanche au bout, descend jusqu'à ses talons. « Un voya- CHI 647 geur très digne de foi, dit M. Is. Geoffroy, qui a vu vivant un individu de cette espèce, nous a assuré qu'il tenait dans un état ha- bituel[de flexion , non pas seulement, comme les Hyènes, les membres postérieurs , mais aussi , ce qu'on n'a encore observé chez au- cun autre animal, les membres antérieurs.» Voy. notre atlas, Mammifères, pi. 7 d. La Hyénoïde habite le midi de l'Afrique. ATec tout le courage du Chien elle a la vo- racité des Hyènes , ce qui la rend très dan- gereuse pour le bétail. Elle se réunit en troupe plus ou moins nombreuse, et ose alors se défendre contre le Léopard, et même contre le Lion. Elle aime à se nourrir de voiries et de cadavres corrompus ; et pour satisfaire ce goût, elle a la hardiesse de pé- nétrer , pendant la nuit , dans les cours des fermes , et même dans les villages, où elle vient ramasser les immondices jusqu'aux portes des maisons. Malgré cela , elle ne se livre pas moins avec ardeur à la chasse des Gazelles et des Antilopes. Dans ce cas, plu- sieurs Hyenoides se réunissent en meute, et poursuivent leur gibier avec autant d'ordre et de persévérance que nos meilleurs Chiens courants, et en plein jour. Lorsque l'animal est pris ou forcé, elles le dévorent toutes en- semble sans se quereller ; mais elles ne souf- frent pas qu'un animal carnassier d'une autre espèce vienne leur disputer leur proie ; et c'est alors que, comptant sur leur cou- rage, sur leur nombre et sur leur force col- lective, elles osent résister au Léopard et au Lion. Faute de gibier, les Hyenoides atta- quent parfois les troupeaux , les Moutons surtout , et même les Bœufs et les Chevaux quand elles les trouvent isolés ; mais aucun fait ne constate qu'elles se soient jamais je- tées sur les hommes. Comme elles ont pres- que toujours été confondues par les voya- geurs avec les Hyènes , il est impossible de savoir autre chose de certain sur leurs mœurs et leurs habitudes. (Boitard.) CHIEIV'S FOSSILES, paléont. — Des ossements du genre Chien , c'est-à-dire de Renards , de Loups , et peut-être même de véritables Chiens , se rencontrent dans les cavernes ; mais il est si diflicile de distinguer le squelette d'un Loup de celui d'un Chien mâtin ou d'un Chien de berger de même taille, qu'il est presque impossible d'aflSrmer si les os fossiles de la grandeur de ceui du 648 CHI Loup doivent être considérés comme appar- tenant à l'un ou à l'autre de ces Carnas- siers. Cependant Cuvier pense que l'éléva- tion de la crête sagitto- occipitale qui se re- marque aux têtes trouvées dans la caverne de Gaylenreuth, annonce un Loup plutôt qu'un Chien. L'une d'elles , la seule qu'il ait vue , lui a même paru avoir le museau plus court à proportion du crâne que chez les Loups ordinaires. Cette espèce ( Canis spe- lœus Goldf.) se trouve , non seulement dans les cavernes , mais aussi dans les dépôts di- luviens avec des os d'Hyènes et d'Éléphants. Dans ces mêmes lieux se rencontrent les os d'un Renard ( Catiis spelœus minor H. de Mey.), qui ont paru à Cuvier venir d'une es- pèce un peu plus grande que la commune. La caverne de Lunel-Viel a fourni à MM. Marcel de Serres , Dubreuil et Jean Jean , des ossements d'un Chien intermé- diaire pour la taille au Chien courant et au Loup. Il ressemble , par l'allongement de son museau et la forte proportion de ses os, au Chien retourné à l'état sauvage : c'est le Ca7iis familiaris jossilis de H. de Meyer. M. Lund cite deux espèces de Chiens dans sa faune fossile du Brésil. Le Canis troglo- dyies , Loup des cavernes , plus bas sur jambes que le Loup vivant actuellementdans le pays ; et le Canis protalopex , ou Renard des cavernes du Brésil , assez semblable au Renard vivant dans celte partie de l'Amé- rique du sud. Les alluvions sous-volcani- qaes d'Auvergne ont également fourni à M. l'abbé Croizet deux espèces du genre, qu'il appelle Canis neschersensis et F'ulpes issiodorensis. M. Bravard vient d'en trouver dans ces mêmes terrains une nouvelle espèce qu'il £6 propose de nommer Canis borbonicus, re- marquable , nous écrit-il , par la conforma- tion particulière de l'angle de sa mâchoire inférieure. Les terrains tertiaires supérieurs d'Avaray près de Beaugency, déparlement du Loiret , recèlent, avec des os de Mastodonte, de Rhi- nocéros et de Dinotherium , des restes d'un grand animal carnassier, que Cuvier, d'a- près l'inspection d'une première mâchelière tuberculeuse , avait jugé être un Loup gi- gantesque. Cette dent s'est trouvée sembla- ble , sauf la grandeur, à la dent correspon- dante de l'animal que M. Lartet a découvert CHI dans les terrains tertiaires lacustres du dé- partement du Gers, mêlé également avec des os de Mastodonte et de Rhinocéros , el qu'il a nommé ^mphicyon, animal dont les os des membres ont quelque analogie avec ceux des genres voisins des Ours. Malgré sa. dentition , en tout semblable à celle du Chien, sauf une petite dent tuberculeuse de plus à la mâchoire supérieure (et l'on sait que cette dent se trouve quelquefois dans les Chiens), M. de Blainville, dans son Ostéogra- pliie, se fondant sur la proportion des doigts, des tarses et de la queue , laquelle est fort grande, l'a compris dans son genre ou son groupe des peiiis Ours, quoique la taille de son Amphicijon major égale celle de nos plus grands Ours , et que la dent d'Avaray, dé- crite par Cuvier, annonce un animal plus grand encore d'un cinquième. Mais, comme chez les espèces d'un même genre et de grandeur différente, la largeur des os aug- mente dans une proportion plus forte que leur longueur; comme l'astragale et lecal- canéuni de VAmphicyon se rapprochent beaucoup par leurs formes deceuxduLoup et par leurs proportions de ceux du Lion, la poulie tibiale de l'astragale étant aussi pro- fonde et même plus que dans le Lion et le Loup ; comme celte structure n'existe pas chez les Plantigrades , parce qu'un léger mouvement bilatéral du pied surfeur jambe est nécessaire pour que la face plantaire puisse s'adapter aux inégalités du sol , tan- dis qu'au contraire la marche digitigrade exige de la fixité dans l'articulalion du pied avec la jambe , et par conséquent une pou- lie aslragalo-tibiale à gorge profonde, nous pensons, malgré la brièveté des métacarpiens et des métatarsiens, qu'il y a encore de for- tes raisons de douter que VAmphicyon ait été un animal plantigrade, et nous sommes tentés de lui conserver la place que M. Lar- tet lui a assignée dans sa pensée en le nom- mant Amphicyon, c'est-à-dire voisin ou près du Chien. Quoi qu'il en soit , M. de Blain- ville en décrit deux espèces : VAmphicyon major, de la taille du Tigre ou d'un grand Ours ; et VAmphicyon minor, d'une taille un peu moindre. En considération de sa gran- deur plus forte , nous pensons qu'on pour- rait appeler celui d'Avaray Amphicyon fji- ganieus. Les terrains tertiaires moyens ont offert à Cuvier une portion de mâchoire in- cm férieure du genre Chien {Ossem. foss., III, Lxix, fig. 1] , voisine, mais distincte de nos Renards et de nos Chacals. Elle provient des plâtrières des environs de Paris. Nous nommerons cette espèce , en attendant de plus amples informations, Canis parisiensis. Suivant M. de Blainville , un fragment de mâchoire de carnassier venant également du plateau de Paris , et que celui-ci a donné (pi. LXX, fig. 12) comme provenant d'une Genette , appartiendrait à une espèce de Chien qu'il se propose de nommer Canis vi- verroides. Enfin M. Murchison a fait connaître ( Trans. de la Soc. géol. de Londres , 2« sé- rie, III) un Renard fossile provenant du Calcaire tertiaire d'eau douce d'OEningen, près de Constance, terrain dans lequel se trouvent ces grands squelettes de Salaman- dres , que Scheuchzer a pris pour des sque- lettes d'hommes. M. Gédéon Mantell, qui a examiné ce squelette, n'a pu le distinguer du Renard commun , tant les différences qu'il a aperçues lui ont paru légères. Il est vrai que l'écrasement du crâne n'a pas per- mis de comparer cette partie principale du squelette aussi complètement qu'il serait nécessaire pour prononcer l'identité défini- tive de l'espèce fossile et de l'espèce vivante ; et comme jusqu'ici les Mammifères des ter- rains tertiaires se sont trouvés différents des Mammifères actuels , nous proposons de nommer ce Renard fossile Canis antiquus. (L...D.) CHIEIV DE HIER, roiss.— Nom vulgaire, sur presque toutes nos côtes , et l'on pour- rait ajouter dans presque toutes les langues, de Poissons cartilagineux du genre ou de la grande famille des Squales, f^o'jez ce mot. (Val.) CeiEIV VOLANT, mam. — Syn. de Rous- sette commune, Pteropus vulgaris GeofF. CHIEIVDEIVT. BOT. ph. — Nom vulgaire du Triiicum repens , et de plusieurs autres esp- de Graminées traçantes. On appelle en- core : Ch. aquatique, le Festuca fluilans; Ch. marin , VArundo arenaria , certains Fucus et des Zostères ; Ch. musqué, VAndropogon schœnanihus ; Cu. queue de rat, y Alopecurus aqrestis ; Ch. ruban , VArundo donax, et le Pliala- ris arundinacea à feuilles panachées ; T. ni. cm f5i9 Ch. a vergettes, V Andropogon digitatitm. CniElXDEIVT FOSSILE, min. — Nom vulgaire de l'Asbeste flexible. * CIIILDRÉNITE ( nom d'homme), min. — Substance décrite par M. Brooke , et dé- diée par lui à M. Children ; en petits cris- taux jaunâtres ou brunâtres , qui sont des octaèdres rhomboidaux de 130° 20', 102" 30' el97o,50', d'une dureté comparable à celle del'Apatite, et composés, d'après Wollaston, d'acide phosphorique , d'alumine et d'oxyde de fer. Elle a été trouvée à Tavistock, dans le Devonshire, en Angleterre, avec Apatite, Quartz , Pyrite et Sidérose. Cette substance , encore imparfaitement connue , paraît se rapprocher beaucoup de la Wavellite du même pays. (Del.) *CHILECBIUM, Raf. bot. ph. —Syn. A' Ecliiochilon , Desf. • CBILIANTIIES, Burch. bot. ph.— Syn. de Nuxia, Com. * GIIILIXA, Gray. moll.— Lamarck avait rapporté à son genre Auricule une Coquille qui n'en présentait pas tous les caractères , et à laquelle il a donné le nom d'Auricula bombeyana. Lorsque , dans V Encyclopédie , nons avons traité du genre Auricule , nous avons appelé l'attention des naturalistes sur VAuricula bombeyana de Lamarck , et nous avons proposé d'introduire cette espèce dans le genre Lymnée, parce qu'elle en a les prin- cipaux caractères. Nous ne connaissions, à cette époque , aucune autre espèce qui eût de l'analogie avec celle de Lamarck. fli. Gray, dans son Spicilegia zoologica , en ajoutant deux espèces à celles-ci, les laissa parmi les Auricules ; et ce ne fut que plus tard , en 1837, que M. Gray proposa, sous le nom de Chilina, un genre nouveau qui a pour type VAuricula bombeyana de Lamarck , et dont il donna une monographie dans les Illustra- tions zoologiques de M. Sowerby le jeune. A peu près à la même époque, M. A. d'Orbigny, dans son Voyage dans V Amérique méridio- nale, institua, pour les mêmes Coquilles, un genre Bombeya , dont il compléta les carac- tères par ceux de l'animal , resté inconnu jusqu'alors. Le genre Chilina diffère , sous quelques rapports, de celui des Lymnées, et cependant il en est extrêmement voisin ; comme les Lymnées , il est habitant des eaux douces. L'animal rampe sur un pied oblong , arrondi 41* 650 CHI en arrière , tronqué traniversalement en avant, et séparé de la tête par un sillon peu profond. Celle tôle est auriculée des deux côtés , mais plus largement que celle des Lymnées , et elle porte en dessus une paire de tentacules aplatis , très courts , triangu- laires , à la base desquels se trouve le point oculaire. D'après les figures de M. A. d'Or- bigny, il paraît que le manteau se prolonge postérieurement dans l'angle de l'ouverture de la Coquille, ce qui n'a pas lieu dans les Lymnées. La principale différence qui existe entre ce genre et celui des Lymnées consiste donc dans l'élargissement de la têle et dans Texcessive brièveté des tentacules ; mais , à cet égard, il faut dire que dans quelques unes de nos Lymnées, telles que le Pereger et VAuiicidariiis surtout, les tentacules s'é- largissent considérablement à la base, et se raccourcissent en proportion. Il est à présu- mer, d'après cela, que plus tard on trouvera quelques autres intermédiaires entre les Chi- lina et les Lymnées, et alors les naturalistes les réuniront. Le genre Clùlina peut être caractérisé de la manière suivante : Animal gastéropode, à tête grosse et obtuse, auriculée de chaque côté , portant en dessus une paire de tenta- cules aplatis, triangulaires, très courts, réu- nis à la base ; les yeux sont placés au côté externe de la base des tentacules. Le man- teau a un appendice canaliculé en de- hors de la Coquille. Celle-ci mince, ovale ou ovale-oblongue, épidermée ; spire plus ou moins aiguë ; ouverture ovale , entière , plus longue que large, le bord droit, mince et tranchant ; columelle assez épaisse , ayant m ou deux plis plus ou moins aigus. Quand on a sous les yeux un certain nom- bre d'espèces de ce genre , on s'aperçoit que ies caractères ne sont pas plus constants que dans les Lymnées. Ainsi l'on y ob- serve des espèces qui ont complètement la forme des Lymnées allongées : celles-là n'ont qu'un pli columellaire également , comme dans les Lymnées. D'autres espèces sont plus courtes , plus épaisses , et il en est quelques unes qui ont deux très gros plis sur la colu- melle. Généralement les Coquilles du genre Cinlina sont verdàtres ; presque toutes sont ornées de fascies transverses, de points ou de flammules rougeàtres, coloration qui , nous devons le dire, ne se montre jamais dans les CHI Lymnées. — On connaît actuellement 15 esp. de ce genre, qui toutes proviennent des eaux douces de l'Amérique méridionale. (Desh.) CHILIOPHYLLLM (x'>'°', mille ; tpv:i- ).ov , feuille). BOT. pji. — Genre de la famille des Composées, tribu des Sénécionidées, qui a pour caractères : Capitule multiflore hété- rogame ; fleurs du rayon femelles , souvent stériles, ligulées , très étroites et disposées sur deux ou quatre rangs ; celles du disque hermaphrodites. Réceptacle convexe, chargé de paillettes acuminées plus longues que les fruits. Involucre composé de deux rangées d'écaillés , et présentant en outre des pail- lettes plus étroites , linéaires , placées entre le rang interne et les fleurs du rayon , les- quelles sont souvent irrégulières et bifides , à tube barbu à la base. Style des fleurs du rayon profondément bifide, à rameaux légè- rement velus, celui des fleurs hermaphrodi- tes ou du disque seulement échancré au som- met , à rameaux tronqués et à peine barbus aux extrémités. Fruits comprimés , glabres , dépourvus d'aigrettes. — La seule espèce qui forme ce genre est originaire du Mexique ; c'est une plante vivace sous-ligneuse, munie de feuilles très découpées, bi- ou tripinnati- partites , à lobes inégaux, linéaires , d'où M. De Candolle a tiré le nom de Millefeuilles ou ClnLiophylhim. (J. D.) CniLIOTRICIILM (x'Xcot, mille; ept'Ç, Tptxo;, poil). BOT. PU. — Ce genre appar- tient à la famille des Composées , tribu des Aslcroidées , et présente pour caractères : Capitule multiflore. Fleurs du rayon ligu- lées, femelles, l-sériées; celles du disque hermaphrodites, tubuleuses, à 5 dents. Invo- lucre composé d'écaillés imbriquées, oblon- gues, aiguës. Réceptacle convexe, chargé de paillettes linéaires, barbues au sommet, et placées entre les fleurs. Stigmates des fleurs du disque subulés-linéaires , allongés , pu- bescenls. Fruits grêles, cylindracés , angu- leux-striés , terminés par une aigrette com- posée de plusieurs soies filiformes , scabres , inégales , persistantes. — Le Cldiioirichum habite les îles Malouines ; c'est un petit ar- brisseau couvert de feuilles alternes , sessi- les , coriaces , entières , enroulées en leurs bords, glabres sur la face supérieure, plus ou moins tomenteuses sur l'inférieure. Les pédoncules solitaires portent un seul capi- tule lomenteux, qui renferme des ligules de CHî couleur blanche lavées de purpurin à la sur- face inférieure. On n'en connaît qu'une seule esp., mais qui offre plusieurs variélés. (J.D.) * CUILMOORIA , Halmilt. bot. pu. — Syn. à'Uydnocarpus, Gœrln. *CmLO (x£~^o?. lèvre ; parce que ces Papil- lons ont les palpes très développés ). ins. — Genre de Lépidoptères Nocturnes, tribu des Crambidcs , établi par M. Zincken dit Som- mer [Maij. euiom. de Germar, vol. II, p. 34) aux dépens du g. Crambus de Fabricius. En adoptant ce g. {Ilist. naiur. des Lépidoptères de France, t. X, p. 32), nous l'avons réduit à une seule esp. [Chilo phragmiiellus Trcilsch., Tbiea pliragmitella Hubn.), remarquable par la longueur ce ses palpes dirigés en avant en forme de bec , et par la dissemblance qui existe entre les deux sexes , non seulement pour l'envergure , mais pour la forme des premières ailes, qui sont petites et obtuses dans le mâle, tandis qu'elles sont grandes et aiguës dans la femelle. La Cbenille vit dans les liges du Roseau à balais [Anindo phrag- miies), et s'y transforme en une chrysalide qui passe l'hiver, sans être enveloppée d'une coque : seulement la portion de la tige qui la contient est fermée aux deux bouts par un tissu transversal Elle est placée la télc en haut, très peu au-dessus du niveau de l'eau, et le trou par où doit sortir le Papillon est bouché par la pellicule intérieure de la lige. Cette espèce se trouve en Autriche et dans plusieurs contrées de l'/VUemagne. (D). * CIIILOCARI'ÉES. Chilocarpeœ (^enoç, lèvre, bord ; xapuo;, fruit), bot. cr. — (Hé- patiques.) M. Nées d'Esenbeck désigne sous ce nom [Hep. eur., III, p. 314) ce groupe des Hépatiques membraneuses Gastérocar- pées, dont le fruit est presque marginal. Ex.: Anenra. (G. M.) * CHILOCARPUS ixàk, nourriture ; xap- TTo; , fruit). BOT. PU. — Genre de la famille des Apocynacées, tribu des Carissées, établi par Blume ( Bijdr., 1025) sur deux plantes découvertes par l'auteur à Java , et encore peu connues , car il n'en a pas complété la diagnose. Ce sont des plantes fruliqueuses, grimpantes, à feuilles opposées, veinées; à inflorescence cymeuse, axillaire. Ce genre se dislingue surtout par sa capsule corliqueuse, uniloculaire , remplie d'une pulpe granu- laire , et s'ouvrant enQn latéralement pour donner issa à des graines comnrimées, con- CHI 6oi volutées , sillonnées d'un côté , et envelop- pées de membranes qui naissent des parois capsulaircs. (C. L.) "CHILOCORUS. INS.— Genre de Coléop- tères trimèrcs, tribu des Coccinellidcs, créé par Leach , et généralement adopté par les entomologistes modernes. Il se distingue des autres genres établis récemment aux dépens des Coccinelles de Linné , par un chaperon évasé en demi-cintre, et par des épipleures larges et tronqués. 30 à 40 espè- ces de ce g. sont dispersées dans les diverses contrées du globe ; 3 se trouvent aux env' rons de Paris : ce sont les Coc. renipusiulata d'IUiger, bipnsudata et quadri'verrucata de Fab. La Coc. Cacii d'Olivier, propre à l'A- mérique , ne se trouve que sur le Cactier à Cochenille, où elle vit probablement aux dépens de ce précieux Hémiptère , comme nos Coccinelles d'Europe aux dépens de nos Pucerons. (C.) CIIILODIA {x£~^oç , lèvre ; è<îov;, dent). BOT. PH. —Genre de la famille des Labia- cées , tribu des Prostanthérées , formé par R. Brown sur un arbrisseau observé sur les côtes orientales de la Nouvelle- Hollande, à rameaux finement pubescenls, garnis de feuilles sessiles , linéaires , lancéolées , ai- guës , coriaces , légèrement roulées en des- sous aux bords et vertes sur les deux faces; les florales conformes ; à pédoncules axillai- res , uniflores, portant en dessous du calice deux bractées sétacées. Le nom générique est dû à la disposition de la lèvre inférieure de la corolle , laquelle est trifide , et dont le lobe médian est lui-même fendu en deux. (C. L.) * CHILODOIV (x«noî, lèvre ; iSo-Cç,, dent). iNFus.— Genre de la famille des Trachéliens, proposé par 31. Ehrenberg, et qui a pour ca- ractères : Corps cilié de tous côtés ; la bouche remplie d'un faisceau tubuleux de dents, et le front avançant en forme de lèvre élargie, membraneuse ou garnie d'une oreillette en forme de bec latéral. Tels sont le Kolpoda cu- cullus de Muller, et deux ou trois espèces nouvelles. (P. G.) CniLOGLOTTIS (x'"'°=. mille; yl^r- Tt; , languette ). bot. pu. — Genre de la fa- mille des Orchidées, établi par R. Brown pour une plante herbacée du Port- Jackson , glabre , pseudo-bulbeuse , munie de deux feuilles radicales ovales , portant plusieurs nervure*. La hampe , ayant vers le milieu 652 cm une seule bractée , ne porte qu'une seule fleur roussâtre. L'unique espèce de ce genre porte le nom de Ch. diphylla. (C. d'O.) CHILOGIVATHES. Chilognatha ( x'~^-°;. lèvre ; yvâGoç, mâchoire), myriap. — Premier ordre de la classe des Myriapodes, établi par Leach et adopté par Latreille , qui primiti- vement l'avait élevé au rang de famille. Les animaux renfermés dans cet ordre ont le corps généralement crustacé , cylindrique , muni de pieds très courts , distribués par paires uniques sur les anneaux antérieurs, par paires doubles sur les autres , toujours terminés par un seul crochet, et de deux an- tennes fort courtes, un peu plus grosses vers le bout ou presque filiformes, et composées de sept articles. Les mandibules sont crus- tacées , sans palpes , de trois articles , avec des dents mobiles, imbriquées au bout; quelquefois ces organes sont en forme de suçoir. La langue , terminant antérieure- ment la tête, se présente sous l'apparence d'une lame ou d'un feuillet , divisée à la surface extérieure par des sutures longitu- dinales et des échancrures ; ces quatre aires principales, couronnées supérieurement par des tubercules , dont les deux intermédiai- res, plus étroites et plus courtes, situées au- dessus d'une autre aire , leur servant de base commune. Les organes sexuels sont situés à la partie antérieure du corps ; ceux du mâle sont placés sur le sixième segment, après la septième paire de pattes, et ceux de la femelle derrière ceux de la seconde paire. Les stigmates, qu'il ne faut pas confondre, d'après les observations de M. Savi , avec des pores latéraux, destinés à la sortie d'une liqueur acide et d'une odeur pénétrante que répandent ces animaux, sont situés alterna- tivement en dehors de l'origine de chaque paire de pieds, très petits ou peu apparents. Ces ouvertures de la respiration communi- quent intérieurement avec une double série de poches pneumatiques, disposées longitu- dinalement en chapelet, le long du corps, et d'où partent les branches trachéennes , se répandant sur les autres organes. On remar- que encore que les organes de la locomotion sontconligus à leur naissance, ou insérés sur la ligne médiane et inférieure du corps. Le premier segment du corps dans les uns , le second dans les autres , et précédé alors d'un demi-segment clypéiforme, est ordi- CHI nairement plus grand que les suivants ; Ife pénultième , dans les espèces anguiformes , se termine souvent en pointe , et le dernier ou l'anal est partagé longitudinalement en deux valvules ; enfin les yeux sont lisses , et varient de beaucoup pour le nombre. M. Savi, et ensuite M. Waga, nous ont dé- voilé le développement des Chilognathes : le premier dans son Histoire du dévelopipement des animaux invertébrés (1828); le second, dans un Mémoire fort intéressant publié (mai 1839) dans la Revue zoologique par la Société cuviérienne. Cet auteur, après avoir exposé dans son travail les moyens à em- ployer pour élever les Myriapodes , et pour les conserver vivants pendant un certain laps de temps, explique ensuite la sin- gulière manière de muer de ces Insectes , et donne les diverses conditions dans les- quelles il faut les placer pour ne pas les gê- ner dans leur changement de peau. Après être entré dans quelques détails sur l'em- ploi que font les Iules de ces ouvertures qui sont situées le long de leur corps , et que M. Savi a désignées sous le nom de stigmates, M. Waga passe à la nourriture des Myriapodes. Dans ce chapitre , les ob- servations l'ont conduit à remarquer que les Chilognathes se nourrissent non seule- ment de substances végétales , mais encore de substances animales. Enfin , dans le der- nier chapitre, M. Waga passe à l'histoire naturelle de ces animaux , c'est-à-dire à leur développement. L'auteur y donne la description des œufs des Iules, la manière dont ces œufs se fendent pour la sortie du jeune Iule; ensuiieil expliquede quelle ma- nière les anneaux prennent de l'accroisse- ment, et enfin le développement successif des organes de la locomotion. Tel est, en peu de mots, le résumé de l'ouvrage de M. Wa- ga, le seul, après Degéer, qui ait pu exami- ner avec soin le développement de ces In- sectes. M. Savi , il est vrai , a bien étudié le développement d'une espèce de Iule ; mais jusqu'à présent ses observations avaient été presque mises en doute, en ce qu'elles n'é- taient pas du tout d'accord avec ce qu'avait remarqué Degéer. Le travail de M. Waga sur le développement de ces animaux confirme ce qu'avait avancé le savant italien dans son Mémoire, et démontre pourquoi les obser- vations de M. Savi ne sont pas d'accord avec CHI celles de Degéer: c'est que ce dernier natu- raliste n'a aperçu l'Iule éclos que lorsqu'il était hexapode, et que M. Savi, au contraire, a vu les embryons apodes, c'est-à-dire l'ani- mal dans l'état où il se trouve après que les œufs sont fendus , pour livrer ensuite pas- sage aux jeunes Iules. Cet ordre comprend trois familles que nous avons désignées sous les noms de Pol- lixéniles , Glomérites et luliles , lesquelles correspondent aux Monozonies, aux Trizo- Dies et aux Peniazo^ùes de M. Brandt. Ployez ces mots. (H. L.) *CHLLOGRAMMA ( x£~>oç, lèvre ; ypdiJ.- jùia , ligne). BOT. PH. — Nom donné par Blume à une section du genre Antrophyum dans la famille des Fougères. Cette section, rapportée par d'autres auteurs au genre Tœ- niiis, constitue le g. Pieropsis de Presl. f^oyez ce mot. (Ad. B.) *CeiLOLOBA (xE~>o?, lèvre; >oSo;, lobe). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes , tribu des Scara- béides Mélitophiles , établi par M. Burmeis- ter {Handbuch der Eniomologie Z. Band. , Lamellicomia melitophila , s. 601 ) aux dé- pens du g. Cetonia de MM. Gory et Perche- ron, et fondé sur une seule espèce, la Cet. acuia de M.Wiedmann. f^oy. cÉtonidks. (D.) * CHILOMOIVAS (xs~^o? . 'èvre ; monas , monade, de fxovo; , seul), infus. — Genre de l'ordre des Infusoires asymétriques , famille des Monadiens, établi par M. Dujardin {Hist. natur. des Infus., p. 295) pour des animaux microscopiques à corps ovoïde - oblong , obliquement échancré en avant, avec un filament délié sortant dé l'échancrure. Les Chilomonas se meuvent en tournant d'avant en arrière. Ce g. renferme deux espèces, l'une trouvée dans une infusion de mousses, l'autre dans une infusion de sucre et de ni- trate d'urée. (C. d'O.) •CHILOIVYCTERIS (x^î^os, lèvre ; wxTt- pc';, Chauve-Souris), mam.— Genre de Chéi- roptères , établi par Gray, pour une espèce venue de l'île de Cuba, où elle paraît fort commune. Ses caractères essentiels sont les suivants : Le nez est tronqué obliquement. La lèvre inférieure est arrondie; des deux côtés elle porte deux espèces de replis mem- braneazx qui se prolongent en s'élevant en arrière. Les oreilles sont grandes, latérales, séparées, et leui bord externe très élargi se cm 65S prolonge inférieurement avec le repli labiai dont nous venons de parler. On ne connaît qu'une espèce de ce genre, le C. Mac-Lcayii Gr. , dont le pelage , après un séjour prolongé dans l'alcool, est gris de souris, plus pâle en dessous, avec l'extré- mité des pieds verdâtre. (A. de Q.) CniLOPODES. Cliilopoda (x'^'o', mille; ïrovç, pied). MYRiAP. — Cet ordre, le deuxième de la classe des Myriapodes , a été créé par Laireille, et comprend des animaux dont le corps est toujours linéaire , déprimé, mem- braneux , composé d'une série nombreuse d'anneaux , recouverts d'une plaque co- riace et cartilagineuse, ne portant, dans la plupart, qu'une paire de pieds, insérés sur leurs côtés, et dont la dernière est ordinai- rement prolongée en arrière sous la forme de queue. Les antennes , toujours plus grê- les vers l'extrémité, sétacées , sont com- posées de 14 articles au moins. La bouche présente un labre fort court; 2 mandibules écailleuses, munies d'un petit appendice en forme de palpe, comme divisé en deux par l'apparence d'une suture transverse et ter- minées en manière de cuilleron, dentelé sur ses bords; une langue quadrifide, dont les deux divisions latérales plus grandes , ar- quées, annelées transversalement, et dont deux internes en forme d'appendices maxil- liformes, triangulaires; 2 palpes ou petits pieds insérés à leur base et terminés par un petit crochet. Quelques uns ont des yeux â facettes; mais ceux du plus grand nombre ne se composent que de 4 à 5 yeux lisses, si- tués sur les bords latéraux de la tête ; ces organes se présentent quelquefois sous la forme d'un seul ocelle , quelquefois ils sont entièrement nuls. Le premier segment du corps porte en dessous deux paires de pieds. Les deux antérieurs sont horizontaux, avan- cés, réunis inférieurement au moyen d'un article commun, formant une plaque presque triangulaire , avec l'extrémité supérieure comprimée, tronquée et dentelée ; ils sont ter- minés par un fort crochet écailleux, percé sous son extrémité d'un trou pour la sortie d'une liqueur vénéneuse; les deux autree pieds ressemblent aux suivants; et sont sé- parés par un petit segment ventral. Les stig- mates sont ordinairement situés sur les côtés du corps et alternent par segment; ceux des autres sont dorsaux ; les trachées sont en to- 65i CHI talité tubulaires; les organes de la généra- j tion sont placés à l'extrémité postérieure du corps et cachés. Leurs organes internes ont été étudiés par divers naturalistes , tels que Treviranus, Gaëde, Marcel de Serres et Léon Dufour, qui nous ont dévoilé l'organisation intérieure de quelques types; les recherches des deux premiers ont eu pour objet les es- pèces des genres Scuiigera et Liihobius , et celles des autres, les Scolopendra propres. Ici les stigmates sont latéraux, et conduisent à un faisceau de fortes trachées , s'écar- tant en tous sens, et fournissant des anasto- moses par arcades , avec les trachées et les stigmates voisins. Les vaisseaux de Malpi- ghi, au nombre de deux, sont situés sur les côtés du tube digestif, et occupent plus des deux tiers de la longueur du corps. On ne peut leur attribuer d'autre usage que celui d'organes sécréteurs; l'ovaire et l'oviducte de la femelle sont impairs; l'organe sexuel masculin paraît se composer d'un canal im- pair, terminé par un paquet d'autres con- duits longs et étroits, et deux glandes ac- cessoires. Les yeux lisses, dans les espèces qui composent les genres renfermés dans cet ordre, différent de ceux des Araignées et des Scorpions, en ce qu'il n'y a pas, comme dans ceux-ci , de corps vitré entre le cristal- lin et la choroïde. Sur les 4 à 5 yeux com- posant ordinairement chaque groupe ocu- laire , trois de ces cristallins sont circulaires, et l'autre est elliptique ; les uns et les autres sont très durs, transparents, très convexes , et de couleur d'ambre; leurs convexités in- ternes correspondent à des enfoncements , ayant la forme de calices, et contenant les parties internes de l'œil ; toute la cavité est tapissée par la choroïde, sous la forme d'une rétine entièrement blanche. M. Gaéde a décrit le canal digestif, le vaisseau dorsal et le système nerveux ; la Scutigère aranéoïde ou l'espèce de notre pays a offert à M. Léon Dufour deux glandes salivaires ayant la forme d'une grappe ovale, granuleuse, com- posée d'utricules, et quatre vaisseaux hépa- tiques d'inégale grosseur, courts. Les orga- nes mâles de la génération consistent en 2 articles qui confluent en une anse courte, re- cevant le conduit des deux vésicules sémi- nales, et formant la partie la plus apparente des organes. Ceux de la femelle se compo- sent d'un ovaire et de deux glandes sépa- CHI rées; la vulve est armée des deux côtés d'une pièce mobile, qui doit jouer un rôle dans l'acte de la copulation ; sous les pla- ques dorsales sont des glandes ou des sa- chets adipeux , d'où s'écoule une humeur d'un violet rougeâtre ; au-dessus des viscè- res, sont des lobules adipeux blancs, et dis- posés quelquefois en mosaïques. M. Marcel de Serres a observé, sous chacune de ces plaques, deux poches pneumatiques e8 des trachées tubulaires , recevant l'air et com- muniquant avec les trachées latérales et in- férieures. Ces Insectes, répandus dans toutes les parties du monde, courent très vite, sont carnassiers, nocturnes, se logent sous les pier- res humides, les voûtes, les poutres, les écor- ces des arbres, dans la terre, le fumier, etc.; quelques uns sont phosphorescents. Diver- ses espèces exotiques et de grande taille sont généralement redoutées , à raison de leur morsure. Cet ordre a été divisé en deux fa- milles , que nous avons désignées sous les noms de Sculigérites et de Scolopeiidriles. Foijez ces mots. (H. L."» * CHILOPODOMORPHA ( Chilopoda, chilopodes ; p-opy-o, forme), iss. — Mac- Leay {Annulosa Javanicn , éd\l. Lequien , p. 101 ) désigne ainsi une des cinq gran- des tribus dont se compose l'ordre des Co- léoptères , dans sa Méthode , et qu'il divise ensuite en cinq familles, qu'il appelle Geo- depliaga ( type , Carahns ) , Hi/dradcphaga (type, Dijiiscuf:) , PbiUiydrida (type, Hij- drophilus) , Necrophaga (type, Silpha) , ei liradidylru (type , Slaphylitiiis ). Le nom de celte tribu indique que les larves des Insec- tes qu'elle renferme ressemblent aux Oii- lopodes, l'une des familles de l'ordre des My- riapodes. (D.) *CI11LOPORL\.4. nEi.M. — M. Lhren- berg appelle ainsi une famille de ses Rhab- docœla{ylpoda terettdaria Blainv.), dans la- quelle il place le sous-genre Derostoma de Dugès. La bouche de ces animaux s'ouvre inférieurement, et leur anus est à la partie terminale postérieure du corps. (P. G.) * CHILOPSIS ix^noç , lèvre ; o^-i; , appa- rence). BOT. PH. — Un arbrisseau du Mexique, dressé , à rameaux cylindriques pubescents, garnis de feuilles alternes, allongées-linéai- res, planes, coriaces, glaucescentes, très en- tières, a servi à Don pour l'établissement de ce genre ( Edinb. philos. Joum. , IX , 2C2 ), CHI Qui ne comprend que celle espèce, le C. sa- ligna. Les fleurs , d'un pourpre foncé , for- ment une grappe lerminale , spiciforme, dense , tomenleuse, à pédicelles courts , bi- bractéolés. Celle plante est surtout remar- quable pour la forme de sa fleur, dont le ca- lice, membranacé , ventru, fendu à la base par devant , a son limbe oblique et tridenté par derrière. Sa corolle hypogyne, tubuleuse à la base, dilatée à la gorge, campanulée, a son limbe 5-fide, bilabié, dont tous les lobes obtus, ondulés , l'antérieur très grand , al- longé. (C. L.) *CHILOPTERIS (x£^^°? . 'évre; 7tT£po'v , aile). BOT. PU.— Nom donné par Prcsl à une seclion du g. Grammiiis de la famille des Fougères, f^oyez ce mot. (Ad. B.) 'ClIILOSCniSTA (xeT^oç, lèvre; «rxit^Toç, fendu ). BOT. vu. — Genre de la famille des Orchidées, tribu des Vandées, établi par M. Lindley, pour une petite plante épiphyte du Népaul , velue , aphyllc , à racines apla- ties, vertes et subfoliacées, à fleurs en grap- pes blanches, odorantes, et à ovaires pu- bescents. On n'en connaît qu'une seule es- pèce, la Cil. usneoides. (C. d'O.) "CUILOSCYPHLS (x^Tloi, lèvre ; axv'yo;, vase, calice), bot. cr.— (Hépatiques). M. Cor- da a fondé ce g. ( in Opiz. Beiir.) sur un dé- membrement des Jongermannes de Linné. Il comprend 3 seules espèces à feuilles bi- denlées. M. Nées d'Esenbeck, qui l'a adopté {Hep. Eur., t. II , p. 359 ), le définit ainsi : Périanlhe latéral IriGde et presque bilabié. Amphigastres et feuilles involuerales diffé- rentes des caulinaires. Coiffe en massue, in- cluse ou dépassant le périanlhe de manière à le simuler, et se rompant irrégulièrement au sommet. Capsule divisée jusqu'à la base en 4 valves. Élaléres à double spirale , nues et caduques. Feuilles périgoniales sembla- bles aux caulinaires, mais renflées à la base. Feuilles caulinaires succubes, horizontales, décurrentes sur le dos delà tige, entières ou émarginées au sommet. Amphigastres bifi- des. Ces plantes rampent à la surface du sol, surtoutdans les lieux humides, et s'y fixent, de même que sur les Mousses, au moyen des faisceaux de radicelles qui partent de la base de leurs amphigastres. Le Jungennan- ma polijanihos L. est le type de ce g. (C. M.) 'CniLOSTIGMA (x^rÀo;, lèvre ; '. neige; gat'vo), je marche ). mam. — Genre établi par M. Kaup [Skizz. Entw.-Geicli., p. 170] aux dépens du g. Lepus , et ayant pour type le Lepus variabilis Pall. Il en fait le 51^ groupe de sa méthode , et réunit son Cldonobates au g. Anagen, que rapprochent les caractè- res communs d'une livrée blanche pendant l'hiver et d'un même habitat. • CHIOIVOL.EIVA, DC. (x^cJv, o'vo;, neige ; X/.aTva , vêtement , enveloppe ). eot. pn. — Genre de plantes appartenant à la famille des Composées, tribu des Asléroidées, et qui a pour caractères : Capitules multinores,hé- térogames ; fleuronslubuleux: ceux durayon très grêles, 2-3-denlés ou tronqués, femelles et disposés sur plusieurs rangs; ceux du disque, au nombre de t5 environ, sont à 5 dents, bisexués ou stériles par avortement. Involucre formé de plusieurs écailles li- néaires, sèches, blanches, glabres et cadu- ces ; réceptacle nu , ponctué. Les anthères 8onl dépourvues d'appendices basilaires; les styles des fleurs de la circonférence dépas- CHI sant les fleurons sont grêles et bifides, ceux qui appartiennent aux fleurs du disque sont indivis, filiformes et légèrement hispides. Les fruits grêles, cylindriques et velus, suppor- tent une aigrette soyeuse unisériée. — Cette plante, originaire du Brésil, se rapproche du g. Conyze par ses caractères. On n'en connaît qu'une seule espèce. (J. D.) *CHIO\OPTERA,DC. (xtwv, ovo;, neige . TrTîoo'y , aile; par allusion à la couleur de l'aigrette ). bot. ph. — Cette plante re- marquable, qui a été découverte dans les An- des du Chili par M. Claude Gay , et figurée dans les quatre volumes des Icônes selectœ de M. B. Delessert, appartient à la famille des Composées, tribu des Mutisiacées , et présente pour caractères : Capitule mul- tiflore , rayonné ; involucre campanule , formé de plusieurs rangées d'écaillés dont les extérieures sont Iridentées et les intérieu- res lancéolées , très entières , égalant en lar- geur les fleurs de la circonférence. Corolles bilabiées ; celles du pourtour , au nombre de 15, sont munies d'une lèvre extérieure très longue, étalée tridentée, et d'une lèvre très courte, grêle, bifide ; celles du disque, longuement tubuleuses, ont les lèvres d'é- gale longueur, mais l'extérieure 3-dentée ; les anthères appartenant aux fleurs du rayon avortent en partie ; celles du disque, fertiles, offrent un appendice apicilaire corné, et des appendices basilaires assez longs , en forme de soies épaisses et pubescentes. Le style filiforme se divise au sommet en deux lo- bes courts et légèrement obliques. Les fruits des fleurs du disque comprimés , presque ailés, oblongs, glabres, supportent une ai- grette composée de plusieurs rangées de soies longues et plumeuses. (J. D.) CniONOSPlZA , Bonap. ois. — Syn. de Moniifrimjilla , Brehm. * CHIOIMOTRIA (x'ûjv, neige; l^ç>vz, bois). BOT. PH. —Genre rapporté avec doute à la famille des Aurantiacées . établi par Jacki Malag. mise. Bot. mag. camp., l, 155), pour renfermer un arbrisseau de l'Asie tro- picale, à feuilles opposées, parsemées de points transparents, munies de stipules su- bulées-aiguës; à fleurs petites, verdâtres, disposées en grappes axillaires, dressées, ra- mifiées, dont les pédicelles multiflores. Il se distingue principalement par ses 10 étsmi- nes à anthères incombantes, par une baie CHI subglobuleuse, déprimée, remplie d'une pulpe farinacée , renfermant une seule graine arrondie, ombiliquée au sommet. (C. L.) * CmOI^YPHE ( x«^v, neige ; v•) * CHHiOî^OMITES. iNS. —M. Blanchard désigne ainsi une tribu de Diptères , qui ré- pond exactement à celle des Tipulaircs cu- liciformes de M. Macquart , dont nous sui- vons la méthode dans ce Dictionnaire. (D.) * CHIROPETALUM (x^'P, main; rr/ra- \ov , pétale ; de la forme digitée des pétales). BOT. PU. — Genre de la famille des Euphor- biacées, et qui offre les caractères suivants : Fleurs monoïques. Calice 5-parli. Fleursmâ- les : 5 pétales alternes, onguiculés , dont le limbe palmatiparli se découpe en 6-7 lobes aigus. 5 glandes alternant avec les pétales, sur un cercle un peu intérieur. 5 étamines dont les filets se soudent inférieurement en un support qui soutient un rudiment d'o- vaire, et divergent au-dessus, terminés cha- cun par une anthère adnée à son sommet et introrse. Fleurs femelles : Pas de pétales. 6 glandes opposées aux divisions du calice. Ovaire sessile, à 3 loges 1-ovulées. 3 styles distincts, bifides, réfléchis. Capsule globu- leuse , à 3 coques monospermes. Les espè- ces peu nombreuses sont des plantes her- bacées originaires du Chili et du Pérou teintées d'une couleur violàtre ; à poils sim ples; à feuilles alternes dentées en scie; à fieurs disposées en épis axillaires, dans les- quels les femelles occupent le bas, les mâles, plus nombreuses, le haut. (Ad. J.) *CHIROrOTES. MAM.— Sous-genre éta- bli par M. Lesson aux dépens du g. Saki. CHIROPTÈRES, mam. — Foyez chéi- roptères. CHIROSCELIS ( x^'P, main; o-x£/iç, jambe ). ins. — Genre de Coléoptères héléromères , famille des Mélasomes, tribu desTénébriouites, établi par Lamarck(^;m. da Mas. dlml. nul. , t. III , p. 200 , pi. 22 , 676 CHI tig. 2a-d) sur un insecte de la Nouvelle- Ilollande, auquel il a donné le nom spéci- fique de bi-fenesiraia , à cause de deux ta- ches situées, une de chaque côté, en dessous du second anneau du ventre , lequel est membraneux à cette place , au lieu d'être corné comme le reste du corps. Lamarck soupçonne que ces deux taches, qui forment, dil-il, comme deux lacunes, pourraient bien indiquer un organe particulier , et servir peut-être à transmettre quelque lumière phosphorique comme les deux taches orbi- culairesduTaupin \\im\ne.v\\{Elaiernociilu- cits Linn. 1. Quoi qu'il en soit, ce g. a été adopté par tous les entomologistes , qui y rapportent une seconde espèce , le Tenebrio digiiaius Fabr. Celle-ci se trouve en Guinée et à la côte d'Angole. D'après l'étymologie donnée par Lamarck lui-même , le nom de Cliiroscelis fait allu- sion à la forme particulière des jambes an- térieures, qui, dans les espèces de ce genre, sont larges et palmées à l'extrémité comme des mains. (D.) * CHIROSCÉLITES. INS. — Division éta- blie par M. de Castelnau ( Hist. des Inseci. , Buffon-Duménil , vol. II , pag. 516) dans la tribu des Ténébrionites de Latreille , et qui se compose des g. Onhocenis , Cliiroscelis , Toxicum, Phrenapaies et Boros. Tous ces g. ont le corps allongé, à côtés parallèles, et les antennes à derniers articles se dilatant su- bitement à l'extrémité pour former une mas- sue. (D.) CHIROTE. Cliiroies (xîtptuTÔ; , qui a des mains), rept. — Genre d'Amphisbénes, qui ne comprend encore qu'une espèce, dif- férente de toutes celles qu'on a distinguées parmi ces animaux , en ce qu'elle est pour- vue de membres antérieurs , petits , il est vrai, mais à cinq doigts. Il a été établi depuis longtemps sous ce nom par M. Duméril , et appelé depuis Bimanus par Oppel. Les habi- tudes du Chirote ne sont pas connues ; mais ses caractères, sauf celui qui vient d'être indiqué, ne le distinguent pas des Ampbis- bènes. De même que la majeure partie de ceux-ci, il est américain. C'est un animal cylindroide, long d'un pied à peu près, et encore rare dans les collections. Ses dents sont pleurodontes, c'est-à-dire appliquées contre le bord interne des mâchoires; elles soni en nombre impair à l'inter-maxillaire. CHI Le corps présente un sillon bilatéral ; il s a des pores au-devant de l'anus , et la queue est assez courte. On appelle Clnroies canalictdalus , loin- bricoides OU propiis , l'espèce unique qui sert de type à ce genre. Sa patrie est le Mexique. (PG.) *CHmOTELTHE.C/i»o(e(U/iîs(x£ip. bras; T£u9cç, calmar), moll. céphalop.— J'ai établi ce genre, de la familledesLoligopsidées {Mo- nographie des Céphalopodes acéiabulif'eres) pour un singulier mollusque, voisin des Lo- ligopsis par sa contexture presque gélati- neuse, par son tube locomoteur dépourvu de valvule , par sa nageoire terminale , par ses yeux sans sinus lacrymal, etqui s'en dis- tingue néanmoins par sa tète énorme , par son 'corps libre au lieu d'être altacbé à la tête, par son appareil de résistance compli- qué, par ses yeux non pédoncules, et surtout par ses bras tentaculaires très longs, termi- nés par une énorme massue lancéolée, por- tant une cupule charnue supérieure à son extrémité, tandis que le dessous est armé de quatre rangées de cupules pédonculées. On ne connaît de ce genre qu'une seule espèce (le ChiroleiUhis P^eraniji d'Orb.), propre à la Méditerranée; elle est remar- quable par sa forme , la longueur dispropor- tionnée de son bras, qui est plus de deux fois celle du corps. Ces bras s'allongent comme des mains propres àsaisirau loin une proie, et les rapportera la bouche de l'animal. Parmi les Céphalopodes, c'est sans contredit l'espèce la plus extraordinaire. (A. d'O. ) CHIROTHERIIIM. mam. — rayez chei- ROTHERIUM. *CHIROTID;E. REPT. — 3L Ch. Bona- parte fait du Chirote [voyez ce mot ) une famille distincte sous ce nom, et il consi- dère tous les Amphisbènes, pourvus ou dé- pourvus de pattes, comme formant un ordre particulier qu'il appelle Saurophidii. Foyez REPTILES. (P. G.) CHIROUIS. BOT. pn. — Voij. ciiervis. *CHIRU. MAM. — Nom d'une espèce du g. Antilope. CHIRURGIEN, ois. — Nom vulgaire du Jacana. CeiRURGIElV. poiss. — Nom vulgaire d'une esp. du g. Acanthure. cniRUS (xE'P, k, bras), poiss. — Genre de Poissons établi sous ce nom par Stcller. et CHI que Cuvier a placé à la fin de la famille des Gobioïdes.en disant que ce genre formerait un jour le type d'une famille particulière. Le fait est qu'ils appartiennent au groupe des Percoïdes à joues cuirassées. L'articulation dusous-orbitaireavcc le préopercule ne peut laisser de doute sur ce point; d'ailleurs, quand on a saisi ce rapport, on reconnaît bientôt que tout le reste de leur organisa- lion s'accorde parfaitement avec celle des Poissons de ce groupe. Ils ont en effet cinq rayons aux ventrales , qui sont jugulaires, comme celles des Colloïdes. De même que les Hémilépidotes ou les Hémitriptères, leur corps est couvert d'une peau nue , percée de pores nombreux , mais ici disposée en séries régulières , ce qui a fait croire qu'ils avaient plusieurs lignes laléraJes. Les rayons des nageoires dorsales sont simples et mous comme ceux des Colles, auxquels je les compare. Leurs dents assez petites en cônes, les tentacules qui surmontent leur arcade sourcilière, enfin leur séjour dans les mers de Kamtschatka, semblent aussi prou- ver la vérité de ce rapprochement. Pallas dit positivement que ces Poissons ont des cœcums. Je ne puis concevoir par quel lap- sus calami G. Cuvier a dit le contraire ; car son assertion est précisément tirée de Pallas. Cet illustre voyageur a donné une Monographie fort étendue de ce genre en ac- compagnant les descriptions de fort belles figures , mais il lui a imposé le nom de Labrax. Celle dénomination me paraît même adoptée plus généralement que celle deSteller. On ne connaît que huit à dix es- pèces de ce genre. (Val.) CniSiMOBRAIVCHES. Chismobranchiala (X'V-" > fente ; Spxyxtx, branchies), moll. — M. de Blainville ( Tmité de malacologie ) a proposé de rassembler les six genres sui- vants dans le second ordre de la première section de ceux des Mollusques gastéropodes, qui n'ont pas les organes de la respiration symétrique : Coriocelle , Sigaret, Cryptos- tome, Oxynoé, Stomalelle et Vélutine. Cetordre ne pourra certainement pas sub- sister. Déjà nous avons fait apercevoir que le genre Cryptoslome est un double emploi de celui des Sigarels , et nous pourrons éga- loment démontrer que ces genres ont les plus grands rapports avec les Nalices, et ne peu- vent pas en être séparés. Le genre Oxynoé CHI 677 est probablement un autre double emploi des Sigarets, et il sulTit dédire qu'il a été créé et proposé par Fvafinesque pour qu'on ail plus de peine encore â l'admettre. Enfin le genre Stomalelle est très voisin des Ha- liotides, et doit rester dans son voisinage. Il résulte évidemment, d'après ce que nous venons de dire, que l'ordre des Chismobran- ches doit disparaître de la méthode natu- relle. (Desii.) CI1ISM0PI\ÉS. Chismopneœ. poiss. — M. Duméril a désigné sous ce nom, dans sa Zoot. anal., une famille de la sous-classe de ses Poissons cartilagineux , dont les bran- chies n'ont pas d'opercules, mais des mem- branes dont l'ouverture forme une fente sur les côtés du cou. Les g. Lophie , Baudroie , Baliste et Chimère qui composent cette fa- mille , sont répartis dans autant d'ordres de Cuvier. 'CmSOCHETOlV, Blum. bot. ph.— Syn. de Schizocliiton , Sprcng. CHITIIVE. Chiiina (j(ctov, tunique), chim. — Substance ainsi nommée par M. Auguste Odier, et découverte par lui dans les parties solides et tégumentaires du corps et des membres des Insectes et des Crustacés, dans la composition desquelles elle entre pour un quart. On l'obtient en traitant ces deux par- lies par la potasse à chaud, qui ne fait que la dégager, sans la dissoudre , des autres substances animales avec lesquelles elle se trouve mêlée. Elle offre pour caractère d'ê- tre solubledans l'acide sulfurique à chaud, de ne point jaunir dans l'acide nitrique , de brûler sans se fondre , c'est-à-dire en lais- sant un charbon qui conserve la forme de l'organe brûlé , enfin de ne pas contenir d'azote. Par ce dernier caractère, la Chitine se rapproche des substances végétales, et l'auteur la compare sous ce rapport au li- gneux. La matière parenchymateuse trouvée par MM. Thouvenel , Beaupoil et Robiquet dans leur analyse des Canlharides n'est autre chose que la Chitine. (D.) CHITOM. MOLL. — Syn . d'Oscabrion. * CHITONELLE. Chilonellus , Blainv. MOLL. —C'est le genre Oscabrelle de La- marck.dontle nom a clé inutilement changé par M. de Blainville dans son Traité de ma' lacologie. (Desh.) *CHIT01\"IA (x'^wv, tunique), bot. ph. 678 CHI — Genre de la famille des Zygophyllées , qui offre ies caractères suivants: Calice 4- parti , caduc, à divisions inégales. 4 pétales beaucoup plus longs, échancrés, courte- ment onguiculés, ihamincsen nombre dou- ble, plus courtes que les pétales , égales entre elles ; filets filiformes, dressés , à anthè- res s'ouvrant et velues en dedans. Ovaire sessile, terminé en un style que surmonte un stigmate élargi à 4 lobes , relevé de 4 angles aigus et creusé de 4 loges dont chacune con- tient 2 ovules suspendus à l'angle interne, l'un au-dessus de l'autre, et anatropes. Cap- sule àdéhiscence septicide qui la partage en 4 valves comprimées, prolongées supérieu- rement en une aile large et coriace. Graines attachées à l'axe, comprimées, à test coriace, parcourues sur leur côté interne par un re- pli longitudinal, qui se termine à l'extré- mité opposée vers la chalaze en une crête membraneuse. Embryon droit, vert, entouré d'un périsperme charnu, blanc, à radicule courte et supére, à cotylédons oblongs.— La seule espèce connue est un arbrisseau du Mexique, couvert de poils soyeux, à feuilles alternes vers le bas, opposées plus haut, mais de telle sorte que, dans chaque paire, l'une des deux avorte en partie alternative- ment, pennées avec impaire; à pédoncules opposés aux feuilles au haut de la tige, so- litaires et portant une seule fleur grande, d'un rose pourpre. (Ad. J.) * GHIZQERIIIS , Wagler ( x'Çr), fente ; pt's , nez ; à cause de l'ouverture des na- rines en forme de fente), ois. — Wagler, en 1827, démembra ce g. de celui de Muso- pkaga (iMusophage d'Isert et Latham), pour les espèces connues alors sous les noms de Musophage varié et de Touraco géant. Les caractères de ce nouveau genre sont : «Becélevéellargeà sa base, puis comprimé, à carène arrondie et très arquée; mandi- bule inférieure moins haute que la supé- rieure de moins que moitié , toutes deux fortement échancrées à leur extrémité, et denliculées sur les bords ; narines ouvertes dans la substance cornée du bec à quelque distance de sa base, tout près de sa tranchée supérieure et en forme de fente assez courte ; ailes assez allongées, avec les quatre premiè- res pennes étagées ; queue allongée, légè- rement arrondie , avec l'extrémité des pen- nes obtuse; pieds assez courts; tarses ro- CHI bustes, couverts antérieurement ainsi que les doigts de larges squamelles; doigt mé- dian fort allongé , les latéraux beaucoup plus courts et égaux, réunis au médian à leur base par une courte membrane , le pouce fort court ainsi que son ongle. » On reconnaît facilement que les seuls ca- ractères distincts de ceux du Musophage , ne consistent, pour ce nouveau genre, que dans l'absence de cette sorte de disque corné recouvrant le front du Musophage vio- let, et dans l'insertion différente des nari- nes. Du reste , ces oiseaux sont , comme les Touracos dont ils sont très voisins, frugi- vores et insectivores , et comme eux aussi particuliers à l'Afrique , où ils fréquentent les bois et les arbres près des rivières. L'espèce type Chizœrhis varieyata Wagl., Musophage variéy âiW. {Gai., pi. 48), Tou- raco musophage YaiW. [Prom. et Guêp., pi. 20), Phasianus africanus Lat., est en dessus d'un gris cendré qui prend une teinte ob- scure sur la tête, le cou et la poitrine ; une huppe de plumes très déliées etacuminées orne l'occiput ; le dessous , depuis la poi- trine, est blanc, avec de longues mèches d'un brun noir; les plumes du dessous ont un trait médian delà même nuance ; les rectri- ces et l'extrémité des rémiges sont noires ; le becest jaune-verdâtre. Elle n'est pas rare au Sénégal. Depuis la formation du genre par Wagler, deux nouvelles espèces sont venues se grou- per près de l'espèce type. Elles sont dues au zèle de deux savants explorateurs de l'A- frique orientale et méridionale, Ruppel en Abyssinie, et le docteur Smith au cap de Bonne-Espérance. L'espèce abyssinienne, dé- couverte par le premier, est le Chizœrhis zo- nurus Riipp. ( Faune d' Abyssinie, 2" partie, pi. 4), voisine du variegala, mais d'un brun noirâtre uniforme en dessus et au côté seu- lement, blanc-grisâtre en dessous , avec une bande transversale blanche sur le milieu de la queue, interrompue par les deux rectri- ces médianes, et une huppe occipitale de plumes acuminées. La seconde espèce, découverte par le doc- teur Smilh dans l'intérieur de l'Afrique mé- ridionale , est le Chizœrhis concolor Sm. [Illuslr. ofthe zool. ofSoulh Africa,y4ves,ip]. 21). m'avait déjà décrite dans son liepon oj the Exp. forexplor. conlr. Africa, 1 83(>, p. 54 CHL sous le nom de Coliphimus concolor , igno- rant alors que Wagler avait formé le même genre sous le nom de Cliizœrhis qu'il a adopté à son retour en Europe. Ce savant Anglais nous fournit sur celte nouvelle es- pèce les détails suivants. C'est vers le 25» degré 34' de latitude sud qu'il la rencontra pour la première fois, lorsque le pays com- mençait à se couvrir de bois et de plantations sur le bord des rivières. A sa première vue, les Hottentots le regardèrent comme une es- pèce de Co//ok, et persistèrent dans cette opi- nion, fondée sur les grands rapports qu'elle offre effectivement avec eux dans sa ma- nière de se tenir quand elle est perchée, et dans le genre et le peu de durée de son vol. C'est sur le bord des rivières qu'elle se plaît le plus, se tenant perchée sur les branches les plus élevées des arbres, ou les parcou- rant avec agilité, à la recherche des fruits, qui sont le fond de sa nourriture. Son vol est court, le plus ordinairement d'arbre en arbre. Quelquefois elle bat des ailes avec vi- gueur et un mouvement accéléré, mais le plus souvent elle ne fait que planer, les ailes étendues, et ne les agitant alors qu'au mo- ment où elle se perche à la fln de son vol. Là, quand rien ne l'inquiète, elle garde une altitude assez stupide et disgracieuse, la tète rentrée entre les épaules, et pous- sant de temps en temps un cri fort qui semble exprimer le mot mie; mais dès que quelque bruit ou quelque objet l'inquiète, sa pause devient au contraire gracieuse et élégante ; sa huppe , habituellement tom- bante, se redresse verticalement, et ses cris deviennentalors plus forts et plus fréquents. Les premiers individus que l'on rencontra étaient très sauvages ; mais à mesure que l'on avança ils devinrent beaucoup plus nombreux et moins timides, au point qu'on ciitpuen tuer jusqu'à 40 et 50 certains jours, S! on l'eût désiré; en ouvrant leur estomac on y trouva , outre des débris de fruits , des ailes et autres parties de Criquets ou Gril- lons. Cette troisième espèce du genre , car le Touraco géant est reporté aujourd'hui près des Musophages, diffère des deux autres par un bec plus court, plus fortement ar- qué et de couleur noire, par un plumage 'iiiiformément gris-cendré plus foncé seule- ment sur les rémiges et à l'extrémité des rec- CHL 679 triées, et par une huppe frontale et verti- cale de plumes légères et décomposées. Les Chizœrfii.i , a\ns\ que les Masoplmges elles Touracos que Cuvier place à la fin de l'ordre des Grimpeurs, mais comme un groupe anomal et isolé, n'ayant réellement pas une conformation de pattes zygodactyle, mais seulement le doigt externe légèrement versatile, nous avons pensé, comme Swain- son, qu'ils étaient plus naturellement placés dans les Passereaux que dans ces derniers, qu'ils devaient être rapprochés des Colious d'après la grande analogie dans la forme de leur bec, de leurs pattes , de leur plumage et de leurs moeurs frugivores, et former avec eux une famille de nos Passereaux aniso- dactyles sous le nomâaiMusopliuijidées, dont ils sont une sous-famille, sous celui de Mu- sophaginées. F oyez ces derniers mots et ce- lui de COLINÉES. (Lafr.) CHL^]\ACÉES. Chlœnaceœ (x^ocrva, ou en latin lœna, tunique extérieure de l'invo- lucre qu'on observe autour des fleurs. Cette famille se trouve ainsi nommée, non d'après un de ses genres, mais d'après le caractère qui fournit la désinence de tous les noms génériques), bot. ph. —Famille de plantes dicotylédonées polypétales hypogynes, pré- sentant les caractères suivants : Involucre renfermant une ou deux fleurs : dans le pre- mier cas, en forme d'urcéole plus ou moins charnu , et terminé par 5-G dents ; dans le second, composé de deux bradées membra- neuses, grandes et soudées à la base, ou pe- tites et distinctes. Calice de 3 folioles plus courtes que l'involucre, ou le dépassant à peine. 5-6 pétales grands , élargis et quel- quefois soudés à leur base. Élamines au nombre de 10 ou plus ordinairement indéfi- nies, insérées sur la face interne d'un disque urcéolaire hypogynique, crénelé au sommet. Filets libres , filiformes. Anthères bilocu- laires, introrses. Ovaire libre, sessile, sur- monté d'un style que termine un stigmate trilobé , creusé de trois loges renfermant chacune deux ovules suspendus collatéraux. Fruit capsulaire à 3 valves opposées à au- tant de cloisons , mais ordinairement caché dans l'involucre qui grandit , devient quel- quefois charnu, et s'oppose à la déhiscence. Graines réduites à 3 par avortement , ou même à une par celui de deux loges, ovales- comprimées, à test coriace. Embryon droit. 680 CHL enlouré d'un périsperme corné ou charnu, vert , à radicule supère , à cotylédons folia- cés , ondulés. — Les espèces , toutes origi- naires de Madagascar, sont des arbres ou des arbrisseaux quelquefois grimpants , à feuilles alternes, simples, entières , penni- nervées; à bourgeons enveloppés dans le principe par une stipule oblongue , qui tombe plus tard ou persiste rejetée à la base du rameau ; à inflorescences dichotomes , composées d'un petit ou d'un assez grand nombre de fleurs, quelquefois fort grandes. Quelques parties sont, dans leur jeunesse surtout , couvertes de poils étoiles ou sim- ples, ceux-ci quelquefois brûlants. Genres : Surcolœna, P. Thouars. — Lepio- lœna, P. Thouars. — Scliizolœna, P. Thouars. — Rliodolœna, P. Thouars. (Ad. J.) CHL^rSillJS (x^aTva, manteau), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Carabiques , tribu des Patellimanes , fondé par Bonelli et adopté par tous les en- tomologistes. Les Chlœmus ont les palpes extérieurs filiformes , le dernier article des maxillaires cylindrique , et le même des la- biaux en cône renversé. Les mâles se distin- guent des femelles parleurs tarses antérieurs dont les trois premiers articles sont très di- latés, et garnis en dessous d'une espèce de brosse. Du reste , ce sont des Insectes de moyenne taille, parés ordinairement de cou- leurs métalliques très brillantes, souvent ponctués ou granulés, et la plupart couverts d'un duvet court et serré ; c'est à celte der- nière particularité que fait allusion leur nom générique. Ils paraissent répandus par tout le globe : l'Europe, l'Amérique septen-* Irionale, l'Afrique , et surtout la partie mé- ridionale de l'Asie, en nourrissent un grand nombre d'espèces ; ils sont beaucoup plus rares dans l'Amérique méridionale, et jus- qu'à présent on n'en connaît qu'une espèce de la Nouvelle-Hollande [Cli. ausiralis). Ils se tiennent ordinairement sous les pierres et les débris des végétaux , aux bords des rivières et dans les endroits humides, et presque tous exhalent une odeur alcaline très forte et désagréable. Ce g. étant très nombreux en espèces (le dernier Catalogue de M. Dejean en désigne 133), cet auteur y a établi 4 divisions , d'a- près des caractères qu'il serait trop long de transcrire ici. Nous citerons seulement CHL comme types une espèce de chacune d'el- les : 1° Clil. quadrinotatus Dej., du Sénégal; 2° Chl. velminus Duftschmid , de France et d'Allemagne ; 3° Cld. nigripenms Fabr. , des environs de Paris ; 4° enfin, Ch. cliloridius Még., des Indes orientales. (D.) * CHL.EIVOBOLLS, Cass. bot. ph.— Syn. dePierocauloii, Eli. *CHL;ï;PHAGA. ois. — Genre établi par Eyton dans le g. Bernache, et dont VAuas viagellanica est le type. (G.) * CHLAMIDODOIV ou mieux CIILA- MYDODON ( xW'^i, enveloppe ; oiov? , dent ). iNFus. — Genre de l'ordre des Infusoires asymétriques, famille des Plœsco- niens de M. Dujardin, établi par M. Ehren- berg pour un animal microscopique long de 0,11, vert ou hyalin, bigarré de vésicules roses, et vivant dans les eaux de la Baltique. C'est un animal de forme ovale, aplatie, pourvu de cils et de crochets à la face ven- trale , et ayant une bouche entourée d'un faisceau de dents droites. La seule espèce connue a été désignée par le créateur du g. sous le nom de C/i. Mnémosyne. (C. d'O.) * CHLAMIDOMOIVADE. ClUamidomonas (^XcxfAv;, bouclier; fxova;, monade J. INFUS.— Genre de la famille des Volvox , établi par 31. Ehrenberg pour le Monas pulvisculus de Muller. Ses caractères sont d'être dépourvu de queue, et d'offrir au contraire une dou- ble trompe filiforme et un point oculiforme. (P. G.) "CIILAMYDERA { x'>^aij.i; , manteau; Sc'pn, COU; à cause de l'espèce de man- telet dont est orné le cou des oiseaux de ce genre), ois. — Genre formé par Gould d'abord sous le nom de Calodera [Procee- dings, 1836), puis changé par lui en celui de Chlmmjdera , dans son ouvrage intitulé Hirds of Ausiralia , 1837, et sa suite, 1841. Ce dernier nom, quoique plus récent, a ce- pendant été adopté de préférence et contre l'usage actuel par Gray {Lisi of ihe gênera). L'espèce découverte par M. Gould est le Chlamijdera OU Calodera macidaia Gould [Proceed., 1836, p. IIC), et figurée dans la 4« partie de ses Birds of ytusnalia, 1841. La seconde espèce , plus anciennement con- nue, est le Plilonrhijnchus nuchalis Jard. et Selby, que ces auteurs avaient réuni géné- riquemer/t au PiroU velouté. En rapprochant effectivement IcsChlaraydères des Pirolls vc- CHL louté el Verdin de Temmiack , on trouve entre eux une telle conformité de pattes, d'ailes, de queue et de bec, qu'on ne con- çoit pas que le seul ornement occipital des premiers ait pu engager M. Gould à les sé- parer génériquement, après avoir reconnu surtout qu'ils avaient encore de commun entre eux cette particularité si remarquable de constructions de petits berceaux de ren- dez-vous. Pour nous, les Chlamydéres sont de véritables Pirolls, qui ne peuvent même faire une section dans le genre, car s'ils dînèrent du Piroll velouté par leurs narines non recouvertes de faisceaux de plumes comprimés, ils se rapprochent entièrement, sous ce rapport, des deux autres espèces, le Piroll velouté et le Piroll buccoide de la Nouvelle-Guinée, qui les ont découvertes comme eux. Le Chlamydkrk tacheté a été rencontré par M. Gould à la Nouvelle-Hollande, beau- coup plus à l 'intérieur que le Piroll velouté et dans les districts au nord de la Nouvelle- Galle méridionale et des plaines de Liver- pool, et à Bezi, sur la rivière Mokay, où il est abondant. Quant au ChlamydÈre nuchal, très voisin du premier, mais plus gros, comme il est habitant de la côte nord-ouest , partie peu visitée et encore peu connue, et que n'a point explorée cet ornithologiste zélé, il n'a pu l'observer en nature, mais il a appris du capitaine Grey, à son retour d'une expédi- tion dans ces contrées, que cette espèce avait les mêmes mœurs que le Chiamydère tacheté et le Piroll velouté. (Lafr.) CflLAMYDIA, Banks, bot. ph.— Syn. de Ptioriiiium, Forst. * CHLAMYDIUM(x^a(^vî. casaque), bot. CR. — (Hépatiques. ) M. Nées désigne sous ce nom [Hep. Eur., IV, p. lOi ) 1 1 seconde section du g. Marchaniia , caractérisée par le pédoncule excentrique des réceptacles fe- melles. (G. BI.) " CHLAMIDOPHORA, Ehrenb. {xW<>'i, vfîoî, surtout, manteau; tpopô;, porteur). bot ph. — Genre de plantes appartenant à la famille des Composées, tribu des Sénécio- nidées, et présentant pour caractères : Ca- pitules raultiflores, homogames ; corolles 4-ô-dentées dont le tube se dilate après la fécondation, de manière à ce que le limbe paraisse plus étroit et plus court que lui. CHL 681 Fruits insérés obliquement sur un récepta- cle conique, nu, cylindracés, parcourus par cinq nervures blanches proéminentes, et surmontés d'une aigrette membraneuse plus longue que la corolle presque égale au fruit, en forme d'oreillette profondément fendue du côté externe. — Cette plante , qui semble devoir rentrer dans une des sections du genre Peuizia , a été décrite par M. Delile sous le nom de Balsamiia iridentuia, {i&n$ sa Flore d'Egypte, d'où elle est originaire. (.J.D.) CHLAMYDOSAURE. Chlamydo.,anru.s {^(^lœ^ûi, -iSoi, manteau; aaûpoç, lézard). REPT. — M. J.-E. Gray a le premier fait connaître la curieuse espèce de Sauriens de la Nouvelle-Hollande pour laquelle il a éta- bli le g. Chlaïuydosaure, et il l'a dédiée au capitaine King {Chl. Kingii). C'est un igua- niea encore rare dans nos collections , mais remarquable par une expansion cutanée de son cou , fort semblable à une grande colle- rette plissée, fendue en avant et en arrière, dentelée à ses bords, plissée et garnie à sa surface d'écaillés rhomboidales carénées. Le Chlamydosaure est voisin des Sittanes, mais d'une taille bien supérieure, et qui égale celle des plus grands Lézards ocellés du midi de l'Europe ; sa queue est longue et grêle ; ses cuisses ont une rangée de pores. On ne connaît pas sa manière de vivre. (P. G.) *CHLAMYD0TI1E11ILM (x^ap^« . man- teau , cuirasse ; G/iptov; animal), mam. foss. — Genre fossile de la famille des Tatous, créé par M. Lund pour un animal dont la cuirasse est à peu près la même que celle de i'Encoubert, et dont la composition des pieds est celle des Cachicames avec des pro- portions plus grosses. Le système dentaire se rapproche encore de celui de I'Encoubert, en ce qu'il est muni de 4 incisives en haut et de 6 en bas; mais les molaires s'écartent par leur forme de celle de tous les Tatous vivants : elles sont très grandes , très com- primées sur les côtés , et offrent une large surface plate enfoncée dans son milieu pour la trituration. Cette structure les rapproche des dents des Megalonyx. Ce genre établit des liaisons entre divers genres encore vi- vants de cette famille , et présente les pre- miers traits d'affinités avec les Paresseux , traits qui s'augmentent graduellement dans d'autres genres, au point de rendre la ligne de démarcation de ces deux familles fort 43* 6S2 CHL incertaine. L'espèce la plus commune, le CM. humboldni, était de la taille du Tapir, et !e Clil. gigatueum égalait les plus grands Rhinocéros. (Ii...D.) ' CHLAMl'DOTIS. ois. — Genre établi par M. Lesson pour VOtis houbara, esp. du g. Outarde. (G.) CHLAMYPHORE. Chlamyphorus (^Àa- fiiîç, bouclier; °£'vï]ç, champêtre; 5toï, vie). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères , famille des Lamellicornes, tribu des Mélolonthides , créé par M. Dejean , qui y rapporte une espèce des États-Unis, nommée par lui Ch. fasiidita. Cette espèce sépare les Rldzotroyus des Sclûzonycha. (C.) *CHLOERUM, Willd. bot. ph, — Syn. A'Aboldoba, Humb. et Bonp. 'CHLOOPSIS (x).ox, herbe; o^e:, appa- rence), bot. pu. — Genre de la famille des Liliacées-Anthéricées , établi par Blume. Ce sont des plantes herbacées des forêts tem- pérées de l'île de Java , à racines fibreuses , à feuilles fascieulées , linéaires, membra- neuses à leur base, à fleurs en grappes d'un bleu clair, portées sur des pédicelles arti- culés au milieu de leur longueur. On en connaît 2 espèces , les Cli. acaulis et caules- cens. (C. d'O.) 'CHLORA (x^upô; , jaune), bot. ph. — Genre de la famille des Gentianacées , tribu des Gentianées-Chironiées, établi par Linné (Gêh., 1258), renfermant 8 ou 10 espèces dont quelques unes sont cultivées dans les jardins. Ce sont des plantes herbacées, an- nuelles, indigènes de l'Europe médiane et centrale (deux toutefois sont citées comme existant en Amérique, mais il est douteux qu'ils appartiennent à ce genre), à feuilles opposées, nervées, sessiles ou cornées-per- 684 CHL foliées , à fleurs terminales , Jaunes, soli- taires ou disposées en corymbe.Griesebach, qui s'est occupé de ce genre, le divise en deux sections {Gent., 116, 118) : a. Xanthan- ihus , b. Urananihus. Celte dernière , selon Benlham, fondée sur le Lliianthus glaucifo- lius Jacq. ( le. rar., t. 33) , plante de l'Amé- rique tropicale, à fleurs bleues, devrait former un genre distinct. (C. L.) 'CHLORyEA (x^upoç, jaune ou vert), bot. PH.— Genre de la famille des Orchidées-Aré- thusées.établi par Lindiey pour des plan tes de l'Amériquedu Sud, croissant au sommetdes Cordillières, près de la limite des neiges. Leurs racines sont fasciculées et charnues ; les hampes sont simples, portent des feuilles à la base seulement avec quelques bractées sur le fourreau ; les feuilles sont oblongues et munies de nervures ; les fleurs grandes et belles, en épis, blanches, verdâtres ou jau- nes, et agréablement veinées. (C. ii'O.) * CHLOR^MA ( x^i^poç , verdâtre ; aT/x«, sang). ANNÉL. — Genre d'Annélides Chétopodes, établi par M. Dujardin sur une espèce des côtes de France , dont les caractères sont un mélange de ceux des Sa- belles et des Nais , mais qui rentre dans la famille des premières. Il doit son nom à la couleur du sang de la seule espèce jusqu'ici connue, le Ch. Edwardsii. (P. G.) CIILORAIVTHACÉES ou CHLORAX- THEES. Chloranihaceœ. bot. ph. — Famille des plantes dicotylédonées , à fleurs dicli- nes , dioiques ou monoïques , quelquefois rapprochées dans une inflorescence com- mune qu'on doit peut-être considérer comme une fleur hermaphrodite. Les mâles consis- tent dans une anthère uniloculaire dont la loge est adnée à la face interne d'un con- nectif charnu; les femelles dans un ovaire surmonté d'un stigmate simple et sessile, renfermant daus une loge unique un seul ovule pendu au sommet , et devenant, à la maturité , un drupe que remplit la graine pendante revêtue d'un tégument membra- neux, et présentant , au sommet d'un gros périsperme charnu, un embryon très petit, antitrope, situé par conséquent à l'extré- mité libre de la graine , avec une radicule infère et des cotylédons courts et d'vari- qués. Ces fleurs, nues ou à demi plongées dans une bractée naviculaire, sont situées sur des épis terminaux, ou plus rarement CHL axillaires , souvent rameux : celles qu'on décrit comme hermaphrodites, montrant sur un pédicule qui part de la base de l'o- vaire, 4 anthères , dont les 2 médianes sou- dées par leur bord. — Les espèces sont des sous-arbrisseaux ou de petits arbres origi- naires des contrées tropicales, l'Inde , l'O- céanie, l'Amérique. Leurs feuilles, simples et opposées, présentent dans une certaine longueur, sur les côtés et en bas de leur pé- tiole , des stipules qui , soudées avec celles du pétiole opposé , forment une gaîne am- plexicaule. Genres : Hedyosmum , Swartz ( Tafalla , Ruiz etPav.).— y^scarzna, Forst. — Chloran- thus , Swartz [Nigrina , Thunb. — Creodus , Lour. — Cryphœa, Hamilt. — Peperidia, Reichenb. —Siropha , Noronha.). (Ad. J.) * CHLORAIVTHIE. Chloramhia {x'><^pk, vert;av9o;, fleur), bot. ph. — Dupetit- Thouars donne ce nom à un cas de térato- logie végétale dans lequel les organes flo- raux sont convertis en fleurs véritables. CIILORAIVTHUS (x>"P°ç, jaune; av- 6oç , fleur). BOT. ph. — Genre type de la fa- mille des Chloranthacées, formé par Swartz {Philos, trayis., LXXVIII, 359), contenant une dizaine d'espèces propres à l'Asie tropi- cale. Ce sont des plantes herbacées, annuel les ou sufl'rutiqueuses , à articulations raméai- res renflées , à feuilles opposées , pétiolées , réticulées-veinées, très entières ou dentées, à pétioles dilatés à la base , connés avec les stipules intra-axillaires en une ochrée assez lâche, à fleurs disposées en épis axillaires terminaux, simples ou rameux. On en cultive la moitié environ dans les serres des jardins botaniques d'Europe, et l'une des plus communes, le C. incompicuus , n'a, comme son nom spécifique l'indique sufTi- samment , rien d'ornemental. Les fleurs en sont vertes, très petites et groupées en pa- nicule terminale. Voyez, pour les caractères, le mot CHLORANTHACÉES. (C. L.) CHLORATES, chim. — Sels formés par la combinaison de l'acide chlorique avec les diverses bases. C'est à Berthollet qu'on en doit la découverte. Voici quelles sontleurs principales propriétés : Ils sont solubleg dans l'eau , à l'exception du Chlorate de protoxyde de Mercure. Tous sont décompo- sés à une température inférieure au rouge sombre ; la plupart laissent dégager l'Oxy- CHL génc (le leur base el de leur acide , et don- neiil pour résidu un chlorure mélallique. Projetés sur des charbons ardents , ils en activent beaucoup la combustion. Les aci- des chlorhydriqueet suifurique les colorent en jaune , et en séparent un gaz jaune ver- dàtre qui détonne avec violence lorsqu'on le chauffe légèrement. Ils ne forment pas de précipité dans les sels d'argent, ce qui les distingue des chlorures et permet de recon- naître quand ils sont purs ou mêlés à ces derniers sels. Un grand nombre de corps combustibles enlèvent l'oxygène aux Chlorates, et forment, quand on les mêle avec ces composés , des poudres fulminantes , qui détonnent par la chaleur ou par le choc. Le Soufre , le sul- fure d'Arsenic, le sulfure d'Antimoine, le Charbon , le Phosphore , beaucoup de ma- tières végétales et animales sont dans ce cas. La plupart des métaux sont attaqués par ces sels , qui les convertissent en oxydes ou en acides. Tous les Chlorates sont les produits de l'art ; il n'en existe pas un seul dans la na- ture. Le plus important, le seul qui soit em- ployé dans les arts, est le Chlorate de po- tasse. On le prépare de diverses manières , mais surtout en faisant passer du Chlore jusqu'à refus dans une solution concentrée de Po- tasse, ou en saturant de Chlore le lait de chaux, et faisant bouillir la liqueur qui en résulte avec du chlorure de Potas- sium. Il se forme , dans ces deux cas , des cristaux de Chlorate de potasse qu'on lave avec de petites quantités d'eau pour les dé- barrasser du chlorure de Potassium qui les imprègne. Le Chlorate de potasse cristallise en lames rhomboidales anhydres , peu solubles dans l'eau froide , fusibles vers 350o, et se décom- posant à une chaleur un peu plus élevée en Oxygène et en chlorure de Potassium. La présence d'un peu d'oxyde de Cuivre ou de Manganèse facilite cette décomposition : aussi, lorsqu'on se sert de ce sel pour la pré- paration de l'Oxygène, est-il commode de le mêler préalablementavec environ la dixième partie de son poids d'oxyde de Cuivre. Sérullas a fait voir que le Chlorate de po- tasse, avant de se décomposer complète- ment, passe d'abord à l'état de perchlorate ; ■JHL 685 mais cet effet cesse d'avoir lieu lorsqu'on le chauffe en présence de l'oxyde de Cuivre ou de celui de Manganèse. Le Chlorate de potasse est employé à la fabrication des briquets oxygénés. A cet effet, on plonge des allumettes ordinaires dans une pâte molle faite avec une partie de Sou- fre , et de 2 part, de Chlorate délayé dans un peu d'eau gommée. Lorsqu'elles sontsècbcs. ons'en sert pour allumer du feu en touchant légèrement, avec leur extrémité, de l'a- miante placée dans un petit flacon , et imbi- bée d'acide suifurique concentré. L'allu- mette prend feu aussitôt : le flacon doit être bien bouché , pour que l'acide n'attire pas l'humidité de l'air. Le Chlorate de potasse entre aussi dans la composition des allu- mettes àfroitemeni , dites allumettes alleman- des. Ces dernières ne diffèrent des précé- dentes qu'en ce que la pâte avec laquelle on les fait contient une très petite quantité de phosphore qui en augmente considérable- ment la combustibilité. (Pel.) CHLORE ( x^<^po? . jaune ou vert), chim. — Le Chlore , ainsi nommé à cause de sa couleur, est un gaz jaune-verdàtre , d'une saveur et d'une odeur forte et désagréable, d'une densité de 2,42 , susceptible d'être li- quéfié sous une pression de quelques atmo- sphères. Son action sur l'économie animale est très énergique , et il agit comme poison à faible dose. L'eau en dissout environ 2 fois et demi son volume à la température ordinaire. Cette dissolution est beaucoup plus colorée que le gaz, dont elle possède d'ailleurs toutes les propriétés. Son odeur caractéristique est la même que celle du Chlore. Le gaz s'en dégage par une légère élévation de tempé- rature et par l'agitation au contact de l'air pendant quelques instants. Cette dissolution se conserve bien dans l'obscurité ou dans des flacons faits en verre bleu, mais elle s'altère à la lumière diffuse, et à plus forte raison à la lumière solaire directe. On la voit se décolorer peu à peu,et bientôt elle ne ren- ferme plus que de l'acide chlorhydrique et un peu d'acide chlorique. Ces deux acides sont dus à la décomposition d'une certaine quantité d'eau dont l'oxygène, en presque totalité, devient libre. Quand on reçoit le Chlore dans l'eau à une température voisine de zéro, elle laisse déposer de nombreux flo- 686 CHL cnns d'un jaune verdâlre qui sont formés d'Eau et de Chlore. Cet hydrate de chlore peut encore être obtenu en décomposant, par l'a- eidechlorhydrique, une dissolution aqueuse d'acide hypochioreux. Quand, après l'avoir rapidement comprimé entre des feuilles de papier buvard, on l'introduit dans un tube de verre qu'on scelle par les deux bouts et qu'on le chauffe légèrement, il se décom- pose. Le Chlore devient libre, et ne trouvant pas d'issue pour se dégager, il s'accumule dans le tube , où la pression qu'il subit ne tarde pas à le liquéfier. On obtient de la sorte deux liquides superposés : l'un infé- rieur, de Chlore pur, l'autre d'eau saturée de Chlore. L'atmosphère du tube est elle- même fortement colorée en jaune verdâtre par du Chlcre gazeux. Le Chlore sec ne peut que se dilater quand on le fait passer à travers un tube de porce- laine incandescent, mais lorsqu'il a été mal desséché ou qu'on le mêle avec de l'eau, celle-ci est décomposée, et l'on obtient de l'acide chlorhydrique et de l'oxygène. Le Chlore s'unit à la température ordi- naire avec le Brome, l'Iode, le Soufre, le Phosphore, l'Arsenic et un grand nombre de métaux. Il arrive même quelquefois , pour l'Antimoine, par exemple, que ces com- binaisons s'effectuent avec un vif dégage- ment de chaleur et de lumière. Sous ce rap- port et sous quelques autres, le Chlore se rapproche de l'oxygène. Il s'unit au Carbone en quatre proportions différentes, mais au- cun de ces composés ne peut se former di- rectement. Mêlé avec l'hydrogène, et exposé à la ra- diation solaire, le Chlore donne immédiate- ment et avec explosion du gaz acide chlor- hydrique, qui est formé de volumes égaux de Chlore et d'hydrogène, unis sans conden- sation. A la lumière diffuse, cette combinaison s'effectue avec lenteur. Elle n'a pas lieu dans l'obscurité. Le Chlore n'existe pas dans la nature à l'état de liberté; mais les composés qu'il forme avec les métaux sont nombreux , et quelques uns, comme le chlorure de So- dium , sont très répandus. On l'extrait ordinairement de l'acide chlor- hydrique, qu'on trouve abondamment et à bas prix dans le commerce. CHL A cet effet, on introduit dans un matras du peroxyde de Manganèse en poudre ou en morceaux d'un petit volume. Le matras porte un tube recourbé dont l'extrémité plonge dans l'eau d'un premier flacon de la- vage, et de là il se rend , par un autre tube, dans un flacon rempli d'eau pure, si l'on veut préparer une dissolution de Chlore, ou rempli d'airsi on veut obtenirce corps à l'é- tat gazeux. Dans ce dernier cas , on le dessè- che ordinairement en le faisant passer à tra- vers un large tube rempli de chlorure de Calcium. Le Chlore gazeux ne peut pas être recueilli dans le Mercure, parce qu'il atta- que rapidement ce métal, ni dans l'eau, parce qu'il y est soluble. Cependant, quand celle-ci est saturée de sel marin , sa faculté dissolvante pour le Chlore diminue beau- coup, et l'on peut y recueillir le Chlore sous la forme gazeuse. Celte opération présente deux inconvénients, celui de donner un gaz saturé d'humidité et celui de répandre de plus ou moins grandes quantités d'un gaz dont l'action sur l'économie animale est très malfaisante. On prépare encore le Chlore en faisant réagir l'acide sulfurique étendu de la moi- tié de son volume d'eau sur un mélange de sel marin et de bi-oxyde de Manganèse. Usage du Chlore. La propriété que pos- sède le Chlore de décolorer la plupart des matières organiques est mise à profit dans le blanchiment des toiles, de la pâte du pa- pier, pour laver les estampes, enlever les taches d'encre, etc., etc. On s'en sert pour détruire les miasmes qui peuvent être ré- pandus dans l'air, par exemple, dans les salles des hôpitaux, dans les amphithéâtres de dissection , etc., etc. C'est souvent à l'état de Cldonire d'oxyde (mélange de Chlorure et d'hypochlorite) que l'on emploie le Chlore. Comme il est peu so- luble dans l'eau, celle-ci n'en prend pas la centième partie de son poids. On conçoit qu'on ne puisse pas transporter économi- quement (le grandes quantités de cette dis- solution ; mais en le recevant dans des solutions de potasse ou de soude ou dans de la chaux éteinte, on peut préparer des chlorures d'oxyde qui contiennent des pro- portions considérables de Chlore, que les aci- des les plus faibles en détachent facilement. L'équivalent du Chlore pèse 442,65. (Psl.J CIIL 'CHLORIDA (xÀupK, '<îo?, verl). ins.— Genre de Coléoptères létramères, famille des Longiiornes, tribu des Cérambycins, établi par M. Serville ( Ann. de la Soc. eut. de France, t. II, p. 537, et t. III, p. 31) aux dépens du g. Sunocorus , Fabr. Ce g. se distingue des autres de la même sous- tribu par son présternum simple, sa tête horizontale, ses antennes pubescentes et par l'extrémité bi-épineuse de chaque clytre. M. Dejean ( Cufa/.) en désigne 4 espèces, dont une du Brésil , une du Mexique et deux de Cayenne. Nous citerons comme type la C coslata Serv. , Slenocorns costatus Fabr. M. Lacordaire, qui a eu occasion d'observer cette espèce sur les lieux, ainsi que la fesiiva, dit qu'elles se tiennent sur les feuilles , le tronc des arbres, et quelquefois sous leurs écorces , qu'elles volent souvent pendant le jour et produisent un son aigu avec le cor- selet, f^'oy. CÉRAMBYCINS. (D.) 'CIILORIDÉES. Clilorideœ. bot. ph. — " Tribu de la famille des Graminées, ayant pour type le g. Chloris. 'CHLORIDES. MIN.— Dans la méthode de jM. Rendant, ce nom désigne une famille de minéraux, dans lesquels le Chlore fait fonc- tion de principe électro-négatif. (Del.) CHLORIDILM, Link. bot. cr.— Syn. de Demaiiitm , Fr. CHLORIMA (x^"p'?, verdoyant), ins. — Genre de Coléoptères létramères, famille des Curculionites, attribué à Germar dans le \" Catalogue de M. Dejean et dans celui de Dahl , mais qui n'a pas été conservé. Les espèces qu'il renferme sont réparties dans le genre Chlorophanus , Daim. Foyez ce mot. (C.) * CHLORINE. Clilorina (diminutif de Chlori.i). INS. — Genre de Diptères, établi par M. Robineau-Desvoidy [Essai sur les Myoduires) et faisant partie de sa famille des Mésomydes, division des Phyllophages, tribu des Pégomydes. L'auteur n'y rapporte que 2 espèces qu'il nomme, l'une, C. ihora- cica , et l'autre C. phyllioidea ; la première a été trouvée à Saint-Sauveur, et la seconde dans les environs de Paris. (D.) CllI.ORIOIV (xÀwpo? , vert), ins. — Genre du groupe des Sphégites, de la tribu des Sphégiens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Fabricius, et caractérisé surtout car un labre quadrilobé et de longues man- CHL 687 dibules unidentées au milieu. Les Chlorions sont de jolis Insectes de forme élancée, cl de couleur verte ou bleuâtre métallique et très éclatante. Ces Hyménoptères sont répandus également dans les pays chauds des deuï hémisphères. L'espèce européenne, que plu- sieurs entomologistes leur adjoignent, paraît devoir rester isolément dans le genre Am- pulex. On trouve communément à l'île de France et à l'île Bourbon le Ciii.ov.ion com- primé [C. compressitm) , qui fait une guerre acharnée aux Blattes et aux Kakerlacks, si nuisibles dans toutes les colonies. C'est pour en approvisionner son nid, et donner la nourriture à ses larves, que le Chlorion leur fait une telle guerre. Dès qu'il aperçoit une Blatte, il s'arrête; la Blatte s'arrête en même temps. Le Chlorion s'é- lance alors sur elle, la saisit avec ses man- dibules entre la tête et le corselet, lui en- fonce son aiguillon dans l'abdomen, et ne lâche prise que lorsque sa victime ne donne plus aucun signe de vie. Le Chlorion traîne alors sa proie jusqu'à son nid. L'ouverture n'est pas ordinairement assez grande pour donner passage à un in- secte aussi gros que la Blatte; notre Hymé- noptère ne s'en étonne nullement et ne recule pas devant une telle difficulté. Il arrache les ailes , souvent aussi les pattes de la Blatte ; il pénètre à reculons dans son trou, et tirant avec ses mandibules, il fait entrer son insecte, qui s'allonge et se com- prime contre les parois du tube. La présence des Chlorions est un véritable bienfait dans les colonies, où les marchan- dises sont fréquemment dévorées ou au moins très détériorées par les Blattes. (Bl.) CHLORIS, Mœhr. (x>wpt'ç, jaune), ois.— Foy. GRos-BKcetcoccoTHRAUSTiNÉEs. — Boié aaussi,en 1826, formé sous ce nom ungenre dans la famille des iS'?//yî"arffE, pour quelques petits Bec-fins d'Amérique placés par Swain- son dans son g. Sylvicola, tels que le Pcvus americanus Lin., ou Syhna pusilla de Wilson. Bonaparte a formé le genre Panda pour ces espèces ; et, comme le nom de Chloris est employé en botanique, Gray, dans sa List of fjenera , a adopté celui de Parulu , quoique plus récent. Voyez ce mot. (Lafr.) CHLORIS (x><-P'?, vert), bot. pu. -Genre de la famille des Graminées, tribu des Chlo- ridées, établi par Swartz , mais qui , depuis 688 CHL cet auteur, a subi de nombreuses modifica- tions. Les ChLoris sont des plantes d'un port élégant qui se trouvent dans l'Amérique du Sud , dans les Etats-Unis , aux Indes orien- tales et au cap de Bonne-Espérance. Elles ont le chaume simple ou rameux, les feuil- les planes , les épis digités-fasciculés , plus rarement solitaires ou géminés, les épillets unilatéraux sessiles. *CHLORISOMA,Swains. ois. — Syn. de Cissa, Boié, qui lui est antérieur. *CHL011ISSA (xÀcopi'Ço), je suis vert), ins. — Genre de I-épidoplères nocturnes , tribu des Phalénites, établi par M. Stephens (///««/. of brii. eut. , vol. ill, pag. 315), qui le range dans sa famille des Geomeiridœ. Ce g. se compose de 3 espèces qu'il a retranchées de celui que nous avons fondé sous le nom de Uemiiliea, savoir : les Geotn. viridala et Ihy- wjûna Linn., et cA/o^-ana Hubn. P^oy. he- MITHEA. (D.) CHLOr.ITES. «IN. Cette dénomination générale est appliquée maintenant à la plu part des matières que l'on a longtemps appelées Micas talqueux. Leurs caractères extérieurs avaient fait deviner à la fois leur analogie entre elles, et leur nature inter- médiaire entre celle des Talcs et celle de Micas. Le savant auteur de l'article insér sous le titre de Chlorites dans la première édition de ce Dictionnaire, M. Delafosse, avait dit déjà : « le Talc diffère des Chlori- tes et des Micas par l'absence de l'Alumine; mais, comme la composition des Chlorites et des Micas est variable, on peut dire qu'il s'établit une sorte de passage entre les Micas proprement Jits, et le Talc, d'une part, par les Micas magnésiens (ou Micas à un axe) qui sont pauvres en alumine; et de l'aiilre par les Chlorites, qui sont des espèces inter- médiaires, des Micas talqueux pour ainsi (lire. Il en résulte que dans la nature il est fort difficile d'établir une distinction rigou- reuse entre les roches micacées, chloriteuses et talqueuses, d'autant plus que les trois sortes de substances paraissent se suppléer mutuellement dans leur rôle géologique, et donnent naissance à des séries de roches correspondantes. » Les Talcs et les Micas cristallisent en prismes rhomboïdaux d'environ 120°, »o- dîBés sur deux arêtes latérales, de façon à présenter l'aspect de prismes hexagonaux CHL réguliers. Ils sont clivables en lames minces et renferment de la Siiireetde la Magnésie. Enfin, ils sont avec le quartz et le feldspath les éléments essentiels des roches cristalli- sées schisteuses, réunies aujourd'hui sous le nom de roches métamorphiques. Tous ces traits de physionomie, de constitution ou de gisement, communs aux matières mi- cacées ou talqueuses, le sont en même temps aux Chlorites. Les Chlorites sont des silicates hydratés d'Alumine, de Magnésie et de fer, de couleur ordinairement verdâtre, que l'on trouve souvent en cristaux tabu- laires, à type géométriquement hexagonal, et facilement clivables en lames minces, dont l'élasticité varie. Elles contiennent assez d'Alumine pour être classées à la suite des Micas. Mais elles renferment plus d'eau que les Talcs eux-mêmes ; l'élasticité de leurs lamelles de clivage est souvent à peine pro- noncée; leur poussière est assez onctueuse, et leurs relations géognostiques et géologi- ques les rapprochent évidemment des Talcs et de la Serpentine. Ce qui les en écarte chimiquement, c'est avant tout l'Alumine, qui empêche de classer parmi les Silicates non alumineux des substances oîi l'analyse découvre de 15 à 20 pour 100 de cette base. Mais l'Alumine joue dans la théorie dualisti- que un double rôle qui permet une interpré- tation de la composition chimique, favora- ble aux analogies naturelles des chlorites avec les matières talqueuses. Si l'on admet comme M . Rammelsberg que l'Alumine fait fonction d'acide dans son association avec les autres éléments des Chlorites, on peut regarder ces dernières comme des alumino- silicates de magnésie, d'oxyde de fer et d'eau, formant une série parallèle aux Sili- cates de mêmes bases. Il faut reconnaître néanmoins avec le savant auteur de la Mi- nerai Chemie que cette interprétation est uu peu arbitraire, et que le mélange des deux oxydes de fer parmi les principes essentiels de ces Silicates ne facilite pas l'étude de leur constitution atomique. Puisque les substances qui nous occupent ont certaines propriétés que l'on retrouve isolées dans d'autres groupes, elles méritent déjà pour cette raison même d'être rassemblées dans un groupe spécial. L'existence simultanée de l'Alumine et de l'eau parmi leurs élé- ments chimiques les sépare nettement des CHL autres Silicates de Magnésie. Leur compo- sition quantitative porte à présumer que l'Alumine y est plutôt retenue par les bases que par la Silice, en nous montrant que la proportion de cet acide ne dépasse pas 34 pour 100. Comme les formules qui expri- ment cette composition ne sont pas fiiciles à relier l'une à l'autre par une loi simple, on ne peut bien déterminer spécifiquement les membres de ce groupe qu'au moyen de leur forme cristallograpliique. Ou a pu les rat- idcher au moins à deux types cristallins : le type rhoinboédrique, et celui du prisme rhomboïdal oblique. Les ChlQrites qui suiveut le premier type ont reçu le nom de Pennines ; celles qui se rattachent au second ne semblent pas devoir être rapportées à la même espèce de prisme rhomboïdal, et sont distinguées les unes des autres par les noms de Clinochlores et de RtpidoUtes. § 1. Pennines. Les Pennines proprement dites sont bleues ou vertes par réflexion. Vues par transparence, beaucoup sont colorées en vert émeraude dans la direction de leur axe principal, en brun ou en rouge hyacin- the dans les directions perpendiculaires. Les Pennines bleues cristallisent en dodé- caèdres pyramidaux basés; les vertes en rhomboèdres aigus, également basés, dont l'angle culminant est de 65° 28'. Taillées eu plaques perpendiculaires à l'axe de princi- pale symétrie et placées entre les pinces à tourmalines, elles laissent apercevoir des anneaux colorés circulaires, que traverse la croix noire des cristaux à un axe optique. Quelques auteurs ont cru pouvoir réunir les Pennines aux Clinochlores sous le nom de Chlorites à ua axe, de môme que l'on réunit aux Micas à deux axes ceux dont les axes optiques semblent se confondre en un seul. Mais la croix ne se déforme pas dans les Pennines, lorsqu'on tourne la plaque soumise à l'observation. De plus, la symé- trie des cristaux est parfaitement rhomboé- drique. Cette détermination due à M. Kenn- gott a été confirmée par les recherches de M. des Cloizeaux, qui a choisi pour forme primitive le rhomboèdre aigu de 65° 28' D'après Marignac, laPeanine de Zermatt (Valais) est composée de 33, 5 de Silice; CHL 689 13, 37 d'Alumine; 0,2 d'oxyde de Chrome: 5, 33 de fer oxydulé; 34, 16 de Magnésie et 12,69 d'eau. Les localités principales où l'on trouve les Pennines sont Zermatt, can- ton du Valais; Ala, dans le Piémont; et Putsch, dans le Tyrol. A celte espèce appartiennent: la Chlorile blanche de Mauléon; la Kummérrrite de Texas, Penn>iylvanie, et de l'Oural, qui cris- tallise en tables hexagonales, et qui doit sa couleur violet rougeûtre ou rose fleur de pêcher à quelques centièmes d'oxyde de chrome; la VermiculUedc Milbury, Massa- chussetts, qui, chaulTée au chalumeau, s'exfolie en se tordant comme un ver ; enfin la Leuclitenbergile dont M. des Cloizeaux regarde les cristaux comme rhomboédri- ques, mais qu'il faudrait reporter parmi les Clinochlores, si l'on préférait à l'observa- tion des anneaux colorés celle d'une base inclinée de 93° et de 97" sur les pans de ses prismes, peut-être rhomboïdaux malgré leur section hexagonale. § 2. Clinoculoues. Les clinochlores appartiennent au type cristallin du prisme oblique rhomboïdal. Leur nom rappelle leur couleur verte et l'inclinaison inégale de leurs axes optiques sur les lames minces, que fournit le clivage dans leurs cristaux assez rarement épais, [is cristallisent sous la forme de prismes hexagonaux basés, modifiés sur les angles latéraux et sur les arêtes de la base, parfois sur les angles antérieurs ou posté- rieurs. La section droite du prisme que l'on s'accorde à prendre pour forme primitive est un losange, dont les angles sont de 125° 37' et de 64" 23'; la base de ce prisme, qui se projette sur la section droite, fait avec elle un angle de 27° 7'; cette inclinaison mérite d'être signalée. 11 en résulte, en effet, comme le démontre le calcul, que les angles plans de celte base doivent atteindre les valeurs limites de 120° ou de 60". Cela fait comprendre pourquoi il est difficile de distinguer à première vue les himelles des Talcs et des Micas de celles des Clinochlores, puisque toutes sont géométriquement sem- blables. Il faut recourir, pour une détermi- nation rigoureuse, aux caractères optiques. Les lames de clivage sont perpendiiulaires au plan des axes optiques et permettent 4i 690 CHL d'observer si les angles qu'elles foat avec les axes dans les mêmes cristaux sont égaux entre eux, ou s'ils diffèrent. Les Clinochlores sont les substances les plus abondantes et les plus disséminéesdu groupe des Chlorites. C'est d'elles principalement que l'on a le droit de dire qu'elles remplncent assez sou- vent le Talc et parfois le Mica dans les roches cristallines, appelées métamorphi- ques. Les lithologistes ont de bonne heure désigné par le terme de Schistes chloriteux, ces roches tenaces comme les Talcschistes, et brillantes comme les Schistes micacés. Les Clinochlores cristallisés hérissent les parois de fissures qui déchirent les gneiss à Achmatowsk, district de Slatpust, Oural. On les trouve anssi empâtés dans la serpen- tine de Texas, Pensylvanie ; à la Molle, près Cogolin, Var. RipidoHtes. — Les Ripidolites contiennent beaucoup plus de fer que les Clinochlores. Elles sont facilement fusibles au chalu- meau. Leur nom, dérivé du mot grec pim'î, éventail, fait allusion au groupement qu'af- fectenl d'habitude leurs cristaux laminaires, à section d'hexagones en apparence régu- liers. Leurs axes optiques paraissent faire à peu près le même angle avec les faces de clivage. Les cristaux assez petits, squami- formes, groupés en éventails, eu boules cou- tournées, tapissent certaines faces des cris- taux de Feldspath adulaire et de Quartz, dans les fentes desGueiss, au Saint Gothard, ou se rassemblent en amas, en nids, dans les roches cristallisées primitives et métamor- phiques du Zillerthal, et des Alpes de l'Oi- sans, en France. Les Schistes chloriteux, dont toutes ces matières constituent l'élément essentiel, sont des masses d'un vert plus ou moins foncé, à poussière gris verdâtre, ordinairement schisteuses par leur aspect général, plutôt que facilement divisibles en minces feuillets. Ils sont le plus souvent composés, non-seu- lement de Chlorites, mais de Quartz, de Feldspath, et même de Talc ou de Mica. Ils s'étendent en couches au milieu d'autres schistes cristallins, et par exemple : dans le Gneiss, à Gothaburg (Scandinavie); dans les schistes micacés, au mont Rose; au Grainer (Zillerthal); dans le Salzbourg et la Corinthie supérieure, auGrossglockner ; en Ecosse; dans les schistes argileux anciens du CHL pays des Grisons, de Chiavenna, "V^alteline. Enfin, dans plusieurs îles de la Grèce; dans les monts Ourals; en Asie, dans plusieurs régions de l'Hindoustan; en Afrique, sur la côte de Barbarie. Eu Amérique,dans la chaîne des Alleghanys, on les a signalés comme as- sociés, alternes, et se confondant peu à peu, à cause de la versatilité de leurs éléments, avec les autres schistes métamorphiques. On a donné aussi le nom de Chlorites à des matières pulvérulentes d'aspect ter- reux, ou granuleuses, d'une couleur ver- dâtre, souvent si intense qu'elles colorent d'une teinte verte caractéristique les roches dont elles font partie, et qu'elles peuvent servir en peinture, comme la terre de Vé- rone. Les Chlorites terreuses forment habi- tuellement des espèces d'amandes ou de nodules, dont la couleur varie du vert foncé au vert poireau, dans les porphyres pyroxé- niques (porphyres diabasiques), dans les Wackes ou Diabasmandelstein .EWes peuvent même se mêler intimement en parties exces- sivement fines, au Feldspath et au Pyroxène, dans certaines Varioltes, et dans les roches de même nature que leur structure adélogène a fait distinguer des précédentes, sous les noms d'Aphaniles ou de Diabases. Beaucoup de lithologistes attribuentau mélange des terres vertes avec leurs autres éléments, la couleur de ces roches, quiforment une partie de l'an- cien groupe des Roches vertes ou Grunslein. Mais la terre de Vérone, d'un vert céla- don, l'ancienne Baldogée, ou terre du mont Baldo, qui se trouve en nids dans les amyg- daloïdes de cette contrée, a une composition chimique qui la rapproche des Pyroxènes. On ne peut pas non plus confondre avec les Chlorites ces granules qui colorent en vert un grand nombre de roches arénacéos, calcaires ou marneuses, et que l'on appelait autrefois calcaires ou grès chloriteux. Ces granules, qui sont des silicates hydratés de fer et d'oxydes alcalins ou alcalino-terreux, forment aujourd'hui la Glauconite {voy. ce mot). (Edodard Jannettaz.) *CHLORITSPATH, Fiedler. min.— Sub- stance d'un vert noirâtre divisible en feuil- lets minces, qui accompagne le Diaspore de l'Oural, et paraît être un silicate d'Alumine et d'oxydulé de Fer. (Del.) *CHLOROCOCCr!W (yXupoc, vert; /.;/,- xcç, grain) bot. cr. — (Phycées.) Genre éta- CHL bli par M. Greville ( Flore cryptogamique d'Ecosse) avec les caractères suivants: Cor- puscules globuleux ou ovoïdes , libres , non muqueux , de couleur verte , réunis en glo- mérules. Les 3 ou 4 esp. qui composent ce genre ont été souvent confondues avec des esp. de genres voisins , et avec des croules stériles ou états primordiaux de divers Li- chens, étals incomplets connus sous le nom de Lepraria. Le Ch. murale Grev. , esp. la plus commune, forme, sur les murs ombra- gés, de larges taches ou croûtes d'une belle couleur verte, dont les granules, vus à l'aide du microscope , paraissent ovoïdes et sans cloisons , ce qui les distingue de ceux des Pleurococcus auxquels ils ressemblent beau- coup. Dans les Cldorococcum , la reproduc- tion a lieu seulement par la dispersion des sporules de l'endochrome. (Bkéb.) " CULORODE. Cklorodius (x^copo'ç, vert). CRUST. — Genre de l'ordre des Décapodes , établi par Leach, et rangé par M. Miine-Ed- wards dans sa famille des Cyclométopes et dans sa tribu des Gancériens. Les Crustacés qui composent cette coupe générique ont beaucoup d'analogie avec les Xanthes; ce- pendant ils s'en distinguent par leur cara- pace, qui est généralement moins large , et surtout par la disposition de leurs pinces , dont l'extrémité est élargie et profondément creusée en cuillère. Les espèces renfermées dans ce genre sont au nombre de sept, et toutes exotiques. Le C. unyulaïus Edw. (Hisi. nul. des Crust. , t. I , p. 400 , 21, 10 , fig. 6 à 8), qui habite les mers de l'Austra- iasie, est le type de ce genre. (H. L.) ' CIILOUOGOIVILM ( x^-'^pk , verdàtre ; yoivtot , angle ).INFUS.— Genre voisin des Eu- glèues établi par M. Ehrenberg, et caractérisé ainsi : Animal de la famille des Astasiées , pourvu d'un seul œil, nageant librement (ne s'attachant pas à un pédicule fixe), et ayant une queue et une trompe filiforme double. L'auteur n'en connaît qu'une espèce. (P. G.) ^CHLOROLOPUS (xWk, vert; Aotcoç, peau). UNS. — Genre de Coléoptères tétramè- res , famille des Curculionites , attribué à M. Dejean par M. Boisduval [yoijuge del'As- irolabe , p. 358 ). L'espèce que ce dernier y rapporte est de l'île de Vanikoro ou de la Nouvelle-Guinée: il la nomme Cii. arrogum. Schœnherr la classe dans son genre Geone- CHL 691 mus , et la cite à la table sous le nom géné- rique de Chloropus. (C.) * CHLOROMÉLAIVE , Breithaupl (xiu- po'ç, vert ; f/.Ao(5 , noir), min. — Syn. de Cron- stedtitc. y oyez . e mot. (Del.) CHLOROMYROIM, Pers. bot. pu. — Syn. de f^eriicillaria, Ruiz et Pav. CHLOROMYS. mam. — Foy. agouti. * CHLOROI\ERPE, Swains. ois.— Genre établi dans le groupe des Pics, et dont le Fi- cus rubiginosus est le type. (G.) 'CULOROIVITE. Chloroniium, Gaill (x),copo;, vert; niieo , ÏQ brille), bot. cr. — (Phycées.) Synonyme de Conferva. (C. M.) * CHLOROIMITON, Gaill. bot. cr.— Syn. de Conferva, Ag. * CHLOROPALE (x^^-poî, vert ; OTranco,-, opale). MIN. — MM. Bernhardi et Brandes ont donné ce nom à une substance siliceuse d'un vert-pré, compacte ou terreuse, qui se rencontre avec l'Opale, dans les roches tra- chyliques d'Unghwar en Hongrie. Elle est composée de Silice, d'oxydule de Fer et d'Eau. Elle a été prise d'abord pour une Terre verte. (Del.) CHLOROPHAI\E (x^topJ; , vert ; cpa.'vw , je parais), min.— Variété de Fluorine de Si- bérie, de couleur violette, qui devient phos- phorescente par la chaleur en répandant une belle lumière verte, /^oyez fluorine. (Del.) * CHLOROPHAI\lJS (xW<='ç, vert; (p«- voç, brillaYit). ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionites, divi- sion des Brachydérides , créé par Dalmann , et adopté par MM. Germar et Schœnherr. Le dernier de ces auteurs {Synon. eiSp. CurcuL, t. VI, p. 426) rapporte à ce genre 20 espèces, qui ont pour pairie la Sibérie, la Perse, la Russie méridionale, la Moldavie, la Hongrie et l'Espagne. L'espèce type est le Cit. ( Cur- culio) viridis de Linné , qui se trouve à peu près dans toute l'Europe. Ces Insectes sont d'un vert très tendre, et bordés de jaune sur le corselet et les élytres ; mais leur couleur étant due à des écailles peu adhérentes s'en- lève facilement au toucher. La trompe est moyenne , plane et carénée en dessus , et les élytres acuminées à l'extrémité de la suture. (C.) " CHLOROPHAZITE ou CHLORO- PHJ2ITE, Macculoch. min.— Une des Terres vertes qui se trouvent en nids dans les Ba- 692 CHL salles et autres roches amygdalaires. Foyet TERRE VERTE. (DKL.) * CHLOROPHOLLS ( x>"P°5 . vert, 90- \[ç , écaille), ins. —Genre de Coléoptères lé- tramères, famille des Curculionites , créé par M. Dejean dans son Catalogue, mais non adopté par Schœnherr, qui en reporte l'une des deux espèces décrites par M. Gory ( Mug. zooL, 1834) sous les noms de Copiants nigro- piinctaïus et sumptuosus dans son genre Phy- lonomus. L'une et l'autre se trouvent à Ma- dagascar. (C.) * CHLOROPHOR A . Gaud. bot. ph. -Sy- nonyme de Macluni. (C. L.) *CIILOROPHORE. Chlorophora (x><^pos. vert ; cpopo'ç , qui porte), ins.— Genre de Dip- tères établi par M. P.obineau-Desvoidy {Es- sai sur les Mijodaires), et appartenant à sa famille des Phylomides, tribu des Myodines. Ce genre est fondé sur une seule espèce originaire du Brésil , et nommée par l'au- teur Cid. iuuraïa. Elle faisait partie de la collection du comte Dejean. (D.) * CHLOROPIIORÉES. Cliloroplwreœ. BOT. PII. — Tribu établie dans la grande fa- mille des Urlicées (voyez ce mol), par M. Gaudichaud , et ayant pour type son genre Chlorophora. (Ad. J.) CHLOROPHYLLE ( yXwps,' , vert : 9'jXX'jv feuille), bot. — La substance qui communique uuc coloration verle aux tissus végétaux a été nommée chlorophylle [)ar PelleUer et Caventou, en 1818. Pour les anciens anatomisles, qui réunissaient les diverses matières colorantes solides sous le nom de fécules colorantes, c'était la fécule verte; pour Senebier, la matière verte; pour deCandolle {Organographie et Physio- logie végétale), la chromule ; pour Turpin et Mirbel, la globuline. La chlorophylle est contenue à l'intérieur des cellules végétales ; elle est particulière- ment propre aux tissus parenchyraateux, et, dans les plantes supérieures, elle manque ou ne se présente qu'en faible proportion dans les tissus plus immédiatement en con- tact avec l'air atmosphérique, comme l'épi- derme et les poils qui le surmontent. Considérée à l'état adulte, cette sub- stance se présente dans les cellules sous deux formes différentes. Généralement, elle affecte la forme de petits grains ordinairement appliqués sur CHL la face interne de la paroi cellulaire : c'est ainsi qu'on l'observe dans les feuilles de nos arbres ou des herbes qui nous envi- ronnent, en un mot dans le parenchyme vert des tissus adultes des plantes phanéro- games et de beaucoup de cryptogames. Mais dans d'autres végétaux de cette dernière division du règne végétal, elle apparaît comme une gelée verte, sans forme déter- minée. Tantôt cette chlorophylle amorphe tapisse uniformément la paroi cellulaire, tantôt elle figure des anneaux, des étoiles, des spires, élégantes dispositions que l'on observe aisément dans nos Conferves d'eau douce [Conferva, Zygnema, Spirogyra). Nous allons étudier successivement ici la forme, la structure, la composition chimi- que et la genèse des formations chlorophyl- liennes les plus répandues, ou des grains dn chlorophylle, comme on les appelle ordinai- rement. La forme de ces corpuscules n'est pas la même suivant les diverses espèces de plantes, mais varie ordinairement très-peu dans un même tissu. Ils sont généralement sphéri- ques, ovoïdes ou lenticulaires. Cependant j'ai signalé dans le bulbe de certaines Orchi- dées des corpuscules chlorophyllins faits en façon de fuseaux, de massue, de bâtonnets (Phajus, Acanthophippmni). Quant à la structure des grains de chlo- rophylle, elle a excité l'intérêt et les pa- tientes recherches de plusieurs anatomisles. Ils sont encore aujourd'hui divisés sur la question de savoir si ces grains sont munis ou non d'une membrane enveloppante. Pour M. Trécul, l'existence de la vésicule chloro- phyllienne est le plus souvent indubitable. M. Hugo Mohl, au contraire, n'a jamais pu constater l'existence d'une membrane ana- logue à celle des cellules; aussi se pro- nonce-t-il contre la théorie de la vésicule comme étant en contradiction formelle avec les faits. Mes propres observations m'ont conduit à me rallier entièrement à l'opi- nion de M. Mohl. .Te considère les grains de chlorophylle comme des corpuscules solides, dépourvus d'une membrane analogue à celle des cellules ou à celle des grains de pollen. L'importance de cette question ne saurait être méconnue si l'on songe que M. Tré- cul, renouvelant la théorie de Turpin et de M. Raspail, s'est exprimé en ces termes : CHL « Mes observations montrent la fusion de ces deux sortes d'organes (cellule et vési- cule), la transition insensible qui existe entre eux et souvent la transformation des vésicules en cellules, dont j'ai déjà cité quelques exemples. » {Ann. se. nat., 4" sé- rie, t X.) Il faut d'ailleurs distinguer dans tout corpuscule chlorophyllin la matière colo- rante proprement dite et le support ou sub- slratum de celte matière. Lorsqu'on Iraiie le parenchyme des feuilles par l'alcool concentré ou par l'é- ther, la matière colorante ou le pigment passe dans le liquide, et l'on retrouve ordi- nairement dans les cellules des grains de chlorophylle décolorés, pou altérés dans leur grosseur ou dans leur forme. La masse fondamentale incolore des grains de chlorophylle est essentiellement formée de matières albuminoïdes et de ma- tière grasse et peut contenir, en outre, un ou plusieurs noyaux amylacés. Sous ce rap- port, M. Mohl a divisé en deux grandes ca- tégories les formations qui nous occupent ici. Les unes ne renferment point d'amidon et sont particulièrement sensibles à l'action de l'eau : les autres, plus résistantes, con- tiennent un ou plusieurs grains d'amidon. Mais M Bohm, de Vienne, dans un travail plus récent, est parvenu à démontrer la présence de l'amidon au sein de la masse fondamentale des grains de chlorophylle, dans beaucoup de cas où la méthode ordi- naire était, selon lui, insuffisante. Quant au principe colorant vert, il n'en- tre que pour une faible proportion dans la constitution des grains. Berzolius évalua que toute la matière verte qui colore les feuilles d'un grand arbre ne pèse pas 10 grammes, et M. Morot, dans un impor- tant travail Sur la coloration des végétaux {Ann. se. nat., 3" série, t. XIII), n'obtint que 0^^350 de chlorophylle de quatre flacons d'une capacité totale de 6 litres en- viron, remplis de folioles de Robinia. Depuis Pelletier et Caventou (1S18), plusieurs chimistes ont essayé de déterminer ia com- position chimique de la chlorophylle pure. D'après M. Morot, elle a pour formule C'^H'^AzO^ et elle est accompagnée d'une matière grasse C^IFo. D'après ce chimiste, «elle semble se former avec l'intervention CHL 693 des matières amylacées et de l'ammoniaque sous l'influence de la lumière diffuse, et sa formation est accompagnée d'un dégage- ment d'eau et d'oxygène ». Comme on le voit, la théorie de M. Morot repose sur le fait de la présence constante de l'amidon dans les grains de chlorophylle, fait que ne confirment point, dans sa généralité, les observations si nombreuses des anato- mistes et, comme nous le montrerons, le mode de développement de ces grains. M. Fremy a fait, dans ces derniers temps, de précieuses recherches sur la matière verte des feuilles. Il a d'abord démontré que lorsqu'on soumet cette substance à la double action de l'acide chlorhydriquc et diî l'élher, on la dédouble en un corps jaune, soluble dans l'éther, qu'il a nommé phyl- loxanthine, et en un autre corps soluble dans l'acide chlorhydrique, qui le colore eu bleu et qu'il a nommé phylloryanine. Dans un nouveau travail, M. Frcmy soumit la chlorophylle à l'influence de différentes bases et arriva à d'importants résultats. En la faisant bouillir avec de l'hydrate de baryte il opéra son dédoublement. La phylloxan- thine, qui est un corps neutre insoluble dans l'eau, se précipite avec un sel de baryte inso- luble contenant le second corps que M Fremy nomme alors acide phyllocyaniquo, parce qu'il se combine à toutes les bases. La chlo- rophylle, espèce particulière de corps gras coloré, éprouve donc, par l'action des bases énergiques,une sorte de saponification, dont la phylloxanthine, corps neutre jaune, serait la glycérine et l'acide phyllocyanique l'a- cide gras coloré en vert bleuâtre. M. Fremy a isolé ces deux corps. La phylloxanthine est neutre, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther, cristallisable en la- mes jaunes ou en prismes rougeâtres. L'a- cide phyllocyanique est également insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther en donnant à ces liquides une couleur oli- vâtre, dont les reflets sont souvent bronzés, rouges ou violets. Il se dissout dans les acides sulfurique et chlorhydrique en pro- duisant des liqueurs qui, suivant leur con- centration, peuvent être vertes, rougeâtres, violacées ou d'un très-beau bleu, k Voici donc, dit M. Fremy, un acide retiré de la chlorophylle et qui, par l'action de certains réactifs, peut prendre des colorations vertes, 694 CHL violettes ou bleues. C'est là le fait impor- tant qui me paraît dominer ce travail et qui pourra servir à expliquer les différentes teintes qu'offre la chlorophylle dans la vé- gétation. Pour moi, la chlorophylle est un principe immédiat vert, d'une excessive mo • bilité, qui, sous l'influence de plusieurs réactifs et probablement par l'action de la végétation, éprouve les modifications que j'ai décrites en produisant des corps diver- sement colorés. » M. Guillemin a étudié, en 1857, l'in- fluence des rayons du spectre solaire sur la production de la chlorophylle. Selon lui, celte production est à son maximum dans le jaune, diminue lentement eu allant vers le violet, dépasse cette limite et devient nulle dans les derniers rayons fluorescents. Du côté du rouge, l'aptitude des divers rayons à déterminer la formation de la chloro- phylle décroît plus rapidement. Les rayons orangés et rouges la possèdent à un haut degré; elle diminue au voisinage de la raie A, dépasse cette limite et ne cesse que dans lei rayons calorifiques près du maxi- mum de chaleur. Nous devons nous arrêter maintenant sur le mode de développement des corpuscules chlorophyllins. En général, la première apparition de la chlorophylle se manifeste dans les jeunes cellules sous la forme d'une gelée verte qui s'étend peu à peu sur la face interne de la paroi cellulaire. Ce revêtement, d'une cou- che uniforme de chlorophylle amorphe, est souvent précédé par un réseau de filets mu- queux, siège de courants entraînant de très- petites granulations ou gouttelettes vertes. Il se segmente ensuite en fragments polyé- driques qui, émoussant leurs angles, de- viennent des grains arrondis ; ou bien il s'isole immédiatement en petites masses glo- bulaires. C'est ordinairement après la trans- formation de la chlorophylle amorphe en grains, que se développent dans ceux-ci les noyaux amylacés que l'on y rencontre assez fréquemment. Comme on vient de le voir, la gelée verte ou chlorophylle amorphe, longtemps consi- dérée comme une forme spéciale de la chlo- rophylle, n'est, d'après mes observations, qu'un état jeune et transitoire de cette substance, et la présence de cette chloro- CHL phylle amorphe, dans beaucoup de végé- taux inférieurs, indique seulement que, dans ces plantes dégradées, la matière verte n'a pas poursuivi son évolution com- plète et définitive. J'ai constaté fréquemment que c'est à la surface d'un petit organe arrondi et granu- leux qu'on rencontre dans toutes les cellules douées d'une certaine activité vitale et qu'on nomme nucléus, ou autour de ce uucléus, que la chlorophylle amorphe com- mence à apparaître et qu'elle s'étend en- suite peu à peu sur les points plus éloignés de la paroi utriculaire. A côté du mode général de développement dont nous venons d'indiquer les principaux traits, il en est un autre moins fréquent et dans lequel des corpuscules chlorophyllins, soit globuleux, soit fusiformes ou allongés en façon debàionnets, émanent directement du nucléus sans passer par l'état intermé- médiaire et transitoire de chlorophylle amorphe. Mais, quel que soit le mode de développe- ment des grains de chlorophylle, les nom- breuses observations que nous avons faites sur des plantes appartenant aux familles les plus diverses indiquent que le nucléus exerce une influence certaine sur la genèse de ces formations. Cette opinion n'est pas seulement basée sur le fait général et long- temps méconnu de la présence de la ma- tière verte autour ou à la surface de cet organe dans les premières époques du déve- loppement et quelquefois longtemps après. Il est, en effet, des circonstances qui per- mettent d'assister, pour ainsi dire, à la for- mation ou à la nutrition de la chlorophylle par le n\icléus. Nous en avons si;jnalé, pour la première fois, un remarquable exemple dans notre mémoire, exemple que M. Trécul a eu, par la suite, l'occasion de revoir et de décrire de nouveau. C'est ainsi que de jeunes grains de chlo- rophylle se sont montrés engagés dans la substance même du nucléus, faisant corps avec elle ; pendant que d'autres étaient déjà dégagés et librts autour de l'organe qui leur avait donné naissance. Pour compléter ce rapide aperçu sur la genèse des formations chlorophylliennes, il nous suffira de faire remarquer que cha- cune d'elles peut offrir un développement CHL individuel très-naarqué. Ainsi, nous avons vu que leur diamètre peut grandir jusqu'à tripler de longueur et que le nombre de leurs noyaux amylacés peut s'accroître dans une proportion plus considérable encore. La chlorophylle subit, sous l'influence de la chlorose et de l'étiolcment, des modifl- catious remarquables que nous avons étu- diées avec soin et que nous devons men- tionner rapidement. Il y a des plant(^s qui, placées dans les conditions ordinaires de la vie végétale, ■exposées dans une bonne terre, à l'air libre et à l'influence de la lumière, se font re- marquer par une pAleur plus ou moins pro- noncée et par un défaut de développement des feuilles qui indiquent un état de lan- gueur et de faiblesse. On dit de ces plantes qu'elles sont chlorosées. Il ne faut pas con- fondre cette affection accidentelle et tempo- raire avec les modifications de coloration permanentes qui produisent les panachures ou jaspures des feuilles, sorte de maladie organique propre à l'individu, se multi- pliant, comme lui, par la greffe et les bou- tures. Nous avons constaté que les cellules des tissus chloroses contiennent ordinaire- ment une sorte de gelée jaunâtre plus ou moins abondante, étendue sur leur paroi interne; qu'elles oB'rent quelquefois des globules pâles, ébauches des grains de chlo- rophylle. Ce ne sont pas des cellules dans lesquelles la chlorophylle, primitivement bien développée, aurait été peu à peu dé- truite, mais des cellules qui, dès leur pre- mier âge, ont été frappées d'inertie, de sté- rilité, de manière à suspendre l'évolution parfaite de la chlorophylle. Mon père, Eusèbe Gris, se fondant sur les analogies de structure des grains de chlorophylle et des globules de sang, sur les caractères communs à la chlorose hu- maine et à la chlorose végétale, eut l'heu- reuse idée d'appliquer à celle-ci le traitement à l'aide duquel on combat la première. On connaît depuis longtemps le bon efl^et des préparations ferrugineuses contre ces affections anémiques où le sang est pauvre en globules. Mon père les appliqua au trai- tement de la chlorose végétale. Dans ses premières expériences, il faisait absorber les sels de fer solubles (sulfate de fer ou couperose verte, chlorure de fer, etc.) CHL 695 par les racines. Les plantes chlorosées, jau- nes, languissantes se ranimaient bientôt, verdissaient, émettaient de jeunes pousses colorées, donnaient des fleurs plus belles, préscntaienl bientôt une végétation vigou- reuse. Par la suite de ses expériences, mon père fut amené pas à pas à établir que l'ac- tion des sels de fer était spéciale et indé- pendante du sol. Il appliqua la dissolution saline sur le limbe même de la feuille : son action fut locale, c'est-à-dire que le point seul du limbe en contact avec la dissolution reverdit avec plus ou moins d'intensité. Il put donc à volonté faire reverdir une ou plusieurs, ou toutes les feuilles chlorosées d'un végétal, ou même la moitié, le tiers d'une feuille. Il put tracer sur le limbe jauni de ces organes, des signes, des dessins, des lettres et des mots. Ces caractères oe formaient, au moment de l'expérience, qu'une trace humide et incolore à la sur- face de la feuille et tout disparaissait bien- tôt ; mais peu à peu les signes, les lettres et les mots s'imprimaient d'eux-mêmes en une sorte d'encre verte, vivante, sur le fond jaunâtre de la feuille. C'est ainsi qu'il écri- vit Fer sur une feuille pâle, comme autre- fois Franklin avait écrit sur une prairie : Cela a été plâtré. C'est de cette façon que la similitude d'action du fer, dans le règne animal et dans le règrie végétal, fut démontrée expé- rimentalement. Un anneau de plus était ainsi ajouté à la chaîne qui unit tous les êtres vivants. Résultat aussi remarquable au point de vue physiologique qu'au point de vue pratique. Mais que se passe-t-il dans cette partie du limbe foliaire qui reverdit au contact d'une dissolution ferrugineuse? Que se passe-t-il dans les cent cellules ou dans la cellule unique soumise à cette influence ré- vivifiante? Pour résoudre cette question j'ai examiné, sous le microscope, les cel- lules du tissu en voie de reverdissement, et j'ai constaté que, sous l'influence du fer, une secousse avait été imprimée à cet organisme frappé d'atonie et d'immobi- lité. A la gelée jaunâtre qui, tout à l'heure, avant l'application du sel ferrugineux , tapissait la face interne des cellules, a succédé une abondante provision de chlo- rophylle amorphe d'un beau vert qui se 696 CIIL transforme bientôt en grains de chloro phylle parfaits. Ainsi, la chlorose est caractérisée par un arrêt de développement qui s'oppose à l'évo iutiou parfaite des rains de chlorophylle. Les sels de fer, agissent s«r elle en rendant à la chlorophylle arrêtée dans son dévelop- pement la faculté de continuer son évolution, ou plutôt en réveillant la vie dans les cellules chez lesquelles elle est comme suspendue. Nous appelons étiolemcnt l'état produit dans une plante normale que l'on soumet, pendant un temps plus ou moins long, à une respiration nocturne constante. On sait qu'un végétal, privé de l'influence de la lumière, s'allonge beaucoup et prend une coloration blanchâtre. Nos observations mi- croscopiques ont montré que l'étiolement produit un arrêt de développement de la chlorophylle dans les organes en voie d'ac- croissement et une destruction de cette chlorophylle dans les organes bien déve- loppés. L'arrêt de développement porte à la fois sur la manière d'être et sur la couleur de la masse plastique qui aurait dû consti- tuer les grains de chlorophylle. La destruc- tion porte sur la masse albuminoïde des corpuscules chlorophyllins qui diminue in- sensiblement en diamètre à mesure que là feuille blanchit, sur l'amidon qu'ils peuvent contenir, et, enfin, sur la matière colorante proprement dite. (Arthur Gris.) •CHLOROPHYTE. Cklorophyium (x^^wpo?, vert ; yuTov , plante), bot. — Pries a dési- gné sous ce nom toutes les plantes dont l'é- volution se fait d'une manière successive, et qui ont des parties ou des expansions vertes. CHLOROPHYTLM [x"^pk, vert ; yurov, plante ). bot. pu. — Genre de la famille des Liliacèes Anthéricées, établi par Ker, et ca- ractérisé par R. Brown. Ce sont des plantes herbacées , à racines fasciculées , à feuilles radicales, linéaires ou un peu élargies, à fleurs blanches en grappes, portées sur des pédicelles articulés dans leur partie moyenne. R. Brown a réuni V Aniliencum elaium à l'es- pèce qu'il a trouvée à la Nouvelle-Hollande, et qu'il appelle Cli. laxum. Ce g. est très voisin du g. Plialangium. — Le g. Chlorophy- lum de Pohl a été réuni au g. Borrena de Meyer. (C. d'O.) * CHLOROPS (xW°« . vert; â'^/ , œil), las. — Genre de Diptères, division des Bra- CHL chocères , famille des Alhéricères, tribu des Muscides, fondé par Meigen aux dépens du g. Uscinis de Lalreiile, et adopté par M. Mac- quart, qui en décrit 3G espèces, toutes d'Eu- rope- Elles sont généralement jaunes , Ya« riées de noir, avec les yeux verts, ainsi qu l'exprime leur nom générique. Ce qui les caractérise principalement, c'est la nervure costale des ailes qui ne dépasse pas la sous- marginale. Ces jolies Muscides se trouvent sur les fleurs pendant les mois de juillet et d'août. On peut considérer comme type de ce g. la Chlorops (racilis Meig. , de France et d'Allemagne. (D.) •CHLOROPSIS, Jard. et Selb. ois.— Sy- nonyme de Pliillornis, Boié. Voyez verdin. CHLOROPLS. OIS. — Un des noms latins de la Poule d'eau. • CHLOROPYGIA , Swains. ois. — Sy- nonyme de Brachypteracias, Lafr. • CHLOROSA (xW°?. vert), eot. ph. — Genre de la famille des Orchidées , établi par Blume [Fl. Jav.) pour des plantes herba- cées, parasites, à racines articulées, à hampe radicale, portant un fourreau à la base, terminée par un épi de fleurs verdàtres por- tées sur de courts pédicelles , et accompa- gnées de bractées. On en connaît deux es- pèces , croissant sur les arbres des vallées ombragées de Java. "CHLOROSOMA (x>"po';, verdâtre; (tù^xc, corps j. rept. — Genre d'Ophidiens de Wa- gler {Sysi., p. 185), reposant sur le Coluber : purpurasceiis de Gmelin, que M. Schlegel ne ' distingue pas de VHerpeiodryas vindissi- mtis. (P. G.) j 'CHLOROSPIZA (xia)poç,vert ; GTvi^a, pin- son), ois. — Genre formé par Bonaparte dans la famille des Fringillidées , et synonyme de Cliloris de Moehring et de Brisson , ayant pour type le Loxia clitoris de Linné ou Ver- dier. Voyez coccothradstinées. (Lafr.) •CULOROSTOMA (x^"/»05, vert; aroVa , bouche). MOLi.. — M. Swainson, dans ses //- I lusiraiions zoologiques , propose ce genre I pour quelques Turbos. Il lui donne pour I type le Turbo argyrosiomus. Ce g., comme I on le voit, ne peut être adopté. Voyez turbo (Desh.) • CHLOROTA (x^iojpo'Tyiç, couleur verte). IMS. — Genre de Coléoptères pentameres, fa- mille des Lamellicornes, tribu des Xylophi- CHL les , créé par M. Dcjean , dans son Catalo- gue , sans indication de caractères. Cet au- teur y rapporte deux espèces du Brésil , les Cil. aulica Dej., cl fastuosa Duquel. (C.) CHLOKO\yLOIV (x>'"p°; , jaunâtre ; ?v- lov, bois). BOT. pn. — Genre de la famille des Cédrélacées , ainsi caractérisé : Calice court , 5-parti. 5 pétales courtement ongui- culés, étalés. 10 filets également étalés, su- bulés , amincis à leur sommet , portant chacun une anthère vacillante , apiculée. Disque présentant sur son contour 10 sinus allernalivement plus ou moins profonds, cl où s'insèrent les ctamines, entourant la base de l'ovaire avec laquelle il est soudé. Style court, parcouru par 3 sillons, terminé par un stigmate obscurément trilobé. Ovaire à demi plongé dans le disque, à 3 sillons indi- quant autant de loges , dont chacune ren- ferme 8 ovules ascendants. Capsule s'ou- vrant du sommet à la base en trois valves. Graines prolongées supérieurement en aile. L'unique espèce connue est un arbre de l'Inde , à bois dense et jaune ; à feuilles pen- nées sans impaire dont les folioles sont très obliques et criblées de points transparents; à panicules terminales, grandes et rameuses. (Ad. J.) CHLORURES, chim.— On donne ce nom aux combinaisons du Chlore avec les corps simples non métalliques, et avec les métaux. Les principaux Chlorures métalloidi- QUEs sontles Chlorures deCarbone, de Bore, de Soufre , de Sélénium et de Phosphore. Tous ces composés, à l'exception des quatre Chlorures de Carbone, sont décomposés par l'eau dont l'hydrogène se porte toujours sur le Chlore pour former de l'acide chlorhydri- que H CL, et l'oxygène sur le métalloïde pour former un oxacide. Ces Chlorures sont d'ailleurs sans usages. Les Chlorures métalliques sont plus im- portants. La nature nous en présente un grand nombre , et quelques uns, surtout le Chlorure de Sodium , sont employés dans l'industrie et pour les usages ordinaires de la vie. Tous sont solubles dans l'eau, excepté le Chlorure d'Argent et le protochlorure de Mercure. On les reconnaît à la propriété que possèdent leurs dissolutions de former dans Jes sels d'argent un précipité blanc, caille- botlé, insolubledans l'eau et dans les acides, T. m. CHL 697 très soluble dans l'ammoniaque , et se colo- rant rapidement en violet par l'action de [a lumière. Mêlés avec du bi-oxyde de Manganèse et de l'acide sulfurique, ils laissent dégager du Chlore. ChaulTés avec l'acide azotique , ils for ment une eau régale qui jouit de la propriété de dissoudre l'Or. Le charbon ne les altère pas. Chlorure DESODIUM.—C'estun des corps les plus répandus dans la nature. On l'y trouve tantôt à l'état solide, en couches considéra- bles , tantôt en dissolution dans l'eau. Dans le premier cas, on le désigne sous le nom de Sel gemme. Les bancs de Sel gemme sont nombreux. Il y en a en Pologne, en Hongrie, en Angleterre , en Espagne, dans plusieurs parties de la Russie, en Italie, en Suède, en Norvège, en Suisse; et, il y a quelques an- nées, on en a découvert une en France dans le département de la Jleurthe, dans le voi- sinage de Château-Salins et de Vie. La plupart des dépôts de Sel gemme sont placés à la base des terrains secondaires, près des grands dépôts qui renferment la Houille , et au milieu de vastes bancs d'ar- gile grise dont ce Sel est presque toujours plus ou moms imprégné. Le sulfate de Chaux accompagne ordinairement le Sel gemme. Il est aussi altéré par la présence d'une petite quantité de sels calcaires et ma- gnésiens et par du Chlorure de Potassium. On trouve à Wieliczce une variété de Sel gemme très remarquable, qui laisse dégager dans l'eau un gaz identique avec le gaz des marais ou hydrogène protocarboné. Ce gaz y est fortement condensé, de sorte que ce Sel gemme, en se dissolvant dans l'eau, pro- duit une véritable décrépitation. On ren- contre quelquefois des débris organiques dans le Sel provenant de cette même saline. Le Sel gemme est toujours transparent ou au moins translucide, et le plus souvent incolore ; mais on eu trouve quelquefois de rouge, de jaune, de bleu, de violet, de brun, et de vert. On attribue ces couleurs à la présence d'une trace de Fer ou de Manga- nèse. Tel que le présente la nature, le Sel gemme ne décrépite pas quand on le chauffe ou qu'on le projette sur un corps rouge,- mais comme toute autre espèce de Chlorure de Sodium, il présente cette propriété quand 44* 698 CHL on l'a dissous et fait cristalliser dans l'eau. La nature nous présente le Sel marin en dissolution dans presque toutes les eaux , même dans celles qui sont les plus douces, et réputées les meilleures. Quelques unes de ces eaux en renferment des quantités considérables, comme par exemple les eaux de lamer , de quelques lacs et d'un grand nombre de sources. Ces dernières se ren- contrent dans presque tous les lieux où l'on rencontre des dépôts de Sel gemme, et dans d'autres également nombreux où ces dépôts n'ont pas été observés. Quelques unes de ces eaux sont saturées de Sel. On y trouve en même temps du sulfate de Soude , et des sulfates et des Chlorures à bases de Chaux et de Magnésie. L'eau du puits salé de Château-Salins contient 13 à 14 centièmes de son poids de Chlorure de Sodium. Le Chlorure de Sodium est formé d'un équivalent (m 442,06 de Chlore, et d'un équivalent ou 290,90 de Sodium. Il est in- colore , transparent , d'une saveur franche- ment amère et salée. 100 parties d'eau froide en dissolvent 39 p., et 40 parties à 109°, 7 , qui est le terme de l'ébullilion de l'eau sa- turée de ce Sel. Aussi n'est-ce que par éva- poration qu'on en peut obtenir des quan- tités considérables. Cette faible diffé- rence entre la solubilité à froid et à chaud ne se montre que dans des cas extrêmement rares; elle permet de séparer facilement le Chlorure de Sodium de plusieurs autres sels, par exemple du nitrate de potasse qui cris- tallise en proportion considérable par le re- froidissement. Le Sel marin cristallise or- dinairement en cubes. 11 est fusible à la chaleur rouge , et répand dans l'air des fu- mées épaisses qui annoncent qu'il est vo- latil. Exposé au feu , il décrépite forte- men*. Tel qu'on le rencontre dans le commerce, le Sel est anhydre ; et s'il renferme de l'eau, ce qui arrive souvent, c'est de l'eau hygro- métrique, de l'eau simplement interposée entre les cristaux anhydres. Cependant, à de basses températures et dans quelques au- tres circonstances particulières , on peut le combiner chimiquement avec de l'eau. Il y a peu de sels dont les usages soient aussi nombreux. On s'en sert pour saler et conserveries viandes, pour relever l'insi- CHL pidité de la plupart des mets , pour fabri- quer la soude artiflcielle, l'acide hydrochlo- rique , le Chlore, le sel ammoniac, etc., etc., pour vernir certaines poteries , pour amen- der les terres , engraisser les bestiaux. Sa valeur vénale est trop faible pour qu'on le fabrique jamais artificiellement. On l'extrait, tantôt des mines de Sel gemme , tantôt de l'eau de la mer ou des sources salées. A Car- dona en Catalogne, et à Wieliczce en Po- logne , comme il est à peu près pur, on l'ex- trait du sein de la terre , et on le verse im- médiatement dans le commerce. Dans la plupart des autres localités, on le puriûe par dissolution et évaporation. Lorsque les eaux salées dont on veut ex- traire le sel , n'en contiennent en dissolu- tion qu'une petite quantité , comme par exemple les eaux de la mer , on a recours à des moyens détournés pour concentrer ces dissolutions, car on ne pourrait le faire avec avantage par le feu. Dans les pays chauds , on a recours aune évaporation spontanée ; dans les climats tempérés, la concentration se compose d'une évaporation spontanée et d'une évaporatior. par le feu. L'eau des sources salées est ordinaire- ment concentrée dans des bâtimenis de gra- duation , vastes parallélipipèdes rectangles, construits avec des fagots d'épines et ex- posés aux vents qui régnent le plus fré- quemment. L'air qui passe de toutes parts à travers les fagots concentre rapidement l'eau , et quand celle-ci a été amenée à un degré voisin de la saturation , on achève l'évaporation dans des chaudières. Cette évaporation spontanée a lieu sur les bords de la mer, dans des bassins qu'on tapisse d'argile et qu'on appelle Marais salants. L'eau de la mer y est conduite par des canaux et s'y évapore sans l'interven- tion d'aucune chaleur artificielle. Chlorures DÉCOLORANTS, Chlorures d'oxy- des. — Ces composés que la plupart des chimistes considèrent comme des mélanges atomiques de Chlorures métalliques et d'hypochlonies, se préparent en recevant le Chlore dans certaines dissolutions alca- lines ou dans la chaux éteinte. Celui qui est le plus employé, est le Chlo- rure de chaux. On s'en sert comme rongeur dans les fabriques de toiles peintes , et poup CHI- blanchir les tissus de lin, de chanvre et de coton , la pâte de papier, etc. Ce même com- posé et le Chlorure de potasse ou de soude (Eau de Javelle) sont également employés pour désinfecter l'air chargé de miasmes , enlever des taches d'encre, etc., etc. Ces Chlorures laissent dégager abondam- ment du Chlore quand on les met en con- tact avec les acides , même avec l'acide carbonique : aussi exhalent-ils sans cesse l'odeur de ce gaz. Ce sont des agents éner- giques d'oxydation, et tout à la fois de chlo- ruration. (Pel.) CHLORURES, min.— L'un des ordres ou grands genres chimiques de la minéralogie, comprenant tous les Chlorures naturels, qui font partie de l'écorce terrestre. Chauffés avec l'acide sulfurique et le peroxyde de Manganèse, ils dégagent tous du Chlore, gaz facile à reconnaître à sa couleur verdàlre et à son odeur safranée. Fondus au chalumeau avec du sel phosphorique mêlé d'oxyde de Cuivre, ils colorent la flamme en bleu pour- pre. Si l'on a égard aux différences de sys- tème cristallin, on peut les partager en deux tribus : Les Chlorures cubiques : lo le Chlo- rure de sodium ou Salmare, Sel gemme [voy. l'article précédent, et de plus sel gemme) ; 2° le Chlorure ammonique ou Sel ammoniac, Salmiac [voy. salmiac); et 3° le Chlorure d'argent ou Kérargyre, Argent corné [voy. ar- gent). Le Sel marin solide ou en roche est quelquefois , mais très rarement, accompa- gné de Chlorure de Potassium ou Sylvine [voy. ce mot) ; celui qui est en solution dans les eaux de la mer y est associé aux Chlo- rures de Calcium et de Magnésium. Les Chlorures QUADRATIQUES. A cette tribu ne se rapporte dans l'état actuel de la science qu'une seule espèce , le Chlorure de mercure ou le Calomel ( voyez MERCURE ). Outre les Chlorures proprement dits , il existe un groupe de composés qu'on peut appeler Oxy-chlorures , parce qu'ils résul- tent de la combinaison d'un oxyde et d'un Chlorure ; ce groupe renferme plusieurs es- pèces : YAiakamiie, qui est un oxy-chlorure de Cuivre; la Mendipiie , qui est un oxy- chlorure de plomb; la IVolizine (oxy-chlo- rure de zinc], etc. Voy. oxy-chlorures. Enfin , parmi les Oxy-sels , et notamment dans les genres des Carbonates, Phosphates, CHN 699 Arséniates et Silicates, on rencontre un cer- tain nombre d'espèces chlorifères, qui résul- tent, non du mélange, mais de la combinai- son définicd'un ChlorureavecunCarbonate, un Phosphate ou un Silicate. Ces espèces, déjà nombreuses, nécessiteront peut-être un jour l'établissement de groupesdistincts sous des noms particuliers, telsqueceuxdeC/i/oro- carbonales, Chloro-phosphates , Chloro-sili- caies. En attendant, nous les avons classées parmi les genres auxquels elles se rappor- tent d'elles-mêmes, lorsqu'on néglige le rôle que joue le Chlore dans leur composition. (Del.) •CHLORYLLIS [x^-'^pk, jaune ou vert; Tllis ? II faut peut-être lire ChlorilUs, dim. de Cliloris). bot. ph. — Genre de la fa- mille des Papilionacées, tribu des Phaséo- lées-Diocléées, formé par E. Meyer [Comm. PI. afr., 149) sur une seule espèce, la C. pra- tensis E. M. C'est une plante herbacée vi- vace, indigène du Cap, à tige procombante, à feuilles trifoliolées ; folioles stipellées, subtrilobées-anguleuses, l'intermédiaire pé - tiolulée; fleurs belles, à calices ébractéolés, à étendard subcoriace, vert, à carène d'un vert jaunâtre, à ailes violacées. Ces fleurs sont disposées en grappes terminales, pyra- midales, à peine pédonculées. (C. L.) • CHIVOODES [x,vo(iSo;, lanugineux). •ns. — Genre de Coléoptères triraères , formé par moi aux dépens du genre Coccinella de Linné. Les espèces de ce genre sont petites, rondes, convexes, de couleurs métalliques, revêtues d'une pubescence courte et serrée, à dernier article des tarses court et à cro- chets bifides. M. Dejean , qui a adopté ce genre dans son Catalogue, en mentionne 6 espèces de l'Amérique méridionale, mais il est au moins deux fois plus nombreux. (C.) 'CHIVOOPHORA (xvooç, duvet; -n, forme), ins. —Genre de Coléoptères tétramères, famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par M. Dejean dans son Catalogue, et caractérisé par un corselet mu- tique, le dernier article des antennes acu- miné, et le présternum muni d'une pièce presque carrée, tronquée en avant et en ar- rière, élargie anguleusement sur chaque côté antérieur. Ce g. serait peut-être mieux placé près des Tragomorpkus qu'à côté du g. Sle- modonta. L'espèce qui y est rapportée se trouve à Java , 31. Dejean l'a appelée C. pi- gra. (C.) *CHCHEROPITHECrS. mam. — Ancien nom des Cynocéphales, adopté récemment comme nom spécifique par 31. de Blainville. CHCMEROPOTAME (xo~po?, cochon ; tto- TKfjLoç, fleuve). MAM. Foss. —Nom employé par Prosper Alpin , pour un animal imagi- naire, et que Cuvier a appliqué à un genre de Pachydermes de la famille des Cochons , trouvé dans les gypses des environs de Pa- ris. Cet animal avait à chaque côté de la mâchoire supéiieure 7 molaires , dont 4 de remplacement , coniques , ressemblant un peu à celles de l'Hippopotame , et 3 arrière- CHOE molaires un peu plus larges que longues, et presquecarrées. La couronne deces dernières offre quatre principaux cônes mousses , et deux plus petits, situés , l'un entre les deux cônes antérieurs, et l'autre, qui est le plus petit de tous, entre les deux cônes postérieurs. Au milieu des quatre grands tubercules se voit une petite proéminence légèrement bi- furquée , et toute la dent est entourée d'un collet tuberculeux au milieu et à l'angle an- térieur du bord externe. La mâchoire infé- rieure ne portait q\ie six molaires de chaque côté: trois antérieures, pointues cl compri- mées, deux arrière-molaires à deux paires de tubercules, et une dernière à trois paires. Cette mâchoire était pourvue de canines courtes comme dans les Pécaris, mais moins aplaties et ressemblantdavantage à celles des Carnassiers. Il est probable qu'il en existait aussi à la mâchoire supérieure, et que l'une et l'autre portaient des incisives. Les terrains tertiaires d'eau douce de l'île deWight, qui recèlent des débris d'^«o- plotkerium et de Palœolherium , ont offert à M. Richard Owen une mâchoire inférieure de Chœropotame plus complète que celle que Cuvier a décrite : le bord inférieur de cette mâchoire est très arqué , et son angle posté- rieur se prolonge en crochet autant et même plus que chez les Carnassiers. Ces caractè- res , joints à celui qu'offrent les premières molaires coniques, annoncent une certaine affinité avec ces derniers animaux. Et comme les Pachydermes se rattachent déjà par d'au- tres genres avec d'autres ordres, on peut, ce nous semble, les considérer comme une fa- mille centrale d'Ongulés , qui se lie par les Chœropotames aux Carnassiers, par les Da- mans , les Éléphants et les Mastodontes aux Rongeurs, par les Anoplotherium aux Ruminants, et peut-être même par les Di- notherium aux Cétacés herbivores. M. H. de Meyer ayant donné à deux espèces du même genre qu'il a découvertes dans la molasse de Georgensmûnd les noms de Chœr. Meiss- neri et Chœr. Sœmmeringii, M. Owen propose d'appeler l'espèce décrite par Cuvier Cliœr. Cuvieri. M. Desmarest l'avait nommée Chœr. gypsorum. (L...D.) •CnCœROPUS (x»"?"?, cochon; TToû;, pied). MAM. — Genre de Mammifères didel- phes à peine connu. Voici ce qu'on en sait : Le major anglais Mitchell a découvert sur CHO 701 les bords du Murray, dans l'Est de la Nou- velle-Hollande, un Mammifère de la taille d'un jeune Lapin de garenne , et à peu près delà môme couleur. Ce petit animal, aperçu à terre par les guides indigènes du major, se réfugia immédiatement dans un trou d'ar- bre d'où on put le retirer vivant. Les natu- rels furent unanimes pour dire qu'ils ne le connaissaient pas encore. Sa tête est allon- gée et son museau fort grêle; il manque de queue, et ses pattes, surtout les antérieures, ont du rapport avec celles des Cochons. Mal- heureusement l'exemplaire encore unique de cette singulière espèce est resté au Musée de Sydney , et c'est d'après un dessin de M. Mitchell que le g. Chœropus a été établi pour elle par M. Ogilby. Les pattes anté- rieures paraissent en effet n'avoir que deux doigts égaux entre eux , et dont les ongles, comme ceux de beaucoup de Mammifères du groupe des Ineducabilia , ont une ten- dance à la forme ongulée. Aux membres postérieurs l'index et le médius sont petits et syndactyles. Chœropus ecaudatus est le nom de ce Mam- mifère. On en voit une figure dans la rela- tion de la troisième expédition du major 3Iilchell , tom. II, pi. 38. C'est probablement une forme voisine des Péramèles. (P. G.) CHOIIV. BOT. PH. — Non vulgaire du g. Schœnus. CHOIIV (Pierre de), min. — Nom vulgaire sous lequel on désigne à Lyon un des cal- caires employés dans cette ville comme pierres de construction. (Del.) CHOIIVE. BOT. PH. — Synonyme vulgaire A'Anona muricala. * CHOIROMYCES ( x°'P°'' > cochon ; (xi- xn; , champignon), bot. cr. — Genre de la famille des Gastéromycètes, établi par Yit- tadini [Tuberac, p. 60, t. II), pour des tu- bercules souterrains blancs, recherchés par les Cochons , ayant dans leur jeunesse des propriétésnauséabondes,et, à leur maturité, remplaçant les Truffes, dont ils ont la déli- catesse. C'est dans les sables de l'Afrique septentrionale que se trouvent ces végé- taux que Desfontaines avait nommés Truffes blanches. Ses caractères sont : Utérus irré- gulièrement arrondi , lisse et indéhiscent à l'extrémité , à l'intérieur charnu et veiné ; péridioles vésiculeux, pyriformes, longue- ment pédicellés , disposés sur le côlé des 702 CHO veines ; sporangiolessphériquesel hérissées. (C. d'O.) CHOISYA f nom propre ). bot. ph. — Genre de Diosmées, consacré par M. Kunth à M. Choisy, botaniste genevois, connu par ses travaux sur les Convolvulacées et sur quel- ques autres sujets. — Ses caractères sont ie& suivants : Calice à 5 sépales, caduc ; 6 pétales plus longs portés sur de courts on- glets , étalés; 10 étamines plus courtes ; 5 ovaires soudés entre eux à la base, qui se continue en un court gynophore portant les pétales et étamines, pubescents, contenant chacun 2 ovules superposés ; 6 styles portés de l'angle interne des ovaires au-dessus de leur sommet, bientôt rapprochés et soudés en un seul que termine un stigmate capité à 5 lobes. Le fruit n'est connu que par la relation de Bonpland, qui le dit une capsule marquée de 5 sillons et terminée par 5 poin- tes. — L'espèce unique, originaire du Mexi- que, est un arbrisseau à feuilles opposées, composées de 3 folioles parsemées de points transparents, à fleurs blanches disposées en ombelle à l'extrémité des pédoncules axil- laires ettrifldes. (Ad. J.) *CHOKROSAL. bot. ph.— Synonyme de Diiabanga. (C. L.) CIIOLESTÉRI\E. Choleslerina ( xo>'î , bile; ar£ap, graisse). zooL. — Nom donné par M. Chevreul à la substance grasse par- ticulière , découverte par Green dans les calculs biliaires, et qui se trouve également dans le sang, dans certaines concrétions cé- rébrales , dans le musc , dans le jaune d'œuf, etc. Elle ressemble aux corps gras par ses propriétés , et surtout à la cétine, mais elle en diffère en ce qu'elle n'est pas saponifiée par les alcalis. La Cholestérine tirée des calculs biliaires se convertit en acide cholestérique par l'action de l'acide azotique. CHOLEVA , Latr. — iks. Synonyme de Calops, Fabr. (D.) * CHOLIDES. Cliolides. ins. — Subdivi- sion faite par Schœnherr dans sa division des Apostasimérides, etcaractérisée ainsi: Pattes antérieures éloignées à la base par l'espace pectoral aplati et plus ou moins canali- culé. Les genres qu'elle renferme sont les suivants : /ihinastus , Cliolus , Liiomerus , Callinoms , Dionijchus , Homalonotus , Peta- Jochilus , Uncorliinus , Tryjieles, Solenopus . CHO Amerhinui, IVettarkimis, Sclerosomus , Ha- plosonyx, Alcides , Lœmosaccus , Slrongy- loles , Derdomus, Isonychns , Phœnomerus, Celcles, Madarus, Pyropiis, Baridius, Bury- cerus , Madopterus , Centrinus , Cylindroce- rus , Plaiyonyx , Loboderes , Diorymerus , Eurhinus, ColeoineruM et Cyriomon. (C.) * CHOLIPUS [x'^lk , boiteux ; ttoîç , pied). INS. — Genre de Coléoptères hétéro- mères, tribu des Ténébrionites , créé par M. Dejean, dans son Catalogue, pour une seule espèce indigène de Java, et qu il nomme Cli. brevicomis. Ce genre est placé entre les Aspisoma et Cliarinoius de cet au- teur, mais il n'a pas été publié. (C.) * CHOLITES. INS. — Groupe ou sous- tribu de Coléoptères télranières, établi par M. de Caslelnau dans la famille des Curcu- lionites, et qui a pour type le g. Cliolus de Schœnherr. (D.) CHOLCffiPE. Cholœpus. mam. — f^oy. PARESSEUX. * CHOLOVOCERA (d'après l'étymologie de ce mot donné par l'auteur, il aurait dû l'écrire Colovocera , car il le fait dériver de xo/ouEiv, tronquer, et de xt'pa;, corne ). ins. — Genre de Coléoptères trimères, établi par M. Victor Motschoulski ( Bull, de la Soc. imp. des iiai. de Moscou, 1838, no II, pag. 177, sur un insecte recueilli par lui à Derbent, non loin de la mer Caspienne, et auquel il a donné le nom spécifique de formicaria , attendu qu'il l'a trouvé au mi- lieu des fourmilières cachées sous les pierres. C'est un insecte très petit , d'une demi- ligne de long, entièrementd'un rouge fauve, qui ressemble beaucoup au premier abord à un Plialacrus ; mais outre qu'il est trimère, il a les antennes aplaties comme les Endo~ mychus et les Lycoperdina. (D.) 'CHOLLS {x<^lk, boiteux), ins.— Genre de Coléoptères tétramères , famille des Cur- culioniles, créé par M. Germar [Species inseciorum, p. 212), formant la base de la subdivision des Cholides. Ce genre , qui a été adopté par M. Schœnherr [Gênera et Sp. Curcul. , t. III , p. 264 ) , renferme 19 espè- ces , toutes de l'Amérique méridionale. Cet auteur l'a partagé en espèces à écusson ap- parent , ou sans écusson visible en dîssus, deux seulement sont dans ce cas. Les Cho- lus se rapprochent beaucoup des Dionychus, principalement par la forme de la trompe; CHO mais leur corps rhomboïde et leur rostre aplati au sommet les dislingue de suilcdes JJaridius et des Balauitius ; les espèces types sont les Rhyncliœnus Rana et ciuclns de Fab. . originaires de Cayenne. (C.) CHOMELIA (médecin et botaniste fran- çais du x\ni' siècle), bot. pu. — Genre de la famille des Rubiacées, tribu des Psy- chotriées-ColTèées, constitué par Jacquin [Amer., 18, t. XIII), et renfermant 5 ou6 es- pèces croissant dans l'Amérique tropicale. On en cultive quelques unes dans les jar- dins européens. Ce sont des arbrisseaux souvent épineux, pubescents ou glabres, à feuilles opposées, très courtemcnl péliolées, rigides, coriaces, munies de stipules courtes interpétiolaires; à fleurs blanchâtres, d'une odeur agréable, accompagnées à la base du calice de deux bractéolessétacécs, et portées par de courts pédoncules axillaires uni-pau- ciflores. (C. L.) * CHOMIOCARPON, Cord. (x^f^«, émi- nence ; xapTro; , fruit), bot. cr. — (Hépati- ques.) Synon. de Preissia, Nées. (C. M.) * CHOIVDESTES. ois. — Genre de la fa- mille des friiKjillidœ , formé par Swainson dans le Zool. joum., n° 10, cité dans son Synopsis of tlie birds of Mexico et maintenu par cet auteur dans sa Class. of ihe birds. Il le créa pour une espèce de Pinson mar- cheur du Mexique, que M. Say avait dé- couvert de son côté dans l'ouest de l'Amé- rique nord et nommé Fringilia grammaca. Swainson nomme Chondesies strigaia l'es- pèce type, qui est remarquable par une colo- ration brun-fauve en dessus, blanchâtre en dessous, et surtout par deux larges bandes longitudinales de couleur ferrugineuse, sé- parées par une ligne grise qui occupe tout le dessus de sa tête. Ses mœurs plutôt que ses formes ont pu, ce nous semble, autori- ser la séparation générique de cette espèce de Fringille, car, ainsi que les Alouettes, il se tient habituellement sur le sol, ce qui lui a fait donner le non anglais de Lark- finch. Comme elles, il fréquente les prairies et ne s'envole presque jamais sur les arbres. Son chant est agréable, et souvent il conti- nue de le faire entendre en volant. Ce genre, qui jusqu'ici ne renferme encore que le Chondesies sirigata de Swainson ou Frintjilla grammaca de Say, offre, comme l'on voit , de grands rapports dans ses mœurs avec le CHO 703 genre Plecirovhane de "Sleyer, ayant pour type YEmberiza nivalis L. (LArn.) CHO\DODEI^DRUM. bot. pu. —Foyez CHONDRODENDRUM. CIIOIMDRACAIVTHE. Chondracanihus (xov<îpo; , cartilage ;axoiv9a, épine), crust. — Cegenreétablipar de La PiOche, aux dépens des Lernea de Muller, appartient à l'ordre des Lernéides et à la famille des Cbondracan- thiens.La tête est peu distincte du thorax; ce dernier n'est pas divisé transversalement , et se termine par deux prolongeinenls en forme de cornes , entre lesquels se trouve un petit tubercule abdominal, cl les orifi- ces d'où naissent les tubes oviféres. A Tex- trémité antérieure de la tête , se trouve une paire d'antennes rudimentaires, et une paire de pattes-mâchoires ayant la forme de crochets assez forts. La bouche est située assez loin en arrière, et armée de chaque côté d'un petit crochet, devant laquelle se trouve une troisième paire de palles-mà- choires plus grande que la précédente, et ancreuses comme cellesdc la première paire, mais plus petites. A ces organes succèdent deux paires de lobes bifurques, qui repré- sentent autant de pattes thoraciques. Sur la portion moyenne du thorax, on remarque une troisième paire de prolongements bra- chiformes qui paraissent élre de même na- ture que les précédents, mais qui sont sim- ples. Le mâle est extrêmement petit, et se trouve accroché sous l'exlrémilé postérieure du thorax de la femelle,- il est plus ou moins pyriforme, et ne ressemble pas du tout à la femelle; sa tête est très grosse; son thorax est articulé , et il est pourvu de patles-mà- choires très grandes. Les espèces que ce genre comprend sont au nombre de 8 , et vivent parasites sur les Poissons. Le C. comuius Cuv. (Edw., Hisi, nat. des Cnist. , tom. III, pi. 40, fig. 18 â 22), peut être regardé comme le type de celte coupe générique; cette espèce vit sur les branchies de divers Pleuronectes. (H. L. ) 'CIIOIVDRACAIVTHIEIVS. C'Iiondracan- tfiii. CRUST. — Cette famille, qui a été éta- blie par M. Milne-Edwards , appartient à l'ordre des Lernéides. Les Crustacés qui la composent sont remarquables en ce que les femelles se fixent sur leur proie à l'aide de petites mâchoires ancreuses, insérées àl'extrémité antérieure de la tête et 704 CHO sous le front. Les appendices thoracîques ne servent pas au même usage , et ont la forme de pattes ordinairement biramées , Ires petites et non préiiensiles. La tète est distincte du thorax , et porte une paire d'an- tennes et deux paires de pattes-mâchoires uniformes et ancreuses. Sur les côtés de la bouche , on aperçoit ordinairement une paire d'appendices qui représentent les pat- tes-mâchoires de la seconde paire , et qui sont quelquefois ancreuses comme les au- tres , mais souvent rudimentaires. La bou- che est quelquefois située très loin en ar- rière des pattes-mâchoires antérieures , et elle est armée de petits appendices repré- sentant les mandibules. Le nombre et la disposition des appendices correspondant aux pattes thoraciques varient ; taiitôt on n'en compte que deux paires, tantôt trois, et même quatre. Les tubes ovifères vien- nent du bord postérieur du corps, de sorte que l'abdomen est rudimentaire , et n'est représenté que par un ou deux tuber- cules médians. Le mâle se trouve quelque- fois accroché sous l'anus de la femelle ; il est extrêmement petit, et ne ressemble en rien à celle-ci. Celle famille comprend 8 genres, qui sont désignés ainsi : iS'e/jHs, ^eihon , Clavella , Cijcniis , Tucca , Peniculus, Lernanihropiis, Chondracanlhus. (H. L.) *CHOi\DRACHYRUM , Nées. bot. ph.— Syn. présumé â'/Catonia, Raf. CeOMDRIA, Agardh (x^vcîpoç, cartilage). BOT.CR.— (Phycées.)/^oy.LAUREKciA,Larax.; CIIRVSYMENIA. Ag. Gl.; LOMENTARIA, Lyngb., et ACANxnoPHORA, Lamx. (C. M.) " CHO^'DRIÉES. Oiondrieœ. bot. cr.— (Phycées.) C'est une des tribus de la famille des Floridées, établie par M. J. Agardh [FAn- nœa , XV, 1 , p. 20 ) , et à laquelle il donne pour caractères : Fronde celluleuse , conti- nue , souvent étranglée de distance en dis- tance. Sphérospores épars sur les rameaux. Conceptacles externes, au fond desquels sont fixées par leur extrémité amincie des spori- dies pyriformes enveloppées d'un péricarpe. Cette tribu comprend, suivant M. J. Agardh, les genres suivants : Laurencia, Lamx.;C/2«m- pia, Lamx.; Lomentaria^ Lyngh.; Bonnemai- sonia, A.%.; Asparagopsin, Montag.; Calocla- dia, Gre\. -jDelisea, Lamx.: auxquels M. De- caisne ajoute (Ami. se. ma., août 1842) : Co- CHO ratlopsis, Gre\.; Caiev.ella, Grev.; Dumoniîa^ Lamx. ; Gracilaria, Grev. ; Microcladia , Grev. ; Soliera, J. Ag. (qui n'est pas, quoi qu'on dise, notre Giganina gadilana) ; Plujl- lopliora, Grev. ,elBoiryocarpa,Gre\. (CM.) CHONDRILLA , Tourn. (qu'on sup- pose dérivé de x°''°p<^i, grain, grumeau. — Suivant Vaillant, le suc laiteux des Chon- drilles se grumèle facilement), bot. ph. ~ Ce genre fait partie des Composées , tribu des Chicoracées, et les plantes qui les com- posent sont des herbes vivaces, indigènes de l'Europe, des régions orientales, ou plus rarement de la Sibérie. Elles sont munies de tiges droites, raides, souvent dichoto- mes. de feuilles radicales, roncinées, de caulinaires entières , et de capitules renfer- mant des fleurons de couleur jaune. Ces capitules, de forme à peu près cylindrique, ne contiennent qu'un petit nombre de fleurs, entourées par un involucre composé de deux rangées d'écaillés courtes et appri- mées. Le réceptacle nu , étroit, supporte des fruits cylindriques, couverts au sommet desquamellesdont les 5 supérieures consti- tuent une sorte de calicule , et au milieu desquelles le fruit se prolonge sous la forme d'un bec qui supporte une aigrette formée de plusieurs rangées de soies très blan- ches.—On rencontre fréquemment en France et dans les lieux sablonneux et incultes, le Ch.juncea. [J. D.) "CHOIXDROCERA (xov<îpo;, dilatation; xépa.(;, corne). INS. — Genre de la tribu des Coréens, de l'ordre des Hémiptères, section des Hétéroplères , établi par M. Laporte de Castelnau [Ess. clas. des Hém.), et regardé par plusieurs entomologistes comme une simple division du genre Coreus. On reconnaît facilement les Chondrocera à leurs antennes , dont les deuxième et troi- sième articles sont plus élargis que les au- tres. Le type est le Ch. a larges antennes [Ch. /ai/corH/s Lap.), de l'île de Cuba. (El.) CHONDRODEIVDRUM, R. et P. (et non Chondodendrum ; ^ôv^poi;, grain ; (î/vcîpoy, ar- bre). BOT. pn. — Synonyme de Coecidus, DC. *CHO]VDRODITE fx^'-'^^p"^"')?, grumeuxl. MIN. — Maclurite, Brucite des Américains. Nomdonnépar3LBerzéliusà une substance minérale, qui ne s'est encore présentée que sous la forme de grains arrondis, jaunes ou brunâtres, à texture lamellcuse, disséminés CHO dans les calcaires saccharoïdes , à Sparla dans le New-Jersey, aux États-Unis, à Pargas et à Ersby en Finlande, à Aker en Sudcrma- nie , à Arendal en Norwége, et à liodcn prés de Marienberg en Saxe. Celle substance a par sa composition de grands rapports avec !e Péridot; cependant les analyses de Sey- bert et de Thomson ont donne 3 à 4 pour 100 d'Acide fluorique, qu'on suppose exister dans ce minéral à l'état de Fluorure de ma- gnésium. Selon Thomson , la Chondrodite des États-Unis est formée de Magnésie, 54,64 ; Silice , 3G ; Acide fluorique, 3,76 ; oxyde de Fer, 3,97; Eau, 1,G2. Sa cristallisation est imparfaitement connue : on admet généra- lement qu'elle appartient au système klino- l'bombique , et l'on cite des prismes de 147° 48', terminés par un biseau oblique semblable à celui des cristaux de Pyroxène. Ces prismes sont clivables dans le sens des diagonales , et dans une direction oblique par rapport à l'axe. La Chondrodite est infu- sible au chalumeau. Sa dureté est comprise entre celles du Quartz et du Feldspath or- those. La Bumite de Bournon qui se trouve au Vésuve, pourrait bien être identique avec le minéral dont il est ici question. (Del.) CHO\DKOPETALUIM,Rottb. bot. ph — Syn. à'Elegia , Thunb. CHOIVDROPTÉRYGIEIMS. Chondropte- rygii {xôvSpoc,, cartilage; irr/pu?, nageoire), poiss. — Ce mot, qui exprime la nature car- tilagineuse du squelette des Poissons, a été imaginé par Artedi, qui faisait de ce groupe son quatrième ordre de la classe des "Verté- brés. L'état de cartilage permanent, dans lequel on trouve les os de ces animaux, était le seul caractère qu'Artedi opposait aux Poissons à squelette osseux; ceux-ci étaient ensuite subdivisés d'après l'organisation de leur membrane branchiostége , soutenue par des osselets ou dépourvue de cette sorte de squelette, et qui était exprimée par ces mots : Branchiis ossicutalis vi-.l Branchiis ossibus destiiuiis. La 4'' classe était composée des genres Pelromyzon , Acipenser, Sqnalus et lîaia. Par ce premier essai, Artedi réunissait quatre genres naturels et qui forment entre p.ux un groupe également conforme, selon moi, aux principes de la méthode naturelle, quoiqu'il semble que l'ordre des Chondrop- térygiens d'Arledi ait été composé d'après un seul caractère , l état cartilagineux du sque- CIIO 705 lelte. Les Lamproies et les Esturgeons ne sont pas cependant aussi voisins l'un de l'autre que les r>aies et les Squales, qui ont en effet entre eux la plus grande affinité. Mal- heureusement Linné, qui a rendu tant de services aux sciences naturelles, mais qui n'a pas eu dans tout son Sijsiema naiiuœ , je ne dis pas l'idée, mais même le sentiment des familles naturelles, a brouillé tout ce qu'Artedi avait si bien commencé. Car dès la 10= édition de son Sysiema naiurœ , il faiî passer tous les Chondroptérygiens dans la classe des Reptiles, ayant commis la faute de faire le groupe des Amphïbia naines. Il y a été conduit non seulement par la fausse croyance que ces animaux respiraient par des branchies et par des poumons, mais on voit encore qu'il veut justifler ce rapproche- ment par la disposition des organes de la gé- nération et par les propriétés toxiques de plusieurs genres .citant la Pastenague qui blesse dangereusement avec son aiguillon sus-caudal,ou la Torpille, quiengourditavec ses batteries électriques. L'on ne peut nier cependantque, dans cette erreur, l'auteur du Sysiema naïuvœ n'ait saisi quelques uns des rapports qui lient en effet les Raies et les Squales aux Reptiles, mais il a exagéré ces rapports. Linné, faisant alors passer tout le groupe d'Arledi dans la classe des Reptiles, y ajoute le genre Chimœra, inconnu à son compatriote; mais il vient tout de suite dé- truire l'ordre encore bien plus naturel en y adjoignant le genre Lopltius, dont le sque- lette flbreux n'est pas cartilagineux, et que, d'après l'examen des os du crâne , de la face , des nageoires, l'on doit placer plutôt parmi les Percoïdes que dans le voisinage des Raies. Mais ce qui prouve encore, comme je le disais tout à l'heure, combien Linné était en- traîné par ses méthodes artificielles à des rapprochements les plus disparates, c'est ce qu'il fait dans sa 12' édition. Ses Amphibia nanles sont divisés en deux sections; l'une comprend les genres qui peu- vent se réunir sous cettediagnose: Spiracula composiia sea plura. Le nombre des Irous branchiaux va caractériser les genres Pelro- myzon, Raja, Squalus, Chimœra; mais alors le genre Acipenser est exclu de ce groupe et porté dans la seconde section sous la ca- ractéristique de /racu/û iolilaria, avec les Lophius, les Cycloptères, les Balistes, le* 45 rx/O CHO Centrisques, les Syngnathes, etc., etc., réu- nion composée de genres les plus disparates. Pennant, dans sa Zoologie britannique , tut le mérite de revenir aux idées premiè- res d'Artedi , de rétablir l'ordre des Chon- droptérygiens , et de les placer dans la classe des Poissons. Gouan et Gmelin suivirent la même manière de voir; mais il parait que celui-ci a mal compris la table synoptique d'Artedi, puisque donnant pour caractère es- sentiel des Poissons de cet ordre , la nature cartilagineuse des soutiens des branchies , il réduit leur diagnose à ces mots ■ Branchia cartiloginea; d'ailleurs les genres qui y sont ramenés sont ceux d'Artedi , ils forment un ordre naturel augmenté alors du genre Chi- ■mœra, qui doit effectivement y prendre place. G. Cuvier , qui , dans ses Essais de clas- sificaiinn des Poissons, est revenu aux idées d'Artedi , a rétabli aussi le groupe des Chondroptérygiens en laissant voir qu'il en fait une division plus élevée qu'un ordre , mais en n'en faisant pas une classe. C'est , dit-il , une suite qu'on ne peut considé- rer ni comme supérieure ni comme infé- rieure à celle des Poissons ordinaires; mais qui est en quelque sorte parallèle à la pre- mière, comme, par exemple, les Marsu- piaux sont parallèles aux autres 3Iammifé- res onguiculés. Je pense qu'il vaut mieux considérer les Chondroptérygiens comme un ordre à diviser en quatre familles : les SxtJRONiENs , composés des Esturgeons et des Polyodons; les CiumÉriens, compre- nant les Chimères et les Callorhynques, les Plagiostomes de M. Duméril, qu'on peut subdiviser en Squales et Raies , et enfin les Cyclostomes du même auteur , ou la fa- mille des Lamproies. Cette dernière famille est étrangère aux autres, cela est vrai, mais les trois premières ont entre elles des rapports manifestes. En effet, outre la nature cartilagineuse du sque- lette, nous voyons que le système digestif est fait sur un même plan , et l'on peut dire depuis la bouche jusqu'à l'anus ; car, dans tous , les intermaxillaires sont rudimentai- res , cachés sous la peau ; et les maxillaires sont unis aux palatins. L'intestin porte en- dedans une longue valvule en spirale ; le pancréas est encore une glande distincte unie en une seule masse; dans le genre Po- CHO lyodon , nous lui trouvons un commence- ment de division en cœcums. Chez tous les Poissons de ces trois familles , le labyrinthe de l'oreille est contenu dans l'épaisseur des os du crâne. C'est par ce dernier caractère, joint à la présence des organes extérieurs des mâles , et des trous péritonéaux de ces animaux , qu'on croit devoir leur trouver de raCQnité avec les Reptiles. Ce rapport est très évident, mais a-t-il l'importance qu'on lui attache ordinairement , c'est ce que je ne pense pas. Je crois qu'il ne faut voir dans cette organisation similaire qu'une de ces reproductions de combinaisons de forme, ou d'emploi des mêmes moyens, dans lesquelles la nature aime à nous révéler en quelque sortes apuissanceinfinie;carpourlereste,et surtout pour la partie essentielle de sa con- stitution , qui dépend de son système respi- ratoire, un Esturgeon est un poisson tout autant qu'une Perche , malgré la différence de l'organe de l'ouïe. Il ne faut même que la plus légère attention pour ne trouver dans les appendices des mâles des Raies ou des Squales qu'une ressemblance plus appa- rente que réelle ; car dans les Reptiles , les organes doubles sont au moins dans les Ser- pents, ainsi que je l'ai pu voir facilement dans les grands Pythons, de véritables or- ganes copulateurs , conduisant par une rai- nure profonde le sperme liquide et blanc laiteux du mâle dans les organes de la fe- melle. Les deux organes sont mous , quel- ques pointes les hérissent à l'extrémité; il n'y a rien en eux de comparable à ce sys- tème de pièces osseuses des appendices des mâles des Raies , et ces organes non rétrac- tiles ne peuvent jamais se retirer en dedans, et ils n'ont aucune communication avec les canaux déférents du testicule. Ils ne ser- vent qu'à accrocher la femelle ; la copula- tion se fait par une juxtaposition des deux cloaques , comme se fait la fécondation d'un grand nombre d'Ovipares. Je préfère la division des Chondroptéry- giens en famille à celle basée sur le plus ou moins de liberté des branchies, ce qui a conduit à établir deux grandes divisions , les Chondroptérygiens à branchies libres, et les CnoNDROPTÉKYCiENS à branchies fixes. Les Esturgeons et les Polyodons ont les branchies libres et faites comme celles des Poissons osseux; une grande fente bran- CHO chiale ouverte ou fermée par le jeu d'un opercule complclc cet appareil , qui serait en tout semblable àcclui des autres Poissons, si la membrane branchioslége était soute- nue par des rayons. Mais dans la Chimère, on ne peut vraiment dire que les branchies soient libres , bien qu'elles ne soient pas fixées comme celles des Squales ; elles ont une conformation intermédiaire entre les deux formes, et tiennent évidemment de l'une ou de l'autre manière d'être; chaque branchie étant enfermée dans une sorte de poche particulière qui s'ouvre dans une plus grande, commune alors pour toutes. Cet appareil ne communique avec l'extérieur que par une simple fente étroite et verticale. Cependant un reste d'opercule se trouve en- core engagé sous la peau. Les Esturgeons tiennent encore des autres Poissons par la présence d'une grande vessie aérienne; mais les Sturoniens et les Chimères ont le mu- seau fait comme celui des Squales , el leur peau garnie de boucliers osseux dan» les uns , nue dans les autres , nous montre une nouvelle afTinité avec les Plagiostomes. Cette famille est la plus répandue et la plus considérable en genres et en espèces , ainsi qu'on peut le voir dans le beau et grand travail que MM. Millier et Henle ont fait sur cette branche de l'ichthyologie. (Val.) •CnOMDRORnyiVCHUS (x°^^po? , carti- lage ; puj-xoç, rostre ). mam.— Dès 1814, dans sa Zoo^Ho^fe (III, 142), M. Fischer a dis- tingué sous ce nom l'espèce d'Ours appelée Ursus labiaius , par M. de Blainville. Mal- gré les affinités qu'il lui reconnaît avec les Ours , M. Fischer place à tort son Chondro- rhynque parmi les Édenlés , ce que firent également Shaw et d'autres naturalistes. Ployez OURS. (P. G.) *CHO\DROSEA , Harr. bot. ph. — Syno- nyme de Saxifraga. (C. L.j *CHO\"DROSEPIA {xô^Spoq, cartilage, «Yiirca, Seiche), moll. céphal. — M. Leuckart a proposé ce nom pour les Céphalopodes qui, tout e:i ayant la forme et les nageoires longitudinales des Seiches, renferment un osselet cartilagineux analogue à l'osselet in- terne des Calmars; mais cette division avait antérieurement reçu de M. de Blainville la dénomination de Sepioieuihis. Ployez ce mot. (A. d'O.) CHOIVDROSIUM (xôv<îpoî, froment) bot. CHO 707 PH. — Genre de la famille des Graminées, tribu des Chloridées, établi par Desvaux pour des herbes de r.\niérique méridionale, à chaumes simples ou rameux à la base et réunis en toufTes, à feuilles planes el linéai- res , à épis terminaux solitaires ou géminés, dont les épillets sont unilatéraux et contien- nent deux fleurs, l'une hermaphrodite, l'au- tre stérile. On en connaît 4 ou 5 espèces. •CHOIVDROSPKRWLill (x^v^po;, grain; (TTr/pfAa, semence), bot. ph. — Genre établi par Wallich et rapporté avec doute par Endlicher {Gen., pi. 3345) à la famille des Jasminacées, et qui probablement doit être placé de préférence parmi les Oléacées. Il renferme deux espèces, dont le type est le Chionanthus smilacifolius de l'auteur anglais lui-même. Ce sont des arbrisseaux indiens, grimpants, à rameaux tétragones, à feuilles opposées, pétiolées, ovales, acuminées, tri- nerves, réticulées- veinées , glauques; à fleurs en panicules terminales et axillaires, ramifiées-brachiées. (C. L.) * CHOiXDRLS, Hartman. moll.— M. Hart- man , dans sa Classification des coquilles terrestres el fluviatiles de la Suisse, a proposé ce nouveau genre pour le Pupa secale des auteurs. Ce genre, fondé sur des caractères de trop peu d'importance , ne peut être adopté. Voyez maillot. (Desh.) CHOMDRUS (xov<îpoç, cartilage), bot. cr. — (Phycées.) Genre de la famille des Flori- dées, tribu des Sphérococcoidées, fondé par Lamouroux {Ann. Mus., XX, p. 106), sur le Fucus crispus L., et généralement adopté aujourd'hui. Il est ainsi défini : Fronde car- tilagineuse, d'un rouge livide ou passant au vert, plane, sans nervure, dichotome, â segments linéaires ou cunéiformes , ordi- nairement obtus au sommet. Conceptacles hémisphériques, sessiles sur une des faces de la fronde ou plus ou moins profondément immergés , rarement pédicellés. Sporidies petites, arrondies. iM. J. Agardh [Alg.medii., pag. 94 ) a réformé le g. de Lamouroux. Il donne pour types du sien les C. norvégiens et Gigartina Griffithsiœ , et le place parmi les Spongiocarpées de sa tribu des Cryplo- némées, prenant ses caractères dans la struc- ture filamenteuse des frondes , et dans les némathèces qui constituent le fruit. Nous attendrons pour l'admettre que le temps ait sanctionné cette nouvelle disposition. 708 CHO Le g. Cliondrus, tel qu'il a été limité par M. Greville, se compose ^i':!im}. qu'une section du g, Corvus. (Lafr.) CHO 709 CïIORAGUS {xipctyo;, cliorège , danser). INS. — Genre de Coléoptères , créé par M. Kirby {/.inn. iran<:., tom. 12, p. 14; Cen- turie, édition Lcquien, Paris, 18.'54, p. 72, pi. 4, fig. 97), qui le suppose trimère, et en fait avec raison la base d'une nouvelle tribu . celle des Cftoragides.Ce genre a pour carac- tère : Palpes presque sétacés ; les deux pre- miers articles des antennes renflés , à mas sue tri-articulée; corps cylindrique; tête abaissée; chaperon long. L'espèce que cet auteur y rapporte a été trouvée en Angle- terre, en Belgique et en Lombardie. M. Curtis a trouvé 4 articles aux tarses de cet insecte, ce qui résulte aussi de mes observations. En examinant ces tarses qui sont robustes, j'ai reconnu un très petit ar- ticle situé à l'extrémité du deuxième. Le Clwragus Siteppardi présente une telle anomalie, qu'on ne doit plus être surpris de le voir figurer dans des classifications si dif- férentes. Les mœurs de ce Coléoptère sont trop in- téressantes pour ne pas citer ce qu'en a dit M. Robert: « Cet insecte est surtout remar- quable en ce qu'il possède la faculté de sau- ter; il ne le cède point sous ce rapport à la plus agile de nos Altises. Je l'ai trouvé en as- sez grand nombre, dans le mois de juin , sur un vieux saule , au bord de l'Ourthe , près de Liège. Il se tient immobile sur l'arbre et s'éclipse au moindre mouvement. Je pré- sume qu'il vit sur le bois, et le perfore à la manière des Anobies, l'ayant toujours ren- contré à proximité de petits trous. CHORAS, BufT. imam. — Synonyme de Mandrill, espèce du genre Cynocéphale. CHORDA (xop^/j, corde à boyau), bot. CR. — (Phycées.) Genre de la tribu des Chor- dariées, de la famille des Phycoidées, créé par Stackhouse , adopté par Lamouroux {u4)i)2. Mus. , XX , p. 4G), et dont la place n'est pas encore irrévocablement fixée: les uns le rapportant aux Dictyotées, les autres aux Laminariées. Quoi qu'il en soit, on peut définir ce g. comme il suit . Fronde simple, cylindrique, filiforme, d'un vert olivacé pas- sant au noir, creusée intérieurement d'une cavité interrompue de distance en distance par des cloisons complètes ou incomplètes. Nous ne connaissons rien de plus admirable que la structure de ces cloisons vues au mi- croscope. Toute la fronde est recouverte do 710 CHO filaments courts , libres et disposés comme les fils du velours, c'est-à-dire perpendicu- lairement à l'axe de la fronde ; c'est à leur base que sont fixées des spores pyriformes. Le Fucus Filitm L. sert de type à ce g. dont on ne connaît que 3 espèces , et encore la 3' a-t-elle été découverte récemment par d'Urville dans le f^oyage au pôle Sud. [C. M.) CHORDARIA (x^pW, corde à boyau). BOT. CR. — (Phycéesj. C'est sur le Fucus fla- gelliformis FI. Dan. que M. Agardh a insti- tué ce g. {Syn. Alg., p. 12), qui appartient à la famille des Phycoidées, et forme le type de la tribu des Chordariées {voyez ce mot). Voici ses caractères : Fronde filiforme , cartilagineuse , dichotome ou irrégulière- ment rameuse , solide et continue , dont l'axe est composé de filaments longitudi- naux, cloisonnés, entrelacés, qui viennent successivement aboutir à la circonférence où ils se terminent enfin par d'autres fila- ments courts, horizontaux, claviformes, li- bres et cloisonnés aussi. C'est entre ces der- niers, qui recouvrent toute l'étendue de la fronde et que ne relie aucun épiderme, que se voient les spores. Celles-ci sont pyri- formes, enveloppées d'une tunique transpa- rente (périspore), et naissent soit de la base , soit du milieu du filament rayonnant. On rencontre quelquefois, au lieu de spores, des sortes de gemmes ou de propagules [Clior- daria sordida Bor. ) tout-à-fait semblables au fruit de certains Ectocurpus. Ce g. se compose de 5 espèces dont deux sont pro- pres aux mers équaloriales. Il faut en ex- clure le C. nemalion Ag., qui forme aujour- d'hui un g. particulier. (C. M.) *CHORDAUIÉES. Chordarieœ. bot.ck.— (Phycécs).Tribude la famille des Phycoidées, établie par M. Greville, successivementmodi- fiée par les travaux de MM. Harvey, De- caisne et J. Agardh, et sur les limites de la- quelle ces phycologues sont encore loin d'ê- tre d'accord. Pour nous , cette tribu est caractérisée par sa fronde olivacée, brune ou noirâtre, filiforme ou globuleuse, solide onéreuse, devenant dure et cartilagineuse à l'air libre, de gélatineuse qu'elle était dans l'eau, d'une fracture celluloso-filamenteuse. La fronde est composée au centre, soit de filaments cloisonnés , soit d'une masse de cellules arrondies, et à la périphérie, de fi- laments libres, articulés, ordinairement en CHO massue , lesquels naissant des premiers ou des cellules centrales , sont disposés ho- rizontalement et recouvrent toute la fronde comme les fils d'un velours. La fructifi- cation, qu'on ne connaît pas encore bien dans toutes les Chordariées, consiste en spo- res pyriformes attachées par le sommet aux filaments rayonnants verticillés qui gar- nissent les frondes. Cette tribu comprend les genres Corynephora, Ag. ; Myriocladia , Harv. ; Mesogloia , Ag. ; Chordaria , Ag, ; Cliorda, Lamx.; JEgira ? Pries. (C. M.) • CnORDEILES. OIS. — Genre formé par Swainson en 1831 [IVorth. zooL,\. 2), dans la famille des Caprimulgidœ ou des Engoule- vents, sur une espèce de l'Amérique du Nord, le Caprimulgus americanus Wils. [Amer, om., pi. 40, fig. 12), ou Engoulevent Pope- tue, Caprinndgus Popelue Vieil. {!)''. Dicl.). Plus tard , Swainson ( Class. of birds ) ne l'employa plus que comme sous-genre de son genre Caprimulgus , et lui assigna pour caractères distincts : « Ouverture du bec unie et non garnie de longs poils ; ailes très longues, atteignant l'extrémité de la queue qui est légèrement fourchue. » Les autres caractères génériques de son genre Capri- mulgus, qui sont l'extrême petitesse du bec à bords infléchis, la brièveté du tarse, la di- rection en avant de tous les doigts, l'égalité des latéraux et la pectination de l'ongle mé- dian, lui appartiennent également. Deux ou trois autres espèces américaines viennent encore se ranger dans ce petit groupe naturel et bien distinct par l'absence de poils au bec , par la longueur des ailes at- teignant l'extrémité de la queue légèrement fourchue ; caractères qui , joints à une ex- trême facilité de vol , rapprochent singuliè- rement ces espèces des Hirondelles, royei ENGOULEVENT Ct CAPRIMULGINÉES. (LAFR.) '^CHORDODERA Cx.op^''. corde; Si^r,, cou). INS. — Genre de Coléoptères pcntamè- res, famille des Laraellicornos, tribu des Scarabéides mélitophiles, division des Cé- tonides, établi par M. Burmeister (f/and6. àer Ent., 3 Band, S. 202) aux dé[>ens du g. Celonia deFabricius. 11 y rapporte 2 espèces, la Cet. b-lineata, Fab. et la Cet. pentachor- dia. Voyez Cétonides. (D.) CIIOUDOSTYLUM. bot. cr.— -Ce genre, établi par Tode {MecU. , 1. 1. VII, f. 53), a été rapporté avec doute par Endicher dans les CHO g. Periconia, du même auteur, et Typhiila de Pries. *CHOREBLS. INS. — Genre de la tribu des Ichneumoniens, famille des Braconides, établi par M. Haliday, sur quelques espèces indigènes dont les yeux sont velus et le se- cond anneau de l'abdomen plus grand que les autres. Le Cliorebus coujungens peut être considéré comme le type de ce genre. On trouve celle espèce dans toute l'Europe cen- trale. Cependant M. Haliday place cette es- pèce dans un sous-genre particulier qu'il nomme Cfiœmcsa et regarde comme le type du genre Chorébe, une espèce qu'il nomme C nereidum. l^L.) * CIIOUEIUS [xoptvw, je saute), ins. — Genre de la famille des Chalcididcs, groupe des Encyrtitites, de l'ordre des Hyménoptè- res, établi parM.Westwood sur de petits in- sectes à corps assez large et déprimé , à ailes rudimentaires, à pattes postérieures assez fortes. Les Choreius ont la faculté de sauter avec beaucoup d'agilité. Le type est le Cho- reius iiiepiiis , qu'on trouve dans diverses parties de l'Europe. (Bl.) *CHORELLÉES. Chorelleœ. ins. — Nom donné par M. Piobineau-Desvoidy, dans son Essai sur les Mijodaires, à une section de la tribu des Anthomydes, famille des Mésomy- des, comprenant des espèces qui se balan- cent et dansent en grandes troupes dans les airs. (D.) CnORETRUM (xupyÎTYîç, rustique), bot. PU. — Genre de la famille des Sanlalacées , établi par Robert Brown {Prod., 354) et très voisin de son genre Lepiomeria. H ne ren- ferme encore que 2 espèces, découvertes par l'auteur lui même sur les côtes méri- dionales de la Nouvelle-Hollande. Ce sont des arbrisseaux ayant le port des Lepiome- ria et ressemblant assez bien à nos Genêts, ayant de nombreux rameaux, des feuilles éparses, très petites, distantes, placées seu- lement au-dessous des ramules et des fleurs ; celles-ci petites, blanches, axillairesou ter- minales, solitaires ou agrégées, quadri- bractéées. (C. L.) •CIIOREUTES, Treits. ins.— Synonyme de Xijlopoda, Latreille. (D.) * CIIORIIivElVA ( x-ap''? . séparément ; CIIO 711 d'où en latin lœna, tunique: cnve- iDjipe unique, en opposition au genre voisin Dtidclixna.). bot. ph. —Genre des Diosniées australasienncs, extrêmement voisin AaVE- riosiemon ou du Phebulimn , et ayant les ca- ractères suivants : Calice de 5 folioles im- briquées; 5 pétales plus longs ; 10 étamines alteriialivcment plus longues et plus courtes, à fllets subulês , inférieurement hispides, glabres supérieurement, à anthères vacillan- tes. 5 ovaires sur un court gynophore dis- coïde, contenant chacun 2 ovules superpo- sés. 5 styles, partant chacun de la base de l'angle interne de chaque ovaire, soudés plus haut en un seul que termine un stig- mate aigu à 6 lobes. Capsule de 5 coques bi- valves, monospermes par avortement. L'u- nique espèce connue est un arbrisseau originaire du pays du roi Georges, à feuilles alternes, profondément lobées, couvertes en dessous, ainsi que les jeunes rameaux, les calices et les pétales, d'un enduit tomen- teux couleur de rouille, composé de poils étoiles j les fleurs sont disposées en cymes contractées à l'aisselle des feuilles. (Ad. J.) *CH0RI1\E. Chorinus. ckust.— Leach dé- signe sous ce nom des Crustacés qui appar- tiennent à l'ordre des Décapodes brachyu- res, à la famille des Oxyrhynques , et que M. Milne-Edwards range dans la tribu des Maïens. Cette coupe générique est ainsi ca- ractérisée : Carapace ordinairement longue et étroite. Rostre formé de deux grosses cor- nes pointues et horizontales. Yeux rétracli- les avec les orbites dirigées en dehors et en bas. Article basilaire des antennes externes étroit etsans épines notables à son extrémité; tiges mobiles de ces appendices s'insérant sous le rostre et en grande partie exclue par lui. Pattes antérieures plus longues, surtout chez le mâle, avec la pince qui les termine assez fortement courbée en dedans ; pattes suivantes cylindriques ; celles des trois der- nières paires de longueur médiocre, les se- condes très longues. Chez le mâle, ces orga- nes sont en général une fois et demie ou même près de deux fois aussi longues que celles de la troisième paire. Ce genre, dont le C. héros Leach peut être considéré comme type, renferme quatre espèces, dont deux habitent les mers d'Asie, une celles des Antilles, et enfin la quatrième l'Australasie. (H. L.) CHORIOfM. Cliorion (x°P'°v, enveloppe). zooL., BOT. — Nom donné par les anatomistcs à lapartie la plus extérieure des membranes 712 CHO qui enveloppent le Fœtus (ro?/. foetus et oeuf) , et à la couche la plus épaisse du tissu cutané ou derme. Voyez peau. Le nom de Chorion a été aussi employé par Malpighi pour désigner la pulpe liquide qui, avant la fécondation, constitue l'a- mande de la graine et disparaît avant la maturité. •CHomoi\\AmE.aiO)io)iHû)'/uç.EOT.— Dans la première classification carpologique de M. de Mirbel, c'est le nom qu'il avait donné aux fruits qu'il a plus tard appelés éiairionnaires. XHORIPETALUM (xcopi's, séparément; TTETa^iov , pétale). BOT. PU. — Genre de la famille des Myrsinacées? formé par Alph. De CandoUe (ZiH)i. 2Vûiis., XVIII, 121), sur les Myrsine auranliaca elimdulala de Wallich , et ne renfermant encore jusqu'ici que ces deux plantes. Ce sont des arbrisseaux de l'Inde, à feuilles alternes , très entières, glabres, ovales à la base, et rélrécies en longs pétioles , à fleurs souvent polygames par avorlement, dont les pétioles ciliés- glanduleux ou maculés d'orangé sont dé- cidas par la suite {unde nomen genericiim). Ces fleurs sont disposées en grappes pédon- culées , axillaires , munies de bractées per- sistantes, alternes , très petites. (CL.) CHORISEMA (xtopiç, à part; a^fiia, marque ; allusion à la netteté de la macule qui orne dans ce genre le pétale supérieur ). BOT. PII. — Genre de la famille des Papilio- nacées , tribu des Podalyriées-Eupodaly- riées, formé par Smith [Ann.oJ Boi.,ï) , et renfermant un assez grand nombre d'espè- ces , dont une douzaine au moins sont cul- tivées dans les jardins d'Europe pour la beauté de leurs fleurs. Ce sont des plantes herbacées , suffrutiqueuses ou frutescentes, indigènes de la Nouvelle-Hollande, cou- chées ou ascendantes, à feuilles alternes, dressées , simples , très entières ou dentées, épineuses , coriaces, souvent glabres, mu- nies de stipules petites, subulées ; a inflo- rescence en grappes, subterminales, nues ou axillaires, feuillées, à fl^rs rouges ou orangées, portées par de courts pédicelles bibractéolés, et dont les calices, souvent at- ténues à la base , portent à l'intérieur un disque staminifère qui en égale en hauteur le 1-3 ou le 1/4; plus rarement ces calices Eont arrondis à la base, et le disque est très CHO court. Les principaux caractères de ce beau genre sont : Calice plus ou moins bilabic (le plus jusqu'au milieu); lèvre supérieure simple , courlement bifide ; l'inférieure tri- partie. Étendard arrondi, échancré ou bi- fide, dépassant à peine les ailes; celles-ci oblongues , rétrécies à la base ; carène ven- true , obtuse, plus courte que les a:Is$- Étamines libres ; filaments glabres. Style court , unciné-courbé , glabre ; stigmate oblique ou presque droit, grêle ou capité. Légume sessileou subsessile, ovale, ventru, nu intérieurement. Graines estrophiolées. (C. L.) "CHORISIA (x^piii? , séparation ). bot. pn. — Genre de la famille des Sterculiacées, tribu des Bombacées , formé par Kunth [In Hiimb. et Bonpl. N. G. eiSv-, V,295, t. 485), et renfermant seulement deux ou trois espèces. Ce sont des arbres brésiliens, munis d'aiguillons; leurs feuilles sont al- ternes, longuement péliolées , 5-T-folioIées- palmées, dont les folioles articulées avec le pétiole [unde nomen geuericum), lancéolées , acuminées , dentées en scie , accompagnées de stipules décidues; les fleurs grandes, très belles , pourprées , sont portées dans l'aisselle des feuilles supérieures , sur des pédoncules solitaires , géminés ou ternes , comme en grappes par la chute des feuilles, uniflores , et bi-tri-bractéolées sous chaque fleur. (G. L.) ••CIIORISIS (x^pictç, séparation), bot. PU. — Ce genre est fondé sur le Prenan- thes repens L., qui habite le Kamtschatka. II a pour caractères, d'après M. Don : Ca- pitule composé de 10-12 fleurs ; involucre formé de 7-10 folioles scarieuses, munies d'une sorte de caliculc à leur base; récep- tacle nu. Fruits fusiformes , comprimés , sillonnés, glabres , atténués au sommet où ils se dilatent en un disque épigyne, autour duquel naît une aigrette formée de trois rangées de soies molles et fugaces. — La seule espèce connueest une herbe à feuilles radicales pétiolées, tripartites, du milieu desquelles naît une tige qui supporte de i à 3 capitules renfermant des fleurons de couleur bleue , et qui se trouve garnie de feuilles lobées ou entières. — Ce genre, en- core imparfaitement connu, semble devoir se classer près des Mulgedium ou des Prc- nanihes. (J. D.) CHO CBORISAIA, Don. bot. ph. — Syn.de Chorisis. CHORISOLÉPIDE. Chonsolepis ( x^-- pii, séparément; XetcÎç, écaille), bot. pu. — Cassini désigne ainsi l'involucre des Sy- nanlhérées quand il est composé d'écaillcs distinctes. CUORISPERMUM, R. Br. (x"P'S, sépa- rément; o-irtppia, graine). EOT. PII. — Syn. de Chorispora , DC. (G. L.) CHORISI'ORA (xcopt'ç, à part; crjcopa, semence), bot. ph. — Genre de la famille des Gruciféres , tribu des Cakilinées , formé par De GandoUe {Sysi.., II, 435) , et renfer- mant un petit nombre d'espèces indi- gènes de l'Asie médiane, dont quelques unes sont cultivées dans les jardins bo- taniques. Gesont des plantes herbacées, an- nuelles ou bisannuelles , ramifiées, couver- tes, plus ou moins abondamment , deglan- dules pédicellées et de poils simples ou rameux; à feuilles roncinées , dentées ou presque trèsentières;lescaulinaireséparses, rétrécies en pétiole; à fleurs violacées, blanches ou jaunes , disposées en grappes latérales el terminales , et dont les pédi- celles filiformes, ébractéés. (C. L.) 'CHORISTES (x'œ-G«meœdeGme- lin. Ce groupe se fond insensiblement dans celui des Martim-C hasscurs , proprement à\\.?,Halcyon , Swainson, qui ont les mêmes mœurs. Foyez martin-chasseur et hal- CYONINÉES. (LAM.) CHOUCALLE. bot. ph.— Syn. vulg. de Calla. palustris. 718 CHO CHOLCARI, Buff., Cu V. ; Graucalus, Cuv. {Graucalus, nom grec d'un oiseau gris cendré, parce que la plupart des espèces de ce genre sont de cette couleur). OIS. —Genre formé par Cuvier, dans son Kegue animal, pour quel- ques espèces d'Oiseaux particuliers aux grandes Indes et à l'Australie, qu'il plaçait à la suite des Pies-Grièches, comme offran des rapports avec cette famille. Vieillot plaçait dans ses Coracines les Choucaris de Cuvier; maisces Oiseaux, par- ticuliers à l'ancien continent, et d'ailleurs différents de forme, ne figurent point natu- rellement dans ce genre américain , tandis qu'ils offrent entièrement les mêmes carac- tères que les Échenilleurs et les Sphécotères de Vieillot, avec lesquels ils doivent être groupés. Foyez hchenilleor. (Lafr.) CHOUCAS. OIS. —Nom vulgaire d'une esp. du g. Corbeau, Corvus munedula L. On a encore donné le nom de Choucas à des Oiseaux de l'ordre des Passereaux, mais qui appartiennent à diverses familles. Ainsi l'on a appelé : Choucas des Alpes , leChoquard. Choucas a bec et pieds rouges, le Grave d'Europe. Choucas chauve , la Gymnocéphale ca- pucin. Choucas de la Jamaïque , Choucas de Surinam, VOriolus oryzivorus de Gmeiin, dont Cuvier fait un Tisserin ; et les auteurs modernes un Quiscale, Quiscalus oryzivonis de Vieillot. Choucas de la mer du Sud , le Tyran cendré. Choucas de la Nouvelle - Guinée , le Choucari à ventre rayé , qui est un Éche- nilleur pour M. Temminck. Choucas d'Owihée , Ch. du tropique , le Phonygame noir. Choucas des Philippines, le Drongo Cul- blanc, ^do/ms balicassius. (G.) CHOLCOU. ois. — Nom d'une esp. du g. Chouette , Sirix Choucou. (G.) CHOLCOUHOU. OIS. — Nom du Strix uisuella , esp. du g. Chouette. (G.) CHOUETTE. Sirix. ois. — Genre de l'or- dre des Rapaces nocturnes, ayant pour ca- ractères : Bec comprimé , crochu , le plus souvent incliné dès sa base , garni d'une cire molle, dans le bord antérieur de laquelle sont percées des narines arrondies, ouvertes CHO cachées par des poils dirigés en avant et par les plumes du disque. La mandibule supé- rieure crochue et aiguë à sa pointe ; l'infé- rieure plus courte, obtuse, échancrée au bout. Jambes complètement cmplumées; tarses emplumés ou velus , et quelquefois nus. Pieds munis de quatre doigts ; les trois antérieurs presque égaux , l'externe versa- tile. Ongles rétractiles , forts et crochus. 1", 2' et 3<= rémiges dentelées sur les bords. Queue courte, égale, rarement allongée. Les Chouettes ont la tête grosse , plate , lisse dans certaines espèces , et munies de deux aigrettes dans d'autres. Leurs yeux sont très grands , dirigés en avant, entourés de plumes décomposées formant un disque au- tour de la base du bec, et s'étendant jusqu'à l'ouverture de l'oreille. Dans la plupart des espèces l'iris est d'un jaune vif, et d'autan* plus brillant qu'ils appartiennent à des es- pèces habitant des contrées plus septentrio- nales. Toutefois cette règle n'est pas sans exception , car il est d'un jaune foncé dans la Chouette caburé j d'un jaune orangé dans le Choucou ; d'un jaune verdâtre dans la Chevêche; d'un jaune brun dans l'Effraye, dont l'iris seul énormément dilaté est appa- rent , ce qui lui fait paraître l'œil noir ; et d'un noir brunâtre dans le Chat-huant Hu- lotte, Strix aluco. Quelquefois l'iris n'a pas la même couleur dans les deux sexes : ainsi, dans la Ch. à terrier. Sir. urucurea, la fe- melle a l'iris jaune -pâle, tandis qu'il est jaune vif dans le mâle. Ces Oiseaux jouissent à un plus haut degré que les au- tres êtres de cette classe de la faculté de di- later leur pupille, qui brille dans les té- nèbres. Leur crâne, qui paraît d'une capacité pro- digieuse, est épais et celluleux; et les cavi- tés dont l'étendue est considérable, surtout dans l'Effraye, communiquent avec l'oreille, qui est revêtue extérieurement d'un oper- cule membraneux variant de grandeur sui- vant les espèces. Très développé dans les Hiboux et les Chouettes , il est presque nul dans les Chevêches et les Scops. Ils n'ont qu'un osselet de l'ouïe à deux bases cou- dées. Leur cerveau est plus volumineux que dans la plupart des Piapaces diurnes ; et dans le Hibou, sa masse , comparée à celle du corps, est de 1 : 54; tandis qu'elle n'est dans CHO ie Faucon ordinaire que de 1 : 102, H dans l'Aigle que de 1 . 105. L'appareil du vol n'a qu'une force médio- cre , et leur fourchette ne présente que peu de résistance. Ils volent toujours de biais ; car leurs ailes attachées très haut, et l'ab- sence de queue dans la plupart des espèces, les mettent dans l'impossibilité de diriger les résultantes de leurs forces motrices au cen- tre de gravité, d'autant plus que leur corps est très ramassé, et que leur cou ainsi que leurs jambes est fort court. I-es rémiges, qui sont molles et douces, ne frappent que mol- lement l'air : aussi ces Oiseaux ne font-ils aucun bruit en volant. Leur plumage est de couleur assez uni- forme : le brun, le gris, le fauve et le blanc, agréablement variés de mouchetures et de rayures, sont les teintes dominantes. Géné- ralement le mâle ne diffère que fort peu de la femelle, qui est presque toujours un peu plus grosse , et dont les couleurs sont plus ternes et plus sombres. Cependant dans cer- taines espèces, commedans l'Effrayeetla Ch. de Tengmalm, elles sont plus claires et plus distinctes ; d'autres fois elles portent des ta- ches qui n'existent pas dans le mâle, et, suivant Faber, les femelles de quelques es- pèces en plumage d'amour ont des couleurs plus brillantes que les mâles. Mais de tous les Oiseaux ce sont ceux sur lesquels les mi- lieux paraissent avoir le moins d'influence , ce qu'on pourrait attribuer à leur vie noc- turne ; car, sous toutes les latitudes , leur plumage est à peu prés le même , et sous les trois zones, les mêmes espèces ont absolu- ment la même parure. La plupart des Chouettes , ennemies de la lumière du jour, ne quittent guère leurs retraites qu'au crépuscule et au clair de la lune, ce qui est le propre des espèces à queue courte et dépassant à peine les ailes ; quant à celles à queue plus ou moins étagée et dé- passant de beaucoup les ailes , elles chassent de jour ; on leur a même donné le nom de Choueltes-Eperviers ou Accipilrines, à cause de la ressemblance qu'elles ont avec ces Oi- seaux. Cette règle n'est pas sans exception , car parmi les espèces à queue médiocre, il y en a qui voient également le jour. B. Meyer a vu le Harfang, Sir. uyciia , parcourir les plaines de Livonie, pendant les journées les pius chaudes du mois de juillet , pour y CHO 719 chercher une proie. Mais ce n'est pour ainsi dire qu'une exception dans le nombreux groupe des Chouettes qui passent le jour dans des trous d'arbres ou de masure , ou bien cachés au plus fort d'un fourré pour n'en sortir que lorsque le soleil a quitté l'horizon. l'our des Oiseaux destinés à chas- ser dans l'ombre, l'organisation de leur vue et celle de leur ouïe, leurs ongles robustes el crochus, leur vol silencieux, sont parfaite- ment appropriés à leur mode d'existence; et Belon a bien raison de dire aux détrac- teurs de ces Oiseaux, que quiconque prendra garde à leur vue ne la trouvera pas si imbécille qu'on l'a crue. Quand le hasard les oblige à sortir de leur retraite, ils volent avec une lenteur qui annonce la crainte, et c'estdans cette situation défavorable qu'ils sont assail- lis par les Passereaux de toutes sortes qui se trouvent dans le voisinage; les Merles, les Grives, les Pies, les Geais, les Mésanges, les plus petits Oiseaux entourent en criaillant l'ennemi commun ; et la pauvre Chouette , offusquée par l'éclat de la lumière , ne ré- pond à ces attaques que par des gestes risi- bles qui décèlent son embarras : ce sont des mouvements de tête dans tous les sens à la manière du Torcol , des craquements de bec , et une trépidation qui semblerait une espèce de danse. C'est à qui l'assaillira, la harcèlera , et les pius faibles , ceux qui la redoutent le plus , sont les plus acharnés; mais si pendant cette scène le jour disparait et la nuit s'avance, les rôles changent, l'Oi- seau nocturne reprend sa puissance, les Oi- seaux diurnes se taisent et fuient, et malheur à celui qui ne se hâte pas de se soustraire aux terribles représailles de la Chouette. Celte antipathie contre les Oiseaux de nuit est partagée par les P>apaces diurnes, qui ne peuvent voir le Grand-Duc sans le pour- suivre avec la même fureur ; mais les véri- tables et irréconciliables ennemis de cet oi- seau sont les Corneilles. Klein rapporte ce fait comme assez commun, et il est corroboré par le témoignage de Sprungli. Cet ornitho- logiste en vit un poursuivi à grands cris par une troupe de ces Oiseaux avec un tel achar- nement, qu'il descendit à terre accablé de lassitude, et se mit sur le dos en présentant ses ongles à ses persécutrices. Les Cor- neilles se retirèrent, et le Grand-Duc, ra- massé dans un état complet d'épuisement , T20 CHO fut conduit dans la maison du narrateur , où il ne survécut qu'un jour à sa victoire. Les Chouettes se nourrissent de proie vi- vante qu'elles attendent le plus souvent au passage, silencieusement perchées sur une motte de terre, un bloc de pierre, une bran- che , suivant les espèces, car les unes sont marcheuses etd'aulres percheuses, et elles se précipitent sur les victimes qui passent à leur portée avec une fureur et une véhémence qui semblent contraires à leur caractère , ce qui les rapproche des Chats , avec lesquels elles ont une ressemblance assez frappante. Quand elles vont en quête d'une proie, elles traversent les airs à bas bruit, et surpren- nent en silence les petits Oiseaux endormis ou les petits Quadrupèdes qui vont à la pâture. Les grandes espèces , telles que le grand Duc, le Harfang , etc. , ne se contentent pas d'une si mince proie ; elles font leur nourri- ture de Lièvres , Lapins , Lagopèdes , Geli- nottes ; et, quand ce gibier manque, elles ne dédaignent ni les Taupes ni les Rats, ni même les Insectes. Souvent elles ont pour nourriture exclusive la proie la plus facile ; c'est ainsi que la Chevêche à collier vit prin- cipalement de Chauves-Souris. Les petites espèces, plus modestes parce qu'elles n'ont ni la même force, ni les mêmes besoins, se contentent de petits Passereaux , de Ron- geurs de petite taille, de Lézards , de Gre- nouilles et d'Insectes. Les Chouettes précè- dent souvent l'oiseleur à ses lacets , et lui enlèvent quelques uns des Oiseaux qu'il a pris. L'Effraie est dans ce cas. Le Harfang accompagneles chasseurs, et réussitsouvent à leur enlever des pièces de gibier avant qu'ils aient eu le temps de les ramasser. Les Indiens mettent à profil l'habitude de cet oiseau pour le tuer; ils jettent en l'air un oiseau mort , le Harfang se jette dessus pour s'en emparer, et tombe frappé d'un coup de fusil. On ne voit les Sirix se nourrir d'animaux morts que dans le cas d'extrême disette. On peut encore , à défaut d'aulre nourriture, leur faire accepter du poisson. L'appareil de la déglutition est conforme à leur genre de vie; leur gosier est très am- ple , et l'œsophage est partout d'égale lar- geur ; mais, quoique les Chouettes vivent de proie , leur gésier est musculeux et précédé d'un jabot assez largement dilaté. Leurs cœ- CHO cums sont longs , pédicules , et renflés ciï massue. La plupart des Chouettes ne lacèrent pas leur proie quand elle est de médiocre grosseur, elles l'engloutissent tout en- tière; pourtant, avant d'avaler les Oiseaux dont elles s'emparent , elles leur rompent les os du crâne. Le grand Duc , avant de manger les Rats ou les Souris, les ramol- lit en en brisant les parties dures. La Chevê- che dépèce les Souris et les Mulots qu'elle attrape, et plume proprement les petits Oi- seaux avant de les manger, habitude com- mune à plusieurs espèces. Quand les parties digestibles ont passé dans les organes élaborateurs, toutes celles qui ne le sont pas, telles que les os , les plumes, les poils, les ailes et les parties dures des Insectes, sont rejetées par le bec en petites pelotes oblongues ou arron- dies , après quelques heures de séjour dans l'estomac. Ainsi que les autres Rapaces, les Chouettes peuvent supporter une longue abstinence et passer sans manger une hui' taine de jours. Un naturaliste préparateur oublia, pendant un temps beaucoup plus long , une Effraie qui lui avait été envoyée d'assez loin, et fut très surpris , en ouvrant la boîte , de trouver un vivant à la place d'un mort. L'Effraie se dressa, regarda les spectateurs avec surprise; et rien dans son aspect ne semblait déceler l'affaiblis- sement causé par une longue abstinence. Dans l'état de liberté, ces Oiseaux boi- vent sans doute ; mais ce besoin ne paraît pas pressant chez eux, car dans la captivité, ils ne boivent pas volontiers , et c'est avec une sorte de défiance qu'ils plongent le bec dans le liquide, à moins qu'ils ne soient très familiers avec celui qui le leur pré- sente. L'heure à laquelle les Chouettes sortent pour aller chercher leur proie, etl'élat d'en- gourdissement dans lequel elles surpren- nent leurs victimes, les mettent rarement en position d'avoir une lutte à soutenir, et ce n'est que dans de rares circonstances qu'on les voit obligées de combattre; mais quand elles sont attaquées, elles se défen- dent hardiment des ongles et du bec, et quand elles ont affaire à un ennemi auquel elles ne peuvent résister avec avantage, elles se renversent sur le dos et jouent des CHO griffes pour se défendre , en poussant des cris aigus. La ChoueUe, Sir. brachyoïos, a la réputation d'être courageuse ; le grand Duc, Sir. bubo , surtout est fort et hardi ; mais on cite parmi les petites espèces le Ca- bouré , Sir. pumila , qui se glisse sous les ailes des gros Oiseaux de basse-cour, et même des Caracaras, s'y cramponne et les met à mort en leur déchirant le côté. Quand elles combattent entreellesouavec un oiseau capable de leur résister, elles s'é- lancent l'une contre l'autre dans les airs avec acharnement , se choquent le poitrail, et cherchent à se déchirer à coups d'ongles. Wagner raconte, dans son Historia naiurulis Helveiiœ citriosa, p. 195, qu'il vit aux en- vironsde Zurich le combatd'un Aigleetd'un grand Duc. Ce dernier avait si fortement pressé son antagoniste dans ses robustes ser- res, que tous deux tombèrent à terre , l'Aigle mort, et le vainqueur si fortement attaché au corps de son ennemi qu'on put le prendre vivant. La nidification des Chouettes ne leur coûte pas grand apprêt; la femelle pond de deux à quatre œufs , quelquefois cinq ,d'un blanc le plus souvent pur ( presque tous approchant surtout de la forme sphérique), dans les trous de murs et de rochers , dans le creux des arbres, entre les fentes des mu- railles, sous les loils des grands édiflces, ou bien , comme la Hulotte , Sir. aluco , le moyen Duc , Sir. oins , dans les nids aban- donnés des Pies , des Corbeaux et même des Écureuils. La Chouette, Sir. brachyoïos, construit un nid à terre sur une éminence, ou bien dans les hautes herbes des marais. Parmi les espèces exotiques, il y en a qui ni- chent en terre dans des terriers; la Ch. à terrier, Si. urucurea, ne creuse pas elle- même son nid, ainsi qu'on l'a prétendu : elle s'empare des terriers des Tatous, des Re- nards , des Maras, et surtout des Viscaches, les plus commodes de tous. La Cli. suinda, qui est peut-être une simple variété de la Ch. de Saint-Domingue, s'empare aussi du terrier des Tatous pour y faire sa ponte. Le grand Duc et les variétés exotiques appor- tent plus de soin dans la confection de leur nid ; ils le font avec des bûchettes entrela- cées de racines , et couvertes de feuilles sè- ches. LaCh. de Virginie ou des Pins , Sir. Firginiana , place son nid sur un vieil arbre T. m. CHO '21 le compose à l'extérieur de rameaux secs, et à l'intérieur de mousse et d'herbes. Le mâle et la femelle se partagent les soins et les fatigues de la couvaison; et cer- taines espèces seulement telles que l'Uru- curea et le Scops , vivent en couple toute l'année, les autres ne se réunissent que pour l'éducation des petits ; passé cette épo- que elles vivent solitaires. La durée de l'in- cubation n'est pas connue. Les jeunes sont, dans les premiers temps , couverts d'un duvetfin et léger qui les rend d'une laideur insupportable. La plupart sont dans ce cas , et les jeunes Effraies, dont les ailes et les pattes sont à peine apparentes, ressemblent lout-à-fait à une houppe de perruquier. Ils sont nourris par leurs pa- rents avec beaucoup de sollicitude, et ne quittent leur nid que lorsqu'ils sont en état de pourvoir à leur subsistance. Ces Oiseaux, malgré leurs habitudes noc- turnes, reolierchent le soleil; ainsi les jeunes Ducs, les Urucureas et sans doute beaucoup d'autres espèces viennent, pendant le premier âge, se chauffer au soleil les yeux fermés et les ailes ouvertes. Parmi les adultes même, on voit la Chevêche caburée, Sirix passe- rhwides , dormir au soleil , sur les bran- ches extérieures des arbres de la lisière des bois. Les jeunes de l'année, avant leur pre- mière mue, ont, dans un grand nombre d'espèces, une sorte de masque noir qui a trompé plusieurs naturalistes qui les ont désignées sous le nom de Chouelles mar- quées. Leur livrée varie beaucoup moins que dans les Piapaces diurnes, et après leur pre- mière mue il est souvent difficile de les distinguer des adultes ; quelquefois ils res- semblent, dans cet état, aux femelles adultes. Toutes les Chouettes éprouvent une seule mue par an. Les anciens rangeaient les Chouettes parmi les Oiseaux qui sortent de l'œuf la queue la première ; conte rapporté par Pline d'après l'autorité d'un certain Hjlas , qui a écrit sur les augures et la nature des Oi- seaux. La plupart des Chouelles sont sédentai- res; mais quelques espèces, le Scops, entre autres , sont évidemment erratiques. On a vainement cherché à nier le fait; mais il est aujourd'hui hors de doute que ce dernier, 46 722 CHO malgré la brièveté de. ses ailes, entreprend des voyages plus ou moins longs. On sait qu'il est sédentaire dans quelques pays, tandis qu'il est véritablement de passage dans d'autres. Le Harfang , qui n'est pas naturel à l'Is- lande , y paraît quelquefois , et il vient alors du Groenland. En 1817 , on en prit un dans ces parages ; il s'était perché sur le mât d'un navire pour s'y reposer. Quoiqu'il soit habitant des régions boréales, on en voit quelquefois jusqu'en Livonie, où ils nichent ; ces Oiseaux se montrent aussi accidentelle- ment en Allemagne et même en Hollande , où l'on en tua en 1822. La Chouette à longue queue, Sir. nisoria, est dans le même cas : tout en habitant les contrées arctiques , elle vient jusqu'en Allemagne et même en France, mais jamais elle ne descend jusque dans les pays mé- ridionaux. La Ch. de Tengmalm se voit aussi quelquefois dans le nord de l'Italie; tandis que Meisner dit qu'en Suisse c'est un oiseau sédentaire. La Ch. nébuleuse, Str. nehulosa , est de passage dans le Nord ; la Hulotte , Sir. aluco , vit et niche dans le Nord , et en automne descend vers le Midi. La Ch. à huppes courtes, S/r. bracliyoïos, est de passage régulier en Hollande, où on la trouve en automne sur le bord de la mer. — M. Boié a fait observer que cet oiseau suit les migrations des Lemmings, et quand ces petits Quadrupèdes voyageurs arrivent dans les contrées septentrionales, ils sont escortés par des Chouettes. Cet oiseau, gé- néralement assez rare en Suisse, ne s'y voit qu'à l'époque du passage des Bécasses. Peut-être leurs voyages n'ont-ils pas d'autres causes , et Pline dit que, dans leurs migra- lions, les Cailles sont escortées d'un certain nombre d'Oiseaux de nuit, qui chaque jour sans doute en enlèvent quelques unes. La chairdes jeunes Chouettes est d'un goût assez agréable, et les Indiens de l'Amérique septentrionale estiment beaucoup en hiver la chair du Harfang , qui est fort gras dans cette saison. Chez nous, les adultes ont la chair dure, amère , et quelquefois même fétide. On remarque que les Chouettes portent avec elles une odeur fade et nauséabonde, dont la cause est inconnue. On l'attribue à leur séjour dans des lieux étroits et hu- CHO mides; mais cette odeur, qui persiste dans ceux qu'on élève dans les maisons, est par- ticulière à ces Oiseaux, et tient peut-être à leur genre de nourriture. Le genre Strix est répandu depuis laLapo- nie jusqu'à Java : ce qui n'empêche pas que ces Oiseaux ne paraissent plus essentielle- ment propres aux contrées arctiques. Leur présence dans les pays méridionaux ne pour- rait, vu cet habitat de prédilection, s'expli quer que par leur genre de vie. Retirés dans des forêts profondes , ils éprouvent une chaleur moins brûlante que dans les plaines, et ils y trouvent un milieu plus sup- portable. Un grand nombre d'espèces ont une dis- tribution géographique fort étendue. Ainsi le grand Duc se trouve depuis la Russie jus- qu'au cap de Bonne-Espérance. La Chouette, le moyen Duc, le Scops, l'Effraie , sont dans le même cas, et leur plumage y subit à peine des modifications. Le Harfang est le même partout ; la Ch. des monts Ourals,qui se trouve en Laponie, en Suède, en Russie et jusqu'en Allemagne, prouve l'inconvénient de donner comme noms spécifiques des noms de loca- lités que viennent contredire les découvertes nouvelles. Plusieurs espèces ne dépassent pas cer- taines latitudes. Ainsi la Ch. chevêche , Sir. passerina, ne se voit jamais au-delà du 55' degré, et d'après d'Azara, la Ch. suinda ne se trouve que vers le 27' degré. La Che- vêche caburée se voit à l'est des Andes, et la Chevêche à collier dans la zone torride. L'Europe possède 14 espèces de Chouet- tes, dont quelques unes se trouvent aussi dans les contrées les plus diverses , et l'A- mérique septentrionale n'est guère plus riche que l'Europe. L'Afrique n'en a de son côté qu'un petit nombre , surtout dans les parties les plus chaudes ; mais les deux con- tinents les plus riches en Oiseaux de nuit sont l'Asie, surtout les îles de la Sonde, d'où l'on a rapporté des espèces nouvelles, en partie à pieds nus, et l'Amérique méri- dionale, encore plus favorisée sous ce rap- port ; elle en a seule plus de 20 espèces, en admettant que celles rapportées et dé- crites par les voyageurs soient bien des es- pèces distinctes. La Nouvelle-Hollande, en- core inexplorée dans les parties centrales, ne paraît posséder qu'un petit nombre d'es- CHO pécesdeChouelles, parmi lesquelles l'Effraie est une des plus communes. Au reste, ce que Je dis ici est fondé seulement sur les données actuelles , et l'on doit avouer que le dé- brouiilement de la distribution géographique de ces Oiseaux réclame encore des travaux longs et sérieux. Le cri des Chouettes n'a pas un caractère uniforme; il varie suivant les espèces, et souvent même la phonation est différente dans la même. Ainsi elle est triste et lugubre dans leur cri de rappel et slridcnle^dans la surprise et la crainte, ce qui est sans doute en partie cause de l'aversion qu'inspirent les à'trix, qui troublent par leur voix, que nous trouvons funèbre , le silence des nuits ; erreur grossière , puisque nous prenons pour les gémissements de la douleur ou les sons discordants de la haine et de la colère le chant d'amour de ces Oiseaux. Notre Chat-Huant, Sir.siridula, fait enten- dre un cri sonore et traîné, en prononçant hou-lwu , hou-hou. Ce cri est à peu près celui du grand Duc, qui émet en volant le son lugubre de ùou-liou,pou-hou,ou d'autres fois, c'est un simple jurement, semblable à ce- lui du Chat. Dans la grande Chevêche, Str. ulula , c'est un hurlement approchant des syllabes hou-hou, hou-hou, hou-lwu, d'où le nom de Ulula en latin, de Huhu en allemand, qui sont de véritables onomatopées. L'Effraie, Sir. flammea, a la voix aigre et lamentable qu'on représente par les syllabes crei, grei- grei, gre-grei , et d'autres fois c'est un souf- flement non moins triste che , chei , chue. Le Hibou, Sir. oius, répèle sans cesse pen- dant la nuit un gémissement grave et pro- longé, clou, cloud. Noire Chevêche, Sir. pas- serina, pousse en volant le cri de pou, pou, pou; mais quand elle est posée, c'est un au- tre cri, plus aigre, qui peut être représenté pSiT gniac,oc, prononcé avec précipitation, ou de en, cri, cri, cri. Le Choucou, Sir. c/ioucou, répète aussi un cri, cri, cri, cri, fort aigre et prolongé , qui devient plus précipité dans l'émotion. L'Urucurea pousse souvent le cri d'alarme ichei-tcheï ou le hou-hou plaintif des autres espèces. Le cri de rappel des Cholibas est lourourou-iouiou. La frayeur change la voix des Chouettes , qui prennent presque toutes alors le cri strident des Oi- seaux de proie diurnes. Elles font aussi cra- quer leur bec à la manière des Perroquels, CHO 723 et plus particulièrement quand elles se croient menacées. Les peuples de tous les temps et de tous les pays ont attribué aux Chouettes une influence malveillante. Pline dit, au cha pitre XII de son livre X, que tous les Oiseaux qui volent la nuit et ont les ongles crochus, tels que la Chevêche, Nociua, le grand Duc, Bubo , et la Hulotte, Ulula , surtout le grand Duc, sont d'un mauvais présage, principale- ment en ce qui touche les affaires publiques. Cet oiseau , dit-il , aime non seulement les lieux déserts , mais encore ceux qui sont horribles et d'un accès difficile. C'est un monstre qui ne crie ni ne chante , mais gé- mit et se plaint toujours: aussi n'apporte-t-il que de mauvaises nouvelles quand on le voit de jour en ville ou quelque autre part que ce soit. Pline ajoute cependant, comme un cor- rectif de cette impression défavorable, qu'il connaît plusieurs maisons sur lesquelles le grand Duc s'est posé , sans qu'il y soit pour cela arrivé de malheur. Sous le consulat de Sextus Papilius Ister et de Lucius Pédanius, un Duc pénétra jusque dans \&Sancia sanc- torum, par suite de quoi, le 5 mars suivant, on fit des processions générales pour apai- ser les dieux. Ce préjugé, dont l'origine ne nous est pas connue, est demeuré jusqu'à nous assez profondément enraciné , et les habitants des campagnes regardent encore les Chouettes comme desOiseaux de sinistre présage; l'on croit que la présence de l'Ef- fraie sur la maison d'un malade est un pro- nostic de mort. Ces préjugés n'ont pas empêché les méde- cins du moyen-àge , dont la science était puisée dans les contes merveilleux des an- ciens auteurs sur les propriétés des corps , de conseiller l'administration de certaines parties de ces animaux dans de graves ma- ladies. Les œufs de l'Efl'raie , entre autres, passent pour avoir la propriétéde causer une aversion invincible pour le vin, quand on les avale délayés dans de l'eau-de-vie. On ne sait à quoi s'en tenir sur ce sujet: car on n'a pas trouvé de buveurs qui voulussent l'essayer. Par une contradiction bien singulière et digne d'être inscrite au livre des folles idées de l'humanité , ces mêmes Oiseaux de pré- sage sinistre ont été choisis, par ceux qui nous ont transmis leurs croyances grossières. 72i CHO pour remblème de la sagesse : la Chouelle est aussi inséparable de Minerve que l'Aigle l'est de Jupiter. Les érudits ont cherché à expliquer le pourquoi de celte prédilection , et pas un n'y a réussi. Athénée dit, d'après Aristophane , que les Chouettes étaient très nombreuses en Allique, et que cet oiseau devint l'emblème d'Athènes, quiétaitla ville de Minerve. D'autres disent que c'est parce quecette déesse avait des yeux de Chouette. Esope dit , dans un apologue , que cet oiseau a su plaire à Minerve, à cause delà pénétra- tion avec laquelle il découvre les secrets de l'avenir; mais l'origine de ce rapprochement tout allégorique vient sans doute de l'air calme et réfléchi des Oiseaux de nuit, dont la tranquillité, pendant le jour, semblerait être un signe de méditation profonde et l'indice d'une grande sagacité. Les Grecs, en regardant les Chouettes comme des symboles de sagesse et de pru- dence , avaient apporté un correctif aux ré- pugnances qu'excitaient ces Oiseaux, et nous n'avons pas de justification pour l'aversion qu'ils nous inspirent, et pour la proscrip- tion dont ils sont l'objet. Il semblerait que disgracieux et nuisible fussent deux termes ■ inséparables, etnous croyons excuser notre persécution par noire répugnance. Les Ra- paces diurnes, hardis voleurs, viennent au milieu de nos basses-cours enlever nos Pou- les et nos Pigeons, détruisent le gibier des- tiné à nos plaisirs; en leur faisant la guerre nous usons de représailles. Les Chouettes ne sont pas dans ce cas : en détruisant les petits Rongeurs qui vivent aux dépens de nos récoltes, et les insectes qui pullulent dans nos champs, elles nous rendent assezde services pour qu'on leur pardonne le meur- tre de quelques petits Oiseaux , leurs cris aigus et discordants, et leur air gauche et ridicule. Si l'on examinait de près les Oiseaux de nuit, on verrait que leur plumage est loin d'être désagréable. Ils n'ont pas , il est •rai , le plumage brillant du Colibri, mais leurs teintes fauves sont agréablement va- riées. Le Harfang , au plumage blanc mêlé de noir dans sa jeunesse, blanc de neige dans son âge adulte; l'Effraie, à la couleur cannelle, si finement tachetée de brun ; et le grand Duc , dont le plumage plus sé- vère est pourtant plus chaudement teinté , nous montrent aue les Oiseaux de nuit sont CHO aussi jolis que la plupart des Gallinacés et que presque tous les Rapaces diurnes. Nous lirons à notre insu avantage de leur pré- sence , et nous ne leur en savons nul gré. En élevant les petites espèces dans nos jar- dins, dans nos greniers , et en les laissant se multiplier en paix, nous comprendrions bien mieux notre intérêt qu'en mettant le long de nos murs des pots pour donner à cou- ver aux Moineaux , petits pillards qui nous grugent pour nous témoigner leur grati- tude. Tous les Oiseaux de nuit s'apprivoisent avec facilité et deviennent familiers ; ils n'ont besoin que de quelques jours pour devenir les utiles commensaux de la maison , et ils témoignent alors une confiance égale à tous ceux qui les approchent. Les Chiens cepen- dant les effarouchent un peu par la pétu- lance de leurs mouvements, et ils s'habituent plus facilement aux mœurs silencieuses et nonchalantes du Chat. On élève des grands Ducs, qui ne se montrent jamais aussi mé- chants que les Rapaces diurnes ; le Nacurutu vit en domesticité dans les maisons, et n'atta- que aucun des Oiseaux de la basse-cour, au milieu desquels il vit en paix, si l'on a soin de lui donner à manger. L'EfTraie, l'espèce la plus farouche, s'apprivoise quand elle est prise jeune. La Chouette à terrier et le Cho- liba sont dans le même cas. Le Scops se fa- miliarise sans peine , et sait trouver sa sub- sistance si on le néglige, sans pour cela chercher à s'échapper. J'ai successivement eu dans ma maison un moyen Duc et une Chevêche. Le premier avait son plumage adulte quand il me fut donné, et on le laissa immédiatement courir dans le jardin; chaque soir seulement on l'allait chercher pour lui donner à souper. Au bout de quelques jours, il vint lui-même frapper à la porte à l'heure accoutumée, sauta sur la table, et demanda à manger par un cri sourd et peu articulé. Le repas ter- miné, il descendait au jardin , et passait la nuit à se promener sans incommodité pour le jardinier. Dès que le jour paraissait il se relirait dans un coin à demi éclairé, et paraissait assez offusqué par la lumière. Il ne tarda pas à être étranglé par un Boule- Dogue , de la cabane duquel il s'était appro- ché sans défiance. La Chevêche, non moins familière , avait plus de gentillesse ; elle s9 CHO laissait volontiers caresser, à toute heure de In journée, sans être incommodée par le grand jour, et souvent elle sortaitd'elle-méme pour chercher des Insectes, dont elle faisait une destruction fort active. Elle continua sa chasse très avant dans la saison ; et à une époque où les Insectes se montrent à peine, elle en mangeait encore assez pour rejeter deux fois le jour une pelote de débris d'ai- les, d'élytres, etc., grosse à peu près comme le boutdu doigt. Quoiqu'elle mangeât volon- tiers de tous les aliments qu'on lui présen- tait , elle aimait surtout la viande crue , et je l'ai vue plus d'une fois resiée pendue par les ongles et le bec à un morceaud'intestin, pen- dant plus de dix minutes , sans lâcher prise. Chaque fois qu'on essayait de le lui retirer elle poussaituncri aigu et strident, et témoignait une vive colère. La vue des petits Oiseaux lui causait de l'irritation ; elle se jetait sou- vent même avec fureur sur des Oiseaux en peau, et les frappait de ses ailes à coups re- doublés. Quand ils étaient assez légers pour qu'elle pût les emporter, elle s'envolait avec, et se relirait dans un coin pour les y plumer sans trouble. A la même époque vivait dans la maison un Choucas, qui s'était pris d'une aiïec- tion singulière pour mon Chien. La Che- vêche fuyait ce dernier; mais elle recher- chait la compagnie d'un jeune Chat avec lequel elle jouait, et je les ai plus d'une fois trouvés couchés ensemble dans un panier assez étroit pour qu'ils fussent obligés de se presser réciproquement afin d'y trouver place.Le Choucas et la Chevêche étaient enne- mis mortels , et après plusieurs rencontres dans lesquelles le Corbeau, malgré son bec robuste et la supériorité de sa taille, n'avait pas eu le dessus, ils s'évitaient mutuelle- ment, et s'étaient pour ainsi dire partagé le jardin : chacun avait son district et n'en sortait pas. La nuit arrivée , la Chevêche devenait maîtresse absolue du terrain , et courait partout à petits pas, mais si préci- pités qu'on les eût pris pour le trotlinement d'un Rat. Elle répondait par un petit cri : cri, cri, cri, au nom de //ou-/; oh qui lui avait été donné, et se plaisait fort dans notre com- pagnie, qui lui devint funeste ; car elle fut écrasée vers le commencement de l'hiver, après avoir eu l'extrémité du tarse fracturé. Sans paraître chercher l'eau d'elle-même , CHO 725 elle buvait chaque fois qu'on lui en présen- tait, et plongeait dans le vase le bec tout en- tier sans témoigner trop de défiance. Jamais je ne l'ai vue se baigner; mai? chaque fois qu'il pleuvait, elle allait se cou- cher sur le sable les ailes étendues , et té- moignait par un frémissement général le plaisir qu'elle éprouvait. Elle paraissait éga- lement aimer à s'étendre dans la poussière, et restait quelquefois immobile dans le sable pendant un quart d'heure, les ailes ouvertes et la tête appliquée contre la terre. Par une habitude commune à tous les Oi- seaux de ce groupe , lorsque quelque chose fixait son attention, elle ouvrait de grands yeux , se gonflait en hérissant ses plumes , se dressait sur ses pattes , et s'accroupissait plusieurs fois de suite en tournant la tête et en faisant des mines fort amusantes. Si nos Oiseaux de proie nocturnes d'Europe sont tous susceptibles d'être apprivoisés , ils ne peuvent néanmoins vivre dans l'escla- vage étroit d'une volière, et ne se plient au joug de la domesticité qu'à la condition de rester libres. Tous ceux qu'on a cherché à élever en captivité sont morts au bout de quelques jours , après avoir refusé obstiné- ment toute nourriture, à moins cependant qu'on ne les ait pris fort jeunes ; mais on ne peut trouver aucun plaisir à élever en cage des Oiseaux tristes et au plumage som- bre, et l'on a plus d'avantage à les laisser libres ; ils rendent alors dans les jardins de véritables services. Il va sans dire que les petites espèces, plus insectivores que carni- vores , sont celles qu'il faut élever de préfé- rence. J'ai déjà dit que tous les Oiseaux baissent mortellement les Chouettes , et les poursui- vent avec acharnement dès qu'ils les aper- çoivent pendant le jour. On s'est servi de cette antipathie pour faire tomber dans le piège des Oiseaux de toutes sortes. On dres- sait jadis le Duc pour la chasse des Falco- nidées, et au moyen d'un oiseau bien dressé, on attirait le Faucon , le Gerfaut, Hiero- falco candidans, le Lanier, Falco latiiarius, l'Émérillon , Falco œsalon , et le Hobereau , Falco subbuieo. A peine un de ces Oiseaux, quelle que fût la distance , apercevait-il le Duc que l'oiseleur faisait voleter pour fixer leur attention , qu'il descendait sur l'arbre au-dessous duquel était la loge renferma lit 726 CHO les chasseurs. Il restait pendant quelques instants à regarder son ennemi , puis il s'é- lançait sur lui avec fureur, et tombait dans le filet qui lui était préparé. La Chouette et la Chevêche sont employées aujourd'hui à la chasse aux Passereaux, et l'on s'en sert pour attirer, sur les gluaux de la pipée, les Oiseaux qui sont dans les environs, souvent même à une distance considérable du lieu où l'on faitlachasse. On prend par ce moyen, en fort peu de temps, un nombre considérable d'Oi- seaux de toutes sortes qui viennent, comme à l'envi , s'empêtrer dans les gluaux : les Geais , les Pies , les Grives , les Merles, ac- courent de toutes parts, et leur cri de rap- pel sert admirablement d'appeau. La classiQcation des P.apaces nocturnes a été tentée bien des f(^is, et l'on n'a pas en ► core trouvé d'arrangement naturel qui ré- pondit aux exigences de la méthode. La plu- part des auteurs se sont préoccupés de l'ordre linéaire , et ils ont cherché à trouver une série continue fondée sur des affinités allant en dégradant, et liant les uns aux autres les divers individus qui composent le genre Chouette ; mais ce groupe présente des ca- ractères généraux si constants, et des nuan- ces si fugaces séparent les diverses sections qu'on y a établies, qu'il faut avouer que, dans cette circonstance surtout, la méthode na- turelle est en défaut: aussi, tous les arran- gements sont-ils et doivent-ils être arbitrai- res ou artiOciels. En voulant avoir égard aux affinités les plus étroites , dans la succession des êtres des différents ordres , on s'est trouvé arrêté par des difficultés inextricables qui font le désespoir des méthodistes. En effet , si nous lions les Chouettes aux Rapaces diurnes par les Chouettes accipitrines , nous terminerons nécessairement par les espèces les plus noc- turnes ; et comment alors les unirons-nous aux Passereaux? Si nous commençons par les PiesGrièches, comme l'a fait Cuvier, rien ne fait le passage d'un ordre à l'autre ; et cette association est une contradiction. Si nous les faisons suivre par les Caprimut- gtis, comme le font MM. Gray et Bonaparte, nous reculons seulement la difficulté d'un terme , et nous n'avons pas d'Oiseau semi- diurne qui puisse servir de transition. Enfin, aucun méthodiste n'a réussi jusqu'à pré- sent, parce que la chose est impossible. îl CHO faut plutôt voir dans le genre Chouette , comme dans tous les groupes ayant des ca- ractères morphologiques bien tranchés , un des rameaux isolés de la classe des Oiseaux jeté en dehors du tronc commun et formant cœcum , n'ayant donc d'autres affinités avec les animaux de cette classe que des proprié- tés communes à tous les Oiseaux , et avec les Rapaces diurnes que leur communauté de mœurs et de structure. C'est l'idée d'un plan méthodique de créa- tion qui jette le doute et l'obscurité dans les esprits ; on veut toujours voir dans la nature un ouvrier travaillant avec méthode et dans un ordre ne comportant aucune anomalie. C'est à celle opinion qu'il faut attribuer les contradictions des méthodes qui prouvent que tout en gravitant dans les limites de cer- taines lois , l'arbitraire a bien souvent sa part dans l'organisation des êtres. Ce sont ces anomalies, dont ils ne peuvent se rendre compte, qui déconcertent les méthodistes ; ils veulent à toute force trouver le pourquoi de chaque chose ; et c'est ce qui ruine les classifications dont la base est plutôt dans des théories à priori que dans les faits réels et positifs. Ainsi , l'on prête à la na- ture l'intention d'avoir favorisé la vision nocturne de ces Oiseaux par ce disque de plumes écailleuses qui en fait une espèce de réflecteur, comme si les autres Oiseaux et animaux nocturnes avaient le même privi- lège. Il n'y a chez eux qu'une seule chose qui constitue la propriété de voir pendant la nuit: c'est le grand développement de l'ap- pareil visuel , bien qu'on puisse encore y opposer des exceptions , et le disque facial n'est qu'une dépendance nécessaire de l'ap- pareil auditif. Il est certes fâcheux que la nature ne se prête pas à nos méthodes ; mais chaque fois que le pourquoi d'un fait nous est inconnu, nous devons seulement nous préoccuper du comment , et l'imagination ne doit avoir qu'une faible part dans des travaux de cet ordre. Entre des rapprochements plus ou moins spécieux, et des théories qui touchent de plus près à la métaphysique qu'à la science positive , il y a une incommensurable dis- tance ; et comme l'important en histoire na- turelle est, avant tout, de grouper les êtres de manière à faciliter l'élude, il faut donc se borner , dans la classification des Choueiles , CHO à les réunir d'après des caractères similaires généraux, arbitraires sans doute, mais qui, du moins , ne compliquent pas les difficul- tés. L'histoire des Rapaces nocturnes est tout entière à refaire, et elle demande des développements que ne permet pas cet ar- ticle, et qui ne peuvent trouver place que dans une Monographie, sans se préoccuper de ce qui les lie par en haut et par en bas. Aussi ai-je simplement adopté la division en 3 groupes de Meyer, en y joignant des sous-divisions prises dans des considéra- tions tirées du disque péri-ophthalmique,de la conque et des pieds , et en les faisanlcon- corder, autant qu'il est possible, avec les genres établis sur des noms spéciaux, que je regarde néanmoins comme de simples dé- nominations sous-génériques , réservant à tous les individus du groupe le nom de Chouettes, SMx. Dans une famille si homogène et si obscu- rément définie, de l'aveu même des natura- listes les plus distingués, l'établissement de genres ou de sous-genres , dont le nom n'a rien de commun avec celui de la famille, augmente les difficultés de l'étude , même pour celui qui établit des divisions ; et il ne lui sert qu'à attacher son nom à celui qu'il a créé, satisfaction bien mince si on la com- pare à l'étendue du mal qu'il fait à la science en compliquant une synonymie déjà si confuse. Les deux législateurs de la zoolo- gie, Linné etCuvier, étaient d'une réserve extrême chaque fois qu'il s'agissait de créer un nom , parce que leur vue avait une assez haute portée pour qu'ils comprissent les affinités générales qui unissent les êtres en- tre eux, sans avoir besoin de descendre dans des détails si minutieux, qu'il faut, pour ainsi dire, jouir de la double vue pour les saisir. Ce ne sera que quand nous connaî- trons tous les faits de tous les ordres que nous pourrons essayer d'établir des groupes naturels; mais nous sommes encore si igno- rants des faits qui nous touchent de plus près, que nous ne pouvons rien créer de so- lide. Pour ne pas sortir de mon sujet , je demanderai si nous connaissons , pour les Chouettes de notre pays , les détails de structure anatomique par âge et par sexe, si nous avons suivi le fœtus dans son évo- lution, et si nous connaissons le développe- ment des paricularités organiques qui ca- CMO 727 raclcnsent cette famille ; si nous connaissons pour tous la durée de l'incubation , celle de la vie , les maladies et les chances de mor- talité, les choses qui leur sont favorables et celles qui leur sont contraires, enfin les sympathies et les antipathies, leurs mœurs, les espèces sédentaires et celles qui sont voyageuses, les époques et les causes de dé- part, etc. Si cependant ces faits nous étaient connus, nous pourrions être sur la trace de certaines analogies qui serviraient aux pro- grès de la science ; et la constatation d'un seul de ces faits aurait plus de valeur que la création d'un genre fait toujours aux dépens d'un autre que l'on coupe en deux. D'un autre côté , faute de méthode descriptive ri- goureuse, les comparaisons sont impossi- bles : il y a dans chaque définition une ou plusieurs lacunes qui empêchent de saisir les affinités et les dissemblances, et c'est encore le cas pour les êtres qui nous occu- pent. Un oiseau obtenu au hasard, dans des circonstances souvent mal observées, est dé- crit avec légèreté, ou bien, si c'est avec plus de méthode, c'est sur une peau plus ou moins altérée ; de sorte qu'on multiplie sans nécessité les espèces , et l'on fait de la syno- nymie l'étude la plus importante de la science, et celle qui absorbe inutilement le plus de temps. Je donnerai pour les espèces types les sy- nonymes et quelques uns de leurs noms lo- caux; quant aux mœurs, l'histoire en est mêlée à celle du genre , et c'est là qu'on l'y trouvera. 1" GROUPE. — Chouettes diurnes. Cliouettes Epervières ouAc- cipitrisiegi. (Surnies. Surnia,T>\im.) Queue étagée ou presque égale; forme plus élancée ; tête plus petite que dans les Nocturnes; rémiges moins molles; disque péri-ophtalmique imparfait ; conque petite et sans opercule ; tête dépourvue d'aigrettes. Doigts emplumés , queue étngée. Chouette a longue queue, Ch. epervière, Caparacoch, Str. funerea Latr., Str. nisoria Mey. — Taille de l'Épervier ; plumage d'un brun noirâtre en dessus, pointillé de blanc et de brun ; raies blanches transversales sur les scapulaires ; dix barres transverses sur la 728 CHO queue , qui a de 18 à 20 cent, de longueur. Grandeur totale, 40 cent. Vit dans tout le nord du globe. Cn. DE l'Oural, Str. uralensis Pall., Ptynx, Bl. — Brune en dessus, avec des ta- ches blanches ; blanche en dessous, avec de longues taches brunes ; cinq bandes en tra- vers de la queue, qui a 30 cent. Longueur to- tale, 60 cent. Vit dans les régions arctiques. Doigts emplumès , queue égale. Ch. LAPONE, Sir. laponica Retz. — Grise en dessus, avec des taches et des raies brunes en zigzag; parties inférieures blanchâtres parsemées de taches brunes allongées ; pieds et doigts rayés de zigzags blancs et bruns. Taille, 60 cent. Nord de l'Europe. Ch. harfang, Sir. nyciea L., Nyclea dt Steph., Nyciia de Swains. — Blanc de neige dans l'état adulte , marqué de taches d'un brun noir dans son jeune âge. Taille, 60 cent. Contrées boréales du globe. Doigts a demi nus , queue e'tagée. Cil. HUHUL, Ch. noire , Ch. de jour, Str. nuhula Latr. , Ciccaba de Wagler. — Fond noir rayé de blanc; quatre lignes blanches sur la queue. Longueur totale, 40 cent. 2^ croupe. — Chouettes nocturnes. Formes plus ramassées ; plumage mollet; queue courte et égale ; télé large et aplatie , à aigrettes ou sans aigrettes ; disque facial incomplet ou très complet. Téle surmontée de deux aigrettes. Doigts emplumès. CEaoïiettes-Ducs. Bubo, Cuv. Conque petite; disque facial incomplet. Ch. grand duc d'Europe, duc, Bubo,C\x\., Str. bubo Gm., Feliceps, Barr.; Asio et Hc- liapiex , Swains., 60 à 70 cent. — Plumage varié de noir et de jaune pâle en dessus, fauve foncé en dessous, avec des taches noi- res ; gorge blanche dans le mâle et pas dans la femelle. Hongrie, Allemagne, Piussie. CUoiiettes à aigrettes. Lophosirix , Less. Conque réduite à une cavité ovalaire ; disque péri ophtalmique très développé. Ch! a aigrettes, Sir. griseala, Lalh. — Plumage roux-brun ; tache blanche sur le mi- lieu de l'aile ; queue arrondie , rousse, avec CHO des taches blanches ; parties inférieures rousses striées de brun; sourcils blancs; aigrettes couchées. Cayenne. Cliouettes-Hilioux. Oius, Cuv. Conque en demi-cercle et munie d'un oper- cule membraneux; disque facial arrondi; bec recourbé. Ch. hibou, moven duc d'Europe, hibou COMMUN, Oius, Cuv., Sir. 0/iisL.— Plumage fauve, flammé de brun ; queue portant huit ou neuf barres transversales brunes. Toute l'Europe. Ch. hibou-chouette, chouette, Strix bra- c//î/o/oi.— Plumage rouille, flammé de brun au centre ; queue rousse rayée de brun ; aigrette petite et manquant chez la femelle. Répandue à peu près partout. Doigts nus. Cliouettes-Scops. Sirix scops L., Scops, Cuv., Sav Disque facial incomplet ; bec recourbé, Ch. scops petit duc , Se. europœus. — Plumage brun mêlé de gris, glacé de roux et de noirâtre, brun cendré en dessus, mêlé de roux en dessous ; tige des plumes noirâtre ; quelques taches blanches sur le rebord des grandes couvertures et des rémiges. Com- mun partout. Tarses et doigts nus. Cliouettes-Ketiipii. Keiupa, Horsf. ; Culirunguis , Hodgs. Conque ovalaire ; disque facial complet; huppes déjelées en arrière; bec recourbé; plumage rouge-ferrugineux taché de noir; rémiges noires rayées de roux ; queue noire barrée de jaune; ventre roux flammé de brun; huppes rousses et brunes; tarses jaunes. Java et Sumatra. Téle sans aigrettes. Doigts emplumès. ClKOisettes-Cliats-Ikuaiitig. Syrnium, Sav., Cuv. Conque réduite à une simple cavité ova- laire; disque facial complet. Ch. huant hulotte , Strix aluco et slridula L., Syrnium altico Cuv., Scoliaptex, Swains. — Plumage grisâtre flammé (^e brun ; abdo- CHO men blanc ; queue rayée de brun ; poil des larses piqueté de brun. Toute l'Europe. Doigts à demi-emplumés. Chouettes ppoprenient dites. Ulula, Cuv. Conque en demi-cercle munie d'un oper- cule membraneux; disque facial arrondi; bec recourbé. Ch. de Canada, Str. nebulosa Gm., Vieill. — Plumage brun tacheté de blanc; abdomen et couvertures inférieures de la queue blanc sale rayé de brun ; queue barrée de brun et de blanchâtre. Amérique du Nord. Doigts velus. dtoiiettes-ClieTêches. lYociua, Savig. Disque péri-ophlhalmique incomplet ; ap- pareil auriculaire presque comme dans les autres Oiseaux ; bec recourbé. Ch. de Tengmalm, Str. Tengmalmii Gm., Sir. danypus Bechst., Nyciale, Brehm. ; Sco- tophilus , Swains. ; Alhene , Boié ; jEgolius , Vieill. — Brune, tachetée de blanc ; dessous du corps d'un brun plus pâle, avec des gout- telettes blanches plus grandes ; quatre barres transversales sur la queue ; ventre et joues pointillés de blanc. Nord de l'Europe. Ch. commune , Str. passerbia Gm., Buff., Alhene, Boié; Carine, Kaup. — Taille d'un Merle; plumage varié de noir et de blanc; demi-collier blanc devant le cou dans le mâle, mais pas dans la femelle ; queue roux- foncé, quatre barres transversales plus claires. Ch. urucckka, Ch. de Coquimbo , Briss., Ch. a terrier, Mol., Sir. urucurea. Sir. cu- nicularia Vieill. — Grise, ponctuée de blanc ; bande blanche au-dessus des yeux ; ailes niarquées de taches blanches et brunes ; queue rayée de blanc et de brun ; parties inférieures blanches tachées de brun. Lon- gueur, 25 cent. Paraguay, Haïti, le Brésil. Ch. CHEVÊCHETTE , CHEvâcHOiDE CABURK, Str. passerinoides Tem. , Sir. acadica glauci- dium Boié. — Très petite espèce, à plumage nuancé de cendré brun en dessus ; collier noir et blanc; tache blanche sur la poitrine; abdomen blanc ; petits points blancs sur la tête et la nuque. Longueur , 20 cent. Brésil. Doigts nus. Ch .pudipède, Str. nudipes Daud. —Corps CHO 729 brun en dessus, avec du blanc de chaque côté du cou, blanc en dessous ; chaque plume flammée de brun au centre ; tarses allongés et nus ainsi que les doigts. Longueur, 20 cent. Porto-Rico. Choiiettes-Pliodiles. Phodilus, Is. Geoff, Conque auditive en demi-cercle ; disque facial imparfait; bec droit; 5« rémige la plus longue. Pn. CALONG. — Plumage brun-châtain très pur, et légèrement doré en dessus, avec des points blancs encadrés de noir ; cercle de l'orbite brun clair ; parties inférieures Isa- belle. Java. Cliouettes-Effraies. Slrix, Cuv. Conque. large, de même que l'opercule; disque péri-ophthalmique très développé; bec droit. Effraie commune fresaie , Sir. flammea L. — Face grise ; plumage gris de lin giacé, pointillé de blanc et de noir, fauve en des- sous sans taches ; abdomen quelquefois d'un blanc pur ; queue légèremen t barrée de brun. Europe et presque tout le globe. (Gérard.) CHOUETTE. INS. —Nom vulgaire de ia Dfociiia sponsa Latr., et de la Chenille du Séneçon décrite par Godart. CHOLETTE DE MER. pciss. — Nom vulg. du Lump, Cycloplerus lumpus. CHOUETTE ROUGE, ois. — Nom vul gaire du Choquard. *CHOURTK.A ( nom donné à cet oiseau par les montagnards du Caucase), ois. — Genre de l'ordre des Gallinacés , établi pai M. Motschoulski , et ayant po;;r caractères : Bec fort, conique et légèrement recourbé; narines médianes et nues couvertes par une écaille cartilagineuse en forme de glande ; joues et tour des yeux nus. Tarses assez courts , nus , robustes ; scutelles rhomboi- dales, n'ayant ni éperons ni tubercules ; quatre doigts , le médian le plus long et le pouce rudimentaire, ne touchant le sol que par son extrémité. Ailes obtuses, moins longues que la queue, et ayant la première rémige la plus longue. Queue assez longue, divisée en deux et composée de I4rectrices. Cet oiseau , qui ressemble un peu à ia Bartavelle, quoique avee des dimensiooâ 730 CHO beaucoup plus fortes, est de couleur jaunâ- tre variée de gris noirâtre; les rémiges sont blanches, avec les extrémités noires; les scapulaires sont également noires ; la tète et le cou sont gris en dessus , avec une tache blanche de chaque côté ; une bande grise part du dessous de l'œil et va en longeant le cou se fondre dans la couleur grise de la poitrine, qui, ainsi que le ventre, est d'un gris rougeâtre bariolé de noir; le crou- pion est blanc. Les rectrices sont brunes, avec les extrémités mouchetées de rouge brunâtre ; les couvertures supérieures sont jaunâtres variées de noir, et les inférieures blanches. Le bec est vert-noirâtre, les mem- branes des narines jaune orangé, l'iris brun foncé, et les pieds sont rouges. Le mâle diffère de la femelle par sa taille, qui égale presque celle d'une Oie, par ses sourcils, par la peau rougeâtre qui entoure les yeux, et par son chant, qui ne ressem- ble pas à celui des autres Gallinacés, mais se rapproche de la voix de la Grue, quoique plus agréablement modulé. Le plumage d'hiver du Chourtka est de couleur plus sombre que celui d'été, et il devient plus épais. Tout le corps de l'oi- seau augmente alors de volume , et la place nue de la face disparaît. Pallas a désigné , sous le nom de Tetrao caucasiens , un oiseau dont il n'a jamais vu qu'une figure, et qui parait être le même que celui observé parM.Victor Motschoulski, en 1838, dans son voyage au centre du Cau- case. Il habite la région des neiges , et ne descend jamais dans les plaines, où l'on a vainement cherché à le naturaliser. On le voit courir par troupes de 6 à 10 individus sur les pentes des précipices avec une ex- trême agilité. Son caractère est défiant : au moindre signe de danger , il s'envole en poussant de grands cris , de sorte que les chasseurs les plus habiles ne réussissent à l'approcher qu'à la faveur des brouillards. Le Chourtka se nourrit des graines de plantes alpines , et l'on trouve presque tou- jours dans son estomac du sable et de petits graviers. Il devient en hiver le compagnon de l'iEgagre, dont il mange la fiente. En automne, il prend beaucoup de graisse, et sa chair , qui se rapproche de celle de la Perdrix commune, est recherchée comme un manger délicat. CHR La place assignée au Chourtka , par M. Motschoulski, est entre les Perdrix elles Cailles ; mais il est impossible de juger, sur l'inspection de la figure jointe au Mémoire de ce voyageur, si cet oiseau doit être laissé parmi les Perdrix ou s'il mérite réellement de former un genre à part. Quoique nous pensions que le Chourtka devrait sans doute rester dans le genre Perdrix, et que contrai- rement à l'opinion de M. Motschoulski, nous ne considérions sa grandeur, ses nuances el son chant comme des caractères différen- tiels suffisants pour justifier la créatiort d'un genre , nous laissons subsister son genre Chourtka jusqu'à ce qu'on ait eu de nouvelles occasions d'étudier cet oiseau. Il existe au Muséum un oiseau non étiqueté que je crois être un Chourtka ; mais il a les tarses tubercules, et l'erreur de M. Mots- choulski viendrait sans doute de ce qu'il a fait sa description sur une femelle. S'il en était ainsi, ce nouveau genre resterait dans les Perdrix, dont il a tous les caractères. (G.) *CnRESTA (xpvitTToç ; suivant Pline, c'est le nom d'une sorte de Chicorée), bot. ph. — Genre de la famille des Composées, tribu des Vernoniées qui a pour caractères : Ca- pitules composés de 3-4 fleurs et réunis en glomérules sphériques, terminaux , dé- pourvus de bractées. Chacun des capitules offre un involucre globuleux dont les écailles inférieures sont parfois laineuses à la base, tandis que les intérieures, allongées , li- néaires, sont complètement glabres, et ci- liées-dentées en leurs bords: les corolles tu- buleuses se divisent au sommet en 5 lanières flexueuses; les étamines insérées à la gorge sont terminées par un appendice ovale et pourvues de soies à la base ; le style , grêle et papilleux comme ceux de la tribu, re- pose sur un disque épigyne cylindracé. Les ovaires pubescents supportent une aigrette composée de deux rangées de soies scabres et d'inégale longueur ; les intérieures at- teignent presque le sommet du tube de la corolle , et sont moins raides que les exté- rieures. Les Chresta sont originaires du Bré- sil, et forment des arbustes d'un aspect par- ticulier. Une espèce se trouve figurée dans le 4<- volume des Icônes de M. Benj. Delessert. (J. D.) CHRICHTOIVITE. min.'— Voyei chaîto- SITE. (Del.) CHR •CHRISTAIVI^IA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Bixacées, tribu des Prockiées,établiparPresl(/feZ.//(«;/i/i-.,II,9/, f. 67), et ne renfermant encore qu'une espèce. C'est un arbrisseau indigène du Pérou, à bran- ches éparses, munies de feuilles alternes, pétiolces, denticulées, accompagnées de sti- pules pétiolaires, géminées, sétacées, déci- dues; à fleurs hermaphrodites, portées sur des pédoncules terminaux, biflores, dont les pédicelles unibractéés. (C. L.) CURISTE MARIME. bot. pu. — Nom vulgaire donné, sur plusieurs points de no- ire littoral, a des herbes dont les feuilles se mangent confites au vinaigre, telles que la Salicorne herbacée, l'Inule et le Criilimum •mariiimunf. CHRISTIA, Mœnch. bot. pu. — Syno- nyme de Lourea, Neck. * CHRISTIANA (nom propre), bot. pu. ■ — Genre de la famille des Tiliacées , tribu des Grewiées , formé par De Candolle, sur une plante de l'Afrique tropicale , non en- core décrite, mais caractérisée par un calice trilobé , persistant ; une corolle de 6 pétales persistants, ainsi que lesétamines, lesquelles sont en nombre indéfini ; un fruit formé de 5 capsules adhérentes seulement à la base. (C. L.) *CHR1STIA1\ITE , Monlicelli et Covelli (nom d'homme), min. — Mêmechose qu'Anor- ihite. (Del.) * CHRISTIMA , Raf. bot. ph. — Syno- nyme de Bouvardia, Salisb. * CHRISTOLEA(nom propre), bot.ph. — Genre formé par Cambessèdes [Jacquem., 17, t. 17), et rapporté, non sans quelque doute, à la tribu des Sisymbriées, dans la fa- mille des Crucifères-iNotorhizées , sur une plante découverte dans l'Asie médiane, ra- mifiée, couverte d'une courte pubescence simple, à feuilles alternes, sessiles, obovales- «unéiformes , épaisses, incisées-dentées au sommet; à fleurs jaunes, en grappe termi- nale assez lâche. (C. L.) CHRISTOPHORI AN A, Tournef. bot. ph. — Synonyme d.'Aclea, Linn. •CHROICOLITES (xp<^'t- sez nombreuses , la plupart européennes , toutes de moyenne taille et revêtues des cou- leurs les plus éclatantes , d'or, de feu , de rouge et de vert métallique. Elles voltigent sur les fleurs pendant la chaleur du jour. Le type du genre est la Clirysis ignita L. , très commune dans toute l'Europe. (Bl.) * CHRYSITHRICeÉES. Clirysitliricheœ . BOT. PH. — Tribu de la famille des Cypéra- cées établie par Lestiboudois, et ayant pour type le g. Chrysilhrix. CHRISITHRIX {xp^<^k, or; OpiÇ, che- veu). BOT. PH. — Genre de la famille des Cypéracées-Chrysithrichées, établi par Linné fils pour une plante des plaines sablonneu- ses du Cap, ayant le port des Sizyrinchium , un rhizome rampant, les feuilles ensiformes et engainantes, et un épi solitaire très dense, ovale et cylindrique , sortant au-dessous de la base du chaume. La seule espèce connue est le Ch. capensis. "CHRYSOR.ALAKÉES. Chrysobalaneœ. BOT. PH. —Famille établie par R. Brown , et considérée par De Candolle comme une tribu de la famille des Rosacées. CBR\S0BALA1\IJS. bot. ph. — Foy. ICAQUIER. * CHRYSOBALUS. ins. — Genre de Co- léoptères hétéromères indiqué par M. Bois- duval ( Voyage de l'Astrolabe, Entomologie, CHR p. 267), mais dont il n'a pas donné les ca- ractères ; il devrait avoisiner les Helops. L'espèce qui en fait partie est de la Nou- velle-Hollande; elle a été nommée Chryso- balui fuLjidipennis. (G.) *CnRïSOBAPHUS, Wall. bot. pn. — Syn. A' Anoeciochilus , Blum. CHRYSOBÉRYL (xp^tro? , or, et du mot Béryl ). min. — Syn. de Cymophane. Foij. ce mot. (Del.) "CHRYSOBOTHRIDES. C/irj/io6of/jWrfœ. INS. — Nom d'une division établie par MM. Gory et de Castelnau dans leur Icono- graphie de la tribu des Bupresiides , et qui se compose des g. Colobogaster , Chrysoiiolhris et Belionoia. f'^oyez ces mois. (D.) * CHRYSOBOTHRIS (xpv-ro;, or; ffoepo?, trou). INS. — Genre de Coléoptères penla- luères, famille des Sternoxes, tribu des Bu- presiides , éubli par Eschscholtz et adopté par tous les entomologistes. M. Solier, dans son Essai sur les Bupresiides {Ann. de la Soc. eut. de France , t. Il , p. 3I0 , pi. il , fig. 29), en a publié les caractères ; et MM. de Castelnau et Gory, dans leur Iconographie de cette tribu, en ont décrit et figuré 1 13 es- pèces , dont 89 d'Amérique , 14 d'Afrique , 3 d'Asie, 4 de la Nouvelle-Hollande, et 3 d'Europe. C'est à ce genre qu'appartient le Bupr. Chrysosiigma Fabr., qui peut en être considéré comme le type. Cette espèce se trouve en France, en Allemagne, en Russie et jusqu'en Sibérie. Les Chrysoboihris sont généralement re- marquables par leur éclat métallique, et beaucoup d'entre eux , ainsi que l'exprime leur nom générique, ont de gros points en- foncés couleur d'or sur leurs élytres. (D). 'CURYSOCEPilALUM (xp^'^k , or ; xe- vcrdâtrc). mam. — Ce genre, anciennement établi par G. Cuvier , com- prend des Insectivores rapportés avec juste raison à la même famille que notre Taupe d'Europe, et remarquables extérieurement par le luxe des reflets irisés et chatoyants de leur robe. Ce caractère , fort rare chez les Mammifères, se montre ici dans son plus grand développement. Joint à quelques par- ticularités également fort curieuses , mais dont le rapport avec le genre de vie des Chrysochlores est plus facile àcomprendre, il permet de distinguer aisément les ani- maux qui nous occupent de ceux qui ap- partiennent au même groupe. On connaît plusieurs espèces de Chryso- chlores ; toutes sont de l'Afrique australe, et leur mœurs diffèrent peu de celles de la Taupe. Leur taille est aussi la même, à peu de chose près, mais leur extérieur paraît plus singulier encore. Elles ont le museau 47 738 CHR tronqué, un peu relevé plutôt en forme de petit socle transversal qu'en véritable bou- toir ; leurs yeux sont fort petits ; elles n'ont pas d'oreilles externes , et leur corps trapu et ramassé n'a qu'un faible rudiment de queue. Les pattes sont courtes; les an- térieures plus puissantes, et les trois seuls doigts qu'elles présentent pourvus d'on- gles falciformes très puissants ; celles de der- rière , moins modiflées , plus manifeste- ment plantigrades et à cinq doigts moins puissants, il est vrai , mais plus utiles à la marche, au contraire des premiers, que l'a- nimal emploie surtout pour fouiller le sol. Les Chrysochlores étaient autrefois appe- lés Taupes dorées ou Taupes rouges d'A- mérique et d'Asie , bien qu'on n'en trouve pas plus en Asie qu'en Amérique. Brisson et Linné leur attribuaient les attinités que nous leur reconnaissons aujourd'hui. Gme- lin les crut plus voisines des Sorex que des Talpa , opinion qui n'a été adoptée que par un très petit nombre de personnes. Diverses particularités anatomiques des Chrysochlores, celle de leursystème dentaire et de leur squelette principalement ne sau- raient être passées sous silence; elles com- pléteront d'ailleurs la caractéristique de ces animaux. Leur squelette, dont M. de Blainville vient de donner une nouvelle description accom- pagnée de figures, dans le chapitre de son OsLéographie relatif aux Insectivores , pré- sente dix-neuf vertèbres dorsales, trois lom- baires , trois sacrées et cinq ou six coccy- giennes. Le crâne est remarquable par le développement de sa partie occipitale; il est court et comme conique; ses os zygo- matiques sont plus forts que dans aucun autre insectivore; sa mâchoire inférieure, courte en proportion , a son apophyse an- gulaire considérable, et sa partie coro- noide ne dépassant pas la hauteur du con- dyle articulaire. Le développement de la caisse du tympan et de l'oreille interne doit faire admettre une grande délicatesse dans l'ouïe de ces animaux. Leurs vertèbres man- quent des ossifications en forme de sésa- moïdes qu'on voit au bord articulaire de leur corps dans la Taupe, aux dernières dor- sales et aux lombaires. L'omoplale e.«t plus large que celle de la Taupe, et la terminaison Ecromialc de son épine s'avance au-delà de CHR l'insertion de la clavicule. Celle-ci, au lieu de ressembler, comme dans la Taupe, à un corps vertébral de poisson, est grêle et al- longée comme chez le Hérisson. L'humérus n'est pas moins singulier que celui de la Taupe , mais d'une tout autre apparence. C'est une sorte de croissant irrégulier, dont une extrémité serait formée par la tête su- périeure, et l'autre par une énorme tubé- rosité interne delà partie inférieure (épi- trochlée ) : celle-ci est percée d'un trou pour le passage du nerf médian. La lubé- rosité inférieure externe ( épicondyle ) est bien moindre que l'interne. Le radius et le cubitus différent moins de ce qu'ils 'sont dans la Taupe, mais la patte offre la singulière particularité d'un pisiforme sub- cylindrique fort long, et qui remonte en ar- rière des os de l'avant-bras jusqu'à l'hu- mérus avec la saillie interne duquel il est en connexion par son extrémité. La pre- mière rangée des os du carpe possède, en outre de ce pisiforme d'un aspect tout-à- fait exceptionnel , le scaphoïde , le semi-lu- naire et le triquètre ; la seconde manque du trapèze (il n'y a pas de pouce à la main) ; elle conserve un trapézoide pour l'articu- lation du plus gros doigt, qui correspond à notre annulaire, un grand os, auquel s'arti- cule le doigt médius, et en dehors de celui- ci , deux petits os graniformes , portant le doigt externe qui répond à notre annulaire. Les membres postérieurs n'ont de bien re- marquable que l'absence de symphyse pu- bienne, disposition commune aux Chryso- chlores et à plusieurs genres voisins, et qui était commandée par le volume consi- dérable que les petits de ces animaux ont déjà acquis lorsqu'ils viennent au monde. Les Chrysochiores ont quarante dents, en dix paires pour chaque mâchoire : trois in- cisives, une canine et six molaires. Ces dents ressemblen plus à celles des Scalopes et des Musaraignes qu'à celles de la Taupe. La pre- mière incisive supérieure (de chaque côté) est plus forte que les autres, verticale, tout- à-fait antérieure et triquètre ; celles-ci sont comprimées et latérales; la canine est à peu près de même volume. Ces dents sont un peu écartées entre elles. Il en est de même des molaires, qui sont prismatiques ; la prc- mière et la troisième subégales , mais plus petites que la seconde, et plus fortes que la CIIR quatrième, qui est cllcmème double de la postérieure ou cinquième. Ces dents mo- laires supérieures et celles de l'autre mâ- choire semblent être formées par la moitié antéricureseulementdelcursanalogues chez la Taupe, lesScalopes, etc. Les deux premiè- res paires d'incisives inférieures sont termi- nales et aiguës, plus fortes que la troisième , et celte dernière est peu différente de la dent que M. deBlainville reconnaît pour la ca- nine. Les observations de MM. Lichtenstein , Is. Geoffroy , Ogilby et Andrew Smith ont établi les caractères distinctifs des diverses espèces de Chrysochlores; toutes jusqu'ici proviennent de l'Afrique australe, un des pays les plus riches en animaux fouisseurs. (P. G.) •CHRYSOCOLORE. Chrijiochlom (xpu- restides, établi par MM. Carcel et de Cas- telnau dans un travail inédit, et adopté par M. Solier, qui en adonné les caractères dans son Essai sur cette tribu ( ^nn. de la Soc. ent. de France, tom. II, p. 270, pi. X, fig. 4). CHR 739 MM. de Castclnau et Gory ont reproduit ce g. dans leur Iconographie des Rupreslides , et en ont décrit et figuré 42 espèces, dont 28 réparties sur la Chine, le Japon, Java et les Indes orientales , 10 d'Afrique , 3 de la Nou- velle-Hollande et 1 du Chili. Le type de ce g. est, pour eux, une très belle espèce origi- naire de Java, qu'ils nomment C.opulenia,ei qui a quelque ressemblance avec le Bu- presiis bicolor de Fabricius , le géant de la tribu, qu'ils rapportent au même g. , tandis que MM. Dejean et Solier comprennent ces deux espèces dans le g. Catoxaniha. Foyex ce mot. Les Chnjsochroa , au reste, par l'éclat d;> leurs couleurs et leur grande taille, sont sans contredit les plus beaux Insectes, non seulement de leur tribu, mais de tout l'ordre des Coléoptères. (D.) * CHRYSOCHROIDES. Chnjsochroidœ. INS. — Nom d'une division établie par MM. Gory et de Castelnau dans leur Icono- graphie de lu tribu des Bupreslides , et qui se compose des g. Stemocera, Jalodis , Ac- mœodera et Chryaochroa. (D.) * CHRYSOCIIUS ( xpyo-oxôo? , orfèvre ). INS. — Genre de Coléoptères tétramèrcs, fa- mille des Chrysomélines de Latreille , créé par nous et adopté par M. Dejean dans son Catalogue. Les trois espèces que cet auteur y mentionne sont les Eamolpus asiaiicus , auraïus et preiiosus de Fabricius. La pre- mière se trouve en Europe et en Asie, la deuxième aux Etats-Unis , et la troisième quelquefois aux environs de Paris , mais alors abondamment et en famille sur VAs- clepias. Ce genre est placé entre les Platyco- ryntis et Envyope (C.) •CHRYSOCOCCYX , Boié. ois.— Syn. de Chalcite. l^oyez ce mot. CnUYSOCOLLE (xp^^^ç. or; xô^a , colle). MIN. — Nom donné par les anciens à une substance verte qu'ils employaient à souder l'Or. Les naturalistes modernes en ont fait le nom spécifique du Cuivre hy- drosilicaté, le Riesel-Malachit des Alle- mands, f^oyez CUIVRE. (Del.) CIIRYSOCOMA(xpui7o';, or; xoV»i, cheve- lure). BOT.PH.— Genre de la famille des Sy- nanthérées, Astéroidées-Chrysocomées, for- mé par Linné, révisé et circonscrit par Cassini [Dici. se. nai., XXXVII, 477). Il se compose d'une quinzaine d'espèces , dont une moitié 7/iO CHR environ est cultivée dans les jardins en Eu- rope. De ce nombre, celles qui sont bien dé- terminées croissent exclusivement dans l'A- frique australe.Ce sont des plantes fruliqueu- ses ou même dessous-arbrisseaux, à feuilles alternes, éparses, linéaires, souvent très en- tières, à rameaux plus ou moins nus au sommet; à capitules solitaires, subglobu- leux, dont les fleurs jaunes. Ce genre se dis- tingue principalement par un capitule ho- raogame, discoïde, mulliflore; un réceptacle nu , sub-alvéolé ; un involucre campanule, plus court que les fleurs, et dont les squames lancéolées-oblongues , imbriquées; des akè- nes plans latéralement, érostres.un peu hé- rissés, surmontés d'une aigrette sétacée-poi- lue, unisériée. (C. L.) •CHRYSODEMA (xP^=^°Ç, or; (î^aa;, corps), ms. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Sternoxes , tribu des Bu- prestides, établi par MM. de Castelnau et Gory, dans leur iconographie de cette tribu. Ce g. répond à celui d'Evides, proposé par M. Serville et adopté par M. Dejean dans son dernier Catalogue. Toutes les espèces qu'il renferme sont propres aux contrées les plus chaudes de l'Asie et aux îles situées entre cette partie du globe et la Nouvelle-Hol- lande. Ce sont des Insectes de grande taille, presque tous remarquables par l'éclat de leurs couleurs métalliques. MM. de Castel- nau et Gory en décrivent et figurent 37 es- pèces, parmi lesquelles nous citerons comme type celle qu'ils nomment C. sompiuosa; elle est de Singapore, dans les Indes orientales. Le Bupresiis Smaragdaula Fabr. , de Ma- nille, appartient à ce genre. (D.) 'CHRISODOMUS , Swain. (xp^t^^'s. or; Jo'fxoç, maison), moll. — M. Swainson pro- pose ce genre, dans ses ILlasiranons zoolo- giques , pour ceux des Fuseaux qui, tels que V^niiquus, sont ventrus et ont la queue courte. Déjà Fabricius [Fauna tjroenlandica) avait fait un genre Triiouium pour ces es- pèces ; mais si elles doivent éprouver un changement dans leur classification, ce serait pour entrer dans le grand genre Buc- cin , car leurs animaux en ont tous les ca- ractères, f^oy. FUSEAU. (Desh.) "CHRYSODON (xP"-^"'?- or; ô<îovç, dent). ABKKL. — Nom donné, en 1814, par M. Oken, à un g. appelé deux ans auparavant Pecâ,u.itû>, ; Je brille), ins. —Genre de la tribu des Chal- «idiens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Nées von Esenbeck sur de petits In- sectes que les entomologistes anglais ont sub- divisés en plusieurs genres. (Bl.) CnVi\^Ol.E.' Clirysolus (xpvao'yjXo;, garni de clous d'or), foramin. — Ce genre, établi par Montfort ( Conchyliologie sysiémaiique), forme double emploi avec les Polystomelles de Lamarck. f^oy. ce mot. (A. l'O.) CnRYSOLITnE. Chrysolilha lxP^-osp/îœra, Ch.; type, El. an- CHR ripennis Ch, , Brésil. Eiiparoc'.a, Dej. ; type , Eu. amœna Dej., Colombie. C. Des ailes sous les élytres. Genres: Donjphora , Illig., Oliv. (sternum armé d'une longue épine dirigée en avant); type, D. piisiulaui Fab. , (Mayenne. Strichosa, Dej. (prothorax oITrant un avancement cornu au-delà des pattes antérieures) ; type, Si. siriatopuiictala Cil., Brésil intérieur. La- bidomera, Ch. (cuisses antér.ieures des màics largement échancrées en dessous, offrant une épine sur la limite interne et deux dents sur l'autre extrémité); type. Lab. Germari Chcy. {Donjphora olim), Mexique. Leptinolarsa , Ch. ; type, L. grandis Dej., Mexique. Myocorina, Ch. ; type, /T/j/. vio- lacea Ch., Mexique. Deuierocampla , Ch.; type, Chry. sianrnuptera Germ. , Brésil. Polygramma , Ch. ; type, P. undechnlineala Ch. , Mexique. Proseicela, Dej. (les 4 der- niers articles des antennes filiformes, longs, égaux); type, Cluy. vitiaia Fab., Cayenne. Zygogramma , Ch. ( crochets des tarses pe- tits , presque réunis); type, Zy. Lebadi Dej., Colombie. Calligrapha , Ch.; type, Chry. poly^nlu Germ., Brésil. Clirysoniela, Linné; type, Chry. graminis Linné, Eu- rope. Leucocera, Ch. ; type, Chry. îO-pu.stu- tala Fab., Saint-Domingue, yitechna , Ch. (élytres semi-globuleuses à épipleures tron- qués obliquement ); type , Chry. ii-guitata Fab., cap de Bonne- Espérance. S diodes , Ch. (élytres larges, arrondies, globuleuses, à épipleures tronqués); type, Si. X'i-pusin- lata Ch., Cayenne. Pixis , Dej. (tête petite au niveau du bord antérieur du prothorax; élytres arrondies, convexes) ; type, P. Am- bigna Dej., Brésil. Plagiodcra, Ch. ; type, Chry. Cochteariœ, Fah., Europe. Periscapta, Ch.; type, P. nana Dej. , cap de Bonne- Espérance. Microlheca, Dej. ; type, M. im- pressa Dej., Brésil. Liiia, Meg., Lat. [Mula- cosoma, Dilw. ); type, Chry. Populi Linné, Europe. Oreina , Ch. ( Chrysochloa, Hope) ; type, Chry. speciosa Fab., Alpes françaises. Promechus , Dej. (corps allongé); type, P. tricolor Ch., Amboine. Aulacoscelis , Ch. (corps presque plan, peu convexe); type, Aid. vielunocera Ch. , Mexique, flelodes , Fab.; type,/:/. PheltandriiVab., Europe. Eiigony- cha, Ch. (corps piiulaire; antennes courtes à articles noduleux ) ; type , Eug. iufluia Ch., Brésil. Plauageies, Ch. (corps oblong; tête CHR 743 petite, tronquée, à peine convexe; antcinies courtes; tibias courts, modérément élargis, obliquement tronqués) ; type , Pi. diape- rioides Ch., Brésil. Gasiroplnjsa , Ch. [Gas- iroeides, Hope) (télé et prothorax plus larges que de coutume; abdomen excessivement développé chez les femelles); types, Ch. Polygoni et liaphani Fabr., Europe. Enio- moscelis, Ch. [Phœdon, Kir. )( tête proémi- nente; prothorax plus large que les élytres à leur base seulement) ; type, Chry. Ado- nidis Fab., Europe et Asie. J.eioplacis , Dej. (antennes grêles, filiformes ; l" article des tarses en carré long, épais, garni ainsi que les suivants, d'un duvet cotonneux, serré et épais) ; type. L. Klugii, des provinces méri- dionales du Brésil. ( Tibias courts, aplatis, coniquement élargis à l'extrémité, uni-épi- neux ou éperonnés au sommet extérieur.) Cemroscelis, Ch.; type, Chry. 7iotala Fab., cap de Bonne-Espérance. Spartophila, Ch.; type, Chry. liiura Fab., Europe. 2= DIVISION : Crochets des tarses offrant un onglet moitié plus court que le crochet externe. Genres : Phyiodecla, Kir. [Gonioctena , Ch. ). Tibias uni-épineux au sommet exté- rieur ; types, Chry. lO-punctaiaO\.,elC. vi- minalis Fab. , Europe. Ausiralica, Ch. {Calo- mela Hope^, Corps oblong, tête grosse, pro- thorax prciique aussi long que les élylres , tibias non épineux. Type , CU. Cunisii Kir. , Nouvelle-Hollande. 3' division: Crochets des tarses doubles. I Genres: Phyllocharis, Dalmann. (corps allongé, crochets épais, courts, recourbés); types, Chry. si7mata 01., Nouvelle-Hol- lande, Gall. iindulaia Fab., Java. Phraiora, Ch. [Phyiodecla , Kir.) ; type, Chry. Kilel- /HiCE Linné, Europe. Trochalonoia , Westw. {Apamœa? Lai.) (corps sphérique; tibias courts en massues); type, Cliry. Badia Germ. , Brésil. Latreille a donné à ce genre et à cette espèce 8 articles aux antennes; i! y en a réellement 11 , comme dans tous les genres ci-dessus. Pandora, Dej. (antennes filiformes ; tibias anguleux) ; type , P. orbi- cularis Dej., Brésil. 4* DIVISION ; Crochets des tarses doubles ; à tête inclinée ; élytres non ailées en des- lU'-i CHR sous ; tibias terminés par un ongle cro- I chu. Genres : Amphicyrla, Esch.; type, A. demipes Esch., Californie. Cet insecte a plu- tôt le faciès d'un Byrrhe que celui d'une Chrysomèle. L'appareil de la sécrétion biliaire des Cy- cliques ressemblerait, d'après LéonDufour, à celui des Longicornes, sous le rapport du nombre et de la double insertion des vais- seaux qui le constituent; mais il offre quel- ques légères différences quant à la disposi- tion de ceux-ci. Ils sont dans tous au nombre de six, et deux d'entre eux sont ordinaire- ment plus grêles, moins longs, et ont leurs insertions distinctes des autres. Cependant ces derniers caractères ne se rencontrent point dans la Cassida. Les six conduits bi- liaires de cet insecte ne lui ont paru diffé- rents entre eux ni en longueur ni en gros- seur. Il les a toujours vus diaphanes et point variqueux. Quatre d'entre eux ont leurs insertions ventriculaires groupées sous un même point de la face inférieure de l'or- gane, mais ne confluent point en une vési- cule comme ceux des Lema, Fab. {Crioceris, Oliv. ). Les deux autres s'implantent côté à côté , sur un point distinct des précédents. Les insertions cœcales se font par deux troncs assez longs, biGdes. Dans le genre Timarcha, le 1" de notre tribu, les quatre conduits biliaires les plus longs s'insèrent à égale distance autour de l'extrémité du ventricule chylifique, de ma- nière qu'une paire de ces insertions est en dessus , et l'autre passe en dessous de l'or- gane. Les deux vaisseaux les plus courts, s'implantent isolément un peu en avant des précédents sur le milieu, et à la face infé- rieure de l'organe. L'insertion cœcale a of- fert à M. Léon Dufour quelques variations. Dans certains individus, il a rencontré deux troncs biûdes pour les quatre principaux conduits, tandis que les deux vaisseaux plus courts s'abouchent isolément; dans d'au- tres , il a reconnu un tronc commun , mais court pour les six vaisseaux. Le même au- teur pense qu'il a disséqué, sans s'en dou- ter , des espèces différentes de Timarcha difficiles à déterminer par leurs caractères extérieurs. ï.es Chrysomélines sont phyllophages.hé- CHR liophobes.vivent en agrégation, et demeurent en repos pendant le jour, fixées aux feuilles, aux liges , au pied des plantes qu'elles choisissent de préférence , ou cachées sous les écorces , sous les petites pierres des terrains arides. Les Doryphores , les Phyto- dectes, se placent au sommet des arbres, sous les feuilles; et toutes, ou à peu prés, ne s'agitent que la nuit pour prendre leur nourriture. Leur démarche est lente et mal assurée. Quand on les saisit , ces Insectes rendent par la bouche une liqueur roussâtre abon- dante ; ils raidissent leurs pattes , se tien- nent immobiles et comme morts. Les Chrysorhélines sont disséminées sur tous les points du globe ; plus des deux tiers cependant appartiennent à l'Europe et à l'A- mérique ; elles se rencontrent à toute éléva- tion. Le genre OreJHa semble particulier aux plus hautes montagnes de l'Europe. Le tort que font aux plantes les Chryso- mélines, surtout à l'état parfait, est peu considérable. Cependant la Lina Tremulœ dépouille souvent de leur foliation les jeu- nes pousses du Tremble. VOreina rimosa, que nous avons trouvée au Mont-Dore, sur une Chicoracée haute de 3 à 4 pieds , avait été si abondante qu'il ne restait plus au commencement de juillet que les tiges de celte plante. Les quelques individus survi- vants commençaient à attaquer ces tiges à défaut de feuilles. (Chevrolat.) * CHRYSOaiÉLIMTES. iKS.— Tribu éta- blie par M. Laporte de Caslelnau [HUioire naturelle, t. II, p. 511), et dans laquelle il a réuni les genres ci- après : Lamprosoma , Chlamys , Clythra, Cnjplocephalus, Eumol- pus, Euryope, Colaspis, Podoniia, Phyllo- cliaris , Doryphora ,*Paropsis , Timarcha , Chrysomela , Trochalonota , Phœdoii. Carac- tères : Antennes écartées l'une de l'autre , et insérées au-devant des yeux. (C.) CimYSOMlTRIS (xpv<7oç, or ; ixîzpa, coif- fure). OIS. — Genre formé par Boié, en 1828, dans sa famille des Fringillidées, et démem- bré desFriiigilla, Lin., pour un pelit groupe de Granivores dont l'espèce type est leFmi- gilla spinus Lin. , ou le Tarin d'Europe. Boié lui réunit les jP>'!n9'i//a ciirinella Gmel., du même continent , et les Friugilla tristis , pi- nus, psaliria, d'Amérique, auxquels Bona- parte a encore ajouté les Carduelis magella- CHR nicaVieill. , et mexicana Swains. Les carac- tères de ce petit groupe sont : Bec conique , allongé, comprimé, singulièrement aigu et atténué vers sa pointe. Ailes longues , poin- tues, avec les trois premières pennes égales et les plus longues ; queue médiocre , légè- rement fourchue, et plumage généralement verdâtre ou jaune et noir. On réunissait au- trefois ces espèces aux Chardonnerets; mais Boié les en a distraites, se fondant sur ce que «es petilsFringillidées vivent principalement de semences de Conifères, et forment ainsi un genre très naturel. Ce groupe fait partie, selon nous , de la sous-famille des Cocco- Ihrauslinées ou Fringiilidées seminivores et non marcheurs. (Lafr.) • CHRYSOMUS, Sw. (xp^^o's , or ; Sj^o,; , épaule), ois. — Genre formé par Swainson , «n 1837 [Cluss. of birds), dans sa famille des 6'turuidœ et sa sous-famille des Icterinœ , répondant aux Troupiales de Cuvier. Les ca- ractères du genre sont , d'après cet auteur : « Bec semblable à celui du genre Zanihornls, mais ayant les bords des deux mandibules infléchis ; ailes médiocres , avec la première penne un peu plus courte que la seconde ; <]ueue arrondie; pattes conformées pour la marche ; doigts grands, très allongés cl grê- les; ongles longs, très minces et peu ar- qués. » L'espèce type est VOriola^ icierocephalus <îmel., Carougc à coiffe jaune de Vieillot, la Coiffe jaune Buff. ( Enl., 343). Swainson lui réunit une seconde espèce qu'il décrit comme nouvelle dans la dernière partie de sa Class. of birds , p. 345, sous le nom de Clinjsomus Zauiltoinjgus, et qui n'est autre que VOrio- liis jlavits de Gmelin, ïroupiale à léle jaune '; , or ; ^c'- ttUç, robe), ixs. — Genre de Coléoptères létramères , famille des Chrysomélines de Latreille , tribu des Colaspidcs , créé par 7i6 CHR M. Dejean dans son Catalogue sans indica- tion de caractères. La seule espèce que cet auteur y rapporte est du Brésil ; il la nomme Cliry. splendens, et la place entre les genres Dorylus et Pleinaulaca. (C.) * CHRYSOPIIAIVE , Breitli. {xp^ci^ , or ; wavïj, éclat). MIN. — Sorte de Mica qui se trouve disséminé avec des lamelles de Gra- phite , dans un calcaire grenu de Warwick , dans l'état de New- York. C'est la même chose que la Holmite de Thomson et la Ciintonite des Américains. Foy. clintonite. (Del.) *CnRYSOPHANIA (xpvcroç, or;arlios du corps qu'ils ont dénu- dées. Les individus soumis à cette opération deviennent silencieux et tristes; ils sont longtemps si délicats, qu'ils exigent un très- grand soin pour les conserver. Beaucoup meurent, et ceux qui résistent en acquièrent plus de prix. Ch. Bonaparte (Rei). 20o/., 1854, p. 151) rapporte à ce genre les espèces suivantes ; Pisltacus Guildiiigi,'Vig.; P. pulverulenlus ^ Gm, ; P. leucocephalus, Gm. ; P. albifrons, Sparm.;P. Dominicensis, Gm. ; P. calivus, Gm. ; P. ochropterus, Gm.; P. xanthops, Sp. ; P. acrocephalus, Gm.; P. occipitalis, Verr. ; P. amazoniens, Lath.; P.pœcilo- rhynchus, Shaw. ; P. hypochondrîacus, Licht. ; P. aureipalliatus, Less. ; P. Prelri, Temm. ; P. Drasiliensis, Linn. ; P. Dufres- nianus, Shaw. ; P. Bouqueli, Bechst. ; P. automnalis, Edw.; P. erythrurus, Kuhl.; P. diadema, Spix.; P.œsiivus, Gm.; 7^. mer- cenarius, Tsch. et P. lumuUuosus, Tsch. (Z. G.) CïIRYSOïOSE. Lacép. poiss. — Syn. de Lampris. CURYSOTOXE. Chrysoloxum (xpuaî- TC!;oç, qui a un arc d'or), ins. ■ — Genre de Dipières, division des Brachocères, famille des Brachystomes, tribu des Syrphides, établi par iMeigen, et adopté par Latreille ainsi que par M. Macquart. Ce g. se recon- naît aux antennes un peu plus longues que la tète, insérées sur une élévation conique du front. Du reste, les Chrysotoxes, par leur corps noir, tacheté ou fascié de jaune, ressemblent un peu à des Guêpes. Ils ont le vol rapide, et se reposent souvent sur les fleurs pour se nourrir de leur suc mielleux. M. Macquarlen décrite espèces, dont 1 des îles Canaries, 1 de l'île de Terre-Neuve, et les 4 autres d'Europe. La plus connue parmi ces dernières est le Chrijs. arcuatum Meig., Latr. {Mulio arcuatus Fabr.), qu'on trouve assez communément en France sur les fleurs (D.) 750 CHR *CHRYSIIRES, Less. ois.— Toy. Colibri. CHRVSUROIVIA. Ois. — Genre créé par Ch. Bonaparte dans son groupe des Amazi- i;és, de la sous-famille des Trochiliens, sur YOrnismia chrysura, Les. Ce genre com- prend encore les espèces suivantes : Trochilus elicia, Tr. Humboldtii, Tr. Josephina, Bour. et Tr. ^»o»e, Less. Z. G.) *CHR\SYME!\»IA (xpu^o;, or ; ûtif.v, membrane), bot. cr. — (Phycécs). Genre de la famille des Floridées, fondé par M. J. Agardh {Alg. Médit., 105) sur plusieurs espèces du genre Chondria de son père, et placé par lui dans sa iribu des Cryptoné- mées. Voici les caractères qu'il lui assigne: Fronde tubuleuse, parcouiue dans son centre par des eiaments épars, et com- posée, à la périphérie, de deux ou trois couches de cellules obloiigues, les intérieu- res plus grandes, les plus extérieures granu- liformes reliées par une gangue, ou matière gélatiniforme. Fructiûcation double : con- ceptacles fixés à un placenta basilaire, en- veloppés d'un réseau de filaments anasto- mosés, et contenant, dans un périspore hyalin, des spores nombreuses réunies en une seule masse. Ce conceptacles {favel- lidia) sont placés sous la couche extérieure de la fronde, qui se métamorphose en une sorte de péricarpe s'ouvrant au sommet. Sphérospores se développant dans les cel- lules sous-épidermiques et se divisant en 4 spores. Le nom consacré à ce g. est tiré des reflets dorés qui frappent l'œil de l'observateur, lorsqu'il regarde ces Algues agitées par le mouvement delà mer, M. J. Agardh y fait entrer 6 espèces de la Méditerranée. Ce n'est pas ici le lieu de discuter la valeur de ce g. Nous l'admettrions volontiers pour le C. uvaria et les espèces analogues; mais nous ne saurions nous résoudre à y réunir avec l'auteur le Dumoniia venlricosa, qu'il n'est pas plus permis de distraire du genre de Lamouroux que d'en changer le nom. (C. M.) ♦CHTIMMALE. Chlliamalus. mûll. — Genre de l'ordre des Cirrhopodcs, établi par Ranzani pour les Lepas depressa et stellata de Poli. CHTHOMA, Cass. bot. ph. ~ Syn. de Pectis, L. *CHTH0IVlCffiR6L'S. mam. — MM. Key- serling et Blasius appellent ainsi, dans leur CHR Tlisloire des animaux vertébrés d'Europe, un g. de Rongeurs ayant pour type le Mus tal- pinus de Pallas. Votjes Spalax. (P. G.) CHUKRASIA. BOT. ph. — Voyes Chi- KRAssiA. (Ad. j. , CHIX0\. MAU. — Nom d'une espèce du g. Chat. Voyes ce mot. CHL'XCOA (nom vernaculaire), bot. ph. — Genre de la famille des Combrétnc^es, tribu des Terminaliées, formé par Pavon (in Juss., Gen., 79) pour deux espjees croissant au Pérou et au Brésil, et extrê- mement voisin du Terminalia de Linné. Ce sont des arbres à feuilles alternes, éparscs et serrées au sommet des rameaux, très-en- tières, biglanduleuses à la base en dessous; à fleurs polygames, disposées ca épis axil- laires, bractées, les hermaphrodites à ia base, les mâles au sommet, et sortant sou- vent avant les feuilles d'entre les squames des gemmes. Le périanthe est unique, fo- liacé, tubulé, conné avec l'ovaire, au-des- sus duquel il se resserre et se dilate ensuite en un limbe campanule, 5-denté, décidu.Le fruit est 2 ou 5-ptère. (G. L.) CHUQUIRAGA. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Mutisiacées, établi par Jussieu {Gen. pi., l~ 8) pour des ar- bustes du Pérou, rameux, à feuilles co- riaces, alternes, dentées, piquantes, très- rapprochées et sessiles ; capitules terminaux solitaires, grands, fort apparents et cou- verts par les feuilles; folioles de l'involucre couvertes de poils jaunâtres et serrés ; co- rolle pourpre foncé. L'espèce type de ce genre est le Chuqui- ragainsigne. MM. deHumboldt et Bonplaud en ont ajouté deux autres sur la difl^érence spécifique desquelles M. Kunth exprime du doute. (C. D'O.) CIIURCBiLLITE . (Nom de lieu. ) uin. — Oxychlorure de plomb, de couleur blanc jaunâtre, avec éclat perlé, et qu'on trou\e à Churchill, dans les Mendip-Hills, en Angle- terre. On lui a donné aussi les noms de Mend- spite, de Berzélite et de Kérasine. (Del.) CHUSITE. MIN.— Nom donné par Saus- sure à un minéral d'un jaune verdâtre, dis- séminé en petits mamelons dans un Basalte delà colline de Limbourg en Brisgau. Ce minéral n'est probablement qu'une variété de Péridot, ainsi que la Limbilité du mémo auteur. pEL.) CIIY CeUSQUEA. BOT. PU.— Genre de la fa- mille des GramiiK^es-Bambiisécs, établi par Kunlh {Agror.t., 427) pour une lierbe gi- gantesque (C7i. scandens], originaire des parties montagneuses de l'Amérique méri- dionale, grimpant autour du tronc des ar- bres à une hauteur quelquefois assez consi- dérable, à rameaux pendants et fascicules, à feuilles planes, à panicules terminaux, rameux, diffus, et à épiliets pédiccllés. CHUVA. Humb. mam. — Nom d'une es- pèce du g. Atèie. CnVLE. piiYSiOL. — On nomme ainsi le fluide qui circule dans les lymphatiques de l'inlestia durant la période alimentaire^ et qui, après sou mélange avec la lymphe qui vient de presque toutes les parties du corps, est porté dans le torrent sanguin par l'intermédiaire du canal Ihoracique. Le chyle ne préexiste point dans l'intes- tin, comme l'ont cru quelques physiologis- tes : il est fourni par les matières alimen- taires ce digestion, c'est-à-dire converties en chyme, et passe par absorption dans les vaisseaux chilifères. I! se compose d'ailleurs d'éléments que l'on retrouve, avec des pro- portions déterminées, dans la constitution de l'aliment complet (le 'ait, par exemple). Ainsi, il renferme: 1" des substances albu- niinoides, qui le rendent coagulable spon- tanément ou par l'action de certains agents, tels que la chaleur, et le décomposent, comme le sang, en une partie solide ou caillot et en une partie liquide ou sérum; 2° un principe sucré qui le rend fermentes- cible; 3^ des matières grasses qui, en l'émulsionnant, lui donnent la couleur blanche qu'on lui reconnaît généralement; 4° certains éléments minéraux ou salins qui lui communiquent des propriétés chimiques et organoleptiques particulières. Sa sa\eur, ordinairement douce ou un peu salée, de- vient légèrement sucrée chez les animaux Jiourris de féculents, et son odeur paraît varier selon les espèces. Cependant elle rappellerait, d'après quelques auteurs, celle du sperme humain. (Z. G.) *CHYLIVORES. Chylivom {chyhis, chyle ; voro, je dévore), ins. — Clarck désigne ainsi une famille de Diptères dont les larves vivent dans les corps des ani- maux, et qu'il suppose se nourrir de leur chyle. Voyez OEstribes. (D.) Cïlï 751 *CnYLIZE. Cliylisa (yykiKoi, j'exprime le suc, je réduis en jus), ins. — Genre de Di- ptères, divi;>ion des Bracliocères, famille des Alhéricères, Iribu des Miiscides, établi par Fallen et adopté par Meigen, ainsi que par M. MacquarL Ce dernier le range dans la section des Acalyplères, et la sous-tribu des Cordylurides. Les Chyiizes re;semblent eu effet aux Cordylurcs ; mais elles u'out pas comme celles ci de longues soies sur diver- ses parties du corps, et se rapprochent par là des Tétanures et des Lissa. Ces Muscides se trouvent dans les bosquets. M. Macquart en décrit G espèces, toutes de France ou d'Allemagne. La Cliy. leplogasler Fall., ou Sargu!: sciUellatus, Vahr., peut être con- sidérée comme le type du g. Elle est d'un noir luisaut, aiec la partie antérieure du front, le verlex, les antennes, l'écusson et les pieds jaunes; les ailes sont obscures à l'extrémité. (D.) *CHYLOCLADIA, Grev. (xuXo'ç, suc; >iÀoc<î'c;, rameau), bot. cr. — (Phycées^ Synonyme de Lomenlaria, Lyn^hye. (CM.) *CnyLODIA, Rich. bot. ph. — Syn, de Wulffia, Neck. CHYLODORE. Chylodorus. crust. — Lcach {Dict. des se. nal., tom. IV) a donné ce nom à un crustacé que Desmarest range dans le genre des Lyncœus, manière de voir qui a été adoptée par M. Milne Edwards, dans le tome III'' de son Histoire naturelle sur ces animaux. (H. L.) *CHYiHATOPUOï\A, Guén. lns. — Foy. CïHATOPHORA. (D.) CHYME. zooL. — Voyez Chvle. *CHYM0C4KPUS (yw.o;, suc: xap:ro,', fruit). BOT. PII. — Genre de la petite famille des Tropaeolacées, établi par Don (in Linn. Trans,, XVII, 43, I, 145) aux dépens du Tropœolumpentaphyllumdii Lamarck{[llust. 177),et ne différant réellementdu enre Tro- pœolum (auquel il vaudrait peut-être mieux le laisser réuni comme section) que par une corolle dipétale et un fruit en baie. L'espèce citée, la seule encore que renferme le genre, est une jolie petite plante originaire des en- virons de Buenos-Ayres, et cultivée avec empressement dans les jardins d'Europe pour l'agrément de son port, de ses feuilles profondément découpées, et de ses fleurs pourpres, dont elle orne en grand nombre le treillage sur lequel on la 'laisse grimper à 752 CHY sa volonté. D'ua tubercule radical, vivace, s'élèvent une ou plusieurs tiges filiformes, grimpantes, glabres, vertes ou purpurcs- centes, portant des feuilles alternes, pctio- lées, subpeltées, 5-partites, dont chaque lacinie elliptique oblongue, très-enlières, comme péliolulées par leur base rétrécie; les fleurs, assez grandes, et renversées de manière que leur centre regarde la terre, sont d'un pourpre cramoisi. Le pé- rianlhe externe, subbilubié, a ses cinq laci- nies presqueégales, dont l'estivation est val- vaire; la lèvre inférieure, triGde, se prolonge à sa base en un éperon mellifère, droit, co- nique, rétréci vers l'extrémité, qui se ter- mine par un renflement obtus après l'an- thèse. Cet éperon interne, formé de deux pétales plus courts que le calice, et insérés entre les lobes latéraux et l'intermédiaire de celui-ci et à sa gorge, est vert, ainsi que ceux-ci, intérieurement et finement ponc- tué de pourpre. Le fruit est une baie trilo- bée, ou l-2-!obée par avortement; chaque lobe est subglobuleux, d'un violet foncé, rempli d'une pulpe bonne à manger, et contient une seule graine. (C. L.) *CHYI\I0PII1LE. Chymophila. (y.u[>.i;, suc, humeur; ©tXc'œ, j'aime), ins. — Genre de Diptères, division des Brachocères, fa- mille des Brachj stomes, tribu des Syrphides, établi par M. Serville et adopté par M. Mac- quart. Ce g. est fondé sur une espèce unique provenant des environs de Philadelphie; elle se distingue des autres Syrphides par sa trompe longue, menue, dirigée en avant comme celle des Conops, auxquels elle res- semble aussi par la conformation des an- tennes.C'estdu reste uninsecte très-brillanl de 5 lignes 1/2 de long, d'un vert doré, avec la face jaune, le front et les antennes noirs, l'écusson et l'abdomen à reflets blancs, les pieds noirs et les ailes un peu brunâtres : aussi M. Macquart l'a-t-il nommé Chymo- CHY phila splendens. Son nom générique indique qu'il hume avec sa trompe les fluides répan- dus sur les fleurs et les feuilles. (D.) *CHYPHUS. INS. — Genre établi par Thunberg (in Nova acla f/ps. , 7 , 1 1 0 et 1 24) sur VAttelabus CurcuHonoides de Linné. Il n'a pas été adopté. (C.) *CHYRAITA, Lera, bot. ph. — Synon. d'Henricea du même auteur. *CI!YROMYE. Chyromya. ins, — Genre de Diptères établi par M. Robineau-Des- voidy dans sa tribu des Myodaires, et fai- sant partie de sa famille des Malacoso- mes, division des Merdivores, tribu des Scatophagines.Ce genre, fondé sur une seule espèce qu'on trouve en automne sur les vi- tres des appartements,et que l'auteur nomme en conséquence Chyr-. feneslrarum, est une très petite Mouche qui n'a pas plus d'une ligne et demie de long; elle aie corps d'un jaune fauve et les yeux verdàtres. (D.) *CIIYSIS {-/ya-;, effusion ; à cause de la manière dont celte plante pend des arbres), cor. PH. — Genre de la famille des Orchidées- Vandées, établi par Lindley [Bot. lieg., t. 1937) pour une plante herbacée parasite de l'Amérique tropicale, pendant des arbres, à tige plus grêle que les Cyrtopodes, à feuilles nerveuses engainantes à la base, et à rameaux latéraux multiflores. (C. d'O.) CIIYTKACLLIA. P. Br. bot. ph.— Syn. de Calyptranlhes, Swartz. *CHYTRAL1A, Adans. bot. ph. — Syn. de Calyptranlhes-, Swartz. *CI1YTRAPH0RA (/.ÛTpx , marmite; çEoto, je porte), bot. cr.— (Phycées.) Genre établi parM.Suhr [Alg. Eckl. F/ora, 1835, t. I, f. 1) sur une production du cap de Bonne-Espérance, que la description et la figure paraissent également exclure non-seu- lement de la tribu des Fucacécs, mais en- core du règne végétal, et rejeter parmi les Polypiers flexibles. (C. M.) FIN DU TOME TROISIÈME. mSM 9 n? -' 1/^=^ "^& mA Sx ^- vVV\ y^^^- ^ JE .^ m. Wf^ AR, r^:^^^I wmâ