^Sf^ ^xr\^^ 7/-'yn/n. T^m ^» i^ - '"Il"' fWF^i ^faut suivre, quandl il y a lieu, d'addilionis résumant les derniers progrès de la science. DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE CH. D'ORBIGNY AVEC LA COLLABORATION ARAGO, AUDOUIN, lîAUDEMENT, ELIE DE BEAUMONT, BECQUEREL, BIBRON, BLANCHARD, BOITARD, E. BOUTMY, DE BRÉBISSON , AD. BRONGISIART , C. BROUSSAIS, BRULLÉ, CHEVROLAT, CORDIER, COSTE, DECAISNE, DELAFOSSE, DESIIAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, A. ET CH. d'ORBIGNY, DOYÈRE, DUCHARTRE^ nUJARDIN, DUMAS, DUPONCUEL, DUVERNOY, FILHOL, FLOURENS, IS. GEOFFROY ST-H1LAIRE, GRRARD, GERBE, PAULGERVAIS, A. GRIS, A. GUILLEMIN, HEBERT, IIOLLARD, JANNETTAZ, DE JUSSIEU, DE LAFRESNAYE, LAURILLARD, LEMAIRE, LE&PÈS, LÉVEILLÉ, LUCAS, MARIÉ-DAVY, MARTIN ST-ANGE, MILNE EDWARDS, AL. MILNC EDWARDS, MONTAGNE, 0. MOQUIN-TANDON, PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE nUATREFÂGES, A. RICHARD, RIVIERE, CH. ROBIN, ROULIN, SPACU, TRÉCUL, VALENCIENNES , VAN BENEDEN, ETC. NOUVELLE ÉDITION REVUK, CONSIDÉRAULEMENT AUGMENTÉE ET ENfilCIlIE d'un %tlus do J40 plunobe» gravées sur acier et coloriées à la main TOME HUITIEME PARIS ABEL PILON ET C'^ ÉDITEURS 33, RUE DE FLEURUS, 33 LISTE ms AUTEURS PiVR ORDRE DE MATIÈRES. Xooloffie générale, AiiatoBiti«, I*liy8iolo«:;ie. Tératologie et Aiitlaroi>olog;ie. MM. CASIMIR BROUSSAIS.*, D. M., professeur à Pliopital militaire du Val-de-GrSce. COSTE, ^, membre de IMiulitut, professeur au Collésp de Franre. mjrONCHELfils, eJSf, médecin de l'École polytechnique. DUVERNOY, iftS, membre de l'Inslilul, profess. au Muséum d'bist. i.at. et au Collégu de France. ilILNE EDWARDS, C. JRS, membre de l'Inslitut, profess. au Muséum dhist. nat., doyen de la Faculté des se. de Parif. MM. FLOLT.ENS.G. 0. ^,àe pet. del'Acad. des scitii .1. franc Mus. dbist. I. GEOFFROY SAINT-OILAIRE, 0. ^. membre de l'Inst., inspect. pcnér. de rUniTt-rsité, profes. au Mus. d'iiisl. uni. MARTIN SAINT-ANGE, G. ^, D. JI.. membre de plu sieurs sociétés savanles. O. MOQOIN-TANDON. Cil. ROBIN, JjSi, membre do l'Institut, profess. ii la F.icu'.U Maiiaiiaifèrets et Oiseaux. I. GEOFFROY S.-HILAIRE, O. ^, .nembre de l'Inst., etc. GERCE, i», préparateur du cours J'embrvofénie au Collège de France. GERARD, membre de plusieurs sociétés satantes. UELAFRESNAYE, membre de plusieurs sociétés matantes. UAUDEMENT, Jjif, professeur à l'Ecole des Ans el Mcli.rs. BOITAKD, ift, auteur de plus, ouvrages d'histoire ujlurelle. PAUL GERVAI5, ^, membre corresp. del'lnstitut, profci à la Faculté des sciences de Paris. LAURILLARD, ^, conserT. du cabinet d'anat. comp. : Muséum il'hist. iiat. DE QUATUEFAGES, O. Jfi;, membre de l'Institut, prcf. i au Muséum d'bist. nat. ROULIN, e^, membre del'lnstitut. Reptiles et Poissons. Eir.RON, ^, profess. d'histoire naturelle, aide-naturaliste GERBE, ^, préparât, du cours d'embryogénie au Collège de France. VALE\CIENNES,0. ^. membre de l'Institut, profess. Muséum d'bist. nat., à l'Ecole de pbarm., a l'Ei-ole m PAULGERVAIS, ■ lIolliis«|iies. enibre corresp. 1JESI1AYES,#, membre de plusi VALENCIENNES, O. ^, membr tilnl, etc. I vice-p Articulés. AL'DOUIN, jj^, membre de l'Institut, profeis. au Muséum d'bist. nat. BLANCHARD, ^, membre de l'Institut', profess. au Mu- I ALC. D'ORCIGNY, O. ^, profess.au Muséum d'bisu nat. la Soc. géologiqu« de l'rance. BR II LLÈ.ift', professeur à la Faculté des sciences de Dijon. CIIEVROLAT, membre deplusieurs sociales savantes. DKSMARESr, aide-nat. au Muséum J'bisi nat., secr. de la Soc eiitoniologique de Fiance. DOYERE, ^, profess. d'bist. nat. au collège de Henri IV. DUJ ARDIN , ^, doyen de la Faculté des scienc. de Rennes. DUPONCIIEL,ij^,membrede plusieurs sociétés savantes. LUCAS, ift;. aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle. PAUL GEI! VAIS, ^, membre corresp. de ITnslitut, etc. MILNE EDWARDS, C.iS;,men>bredel'lnstiuit. etc. Li:SPr,S, ^. profess. à la Faculté des sciences de Marseille A. -Mil. NE EDWARDS, professeur a l'Ecole de pharmacie. Koopitytes, Itayoïinés, lufiisoircs et Protozoaires. ALi:. D'ORBIGNY, O. jjjf, profess. au Muséum d'bist. viee-présid. de la So«. géologic|ue de France. DUJ ARDIN, iftS, doyen de la Faculté des sciences de Re MILNE EDWARDS, C. iftf, me VAN BENEDEN, membre de profess. à l'Université de Lo DE BRÊBISSON, membre de plusieurs sociétés savantes. BRONGNIART, C. ifts, membre de l'Institut, profess. au Muséum d'bist. nat., in>pect. génér. de l'Université. DECAISNE, O. ifif, membre de l'Institut, profess. au Mu- séum d'hist. nat. DCCHARTRE, iff, membre de l'Instit., profess. à la Faculté des se. de P.irit. FOURNIER (Eug.), docteur es sciences. A. GRIS, docteur es se., aidenat. an Mus. d'bisl. nal. Créolojsrie . CORDIEI!, G. 0. eJjS, membre de l'Institut, profess. au Mu- séum d'bist. nat., inspect. génér. des Mines. DELAFOSSE, 0. ^, membre de l'Institut, profess. à la Faculté des sciences et au Muséum d'bist. nat. DESNOYERS, iftf, me.nbrr de l'inslitul, bibliothécaire au Muséum d'hi>l. nat. JANNETTAZ, aid.-uatnraliste au Muséum d'bist. natur. Botanique* DEJUSSIEU,0. s, 1 lel'Iiisliliit, profess. au Ml Société pbilon)a'liii|u( LEVEILLÉ, D. M., membre de MONTAGNE, 0. ^, D. M.,mei 0. MOQUIN-TANDON". r.IClIARD, O. JftS, D. M., membre del'lnstitut, prof. SPACII.a TRECUL ituralisle au Muséum i membre de l'Institut. ]fIineraloj^ie. ■LIE DEBEAUMONT.G. 0. i}^,,«ecrél. perpél. de lAca des se, profess. au (Collège de France, insp. gen. d Cil. D'ORBIGNY, ift, aidei nat., membre de plusieurs s CONSTANT PREVOST, *. a la Faculté des sciences, et HEBERT, iSS, professeur i la Faculté des d. rinslill.1, profes F. AU A GO, C. ^, secret, perpét. d directeur de l'Obserrat. de Paris. BECOUEKEL, C. Jj^, membre de l'Inslitul, Muséum d'hist. nal.. E. UOUTMY.rlnmiste-ejpert. DIIM àS, G.C. *, membre de l'Inilitut, profe? de -Héd et à la Fac. des science». Cliiniie, Pli^siqiie et Astronomie. cad. des srienr PELTIER, membre de plusieurs soc. sava-iies. AMEOEE GUILLEUIN, memb. de plusKurs soc. s.ivantrs PELOUZE. C.ifif, membre de l'Institut, profess auciMege de France, direct, de la Monnaie. ni VI ERE, Jg, prolesseur de sciences physique». MARIE DAVY, ^f, as'aonome i l'Observatoire de Paris. IMPRIMERIE DE E. MARTINET, RL'Ë MIC.NON. 2 DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'HISTOIRE NATURELLE LEG LEACIIIA. CRUST. — Syn. d'Arclurus. Voy. ce mot, (H. L.) LE.'EBA, Forsk. bot. ph. — Syn. de Coc- culus, DC. LEaXDRA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Mélastomacées-Mi- coniées, établi p;ir Raddi [Mem. Soc. ital., j ■1820, p. 6). Toy. MÉLAsroMACÉES. | *LEATUESIA. bot. cr. — Genre de la grande farnill?. des Phycées, tribu des Chor- dariées, établi par Gray {Brit. plant., I, 301). Voy. CHiinDAKiÉKs et PHYCrES. *LEAVE\WOaTIIIA(nom propre). bot. PH. — Genre de la f.imille des Crucifères- Arabidées, établi par Torrey [iit : Aimai. Lie. New-York, III, 87, t. 5). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. crucifères. LEBEGK.IA. bot. ph. — Genre de la famille des Papilionacées-Lotées, établi par Thunberg (Prudr., 2), et renfermant 11 es- pèces, réparties par Walpers (m ; Limœa^ XiII, 476) en 4 sections : Phyllodium* Phylloliaslrum, Caloboia et Acanlliobotrya. Voy- PAPILIONACÉES. LEBtllRISE, Beud. min. — Syn. de Pyrite magnétique. Voy. fer. LEBÉliOPAL. MIN. — Syn. de Ménilite. *LEBETA\rHUS (Àsgr,,-, urne; àv6o;, flour). bot. pu. — Genre de la famille des Épacridées-Épacrées, établi par Eudlicher {de", plant, sufipl., 1. 1, p. 1411, u. 4283). Voy. épacridéks. LEBKTI\.'\ (XeSyîtigv, petite urne), bot. | PU. — Génie de la famille des Composées- ! Sénécionidées, établi par Cassini (in : Dict. ' se. nat., XXV, 394; LIX, 6ti). Herbes de ' l'Amérique. Voy. composées. : LEBIA (Xs'gïiç, urae). iNS. — Genre de 1 T. VIII. Coléoptères pentamères, famille des Cara- biques, créé par Lutreiile {Gen. Crusl. et Insect., I, 191) et adopté par Dejean. Le nombre des espèces rapportées à ce genre s'élève à plus de 160. Quelques-unes ont donné lieu à i'étiiblissement des j.'enres Lamprias, Lia (Lhelonodenia). Nous cite- rons, parmi les espèces de France, les Lebia pubipennis, criix minor, turcica, hœmor- rhoidalis de Fab., cyothigera Rossi, nigri- pes, maculata et humeralis de Dejean. Les vrais Lcba habitent sous les écorces ; elles ont le pénultième a. ticle des tarses bilobé; leurs élytres smiten carré long. ((>.) LEBIAS. poiss, — Genre de Tordre des Majacoptérygiens abdominaux, famille drs Cypriiioides, établi par G. Cuvier (flè^'. amm., t. Il, p. 280), sur la Pœcilia calari- tana Bonn., poisson des cô es de la Sardai- gne, voisin de Paecilies, mais en différant par des dents fines et dentelées. *LÉB11TES. Lebiiles. iNs. — Tribu de l'ordre des Coléoptères, famille des Cara- biques, formée par de Casielnau {Anim. articulés, t. I, p. 41), qui y comprend les genres : Onypterygia, Demelrias, Dromius^ Lebia, Coptodera, Orlhogonius et Hexa- gonia. (C.) LECAIVACTIS (Xs-iavïi , bassin; âxnç, rayon), bot. pu — Genre de Lichens, de la tribu des Graphidées, établi p;ir E>chweiler {Sysi., 14, f. 7). Voy. graphidéks et lichfîns. LECAIVAMTHIJS (/exiâvr,, bassin; à-Ôo;, fleur), bot. pu. — Genre de la famille des Kubiacées (tribu incertaine), établi par Jack {in Malay. mise., H), V(,y. rubiacées. *LECA1\1E. HELM. — Genre de Vers tré- matodes signalé par Nitzsch. (!'. G.) ^ LEC *LECA^'IA (;£xiv:ov, petit bassin). INS.— Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Tanystomes, tribu des Asiliques, établi par M. Macquart ( DipL exol., t. I, 2' pariie, p. 131), et distingué surtout par des antennes à style très long , terminé en palette. Il renferme 2 espèces, nommées par l'au- teur L. rufipes et femorata. La première est du Brésil ; on ignore la patrie de la seconde. *LECAMUM ().£xxvtov, petit bassin), ins. —Genre de la tribu des Cocciniens , de Tor- dre des Hémiptères, section des Homoplères, établi par Illiger aux dépens des Cliermès de Linné, et adopté par la plupart des ento- mologistes. Les Lecanium paraissent différer très peu des Cochenilles proprement dites. Le corps des femelles est plus aplati, et ses anneaux demeurent distincts, même après la ponte. Ce genre renferme un assez grand nombre d'espèces, vivant sur divers végé- taux. On doit en considérer comme le type l'espèce désignée dans le commerce sous le nom de Kermès , et dont on s'est servi pen- dant longtemps pour la teinture en cra- moisi : c'est la Cochenille du Cuèni: vert {L. ilicis, Coccusilicis Lin.), qui vit sur les Chê- nes de l'Europe méridionale, Quercus coc- cifera. Voyez notre article cochenille. Parmi les Lecanium les plus répandus, on compte encore les L. hesperidum Lin. , vi- vant sur les Myrtes, les Orangers, lesCitron- niers; L. persicœ Schrank, vivant sur les Pêchers ( Annjgdalus persica ) ', L. coryli Lin., vivant sur les Coudriers (Corylus stel- lana), etc. Voy. aussi l'art, kermès. (Bl.) LECAXOCAl\PUS ()£xâvy), bassin; y.y.p- itiç, fruit). BOT. PH. — Genre de la famille des Chénopndces ( Atriplicées)-Kocliiées , établi par Nées (Amœnit. Bonn., II, 4, t. 2). Herbes du Népaul. Voy. atriplicées. *LÉCAN"OCÉPIIAI>E.f,ecanocep/iaÎMs().E-- xavr), patelle, capsule; xt^vln , tête), uelm. — Genre d'Helminthes némaloides, institué par M. Diesing dans les Ann. du Mus. de Vienne, pour un Ver long de 18 à 27 mil- limètres , et large de 2"", 25 environ, vivant dans l'estomac d'un poisson du Brésil ( Su- ais gigas). Les Lécanocéphales sont des Ver? à corps cylindrique, obtus en avant, acu- miné en arrière , tout couvert de petites épines simples en séries transverses ; îeur léte, en forme de patelle , avec trois angles LÊC obtus peu marqués , est séparée du corps par un léger étranglement, et la bouche e»l munie de trois lèvres ; le mâle a la queue infléchie en crochet , et porte deux s[)ii'ules égaux ; la femelle a sa queue droite et su- bulée. (Duj.) *LECAA'OPTERIS (>£xavY), bassin; iite- pi'ç, fougère), bot. cr. — Genre de Fougères Polypodiacées, établi par Reinwardt (m Flora, 1823). Fougères de Java. Voy. fou- gères et P0LYP0DL4CÉES. LECAAOPLS. BOT. ph. — Faute typo- graphique. Voy. LECANOCARPUS. LECAAORA. bot. cr. — Achar.,syn. de Parmelia, Fr. — Reich., syn. de Lecanaclis, Eschw. *LECANOTIS. BOT. CR.— Genre de Li- chens de la tribu des Graphidces, établi par Esihweiler ( Syst. , 14 , f. 7 ) pour des Li- chens croissant sur les écorces d'arbres, ra- rement sur les rochers. Voy. lichens et gra- PHmÉES. LECIIEA.BOT.PH. — Cass.,syn. deCoreop- sis, Linn. —Genre de la famille des Cis- tinées, établi par Linné [Gen., n 142). Her- bes vivaces de l'Amérique boréale. On en connaît 6 espèces réparties en 2 sections, nommée."; par M. Spach [in Bot. rnag. conip., U, 282 et 286 ) Lechea et Lecheoides. Voy. CISTINÉES. LECHENAULTIA (nom piopre). bot. PU. — Genre de la famille des Gondénia- cées -Goodéniées , établi par R. Brovvn {Prodr., 581). Arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande. Voy. GOODÉNIACÉES. *LECIllDltM, Spach. bot. ph.— Syn. de Lechea, Linn. *LECHPJOPS O-ixp-f-, oblique; c5'-|/,œil). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionidesgonatocères, division des Apostasimérides cryptorhynchides, créé par Schœnherr {Disp. meihod., p. 306; Gen. elsp. Curcul. t. IV, p, 261-8),et qui ne ren- ferme qu'une e.^pèce : leL. sciurus Fab., ori- ginaire de l'Amérique méridionale. (C.) I.ECIDEA (Àcxi.:, plat), bot. cr. — Genre de Lichens hyménothalames, tribu des Lé- cidinées, établi par Âcharius {Synops., 32 j. Lichens croissant sur les arbres et les ro- chers. Voy. LICHENS. LÉCIDIIVÉES. Lecidineœ. bot. cr. — ' Tribu de la grande famille des Lichens. Voy. ce mot. LED *LECOKIA ( nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifères Smyr- nées, établi par De Candolle (A/cm., V, 67, t. 2). Herbes vivaces de l'île de Crèlc. Voy. OMBELLIFÈRES. *LECOI\TEA (nom propre), dot. ru. — Genre de la famille des Rubiacées-Pœ- dériées , établi par A. Richard (m Jl/em. Soc. h. n. Paris, V, 193, t. 20, f. 1, 2). Arbrisseaux de Madagascar. Voy. rubia- CÉES. *LEC0STEM01V (h'xoç, plat; azn'j.wv, filament), bot. ph. — Genre dont la place, dans la méthode, n'est pas encore fixée ; Endlicher le rapproche desChrysobalaiiées, mais avec doute. Il a été établi par Moçino et Sessé ( Flor. mexic.) pour des arbrisseaux du Mexique. *LECTICOLES. Lecticolœ. ins.— MM, Amyot et Serville nomment ainsi un groupe ne renfermant que le genre Punaise {Cimex) : c'est le groupe desCimites pour les autres entomologistes. (Bl.) LÉCYTHÏDÉES. Lecijthidece. bot. ph.— Le groupe des Myrtacées en contient plu- sieurs secondaires, considérés par les uns comme de simples tribus, par les autres comme des familles distinctes; et parmi celles-ci serait celle des Lécythidées, que nous traiterons avec le groupe général au- quel elles se rapportent, quel quesuitle nom qu'on lui donne. Voy. myrtacées. (Ad. J.) LECÎTIIIS (Vflx,u9c,', flacon), bot. ph.— Genre de la famille des Myrtacées (Lécythi- dées ), établi par Lœffling [It., 189). Arbres ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Les fruits du Lecytins, durs et volumineux, ser- venlaux indigènes délasses etde vasesqu'on Appelle marmiles de Singes. *LEC1TI10PSIS, Schr. bot. ph.— Syn. de Couratari, Aubl. LEDA ( nom mythologique ). moll. — Parmi les Nucules, on en remarque quel- ques unes qui , au lieu d'avoir le liga- ment dans des cuillerons intérieurs , ont celte parlie Oxée au dehors dans une petite fossette triangulaire, assez semblable à celle de quelques Pétoncles. Ces espèces, dont VArca rostrata de Chemnitz peut donner une idée, sont devenues pour M. Schu- macher le type d'un nouveau genre, au- quel il a imposé le nom de Leda. Dans notre opinion, ce g. n'a point de caractères LÊÛ 3 suffisants, et doit rentrer dans les Nucules à titre de section. Voy. nucule. (Desii.) *LEDEB01I1\IA (iinm propre), bot. ph. — Genre de la famille des Mélanihacées- Vératrées, établi par Roth {Not>. sp., 195). Herbes des Indes orientales. Voy. mélan- thacées. *LÉDÉRÉRITE, Jackson. MIN.— Sorte de Zéolithe, trouvée au cap Blomidon, dans la Nouvelle-Ecosse, et qui n'est probablement qu'une variété de la Gmélinite. (Del.) * LEDOCAliVEES. Ledocarpeœ. bot. ph. — Le genre Ledocarptun se rapproche des Géraniacées {voy. ce mot) par plusieurs ca- ractères, mais s'en éloigne assez par d'autres pour que, tout en le laissant à la suite , on ait cru devoir le considérer comme le type d'une famille à établir plus tard si l'on trouve d'autres genres qui viennent se grou- per autour de lui. Ce sera celle des Lédo- carpées. (Ad. J.) LEDOCARPON {ledum , lédon; xapné,;, fruit). BOT. pu. — Genre de la petite famille des Lédocarpées, détachée par Endlicher des Géraniacées, Il a été établi par Desfon- taines {in Mcm. Mus., IV, 230) pour des sous-arbrisseaux du Pérou et du Chili. Foy. lédocarpées et géraniacées. LÉDOIM. Ledum. BOT. ph. — Genre de la famille des Éricacées-Rhododendrées, établi par Linné (Gen., n. 546), et présentant pour caractères principaux : Calice ■5-denté. Corolle à 5 pétales hypogynes, très déve- loppés. Étamines iO, ou rarement 5, hypo- gynes. Ovaire o-loculaire, à loges mulli- ovulées. Style simple; stigmate annelé , formant un disque 5-radié. Les Lédons sont des arbustes des régions marécageuses de l'hémisphère boréal, a feuilles alternes, coriaces, linéaires ou elliptiques, tomen- teuses et d'une couleur de rouille en des- sous; à fleurs blanches, terminales, dispo- sées en ombelle. On ne connaît que 2 espèces de ce genre : les Lédons a feuilles étroites et a larges feuilles, L. palustre et lalifolinm L\nn. On les cultive en pleine terre, dans les lieux frais et humides. Leurs feuilles sont quel- quefois employées comme infusion astrin- gente et aromatique, ce qui a valu à ces plantes le nom vulgaire de Thé du Labra- dor. Le Labrador est le pays où elles crois- sent le plus abondamment. '^ LEG LEDRA. INS. — Genre de la famille des Cercopides, de l'ordre des Hémiptères, sec- tion des Homoplères , établi par Fabricius et adopté par tous les entomologistes. Les Ledra se font remarquer par leur tête ex- trêmement large, avancée et arrondie; par leurs ocelles rapprochées sur le veriex; leurs jambes postérieures ciliées, etc. On connaît un très petit nombre d'espè- ces de ce genre. Le type, la Ledra aurila Lin. , Fabr. , se rencontre sur les Chênes , les Coudriers, etc. Nous en avons décrit {Hist. desanim. art., Ins., t. IH) deux autres : l'une de Madagascar,!,, mflrmoraia; l'autre de la Tasmanie, L. gladiata. MM. Amyol etServ. [Ins. hémipt., p. 577) en ont men- tionné une quatrième de l'Amérique du Nord , L. perdila. (Bl.) LEDUM. BOT. PH. — Voy. lédon. LEEA. BOT. PH. —Genre de la famille des Anipélidées-Lcéacées, établi par Linné (Manliss., 124). Sous-arbrisseaux ou arbris- seaux de l'Asie tropicale et du cap de Bonne- Espérance. Voy. AMPELIDÉES. LÉÉACÉES. Leeaceœ. bot. ph. — Sons ce nom ou sous celui d' Aquiliciées on con- naît une tribu de la famille des Ampéli- dées. Voy. ce mot. (Ad. J.) LÉÉUTE , Clarke. min. — Minéral de couleur rouge, qui pourrait bien n'êtrequ'un Feldspath impur, et qu'on a trouvé à Gry- phytta, en Westmannie. (Del.) LEERSIA, Hedw. bot. cr.— Syn. de Cos- r.inodon, Spreng., el Eucalypta, Hedw. LEERSIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées-Oryzées, établi par Solander {Msc). Gramens abon- dants d.ins l'Amérique tropicale, très rares dans l'Europe. Vov- graminées. *LEEL\VEXHCECKIA, E. Meg. BOT. ph. — Syn. de Xcropelalum, Del. *LEGGADA.MAM. — Nomdonné parGray à une subdivision du grand genre Rat. Voy. ce mot. (E. D.) LEGNOTIS, Sw. BOT. ph. — Syn. de Cassipourea, Aubl. LÉGUME ou GOUSSE, bot. ph. — Voy. FRUIT. *LÉGUMIlVAIRE.Le3umjna)'ia.M0LL. — Le g. Solen, tel qu'il a été institué par Linné et réformé par Lamarck , contient plusieurs groupes d'espèces bien distinctes. M. Schumacher a élevé ces divers groupes LEG au titre de genre , et pour ce naturaliste , le g, Solen est réduit aux seules espèces dont la charnière est tout-à-fait terminale. Le Solen legumen, dont la charnière est mé- diane, est devenu pour lui le type d'un g. nouveau ; mais, d'après les observations nombreuses sur l'animal de cette espèce, celle-ci ne saurait être séparée du g. Solea auquel nous renvoyons. (Desh.) LÉGUMIXEUSES. Leguminosœ. bot. pu. — Le vaste groupe de plantes ainsi nommé forme plutôt une classe qu'une de ces as- sociations qu'on est convenu de désigner sous un nom moins général , et les affinités qui rapprochent la plupart de ses genres sont tellement évidentes qu'elles n'ont pas échappé à la plupart des classiGcateurs, et que presque tous les systèmes, soit natu- rels, soit même artificiels, nous les mon- trent réunis pour la plus grande partie. Les Papilionacées de Tournefort, les Genistœ d'A- danson, sans citer tous les autres auteurs qui les ont rapprochés sous d'autres noms, nous en offrent des exemples. A.-L, de Jus- sieu , tant dans les noms qu'il assigna aux familles de son oncle Bernard que dans son propre ouvrage, leur donna celui de Légu- mineuses, emprunté à l'un des caractères les plus importants du groupe, celui qui se tire du fruit; et il a été presque unanime- ment adopté, quoique plus récemment, et pour se conformer à la règle établie, on en ait proposé quelques autres , comme celui de Fabacées. Ce changement est devenu, au reste , peu important aujourd'hui qu'on est convenu de partager le groupe en plusieurs, dont chacun en particulier porte un nom tiré d'un de ses principaux genres , et que celui de chacune de ces familles se trouve ainsi rentrer dans la loi générale. La grande majorité des plantes que com- prend la totalité du groupe appartient aux Dicotylédonées polypétales périgynes, et à ces caractères viennent se joindre : un calice libre, à préfloraison le plus ordinairement imbriquée; des pétales en nombre égal aux divisions calicinales, alternant avec elles, inégaux entre eux et imbriqués, ou égaux etvalvaires, plus rarement réduits en nom- bre, ou même quelquefois manquant tout- à-fait ; des étamines en nombre double ou indéfini; un carpelle unique qui de\ieiit plus tard une gousse ou un fruit lomeniacé. lEG à graines presque constamment dépourvues de périsperme , dont l'embryon est droit ou courbé; une lige herbacée, frutescente ou irborescente; des feuilles alternes, presque toujours composées , constamment accom- p;igiiécs de stipules. On a proposé à diverses époques diverses divisions; nous nous arrètëions aux plus modernes, les trois qu'on a appelées Papi- lionacées, Cœsalpinides et Mimosées , dont dons exposerons les caractères avec quelques détails en traçant aussi ceux des tribus. Pour les sous-tribus, nous nous contente- rons de les nommer, de peur de trop allon- ger cet article. I. PAPILIONACÉES. P API LION ACE JE. Calice monophylle à cinq divisions égales ou inégales, et , dans ce cas , groupées sou- vent en deux lèvres , la supérieure de trois, l'inférieure de deux parties. Pétales presque constamment au complet, c'est- a-dire au nombre de cinq , insérés sur une lame qui tapisse le fond du calice, et le plus souvent la paroi de son tube à une hauteur plus ou moins grande ; un supérieur, c'est-à-dire tourné du côté de l'axe, plus grand et ordi- nairement plié sur lui-même, embrassant les quatre autres : on le nomme Véijndard (vexillum); deux latéraux qu'on appelle les ailes (a/œ) recouvrant eux-mêmes les deux inférieurs, qui, rapprochés et souvent même soudés par leurs bords, forment par leur réunion une pièce en forme de aacelle, la carène {caiina). Élamines insérées avec les pétales , en nombre ordinairement double , rarement moindre par avortement, à an- thères introrses , biloiulaires , à filets libres ou plus souvent sondés en un tube , ou en- tier, ou fendu, rarement en deux moitiés symétriques, ordinairement par une seule fente du côté externe où la dixième éta- ffiine se montre détachée des neuf autres réunies : de la l'association de la plupart des genres dans la classe de la Diadelphie du système linnéen. Ovaire lisse, sessile ou stipite , formé d'une seule feuille carpellaire qui tourne sa suture du côté de l'axe, et, à "intérieur, offre des ovules ordinairement Usposés sur double rang en nombre plus ou moins grand, queliiuefois fort réduit et même, rarement, à l'unité, analropes ou uius communément campulitropes. LEG 5 Unegonsse ou légume, tantôtentièremenl d'accord avec la définition qu'on donne de cette modification du fruit, tantôt interrom- pue à l'intérieur, entre les graines, par des replis qui séparent la loge en autant de lo- gettes qu'il y a de graines, tantôt etifin . .se coupant à la maturité, à chacun de ces replis, en autant d'articles séparés et indéhiscents, de manière à former un fruit lomenlacé (lo- mentum), très rarement indéhiscente en to- talité et alors polysperme ou monosperme, et présentant alors une >ransilion au fruit de certaines Rosacées. Graines plus ou moins réniformes, portées par un funicule plus ou moins distinct, quelquefois dilaté en caron- cule vers le point d'attache, à tégument dou- ble , l'extérieur lisse, l'intérieur membra- neux ou quelquefois gonflé, au point même de simuler un périsperme, et au dedans un embryon ordinaircmentcourbé, droit rare- ment, et seulement dans les derniers genres qui forment ainsi le passage à la famille sui- vante, à cotylédons plus ou moins épais, s'é- levant, dans la germination, au-dessus de la terre en expansion foliacée, ou restant ca- chés au-dessous et charnus. Feuilles oppo- sées au-dessus des cotylédons, puis alternes, pennées avec ou sans impaire, trifoliées lors- qu'elles sont dans le premier cas réduites à une paire unique, utiifoliées lorsque, dans le second, toutes les paires latérales avortent, quelquefois même manquant toutes et remplacées par le i)étiole métamorphosé en vrille, métamorphose assez fréquente dans tous les cas. Stipules plus ou moins déve- loppées, souvent foliacées, quelquefois spi- niformes, persistantes ou caduques. Quel- quefiiis aussi des slipelles à l'origine des fo- lioles. Fleurs de couleurs variées , en épis, grappes ou capitules , plus rarement pani- culées ou solitaires, nues ou munies d'une bractée à la base du pédicelle, et souvent aussi de deux bractéoles opposées immédia- tement au-dessous du calice. GENRES. Tribu I. — PODALYRIÉES. Dix étamines libres. Légume bivalve, très rarement indéhiscent, et alors plus court que le calice. Cotylédons foliacés dans la germination, et radicule courbée sur leur commissure. Feuilles 1-3-foliolées, très ra- rement pennées avec impaire. 6 LÉG 4. Podalyriées. Cislropicalrs. Anagyris, L. {PiptanUms, Sweet.) — Pickeringia, tNutt. — Thcrmofjsis, R. Br. {Thermia, Nutt.) — Sco/o6ms, Raf. — BapHsia, Vent. {Podalyria, Rich. — CrotO" lopsis, Mich.) Du Cap, Cyclopia, Veut. — Podalyria^ Lam. non Rich. {Aphora, Neck.). Topicales. Dalhousiea, Wall. (? Delaria^ Desv.). Australasiennes. Brnchysema, R. Br. — Callislachys, Vent. — Oxylobium, Andr. — POilolobyum, R. Br. — Isotropis, Bonth. (CaUislachya, Sm.) — Orthotropis, Benth. — Chorozema, Labill. — Gompholobium, Smith. 2. Pulténées. — Burtonia, R. Br. — Jacft- S(jnta, R. Br. — Daviesia, Sm. — Vimina- ria, Sm. — Sphœfolobium, Sm. — /îœea, Hug. — Phyllota, DG. — /loIIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées-Nicolia- nées , établi par Sprengel [Arleit., II, 458). Arbrisseaux du Pérou. Voy. solanacées. *LEIA ().£ra, lisse), ms.— Genre de l'or- dre des Diplères némocères, famille des Ti- pulaires, Latr. , tribu des Tipuluires fongi- coles , id., créé par Meigen et adopté par Lalreille et M. Macquart. Ce dernier (Dipt. exot., t. I, 1" partie, p. 77) y rapporte 2 espèeçs : les L. bilunula Wied., et ven- tralis Say. La première est du Brésil ; la deuxième de la Pensylvanie. *LKI1ÎLI!VIA. BOT. eu. — Genre d'Algues de la famille des Phycées , tribu des Eclo- carpées, établi par Endiicher {Gen. pL, n° 57 ). Algues marines. Voy. ectocarpées et PHVCILES. LEIBIMITZIA, Cass. dot. pu. — Syn. û' Anandiia, Siegesb. LËICUE. Scymnus. poiss. — Genre de l'ordre des Chondroptérygiens , famille des Sélaciens , établi par G. Cuvier aux dépens des Squales. Ces poissons ont tous les carac- tères des Centrines {voy. ce mot), excepté les épines aux dorsales. Le type de ce genre est le Leiche ou Ligue, qui vit sur nos côtes , et que Broussonnet a nommée sans doute par erreur Squalus Americanus. «LEICHENUM (ht^-^'v, cal qui se forme LEI aux jambes), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Ténébrionites , formé parDejcan , dan; son Catalogue. L'auteuren mentionne 3 es- pèces, les Opatrum piclum de Fab., pid- chellum de Kiug , et L. variegaium de Dc- jean. La première est originaire d'Autritiie, la deuxième du midi de la France et de l'I- talie, et la troisième du Sénégal. (C.) *LEIESTES ouLElOTES (/nor/);, lisse). INS. — Genre de Coléoptères sublétramères, trimères de La treille, famille des Fongicoles, formé par nous et adopté par M. Dejean dans son Catalogue. L'espèce que nous avons fait entrer dans ce genre est la Lycoperdina i,eminigra de Gyllenhal {ruficoUis Dej.). Elle est originaire de Finlande, de Slyrie et de France, (C.) LEIGIIIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées, établi parCassini {in Dict. sc.nat., XXV, 435). Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. composées. *LE1MAD0PIIIS (),£tt.o5v, prairie; cy..;, serpent ). rept. — Genre établi par M. Fit- zinger {Syst. Rept., 1843) aux dépens du groupe des Couleuvres. (K. D.) LEIJMAIVTHILM (/nj/oSv, prairie; avGo;, fleur). BOT. PH. — Genre de la fumillc des Mélanlhacées-Vératrées, établi par Willde- now {in Bert. Magaz., II, 24). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. mélanthacées. *LEI\10IVI1»TERA , Kaup. ois. —Genre établi sur VAnthus arboreus. Voy. pipit. LEIMOMITES. Leimoniles. ois. — Fa- mille peu naturelle, établie par Vieillot dans l'ordre des Passereaux, et de laquelle font partie les genres Stournelle , Étourneau et Pique-Boeuf. (Z. G ) LEIIVKERIA, Scop. BOT. PH. — Syii. (.!« Rhopala, Schreb. LEIOCAMPA (J.eTo;, lisse; jcau-rry,', chc-- nille). INS. — Genre de l'ordre des Lépidop- tères établi par Stephens, et réuni aux Na todonta, Ochs. Voy. ce mot. *LEIOCARPUS (),£to5, lisse; x-jo^^:; , fruit). BOT. PH. — Genre de la famille des Euphorhiacées - Phyllanlhées , établi par B\ume {Bijdr., 581). Arbres ou arbrisseaux de Java. Voy. EUPiionBucÉEs. — DC, syn. d'Anogeissus , Wall. *LEI0CEP1IALUS ()£roç , lisse; xrfc,)-^, tête). BEPT. — Groupe des Stellions (l'oy. LEI ce mot) d'après M. Gray [Philos. Mac/. II, 1837). ^ (E. D.) LÉIOCÈRE. MAM. — Subdivision (la genre Aiuilope. Voy. ce mot. (E. D.) *LE10CmîO\, Curtis. iNS. — Syn. de Misodera d'Ksclischoltz. Voy. ce mot. (G.) «LEIOCNEMIS (iaoç, lisse; xvyi.i^-ô , jambe), ins. — Genre de Coléoptères pen- tameres, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, établi par Zimmermann. La seule espèce que nous sachions avoir été rap- portée a ce genre, est du Caucase : la L. cordicollis de Ménétriés. (C.) *LEIODACTYLES {UToq, lisse; Si, dent). REPT. Foss. — Genre de Lacertiens fossiles, établi par M. Owen pour des dents très voi- sines de celles du Mosasaurus, provenant de la chaux de Norfolk. Leur face externe est aussi convexe que leur face interne , et leur coupe transversale donne une ellipse dont les extrémités du grand axe correspon- dent à deux arêtes tranchantes opposées, longitudinales, qui séparent la face externe de la face interne de la dent. (L...D.) *Î,E10LLÎ'IS (aeIo;, lis^e ; XeTvï:, écaidc). RRPT. — G. Cuvier {Règ. anim. II, 1839) désigne sous cette dénominiition un groupe de Sauriens qu'il distingue génériquement des Stellions. Voy. ce mot. (E. D.) *LEIOI.OPISMA (Xeïc;, Hsse; /.otcigu.*, enveloppe), rept. — Genre de Sauriens de la famille des Scincoïdiens, établi par MM.Dun)ériletBibron(Ë:rp.^en. V, 1839). Une seule espèce entre dnisce groupe, c'est le Leiolopisma Tclfari Dum. et liibr. (loco cilato), qui se trouve dans les petiss îlots de Coui, de Mire, etc., voisins de l'île de France. (E. D.) 16 LEI ♦LEIOMYZA (Itïs., lisse ; tttyza pour fj^uTa, mouche). in3. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par M. Ma^quart ( Ilist. des Dipt. , suites à Buffon, tom. II , pag. 605) pour une seule espèce, Leiomyza glabriuscuta, qui habite l'Allemagne. *LElO.\OTA, Dej. ins. — Syn. A'Holo- lepla de Faykul et ci'Erichson. Voy. ce mot. *LEIO\OTLS (^ïc-oç, lisse; vZroc, dos). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Hydrocanthares , tribu des Dy- tiscides, établi par Kirby (Fauna boreali americana, 1837, p. 77) avec une espèce du nord de l'Amérique, le L. Franklini de l'auteur. (C.) *i.EIO^'OTLIS. REPT.— Groupe établi aux dépens des Couleuvres. Voy. ce mot. *LEIOPA, Gould. OIS. — Division du g. Mégapode. Voy. ce mot. (Z. G.) *LEIOPIiriOi\. INS. — Genre de la fa- mille des Braconides , de l'ordre des Hymé- noptères, établi par M. Nées von Esenbeck {Ichn. affin., 1. 1 ). L'espèce type, Le Jop/iron ater, se trouve dans plusieurs contrées de l'Europe. (Bl.) LEIOPFIYLLUM {hroç, lisse; v^jr,o-j, feuille). BOT. ph. — Genre de la famille des Ericacées-Rhododendrées, établi par Persoon ( Encheil. , 1 , 497 ). Arbrisseaux de l'Amé- rique boréale. Voy. éricacées. *LEI0PLACIS (/troc, lisse; n),â;, croûte). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Cycliques, tribu des Chrysomé- lines , formé par Dejean dans son Catalo- gue , où il en cite deux espèces de l'Améri- que méridionale, les L. Klugii et consobrina. Voy. CKRYSOMÉLINES. (C.) *LEIOPOIMIS (),£ro;, lisse; ttS^u.», gobe- let). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, famille des Cycliques, tribu des Alticiles (Chrysomélines de Latreille), établi par Dejean dans son Catalogue avec une es- pèce de Cayenne qu'il a nommée L. cro- cea. (C.) *LEIOPTERlJS, Sch. ins.— Syn. du g. Olidocephalus. Voy. ce mol. (C.) *LEIOPlJS(^«ro;, lisse; toOç, pied), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, fa- mille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par Serville {Ann. de la Soc. ent. de Fr , t. IV, p. 86), et adopté par MM. Mul- santetDejean.Cedernierauteurenénumère LEI dans son Catalogue 40 espèces : 38 appar- tiennent à l'Amérique et 2 a l'Europe; cet dernières sont les Ceranibyx nebulosus de Lin., et punclulaius de Paykul. Les types, L, griseo fasciatus Dej.-Serv., et seniculus Germ., sont originaires du Brésil. Le nom- bre des espèces aujourd'hui connues dépasse 60. Les Leiopus se distinguent des Pogono- cherus par des antennes glabres, par la lon- gueur du premier article des antennes, et par la face antérieure de la tête, qui est longue, plane ou légèrement bombée. (C.) LEIOURELMA, Eschw. bot. en.— Syn. de Graphis, Fr. *LEIOSALRUS {UToq, lisse; craùpoç, lé- zard). HEPT. — Division des Stellioiis pro- posée par MM. Duméril et Bibron ( Erp. gen. IV, 1837), et ne comprenant que deux espèces caractérisées par leur tête courte , déprimée, revêtue de très petites écailles; par leur queue courte, arrondie, etc. Les deux espèces connues sont indiquées sous les noms deL. Bellii Dum. et Bibr., et de L. fascialus Aie. dOrb. {Voy. Amer, mérid.); la première a été prise au Mexique et la seconde à Buénos-Ayres. (E. D.) *LE10SELASMA ^uo?, lisse; a//,acr;j.«, lumière) rept. — Lacépède {Ann. Mus. IV, 1806) indique sous ce nom un groupe d'Ophidiens Hydridiens qui ne renfermo qu'une seule espèce , le Leioselasma slriatus Lacép. {loco citato)t qui se trouve à la Nou- velle-Hollande. (E. D.) *LE10S0MA, Chevrolat.iNs.— Syn. d7- somalus, Erichson. Voy. ce mot. (C.) *LE10SOiMLS(:£ro;,glabre;aw;Aa, corps). INS. — Genre de Coléoptères télramères, famille des Curculionides gonatocères, di- vision des Molylides , proposé par Kirby, publié par Stephens (Brilish Entomology) sous le nom de Leiosoma, et adopté par Schœnherr {Syn. gen. et sp. CurcuL, t. 6, 2° part., p. 315) avec la terminaison mas- culine. 5 espèces d'Europe font partie du genre: les L. ovalulus C\aiT\.,cribrum el concinnus Gr., oblongus H impressus Suhr. Elles faisaient autrefois partie des Liparus ou Molytes. Leur taille est petite et leur corps dur à l'égal de la pierre. Il est noir et bisphérique. On trouve ces insectes dans l'herbe et sur les plantes basses de nos prai- ries. (C.) *LEIOSPER]MUIlI ( ^£~oç, lisse ; cncpjja. LEI graine), bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées-Cunoniées, établi par Don {in Edinb. new philosoph. Journ., IX, 91)- Ar- bres ou arbrisseaux de la Nouvelle-Zélande. Voy. sAxiFRAGACÉES. — Wall., syn. de Psi- lotrichiim, Blum. *LEIOSTOMA(:ieroç, lisse; aTo>a, ouver- ture). MOLL. — Une coquille fossile, extrê- mement commune dans le calcaire grossier des environs de Paris , ainsi que dans l'ar- gile de Londres , le Fusus bulbiformis, est devenue pour M. Swainson le type d'un g. nouveau auquel il donne le nom de Leios- toma. Voy. fuseau. M. Swainson , oubliant sans doute qu'il avait déjà appliqué ce nom à un g. extrait des Fuseaux, l'emploie de nouveau dans le même ouvrage pour un autre g. extrait du grand type des Hélices, VHelix vesicalis. Ce g., comme on le voit , n'est pas plus utile que le premier. Voy. hélice. (Df.sh.) LÉIOSTOHIE. Leioslomus {hToi, lisse; CTTo'fia, bouche), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Sciénoi- des, établi par Lacépède, et adopté par MM. Cuvier et Valenciennes ( Hist. des Poiss., \, 140). Ces Poissons sont principa- lement caractérisés par des dents tellement flnes, qu'elles avaient échappé à l'œil de divers observateurs. On connaît 2 espèces de ce genre : les Léiostomes a épaule noire et A queue jaune, L. humeralis Cuv. et Val., et xanthurus Lacép., qui paraissent habiter les deux Amériques. LEIOSTROMA. bot. cr. — Voy. thélé- PHORE. *LEIOTIIECA, Brid. bot. CB.— Syn. d'Ulota, Mœhr. LÉIOTHRICmÉES. Leiothricinœ. ois. — Section établie dans la famille des Bac- civoridées, et ayant pour type le genre Leio- thrix. Voy. eaccivoridées et leiothrix. *LEIOTHRIX, Swains. ois. —Voy. mé- sange. *LEIOTUHJS, BOT. ru.— Genre de la fa- mille des Ombellifères-Peucédanées, établi par Ehrenberg {in Linnœa , IV, 400). Her- bes de l'Egypte. Voy. omdellifères. *LEIRUS , Mégerle. ins.— Syn. de Car- tonotus de Stephens. (C.) LEISÏES, Vig. OIS. —Section de la fa- mille des Troupiales. Voy. ce mot. (Z. G.) • T. Vin. LEJ 17 *LEIST0TR0PI1US, Perty. ras.— Syn . d'Osorius. Voy. ce mot. (C.) LEISTUS (Xaoç, uni). iNs.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Cara- biques, tribu des Patellimanes, établi par Frœhlich et adopté par Dejean, et par La- treille dans ses derniers ouvrages. 16 espèces rentrent dans ce genre: 14 appartiennent à l'Europe et 2 à l'Amérique du Nord. Parmi les premières, sont les L. spinibarbis, spini- labi'is de Fab. et fulvibarbis d'HolTmansegg, Dej. Toutes trois se rencontrent aux envi- rons de Paris, dans les parties montueuses, sous les pierres, sous les écorces ou au pied des arbres, et parmi les mousses et les feuil- les sèches. Les Lcislus sont agiles et se dis- tinguent de tous les autres genres de Cara- biques par des mâchoires garnies, sur le côté extérieur, de soies raides, fortes et épineuses. Ce caractère unique leur avait fait donner par Latreille le nom générique de Pogono- phorus , qui n'a pas prévalu. Leur corselet est cordiforme, et leurs élytres sont ova- laires. On doit rapporter à ce genre la Nebria paZ/epesdeSay etde Dejean, qui estoriginaire des États-Unis. (C.) *LEIUPERUS {hTo,;, lisse; V7c£r.«=<, palais). REPT. — Genre d'Amphibiens delà famille des Crapauds, créé par MM. Du- méril et Bibron {Erp. gen. VllI, 1840 ) et très voisin des Cystignathes , dont il se dislingue par son palais entièrement lisse. Par leur forme concave, les Leiuperus ont également quelques rapports avec les Son- neurs. Une seule espèce entre dans ce groupe, c'est le L. marmoralus Dum. et Bibr., de l'Amérique du Sud. (E. D.) *LEJA ()£~a, butin), ins. — Sous-genre de Coléoptères pentamères, famille des Cara- biques, tribu des Subulipalpes, proposé par Mégerle et adopté par Dejean , comme for. niant une des divisions du grand genre Cem- bidium. 28 espèces y sont rapportées par ce dernier auteur:23 appartiennent à l'Europe, et 3 à l'Amérique. Parmi les espèces fis notre pays, nous citerons UsCar.pygmœus, celer, minutus, guttula etbi-guttatus de Fab. Les Zeja sont petits, vifs, verts, noirs et brillants; leurs élytres sont souvent mar- quées, vers l'extrémité, d'une tache pâle ou rouge. Ils fréquentent les endroits maréca- geux. (G.) ÎS LÉM LELfA. Lœlia. bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées -Épidendrées , établi par Lindiey {Bot. reg., t. 1947), et pré- sentant pour caractères principaux : Divi- sions du périgone étalées : les extérieures lancéolées, égales ; les intérieures plus gran- des, charnues. Labelle 3-parti, lamelle, s'en- roulant autour dugynostème; celui-ci est charnu, dépourvu d'ailes, canaliculé. An- thères Pollinies 8, caudicules 4. Les Lélias sont des herbes du Mexique, croissant sur les arbres , à rhizome pseudobulbifère ; à feuilles charnues ; à fleurs peu nombreu- ses, apparentes , odoriférantes, et disposées en scapes terminaux. Nous avons figuré dans l'Atlas de ce Dic- tionnaire, Botanique, Monocotïlédones , ph 19 , une belle espèce de ce genre, le Léi.ia faux cattleya. LE\1A (Àacfjiûi, voracité), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères , famille desEupodes, tribu des Criocérides, créé par Fabricius ( Entomologia syslemalica supp., p. 90), et adopté par M, Th. Lacor- daire (Monographie des Coléoplèrcs subpen- tamères phytophages, p. 303), qui y établit 6 divisions , et y comprend les Pelaurisles de Latreille et de Guérin. M. Lacordaireen conservant les g. Lema etCrioceris, dont le second n'était regardé que comme syno- nyme du premier, distingue les premiers des seconds, par les tarses qui, chez ceux-là, ont des crochets soudés à la base dans le tiers , la moitié ou les deux tiers de leur longueur. Ces tarses sont simplement divisés dans les Crioceris. Les espèces qui consti- tuent ce g. (273) sont réparties sur tout le globe. Les larves de ces Insectes traînent avec elles, sur les plantes qui les nourrissent, un fourreau formé des excréments humides qu'elles rendent, et qui doit les préserver de l'action trop vive de l'air et de l'avidité des oiseaux. (C.) LEMANEA. BOT. CH. — Genre d'Algues, famille des Phycées , tribu des Lémaiiées , établi par M. Bory de Saint-Vincent (Dict. class., IX, 274 ). Algues d'eau douce, de couleur olivâtre. Voy. phycées. LÉMAKÉES. Lemaneœ. bot. cr. — Tribu des Phycées. Voy. ce mot. LEMAIVINA, Bor. bot. cb. — Syn. de dalrachospermum, Rolh. LÉMAIVITE. MIN.— Le Jade de Saussure, LÉM qu'on trouve en morceaux roulé», sur lei bords du lac Léman. (Del.) ♦LE^IEOSIA ()f>5o;, barque), bot. cr. — Genre de Champignons de la classe des Thécasporés , que j'ai décrit (Ann. se. nat., 1845, p. 58), et qui a quelques rapports avec les Asleroma de De Candolle. Il se pré- sente sous la forme de petites taches noires formées par un subiculum composé de fila- ments rameux, très petits, adhérents à la surface des feuilles. Ces filaments suppor- tent çà et là des petits réceptacles ovales ou allongés qui s'ouvrent par une fente longi- tudinale ; ils renferment une petite masse charnue, formée de thèques presque globu- leuses, dans lesquelles on voit de 6 à 12 spores ovales divisées en deux par une cloi- son médiane. On n'en connaît encore que quelques espèces , qui sont toutes exotiques etépiphylles. (Lév.) *LEMBL'Ll]S (h'u.Soi , barque), moll.— M. Leach, en examinant les espèces du g. Nucule, reconnut un certain nombre d'es- pèces portant un ligament sur un cuilleron, à l'intérieur de la charnière , tandis que d'autres l'ont à l'extérieur. C'est avec ces espèces à ligament interne que M. Leach a fait le g. mentionné; et îi on l'adoptait, ainsi que le LedadeM. Schumacher, il en résulterait la disparition complète du g. Nucule de Lamarck. Ce g. ne peut donc être adopté. Voy. nucule. (Desh.) *LEH1IDIA. INS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille desMalacodermes, tribu des Clairones, établi par M. Spinola {Essai monographique svr les Clériles, 1844, t. II, p. 32-33), qui le comprend parmi ses Clé- rites hydnocéroïdes. Ce genre ne renferme qu'une espèce, la L. riî7ens de Newm., qui est originaire de la Nouvelle-Hollande. (C.) LEMIXG. MAM. — Voy. lemming. *LEIMMATIUM. bot. ph.— Genre de la famille des Composées Sénécionidées, établi par De Candolle {Prodr., V, 669). Arbris- seaux du Brésil. Voy. composées. *LEMMATOPHILA{:i£V.va,lentilled'eau; 91^0;, qui aime), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, famille des Pyraliens, tribu des Tinéides, établi par Teitschke, et distingué des autres genres de la même famille par des palpes falqués , à dernier article très grêle, et par des an- tennes pectinées dans les mâles. M. Dupon- LEM Chel {Hist. des Lépid. d'Europe, tom. XI, pag. 47) en décrit 3 espèces, dont le type est \à Lemmatophila phrijganeUa, commune en France, surtout aux environs de Paris. LEMMEIIGEÏER. ois. — Nom vul- gaire que porte dans les Alpes le Gypaète barbu. (Z. G.) *LE1M1III\A. MAM. — Division des Ron- geurs comprenant plusieurs groupes dont le principal est celui des Lemmings. et de mousses ; lorsqu'il envahit d'autres con- trées, il s'attaque à une foule d'autres vé- gétaux et notamment aux graminées. Linné rapporte qu'il a un goût si prononcé pour un fromage que les Lapons composent avec du lait de rennes et des feuilles de la Ru- mex acetom, qu'on est obligé de l'enterrer profondément pour le soustraire à leur vora- cité. Les individus que M. Guyon a conser- vés en captivité mangeaient volontiers du pain, du biscuit de matelot, des noix, des noisettes, des amandes, des raisins secs, des figues, et des fruits du Rubus arclicus et de plusieurs Vaccinium. Eu égard à sa taille, le Lemming de Nor- vège fait une grande consommation d'ali- ments et en détruit au moins autant que ce qu'il en consomme. Il paraît même faire des provisions, amasser pour l'avenir, car M. Guyon a vu ses captifs mettre en réserve une grande partie des substances dont on les nourrissait. Indépendamment du lemming de Norvège, Lemmus norvegicus, Desm. (iUws norvégi- ens, Linn.; Pall. Glir., pi. xii, A), le plus remarquable du genre par son pelage varié de roux et de noir agréablement disposé par couches et par bandes, ou cornait en- 2i LEM core quelques espèces parmi lesquelles nous nous bornerons à citer le lrmming a collier, Lcm. torqualus Desm. [Mus torquatus, Pall. Glir.,p\. XI, B.), des bords de la mer Gla- ciale et des monts Ourals. Cette espèce, qui a iibsolument les mêmes habitudes que la précédente, s'en distingue par un pelage moins varié, gris ferrugineux uniforme ou onde, et par un large collier pâle qui sépare la lêle du tronc. Sa taille est d'ailleurs de 6 centimètres environ plus petite. (Z. Gerbe.) *LEMM0M1S (Lemmiis, Lemming; p-îç, rat). MAM. — Genre de Mammifères de l'or- dre des Rongeurs, proposé par M. Lesson {Nouv. Tab. Mamm., 1842), et formé aux dépens des Balhyergus. Ce groupe ne com- prend qu'une seule espèce, décrite par Pal- las sous le nom de Mus talpiims, indiqué par Erxleben sous la dénomination de Spa- lax minor, et qui se trouve dans les step- pes d'Astracan. (E. D.) LEHIMLS. MAM. — Voy. campagnol. LEMINIA. BOT. PH. — Voy. lenticule. ♦LEMXACÉES.iemnaceœ.BOT.PH.— Fa- mille monocotylédone qui se compose d'un nombre peu considérable de végétaux très petits, remarquables sous plusieurs rap- ports. Leurs diverses espèces connues jus- qu'à ce jour vivent dans les eaux douces et stagnantes, sur toute la surface du globe, mais surtout dans les parties tempérées de l'hémisphère nord. Elles s'y multiplient si facilement et en si grande abondance, que souvent elles cachent absolument la sur- face de l'eau sous une couche continue d'un vert gai. L'organisation de ces petites plan- tes , vulgairement connues sous le nom de lentilles d'eau , à cause de la forme sous laquelle elles se présentent le plus habi- tuellement, a été étudiée avec soin par plu- sieurs observateurs, parmi lesquels nous citerons particulièrement MM. L, C. Ri- chard ( lieliquiœ Richardianœ , etc. Archiv. de Botan., t. I, p. 200, plane. 7), Ad. Brongniart (Note sur la structure du fruit des Lemnay Ârchw. de Botan., t. II, p. 97, plane. 12), Schleiden (Prodromus mono- graphiœ Lemnacearum, etc. Linnsa, 1839, p. 383-392). C'est en grande partie d'a- près ces célèbres observateurs que nous allons exposer les caractères et la struc- ture des Lemnacées. LEM Ce sont de petites herbes entièrement libres qui nagent à la surface des eaux douces ou qui y sont parfois submergées; elles présentent une ou plusieurs racines qui s'enfoncent verticalement dans l'eau et dont chacune porte, à son extrémité, une sorte de coiffe ou de petit étui lâche ; cette coiffe ou gaîne est formée d'un tissu cellu- laire assez consistant, dans l'intérieur du- quel Meyen a observé le phénomène de la rotation; elle donne à l'extrémilé de la racine des Lemnacées un diamètre nota- blement plus considérable que dans le reste de son étendue. Elle a été envisagée de diverses manières depuis Wolf, qui le premier l'a observée avec soin; les uns l'ont regardée comme une portion de l'é- piderme de la racine qui se serait déta- chée; M. Treviranus a même dit qu'elle pouvait se reproduire après avoir été enle- vée, ce que Meyen affirme n'avoir jamais pu observer; d'autres ont pensé que c'est une modification de la spongiole de la ra- dicule; enfin M. Schleiden, rejetant l'une et l'autre de ces opinions , y voit un organe propre qui existe déjà lorsque la racine n'a pas encore fait saillie hors du tissu même de la plante. Le corps même du vé- gétal est formé, chez les Lemnacées, de petites expansions le plus souvent de la forme et de la grosseur des lentilles, dont la première, formée à la germination, donne naissance à une seconde, une troisième, etc., qui sortent de fentes creusées au bord même de l'expansion lenticulaire. Ces ex- pansions sont désignées sous le nom de fronde; elles représentent à la fois la tige et les feuilles de ces petites plantes. C'est également des fentes latérales de la fronde que sortent les fleurs. Ces fleurs sont dif- ficiles à rencontrer à cause de leurs petites dimensions et parce qu'elles paraissent ne se développer que rarement. Cependant M. Schleiden assure que toutes les fois qu'il les a cherchées en temps convenable, au premier printemps, il les a observées en abondance sur la plupart des espèces. Ces- fleurs sont monoïques, pourvues pour toute enveloppe d'une spathe d'abord fermée, membraneuse , qui se déchire irrégulière- ment pour laisser sortir les organes sexuels. Les mâles renfermées dans cette spathe, au nombre de 1 ou 2, présentent chacune LEM une ëtamine dont le fiiet esi nuiorme, ■ llongé, dont l'anthère est à deux loges presque globuleuses, très écartées l'une de l'autre à la base, contiguës au sommet, subdivisées en deux logettes, s'ouvrant par une fente longitudinale. Le pollen est glo- buleux, hérissé. La fleur femelle est uni- que , renfermée dans la même spathe ; elle se composed'un pistil sessile, dont l'ovaire est uniloculaire , à un ou plusieurs ovules anatropes, demi-anatropes ou ortholropes, pourvus de deux téguments; le style est terminal et continu à l'ovaire , dilaté à son extrémité en un stigmate infundibuiiforme. Le fruit qui succède à ces fleurs est un utricule indéhiscent mono- ou polysperme, ou bien une capsule qui s'ouvre transver- salement. La graine est pourvue de deux téguments, dont l'extérieur est assez épais, l'intérieur membraneux. L'embryon a été décrit dans les sens les plus divergents par M. Brongniart d'un côté, par M. Schleiden de l'autre. Selon le premier de ces savants (loc. cit., p. 99), il est dépourvu de péri- sperme ou d'albumen, presque cylindrique, de forme analogue à celle de la graine ; sa radicule (ou plutôt la base de sa tigelle) répondant au sommet libre du nucléus, enfermée dans la fente du cotylédon, est comprimée, lunulée , adhérente au corps colylédonaire par un pédicelle étroit; son cotylédon est épais, farineux, verdàtre vers sa base , creusé inférieurement d'une cavité où est renfermée la radicule , enve- loppant, plus bas que son pointcentral,une petite gemmule ovoïde, presque globuleuse, percé dans le sens de son axe, depuis la gemmule jusqu'à la chalaze, d'une cavité allongée, occupée par un tube membra- neux, sinueux, rempli de globules denses. Au contraire , la description de M. Schlei- den ne signale absolument aucune de ces particularités singulières; selon lui , l'em- bryon est droit, logé dans l'axe d'un albu- men charnu; il est monocotylédone; sa gemmule regarde en dehors ; sa radicule est supère, ou infère, ou vague. Entre ces deux descriptions si discordantes, ducs à deux observateurs d'une exactitude recon- nue , il serait très difficile de se prononcer; mais nous savons de bonne source que M. Ad. Brongniart, ayant eu occasion, l'an dernier, de revenir sur ses premières LEM 23 observations, qui remontent à 1826, n'a pas retrouvé l'organisation singulière qu'il avait d'abord signalée. Il en résulterait donc que la description donnée par M. Schleiden devrait être regardée comme plus conforme à la nature. La place des Lemnacées parmi les fa- milles monocotylédones n'est pas parfai- tement déterminée; M. Schleiden en fait une simple tribu dans la famille des Aroï- dées, tandis que la plupart des botanistes y voient une famille distincte qu'ils pla- cent parmi les monocotylédones aquati- ques , à la suite des Naïadées. Mais si l'on admet avec M. Schleiden que leur embryon est pourvu d'un albumen, elles formeront une exception remarquable parmi les mo- nocotylédones aquatiques, dont la graine est dépourvue d'albumen. Dans sa monographie des Lemnacées, M. Schleiden a subdivisé le genre Lemna, L., qui seul constituait la famille, en quatre genres distincts. Wolfia, Uorkel (Lemna ftj/o^ena Delile) Lemna, Schleid. — Telmatophace, Schleid. (Lemna Gibba Lin.) — Spirodela, Schleid.. (Lemna polyrhiza Un.). (P- D.) LEMNISCIA, Schreb. bot. ph.— Syn. de Lantanea, Aubl. *LEMIVISQUE. lemntscMS (X»)pv'EO Dtct, ic. nnt., XXV, iCS). Herbes ou ar- brisseaux (lu Cap. Voy. composées. *LEOMOPHHECLS ( >£a,v , lion ; «>'- Oyixo;, singe;, mau. — M. Wagner {Schreber sangth. suppl. , 1839) indique sous celle dénominalion un groupe de Singes plalyr- rhinins. (E. D.) LEO\ïOPODIUM (L'oiv, lion; ttovç, Tv-Jo;, pied). BOT. PH. — Genre de la famille des Composés-Sénécionidées, établi par R. Browii (m Linn. Transact., XII, 124). Her- bes des montagnes de l'Asie et de l'Europe. Voy. COMPOSÉES. LÉOMJKE. Leonurus {h(ûv. Mon; o'\jpi, queue), bot.ph. — Genre de la famille des La- biées Stachydces, établi par Linné (Gen., n° 722),et caractérisé de la manière suivante : Calice turbiné, à 5 angles et à 5 dents; co- rolle à limbe bilabié; lèvre supérieure oblon- gue, Ires entière; la lèvre inférieuredivisée en trois lobes, celui du milieu en forme de cœur. Élamines i, ascendantes; les inférieures les plus longues; anthères rapprochées par pai- res, biloculaires, à loges parallèles transver- sales, rarement divergentes. Style bifide au sommet; stigmates terminaux. Le fruit est un akène très lisse, triquètre, à angles aigus et tronqué au sommet. Mœnch {Method., 400) a réparti les espè- ces 10 environ) du genre Léonure en trois sec- tions basées sur quelques variétés de forme de la corolle. Il les nomme : Cardiaca, Chaiturus el Panzeria. Ce sont des herbes à feuilles op- posées, souvent incisées-lobées, les inférieu- res arrondies, les florales plus étroites, tou- tes dépassant de beaucoup les fleurs; celles- ci, ordinairement d'un rouge clair, sont disposées en verlicillastresaxiliaires, épais, à bractées subulées. La principale espèce de ce genre est l'A- GR1PAU51E, L. cardiaca, employée autrefois comme cardialgique. On la trouve en Europe et dans les contrées boréales et centrales de l'Asie. LEOI\Ur.US, Tourn. bot. ph.— Syn. de Leonotis, Pers. LÉOPARD. MAM. — Espèce du genre Chat. Voy. ce mot. LEOPOLDIMA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Arécinées, établi par Martius (Pa/m., 58 et 165, t. 52, 53). Palmiers croissant sur les bords du fleuve des Amazones. Voy. palmiers. LEP 29 LEOmS. MAM. — Voy. LORIS. LEPACHÏS, Lessing. BOT. pu. — Synon. d'ûbdiscaria, Cass. LÉPADELLE. Lepadella (>tirâç, espèce de coquille), infl's. — Genre de Brachioniens établi parM. Bory deSaint-Vincent dans son ordre des Crustacés, et comprenant plusieurs espèces de Brachions de O.-F. Muller. M. Eh- renberg a adopté en partie ce genre en le restreignant aux espèces qui n'ont aucun point oculiforme rouge ; mais, comme nous l'avons dit dans notre Hist. nat. des Infus., ce caractère est variable et tout-à-fait sans importance; car une seule espèce, à .ses ditTércnts âges , peut montrer des points oculiformes ou en être dépourvue. Les Lépadelles ont une cuirasse membra- neuse, résistante , ovale, déprimée ou len- ticulaire, convexe en dessus, presque plane en dessous, ouverte et plus ou moins échan- crée aux deux extrémités pour le passage de la tète et de la queue. La tète est entourée de cils vibratiles ne formant pas deux roues distinctes; elle est ordinairement surmon- tée par une écaille diaphane. La queue est formée de trois segments ou articles mobiles et terminés par deux stylets. Les mâchoi- res, asseï larges, sont armées de deux ou trois dents peu marquées. Les Lépadelles se trouvent assez communément dans les eaux douces marécageuses , parmi les her- bes aquatiques. La plus connue est longue de 12 à 14 centièmes de millimètre : c'est la Lepadella palella , que M. Ehrenberg nomme L. ovalis , quand elle n'a pus de points oculiformes , et qui est son Steplia- nops miUicus quand, plus grande ou plus développée, elle montre ces points oculi» formes. Les Squamella et Metopidia, du même auteur, sont également pour nous des Lépadelles à difl^érents degrés de développe- ment. La L. lamellaris , longue seulement de 1 '10 de millimètre , est un Stepha)wps pour M. Ehrenberg, ainsi que la L. cirrata, dont M. Bory a fait le type de son genre Squatinella. (Duj.) l,ÉP ADOG ASTRE. Lepadogaster {Isrz^ç, bassin ; yaar/îp, ventre), poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens subbrachiens, famille des Discoboles, établi par Gouan et adopté par tous les Ichthyologistes. Leur ca- ractère principal consiste dans la forme des nageoires ventrales , qui représentent un 30 LEP large disque ou bassin: de là leur nom vul- gaire de Porte- Écuelle. D'un autre côté, les os de l'épaule forment en arrière une légère saillie qui complète un second disque, avec la membrane qui unit les pectorales. Les mers d'Europe renferment plusieurs espèces de ce genre : la principale est le Lij- PADOG ASTRE DE GouAN , Lepudogasler Gouan. C'est un poisson long de 5 à 6 centimètres, de couleur brune ponctuée de blanc. Sa chair ne peut servir d'aliment. (J.) LEPAl\THES().£»ta;, espèce de coquille; âvOo^, fleur). BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Orchidées-Pleurolhallées, établi par 5wartz(m Act. Acad. Upsal, VI, p. 85). Herbes des Antilles. Voy. orchidées. *LEPARGYREIA, Rafin.BOT. ph.— Syn. de Shepherdia, Nutt. LËPAS. MOLL. — Les anciens coHchylio- logistes consacraient ce nom à toutes les co- quilles patelliformes , régulières ou non. Adanson, dans son Voyage au Sénégal, ap- plique celte dénomination à un genre parti- culier, dans lequel se rassemblent non seu- lement les Patelles, mais encore les Crépi- dules, les Calyptrées, lesOscabrionsetmème les Siphonaires. Ce g., qui ne pouvait être adopté, contient, comme on s'en aperçoit, des coquilles appartenant aujourd'hui a di- verses familles. Voy. les nomsdeg. mention- Dés plus haut. (Desh.) LEPECHI\IA. BOT. PH.— Genre de la fa- milledes Labiées-Stachydées, établi par Will- denow (Hort. berol., I, 21, t. 12). Herbes du Mexique. Voy. labiées. *LEPERIZ*, Herb. bot. ph.— Syn. de Chrysiphiala, Ker. *LEPESOPnTHEmUS. CRUST. — Syn. de Caligus. Voy. ce mot. (H. L.) I.EPIA, Desv. BOT. PH. — Syn. de Lepi- diiiin, R. Br. LEPICÈIVE. BOT.— Syn. de Glume. Voy. ce mot. *LEPICEPHALUS, Lagasc. bot. ph.— Syn. de Cephalaria, Schrad. *LEPICLll>iE,Cass. bot. ph.— Syn.d'//e- lichrysum, DC. *LEPIDADE1\IA (XEire'ç, iSoç, écaille; âi/jv, glande), bot. ph. — Genre de la famille des Laurinées-Tétranthérées, établi par Nées {in Edinb. nov. phil. journ., 1833, p. 379). Arbres de l'Inde. Voy. laiirinées. LEPIDAGATHIS (Àe-rri'ç, écaille; àyaO;;, LEP pelote), bot. ph.— Genre de la famille des Aeanihacées-Echmatacanthées , établi par Willdenow (Spec, III, 400). Herbes de l'Asie, de l'Afrique tropicale et des Antilles. Voy. acanthacées. ♦LEPIDAMTHUS {Ui^k, écaille; 5«- ôo;, fleur). BOT. PH. — Genre de la famillt des Restiacées , établi par Nées {in Lin- nœa, V, 665). Plantes du Cap. Voy. res- tiacées. *LEPIDEILEMA, Trin. bot. ph.— Syn. de Slreptochœta, Nées. LEPIDIA. ANNÉL. — Genre d'Annélides de l'ordre des Néréidées, créé par M. Savigny {Syst. des anim.) pour le Nereis slellifera Mull., qui fait partie des Lepidonereis ou NéréiphyllesdeM. de Blainville. (P. G.) LÉPIDIER. Lepidium ( X£7tî<îtov , nom grec de la Passerage). bot. ph. — Genre de la famille desCrucifères-Lépidinées, éta- bli par R. Brown (m Ait. hort. Kew. , édit. 2, IV, 85), et présentant pour caractères principaux : Calice à quatre divisions égales, corolle à quatre pétales hypogynes, entiers; étamines six, hypogynes, téiradynames, li- bres, à filets non dentelés; silicule compri- mée sur les côtés, ovale, entière ou plus ou moins échancrée au sommet, déhiscente, à valves carénées; style presque nul ou fili- forme. Les graines sont solitaires dans cha- que loge ou, très rarement, géminées, tri- quètres ou comprimées. Les Lépidiers sont des herbes ou de pe- tits arbrisseaux dispersés sur toute la sur- face du globe; ils croissent cependant avec plus d'abondance dans les contrées méditer- ranéennes et orientales de l'Europe et sur les confins de l'Asie. Ce sont des végétaux à tiges cylindriques, rameuses, à feuilles de diverses formes; à fleurs petites, blancbe.s, disposées en grappes terminales, droites et supportées par des pédicelles filiformes , ébractéés. DeCandolle [Prodr., I, 203) énumèrc 58 espèces de ce genre (dont 50 bien détermi- nées) qu'il répartit en 7 sections basées sur l'aspect de la silicule. Ces sections ont été généralement adoptées. 1. Cardaria: Silicule cordiforme, aiguë, subdéprimée; valves concaves, sans ailes; style filiforme, allongé. — Une seule espèce, L. Draba {Cochlearia Draba Lin.). 2. Ellipsaria: Silicule elliptique, entière; LEP LEP 31 valves carénées, sans ailes; style fliiforine, long. — 4 espèces. 3. Bradypiptiim : Silicule elliptique; val- ves carénées, sans ailes; style court. — 3 espèces. i. Cardamon: Silicule presque orbicu- laire, échancrée au sommet ; valves carénées- naviculaires, un peu ailées; style très court. — 2 espèces. 5. Lepia : Style presque orbiculaire, échan- cré au sommet; valves naviculaires, ailées; les ailes adnées au style , qui est très court. — 5 espèces. 6. Dileplium : Silicule presque elliptique, très brièvement échancrée au sommet; val- ves carénées, sans ailes; style presque nul. — : 22 espèces. 7. Lepidiastrum : Silicule presque ellipti- que, très entière; valves carénées, sans ai- les; style très court. — 13 espèces. (J.) LÉPIDIIVÉES. Lepidineœ. BOt. pu. — Tribu de la famille des Crucifères. Voy. ce mot. *LEPID10TA (kTTL^uTo'ç, écailleux). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, proposé par Kirby et adopté par M. Hope {Coleopterisl' s Manual, 1837, p. 39, 98). Les espèces qui composent ce genre sont les Mclolc^ilha sligma , toinen- tosa et candida de Fahricius. Elles provien- nent des Indes orientales. (C.) LEPIDOCARPODKIVDROIV, Boerh.BOT. PH. — Syn. de Protea, Linn. *LÉPIDOCARYIVÉES. Lepidocaryneœ. BOT. PH. — Tribu de la famille des Palmiers Voy. ce mot. LEPIDOCARYUM (Jett,';, écaille; xap- vov, noix). coT.PH. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Lépidocarynées , établi par Marlius(Pa!m., 50, t. 45). Palmiers bas et élégants des rives du fleuve des Ama- zones. Voy. PALMIERS. *LEPIDOCHELYS {^tntç, écaille; Xf'Aw; , tortue). REPT. — M. Fitzinger {Syst. Rept. 1843) a indiqué sous ce nom un groupe de Reptiles de la division des Ché~ toniens. (E. D.) *LÉPiDOCYRTE. Lepidocyrlus ().£7t<';, écaille; xupTOç, bossu), hexap. — Genre de Tordre des Thysanures, de la famille des Po- durelles, établi par M. l'abbé Bourlet.Les es- pèces qui composent cette coupe générique ont le corps composé de huit segments écail- leux, peu velu, rendu comme bossu par If premier, qui est aussi long que les deux sui- vants, et avancé en dessus et en avant poue recouvrir le cou et souvent aussi une partie de la tête. Le sixième segment est aussi lorig ou plus long que les trois précédents pris ensemble; les deux derniers sont très courts; la tête est très inclinée, insérée sur la ca- vité du rebord antérieur du mésothorax; le prolhorax est très petit; les antennes sont moins longues que la tête et le corselet pris ensemble; elles sont de quatre articles iné- gaux et non composés ; les yeux sont au nombre de huit paires; la queue est assez longue, à pièce basilaire formant plus de la moitié de son étendue. Ce genre renferme une quinzaine d'espèces qui sont touips pro- pres à l'Europe. Le LÉPID0CYRTE curvicole, Lepidocyrlus curvicollis Bourl., peut être considéré comme le type de cette nouvelle coupe générique ; celle espèce habite le nord de la France, vit en famille peu nombreuse sur les pierres ou sous le vieux bois; elle habite aussi les environs de Paris. (H.L.) LEPIDODACTYLLS ( ).£7Ttç , écaille; <îaxTv).oç, doigt). REPT. — DivUion des Gec- kos d'après M. Fitzinger (Syst. Rept.,iS'i3). (E. D.) * LÉPIDODEXDRÉES. Lepidodendreœ. BOT. PH. — Famille établie aux dépens des Lycopodiacées. Les genres qu'elle renferme offrant de grands rapports avec les vrais Lycopodes, nous renvoyons à l'article lvco- fodiacées, oij il sera fait mention des dilTé- rences d'organisation que présentent les Lé- pidodendrées. *LEPIDODEIVDRO!V (>e,T.'ç, écaille; ,î/v- Spov, arbre), bot. foss. — Genre de végétaux fossiles de la famille des Lépidodendrées, établi par M. Ad. Brongniart {Prodr., 84), qui le caractérise ainsi: Tiges dichotomes, couvertes, vers leurs extrémités, de feuille( simples, linéaires ou lancéolées, insérées sut des mamelons rhomboïdaux ; partie infé- rieure des tigesdépourvije de feuilles; mame- lons marqués, vers leur partie supérieure, d'une cicatrice plus large dans le sens trans- versal, à trois angles, deux latéraux aigus, un inférieur obtus; ce dernier manque quelquefois. M. Brongniart {lococitalo) cite 34 espèces de ce genre qui, toutes, appartiennent au 32 LÉP terrain houiller. M. Sternberg a réparti ces espèces (Te/K. )eudeuxsectious, qu'il uoinme: Lepklodendron : cicatrices rhomboïdes; Le- dopifl'iyos : cicatrices orbiculées. (J.) *LEIMDOGEi\iYS, Gray. os. — Syn. de Baza, Hodgs.; Lo/j/(o/es. Less.l'oî/. faucon. *LEPIDOGLOSSlJS (Xeiv:?, écaille; -j-Xwa- a%, langue), beht. Division établie par Coc- teau (Compt. rend. Âcad. se, 1827) dans le groupe des Scincoidiens. Voy. ce mot. LÉlMDOiDES. Foss. — Voy. poissons FOSSILES. LÉPIDOKROITE. min. — Syn. de Gœ- thite. Voy. fer. LÊPIDOLÈPRE. Lepidoleprus {UnU, écaille; >£7rpôç, rude), poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens , famille des Gadoides, établi par Risso et adopté par G. Cuvier {Règ. anim., II, 336 ) , qui le carac- térise ainsi : Museau déprimé, formé par la réunion des sous-orbitaires et des os du nez ; corps garni d'écaillés dures et héris- sées de petites épines; ventrales petites et un peu jugulaires; pectorales médiocres; première dorsale courte et haute ; deuxième dorsale et anale très longues, s'unissant en pointe à la caudale; mâchoires à dents très fines et très courtes. Ces poissons habitent les mers d'Europe, i7i!i ils se tiennent à de grandes profondeurs ; .''s (ecfJentun son très bruyant lorsqu'on les sîfh 'Jc l'eau. Orj en connaît 2 espèces : les Lepidoleprus c.dci liynchus et trachyrhynchus Risso. Sur «uis eûtes, on les nomme vulgairement Gre- ■ii.dieis. (J.) >l '-PIDOMA, Achar. bot. cr. — Syn. de Vuid ./.m, Pers. *l.L;PîDOi\EMA, Fisch. bot. ph.— Syn. ce 'i; il. -o.wj-is, Don. '. -'.i JDOiXEREIS {hnU, écaiWe; nereis, nerc.c.K;. annél. — Genre de Néréides indi- qué par M de Blainville en 1818 ( Bull, de la Sociéti- pliilom. de Paris), et répondant à celui qu'il a depuis appelé Nereiphylla. Il conipret ,î les g. Phyllodoca, Eulalia, Eteone et Lepidia , Sav. (p. G.) LEPIDOXOTLS, Leach. annél. —Syn. à'Iiuviolpus, Oken. *IJ:PID0PAPP11S, Flor. mexic. bot. ph. — .Syn. de Floresthia, Cass. I.ÉPÏDOPE. Lepidopus {Iwi, écaille; «ci?, pied). POISS. — Genre de l'ordre des LEP Acanthoptérygiens , famille des Scombéroî- des , remarquable par l'éclat et la formt singulière des poissons qu'il renferme. Cs sont de grands et larges rubans d'argent na- geant par ondulations, et jetant dans leurs mouvements de beaux reflets de lumière. Le corps des Lépidopes, allongé, mince, a, en dessus, une dorsale qui règne sur toute sa longueur, en dessous une anale basse, et se termine par une caudale bien formée; les ventrales sont réduites à deux petites pièces écaiileuses, ce qui constitue leur ca- ractère principal. La seule espèce que renferme ce genre est le Lépidope argenté , Lepidopus argyreus Cuv., long souvent de 1 mètre 63 centimè- tres, et qui habite les mers d'Europe. Selon M. Risso, la chair de ce poisson est ferme et délicate , et M. Rafinesque pense que l'on pourrait employer la poussière ar- gentée qui le recouvre pour colorer les faus- ses perles ; il assure même en avoir tiré une encre de couleur d'argent. La forme des Lépidopes les a fait appeler Jarretières par les pêcheurs des côtes de France. (J.) *LEPIDOPHORA ( h^'iç, écaille ; o;, laine), bot. cr. — Genre de Mousses brya- cées, établi parBridel {Mant., 141). Mousses vivaces d'Amérique. Voy. mousses et bu\a- CÉES. *LEPID0PLEURUS()£7rtç, c'^oç, écaille; nlzvpx, flanc). MOLL. — M. Risso, dans son Hisl. nat. des prod. de l'Europe méridionale, a proposé ce g. pour un petit groupe d'Osca- brions, chez lesquels le bord du manteau est couvert de petites écailles. Ce genre, sans aucune valeur, n'a point été adopté. (Dtsu.) *LE PIDOPOGON, Lannik.. bot.ph. - Sy n . de Cylindrocline , Cass. L!':PIDOPTÈRES Lepidoptera ( AtTtt'; , écaille; Tvzspiv , aile), ins. — L'ordre des Lépidoptères, l'un des plus naturels de tous ceux de la classe des Insectes, a été créé par Linné, et comprend tous les animaux arti- culés qui présentent les caractères suivants : Quatre ailes recouvertes, sur les deux sur- faces, de petites écailles colorées semblables à une poussière farineuse; une trompe plus ou moins longue, roulée en spirale; deux palpes plus ou moins relevés , composés de trois articles et insérés sur une lèvre fixe; deux antennes de forme variable et toujours composées d'un grand nombre d'articles; une pièce assez développée, appelée ptéry- gode ou épaulelte, située à la base des ailes supérieures en dessus ; un abdomen dé- pourvu de tarière; jamais que deux sortes d'imlividus, des mâles et des femelles. Les Lépidoptères .sont des insectes à mé- tamorphoses complètes: aussi allons-nous éludicr ces animaux sous leurs trois étals d'insecte parfait, de larve, qui cl.ez eux porte le nom de chenille, et de chrysalide ou nymphe. Comme chez tous les autres Insectes, le corps des Lépidoptères, à l'état dlnsecte par- LEP ■>■■ fait, offre trois choses à considérer, la tâte, le thorax et Vabdonien, La tête, en général arrondie, comprimée en avant, plus large que longue, légèrenienl plus étroite que le thorax, est quelquefois grande, saillante, comme dans les Diurnes, et d'autres fois très petite, comme chez les Crépusculaires etsurtoutchez les Nocturnes; la particantérieure du front porte le nom de chaperon. Les tjeux sont grands , bordés de pnils qui remplacent probablement les |)aupiè- res, et i'is varient beaucoup relativement à leur coloration. Les stemmates ou yeux lisses, qui ne se rencontrent pas dans toutes les espèces , sont situés sur le verlex ; ils sont cachés entre les écailles, et ne devien- nent visibles qu'après qu'on a dénudé le dessus de la tète. Les anlennes , placées près du bord in- terne de chaque œil, sont en général plus courtes que le tronc et composées d'un grand nombre d'articles ; leur forme est très variable: dans les Diurnes, qui ont pour cela reçu de MM. Duméril et Buisduval le nom de Rhopalocères ( po7ta)o> , massue ; x/pa? , antenne ) , elles sont filiformes jus- que près de l'extrémité, et terminées par un bouton ou massue plus ou moins al- longé, et variant de forme et de grosseur; dans les Crépusculaires et les Nocturnes, que M. Boisduval a nommés Hétérocères (cTtpoToi, variable; x/paç, antenne), on ne retrouve plus d'antennes en massue, excepté toutefois chez les Castniaiies, M. Duméril (ZooL anal.) a basé sa classi- fication des Lépidoptères sur la forme des antennes, et il établit les divisions des liho- palocères ou GlobuUcornes ; Clostérocères ou Fusicornes; Ncmatocères ou Filicornes et Chélocères ou Séticornes. Les antennes peuvent être prismatiques ( Sphingides); linéaires ( Sésiaires) ; en corne de bélier ( Zygœna); arquées de dedans en dehors (OKgocérides); filiformes (Bombyx); pec- linées ou plumeuses ( Gtyomèlrcs), etc. Les paZ/Jes son tau numbredequaire : deux maxillaires, situés à la base de la spiri< trompe: ils ont la forme d'un tubercule; sont très petits, et ne peuvent se voir qu'à l'aide d'une forte loupe , et deux labiaux, qui, au contraire, sont uès apparents, re- dressés, cylindriques ou ,;oniques, couverts 3'i LEP d'écaillés ou velus, formés de Irois ailicles; le (ieniier article étant très petit ou nul dans les Rhopalocères, et souvent très grand dans les Ilélérocéres. La lioiniie , qui porte généralement le nom de spirilrompe, se compose de deux filets plus ou moins longs, cornés, con- caves à leur face interne, engrenés sur les bords. Dans l'inaction, elle est toujours roulée en spirale entre les palpes; elle sert à l'insecte pour puiser les sucs dans l'inté- rieur des fleurs. La spiritrompe est en général longue dans les Rhopalocères, et elle est d'une longueur très variable dans les llétérocères; trois ou quatre fois plus longue que le corps dans les Sphinx , elle n'est plus qu'à l'état rudimenlaire dans les Bombyx. Cette trompe n'est autre chose que la langue, comme l'a montré M. Savi- gny {Mcin. sur les anim. arliculés). La disposition de celte langue est un des faits caractéristiques que nous présentent les Lé- pidoptères, et c'est pour cela que Fabricius leur avait appliqué le nom de Glossates {yiwa^a , langue.) Les mandibules se retrouvent chez les Lé- pidoptères, comme chez les autres Insectes, mais elles sont à l'état tout-à-fait rudimen- laire et rejetées sur les côtés. La lèvre su- périeure existe également, mais elle est presque imperceptible. Le thorax ou corselet est la partie située entre la tête et l'abdomen, et sert de point d'attache aux ailes et aux pattes. Le thorax est formé de trois segments intimement unis, dont l'antérieur très court et en forme de collier porte le nom de prolhorax ; les deux autres , ou le mésotliorax et le méla- thorax , sont toujours soudés ensemble et semblent ne former qu'un tout unique. Le thorax estgénéralementovale; il varie pour la grosseur : très gros et assez long dans les Sphinx, il est grêle et allongé dans les Sa- tyrus. Sa couleur est variable et semble participer de la teinte générale des ailes. La partie supérieure du thorax est le dos ; et l'inférieure la poitrine. Le dernier segment thoracique se termine en dessus par une petite pièce triangulaire dont le sommet regarde la tête, et qui est Vécusson. Lesaifessontattachées à la partie latérale supérieure du thorax; elles sont toujours au nombre de quatre, excepté dans quel- LEP ques femelles, chez lesquelles elles avortent ou sont réduites à de simples rudiments impropres au vol. Chaque aile consiste en deux lames membraneuses intimement unies entre elles par leur face interne , et divisées en plusieurs parties distinctes par des filets cornés plus ou moins saillants nommés nervures. Ces deux lames sont re- couvertes d'une poussière farineuse qui s'enlève par le toucher. Lorsqu'on étudie celle poussière au microscope, on voit qu'elle est composée d'un assemblage de petiles écailles colorées, implantées sur la partie membraneuse au moyen d'un pédi- cule et disjiosées avec la même symétrie que les tuiles d'un toit. Ces écailles, qui ont valu aux Insectes qui nous occupent le nom qu'ils portent (/Ene'ç, écaille; •nrepov, aile), ont une forme très variable, non seu- lement dans des espèces dilTérentes, mais aussi dans les diverses parties du corps d'un même papillon. C'est aux écailles que sont dues les brillantes couleurs que nous pré- sentent les Lépidoptères. Les écailles sont quelquefois tellement rares sur certaines ailes de papillons, que cet organe devient transparent, comme vitré; c'est ce qui a lieu dans les Macroglossa, De nombreux et im- portants travaux ont été faits sur les écailles des Lépidoptères, et nous citerons particu- lièrement un mémoire de M. Bernard- Deschamps {Ann. se. nat., 1837). Lesnervu' jes des ailes sont des organes fisluleux, fi- liformes, qui paraissent destinés à suppor- ter les lames membraneuses et forment la charpente de l'aile. Le nombre des nervu- res varie beaucoup, ainsi que le point de l'aile d'où elles parlent; elles se ramifient plus ou moins, et forment entre elles des espaces, dont la forme diffère suivant les espèces. Les entomologistes ont étudié avec soin les nervures des ailes des Lépidoptères, dont ils ont, dans ces derniers temps, tiré de bons caractères génériques; ils leur ont appliqué des noms particuliers, ains: qu'aux espaces qu'elles forment. Des fi- gures étant indispensables pour faire bien comprendre les divers noms et la position de ces nervures, nous ne croyons pas devoir entrer ici dans plus de détails , renvoyant nos lecteurs aux travaux de MM. Duponchel, Boisduval , Guénée, Lacordaiie, Ram- i bur, etc., et surtout à un mcmoire de LEP LEP M. Aleiandre Lefebvre sur la Plcrologie des Lépidoptères ( Ann. Soc. ent. do France, i" série, t. XI, 1842). Les ailes supérieures sont toujours plus grandes que les inférieu- res ; les ailes inférieures sont souvent plis- sées à leur bord interne, et semblent former un canal propre à recevoir et à garantir l'ab- domen. Les quatre ailes sont quelquefois re- levées perpendiculairement dans le repos: c'estce quia lieu dans les Diurnes; dans les autres, elles sonthorizontales ou inclinéesen manière de loit: c'est ce que l'on observe chez les Crépusculaires et Nocturnes. Dans ce dernier cas, les papillons sont pourvus d'un organe propre à retenir les ailes dans cette situation : c'est une espèce de frein ou crochet attaché aux ailes inférieureset passant dans une boucle des supérieures. Cette dispo- sition toute particulière a servi à M. E. Blan- chard, pour la création des deux divisions primaires de Tordre des Lépidoptères, qu'il nomme Aclialinoplères (à;^xhvo5 sans frein; TTTspovjaile); cesonties Rhopalocèresdes au- teurs , et des Chalinoplères (^a^ivo; , frein ; wTîpov, aile), c'est-à-dire les Hétérocères. Re- lativement à leur coloration générale, les ailes peuvent présenter les couleurs les plus vives, les plus brillantes Les Rhopalocères ont en général une coloration plus vive que les Hétérocères. Quelquefois des groupes- entiers ont une même couleur: les Pieris sont blanches, les Colias jaunes, les Po- lyommalus (auves, etc. Le dessin est un ca- ractère plus constant et peut servir pour la formation des genres ; c'est ainsi que les Thaïs ont les ailes tachées de noir et de rouge; IcsSalyrus ont des taches oculaires; les Plusia, des taches d'or et d'argent aux ailes supérieures, etc. . Enfin les pâlies, dont il nous reste à par- ler, sont composées, comme celles des autres insectes, de hanche, Irochanler , cuisse, jambe et tarse. Ce dernier a cinq articles distincts, non compris les crochets termi- naux, parfois très développés. Dans pres- que tous les Lépidoptères, les six pattes sont d'égale longueur. Dans quelques uns, les Nymphalides par exemple, les pattes antérieures sonttrès petites. Les pattes sont Velues ou écailleuses ; assez grêles en général. Les jambes postérieures sont tantôt deux, tantôt quatre petites pointes nommées éperons. Vabdomen est en ovale allongé ou pres- que cylindrique. H est composé de sept an- neaux, formés chacun d'un arceau supérieur et d'un arceau inférieur, unis par une mem- brane. A l'exlrémité, il y a une ouverture servant d'issue aux organes reproducteurs et au canal intestinal ; cette ouverture est plus prononcée dans les mules que dans les fe- melles. L'abdomen ne présente jamais de tarière proprement dite; mais, dans quel- ques espèces, les derniers anneaux de la fe- melle peuvent s'allonger et former un ovi- ducte pointu et très apparent à l'extérieur, comme cela a lieu dans les espèces dont les chenilles vivent dans l'intérieur du bois. La couleur de l'abdomen varie; il présente souvent la même coloration que les ailes inférieures; il est généralement cependant d'une couleur sombre. L'organisation des Lépidoptères, à l'état parfait, a ctéétudiée par plusieurszoologistes; mais cependant son étude n'a pas été faite avec au tant de soin que celle des Insectes des ordres des Coléoptères, des Hyménoptères, des Dip- tères , etc. L'espace ne nous permet pas de nous étendre sur ce sujet; nous nous bornerons à dire que leur intestin est as>ez court, et cela d'après leur genre de vie, qu'il se compose d'un jabot, d'un estomac dilaté, d'un intestin grêle assez long et d'un cloaque, auprès duquel s'insère un cœcum. Pour plus de détails, nous renvoyons au mot INSECTES et aux articles d'anatomie, ainsi qu'aux ouvrages de Réaumur' de Lyonnet, de M. Tb. Lacordaire, etc. Chez les Lépidoptères à l'état parfait, la femelle est, en général, un peu plus grande que le mâle, et les couleurs qu'elle présente sont moins brillantes; toutefois, dans beaucoup d'espèces, il n'y a de diffé- rence que dans l'abdomen, qui, chez les fe- melles, est distendu par les œufs, tandis qu'il est plat chez les mâles. Sous le rapport de la forme des ailes, il existe aussi quelque- fois une grande différence entre les deux sexes : dans les Nymphalides , les ailes infé- rieures des mâles se terminent par une queue très prononcée, tandis qu'elles sont arron- dies dans les femelles, etc.. Relativement à lu couleur, la dilTéreiice entre les màies et les femelles est parfois si grande qu'on pren- drait les deux sexes d'une même espèce pour deux espèces distinctes: ainsi, dans le genre 30 LEP Argus, les femelles sont presque tontes bru- nes, et les tiiâles bleus, etc. Le dessin est presque toujours le même pour les deux sexes. On rencontre quelquefois, mais très ra- rement, des Lépiiloplères hermaphrodites , qui ont tout un côté inàle et l'autre femelle ; mais on n'a pas encore observé d'individus chez lesquelsil y ait fusion complète des carac- tères du mâle et de ceux de la femelle. L'on voit parfois le mâle d'une espèce accouplé avec la femelle d'une autre, mais toujours très voisine, et il en résulte des hybrides; on en cite des exemples nombreux dans le genre Zygrena. L'existence est de courte durée, chez les Lépidoptères à l'état parfait; le mâle périt presque immédiatement après l'accouple- ment, et la femelle après la ponte; la vieest seulement prolongée de quelques jours, lors- que le hasard fait que deux individus de sexe durèrent d'une même espèce ne se sont pas rencontrés pour consommer l'acte de la re- production. On a souventvu des femelles de Bombyx pondre, quoique n'étant pas fécon- dées : il n'est pas besoin de dire que ces œufs ne produisent pas de jeunes chenilles. L'accouplement, en général très court chez les Diurnes, peut au contraire durer près de vingt-quatre heures chez quelques Noc- turnes. On a vu le même mâle de Bom- byx s'accoupler plusieurs fois avec diverses femelles; mais on présume que ce fait, qui a été produit en captivité, n'a pas lieu lors- que linsecie est libre, et qu'en général les Lépidoptères ne peuvent chacun s'accoupler qu'une seule fois. Les mâles sont très ar- dents et poursuivent très vivement leurs femelles. Chez quelques Nocturnes, ils savent les découvrir au moyen d'un sens très dé- veloppé chez eux, et qui ne peut être que l'odorat : ces mâles trouvent les femelles jusque dans les appartements où on les élève. La plupart des Papillons se nourrissent en pompant avec leur spiritrompe le suc miel- leuxdes fleurs; ceuxqui n'ontpas cet organe périssent sans prendre de nourriture. Quel- ques espèces se nourrissent du liquide sécrété par les plaies des arbres ; d'autres recherchent les excréments des animaux, etc. La femelle vient déposer ses œufs sur la plante qui doit nourrir les jeunes chenilles. LEP Les œufs ont une forme sphéroiJale al. longée. La coque offre des cannelures plus ou moins marquées. Au moment où ils vien« lient d'être pondus, les œufs sont enduits d'une maiièregluaiite, insoluble dans l'eau, qui sert a lesfixersur leur végétal nourricier. Chez quelques espèces, les œufs sont déposé* sur les troncs des arbres , et la femelle prend soin de les recouvrir de duvet qu'elle arra- che de son abdomen. Le volume des œufs varie beaucoup. La fécondité des Lépidoptè- res est grande ; certaines pontes, toutefois, ne comprennentqu'une quarantaine d'œufs, tandis que d'autres en donnent plusieurs milliers. L'action du chaud ou du froid est peu sensible sur les œufs : une température de 60" Réaumur de chaleur ne leur ôle pas leur force vitale, et les plus grands froids de la Sibérie n'empêchent pas la reproduc- tion des œufs , même des espèces des pays chauds, telles que celles du Ver à soie. La chenille qui provient de l'œuf, et que nous devons maintenant étudier, nous pré- sente une fêle et un corps. La télé, formée de deux espèces de ca- lottes arrondies et écailleuses, oITre de cha- que côté des points noirs saillants, sembla- bles à des yeux lisses, mais qui ne parais- sent pas servir pour la vision. La bouche ressemble à celle des Insectes broyeurs; elle se compose de deux mandibules cornées, de deux mâchoires latérales portant chacune un palpe très petit, d*une lèvre inférieure munie de deux palpes assez grands, et d'un petit mamelon ou filière qui doit don- ner issue à la soie que file la chenille. Le corps est assez allongé, et présente sur les côtés, près de la base des pattes, les siig- males ou organes respiratoires qui sont très petits, de forme oblongue , et qui se re< trouvent dans l'Insecte a l'état parfait. Les pattes, qui s'attachent au corps, sont de deux sortes : les pattes écailleuses ou vraies pattes, qui doivent rester lorsque la chenille passera à l'état de Papillon; et les pattes membraneuses ou fausbes pattes , qui disparaîtront dans l'Insecte parfait. Les pat- tes vraies ne servent à la chenille que pour marcher; tandis que les fausses pattes, qui ont la forme de mamelons plus ou moins allongés, lui servent aussi à se cramponner aux branches des arbres : leur nombre varie de quatre à dix, et leur longueur peut éga» JEP lement n'être pas la môme pour toutes. D'après le nombre des fausses pattes, les dicnillo ont été divisées en Fausses Arpen- ttttses , Demi-Arpenleuses et Aiyenleuses. Les chenilles sont plus ou moins vives st'Ion les espèces, et d'iiprès la disposition dt leurs pattes. La locomotion de ces larves a j lieu presque toujours d'arrière en avant; quelques unes cependant {Torlrix) mar- chent à reculons avec une très grande agi- lité. Chez \f:l-, écaille; arâ- X^i , épi ). BOT. PH. — Genre de la famille des Scépacées , détachée par Endliclier de celle des Antidesmées. Il a été établi par Wailich {Catal., n. 6816) pour un arbre de l'Inde. \'oy. scép.\ciji:s. *LEPID0STEPI1A1\1]S (hizU, écaille; aréfcivoi , couronne), bot. ph. — Genre de la famille des Composées -Sénécionidées , établi par Bartiing (/«d. sem. hort. Gœlting, 1837 ). Herbes de la Californie. Voy. com- posées. * LEPIDOSTERNON (>£^c;, écaille; aTî'pvov , poitrine), bept. — M. Wagler (Icon. amphib.) a proposé sous cette déno- mination un genre de Lacertiens qui a été adopté par MM. Duméril elBibroii. Lesie- pidoslcnon sont des Reptiles à peau nue, à tubercules quadrillés; les lèvres de leur cloaque n'ollrent pas de pores; leurs dents sont isolées, et enfin ils présentent des pla- ques sterna les. On connaît 3 espèces de ce groupe : ce sont les Lepidosternon microcephalum Wa- gler, et scutigerum Dum. et Bibr., qui ha- bitent le Brésil; et le L. phocœna Dum. et Bibr., qui se trouve a Buénos-Ayrcs. (E. D.) *LEPIDOSTROBLS (Xe^iç, écaille; arpo- Êo,- , sirobile). bot. foss. — Genre de végé- taux fossiles, de la famille des Lépido- dendrées, établi par M. Ad. Brongniart (P)odr., 87), et caractérisé comme il suit: Cônes cylindriques, composés d'écaillés ai- lées sur leurs deux côtés, creusées d'une cavité infundibuliforme , et se terminant par des disques rhomboïdaux, imbriqués de liant eu bas. Les 4 espèces connues font partie des terrains houillers. (J.) LEPIDOSTROBLS, Lindl. bot. ph. — Syn. d' Ulndendi'on , Rhod. I.EPIDOTUS. poiss. — Voy. jynsi et POISSONS FOSSILES. LCP 43 ♦LEPIDOTLS, llope. ins. — Syn. ÛA^ grypnus. Voy. ce mot. (C.) *LEPlDliaLS. ckust.— Synonyme d'A- pus. Voy. ce mot. (H. L.) LEPIGO.XLM, Fr. bot. ph. _ Syn. de Spergularia, Pers. *LEPIO.\LIllJS (h^;,, écaille; ov>-, tige). BOT. PH. —Genre de la famille des Olacinées, établi par Blurne (Bijdr., 1143). Arbrisseaux de Java. Voy. ol.acinees. LÉPIPTÈIIE. Lepipterus (Aîtii?, écaille; TrTEoov, aile), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoplérygiens, famille des Sciénoides , établi par M.M. Cuvier efValenciennes (A/i5(. des Puiss., t. V, p. lui), et dillerant prin- cipalement des autres genres de la même famille par des nageoires verticales fort ècaiileuses. On n'en connaît qu'une espèce, le Lépip- TÈRE DE Saint- François, Lepipterus Fran- cisci Guv. et Yu\. , pris dans la riuere de Saint-François au Brésil. (J.) LEPHiOiXJA ()£T!vipoy, cosse), bot.ph. — Genre de la famille des Cypéracées-Chrysi- trichées, établi par L.-C. Richard {in Pers. ench., 1 , 70). Herbes marécageuses de l'A- frique et de la Nouvelle-Hollande. Voy. cy- peracées. LEPlSACANT^p. Lepisacanthus (^tt^ç, écaille; àx;(v6a , épine), poiss. —Genre de l'ordre des Acanlhoptérygiens, famille des Joues cuirassées, établi par Lacépède et adopté par G. Cuvier {Règ. anim. , l. H, p. 169). Ces poissons sont remarquables par leur (i corps gros et court, entièrement cui- rassé d'énormes écailles anguleuses , âpres et carénées , où quatre ou cinq grosses épi- nef libres remplacent la première dorsale, et où les ventrales sont composées chacune d'une énorme épine, dans l'angle de laquelle se cachent quelques rayons mous , presque imperceptibles; leur tête est grosse, cui- rassée; leur front bombé; leur bouche as- sez grande; leurs mâchoires et leurs pala- tins ont des dents en velours ras, et leur vo- mer en manque. Il y a huit rayons à leurs branchies. » On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre, le Lepisacanthe japonais de Lacép. {Monocentris Japonica Sch.), qui habite les mers du Japon. C'est un poisson long de 15 à 16 centimètres, et d'un blanc argenté. (J.) uu LEP *LEPISA1\THES (Àt'^c';, écaille; «/6o: , fleur). BOT, PH. — Genre de la famille des Sapiiulacées - Sapinilées, établi par Blume (Bijdr., 237). Arbres de Java. Voy. sapin- DACKES. LEPISELAGA {linl:, écaille; cdayti; , briller), ins. — Genre de l'ordre des Diplè- res bracliocères, famille des Tabaniens, éta- bli par M. Macquart ( Dipt. exot. , tom. I, 1" partie, pag. lo3) aux dépens des Taons. Il ne renferme qu'une seule espèce, Lepise- laga lepidola ( Tabanus lepidotus Wied, ), indigène de l'Amérique méridionale. *LE1>ISIA {h^lç, écaille), ins.- Genre de Coléoptères pentamères, famille des La- mellicornes, tribu des Scarabeides phyllo- phages , créé par MM. Lepeletier deSaint- l'"argeau et Serville 'encyclopédie mélhoài- que, 1825, tom. X, p. 374 ), qui y rappor- tent 3 espèces : les L. rupicola F., mililaris et ferrugala de Gjllenhal. Les Lepisia ont les tarses antérieurs et intermédiaires bi- ûdes ; les postérieurs sont entiers. (G.) LÉPIS.MATIDES. Lepismatidœ. ins.— Synonyme de Lépismes. Vorj. ce mot. EÉPISAIE. Leptsma ().£«i'Ç«, écailler). ins. — Genre de l'ordre des Thysanures, de la fa- mille des Lépismées, et qui peut être ainsi caractérisé : Corps écailleux, aplati, allongé, non cordiforme; antennes et filets terminaux de l'abdomen fort longs; des bouquets de poils aux parties latérales de l'abdomen. Les Lépismes , dont on connaît environ une di- zaine d'espèces., son t de petits animaux qu'Al- drovande et Geoffroy avaient nommés For- bicines, et que l'on compare à de petits Pois- sons, a raison de la manière dont ils se glis- sent en courant, et des couleurs brillantes de quelques espèces; ils se cachent ordinai- rement dans les boiseries, les fentes des châssis qu'on n'ouvre que rarement, ou sous les planches humides, etc.; d'autres se tien- jient sous les pierres, et pendant mon séjour m Algérie, j'en ai rencontre une fort jolie petite espèce qui est nouvelle, et dont les ha- bitudes sont de se tenir sous les écorces des arbres. Ces petits animaux courent très vite, et il est difûcile de les saisir sans enlever les Écailles dont leur corps est revéti: ; ils parais- sent fuir la lumière, et ce n'est réellement que pendant la nuit qu'on lesvoiterrer çàet là. La mollesse des organes masticateurs de tes Insectes annonce qu'ils ne peuvent lon- LEP ger des matières dures : cependant Linné et Fabricius ont dit que l'espèce commune se nourrit de sucre et de bois pourri ; suivant le premier , elle ronge les livres et les ha- bits de laine ; Geoffroy pense qu'elle mange des individus du Psoque pulsateur, connu vulgairement sous le nom de Pou de bois. Parmi les 10 espèces que ce genre singu- lier renferme, le plus grand nombre habite l'Europe; quelques unes se trouvent en Egypte, au Sénégal, en Chine et aux An- tilles. Le LÉPisME SACCfiARis, Lepisma sac- charina Linn., peut être considéré comme le type de cette coupe générique. Cette es- pèce est commune dans toute l'Europe; on la trouve dans les maisons, sur les planches des armoires où l'on conserve des comesti- bles , sur les marches des escaliers en bois ou dans les fissures des fenêtres, soit dans le bois, soit dans le vieux plâtre. On' dit qu'elle se nourrit de sucre , de substances végétales, et probablement aussi de petits insectes. C'est à tort sans doute que Linné , qui ne connaissait que cette espèce du véri- table genre Lépisme, l'a supposée originaire d'Amérique. (H. L.) ♦LÉPISMÉES. Lepismœ. ins. — Nom employé par M. P. Gervais pour désigner, dans l'ordre des Thysanures, la famille qui déjà portait les noms àe Lepismotœ et deLe- pismatidœ. Les animaux qui composent cette famille ont leur corps composé de quatorze articles, un pour la tête, trois pour le tho- rax, portant chacun une paire de pattes, et dix pour l'abdomen. Leur tête, bien dis- tincte du thorax, est quelquefois cependant un peu enfouie sous le premier article de cet organe. Elle porte des antennes longues, sétacées, et composées d'un grand nombre d'articles; le plus souvent, on y reconnaît des yeux , et toujours la bouche est com- plète, à deux paires de palpes multi-articu- lés et plus ou moins longs. Les trois an- neaux du thorax sont distincts les uns des autres, tantôt égaux , tantôt inégaux entre eux; ils portent chacun une paire de pattes composées des parties ordinaires aux Insec- tes, les tarses étant inulti -articulés et bi- oiiguiculés. L'abdomen est terminé par des filets multi-articulés, en nombre variable, suivant les genres, et dont trois, habituel- lement plus développés que les autres, exis- tent seuls dans les Nicoléties {voy. ce mot); LEP le médian, que Latieille a nommé tarière, manque dans les Campodées {voy. ce mol). Huit ou neuf des anneaux de l'abdomen pré- icnieiit latéralement, à la laie inférieure, an appendice triangulaire mobile, qui sem- ble porter à plus de trois paires le nombre des pattes chez ces animaux. C'est à ces or- ganes, sans doute , que Linné faisait allu- sion, en appelant Polypoda une des espèces de son genre Lépisme, aujourd'hui Machy- lis polypoda. Latreille a été beaucoup plus loin en considérant ces appendices comme de vraies pattes abdominales rudimentaires, et en disant que les Macbylcs seraient des Thysanures munis de douze paires de pat- ■ tes, dont trois thoraciqucs et neuf ventrales, mais rudimentaires, et en ajoutant: Ces In- sectes doivent donc, dans une série natu- relle, venir immédiatement après les Myria- podes. M. Guérin-Méneville, dans une note présentée à l'Académie des sciences, sou- tient la même opinion ; mais ne pourrait-on pas dire que les fausses pattes des Lépismes se comprennent bien mieux, quand on les compare aux appendices brancliiformes et respirateurs de certaines larves de Névrop- tères?Cetre manière de voir, quia été pro- posée peu de temps après par M. P. Gervais, rend également comple de l'absence des trachées, déjà constatée par plusieurs obser- vateurs chez les véritables Thysanures , c'est-à-dire chez la famille des Lépismées. Plusieurs espèces ont, comme les Podures, le corps plus ou moins couvert de petites écailles , et c'est même à ce caractère que tout le groupe doit son nom linnéen. Il y en a cependant qui ont de petites villosilés : tels sont les genres Nicoletia et Campodea. Voy. ces mots. Les espèces qui composent cette famille sont entièrement couvertes d'écaillés bril- lantes , se tiennent cachées dans les lieux où la lumière du jour ne pénètre pas; ils sont connus vulgairement sous le nom de Poissons argentés. Les genres que cette fa- mille renferme sont ceux désignés sous les noms de Machylis, Lepisma, Lcpismina, Ni- coletia et Campndca. Voy. ces mots. (H. L.) LÉPISllÈXES. Lepismcnœ. ins. — Sy- nonyme de Lépismes. Voy. ce mot. (H. L.) *LÉP1SMIXE. Lepismina. ins. — Genre de Tordre des Thysanures, de la famille des Lépi'^mpps, établi car M. P. Gervais dans LEP k5 YHisl. nal. des /us. apf. parM. Walckenaër. Ce genre renferme 4 espèces , dont 2 sont propres à l'Europe, et les autres à l'Egypte. La Lkpismine douée , Lcpismina aurata L. Duf., peut être considérée comme le type de ce genre : elle a été rencontrée en Espa- gne sous les pierres. (II. L.) LÉPISOSTÉE. Lepisosleus {hn!;, écaille; ôitt/ov, os), poiss. — Genre de l'or- dre des Malacoptérygiens, famille des Clu- péoïdes , établi par Lacépède etado[)lé par G. Cuvier {Règ. anim., t. II, p. 328), qui les décrit ainsi : « Ils ont un museau formé par la réunion des inlermaxillai- res, des maxillaires et des palatins, au vo- mer et à l'ethmoïde; la mâchoire infé- rieure l'égale en longueur; et l'un et l'autre hérissés, sut toute leur surface inté- rieure, de dents en râpe, ont le long de leur bord une série de longues dents pointues. Leurs ouïes sont réunies sous la gorge par une membrane commune qui a trois rayons de chaque côté. Ils sont revêtus d'écaillés d'une dureté pierreuse ; la dorsale et l'anale sont vis-à-vis l'une de l'autre et fort en ar- rière. Les deux rayons extrêmes de la queue et les premiers de toutes les autres nageoi- res sont garnis d'écaillés, qui les font pa- raître dentelés. Les Poissons de ce genre habitent les ri- vières et les lacs des parties chaudes de l'A- mérique, et lorsqu'ils ont atteint toute leur taille, ils sont bons à manger. On en con- naît 3 espèces : le Caïman ou Gavial , Esox ossciis Bl.; la Spatule, Lepisosleus spatula Lacép. ; et le Roblo , L. roblo Lacép. Les écailles dont ils sont revêtus sont, |)ources Poissons, les armes défensives les plus sûres. A l'abri sous cette cuirasse impénétrable, ils ne craignent pas de s'attaquer aux ani- maux marins les plus redoutables. Leur lon- gueur est de 65 à 70 centimètres, et leur corps est ordinairement d'une teinte ver- dàlre en dessus, violette en dessous. (J.) ♦LEPISTEMON (ÀtTrc;, écaille ; aTy;.., ouverture), bot. ph. — Genre de la farnilla des Asclépiadées, établi par Blume (Flor. jav. prœfat., VU). Arbrisseaux de Java Voy. ASCLÉPIADÉES. 46 LEP ♦LEPITHERIU1M(),et:L:, écaille; Gvjoi'ov, béte snuv.iip). rept. — Groupe de Sauriens fossiles proposé par E. Geoffroy-Saint-Hi- laire. (E. D.) LEPITRIX ()t7rr; , écaille ; rpt^'^j.-, velu). INS. — Genre de Coléoptères pentainères, raniille des Lamellicornes, tribu des Sca- labéides anthobies , créé par MM, Lepele- tier de Saint-Fargeau et Serville (Encyclo- pédie mélhodique, 1823, t. X, p. 301) et adopté par Latreille et Dejean. Ce dernier auteur, dans son Catalogue, en mentionne 12 espèces, toutes propres à l'Afrique aus- trale. Nous citerons, comme types, les Tri- chius liueatus, abbrevialus , nig ripes de F., et cinereus d'OI. Leurs tarses oITreni l'or- ganisation suivante : les quatre antérieurs sont inégalement biOdes, et les postérieurs n'ont qu'un crochet, qui est entier. (C.) EÉPOCÈUE. Lepocera (Unoi; , écorcc , écaille; xtpx;, corne) polyp. — Genre éta- bli par M. Rafinesque pour des Polypiers pierreux a écorce distincte, et dont les os- cilles sont à peine radiés. On le suppose voisin des Caryophyllies, mais la description n'en a pas encore été donnée. (Duj.) *LEP0R1D.E, Gray. mam.— Syn.de Léporins. Foy.cemot. (E. D.) LÉPORIIVS. Leporina. mam. — Famille de Rongeurs formée par A. -G. Demarest [Tah. des Mam., Dict. d'hisl. nat. de Déter- ville, t. XXV) pour les genres Lièvre et Pika. Voy. ces mots. (E. D.) *LEPOSMA, Bl. BOT. PB.— Syn. de Le- pisloma, Bl. *LEPOSOMA (ÀfVo;, peau; <7w^a, corps). RF.PT. — M. Spix [Lacert. Bras., 1826) a créé sous ce nom un groupe de Scincoidiens rap- porté par MM. Duméril et Bibron à leur genre Tropidophorus. Voy. ce mot. (E. D.) LEPRA, Hall. bot. ca.— Syn. dePulve- raria, Ach. LEPRAMHA, Duf. BOT. CR. — Syn. de Vjrcnothea, Fr. I.EPRARIA, Ach. bot. cr. — Syn. de pu, ver aria, id. *LEPRODERA {hnpi;, rude; Stp-^ , cou ). ixs. — Genre de Coléoptères subpen- tamères ( tétramères de Latreille), famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, formé par Dejean, dans son Catalogue, avec 2 espèces de l'île de Java • les L. pleuri- causla «t trimaculala de Fauteur. Lu pre- ^ LEP mière a été publiée par M. Guérin-Méne- ville sous le nom de Lamia Carcelii. On doit rapporter à ce genre deux autres espè- ces : les Lam. mamillata de Sch. et Swan- sonii de Hopc. L'une est propre à la Guinée, l'autre provient d'Assam. (C.) *LEPRO\OTA (>£-rr,oo;, rude; vSroç.dos). INS. — Genre de Coléoptères subpentamèies (tétramères de Latreille), famille des Cycli- ques, tribu des Colaspides (Chrysomélines de Latreille), établi par nous et adopté par Dejean, qui, dans son Catalogue, en énumère 14 espèces originaires deCayenneetdu Bré- sil. Les types sont lesL. maculicornis et la- timana Ch\. Ces insectes sont ovalaires, de couleur métallique obscure. Leurs élytres olfrent des tubercules quelquefois oblongs, disposés en lignes longitudinales. (C.) *LEPROPTERlJS (hnpé,, rude; Trtt- pôv, aile). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères (tétramères de Latreille), famille des Cycliques, tribu des Colaspides (Chryso- mélines), formé par Dejean, dans son Cata- logue, avec une espèce du Brésil, nommée L. monstrosus par l'auteur. (G.) *LEPROSOMA {Itnpi,;, rude; acSaa, corps). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères (tétramères de Latreille), famille des Longicornes, tribu des Lamiaires, établi par Dejean, dans son Catalogue, avec une espèce de l'île de Ténériffe, qu'il nomme L. asperatum. (C.) LEPTA (ÀETrTÎç, grêle), bot. ph. — Genre de la famille des Célastrinées?, établi par Loureiro {Flor. cochin., 103). Arbustes de la Cochiiichine. Voy. célastrinées. *LEPTACAKTIILS (Jc^ttÔ; , grêle ; àV-av- } 6a, épine), bot. ph. — Genre de la famille ! des Acanlhacées-Echmatacantbées , établi par Nées [in Vallich Plant, as. rarior., III, I 90). Herbes de l'Inde. Voy. acanthacées. [ LEPTADEMA ().£7t-o';, mince; oidV, ; glande), bot. ph. — Genre de la famille des I Xsdépiadées-Pergulariées, établi par R. Brown {in Mem. Werner. Soc., I, 24). Àr- bri.^seaux des Indes orientales et des con- I ti écs tropicales et boréales de l'Afrique. Voy. I ASCLÉPIADÉES. *LEPT.E\'A. MOLL.— M. Dalmann.dans un travail assez considérable sur le g. Téré- braiule, a proposé ce g. pour des coquilles très singulières, auxquelles M. Defrance a imposé le nom deTrigonocéphale.Geg., fondé LEP sur la structure de l'appareil apophysairequi est dans l'intérieur des valves, ue semble pas suffisamment motivé, comme nous le verrons aux articles productus et térébratule , aux- quels nous renvoyons. (Desh.) LLPTALELM ( h-nrcàJoç , grêle), bot. PH. — Genre de la famille des Crucifères- Sisymbriées, établi par De Candolle {Syst., II, 510). Herbes delà Sibérie et de la Perse. Voy. CRUCIFÈRES. *LEPTALIS {hnzoilioi, grêle), ins.— Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, famille des Papilloniens, groupe des Piéri- des, établi par M. Boisduval (//(s<. des Dipt., Suites à Duffon), et distingué principalement par des antennes longues, à massue grêle, allongée; par des palpes très courts, poin- tus, et des ailes étroites, lancéolées. M. Boisduval décrit {loco cilalo) 19 espè- ces de ce genre; elles se trouvent, depuis les Antilles jusque dans le Brésil méridional, et ont à peu près les mêmes mœurs que les Heliconia. Nous citerons principalement la Leplalisamphione, dont la chenille, suivant Stoll, vit sur le Cacaoyer. LEPTAIVDRA, Nutt. bot. ph.— Syn. de Pœdevola, Linn. *LEPTAriRHEIVA OîTTTo'ç, grêle; appviv, mâle). BOT. PH. — Genre de la famille des Siixifragacées, établi par R. Brown {in Par- ru's, I, voy. supplem. 273). Herbes de l'A- mérique arctique. Voy. saxifr.4Gacées. *I-EPTAUTHr.lJS, Steph. ois.— Syn. de Dasypogon , Fabr. LEPTASPIS. BOT. FH. — Genre de la fa- mille des Graminées-Phalaridées, établi par R. Brown (Pîod)-., 211). Gramens de l'Aus- tralasie tropicale. Voy. graminées. LEPTE. Leplus{)tnro<;, grêle), arachn. — Genre de l'ordre des Acarides, établi par La- Ireilie et ainsi caractérisé par ce savant : An- teniiules coniques, dequalre articles ; celui de la base trèsgros. Un tube obtus, presqueconi- que, avancé. L'espèce qui peutêtreconsidérée comme type de ce genre est le Lepte du . Faucheur, Leplus phalangii , Degéer. Cette espèce, qui est d'un beau rouge orange, passe son premier âge eu parasite sur les Fau- cheurs ; il tourmente surtout les femelles, et se place principalement derrière leurs han- ches postérieures, la où ne peuvent attein- dre les palpes, beaucoup plus courts dans ce sexe que chez le mâle. Dugès a observé que, LEP a? détachées spontanément du corps de ces Arachnides, les larves meurent si elles tom- bent dans l'eau, bien qu'elles n'aient pas été noyées, si on les y a laissées queliiues heu- res seulement; c'est la terre qu'elles cher- chent. L'observateur cité les a vues se ca- cher plus ou moins profondément dans les interstices des plus petites mottes, devenir' immobiles et rester ainsi pendant vingt jours; elles représentent alors une nymphe ovoide, lisse, semblable à un petit œuf d'un jaune rouge et de laquelle sortira le petit Lcple ociopode et écarlate dont nous avons plus haut indiqué la couleur. M. P, Gervais, dans son Ilist. nat.des Ins. api. par M. le baron Walckenaër, n'adopte pas le genre Leplus, qu'il rapporte au Trom- 6/dium des auteurs. (H. L.) LEPTE\10IV, Raf. bot. PH.~Syn. de Crolouopsis, L.-C. Rich. *LEPTEUS (AîTTT.;, mince), ins.— Genre de Coléoptères létramères, famille des Cur- culionides, cité par Molschouski [Bull, de la Soc. imp. de Moscou, 1836 à 1840) , et qui avoisine les Plinlhus. (C.) *LEPTHlLA,Dum. et Bibr. rept.— Syn. de Liloria. (E. D.) *LEPTÏA (),E-To';, menu, grêle), ins. — Genre (le Coléoptères pentanièrcs, famille des Siernoxes , tribu des Buprestides, formé par Dejean , dans son Catalogue , avec 4 es- pèces d'Amérique : les Leplia pulvcrea, ca- cica, viridipuncla et crythropus de l'auteur. Les deux premiers sont originaires du Bré- sil , le troisième se trouve à Cayenne, et le quatrième aux Etats-Unis. (C.) *LhPTIDEA (/£t:toç, grêle; ^«î/a, forme). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Longicornes, tribu des Céram- hycins, créé par Mulsant ( Ilist. nat. des Longic. de France, 1839, p. 105), qui le fait entrer dans la branche de ses Graciliaires. L'espèce type : le L. brevipennis ( mâle ) ou Ihoracica (femelle) est originaire du midi de la France. Ce très petit insecte a été trouvé assez abondamment sortant du bois d'un vieux panier. • (G.) *LEPT5DES. Leptides. ins.— Tribu de la famille des Brachystomes , dans l'ordre des Diptères brachocères , et qui renferme les genres Leplis, Psammorycter, Chrysopila ^ Atherix , Clinoccra , Lampromyia et Da- syomma. Voy. l'article brachystomes pour les as LEP caractères essentiels de cette tribu , et les détails de mœurs et d'organisation des In- Bccies qu'elle comprend. *Lt;rTIDES. Leplides. ahacii. — Nom employé pur M. Siindeval pour désigner une famille dans l'ordre des Aiarides; celle fa- mille, qui comprend les genres Caris, Lep- tus, Ocypela, Asloma ttAchlysia, n'a pas été adoptée par M P. Gervais dans son Ilist. nat. des Jus. api. par M.Walckeiiaër. (H. L.) LEPTIIV'ELLA O.ettto;, grêle), bot. pu.— Genre de la famille des Composées-Sénecio- nidées, ét.ibli par Cassini (m BuUet. Soc. philom., 1822, p. 127). Herbes de l'Amé- rique. Voy. COMPOSÉES. *LEPTL\ODERUS {h^ziç, grêle; Ss- p-n, cou). INS. — Genre de Coléoptères héié- romères, famille des Mélasomes, tribu des Srolobides, proposé par Solier [Ann. de la Soc. enlom. de France, 1838, t. VI, p. 44) pour une espèce du Chili et des environs de Buénos-Ayres : le Scotobius varicosxis de Germar. (C.) LEPTIXOTARSA. ins. — Foy, lepty- NOTAIlSA. *LEPTIIVUS(),£7rToç,menu, grêle), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille desClavicornes, tribu EPTOCAULIS ()£7rTo'ç, grêle; y.au),oç, tige), bot. pu. — Genre ds la famille des Om- belliferes-Acuminées, établi par Nultall {ex DC. Mem., V, 39, t. 10). Herbes de l'Amé- rique boréale. Voy. ombelmféres. LEPTOCÉPÎIALE. Lcploceplialus {h-n- To';, grêle; x:tpa},-^', lête). poiss. — Genre de l'ordre des Malacopiérygiens , famille des Anguilliformes , établi par Pennant , et adopté par G. Cuvier (l\ég. anim.. H, 358). Ces Poissons ont le corps comprimé comme un ruban, et une tête extrêmement petite , avec un museau court et pointu. On n'en connaît qu'une espèce des côtes de France et d'Angleterre, la Leptocephalm Marisii Gm. LEPTOCERA{X£nroç, grêle; xtootç, an- tenne). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , formé par Dcjean , qui, dans son Catalogue, en mentionne 3 espèces : les L. scripta de F. {cœlata d'Ol. ) graphica de Boisduval et humeralis de Buquet. La pre- mière est originaire des îles Maurice et de Bourbon, la seconde de la Nouvelle Gui- née, et la troisième de Madagascar. (C.) LEPTOCERID^. ins. —Synonyme de Mystacidiles. (Bl.) LEPTOCERUS. ms. — Synonyme de Mystacide. (Bl.) *LEPTOCHIRUS ()£«toç, grêle; x^^p, main), ins. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Brachélytres, tribu des Pies- tiuiens, créé par Germar {Species Jnsecto- rum, p. 25, pi. 1, fîg. 1) et adopté par Erichson (Sj/n. gen. etsp. Staphyl. , p. 82i), quienénumère 9 espèces; 5 sont originaires de l'île de Java, 3 de l'Amérique équinoxiale et 1 est propre a Madagascar. Les types sont les L. maxiUosus F., et scoriaceus Gr. (C.) LEPTOCHLOA (Ut^zÔ;, frêle; x^o'n. lEP Iierbe). bot. ph. — Genre de la famille des Graminëes-Chloridées, établi parPaiisot de Beau vois {Agrost., 71, t. iti, fig. i). Gra- rnens de l'Amérique tropicale. Voy. grami- MÎKS. LliI>TOCIUQUE.Z:epy,, LEP 4<î jambe), ins.— Geiuo de Coléoptères subpcn- tamères (létramères de Latreille), famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, formfl par Dejean, dans son Catalogue, avec deux insectes du Mexique: L. cosUpcnnis et tripv-nclalus de l'auteur, qui ne sont proba- blement que le mâle et la femelle d'une même espèce, bien que l'une soit d'un jaune pâle et l'autre noirâtre. (C.) *LEPTOCOI\IA(),c,rTÔç, frêle; xi,r^, che- velure). i!OT. PU. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées, établi par Lessing (m Linnea, VI, -130). Herbes du Népaul. l'oy. COMPOSÉES. *LEPTOCO^'CïIUS (li-KTÔi, grêle ; y.iy- xoç, coquille), moll. — M. Riippel, dans un petit mémoire, publié parmi ceux des cu- rieux de la nature, a signalé à l'altenlion des naturalistes une coquille fort singulière, se rapprochant fort des Magiles, et semblant en effet le premier âge d'une coquille de ce der- nier g.; l'illusion à cet ég;ird est d'autant plus complèle que le Lcptoconque vit dans des conditions à peu près semblables à celles des Magiles. La coquille est ovale-oblongne, blanche, mince , à spire obtuse , composée d'un petit nombre de tours conjoints. L'ou- verture est assez grande, ovale, oblongue;' la columelle médiocrement aplatie et sub- tronquée à la base. Le bord droit est mince, simple; il tombe perpendiculairement dans le plan de l'ouverture; et il présente dans sa longueur une sinuosité large et peu pro- fonde; cette ouverture est fermée par un opercule semblable à celui des Pourpres. La permanence des caractères que nous venons de rapporter fait toute la valeur du g. Leptoconque; car si la coquille, dans ses accroissements, finissait par s'épaissir et se prolonger en un tube irrégulier, eileappar- liendrait incontestablement au g. Magile. Quoique les caractères du g. en question soient relativement d'une faible importance, néanmoins, dans l'état des observations, ils doivent suffire pour faire admettre le genre proposé par M. Ruppel; mais tout nous porte à croire qu'aussitôt que l'on sera par- venu à examiner les animaux, et à compa- rer avec ceux des Pourpres et des M;igiles les caractères principaux, on leur trouNera une ressemblance assez considérable pour être rapportés à l'un ou à l'autre de ces ty- pes. 50 LEP On ne connaît jusqu'ici qu'un très petit nombre d'espèces dépendant du g. Lepto- conque; elles vivent dans les madrépores, quelquefois attachées à leur surface, et cette manière de vivre emporte quelquefois des irrégularités plus ou moins considérables dans la coquille. Jusqu'ici nous ne connais- sons aucune espèce fossile. (Desh.) *LEPTOCO\LiS ()£7tTo'ç, mince; conus, cône).MOLL. — Genre inutile proposé par M. Swainson, dans son Traité demalacologic, pour les espèces de Cônes d'une forme cy- lindrique. Voy. CÔNE. (Desh.) LEPTOCORISA {h^^i;, grêle ; ..o'oe; , punaise), ins. — Genre de la famille des Coréides, groupe des Anisoscélites , de l'or- dre des Hémiptères, établi par Lalreille et adopté par tous les entomologistes. Les Leptocorises ont le corps grêle, la tête al- longée, terminée en pointe blGde; ils ha- bitent les régions chaudes du globe. Le type est la L. varicornis {Gertis varicornisFub.) des Indes orientales. (Bl.) *LEPTOCORYPimJM,Nees. bot. pu.— Syn. de MUium, Linn. LEPTOCÏAIMUS {Isnzic, grêle; xv'avo;, bleuet). BOT. ph.— Genre de la famille des Papilionacées-Phaséolées, établi par Ben- tham {in Linn. Transact. XVIII, 209 ). Herbes ou arbustes de la Nouvelle-Hol- lande. Voy. PAPILÎONACÉES. ♦LEPTODACTYLA (.ettto'ç, grêle ; Slx- Tvîio;, doigt). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiqucs, tribu des Troncatipennes, créé par MM. Audouin et BruUé {Hist. nat. des Ins., t. IV, p. 130), et qui a pour type une espèce de Java, qu'ils nomment L. apicalis {Miscelus javaims de Klug.).Dejean a réuni à tort cette espèce au genre Cy minais. (C.) LEPTODACTYLES. Leplodaclylœ. mam. — Nom donné par lUiger à la famille des Chiromyens. T'oy. cemol. (E. D.) *LEPTODACTVLUS, Fitz. rept.— Syn. de Cyslignalhus, Dum. et Bibr. *LEPTODAPHNE {h^zi;, frêle; Sdfvr,, laurier), bot. ph. — Genre de la famille des Laurinées-Oréodaphnées, établi par Nées (Prodr., I, 6). Arbres du Brésil. Voy. lau- RINÉKS. *LEPTODÈRE.Lep/)', forme), ins. — Genre de Coléoptères sub- LEP 51 penlamères(télramères de Latreille), famille des Cycliques, tribu des Cassidaires , créé parnous et adopté par Dejcan, dans son Catalogue. L'espèce type appartient à VKu- rope, et est originaire de la Sicile. L'infor- tuné Helfer, qui, le premier, Ta découverte, lui a donné le nom de L. Donacis ( filifor- misDàlû.) de la plante sur laquelle elle vit. (C.) ♦LEPTOMYZA (k7.ro';, grêle; av-ûc, mou. che). INS. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par M. Macquart pour une seule espèce, Leplomyza fronlalis, qui ha- bite l'Europe. LEPTON. MOLL. — M. Turton a insti- tué ce g. dans ses Testacés bivalves de la Grande-Bretagne, pour une petite coquille appartenant évidemment au g. Érycine de Lamarck. Voy. érycine. (Desh.) LEPTOî^EMA (AîTrxo'î, grêle; vt;...», fila- ment). BOT. PU. — Genre de la famille des Euphorbiacées-Phyllanthées, établi par Ad, de Jussieu {Euphorb., 19, t. IV, f. 12). Arbrisseaux de Madagascar. Voy. euphor- B1ACÉES. *LEPTOIVEMUS {h^ri^, grêle; vTîaa, tissu). INS. — Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Gurculionides orthocères, division des Anthribides, créé par Dejean, dans son Catalogue. Une dizaine d'espèces, originaires des îles de France, de Bourbon et de Madagascar, rentrent dans ce genre. Les types sont: lesL, filiformis et annulipes Lat. (C.) *LEPTOIVYCHUS (Unzi^, grêle; è'w?, ongle). INS.— Genre de Coléoptères hétéro- mères, famille des Mélasomes, tribu des Érodiles, créé par nous {Revue enlomologique de Silbermann, 1833, t. I, p. 25, 26, pi. 1) et adopté par MM. Dejean, Hope,Laporteet Solier. Ce genre renferme deux espèces du Sénégal : les L. erodioides de Chv., et Maillei de Sol. (C.) *EEPTO!MYX (XtTTTo'ç, gracieux; SM, ongle). MAI!. — Division proposée par M. Gray [Mag. n. h. L 1837) dans le genre des Phoques. Voy. ce mot. (E. D.) *LEPTOIVYX, Swains. ois.— Syn. de Megalonyx, Lcss. (Z. G.) *LEPTOPETALUM {hnzi;, frêle : 7./ra- ).ov, pétale). BOT. PH. — Genre de la famille des Rubiacées, établi par Hooker {ad Bee- 52 LEP LEP chey, 295, t. 6i). Arbrisseaux du Mexique, Voy. RODIACÉES. *LEPTOPEZA(Xt7rToç, grêle; 7r£'Ça,pied). INS. — Genre de l'ordre des Diptères bracho- cères, faiiiilie des Taiiystomes, tribu des Ilybotides, établi par M. Macquart(D(>f, du Nord) pour une seule espèce nommée flavi- pes par l'auteur. *LEPTOPIIIS ()i£7rTo;, grêle; oVtç, serpent), rki't.— Sous-genre de Couleuvres, d'après M. Bell {Zool. jown. 1825). Voy. COULEUVRK. (E. D.) *LEPTOPHTHIRIUM ()£77to;, grêle; vQei'p, pou). HEXAP. — Ehrenberg désigne sous ce nom, dans ses Symbolœ physicœ, une nou- velle coupe générique que M. P.Gervaisplace dans l'ordre des Epizoïques. Les caractères de ce nouveau genre peuvent être ainsi présen- tés : Antennes filiformes, remarquables par legrand nombre de Ieursarlicles(15environ); des palpes maxillaircset labiaux; ceux-ci al- longés,decinq articles; tarses de trois articles, bi onguiculés. La seule espèce connue est le Leplophlhirium longicorne Ehrenb. L'au- teur de cette nouvelle coupe générique n'en a eu qu'un seul exemplaire, trouvé par lui sur le Daman de Syrie ( Hyrax syriacus Henipr.et Ehrenb.). M. Ehrenberg en a fait un genre d'Orthoptères aptères. (H. L.) *LEPTOPLA\A. HELM.— Ce genre ne comprend qu'une espèce, recueillie à Tor, sur la mer Rouge (L. hyalina). Aux carac- tères communs des Z,epfop?fl/iea(uoy. ce mot), il joint quatre groupes d'yeuxsessiles. (P. G.) *LEPTOPLAlVEA. helm.— Petit groupe d'Helminthes aquatiques , voisin des Déro- stomes, établi par M. Ehrenberg ( Symto/œ fhysicœ), et entrant dans la famille qu'il nomme Amphisleiea. Les Lcptoplanea ont le corps membraniforme et rappelant celui des Planaires. Leur lobe intestinal est simple. Ni l'une ni l'autre de ses ouvertures n'est terminale. M. Ehrenberg établit deux gen- res pour ces animaux, les Eurylepta et les Leploplana. (P. g.) *LEPTOPLIA, Dejean. ms. — Syn.de MicropUa. Voy. ce mot, (C). LEPTOPODA ( JtTTTo? , mince; -koZ; , pied). Bor. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi parNuttall (Gen., II, 174). Herbes de l'Amérique bo- réale. Voy. coMPOsÉics. *rEPT0P0DES()£7rTc'?, mince; «oSç, pied). MOLL. — Dans sa classification des Mollusques, publiée en 1821, M. Gray a proposé d'établir sous ce nom un 3' ordre de sa classe des Conchophores, dans lequel il réunit deux genres , n'ayant entre eux qu'une analogie très éloignée: ce sont les Mactres et les Nucules. Les progrès de la science ne permettent pas d'adopter ce rap- prochement,caron sait aujourd'hui que l'ani- mal des Nucules appartient bien à la famille des Arcacées de Lamarck , tandis que les Mactres, prolongées en arrière par de longs siphons, dépendent d'un autre type, rappro- ché des Myes et de ceux des Mollusques don! le manteau est plus ou moins fermé : aussi cet arrangement de M. Gray n'a point été adopté des zoologistes. (Desh.) LEPTOPODIE ()£itTo'ç, mince; «o^î, pied ). CRUST. — Genre de l'ordre des Dé- c-ipodes brachyures, de la famille des Oxy- rhynques, établi par Leach aux dépens des Inachus de Fabricius , et des Maia de Bosc. Deux espèces composentcegenre; elles n'ont encore été rencontrées que dans les mers du Nouveau-Monde. La Leplopodia sagiltaria Leach peut être considérée comme le type de ce genre singulier, et a pour patrie le golfe du Mexique et la mer des Antilles; cependant je ferai aussi observer que celte curieuse espèce a été aussi rencontrée près des îles Canaries par MM. Webb et Berthe- lot. (H. L.) *LEPTOPODIE\'S. Leplopodii. ms. — M. Brullé et nous ensuite avons désigné, sous celte dénomination, une petite famille de la tribu des Réduviens, dans l'ordre des Hé- miptères; c'est la famille des Saldides de nos derniers ouvrages. Voy. ce mot. (Bl.) *LEPTOPS ÀîTrTo:, grêle; o|, aspect). ms. — Genre de Coléoptères léiramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Cléonides, créé parSchœnherr {Syn. gen.ct sp. Curculion. t. II, p. 297, lab. 627, part. 221 ), et composé de 14 espèces toutes de la Nouvelle-Hollande. Le type est \eCurc. ro- buslus d'Olivier. (C.) *LEPTOPTERIX, Horsf. ois.— Syn. de Langraien. (Z. G.) *LEPTOPTTILA, Swains.ois.— Syn. de Goura. Voy. pigeon. (Z. G.) *LEPTOPTILOS, Less. ois.— Division du g. Cigogne, établie sur Ja C. Maraijou Temm. (Z. G.) LEP *LEPTOPUS ().£7tTo;, grêle; -kov^ , pied). INS. — Genre de la famille des Sal- dides, de l'ordre des Hémiplcres , établi par Lalreille sur quelques petites espèces dont le bec est très court et épineux, les ocelles au nombre de deux, portés sur une élévation, etc. Les Leplapus habitent généralement sur le bord des mers, des étangs, sur les rivages couverts de cailloux et exposés à l'ardeur du soleil. On en trouve plusieurs espèces dans le miiji de la France (L. liUoralis , lanosus cc/ii/(o;)s L. Dufour). (Bi,.) *LEPTOPLS(),£'=ro':, grêle; ^oZ,,, pied). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Lamellicornes, tribu des Scarabéi- des plij llophages, créé par Deje.'in {Cat.) avec deux espèces d'Espagne: les Melolontha den- t ico mis el Dcdea w D u f . (C . ) *LEPTOPl)S ( ÀETtTo'; , grêle ; Ttoîç, pied). REPT. — Division des Pipas {voy. ce mot) d'après M. Meyer. (E. D.) I-EPTOPliS. CRUST. — Syn. d'Egérie. Voy. ce mot. (H. L.) *LEPTOPYRUM , Raf. bot. ph.— Syn. d'Arena, Linn. LEPTOUAMPIlES.iepioramp/ii. OIS.— M. Duméril a créé sous ce nom une famille de Passereaux à bec long, étroit, sans échan - crure , souvent flexible, dont font partie les genres Martin-Pêcheur, Todier, Sittelle, Orihorynque, Guêpier, Colibri, Grimpe- reau et Huppe. Cette famille, sauf les deux premiers genres, correspond aux Té- nuirostres de G. Cuvier. (Z. G.) ♦LEPTOllHVIMCJUJS. Leptorhynchus , Ménétr. ois. — Section du g. Fourmilier. — Swains. , section du g. Ara. — Dubus , section du g. Avoceite. (Z. G.) *LEPT0IU1Y\CHUS (J.ettto;, grêle ; pvV- ^o; , bec). BOT. PH. — Genre de la famille des Compasées-Sénécionidées, établi parLes- sing {Sijiwps., 273). Herbes de la Nouvelle- Hollande. Les espèces de ce genre ont été réparties en deux sections nommées: Apha- norhynchus, Less.; Morna, Lindl. Voy. com- POSÙIS. *LEPTORHYNCHUS (W^°:, grêle; P>/X-.;, rostre), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Curciilionides Or- Ihocères, division des Brenthides, créé par M.Guérin-Méneville(roy.aMtou)-dwil/o)(d0, de la Coquille, kooL, p. 318). L'espèce type, LEP 53 le L. acuminaius de l'auteur, est originaire de la Nouvelle-Guinée. (C.) I.EPTOPdSlE. LcplorimaQ.iTfzSi, étroit; rima , fente), roi.vp. — Genre proposé par Rafincsque pour des corps marins encroû- tant les Zostères et les Fucus, et qui parais- sent devoir se rapprocher beaucoup de cer- taines Éponges friables. L'auteur en a trouvé trois espèces dans la Méditerranée , sur les côtes de la Sicile. (Duj.) *EEPÏ0SAURUS (Aettto'î, gracieux; aavoo;, lézard), rept. — M. Fitzinger {Syst. Rept. 1843) propose sous ce nom une division dans le grand genre Lézard. Voy. ce mot. (E. D.) *LEPTOSCELIS, Dej.ms.— Syn. à'Ani- sopus, Sorv. Le nom proposé par Dejean doit être préféré, celui d'Anisopus ayant déjà été employé pour désigner un genre de Crus- tacés. (G.) *LEPTOSCELIS ().£7rTo'?, grêle; axE/,.,- , jambe), ins. — Genre de la famille des Anisoscélides, de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Laporte de Caslelnau {Essai liémipt. ) et adopté par MM. Amyot etSer- ville. Les Leptoscelis dilTerent a peine des vrais Anisoscelis. M. Burmeister el nous, dans nos divers ouvrages, n'avons pas cru devoir les en séparer gcnériquement. Le type de cette division est le L. hœmorrhous {Cimex hœmorrhous Lin. ), assez commun à la Guiane. (Bl.) LEP rose HOIIVUS {hnzi;, mince; (TX^rvo;, jonc). INS. — Genre de Coléoptères létramères , famille des Curculionides go- natocères , division des Apostasimérides Ba- ridides, proposé par M. Kluget adopté par Dejean et Schœnherr ( S'y»on. gen. et sp. Curcul., t. S, part. I, pag. 264). Ce der- nier n'en mentionne qu'une espèce du Bré- sil, le L. ma<:ulatus Kl. etSch. (C.) *LEPTOSE.\IA. BOT. PH.— Genre de la famille des Papilionacées-Podalyriées, éta- bli par Benlham(m Annal. Wiener Mus., II, 84). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hol- lande. Voy. I-EGLMINEUSES. *LEPTOSOLENA (nnro'ç, grêle; a, ouverture), bot. cr. — Genre de Mousses bryacées , élnbli par R. Brown (m Trans. Linn. Soc, X, 130). Mousses vivaces ei terrestres des contrées extra-tropicales de l'hémisphère austral et des îles de l'archi- pel Sandwich. LEP ♦LEPTOSYKE. bot. ph.— Genre de la famille des Composées-Séiiécioiiidées, éubli par De Candulle {Prodr.,Y. 331). Herbes de la Californie. Voy. composées. *LE1»T0T.«1VA. INS.— Genre de l'ordre des Diptères brachoccres, famille des Orni- Ihomyens (Iribu des Coriaces de Lalreille), groupe des Ornilhomyites, établi par Niizsch et généralement adopté. Le type est le L'^p- \onenia Cerui , qui vit sur les Cerfs et les Daims. *LEPTOTARSIS, Gould. ois.— Genre de la sous-famille desÂnatinées de G.-R. Gray. Voy. CANARD. (Z. G.) *LEPT0THA1HIVUS (kTTTo; , frêle; 8aa- vov, buisson), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Composées-Astéroidées, établi par De Candolle {Prodr., V, 367). Arbrisseaux du Cap. Voy. composées. LEPTOIHECA (IcK-zéi , grè\e; Bn^n , boîte), bot. cr. — Genre de Mousses brya- cées, établi par Schwœgrithen (SuppL II, 133, t. 137). Mousses vivaces , épigées, de la Nouvelle-Hollande. *LEPTOTIIEraum {h-n^S,;, gracieux; e»;pir.v, bêle sauvage), mam. — M. Lund {Ann. se. nat. XI, 1839) désigne sous ce nom un groupede Ruminants rossiîes{E.D.) LEPTOiHI\IUM(;e,TTo',-, grêle; Spcov, feuille ). BOT. ph. — Genre de la famille des Graminées •• Andropogonées , établi par Kunih(Gram.,156). GramensderAniérique tropicale. Voy. graminées. *LEPTOTKACIIELUS ( ^ctcto'ç , grêle ; Tpa';(y))o;, COU ). INS. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Carabiqucs, tribu des Troncatipennes, créé par Lalreille [Règne animal, lom. 4, pag. 370) et adopté par Dejean. 6 espèces, toutes d'Amé- rique, sont rapportées à ce genre. Nous ci- terons comme types : les L. dorsalis , Bra- siliensis et testaceus de Dejean. Le 1" est originaire des États-Unis, le 2° du Brésil n le 3" de la Colombie. (C.) LEPTOXIS, RaGn. moll.— Syn. de Lym- née, La m. (Desh.) LEPTUBERIA, Raf. bot. cr.— Syn.de Pulveraria, Ach. LEPTlTR.'\().e7tTo;, mince; o-jp , queue). IHS. — Genre de Coléoptères subpentamè- res, télramères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Lepturètes, créé par Fabricius ( %sf . Eleuth. t. 2, p. 334) LEP 55 et adopté par Olivier, Latreille , mais res- treint à un petit nombre d'espèces par MM. Dejean, Serville et Mulsant. Nous citerons comme faisant partie de ce genre les Lepl. virens , teslacea, sculellala haslata, canadensis , etc., etc., de Tabricius. (C. ) LEPTUUÈTES. Lepluretes. ins. — Qua trième tribu de Coléoptères subpentamères, de la famille des Longicornes, établie par Latreille et adoptée par Serville (Ann. delà Soc. enlom. de Fr., t. IV, p. 197), quilat'a- ractérise ainsi : Yeux arrondis, entiers, ou à peine cchancrés; antennes insérées en avant des yeux, ou tout au plus à l'extrémité antérieure de leur faible échancrure; lêie prolongée postérieument en arrière , ou ré- trécie brusquement en manière de cou à sa jonction avec le corselet; mandibules de grandeur ordinaire, semblables ou peu différentes dans les deux sexes. Serville établit deux sous-tribus : celle des Laticerves et des Anglsticerves. 11 com- prend, dans la première, les genres : Desmo- cerus,Vesperiis, Rhamnusiuni , Rhagium; et dans la seconde, les genres Dis/ejiia, Co- mètes, Stenoderus, Toxotus, Faclvjla, Gram- moptera, Leplura, Strangalia et Euryptera. Dejean, qui a suivi cette méthode, crée avei des espèces exotiques les genres Ophislomis, OEdecnema et Trigonarthris ; et Mulsant, son g. Anojdodera, qui ne se compose jusqu'à présent que d'espèces européennes. (C.) LEPTUIllJS, Mœhr. ois. — Synon. de Phaéton. — M. Swainson a aussi donné le nom de Lepturus à un genre de la famille des Gobe- Mouches , dont le type est le Lep. ruficeps. (Z. G.) LEPÏLRUS (/ETTTo;, grêle; oipâ, tige). BOT. PH. — Genre de la famille des Granii- nées-Rothoelliacées , établi par R. Brovvn (Prodr., 207). Gramens très abondants dans l'Europe centrale, l'Asie, l'Amérique tropi- cale et la Nouvelle-Hollande. Foy. GRAMINEES. LEPTUS. ARACH. — Voy. lepte. LEPTYMTE (Utz-ô-^o,, atténuer), min. — Sorte de roche formée d'un feldspath grenu, et dont le grain est tellement atté- nué , que cette roche a souvent un aspect analogue à celui du grès. C'est le Weissein des minéralogistes allemands. Ses teintes sont ordinairement blanches , jaunâtres ou verdàtres. Elle a des rapports avec la Peg- ma tite, et d'un autre côté ellepasse à l'Eurite 56 LER ou au Pétrosilex. Elle est composée essen- tiellement d'une matière feldspalhique, qui est de roiigoclase ou de l'Orthose , dans laquelle sont disséminés fréquemment des grains de Mica; plus rarement du Corindon et de l'Amphibole. (Del.) LEP5JU0PETALUM {Icr^jpô;] ccail- leux; 7:£Ty.)ov, pétale), bot. ph. — Genre de la famille des Saxifragacées, établi par Eiliott {Carolin., I, 370). Herbes de l'Amé- rique boréale et du Chili. Voij. saxifraga- ciiKs. LEPUS. MAM. — Nom scientifique du g. Lièvre. Voy. ce mot. (E. D.) LEPLSCIL'LUS. M.\M. — Syn. du Lapin d'après KI'Mn. (E. D ) LEPVÎîODIA ().£7rupu(î-«î;; semblable à une cosse), bot. ph. — Genre de la furiulle des Resliacées, établi par R. Brown (Prodr., 247). Herbes de la Nouvelle-Hollande. Voy. RESTIACIÎKS. *LEPVr,ODICLIS. BOT. PH.— Genre de la famille ries Caryophyllées-Sabulinées , établi par Fenzl {Monogr. alsbi., inédit.). Herbes des montagnes de l'Asie centrale. Voy. CARYOPIIVI.I.ÉF.S. *LEPVHOM.\ ( À/TTupov, écaille d'oeuf). INS. — MM. Amyot et Serville {Ins. hé- mipt. suites à Buff. ) désignent ainsi une de leurs Coupes génériques détachées des Apliro- phora. Ces entomologistes y rapportent trois espèces dont une seule européenne, la L. colcoplrala (Cicada coleoplrata Lin., Cer- copis angulata Vabr.) (Br..) *LEPVP.IJS (),£7rupôç, écailleux). i>s. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Mo- lylides , créé par Germar et adopté par Schœnherr (Disposit. mcth., pag. 167 ; Syn. gen. etsp. CurcuL, t. H, pag. 329). Ce genre est formé de cinq espèces, dont deux sont originaires d'Europe, deux de l'Amérique septentrionale, et une est propre à l'Asie (Sibérie). Ses types sont : les Cure, colon, etbinolalus6e Fabr.; ils se rencontrent assez communément aux environs de Paris , sur les feuilles et les tiges des jeunes plants d'osier. (C.) LERCHEA. BOT. ph. — Genre de la fa- mille des Rubiacées, établi par Linné {Mant., 453). Arbrisseaux de Java. Voy. rubiacées. ♦LEliCHIA , Halli. bot. ph. — Syn. de Suœda, Forsk. LER LERIA. BOT. PU. — Genre de la famille des Composées-Mutisiacées , établi par De Candolle (in Ann. Mus., XIX, 68). Herbes des Antilles. Voy. composées. *LER1STA. uept. — Genre de Sauriens de la division des Scincoïdiens, créé par M. Bell {Lond. and Edlnb. Phil. Mag.) et adopté par MM. DumériletBibron(Erp.p'en. V). Une seule espèce entre dans ce genre : c'est la Lerista lineala Bell, Dum. et Bibr., qui se trouvea la Nouvelle-Hollande. (E. D.) LEIî^;ACA\"THLS. crust. — Synon. de Chondracanlhus. Voy. ce mot. (H. L.) LER\A!\TI1R0PLS. crust. — Genre de l'ordre des Lernéides, de la famille des Chondracanthiens, établi par M. Ducrotay deBlainville [Dict. des se. nat. XXVI). Deux espèces composent ce genre, dont le Lernan- ihropus pupa Burm. peut être considéré comme le type. Cette espèce a été trouvée sur les branchies d'un Platax du Brésil. (H. L.) LERîVÉE. Lernœa {nom mythologique). crust. — Genre de l'ordre des Lernéides, de la famille des Chondracanthiens, établi par Linné et adopté par tous les carcinolo- gisles avec de grandes modifications cepen- dant. Ce genre ne comprend plus aujour- d'hui que les Lernéocériens, dépourvus de pattes rudimentaircs, dont l'extrémité cé- phalique porte des cornes irrégulièrement ramifiées, et dont les lobes ovifères sont ramassés en peloton sous la partie posté- rieure du corps. On connaît cinq espèces de ce genre , qui toutes vivent sur les Pois- sons, La Lernée branchiale, Lernca bran- chialis Lin. , peut être regardée comme le type de ce genre linnéen; cette espèce, qui habite les mers du Nord, a été rencon- trée sur les branchies de diverses espèces de Gades. ^ (H. L.) *LER1VÉIDES. Lernéides. crust. — M. Milne-Ëdwards, dans son Ilist. nat. sur les Crust., désigne sous ce nom le huitième ordre delà classe des Crustacés. Toutes les espèces que renferme cet ordre se distin- guent principalement des Siphonostomes par l'état rudimentaire de tout le système ap- pendiculaire, qui ne se trouve représenté que par des vestiges de membres ou par de simples lobes tégumentaires sans articula- tions, et propres seulement à servir pour accrocher l'animal sur la proie aux dépens LER de laquelle iJ vit. Us se font aussi remar- quer par ia bizarrerie de leur forme, qui en générai s'éloigne beaucoup de toutes celles ordinaires dans cette cias.-ie, et semble être le résultat d'un développement monstrueux. Dans le jeune âge, ils offrent un mode de coiiformaiion normale, et ressemblent ex- irèmement à de jeiincs Cyclopes {voy. ce mot); ils sont alors pourvus d'un œil fron- tal et de lames natatoires qui lui permettent de se mouvoir avec agilité; mais après avoir éprouvé un certain nombre de mues, ils cessent de mener une vie errante; les fe- melles se fixent sur quelque autre animal, le plus souvent sur un Poisson, et les mâles s'accrochent en général sous l'abdomen de leur femelle. Les organes de la locomotion, devenus alors inutiles, s'atrophient ou se déforment de façon à devenir impropres aux usages qu'ils étaient primitivement desti- nés a remplir, l'œil disparaît presque tou- jours, et la configuration générale de l'ani- mal se change au point de rendre celui-ci méconnaissable. Ce sont les femelles surtout qui acquièrent ainsi les formes les plus sin- gulières ; elles grossissent beaucoup, et, en général , se soudent pour ainsi dire sur leur proie à l'aide de simples appendices cutanés ou de certains membres transformés en bras immobiles. Les mâles restent extrêmement petits, ets'éloignent moins de leur mode de confurmaiion primitive : seulement, la tête devient très grosse, et les pattes-mâchoires, transformées en instruments de préhen- sion et destinées à fixer l'animal sur la par- tie qu'il doit habiter, acquièrent un grand développetiicntrelaiif. Jusqu'en ces dernières années, les zoologistes ont méconnu la na- ture véritable des Lernéides, et les ont éloi- gnés des Crustacés pour les ranger parmi les Vers. Desmarest est un des premiers au- teurs qui aient réellement indiqué les rap- ports naturels qu'ils ont avec les Crustacés ordinaires; mais c'est depuis que l'on con- naît les formes transitoires affectées par ces parasites dans les premiers temps de leur vie que l'on a pu leur assigner définitivement une place dans la série naturelle des Crus- tacés; et la connaissance de ces change- ments est due principalement à M. de Nord- mann , observateur d'une grande habileté, et duquel la science est en droit d'attendre des services encore plus considérables. Il T. vni. LER 57 n'est aucune branche de rhistoire naturelle des Crustacésqui soit aussi peu avancée que celle relative aux Lernéides; presque tout Ig reste est à faire , et Ion doit espérer que M. Nordriiann n'abandonnera pas une voie qui l'a déjà conduit à des résultais si impor- tants pour la science. Les Lernéides , dit M. IVlilne-Edwards , me paraissent devoir être divisés en trois familles reconnaissables à la manière dont ces parasites s'attachent à leur proie; les uns s'y fixent à l'aide de grands appendices branchiformes réunis en- tre eux vers le bout, et terminés par un bou- ton corné médian ; d'autres par leurs pattes- mâchoires armées de crochets très forts ; et d'autres encore par toute la tête , qui est garnie à cet elTet de prolongements cornés de formes variées; ces premières correspon- dent à peu près à la division générique des Lernéopodes de M. de Blainville, et peu- vent être désignés sous le nom de Lernéo- podiens ; les seconds ont pour type le genre Chondracanthe, et forment la famille des Chondracanlhiens; enfin les derniers peuvent être appelés Lernéocériens, parce que le g. Lernéocère y rentre, et parce que ce nom rappelle un de leurs principaux caractères. Quant à l'établissement des divisions géné- riques et à la caractérisalion des espèces, on ne peut, dans la plupart des cas, avoir égard au mode d'organisation des femelles, car les mâles sont presque toujours incon- nus. Cet ordre renferme donc trois familles, désignées sous les noms de Lernéopodiens, de Chondracanthiens et de Lernéocériens. Voy. ces mots. (H. L.) *LEr.NÉIFORMES.Lern«Bé/'ormes.cniisT. — Lalreille, dans ses Cours d'e-i\lomologie , désigne ainsi une famille de Crustacés , qui n'a pas été adoptée, et qui correspond d'une part aux Ergasiliens, et de l'autre aux Di- chélasiens de M. Milne-Edwards. Voy. er- GASILIKNS et DICHÉLASIENS. (H. L.) LEUIXENTOMEA. crust. — Synonjnie de Chondracanlhus. (H. L.) LERIVEOCEUA {Lernea, lernce; v/'.a?, antenne ). crust. — Genre de l'ordre des Lernéides, de la famille des Lernéocériens, établi par M. de Blainville aux dépens des Lerneade Linné. Ce genre renferme 4 ou 5 espèces, dont le Lernéocèrk cyf.rin, LeV' neocera cyprinacea Lin., peut en être con- sidéré comme le type. Cette espèce a été 58 LER trouvée en Suède sur le Cyprinus cara- nus. (H. L.) *LERlVÉOCÉRIE!V'S.Len?eocf;ni.r.iiu5T. — Ce nom, employé par M. Milne-Edwiirds, désigne, dans l'Histoiie naturelle des Crus- tacés par ce savant zoologiste, une famille qui appartient à l'ordre des Lerncides. Les Lernéocériens femelles , comme chez les Chondracanthiens , se fixent à leur proie par l'extrémité antérieure de leur corps seu- lement, et n'ont point d'appendices thora- ciques brachiformes servant à cet usage, romme cela se voit chez les Lernéopodiens; mais l'armature de leur bouche est loin d'avoir la forme que cet appareil offre chez les Chondracanthiens, et la tête tout en- tière du parasite s'enfonce dans les sinus de l'animal sur lequel il établit sa demeure, et y est retenu par des prolongements cor- nés , de forme variée, qui naissent de la partie postérieure ou occipitale. En générai, la tête est peu distincte du thorax, et paraît être complètement dépourvue d'antennes; la bouche n'est armée que d'une seule paire de pattes-mâchoires simples et cunéiformes. Les pattes sont d'une petitesse extrême lors- qu'elles existent, et quelquefois on n'en aperçoit aucune trace; enfin, la portion du tronc, qui est rétréci en arrière du point où naissent les tubes ovifères, et qui repré- sente l'abdomen , est en général beaucoup plus développé que dans les autres femelles du même ordre. Le mâle n'est connu que chez très peu de Lernéocériens, et paraît être plus imparfait que celui des Chondra- canthiens; son corps est globuleux , n'offre pas de thorax distinct , et ne porte pas de rudiments de pattes en arrière des appen- dices qui représentent les pattes-mâchoires. Les métamorphoses que subissent les jeunes so'nt analogues à celles des autres Lernéo- cériens. Cette petite famille renfermequaire genres, désignés sous les noms de Penellus, Lerneonema, Lerneocera elLernœa. (H. L.) LERMEOMYZE. Lerneomyzon. chust. — Synonyme (V Anchorella. Voy. ce mot. LEllMiOXÈME. Lerneonema. cri'st. — Ce genre, qui a été établi par M. Milrie- Edwards, appartient à l'ordre des Lernéides et à la famille des Lernéocériens. Trois es- pèces composent cette nouvelle coupe géné- rique, dont le Lernéomène de Lf.sleur, Ler- neonema Lesucurii Edw. , içteut être con- LER sidéré comme le type. Cette espèce a été trouvée dans les mers d'Amérique sur un Exoeœus volitans. (H, L.) LERIVÉOPEIWE. Lerneopenna. crust. — Synonyme de Penelle. Voyes ce mot. (H. L.) LER\EOPODA {lernœa, lernée; iro3.:, pied). CRUST. — Ce genre, qui appartient à l'or- dre des Lernéides et à la familledes Lernéo- cériens, a été établi par M. Kroyeraux de pens du s'cjnœa des auteurs. Les Crustacéj qui composent ce genre se rapprochent ex- trêmement des Brachielles, et ne devraient pas probablement en être séparés. Le carac- tère qui les en distingue se tire de la forme delà portion céphalique du corps , qui est ici courte et trapue, au lieu de s'allonger en ma- nière de cou comme dans les Brachielles (uoi/. ce mot). Cinq ou six espèces composent ce genre, dont la Lernéopode étoilée , Ler- ncopoda slellala Mayer, peut en être con- sidérée comme le type. Cette espèce a été rencontrée sur les nageoires d'un Sterlet en Norvvége. (H. L.) *LERNÉOPODIEIMS.LerMeopodu.CRUST. — Ce nom est employé par M. MilneEd- wards pour désigner, dans l'ordre des Ler- néides, un groupe de Crustacés dont lesin- dividus femelles ont la tête conformée à peu près de même que chez les Chondracan- thiens, c'est-à-dire distincte du thorax, gar- nie d'une paire d'antennes, et armée de deux paires de pattes-mâchoires ancreuses; mais les pattes-mâchoires antérieures sont moins propres à servir à ces petits Crustacés pour s'accrocher à leur proie, et le thorax, qui ne porte plus de pattes ni d'appendices charnus, semblables à ceux qui représentent les deux premières paires de membres tho- raciques dans la division précédente, donne naissance à une paire de prolongements brachiformes très grands qui se réunissent entre eux, tantôt dés leur base, tantôt vers leur extrémité seulement , et se terminent par un bouton corné, à l'aide duquel le pa- rasite adhère fortement à l'animal sur le- quel il a établi sa demeure. Ces organes d'adhésion paraissent remplacer la première paire de membres thoraciques. Le mâle n'est connu que chez un très petit nombre de Lernéopodiens, et diffère extrêmement de la femelle; il a le corps divisé en deux parties bien distinctes : une antérieure ce phalique qui porte les aiileiuics, une paire de pattes-mârhoires antérieures uncironiies, le suçoir, et plus en arrière deux paires d'appendices très développes qui représen- tent les pattes-mâchoires postérieures cl les bras de la femelle, mais qui ont la forme de grosses mains portées sur un pédoncule cylindrique, et terminées par un pied mal conformé. Les jeunes subissent les méta- morphoses ordinaires. Les Lernéopodiens renferment six genres, designés sous les noms de Tracheliaites, Dasanisles, Achlhe- res , Brachiella , Lerneopoda et AnchorcUa. (H. L.) LÉROT. MAM. — Espèce de Rongeurs ap- partenant au genre Loir. Voy. ce mot. LERWA , Hodgs. ois. — Division de la famille des Perdrix. Voy. ce mot. (Z. G.) LEStEA. moll. — Ce genre, proposé par Leach , est encore incertain pour nous, car il a pour type le Venus minuta de Fabricius, que nous ne connaissons point en nature, et dont la description est insuffisante pour en déterminer les caractères. (Desh.) LESBIA, Le-s. ois. — Genre de la sous- famille des Trochilinées. Foy. ce mot et co- libri. LESCIIE DE MER. annél. — L'Aréni- cole {voy. ce mot) porte ce nom sur nos tôles. (lî. D.) LESKEA ou LESKIA (nom propre), bot. PH. — Genre de Mousses bryacées, établi par Hedwig {Fund., II, 93) pour des Mous- ses vivaces, rameuses, épigées ou troncico- les, et croissant dans toutes les régions du globe. Bridel , quia adopté ce genre {Bryolog., Il, 283, t. X) en répartit les espèces en 3 sections qu'il nomme: Leskia, Omalia, Ile- ni ira gis. LESPEDEZA. bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées-Hédysarées, éta- bli par L. C. Richard {in Michaux Flor. Bot. amer, II, 70, t. 39-40). Herbes ou sous- arbrisseaux de l'Amérique boréale. Voy. pa - pilionacées. LESSERTIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Papilionacées-Lotées, établi par De Candolle {Astrogal., 37). Her- bes du cap de Bonne-Espérance. Voy. papi- LIONACÉES. *LESSIXGI-\ ( nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Composées-Astéroi- LES 5» dées, établi par Chanut.so {in Linnœa, IV, 203). Herbes de la Calilornie. Voy. compo- sées. EESSOr^IA, Bert. bot. pu. — Syn. d'J?- ryngium, Tournef.; — bot. cr. — Bor., syn. de Laminaria, Lamk. LESSOIVIA, Swains. ois. — Syn. de Mus^ cisaxicola, d'Orb. et Lafr. (Z. G.) *LESTAD1A. BOT. PH.— Genre de la fa- mille des Composées -Astéroïilées , établi par Kunth {in Lessing synops., 203). Ar- brisseaux de l'Amérique australe. I oj/. com- posées. *LESTES. INS.— M. Rambur {Ins. Né- vrop., suites à Buff.) a établi sous cette dé- nomination, dans la tribu des Libelluliens, ordre des Névroptères, une division généri- que aux dépens du genre Libellula. Voy. libelluliens. (Bl.) LESTEVA. INS. —Genre de Coléoptè- res pentamères , famille des Brachélytres, tribu des Omaliniens , créé par Latreille {Hist. nat. des Crust. et des Ins., t. IX, p. 369), et adopté par Erichson dans sa mo- nographie des Staphyliniens , oij 6 espèces d'Europe sont énuméiées. Le type, la L. bicolor de F., se trouve quelquefois aux en- virons de Paris, près des eaux. (C.) LÈSTlIiLDESIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Amarantacées, établi par Dupetit-Thouars {Gen. Madag., n. 17). Arbrisseaux de Madagascar, '^oy. AMARANTACÉES. *LESTÏCLS ( >y)<7T:'xoç , brigand ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Fcroniens, créé par D-ejean {Species général des Carabiques , t. III, p. 189). L'espèce type et unique , le L. Janthinus (De Haan) Dejean , est origi- naire de l'île de Java. (C.) *LESTIG1VAÏIILS(V/)Î-T£i«, brigandage; pâOoç, mâchoire), ins. — Genre de Coléop- tères pentamères, famille des Carabiques , créé par Erichson ( Archiv. fur NalurgS' schechte, 1842, p. 132, f, 3, a , b ), qui le comprend dans sa tribu des Anchoménides. L'espèce type et unique , le L. cursor de l'auteur, est originaire de la Nouvelle-Hol- lande. (C.) *LESTIS('-/)<7T-^',-, ravisseur), ins.— Genre de la tribu des Apiens ( Mellifères de La- treille), de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Lepeletier de SaintFargeau sur 60 LET quelques espèces de la Tasmanie, dont les couleurs sont très brillantes et généralement métalliques. Les Leslis, que nous rangeons dans le groupe des Xylocopiles, se font re- marquer par leurs antennes bideniées. Le type est le L. muscaria, Cenlris muscaria et Bciiibylon Fabr. (Bl.) *Lfc;STO\lERUS (À/i«;,ç, voleur ; u-ncé,, cuisse). ISS. — MM. Amyot et Serville dé- signent sous cette dénomination un de leurs genres appartenant a la famille des Rédu- viides, dans l'ordre des Hémiptères. Ils y rapportent deux espèces. Les L. spinipes Serv. , du Sénégal et L. affiuis Serv., de Java. (Bl.) *LESTKE:\nA. INS. — Genre de l'ordre des Diptères brachoceres, famille des Tipu- laires, tribu des Tipulaires gallicoles, établi par M. Macquart (û(p^ du A'ord), qui n'y rapporte que deux espèces, les Leslremia cineiea Macq., et leucoph(va Meig. La pre- mière se trouve en France et en Allemagne; la seconde, en Allemagne seulement. LESTlU(iO\. Lestrigonus. crlst. ~ Genre de l'ordre des Amphipodes, de la fa- mille des Hypérines et de la tribu des Hy- pérines ordinaires, établi par M, Milne-Ed- ■wards. L'organisation des Crustacés de ce genre est, sous beaucoup de rapports, la même que celle des Hypérines, et ce qui a porté M. Milne-Edwards à les en distinguer, c'est la disposition du thorax. Chez les Hypérines, cette partie du corps est beaucoup plus grande que l'abdomen, et se divise en sept anneaux, tandis qu'ici elle n'est pas plus volumineuse que l'abdomen, et n'est formée que de six segments très resserrés. On ne connaît en- core qu'une seule espèce dans ce genre: î'est le LiîSTniGON de Fabre , Leslrigonus Fa- h-i Edw. {Hist. nat. des Crust., t. IV, p. 81, pi. 50, fig. 18). Cette espèce a été rencon- trée dans la mer des Indes. (H. L.) LESTRIS, Linn. ois. — Nom latin du g. Labbe. Voy. ce mot. LESLEUllIE. Lesueuria [nom proprel. ACAL. — M. Milne-Edwards a décrit sous ce nom {Ann. se. nat., 2' série) un g. d'A- calèphes voisin des Callianires et des Alci- noës. Ce g. comprend une espèce de la Méditerranée (baie de Nice), que l'auteur appelle lesMewna Vi'cœa. (P. G.) rÊTHlFÈIlE. REPT. — Nom donné par M. de Blainville à une des cinq subdivisions LEr du genre Vipère, comprenant l'espèce con- nue sous le nom d'//aïe. (E. D.) *LETHRIiVUS. poiss.— Genre de l'ordre des Acanthoplérygiens , famille des Spa- roïdes, établi par MM. Cuvier et Valen- ciennes {Hist. des Poiss. , t. VU, p. 272 ) aux dépens des Dentés, dont ils dillèrenl d'abord par le nu de la plus grande portion de la tête (l'opercule et le sous-opercule seuls sont couverts d'écaillés; les autres parties de la face, depuis l'extrémité du mu- seau jusqu'à la nuque, les joues , la mâ- choire inférieure, n'ont qu'une peau sans écailles , épaisse , et presque toujours cri- blée d'une infinité de pores), et par la forme de leurs dents latérales; celles-ci, vers l'ar- rière, sont le plus souvent tuberculeuses, arrondies, et sur une seule rangée. Ce genre est très nombreux en espèces. M. Valenciennes [loco cilato) en décrit 44 , dont une seule de l'océan Atlantique ; les autres habitent toutes l'océan Indien. Nous citerons, comme une des plus remarquables, le Léthhinus DE l'Atlantique, L. Allanlicus Cuv. et Val. ; le Jardin des Plantes en pos- sède un individu qui a 33 centimètres de long. Tous ces Poissons se nourrissent de co- quillages , qu'ils brisent facilement avec leurs dents arrondies. (J.) LETIir.US. INS.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides arénicoles, établi par Sco- poli ( Inlrod. in hist.nat., p. 439, n° 195), et adopté par tous les entomologistes sub- séquents. Deux espèces font partie de ce genre; les L. cephalolesF.,el Longimanus Fischer. L'organisation de ces Insectes est assez curieuse. Le prothorax et lesétuis formenlsé- parémentun hémisphère presqucégal. La tète est arrondie, et munie, surtout chez le mâle, de fortes mandibules aplaties et cintrées; leurs pattes, assez longues, sont implantées l'une près de l'autre, et les antennes se ter- minent par une sorte de cône renversé. (C.) LETTSOMIA, Roxb. bot. ph. — Syn. à'Argyreia, Lour. — Genre de la famille des Ternstrœmiacées-Ternstrœmiées , éta- bli par Ruiz et Pavon {Prodr., 772, t. XIV). Arbrisseaux du Pérou. Voy. ternstbce- MIACÉES. l.KU «LEUC.^CAKTin , Gr. bot. pu. — Syn. de Cenlaurca , Less. LEUCADE\Dr»OîV (kuxô;, blanc; oVv- Spov , arbre), dot. pu. — Genre de la famille fies Proléacées-Proléiiiées , établi par Hcr- maiin [ex Phichen pliyt., t. 200 , f. 1). .■\r-- bres ou arbrisseaux du Cap. l'oy. prOtéa- CIÎF.S. LEUCADEÎV!DRON,Linn. bot. ph.— Syn. de Prnlea, Liim, *M':L'CA\I.A(^£ijxo;, blanc), ins.— Qenrc de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, fa- mille des Noctuéliens, groupe des Orlhosi- les, établi par Ochseinheimer {Schm. von Europ.). Il est principalement caractérisé par des palpes velus, à dernier article très petit; par des pattes glabres et des anten- nes sim[)les. Les chenilles, cylindriqtjes , glabres, se métamorphosent dans la terre. Les espèces de ce genre sont assez nom- breu.ses, et toutes sont d'une couleur pâle, d'un gris ou jaunâtre blanc. Nous citerons, comme espèce type, la Leucania pallens (Nocluaid. Linn.), très commune enEuroi)e, et qui vit, à l'état de chenille, sur les Oseilles. *LEL1(:EICA. cnusT.— Genre de l'ordre des Décapodes brachyures, établi parftL Mac- Lcay, dans le t. 111 des Illuslr. zool. dans le sud de l'Afrique. (H. L.) LEUCEKSA. BOT. PII. — Genre de la fa- mille des Composées-Nassauviacées , établi par Lagasca {Amen, nat., I, 32). Herbes du Chili. De Candolle répartit les espèces de ce g. {Piodr., Vil, 56 ) en deux sections , qu'il iiomme Eubuceria et Macrobotrys. Voy. COMPOSÉES. LEL'CILEUÎA, Less. bot. ph. — Syn. de Lenceria , Lagnsc. *i,El]dl'Eï\.Leucifer.CRVST. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Stomapodes, à la famille des Caridioïdes et à la tribu des Leucifériens, a été établi par M. Thompson, et adopté par Latreille dans son Cours d'en- tomulogie. L'un des traits les plus remar- quables de l'organisation de ce genre est la longueur excessive de la portion anté- rieure de la tête, la brièveté extrême de la partie du corps occupée par la bouche et conslilu.int le thorax , et le grand dévelop- pement de l'abdomen. Ce genre ne renferme que 2 esiièces, dont LEU 61 leLEtJCiFEntiEREYN.iCD, Leiicifer Reynaudii, peut en être considcrécommele type; celte espèce a été trouvée dans l'océan Indien. (H. L.) *LEUCIFERÎE\S. Leuciferii. cuust. — Tribu de l'ordre des Stomapodes, de la fa- mille des Caridioïdes, ctabliepar M. Thomp- son, et adoptée par M. Milne-Edwards dans son Hisloire nalnr elle des Cruslacés. Le genre desLei(Ci/e'" est un des plus singuliers que l'on connaisse; il ne se laisserait que diriici- lement ranger dans aucun des ordres déjà établis: aussi,quoique son histoire soitencorc très incomplète, a-t(5n cru devoir le prendre pour type d'une tribu particulière. C'est aussi a cette tribu que paraissent devoir se rap- porter quelques uns des CruMacës figurés d'une manière grossière dans l'atiuj du Voyage de Krusenslern. Cette tribu ne ren- fer.ne qu'un seul genre, qui est celui de Leu- cifer. Voy. ce mot. (H. L.) LEUCIEÉIUTES. Leiiciferites. crust.— Syn. de Leucifériens. Voy. ce mot. (H. L.) *LEl]CIPl*A(iiom mythologique). CRUST. — Ce genre, qui a été établi par M. Milne- Edwards, appartient a l'ordre des Décapodes brachyures, a la famille de§ Oxyrhynques et à la tribu des Maïens. La Leucippa, penla- yona Latr. peut être considérée consme le représentant de cette coupe générique Cette espèce a été rencontrée sur les côtes du Chili. Dans le Voyage de l'Amérique méri- dionale, par M. A. d'Orbigny , nous avons fait connaître, M. Milne-Edwards et moi, une seconde espèce, à laquelle nous avons donné le nom de Leucippa Ensenadœ Edw. et Luc. Cette espèce a été rencontrée sur les côtes de la Patagonie. (H. L.) LELCISCUS. poiss. — Voy. able. LEUCITE ( hvxo; , blanc), min. — Syn. d'Amphigène. Voy. ce mot. (Del.) *LELICOCAr.l'OiVl, A. Rich.— bot. ph. — Syn. de Denhamia, Meisn. *LEUCOCARPlJS {xtvxoi, blanc; xap-To';, fruit), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées-Graiiolées, établi par Don (in Siveet FI. gard., II, t. 124). Herbes du Mexique. Voy. scuophularinées. *LEL'COCERA(/£uxo;, blanc; x/par, an- tenne). 1N3. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramèresde Latreille, far.iiiie des Cycliques , tribu des Chrysoméliries, créé par nous, et adopté par M. Dejean 62 LEU {Cat., 3* édit., p. 428). 7 à 8 espèces, toutes originaires des Antilles, rentrent dans ce ce g.; nous citerons comme types la CInys. iO'puslulatade F.,Poyei et apicicornisChe- vrolat. (C,-) *LEUCOCERCA , Swains. ois.— Genre de la sous famille des Muscicapinées de G.-R. Gray. Voy. gobe-mouche. (Z. G.) *LELC0CI1L0I11DIL1M. helm.— Para- site de l'Ambrelte décrit par M. Carus ; il a quelque analogie avec certaines larves de Diptères. « Il se meut , dit M. Dujardin , assez vivement entre les viscères et jusque dans les tentacules du Mollusque , où il se laisse voir à travers les téguments; mais si on veut chercher quelques traces d'organi- sation interne, on voit que ce n'est qu'un grand Sporocyste contenant de jeunes Tré- matodes anabgues nux Dislomes, ainsi que des Sporocys'es et Cc.caires. » (P. G.) LELCOCHRÏSOS (Ajvxb'ç, blanc; xpv- <7o;, or). MIN. — Sorte de gemme, ainsi nommée par Pline, et qui pouvait être un Quartz hyalin ou une Topaze. Onesi incer- tain sur sa véritable nature. (Del.) *LELCOCORYi\E(;£uxoî, blanc; y.opvv-n, massue). BOT. ph. — Genre de la famille des Liliacées-Agapanthées, établi par Lindley (m Bot. Reg.y t. 1293). Herbes du Chili. Voy. LILIACÉES. *LELC0CRI1MJM, Sw. bot. ph.— Syn. de Weldenia, Schult. *LELCOCYCLITE (>5uxo;, blanc; xii- xXoç, cercle), min. — Brewster a donné ce nom à une variété d'Apophyllite , du mont Cipit en Tyrol , dans laquelle les anneaux polarises circulaires, qui se montrent au- tour de Taxe optique, ne présentent point les nuances ordinaires, mais paraissent al- ternalivement noirs et blancs, ce qui tient à ce que, dans cette substance, lesdianièucs des anneaux sont à peu pi es les mêmes pour Ijulcs les cduleurs du spectre. (Del.) LtLX;ODO^' (/£u;'.o;, blanc; ooav';, dent). noT. en. — Genre de Mousses Bryacccs, éta- bli par Sthwaîgrichen (S'uppi.,!, 2, p. I, II, t. 125, 133). Mousses vivaces, croissant (uiiiiiaircnicnt sur les arbres des régions lenipcrces îles deux hémisphères. *M:ilCODOr.E.ANNÉr.— Gcnred'Anné- lides de la famille dos Ariciens , décrit par M. Juhnston , dans le Mag. zool. and Ho- tany pour 183S. (P. G.) LEU LEUCOIUilI. Bor. pu. Voy. nivéolk. I-EUCOILM , Mœnch. bot. pu. — Syn, de Matthiola, R. Brovvn. LEL'COL.'EIVIA ().iwxo-:, blanc; ).arv(x, en- veloppe) DOT. PII. — Genre de la famille des Ombellifères-IIydrocotylées, établi par R. Brown (in Flindeis Voy., II, 357). Herbe» ou sous-arbrisseaux de la Nouvelle-Hol- lande. Les espèces de ce genre ont été réparties par Endlicher {Gen. pL, p. 766, n. 4364, en 3 sections qu'il a nommées : Xanlhosia , Cruciella, Penlapellis. LEL'COIJTHE. min. — Voy. dipyre. *LEUCOLO\IA ().£-.xc;, blanc; ÀJÎya, bor- dure). BOT. CR. — Genre de Moussesbryacées, établi par Bridel ( DryoL, II , 218 et 751). Mousses vivaces et grêles des îles tropicales de l'Afrique australe. *LEUC0L0PI1LS, Dejean. ins.— Syn. A'JEgorhinus, d'Eublepharus et de Lophotus. Voy. ces mots. (C.) *LELCOL'YTES(),£-jxo';, blanc: )uit connue qu'à l'état fossile. La Lelcosie URANiE, Lcucosia tirarua Rumph , peut être coiisidérée comme le type de ce genre singulier, et a pour patrie la mer de la Nouvelle-Guinée. (IL L.) LEUCOSIDEA {h^jx-:;, blanc; ISi-J., as- pect). liOT. pn. — Genre de la famille des Ro- sacées-Dryadées, établi par Ecklon etZeyber ( Enum. plant. Cap., 263 ). Arbrisseaux du Cap. Voy. no3ACi';i:s. *LEUCOSiDEA. crust. — Syn. de Leu- cosiens. Voy. ce mot. (H. L.) *EEL'COSIEI\S. Leucosiœ. crust. — Ce nom est doiiîic par M. Milne-Edwardsà une tribu de l'onire des Décapodes bracbyures, de la famille des Oxystomes , et dont les Crustacés qui la composent ont leur cara- pace en général circulaire, et présente an- térieurement une saillie assez forte, a l'ex- trémité de laquelle se trouvent le fionl et les orbites. Le front est étroit, et les cavi- tés orbitaires sont très petites et a peu pics circulaires. Les antennes internes se rc- ploient presque toujours transversalement ou très obliquement sous le front; et les antennes externes, insérées dans une échan- crurc profonde, mais étroite, de l'angle or- bitaire interne, sont presque rudimentaires. Le cadre buccal est en général bien réguliè- tement triangulaire, et les paties-màclioires îxleriies, de même forme, ne niontrent pas à découvert la ligelle qui supporte leur troi- sième article ; le palpe, ou la branche latérale de ces organes , est très grand, et leur base est séparée de celles des pattes antérieines par un prolongement de la région ptérygos- lomicnnc, qui ne se soude pas au plastron Bternal ; il en résulte que l'ouverture située d'ordinaire dans ce point, et s.ervant a l'en- trée de l'eau dans la cavité respiratoire, manque ici, et ce liquide n'arrive aux bran- LEU chies que dans deux canaux creusés de cha- que côté de l'espace prélabial , et parallèle aux canaux elférents de la cavité respira- toire. Les pattes-màchoires de la seconde paire ne présentent rien de remarquable ; mais celles de la première paire ont l'article terminal de leur tige interne lamelleux, et assez long pour arriver jusqu'à l'extrémité antérieure du cadre buccal. Le plastron ster- nal est à peu près circulaire, et les pattes grêles. EnOu le nombre des articles de l'ab- domen est de trois ou quatre. Cette tiibu renferme les genres suivants : Aicania , Phylira, Myra, Ilta, Guaia, Leucosia, l'er- sepho, Nursia, Ebaiia, Ofeophoius, Iphis et Ixa. Voy. ces mots. (H. L.) *LElJCOSITES.£,eucosJ(es.cnusT.— Dans noire Hisl. rial. des CrusL,des Arackn., clu., nous avons donné ce nom à un groupe de Crustacés qui correspond enlicrenient a ce- lui des Leucosiens de M. Milne-Edvvards. Voy. LRUCOSU'NS. (li. L.) LEL'COSPEraiUM().£ux;;, blanc; ott-'V.- y.a, graine), bot. pu. — Genre de la famille des Protéacées-Proteinées, établi par R. Browa {in Linn. Transacl., XI, 95). Arbris- seaux du Cap. \'oy. PiioTÉACiiES. *EELCOSl'mES.Le(am|>(dtE. INS. — Nous avons établi sous cette dénomination {llit^l. des Ins., t. I, p. 13i) une petite famille de la tribu des Clialcidiens , dans l'ordre des Hyménoptères Cette famille ne comprend, jusqu'à présent, qu'un seul genre; niais ses caractères sont assez importants pour rendre nécessaire sa séparation des au- tres Clialcidiens. En elïet , les Leucospidcs femelles ont une tarière presque aussi lon- gue que l'abdomen, qui vient se recourber exactement à sa partie dorsale, caractère unique dans l'ordre des Hyménoptères. En outre, ces insectes, pendant le repos, ont j leurs ailes pliées longitudinalement, comme i chez les Guêpes. I Les Leucospides habitent les parties mé- ridionales de l'Europe, ['.•Afrique et une partie de l'Asie. Toutes les espèces connues sont ornées de taches jaunes ou rougeàtres sur un fond noir. On connaît peu encore leurs habitudes. Plusieurs observateurs as- surent ccpei'.daut (pi'ellcs déposent leurs œufs dans les nids de certaines Guêpes et des Abeilles maçonnes (Osmiides). { Bi,.) LEL'COSi'lSJ (;£v:.o;, blanc; i^ , œil, LEU aspect). INS. — Genre unique de la Tamille des Leucospides, tribu des Chalcidiens, de l'ordre des Hyiiiénoplères , établi par Fa- bricius et adopté par tous les eiitoiiiologis- les. Les espèces de ce genre ne sont pas fort nombreuses. Elles sont généralement de moyenne taille. MM. Nées, Von Escnbeck (llijmenopl. ichn. afjinia) , Klug {Symb. phys.), Spinola {Ann. de la Soc. ent. de Fr.) ont surtout contribué à les faire connaître. Les Leucospis les plus répandus dans le midi de la Frafice sont lesL. gigas Fab., et L. dorsigera Fab. ( Bl.) *LELCOSI>OUA, Nutt. bot. pu.— Syn. de Sulera, Rolb. I.ELCOSFOUE (Isuxo'ç, blanc; cirépa, spore). BOT. CR. — Nom que l'on a donné à quelques divisions des Agarics, des Bolets et des Clavaires, parce qu'elles ont les spo- res blanches. (Liiv.) "^LELCOSTEGIA, Presl. bot. ph.— Syn. d'Acrophorus, Presl. *J.El]C;OSTICTE. OIS. —Genre établi aux dépens du g. Pyrrhula , pour une es- pèce que M. Swaiuson nomme L. tephroco- tis. (Z. G.) LEUCOSTIIVE (;i£ux^ç, blanc), min. — C'est-a-dire roche à petits points blancs. M. Cordier applique ce nom, créé par La- méiherie, aux roches volcaniques pétrosi- liceuses, composées de cristaux microscopi- ques entrelacés, d'un égal volume, réunis par juxtaposition , et ofl'rant entre eux des vacuoles plus ou moins rares. Il en dislin- gue trois variétés . la Leucosline coin pacte, ou Phonolile ; la Leucostine écailleuse , ou Do- lérite; et la Leucosiine granulaire , ou Do- mile. Voy. ROCHKS. (DEL.) ''EELCOSTOMA (kuxo'ç, blanc; cto>wsetCo/aa;.(C.) *LELCOriS. MOLL. — Ce genre a éié pro- posé par M. Swainson pour le Sigarelus cancellalus des auteurs. Voyez sigauet. (Dksu.) *LEUCOXYLOX ( Xevxoç , blanc ; $v>ov , bois). BOT. ph. — Genre dont la place, dans la méthode, n'est pas encore fixée; Endli- cher le rapproche des Ternstraemiacées. Il a été établi par Blume {Bijdr. , 1169) pour un arbre de Java. LELKEKIA. bot. ph. — Voy. leuceria. *LI!;LK0PHAI\E (Xcvxo';, blanc; ya ><., paraître), min. — Silicate de chaux et de glucine, à poussière blanche, d'un vert ou d'un jaune pâle en masse, clivable en prisme quadrangulairede53'',24', etqu'on a trouvé en petites masses cristallines dans uneSyé- i nile, à Lammoen, sur les côtes de Norwége. 66 LEV •'('S James minces paraissent incolores , ;ij;ind elles sont vues pur transparence. Ce niinéral est vitreux, phosphorescent, et pyro- électrique. Sa densité est de 2,97; sa du- reté de 3,5. Il a été aniilysé par Erdmann, qui, outre les trois principes composants in- diqués plus haut, y a trouvé de la soude, et reconnu la présence du fluor. (Del.) LELZEA. BOT. PH. — Genre de la famille desGomposées-Cyiiarées, établi parDeCan- dolle {FI. fr., IV, 109; Prodr., VI, 665). Herbes des régions méditerranéennes, de la Sibérie et de TAiistralasie. Ce genre renferme 7 à 8 espèces, répar- ties par M. De CandoUe {Prodr. , VI, 665) en 3 sections, fondées principalement sur la forme de l'akène. Ce sont : Rhacoma, akène subluberculé;FornicJw)», akène lisse; Cynai-ùidcs, akène strié. LEVAIMTIiNES. moll. — Les anciens conchylioldgistes donnaient ce nom à plu- sieurs espèces de coquilles provenant des mers du Levant. Lamarck a conservé cette dénomination pour une belle espèce de Vé- nus, Venus leomlina. Voy. Vénus. (Desh.) LEVE.\llOOKIA(nom propre), bot.ph. — • Genrede la famille des Stylidées, établi parR. Bn.\vn(P»odr.,o72). Herbes de la Nouvelle- Hollande méridionale. Voy. styuoées. *l.EVIl'EDES. Lœvipedes. iNS.— Division établie par MM. Amyotet Serville (Ins. hé- mipt. suites à Uuff. ) dans la famille des Cer- copides, de l'ordre de.s Hémiptères. (Bl.) *LÉVIUOSTUES. Levirostres. ois. — M. Dt.méril a établi sous ce nom, dans l'or- dre des Oiseaux grimpeurs, une famille que caractérise un bec gros à sa base, souvent dentelé , et d'une conlexlure excessivement celliileiise, ce qui le rend léger, malgré sa gro.sseur notable. Les genres Toucan, Muso- phage , Couroucou , Touraco, Barbu , Ara, Cacatoès et Perroquet en font partie. (Z. G.) LEVISAIViUS, Schreb. bot. ph. — Syn. de Stciavia, Thunb. LEVISILEX. MIN. — Le Silex nectique, variété remarquable par sa légèreté appa- rente. Voy. SILEX. (Del.) LEVRAUT. MAM. — Nom donné au jeune Lièvre. ^E. D.) LEVRE. zooL., BOT — Voy. bouche., — C'est aussi le nom que l'on donne, en bo- tanique, aux deux lobes principaux de la corolle des Labiées. lEZ LEVRETTE. M.^M. — FemeHe du Lévrier. Li^VRIER. Canis grains, m.*». — Espècô du genre Chien. Voy. ce mot. (E. D.) LEVRIERS. roiss. — Nom vulgaire donné par les pêcheurs aux Brochets mâles, plus allongés que les femelles. LEUISIA (nom propre). BOT. ph. — Genre placé par Endlicher à la fin des Portulaca- cées. Il a été établi par Pursh {Flor. bor. amer., II, 368) pour une herbe de l'Amé- rique boréale encore peu connue. LÉVY\E (dédiéà Lévv). min. — M. Brew- stcr ayant examiné une Zéolithe , qili avait été trouvée dans une Amygdaloïde à Dals- nypeii, dans l'île Sandoë, une des Feroë, y reconnut des caractères optiques particu- liers, ce qui le porta à en faire une espèce à part, qu'il dédia au savant minéralogiste et cristallogiaphe Lévy. Elle paraît avoir de grands rapports avec la Chabasie par sa forme et sa composition. Elle cristallise en rhomboèdres aigus de 79" 29', mais déri- vables de celui de la Chabasie ordinaire ; ses cristaux sont toujours groupés par pé- nétration, et ils présentent une face perpen- diculaire à l'axe , qui ne se rencontre pas dans la Chabasie. Voy. ch.\basie. (Del.) LEYCESTRIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Caprifoliacées (Lo- nicérées), établi par Wallich {in Roxburgh. Flor. Ind. or., II, 181). Arbrisseaux du Népaui. Voy. capsifoliacées. LEYSSER."! (nom propre i. bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécio- nidées, établi par Linné {Sp., 249). Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Afrique australe et boréale. Voy. composées. LEZARD. Lacerl a, Linn. (iaceriosus, bien musclé). HEPT. — Les Lézards forment dans l'ordre des Sauriens un des groupes les plus naturels ; ce sont des animaux à corps très effilé; leur colonne vertébrale est composée d'un grand nombre de vertèbres dont les articulations permettent des mouvements prompts et variés; leurs pattes, articulées à angle droit sur l'esiomac, sont assez for- tes, bien que grêles, trop courtes pour sup- porter la niasse entière du corps : aussi laissent-ils traîner sur le sol leur ventre et leur queue et même quelquefois la tête : la queue est longue et élastique. Leur agilité est très grande; on sait avec quelle rapidité ils s'élancent d'un point à LÉZ un «litre , et comment ils peuvent se cramponner aux murs et aux rochers, au moyen de leurs ongles longs et crochus : dans les régions inlertropicales ils sont beau- coup plus agiles que dans nos p DE DiJGÈs, Lacerla Dugesii Milne-Edw. (Ann. se. nat., 1827), Dum. et Bibr. {loco cit.). Écailles dorsales , circulai- res, granuleuses, juxtaposées ; tempes revê- tues de petites écailles toutes semblables; deux plaques naso-frénales; jambes de lon- gueur ordinaire; dessus du corps noir, pi- queté de jaune; paupière inférieure opaque, squameuse. Tout le corps est noirâtre en dessus, plus foncé sur les flancs, et piqueté de jaune; en dessous il est blanc. Sa lon- gueur totale n'atteint pas 20 centimètres. Il habite l'île de Madère et celle de Té- nériffe. 12. Le Lkzard de Gallot, Larrrln GnJlnti 74 LEZ LEZ Gerv. (Hist. nat. desCanaries), Diim. etBiDr. {loc. cit.). Écailles dorsyles ciiculaires, gra- nuleuses, juxtaposées; teinijcs re\ élues de {jpiites écailles, parmi lesquelles une plaque circulaire; quatorze séries de plaques ven- trales; paupière inférieure opaque. Il est en dessus d'un gris olivâtre, avec quatre séries de taches presque quadrilatères, noires; en dessous il est blanc, ou d'un bleu légère- ment verdàtre. Sa longueur est de 20 cen- timètres. Comme l'espèce précédente, il habite Té- nérilTe et Madère. 1 3. Le Lézard dk Delalande, Lacerta Dela- landii Milne-Edw. {Ann. se. nul., J827), Dum. et Bibr, [loc. cit.), Lacerta interlexta Smith. Écailles dorsales circulaires, granu leuses, juxtaposées; tempes revêtues de pe- tites écailles toutes semblables; deux pla- ques fréno- nasales; jambes extrêmement courtes; paupière inférieure opaque. Il est noir en dessus, avec des taches blanches en- tourées de noir plus foncé sur le dos, et d'autres également noires sur la tête et la queue; en dessous il est d'un blanc fauve pointillé de noir. Sa longueur est de 34 cen- timètres. Ce Lézard se trouve dans l'Afrique aus- trale ; il est commun au cap de Bonne-Es- pérance. 14. Le Lézard MARQUETÉ, Lacerta tessellata Smith {Contrib. lo the natur. Ilist. of South., Africa), Dum. et Bibr. {loc. cit.), L. livida et elegans Smith. Écailles dorsales circulaires, granuleuses, juxtaposées; tempes revêtues de petites écailles toutes semblables; deux plaques naso-frénales; jambes de longueur ordinaire; paupière inférieure opaque. Le corps, long, y compris la queue, de plus de 20 ceniiinèlres, est en dessus zébré d'une ou deux teintes, brune, blanchâtre ou mar- ron , claires, uniformes; en dessous il est blanc. Il habile plusieurs points de la colonie du Cap de Bonne- Espérance ; on l'a rencontré assez avant dans l'intérieur des terres dans les pays des petits Namaquois. 1 5. Le LÉZARD A iiANDiiLETTts, Locerta lœnio- Ja^a Smilh (Contrib. natur., etc.), Dum. et Bibr. (loc. cit.). Ecailles dursalcs, circulaires, granuleuses, juxtaposées; tenipes revêtues de petites écailles toutes semblables; une seule plaque naso-frénale; paupière infé- rieure opaque. En dessus il est fauve, avec des taches marron ; il est blanchâtre en dessous. Sa longueur est de 16 centimètres, la queue en occupant 10. Cette espèce habite, comme les deux pré- cédentes, le cap de Bonne Espérance. 4" Espèce à écailles dorsales distinctement granuleuses, juxtaposées; paupière infé- rieure transparente ou perspicillée. 16. Le LÉZARD A LUNETTES, Lacerta perspt- cillata Dum. et Bibr. (lococit.). Le meilleur caractère de cette espèce est fourni par sa paupière inférieure, qui est transparente, ce qui n'a lieu dans aucun Lézard connu. Les parties supérieures offrent une teinte brune, avec un reflet bleu vers la queue; la gorge est blanchâtre et le ventre noirâtre. Sa longueur totale n'est que de 5 centimè- tres, la queue en ayant seulement 2 1/2. On n'a encore étudié qu'un seul individu de cette espèce, et il était évidemment très jeune. Il provenait de l'Algérie. Un grand nombre de Reptiles avaient été autrefois compris dans le genre Lézard; mais ces animaux, mieux étudiés , ont dû former des groupes distincts. Nous allons indiquer les espèces principales, en ren- voyant aux mots où il en sera parlé. Lacerta bicarinata Linné. Voy. neusti- CUliUS. Lacerta teguixin Linné, le Sauvegarde des auteurs. \'oy. sauvegarde. Lacerta americana Seba , Klein. Voy. AMEIVA. Lacerta ameiva Daud., Ameiva, G. Cuv. Voy. CNEMIDOPHORUS. Lacerta teyou Daud. Voy. acrantos. Lacerta striata Daud. Voy. centropyx. Lacerta algira Lin., Algire, Daud. Voy. TRUPIDOSAURA et ALGIRE. Lacerta Edwardsiana Dugès. Voy. psau- MODROMUS. Lacerta Leschenaultii 'itlWneEdv/ards. Voy . CALOSAURA. Lacerta velox Dugès , Lézard gris d'Es- pagne Daubenton. — Lacerta scutellala Au- douin. — Lacerta Savignyi Audouin. — La- certa boskiana Daud. Voy. acanthodac- TVLUS. Lacerta grammica Lichienst. Voy. scap- teira. Lacerta arguta Pa\Us. — Lacerta argulu\. LUE Eichw. — Lacerta Khujch Milne-Edwards. — Lacerta capensis Smith. — Lacerta Oli- fieri Audoiiin. — Lacerta pardalis Lidist. Voy. EREMIAS. Lacerta cordylus , le Cordyle. Voy. cor- DYI.US et Z0NL1RUS. Lacerta apus Gm, Voy. pseudopus, etc. (E. Desmarest.) LÉZARDELLE. Saururus (aaOpoç, lé- zard; oùpa, queue), bot. ph. — Genre de la famille des Saururées , établi par Linné {Gen., n" 464), et ainsi caractérisé : Fleurs formant des rameaux très épais ; calice nul ; étamines 6 (quelquefois 4, 7, 8), hypogy- nes; ovaire 3-4-loculaire, 3-4-lobé, se ter- minant en un stigmate; ovules 2-4, ascen- dants, orthotropes, fixés dans l'axe central des loges; baie à 4 loges, renfermant cha- cune une ou deux graines. Les Lézardelles sont des herbes croissant dans les parties marécageuses de l'Amé- rique boréale, à racines rampantes; à tiges cylindriques; à feuilles alternes, pétiolées, cordiformes, nerveuses; à pétiole presque ailé et amplexicaule; à fleurs petites, blan- ches, disposées en grappes droites, opposi- lifoliées, solitaires, dépourvues d'involucre et inclinées au sommet. La principale espèce de ce genre est la LÉZARDELLE INCLINÉE, S. cemuus ; elle fleurit à la fin de l'été, et décore très bien les jar- dins paysagers , où on la cultive principa- lement. * LÉZARDIFORIUES. Lezardi formes . ARACH. — M. Walckenaër désigne sous ce nom , dans son Hist. nat. des Ins. apt., une famille du genre des Telragnalha {voy. ce mot ). Dans cette famille, l'huméral et le cu- bital des palpes sont renflés, avec le digi- tal mince et sétacé dans les femelles; les mandibules sont courtes, coniques et non Jivergentes; l'abdomen est allongé, renflé dans son milieu, et se termine en pointe recourbée. La Telragnalha lacerta est la feule représentante de cette famille. (H. L.) LUERZOLITIIE (nom de pays), min.— LePyroxèneen roche, Charp. Roche verte, composée de Pyroxène grenu ou lamellaire, i|ue l'on trouve aux Pyrénées, près de l'étang de Lherz, dans la vallée de Vicdessos. Cette roche, quand elle devient compacte, ressem- ble à la Serpentine ; elle en diffère en ce qu'elle est plus dure , et ne contient point LIA 75 les minéraux qui se rencontrent ordinai- rement dans cette dernière. (Del.) * LIIOTSKVA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Myrtacées-Chamœ- lauciées , établi par Scliauer {in Lindl. In- troduct. edit. , II, 493). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. mvrtacées. *LIA, Esch. INS. — Syn. de Chelonadcma, Casteln. LIABUM. BOT. PH. — Genre de la fa mille des Gomposées-Vernoiiiacées , établi par Adanson {Fam. , II, 131 ). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. composkf.s. Les espèces de ce genre ont été réparties en deux sections, nommées : Chrysaciiniuni, Kunth; et Slarkea, Willd. LIAGOKE. Liagora{nom mythologique). roLVP., ALGUES CALCiFÈiiES. — Genre établi par Lamouroux dans sa division des Polypiers flexibles, ordre des Tubulariées. Il lui assi- gne une tige rameuse, fistuleuse, lichéni- forme , encroûtée d'une légère couche de matièrecrétacée. Gmeiin et Esperen avaient déjà fait des Tubulaires , et Lamarck les classa également parmi les Polypiers, dans son genre Dichotomaire ; mais, d'un autre côté , Turner, Desfontaines, Roth , et plus récemment Agardh, en ont fait des Fucus. M. Decaisne enfin les a classés parmi les Al- gues aplosporées, avec les Batrachospermes. Les Liagores se trouvent assez nombreuses dans les mers des pays chauds. (DuJ.) *LIAGORE. tîffô'ore (nom mythologique). CRUST. — Genre de l'ordre des Décapodes bra- chyures, établi par M. Dehaan, dans la Faune japonaise , pour un Crustacé rencontré dans les mers du Japon, et dont la seule espèce con- nue est le Liagore ruhromaculatus Deh., pi. 5,fig. 1. (H. L.) LL4IS (pierre de), min. — Nom techni- que d'une variété de Calcaire compacte à grain fin , qui se trouve en couche peu épaisse dans les terrains des environs de Paris , et que l'on recherche comme très propre à être employée pour les moulures dans l'art de la bâtisse. (Del.) *LIAL1S. REPT. — Division des Scinques, d'après M. Gray {Syst. brit. Mus., 18i0). La seule espèce de ce groupe est le Lialis Burtonii Gray, qui provient de la Nouvelle- Hollande. (E. D.) *LIALISID.'E , Gray. rept. — DiviMon des Scincoïdiens, comprenant le genre Lialis, 76 LIA LIAAE (du nom français lien), bot. ph. — On désigne sous ce nom tous les végétaux earmenteux qui choisissent d'autres vé- gétaux pour support, grimpent le long de leurs liges, et se confondent avec leurs rameaux (le Lierre, la Clématite, etc.). Celte dénomination a été appliquée à une foule de plantes herbacées et ligneuses qui appartiennent à des genres de diverses fa- milles ; nous nous contenterons de citer ici les plus vulgairement connues. Ainsi l'on a appelé : Liane a l'Ail, îe Bignonia alliacea; LjANE AMÈRE, V Abula caudicans ; Liane a laine, V Omphalea diandra , Liane avancaré , une espèce de PhU' seolus ; Liane a barrique , le Rivinia octandra et VEcaslophyllum Brownii; Liane a batate , le Convolvulus batatas ; Liane a bauduit , le Convolvulus brasi- liensis ; Liane blanche, le Rivinia lœvis; Liane de BœuF, V Acacia scandens; Liane bondieu, V Abrus precatorius ; Liane brûlante , une espèce de Dracon- tium et le Tragia volubilis; Liane brûlée, le Gouania domingensis ; Liane a cabrit, un Tabernœmontana et une Eupatoire; Liane a caleçon, les Bauhinia, le Muru- cuja, l'Aristoloche bilobée, et quelques es- pèces de Passiflores; Liane carrée, le Paullinia pinnata et un Serjania ; Liane a cercle, le Petrœa volubilis; Liane de Chat, le Bignonia unguis cali ; Liane a chiques, le Tourneforlia nilida ; Liane a Cochon, quelques espèces ou va- riétés de Dioscorea, et un Cissampelos; Liane en coeur, le Cissampelos pareira et les grandes espèces de Liserons ; Liane contre-poison, la. Feuiliée grim- pante ; Liane corail, un Cissus et le Poivrœa; Liane a cordes, le Bignonia viminea; Liane a Couleuvre, voy. liane contre- poison ; Liane coupante, VArundo fracla; Liane a Crabes, le Bignonia œquinoctialis et le Convolvulus pes caprœ ; Liane croc de Chien, le Zizyphus igua- neus ; \ LIA Liane a crochets, VOurouparia; Liane a eau, une espèce de Gouet; Liane a enivrer le poisson, le Robinia nicou ; Liane épineuse , le Pisonia aculeala et le Paullinia asiatica ; Liane franche, le Securidaca volubilis ^ le Draconlium perlusum, le Bignonia ke- re)a et un Smilax; Liane a geler ou a glacer, un Cissam- pelos ; Liane jaune , le Bignonia viminea et 1'/- pomœa luberosa; Liane A lait, VOrelia; Liane laiteuse , quelques Apocyns et le Cynanchum hirsutum; Liane a malingre, le Convolvulus umbel- ialus; Liane mince , le Rajania scandens; Liane malabare , une variété de Dios- corea ; Liane palétuvier, VEchites biflora; Liane a panier, le Bignonia œquinoc- tialis; Liane papaye, VOmphalea diandra; Liane de Pâques , le Securidaca volu- bilis ; Liane de la Passion, diverses Passion- naires; Liane a Patates ou a Raves, l'Igname; Liane percée, le Draconlium perlusum; Liane a Persil, le Serjania triternala, et le Kœlreulera triphylla, Liane a pisser, un Rivinia et un Smilax; Liane a Raisins , un Coccoloba et les Ri- vinia; Liane a râpe, le Bignonia echinata ; Liane a Réglisse, V Abrus precatorius ; Liane rouge , le Bignonia alliacea , le Zizyphus volubilis, et le Tetracera aspera; Liane rude ou de Saint-Jean , le Petrœa volubilis ; Liane a savon, le Momardioa operculata , le Gouania domingensis, et un Banisteria; Liane a savonnettes, la Feuiliée grim- pante; Liane a scie , le Paullinia curassavica, Liane a Serpent, diverses Aristoloches; Liane de sirop, le Columnea scandens ; Liane a tonnelles, les Quamoclits et les Ipomées ; Liane a Tulipes, une Passiflore; Liane a Vers, le Cactus triangularit} LIB Liane vulnéraire, le Tetrapteris inœ- qualis. (J.) LIAS. GÉOL. — Voy. TEERAINS. ♦LIASIS. REPT. — Groupe d'Ophidiens, formé par M. Gray {Syst. Brit. Mus., 1840) aui dépens de l'ancien genre Python. Quatre espèces entrent dans ce groupe; le type est le Boa amelhyslinus Sclineid., Daud. , dont on ignore la patrie; nous ci- terons aussi le Liasis Mackloli Dum. et Bibr. ( Erp. gén.f VI , 1844), qui provient de l'île de Timor. (E. D.) LIATRIS. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Composées-Eupatoriacées, établi par Schreber (Gen., n. 1263), et présentant pour principaux caractères : C.ipilule 5-mul- tiflore , honiogame. Involucre paucisérié , imbriqué; réceptacle nu; corolle tubuleuse, élargie à la gorge; à limbe divisé en 5 lo- bes allongés. Stigmate exsert , cylindracé ; akène subcylindrique, à 10 côtes. Les Lialris sont des herbes," rarement des arbrisseaux , indigènes de l'Amérique boréale, à racines tubéreuses, résineuses; à liges allongées, simples; à feuilles alter- nes, très entières, ou bordées de très pe- tites dents; à fleurs pourpres, ou roses, ou tachetées de blanc, disposées en capitules , en grappes, en panicules ou en corymbes. De Candolle ( Prodr., V, 128) énumère et décrit 25 espèces de ce genre, réparties en 3 sections , qui sont : EuHatris , DC. ; Suprago, Gœrtn.; Trilisa, Cass. Nous cite- rons, comme type du g., la Liai, squarrosa Willd. LIBA^0T1S ():6aVû.T(';). BOT. PH. — Scop., syn.de Turfci^'i, Tausch. — Genredela famille des Ombellifères-Sésélinées, établi par Cranlz {Slirp. ausir., 222) pour des herbes indigè- nes de l'Europe et des régions australes de l'Asie. De Candolle {Prodr.., IV, 149) en dé- crit 8 espèces réparties en 2 sections qu'il nomme Eriolis et Eulibanolis. *LIBAIVLS,Colebrook.BOT. ph. — Syn.de Boswellia, Roxb. j LIBELLULE. Libellula. iNS. — Genre de la tribu des Libelluliens, de l'ordre des îNévroptères, et adopté par tous lesentomo- ilogistes avec de plus ou moins grandes res- triciions. I,es Libellules sont nombreuses en espèces dispersées dans presque toutes les régions du monde. Nous en considérons comme le lypela L. depressa Lin., commune LIB 77 dans toute l'Europe. Voy. pour tous les détails de mœurs, d'organisation, etc., notre article libelluliens. (Bl.) LIBELLLLIDES. ins. — Synonyme de Libelluliens ou de Libelluliles. (Bl.) LIBELLULIE^S. Libellulii. ins.— Nous désignons sous cette dénomination une des tribus les plus considérables de l'ordre des Névroptères. On reconnaît facilement tous ses représentants à leurs ailes très réticu- lées, les postérieures étant aussi longues ou presque aussi longues que les antérieures; aux pièces de leur bouche très développées, ayant cependant des palpes très rudimen- taires. Leur tête, très grosse, supportant da petites antennes stj liformes. et leurs tarses, composés seulement de trois articles, ser- vent encore à les distinguer des autres Né- vroptères. Il n'est personne qui ne con- naisse parfaitement les insectes désignés parles zoologistes sous le nom de Libellu- liens. Leur grande taille, leur extrême agilité, l'admirable élégance de leurs formes, la variété et souvent l'éclat de leurs cou- leurs, l'abondance des espèces et des indi- vidus dans le voisinage des eaux pendant les belles journées de l'été, ont rendu leur connaissance vulgaire. Tout le monde les appelle les Demoiselles. Linné, qui savait si bien appliquer les noms aux choses, a nommé Libellule vierge, Libellula virgo, l'une des plus belles espèces de notre pays; il en a appelé une autre plus frêle, plus délicate et peut-être non moins jolie, la Libellule jeune fille, Libellula puella. Les Libelluliensont, comme on lésait très généralement, un corps fort allongé dont les téguments sont assez solides. Leurs yeux sont énormes et occupent presque toujours la plus grande partie de la tête. Les facettes de ces yeux ou plutôt les mil- liers d'yeux simples constituant ces yeux composés, sont assez distincts pour être souvent aperçus comme un réseau à l'œil nu, ou avec l'aide d'un très faible grossis- sement. Ces yeux, pendant la vie de l'ani- mal, sont d'une belle couleur brillante , le plus ordinairement verdâtre , parfois dorée ou bleuâtre, et offrant diverses nuances selon le degré d'intensité de la lumière. CesNévroptères,déjàsibien partagés sous le rapport de leurs yeux composés, ont encore néanmoins trois ocelles ou petits yeux lisses 78 LIB placés sur le sommet de la tète. Les Libel- Itiliens sont pourvus de très petites antennes insérées sur le front, derrière une éléva- tion vésiculeuse. Leur dernier article est tout-à-fait siyliforme; c'est simplenienl une petite soie. C'est ce caractère assez re- marquable qui avait engagé Latreille à donner à ces insectes le nom de Subuli- cornes. Entre cette famille des Subuli- corneset notre tribu des Libelluliens il y a cette dilTérence, que le célèbre entomolo- giste rangeait dans cette même famille les Éphémères, que nous considérons avec beau- coup d'entomologistes comme formant une tribu particulière. Les Éphémères ne res- semblent en effet aux Libelluliens que par leurs antennes. Ils s'en éloignent au con- traire par la forme et la réticulation de leurs ailes; par l'état rudimentaire des pièces de leur bouche; parle nombre des articles de leurs tarses; par les appendices de leur abdomen, et enGn par la plupartdes caractères de leur organisation. Les Libelluliens ont une bouche munie de pièces robustes et armée de dents et de crochets redoutables pour les autres in- sectes. Leur lèvre supérieure est fort large; leurs mandibules sont très grandes et pour- vues de dents acérées; leurs mâchoires le sont également, et le palpe qu'elles sup- portent consiste en un seul article; leur lèvre inférieure, très grande et à palpes rudimentaires, vient clore exactement la bouche. Ces Névroptèresont des ailes très développées, réticulées de toutes parts, entre les nervures longitudinales , par de petites nervures transversales extrêmement nombreuses. Ces ailes délicates, toujours parfaitement lisses et brillantes, sont sou- vent parées de belles couleurs. Quelquefois au contraire ces membranes sont totalement transparentes, eldeviennent agréablement irisées sous l'influence de la lumière. Les pattes de ces insectes sont très grêles et cependant assez longues; elles ne leur ser- vent du reste que pour se poser. Leur ab- domen est terminé par de petits appen- dices, ou des folioles dont la forme et la dimension étant très variables ont servi à divers entomologistes pour caractériser des divisions génériques. L'organisation intérieure des Libellu- liens a été un peu étudiée par M. Léon. LIB Dufour. L«ur canal intestinal ett assez court; le système nerveux consiste en une longue chaîne de petits ganglions dont le nombre toutefois n'a pas été bien déter- miné. Les ovaires chez les femelles, et les organes générateurs chez les mâles , occu- pent toute la longueur de l'abdomen. Chei ces derniers, il existe, à la partie inférieure du second anneau , une petite ouverture qui a été considérée, par certains observa- teurs, comme l'orifice des organes repro- ducteurs, et par d'autres comme un simple organe excitateur. Les Libelluliens sont fort nombreux en espèces. On en a décrit déjà près de quatre cents espèces. Elles sont dispersées dans toutes les régions du monde. Pendant tout l'été, on les rencontre aux bords des mares, des étangs, des rivières, surtout dans les endroits où croissent les joncs et en géné- ral beaucoup de plantes aquatiques. Elles volent avec une extrême rapidité; par in- tervalles elles rasent le liquide, et fréquem- ment elles planent pendant fort longtemps. Elles échappent aussi très facilement quand on veut les saisir. Si elles sont posées, elles s'envolent brusquement et instantanément quand un approche. Les Libelluliens sont extrêmement car- nassiers. Ils se jettent sur les insectes qu'ils veulent saisir, avec la promptitude des oiseaux de proie. La rapidité de leur vol et l'extrême agilité de leurs mouvements les rendent très propres à ce genre de chasse. Ces habitudes voraces ont fait appliquera ces Névroptères le nom vulgaire de mou- ches-dragons. C'est sous cette dénomina- tion qu'ils sont habituellement désignés en Angleterre (Dragon Aies). Ce nom en effet caractérise assez bien l'un des traits de leurs mœurs. En France, où l'on s'attache plus fa- cilement à ce qui séduit les yeux tout d'a- bord, on leur a donné plus ordinairement un nom qui rappelle leurs formes gra- cieuseset élégantes: ce sont les Demoiselles. Les Libelluliens paraissent avoir une vie assez longue à l'état d'insecte parfait; c'est au moins ce qui a été remarqué par plu- sieurs entomologistes. En effet, depuis le commencement de l'été jusqu'à la fin de l'automne, on ne cesse de rencontrer les mêmes espèces. Il faut remarquer néan- moins que tous les individus n« vivent paa LIB l'espace entier delà belle saison. Ils ëclo- scnt certainemciit à des intervalles plus ou moins éloignés. A certaines époques, on voit les mâles voltigeant autour des femelles , les pour- suivant sans relâche , et enfin les saisissant entre la tête et le corselet à l'aide des pin- ces qui terminent leur abdomen. Le mâle entraîne ainsi sa femelle captive, jusqu'à ce qu'elle se prêle à ses désirs en venant recourber son abdomen et en placer l'ex- trémité à la base du sien, exactement sur l'orifice plac« au deuxième anneau. C'est ce manège, qu'il est facile de voir dans les en- droits où l'on rencontre habituellement les Libelluliens , qui avait fait croire que l'ac- couplement s'opérait ainsi. Mais, d'après plusieurs observateurs , c'est là simplement un prélude; l'accouplement aurait lieu en- suite, comme chez les autres insectes. On ne doit pas s'étonner de voir les Li- belluliens afTectionner le voisinage deseaux. Ils y vivent pendant leurs premiers états; leurs larves sont aquatiques. Les femelles pondent leurs œufs dans l'eau , soit en les faisant tomber au fond, lorsqu'elles volent en planant au-dessus des mares et des étangs, soit en les déposant sur des plantes immergées. Les larves, paraît-il, ne tar- dent pas à éclore ; elles vivent pendant près d'une année sans quitter l'eau. Autant les insectes parfaits, ornés de couleurs vives et métalliques, qui en général ne le cèdent pas en beauté à celles des Lépidoptères, sont élégants, autant leurs larves ont un as- pect repoussant. Cependant elles ressem- blent un peu aux insectes parfaits par la saillie de leurs yeux , qui toutefois sont moins grands et plus écartés. Les larvesdes Libelluliens, marchant dans la vase, sont ordinairement toutes couvertes de limon quand on les relire de l'eau. Leur corps est souvent ramassé, mais il existe à cet égard des différences considérables, sui- vant les genres et même les espèces. Les nymphes ne se distinguent des Larves que par la présence des rudiments d'ailes et par l'allongement du corps; du reste, elles sont tout aussi actives; leur genre de vie est exactement le même. Les unes et les autres marchent lentement, se traînent comme avec peine dans la vase du fond des étangs ou sur les plantes aquatiques. LIB 79 Les Libelluliens , pendant leurs premiers états, sont non moins carnassiers que les insectes parfaits; ils s'attaquent à divers insectes , à de petits mollusques , même à de très petits poissons. La lenteur de leur marche, le manque d'agilité au contraire de ce qui existe chez la plupart des ani- maux carnassiers, semblent, au premier abord, devoir leur nuire considérablement pour s'emparer de leur proie; il n'en est rien cependant. Chez ces Névroptères, la nature a suppléé à ce qui manquait sous ce rapport, en donnant à un organe des usages qui ne lui sont pas dévolus chez les autres types de la classe des insectes. Les larves et les nymphes des Libelluliens sont pourvues d'une lèvre inférieure qui acquiert un dé- veloppement énorme. Cette lèvre articulée sur le menton, qui lui-même a une longueur extrême, forme un coude et se rabat sous le prothorax. De la sorte, cette lèvre, de forme concave, terminée par une paire de palpes triangulaires dentés en scie, et rem- plissant l'usage d'une pince, vient clore exactement la bouche pendant l'état de re- pos ; mais, à la volonté de l'cnimal , cette lèvre s'étend brusquement ; sa longueur alors égale presque celle du corps ; avec ses palpes, il saisit et retient sa proie; en re- pliant sa lèvre, il la porte naturellement à sa bouche. On comprend sans peine comment une telle disposition supplée au défaut d'agilité. Ces larves, si lentes, peuvent rester encore à une assez grande distance des animaux dont elles cherchent à s'emparer, pour ne point les effrayer; car déjà elles sont assez rapprochées pour les saisir en étendant ra- pidement leur lèvre , dont la mobilité est extrême. Les Libelluliens , dans leurs premiers états, ont des antennes; mais ces appen- dices sont fort petits. Leur abdomen pré- sente ordinairement des épines , et son ex- trémité est terminée par cinq appendices, dont les trois intermédiaires plus grands que les autres. Leur couleur est en général d'un gris brunâtre ou verdâtre; mais la vase re- couvre souvent.leurs téguments et les fait paraître fort sales. Chez quelques unes de ces larves, les téguments sont assez minces et assez transparents pour permettre de dis- tinguer au travers le mouvement circula- 80 LIB loire. Sous tin grossissement peu considé- rable, on voit les globules du sang sortir du vaisseau dorsal par les ouvertures antérieu- res, et y rentrer, portés par le liquide san- guin , par les ouvertures postérieures. Ces animaux nous offrent encore quel- ques particularités dignes d'être mention- nées en ce qui concerne leur mode de res- piration. N'ayant point de pattes ni d'autres appendices conformés pour la nage, elles ne peuvent venir par intervalle, comme nom- bre d'autres insectes, respirer l'air à la sur- face de l'eau. Une disposition particulière était donc devenue nécessaire. L'extrémité de l'abdomen présente deux ouvertures si- tuées entre les appendices terminaux; à la volonté de l'animal , ces appendices s'écar- tent ou se rapprochent; quand il les écarte, une certaine quantité d'eau pénètre par ces ouvertures; bientôt après, l'eau est rejetée au dehors; mais l'air qu'elle contenait s'est trouvé absorbé au moyen d'organes commu- niquant avec les trachées. A l'époque à laquelle les nymphes doivent se transformer, elles quittent l'eau, grim- pent sur les plantes d'alentour et s'y fixent fortement à l'aide des crochets de leurs pat- tes. Sous rinfluence du soleil, leur peau se durcit , puis se dessèche complètement; elle ne tarde pas alors à se fendre longitudina- lementsur le dos; cette ouverture va don- LIB ner passage à l'insecte parfait; celui-ci se dégage peu à peu et parvient à se débar- rasser complètement de cette enveloppe. Il est d'abord très mou ; ses ailes, imprégnées encore de parties liquides, ne peuvent se soutenir et retombent sur le corps; cepen- dant tous ses téguments , par la chaleur d'un beau jour d'été, prennent plus de con- sistance au bout de quelques heures, et l'insecte peut alors prendre son essor. Malgré le grand nombre d'espèces consti- tuant la tribu des Libelluliens , les ento- mologistes n'ont admis, pour la plupart, qu'un petit nombre de genres. Toutes étaient comprises , par Linné, dans son genre Li- bellule. Plus tard, Fabricius en proposa deux autres, JEschna et Agrion, qui furent généralement adoptés seuls jusque dans ces derniers temps. Cependant , il y a déjà un certain nombre d'années , un zoologiste anglais, Leach, avait indiqué trois nouvelles coupes génériques fondées sur quelques caractères de médiocre importance, tirés surtout de la forme des ap- pendices de l'abdomen et des réticulaiions des ailes. Dans notre Histoire des Insectes y nous avons cru pouvoir rattacher tous les Libel- luliens à trois groupes comprenant en tout six genres. Le tableau suivant indique cette division : Palpes lubiuux ■ de trois articles; < rps asseï épais l très gros , peu e'cartés ou de ' trois articles ;< corps gièle, yeux i LiBELLULiTES, . Genre Lihellula, Lin. Genres Gomj>hiis , Lo.tt' Felnliint . I.eiirl jEschna , f iiljr. petits , écartes et comme pédicellés Agrionites. Genres Cnlopleryx , Leach. Agrion , Fabr. Nous avons cru devoir repousser les nou- veaux genres établis aux dépens de ceux-ci par M. Rambur {Hist. nat. des Ins. névropt., suites à Buffon). Cet entomologiste , qui a décrit a/ec soin la plupart des Libelluliens conservés dans nos collections, a admis dans cette tribu quatre familles, Libeltulides, Gom- phides, Aischnides et Agrioiiides, et trente- trois genres basés en général sur des modi- Ccations souvent difficiles à saisir, tant elles sont peu tranchées. (E. Blanchard.) I.IBELLLLITES. Libellulita. ins. — Groupe de la tribu des Libelluliens , de l'or- dre des Névroplères , comprenant le genre Libellule et ceux qui en ont été séparés par quelques auteurs. Voy. libelluliens. (Bl). LIBER. BOT. — Voy. accroissement et ÉCORCE. LIBERTELLA, Demar. bot. cr. — Syn. de Nemaspora, Pers. LIBERTIA (dédié à mademoiselle Libert de^'almédy). bot. ph. — Durnort., syn. de Fun/cia, Spreng.— Lejeune.syn. de Bromus, Linn. — Genre de la famille des Iridées, éta- bli par Sprengel {Syst., I, 168). Herbes croissant dans les forêts des régions extra- tropicales de rbémisphère austral. Voy. IRIDÉES. LIB ♦LIBÉTHÉIVITE. min. Syn. de Cuivre phosphaté vert-olive. Voy. cuivre. *Ï,IB1D0CL/EA. CRusT. — Nous avons établi, M. Milne-Edwards et moi, sous ce nom, une nouvelle coupe générique, que nous plaçons dans la famille desOxyrhyn- i]ues et dans la tribu des Maiens. La seule espèce connue dans ce genre est la Libido- ciœa granaria Edw. et Luc. {Voy.d'Orbigny dans l' Amer. mérid , tom. VI, Crust., p. 8, ,)l. 3, fig. 1 , et pi. 4, fig. 1) rencontrée sur les côtes de Valparaiso. (H. L.) LIBIME. Libinia. crust. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyures , établi par Leach, et rangé par M. Milne-Edwards dans sa famille des Oxyrhynques et dans sa tribu des Maiens. Ce genre renferme 3 es- pèces, qui toutes sont propres aux mers d'A- mérique. La Libinia canaliculata,Say, peut être considérée comme le type de cette coupe générique. Cette espèce habite les côtes des États-Unis. (H. L.) LIBITirVlE. Libilina{nom mythologique). MOi.L. — M. Schumacher a institué ce genre, dans son Essai d'un nouveau syslème de con- c/ty/f'otog'ie, pour une coquille comprise depuis longtemps parLamarck dans son genre Cy pri- carde. Le genre de M. Schumacher ne peut donc être accepté. Foy. cypricarde, (De.sh.) LIBOT. MOLL. — Tout nous porte à croire que la Patelle, nommes ainsi par Adanson {Voyage au Sénégal, p!. 2), est voisine , si ce n'est semblable, du Palella cœrulea des auteurs. Gmelin, cependant pour n'en avoir pas lu la description , rapporte l'espèce au Palella umbella de Linné. Voy. patelle. (Desh.) LIBRE. Liber. zool.,bot.— En ornithologie, on nomme àoigls libres ceux qui sont entière- ment séparés jusqu'à leur articulation avec le tarse. — En botanique, on donne celte épithète à tout organe qui n'adhère à aucun autre, si ce n'est par son point d'insertion ; ainsi , l'ovaire est libre quand il n'est pas soudé au calice; les étamines sont libres quand elles n'ont entre elles aucun point d'adhérence , etc. LIBYTIIEA. INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Libythéides, établi par Latreilleet ne renfermant qu'une seule espèce, la L. cellis Fabr., qui vit sur le Micocoulier, et que l'on trouve assez abon- damment dans le midi de la France. LTC m *LIB'VTIlÉIDES.Libyr) »clon l'époque de leur développement à la- quelle on les observe. Il est en elTet des Li- chens , les Endocarpes , par exrsiple, qui, par la disposition de leur lame proligère, sont bien plus rapprochés des Gymnocarpes que des Angiocarpes, où ils ont été placés. Les thèques et les paraphyses y sont fixées par une de leurs extrémités à la paroi de la loge, et convergent par l'autre vers le centre de celle-ci , et si vous supposez une évolu- tion plus avancée de l'apothécic, comme nous en avons des exemples dans notre En- docarpon Dufourei DR. et Montg. {Par- melia Endocarpea Pries), et dans VEndocar- pon saxorum Chaill. { Pannclia Schœreri Frics), vous aurez, au lieu d'une loge ostio- lée , un disque plus ou moins concave. Nous trouvons ici la même différence que présente, parmi les Pyrénomycètes, le g. Diplodia Pries {Sporocadus, Corda) , lequel est bien plus rapproché des g. Hyslerium , Phaci- dium et Rhytisma que des vraies Sphéria- cées. Sans nous dissimuler que quelques anomalies en pourraient encore résulter, car quelle méthode en est exemple? nous croyons donc qu'une classification dont les premières divisions reposeraient sur l'érec- tion , la divergence ou la convergence des Ihèques, puis sur la présence ou l'absence d'un excipulum propre ou de tout excipu- lum, fournirait le moyen d'arriver peut-être à une disposition plus naturelle des genres de cette famille. En faisant concourir en- suite avec ces données primordiales les for- mes si variées du thalle, sa composition, les formes des thèques et des sporidies (1), on trouverait peut-être une somme de ca- ractères propres à différencier les genres entre eux. Tout en reconnaissant que la tâche est bien ardue , peut-être même au-dessus de nos forces , les nombreux matériaux dont nous disposons, nos études antérieures et celles que nous nous proposons de faire en- core dans ce but, les conseils des premiers lichénographes de l'Europe, avec lesquels nous sommes en relation, enfin le concours qui nous est promis par la communication II) Nousavuns déjà eiprinié ailleurs {4iinales des sciences naturelles. 2<^ série, t IX, p 25o] l'o|iini(.ri que cette fi.inie, iniicpeiiil;iminent de ses relations avec le tlialle, ne pouv;iit servir à fonder de s genres solides. De nouvelles observations, que nous ferons ronn:iitie en leur lieu , viennent confirmer encore ce que nous disions à cette époque déjà loin de T. VI II. des immenses richesses contenues dans les herbiers de MM. Bory de Saint-Vincent , Lenormand et Delise , Léon Dnfour, qui a entretenu si longtemps des communications avec Acharius, Fée, et d'autres encore, tout nous encourage à consacrer nos efforts à la publication dun Synopsis Lichenum. Cet ouvrage manque à la science, et il en faut chercher les éléments épars dans une foule de livres rares ou chers. Nous tente- rons donc de mener à fin cette longue et difficile entreprise dès que sera terminée la Cryptogarnie de la Flore chilienne, dont nous sommes occupé en cet instant. Nous nous servirons en attendant de la classification admise par Pries, la meilleure, selon nous, qui ait encore été proposée jus- qu'ici. Seulement, nous pensons qu'il est opportun de faire revivre plusieurs des gen- res d'Acharius et de De Candolie, que l'il- lustre auteur de la Lichenog raphia Europœa ne considère que comme des sous - genres , et que Eschweiler a tout-à-fait négligés. Ordre I.— GYMNOCARPES, Schrad. Apolhécies ouvertes et étalées sous forme de disque. Tribu L — Pauméliacées, Pries. Lame proligère arrondie, persistante, marginée par le thalle. Sous-tribu 1. — Usnéées, Pries. Disque primitivement ouvert. Thalle cen- tripète, similaire, le plus souvent vertical ou sarmenieux, toujours privé d'bypo- tballe. Genres : Usnea, Hoffm.; Evernia, Ach. ; Co7-nicularia, Ach.; Biyopogon, Nées; Neu- ropo^on, Nées et Flw.; Ramalina, Ach.; Tliy- sanolhecium, Berk. et Montg.; .^/edoria, Ach. exparle; Roccella, DC; Celraria, A.ch. Sous-Tribu 2. — Parmeliées, Fries. Disque d'abord clos, puis étalé, ouvert et marginé par le thalle. Thalle horizontal, centrifuge, pourvu d'un hypothalle. Genres iSticla, Ach.; Parme/m, Ach. (1); Zeora, Fries ; Placodium, DG. ; Lecanora , Ach.; [/rceo/aria, Ach.; Dirina, Fries; Gas~ sicurlia, Fée; Gyalectay Ach. (i) Ce genre devra certaincn.ent être un jour divij* d< nouveau; mais sur quelles bases, c'est e« qu'une longu« étude peut seule apprendre. n ' 90 Lie Sous-tribu 3. — Peltjgérées, Moiilg. Disque étalé, arrondi ou réniforme, pi i- mitivemenl revêtu d'un vélum, dont les dé- bris persistent souvent autour de Tapothé- cie. Thalle foliacé. Genres : Pelligera, Hoffm. ; Eriodcrma, ¥iie;Nephroma, Ach.; Soloritia, Ach. Tribu II. — LÉciDiNÉES, l-rics. Disque arrondi, persistant, contenu dans un excipulum propre, ouvert dès le jeune âge et souvent oblitéré dans l'âge adulte ou la vieillesse par le développenieitt centri- fuge de la lame proligère, d'oîi apothécies céphaloïdcs. Thalle fruticuleux ou horizon- tal, foliacé ou crustacé. Genres : Slereocaulon, Schreb. ; Sphyri- dium, Ftw. (?); PycnoUielia, Duf. {P. reli- pora); Cladonia, Holfm.; Bœomyces, Pers.; Dialora, Fries ; Alegalospora, Ftw.; Lecidea, Ach. Tribu III. — CoccocARPÉES, Montg. Disque étalé, arrondi, né entre les fila- ments de la couche médullaire , persistant et privé de tout excipulum, soit propre, soit thallodique. Thalle foliacé. Genres : Coccocarpia,PeTs.; Abroihallus, De Notar. Tribu IV.— Pyxinées, Fries, Disque arrondi. Excipulum propre, d'a- bord clos, superficiel, adné à un thalle ho- rizontal, foliacé, le plus souvent fixé par le -o, litère mal rompi ise jusqu'ici Lie phale, Reich.; Asirolhelium, Eschw.; Trype- Ihelium , Spreng. Tribu V. — Limboriées, Pries. Excipulum propre carbonacé clos (Péri- ihéce), s'ouvrant ensuite d'une manière fort irrégulière. Thalle cruslacé. Genres: Pyrenothea, Fries ; Gyrostomum, Fries ; Clioslotnum, Fries; Limboria, Fries ; Slrigula, Fr. Lichens dégénérés, et genres anomaux qui en résultent. Lepraria, L.; Pulveraria, Ach. •,Incillaria, Fries; Arlhronaria, Fries ; Variolaria, Ach.; Spiloma, Ach. ; Isidium, Ach. ; ArUionia, Ach. exparl.; Protonema, Ag. ex part. Sous-famille. — COLLÉMACEES, Montg. {Byssacées, Fries). Le nom sous lequel Fries désignait cette famille ou sous-famille, comme on voudra, alliée étroitement, d'un côté, aux Lichens, et, de l'autre, aux Algues, et dont nous avons déjà traité au mot btssacées {voy. ce mot) de ce Dictionnaire, n'ayant pas été admis, sans doute à cause de son étymolo- gie qui rappelle trop à l'esprit l'idée de Champignons ou de Bysse, force nous a été de reprendre et de lui préférer celui de Col- lémacées , bien que comme l'autre il ne puisse s'appliquer convenablement qu'a l'une (les trois tribus dont se compose la famille cnlière. Comme cette famille s'est consi ''66). Arbrisseaux de Java. Voy. GESNÉRACÉES. LIÈGE. BOT. — Voy. chêne. LIÈGE FOSSILE, min.— L'un des noms vulgaires de l'Asbeste. (Del.) LIERRE. Hedcra. bot. ph. — Genre rap- porté d'abord à la famille des Caprifolia- cées, et rangé aujourd'hui dans celle des Ara- li.icccs; il appartient à la pentandrie mo- ■ iiogynie dans le système linnéen. Dans ces I LIE 9: dernières années, le nombre des espères qui le composent a été accru considérable- ment, au point que De Candolle en,.^c)Vcrit 42 dans le Prodromus, vol. IV, pag. 261 , tandis que Persoon dans son Synopsis (ISOj) n'en signalait que 4. Ces diverses espèces habitent, en grande majorité, les régions interlropicales; un petit nombre d'entre elles s'élèvent jusque dans les régions tem- pérées de l'hémisphère boréal. Ce sont des végétaux ligneux, grimpants ou formant des arbrisseaux droits, parfois même des arbres; leurs feuilles sont le plus souvent simples , quelquefois composées. Leurs fleurs sont réunies en ombelles ou en têtes ; elles pré- sentent les caractères suivants : Le tube du calice est adhérente l'ovaire; son limhc estsupère, très court, entier ou à cinq dents; la corolle est formée de o-lO pétales distincts, étalés, insérés au bord d'un dis- que épigyne; les étamines , au nombre de 5-10, ont la même insertion que les péta- les , auxquels elles sont alternes ou oppo- sées ; le pistil se compose d'un ovaire adhé- rent, présentant à son intérieur 510 loges dont chacune renferme un seul ovule sus- pendu ; cet ovaire supporte 5 10 styles li- bres ou soudés en un seul corps. Le fruit q'ji succède à ces fleurs est une baie couronnf^e parle limbe du calice et par les styles, h 5-10 loges nionospermes. L'espèce la plus connue et la plus inté- ressante de ce genre est notre Lierre grim- pant, Hedera hélix Lin., qui croît sponta- nément dans les bois , les haies , contre les vieux murs et les rochers de presque toute l'Europe. C'est un arbrisseau dont la tige grimpe sur le tronc des arbres, sur les murs, en s'y accrochant au moyen de fibrilles ra- diciformes ou de crampons: elle s'élève ainsi communément jusqu'à une hauteur de 10 à 15 mètres; mais, dans certaines cir- constances, elle acquiert un développement beaucoup plus considérable et alleint jusqu'à 30 mètres de hauteur. Dans un â^c avancé , pour les variétés les plus communes, el constamment pour une autre variété ( //. arborescens ) , cette tige peut se soutenir elle-même, et prend alors la forme arbores- cente. Les feuilles sont pétiolées, coriaces, luisantes , à 5 angles ou 5 lobes sur la plus grande partie de la plante , plus ou moins ovales dans le voisinage des fleurs. Les fleurs ll/J LIE forment une ombelle simple; elles sont jau- nâtres ou verdâtres , odorantes , sécrétant en abondance un liquide sucré qui attire les insectes; elles se développent vers la fin du mois de septembre, et restent ouvertes pendant ceux d'octobre et de novembre. Le fruit qui leur succèdese forme etsedéveloppe pendant l'hiver ; il a atteint son développe- ment complet au mois de février et sa ma- turité en avril ; alors il est charnu et ren- ferme un suc rouge abondant ; mais plus tard ce suc diminue, disparaît, et le fruit devient sec et coriace. De Caiulolle a dis- tingué, dans son Prodrome, 3 variétés du Lierre grimpant, dont l'une (//. H. viilgaris) se distingue par les pédicelles de son om- belle revêtus d'un duvet formé de poils étalés, par ses feuilles florales ovales, par son fruit noir. C'est celle de nos contrées. Dans les jardins elle a donné des sous-va- riétés d'un très joli effet , à feuilles pana- chées de blanc ou de jaune, ainsi qu'une autre à feuilles plus grandes que celles du type , que les horticulteurs connaissent sous la dénomination de //. H. hibernica. La seconde de ces variétés {H. II. canariensis) est caractérisée par ses pédicelles revêtus d'un duvet écailleux, par ses feuilles florales presque en cœur, et par son fruit, qui paraît être rouge; elle habile les Canaries. Enfin la troisième {H. II. chrysocarpa) se distin < gue des précédentes par une taille plus élevée, par ses pédicelles couverts de poils écailleui, par ses feuilles florales ellipti- ques, plus ou moins en coin à leur base, surtout par son fruit jaune doré. Celle-ci est indiquée comme se trouvant dans les parties septentrionales de l'Inde. Le Lierre a une durée extrêmement lon- gue; sa lige finit par acquérir 2 et 3 déci- mètres de diamètre; on peut alors tirer quelque parti de son bois : c'est ainsi qu'en Suisse et dans le midi de l'Europe on l'uti- lise pour la confection de divers objets tra- vaillés au tour. Au reste, ce bois est mou et poreux à tel point que, réduit en plaques minces, il sert à filtrer les liquides. Les an^ ciens lui attribuaient la propriété singu- lière de séparer l'eau du vin lorsqu'on fai- sait passer ainsi à travers ses pores un mé- lange de ces deux liquides. Mais il a élé re- connu que c'était là une supposition dénuée de fondement. Da^is les parties chaudes de LIE l'Europe, il exsude des vieilles tiges de Lierre une matière noirâtre, formée de fragments irréguliers, sans saveur pronon- cée, brûlant avec une odeur d'encens, à la- quelle on donne les noms de gomme da Lierre, û'Hédérine ou Ilédc'rée. Celle sub- stance est employée pour la fabrication de certains vernis ; elle entre également dans la composition de quelques médicaments, comme le baume de Fioravanti. Les feuilles dii Lierre sont amères et nauséeuses; leur décoction est employée parfois contre les ulcères sanieux , la gale, etc.; on lui attri- bue la propriété de teindre les cheveux en noir. Tout le monde connaît rusa;;e qu'où fait journellement de ses feuilles pour pan- ser les cautères, qu'elles maintiennent cons- tamment frais. Enfin les baies du Lierre ont elles-mêmes des propriétés médicinales; elles sont amères, émétiques et purgatives. En dernier lieu le Lierre joue un rôle assez important dans les jardins paysagers; on l'emploie surtout pour couvrir d'un beau ri- deau vert les murs, les rochers, etc. On le multiplie de graines, de boutures ou de branches enracinées. Il s'accommode de tou- tes les natures de terre et de toutes les ex- positions. (P. D.) LIÈVRE. Lepus. ham. — Linné a dési- gné sous ce nom l'un des groupes les plus naturels de l'ordre des Rongeurs, ayant pour type notre Lièvre commun ; les naturalistes modernes ont tous adopté celte division, et ils en ont seulement séparé quelques es- pèces, qu'ils ont distinguées génériquement sous les noms de Lagomys { voy. ce mot). Les Lièvres ont tous des caractères bien marqués , pris dans la forme générale de leur corps, dans leurs habitudes as- sez bien connues, et surtout dans leur système dentaire tout spécial : mais tous ces caractères sont en quelque sorte secondaires ou spécifiques; et c'est ce qui fait que, si l'on peut distinguer aisément le genre, il n'en est pas de mètne des espèces, qui ne diflerent que très peu enlre elles. Chez les Lièvres, les iiu'isives, au nombre de quatre pour la mâchoire supérieure, sont placées parallèlement, et par paires, les unes derrière les autres; les antérieures, convexes et sillonnées sur leur face externe, sont plus larges et plus longues que les pos- térieures, qu'elles cachent entièrement, et I LIE qui senib!ent n'êlre là que pour servir d'arc- boutant aux deux incisives de la niâclmire inférieure. On a remarqué que, durant une période de deux à cinq jours, les Lièvres ont six incisives toujours situées derrière les autres, et cette particularité a conduit E. GeoHroy Saint-Hilaire à considérer ces Mammifères comme très voisins des Kan- guroos, dont ils se rapprocheraient encore par leurs membics postérieurs, beaucoup plus longs que les antérieurs. Les molaires, au nombre de vingt-deux , douze pour la mâ- choire supérieure et dix pour rinférieure, sont furmées de lames verticales soudées ensemble : ces n des départements de l'Ardèche , de l'Hé- rault, des Bouches-du-Rhôiie, des Basses- Alpes , de l'Isère ; les Lignites de Lobsann , en Alsace ; ceux des environs de Lausanno et de Vevey, en Suisse , etc. ; de Cudibona , près de Gênes; dOEningec , près du lac de Constance , et de nombreux points du Ty- rol et de rAUemagne. On exploite des Lignites, en France, dans quatorze départements, et principale- ment dans ceux des Bouches-du-Rhône , de l'Hérault, du Gard , de l'Aisne, des Vosges et du Bas-Rhin. Cette industrie occupe un assez grand nombre d'ouvriers , et le pro- duit total des exploitations représente une valeur de plus de 500,000 fr. (Del.) LIG]\IVORESou XYL0PHAGES.IN9.— Syn. de Longicornes. LIGIVLM. bot. — Voy. bois. *LIGI\VODES (V««(ÎA,ç, qui est decou- leur de suie), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gona- tocères , division des Érirhinides, créé par Schœnherr ( Gère, et sp. Curcul. Synon., t. 3, p. 323-7, 2* part., p. 108). L'espèce type, le L. enucleator Pz. [tricolor 01., Ency.) se trouve dans le centre de l'Europe, oîi elle est généralement rare; une 2' espèce, L. (/(op/iori Schr., est écloseen Europe, des semences de la plante brésilienne dont elle porte le nom. (C.) *LIGIJLA. MOLL. — Humphrey, dans le Muséum calonnianum, a établi ce genre pour un petit groupe de Coquilles univalves ap- partenant au genre Cerilhium de Bruguière. Voy. cérite. (Desh.) LIGUrARIA ( ligula, lien ). bot. ph. — Genre de la famille des Composées-Séné- cionidées, établi par Cassini {in Buliet. Soc. philom., 1816, p. 198). Herbes vivacesde l'Asie et de l'Europe. Voy. composées. LIGULE. Ligula (ligula, lien), moll. — La plupart des conchyliologistes anglais de la fin du dernier siècleet du commencement de celui-ci rangeaient dans le genre Mia de Linné un certain nombre de coquilles bival- ves des côtes d'Angleterre, chez lesquelles le im LIG ligament est reçu sur un cuiHeron interne. Dans ses Coquilles de la Grande-Bretagne, Monlagu,ceconsciencieux naturalisle, recon- nut que ces coquilles n'étaient point des Myes, et il créa pour elles un genre Ligule au- quel il imposa des caractères qui malheureu- sement ne purent avoir toute la netteté dé- sirable, par cette raison que les diverses es- pèces sont loin d'offrir des caractères identi- ques.Cette confusion entraîna les naturalistes qui s'occupèrent du genre Ligule à le modifier selon les espèces qu'ils eurent sous les yeux : aussi le genre Ligule de Leach n'est pas le même que celui de Montagu; celui de M. Gray diffère de l'un et de l'autre; et cela était inévitable, puisque le genre Ligule de Montagu contient les espèces de trois bons genres, et les auteurs dont nous venons de parler ont choisi arbitrairement le type du genre auquel ils ont voulu conserver ce nom de Ligule. Il était presque impossible qu'ils se rencontrassent. Celte divergence d'opi- nions fut encore augmentée par Turton, qui plaça une partie des coquilles en question dans le genre Anatine, et par Flemming, qui les joignit aux Amphidesmes de La- marck. Si, a toutes ces incertitudes, on ajoute des figures médiocres ou mauvaises de ces coquilles , on concevra sans peine comment il se fit que le genre Ligule ne fut point cite par les auteursquiaimentlanetieté dansles caractères génériques, ou comment il devint lasourced'erreurs multipliées. Un naturaliste plein d'érudition, dans une dissertation sa- vante publiée dans .'a Revue zoologique (1845), M. Reciuz, crut pouvoir réhabiliter le genre Ligule en choisissant pour type, non le groupe le plus nombreux en espèces, mais celui dont les caractères s'accordent le mieux avec ceux donnés autrefois par Mon- tagu lui-même. Cette opinion est excellente, et nous nous empresserions de l'adopter, si elle mettait désormais les Ligules a l'abri de toute discussion. Nous croyons que cela est impossible; on ne peut, en effet, empê- clier les naturalistes, dans des circonstances douteuses, de choisir à leur gré. Ce qui à nos yeux est de beaucoup préférable, est la suppression radicale et définitive d'un genre qui peut être interprété de trois manières différentes, et cette suppression nous paraît d'autant plus nécessaire que le type choisi car M. Heciuz pour lui conserver le nom de LIG Ligule doit rentrtr, selon nous, dans le genre Thracie de Leach. Voye^ TRIGONELLE , THRACIE et SYNDOSMYE, genres dans lesquels se distribuent les es- pèces de l'ancien genre Ligule de Montagu. (Desh.) LIGULE. Ligula (ligula, lien», helm. — Genre de Vers intestinaux cestoïdes . dési- gné d'abord sous ce nom par Bloch , puis adopté par Zeiier, Rudolphi, Bremser, etc., mais que Linné et après lui Goeze avaient nommé Fasciola. Les Ligules sont des Vers blancs, mous ou parenchymaleux , très al- longés, et aplatis en forme de bandelette, sans articulations distinctes , et souvent même sans tête et sans organes distincts, mais quelquefois traversés longitudinale- inenl par un sillon correspondant à des ori- flces génitaux. On les trouve plus simples et sans organes dans la cavité viscérale des poissons d'eau douce du genre Cyprin; ils y sont même si abondants, dans certains lacs d'Italie, par exemple, que les habitants en ont fait nu mets recherché. D'autre part, les divers oiseaux qui ont dévoré ces mêmes poissons d'eau douce contiennent des Li- gules dont la tête devient un peu plus dis- ] tincte, et qui présentent , suivant la ligne 1 iwédiane, une série sim le ou double d'o- vaires et d'organes génitaux mâles , pénis ou Icmnisques courts et Clifonnes. On a dû en conclure que les Ligules, de même que le Schistocéphale , prennent naissance dans les Poissons, et atteignent un autre degré de développement dans l'intestin des Oiseaux. M. Creplin a même rencontré a la fuis !cs deux degrés de développement dans l'intes- tin des Plongeons. Rudolphi avait définiti- vement réuni en une seule espèce , sous le ni. m de Ligula simplicissima , toutes les Li- I gules des Poissons qu'il avait distingiiées I d'abord comme devant former 4 ou 5 es- j pèces. M. Creplin a caractérisé une autre Ligule (L. digramma), qui, trouvée dans le Cyprinus carassius, est pourvue d'un dou- ble sillon longitudinal, et doit se transfor- mer en une des Ligules à double série d'o- vaires dans l'intestin des Oiseaux. Les Ligules des Oiseaux présentent une tête amincie en avant , avec deux fossettes latérales en forme de fentes longitudinales. On les a distinguées comme espèces, d'après i« disposition des ovaires, en une seule se- LIL rie, ou en deux séries alternes ou opposées. La L. uniserialis, qui n'a qu'une seule série d'ovaires, a été trouvée dans l'intestin des Oiseaux de proie diurnes : elle est longue de 3 à 7 décimètres, et large de 8 à 1 2 mil- limètres; la L. allernans, dont les ovaires forment une double série alterne, se trouve dans l'intestin des Mouettes [Larus) : elle est longue de 3 a 5 décimètres ; la L. inter- rupta , longue de 2 à 3 décimètres , a ses ovaires blancs opposés, en deux séries in- terrompues : on la trouve dans les Plon- geons, dans le Grèbe cornu et dans les Mar- ies; la L. sparsa a une série d'ovaires soli- taires ou alternes : elle est indiquée dans la Cigogne, dans des Hérons, des Chevaliers, des Plongeons, des Grèbes, etc. (DuJ.) LIGULE. BOT. -Appendice lamellaire qui, dans les Graminées, naît au sommet de la gaine de la feuille. Voy. graminées. *L1GLMIA. MOLL. —Sous-genre inadmis- sible proposé par M. Swainson, dans son PtiU Traité de Malacologie, pour quelques espèces deMulelies droites et étroites telles que VUnio recta de Lamarck.Foy. molette. (Desh.) *LIGUK1\LS, Koch. ois.— Syn.de Can- nabina , BreLm. , et Chlorospiza , Bonap. Voy. LINOTTE. (Z. G.) LIGURITE. MIN. — Substance verte-vi- treuse, trouvée par Viviani dans une roche talqueuse des bords de la Stura, en Ligurie, et qui n'est qu'une variété de Sphène, d'a- près l'analyse que Vauquelin en a faite. l^oy. SPHÈNE. (Del.) LIGLSTICUM. BOT. ph.— Nom scientifl- que du genre Livêche. Voy. ce mot. lilGLSïIlUM. BOT. PH. — Nom scientifl- que du genre Troène. Voy. ce mot. LtLAC, Touriief. bot. ph. — Syn. de Sy- ringa, Lin:i. Voy. lilas. LIL.EA. BOT. PU. — Genre de la famille des Alismacées-Joncaginées, établi par Hum- bûldt et Bonpland [PL œquinoct. , I, 222, t. 63). Herbes des marais de la Nouvelle- Grenade. LILALITHE. min. — Variété de Mica. Voy. ce mot. LILAS. Syringa, Lin. (nom tiré de la mythologie, transporté par Linné des vrais Syringa aux Lilas ). bot. ph. — Genre important et remarquabte de la fa- mille des Oléacées, section des Fraxinées, de LIL 105 la diandrie monogynie dans le système lin- néen.ll se compose d'arbris.seaux ou depelils arbres qui croissent naturellement dans les parties moyennes et occidentales de l'Asie, ou même sur quelques points en Europe. Leurs feuillessontopposées, pétiolées, «n cœur ou ovales-lancéolées, très entières; leurs fleurs sont réunies en thyrses terminaux d'un très bel effet; elles ont une odeur agréable. Ces fleurs se composent d'uncalice libre en tube court terminé par quatre dents, persistant; d'une corolle infundibuliforme , dont le tube, très allongé, dépasse beaucoup le ca- lice , dont le limbe est divisé en quatre lo- bes à préfloraison valvaire; dans le tube de la corolle s'insèrent deux étamines incluses. L'ovaire présente deux loges, dont chacune renferme deux ovules collatéraux , suspen- dus au sommet de la cloison; il est sur- monté d'un style filiforme, inclus, que ter- mine un stigmate bifide. Le fruit est une capsule ovale-lancéolée, un peu comprimée, à parois coriaces, s'ouvranten deux valves par une déhiscence loculicide, renfermant, dans chacune de ses deux loges, deux grai- nes suspendues, un peu comprimées, entou- rées d'une aile membraneuse, étroite. Deux espèces de ce genre sont répandues aujourd'hui dans tous les jardins, et méri- tent d'être comptées parmi les plantes d'or- nement les plus belleset les plus communes. 1. Le Lilas commun, Syringa vulgaris Lin. Ce bel arbuste a été longtemps regardé comme originaire du Levant seulement; mais il y a peu d'années qu'il a été trouvé par Baumgarten croissaot spontanément en Transylvanie ( Loudon ). C'est de l'Orient ' qu'il a été introduit lians les cultures eu- I ropéennes. L'ambassadeur Busbequius en transporta un pied à Vienne, de Constan- ! tinople, à la fin du xyi* siècle; de la sa rus- ticité et sa multiplication facile le firent répandre rapidement en Europe . et aujour- d'hui il y est tellement commun qu'il est devenu presque spontané en plusieurs loca- lités. Le Lilas commun s'élève ordinaire- ment à 3-4 mètres; mais, dans les bonnes terres, il atteint jusqu'à 6 et 7 mètres. Son développement est très rapide, mais au.ssi sa durée est peu considérable, et ne dé- passe guère trente ou quarante ans. Se» feuilles sont en cœur, aiguës au sommet, parfaitementglabres,un peu épaisses ; dans lOfi LIL UL certaines variétés cultivées, elles sont pa- nachées de blanc ou de jaune. Ses fleurs , dans le type, sont d'une nuance violacée, a laquelle la plante a donné son nom; mais leur couleur se niodilie dans les diverses variétés cultivées, elelles deviennent blan- ches, bleuâtres ou rougeàtres. La plus re- marquable de ces variétés est celle à la- quelle on donne dans les jardins le nom de Lilas Varia , et qui a été décrite par plu- sieurs auteurs comme une espèce disliiicle sous le nom de Syringa Rothomagensis ; elle paraît n'être qu'une hybride donnée par le Lilas commun et celui de Perse; elle se distingue par ses feuilles plus pe- tites que celles du premier, quoique de même forme, ainsi que par son lliyrse al- longé, formé de fleurs plus grandes, plus colorées que celles du second, à limbe peu concave; on ne la multiplie que par greffe et par marcottes. Le Lilas commun est de pleine terre; sa culture n'olTre aucune dif- Gculté : il se multiplie aisément, soit par graines , soit par marcottes et par greffe, soit enfin par division des pieds. 2. Le LiLAs DE Perse , Syringa persica Lin. , est originaire de Perse , comme l'in- dique son nom ; il a été introduit en Europe en 1640. 11 est plus bas que le précédent, et ne s'élève que de 1 à 2 mètres ; son port est plus grêle ; ses feuilles plus petites, lan- céolées, aiguës au sommet, entières ou pin- natifides dans une variété connue dans les jardins sous le nom de Lilas à feuilles de Persil. Ses fleurs ont le tube de leur corolle proportionnellement plus grêle. Lorsque la plante a été cultivée à l'air libre, elles ont une odeur agréable qui ne se développe | presque pas dans celles cultivées dedans. Leur couleur est purpurine; elle devient blanche dans une variété. Le Lilas de Perse peut aisément être forcé, et il fleurit dans ce cas des la lîn du mois de décembre; mais ses fleurs sont alors à peu près inodores. On a proposé récemment de torréfier les graines du Lilas commun, et de les em- ployer en guise de café; mais il ne paraît pas qu'on en aitencore tiré le moindre parti sous ce rapport. (P. D.) *LILEIVIA, Bert. bot.ph. — Syn. d'Azara, Ruiz et Pav. LILIACÉES. Liliaceœ. bot. ph. — Grande et belle famille de plautes raonocoty lédones , qui emprunte son nom à l'un des plus beaux genres qu'elle renferme, le Lis (Lilium), Les végétaux qui la composentsont très rarement annuels et presque toujours vivaces , tantôt pourvus de bulbes ou de racines fasciculées- tubéreuses, tantôt frutescents ou même arborescents. Parmi ces derniers, il en est (Dracœna) dont la tige, après être restée simple pendant un certain nombre d'années, se ramifie et commence aussitôt à grossir dans des proportions qui peuvent devenir énormes par les progrès de l'âge. Il suffit, pourdonnerune idée des dimensions qu'el- les peuvent acquérir, de citer le gigantesque Dragonnier d'Orotava , l'un des géants du règne végétal. Les feuilles des Liliacées sont simples, entières, engainantes ou em- brassantes à leur base, souvent ramassées en grande majorité à la partie inférieure de la plante, de manière à recevoir dans les descriptions la dénomination de radicales; les caulinaires sont presque toujours moins développées, sessiles, le plus souvent planes, quelquefois aussi charnues (ex. : Aloe), et prennent a lors des formes diverses. Les fleurs sont, dans la plupart de ces plantes, remar- quables par leur développement et leur beauté, qui leur donnent un des premiers rangs parmi celles des plantes d'ornement. Elles sont solitaires ou réunies en inflores- cences diverses, accompagnées de bractées, qui souvent constituent une spathe. Leur périantheestle plus souvent pétaloïde, coloré de teintes très diverses et brillantes; il pos- sède ce caractère, commun à celte famille et à un petit nombre de celles qui l'avoisinent, de ne présenter que de très légères ditléren- ces entre les six pièces qui forment ses deux rangées; ces din"érences consistent en ce que les trois extérieures sont un peu plus étroites, à nervures parallèles, à préfloraison val- vaire, tandis que les trois intérieures sont un peu plus larges, que leurs nervures vont en s'épanouissant vers le sommet, et que leur préfloraison diffère de celle de la rangée externe; ces six pièces du périanthe sont distinctes et séparées les unes des autres ou soudées plus ou moins à leur base en un tube que termine un limbe à six lobes. Le» élamines sont presque toujours au nombre de six, hypogynes, soit immédiatement, c'est-à-dire insérées sur le réceptacle, sous l'ovaire, soit médiatement, ou fixées sur la face interne du péiiuiithe; leurs anthnrc? i sont iiiliorses, à deux loges, dans certains | cas, attachées à rextréniité du filet par le milieu de leur connectif, plus souvent pré- ' sentant à leur base une sorte de tubulure conique dans laquelle entre le sommet du filet; leur déhiscence s'opère par deux lignes longitudinales. Le pistil présente un ovaire à trois loges distinctes formées par autant de carpelles dont les bords sont repliés en dedans jusqu'à atteindre la ligne centrale axile; cet ovaire est surmonté d'un style simple, que terminent trois stigmates plus ou moins distincts. Les ovules sont fixés sur deux séries longitudinales, à l'angle interne de chaque loge ; le plus souvent ils sont très nombreux, mais quelquefois on n'en observe qu'un petit nombre, même un seul par loge {Dracœna) ou deux (vrais AUhim). Ces va- riations dans le nombre des ovules parais- sent être en rapport avec les divisions géné- riques. Les cloisons qui séparent les trois loges de l'ovaire chez les Liliacées présen- tent une particularité de structure fort cu- rieuse. On sait que dans le fond de la fleur de ces plantes se produit une sécrétion su- crée parfois abondante; cette sécrétion su- crée est due quelquefois au tissu glanduleux qui se montre sur la face interne et vers la base des parties du périanthe, comme chez les Fritillaires ; mais ailleurs elle existe sans qu'on distingue dans la fleur aucun organe de nature glanduleuse; or, en examinant l'ovaire, on remarque à sa surface externe et vis-à-vis des cloisons trois petits points déprimés, qu'on reconnaît sans peine pour des orifices d'autant de petits canaux; en poussant plus loin l'examen, on reconnaît qu'en eiïet, vis-à-vis de ces trois points dé- primés, la cloison est dé(Joublée de manière à former ainsi autant de petites cavités oc- cupées par un tissu glanduleux dont le pro- duit est la liqueur sucrée qui vient se ré- pandre à l'extérieur et se ramasser au fond lie la fleur. Celte organisation remarquable iie 66 retrouve que chez les Amaryllidées ; on ne l'observe dans aucune dicotylédone. Le fruit des Liliacées est le plus souvent une capsule à trois valves sèches ou épaissies, s' ouvrant par déhiscence loculicide, parfois seplicide; quelquefois ce fruit devient bac- ciforme. Les graines qu'il renferme sont or- dinairement nombreuses, revêtues d'un té- LTL 10- giiment de consistance variable, et de plus, dans quelques genres {Aloe, Asphodelus)^ d'une production postérieurea la lécondalion et analogue à un arille. Elles renfermentuii albumen charnu dont l'embryon occupa presque toujours l'axe. Les espèces de la famille des Liliacées sont répandues sur presque toute la surface du globe; mais elles habitent surtout les régions tempérées et sous-tropicales, prin- cipalement dans l'ancien continent ; elles manquent dans les régions glacées duNonl. Si , au lieu de les envisager dans leur en- semble, nous considérons, sous le rapport de leur distribution géographique, les divers sous-ordres qu'elles constituent, nous voyons que les Tulipacées habitent les parties tem- pérées de l'hémisphère nord ; que les Aga- panthées se trouvent surtout au-delà du tropique du Capricorne; que les Aloïnées sont réunies pourla plupartau cap de Bonne- Espérance, et n'ont qu'un petit nombre de représentants en Asie et en Amérique ; enfin que les Asphodélées, les plus nombreuses de toutes, croissent principalement, d'un côté dans les régions tempérées de l'henusphère boréal, particulièrement dans la région mé- diterranéenne, de l'autre au cap de Bonne- Espérance et à la Nouvelle-Hollande. , La familledes Liliacées renferme un grand nombre de plantes intéressantes par leur utilité, par leurs propriétés médicinales, par leur emploi comme plantes d'ornement. Certaines de ces plantes fournissent des aliments ou des condiments très Ircquem- ment usités; telles sont diverses espèces du genre Allium, comme l'Oignon , Alliumcepa L. ; le Poireau, A. porrum L. ; l'Ail com- mun , A. sativumL.; l'Échalote, A. asca- lonicum L. ; la Civette , A. schœnoprasum L. , etc. ; telles sont encore les Asperges, dont on mange les jeunes pousses ou les turions chez V Asparagus OfficinalisL. , qui est l'objet de cultures étendues et très soignées ; chez VA. aculifolius L., qu'on recueille pour le manger dans le midi de l'Europe, où il croît communément. Tel est encore le Cordy- line Ti Schott, qui, dans les îles Samlwich, fournit une racine charnue comestible, et avec laquelle on prépare de plus une liqueur spiritueuse. Quant aux propriétés médicinales dei Liliacées, elles sont dues à ce qu'il existe [08 LIL LIL chez elles un muiilage abondant, des sub- stances résineuses anières, une huile vola- tile acre , et un principe extraclif acre. On conçoit dès lors que les propriétés de ces pljintes doivent varier suivant qu'elles ren- ferinent l'une ou l'autre de ces substances diverses, et aussi suivant que celles Ci s'y trouvent mélangéesen diverses proportions. Nous nous bornerons a citer ici les plus connues et les plus usitées de ces Liliacées oITiiinales. Parmi lesAloïnées, le genre /4ioe est très connu pour la substance résineuse et très anière que fournissent quelques unes de ses espèces, particulièrement les Aloe soccolrina Lin., spicala Thunb. , arbores- cens Mill., etc. Dans le même sous-ordre, les Yucca, qui habitent l'Amérique, don- nent une capsule charnue purgative, et une racine saponiliante. Parmi les Asphodélées, la Scille maritime, Scilla marilima Lin. (Urginea marilima Sleinh.), contient dans son bulbe une substance fréquemment em- ployée en médecine. Plusieurs espèces du genre AlUum ont encore une certaine im- portance comme plantes médicinales. Parmi les Aspaiii<^t;es,V Asparagus of/icinalis Lin. avait autrefois une grande réputation, à cause de son rhizome , qui était regardé comme apéritif, de ses fruits et de ses graines, qui passaient pour d'excellents diurétiques; dans ces dernières années , on lui a donné une nouvelle importance en préconisant les effets de ses jeunes pousses ou turions sur les organes de la circulation ; ces turions ont fourni aux chimistes un acide organique distinct, l'acide asparagi- que. Enfln le Uracœna Draco, Lin., est très connu comme laissant exsuder de son tronc une substance résineuse qui est versée dans Ic! commerce sous le nom de Sang-Dragon qu'elle partage avec quelques autres four- nies par des végétaux différents. Une Liliacée de la Nouvelle-Zélande, le Pnonnium tenax, connu sous le nom vul- gaire de Liti de la NouvcJle-Zctande, serait pour nos cultures une conquête très impor- tante, à cause de la finesse et de la ténacité des filaments qu'elle fournit, et qui pour- rasentservir a la fabrication de belles et excel- lentes étoffes, cette espèce réussit au reste ei fleurit même en pleine terre dans le midi de la France, ainsi que noos l'avons vu nuus-nième dans le département de l'Hé- rault. VAgave americana, L., vulgairement connu sous le nom d'Aloe pille, fournit aussi des filaments résistants, mais beau- coup plus grossiers. On a fait tout récem- ment des essais assez heureux pour faire servir cette plante a la fabrication du papier. Pour donner une idée du rôle majeur que les Liliacées jouent dans nos jardins comme plantes d'ornement, il suffitde citer parmi elles les Tulipes, dont une espèce, la Tulipe de Gesner, est devenue la souche de si nombreuses et si belè«« variétés; les Ja- cinthes, dont une, la Jacinthe d'Orient, est cultivée partout, jusque dans nos apparte- ments; les Lis, les Fritillaires, les llénié- roialles, les Agapanthes, les Polyanihes vulgairement nommés Tubéreuses, les As- phodèles, etc. Ces noms rappellent à la mé- moire tant et desi belles plantes qu'il suffit de les énoncer pour prouver que la famille des Liliacées est l'une des plus importantes pour nos cultures d'agrément. Voici le tableau des divisions et des gen- res que comprend la famille des Liliacées. Sous-ordre ■TUMPACÉES. Erylhronium, Lin. {Dens canis, Tourn.) — Tulipa , Tourn. — Orilhya, Don. — Ga- gea, Salisb. — Lfoydia, Salisb. {lihabdocri- num, Rchb. — Nectaribollirium, Ledeb.) — Calochorlus , Pursh. — Frilillaria, Lin. — Rhinopelalum, Fisch. — Lilium, Lin. — Me- Ihonica, Herni. {Glorioio, I in ) Sous-ordre IL — Agap.\ntii£es. Funkia, Spr. ( Hosla , Tratt. — Bryocle», Salisb. — Niube, Salisb. — Saussurea, Salisb. — Liberlia, Dumorl.) — Phorminm, Forst. {Chianiidia, BanUs.) — Agapanthus, Herit. (Abuinon, Adans.) — l'oiijanihes , Lin. -^t Blandfordia, Smith. — Lcucocoryne , LindI — Drodiœa, Smith. (Ilookeria, Salisb.) — 7'n- teleja, Hook. — Tristagma, Poepp. — ililla, Cav. — Hesperoscorduvi, Lind\ Calliprora^ LindI. — Bessera, Schutt. {Pharium, W. Herbert) Sous-ordre III. — Aloinées. Sanseviera,Thuuh. (/ky)i//ia,Commel. — Salmia, Cav.) — Kniphofia, Mœnch. (Tri- loma , Ker. — Trilomanthe, Lk. — Trito- niium , Lk. ) — Aloë , Tourn. — LomatO' phyllum , Willd. — Yucca, Lin. LIM Sous ordre IV. — AspiiodéléïS. Tribu 1". — Hyacinthées. Muscari, 1 outn. — Bellevalia , Lapeyr. Hyacinthus , Lin, — Vdlheimia, Gled. — U)opetalum,KeT. [Pollemannia, Berg. — Zuc- cagnia, ïhuiib. — D//)earf«,Mœnch.) — Agra- j)lùs, Linic. — Lavhenalia, Jacq. — J)rimia, J.icq. — Massoiiia, Lin. — Davhenya, Liiidl. lHucomis, llérit. (Ba.si/o'a, Juss.) — Camas- sia, Liridl. {Cyanotris, Raf.) — Scilla, Lin. — Urginea, Steinh. {Siellaris, Mœncli ) — Oniilhogalum, Lk. — Albuca, Lin. — Myo- gahim, Lk . {Alhucca , Rdib. — //onojùfs, liray) — Pusclikiuia , Adams {Adamsia, Willd.) — liarnardia, Lindl. — ^i/mm, Lin. — Ncclaroscordum, Lindl. Tribu 2''. — Anthéricées. Sowerhœa, Stnith. — Anemarrhena, Buiig. — Eremurus, Bieberst. — Asphodclus, Mri. {Asphodeloides, Mœiich) — Asphadeline, Rdib. — llemerocallis , Lin. — Cy an ell a, Lin. — Anthericum , Lin. — Arlhropodium , R. Br. — Chlorophyium, Ker ( Ilaiiwegia , Necs ). — Trichopclalum, Lwdl. (liollionœa, Colia) — Stypandra, R. Br. — Thysanolus, R. Br. {Chlamyspornm, Saiisb. ) — Cœsia, R. Br. — Chloopsis, Bluine. — Tricoryne , R. Br. Tribu 3''. — Asparagées. Dianella, Lam. {Diana, Comniers. — Ex- crentis, Willd.) — Witcltckia, Ko.stel. — Rlma- copliila, Blunie. — Euntrephiis, R. Br. {Gei- tonoplcsium, A. Cunn. {Luzuriaga, R. Br.) — Aaparagus, Lin. — Myrsiphyllum, Willd — Cordyline , Commers. ( Charlwoodia , Sweel ) — Dracœna , Vandel. ( Sloerkia , Cr. — OEdera, Cr. — Taetsia, Medik,). (P. D.) LILIO-ASPIIODELUS, Tourn. bot. ph. ■ — Syn. (i'UcmcrocalUs, Linn, I.ILIO-IVAIICISSIJS, Tourner, bot. ni. — Syii. d'Amaryllis, Linn. LIMUiM. liOT. PU. — Voy. LIS. MLllJM LAIMDELM. kchin. — Nom donné par Ellis à l'Encrine lis de mer {En- crinus liUifoDuis), que Miller a nommé En- crinites nioniliformis. LIMACE. Limax. moll. — Répandues presque partout à la surface du continent, les Limaces ont dû être connues de tout temps , surtout à cause des dégâts qu'elles occasionnent dans les terrains cultivés. MM ^09 Quoique l'on ait ciu pendant as-ti long- temps que ce genre de Mollusques n'exis- tait pas dans les régions chaudes des an- ciens continents, ils y vivent cependant; seu- lement il faut savoir les y chercher durant la saison des pluies, dont ils profitent pour se montrer, sans courir le danger d'être prom[t- temenl desséchés par l'ardeur du soleil. Il ne faut pas s'étonner dès lors si Aristotc et d'autres écrivains grecs ont parlé des Li- maces, et l'on ne peut douter aujourd'hoi qu'il en existe dans les lieux qu'ont ii.ihi- tés ces anciens observateurs. Pline, Dios- coride, et beaucoup d'autres auteurs la- tins, ont également parlé des Limaces; mais il serait trop long, dans un ouvrage de la nature de celui-ci, de tracer avec détail l'histoire d'un genre qui a été successive- ment mentionné par un très grand nombre de naturalistes. M. de l'érussac, au grand ouvrage duquel nous renvoyons, a pu à peine épuiser cette matière en une centaine de pages, d'un grand intérêt sans doute, mais dont nous ne pouvons même présenter l'analyse. Qu'il nous suffise de rappeler que Linné le premier institua le genre Limace, et le plaça parmi les Mollusques nus, avec un certain nombre d'autres animaux appar- tenant à diverses classes des anhnaux in- vertébrés; ajoutons encore que Cuvier est également le premier qui , dans son tableau élémentaire de zoologie, se fondant sur les rapports de l'organisation, détruisit l'arran- gement linnéeu et rapprocha les Limaces des Hélices, quoique les premiers de ces Mollus- ques n'aient point de coquille à l'extérieur, tandis que les seconds en portent une assez grande pour y être contenus en entier. Enfin nous ne devons pas passer sous silence la division du genre Limace, proposée par M. de Férussac , fondée sur un caractère de peu d'importance, selon nous, puisqu'il n'en- traîne à sa suite aucune modification pro- fonde dans l'ensemble de l'organisation. M. de Férussac, en effet, propcise un genre Arion pour celles des Limaces qui ont un crypte muqueux à l'extrémité du corps, ré- servant le nom de Limaces aux espèces dé- pourvues de ce crypte. Les auteurs systématiques, depuis Linné, ont proposé des classifications pour les Mol- lusques terrestres; après avoir adopté exclu- sivement la mélhode linnécnne, à la suite 1 1 0 LIM de quelques variations, ils on t fini par l'aban- donner pour adopter en principe celle de Cu- vier. Cependant Lamarck , le célèbre auleur icVllist. nat. des an. sans vert., ayant \oulu séparer les Mollusques qui rampent sur toute la surface inférieure du corps (Gastéropodes) de ceux qui , pourvus d'une coquille , ont le ])ie(l fixé à un pédicule qui porte également la icie (Trachélipodes), s'est trouvé dans l'obli- gation de laisser les Limaces et plusieurs autres genres avoisinnnts dans le premier groupe, tandis que les Hélices sont dans le second ; de sorte que l'une des grandes divi- sions méthodiques de Lamarck vient juste- ment se placer onire ceux des Mollusques qui ont entre eux K; plus de rapports. Ceci est l'une des preuves que celte partie de la mé- thode I1V1ÉES. Limeœ. bot. ph.— Tribu de la famille des Phytolaccacées. Voy. ce mot. LIMEIVITIS. INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes , tribu des Nympha- lides, établi par M. Boisduval aux dépens des Nymphales. Il renferme 4 espèces , ré- parties en deux sections ainsi caractérisées : 1" ailes oblongues , gouttière anale peu pro- noncée (g. Neplis, Vabr.); 2" ailes de forme ordinaire, gouttière anale très prononcée (g. LimenUiSi tabr.). Les Limenilis ont reçu le nom vulgaire de Sylvain {sylva, forêt), par suite de leur séjour prolongé dans les allées sombres des bois. On les trouve fréquemment dans tou- tes les contrées de l'Europe. (J.) LliVIËOLE. Limeiim. bot. ph. — Genre de la famille des Phytolaccacées, tribu des Limées, établi par Linné {Gen. , n. 463). Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Afrique tro- picale et du Cap. Voy. phytolaccacées. LIMETTIER. bot. ph. —Foy. oranger. LliMELM. BOT. FH. Voy. LIMEOLE. *LniICOLA,Leach. ois. —Genre établi sur le Tôt. glottis , espèce du genre Cheva- lier. (Z. G.) *L1MIC0LAIRE. Limicolaria. moll. — M. Schumacher a proposé ce g. dans son Essai d'une classification des coquilles , pour quelques espèces de Bulimes , dont le kam. beul d'Adanson peut donner une idée. Ce groupe, intermédiaire entre les Agathines et les Bulimes, ne peut être considéré comme genre , ainsi qu'il a été dit aux articles bu' LIME et AGATHiNE, auxquels nous renvoyons, (Desh.) LIMICOLES. Limicolœ. ois. — Famillede l'ordre des Échassiers établie par Illiger pour des espèces a bec long, grêle, un peu arrondi, droit ou arqué , à doigt postérieur court ou élevé de terre, et n'y posant que sur le bout. Cette division, qui renferme, pour Illiger, les genres Courlis, Bécasse, Tringa et Tourne- Pierre, comprend une portion des éléments dont G. Cuvier a composé sa famille des Longirostres. (Z. G.) LIM IJi\IICULA,Vieill.ois. — Syn. de Limosa. VOIJ. BARGE. (Z. G.) LIHIÎER.MAM. — Nom particulierdu Chien Qiji sert au veneur à découvrir ou à détour- ner le Cerf. roy. chien. (E. D.) LBIMACÉS, Blainv. moll. — Syn. de ' Lymnéetis, Lanik. *LIMI\IACIIV.'E. MOLL.— Sous celte déno- mination, M. Swainson a circonscrit la 5" • sous-famille de ses Helicidce, qui correspond à celle des Lymnéens de Lamarck , à la- quelle M. Swainson a fait subir quelques ! changements. Il y a introduit cinq genres : i Planorbis, Lymnœa, l'bysa, PotamopliiiUa et \ Ancillus. Voy. ces mots. (Desh.) | LI\li\ADlE. Limnadia (nom mylhologi- ' que). CRUST. — Genre de l'ordre desPhyllo- podes, de la famille des Apusiens , établi par M. Adolphe Brongniart, et adopté par tous iescarcinologistes. Le test est com- posé de deux valves ovalaires et transparen- tes, réunies sur le dos, libres dans le reste de leur contour, et formé par un grand pli delà membrane tégumenlaire. Le corps, renfermé dans cette enveloppe, est allongé et cylindracé; la tête adhère à la carapace, et présente, à sa partie antérieure, une pro- tubérance contenant deux yeux très rappro- chés l'un de l'autre. Les antennes sont au nombre de quatre; celles de la première paire, insérées de chaque côté d'une petite crête frontale, sont simples, très petites, sé- lacées, un peu renflées vers le bout et obscu- rément multi-articulées; celles de la seconde paire, insérées en dehors des précédentes, sont, au contraire, très grandes, et se com- posent chacune d'un gros pédoncule cylin- drique, portantàses extrémités deux longues branches sétacées et mulli-artirulées. La bouche a la forme d'un bec dirigé en bas , et est armée de mandibules arquées et de mâchoires foliacées. Le tronc est divisé en un grand nombre d'anneaux (20 à 30), dont le dernier forme une espèce de queue terminée par deux filets divergents, et dont les autres portent chacun une paire de pattes. Ces pattes, au nombre de 18 à 27 paires, sont membraneuses, étroites et allongées ; les premières sont grandes, mais, vers l'extré- Hiilé postérieure du corps, elles deviennent très petites. Chacune d'elles se compose de trois branches: la branche interne, qui est la plus développée et qui donne insertion aux LIM 117 deux autres branches par sa partie basilaire, est lamelleuse, divisée le long de son bord interne en quatre lobes à bords ciliés et ter- minés par une lanière également à bords ci- liés; la branche moyenne se compose d'une foliole membraneuse recourbée vers le dos, et la branche externe est représentée par un appendice filiforme qui, aux pattes des on- zième, douzième et treizième parires, devient très long, et s'étend dans la cavité située entre la face dorsale du thorax et le dessous du test, et qui sert à donner attache aux œufs. Toutes les Limnadies observées jijsqu'en ces derniers temps étaient des femelles; mais un naturaliste russe, M. Krynicki, vient de découvrir des individus mâles et d'obser- ver l'accouplement de ces animaux. Les Limnadies se rencontrent dans les mares d'eau douce; elles nagent sur le dos et d'une manière continue en se servant de leurs grandes antennes comme de rames. Ce genre renferme trois espèces, dont la Limnad;e d'Hermann, Lim>iad«a i7erman»iii Ad. Brong., peut être considérée comme le type de cette singulière coupe générique. Celte espèce ha- bite les petites flaques d'eau de la forêt de Fontainebleau, et paraît être maintenant assez rare. (H. L.) *LlMi\ADIIDES. Limnadiidœ. crust. — Nom employé par M. Burmeister ( Die or- gan. derTr'd.) pour désigner une famille de l'ordre des Branchiopodes. (H. L.) *LIW\'/ETES, Vig. OIS.— Syn. de Mor- p/inws, Cuv. (Z. G.) *LIIV1\AI\THACÉES, LIMIVAMTHÊES. LimnanlhacecB , Limnanlheœ. bot. ph. — Cette petite famille de plantes paraît se rap- procher des Tropœolées, malgré la diné- rencede l'insertion, qui tend ici à la périgy- nie. On peut en juger par ses caractères, qui sont les suivants : Calice 3o-parti, à pré- floraison valvaire. Pétales eu nombre égal et alternes, à préfloraison tordue. Etamines en nombre double , les oppositipétales plus courtes et extérieures, filets libres, légè- rement aplatis; anthères introrses , bilo- culaires, s'ouvrant longitudinalement. Car- pelles en nombre égal aux divisions calici- nales, placés devant elles, contenant chacun un ovule anatrope et dressé, liés entre eux à la base par le style gynobasique; celui-ci s'élevant du centre du réceptacle, simple, excepté au sommet , qui se partage en 3-5 118 LIM branches terminées chacune par un stigmate jigu ou capité. Akènes quelquefois réduits Jans leur nombre par suite davortements, i péricarpe coriace, légèrement charnu, lisse ou tuberculeux. Dans chacun une graine dressée, à test membraneux parcouru par un raphé dorsal linéaire, à embryon droit sans périsperme, dont les cotylédons sont charnus, convexes-plans, la radicule très courte et infère, la gemmule partagée en deux folioles. Les espèces se rapportent à deux genres seulement, le Floerkca, W., et le Lminanlhes, R. Br.; ce sont des plantes herbacées et annuelles, habitant les marais des régions tempérées de l'Amérique septen- trionale; à saveur un peu acide; à feuilles ionguement péiiolées, une ou deux fois pin- natifides , dépourvues de stipules; à fleurs solitaires à l'extrémité de pédoncules axil- laires , de couleur blanche. Ce pédoncule , à son sommet, s'épaissit et s'évase en une cupule qui semble former la base du calice, et comme à cette base se soude l'anneau court et fugace qui porte les pétales et les étamines, on peut conserver quelques doutes sur la véritable nature de l'insertion. (Ad. J,) LIMNAXTUEMLIM. bot. ph. — Syn. de Liinnanlhes. LIMIMANTHES ( ic>.v„ , marais ; âySo; . fleur). BOT. PH. — Genre de la famille de» Limnanthacées , établi par R. Brown (in Lond. el Edinb. philosoph. Mad. et Journ. Jtily, 1833). Herbes marécageuses de la Californie. Voij. limnanthacées. *LIMIMAS (Kfjyn, marais), bot. ph. — Genre de la famille des Graminées- Phala- ridées, établi par Trinius {Fund., 116,1. 6). Gramens de Kamlschatka. Voy. cnAmmes. *MM\AT1S, Moq. Tand. annél.— Syn. de Ddella , Sav. L1MIVÉBIAIRES. ins. —Branche de la famille des Hydrophiliens de Mulsanl (//isL nat.des Coléopt. deFr., Palpkornes, 1844, p. 88) , ainsi caractérisée par l'auteur: Seg- ments abdominaux au nombre de 7, dont les deux derniers peu distinctement séparés chez les mâles ; élytres tronquées à l'extré- mité, débordées, du moins pendant la vie de l'Insecte, par l'extrémité de l'abdomen. (G.) *LI1W\EBIUS (>cV.vïi, étang ; g.c'o,, je vis). lits. — Genre de Coléoptères pentamcres, famille des Palpicornes, tribu des Limné- LIM biaires, créé par Leach ( Miscellany, t. III, p. 93), et adopté parMulsant, qui le com- pose de 4 espèces propres à la France, sa- voir: L. truncalellus Th., papposus Muls., nilidus Marsh., et alomus Duf. (C.) LHÏX'ÉE. MOLL. — Voy. lymnée. LIi\I\ÉE\S. MOLL. — Voy. LTMNÉENS. *LIM!\EPH1LLS (^tW/i, marais ; yuo; , qui aime). INS. — Genre de la tribu des Phryganiens, de l'ordre des Névroptères , établi par Leach sur quelques espèces, dont les jambes intermédiaires sont pourvues d'un seul éperon vers le milieu. Les espèces les plus répandues sont les L. vitlatus Fabr., rhombius Lin., alernaiius V abr . , etc. (Bl.) *LIM\'ESIA (K;j.vy), marais), arach. — M. Koih, dans son Syslème des ArachnideSy désigne sous ce nom un genre de l'ordre des Ascarides qui comprend 30 espèces, et qui n'apns été adopté par M. P. Gervaisdans ?on llisloire naturelle des Insecles aptères ; ce 'naturaliste semble, dans son travail, rappor- ter cette nouvelle coupe générique à celle des Bydrachna. Voy. ce mot. (H. L.) LI\!\ET1S, Rich. bot. ph. — Syn. de Spartina , Schreb. LIMMA, Lin. bot. ph. —Syn. de Clay' ionia, Lin. *LHll\L4S.Lîmnias()tVvvi,marais).iNFUs., SYST. — Genre proposé parSchranket adopté par M. Ehreiiberg , en 1 838 , pour une es- pèce de Mélicerte ( M. biloba , qui se dis- tingue par le iiornbre des lobes ciliés de son limbe, et par la structure du tube qu'elle se fait eu agglutinant des parcelles de ma- tières terreuses. M. Dutrochet l'avait nom- mée Rotifer confervicola , et M. Ehrenberg l'avait laissée avec les Mélicertes avant de reprendre le premiernom de Limniascerato- phylii,que lui avait imposéSchrank.Les tubes ou fourreaux qu'habite ce Systolide sont longs de 3/4 à 5/4 de millimètre, et sont en conséquence bien visibles à l'œil nu sur les feuilles des Cératophylles, des Myriophylles, et des autres plantes aquatiques flottantes. (Duj.) LIMA'ICHUS (),i'av»), étang; Ix^ivo,, re- chercher). INS.— Genre deColéoptères penla- mères , famille des Clavicornes, tribu des Dermeslins, proposé par Ziegler, et adopté par la plupart des entomologistes modernes. 7 à 8 espèces rentrent dans ce g.; 3 ou 4 appartiennent à l'Europe, 2 ou 3 à l'Araé- LIM rique septentrionale, et une est originaire de la Nouvelle- Hollande. Nous citerons comme en faisant partie les L.r/parmx, ame- ricanusDej,, sericeusDuf. elauslralis Erich. Ce soiu de très petits Insectes soyeux, qu'on trouve au bord des eaux sur les plages sa- blonneuses. (C.) LIMrviUS, lUiger. ins. — Syn. d'Elmis. Foy.'ce mot. (G.) *LIM\OBATES, Burm. ms.— Syn.d'/fy- dromclra. (Bl.) LiamOBIA ( /t'fAvri , marais; ffi'o; , vie). JNS. — Genre de l'ordre des Diptères-Némo- cères , famille des Tipulaires, Latr., établi par Meigen et adopté par M. Macquart {Ins. Dipt. , t. I, p. 101). Il est principalement caractérisé par des antennes généralement de seize articles ; ces articles sont globuleux à partir du troisième , les derniers oblongs. M. Macquart {loco cilalo) en décrit 29 es- pèces d'Europe et [Dipt. exot.) 7 exoti- ques. Nous citerons, parmi les premières , la Limnobia lulea, commune en France et en Allemagne. (J.) LlM\OBIlIM (itVvYi, marais; ëloc, vie). BOT. PH. — Genre de la famille des Hydro- charidées-Stratiotidées, établi par L.-C. Ri- chard {in Mem. del'Inst., 1811). Herbes de l'Amérique boréale, l'oy. hydrocharidées. LIMXOCIIARE. Limnocharis ( Vii^vt) , marais; x«P''''; ' Q"' se plaît), arach. — Genre de l'ordre des Acarides, établi par Latreille, et dont les caractères peuvent être ainsi présentés : Palpes faibles , filiformes, à cinquième article unguifurme, petit; bec cylindrique, allongé ; corps mou ; yeux rap- prochés ; hanches cachées sous la peau; pieds ambulatoires, les antérieurs plus forts que les postérieurs; larves terrestres, pa- rasites, diiïéraiit des adultes. L'espèce type de ce genre est le Limno- CHARE SATINÉ, Limnochavis holosericea Roes., Acarus aquaticus Linné. Cette espèce , à l'état de larve , va chercher sa subsistance sur le Gerris lacuslris, Hémiptère fort com- mun à la surface des eaux tranquilles. Ces larves, très petites et d'un rouge vif, res- semblent beaucoup à celle du Tronibidium phalangium. Parvenue à la grosseur de la tête d'un camion , chaque larve se détache et tombe dans l'eau, y marche comme au- paravant, bien que ses pieds soient devenus plus courts relativement à l'ampleur du LIM H9 corps, et s'enfonce dans quelque anfracluo- sité de pierre submergée, devient une nym- phe immobile, et, au bout de seize jours , laisse éclore un fort petit Limnochare d'un rouge éclatant, à huit pattes, et avec toutes tes formes apparentes de l'adulte. Cette es- pèce n'est pas très rare en France, et sur- tout dans les environs de Paris. (II. L.) ♦LimXOCHARIS (ÀtVvn, étang; x^P'^'î, qui se plaît ). rept. — Genre de Grenouilles proposé récemment par M. Bell {Voy. Beu- gle, 1843). (E. D.) LIMNOCHARIS (:ieVvv), marais; x«p'£'?. qui se plaît), bot, ph. — Genre de la famille des Butomacées , établi par Humboldt et Bonplarid {PL œquinoct., I, 116 , t. 34.) Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. buto- macées. *LIMl\OCOCHLIDES.M0LL.— Latreille, dans ses Familles naturelles , a partagé les Gastéropodes pulmonés en plusieurs famil- les. Celle-ci est du nombre, mais elle a le désavantage de rassembler des animaux qui n'ont pas entre eux l'analogie nécessaire pour en constituer un groupe naturel. Eu effet, dans cette famille, on trouve les gen- res de la famille des Auriculés de M. de Blainville, et ceux de la famille des Lym- néens de Lamarck. Nous pensons qu'il est préférable d'adopter les deux familles que nous venons de mentionner. Voy. auricu- lés et LVMNÉICNS. (DeSH.) *LIMIVODYTES ( )it>vY) , étang; êi- Tïjî , qui plonge ). rept. — Genre de Batra- ciens anoures, de la fauiille des Hylœfortiies, créé par MM. Duméril et Bibron (Erp. gen., VllI , 1841), et correspondant au groupe des Hylarana de M. Tsihudi. Les Lirnno- dytes ne diffèrent des Grenouilles que par le dessous de l'extrémité de leurs doigts et de leurs orteils, dilaté en un disque circu- laire, comme chez les Rainettes. On ne connaît que 3 espèces de ce genre; 2 proviennent de Java : ce sont les L. ery- thrœus Dum. et Bibr., et chalconotus Dum. et Bibr. ; et une , le L. Waigiensis Dum. et Bibr., a été trouvée par MM. Garnot et Les- son dans l'île Waigiou. (E. D.) LIMXOPEUCE , Taill. bot. ph. — Syn. d'Hippuris , Liiin. LIMIVOPIIILA ( ;.cVv»i , marais ; iftloç , qui aime), bot. pu. — Genre de la famille des Scrophularinées-Gratiolées , établi par 120 LIM R Brown {Prodr., 442). Herbes de l'Asie et de la Nouvelle-Hollande. Voy. scropuu- lAKlNERS. *LIM1\0PHILA ( itV') » marais ; tptla , qui aime), ins. — Genre de l'ordre des Di- ptères némocères, famille des Tipulairesde Latreille, établi par M. Macquart {Ins. dipt., î. I , p. 97) aux dépens des Limnobies de Meigen, dont il se dislingue principalement par les antennes ayant leur premier article allongé au lieu d'être cylindrique et court. M. Macquart ( loco citalo ) en décrit 21 espèces d'Europe et {Dipt. exot.) 2 exotiques, une du Bengale, l'autre de la Caroline. Nous citerons , parmi les premiè- res, la L. picla ( Tipula id. Fabr., Limno- lia id. Meig.) , très commune en France, dans les endroits marécageux. (J.) *LtiWI\OPHILE. Limnophila. moll. — Troisième sous -ordre des Mollusques piil- monés, proposé par M. Menke, dans son Stj- nopsis molluscorum, pour une seule famille correspondant aux Lymnéens de Lamarck. Déjà quelques zoologistes , et M. de Férus- sac, entre autres, avaient senti la nécessité de diviser les Mollusques pulmoiiés en plu- sieurs grands groupes; mais peut-être est- il plus simple et par conséquent préférable de les partager en familles, sans élever d'un degré de plus la valeur des divisions mé- thodiques. Vuy. PULMONliS TERRESTRES et MOL- Lusouts. (Desu.) Li.^IXOPHILL'S. INS. — Rectification or- thographique du nom de Limnepbilus, faite par M. Burmeister {llandb. der entomol.). (Bl.) * LIM\Ol'IilLLS (;.>■„, étang; 110RA (),t'y.v/„ marais ; ^cpiç, penchant). iNs. — Genre de l'ordre des Diptè- res brachoceres, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par M. Macquart ( /hs. dipt., t. 11, p. 309), et différant des autres genres de la même tribu par des antennes à style cotonneux et un abdomen long. L'auteur de ce genre y rapporte 13 espè- ces , toutes d'Europe; nous citerons prin- cipalement la L. paluslris, commune en' France, sur le bord des marais. LI!Mi\ORÉE. poLvp. — Voy. lymnorée. LIIM^'OI\IE. Limnoria (nom mythologi- que). CRDST. — Genre de Tordre des Isopodes, de la famille des Asellotes , de la tribu des Asellotes homopodcs , établi par Leach , et généralement adopté. Le corps des Limnories est allongé, convexe en dessus, et peu ré- tréci vers les extrémités. La tête est largo, courte et bombée; les yeux sont petits, si- tués sur les côtés, et dirigés en dehors. Les antennes sont petites, cylindriques, couries et presque égales entre elles. La bouche est proéminente, et armée de mandibules gar- nies d'un appendice palpiforme; quant aut mâchoires et aux pattes - mâchoires , leur forme n'est pas bien connue. Le thorax se compose de sept anneaux, dont les premiers sont les plus grands. L'abdomen est de même longueur que le thorax , et se com- pose de six segments mobiles, dont les qua- tre premiers sont très courts , et les deux derniers très grands. Les pattes sont grêles, cylindriques, et armées d'un ongle simple et légèrement courbé, mais faible et peu j mobile. Chez la femelle, il existe à leur base I des appendices lamelicux, qui se relèvent contre la face inférieure du thorax puur j constituer une poche ovifcre. Les fausses pattes branchiales sont disposées comme chez les CiroJanes et les jEgas [voyez 'ces innts). Les membres abdominaux de la dernière paire portent chacun deux appendices styli- formes, dont l'interne se compose de deux articles, et l'externe de trois ou quatre. Ou ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre : c'est la Limnorie perforante, Limno- ria ierebrans Leach. Ce petit Crusiacé a été aperçu pour la première fois par un ingé- nieur anglais, M. Stevenson, chargé de la construction du phare de Bell -Bock. La charpente provisoire, fixée au rocher et bai- gnée par la mer , fut , dans l'espace d'une seule saison , criblée de trous produits par les Limnories ; et de grosses poutres de i 0 pouces d'équarrissage, employées dans la même localité pour soutenir un chemin de fer provisoire, furent, dans l'espace de troi.s ans, réduites à 7 pouces par les ravages (Je ces mêmes animaux. Depuis cette époque , on a constaté des dégâts analogues occasion- nés par les Limnories sur plusieurs points du littoral de la Grande-Bretagne, et no- tamment au pont de Montrose, aux écluses du canal deCrinan, à Leilh, à Porlpatrick, à Dublin, etc. ; mnis on n'a pas encore si. LIM pnalé la présence de cet animal sur nos cô- tes. Les trous qu'il perce ont ordiuaire- iiientun vingtième à unquinzième de pouce jiriglaisen diamètre, et près de 2 pouces de profondeur; ces galeries sont cylindriques, parfiiitement lisses en dedans, et en général tortueuses : elles peuvent être dirigées dans tdus les sens , mais le plus souvent elles se portent de bas en haut. C'est avec ses man- dibules que l'animal paraît ronger de la sorte le bois dans lequel il se loge , car on trouve son estomac rempli de matières li- gneuses. Les bois les plus durs ne sont pas à l'abri de ses attaques ; mais cependant il détruit de préférence les couches les plus tendres. (H. L.) *I>L\lNORNIS. OIS.— Genrede la famille des Grimpereaux établi par Gould {Voy. Beagle Zool. Birds, pi. 23) pour une espèce qu'il nomme L. cnrviroslris. (Z. G.) MMOBIUS (>£.>«?, pré; Sco'co, je vis). INS. - Genrede Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculiouides gonatocères, division «'-s Molylides. créé par Schœnherr avec le J'hijtonomus dissimtlis de Herbst {Cu7Culio) ilij(]ucl g. il se distingue par le funicule de ranteiiiic, qui n'est composé que de 6 ar- ticles seulement. (C.) MMODOULM (;,£ia«v, prairie; Sdpov , don). BOT. PH. — Genre de la famille des Or- chidées-Ophrydées , établi par Tournefort {InslU., 437). Herbes des régions centraleset australes de l'Europe. Voy. orchidéks. LliMOIV. BOT. PH. — Fruit du Limonier. Voy. ORANGER. LIMON. GÉOL. — Voy. matière et ter- rains. *L1M0IVÉES. Limoneœ. bot. pu. —Tribu delà famille des Aurantiacées, qui comprend le g. Limonia, et en reçoit son nom. (Ad. J.) liîllOMA (Uiacjvtoç, de prairie), bot. ph. — Genre de la famille des Aurantiacées-Li- monées, établi par Linné {Gen., n. 524). Ar- bres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. AURANTIACEES. — GiBrtn., syn. de l'hçberos, Lonr. LUIOMER. BOT. PH. — Voij. oranger. LUIOXÎTE. MIN.— Foy. fer uvdroxydé. LIMOML'S ( hiao,vioi , de prairie), ins. — Genre de Coléoptères penlamères, fa- mille des Sternoxes, tribu des Élatérides , créé par Eschscholtz(£»iiomoiog'j.sc7iesa7c/iiiJ., V. Tk. Thon.; lena, 1829, p. 83), et adopté LIM 121 par Dejean ( Cafoi., 3* éd., p. 102), qui en énumère24 espèces; 12 appartiennent a l'Europe et 12 à l'Amérique septentrionale. Parmi les premières, nous citerons comme en faisant partie \es El. minulus, Brucleri, is.si in\. Van Beneden etP. Gervaisen font-ils, UN dans leur Zoologie médicale, une sous-classc de Crustacés, et les placent-Ils avec lesLer- nées et les Myzoslomes, a la fin de ces ani- maux. (Henri Gervais.) LIIVGUELLE, Blainv. «oll. — Syn. dt Diphyllie, Cuv. (Desu.) LI\GIILE. Lingula{lingula, languette). MOLL. — Avant l'institution de ce genre par Bruguière, dans les planches de l'Encyclopé- die, ces coquilles avaient été mentionnées et figurées dans plusieurs ouvrages antérieurs. Seba, par exemple, en donne une figure com- plète dans son Muséum; mais cette figure, sans doute oubliée , n'a pas empêché que la plupartdes naturalistes méconnussent les vé- ritables caractères de ces coquilles. En effet, Linné, qui probablement ne connut qu'une valve détachée, la range parmi les Patelles, sous le nom de Patella unguis. Schroeler, Gmelin et quelques autres auteurs métho- distes ont adopté sans examen l'opinion lin- néenne. Chemnilz , dans le Nalui-forschere, ainsi que dans son grand ouvrage de conchy- liologie , ayant vu la Lingule complète, dé- montra la fausseté de l'opinion de Linné et proposa de placer la coquille bivalve en question dans le g. Pinna. Cet arrangement de Chemnitz était sans doute préférable à celui de Linné ; mais il ne pouvait être dé- finitif, puisque la coquille de la Lingule est portée sur un pédicule qui n'existe point dans les espèces du g, Pinna. Nous ne par- I lerons pas de l'opinion de Meuschen , qui range les Lingules parmi les Anatifes , et nous arriverons au moment de la publica- tion des planches de l'Encyclopédie , dans lesquelles Bruguière propose le g. Lingule pour la première fois, sans le caractériser. Dès ses premiers travaux, Lamarck , en adoptant ce genre, le caractérisa et le mit en rapport avec les Calcéoles, les Orbicules et les Térébratules. Jusqu'alors on ne con- naissait pas l'organisation de l'animal de ce genre ; Cuvier, le premier, publia à son su' jet un mémoire anatomique très intéressant^ que l'on trouve dans les premiers volumes des Mémoires du Muséum. Comme consé- quence de ses recherches , Cuvier fait voir la nécessité de créer une classe à part pour ce Mollu.sque bivalve, d'une organisatiou très différente de celle des autres acéphales. Bientôt après, dans sa Philosophie zoologi' que, Lamarck, suivant les indications de LIN r.uvier, proposa la rarmlle des Biaihiopodes {vcy. ce mol), dans laquelle il Ot entrer les trois genres Orbicule , Lingule et Térébra- tiile. Les Bracliiopodes furent introduits dans toutes les méthodes, où ils subirent quelqi'es changements rendus nécessaires par les progrès de la science; mais le genre Lingule resta tel qu'il avait été institué par Laniarck , et ses caractères peuvent être ex- primés de la manière suivante : Coquille longitudinale, équivalve, équi- latérale, mince, fragile, tronquée à l'extré- mité antérieure , terminée postérieurement ►■M crochets pointus, droits, médians, embras- ses par un pédicule tendineux, cylindracé-co- nique, plus long que la coquille, et se fixant aux corps sous-marins ; en dedans, les val- ves présentent une impression palléale peu nette , à l'intérieur de laquelle il existe trois impressions musculaires sur la valve droite et quatre sur la gauche; l'une de ces im- pressions est dans la profondeur des cro- chets. L'animal est pair et symétrique dans presque toutes ses parties; le manteau est divisé en deux lobes égaux ; l'un de ces lo- bes couvre le côté dorsal , et l'autre le côté ventral de l'animal; ils contiennent dans leur épaisseur les organes branchiaux, sous formes de stries obliques, aboutissant aux quatre vaisseaux branchiaux. En soulevant et en renversant en arrière l'un des lobes du manteau , on trouve au-dessous de lui et au centre de l'animal une sorte de muffle court, percé au centre par l'ouverture de la bou- che. Cette pariie est garnie en dessus et en dessous de lèvres ciliées transverscs, qui, au lieu de se continuer en palpes labiaux , comme dans les autres Mollusques acépha- les, se prolongent en deux longs bras ciliés, que l'animal fait sortir de sa coquille, et qu'il y fait rentrer en spirale. Comme il n'existe aucune trace du pied des Mollus- ques acéphales proprercsnt dits, la plupart des zoologistes ont considéré les bras ciliés dont nous venons de parler comme des or- ganes de mouvement, ce qui a valu aux animaux en question le nom de Brachiopo- des, qui leur est consacré. De la bouche part un œsophage court, qui bientôt se dilate à peine en un estomac allongé qui se con- tinue sans interruption avec l'intestin ; ce- lui ci reste à peu près uniforme dans son LIN 131 diamètre; il fait plusieurs circonvolutions dans le foie , en se plaçant dans les inter- valles des muscles des valves, et vient abou- tir au côté gauche de l'animal, descend jus- qu'à la commissure du manteau, où il se termine en une petite perforation. Les or- ganes de la circulation sont doubles, c'est- à-dire qu'un cœur existe de chaque côté, qu'il reçoit par son extrémité des vaisseaux branchiaux , pour répartir ensuite le fluide nourricier dans la masse des viscères , au moyen des artères. D'après les observations récemment publiées par M. Owen, les vei- nes ne seraient point en continuité avec les artères ; les deux systèmes vasculaires lais- seraient entre eux des lacunes étendues, dans lesquelles le sang viendrait s'épancher pour favoriser la nutrition des organes. Les muscles sont plus nombreux que dans les autres acéphales ; ils se rendent oblique- ment d'une valve à l'autre , et sont ras- semblés vers leur centre; le muscle qui s'insère sur le côté droit de la valve gau- che, par exemple , se dirige obliquement pour se fixer au côté gauche de la valve droite. Les deux muscles fixés dans les cro- chets sont destinés à soutenir le pédicule corné, auquel les valves sont attachées; ce pédicule est creux, et chez ceux des indivi- dus que nous avons vus , il nous a paru contenir des parties consiilérables de l'o- vaire. Cuvier avait considéré comme une glande salivaire une portion glanduleuse couvrant l'estomac; d'après M. Owen , Cu- vieraurait été trompé par une différence de couleur, et la glande en question serait une dépendance du foie. L'animal des Lingules n'est pas placé en- tre les valves de la même manière que les autres Mollusques acéphales ; il n'a pas une valve droite et une gauche, car le dos de l'animal est dans l'une de ces valves, le ventre dans l'autre. En cela, il ressemble à l'animal des Térébratules et des autres Bia- chiopodes : seulement, comme les valves sont parfaitement égales , il est diflicile de distinguer la supérieure de l'inférieure. Les Lingules sont des Mollusques propres aux mers chaudes de l'Inde et de l'Amérique méridionale; on a cru longtemps qu'ils vi- vaient attachés par groupes aux rochers, ;i peu près de la même manière que les Ana« tifes; maiSi d'après les obseivations récen» V6-1 i.tpr fcs de M. Cuniing. les Lingulessont enfon- rées dans le sable des rivages, à une faible profondeur dans la mer : elles peuvent même habiter dans des' sables découverts par la marée, ce qui permet de les rechercher et de les recueillir quelquefois avec assez d'a- bondance pour être vendues sur les mar- chés. Pendant longtemps , on n'en connut qu'une seule espèce. La monographie, ré- cemment publiée par M. Sowerby, dans le Thésaurus conchyliorum, porte à 7 le nom- bre des espèces actuellement connues. Ce g. est également répandu à l'état fossile dans différents terrains, et ce qui est re- marquable, c'est qu'il n'a point été men- tionné jusqu'ici dans les terrains tertiaires; les terrains secondaires sont ceux qui en contiennent le plus, et l'on en cite jusqu'à 10 espèces; mais aucune n'est aussi grande que la plupart de celles qui vivent actuelle- ment. (Desh.) *LIAGIJLES. MOLL. — M. Rang, dans son Matmel de cuncityliologie , a établi sous ce nom une famille pour le seul genre Lin- gule. Déjà Latreille, dans ses Familles natu- relles du régne animal, avait proposé un groupe semblable parmi les Brachiopodes, sous le nom de Pédoncules équivalves. Voy. BRACHIOPODES, LINGULE et MOLLUSQUES. (DeSH.) *LII\ISCLS (/cvio-xoç, fil). HELM. — Genre d'Helminthes parasites établi par M. Dujar- àin { Helminthes , p. 29) pour une espèce voisine des Trichosomes , qui est parasite de la Musaraigne carrelet : c'est \eLiniscus exilis. (P. G.) LINKIA, Cavan. bot. ph. — Syn. de Persoonia, Smith. — Pers., syn. de Des- fontahiea , Ruiz et Pav. mxiV'.'EA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Lonicérces(Caprifoliacées), établi par Gronovius (in Linn. gen.,n. 774). Herbes des régions boréales du globe. Voy. CAPniFOLIACÉES. LIIVOCIERA. BOT. PII. — Genre de la fa- mille des Oléacées - Oléinées , établi par Swartz (Flor. Ind. occident., I, 74). Arbres ou arbri.cvûv, lin; arôpa, ou- verture). BOT. PH. — Genre de la famille des Daphnoidées, établi par Wallich ( Catalog., n'4203). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. dapii- KOÏDÉES. Lm'OSYRIS ()t'vov, fil; oipa, tige), bot. PH. — Genre de la famille des Composées- Astéroidées, établi par Lobel (Hislor., 223). Herbes de l'F^urope et de l'Asie boréale. Voy. COMPO.SÉES. *LI1\0TKIT0]V. REPT. — M. Bell dési- gne sous cette dénomination une division du genre Salamandre. Voy. ce mot. (E. D.) LIXOTTE. Linaria (qui aime la graine de lin), ois. — Par suite des réformes introduites dans les méthodes ornithologiques, réformes dont un des principaux résultats a été la création d'un nombre considérable de genres nouveaux, beaucoup de noms d'espèces sont devenus des dénominations génériques : ainsi le mot Linotte , que l'on avait toujours affecté à l'une des nombreuses espèces des Fringillœ de Linné, a pris chez les auteurs modernes une signification plus étendue, en devenant le titre d'un genre particulier, qui a pour type l'espèce même à laquelle ce nom de Linotte était spécialement donné. Bechstein, si je ne me trompe, est le pre- mier qui ait proposé d'introduire cette coupe dans le genre Fringilla. Quelques ornitholo- gistes, après lui, voulant rester fidèles à la classification de Linné, ont repoussé les mo- difications qui tendaient à altérer cette clas- sification ; mais bon nombred'autresauteurs, parmi lesquels je citerai G. Cuvier, se sont empressés de reconnaître la distinction quff Bechstein avait établie entre les Linottes c( les autres espèces avec lesquelles on les avais confondues. Aujourd'hui ce genre paraît dé- finitivement admis et accepté. Boié, Brehni , Ch. Bonaparte, G.-R. Gray, et beaucouii d'autres naturalistes l'ont inséré dans leurs divers travaux ornithologiques. On reconnaît aux LinoUcs nn bec parfaite- ment conique, court* sans renflement à la LTN base ni lur aucun point de son étendue. Ces caractères physiques, les seuls que l'on puisse mettre en relief, seraient, il faut en conve- nir, très insuffisants pourautoriser la distinc- tion que l'on a voulu établir entre ces oiseaux et les autres espèces de la faniille des Frin- gilles (Conirostres de G. Cuvier), si ici on n'avait pris en considération les circonstances de mœurs et d'habitudes. En effet, sous ce rapport, les Linottes se distinguent assuré- ment des Moineaux, des Veuves, des Pinsons, dont elles étaient les congénères. Les Linottes , comme les Chardonnerets, avec lesquels elles ont les plus grandes affi- nités, ont un instinct de sociabilité déve- loppé à un très haut degré. Elles ne vivent dans l'isolement qu'à l'époque de la repro- duction , c'est-à-dire depuis avril jusqu'à la fin de juillet. Le reste de l'année , on les rencontre rassemblées par troupes plus ou moins nombreuses. Non seulement tous les individus provenant de la même nichée de- meurent réunis, mais encore toutes les fa- milles que nourrit un canton s'attroupent vers la fin de l'été, en septembre ordinaire- ment, pour voyager en compagnie les unes des autres. Après l'époque des migrations, lorsqu'elles se sont cantonnées , c'est-à-dire lorsqu'elles ont fait choix d'une localité qui puisse leur offrir pendant quelque temps une nourriture facile et appropriée à leurs goûts, les Linottes forment alors des bandes vraiment prodigieuses. L'été, ces oiseaux se tiennent sur les lisières des bois , des gran- des forêts, et généralement dans les halliers, les baies et les buissons; l'hiver, ils descen- dent dans les plaines et les lieux découverts et cultivés. Les Linottes olTrent ceci de parti- culier que l'hiver, et surtout s'il fait grand froid, elles volent très serrées, très rap prochées les unes des autres; elles se pe- lolonnent, comme on dit en terme d'oisel- lerie. Elles ont aussi pour habitudes com- imunes de s'abattre, de s'élever toutes en- isemble , et de se poser, lorsqu'elles le peu- jvent , à la cime du même arbre. La nuit , «elles gagnent les bois, et choisissent pour fasile les arbres dont les feuilles, quoique sèches , ne sont pas encore tombées. Leur vol est suivi, et ne s'exécute pas par élans répétés, comme celui des Moineaux. Posées à terre, slles avancent au moyen de petits sauts. Les Linottes, qu'un besoin commun avait LIN 133 réunies, se séparent par couples, quand vient le printemps. Elles vont vaquer aux soins de la reproduction. Ordinairement elles font deux pontes par an, quelquefois trois. Les mâles ne partagent ni le travail de la nidification , ni les fonctions pénibles de l'incubation; mais ils sont remplis d'at- tention pour leurs femelles, et leur appor- tent à manger. Les petits sont nourris dans le nid jusqu'à ce qu'ils aient acquis assez de forces pour prendre leur volée : le père et la mère leur dégorgent dans le bec des graines préalablement triturées et en voie de décomposition par suite du séjour que ces graines font dans leur jabot. La plupart des Linottes chantent très agréablement, et le printemps est l'époque oîi leur chant a le plus d'éclat ; mais de toutes, celle qui a servi de type au genre, est, sans contredit, l'espèce la plus recom- mandable par la beauté de sa voix. Le chant de celle-ci ne cesse qu'à la mue; il est écla- tant, flûlé , varié, et son gosier se ploie fa- cilement aux dilférents airs qu'on veut lui enseigner. Ces brillantes qualités, réunies à un naturel docile et susceptible d'attache- ment, la font rechercher comme oiseau de volière. Elle s'habitue si bien à la capti- vité qu'on peut la conserver dix ou douze ans en cage : Sonnini cite un individu qui vécut ainsi quatorze ans. Les Linottes font leur principale nourri- ture de jeunes graines de Lin, de Navette, de Chanvre. Ce régime n'est pourtant pas exclusif, car pendant l'hiver ces oiseaux s'at- taquent à toutes les graines qui peuvent leur fournir un aliment quelconque; ils ébour- geonnent même, ainsi que le font la plupart des Fringilles, tels que les Bouvreuils, les Tarins, etc., les Peupliers, les Tilleuls et les Bouleaux. Le genre Linotte a des représentants dans les deux continents , mais l'Europe paraît en ■ posséder plus que l'Amérique; du moins des espèces actuellement connues, le plus grand nombre api)arlient à l'ancien continent. Le plumage de ces oiseaux est susceptible de varier accidentellement : le mélanisme et l'albinisme total ou partiel sont les variétés les plus fréquentes que l'on ait observées. On trouve encore des individus à plumage Isabelle ; mais, indépendamment de ces va- riétés accidentelles, les Linottes, et surtout nu LIN l'espèce type, se présentent encore sous une livrée dillérente, selon les saisons; ce qui a occasionné des erreurs, en donnant lieu à de doubles emplois. Parnni les espèces du genre Linotte, nous nous bornerons à mentionner ici celles qui sont parrailenienl connues et déterminées, et plus particulièrement les espèces d'Eu- rope. 1. La Linotte ORDiNAinE ou des vignes, Lin. cannabina , Fr.cannabina Lin. (BufT., pi. en/., 483 et loi, fig. i, 2), Frontet poi- trine rouges au printemps; gorge blanchâ- tre griveiée; bec noirâtre; rémiges primaires largement bordées de blanc ; tectrices alaires unicolores. — Habite la France, l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne, les provinces méridio- nales de la Russie et la Grèce. Partout elle est commune. 2. La Linotte de montagne ou a bec jacne, L. montium, Fr. monlium Linn. , flaviros- trjs Pallas(Vieill. ,Faun. /^r., pi. 39, fig. 1). Bec jaune; croupion d'un brun rouge dans le mâle; une seule bande blanche à l'extré- mité des grandes tectrices alaires. — Habite les contrées arctiques de l'ancien continent. Commun en Ecosse, en Norwége et en Suède ; de passage annuel en Allemagne et ea France. 3. La Linotte cabaret, L. rufescens, Fr. linaria Linn. Plumage généralement rous- sâtre; dessus de la tête d'un rouge cramoisi; gorge noire; poitrine et croupion d'un rouge clair; sur cette dernière partie se mon- trent des traits bruns. — Habite les con- trées du cercle arctique , les pays tempérés de l'Europe et l'Amérique du Nord. De passage régulier en France. 4. La Linotte sizerin ou boréale, L. ca~ nescens, Fr. borealis Temm.(Gould, Birds of Europe, vol. III). Plumage généralement blanchâtre; dessus de la tête et front d'un ronge sanguin ; croupion d'un rouge rose au printemps, d'un blanc pur l'hiver. — Habite le nord de l'Europe et l'Amérique septen- trionale; très accidentellement de passage en France. Savi, d'après Ch. Bonaparte {Birds of EuropeandNorlh America), aurait reconnu, sous le nom de Fr. borealis, une espèce dis- tincte du Fr. canescens. Il nous est difficile de dire jusqu'à quel point cette distinc- tion est fondée. Peut-être bien le Fr. bo- Lli\ reaîis de Savi n'a-t-il été créé que sur uo Fr. canescens en plumage de noces. Il est également difficile dédire si l'espoce du nord de l'Europe dont Gould a fait une Linotte, sous le nom de Lin. breviroslris p se rapporte réellement à ce genre. Des espèces étrangères à l'ancien conti- nent, la seule que l'on ail considérée jus- qu'à ce jour avec certitude, comme élan^ une Linotte, est la Fr. pusitla de Wilson, oiseau qui habite les Etals-Unis. (Z. G.) *LL\SANG. MAM. — Groupe de Carnivo- res Viverriens, d'après M. Miiller ( Veihandl. , I, 1829). (E. D.) LliXSCOTIA, Adans. bot. pu. — Syn. de Limeum, Linn. LIIMTHLRIE. moll. —Ce g. a été pro- posé par Denys de Montfort, dans le 1" vo- lume de sa Conchyliologie syslémalique, pour une petite coquille appartenant à la classe des Rhizopodes de M. Dujardin, et dépen- dant évidemment du g. Cristellaire de La- marck. Voy. cristellaire. (Dicsh.) *LIMLCHE. ACAL. — Genre de iMéduses établi par Eschschoitz pour une espèce des côtes de la Jamaïque. (P. G.) LIIMJIW. BOT. PH. — Voy. LIN. *LlI\iVPHlDES. Linyphidœ. arach. — C'est une famille du genre des Linyphia établie par M. Walckenaër, et dont les es- pèces qui la composent ont les mâchoires droites et très écartées , l'abomen ellipsoïde ou ovaiairc, à dos bombé , et le céphalo- thorax grand. Les espèces portant les noms de Linyphia monlana, triangularis , resu- pina, einphana, frutelorum, p7-alensis,pas' cucnsis, miilligullala, pellela, domeslica, tencbricola, elegans , relicutala, phrygiana, pyramilela, radiata, lemniscalaylongidcns et crocea, appartiennent à cette famille. (H. L.) LIIM'PIIIE. Linyphia {Unyphio , tisse- rand), arach. — Genre de l'ordre des Ara- néidcs, de la tribu des Araignées, établi par M. Walckenaër sur des Araignées dont les yeux sont au nombre de huit, presque égaux entre eux, les intermédiaires pos- térieurs plus écartés entre eux que ne le sont les intermédiaires antérieurs; les yeux latéraux sont rapprochés. La lèvre est triangulaire et large à sa base; leg mâchoires sont droites, carrées, écar- tées entre elles ou s'inclinant légèrement LIN »ur la lèvre. F^es pattes sont, allongées, fines; la première paire est la plus longue, la se- conde ensuite, la troisième est la plus courte. Les Aranéides qui composent ce genre sont sédentaires, forment une toile à tissu serré, horizontale, surmontée d'une autre toile à réseaux irréguliers, formés par des fils tendus sur plusieurs plans différents, et qui se croisent en tous sens. Ces Ara- néides se tiennent le plus souvent sous la toile horizontale, dans une position ren- versée, les pattes allongées en avant et en iirrière. Ce genre renferme une quarantaine d'es- pèces, dont la plus grande partis est propre à l'Europe; cependant on en trouve quel- ques unes dans le Nouveau-Monde, particu- lièrement dans l'Amérique du Nord. La LiNVPHiE uoNTAGNAUDE , Liiiyphia montana Walck., peut être regardée comme le type de ce genre singulier; cette espèce est très commune en France, et particulièrement dans les environs de Paris. (H. L.) LIIMZA. iNFus. — Nom donné parSchrank .à l'Ophrydie. Voy. ce mot. (DuJ.) LIMZE. poLYP. — Genre de Spongiaires proposé par Guettard en 1786. (Duj.) *LIODEir«A (^eTo;, lisse ; ^tipd, cou).rept. — Groupe formé par M. Fitzinger {Syst. rept , 1843) aux dépens des Stellions. Voy. ce mot. (E. D.) *LIODE. Liodes (nom mythologique). ARACu. — Sous ce nom , M. Slcphens dé- signe , dans le journal VIsis, une nouvelle coupe générique d'Arachnides. Ce nouveau j genre, que M. P. Gervais place dans l'ordre , des Acarides , a pour type le Notaspis Ihele- proctus Herm. Voy. notaspis. (H, L.) *L10GEMYS ('no;, nu; ïs'wç, menton). INS. — Genre de Coléoptères pentamères. famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides phyllophages , créé par M. Guérin- Méneville (Voyage autour du monde de la Coquille, Zoologie, p. 84, pi. 3, f. 6). L'es- pèce type et unique, L. caslaneus, est de la Conception (Chili). Ce g. a été placé à côté des Amphicrania de Dejean. (C.) LIOX. MAM. — Espèce du genre Chat : la femelle porte le nom de Lionne, et les jeunes celui de Liojiceaua;. Voy. chat. (E. D.) LIOIV. CRUST, — Nom donné par Ronde- let, dans le tome II de son Histoire des Pois- LIO 135 sons, et adopté par AIdrovande, à la Gala- thœa rrigosa. Voy. gai.atiiée. (H. L.) LIOMA ou LIOMA, Eiliott. bot. ru. — Syn. de Sculera, Reichenb. LIOi\l\E. MAM. — Femelle du Lion. Voy. chat. * LIOPELTIS (ÀEroç, lisse; -riWf,, bou- clier), rept. — Division des Couleuvres, d'a- près M. Fitzinger {Syst. rept., 1843). (E. D.) *LIOPHIS ()Eroç, lisse; otpc;, serpent). REPT. — M. Wagler (Syst. amphib., 18201, indique ainsi l'une des divisions du grand genre Couleuvre. (E. D.) LIOPHLOEUS(:^s~o;, lisse; 9^otoç,écorce). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Cucurlionides gonatocères, division des Cléonides, créé par Germar, et adopté par Schœnherr {Dispos, tnelhod., p. 159; Gen. elsp. Curculion., t. H, p. 1, p. 302-6, 2'" part., p. 237). 10 espèces d'Europe ren- trent dans ce genre. Le type, Curcul. nu- bilus de Linn., habile une grande partie de l'Europe. • (C.) *LIOPHOLIS ('Ec-oç, lisse; «po^t;, écaille). REPT. — Groupe de Scincoïdiens , d'après M. Fitzinger (Syst. rept., 1843). (E. D.) *LI0PTER11S (^s!oç, lisse ; TtTtpo'v, aile). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Hydrocanthares, tribu des Dytis- cides, formé par Eschscholtz, mais qui ne constitue pour M. Aube, dans sa Monogra- phie (Species général des Hydrocanthares , 1S38, p. 289), que la division 6 du genre Agabus, ayant pour caractères les trois pre- miers articles des tarses antérieurs des mâles dilatés transversalement. L'espèce type, le D. oblongus d'Uliger, est répandue dans toutes les eaux de l'Europe. (G.) LIOr.HYlVQUE. LiorhynchusQ.ùo., lisse; p-iyxo;, trompe), helm.— Rudolphi a désigné ainsi, dans les Archives de Wiedemann pour 1801 et dans ses ouvrages, un genre de Vers Nématoides, dont il indique 3 espèces pa- rasites du Blaireau, du Phoque et de l'An- guille. Voici comment il le caractérise : Ver à corps cylindrique, élastique, à tête obtuse, sans valves, laissant sortir un tube lisse, rétraclile comme une trompe. M. Diijardin décrit une quatrième espèce de Liorhyiique parasite du Renard. (P. G.) *L10S0MA ()£~os , lisse; cwjxa, corps). ÉCHiN. — Genre d'Holothurides apodes éta- 136 LIO bli par M. Brandi, pour une seule es- pèce que Meriens avait trouvée près de l'île Sitcha, dans l'Océanie. Celle espèce, longue de 4 centimèlres , demi-lraiispa- rcnte, est brunâtre, touie couverte de pe- tits points noirs. Les caractères du genre Liosome sont d'avoir le corps cylindrique , convexe, peu allongé, avec douze lenla- culespellés autour de la bouche, et des or- ganes respiratoires, quinqucfides, presque arborescents, fixés par un mésentère dans l'intervalle des faisceaux musculaires longi- tudinaux. (Duj.) *LI0S0S1A {U~o:, lisse; t7raoo';, visqueux), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Pleu- rolhallées , établi parL. C. Richard ( Orchid. Europ. , 30 , f. 10 ) , pour des herbes terres- tres ou épiphytes qui croissent principale- ment dans les Indes orientales. L'aspect des feuilles a servi de base à la répartition des espèces de ce genre en deux sections , nommées : Sturmia , Reichenb ; feuilles membraneuses, plissées (plantes ter- restres ) ; Cestichis , Thouars : feuilles pres- que coriaces , non plissées (espèces épiphy- tes). ,, 138 UP «LIPARIJS , Olivier, ins. — Syn. de Jtfo- lyles. (C.) *LIPARUS. MAM.— Foy. KOALA. *LIP£fIlIi. Lipewus ( XiTrovpoç , sans queue), ukxap. — Genre de l'ordre des Épi- zuiqnes, élabli par Niizsch , et dont les ca- ractères peuvent être ainsi présentés : Corps plus ou moins étroit, allongé. Tète médiocre, le plus souvent étroite , à joues arrondies ou obtuses; point de irabécules. Antennes des mâles ayant le premier article plus long et plus épais que les autres; le troisième ra- tnigère , et , pur suite , plus ou moins chéli- furme. Dernier anneau de l'abdomen échan- cré en arrière chez les mâles, ou tronqué, ou presque entièrement fendu. M. Niizsch a observé plusieurs espèces de ce sous-genre sur des Gallinacés, des Echas- siers , des Palmipèdes et des Accipitres diurnes de grande taille. Il en cite 1 1 seu- lement; M. Denny, dans sa Monographia anoplurorum Brilanniœ , en a porté le nombre à 19. Le Lipeure changeant, iipeu- rvs versicolor Linn., Denny, peut être con- sidéré comme le type de ce genre. Cette es- pèce vit parasite sur la Cigogne ordinaire {Ciconia alba). (H. L.) LlPli\, aoLL. — Nom sous lequel Swain- son , dans son Voyage au Sénégal, décrit une espèce de Kuseau, inscrit par Linné sous le nom de Murex afer, et par Lamarck sous celui (le F,vsus afer. Voy. fuseau. (Desh.) IJPOCARPIIA ()i'7roxoOSTO\HJS. BOT. PH.— Genre de la famille des Rubiacées-Hédyotidécs, établi par Don (in Edinb. new. philos. Magas., 1S30). Herbes du Brésil. Voy. RUBiACÉrs. ♦LIPOSTOME (ÀEÎ-TTu, manquer; <7-o'..a, bouche). ABACH. — Genre de l'ordre des .\(ari- des.établiparM.Kochsur des larves deTiom- LIP bidiens, et rapporté par M. P. Gervais au genre Tronibidium. (H. L.) LIPOTRICIIE, Less. bot. pu. — Syn. de Lipochœta, DC, LIPPIA. BOT. pn. — Genre de la familla des Verbénacées-Lippices, établi par Linni (Gew., n. 781). Herbes, arbrisseaux ou sous- arbrisseaux croissant dans toutes les con- trées tropicales du globe, principalemevit en Amérique. Les espèces de ce genre ont été réparties en deux sections , nommées : Zaprania , Juss.; Aloysia, Orieg. *LIPPIKES. Lippieœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Verbénacées. Voy. ce mot. LIPPISTE. Lippistes, Monlf. moll. — Une coquille fort singulière , et excessive- ment rare jusqu'ici dans les collections , a été figurée par Fichtel , dans ses Teslacés microscopiques, sous le nom , je manque; oùpâ , queue), mam. — llliger {Prodr. syst. Mam. et Av., 181 1) a créé sous ce nom un genre de Pachydermes , dans lequel il ne place que l'/ii/raa; /ludsonius Schreb. Voy. daman. (E. D.) *LIPIIRE. Lipura ('/l'wovpo;, qui n'a pas de queue), ins. — Genre de l'ordre des Thysanures, delà famille des Podurelles, établi par Burmeisteraux dépens des Pidura des auteurs. Dans celte coupe générique, les antennes sont, au nombre de quatre, iné- gales, subclavellées; les yeux sont peu visi- bles, et au nombre de 13 à 28, placés sur les côtés de la tête ; le corps est divisé en neuf segments inégaux; les pattes sont courtes; il n'ya pointd'appendicesaltatoire; il y a deux crochets au dernier article de l'abdomen si une rainure ventrale ; l'organe rétractile du ventre est très court; il y a des mandibules et des mâchoires, et tout le corps parait dé- pourvu d'écaillés. Ce genre, propre au nord de l'Europe, se compose de trois espèces, dont la LiPiiRE marcheuse , Lipura ambu- lans Degeer ( Gerv., Hisl. nat. des Ins. apt., t. m, 441, n. 87, pi. 50, fig. 2, LIQ peut être regardé coiiune le type de cette coupe générique. Cette espèce, qui n'est pas rare dans les environs de Paris, vit sur la terre végétale, un peu humide, sous les plantes et les pierres, ne saute pas. Lors- qu'on l'inquiète , elle se roule en boule en rapprochant l'extrémité de son abdomen de la tète. On voit alors ses deux pstites pointes terminales, dont elle semble vouloir se faire un moyen de défense. (H. L.) * LIPLllUS (Ut'tru , je manque; oùpa, queue), mam. — Groupe de Marsupiaux in- diqué par M. Goldfuss {his, 1819). (E. D.) LIQLIDAMBAK. Liquidambar {liquida atnbar, ambre liquide), bot. pu. — Ce genre appartenait d'abord à la grande famille des Amentacées de Jussieu; dans le démenibre- ment de ce vaste groupe, il est devenu le type de la petite famille des Balsaminuées de M. Blume, qu'il constitue encore à lui seul; il est rangé dans la monœcie polyan- drie, dans le système sexuel de Linné. Les végétaux qui le composent sont des arbres de taille moyenne, à feuilles alternes , pé- ti<)lées, entières ou lobées, accompagnées de stipules; leurs fleurs sont réunies en chatons, dont les mâles sont plus ou moins coniques, dont les femelles sont plus courts et globuleux, situés plus bas, portéj par des pédoncules plus longs, à l'extrémité desquels ils pendent; les uns et les autres sont en- tourés à leur base par un involucre caduc, de quatre folioles. Les chatons mâles se com- posent d'un grand nombre d'étamines, in- sérées sur un axe commun, formées d'une anthère presque sessile; les fleurs qui con- stituent le chaton femelle présentent une sorte de calice formé de petites écailles qui entourent l'ovaire, soudées les unes aux autres, prenant de l'accroissement après la floraison; leur ovaire est à deux loges, qui contiennent des ovules nombreux; il se ter- mine par deux styles subulés. Les fruits qui leur succèdent sont des capsules bilo- bées, à 2 loges, réunies en une sorte de cône, s'ouvrant entre les deux styles pour laisser sortir les graines, qui sont en petit nombre. L'espèce la pliij connue de ce genre est le ZiQuiDAMBAR RÉSINEUX, Liquidambur styraci- flua Lin. C'est un arbre de l'Amérique sep- tentrionale, que l'on trouve de la Nouvelle- Angleterre à la Fioriile 11 s'élève en moyenne JQ î.'.y de 12 à 15 mètres; son tronc est générale- mentfort, proportionnellementàsa hauteur, et il acquiert souvent des dimensions coiisi- déribles; il est formé d'un bois blanc, dur, à grain fin, qui est proi)re à la menuiserie. Ses feuilles ont un pétiole allongé, arrondi, accompagné à sa base de deux petites stipu- les caduques; elles sont en cœur à leur base, divisées en cinq grands lobes aigus, dentées en scie sur leurs bords, portant à leur face inférieure quelques poils blancs aux points de bifurcation des nervures. Les chatons mâles sont globuleux, à éiamincs courtes, ramassées au sommet des branches; les fe- melles sont également globuleux, pendants à l'extrémité de longs pédoncules axillaires. Les bourgeons et les jeunes branches de cet arbre ont une odeur agréable qu'on retrouve dans ses feuilles en les froissant entre les doigts. Cette odeur est due à une swbstance balsamique connue sous les noms de Styrax^ Styrax liquide. Baume copa'me, Copalme liquide, Storax fluide, etc. Cette substance coule spontanément par les incisions qu'on fait à l'écorce. Elle est alors très odorante, en consistance de miel, peu colorée, et porte plus particulièrement le nom de Liquidam- bar blanc; son odeur est celle de l'acide benzoïque; sa saveur est amere et acre; mais celle qu'on se procure ainsi est très rare et ne se trouve même plus dans le commerce. Plus habituellement on l'obtient en faisant bouillir les jeunes branches, dans lesquelles elle existe en plus grande quan- tité que dans les autres parties; dans ce dernier cas, elle est moins odorante et plus colorée; c'est dans cet état qu'on la trouve dans le commerce, et qu'on lui donne les divers noms que nous avons rapportés. Cette substance était fréquemment employée au- trefois pour la parfumerie; mais elle est presque abandonnée aujourd'hui. Quant à ses propriétés médicinales, elle est regardée comme cordiale, stomachique, diaplioréti- que; on l'administre assez rarement aujour- d'hui à l'intérieur, mais plus fréquemment à l'extérieur. M. Blume a fait connaître dans ces der- nières années, et décrit, sous le nom de Li- quidambar allingiana, une autre espèce du même genre dont les feuilles sont en cœur à leur base, ovales-lancéolées, dentées sur i leurs bords, qui croît à une hauteur de 700 un LIR à 1000 mètres dans l'ile de Java, où elle porte le nom de Rosa malla; cet arbre four- nit également un suc balsamique, qui con- stitue le vrai Storax liquide d'Orient, qu'on emploie fréquemment dans llnde. A l'état frais, cette substance a la consistance et la couleur du miel; elle devient ensuite plus blanche et transparente. Il paraît qu'elle arrive d'abord, de Java et de l'Inde, en Perse et en Arabie, et que de la on en transporte une certaine quantité en Europe. (P. D.) LIQL!DliS. PHYSiOL. — Voy. hydrologie et SANG. LIQUIRITIA. Moeoch. bot. ph. — Sju. de Glyc^jrhiza, Tourncf. LIRCELS. CRi'ST. — Genre de l'ordre des Isopodes, établi par Raflnesque sur un petit Crustacé d'eau douce qui paraît appartenir à la iribu des Asellotes homopodes. Cegenre est trop imparfaiieraenl connu pour qu'on puisse l'adopter. (H. L.) LIRELLE. Lirella. bot. cb. — Voy. tha- LAMiuM à l'article lichens. Lllil. MOLL. — Adanson nomme ainsi une petittt coquille qu'il range dans son g. Lepa. Gnielin l'a inscrite dans la 13' édi- tion du Syslema nalurœ, sous le nom de Palella perversa; mais celte coquille étant irréguliere ne peut rester parmi les Patelles, et elle doit faire partie, soit des Cabocbons, soit des Sipbouaires. Voy. ces mots. (DEaH.) *LIRIA, MOLL. — M. Gray ayant reconuu au Liri d'Adanson des caractères qui l'éloi- gnent des autres genres connus , a proposé pour lui le g. Liria, dans lequel il ajoute aussi le Pileopsis garnoti de M. Payraudeau. D'après cela , le g. Liria ne serait qu'un double emploi des Siphonaires, car nous avons vu l'animal que la dernière espèce mentionnait, et il ne diffère en rien de ce- lui des Siphonaires. Voy. ce mot. (Desu.) *LIR1AM'11E, Sp. EOT. PH. — Syn. de Magnolia, Linn. LIRICOIVITE, James, min. — Voy. liro- CONITE. LIRIODEIMDRON. bot. ph. — Voy. tu- lipier. *LlRIOPE(nom mythologique), acal. — Genre de Médnsaires établi par M. Lesson dii'is son llisl. des Acalèph., p. 331. Il com- prend deux espèces de la Méditerranée. (P. G.) LIS ♦LIRIOPE (nom mythologique), cnisi. — Genre de l'ordre des Ampbipodes, éta- bli par M. Rathke dans le tom. XX (I8i3) des Aoy. ac<. Cun'os., p. 60, et dont la seule espèce connue est le Liriope pygmœa Rath. (H. L.) *LIRIOPSIS, Sp. BOT. PH.— Syn. de Ma- gnolia, Linn. LIRIOZOA. POLYP. — Voy. tolipaire. LIROCOMTE ou LIROKOMTE (hipé^, pâle; xovtç, poussière), min. — Cuivre arsé- niaté bleu ou vert, en octaèdre rectangu- laire obtus; le Linsenerz des minéralogistes allemands. Voy. cuivre akséniaté. (Del.) LÏRON. MAM. — Synonyme de Lérot. Voy. LOIR. LIS. Lilium ( On a cherché l'étymologie de Li/mm dans le mot celtique li, qui si- gnifie blanc, à cause de la blancheur des fleurs de l'espèce la plus anciennement con- nue). BOT. PH. — Beau genre de la famille des Liliacées, à laquelle il donne son nom, de l'bexandrie monogynie dans le système sexuel de Linné. Les végétaux qui le com- posent sont pourvus d'un bulbe écailleux , d'une tige simple, droite, feuillée , por- tant au sommet une ou plusieurs fleurs toujours remarquables par leur beauté , et le plus souvent parleur grandeur. Ces fleurs présentent un périanthe corollin , formé de 6 pièces distinctes, souvent réiré- i cies à leur base en un long onglet, étalées à leur partie supérieure ou même révolu- tées, creusées, à leur face interne et dans leur partie inférieure, d'un sillon médian où s'opère une sécrétion de matière sucrée ; ce sillon est nu ou cilié, et comme frangé sur ses bords. Sixétamines s'insèrent à la base du périanthe; leurs filets sont subulés au sommet; leurs anthères sont linéaires, ob- tuses ou échancrées à leur extrémité; elles s'ouvrent par deux fentes longitudinales. Leur pistil se compose d'un ovaire libre, prismatique, généralement à trois angles, à trois loges, renfermant chacune de nom- breux ovules en deux séries longitudinales ; d'un style terminal , cylindrique, surmonté d'un stigmate épais, trilobé. Le fruit qui suc- cède à ces fleurs est une capsule presque co- riace , à 6 angles langiiudinaux , obtuse et déprimée au sommet, un peu resserrée a sa base, à 3 loges, s'ouvrant en trois vjilves par déhiscence loculicide, sans laisser de co- LIS lumelleà son centre; les graines qu'elle ren- ferme sont nombreuses, bordées d'une aile large. La révision la plus récente du genre Lis, celle de M. Kunth {Enumer. plantar., t. IV, p. 256) , renferme la description de 34 es- pèces. Ces plantes sont tellenicnl remar- quables par la beauté de leurs fleurs, que toutes, sans exception, mériteraient d'être cultivées comme plantes d'ornement; il ne faut donc s'étonner nullement d'en rencon- trer fréquemment dans les jardins environ la moitié de ce nombre. Nous ne pouvons dès lors nous dispenser de faire connaître ici les plus connues de ces espèces en les rapportant aux divisions qui ont été établies dans ce genre. A. Martagon. Folioles du périanthe sessiles ou non ré- trécies en onglet à leur base , révolutées. 1. Lis Martagon, Lilium martagon Lin. Celte espèce, qui a donné par la culture plusieurs belles variétés très répandues , croît spontanément dans les montagnes de l'Europe moyenne et méridionale, ainsi que dans l'Altaï. Sa tige est droite, simple, lui- sante, généralement tachetée, haute d'en- viron 1 mètre; ses feuilles sont verticillécs, ovales-lancéolées, aiguës au sommet; ses fleurs se développent en juillet et août ; elles forment une grappe lâche; elles sont pen- chées; leur périanthe , ordinairement pu- besient à sa face externe , est tacheté de points pourpre foncé ou noirs ; sa couleur est rougeâtre dans le type; mais, par la culture, elle est devenue, dans certaines va- riétés, blanchâtre ou tachetée de pourpre; on en possède aussi une variété à fleurs dou- bles. L'odeur de ces fleurs est peu agréable. La capsule qui leur succède est obovée , à fi angles bordés supérieurement d'une pe- tite crête membraneuse. On cultive le Lis martagon en terre de bruyère. Dans le nord de la France, il est bon de le couvrir pen- dant l'hiver. 2. Lis sweube , Lilium superbum Linn. Cette belle espèce , qui porte aussi, dans les jardins, le nom de Lis martagon du Canada, croît spontanément dans les parties argileu- ses, humides, de l'Amérique septentrionale, depuis le Canada jusqu'à la Virginie. Sa tige s'élcve à 2 mètres, et quelquefois plus ; LIS HI elle est droite et de couleur violacée ; ses feuilles inférieures sont verticillécs , les su- périeures éparscs et plus grandes; elles sont lancéolées, acuminées ,- marquées de trois nervures, glabres. Ses fleurs sont ren- versées , d'un bel orangé rouge , tachetées de points pourpres-bruns, à périanthe ré- voluté; elles sont de grandeur moyenne, souvent réunies au nombre de trente à qua- rante en une magnifique grappe pyramidale. Cette belle espèce se cultive en terre de bruyère; elle passe l'hiver en plein air; ce- pendant on recommande de la garantir des grands froids. On la multiplie, suit par ses cayeux, qu'on détache tous les trois ou qua- tre ans, soit par les écailles de son bulbe. 3. Lis TiGRib , Lilium tigrinum Gawl. Cette espèce est originaire de Chine et du i Japon. Sa tige s'élève de 1 mètre à 1 mètre 1/2; elle est de couleur violacée et revêtue de poils laineux; ses feuilles sont éparses, lancéolées-étroites, et portent des buibilles noirâtres à leur aisselle; ses fleurs , qui se développent au mois de juillet, sont très grandes , réunies, en nombre qui s'élève quelquefois jusqu'à quarante, en une grappe paniculée; leur couleur est rouge-minium, parsemée intérieurement de points noirs et pourpre foncé; leur périanthe présente à sa face interne , vers sa base , des caroncules ou papilles jaunâtres; ses folioles sont ré- volutées. Cette belle plante réussit très bien dans nos climats , en pleine terre légère. 4. Lis POMPON, Lilium pomponium Linn. Cette espèce est également connue sous le nom de Lis turhan ; elle croît naturellement eu Sibérie, dans l'Orient; on l'a indiquée comme croissant près de Nice, en Provence, et même dans les Pyrénées , où elle n'a été pourtant rencontrée, à notre connaissance, par aucun botaniste moderne. Sa tige est haute de 5 ou 6 décimètres , droite , abon- damment chargée de feuilles éparses , éta- lées, lancéolées-linéaires , aiguës , ciliées, diminuant peu à peu vers le haut de la plante. Ses fleurs sont pendantes, de gran- deur moyenne, à périanthe révoluté , d'un rouge ponceau très beau , généralement au nombre de trois ou quatre. La capsule est bordée à ses angles , dans sa partie supé- rieure , d'une membrane fort étroite. L« Lis pompon se cultive en pleine lei-re légèr# et dans une exposition un peu couverte. \'r2 LIS 5. Lis des Pïrénées, Lilium pyrenaicum Gouaii. Celte plante ressemble assez à la précédente, dont elle se distingue par ses feuilles bordéjes de blanc; par ses fleurs jaunâtres, parsemées de points noirâtres, à anthères d'un rouge vif. Ces fleurs exha- lent une odeur de bouc très forte et très désiigréable. Cette espèce croît dans les Py- rénées. On la cultive en pleine terre ou en terre de bruyère mélangée. B. PseudoHrion. Périanthe campanule à folioles rétrécies en onglet à leur buse, conniventes. 6. Lis de Philadelphie, Lilium philadel- hicum Lin. Jolie espèce qui croît dans les forêts et dans les prés de l'Amérique septen trionale, du Canada jusqu'à la Caroline. Sa tige s'élève à environ 6-7 décimètres ; elle porte des feuilles verticillées par quatre ou cinq, ovales-oblongues ; elle se termine par une ou plusieurs fleurs dressées, de forme campanulée, decouleur rouge-orangée; leur fond jaune parsemé de points noirs. On la cultive en terre de bruyère mélangée et dans des pots enterrés, afin de retrouver les cayeux, qui sont fort petits. G. Eulirion. Périanthe à folioles sessiles, campanule. 7. Lis BULBiFÈRE, Lilium bulbifei-um Lin. Cette espèce croît dans les parties moyennes et méridionales de l'Europe ; elle est aujour- d'hui très répandue da-ns les jardins, où elle réussit avec la plus grande facilité dans toute terre et à toute exposition. Sa tige s'é- lève Jusqu'à 1 mètre; elle est brunâtre, et porte des feuilles éparses , linéaires-lancéo- lées, à l'aisselle desquelles se développent le plus souvent des bulbiiles d'un vert foncé et sessiles. Ses fleurs se montrent vers la fin du mois de mai; elles sont peu nombreuses, grandes, decouleur rouge-orangé, pubescen- tes à leur face externe, présentant à leur face interne des caroncules ou des papilles sail- lantes et plus colorées. Sa capsule est oblon- gue,à six angles, obtuse et déprimée au som- met, rétrécieet turbinée à la base; ses angles sont bonlés à leur partie supérieure d'une membrane étroite. On en possède quelques variétés à fleurs doubles, à feuilles panachées. Oo peut la multiplier par ses bulbiiles; les LIS pieds qui en proviennent fleurissent la qua- trième année. 8. Lis ORANGÉ, iî7iMmcroceum Chaix. La patrie de cette espèce, aujourd'hui lort ré- pandue dans nos jardins, paraît être l'italie. Sa culture est également sans difficultés. Ses feuilles sont éparses, marquées de cinq ner- vures, jamais accompagnées de bulbiiles. Ses fleurs, de couleur orangée, sont marquées in- térieurement de taches noires. Sa capsule est pyriforme, ailée à ses six angles, courte proportionnelletnent à sa longueur. Cette plante ressemble à la précédente, de laquelle elle se distingue par la forme et les caractè- res de sa capsule, par sa fleur plus petite et plus pâle, plus ouverte, à folioles plus étroi- tes, plus rétrécies à leur base. 9. Lis BLANC, li/mmcandidum Lin. Cette espèce, la plus connue et la plus répandue de toutes, est originaire du Levant; on l'in- dique aussi comme croissant spontanément dans quelques parties de l'Europe, comme la Morée , la Sardaigne, même la Suisse et le Jura; il est cependant très probable qu'elle n'est que naturalisée dans ces deux dernières localités. Sa tige s'élève à environ 1 mètre; elle va régulièrement en diminuant de gro.s- seur de la base au sommet; ses feuilles sont éparses, ondulées sur leurs bords, diminuant progressivement de grandeur du bas vers le haut; elles sont lancéolées en coin dans le bas, linéaires-lancéolées vers le haut, ovales- lancéolées dans la partie supérieure de la lige; ses fleurs, que tout le monde connaît, sont campanulées, lisses et glabres à leur surface interne; le style présente trois sil- lons au-dessous du stigmate. On possède quelques variétés de cette belle espèce; l'une à fleurs marquées extérieurement de lignes rouges, ce qui lui fait donner vulgairement le nom de Lis ensanglanté ; une seconde, fort remarquable, à fleurs imparfaites, et présen- tant à la partie supérieure de sa tige une grande quantité de folioles pétaluides; une troisième, à feuilles panachées, etc. Le Lis blanc ou Lis commun réussit sans peine en pleine terre dans les jardins ; on le multiplie par ses cayeux qu'on sépare tous les trois ou quatre ans lorsque les feuilles sont dessé- chées, et qu'on remet aussitôt en terre. Son bulbe a une saveur légèrement piquante et amère, qui disparaît par la cuisson; cuit, il devient comme pulpeux, doux et sucré; sous LIS ce dernier état, il est utilisé comme aliment dans quelques parties de l'Asie , ainsi que celui de quelques autres espèces du même genre. Cuit sous la cendre ou après avoir bouilli longtemps, soit dans l'eau, soit dans le lait, il est employé comme émollient et maluralif. Avec les folioles du périanlhe, on prépare une huile qui a quelques usages en médecine, comme adoucissant; on l'obtient en Taisant macérerces Toliolesdansde l'huile d'amandes douces ou d'olive. Tout le monde connaît l'odeur des fleurs de cette plante; les parfumeurs réussissent à recueillir l'arôme qui la produit, et ils s'en servent pour di- verses préparations. D. Cardiocrinum. Périanthe campanule, à folioles conniven- tes, non rétrécies en onglet, présentant leur sillon nectarifère presque élargi en sac à leur base. 10. A cette section se rapporte \eLilium giganteum Wail., sur lequel nous ne dirons que quelques mots. C'est une magnifique espèce du Népaul à tige, très élevée, à gran- des feuilles ovales, qui portent huit ou dix fleurs blanches, teintées de vert en dehors, roussàtres en dedans, d'une odeur agréable, longues d'environ 2 décimètres. Ce serait une très belle acquisition pour nos cultures européennes. (P. D.) On a encore donné le nom de Lis à des plantes de genres et de familles différents; nous citerons les principales. Ainsi l'on a appelé : Lis asphodèle, les HémérocaUes et leCrt- num americanum ; Lis ÉPINEUX , le Catesbœa spinosa; Lis d'étang , le Nymphœa alba; Lis des Lncas, V Alslrœmeria lichtu ; Lis Jacinthe, le Scilla lilio-hyacinlhus; Lis du Japon, V Amaryllis sarniensis et VU caria Japonica; Lis de mai , le Convallaria majalis , . Lis DES MARAIS, les Iris ; Lis de Mathiole , le Pancratium marili- mum ; Lis dc Mexique, V Amaryllis belladona; Lis Narcisse , VAmai-yllis alamasco et le Pancralium marilimum ; Lis orangé, V Hemerocallis fulva; Lis de Perse, le Fritillaria Persica; LIS U3 Lis de Saint- Bruno, \ePhalangium lilias- trum; Lis de Saint-Jacques, V Amaryllis formo- sissima ; Lis DE Saint- Jean, le Glayeul commun; Lis de Surate , V Hibiscus suralensis; Lis des teinturiers, la Gaude et la Lysi- machie vulgaire; Lis turc, l'Ixie de la Chine; Lis DES VALLÉES, le Cotivallaria majalis, Lis vermeil, les Ilémérocalies; Lis VERT , le Colchicum aulumnale. LiSEROLLE. bot. th. — Nom vulgaire des espèces du g. Evolvulus. LISERON, bot. ph. — Pris dans son application la plus exacte, ce mot corres- pond au grand genre Convolvulus de Tour- nefort et de Linné ; mais, dans l'usage ordi- naire, il a une signification encore plus éten- due, puisqu'on le donne vulgairement à une espèce du genre Ipomœaôe TourneforI et de Linné, espèce aujourd'hui cultivée par- tout dans les jardins , sur les fenêtres, etc., que M. Choisy range maintenant dans son genre Pharbilis , sous le nom de Pharbilis hispida Choisy. Cette espèce est le Volubilis des jardiniers. Voy. pharbitis. Le genre Convolvulus, Tourn., Lin. , au- quel appartient proprement la dénomination française de Liseron , formait un groupe extrêmement considérable que les travaux des botanistes modernes , et particulière- ment de M. Choisy, ont beaucoup mof'ifîé et subdivisé. Des genres nombreux ont été établis à ses dépens, et, par suite, le groupe des Convolvulus proprement dits s'est trouvé fortoment restreint. Certains de ces genres avaient déjà été proposés et adoptés lorsque les premiers volumes de ce Dictionnaire ont été publiés; cependant ils ont été entière- ment passés sous silence, ou ont été l'objet d'articles évidemment insuffisants; d'au- tres n'ont été établis définitivement que dans le travail monographique relatif à la famille des Convolvulacées, que M. Choisy a publié dans le volume IX du Prodromus. Pour ces motifs, nous croyons devoir don- ner ici, sous la dénomination générale de Liseron, un article général sur le grand genre Convolvulus pris dans son acception linnéenne, en nous arrêtant aux genres qui auraient dû trouver place dans les parties déjà publiées de cet ouvrage, et qui méritent ihU LIS une attention particulière à cause de cer- taines des espèces qu'ils renferment. A. Liseron. Convolvulus, L\i\. (Choisy, Prodr., tom. IX, pag. 399). Ce genre, quoiqu'ayanl fourni récem- ^ ment a l'établissement de plusieurs autres, et restreint dès-lors dans des limites beau- coup plus étroites, renferme cependant en- core au moins 120 espèces. Il se compose rie plantes herbacées ou frutescentes , dont la fleur présente un calice à cinq sépales soudés entre eux à leur base; une corolle campanulée; un pistil formé d'un ovaire à deux loges renfermant chacune deux ovules, d'un seul style et de deux stigmates linéai- res-cylindriques. A cet ovaire succède une capsule à deux loges. Parmi les espèces de Cotivolvulus , il en est quelques unes qui méritent de fixer quelques instants l'atten- tion ; ce sont les suivantes : •1. Liseron SCAMMONÉE, Convolvulus scam- monia Lin. Cette espèce habite la région méditerranéenne et l'Asie-Mineure. Sa lige est glabre, voluble; ses feuilles sont bas tées , tronque. leur partie postérieure , présentant i(jcro'.;, lisse; aùpa, corps), INS. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Sternoxes, tribu desÉlatérides, créé par Dalmann [Éphémérides entomologiques, 1824), et adopté par Latreille , Dejean et Germar. Quelques auteurs y comprennent les Drapetes de Megerle , ce qui porte le nombre des espèces, pour ces deux genres, à 35. Nous citerons, comme faisant partie du premier, les L. lœvigatus deV., foveolatus Daim., et fctcoior Chv.; et du second, VEl. eqiwHris de F. Les trois premiers sont amé- ricains, et le dernier se trouve en Anii ichp. 1^8 LIS Lalreille avait employé, pour désigner gêné- riquemeni ces Insectes, le nom de Lissodes, qui n'a pu être adopté. (C.) LlSSOiXOTLS ()cTc7o;, lisse; vùtoç, dos). !NS. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétranières de Latreille, famille des Longi- cornes, tribu desCérambycins, des Trachy- dérides de M. H. Dupont, créé par Dalmann {Synon. Ins. Sch. app., p. 159, t. 6, f. 4) et adopté par Serville et par Dejean {Ann. Soc. enl. de Fr.i. ni, p. 57). 12ou 13 espè- ces, toutes d'Amérique, font partie du genre. Nous citerons, comme types, les L.equestris de Linné et biguUatus de Daim. (C.) *LISSOPTERlJS (ÀiiJdo;, lisse; nzepiv, aile). INS. — Genre deColéoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, créé par Waterhouse(^«n. and il/og'a^. nat. hist., 1843, p. 1). L'espèce type, L. quadri- nolalus (le l'auteur, est originaire des lies Falkland. (C) «LISSORHIMLS (ht'9oç, pierre; aclinia, actinie), polïp. — Genre établi par M. Les- son {Illust. de zooL, pi. 6) pour un Po- lype des côtes de la Nouvelle-Irlande. Ce Polype se compose d'une membrane charnue envelcpijant un disque calcaire recouvert de petites lames crénelées , auxquelles corres- pondent un grand nombre de gros appen- dices lenlaculiformes entourant la bouche. La Lithaclinie paraît avoir beaucoup de rap- ports avec les Cyclolites et les Fongies. (Duj.) LITIJAGROSTIS, Gœrtn. dot. ph. — Syn. de Coix, Linn. LÎTOARGE. MIN. — Protoxyde de Plomb fondu et cristallisé en lames jaunes par le refroidissement, t'oy. plomb. LITHIIVE.LITHIUM.CHiM.— La Lithine, oxyde de Lithium, fut trouvée en 1817 par Arfverdson , unie à de la silice et à de l'alu- mine dans le pélelite, pierre des mines d'Uto, en Suède. Davy ayant soumis cet oxyde hydraté à l'action de la pile galvanique, en sépara le métal (Lithium) , qui, parses propriétés phy- siques, présente une grande analogie avec le Soiii'um [voy. ce mol). La Lithine hydratée est blanche, d'une saveur acre et caustique, rappelant à un faible degré celle delà potasse; elle verdit les Icinlurcs bleues végétales ; beaucoup moins sulublc que la Potasse cl que la LIT 169 Soude, elle n'absorbe pas rhumidilé de l'air, mais elle se combine peu à peu avec l'acide carbonique qu'il coiuiciil; chauffée au rouge dans un creuset de pla- tine, elle agit fortement sur le métal au- quel elle s'unit. La formule I.iOde la Lithine démontrî que cet oxyde contient plus d'oxygène qut toutes les autres bases salifiables alcalines. L'équivalent du Lithium = 80,37. (A. D.) *L1THI1\US (),.'9ivoç, de pierre). ï^s.— Genre de Coléoptères tétramères , famille des Curculionides gonatocères, division des Cléonides , créé par Klug {Inseclen von Ma- dagascar, p. 106 , t. IV, fig. 9), et adopté par Schœnherr (Gen. et sp. CurcuUon., l.VI, 2* part., p. 233). Deux espèces de Mada- gascar rentrent dans ce genre, L. pipa Guér. [superciliosus Kl., Sch.), et le ludioms de Schr. (C.) ♦LITHOBATES ( h'Go; , rivage; ffa- t/û), je marche), rept. — Division du grand genre Grenouille proposée par M. Fit- zinger (Syst. rept., 1843). (E. D.) LITHOBIË. Lithobius {)lBo;, pierre; êio'ç , vie ). MYRiAP. — Genre de l'ordre des Chilopodes, de la famille des Sco- lopendrites, établi par Leach aux dépens des Scolopendra de Linné. Dans ce genre , les segments du corps , dans l'âge adulte , sont au nombre de dix-sept, imbriqués en dessus , inégaux. Les pieds sont au nom- bre de quinze paires de chaque côté, les postérieurs étant les plus allongés. Les antennes varient suivant l'âge ; elles ont de trente à quarante articles, séiacés; ces der- niers décroissent du premier au dernier; le premier et le second étant beaucoup plus grand que tous les autres. Les yeux sont granuleux, distribués en deux groupes de chaque côté, et varient aussi, comme les antennes, suivant l'âge. Ce genre renferme sept ou huit espèces, dont la plus grande partie est propre à l'Europe , les autres ha- bitent le nord de l'Afrique et l'Amérique. Le LiTHOBiE FOURCHU, LUhobius forcipalus Linn., peut être considéré comme le type de ce genre. Celte espèce est connue dans toute l'Europe; on l'a signalée en France , en Italie , en Allemagne , en Belgique et en Angleterre. On la rencontre ordinairement sous les pierres, les écorces , dans les iieux humides. M. Léon Dufour en a donné une i5() LIT 'nonne anatomie dans le tom. Il des Ann. des ^c. vat., pi. 5, fig. 1 à 3. (H. L.) *l.irHOBIU!\l (Àc'eoç, pierre ; e.o,-, vie). iior. PH. — Genre de la famille des Mélasto- inacées, établi par Bongard {in Metn. acad. St-Pete7'sb., VI). Herbes du Brésil. Vùisz MÉI.ASTOMACÉES. *LITIIOCARPUS (K9o?, pierre; xapr.o; , fruit). BOT. PH. — Genre de la famille des Cupulifères , établi par Biume {Flor. jav., fasc. 13-14, p. 34, t. XX). Arbres (Je Java. Voy. cupulifères. . *LITIIOCHARIS(/i'eo;, pierre; x<"'p'-, aimer), ins. — Genre de Coléoptères ponla- m«res, famille des Brachélytres , tribu des Poedériniens, créé pur Dejean [Calai., S'éd., p. 74), et adopté par Erichson (Gênera et sp . Slaphylinor., p. 610), qui comprend 30 es- pèces; 19 sont d'Amérique et 11 d'Europe. Les types appartenant à notre pays sont les L. meianocephala F. {Slap.), ochrccea Grav., et castanea, Er. On les trouve aux environs de Paris , dans les lieux boisés et humides. (C.) LITIIODE. Lithodes {hBi, très pierreux), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Byrsopsides , proposé par Germar, et adopté par Schœnherr (Gêner, et sp.Curcul. Syn., t. VI, 2' part., p. 389). L'espèce type et unique a été publiée antérieurement par Sa y (Descrip. of Curcul. ofNew. Am., p. 8) sous les noms générique et spécifique de Theceslerrius humeralis, (C.) *LITH0D1TES (Ài9o:, rivage ; Six-nz, quâ navigue), rept. — M. Fitzinger (Si/st. rept., LIT 1843) indique sous ce nom un des groupes flu grand genre des Rainettes. Voy. ce lint. {E. D.) *MTH0I\01MA (^c9oç , pierre ; vouéç, de- meure). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, létramères de Latreille, famille ies Cycliques , tribu des Alliciles (Chryso- iiiélines de Lat.), créé par nous, et adopté par Dejean (Catalogue , 3' édit., p. 408). Deux espèces rentrent dans ce genre , la Galterucamarginellade F., et la L. andaiu- saca-iie Rambur. La première est originaire d'Espagne et de Portugal , et la deuxième a eié trouvée aux environs de Valence. Les i,(//ionoHta sont aptères , et se rapprochent des OEdtûnychis. Voy. galehucitI'.s. (C.) LITHOPIJAGES. MOLL. — Lamarck a créé cette famille pour y réunir plusieurs genres de Mollusques acéphales dimyaires fcipliunés, jouissant de la propriété de creu- ser lii pierre pour s'y loger. Ces g. sont les 6ui\unts : Saxicave , Pétricole , Vénérupe , auxquels nous renvoyons. C'est a l'un de ces genres que nous nous proposons de trai- ter de la question curieuse et importante de la perforation des pierres par les Mol- lusques. (Dësu.) LiTHOPlIAGLS, Még. moll. — Syn. de Liihodome, Cuv. LITHOPHILA (/.'9oç, pierre; v'^-^o;, qui aime), bot. pu. — Genre de la famille des Caryophyllées, établi parSwartz {Flor. ind. occid., l, 47, t. I). Herbes croissant sur les roches désertes d'une petite île des An- tilles. LITHOPHILES. Lilhophilœ. auach. — (Vest une famille du genre des Drassus , ctablie par M. Walckenaër, et dont les Ara- tiéides qui la composent ont les yeux sur deux lignes divergentes ou courbées , en eieiis contraire ou parallèle. Les mâchoires sont dilatées dans leur milieu. La lèvre est alhingée, arrondie à son extrémité. Les pattes sont courtes , renflées; la quatrième puireest la plus longue; la premièreensuile, la troisième estla plus courte. Le céphalotho- rax est ordinairement terminé en pointe. Les Drassus , désignés sous les noms de lucifu- gus, nyctalopes, appartiennent à cette fa- mille. Ces Aranéides se tiennent derrière les pierres ou les cavités des marais. ( H. L.) *LITHOPHlHJS (>tOo; , pierre ; o; , qui aime), ihs.— Genre de Coléoptères hélé- LIT 151 romères, famille des Diapériales , proposé pnr Mégerle, et adopté par Dabi et Dejean datis leurs Catalogues respectifs. L'espèce, type et unique, leZ,. Pop uh" de Még., habite la France , l'Autriche et l'Angleterre. Cur- tis a décrit depuis cet Insecte sens les noms générique et spécifique de Alptiilophagiis quadripustulalus. (C.) ÏJTIIOPHYTES. Lithophyta. polyp. — Deuxième tribu de la famille des Polypes corticaux de Cuvier, comprenant ceux dont le Polypier a un axe intérieur de substance pierreuse et fixé. Cette tribu contient pour cet auteur trois genres principaux; les Isis , les Madrépores et les Millépores [voyez ces mots). Les deux premiers sont de vrais Polypes, mais appartenant à deux types différents. En elTet, les Isis, comme le Corail , ont des Polypes à huit tentacules pinnés comme lesautresAlcyoniens, et les Po- lypes des Madrépores ont des tentacules au nombre de douze ou en nombre indéfini comme les Actinies, dont ils ne diffèrent que par la faculté de sécréter un support calcaire à l'intérieur. Les Millépores, au contraire, comprennentles Bryozoaires, que leurorg.ini- sation rapproche bien davantage des Mollus- ques; et leur Polypier, au lieu d'être un axe intérieur, es-t le résultat de la soudure des lêts partiels de chaque animal, succes- sivement produit par geinmation. (Duj.) LITIIOPIJS ( UBo; , pierre ; «oSç, pied ). ms. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Bipartis , proposé par Audouin et adopté par De- jean (Catalog., 2* éd., p. 17). L'espèce type, L. brevicornis Aud., est originaire de la Bo< livie, d'oi!i elle a été rai'.purtce par M. Aie. d'Orbigny. (C.) *UTH0SAI\THES(>:9cç, pierre; avQoç, fleur). BOT. PH. — Genre de la famille (ics Rubiacées-Giieltardées , établi par Rhune (in Flora, I82o, p. 187). Arbrisseaux du Jiiva. Voy. ni'DiAciiics. ♦LITIIOSIDKS. Lilhosides. ins.— Tribu établie par M. Boisduval dans la (ainille des Nocturnes de l'ordre des Lépidupièrcs. Elle est ainsi caractérisée : Corps grêle, allongé; ailes supérieures en sautoir, toujours plus étroites que les infi-rienres , qui sont ordi- nairement plissées en éventail sous les prc- niièîi's , les unes et les autres enveloppant l'abilomcn lorsqu'elles sont fermées. 152 AT Chenilles à seize p.iites, garnies de petits faisce.iux de poils implantés otiiiiiaiicmeiit gur des tubercules. Chrysalides plus ou moins courtes, ovoïdes, à segments abdominaux inflexibles, et conlenuesdans des coques d'un tissu lâche et entremêlé de poils. La tribu des Lithosides comprend huit genres, nommés : Nadia, Melasina , Emy- dia, Dejopeia, Lilhosia, Calligenia, Setinaet Nndaria. MTHOSIE. Lilhosia ^cGo; , pierre pré- cieuse). INS. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères Nocturnes, tribu des Lithosides , établi par Latreille, et caractérisé principale- ment par des antennes sétacées , très grê- les; par des ailes longues et étroites, sur- tout les antérieures. Duponchel {Catal. des Lcpid. d'Eur.) en cite 18 espèces, toutes d'Europe, principa- lement de la France. Elles sont générale- ment de petite taille, et leurs Chenilles vi- vent des lichens des pierres ou des arbres. Nous citerons comme une des plus répan- dues en France, la L. rubricollis L. LHIIOSPEKMUM. BOT. ph. — Voij. GBEHU.. LITHOSTRITIOIV. polyp. —Voy. co- LUMNAIRE. ♦LITIIOXYLOIV ()<'9oç, pierre; ?vÀo« , bois). BOT. PII. — Genre de la famille des Eupliorbiacées-Buxées, établi par Endlicher (Gen. pL, p. 1122, n. 5863). Arbres de Taïti. Vojl. KUPHORBIACÉES. *LITIlRyEA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Anacardiacées , établi par Miers ( Travels in Chili, II, 529). Arbrisseaux du Chili et de la Californie. Une chose à remar- quer dans ce genre, c'est que les étamines sont au nombre de 10 dans les espèces qui appartiennent au Chili , et de 3 seulement dans celles propres à la Californie, ce qui a déterminé Endlicher à diviser le genre en deux sections , qu'il nomme Llithi (espèces du Chili )etMalosma (esp. de la Californie). *LITHURGLS ( XcOovpyo'; , qui perce la pierre), ins. — Genre de la tribu des Apiens { Mellifères de Latreille), de l'ordre des Hy- ménoptères, famille des Osmiides. Les Li- thurgus , détachés par Latreille des Cenlris de Fabricius, sont peu nombreux en es.pèccs. Toutes celles connues h;il)ilent le midi de l'Europe et le nord de l'Afrique. Le type est le L. cornulus Fabr. (Bl.) LIT ♦MTIOPE. moi.l. — Ce petit genre a été établi par M. Rang, dans son Mauvel de con- chyliologie, pour un petit Mollusque gaslé- ropode , à coquille spirale et lurriculée, dont les mœurs singulières ont été obser- vées pour la première fois par le capitaine de vaisseau, M. Bélanger. La coquille res- semble par ses formes extérieures à celles d'un très petit Buccin, dont l'ouverture se- rait à peine échancrée à la base; la spire est courte, obtuse; l'ouverture est un peu moins longue que la .«pire; elle est ovale, subsemi-lunaire, un peu oblique sur l'axe longitudinal; son bord droit est mince, tranchant, et il se joint à la base de la co- lumelle en formant une légère dépression, que l'on pourrait comparer à celle des Ris- soa. La columelle est simple, sans plis, ar- rondie, subcylindracée ; le plan général de l'ouverture est un peu incliné d'arrière en ïvantsur l'axe longitudinal. L'animal rampe çurun pied allongé , étroit , bifurqué en ar- rière. Sur son extrémité antérieure, ce pied peut se ployer en une espèce de canal ; nous verrons tout-à-l'heure de quelle utilité lui ^st cette disposition. La tête est médiocre, MU peu proboscidiforme , et elle porte en arrière deux tentacules cylindriques, tron- qués , et obtus au sommet. L'œil est placé «ur la partie externe et un peu antérieure f}.e la base du tentacule. Ce qui rend parti- culièrement ce petit Mollusque digne d'at- tention , c'est sa manière de vivre, et sur- tout la propriété dont il jouit de se suspendre dans l'eau à un fil muqueux qu'il a préala- blement attaché à la plante sur laquelle il vit habituellement. En cela le Litiope res- semble à ces Chenilles qui, inquiétées ou poursuivies, se laissent tomber en filant un fil qui les tient suspendues. On ne devait guère s'attendre à rencontrer un Mollusque marin doué d'une aussi singulière pro- priété; car on doit supposer qu'une matière muqueuse, sécrétée par l'animal, doit offrir une singulière résistance pour le tenir dans l'eau, et lui permettre de se servir de ce fil pour regagner le point de départd'où il est tombé. Cependant le fait existe, et nous avons eu occasion d'en vérifier l'exactitude sur une belle petite espèce de Litiope de la Méditerranée. Voici , à ce sujet , ce que nous avons observé. Notre Litiope rampaiî sur une feuille de Zostère ; aussitôt que l'on LIT LIT 153 imprimait une secousse à cette feuille, ra- nimai, eiïiayé, se laissait tomber; mais comme le Mollusque , en rampant , avait laissé sa mucosité attachée derrière lui, il continuait à la sécréter dans sa chute , ou plutôt elle sortait d'un petit crypte muqueux situé à la troncature postérieure du pied, a peu près de la même manière que celui d'un assez grand nombre de Limaces. Le fil pro- duit par la chute de l'animal pouvait acqué- rir jusqu'à 15 ou 18 centimètres de lon- gueur. Lorsque l'animal suppose le danger jiassé , il saisit son fil muqueux par le mi- lieu du pied, l'extrémité antérieure de cet organe se reploie en canal cylindrique , de manière à forcer le fil à se présenter tou- jours sur le milieu du pied, et à mesure que l'animal remonte, la portion du fil mu- queux, devenue inutile, se place en tortil- lons irréguliers dans la bifurcation de l'ex- trémité postérieure du pied. L'animal iam[)e assez rapidement sur son fil muqueux , et bientôt il a regagné la plante sur laquelle il vit. En essayant la force du fil muqueux produit par le Litiope , nous avons été sur- pris de lui trouver |)ius de ténacité que nous ne n-^us y étions attendu, et nous avons compris dès lors comment l'animal peut res- ter suspendu à un support qui échappe fa- cilement à l'observation autant par sa trans- parence que par scu extrême finesse. Le nombre des espèces jusqu'à présent connues dans ce genre est peu considérable; nous en connaissons trois seulement, et, jusqu'ici, aucune n'a été signalée à l'état fossile. ( Desu.) *LlTOCERL'S (^lto'ç mince; xt'paç, an- tenne). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides orthocères, division des Anthribides, créé par Schœnherr {Gênera et sp. Curculion., t. I, p. 125, 5' part., p. 186) avec 3 espèces des Indes orientales, leL. hislrio Schr., et les il/acroce- phalus nmcidaius et fuliginosus d'Oliv. (C.) *I.ÎT0.V1E1»US ( ^tTo; , mince ; f/vjpo'; , cuisse). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mcres , famille des Curculionides gonatocè- res, division des Apostasiméridcs cholides , créé parSchœidierr {Gêner, etsp. Curculion., tom. III , p. 573 ; Vlll , l" pyrt., p. 17), avec une espèce du Brésil , qu'il nomme L. lineatus. Perty l'a décrite antérieurement sous les noms générique et spécifiiiuc de T. VUl. jjCi,iiiosomuslongipes {Delecl. an. art., p- SI, tab. 16, fig. 11). (C.) *LITOI»lJS (>iTo'? , mince ; itov; , pied). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille , famille des Longi- cornes , tribu des Cérambycins , créé par Serville ( Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. lî , p. 563). 6 espèces sont comprises dans ce geirre, et proviennent la plupart du cap de Bonne-Espérance. Le type a reçu, de la part de iNibricius , les noms de Cerambyx aler (individu mâle) , et de Saperda lalipes (in- dividu femelle). (C) *LITOIiIlYI\CHUS()iiTo'ç, simple; pv^X°?. rostre), bot. ph. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Tanysto- nies , tribu des Bombyliens , établi par M. Macquart (Dipt. exot., t. 111, 1" part., p. 78), qui y rapporte 3 espèces du cap de Bonne- Espérance. *LITORIA. nriT.— Genre de Batraciens anoures de la fanulle des Hylœformes , pro- posé par M. Tschudi (C/ass. Balrac., IS.SS), qui y rapporte deux espèces : la Litoria Freycineii Dum. et Bibr. {Erp. gén., Vlll, pi. 88, f. 2), qui se trouve au port Jackson , et la Liloria amcncana Dum. et Bibr. {lococit.), qui provientde la Nouvelle- Orléans. (E. D.) LITORIVE. OIS. — Nom d'une espèce eu- ropéenne de la famille des Merles. (Z. G.) *LlTOSOIVVtHA ( ^iiTo'ç , simple ; iw? , ongle). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Latreille, famille des Cycliques , tribu des Alticides ( des Chryso- mélines de Lat. ), créé par nous et adopté par Dejean {Catalogue, 3* éd.), qui y com- I prend 2 espèces du Brésil : les L. decipiens et calceata Dej. (*^-) ' LITS^EA. BOT. PH. — Genre de la famille ; desLaurinées-Daphnidiées, établi par Jus- sieu(D(c«. se. naL, t. XXVII, p. 79). Arbres de l'Inde. Voy. lauiunées. — Lam., Syn. de Tetranthera, Jacq. LITTORALES, Illig. ois. —Syn. de Li- micoles. LITTORELLA ( ri/ dés, les plus intérieures elles-mêmes transfor» niées et stériles, réunies par groupes de 2, 3 ou 4. Les anthères des fertiles sont introises, à deux loges s'ouvrant longiiudiiialement, que remplit un pollen a grains globuleux et lisses. L'ovaire adhérent surmonté d'nr. style simple , que termine un stigmate in- divis ou 3-4 fide, offre à l'intérieur une seule cavité avec 3 ou 5, ou rarement 4 placentas pariétaux, qui unissent les bords juxtaposés (les feuilles carpellaires, et portent des ovu- les, en général très nombreux, pendants, anatropes. Il devient une capsule également adhérente, quoique dans quelques cas cette adhérence soit incomplète, et n'ait lieu que le long des nervures, couronnée par le limbe calicinal persistant, se sé[)araiit en autant de valves qu'il y a de placentas ou dans toute sa longueur, ou le plus ordinaire- ment à son sommet seulement : très rare- ment le fruit est charnu et indéhiscent. Les graines pendantes, sous un test lâche, réti- culé ou hérissé de petites pointes, et dou- blé rfl'une membrane ténue, offrent un périsperme charnw, et, dans son axe, un embryon droit, à radicule supère et cylin- drique plus longue que les cotylédons qui sont plans et foliacés. Les espèces, toutes originaires de l'Amé- rique, surtout de la zone qui borde l'océan Pacifique, entre les tropiques, et pliisencore au-delà, jusqu'à une certaine distance, sont des herbes dressées ou grimpantes, souvent ramifiées par dichotomies , et ordinairement hérissées de poils raides et piquants. Les feuil- les, sans stipules ni vrilles, sont opposées ou alternes, simples, mais souvent découpées en lobes palmés; les fleurs élégantes, blanches, jaunes ou plus rarement rouges, solitaires ou plusieurs réunies sur des pédoncules axil- laires ou terminaux ou oppositifoliés , sou- vent munies de deux bractées opposées. GENRES. Acrolasia, Presl. — Mentzelia, L. — Bartonia , Sims. — Klaprothia, Kunth. — Sclerolhrix , Presl. — Grammalocarpus , Presl. { Scyphanlhns , Don.) — Lnam, Adans. (Ortiga, Keiiill.). — Cajophora , Presl. — Blumerihachia, Schrad. On rapproche à la suite le Cevallia, Lag. [Pelalanlhera, Torr.) . (Ad. J.) LOB LOB 159 *LOBAIRE, Blaiiiv. moll.— Syn. de Do- ridie, Meck. Voy. ce mot. LOBE ET LOBÉ. Lobus , Lobatus. bot. — On donne le nom de Lobe à des divisions plus ou moins profondes dont sont affectés quelquefois les organes floraux ou quelques autres parties d'une plante ; ainsi un pétale, une corolle, une feuille peuvent être parta- gés en un certain nombre de lobes ; dans ce cas, ces parties sont dites lobées. On appelle, parexemple, unefeuillei!)i7oèee,ai7o6ée, etc., enfin muUilobée, selon qu'elle présente deux, trois ou un plus grand nombre de Lobes. LOBELIA. BOT. PH. — Voy. lobélie. LOBÉLIACÉES. Lobeliaceœ. bot. ph.— Famille de plantes dicotylédones, monopé- lales, périgynes, réunie primitivement aux Campanulacées, dont on la distingue main- tenant par sa corolle inégale et ses anthères soudées entre elles. Ses caractères sont les suivants: Calice adhérent à l'ovaire, par- tagé au-dessus de lui en 3 lobes égaux ou inégaux. Corolle monopétale, à préfloraison vaivaire, persistante, à 3 lobes alternant avec ceux du calice , ordinairement disposés en deux lèvres ou en une seule, ou présentant 2 pétales libres, tandis que les 3 autres sont soudés entre eux, à tube entier, ou partagé par une fente qui regarde en dehors dans le boulon, en dedans dans la fleur qui s'est retournée par la torsion de son pédi- celle. Autant d'étamines alternant a\e(; les lobes de la corolle; à filets adhérents a son tube ou indépendants ; libres ou soudés en- tre eux , principalement au sommet; à an- thères soudées par leurs bords en un tube biloculairc, s'ouvrant longitudinalement en dedans. Ovaire complètement ou à demi adhérent , à 2 loges avec placentation axile , ou à une seule avec placentation pariétale. Ovules en nombre indéfini. Style simple. Stigmate bilobé ou plus rarement indivis, entouré par un cercle de poils. Fruit indé- hiscent ou s'ouvrant en deux ou trois vul- ves , qui portent sur leur milieu les cloisons ou les placentas, ou par un opercule apiii- laire. Embryon droit dans l'axe d'un péri- sperme charnu, l'égalant presque en lon- gueur, à radicule tournée du côté du bile basiiaire. Les espèces abondent souvent en- tre les tropiques ou dans les zones voisines ; quelques unes, en petit nombre, au-delà et jusque dans des régions tempérées ou mcnic froides. Ce sont des herbes ou des arbris- seaux , plus rarement des arbustes , à suc laiteux; à feuilles alternes, simples, entiè- res, dentées ou lobées, dépourvues de sti- pules; à fleurs solitaires et axillaires, plus souvent groupées en grappes ou épis axil- laires ou terminaux, assez communément bleues. Leur sucre acre et narcotique a des propriétés énergiques qui en a fait employer plusieurs comme médicaments, mais qui au- jourd'hui les fait exclure en général de !a matière médicale et rejeter dans la toxi- cologie. GENRES. Tribu I. — Dellisséacées. Fruit indéhiscent, sec ou charnu. Pratia, Gaud. — Piddinglonia , A. DC. — Macrochiltis, Presl. — Clermontia, G.md. — Delissea, Gaud. — Cyanea, Gaud — llol- landia, Gaud. — Centropogon, Prçsl. Tribu n. — CuNTONiÉES. Capsule 1-loculaire, à trois valves, dont deux placentifères. Clinlonia, Dougl. — Grammalolheca, Pi csl. Tribu IIL — Ltsipomiées. Capsule î-loculaire, s'ouvrant transver- salement par un opercule. Lysiponiia, Kunth (Hypsela, PresL). Tribu IV. — Lobéliéës. Capsule 2-locuIaire, s'ouvrant par deux valves, ou plus rarement par deux pores. Uelerosoma, Zucc. [Myopsia, Presl.) — Mezleria, Presl. — Monopsis, Salisb. — //o- lostigma , G. Don. — Isolobus , A. DC. — Parastranthus , G. Don. — Dobrowskia , Presl. — Sclerolheca, A. DC. — Lobelia, L. {Rapuntium, Tourn. — Dorlmanna, Rudb. — Trimeris, Presl.) — Tupa, G. Don. {Ty- lom'mm, Presl.) — Rhynchopetalum, Fies. — Siphocampylus, PohI. — Byrsanthes, Presl, — Enchysia, Pves\. — Laurenlia, Mich. — Iso- toma, Lindl. {Hippobroma, G. Don). (Ad. J.) LOBELIE. Lobelia ( dédié au botaniste Lobel). BOT. PH. — Grand genre de la fa- mille des Lobéliacées à laquelle il donne son nom. Il a été placé dans le système sexuel de Linné de diverses manières: ainsi Linné lui-même le rangeait dans la syngéné.sie mo- nogamie; mais, après lui, lasyngéiiésieayant été réduite aux seules Composées, et l'ordre de !a nioiuigainic ayMil -hO siipjJriTîic par la 160 LOB plupart des botanistes, les uns, comme Per- soon, l'ont classé dans la monadelphie pen- tandrie, tandis que les autres, en plus grand nombre, l'ont confondu avec les plantes à fleurs non composées et à cinq étamincs, et l'ont rangé dans la pentandrie monogynie. Dans la révision qu'en a présentée M. Alph. De Candolle, dans le septième volume du Prodromus, p. 357-387, le genre Lobélie comprend 173 espèces. Ces plantes sont her- bacées, rarement sous-frutescentes, a feuilles alternes; leurs fleurs sont de couleurs très diverses, souvent brillantes, bleues, blan- ches, violettes, rouges, elc ; elles présentent : un calice à cinq divisions, une corolle divi- sée à son côté supérieur par une fente lon- gitudinale, à tube droit, cylindrique ou en entonnoir, à deux lèvres dont la supérieure est ordinairement plus courte et dressée, dont l'inférieure est le plus souvent étalée, plus large, ordinairement à cinq lobes; cinq élamines dont le tube et les anthères sont soudés en un seul corps; les deux inférieu- res, rarement toutes, ont les anthères bar- bues au sommet. L'ovaire présente des va- riations importantes ; on le voit, en efl'et, tantôt adhérent et infère, tantôt à moitié libre et demi-supère , tantôt enfin presque entièrement libre et supère, et ces variations, généralement si importantes par tout ail leurs, se rencontrent ici chez des espèces 1res voisi- nes l'une de l'autre. Parmi les nombreuses espèces de Lobélies il en est quelques unes qui présentent de l'intérêt, soit comme cul- tivées fréquemment dans les jardins a titre de plantes d'ornement, soit comme espèces officinales. Nous nous bornerons à décrire ici les plus intéressantes d'entre elles. 1. Lobélie brûlante, Lobelia urens Lin. Sa tige est droite, simple, anguleuse, et s'é- lève a 3 ou 4 décimètres de hauteur; ses feuilles inférieures sont oblongues, obtuses, crénelées, rétrécies en pétiole à leur base; celles du milieu de la plante sont lancéolées, dentées, aiguës, sessiles; les bractées sont linéaires, acuminées, presque entières, plus courtes que la fleur qui se développe à leur aisselle. Ses fleurs sont bleues, marquées à la gorge de deux taches blanchâtres; elles sont presque sessiles, réunies en grappe ter- minale; le tube de leur calice est en cône renversé, allongé, et ses lobes linéaires, acuminés, n'atteignent que le milieu du LOB tube de ?a corolle; celle-ci est velue, de même que les anthères, dont les deux infé- rieures portent de plus un pinceau de poii.'i à leur extrémité. Celte espèce est annuelle; elle croît dans les lieux humides et maréca- geux du sud de l'Angleterre, de l'ouest cl du centre de la France, de l'Espagne et de Madère. Elle renferme un suc acre et caus- tique, comme presque toutes ses congénères, parmi lesquelles même il en est un grand nombre de vénéneuses. Ce suc, chez l'espèce qui nous occupe, pris à l'intérieur, cause des vomissements et des évacuations alvincs, ac- compagnées de douleurs intestinales ; ci'iicn- dant on assure que, dans certains cas, il a guéri la fièvre. 2. LoBELiE SYPHILITIQUE, Lobeliu syphili' tica Lin. Toute la plante est légèrement velue; sa lige s'élève à 5 décimètres envi- ron; elle est droite et simple; ses feuilles sont ovales, aiguës à leurs deux extrémités, irrégulièrement denticulées. Ses fleurs sont bleues et violacées sur le tube, rarement blanches, réunies en grappe terminale; leur calice est hérissé, à tube hémisphérique, à lobes lancéolés, acuminés, aiiriculés a leur base, de moitié plus courts que la corolle. Cette Lobélie est vivace; elle croît dans les lieux humides des États Unis d'Amérique; on la cultive assez souvent dans les jardins comme plante d'ornement; on la place alors à une exposition méridionale, le long des eaux, où elle produit de l'effet par ses touffes, et où elle se ressème d'elle-même. Elle doit son nom à la vertu antisyphililique qu'on a attribuée pendant longtemps à sa racine, et pour laquelle les sauvages de l'Amérique l'employaient, dit-on, avant même l'arrivée des Européens dans le Nouveau Monde. Cette vertu spéciale a été surtout préconisée pai Kalm, qui a écrit à ce sujet un Mémoire que l'on trouve parmi ceux de l'Acadéniie de Stockholm pour l'année 1750. Aujourd'hui celte plante n'est à peu près plus employée comme antisyphililique , mais bien comnK sudorifique, et dans ce cas, on radministr< à faibles doses, ou comme émétiqueetpur gative, et alors on l'administre à haute- doses. Sonsuc est, au reste, moins acre et moins énergique que celui de la plupart de ses congénères. D'après l'analyse que Dois- sel en a faite, la Lobélie syphilitique ren- ferme: l°une matière grasse, (le coîisistance LOB LOB Ifil butyrcuse; 2<' du sucre incristallisable et infermentescible; 3" une matière mucila- gineuse; 4° du malale acide de chaux ; 5° du malale de potasse; 6" des traces d'une ma- tière amère très facilement altérable; 7° du chlorhydrate et du sulfate de potasse ; enfin du ligneux. 3. LoDiiLiE BRILLANTE , Lobelia fulgens Wild. Cette belle plante est aujourd'hui 1res répandue dans les jardins. Elle est pu- bescenle dans ses diverses parties; sa tige est droite et simple; ses feuilles sont ses- siles, lancéolées, acuminécs, marquées à des intervalles assez grands de dents peu pro- noncées; ses fleurs sont d'un rouge très vif, réunies en grappes terminales; elles se dé- veloppent à l'aisselle de bractées foliacées, lancéolées, longuement acuminées, dente- lées sur leurs bords; le tube de leur calice est ovoïde, presque hémisphérique; ses lo- bes sont linéaires, acuminés, presque aussi longs que le tube de la corolle; celui-ci est pubescent; les anthères sont toutes velues, et les deux inférieures sont barbues à leur sommet. Cette espèce est vivace ; elle croît dans les parties tempérées du Mexique, Dans nos jardins , on la multiplie très facilement soit de graines, soit surtout de boutures qu'on fait au printemps ou d'éclats qu'on détache en automne; elle est d'orangerie. 4. LoBÉLiE CARDINALE, Lobelia cardinalis Linn. Cette espèce est encore très fréquem- ment cultivée, comme plante d'ornement. Le duvet qui la couvre est moins prononcé que chez la précédente ; sa tige est égale- ment droite, simple, haute d'environ 8 à 10 décimètres ; ses feuilles sont oblongues- lancéolées, plus larges que celles de la Lobé- lie brillante, aiguës à leurs deux extrémi- tés, à dents irrégulières; ses fleurs sont grandes, d'un beau rouge, réunies en une longue et belle grappe terminale , presque unilatérale; les bractées à l'aisselle des- quelles elles se développent sont lancéolées, bordées de dentelures glanduleuses; le ca- lice est presque glabre ; son tube est hémi- sphérique et court; ses lobes sont linéaires, lancéolés, acuminés, allongés, et égalent presque en longueur le tube de la corolle; les anthères sont saillantes, les inférieures barbues. Cette espèce est vivace; elle croît dans les lieux humides des États-Unis. Dans Bos jardins on la cultive ordinairement en T. vm. pleine terre, en ayant le soin de la couvrir pendant l'hiver. On la multiplie facilement soit par graines, soit par boutures et par éclats. On en cultive une variété à fleurs roses. M. Alph. De Candolle rapporte à cette espèce comme variété une hybride entre les Lobélies cardinale et syphilitique qui a été obtenue par Miller, dont il lui a donné le nom {L. c. Milleri Alp. DC. ). Elle se dis- tingue du type par ses dimensions plus for- tes, par son calice pubescent, par sa corolle violacée-purpurine, par ses anthères épais- ses. Le suc de la Lobélie cardinale estàcic et vénéneux; cependant on assure que sa racine est employée à titre de vermifuge par les sauvages de l'Amérique septentrio- nale. . (P. D.) LOBÉLIÉES. Lobelie'œ. eot. ru.— Tribu de la famille des Lobéliacées , ainsi nonmiée du genre Lobelia , qui donne aussi son nom au groupe tout entier, (Ad. J.) *LOBETORUS (ÀoiS/i , dégât; ro^ô;, qui creuse), ins.— Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides gonato- cères , division des Cyclomides , établi par Schœnherr {Gen.etsp. Curcul. syn., t. VII, part, 1, p. 155), L'espèce type et unique, le L. verecundus de l'auteur, est originaire du cap de Bonne-Espérance. (C.) LOBILABRLM [lobus, \ohe; labrum, la- bre).hf.lm. — M. de Blainville {Dict. sc.nat., LVII, 575) a établi sous ce nom un genre d'Helminthes aquatiques dont l'espèce type {L. oslrearum) est dans un tube incomplet, composé de grains de sable que l'on trouve souventappliqué à la surface externe des Huî- tres comestibles de la Manche. Ce Ver a 2 ou 3 pouces de longueur; ilestd'un gris suie, et ressemble assez aux Némertes ou Bor- lases par ses principaux caractères. Il s'en distingue néanmoins par sa bouche, qui est grandement ouverte entre deux lèvres ho- rizontales, l'une et l'autre bilobce, et doni la supérieure est beaucoup plus profondé» ment échancrée que l'autre. (P. G.) LOBIPÈDE. OIS. — Voy. phalarope. *LOBirÈDES. Lobipcdes. ois.— llliger a réuni sous ce nom de famille les oiseaux Échassiers à bec médiocre, épais, droit, ra- rement fléchi à sa pointe ; à tarses médiocres ou courts cl à pieds lobés, qui font partie des genres Foulque, Grebi-Foulque et Pha- larope. —M. Lesson a également établi une 162 LOB famille de Lobipèdes, qui se caractérise par un bec allongé, à mandibule supérieure sillonnée età doigls bordés d'une membrane. Pour M. Lesson , celte famille renferme les genres Phalarope, Eurinorhynque, Lubipède et Holopode. (Z. G.) *L01B1PES (/o&tis, lobe; pes, pied), rept. — Sous-genre de Rainettes d'après M. Fit- zinger (Sysf. RepL, 1843). (E. D.) *LOBIVAîVEïJ,US,Striclil. OIS.— Section lie la famille des Charadridées. Voy. van- «KAU. . (Z. G.) *LOBODERES()oÇo'.:, lobe; Sép-n, cou). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères , divi- sion des Apostasimérides cryptorhynchides, créé parSchœnherr(Gen. ctsp. Curcul. syn., t. III, p. 796 ). Deux espèces du Brésil ren- trent dans ce g.: les L. cUrivenlris et flavi- cornis de l'auteur. (G.) *LOBODERl]S {).oÇi;, lobe; «J/pvi.cou). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, fa- mille des Sternones, tribu des Elatcrides, créé par M. Guérin-Méneville (il/crg'. de zoo- log., 1831, clas. 9, p. et pi. 9). L'espèce type , L. monilicornis, est originaire du Bré- sil. Elle a été décrite depuis par M. Perty sous le nom A'Elaler appendiculatus. (C.) *LOBODOIVïUS (),oÇoç, lobe; oSovç, dent). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Carabiques, tribu des Troncatipcnnes , établi par M. de Chaudoir {Mémoires de la Soc. Imp. des nat. de Mos- cou). L'espèce type et unique, L. trisigna- tus de l'auteur, est originaire du cap de Bonne-Espérance. (C.) LOBOITE. MIN. — Voy. loocnASE. *LOBOPHORA {US6ç, lobe;

v, filament), bot. ph. — Genre de la famille des Aspérifoliées-Anchusées, établi par Leh- mann [in Linnœa, 378, t. 5 , f . 1). Arbris- seaux du Cap. Voy. aspérifoliées. * LOBOSTOMA ( loSi^, lobe ; cropia , bouche ). MAM. — Groupe de Chéiroptères indiqué par M. Gundlach {Wiegm. Arch. , VI, 1840). (E. D.) *LOB0STOMA. HELM.— M. de Blainville (Traduction française de Bremser, p. 518) LOC 4 distingué généiiquement, par ce nom, le Fasciola clavala. (P. G) LOBOTE. Loboles (^oÇoÎty,;, divisé par lobes), poiss. — Genre de l'ordre des Acan- Ihopiérygiens, famille des Sciénoïdes, éta- bli par Cuvier [Règ. aniin., t. II, p. 177), qui le range parmi les Sciénoïdes à dorsale unique, à moins de sept rayons aux bran- chies, et dont la ligne latérale continue jus- qu'à la caudale. On en connaît A espèces ou variétés, dont la principale est le Lchote DE SoiiiNAM, Lob. Surinamcnsis Cuv. *LOIiOTRACIIELLS O.oSi:, lobe ; rp-j- Xi'Àor, COU ). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gona- tocères, division des Apotasimérides, créé par Schœnlierr {Gênera et sp. Curcul. syn., t. IV, p. 711-7, 2' part., pag.127). L'au- teur en décrit huit espèces; six sont origi- naires d'Afii(|ue et deux d'Asie. C.) LOBULAtRE. Lobularia. polyp. —Voy: ALCYON. LOBULARIA, Desv. lot. ph. — Syn. de Kœniga, Adans. LOCAIVDI, Adans. bot. ph. — Syn. de Simadera, Gœrtn. LOCHE. Cobilis. Poiss. — Genre de l'or- dre des Malacoptérygiens abdominaux , fa- mille des Cyprinoides, établi par Linné et adopté par Cuvier ( fiègf. anim. , tom. Il, pag. 277). Ses principaux caractères sont : Tète petite, aplatie; Qprps cylindrique, très raccourci , et revêtu de petites écailles en- duites d'une matière gluante; les ventrales fort en arrière , et au-dessus d'elles une seule petite dorsale ; la bouche au bout du museau, peu fendue, sans dents, mais entourée de lèvres propres à sucer et de bar- billons; les ouïes peu ouvertes, à trois rayons seulement. Les Loches sont abondantes dans nos ruisseaux, nos étangs et nos rivières. On en connaît 3 espèces : la Loche franche , Co- bitis barbalulaL. ; elle porte six barbillons à la lèvre supérieure, et sa taille est de 8 à 9 centimètres. Elle est commune dans nos ruisseaux , et sa chair est de fort bon goût. La Loche d'étang , CobUis fossilis L. , qui présente six barbillons à la lèvre supérieure et quatre à l'inférieure. Cette espèce abonde lurtout dans les étangs, où elle se main- lient longtemps enfoncée dans la vase, même lorsque ces étangs sont gelés ou desséchés, LOC 16;? sans manger et sans remuer. Elle atteint une taille de 35 à 40 centimètres. Sa chair est molle et sent la vase. La Loche de im- viiiRE , Cobilis lœnia L. , a six barbillons, dont deux à la lèvre supérieure. Elle a , de plus que les précédentes, une épine fourchue auprès de chaque œil. Elle atteint rarement 15 centimètres de longueur, et sa chair est peu recherchée. Toutes ces espèces ont le corps généralement d'un brun jaunâtre. (J.) LOCHE. MOLL. — Nom vulgaire des es- pères du g. Limace. *LOCHEMIA, Arnott.DOT. ph.— Syn. de Riedlea, Venten. LOCHERIA , Neck. bot. ph. — Syn. de Verbesina, Less. *L0CÎIMIAS, Swains. ois.— Syn. de Pi- cerlhie. Voy. ce mot. (Z. G.) LOCHIMERA. bot. ph. —Genre de la fa- mille des Apocynacées-PIumériées , établi par Reichenbach {Consp. , n. 2353). Sous- arbrisseaux des régions tropicales de l'Asie et de l'Amérique. Voy. apocynacées. *L0CKHARTIA, Ruiz et Pav. bot. ph.— Syn. de Fernandezia, id. L0C0M0TI01\I. PHY510L. — La Locomo- tion, qu'on appelle aussi mouvement spon- tané ou volontaire, est la faculté dont jouit un animal de changer en tout ou en partie ses rapports avec les corps existant dans l'espace. Celte faculté a particulièrement son siège dans l'enveloppe générale de l'animal , et repose essentiellement sur la propriété con- tractile et irritable de la fibre musculaire. On ne saurait nier que la Locomotion n'ait été donnée aux animaux dans un but de conservation, et au même titre que la sensibilité. De ces deux facultés, l'une exé- cute ce que l'autre perçoit et ordonne. Si la sensibilité donne à l'animal la notion deâ corps dont il doit faire usage ou qu'il doit repousser; si elle lui fait distinguer les agents qui peuvent lui être utiles de ceux qui lui sont nuisibles , c'est au moyen de la faculté locomotrice dont il est doué qu'il va au-devant des uns et qu'il fuit la pré- sence des autres. Ces deux fonctions, la lo- comotilité et la sensibilité , se lient donc nécessairement; l'une est indispensable à I l'autre, et toute disposition contraire serait j un trouble , un bouleversement complet ' dans l'ensemble si harmonique des êtres. 16a LOC L'appareil à la faveur duquel la Loco- motion s'exécute offre des différences selon qu'on l'examine chez les animaux supérieurs ou fiiez ceux qui sont placés au bas de l'é- ehelleanimale. Chez cesderniers l'animalité, si l'on peut se servir de celte expression , se manifestantsous sa forme la plus simple, celle de corps homogène dans toutes ses par- ties et sans distinction d'organe exclusive- ment propreà telle ou telle fonction, la Loco- motion n'a plus, comme dans les animaux su- périeurs,un appareildistinct: c'està la masse totale de l'individu qu'est dévolue la faculté locomotrice. A mesure qu'on s'élève, la sen- sibilité et surtout la sensibilité réfléchie de- venant plus étendue, la Locomotion devient plus active, se spécialise, en d'autres ter- mes, s'exécute au moyen d'un appareil par- ticulier, appareil qui, lui-même, se compli- que de l'évolution d'organes distincts, d'ap- pendices libres lorsquedes classes inférieures on remonte vers celle dans laquelle l'homme se trouve compris. Ainsi, dans la classe des Vers, dans celledesMoUusques, etc., la plu- part des espèces offrent un appareil locomo- teur uniquementcomposé de l'élément mus- culaire et de son moteur indispensable, l'élé- mentnerveux; mais dans la classedes Insec- tes et dans celle des Vertébrés, à ces deux éléments vient s'en joindre un troisième, constitué par des pièces en général solides, dont l'ensemble forme ce que, chez les pre- miers, on a nommé un sclerette , et dans les seconds un squelette. Ce sont ces organes que quelques physiologistes ont distingués sous le nom de parties accessoires ou de per- fectionnement, parties passivesde l'appareil locomoteur, les muscles étant pour eux la partie essentielle ou active de ce même ap- pareil. Ce n'est point ici le lieu d'entrer dans des considérations étendues sur les organes passifs du mouvement dans les animaux; cependant nous ne pouvons nous dispenser de dire qu'ils varient beaucoup quanta leur position, à leur disposition et à leur forme. Sous le rapport delà position, à laquelle nous aurons seulement égard , nous ferons remarquer que chez certaines classes, et par- ticulièrement chez les articulés extérieure- ment, ces organes sont situés dans la peau don t ils dépendent, et que chez les Vertébrés, res mêmes organes sont enveloppés par les LOC chairs. De cette disposition résulte une grande différence dans les mouvements. Ainsi , dans le premier cas, les parties pas- sives de l'appareil locomoteur étant à l'exté- rieur, et formant par leur réunion une sorte d'étui dans lequel se trouve renfermé l'élé- ment actif ou musculaire, ne peuvent servir qu'à des mouvements bornés; dans le se- cond cas, au contraire, les leviers étant in- térieurs, et les puissances se fixant sur eux dans tous les points et sur toutes les faces, les mouvements deviennent plus étendus, plus variés et plus actifs. Quant à la partie active de l'appareil lo- comoteur, nous nous bornerons également à dire que la fibre musculaire, qui, dans les animaux les plus inférieurs, tels que les Éponges, etc., est tellement difficile à con- stater qu'on a pu la nier, se distingue aussi- tôt qu'on arrive à des animaux qui exécu- tent des mouvements d une certaine éten- due ; qu'elle se fascicule, et constitue alors ce qu'on nomme un muscle. La fibre mus- culaire affecte généralement une disposition qui correspond à la forme de l'animal, et sa direction est toujours dans le sens de» mouvements qui se produisent. Ces mouvements, selon les milieux dans lesquels ils ont lieu, selon la forme sous la- quelle ils se manifestent, ont reçu les noms particuliers de marche, de vol, de natation et de reptation. Ces quatre modes de Loco- motion se rencontrent à peu près dans tou- tes les classes d'anima-ux, et quelquefois plusieurs de ces modes locomoteurs se trou- vent réunis dans la même espèce ; ainsi, il y a des Mammifères qui jouissent de la faculté de marcher et de voler; la plupart des oiseaux peuvent indifféremment mar- cher, voler ou nager, etc.; mais en général, chaque type a un mode de Locomotion qui lui est plus particulier. (Z. G.) LOCQUARTIA. bot. — Voy. Lockar- TIA. LOCL'STA. INS. — Voy. sauterelle. LOCLSTAIRES, Latr. ins. — Syn. de Loc'istiens. LOCUSTE. Locusta. crcst. — Nom em- ployé par Suétone, Belon et Rondelet pour désigner les Langoustes. V. ce mot. (H. L.). LOCLSTELLE. ois. — Espèce de Fau- vctte qui a donné son nom au genre dont clic est le type. Voy. wousserolle. (Z. G.) LOD LOCtSTIDES. INS.— Syn. deLocustiens \ lu Locuslites. (Bl.) LOCLSTIEIVS. Locustii. ms. — Nous désignons ainsi une Iribu de l'ordre des Or- thoptères, caractérisée par de longues an- tennes sélacées; des cuisses postérieures longues, renflées et propres au saut; des tarses de quatre articles, et un abdomen ter- miné, dans les deux sexes, par une paire de petits appendices articulés, et muni, dans \ les femelles, d'une longue et rolîuste tarière. | Nous divisons les Locustiens en cinq groupes; \ ce sont: les Procliilites, Ptérochrozites, Lo- cuslites, Bradypcrites et Gryllacritcs. Cette tribu a pour type le genre Sauterelle, bien 1 connu de tout le monde. Pour celle raison, ! nous renvoyons à ce mot pour les particu- larités de mœurs et d'organisation. (Bl.) LOCLSTIiNA, Burm. ins. — Syn. de Lo- custiens. (Bl.) *LOCUSTITES. Locuslilœ. ins.— Groupe de la tribu des Locustiens, de l'ordre des Orthoptères, caractérisé par des palpes assez courts et des antennes insérées au sommet du front. Ce groupe comprend le plus grand ' nombre des genres de la tribu des Locustiens. j Voy. SAUTERELLE. (Bl.) ' LODDE. Mallotns. poiss. — Genre de | l'ordre des Malacoplérygiens abdominaux , [ famille des Salmones, établi par Cuvier {Règ. anim., t. II, p. 305) aux dépens des Sau- 1 mons, et qui ne renferme qu'une seule es- pèce, Salmo groenlandicus , qui habite les mers septentrionales. LODDIGESIA (nom propre), bot. pu. — . Genre de la famille des Papilionncées-Lo- tées, établi par Sims ( Bot. Mag., 1 , 964 ). i Sous- arbrisseaux du Cap. Voy, papilio- NACÉES. LODICULARIA, Pal.-Beauv. bot. ph.— Syn. d' Hemarlhiia, R. Br. LODICULE. BOT. PH. — Voy. graminées. LODOICÉE. Lodoicea. bot. ph. — Genre établi par Commerson dans ses manuscrits, et publié sous le même nom par Labillar- dière pour une des plus belles espèces de la famille des Palmiers; ce genre appartient à la diœcie polyandrie, dans le système sexuel de Linné. Il présen le les caractères suivants : Fleurs dioïques ; les mâles réuniej en spa- dice qui ressemble à un chaton , accompa- gné d'une spathe à sa base, allongé et cy- lindracc, rétréci à ses deux extrémités; les LOD 165 fleurs sont plongées dans les cavités qui restent dans l'intervalle des écailles soudées entre elles; ces cavités se présentent sur une coupe transversale du spadice, sous la forme ovale; elles rayonnent de l'axe vers la cir- conférence; chacune d'elles renferme des fleurs nombreuses, réunies en une masse presque réniforme et trèsélroitementserrées sur deux rangs opposés. Ces fleurs présen- tent un périanthe à 6 folioles distinctes sur deux rangs , et des élamines nombreuses , monadelphes par la soudure de leurs filets à leur base. Les fleurs femelles forment aussi un spadice accompagné d'une spathe à sa base , et dans lequel l'axe et la base des fleurs sont recouverts de larges écailles concaves irrégulièrement créneléesou comme rongées à leur bord. Ces fleurs présentent un périanthe à 6 folioles sur deux rang* et un pi.stil dont l'ovaire est ovoïde, élargi dans sa partie inférieure, où il est creusé de trois loges, et qui se termine par un petit stigmate percé, au centre , d'une ouverture dont le bord est trilobé. Le fruit est une drupe très volumineuse , fibreuse , renfermant le plus souvent un seul noyau, rarement deux, trois ou même quatre; ce noyau est très gros , terminé par deux grands lobes arron- dis, entre lesquels se trouve un faisceau de sortes de gros poils ; quelquefois la con- fluence des noyaux et l'avortement de quel- ques uns des lobes donne une masse unique trilobée au sommet. La seule espèce de ce genre est le beau Palmier connu vulgairement sous les noms impropres de Coco des Maldives, Coco de mer, Coco de Salomon , ou le Lodoicée des Séchelles , Lodoicea Sechellarum. C'est un bel arbre dont le tronc parfaitement simple et cylindrique , marqué, à des intervalles d'environ 12 centimètres , de cicatrices an- nulaires laissées par les feuilles tombées, s'élève à 13, 20, quelquefois à 30 et 33 mè- tres , sur environ 3 décimètres de diamètre; ce tronc se termine par une touffe de 12 à 20 feuilles très grandes, dont la forme générale est ovale , en coin à la base , qui présentent une côte médiane et des plis di- vergeant à partir de celle-ci; leurs bords sont plus ou moins profondément déchirés et fendus ; elles ont généralement 3 ou 4 mètres de long; mais quelquefois aussi on en voit qui atteignent une longueur de 6 ou 166 LOD 7 mètres sur 3 ou 4 de largeur; leur pé- tiole est à peu près de même longueur que leur limbe. Il s'en développe une chaque année. Les spadices mâles existent au nombre de plusieurs à la fois sur un même pied; leur longueur varie de 7 à 14 décimètres sur 10 ou 12 centimètres de diamètre; dans cha- cune de leurs cavités se trouve une masse de 50 ou 60 fleurs mâles , longues d'envi- ron 3 centimètres, qui viennent successi- vement, des plus hautes aux plus basses, répandre leur pollen par l'ouverture termi- nale. Les spadices femelles ont également de 7 à 14 décimètres de longueur; ils sont tortueux; les Heurs qui les composent sont à la fois de plusieurs âges différents et écar- tées l'une de l'autre; les folioles qui for- ment leur périanthe sont très épaisses ; elles croissent avec le fruit, et finissent par avoirprèsde2 décimètres de diamètre; dans la fleur, elles cachent presque l'ovaire , qui constitue une masse à peu près de la forme et du volume d'une petite poire, seulement plus courte et plus large à la partie infé- rieure. Chaque spadice conserve et mûrit généralement cinq ou six fruits d'un volume considérable ; chacun d'eux atteint, en effet, jusqu'à 5 décimètres de long, et pèse 10 ou 12 kilogrammes; ce fruit est ovoïde, arrondi, comprimé sur l'un de ses côtés; sa base est embrassée par le périanthe persistant et ac- cru; son péricarpe ressemble , pour la cou- leur et la consistance de son tissu, au brou de la noix; c'est le volumineux noyau , le plus souvent unique, contenu dans .son épaisseur qui constitue le fameux Coco au- quel l'arbre a dû sa célébrité. Avant sa ma- turité, il renferme jusquà 3 pintes d'un liquide laiteux agréable à boire, mais qui rancit et se gâte en quelques jours; son amande est blanche, cornée, et d'une dureté telle qu'on a peine à l'entamer avec un in- strument tranchant. Le fruit n'atteint sa ma- turité qu'après un an , et il reste suspendu à l'arbre pendant un temps beaucoup plus long, quelquefois pendant trois années en- tières; ordinairement un même pied en porte à la fois de 20 à 30 entièrement mûrs. Ce bel arbre ne croît naturellement que dans l'archipel des Séchelles ou Mahé , et seulement dans l'île Praslin ou Curieuse, et dans 1 île Ronde; il y existe, dans le voi- LOEM sinage de la mer, en quantité extrêmement considérable. Les détails que nous venons de donner à son sujet sont puisés en ma- jeure partie dans une notice étendue de sir W. Iloolser, insérée dans le Hotanical Ma- gazine , tab. 2734, 2733, 2736,2737 et 2738. Cette notice a été rédigée, par le bo- taniste anglais , d'après les renseignements et les échantillons pris sur les lieux mêmes, avec le plus grand soin, par M. Harrison, et communiqués par M. Telfair. Le volumineux Coco du Lodoicea , après sa chute de l'arbre, est souvent entraîné par les flots de la mer à des distances très consi- dérables ; ainsi, avant la découverte des Sé- chelles , on ne possédait guère que ceux qui avaient été jetés sur la côte des Maldives, et de la était venue la dénomination de Coco des Maldives. D'un autre côté, comme il était jeté sur la côte par les flots , sans que l'on connût le moins du monde ni son origine, ni l'arbre qui le produisait, les contes les plus absurdes s'étaient répandus et accrédités à cet égard. Celui de ces contes qui semblait le moins ridicule consistait à y voir le fruit d'une sorte de Cocotier qui végétait dans les profondeurs de la mer, de manière à n'avoir jamais pu être observé. Le mystère qui entourait l'origine de ce fruit en avait fait un objet d'un très haut prix, et lui avait fait supposer des vertus médici- nales précieuses. Les Chinois surtout le re- cherchaient comme une sorte de panacée universelle. Tout ce merveilleux s'évanouit lorsque Sonnerat, ayant abordé à lîle Pras- lin, décrivit et figura ce bel arbre, qu'il importa même à l'Ile-de-France. Aujourd'hui le Coco des Séchelles n'est plus qu'un objet de curiosité , qu'on trouve habituellement dans les collections , où il se fait toujours remarquer par son volume, et le plus sou- vent par sa forme. Dans les deux îles où il croît naturellement, on emploie ses énormes feuilles, dont le tissu est sec et résistant, pour en couvrir les habitations. (P. D.) LOEFLIKGIA (nom propre), eot. ph. — Genre de la famille des Caryophyllées- Po- lycarpées, établi par Linné (m Act. Uolm., 1738, png. 15, t. 1, f. 1). Herbes des ré- gions méditerranéennes et de l'Amérique boréale. Voy. caryophyllées. LCœMIPODES. Lœmipoda. crcst. — Voy. LJÎMODIPODES. (H. L.) LOG LOGr 167 ♦r.CœMOBOTHRlOIV . Lœmohothrium (ioifto;, fléau; S-.Opioy, bolhrion ). iiexap. — Genre de l'ordre des Épizoiques, établi par Nitzsch et caractérisé ainsi par cet au- teur : Tète oblongue. Tempes petites, à an- gle rétroverse. Antennes toujours cachées. Gorge excavée. Mésothorax et abdomen marginés. Les Lœmobolhrions n'ont fourni à Nitzsch >ju'un petit nombre d'espèces, en général lie ;;ran(ie taille. Il en cite sur les Faucons , Vautours et Foulques, ainsi que sur l'Au- Jruclle , mais en accompagnant d'un signe dubitatif l'indication de leur existence sur ce dernier oiseau. Le LœMOBOTHnioN géant, Lœmobotlirium giganteum Nitzsch , peut être considéré comme le type de ce genre. Cette espèce vit parasite sur les Falco albi- eilla, œruginosus et buteo. (H. L.) LŒiVlODIPODES. Lœmodipoda. crust. — Voy. l.ï:modipodes. (H. L.) LOGAIVIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Loganiacées-Loganiées , établi par R. Brown {Prodr., 454). Herbes ou ar- brisseaux de la Nouvelle Hollande. Voy. lo- GANIACÉICS. LOGAMACÉES. Loganiaceœ. bot. pu. — M. Rob. Brown a appelé l'attention des botanistes sur l'affinité de deux groupes ex- trêmement naturels : celui des Apocynées, dune part, de l'autre celui des Rubiacées; le premier à ovaire libre et à feuilles dé- piurvues de stipules; le second à ovaire adhérent et à stipules intcrpétiolaires. Mais un certain nombre de genres pourvus de lipules , quoique leur ovaire soit parfaite- lient libre , forment le passage de l'une de p^s familles à l'autre, et c'est de leur réu- nion qu'on a proposé d'en former une à |Kirt sous le nom de Loganiacées , famille );ui , par les diverses modifications de son /léiicarpe, répond à la fois à diverses tribus de Rubiacées, tt suit en quelque sorte une marche parallèle. Elle appartient donc aux dicotylédones monopétales hypogynes , et peut être ainsi caractérisée : Calice de 4-5 folioles distinctes avec préfloraison imbri- quée, ou soudées dans leur plus grande longueur avec préfloraison valvaire. Corolle hypogynique à limbe 4-5-fide, dont les di- visions sont de même valvaires ou imbri- quées. Etamines insérées sur son tube, en nombre égal et alternes, ou réduites quel- quefois même à l'uniic Anthères inlrorscs, biloculaires , s'ouvrant longitudinalcment. Ovaire libre, à deux loges quelquefois sub- divisées chacune en deux autres par la ré- flexion de leurs parois, renfermant chacune un ou plusieurs ovules fixés à l'angle in- terne, ascendants ou plus souvent peltés. Style simple terminé par un stigmate indi- vis ou plus rarement bilobé. Fruit charnu ou capsulaire à déhiscence seplicide, ou rare- ment septifrage. Graines souvent ailées, pel- tées ou dressées, présentant, dans l'axe ou vers la base d'un perisperme charnu ou car- tilagineux, un embryon à cotylédons plans- cinnexes ou foliacés, à radicule cylin- drique tournée vers le hile ou parallèle. Les espèces, presque toutes tropicales, sont dis- persées sur toute cette zone. Ce sont des ar- bres ou des arbrisseaux, très rarement des herbes , à suc aqueux qui les distingue des Apocynées , ainsi que les stipules qui lient ordinairement les pétioles de leurs feuilles opposées et simples. Les fleurs sont solitaires à l'aisselle de ces feuilles, ou bien se grou- pent en corymbes, en panicules axillaires ou terminales. Tribu I. — Stuychnées. Préfloraison de la corolle ovalaire. * Fruit charnu. Strychnos,L. — Bonhamon, Aubl. {La- siastoma , Schreb. — Curare , Humb. ) — Brehmia , Harv. ( Kaniram , Pet. -Th. ) — Ignalia, L.-f. — Pagamea, Auh\.— Gardne- ria, Wall. ** Fruit capsulaire. Antonia, Pohl. — Ldbordia, Gauùich. — Spigelia, L. {Arapabaca, P\um. — Milrcola, L. — Miirasacme, Labill. — Polypremum, L. — Caiiola, Pohl.) — Cœlosiylis, Torr. et Gray. Tribu IL — Loganiées. Préfloraison de la corolle imbriquée. * Fruit capsulaire. Logania, R. Br. [Euosma, Andr.) — Ge- niosloma, Forst. {Anasser, J. — Aspilolum, Banks et Sol. — lla'inospermum , Rcinw.) — Usteria , W. ( Monodynamis , Gmel. ) — Lachnopylis , Hochst. — Gelsemium , L. — Fagrœa, Thunb. 108 LOG **Fruit charuu. Kuhlia, Reiiiw. — Utania, Don. — Cyr- tophyllum, Keiny/. — Picrophlœus, Blum.— Gœrlncra, Lam. ( Andersonia , W. — Fiu- tesca , DC. ) — Sykesia , Arn . — ? Codonan- thus , Don. —Anabata, W. {Sulzeria, Rœm. Sch.). M. Endiicher a considéré chacune de ces Iribus comme une sous-famille qu'il a sub- divisée elle-même en tribus, caractérisées par les diverses modifications de leur fruit et de leurs graines, mais représentées cha- cune par un très petit nombre de genres ou même par un seul, ce qui réduit presque leurs caractères aux génériques. D'autres auteurs admettaient d'autres divisions, re- jetant les premiers genres parmi les Apo- cvnées . ou en séparant plusieurs des sui- vants {Pigelia, MUreola, MUrasacme , Poly- pretnum) pour former une petite famille des Spigéliacties. Nous avons cru devoir conser- ver encore celle des Polaliacées , composée des deux genres Potalia , Auhl. ( Nicandra, Schreb. non auct.), et Anlhocleista, Afz. , qui offrent une corolle à dix lobes avec au- tant d'élamiiies opposées, sans rapport par conséquent avec le nombre quaternaire des divisions calicinales, et qui néanmoins sont placées parmi les Loganiées par Endii- cher. Ces Potaliées sont remarquables par la présence de sucs résineux auxquels elles doivent une'extrême amertume. Cette même propriété se retrouve dans l'écorce d'un Strychnos dn Brésil (S. peudoquina) , qui lui doit son emploi comme succédanée du Quinquina; mais en général, les espèces de ce dernier ge^re sont extrêmement dange- reuses par la présence d'alcaloïiles célèbres entre les médicaments ou les poisons les plus énergiques, la Strychnine et la Bru- cine. Ils déterminent , sans doute en agis- sant sur la moelle épinière, des contractions dans les muscles telles, qu'à quelques con- vulsions succèdent bientôt la raideur et l'im- mobilité, puis l'asphyxie par la suppression des mouvements respiratoires. C'est ce qu'on a l'occasion d'observer quelquefois sur les Chiens vagabonds empoisonnés par les bou- lettes jetées à cet effet dans nos promenades publiques et préparées avec la noix ro- mique. C'est de celle-ci (périsperme corné de la grain» du Slrichnos nux-vomica) et de la LOI Fève de St-Ignace {Ignalia amaja ) qu'on extrait la Strychnine , qui donne aussi des propriétés à Vécorce de Fausse- Anguslure , laquelle paraît provenir également d'un Strychnos, peut-être du Nux-vomica lui- môme, ainsi qu'au suc de la racine du S. tieulé, poison célèbre sous le nom d'Upas tieuté , dont les Javanais enveniment leurs flèches. Mais la médecine a su appliquer ces propriétés formidables à un emploi salu- taire , et s'est servie de la Strychnine dans les cas où la contraction musculaire para- lysée a besoin d'être réveillée par un agent très énergique : seulement, elle l'administre à très faible dose, celle d'une petite fraction ''e grain. (Ad. J.) LOGE. Loculus. bot. — Voy. fruit, ovAiBE, etc. *LOHITA, Am. et Serv. (mot sanscrit si» gnifiant rouge ). ins. — Synonyme de Ma crocheraia. (Bi..) LOIR. Myoxus. mau. — Genre de Ron- geurs formé par Schreber , aux dépens des Mus de Linné et des Glis de Brisson , el adopté par tous les zoologistes. Les Loirs font partie de la grande division des Rats ; mais cependant, par quelques uns de leurs caractères , ils se rapprochent égale- ment des Écureuils, et viennent ainsi éta- blir un passage entre ces deux groupes na- turels de l'ordre des Rongeurs Les Loirs ont pour caractères : deux inci- sives à chaque mâchoire, longues, fortes, plates à leur partie antérieure, anguleuses et comprimées à la partie postérieure : les supérieures coupées carrément, et les infé- rieures pointues; quatre molaires de cha- que côté, se divisant dès leur bas^ en raci- nes; des lignes transverses, saillantes et creuses se faisant remarquer sur la cou- ronne de ces dernières dents ; les membres antérieurs, un peu plus courts que les pos- térieurs, terminés par une main divisée en quatre doigts, libres ou seulement réunis à leur base par une légère membrane, et ar- més d'ongles arqués, comprimés et pointus; à la partie interne du carpe, on remarque un gros tubercule allongé , garni à sa base d'un rudiment d'ongle plat, etque l'on re- garde comme un vestige de pouce. Aux mem- bres postérieurs, les pieds sont terminés par cinq doigts, simplement réunis à la base par une légère membrane; tous ces doigts sont LOI armés d'ongles arqués, aigus et comprimés, et le pouce, quoique petit, peut s'éloigner légèrement des autres doigts. La queue est allongée et lâche. La pupille est ronde , et susceptible de se contracter comme un point. Le mufle est divisé en deux parties par un sillon profond. L'oreille est demi- membraneuse. La langue est longue, épaisse, charnue et couverte de petites papilles mol- les et coniques. La lèvre supérieure est épaisse et velue; les bords de l'inférieure se soudent l'un à l'autre en arrière de la base des dents incisives, et forment anté- rieurement une gaîne de laquelle sortent ces dents. La paume des mains et la plante des pieds, ainsi que le dessous des doigts, sont recouverts d'une peau très douce; la paume est entièrement nue, etprésente cinq tubercules; la plante , également nue, en offre six. Quelques points de l'organisation interne des Loirs sont connus. Les testicules ne sont pas apparents au dehors ; la verge est très courte, cylindrique, et terminée par un gland beaucoup plus grand qu'elle, à demi cartilagineux , étroit, très pointu et en fer de lance. La vulve, placée en avant de l'a- nus, est percée, au fond de la partie posté- rieure, d'une large ouverture, à la partie antérieure de laquelle est une petite cavité aveugle. Les mamelles sont au nombre de huit, quatre pectorales et quatre ventrales. Chez ces animaux il n'y a pas, assure-t- on , de cœcum, et ce fait est d'autant plus im- portant que cette portion de l'intestin est presque toujours très développée chez les Rongeurs. Les Loirs sont des Rongeurs nocturnes de petite taille, que leur robe, garnie d'une épaisse fourrure , et revêtue de couleurs douces et harmonieuses, leur queue entiè- rement velue, et leur genre de vie ont fait comparer aux Écureuils. Ils habitent les fo- rêts, vivent de faînes, de châtaignes, de noisettes et d'autres fruits sauvages; ils mangent aussi des œufs et même de jeunes oiseaux; quelques uns font de grands ra- vages dans nos vergers, en y dévorant nos plus beaux fruits, lisse font un nid de mousse dans le tronc des arbres creux ou dans les fentes des rochers ou des murs; ils recher- chent de préférence les lieux secs; ils boi- vent peu et descendent rarement à terre. T. vin. LOI 1G0 lis s'accouplent sur la On du printemps, et font leurs petits en été; leurs portées sont ordinairement de quatre ou cinq petits qui croissent vile. Les Loirs sont vourageux; ils défendent leur vie jusqu'à la dernière ex- trémité; plusieurs animaux, et particuliè- rement les Chats sauvages et les Martes, en détruisent un grand nombre. A l'approche de l'hiver, les Loirs font dans leurs retraites des provisions de fruits pour servir à leur nourriture jusqu'au moment de l'engour- dissement, quia lieu quand la température tombe à environ 7 degrés au-dessous de 0. Cet engourdissement dure autant que la cause qui le produit , et cesse avec le froid. Quelques degrés de chaleur au-dessus du terme que nous venons d'indiquer sufGsenC pour ranimer ces animaux , et si on les tient l'hiver dans un lieu bien chaud , ils ne s'en- gourdissent pas toujours; mais cependant nous avons observé un Lérot qui, dans une pièce dont la température moyenne était d'environ 12 degrés, s'engourdissait par- fois , et dans d'autres cas, remuait comme en été. A l'état sauvage , les Loirs se rani- ment si, pendant la saison du froid , la tem- pérature s'élève, et alors ils consomment les provisions qu'ils ont réunies. Lorsqu'ils sen- tent le fruid, ils se serrent et se mettent en boule pour offrir moins de surface à l'air; c'est ainsi qu'on les trouve en hiver dans les arbres creux et dans des trous de mur exposés au midi; ils gisent là sans aucun mouve- ment sur de la mousse ou des feuilles sè- ches ; on peut les prendre et les rouler sans qu'ils remuent ni s'étendent; on ne par- vient à les ramener à la vie qu'en les sou- mettant à une chaleur douce et graduée , car ils meurent si on les approche tout-à- coup d'un feu un peu trop vif: néanmoins, dans cet état de torpeur, la sensibilité existe, ainsi que plusieurs observateurs ont pu s'en assurer. Les Loirs, et principalement le Lé- rot , peuvent assez bien être apprivoisés , surtout lorsqu'on les prend jeunes, et il( peuvent vivre plusieurs années dans les cages où on les conserve. On désigne huit espèces comme apparte- nant au genre des Loirs et à celui des Gra- phiures, qui en est, au moins, très voisin , si même il ne doit pas lui être réuni; mais quatre espèces seulement sont bien connues et doivent nous occuper principalement. Il* 170 LOI i. Le Loir, Jl/Msgr!isGm.,leLoiRdeBu(îon (t. VIII, pi. 24). C'est l'espèce type du genre; sa longueur totale du museau à l'anus est d'environ 5 pouces 1/2; elle est d'un gris cendré en dessus, avec les parties inférieures d'un blanc légèrement roussâtre; un cercle d'un gris noirâtre entoure les yeux; la queue est d'un cendré pur, et le dessus des pieds d'un brun noirâtre; ses oreilles sont courtes et rondes; sa queue, di.slique et aussi longue que le corps, est entièrement couverte de poils longs et épais; elle est très touffue et plus forte à l'extrémité qu'à la base. La chair des Loirs est bonne à manger, et elle a le goût de celle du Cochon d'Inde; c'est cette espèce que les Romains élevaient ei qu ils preoaient soin d'engraisser pour leur table; on mange encore ce Rongeur dans quelques parties de l'Italie, mais on ne les nourrit plus pour cela en domestîciié. Le Loir habite les contrées méridionales de l'Europe; il vit dans les grandes forets, oîi il se pratique dans le creux des arbres et des rochers une retraite qu'il garnit de mousse, et où il passe l'hiver, après avoir préalablement fait une provision de nourri- ture propre à le sustenter à son réveil. 2. Le LiîRor, Myoxiis nilela Gm., le Lkrot de Buffon (t. VIll, pi. 25). A peu près de la même taille que le Loir, quoiqu'un peu plus petit, il est en dessus d'un beau gris roux vineux, tandis que les parties inférieures du corps et le bas des membres antérieurs sont d'un blanc jaunâtre; le dessus de la tête est fauve Isabelle; une large bande noire, pre- nant en arrière du museau, passe sur l'œil et sous l'oreille, et se termine en arrière de celle-ci ; la queue, d'abord d'un fauve roux, puis noire en dessus, est blanche aux parties inférieures et sur presque toute son extré- mité, qui est terminée par de longs poils; l'oreille est allongée, oblongue; telle est la couleur des adultes, les jeunes sontsimple- ment gris. Moins sauvage que le Loir, le Lérot fixe sa retraite auprès des lieux habités; il fré- quente les espaliers, se retire dans les cavi- tés des murs, etse nourritpresqueexclusive- ment de fruit et principalement de pêches, de raisins, de pommes, etc.; aussi fait-il de grands dégâts dans les vergers. Sa chair n'est pas bonne à manger comme celle du Loir. LOI Le Lérot se trouve dans presque toute l'Europe, en France, en Allemagne, en Ita- lie , en Suisse, etc. Le Myoxus drijas Schreb., qui a été pris en Géorgie, ne semble à Fr. Cuvier qu'une variété du Lérot. 3. Le MuscARDiN , Myoxus avellanarius Gm.,leMuscARDiNdeBuffon(t.VIII,pl.26). Il n'a pas 3 pouces de longueur du bout du museau à l'origine de la queue ; ses parties supérieures sont d'un beau blond fauve, et les inférieures sont plus pâles et presque blanches ; la queue est fauve , couverte de poils courts, distiques et peu nombreux; les oreilles sontcourtes, larges et elliptiques. Le Muscardin habite la lisière des bois, les taillis et les haies, et, comme l'Ecu- reuil , il se fait un lit de mousse pour l'hi- ver. Sa chair est désagréable au goût. Cette espèce est répandue dans presque toute î'Europe méridionale et tempérée; mais elle est moins nombreuse que celle du Lérot. Le Myoxus murinus Desm., Myoxus La' landianus Schinz, Myoxus erylhrohran- chus Sm., Myoxus africanus Shaw, d'une taille de 3 pouces, d'un gris de souris en dessus et un peu plus clair en dessous. Cette espèce habite le cap de Bonne-Es« pérance. 4. Le Loir du Sénégal, Myoxus CouppA Fr, Cuvier {Mam., t. III). De la taille du pré- cédent. Il est d'un gris clair légèrement jau- nâtre en dessus, et il est au contraire blan- châtre en dessous. Il se trouve au Sénégal. Le Myoxus lineatus Temm. est une es- pèce assez voisine du Lérot, et qui a été ren- contrée à Yesso au Japon. Deux autres espèces qui semblent appar- tenir à ce groupe , que l'on a distinguées génériquement sous le nom àcGraphiu7-us, proposé par Fr. Cuvier, sont les : Loir du Cap, Graphiurus Capensis F. Cuv. {Nouv. Ann. Mus.), Myoxus Catoirii F. Cuv. {Dict. se. nat. ), de la taille du Loir; d'un gris brunâtre foncé en dessus, et d'un blanc roussâtre en dessous, avec une large bande d'un noir brun sur les yeux. Habite le cap de Bonne-Espérance. El \e Graphiurus clegans Ogilby {Procccd., 1838), qui se trouve sur la côte occidentale du cap de Bonne-Espérance, LOM On a trouvé des Loirs ù l'état fossile. M. Marcel de Serres a découvert dans les cavernes de Lunel-Viel des Muscardins fos- siles, etG. Cuvier, dans les plâtres de Paris, a rencontré des Loirs qu'il a nommés il/t/o;rus spœleus el parisiensts. Voy. l'article rongeurs FOSSILES. (E. D.) LOIROT. MAu. — Nom du Lérot [voy. loir) dans quelques contrées de la France. LOISELEURIA, Desv. bot. ph. — Syn. û'Azalea, Linn. LOLIGIDÉES. Loligideœ. moll. — Fa- mille de l'ordre des Céphalopodes-Acétabu- iiCères, établie par M Aie. d'Orbigny, et romprenant les genres LoUgo , Sepioleuthis et Teudop&is. Voy. céphalopodes. LOLIGO. MOLL. — Voy. calmar *LOLIGOPSIDÉES. LoUgupsideœ. moll. — P'aniille de l'ordre des Céphalopodes-Acé- tabulifères, établie par M. Alcide d'Orbigny et comprenant les genres Loligopsis, Ilistio- leulhis et Chiroteulhis. Voy. céphalopodes. LOIilGOl'SIS. MOLL. — Voy. calmaret. LOLlUm. lîOT. PH. — Voy. ivraie LOLOTIER. BOT. PH. — Voy. papayer. LOMAN. moll. — Adanson donne ce nom [Voy. auSénég.) à une espèce très commune de Cûne , le Conus texlilis. (Desh.) LOMAIVDRA, Labill. bot. pu.— îlyn. de Xerotes, R. Br. L0A1A\0TUS. MOLL. —Genre de Mol- lusques gastéropodes nus provisoirementéla- bli par M. Verani, dans la Revue zoologique 1844, pour un animal qui paraît voisin des Tritonies , et même des Plocamocères, d'a- près quelques caractères. Nous reproduisons ici les caractères génériques, tels que l'au- teur les a présentés : Corps allongé, cunéiforme, gastéropode; l-ête aussi large que le corps, munie d'un voile frontal portant de chaque côté de pe- tits prolongements tentaculiformes ; deux tentacules dorsaux, rétracliles, terminés en massue , et logés chacun dans une espèce d'étui caliciforme ; organes de la respiration formés par deux membranes minces et fran- gées, fixées de chaque côté entre la face dor- sale de l'animal et les faces latérales ; orifices de l'anus et des organes génitaux comme dans les Tritonies. (Desh.) *LOMAPTERA (J.ùaa, frange; «rjoiv, aile). INS. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Scaraba\.f), L. amphisbœna ( peut-être !'£. (efraedrum Sav.?), L. teres. Dugès a remarqué que le L. gigas atteignait quelquefois 18 pouces de longueur et une grosseur égale à celle du petit doigt. M. Savigny, dans son Système des Anne- lides, avait proposé de nommer Enterion le genre de Lombrics qui réunit les L. terres- tris et les espèces confondues sous ce nom. Voy. ce mot. Le même savant a encore établi {loco citalo) deux genres de Lombrics sous les noms de Hypogœonet Clitellio. Voici d'abord les caractères du premier ; HYPOGiEON. Bouche petite, à deux lèvres; la lèvre supérieure avancée en trompe, un peu lancéolée, fendue en dessous; l'infé- rieure très courte. Soies longues , épineu- ses , très aiguës , au nombre de neuf à tous les segments, tine impaire et quatre de cliaque côté réunies par paires; formant toutes ensemble , par leur distribution sur ie corps, neuf rangs longitudinaux, savoir : LOM un supérieur ou dorsal , quatre esactemenl latéraux et quatre inférieurs. Corps cylin- drique , obtus à son bout postérieur, al- longé , composé de segments courts et nom- breux , moins serrés et plus saillants vers la bouche que vers l'anus ; dix des segments compris entre le vingt-sixième et le trente- neuvième renflés , s'unissant pour former à la partie antérieure du corps une cein- ture. Le dernier segment pourvu d'un anus longitudinal. L'espèce type de ce genre , Hyp. hirlum Sav., p. 104 , est des environs de Phila- delphie. Clitt-llio. Le Lumbricus arenarius d'O- thon Fabricius et son L. minutus n'ont que deux rangs de soies. « Ce caractère me pa- raît, dit M. Savigny, suffire pour les faire distinguer génériquement sous ce nom. » C'est auprès des Clitellio qu'il faut placer les Enchytrœus de M. Henle, dont l'espèce type a été très bien décrite et figurée par ce naturaliste dans les Archives de Muller pour l'année 1837. Cette espèce est de fort petite taille. M. Johnston {Zool. journ., III, 326) dé- crit trois espèces de Lombrics d'Angleterre^' mais les espèces européennes de ce genre sont loin d'être encore suffisamment con- nues , et celles des autres parties du monde le sont encore beaucoup moins; on ne pos- sède même à leur égard que des renseigne- ments à peu près insignifiants. On sait ce- pendant qu'il en existe d'assez grandes , et l'on en a rapporte des parties chaudes de l'Amérique qui n'ont pas moins d'un nietrc de longueur. Il en existe de semblables dans l'Inde, et il a été trouvé dans l'île de Ceylan une grande espèce de Ver de terre dont on a proposé de faire un genre sous le nom de Megascolex. (P. G.) LOMBRICIIMÉS. Lumbricinœ. annkl.— M. Savigny, dans son Sijslèmedes Annélides, désigne ainsi l'ordre dans lequel prend place le genre Lombric, et celui des Échiures, formant chacun une famille distincte. (P. G.) LOîllBrJCS. Lumbrici. annél. — M. Sa- vigny donne ce nom à la famille d'Annélides qui com[)rend les Lombrics, animaux vulgai- rement appelés Vers de terre. Voy. lombric. *LO;»îBr.L\ÈRE.Z,itHib>-»icm. annél.— Genre de la famille des Eunices , établi par M. deBlainville {Dict. se. nat., t. LVIII , LOM p. 486 , 1828 ) , et qui comprend actuelle- ment une douzaine d'espèces. Les Lombrinères ont le corps lombrici- forine , la bouche multidentée et les appen- dices parfaitement rimilaires, ne différant que de grandeur, composés d'un faisceau de soies simples disposées en éventail , et sortant d'une gaine pédonculée pourvue de deux mamelons subsquameux , le postérieur- BU moins double de l'antérieur. (P. G.) LOMECHUS.l QSu.u, frange; >:^<^';. at=- tion de répandre). iNS. — Genre de Coléoptè- res pentarnères, famille des Bracliélytres, tribu des Aléochariniens , créé par Graven- horst [Monographia; p. 178) et générale- ment adopté. Ce genre ne se compose que de 4 espèces européennes : L. strumosa F., emarginala Pk., paradoxa Grav. et inflala- Zetlersted. Toutes vivent en société avec diverses espèces de P'ourmis, et, depuis que le hasard nous a fait découvrir une nichée de la paradoxa en compagnie de ces hymé- noptères, nous avons eu occasion d'y rencon- trer nussi les trois premières espèces en nombre assez considérable. Ce fait que nous avons consigné le premier a amené la dé- couverte d'autres espèces de la famille des Brachélytres vivant parmi ces Fourmis, et qui jusqu'alors étaient inconnues ou pa- raissaient être fort rares. Mais on ignore encore si les Lomcchusa, aussi bien, du reste, que les autres Brachélytres, sont nuisibles ou utiles aux Fourmis. La faculté qu'ont ces Insectes de répandre des gouttelettes par les franges de leurs poils (d'où le nom de genre a été tiré), aurait-t-elle quelque analogie avec les observations faites sur les Clavi- ger? Gela serait un fait intéressant à con- stater. ^ (C.) I.OMKNTACÉES. Lomentaceœ. bot. ph. — Linné, dans son second Catalogue des Fa- milles naturelles, où il a donné à chacun un nom particulier, emprunté tantôt à l'un de ses genres, tantôt à quelqu'un de ses carac- tères les plus saillants, a désigné sous celui- ci un assemblage de genres de Légumineuses correspondant en partieauxCaesalpiniees.il se trouve donc en contenir un certain nom- bre où le fruit ne se partage pas en une sé- rie d'articles monospermes, tandis qu'au contraire plusieursdela famille voisine, qu'il nomme Papilionacées, offrent ce caractère, de telle sorte que le fruit lomentacé n'en est LON 17â pas un exclusif ni général pour ce groupe, quoiqu'il serve à le désigner. (Ad. J.) LOMENTARI.V {lomenlum, farine), bot. en. — Genre d'Algues Floridées établi par Lyn^hye {Ilydrophyl. , 101) pour des Algues marines cylindrinques, celluleuses, articu- lées ou caulescentes à la partie inférieure, souvent couvertes d'un enduit mucilagineux hyalin, à reflets d'or ou de pourpre. On en connaît 11 espèces, réparties par Endlicher {Gen. pi. suppl., t. III, p. 42) en 2 sections, qu'il nomme : Chondria et Eucladia. Ces plantes croissent en grande partie dans les contrées extratropicales. *L01VIlE.Lom«s.CRi!ST. — Genre de la sec- tion des Décapodes anomoures, de la famille des Aptérures, de la tribu des Homoiiens, établi par M. Milne-Edwards sur un petit Crustacé confondu jusqu'ici avec les Porcel- lanes, auxquelles il ressemble en effet beau- coup par la forme générale, mais dont il diffère par plusieurs caractères très impor- tants , tels que la conformation de la queue, des antennes, etc., etc. La seule espèce con- nue est la LoMiE hérissée, Lomis hirta Lamk. (Edw., Hist. nat. des Crust., t. II, p. 188). Cette espèce a été rencontrée dans les mers de l'Australasie. (H. L.) LOMONITE. MIN. — Voy. laumonite. LOMPE ou LUMP, poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens subbrachiens, famille des Discoboles, établi par Cuvier {Règ. anim., t. II, p. 346) aux dépens des Cycloptères, dont il diffère par un corps plus épais, par une première dorsale plus ou moins visible, à rayons simples, et une se- conde à rayons branchus vis-à-vis l'anale. On n'en connaît qu'une espèce, le Lump {Cyclopterus lumpus L. ) , vulgairement nommé Gros-Mollet. Il vit, surtout dans les mers du Nord , de Méduses et autres ani- maux gélatineux. *LO!MVIA. OIS,— Sous-genre établi paf Brandt sur le Guillemot à capuchon ( Uria Troile). (Z. G.) LOiVAS. bot. ph. — Genre de la famille des Composées -Sénécionidées, établi par Adanson {Fam., II, 118). Herbes des bords delà Méditerranée. Voy. composées. *LOI\CII^A ().^yx^. lance). lire.— G«nre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par Fallen , qui lui donne pour espèce type la 176 LON L. chorea, indigène de France et d'Alle- magne. LOXCHERES. mam. — Genre de Ron- geurs créé par llliger, et comprenant des es- pèces placées généralement dans les genres Echimys et Nelomys. Voy. ces mois. (E. D.) LOÎMCHITIS Ooyx.~-i;, nom grec de la plante), bot. on. — Genre de la famille des Polypodiacées-Polypodiées, établi par Linné (Gew., n, 1177). Fougères des régions tro- picales du globe. Voy. polypodiacées. LOI>iCHIUr»E. poiss. — Voy. lonciiure. LOIMCHOCARPLS O-i^xo , 'ance ; xap- ito'ç, fruii). BOT. PH. — Genre de la famille des Papilionacées-Lolées, établi par H. B. Kunth ( in Humb. el Bonpl. Nov. gen. et sp., VI, 383). Arbres de l'Amérique tropicale. Voy. PAPILIONACÉliS, *LO\CllOPHORUS,Germar.iNS.— Syn. de Phanœus, Mac-Leay. (C.) *LO\CHOPHORLS ( loyxo^ipoç , qui porte une lance) . ins. — Genre deColéoptères tétramères, famille desCurculionidesgonato- cères. division des Érirhinidcs, établi par Dous {Annales de la Soc. entom. de Fiance , tom. I, pag. 21 ), et adopté par Dejcan et Schœnherr (Gen. et sp. Curculion. syn., t. III, p. 391 ; YII, 2' part., pag. 293). Ce genre est composé de 5 espèces toutes amé- ricaines. (C.) *LOIVCHOPTERA (Àoy^-/), lance ; TrTtpov , aile). INS. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille des Musciens, tribu des Platypézides, établi par Meigen ( tome IV, pag. 107). Ce g. renferme un assez grand nombre de petites espèces, vivant dans les lieux aquatiques. La L. lutea, espèce type , est commune dans toute l'Europe. *LOIVCnOPTERIS()oVxïi, lance; rcT/pi?, fougère), bot. rii. — Genre de Fougères fos- siles, établi par M. Ad. Brongniart [Prodr., 59), qui le caractérise ainsi : Fronde plu- sieurs fois pinnatifide ; pinnules plus ou moins adhérentes entre elles à leur base, traversées par une nervure moyenne; ner- vures secondaires réticulées. Ce genre renferme 3 espèces { L. Bricii, rugosa etMandelli), qui font partie des terrains houillers. *L0\CI10ST0MA («Vx-/!, lance ; ctSu.», ouverture), bot. ph. — Genre de la pe- tite famille des Retziacées, établi par "Will- stroem (ni Acl. Holm., 1818, p. 349, LON t. X). Arbrisseaux du Cap. Vuy. retzia CÉES. *LOi\CHURE. Lonchura (X^'^y;/), lance; cùfâ, queue). oi>. — Genre de la famille des Fringillidées, dans l'ordre des Passereaux, établi par Sykes sur des espèces qui ont un bec robuste, court, large, aussi hautque large à sa base; à mandibule supérieure entamant les plumes du front eu formant un angle, et décrivant un arc vers le crâne; à queue éta- gée et lancéolée, et à tarses grêles. Les I.onchures se trouvent dispersés dans les g. Fringilla, Loocia et Embcriza de la plupart des auteurs. Ces oiseaux ont les ha- bitudes sociales de la plupart des espèces de la famille ù laquelle ils appartiennent; ilj se nourrissent d'hrrbes et de semences. Le Lonchure cheel s'empare fréquemment, dit- on, des nids du Tisserin des Philijjpines, pour s'y loger, et compose le sien de Gra- minées. Les Lonchures habitent principalement les montagnes des grandes îles de la Sonde ; une seule est africaine. On en connaît huit: i. Le LoNciiuiiE lelconote, L. leuconola Syk. , Fr. leuconola Tem., a baguettes des •jlumes du dos blanches. Habite le Bengale. 2. Le LoNCiiuuE Epeuvier , L. nisoria iï'yk., Fr. nisoria Temm. [pi. col., oOO , L 2). Croupion marbré de gris et de brun. Même habitation. 3. Le Lonchure cheet, L. chcct Syk. Croupion blanc. Habite les Philippines. 4. Le Lonchure quinticolore , L. quinli- color Syk. , Loxia quinticolor Vieil). ( Ois. ch. , pi. o4). Croupion orangé pur. Habite les Moluques. 5. Le Lonchure vermiculiî , L. variegat Syk., Lox. variegata Vieill. {Ois. ch., pi. 51). Croupion finement vermiculé de noir. Même habitation. 6. Le Lonchure GRIS, Lox. canfans Vieil!. [Ois. ch., pi. 57). Plumage d'un blanc roux. Habite le Sénégal. 7. Le Lonchure ringlis, Fring. prasina Horsf. {Trans., XllI , 161). Croupion écar- late. Habite Sumatra. 8. Le Lonchure longicône, Fring. sphe- euro Temm. (Buff., pL enL, 101, f. 2). Ha- bite Java et le continent indien. (Z. G.) ♦LOiVCIlURE. Lonchurus (w'/x^ » '^''^'^ ; ovtpâ, queue ). poiss. — Genre de l'ordre des Acanlhoptérygiens, famille des Sciénoides, LON établi par Bloch, et adopté par MM. Cuvier et Valenciennes ( Ilist. des Poiss. , t. V, p. 192). Ces Poissons sont très voisins des Ombrines, dont ils ne dilTèrentque par un barbillon double. Ou en connaît 2 espèces : L. barbatus et depressus Bl. ♦LOKDESIA. bot. pu.— Genre de la fa- mille des Alriplicées (Chéuopodiées)-Chéno- podées, établi par Fischer et Meyer (Index sem. hort. pelropoL, 1835, p. 40). Herbes des bords de la mer Caspienne. Voy. atui- PLICÉES. *LOIMDRA, Sykes. ois.— Syn. de Calan- dra, Less. Voy. ce mot et alouette. (Z. G.) LOiVGIBA\DE. mau. — Nom d'une es- pèce de Chat. Voy. ce mot. LOXGICAUDES. ois. — Famille de l'or- dre des Gallinacés, établi par M. de Blain- ville (Tabl. du Règ. anim.), pour des espèces de cet ordre, qui ont, comme les Faisans, une queue plus longue que lé corps. (Z. G.) LOMGICOIVES. OIS. — Section établie par M. TemmincU, dans son genre Gros- Bec {Fringilla), pour les espèces qui ont un bec en cône droit, long, comprimé et à pointe aiguë. Cette section renferme les Tarins, les Chardonnerets et les Sénégalis. (Z. G.) LONGICORMES. Longicornes. ins. — Famille de Coléoptères subpentamères (té- tramères des auteurs), établie par Latreille. lisent le dessous des trois premiers arti- cles des tarses garni de brosses ; les deuxième et troisième en cœur, le quatrième profon- dément bilobé, et un petit nodule simulant uo article à l'origine du dernier. La lan- guette, portée par un menton court et trans- versal, est ordinairement membraneuse, en forme de cœur, échancrée ou bifide, cornée et en segment de cercle très court, et trans- versal dans d'autres. Les antennes sont fili- formes ou sélacées , le plus souvent delà longueur du corps au moins, tantôt simples dans les deux sexes , tantôt en scie, pecti- nées ou en éventail dans îes mâles. Les yeux d'un grand nombre sont réniformes, et en- tourent ces antennes à leur base. Le corse- let est en forme de trapèze, ou rétréci en avant dans ceux chez qui les yeux sont ar- rondis , entiers ou peu échancrés. Dans ce cas, les pieds sont longs et grêles, les tarses allongés. Le corps est long ou ova- laire. Les femelles ont l'abdomen terminé par ua oviducte lubulaire et corné. Les T. VIU. LON 177 Longicornes produisent un petit son aigu (ceux-ci appartiennent ordinairement à la tribu des Cérambycins) par le frottement du pédicule de la base de leur abdomen contre la paroi intérieure du corselet. M. Serville, qui a fait une étude toute particulière des insectes de cette famille (Ânn. de la Soc. ent. de France, t. 1 , 1832, pag. Î18-201; t. Il, 1833, pag. 528-573; t. 111, 1834, p. 1-109; t. IV, 1835, pag. 1-99, 197-228), a donné les caractères d'un bon nombre de genres qu'il a fondés, ou de ceux qu'il a adoptés, tout en maintenant les quatre tribus de Latreille , celles des Prioniens, CÉR.vMBYCJiNS, Lamiaires et Leptc- RÈTES. Dans la première section rentrent les Prioniens , les Cérambycins et les Lamiai- res, dont les yeux sont échancrés ou réni- formes, et reçoivent la base des antennes; la tête est enfoncée jusqu'aux yeux dans le corselet, sans rétrécissement ni cou distinct; La deuxième section comprend les Lepiurètes. qui ont les yeux arrondis, entiers ou à peine échancrés, et les antennes insérées en avant, ou tout au plus à l'extrémité antérieure de leur faible échancrure, et la tète prolongée postérieurement derrière les yeux, ou ré- trécie brusquement en manière de cou, à la jonction avec le corselet. M. Mulsant, qui , dans son Hist. nat.des Coléopt. de France, Longicornes, 1839, ou- vrage d'un grand mérite, s'est occupé de cette famille, partage les Longicornes en trois groupes, savoir : les Procéphalides, dont la tète est penchée en avant; les Cli- NOCÉPHALiDEs , à tête vcrlicale ou inclinée, et les DÉRÉCÉPHAL1DES , à tête séparée , par une sorte de cou, du prothorax, qui est ré- tréci en avant. L'auteur introduit dans les Procéphalides trois familles : celles des Spondyliens , des Prioniens et des Cérambycins ; dans les Cli- nocéphalides, deux familles : celles des La- miens elSaperdins, et dans les Dérécépha- lides, encore deux familles : celles des Hha- giens et Lepluriens. Il dispose ensuite ses familles par branches, lesquelles renferment les genres. Dans la méthode de Linné , ces insectes forment les genres Cerambyx, Leptura, iVe- cydalis. Fabricius , Olivier , Latreille, Dalmann, 178 LON Mulsant, etc., etc., ont créé successivement des genres qui aujourd'hui sont générale- ment adoptés. Dejean, dans la 3* édition de son Catalogue, a formé, avec des espèces exo- tiques, de nouvelles coupes qui lui ont paru ne pouvoir rentrer dans celles déjà établies. Depuis, M. Newman ( The Entomologist— Entomological Magasine) créa, avec des es- pèces de la Nouvelle-Hollande, des Philip- pines, etc., etc., un assez grand nombre d'autres genres. Le relevé des genres dé- crits ou indiqués dépasse aujourd'hui 520 , et celui des espèces est de 4.000 à 4,500. Les Longirornes sont ies pius grands, les plus gracieux des Coléoptères. Leurs couleurs sont variées, quelquefois très vives. Le Ti- tanus giganteus F. , Remphan serripes F. {Prionus //ayesi Hope), Macrodontacervicor- nis , Acrocinus loiigimanus , ont plus de 130 millimètres de longueur sur 50 de lar- geur ; le plus petit n'a pas moins de 2 mil- limètres sur 1 de largeur. Leurs larves sont molles, allongées, blan- châtres. Le corps est presque quadrilatère, dilaté et déprimé à la partie antérieure. Il se compose, outre la tête, de douze seg- ments ; le premier (prolhorax) surpasse les suivants en grandeur. Quelques unes de ces larves sont apodes , ayant des mamelons ou élévations tuberculeuses rétractiles, qui va- rient par le nombre et la position, et servent à la progression. D'autres sont pourvues de six pieds écailleux, très courts, disposés par paire à la partie inférieure des trois pre- miers anneaux ; dans la plupart de ces der- "^iers , la brièveté des organes du mouve- •nent est encore suppléée par divers mame- lons. De chaque côté du corps sont neuf stigmates. Le premier, le plus grand de tous, situé sur le deuxième segment, est presque sur le point de jonction de celui-ci avec le précédent; les autres existent sur les qua- Mième, cinquième, sixième, septième, hui- ième, neuvième , dixième et onzième seg- ments. Tête plus étroite que l'anneau prothora- cique, sinueusement découpée sur le bord antérieur, armée de mandibules cornées ou dentées, de manière à perforer le bois le plus dur. Labre presque coriace, membra- neux, transversal, semi-circulaire ou cordi- forme ; mâchoires terminées par un seul lobe , munies chacune d'un palpe composé LON de trois à quatre articles , en cône droit ou renversé, cylindriques ou filiformes; lan- guette portant également deux palpes, et formée de deux ou trois pièces ; antennes peu apparentes ou rudimentaires dans plusieurs, composées dans d'autres de deux à quatre articles contigus, décroissant successivement de grosseur, plus ou moins rétractiles, sus- ceptibles, suivant la volonté de l'animal , de s'engaîner les uns dans les autres. Près du côté extérieur, on aperçoit un à trois points globuleux brillants, enchâssés dans les bords de la tête; ils semblent représen- ter l'organe de la vue. Ces larves , désignées par Duméril sous le nom de Lignivores ou de Xylophages, vi- vent toutes aux dépens des végétaux; elles habitent l'intérieur des arbres ou des plan- tes dont la durée est assez longue pour en- tretenir leur existence. Plusieurs se contentent de ronger l'écorce en rampant sur l'aubier; la plupart enta» ment les couches ligneuses ou s'y enfoncent profondément; d'autres s'attachent exclu- sivement à la substance médullaire. Les unes creusent les branches ou les rameaux; les autres le tronc et les racines, ou ron- gent, jusqu'à les mettreen poussière, les sou- ches abandonnées dans la terre. Elles ré- duisent souvent à une très faible épaisseur la couche qui les sépare de l'extérieur, el au lieu de rejeter au dehors le détritus de leurs aliments , elles en garnissent les ga- leries qu'en avançant elles laissent derrière elles. Si la matière est ligneuse ou solide, la vermoulure produite remplit à peu près ces canaux. Si la substance doit , comme la moelle , être réduite, par le travail de la di- gestion, en un volume peu considérable, ils restent plus ou moins vides , et leur four- nissent, en cas de besoin, une sorte de moyen d'échapper à leurs ennemis, en leur permettant de chercher un refuge du côté opposé à celui de l'attaque. Quelquefois ces larves vivent solitaire» dans les tiges de certaines plantes; mais elles habitent toujours en nombre plus ou moins grand un voisinage rapproché. Leur éloignement réciproque sur le même végé- tal n'est soumis à aucune règle; ordinaire- ment, les distances qui les séparent sont proportionnées à la nourriture nécessaire à chaque individu, jusqu'à son accroissement, LON Cependant celte loi semble quelquefois mise j en oubli, et quand la matière à ronger de- vient moins abondante, et que les larves , trop nombreuses, traversent des conduits contigus aux leurs , des combats ont lieu , dont la suite est la mort pour l'un des cham- pions. Elles se déciment ainsi jusqu'à ce que k'ur nombre soit réduit à des proportions convenables. Avant d'arriver à l'état de nymphes , ces larves changent plusieurs fois de peau. La durée de leur vie, sous leur première forme, est ordinairement d'un à trois ans ; mais cette durée est variable jusque chez les in- dividus d'une même ponte, soit par suite de leur position individuelle, d'accidents im- prévus , de causes atmosphériques , ou dans un but secret de la nature pour conserver et perpétuer chaque espèce. Avant de quitter leur figure vermiforme, la plupart agrandissent leur demeure, se pratiquent une sorte de niche ovoïde; celles qui habitent les tiges des plantes ferment, avec un bouchon serré , les deux extrémités du tuyau où elles doivent s'arrêter. Certai- nes espèces désertent les écorces et se creu- sent une couche dans les parties ligneuses; d'autres, qui avaient poursuivi leurs tra- vaux jusqu'au cœur des arbres, se rappro- chent au contraire de l'extérieur. Sous la forme de Nymphes, elles présen- tent toutes les parties propres à l'insecte parfait; mais plusieurs n'ont pas le dévelop- pement dont elles sont susceptibles. Les élytres sont raccourcies et déhiscentes; la tête est infléchie; les antennes sontcouchéos et recourbées sous la poitrine; les pieds rc courbés en dessous ou saillant anguleusc- ment sur les côtés. Quelquefois l'abdomen est terminé par des espèces de crochets des- tinés à donner, plus tard , à l'animal la fa- culté de se cramponner, afin de se dépouil- ler avec plus de facilité de son enveloppe. Ces nymphes restent dans une sorte de léthargie. Cependant, si on les inquiète, elles font mouvoir avec facilité leurs segments abdo- minaux. Huit ou quinze jours suffisent à la plupart pour se transformer en insectes par- faits. Quand ces insectes s'occupent à se frayer un chemin pour arriver au jour, il arrive quelquefois que la sécheresse a durci telle- ment les parties qu'ils ont à perforer qu'ils LON 171) s'épuisent en efforts et périssent dans leur • trou. D'autres, éclos trop tard dans l'au- tomne, attendent le retour du printemps pour sortir. Les espèces nocturnes rentrent, pendant le jour, dans les trous où elles ont pris naissance; les autres les quittent pour toujours. Quelques Longicornes exhalent des odeurs suaves; telles sont, chez nous, les Aromia moschaia , rosarum , suaveolens , etc.; en Amérique, les Callichroma , et en Austra- lie , le Bardistus cibarius. Cet insecte est recherché des naturels de l'île du Roi-Geor- ges comme un mets exquis. On cite aussi comme tel plusieurs espèces de Prioniens d'Amérique , tels que le Stenodonles dami- cornis F., à l'île de Cuba; le Trichoderes pini Chev., au Mexique , et la Macrodonlia cervicornis F.-Serv., au Brésil et à Cayenne. M. Léon Dufour remarque que , par leur tube alimentaire , ainsi que par la disposi- tion des vaisseaux hépatiques , ces insectes ressemblentauxMélasomes; contre l'opinion de M. Marcel de Serres, il nie l'existence d'un gésier. Le tube alimentaire, le plus souvent hérissé de papilles, est précédé d'un jabot, mais moins ou peu prononcé dans les Lamiaires ou Lepturètes, qui, dans la mé- thode de Latreille, terminent cette famille. Les testicules sont constitués par des cap- .«ules ou des sachets spermatiques, distincts, pédicellés, assez gros, et dont le nombre varie suivant les genres. (C.) *LO'\GICOXES. Longicoxi. iNS.— MM. Amyot et Serviile (//(S. Iiémipt., Suit. à Ruff.) désignent ainsi un petit groupe de ' 1 famille des Réduviides correspondant à iiuLre groupe des Émérides , et comprenant seulement les genres Emera, Emerodema et Ploiaria. (Bl.) *LO!VGILABF,ES. Longilabri. arach.— C'est une race du g. des Clubiona (voy. ce mot), établi par M. Walckenaër, et dont la seule espèce qui la compose est remarquable par la lèvre allongée, coupée en ligne droite à son extrémité, et à côtes presque paral- lèles. La Clubiona sœva, Walck., est leseul représentant de cette race. (H. L.) *LON'GIMAIVES. Longimanœ. arach. — M. Walckenaër emploie ce nom pour dési- gner dans le genre des Allus une famille dont les principaux caractères son t d'avoir les pattes allongées, égalant près de trois fois 180 LON toute îa longueur du corps ; dont les arti- cles se replient les uns sur les autres, et dont le fémoral est dilaté en forme de eOIVGI\'A. INS. — Genre de l'ordre des Diptères brachocères, famille desMusciens , tribu des Muscides, établi par Wiedmann {Auss. Zw., t. II, p. 5-)4). L'espèce type , L. a6domina/«s, habite le Brésil. LO]VGïPE\\'ES. Longipennes. ois. — G. Cuvier et M. Duméril ont établi sous ce nom, dans l'onlre des Palmipèdes, une fa- mille qui comprend les oiseaux de haute mer, c'est-à-dire ceux qui , doués d'un vol étendu, ont la faculté de s'avancer en mer à des distances excessivement éloignées des plages. Leurs ailes sont très longues, leur pouce est libre ou nul, et leur bec est sans dentelure. Cette famille renferme les genres Pétrel, PufGn, Pélicanoïde, Prions, Albatros, Mouette, Goéland, Stercoraire, Sterne, Noddi et Bec-en -Ciseaux. M. Lesson s'est également servi du nom de Longipennes pour l'appliquer à une tribu qui comprend trois familles, celle des Syphorhiniens ou Procellaires, celle des Hydrochélidons ou Sternes, et celle des Pélagiens ou Phaétons. Abstraction faite de celte dernière, la tribu des Longipennes de M. Lesson n'est que la reproduction de la famille établie sous le même nom par Illiger et G. Cuvier. (Z. G.) LOMGIROSTRE. Longiroslris. rept. — Sous-genre de Crocodiles ainsi nommé par Cuvier. Voij. crocodile. LONGIROSTRES Longirostri. ois. — Famille de l'ordre des Échassiers créée par G. Cuvieret composéed'une fouled'oiseaux de ri- vage, que Linné rangeait dans les genres 5co- lopax, Tringaet Vanellus. Tous\es Longiros- tres de G. Cuvier ont à peu près les mêmes formes, les mêmes habitudes et souvent les mêmes distributions de couleurs. Ils se ca- ractérisent en général par un bec grêle, long et faible, qui ne leur permet guère que de Touiller dans la vase pour y chercher les jVers et les petits Insectes. Les genres Ibis, Courlis, Bécasse, Rhynchée, Barge, Maubè- che , Sanderling , Pélidne ou Alouette de mer, Cocorli, Falcinelle , Combattant, Eu- rinorhynque.Phalarope, Tourne-Pierre, Che- valier, Lobipède, Érhasse et Avocelte, com- posent cette famille. M. de Blainville a aussi LOP établi une famille des I ongirostres doiii le genre Turdus est le type. (Z. G.) *LO\GISACTES. Longisacti, Am. et Serv. INS. —Synonyme deScutellériens. (Bl.) *LO\GITARSLS, Latreille, ins.— Syn. de Teinodactyla , Chevrolat, et Thyamis. Slephens. Voy. ces mots. (C.) *L0I\GITR01\;CS. Longitronci. abachn. — Ce nom désigne, dans le tome V des Ins. apt. par M. Walckenaër, une race dans le genre des Dolomèdes, et dont la seule es- pèce qui la compose a les yeux latéraux de la ligne antérieure égalant ou surpassant en grosseur ceux de la ligne du milieu. La lèvre est carrée. Le céphalothorax est ovale, al- longé et convexe. L'abdomen estovale, étroit et peu allongé. La Dolomède de DuFoun, Do- lomèdes Dufourii, est la seule représentante de cette race. (H. L.) LOIMG-IVEZ. MAM. — Nom vulgaire du Nasiquc. Voy. ce mot. (E. D.) LO\G-\EZ. REPT.— Un Serpentdu genre Typhlops {voy. ce mot) porte vulgairement ce nom. (E. D.) LOIMICERA. bot. ph. — Voy. chèvre- feuille. *LOIV!ICÉRÉES. Lonicereœ. bot. pu. — Plusieurs auteurs ont donné ce nom à la famille des Capri foliacées {voy. ce mot); d'autres, comme nous l'avons fait, le ré- servent pour désigner l'une des deux tribus dans lesquelles on la partage. (Ad. J.) LONIER. MOLL. — Adanson {Voyage au Sénégal ) désigne ainsi une coquille rangée par Gmelin dans le g. Troque, sous le nom de Trochus griseus. (Desh.) LOIVTARUS, Rumph. bot. ph. — Syn. de Borassus , Linné. LOOSA. bot. ph. — Voy. loasa. LOPEZIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des OEnothérées-Lopé- ziées , établi par Cavanilles {le. I, 12, t. XVIIl). Herbes ou sous -arbrisseaux du Mexique. Voy. oenothérées. *LOPÉZIÉES. Lope::ieœ.BOT.PH. —Tribu des Onagrariées {voy. ce mot), ainsi nom- mée du genre Lopesia, qui lui sert de type. (Ad. J.) LOPHA (/.b'tpoç, crête), ins. — Sous ce nom de genre, fondé par Megerle, Dejean a éta- bli sa neuvième division du grand genre Bcmliidium. Les espèces qui s'y rapportent sont au nombre de six. Cinq sont propres à LOP l'Europe, et une est originaire des États- Unis. (G.) LOPHAlVTHUS(XÔ'fo;, aigrette; «v9o;, fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Labiées-Népétées , établi par Bentham (m Bol. Reg , n. 1282). Herbes de l'Amérique boréale et de la Sibérie orientale. Voy. la- biées.— Forst., syn. de Wallheria, Linn. ♦LOPHATHERUM { IS^o; , aigrette; àB-^p, épi). BOT. PH. — Genre de la famille des Graminées Festucacées, établi par M. Ad. Brongniart (en Duperr. Voy., 49, t. VIII). Gramens d'Amboine. Voy. graminées. *LOPHlA,Desv. bot. pu. — Syn. d'Allo- plectus , Mart. LOPIIIDIUM, Rich. bot. ph. — Syn. de Schizœa, Smith. *LOPHIDIlJS (>o(jjc',îtov, petite crête), ms. — Genre de Coléoptères penlamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, créé par Dejean (Species général des Coléoptères , t. V, p. 801). Deux espèces rentrent dans ce genre: les i. teslaceus et hrevicollis Dej., originaires de Sierra-Leone. (C.) *L0PI1I0CEPIIALA. ANNÉL. — Genre d'Annélides à soies qui paraît avoisiner la famille des Lombrics et des Nais. Il a été établi par M. Costa {Ann. se. nat., t. XVI, 1841) pour une espèce de la baie de Naples, que l'auteur appelle L. Edwardsii. (P. G.) LOPHIODON (îiôcpoç, crête; hSoCç , dent). MAM. Foss. — Genre de Pachydermes fossiles, voisin du genre Tapir, dont les dé- pouilles se rencontrent dans les tenains tertiaires moyens et supérieurs, établi par M. Cuvier dans le 2° vol. de ses Recherches sur les ossements fossiles. La dentition des Lophiodons se compose, comme celle des Tapirs, de 6 incisives et 2 canines à chaque mâchoire; de 7 molaires de chaque côté à la mâchoire supérieure et 6 à l'inférieure. Il existe un espace vide assez étendu dans quelques espèces entre !a canine et la première molaire. Les molaires offrent aussi , comme dans les Tapirs, des collines ou des crêtes trans- versales d'où le nom générique de Lophio- dona été tiré; mais elles dilTèrent de celles de ces derniers par la plus grande obliquité de leurs collines , par l'absence d'une se- conde colline dans les premières molaires i supérieures, et par la présence d'une Iroi- | tième à la dernière molaire d'en bas. ) LOP 181 Tous les os connus du reste du squelette annoncent des rapports sensibles avec les Tapirs, les Rhinocéros, et à quelques égards avec les Hippopotames. Il a été trouvé des ossements de ces ani- maux dans un grand nombre de collines ter- tiaires de France, aux environs d'Issel , département de l'Aude, dans une espèce de poudingue; aux environs d'Argenton , dé- partement de l'Indre, dans une espèce de marne; au Baslley, près Buchsweiler, dé- partement du Bas Rhin , dans un calcaire compacte; aux environs de Soissons, dépar- tement de l'Aisne, dans une sablière; à Montabusard , département du Loiret, dans une pierre marneuse; aux environs de Montpellier; aux environs de Laon ; dans la montagne des Éparmailles à Provins; dans le calcaire grossier des environs de Paris et dans la colline de Sansan, départe- ment du Gers. Les espèces de Lophiodon sont nombreu- ses; Cuvier en compte trois à Issel, qui sont: \eLoph. Isselense, d'un tiers plus grand que le Tapir des Indes; cette espèce se ren- contrait aussi à Argenton et à Soissons; le Loph. tapirolherinm , de la taille du Tapir d'Amérique; on la trouve aussi à Eppel- sheim; le Loph. occilaniim, moindre d'un tiers que le précédent. Il en compte à Argenton, outre une semblable à celle d'Issel, quatre autres différentes : le Loph. médium, delà taille du Tapir des Indes; le Loph. minutum, d'un tiers moindre que le Tapir d'Amérique; le Loph. 7ninimum, dont la taille était moitié moindre de celle du Tapir d'Amérique ; le Loph. parvulum, doi'.t les dimensions longi- tudinales n'ont que le tiers de celle du Tapir d'Amérique. Cuvier en compte deux espèces à Buchs- weiler, c'est-à-dire le Loph. tapiroides, à peu près de la grandeur du Loph. isse- lense, dont il ne différait que par de légères modifications dans la forme des molaires el par la grandeur des canines ; \eLoph. buxo- villianum, à peu près de la grandeur du Tapir des Indes. Le même auteur établit encore un Loph. aurelianense,de Montabusard; mais il pense que cette espèce est peut-être la même que le Loph. tapirolherium. Quanta la grande espèce de ce même lieu 182 LOP que l'on a nommée Loph. giganteum , nous ne l'inscrirons pas ici, parce que nous croyons que le fragment de mâchoire et l'astragale qui ont servi à l'établir appartiennent à une espèce de Rhinocéros. Le Loph. monspessulanum, établi sur quelques molaires trouvées à Boutonnet, près Montpellier. Ses dents ressemblentbeau- coup à celles du Loph. buxovillianum. Il est bien probable que lorsqu'on aura rassemblé un plus grand nombre de ces os- sements dans chaque localité, on trouvera quelques espèces à supprimer; mais , d'un autre côté, on en découvrira peut être aussi qui ne sont point mentionnées dans ce ca- talogue: ainsi l'espèce qu'a trouvée M. Lar- tet dans la colline de Sansan nous paraît différer de toutes les autres et se rapprocher du Cheval par ses Incisives. Celle dont les os ont été trouvés par M. Félix Robert dans le calcaire grossier marin de Nanterre n'est point encore déterminée spécifiquement, et doit peut-être faire aussi une espèce à part. (L...D.) LOPHIOLA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Hœmodoracées, établi par Ker (in Bot. mag., t. 1596). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. h.îmodoracéi:s. LOPHIOLEPIS, Cass. bot. pu. — Syn. de Cirsium, Tourn. LOPHIRA. BOT. pn.— Genre de l.i famille des Diplérocarpées, et considéré par (juelques auteurs comme devant constituer le type d'unenouvelle famille, celle des Lophiracées. Il & été établi par Banks {apud Gœrtn. f. III, 52, t. 188) pour des arbres de l'Afrique tropicale. Voy. diptérocarpées. *LOPHlROS, Targion. bot. ck.— Syn. de Hhodomela, Ag. LOPIIIlJM().o>o;, crête), bot. CR.— Genre de Champignons de l'ordre des Pyrénomy- rctes, établi par Pries et caractérisé par des réceptacles verticaux, comprimés, membra- neux et fragiles, s'ouvrant long! tudinalement ;i leur partie supérieure; la pulpe qu'ils ren- ferment est composée de paraphyses rameu- ses très fines et de thèques dressées, avec huit petites spores dans leur intérieur, qui se ré- duisent en poussière brune floconneuse. Ces Champignons se développent sur le bois et même sur les feuilles des Pins. LeLopliium viylilinum Fr., Hystermm oslraceum Bull., est très commun dans les forêts de Pins, et LOP ressemble, comme son nom l'indique, à une coquille bivalve. (Lév.) LOPIIIUS. poiss. — Voy. baddroie. LOPIIOBUAIVCHES (Jocpo;, aigrette; 6pa-/xi'a, branchies), poiss. — Ordre établi par Cuvier dans la classe des Poissons à squelette osseux ou fibreux, et qu'il carac- térise ainsi {liég. anim., t. Il, p. 361) : « Mâchoires complètes et libres; branchies divisées en petites houppes rondes disposées par paires le long des arcs branchiaux. Elles sont enfermées sous un grand opercule at- taché de toutes parts par une membrane qui ne laisse qu'un petit trou pour la sor- tie de l'eau , et ne montre , dans son épais- seur, que quelques vestiges de rayons. Ces Poissons se reconnaissent en outre à leur corps cuirassé d'une extrémité à l'autre par des écussons qui le rendent presque tou- jours anguleux. Ils sont généralement de petite taille et presque sans chair. » Cet ordre renferme 4 genres nommés : Syngnathe, Hippocampe, Solénostome et Pégase. Voy. ces mots. (J.) *LOPIIOCEPHALA ( )cVo; , créle ; xt- ipal-n, tête). INS. — Genre de la famille des Réduviides, de l'ordre des Hémiptères, éta- bli par M. Laporle de Castelnau [Essai Hé- mipt. héléropt.), et adopté par tous les en- tomologistes. Les Lophocéphales se font re- marquer par leur tête prolongée entre les yeux, et supportant des antennes dont le premier ariicle est allongé, et les deux der- niers aussi épais que les précédents. Ces Hémiptères ont été trouvés aux Indes orien- tales. Le type est le L. Guerini Lap. de Cast. (Bl.) LOPHOCERL'S, Swains. ois. — Syn. de Pauxi. Foy. cemot. (Z. G.) ♦LOPIIOCITTA, G. R. Gray. ois.— Sec- tion du g. Pie. Voy. ce mot. (Z. G.) *LOPHODERES, Chevrolat. iks.— Syn. de Cyphorhynchus, Schr. (C.) *LOPHODES. INS.— Dejean attribue à Schœnherr ce genre, et lui donne pour type le Lophodes nodipennis, qui est originaire du Chili. Maison ne le trouve pas mentionné dans le Gênera el species Curcul. de l'auteur cité. (C.) *LOPnOFERA , Flem. oiS.— Syn. de £op/iop/iorus, Tenim. (Z. G.) *L0P1I0L.«!VA ()oVoç, aigrette; Wtvcf., enveloppe), bot. ph. — Genre de la famille LOP des Composées-Sénécionidées, établi par De Candolle(Prodr., VI, 333). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy. composées. ♦LOPHOMA (io>oç, crête; uacç, épaule). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères , .famille des Mélasornes, créé par Soiier(^nn. de la Soc. ent. de Fr., t. IV, p. 285). Ce genre fait partie des Collaplérides de l'au- teur et rentre dans sa tribu des Tentyrites; il ne renferme qu'une espèce, la L. punc- tata Sol., qui a été trouvée en Barbarie et aux environs de Tanger (G.) LOPHOMOCERLS GoVo;, crinière; xe'- pocç, antenne), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille, fa- mille des Longicornes, tribu des Céramby- cins, proposé par Latreille et adopté par Ser\i\\e{Ann. delà Soc. entom.de Fr., t. 111, p. 33). Deux espèces font partie du genre , les Cer. speciosus Lin., Vœt. (barbicornisF.) et hirlicornis de Schœnh. La première est originaire de Cayenne, et la deuxième du Brésil. (C.) *L0PH0IV0TA. ANNÉL. — Genre d'Anné- lides à soies décrit par M. Costa {Ann. se. nat., 1841) pour une espèce du golfe de Naples, qu'il appelle L. Âudouinii. (P. G.) *L0PH01\0TUS ( lôv- Tov , plante), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Balanophorées-Lophophytées, éta- bli par Scholt et Endiicher (Me/ei., I, t. 1). Herbes du Brésil tropical. Voy. balanopho- RÉES. ♦LOPHOPODE. Lophopus {lôfoc,, crête, crinière; ttovç, -koSô;, pied), polyp. — Genre de Bryozoaires d'eau douce, proposé par M. Dumortier , qui lui attribue des tenta- cules non pourvus de cils vibraliles. M. Ger- vais pense avec raison que ce caractère négatif repose sur une observation incom- plète, et regarde le Lophopode comme une Plumatelle. Voyez ce mot et algyo- NELLE. (Dcj.) *LOPHOPS (Xocooç, crête; &^, face), ins. — Genre de la famille des Fulgorides , de l'ordre des Hémiptères, établi par M. Spi- nola [Ann. de la Soc. ent. de France, t. 8) sur une espèce d'Afrique : le L. Servillœi Spin. (Bl.) LOPHOPTERYS (>ooVoç, aigrette; CX1-J.S10V , ombelle), bot. ph. — Genre de la famille des Ombellifèies-Thapsiées, établi par De Candolle ( Mem. V, 57, t. 2). Her- bes des bords de la Mer Noire. Voy. om- BELLIFÉRES. *LOPHOSÎA (X-'o;, aigrette; v , filament), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Myrtacées Leptospermées , établi par Schott {in Wiener Zeitschrifl, 1830, III, 772). Arbrisseaux de la Nouvelle-Hollande. Voy. MYRTACÉES. *LOPHOSTERIVUS (Xo'o=, bouche). MAM. — Groupe de Chéiroptères in- diqué par MM. Alcide d'Orbigny et Gervais {Voy. dans l'Amer, mérid., 1836), et ne comprenant qu'une seule espèce décrite sous le nom de Loph. sijlvicola d'Orb. et Gerv. {lococit., Mammif., pi. 6). (E. D.) *L0PI10STRIX, Less. ois. — Section du g. Choiielle. Voy. ce mot. (Z. G.) LOPllOTE. Lophotes (Xocpo>To'ç, qui porle une huppe), ois. — Sous-genre de l'ordre des Rapaces , sous-famille des Falconinées , établi par M. Lesson pour le Hobereau hup ■ part (Falco lophotes). Voy. faucon. (Z. G.) LOPllOTE. Lopholes {^oipuTo;, qui porte une crête), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Tœnioïdes, établi par M. Giorna et adopté par MM. Cu- vier et Valenciennes [liist. des Poiss., t. X, p. 405). Le caractère le plus frappant de la physionomie de ce Poisson consiste dans la crête tranchante , en triangle à peu près ver- tical, qui surmonte sa tête, et au sommet de laquelle s'articule une longue épine corn - primée, arquée, pointue, représentant une véritable corne. On ne connaît encore qu'une espèce de ce genre : le Lophote Lacépède {Giorna, Mém. de l'Acad. imp. de Turin, 1805-1808, p. 19, pi. 2). C'est un des plus grands Poissons qui habitent la Méditerranée, puisque sa taille atteint environ 1 mètre 50 centimè- tres; mais il y est si rare qu'on ne sait en- core rien ni de ses mœurs ni de. la qualité de sa chair. ♦LOPHOTUS (iotpo,To'ç, qui a une crête). INS.— Genre de Coléoptères tclramères, famille des Curculionides gonatocères, divi- sion des Cléonides, créé par Schœnhfrr(Gti«. cl sp. Curculion. syn., t. II, p. 314). 13 | espèces décrites rentrent dans ce genre, et sont, pour la plupart, originaires du Chili. Nous citerons comme en faisant partie le L. EschschoUzii Sch. , fasciatus Esc, vitulus F., et/i/ia^erams Erichson. (C.) LOPIILRA, Flem. ois. — Syn. du g. Houppifère. *I>OPIIYRE. Lophyrus. ois. — Division établie par Vieillot aux dépeDS du g. Pi- geon. Voy. ce mot. (Z. G.) T. VIII. LOP IS.'î LOPIIYROPES. Lophyropa, Latr.cnnsT. —Syn. de Copépodcs, Mil.-Edw. ( II. L.) LOPIIYROPOOES. Lophyropoda. cnusT. — Syn. de Copépodes. Voy. ce mot. (M.L.) LOPIIVRUS (>oipo;, aigrette; ovpa, queue ). ms. — Genre de la tribu des Ten- thrédiniens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Latreiile et adopté par tous les entomologistes. Les Lophyres se distinguent des genres voisins par leurs antennes multi- articulées, avec deux rangs de prolonge- ments en forme de peignes chez les mâles, et en dents de scie chez les femelles. Ce genre renferme un petit nombre d'espèces qui habitent les régions froides et tempé- rées de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Le type du genre est le Lopuyre du Pin , Lophyrus pini {Tènlhredo pini Liun.), espèce souvent très nuisible aux Pins. De nouvelles plantations dans plusieurs départements de la France, principalement dans ceux de la Marne et de la Haute-Marne, ont éprouvé des dégâts très considérables par l'abondance des larves de Lophyres. En Franconie, selon plusieurs auteurs alle- mands, plusieurs milliers d'acres de Pins furent détruits par les Lophyres du Pin et par quelques autres espèces voisines ( les L. pinaslri , juniperi , erijLhrocephala , etc.). (Bl.) LOPHYRUS (>oVo5, aigrette; olçA, queue), bept. — Genre de Sauriens formé par M. C. Duméril aux dépens des Agames de Daudin, et qui a été adopté par tous les auteurs. Les Lophyrus ont pour caractères principaux : Dos garni d'une crête sans rayons osseux, et couvert d'écaillés sem- blables et égales ; queue comprimée. On ne connaît qu'un petit nombre d'es- pèces de ce groupe; nousneciteronsque : l"le LoPHYRE A CASQUE FOURCHU , Lacerla sculata Linn. { Iguana clamosa Laurenti , Agama sculata Daud.), dont le corps, long de plus d'un pied, est d'un jaune pâle , nuancé de bleu clair et parsemé de tubercules blancs et ronds; il se trouve à Amboine ; 2° le LoPHYRE SOURCILLEUX, Lacorta supercillosa Linné, un peu plus grand que le précédent, avec une teinte d'un noir de poix plus ou moins foncé, plus claire sur la tête et les joues. Cette espèce se rencontre à Ceyian età Amboine. (E- D.) *LOPUS. INS. — Hahn {Vi^anzenart In- 12^ 186 LOR selrt) a établi sous celte dénomination un genre de la famille des Mirides dans roniie des Hyménoptères, qui n'est pas séparé des Phytocores par la plupart des autres ento- mologistes. (Bl.) I.011A!\THACÉES. Loranlhaceœ. bot. PH. — La place de cette famille singulière de plantes dicotylédonées est encore incer- taine, car elle présente des fleurs dépour- vues d'enveloppe, d'autres réduites à une seule , d'autres enfin avec une double enve- ! loppe, l'intérieure corolliforme, et celle-ci î à pétales tantôt libres , tantôt soudés en ! tube; de sorte que les uns l'ont classée j parmi les polypétales auprès des Cornacées, j les autres parmi les monopétales auprès des Caprifoliacées, les antres parmi les apétales auprès des Sanlalacées et des Protéacées. C'est celte dernière place que paraissent jus- tifier le plus grand nombre de ses rapports et l'étude récemment plus approfondie de son orcanisation. On devrait alors considérer certaines parties sous un autre point de vue qu'on ne l'avait généralement fait et chan- ger kur nom, en admettant qu'il n'y existe pas de véritable corolle , mais u» calice quelquefois coloré et doublé d'un involucre qui manque d'autres fois. En adoptant ce dernier système, on pourra tracer ainsi les caractères des Loranthacées : Fleurs uni- sexueiles ou hermaphrodites. Périanlhesoudé avec l'ovaire, à 3-8 divisions, souvent dou- blé extérieurement d'une cupule, que ter- mine un rebord entier ou lobé ou à peine visible, et qu'on décrit généralement comme un calice, dans ce cas coloré , et ayant jus- qu'à un certain point l'apparence d'une co- rolle dont il reçoit le nom ; dans lesaulres, vert et ayant l'appaience de calice , man- quant quelquefois complètement dans les fleurs unisexuelles. Étamines en nombre égal aux divisions du périanthe, opposées et insérées à leur milieu; anthères portées à ''extrémité d'un filet, plus rarement sessiles )u même accolées au périanthe, a deux loges )u à une seule, s'ouvrant par deux fentes longitudinales introrses ou par une seule transversale, quelquefois multicellulaires et s'ouvrant par autani de pores. Ovaire con- fondu avec le périanthe, souvent surmonté d'un disque charnu qui environne la base d'un style simple, terminé par un stigmate le plus souvent indivis, longtemps plein à LOR l'intérieur, et ne laissant apercevoir de loge et d'ovule qu'après la floraison. Alors il se creuse, et présente un ou plusieurs ovules très petits dressés du fond de la loge unique, ou portés sur une pelite colonne centrale : c'est donc dans tous les cas une placentaiion centrale, avec arrêt ou développement du placenta. Ces ovules sont réduits au nucelle dans lequel se forme un périsperme charnu, quelquefois remarquable par sa coloration en vert, entourant un embryon à radicule épaissie, supère, souvent saillante à son ex- trémité, à cotylédons plus courts , à peine plus larges, quelquefois soudés entre eux en partie. Cette graine se soude avec la paroi correspondante du péricarpe , qui semble ainsi former ses téguments , et qui est charnu , ordinairement converti dans sa couche moyenne en une substance visqueuse qui est la glu. On ne trouve qu'une graine unique développée, mais dans certains cas renfermant deux ou trois embryons, et alors on doit admettre la soudure et la confusion de deux ou trois ovules. La germination de cette graine est en général fort singulière, et par la marche de la radicule qui, s'éloi- gaant de la verticale, se dirige toujours vers l'obscurité, et conséquemment vers les corps opaques situés dans son voisinage, et par la manière dont elle s'implante à la surface des autres plantes ligneuses dicotylédonées. La radicule élargie à son extrémité perce l'é- corce, et vient former un empâtement à la surface de la couche ligneuse, qui, quelque- fois, se dilate à ce point en une tumeur cor- respondante à la surface de laquelle s'accole celle de la base de la plante parasite , qui , peut-être plus tard recouverte par les cou- ches du bois formées ultérieurement, le plus souvent est dépourvue de racines, rarement en émet qui rampent au-dessous de l'écorce. L'union des deux plantes peut être aussi fortifiée par des branches latérales, qui, s'al- longeant parallèlement à la surface exté- rieure de l'écorce, émettent de distance en distance des prolongements ou suçoirs au moyen desquels elles lui adhèrent. Telle est la végétation de la plupart des Loranthacées, qui sont donc des arbrisseaux parasites sur le bois d'autres végétaux arborescents, et variant suivant les espèces; mais il en est aussi quelques unes excepiionnelles , qui S'enracinent en terre à la manière ordi- LOR laire. Presque foutes se ramifient par di- Jiotomies, et leurs rameaux, articulés aux /œuds, sont cylindriques, tétragones ou aplatis, remarquables par leur structure rntérieure, qui préseme, au lieu de vais- seaux, de longues cellules ou fibres striées. Les feuilles sont ordinairement opposées ou verticillées à ces nœuds, quelquefois alter- nes , très entières, coriaces ; quelquefois ré- iluites à des écailles stipuliformes, ou même HIes manquent entièrement. Les fleurs sont hermaphrodites ou uniscxuelles , et alors monoïques ou dioïques, en cymes triflorcs, en épis, en panicules, plus rarement en têtes ou ombelles, ordinairement accompa- gnées de bractées , et vertes ou autrement colorées. Les espèces habitent presque toutes la région intertropicale du nouveau ainsi que de l'ancien continent, mais s'avancent aussi au-delà des tropiques dans la ré^'ion tempérée; quelques unes, comme le Gui commun, représentent seules la famille sous notre latitude plus froide. La glu ne se trouve pas seulement dans les fruits, mais plus abondante encore dans l'écorce d'un grand nombre d'espèces et en proportion variable dans la même, suivant la nature de l'arbre où elle vit en parasite. GENRES. Misodendron, Banks. — /Inndap/me, Poep. — Arceulhobium , Bieberst. — Viscum , L. — Tupeia , Cham. Schlecht. — Ginalloa , Korth. — Loi-an Unis , L. {Helixanlhera, Lour. — Scurrula, Notanthera et Gaioden- dron , Don. — Lichtensteinia , Wendl. — Moquinia , Spveng. — Spiroslyles , Schult. — Slrulanlhus , Phtîrusa, PsUtacanlkiis , Tristerix et Dendraphtoe, Mart. — Lepeosle- geres, Eiylranthe et Loxanthera, Blum.) — Nuytsia, R. Br. — 2 Schôpfia, Schreb. {Co- donia, Vahl — Hœnkea, R. Pav.) — Wia~ cœcarpium, Blum. (Ad. J.) LORAIMTIIE. Loranthus (Xf;)pcv, lanière; avôoç, fleur). BOT. PH. — Grand genre qui donne son nom à la petite famille des Lo- raiithacées, à laquelle il appartient; il a été rangé par I.inné dans l'hexandrie monogy- nie. Le nombre des espèces qui le composent est très considérable ; il s'élevait déjà à 2o I , lors de la révision qui en fut publiée dans le t. IV du Prodrome; mais parmi ce grand nombre de plantes, une seule arrive en Eu- rope, et aucune ne se dislingue par une I.OR 187 utilité réelle. Les Loranthes sont tous de», arbrisseaux rameuxeldichotomes, qui crois- sent pour la plupart dans les régions tro|ii- cales et sous-tropicales, dont un très petit nombre arrive jusque dans les contrées tem- pérées; le plus souvent ces végétaux s'im- plantent sur la lige et les branches d'auties végétaux, aux dépens desquels ils vivent, a la manière du Gui, et par suite, en para- sites; plus rarement ils s'accrochent sinipîe- nient comme le Lierre à l'écorce du tronc et des branches de vieux arbres; enfin, dans un très-petit nombre de cas, ils végètent dans la terre isolément et par eux seuls. Leurs feuilles sont opposées ou alternes, entières, presque toujours épaisses, plus ou moins coriaces; leurs fleurs, réunies en in- florescences diverses, sont de couleur verte, jaune ou orangée, le plus ordiiiairenient rouge. Elles sont presque toujours herma- phrodites, mais quelquefois aussi unisexuérs parl'efl'ct d'un avortement; chacune d'elles est accompagnée de 1-3 bractées. La nature de leurs enveloppes florales peut être inter- prétée de diverses manières; mais ordinai- rement on les décrit comme consistant : en un caiice dont le tube, adhérent à l'ovaire, est de forme ovoïde ou parfois turbiiu>o, dont le limbe est court et réduit à une sorte de léger rebord circulaire, entier ou denté; en une corolle insérée à l'extrémité du ca- lice, tubulée, formée de 4 à 8 pétales dis- tincts ou plus ou moins soudés entre eux. Les étamines de ces fleurs sont en même nombreque les pétales, et leur sont opposées. L'ovaire est infère, uni-loculaire; il ren- ferme un seul ovule; il est surmonté d'un seul style, que termine un stigmate simple. Le fruit est une baie dont le sommet est nu ou couronné parle limbe du calice qui per- siste. La seule espèce sur laquelle nous croyons devoir dire quelques mots est le Lorakthe d'Europe, Loranlhus europœus Linn. , qui croît sur les Châtaigniers et sur les Chênes, dans l'Autriche, la Hongrie, l'Italie, la Si- bérie, etc. Il forma un arbrisseau très rameu et glabre dans ses diverses parties, dont le port ressemble beaucoup à celui du Gui ; dont les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales-oblongues, obtuses, un peu rétrécies à leur base, légèrement veinées; dont les fleurs sont dioïques, verdàtres. Les mâles 188 LOR forment des grappes terminales ; les femelles sont presque en épi. Ces fleurs présentent 6 pétales et 6 étamines dont les anthères sont adnées. Les baies de cette espèce sont ovoï- des, de couleur blanchâtre. (P. D.) *LORAX. ARACHN. — M. Heyden désigne sous ce nom, dans le journal VJsis, une nou- velle coupe générique de l'ordre des Aca- riens, et dont les caractères n'ont pas encore été publiés. (H. L.) *LOKDOPS O.op^o'ç, courbe; â^, œil), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Cléonides, établi par Schœnherr(DJsp. me//)., p.ig. 133; Gen. et sp. Curculion., tom. II, pag. 268; VI, 2= part., pag. 173). L'auteur énumère 18 espèces, qui toutes sont origi- naires du Brésil. Nous citerons seulement les suivantes : L. Schœnherri, Gyllenhaliî , Daim., et navicularis Germ. (C.) LOREiV'TEA. bot. ph. — Lagasc, syn. de Peclis , Linn. — Orteg., syn. de Santi- valia, Gualt. —Genre de la famille des CL.iiposées-Vernoniacées, établi par Lessing (m Linnœa, VI, 717). Herbes de l'Améri- que tropicale. Voy. composées. *LOREYA (nom propre), bot. ph.— Genre de la famille des Mélastomacées-Miconiées , établi par De Gandolle [Prodr., III, 178). Arbres de la Guiane. Voxj. mélastomacées. LORI. OIS. — Voy. perroquet. LORICAIRE. Loricaria. polvp. — Voy. GÉMICELLAIRE. LORICAIRE. Loricaria {lorum, plaque), poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptéry- giens abdominaux, famille des Siluroïdes , établi par Linné, et remarquable par les plaques anguleuses et dures qui couvrent entièrement leur corps et leur tête. Il se dislingue, de plus, des autres Silures cui- rassés (Callichtes, Doras) par la bouche per- cée sous le museau. Lacépède a réparti les diverses espèces de ce genre en deux sections ( ou sous-genres) fondées sur quelques différences d'organisa- tion extérieure. La première comprend les LoRicAiREs PROPREMENT DITES , qui présentent pour caractère principal une seule dorsale en avant. De plus, leur voile labial est garni sur les bords de plusieurs barbillons , et quelquefois hérissé de villosités; leur ventre est garni de plaques. Ce sous-genre renferme 9 espèces, dont LOR la principale est la Loricaire cuirassée , L, cataphracta Linn., d'un brun olivâtre clair, et d'environ 0,30 centimètres de longueur. Elle habile la Guiane. Le second sous genre, que Lacépède nomme HvposTOME , est essentiellement ca- ractérisé par une deuxième petite dorsale. Le voile labial est simplement papilleux , avec un petit barbillon de chaque côté, et le ven- tre est dépourvu de plaques. Quatre espèces composent cette seconde section ; la plus commune est rHYPosTouE plécostome {Lori- caria plecostomus Linn.) , d'un fauve plus ou moins vif, et de 35 à 40 centimètres de longueur. Elle habile la Guiane et la Co- lombie. Les créoles de cette dernière contrée l'appellent ^rmadt7/o. (J) LORICERA (Iitïpov , lanière; x/pa;, an- tenne). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Carabiques, tribu des Patellimanes ( des Callistites de Castelnau ), créé par Lalreille {Gen. Crust. et Ins., t. I , pag. 224) et adopté par Dejean. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce : la L. ptii- cornis de Fab., Carabus {L. œneade Lat.), qui est répandue par toute l'Europe, et qui se trouve plus particulièrement dans les bois où l'eau a séjourné pendant une partie de l'année. Les antennes de cet insecte sont assez robustes à la base , minces à l'extrc- milé : elles sont couvertes de longs poil» raides ou pubescenls. (C.) *L0RIDI1\A. MAM.— Famille de Quadru- manes indiquée par M. Gray, et comprenant les genres Loris , Nyclicebus, etc. Voy. ces mots. (E. D.) LORIOT, Oriolus. ois.— Genre de l'or- dre des Passereaux, placé par les uns parmi les Dentiroslres; par les autres, parmi les Coniroslres; par d'autres enfin, parmi les Omnivores. Linné, Gmelin et Latbam com- prenaientsous le nom d'Oriolus (Loriot) une foule d'espèces qui aujourd'hui sont disper- sées dans neuf sous-familles appartenant à trois tribus différentes (celles des Coniros- lres, des Dentiroslres et des Ténuirostres) , et qui sont devenues des types ou des re- présentants de dix-sept genres distincts. Cependant la dénomination particulière d9 Lo7-iot a été conservée à celles de ces espèces qui ont pour caractères : un bec allongé, con- vexe, robuste, comprimé vers le bout, qui est échancré de chaque côté, à arête enta- LOR niant les plumes du front; des narines ova- les, percées dans une membrane; des tarses courts, robustes , fortement dentelés , et une queue moyenne, échancrée. Les Loriots ont quelques rapports avec les Merles, dont ils se distinguent pourtant par un bec plus fort , des tarses plus courts, des ailes plus longues en proportion, et sur- tout par leurs mœurs. Sous ce dernier rap- port, et surtout eu égard à leur système de coloration, ils paraissent se rapprocher da- vantage des Tisserins , des Carouges , des Troupiales, etc., à côté desquels Vieillot les a ranges dans la même famille. Les mœurs et les habitudes de la plupart des Loriots exotiques nous sont peu ou point connues; mais, à en juger par analogie, il est probable qu'ils ont le même genre de vie que l'espèce que nous avons en Europe. Or, faire l'histoire de cette dernière sera en quelque sorte faire celle du genre. Le Loriot d'Europe, que l'on trouve ré- pandu dans toutes les contrées chaudes de l'ancien continent, mais qui n'est fixé nulle part, vit particulièrement sur les lisières des grands bois, et fréquente le bord des eaux, surtout là 011 se trouvent de grands arbres. On a remarqué qu'à son arrivée au printemps il voyage isolément , et que son départ se fait en familles. C'est à peu près vers la fin d'avril qu'il commence à paraître , et c'est en août qu'il nous quitte. On dirait qu'il vient chez nous uniquement pour se repro duire, car il n'y reste que le temps néces- saire à l'accomplissement de cet acte. Cet Oiseau, singulier déjà sous ce rapport, l'est encore plus par la manière dont il fait son nid. Ce nid, l'un des plus curieux que nous rencontrions en Europe, n'est point posé, comme le sont en général ceux des autres Oiseaux, à l'enfourchure des branches qui ont une direction verticale; il est au con- traire construit à l'extrémité de celles qui divergent horizontalement, et il est con- struit de façon que son fond ne repose absolument sur rien. On ne saurait mieux le comparer qu'à une coupe qui serait fixée, dans une certaine étendue de ses bords , à la bifurcation d'une branche. C'est ordinairement sur les grands arbres, tels que les Chênes, les Peupliers, etc., que le Loriot établit son nid. Sa ponte est de quatre à six œufs blancs, tachés de quel- LOR 189 ques gros points d'un brun noirâtre. Le terme de l'incubation est de douze à quinze jours. On a prétendu que l'attachement de cet oiseau pour ses petits était tel, qu'il les défendait avec intrépidité contre l'homme même, ce qui est un peu empreint d'exagé- ration. Le Loriot vit en famille jusqu'à son dé part. Dans quelques pays, on croit assez gé- néralement que son apparition au printe mp: est un indice de la cessation des gelées. Sa nourriture consiste en insectes, en larves, en chenilles et en fruits de plusieurs sortes. Ceux qu'il affectionne beaucoup sont les cerises, les mûres et les figues. Celte dernière nourriture donne à sa chair un goût fin et délicat : aussi est-il recherché comme gibier à l'époque où ces fruits sont en maturité. Dans l'Archipel et en Egypte, on fait la chasse au Loriot au moment de ses migrations d'automne. En France,on en tue beaucoup au moment où les cerises sont mûres. Attiré par ces fruits, dont il est très friand, il devient aisément la proie du chasseur. On peut encore attirer cet oiseau à soi et à portée de l'abattre, en imitant son chant; mais pjur cela il faut que l'imi- tation soitparfa.te; car le Loriot, étant très farouche et t'es défiant de son naturel, fuit le cri d'appel mal rendu qui lui cache un piège. Ce cri est un sifflement deux ou trois fois répété qui semble exprimer : o hyou, hyou, hyou. Parfois aussi il fait entendre des sons durs, qui n'ont rien de bien agréable, et qui ressemblent plutôt au miaulement du Chat qu'au cri d'un oiseau. Il est très difficile de pouvoir conserver longtemps le Loriot en captivité. Bechstein prétend qu'il n'y vit pas plus de trois ou quatre mois : cependant on cite des indivi- dus qui ont vécu en cage au-delà d'une année. Le genre Loriot n'a point de représen- tant en Amérique; du moins aucune des es- pèces actuellement connues n'appartient à cette partie du monde. L'Europe, l'Afrique, les Grandes-Indes et l'Australasie sont jus- qu'ici les seules contrées où on ait rencontré des Loriots. Tous sont remarquables par les couleurs franches et agréables qui les pa- rent. Quelques auteurs ont retiré vers ces der- niers temps quelques unes des espèces que 190 LOR LOR les ornithologistes modernes plaçaient dans le g. Loriot, pour en faire les sujets de di- visions nouvelles. De ce nombre sont l'Or. aureus cl VOr. ng'cnj, pour lesquels Swain- son a fondé le g. Séricule, elVOr.viridis, dont MM. Vigors et Horslield ont fait leur g. Mimeta{Mimeles, King). Pour ne pas trop multiplier, sans utilité reconnue, le nombre des coupes dont un groupe d'oiseaux est susceptible, nous rendroi;s ces espèces au g. Loriot, dont ils ont fait partie, et dont ils font encore partie pour quelques métho- distes. 1. Le type du g. Oriolus est le LoniOT d'Europe, Or. galbula Linn. (Bulf., pi. enl., 26 ). Tout le plumage des vieux mâles d'un beau jaune, avec une tache entre l'œil et le bec, les ailes et la queue noires; femelles d'un vert olivâtre en dessus, d'un blanc sale, avec des taches brunes en dessous. Habite l'Europe et l'Inde , où il est connu sous le nom de Mandgel-Sitou. 2. Le Loriot couliavan , Or. chinensis Gmel., Or. hippocrepis Wagl. 5 (Bull'., pi. enl., 570, sous le num de Couliavan). Front et ailes noirs, tout le reste du plumage jaune. Habile la Chine, la Cochinchine et les îles de la Sonde. 3. Le Loriot BICOLORE ou Loridor, Or. bi- color Temm. , Or. auialus Y ie\\\ (Levaill., Ois. d'Afr., p. 260). Ne diflere du Loriot d'Europe que par un trait noir qui passe sur l'œil et s'avance vers l'occiput. Habite la Scnégambie, le cap de Bonne- Espérance, la Cafrerie et probablement la Chine. 4. Le Loriot .k masque noir , Or. mona- chus Wagl. 7 , Or. radialus Gm. (Temm., pi. col. , livr. 5i). ïèie et devant du cou jusqu'à la poitrine noirs; dessus du corps d'un jaune verdâlre, dessous jaune; grandes couvertures des ailes terminées de blanc. Habite le cap de Bonne-Espérance, la Séné- gambie et l'Abyssiiiie. 5. Le Loriot a tète noire. Or. melanoce- phalus Gmel. ( Buff. , pi. enl. , 79 , sous le nom de LoîJot de la Chine, et Levaill., Ois. d'Afr., pi. 263 , sous celui de Loriot rieur). Tête et gorge noirs ; dessus du corps jaune ; grandes couvertures des ailes unicolores. Habite l'Inde orientale , le cap de Bonne- Espérance, le Bengale et la Chine. 6. Le Loriot a ventre blanc. Or. xantho- notus Horsf. , Or. kucogasier Temm. {pi. col. , 214 , f. \). Tête , cou , ailes et queut noirs; ventre blanchâtre tacheté de noir; tout le reste du plumage jaune. Habite Java. 7. Le Loriot virdatre, Or, viridis Vieil., Wagl., esp. 6. Tout le dessus du corps d'un gris verdâlre strié de noir; tout le dessous blanc, également strié de noir. Habite la Nouvelle-Hollande. Cette espèce est le type du g. Mimela de MM. Vigors et Horsfield. Les deux espèces suivantes ont ét^ distin guées des Loriots sous le nom de Séricule [Sericulus). Elles sont remarquables par les plumes veloutées du dessus de la tête, ce qui leur donne, si je puis ainsi dire, uu air de famille avec les Oiseaux de Paradis. 8. Le LonioT prince-régent, Or. regens Quoy et Gaim. {Zool. de l'Ur., pi. 22), Série, chrysocephalus Swains. Ce bel oiseau, représenté dans l'Atlas de ce Dictionnaire , oiseaux, pi. 20, est d'un noir soyeux ma- gnifique , avec des plumes veloutées et bril- lantes d'un beau jaune orangé sur la tête et le cou, et une grande tache de même cou« leur sur l'aile. Habite la Nouvelle-Galles du Sud. 9. Le Loriot di: Paradis, Or. aureus Gm Ser. awantiacus Less. (Levaill., Ois. de Pa- radis, pi, 18). Cou et poitrine orangé vif; dessus et dessous du corps d'un beau jaune d'or; gorge d'un noir intense; ailes etqueue noires. Habite la Nouvelle-Guinée. (Z. G.) LORIOTS. OIS. — M. Lesson a établi sous ce nom, dans l'ordre des Passereaux, une famille à laquelle il donne pour unique représentant le genre Loriot. (Z. G ) LOiUPÈDE. Loripe^ {lorum, plaque; pes , pied ). moll. — Poli a proposé ce genre dans son grand ouvrage {Teslacés des Deux- Siciles) pour un Mollusque bivalve fort re- marquable par la forme de son pied. Depuis, les zoologistes, Lamarck et nous-même avons reconnu dans le Mollusque en question une espèce de Lucine. Voy. ce mot, (Desh,) LORIS. Loris, mam, — Genre de Qua- drumanes de la famille des Lémuriens, créé par Et. Geoffroy •Saint-Hilaire(.Vaa'. ency., VII, 1796) et ne comprenant qu'une espèce bien distincte qui avait été placée ancien- nement avec les Makis sous la dénomination de Leniur gracUis ; d'autres espèces avaient élé également réunies au Loris grêle, mais Et. Gcoffroy-Saint-Hilaire les en a distin- LOR LOR 191 guées génériquement sous le nom de Nycti- cebus {voy. ce mot). Datibeiitori, dans l'Histoire naturellegéné- rale et particulière de BulTon (t. XII, pi. 30, 31 et 32), a le premier fait connaître les Loris et a donné des détails intéressants sur leur organisation; Audebert {Hist. nat. des Loris), Seba {Thés. t. I, f. 25), Fischer (Anat. des Makis, pi. 7, 8, 9 et 18), Fr. Cu- vier (Denis des Mamm. et Dict. sc.nal), MM. GeolTroy-Saint-Hilaire père et Gis {iMag. encycl. et Dict. clas.), et enGnM.de B\a'm\'i\\e{Osléographie, fascicule des Lémur). ont donné des matériaux, nombreux tant sur l'histoire naturelle que sur l'organisation du groupe des animaux qui nous occupe. Les Loris ressemblent aux Makis par les formes générales du corps, mais leurs proportions sont plus sveltes , plus grê- les; la tête des Loris est plus ronde que celle des Makis; le museau des premiers est moins saillant que celui des seconds, et enGn ils sont tout-à-fait privés de queue, tandis qu'il y en a encore une chez les Le- mur proprement dits. Les dents des Loris ressemblent beaucoup à celles des Galagos, et elles sont au nombre de trente-six en tout : quatre incisives supérieures, pointues et rudimentaires, séparées en deux faisceaux par un espace vide, et trois incisives infé- rieures longues et couchées en avant: les canines sonten même nombre que chez les autres Lémuriens; la canine inférieure reste en arrière de la supérieure au lieu de passer en avant, comme cela a lieu d'ordi- naire; mais ce fait se remarque aussi chez quelques espèces de Lémuriens; il y a six molaires de chaque côié à la mâchoire su- liérieure eicinqà l'inférieure. Les membres sont très longs et très grêles; ils sont tous [lentadactyles et terminés par une véritable main , c'est-à-dire qu'ils ont tous le pouce LJislinct et opposable aux autres doigts. Les ongles sont tous larges et plats, excepté celui du second doigtdu membre postérieur, qui est étroit, pointu et arqué, caractère que l'on retrouve chez les Makis. Les yeux sont grands , les narines ouvertes sur les deux côtés d'un mufleglanduleux etrelevé; l'oreille externe a dans son intérieur trois oreillons, deux dans son milieu, l'un au- dessus de l'autre, et le troisième près de son bord postérieur. L'organisation iulernc des Loris est assez bien connue aujourd'hui. Les vertèbres dor- sales sont au nombre de quinze, et les lombaires de neuf. Les mamelles sont au nombre de quatre: deux pectorales et deux inguinales. Ce fait est à signaler, car au- cun autre quadrumane n'a de mamelles inguinales. Une particularité remarquable, observée d'abord par Daubenton, et qui a été revue dans ces derniers temps, en Angle- terre, par MM. Martin et Carlisie, exista dans les organes génito urinaires de la fe- melle; en effet, le clitoris est très allongé, velu à son extrémité, et perforé dans toute sa longueur par le canal de l'urètre, comme l'est le pénis. Une seule espèce, comme nous l'avons dit, entre. dans ce groupe: c'est le Loris grêle, Lemur gracilis Aucl.,\eLofi.is de Buffon, Au- debert; Tardigraius, Séba. Le poil est doux, un et d'une apparence laineuse, comme le poil des Makis. Le tour des yeux estroux; les côtés du front, le sommet de la tète, les oreilles, le dessus et les côtés du cou, le garrot, les épaules , la face externe du bras et du coude, le dos, la croupe, les côtés du corps, la face externe des cuisses et des jambes, sont roussâires, l'extrémité des poils étant de celte couleur, tandis que le reste est cendré jaunâtre. On remarque au milieu du front une tache blanche qui s'é- tend sur le chanfrein entre les deux yeux ; le bout du museau, les côiés de la tête, la mâchoire inférieure, le dessous du cou, sont blanchâtres; la poitrine et le ventre sont d'un gris blanc, ainsi que la face in- terne des membres, où le gris est mélangé d'une légère teinte jaunâtre. La taille du Loris, depuis le bout du museau jusqu'à ('anus, est de 7 pouces et demi, et la lon- geur de sa tête, de l'occiput au haut du museau, est d'environ 2 pouces. Le Loris est un animal nocturne ; ce n'est que le soir et la nuit qu'il sort de sa re- traite, tandis qu'il se repose pendantîejour. Sa démarche est lente. Il se nourrit d'œufs, d'insectes et de fruits. 11 habite nie deCeyIan. M. Fischer a désigné sous ce nom de ions ceylanicus un autre mammifère du même pays que le Loris grêle, et qui n'en dinère que très peu et n'en est très probablement qu'une variété. (E.D.) 192 LOT LOT LOROGLOSSLM , L.-C. Rich. bot. ph. — Syn. d'Aceras , R. Br. LOIlUiAI. OIS. — Nom donné par Uliger à une bande dépourvue de plumes ou colo- rée , qui, chez certains oiseaux, s'étend de- puis la racine du bec jusqu'à l'œil. LOSET. MOLL. — Le Loset d'Adanson est une petite coquille subfusirorme dont le genre nous paraît incertain. Cependant c'est des Fuseaux qu'elle se rapproche le plus. Gmelin l'a inscrite sous le nom de Murex fusiformis. Voy. fuseau. (Desu.) LOTE. Lola, poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens subbrachiens ", famille des Gadoïdes, établi par Cu\\er{Rég. anim., t. II , p. 333), et qui , aux caractères des Gades proprement dits {voy. ce mol), joi- gnent deux nageoires dorsales , une anale , et des barbillons plus ou moins nombreux. Deux espèces entrent dans ce genre : la Lin- gue ou MouuE LONGUE ( Godus molua L. ) , aussi abondante que la Morue , et qui se conserve aussi facilement. C'est un poisson de 1 mètre à 1 mètre 50 centimètres de lon- gueur, d'une couleur olivâtre en dessus, ar- gentée en dessous. La Lote commune ou de RIVIÈRE [Gadus lola L.), longue de 35 à 63 centimètres , jaune, marbrée de brun. C'est le seul poisson de ce genre qui remonte assez avant dans les eaux douces. On estime fort sa chair et surtout son foie, qui est singu- lièrement volumineux. (J.) LOTÉES. Loteœ. bot. ph. — Tribu des Papilionacées, dans les Légumineuses. Voy. ce mot, (Ad, J.) LOTIER. Lolus. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Légumineuses-Pa- pilionacées, de la diadelphie décandrie, dans le système sexuel de Linné. 11 comprend au- jourd'hui plus de 50 espèces, qui habitent pour la plupart les parties tempérées de l'ancien continent. Ce sont des plantes her- bacées ou sous-frutescentes, dont les feuilles sontcomposées-trifoliolées, accompagnées de stipules foliacées. Leurs fleurs sont portées, au nombre de 1-10, à l'extrémité d'un pé- doncule axillaire, et accompagnées d'une feuille florale; leur couleur est ordinaire- ment jaune, quelquefois blanche ou rose, très rarement brune. Elles présentent un calice tubuleux, 5-fide; une corolle papi- lionacée dont les ailes égalent presque eu longueur l'étendard, dont la carène se ter- mine en bec; leur style est droit; leur slig^ mate subulé. Le fruit est un légume cylin- drique ou comprimé sur les côtés, mais tou- jours dépourvu de membranes marginales ou d'ailes. Tel qu'il vient d'être caractérisé, le genre Lotier ne correspond qu'à une por- tion du genre établi par Linné sous le nom de Lolus; en elTet, celles des espèces lin-- néennes dont le légume est bordé de quatre membranes longitudinales ou de quatre ailes, ont été détachées par Scopoli pour former le genre Tetragonolobus : tels sont nos Lotus tetragonolobus, siliquosus el conju- galus Lin., qui forment aujourd'hui les Te- lrago)wlobus purpureus Mœnch , siliquosus Roih , et conjugatus Seringe. D'un autre côté, les espèces distinguées surtout par des ailes notablement plus courtes que l'éten- dard, par une carène non prolongée en bec, par un stigmate capité, constituent le genre Dorycnium , qui avait été proposé primiti- vement par Tournefort (voy. dorvcnium). Tels sont entre autres nos Lotus Dorycnium , '•ectus, hirsutus, etc., Lin., qui forment au- ourd'hui les ûor. suffruticosum YiW. , rec- um Ser. , et hirsutum Ser. Parmi les espèces qui restent dans le g. Lolus ainsi restreint, /lous ne signalerons que les deux suivantes : 1. LoTiER coRNicuLÉ, Lotus comiculatus Linn. L'une des plantes les plus vulgaires dans les lieux herbeux et dans les prés. Sa Uge est couchée , rameuse ; ses folioles sont obovales ou linéaires, glabres ou pileuses; ses stipules sont ovales; ses bractées lan- céolées ou linéaires; ses pédoncules, beau- coup plus longs que les feuilles, portent à leur extrémité 8 ou 10 fleurs. Celles-ci, d'un jaune doré, prennent, parla dessicca- tion, une teinte verte. Les légumes qui leur succèdent sont raidcs, droits, cylindriques» Cette espèce est très polymorphe , et forme ainsi plusieurs variétés distinctes qui sont généralement en rapport avec les divers lieux où la plante s'est développée. C'est ainsi, par exemple , que dans les endroits secs des bords de la mer, ses feuilles devien- nent presque charnues et pileuses, prenant par là les caractères généraux qui distin- guent la végétation littorale; que, sur les montagnes, ses liges et ses feuilleâ se rédui- sent à de très faibles dimensions , etc. Le Lotier corniculé fournirait un fourrage ex- cellent, et devrait occuper une place distin LOT HUfe (Ifins la culture fourragère, si sa graine élait plus abondante et plus facile à recueil- lir; les bestiaux le mangent avec plaisir; de plus, sa facilité à croître dans des sols très divers, et même dans des lieux secs , jui donnerait un nouveau prix ; mais la dif- ficulté que nous venons de signaler ne per- mettra guère , selon toute apparence, de le cultiver avantageusement. 2. LoTiER DE Saint-Jacques , Lolus Jaco- bœus Linn. Cette jolie espèce est originaire de l'île de Saint- Jacques (Afrique); on la cultive souvent dans les jardins à cause de SCS jolies fleurs brunes. Sa tige est sous- frutescente, et s'élève à 8 ou 10 décimètres; ses feuilles et ses stipules sont légèrement glauques , linéaires ou linéaires-spathulées, pubescenles , niucronées au sommet; ses fleurs se développent pendant tout l'été et une partie de l'automne; elles sont réunies au nombre de 3 à 5 à l'extrémité d'un pé- doncule commun plus long que la feuille, à l'aisselle de laquelle il se trouve. Le légume qui leur succède est cylindrique et glabre. Cette espèce demande une terre légère et une exposition chaude; elle est d'orangerie. On en possède une variété à fleurs mordorées. Une espèce annuelle des parties les plus méridionales de l'Europe et d'Egypte, le LoTiER COMESTIBLE, Lolus eduUs Linn.,donne des légumes tendres , d'une saveur douce qui ressemble à celle des petits Pois ; ils servent d'aliment dans certains pays. Bosc avait conseillé de la cultiver pour la nour- riture des bestiaux. (P- D-) LOTOIRE, Lotorium. moll. — Genre inu- tile proposé par Montfort, dans sa Conchy- liologie systématique, pour quelques espèces de Tritons, tels-que \e Lotorium, etc. Voy. TRITON. (Dbsh.) LOÏONOIMIS. DOT. PU. — Genre de la fa- mille des Papilionacées-Lotées, établi par E. Meyer (il/se. ex Ecklon et Zeyher Enum. plant., 174). Arbrisseaux du Cap. Voy. pa- PILIONACÉES. LOIOU. MAM. — Voy. BATON. LOTOS. BOT. — Les anciens désignaient sons ce nom quelques espèces de plantes , dont la plupart ont pu être déterminées de nos jours d'une manière positive. Ainsi le Lo- tos desLotophagcsa été reconnu pour le Zi- zyphus Lotus Lam. {voy. jujubier) , et les trois Lotos du Nil ont été retrouvés dans le T. VMl. LOU 19.*5 Nelumbium speciosum Willd. , et dans les Nymphœa Lotus Lin. et cœru/eaSavig. Voy., pour ces trois derniers, les mots nelumbo ei NYMPHEA. (P. D.) LOTÏE. poiss. — Voy. lote. LOÏTIA , Gr. moll. — Syn. de Patel- loïde, Quoy et Gaim. LOTL'S. 1!0t. ph. — Voy. lotier. LOLICHEA, Hérit. bot. ph. — Syn. de Pteranthus, Forsk. LOUP. MAM. — Espèce du g. Chien. Voy. ce mot. (E. D.) LOUP MARIIV. MAM.— Nom donné quel- quefois au Phoque. Voy. ce mot. (E. D.) LOUREA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Papilionacées-Hédysarées , établi par Necker ( Elém. Bot., n. 1318). Plantes de la Cochinchine et des îles de l'archipel Indien. Voy. papilionacées. LOUREIRA (nom propre), bot. ph. — Caran., syn. de Moginna, Orleg. — Genre delà famille des Burséracées?, établi par Meisner {Gen. comm., 53). Arbustes de la Cochinchine. LOUTRE. Lutra. mam. — La Loutre et quelques Mammifères ayant avec elle de grandes analogies ont formé depuis Bris- son l'un des genres les plus naturels de l'or- dre des Carnassiers, tribu des Digitigrades, famille des Mustéliens. Les Loutres sont des carnassiers qu'on distingue facilement de tous les autres : outre leur naturel aqua- tique, ils tirent de leur tête large et plate, de leur corps épais et écrasé, de leurs jambes courtes, de leurs pieds palmés, une physionomie générale qui ne permet de les confondre avec aucune des espèces que leur organisation en rapproche le plus. Les principaux caractères des Loutres sont les suivants. Leur système denlaire est celui des Mustela, modifié par le grand dé- veloppement de la partie de ce système qui a pour objet de triturer les aliments et non de les couper, c'est-à-dire que ce dévelop- pement caractérise des animaux moins car- nassiers et plus frugivores que les Maries : les Loutres ont six incisives à chaque mâ- choire; les fausses molaires sont au nom- bre de trois supérieurement et de quatre inférieurement ; en avant et à chaque mâ- choire il y a une carnassière, dont la su- périeureaunforttalon,eirinférieureun tu- bercule à la face interne, et enfin une tuber, 13 19^ LOU culeuse de lamâchuiresupérieuie est remar- quable par sa longueur. Les membres sont d'une extrême brièveté; les pieds ont cinq doigts allongés, armés d'ongles courts, reployés en gouttières et réunis jusqu'aux ongles par une large et forte membrane, qui, aux pieds postérieurs, déborde un peu le bord du doigt externe ; la paume est nue, garnie au milieu d'un large tubercule à quatre lobes: la plante, aux membres pos- térieurs, est nue à sa partie antérieure, et le talon est entièrement recouvert de poils. La queue est revêtue de poils; elle est courte , cylindrique et terminée en pointe. Le corps est très allongé, et l'animal est comme ver- milorme. Les poils sont de deux sortes; les uns rugueux, luisants, assez longs, de couleur brune en général ; les autres laineux, plus courts, plus abondants, plus Ans, ordi- nairement de couleur grise. Chez quelques espèces le pelage est rude ; mais dans le plus grand nombre la fourrure est douce, fine, et pour cela est recherchée dans l'art de la pelleterie. Quelques poils longs, blanchâtres , forment les moustaches. Les sens, excepté celui de l'odorat, paraissent être obtus. La langue est douce. L'ostéologie des Loutres a occupé plu- sieurs zoologistes, et nous citerons particu- lièrement Daubenlon , dans l'histoire natu- relle de Buffon , G. Cuvier, Steller, Everard Home et M. Martin ; et enfin assez récem- ment M. de Blainville (Ostéographie, fasci- cule des Mustela) a donné la monographie os- téologique complète de ces animaux. Les vertèbres sont au nombre de 56 , savoir : 7 cervicales, 14 dorsales, 6 lombaires, 3 sa- crées et 26 coccygiennes. Les vertèbres cer- vicales sont en général plus courtes que dans la Fouine; les coccygiennes, également plus courtes , décroissent moins rapidement; en outre elles sont beaucoup plus épaisses et plus robustes. L'os hyoïde a son corps large et plat. Le sternum n'est formé que de dix sternèbres. Les côtes, au nombre de 16, sont presque contournées en S, fort allongées, très plaies inférieurement. Les membres sont courts et distants. Les anté- rieurs sont pourvus d'une clavicule très grêle, d'une omoplate courte et large, d'un humérus robuste, court, fortement courbé en deux sens contraires; d'un radius et d'un cubitus également fort courts, robustes, LOU tourmentes, accentués par des crêtes d'inser- tions musculaires très prononcées; d'une main égale en longueur à Thumérus etqui présente un carpe formé d'os très petits, surtout le pisiforme, ainsi que les métacarpiens e les phalanges. Les membres postérieu.'» sont aussi robustes, du moins dans les deux premières parties; l'os innominé est mé- diocre; le fémur, un peu plus long; l'humérus est court et large à ses deux extrémités; le tibia est phts long, un [■eu tordu; le péroné est grêle et terminé en s|)atule presque également à ses deux extrémités; le pied, un peu plus long que la main, est large et épais, surtout le tarse. Quelques différences dans lesystèm*! ostéologique de diverses espèces de Loutres ont été signalées par M. de Blainville. La forme du crâne varie un peu ; mais , en général , la tête, osseuse, est large, la face est très courbe et la boîte crânienne très déprimée. Les vertèbres dorsales, au nom- bre de 14 dans la Loutre commune, ne sont plus qu'àcelui delSdansla Loutre marine, et les côtes ne sont également qu'au même nombre de 13. D'autres différences dans le nombre relatif des diverses vertèbres ont été observées dans les Loutres sans ongles du Brésil, du Kamtschatka, etc. L'appareil générateur du mâle et celui de la femelle ont été étudiés. L'os pénial est assez développé chez les mâles ; et le clitoris contient aussi un os peu développé, chez la femelle. La Loutre est un animal essentiellement aquatique, commel'indiquent l'allongement du corps, l'aplatissement de la tête , la p.ilmature de ses pattes, etc. Cet ani- mal ne marche que difficilement sur la terre, et c'est l'eau qui est son véritable do- micile. La Loutre se nourrit de préférence de poissons et en détruit un grand nombre; elle mange également les autres animaux aquatiques qu'elle rencontre, et aussi, dit- on, quelquefois des herbeî marines. Elle se retire dans un gUe ^ju'elle se forme soit dans la fente d'un »^ocher ou dans la cavité d'un arbre, mais toujours très près de la rivière qu'elle habile. On a vu quelques Loutres apprivoisées et dressées par leur maître de telle sorte qu'elles allaient à la pêche pour lui; mais ces cas sont rares, et la Loutre est un animal I.OU LOU 19f) Baturcllement sauvage, intraitable et peu âpleàêtre conservé en domesticité. On fait à la Loutre une ciiasse assez suivie, car sa foumireest employée dans l'art de la pelleterie. Toutes les Loutres ont à peu près le même pelage ; toutes sont d'un brun plus ou moins foncé en dessus, d'un brun plus clair en dessous, et surtout à la gorge, qui est même quelquefois presque blanche : aussi la dis- tinction des espèces du genre est-elle très difficile. Pendant longtemps on a cru quil n'existait que trois es|)épes de Loutres; mais on en a découvert un assez grand nombre, dans ces derniers temps, au cap deBonnc- Kspérance, dans l'Inde et dans les deux Amériques, et le nombre en est porté au- jourd'hui à vingt; mais toutefois on est loin cependant dèire bien certain de l'exis- tence d'un aussi grand nombre d'espèces: tout au plus si l'on en connaît complète- ment la moitié. Plusieurs sous-genres ont été formés dans le groupe des Loutres, et nous indiquerons ceux que M. Lesson a adoptes dans son Nouveau tableau des Mammifères. l. Latax, Gloger (Pwsa, Ok.; Enhydris, Flem. ; Enhydra, Richardson). 1. La Loutre m^ Kamtschatka Buffon , Luira marina Stelier , Muslela lulris L\n., Schreb., E. GeolTr., Enlnjdris Slelleri Flem> ming. Elle a un oeu plus d'un mètre de longueur; sa queue n'a'que 35 centimètres. Sa couleur générale est un beau brun-mar- ron lustré, dont la nuance varie suivant la disposition des poils; avec la tête, la gorge, le dessous du corps et le bas des membres antérieurs d'un gris brunâtre argenté. Les voyageurs rapportent que dans cette espèce, qui vit par couple, la femelle ne met bas qu'un seul petit, après une ges- tation de huit à neuf mois. Sa fourrure, composée principalement de poils laineux, surtoutàla partie supérieure du corps, est remarquable par sa douceur, son moelleux et son éclat. La peau de ces Loutres est très rciherchée dans la Chine et dans le Japon , où les Russes et les Anglais en transportent annuellement un grand nombre. Cette espèce habite non seulement le Kamtschatka, mais aussi la partie la plus septentrionale de l'Amérique et plusieurs îles; elle se tient le plus souvent sur le bord de la mer, et non pas, comme les autres espèces, à portée des eaux douces. U. Pteuonuhus, Gray. 2. Une seule espèce entredans ce groupe: c'est la Luira Sandbacldi Gray, qui se trouve dans l'Amérique du Nord et n'est pas en- core bien connue. IIL AoNYX, Lesson. 3. Loutre du Cap, LiUra inupgnis Fr. Cuv., Lutra capensis Rupp., Aonyx Dela- landii Lesson. Plus grande que la Loutre d'Europe, elle lui ressemble par son pelage, qui est d'un brun châtain, avec l'extrémité du museau et de la gorge blanche. Les pieds présentent une particularité fort re- marquable : les doigts, gros et courts, sont très peu palmés, surtout aux membres an- térieurs; ils sont de grandeur fort inégale, et les deux plus longs, le second et le troisième,ontleur première phalange réunie; enfin les ongles manquent partout, si ce n'est aux ùsux grands doigts du menibro postérieur, où même ils ne sont que rudi- mentaires. Les membres sont moins allon- gés , et le corps un peu plus raccourci pro- portionnellement quedans les autres espèces; en outre, l'imperfection de la palmature rend cette espèce plus terrestre que les autres. Elle vit à peu près à la manière de notre Loutre d'Europe , et se nourrit de poissons et de crustacés. Elle se rencontre au cap de Bonne-Es- {)érance, où M. Delalande l'a étudiée avec soin. IV. Saricovia, Lesson. 4. La Loutre d'Amérique G. Cuv. ( Reg. anim. ) , Luira brasiliensis Ray , E. Geof- froy-Saint-Hil., Mustela lulris h-asiliensis Gm. ; la Saricovienne, E. Geoffroy. Plus grande que notre Loutre d'Europe; son pelage est généralement d'un beau fauve, un peu plus clair sur la tête et le cou, plus foncé vers l'eAtrémité des membres et de la queue, avec la gorge et l'extrémité du mu- seau d'un blanc jaunâtre. Elle n'a pas de véritable mulle: seulement, les narines sont nues sur leurs contours. Cette espèce habite l'Amérique méridio- nale et pauiît exister aussi dans le smi de l'Amérique septentrionale. On n'a pas de 195 LOU détails sur ses mœurs; car ce qu'on en a dit peut aussi bien se rapporter a elle qu'à (J'autres espèces. V. Leptonyx , Lesson. 5. La Loutre Barang, Luira barang Fr. Cuv., Luira leptonix Horsf., Lulracine- rea Illig. Cette espèce, à laquelle on réunit avec quelque doute le Simlng, Luira pers- picillala Isid. Geoffroy Saint-Hilaire, est (Je petite taille; car sa longueur est au plus de Go centim.,et saqueue a 18 à 20 centim.; son pelage est rude , brun sale en dessus, a\cc. la gorge d'un gris brunâtre qui se fond avec le brun du reste du corps; les poils laineux sont d'un gris brun sale. Le Barang se trouve dans l'Inde, et par- ticulièrement à Java et à Sumatra, où il a été observé par MM. Diard et Duvaucel. VL LuTRA, Auctorum. a. Espèces d'Europe. G. Loutre d'Europe, BufTon, pi. 1 1 , Lutra vulgavisErx]., Mustelaluti'a Linn., I'En- HYDiiis des Grecs. La îongueui- de. <.i Loutre d'Europe est environ de 70 centim. du bout du museau à l'origine de la queue, et celle- ci a de 30 à 35 centimètres. Elle est en dessus d'un brun foncé, en dessous d'un gris brunâtre, avec la gorge et l'extrémité du museau d'un grisâtre clair : la couleur de la gorge se fond insensiblement et se nuance avec celle de dessus le corps. La Loutre peut varier dans son pelage, et l'on a appliqué la dénomination de variegala aux variétés qui présentent de petites taches blanches. C'est en hiver que la Loutre entre en rut, et elle met bas trois ou quatre petits au mois de mars. Ceux-ci, qui restent au- près de la mère deux ou trois mois au plus, ont acquis toute leur taille et toutes leurs forces à la deuxième année. La Loutre vit au bord des étangs, des fleuves et des ruis- seaux, et s'y pratique, entre les rochers ou sous quelques racines, une retraite garnie d'herbes sèches, où elle passe presque tout le jour, ne sortant que le soir, pour cher- cher sa nourriture, qui consiste le plus sou- vent en poissons, en reptiles aquatiques, en crustacés , etc. Sa chair se mange en maigre; mais elle est peu estimée, parce qu'elle conserve un goût désagréable de poisson; sa fourrure, employée à divers LOU usages , l'est surtout dans le commerce de la chapellerie. La chasse à la Loutre est assez compliquée, mais on cherche toujours à faire arriver l'animal que l'on poursuit dans un endroit où il n'y a que peu d'eau et où l'on peut le saisir, tandis qu'on ne peut pas le faire dans un lieu où l'eau est plus haute. La Loutre était connue des anciens, comme on peut le voir par divers passages d'Hérodote etd'Aristote ; les Grecs lui don- naient le nom d'Enhydris, ainsi qu'on a pu s'en assurer depuis la découverte de la mo- saïque de Palestine. Cette espèce se trouve généralement ré- pandue dans toute 1 Europe. Parmi les espèces de Loutres d'Europe nous devons indiquer les Luli-a claveri et antiqua Croizel etJobert, qui ont été trou- vées à l'état fossile, dans plusieurs terrains de l'Auvergne. b. Espèce d'Afrique. 7. Lutra Pocjîsis Waterhouse [Proceed., 1833), espèce découverte récemment à Fer- nando-Po. c. Espèces d'Asie. 8. La Loutre nirnaier , Luira nair Fr. Cuv. Elle a 73 centimètres , sans compter la queue, qui a 45 centimètres. Son pelage est d'un chàt.iin foncé en dessus, plus clair sur les côtés du corps, d'un bleu rous- sâire en dessous , sur la gorge, les côtés de la tête, du cou et le tour des lèvres. Le bout du museau est roussâtre, et deux taches à peu près de la même couleur sont placées l'une en dessus, l'autre en dessous de l'œil. Le Nair habite Pondichéry, d'où il a été envoyé par Leschenault. 9. Luira indica Gray : se trouve aux Indes orientales. iO. Luira chinensix Gray, qui, comme l'indique son nom , se rencontre en Chine, d. Espèces d'Amérique. 11. Loutre de la Guiane, Luira enhydris Fr. Cuv. Elle a plus d'un mètre avec sa queue, qui entre pour p'ns d'un tiers de celte longueur. Elle est dun brun très clair, surtout en dessous, avec la gorge et les côtés de la face presque blancs. Habite la Guiane. LOU 12. La Lodtre de la Trinité, Luira insu- larisVv. Cuv. Elle a 75 centimètres, et la queue 50 centimètres. Ses poils sont courts et très lisses; sa robe, d'un brun clair en des- sus, est blanc-jaunâtre en dessous , sur les côtés de la tête, la gorge et la poitrine. Un individu de cette espèce a été envoyé de nie de la Trinité par M. Robin. 13. La Loutre du Pérou, Luira peru- viensis Gervais ( Voyage de la Boniie de MM. Eydoux et Souleyet,pl. 3,f._4, 5 et 6). Celle espèce est fondée sur une portion de crâne qui a été trouvée à San Lorenzo au IV ro u. 14. Lutra plalensis Waterh. Beagl.; ha- bile la Plata. 15. Luira paroensis Renyger, trouvée au Paraguay. i6. Luira chilensisBennett{Proc.,iS32). Cette espèce, à laquelle on doit probablement rapporter !;i Luira felina de Shaw, .se re- trouve au Chili. i~. Luira CalifornicB Gray (1827); ha- bite la Californie. 18. La Loutre DELA Caroune, Luira la- taxina Fr. Cuv. Plus grande que la Loutre commune, elle est d'un brun noirâtre en dessus, d'un brun moins foncé en dessous, avec la gorge, l'extrémité du museau et les côtés de la tête grisâtres. Se trouve à la Caroline, d'où M. Lher- minier en a envoyé plusieurs individus au Muséum. 19. La Loutre du Canada Buffon, Luira canadensis Fr. Cuv., Luira braKiliensis Har- l;m, n'est connue que par sa tête osseuse, qui ressemble beaucoup à celle de la Loutre de l'Europe, dont elle diffère cependant à quelques égards , et surtout en ce que, vue de profll , elle suit une ligne plus inclinée, surtout dans sa partie antérieure. A été trouvée au Canada. On a rapproché des Loutres des animaux qui ont dû en être éloignés, tels que : 1° le Yapock, qui est un Didelphe, et 2° La Loulre d'Egxjple, qui appartient au genre Ichneu- mon. (E. D.) LOUVARLOU. Luvarus. poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoplérygiens, famille des Scombéroïdes , établi par Rafinesque (Caract. de quelques nouveaux genres, etc.), et qui diffère des autres genres de la même famille par la présence, à l'extrémité du .ox 197 bassin , d'une petite écaille qui sert comme d'opercule à l'anus. Jusqu'à présent on n'en connaît bien qu'une espèce , Luvarus imperialis Rafin. , dont la chair est, dit-on, d'un goût exquis. Ce poisson est d'une couleur argentée rou- geâtre, plus obscure vers le dos ; sa taille est d'environ 2 mètres. LOUVE. MAM.— Femelle du Loup. LOUVETEAU, mam. — Nom donné au petit du Loup et de la Louve. LOWEA, Lind. bot. ph. — Syn. d'Hul- Ihemia , Dumort. *LOXAl\THUS. ( >o|o; , oblique ; St^Ooi , fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Acanthacées-Echmatacanthées , établi par Nées (in Wallich Plantar. as. rar.y III, 89). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. acantiia- CKRS. LOXIE Loxia. ois. — L'étude mieux faite des moeurs des Oiseaux et de leurs ca- ractères physiques devait nécessairement conduire à des réformes profondes dans la méthode et la nomenclature ornithologiques de Linné et de Latham. La plupart des gen- res créés par ces auteurs, vu la limite des caractères qu'ils leur avaient assignés, pou- vaient en quelque sorte être considérés comme autant d'mcer^œ sedis, dans lesquels venaient prendre rang des Oiseaux qui de- vaient plus tard en être retirés. De ce nom- bre était le g. Loxia, composé d'espèces qui, bien qu'ayant des afGnités rapprochées , ne pouvaient cependant rester dans la même division. Aussi, avec les tendances de notre époque à la décomposition poussée à l'ex- trême, les Loxia de Liiiné et de Latham onl- ils été dispersés dans huit familles différen- tes. Quant aux coupes génériques auxquelles ils ont donné lieu, leur nombre est vrai- ment considérable. Les g. Ploceus, Pyrome- lana, Phililairus, Spermophaga, Cardinalis, Guiraca, Pyrenestes, Coccolhrausles, Pily^ lus, Eslrelda, Paroaria , Lig minus , Ery- Ihrina, Crilhagra, Spermophila, Pyrrhula, Strobilophaga, Uragus, Loxia, Psillirostra, Hyreus et Colius , sont autant de démem- brements des Loxiœ du Syslema valurœ. Comme on peut le voir, un seul de ces groupes a conservé le nom donné par Linné, et ce groupe est celui qui comprend les Becs-Croisés : à eux seuls, en elTet, a été réservée la dénomination de Loxia. (Z. G.) 198 -OX LOXIGELLA, Less. ois. — Syn. d'Es- trelda. Voy. amadina. (Z. G.) *LOXIIVÉES.Loa;inœ. OIS. —Sons-famille établie par G. R. Gray (a List of the gen.) dans la famille des Fringiliidées, pour les genres Cruciroslra (Bec-Croisé), Psittirostra [Psillâcin) et Paradoxoins. (Z. G.) *LOXOCARPUS (/o?o; , oblique; x-yo- Tto'ç , fruit). BOT. PB. — Genre de la famille des Gesnéracées , établi par R. Brown {in Horsfield Plant. Jav. rar., 120). Herbes de rinde. Voy. gesnéracées. LOXOCARYA ( ),oSoç , oblique ; xrjp^iy , noix). toT. PH.— Genre de la famille des Restiacées, établi par R. Brown '{Prodr., 249). Herbes de la Nouvelle-Hollande. Voy. RESTIACÉES. LOXOCERA (Xo?o'î , oblique; x/p«ç, an- tenne). INS. — Genre de l'ordre des Diptères bradiocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par Meigen. La L. ichneu- monea , espèce type du g. , est originaire de la France. LOXOCREPIS (),o|o'ç, oblique; xpYiTr.'ç , chaussure), ms.— Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques , tribu des Brachinides de Mac-Leay, des Anchoniénites de Castelnau, créé par Eschscholiz et adopté par Castelnau (Hist. nat. des animaux ar- ticulés, tom. I, pag. 126). L'espèce type et unique est le L. ruficeps M.-L. (Lamprias) Esch. (C.) *LOXODE.Lo.Todes(>oÇo.:, oblique). iNFUs. — Genre institué en 1830 par M. Ehren- berg, qui y comprenait alors plusieurs In- fusoires appartenant à d'autres genres, et notamment un des Koli)odes de Muller (K. cucullulus) qu'il prenait pour type, et dont il fit en 1833 le genre Euodon , et en 1838 Je genre Chilodon. Les Loxodes, que nous limitons un peu différemment, sont des In- fusoires très communs, mais dont la struc- ture est peu distincte en raison de leur transparence et de leur exiguïté, car leur longueur n'est que de 5 à 6 centièmes de millimètre. Leur corps est plat, membra- neux, et semble revêtu d'une enveloppe flexible non contractile. Il est renflé eu des- sus, souvent concave en dessous, irréguliè- rement ovale ou sinueux , et obliquement prolongé en avant; il montre des cils vibra- tiles au bord antérieur seulement. Leur forme sinueuse les fit prendre par O.-F. LOX Mûller pour des Kolpodes; mais l'absence de cils vibratiles sur la plus grande partie de la surface , et surtout l'apparence d'une cuirasse membraneuse, doivent les rappro- cher davantage des Plœsconies, avec les- quels nous les plaçons provisoirement dans la famille des Plœsconiens. Les Loxodes se montrent fréquemment dans les infusions et dans les eaux de marais déjà altérées par la putréfaction ; quelques uns se voient aussi dans l'eau.de mer. Le Loxodes cucullulus ^ qui vit dans l'eau douce et qui est le type de ce genre, a été rangé par Muller avec les Kolpodes; et M. Ehrenberg l'a confondu avec le Chilodon cucullulus, qui est d'un d'un tiers plus grand , et qui se distingue par sa bouche armée d'un faisceau de dents. (Duj.) LOXODOîV Qo^ii, oblique; ô<îou,-, dent). BOT. PU. — Genre de la famille des Compo- sées-Nassauviacées , établi par Cassini (m Dict. se. nat., XXVII, 2.54). Herbes de l'A- mérique australe. Voy. composées. *LOXOME!MA, Phil.. moll. — Syn. de Chemnitzia, Aie. d'Orb. *LOXOIVEVRA(loÇo'ç, oblique; vtuoa' , nervure), ins. — Genre de l'ordre des Dip- tères brachocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par M. Macquart {Itis. dipl., t. II, p. 446). La seule espèce connue est la L. décora, de l'île de Java. LOXOIVIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Gesnéracées, établi par Jack (in Linn. Transact., XIV, 40). Herbes des Mo- luques. Voy. gesnéracées. *LOXOPHYLLE. Loxophyllum (),o?oî, oblique ; yû/,/ov, feuille), infus. — Genre d'In- fusoires ciliés de la famille des Paraméciens, ayant pour type le L. pintade (L. melea' gris), qui est le Kolpoda meleagris de Mul- ler, dont M. Bory fit ses K. meleagris, K. zygœna et A', hirundinacea. M. Ehrenberg le nomme Amphileptus meleagris, mais il nous a paru devoir constituer un genre par- ticulier, caractérisé par son corps très dé- primé, lamelliforme ou en forme de feuille, oblique, très flexible et sinueux ou ondulé, ou même fesionné sur les bords , et revêtu de cils vibratiles en séries parallèles, écar- tées. La bouche est située latéralement. Le Loxophylle pintade se trouve assez souvent dans l'eau des marais autour des plantes aquatiques. Il est long de 3 à 4 dixièmes da LUC millimètre, et par conséquent visible à l'œil nu. C'est, comme dit Muller, un Infusoire des plus grands et des plus remarquables; c'est une membrane transparente, suscepti- ble de se plier très délicatement, préseglant à chaque instant des flexions et des plisse- ments variés. Son bord latéral antérieur est diversement sinueux, et présente tantôt trois ou quatre dentelures, tantôt de nombreuses crénelures. On voit en outre près du bord postérieur une rangée de dix à douze globu- les égaux diaphanes. Il se meut lentement à la manière des Planaires. (Duj.) *L0X0PH1LLUM,B1. bot. ru. — Syn. de Loxonia, Jack. — bot. cr. — Klolsch , syn. de Cycîomyces, Kunze. *LOXOPYGA, Westw. ins. — Syn. de Dolax, Zoubkoff. Voji. ce mot. (C.) *LOXOSTOMA, Biv. MOLL.-Syn. d'Al- vinia , Risso. ♦LOXOSTYLIS OoÇo's , oblique ; arv^io; , style). BOT. PH. — Genre de la famille des Anacardiées , établi par Sprengel (m liei- chenb. le. exot.^ t. 205). Arbrisseaux du Cap. Voy. ANACARDIÉKS. *LOXOTIS (^^ÔTY);, obliquité), bot. ph. — Genre de la famille des Gesnéracées , établi par R. Brown {in Wallich Plant, as. rar. , 111 , 65 ). Herbes de l'Asie tropicale, Voy. Gi;S>iiRACÉES. *LOXLRA (ÀoÇô;, oblique; ovpoc, queue). INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères Diurnes, famille des Éryciniens, groupe ou tribu des Lycénidés, établi par M. Bois- duval, qui lui donne pour type le L. alcides (llesperia alcides Fabr. ), qui appartient à l'Afrique occidentale. *LOZAI>ilA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Vochysiacées?, établi par Seba et Mutis (m Seman. Nov. gran., 1810, p. 20). Arbres de la Nouvelle-Grenade. LUBIIVIA (nom propre), bot. ph. — Genre delà famille des Primulacées-Primulées , établi par Commerson ( ex Venten. Cels. t. 69 ). Herbes de la Mauritanie. Voy. bri- MULACÉES. *L\}CJE\, Kuntb. boï. ph. —Syn. à'Ar- thraxon. Palis. ♦LUCANAIRES.iNS. — Mulsant(i7Js<0(re naturelle des Coléoptères de France, 1842 , pag. 581) établit sous ce nom une brandie dans laquelle il fait entrer les genres Hexaphyllus, Muls.; Lucanus , Scopol., et LUC 199 Dorcus, M.-L. , et qui a pour caractères : Yeux, en partie au moins, coupés par les joues; languette saillante, pénicillée. (C.) LIJCAIMIDES. INS. — Sous ce nom, Mac* Lcay {Annulosa javanica, éd. Lequien, Paris, lSi2, p. 11) a formé une famille dans la- quelle il comprend les genres : Figidius, Fi- gulus, Dorcus, Mgus, Lucanus et Ceruchus. Les deux premiers offrent des mâchoires à bord interne épais, et ces mâchoires sont membraneuses dans les quatre derniers de ces genres. (C.) LLCAMIEIXS. Lucanii. iks. — Mulsant (Hist. nat. des Coléopt. de Fr., 1842, p. 581 ) a créé sous ce nom unefamille qu'il subdivise en deux branches suivantes : les Lucanaires et les Platycéraires. Elle a pour caractères : Métasternum uni ou soudé au mésosternum, et formantavec lui une bande de séparation entre les pieds intermédiaires à leur nais- sance; prosternum ni dilaiéen demi-cercleà la partie antérieure, ni prolongé postérieure- ment en une saillie dont l'extrémité est des- tinée à se cacher sous l'avancement du mé- tasternum, quand l'insecte incline la partie antérieure du corps; mandibules saillantes au-devant de la tête, au moins delà moitié de la longueur de celle-ci, dentées au bord incisif; mâchoires terminées par un lobe pé- nicillé; épistome inerme; tête presque hori- zontale; pieds allongés, grêles; corps légè- rement déprimé. (C.) LUCAIV'LIS (nom de pays), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Lucanides , créé par Scopoli {Entomologia caruiolica, p. 1), et adopté par Fabricius , Olivier, De- jean. Le dernier de ces auteurs {Catalogue, 3'édit., p. 193) en mentionne les espèces suivantes : L. cervus, capreolus , Elephus, DamadeF., /ewhtsSay, (etraodon Th., etuJIUTA (Àv'xvoç, flambeau). INS.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes , tribu des Lampyrides , créé par M. de Laporte {Ann. de laSoc. ent. de Fr., t. II, p. 143). L'auteur comprend dans ce g. les espèces suivantes : Lamp. fe- neslrata Gr., Savignyi Ky., tlioracicus 01. , bicolor et laticornis de Fab.; la quatrième est originaire de Java, et toutes les autres sont américaines. (C.) *LUCHÉLIE. Luchelia ( nom propre). POLYP. — Nom de genre proposé par M. Grant pour des Éponges raides ou fria- bles remplies de spicules calcaires et qui ont été nommées Grantia par M. Flemming, et Calcéponge par M. de Blainville. (DuJ.) *LUC1D0TA {lucidarium, qui sert de flambeau pour découvrir), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Mala- codermes, tribu des Lampyrides, créé par M. de Laporte {Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. Il, p. 136). Ce genre, qui correspond aux Lychnuris de Dejean, renferme environ 30 espèces américaines. Nous citerons, parmi celles qui en font partie, les Lamp. fa- hcllicornis, compressicornis de F., et appen- diculata de Gr. (C.) LUCIFER, Lcss. ois.— Section de la fa- mille des Oiseaux-Mouches. Voy. colibri. (Z. G.) LUCIFUGES. Duméril. ins.— Voy. pho- TOPHYGES. *Ll]CILIA. INS.— Genre de l'ordre des Diptères bracbocères, famille des Musciens, tribu des Muscides, établi par M. Macquart ( Ins. Dipt., t. II, p. tî50), et dilférant des autres genres du même groupe par des an • tenues à troisième article long; par un style plumeux; par une tète déprimée, et l'épi- stome peu saillant. M. Macq uart décrit 35 es- pèces de ce genre. Elles vivent toutes sur les substances animales ou végétales en dé- composition. Nous citerons comme type du genre la Lucilia cœsar Rob.-Desv. , d'un vert doré, et très commune dans toute l'Europe. LUCILIA C nom propre ). lot. pu, — LUC Genre de la famille des Composées-Nassau- viacées, établi par Cassini (m Dict. sc.nat., XXVIl, 263). Herbes du Brésil méridional. Voy. COMPOSÉES. *LlJCIl\.1SA(nommylliologique).BOT.PH. — Genre de la famille des Rubiacées-Gar- déniées, établi par De Gandolle {Prodr., IV, 368). Arbrisseaux des Indes orientales. Voy. BUBIACliES. LIICIIME. Lucina ( nom mythologique ). MOLL. — Le genre Lucine est l'un des plus naturels de la classe des Mollusques acépha- les dimyaires ; il rassemble un grand nombre do coquilles dont les caractères sont assez variables , mais qui néanmoins conservent dans leur ensemble le cachet d'un groupe na- turel. Institué par Bruguière dans les plan- ches de l'Encyclopédie, le g. Lucine était, avantcetteépoque, confondu par Linné dans son grand genre Telline, ou avecd'autres co- quilles bivalves d'une forme orbiculaire. De- puis la création du genre , il a été conservé dans toutes les méthodes; seulement, les zoologistes ont varié au sujet des rapports dans lesquels les Lucines devaient être en- chaînées dans la méthode naturelle. Ces va- riations ont eu leur source dans l'ignorance où l'on était des caractères des animaux , à ce point que l'on trouve dans Cuvier, par exemple , en même temps les deux genres Loripèdes et Lucine, parce que Poli, en don- nant la description de son Loripèdes, n'avait pas reconnu en lui les caractères du genre Lucine de Bruguière ; et comme le Loripèdes a été établi d'après l'animal , Cuvier ne le reconnut pas pour être celui des Lucines. Lamarck ne commit pas cette erreur; il rap- [, irte au genre Lucine le Loripèdes de Poli , ce qui ne l'empêche pas de mettre une es- pèce très analogue dans son genre Amphi- desme. Nous avons contribué à faire éviter dans la méthode les erreurs que nous ve- nons de signaler par les diverses observa- lions que nous avons successivement publiées, t^nt dans V Encyclopédie que dans notre His- loire des Fossiles des environs de Paris. A l'exemple de Linné et de beaucoup d'autres auteurs , Lamarck avait compris parmi les Cylhérées plusieurs grandes coquilles qui, examinées avec plus de soin , nous ont offert tous les caractères des Lucines. Des person- iiss qui ont sous les yeux un petit nombre d'espèces appartenant au genre qui nous oc- T. vin. LUC 201 cupe ont une tendance à les diviser en plu- sieurs autres g. C'est ainsi que M. Schu- macher a proposé un genre Lentillaire pour les espèces aplaties et orbiculaires ; c'est ainsi que l'on a proposé successivement les genres Cryplodon , par M. Thompson; Di- plodoute, par M. Brown ; Uirtea , par M. Turton ; Plychina, par M. Philippi , et Dulnaria , par M. Hartman. Mais quand on a sous les yeux un très grand nombre d'espèces, soit vivantes, soit fossiles, de Lucines, les caractères qui paraissaient d'a- bord nets et tranchés se fondent de mille manières , et deviennent insaisissables dans leur limite. Presque toutes les Lucines sont des co- quilles suborbiculaires, plus ou moins con- vexes, généralement blanches ou peu colo- rées ; elles sont striées et lamelleuses trans- versalement; très rarement elles ont des stries ou des côtes longitudinales. Presque toutes sont subéquilatérales ; elles se distin- guent éminemment par les impressions mus- culaires et du manteau, plus que par leur charnière très variable, dont il fautcependant tenir compte; car, de leur association avec les caractères de l'intérieur des valves , ré- sulte la certitude qu'une coquille appartient au genre Lucine. Il faut donc examiner avec la plus grande attention les modiûcations principales de la charnière. D'abord nous remarquerons un certain nombre d'espèces dans lesquelles il n'existe aucune dent à la charnière; le bord cardinal est simple, mais la position du ligament varie; on peut dire d'une manière générale que le ligament des Lucines est extérieur; cependant il arrive qu'il est couvert par les bords saillants du corselet, et qu'il ne se montre que très fai- blement au dehors ; dans ce cas , les nym- phes sont fortement rentrées vers l'inté- rieur, et elles se présentent sous la forme de cicatrices étroites , allongées le long du bord postérieur. A mesure que le ligament sort de l'intérieur de fa coquille, les nymphes deviennent de plus en plus proéminentes , les bords du corselet s'écar- tent, et enfin le ligument apparaît au de- hors de la même manière que dans les Vé- nus , les Cylhérées, etc. Quelquefois le liga- ment s'enfonce profoiidénient derrière des nymphes très aplaties , et il en résulte qu'à son extrémité [lostérieure i! s'étale en une 13* 20-: LUC LUC expansion mince et luisante, comme on !e voit dans un très grand nombre deMiileltcs, par exemple. Cette disposition du ligament des Lucines a trompé Lamarck, et lui a fait croire que, dans les espèces oîi elle se pré- sente, il existait deux ligaments, un interne et un externe; le genre Onguline a été fondé d'après ce caractère , mais il suffit de bien analyser tous les caractères du genre en question pour reconnaître qu'il vient se fondre encore dans le grand genre des Lu- cines. Un certain nombre de Lucines» di- sions-nous, ont la charnière simple. La plu- part de ce.« sspècr-s ont un test mince et fragile ; cependant cette règle n'est pas sans exception. Bientôt, comme dans le Loripède de Poli, on voit surgir au centre de la char- nière une petite proéminence sur chaque valve; c'est là l'origine des dents cardinales. Si l'on range les espèces de manière à for- mer une série, sous le rapport de l'accrois- sement de la charnière, on voit les dents cardinales s'accroître insensiblement : il y en a une d'abord sur chaque valve, puis deux sur l'une et une sur l'autre , et enfin deux sur chacune d'elles. Dans la série gé- nérale des espèces , tant vivantes que fossi- les , cet accroissement se fait par des varia- tions fort remarquables , des nuances très nombreuses , dont il serait difficile de don- ner une description, et qu'il faut voir dans une grande collection pour se rendre compte du phénomène dans son ensemble. Relati- vement aux dents latérales , on les voit ap- paraître d'une manière aussi insensible que les dents cardinales elles-mêmes. Dans un petit nombre d'espèces , les dents latérales apparaissentet s'accroissent lorsque les dents cardinales ne se montrent point encore; elles sont généralement courtes; l'antérieure est rapprochée de la charnière ; la posté- rieure en est toujours plus éloignée ; toutes deux ne paraissent pas toujours en même temps. Dans certaines espèces, la dent la- térale antérieure se montre d'abord; dans l'autre , c'est la postérieure. On peut donc dire, pour résumer tout ce qui précède, que la charnière des Lucines est des plus variables, puisqu'on la trouve d'abord sans dents, et qu'on lui voit ensuite deux dents cardinales et deux dents latérales survenant par toutes les nuances imaginables. Malgré ces variations, la charnière des Luci- nes peut cependantservir à faire reconnaître le genre, car on doit remarquer qu'elle ne dépasse jamais certaines limites, phénomène qui se retrouve dans un certain nombre d'au- tres genres , tels que les Cardium , les Mu- lettes, etc. Si nous portons nos regards dans l'intérieur des valves, nous y trouverons des caractères beaucoup plus constants , au moyen desquels on pourra toujours grouper facilement les espèces du genre. On remar- que d'abord deux impressions musculaires et une palléale, mais ces impressions n'ont jjas une disposition semblable à celles des autres coquilles. Ainsi, le muscle antérieur laisse une impression très allongée, étroite, s'avançant obliquement de haut en bas, d'a- vant en arrière. Ordinairement l'impression palléale commence à l'extrémité inférieure de l'impre.'sion du muscle; dans les Luci- nes , l'impression du muscle est en partie en dedans de celle du manteau. Il n'en est pas de même de l'impression musculaire postérieure; quoiqu'elle soit beaucoup plus allongée que dans les autres genres, et en général beaucoup plus près des bords des valves, néanmoins elle ne rentre jamais dans l'intérieur de l'impression palléale, ce qui sert à la distinguer facilement de l'impres- sion antérieure. Quant à l'impression pal- léale, elle reste toujours simple; le disque intérieur des valves n'est pas toujours lisse; dans la plupart des espèces, il est chargé de petites verrues ou de ponctuations plus ou moins grosses, et souvent elle est parcourue par une ligne oblique et onduleuse. Il existe même des espèces fossiles dans lesquelles ce disque intérieur est pour ainsi dire profon- dément haché par des stries fines, pro- fondes et divergentes. . L'animal des Lucines n'est réellement connu que depuis la publication de l'ou- vrage de Poli, qui en a donné une descrip- tion sommaire, sous le nom de Loripède. Cet animal , comme tous ceux de la famille à la- quelle il appartient, est enveloppé dans un manteau dont les lobes sont égaux, à bords épaissis et présentant au bord ventral trois ouvertures : l'une fort grande, pour le pas- sage du pied ; la seconde est médiocre, c'est une simple perforation, sans aucun prolon- gement, soit intérieur soit externe; elle re- présente le siphon branchial ; la troisième est plus pfltite encore; elle «t tout-à fait LUC en arrière de l'animal , et elle se présente goiis la forme d'un tube cylindrique, à pa- rois très minces, que l'animai peut faire rentrer complètement à l'intérieur, en le retournant sur lui-même comme un doigt de gant. On conçoit que, dans une disposition organique comme celle-là, un muscle adduc- teur des siphons devenait inutMe, puisqu'en réalité, le siphon anal, très court, seul sub- siste. Si l'on écarte les bords du manteau, on trouve en avant et recouvrant toute l'ex- trémité antérieure de l'animal, un muscle plat et large, qui s'avance, comme nous l'a- vons dit, jusque dans l'intérieur des val- ves ; en arrière, un autre muscle , un peu plus court que le premier; tous deux s'atta- chent aux valves et servent à les fermer. Il faut détacher le manteau et renverser en dehors le muscle antérieur pour découvrir au-dessus de lui une petite ouverture buc- cale, garnie de deux petites lèvres, mais en- tièrement dépourvue de palpes labiaux, fait fort remarquable, et qui ne se rencontre plus dans les autres Mollusques acéphales. L'œsophage est très court; il se dilate bien- tôt en un estomac subpyriforme, se termi- nant en arrière en un intestin grêle , très court, faisant dans la masse abdominale une seule anse, se dirigeant d'avant en eirière , pour sortir sur le dos, où il est embrassé par le cœur, d'où il sort pour se continuer der- rière le muscle adducteur postérieur, et se terminer en un petit anus, au-dessous du bord inférieur de ce muscle. La masse ab- dominale est ordinairement comprimée à son extrémité antérieure; elle se prolonge en un pied cylindrique, en forme de lanière très allongée. Ce pied ne conserve pas la même forme dans toutes les espèces ; il a une tendance à se raccourcir, à s'élargir et à prendre les caractères de cet organe dans les autres Mollusques ténuipèdes.Les bran- chies ont une disposition toute spéciale; elles sont larges et épaisses, elles semblent formées d'un seul feuillet, mais que l'on par- vient facilement à dédoubler, et l'on ac- quiert ainsi la preuve que cette branchie, qui semble unique, est réellement composée dedeux feuillets soudés entre eux. Le cœur est fort petit ; il est subglobuleux, contenu dans un péricarde médiocre , dans lequel sont également renfermées deux oreillettes trian- gulaires qui se rendent à la base des bran- LUD 203 chies. L'aorte antérieure se dirige en avant, en pénétrant dans la masse abdominale par l'ouverture qui donne passage à l'intestin. L'aorte postérieure se détache très haut du tube intestinal, et on la voit s'avancer le long de la face interne du muscle postérieur pour se distribuer ensuite à tout le côté postérieur de l'animal. L'ovaire est énorme; il envahit presque toute la masse abdominale; l'intes- tin , la plus grande partie de l'estomac, s'y trouvent plongés, car le foie est réduit à un très petit volume qui occupe seulement le bord antérieur de la masse abdominale. L'a- nimal des Luciucs constitue, comme on le voit, un type tout particulier dans la grande série des Mollusques acéphales dimyaires; il est essentiellement caractérisé par lagr.in- deur des muscles, par une bouche très pe- tite et dépourvue de palpes labiaux , par un pied vermiforme, et enGn par la présence d'un seul siphon, l'autre étant représente par une ouverture simple. Si nous examinons le genre sous le rap- port de sa distribution géographique, nous en trouverons des espèces dans toutes les mers; les plus grandes sont propres aux climats chauds; on en compte de nombreuses espè- ces à t'état fossile, et ce qui est remarquable, c'est qu'elles se distribuent dans presque tous les terrains de sédiment, depuis les plus récents jusqu'aux plusanciens.On en compte 33 vivantes, et une centaine environ à l'é- tat fossile. (DlîSH.) LUCIiVIUM, Pluckn. bot. pu. — Syn. d'Amyris , Linn. LUCIOLA, Smith, bot. ph. — Syn. de Luzida, DC. LUCIOPERCA. poiss. - Voy. sandre. *LUCULIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Rubiacécs-Cinchonées, établi par Sweet ( FI. gard., I, t. 145). Arbustes du Népaul. Voy. rubiacéks. LUCUMA. BOT. PH.— Genre de la famill* des Sapotacées , établi par Jussieu ( Gen., 152). Arbres originaires de l'Amérique mé- ridionale. Voy. SAPOTACÉES. LUDIA. BOT. PH. — Genre de la famille des Bixacées-Prockiées, établi par Lamarck {Dict., III, 612, t. 466). Arbrisseaux de la Mauritanie. Voy. bixacées. *LDDIUS {ludius , danseur), ms. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Kl.itérides, nttri- 206 LUL bué à Latreille par Dejean [Catal., 3' édit., p. i06, 107), mais qui n'a pas élé conservé. Des 65 espèces mentionnées par ce dernier auteur, une partie rentre dans les genres Corymbiles {Clenicerus , Hope), Diacanthus ( Seletosomi>,s , Stephens ; Apholistus ) et Campsoslei-nus de Latreille, qui ont tous été adopté par Germar dans les monographies partielles qu'il a publiées dans sou Journal d'entomologie. (C.) LUDOLFIA, Willd. bot. ph. — Syn. à'Arundinaria, Rich. LUDOVIA ( nom propre ). bot. fh. — Genre de la famille des Pandanées-Cyclan- thées, établi par Persoon {Ench., II. 576). Herbes ou arbrisseaux de l'Amérique tropi- cale. Voy. PANDANEES. LIUDWIGIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des OEnothérées-Jus- sieuées, établi par Roxburgh {Flor. ind., édit. Wallich, I, 440). Herbes de l'Inde. Voy. OKiNOTHÉRÉES. LUFFA. BOT. PH. — Genre de la famille des Cucurbitacées-Cucurbitées , établi par Tourneforl(icL R. S., 107). Herbesde l'Asie et de l'Afrique tropicale. V. cdcurbitacées. *LUGOA. BOT. PH. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par De Candolle (Prodr., VI, 14). Sous-arbrisseaux des Canaries. Voy. composées. LUIIEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Tiliacés-Grewiées , établi par Willdenow {in Verhandl. Berlin nat. Freund, III, 409, t. V). Arbres de l'Améri- que tropicale. Voy. liliacées. — Schmidt, syn. de Stilbe, Berg. *LIJIDIE. Luidia (Luid , nom d'un natu- raliste). ÉCHiN. — Genre d'Astérides, établi par M. Forbes et adopté par MM. Muller et Troschel , qui l'avaient d'abord nommé Hemicnemis. Il comprend les Astéries sans anus , ayant les ambulacres pourvus d'une double rangée de pieds tentaculaires , et d'une rangée de plaques marginales à la face ventrale seulement, avec des piquants; la face dorsale est hérissée de piquants sé- lacés. On n'y voit pas de pédicellaires. (DuJ.) LUISANTE. MOLL.— Nom vulgaire adopté parGeoffroy, dans les coquillesdesenvironsde Paris, pour r//eZe;rce/îaWa de Linné. (Desh.) LIJLAT. MOLL. — Nom donné par Adanson à une espèce fort commune de Modiole, que LUM la plupart des auteurs rapportent au Myti- lus rnodiolus de Linné; mais nous pensons que cette espèce doit être séparée de celle dont nous venons de parler. Voy. modiole. (Desh.) LULU. OIS. — Nom d'une espèce euro- péenne du genre Alouette. *LU!WBRICARIA.POiss.— M. de Munster a désigné sous cette dénomination , comme devantconstituer un nouveau genre de Vers, des corps vermiformes connus à l'état fos- sile. M. Agassiz [Poissons fossiles, tom. III, pag. 295) s'est assuré que ce sont les em- preintes d'intestins de Poissons des genres Leptolepis et Thrissops. (P. G.) LUMBRICOINEREIS, Grube. annel. — Voy. LOMBRINÈRE. (P. G.) LLMBRICUS. ANNÉL. — Voy. lombric. LUMIÈRE. PHYS. — On désigne ainsi le principe à l'aide duquel la forme et la cou- leur des corps sont rendues perceptibles à l'organe de la vue. Ce principe, émané des corps lumineux, se propage en ligne droite dans tous les sens , quand le milieu qu'il traverse est homogène, et change «le direc- tion dans un milieu hétérogène. On appelle rayon lumineux la direction suivie par la Lumière, et faisceau la réunion de plusieurs rayons. Toutes les fois quelepoinilumineux est très éloigné de nous, comme Test le Soleil à l'égard de la Terre, le faisceau est consi- déré comme formé de rayons parallèles. De- puis Aristote, les opinionsont bien varié sur la nature delà Lumière. Ce grand philosophe, qui voulait tout expliquer à l'aide de prin- cipes généraux , pensait que les corps trans- parents, comme l'air, l'eau, le verre, etc., ne laissaient voir les objets placés derrière eux qu'en raison d'une puissance propre, mise en action par le passage de la Lumière à travers les corps. Suivant lui , la Lumière n'était point le feu; elle n'avait rien de ma- tériel, rayonnait des corps lumineux, et se transmettait à travers les corps transpa- rents; elle était due à la présence du feu dans les corps. Tels étaient les principes très obscurs de métaphysique qui, jusqu'à Grimaldi et Descartes, servirent de règle pour expliquer les phénomènes lumineux. Grimaldi, né à Bologne, en 1518, paraît être le premier qui ait essayé d'expliquer les phénomènes lumineux dans le système des ondes. Descartes posa en principe que la Lumière consiste dans un mouvement LU3I vibratoire des molécules des corp^ lumi- neux, au moyen duquel ces molécules peu- veiil imprimer un mouvement d'impulsion dans tous les sens aux globules d'un fluide très subtil répandu dans l'univers et péné- trant tous les corps. Ces globules étant ma- tériels et en contact immédiat, la transmis- sion de la Lumière devait être instantanée. Celte ilicorie fut repoussée et définitivement dbandonnée des que Rœtner, en 1673, et plus lard Bradley, en 1728, eurent décou- vert que la transmission de la Lumière n'é- tait pas instantanée, et que Ton eut ob- jecté à Descaries que la Lumière ne serait li.is réfléchie si les globules de la matière éiliérée n'étaient pas doués d'élasticité. Le P. Mïlebranche établit une analogie enire la Lumière et le son, en substituant aux globules matériels de Descartes de pe- tits tourbillons de matière subtile. Huyghens imagina le sysième'des ondu- lations, dont il posa les principes mathéma- tiques avec cette haute supériorité de gé- nie qu'on retrouve dans tousses travaux. Ce principe , grâce aux recherches de Th. Yoting, qui a découvert le principe des in- terférences ; de Malus, auquel on doit la dé- couverte de la polarisation de la Lumière au moyen de la réflexion ; de Fresnel, qui a établi le système des ondulations sur des ba- ses solides en faisant concourir au même but les recherches analytiques et les recherches expérimentales ; ce système disons-nous , permet d'expliquer aujourd'hui les phéno- mènes lumineux, sans recourir sans cesse a des hypothèses nouvelles. Huyghens admit, comme Descartes, l'existence d'un fluide très subtil, d'une nature éthérée, ré- })Sfldu dans l'espace et pénétrant dans les corps, mais éminemment élastique, et dont ia densité variait suivant la nature des cotps. Il supposa en outre que les molécules des corps lumineux étaient dans un état continuel de vibration , que leur mouve- ment vibratoire était transmis à la rétine par l'intermédiaire de la matière élhérée, qui entrait elle-même en vibration. Huy- ghens compara la propagation de la Lu- mière dans l'éther à celle du son dans l'air, ou d'un mouvement vibratoire imprimé à un fluide pondéra'ole , avec celte difîérence, néanmoins, que la vitesse des oscillations de l'éther était infiniment grande, relati- LUM 205 vement à celle des molécules de l'air, qui tran.smettent le son, ou des molécules d'un fluide pondérable. Newton n'adopta pas cette manière de voir. Suivant ce grand philosophe , les objets lumineux projettent dans tous les sens des molécules d'une ténuité extrême, dont les différentes faces ne jouissent pas des mêmes propriétés. Si leur ténuité n'était pas telle, les molécules mettraient en pièces les objets qu'elles frappent. Il admit encore que les molécules obéissaient à l'action de forces attractives et répulsives, résidant dans tous les corps, et ne se manifestant qu'à une très petite dislance de leur sur- face. Telles sont les bases de la théorie de l'émission, qui a eu longtemps de nombreux partisans. En soumetta jt ces données au calcul , Newton parvint à une explication juste et claire des phénomènes lumineux connus de son temps. Une discussion s'éleva enire les partisans de ia théorie des ondes et ceux de la théorie de l'émission. Huyghens cher- cha à prouver que sa théorie rendait aussi bien compte que celle de Newton des phé- nomènes lumineux, et en particulier delà réflexion et de la réfraction. Depuis lors, les physiciens sont partagés d'opinion sur la cause de la Lumière; mais, hâtons-nous de le dire, la théorie des ondes compte au- jourd'hui un bien plus grand nombre de partisans que celle de l'émission. Quelques faits particuliers avaient paru d'abord ne pouvoir être expliques dans aucune des deux théories ; entre autres la dilTraction découverte par Grimaldi; on en conclut sur-le-champ que les rayons lumineux se déviaient de leur directio» rectiligne quand ils passaient près d'un corps de nature quelconque. Newton attri- bua ce phénomène à l'action des forces ré- pulsives dont il avait admis l'existence dans sa théorie. L'hypothèse d'Huyghens ne put d'abord expliquer ce fait, mais Fresnel en donna une explication complète dans la théorie des ondes. Enfin on a essayé d'expliquer la Lumière en la consid(jrant comme le résultat de dé- charges électriques continues, produites dans le passage de l'électricité à travers les corps, la transmission ne pouvant s'opérer que par des décompositions et recompositions de 206 LUM fluide naturel dan» les espaces moléculaires. Mais les faits sur lesquels on s'appuie ne sont pas assez nombreux pour que celte manière de voir soit prise sérieusement en considération. Passons actuellement aux propriétés de la Lumière. i'ttesse de la Lumière. On a cru pendant longtemps que la Lumière se transmettait instantanément de l'objet éclairé à l'œil. Mais cette erreur fut rectifiée aussitôt que Rœmer eut observé les éclipses du premier satellite de Jupiter. Il fut démontré alors que la Lumière employait près de 7 minutes pour nousparvenir du Soleil. Sa vitesse était donc de 70,000 lieues par seconde. En com- binant le mouvement progressif de la Lu- mière avec celui de la terre dans son or- bile, on est parvenu à expliquer l'aberration des étoiles, c'est-à-dire le mouvement ap- parent qui les écarte du point auquel nous devrions les rapporter dans le ciel. La vi- tesse de la Lumière déduite de l'aberration des étoiles fixes est la même que celle dé- duite de l'observation de l'éclipsé du pre- mier satellite de Jupiter. Les corps ont été partagés en trois classes, relativement à leurs propriétés lumineuses; on a appelé corps opaques ceux qui ne sont pas lumineux par eux-mêmes ; corps dia- phanes ou transparents ceux qui laissent passer la Lumière et permettent d'aperce- voir au travers les objets placés derrière; corps translucides ceux qui laissent passer une quantité plus ou moins faible de Lu- mière, qui ne permet de distinguer ni la forme des objets, ni leur couleur, ni leur distance. L'absence de Lumière étant l'obscurité, il en résulte que, lorsqu'un corps opaque est éclairé par un seul point lumineux , il en résulte une ombre et une pénombre sur les surfaces qui reçoivent les faisceaux lumi- neux enveloppant le corps. Photométrie. Celle partie, qui est la moins avancée de l'optique, comprend tout ce qui concerne la mesure de l'intensité de la Lu- mière. Les procédés employés jusqu'ici per- mettent bien de comparer ensemble, par approximation, les intensités de deux Lu- mières de même couleur, mais non de couleur différente. Ces procédés reposent sur cette loi fondamentale, que l'intensité de la Lumière émanée d'un point lumineux LUM décroît comme le carré de la distance aug» mente, loi qui se déduit immédialementdu rapport des sections faiies dans un cône droit perpendiculairement à l'axe, puisqu'un faisceau lumineux peut être considéré lui- même comme un cône droit. Bouguer , en 1760, proposa l'emploidedeux feuilles depa- pier de même grandeur, prises dans la même main, l'une éclairée par la Lumière dont on veut mesurer l'intensité, l'autre par une Lumière dont on fait varier à volonté la distance à cette feuille, et à laquelle on com- pare la première. Quand les intensités sont égales, on calcule celle de l'une en fonction de l'autre au moyen de la loi des intensités. Rumford a imaginé un autre procédé, fondé sur l'égalité des ombres projetées sur une feuille de papier blanc par un corps opaque, situé entre la feuille de papier et les deux Lumières dont on varie la distance à celle-ci jusqu'à ce qu'on ait atteint celte égalité. Le rapport des carrés des dislances des Lumières à la feuille de papier donne celui de leurs intensités. Ce procédé a en outre l'avantage de faire connaître les rap- ports des teintes prédominantes dans cha- cune des Lumières; car chaque ombre est éclairée par l'autre Lumière, et par consé- quent l'ombre d'une des Lumières est co- lorée de la teinte prédominante de la se- conde. Ritchie a conseillé de faire réfléchir les deux Lumières que l'on veut comparer , par deux miroirs , sur une feuille de papier huilé, puis d'éloigner ou de rapprocher ces Lumières , jusqu'à ce que les deux images soient d'égale intensité. On eu déduit en- suite, au moyen de la loi précédemment citée , les intensités relatives. M. Arago a proposé plusieurs procédés plus exacts que les précédents, et qui sont fondés sur l'emploi des anneaux colorés et des phénomènes de polarisation. Rc(lexion de la Lumière ou caloplrique — Lorsqu'un rayon de Lumière tombe suf une surface polie, telle que celle d'un mi- roir, il se réfléchit en faisant un angle de réflexion égal à l'angle d'incidence; le rayon incident et le rayon réfléchi sont si* tués dans un plan normal à la surface ré- fléchissante au point de réflexion. La ré- flexion a été expliquée dans la théorie des ondulations et dans celle de l'émission. LU M Newlon fut obligé d'admettre que la ré- flexion était due à l'eiïet de certaines forces répulsives exercées sur les molécules lumi- neuses par les particules pondérables du corps réfléchissant. Huyghens, pour expli- quer le phénomène, admit simplement que lorsque le mouvement ondulatoire des mo- lécules de l'éiher arrive à la surface d'un corps réfléchissant, qui est également la surface de séparation de deux portions de l'éther n'ayant pas la même densité, une portion de ce mouvement revient du même eùié de la surface, et produit la réflexion de la Lumière. Bouguer a comparé l'intensité de la Lu- mière réfléchie , sous diverses inclinaisons. Les résultats auxquels il est parvenu sont conformes à ceux trouvés par M. Fresnel et M. Arago, qui ont fait usage d'une autre méthode conduisant à cette conclusion : que, pour une même surface réfléchissante, la quantité de Lumière réfléchie diminue à mesure que le faisceau incident, ayant tou- jours la même intensité, s'approche de la normale ; et que pour une même incidence, des surfaces de nature difl'érente réfléchis- sent des portions très différentes de ce même faisceau. Lorsque les surfaces sont planes et polies, elles constituent les miroirs plans, qui jouis- sent de la propriété de faire voir les images des objets d'une manière symétrique les unes par rapport aux autres. Les lois de la réflexion de la Lumière permettent d'ex- pliquer les effets produits. Si les rayons, avant leur incidence, sont parallèles, ils res- tent parallèles après leur réflexion. S'ils sont convergents ou divergents, ils conser- vent après leur réflexion le même degré de convergence ou de divergence. Il résulte de là que, dans la réflexion sur des surfaces planes, les rayons ne font que changer de direction, sans que leur position respective soit changée; il n'en est pas de même à l'é- gard des surfaces courbes. Pour rendre compte de ce qui passe, il faut partir de ce principe, que la réflexion de la Lumière en un point quelconque d'une surface s'opère de la même manière que sur un plan tan- gent à la surface en ce point. La question se trouve ainsi ramenée à une question de ma- thématiques ; l'expérience confirme toutes les déductions géométriques. LUM 207 En optique, on considère des miroirs sphériques, concaves ou convexes, qui ne sont que des portions d'une sphère d'un diamètre plus ou moins grand, et des mi- roirs cylindriques et coniques. On distingue dans les miroirs sphériques l'ouverture, le diamètre, l'axe, le centre de figure, le cen- tre de courbure et le foyer. L'ouverture est l'angle mené du centre de la sphère aux deux bords opposés du miroir; le diamètre, la ligne qui joint ces deux bords; l'axe, la ligne menée du centre de la sphère au cen- tre du miroir; le centre de figure est le centre du miroir, et le centre de courbure celui de la sphère; le foyer est le point va- riable de l'axe où viennent se réunir tous les rayons de Lumière émanant d'un point quelconque de cet axe et réfléchi par le miroir. On appelle foyer principal le foyer des rayons parallèles situé à la moitié du rayon. Toutes les fois que l'ouverture du miroir dépasse 20 ou 30", les rayons tombant au- delà n'aboutissent plus au même point de l'axe, l'image n'a plus de netteté, et il y a alors aberration de sphéricité. On conçoit, à la simple inspection d'un niiroir sphérique concave, que, lorsque le point lumineux s'éloigne de la surface ré- fléchissante, le foyer s'en approche, et réci- proquement. La théorie des miroirs repose sur une formule qui renferme le rayon de courbure du miroir, la distance du point lummeux au miroir, la distance du foyer ou de l'image au miroir. Nous ne pouvons ici nous livrer à la dis- cussion de cette formule, en raison de la trop grande extension que nous serions obligé de donner à cet article; nous dirons seulement que si l'on place la flamme d'une bougie dans une chambre noire, à diverses distances du miroir, en la maintenant sur l'axe ou hors de l'axe , on vérifie tous les résuUals fournis par la formule. L'image de cette bougie est reçue sur du verre dépoli ou une feuille de carton. Si le point lumi- neux varie d'une distance très grande du miroir au centre même du miroir, le foyer varie depuis le foyer principal jusqu'au cen- tre. La lumière venant occuper diverses po- sitions depuis le centre jusqu'au foyer prin- cipjil , le foyer prend alors les positioni qu'occupaient auparavant les points lumi- 20S LUM neux, et varie du centre à l'infini; mais si le point lumineux est placé entre le foyer principal et le centre de figure, le foyer est virtuel et placé derrière le miroir. Nous ajouterons encore que la réflexion sur les miroirs concaves sphériques rend convergents les rayons qui étaient parallèles avant leur incidence, et qu'elle augmente la convergence de ceux qui convergeaient déjà; que la réflexion sur tes miroirs con- vexes rend divergents les rayons qui étaient parallclesavanlleur incidence, et augmente la divergence de ceux qui divergeaient déjà. Nous pouvons maintenant indiquer la for- mation des images sur les miroirs plans, concaves ou convexes. Les images formées sur un miroir plan sont absolument les mêmes que si les ob- jets n'avaient fait que changer de position; ; l'œil les voit aux points où concourent les ' rayons réfléchis vers l'œil , par la surface ré- | fléchissante. Le miroir concave produit des effets qui j d'abord paraissent très singuliers. Pour une \ certaine position de l'œil, l'image paraît droite, très amplifiée et située derrière le miroir; éloigne-t-on par degré l'objet du 1 miroir, l'image disparaît ou ne présente plus , qu'une masse confuse ; à une grande dis- I lance, elle reprend sa forme , se renverse ! H semble venir vers le spectateur. Tous ces effets s'expliquent parfaitement au moyen des principes précédemment donnés. Le miroir convexe ne présente pas des effets aussi variés, l'image est vue seule- ment derrière le miroir, plus rapprochée de la surface réfléchissante et avec des dimen- sions plus petites que l'objet. Les miroirs cylindriques ou coniques pro- duisent des effets très curieux. Leur base vst placée au milieu de dessins bizarres , lont leur réflexion sur les miroirs mêmes l'onne des images régulières. La géométrie l'onneles moyens de combiner les traits du ilessin avec la courbure du miroir, de ma- nière à produire l'effet que l'on a en vue. On se propose ainsi de rectifier une image vicieuse. Les miroirs concaves et convexes ont un ctiiploi spécial en optique. Les premiers l'iiirent dans la construction des télescopes; un les prend ordinairement de métal, parce qu'ils ne donnent qu'une seule image de LUM l'objet. On les fabrique avec un alliage blanc, afin qu'ils réfléchissent le plus possible de lumière incolore: seulement, ils ont l'incon- vénient de se ternir assez promptement.Ces miroirs, pour atteindre le but qu'on se pro- pose, doivent représenter très exactement une portion de sphère et avoir un poli très parfait , sans quoi les images sont confuses. La réflexion de la lumière sur une surface courbe donne lieu encore a des effets par- ticuliers que nous devons mentionner : quand un point lumineux projette des rayons sur une surface continue et que ces rayons ne se réunissent pas en un même foyer, la rencontre de tous les rayons voisins pro- duit des foyers partiels dont l'ensemble forme une surface appelée caustique par réflexion. Si la réflexion s'effectue sur une ligne , la caustique est une simple ligne. La détermination de la forme des caus- tiques est du ressort de la géométrie. La propriété réfléchissante des miroirs concaves a été mise à profit, dit-on, par Archimède, pour incendier la flotte des Ro- mains devant Syracuse; il composa proba- blement à cet effet un système de miroirs plans pour remplacer un miroir courbe; du moins on doit le supposer, puisque Buf- fon construisit un miroir de ce genre , dont la distance focale était de 25'", 98, avec lequel il obtint de grands effets de com- bustion. La réflexion de la lumière sert encore pour mesurer avec une très grande précision les ingles des cristaux et surtout ceux de très petites dimensions. On appelle goniomètres a réflexion les instruments destinés à cet »jsage. Le premier goniomètre de ce genre a été construit par 'Wollaston; puis il a été très perfectionné par M. Mitscherlich. Les lois de la réflexion de la lumière ont été mises à profit pour la construction de l'héliostat, instrument destiné à rendre fixe un rayon solaire réfléchi, malgré Iç mouvementapparent du soleil. On sait que, lorsqu'on reçoit un rayon lumineux dans une chambre obscure, le rayon change bientôt de place en raison dece mouvement. Le but de l'héliostat est de faire mouvoir une surface réfléchissante, de telle sorte que, malgré le mouvement apparent du soleil, les rayons qui tombent sur le miroir LUM soient constamment iéflcihis suivant la même direction. Ce problème a été résolu au moyen d'un mécanisme mû par le moyen d'un mouvement d'horloge. De la réfraclion. — Toutes les fois qu'un rayon de lumière passe d'un milieu dans un autre, il est dévié de sa direction; on dit alors qu'il est réfiacté. La déviation dépend de la densité plus ou moins grande du nou- veau milieu dans lequel passe le rayon , de la nature du corps réfringent et du degré d'obliquité d'incidence du rayon. Descartes a découvert les lois de ce phénomène, dont voici l'énoncé : Le rayon réfracté et le rayon incident sont dans un plan perpendiculaire à la jurface; le sinus de l'angle d'incidence et le sinus de l'angle de réfraction sont dans un rapport constant pour la même substance réfringente et quelle que soit l'incidence. Ce rapport a été appelé indice de ré- fraction. La détermination de l'indice de réfrac- tion des corps a beaucoup occupé les phy- siciens. Pour simpliGer la question ils ont d'abord supposé que, pour un rayon inci- dent, il n'y avait qu'un seul rayon réfracté : autrement ils auraient été obligés de tenir compte des effets de la dispersion de la lu- mière , c'est-à-dire , de la différerice de ré- frangibililé des différents rayons qui com- posent le faisceau. Newton est le premier qui ait déterminé avec exactitude les indices de réfraction de diverses substances solides et liquides. Ayant rangé les corps suivant leur puissance réfractive, il remarqua que le diamant et l'eau se trouvaient à côté des huiles, c'est- à-dire à côté de corps contenant un prin- cipe combustible; il en tira aussitôt la con- séquence que les deux corps devaient con- tenir également un principe combustible; liypolhèse que les expériences de Lavoisicr ont changée en vérité. Mais quel est le prin- ci[)e commun aux huiles et aux résines qui leur permet d'agir si puissamment sur la lumière quand elle les traverse? MM. Biot et Arago ont répondu à cette question en déterminant avec une grande exactitude les |)ou\oirs réfringents des substances gazeu- ses ef, en particulier celui du gaz hydrogène, qui surpasse de beaucoup le pouvoir des autres gaz et même des autres substances LUM 209 observées jusqu'ici. Or, comme le printipe combustible, le gaz hydrogène, existe en grande quantité dans les résines, les huiles, ainsi que dans l'eau, c'est donc à lui qu'il faut rapprter la grande force réfringente observée par Newton dans les substances combustibles. Les expériences de MM. Biot et Arago ont permis d'établir le principe suivant : Les puissances réfractives d'un gaz sont proportionnelles à sa densité, c'est-à-dire que le pouvoir réfringent d'un gaz est con- stant à toute température et à toute pres- sion. On entend par puissance réfractive d'une substance le carré de son indice diminué de l'unité; et par pouvoir réfringent , le quotient de la puissance réfractive par la densité du corps. Ce principe s'applique également au mélange des gaz. En effet, la puissance réfractive d'un gaz est égale à la puissance réfractive de ses éléments, pourvu qu'ils ne se combinent pas ensemble. M. Dulong, dans un travail entrepris dans le but de comparer entre elles les puis- sances réfractives des gaz, à la même tem- pérature et sous la même pression, a été conduit aux conséquences suivantes : 1° Il n'y a aucun rapport entre les nom- bres qui représentent la puissance réfractive des gaz et ceux qui représentent leurs den- sités; car ces nombrescroissent tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, et dépendent de leur nature. 2" La puissance réfractive d'un mélange est égale à la somme des puissances réfrac- tives de ces cléments. L'air étant dans ce cas, on en a conclu que ces principes étaient à l'état de mélange et non à celui de com- binaison. 3° La puissance réfractive d'un composé gazeux est tantôt plus grande, tantôt plus petite que la somme des puissances réfrac- tives des composants. 4° Le pouvoir réfringent d'une substance à l'état liquide est plus grand que le pou- voir réfringent de la même substance à l'é- tat gazeux. On a déterminé également les indices de réfraction des corps solides transparents ou opaques, et des liquides transparents. Les corps solides transparents sont taillés en prisme, et l'on mesure leur angle réfrin- 14 210 LUM gent avec un goniomètre à réQexion ; puis en les disposant convenablement, on dé- termine pour chaque prisme la déviation miuimun. Cette déviation, l'angle rt'friii- gent et l'indice de réTraction, entrent d:uis une formule dont on tire facilement l'ex- pression de l'indice. Quant au liquide, on suit absolument le même procédé, si ce n'est que l'ot» opère avec un prisme de verre percé hori- zontalement de part en part, on ferme le canal avec deux lames de verre à faces bien parallèles, et l'on introduit le liquide dans la cavité au moyen d'une ouverture pratiquée à cet effet. Wollaston a indiqué le procédé suivant dans le cas où le liquide sur lequel on opère est en très pelitequantité. On place cette, petite purlion de liquide sur un prisme de verre, dont l'angle ré- fringent est droit; puis on observe l'angle de reflexion totale à la surfacedesdeux corps. Cet angle entre dans une formule au moyen de laquelle on calcule l'indiie de réfraction. Si l'on ne peut disposer que de quelques gouttes, on les place entre un verre bien plan et l'objectif d'un microscope auquel le verre est tangent. Au moyen de la compa- raison des distances auxquelles on voit un objet au microscope avec et sans l'interpo- sition du liquide, on en déduit l'indice de réfraction de ce dernier. Ce même pro- cédé peut s'appliquer à une parcelle de corps solide; et toutes les fois que cet indice ne dépasse pas celui du verre, il sufGtd'en coller les fragments sur lafaced'un prisme. Dans le cas où l'indice de réfraction du corps dont on n'a qu'une portion est plus grande que le verre, pour le déterminer on cherche l'angle de polarisation du corps. 3n déduit facilement l'indice de réfraction .111 moyen de la loi de Brewster, savoir, ([lie la tangente de l'angle qui forme le r.iyon polarisé avec la normale est égale à l'indice de réfraction. Wollaston est parvenue déterminer l'in- dice de réfraction des corps opaques, au moyen du phénomène de la réflexion totale qui a lieu quand la lumière, pour sortir de l'eau dans l'air, se présente sous un angle plus grand que l'angle limite. Les lois de la réfraction servent à expli- quer un grand nombre de phénomènes lu- LUM mineux; nous citerons particulièrement le mirage et la réfraction astronomique. Le mirage est observé fréquemment en Egypte et sur mer. Le sol de la Basse-Egypte forme une vaste plaine sur laquelle se répandent les eaux du Nil au temps de l'inondation. Sur des bords du fleuve, et jusqu'à une grande distance vers les déserts, soit à l'orient., soi' à l'occident, on aperçoit de loin en loin de petites éminences sur lesquelles s'élèvent les édiflces et les villages. Dans les temps ordinaires, l'air est calme et très pur. Au lever du soleil, les objets éloignés se distin- guent avec une netteté parfaite; l'observa- teur peut embrasser alors un vaste horizon , qui n'a rien de monotone, malgré son uni- formité; mais quand la chaleur du jour se fait sentir, quand la terre est réchauffée par le soleil, les couches inférieures de l'air participent à la haute température du sol; de nombreux courants s'établissent avec plus ou moins de régularité. 11 en résulte rdans l'airune espècede tremblement ondu- latoire très sensible à l'œil, et tous les ob- jets éloignés ne donnent plus que des ima- ges mal définies, qui semblent se briser et se recomposera chaque instant. Ce phénomène, qui s'observe aussi dans nos climats pendant les chaleurs de l'élé, n'est pas encore le mirage; si le vent ne sonflle pas, et si les couches d'air qui reiio- sent sur la plaine restent parfaitemetii immobiles pendant qu'elles s'échauffeiil au contact de la terre, alors ce phénomène se développe dans toute sa magnificence. L'ob- servateur qui regarde au loin distingue en- core l'image directe des éminences, des vil- lages et de tous les objets un peu élevés; mais au-dessous de ces objets il voit leur image renversée, et cesse par conséquent de voir le sol lui-même sur lequel ils re- posent. Ainsi tous les objets élevés paraissent comme s'ils étaient au milieu dun lac im- mense, et l'apect du ciel vient compléicr cette illusion, car on le voit aussi comme on le verrait par réflexion sur la snrfaie d'une eau tranquille. A mesure que l'on avance, on découvre le sol et la terre brû- lante, au même lieu oîi l'on croyait voir l'image du ciel ou de quelque autre objet; puis au loin, devant soi, l'on retrouve en- LU M fore !e même tableau sous un autre aspect. Ce phénomène, qui a élé souvent observé pendant l'expédition de l'armée française en Egypte, a été expliqué d'une manière très satisfaisante parMonge, en s'appuyant s.ur les principes suivants : Quand le soleil est vers son zénith, il échauffe tellement la surface du sol, que la /^ouche d'air en contact avec elle acquiert une température très élevée, et ne tarde pas à avoir une densité sensiblement plus petite que celle de la couche qui est au-des- sus. D'un autre côté, l'on sait que, lorsque la lumière passe d'un milieu plus dense dans un milieu qui l'est moins, il y a un angle d'incidence pour lequel l'angle de ré- fraction est droit , c'est-à-dire parallèle à la surface; au-delà de cette incidence, les rayons incidents ne sont plus réfractés, mais réfléchis intérieurement. Cela posé, les rayons qui arrivent d'objets situés à la sur- face du sol ou qui en sont peu éloignés , après avoir traversé la couche dense, for- ment avec la surface de séparation de celle- ci avec la couche dilatée des angles assez petits pour échapper à la réfraction, et sont réfléchis par cette même surface. Ces rayons réfléchis portent donc à un œil qui se trouve dans la couche dense l'image ren- versée des objets , de manière à faire voir celle-ci au dessous de l'horizon. Le mirage en mer est dû à une cause un peu différente de celle qui produit le mirage sur terre, mais elle agit de la même ma- nière. On sait que les rayons lumineux pé- nètrent dans l'eau de la mer jusqu'à une certaine profondeur; sa surface, quand elle est exposée à un soleil ardent, nes'échaulTe pas à beaucoup près autant que le ferait un sol dénudé. Elle ne peut donc, en raison de cela, que communiquer peu de chaleur a )a couche d'air contiguë. Mais l'évanoratioii, devenant plus considérable, y supplée. La vapeur qui se mêleà lacouched'air diminue nécessairement la densité de celle-ci. lien résulte que la surfacede cette même couche devient susceptible de réfléchir les rayons lumineux sous l'angle dont dépend le mi- rage. La différence entre les deux espèces est maintenant facile à expliquer. Le mirage à la terre est dû à la diminution de densité de l'air en raison de son échaulTement par le sol, tandis que, dans le mirage à la mer. LUM 211 la dilatation de l'air est due à la présence de la vapeur aqueuse. L'étude de la réfraction astronomique a particulièrement occupé et occupe encore les astronomes, attendu que les rayons émanés des astres éprouvent une déviation telle, en passant dans notre atmosphère, que ces astres paraissent plus élevés au-dessus de l'hori- zon qu'ils ne le sont en effet. L'angle de déviation qui nous les fait voir dans une position qui n'est pas la leur, est appelé ré- fraction astronomique. Tycho-Brahéest le premier qui ait déduit de l'observation la réfraction du soleil, de la lune et de quelques étoiles fixes : il trouva, pour le premier, des valeurs plus grandes que pour les étoiles; et pour la seconde, des valeurs quelquefois plus grandes, quelque- fois plus petites que celles des étoiles. On doit à Sneilius une théorie de la réfrac- tion astronomique; à La Hire,une table de ré- fraction fondée sur des observations précises, laquelle fut modifiée par Bouguer, et subira le nouvelles modifications tant que l'on l'aura pas déterminé avec la dernière exac- itude tous les éléments qui concourent à la production de la réfraction astronomique. Cette détermination ne pourra être faite qu'autant que l'on connaîtra comment la température, la densité et l'état hygromé- trique de l'air interviennent dans la pro- duction du phénomène. La Place, qui s'est occupé de ces diverses questions, a trouvé que l'influence de l'hu- midité sur la réfraction est tout-à-fait in- sensible; que toutes les lois proposées jus- qu'ici pour déterminer la diminution qu'é- prouve la chaleur, à mesure qi:e l'on s'élève dans l'atmosphère , sont inexactes. L'illustre géomètre leur en substitua une autre, dans laquelle il s'assujettit à représenter à la fois des observations de réfraction , celles du ba- romètre sur les montagnes, et les expé- riences faites directement sur cette diminu- tion, dans les ascensions aérostatiques. Il considéra d'abord la réfraction , lors- que la hauteur apparente des astres excédait 12", et prouva qu'elle ne dépendait alors que de l'état du baromètre et du thermo- mètre dans le lieu de l'observation, d'où il déduisit une méthode simple pour con- struire une table de réfraction, depuis 12" de hauteur apparente jusqu'au zénith; enfin 215 LUM il fit voir qu'au-dessous de 12° de hauteur apparente, il était nécessaire d'avoir égard aux variations de densité et de température des diverses couches atmosphériques que le rayon traverse. Des lenlilles. On appelle ainsi des corps diaphanes qui jouissentde la propriété d'aug- menter ou de diminuer la divergence des faisceaux lumineux qui les traversent. On ne considère ordinairement en optique que des lentilles sphériqnes, c'est-à-dire des lentilles terminées par des portions de sphère ou par des plans; on en compte six espèces différentes : La lentille bi-convexe: les deux surfaces terminales sont convexes; La lentille plan convexe, La lentille à deux surfaces sphériques, l'une concave et l'autre convexe; La lentille bi-concave; La lentille plan-concave; La lentille à surfaces concaves ou convexes. Les trois premières sont convergentes, les trois dernières divergentes. On distingue dans une lentille l'axe, qui est la ligne mathématique joignant les deux centres de courbure des deux surfaces; le foyer, le point variable où aboutissent tous les rayons réfractés émanés d'un même point de l'axe. Le foyer principal est le foyer de rayons parallèles, et la distance focale la distance qui sépare le foyer du centre de figure. Le foyer peut être réel ou virtuel. Considérons d'abord deux milieux séparés par une surface courbe convexe et dont la convexité est tournée vers un pointlumi- neux placé sur l'axe. Dans ce cas, tous les rayons émanés de ce point, en tombant sur la lentille, viendront après la réfraction se réunir en un point de l'axe qui est le foyer par réfraction s'il est réellement le point de concours des rayons , et virtuel quand il n'est seulement que celui de leur prolon- gement. En discutant la formule qui ex- prime les relations existant entre tous les éléments d'une lentille de verre, on trouve que, lorsque le point lumineux est placé à jne distance infinie sur l'axe, ce qui ad- met le parallélisme de ces rayons, le foyer qui est réel est situé à une distance triple du rayon de courbure de la lentille; que si le point lumineux se rapproche depuis l'in- fini jusqu'à deux fois la dislance du sommet LU.M au centre de courbure, le foyer s'éloigne depuis trois fois celle distance jusqu'à l'in- fini. Quand la distance du point lumineus au sommet est plus petite que deux fois le rayon de courbure , le foyer est virtuel , et lalentille ne rend plusconvergentsces rayons dans son intérieur. Dans ce cas, ils sontdi- vergents, et leurs prolongements vont se réunir sur l'axe en dehors de la surface de séparation. La même formule, d'où l'on a déduit ces conséquences, qui sont vérifiées par l'expé- rience, s'applique au cas d'une lentille con- cave; il suffit pour cela de changer de ligne le rayon de courbure. Dans les lentilles ordinaires à deux sur- faces courbes, et dont l'épaisseur peut être négligée, le calcul montre que le foyer peut être réel ou virtuel; que l'on obtient pour les rayons parallèles une distance fo- cale principale qui est toujours positive pour les lentilles convergentes , et tou- jours négative ou virtuelle pour les lenlilles divergentes. Tous ces résultats peuvent être vérifiés par expérience, comme avec les mi- roirs, au moyen de la lumière solaire ou de celle d'une bougie. Les formules supposent que les points lumineux sont situés sur l'axe de la lentille, mais elles s'appliquent au cas où ces points sont situés hors de l'axe, en admettant toutefois que les axes secon- daires ne fassent que de très petits angles avec l'axe principal. L'axe secondaire est la ligne menée par le centre de la lentille et le point lumineux. Le champ de la len- tille est l'angle que peuvent former les axes secondaires sans cesser de donner des ima- ges suffisamment exactes ; l'ouverture est l'angle sous lequel on la voit de son foyer principal; cet angle ne doit pas dépasser 10 à 12": s'il est plus grand , les rayons qui viennent tomber sur les bords de la lentille ne concourent plus avec ceux qui passent près du centre, et dans ce cas on dit qu'il y a aherralion de s()héricité. Fresnel a fait une heureuse application des lentilles de diverses formes à la construc- tion des phares qui projettent à des distances de 10 ou 15 lieues en mer une lumière as- sez vive pour indiquer aux navigateurs leur position précise. Pour donner une idée de ce mode d'é- clairage, il faut se représenter une lentille annulaire, composoe d'un segment de sphère autour duquel sont disposes plusieurs an- neaux dont la courbe est calculée pour que chacun d'eux ait le même foyer que le sej?- nient principal ;• il s'ensuit qu'u;; fanal élantplacé au foyer, toute la Lumière émise sur la lentille par chaque point forme après ravoir Uaversé un large faisceau presque parallèle. D'après la loi qui régit l'inlensité de la Lumière, son affaiblissement n'a lieu qu'en raison de la divergence des rayons d'un même faisceau; mais dans le cas actuel, les rayons étant sensiblement parallèles, celte loi ne peut s'y appliquer. Si l'on imprime en outre à ce système de lentilles des mouvements de rotation réguliers , on a alors le meilleur mode d'éclairage en mer qui ait encore été imaginé. Pour terminer ce qui concer;ie les géné- ralités relatives a la réfraction, nous dirons deux mots des caustiques par réfraction. On a vu précédemment que parmi les rayons parallèles à l'axe, et qui tombent sur la surface d'un verre lenticulaire, les rayons voisins de l'axe, après avoir subi une réfrac- tion dans -le verre et dans l'air, concourent en un point qu'on a appelé foyer des rayons parallèles. Si l'on place en ce foyer un point lumineux , ceux des rayons qui en émanent et qui s'écartent peu de l'axe sortiront du côté opposé parallèlement à cet axe; quant aux rayons les plus éloignés, et qui ne sor- tent plus parallèles en repassant dans l'air, ils sortiront suivant des directions qui di- vergeront soit entre elles, soit relativement à l'axe. Leur divergence sera moindre néan- moinsqiieceliedesrayonsincidents. En pro- longeant les rayons convergents, leurs pro- îongements vont se couper en deux points, tels que les intersections forment une caus- tique comme celle que l'on obtient avec la réflexion de la Lumière' sur la surface des miroirs concaves ou convexes. Les lentilles sont employées encore à enflammer des corps au moyen de la chaleur qui accompagne la Lumière solaire. Toutes les fois que l'on pré- sente aux rayons solaires une lentille dont l'axe coïncide avec leur direction, les rayons, après une double réfraction, se rendent au foyer où la chaleur est des plus intenses. On a appelé verre ardent les lentilles destinées à cet usage ; on en a construit qui avaient UIM 213 1",33 de diamètre. Eu donnant ainsi une grande étendue a la lentille, on rassemble un plus grand nombre de rayons; mais alors, en raison de l'aberration de sphéri- cité, le foyer n'est plus qu'un assemblage d'une inflnilé de foyers dont la dispersion sur différents points de l'axe fait perdre aus rayons une grande partie de leur activité : on remédie à cet inconvénient en les faisant passer par une secoude lentille plus petite et d'une forme très convexe. Cet assemblage de lentilles réunit tous les avantages que l'on peut désirer. De la décomposition et de la recomposition de la Lumière. — Dans tout ce qui précède, il a été question des diflérenles propriétés de la Lumière , abstraction faite de la colo- ration des corps ; mais , dans l'acte de la ré- fraction, les rayons éprouvent des modifica- tions particulières dont nous allons parler. Si l'on introduit , par l'ouverture d'une chambre obscure , un faisceau de rayons lu- mineux , et qu'on reçoive ce faisceau sur un carton , il y forme une image ronde blan- che. Mais si , avant de le recevoir sur ce carton , on le fait tomber obliquement sur la face d'un prisme triangulaire en verre, les phénomènes sont changés : le faisceau paraît brisé par le prisme, rejeté vers la base , et au lieu de donner une image circu- laire blanche, il présente une image oblon- gue, perpendiculaire aux arêtes du prisme, de même largeur que l'image primitive, et colorée des belles couleurs de l'arc-en-ciel. Cette image, appelée spectre solaire, est due à ce que, d'après Newton , un faisceau de rayons de lumière blanche peut être considéré comme formé par la réunion de rayons différemment colorés. Les rayons , quand ils agissent simultanément sur la ré- tine , produisent la sensation de blanc; ré- fractés différemment par les corps, ils sont séparés et donnent lieu à ces couleurs di- verses. Le spectre solaire paraît formé de sept teintes principales, qui sont: \e rouge. Vorangé, la jaune, le vert, le lieu, Vindigo, le violet. Le rouge est la couleur produite par les rayons les moins réfrangibles, et le vio- let par les rayons les plus réfrangibles. La réunion de toutes les couleurs forme le blanc; pour le prouver, il suffit de réunir avec un miroir courbe toutes les parties de l'image du spectre en un seul point. En ex- 211 LUM périmentant avec des prismes de difTérentes substances incolores, les couleurs se succè- dent toujours dans le même ordre ; mais elles n'occupent pas, dans le spectre, des es- pnces proportionnels. Newton , à qui est tlue l'analyse complète du spectre solaire, n admis sept couleurs principales ou sept liintes primitives ; mais plusieurs physi- lietis ont montré qu'on pouvait expliquer les phénomènes en admettant simplement trois couleurs fondamentales : Mayer, le rouge, le jaune et le bleu; Young a choisi le rouge, le vert et le violet; et M. Brewster, en partant de rhypolhcsc de Mayer, a fait concevoir la possibilité d'expliquer toutes les teintes du spectre solaiie par la super- position de trois spectres, chacun de cou- leur homogène, de même étendue, mais dans lesquels le maximum d'intensité n'est pas placé de la même nia:nèrc. Quant à la couleur des corps , elle résulte d'une dispo- sition particulière des molécules, qui les rend propres à réfléchir en plus grande abondance les rayons d'une même couleur, et à transmettre, à éteindre ou à absorber les autres. Dans la théorie des ondes , le nombre des oscillations des molécules de l'éther déter- mine la couleur, comme le nombre de vibra- tions sonores détermine la note musicale ou acoustique , et l'intensité lumineuse dé- pend de l'amplitude des vibrations. Cominela vitesse de la Lumière, d'après ce que nous avons vu, est de soixante dix mille lieues par seconde , il est facile de trouver le nombre de vibrations des molécules de l'éther pour chaque couleur. Ce nombre est immense; pour en donnerun exemple, nous citerons le cas de la Lumière jaune, qui est la teinte moyenne du spectre. Le no'ibre de vibrations des molécules de Lumiè est, pour cette couleur, de ci(!q cent so; iite- quatrc mille dans un millionième "'t*' se- conde. Le spectre solaire présente encore d'au- tres phénomènes qui ont été aperçus la première fois par Wollaston et étudiés avec beaucoup de soin par Fraunhofer. Voici en quoi ils consistent : Lorsqu'on forme un spectre en introduisant le faisceau de rayons solaires dans l'intérieur d'une chambre ob- scure, à l'aide d'une ouverture longitudi- nale parallèle à l'arête du prisme, qui doit LUM briser le rayon solaire, puis, qu'on examine le spectre ajec une lunette, on reconnaît qu'il est sillonné transversalement ou paral- lèlement à l'arête du prisme, par un très grand nombre de raies ou cie bandes noire» très étroites; ces raies sont inégalement ré- parties dans l'intérieur du spectre, et on n'en compte pas moins de six cents , parmi lesquelles on en distingue sept plus faciles à reconnaître qued'autres, une dans chaque couleur primitive pour la même espèce de Lu- mière. Le nombre des raies, leurs formes et leurs dispositions sont tout-à-fail indépen- dants de l'angle réfringent du prisme; les Lu- mières artiGcielles n'en donnent pas, ou du moins ne présentent que des lignes brillan- tes ; mais lorsque les Lumières traversent des milieux gazeux colorés, tels que du gaz nitreux, de l'iode , alors elles donnent nais- sance à des raies analogues aux précédentes, et qui dépendent de la nature de ces gaz. On est donc porté à croire que les raies du spectre solaire sont dues à l'absorption de certains rayons dans le passage de la Lu- mière à travers l'air, l'atmosphère du soleil, ou bien divers milieux gazeux. Si l'on examine avec soin, comme l'a Tait Fraunhofer, les raies obtenues à l'aide de la Lumière solaire, de !a Lumière de la lune et des planètes, on trouve qu'elles sont les mêmes et semblablement placées, comme on devait le supposer, puisque tous les corps empruntent leur Lumière au soleil. Avec la Lumière des étoiles fixes, on obtient des ré- sultats différents : Sirius donne deux raies plus foncées dans le vert, etc.; il n'y a plus identité de Llimière, ou du moins identité des milieux traversés par cet agent. La décomposition de la Lumière, la ré- flexion et la réfraction , sont la cause de la production de l'arc-en-ciel, des parhélies, elc. Nous y reviendrons en parlant des météores lumineux. De Vachromatisme et de la vision. — La construction de tous les instruments d'op- tique repose sur les lois générales de la ré- flexion et de la réfraction ; mais comme, lors de la réfraction , la Lumière se décompose et ne reste pas blanche, il faut pouvoir con- struire des lentilles et des prismes qui dé- vient les rayons de Lumière sans les décom- poser; c'est le but de l'achromatisme. New- i ton ne crut pas la question soluble; mais un LUM comme Hall trouva le premier, et Doiiond publia que l'on pouvait obtenir des prismes et des lentilles acliromatiques en les com- posant avec des prismes et des lentilles d'iné- gal pouvoir dispersif. Pour obtenir des len- tilles qui ne donnassent pas d'auréoles colorées autour des images, il faudrait sept lentilles de divers indicps de réfraction, afin de faire coïncider les sept images colo- rées depuis le jaune jusqu'au violet; mais comme ces deux lentilles feraient perdre une trop grande quantité de lumière, on se borne à faire coïncider les rayons jaunes et bleus, et il n'y a pas sensiblement d'auréo- les colorées autour des images. Grâce à la découverte de l'achromatisme, la construc- tion des lunettes astronomiques et celle du microscope ont pu être portées à un très haut degré de perfection. Les premières remplacent complètement les télescopes à réflevion ou catadioptriques , qui n'avaient été imaginés que pour parer au défaut d'a- chromatisme que l'on n'avait pu corriger, avant Dollond, dans les lunettes ou téles- copes dioptriques. Il est inutile de donner ici la description des instruments tels que la chambre obscure, le microscope solaire, la caméra lucida ou chambre claire, lemégascope, la lanterne magique, etc. , qui sont fondés sur la réflexion régulière et la réfraction simple, comme les lunettes et les microscopes. La vision est due à l'action de la Lumière sur la rétine, qui communique un ébranle- ment au nerf optique, d'où résulte la sensa- tion de Lumière. L'explication du phéno- mène de la vision repose donc sur la connais- sance parfaite de la structure de l'œil : nous Tenverrons, quant à cette description, à l'ar- ticle OEIL, et nous dirons seulement que les lois générales de la réflexion et de la réfrac- tion donnent une explication des efl'ets pro- duits. Effectivement , quand des rayons émanés des corps tombent sur la cornée transparente, ils la traversent en conver- geant; les rayons qui ont trop d'obliquité sont rejetés par l'iris, membrane opaque, variable de couleur, située derrière la cor- née transparente, et percée à son centre d'une petite ouverture appelée pupille, qui peut se dilater ou se contracter. Les rayons qui ont traversé la pupille convergent de nouveau en traversant le cristallin, corps LUM 2îf> lenticulaire et achromatique, puis se réunis- sent sur la rétine, et viennent peindre les objets extérieurs sur cette membrane, sans qu'ils soient environnés des couleurs du spectre et sans que la netteté des images .soit dépendante de la distance des objets. Les images des corps se peignent donc sur la rétine comme sur le tableau d'une cham- bre obscure, et nous nous reportons naturel- lement de la sensation à la rause qui les produit. L'habitude et l'éducation nous ac- coutument, du reste, à juger de la position et de I grandeur relatives des objets. Il y a d'au squestions quiont rapporta la vision, qu'. ne pourra résoudre que lorsqu'on con. lira parfaitement les courbures de touL ji les substances que la Lumière parcourt dans l'œil, ainsi que leur indice de réfrac- tion. La sensation de la Lumière sur la rétine n'est pas instantanée; elle a une certaine durée, et l'expérience bien connue du cercle lumineux que l'on aperçoit quand on fait tourner rapidement un morceau de charbon enflammé attaché à l'extrémité d'une corde, montre bien que la sensation persiste pen- dant quelque temps. M. Plateau a trouvé, par des mesures directes, que la durée totale des impressions lumineuses était la même pour tous les rayons lumine*ux, et égale à 0'",34, c'est-à-dire à ^^ de seconde. Il existe une autre classe de phénomènes très remarquables qui ont été étudiés par différents physiciens, et dus à l'action de la Lumière sur la rétine ; celle classe comprend les images accidentelles et les effets de con- traste. Pour en avoir une idée, il faut re- garder fixement un objet coloré, placé sur un fond noir: en tenant l'œil dirigé vers le même point, on voit l'objet perdre peu à peu de son éclat; mais si alors on porte rapide- ment l'œil sur une surface blanche, on voit apparaître une image complémentaire. Si l'objet est vert, l'image est rouge, c'est-a- dire que le rouge et le vert reforment du blanc Si l'objet est blanc, l'image est noire. Ces phénomènes sont dus à des modi- fications physiques de l'organe de la vue, la rétine. Ces phénomènes non seulement se manifestent quand on reporte les yeux sur un fond blanc ou coloré, mais encore quand on vient à fermer les yeux; dans ce dernier cas, l'image accidentelle change plusieurs fois de teinte, et passe de la couleur primi' 216 LUM tive à la leiiiie complémentaire avant de disparaître. Non seulement l'impulsion lu- mineuse persiste pendant quelque temps , mais encore l'impulsion peut s'étendre au- delà du point Happé ; c'est à un phénomène de ce genre que l'on doit rapporter les effets de contraste qui consistent dans l'influence mutuelle qui résulte de la juxtaposition des deux couleurs. Le fait le plus général est le suivant : lorsque deux objets colorés se trouvent dans le voisinage l'un de l'autre, à chacune des couleurs s'ajoute la couleur complémentaire de l'autre. Ainsi en pla- çante côté l'un de l'autre un objet jaune et un rouge, le premier semblera tirer sur le vert, le deuxième sur le violet. Il résulte de là que si les deux couleurs sont complé- mentaires, elles s'avivent par leur juxta- position et acquièrent une pureté et un éclat remarquable. Si l'on juxtapose une couleur quelconque avec du blanc, ce dernier se teint légèrement d'une couleur complémen- taire, et la première paraît plus claire et plus brillante. Ces effets , nous le répétons, tiennent à la transmission de l'excitation de la rétine aux points voisins de ceux qui sont frappés par la Lumière. Diffraction et interférences. — Lorsqu'on reçaii, dans une chambre noire, un faisceau de Lumière solaire réfléchie horizontalement, après lui avoir fait traverser une lentille à court foyer placée à l'ouverture da volet, si l'on place à quelque distance de ce foyer un écran pour intercepter une partie du cône de Lumière, et que l'on reçoive l'autre sur une glace légèrement dépolie par derrière, on voit que la trace de l'ombre géométrique n'est pas réellement la séparation de lombre et de la Lumière; dans l'ombre, ou du côté de l'écran , la glace est éclairée d'une lueur très sensible, qui s'affaiblit continuellement jii.vqu'à une assez grande distance, tandis que, de l'autre côté, on aperçoit une alter- fiaiive de franges obscures et lumineuses. Le phénomène se produit encore avec toutes les couleurs du spectre, mais avec cette par- ticularité cependant qu'en passant des rayons rouges aux rayons violets, les franges obscu- res et lumineuses diminuent graduellement de largeur, et deviennent par conséquent de plus en plus serrées. Ce phénomène est un de ceux qui sont connus sous le nom de phé- LUM nomène de diffraction; il se manifeste avec toute espèce de Lumière. Non seulement on oblieni des franges lumineuses à l'aide des bords des écrans, mais encore avec des ou- vertures étroites , et de corps étroits et reclilignes. Dans ce cas, on ne peut direque les rayons de Lumière se meuvent mathé- matiquement en ligne droite, puisqu'ils dévient en passant près de la surface des corps. Pour expliquer ces effets, dans le système de l'émission, on avait supposé que les mo- lécules lumineuses, en passant près des bords d'un corps quelconque, étaient détournées par un pouvoir répulsif, et que celles qui s'en approchaient le plus étaient les plus dé- tournées, de telle sorte qu'il se formait des séries de caustique, lesquelles, coupées par un plan, produisaient les franges observées. Cette explication rendait bien compte des franges extérieures, mais non des franges intérieures. Il n'en est pas ainsi dans le sys- tème des ondes, dont il a été question au commencement de cet article, et qui rend compte complètement des phénomènes de diffraction. Dans cette théorie, la Lumière est due à un mouvement vibratoire qui se transmet du corps lumineux a la rétine par l'intermédiaire de l'éther, pénètre tous les corps, et dont la densité dans l'intérieur de ceux-ci dépend de leur nature. Ce mouve- ment vibratoire fait donc entrer successive- ment en mouvement les particules d'éther placées dans la direction du rayonnement, de telle sorte qu'a un instant déterminé il existe sur toute la longueur de ses rayons des molécules dans toutes les phases de mou- vement. De même que, lorsqu'une onde se transmet à la surface de l'eau, en projetant dans celle-ci une pierre , si on suppose qu'à un instant donné toute cette eau se solidiGe en masse, il existera à sa surface, là où l'onde a été arrêtée et prise pour ainsi dire sur le fait, il existera, dis-je, des molécules dans toutes les phases possibles de mouve- ment ondulatoire, les unes au-dessus de la surfacede l'eau, les autres au-dessous. Si l'on se reporte maintenant au rayon de Lumière, et que l'on considère un second rayon sem- blable dirigé dans le même sens, dans une direction parallèle et coïncidant avec lui; si les deux rayons ont même origine et que les mouvements qu'ils tendent à imprimer aux LUM mêmes molécules de l'éiher aient mAme di - reciion , c'esl-à-c^Jre si les phases des molé- cules de l'éther agité par les rayons sont les iru-mes, au même instant, pour les mê- mes portions, alors les actions s'ajouteront; les molécules d'éllier auront alors un mou- vement plus rapide, et l'intensité lumineuse de l'ensemble des deux rayons sera double. Si, au contraire, les Lumières ayant même origine, un rayon est un peu en retard sur l'autre, de façon que les actions se contra- rient, et que, tandis que l'éther est sollicité d'un côté par une des phases d'un rayon, il le soit dans un sens inverse, par la phase conlraire de l'autre rayon , alors les actions se détruisent et l'intensité lumineuse est nulle. On conçoit donc, dans ce système , et c'en est une conséquence immédiate, que de la Lumière ajoutée a de la Lumière puisse produire de l'obscurité; c'est là le point de départ des interférences et la base delà théorie des phénomènes de dillViiclion. Les franges brillantes sont dues à des rayons dont les actions sont concordantes, et les franges obscures à des rayons dont les ac- tions sont discordantes. On a appelé, dans ce système, longueur d'ondulation, la distance qui sépare deux molécules d'éiher, qui sont au même instant dans une même phase de leur mouvement vibratoire, sur la direction d'un rayon lu- mineux. On voit d'après cela que, si deux rayons cheminent parallèlement dans le même sens, et que l'un, dans sa marche, soit en retard sur l'autre d'un nombre impair de demi-ondulation , alors leur action se dé- truira, et on aura l'obscurité. Si, au con- iniire, le retard est au nombre pair de demi- ondulation, alors ils s'ajouteront, et l'intensité lumineuse sera double. Voila ce qui arrive, en opérant avec de la lumière colorée, ho- mogène, rouge, orangée, jaune, ou enfin d'une couleur quelconque du spectre solaire ; en elïet, dans cette circonstance, on n'ob- serve que des franges obscures ou brillantes. Mais, si l'on ne fait usage que de rayons de Lumière blanche, il n'y a que des rayons de couleur homogène qui puissent interférer, les rayons rouges avec les rayons rouges, les rayons bleus avec les rayons Uleus, et on doit voir simultanément sur l'écran, qui reçoit les impressions lumineuses, toutes les séries de franges des diverses cotileùrs; elles sont T. viu. LUM 217 plus ou moins serrées, suivant leur réfran- gibilité, et donnent lieu à des franges co> lorées des diverses couleurs de l'iris. Les interférences ou les actions récipro- ques des rayons lumineux ont démontréqus les phénomènes étaient inconciliables avec le système de l'émission, étaient, au con- traire, une conséquence immédiate de la théorie des ondes. Les spectres des réseaux rentrent dans les effets de diffraction et d'interférence. Si l'on fait tomber sur une plaque de verre, sur la- quelle on a tracé au diamant des lignes pa- rallèles très serrées, un rayon de Lumière solaire, passant par une fente très étroite, et que l'image soit reçue sur un écran, on voit d'abord l'image de la fente, qui paraît éclai- rée au milieu d'une Lumière blanche, avec des bords très tranchés; de chaque côté de l'image de la fente, il y a obscurité com- plète; puis après, un spectre brillant ayant le violet au dedans et le rouge au dehors; vient ensuite un espace obscur; au-delà, viennent à la suite les uns des autres des spectres de diverses intensités. L'explication de ces phénomènes est une déduction rigou- reuse de la théorie des ondes. Couleurs produites par les lames minces et les lames épaisses. Les corps diaphanes, ré- duits en lames minces, se présentent à nous colorés des nuances les plus vives, comme les bulles de savon, les boules de verre souf- flées à la lampe et les lames de mica, en sont des exemples ; l'air, les vapeurs et les gaz produisent des effets semblables. Pour s'en convaincre, il suffit de poser une len- tille de verre biconvexe sur une lame de verre plan; la couche d'air est alors entre les verres d'une épaisseur variable depuis 0 jus- qu'au plus grand écartement de ces deux verres; en faisant arriver sur ce système un faisceau de rayons solaires, on voit une série d'anneaux lumineux autour du point de con- tact, comme centre, et celui-ci paraît noir par réflexion. Ces anneaux sont colorés des plus vives nuances du spectre. En se servant d'une lumière homogène, on n'obtient que des anneaux alternativement obscurs et lu- mineux; pour ces anneaux vus par réflexion, les épaisseurs de la couche d'air correspon- dant aux anneaux brillants sont entre eux comme la série des nombres impairs i, 3, 5, 7,9, etc., tandis que les épaisseurs de la 14* 218 LUM couche d*air correspondant aux anneaux obscurs suivent la série des nombres pairs 2, 4, 6, 8, :0, etc. Avec les différentes cou- leurs du spectre, les anneaux d'un même ordre sont plus larges pour les rayons les moins réfrangibles; non seulement on a des anneaux colorés par réflexion, mais on en observe aussi par transmission : seulement, L'cux-ci sont complémentaires des premiers, il sont à centre blanc. Les lames minces de di\ers gaz, de dillérents liquides substitués fl l'air, donnent lieu à des phénomènes ana- logues: seulement, les diamètres varient avec la nature des substances interposées. Newton a reconnu que les épaisseurs corres- pondant à un même anneau, dans différents nuiieux, sont en raison inverse des indices de réfraction des milieux. Pour expliquer CCS phénomènes, il avait imaginé une théo- rie qui a été célèbre sous le nom de théorie des accès de facile réflexion et de facile transmission. Les molécules de Lumière, .suivant ce grand physicien, possédaient, pour ainsi dire, une polarité contraire sur deux faces différentes, de telle sorte que, lorsqu'elles se présen talent à une surface avec un accès de facile réflexion, elles se ré- fléchissaient; tandis que, lorsqu'elles se présentaient avec un accès de facile trans- mission, elles traversaient la substance. En pénétrant alors dans la lame mince, avant l'épaisseur de celle-ci, elles arrivaient à la seconde surface avec un accès de fiicilc ré- flexion ou de facileréfraction, et traversaient ou se réfléchissaient à des épaisseurs fixes , de façon à produire des anneaux lumineux ou obscurs. Ce principe a servi de base au système de l'émission. Dans la théorie des ondes, on explique les anneaux colorés par les interférences des rayons réfléchis sur les deux surfaces des lames minces. Ainsi il faut considérer les rayons réfléchis sur la pre- mière surface et les rayons presque parallè- les, qui proviennent de Ja réflexion sur la seconde surfice, et chercher quelles sont les différences de route nécessaires pour qu'il y ait obscurité ou lumière, de prime abord. Il semble qu'il suffit de doubler l'épaisseur de la lame mince au point que l'on consi- dère pour avoir cette différence; mais alors, comme toutes les fois que la différence de route est - rf, - d il y a obscurité: LUM toutes les fois que l'épaisseur de la lame se- . 1 3 rait - d, 7 d, etc., étant la longueur d'on- 4 4 dulation, il y aurait obscurité. C'est précisé- ment l'inverse que l'on observe; car les anneaux réfléchis seraient à centre blanc, tandis qu'ils sont à (entre noir. Cela tient à ce que, dans l'acte de la réflexion, quand la Lumière passe d.ins un milieu où l'éther a une densité moins considérable, dans un milieu où il est plus dense, alors une partie de la vitesse de la molécule d'éther lui est rendue en sens inverse. On dit, dans ce cas- là, qu'il y a perte d'une demi ondulation ; de même que, lorsqu'une bille d'ivoire vient en choquer une de plus forte masse, la pre- mière a une certaine vitesse en sens inverse; t.indis que si c'est la seconde qui choque la ()remière, elles se meuvent toutes deux i , dans le même sens. Il faut donc ajouter ^ '■ à l'épaisseur, et, toutes les fois que celte 0 2 4 épaisseur sera -r d, ~ d, - d, etc., les diffé. ' 4 ' 4 ' 4 ' 0 1 2 , l rencesde route seront d -|--d, 2 ~d-\ — d, 4 "^2 4 ' 2 2^ d -I- 1 d, etc., ou d, - d, - d, etc.. 4 2 2 2 2 Il y aura obscurité: ainsi cette supposition hardie de la perte d'une demi-ondulation, qui a éié faite d'abord par Young et démon- trée plus tard, explique complètement ces phénomènes. La preuve en est quesi, dans l'expérience des anneaux colorés, on prend pour lame mince un corps tel que l'huile de cassia, pour lentille une lentille deflint- glass, et pour lame de verre, sur laquelle on pose la lentille, une lame de crown, alors l'indice de réfraction de l'huile de cassia est intermédiaire entre celui du flint et ce- lui du crown ; il doit en être de même des densités de l'éther dans ces trois substances, et il ne doit pas y avoir perle d'une demi- ondulation au passage de l'une dans l'autre, ou du moins, s'il en existe une , elle doit être compensée. On doit alors avoir des anneaux colorés réfléchis à cen- tre blanc, qui sont, l'inverse des anneaux ordinaires; c'est effectivement ce que l'on observe. On i)eut aussi avoir des anneaux colorés produits par les plaques épaisses des mî- LUM roirs courbes; il suffit, à cet ellet, d'inlro- duire un rayon solaire dans une chambre joire par une petite ouverture, et de le faire Jomber sur un miroir concave de verre ilamé, de manière à le renvoyer exactement dans la direction d'incidence; on voit alors autour de l'ouverture, sur un carton blanc placé à cet effet, une série d'anneaux colo- rés très éclatants, qui sont dus aussi à l'in- terférence des rayons réfléchis sur les deux surfaces du miroir étamé; les diamètres de ces anneaux sont soumis aux mêmes lois que les diamètres des anneaux des lames min- ces. Du reste, les brillantes couleurs que présentent les plumes des oiseaux, les ailes et le corps des insectes, sont dues à des phénomènes de diffraction, à des couleurs de réseau , à des teintes de lames minces, c'est-à-dire à l'interférence des rayons lu- mineux. Double rc fraction et polarisation. — Quand la lumière se réfracte à travers le verre , l'eau , les liquides et les corps amorphes, un seul rayon incident homogène ne donne lieu qu'à un seul rayon réfracte , abstrac- tion faite, bien entendu, de la décompo- sition de la Lumière et de la formation du spectre solaire. Il en est encore de même quand la réfi-action a lieu à travers les cris- taux qui dérivent du cube et d'un polyèdre régulier; mais si le faisceau de Lumière tombe sur la surface d'un cristal qui diffère du cube et des polyèdres réguliers, il se partage en deux, et donne lieu ainsi à la double réfraction. On peut s'en convaincre en examinant un objet à travers un rhom- boèdre de chaux carbonatée ou un cristal de soufre; on voit en général deux images de cet objet. Il existe cependant, dans ces cristaux, une ou deux directions , suivant lesquelles un rayon de Lumière ne se bi- furque pas : ces directions ont été nommées axes; de là la dénomination de cristaux à un axe ou à deux axes. Dans les cristaux à un axe optique , cet axe coïncide toujours avec l'axe crisiallogra- phique. Dan's ces cristaux , un des deux rayons suit toujours les lois ordinaires de la réfraction simple, c'est-à-dire que le rayon réfracté est toujours dans un même plan avec le rayon incident normal à sa surface, et le rapport des sinus des angles d'inci- dence et de réfraction est constante. Ce T.TJIVI 219 rayon , en raison de celte propriété, a été appelé rayon ordinaire, et l'autre rayon ex- tiaordinaire ; ce dernier ne suit pas, en gé- néral , ces deux lois; il existe cependant deux positions dans lesquelles les lois qui régissent la marclic du rayon extraordi- naire sont plus simples ; ces positions sont celles, quand le rayon est situé dans la sec- tion principale ou perpendiculairement à cette section : 1° Dans la section principale, le rayon extraordinaire suit la première loi de Descartes , c'est-à-dire que le rayon ré- fracté et le rayon incident sont dans un même plan normal à la surface; la deuxième loi, le rapport des sinus n'est pas constant, c'est le rapport des tangentes. On a appelé section principale tout plan mené par l'axe perpendiculairement à une face; ainsi cha- que face a sa section principale. 2'* Dans une section perpendiculaire à l'axe, le rayon extraordinaire suit les deux lois de la ré- fraction de Descartes. Dans les cristaux à deux axes , il n'y a plus, à proprement parler, de rayon ordi- naire ni de rayon extraordinaire, puisqu'ils ne suivent plus en général la loi de Descar- tes. Mais dans deux positions la question se simplifie : 1° Dans la coupe perpendiculaire à la ligne moyenne, qui est biscctrice des deux axes, un des rayons suit les deux lois ordinaires ; 2° dans la coupe perpendicu- laire à la ligne supplémentaire ou qui di- vise en deux parties égales le supplément de l'angle des axes, l'autre rayon suit les deux lois ordinaires. A l'aide des prismes biréfringents, on a construit des lunettes qui donnent immé- diatement l'angle visuel sous lequel on voit uo objet, et par conséquent la grandeur de l'objet lui-même , quand on connaît sa distance. Polarisation. — Le phénomène de la double réfraction a conduit à la découverte d'une classe de faits qui ont montré que les rayons de Lumière peuvent acquérir par la réflexion et la réfraction des propriétés particulières qui les distinguent des rayons parvenus directement des sources lumi- neuses. Lorsque l'on fait traverser un rayon lumineux à un prisme biréfringent, il se produit deux images qui conservent la même intensité quand on fait tourner le prisme autour du rayon lumineux commo axe sup« 220 LUM posé perpendiculaire à la face dentice du cristal. Mais si on reçoit les deux images qui proviennent du premier prisme sur un se- cond prisme biréfringent, on voit, en gé- néral , quatre images , mais qui n'ont p?s la même intensité dans toutes les positions relatives des deux prismes; si, le premier restant fixe, le second tourne autour du rayon incident comme axe, alors l'intensité es quatre images change, et dans deux portions, quand les sections principales sont parallèles, deux images sont réduites à 0 , et on n'en voit que deux ; si , au con- traire , les sections principales sont per- pendiculaires , les deux images qui étaient anéanties ont ieur maximum d'intensité et les deuxautres ont disparu. Ainsi les rayons qui ont déjà éprouvé la double réfraction ne se comportent plus comme de la Lumière naturelle, puisque celle-ci donne toujours deux images ^'égale intensité en traversant lés cristaux biréfringents , et qu'il n'en est pasdemêmedes premiers rayons. Huyghens, qui avait étudié ce phénomène, en avait conclu que les rayons réfractés dans ces cristaux avaient éprouvé une modification profonde dans leur constitution. Cette ex- périence, comme, du reste, la théorie d'Huy- ghens , qui peut être considéré comme le fondateur du système des ondes, fut ou- bliée, et pendant un siècle et demi la dou- ble réfraction resta slationnaire : mais Malus, en 1810, observant un jour l'image du soleil réfléchi sur les vitres du Luxem- bourg, et regardant cette image à travers un prisme biréfringent, vit que les deux images n'avaient pas la même intensité dans toutes les positions du prisme. 11 varia cette expérience , examina les images réfléciiies sous différentes incidences sur du verre, et parvint à démontrer que, sous certaines conditions, on pouvait don- ner aux rayons réfléchis la même propriété qu'aux rayons qui ont traversé un prisme biréfringent dans l'expérience des rhom- boèdres superposés. Et en effet, dans ces deux circonstances, ils sont ce que l'on nomme polarisés. Quand la réflexion a lieu sur une lame de verre sous un angle de 35°, 25' avec la surface, le rayon réfléchi Jouit des proprié- tés suivantes': 1" Il iie (ioiiîic (;ii"urie seule image en LUM passant à travers un prisme !)iiéfriii{;ent, quand la section principale est parallèle ou perpendiculaire au plan d'incidence ou de réflexion, tandis qu'il donne deux images plus ou moins intenses dans les autres po- sitions. Le plan de réflexion ou d'incidence, qui est le mêane, a été nommé plan de po- larisation. 2° Ce rayon n'éprouve aucune réflexion en tombant sur une seconde lame de verre, sous le même angle de 35', 25', quand le plan d'incidence sur cette seconde lame es: perpendiculaire au plan d'incidence sur la première, tandis qu'il se réfléchit partiel- lement sous d'autres incidences. 3° Il est incapable de se transmettre per- pendiculairement au travers d'une plaque de tourmaline dont l'axe est parallèle au plan de réflexion , tandis qu'il se transmet avec une certaine intensité à mesure que l'axe de la tourmaline approche d'être per- pendiculaire au plan de réflexion. Le nom de polarisation a été donné à la faculté que possède la Lumière d'être ainsi modifiée, parce que, dans le système de l'émission qui dominait à l'époque de la dé- couverte de Malus, on supposait que les axes des molécules lumineuses étaient di- rigés de la même manière dans le plan du rayon qui manifestait ces propriétés. Lorsque la Lumière tombe sous une in- cidence différente sur du verre , toute la Lumière réfléchie n'est pas polarisée ; il n'y en a qu'une portion, qui augmente à me- sure que l'angle approche de 35", 25' avec la surface; c'est donc un maximum. Toutes les substances ne polarisent pas la Lumière sous le même angle; le diamant la polarise sous un angle de 22°. Les métaux ne la po- larisent pas complètement; mais il y a un angle qui donne aussi un maximum de po- larisation. En comparant entre eux tous les résultats obtenus avec les angles de po- larisation, Brewster a été conduit à la loi remarquable et simple dont voici l'é- noncé : La tangente de l'angle de polarisation avec la normale est égale à l'indice de ré- fraction ; ou bien, l'angle de polarisation est celui dans lequel le rayon réfléchi est per- pendiculaire au rayon réfi-acté. Non seulement la réflexion polarise la Lu- mière et lui donne les propriétés dont on a LUM parié plus haut, mais la réfraction simple jouit de cette même faculté. Quand un rayon tombe sur une surface BOUS un angle d'incidence égal à l'angle de polarisation, une partie pénètre dans la masse par réfraction , et cette partie-là est aussi polarisée, mais dans un plan perpen- diculaire au plan d'incidence- Une série de réflexions ou de réfractions successives peuvent polariser un rayon in- cident. Lorsqu'un rayon de Lumière polarisée est réllédii sur une surface polie, sous diver- ses obliquités , la portion réfléchie se trouve encore polarisée; mais il arrive, en général, que son plan de polarisation change de di- rection : on appelle ce changement mou- vement du plan de polarisation. Ce plan se rapproche de celui d'incidence à mesure que l'on approche de l'angle de polarisation. La réfraction peut aussi imprimer un mou- vement au plan de polarisation; mais, dans ce cas, c'est l'inverse de ce qui se passe dans la réflexion ; le plan de polarisation du rayon réfracté s'éloigne de plus en plus du plan de polarisation du rayon primitif. On observe encore que lorsqu'un rayon de Lumière naturelle tombe sur une surface sous une obliquité quelconque, une portion de Lumière réfléchie est polarisée; mais, en outre, une égale portion de la Lumière réfractée se trouve polarisée. Enfin, comme l'expérience des rhomboè- dres superposés avait dû le faire pressentir, un rayon de Lumière naturelle bifurqué par un prisme biréfringent est complète- ment polarisé ; le rayon ordinaire est pola- risé dans le plan d'émergence, le rayon ex- traordinaire perpendiculairement à ce plan. Il faut maintenant définir ce qu'on en- tend par rayon polarisé dans le système des ondes. En acoustique, dans la propagation des ondes sonores dans l'air, les mouve- ments vibratoires des molécules se font pa- rallèlement à la direction du rayon sonore |)ar condensation et par dilatation de l'air; mais , dans la Lumière, la direction des vi- brations de l'éther n'est pas la même. Les vibrations se font à la surface des ondes per- pendiculairement au rayon lumineux, sans changement de densité dans l'éther; il est facile de concevoir qu'un mouvement pareil puisse se transmettre de molécule à molé- LUM 22Î cule , car la propagation des ondes à la sur- face de l'eau en est un exemple; en effet, dans ce cas, les molécules d'eau oscilientverlicale- ment, et les ondes s'étendent horizontale- ment à la surface. On définit alors le rayon de la Lumière naturelle par des vibrations qui se font perpendiculairement à la direc- tion du faisceau , dans tous les sens, autour de cette direction ; et la Lumière polarisée par un faisceau dans lequel toutes ccsdirec- tions sont parallèles, le plan de polarisation étant perpendiculaire à la direction du mou- vement des molécules. Ainsi la nappe d'eau sur laquelle se meut une onde peut repré- senter grossièrement le plan de polarisation, le mouvement vertical des molécules de l'eau indiquant les vibrations de l'éther, tangen- tes a la surface des ondulations lumineuses. Cette manièrede voir a été vérifiée parune expérience très remarquable de MM. Fresnel et Arago , qui a montré que les rayons po- larisés à angle droit n'interfèrent plus et ne peuvent plus donner de franges; en effet, les vibrations de l'éther étant perpendicu- laires dans les deux rayons , les actions ne peuvent plus se détruire, malgré la difl'é- rence de route des rayons. Fresnel , en partant de cette théorie, a donné des formules pour exprimer l'inten- sité lumineuse des rayons réfléchis dans tous les azimuts possibles. Couleur des lames minces biréfringentes parallèles à l'axe. — La Lumière polarisée, en traversant des corps doués de la double réfraction, peut donner naissance à des cou- leurs aussi belles et plus vives que celles que Newton a trouvées dans des couches minces, gazeuses ou liquides. Ces couleurs se manifestent lorsque des substances douées de la double réfraction et parallèles à l'axe, en lames plus ou moins minces, sont traver- sées par de la Lumière polarisée. Une lame de mica, par exemple, est incolore et dia- phane quand on la regarde à l'œil nu ; mais si, pour la regarder, on place devant l'œil >in prisme biréfringent, et que la Lumière qui éclaire cette lame soit polarisée, on la voit, en général, prendre des teintes colorées, uniformes et brillantes ; le prisme ia fait pa- raître double, et ses deux images colorées sont toujours d'une couleur complémentaire l'une de l'autre. Quand la section principale du prisme 222 LU M biréfringent est dans le plan primitif de po- larisation, si l'on fait tourner la lame mince autour du rayon incident, on ne voit qu'une seule image blanche dans quatre positions: image ordinaire, quand la section principale de la lame mince coïncide avec celle du prisme biréfringent; image extraordinaire, quand elle lui devient perpendiculaire. Dans toutes les autres positions, il y a deux images tou- jours colorées des mêmes nuances et exacte- mentcomplémentaires, car elles donnentdu blanc quand elles se superposent. Ces deux images ont le plus vif éclat dans les positions moyennes entre les sections principales. Quand la section principale du prisme est perpendiculaire au plan primitif de polari- sation, on observe des phénomènes analo- gues, mais l'image ordinaire prend la place de l'image extraordinaire. Enfin, dans les autres positions du plan de polarisation, on observe des effet!- analogues. Toutes les lames cristallisées présentent des phénomènes semblables, lorsqu'elles proviennent d'un cristal biréfringent à un ou à deux axes; mais les teintes sont d'au- tant plus vives que les lames sont plus min- ces, et il y a toujours une épaisseur au-delà de laquelle tous les (ihénomènes de couleur disparaissent. Ainsi, les lames de cristal de roche, plus épaisses qu'un demi-millimètre environ, ne donnent plus que des teintes très affaiblies. On a de même ici que pour les lames minces, des anneaux colorés, des teintes de différents ordres, qui se repro- duisent pour des épaisseurs qui sont mul- tiples les unes des autres ou qui suivent la série des nombres naturels 1, 2, 3 Les divers cristaux à un axe offrent de très grandes différences, quant a l'épaisseur nécessaire pour obtenir une teinte du même ordre. Ainsi, par exemple, une lame de chaux carbonatée devrait être dix-huit fois plus mince qu'une lame de cristal de roche, pour donner la couleur du même ordre. Ces phénomènes s'expliquent très bien dans la section des ondes , et Fresnel en a donné la théorie complète. En effet, le rayon polarisé se bifurque dans l'intérieur de la latne cristallisée, non pas pour que cette bi- Turcalion soit apparente, mais assez pour que la vitesse des deux rayons qui en résulte soit changée; ensuite chaque rayon se bifur- que encore dans le prisme biréfringent, de LUM sorte que les images vues dans ce dernicE prisme sont formées chacune de deux fais- ceaux parallèles. Mais il résulte du passage dans la lame mince une avance ou un re- tard de l'un des faisceaux élémentaires sur l'autre, et, par conséquent, interférence en» tre quelques uns des éléments des rayons, interférence qui produit les couleurs obte- ; nues. I Anneaux colores des lames cristallines. — I Les phénomènes de coloration dont nous venons de parler ne sont pas les seuls que présente la lumière polarisée; elle donne lieu encore à des phénomènes extrêmement brillants d'anneaux colorés, quand elle tra- verse une lame de cristal biréfringent taillé perpendiculairement à l'axe. Si l'on regarde, par exemple, une lame de spath d'Irlande perpendiculaire à l'axe, avec une plaque de tourmaline, et que la lumière qui éclaire cette lame soit polarisée à l'aide dune au- , tre tourmaline ou dans une glace de verre, on aperçoit une série d'anneaux ronds con- centriques et très vivement colorés; les ef- fets changent d'aspect avec la position de la , tourmaline. Quand l'axe de cette dernière se trouve dans le plan primitif de polarisa- , tion, les anneaux sont traversés par une I belle croix noire qui s'étend a une grande distance; au contraire, la croix est blanche quand l'axe de la tourmaline est perpendi- culaire au plan de polarisation. En étudiant ce phénomène dans les cris- taux à un axe, on a été conduit aux lois suivantes: I « Dans une même lame, les carrés des dia- 1 » mètres des anneaux de divers ordres sui- I » vent la série des nombres 0,1,2,3,4 I )) Dans les lames d'épaisseur différente, ' » les carrés des diamètres des anneaux du )) même ordre sont en raison inverse des » racines carrées des épaisseurs des la- )) mes. » Quant à l'épaisseur que doit avoir une lame pour produire des anneaux de gran- deur déterminée, elle dépend du rajjpor de vitesse des rayons dans l'intérieur du fristal. Les cristaux à un axe, tels que le cristal de roche, la tourmaline, le zircon, le nitrate de soude, le mica, l'hyposulfate de chaux, l'apophyllite, donnent lieu à des phénomè- I nés analogues : seulement, dans le cristal d« LUM roche, la croii noire disparaît par l'action de la polarisaiion circulaire, dont il va être question plus loin. Tous ces phénomènes sont encore dus à l'interférence des rayons, qui, en traversant la plaque un peu obliquement, donne lieu à des rayons ordinaires et extraordinaires qui suivent la même route, mais qui n'ont pas la même vitesse. Les cristaux à deux axes présentent des phénomènes analogues : seulement, il y a des systèmes d'anneaux colorés autour de chaque axe. Lorsque l'angle des deux axes est assez petit, on peut, par une coupe perpendiculaire à la ligne moyenne, avoir en même temps ces deux systèmes d'anneaux; quand il est trop grand, comme dans le plomb carbonate, alors on ne voit plus à la fin qu'un même système d'anneaux. La théorie de tous ces phénomènes serait fort compliquée et est loin d'être complète ; car il est bien difficile de tenir compte de toutes les circonstances des phénomènes; mais on s'en rend compte, comme on le voit dans les cas les plus simples, par les inter- férences des rayons lumineux. On s'est basé sur ces phénomènes pour for- mer ce que l'on nomme des polariscopes , c'est-à-dire des appareils qui indiquent lors- qu'il y a de la Lumière polarisée dans un fais- ceau de rayonslumineuxquitraversel'appa- reil. Nous citerons, par exemple, le polari- scope de M. Savart, composé de deux quarts obliquesetcroisés, surlesquels on ajusleune tourmaline dont l'axe divise en deux l'angle des deux axes des quarts. Dès que la Lumière qui traverse ce système est polarisée, on voit des bamdes colorées parallèles. La di- rection de ces bandes montre la direction du plan de polarisation; une peau de baudru- che, mise devant les quarts, rend les franges plus apparentes. Polarisation circulaire. — On donne !enom de polarisation circulaire à un phénomène observé pour la première fois dans le quartz par M. Arago. Si, par exemple, on fait tom- berun rayon polarisé sur unelamedequartz, avant de le recevoir sur un prisme biréfrin- gent, les deux images obtenues par le pas- sage du rayon dans le prisme, au lieu d'être blanches et d'inégale intensité, en faisant tourner le prisme autour de la direction du LUM 225 rayon, sont colorées toutes deux de couleur complémetitaire, puisque leur superposition produit de la Lumière blanche; de sorte que, dans le cours d'une demi-révolution du prisme, si l'image ordinaire était d'abord rouge , elle devient successivement orangée, jaune, verte, bleue, indigo, violette ; l'image extraordinaire donne toujours la teinte com- plémentaire, et les phénomènes se repro- duisent dans le même ordre en continuant le mouvement de rotation du prisme. Si, au lieu d'opérer avec la Lumière blan- che, on fait usage d'une Lumière homogène, alors les images sont seulement plus ou moins lumineuses, et le résultat final est que le plan de polarisation primitif est dé- vié, soit à droite, soit à gauche de l'obser- vateur, d'un angle proportionnel à l'épais- seur de la plaque, lequel aussi est différent pour chaque couleur simple, et va en crois- sant avec la réfrangibilité, de telle sorte que celte rotation est « sensiblement réci- » proque au carré de la longueur desondu- )) lations propres à chaque espèce de rayon )> coloré. 1) Ce mouvement angulaire ne peut être que le résultat d'une véritable rota- lion imprimée au plan de polarisation pri- mitif. Chaque rayon ainsi dévié se com- porte dans son nouveau plan de polarisa- tion réel ou apparent, comme s'il avait été primitivement polarisé par la réflexion dans ce plan. Le quartz est la seule substance minérale cristallisée qui donne lieu à ce phénomène; mais seulement on n'observe ce résultat cu- rieux q"ue suivant les variétés de quartz ; la rotation des lames perpendiculaires à l'axe a lieu tantôt dans un sens, tantôt dans un autre; dans chaque cas, les rotations sont soumises aux mêmes lois, elles sont les mêmes à égalité d'épaisseur; car si l'on in- terpose dans le trajet d'un rayon lumineux deux plaques douées de propriétés contrai- res, l'une défait ce que l'autre produit, et, suivant que l'une est plus épaisse que l'au- tre, il reste un excès de la rotation primitive en faveur de l'un ou de l'autre. Ce phéno- mène n'est pas inhérent aux particules d'a- cide silicique, car le quartz fondu n'a au- cune action, mais il dépend de leur groupe- ment et de leur mode de cristallisation. M. Biot a découvert que certains liquides et même des gaz possédaient aussi la pro- 22h LU M priété remarquable d'agir à la façon du quartz et de faire tourner le plan de pola- risation, comme ce cristal. Parmi les substances qui font tourner le plan de polarisation à gauche, nous citerons l'essence de térébenthine, la gomme arabi- que, et, parmi les substances qui tournent à droite» l'essence de citron, le sirop de sucre, la solution alcoolique de camphre, la dcx- trine et l'acide tartrique. L'essence de téré- benthine porte son pouvoir de rotation dans diverses combinaisons, et même, quand elle est en vapeurs, elle donne encore une ac- tion. La rotation des liquides est moins con- sidérable que celle du quartz; car le plus efflcace d'entre les liquides donne uneat tion trente à quarante fois moins forte que le cristal de roche. Dans les substances amor- phes, comme dans le quartz, la rotation augmente en général avec la rcfian^ibilité, suivant la loi énoncée plus haut. Cepciulant il y a des exceptions, particulièrement pour l'acide tartrique dissous dans l'eau, qui imprime une rotation plus considérable aux rayons verts et une moins forte aux rayons rouges. Du reste, on a pu étudier à luide de ces phénomènes les arrangements des atomes dans diverses combinaisons, soit dans l'acte de leur combinaison même, soit après qu'elle est effectuée. On a aussi appliqué l'étude de ces phénomènes à la détermination de la quantité de sucre qui se trouve dans l'urine des diabétiques , et la rotation a servi de moyen très précis d'analyse indi- quant avec une très grande exactitude la quantité de sucre renfermée dans l'u-rine du malade. Fresnel a donné une théorie ingé- nieuse des effets de la rotation, et a fait ren- trer ces phénomènes dans la théorie dos ondes. On observe encore d'autres edets dus a l'action des rayons polarisés, conune les ef- fets du dichroisme, la polarisation produite dans les cristaux superposés, colorés , dans le verre trempé, chauffé, comprimé ou dont les moléculesexécutentdes vibrations; mais ce que nous avons dit de l'action de la Lu- mière polarisée suffit pour donner uneidéede cette branche importante de l'optique. De l'aclion calorifique, chimique et phos- phorogénique de la lumière. — Un faisceau de rayons solaires introduit dans une cham- bre obscure n'a pas pour unique fonction LUM d'éclairer les corps, et par conséquent d'a- gir sur la rétine; il possède encore d'autres propriétés. Si l'on place sur sa route un thermomètre dont la boule soit entourée de noir de fumée pour que son action soit plus marquée, on voit sur-le-champ ce thermo- mètre indiquer une élévation de tempéra- ture. Si on projette aussi ce rayon solaire sur du chlorure d'argent nouvellement pré- cipité et naturellement blanc, le chlorure noircit aussitôt et est décomposé, phéno- mène qui n'a pas lieu sous l'influence de la chaleur. Enfin vient-on à recevoir ce même faisceau sur des coquilles d'Huîtres calci- nées, et ferme- t-on l'ouverture de la cham- bre obscure , on voit alors les coquilles d'Huîtres briller et devenir lumineuses par elles mêmes, ou bien phosphorescentes; on doit donc reconnaître au faisceau de rayons solaires un pouvoir éclairant, un pouvoir calorifique, un pouvoir chimique, et enfin un pouvoir phosphorogénique. Ces diverse actions sont-elles dues a des rayonnemenls particuliers, à des rayons distincts compris dans le faisceau solaire , ou bien sont-elles dues à un seul et même rayonnement dont l'action est modifiée, suivant la nature des substances sur lesquelles il agit? Nous al- lons essayer de résoudre celte question en esaminant chaque classe de phénomènes en particulier, et les comparant entre eux. Action calorifique. — La combustion qui a lieu au foyer -Jcs miroirs ardents et des lentilles montre bien que les rayons calori- fiques, si on peut les nommer ainsi, ont les mêmes propriétés physiques que les rayons lumineux; mais pour bien connaître la re- lation qui existe entre ces deux classes de rayons, il faut opérer sur le spectre solaire, et chercher la distribution de la chaleur dans l'image oblongue colorée que l'on ob- tient quand on réfracte un faisceau de rayons solaires à travers un prisme. Lorsqu'on opère avec un thermomètre sans aucune précaution préalable , et avec un spectre obtenu par la réfraction d'un rayon lumi- neux qui a traversé une petite ouverture circulaire d'un volet, puis un prisme de flint, on trouve qu'il n'y -a aucune éléva- tion de température dans le violet, qu'elli commence à être sensible dans le bleu , augmente à mesure qu'on s'approche du rouge, puis atteint son maximum un peu LUM en dehors du rouge, dans l'espace obscur; au-delà elle va en diminuant, de sorte qu'à une certaine distance l'action cesse de nou- veau comme vers l'extrémité violette. On a donc une action calorifique au-delà du rouge dans un espace qui n'est pas éclairé. Si on opère à l'aide de prismes de crown . d'eau, d'acide sulTurique, avec le même faisceau . on voit que le maximum d'action se déplace, et pénètre dans le rouge et même le jaune; mais, en opérant d'une manière plus exacte en prenant pour fais- ceau de lumière un faisceau qui traverse une fente longitudinale d'un volet d'une thambre obscure, pour éviter la superposi- tion des couleurs dans le spectre, si l'on fait usage d'une pile thermo-électrique au lieude thermomètre, on trouveque le maxi- mum se voit sensiblement au dehors du rouge avec tous les prismes incolores, et que l'action absorbante des milieux dont se composent les prismes sur l'action calorifique du spectre ne se fait sentir qu'au-delà du rouge dans l'espace obscur. Là où il existe des rayonslumineux, les élévations de tem- pérature restent proportionnelles. On peut en inférer d'abord qu'il peut se faire que les actions calorifiques et lumineuses soient dues à un seul et même agent; mais que d'une part l'organe sensible, de l'autre les corps soumisà l'action du faisceau, ne soient pas impressionnés entre les mêmes limites de rayonnement. Nous allons retrouver les mêmes ellets dans l'action chimique. Action chimique de la Lumière. — Nous avons cité plus haut pour exemple le chlo- rure d'argent, sur lequel les rayons so- laires ont un pouvoir chimique assez éner- gique. Mais ce composé n'est pas le seul corps qui jouisse de cette propriété ; une grande quantité de sels d'argent, des sels d'or, de platine et de plomb, des mélanges gazeux, sont également altérés dans leur constitution chimique; le mélange de chlore et d'hydrogène détone instantanément, le chlore tend à enlever l'hydrogène à un grand nombre de matières organiques sous l'action puissante de ces rayons; enfin la coloration des végétaux , les couleurs si belles et si variées des fleurs, témoignent en faveur de leur intervention comme agent chimique. Lorsque les plantes ne sont pas soumises à leur inOuence, leurs tiges et LUM 225 leurs feuilles prennent une teinte JauuAtrc annonçant un état de langueur et de dé- périssement; elles s'étiolent enfin. Les ani maux privés de Lumière languissent et pé- rissent également par suite de l'affaiblisse- ment de tous leurs organes. Enfin , la dé- composition de l'acide carbonique contenu dans l'air par les végétaux, dans l'acte de la respiration, est due aussi à l'action chi- mique de la Lumière. 11 faut examiner maintenant l'action des différentes parties du spectre solaire sur les substances qui changent chimiquement d'é- tat, pour voir comment l'action se modifie avec la nature de ces substances. Ici l'ac- tion est plus complexe que celle provenant des rayons calorifiques ; car il n'y a pas de substance pour l'action chimique analogue au noir de fumée pour les rayons calorifi- ques, c'est-à-dire absorbant également bien tous les rayons actifs. On est obligé d'em- ployer chaque substance impressionnable comme un instrument particulier. Si ces substances changent de couleur, on peut les étendre sur du papier, et former ce que l'on nomme des papiers sensibles. Indiquons d'abord ce qui se passe sur le chlorure d'argent, les sels d'argent donnant presque tous les mêmes résultats, mais à un degré plus ou moins marqué. Si l'on projette un spectre solaire sur une feuille de papier enduite de chlorure d'argent, et qu'on laisse continuer Paclion pendant quelque temps, on s'aperçoit bien- tôt que la partie du papier qui se trouve dans le violet commence à noircir peu à peu : cette coloration s'étend au-delà du violet d'un côté, et jusqu'au vert de l'autre. Ainsi les rayons qui donnent naissance à ce phénomène sont en partie plus réfrangi- bles que les rayons lumineux. Il existe en outre une seconde classe de phénomènes très remarquables découverts par M. Ed. Becquerel , et qui consistent en ceci : si la matière a été impressionnée primitivement, non seulement la coloration se manifeste comme avant dans le violet et au-delà, mais encore l'action a lieu et très vivement, de- puis le bleu jusqu'au rouge , là où on n'a- vait pas observé d'action auparavant. On doit donc distinguer des rayons qui com- mencent et continuent l'actio!!, et des rayons qui continuent seuls. La plupart des sels 226 LUM LUM d'argent donnent lieu aux mêmes effets. Si on projette un spectre solaire sur du chlorure d'or, l'action commence dans le vert, et s'étend au-delà du violet. La résine de gayac est bleuie par les rayons situés au-delà du violet visible; et les rayons compris depuis le violet jusqu'au rouge agissent en sens inverse, et ramènent îe gayac bleui au blanc. La décomposition de l'acide carbonique de l'air par les feuilles a lieu principale- ment dans la partie moyenne, vers le jaune. Enfin les couleurs végétales qui sont in- fluencées par les rayons solaires sont dé- truites dans des portions différentes du spectre; les rayons actifs , dans ce cas, ne sont compris qu'entre le rouge et le violet , et on a remarqué qu'en général les rayons qui sont efficaces pour la destruction d'une matière végétale d'une couleur quelconque sont, dans un grand nombre de cas , ceux qui accompagnent les rayons lumineux qui , par leur couleur, sont complémentaires de la couleur de la matière végétale détruite. C'est ainsi que les matières végétales d'une couleur jaune ou orangée sont détruites avec plus d'énergie pur la partie bleue du spectre ; les parties bleues par les portions rouges, orangées et jaunes du spectre. D'autresexemples montreraient que, pour chaque substance impressionnable, l'action des rayons solaires est différente , c'est-à- dire que ces substances ne sont pas impres- sionnées entre les mêmes limites de réfran- gibililé, et que les portions des maxima et minima d'action ne sont pas les mêmes dans chaque circonstance. Aussi, nous le répé- tons, chaque substance est un appareil par- ticulier à l'aide duquel on doit interroger l'action chimique de la Lumière. il existe une autre série de phénomènes produits sous l'influence de l'action chimique de la Lumière : ce sont les effets électri- ques qui se manifestent toujours quand les molécules des corps éprouvent des déran- gements dans leur position d'équilibre, se combinent ou se désunissent. Il suffit pour les rendre sensibles de couvrir une lame de platine, plongeant dans de l'eau rendue con- ductricede l'électricité, de chlorure d'argent; de plonger unesecondelame dans celte eau, mais sans chlorure sur sa surface; de faire communiquer les deux lames avec un gal- vanomètre très sensible, et d'exposer le chlorure à l'action de la Lumière : aussitôt un courant électrique se manifeste. Le bro- mure d'argent donne aussi lieu à ce phéno- mène. On peut, en couvrant les lames de ces substances, ou bien en prenant une lame d'argent recouverte d'iodure , avoir les intensités relatives des actions exercées dans le spectre solaire; on arrive à l'aide de ce procédé au même résultat qu'avec la coloration, si ce n'est que l'on mesure les actions. En étudiant l'influence que les écrans incolores et colorés exercent sur les diffé- rentes portions du spectre solaire, on a été conduit aux conséquences suivantes: lors- qu'une substance agit par absorption sur une portion du spectre lumineux, elle se comporte aussi de la même manière sur la portion de même réfrangibilité du spectre chimique qui influence une substance sen- sible; les différences qui paraissent exister ne proviennent que de ce que l'on n'a pas égard à l'intensité relative d'action de ces parties des deux spectres par rapport à leur maxima et à l'étendue du spectre actif. Tous les faits observés jusqu'ici servent donc à montrer que les réactions chimiques et les phénomènes lumineux sont engendrés par un seul et même rayonnement, dont les effets sont modifiés suivant la nature du corps sur lequel il agit. Nous ne devons pas oublier de dire ici que c'est à l'aide d'une substance sensible, l'iodure d'argent, que MM. Niepce et Da- guerre sont parvenus avec cette admirable précision à fixer les images de la chambre obscure. Action phosphorogénique de la lumière. — Nous avons dit que lorsqu'un faisceau de rayons solaires tombait sur des écailles d'huîtres calcinées, celles-ci acquéraient la faculté d'émettre de la lumière dans l'ob- scurité, d'être, en un mot, lumineuses par elles-mêmes. Les écailles d'huîtres doivent cette faculté au sulfure de calcium, qui partage avec d'autres sulfures la propriété de manifester à un haut degré le phéno- mène de phosphorescence. Bon nombre de corps jouissent de la propriété de devenir lumineux par insolation, et ces effets pa- raissent di pendre d'un changement mo- mentané dans l'équilibre des particules. Nous traiterons ce sujet a rariicle piios- ?horkscence; mais il faut examiner les dif- férentes parties du spectre c|ui donnent lieu à cet effet. Sur le sulfure de calcium , on reconnaît que c'est dans l'extrême violet qu'il devient lumineux; il y a d'juxmaxima d'action. Il existe en outre depuis le violet jusqu'au rouge des rayons qui étei- gnetit la phosphorescence. Le sulfure de Baryum donne lieu à des effets analogues, mais dans le violet on ne trouve qu'un maximum. Du reste, dans cesspectres comme dans les spectres chimiques, on observe des raies obscures semblables aux raies du spectre lumineux, et placées dans les mêmes positions : on a conclu que,dans les parties où il n'existe pas de lumière, la cause qui a produit la perte de ces rayons lumineux est aussi celle qui amène la disparition des effets chimiques et phosphorogéniques. On voit donc qu'il est très probable que les divers effets de lumière, de chaleur, d'action chimique, et de phosphorescence produits par l'action des rayons solaires, sont dus à un seul et même rayonnement qui se modifie suivant la nature des sub- stances qu'il impressionne, et que ladiver- sité des effets proviient d'une diflérence entre les matières ou organes sensibles, et non de la modification de l'agent producteur. Ce seraient donc, dans cette hypothèse, des vibrations qui, sur la rétine, entre cer- taines limites, donneraient la sensation lu- mineuse, et en se transmettant aux corps entre d'autres limites, produiraient de la chaleur et de nouveaux arrangements entre les molécules; enfin ce seraient encore des vibrations qui, transmises aux molécules des corps, les rendraient momentanément luminaus par eux-mêmes ou phosphores- cents. Des météores lumineux. — Il existe plu- Fieurs météores lumineux qui sont dus à la réflexion, à la réfraction et aux phénomènes d'interférence; nous en avons déjà donné U!i exemple dans le mirage. Nous citerons l'arc-enciel , les couronnes, les halos, les parhélies et la scintillation des étoiles. L'arc-en-cie! se manifestée l'observateur lorsqu'il se trouve à une certaine dislance d'un nuage qui déverse de i'eau entre le so- leil et le iiunge; ce phénomène est dû à la réfraction des rayons du soleil à travers les LUM 227 gouttes d'eau. En effet , si l'on se place der- rière un jet d'eau dont l'eau retombe en gouttes, entre ces gouttes et le soleil , on voit apparaître un arc lumineux analogue à l'arc-en-ciel. Or, comme il faut que les rayons soient renvoyés du nuage à l'obser- vateur, on ne doit chercher à expliquer le phénomène qu'à l'aide des rayons qui ont pénétré dans la goutte d'eau, et qui ont éprouvé au moins une réflexion dans son intérieur. Si l'on suit la marcha d'un rayon lumineux à travers une sphère d'eau, en s'appuyant sur les lois de la réflexion et de la réfraction , on recon- naît qu'il existe une certaine position du rayon pour laquelle les rayons voisins se réfléchissent entièrement au môme point et ressortent parallèles entre eux; l'œil placé dans la direction de ces derniers reçoit donc uneimpression lumineuse beau- coup plus forte que dans toute autre posi- tion, ou une impression qui efface toutes les autres. Ces rayons ont été nommés rayons efficaces; leur position par rapport à la goutte d'eau dépend de la couleur de la lu- mière incidente; car la puissance de ré- fraction n'est pas la même pour les diffé- rentes couleurs du spectre. Si l'on conçoit une ligne menée par l'œil de l'observateur et le centre du soleil, la direction des rayons efficaces rouges fera un angle de 42" l' avec celte ligne; celle des rayons violets un angle de 40° 17'; mais, comme toutes les gouttes d'eau qui se trouvent dans cette condition donnent lieu à des rayons efficaces, il en ré- sulte que l'observateur doit apercevoir un arc coloré de toutes les couleurs du prisme, dont le centre sera sur la ligne passant par l'observateur et le soleil, éloigné de cette ligne des angles dont nous venons de parler et d'une largeur de 42*' 1' — 40 19' = 1° 45^ I.e rouge dans cet arc est en dehors, le violet en dedans, et entre ces deux couleurs toutes les autres couleurs du prisme, oranf;é, jaune, vert, bleu, indigo. On voit, d'après cela, que plus le soleil est bas sur l'horizon, plus est grande la portion de l'arc que l'on voit. On aperçoit ordinairement un second arc-rn ciel que l'on noinmo extérieur, parce qu'il enveloppe le premier ; il est produit par des rayons efficaces qui ont subi deux réflexions dans rinlérieur des gouttes d'eau. 228 LU M Dans cet arc, le violet est en dehors et !e rouge en dedans; la position des couleurs est inverse de ce qu'elle est dans le premier cas. L'intensité lumineuse est déjà moins forte que dans le premier arc. Il paraîtque dans des circonstances extrêmement favo- bles, on parvient quelquefois à observer un «roisième arc-en-ciel, dontla lumière, qui a déjà subi plusieurs réflexions, est excessi- vement faible; ce phénomène est très rare. Il y a aussi des arcs secondaires ou surnu- méraires qui paraissent résulter de l'interfé- rence des rayons qui traversent les gouttes d'eau, La lune peut donner aussi quelquefois des arcs-en-ciel comme le soleil, surtout quand elle est pleine et qu'elle brille de tout son éclat; mais les couleurs en sont toujours pâles. On donne quelquefois mal à propos le nom à'arc-en-cicl lunaire au phénomène des couronnes qu2 l'on observe autour de la lune, et aussi parfois autour du soleil, quand l'air n'est pas pur et qu'il se trouve de la vapeur ou des gouttelettes d'eau ex- trêmement petites. Ce phénomène est tout- à-fait différent du précédent, en ce que les arcs-en-ciel sont toujours à i'opposite de l'astre, tandis que les couronnes ont tou- jours l'astre pour centre. Elles sont, en gé- néral, au nombre de trois, quatre, et sont plus ou moins brillantes suivant l'état de l'atmosphère ; le rouge est en dehors et le violet en dedans, comme les couleurs de* interférences. Les déviations des mêmes couleurs pour les anneaux difiérents suivent les nombres 1, 2, 3, 4, excepté pour le premier arc. Cet effet est dû à l'interférence des rayons qui rasent les vésicules contenues dans l'air, de même que les spectres ou réseaux sont dus à l'interférence des rayons qui tra- versent les intervallesde ces réseaux. Ce phé- nomène est absolument semblable et peut être facilement reproduit en mettant une couche mince de lycopode entre deux verres et examinant l'astre à travers ce système. Des halos et des parhélies. — Les halos sont deux cercles colorés qui se montrent autour du soleil ou de la lune, ayam pour demi-angle visuel 22 à 23° Dour le ulus petit, et 46° pour le plus grand; il arrive rarement que l'on aperçoive les deux. Le LL'M rouge de ces cercles est en dedans et le violet en dehors; cette disposition les dis- tingue des couronnes. On les attribue à la réfraction de la lumière à travers des prismes déglace de 60°, dont les bases sont perpendiculaires aux faces. Chacun des angles de 60 et 90° donne des rayons efC- caces, comme les gouttes d'eau de l'arc en- ciel, mais sans réflexion intérieure, et les déviations sont de 23 et 46°, comme le montre l'expérience. Quelquefois, mais très rarement, les halos se compliquent de plusieurs phénomènes; on voit un cercle blanc horizontal passant par le soleil, ayant la même largeur que lui, et quelque- fois aussi un cercle vertical blanc qui coupe le premier angle droit et fait une croix dont le point de croisement est au soleil. On explique ces cercles en admettant que , parmi les prismes de glace, il en existe qui sont très longs, d'autres très courts; ces deux espèces de prismes tombent suivant leur moins grande résistance , les premiers verticaux, les autres horizontaux, e* les faces de ces prismes doivent réfléchir régu- lièrement la lumière de façon à donner lieu aux deux cercles blancs, qui, ne donnant pas de coloration, annoncent de la lumière ré- fléchie. Enfin, dans les halos, on voit aussi sur le cercle parhélique, un peu en dehors des halos, des images colorées du soleil. Ce sont des parhélies ou faux soleils et quelquefois une image à I'opposite du soleil, appelée anthélie. L'explication de ces derniers effets laisse encore quelque chose à désirer, comme aussi celle de certains cercles tangents aux halos; mais ce phénomène complet est ex- cessivement rare. Il existe un autre phénomène connu de tout le monde, la scintillation des étoiles, ou le changement de couleurs rapide que présentent les étoiles fixes, le passage du bleu au rouge, du vert au jaune, passage qui se renouvelle plusieurs fois par seconde. Ce phénomène, longtemps inexpliqué, dépend des interférences, comme l'a démontré M. Arago. Suivant lui, les rayons parallèles venant du soleil et qui tombent sur une lentille pour donner lieu à l'image d'une étoile, ne traversent pas des couches d'air dont la densité reste la même; l'air étant agité continuellement change d'état ; les LUIVi rayons voisins peuvent interférer du moins les rayons colorés, dont la différence de route 86 trouve être en nombre impair de demi- ondulation. Alors , à l'instant que l'on con- sidère, l'image de i'éloile est due à l'action de tous les rayons qui n'ont pas interféré. Comme l'état de l'atmosphère change con- tinuellement, la couleur des points lumi- neux doit changer en même temps. De la lumière des comètes. — Ces astres sont formés ordinairement d'une masse de lumière plus ou moins éclatante mal ter- minée, présentant une tête et une queue. A la tête se trouve souvent un noyau beau- coup plus "brillant, semblable à une étoile ou à une planète. On considère ces astres comme un grand amas de vapeurs subtiles, se laissant traverser par les rayons solaires, et pouvant les réfléchir de toutes parts. On attribue ce grand développement des at- mosphères des comètes à la très faible ré- sistance qu'oppose l'attraction exercée par une masse aussi petite que celle du noyau et l'élasticité des parties gazeuses. Cette matière lumineuse, cette atmosphère des comètes, a quelqufois 60 millions de lieues de longueur , 1 million de lieues de large. On se demande depuis long- temps si les comètes sont lumineuses par elles-mêmes, ou bien si, de même que les planètes , elles réfléchissent les rayons solaires. Cette question a occupé à diverses reprises les physiciens et les astronomes. Nous nous bornerons à rapporter les ob- servations faites à cet égard par M. Arago, en s'aidant des propriétés de la lumière po- larisée. Lorsque la lumière est réfléchie sous certains angles, elle acquiert des pro- priétés qui la distinguent de la lumière di- recte : or , dans la lumière de la queue des comètes, on a reconnu des traces de lu- mière polarisée, caractère propre à la lu- mière réfléchie et non directe. Cette ob- servation tranche la difficulté de la lu- niière des étoiles. Ces corps sont situés à une distance de nous qui n'est pas au-des- sous de 6,720,000,000,000 de lieues. Or, comme la vitesse de la lumière est de 7,000 lieues par seconde, la lumière des étoiles doit donc employer plus de 96,000,000 de secondes pour arriverjusqu'à nous, c'est- à-dire plus de 3 ans. Quant aux étoiles té- lescopiques , si nombreuses, les astrono- mes pensent qu'il y en a dont la lumière. LUM 223 en raison de leur distance, doit mellre mille ans pour parvenir jusqu'à nous. La cause de leur lumière est inconnue; nous savons seulement que les étoiles constituent autant de soleils. Pour les j reconnaître et en faciliter l'étude, on ; les classe d'après leur éclat ai)parent, et I le rang qu'on leur assigne aussi sert à les j designer sous les dénominations de première, I de deuxième grandeur. On a établi sept j ordres de grandeur, le dernier comprenjnt I les étoiles les plus petites que l'on puisse à peine voir à l'œil nu. Outre les étoiles I de diverses grandeurs vues au télescope 1 ou à l'œil nu , il existe encore des amas I d'étoiles appelées nébuleuses, en raison j de l'aspect sous lequel elles se présentent à I nous. Les nébuleuses sont très probable- • ment formées d'un amas d'étoiles qui, en I raison de leur grand éloignemenl de nous ou de leur faible éclat, ne peuvent être dis- 1 tinguécs , de sorte qu'elles se présentent à ^ nous comme une masse lumineuse. Peut- être aussi sont-elles une matière lumineuse , et plus phosphorescente, disséminées dans 1 l'immensité de l'espace, comme un nuage ou I un brouillard, tantôt revêtant des formes capricieuses comme les nuages chassés par 1 les vents, tantôt se concentrant autour de certaines étoiles à la manière des atmo- sphères des comètes. Mais quelle est la des- tination de cette matière nébuleuse? Sert- elle en se condensant à fonder de nouveaux systèmes stellaires ou des étoiles isolées? ' Outre les étoiles fixes, il existe encore des étoiles qui, sans se distinguer des autres 1 par un déplacement a[)parent ni par une j diflérence d'aspect, sont sujettes à des accroissements périodiques d'éclatqui, dans , un ou deux cas, sont l'extinction et la révi- [ viDcation complète : ce sont les étoiles pé- riodiques. Delà lumière zodiacale. — La lumière ainsi nommée est celle que l'on aperçoit dans les beaux temps, aussitôt après le coucher du soleil, vers le mois d'avril ou de mai, ou avant le lever du soleil dans la saison opposée. Elle a la forme de cône ou de lentille, dont la direction est en général celle de l'écliptique , ou mieux celle de l'équateur solaire. Cette lumière est extrê- mement faible , au moins dans nos climats, mais on la voit mieux dans les régions in- tertropicales, où elle ne peut être confondue 230 LUM avec une aurore boréale. Elle s'annonce évidemment comme une atmosphère rare et déforme lenticulaire qui entoure le soleil, et s'étend au delà des orbites de Mercure et même de Vénus. De la lumière des étoiles doubles. — On s'est dcni.indé s'il existait ou non des asires cmettant plusieurs des couleurs du spectre et même une seule; les étoiles doubles sont dans ce cas. On appelle ainsi des étoiles qui se résolvent en deux et quelquefois en trois autres très rapprochées; elles obéis- sent à la même loi dynamique qui régit notre système. La lumière de ces astres présente des combinaisons binaires de rouge et de bleu verdâire, de jaune et de bleu. La teinte bleue ou verte de la plus petite étoile est -elle due ou non à un eîTet de contraste? C'est une question qui a été ré- solue par M. Arago, comme il suit: une faible lumière blanche paraît verte à l'égard d'une forte couleur rouge, et passe au bleu quand la lumière vive environnante est jaunâtre. On observe précisément un effet de ce genre entre la partie brillante et la partie faible des étoiles doubles , ce qui ten- drait à faire croire que la cause est la même. Il y a cependant des exceptions; car une petite étoile bleue accompagne souvent une grande étoile blanche sans apparence de couleur rouge, et dans ce cas on ne peut admettre deseiïetsde contrastes. La couleur bleue, ne pouvant être attribuée à une illu- sion; doit être réellement celle de la lumière de certaines étoiles; c'est ce que M. Arago a effectivement constaté. Il existe donc par conséquent un grand nombre d'étoiles doubles, émettant, les unes une couleur bleue, les autres une couleur verte. D'oia peuvent donc provenir ces cou- leurs uniques? Doit-on les considérer comme le résultat de la décomposition d'une lu- mière analogue à celle du soleil , à travers les milieux qu'elle a pu traverser, la cou- leur complémentaire ou seulement une portion ayant été absorbée par ces milieux? Sont elles ducs encore à des étoiles qui s'é- teignent, ou à un état de combustion de l'étoile semblable àceluidecertains corps qui brûlent en n'émettant qu'un petit nombre de couleurs 6t même une seule? C'est ce qu'on ne saurait dire. LUM DE LA LtlMliinE ÉLECTRIQUE. Toutes les fois que deux corps chargés d'électricité contraire sont placés à une dis- tance convenable, les deux électricités s'é- lancent l'une vers l'autre pour reformer du fluide neutre, en produisant une étincelle plus ou moins brillante. La tension néces- saire pour que celte production ait lieu, ainsi que la couleur de la Lumière, dépend de la forme des corps, de la pression des milieux gazeux que traverse la décharge, ainsi que de leur nature. La Lumière électrique esc d'autant jAus brillante que les corps entre lesquels elle se manifeste sont meilleurs conducteurs; sui- vant la nature de ces corps, elle prend des teintes violacées, puis rouges comme les corps combustibles qui brûlent plus ou moins len- tement. La Lumière devient blanche et brillante quand la décharge a lieu dans un milieu condensé , et prend une teinte rougeâtre quand il est raréfié. Dans le premier cas, il faut une plus grande tension que dans le second ; dans le vide, la Lumière est naturel- lement diffuse et très pâle. La présence de particules matérielles dans le milieu traversé par la décharge modifie la couleur de la Lumière électrique. Lorsqu'on élève la température du mer- cure dans le vide barométrique, la Lumière électrique qui traverse ce vide se montre d'une couleur verle, en raison des vapeurs mercurielles qui s'y trouvent en plus ou moins grande quantité. En élevant graduel- lement la température jusqu'à l'ébuUition du mercure, la décharge de quelques bo- caux y produit une Lumière très éclatante, due à ce que touies les molécules de mercure deviennent incandescentes, tandis qu'en re- froidissant le mercure, elle s'affaiblit peu à peu , et tellement, qu'à 20» au-dessous de zéro, elle est à peine sensible. Elle n'est vi- sible que dans une obscurité très profonde. Cet effet ne dépend, comme il est facile de le concevoir, que de la distance qui doit être parcourue par l'électricité. Quand on opère avec une batterie très énergique, et que les boules de l'excitateur sont très rapprochées, on peut avoir dans le vide une Lumière vive et éclatante. En introduisant dans le vidù mercuriel la plus petite quantité d'air pos- sible, la couleur change du vert au vert LUM de mer. Par de nouvelles additions, elle passe au bleu et au pourpre. En faisant le vide au-dessus de ralliage fusible, afin de ne pas avoir sensiblement de matières pon- dérables, la Lumière est pâle et d'un jaune paille. Tous les faits observés jusqu'ici ten- dent à prouver que les propriétés lumineu- ses de l'électricité appartieniientà la matière pondérable à travers laquelle les décharges sont transmises; néanmoins l'espace dans lequel il n'y a pas de quantités appréciables de cette matière est apte à transmettre les effets lumineux, pourvu toutefois que l'in- tensité de la décharge soit suffisante; mais il est probable que, dans ce cas, les parties matérielles des corps entre lesquels éclate la décharge interviennent dans la produc- tion de la Lumière : cet effet est analogue à celui qui a lieu quand on brûle du gaz hydrogène pur et du gaz hydrogène carboné; dans ce dernier, les corpuscules de carbone en ignilion ou en combustion donnent plus d'éclat à la Lumière. Nous avons dit que la Lumière électrique, quand la décharge traverse du gaz, dépend principalement, du moins sa couleur et son intensité, de la tension de l'électricité ; mais cette cause n'est pas la seule, car la nature propre du gaz exerce aussi une influence sur la production du phénomène. A pression égale , dans l'air, les étincelles ont cette lu- mière intense et cette couleur bleue que nous leur connaissons. Elles ont souvent des parties claires et obscures dans leur trajet , c'est-à-dire qu'elles montrent des solutions de continuité quand la quantité d'électricité est plus considérable. Dans l'azote , elles ont la même apparence que dans l'air, si ce n'est que la couleur bleue ou pourpre est plus prononcée. Dans l'oxygène, les étincelles sont plus blanches que dans l'air ou dans l'azote, mais non aussi brillantes. Dans l'hy- drogène, elles présentent une belle couleur cramoisie, qui n'est pas due à sa faible den- sité, puisqu'elle disparaît quand on raréfie le gaz. Dans le gaz acide carbonique, la couleur est semblable à celle de l'étincelle dans l'air, mais avec un peu de couleur verte. Dans le gaz chlorhydrique, l'étincelle est presque toujours blanche, sans parties ob- scures, probablement en raison d'une bonne conductibilité. Dans l'oxyde de carbone, elle est verte, rouge, tantôt l'une, tantôt l'autre. LUM m Pour bien étudier le développement de l'étincelle dans l'air, à mesure que la dis- tance augmente entre deux boules chargées d'électricité contraire, on opère de la ma- nière suivante avec la machine de Nairne, qui fournit en même temps les deux élec- tricités. Cette machine est tellement dispo- sée que l'on peut approcher à volonté deux boules de métal en relation chacune avec un des deux conducteurs. Lorsque les deux boules sont placées de 4 à 6 millim. de dis- tance, l'éiinccllea la constitution suivante: Du côté négatif, on aperçoit un point lu- mineux bien prononcé; du côté positif, il y a également un point lumineux moins fort. Dans l'intervalle, on aperçoit une partie sombre violacée. Si l'on écarte peu à peu les deux conducteurs , la partie lumineuse négative se sépare en deux parties qui s'é- loignent de plus en plus. L'étincelle se trouve alors composée de trois parties lu- mineuses et de deux parties sombres viola- cées. En continuant à écarter les boules, la partie lumineuse qui s'est détachée du con- ducteur négatif se rapproche de la lueur positive, et finit par se joindre à elle. Il ne reste plus qu'une très l'jjble lueur du côté négatif, tandis qu'il y a une lueur très forte du côté positif. Les étincelles acquiirent alors une telle intensité qu'il est difficile de les analyser. Pour obtenir l'aigrette électrique, il suffit de fixera l'angle droit, sur le conducteur positif d'une machine électrique, une tige métallique de quelques lignes de diamètre, arrondie par le bout extérieur, et d'ap- procher ensuite la main ou toute autre sur- face conductrice. Quand on opère avec une puissante machine électrique , une petite boule métallique d'environ 18 millimètres de diamètre, fixée à l'une des extrémités d'unelongue tige en cuivre, l'aigrette pré- sente l'apparence suivante : une petite par- tie conique brillante paraît au milieu de la balle, laquelle se projette loin d'elle direc- tement, à une petite dislance; cllesebriso soudainement en une large aigrette de pâles ramifications ayant un mouvement tfemblé, et est accompagnée en même temps d'un claquement sourd et faible, dû à des dé- charges successives et intermittentes. Avec une balle plus petite, l'aigrette est plus faible, et le son, quoique plus marqué, 232 LUM est plus continu. Avec un fil à bout ar- rondi, l'aigrette est encore plus faible, mais séparabie. Le son , quoique moins intense, est plus élevé et rend une note musicale distincte. Ce son est dû aux décharges suc- cessives , qui, arrivant chacune à des inter- Yalles presque égaux , font entendre une note définie dont le ton monte avec l'ac- croissement de rapidité , la régularité et la rapidité de décharges intermittentes. De la cotnposilion de la Lumière électrique. — On analyse la Lumière électrique, comme les autres Lumières, au moyen d'un prisme. On obtient un spectre dont la composition n'est pas la même que celle du spectre so- laire. Celte diirérence se manifeste princi- palement dans le rapport des raies et des bandes. On dislingue , dans le spectre élec- trique, plusieurs lignes en partie très clai- res , dont l'une , qui se trouve dans le vert, est d'une clarté pour ainsi dire brillanle, en comparaison du reste du spectre. L'o- rangé renferme une autre ligne moins lu- mineuse, dont la couleur paraît être la même que celle de la ligne claire du spectre de la flamme de lampe. A peu de dislance de l'exirémiié du spectre, on remarque une ligne qui n'est pas très claire, et dont la Lumière est aussi fortement réfractée que celle de la Lumière claire de la lampe dans le reste du spectre. On distingue enc«re fa- cilement dans diverses parties quatre lignes bien claires. Fraunhofer attribue la présence de ces lignes claires à une portion de la Lu- mière qui n'a pas été décomposée par les prismes. M. Wealhstone a étudié la composition du spectre de la Lumière électrique avec un télescope muni d'un micromètre. H s'est servi d'un appareil électro-magnétique dis- posé de manière à donner une étincelle ne variant pas de position. Voici les princi- paux résultats qu'il a obtenus : Le spectre de l'étincelle tirée du mercure consiste en sept bandes définies , séparées les unes des autres par des intervalles ob- scurs ; elles sont composées de deux bandes orangées rapprochées l'une de l'autre, d'une bande vert-brillant, de deux bandes vert- bleuâtre très rapprochées , d'une bande pourpre très brillante, et enfin d'une bande \iolette. En étudiant la composition du spectre LUM provenant des étincelles tirées du zinc, du cadmium, du bismulh, du plomb en fusion, Wealhstone a trouvé que le nombre, la po- sition et la couleur varient dans chaque cas. Le spectredu zinc et du cadmium donne la bande rouge, qu'on ne trouve pas dans les autres spectres. Les résultats ont été les mêmes en employant l'étincelle d'une pile t'oltaïque , nouvelle preuve de l'identité de la Lumière électrique provenant des ma- chines ordinaires ou des appareils voltaïques. L'influence des métaux est tellement mar- quée que, lorsqu'on tire l'étincelle d'allia- ges, on aperçoit simultanément les lignes qui appartiennent à chacun de ces métaux. L'intervention de la matière pondérable du conducteur, qui est volatilisée, est donc complètement démontrée. D'un autre côté, on sait que l'élincelle qui traverse l'air, en sortant d'un conducteur métallique ou au- tre , emporte toujours avec elle des particu- les matérielles, et que dès lors la Lumière électrique n'est pas formée seulement de la réunion des deux fluides , mais provient encore de l'ignilion et même delà combus- tion des matières pondérables transportées, effet analogue à celui que l'on observe dans les flammes résultant de la combustion du gaz composé. En résumé, nous voyons que réellement la Lumière électrique peut naître de la réu- nion des deux électricités, mais qu'elle a besoii , pour se manifester à nos yeux avec plus ou moins d'éclat , de la présence de particules matérielles insaisissables, et qui modifient ces propriétés , comme nous l'at- testent les raies différentes que nous retrou- vons dans les spectres obtenus avec la Lu- mière électrique provenant des étincelles tirées de diverses substances. Lumière de l'aurore boréale. — On appelle ainsi le phénomène lumineux qui apparaît quelquefois après le coucher du soleil vers le nord, rarement vers le couchant, et plus ra- rement encore vers le midi : tantôt il se présente près de l'horizon comme une lueur vague ressemblant à celle de l'aurore qui pré- cède le lever du soleil ; d'autres fois, sous la forme d'une nuée sombre , d'où partent des fusées lumineuses, quelquefois vivement colorées , et qui éclairent alors toute l'at- mosphère. Telles sont les apparences prin- cipales qu'on observe dans ce météore, qui LUM LUN 233 prend diverses formes ; son apparition est Joujours accompagnée d'un dérangement dans la marche des variations diurnes de l'aiguille aimantée, non seulement dans les lieux où l'aurore boréale est visible, mais oncore dans les contrées qui en sont éloi- .; liées. La supposition la plus admissible pour îxpliquer ce phénomène est de lui attribuer nns origine électrique. On sait elTectivement que Péiectricité qui passe dans le vide s'y montre avec les mêmes apparences lumi- neuses que celle de l'aurore boréale. Or, l'air devenant moins dense à mesure qu'il s'élève au-dessus de la terre, si l'aurore est due à des décharges électriques ayant lieu dans des régions supérieures , ces dé- charges doivent présenter les mêmes appa- rences que dans des tubes remplis d'air plus ou moins raréfié. La présence d'une cer- taine quantité d'électricité dans l'atmo- sphère vient encore à l'appui de l'identité entre la Lumière électrique et celle des au- rores. Tous les faits observés montrent bien que les colonnes de l'aurore boréale obéissent à l'action du magnétisme terrestre, etdoivent, par conséquent , être considérées comme analogues à ces jets lumineux produits en- tre deux pointes de charbon , dans le vide, au moyen d'une très forte batterie vollaïque. Tout tend donc à prouver que les rayons lumineux de l'aurore boréale sont dus à des décharges électriques qui s'opèrent dans les parties supérieures , ou très probablement au-delà de notre atmosphère. Nous renvoyons pour plus amples'developpements à l'article AURORE BORÉALE. Lumière des étoiles filantes. — Ces mé- téores sont encore très-obscurs; on les ex- plique en admettant l'existence d'une 7one composée de milliers de petits corps donlles orbilesrencontrentleiilanderécliptiquevers le point que la terre va occuper tous les ans -lu H au 13 novembre. Ces petits corps sont composés très-probablement de matières oxydables qui s'échauffent, puis s'enflam- ment quand elles sont dans notre atmo- sphère, et donnent lieu, par là, aux effets inminfiix nhsiM-vôs. (Bkcquerel.) MJM\ITZERA. BOT. ph. — Jacq. F., syn. de Moschosma , Reichenb. — Genre de la famille des Combrétacées-Combré- ices , établi par Wildenow (m Berl, n. />•., T. vm. IV, 186). Arbres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale, roy. combuétacées. LLMP. poiss. — Voy. lompe. LUINA. MOLL. — Ce mauvais genre de K^iein a été fondé pour une espèce de Calyp trée, probablement le Calyplrœa trochifor- mis. Ce genre est tombé dans l'oubli. (Dksh.) LUNAIEE. Lunaria. bot. pu. — Genre de la famille des Crucifères, tribu des Alys- sinées , établi par Linné ( Gen. , n. 809 ). Herbes des contrées centrales et australes de l'Europe, bisannuelles ou vivaces, gran- des, légèrement velues; à tiges cylindriques, droites, rameuses; à feuilles alternes ou opposées, pétiolées, cordées, acuniinées , dentées en scie; à fleurs d'un rose clair, quelquefois couvert d'une teinte argentée, et disposées en grappe terminale. Deux espèces seulement rentrent dans ce genre : la Lunaire vivace, L. rcdiviva L., et la Lunaire bisannuelle, L. biennis Mœnch. L'éclat argentin des fleurs de cetle dernière espèce lui a valu les noms de Satinée et Passe-salin. Dans certaines localités, elle porte encore les noms de Grande Lunaire, Médaille et Bulboriac. LLIVA^EA (nom propre), bot. pb. — Genre de la famille des Térébinihacées. éta- bli par De Candolle {Prodr., Il, 92). Herbes de la Guinée. Voy. térébinthacéics. LUNATLS. MOLL. — Humphrey, dans le Muséum calonnianum, a proposé ce g. pour y rassembler un certain nombre de Natices. Voy. ce mot. (Desh.) LL1\E. AsrnoN. — Par sa p^roximité de la Terre, autour de laquelle elle circule in- cessamment, la Lune offre aux astronomes les plus grandes facilités pour l'observation télescopique de sa surface : c'est, de tous les astres, celui qui est incontestablement le mieux connu, sous ce rapport. D'autre part, toutes les particularités de son mou- vement sont, par le fait même de cette proximité, tellement sensibles aux procédés de mesure actuellement en usage en astro- nomie, que les inégalités on perturbations de ce mouvement, causées par les actions inégales des masses du Soleil et de la Terre, font considérer à juste titre la théorie de la Lune comme la plus difficile et la plus com- pliquée des théories astronomiques. Mais la difficulté dont il s'agit a été précisément la source de progrès importants dans la méca- 15* 234 LUN nique céleste. C'est en comparant la marche de la Lune dans son orbite avec la chute des graves à la surface de la Terre, que Newton a montré l'identité de la pesanteur avec la force générale qui fait graviter autour du Soleil toutes les planètes. Depuis, les conséquences de cette mémorable décou- verte ont servi à rendre compte de toutes les particularités des mouvements plané- taires, et notamment à expliquer les nom- breuses inégalilésdu mouvement delà Lune. A tous ces titres, l'étude de la Lune doit nous intéresser au plus haut point. Mais, en outre, son action sur noire propre pla- nète est si importante, qu'à ce seul point de vue elle mériterait notre attention : c'est, enelTet, principalement sa niasse qui déter- mine les mouvements périodiques de la mer ou les marées. Quant à son influence pré- tendue sur les mouvements de l'atmosphère, s'il esta peu près certain qu'elle est presque nulle, du moins les préjugés qui régnent à cet égard sont si enracinés qu'il n'est pas possible de ne point en examiner la valeur. Voilà donc bien des raisons pour justiGer les développements dans lesquels nous allons entrer au sujet du satellite de la Terre. ÉLÉMENTS ASinONOMIQUES, OU THÉORIE DD MOUVEMENT DE LA LUNE. Les phases de la Lune ou les apparences rariées que présente successivementet priio- diquement son disque, et son mouvement apparent au milieu des Cdusteilations ont été, dès la plus haute antiquité , considérés Eomme des preuves de la réalité de son mou- vement de circulation autour de la Terre. Tous les 27 jours et un tiers environ, la Lune parcourt, dans le sens du mouvement apparent du Soleil, c'est-à-dire d'occident en orient, les divers points d'un grand cercle de la sphère céleste, de manière à revenir à peu près à son point de départ. C'est ce qu'on nomme la révolution sidérale de la Lune, dont la durée exacte est au- jourd'hui de 27 j. 7 h. 43m. 11. s. 5. Mais, pendant que la Lune tourne ainsi autour de la Terre, celle-ci se meut en même temps, et dans le même sens, autour du Soleil. Au bout d'une révolution sidérale, la Lune n'est donc pas encore revenue à une même position relativement à la Terre et au Soleil : il lui faut un peu plus de deux LUN jours pour achever ce mouvement qui la ra- mène à la même phase, et que les astronomes caractérisent en lui donnant le nom de révo- lution synodique. Cette durée de 29 jours et demi environ forme ce qu'on appelle vulgairement un mois lunaire, une lunai- son ou simplement une lune. La durée exacte de la révolution synodique est au- jourd'hui de 29j. 12 h. 44 m. 2s.9. Dans chaque lunaison, il arrive certaines époques où les longitudes de la I une et du Soleil se trouvent avoir la même valeur ou diffèrent, soit de 90°, soit de 180", soit enfin de 270°. Dans le premier cas, la Lune est nouvelle ou en conjonction. Son disque est alors invisible pour la Terre, parce que c'est son hémisphère obscur qu'elle tourne vers nous. Dans le second, elle est au premier quartier ou en quadrature; dans le Iroi- sièmecas, c'est la pleine Lune ou Vopposilion, notre satellite occupant une position diamé- tralement opposée à celle du Soleil. Puis vient la seconde quadrature ou le dernier quartier, et enfin la Lune nouvelle suivante. Tout le monde est trop familiarisé avec la succession des phases lunaires, pour que nous donnions plus de détails sur ce point: un peu plus loin, nous aurons l'occasion, de revenir sur quelques détails importants, par exemple sur la lumière réfléchie par les diverses phases, et sur la lumière qui rend quelquefois visible la partie obscure du dis- que. Tout le monde aussi comprend que les phases ont leur explication très-simple dans les positions variées que le mouvement de la Lune imprime à son globe, et qui nous font voir, par réflexion, des fractions plus ou moins étendues de l'hémisphère qu'éclaire la lumière du Soleil. Le mouvement diurne moyen de la Lune en longitude, est d'environ 13' 10', de sorte que sa vitesse apparente sur la voûte cé- leste est treize fois plus rapide que celle du Soleil, et que le retard journalier de son passage au méridien est, aussi en moyenne, de 50 minutes. Une première approximation fait voir que la Lune se meut à peu près dans un plan dont l'inclinaison sur l'équa- teur varie entre 18° et demi et 28\ mais dont l'inclinaison sur le plan de l'orbite terrestre ou de l'écliptique est sensiblement constante, égale à 5° 8' 48". Eu se mouvant périodiquement dans le LUN )lau de son orbite, la Lune, à chacune de irs ïévolutions autour de la Terre, passe deux fois par le plan même de lécliptique, une fois en nionliint de l'hémisphère aus- tral céleste dans l'hémisphère boréal, Tau- ire fois en descendant au contraire: les points d'intersection du centre de la Lune avec l'écliptique sont ce qu'on nomme les nœuds-, le premier étant le nœud ascendant, l'autre le nœud descendant. Les nœuds ciiangcntde position ou rétro- gradent constamment d'une lunaison à l'au- tre, de manière à faire le tonr complet do l'écliptique en 18 ans deux tiers. Celte révo- lution, analogue à la précession des équi- noxes, mais beaucoup plus courte, est cause que les éclipses de Soleil et de Lune se re- trouvent périodiquement, tous les 18 ans deux tiers, à peu près d.ins le même ordre. Les éclipses sont dues, en effet, à cette cir- constance que la Lune est à l'un de ses nœuds, ou très voisine de ce point, en même temps qu'elle est en opposition ou en con- jonction {Voy. éclipse). La rétrogradation des nœuds de l'orbite lunaire prouve que cette orbite n'est pas exactement plane ; l'observation prouve de plus que le mouvement de l'astre n'est pas uniforme. Enûn, si l'on mesure jour par jour le diamètre apparent du disque de la Lune, on trouve des valeurs variables qui montrent que la distance de la Terre à son satellite varie en sens inverse dans le cours de chaque révolution. En faisant abstrac- tion des inégalités de divers genres qui af- fectent ce mouvement, on reconnaît que la Lune décrit une ellipse autour de la Terre, dont le centre est au foyer de la courbe, et que les aires décrites par son rayon vecteur sont proportionnelles aux temps : ce qui revient à dire que le mouvement de la Lune autour de ta Terre est régi par les deux pre- mières lois de Kepler, tout comme le mou- vement de la Terre et des planètes autour du Soleil. Mais ce premier énoncé n'est qu'une approximation, car les éléments de l'orbite lunaire sont affectés de variations, les unes «éculaires, les autres périodiques. En vertu des premières, l'excentricité de l'orbite, la longueur du grand axe, la position de la ligne des nœuds, l'inclinai.-ou, la longitude du périgée, enfin la durée de la révolution LUN 335 oscillent r.ntour de valeurs et de positions moyennes ; comme h-s durées de ces oscil- lations embrassent un firand nombre d'an- nées, les variations dont il s'agit ont reçu le nom d'incgalUés séculaires. Ces pertur- bations sont dues, comme on le démontre rigoureusement dans la mécaniq ue céleste, aux changements qu'éprouve l'excentricité de l'orbite terrestre. Quant aux inégalités périodiques, dont les durées sont beaucoup plus courtes, elles ont été découvertes par l'observation, bien avant qu'on en connût la théorie. Ainsi l'e- quation du centre et Vévection étaient con- nues des anciens, et la variation a été dé- couverte en 1601 par Tycho-Brahé, ïéqtta- lion annuelle \)-àr Kepler. Les changements périodiques de position et de distance de la Lune par rapport au Soleil et à la Terre suf- fisent pour expliquer ces perturbations : si la Lune et la Terre étaient seules dans l'es- pace, le mouvement de notre satellite s'ef- fectuerait d'après les lois du mouvement elliptique; mais l'action de la masse du Soleil sur l'unité de masse de la Terre et de la Lune' est tantôt plus petite tantôt plus grande, selon la distance du Soleil à chacun de ces corps; de là, des perturbations de di- vers ordres que l'observation constate etdont la théorie rend compte. Le calcul de toutes les corrections qu'il faut introduire da-îs les formules du mouvement de la Lune, pour ob- tenir des tables qui concordent avec les posi- tions réelles de cet astre, est extrêmement complexe. Les plus récents perfectionnements réalisés dans cet ordre de travaux sont dus aux géomètres Plana, Hausen, Delaunay, Adams. La forme de l'orbite de la Lune est, avons-nous dit plus haut, celle d'une ellipse, dont l'excentricité est environ 55 milliè- mes; c'est-à-dire que si l'on représente par 1000 la distance moyenne des centres de la Lune et de la Terre, les distances ex- trêmes seront de 55 ndllièmes au-dessus ou au-dessous de ce nombre. En un mot : Distance apogés = ■1055 Distance moyenne ^ 1000 Dislance périgée = lliiS Il ne s'agit ici que des distances relative.^. Pour passer aux distances absolues, il suP fiL de connaître la parallaxe de la Lunequi, approximativement connue dès Hipparque, 236 LUN a été mesurée au siècle dernier par Lalande et Lacaille, et récemnienl fixée à 5"' 2" par M. Hendcrson. (elle parallaxe donne, pour la moyenne distance des centres de la Terre et de la Lune, un peu plus de 60 rayons trois quarts de l'équateur terrestre (plus exaclenierit, 60,273). C'est environ 384 SOOLilomètres, ou 96 125 lieues. A l'a- pogée, cette dislance atteint 405 500 kilo- niètres, et au périgée, elle n'est plus que de 363 2j0 kilomètres; mais si l'on voulait obtenir les distances des points les pins rap- prochés de la surface de la Terre et de celle de la Lune, il faudrait ôter des nombres pré- cédents la somme des rayons de la Lune et de la Terre ou environ 8120 kilomètres. On voit par là que la Lune est, en moyenne, 385 fois moins éloignée de nous que le ?oleil. La distance de la Lune connue, on peut immcdiatemeni calculer ses dimensions réelles, d'après les mesures qu'on a de son diamètre apparent. La par;illaxe de 57' 2" que nous avons donnée plus haut corres- pond à un diamètre lunaire de 31' 8'!, 2; d'où résulte 0,2729 pour la valeur du diamètre, celui de la Terre étant pris pour unité. C'est une longueur de 3482 kilomètres, ou en nombre rond 870 lieues ; ou encore 1741 kilomètres pour le rayon de la Lune. La Lune n'ayant pas d'aplatissement sensible, mais, au contraire, probablement un allongement dans le sens du rayon qui joint son centre à celui de la Terre, il n'y a pas lieu de f.jire de différence entre les diverses circonférences de grand cercle qu'on peut imaginer à sa surface : chacune de ces circonférences mesure 10 940 kilo- mètres, un peu plus du quart de la circon- férence moyenne terrestre. Ce rapport est, du reste, celui de toutes les dimensions ho- mologues des deux sphéroïdes. Quant à sa surface, elle est à peu de chose yrès 13 fois moindre que celle de la Terre ; ft son volume est un peu plus fort que 1/50 du volume de notre planèle. Voici les nombres exacts : Diamètre 0,2729 Surface 0,07-1.5 Volume 0,0203 Quand on dit que la Lune, abstraction lite des nombreuses inégalités de son mou' LUN vemont, décrit une ellipse auloiir du centre de la Terre, il est clair qu'il ne s'agit làqua du mouvement relatif, non de la court» réelle que décrit notre satellite dans l'espace. L'orbite vraie est une sorte d'épicycloïde à double courbure, et dont les sinuosités sont telles qu'elle présente toujours sa concavité au Soleil. La Lune a un mouvement de rotation autour d'un axe qui est presque perpendi- culaire au plan de l'orbite (l'angle est de 82° 23'). Mais une particularité remarqua- ble, c'est la parfaite égalité de durée du mouvement de rotation ei de la révolution sidérale. Il résulte de cette égalité que la Lune présente toujours, à peu de chose près, la même face à la Terre, qui ne voit ainsi jamais qu'un hémisphère de son satellite. On peut aisément constater à l'œil nu, en examinant les positions relatives des prin- cipales taches du disque, le fait dont nous venons de parler. Toutefois, si l'on déter- minait par des mesures rigoureuses la posi- tion d'une tache qui occupe exactement, à un moment donné, le centre du disque lu- naire, on ne farderait pas à observer qu'elle ne conserve pas cette position fixe, qu'elle oscillesoità l'est età l'ouest, soitau nordetau sud du centre. Ces mouvements d'oscillation se nomment les libr^atiotis de la Lune, et l'on distingue la libration en latitude, la li- hration en longitude et la libration diurne, dont les causes sont aisées à comprendre. Le mouvement de rotation de la Lune est uniforme, tandis que la vitesse de l'astre sur son orbite est variable, maximum au périgée, minimum à l'apogée. Les angles de rotation et de translation ne sont pas donc pas, en général, égaux, ce qui serait néces- saire pour que la tache centrale conservât toujours la même position. L'oscillation ayant lieu dans le plan de l'orbite, c'est-à- dire principalement dans le sens delà longi- tude, le mouvement se nomme libration en longitude. L'axe de rotation de la Lune est presque perpendiculaire à l'écliptique, de sorte que, quand elle est à ses nœuds, de la Terre on voit à peu près également bien les deux pôles. Mais quand la Lune s'éloigne des nœuds et .tteint sa latitude maximum, soit boréale, soit australe, c'est tantôt l'un, tan- tôt l'autre pAle lunaire qui se cache, d'où LUN r<*siille pour toutes les taches une oscillation du nord au sud, ou une Ubralion en lati- tude. Eufin la libralitm diurne provient des va- riations de la parallaxe, selon les hauteurs variables de la Lune cur l'horizon d'un lieu. Ce ne sont pas les mêmes régions lunaires qui sont en vue aux divers instants de la trajectoire diurne, de même que ce ne sont pas identiquement les mêmes points de la surface de la Lune qu'on voit à la fois de tous les points de la Terre. Il résulte de là qu'en réalité on parvient à apercevoir plus de la moitié de la surface de la Lune. D'après un calcul de Béer et de Maedier, sur 1000 parties composant la surface totale, 576 se découvrent successi- vement à nou.s 424 seulement restent tota- lement invisibles. Ce fait a de l'itnportance, au point de vue des conjectures qui ont été faites sur la constitution physique de l'hé- misphère invisible. La masse de la Lune, d'après les dé- terminations les plus récentes, est égal'. à la quatre-vingt-unième partie de li masse de la Terre, c'est à-dire environ vingt-six millions de fois moindre que celle du Soleil ; et cependant, l'action de cette masse sur les phénomènes des n)aréis dé- passe l'action de la masse du Soleil dans la proportion du double au simple, la proxi- mité de la Lune compensant, et au delà, la faiblesse de sa masse. La masse et le volume lun;iire étant connus, un simple calcul donne la densité moyenne de la matière qui compose son globe. On trouve ainsi 0,607, la densité de la Terre étant prise pour unité. Rapportéeà l'eau, on trouve 3,30 pour cette densité qui est très voisine de celle d'un grand nombre de minéraux terrestres, ainsi que des météo- rites du type commun. Enfin, l'inteusilé de la pesanteur à la surface de la Lune est environ 1/6 du même élément à la surface de la Terre. Avant d'aborder la question de la consti- tution physique et orographique de la Lune, disons quelques mots de ses inCuences , soit réelles, soit prétendues sur notre pla- nète. Il est d'abord un point hors de toute con- testation, c'est que la Lune agit sur la Terre par sa masse. Ainsi les phénomènes .UN 2:î7 de la précession des équinoxes et de la nnta- tion sont dus, le premier aux actions com- binées des masses du Soleil et de la Lune sur le ménisque ou bourrelet éqiiatori;il, le second à l'action de la Lune seule sur le même bourrelet. Ce genre d'induenre se manifeste avec une assez grande lenteur, mais la théorie et les observations s'accor- dent à en donner une mesure très précise. Un phénomène plus fréquent et plus sensible à l'observation vulgaire est celui des oscillations périodiques de l'Océan, connues sous les noms de marées, de flux et de reflux. C'est encore aux actions combinées des masses de la Lune et du Soleil sur la masse liquide qui entoure une grande par- tie du spliéro'ïde terrestre, que sont dus o^-s mou^ements de la mer, dont l'intensité varie avec les positions relatives des trois aUrcs. On trouvera sur ce sujet des détails, auxquels nous renvoyons le lecteur, à l'ar- ticle MAHÉiîs. Rappelons seulement, pour préciser la part qui revient à la Lune dans le phénomène, que si l'action de notre sa- tellite est représentée par le nombre 10 000, celle du Soleil l'est seulement par le nom- bre 5652. La théorie indique qu'une oscdiation ana- logue à celle des eaux de la mer doit avoir, lieu périddiquetnenl dans l'atmosphère, sous l'influence de la niasse de la Lune. Mais comme nous sommes placés an fond de l'océan aérien, dont la limite supérieure n'est pas accessible à nos observations, et d'ailleurs ne nous offrirait aucun point de repère propre à en fixer le niveau, les oscil- lations dont il s'agit ne peuvent être con- statées que par les instruments à l'aide des- quels on enregistre les variations de la pression atmosphérique, c'est-à-dire par le baromètre. Laplace a fait remarciuer que le flui atmosphérique pouvait être produit par trois causes : la |)remière est l'action directe du Soleil et de la Lune; la seconde est le mou- vement périodique de la surface de la mer qui sert de base mobile à l'atmosphère et dès lors force celle-ci à s'élever ou à s'a- baisser avec elle; la troisième est l'attrac- tion du fluide atmosphérique par les euuï de l'océaii dont la fijiure varie périodique- ment. Mais ces trois causes dérivent les unes et les autres des forces attractives du 238 LUN Soleil et de la Lune, et il est clair que les périodes des oscillations qu'elles produisent sont les mêmes que celles des marées. Toute la difficulté était de démélv-r ces in- fluences particulières, que la théorie indique comme très petites, au milieu de la multi- tude des variations barométriques dues à d'autres causes physiques, générales ou lo- cales, ei beaucoup plus considérables. Les variations produites par Taciion du Soleil, revenant chaque jour les mêmes à la même heure, ne font que modiGer la variation diurne barométrique, sans s'en distinguer, tandis que celles provenant de l'action de la Lune changent d'un jour à l'autre et ne reviennent aux mêmes heures du jour qu'a- près une demi-lunaison. D'ailleurs, il est clair que le flux lunaire doit être maximum les jours de syzygies et minimum à l'épo- que des quartiers. Or, il résulte de près de 5000 observation s relevées par Bouvard de 1815 à 1823, observations faites à l'Observatoire de Paris à neuf heures du matin, à midi et à trois heures du soir, que l'intensité du flux lunaire atmosphé- rique ne dépasse pas 1 dix-huitième de milli- mètre, au moment de son maximum, c'est- à-dire aux époques des syzygies. Voilà pour la latitude de Paris : dans les régions équaioriales, l'oscillation baromé- trique peut être plus considérable ; mais, selon Laplace, à l'équateur même où elle est la plus grande, elle ne dépasse certaine- ment pas 1 millimètre. D'ailleurs, il ne faut pas oublier que ces effets, si insensibles qu'ils soient quai d on les compare aux variations barométriques dues à d'autres causes, ne proviennent pas uniquement de l'attraction directe de l'at- mosphère par la masse de notre satellite. Laplace croil que l'effet de cette action di- recte serait insensible sous nos latitudes, « et il est porté à regarder comme cause principale du flux lunaire atmosphérique, dans nos climats, l'élévation et l'abaisse- ment périodiques de la mer», c'est-à-dire les marées océaniques, et il ajoute : « des observations barométriques faites chaque jour dans les ports où la marée s'élève à une grande hauteur, éclairciraient ce point curieux de météorologie. » Depuis l'époque où l'illustre auteur de la Mécanique céleste écrivait ces lignes, les observations dont il LUN s'agit ont sans doute été faites, mais nous ne sachions i)as qu'on les ait discutées au puint de vue, fort intéressant, qu'il signa- lait ainsi. Outre les marées océaniques et les marées atmosphéfiqucs produites par les actions simult;inées de la Lune et du Soleil sur les fluides extérieurs à la Terre, ne doit-on pas admettre des marées souterraines occasion- nées par les mêmes causes dans la masse qui forme le noyau supposé liquide et incan- descent de notre planète. Théoriquement parlant, c'est une hypothèse qui n'a rien que de très légitime. Mais, comment con- stater ce genre d'action? D'après M. Perrey, de la l-aculté des sciences de Dijon, les pro- tubérances que l'attraction luni-solaire tend à produire dans la masse interne rencon- trent, dans leur formation et leur dévelop- pement, une résistance qui est due à la rigi- dité de l'écorce terrestre. De là, des secous- ses, des ruptures donnant lieu à des trem- blements de terre. Dans le but de justifier cette théorie, M. Perrey a recueilli des élé- ments statistiques fort nombreux sur les dates dos tremblements de terre observés depuis un siècle, et il croit pouvoir en con- clure que le nombre des secousses est con- stamment plus fort à l'époque des syzygies qu'à l'époque des quadratures, aux envi- rons du périgée qu'à ceux de l'apogée, enfin aux heures des passages de la Lune au mé- ridien qu'aux heures où l'astre est à l'ho- rizon. Cette hypothèse mérite évidemment toute l'attention des savants qui s'occupent d'astronomie, de météorologie et de physi- que du globe. On voit néanmoins par ce qui précède combien est faible l'influence de la Lune sur cet élément si important du temps, la pres- sion atmosphérique. Il est vrai qu'il ne s'a- git ici que de l'action de la Lune considérée comme masse , de son influence comme force purement mécanique. Il reste à savoir si. aux diverses périodes de son mouvement qu'on nomme ses phases, elle n'est pas sus- ceptible d'agir physiquement d'une aulre façon sur notre planète, de manière à jus- tifier les préjugés très enracinés qui attri- buent aux phases lunaires une action posi- tive sur les variations du temps. Or, en dehors de la force de gravitation inhérente à la masse de la Lune, laquelle LUN varie en raison des positions que l'astre oc- rupe sur les divers horizons terrestres, et en raison des positions relatives du Soleil, de la Lune et de la Terre ; en dehors, dis- je, de cette action tonte mécanique appré- ciable au baromètre, nous ne voyons plu^ que deux modes d'influence possibles de la Lune sur l'nlmosphère de notre planète, ce sont ceux que peut exercer, soit la lumière, soit la chaleur rayonnées par notre satellite. Examinons rapidement ce qu'on sait de ces deux éléments. La lumière dont brillent les parties lumi- neuses du disque de la Lune n'est autre chose que la lumière du Soleil réfléchie dif- fusément vers la Terre. Si le mouvement de notre satellite pouvait laisser sur ce point l'ombre d'un doute, il suffirait pour le dis- siper d'examiner au télescope les nombreuses aspérités dont la surface de l'astre est cou- verte, rendues visibles par les ombres qu'elles projettent, et dont la longueur varie à pro- porlion du plus ou moins d'obliquité de la ligne qui joint les centres de la Lune et du Soleil, c'est-à-dire de la direction des rayons lumineux solaires. On a cherché à déterminer photométri- quement l'intensité de la lumière de la Lune. Bouguer, en 17 25, a trouvé que la pleine Lune a un pouvoir éclainuil 300 000 fois moindre que celui du Soleil à 31 degrés au-dessus de l'horizon. Wollaston donne le nombre 800 000, bien différent du premier; évidemment il y a là matière à de nouvelles expériences. La lumière de la Lune est-elle blanche ou légèrement colorée? Quand on la voit le jour, elle a le plus souvent la même teinte que les nuages blanchâtres éclairés par le Soleil ; le soir, elle semble légèrement jaune. Humboldt explique cette différence en attribuant une teinte réellement jau- nâtre à la lumière de la Lune, qui, le jour, est ramenée au blanc par l'interpo- sition de la couleur bleue de l'atmospiière, le bleu étant le complément du jaune, taudis que la nuit le ton beaucoup plus foncé et grisâtre du ciel altère peu la nuance propre à la lumière lunaire. Du reste, pour ap- précier des teintes aussi faibles, il importe de tenir compte de la couleur des lumières voisines; ainsi, vue le soir, dans les rues des villes éclairées au gaz, la lumière de LUN 239 la Lune semble bleuâtre, ce qui est un effet de contraste provenant du ton rouge jau- nâtre des becs d'éclairage- En même temps quelle réflcchit les rayons lumineux du Soleil, la Lune renvoie-t-elle dans l'espace les radiations calorifiques* A priori, cela ne paraît pas douteux; mais la question était desavoir si, à la distance où nous sommes de notre satellite, l'inten- sité calorifique de ses rayons était encore appréciable, surtout après leur passage au travers des couches atmosphériques. Les ex- périences de La Hire, en 1705;, donnèrent un résultat négatif; à l'aide d'un miroir concave d'un grand diamètre, il concentra les rayons lunaires, qui ne produisirent aucun effet sensible sur un therniomètre d'Amontons. Melloni, en 1 846, fut plus heu- reux ; en plaçant une pile thermo-électrique au foyer d'une lentille à échelons de 1 mètre de diamètre, il obtint une déviation de l'ai- guille du galvanomètre correspondant à une augmentation sensible de température. La chaleur rayonnée par le sol lunaire est, au même titre que celle rayonnée par le sol terrestre, de la chaleur obscure; il est donc probable qu'elle traverse difficilement notre atmosphère, à cause de la vapeur d'eau qui s'y trouve en suspension, et dès lors on doit penser que l'action calorifique de la Lune se manifeste mieux dans les couches supérieures de l'air. Telle est sans doute la raison du succès des expériences faites en 1856 par M. Piazzi Smyth, au sommet du pic de Ténériffe. Bien que la Lune fût peu élevée, l'effet de ses rayons fut encore le tiers de celui des rayons calorifiques d'une bougie placée à 4™, 6 de distance. Ceci nous ramène à la question de l'in- fluence de la Lune sur les phénomènes mé- téorologiques terrestres. La faible quantité de chaleur qu'elle envoie à la Terre peut- elle modifier sensiblement la température de l'atmosphère, peut-elle rendre compte des croyances populaires sur les changements de temps en rapport avec les phases de chaque lunaison? Il est difficile de répondre à ces questions; nous avons vu, en premier lieu, que l'influence barométrique, quoique réelle, est si petite, même aux syzygies, qu'on peut la regarder comme nulle. D'autre part, l'in- fluence Ihermuniétrique a besoin, pour être constatée au moment du maximum, qui est 2^0 LUN celui de la pleine Lune, d'une concentration considérable des rayons lunaires, et encore faut-il se servir des ihermoscopes les plus sensibles. Toutefois il n'est pas prouvé que, dans les régions supérieures de l'at- mosphère, l'action calorifique de la Lune ne puisse pas, jusqu'à un certain point, ré- duire en vapeurs les masses condensées sous forme de nuages, et justifier ainsi le dicton si connu des marins : La Lune mange les nuages. C'était du moins l'opinion de J. Herschel et celle d'Arago. C'est d'ailleurs à l'époque de la pleine Lune que cette action serait le plus sensible, puisqu'alors, d'une part, l'inlensilé de la chaleur rayonnée est accrue par le fait même de l'augmentation de la surface rayonnante ; d'autre part, cette môme intensité est intrinsèquement plus forte à cause de réchauffement gra- duel du sol lunaire qui a reçu pendant quinze jours les rayons du Soleil; d'ail- leurs, à cette époque, il doit être plus facile de constater ce genre d'action, la Lune restant plus longtemps sur l'horizon après le coucher du Soleil, c'est-à-dire pendant les heures du jour où son action ne se con- fond point avec celle des rayons solaires eux-mêmes. Olbers a publié, au sujet de l'influence de la Lune sur le temps, un Mémoire dont une traduction a été insérée dans V Annuaire du bureau des longitudes pour 1823. Nous y lisons ce passage, qui montre que l'illustre astronome ne partageait point alors l'opinion émise plus lard par Herschel et Arago. «Quelques-uns prétendent, dit-il, avoir re- marqué des effets sensibles produits par le lever de la Lune et par sa culmination; mais les phénomènes cités par eux ou ne prouvent pas cette influence, ou sont inexacts. Plusieurs de nos marins soutien- nent aussi que la pleine Lune, en se levant, dissipe les nuages; mais ce préjugé doit son origine à ce que les nuages disparaissent communément par une soirée tranquille, et par conséquent aussi au lever de la pleine Lune, selon une juste remarque de M. Brandes. » La conclusion d'Olbors, après examen des diverses causes d'influence de la Lune sur les variations météorologiques, est celle-ci : « Je crois donc avoir démontré que l'ihflueuce de la Lune sur le temps est si petite, qu'elle se perd lolalcnieut parmi le LUN nombre infini des forces et causes qui chan- gent l'équilibre de notre très mobile atmo- sphère. » Il nous semble inutile de relever tout ce qui a été dit, à diverses époques, de l'in- fluence de la Lune sur les êtres animés; la plupart de ces assertions n'ont eu d'autres bases que l'imagination des personnes qui les ont soutenues, des coïncidences fortuites ou 'des observations incomplètes. Mais ill n'est pas impossible que l'on constate uu jouil l'existence de certaines actions physiques. Ainsi, à l'époque où le mémoire d'Olbers était publié en France, on ne se doutait point de la possibilité de rendre manifeste la réaction chimique de la lumière lunaire sur certaines substances, témoin la note suivante, ajoutée au texte par le traduc- teur : « On a fait à l'Observatoire royal de Paris des expériences qui prouvent que la lumière de la Lune, condensée par une très forte lentille, n'a pas altéré des pro- duits chimiques très sensibles et très alté- rables par la lumière. » Aujourd'hui, les magnifiques épreuves photographiques ob- tenues par les Warren de la Bue, les Ru- therfurd, etc., prouvent de reste que la lumière de la Lune jouit, comme celle du Soleil d'où elle émune, de la propriété d'agir chimiquement sur diverses substances im- pressionnables. Or, tout le monde connaît les belles expériences par lesquelles divers savants ont rais eu évidence l'influence des radiations solaires sur la végétation ; on peut légitimement supposer que les radiations lu- naires partagent dans une certaine mesure cette propriété. Toute la questiII0ilA ( l-^xvoz , lampe ; ^,o- po; , qui porte), bot. pu. — Genre de la fa- mille des Composées -Vernoniacées, établi par Martius {in Ilegensb. Denkschrift., II, 149), Arbustes du Brésil. Voy. composkks. *LYCHi\liRIS , Dejean. ins. — Syn. de liicidota, Laporte. (C.) ♦LYCIDIL'S, Leach. ins.— Syn. de Pino- philus, Gravenhorst. l'o?;. ce mot. (C.) LYCIET. Lycium. but. pu. — Genre de la famille de? Solanacées, de la pentandiie monogynie dans le système sexuel de Linné. 11 se compose d'environ 40 espèces de plan- tes frutescentes ou arborescentes, qui crois- LYC 259 sent dans la .-éi^ion méditerranéenne et dans les parties de l'Amérique tropicale situées au-delà de la chaîne des Andes. Ces végé- taux ont des feuilles alternes, entières, quelquefois fasciculées; leurs fleurs sont de diverses couleurs, blanchr.tres, jaunâtres, rosées, purpurines ou rouges-coccinées, so- litaires ou groupées de diverses manières, portées sur des pédoncules extra-axillnircs ou terminaux. Ces fleurs présentent: un calice urcéolé, à 5 dents égales ou à 3-5 di- visions irrégulières; une corolle en enton- noir ou tubuleuse; 5 étamines insérées au milieu ou vers le fond du tube de la corolle; un ovaire à deux loges renfermant de nom- breux ovules portés sur deux placentaires adhérents à la cloison; le style est simple, surmonté d'un stigmate en tète, déprimé ou 2--lobé. Le fruit qui succède à ces fleurs est une baie embrassée à sa base par le calice, à deux loges et renfermant des graines nom- breuses. Quelques espèces de ce genre se rencontrent fréquemment en buissons, en haies, en tonnelles; l'une d'elles croît spontanément dans nos départements méri- dionaux, une autre est aujourd'hui natura- lisée dans presque toute la France; ce sont les deux seules sur lesquelles nous nous proposions de dire ici quelques mots. 1. Lyciet d'Europe, Lycium eurojiœum r>inn. C'est un arbrisseau d'un aspect triste et maigre, très épineux, dont la tige est droite, les rameaux irrégulièrement flexueux, épineux au sommet, plus ou moins penchés vers le sol ; dont les feuilles sont en coiu vers leur base , élargies ou spathulées vers leur sommet, glabres, fléchies obliquement, alternes et solitaires à l'extrémité des bran-, ches, fasciculées par trois ou quatre dans les parties plus âgées. Ses fleurs sont solitai- res ou réunies par deux ou trois, à pédon- cule court. Leur calice est très court, mar- qué à son bord de cinq dents ciliées; le tuba de la corolle est blanchâtre à sa base, puis d'une teinte violacée sombre ; le limbe est à cinq lobes ovales, obtus, de couleur plus I)âle. Ses étamines sont glabres. Le fruit est rouge dans une variété, jaune ou fauve dans une autre. Cette espèce croît naturellement dans les parties méridionales de l'Europe, dans les îles de la Grèce et dans le nord do l'Afrique. 2. LïciET DE Baubarie, Lyciim barbavum 'J60 .YC Lin. Ccl!e espèce est cûiinue vulgairenicnt sous le nom de Jasminoïde ; elle fonnc un ;:rbirhseau un peu moins épineux que le pré- cédent, dont les rameaux sont anguleux, longs et pendants; ses feuilles sont lancéo- ïJes. algues, glabres; ses fleurs sont d'une couleur purpurine ou violacée terne, plus foncée que chez le précédent, géminées, por- tées sur des pédoncules cxtra-axillaires; leur calice cstdivisé en deux lèvres; lesétamines sont velues à leur partie inférieure et sail- lantes. Le fruit cstjaune ou rouge-jaunâtre. Ce Lyciet est indiqué comme croissant spoii- taiiémcntenAsie, dans l'Afriqueseptcntrio- iiale et dans les parties méridionales de l'Europe; mais il est depuis longtemps cul - t•.^é dans presque tous les jardins, en haies ou pour couvrir des tonnelles, et, comme il Cit fort peu délicat et qu'il réussit sans la moindre difGculté dans toutes sortes de tenc et à toutes les expositions, il s'est naturalisé dans presque toute la France. On cultive encore fréquemment d'autres espèces du même genre, surtout les Lycium sincnseLam. etafnimUn. (P. D.) *i.YCO»ÈKES Q.vy.o;, loup; Siyo, cou). iN's. — Genre de la fainiiie des Membracides, tribu des Tulgoriens , de l'ordre des Hé- miptères, établi par M. Gcrmar et adojjlé par MM. Amyot et Serville. Les Lycoùères sont très voisins des Bocydies; ils n'en dilTè- rcnt guère que par les éminences de leur corselet et les membranes foliacées de leurs pattes. Le type est le L. fuscus Am. et Scrv. (Bl.) *LYCODO!V (Àu':v'-yo:, baguette ; awac, corps).REPT.— Sous-genre de Scinques proposé par M. Gray (ZooL jottrn., 1827). (E. D.) LYGUS. INS. — Genre de la famille des Mirides , de l'ordre des Hémiptères, établi par Hahn (Wanz.-Ins.) et réuni par Bur- meister aux Phytocoris. Voy. ce mot. (Bl.) *LYMAl\TES(WavT-„'ç, destructeur). INS. — Genre de Coléoptères tétranaères , famille des Curculionides gonatocères, division des Cossonides, créé par Schœnherr (Gen. et sp. Cucurl. syn., t. IV, p. 1085 S, 2" part., p. 287). L'espèce type et unique, L. scrobicoUis de l'auteur, est originaire des États-Unis. (C.) LYMEXYLOi\ (},vVr;, fléau; ^ilcv, arbre ). ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Térédyles, créé par Fabricius {Systema entomologiœ, p. 204) et adopté depuis par tous les auteurs. L'espèce type et unique, le Canlharis navalis de Linné, se trouve en Europe, dans le bois du Chêne, auquel elle porte, ainsi que la larve, un tort immense. C'est surtout aux matériaux destinés à la construction des navires que cette dernière s'attaque. (G.) *LYM]VADEA. moll.— Ce g. a été proposé par M. Swainson dans son Traité de Mala^ cologie, pour quelques espèces de Molettes faisant partie des Symphynotes, mais de- vant rester dans le genre Unio. Voy. mo- lette. (Desh.) LYMIMAETUS. ois. — Voy. limnaetis. *LY1M1\;*;UM ()('avy|, étang), ins.— Genre de Coléoptères pentamères, famille des Ca- rabiques, tribu des Subulipalpes, crée par 21 'i LY3I Stephens (o System, calai, of Brilishlnsccls, p 36), qui y comprend 2 espèces d'Angle- terre : les L. nigrc-piceum Mart. et depres- sum C. Ce genre fait partie de la famille des Bembidiides de l'auteur. (C.) *LYaL\AS (/t'uvï), marais), ins. —Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Érycinides , établi par M. Boisduval. L'espèce type a été nommée par l'auteur Lymnas électron, papillon indigène de la Guiane et du Brésil. LYMIVE. P0I5S. — Espèce du genre Raie. Voy. ce mot. LIMNÉE. Lymnœa OÂu.vi), marais). moll. — Si nous voulions tracer avec quelque soin l'histoire de ce genre, il faudrait en chercher les premières figures dans les ouvrages d'AI- drovaride, de Peliver, de Lister et Bonanni, et de plusieurs autres naturalistes qui , les confondant avec des coquilles d'autres gen- res, les ont désignées par des dénominations diverses. Lister, qui jeta les premiers fon- dements de l'anatomie des Mollusques, es- saya de faire connaître la structure organi- que des Ly m nées dans son Exercilalio anato- mica altéra. Ce travail incomplet peut être cependant consulté avec avantage, quand ce ne serait que pour y constater le peu de moyens dont les anatomistes disposaient à cette époque. Nous mentionnerons aussi un autre travail anatomique , mais beaucoup plus complet, entrepris par Swammerdam dans son Biblianattirœ. Quoique Linné con- nût les travaux en question, et pût appré- cier la dilTéreiice d'organisation qui existe entre des animaux aquatiques et des ani- maux terrestres, il introduisit cependant les Lymnéesdans son grand g. Hélice, opinion dans laquelle il persista jusque dans les der- nières éditions du Systema, quoique Guet- tard , dans un Mémoire très remarquable publié parmi ceux de l'Académie en 1756 , eût caractérisé les Hélices et les Lymnées, d'après leurs animaux et leurs coquilles , d'une manière tellement précise , que les caractères imposés par cet excellent obser- vateur pourraient être conservés dans nos ouvrages modernes. Plus tard, Mûller, dans son Histoire des coquilles terrestres , recon- nut aussi dans les Lymnées un genre paiti- culier auquel il donna le nom de Buccimim, quoique cette dénomination fût consacrée depuis longtemps à un g. de coquilles ma- LYM rines. Il faut ajouter cependant que ce g, Buccimim de Mûller n'était point exempt d'erreurs, car il y avait introduit plus d'une espèce terrestre. Nous ne mentionnerons pas les auteurs linnéens qui adoptèrent sans restriction les opinions du maître , et nous arrivons à Bruguière, qui voulut tenter aussi la réforme du g. Hélice, en entraînant dans ses Bulimes toutes les espèces qui ont l'ou- verture plus haute que large. Cette réforme, il faut l'avouer, était peu importante, puis- qu'elle laissait régner dans les deux genres une confusion qu'il aurait fallu éviter, car les Bulimes contiennent à la fois des co- quilles terrestres et fluviatilcs. Lamarck com- prit qu'il fallait enfin séparer des Bulimes et des Hélices toutes les coquilles aquatiques, et en constituer des genres selon leurs ca- ractères naturels ; et par la création de ce» lui des Lymnées, il prouva qu'il avait com- pris et généralisé les grands principes de classification posés par les grands natura- listes qui l'avaient précédé. Bientôt après avoir été fondé , ce g. fut consacré par l'ou- vrage de Draparnaud, et ensuite successive- ment adopté dans toutes les méthodes de conchyliologie. En établissant ses familles dans sa Philosophie zoologique , .Lamarck proposa celle des Auriculacées, dans laquelle se trouvent rangés les 4 genres Auricule , Mélanopside, Mélanie et Lyrnnée. On voit, par cet arrangement, que laulcur de l'ou- vrage que nous citons rapprochait des Mol- lusques pectinibranches des Mollusques pul- monés, ce qui prouve combien pouvait être utile à la science le Mémoire anatomique do Cuvier sur les Lymnées et les Planorbes , publié dans les Annales du Muséum. Ce Mé- moire eut pour résultat, relativement a la classification, la création par Lamarck de sa famille des Lymnéens, et d'autres change- ments importants que l'on peut apprécier en comparant la classification des Mollusques de la Philosophie soologique et de VExtrait du cours. Cette famille des Lymnéens con- tient 4 genres : Lymnée, Physe, Planorbe, Conovule, et ce dernier avec un point de doute, d'autant mieux appliqué qu'en effet il devient un double emploi des Auricules , comme Lamarck lui-même l'a reconnu. Tous les naturalistes n'ont point adopté ta famille des Lymnéens de Lamarck ; mais tous ont été dans la nécessité de ranger les animaux LYM dont il est question liaiis des rapports sem- blables,car ilssontseuls naturels, puisqu'ils découlent de la connaissance des caractères exacts, empruntes aux formes extérieures et à l'organisation intime. En 1812, M. Nilson , dans son petit ou- vrage des coquilles terrestres et fluviatiles de la Suède , proposa de démembrer sous le nom d'Amphipepleaun petit genre pour une espèce de Lymnée des auteurs, le Lymnœa glutinosa, d'après ce caractère d'une coquille toujours lisse, polie, sur laquelle l'animal renverse une portion de son manteau. De- puis, un naturaliste recommandable par de nombreuses observations zoologiques et ana- tomiques, M. Van Beneden, tenta de justi- fier la création du genre en question, en se fondant sur des caractères anatomiques plu- tôt que zoologiques. En examinant les faits allégués par M. Nilson et Van Beneden , nous en concluons que le g. Amphipeplea doit rester parmi les Lymnées à titre de sous-division , et nous pensons qu'il en sera de même d'un autre genre proposé plus ré- cemment, sous le nom de Chilina, par M. Gray, pour des coquilles des eaux douces de l'Amérique méridionale, et dont une espèce a été rapportée par Lamarck au g. Auricule, sous le nom d'Auricula doin- beyana. Depuis longtemps nous avons fait remarquer que cette coquille n'appartient pas au g. Auricule, et qu'elle présente tous les caractères des Lymnées ; et notre opinion s'est trouvée justifiée par les figures des ani- maux publiées par M. Aie. d'Orbigny, dans son Voyage en Amérique; néanmoins, ce g. Chilina mérite aussi déformer une section à part dans le genre des Lymnées. Les Lymnées sont des Mollusques aqua- tiques, répandus dans les eaux douces des deux mondes, mais plus particulièrement dans celles des régions tempérées. Cependant ces animaux ne peuvent rester longtemps plongés sous l'eau, car ils respirent l'air élastique, et ils sont obligés de remonter souvent à la surface de l'eau pour respirer. Ils rampent sur un pied large et assez épais, ovalaire, plus court que la coquille et com- plètement dénué d'opercule. En avant, ils portent une tête aplatie, large, de chaque côté de laquelle s'élève un tentacule trian- gulaire, large à la base et portant un œil sans saillie, au côté interne. La partie la plus LYM 27h considérable du corps, comprenant la masse viscérale, est tournée en spirale , et contenue dans une coquille mince, diap'nane, dont les tours de spire sont généralement allon- gés, et le dernier plus grand que tous les autres. L'ouverture qui termine le dernier tour est entière, à peine versante à la base, ovale-oblongue ; son bord droit est mince, tranchant, simple, et la columelle, assez épaisse, est toujours tordue sur elle-même, et forme un véritable pli avant de se con- fondre insensiblement avec l'extrémité an- térieure du bord droit. L'intérieur du der- nier tour est occupé par une grande ca- vité du manteau dans laquelle est contenu l'organe de la respiration. Sur le bord, et à droite, est percée une ouverture que l'on peut comparer à celle qui existe dans les Hélices et dans les Limaces. Cette ouverture peut se dilater et se contracter de manière à recevoir l'air dans la cavité respiratoire , et à empêcher l'eau d'y avoir accès lorsque l'animal cherche sa nourriture au-dessous de la surface du milieu dans lequel il vit. La bouche se présente ordinairement sous la forme d'une fente transverse entre deux lèvres peu épaisses. Si l'animal la fait sail- lir, elle acquiert un peu de la forme d'une trompe très courte, au centre de laquelle se trouvent trois petites dents cornées , dont la supérieure est assez semblable à celle des Li- maces. Au milieu de ces trois dents se re- marque une ouverture , celle de l'œsophage. Cet œsophage est grêle, assez long, s'élargit en une poche stomacale,, trilobée , d'où il s'échappe un intestin grêle, à l'origine du- quel se verse la bile, au moyen de plusieurs canaux biliaires provenant d'un foie con- sidérable divisé en 3 lobes. Après avoir fai' plusieurs circonvolutions dans le foie et les organes de la génération , l'intestin gagne le côté droit du corps, et il vient s'ouvrir au dehors, à côté de l'ouverture de la cavité pul- monaire. Les Lymnées sont, comme les Hé- lices , pourvues des deux sortes d'organes de la génération. Les organes mâles sont com- posés d'un testicule fort gros placé en tra- vers du corps, derrière la cavité de la respi- ration ; il est blanchâtre, d&ane naissance à un canal déférent, court etiarge, aboutissant à une poche plissée assez grande, dans la- quelle doit s'accumuler une assez grande quantité de liquide fécondateur; do cette 270 LYM poche part îe véritable canal défèrent qui , après avoir rejoint la terminaison des or- ganes femelles, se détache, fait de nombreux replis, et vient se terminer à l'extrémité pos- térieure de l'organe excitateur. Ce dernier est charnu, cylindracé; on le trouve à côté de l'œsophage, et il est retiré en arrière, au moyen de trois petits muscles ; il a son issue naturelle au-dessous du tentacule droit. Les organes femelles consistent en un ovaire fort gros, embrassé dans le dernier lobe du foie, vers rextrémilé de la coquille. Un oviductc mince, très tortueux, se renfle en une pre- mière poche, à laquelle en succède une se- conde, de sorte que chez ces animaux la ma- trice est composée de deux cavités. Un col assez long vient aboutir au fond du repli qui sépare le corps du limbe du manteau; à l'extrémité de ce co! , vient s'insérer le pé- dicule d'une vésicule copulatrice peu consi- dérable. Chez les Lynmées, comme on le voit, les deux organes de la génération sont jlus séparés que ceux des Hélices, et ceci explique un fait remarquable observé de- puis long(em[)s : c'est qu'une même Lyrn- iiée sert à la fois de mâle à un individu et de femelle a un second, ce qui permet à ces animaux, dans le temps de la copulation, déformer de longues chaînes d'individus , dont le rapprochement ne dure que le mo- ment de la génération. Comme nous l'avons vu , la cavité de la respiration s'ouvre sur le côté droit de l'a- nimal; elle est construite à peu près de la même manière que dans les Hélices: seule- ment, le réseau vasculaire mis en contact avec l'air est moins apparent. Un organe des viscosités occupe une placeconsidérable dans lacavité pulmonaire, et c'esten arrière que se trouve la cavité du péricarde, contenant un cœur composé d'un ventricule et d'une oreil- lette. La circulation, du reste, d'après Cuvier, ressemble beaucoup à celle du Colimaçon ; elle a lieu par deux artères postérieures as- sez grandes, dont les branches se distribuent aux principaux viscères et par une seule artère antérieure, dont les rameaux se por- tent vers la tète à l'extrémité antérieure de l'aninial. Les Lymnées ont souvent l'habitude de venir à la surface de l'eau , se renversent de manière à présenter la face inférieure de leur pied. Dans cette position, olles LYIM se meuvent lentement, en exécutant les mouvements musculaires de la reptation. Nous nous sommes souvent demandé com- ment la couche d'eau excessivement mobile sur laquelle l'animal agit peut offrir assez de résistance pour lui permettre de ramper comme sur un corps solide ; et nous avouons que ce problème pour nous est resté inso- luble, puisqu'il faudrait admettre, contre tous les principes, qu'un corps à molécules aussi libres que celles de l'eau peut servir de point d'appui à un corps beaucoup plus solide, les muscles du pied de l'animal. Si ces muscles agissaient par des mouvements très rapides , le phénomène s'expliquerait ; mais il n'en est rien; les mouvements de reptation, dans les Lymnées, sont sembla- bles à ceux des Hélices et des autres Mollus- ques; si l'animal rampe au moyen d'une couche d'eau excessivement mince, il faut que cette natation toute spéciale s'exécute par des moyens que n'ont point encore dé- couverts les observateurs. Si nous comparons les animaux du genre C/u7ma à ceux des Lymnées, nous trouvons leur organisation tout-à-fait semblable: seulement, les tenta- cules deviennent encore plus larges à la base, plus courtes en proportion, et présentent souvent la forme d'un triangle équilatcral; mais ce caractère a réellement peude valeur, lorsque l'on voit certaines espèces de nos Lymnées, telles que Vauricularis , par exemple, avoir les tentacules d'une forme à peu près semblable. Les Lymnées sont éminemment des co- quilles d'eau douce; aussi leur présence à l'état fossile, dans certaines couches des environs de Paris, a depuis longtemps éveille l'attention des géologues, et leur a donne la preuve que, dans le bassin au centre duquel se trouve Paris, il y avait eu de grands amas d'eaux douces dont nous pouvons comparer la population à celle des eaux actuelles. Ce qui a dû étonner le plus les observateurs de ce fait important, c'est que l'on retrouve les couches de Lymnées à diverses hauteurs in- tercalées entre d'autres couches remplies de coquilles marines. Ce fait, d'un grand inié= rêt, a d'abord été expliqué par le retour al- ternatif de la mer et des eaux douces sur les mêmes points du continent. Cette idée, qui parut d'abord plausible, était celle de Cu- vier et de M. Brongniart; mais, en obser. LYM vaut les faits d'une manière plus complète, M. Prévost leur a donne une explication plus naturelle et plus simple. Il suffit d'admettie que dans le baisin de Paris se rendaient des lours d'eau douce y apportant périodique- ment les matériaux qu'ils charriaient, et dans lesquels se trouvaient en plus ou moins grande quantité des coquilles terrestres et lacustres. Ces dépôts venaient s'intercaler presque au centre du bassin parisien parmi ceux formés par les eaux marines, et c'est ainsi que se sont produites ces aUernanccs nombreuses entre des matériaux provenant de sources très différentes. Le nombre des Lymnées connues à l'étal vivantn'est pas trèsconsidérable. On compte, dans les Catalogues les plus récents, 4G es- pèces, auxquelles il faut joindre 14 C/iiinia. Les espèces fossiles sont moins nombreuses ; elles sont répandues dans les terrains ter- tiaires seulement, et on en connaît dans les trois étages qui constituent ces terrains. (Desii.) LYî\l\EEIVS. MOLL. — Famille proposée par Lamarck dans VExtrait du cours, et conservée par lui dans son Histoire des ani- maux sans vertèbres, pour les genres Pla- norbe,Physc et Lymnée, qui, en elTet, ont entre eux beaucoup d'analogie. Voy. ces mots. (Desii.) I.YMMAS. — Vorj. limnias. (Duj.) *L\'1W1\11]M. MOLi^. — Nom sous lequel M. Ockon a désigné le g. Unio des auteurs. Voy. MULETTE. (DeSH.) *LliM\ODRO!\lUS, Pr.Max.ois.— Syn. de Macroramphus. Voy. bécasse. (Z. G.) LYMIVORKA (nom mythologique). ac.\l. • — Genre de Méduses distingué par Péron et M. Lesueur pourune espèce du détroit de Bass, entre la Nouvelle-Hollande et la terre de Diémen. (P. G.) LIMIVORÉE, Lymnorea ( nom mytho- logique). roLYP.— Genre d'Épongés fossiles, établi par Lamouroux pour de petites mas- ses plus ou moins globuleuses, cupulifor- mes et ridées en dessous, terminées en des- sus par des mamelons ayant chacun un oscule. Les Lymnoréesont été trouvées dans le calcaire jurassique des environs de Caen. Goldfuss avait rapporté ces fossiles à son genre C/iejntdmm, mais ensuite il les a réu- nis au genre Tragos. Voy. ces mots et l'ar- ticle ÉPONGE. (Duj.) LïN 277 Llî^irilE (vûjxffT), eau, en changeant » en À ). ruvsiOL. — La Lymphe est le liquide qui circule dans les vaisseaux lymphati- ques ; elle est limpide, d'un jaune clair, sans teinte rougeàtre, à moins qu'elle no renferme accidentellement des globules sanguins; elle est inodore, d'une saveur un peu salée, et présente une réaction lé- gèrement alcaline. Comme le chyle, elle tient en dissolution de la fibrine et l'albu- mine. Elle concourt àla formation du sang. Voy. ce mot. (A. D.) *LYNCEA , Cham. et Schlec. bot. ru.— Syn. de Melasma , Berg, LllVCÉE. Lynceus (nom mythologique). CRUST. — Genre de l'ordre des Daphnoïdes, établi par Muller aux dépens des Mono- culus de Fabricius. Ce genre a une très grande analogie avec les Daphnies, et n'en diffère que par les valves de la carapace , qui sont très grandes et peu distinctes de la tète, qui est fort petite, se recourba en bas en forme de bec, et se prolonge très loin en arrière du dos. En général, il existe au-devant de l'œil une tache oculiforme d'un noir foncé : il est aussi à noter que l'intestin , au lieu de se porter en ligne directe vers l'anus , comme chez les Daphnies {voyez ce mot), décrit une ou deux cir- convolutions. Ces petits Crustacés ont pres- que les mêmes mœurs que les Daphnies, mais ne produisent qu'un très petit nom- bre d'œufs à chaque ponte, et au lieu de nager par bonds irréguliers, ils se diri- gent tout droit vers le point où ils veu- lent se rendre. On connaît 3 espèces dans ce genre , toutes propres aux eaux douces de l'Europe. Le Lyncée sPHiiniQUE , Lynceus sphericus Jurin., peut être regardé comme le type de ce genre. Cette espèce habite les environs de Genève. (H. L.) *Ll'i\CORIVIS , Gould. ois. — Genre de la sous-famille des Caprimulginées. Voy. ENGOULEVENT. (Z. G.) *LYNCIJS ().v/?, lynx), mam.— M. Gray {Ann. ofphil., XXVI, 1825) a séparé, sous ce nom, le Lynx des autres espèces du groupe des Chats. (E. D.) LYIVGBYA (nom propre), bot. cr. — Genre d'Algues de la famille des Conferva- cées, établi par Agardh {Sysl., XXV), qui lui donne pour caractères principaux : Fi- laments membraneux dépourvus d'un strate 273 LYO muqueux, simples , sans mouvement oscil- latoire; tube renfermant un endochrome annulaire. Les Lyngbya sont des Algues marines ; quelques unes cependant croissent dans les ciux douces et les marais. On en connaît 14 espèces. — Gaillon., syn. à'Eclocarpus, Agardh. LWGBYELLA, Bory. bot. cr. —Syn. de SpliGcelaria , Lyngb. L\i\X. MAM. — Kspcce du genre Cli;it. Voy. ce mot. (E- D.) LVOIVIA (nom propre), dot. ph.— Genre de la famille des Éricacées-Andromédées, établiparNutlall(Ge/i.,I,2G6). Arbrisseaux de l'Amérique boréale. Toy. liiiic.ACÉES. *I.YO\"!VETM (nom propre), bot. m.— Genre delà famille des Composées Sénécio- nidées , établi par Cassini {in Dicl. se. nat., XXXIV, 106 ). Petites herbes des bords de la Méditerranée. Voy. coMPOsùrs. *L10\SIA. MOLL.— Ce genre appartient à la classe dos Mollusques acéphales dimyai- res et à notre famille des Ostéodesmes. Il a été proposé par M. Turton , dans ses Coquil- les bivalves de la Grande-Bretagne, pour une coquille connue déjà depuis longtemps par tous les naturalistes 'sous le nom de Mya norivegica. Il suffit de l'examiner avec quel- que attention pour reconnaître facilement qu'elle n'appartient pas au genre Mye, et qu'elle doit, en effet, constituer un genre p.irticulier. Quelques années après la pu- blication de l'ouvrage de M. Turton et avant d'en avoir eu connaissance , nous avions caraclériséun genre Ostéodesmeayant également pour type la Mya norive- gica des auteurs. Mais, depuis, nous avons adopté le nom du zoologiste anglais, ce qui ne nous a pas empêché de conserver un g. Osiéodesme pour quelques espèces rapportées soit aux Anatines, soit aux Lyonsia , mais qui ont des caractères génériques faciles à reconnaître. Les coquilles du genre Lyons(a se distinguent facilement par l'ensemble de leurs caractères. Toutes sont ovales, étroites, Iransverses, régulières, subéquilatérales et iiiéquivalves; leur test est mince, transpa- rent, nacré en dedans, d'un blanc grisâtre r;i dehors, recouvert sur les bords d'un épi- licrme écailleux, mince et grisâtre. Des stries très fines et souvent granuleuses descendent lies crochets vers les bords. Les crochets sont LYO gonflés, mais peu saillants. Le côté posté- rieur est tronqué transversalement et bâil- lant dans toute la largeur de la tronca- ture ; le côté antérieur, .arrondi, est à peine bâillant. La charnière est fort re- marquable. A partir des sommets, on voit s'enfoncer obliquement en arrière, au- dessous du bord dorsal, un petit cuillcron peu saillant dans chaque valve, et dont lé- cartement est beaucoup plus grand en ar- rière qu'en avant. Les valves étant réunies, CCS cuilierons sont en V. Ils contiennent un ligament large, qui s'étend d'une valve à r.uitrcet dans l'épaisseur duquel se trouve compris un petit osselet aplati, triangulaire, complètement séparé des valves et retenu seulement par le ligament. Cet osselet caduc avait échappé aux observateurs jusqu'à M. Turton et à nous, et, comme nous l'a- vons retrouvé avec des modifications parti- culières dans plusieurs autres genres, nous avons réuni ces genres dans une seule fa- mille, à laquelle nous avons consacré le nom d'Ostéodesmes. M. Turton n'a donné aucun renseignement sur l'animal de son genre Lyonsia. On doit à M. Scacchi les premières observations à son sujet, publiées plus tard par M. Philippi, dans les Annales des scien- ces naturelles de Londres, ainsi que dans le second volume A& son Enumeralio Mollusco- riim Siciliœ. Depuis, nous avons eu occasion de trouver le même animal sur les côtes de l'Algérie, et nous avons reconnu qu'il ne manquait pas d'analogie avec celui des Pan- dores. En effet, il est enveloppé dans un manteau dont les bords sont réunis dans presque toute leur circonférence; ils laissent en avant une fente d'une médiocre étendue pour le passage d'un pied triangulaire, sub- lancéolé, portant à sa base un byssus gros- sier assez considérable. La bouche est assez grande, transverse entre deux lèvres assez larges, qui, de chaque côté du corps, se changent en une grande paire de palpes la- biaux, étroits, à surface interne lamelleuse. Les branchies sont très longues, situées obliquement de chaque côté du corps et dis- posées comme deux feuillets d'un livre ou- vert. En arrière, l'animal est terminé par deux siphons très courts, garnis à la base d'un seul rang de tentacules. Si nous com- parons cet animal à celui des Pandores, nous trouvons entre ces genres un petit LYO nombre de caractères communs; c'est ainsi que le manteau, dans les Pandores , pré- sente aussi une fente courte et antérieure pour le passage d'un pied triangulaire et lancéolé. Les siphons des Pandores sont très courts et garnis aussi d'un seul rang de tentacules; mais ils offrent quelques carac- tères qui ne se montrent pas dans les Lyon- sia. Si nous comparons ensuite l'animal qui nous occupe avec celui des Analines, décrit et figuré par M. Mittre dans le Magasin de zoologie, la ressemblance entre ces genres s'établit par les organes branchiaux, chez lesquels se trouvent des dispositions tout à- f;iit semblables. 11 résulte des observations précédentes que le genre Lyonsia appar- tient réellement à la famille des Ostéo- (lesnies, et prouve que la famille des Pan- dores nepeut en être éloignée; ses caractères peuvent être exposés de la manière sui- vante : Animal ovalaire, ayant les lobes du man- teau réunis dans presque toute leur circon- férence, et laissant en avant et en dessous une petite fente pour le passage du pied. Pied petit, triangulaire, subcylindracc , portant un byssus à la base. Siphons très courts, réunis, si ce n'est au sommet, et garnis à la base d'un seul rang de tenta- cules. Impression palléale, à peine sinueuse postérieurement. Coquille ovale-oblongue, transverse, inéquivalve, inéquiiatérale, ré- gulière, très mince et nacrée. Cuilleron étroit, appliqué contre le bord dorsal , re- cevant un ligament interne , large , aplati, contenant dans son épaisseur un osselet mince et triangulaire. Les Lyonsia sont des coquilles marines, v'ivant à la manière des Byssomies, attachées sous les pierres à une profondeur peu consi- dérable sous l'eau. On n'en connaît encore que trois ou quatre espèces, dont deux ap- partiennent aux mers d'Eorope, et les au- tres aux mers de l'Amérique septentrionale. Nous n'en connaissons pas de fossiles, car les espèces que M. Aie. d'Orbigny a rappor- tées à ce genre dans sa Paléontologie fran- çaise nous paraissent bien plutôt des Ana- lines ou des Thracies. (Desh.) LYO\SIA. BOT. l'ii. — Genre de la fa- mille des Apocynacées-Échitées , établi par R. Brown (in Mem. Werner. Soc, 1, C6). Arbrisseaux de ta Nouvelle-Hollande. On LYR 279 n'en connaît qu'une seule espèce, !.. sfra- minea R. Br. Voy. apocynacees. LYPERAIMTnuS()iv Trvipo; , fâcheux ; av9o;, fleur). BOT. PU. — Genre de la famille des Orchidées-Arélhusées , établi par R. Brown {Prodr., 325). Herbes de la Nouvelle Hollande. Voy. ORCumÉEs. *LY1>ERIA ( ^vTtvipôç, fâcheux ). bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées- Buchnérées, établi par Bentham (m Bot. Mag. Comp., I, 377). Herbes, arbrisseaux ou sous-arbrisseaux du Cap. Voy. scrophu- LARINÉES. *LYPERUS (IlvTr/jp.; , triste). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques , tribu des Féroniens , éta- bli par M. de Cbaudoir {Tableau d'une nou' velle subdivision du g. Feronia de Dejean). L'auteur introduit dans ce genre quatre es- pèces d'Europe. (C.) *LlPORI\IIX, Wagl. OIS.— Syn. de A/o- nasa. Voy. barbacou. (Z. G.) *LlPROPS(Xu7rpo';, grêle; ^, œ\\). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères , famille des Sténély très, tribu des Hélopiens, créé par M. Hope ( Trans. Soc. sool. Lon- don, 1833, t. I , p. 101). L'espèce type, le L. chrysophlhalmus de l'auteur, est ori- ginaire des Indes orientales. (C.) *L1PRUS ( ^UTTpô; , maigre , grêle), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, division des Apostasimérides cryptorhynchides, créé par Schœnherr {Disposit. melhod., p. 288 ). L'espèce type et unique, L. cylindrus Gyll., est répandue par toute l'Europe , oîi elle vil sur les petites plantes marécageuses. (G.) *LYPSYMEIVA ()v7rpsç, grêle; V*!. membrane). INS. — Genre de Coléoptères sub- penlamères, tétramères de Latreille, famille des Longicornes, tribu des Lamiuires, formé par Dejean {Calai., 3" éd., p. 374), avec une espèce des États-Unis, nommée L. fus- cata par l'auteur. (C.) *L\I\/EA {lyra, lyre), bot. ni. — Genre de la famille des Orchidées-Dendrobiées , établi par Lindley {Orchid., 46). Herbes de la Mauritanie. Voy. ORCumÉEs. LYRE, poiïs. — Espèce de Trigle. Voy. ce mot. LYRE. OIS. — Voy. MKNURE. LYRE DE DAVID, moll. — Nom vul- gaire que les marchands consacraient au- 280 LYS trefois aux coquilles du g. Harpe. Voy. ce mot. (Desh.) *LYRÉIDE. Lyreidus ()uoa, lyre; trào; , rorme). crust. — M. Dehaan désigne sons ce nom , dans sa Faunajaponica , un genre de Crustacés de l'ordre des Décapodes ano- moures, et dont la seule espèce connue est le Lyhéide TniDENTÉ , Lyveidus tridenlatus De- haan. Celte espèce a été rencontrée dans les mers du Japon. (H. L.) LYRIFERI. OIS. — Voy. PORTE-LvnE. *L1-R0CEPHALUS (Àv'pa, lyre; xf^aU, tête). REPT. — Groupe de Stellions indiqué par M. Merrem {Tent. syst. amph., 1820). (E. D.) *LYROPHORUS ().voa, lyre; cp/p«, por- ter). INS. — GenredeColéopleres peiiiainères, famille des Carabiques, tiibu des Féroniens, créé par M. de Chaudoir. L'auteur y rap- porte VAnchomerus angiislicollis Dej, {Cur- cul. F.), qui se trouve par toute l'Europe et aussi dans le nord de l'Amérique. (C.) Ll'ROPS ().up», lyre; (i'|, aspect, ins. — Genre de l'ordre des Hyménoptères-Porlc- Aiguillon , tribu des Crabroniens, fatnille des Larrides, établi par Illiger. il lui donne pour espèce type \e Lyrops etruscus , qui se trouve en Allemagne et en Italie. *r\ROTIIORAX(Avpa, lyre; Golpa?, cor- selet). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Carabiques, tribu dos Féroniens, établi par M. de Chaudoir {Ta- bleau d'une nouvelle subdivision du genre Feronia). L'espèce type et unique est le Platysma Caspium. (C.) *L1RURUS, Swains. ois. — Syn. de Te- trao. Voy. tétras, (Z. G.) LYS. BOT. PU. — Voy. lis. *LYSIAI\ASSE. Lysianassa {nom n)ylho- 1 )gique).cnL'ST. — Genre de l'ordre des Am- fihipodes, (le la famille des Crevetiines,dela i;ibu des Crevettines sauteuses, établi par .M. Milne-Edwards. Les Crustacés qui for- ment celte nouvelle coupe génériqu(i clablis- rent à plusieurs égards le pass.ige entre les Tal y très et les Crevettes; ils ressemblent à ces dernières par la structure de leurs mandi- bules, quiportent une longue branche pal|)i- forme ; par la forme de leurs pattes-màclioircs et par la conformation desantennesdela pre- mière paire, qui sont toujours plus îor)gues que le pédoncule des antennes inférieures , et sont pourvues d'un filet terminal acces- LYS soire. D'un autre côté , ces Amphipodes St rapprochent des Talytres par la forme tra- pue de leur corps, la brièveté de leurs an- Icnnes et la conformation des pattes, dont aucune n'est organisée pour la préhension. On connaît 5 espèces de ce genre singulier, dont trois habitent les mers du Groenland, une les côtes de Naples, et enfin la cinquième l'océan Atlantique. La Lysianasse de Costa, Lysianassa Cos<œ Edw. {Hist.nat. desCrusL, t. m, f. 21 , n. 1 ), peut être considérée comme le type de ce genre. Pendant mon séjour en Algérie, j'en ai trouvé une sixième espèce, a laquelle j'ai donné le nom de Ly- sianassa longicornis Luc. (H. L.) LYSIDICE (nom mythologique), annél. — Savigny {Système des Annélides) donne ce nom a un genre de la famille des Eunices , qu'il caractérise ainsi : Trompe armée de sept mâchoires, trois du côté droit, quatre du côté gauche; les deux mâchoires intérieures et inférieures très simples; antennes décou- vertes : les extérieures nulles ; les mitoyennes très courtes; l'impaire de même; branchies non distinctes; front arrondi. Telles sont les LVSIDICE VALENTINE, OLYMPIENNE Ct GALATHINE ; la première, des côtes de la Méditerranée, les deux autres de celles de l'Océan. M. de Blainville {Dict. se. nat. , t. LVII, p. 474) donne à ce genre le nom de Nereidice. MM. Audouin et Milne-Edwards en ont dé- crit une nouvelle espèce des îles Chausey, sous le nom de A'^eceis riijieita. (P. G.) LYSIMACIIIÉES. Lysimachieœ. bot. pu. — C'était primitivement le nom de la fa- mille qu'on désigne plusgénéralement main- tenant sous celui de Primulacées {voy. ce mot), et l'on ne s'en sert que pour désigner l'une de ses subdivisions. (Ad. J.) LYSIMAQUE. Lysimachia ().vûj, apai- ser; fj«x'î > combat), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Primulacées, de la pentandrie monogynic dans le système sexuel de Linné. 11 se compose de plantes herbacées vivaces , qui habitent les par- ties tempérées de l'hémisphère boréal; leur tige est droite ou couchée; leurs feuilles sont alternes, opposées ou verticillées , en- tières, quelquefois marquées de points glan- duleux ; leurs fleurs sont jaunes, d'un blanc rosé ou purpurines; elles présentent l'orga nisati(m suivante : Calice quinquéparti ; co- rolle à tube très court, à limbe quinqué- LYS LYS 281 parti; 5 étamines fertiles opposées aux lo- bes de la corolle à la gorge de laquelle elles s'insèrent; dans un certain nombre d'es- pèces on trouve les rudiments de 5 autres étamines qui alternent avec les premières, et qui , par suite , alternent avec les lobes de la corolle. Ces 5 étamines rudimentaires nous paraissent mettre en évidence le type normal et la symétrie réelle de la fleur des Lysimaques , et , par conséquent, celle des Primulacées. En elTet , chez ces plantes, on Ti'observe presque toujours que 5 étamines opposées aux lobes de la corolle, tandis que la symétrie de la fleur exigerait qu'elles fus- sent alternes avec ces mêmes lobes ; mais en nous appuyant sur les espèces de Lysima- ques à 10 étamines , dont 5 stériles et plus ou moins rudimentaires, alternes, et 5 fer- tiles opposées à la corolle, nous voyons que le verticille d'étamines normales est repré- senté par les 5 rudiments staminaux qui disparaissent dans le plus grand nombre des plantes de la famille, et que dès lors les 5 étamines fertiles proviennent d'un dédou- blement des 5 pétales organiques ou des lo- bes de la corolle. C'est au reste ce que l'ob- servation des phénomènes organogéniques nous a semblé démontrer. Le pistil des Ly- simaques se compose d'un ovaire unilocu- laire renfermant de nombreux ovules portés sur un placenta central libre , d'un style fi- liforme terminé par un stigmate obtus. Le fruit est une capsule surmontée parle style persistant. L'espèce la plus connue de ce genre est la suivante : i. Lysimaque commune, Lysimachia vul- garis Lin. On lui donne vulgairement les noms de Cornciile , Chasse - Bosse ; elle est commune dans les lieux humides et le long des ruisseaux. Sa tige est droite et simple : elle atteint S-10 décimètres de hauteur; SCS feuilles sont opposées ou verticillées ter- nées , ovales-lancéolées, aiguës, presque ses- siles; ses fleurs sont jaunes, disposées au sommet de la tige, sur des pédoncules op- posés et multiflores, en une grappe rameuse paniculée; les lobes de leur calice sont ovales- lancéolés, ceux de la corolle sont ovales- obtus. Selon l'observation de Léman rappor- tée par De Ci ndolle (FL. franc., t. 111, p. 434), celle plante pousse quelquefois de son collet des jets cylindriques, grêles et nus, qui atteignent jusqu'à un mètre de lon- I. viu. gueur, et qui, s'enracinant à leur extrémité, donnent naissance à une nouvelle plante. 2. Une espèce également très commune «t très connue du même genre est la Ly- .'iiMAQUE NUMMULAUiE, Lijsimacfiia nummu- laria Lin., vulgairement nommée iîerbd aux écus, qui croît communément dans les prai- ries humides, dans les lieux herbeux et frais. Sa tige est rampante; ses feuilles, ovales, presque arrondies , légèrement en cœur à leur base, obtuses au sommet, lui ont valu le nom vulgaire qu'elle porte; ses fleurs, jaunes, grandes, sont solitaires sur des pé- doncules axiilaires plus longs que la feuille à l'aisselle de laquelle ils viennent; les lo- bes, de leur calice sont ovales-lancéolés, ai- gus, deux fois plus courts que la corolle. On regarde cette espèce comme astringente, mais celte propriété est si peu prononcée en elle qu'on n'a guère recours à elle dans la médecine moderne. (P- 1^) LlSIi\E!MA (/vaiv/i.joa, filaments épars). BOT. PU. — Genre de la famille des Epa- cridées - Épacrées, établi par R. Brown {Prodr., 632). Arbrisseaux delà Nouvelle- Hollande. Voy. ÉPACRIDÉES. *L\SrOIMOTUS. BOT. PH. — Genre de la famille des Gesnéracées-Cyrtandrées , établi par Don [in Edinb. philosoph. journ., VU, 861). Herbes du Népaul. Votj. cesnéracées. LISIPOMA ().ûjio;, qui ouvre; -rtùia, opercule), bot. ph.— Genre de la famille des Lobéliacées-Lysipomées , établi par H.-D. Kunth(m Humb. et Bonpl. Nov. gen. etsp.^ 111, 319, t. 266, f. 2). Herbes des Andes, Voy. LOBÉLIACÉES. LYSIPOMÉES. Lysipomeœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Lobéliacées, établie par A. De Candolle, et ainsi nommée du genre Lysipoma, le seul qu'elle renferme jusqu'à présent. (Ad. J.) LISMATE. Lysmata. crust. — Genre de l'ordre des Décapodes macroures , de la fa- mille des Salicoques, établi par Risso, et rangé, par M. Milne-Edwards, dans sa tribu des Palémoniens. Le genre des Lysmata ressemble beaucoup à celui des Palemon, et établit le passage entre ces Crustacés et les llippolytes {voy. ce mot). Ils en ont la forme générale, et leur carapace est également armée d'un rostre allongé, comprimé et dentelé; mais il s'en distingue par les pattes de la deuxième paire, qui sont filiformes, 282 LYS et dont le corps est ujulli-articulf'. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre , qui est la Lysmate a qdeue soyeuse, Lysinata scticauda Risso (Edw., Histoire naiur. des Crust., t. II, f. 386, pi. 25, Og. 10). Celte espèce habite la Méditerranée , et je l'ai rencontrée assez abondamment sur les côtes est et ouest des possessions françaises, dans le nord de l'Afrique. (H.L.) LISTRA. INS. — Genre de la famille des Fulgorides, de l'ordre des Hémiptères, éta- bli par Fabricius sur quelques espèces amé- ricaines, reconnaissables à leur front pres- que carré, creusé dans son milieu, et à leurs ély très réticulées. Les espèces de ce g. suppor- tent toujours à l'extrémité de leur abdomen les produits d'une sécrétion cireuse extrême- ment blanche et comme floconneuse. Le type du g. est la L. pulverulenla Fab., très com- mune dans l'Amérique méridionale. IBl.) LYSTF.O!\IlCHLS , Latr. ins. — Syn. de Proslcnus du même auteur. (C.) *LYSUROIDÉES, Corda ; Ll'SURÉES , Lév. BOT. CR. — Famille de Champignons de la classe des Basidiosporées , établi par Cordai {Anleit zum Slud., Myc, p. 116), et présentant pour caractères : un récep- tacle charnu un peu coriace, divisé du som- met à la base en rayons qui donnent l'idée d'une Actinie, et qui se continue avec un pédicule plus ou moins long et spongieux dans quelques genres. A la base et à la par- tie interne de ces rayons on voit une sub- stance charnue , couverte de rugosités et qui est composée de basides polyspores appli- qués les uns contre les autres. Le pédicule et le chapeau , qui semble être une conti- nuation de celui-ci, sont renfermés primi- tivement dans une volve épaisse qui se dé- chire irrégulièrement, dont la cavité est remplie de matière mucilagineuse. Les champignons qui composent cette petite famille sont fétides comme les Phalloïdes. On n'en connaît encore que quatre genres, qui sont le Lysurus , Fries; Aseroë, Labil- lard,; Calalhiscus, Mnt . et Slaurophallus. Ce dernier est très imparfaitement connu. (LÉV.) LYSURUS (Xv'a.oç, libre; oip-1, pédicule). BOT. CR. — Genre de Champignons de la fa- mille des Lysuroidées de Corda , caractérisé par une volve membraneuse fixée à sa base par un mycélium filamenteux, renfermant LIT dans son intérieur une couche épaisse de mu* cilage qui entoure le pédicule et le chapeau. Comme dans les Phalloïdes, ces parties se dé- veloppent avec une rapidité extraordinaire après la rupture de la volve. Le chapeau, sup- porté par un pédicule de 12 à 15 centim. de haut, se compose de cinq rayons coniques ar- rondis et convergents au sommet ; plus tard , ils s'éloignent et forment une étoile. Les orga< nés de la fructification recouvrent leur face externe. On ne connaît encore qu'une seule espèce de ce genre ; elle croît en Chine, dans les lieux ombragés, sur les racines de Mû- riers. Libot (Act. Petrop., XIX, 1775, t. 5), qui l'a fait connaître le premier, dit qu'on l'appelle Mokusin. Linné en a fait un Phal' lus, et M. Fries un genre particulier. Peut- être n'est-ce qu'une espèce du genre ^seroè à rayons simples et non bifides. Si le stratura sporidifère est à la partie interne des divi- sions, il appartient manifestement à ce genre ; mais, s'il est à la face externe, il doit être conservé; l'observation que je fais ici se rapporte également au genre Slaurophallus, que mon ami, M. Montagne, vient de publier dans les Annales des sciences naturelles (mai 1844). Le Lysurus mokusin est extrêmement fé- tide, promptement dévoré par les insectes, et passe pour être vénéneux ; malgré ces graves inconvénients, Cibot dit que les Chi- nois le mangent, et qu'ils emploient ses cendres pour remédier à des ulcères cancé- reux. (LÉV.) LYTHRARIÉES. Lythrarieœ. bot. ph. — Famille de plantes dicotylédones, poly- pétales, périgynes , établie primitivement par Jussieu sous le nom de Salicariées , qu'on a changé en rejetant celui du genre Salicaria qui lui servait de type, genre qui, généralement adopté sous le nom de iy- thrum, a fait donner à la famille entière celui deLylhrariées ou de Lythracées. Venlenat la nommait Calycanthémées. Quel que soit ce- lui que l'on conserve , elle sera caractérisée de la manière suivante : Calice persistant, tubuleuxou campanule, régulier, ou irrégu- lier, avec une bosse ou un éperon latéral à sa base , découpé supérieurement en dents plus ou moins profondes, au nombre de trois ou davantage, à préfloraison valvaire, avea lesquelles alternent assez souvent d'autres dents plus étroites et plus courtes formant LYT lin cercle extérieur. Pétales alternant avec les dents intérieures en nombre égal, égaux ou plus rarement inégaux, sessiles ou ongui- culés , insérés à la gorge du tube calicina! , caduques. Étamines insérées sur ce même tube plus ou moins haut, en nombre égal aux pétales et alors alternes, ou double, ou au contraire en nombre moindre, incluses ou saillantes, égaies ou inégales, toutes fer- tiles, ou quelquefois quelques unes stériles : filets filiformes, libres; anthères inlrorses, biloculaires , s'ouvrant longiiudinalement. Ovaire libre, partagé en 2-6 loges, commu- niquant quelquefois ensemble vers le som- met par suite du rétrécissementdes cloisons incomplètes, terminé par un style simple plus ou moins long , avec un stigmate gé- néralement simple. Ovules ordinairement nombreux, anatropes, ascendants ou hori- zontaux , portés sur des placentaires qui s'accolent à l'angle interne de chaque loge, ou au milieu des cloisons, ou liant les bases deces cloisons incomplètes. Fruit capsulaire, membraneux ou plus rarement coriace, son- vent uniloculaire par l'oblitération des cloi- sons, qui laissent les placentaires libres vers le centre du fruit, et simulant ainsi une pla- centation centrale; à déhiscence circoncise ou régulièrement loculicide, ou d'autres fois se rompant irrégulièrement. Graines plus ou moins nombreuses, souvent anguleuses, à tégument coriace, bordé ou non d'une aile membraneuse, sous lequel se présente im- médiatement l'embryon à cotylédons plans- convexes, ordinairement presque orbiculai- rcs et munis d'une double oreillette à leur base, à radicule courte tournée vers le bile. Les espèces sont des plantes arborescen- tes , frutescentes ou herbacées , celles-ci les seules qu'on rencontre dans les régions tempérées. C'est surtout entre les tropiques iiu'elles abondent, moins en Afrique qu'eu Asie, mais principalement en Amérique. Beaucoup recherchent les marais et le bord des eaux. Leurs feuilles sont opposées ou verticillées, quelquefois alternes, et même sur une seule et même plante, entières, pétiolées ou sessiles, parsemées dans quel- ques unes de points glanduleux , toujours dépourvues de stipules. Leurs fleurs soli- taires, ou réunies par pelotons ou cymes à l'nisselle des feuilles, par le passage de celles- t:i a l'état de brocléc-^ forment souvent des LYT 283 épis ou des grappes simples ou composées : l'existence fréquente de deux bractéoles op- posées à chaque pédicclle indique une inflti- I i-escence réellement définie. GENRIÎS. Tribu L — Lythrées. Graines dépourvues d'ailes. Cnjplothcca, Blum. — Suffrenîa , Bell. — Holala, L. — Jhjpobrichia, Curt. (Pli'^ lina, Nutt. —DidipliSy Raf.) — Peplis, L. {Glaucoides , Michel. — Chahrœa , Ad. ) — Amelelia, DG. — Ammania, Houst. — Nc- sœa, Comm. {Tohjpeuma, E. Mey. — Deco° don, Gmd.—Heimia, Link. et Oll,—Chry- soliga, Hoffmans). — Pemphis, Forst. — Ly- ihrum, L. {Salicaria, Tomn. — Hijssopifo- lia . C. Bauh. — Pylhagorea et Mosula, Raf. — Penlagîossum, Forsk. — Anisoles, Lindl.) — Pleurophora, Don. — Cuphsa, Jacq. {Mc- lanium et Parsonsia, P. Br. - Balsamona, Vand. — Melvilla, Anders.) — Acisanthera, P. Br, — Crcnea , Aubl. — Dodecas , L. — Ginoria, Jacq. {Ginora, L. — Genoria, Pers.) — Grislea, Lœfll. ( Woodfordia, Salisb. ) — Adenaria, Kunlh. — Anlhcrylium, Rohr.— Lawsonia, L. {Alcanna, Gxvln.) — Abalia, R. Pav. Tribu IL — Lagerstrœmiées. Graines ailées. Diplusodon , PohI ( Diplodon , Spreng. — Friedlandia, Cham. Schl. — Dubyœa, DC.) — Lafœnsia, Vand. {Calyplechis, R. Pav.) — Physocalymna , Pohl. — Lagcrslrœmia , L. {Sibi, Kœmpf. — Mnnchansia, L. — Ba- naca, Camell. — Adamhea, Lam. — Arjuna, Joncs.) — Duabanga, Hamilt.— Fa^ioa, DC. On place encore à la suite, mais avec doute, ÛGux autres genres : le Symmclria, Blum. , et le Physopodium, Desv. Un dernier, le Psy- luxylon, Ner.,cité dans cette famille, n'est encore connu que par son nom. (Ad. J.) LITIIRUSI. BOT. PU. — Voy. salic.\ire. LYTTA. INS.— Voy. cantharide. *1L1TUS (;v-J;, délié), ins. — Genre de la tribu des Proctotrupiens, famille des My- maridcs, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Haliday {Ent. Mag.), pour quelques pe- tites espèces dont les tarses otit cinq articles très distincts, et les antennes composées de neuf articles au moins, chez les femelles. On peut considérer comme type du genre le L. cunipseus Ilalid. (Bl.) *AÎAAGOi\î, Adans. bot. ph. — Syn. de Swielenia, Lin. MABA. BOT. PH. — Genre de la famille des Ébénacées, établi par Vox&lev {Char. gen. 6 I). Arbres ou arbrisseaux de l'Asie et de la Nouvelle-Hollande. Voy. ébénacées. MABEA. BOT. PH. — Genre de la famille ik's Euphorbiacées-Crotonées, établi parAu- lilet {Guian., II, 867). Arbustes delaGuiane et du Brésil. Voy. kuphorbiacées. MABOUÏA, Fitzing. UErr. — Syn. à'Eu- ;-ît;Vs Wagl. (E. D.) MAIJUUMI1, Th. coT. PH. — Syn. de Burmavnia, Linti. MACACO. MAN. — Voy. MAKI. MACACUS. MAM. — Voy. macaque. MACAGLIA, Vahl. bot. ph. — Syn. d'^s- ■pidnsperma, Mart. et Zucc. *.MACAGUA. Uerpetotheres. ois. — Genre (le la famille des Faucons dans l'ordre des Oiseaux de proie, caractérisé par un bec très fort, épais, très comprime latéralement, à mandibule supérieure crochue, amincie à son extrémité, qui est reçue dans uneéchancrure que présente le bout de la mandibule infé- rieure; par des narines orbiculaires, tuber- riilées dans le milieu; des tarses courts, ro- bustes, nus, réticulés; des doigts courts et forts, et une queue médiocre. Ce genre a été établi par Vieillot sur une espèce que d'Azara, dans son Hisloire natu- relle du Paraguay, avait fait connaître sous le nom de Macagua. Comme nos Buzards, dont ils diCfèrcnt ce[)endant par plusieurs de leurs caractères, les Macaguas fréquentent les lieux humides et marécageux plutôt que l'intérieur des fo- rêts. Ils vivent dans les bois qui bordent les savanes noyées, et aiment, ainsi que tous les oiseaux de proie, à se percher sur les bran- ches sèches et élevées des arbres , de façon que leur vue puisse embrasser de grands espaces. Leur naturel est doux et un peu in- dol»înt, comme celui des Buses. Ils font la chasse, en général, aux poissons, à tous les reptiles, mais plus particulièrement aux serpents, et les moyens qu'ils emploient pour les vaincre rappellent un peu ceux que met en «sage le Secrétaire ou Mc^^sager pour dompter les mêmes animaux. C'est à coup d'ailes que les Macaguas tuent les serpents dont ils veulent faire leur proie. Ces oiseaux ont cela de commun avec quelques autres Rapaces, tels que les Vautours et les Cara- caras, que, lorsqu'ils sont repus, leur jabot saille d'entre les plumes. Les Macaguas ne sont point muets. Ainsi que toutes les espèces de leur ordre, ils poussent des cris rauques. Ceux que l'espèce type du genre fait entendre, aigus, succes- sifs et précipités, surtout à l'aspect d'un objet qui l'oflusque, ressemblent tellement à des éclats de rire, qu'on a cru devoir lui donner un nom spcciGque en rapport avec cette particularité. Cette espèce est le Macagua ricaneur, Uerp. cachinnans Vieill. {Gai. des Ois., pi, 47), Falco cachinnans L\n . Il a le dessus de la tête et toutes les parties inférieures blancs; les joues, la région parotique et la nuque, noires; tout le reste du plumage brun, avec quelques taches blanchesen forme de croissant. — Habite le Paraguay et Cayenne. M. Lesson a adjoint à cette espèce, sous le nom de Macagua a tète noire, Herp. me- lanops Less., l'oiseau que M. Temminck a décrit sous celui d'Autour mélanope {pi. col. lOo). Celle-ci se distingue de la précédenie par l'absence, chez elle, de calotte blanche et par une tache noire à l'occiput: les ailes et le manteau sont de cette couleur. —Ha- bile Cayenne. (Z. G.) MACAHAIVEA, Aubl. bot. ph, — Syn. de Macanea, Juss. MACA\E.A. BOT. vu. — Genre de la famille des Guttifères? établi par Jussieu {Gen., 257). Arbrisseaux de Guinée, MACAQUE. Macacus. mam. — Genre d« Quadrumanes de la tribu des Singes de l'ancien continent on Calarrhinins, compre- nant des espèces intermédiaires par leur» ]MAC formes et par leurs habitudes aux Guenons et aux Cynocéphales. C'est Laccpède {'fab;., -1802) qui a créé le genre Macaque; ce groupea été adopté par tous les naturalistes, mais ils n'y ont pas compris toujours les mêmes espèces; et cela se conçoit, car ce genre renferme des espèces très voisines des Ccrcopithecus et des Cynocephalus. Plusieurs genres ont été formés aux dépens des Maca- ques: tels soFit ceux des Cercocèbes , des Magots, etc. A l'exemple de M. Isidore Geuf- froy-Saint-Hilaire nous ne les adopterons pas ici, et nous comprendrons le groupe des Macaques comme l'ont admis A.- G. Dcs- marest et Fr. Cuvier, en y ajoutant toutefois les espèces qui ont été découvertes depuis la mort de ces deux zoologistes. Les Macaques sont des Singes de taille moyenne, dont le museau est plus gros et plus prolongé que celui des Guenons et moins que celui des Cynocéphales. L'angle facial est de 40 degrés, terme moyen ; mais il se trouve plus ouvert dans certaines es- pèces et moins dans d'autres. Le système dentaire est très développé, et ne diffère guère de celui des Guenons qu'en ce qu'un talon termine les dernières molaires, et que les canines supérieures sont arrondies et non aplaties à leur face interne, et tran- chantes sur le bord postérieur; cette forme, du reste, est à peu près semblable dans les Cynocéphales. Les dents sont au nombre de 32, comme chez tous les Singes. La tète est jiliis ou moins forte, et présente sur les or- biles un rebord élevé et échancré. Le front a peu d'étendue ; les yeux sont très rappro- chés ; les lèvres minces; les oreilles sont nues, assez grandes, aplaties contre la tète, avec les bords supérieur et postérieur an- guleux. La bouche est pourvue d'abajoues. I.e corps est plus ou moins trapu et épais; les bras, proportionnés aux jambes, sont ro- tiustes ; les quatre mains sont pentadaclyles. Les fesses sont pourvues de fortes callosités. La queue varie en longueur suivant les es- pèces, et dans l'une d'elles, chez le Magot, elle est réduite à un simple tubercule. Du reste, lorsque cette partie est assez dévelop- (ice, elle ne devient jamais un organe de jiréhension, comme cela a lieu chez les Sin- ges du nouveau continent. L'analomie des Macaques a été étudiée par plusieurs naturalistes. On sait qu'à une MAC 23.' époque où la religion ne permettait pas de disséquer l'homme, on avait fait l'anatomie de différents Singes pour éclairer notre mé- decine; c'est principalement le Magot qui était l'objet de cette opération. L'ostéologie des Macaques a été étudiée avec soin, surtout parM. de Blainville lOsléographie , fascicule des Primates, 18i2). Chez les Macaques pro- ment dits, le squelette est à peu près sem- blable à celui des Guenons ; toutefois il y a plus d'élévation et d'épaisseur dans les cré- tessourcilières; le rebord orbitaire présente, vers son tiers interne, une échancrure avec crochet pour le passage du nerf sourcilicr, et cette échancrure n'existait qu'à peine chez les Guenons; le nombre des vertèbres est de sept cervicales, douze dorsales, sept lombaires, trois sacrées et vingt-deux à dix- neuf coccygiennes; en effet, la queue dimi- nue de plus en plus en longueur dans la série des espèces ; le nombre et la dimen- sion des vertèbres qui la composent décrois- sent également avec rapidité ; les sternèbres sont au nombre de huit ; les côtes de douze, dont huit sternales et quatre asternales; il y a neuf os au carpe. Chez les Magots, on remarque de plus en plus les caractères de dégradation; la queue étant réduite à l'ex- térieur à un petit rudiment, le sacrum se termine assez brusquement, et le coccyx ne comprend plus qu'un petit nombre de ver- tèbres plus ou moins déformées, très plates, pourvues d'apophyses transverses encore as- sez longues, mais irrégulières; toutefois, chez ces Singes, le nombre des pièces du squelette est à peu près le même que dans les Macaques proprement dits. Les Macaques sont en général plus doux, plus susceptibles d'éducation que les Cyno- céphales; ils sont beaucoup plus méchants, plus indociles et surtout plus lascifs que ks Guenons; quelques espèces ont, du rcsio, plutôt les habitudes et le naturel de ces dernières, et d'autres se rapprochent au contraire davantagedesCynocéphales ; enfin, il en est qui, pour les mœurs, sont inter- médiaires entre ces deux genres. Ce sont les adultes, et principalement les mâles, qui montrent surtout un caractère presque in- traitable ; car les jeunes et même les femel- les sont plus doux et plus susceptibles d'être apprivoisés. Les Macaques ont assez d'intel- ligence et d'adresse , et l'on sait l'éducation 286 MAC que les bateleurs donnent aux Magots. Ce sont principalement des Macaques que l'on conserve dans les appartements. Tant qu'ils sont jeunes, ils se montrent assez dociles; mais lorsqu'ils ont acquis toutes leurs for- ces, ils deviennent presque toujours très méchants. Ces Singes ont plusieurs fois pro- duit dans nos climats; on en a vu naître dans la ménagerie du Muséum, à diverses époques, et l'on a pu même en élever quel- ques uns. Fr. Curier et M. Isidore Geoffroy- Saint-Hilaire ont étudié avec soin deux jeu- nes Macaques nés au Muséum en 1824, et ils ont publié d'intéressants détails à ce su- jet. La gestation dure environ sept mois. Le jeune individu a , en naissant , la même couleur, seulement plus pâle, que l'adulte. 11 s'attache avec ses quatre mains aux poils de la poitrine et du ventre de la mère, et il s'empare de la mamelle avec sa bouche. La mère paraît peu gênée de ce fardeau et mar- che comme à l'ordinaire, en retenant son petit avec l'une de ses mains antérieures. Elle lui prodigue les soins les plus empres- sés, les plus tendres, pendant tout le temps qu'ils lui sont nécessaires. Néanmoins, dès que le petit., devenu un peu plus âgé, com- mence à vouloir prendre une autre nourri- ture que le lait de sa mère, celle-ci, sans jamais cesser d'ailleurs de le soigner avec le même zèle, ne souffre pas qu'il satisfasse son désir; elle lui arrache le peu de nourri- ture qu'il vient à saisir, remplit ses aba- joues, et s'empare de tout pour elle-même ; mais le jeune, dès lors plein d'intelligence et d'adresse, sait cependant bien prendre de temps en temps un peu de la nourrituie que sa mère lui refuse. Du reste, la femelle continue encore les soins inaternels à son petit, alors même qu'il a acquis tout son développement. Les Macaques habitent l'Afrique , l'Inde ot les îles de l'archipel indien ; une espèce, le Magot, se trouve en Europe sur le ro- cher de Gibraltar, et à ce sujet nous croyons devoir entrer ici dans quelques détails. Imrie {Mém. de la Soc. royale d'Edimbourg, 1798) a dit le premier qu'il existait des Magots [Macacns inuu?:) sur le rocher de Gibraltar, et il a attribué à celte espèce deux têtes que l'on a trouvées dans les brèches calcaires sur lesquelles la forteresse est construite. M de Blainville a longtemps nié l'existence MAC de ces Singes en Europe, et il s'appuyait sur le témoignage de MM. Corancez et le doc- teur Rambur, qui ont longtemps séjourné à Gibraltar, et ont herborisé sur le rocher et n'avaient jamais observé de Magots; mais MM. de Freycinet, Quoy, Guyon et Fo- ville assurent au contraire en avoir vu plu- sieurs fois. L'existence de Singes à Gibraltar est donc bien constatée; meis faut-il en conclure avec quelques naturalistes qu'au- trefois l'Afrique et l'Europe étaient réunies, et que dès lors le même Magot a dû se trou- ver des deux côtés du détroit? Nous ne le pensons pas, et comme M. de Blainville , nous croyons que ces Magots sont des Sin- ges marrons, échappés des maisons de Gi- braltar, et qui se sont quelquefois propa- gés pendant quelque temps , lorsque les cir- constances se sont montrées et continuées favorables, qui auront disparu dans le cas contraire, pour se montrer ensuite de nou- veau par suite d'une nouvelle émigration. Qui sait même, et nous laissons ici parler M. de Blainville (Osléographie , fascicule des Primates), qui sait même si les Anglais, détenteurs de cette partie de l'Espagne, ne lâchent pas de temps en temps de nouveaux individus quand le nombre en est trop di- minué ou qu'il n'en existe plus? Enfin, ajoute le savant professeur, on ne peut croire aux récits des Anglais, qui disent qu'il y a à Gibraltar trois ou quatre troupes (ie Singes composéesde trente et cinquante individus : de quoi vivraient cent cinquante à deux cents singes sur l'aride rocher de Gibraltar? De racines et d'herbes aromali- liqucs , disent les uns. Mais comment sup- poser, lors même qu'il yen aurait assez, que ces Miigots puissent vivre d'herbes aro- matiques, quand aucun autre Singe ne pieiid cette nourrituie? Des fruits qu'ils volent dans les jardins, disent les autres. M.iis quand un ou deux cents de marau- deurs pareils se portent pour dévaster des jardins aussi rares et aussi précieux que ceux de Gibraltar, pourrait-on empêcher les propriétaires de les tuer, ainsi que le font les Anglais? Et d'ailleurs, si le Magot était réellement là dans sa terre natale, pourquoi n'aurait il pas pénétre dans le reste de l'Espagne? Pour nous résumer, di- sons que les Macaques n'habitent que l'Afri- que et l'Asie , et que le Magot est à Gibral- IMAC tar ce que le Porc-Epic est sur la côte de Naples, ce To;,quia la forme d'un sabre). INS. — Genre établi parM. Bur- meister {Handb. derentom.) etquenous rap- portons avec doute à la famille des Membra- cidesde l'ordre des Hémiptères. Ce type fort singulier est représenté par uneseule espèce découverte à Manille {M. ensifera). (Bl.) ♦MACHiERDS (,t^.axa'pc., glaive). CRUST.— Nom proposé par Leach (m Tuck., expedit. Congo, 1818), pour désigner dans l'ordre des Décapodes un genre de Crustacés. (H. L.) *MACHAmODUS ( p.a>:«'pa , glaive; o3oû;, dent). MAM, — Groupe de Chats fos- siles indiqués par M. Kaup ( Ossem. foss. , II, 1833). (E. D.) MACHAONIA. bot. ph. —Genre de la famille des Rubiacées-Spermacocées, établi parHumboldtetBonpland(P/ani.œgwi)!Oc<., I, 101, t. 29). Arbres ou arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. ruciaciIes. MACHARISIA. bot. ph.— Genre dont la place dans les méthodes n'est pas encore lixce. Il a été établi par Dupelit-Thouars {Hist. veg. afr. auslr. , 49, t. 14) pour des arbustes de Madagascar. !\ÎACHE. BOT. PH. — Nom vulgaire de la Valcrianella oliloria, dont on mange les feuilles en salade. Voy. valéuianelle. niACnETES. OIS. — Nom scientifique du ponre Combattant. Voy. ce mot. *!^!AC!ÎETORî\;iS(,aax-/)T/î',-, combattant; "fjvi;, oiseau), ois. — Nom substitué par G.-lv. Grayàceuxde Chrysolophus et Pe- pna;a, iirimitivemcnt donnés, l'un par Swain- S'jii, l'autre par MM. Aie. d'Orbigny et La- MAC 2!)3 fresnaye à un petit genre qui fait partie de la famille des Tyrans. Voy. tyran. (Z. G.) MACHÏLUS. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Laurinées-Perséées, établi par Nets (m Wallich PI. as. rar., II, 61). Arbres des montagnes de l'Inde. Voy. laurinees. *MACHLA(pâxXo;, lubrique). iNs.-Genre de Coléoptères hétéromères, tribu des Blapsi- des, créé par Herbst (Nalurstem., t. VIII, p. 152, pi. 126, fig. 8, 9) et adopté par La- treille, Dejean, Solier. Ce dernierautcur fait entrer ce genre dans ses Collaptérides et dans la tribu de ses Asidites. Les espèces qui en font partie sont toutes originaires du cap de Bonne-Espérance. Nous allons les énumérer: M. nodulosa Hst., villosa Oiiv., rauca, serrato Fabr., Duponti Soi., coarclala Dej. Ces insectes ont l'aspect des Asides. Leur corps est dur, velu, et leur corselet offre sur les côtés un rebord épais. (C.) *MACHLIS. BOT. PH.— Genre de la famille des Ccmposées-Sénécionidées, établi par De Candolle(Prodr.,VI,140). Herbes de l'Inde. Voy. COMPOSÉES. MACHLIS. M.4U. —Nom appliqué quel- quefois à l'Élan. T'oy. ce mot. (E. D.) MACHOIRES. zooL. — On nomme ainsi la charpente osseuse qui supporte les dents chez les animaux vertébrés. Cet organe varie suivant les diverses classes d'animaux. Voyez, en conséquence , les articles mammi- fères, oiseaux, POISSONS, REPTILES, etc., et aussi les mots bouche et dent. MACIGNO. GÉOL. — Nom donné au Grès quartzeux avec Marne endurcie. Voy. grès. *i\lAClPlJS,Stéven. ins.— Syn. de Meci- nus, Germar. MACLE. MIN. — Syn. : Chiaslolilhe , Hohlspath, Stanzaite, Andalousite. — Espèce de l'ordre des Silicates alumineux, qui, d'o- près les analyses de Bucholz, de Jackson , et de Bunsen, paraît être un silicate simple d'alumine, dans lequel la quantité d'oxy- gène de l'acide serait les trois quarts de celle de la base. C'est une substance de couleur grise ou rougeâtre, vitreuse, trans- lucide, ou plus ou moins transparente, et cristallisée en prismes rhombiques droits de 91" 1/2. Elle est infusible, insoluble dans les acides, et assez dure pour rayer le quartz. Lorsqu'elle ej»- transparente, elle offre, surtout dans les variétés du Brésil, un bel exemple de trichroisme, manifestant par 291 MAC transparence trois couleurs dans les di- rections de trois axes différents, savoir le rouge- hyacinthe, le vert-jaunâtre, et le vert d'olive. Celte espèce comprend deux variétés principales, qui ont été longtemps regardées comme des minéraux distincts, et séparées dans la méthode sous les noms d'Anclalou- sile et do Macle. M. Bernhardi paraît avoir remarqué le premier les analogies qui exis- tent entre ces deux minéraux, et leur iden- tité a été admise par M. Beudant et plu- sieurs autres minéralogistes. 1" Andalousite. En prismes rhomhoïdaux, presque carrés, simples, ou modifiés légè- rement sur deux angles solides par des fa- cettes, dont la rencontre formerait un coin à arête horizontale de 109° 30'. C'est la substance qu'Haûy avait d'abord désignée gous le nom de Feldspath apyre. Elle est ordinairement d'un rouge violet ou d'un gris de perle, et recouverte souvent d'une espèce de Mica blanc qui pénètre quel- quefois l'intérieur de la masse. Elle se trouve en cristaux disséminés ou implantés dans les terrains anciens de cristallisation, notam- ment dans les granités et gneiss du Tyrol, de la Bavière, de la Saxe, On l'a découverte pour la première fois dans l'Andalousie. 2° Macle ou CmASTouTiiE. Variété mon- trant sur la coupe iransverse de ses prismes une croix noire en forme de X (ou x) » ou plus généralement un dessin en forme de mosaïque, due à une m.atière noire qui en occupe le centre, les diagonales et les ongles, et qui est ordinairement de même nature que la roche au milieu de laquelle le Macle a cristallisé. Cette matière étrangère affecte la forme d'un rhombe au centre et aux extrémités, et quelquefois les lignes noires, situées diagonalement, se ramifient en lignes parallèles aux côtés delà base, en sorte que le cristal paraît composé de plu- sieurs couches d'Andalousite séparées par des couches de matière étrangère. Cette singulière disposition paraît être le résultat d'un groupement régulier de quatre cristaux simples, joints deux à deux par des plans parallèles aux sections diagonales, et formant par leur réunion un prisme sem- blable au prisme fondamental. Les quatre individus laissent entre eux vers le centre un espace creux , et vers les extrémités MAC quatre angles rentrants , que remplit la ma- tière de la roche (Macle pentarhombiqup\ souvent aussi cette matière étrangère s montre entre les faces de jonction (Macl tétragramme); et quelquefois, chacun de individus est lui-même composé de lames parallèles, alternant avec des couches min- ces de matière noire (Macle polygramine; Tous les minéralogistes cependant n'attri- buent point le phénomène de la Macle a des effets de groupement régulier; ils ob- jectent contre cette manière de voir que, dans certains cas, la matière noire forme à l'intérieur des prismes d'Andalousite des pyramides à base rhombe, en sorte que la tache centrale varie progressivement de grandeur, quand la section du cristal se fait à des hauteurs successivement différen- tes. On cite de plus quelques exemples de Macles, où la matière colorante paraissait être tout simplement une matière charbon- neuse, que le feu a fait disparaître, en lais- sant voir un cristal unique, dans un état parfait de pureté et d'intégrité. On sait par un grand nombre d'observations faites sur les cristaux naturels , ou sur ceux des labo- ratoires, que les matières accidentelles que le cristal a retenues dans sa masse n'y sont pas toujours disséminées uniformément, mais qu'elles s'y montrent, soit vers le centre, soit disposées par couches régulières, parallèles tantôt aux pans d'un prisme ou à ses sections diagonales, tantôt aux faces d'une forme octaédrique. Haiiy a considéré la Macle comme un cristal simple, souillé d'une substance étrangère, qui s'y était déposée d'une manière régulière et symé- trique, et cette opinion a été partagée par M. Beudant. — La Macle ou Chiastolithe se trouve dissémmée dans le schiste argileux, surtout dans les parties de cette roche qui avoisinent les roches granitoïdes, en France dans le département des Côtes-du-Nord près deSt-Brieux; à St-Jacques de Compostelle en Galice; dans la Serra de Marao en Por- tugal; en Amérique, à Sterling et Lancas- ter , dans le Massachussets; en Allemagne, près de Gefrces dans le Fichtelgebirge. On l'a observée aussi dans les micaschistes pas- sant au schiste argile-ux,en plusieurs points des Pyrénées , et dans un calcaire noirâtre, à Couledoux, Haute-Garonne. On la cite en- core dans une Dolomie, au Simplon. (Del.) MAC MACLEANIA (nom propre), eot. ph. — Genre de la famille desÉricacées-Vacciniées, éiabli par Hooker {le, t. 109). Arbrisseaux du Pérou. Voy. vacciniées. MACLES. CRiST. — Nom donné par Ro- me de risle à celte sorie particulière de groupement qui résulte de la réunion en sens contraire de deux cristaux semblables, et qu'HaUy a appelée hémitropie. On l'a étendu depuis à toute espèce de groupement régulier, et c'est dans ce sens général que nous considérons le mot dans cet article. La connaissance exacte des Macles est d'autant plus importante que quelques unes d'elles présentent l'apparence de cristaux simples , et pourraient être prises pour telles, non sans inconvénient, si l'on n'y regardait de près. Il faut donc avoir des moyens sûrs pour discerner les cas où les cristaux sont réellement simples , et ceux où il y a grou- pement ou agrégation de plusieurs indi- vidus. Les groupements réguliers n'ont lieu le plus ordinairement qu'entre des cristaux de même espèce, de même structure et de même forme : cependant cette généralité souffre quelques exceptions. L'on connaît aujour- d'hui des groupements réguli^^rs de cristaux de même nature, mais de formes inversement semblables, circonstance rare, qui ne se montre que dans les espèces à formes hé- miédriques, et il en est même qui résultent d'individus appartenant à des espèces dif- férentes, maisquise rapprochent cependant par leur forme ou par leur composition : tels sont les groupements réguliers des pris- mes de Staurotide et de Disthène , des cris- taux de Rutile et d'Oligiste, etc. Nous nous bornerons à considérer ici le cas le plus gé- néral, les groupements réguliersd'individus en tout point identiques ; ce sont les plus communs, et ceux dont l'étude offre le plus d'intérêt. On en distinguo de plusieurs sortes, mais qui sont toutes soumises à une règle fort remarquable, consistant en ce que les plans de jonction des individus sont toujours parallèles à des faces de modifica- tion , existantes ou possibles sur chacun d'eux, et dont le signe est ordinairement des plus simples. On peut distinguer deux classes principales de groupements, parmi ceux qui sont soumis à cette loi cristallo- graphique. MAC 295 Dans la première, les cristaux groupés sont en position directe ou parallèle, c'est- à-dire que les axes, les lignes et les faces sonthomologues (groupement direct, Beud.); dans la seconde, les cristaux sont groupés dans des positions inverses les unes relali- vement aux autres, en sorte qu'il n'y a plus de parallélisme entre leurs axes, ni entre leurs faces homologues (groupement inverse, Beud.). — Le premier cas est fort simple à concevoir; il a lieu fréquemment dans la nature entre un très grand nombre de cris- taux de même forme, qui se combinent de manière à produire un tout régulier. Tan- tôt la configuration résultante est une sim- ple forme imitative (arborisation, réseau, tricot, etc.), tantôt elle représente une forme cristalline, semblable à celle des cris- taux élémentaires , ou bien une forme diffé- rente , mais se rapportant au même système cristallin. Lorsque le groupement a lieu avec in- version, ou sans parallélisme des individus, on peut distinguer deux cas : celui de deux cristaux seulement, et celui d'un nombre quelconque de cristaux, mais avec répéti- tion constante de la même loi entre deux individus adjacents. Dans le cas de deux cristaux , il y a deux choses à considérer : i° la position relative des deux individus ; 2° leur mode de réunion par simple apposition, ou par enchevêtre- ment. La position relative des deux indi- vidus se détermine en les supposant d'a- bord parallèles, et en faisant tourner l'un des deux autour d'un certain axe et d'une certaine quantité angulaire. L'axe de révo- lution est ordinairement perpendiculaire au plan de jonction; quelquefois cependant il lui est parallèle, comme c'est le cas des cristaux d'ortbose , d'Elbogen et de Carls- bad en Bavière. L'angle de révolution est de 180", de 90» ou de C0'\ Toutes les fois que l'angle est alors de ISO", l'un des cris- taux est renversé i)ar rapport à l'autre : c'est une hémilropie [voy. ce mot); lorsque l'angle de révolution est plus petit que 180 ", c'est une simple transposition. L'indication de la position relative des cristaux géminés ne suffit pas pour déter- miner le caractère du groupement : il faut encore faire connaître si les individus sont réunis l'un à l'autre par juxtaposition seu- 296 MAC lement, ou bien par enchovêlrement, et dans ce cas en se croisant ou paraissant se pénétrer mutuellement d'une manière plus ou moins complète. Dans lecas de simple juxtaposition, il n'y a qu'un seul plan de jonction. Les individus paraissent presque toujours incomplets, et comme s'ils avaient été tronqués par un bout. Ils sont placés l'un sur l'autre, ou l'un à côté de l'autre, la masse de chacun d'eux se trouvant tout entière d'un seul côté par rapport au plan de jonction. Ces groupements sont ceux que l'on nomme vulgairement groupes en cœur, en genou, en gouttière , etc. Dans les cas d'entrecroisement, il y a toujours plusieurs plans de jonciion de di- rections différentes; les individus se sont formés autour d'un axe ou d'un centre commun ; ils paraissent échancrés par le milieu , et placés l'un dans l'autre, de ma- nière à combler le vitie produit par les (■•(hancrures (ex. : cristaux de Slaurotide). Ces groupements sont ceux que l'on nomme vulgairement grottpes en croix. Ces mêmes lois de groupement peuvent se répéter un très grand nombre de fois entre beaucoup d'individus semblables. Tantôt les faces successives de jonction sont toutes parallèles entre elles; dans ce cas les individus s'amincissent en forme de tables, et forment un arrangement linéaire, une superposition de lames disposées alternati- vement en sens contraires (cristaux d'ara- gonite, d'albite, de labrador). Tantôt les faces de jonction sont inclinées , et les in- dividus en nombre limité forment un ar- rangement circulaire, et composent des étoiles régulières, des rosaces, des couron- nes , etc. (cristaux de céruse, de sperkise, de rutile, etc.). Nous avons admis que les plans de jonc- tion étaient toujours déterminables d'après une loicristallographiqne. Peut-être faudra- t-il admettre une autre classe de groupe- ments, qui seraient réglés, non plus par loi cristallographique, mais par une rela- tion purement géométrique, à laquelle ne répondrait aucune des lois ordinaires de dérivation. C'est ce qui semble résulter des observations de M. Scacchi, qui a vu plu- sieurs cristaux de même forme groupés entre eux, dans des positions en quelque MAC sorte concertées , de manière que le tout re- présentait une forme d'un système diffé- rent. Suivant lui, des rhomboèdres basés de feroligiste, réduits à la forme tabulaire, pourraient se grouper régulièrement, de façon à produire des configurations repré- sentant un octaèdre régulier. (Del.) *MACLEYA (nom propre), bot. fii. — Genre de la famille des Papavéracées-Argé- monées, établi par R. Rrown (m Denh. et Clappert. Narrât., 218). Herbes vivaces de la Chine. Voy. papavéracées. *MACLIWE. GÉOL. — M. Cordier a donné ce nom à une espèce de roche noirâtre, couî- posée de mica et de macle , presque exclu- sivement. Les prismes de macle enchevêtres entre eux y jouent le rôle des grains de quartz dans le micacite. La contexture n'e.a ni granitique ni lamellaire, mais grenue- mixte. Cette roche appartient à la partie su- périeure des terrains primordiaux et ;uix terrains siluriens. (C. n'O.) MACLURA. BOT. PH, — Genre de la famille des Morées, établi par Nuttall {Gen., Il, 234). Arbres de l'Amérique boréale. Voy. MOnÉES. MACLURÉITE. min.— Syn. de Chon- drodite. MACOUBEA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Guttifères, établi par Aublet {Guian. suppl. 17. t. 378). Arbres de la Guiane. MACOUCOUA, Aubl. bot. ph. — Syn. d'Ilex, Linn. *MACRADENIA ( p.otxpoç , long; à^r,v , glande), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Vandées, établi par R. Brown [in Bot. reg., t. 612). Herbes des Antilles. Voy. ORCHIDÉES. *]VIACR.EA, Lindl. bot. ph.— Syn. de Vi- viania, Cav. *MACRAIVTHERA (aapxo'ç, long; à^B-no', anthère), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées-Gérardiées, établi par Tor- rey [ex Benth. in Bot. Mag. comp., II, 203). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. ëcropuu- LARINÉES. MACRA1\ITHUS (p.«xpo'ç, long; â'vOor, fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Légumineuses- Papilionacées, tribu incer- taine, établi par Loureiro {Flor. cochinch., n63). Herbes de la Coehinchine. Voy. lé- gumineuses. MAC ♦MACRASPIDES. INS. —Tribu formée par Buvmehter {HandbuchderEnlomologie,i8i:i, p. 330). Elle a pour caractères: Labre en- tier, acuminé au milieu ; chaperon arrondi, cdeiitc. Les gemes dont elle est composée sont les suivants: Macraspis, Chlorola, Dia- basis, Thyridium. (G.) aiACKASPIS (fxotxpo;, grand; àain'?, écus- son). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béidcs phyllophages, créé par Mac-Leay (Ilorœ enlomologicœ,l,ç. 157;édit. Lequieii, Paris, 1833, p. 92) et adopté par Burmeister {Handbuch der Entomologie, 1844, p. lo7), qui en mentionne 30 espèces américaines. Nous citerons les suivantes : M. tetradactyla Lin., chry sis, splendida,lucida,fucata,clavala de Fab., laleralis, bicolor et splendensCh.Ce genre est remarquable par l'excessive am- pleur de l'écusson. (G.) *MACIÎAUCHEIVIÏA (aaxpo'ç, long; avyrr^, cou ). MAM. Foss. — Genre de Mammifères fossiles, établi par M. Owen, pour des osse- ments trouvés en Patagonie, par M. Darwin, dans un lit irrégulier de sol sablonneux re- couvrant une accumulation horizontale de gravier sur la côte sud du port Saint-Julien. Ce genre appartient à l'ordre des Pachyder- mes, et montre par ses trois doigts aux pieds de devant comme à ceux de derrière , aussi bien que par quelques détails de for- mes des os longs, de grandes afQnités avec les Palœotherium ; mais on reconnaît, d'un autre côté, par la soudure des os de l'avant- bras et de la jambe, une tendance vers les Ruminants , et particulièrement vers les Chameaux , par la disposition du canal artériel des vertèbres cervicales. Ainsi , comme les Anoplotherium , \e Macraiiche- nia lie les Pachydermes aux Ruminants, mais non pas par les mêmes parties du squelette, car c'est principalement par les pieds que les Anoplothères ont quelque res- semblance avec les Chameaux ; tandis que dans le Mac. palachonica , car M. Owen nomme ainsi cette espèce, c'est surtout par les vertèbres. Cet animal, dont les dents ne sont point encore connues , était de la gran- deur de l'Hippopotame ou d'un Rhinocéros de moyenne taille. (L...D.) MACRE. Trapa. bot. ph. — La place de ce genre dans la méthode naturelle n'est pas encore parfaitement déterminée; A.-L. de MAC 297 Jussîcule plaçait dans sa famille des Hydro- charides , groupe assez hétérogène ; mais il faisait suivre l'exposé de ses caractères d'ob- servations qui montraient que cette place n'était à ses yeux que provisoire, et que plu- sieurs caractères lui paraissaient devoir faire ranger ce genre parmi les Onagraires. C'est en effet dans cette dernière famille que la plupart des botanistes postérieurs à Jussieu ont rangé le Trapa. Plus récemment, M. En- dlicher a proposé de former avec ce genre une petite famille à laquelle il a donné !c nom de Trapées, et qu'il a placée en que.'que sorte comme appendice à la suite de celle des Haloragées. Dans le système sexuel de Linné, les Macres appartiennent à la té- trandrie monogynie. Ces plantes sont fort remarquables par leur organisation. Ce sont des herbes qui nagent dans l'eau des marais et des lacs dans les parties moyennes de l'Europe, et surtout dans les régions tropi- cales et centrales de l'Asie. Leurs feuilles sont dépourvues de stipules ; les inférieures, qui restent sous l'eau, sont opposées, ré- duites à leurs nervures, devenues capillai- res et ressemblant assez à des racines très rameuses; au contraire, les supérieures, qui flottent en rosette à la surface du li- quide, sont alternes ; leur limbe est rhom- buidal, porté sur un pétiole qui se renfle, vers le milieu de sa longueur, en une sorte de vésicule remplie d'air, qui remplit assez bien les fonctions d'une vessie natatoire. Les fleurs sont axillaires, solitaires; le ca- lice adhère à l'ovaire par la base de son tube; son limbe est demi-supère , divisé profondément en quatre lobes qui persistent et dégénèrent en épines; la corolle est à 4 pétales insérés au-dessous du disque annu- laire charnu qui entoure le sommet de l'o- vaire; 4 étamines alternent avec ces pétales, et présentent la même insertion qu'eux; l'ovaire est demi-adhérent, creusé intérieu- rement de deux loges qui contiennent cha- cune un seul ovule suspendu à la cloison , au-dessous de son extrémité supérieure. Le fruit qui succède à ces fleurs est une sorte de noix dure et presque cornée , accompa- gnée de 2 ou 4 pointes épineuses formées par les lobes du calice , qui ont persisté et se sont endurcis ; par suite de l'avortemcnt d'un ovule et de l'oblitération d'une des deux loges , il est uniloculaire, et renferme 19* 298 MAC une seule graine volumineuse, sans albu- men, à cotylédons extrêmement inégaux, dont l'un remplit presque toute la graine et se compose d'une masse très épaisse de tissu féculent, dont l'autre est au contraire très petit, et ne ressemble guère qu'à une pe- tite écaille que des botanistes ont regardée comme n'étant que la base pétiolaire du second cotylédon avorté. A la germination , la radicule perce le sommet du fruit et vient faire saillie au dehors; le gros cotylédon reste caché dans la noix , tandis que le pe- tit cotylédon rudimentaire en est écarté par toute la longueur qu'acquiert le pétiole du premier, et qu'à son aisselle se cache la plu- mule sous la forme d'un petit mamelon. Parmi les espèces, au nombre seulement de 5 ou 6 , que renferme le genre Macre, il en est une qui nous arrêtera quelques in- stants: c'est la Macre FLOTTANTE, Trapana- tans Lin., qui est plus connue sous les noms vulgaires de Châtaigne d'eau, Truffe d'eau. Noix (Veau, Corniolle, TrihuJe d'eau, Saligot, etc. Sa tige s'allonge dans l'eau, et élève à la surface de ce liquide une grande rosette de feuilles flottantes, rbomboïdales, dentées à leur bord , à long pétiole renflé vers son milieu. Ses fleurs se développent de juin en août; elles sont petites, axillai-- res et presque sessiles, d'un blanc verdâtre; elles donnent des fruits de la couleur et presque du volume d'unechâtaigne moyenne, armés de quatre fortes cornes aiguës, oppo- sées en croix, dont les deux supérieures sont étalées horizontalement, dont les deux in- férieures sont un peu ascendantes. Cette plante se trouve dans les lacs et dans les eaux douces stagnantes , r/iais non croupis- santes, de l'Europe centrale et méridionale, et d'une grande partie de l'Asie. Son fruit ressemble , pour le go//t , à celui de la châ- taigne ; mais il est pli s fade. Dans quelques contrées , il fournit i n aliment utile , et il est , sous ce rapport , d'autant plus avanta- geux qu'on le récollt dans des lieux entiè- rement perdus pour l'agriculture. On le mange tantôt crû , tantôt, et plus habituel- lement, rôti ou cuit sous la cendre. On doit avoir le soin d'en faire la récolte aussitôt qu'arrive la maturité; sans cela, il se déta- che et tombe au fond de l'eau. La Macre flottante permettrait d'utiliser un grand nombre de marais et de pièces d'eau , et de- MAC vrait dès lors être plus répandue qu'elle ne l'est encore, surtout dans les pays pauvres et marécageux, où elle deviendrait une res- source précieuse pour le peuple des campa- gnes. Elle serait très avantageuse encore sous ce rapport qu'elle n'exige absolument aucun soin , et que , pour la multiplier, il suffit d'en jeter les fruits mûrs dans l'eau. Autrefois on regardait et on employait les fruits de la Macre flottante comme astrin- gents, et ses feuilles comme résolutives; mais aujourd'hui les uns et les autres sont tout-à-fait abandonnés sous ce rapport. Dans la Chine et dans la Cochinchine, les Macres sont l'objet de cultures assidues ; les espèces qu'on y cultive sont la Trapa bicor- nis Lin., dans le premier de ces pays, et le T. Cochinchinensis Lour., probablement simple variété du T. bicornis , dans le se- cond. (PD.) MACRÉE. GÉOL. — Nom donné quel- quefois au phénomène connu sous le nom de Barre. Voy. ce mot. MACREUSE. Oidemia. ois.— De la nom- breuse famille des Canards, dont Linné, Latham et une foule d'autres ornithologistes ne formaient qu'un seul genre, sont succes- sivement sorties plus de trente divisions gé- nériques. De ce nombre est celle que com- posent les Macreuses, espèces qui , par leur bec large, renflé, élevé, gibbeux à la base et près du front; par leur plumage unifor- mément coloré d'une teinte sombre, se dis- tinguent assez bien, en efifet, des autres Anatidées. Au reste , quelques unes de leurs habi- tudes naturelles, à défaut de caractères phy- siques appréciables, pourraient, à la rigueur, servir à les différencier. Tout ce qui a été dit de la sociabilité des Canards, de leur mode de reproduction et des circonstances qui s'y rattachent, de leur disposition à se plier à la domesticité , se pourrait dire des Macreuses; elles ont donc, si l'on peut dire, les mœurs générales des Canards, mais elles ont en outre des habitudes qui leur sont particulières. On ne trouverait peut-être pas dans toute la famille à laquelle elles appartien- nent d'espèces qui volent aussi mollement et moins longtemps. Elles ne se transpor- tent ordinairement, au moyen de leurs ailes, qu'à de faibles distances , et leur vol est si MAC peu élevé qu'elles paraissent toujours raser, c!i volant, la surface de l'eau. Il est rare de les voir abandonner la mer pour gagner les ijics intérieurs. Leur démarche, comme celle de tr>us les oiseaux à tarses très reculés, est peu gracieuse, lente et balancée; en un mot, ce ne sont des oiseaux organisés ni pour le vol ni pour la marche; mais, par com- pensation, la faculté de nager et surtout celle de plonger sont, chez les Macreuses, à un très haut degré de développement. Elles peuvent rester longtemps sous l'eau, et des- cendre, en plongeant, à plus de 30 pieds de profondeur. On a même observé qu'elles ont, comme les Pétrels, ce singulier pouvoir de courir sur les vagues , ce qui paraît bien extraordinaire pour des oiseaux aussi lourds. Lorsqu'elles pèchent, on les voit alternati- vement paraître et disparaître; et ce qu'il y a de curieux, c'est que dès qu'un individu de la bande plonge, tous les autres l'imi- tent. Elles vont ainsi chercher au fond de l'eau, et enfouis dans le sable, les Mollusques dont elles se nourrissent. L'espèce qu'elles paraissent surtout préférer est un petit bi- valve du genre Vénus; toutes , ou presque toutes les Macreuses qui arrivent sur les marchés de Paris, ont l'œsophage rempli de celle espèce de Mollusque. Sur les côles de la Picardie, où ces oiseaux sont très abon- dants pendant l'hiver, on leur fait une chasse fort destructive , au moyen de filets que l'on tend horizontalement à quelques pieds au-dessus des bancs du coquillage dont ils font leur nourriture. Les Macreuses, en plongeant pour saisir leur proie, demeurent empêtrées dans les mailles de ces ûlets. C'est par les vents du nord et du nord- ouest que les Macreuses arrivent chez nous, depuis novembre jusqu'en février, par trou- pes prodigieuses; elles nous quittent en mars et avril, pour regagner les régions du cercle arctique, oîi elles vont se reproduire. Les Macreuses ont été l'occasion de tant de fables; leur nom seul, aujourd'hui en- core, éveille l'idée d'un si grand préjugé, qu'il ne sera pas hors de propos d'entrer dans quelques considérations qui auront pour objet l'histoire même de ce préjugé. 11 est peu de personnes qui ne sachent de quel énorme privilège jouissait autrefois la chair des Macreuses : on en permettait l'u- sage en carême. Lorsqu'on cherche ce qui MAC 299 avait pu faire tolérer cet usage , dans un temps surtout où les lois de l'Église con- damnent toutes les autres viandes, on trouve que cela tient à une erreur des plus bizar- res, ou tout au moins que cette erreur en a élé le principal ot le premier motif. Ainsi , depuis le xni" , et même avant, jusqu'au xvi° siècle, les naturalistes, les médecins, les phi- losophes, etc., se sont beaucoup occupés de l'origine des Macreuses. On voyait ces Oiseaux apparaître spontanément en nombre consi- dérable, et on ne pouvait dire en quel lieu, sous quel ciel ils se reproduisaient. On con- çoit que les esprits furent naturellement portés à faire des conjectures. Les uns pen- sèrent qu'ils naissaient du fruit d'un arbre sur la nature duquel on n'était pas bien d'accord , arbre qui croissait aux Orcades , disait-on ; d'autres voulurent que ce fût du bois de Sapin pourri et flottant dans la mer, des Champignons ou Mousses marines, d'une sorte de coquillage qu'on nomme Anatife; enfin des diverses matières végétales qui s'attachent aux débris des navires. Une troi- sième opinion, depuis longtemps émise par Aristote pour d'autres animaux, tels, par exemple, que les Rats, était que les Ma- creuses s'engendraient de pourriture. Ces opinions, que l'on trouve produites dans beaucoup d'écrits d'alors, devenaient même quelquefois le thème des poètes. On trouve, pur exemple, dans le poëme sur la Création du monde , publié par Dubarlas , en 1578, des vers dans lesquels la genèse des Ma- creuses est parfaitement tracée selon l'esprit du temps. On ne saurait disconvenir que ce ne soit, en très grande partie du moins, à de pareilles idées qu'il faille rattacher celte coutume ancienne de manger des Macreuses aux jours dits maigres, c'est-à-dire durant le carême. En effet , la croyance générale étant qu'elles ne naissaient point par accou- plement ni d'un œuf, mais plutôt de végé- taux, les consciences se trouvant par ce fait dégagées de tout scrupule, les conciles du- rent en permettre l'usage. Le pape Inno- cent m fut le premier à s'élever contre une pareille tolérance; mais la coutume était déjà trop invétérée pour qu'on tînt compte de SCS défenses. Bien jtlus, lorsque plus lard on sut, par Gérard deVcer,qni venaitde faire une troisième navigation vers le Nord , que les Macreuses avaient la même origine que 300 MAC lous les autres Canards, ei qu elles nichaient dans des contrées que Gérard de Veer croyait être le Groenland, on dut chercher d'autres raisons pour motiver une autorisation que les rapports du voyageur venaient détruire. Ces raisons, comme on le pense, furent bien- tôt trouvées. On insinua que les plumes des Macreuses étaient d'une nature bien diffé- rente de celles des autres oiseaux ; que leur sang était froid ; qu'il ne se condensait point quand on le répandait, et que leur graisse avait, comme celle des poissons, la propriété de ne jamais se figer. Dès qu'on eut inventé l'analogie qui existaitentre ces derniers et les Macreuses , et qu'on l'eut fait accepter, ce qui avait été fait par les conciles persista. Voilà d'où vient que l'on mangeait, et que, dans quelques parties de la France, on mange encore ces oiseaux en carême, en qualité de chair maigre. Il est bon de dire que les pre- miers écrivains quijious ont laissé des dis- sertations touchant l'origine des Macreuses, ont été, en général, peu d'accord entre eux sur les caractères de l'espèce. Les uns attri- buaient le mode fabuleux de reproduction dont nous avons parié à l'Oie bernache, les autres à l'Oie cravant; ceux-ci aux vraies Macreuses, ceux-là à d'autres espèces étran- gères au genre Canard. Il en est résulté que, sous le nom de Macreuses , on mangeait de plusieurs espèces d'oiseaux. Du reste, cette confusion existe encore de nos jours; ainsi, tandis que sur les côtes de l'Océan le vul- gaire connaît, sous le nom de Macreuse, des espèces de la famille des Canards , les habitants des côtes de la Méditerranée et de tout le midi de la France appliquent cette dénomination à la Foulque macroule ( Fu- lica atra), et c'est sur elle, par conséquent, qu'ils transportent la tolérance de l'Eglise. On rapporte au g. Macreuse les espèces suivantes : 1. La Macreuse double, Oi. fusca, Anas fuscaLin. (BulT.,pL e«L, 758). Tout le plu- mage noir, avec un miroir blanc sur l'aile. Habite les mers arctiques des deux mondes ; de passage périodiquesur lescôtesdeFrance, de l'Angleterre et de la Hollande. 2. La Macreuse COMMUNE, Oi. nigra,An. nigra Lin. (Buff. , pi. enl., 978). Tonte noire, sans miroir blanc sur l'aile. Habite les régions du cercle arctique, et passe en très grand nombre sur les côtes de France. MAC 3. La Macrelse a large bec, Oi. perspi- dilata , An. perspicillata Wils, { Buff. , pi. cnl. , 99S). Noire, sans miroir sur l'aile; deux protubérances osseuses à la partie la- térale du bec. Habite la baie d'Hudson e8 de Baffin ; se montre accidentellement dans les Orcades. 4. La Macreuse a face blanche, Oi. Zett- cocephala. An. leucocephala Lath. Front, joues, gorge et occiput d'un blanc pur ; som- met de la tête d'un noir profond. Habite les lacs salés des contrées orientales de l'Eu- rope. On a encore introduit dans ce g. , sous le nom de Petite Macreuse , une espèce d'un noir fuligineux, que MM. Milbert et La- pylnie ont rencontrée à Terre-Neuve. (Z. Gerbe.) *MACROBIOTUS(p.axpoç, long; S.'oç.vie). — Nom proposé par M. Schuitze pour des animaux microscopiques nommés précé- demment Tardigrades , et vivant dans la mousse ou dans la poussière des toits. M. Doyère , dans un travail approfondi sur ces animaux , les a divisés en trois genres bien définis, et il a adopté le nom de Ma- crobioliis pour un de ces groupes. Ce genre, qui contient toutes les espèces anciennement connues, est caractérisé ainsi: « Tête sans appendices; bouche terminée par une ven- touse dépourvue de palpes. Peau molle, di- visée seulement par des rides variables. Qua- tre paires de pattes. » Les Macrohiotus ne présentent d'ailleurs aucune trace de méta- morphoses. L'espèce la plus connue est le MacrobiolusHufdandii, nommée aussi Arc- tiscon Hufelandii, par Perty et Nitzscb ; son corps, de forme cylindrique, transparent et incolore, est long de 3 à 6 dixièmes .-Je millimètre. Ses œufs sont ronds, larges de 7 centièmes de millimètre. On trouve cette espèce dans toutes les mousses qui croissent sur les toits, les murs, les pierres isolées ou les arbres, ainsi que dans le sable des gouttières. De même que les autres Tar- digrades, les Rotifères et les divers habitants des touffes de mousses qui croissent sur les toits, les Macrobiotes ont la faculté des'eii- gourdiretde résister, sans périr, à la dessic- cation la plus prolongée, pour recommen- cer à vivre quand la pluie vient de nouveau humecter et ramollir leurs organes. T'oy. tardigrades, (Dcj.) MAC MACROCARPUS, Bonnem. eot. cr. — Syn. à'Ectocarpus, Agardh. MACROCEPHALUS, Oliv. iNS. — Voij. ANTHRIBE. MACROCEPHALUS (y.aîcpûr, gros; y.t- tpcf.'/.-n, tête). INS. — Genre de l'ordre des Hé- miptères hétéroptères, tribu des Réduviens, famille des Aradides, établi par Swederus {Acad. des se. de Stockhohn, 1837, p. 181, pi. 8). L'espèce type de ce genre, le M. ci- micoïdesS\\ed.,se trouve dans l'Amériquedu Nord, en Colombie et au Brésil. MACKOCERA (fxxri, rayon), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Hédyotidées , établi par P. Brown (Jam-, 163). Arbustes de la Ja- maïque. Voy. RUBiACÉES. — Welloz., syn. de Remijia, DC. *MACROCORYNUS ( p.c^xp',- , long; xo- pjvv), massue), ins. — Genre de Coléop- tères tétramères, famille des Curculionidcs gonatocères, division des Phyllobidcs, créé par Schœnherr (Disposilio melh. pag. 179 ; Syn. gen. et sp. Ciirculion., t. Il, p. 433, 7, p. 12). L'espèce type et unique, le il/, discoideus d'Olivier, est indiquée comme ori- ginaire de l'Inde orientale. (C.) MACROCYSTIS (ay.xp:'ç, grand; x-.'cr- Ti:, vessie), bot. cr. — Genre de la fa- mille des Phycées-Laminariées , établi par Agardh {Spec, 1 , 46). Algues gigantesquns croissant en abondance dans les régions de l'hémisphère austral. Voy. pincÉEs. MACRODACTIEES. Macrodaciyla. ins. — Tribu de Coléoptères pentamèrcs, établie par Latreille dans la famille des Clavicoriies [Règne animal de Cuvier, t. IV, p. .^jl6), et qui renferme des insectes à jambes simples, étroites, à tarses longs, de cinq articles dis- tincts, dont le dernier est terminé par deus 302 MAC forts crochets. Le corps est épais, convexe; le corselet est arrondi, et se termine le plus souvent de chaque côté par des angles aigus. Cette tribu se compose des genres Potamo- philus, Dryops {Parnus, F.), Elmis, Stenel- mis, Macronychus et Georissus. Latreilie a changé, à l'errata de son ou- vrage, le nom de Macrodaclyles en Lepto- dactyles. (C.) MACRODACTYLES. Macrodactyli. ois. — G. Cuvier {Règne animal) a établi sous ce nom, dans Tordre desÉchassiers, une famille composée d'espèces qui doivent à leurs doigts entièrement fendus et surtout fort longs la faculté de pouvoir marcher sur les herbes des marais. Ces espèces sont en outre remar- quables par un corps singulièrement corn ■ primé, conformation qui est déterminée par l'étroitesse du sternum. Leurs ailes sont mé- diocres et leur vol faible. G. Cuvier compose celte famille des genres Jacana , Kamichi, Mégapode, Ralle, Poule d'eau, Talève et Foulque. "Vieillot a également admis une fa- mille de Macrodaclyles ; mais, pour lui, les seuls genres Ralle, Poule d'eau et Porphy- rion ou Talève en font partie. Enfin Illiger a, de son côté, établi sous le nom de Ma- crodactyli une famille qui renferme les gen- res Jacana, Ralle et Poule d'eau. (Z. G.) MACRODACTILUS (u.axpô;, long ; <îax- Tu).o;, doigt). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages, créé par \.a- tvc'iWe {Règne animal de Cuvier, t. V,p. 562) et adopté parDejean. Ce genre renferme plus de 20 espèces, qui toutes sont propres aux deux Amériques. Nous citerons parmi celles décrites les suivantes: M. linealus Ch., lon- gicollis, angustalus Lat., suhspinosus F., hœmorrhous P. {saluralis Lap. ). Ces Insec- tes ont le corselet long, presque hexagonal ; tous les articles des tarses sont semblables dans les deux sexes, allongés et simplement velus. (C.) *IWACRODES (fj.axpo; , grand ). ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, proposé par Dpjean, qui , dans son Calalogue, 3" édit., p. 106, y rapporte une seule espèce origi- naire de la partie méridionale de l'Espagne. Il la nomme Jl/.s(r/fl()(s. (C.) *MACRODIPTERYX ( paxpoç , long ; Sli, deux; TtTtpov, aile), ois. — Swainson MAC a créé sous ce nom, dans la famille des En- goulevents, un genre qui a pour type una espèce que Shaw avait désignée depuis fort longtemps sous le nom de Capr. longipen- nis. ' (Z. G.) MACRODOiX, Arnott. bot. eu— Syn. de Daltonia, Hook. *MACR0D01\ITIA (paxpô;, long; ISov;, dent). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères (tétramères de Latreilie), famille des Longicornes , tribu des Prioniens , établi par Serville {Annales de la Sociclé entomol. do Fr., tom. I, pag. 123, 139). Ce genre renferme les 5 espèces suivantes, qui toutes appartiennent à l'Amérique méridionale, savoir : M. cervicornis Lin., Dejeanii Gy, {Acleon Dj. ), flavipennis Chvt. , serridens Dj., crenata 01. {quadrispinosa Schr.,Ser- vtUci Gy. ). Ce sont de grands et beaux in- sectes; les mâles ont les mandibules plus grandes que celles des femelles, et plus longues que n'est leur tête. La M. cervi- cornis vit sur le Fromager (Bombax, Lin.). La larve est recherchée par les indigènes comme un mets délicat. (C.) MACROGASTER(po(xpo?, long; ya^z-ijo , ventre ). ins. — Genre de l'ordre des Lépi- doptères Nocturnes , tribu des Hépialides , établi par Duponchel { Cat. des Lépidopt. d'Eur., p. 81). L'unique espèce de ce genre, M. arundinis, habite le nord de la France et l'Allemagne. MACROGASTER, Thunberg. ins. — Syn. d'Alractocerus, Palisot-Beauvois. (C.) *MACROGASTRESJ/flcroâfasirJ.iNS.— Latreilledésignait ainsiautrefois une famille de l'ordre des Coléoptères hétéromères. Elle ii'ét.iit composée que de 2 genres : Pyro- vliroa et Calopus , dont le premier rentre maintenant dans la tribu des Sténélytres, et Tantre dans celle des Trachélydes. (C.) *MACROGLEI>JES (.«.axpô;, grand ; Yat:- vo , œil). INS.— Genre de l'ordre des Hymé- noptères, tribu des Chalcidiens, établi par Westwood {Lond. andEdinb. phil. mag., 3° série, t. I, n" 2, p. 127). L'espèce type do ce genre est le M. oculatus, trouvé aux environs de Londres. RÎACROGLOSSES. Macroglossi. ois. — Famille établie par Vieillot, dans l'ordre des Passereaux grimpeurs, pour des espèces qui sont caractérisées parune langue très lon- gue, lombriciforme. Les seuls genres Pic et MAC Toreol font partie de cette famille. (Z. G.) MACROGLOSSLM (,u.axpa,', long ; y}.^^- ti(x, langue). INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères Crépusculaires, tribu des Sphin- gides, établi par Scopoll , aux dépens des Sphinx. La principale espèce , M. slcllala- rum, est répandue dans une grande partie de l'Europe. MACROGLOSSrS (f^^a^po?, long ; >).wcr- o-a, langue), mam. — Genre de Chéirop- tères créé parFr. Cuvier (Mamm., 38" liv., 1822) et adopté par tous les zoologistes. Les Macroglosses, quiapparticnnent à ladivision des Rousselles, se distinguent par leur mu- seau très allongé, très menu, cylindrique, acuminé, et assez semblable pour la forme à celui des Fourmiliers; par leur langue très longue, cylindrique, et, dit-on, un peu extensible, et par leurs dents , qui sont très petites , quoique en même nombre que dans les autres groupes de Roussettes. On ne connaît qu'une espèce de ce genre : c'est la Roussette kiodote , Pteropus mini- mus E. Geoff. , Pteropus rostratus Horsf. (Zooi. ), qui est en dessus d'un roux clair, en dessous d'un fauve roussâtre. et habite Sumatra et Java. (E. D.) MACROGIXATHE. Macrognathus. poiss. Voy. RHYNCHOBDELLE. *MACROGYIVE,Link et Ott. bot. pu.— Syn. à'Aspidistra, Ker. *MACR0LEI\;ES (aaxpo's, grand ; ù)£v/i, l'avant-bras). ins. — Genre de Coléoptères subpentamères (tétramères de quelques au- teurs), tribu de nos Tubifères ( des Chry- somélines de Latreille), créé par nous et adopté parDejcan, (lu'i [Catalogue , S'éiiit., pag.443)en mentionne 15 espèces : 10 ap- partiennent à l'Afrique et 5 à l'Europe. Nous indiquerons les suivantes: Cliy()-a sea:ma- culata , octopunctala, maxillosa de F., sex- punctata et ruficoUis d'Olivier. Les mâles ont les pattes antérieures excessivement lon- gues. (C.) *MACROLEPIS _( p.MQo'ç , long; Unl^, écaille), bot. ph. — Genre de la famille des Orchidées-Dendrobiées , établi par A. Ri- chard [Sert. Aslrolab., 25, t. 19). Herbes de l'île Vanikoro. Voy. orciiidkes. MACROLOBIDM (/..«xpi^, long; JioSrov, gousse). BOT. PU. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées-Cœsalpi- niées , établi par Schreber {Gen., n. 62). MAC 303 Arbres de l'Amérique tropicale. Voyez lé- gumineuses. *MACROLOCERA (fxaxpo'5, grand; pot- Ao'î, velu; x/py.;, antenne), ins. — G^nre de Coléoptères pentamères, famille des Sternoxes, tribu des Élatérides, proposé par Westwood et publié par M.Hopc [Iho Trans- actions of the Entomological Sociely ofLond. , vol. I, pag. 13, pi. 1, f. 3). L'auteur décrit 2 espèces de la Nouvelle-Hollande : les M. ceramboides et cœnosa. (C.) *MACROMA («axpoç,grand; S,aoç, épaule). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes , tribu des Scara- héides Mélitophiles , proposé par Kirby, pu- blié par MM. Gory et Percheron [Monogra- phie des Cétoines, t. I, pag. 19, 53, 148). Ce genre renferme 10 espèces d'Asie et d'A- frique. L'espèce type, la M. scutellala F., est originaire de la Sénégambie. (C.) *MACROMELEA (fxaxp»;, long.-pAo;, membre), ins. — Genre de Coléoptères té- tramères, famille ou tribu des Clavipalpes , établi par M. Hope [Coleopterisf s tnanual , 1840, p. 190). L'espèce type est la M. Wie- demanni de l'auteur ; elle provient des In- des orientales. (C.) *MACROMERIA paxpo;, long; ptoi',-, lige). BOT. PH. — Genre de la famille des As- périfoliacées (Borraginées)-Anchusées, établi par Don ( m Edinb. new philosoph. journ. , XIII, 209). Herbes du Mexique. Voy. con- RAGINÉES. *1MACR0MERIS (^0"=?°'?, long; F'î'p'-:. cuisse). INS. — Genre de l'ordre des Hymé- noptères Porte-aiguillon, tribu des Sphégiens, famille des Sphégides, établi par Lepeiclicr de Saint-Fargeau [Mag. zool, t. I, p. 29, pi. 29), et renfermant 2 espèces [M. splen- dida etviolacea) des Indes orientales. «MACUOMERUM, Burchell. bot. pii.~ Syn. de Scliepperia, Neck, *MACROMERUS (paxpo'ç, long; p.-opo;, cuisse). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères , famille des Curculionides gonato- cères, division des Apostasimérides-Crypto- rhynchides, créé par Schœnherr [Dispositio methodica, pag. 285; Syn. gen. et sp. Cur- culion., tom. IV, p. 183). Ce genre est composé de 10 espèces américaines, parmi lesquelles sont les M. chimaridis F . [lanipes 01. ), crinitarsis Gr. et innoxius de Herbst, Les pattes antérieures sont longues chea les 304 MAC mâles , et les tarses , dans ce sexe , sont ordinairement velus. (C.) *MACROMERUS, Andr. Smith, mam.- Syn. de Propilhecus, Bennett. Voy. propi- TuÈQUE au mot indri. ♦MACROMIA. INS.— M. Rambur {Insect. ndvropt. Suiles à Buffon) a désigné sous cette dénomination, dans la tribu desLibelluliens, groupe des Libeiiuliles, une de ses divisions génériques, dont il décrit 5 espèces exoti- ques : M. cingulala Ramb., de l'Amérique méridionale, M. trifasciala Ramb., de Ma- dagascar, etc. (Bl.) MACROWITRIUM (paxoo'?, long; t^t- Tpa , coiffe). BOT. CR. — Genre de la famille des Mousses -Bryacées, établi par Bridel (Mant., 132). Mousses des régions tropicales et subtropicales croissant sur les arbres. Foy. MOUSSES. MACROIMAX, Raf. bot. ph.— Syn. à'A- rundinariay Rich. *MACR0IV1EMA (/Aaxpo'ç, long; v^pia , Cl). INS. — Genre de la tribu des Phry- gauiens, de l'ordre des Névroptères, établi par M. Pictet et adopté par M. Rambur. Les Macronèmes se font remarquer par leurs antennes très grêles et d'une longueur ex- trême ; par leurs jambes intermédiaires et postérieures munies d'éperons très dévelop- pés, etc. (Bl.) *MACROIVEMUS (fy.axpo'ç, long; v7;y.c(, fil). INS. — Genre de Coléoptères subpenta- nicres, famille des Longicornes , tribu des Lamiaires, proposé par Dejean {Catalogue, 3" édit. , pag. 363). Trois espèces font partie du genre, les M. anlennalor , fili- funnis , Dej., et une nouvelle espèce , toutes originaires de l'Amérique méridionale. (C.) *MACROi\ES (u.âxptuv, qui a une longue têie). INS. — Genre de Coléoptères subpenta- mères (tétramères de Lat.), famille des Lon- gicornes, tribu desLepturétes, créé parNew- niann(3'/!e Entomologist, pag. 34). L'espèce unique, M. cxilis, est originaire de la Nou- velle-Hollande. (C.) *iVIACR01MEVRA (piaxpôç, long; v£upa, nervure), ins. — Genre de l'ordre des Dip- tères némocères, famille des Tipuliciens (Tipulaires, Latr.), groupe des Mycétophi- lites, établi par M. Boisduval, qui n'y rap- porte qu'une seule espèce d'Allemagne , M. WinUienii. *'MACR0NEVRA(p.«xp5s, long; v£vp«, MAC nervure), ms. — Genre de l'ordre des Hymé- noptères, tribu des Chalcidiens, famille des Chlacidides , établi par Walker (Ent. Mag., t. IV, p. 334). L'espèce type, M. ma- culipes , a été trouvée aux environs de Lon- dres. *MACRONOTA ((/.«xp^ç, long; vwto; , dos). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères , famille des Scarabéides Mélito- philes , créé par Wiedemann {Analeclœ Entùmologicœ) , adopté par MM. Gory et Percheron ( Monographie des Cétoines , t. 1 , pag. 19, -44). M. le docteur Schaum {An- nales de la Sociéléenlom. de Fr., 1845, 1. 111, 2" série, pag. 43) y rapporte 24 espèces rentrant dans 4 sections; 2 de ces sections se rapportent aux genres Chalcotheca et ïœniodera de Burmeister; 23 sont origi- naires d'Asie (Indes orientales), et 1 est pro- pre a la Sénégambie. Nous citerons les 4 sui- vantes, qui rentrent chacune dans l'une de ces sections : M. smaragdula G.- P. (Java) , M. Diaidi G.-P. (Bornéo) , mo?iac/ia G. -P. (Java) et apjcahs G. -P. (Sénégambie). (G.) *MACROI\iUS. 0!S. — Genre établi par Jardine et Selby sur le Timalia trickorrhos de ïeinminck. Foy. timalie. (Z. G.) MACROiWCIÏES. Macronyches. ois. — Sous ce nom Vieillot a établi, dans l'ordre des Échassiers, une famille qui a pour ca- ractères : Bec médiocre, un peu renflé vers la pointe ; ongles longs , presque droits, aigus. Celte famille est uniquement compo- sée du genre Jacana. (Z. G.) MACROIMYCIIUS (pocxpo;, grand; è'w?, ongle). INS. — Genre de Coléoptères penta- nières, famille des Mucrodactyles (Lepto- dactyles), créé par Muller (Illiger, Mag., 1806, t. V, p. 215) et adopté par Lat'eilie {Gênera Crust. et Ins., II, 258). Ce genre est composé d'espèces vivant dans les eaux courantes, n'y nageant pas, mais se tenant accrochées par leurs ongles très robustes aux mousses et aux pierres. Deux sont ori- ginaires d'Europe, deux de l'Amérique du Nord, et une est indigène du cap de Bonne- Espérance. Nous citerons, parmi celles des deux premières parties du monde , les M. quadrUuherculalus Mul. , caucasicu.s Motsch. et variegatus St. (C.) *MACROKlX. Macronyx (aaxpo'ç, long , ovu5, ongle). OIS. — Genre de la famille des Alouettes dans l'ordre des Passereaux, MAC caractérisé par un bec médiocre, droit, à arête légèrement recourbée; des narines nues, grandes, oblongues; des ailes très courtes; des tarses allongés, à squamelles latérales entières; un pouce muni d'un ongle très long et fortement recourbé. Le type de ce g., dont Swainson est le créateur, le seul oiseau, du reste , qu'on puisse y rapporter, est I'Alouette du Cap, AL capensis Lin. , M. fiavicollis Swains. (Levain., Ois. cVAf., pi. 193), espèce assez remarquable par la vive coloration de son plumage. Elle a la gorge aurore encadrée par une sorte de hausse-col noir, et au-des- sus des yeux un trait orangé en forme de sourcil. Levaiilant, dans son Histoire des Oiseaux d'Afrique, a donné à cette Alouette le nom spécifique de Sentinelle , parce que son cri exprime de la manière la plus précise les mots : qui vive?qui î;n'e.^etque ce cri, elle semble surtout se plaire à le répéter lors- qu'elle voit passer près d'elle un homme ou un animal quelconque. On rencontre cette espèce seulement sur la côte orientale d'Afrique, et très abondamment surtout dans les prairies et sur le bord des rivières qui sontauxenvironsduCap. Les colonsl'ap- pellent Calkoentje, petit Dindon, et la recher- chent beaucoup comme gibier. (Z. G.) MACROPA , MACROPODIA , MA- CUOPIIS. CRDST. — Syn. de Leplopodia et de Sicnorhynchus. Voy. ces mots. (H. L.) MACUOPJi. Macropus. crust. — Voy. MÉGALOPE. (H-. L.) MACROPÉDITES. ins. — Voy. macro- PODITES. ♦MACROPELMUS, Mégerle, Dabi. ins. — Syn. de Bagous, Germ., Sch. (G.) MACROPEZA (p^axpo'ç, long; ■n^'i;^, plante du pied). INS. — Genre de l'ordre des Dip- tères Némocères, famille des Tipuliciens(Ti- pulaires, Latr.), établi par Meigen(t. I, p. 87). La seule espèce connue, M. albitar- sis, habite l'Europe. MACROPHTHALME. Macrophihahnus fjiaxpôç, grand ; ôea)|Uio;,œil). cnusi. — C'est un genre de l'ordre des Décapodes brachyu- res , de la famille des Catométopes , de la tribu des Gonoplaciens, qui a été établi par Latreille aux dépens du Cancer de Herbst, et adopté par tous les carcinologistes. Les Crustacés qui composent ce genre sont re- T. VIII. MAC 305 marquables par les pédoncules oculaires, qui sont très longs et grêles ; par le front, qui est très étroit, n'occupant qu'environ le cin- quième du diamètre transversal de la cara- pace, et par le troisième article des pattes- màchoires externes, qui est beaucoup moins grand que le précédent. Les espèces qui com- posent ce genre sont au nombre de 7, et gé- néralement répandues dans la mer des Indes : cependant on en rencontre une espèce sur les côtes de l'Ile de France. Sur ces 7 espè- ces, il y en a 2 qui sont à l'état fossile. Le Macroputhalme transversal , Macrophthal- mus transversalis Lat., peut être considéré comme le type de ce g. remarquable. (H. L.) MACROPHÏIIALMUS, Lap. ins— Syn. de Macrops. Burm. *MACROPIIYLLA(;.,axpo'5, long ; ODIE]\S. Macropodii. crust. ^ C'est une tribu de l'ordre des Décapodes brachyures, qui appartient à la famille des Oxyrhynques,etquiaétéétablieparM.Milne- Edwards. Les Crustacés de cette tribu , qui correspond à peu près au genre Macrope, tel que Latreille l'avait d'abord établi, sont re- marquables par la longueur démesurée de leurs pattes: aussi les désigne-t-on souvent sous le nom vulgaire r- nus serraticoriiis et denlicornisde Fab., pris aux environs de Santa-Cruz. (G.) *MACROPS (jaaxpoî, long; ci'| , œil). REPT. — M. Wagler {Syst. amphib. , 1830) donne ce nom à l'une des nombreuses divi- sions de l'ancien genre Coluber. Voy. cou- leuvre. (E. D.) *MACROPS(,aoixpoç, long; l^QàWo;, œil). INS. — Genre de Coléoptères tétranières, famille des Curculioiiides gonatocères, di- vision des Phyllobiiles , établi par Kirby {Fauna boreali Amerkana, pag. 199, pi. 8). ■ Ce genre, adopté par Schœnherr, renferme deux espèces du Canada : M. maculicolUs et viliicoUis Kirb. (C.) *MACROPS (maxpo'ç, long ; iïv|,, œil), ins. — Genre de l'ordre des Hémiptères hété- roptères, tribu des Réduviens, famille des MAC fiéduviides , établi par Burmcister {Handb. der ent., t. II, p. 233). On n'en connaît qu'une espèce, M. pallcns, du Brésil. MACllOPTÈRES, Dum. ois. — Syn. de Longipennes ( Doy. ce mot). Pour M. de Blainville ( Tableaux du Règne animal) , la famille des Macroptères ne comprend que le g. Lanis de Linné. (Z. G.) MACROPTÉKOAOTE. poiss. — Voyez SILtlRE. *MACROPTERUS(p.axpoç,Iong;7rT£p«v, aile). INS. — Genre de Coléoptères tétra- mères, famille des Curculionides gonato- cères , division des Brachydérides , créé par Boheman {Schœnherr Gêner, et sp. Curcu- lion. syn., tom. 6, pag. 419). Les 4 espèces suivantes, toutes originaires du Brésil , y ont été rapportées par les auteurs, savoir : M. longipennis , acuminatus , semicoslalus elchlorostomus. (G.) MACKOPTERl'X, Swains. ois. — Di- vision du genre Hirondelle. Voy. ce mot. MACROPDS. MAM. — Voy. kanguhoo. MACROPUS, Spix. ois. — Synon. de Diplopterus, Boié. ( Z. G.) *]VIACROPlJS G/a.po',-, long; Tto5„ pied). INS. — Genre de Coléoptères subpentamèrcs, tétramères de Latreilie, famille des Lon- gicornes, tribu des Lamiaires, attribuée Thunberg par Serville , et dont les carac- tères ont été publiés par ce dernier auteur {Ann. de la Soc. enl de Fr., t. IV, pag. 18). Deux espèces en font partie : les Cerambyx trochlearis Linn., et accenlifer 01. {lubcr- culalus F.); la première est originaire de Cayenne, et la seconde du Brésil. Dejean les réunit aux Acrocinus. (C.) *MACROPYGIA. ois.— Genre établi par Swainson dans la famille des Pigeons. Voy. ce mot. (Z. G,) M A C R O R A M P H E . Macroramphus, Leach. ois. — Division du genre Bécasse. Voy. ce mot. (Z. G.) MACRORAMPHOSE. POiss. — Voyez SILURE. • * MACRORHINUS ( fxaxpô; , long ; ptv , nez). MAM. — Fr. Cuvier {Dict. se. nat., XXXIX, 1826) désigne sous ce nom un groupe formé aux dépens de l'ancien genre Phoque. J'oy. ce mot. (E. D.) *MACRORHINUS, Latreilie. ins.— Syn. à'Etirhinus, Sch. Voy. ce mot. (C.) *MACRORHli\CHIUM, Reichenb. bot. MAC 307 PH. —Syn. de Trochoseris , Pœpp. etEndl. *MACRORHYNCHUS, Less. bot. ph.— Syn. de Trochoseris, Pœpp. et Endl. *MACR0RI1YIVCHDS (fxaxpJç, long; pv7X°?» rostre), rept. — Division générique de l'ordre des Sauriens, d'après M. Dunker {Jahrcb. F. min., 1844). (E. D.) MACRORUUVQLE. poiss. — Voy. syn- gnathe. MACROSCÉLIDE. Macroscelides ( p.«- xpo'ç, grand ; oxAoç, cuisse), mam. — Genre da Carnivores insectivores proposé par M.Smith {S. afr. quart. J., 1829) et généralement adopté. Les Macroscelides ont un museau allongé en forme de petite trompe assez semblable à celle du Desman, mais plus ar- rondie; ils ont le système dentaire des Insec- tivores ; il y a vingt dents à chaque mâchoire, et les molaires sont hérissées de pointes; les yeux sont médiocres ; les oreilles grandes, et les pieds plantigrades et à doigts onguicu- lés; les ongles sont à demi réticulés; leur queue est allongée; leurs jambes postérieu- res sont de beaucoup plus longues que les antérieures. D'après ce dernier caractère, les Macroscelides représentent, parmi les In- sectivores, les Gerboises, qui appartiennent à l'ordre des Rongeurs, et, si l'on veut, les Kanguroos, qui sont de la grande division des Didelphes : ils ont le port extérieur des uns et des autres; mais la nature de leurs organes génitaux les éloigne considérable- ment des Didelphes, tandis que la forme et la disposition de leurs dents ne permettent pas de les placer avec les Rongeurs, mais au contraire parmi les Insectivores. Les Macroscelides habitent l'Afrique; on en connaît aujourd'hui 3 espèces, 2 du cap de Bonne-Espérance, et l'autre de Bar- barie. Macroscélide type, Macroscelides typus Smith. Petiver {Opéra historiam naluralem speclanlia, pi. 23, fig. 9) avait, il y a déjà longtemps, indiqué et même représenté cette espèce sous le nom de Sorex araneus maxi- mus Capensis; mais la figure de Petiver n'a- vait pas inspiré une confiance suffisante aux zoologistes, et l'on n'avait pas admis cette espèce. Ce n'est que dans ces derniers temps que M. Smith a véritablement fait connaî- tre ces animaux, et, depuis, plusieurs indi" vidus en sont arrivés dans diverses collec- tions mammalogiques. 300 MAC LeMacroscélide typea la partie supérieure du corps revêtue de poils d'un gris noirâtre dans la plus grande partie de leur longueur, puis noirs et enfin fauves à leur pointe, et paraissant dans son ensemble d'un fauve varié de brun, couleur qui diffère peu de celle du Lièvre commun ; les poils de la face eoncave des oreilles sont blanchâtres ; ceux, moins nombreux encore, de la face convexe, sont d'un fauve roussâtre; le dessous du corps, dont les poils sont noirs à la racine, blancs à la pointe, la face interne des avant- bras et des jambes, ainsi que les mains et les pieds, sont blancs; la queue, variée de roux brunâtre et de blanchâtre à son origine, est noire dans le reste de son étendue. La longueur totalederanimalestde25centim., sur lesquels la queue est pour 10 à 11 cen- tim., et la tète , y compris la trompe, pour S à 6 centimètres à peu près. Cette espèce habite le cap de Bonne-Es- pérance. Une autre espèce du même pays a été dé- crite également par M. Smith sous le nom de Macroscelides rupeslris {Proceedings of ihe zoological Society of London, I, 1830). Enfin, la dernière espèce est le Macroscé- LiDE DE R«yzET , MacrosccUdes Rozeti Duver- noy (Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Stras- bourg). Cette espèce ressemble beaucoup au Macroscélide type ; elle est seulement un peu plus grande. Son pelage, sur tout le corps, la tête, les cuisses et les bras, est gris de sou- ris, plus fauve en dessus qu'en dessous, et varié d'un peu de jaune et de brun, comme on le voit chez les Rats; les moustaches sont longues et composées de poils dont la couleur est jaune, grise ou noire; les oreilles sont couvertes d'un épiderme sale, ayant très peu de poils ; la queue paraît formée de petits an- neaux écailleux et imbriqués, ce qui tient à la disposition de l'épiderme ; elle porte des poils raides, peu nombreux. Ses mœurs sont dou- ces, et on peut, dans certaines circonstan- ces, le tenir en captivité, comme on le fait pour plusieurs Rongeurs. 11 se nourrit de graines de plusieurs sortes; mais il pré- fère à tout autre aliment les Insectes, et , lorsqu'on lui en présente, il les saisit avec avidité. Le Macroscélide de Rozet habite la Bar- barie; M se trouve dans plusieurs points de nos possessions africaines: à Bone, àOran, MAC où on le connaît sous le nom de Rat à trompe; on assure même qu'on le rencontre aux en- virons d'Alger. (E. D.) MACROSCEPIS (fxwxpo'ç, long; cx/tt/i, abri), bot. ph, — Genre de la famille des Asclépiadées-Cynanchées, établi par H.-B. Kunth {m Humb. et Bonpl. Nov. gen. et $p. III, 200, t. 233). Sous-arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. asclépiadées. *MACUOSOMA ( fxaxpo; , long; awy.a, corps), INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides phyllophages , créé par M. Hope {Coleopterisl's Manual , 1837, pag. 109). 4 espèces font partie de ce genre: les Mac. glaciale, striatuyn, teslaceum et luridadeVah. {MeMontha); les 3 premières sont originaires de la Terre-de-Feu, et la 4®, de patrie inconnue , provient sans doute des contrées voisines. (C.) * MACROSPOIVDILUS ( ^^axpôç, long; ;.poil). CRUsr. — Genre de Crustacés, de la famillo des Daphniriées, établi par M. Baird, aux dé- pens des Daplmia des auteurs, et dont l'es- pèce type est le il/ac)o(/iJ(a;/a(icornis Baird {Mag. of nalur. Hist., t. II, p. 37, pi. 11, fig. 9àl0; Lynceuslalicornis'Desm.). {H.L.) *MACR0T1S (/xàxpo'ç, long; olç, ù-ôç , oreille), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères , famille des Mélasomes , tribu des Asidites, formé par Dejean (Calai., 3' éd., pag. 207 ). L'espèce type et unique, la M. dilaticollis de l'auteur, est originaire du Mexique. (G.) MACROTOMA. ins. — Voy. tomoce- BUS. (II. L.) * MACROTOMA (p.axpo;, long; xoy.-n , coupure). in.s. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Latreille , fa- mille des Longicornes, tribu des Prioiiiens, proposé par Dejean et publié par Serville {Annales de la sqc. ent. de Fr., tom. I, pag. 124, 4 37). Ce genre est composé d'une vingtaine d'espèces propres à l'Afrique >et à l'Asie. Nous citerons comme en faisant par- tie les M. palmata , Lugonum , serripes Def. et caslanea 01.; le 3^ est l'un des plus grands Coléoptères connus. Ces insectes ont les antennes filiformes, et leurs articles sont très allongés, (G.) *MACROTOPS (p.o.xpo';, long; comme chez la plupart des Ano- moures , par groupes de deux, de trois ou de quatre au-dessus des diverses pattes ; presque toujours il en existe jusque sur le dernier anneau thoracique , et souvent ces organes, au lieu d'être composés de lamelles parallèles, sont formés d'une multitude de petits cylindres disposés comme les poils d'une brosse. Enfin il n'existe pas de poches copulatrices , et les ouvertures des oviduc- tes sont toujours situées sur l'article basi- laire des pattes thoraciques de la troisième paire. Ces Crustacés sont essentiellement na- geurs; ils ne marchent que peu et ne sor- tent pas de l'eau. L'abdomen et la grand» nageoire caudale qui le termine sont leurs principaux organes de locomotion , et c'est a reculons qu'ils nagent toutes les fois qu'ils veulent se mouvoir avec vitesse, car alor; MAC ils frappent l'eau en reployant en bas et en avant cette espèce de rame terminale. On peut diviser ce groupe de Crustacés en qua- tre familles naturelles désignées sous les noms de Macroures cuirassés, Thalassiniens, AstaciensctSalicoques. Foy. ces mots. (H. L.) MACROURES CUIRASSÉS, crist. — C'est une famille de la section des Décapo- iies macroures établie par M. Milne-Ed- Wards, dans son Histoire naturelle sur les Crustacés. Celte famille se compose princi- palement de Macroures remarquables par l'épaisseur et la dureté de leur squelette légumentaire. et dont la face inférieure du thorax est revêtue d'un plastron très large vers la partie postérieure, quoique étroit en avant. La carapace est, en général, plus large et plusdépriméequedans les autres familles âe la mêmesection. La conformation des an- tennes varie, mais il est à noter que celles de la deuxième paire ne portent jamais au- dessus de leur portion basilaire une écaille mobile, comme cela se voit toujours chez les Salicoques. La conformation des pattes varie: les fausses pattes abdominales sont moins développées que dans les familles suivantes, et ne présentent souvent qu'une seule lame terminale foliacée. Enfin, nous ajouterons que, dans ce groupe, la centralisation des ganglions nerveux du thorax paraît être por- tée plus loin que dans aucun autre Crustacé macroure. Cette famille renferme 5 tribus désignées sous les- noms deGalathéides, Éryons, Scyl- laridesel Langoustiens. V. ces mots. (H. L.) MACROXUS. MAM. — Voy. guerungukt au mot ÉCUREUIL. MACRURES. Macrura. crcst. — Syn. de Macroures. Voy. ce mot. (H. L.) MACTRACÉES. Mactraceœ. moll. — Famille établie par Lamarck dans le groupe (les Conchifères ténuipèdes ( Animaux sans vertèbres , 2" édit., t. VI, p. 86), et dont les caractères principaux sont : Co- quille équivalve, le plus souvent bâillante aux extrémités latérales; ligament inté- rieur avec ou sans complication de ligament externe. Les Mactracées ont de grands rapports avec les Myaires , mais elles en diffèrent par l'animal, qui a le pied petit, comprimé, et propre à ramper ou changer de lieu. Cette famille renferme sept genres, nommés Lu- MAD 311 traire, Mactre, Crassalelle, Érycine, ODgu-< line, Solémye, Amphidesmc. MACTIXE. Maclra (a-ix-pa, vase). moll. — Genre de Mollusques de la famille des Mactra- céesdeLamarck, établi parLiniié, qui y réu- nissait des coquilles offrant entre elles une certaine ressemblance extérieure. Ce genre, étudié avec soin par les naturalistes moder- nes, a été débarrassé de toutes les espèces qui pouvaientrendre ses caractères inexacts ; ces espèces ont été dispersées : les unes dans les Lutraires, d'autres dans les Crassatelles ou dansles Lucines,etainsi modiflé, le g. Mac- tre a été généralementadopté avec les carac- tères suivants (Lam.,^mTO. sansvert.,2^éd., t. VI, p. 96) : Coquille transverse, inéquilaté- rale, subtrigone, un peu bâillante sur les cô- tés, à crochets protubérants ; une dent cardi- nale comprimée, pliéeen gouttière sur cha- que valve, et auprès une fossette en saillie; deux dents latérales rapprochées de la char- nière, comprimées, intrantes; ligament in- térieur inséré dans la fossette cardinale. L'animal est très voisin de celui des Vé- nus; par le côté postérieur de la coquille, il fait sortir deux tubes qu'il forme avec son manteau, et par l'autre un pied musculeux comprimé. Le genre Mactre renferme un assez grand nombre d'espèces qui vivent dans toutes les mers, enfoncées dans le sable à une petite distance des rivages; elles sont générale- ment trigones, d'un blanc fauve ou d'un blanc pur, lisses ou ridées, ou sillonnée* transversalement. On en connaît aussi quel- ques unes à l'état fossile qui se trouvent dans les couches postérieures à la craie. MACUSSOM ou MARCUSSON. bot. ph. — Nom vulgaire de la Gesse tubéreuse. Voy. GESSE. MADABLOTA , Sonner, bot. ph. —Syn. d'Hiptage, Gaertn. *i\IADARACTIS (fxa^apo5, sans poils; à:c- TÎç, rayon). BOT. ph. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par De Candolle {Prodr. VI, 439). Herbes de l'Inde, Voy. COMPOSÉES. *IVIADARIA (fj.o((î'xpo;, sans poils), bot. pu — Genre de la famille des Composées-Sé nécionidées, établi par DeCandolle(m3/em Soc. hist. nat. genev., VII, 280, 691). Her bes de la Calilornie. Voy. composées. *MADAROGLOSSA ((x«<î«po?, sans poils S12 MAD ylSjea, langue). BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Composées-Sénécionidées, él;ibli par De Candolle ( Prodr., V, 694). Herbes de la Californie. Voy. composées. *MADARUS (Ho-.-îapo';, glabre, lisse). itîs. — Genre de Coléoptères pentamcres, famille des Curculionides gonatocères , di- vision des Apostasiméridcs Baridides , créé par Schœnherr {Dispositiomethodica, p. 273; Gêner, et sp. Curcnlion. synonyn., lom. 3, pag. 8,1, 105 et 626). 14 espèces, toutes d'Amérique, rentrent dans ce genre; nous citerons comme ayant été anciennement dé- crites, les suivantes : M. quadripuslulatiis , corvinus et ebeiins de Fabricius. (C.) *MADEA, Soland. bot. ph. — Syn. de BoUonia, Hérit. MADIA. BOT. PU. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées, établi par Molina {ChlL, 113). Herbes du Chili, an- nuelles, droites, villeuses, chargées de poils au sommet; à feuilles inférieures opposées, les supérieures alternes, semi-amplexicaules, oblongues , très entières; à fleurs jaunes se montrant à l'aisselle des feuilles ou au som- met des rameaux; à semences oléagineuses. On ne connaît encore que deux espèces de ce genre; l'une sauvage, le Madiamel- losa; l'autre cultivée , le Madia saliva. On retire de cette dernière, soit par expression, soit par la simple coction , une huile très douce que l'on peut comparer à l'huile d'o- live, et qui lui est peut-être inènie préféra- ble par le goût. ]':ile peut être employée avantageusement dans les préparations phar- maceutiques. *MADOPA. INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Pyrali- des, établi par Stephens, qui n'y rapporte qu'une seule espèce, M. saltcalis,de l'Eu- rope méridionale. *M ADOPTE RU S ( f/.a^o'ç , glabre; TrtEptiv , aile). ]NS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides go- natocères, division des Apostasimérides- Cholides, créé par Schœnherr (Gen. et sp. yurculion. syno')iy.,totn. 3, p. 734-8, 1, 76). L'auteur donne pour type a ce genre une espèce de Cayenne que nous avons nommée il/, talpa; une seconde, M. alerrimus , in- digène du Mexique , est décrite dans le sup- plément de l'ouvrage cité plus haut. (C.) MADOQUA. BAM. —Genre établi aux MAD dépens des Antilopes, et comprenant l'An- tilope de Sait, Avt. salliana Blamy . Voy. ANTILOPE *.^1AD0THECA [aa^oc, glabre; e-oxy), boi- te). BOT. CR. — Genre de la famille des Hé- patiques Jongermanniacées- Plalyphyllées, établi par Dumorlier(CommenL,lll).Petites herbes croissant sur les pierres ou les troncs d'arbre. T'oy. hépatiques. aiADRÉPOriE. Madreporus. polyp. — Dénomination commune d'abord à tous les Polypiers pierreux, dont Lamarck et les au- tres zoologistes ont fait plus tard les genres Caryophyllie, Anthophyllie, Dendrophyllie, Oculine, Lobophyllie, Turbinolie, Cyclolite, Fongie, Agaricie, Pavonie, Tridacophyllie, Méandrine, Monticulaire, Explanaire, As- trée, Cyathophyllie, Porite, Madrépore, etc. Ce sont ces Polypiers qui, dans les mers in- tertropicales aujourd'hui , comme jadis sur toute la surface du globe, forment des bancs, des récifs, des îles, par leur accroissement successif et par l'accumulation de leurs dé- bris. Ce sont eux qui, dans les périodes an- térieures, infiltrés de carbonate de chaux, sont devenus les marbres et les divers cal- caires madréporiques. Tous sont produits par des Polypes agré- gés, pourvus de douze tentacules ou da- vantage, et recouvrant, par leur partie char- nue et vivante , le Polypier calcaire, sé- crété à l'intérieur de leur corps. Les pores ou orifices de ces Polypiers sont ordinaire- ment en forme d'étoile ou garnis dé lames rayonnantes qui correspondent aux cloisons charnues portant les ovaires, et entre les- quelles se trouvent les tentacules. Le nom de Madrépore est réservé aujour- d'hui par les zoologistes à uu genre assez restreint, présentant un Polypier pierreux, fixe, subdendroïde, c'est-à-dire divisé en rameaux plus ou moins distincts, et dont la surface est garnie de tous côtés de cellules saillantes à interstices poreux. Les cellules éparses, distinctes, tubuleuses et saillantes, présentent douze lames très étroites à l'in- térieur. Les Polypes, en forme d'Actinie, sont assez courts et pourvus de douze tentacules simples. L'espèce la plus connue est le Ma- drépore ABROTANOÏDE, dout le développement est si rapide qu'il produit en peu d'années des récifs considérables au voisinage des îles de l'océan Pacifique. On en voit dans les MAG collections, des touffes hautes de 4 à 6 déci- mètres et formées de rameaux épais de 1 centimètre environ et d'une blancheur re- marquable. Une autre belle espèce est le Ma- DRÉPonE PALMÉ, Qu'ott Hommc vulgairement le Char de Neptune, et qui vient des mers d'Amérique; ses expansions sont aplaties, profondément divisées, laciniées et presque palmées. On connaît 9 espèces de Madré- pores à l'état vivant et 7 à l'état fossile. M. Ehrenberg a changé le nom de ces Po- lypie.'S en celui ^VHeLeropora, (DuJ.) M.^AXDK11\E. — Foy. méandrine. *MAEMACTES (f..atL,.âxTyiç, furieux). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonatocères, di- vision des Apostasimérides-Cryptorhynchi- des , créé par Schcenherr {Gen. et sp. Cur- culion. synony., tom. 4,pag. 277-8,1, 392) avec une espèce du Mexique, nommée par nous M. ruficornis. (C.) M^IVURA. OIS. — Voy. MÉNURE. M.^RUA. BOT. PH. — Genre de la famille des Capparidées-Capparées, établi par Forskal {JEgypl., 104). Arbustes de l'Afrique tropi- cale. Voy. CAPPARIDÉES. M.«SA. BOT. PH.— Genre de la famille des Myrsinées-Mœsées, établi par Forskal (Descript., 66). Arbres ou arbrisseaux de l'Asie et de l'Afrique. Voy. myrsinées. *M.^ÎSÉES. Mœseœ. bot. pu.— Le genre Mœsa , qui sans aucun doute appartient à la famille des Myrsinées, mais présente une exception remarquable à ses caractères par l'adhérence du calice à l'ovaire, a paru en conséquence devoir y constituer une tribu distincte à laquelle il a donné son nom. (Ad. J.) MAGALLANA (nom propre), bot. th.— Commers., syn. de Drimys, Forst. — Genre de la famille des Tropœolées , établi par Cavanilles {le., IV, 50 , t. 344). Herbes de l'Amérique antarctique. Voy. trop^eolées. MAGAS. MOLL. — Genre proposé par So- Werby {Minerai conchology , pi. 119), et considéré par M. de Blainvillc comme une subdivision du g. ïércbraiule. Voy. ce mot, MAGDALIS ou HIAGDALIIVUS {mag- dalia, emplâtres cylindriques). iNS. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Cur- culionides gonatocères, division des Éri- rhinides, créé par Germar ( Species Insec- torum, pag. 191 > et adopté par Schœnherr MAG 313 [Gen. et sp.curcul., 7, 2, pag. 135). 29 es- pèces d'Europe, d'Asie et d'Amérique ren- trent dans ce genre; parmi les espèces, nous désignerons principalement les sui- vantes : M. violaceus , carbonarius, pruni F., cerasi elalliariœ Lin. La plupart sont petites et d'un noir plus ou moins foncé. Les noms de Thamnophilus , Schr. et Rhinodes, Dej., que ces auteurs leur avaient donnés , ont été abandonnés pour celui do Magdalis; et sous ce dernier nom , Germar a compris des espèces du Brésil , qui font actuellement partie des Lœmosaccus 6e Schœnherr. (C.) *I\IAGiLA. CRUST. — Munster, dans son Deilrage zur PelrefKund., etc., désigne sous ce nom un genre de Crustacés de Tordre dei Décapodes macroures. (H. L.) MAGILE. Magilus. moll. —Genre d'a- nimaux dont la place dans les méthodes a été longtemps incertaine. Les uns les pla- çaient parmi les Annélides à côté des Ser- puies; les autres dans les Mollusques, avec lesquels ils présentaient de très grands rap- ports. Cette dernière place est celle qui leur a été définitivement fixée; actuellement les Magiies constituent un genre de Mollusques gastéropodes , que l'on peut caractériser ainsi : Animal de forme conique , un peu en spirale, et terminé particulièrement en mamelon ; sa tête est garnie d'une irompo cylindrique, courte; ses tentacules sont co- niques, au nombre de deux, et portent les yeux au côté interne de leur base; le pied est assez grand, musculeux, et sillonné lon- gitudinalement à sa face inférieure ; il porte à sa partie postérieure un opercule corné de forme elliptique , mince , à sommet margi- nal. Le manteau a sa surface lisse; son bord est renflé, surtout du côté droit, et se pro- longe à gauche en une espèce de siphon échancré, qui forme, au moyen de deux arêtes longitudinales, un tube qui se loge dans la gouttière du bord columellaire do la coquille. La coquille a sa base contournée en une spirale courte, ovale, héliciforme; la spire est composée de quatre tours contigus, con- vexes, dont le dernier est plus grand, et sf prolonge en un tube dirigé en ligne droite ondée, et un peu comprimé latéralement. Les Magiles s'établissent dans les excava- tions de certains Madrépores , qui , venant à grossir, obligent l'animal des Magiles à se 314 MAG former un tube qu'il maintient toujours au niveau de la surface du Polypier qu'il ha- bite, et par lequel il peut abandonner la partie spirale de son habitation. On ne con- naît encore bien qu'une seule espèce de ce genre, trouvée dans la mer Rouge, et qui a été nommée Magile antique , M. anliquus. Nous l'avons représentée dans l'atlas de ce Dictionnaire, Mollusques, pl.H, fig. 2. MAGIVÉSIE. MIN. — Dans les classifica- tions minéralogiques oii les genres sont établis d'après les bases, la Magnésie est le type d'un genre composé de plusieurs espè- ces, qui sont : la Magnésie native ou Péri- clase, la Magnésie hydratée ou Brucite, la Magnésie hydro-silicatée ou Magnésite, la Magnésie boratée ou Boracite, la Magnésie carbonatée ou Giobertite, et la Magnésie sulfatée ou Epsomite. Ces espèces ont pour caractère commun de donner par l'Ammo- niaque, lorsqu'elles sont en solution dans l'eau ou dans l'acide azotique, un précipité blanc qui devient rosé quand on le chauffe au chalumeau , après l'avoir humecté d'azo- tate de cobalt. Nous avons déjà décrit la Boracite au mot borates, la Giobertite au mot CARBONATES ; Hous parlerons de l'Epso- mite en traitant des sulfates en général. Il nous reste donc à examiner ici les trois pre- mières espèces. 1° Périclase (Scacchi). Magnésie pure cristalline, accidentellement colorée par du protoxyde de fer. Substance vitreuse , trans- parente, d'un vert foncé, infusible au cha- lumeau, cristallisant dans le système régu- lier et se clivant en cube, ayant une dureté = 6, et une densité = 3,75. Analysée par M. Scacchi, elle lui a donné 89,04 de Ma- gnésie; 8,o6 d'oxydule de fer, avec une perte de 2,40. Elle est disséminée dans les roches cristallines du mont Somma au Vésuve. 2» Brucite. Hydrate de Magnésie; ancien- nement Magnésie native; composée d'un atome de Magnésie et d'un atome d'eau , ou en poids, de Magnésie 69,67, et d'eau 30,33. Substance blanche , den)i-transpa- rente, nacrée, tendre et douce au toucher, cristallisée en masses laminaires ou fibreu- ses, ou en tables hexagonales, appartenant au système dihexaédrique, et ayant un axe unique de double réfraction. Elle se clive racilement dans ua sens perpendiculaire à MAG l'axe, et les faces de clivage manireslent l'éclat perlé à un degré très marqué. Elle est infusible par elle-même, et solubledans les acides, quand elle est réduite en pous- sière. Cette substance se trouve en petites veines dans des roches serpentineuses à Hoboken , dans le New-Jersey, aux États- Unis; à Swinaness, dans l'île d'Unst , une des Schetland; et à Pyschminsk, près de Béresof, dans l'Oural. 3» Magnésite, Brongn. ; Hydrosilicate de Magnésie. Substance blanche non cristalli- sée, mais en masse terreuse, ayant souvent une teinte rosàtre, tendre et sèche au tou- cher, infusible, se ramollissant dans l'eau; ayant une densité de 2,6 à 3,4. Elle paraît composée d'un atome de trisilicate de Ma- gnésie et de .H atomes d'eau. Elle appar- tient aux terrains de sédiment secondaires et tertiaires , et se trouve en Anatolie, près de la ville de Brousse, dans un calcaire compacte à rognons de silex; à Vallecas, près de Madrid, en Espagne, dans des cou- ches superposées aux argiles salifères; en France, à Salinelle, dans le département du Gard ; à Saint-Ouen et à Coulommiers , dans le sol parisien , au milieu du terrain d'eau douce inférieur au gypse. La variété d'Asie, dite Écume de mer, remarquable par sa grande légèreté, est employée dans l'Orient à la fabrication des pipes turques, dont il se fait un grand commerce à Cons- tantinople. (Del.) MAGNÉSIE , MAGXÉSIUM. chim.— La Magnésie ou Oxyde de Magnésium , jadis confondue avec la Chaux, ne fut entrevue pour la première fois qu'en 1722 par Fré- déric Hoffmann. Trois ans plus tard, Black la distingua réellement comme une sub- stance particulière; elle fut ensuite exami- née par Margraff, Bergmann et d'autres chimistes, et regardée comme corps simple jusqu'à l'époque de la découverte du Potas- sium et du Sodium. L'analogie lui fit alors donner parmi les oxydes une place qu'elle ne tarda point à occuper définitivement, quand Davy, s'aidantde la pile galvanique, parvint à en séparer le métal. La Magnésie, à l'état de pureté, et telle qu'on se la procure dans les laboratoires, se présente sous forme d'une poudre blan- che, légère, douce au toucher, insoluble, inodore, d'une saveur alcaline et légèrement MAG âpre; elle verdit le sirop de violettes, et ra- mène au bleu la teinture de tournesol rou- gie; elle est infusible au feu de forge, inat- taquable par l'Oxygène, mais décomposable par le Chlore à l'aide de la chaleur; elle absorbe le gaz acide carbonique de l'air à la température ordinaire. Elle est formée d'un atome de Magnésium, 6 1 ,29, et d'un atome d'Oxygène, 38,71 ; sa formule = MgO. La Magnésie est fort employée en méde- cine comme laxatif doux ; c'est le meilleur antidote dans l'empoisonnement par les acides On ne rencontre la Magnésie dans la na- ture qu'à l'état de combinaison avec les Acides sulfurique, azotique, phosphorique , borique, carbonique, silicique, etc., et for- mant ainsi un grand nombre de minéraux qui sont l'objet d'un examen particulier. Le Sulfate de Magnésie, dont l'emploi est si fréquent en médecine comme purgatif, existe en solution dans les eaux minérales d'Epsom, d'Egra , de Sedlitz , de Seidchutz , dans les eaux de la mer, etc.; on le rencontre parfois effleuri dans certains terrains schis- teux. Pur, ce sel est blanc, très amer, cris- tallisé en prismes rectangulaires, à quatre pans , terminés par des pyramides à quatre faces, et contenant jusqu'à 51,41 pour 100 d'eau de cristallisation. 11 s'effleurit lente- ment à l'air, et éprouve, lorsqu'on le chaufle, la fusion aqueuse. L'eau à -j- 15* dissout ','„V de ce sel, et ~ à -|- 97». Le sulfate de Magnésie est composé d'un atome de Ma- gnésie ou 34,02, et d'un atome d'Acide ou 95,60. Le Phosphate de Magnésie se rencontre en petite quantité dans les os , dans l'urine de certains animaux, dans quelques graines cé- réales; uni au phosphate d'Ammoniaque, il forme un sel double {phosphate ammoniaco- magnésien) , qui se rencontre fréquemment dans les calculs vésicaux de l'Homme et de quelques animaux, du Cheval, par exemple. Ce fut, comme nous l'avons dit au com- mencement de cet article, Davy qui, le premier, parvint, au moyen d'une forte pile, à extraire le Magnésium de la Magnésie, son oxyde. Celte découverte eut lieu peu de temps après celle du Potassium et du So- dium; mais les petites quantités de métal obtenues par ce procédé n'avaient point permis de l'étudier suffisamment, lorsqu'en MAG 31; 1830 , M. Bussy put s'en procurer des quantités notables en décomposant, à l'aide de la chaleur, le chlorure de Magnésium par le Potassium. Dans cette réaction, ce dernier métal s'empare du Chlore et laisse en liberté le Magnésium, qui, quand on lave la masse calcinée, se précipite sous forme de globules très brillants. Le Magnésium est solide, blanc argentin, plus pesant que l'eau, dur, attaquable à la lime, assez malléable pour être forgé; inal- térable à l'air sec, il perd son éclat à l'air humide, et se recouvre d'une couche blan- che d'oxyde; les acides étendus le dissolvent avec dégagement d'Hydrogène. Son équiva* lent est représenté par 158,36. (A. D.) MAGNÉSITE. min.— Foy. magnésie MAGIVÉTISME. phys. — Il existe dans le sein de la terre un minerai de fer qui possède la faculté d'attirer le fer, et de sup- porter même quelquefois des morceaux assez pesants de ce métal. Ce minerai constitue ce que l'on nomme pierre d'aimant ou ai- mant naturel. Celte substance n'est pas la seule qui jouisse de celte propriété, car les morceaux de fer qui sont restés longtemps exposés aux influences atmosphériques, ou bien qui ont été limés, martelés ou passés à la filière, acquièrent aussi cette faculté. On a donné le nom de Magnétisme à l'ensem- ble des propriétés des aimants. Pour rendre évidente l'attraction qui s'exerce entre le fer et l'aimant, et en ob- server les effets, on roule dans de la limaille de fer un barreau de fer aimanté ; toutes les parcelles de cette limaille s'attachent iné- galement à sa surface et forment des fila- ments qui se dressent perpendiculairement à celle-ci. L'efl'et est plus sensible vers les extrémités; les filaments deviennent plus courts en s'en éloignant, et s'inclinent comme s'ils les fuyaient; dans la partie moyenne, il n'y en a pas. Les régions de l'ai- mant où l'attraction est la plus forte ont reçu le nom de pôles de l'aimant; mais on désigne également ainsi les points géométriques par lesquels passent les résultantes des at- tractions magnétiques des deux portions du barreau aimanté. Ce point est, par rapport au magnétisme, ce que le centre de gravité est relativement à la pesanteur. Le phéno- mène des limailles nous montre donc que, dans tout aimant naturel , il existe deux 316 MAG MAG pôles et une ligne moyenne où l'action est nulle. On peut aussi, en suspendant une pe- tite boule de fer à un fil de soie , manifester 'action attractive exercée par un aimant qu'on lui présente. La déviation de ce pen- dule de la verticale indique l'action attrac- tive de l'aimant qui a lieu malgré l'inter- position des substances gazeuses, liquides, solides ; cette attraction se transmet donc au travers les corps. Si l'on remplace la pe- tite balle de fer doux par un petit barreau aimanté , ou bien par une aiguille qui a acquis, comme nous le montrerons plus loin, toutes les propriétés des aimants naturels, et qu'on vienne à lui présenter l'aimant naturel qui attirait le morceau de fer doux, on reconnaît alors qu'une des moi- tiés du petit barreau suspendu est attirée par une des extrémités de l'aimant et re- poussée par l'autre, tandis que l'autre moi- tié éprouve des effets semblables, mais con- traires; on voit donc , d'après cela , qu'une même portion d'un aimant naturel attire la moitié d'un autre aimant et repousse la partie opposée. Les portions repoussées sont celles possédant les pôles de même nom, et les parties attirées, celles ayant des pôlesdenom contraire. Les deux parties de l'aimant qui avaient paru identiques , quant à la faculté d'attirer le fer , possèdent donc deux forces antagonistes , et une ligne moyenne qui en est la ligne de démarcation. Quelquefois il arrive que, de chaque côté d'un barreau aimanté, il existe des alternati-- ves de Magnétisme contraire, et par suite . plus de deux pôles. On a donné à ces der- niers le nom de points conséquents ; ils sont dus a des causes accidentelles, et on peut les faire disparaître, comme nous le verrons plus loin en parlant de l'aimantation. Pour l'instant, supposons que la distribution du Magnétisme soit régulière, et que les ai- mants ne possèdent que deux pôles. Nous avons vu qu'une petite boule de fer suspendue à un fil de soie était attirée par un aimant; mais si on lui substitue un petit barreau de fer doux recuit, et qu'on en approche un aimant, on voit aussitôt le petit barreau de fer se placer de façon que sa direction passe par le pôle le plus voisin de l'aimant, et revenir dans sa position, aussitôt qu'on l'en écarte, par une suite d'oscillations. Si l'on approche de ce petit barreau suspendu de la limaille de fer, celle-ci s'y attache comme autour d'un ai- mant; ce barreau est donc devenu un ai- mant sous l'influence de l'aimant naturel, et possède, comme lui, une ligne moyenne et deux pôles; mais vient-on à enlever l'ai- mant naturel, le petit barreau de fer doux rentre instantanément dans son état primi- tif, et cesse d'être aimant. Le fer ordinaire forgé et recuit devient donc un aimant sous l'influence d'un aimant naturel, et cesse de l'être aussitôt qu'il est hors de sa sphère d'activité. Si on fait la même expérience avec un morceau d'acier trempé ou un morceau de ferécroui, il n'en est plus de même, l'action est très lente alors à se manifester, et d'autant plus que l'acier est trempé plus raide ; mais aussi, lors même que l'aimant naturel est enlevé, le barreau reste aimanté d'une manière permanente, comme les ai- mants naturels. Il existe donc dans le fer écroui, ainsi que dans l'acier trempé, une cause qui s'oppose au développement de la vertu magnétique, ainsi qu'au retour à l'é- tat primitif. Cette cause est rapportée à l'action d'une force coercilive , résultant soit de l'arrangement des molécules , soit de l'interposition entre elles de molécules étrangères. Une expérience très remarquable mon- tre la difl"érence caractéristique existant en- tre le Magnétisme et l'électricité : le Ma- gnétisme peut bien se développer par in- fluence, d'une molécule à une autre , mais ne passe point de cette molécule à la sui- vante, tandis que l'électricité, comme on sait, peut passer d'un corps sur un autre et s'accumuler sur différents points. Si l'on prend un barreau aimanté en acier ou en fer trempé possédant deux pôles et une ligne moyenne, et que l'on brise ce barreau suivant cette dernière, on trouve que chaque partie est un véritable aimant possédant aussi une ligne neutre et deux pôles; les pôles de nom contraire dans les deux portions séparées se trouvant là où les parties formaient par leur réunion la ligne moyenne dans l'aimant primitif; en bri- sant de nouveau ces portions , on trouve que les fragments sont encore des aimants, et qu'il en est encore de même, quelque loin que l'on pousse la division. On doit donc MAG èdmettre que les molécules elles-mêmes sont (le petits aimants dont tous les pôles de même nom et les axes sont dirigés dans le même sens, un pôle d'une molécule étant neutralisé par le pôle de nom con- traire de la molécule suivante qui est en contact avec lui. Le Magnétisme ne passe donc pas d'une molécule à l'autre , mais se développe par influence. Ce princi|)C peut encore être démontré par ce fait, qu'on peut, avec un aimant naturel , sans lui l'aire perdre de sa farce, aimanter au- tant de morceaux d'acier que l'on voudra. Pour interpréter avec facilité les phéno- mènes magnétiques, on lésa rapportés à l'action de deux fluides doués de propriétés contraires , résidant autour des molécules du fer, ne pouvant passer d'une molécule à une autre, et dont la réunion forme le fluide magnétique naturel. On admet donc que le fluide magnétique naturel se compose, comme le fluide électrique naturel, de deux fluides, dont les molécules de chacun d'eux se repoussent, tandis qu'elles attirent celles de l'autre fluide. M. Ampère a envisagé sous un autre point de vue les phénomènes magnétiques ; il les a fait dépendre de cou- rants électriques circulant autour des mo- lécules dans des plans perpendiculaires à la ligne des pôles. Nous donnerons ces théo- ries, après avoir exposé les principaux phé- nomènes dépendantdu Magnétisme, et sans lesquels ils serait impossible de bien les comprendre. Des lois des atlraclions et répulsions magnétiques. Avant de donner les méthodes d'obser- vations et les lois des attractions magnéti- ques, nous dirons quelques mots de l'ac- iion du globe terrestre sur les barreaux et les aiguilles aimantés. Uuc aiguille ai- mantée, librement suspendue et abandonnée à elle-même, ne tourne pas indiiïéremment dans toutes les directions; elle se place, après im certain nombre d'oscillations plus ou moins rapides, dans une direction détermi- née, à laquelle elle revient toujours, quand on l'en écarte. Cette direction, en Europe, est à peu près N.-N.-O. , S.-S.-E. Le plan vertical qui passe par cette direction est le méridien magnétique du lieu où l'on ob- serve. On le croyait jadis peu différent du T>IAG 317 méridien astronomique, mais on sait par- faitement aujourd'hui que l'angle compris entre ces deux places varie non seulement d'un lieu dans un autre, mais encore dans le même lieu, avec le temps et d'une ma- nière régulière toutes les vingt-quatre heu- res. Cet angleest la déclinaison de l'aiguille aimantée. Nous parlerons de ce phénomène en traitant du magnétisme terrestre. 11 en a été fait mention seulement ici, pour montrer qu'on doit tenir compte des elTets de l'action terrestre dans les expériences magnétiques. Nous avons dit que le fer de- venait un aimant sous l'influence d'un autre aimant: or, comme la terre peut être re- gardée elle-même comme un aimant, on doit pouvoir aimanter du fer sous son in- fluence. C'est, en eiret, ce qui arrives!, pen- dant que le fer doux est soumis à son action, on change la position d'équilibre de ses par- ticules. On en a un exemple dans les outils de fer ou d'acier qui ne tardent pas à s'ai- manter quand on s'en sert; de même si l'on frappe légèrement avec un marteau, par nn de ses bouts , un barreau tenu ver- ticalement, on le rend magnétique; en le retournant pour frapper rextréniité oppo- sée, on change la polarité. Les attractions et répulsions magnétiques étant bien constatées, voyons quelles sont les lois qui les régissent. Coulomb a dé- montré qu'elles sont les mêmes que celles relatives a l'électricité et aux mouvements planétaires, c'est-a-dire en raison inverse du carré de la distance et en raison directe desquautités de Magnétisme développé dans les barreaux. 11 a déterminé ces lois à l'aide de deux méthodes: en faisant d'a- bord osciller une aiguille aimantée a di- verses distances d'un des pôles d'un fort barreau, puis en employant la balance de torsion, fondée sur les lois de la torsion, et à l'aide de laquelle on peut apprécier avec la plus grande exaclitude des forces très pe- tites. Celte balance est un dos instruments les plus précieux de la physique ; pour l'ap- pliquerau Magnétisme, il sul'lit de suspendre horizontalement à un Cl de torsion uue ai- guille aimantée, à approcher d'un des pôles de cette aiguille le pôle de même nom d'un autre barreau; alors il y a répulsion; en tordant le fil de torsion, on ramène les deux pôles à des distances angulaires quo 318 MAG l'on peut mesurer. Les forces étant propor- tionnelles aux angles de torsion, il est fa- cile d'établir une comparaison entre les ré- pulsions et les distances, en tenant compte bien entendu, de l'action du globe terrestre. C'est à l'aide de ces deux méthodes qu'on est parvenu aux lois dont nous venons de don- ner l'énoncé. Des divers procédés d'aimantation et des aimants artificiels. Nous avons vu que, lorsqu'on approche d'un aimant naturel du fer écroui ou de l'a- cier, l'aimantation est très lente à s'opérer; mais elle a lieu presque aussitôt en passant avec frottement sur le barreau, toujours dans le même sens et sur toute la longueur, l'un des pôles d'un aimant; quelques fric- tions suffisent. On a dû rechercher quels sont les moyens les plus efficaces pour don- ner à ces barreaux artificiels le maximum d'effet, appelé l'état de saturation; ce point est atteint lorsque les résultantes des forces attractives et répulsives exercées par tous les points du barreau sur une molécule font équilibre à la force coercitive; il est impos- sible d'aller au-delà , attendu que le barreau retomberait à cette limite aussitôt que l'ai- mant qui aurait développé cette action ces- serait d'exercer son influence. Pendant longtemps on s'est borné à pas- ser un des pôles d'un aimant sur toute la longueur du barreau, comme nous venons de le dire. Cette méthode, qui est celle du contact successif, ne présente aucun incon- vénient quand le barreau est court et que l'aimant est puissant; mais il n'en est plus de même lorsqu'il est très long et fortement trempé; il peut arriver dans ce cas que l'ai- mantation ne s'étende pas régulièrement jusqu'à l'extrémité opposée. De là des points conséquents dont on ne saurait trop se garantir dans la 'Construction des aiguilles aimantées, Kiiîght a fait connaître un perfection- nement dans le mode d'aimantation par simple contact. Ayant placé bouta bout par les pôles de nom contraire deux barreaux fortement aimantés, il posait dessus dans le sens de leur longueur un petit barreau d'acier trempé , cerise clair , de manière que son milieu correspondait aux points de jonc- tion des deux barreaux ; puis il séparait MAG ceux-ci en les faisant glisser dans un «en» opposé jusqu'aux extrémités du petit bar- reau, qui se trouvait avoir acquis un Magné- tisme plus fort que celui qu'on lui aurait communiqué par le moyen alors en usage, le contact successif. Peu de temps après cette découverte, Duhamel et Antheaume indiquè- rent une méthode meilleure pour les gros barreaux, et qui consiste à placer parallèle- ment, à côté l'un de l'autre, à une certaine distance, les deux barreaux que l'on veut aimanter, et de joindre leurs extrémités par de petits morceaux de fer doux ; puis on prend deux barreaux aimantés que l'on in- cline de 25 à 30° sur la direction des pre- miers en les posant d'abord au milieu d'un de ceux-ci, les pôles inverses en regard , et on les fait glisser un certain nombre de fois en sens contraire jusqu'à l'extrémité d'un des barreaux à aimanter. On fait subir la même opération à l'autre barreau, mais en sens contraire. L'application des petits morceaux de fer doux à l'extrémité des barreaux que l'on aimante est un perfectionnement important. En effet, dès que les barreaux ont acquis un certain degré de magnétisme, les fers doux s'aimantent par influence, et réagis- sent ensuite sur les barreaux pour augmen- ter leur magnétisme. En substituant deux aimants aux barreaux de fer doux, on devait encore accroître le développement du magnétisme : c'est ce qu'a faitOEpinus; néanmoins la méthode de Duhamel estexcellente pour les aiguilles de boussole et les lames qui n'ont que quel- ques millimètres d'épaisseur. Mitchell et •Canton se sont occupés, à la même époque que Duhamel, de l'aimantation. Le premier a imaginé le procédé de la double touche, qui consiste à lier deux barreaux fortement aimantés, parallèlemententre eux dans une position verticale, les pôles inverses en regard, aune distance de 7 à 8 millimètres l'un de l'autre; après avoir placé en con- tact plusieurs barreaux égaux à la suite les uns des autres sur une même ligne droite , on fait glisser le double barreau à angle droit, par l'une de ses extrémités, le long cette ligne; les barreaux intermédiaires acquièrent alors une grande force magnéti- que. Pour être assuré que le développement du Magnétisme est le même, au signe près, MAG dans chacune des moitiés, il faut avoir l'at- tention d'appliquer le double barreau au centre de celui que l'on veut aimanter, et de faire sur chacune des deux moitiés un nombre égal de frictions. Quand les barreaux sont revenus au centre, on les enlève per- pendiculairement. OEpinus a fait une mo- dification heureuse au procédé de la double touche : au lieu de maintenir les deux bar- reaux glissant toujours parallèlement l'un a l'autre, il les a inclinés en sens contraire comme Duhamel l'avait fait. Une inclinai- son de 15 à 20"' sur la surface donne sensi- blement le maximum d'effet. Celte méthode a l'inconvénient de ne pas produire un dé- veloppement de Magnétisme égal dans cha- cune des moitiés du barreau et de faire naître plus facilement des points consé- quents que par la méthode de Duhamel : aussi ne doit-on pas aimanter par ce procédé des aiguilles de boussole; on ne s'en sert ordi- nairement que pour les gros barreaux aux- quels on veut donner un fort degré de Ma- gnétisme, sans qu'il soit nécessaire d'avoir une égale distribution. Coulomb a adopté ces méthodes en y faisant des additions im- portantes. Nous avons vu que lorsqu'un pôle d'un aimant est en contact avec l'une des extré- mités d'un barreau d'acier, il y développe peu à peu un Magnétisme de nom contraire au si'.'n , lequel réagit à son tour sur le Ma- gnétisme naturel de l'aimant pour opérer sa décomposition. Ce nouvel accroissement réagit de nouveau sur le barreau, et ainsi de suite jusqu'à une certaine limite qui est déterminée par l'état de saturation de l'ai- mant et du barreau et la constitution molé- culaire de l'acier. Cette propriété a été mise à profit pour augmenter la force des ai- mants naturels ou artificiels, au moyen des armures ou armalures dont nous allons parler. Si à l'un des pôles d'un aimant on appli- que un morceau de fer doux auquel est at- taché un plateau de balance, dans lequel on met successivement différents poids, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus ajouter une nouvelle charge sans séparer le fer doux de l'aimant, on trouve que, le lendemain et les jours suivants , on peut augmenter la charge sans opérer la séparation; mais si, au bout d'un certain temps, on détache forcément m Al:. 31!) le fer doux, l'aimant n'est plus capable de porter toute la charge qu'il portait avant; l'aimant sous l'influence du fer avait donc acquis un excès d'énergie que sa force coër- citive ne lui permet pas de garder. Si on place des morceaux de fer doux sur les pôles des aimants naturels, on pourra concentrer leur action magnétique sur quelques points de ces appendices; c'est pour cela qu'on a donné à ces morceaux de fer le nom d'ar- mure. Nous avons dit comment , au moyen de barreaux aimantés, on pouvait aimanter le fer et l'acier ; mais à l'aide de l'action seule de la terre , on arrive au même but ; il suffit de placer un morceau de fer dans une po- sition verticale, et de lui faire subir un changement physique quelconque, afin de lui donner une force coërcitive capable de faire un aimant permanent. Mais ces procé- dés, ainsi que celui par influence d'un autre aimant, ne sont pas les seuls à l'aide des- quels on puisse développer la faculté ma- gnétique dans le fer doux et l'acier; l'élec- tricité, soit libre, soit sous forme du cou- rant circulant dans des fils ou dans des hé- lices, est capable de conduire au même but ; nous parlerons de ces phénomènes en trai- tant de la théorie de M Ampère. De la distribution du Magnétisme dans lei barreaux aimantés. Lorsqu'on essaie de faire supporter à un aimant de plusieurs décimètres de longueur et de quelques millimètres de diamètre, en divers points, des poids en fer, on trouve que ces poids vont en augmentant à partir des extrémités jusqu'à une distance de 8 ou 10 millimètres, etqu'ils diminuent ensuite rapidement, de telle sorte que les points qui sont situés au-delà de 6 ou 8 centimètres ne supportent plus aucun poids. On re- connaît, en outre , que les points situés à la même distance des extrémités supportent des poids égaux. On voit donc que la quan- tité de magnétisme libre depuis certains points proches des extrémités va en dimi- nuant jusqu'au centre de l'aimant. Ce procédé d'expérimentation n'est sus- ceptible d'aucune précision : aussi Coulomb lui en a-t-il substitué deux autres, qui con- sistent, le premier, à faire osciller une très petite aiguille aimantée vis-à-vis des divers 320 MAG points du barreau, le second, à déterminer à l'aide de la. balance de torsion quelle est la force de torsion nécessaire pour équilibrer la répulsion produite entre tous les points d'une moitié d'un barreau et le pôle d'un nuire barreau. Une fois les valeurs qui expri- ment l'intensité magnéliquedes divers points du barreau obtenues, on construit ce que l'on nomme la courbe des intensités, en prenant jiour axe des abscisses le barreau, et pour ordonnées les intensités magnétiques. On re- ronnait ainsi que, vers 13ou 14 centimètres, à partir des extrémités d'un barreau , l'ac- tion magnétique est nulle , et que, vers les deux extrémités, elle est en sens contraire: ainsi, toute l'action se porte sur les 14 pre- miers centimètres de chaque extrémité, et au-delà de 26 ou 27 centimètres à section égale, la longueur n'a plus d'influence sur l'intensité magnétique d'un barreau , la courbe des intensités est la même, et ne fait que de se transporter vers les extrémités en laissant vers le milieu un espace plus ou moins grand où l'intensité est presque nulle. Les pôles des aimants sontsituésaucentrede gravité des surfaces situées entre les courbes magnétiques et le barreau. En supposant que la longueur l'emporte de beaucoup sur les diamètres d'une aiguille ou des fils ai- mantés, les distances qui séparent les pôles des extrémités, d'après Coulomb, sont sensi- blement comme les diamètres des aiguilles Dans un 01 de 4 millimètres et demi de dia- mètre, la distance des pôles aux extrémités est de 4 centimètres. Cette loi ne peut être vraie qu'entre certaines limites. Dans les aimants très courts, les pôles se rapprochent des extrémités sans pouvoir dé- passer le ï de la demi-longueur. M. Biot, en cherchant la relation qui existe entre les abcisses et les ordonnées de la courbe des intensités, a trouvé qu'elle est analogue à celle que donne la densité électrique des piles électriques formées avec des petits carreaux magiques. La distribution de l'c- lectricité dans ces derniers et celle du Ma- gnétisme dans les barreaux aimantés suit la même loi. Enfin dans des fils de fer d'un très petit diamètre, de ,-7 de millimètre, et dont la longueur l'emporte beaucoup sur les autres dimensions , la distribution du Magnétisme suit la même loi que dans les yros barreaux , et les pôles ne sont pas aussi MAG près des extréniités qu'on aurait pu le sup- poser de prime-abord vu la petitesse du diamètre, puisqu'ils sont à 8°"", 5 des ex- trémités, j Du Magnétisme des corps en mouvement. \ Nous avons dit plus haut que lorsqu'une aiguille aimantée est abandonnée à elle- même , elle se dirige par l'action terrestre, de telle sorte que lorsqu'on la dérange desa position d'équilibre, elle y revient par une suite d'oscillations isochrones ou d'égale du- rée, quand l'amplitude de ces oscillations n'est pas très considérable. Si l'aiguille est suspendue horizontalement, et est disposée de manière qu'on puisse approcher de sa surface inférieure un liquide ou des pla- ques de diverses substances, alors on ob- serve les phénomènes suivants, dont la dé- couverte est due à M. Arago. Si l'aiguille oscille seule, et que le mode de suspension soit tel qu'elle puisse osciller librement, alors elle fait un très grand nombre d'oscillations avant de revenir à sa position d'équilibre; mais vient-on à l'ap- procher au-dessous de l'eau ou du métal , et à l'écarter de nouveau de sa position d'équilibre, alors elle oscille dans des ares de moins en moins étendus, comme si elle se trouvait dans un milieu résistant. Ce qu'il y a de remarquable dans ce mode d'ac- tion , c'est que la diminution dans l'ampli- tude des oscillations ne change pas leur nom- bre dans le même temps. L'action est d'au- tant plus forte pour un même corps qu'il est plus près de l'aiguille, et à la même dis- tance elle est différente pour les différents corps. Les métaux agissent avec plus d'éner- gie que l'eau , le verre , le bois , etc. Mais si une plaque de cuivre ou de toute autre substance solide, placée au-dessous d'une aiguille aimantée , jouit de la pro- priété de diminuer l'amplitude des oscilla- tions sans changer sensiblement leur durée , il s'ensuit que cette même aiguille doit être entraînée par une plaque en mouvement. C'est , en effet, ce que l'expérience a mon- tré. Si l'on fait tourner une plaque de cuivre, avec une vitesse déterminée, sous une ai- guille aimantée, aussitôt que le mouvement de rotation commence, l'aiguille est chassée du méridien magnétique avec d'autant plus de force que le mouvement est plus rapide. MAG La force d'entraînement étant balancée par l'action de la terre, qui tend à maintenir l'aiguille dans le méridien magnétique , il en résulte une nouvelle position d'équilibre qui dépend du rapport de ces deux forces ; mais quand le mouvement est très rapide , l'aiguille ne s'arrête pas , et continue à tourner. L'action que reçoit l'aiguille du disque en mouvement décroît , pour la même vitesse, à mesure que leur distance diminue : ainsi, si l'aiguille tourne d'un mouvement con- tinu, quand les deux corps ne sont séparés que par une feuille de papier, en augmen- tant la distance, elle prend une position fixe, et la déviation devient toujours moin- dre à mesure que l'on élève l'aiguille au- dessus du disque. M. Arago , après avoir observé le phéno- mène, a cherché les composantes de ia force qui le produit, suivant trois axes : l'un per- pendiculaire au plan du disque, le deuxième perpendiculaire au rayon et dans le plan de disque, et le troisième parallèle au rayon et dans le même plan. La première composante est une force ré- pulsive rendue sensible au moyen d'un ai- mant fort long, suspendu à un fil dans une direction verticale à l'extrémité du fléau d'une balance maintenue en équilibre. Dès l'instant que le plateau commence à tour- ner, l'aimant est repoussé , et le fléau de la balance penche de l'autre côté. La seconde composante est horizontale et perpendiculaireau plan vertical qui contient le rayon aboutissant à la projection du pôle de l'aiguille. Cette force est celle qui im- prime le mouvement de rotation à l'aiguille; elle pgit tangentiellement au cercle, et son effet est connu immédiatement par l'expé- rience. La troisième composante est dirigée pa- rallèlement au rayon qui aboutit à la pro- jection du pôle de l'aiguille. On la déter- mine avec une aiguille d'inclinaison que l'on place verticalement, de manière que son axe de rotation soit contenu dans un plan perpendiculaire à l'un des rayons du disque. Une semblable aiguille placée au centre du disque n'éprouve aucune action ; il existe également un second point plus voi- sin du bord que du centre, où elle n'é- prouve non plus aucun changement dans sa MAG 321 position; mais, entre ces deux points, le pôle inférieur est constamment attiré vers le centre, tandis qu'il est repoussé au-delà du point. Lorsque les plaques sont évidées dans la direction des rayons, Pefl'et est moindre que quand elles sont pleines ; mais si on rem- plit les interstices avec une substance con- ductrice de l'électricité , ou qu'on les soude avec un autre métal, alors la plaque recouvre presque toute son action , mais pas aussi grande qu'avaut d'être coupée. Le phénomène du Magnétisme en mouve- ment est dû aux courants électriques par induction qui se développentsous l'influence de l'aimant et de la terre, et qui réagissent ensuite sur l'aimant lui-même. Nous re- viendrons sur ce sujet en donnant les théo- ries imaginées pour expliquerle Magnétisme. Des substances magnétiques. Non seulement le fer, ses carbures, et l'un de ses oxydes que l'on a nommé oxyde ma- giiéi,ique,agissent fortement sur l'aiguilleai- niantée, mais deux autres métaux, le nickel et le cobalt, ont une énergie d'action aussi considérable que le fer. Si ces métaux sont alliés, et surtout le cobalt, avec l'arsenic, ils peuvent perdre complètement cette faculté. Si l'on compare le nickel doux malléable et le fer doux, on trouve que des aiguilles semblables de ces deux substances oscillent dans le même temps. On a, par d'autres considérations , trouvé le même résultat pour le cobalt, c'est-à-dire qu'à la tempéra- ture ordinaire les trois métaux ont le même Magnétisme spécifique. Ainsi les résultats obtenus à cette température avec le fer sont les mêmes pour les deux autres métaux. Si l'on approche, à une certaine distance d'un des pôles d'un aimant, des aiguilles de fer, de fonte, d'acier, les résultats sont très différents ; si c'est du fer malléable , il s'y développe un Magnétisme momentané bien plus fort que dans le fer écroui et dans l'a- cier ; mais si l'on soustrait les aiguilles à l'influence de l'aimant, le fer doux malléa- ble aura peu ou point conservé de M;igrié- tisme , tandis qu'il n'en sera pas ainsi avec le fer écroui et l'acier, qui coub.ituent alors de véritables aimants permanents. Ainsi les aiguilles de fer doux oscillent plus vite sous l'influence d'un aimant que des aiguilles 322 MAG d'acier et de fonte. C'est à l'aide de la mé- thode des oscillations qu'on a comparé ce qu'on appelle le Magnétisme spécifique. Si l'on fait nsaî;e d'ime substance inerte, c'est à-dire qui n'exerce aucune action sur l'aiguille aimantée, et que l'on fasse des mélanges de cette substance et de limaille d'un des trois métaux magnétiques cités plus haut, alors on observe que si les parti- cules magnétiques sont très rapprochées, la force qui fait osciller une fibre élémentaire du barreau est proportionnelle au carré de la densité magnétique. Si , au contraire, on dépasse une certaine limite , et que les par- ticules actives soient très éloignées, alors ces particules ne peuvent plus réagir l'une sur l'autre, et l'action élémentaire est pro- portionnelle simplement à la densité magné- tique. En ayant égard à ce principe, on re- connaît que l'action exercée par un aimant sur les métaux magnétiques reste la même , soit lorsqu'ils sont à l'état de poudre impal- pable, soit lorsqu'ils constituent une masse malléable. Action de Ja chaleur sur les métaux ma- gnétiques.— L'action du fer, du nickel et du cobalt sur une aiguille aimantée varie avec la température , de sorte que l'on peut ar- river à un point où ces métaux n'exercent plus aucune action. Si, par exemple, on fait chauffer une barre de fer doux placée à peu de distance d'une aiguille aimantée, on observe que l'action varie peu à mesure que l'on élève la température. Au rouge sombre, elle est encore magnétique ; mais, au rouge- cerise, elle a perdu toute sa faculté, qu'elle ne recouvre que lorsqu'on la laisse refroidir. Si l'on soumet la fonte à la même action, au rouge sombre, elle a son maximum de force, et, au rouge brillant, elle n'agit plus de même sur le fer. Quand on opère ainsi en élevant d'abord les barreaux de fer ou de fonte au rouge blanc, et les laissant re- froidir, en arrivant au point oîi le fer de- vient magnétique, quelquefois l'attraction qui se manifeste atteint immédiatement son maximum ; d'autres fois, elle augmente gra- duellement. La chaleur agit de la même manière sur le nickel et le cobalt ; seulement les tempé- ratures auxquelles ces deux métaux perdent la faculté d'agir sur l'aiguille aimantée sont différentes. Pour le nickel , cette tempéra- MAG ture est à peu près 400° centigrades; ei pour le cobalt, la température blanche du feu de forge. Pour comparer le Magnétisme spécifique de ces trois métaux et de leurs carbures i des températures élevées, on forme une ba-. lance de torsion avec un long fil de pla- tine d'un petit diamètre, et on suspend le petit barreau à un étrier en platine. Alors on peut chauffer le barreau soumis à l'ex- périence jusqu'au rouge brillant, maintenir la température stationnaire à l'aide de la flamme d'une lampe à alcool, et par les os- cillations du barreau sous l'influence d'ai- mant, trouver le Magnétisme spéctique. On est conduit ainsi aui conséquences suivantes : 1" Le Magnétisme spécifique du fer dous ne varie que très peu entre la température ordinaire et celle du rouge sombre où il perd tout son pouvoir. Seulement, au rouge sombre, il augmente de -h- à peu près, ce qui montre qu'à la température ordinaire ce métal se comporte comme ayant une fai- ble force coërcitive. 2" Le Magnétisme spécifique de la fonte de fer augmente avec la température, de sorte qu'au rouge naissant il est à son maxi- mum. Dans la fonte et l'acier, le Magnétisme spécifique, qui est plus faible que celui du fer à la température ordinaire , augmente à mesure que celle-ci s'élève, de manière qu'avant de s'anéantir, il est égal à celui du fer doux. 3° Pour les fontes de nickel et de cobalt, on observe les mêmes elTets; ainsi, verg 400" pour le nickel et au rouge blanc poufi le cobalt, l'action des carbures devient égale à l'action de ces métaux malléables, et à U température ordinaire. On voit donc que le Magnétisme des troiî métaux ne varie que dans de faibles limite? entre la température ordinaire et celle oi^ ils cessent d'être magnétiques. On voit en outre qu'il serait avantageux de tenter des essais pour faire des aiguilles de boussole en cobalt; car il est possible que les varia- tions de la force coërcitive, par suite de la température, soient plus faibles pour ce mé- tal que pour les deux autres. Action de la clialeur sur les bari'eaux ai- mantés.— Coulomb est le premier qui se soit occupé de l'influence de la chaleur sur la MAG distiibulion du Magnéiisnie libre dans les aiguilies aimantées. Ayant pris des bar- reaux d'acier recuits et aimantés à satura- tion, il éleva de nouveau leur température ; après avoir compté avant chaque expérience |le temps des oscillations , il trouva que ce temps augmente de telle soi',e que l'inten- sité magnétique diminue à mesure qu'on élève la température. Or, comme les voya- geurs, en parcourant les diverses parties du globe, observent des localités qui présentent des différences de température entre 12 et 40°, on doit en conclure que les aiguilles aimantées dont ils font usage doivent éprou- ver des changements dans leur magnétisme, changements qui empêchent que les résultats soientcomparables entre eux, MM. Kuppfer, Gauss, Weber et Goldsmith se sont aussi oc- cupés de cette question. M. Kuppfer a été conduit à une loi très simple, qui peut s'ex- primer ainsi : l'intensité magnétique de l'ai- guille diminuant à mesure que la température s'élève, le temps d'une oscillation augmente d'un nombre proportionnel aux augmenta- tions de température, pour de faibles varia- tions de température bien entendu. Ainsi, quand il s'agit de déterminer les oscillations à une même température , il suffit de déter- miner combien, pour chaque degré de cha- leur, augmente la durée d'un certain nom- bre d'oscillations de l'aiguille, et de faire la correction en conséquence d'après une formule. M. Gauss a été conduit à conclure que les variations du Magnétisme du bar- reau, quand la température monte, sont soumises à d'autres lois que lorsqu'elle baisse, et qu'un même barreau se comporte diffé- remment suivant l'intensité magnétique qu'il possède; quand celle-ci est très grande, ce barreau la retient opiniâtrement, et lechan- gement de température ne produit que de petites augmentations ou diminutions. Si, au contraire, son intensité est faible, la température agit plus fortement sur lui. L'élévation de température agit donc en diminuant la force coërcitive de l'acier et laissant recomposer une partie du Magné- tisme. Lorsqu'on arrive vers 650 ou 700'', toute trace de Magnétisme disparaît. Des métaux auxquels on avait attribué uneactionmagnélique. — On avait placé parmi les métaux magnétiques, en outre du fer, du nickel et du cobalt, le chrome et le man- MAG 323 ganèse; mais, par la méthode des oscilla- tions, on a trouvé que l'action d'un échan- tillon de chrome, par rapport au fer, était de 7 de millième, et celle d'un échantillon de manganèse de 1 millième. Était-on assez sûr de la pureté de ces métaux pour assurer qu'ils ne continssent pas une si faible pro- portion de fer? C'est ce que des expériences ultérieures établiront. D'après ce mode d'action de la chaleur sur les métaux magnétiques, il est tout na- turel de supposer qu'en abaissant convena- blement la température de certains métaux qui n'ont pas cette propriété à la tempe, ture ordinaire, on parviendrait à la leuf donner; mais jusqu'ici les tentatives ont été vaines, et on n'a pas pu manifester d'action même à — 100" centigrades avec les froids intenses que l'on peut produire maintenant. II ne reste plus à parler main- tenant, comme substance assez fortement magnétique, quede l'aimant naturel, c'est-à- dire du fer oxydulé. Cette substance est une combinaison de protoxyde et de peroxyde de fer. Un cristal octaédrique et taillé en bar- reau a donné une action représentée par ~ centième à peu près, celle du fer étant 1 ; mais aussi la force coërcitive était considé- rable ; car une fois le petit barreau aimanté, il est devenu un aimant permanent assez éner- gique; aussi presque tous les échantillons qu'on retire de la terre sont-ils des aimants permanents. Du reste, l'action de la chaleur sur les oxydes est aussi facile à étudier que sur les métaux magnétiques. On trouve qu'au-dessous du rouge l'oxyde magnétique cesse d'être attiré par les barreaux aimantés. Nous renvoyons à l'article aimant pour de plus amples détails touchant l'oxyde magné- tique naturel. De l'action du Magnétisme sur tous les corps. Coulomb est le premier qui ait annoncé que non seulement le fer, le nickel et le cobalt, et quelques autres métaux qui peu- vent être mélangés de fer, sont induencés par un aimant, mais encore quede petites aiguilles de toutes les substances métalli- ques ou végétales, telles que du bois, du verre, oscillent sous l'influence de forts bar- reaux comme de petites aiguilles aimantées. Il a donné le rapport des forces exercées suV de petites aiguilles d'or, d'argent, de plomb, 32^1 MAG MAG de cuivre, eu égard à la faible torsion d'im fil de cocon. Il a cherché, en faisant des mé- langes de cire et de fer, quelle était la f.iible proportioB de métal ou de particules ma- gnétiques nécessaires pour produire ces ré- sultats. Il a trouvé qu'il sufGsait de la pré- sence de ,,,'r5T de fer dans ces métaux pour leur donner une force directrice sensible entre les pôles de deux forts aimants. Ce sont iàdes quantités tellement minimes, que l'analyse chimique la plus parfaite est im- puissante pour en déceler la présence. Il est nécessaire, quand on opère avec des petites aiguilles de ces substances, de les prendre d'une longueurde 1 ou 2 centimètres seulement, et du poids de 50 ou 100 mil- ligrammes; car, sans cela , il pourrait se faire une distribution transversale de Ma- gnétisme, et les aiguilles se placeraient per- pendiculairement à la ligne des pôles au lieu de se placer dans la direction même. Plusieurs physiciens se sont occupés de celte question, et ont été conduits a celte conséquence, que des petites aiguilles de tous les corps oscillent entre les pôles de barreaux qui même ne sont pas très éner- giques : la silice cristallisée, la chaux sulfa- tée limpide, le soufre cristallisé, le spath d'Islande très pur, sont toujours influencés; mais dans une même substance cet effet ne reste pas le même pour des échantillons dif- férents, et le Magnétisme spécifique est va- riable d'un échantillon à l'autre. En prenant de la silice fondue au chalumeau à gaz, l'ac- tion diminue, et même s'anéantit presque dans certains échantillons. L'iode ordinaire éprouve une forte action de la part des aimants; mais en le volatili- sant, on obtient des fragments qui oscillent presque aussi vite entre les aimants qu'au dehors des aimants. Le camphre est dans le même cas. Ainsi on peut donc en conclure que toutes les substances cristallisées et transparentes que l'on trouve à la surface de la terre, et les matières végétales, obéis- sent à l'action des barreaux aimantes , et que pour certaines distances, à mesure qu'on les purifie, l'action exercée de la part des aimants diminue de façon à s'anéantir pres- que dans quelques cas. Ces elTets sont dus à des actions de Magnétisme ordinaire, et lion à des effets de Magnétisme en mouve- ment. On voit que ce phénomème a toute l'apparence d'un mélange de matières iner- tes et de particules actives, puisqu'il change avec les échantillons. Mais il peut se faire qu'il y ait deux actions distinctes : l'une provenant de l'action moléculaire exercée de la part du Magnétisme sur les particules elles-mêmes et qui serait très petite ; l'autre provenant de l'action exercée sur les par- ticules de fer, ou les particules magnétiques renfermées dans le corps. Oti a comparé les résultats donnés par les différentes substances que nous avons indiquées avec le fer métallique, c'est-à dire qu'on a cherché le Magnétisme spécifique de ces substances, ou, si l'on veut, la quan- tité de fer qu'il faudrait mélanger à ces substances supposées inertes pour donner lieu aux mêmes résultats. Pour cela on a d'abord comparé un mélange de cire et de fer en poudre impalpable, avec un petit bar- reau d'or pris comme unité; et on a trouvé que l'action du fer étant représentée par 1000000 , celle de l'or est 8,8 , c'est-à-dire qu'il faudrait en poids ,— h^ de fer métal- lique pour donner lieu au même effet, en supposant l'or pur inerte. Ce nombre se rapproche de yj^j^ donné par Coulomb pour l'argent. Avec des aimants très éner- giques, on pourrait rendre sensible une ac- tion dix fois et même cent fois plus faible , c'est-à-dire rrsfo?^ de fer. Pour exprimer cela en d'autres termes , on peut dire qu'il suffirait d'un gramme de fer métallique pour donner cette faculté à 10 quintaux mé- triques d'un métal supposé inactif. Ce sont des traces que l'analyse chimique la plus parfaite ne peut indiquer. Les matières organiques manifestent une action beaucoup plus énergique; nous cite- rons, par exemple, la cire blanche. On a com- paré ensuite l'or, pris pour unité, avec les différents minéraux et les diverses roches qui se trouvent à la surface de la terre , et on a obtenu leur Magnétisme spécifique. On trouve encore dans ce cas que quelquefois deux échantillons identiques en apparence donnent des actions très diflerentes. Sans vouloir préjuger en rien la question de l'origine du magnétisme terrestre, il esf. évident que, sous son influence, les difle- rentes roches dont se compose l'écorce se sont constituées en aimant, et que la résul- tante de toutes ces actions forme une partie MAG pîus ou moins grande de ce MagncUsme. 11 peut même se faire, comme l'a annoncé Fu- sinieri, que des particules ferrugineuses se trouvent dans l'air, et aient une influence sur l'aiguille aimantée. Ces questions ne doivent être traitées qu'avec beaucoup de réserve: cependant on ne doit rien omettre de ce qui peut éclairer sur les recherches relatives à l'origine du Magnétisme du globe, sur lequel nous reviendrons à la fin de cet article. On voit , d'après ce que nous avons dit, que les substances minérales et autres se comportent comme des mélanges de sub- stances qui ont peu ou point d'action, et de particules magnétiques. Cependant il peut se faire que le Magnétisme agisse aussi sur les molécules; mais cette action serait ex- cessivement faible par rapport à celle qui a lieu sur le fer, et ces deux actions agissent simultanément pour donner lieu aux effets observés. Théories du Magnétisme. Éleclro-Magnélisme. Induction. Nous avons dit plus haut que l'on a cher' ché à expliquer tous les phénomènes magné- tiques, soit en admettant l'existence de deux fluides, soit en supposant qu'il circule au- tour des molécules des courants électriques dans des plans perpendiculaires à l'axe des aimants. La preniière théorie a été proposée par Coulomb. M. Poisson l'a développée, et en a fait une application mathématique à la distribution du Magnétisme sur des sphè- res et des ellipsoïdes. On admet dans cette hypothèse qu'il existe deux fluides: l'un aus- tral, l'autre boréal , qui , dans leur état de combinaison, forment le fluide neutre. L'acte de l'aimantation sépare ces deux fluides, qui ne s'écartent que très peu autour de chaque molécule, et ne passent pas d'une molécule à une autre. On ne sait pas si les parties des corps aimantés dans lesquelles la décompo- sition du fluide neutre peut s'effectuer sont les molécules mêmes de ces corps; on sup- pose seulement que leurs dimensions sont très petites, et on appelle élément magné- tique chacune de ces parties dont la pro- priété caractéristique consiste en ce que les quantités des deux fluides y sont égales en- tre elles , dans l'état d'aimantation comme dans l'état neutre. MAG 325 Cette hypothèse de Coulomb sur deux fluides magnétiques est d'une grande sim- plicité, et rend bien compte des phénomènes de Magnétisme proprement dit; mais elle ne lie aucunement le Magnétisme à l'élec- tricité. Après que M. OErsted eut découvert l'ac- tion d'un courant sur un aimant , M. Am- père conçut l'idée d'une nouvelle théorie sur la constitution des aimants, qui le con- duisit à la découverte de l'action des cou- rants entre eux. Les principes qui servent de base à cette théorie sont les suivants: 1° L'action exercée de la part d'un cou- rant électrique sur un aimant est telle que l'aimant tend à se mettre perpendiculaire- ment à la direction du courant, comme s'il était sollicité par un couple de deux forces directrices appliquées à ses pôles. Le pôle austral est rejeté vers la gauche du cou- rant (la gauche du courant est la gauche d'une personne qui serait couchée dans le sens du courant, l'électricité positive entrant par les pieds, et la personne regardant tou- jours l'aimant). 2» L'action d'un courant rectiligne sur un aimant placé dans un plan perpendicu- laire au courant varie en raison inverse de la simple distance du fil à l'aimant. On eu conclut que l'action élémentaire exercée par un élément de courant sur un élément ma- gnétique, varie en raison inverse du carré de la distance, et proportionnellement au sinus de l'angle que fait avec la direction du cou- rant la ligne qui joint les centres des élé- ments. 3" Deuï courants rectilignes parallèles s'attirent lorsqu'ils sont dirigés dans le même sens, et se repoussent lorsqu'ils sont dirigés en sens contraire; s'ils font entre eux un angle, ils tendent à se mettre paral- lèles et dirigés dans le même sens. D'après ces principes, M. Ampère a trouvé qu'en transmettant un courant à travers un fil conducteur enroulé en héliceautour d'un cylindre de façon à former un grand nom- bre de spires , et ramené dans l'axe du cy- lindre afin que cette dernière partie du fil détruisît les composantes horizontales du courant de l'hélice, c'est-à-dire, pour s'ex- primer autrement, en ayant une suite de courants circulaires égaux dirigés dans la même sens, et dont les plans soient perpen- S26 MAG (iiculaires à une même ligne droite , celte série de courants circulaires à laquelle on a donné le nom de soie'noïde se conduit comme un aimant, lorsqu'on le soumet, soit à l'in- fluence d'un aimant, soit à celle d'un cou- rant. Un solénoïde se dirige dans le méridien magnétique, et ses extrémités sont successi- vement attirées et repoussées par les pôles d'un aimant comme un aimant lui-même. Deux solénoïdes agissent l'un sur l'autre comme deux aimants. Enfin un solénoïde se conduit comme un aimant ayant même axe, dont le pôle austral serait à la gauche d'un observateur couché sur une des spires de l'hélice, l'électricité positive allant des pieds à la tête, et la figure regardant l'axe du cy- lindre. D'après cela, M. Ampère, au lieu de sup- poser que le Magnétisme est dû à l'action de deux fluides particuliers, attribue les phé- nomènes auxquels il donne naissance à des courants électriques qui se meuvent autour des particules des corps. Ces courants existeraient donc dans tous les corps sensibles a l'action du Magnétisme. Dans les corps à l'état naturel, les courants électriques circuleraient dans tous les azi- muts possibles autour des molécules, et l'ef- .fet de l'aimantation serait de donnera ces courants des directions tendant toutes à de- venir parallèles, et dont les actions sur des courants extérieurs expliqueraient les at- tractions et les répulsions. Dans l'hypothèse de M. Ampère, un ai- mant ne serait pas un seul solénoïde, mais une réunion de solénoïdes. Plus on étudie l'électro-magnétisme, plus on est frappé du rapport qui existe entre les phénomènes magnétiques et les phénomènes électriques; d'un autre côté, la théorie de M. Ampère, quoique plus compliquée que celle de Coulomb, a cela de remarquable, qu'elle lie les deux parties de la physique. , On voit donc que jusqu'à présent, cette der- •nière est celle qui comprend le plus grand nombre de faits, et à laquelle on doit s'ar- rêter. Du reste, les pliénomènes dinduc- lion sur lesquels reposait l'exidication du magnétisme par rotation, viennent donner une nouvelle preuve à l'appui de la théorie d'Ampère. Nous venons de dire quelle est l'action ré- ciproque des courants et des aimants ; mais MAG les courants possèdent aussi la faculté de développer le Magnétisme dans le 1er doux et l'aticr, et de rendre permanent ce Magnétisme, tant que dure l'action du cou- rant, et de ne laisser d'action après le pas- sage du courant que ce que la force coërci- tive permet. M. Faraday partant du principe que le courant électrique développe une aimanta- tion dans les métaux magnétiques, a voulu s'assurer si réciproquement un aimant pou- vait faire naître un courant électrique dans un circuit métallique ; le succès a répondu à son attente, et il est parvenu à développer des courants électriques à l'aide des aimants, et même à l'aide des courants électriques eux-mêmes. Tous les phénomènes qui ren- trent dans ces actions réciproques des ai- mants et des courants ont reçu le nom de phénomènes d'induction. Si l'on forme une hélice métallique avec un Cl de cuivre enroulé autour d'un cylindre creux en carton ou en verre , que l'on at- tache les deux extrémités du fil conducteur aux extrémités d'un galvanomètre , et que l'on introduise dans l'intérieur un barreau aimanté, l'aiguille du multiplicateur est di- visée, et indique dans l'hélice un courant inverse, c'est-à-dire opposé à celui qui eût pu donner à l'aimant la polarité qu'il pos- sède, si le fil eût été parcouru par un cou- rant. La direction de l'aiguille indique, au contraire, un courant direct quand on retire rapidement le barreau. Ainsi, lorsqu'un aimant s'approche d'un fil conducteur de l'électricité placé à angle droit, il s'y développe un courant, de même que lorsqu'il s'en éloigne; mais ces deux courants sont inverses. Lorsque l'aimant reste en repos , le fil étanl fixe, rien ne se manifeste; il n'y a que lorsque l'un des deux , l'aimant ou le fil, est mobile ; l'effet est le même lorsque, l'aimant restant en re- pos, l'état magnétique de l'aimant change. On voit donc que non seulement les cou- rants électriques développent une aimanta- tion permanente dans les métaux magnéti- ques, mais encore que les aimants peuvent développer des courants. La différence qui existe entre ces deux genres de phénomènes, c'est que, dans le premier cas, le Magné- tisme persiste tant que le courant dure; tandis que, dans le second, le courant ue st MAG manifeste que lorsque l'aimant est en mou- vement par rapport au fil, ou que sou Ma- gnétisme varie. Or, dans l'état de repos, il ne se manifeste aucun e!Tet dans le lil. D'après cela , on peut expliquer comme il suit les phénomènes de Magnétisme par rotation dont on a parlé plus haut. Lorsqu'un disque de cuivre tourne au- dessous d'une aiguille aimantée mobile au- tour de son centre, il doit se manifester des courants d'induction en différents sens dans cette plaque; car dans les parties qui s'éloignent des pôles , les courants sont di- rects, et dans celles qui se rapprochent ils sont inverses : seulement les actions sont très compliquées, puisqu'il doit y avoir des courants dans un grand nombre de direc- tions. L'action combinée de ceux-ci sur l'ai- guille mobile doit tendre à lui donner un mouvement que l'expérience a montré de- voir être dans la direction du mouvement du disque. On a reconnu, en elfet , qu'il y avait des courants électriques dans le sens des rayons du disque et dans plusieurs di- rections. On conçoit d'après cela, pourquoi les so- lutions de continuité dans le disque tour- nant diminuent sa puissance magnétique, et comment il se fait que l'action soit aug- mentée quand les entaillures sont remplies par des substances métalliques conductrices de l'électricité. Magnétisme terrestre. Toutes les fois qu'une aiguille aimantée, librement suspendue par son centre de gra- vité , et libre de se mouvoir dans un plan vertical , passant par la direction de l'ai- guille de déclinaison , est abandonnée à l'ac- tion du globe terrestre, elle se fixe, après quelques oscillations , dans une direction faisant un angle qui varie de 0 à 90", sui- vant la latitude du lieu, avec l'horizontale située dans le plan vertical de l'aiguille. En supposant que le globe soit un aimant dont les deux pôles soient situes à peu de distance de celui de la terre, la direction de l'aiguille aimantée, telle qu'elle vient d'être déterminée, est précisément celle de la résultante des forces magnétiques terres- tres , attendu que cette résultante peut être représentée par deux forces égales dirigées en sens contraire , suivant la direction de MAG 327 l'aiguille, et appliquées à chacun de ces pôles. Or, trois éléments sont nécessaires pour déterminer une force: la direction, l'in- tensité et le point d'application. La direc- tion serait celle de l'aiguille aimantée libre- ment suspendue par son centre de gravité; l'intensité est donnée par l'action magné- tique terrestre. Quant au point d'applica- tion , il faut des éléments dont nous avons déjà parlé. Pour la facilité des observations, on fait usage de deux aiguilles , dont l'une peut se mouvoir seulement dans un plan horizontal^ et l'autre dans un plan vertical. Chacune des résultantes terrestres agis- sant en sens contraire, suivant sa direction, et ayant pour point d'application un des deux pôles de l'aiguille, peut être décom- posée par la pensée en deux autres forces , l'une dirigée suivant l'horizontale , située dans le plan vertical d'équilibre, l'autre suivant la verticale. Si donc on peut avoir la direction et l'intensité de la composante horizontale, ainsi que l'angle formé par la direction de l'aiguille avec l'horizontale , on pourra en déduire la direction et l'intensité de la résultante. Or, rien n'est plus simple que d'avoir ces deux éléments. Lorsqu'une aiguille aiman- tée suspendue à un fil sans torsion est libre de se mouvoir dans un plan horizontal, elle se fixe, avons-nous dit, après un certain nombre d'oscillations , dans une direction qui fait un certain angle avec la méridienne du lieu où l'on se trouve. Vient-on à la dé- ranger de sa position d'équilibre d'un petit nombre de degrés, elle y revient en elfec- tuant des oscillations isochrones, dont la durée dépend de son état magnétique et de l'intensité des forces magnétiques terrestres. Cette aiguille peut donc servir à déterminer en intensité et en direction la composante horizontale. Maintenant, si l'on prend une autre ai- guille aimantée suspendue librement par son centre de gravité, et ne pouvant se mouvoir que dans le plan vertical , elle ne conservera pas son horizontalité, lors même que ces deux moitiés auraient été parfaite- ment équilibrées avant l'aimantation; elle s'inclinera, comme on l'a vu précédemment, par rapport à l'horizon, d'un angle qui va- S28 MAG riera en allant de chaque pôle à l'équateur. Cet angle devient nul dans certaines zones qui s'écartent peu de l'équateur terrestre. De l'équateur au pôle nord, l'extrémité de l'aiguille tournée vers le nord s'incline de plus en plus au-dessous de l'horizon; dans l'hémisphère sud, c'est l'inverse. L'angle qu'elle forme avec l'horizontale, joint aux deux éléments de la composante horizontale, sert à déterminer complètement la résul- tante terrestre , à part les points d'applica- tion de cette résultante. La déclinaison est l'angle formé par l'ai- guille horizontale avec le méridien du lieu où l'on observe; l'inclinaison, l'angle formé par l'aiguille se mouvant dans le plan vertical du méridien magnétique avec l'ho- rizontale. Les appareils destinés à donner ces deux éléments ont été appelés boussoles de déclinaison et d'inclinaison. En écartant de sa position d'équilibre, d'un petit nombre de degrés, l'aiguille hori- zontale, elle revient, en effectuant des oscil- lations isochrones dont la durée dépend de son Magnétisme propre et de l'intensité des forces magnétiques terrestres du lieu de l'observation : or, si cette aiguille conserve constamment son Magnétisme, et qu'on la transporte à différents points du globe, le nombre d'oscillations qu'elle effectuera dans le même temps pourra servir à mesurer l'in- tensité des forces magnétiques en ces dilTé- rents points, attendu qu'elle oscille sous l'in- fluence des forces magnétiques, comme le fait un pendule sous l'action de la pesanteur. En se transportant donc en divers points du globe avec une aiguille de déclinaison et une aiguille d'inclinaison conservant l'une et l'autre leur puissance magnétique , on aura la direction et l'intensité des résultan- tes terrestres en ces points; ces forces sont entre elles comme les carrés des nombres d'oscillations exécutées dans le même temps. Les observations magnétiques, pour être comparables, exigent des précautions indis- pensables. La chaleur exerçant une influence sur le Magnétisme des aiguilles, comme nous l'avons déjà dit, on a dii chercher les moyens de rapporter les elTets magnétiques observés à la même température ; des lois ont été données pour rendre les observations comparables. Quand on est en mer, l'attraction lo- MAG cale des masses de fer qui se trouvent à bord des vaisseaux apporte des perturbations dans les observations : aussi a t-on dû chercher les moyens de s'en préserver; di- vers procédés sont employés à cet effet. La méthode la plus directe est celle dont la découverte est due à RL Barlow. Pour cor- riger les elTets de l'attraction locale, ce physicien est parti du principe incontestable que les diverses masses de fer qui se trou- vent à bord des bâtiments acquièrent la po- larité magnétique sous l'influence de l'ac- tion du globe, et qu'elles agissent ensuite sur les boussoles, comme pourraient le faire de véritables aimants. Ce principe posé, il admet que si l'on fait varier en même temps la dislance et l'élévation d'une plaque de fer doux, par rapport à une aiguille ai- mantée horizontale, on peut trouver une position où cette plaque exerce la même ac- tion que les pièces de fer qui se trouvent sur un bâtiment. Dès lors cette plaque, placée d'un certain côté de l'aiguille, doit détruire les effets de l'attraction locale. La plaque et les masses ferrugineuses perturbatrices étant modifiées de la même manière, suivant la latitude magnétique des lieux où l'on observe, ce mode de com- pensation n'a donc pas besoin d'être changé. Avant de rapporter les résultats généraux obtenus, nous devons dire quelques mots des observations magnétiques simultanées faites en différents points du globe, d'après le plan proposé par MM. de Humboldt et Gauss, observation» qui sont d'une grande importance pour la solution d'une des gran- des questions de la physique terrestre. M. de Humboldt s'est servi de sa haute influence scientifique pour faire élever des observatoires magnétiques * partout où il existe des savants avec lesquels il pouvait entrer en relation. Il fut arrêté que dans les diverses localités , à des jours convenus, on ferait des observations régulières des varia- lions de l'aiguille aimantée; on fixa, en outre , huit termes dans l'année, de 44 heu- res chacun, pendant lesquels l'aiguille de- vait être observée d'heure en heure. Dans plusieurs endroits, les intervalles sont plus rapprochés encore, de demi-heure en demi- heure, de vingt minutes en vingt minutes, et même de cinq minutes en cinq minutes , comme à Gœtlingue. MAG Des observations de dccUnaison faites sur différents points du globe. Les premiers observateurs ayant néglige, à bord des vaisseaux , les effets de l'aitrac- tion des masses métalliques, leurs résultats sont donc entachés d'erreurs. Halley est le premier qui ait essayé de réunir et de coordonner ensemble le grand nombre d'observations de déclinaison faites jusqu'à lui; en 1700, il publia une carte marine dans laquelle sont tracées les lignes d'égale déclinaison de 5 en 5". Cette carte, à l'époque où elle parut, fit sensation , parce qu'elle permettait de saisir d'un seul coup d'oeil la marche de la déclinaison, depuis l'équateur jusqu'aux parties les plus septentrionales où les voya- geurs étaient parvenus. Des changements étant survenus dans la déclinaison , et les méthodes d'observation ayant été perfectionnées, on sentit de jour en jour combien les indications de la carte d'Halley devenaient défectueuses. En 17 45 et 1746, Mountain et Dodson , ayant eu à leur disposition les registres de l'amirauté anglaise et les mémoires de plusieurs officiers de marine, publièrent une nouvelle carte de déclinaison. Churchman fit paraître en 1794 un atlas magnétique, dans lequel il essaya de donner les lois de la déclinaison, en s'ap- puyant sur l'existence de deux pôles ma- gnétiques, dont l'un était placé, pour 1800, sous la latitude de 58° nord et sous la lon- gitude de 13i° ouest de Greenwich, très près du cap Fairweather, et l'autre sous la latitude de 58" sud et sous la longitude de 163". Churchman avança en outre que le pôle nord effectuait sa révolution en 1096 ans , et le pôle sud en 2289 ; de sorte qu'a- près ces deux laps de temps les pôles se- raient revenus dans leur position respective. Cet ouvrage avait été précédé d'un autre plus remarquable, qui parut en 1787 , et dans lequel son auteur , M. Hansteen , donna le tableau le plus complet qu'on ait encore eu des observations de déclinaison. Cet ouvrage est accompagne d'un atlas nia- .jnétique où se trouven», toutes les lignes J'égale déclinaison. Le défaut de symétrie de ces lignes était tel, qu'on dut en con- clure que les causes d'où dépend le Magné- T. vni. MAG 329 tisme terrestre étaient réparties irrégulière- ment sur la surface du globe. Mais le capitaine Duperrey publia en 1836 de nouvelles cartes, dans lesquelles ladéclinaison del'aiguille aimantée se trouve employée selon sa véritable destination, qui est de faire connaître la direction du méri- dien magnétique en chaque point du globe où elle a été observée, et, par suite, la fi- gure générale de courbes qui ont la pro- priétéd'être, d'un pôlemagnétiqueà l'autre, les méridiens magnétiques de tous les lieux où elles passent. Nous donnerons plus loin le tracé des principales lignes d'égale déclinaison. Des variations se'culaires et annuelles de la déclinaison. La déclinaison de l'aiguille aimantée est soumise à des variations séculaires, annuel- les , mensuelles et diurnes , qu'on peut considérer comme régulières, et à des va- riations irrégulières qui se montrent dans certaines circonstances atmosphériques, telles que les aurores boréales, les trem- blements de terre, les éruptions volcaniques. Faute d'observations , on ne peut remonter au-delà de 1580. A cette époque, à Paris , l'extrémité nord de l'aiguille déviait à l'est de 11° 30'; en 1663, l'aiguille se trouvait dans le méridien terrestre; depuis lors, la déclinaison est devenue occidentale; en 1814, elle avait atteint son maximum , et depuis elle a continué à diminuer. En comparant les observations de décli- naison faites à Paris depuis 1800 jusqu'en 1826, et celles de Londres depuis 1576 jus- qu'en 1821, on voit que le maximum de déclinaison à l'ouest a eu lieu à Londres en 1815, et à Paris en 1814. Ainsi, les deux maxima ont eu lieu à l'est et à l'ouest sen- siblement aux mêmes époques, à Paris et à Londres. Si l'on rapproche de ces observations celles faites au cap de Bonne-Espérance, on trouve que, dans l'hémisphère sud , comme dans l'hémisphère nord, la déclinaison est soumise à une marche semblable; en la voit légèrementà l'est en 1605; de 1605àl609, elle devient nulle, puis passe à l'ouest, atteint son maximum vers 1791, et rétro- grade vers l'est. Outre ces variations , l'aiguille est soumise 21* 330 MAG à des variations qui paraissent se rattacher à la position du soleil à l'époque des équi- noxes et des solstices, comme Cassiiii l'a dé- couvert. Voici les conséquences déduites des observations de cet astronome. Dans l'intervalle du mois de janvier au mois d'avril , l'aiguille aimantée s'éloigne du pôle nord , en sorte que la déclinaison occidentale augmente. A partir du mois d'avril, et jusqu'au commencement du mois de juillet, c'est à- dire durant tout le temps qui s'écoule entre l'équinoxe du printemps et le solstice d'été, la déclinaison diminue. Après le solstice d'été et jusqu'à l'équi- noxe du printemps suivant, l'aiguille reprend son chemin vers l'ouest , de manière qu'en octobre elle se retrouve, à fort peu près, dans la même direction qu'en mai; entre octobre et mars , le mouvement occidental est plus petit que dans les trois mois pré- cédents. Il résulte de là que pendant les trois mois qui se sont écoulés entre l'équinoxe du printemps et le solstice d'été, l'aiguille a ré- trogradé vers l'est, et que dans les neuf mois suivants, sa marche générale, au con- traire, s'est dirigée vers l'ouest. M. Arago, voulant discuter les observa- tions faites dans divers lieux, a pris la dé- clinaison moyennedechaquejour, qui est la demi-somme dedeuxdéclinaisons, maximum et minimum; puis la déclinaison moyenne de chaque mois, qui est la somme des moyennes de tous les jours du mois , divisée par le nombre de ces jours. En comparant tous les résultats obtenus , il a trouvé un maximum de déclinaison vers l'équinoxe du printemps, et un minimum au solstice d'été; avec cette différence toutefois que l'amplitude de l'oscillation est moindre à Londres qu'à Paris. Des variations diurnes deV aiguille aimantée. En Europe, l'extrémité boréale de l'ai- guille aimantée marche tous les jours de l'est à l'ouest , depuis le lever du soleil jus- que vers une heure de l'après-midi , et re- iourne ensuite vers l'est par un mouvement rétrograde , de manière à reprendre à très peu près , vers dix heures du soir, la posi- tion qu'elle occupait le matin; pendant la nuit, l'aiguille est presque stationnaiie, et MAG recommence le lendemain ses excursions périodiques. La position géographique du lieu où l'on observe exerce-t-elle une influence sur le phénomène? Ce phénomène est-il moins marqué près de l'équateur terrestre que dans nos climats? Nous répondrons plus loin à ces deux questions, A Paris , la moyenne de la variation diurne est, pour avril , mai, juin, juillet et septembre, de 13 à 15', et pour les autres mois de 8 à 10'. Il y a des jours où elle s'élève à 23', et d'autres où elle ne dépasse pas 5 à 6'. Le maximum de déviation n'a pas lieu à la même heure sur les différents points du globe, comme l'ont constaté divers ob- servateurs. Si l'on compare toutes ces obser- vations, on est porté à admettre que les variations de l'aiguille aimantée, soit an- nuelles, soit diurnes, doivent être attri- buées à l'action de la chaleur solaire. Des variations irrégulières de la déclinaison. Une foule d'observations faites sur diffé- rents points du globe prouvent que la mar- che régulière de l'aiguille aimantée , lors de l'apparition de l'aurore boréale, estsubite- nient dérangée, non seulement dans les lieux où elle est visible, mais encore dans des contrées qui en sont éloignées; il en résulte alors des variations irrégulières dont nous allons parler. Parmi les physiciens qui se sont le plus occupés de constater l'influence qu'exercent les aurores boréales sur des aiguilles ai- mantées placées dans les régions où les mé- téores ne sont pas visibles , nous citerons M. Arago, qui, outre ses observations pro- pres, a réuni encore un grand nombre de faits tendant à mettre hors de doute cette influence, niée d'abord par quelques per- sonnes. M. Farquharson a cru remarquer que les dérangements de l'aiguille aimantée ne se manifestent qu'à l'époque où, dans leur mouvement ascendant, les parties lumineu- ses de l'aurore atteignent le plan perpendicu- laire au méridien magnétique; mais M . Arago ne regarde pas cette supposition comme applicable dans nos climats. En effet , près que toujours l'aurore qui, à son apparition, le soir, déviera la pointe nord de l'aiguillo MAG vers l'orient, a déjà produit le matin un dérangement en sens opposé. M. Arago a remarqué en outre qu'il arrive que l'au- rore agit à Paris, lors même qu'elle ne s'é- lève point au-dessus de l'horizon. Voici quelques observations faites à Bos- sekop, dans la partie la plus septentrionale de l'Europe, là où les aurores paraissent dans tout leur éclat. Quand celles-ci n'of- frent que des vapeurs diffuses, disposées en arcs ou en plaques éparses, la perturbation de l'aiguille aimantée est généralement faible et souvent nulle; mais lorsque les arcs rayonnants ou les faisceaux de rayons isolés deviennent vifs et colorés, l'action se fait sentir de 1 à 3' après leur apparition, et alors il est difficile de suivre les grandes oscillations de l'aiguille, qui souvent sont de plusieurs degrés. Les plus grands écarts de l'aiguille se ma- nifestent quand les couronnes boréales, formées par les rayons qui convergent au zénith magnétique, effacent l'éclatdes étoiles de première grandeur, et dont les bases inégales, colorées d'admirables teintes rou- ges et vertes, dardent et ondulent avec ra- pidité. MM. les membres de la commission scien- tifique dans le Nord ont encore remarqué que parfois l'aiguille reste parfaitement tran- quille, jusqu'au moment de l'apparition de l'aurore, même pendant une partie du temps de sa présence sur l'horizon. Il arrive sou- vent aussi qw'elle prédit l'aurore, pour ainsi dire, par sa marche anormale vers l'ouest durant toute la journée. En général, la déclinaison augmente avant l'aurore, et souvent même jusqu'à ce que le phénomène ait atteintun certain degré d'in- tensité: alors les grandes oscillations com- mencent ; puis l'aiguille revient vers l'est très régulièrement, elle dépasse sa position normale, qu'elle ne reprend que quelques heures après, si une nouvelle aurore ne vient pas troubler sa marche. M. Lottin, qui a étudié avec le plus grand soin les phénomènes qui accompagnent l'au- rore boréale, a remarqué que les faits pré- cédents ne sont pas sans exception; qu'ils ne laissent néanmoins aucun doute touchant l'action exercée par les aurores boréales sur les aiguilles aimantées, placées non seu- lement dans les régions où ces phénomènes MAG 331 apparaissent, mais encore dans celles où ils ne sont pas visibles. Des variations de l'aiguille aimantée observées par MM. Gauss et Weber. Les méthodes adoptées par M. Gauss pour étudier les phénomènes magnétiques consti tuent une nouvelle ère d'observation , aussi doit-on en faire une classe à part. C'est ce motif qui nous engage à exposer séparément tout ce qui concerne les variations de l'ai- guille aimantée , étudiées, d'après les nou- velles méthodes d'observation, pendant les années 1836, 1837 et 1838. Ces résultats montrent : 1" que chaque année, au mois de décembre, la différence est un minimum, ce qui paraît naturel, at- tendu que les changements variant selon les différentes heures de la journée, ne peuvent être attribuées, suivant toutes les apparen- ces , qu'à l'influence exercée par le soleil ; 2" que les déclinaisons sont plus fortes vers une heure de l'après-midi que le matin , comme on le savait déjà ; que les différences n'atteignent pas leur maximum à l'époque du solstice d'été, puisqu'en juin, juillet, elles sont plus petites qu'en avril , mai et août. Cassini avait déjà reconnu une période à peu près semblable. Ces eflets paraissent être dus également à l'influence du soleil. MM. Gauss et Weber ont reconnu encore que, pendant la dernière année, la diffé- rence a été beaucoup plus grande dans tous les mois pris isolément que pendant la pre- mière, et que dans la troisième, cette dif- férence est encore plus grande que dans la précédente. Ces différences sont beaucoup trop fortes pour que l'on puisse y voir l'in- dice d'un accroissement séculaire. Les ob- servations sont faites depuis trop peu d'an- nées pour que l'on en tire cette induction. Au surplus, si cela est, comment faire ca- drer ce résultat avec le fait bien constaté que la déclinaison est maintenant dans sa période de décroissement? 11 pourrait se faire cependant que l'influence exercée par le so- leil sur le Magnétisme terrestre fût , selou les années, plus ou moins marquée, de même que la température diffère souvent d'une année à l'autre. Les précédents résultats nous montrent bien que les différences qui existent entre 332 MAG les variations de la déclinaison du matin et celles de l'après-midi, présentent des par- licularités tout opposées à celles quelles of- frent dans la marche normale ou régulière. Ces exceptions, à la vérité, sont rares, et il ne s'est présenté que 14 cas, dont un seul pour 79 jours, dans l'espace de trois ans, où ia déclinaison a été plus forte le malin que le soir. Pour reconnaître les variations séculaires, on a comparé les moyennes mensuelles de première année avec celles des mois des deuxième et troisième années qui leur cor- respondent. Sur 48 observations, 47 don- nent des diminutions et une seule de l'aug- mentation. MM. Gauss et Weber ont tracé sur des cartes particulières, les observations rela- tives aux variations des six termes de cha- leur des années 1836, 1837 et 1838. En comparant tous les résultats, on voit qu'en général, les vents les plus violents restent sans influence sur l'aiguille aimantée. 11 en est de même des orages. Dans les six der- niers termes de 1836, on trouve que , dans les trois premiers termes d'été , au milieu de toutes les grandes anomalies, le mouve- ment de chaque jour est régulier, en ce sens, que les courbes montent dans les heures de l'après-midi, et descendent dans celles de la matinée. Dans les trois termes d'hiver, le tracé régulier est envahi par le tracé ir- régulier, où il se perd entièrement. Mais ce qui rend les mouvements anormaux si re- marquables, c'est le grand accord que l'on trouve jusqu'aux plus faibles nuances en dif- férents endroits ; accord qui se montre même dans tous les lieux d'observation, seulement avec des valeurs différentes. MM. Gauss et Weber appellent ces divers efl'ets des hiéroglyphes de la nature. Suivant eux, les anomalies ne sont que de légers changements dans la grande force magnétique terrestre, dus probablement à des effets magnétiques du globe, ou qui ont lieu peut-être en dehors de notre atmo- sphère. Us n'abandonnent pas néanmoins pour cela l'ancienne idée, que la force ma- gnétique principale a son siège dans la par- tie solide du globe. Si, d'après l'opinion de quelques physiciens, l'intérieur de lu terre était encore dans un état liquide, la solidifi- cation progressive offrirait alors l'explication MAG la plus naturelle des changements séculaires de la force magnétique. M. Gauss a remarqué que la plupart des anomalies sont plus petites à beaucoup près, dans les lieux d'observation situés au sud, que dans ceux placés au nord. Les régions les plus septentrionales paraîtraient donc être, en général, suivant lui, le foyer prin- cipal d'où partent les plus fréquentes et les plus grandes actions perturbatrices. Des observations d'inclinaison faites en différents points du globe. Les observations relatives à l'inclinaison ont occupé les voyageurs non moins autant que celles de la déclinaison. En étudiant la marche de l'inclinaison, en partant de Paris et se rendant vers le nord, on a trouvé que le pôle austral de l'aiguille s'abaisse de plus en plus au-dessous de l'horizon; que l'incli- naison augmente en même temps que la la- titude, et que dans les régions polaires il existe des points où elle est de 90°. En se dirigeant, au contraire, dans l'hé- misphère austral , on a reconnu que l'in- clinaison diminue avec la latitude, et qu'il existe non loin de l'équateur des points où l'aiguille est sans inclinaison. Au-delà de ces points , l'inclinaison recommence, mais dans un sens inverse, et continue à augmen- ter jusque vers le pôle, où elle est de 90". La courbe comprenant tous les points où l'aiguille aimantée est sans inclinaison , a été nommée Equateur magnétique, et les points où l'aiguille est verticale pôiemajne- tique. Les observations d'inclinaison ont pour but de trouver la position de cet équa- teur et des pôles, dont nous parlerons ci- après. L'inclinaison de l'aiguille aimantée est soumise, comme la déclinaison, à des varia- tions continuelles. On a trouvé qu'elle a tou- jours été en diminuant, depuis 1671 jusqu'à 1829 à Paris, et jusqu'en 1831 à Londres. M. Hansteen a observé de son côié que l'inclinaison est d'environ 15' plus forte pendant l'été que pendant l'hiver , et d'en- viron 4 ou 5' plus grande avant midi qu'a- près. De l'intensité magnétique du globe en divers points de sa surface. Cette intensité a été étudiée pour la pre- MAG mière fois, par Giaham, celui-là même qui a découvert les variations diurnes de l'aiguille aimantée, puis elle a été étudiée par un grand nombre de physiciens et de voyageurs, et en outre par M. de Humboldt, qui a mis en évi- dence ce fait important entrevu avant lui, que l'intensité de la force magnétique du globe est variable en diflérents points. Il s'est attachée déterminer la loi suivant laquelle varie l'intensité des forces magnétiques à diverses latitudes. Il découvrit en se rendant au haut Orénoque et au Pico-Negro, pen- dant l'été de 1800, que cette intensité al- lait en croissant des basses latitudes aux pôles. En comparant la valeur de l'intensité en divers points du globe, M. de Humboldt a découvert un autre point très important, c'est le défaut de parallélisme des lignes isodynamiques et d'égale inclinaison. Nous ne pouvons rentrer ici dans des dé- tails sur les observations relatives aux ob- servations d'intensité, en raison de leur grand nombre; néanmoins nous citerons les principaux résultats. M. Hansteen a publié en 1819 un ou- vrage sur le Magnétisme terrestre, dans le- quel on trouve cette conséquence, qu'il doit exister un pôle magnétique dans le nord de la Sibérie, moins puissant, mais semblable à celui du nord de l'Amérique , et que les li- gnes d'égale intensité se disposent d'elles- mêmes autour du centre en Sibérie, de la même manière qu'autour du centre d'une force plus grande en Amérique. Cette idée de l'existence de deux pôles dans chaque hé- misphère, fut admise par MM. Due et Er- man, d'après les observations qu'ils firent dans uu voyage en Sibérie, en 1818. Des variations de l'inlensité. Il est probable que l'action magnétique du globes'étend dans l'espace à des distances con- sidérables, comme l'ont constaté MM. Gay- LussacetBiotdans leur voyage aérostatique; car ils ont trouvé qu'elle décroissait très len- tement à mesure que l'on s'éloigne de la terre. Il est probable que cette diminution suit la loi inverse du carré de la distance. Il y a quelques probabilités à supposer que les as- tres, la lune, le soleil, etc., sontégalement doués de la puissance magnétique; s'il en est ainsi, leur action doit réagir sur nos ai- MAG 333 guillesen raison de leur distance et de leur position par rapport à nous. Mais comme ces derniers élémentschangent par suite des mouvements de la terre et des planètes, il doit en résulter des variations diurnes et annuelles. Néanmoins on est loin d'attribuer à de semblables causes toutes les variations observées dans la marche de l'aiguille de la boussole. Elles y contribuent probablement pour une partie ; mais il y a d'autres causes dont on ne saurait nier la coopération. M. Hansteen paraît être un des premiers qui se soient occupés de rechercher les varia- tions diurnes et annuelles de l'intensité. Ces observations l'ont conduit aux conséquences suivantes: 1° l'intensité magnétique est soumise à des variations diurnes ; 2" le mi- nimum de cette intensité a lieu entre dix et onze heures du malin, et le maximum entre quatre et cinq heures de l'après-midi ; 3° les intensités moyennes mensuelles sont elles- mêmes variables ; 4° l'intensité moyenne vers le solstice d'hiver surpasse beaucoup l'inten- sité moyenne donnée par des jours sembla- blement placés relativementau soisliced'été ; 5° les variations d'intensité moyenne d'un mois à l'autre sont à leur minimumen mai et juin, elà leur maximum vers leséquinoxes; 6" enfin les moyennes variations journaliè- res sont plus grandes en été qu'en hiver. M. Hansteen, quiaétudiéégalementlesva- riaiions diurnes de l'inclinaison, lesquelles, suivant lui, sont plus grandes d'environ 15' en été qu'en hiver, et de 4 ou 5' plus gran- des le matin que dans l'après-midi, en a conclu que les variations d'intensité devaient être attribuées à des changements dans l'in- clinaison. MM. Gauss et Weberont également étu- dié les variations de l'intensité avec leurs nouveaux appareils. Les résultats qu'ils ont obtenus indiquent également des variations régulières dépendantes du temps de la jour- née et qui peuvent se confondre, comme pour la déclinaison, avec des variations ir- régulières, et qu'on ne pourra distinguer les unes des autres qu'après des observations con- tinuées pendant nombre d'années. M. Gauss pense néanmoins que l'intensité décroît pen- dant les heures de la matinée, de telle sorte qu'elle atteint son minimum une ou deux heures avant midi, et qu'elle augmente de nouveau à partir de ce temps; suivant 33^ MAG M. Hansteen, ce mouvement a lieu pntre dix et onze heures. Nous ajouterons que M. Weber a reconnu que des variations irrégulières, quelquefois très considérables, se montrent à de courts intervalles et ne sont pas moins fréquentes que dans la déclinaison. Les tracés graphi- ques montrent que les courbes représentent les variations de l'intensité, et celles de la déclinaison ont des mouvements dans cha- que terme d'observations qui n'ont aucune ressemblance; néanmoins l'on voit que là où la déclimison est fortement troublée, il ya également perturbation dans l'intensité. Des lignes sans inclinaison et des lignes d'égale déclinaison. Dans l'atlas magnétique, publié en 1787 par M. Hansteen , on voit qu'il existe deux lignes sans déclinaison , l'une située dans l'océan Atlantique, entrel'ancien et le nou- veau monde, laquelle commence sous le 60° de latitude, à l'ouest de la baie d'Hudson , s'avance dans la direction sud-est, à travers les lacs de l'Amérique du Nord, traverse les Antilles et le cap Saint Roch, jusqu'à ce qu'elle atteigne l'océan Atlantique du Sud, où elle coupe le méridien de Greenwich par 65" de latitude sud. Cette ligne est à peu près droite jusque près de la partie orientale de l'Amérique du Sud, où elle se courbe un peu au-dessus de l'équateur. La seconde ligne sans déclinaison, qui est remplie d'inQexions, commence au 60" de latitude sud au-dessous de la Nouvelle-Hol- lande, traverse cette île, s'étend dans l'ar- chipel Indien en se partageant en deux branches qui coupent trois fois l'équateur. Elle passe d'abord au nord de ce dernier, à l'est de Bornéo; elle revient ensuite et passe au sud entre Sumatra et Bornéo, et, tra- versant de nouveau l'équateur au-dessus de Ceylan, d'où elle passe à l'est au milieu de la mer Jaune, elle se dirige ensuite le long de la côte de la Chine, puis atteint la lati- tude de 71°, redescend de nouveau au nord en décrivant une courbe demi-circulaire qui se termine à la mer Blanche. Cook avança qu'il existait encore une troisième ligne sans déclinaison vers le point de la plus grande inflexion magnétique ; mais elle n'a pas été suivie dans le Nord , de sorte que l'on ne connaît pas son cours. MAG Les voyageurs ont cherché aussi la série des points où ils pensaient que la déclinaison était la plus grande. Cook a trouvé une ligne de ce genre dans l'hémisphère austral , à 60° 49' de latitude et 93° 45' de longitude occidentale, comptés du méridien de Paris. Outre les lignes de non - déclinaison , M. Hansteen en a tracé d'autres qui les sui- vent, et dont la déclinaison est de 5 , 10 et 15°, etc. Ces dernières présentant une courbure sur elles-mêmes à leurs extrémi- tés, il en a tiré la conséquence qu'il exis- tait, comme nous l'avons déjà dit, deux pôles magnétiques dans chaque hémisphère, dont l'un avait une intensité plus grande que l'autre , et que ces quatre pôles avaient un mouvement régulier autour des pôles terrestres , les deux pôles du nord allant de l'ouest à l'est dans une direction oblique, et les deux autres de l'est à l'ouest aussi obli- quement. Il a assigné à ces révolutions, d'après les observations faites antérieurement à 1817, les durées suivantes : Au N., pôle dont l'intens. est la plus forte. 1740 ans Au S. . . . id. . . . id. . . . 4609 Au N. . . . id. . . la plus faible, 860 Au S, . . . id. . . . id. . . . 1Ô04 M. Hansteen, en s'appuyant, d'autre part, sur les observations des voyageurs français et anglais, a obtenu, pour la posi- tion du pôle fort au nord, les résultats sui- vants: du pâle. Latiiudedupôle. I.ongitude ouest d 1730. . 70o45'. . . . 108o 6". 1769. , 70 17. . 100 2 . 18iô, . 67 10. . 92 24. On voit donc que le mouvement du pôle à l'est, de 1730 à 1769, a été de 8° 4', ou de 12' 44" par année; de 1769 à 1813, de 7° 38', ou de 10' 41" par année. Moyen mouvement : 11' 42'', 25. Période de la révolution complète : 1890 ans. Le capitaine Ross, qui a été sur le pôle même, a trouvé qu'il était situé par les 70° 5" de latitude nord, et les 99" 5' 48" de lon- gitude ouest , à compter du méridien de Greenwich. Pôle fort au sud. M. Hansteen , en com- binant les observations de Cook en 1773 et 1777 , avec celles de Furneaux en 1773, et les comparant avec les observations de IVIAG Tasrnan en 1642, a trouvé, pour la position de te pôle : iGi'2, lalit. Nord, 71o 5'; long. Esl, 146o 57'. 1775, ici. 69o26'5"; id. l.ï6ol5'4". Le déplacement de ce pôle, en 131 ans, est de 10° 14' , ou de 4' 67" par an ; ce qui donne 4605 ans pour la révolution complète. Pôle faible au Nord. M. Hansteen, en comparant les observations faites en 1770 et 1805, àToboisk, Taran et Udinsk, en Sibérie, a trouvé, pour sa position à ces deux époques : Latitude Nord. Longit. Est. | Mouv.en 35ans. Mouv. ann. MAG 335 1770.8oo46', 91o29'30" 14» 35' 35" 128. Ainsi ce pôle achèverait sa révolution de l'est à l'ouest en 860 ans. Pôle le plus faible au sud dont la position a été déterminée au moyen des observations de Cook et de Fourneaux en 1774 et de Halley en 1760 : Long. Ouest. 1670, 640 7', f04o 53' 1/2 1774, 77 17, 123 17 Mouv. en io4 ans. Mouv. ann 28» 45" 1/2. 1G"57. Ce pôle accomplirait donc sa révolution en 1303 ans. M. Barlow n'admet pas deux pôles dans chaque hémisphère. On lui doit une carte de lignes d'égale dé- clinaison tracées au moyen des observations les plus importantes faites dans les voyages récents, en écartant toutes vues théoriques: ainsi dans les parties où il y avait solution de continuité faute d'observations , comme vers le pôle sud, il a laissé des blancs. En jetant les yeux sur cette carte, qui est a peu près celle de M. Hansteen , à part cependant les nombreuses additions , on re- connaît qu'abstraction faite des portions qui offrent des courbures extraordinaires , ces lignes d'égale déclinaison doivent dépendre de lois que nous ne connaissons pas encore. Dans l'océan Indien , on trouve une ligne sans déclinaison qui coupe l'équateur ter- restre et dont la courbure est extraordi- naire; les lignes d'égale déclinaison , si- tuées à gauche de celles-ci, ont une décli- liaison occidentale, celles à dioile une dé- clinaison orientale. Dans ce même océan pendant 40% la ligne sans décliaaison court presque parallèlement à l'équalcur, et pen- dant 40 autres degrés elle revient dans le méridien. Mais comme, dans le cas de non- déclinaison , le pôle magnétique doit se trouver dans le méridien du lieu, il s'en- suit que le pôle doit aussi courir pendant 40° ou coïncider avec le pôle du globe. Ces faits sont incompatibles avec l'existence de quatre pôles magnétiques ou même d'un plus grand nombre. Les courbes remarquables du grand océan PaciOque n'indiquent en rien l'influence de causes locales. Ces lignes, au lieu de s'éten- dre vers les pôles , comme dans les autres parties du globe, retournent sur elles-mêmes, de manière à former des figures semblables quoique irrégulières. Celte disposition n'est pas compatible non plus avec l'existence de quatre pôles. Les lignes sans déclinaison éprouvent des changements progressifs de situation et de configuration , conséquence des variations auxquelles est soumise la déclinaison. C'est vers l'an 1660 que la ligne sans déclinaison a dû traverser l'océan Atlantique presque à angle droit avec les méridiens de nos con- trées. Depuis cette époque, elle a été gra- duellement en descendant vers le sud et l'ouest, et aujourd'hui elle traverse la par- lie orientale de l'Amérique du Sud. Cette ligne sans déclinaison traverse l'Australie; mais il paraîtque s'il y a eu depuis soixante ans quelque changement, il a dû être très faible. La déclinaison, dans cette localité, pa- raîtrait donc aussi fixe que sur la côte d'A- mérique. Ce qu'il y a de particulier dans cette presque constance dans la déclinaison, c'est qu'on n'a rien vu de semblable dans notre hémisphère. M. Barlow a remarqué que , partout où l'on a observé les déclinaisons et où le dé- placement a été considérable, on a toujours pu réduire le mouvement de déplacement à la rotation circulaire d'un certain pôle ma- gnétique situé vers le pôle de la terre. Les courbes tracées sur la carte de M. Barlow présentent celte particularité remarquable, que le véritable lieu où le capitaine Ross a trouvé que l'aiguille d'inclinaison était per- pendiculaire est précisément le point où, en admettant que toutes les lignes se ren- contrent, celles-ci conservent mieux leur 336 MAG caractère d'unité , soit qu'on les considère séparément ou dans leur ensemble. Des lignes d'égale inclinaison et de l'e'qualeur magnélique. Différentes cartes représentant les lignes d'égale inclinaison ont été dressées ; nous citeronsparticulièrement celle que M. Hans- tecn a publiée en 1819. Les lignes d'égale inclinaison sont analo- gues aux parallèles terrestres qu'elles cou- pent obliquement, mais elles n'en ont pas toutes la régularité , et sont d'ailleurs d'au- tant moins parallèles entre elles qu'elles se rapprochent davantage des régions polaires, où elles circonscrivent les pôles magnéti- ques de toutes parts. Ces pôles , qu'il ne fautpas confondre, dit M. Duperrey, avec les centres d'action intérieure, qui sont les vrais pôles magnétiques de la terre, sont tout simplement les points de la surface où l'ai- guille aimantée, suspendue par son centre de gravité, prend la direction de la verticale. M. Hansteen croit pouvoir déduire encore de la figure des lignes d'égale inclinaison , qu'il existe deux pôles magnétiques dans chaque région polaire; M. Duperrey, juge très compétent, partage à cet égard l'opi- nion de M. Barlow ; il pense qu'il est inutile de recourir à plusieurs pôles magnétiques à la surface de la terre, comme à plus de deux centres d'action dans l'intérieur de sa masse, pour concevoir la position res- pective des lignes d'égale déclinaison, d'égale inclinaison, d'égale intensité , comme aussi des méridiens et des parallèles magnétiques. Suivant lui, il suffit d'examiner d'abord quelle est la véritable condition de ces dif- férentes courbes sur un corps magnélique de forme sphérique , et de faire varier en- suite à volonté, soit l'un des pôles magné- tiques de la surface, soit !a position des cen- tres d'action , pour résoudre immédiate- ment une foule de questions que les théories du magnétisme terrestre ont laissées jus- qu'à ce jour sans solution définitive. Selon M. Duperrey, les lignes d'égale in- clinaison ont, comme les lignes d'égale dé- clinaison, l'inconvénient de ne pas être l'expression d'un faituniquement dépendant de l'action du magnétisme. Chaque incli- MACr naison est la mesure de l'tfngle que fait l'aiguille avec le plan de l'horizon , ou, si l'on veut, avec la verticale du lieu de l'ob- servation. Si la ligne d'égale inclinaison était un cercle parfait de la sphère, les ver- ticales de tous les points de ce cercle au-, raient, dans la direction des plans des méridiens magnétiques , une direction qui lui serait commune , en sorte que toutes les aiguilles suspendues le long de ce cercle suivraient elles mêmes une même direction. Mais du moment où la ligne d'égale incli- naison se présente sous la forme d'une courbe à double courbure, les inclinaisons n'étant plus comptées à partir d'une direction uni- que des verticales, expriment deux faits à la fois : l'un qui dépend uniquement de l'action du magnétisme, l'autre de la di- rection particulière que suit chaque verti- cale ; l'on conçoit alors que la relation que nous établissons par nos courbes entre les valeurs égales de l'inclinaison n'a plus de rapport avec la relation que les directions des aiguilles ont entre elles. Celte appréciation des lignes d'égale in- clinaison s'applique aussi à l'équateur ma- gnélique, dont nous allons parler. De l'équateur magnétique ou ligne sans inclinaison. Cette ligne est celle dont les physiciens se sont le plus occupés. Wilcke en a donné une figure en 1768. MM. Hansteen et Mor- let l'ont reproduite à des époques beaucoup plus récentes, en se fondant sur les nom- breuses observations consignées dans les voyages de Cook, d'Eckberg, dePanton, de La Pérouse, etc. M. Morlet a donné un moyen facile de faire concourir à la déter- mination de cette courbe les observations voisines des lieux qu'elle parcourt. On sait que M. Biot, résumant toutes les actions australes et boréales du Magnétisme ter- restre en deux centres d'actions qu'il place à une très petite distance du centre du globe, est arrivé à une formule à l'aide de laquelle on obtiendrait la latitude ma- gnétique d'un point de la surface de la terre, en fonction de l'inclinaison de l'ai- guille observée en ce point, si la terre était parfaitement homogène. Cette formule a été transformée par MM. Bodwicli , Malweido MAG et Kraft , en celle-ci , qui est d'une cité remarquable : , lang. 1 tang. > = _! Cette formule est celle dont M. Morlet a fait usage, après avoir reconnu par de nombreux essais qu'elle pouvait toujours être appliquée aux inclinaisons qui ne dé- passent pas 30o, et après s'être assuré que la latitude magnétique \ du lieu de l'ob- servation devait être comptée sur le méri- dien magnétique, et non pas sur le méri- dien terrestre du lieu dont il s'agit, étant l'inclinaison. Les résultats obtenus par MM. Hansteen et Morlet se rapportent à l'équateur magné- tique de 4780. M. Arago les a comparés et en a déduit les faits suivants. MM. Hansteen et Morlet placent l'équa- teur magnétique, en totalité, au-dessus de l'équateur terrestre, entre l'Afrique et l'A- mérique. Le plus grand écartement de ces courbes correspond à environ 25° de longi- tude occidentale; il est de 13 ou de 14» dans la carte de M. Hansteen; on trouve dans celle-ci un nœud en Afrique, par 22° de longitude orientale; M. Morlet le place 4° plus à l'occident. Suivant l'un et l'autre, si l'on part de ce nœud, en s'avançant du côté de la mer des Indes , la ligne sans inclinaison s'éloigne rapidement vers le nord de l'équateur ma- gnétique, sort de l'Afrique, un peu au- dessus du cap Gardafini , et parvient dans la mer d'Arabie à son maximum d'excur- sion boréale (environ 12°), par 62° de lon- gitude orientale. Entre le méridien et le 174° de longitude, l'équateur magnétique se maintient constamment dans l'hémi- sphère boréal; il coupe la presqu'île de l'Inde, un peu au nord du cap Comorin; traverse le golfe de Bengale , en se rappro- chant légèrement de l'équateur terrestre, dont il n'est éloigné que de 8°, à l'entrée du golfe deSiam; remonte ensuite un tant soit peu au nord; est presque tangent à la pointe septentrionale de Bornéo, traverse l'île Paragua, le détroit qui sépare la plus méridionale des Philippines de l'île Minda- nao, et, sous le méridien de Waigiou, se trouve de nouveau placé à 9° de latitude nord. Delà, après avoir passé dans l'archipel T. VIII. MAG 337 des Carolines, l'équateur magnétique des- cend rapidement vers l'équateur terrestre, et le coupe, d'après M. Morlet, par 174", et suivant M. Hansteen, par 187" longitude orientale. Il y a beaucoup moins d'incer- titude sur la position d'un second nœud si- tué aussi dans l'océan Pacifique, dont la longitude occidentale doit être de 120o en- viron. M. Morlet admet que l'équateur magnétique, après avoir touché l'équateur terrestre, s'infléchit aussitôt vers le sud. M. Hansteen suppose, au contraire, que cette courbe passe dans l'hémisphère nord sur une étendue d'environ 158° de longitude, revient ensuite couper de nouveau la ligne équinoxiale, à 23" de distance de la côte occidentale d'Amérique. On ne doit pas exagérer cette discordance, attendu que, dans son excursion boréale, la courbe sans inclinaison, telle que l'envisage M. Hansteen, ne s'éloigne pas de l'équateur terrestre de plus del° 1/2, et que les deux lignes dont nous venons de parler ne sont nulle part à 2'^ de distance l'une de l'autre, dans les cas des cercles de latitudes. Des observations faites avec soin sem- blent annoncer que les noeuds éprouvent un mouvement de translation d'année en année. M. Duperrey , durant le voyage de la corvette la Coquille , a fait de nom- breuses observations qui l'ont mis à même de déterminer pour 1824 l'équateur ma- gnétique dans la presque totalité de son cours. La Coquille ayant coupé six fois l'é- quateur magnétique , il a pu détermiïier di- rectement la position de deux des pointi d'intersection situés dans l'océan Atlanti- que. Il semble résulter de là, en rapportant sur la carte de M. Morlet les observations du capitaine Duperrey, que l'équateur ma- gnétique s'est rapproché de l'équateur ter- restre. Des lignes isodynamiques. En 1836, M. Hansteen a publié une autre carte sur laquelle étaient tracées les lignes d'égale intensité magnétique appelées lignes isodynamiques. Depuis on a publié des cartes plus complètes. Les lignes isody- namiques telles qu'elles ont été conçues par M. Hansteen ont cela de commun avec les lignes d'égale inclinaison, que les unes et les autres sont analogues à des parallèles de 22 338 MAG la sphère. Elles sont irréguUeres et ne coïncident pas entre elles. Les observations recueillies et discu- tée! par M. Hansteen sont celles qui sont dues à MM. de Rossel , de Humboldt, Gay-Lussac, Sabine, OErsted , Erikson , Keilhau, Breck, Abel , Lutké, King, Due, Erman et KupITer. Ces observations sont suffisamment nombreuses pour donner une idée du système d'intensité magnétique de l'hémisphère boréal. Quant à l'hémisphère austral, M. Hansteen, étant privé des ob- servations que MM. de Freycinet et Duper- rey avaient faites dans cette partie du globe, n'a pu étendre ses lignes isodyiianiiques au-delà des côtes de l'Amérique méridio- nale. Il disposa, il est vrai, des observations faites, de 1790 à 1794, par M. de Rossel ; mais alors ces observations, commencées à Brest et terminées à Sourabaya, n'avaient point été corrigées, comme elles l'ont été depuis, par M. Duperrey, qui en a sensible- ment modifié les résultats. On doit aussi à M. Duperrey une carte de lignes isodynamiques. Celles de l'hémi- sphère nord sont à peu près telles que M. Hansteen les avait déjà tracées ; mais celles de la zone interlropicale et de l'hé- misphère sud ont éprouvé des modifications considérables. Les observations faites à Payta, à OlTak, à Soura-baya, à l'Ile de France , au Port Jackson et à Van-Diémen , ont fait remonter les lignes d'égale intensité vers le nord, de 8 à 10° en latitude selon les localités, et la ligne 1,6, qui passait sur la partie méridionale de la terrede Van- Diémen, est remplacée par la ligne 1, 8, qui ne permet pas d'admettre la différence que M. Hansteen croyait pouvoir établir entre les intensités des deux hémisphères. C'est en faisant dépendre des observations de M. de Humboldt ses propres observations et celles que M. de Rossel avait faites durant le voyage de l'amiral d'Entt-ecastcaux, que M. Duperrey est parvenu à fixer la valeur de l'intensité magnétique dans les îles Mo- luqiies, à la Nouvelle-Hollande, à la terre de Van-Diémen et dans la mer des Indes. Les résultats qu'il a obtenus, et dont l'exac- titude se trouve aujourd'hui parfaitement confirmée par lesobservations toutes récentes du capitaine Fitz-Roy, ont suffi [)our don- ner une idée approximative de la forme gé- MAG nérale des lignes isodynamiques dans l'hé- misphère austral, et compléter ainsi letra* vail que M. Hansteen avait si bien com- mencé , et qu'il aurait sans doute achevé de la même manière, s'il avait eu connaissance des observations de M. Duperrey et des moyens de rectification dont les observa- tions de M. de Rossel éiaient susceptibles. A l'époque où M. Duperrey publia ses cartes isodynamiques, tout portait à croire que la ligne sans inclinaison était, sinon une ligne d'égale intensité n)agnétique , du moins la ligne des plus petites intensités observées dans les méridiens. Cette hypo- thèse semblait, en effet, résulter des obser- vations qui avaient été faites entre les tro- piques par MM. de Rossel, de Humboldt, Sabine, Duperrey, Lutkéet Erman. M. Du- perrey adoptant cette hypothèse, la ligne sans inclinaison fut considérée par lui, à celte époque, comme devant être la limite des intensités magnétiques des deux hémi- sphères, en sorte que les espaces où la valeur de l'intensité est plus petite que partout ailleurs le long de cette courbe se trouvent renfermés entre deux lignes isodynamiques de dénominations contraires qui viennent y aboutir obliquement, sans passer outre. Nous devons ajouter que M. Du[)errey n'a présenté ses cartes de lignes isodynamiques qu'avec une extrême réserve, attendu, sui- vant lui, que les observations d'intensité magnétique paraissent assujetties à des er- reurs dont il n'est pas encore possible de les débarrasser d'une manière complète. Quoi qu'il en soit, M. Duperrey a comparé l'ensemble de toutes les observations faites jusqu'à ce jour avec la théorie, relative- ment à la loi suivant laquelle l'intensité des forces magnétiques varie à différentes latitudes de l'équateur au pôle. Il a trouvé que la formule de M. Biot employée à cette détermination serait l'expression véritable de l'intensité magnétique de la terre, si la terre était parfaitement homogène, ou régu- lièrement magnétique sur chaque parallèle. M. Duperrey n'admet point les deux pôles magnétiques dans chaque hémisphère. Comme nous l'avons déjà dit, suivant lui les déclinaisons de 11 à 15° nord-est, ob- servées par le baron Wrangel autour de la Nouvelle-Sibérie , lui prouvent d'une ma- nière incontestable qu'il n'y a point de pôle MAG magnétique à l'ouest de ces îles, dans la partie septentrionale de l'Asie. M. Sabine a public également, en 1838, de nouvelles cartes de lignes isodynamiques, en s'appuyantsurles observations recueillies depuis 1790 jusqu'en 1830. Il a pu disposer des observations du voyage de VUranie, dont M. Duperrey avait été privé, et il ajoute à ces dernières, en outre d'observations ré- centes qui lui sont propres , toutes celles que MM. Quelelet, Douglas, Fitz-Roy, Estcourt, Rudbrg et Lloyd venaient de faire dans diflérentes parties du globe. Les nouvelles observations ajoutées ne paraissent pas avoir fait varier sensiblement la forme des courbes que MM. Hansteen et Duperrey ont tracées, l'un dans l'hémisphère nord, l'autre dans l'hémisphère sud. Des méridiens et des parallèles magné- tiques. Les méridiens magnétiques, tels que les considère M. Duperrey, ne sont pas des lignes hypothétiques; ils résultent de la direction de l'aiguille aimantée en chaque point du globe. Supposons que l'on parte d'un point quelconque, et que, cheminant toujours dans le sens deladirection de l'aiguille aimantée, d'abord vers le pôle nord , ensuite vers le p6ie sud, on relève tous les points par les- quels on aura passé, la courbe qui les réu- nira tous formera un méridien magnétique. Si l'on prend un autre point de départ voi- sin du premier , et que l'on trace de la même manière un méridien magnétique, ce mé- ridien rencontre le premier en deux points situés , l'un vers le pôle nord , l'autre vers le pôle sud. En traçant sur le globe un cer- tain nombre de ces méridiens et prenant les points d'intersection de deux méridiens voisins, on aura alors dans chaque hémi- sphère une courbe fermée, résultant de la réunion de tous les points d'intersection : il est naturel d'admettre que le pôle ma- gnétique de chaque hémisphère se trouve îu centre del'aire renfermée par des courbes. Outre les méridiens magnétiques, M. Du- perrey a tracé sur ses cartes des courbes normales au méridien, et que pour ce mo- tif il a appelées parallèles magnétiques , en raison de leur analogie avec les paral- lèles terrestres. Ces parallèles magnétiques £t les méridiens correspondants jouissent MAG 339 de propriétés remarquables que M. le capi- taine Duperrey n'a point encore fait con- naître. Théories des phénomènes magnéliques terrestres. La représentation graphique des obser. vations magnétiques considérées isolément ou groupées ensemble, de manière à nous représenter les méridiens magnétiques, les lignes d'égales déclinaisons, d'égales incli- naisons et d'égales intensités, peut être con sidérée comme le premier pas vers la solu' tion de la grande question du Magnétisme terrestre. A la vérité, la forme et la position de ces diverses lignes variant avec le temps, il en résulte qu'une même carte ne repré- sente l'état du Magnétisme terrestre que pour une époque déterminée. S'il était pos- sible d'avoir des formules générales qui exprimassent, en y introduisant les données nécessaires , l'action magnétique exercée par la terre sur une aiguille aimantée en un point donné de sa surface, et à une époque déterminée, il est évident que la question du Magnétisme terrestre serait complète- ment résolue; mais cette question est d'un ordre tellement complexe, que le mathé- maticien ne saurait trop consulter les ob- servations et les conséquences qui en résul- tent, s'il veut établir des formules qui soient la représentation exacte des phéno- mènes. Nous allons passer en revue les principales théories qui ont été données du Magné- tisme terrestre, afin que l'on puisse em- brasser d'un seul coup d'œil toutes les ten- tatives faites jusqu'ici pour la solution d'une des plus grandes questions de la phy- sique terrestre. Les anciennes théories considéraient la terre comme un véritable aimant agis- sant à distance ; mais quelques mathé- maticiens les ont regardées comme défec- tueuses en ce que, au lieu de déterminer à posteriori , à l'aide des observations, quelle aurait dû être la grandeur réelle de l'aimant auquel ces théories comparaient la terre, elles donnent, àpriori, à cet aimant une forme et une position particulières, exami- nant ensuite si l'hypothèse s'accorde avec les faits. Néanmoins cette méthode peut conduire à la solution de la question, si 3ù0 MAG tous les faits peuvent être exactement re- présentés par des formules. La plus simple des théories de ce genre est celle qui admet un seul aimant infini- ment petit , placé au centre de la terre ; ce qui revient à supposer que le» forces ma- gnétiques sont tellement distribuées dans toute la masse de la terre, que la résultante de toutes leurs actions peut être représentée par l'action de cet aimant central infiniment petit, de même que l'attraction exercée par un globe homogène est la même que si toute sa masse était réunie à son centre. Suivant lette hypothèse, l'axe du petit aimant, étant prolongé , coupe la surface de la terre en deux points qu'on nomme pôles magnéti- ques. A ces points , l'aiguille d'inclinaison est verticale, et l'intensité magnétique est à son maximum. D'après cette même théorie, le grand cercle perpendiculaire à la ligne des pôles est lequateur magnétique, courbe formée de tous les points oîi l'inclinaison est nulle et oii l'intensité magnétique est moitié de ce qu'elle est au pôle. Entre l'é- quateur et le pôle, l'inclinaison et l'inten- sité magnétiques dépendent uniquementde la distance du point que l'on considère à l'équateur > ou de la latitude magnétique de ce point, latitude qui n'a pu être définie que lorsque M. Duperrey eut indiqué les moyens de tracer les méridiens magnétiques ; avant lui, cette latitude était comptée sur de grands cercles, ce qui introduisait de graves erreurs dans les évaluations. Il ré- sultait encore de la théorie dont nous par- lons, que l'aiguille horizontale, en un point quelconque, coïncidait toujours en direc- tion avec l'arc du grand cercle mené de ce point au pôle magnétique situé vers le pôle nord ou le pôle sud , suivant que l'on se trouvait dans l'hémisphère septentrional ou l'hémisphère boréal. L'observation n'a pas sanctionné toutes ces déductions , comme on l'a pu voir précédemment. Tobie Mayer , il y a près de quatre-vingts ans, s'empara de cette hypothèse et la soumit au calcul ; il supposa que le petit aimant coïncidait, non avec le centre de la terre, mais avecnn point situé à une distance de ce centre égal au septième du rayon terrestre; i! en déduisit, par le calcul, des iiiclinai- gons, des déclinaisons, qui s'accordaient a^ec les obsei valions, pour un petit nombre MAG de lieux seulement. Sa théorie était défeC' tueuse pour toutes les autres localités. M.Hansteen fit plus, il substitua à l'ac- tion magnétique de la terre celle de deux aimants , différents totalement déposition etd'intensité. Mais lorsqu'il voulut comparer sa théorie avec les observations faites en quatre-vingts lieux différents, les trois élé- ments calculés ne s'accordèrent que six fois avec les éléments observés; il trouva même dans les inclinaisons des différences qui allaient jusqu'à 13°. M. Biot, sans avoir connaissance des re- cherches analytiques de Tobie^Mayer, partit de la même hypothèse que lui, et parvint à découvrir la loi dont nous avons déjà parlé, entre la latitude magnétique d'un point et l'inclinaison en ce point; loi qui sert au- jourd'hui dans un grand nombre de circon- stances et dont voici l'expression : La tan- gente de l'inclinaison est égale au double de la tangente de la latitude magnétique. Voici les circonstances qui l'ont conduit à s'occu- per de cette question. M. deHumboldt, à son retour d'Améri- que , où il avait fait plus de trois cents ob- servations sur l'inclinaison de l'aiguille ai- mantée et sur l'intensité des forces magné- tiques , offrit à M. Biot de réunir ses obser- vations , ainsi que celles qu'il avait faites en Europe avant son départ, à celles que ce célèbre physicien avait faites dans les Alpes, afin de mettre tous les faits en ordre, et de pouvoir en tirer des conséquences utiles à la théorie générale du magnétisme terres- tre. Cette proposition ayant été acceptée, MiM. de Humboldt et Biot s'occupèrent d'un travail sur les variations du Magnétisme terrestre à différentes latitudes. Pour suivre ce résultat général avec faci* lité, MM. de Humboldt et Biot sont partii d'un terme fixe, et ont choisi pour cela les points oii l'inclinaison de l'aiguille aiman- tée est nulle, parce qu'ils semblent indi- quer les lieux où les actions des deux hé- misphères sont égales entre elles. La suite de ces points forme, comme on l'a déjà vu, réquateur magnétique. Les observations recueilles furent parta- gées par zones parallèles à l'équateur, afin de faire mieux ressortir l'accroissement de l'intensité à partir de l'équateur , et de ren- drela démonstration indépendante de petites MAG anomalies qui, étant quelquefois assez sensibles et assez fréquentes, ne pourraient être attribuées entièrement aux erreurs des observations. Il paraissait, en effet, plus naturel de les attribuer à l'influence de causes locales. A l'appui de cette opinion, M. Biot cite un fait que je dois mentionner. Dans le voyage qu'il fit dans les Alpes, il avait emporté avec lui l'aiguille aimantée dont il s'était servi dans une ascension aé- toslalique avec M. Gay-Lussac; cette ai- guille avait une tendance plus forte à reve- nir au méridien magnétique dans ces mon- tagnes qu'à Paris. Les résultats suivants ne laissent aucun doute à cet éga'rd. Nombre des oscillations en lo b de temps. Paris , avant le départ. . . . 85,9 Turin 87,2 Sur le mont Genèvre. . . , 88,2 Grenoble 87,4 Lyon 87,3 Genève 4 . . 86,S Dijon, 84,5 Paris, au retour 83,9 M. de Humboldt a observé des effets ana- logues à Perpignan , au pied des Pyrénées. Dans les exemples que je viens de citer, il n'a nullement été tenu compte des effets provenant des différences de température qui influent d'une manière sensible sur la durée d'une oscillation. Nous nous bornons à présenter cette observation , afin que l'on n'admette pas sans nouvel examen que l'action des Alpes influe sensiblement sur l'intensité des forces magnétiques. MM. de Humboldt et Biot ont été con- duits à considérer l'intensitédu magnétisme terrestre, sur les différents points du globe, comme soumise à deux sortes d'influences; les unes dépendantes de la situation des lieux par rapport à l'équaleur magnétique, les autres dues à des circonstances locales. Passant de là à l'inclinaison de l'aiguille aimantée, par rapport au plan horizontal , ils ont cherché la loi à laquelle est soumis un accroissement quand on s'éloigne de l'é- qualeur magnétique. M. Biot a commencé par déterminer la position de l'équaleur, en supposant qu'il soit un grand cercle de la sphère terrestre, puis il a donné la forme et la figure de cet équaleur. Pour utiliser les observations sur i'incli- MAG 3^1 liaison faites par M. de Hu.«iboldt dans le cours de son voyage , les longitudes et les latitudes terrestres ont été réduites en la- titudes etiongitudes rapportées à l'équaleur magnétique. Pour représenter la sé-ie des inclinaisons observées, M. Biot est p?rti de l'hypothèse qu'il existait sur l'axe de l'équa- teur magnétique, et à égale dislance du centre de la terre, deux centres de force attractive, l'un austral et l'autre boréal; puis i' a calculé les faits qui devaient ré- sulter de l'action de ces centres sur un point quelconque de la surface de la terre, en faisant varier leur force attractive en raison inverse du carré de la distance; il a obtenu ainsi la direction de la résultante de leurs forces, laquelle devait être précisément celle de l'aiguille aimantée au point d'ob- servation. Par là M. Biot a été conduit à des équa- tions qui déterminent la direction de l'ai- guille aimantée relativement à un point dont on connaît la dislance à l'équaleur magnétique, direction dépendante d'une quantité qui exprime la distance des centres magnétiques au centre de la terre, cette distance étant exprimée, bien entendu, en parties du rayon terrestre; celle quantité a été déterminée par les observations. En examinant ce qui arriverait en lui donnant successivement diverses valeurs, M. Biot a déduit de son analyse qu'en général les résultats approchent de plus en plus de la vérité à mesure que les deux centres d'ac- tion de la force magnétique approchent davantage du centre de la terre. M. Biot, en calculant, d'après la formule basée sur cette hypothèse, les inclinaisons à diffé- rentes latitudes, a trouvé les mêmes nom- bres que M. de Humboldt avait obtenus dans ses observations en Europe et en Amé- rique, à quelques différences près, cepen- dant. La marche de ces différences montre que les nombres donnés par le calcul sont un peu trop faibles, en Amérique , pour les basses latitudes , et un peu trop forts poui les latitudes élevées. M. Biot a cherché aussi si l'hypothèse d'où il était parti , et qui lui avait servi à représenter les inclinaisons de la boussole, ne pourrait pas s'appliquer aux intensités de M. de Humboldt; mais il a reconnu qu'elle ne pouvait satisfaire à cette application. 342 MAG SuivantM. Biot, la loi des tangentes, qui est très simple, a besoin d'être modifiée quand on considère les points du globe qui sont in- fluencés par les inflexions de l'équateur ma- gnétique. En essayant d'appliquer le rap- port des tangentes à quelques unes des îles australes de la mer du Sud , telles que 0-Tuiti, où Cook a souvent observé, M. Biot a trouvé des inclinaisons beaucoup trop fortes , tandis qu'elles sont plus faibles pour les lieux situés au nord de l'Amérique, à peu près sous la même longitude. 11 a at- tribué ces écarts à l'inflexion de l'équateur rnagnétiquevers le pôle austral. La formule ne peut non plus être appliquée, par la même raison, aux observations faites dans l'Inde. Pour expliquer les écarts de la loi des tangentes, M. Biot pense qu'il faut admettre que, dans les archipels de la mer du Sud, il existe un centre d'action qui influe particu- lièrement dans cet hémisphère, et cause ainsi des perturbations dans la marche des inclinaisons. Au moyen de celte supposition, et en n'accordant qu'une force très faible à ce centre particulier d'action , M. Biot a trouvé que les résultats de l'observation s'accordent avec ceux déduits du calcul. D'après cette manière de voir, il faudrait supposer des centres d'action dans tous les endroits du globe où la loi des tangentes est en défaut ; ce qui compliquerait beaucoup la question théorique du magnétisme ter- restre. Avant de calculer les effets de ces centres d'action particuliers , M. Biot veut qu'on les détermine par l'observation avec une grande précision. Abstraction faite de toute hypo- thèse sur la nature et la cause du magné- tisme terrestre, ces centres d'action ne sont que des causes d'attraction locale , qui mo- dinentla résultante des forces magnétiques terrestres. MM. Poisson et Gauss ont donné chacun une théorie mathématique du magnétisme. Le premier s'est proposé de déterminer en grandeur et en direction la résultante des at- tractions ou ré-pulsions exercées par tous les cléments magnétiques d'un corps aimanté, de forme quelconque , sur un corps pris à l'extérieur ou dans son intérieur. Envisa- geant la question sous un point de vue gé- néral, il n'a point cherché à faire une ap- MAG plication directe de sa théorie aux effets du magnétisme terrestre, de manière à pouvoir comparer les résultats de l'observation avec ceux de l'analyse. M. Gauss a fait plus, il a donné une théo"-ie mathématique des phénomènes ma- gnétiques terrestres; il a commencé pai faire observer que la représentation gra* phique des lignes magnétiques, c'est-à-dira des lignes d'égale déclinaison et d'égale intensité, ne devait être considérée que comme un premier pas vers la grande ques- tion du magnétisme terrestre. Sa théorie est indépendante de toute hypothèse, sur la distribution du fluide magnétique dans l'intérieur de la terre. Les premiers résul- tats qu'il en a déduits ne sont pas consi- dérés par lui comme complets , mais seu- lement comme devant servir de guide aux géomètres qui s'occuperont de nouveau de celte question. Supposons que la cause qui agit sur l'aiguille aimantée quelle qu'elle soit ait son siège dans le sein de la terre, la force magnétique terrestre sera celle qui , en chaque lieu, dirige une aiguille sus- pendue par son centre de gravité et sous- traite à l'influence de toute action étran- gère, magnétique ou électro-magnétique. Quant aux variations diurnes, régulières ou irrégulières, auxquelles cette aiguille est soumise, M. Gauss pense, conmie beau- coup de physiciens , que cette cause est étrangère au globe terrestre. Ces variations sont, en tout cas, très faibles, comparées à la force magnétiqueelieniême. lien résulte que cette dernière force est réellement une action exercée par le globe terrestre; d'après cela , quand il s'agira d'évaluer cette force, il ne faudra employer évidemment que des moyennes prises entre des observations très nombreuses , afin de les rendre indépen- dantes des anomalies et des perturbations particulières On conçoit, en elTet , que si l'on ne suivait pas cette marche, les faits présenteraient une différence entre le calcul et l'observation. Les recherches analytiques de M. Gauss reposent sur cette hypothèse fondamentale, que l'action magnétique du globe est la ré- sultante des actions de toutes les parties ma- gnétiques renfermées dans sa masse ; qu'un aimant naturel est un corps dans lequel les deux fluides sont séparés ; que les attractions* MA G et les répulsions niagnéliques s'exercent en raison inverse du carré de la distance. On arriverait aux mêmes résultats analytiques, si l'on substituait à cette.hypothèse celle de M. Ampère, qui consiste à regarder les forces niagnéti(iues existantes dans un ai- mant, comme dues à des courants électri- ques, circulant autour des molécules, dans des plans perpendiculaires à l'axe de ces ai- mants. On pourrait même, si l'on voulait, adopter une hypothèse mixte, et considérer les forces magnétiques terrestres comme pro- duites en partie par la séparation des flui- des magnétiques, en partie par des courants, attendu qu'il est toujours possible de sub- stituer à un courant donné une certaine quantité de fluides séparés, distribués sur une surface déterminée et qui produisent sur tous les points environnants le même effet que le courant aurait pu faire naître. Opinions émises touchant la cause probable des phénomènes magnétiques terrestres. On ne doit pas se borner à donner une théorie des phénomènes magnétiques du globe; il faut encore tâcher d'en découvrir la cause. Gilbert est le premier qui ait avancé que la terre était un aimant puissant dont l'axe coïncidait sensiblement avec l'axe ter- restre. D'après cette hypothèse, les deux pôles magnétiques seraient à peu de distance des pôles de la terre. M. Hansteen a cherché à prouver qu'il devait y avoir un second pôle magnétique dans les régions boréales, sans lequel on ne pouvait rendre compte de tous les phénomè- nes magnétiques observés. Il faudrait donc admettre qu'un second aimant traversât le globe dans la direction d'un diamètre dont le pôle coïnciderait avec le pôle magnétique de Sibérie. • M. Barlow a émis l'opinion que le Ma- gnétisme de la terre ne serait pas celui d'un aimant, mais bien celui d'une sphère de fer aimantée par induction. Il existe une très grande difl'érence entre ces deux états magnétiques : dans les aimants ordinaires, les centres d'actions ou pôles sont placés à peu de distance de leur extrémité, tandis que dans les masses de fer creuses ou solides, régulières ou non, les centres d'ac- tion coïncident toujours avec le centre d'ac- tion de la surface de la masse. MAG 343 Quellesque soient les bases d'où l'on parte pour expliquer ces phénomènes, on se de- mande en vertu de quelle cause la terre est magnétique. Voici comment M. Hansteen a répondu à cette question : Celle cause existe dans le soleil , source de toute activité; cette conjecture acquiert plus de probabilité, quand on la rapproche des variations diurnes de l'aiguille. D'après ce principe, le soleil possède un ou plusieurs axes magnétiques, qui, en distribuant la force, occasionnent une différence magnétique dans la terre, la lune et toutes les planètes dont la structure interne admet une différence semblable. Cependant, en adoptant cette hypothèse, la principale difficulté ne paraît pas vaincue, mais seulement éloignée; car on est en droit de demander avec raison d'où le soleil lire sa force magnétique; et si, du soleil, on a recours à un soleil central, et de celui-ci à une direction magnétique générale, on ne fait qu'allonger une chaîne sans fin, dont chaque anneau est suspendu au précédent sans qu'aucun d'eux repose sur une base quelconque. M. Barlow a cherché à prouver que le Magnétisme pourrait bien avoir une origine électrique, c'est-à-dire être attribué à l'ac- tion de courants électriques circulant au- tour du globe, comme M. Ampère l'avait supposé. Ayant prouvé que le pouvoir magnétique d'une sphère de fer réside seulement a sa surface, il conçut l'idée de distribuer sur la surface d'un globe artificiel une série de courants électriques disposés de manière que leur action tangentielle pût donner partout à l'aiguille une direction correspon- dante; l'expérience vint confirmer ses pré- visions: ce globe produisit sur une aiguille aimantée, soustraite à l'influence terrestre et placée dans diverses positions, le même genre d'action que la terre lui imprimait dans des dispositions analogues. M. Barlow , eu rendant compte de cette expérience intéressante, fait remarquer qu'il résulte des lois obtenues par M. Biot que, ni la position d'un seul aimant, ni l'arran- gement de plusieurs aimants dans l'intérieur du globe, ne pourraient produire les mêmes phénomènes en rapport avec l'intensité de l'aiguille. Ces faits tendraient donc à dé- montrer que les phénomènes magnétiques 344 MAG terrestres pourraient être attribués à de l'é- lectricité en mouvement. M. Barlow ne s'est pas dissimulé les difflcultés que l'on rencontre à Expliquer l'existence de courants électriques à la sur- face du globe; mettant décote les courants ayant une origine voltaïque, dont la pro- duction serait difficile à concevoir, il adonné la préférence à des courants thermo-électri- ques dus à l'influence solaire. Si l'on part de l'hypothèse que le Magné- tisme terrestre est dû à des courants thermo- électriques qui circulent continuellement autour de la surface de la terre, on se de- mande sur-le-champ en quoi consiste l'ap- pareil thermo-électrique que le soleil met en action. Si la chaleur solaire pouvait con- duire des courants dans les matières qui forment la couche superficielle du globe, toutes les difficultés seraient levées ; mais il n'en est pas ainsi : en effet, on sait qu'une différence de température entre deux substan- ces métalliques en contact, formant un cir- cuit fermé, suffit pour mettre en mouvement le fluide électrique dans ce circuit. On peut également produire des courants dans un barreau de bismuth, d'antimoine ou de zinc, dont toutes les parties n'ont pas la même température; mais ces corps sont conduc- teurs de l'électricité, car jusqu'ici on n'a pu réussir à l'obtenir dans les fragments de roche ou autres subtances qui composent la croûte superficielle de notre globe, en raison de leur mauvaise conductibilité. D'après cela, il est difficile de concevoir l'existence de courants électriques à la surface du globe par suite de l'action solaire. La difficulté était la même quand on a voulu établir que le Magnétisme terrestre provenait de la dif- férence de température entre le noyau cen- tral de la terre et la croûte superficielle, qui est dans un état de refroidissement. Nous sommes disposé néanmoins à ad- mettre que les variations diurnes et annuel- les de l'aiguille aimantée sont dues à la pré- sence du soleil au-dessus de l'horizon; on est porté à croire que toutes les parties ma- térielles de la terre sont douées de Magné- tisme, et que ce Magnétisme éprouve des variations selon que les parties participent aux influences calorifiques de l'atmosphère par suite de la présence ou de l'absence du soleil au-dessus de l'horizon. Nous savons. MAG en effet, que la chaleur modifie le Magné- tisme des métaux qui en sont doués; que la refroidissement augmente son intensité, tandis que réchauffement la diminue: or, comme toutes les parties de la terre parais- sent posséder un Magnétisme propre, on peut supposer raisonnablement que ce Ma- gnétisme subit les mêmes modifications que les corps conducteurs par l'effet de réchauf- fement et du refroidissement; de sorte que les effets peuvent être les mêmes que s'il existait des courants thermo-électriques à la surface du globe. Examinons actuellement la question rela- tive à l'existence des courants hydro-électri- ques terrestres, comme cause principale ou perturbatrice du Magnétisme de la terre. M. Ampère supposait qu'il existait dans l'in- térieur du globe des courants électriques dirigés de l'est à l'ouest, provenant de ce que son noyau est formé d'un bain métalli- que recouvert d'une croûte lui servant d'en- veloppe. L'eau et autres agents, arrivantsur la couche non oxydée de ce noyau, y produi- sent des actions chimiques , causes de ces courants. On ne voit pas, il faut l'avouer, commentde semblables réactions pourraient produire des courants électriques dirigés de l'est à l'ouest. Il ne suffit pas, en eflet, pour qu'il y ait courant, qu'un corps réagisse chi- miquement sur un autre, il faut encore que ces deux corps soienten communication avec un troisième également conducteur. Or, dans le cas actuel, il est facile de prouver que tous les courants produits de cette manière ne sauraient avoir une direction déterminée de l'est à l'ouest. En effet , on admet aujour- d'hui généralement q'ue la terre, dans l'ori- gine , était primitivement à l'état gazeux, c'est-à-dire que toutes les substances solides qui la composent se trouvaient disséminées- dans un espace beaucoup plus étendu que celui qu'elle occupe aujourd'hui. Par suite d'un rayonnement dans les espaces célestes, la température de cet amas de vapeur se sera successivement abaissée, les corps les plus réfractaires se seront refroidis les premiers, puis ceux qui l'étaient moins. Les réactions chimiques qui avaient lieu entre les couches de nature contraire, et qui se déposaient suc- cessivement, devaient être accompagnées de puissants effets électriques; Joutes les fois que quelques unes des substances formées MAG n'entraient pas en vapeur, il y avait recom- position immédiate des deux électricités dé- gagées, dans les points mêmes où la réaction chimique s'effectuait; mais lorsque plu- sieurs de ces substances, ou même l'une d'elles, se gazéGaient, elles emportaient avec elles l'une des deux électricités dégagées. La foudre devait alors sillonner conti- nuellement les amas de vapeurs qui entou- raient le noyau primitif, comme les éruptions volcaniques nous en offrent aujourd'hui un exemple. Il résulterait de là que, dans les premiers âges du monde, les courants élec- triques devaient être peu sensibles, parce que les deux électricités dégagées ne trou- vaient pas de corps intermédiaires pour ser- vir à leur recomposition , et produire ainsi des courants. Mais, dès l'instant que deux couches contiguës n'exerçant aucune action l'une sur l'autre ont été recouvertes par une troisième qui pénétrait, par des fissures, jusqu'à l'une des deux autres, sur laquelle elle réagissait, il a dû se produire des cou- rants électriques toutes les fois que ces dif- férents dépôts étaient conducteurs de l'é- lectricité, comme, suivant toute probabilité, devaient l'être les substances en contact avec le noyau. De semblables effets ont dû avoir lieu quand , par suite du boursoufle- ment de la croûte et de son refroidissement, des vides se sont formés entre les diverses couches déjà déposées; ces vides, donnant passage à des liquides qui réagissaient sur les substances dont ces couches étaient com- posées, servaient à la circulation des cou- rants électriques. De nos jours , nous avons des exemples de cette communication entre l'intérieur de la terre et sa surface : en effet, dans toutes les régions volcaniques, les eaux de la mer s'infiltrent par de nombreuses fissures jusqu'au point où se trouvent les métaux, des terres et des alcalis, ou leurs chlorures , sur lesquels elles réagissent; du moins , c'est une supposition assez admis- sible. Il résulte de là des effets électriques tels que les métaux prennent l'électricité négative ; la vapeur d'eau, due à la grande quantité de chaleur produite dans ces réac- tions , et les gaz s'emparant de l'électricité positive, une partie de celte dernière se rend dans l'atmosphère avec les déjections volcaniques, ei sa présence nous est rendue sensible par la foudre qui sijionne dans tous T. Vin. MAG 3/45 les sens l'amas de fumée et de matières pul- vérulentes qui sortent par le cratère; l'au- tre partie tend à se combiner avec l'électri- cité négative des bases qui établissent la communication entre les métaux ou leurs chlorures, et les substances solides, liqui- des ou gazeuses, qui remplissent les fissu- res. Dès lors, on conçoit qu'il doit circuler dans l'intérieur de la terre, en toutes sortes de directions , une foule de courants élec- triques partiels qui certainement peuvent agir sur l'aiguille aimantée. Mais dire que la résultante de tous .les courants est la cause du Magnétisme terrestre, c'est avan- cer un fait peu probable , attendu que les courants partiels changeant continuellement de direction , leurs résultantes doivent par- ticiper à ces mutations. Voyons jusqu'à quel point les courants dans les grandes mers exercentune influence sur la direction de l'aiguille aimantée. Nul doute que le mélange de l'eau chaude avec l'eau froide ne produise des effets électri- ques ; mais, pour qu'il en résultât des cou- rants électriques, il faudrait que l'eau froide qui traverse l'eau chaude, comme nous en avons un exemple dans la mer Pacifique, où un courant d'eau froide vient Se briser sur les côtes du Chili , et se partage en deux autres, l'un qui remonte vers les régions équatoriales, l'autre qui descend vers le cap Horn ; il faudrait, dis-je, que les élec- tricités dégagées par le mélange pussent trouver un corps intermédiaire capable de leur livrer passage. Nous ne voyons dans les eaux de la mer que les substances qu'elles tiennent en dissolution, ou qui s'y trouvent en suspension , qui puissent servir à la re- composition des deux électricités ; mais il résulterait de là une foule de petits courants partiels dirigés dans tous les sens , et dont la résultante changerait à chaque instant, en raison du mouvement des eaux. Nous ne chercherons pas à examiner jusqu'à quel point est fondée l'ancienne hypothèse, qui admet que le Magnétisme terrestre est l'effet de matières magnétiques ou ferrugineuses disséminées à travers la masse de la terre, attendu que les faits manquent également pour donner à celle hypothèse l'apparence d'une vérité. On ne saurait admettre non plus l'hypothèse qui place la cause des phé« nomènes dans l'atmosphère : la pré.sence 22* 346 MAG d'électricité et les variations qu'elle éprouve dans l'espace de vingt-quatre heures ne sau- raient servir de base à cette hypothèse, ainsi que la présence des métaux et du fer. Ainsi, jusqu'à présent il n'y a pas d'hypothèse qui puisse nous faire concevoir, d'une manière plausible, à quelle cause le globe terrestre doit sa faculté magnétique, (Becquerel.) MAGIVOLIA. BOT. PH. — Voy. magno- LIER. MAGA'OLIACÉES. MagnoUaceœ. bot. PH. — Famille de plantes dicotylédonées, poiypétales, hypogynes, ainsi caractérisée: Calice composé de 3 , plus rarement de 6, 4 ou 2 folioles, souvent de la même appa- rence que les pétales , à préfloraison le plus ordinairement convolutive. Pétales en nom- bre double ou plus grand , insérés sur plu- sieurs rangs à la base d'un axe qui porte toutes les parties de la fleur, s'enveloppent de dehors en dedans comme les folioles cali- cinales. Étamines en nombre indéfini, insé- rées en spirale sur ce même axe un peu plus haut, dont les filets, ordinairement courts et élargis, portent adossées sur leur côté ou leur face antérieure , les deux loges, le plus souvent linéaires, de l'anthères'ouvrant par une fente longitudinale. Ovaires le plus sou- vent en nombre indéfini ei s'insé?ant sui- vant une série également spirale vers le sommet de l'axe, sessiles ou stipités , dis- tincts ou soudés en partie, d'autres fois ré- duits à un nombre défini , et même très rarement à l'unité, quelquefois verticillés au sommet de l'axe, dans tous les cas uni- loculaires avec deux ou plusieurs ovules anatropes insérés à l'angle interne, très ra- rement avec un seul dressé, continués cha- cun alors souvent en un style dont le som- met du côté interne est tapissé par un stig- mate papilleux. Le fruit varie comme le pis- til, et sescarpelles, lorsqu'ilssont nombreux, lui donnent souvent l'apparence d'un cône ou slrobile. Ils s'ouvrent en deux valves ou restent indéhiscents , et leur consistance capsulaire, ou coriace, ou ligneuse, ou , même quelquefois charnue, varie suivant les espèces. Les graines sontsessiles, ou quelque- fois pendent hors du fruit à l'exlréniilé d'un long funicule; en dehors de leur test crus- tacé, elles présentent le plus souvent une enveloppecharnue qui manque d'autres fois ; en dedans un grospérisperme charnu, lisse; MAG à la surface de celui-ci , du côté du hile, un petit embryon droit, à cotylédons extrême- ment courts. Les Magr.oliacées sont des ar- bres ou des arbrisseaux souvent remarqua- bles par leur élégance, pénétrés dans toutes leurs parties , mais surtout dans leur écorce et leur fruit, d'un principe acre aromati- que et amer. Leurs feuilles sont alternes, simples , coriaces , très entières ou très ra- rement lobées , souvent parsemées de petits points transparents, enroulées dans le bour- geon , q^u'enveloppe à l'extrémité du rameau une double stipule allongée en cornet ren« versé, tombant plus tard, d'autres fois ré- duite àuneécailleoumême manquanttout- à-fait. Les fleurs, souvent extrêmementgran- des, odorantes, blanches ou mêlées de teintes rougeâtres, jaunâtres ou verdâtres, sont axillaires ou terminales, solitaires ou plus rarement groupées en grappes ou en fais- ceaux , enveloppées chacune dans le prin- cipe par une large bractée enroulée en forme de spathe. Leur beauté en fait cultiver plu- sieurs dans nos parcs et nos jardins; car beaucoup appartiennent aux régions chau- des-tempérées, notamment à l'Amérique septentrionale, où elles forment un trait ca- ractéristique delà végétation. Elles sont plus rares dans la méridionale, à la Nouvelle- Hollande, à la Nouvelle-Zélande, au Japon; mais abondent sous les tropiques, dans les deux continents. Plusieurs espèces sont em- ployées dans les pays oij elles naissent, à cause de leurs principes excitants et aro- matiques, et le commerce en apporte chez nous diverses parties, comme l'écorce de divers Driniys, vulgairement connue sous le nom à'Écorcede Winter, et les fruits de la Badiane ou Illicium, qui le sont sous celu/ d'Anis étoile. GENRES. Tribu L — Magnoliées. Carpelles disposés comme en épi sur l'axe. Feuilles non ou à peine ponctuées. Talauma, J. [Blumia, Nées). — Aroma- dendrum , Blum. — Magnolia, L. {Gwilli- mia, Rolt. — Liriojms, Yidania, Tulipas- t7-iim et Lirianthe , Spach ''. — Manglietia , Blum. — Michelia, L. {Champaca, Rheed, — Sampaca, Rumph.). — Linodendrotif L. {Tulipiferay Herm. ). MAG Tribu II. — Illiciées. Carpelles veriicillés. Feuilles parsemées d« points transparents. Tasmannia, R. Br. — Drimys, Forst. {Wintera , Murr. — Winlerana , Sul. — Magallana, Comm. — Canella, Dornb. — Boique, Mulina). — Illiéium,L. {SIcimmi, Kœmpf, — Badianifera, L. — Cymbosle- mon, Spaeh.) A la suite on place encore le genre Tro- chodendron, Siebold, quoique à fleur nue et à capsule 5-8-loculaire. (Ad. J.) MAGNOLIÉES. Magnolieœ. bot. pu. — Ce nom , réservé aujourd'hui à une tribu des Magnoliacées, a été donné par quelques auteurs à la famille entière. (Ad. J.) MAGMOLIER. Magnolia (du nom du botaniste français Magnol). eot. pu. — Ma- gnifique genre de la futnille des Magnolia- cées, sous-ordre des Magnoliées, de la po- lyandrie-polygynie dans le système sexuel de Linné. Il se compose d'arbres tous remar- quables par la beauté de leur feuillage et de leurs fleurs, dont les uns habitent les par- ties chaudes de l'Amérique septentrionale, dont les autres croissent spontanément dans l'Asie tropicale. Leurs feuilles sont alternes, entières, accompagnées de deux stipules qui, lorsque la feuille est encore jeune , lui for- hient une enveloppe complète , mais qui se détachent et tombent de bonne heure. Leurs fleurs sont solitaires à l'extrémité des bran- ches, enveloppées, dans leur jeunesse, d'une ou de deux bractées très fugaces; elles sont remarquables par leur grandeur et souvent par leur odeur suave. Elles présentent les caractères suivants : Calice à 3 sépales plus ou moins colorés: corolle formée de 2-4 verticilles, chacun à trois pétales étalés DU redressés ; étamines nombreuses , hypo- gynes, portées sur un prolongement du ré- ceptacle , sur lequel elles s'insèrent selon des lignes spirales. Ce même prolongement du réceptacle porte à sa partie supérieure un grand nombre de pistils également spi- rales, sessiles, libres et distincts, unilocu- laires, contenant chacun deux ovules super- posés. A ces fleurs succède une sorte de cône formé par la réunion d'un grand nombre de capsules coriaces , s'ouvrant par leur suture dorsale, renfermant deux graines, ou une seule parsuilede l'avortementdela seconde, qui , à la déhiscence , restent quelquefois MAG ZUl suspendues à l'extrémité d'un long funicule extensible ; ces graines sont revêtues d'un test dur et rouge. La beauté du feuillage des Magnoliers et la grandeur de leurs fleurs leur donnent le premier rang parmi les végétaux d'orne- ment; aussi le nombre de ceux qu'on ren-| contre fréquemment aujourd'hui dans les jardins et les parcs est-il déjà grand et s'ac- croît-il tous les jours. Nous ne pouvons dès lors nous dispenser de faire connaître les plus répandues et les plus belles de ces es- pèces. A, Magnoliastrum , DG. Espèces toutes de l'Amérique du Nord ; bouton de fleur enveloppé par une seule bractée ; anthères extrorses ; ovaires rap- prochés. 1. Magnolier a grandes fleurs , Magnolia grandiflora Linn. Cette magnitique espèce, la plus répandue aujourd'hui dans nos cul- tures, peut être regardée comme le plus beau des végétaux connus; elle réunit en clfet la majesté du port à la beauté du feuil- lage , à la grandeur et à l'abondance des fleurs. Dans son pays natal , elle s'élève or- dinairement de 20 à 25 mètres ; quelquefois même elle atteint jusqu'à 30 ou 35 mètres, avec un tronc d'un mètre de diamètre. Ce tronc est droit, uni, nu dans une grande hauteur, et se termine par une belle cime conique; il est revêtu d'une écorce lisse, grisâtre, que Michaux compare à celle du Hêtre. Ses feuilles sont persistantes , gran- des, ovales-oblongues , coriaces, luisantes en dessus , souvent de couleur ferrugineuse en dessous. La ressemblance assez marquée de ses feuilles avec celles du Laurier-Aman- dier lui a fait donner, en Amérique , le nom de Big Laurel {Grand Laurier). Les fleurs sont d'un blanc pur, de 16 à 25 cen- timètres de diamètre, d'une odeur agréable, mais très forte; en Amérique, elles parais- sent en mai, et continuent à se succéder jusqu'en automne; sur les individus isolés, elles se développent en très grand nombre, et rien ne pourrait alors, dit-on , dépeindre le magnifique effet que produisent ces ar-J bres. Ces fleurs présentent 9-12 pétales étalés. Les fruits qui leur succèdent forment des cônes de 12 centimètres de long. Dans son pays natal, le Magnolier à grandes fleurs 348 MAG croit dans les lieux frais etomoragés, dont Je sol, de couleur brune, meuble et pro- fond, est d'une grande fertilité. Presque toujours il y est accompagné par le Magno- lier parasol. Dans nos climats, il réussit surtout dans une terre franche, profonde, substantielle et à une exposition abritée contre les vents du nord-est. Au reste, il pousse très bien en pleine terre, même sous le climat de Paris , mais surtout dans le midi de la France et dans le nord et le mi- lieu de l'Italie ; dans les parties méridionales de ce dernier pays, il souffre souvent de la chaleur. On le multiplie de graines semées immédiatement après leur maturité dans de la terre de bruyère , sur couche tiède et sous châssis; on repique ensuite le jeune plant dans des pots qu'on rentre dans l'o- rangerie pendant l'hiver, et, après deux ans , on plante en pleine terre. Cette magnifique espèce, aujourd'hui fort répandue dans les jardins et les parcs, a été introduite en Europe vers le commencement du siècle dernier ; un pied en fut transporté, en 1732, des bords du Mississipi à Maillar- dière , près de Nantes ; mais il fut entière- ment négligé et abandonné après avoir été soigné pendant quelques années. En Angle- terre, il en existait également un pied à Exeter en 1737; mais là, comme en France, ce beau végétal attira peu l'attention. Ce ne fut guère que vers la fin du siècle dernierque l'on reconnutcombien il méritait d'être mul- tiplié et répandu; et aujourd'hui l'on en pos- sède plusieurs variétés, dont les principales sont: exoniensis, obovata,prœcox, anguslifo- lia, ferruginea, etc. Parmices variétés, la pre- mière est recommandée pour sa floraison et pour sa croissance rapide; la seconde, pour la beauté de son feuillage; la troisième, pour la grandeur de ses fleurs, qui com- mencent a paraître de bonne heure , et qui se succèdent pendant longtemps; la qua- trième , pour ses feuilles étroites , etc. Ces variétés se propagent par la greffe en appro- che sur le type, et par marcotte. Le bois du Magnolier à grandes fleurs est tendre, peu durable lorsqu'il est exposé à l'air, et ne peut dès lors être employé qu'à la confection des meubles et des objets renfermés dans l'intérieur des maisons ; il est au reste très blanc, même lorsqu'il est parfaitement sec. 2. Magnolier glauque , Magnolia glauca MAG Linn. Cette espèce s'avance, en Amérique, jusqu'à plus de 45° de latitude N. ; elle est très commune dans les parties méridionales de l'Amérique du Nord , mais seulement dans les marais fangeux qui longent l'Océan, jusqu'à une dislance assez peu considérable, et on ne la voit jamais pénétrer bien avant dans l'intérieur des terres. Elle forme un arbre dont la taille moyenne n'est que de 7 3-10 mètres, mais qui quelquefois s'élève jusqu'à 12-13 mètres; dans les parties plus septentrionales , près de New-York et de Philadelphie , elle ne dépasse guère 2. ou 3 mètres de hauteur. Son tronc est tortueux et Fameux; ses branches sont divariquées; ses feuilles sont elliptiques, obtuses, lisses et d'un vert foncé en dessus , glauques en dessous, tombantes. Ses fleurs sont blan- ches, larges de 6-9 centimètres; elles se développent, en Amérique, au mois de mai, et dans nos climats, de juillet en septembre ; elles présentent 9-12 pétales ovales, conca- ves, resserrées. Cette espèce a été introduite en Angleterre , dès 1688 , par Banister ; de là elle s'est répandue en Europe antérieure- ment à toutes les autres. Elle demande une terre légère et humide. Les graines qui servent a la multiplier doivent être semées aussitôt après leur maturité, parce que, comme chez ses congénères, elles rancissent très vile, et perdent ainsi la propriété ger- minative. En Amérique, le bois du Magno- lier glauque ne peut être employé à aucun usage ; mais l'écorce de sa racine est em- ployée pour la teinture; on la regarde aussi comme sudorifique; de plus, on fait infuser ses fruits dans de l'eau-de-vie , à laquelle ils communiquent une amertume très pro- noncée, et l'on use de cette teinture pour prévenir et combattre les fièvres intermit- tenles. Celle espèce résiste à des froids, même rigoureux. 3. Magnolier parasol. Magnolia umbreUa Lam. {M. tripetala Linn. ). Cette espèce s'élève quelquefois à 10-12 mètres de hau- teur; mais cette taille est pour elle excep- tionnelle ; ses feuilles sont très grandes, et atteignent , dans les jeunes individus , jus- qu'à 5-6 décimètres de long sur 21-24 cen- timètres de large; elles sont réunies ordi- nairement à rextrémité des branches de manière à y former une sorte d'ombrelle , d'oîi est venu le nom de la plante ; elles MAG sont lancéolées , très étalées , glabres à l'é- îat adulte, pubescentes en dessous à l'état jeune, tombantes ; les fleurs sont blanches, larges de 21-24 centimètres, d'une odeur peu agréable; leurs trois sépales sont pen- dants. Les cônes qui succèdent à ces fleurs sont roses à leur maturité ; les graines sont d'un rouge pâle. Ce Magnolier a été intro- duit en Angleterre vers 1732 ; de là il s'est répandu sur le continent. Il supporte, sans en souffrir, les plus grands froids de nos contrées. 4. MAGNOLiEtt ACUMiNii , MognoUa acumi- nata Linn. Ce bel arbie porte, en Améri- que , le nom vulgaire rie Cucumber Tree, ou d'Arbre à Concombre; sa taille égale celle du Magnolier à grandes fleurs; son tronc s'élève droit et nu, et se termine par une cime large et régulière ; ses feuilles sont d'un tissu peu consistant, ovales , acumi- nées au sommet , pubescentes en dessous, longues de 18-21 centimètres sur 9 12, tombantes; ses fleurs sont larges de 9-12 centimètres , ordinairement un peu bleuâ- tres, peu odorantes; il leur succède des cônes cylindriques et étroits , un peu cour- bés , qui , avant leur maturité , ressemblent assez à un cornichon , ce qui a valu à l'es- pèce son nom vulgaire ; c'est dans cet état qu'on les fait infuser dans de l'eau-de-vie pour en obtenir une liqueur très amère , qu'on emploie contre les fièvres d'automne; à l'éiat de développement complet , ils ont une couleur' rouge-cerise vive. Ce beau Ma- gnolier s'avance dans l'Amérique septentrio- nale jusqu'au 43* degré de lalit. N. ; aussi résiste-t-il aisément au froid de nos hivers. 11 est très abondant dans les parties peu éle- vées des Alleghanys; mais il ne descend ja- mais vers les bords de la mer, et reste tou- jours confiné très avant dans les terres. Son bois, quoique tendre, est susceptible de recevoir un beau poli ; aussi l'emploie- t-on pour la menuiserie intérieure ; celui du cœur est d'un jaune brun ; comme il est 1res léger, les naturels en font de grandes pirogues. Pour abréger cet article , nous nous bor- nerons à mentionner, malgré l'importance qu'il y aurait à les faire connaître, quelques autres espèces de la même section , comme le Magnolier a feuilles en cœuR , Magnolia cordata Mich., dont les feuilles sont plus MAG 349 souvent ovales que cordiformes , et un peu glauques et pubescentes en dessous, tom- bantes; dont les fleurs sont de grandeur moyenne et de couleur jaune verdâtre; le Magnolier auricuié , Magnolia auriculata Lam., dontles feuilles sont grandes, glabres, un peu glauques en dessous , auriculées à leur base , tombantes; dont les fleurs, lar- ges de 9 12 centimètres, sont blanches et très odorantes ; le Magnolier a grandes FEUILLES, Magnolia macrophylla Mich., re- marquable par la grandeur de ses feuilles, qui ont quelquefois près d'un mètre de lon- gueur, et par ses fleurs blanches , les plus grandes du genre, qui ont 27-30 centimè- tres de large, etc. B. Gwillimia, Rottler. Espèces toutes d'Asie ; bouton de fleur enveloppé le plus souvent de deux bractées opposées; anthères introrses; ovaires peu serrés. 5. Magnolier Yclan , Magnolia Yulan Desf. (71/. conspicua Salisb.). Cette jolie es- pèce , qui commence à être fort répandue en Europe, est originaire des provinces mé- ridionales de la Chine, où elle forme, dit- on, un arbre de 12 à 15 mètres de haut. Ce chin"re ne paraît pas exagéré , puisque Loudon en cite un individu existant en An- gleterre, dans le comté de Kent, qui avait déjà 10 mètres de hauteur, il y a quelques années. Le tronc de cet arbre porte un grand nombre de branches redressées; ses feuilles sont obovales , de grandeur moyenne, acu- minées, pubescentes dans leur jeunesse, tombantes; ces feuilles se développent plus tard que les fleurs. Celles-ci sont très pré- coces et se montrent dès le commencement du printemps; elles sont blanches, à 1-9 pétales , et tellement abondantes que l'ar- bre semble quelquefois en être couvert; leur odeur est agréable et douce; leur style est dressé. Le Magnolier Yulan a été intro- duit de Chine en Angleterre, en 1789, par Joseph Banks ; mais il y a été négligé pen- dant plusieurs années, et ce n'est que de- puis le commencement de ce siècle qu'il a commencé de se répandre autant qu'il le mérite par la beauté de sa floraison printa- nière. Dans la Chine, c'est l'un des arbres d'ornement les plus répandus et les plus es- timés ; on y en possède mém« des indivi- 850 MAtt •dus nains que Ton cultive en pots, et qu'on réussit à forcer de manière à en avoir en fleur pendant presque toute l'année. On en conserve toujours de tels dans le palais de l'empereur, et le prix qu'on y attache est tel qu'un Yuian nain bien fleuri est l'un des doris les plus précieux qu'il soit possible de faire. Dans ce même pays, celte espèce est de plus regardée comme médicinale; on emploie ses graines, réduites en poudre, comme stomachiques , et aussi contre les rhumes et les inflammations de poitrine. Enfin , dans cette même section , se trou- vent encore deux espèces assez fréquemment cultivées : le Magnolier oeove ou disco- lore, Magnolia obuvata Thunb. {M. discolor Vent., M. purpurea Horlul.), originaire de la Chine, à feuilles tombantes, obovées , aiguës, marquées de veines réticulées, dont les fleurs sont grandes, d'un blanc pur en dedans, purpurines en dehors, de forme campanulée. M. Soulaiige a réussi à croiser celte espèce avec la précédente. Le Magno- LiER BRUN, Magnolia fuscata, Andr., égale- ment originaire de la Chine, dont les feuilles sont persistantes, ovales oblongues, glabres dans leur vieillesse, et revêtues dans leur jeunesse , ainsi que les jeunes rameaux , d'un duvet épais de couleur brune; dont les fleurs sont petites, d'un blanc soufré, bor- dées d'une ligne de rouge sombre. (P. D.) *!I1AG0IMA. BOT. PH. — Flor. flum.,syn. de Triplaris, Linn. — Genre de la famille des Sapindacées ? établi par Sl.-Hilaire {Mem. mus., XII, 336, t. 12 et 13). Arbres du Brésil. MAGOT. MAM. — Espèce du genre Ma- caque. Voy. ce mot. *MAGYDARIS. bot. ph. — Genre de la famille des Ombelliféres-Smyrnées, établi par Koch {Msc). Herbes des régions occi- dentales de la Méditerranée. Voy. ombélli- FÈRES. MAHERNIA. BOT. PH.— Genre de la fa- mille des Byttnériacées-Hermanniées, établi par Linné {Mant., 59). Herbes ou sous-ar- brisseaux du Cap. Voy. malvacées. *MAHOîVlETA, DG. bot. ph. — Syn. de Monarrhenus , Cass. MAIIOMIA, Nutt. BOT. PH. — Voy. ber- DERIS. MAHUREA. BOT. pu. —Genre de la fa- mille des TeFuslrœniiacées'Laplacécs, établi MAI par Aublet {Guian., I, 558, t. 122) Ar- bres de la Gniane. Voy. ternstrcemiacées. MAIA. Màia. (nom mythologique), crust. — Ce genre, qui appartient a l'ordre des Dé- capodes, à la famille des Oxyrhynques et à la tribu desMaiens, a été établi par Lamarck aux dépens des Cancer de Herbst eldes Inachiis de Fabricius. Celte coupe générique cependant n'a été conservée qu'en restreignant singu- lièrement les limites ; il ne renferme pin . aujourd'hui qu'un très petit nombre d'es- pèces qui viennent se grouper autour du Ma'ia squinado de nos côtes. Les caractères principaux de cette coupe générique sont d'avoir !a lige mobile des antennes externes insérée dans le canlhus interne de l'or- bile, et à découvert. Les pinces sont poin- tues. Les espèces qui composent ce genre pa- raissent propres aux mers d'Europe et re- présentent des Décapodes, les plus grands que nous ayons sur nos côtes. Le Maïa squi- NADE, Maïa squinado Herbst, peut être considéré comme le type de ce genre; le corps de cette espèce est couvert de poils crochus et sa longueur égale ordinairement 10 à 12 centimètres; elle est commune dans la Manche, dans l'Océan et dans la Méditerranée, et elle se trouve jusque sur les côtes des possessions françaises dans le nord de l'Afrique. On prend ce Crustacé dans les filets traînants, et les pêcheurs le man- gent, mais sa chair est peu estimée. Les anciens le regardaient comme doué de rai- son et le représentaient suspendu au cou de Diane d'Éphèse, comme un emblème de la sagesse. On le voit aussi figurer sur quel- ques unes de leurs médailles. Une autre espèce, aussi commune que la précédente , mais qui est plus petite , est le Ma'ia verruqueux, Maïa verrucosa (Edw. Hist. nat. des Crust., tom. I, p. 328, n. 2, pi. 3, fig. 1 à 14). Ce Crustacé est très commun dans la Méditerranée, et je l'ai rencontré aussi assez abondamment sur les côtes est et ouest de nos possessions dans le nord de l'Afrique. (H. L.) *MAIACÉS. Maiacea. crust. — Sous ce nom, est désigné dans la Faune japonaise, par M. Dehaan , une famille de Crusta- cés, qui correspond en grande partie à celle des Ma'iens de M. Milne-Edwards. Voy i1AÏE^,. (H. L.) MAI MAIDES. Maidœ. crust. — Syn. de Maïens. Voy. ce mot. (H. L.) *i\IAIE!VS. Maïœ. cnusT. — M. Milne- Edwards, dans son Histoire naturelle des Crustacés, désigne sous ce nom une iribu qui appartient à l'ordre des Décapodes bra- chyures et à la famille des Oxyrhynques. Cette tribu se compose de Crustacés dont la carapace, presque toujours très épineuse, est, à quelques exceptions près , beaucoup plus longue que large, et plus ou moins triangulaire. Le rostre est en général formé (le deux cornes allongées. Le premier article des antennes internes est peu développé; celui des antennes externes, au contraire, est extrêmement grand , et soudé avec les parties voisines de manière à se confondre presque avec elles ; son bord externe con- stitue toujours une portion considérable de la paroi inférieure de lorbite, et son extré- mité antérieure s'unit au front au-devant du niveau du canihus interne des yeux. Quant à la tige mobile de ces antennes, elle est toujours assez longue. En général , l'épistome est notablement plus large que long, tandis que le cadre buccal est plus long que large. Le troisième article des pjil- les -mâchoires externes est aussi large que long , plus ou moins di.até du côté externe, et tronqué ou échancre a son angle anté- rieur interne, par lequel il s'articule avec le quatrième article, qui est très petit. Les pattes antérieures de la femelle ne sont en général guère plus grosses ni plus longues que les suivantes; quelquefois elles sont plus courtes ; il en est à peu près de même chez les mâles; mais, en général , chez ces der- niers, elles sont plus longues et beaucoup plus grosses que celles de la seconde paire. Les pattessuivantes sont, en général, delon- giieur médiocre. L'abdomen se compose or- dinairement de sept articles distincts dans l'un et l'autre sexe, mais quelquefois ce nombre varie dans les différentes espèces d'un même genre. Cette tribu renferme une vingtaine de coupes génériques désignées sous les noms rie: Libinia, Herbslia , Naxia , Clwrina, Pisa , lissa , Hyades , Paranithrax , Mi- JTirax, Maïa, Micippe, Criocarcinus Para- micippa, Slenocinops , Pericera , Menœthia, Halitnus , Acanthonyx, EpiaUus et Leucippa. (H. L.) MAT 351 MAIGRE, poiss. — On désigne sous ce nom les Sciènes proprement dites. Voy. SCIÈNE. MAILLOT. Pupa. moll. —Genre établi par Draparnaud aux dépens des Bulimes de Bruguière, qui, eux-mêmes, faisaient partie des genres Hélix et Turbo de O.-F. Mal- ler, de Linné, et des autres zoologistes du xviii" siècle. Lamarck adopta ce genre, et le rangea dans sa famille des Colimacées; M. de Blainville l'adopta également, ainsi que M. Deshayes; mais ce dernier natura- liste reconnut ensuite la nécessité de le réu- nir avec un autre genre de Draparnaud, également adopté par Lamarck, avec le genre Clausilie. Ces deux genres, en effet, ne dif- fèrent que par des caractères d'une trop faible importance, et tendent à se fondre l'un dans l'autre sans qu'une limite précise puisse être indiquée. L'animal des Maillots paraît avoir une organisation semblable à celui des Hélices; mais les tentacules inférieurs ou antérieurs sont proportionnellement plus courts, et ils sont même peu.dislincts dans certaines pe- tites espèces. La masse viscérale occupant la spire est en même temps beaucoup plus considérable ; de sorte que la spire a dû con- séquemment devenir plus longue et plus développée. De là résulte la forme allongée, cylindroïde, en gênerai, de la coquille, avec des modifications d'âge ou d'espèce qui lui donnent la forme d'un maillot, ou d'un pe- tit baril , ou d'un fuseau , ou d'un grain d'Orge ou d'Avoine. En effet, dans la co- quille adulte, le dernier tour est ordinaire- ment plus étroit que la partie moyenne plus renflée, et cela seul suffirait déjà pour em- pêcher que de jeunes individus pussent être rapportés à l'espèce dont ils provien- nent. Mais une autre différence non moins sensible provient du développement du bord de la coquille adulte; ce bord, primitive- ment très mince et tranchant, devient enfin plus épais, élargi et réfléchi , ou replié en dehors; en même temps, des plis ou sail- lies denliformes plus ou moins prononcées, plus ou moins nombreuses, se forment à l'intérieur de cette ouverture chez plusieurs espèces ; chez quelques autres aussi dont on avait fait le type du genre Clausilie, une sécrétion calcaire analogue se fait le long de la columelle, mais le produit de cette sécré- 352 MAI tion n'y est pas soudé comme les plis ou dents que nous avons mentionnés : il en ré- suite donc une petite pièce mobile qui vient obstruer ou boucher en partie l'endroit le plus rétréci de l'avant -dernier tour quand l'animal se retire complètement dans sa co- quille. Les mêmes espèces dont on formait d'abord le genre Clausilie ont le bord con- tinu et libre dans tout son pourtour, tandis que le bord de la coquille des Maillots pro- prement dits est disjoint et interrompu par une lam^e columellaire. Mais, comme nous l'avons déjà dit, à mesure que le nombre des espèces connues est devenu plus consi- dérable , le passage d'un genre à l'autre a dû se faire par des nuances moins pronon- cées quant à ce caractère tiré de la forme extérieure. La coquille est quelquefois pres- que lisse, mais le plus souvent elle présente des stries longitudinales, c'est-à-dire dans le sens de l'axe ou un peti inclinées. Ces stries sent plus ou moins prononcées, et sont même, pour certaines espèces, remplacées par des côtes longitudinales. Le nombre des espèces connues est au- jourd'hui tellement considérable, qu'on sera forcé de subdiviser le genre Maillot en plu- sieurs sections, dont l'une, en partie au moins, doit correspondre à l'ancien genre Clausilie; d'autres sections seront basées sur la présence des dents de l'ouverture de la coquille. Plusieurs espèces des Antilles et des Indes sont longues de 27 à 38 millimètres, très épaisses, avec des côtes longitudinales ou un peu obliques très saillantes; tels sont : le Maillot MOMIE (Pupa miimia), le Maillot GRISATRE {Pupa uva), le Maillot bombé [Pupa sulcala),elc. Les espèces indigènes sont beau- coup plus petites , et proportionnellement plus minces; parmi les espèces à bouche dentée, on peut citer les Maillots cendré et A trois dents, longs de 10 à 11 millimètres, et le Maillot avoine, long de 6 à 7 millimè- tres; parmi les espèces sans dents, sont le Maillot ombiliqué et le Maillot mousseron {Pupa muscorum), longs de 2 millimètres. Une autre espèce, Pupa fragilis, est remar- quable par la ténuité de la coquille et par la direction inverse de la spire, qui est plus effilée et tournée à gauche; sa longueur est de 9 millimètres. Les espèces de l'ancien genre Clausilie MAI sont aussi ordinairement inverses ; leur der- nier tour est rétréci et souvent anguleux, comme s'il était tordu; l'espèce la plus commune dans la France centrale est la Clausilie RUGUECSE, que Geoffroy nommait la Nonpareille, et qu'on trouve dans les fentes des vieux arbres : elle est longue de 10 millimètres environ. (Duj.) MAIMOIV. MAM. — Espèce du genre Ma- caque. Voy. ce mot, (E. D.) MAI\. — Voy. MEMBRES. MAINA, Hodgson. ois. — Syn. de Gra- cula, Lin. Voy. mainate. (Z. G.) MAIIMATE. Gracula. ois. — Genre de la famille des Sturnidées, de l'ordre des Passe- reaux, caractérisé par un bec fort, comprimé, élevé, un peu arqué; des narines rondes, en partie recouvertes de plumes soyeuses, et percées près du front; deux larges lambeaux charnus qui partent de l'occiput et se diri- gent sur les côtés de la tête ; des joues nues et des tarses de médiocre longueur, ro- bustes. Le genre Gracula ne pouvait rester tel que l'auteur du Syslema nalurœ et Latbam l'avaient fait. Il était difficile, en effet, que des Merles, des Quiscales, des Coracines, des Picucules, etc., pussent demeurer réu- nis sous la même caractéristique. Il fallait donc rendre chaque espèce à son genre, et de plus créer des coupes pour celles des es- pèces qu'on ne pouvait rapporter à aucune des divisions connues. C'est ce qu'ont fait les divers naturalistes qui, après Linné et Lalham, se sont occupés de classification des oiseaux. Aujourd'hui, les Graculœ des méthodistes anciens sont dispersés dans quinze genres différents. A celui que forment les Mainates, les auteurs ont, en général, conservé le nom imposé par Linné: cepen- dant Brisson lui a substitué celui de Mai- natus; G. Cuvicr lui a donné celui d'^u^o- bes, et Hodgson celui de Maina. Les Mainates, au rapport des voyageurs, sont des oiseaux qui se font distinguer et même rechercher par les habitants des pays d'oii ils sont originaires, à cause de la dou- ceur de leur caractère, de la facilité avec la- quelle ils acceptent l'esclavage, de l'aptitude qu'ils montrent à retenir les airs, les mots et les phrases qu'on veut leur apprendre, et de la complaisance qu'ils semblent mettre à les répéter au moindre désir du maître. Il paraît même qu'ils isuusscnt le talent de l'i- [iiUalion à un degré supérieur a celui que l"on observe chez les Perroquets. Ainsi les Mainates, dit-on, sont de tous les oiseaux ceux qui reproduisent le mieux le langage de l'homme. Dans les îles de Java et de Sumatra, où les Mainates sont communs, on voit ces oi- seaux réunis en troupes se répandre dans les plaines, visiter tour à tour les janiiiis et k's forêts pour y chercher leur nourriture. Leur régime est à la fois animal et végétal ; car il consiste en vers, en insectes, on graines, en fruits, et surtout en bananes. Le d'.ant qu'ils font entendre eu liberté est fort agréable. Les mâles, chez ces espèces, té- moignent à leur femelle un grand allaclic- mcnt, et participent comme elle à l'œuvre de la nidification. Lcur'iiid, assez grossière- ment fait, tapissé à l'intérieur d'un duvet très abondant, est placé ordinairement près du sol, entre les liges accumulées d'une souclic épaisse. Leur poule est de trois eu i;uatrc œufs grisâtres, tachetés de vert-olive. I.e vol des Mainates est assez rapide, quoi- que peu soutenu; il a beaucoup d'analogie avec celui du Merle. LegenreMainate, en y comprenant, comme Wagler l'a fait, l'oiseau que M. Lesson a in- troduit dans son genre Mino, ne renferme de bien déterminées que les espèces suivantes : i. Le Main.\te heligieux, Gr. rcUgiom Vieill.{Gn?. des Ois., pi. 9o, et BulL, p/. enl. 268). Plumage d'un noir hleuâlrc, avec une tache blanche sur l'aile ; le bec élevé et très comprimé vers son extrémité. — Habile l'île de Sumatra. Les Javanais se procurent, par la naviga- tion, des Mainates religieux, qu'ils estiment à un haut prix, et dont ils se défont diffici- lement. Le nom distinclif que lui ont donné les Européens provient, non pas de ce que cet oiseau serait pour les Javanais l'objet de qneî(inc culte, mais bien parce qu'une femme musulmane se refusa par scrupule religieux, dit Bontius, à laisser peindre un individu de cette espèce qu'elle nourrissait en captivité. 2. Le Mainate de Java, Cr. JavanaLcssi. Même plumage que !e précédent, mais (îe taille plus petite, et en différant encore p.".v u!i bec nwins haut et moins comprime. — ll.ibitc l'ile de Java. T. YllI. I\IAI S.LeMAiNATEDLMONT.G.DKmonniWagl., Mino Dumonlii Less. (Zuol. delà Coquille, pi. 26). Plumage vert.— Habite la Nouvelle- Guinée. Cette espèce fait partie du genre Mino de M. Lesson ; G. Cuvier la place dans son g. Gijmnoits (Goulin). (Z. G,) *MAI!\'ATi;S. OIS.— M. Lesson, dans son Traité d'ornithologie , a établi sons ce nom une famille qui correspond à celle des Ca- roncules (Caruncnlati) de Vieillot, et dans laquelle il place les genres Mainate, Mina et Créadion. (Z. G.) *MAlli\EA, rior. flumin. bot. pu. — Syn. de Trigonia, Aubl. SIAîiVOTTE. EOï. en. — Nom que l'c.î donne, dans quelques contrées de la France, aux Clavaires en raison des divisions qu'elles présentent et qui rappellent grossièremeiU les doigts de la main. (Lév.) KIAiiîANIA, Neck. bot. rn. — Synon. d'Arclostaphylos , Adans. MAIKERIA, Scop. bot. p;i. — Syn. de Mouroucoa , Aubl. *SÏA1ÏIIA. BOT. PH. — Genre de la famille des Composées-Astéroïdées , établi par De Candolle {Prodr., Y, 217). Herbes ou sous- arbrisseaux du cap de Bonne-Espérance. Ce genre renferme 7 espèces réparties en deux sections nommées Pleropappus ^ Less., et Zyrphelis, Cass. Voy. composées. MAÏS. Zea (Çau, je vis), eot. rn. — Genre de plantes monocotylédones de la fa- mille des Graminées, de la monœcie trian- drie dans le système sexuel de Linné. Il se compose de plantes annuelles, à tige droite, pleine intérieurement et épaisse, simple; à feuilles planes, larges et grandes, munies d'une ligule courte. Leurs Heurs sont mo- noïques : les mâles forment une grappe ra- meuse, terminale ; les femelles sont sessilcs, réunies en un épi simple, dans lequel les épillels sont rangés en séries nombreuses , rapprochées par paires; cet épi est mur.s d'une enveloi)pe serrée, formée par des gai- nes de feuilles dont le limbe a avorté; il est surmonlé d'une sorte de houppe soyeuse , formée par les stigmates très longs et sail- lants. Les (leurs mâles sont réunies en é|iii- lets géminés, pédicules (excepté chez le 7.cn hirla Boivaf.), biflores ; chaque fieur présente deux glumes presque éiialcs entre elles, hcrhaeées, muticiues ; deux glun.elles uu 351 MAI peu plus courlss, mutiques, transparentes, | dont la supérieure est à deux nervures, l'iii- féricure à trois; deux glumellules collaté- rales , en coin , tronquées obliquement , charnues, glabres ; trois étamines. Les fleurs femellessont également réunies, dans chaque épiilet, par deux, dont l'inférieure est stérile et à deux glumelies, tandis que la supérieure en possède deux ou trois ; cet épiilet présente deux glumes un peu charnues , très larges, ciliées, dont rinTérieure est échancrée et presque bilobée ; des glumelies également un peu charnues, concaves, mutiques, gla- bres ; pas de glumellules ni d'étamines ; un ovaire oblique, sessile, convexe du côté ex- térieur, presque plan du côté intérieur, glabre. Le fruit qui succède à ces dernières fleurs est un caryopse presque réniforme, entouré à sa base par les glumes et les glu- melies persistantes , renfermant un em- bryon épais, presque aussi long que l'al- bumen. Le nom vulgaire de Maïs avait été con- servé parTournefort pour designer ce genre; mais plus tard Linné substitua à ce nom gé- nérique celui de Zea, qui a été généralement adopté, et que nous n'employons ici nous- même que pour nous conformer à un usage général, assez peu motivé, il est vrai. Pour la plupart des botanistes, ce groupe ne ren- ferme qu'une seule espèce , qui mérite cer- tainement d'être regardée comme l'une des plus importantes du règne végétal. Cette espèce est le Maïs cultivé , Zea maïs Lin. (Mais Zea Gaertn.), plus connue sous les noms vulgaires et plus ou moins impropres de Blé de Turquie, Blé d'Inde, Blé d'Espa- gne , et même sous ceux de Millet et de gros Millet, dans les départements formés par le Languedoc et la Guyenne. Les caractères qui viennent d'être exposés plus haut dis- tinguent suffisamment celle belle et utile uraniinée, pour que nous soyons dispensé d'en tracer ici une descri[)tion détaillée. Nous ajouterons seulement que ses feuilles sont très entières. Sa haute importance comme céréale l'a rendue l'objet de plu- sieurs ouvrages et traités spéciaux, dont le plus récent et le plus remarquable en même temps est celui de M. Bonafous ( Histoire naturelle, agricole et économique du Maïs, par Mathieu Bonafous, in-fol. de 182 pag. tt 19 planch. color. , Paris, 1836), auquel MAI uous empruntons quelques uns des délaili qui suivent. On a beaucoup écrit relativement à la pa- irie du Maïs. Des faits nombreux, des auto- rités imposantes , ont fait admettre par la plupart des botanistes que nous en sommes redevables à l'Amérique : c'est même là l'o- pinion généralement régnante. Ainsi non seulement les botanistes descripteurs indi- quent, presque sans exception, le Nouveau- Monde comme la patrie de cette précieuse céréale; mais encore nous lisons, dans le rapport de Meyen sur les travaux botaniques de 1834 , cette phrase qui semblerait déci- sive : «Il n'y a aujourd'hui rien de plus » certain en géographie botanique que ce )) fait que le Maïs est originaire du Nouveau- » Monde » {voy. la traduction de ce rapport dans les Ann. des se. nat., 2* scr., vol. IV, pag. 242). Cependant, et malgré toutes ces autorités, la question n'est peut-être pas définitivement résolue. Ce qui le prouve clairement, c'est que M. Bonafous, après avoir positivement admis l'origine améri- caine du Maïs, et son acclimatation en Eu- rope depuis le xvi" siècle {voy. Note sur ^^ne nouvelle espèce de liais, Ann. des se. nat. , l'" sér., vol. XVII, pag. 156), a été conduit, par des recherches nouvelles et plus appro- fondies, à une conclusion entièrement dilTé- rente. Ainsi, dans le premier chapitre de son grand ouvrage monographique, après une longue et savante discussion sur ce sujet, il s'exprime dans des termes que nous croyons devoir rapporter textuellement : « S'il est )> certain, comme les historiens l'attestent, » que le Maïs était cultivé en Amérique » lorsque les Européens y arrivèrent à la » fin du xv^ siècle, il parait également vrai )) que cette céréale était en pleine culture » dans l'Inde à une époque antérieure. Le » Traité d'histoire naturelle de Li-tchi-tcliiii, )) écrit vers le milieu du xvi' siècle, fixe )) l'existence du Maïs chez les Chinois à une 3) époque si rapprochée de celle de la décou- » verte de l'Amérique, que l'on ne doit i),:s )) rapporter à cet événement l'introduction » de cette plante en Asie. Enfin le Maïs )) trouvé à Thèbes dans le cercueil d'une » momie (par M. Rifaud, en 1819) après 30 )) ou 40 siècles, serait une relique précieuse, » mais unique, qui prouverait qu'il existe » en Afrique dès les temps les plus reculés. MAI » Ces différents points admis, c'en est assez »> pour conclure que le Mais était connu » dans l'ancien monde avant la découverte )) du nouveau; qu'il n'est pas improbable )> que les Arabes ou les croisés l'aient intro- » duit les premiers en Europe, et que, plus >.• tard , la découverte de l'Amérique ait » donné lieu à une nouvelle introduction » et à une culture plus étendue de celte cc- » réale, renfermée jusqu'alors dans d'étroi- » les limites. « Quoi qu'il en soit de celle question d'ori- gine si difGcilc à résoudre, le Mais se trouve aujourd'hui à l'état cultivé sur une grande partie de la surface du globe ; il y est même plus répandu que le Blé lui-même. 11 occupe de vastes étendues de terrain dans la zone torride et dans la zone tempérée chaude. Vers sa limite septentrionale, sa culture marche d'abord concurremment avec celle du Blé ; plus au sud, elle se mêle à celle du Riz, ou bien elle reste seule. Elle atteint son plus grand développement en Amérique, où celle du Riz est proportionnellement moins répandue , tandis que l'inverse a lieu pour l'une et l'autre dans l'ancien continent. Dans les contrées intertropicales, le Maïs s'étend des bords de l'Océan jusqu'à une hauteur de 2,400 mètres; mais il domine surtout sur les montagnes entre 1,000 et 2,000 mètres de hauteur , et c'est là qu'il acquiert des dimensions souvent doubles ou même triples de celles sous lesquelles il se présente dans nos climats. En Amérique on peut lui assigner pour limites extrêmes 42° de latitude S. et 45° de latitude N. En Eu- rope, et plus particulièrement en France, Arthur Young avait cru reconnaître que sa circonscription était bornée au nord par une ligne oblique qui, parlant de l'embouchure de la Gironde, passerait à travers le Berri, le Nivernais, la Champagne, la Lorraine, et viendrait aboutir au Rhin, près de Landau, t'est-à-dire qui, prenant pour point de dé- part 45° de latitude à l'ouest, arriverait à la hauteur de 49 ' à l'est. C'est celte ligne qui a été tracée sur la carte botanique de la France qui accompagne la Flore française de De Candolle; mais la détermination de cette limite septentrionale est inexacte sur plu- sieurs points, la culture du Maïs s'élevant , dans plusieurs de nos départements, nota- blement au-delà de ses bornes supposées. MAI 35b Au reste, on trouve le Maïs cultivé dans des parties avancées vers le nord sans qu'on puisse faire entrer cette donnée en ligne de compte, la plante n'étant plus alors consi- dérée et employée que comme fourrage, parce qu'elle ne mûrit plus son grain. Comme céréale, le Maïs présente des avan lages inappréciables à cause de l'abondance de ses produits et de leurs divers usages pour la nourriture de l'homme et des ani- maux : aussi est-il surtout une ressource précieuse pour le peuple des campagnes qui, en divers lieux, en fait la partie fondamen- tale de sa nourriture. Son produit peut s'é- lever jusqu'à 40 hectolitres de grains par hectare. En même temps ses extrémités fleuries, coupées après la fécondation, même ses feuilles, constituent un- fourrage utile pour les bestiaux: de plus, les larges enve- loppes de son épi , détachées à la maturité du fruit, sont employées fréquemment pour les lits, dans lesquels elles remplacent avec beaucoup d'avantage la paille de seigle; on en obtient même un papier à écrire de bonne qualité , mais qui, pour la blancheur, n'égale jamais celui de chiffons. Ses épis encore jeunes et tendres se conGsent au vi- naigre comme les cornichons. Les rafles qui restent après qu'on a enlevé le grain ser- vent comme combustible, et sont très utiles sous ce rapport dans les pays où le bois est rare et cher. Enfin , un autre avantage qui peut acquérir une haute importance, est ce- lui de fournir du sucre en assez forte pro- portion pour que l'exploitation en soit fruc- tueuse. Depuis longtemps déjà, on avait re- connu que le parenchyme qui remplit le chaume du Maïs renferme une certaine pro- portion de matière sucrée , et quelques ob- servateurs en avaient même extrait du sucre parfaitement analogue, pour la nature et pour la beauté, à celui fourni par la Canne à sucre; mais dans ces dernières années, M. Pallas a reconnu que ce sucre , dont la quantité est peu considérable, lorsqu'on laisse la plante passer par toutes les phases de la végétation, s'accumule dans son tissu en quantité beaucoup plus forte lorsqu'on enlève les inflorescences sans leur laisser le temps de se développer ; à l'aide de celte cas- tration , le Maïs peut, selon lui , remplacer sans désavantage la Canne à sucre. Dans une communication faite récemment par !uf 5,V. IMAI à l'Académie des sciences, M. Pallas assure j que ics avanlages de celte nouvelle cxploi- tatiori ont clé reconnus tellcincrit évidents qu'elle a fait abondonncr la Canne à sucic daiTS les environs de ia Nouvelle-Orléans. Ce rapide exposé sufQt pour faire comprendre toute l'importance que présente la culture ili Mats, et pour rendre raison du haut prix, et ca quelque sorte de la vénération que les Incas accordaient à cette plante. Le grain du Maïs est employé en nature pour la nourriture dr; nos animaux domcs- liîîues; il sert particulièrement à nourrir et engraisser la volaille; on en cultive assez fréquemment pour ce dernier usage une va- riété nommée vulgairement il/aïs à poulet, dont le grain est très pciit. Une observation populaire , que nous rappellerons, est que la couleur blanche ou jaune de son grain se communique dans ce cas à ia graisse de l'oi- seau qui en a été nourri. Ce grain fournil une farine abondante de couleur plus ou moins jaune, suivant la variété, que l'on mange, soit sous forme de bouillie très épaisse, soit sow<5 celle de pain. Pour ce der- nier usage, on la rnêle ordinairement d'un quart ou de moitié de farine de Froment. Cette farine a môme un usage rncdica! ; on en fait des cataplasmes émoUicnts qui pa- raissent être préférables à ceux de farine de I.iii, parce qu'ils sèchent plus lentement et ne rancissent pas. On se rajjpclle que les observations récentes de quelques médecins tendent à faire regarder l'alimentation ex- tlusive par le Mais comme la source de la pellagre , maladie qui règne à peu près constamment en certains lieux, particuliè- lement en Lombardie. L'examen chimique de la farine de Maïs a été fait par Lespcz et Mercadien , qui y ont reconnu la compo- iilicn suivaii'.e : Fécule 7j,3j Matière sucrée et animalisce. 4,.'i0 Mucilage . 2,'iO Albumi::^ 0,50 Son 3,2:) F'Liu 12,00 Perte 1,00 100 Le Maïs est rustique de sa nature; ce- pendant il est plus .sensible au froid que le iJ!c : aussi s'avancc-t-il moins vers le nord. MAI On peut cependant dépasser pour la cul- ture les limites que semblerait devoir lui assigner la température moyenne de l'an- née , en recourant à certaines de ses va- riétés dont la végétation est très rapide, particulièrement à celle qu'on connaît sons le nom de Mais quarantain. On peut alors îc semer plus tard , et profiter ainsi des deux mois ics plus chauds de l'année. Il réussit dans presque toutes les terres, pourvu qu'el- les aient été soigneusement préparées et en- graissées; néanmoins il préfère les bons ter- r.iins. Il aime assez l'humidité, et il résiste même à la submersion plus que nos autres céréales. On le sème, soit en avril ou en mai, lorsqu'il doit donner la récolte prin- cipale, soit plus tard , avec des variétés hâ- tives, lorsqu'il succède à une autre récolte; le sem.is se fait généralement en lignes di- versement espacées, suivant les usages lo- caux; et on éclaircit le plant de manière à laisser les pieds séparés d'environ îiO ou CO centimètres. On bine deux ou trois fois, en rechaussant chaque fois, et en buttant lout- à-fait en dernier lieu. Lorsque la féconda- tion a eu lieu, ce qu'indique le dessèche- ment des stigmates, on coupe l'indorescence mâle avec l'extrémité de la lige, au-dessus des épis femelles. Ou cueille les épis lorsque leur enveloppe desséchée indique que leur ma- turité est arrivée ; après quoi on les faitsécher, soit en les étalant par couches peu épaisses, soit en les réunissant en paquets qu'on sus- pend dans un lieu bien aéré. On détache ensuite les grains à la main, ou mieux à l'aide d'une plate-forme verticale hérissée de petites saillies. Le Maïs a donné par la culture un grand nombre de variétés qui se distinguent, soit par la rapidité de leur végétation , comme le Mais quarantain, soit par l'époque à la- quelle ils mûrissent, comme leilMs d'c7c ou d'août et celui d'automne, soit par la peti- tesse de leur grain, comme le Mdisàpoulct, soit enfin, et surtout, par la couleur deleur grain, qui est le plus souvent d'un jauic doré, fréquemment aussi blanc, plus rarr- ment rouge, brun ou même panaché. De là de nombreuses dcnominntions qu'il nouscsl impossible d'exposer ici. Nous avons dit plus haut que la plupart des botanistes n'admettent qu'une seule espèce de Maïs; cependant Molina en ava;t MAI déjà proposé une seconde, à laquelle il avai dnniid le no:n de Maïs cusacl'a ou curauua r^'/.ea curagua Molina, qu'il aviiit observée j 'dans le Chili. Cette espèce était indiquée par les botanistes avec doute; mais M. Bonafous en ayant obtenu des grains, et ayant pu dès lors la cultiver, a cru devoir l'admettre comme diirérente de celle du Zca Maïs Lin., de laquelle elle se distingue par ses feuilles constamment dentelées à leur bord. II l'a fiszurcc dans son grand ouvrage déjà cite (pl. 3). D'un autre côté , M. Aug. de Saint-lli- laire a fait connaîtra , par une note publiée dans les Ann. des se. nat. (l" sér., t. XVI, pag. 143), une plante du Paraguay, qu'il a regardée comme une simple variété du Zca Maïs Lin., et qui se distingue parce que 1' ses grains sont revêtus d'enveloppes connr.e ceux des autres Graminées. » Il pensait que la culture avait pour elTetde faire perdre en peu de temps à ces grains leur enveloppe. Il avait nommé cette plante : Zea Maïs, var. tunicala.U. Bonafous, l'ayant cultivée, a re- connu que les enveloppes de ces grains se conservent malgré la culture; pour ce mo- tif, il l'a regardée comme constituant une espèce distincte à laquelle il a donne le nom de Zea crijplospenna Bonaf., et que caractérisent essentiellement les glumes re- vêtant entièrement le grain {Ici., loc. cit., pl. 5 bis). Dcjà, depuis plusieurs années, ce dernier botaniste avait proposé comme nouvelle es- pèce un Maïs de la Californie, dont les feuil- les et les glumes sont hérissées, dont les épil- lets sont pour la plupart sessiles dans l'épi mâle, et non pédicules comme dans ses con- génères. Dans son grand ouvrage, il a con- ■ serve et figuré cette même espèce à laquelle il a donné le nom de Zea hirta Bonaf. [loc. cit., pl. 4). Enûn , dans ce dernier ouvrage, M. Bo- nafous a proposé égalerfient, comme espèce distincte et séparée, un Mais qu'on cultive en Amérique sur les rives du Missouri, et que caractérisent des grains aplatis, et sur- tout la coloration rouge, constante, des glu- mes et des glumelles de l'épi femelle. 11 lui a donné le nom de Zea erylhrolepis Bonaf., et il l'a figurée comme les précédentes (W., loc. cit., pl. 5). On voit par ce qui précède que si, comme ]\IAK 35 l'a reconnu M. Bonafous, les caractères que nous avons ii;d:(jués résistent à l'épreuve de la culture, le genre Zea rcnfermcraitau- jourii'hui 5 espèces distinctes et séparées. Dans le cas contraire, les quatre dcrnicreâ plantes dont nous venons de parler rsnlrc- raient dans le Zea Maïs Lin., comme des variétés extrêmement remarquables. (P. 0.) MAITEN, Feuil. bot. ph. — Synoii. de Maylcnus , Juss. MAITES, Luc. CRUST. — Syn. de Maïens Milnc-EdNvards. (H. L.) MAJA, Linn. crl'ST. — Syn. ds Maia. SIAJAT. MOLL. — Adanson ( Votjage au Sénégal) nomme ainsi une espèce très com- muiie de Porcelaine , Cyprœa slercoraiia Lamk. *MAJETA. noT. r;?. —Genre de la f.i- niille des Méiastomacées-Miconiées , établi par Aublet ( Guian., I, 443, t. i7(i ). Ar- brisseaux de l'Amérique Iroiiicale. Voy. yic- LAST0MACÉK5. niAJORAlVA. BOT. ru. — Voy. MAnio- LAINE. MAKAÎilA. poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens, famille des Scombéroï- des, établi par Lacépède etadopté par Cuvicr {Règne animal, t. II, p. 202). Les Makaira diffèrent des Espadons proprement dits par la pointe en forme de stylet qui termine leur museau, par les deux petites crêtes saillantes qui garnissent la base du la cau- dale, et par l'absence des veiitrales. Ou ne connaît qu'une seule espèce de ce genre; elle a été prise à File de Ré, cl nommée Makajua noirâtre, Lacép. {Xiphias makaira Sh.). RIAKÎ. Lcmiir. mam. — Le genre Maki, LcmurÛQ Linné , Vrosimia de Brisson , a été beaucoup restreint par les naturalistes mo- dernes, et pris dans sou ensemble, il est devenu la famille des Primates désigp.ée sous la dénomination de Lémuriens. Les Makis proprement dits ont encore quelques uns des caractères des Singes , mais ils en dînèrent prijicipalcmcnt sous le rap- port (le leur système dentaire. Les Makis ont 3G dents, savoir : 4 incisives supérieures et 6 inférieures, 4 canines, G molaires supé- rieures de chaque côté, et seulement 5 in- férieures : les deux incisi\e5 intermédiaires supérieures sont très écartées entre elles, plis petites que les latérales, et terminées pdrui;e 358 MAK ligne droite transversale; les latérales sont coupées obliquement d'arrière en avant , cl placées presque l'une devant l'autre; les 4 incisives intermédiaires inférieures sont très minces, très longues, couchées en avant, cl rapprochées de manière à figurer les dents d'un peigne; les latérales sont plus grandes, coupées obliquement du côté de la canine, et couchées en avant comme les autres. Les canines supérieures sont minces, larges, arquées, tranchantes en avant et en arrière, aplaties à la face externe et renfermées à la face interne par une saillie qui les rend triangulaires ; les inférieures se croisent en arrière avec les supérieures , elles sont triangulaires et semblables à de fausses molaires. Trois fausses molaires suivent la canine supérieure après un intervalle vide; elles présentent une pointe assez aiguë, triangulaire et un large talon ; 3 vraies molaires viennent après , la première est la plus grande, et. la troisième beaucoup plus petite; à la mâchoire inférieure il n'y a que 2 fausses molaires et 3 vraies, et toutes ont à peu près la même forme que les su- périeures. Les formes générales des Makis sont sveltes; leur tête est longue, triangu- laire, à museau effilé, et elle a été souvent comparée à celle des Renards. Le pelage est en général laineux, très touffu et abondant. Les oreilles sont courtes et velues; les na- rines terminales et sinueuses. Les yeux sont placés, non pas antérieurement, comme chez l'Homme, ni latéralement, comme chez les Singes, mais dans une position inter- médiaire. Les membres des Makis, et sur- tout les postérieurs, sont longs, et les pouces, bien séparés des autres doigts et bien op- posables, font de leurs mains des instru- ments assez parfaits de préhension ; tous les doigts sont terminés par des ongles plats, f;u du moins aplatis, à l'exception d'un seul ; le second des pieds de derrière, qui estas- si'/ court, est remarquable par sa phalange oiiguéale fort amincie, que termine un ongle subulé, long et relevé. La queue est plus longue que le corps; mais ce n'est pas un organe de préhension. Les mamelles sont pectorales, et au nombre de deux. Le gland e.st conique, et sa surface est couverte de papilles cornées dirigées en arrière. I.'orgnnisationdcs Makis a été étudiée, et "ou il vu qu e, sous ce rapport, ces animaux MAK se rapprochaient beaucoup des Singes. Les parties molles ont offert à peu près les mêmes dispositions; le foie n'a que deux grands lobes et un petit; l'estomac, approchant de la forme sphéroïdale , a ses deux issues , le cardia et le pylore, très rapprochées l'une de l'autre. Leur squelette a donné lieu à divers travaux; mais c'est surtout M. de Blainville {Osléograplne , fasciculo des Pri- mates, 1842) qui l'a étudié avec soin. L'en- semble des pièces qui composent le sque- lette indique des mouvements de préhen- sion et de saut. Les os de ces animaux ont quelque chose de ceux des oiseaux; ils sont plus légers, plus fisluleux et moins épais que ceux des Singes. Le nombre des os du squelette des Makis, ainsi que leur disposition générale n'offre rien de particu- lier, si ce n'est dans l'absence assez fré- quente de la queue. La colonne vertébrale (les Makis, et en particulier celle du Lcmur caila, pris pour type par M. de Blainville , a beaucoup de ressemblance avec celle des quadrumanesordinaires : il y a riO vertèbres, 4 céphaliques, 7 cervicales, 13 dorsales, 6 lombaires, 3 sacrées et 26 coccygiennes. L'hyoïde aun corps étroit en travers, un peu arqué , ce qui indique la dégradation vers .les Carnassiers. Le sternum étroit, surtout an- térieurement, comme celui des Carnassiers , est composé de 7 sternèbres. Les côtes sont au nombre de 13 : savoir, 8 vraies et 5 fausses. Les membres antérieurs, plus courts que les postérieurs, sont composés : d'une omoplate plus petite que celle des Sapajous; d'une clavicule très peu développée , droite ; d'un humérus plus grêle et plus allongé que chez les Singes; d'os de l'avant-bras assez grêle, et d'une main, plus longue quedans les Sajous, et presque égale en longueur au radius. Les membres postérieurs ont un en- semble plus grêle, ils sont plus longs que chez les Singes ; le bassin est assez faible et étroit ; le fémur est long, un peu grêle; son corps est presque droit; la jambe ressemble à celle des Guenons; le pied en totalité offre à peu près la même proportion , par rapport à la jambe, que chez les Cercopithèques; il est néanmoins plus étroit, et la partie tar- sienne est proportionnellement un peu plus longue. Dans leur pays natal, les Makis vivent en troupes sur les arbres, et ils se nourrissent MAK de Truits. Ces Ldmuriens s'apprivoisent fa- cilement, et vivent très bien en captivité: dans nos ménageries, ils font preuve d'une grande agilité, et se comportent à peu près comme les Singes , mais toutelois leur ca- ractère est beaucoup moins impétueux, et même est empreint d'une espèce de taci- turnité. Un individu de l'espèce du Mo- coco, qui a été étudié par Fr. Cuvier, se portait encore très bien au bout de dix-neuf ans de domesticité, quoique, depuis son arrivée en France, il eût toujours paru fort incommodé du froid ; il chercliait à s'en garantir en se ramassant en boule, les jam- bes rapprochées du ventre, et en se couvrant le dos avec sa queue; il s'asseyait l'hiver à portée d'un foyer, et tenait ses mains et même son visage aussi près du feu qu'il le pouvait ; il lui arrivait quelquefois de se laisser ainsi brûler les moustaches, et alors même il se contentait de tourner la tète, au lieu de s'éloigner du feu. Les maies sont ardents en amour, et les femelles portent environ quatre mois leurs petits, qui nais- sent ordinairement au nombre de deux, et tettent pendant six mois, lis recherchent, même en été, l?s rayons du soleil. Pour dormir, ils se placent dans des lieux d'un difficile accès, et lorsqu'ils sont accouplés par paire, ils se rapprochent ventre contre ventre, s'enlacent avec leurs bras et leur queue, et dirigent leurs têtes de façon que chacun d'eux peut apercevoir ce qui se passe derrière le dos de l'autre. Ils ont grand soin d'entretenir la propreté de leur robe et de leur queue, qu'ils tiennent le plus souvent relevée lorsqu'ils marchent à terre, et au contraire, qu'ils laissent pendre toule droite lorsqu'ils sont placés sur un point élevé. On les nourrit de fruits, de carottes et de quelques autres racines, et l'on y joint même de la chair cuite et du poisson cru , qu'ils ne dédaignent pas : ils mangent aussi des insectes. Les Makis habitent Madagascar et quel- ques petites îles très rapprochées de cette terre, telles que celle d'Anjouan. Plusieurs naturalistes se sont occupés du genre Maki; nous citerons les principaux, tels que Audebert {Hist. nat. des Makis) , Buffon et Daubenton [Hist. nat. gén. et part.), Et. Geoffroy Saint-Hilaire [AnnaJes du Muséum et Mag. encyclcp.) , Fr. Cuvier MAK 359 (Mamm. delam<,hagerie), A. -G. Desmarest [Mammalogie) et M. Lesson , qui, dans un ouvrage récent (iVoMD. tab. desMam., IS42), a propose la créalion de divers genres, ceux des Ccbitgale, Myscehus, GHsccbus , I\!ioxi- cebiis, etc., formés aux dépens de raiulcii genre Lemur , etc. On connaît une quinzaine d'espèces de ce genre; nous ne décrirons que les princi- pales et nous nous bornerons à citer seu- lement les autres. 1. Le Maki vari, Buffon (Ilisl. inilur., t. XIII, pi. 27), Et. GccTr. (Mag. enc.iclo- pédiquo, t. I, et Ann. du Muséum, t. XIX) , Lcmuv macacoL\nnc. Il a 55 centimètres d s long. Son pelage est varié de grandes ta- ches blanches et noires :1e mâle a les côiéi du nez, les coins de la bouche, les oreilk's, le dessus du cou, le dos et les flancs, de couleur blanche, avec le dessus de la tète, le ventre, la queue et la face externe des avant-bras et des cuisses de couleur noire: la femelle dilTère du mâle en ce qu'elle a beaucoup moins de blanc, et particulière- ment en ce que son dos est tout noir, à Texception d'une bande blanche placée transversalement à son milieu : les jeunes des deux sexes ont le dos blanc. Cet animal porte à Madagascar, d'après Fiaccourt , le nom de Vari cossi, et les voya- geurs lui attribuent des mœurs sauvages et furibondes qu'on ne lui reconnaît nulle- ment à l'état de captivilé. On dit qu'il fait retentir les forêts de cris très élevés et très perçants. 2. Le Maki mococo, Buffon {Ilist. nat., t. XIII, pi. 22), Et. Geoffr. (Ménag.), Fr. Cuvier [Ëlam. lithogr.), Lemur caila Linné , Gmclin. Sa longueur, du bout du nez a l'origine de la queue, est de 40 à 42 centi- mètres , et la queue a 50 centimètres, f o pelage est cendré roussàtrc en dessus, cen- dré sur les membres et les flancs , et bla !.■' en dessous; la queue est colorée d'anneaux alternativement blancs et noirs. A Madagascar, ces Mukis errent dans les forets, par troupes composées de trente à quarante imiividus. Cette espèce est très fré- quemment apportée en Europe. Elle est fort agile et grimpe avec la plus grande légèreté sur les points du plus difficile accès. Son caractère est très doux et fort curieux , et il montre quelque affection, pour les personnes 360 MAK qui ont soin (Je lui. Avant de dormir, il se livre à un exercice violent qu'il prolonge assez longtemps , comme pour se fatiguer; ensuite il choisit un endroit très élevé, et s'y accroupit en inclinant son museau sur sa poiiriiie, et s'enveloppant de sa longue queue. 3. Le Maki A FRONT BLANC, Et. Geoffr.(,Vof7. encycl., 1. 1; Ann. Mus., t. XIX), Audebci t, Vf. Cuvier; le Maki u'Anjouan, Et. GcoiT:'. [loco cUalo), Lcmur aihifrons Et. Geoffr.-Sl- llil. 11 est roux-brunâtre en dessus, gris à Tocciput et sur les épaules, gris-roussàtre en dessous. La face est noire depuis les yeux; le mâle a sur le dessus de la tête cl sur le front un bandeau blanc qui n'existe pas chez la femelle : aussi ceiio-ci avait-elle été considérée comme une espèce distincte sous le nom de Maki d'Anjoiian. La Ména- {icric du Muséum ayant réuni à la fois les deux sexes, on est parvenu à les faire accou- pler; la femelle a mis bas au bout de quatre mois de gestation. Les petits, qui n'avaient eu n.iissant que la grosseur d'un rat, pou- vaient déjà manger seuls au bout de six semaines. C'est l'r. Cuvier qui a démontré que les Malds d'Anjouan cl à froiit blanc ne formaient qu'une seule et même espèce; et il est possible que d'autres observations fis- sent de même, dans la suite, diminuer le nombre des espèces de ce genre, en mon- trant à l'égard de quelques unes de celles admises aujourd'hui qu'elles ne sont pareil- lement que de simples variétés d'âge ou de sexe. Le Maki à front blanc a été trouve à Ma- dagascar et à Anjouan. 4. Le Maki mongols, Buffon {Ilist. nat., t. XIII, pi. 26), Et. GeolTr., Leinur monrjos Linné. Le pelage est gris en dessus, blanc en dessous; le tour des yeux et le chanfrein sont noirs; il a une tache noirâtre sur le sommet de la tète ; les parties nues des pieds etdcs mains sont de couleur brune. Du reste le nom de il/ûiîâ'ûHs a été généralement appli- qué aux espèces de Makis à pelage plus ou Moins brun ou gris, et n'offrent point de grandes taches de couleur , déterminées , comme le Vari et le Maki rouge , ou d'an- neaux sur la queue, comme le Mococo. Ces espèces, créées par Et. Geoffroy-Saint-Hi- laire, pour être admises , doivent être exa- minées de nouveau. 3IAK Le Lemur mongos est moins familier que le Mococo; cependant il présente à peu i)rès les mêmes habitudes naturelles. Il habile Madagascar. 5. Le Maki a rnAiSE, Et. Geoffr.; le Mon- gols, Fr. Cuv. [Mam. lithogr.), Lemur colla- ris) Et. Geoffr. (loco cilalo). Son pelage e>: brun-roux en dessus, fuuve en dessous; il olTre une sorle de collerette de poils roux ; sa face est plombée ; les poils de la queue sou dirigés latéralement. La femelle est plus pe- tite que le mâle, et elle a le sommet de la tête gris, et le pelage généralementjaunâtre. Il se trouve à IMadagascar. En domesticité, il est timide et peu intelligent; il dort eu boule, enveloppé dans sa queue, boit en humant, peigne son poil avec ses incisives inférieures : on le nourrit de racines, de pain , (le lait. G. Le l'iiTiT Maki, Billion {SuppL, Vil, pi. Si); le GitisET, Audebert (//isL nat. des MaJds , pi. 1 ); Lenntr cincrcus El. Geofl'r. [Mag. encycL). C'est la plus petite espèce du genre, car elle n'a environ que 28 cenlim.de longueur. Sa tête est un peu moins allongée proportionnellement à celle des autres es- pèces , et ce caractère , ainsi que celui de sa petite taille, l'a fait longtemps considérer comme le jeune âge d'une espèce connue; maison ne doute plus aujourd'hui de sa dis- tinction spécifique. Son pelage est généra- lement gris en dessus et blanc-grisâtre en dessous : les poils de sa queue sont un peu longs et d'un gris uniforme. Habite Madagascar, comme ses congé- nères. Les autres espèces de ce groupe, que nous nous bornerons à citer, sont: Le Maki RODGE, Et. Geoffr.; Maki roux , Fr. Cuvier, Lemur ruher Pérou et Lesueur , le Maki noir, Edwards; Lemurniger Et. Geoffr., le Maki uiiun , Grand Mongous, Buffon ; Lemur fulvus Et. Geoffr., le Maki aux pieds blancs, Audebert; Lemur alhimanus Brisson, Et. Geoffr. : le Maki a front noir. Et. Geoffr.; Lemur simiasciurus Petiver, Lemur nigri- frons Et. Geoffr. etc. M. Lesson, dans son Tableau des Mammifères, a indiqué plusieurs espèces nouvelles dont il n'a pas publié les caractères ; et il n'est pas facile de savoir quelles sont ces nouvelles espèces , car, dans la division dos Lémuriens surtout, l'auteur ayant cru devoir changer plusieurs MAL noms pour en appliquer de nouveaux pr n'ayant pas donné de synonymie, on ne sait pas au juste quelles sont les espèces anciennement connues et celles indiquées pour la piemicre fois. D'après Kr. Cuvier et Desmoulins, on de- vrait joindre au genre Maki le Galago de Madagascau 011 Maki nain, Lemur iiiurinus , qui a le museau court, la tête ronde, les yeux grands et dont le pelage est épais, d'un gris fauve uniforme en dessus cl blanc en dessous : mais, comme le fait observer M. Isidore Geoffroy- Saint- Hilaire, il est probable que celle espèce ne doit èlre pla- cée ni avec les Makis ni avec les Galages, et c'est avec raison que M. Lesson (loco ci- lato) a créé pour elle et pour un auire Le- mur du nom de rufus , Less. , un genre parliculier sous la dénomiiialion de Glisce- biis. {E. DcsMAr.tST.) RIALABAÎLA. bot. ni.— Genre de la famille des Ombellifères- Smyrnces , établi par Tausch [in Flora, 1834, p. 3d6J. Her- bes de rillyrie. Voy. omiiicllifèhf.s. MALAKATIIKLM, Burm. bot. pu. — Syn. de Cinnamomum, Burm. *MALACAIMTI1E. iMalacanlhus (..,a)a>:::, mou ; àxavOy. , épine), roiss. — Genre de l'ordre des Acanlhoplérygiens , famille des Labroïdes, clabli par Blocli et adopté pur Cuvier {Ilèg. an., t. II, p. 2G4). Le carac- tère le plus apparent des Poissons de ce genre consiste dans leur longue nageoire dorsale, où, parmi de très nombreux rayons, il n'en est que trois ou quatre en avant qui soient simples : encore sont-ils quelquefois toutà-Pait flexibles. Us ont d'ailleurs le corps allongé, peu comprimé; les écailles iicliles ; l'anale presque aussi longue que !a dorsale; les autres nageoires médiocres; a tèic oblonguc ; le front peu convexe; "a-il médiocre et placé en arrière ; la bou- lie assez fendue; les lèvres charnues. Ce genre renferme 2 espèces : l'une, le Ma- t.V-ANTIlE DE Pl.UMlER , M. Plumicii CuV. et ^■al., habile les mers d'Amérique; l'autre , le Malacaktiîe a larges raies, ou Tueleu DE i/li.E DE FiîANCE, M. lœniatus Cuv. et Val., vit dans les mers des Indes. Leur laille varie de 4j à oO ceiiiimctres. Leur couleur générale est le jaune nuancé de violet. (J.) *MALACSÎADEN1A {u.'-Ad^-n, mauve; ii\;v , glande), dot. ru.— Genre de la famille T. vui. MAL 3G1 cJes Ojchidées, établi par Lindîey (m Bot. rcg. , 1 339). Herbes du Brésil. Foi/, orciiidéi;! *itîALACIlIÉES. Malachiœ. tOT. ni. — C'est une des tribus établies dans Us Ca- ryophyllées par M. Fenzl, qui a proposé un nouvelle circonscription et de nouvelles di visions pour ce groupe. Il caractérise cell'' tribu , composée jusqu'ici du seul genre" Malacliiiim , par des pétales bipartis , îi sly les alternant avec les segments du calice, une capsule s'ouvrant en autant de valves opjiosées à ces mômes segments et bidentécs au sommet. (Ad. J.) *MALACH1E!\-S. il/a/ac/u'i. ins. —Tribu formée par Ericbson (Entomographieu ,iSiO, p. 44-1 31) dans la famille desMalacodcrmes, ordre des Coléoptères pentamèrcs. Us sont voisins desïéléiîhores, et s'en distinguent par une taille plus peliie, trapue, presque carrée, et par des couleurs vives et agréables. On les trouve sur les plantes et les fleurs. Si l'on vient à les saisir, ils font paraître sur les côtés du corps des membranes charnues, ré- tracliles, susceptibles de se dilater, et aux- quelles on a donné le nom de cocardes. Celle particularité n'existe que chez ces In- secles. On les trouve répartis sur tous les points du globe. 200 espèces environ sont décrites. Leurs larves vivent dans l'intérieur du bois mort; on les suppose carnassières. Genres rentrant dans la tribu : Apalo- chrus, Collops , Laïus, Malacliius, lUops, Attalus , lledijhhis, Anthocomus , Elœiis , Cheropus , Alclestus , Clialicorus, Troglops , Cololes, Lemphus, Carphurus. (C) MALACHITE {u.-x)âx-n, mauve : pierre couleur de mauve), min. — C'est le nom du Cuivre carbonaté-vert. Vog. cuivr.E. (Dei,.) *MAEAC!IÏUHÎ (p.^),ax-/i, mauve V noi. PU. — Genre de la famille des Caryopliyllécs- Malachiées , établi par Frics {Flor. lioU. 77). Herbes de l'Europe et de l'Asie cen- trale. Voy. CAHYOPHYLLÉES. *MALACHI!JS ( paAax^ , mauve), ink. — Genre de Coléoptères penlamères , fa- mille des Malacodermes, tribu des Mala- cbiens(des Mélyrides de Lalreille), créé par Fabricius {Syslemaeleulheralhorum,\, 30r)). et restreint par Ericbson {Enlomographicn, p. 63-87) à 32 espères. 28 appartiennent à l'Europe et 4 à l'Asie. Les aniennos «les Malachius sont insérées entre les yeux et composées de onze articles dislincls. Lcins 36 MAL palpes sont filiformes; lecnaperon est tra- pézoïde, corné , et le lobe presque carré. Nous citerons les espèces les plus connues de France: M. œneus , bipuslulaius Linn., viridis, rufus, marginellus, pulicarius, rufi,- coliis F. et elegans 01. La plupart des mâles ont un appendice en forme de crotliet au bout de chaque étui. Lalreilic dit que la fe- melle saisit par derrière avec ses mandibules les appendices du mâle pour l'arrêter lors- qu'il fuit ou qu'il court trop vite. Les pre- miers articles des antennes de ces mêmes mâles sont souvent irrégulièrement dila- tés. (C.) MALACIIRA. BOT. p».— Genre de la fa- mille des Malvacées Sidées, établi par Linné {Gen., 1266). Herbes ou sous-arbrisseaux de l'Amérique tropicale. Vo'j. malvacées. *MALACM.ï;A, Grieseb. bot. ph.— Syn. de Buiichosia, L.-C. Rich. *MALACOBDELLA ( pic/laxo'; , mou ; SSîlla. , sangsue), annél. — Genre d'Aniié- lides de la famille des Hirudinées , créé par M. de Blainville (DicL se. wa<., article Fers, t. LVII , 1828 ) , et ayant pour caractères : Corps ovale, très déprimé, continu ou sans articulations visibles; tête non distincte, avec une simple bifurcation antérieure, et sans aucun indice de points oculaires; dis- que d'adhérence beaucoup plus étroit que le corps; bouche antérieure; anus bien évi- dent à la racine dorsale de la ventouse pos- térieure; orifices des organes de la généra- tion situés au tiers antérieur du ventre. L'espèce type de ce genre c'est la Mala- cocDELLE DES MvES , Malacobdclla grossa Lin., Gm., Mul., Bl. On doit probable- ment rapporter à cette espèce l'animal que M. E. Blanchard {Académie des sciences, mai 1845) a fait connaître sous le nom de Xenislum Valencicnnœi {voyez ce mot). RL E. Blanchard a donné de nombreux dé- tails sur l'organisation de cette espèce, et y a remarque que le système nerveux ne res- semble en rien à celui des Hirudinées ordi- naires ; en effet, les centres nerveux se trou- vent le long des flancs, à droite et à gauche du tube digestif. Vers l'extrémité antérieure du corps , on voit, de chaque côté de l'œso- phage, un ganglion arrondi qui peut être considéré comme le représentant d'une moi- tié de Sa masse médullaire située dans la ic'tc des animaux articulés, et designée sous MAL le nom de cerveau. Une commissure longue et étroite unit entre eux ces ganglions, en passant au-dessus du canal digestif; mais les cordons qui partent de ces mêmes gan- glions pour se diriger en arrière ne se réu- nissent pas en dessous de ce tube, et ne for- ment pas un collier autour de l'œsophage : ils restent éloignés l'un de l'autre jusqu'à l'extrémité postérieure du corps, et parais- sent même ne pas être unis au moyen de commissures; enfin ils ne présentent, dans la plus grande partie de leur longueur, que des vestiges de ganglions, et c'est seulement dans la partie correspondante à la ventouse anale que ces centres nerveux se montrent de nouveau d'une manière bien distincte. D'autres détails sur les appareils digestif, circulatoire , respiratoire et générateur, sont donnés par M. E. Blanchard; mais nous ne croyons pas devoir en parler ici, renvoyant au Mémoire que notre collègue vient de pu- blier à ce sujet dans les Annales des sciences naturelles , décembre IHiô. (E. D.) *MALACOCEnCLS, Swainson. ois. — Division du g. Timalie. Voy. ce mot. (Z. G.) MALACODERMES. Malacodermi{aa}o.- xî'çjmou; ^e'aa.y., cuir). 1N5. — Famille de Coléoptères pentamères, formée par La- treille {Les Crustacés, les Arachnides et les Insectes, 1829, t. I, p. 457-484). L'auteur l'a composée des cinq tribus suivantes: Cé- brionides, Lampyrides, Mélyrides, Clairones et Ptiniores, Voyez ces divers mots. Laporte de Casteinau {Hist . naturelle des anim. articulés, t. I , p. 252-297), tout en adoptant ces cinq tribus, y a établi quelques subdivisions : dans la première rentrent ses Rhipicérites , Alopites, Cyphoniles : dans la féconde, les Lycusites, Lampyrites, Télépho- rites; dans la troisième, ses Malachites, Da- sydllcs ; dans la quatrième, ses Tilliles, Prie- nocérites, Notoxites et Corynétites ; dans la cinquième, les Plinites; mais il ajoute une sixième tribu, celle des Xyiotrogues, qu'il partage en Atractoccrites et Rhysodites. Cette famille a pour caractères généraux : Corps presque toujours de consistance molle. Presternum point dilaté ni avancé antérieu- rement en forme de mentonnière, et très ra- rement prolongé en pointe reçue dans une cavité ou l'extrémité antérieure du mésosler- nuni. Tête inclinée en avant. Antennes ne se logeant pas dans une fossette sous le corselet. MAL Les Malacoderines sont nombreux en es- pèces, peu remarquables sous le rapport de la taille ou des couleurs; cependant quel- ques unes sont assez brillantes et métalli- ques. Ces insectes fréquentent les fleurs , les végétaux, "le bois mort; quelques uns vivent à terre. Presque tous son? pourvus d'ailes et sont carnassiers au plus haut degré , mais plus particulièrement à l'état de larves. Le tube alimentaire de ces insectes est plus long que le corps; le jabot court; le ven- tricule cliylifique allongé; l'intestin grêle, presque toujours filiforme; le rectum long, (C.) *MALACOGASTER, Casteln. iNS. — Syn. de Clcnidmi, Dej. MALACOLITHE et mieux MALACnO- LITHE { fj.ixUx'^ , mauve), min. — Nom donné par Abildgaard à une espèce de Py- roxène d'un vert de Mauve. Voy. pyugxène. (Del.) MALACOLOGIE (^«Wcç, mou; Xo'yo;, discours), zool. — Histoire des animaux mous ou Mollusques. Dénomination em- ployée par M. de Blainville pour désigner cette branche de l'histoire naturelle. (Duj.) MALACOLOPIIUS, Sw. (aa^ia^ô?, mou ; iocpoç, aigrette), ois. — Syn. de Celeus, Boié, g. de la famille des Picidées. Voy. pic. (Z. G.) *IVIALACOMVZA, Wesm. ins. — Syn. de Gonioptérygides. Voy. psociens. (Bl.) *MALACOIVOTUS , Swaiiison. ois. — Syn. de Laniarius, 'Vieill. (Z. G.) *MALACOPTERA, Hope. ins. — Syn. de Malacosonia, Chv. Voy. ce mot, (C.) *illALACOPTERON (acÀay.o;, mou ; -kzî- psv, aile). OIS. — Genre créé par Eyton pour un oiseau voisin des Turdoïdes , apparte- nant à la même famille, et spécifiquement désignée sous le nom de M. maguam. (Z. G .) MALACOPTERUS (aa/axo;, mou ; ^zi- pov , aile). INS. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, létramères deLatreille , famille dos Longicornes , tribu des Cérambycins, créé par Serville (Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. Il, pag. 565). Ce genre est composé des quatre espèces suivantes : M. pavidus , apex Germ. , imealus Guér., et sculella- ris Ch., originaires de l'Amérique méridio- nale. (C.) MALACOPTÉRYGIEIVS. Malacoplery- gii (.:a).axo':, mou ; itTf'pvÇ, nageoire), poiss. — Grande division établie dans la classe des MAL 3G3 Poissons , et renfermant tous ceux qui ont les rayons composés de pièces osseuses arti- culées par synchondrose, qui rendent le rayon flexible quand les pièces ont de la lon- gueur, et lui donnent au contraire de la raideur et de la solidité quand les articula- tions sont très rapprochées, à cause du peu d'épaisseur des pièces réunies. Cuvier, qui a adopté cette division, y a établi trois or- dres, fondés sur la position des ventrales ou leur absence : 1. Malacoptérygiens abdominaux. Ici les ventrales sont suspendues sous l'abdoineo et en arrière des pectorales, sans être atta- chées aux os de l'épaule. Cet ordre est subdivisé en cinq familles, nommées : Cyprénoïdes, Ésoces, Siluroïdes, Salmonoïdes et Clupéoides. 2. Malacoptérygiens snBBRACHiENS. Carac- tères : Ventrales attachées sous les pectora- les ; le bassin est immédiatement suspendu aux os de l'épaule. On y compte trois familles , nommées : Gadoïdes, Poissons plats et Discoboles. 3. Malacoptérygiens apodes. Cet ordre , caractérisé par l'absence des nageoires ven- trales, ne renferme qu'une seule famille, celle des Anguilliformes. Voy. tous les noms de familles cités dans cet article , pour les détails d'organisation relatifs à chacune d'elles. (J. *MALACOPTILA, G. R. Gray. ois. — Syn. de Lypornix, Wagl. Voy. barbacou. *MALACORII Y\'QIJE . Malacorhynchui {p.xlay.6;, mou ; pjy^o;, bcc). OIS. — Nom générique employé par Ménétrier pour des espèces de la famille des Fourmiliers {vny. ce mot), mais dont antérieurement Swain- son avait fait le titre d'une division de la famille des Canards , division qui a pour type VAn. membranacea de Latham. (Z. G.) MALACOSOMA (p.a).axô;, mou; a£;.a, corps). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères , tétramères de Latreille , famille des Cycliques, tribu des Galérucites , formé par nous, et adopté par Dejean (Catalogne, 3" édit., pag. 503), qui en énumère 8 es- pèces; 4 sont originaires d'Afrique ( cap de Bonne-Espérance), 2 d'Asie (Java) et 2 d'Europe. Ces deux dernières sont: les M. lusUanica 01. {testaceaF., cislela) et fulvi- collis Gebl. La première est excessivement commune dans les provinces méridionales Sf)' IMAL de l':;ince, et la seconde a été trouvée en Pû:Iolic,eii Sibérie et en Syrie. (C.) MALACOSTilACÉS. Maiacnslracœa. CRUST. — Latieille désignait ainsi dans les ouvrages antérieurs au Règne animal de Cu- \ier, et furtnait sous ce nom un ordre de Crustacés correspondant au genre Cancer de Linné, et il donnait le nom d'Entomoslra- cés aux Crustacés qui forment aujourd'hui les ordres des Lophyropodes et des Pliyllo- podcs. Dans le Règne animal, et dans les Fa- milles n al'JLr elles , cet entomologiste n'a plus partagé les Crustacés en Entomostracés cl Malacostracés, et ceux qui formaient ce der- nier ordre ou cette légion ont été divisés "n cinq ordres. Voyez les mots dkcapodils, srojiArom;s, loemodipodes, amphipodf.s etiso- P0Di;s, et surtout l'article cau5TACi':s. (H. L.) *.'^ÏALACOTHRIX(fJ.a^a•xo'ç, souple ; Gp.'r, poil ). EOT. PH. — Genre de la faniille des Conii)osées-Cichoracées, établi par De Can- dolle ( Prodr., ,VI[ , 192 ). Herbes de la Ca- lifornie. Voy. COMPOSEES. MALACOZOAIRES. Malacozoaria , Blainv. zool. — Syn. de Mollusques. I\IAÏ.A1VEA. DOT. PII. — Genre de la fa- mille des Rubiacées-Guettardées, établi par Aublel {Guian.. I, 106, t. 41). Arbrisseaux de la Guiane. Voy. m-niACiiics. MALAPTÈRE. Malapterus (aa^axo':, mou ; itTEpov , nageoire), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens , famille des Labroïdes, établi par M. Valenciennes {Ilist. des Poiss. , t. XII t , p. 3oo). Ses caractères tiennent à la fois de ceux des Cheilions et des Malacanthes. Il a les rayons flexibles des premiers sans en avoir les dents, et les oper- cules écailleux des seconds , sans l'épine operculaire qu'ils possèdent. On n'en con- liait qu'une seule espèce, le Malaptèue p.é- Ticuu;, M. reliculaius Yi\]., long d'environ !5 centimètres; il habite les îles Juan-Fer- nandez. Sa couleur est brune sur tout le ciirps, avec un réseau noir dont la maille en- toure chaque écaille. (J.) MALAPTÉRURE. iMalapterurus (ya- laxo'ç, mou ; Tzxip'-.v, nageoire ; o-loà, queue), roiss. • — Genre de l'ordre des Malacoptéry- gicns abdominaux, famille des Esoces, établi par Lacépède aux dépens des Silures et adopté n::r Cuvier [Règne animal, t. H, p. 298), qui li! donne pour caractères distinclifs. Nageoire INFAL dorsale nulle, une petite adipeuse seulcmeiii sur la queue; les pectorales sont entière- ment dépourvues d'épines, et leurs rayon; sont mous. La tète de ces poissons est re- couverte, comme leur corps, il'une pea ; lisse. Leurs dents sont en velours et dispj- sées . tant en haut qu'en bas , sur un large croissant. Leurs mâchoires et leurs viscères ressemblent à ceux des Silures. Le MAi.APrÉKURE ÉLECTRiQiJE [Silurus elcc- Iricus L.) est la seule espèce de ce genre. H habite le Nil et le Sénégal, et possède, comme le Gymnote, le Trichiure, etc., des proprié- tés électriques ; ce qui l'a fait appeler par les Arabes Raascli ou Tonnerre. C'est un poisson long d'environ 40 centimètres. Sa couleur est d'un brun grisâtre couvert de petites taches noires peu nombreuses et éparses sur la surface de son corps. Nous renvoyons à l'article poissons électriques pour l'explication des organes ou appareils auxquels le Malaptérure doit sa faculté élec- trique. (J.) MALARMAT. Peristedion. poiss.— Genre de l'ordre des acanthoptérygiens, famille des Joues cuirassées, établi par Lacépèdeetadopté par Cuvier (/îèf^jic a)!Hna^ t. H, p. 161). LesMalarmats dillèrent des Trigles propre - mentiiits, parleur corps cuirassé de grandes écailles hexagones, qui y forment des arêtes longitudinales; par leur museau divisé eu deux pointes, et surmonté de barbillons branchus ; par leur bouche dépourvue de dents. On n'en connaît bien qu'une espèce, le Malakmat [Trigla calaphracla L.), qui ha- bite toutes les parties occidentales de la Mé- diterranée. Son corps est d'un beau rouge, couvert sur les flancs d'une teinte dorée et, sous le ventre, d'un blanc plus ou moins argenté. *WALASP1N.ï;A, Presl. but. pu. — Syn. d'Jigiccras, Gœrtn. MALAXIS (uaAaïcç, amollissement), bot. PH. — Genre de la famille des Orchidées- Pleurothallées , établi par Swarlz {Acl. Holm., 1800, p. 233, t. 3). Herbes des marais de l'Europe centrale et boréale. Voy, orchidées. MALBRA^T:IA, Neck. bot. ph. — Syn. de Connariis, Linn. MALBKOL'K. mam.— Espèce du genre Cercopithèque. Voy. ce mot. (E. D.) ÎMAL ÎVIALCOIIA. Phœnicophaus. ois. — Genre de la famille des Ciiculidées, de l'ordre des Grimpeurs de G. Cuvier (tribu des Zygod.ic- tjles de Vieillot ) , caractérisé par un bec plus long que la tête, garni à sa base de soies divergentes, épais, arrondi, arqué vers le bout; des narines orbirulaires, latérales, situées i)rès du front; un large espace nu ■uilour des yeux ; des tarses minces, anncics, et des ongles faibles. Les Malcohas sont un démembrement du g. Ciiculiis de Linné. Levaillant les en s(i- para sous le nom qu'ils portent actuelle- ment dans les méthodes , et à ce nom Vieil- lot donna pour synonyme latin celui de Phcenicophaus, auquel Gloger a substitué la dénomination de Melias (Nymphe des bois). Ouelques auteurs , sans avoir égard à la priorité, ont adopté ce dernier comme étant plus euphonique. Les iles indiennes de l'est sont la patrie des Malcohas. On ne connaît jusqu'ici abso- lument rien des mœurs de ces oiseaux , et fort peu de chose de leur genre de vie. On les dit cependant frugivores, et quelques renseignements donnés par M. de la Giron- ■nière à MiM. Eydoux et Souleyet, qui, dans leur Voyage autour du monde de la Bonile, ont décrit une fort belle espèce de ce genre, feraient supposer que ce sont des oiseaux qui vivent retirés et toujours cachés au plus épais des forêts. Le nombre des espèces aujourd'hui bien déterminées dont se compose ce g. est de G. 1. LeMALCOHA A TKTE ROUGE, Ph. pjjriilO- cep/ia/i(S Vieill. [Gai. des Ois., pi. 37), type du genre. Sommet de la tête et joues d'un rouge de feu entouré d'une bande blanche; queue terminée de blanc. Habite l'île de Ceyian et le Bengale. 2. Le Malcoiia rouvk.rdiS , Ph. viridis Vieill. (Levain. , Ois. d\Af., pi. 225). Joues d'un gris cendré; tour des yeux rouge; queue très longue, bleue, les rectrices ex- ternes rousses. Habite le Bengale et Java. 3. Le Malcoha a pf.c peint, Ph. calyo- rhyncnus Temm. (pi, cOL, 3-19). Mandibule supérieure jaune , puis noire, et ensuite blanche à la pointe; l'inférieure d'un rouge cerise; dessus de la tète cendré bleuâtre. Habite les Moluques. 4. Le Malcoha a sourcils rouges, Ph. su- perciliosus Cuv. Tour des yeux jaune; plu- MAL 36,") mes de la tête étroites et d'un rouge de feu Habite les îles Tliilippines. 5. Le INL^LCoiiA sombre , Ph. trislis Less. Tour des yeux rouge ; queue très longue , très étagée, d'un bleu indigo, terminée da blanc. Habite Sumatra. 6. Le Malcoha de Barrot, Ph. Barroiii Fyd. et Souley. [Voy. de la Bonite., ]>]. G) , Malcoha Cuviingii Fraser. Es|)èce très remar- quable par le caractère particulier des plu mes de la huppe et de la gorge. Ces plumes portent à leur extrémité une lamelle corme ovoïde, d'un noir luisant, très faiblement creusée en gouttière et recourbée sur elle même. Habite Luron (îles Philippines). (Z. G.) MALCOLMIA (nom propre), bot. ru. — Genre de la famille des Crucifères -Sisym-- briées, établi par R. Brown {in Alton Ilort. Kcw., édit. 2 , IV, 121). Herbes des régions méditerranéennes et de l'Asie centrale. Voy. CRUCirÈRES. MALDAIVIES. Maldaniœ. annél. — Fa- mille d'Annclides de l'ordre des Serpules crée par M. Savigny {Syst. des Annél. ), et ne comprenant que le genre Cbjmene . et trois Lombrics [\(ti Lumhricus tubicolaUxû- 1er, sabellaris Muller, et ogHa/icus Oihon l'abricitis), qui ne sont pas encore suffisam- ment connus. Les Maldanies ont pour principal caractère d'être privées de branchies. En outre, leur bouche, formée de deux lèvres extérieures, est sans tentacules ; les pieds sont dissembla- bles : ceux dupremiersegment nulsou ano- maux; ceux des segments suivants ambula- toires, de plusieurs sortes ; la première paire et les deux paires suivantes sont conslam ment dépourvues de rames ventrales et d soies à crochets. L'intestin est grêle , sans boursouflures sensibles, dépourvu de cœcuru et tout droit. (E. D.) MALESHERJÎIA (nom propre), bot. m. — Genre type de la famille des Malesher- biacécs ,. établi par Ruiz et Pavon ( Prodr. , 45). Sous-arbrisseaux du Pérou. Foy. ma- LESHERBIACÉES. *MAI.ESHERB\ACÉES. Malesherbiaceœ. BOT. PH. — Petite famille de jdantes con- fondue primitivement avec les Passiflorées, dont elle se distingue par plus.eurs carac- tères, et notamment par celui du port. Elle présente les suivants : Calice membraneux. 356 MAL coloré, à tube campanule qui se partage su- périeurement en cinq segments imbriqués, avec lesquels alternent autant d'autres di- visions naissant intérieurement à la même hauteur, et qu'on peut considérer comme autant de pétales. Couronne membraneuse |)lus courte, insérée à la gorge du calice, an- nulaire ou profondément divisée en dix lo- bes placés allernativement, les plus grands devant les segments calicinaux, les pluspe- tils devant les pétales. Étamines au nombre de cinq, exhaussées sur un gynophorc cen- tral, que concourent à former les filets sou- dés à leur base, du reste libres et filiformes, alternant avec les pétales, saillantes, à an- thères introrses , biloculaires , s'ouvrant longitudinulement. Ovaire au sommet de ce support, libre, émettant au-dessous de son sommet trois styles verlicillés, filiformes, plus longs que les étamines, terminés cha- cun par un stigmate capité, à une loge uni- que , avec trois placentaires pariétaux alter- nant avec les styles, et qui portent de nom- breux ovules ascendants ou autrement diri- gés. Capsule se séparant au sommet seule- ment en trois valves alternant avec les styles, et par conséquent placentifères à leur mi- lieu. Graines dressées ou pendantes sur un court funicule qui s'insère un peu au-dessus de leur base ; à test crustacé relevé d'angles longitudinaux et marqué destries transver- sales; à périsperme charnu, au centre du- quel se trouve un embryon à peu près égal en longueur; à cotylédons orbiculaires ; à radicule cylindrique, éloignée du hile. Les espèces peu nombreuses, originaires du Pé- rou et du Chili, sont herbacées, à feuilles alternes, sessiles , pinnatifldes, dépourvues de stipules; à fleurs jaunâtres , rougeàlres 5u bleuâtres, solitaires à l'aisselle des su- ])érieures, ou formant par le raccourcisse- ment de celles-ci des grappes ou des pani- tules terminales. Elles se rapportent jus- qu'ici à deux genres seulement : le Maies- hcrhia , R. Pav. , et le Gynopleura, Cav. (Ad. J.) MALÏMBE. MaUmhus. ois. — Vieillot, dans son ouvrage sur les Oiseaux chanteurs d'Amérique , a réuni sous ce nom de genre quelques espèces que G. Cuvier ne sépare pas des Tisserins. Voy. tisserin. (Z. G.) MALÏOUE (acide). (Malum, Pomme). CHiii. — L'Acide malique se produit dans MAL [ un grand nombre de plantes pendant le cours de la végétation, et semble former dans les plantes comme une transition avec d'au- tres acides qui, comme l'Acide citrique, l'Acide lartrique, l'Acide paratartrique, s'en rapprochent beaucoup, et se rencontrent conjointement avec lui dans le raisin, par exemple, en proportions qui varient sui- vant le degré de maturité du grain. Découvert par Schéele dans le suc de pomme aigre, l'Acide malique fut retrouvé depuis (en 1814), par Donovan, dans les baies de Sorbier {Sorb. aucuparia). Comme il fut extrait de ce fruit à un état de pureté parfaite, il fut considéré comme un Acide particulier, et reçut le nom à'Acide soibi- que, jusqu'au moment oii MM. Braconnot et Labillardière démontrèrent , chacun de son côté, que l'Acide sorbique ne différait en rien de l'Acide malique. L'Acide malique existe, soit libre, soit combiné, dans presque tous les fruits, et surtout dans les fruits rouges ; on le rencon- tre souvent aussi dans d'autres parties de>' plantes; Thomas Everittest même parvenu à le retirer, en quantité notable, des liges de Rhubarbe. Pur et tel qu'on l'extrait des baies de Sor- bier, à l'aide d'un procédé dû au professeur Liebig, l'Acide malique se présente sous forme de mamelons; incolore, il est sans odeur , d'une grande acidité, déliquescent, très soluble dans l'eau et dans l'alcool. Chauffé, il entre en fusion vers -j- 81", et se décompose à -f- 176° en eau, et en deux acides pyrogénés auxquels le professeur Pe- louze a donné les noms d'Acides maléique et paramaléique. Traité à chaud par l'Acide azotique, l'Acide malique est transformé en ■ Acide oxalique; il forme avec les alcalis des sels neutres trèssolubleset incristallisables, et des sels acides susceptibles de cristalliser; il s'unit au protoxyde de plomb pour don- ner naissance à un sel peu soluble dans l'eau froide, et cristallisant en aiguilles brillantes et nacrées. L'Acide malique reste toujours hydraté quand il n'est pas combiné avec les bases. Sa composition, suivant M. Liebig, est exac- tement celle de l'Acide citrique; on a donc CSil^O^ pour l'Acide anhydre elCSH^O^IiSQ, pour l'Acide hydraté. (A. D.) MALKOUA. OIS. — Voy. malcoiia. MAL *MALLASPlS(aaÀ;i5';, laillC ; à.a- Icur à ce caractère qui permet de séparer la famille en deux groupes. CENRKS. Section I. ESalpJghiacées Sipîostémonées. Élamincs toujours en nombre double des pétales, dont quelques unes peuvent être stériles. Le plus ordinairement 2-3 styles. Autant d'ovaires soudés entre eux. Fleurs d'une seule forme. Tribu L — AriiiRYGiKES ou M.ilpiguiéf.s. Fruit dépourvu d'ailes. Malpighia, Pium. — Byrsonima, Ricli. — Eurclachia, Ad. J. {Cariisia, Mart.) — Co- Icoslachys, Ad. J. — Lophanlliera, Ad. J. — Pterandia, Ad. J. — Verrucularia, Ad. J. — Galpliimia, Cav. — Spachca, Ad. J. — Buncltosia, Rich. — Echinoplerys, Ad. J. — Dicclla, Gùicb. —Heladena, Aà.J.—Thryal- Us, Mart. Tribu IL — KoTorTicRVGiÙES ou Banistériécs. Carpelles munis d'ailes; la dorsale seuU ou plus développée. Lophoplerys, Ad. J. — - liracliypterys, Ad J. — SligmaphyUon, Ad. J. — Ryf^snpteri^s Blum. — Banislcria , Kunlh. — Peixoloa , Ad. J. — 7/e/erop(e)-ys, Kunth. — Tricoma- via, llook. — Acridocaipus , Guill. Perr. Tribu III. — PLEunoPTiip.YGiKES ou Hir.eé-<- Carpelles munis d'ailes; les marginal:." seules ou plus développées. Trislellalcia, Tel. -Th. (ZJHium, Norh.) — MAL Iliptage, Gœrtn. {Gœrtnera, Schreb. — Mo- lina, Cav. — Succowia, Dennst.) — Trias- pis , Burch. {Flabellaria , Cav.) — Aspidop- terys, Ad. J. — Triopterys, L. — Telrciple- rys, Cav. — iïirœa, Jacq. {Mascagnia, Bert.) — Diplopterys , Ad. J. — Jubelina, Ad. J. — Dinemandra , Ad. J. — Dinemagonum , Ad. J. Section II. Malpighïacées méiostémonées. La totalité ou une partie des étamines alternipétales manquent. Un seul style, par l'avorternent des deux autres. Ovaires dis- tincts. Fleurs de deux formes différentes sur la même plante. Tribu IV. — Gaudichaudiées. . Carpelles dépourvus ou munis d'ailes. Gaudichaudia, Kunth. — Aspicarpa, Lag. (Acosmus , Desv. ) — Camarea , St-Hil. — Janusia, Ad. J. — Schwannia, Endl. {Fim- briaria, St-Hil.). GENRES IMPARFAITEMENT CONNDS. Caucanthus , Forsk. — Platynema , W. Arn. — Bembix, Lour. (Ad, J.) MALPIGHIER. Malpighia (déiiié au cé- lèbre Malpighi ). boï. ph. — Genre de la fa- mille des Malpigbiacées, à laquelle il donne son nom, de la décandrie trigynie dans le système sexuel. Tel qu'il a été limité au- jourd'hui par les botanistes, et particulière- ment par M. A. de Jussieu , dans sa belle Monographie des Malpighiacées , il ne ré- pond plus qu'à une faible portion du grand groupe désigné sous le même nom par Linné et par les botanistes postérieurs. En effet , le nom de Malpighia a été donné par divers auteurs, soit à des plantes pour lesquelles ont été établis plus récemment les genres Dyrsoninia, L.-G. Rich.; Bunchosia, L.-C. Rich.; Galphimia, Cav.; Spachea, A. Juss.; soit à des espèces qui ne rentrent seulement pas dans la même tribu, soit même à quel- ques unes qui n'appartiennent pas à la fa- mille des Malpigbiacées. Débarrassé de ces espèces bétérogènes , le genre Mali)ighier se compose de petits arbres et d'arbrisseaux qui habitent l'Amérique, dont les feuilles sont opposées , entières ou bordées de dents épi- neuses, portées sur un court pétiole; ces feuilles présentent, chez quelques espèces, des poils en navette , c'est-à-dire piquants à leurs deux extrémités, libres et plus épais T. vin. MAL .369 vers leur milieu, par lequel ils s'attaihent; ces feuilles sont accompagnées de deux pe- tites stipules tombantes. Les fleurs de ces plantes sont rouges , rosées ou blanchâtres, sessiles ou pédiculées, réunies le plus sou- vent en ombelles ou en corymbes , pour la plupart axillaires ; elles sont portées sur un pédicelle articulé sur un pédoncule, et a^ point marqué par cette articulation se trou- vent deux bractéoles; chaque fioiir considé- rée en particulier présente un calice profon- dcnieut 2-fide, muni de 10-8-6 glandes; suivant le nombre de ces glandes , on en trouve 2 sur chacune des 5 divisions calici- nales, ou seulement sur les 4 supérieures; enfin, lorsqu'il n'en existe que G en tout, on en observe 2 sur chacune des 2 divisions supérieures, et seulement une sur chacunedes divisions latérales et sur son côté supérieur ; une corolle de 5 pétales à long onglet, à limbe denticulé; 10 étamines toutes fertiles» dont les filaments se réunissent en tube à leur partie inférieure; 3 styles tronqués k leur extrémité; un ovaire glabre, à 3 lo* ges. Le fruit est charnu et renferme un en- docarpe osseux partagé en 3 noyaux faible- ment réunis entre eux le long de l'axe cen- tral, présentant à leur côté externe 3-5 ailes ou crêtes. M. A. de.Jussieu décrit 20 espèces de Malpighiers, parmi lesquelles il en est deux sur lesquelles nous croyons devoir dire quel- ques mots. 1. Malpighier GLAhRE , Malpighia glabra Linn. Cette espèce croît dans les parties chaudes de l'Amérique, où on lui donne le nom de Cerisier des Antilles. C'est un arbri'^- seau toujours vert , de 4 ou 5 mètres da hauteur, dont les feuilles sont ovales , ai- guës, très entières, coriaces, glabres et lui- santes , portées sur un pétiole court ; ses fleurs sont purpurines , petites, réunies en ombelle ; le fruit qui leur succède est une sorte de drupe rouge , de la forme et de la grosseur d'une cerise , d'une saveur aigre- lette ; on le mange soit seul, soit avec du sucre. Cette espèce es*, cultivée dans nos jardins comme plante d'ornement; elle dé- veloppe ses fleurs de janvier à juillet. Elle demande la serre chaude pendant l'hiver et une exposition méridionale pendant l'clé. On la multiplie de graines ou de boutures, sur couche chaude et sous châssis. 24 370 MAL 2. Malpighier BRULANT, Malpighia urens Linn. Il crott naturellement dans les Antil- les; il a été aussi indiqué par Aublet comme se trouvant dans la Guiane ; mais il est dou- teux qu'il y soit spontané. Il est connu en Amérique sous les noms de Bois capitaine, Cerisier de Courwilh , etc. Il forme un ar- brisseau peu élevé, dont les rameaux sont glabres, dont les feuilles sont oblongues- ovaies, à pétiole court, glabres à leur face supérieure, hérissées à leur face inférieure depoilsen navette qui sécrètentune humeur caustique, grâce à laquelle ils produisent un effet analogue à celui que tout le monde connaîtchez l'Ortie, ce qui a valu à l'espèce le nom qu'elle porte. Ses fleurs sont blan- ches et purpurines ; elles se développent, dans nos climats , de juillet a octobre ; elles sont portées sur des pédoncules uniflorcs ou corymbifères , deux fois plus courts que les feuilles; elles donnent de petites drupes globuleuses, de la couleur et (Je la grosseur d'une cerise , que l'on mange aux Antilies , surtout confites au sucre , et que leur vertu astringente assez prononcée fait employer à titre de remède contre la diarrhée, les hé- morrhagies , etc. L'écorce du Malpighier brûlant est également astringente, et s'em- ploie dans les mêmes circonstances. Cette 3spèce est cultivée comme la précédente. (P. D.) *IVÏALTEBRU1\IA, Kunlh. bot. ph. — Syn. d'Oryza, Linn. *MALTIIACUS (pa)eaxoç, mou, délicat). ISS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Malacodermes, tribu des Télé- phorides , créé par Kirby ( Fauna loreali ^mencqno), qui y rapporte trois espèces, M. pundicollis , lœvicolUs et mandibularis , du nord de l'Amérique. (C.) MAIiTHG. MIN. — Variélé noire de Pé- trole ou de Poix minérale. V. BITUMES. (Del.) MALTUÉE. ]\laUliea(;jA).Q-r„ cire molle). POiss. — Genre de Tordre des Acanthoptéry- giens à pectorales pédiculées, établi parCu- \ier [Règne animal, t. H, p, 252) aux dépens des Baudroies. « Les Malthées ont, comme les Baudroies, la partie antérieure du corps aplatie et élargie, les pectorales portées sur des pédicules, l'orifice de la branchie caché dans l'aisselle; mais elles manquent entiè- rement de première dorsale. Leur corps est couvert eu dessus d'une peau dure et lu- MAL berculeuse, et garni tout autour de filaments charnus; leur museau est proéminent ; leur bouche est petite, ouverte sous le museau, mais assez protractile; un pédicule parti- culier attaché à leur museau, et terminé par un pinceau de filets charnus, représente seul les rayons libres delà Baudroie (Cuv. et Val., Hist. des Poiss., t. XII, p. 438). » On connaît six espèces de ce genre, qui toutes vivent en Amérique. La plus com- mune est la Malthék vespertilion, M. ves- pertilio Cuv. et Val.; son nom spécifique lui vient de la forme étrange de son corps qui l'a fait comparer à une Chauve-Souris. Ce poisson est d'un gris brun, pâle en des- sus, d'un rouge pâle en dessous, et sa taille atteint quelquefois 50 centimètres de lon- gueur. Suivant M. Plée , la Malthée porte à la Martinique les noms de Sourissole, pe- tite Licorne de mer (sans doute à cause de son museau excessivement pointu) et Chau- ve-Souris. (J.) MALTIimilS (pcJ)e/i, mou, délicat). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes , tribu des Lam • pyrides, des Téléphorides de Laporle de Cast., établi par Latreille {Gênera crusta- ceorum et inseclornm, t. I, p. 261). Dejean, qui a adopté ce genre, en mentionne (Ca/aL, 3' édit., p. 121) 30 espèces. 21 sont pro- pres à l'Europe et 9 à l'Amérique. Parmi les premières sont les M. higultalus Lin., flaveolus , bigutiulus , brevicoUisVa)li\i\, et fascialus 01. Ces insectes se tiennent su» les feuilles des arbrisseaux; ils ont pour en. nemis les Téléphores, qui, beaucoup plus grands et plus vifs qu'eux , les saisissent pir le cou et leur brisent la tête. (G.) *MALURIO. OIS. — Sous ce nom, M. Les- son , dans un travail intitulé : Cadre spéci- fique des Oiseaux de la famille d.-s ]\[ijio- thères {lievue zoologique, août 1 839), a fondé un genre sur une espèce qu'il nomme M. tityinthera. (Z. G.) PJALUKUS, Vieillot, ois. — Synon. de Mérion. MALUS, bot. ph. — Voy. pommier. MALVA. BOT. PH. — Voy. mauve. BÏALVACÉES. Malvaceœ. bot. ph. — La famille établie sous ce nom par Jussieu dans la classe desdicotylédonées polypétales hypogynes, a été divisée plus récemment en plusieurs autres, celle qui a conservé ce MAL nom et les Byttnériacées , Sterculiaceés , Dombeyacées , Hermanniées , Bombacées. Ces groizpes sont tous admis aujourd'hui parles boîaiiisles comme autant d'associations na- turelles, mais à des tita-sdillérents, les uns comme des familles , les autres comme de simples tribus. Mais malgré ces dissidences dans la classiûcation , on est généralement d'accord que tous se lient intimement dans l'ordre naturel, et que leur ensemble peut être considéré comme un de ces grands groupes du règne végétal, qui, ainsi que les Légumineuses, Rosacées, etc., restent unis sous le nom de classe, ou d'alliance, ou de famille, quelles que soient les subdivisions à l'aille desquelles on cherche à simplifier etéclaircir leur étude en les partageant en plusieurs groupes secondaires, chacun plus nettement défini. La définition générale à l'aide de caractères qui soient communs à tous se trouve nécessairement plus vague et réduite à un petit nombre. Ceux des Mal - vacées ou Columnifères, nom que M. En- dlicher a employé plus récemment en l'em- pruntant aux essais de méthode naturelle proposés autrefois par Linné, seront les suivants : Tige ligneuse ou herbacée, à suc aqueux ou niucilagineux. Feuilles alternes, simples ou composées, toujours accompa- gnées de stipules libres assez grandes à la base des pétioles. Calice libre, à préfloraison valvaire. Pétales en nombre égal aux divi- sions de ce calice, à préfloraison ordinaire- ment tordue, manquant entièrement quel- quefois. Étamines en nombre égal ou mul- tiple, manifestant toujours une double ten- dance, celle de s'opposer aux pétales, soit isolées, soit par faisceaux, suivant leur nombre, la place ordinaire entre les pétales étant ocupée par des appendices stériles ou restant vide, et celle de s'unir par la base de leurs filets en gaîne monadelphe. Car- pelles distincts ou soudés entre eux,etsou- vent verticillés autour d'une colonne cen- trale qui devient libre par suite de la dé- hiscence, et qui a fournie Linné le nom que nous venons de citer. Graines variant par leur structure dans les divers groupes se- condaires, mais le plus généralement pres- que dépourvues de périsperme , et présen- tant alors des cotylédons foliacés, recourbés et plissés de diverses manières. Les poils, épars lur les diverses parties, sont eux-mêmes MAL 371 caractéristiques par leur forme générale en étoile ou en pinceaux, et forment ainsi sou- vent un enduit tomenteux. Passons maintenant à l'exposition de ces groupes secondaires , que les écrivains les plus modernes réduisent à trois : les Malva- cées proprement dites, les Sterculiaceés et les Byttnériacées , mais qui nous semblent devoir être portés à quatre par la division du second en deux, dont l'un porte le nom de Bombacées. Nous allons examiner suc- cessivement ces groupes en exposant leurs caractères et énumérant à la suite de chacun d'eux les genres qui les composent. MALVACÉES proprement dites. Calice à 5 divisions plus ou moins pro- fondes, le plus souvent accompagné d'un ca- licule ou involucelle extérieur. 5 pétales on- guiculés, ordinairement obliques et inéquiia- téraux. Étamines monadelphes, dont les filets forment un tube qui lie inférieurement les onglets des pétales soudés avec lui, et se divise supérieurement quelquefois par cinq dents alternant avec les pétales toujours et plus en dehors, en un nombre plus ou moins grand de branches terminées chacune par une anthère réniforme, uniloculaire, s'ouvrant en deux valves par une fente lon- gitudinale supérieure et remplie par un pollen à grains globuleux et hérissés : tous ces filets anlhérifères sont plus ou moins ma- nifestement agencés en cinq groupes oppositi- pétales. Carpelles sessiles, en nombre égal aux pétales, quelquefois moindre, souvent plus grand, tantôt distincts, tantôt réunis par leurs faces latérales en un ovaire mul- tiloculaire renfermant dans chaque loge un ou plusieurs ovules campulitropes attachés à l'angle interne, verticillés ou amoncelés autour d'un axe central plus ou moins dé- veloppé que semblent continuer les styles en nombre égal aux carpelles ou double, mais inférieurement en colonne, séparés seulement à leur extrémité ou plus bas et terminés chacun par un stigmate souvent en tçle et papilleux. Fruit se séparant en au- tant de coques par une déhiscence septicide, ou au contraire par une déhiscence loculicide en autant de valves, dont chacune emporte la cloison sur son milieu. Graines rénifor- mes , attachées de leur côté concave, qui est marqué par une chalaze assez large et voi- 37-2 MAL sine du hile, à test ciustacé, doublé par une membrane inlernequiformeun repli saillant du côté concave et recouvre immédiatement l'embryon arqué, à cotylédons foliacés et ployés , embrassant dans leur repli la radi- cule recourbée en sens inverse et dirigée vers le hile. Le périsperme est représenté seulement par quelques flocons ou par une lame mince et mucilagineuse qui pénètre entre les divers replis de l'embryon. Les espèces sont des herbes, des sous-arbris- seaux, des arbrisseaux, ou plus rarement des arbres; à feuilles simples, souvent palmi- nervées , entières ou lobées plus ou moins profondément, à fleurs régulières, solitaires ou groupées à l'aisselle des feuilles, mais souvent aussi , par suite de l'avortement de celles-ci qui passent à l'état de bractées, formant des grappes , des corymbes ou des panicules terminales. Elles abondent sous les tropiques, en Amérique particulièrement; puis leur nombre va en diminuant à me- sure qu'on s'en éloigne, de manière que dans nos climats tempérés la famille n'est déjà plus représentée que par un petit nom- bre d'espèces, et qu'elle disparaît complète- ment vers les pôles. Néanmoins on en ob- serve quelques unes à une élévation consi- dérable dans les Andes. En général, les di- verses parties de ces plantes sont tout im- prégnées d'une substance mucilagineuse qui leur donne les propriétés émollientes pour lesquelles elles sont renommées. C'està cette famille qu'appartiennent les Gossy- phim, dont les graines sont recouvertes de ce lacis de filaments 0ns qui constituent le coton, si important pour l'industrie. GENRES. Tribu 1. — Malopées. Calice simple ou caliculé. Carpelles nom- breux, 1-spermes, groupés en capitules. Kitaibelia , W. — Malope , L. — Palava , Cav. {Palavia, Mœnch). Tribu II. — SiDÉES. Calice simple. Carpelles verticillés, se sé- parant en autant de coques ou autant de valves septifères. Wissadula, Medik. — Lagunea, Cav. {So- landra, Murr. — Triguera, Cav.) — Baslar- dia, Kunth. — Abulilon, Gaertn. — Gaya, Kunth. — Sida, Kunlh {Napœa, L. — Mal- vinda, Medik. — Diclyocarpus, Wight) — MAL Hoheria, A. Ciinningh. — Plagianthus , Forst. — "i Ingenhouzia , Moc. Sess. — Cris~ tana,CaL\. — Anoda, Cav. — Malachra, L. Tribu III. — Malvées, Calice accompagné d'un caliculé. Car- pelles verticillés, distincts, ou se séparant définitivement en autant de coques. Urena, L. — Pavonia , Cav. {Malache, Trew. — Thornthonia , Reichenb. — Lopi- mia et Gœlhea, Nées, Mart. — Lebrelonia, Schrank. — Schouwia, Schrad.) — Modiola, Mœnch {Haynea, Reichenb.) — Sphœralcea, Ad. 3. {Phymosia, Desv. — Meliphlea, Zucc.) — Malva, L. {NuUalia, Ttkks. Bart. — Cal- lirhoe, Nutt. — Anlhema , Med.) — AUhœa, Cav. {Ferberia, Scop. — Alcea, L.) — Lava- tera, L. (Olbia, Med. — Savinionia et NU' vœa, Webb. Berth. — Stegia, Mœnch). Tribu IV. — Hibiscées. Calice accompagné d'un caliculé. Capsulo s'ouvrant par 3-5 , rarement 10 valves sep- tifères, quelquefois indéhiscente. Kosleletzlcya, Presl. — Hibiscus, L. {Ket- mia, Tourn. — Trionum , Med.) — Malva- viscus, Dill. {Achania, Sw.) — Fugosia, J. {Cieufugosia, Cav. — Cienfuegia, W. — Re- doulea , Vent.) — Gossypium , L. ( Xylan , Tourn.) — Serrœa , Decaisne {Senra , Cav, Senrœa, W .—Dumreichera, Steud., Hochst). — Abelmoschus, Med. {Hymenocalyx, Zenk.) — Lagunaria, Don. — Parilium,M. J. (Pa- rili , Rheed. — Parita , Scop. — Azanza, Moc. Sess. ) — Thespeiia , Corr. — Deca- schistia, Wight, Arn. BOMBACÉES. Bombaceœ. Calice à 5 divisions, quelquefois irrégu- lières, d'autres fois presque nulles, et le fai- sant alors paraître comme tronqué. Autant de pétales plans, ordinairement très grands, manquant très rarement. Étamines en nom- bre défini ou indéfini, à filets soudés en un tube qui se partage supérieurement en 5 ou plus de divisions portant chacune une ou plusieurs anthères linéaires, réniformes ou tortueuses, 1-loculaires, bivalves, remplies d'un pollen à grains lisses et ordinairement trièdres. Ovaire partagé complètement ou incomplètement en 5 loges, quelquefois plus, rarement moins, renfermant chacune 2 ou plusieurs ovules attachés à l'angle in- terne ou aux bords libres des cloisons ia- MAL complètes. Style simple terminé par un stig- mate simple également , ou partagé en au- tant de lobes qu'il y a de loges. Fruit indé- hiscent, ou plus généralement s'ouvrant par une déhiscence ordinairement locnlicide, rarement septicide, rempli de pulpe à l'in- térieur des loges, dont la paroi est d'autres rois toute couverte de longs poils laineux. Graine à test coriace doublé d'une mem- brane, à embryon dont les cotylédons plis- sés sont à peine tapissés d'une laine muci- lagineuse, ou épais et charnus, se sou- dent entre eux, ou, d'autres fois, moins développés, sont entourés d'un vérita- ble périsperme charnu. Les espèces sont presque sans exception tropicales. Ce sont toutes des arbres , et , parmi eux , les plus énormes qu'on connaisse. Leurs feuilles sont simples, ou plus souvent composées et pal- mées ; leurs fleurs régulières ou quelquefois irrégulières, solitaires ou réunies en grappes et panicules. Cette famille , que beaucoup d'auteurs réunissent à la suivante, se lie au moins aussi intimement à la précédente, et forme réellement le passage de l'une à l'autre, plus rapprochée des Malvacées par sa première tribu, des Sterculiacées par la dernière. GENRES. Tribu I. — Adansoniées. Anthères 1-loculaires (quelquefois gémi- nées). Fruit sessile , le plus souvent a dé- hiscence locnlicide, rarement indéhiscent. Périsperme ordinairement presque nul. Adansonia, L. {Baobab, P. Alp. — Ophe^ lus, Lour.) — Pachira., Aubl. {Carolinea , Lœf.) — Chorisia, Kunth. — Bombax, L. — Eriolheca, Schott. Endl. — Eriodendron , DC. {Ceiba,P\um. — Gossampinus, Rumph. — Erione, Schott. Endl.) — Salmalia , Schott, Endl.^ — Cavanillesia,'R.. Pav. {Pour- retia, W.) — Durio, Rumph. — Ocliroma , Sw. —Cheirostemon, Humb. BonpI. {Chei- ranthodendron , Larreat. ) — Montezuma, ÎIoc. Sess. — Neesia, Bl. — Myrodia, Schreb. [Lexarza, Llav.) — Quararibea, kuh\ . [Ger- befia, Scop.) — Malisia, Humb. BonpI. Tribu IL — Hélictérées. Anthères 2 -[oculaires (manifestement dans le bouton). Fruit longuement stipité , déhiscent souvent par le décollement des cloisons. Périsperme charnu et épais. MAL 373 Methoriurn, Schott, End\ . — Helicleres , L. [Isora et Orlholhecium, Schott, Endl. — Alicteres, Neck.) — Ungeria, Schott, Endl, ■ — lieevesia, Lindl. STERCULIACÉES. Sterculiaceœ, Fleurs diclines , monoïques : les mâles avec un pistil rudimentaire; les femelles avec des étamines anthérifères et même pol- linifcres, mais toujours stériles. Calice à 5, rarement à 4 ou 6 divisions plus ou moins profondes , égales, colorées. Pas de pétales. Gynostème partant du centre de la fleur, s'élevant plus ou moins haut, et portant 15, 10, quelquefois 20, rarement 5 anthères biloculaires , scssiles sur le bord d'un tube court cyalhiforme , ou groupées , soit en 5 faisceaux, soit sans ordre en capitule : pollen à grains lisses, sphéroïdes. Ovaires portés au sommet du gynostème au nombre de 3, ou rarement de 4-6 , ou plus rare- ment encore de 6-12, légèrement cohérents, renfermant chacun un ou ordinairement plusieurs ovules attachés à l'angle interne, terminés par autant de styles bientôt rap- prochés et même soudés en un seul , qui finit par un stigmate 5-lobé ou par 5 stig- mates distincts. Fruit composé d'autant de follicules ligneux coriaces ou foliacés, rare- ment de carpelles indéhiscents. Graines tan- tôt dépourvues de périsperme , et revêtues alors d'un tégument simple; tantôt et gé- néralement périsperniées , et revêtues d'un tégument triple : l'extérieur crustacé , le moyen cartilagineux, l'intérieur membra- neux. Embryon droit, à cotylédons épais, ou membraneux lorsqu'il y a un périsperme, accolés alors à celui-ci, qui se partage en deux lobes, et peut facilement être pris pour eux ; à radicule le plus souvent contraire au hile. Les espèces sont des arbres presque toujours originaires des régions tropicales, et néanmoins perdant chaque année leurs feuilles. Leurs feuilles sont simples ou lo- bées, ou même rarement composées et pal- mées; leurs fleurs en panicules ou grappes pendantes , quelquefois en faisceaux axil- laires ou terminaux, chacun sur un pédicelle articulé vers son sommet ou son milieu. GENRES. StercûUa, R. Br. {Triphaca, Lour. — Chi- chœa, Presl. — Ivira, Aubi. — Southwellia, Salisb.) — Telradia, R. Br. — Brachychiton, ZIU MAL R. Br. {Pœcilodermis et Trichosiphon, Endl.) — Pterigota, Endl. — Hildegardia , R. Br. •^ Firmiana, Marsil. {Erylhropsis, End\.) — Scaphium, Endl. — Plerocymbium, R. Br. — CouiHenia, R. Br. — Cola, Endl. ( Z.M- »ja»na, DG.) — Heritiera, Dryand. BYTTNÉRIACÉES. Byllneriacece. 1 Calice à 4-5 divisions plus ou moins pro- fondes. Pétales en nombre égal, manquant quelquefuis. Etaniines monadelphes, en nombre égal ou multiple, les anthérifères opposées aux pétales par une ou par trois , alternant souvent avec des languettec sté- riles; anthères biloculaires dont le pollen est à grains ovoïdes ou globuleux, lisses ou quelquefois hérissés. Ovaire sessile ou con- stamment stipité, à 4-5 loges, rarement moins , quelquefois 10 , contenant chacune 2 ou plusieurs ovules attachés à l'angle in- terne. Styles soudés en un seul terminé par autant de stigmates qu'il y a de loges. Fruit le plus souvent cap-sulaire, à déhiscencc lo- culicide ou septicide. Graines à tégument crustacé ou membraneux, quelquefois muni auprès du hilede slrophioies ou appendices de forme diverse, quelquefois aussi aminci en aile à lexirémiié opposée. Embryon le plus communément enveloppé d'un péri- sperme charnu qui manque dans quelques genres, à cotylédons foliacés ou épais sui- vant l'un ou l'autre cas , entiers ou bipar- tis, plans ou plissés ou enroulés, à radi- cule droite ou courbe tournée du côté du hile, infère le plus souvent. Les espèces ré- pandues dans l:s régions tropicales et dans la partie des zôiies tempérées qui les avoi- sine, sur toute la terre, sont des arbres ou des arbrisseaux, rarement des herbes. Leurs feuilles sont simples, penninervées ou pal- malinervées , présentant souvent des inci- sions ou des lobes en rapport avec ces ner- vations; les inflorescences axillaires ou op- posiiifoliées ou terminales, en panicules, en épis ou en glomérules, quelquefois accom- pagnées d'un involucre général, plus souvent d'un involucelle particulier pour chaque fleur. Les diverses parties, par l'abondance du principe mucil;igineux contenu, partici- pent aux propriétés générales des Malvacées; mais elles sont modifiées par le mélange d'une substance extraetive, amère et astrin- gente. Les graines sont huileuses. L'une MAL d'elles, celle du Theobroma, est célèbre par l'usage de la matière fournie par son em- bryon, et si généralement connue sous le nom de Cacao, matière qui, torréfiée, sert à la fabrication du chocolat, en tempérant par le mucilage du sucre son amertume très intense. Tribu l. — Lasiopétalées. Calice pétaloïde. Pétales réduits à de courtes écailles ou nuls. Cinq filets anthé- rifères alternant quelquefois avec autant de stériles, du reste semblables, libres ou sou- dés. Embryon droit à cotylédons foliacés, dans un périsperme épais. Plantes austra- lasiennes. Seringia, Gay {Gaya, Spreng.) — Gui- chenoUa, Gay. — Thomasia, Gay. — Leuco- thamnus, Lindl. — Lasiopelalum , Sm. — Corelhrostylis , Endl. — Keraudrenia , Gay. — Saroles, Lindl. Tribu IL — Byttnériées. Pétales concaves ou voûtés, souvent pro- longés au sommet en un appendice ligu- liforme. Tube staniinal partagé supérieure- ment en dix lanières alternativement sté- riles , et portant 1-3 anthères. Embryon à cotylédons tantôt foliacés dans un périsperme épais, tantôt plissés ou convolutés sans pé- risperme. Plantes appartenant aux deux continents. Rulingia, R. Br. — Commersonia, Forst. (Jurgensia, Spreng. — ? Médusa, Lour.) — Âbroma, Jacq. {Ambronia, L. F. — Ilasliii' gia, Kœn.) — Byllneria, Lœffl. {Chœtea, Jacq. — Heterophyllum , Boj. — Tel [air ia , Newm. ) — Ayenia, L. {Dayenia, Mill. ) — Theobroma, L. {Cacao, Tourn.) — Guazuma, Plum. {Bubroma, Schreb.) — Kleinhovia , L. — Aclinophora , Wall. — PenlagloUis , Wall. I Tribu IIL — Hermanniées. ! Pétales plans. 5 étamines monadelphes,' fertiles. Embryon à cotylédons foliacés ,' droit ou arqué dans un périsperme charnu.! Plantes communes aux deux continents, abondantes notamment à l'extrémité aus-' Irale de l'Afrique. Walilieria, L. (Lophanlhus, Yorst.— As- tropus, Spreng.) — Melochia, L. — Riedleia, DG. {Riedlea, Vent. —AUheria, Pet.-Th.— Lochemia , Arn. ) — Phy sodium , Presl. — Hermannia, L. — Mahernia, L. — Visenia, Houtt. ( Wisenia , Gm. — Aleurodendron , Reinw. — Glossospermum, Wall.) Tribu IV. — Domiîeyacées. Pétales plans. 15-40 étamines , les oppo- fiilipétales ordinairement stériles et liguli- formes. Embryon à cotylédons foliacés, sou- vent biûdes et plissés, dans un périsperme mince. Ruizia, Cav. — Pentapeles, L. {Moranda, Scop.) — Broiera, Cav. (Spre)igelia, Schult.) — Assonia, Cav. {Kœuigia, Comm. — Vah- lia , Dabi.) — Dombeya , Cav. — Acropela- bim, Delil. {Leeuwenhœclcia, EAÏey). — Me- Ihania, Forsk. — Aslrapœa, Lindl. {Hilsen- bergia, Boj.) — Glossoslemon , Desf. — Tro- chelia, DC. — Pterospermum, Schreb. (7e- laga, A6.) — Kydia, Roxb. Tribu V. — Ériolj:nées. Pétales plans. Étamines nombreuses , toutes anthérifères, soudées en une colonne. Embryon à cotylédons plissés, bilobés, dans un périsperme charnu. Plantes asiatiques. Eriolœna , DG. — Schiilera , Reichenb. (Wallichia, DC. — Microlœna, Wall.— Jac- kia, Spreng. ) — Exilelia, Blum. {Maran- thes, Bl.) Ajoutons à rénumération précédente deux genres qui reiUrent dans le groupe général, mais qu'on ne connaît pas assez à fond pour pouvoir y préciser leur place : le Philippo- dendron , Poit., et le Biassoletlia , Presl, et signalons les affinités de ce même groupe avec la famille des Tiliacées, qui s'y rattache presque aussi évidemment que les précé- dentes, mais que néanmoins nous traiterons séparément. (Ad. de Jussiku.) MALVAVISCUS. bot. ph. — Genre de la famille des Malvacées-Hibiscées, établi par Dillen [EUh., 210, t. 170, f. 208). Arbustes de l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, pétiolées, entières ou lobées ; stipules pélio- laires géminées; à pédoncules uniflores, à fleurs axillaires ou terminales, solitaires, géminées ou ternées, à corolles de couleur sanguine. On connaît une quinzaine d'espèces de ce genre; la principale est le Malvariscus arbo- reus. Cette plante fleurit toute l'année, et se multiplie de graines ou de boutures. MAM 375 MAMAIVDRITE. polyp. — Nom donné autrefois à des Spongiaires fossiles, qu'on a regardés plus tard comme des Alcyons. MAMELLES. Mmnma. anat. phvs. — Ces glandes forment le caractère distincte de la classe d'animaux à la tête desquels se trouve l'Homme , et qui ont reçu , en rai- son de cet organe que seuls ils possèdent, le nom de Mammifères. Dans l'espèce humaine, les Mamelles sont deux corps hémisphériques situés à la partie supérieure et antérieure de la poitrine, et séparés l'un de l'autre par un sillon plus ou moins profond. Au centre de la surface hé- misphérique s'élève le mamelon, petite émi- nence conoide d'un rouge plus ou moins foncé, susceptible d'érection, et dans la- quelle viennent aboutir les vaisseaux lacti- fères. La base du mamelon, ou attre'oie, pré- sente les orifices d'un certain nombre de fol- licules sébacés. La forme hémisphérique des Mamelles, chez la Femme, est due à un tissu adipeux, abondant, sous-jacentà la peau, et entourant de toutes parts les glandes mam- maires, organes spéciaux de la sécrétion lactée. Les glandes mammaires, considérées d'une manière générale, présentent deux modes différents de structure; elles se composent, soit d'un amas de tubes terminés en cul-de- sac , soit de canaux ramifiés {conduits lacti- fères), dont les ramifications les plus déliées supportent des grappes de vésicules {cellules laclipares), visibles au microscope. Le pre- mier mode de structure ne se rencontre que chez rOrnithorhynque; l'autre disposition est commune à la Femme et aux femelles de tous les autres Mammifères. Les Mamelles , toujours apparentes chez la Femme, bien qu'elles présentent un sur- croît de turgescence dès les premiers temps de la conception, les Mamelles, dépourvues de graisse chez les animaux , ne se dévelop- pent qu'à l'époque de l'allaitement (voy. ce mot). Le mamelon, ordinairement creux, et dans lequel aboutissent un ou deux réser- voirs dans lesquels les vaisseaux lactifères versent le lait, n'est percé que d'un ou de deux orifices. La position et le nombre des Mamelles va- rient, suivant les familles. Les Singes et les Chauves-Souris ont deux Mamelles pecto- rales, ainsi que les Kdentés tardigrades, 376 MAM l'Eléphant et le Lamantin; les Galéopithè- ques ont deux paires de mamelles pectorales ; l'externe est presque axillaire. Chez les Soli- pèdesetchezIesRuminants, elles sontingul- nales ; la Jument en offre deux ainsi placées ; la Vache en présente quatre, qui consti- tuent une niasse unique appelée pis , com- posée de deux parties symétriques accolées l'une il l'autre, et donnant naissance à qua- tre principaux mamelons nommés trayons ou tclines. Chez ceux des Mammifères oîi le nombre des Mamelles est plus considérable, elles sont rangées sur deux lignes parallèles s'étendant de la région inguinale à la ré- gion pectorale : ainsi sont disposées les huit Mamelles de la Challc, les dix de la Chienne, de la Truie, de la Musaraigne, de la Lapine , les douze de la femelle du Rat, et les qua- torze de celle de l'Agouti. Nous avons dit Mamelles , nous aurions mieux fait de dire mamelon; car il arrive souvent que les glandes se confondent pour ne former qu'une seule masse. Le nombre des mamelons est ordinairement en rapport avec celui des pe- tits de chaque portée , sans que cependant celle proitorlinn présente une exaclilude malhéniaiiqiie. Chez les Marsupiaux {voy. ce mot), les Mamelles affectent une disposition toute particulière, rendue nécessaire par l'état in- forme et à peine ébauché des petits au mo- ment de leur expulsion de l'utérus. Au lieu de jouir, dès ce moment, d'une vie indépen- dante, ces embryons sont reçus dans une poche profonde {marsupium) dont est pour- vue la mère, et qui est formée par un pro- longement de la peau du ventre au-devant des Mamelles; parvenus dans cette poche, les jeunes animaux y subissent comme une seconde gestation et y achèvent leur déve- oppement, suspendus chacun à une tétine qui , pénétrant au fond de la bouche, y verse incessamment le lait exprimé par la contrac- tion qu'exerce sur les glandes mammaires un appareil musculaire particulier. (A. D.) MA!\1ILLARIA, Haw. bot. ph. — Voy. OPUNTIACÉES. MAMILLIFERA {mamilla, mamelon , fero, je porte), polvp. — Genre d'Actinies agrégées établi par M. Lesueur pour deux espèces qu'il a observées vivantes dans la mer des Antilles, et qui avaient été confon- dues avec les Alcyons par les anciens natu- MAM ralistes. Les Mamillifères naissent plus ou moins nombreuses à la surface d'une expan- sion membraneuse commune; leur corps est coriace, court, en forme de mamelon, terminé par la bouche, qui est élargie et bordée de plusieurs rangées de tentacules. Lamouroux avait formé son genre Pobjlhoe avec \es Alcyonium mamillosumet ocellalum de Solander et Lamarck, que tous ces natu- ralistes ont vus seulement desséchés dans les collections, et qui sont de vrais Mamilli- fères. (Duj.) MAMILLOPORA {mamilla, mamelon; parus, pore), polyp. — Genre de Spongiaires fossiles proposé par M. Persoon, et correspon- dant en partie aux genres Lymnorea, Lanix, et Cnemidium , Golf. Foy. ces mots. (Di'j.) MAMMAIJA. MAM. — Linné {Syst. nat., X, 1753) a désigné sous ce nom la classe des Mammifères. Voy. ce mot. (E. D.) MAMllARIA. .ACAL.? POLYP.? — Genre établi par Millier pour 3 espèces de corps globuleux ou ovoïdes, flottants, de la mer du Nord. Ces corps, larges de 3 à 4 millimè- tres, sont terminés au sommet par une seule ouverture sans tentacules visibles. Mûller les rapprochait des Actinies; Lamarck les place à la fin de sou deuxième ordre des Tuniciers libres. On pourrait supposer que ces corps peu connus ont, au contraire, quelque raj)- port avec la Nocliluque. (Duj.) MA'MMM.OGIE. Mammalogia{mamma, mamelle; Icyo-, discours), zool. — On donne généralement ce nom à la partie de l'histoire naturelle qui a pour objet l'étude des Mammifères. Voy. ce mot. l\IAi\Ii\lEA. DOT. PH. — Genre de la fa- mille des Clusiacées-Garciniées, établi par Linné [Gen. , n. 1136). Arbres de l'Améri- que tropicale. Voy. clusiacées. MAMMIFÈRES. Mammalia. zool.— Les animaux désignés sous le nom commun de Mammifères forment la première classe du grand type des Vertébrés, et occupent ainsi le premier rang dans la création zoologique. A leur tête se place l'Homme, si semblable à eux par le plan général de son organisation, si supérieur parcelle intelligence qui lui per met de contempler et de comprendre la lon- gue chaîne du Règne Animal qui se développe au-dessous de lui. La dénomination de Mam- mifères introduite par Linné et définie par lui avec une exactitude qui semble avoir MABI Suivi, plutôt que devancé les découvertes rcceiues, est une de celles qui ont été le plus lieuieusement choisies dans la langue zoolo- gique. En indiquant que les animaux aux- (|uels elle convient portent des Mamelles, clic rappelle implicitement les rapports qui existent entre les Parents et les Jeunes, l'é- tat d'imperfection et de dépendance dans lequel naissent ces derniers, la qualité de laliment qu'ils reçoivent, après être sortis vivants du sein de la mère. Par la nature même de leurs fonctions, les Mamelles sont en outre des organes tellement spéciaux, que, signaler leur existence, c'est présenter immédiatement à l'esprit l'idée d'une orga- nisation particulière et concordante, c'est résumera la fois, par un trait saillant, les caractères de l'adulte et ceux du jeune ani- mal. Le nom de Pilifères, proposé par M. de Blainville pour remplacer celui de Mammi- fères, n'a paru ni assez précis ni assez ex- clusif pour qu'on ait, en général, accepté de préférence cette substitution. Si ce nom a l'avantage de former, avec ceux de Penjii- fères et de Squarnifères , une série de dé- nominations dans laquelle l'opposition des termes fait ressortir l'opposition des carac- tères, et traduit d'une manière brève cette phrase de Linné: Les Mammifères ont des poils, les Oiseaux des plumes, et les Poissons des écailles, il ne saurait représenter d'une manière aussi logique la classe d'animaux auxquels il s'applique, le fait de l'exis- tence des poils n'ayantpoint la valeur du fait si caractéristique de l'allaitement. Quand on plaçait dans une autre classe ces ani- maux marins que leurs formes et leurs ha- bitudes semblent rapprocher des Poissons, etquiont reçu des naturalistes lenom de Cé- tacés, la dénomination de Quadrupèdes Vivi- pares pouvait être appliquée à l'ensemble des Mammifères et servir à les distinguer des Rep- tiles quadrupèdes; mais depuis que Bernard de Jussieu, Brisson et Linné ont fait com- prendre les rapports qui unissent les Céta- cés aux autres Mammifères, et que l'illustre naturaliste suédois en a fuit un groupe de sa grande classe des Animaux à mamelles , le nom de Quadrupèdes est une cpilhète gé- nérale, sans signiGcation zoologique, à moins que , dans la classe même des Mam- mifères, on ne l'oppose au mot Bipèdes , comme le fait M. Isidore Geoffroy-Saint-Hi- T. vui. 1\IAM 377 laire, qui applique ce dernier nom à l'ancien ordre des Cétacés. En rapprochant, comme nous venons de le faire, les dilférentes appellations qui ont servi à distinguer les animaux que nous nous proposons d'étudier, nous avons pour but, moins de faire apprécier la valeur du mot Mammifères, que de rappeler d'une manière succincte les caractères les plus généraux, les plus extérieurs, les plus saisissables, que chacune de ces dénominations représente. Nous pourrions compléter cette indication sommaire par la définition classique du groupe des Mammifères; mais il nous sem- ble que cette définition sera mieux placée à la fln de ce travail , auquel elle servira de résumé et de conclusion. Pour faire connaître l'organisation des Mammifères aussi complètement que cela nous est possible, nous prendrons l'animal à son début, dans l'œuf, et nous parcourrons successivement les périodes diverses du dé- veloppement de ses grands appareils. Ainsi guidés par la nature, depuis l'origine de l'ê- tre jusqu'à la perfection de son état adulte, nous trouverons dans cette marche le moyen de caractériser d'une manière plus précise le plan organique suivant lequel les Mam- mifères sont constitués, de présenter en même temps l'état actuel de la science sur chacun des grands points de l'organisation, etd'indiquer les résultats importants que les études embryologiques ont déjà fournis à la Zoologie, pour l'appréciation des affinités. L'ordre suivant lequel nous étudierons les divers appareils est l'ordre même dans le- quel ils se montrent chez l'embryon. Cette succession de formation est assez difficile à comprendre d'une manière rigoureuse, le travail génésique ayant lieu dans plusieurs directions simultanément; néanmoins nous pourrons la saisir pour les parties essentiel- les, en adoptant comme principe rationnel de cette détermination que le moment de l'apparition d'un appareil n'est pas celui où deviennent saisissables les parties élémentai- res qui doivent fournir des matériaux à sa formation, mais bien celui où se montrent les prcîniers linéaments d'un organe ou d'une portion d'organe appartenant à cet appareil ; c'est-à-dire que nous laisserons de côté les phénomènes histogéniques, et que nous commencerons notre étude au moment où 2i* 378 MAM les pbénomènes organogéniques se déve- loppent. Celle connaissance générale de Tor- ganisalion des Mammifères nous permelira de comprendre les idées qui ont tour à tour guiiié les naluralisles dans le groupement zoologique de ces animaux , et nous termi- nerons par l'examen des ciassiflcalions prin- cipales qui ont été la iraducliuQ de ces vues diverses. Embryon des Mammifères. Quand l'œuf fécondé des Mammifères est arrivé dans la matrice, et qu'il jouit encore de son entière liberté, à une époque qui va- rie suivant les animaux, il se compose de deux vésicules , une externe et une interne. La vésicule externe est formée par la zone transparente de l'œuf ovarique, avec laquelle s'est confondue la couche d'albumen dont l'œuf est revêtu diez certains animaux , quand il s'engage dans la trompe, et qui va toujours s'amincissant à mesure que l'œuf grossit. La vésicule interne s'est développée aux dépens de la masse du jawne ou vilellus; en elTet, celte masse vileliine s'est précé- demment frygmeniée en sphères nombreu- ses; ces sphères se sont couvertes de cellu- les; et plus lard ces cellules se sont réunies ensemble pour constituer la fine m£;.nbrane de la vésicule interne, nommée vésicule blastodermique. L'œuf peut donc être figuré à cette période comme deux sphères emboî- tées l'une dans l'autre, ayant chacune iiiio tunique d'enveloppe, à savoir : la zone transparente, et la vésicule blastodermique. En cheminant dans la matrice, l'œuf ac- quiert un volume plus considérable , et , quoique toujours libre, arrive au point où il doit se fixer. A cette époque , on aperçoit sur la vésicule blastodermique une tache de forme circulaire, uniformément obscure, déterminée par l'accumulalion de matériaux plastiques, et nommée cumulus proligère par Baër, tache embryonnaire ou aire germi- nattvo par d'autres observateurs. Dans toute l'étendue de l'aire germinative, et même au-delà, on reconnaît qu'il s'est opéré une sorte de dédoublement de la vésicule blasto- dermique : une couche de ce Iules s'est dé- tachée intérieurement de cette vésicule , et constitue un feuillet qui va toujours s'élen- dant à la périphérie interne de la tunique laplusancienne. La vésicule blastodermique MAI\I est donc maintenant formée par deux feuil- lets , qui sont, de l'extérieur à l'intérieur, le feuillet séreux ou animal, et le feuillet muqueux ou végélalif. Le premier est l'en- veloppe primordiale de la vésicule blasto- dermique ; le second est celui dont nous ve- nons d'indiquer la formation postérieure, et qui n'acquerra que plus tard la forme vé- siculaire. Les modifications subséquentes qu'on observe dans l'œuf, et qui se succè- dent avec une si étonnante rapidité, consis- tent dans le développement des parties déjà existantes , dans l'extension du feuillet mu- queux , dans l'allongement d'un diamètre de l'œuf qui devient elliptique, dans le chnngcriient de forme de l'aire germinative, qui se montre ovale d'abord , pyriforme en- suite. Bientôt il se fait, dans l'aire germi- native , une sorte de départ des matériaux plastiques : son cercle obscur devient un an- neau où s'accumulent les cellules, et qui renferme un espace plus clair dans lequel les cellules sont moins condensées. Au mi- lieu de cet espace, parallèlement au grand axe de l'aire ovale , et transversalement a l'axe longitudinal de l'œuf et de la matrice, se montre une ligne claire , de chaque côté de laquelle se dessinent deux amas plus obs- curs. Cette portion centrale du blastoderme représente ainsi un ovale que la liyiie claire divise en deux moitiés symétriques; les amas cellulaires sont les matériaux du corps de l'embryon; la ligne claire qui les par- tage indique la place où vont se former les premiers linéaments de l'axe cérébro-spi- nal de Tadulte, et a reçu le nom de ligne primitive , ou , mieux, de gouttière primi- tive. C est ûAns le feuillet animal que s'opère ce premier travail de formation. Le feuillet muqueux présente bien aussi une ligne claire dans la longueur de laquelle il adhère da- vantage au feuillet animal , et qui corres- pond à la ligne claire de celui-ci; mais la ligne du feuillet muqueux n'est qu'une sorte de moule , une empreinte de la ligne du feuillet animal. Ainsi, le premier phénomène organogéni- que produit par l'emploi d^s cellules élémen- taires du feuillet séreux est l'apparition du système rachidien , propre aux animaux ver- tébrés, et dont le rôle domine dans l'organisa- tion de ces êtres. Ainsi , au début de sa for- mation, le Mammifère se constitue tout d'à- MAM bord comme Vertébré, et ne rappelle en au- cune manière un des types inférieurs, car jamais un Annelé, un Mollusque ou un Zoo- phyle n'offre des faits comparables. On ne peut donc pas dire que les animaux infé- rieurs représentent d'une manière perma- nente les états transitoires de l'embryon des animaux supérieurs, puisqu'on ne trouve rien dans l'organisation des animaux infé- rieurs qui puisse se comparer à la gout- tière primitive , première ébauche d'un appareil fondamental qui se complétera successivement, en passant par des états divers qui n'ont point d'analogue ailleurs que parmi les Vertébrés. En examinant les détails particuliers que présente le dévelop- pement des appareijjg principaux de l'écono- mie, nous trouverons encore des faits qui serviront de preuves à cette manière de voir; nous voulons seulement insister ici sur la vérité de ce principe , que l'ani- mal porte, dès les premiers moments de sa vie embryonnaire, le cachet du type zoologique auquel il appartient, et sur l'é- vidence de ce fait, que le type Vertébré, auquel les Mammifères appartiennent, est empreint dans leur organisation, à l'ori- gine même de leur développement. Les phénomènes que nous allons observer dans les évolutions subséquentes de l'em- bryon vont nous servir aussi à caractérisçr les types secondaire, tertiaire et autres, dont les Mammifères présentent successive- ment l'empreinte, de la même manière que les phénomènes primitifs de la formation organogénique viennent de nous montrer le cachet du type primaire, du type Vertébré, évidemment imprimé tout d'abord dans l'embryon. L'exposé de ces faits est la con- firmation des idées émises par M. Milne Edwards dans son enseignement public et dans ses écrits; il reproduit les vues philo- sophiques de ce savant zoologiste sur les principes qui doivent guider dans l'appré- ciation des affinités pour la classification na- turelle des animaux (1). Nous continuerons plus loin , en parlant du système nerveux des Mammifères , à ex- poser la série des formes successives que présente la gouttière primitive, premier in- dice de l'axe nerveux cérébro- spinal et des parties annexes. Après que se sont accomplis (î) Ànn. des se. nat., 3' série , 1. 1, p. 65. MAM 379 plusieurs phénomènes qui se rapportent au développement de cette portion centrale, l'extrémité céphalique de l'embryon devient distincte par le dépôt d'une masse nerveuse qui sera le cerveau. Cette partie céphalique se soulève au-dessus du plan de la vésicule blastodermique, dont elle se détache peu à peu, ets'infléchiten dedans. Précédemment, le rapprochement des amas cellulaires, qui bordaient auparavant la gouttière primitive, a déterminé la formation d'une cavité anté- rieure ou céphalique: or, comme le feuil- let muqueux revêt intérieurement le feuillet séreux, et ne s'en détache pas pendant que s'opère cette convergence des bords des li- néaments embryonnaires , il en résulte qu'une portion du feuillet muqueux tapisse maintenant la face interne de la cavité cé- phalique, et se continue, en dehors de cette cavité, avec le reste du feuillet muqueux non engagé dans l'embryon. Ainsi le feuillet séreux, tout en restant continu extérieure- ment autour de la vésicule blastodermique, a fourni au développement de l'embryon par sa portion centrale ; l'extrémité céphalique de cet embryon s'est détachée ; elle présente une cavité dans laquelle s'est avancé un pro- longement du feuillet muqueux. Pendant que s'opèrent ces phénomènes, une sorte de membrane, un troisième feuillet, se déve- loppe entre les deux autres, dans l'intérieur et à la périphérie de l'embryon , et seule- ment dans l'étendue de l'aire transparente , dont il ne dépasse pas les bords. C'est dans l'épaisseur celluleuse de cette troisième cou- che que se montre bientôt le cœur, et qup prendront naissance le sang et les vaisseaux; on la nomme, en conséquence, feuillet vas- culaire. Nous tracerons la succession des phénomènes que ce déveioppementprésente, en nous occupant de l'appareil de la circu- lation. Après que la portion centrale du feuillet séreux est entrée, comme nous venons de le voir, dans la constitution de l'embryon, on voit ce même feuillet se soulever tout au- tour et former un pli , qui s'étend et finit par envelopper le jeune être. Celui-ci, n'ayant pas encore beaucoup d'épaisseur, se confond avec le feuillet mince de ce pli, et n'en peut être distingué qu'avec peine; mais ensuite un liquide s'amasse entre l'em- bryon et l'enveloppe fournie par le pli; 380 MAM l'embryon ^e trouve plongé dans ce liquide, et enfermé dans cette enveloppe, qui porte le nom d'amnios; le liquide reçoit, en con- séquence, le nom de liquide amniotique. Les bords du pli amniotique, qui s'étaient d'a- bord rencontrés sur le dos de l'embryon , adhèrent encore pendant quelque temps à la portion périphérique du feuillet séreux ; bientôt la communication entre ces deux parties du même feuillet devient filiforme et disparaît plus tard com[)létement. Par la rupture de ce dernier lien entre la portion du feuillet séreux développée en amnios, et la portion de ce même feuillet qui sert d'enveloppe à la vésicule blatodermique , cette portion périphérique est tout-à-fait dé- tachée , indépendante de l'embryon. Alors elle s'applique dans toute son étendue a la zone transparente, qui formait seule, connue nous l'avons vu plus haut, la tunique ex- terne de l'œuf jusqu'à cette époque ; et de l'union de ces deux vésicules résulte l'enve- loppe dernière de l'œuf, le chorion. Tous les phénomènes que nous venons d'indiquer, et qui devront être exposés plus en détail à l'article OEUF, s'opèrent avec une ex- trême rapidité; ilssesontaccomplis,eii géné- ral, dans l'espace des vingt-quatre premières heures qui ont suivi l'apparition de la gout- tière primitive. Ceux qui suivent marchent aussi avec une étonnante vitesse. L'extrémité inférieure ou caudale se soulève comme l'a fait l'extrémité céphalique; une cavité se forme aussi à cette extrémité par le rapproche- ment et la soudure des bords externes des amas cellulaires , comme cela a eu lieu à la partie antérieure ; et la portion centrale des feuillets muqueux et vasculaire engacée dans cette cavité forme le tube intestinal. Nous suivrons les phases diverses du déve- loppement de cette cavité en parlant de l'ap- ]i;ueil digestif. Cependant les bords latéraux du corps de l'embryon s'inclinent l'un vers l'autre , et la clôture que détermine leur rapprochement marche progressivement et simultanément des deux extrémités vers le milieu. Il en résulte que la vésicule muco- vasculaire qui est en continuité avec l'inté- rieur de l'embryon par le tube intestinal, s'abouche d'abord par une large ouverture en gouttière qui se ferme bientôt et sallonge en un canal s'ouvrant dans les parties de l'iniestin formées en haut et en bas. La vé- MAM sicule constituée ainsi par les deux feuillets muqueux et vasculaire, et en rapport avec l'intestin, se nomme l'e'sicuîe omfeiiîcaîe. Puis- que le feuillet muqueuxavait précédemment enveloppé la vésicule blastodermique en s'é- tendant au-dessous du feuillet séreux, il est clair que la vésicule ombilicale , transfor- mation de la portion extra-embryonnaire de la vésicule blastodermique, enveloppe maintenant toute la masse du vitellus. Nous examinerons, à propos de la circulation, les phénomènes que présente le feuillet vascu- laire de cette vésicule ombilicale, et nous indiquerons plus loin les particularités qu'of- fre cette vésicule dans les différents ordres de Mammifères. Au milieu de tous ces phénomènes de for- mation rapide, apparaît une dernière vési- cule, dont le rôle, transitoire comme celui de l'amnios et de la vésicule ombilicale , est néanmoins d'une extrême importance dans la vie de l'embryon. Cette vésicule est Val- lantoïde. Elle se montre dans ses premiers linéaments à l'extrémité caudale de l'em- bryon avant la formation de l'intestin, sail- lit ensuite sous forme vésicuiaire, se met plus tard en communication avec l'intestin, et reçoit des vaisseaux qui se ramifient à sa surface; ce sont les vaisseaux ombilicaux. Nous parlerons de ces vaisseaux en traitant de la circulation. Les phénomènes principaux qui se sont manifestés jusqu'à la période de la vie em- bryonnaire à laquelle nous venons de nous arrêter, peuvent donc se résumer de la ma- nière suivante : la portion centrale du feuil- let séreux a été mise en œuvre pour la con- stitution de l'embryon; un développement particulier de cette membrane a formé l'am- nios ; sa portion périphérique s'est appliquée à la zone transparente pour constituer le chorion ; la vésicule allantoïdienne s'est produite. Comparés à la série des phéno- mènes embryonnaires chez les autres Verté- brés, c'est-à-dire chez les animaux qui pré- sentent aussi tout d'abord une gouttière pri- mitive, les phénomènes que nous observons chez les Mammifères offrent des ressem- blances et des différences fondamentales, propres à caractériser des types secondaires, dérivés du grand type Vertébré. En effet, l'embryon des Oiseaux et celui des Reptiles proprement dits , c'est-à-dire des Vertébrés MAM dont la respiration est, comme celles des Mammifères , essenlielicment aérienne et pulmonaire, suit, dans son développement, une marche analogue atclle que iiousvenons de signaler dans la succession des phéno- mènes organogéniques chez l'embryon des Mammifères: chez ce(ix-là, connue chez ceux-ci , le feuillet séreux est mis en œuvre de la même manière; des les premiers mo- ments de son existence, l'embryon est pourvu, dans les deux premières classes comme dans la dernière, des deux vésicules appendiculaires, Amnios et Allantoïde, qui se produisent suivant le même mode et au milieu des mêmes circonstances. Au contraire, nous ne trouvons plus ni Amnios ni Allantoïde chez les Batraciens et chez les Poissons, c'est- à-dire chez les Vertébrés qui , pendant une certaine période de leur existence ou même pendant leur existence entière, vivent dans l'eau et respirent à l'aide de branchies; le feuillet séreux entre tout entier comme par- tie constituante dans la formation de l'em- bryon et de ses annexes; l'embryon reste, en quelque sorte, à nu sous la tunique ex- terne de l'œuf. Ainsi, immédiatementaprès que l'embryon des Vertébrés a reçu, par la formation de la gouttière primitive, le ca- ractère fondamental du type primaire au- quel il appartient, deux voies s'ouvrent , en quelque manière, devant lui, pour le dé- veloppement subséquent de son organisation. En suivant la première, il appartiendra au groupe formé par les Mammifères , les Oi- seaux et les Reptiles; en suivant la seconde, il fera partie du groupe composé des Batra- ciens et des Poissons; en d'autres termes, il prendra, dans le premier cas, un Amnios et une Allantoïde ; il ne prendra ni Amnios ni Allantoïde, dans le second cas; ou, pour caractériser, avec M. Milne Edwards, cha- cun de ces deux types par un seul mot, il sera AUantoïdien ou Anallanloïdien. Les Mammifères sont donc des Vertébrés Allan- toïdiens. Les vésicules appendiculaires dont la pré- sence ou l'absence vient de nous servir à caractériser d'une manière si nette les deux types secondaires qui se prononcent, à l'ori- gine du développement embryonnaire, dans le grand type primaire des Vertébrés, ne sont pas destinées à jouer un même rôle dans le groupe des Vertébrés Allantoïdiens; j MAM ;si et les n'.odifR'alions que subit à cet égard la marche des phénomènes embryologiques se rapportent à deux ordres de faits distincts, qui caractérisent deux types nouveaux. Tan- tôt, en clTet, la superGcie de la tunique externe de l'œuf reste lisse et ne présente aucune trace d'appendices organiques, c'est ce que nous voyons chez les Oiseaux et k-s Reptiles; tantôt, au contraire , cett« face externe de l'œuf se couvre de nombreuses villosités , comme nous l'observons chez les Mammifères. La formation de ces villosités sur l'œuf coïncide avec l'existence d'un uté- rus chez la mère; et tandis que, chez les Oiseaux et les Reptiles , le jeune animal trouve dans la masse du vitelliis la nourri- ture qui suffit à son développement , on voit s'établir, chez les Mammifères, par les vé- gétations absorbantes de la surface de l'œuf et la face interne de la chambre d'incuba- tion , des rapports plus ou moins intimes, plus ou moins prolongés , entre l'enfant et la mère. A ce moment les Mammifères sont donc profondément distincts des autres Al- lantoïdiens ; ils reçoivent, de la présence de ces villosités, un caractère toutparticulierqui semble appeler d'autres développements cor- rélatifs, qui se lie d'une manière intime avec l'existence des mamelles chez les parents, et qui imprime à leur organisation le sceau d'un type spécial. Ce type des Mammifères s'éloigne ainsi du groupe formé d'autre part par les Oiseaux el les Reptiles, qui conser- vent entre eux des affinités très étroites et constituent un autre type, que nous devons signaler, mais dont nous ne pouvons suivre ici les développements embryonnaires carac- téristiques. Le groupe des Mammifères se trouve donc clairement circonscrit dans ses limites par les phénomènes propres, définis, que nous fournit l'observation de l'œuf; il comprend tous les Vertébrés Allantoïdiens chez les- quels le chorion se revêt de villosités, à l'aide desquelles s'opère, de la mère à l'embryon, le passage des matériaux nécessaires à la nu- trition de celui-ci et au travail de formation dont il est le siège. Les vaisseaux de la vési- cule ombilicale interviennent aussi comme organes d'absorption, et les connexions si re- marquables entre l'embryon et l'utérus se trouvent de la sorte établies. Chez certains Mamnjifères, ces connexions semblentnepas 382 MAM aller au-delà ; chez d'autres, au contraire, la vésicule allantoidienne vient lesconipléier en les rendantplus intimes ; cette vésicule, en effet, croît rapidement, gagne la membrane externe de l'œuf, s'y applique, se soude avec elle, et le développement extraordinaire des vaisseaux allantoïdiens qui pénètrent dans les villosités, amène, entre le chorion et l'al- lantoide, des rapports vasculaires d'une na- ture particulière, d'où naît un placenta. Ainsi, deux formes distinctes résultent de cette divergence qui se manifeste, parmi les Mammifères, immédiatement après qu'ils ont reçu l'empreinte de leur type. Chez les uns, on n'a pu découvrir aucune trace de véritables appendices placentaires; ces ani- maux s'engagent dans une voie particu- lière, dans laquelle ils prendront des carac- tères propres, tout-à-fait spéciaux, qui, néanmoins, coïncident toujours avec les ca- ractères mammalogiques essentiels de l'a- dulte, tels que la présence des mamelles et l'allaitement des jeunes, que nous avons in- diqués plus haut comme une sorte de con- séquence, un complément nécessaire des rapports utérins qui s'élibiissent entre l'œuf et la mère. Les autres présentent un placenta qui, multipliant les connexions vasculaires en même temps qu'il les rend plus intimes,' assurée l'embryon des moyens de nutrition plus abondants, et lui permet ainsi de pro- longer pendant plus longtemps sa vie intra- utérine. Les premiers sont désignés sous le nom da Didelphiens , et sous celui de Mam- mifères avec os Marsupiaux ; nous abandon- nerons ici l'examen de leur développement et du plan organique suivant lequel ils sont constitués, pour le reprendre à l'article qui leur est spécialement consacré dans cet ou- vrage {voy. marsupiaux). Les seconds ont reçu les noms de Monodel phiens , Mammi- fères ordinaires , Mammifères placentaires; c'est à l'étude de leur organisation que nous allons exclusivement nous arrêter désormais. A mesure que se produisent les parois thoraciques et abdominales de l'embryon, elles réduisent de plus en pi us l'ouverture par laquelle la vésicule ombilicale pénètre dans l'intestin , et se resserrent autour du canal de communication, longet filiforme, nommé conduit omphalo-mésenlérique ; l'orifice par lequel ce conduit semble alors s'introduire dans le corps forme Vombilic. Par la forma- MAM tion de cette clôture viscérale, l'allantoïde se trouve partagée en deux portions, l'une enfermée dans le corps de l'embryon, oij elle se métamorphose en vessie urinaire, et l'au' tre restée libre en dehors de l'embryon, con- stituant la vésicule allantoidienne, dont nous allons examiner le rôle dans la constitution du placenta. De l'une à l'autre de ces deux portions vésiculaires , s'étend une partie moyenne qui traverse l'ombilic, et qui, d'abord en forme de canal , devient plus tard un cordon ligamenteux; on la nomme ouraque. Le pédicule de la vésicule ombili- cale avec ses vaisseaux, l'ouraque accom- pagnée des vaisseaux ombilicaux , forment un cordon autour duquel l'amnios fournit une gaine , et qui sort du corps de l'embryon par l'ombilic: c'est le cordon ombilical. Nous savons qu'après la formation du chorion par l'accollement du feuillet séreux à la zone transparente des temps primitifs, des villosités nombreuses couvrent toute la surface de l'œuf, et que les vaisseaux ombi- licaux, c'est à-dire les vaisseaux de l'allan- toïde , viennent puiser par absorption dans ces villosités les matériaux plastiques que la mère fournit au fœtus. En corrélation avec te développement de ce lacis placentaire, et pour ainsi dire en face de lui , l'utérus de la mère entre aussi dans une activité particu- lière dont nous examinerons les résultats en parlant plus bas des organes de la repro- duction chez la femelle. Si les fonctions du placenta sont identiques dans tout le groupe des Mammifères placentaires, et si les élé- ments qui concourent à sa formation sont les mêmes, on remarque néanmoins des modifications importantes dans la manière dont les vaisseaux allantoïdiens se mettent en rapport avec les villosités du chorion. Ces modifications entraînent de grandes dif- férences dans la constitution de l'œuf, et déterminent les caractères de plusieurs ca- tégories de placentas. Des différences carac- téristiques dans des parties aussi importantes que le sont les appendices placentaires, doi- vent indiquer que les animaux qui les pré- sentent subiront dans leur organisation des modifications essentielles, appartiendront à des groupes différents; et les conséquences que nous tirerons des phénomènes embryo- géniques de cette nature, nous serviront à déterminer des types zoologiques distincts. mam Trois formes générales semblent résumer Joutes les variétés de configuration de l'or- gane placentaire, et caractériser, d'après les principes que nous développons, trois grou- pes différents dans les Manirnifères ordi- naires. Tantôt l'Allantoïde envahit toute la face interne du chorion , la dépasse même quelquefois , la force alors d'éclater à ses lieux extrémités pour lui livrer passage, et se développe ainsi en dehors des deux pôles de l'œuf. Dans ce cas, les vaisseaux ombili- caux se répandetit dans un grand nombre de villosités, sur toute l'étendue de l'œuf, et ces villosités peuvent être également distri- buées, ou bien se grouper en divers points, se réunir par place en pinceaux, en houppes vasculaires qui ont reçu le nom de cotylé- dons. Ce premier mode de disposition des appendices placentaires a été désigné par M. Milne Edwards sous le nom de placenta diffus. Tantôt l'Allantoïde ne s'étend pas jusqu'aux pôles de l'œuf, où les villosités ne se sont pas développées ; elle distribue seu- lement ses vaisseaux à la portion moyenne de l'œuf, tout au pourtour du chorion ; et de cette espèce d'enroulement de la vésicule allantoïdienne, naît un placenta continu en forme de ceinture, un placenta zônaire. Tantôt enfln l'Allantoïde gagne un point dé- terminé de la membrane du chorion, s'étale ensuite circulairement, et envoie ses vais- seaux sur cette surface circonscrite , où se forme ainsi un placenta discoïde. Le pla- centa diffus se rencontre chez les Rumi- nants, les Pachydermes, les Édenlés et les Cétacés; le placenta zônaire, chez les Car- nivores et les Amphibiens; le placenta dis- coïde, chez les Bimanes, les Quadrumanes, les Chéiroptères, les Insectivores et les Ron- geurs. Nous verrons , en traitant de la clas- sification , que les trois types , ainsi carac- térisés par la forme de leur placenta, con- stituent trois groupes également distincts par Ic'irs affinités zoologiques. Des subdivisions peuvent être indiquées dans l'éial placentaire propre à chacun des trois types que nous venons de nommer; elles correspondent à certains ordres com- pris dans chacun de ces trois groupes. Ainsi, parmi les Mammifères à placenta diffus, les Pachydermes présentent une plus grande diffusion que les Ruminants, puis- que, chez eux. les villosités formées sur MAM 383 toute la superficie de l'œuf, n'offrent nulle part de points servant en quelque sorte da noyaux, de centres vasculaires autour des- quels elles se groupent, comme cela a lieu pour les cotylédons des Ruminants : on pourrait représenter ces dilTcrences en di- sant que le placenta est vague chez les Pa- chydermes, et colylcdonaire chez les Rumi- nants. Dans le groupe des Mammifères à placenta discoïde, l'ordre des Bimanes et celui des Quadrumanes paraissent présenter un phénomène très remarquable, la prompte disparition de la vésicule allantoïdienne, qui persisterait au contraire dans l'œuf des trois autres ordres. Mais bien que l'Homme et les Singes semblent se rapprocher par la similitude de ce fait, ils se distinguent néanmoins par la configuration de leur or- gane placentaire. Chez l'Homme, en effet, tous les vaisseaux allantoïdiens se concen- trent sur une seule étendue circulaire; chez les Singes, au contraire, après que les vais- seaux de l'Allantoïde se sont portés vers une surface unique, il se fait une sorte de dé- viation latérale de ces vaisseaux , et le pla- centa, essentiellement un, paraît double. On pourrait donc dire que le placenta est simple chez l'Homme, et qu'il est biparlU chez les Singes. Nous signalerons aussi le placenta pédoncule des Rongeurs. Mais les recherches entreprises dans la voie que nous indiquons sommairement ici ne sont pas assez nombreuses pour qu'il nous soit per- mis de présenter une classification complète à cet égard ; nous avons voulu seulement grouper, selon des vues aussi intéressantes qu'elles nous semblent vraies, les faits ac- tuellement acquis à la science. Plusieurs auteurs ont appelé l'attention sur les formes diverses que présente le pla^ centa. Fabricius d'Aquapendente, qui avais examiné un grand nombre d'œufs de Mam- mifères, distingua fort bien le placenta de l'Homme du placenta multiple des Pachy- dermes et des Ruminants , et du placenta en ceinture des Carnivores (I). Sir Ev. Home proposa une classification des placen- tas d'après leur conformation extérieure, et fondée surtout sur le nombre plus ou moins considérable des lobes qu'ils présentent : il en dislingue sept ordres différents. Dans le (i) H/. Fabricii ai Jquapcndtnte , oper, omit. anal, tt phyaiol ; !,"5rt. Batav., 17**. 38a MAM premier, le placenta est lobuleux : C'est ce- lui de l'Homme ; dans le second, il est sub- divisé : c'est celui des Singes. Le troisième ordre comprend les placentas en ceinture : la ceinture est épaisse chez les Lions, et mince chez les Chiens. Le placenta à plu- sieurs divisions forme le quatrième ordre; on le rencontre dans la tribu des Lièvres. Le cinquième ordre est formé du placenta colyloide qui est simple {Hérisson), uni ( Taupe), épais ( Chauve- Souris), pédicule (Cochon d'Inde), ou pédoncule {Rat). Le sixième ordre comprend le placenta avec de nombreux cotylédons, dans lequel les artè- res se terminent par des branches latérales, comme chez la Vache; par des Glels déliés, comme chez le Daim; par des villosités , comme chez la Brebis; par une surface ve- loutée ou pelucheuse, comme chez la Chèvre. Enfin le septième ordre se compose du cho- rion sans placenta proprement dit, et pré- sente quatre genres : dans le premier, le chorion se montre avec des plexus vascu- laires, qui sont épais chez la Jument et minces chez l'Anesse; dans le second, le cho- rion est étoile, comme chez la Truie; dans le troisième, il est en membrane vasculaire, comme chez le Chameau ; dans le quatrième, il présente des touffes, comme chez la Ba- leine (1). On voit que l'auteur, ayant mal choisi le caractère qui a servi de point de départ à sa classification, et ayant mal in- terprété la constitution intime du placenta, a été conduit à des distinctions minutieuses sans utilité, et à des rapprochements sans fondement. Guidé par des expériences faites au moyen d'injections, M. Flourens a éta- bli, dans l'ensemble de la classe des Mam- mifères, deux catégories distinctes, savoir : celle des animaux à placenta unique compre- nant les deux formes que nous appelons dis- coïde et zônaire, et celle des animaux à pla- centas multiples. Dans la première division, il existerait, suivant ce savant distingué, une communication vasculaire directe de la mère au foetus; il n'en existerait pas dans la seconde. Ces deux modes se compense- raient mutuellement, puisque, dans le cas d un placenta unique, l'énergie du mode de communication suppléerait au peu d'étendue de la surface placentaire , et que , dans le ' (il Philosoph. transact , 1R22, p, 401. — iec(u;ei on corn- paiulivc unatomy, vol. III, p. 462.. Xondres, i823. I^ÎAM caKde placentas multiples , l'étendue de la surrace absorbante suppléerait au peu d'é- nergie du mode de communication (I). Kn examinant les rapports de l'utérus avec le placenta, nous indiquerons la manière dont il faut interpréter la marche des injections dans les appendices placentaires, et nous discuterons la question du mode de com- munication du système vasculaire de la mère avec le système vasculaire de l'embryon. Au reste, au point de vue de lanatomie compa- rée, on trouve toutes les transitions dans le mode de distribution des vaisseaui al- lantoïdiens, depuis le placenta vague des Pachydermes jusqu'au placenta simple de l'Hoinme. La vésicule ombilicale présente aussi, dans les différents ordres de Mammifères, des phé- nomènes particuliers, concernant les rapports qui s'établissent ultérieurement entre elle, l'œuf et l'embryon. Chez les Pachydermes et les Ruminants, après avoirsuivi l'œuf danssa croissance rapide, et s'être allongée des deux côtés, elle s'arrête dans son développement, meurt par ses extrémités, et finit par ne plus communiquer avec l'intestin que par un fi- lament grêle; plus tard, elle disparaît com- plètement, et l'on n'en trouve plus de trace. Dans l'espèce humaine , et chez les Singes , la vésicule ombilicale ne prend qu'un faible développement, perd bientôt toute impor- tance à l'égard de l'embryon et de l'œuf, s'atrophie et disparaît, ou du moins ne laisse que des vestiges. Mayer l'a rencontrée sur l'arrière-faix de la femme , sous forme de filet, s'étendaut jusque dans le cordon om- bilical, et Breschet affirme que, sur des pla- centas à terme, il n'est presque jamais dif- ficile de mettre à découvert les débris de cette vésicule. Dans l'ordre des Rongeurs et dans celui des Carnivores, le sac vitellin persiste comme tel pendant toute la durée de la vie intra-utérine, et chez les premiers, il s'unitau chorion , en distribuant ses vais- seaux omphalo-mésenlériques sur tous les points oùl'allantoide ne s'est pasappliquéc, c'est-à-dire, en dehors de l'espace placen- taire. Par la formation des vésicules appendi- culairesdont nous venons de parler, toute» les parties essentielles de l'œuf sont pro- duites. Les phénomènes qui vont niainte- (1) Ann. des se. nat., 2' série, t. V, p 6», MAM nant se manifester consistent dans îe gros- sissement de l'œuf et le développement de l'embryon; le placenta fournit les principes nutritifs qu'exigent les besoins nouveaux de ce travail ultérieur. A l'époque où nous sommes arrivés, les organes dont nous avons indiqué l'apparition se sont plus ou moins complétés ; à côté d'eux se sont montrés d'au- tres organes appartenant à un même appareil, ou à des appareils dont les premières traces ne se rencontraient pas encore dans l'écono- mie de l'embryon. Ainsi, les couches des amas cellulaires qui représentent les rudiments histogéniques de l'embryon se sont métamor- phosées en masse nerveuse dans la partie qui limite la gouttière primitive; de cette portion ainsi transformée, naît bientôt le tube médullaire, comme nous l'explique- rons en parlant du système nerveux. Les deux portions de la masse embryonnaire placées de chaque côté du tube médullaire, et nommées Marnes dorsa/es, se distinguent de plus en plus, par leur structure, du tube médullaire, et dans la partie la i)lus voisine de celui-ci, on remarque bientôt un épais- sissement où se développent les rudiments des vertèbres. Poursuivre le plan que nous nous sommes tracé, ce sera donc après l'é- tude du système nerveux que nous place- rons celle du système osseux , dont le pre- mier indice apparaît dans Iss vertèbres, avant que se soient formés les premiers li- néaments du cœur , et que le tube intesti- nal ait été indiqué. En partant du centre du blastoderme, on trouve donc, à l'époque où nous nous sommes arrêtés: la gouttière primitive le long de laquelle s'est formé le tube médullaire; puis, de chaque côté, les lames dorsales où se montrent les premières traces des vertè- bres. En dehors de chacune de ces lames dorsales, la portion périphérique restante du blastoderme forme à droite et à gauche les lames ventrales ou viscérales d'où pro- viennent les parois antérieures du corps. Nous avons vu plus haut comment ces lames ventrales convergent pour former la cavité abdominale, et comment celle-ci se met en rapport avec la vésicule ombilicale et l'al- lantoïde. Plusieurs organes des sens appa- raissent cependant, et le système vascuiaite continue de se développer. La colonne ver- tébrale et le crâne prennent naissance dans T. viu. MAM 385 les évolutions successives des lames dorsales; la face, les côtes et les membres, dans celles des lames ventrales. La formation des os de la face est due au développement de lan- guettes transversales qui se trouvent à peu près dans la région du cou , au nombre de quatre. Ces languettes de substance forma- trice ont été nommées, par quelques embryo- logisles, arcs branchiaux ou viscéraux; les fentes parallèles que ces arcs laissent entre eux ont reçu le nom de fentes branchiales ou viscérales. Nous verrons, quand il sera question du développement de la face, à quel rapprochement la présence de ces fen- tes branchiales a conduit certains anato- mistes. Après la formation du tube intestinal , on voit s'élever à sa surface deux expan- sions tuberculeuses, qui en sont, en quel- que sorte , un bourgeoimement, et d'où naî- tront les poumons. A la région inférieure du corps et de la cavité abdominale, sur les côtés de la colonne vertébrale, se mon- tre ensuite un organe pair, dont le rôle est extrêmement important , bien qu'il soit transitoire et qu'il n'existe que pendant les premières phases de la vie embryonnaire. Cet organe est nommé Corps de Wolff, du nom de l'anatomiste qui en a le premier compris les fonctions ; il est destiné à former plus tard les organes urinaires et génitaux. Enfin, de la séparation histologique qui s'o- père dans la masse primordiale des lames dorsales et des lames ventrales , se forment les muscles , la peau et tous les appendices tégumenlaires. Pour résumer cet aperçu rapide de la mar- che générale des phénomènesorganogéniques, on peut dire que chaque appareil se mani- feste presque tout d'abord par l'organe dans lequel se centralise etse personnifie en quel- que sorte son action : le système nerveux, par l'axe rachidien ; le système osseux , par les vertèbres ; le système circulatoire, jtar le cœur ; le système digestif, par la cavité intestinale ; le système respiratoire , par les poumons. En présentant les faits sous celte forme , nous ne voulons pas dire que le dé- veloppement d'un appareil marche du cen- tre à la circonférence, en procédant du prin- cipal organe aux organes secondaires, c'est- à-dire d'une manière centrifuge; nous ne croyons pas davantage à un développement MAM MAM centripète. Il nous paraît que chaque portion d'un tissu, chaque partie d'un organe se produit au lieu rnèiue où on l'observe , et résulte d'un départ hislogénique , qui dis tingue ce qui d'abord était confus, sépare ce qui était confondu, différencie ce qui était «imilaire. Les parties centrales, par l'étier- gie de leurs fonctions, par l'intensité de leur action vitale, servent de lien nécessaire entre les parties périphériques; mais celles- ci ne procèdent pas de celles-là. Destinées les unes et les autres a former un ensemble complet, elles sont d'abord indépendantes; elles ne s'engendrent pas: elles se relient. La puissance formatrice n'est pas ici plutôt que la , et ne marche pas dans une direc- tion plutôt que dans une autre; elle est partout présente: elle réside dans chaque cellule. Quant aux parties constitutives, source première des éléments plastiques qui servent à la formation et au développement des or- ganes, on a souvent voulu les trouver exclu- sivementdans les trois feuilletsque présente l'aire germinative. On a prétendu que tous les organes de la vie animale, nerfs, os, muscles, etc., procèdent directement du développement de la couche supérieure du blastoderme, à laquelle on a donné, en conséquence, le nom de feuillet animal . et aussi , à cause de son aspect, celui de feuil- let séreux. On vit, dans la couche inférieure du blastoderme , la matière primitive de tous les organes de la nutrition , et de là le nom de feuillet végétatif ou muqueux que reçut cette membrane. Enfin on admit que le système circulatoire trouvait tous les élé- ments de sa formation dans le feuillet inter- médiaire , qu'on distingua, pour cette rai- son , sous le nom de feuillet vascuiaire. Suivant cette manière de voir trop exclusive, les organes ne sont que des métamorphoses, des évolutions de parties préformées dans le blastoderme; l'organisme entier est une sorte d'épanouissement des feuillets séreux, muqueux et vascuiaire. Ce qui paraît cer- tain, c'est que le système nerveux central et les parois du corps tirent leur première origine du feuillet séreux; que l'intestin doit sa formation première au feuillet muqueux, et que le feuillet vascuiaire fournit les pre- miers matériaux des vaisseaux avec lesquels le cœur se met en rapport. Mais ensuite les éléments organiques , en vertu des forces propres qu'ils possèdent, tirent des fluides nourriciers les créations nouvelles qui se produisent jusqu'à ce que l'organisation soit complète, et les matériaux qui doivent en même temps entretenir les parties qui ont acquis leur développement définitif; de fa- çon que des organes dilVérents , vaisseaux, os, nerfs, muscles, peuvent être produits par chacune des parties différentes, sans que pour cela le feuillet vascuiaire, le feuillef. séreux ou le feuillet muqueux envoie des prolongements dans ces parties, comme le font les racines des plantes qui s'enfoncent dans la terre. La rapidité avec laquelle s'accomplissent les phénomènes de la formation embryon- naire est d'autant plus grande que l'on ob- serve l'œuf à une époque plus rapprochée de son origine. La durée de ce développement complet diffère suivant les animaux, et est mesurée par le temps de la gestation, très va- riable , comme chacun le sait. Il ne nous est pas possible de présenter ici un tableau chro- nologique des formations qui se succèdent dans l'œuf de tous les Mammifères; la science ne possède pas à ce sujet assez de renseigne- ments positifs. Mais il nous semble intéres- sant d'indiquer, autant que les observations certaines nous permettront de le faire, l'é- poque approchée à laquelle devient visible chaque organe principal dans l'embryon hu- main. Ce n'est guère que sur des embryons âgés de trois semaines que les observations ont pu se faire avec quelque certitude. A celte époque, les ovules, enveloppés de leur cho- rion , ont à peu près O^.Oll; l'embryon mesure environ 0"'i004o. Les phénomènes qu'il présentejusqu'au deuxième mois sont : la formation de l'amnios, de la vésicule om- bilicale et de rallantoïde; l'incurvation de ses deux extrémités; le développement des parties centrales du système rachidien; l'ap- parition des premiers rudiments de l'œil et de l'oreille, et des fentes branchiales. Le cœur se montre alors composé de deux cavi- tés; l'abdomen est ouvert dans une grande étendue; l'intestin est en rapport avec la vésicule ombilicale ; on voit le foie, un mé- sentère et le corps de Wolff. L'embryon de quatre semaines a une longueur d'enviroa O^.OOS ; c'est une croissance Iules en seraient la paroi. La matière grise ne paraît pas avoir une véritable structure fibreuse ; elle se présente comme une masse composée de globules grenus très rapprochés, qui ne sont peut- être autre chose que les cellules primaires de la substance nerveuse. Cependant quel- ques observateurs admettent des fibres ca- naliculées dans la matière grise, et M. Eh- renberg considère les cylindres diî la sub- stance blanche comme une continuation immédiate des cylindres de la matière grise. Cette dernière assertion mérite d'être con- firmée; car c'est une des plus importantes pour les conséquences qu'on en pourrait tirer sur la structure de la matière nerveuse et sur le rôle des deux substances. De ces deux substances , la matière grise est celle qui se montre la dernière , et ainsi ^ trouve renversée l'opinion de Gall , qui considérait la matière grise comme la ma- trice , Vorigine , Valiment de la matière blanche. Fidèle au plan que nous nous sommes tracé, nous allons prendre le système ner- veux à son origine dans l'embryon ; nous en suivrons le développement dans Taxe cé- rébro-spinal d'abord, puis dans les nerfs périphériques et le grand sympathique. No- ire but ne peut être de discuter les rapports MAM des différentes parties entre elles, ni d'ex- pliquer leurs fonctions en détail ; nous exa- minerons seulement l'harmonie de ces par- ties chez l'adulte, et nous chercherons les caractères que présentent , dans leur centre nerveux, les animaux des divers groupes que nous avons précédemment établis. Souvent , pour faire comprendre les pro- grès du développement et les connexions que ce développement amène, nous serons forcé d'employer des mots qui indiquent le mou- vement, un point de départ et un point d'ar- rivée ; ce sont là des expressions figurées, qu'il ne faut pas comprendre dans le sens exact d'une progression mécanique, dont l'idée est bien loin de notre esprit. Développement et conslilulion de l'encéphale. Nous avons vu que les Mammifères sa constituentcomme Vertébrés, dès les premiers instants de leur formation embryonnaire; qu'ils reçoivent le cachet de ce grand type de l'apparition primitive du système ra- chidien; que cet axe central se montre, dans le diamètre longitudinal de l'aire ger- minative , comme une ligne plus claire, accompagnée de chaque côté d'un amas cel- lulaire qui n'est autre chose que l'indication élémentaire du corps futur de l'embryon. Cette masse embryonnaire primitive prend successivement des formes diverses, pendant que les formes de l'aire germinative subis- sent aussi des modifications correspondantes. Se présentant d'abord comme un anneau obscur, elle s'allonge ensuite en ovale, de- vient plus tard pyriforme, et lyriforme en dernier lieu. La ligne claire médiane paraît être produite par une sorte de retrait des matériaux plastiques, qui s'accumulent la- téralement; elle se termine à une de ses ex- trémités par un bourrelet arrondi, et à l'autre par une pointe lancéolée. L'accumulation graduelle de substance le long de la ligne primitive décide un enfoncement, et déter- mine la formation d'une gouttière. Bientôt les couches les plus rapprochées de cette gouttière se transforment en nias.se nerveuse, dont le développement procède du fond et des côtés; les lamelles ainsi fermées mar- chent au-devant l'une de l'autre des deus côtés vers la ligne médiane postérieure, se rencontrent, s'accolent l'une à l'autre, for- ment ainsi une suture médiane, et couver* MAM lissent la gouttière primitive en un canal. Celte convergence des bords de la gouttière n'a lieu d'abord que dans le milieu, et se produit plus tard en haut et en bas. Remar- quons que ces changements se passent ex- clusivement dans le feuillet séreux, et que le feuillet muqueux de l'aire germinative n'y prend point de part. Le tube qui résulte de la réunion des couches nerveuses dont nous venons d'indiquer l'origine est le tube mé- dullaire de Baër; la gouttière primitive, transformée en canal, devient la cavité de la moelle épinière. Ce canal médullaire, qu'on trouve chez les adultes des Oiseaux, des Reptiles et des Poissons, se rencontre chez les Mammifères, non seulement pendant leur vie intra-utérine, comme le veut Tie- demann et d'autres anatomistes; il persiste chez tous les Mammifères et chez l'Homme, quand ils ont atteint leur complet dévelop- pement; il est seulement beaucoup plus rétréci. Fermé d'abord à sa portion moyenne seu- lement, comme nous venons de le dire, le ca- nal du tube médullaire s'écarte à sa partie su- périeure de manière à former successivement trois dilatations placées l'une à la suite de l'autre, et qu'on a nommées cellules céré- brales, parce que c'est d'elles que naîtront les parties principales de l'encéphale. La cavité de ces dilatations est continue avec le canal de la moelle, et doit former les ventricules du cerveau quand la substance nerveuse du tube médullaire aura clos chacune des cel- lules cérébrales. Au-dessous de cette partie supérieure ainsi dilatée, le tube médullaire présente les mêmes dimensions dans toute sa longueur, et se termine inférieurement en pointe. Un renflement rhomboïdal ne tarde pas à se montrer à cette extrémité infé- rieure ; il correspond à la naissance des nerfs des membres inférieurs, et au point d'oîi divergeront les filaments nerveux à l'en- semble desquels on a donné le nonideçueue de cheval. A l'endroit de ce renflement, le tube mé- dullaire se ferme plus tard qu'aux parties voisines, de sorte qu'il présente une fente ellipsoïde très allongée , une espèce de bou- tonnière qui est en communication avec ie canal de la moelle, et qui, par la clôture complète du tube médullaire, disparaît en- suite, sans qu'on en trouve de trace chez le MAM 389 Mammifère adulte. Au contraire, chez l'oi. seau adulte , on observe , dans la région dfj vertèbres sacrées , une dépression longitu. dinale, en forme de nacelle , dont on pour- rait se représenter la formation comme le résultat de l'écartement des bords d'un sil- lon qui se rétrécirait ensuite pour s'efl"acer insensiblement et se perdre en une ligne mé- diane au-dessus et au-dessous : cette excava- tion naviculaire est désignée sous le nom assez impropre de sinus rhomboïdal. Certains ana- tomistes admettent à tort que ce sinus est en communication directe avec le canal de l'intérieur de la moelle épinière; cette hypothèse leur permet de le comparer au sinus que nous venons de décrire chez l'em- bryon des Mammifères ; et ils trouvent ainsi un fait nouveau à l'appui de la doc- trine des transitions successives du sys- tème nerveux de l'Homme et des Verté- brés supérieurs, à travers toutes les phases dont nous rencontrons la représentation permanente chez les animaux des dernières classes. Le sinus rhomboïdal des Oiseaux n'est point un prolongement, une sorte de soupirail du canal médullaire; il est, sur toutes ses parois, tapissé d'une couche de substance nerveuse qui le sépare de cette cavité; il n'est donc point l'analogue du sinus des embryons des Mammifères, au moment oii ce sinus est une ouverture béante, en continuité avec le canal de la moelle. A sa partie antérieure, le tube médul- laire reste largement ouvert, comme nous l'avons dit; trois dilatations, trois cellules cérébrales se montrent successivement. La cellule antérieure est celle qui est indiquée la première; la moyenne apparaît ensuite, et est suivie de la cellule postérieure. L'ordre dans lequel s'achève le développement de ces cellules est le même que celui dans lequel elles se produisent. Les lames dorsales se re- plient autour d'elles et se rejoignent; et, tan- dis que la substance nerveuse complète d'a- bord le tube médullaireà la partie antérieure, en fermant les deux premières cellules, les la- mes dorsales seules forment parois au-des- sus de la cellule postérieure, en face de la- quelle le tube médullaire se montre alors comme fendu. Avantcetteépoque, lecorpsde l'embryon était situétoutentierdans le plan de la vésicule blastodermique. Mais déjà; 890 MAM comme nous le savons, son extrémité céphn- iique s'est soulevée an-Jessus de ce niveau, et décrit deux courbures principales, pres- que à angle droit , qui impriment à la têle une très forte flexion eu avant. Une de ces courbures se pron(.::ce à la hauteur de la cellule moyenne; l'autre se des.sine au point où la cellule postérieure se continue avec le tube médullaire. Cette inflexion de la par- lie céphalique de l'embryon se rencontre chez les Mammifères et dans les autres classes de Vertébrés allantoïdiens : on ne l'observe pas chez les Batraciens et les Poissons , c'est- à dire chez les Vertébrés anallantoidiens. La distinction de ces deux grands groupes de Vertébrés se prononce donc de plus en plus, et cette flexion présente un carac- tère propre à distinguer profondément l'é- tat primitif de lencéphale des Mammi- fères, de l'état primitif et permanent de l'encéphale des Poissons. Remarquons de plus que ces courbures s'ell'acent ensuite chez les Mammifères par le développe- ment des parties diverses de l'encéphale, et que c'est au moment où la masse cérébrale a atteint son parfait développement que tou- tes ces parties sont disposées sur un même plan, tandis que cela a lieu primitivement chez l'embryon de Poisson. La subdivision des trois cellules céré- l)rales primitives est présentée de manières différentes par les auteurs. Tous admettent que, du développement ultérieur de l'encé- phale , résultent en définitive cinq cellules , et que la cellule postérieure primitive four- nit deux de ces subdivisions. Mais tous ne sont pas d'accord sur la question de savoir quelle est celle des deux premières cellules qui se scinde. Les uns croient que la cellule antérieure se divise en deux cellules, tan- dis que la seconde reste indivise: parmi eux se range Bischoff. Les autres pensent, au contraire, que la cellule antérieure ne se subdivise pas , et que la seconde cellule se partage en deux vésicules distinctes: cette opinion est celle que nos observations nous font admettre (1). Immédiatement derrière la première cel- lule, sur le côté de la portion antérieure de la seconde, deux saillies ne tardent pas à se (i) L'étuded'un grand nombied'œufsque M. Vogt a bien «oiilu examiner r.»«c nou», nous conûrme dans cette ma- MAM montrer. Le développement de la portion encéphalique à laquelle elles sont liées, les rejette de plus en plus sur les côtés. Ces deux petites dilatations ne sont autre chose que les rudiments des yeux, dont nous sui- vrons plus loin le développement. La portion antérieure de la seconde cellule, où se voient ces vésicules oculaires, forme une proémi- nence qui se détache progressivement de la partie postérieure de la même cellule; de plus , un compartiment vient séparer nette- ment ces deux portions l'une de l'autre; et la seconde cellule se trouve de la sorte diviséo en deux chambres, que Baër a distinguées l'une de l'autre par les noms de cerveau in- ieimédiaire et de cerveaumoyen. La première cellule primitive, qui a pris cependant un accroissement considérable, ne se subdivise pas et forme le cerveau antérieur. La troi- sième cellule se divise plus tard en deux por- tions : l'une antérieure, plus courte, que nous désignerons sous le nom de cellule cé- rébelleuse; l'autre postérieure, plus allon- gée, et appointie en se continuant avec la moelle épinière; nous la nommerons cellule encéiihalique postérieure. Par suite de la croissance de sa paroi su- périeure de chaque côté de la ligne mé- diane , le cerveau antérieur représente bien- tôt une cellule divisée en deux moitiés la- térales par une légère dépression. Ces deux saillies vésiculeuses sont les premiers rudi- ments des hémisphères cérébraux, qui de- viennent par conséquent reconnaissables de très bonne heure, et qui sont constitués par deux lamelles médullaires , enveloppant, sous forme de voûte, la cavité qu'elles ren^ ferment. Peu à peu les hémisphères se déve- loppent, montrent bientôt les piemiers in- dices des circonvolutions dans les Mammi- fères qui en possèdent, et s'étendent d'avant en arrière sur les parties qui se forment du cerveau intermédiaire et des vésicules sui- vantes; cette extension varie dans les diffé- rents ordres des Mammifères, comme nous l'indiquerons plus loin. L'aflaissernent mé- dian qui se forme entre les deux lobes cé- rébraux se prononce de plus en plus, mais il ne descend d'abord qu'à une petite pro- fondeur, et ne sépare jamais complètement ces deux lobes l'un de l'autre. Les deux hé- misphères restent donc unis ensemble à leur partie antérieure; en arrière, ils g'jsolent MAM du cerveau intermédiaire. De leurs bords iutcriies, résultant (ie cette séparation , aussi bien que de la Tormation du sillon médian, naissent diverses parties dont nous allons parler. De la distinction histologique qui s'opère à leur bord antérieur, là où les lobes sont demeurés utils, se produit une petite lame médullaire verticale, qui croît d'abord de bas en haut , s'infléchit ensuite d'avant en arrière, et se prolonge, suivant cette direc- tion , dans la même pr'^portion que la voûte des hémisphères s'étend sur les parties pos- térieures. Cette formation médiane et trans- verse sert donc de lien entre les deux hé- misphères ; en conséquence, elle a été nommée grande commissure du cerveau par Sœmmerring; eu égard à la place qu'elle occupe, Chaussier lui a donné le nom de mésolobe; on la nomme plus généralement corps calleux, à cause de îa densité de son tissu. Le corps calleux, d'après cette des- cription, présente donc la forme d'une voûte, dont la direction est presque parallèle à la ligne qui dessine le contour des hémi- sphères; on observe à sa partie antérieure une courbure que Reil appelle le genou, et à sa partie postérieure, plus large, un ren- flement que le même auatomiste a nomme bourrelet. Son ensemble figure assez bien la lettre C couchée horizontalement, la con- vexité tournée en haut. ■Par la formation du corps calleux, le cer- veau des Mammifères placentaires prend un caractère propre, qui distingue ces animaux de tous les autres Vertébrés, et qui les dis- tingue aussi des Mammifères aplacentaires ^ chez lesquels on ne trouve plus cette grande commissure; c'est ainsi que se prononcent de plus en plus les différences fondamen- tales dont nous avons trouvé le premier de- gré dans la présence ou dans l'absence du placenta. Au-dessous du corps calleux se produit , 6uivanl la même marche, et aussi dans la ligne médiane, une lame bl.inche, convexe supérieurement, et nommée voûle à trois piliers ou (rigone ce'rébral. Les piliers ou colonnes sont formés par des cordons ner- veux, et se présentent, en avant et en ar- rière. Connue une bifurcation du cordon principal qui constitue la voûte. Les piliers antérieurs prennent naissance dans la sub- I MAM 391 stance nerveuse qui se produit au lieu nu' me où apparaît d'abord le corps calleux, c'est- à-dire au point où les vésicules des hémi- Sfjlières sont réunies. Anicrieurement, ces piliers aboutissent à un petit tubercule qui se montre, un peu avant eux, à la face inférieure du cerveau, et qui, d'abord unique, se partage plus tard en deux ma- melons qui portent le nom d'émiJiencesjna- millaires. Les piliers postérieurs de la voûte doivent leur formation au renflement des bords internes des vésicules des lobes céré- braux. En arrière, la voûte se confond avec le bourrelet du corps calleux; mais, à sa partie antérieure, elle se sépare du corps calleux, probablement parce que, en cet endroit, celui-ci s'élève davantage de b;is en haut avant de se courber en arriéra pour suivre le mouvement de développe- ment des hémisphères. Bien qu'éloignés ainsi l'un de l'autre, en avant, le corps calleux et la voûte restent cependant unis pur une petite lame médiane qui s'étend verticale- ment entre eux, de la face supérieure de !a voûte à la face inférieure du corps calleux, et qui est pioduite par la substance qui leur servait naguère de lien immédiat : cette lame déliée est la cloison transparente , ou sepluni lucidum; elle est formée de deux petits feuillets verticaux, entre lesquels existe un sinus, désigné sous les noms de premier ou de cinquième ventricule , de fosse de Sylvius et de sinus du seplum, La voûte est un organe propre au cerveau des Mammifères ; on ne la trouve plus dans les autres classes de Vertébrés. Avant que la couche des hémisphères se soit épaissie tout au pourtour du cerveau antérieur; que le corps calleux unisse trans- versalement l'un et l'autre lobe cérébral , en se développant d'avanten arrière au fond du sillon qui les sépare; que la voûte se ferme au-dessous du corps calleux, et que la cloison transparente se tende verticale- ment de l'un à l'autre sur la ligne mé- diane, on voit deux renflements s'élever de bonne heure du fond et des parois ex- ternes des deux vésicules des hémisphères. Ces deux renflements se caractérisent bien- tôt comme corps stries , et par conséquent ne se forment pas d'abord à nu, comme certaines descriptions pourraient le faire supposer; à toute époque, ils sont cou- 392 MAM \erts parles vésicules du cerveau antérieur, puisqu'ils apparaissent dans leur intérieur et non avant elles. De l'un à l'autre des deux corps striés, au-devant des piliers an- térieurs de la voûte, s'étend un cordon blanc, qui leur sert de commissure, et qui porte le nom de commissure cérébrale anté- rieure. Quand les vésicules cérébrales se sont pri- mitivement formées à la région supérieure d'i tube médullaire, elles ont enfermé en- tre leurs parois une portion de la cavité gé- nérale de ce tube. La cavité du cerveau an- térieur, relalivenienl moindre par suite des développements que nous venons d'indi- quer, subsiste néanmoins, mais elle a subi dans sa forme plusieurs modifications im- portantes qui sont la conséquence de ces développements mêmes. Simple d'abord, elle se scinde peu à peu en deux moitiés, à mesure que les vésicules des hémisphères deviennent distinctes; le corps calleux lui sert de paroi supérieure; la voûte et la cloison transparente, productions des bords libres des hémisphères séparés, achèvent de la partager, sur la ligne médiane, en deux cavités latérales , qui sont de la sorte en- fermées chacune dans un hémisphère; on les a désignées sous le nom de ventricules latéraux. L'accumulation de substance ner- veuse, qui constitue chacun des corps striés, forme une saillie semi-circulaire au fond et sur le côté de chaque ventricule. La ca- vité ventriculaire prend donc, autour de chaque corps strié, la forme d'un croissant, dont l'arc antérieur et l'arc postérieur de- viennent, l'un la corne antérieure du ven- tricule cérébral , l'autre sa corne inférieure, moyenne ou descendante ; elle acquiert plus tard, chez les Bimanes et les Quadrumanes , une corne postérieure ou cavité digitale, ré- sultant de ce que l'hémisphère qui la con- tient subit une flexion de dedans en dehors par suite de son développement plus consi- dérable eu arrière. Du bord libre des piliers postérieurs naît la bandelette mince du corps horde ou frangé, et de leur extrémité renflée se forme une éminence recourbée sur elle-même , qui saille dans la corne descendante du ventri- cule latéral , et qu'on a nommée grand hip- pocampe, pied d'hippocampe, ou bien en- core corne d'Ammon , à cause de la ressem- MAM blance qu'on lui a trouvée avec la coquille fossile qui porte ce nom : c'est encore là une partie propre au cerveau des Mammifères. Une sorte de pli rentrant de l'hémisphère, forme, dans la corne postérieure du ventri- cule latéral , la proéminence du petit pied d'hippocampe ou ergot de coq. Ainsi , des évolutions successives de la vé- sicule du cerveau antérieur, se forment les deux hémisphères et les parties qu'ils ren- ferment. Antérieurement et supérieure- ment, les hémisphères sont séparés l'un de l'autre par la grande scissure médiane ou inter-lobaire. Au fond de cette scissure, s'é- tend transversalement la lame plus dense de la grande commissure, ou corps calleux. Du corps calleux, descend sur la ligne mé- diane le double voile vertical de la cloison transparente qui s'attache sur la face su- périeure de la voûte à trois piliers, et com- prend un ventricule. Cette cloison partage la cavité primitive du cerveau antérieur en deux cavités ou ventricules droit et gauche, dans l'intérieur desquels plusieurs organes font saillie. Sur le plancher de ces ventri- cules , se montrent les corps striés réunis en avant sur la ligne médiane par la commis- sure cérébrale antérieure. Cependant deux petits renflements vésiculaires de la partie antérieure et inférieure des hémisphères, ont indiqué le premier rudiment de l'appa- reil olfactif. Pendant que les hémisphères cérébraux et leurs parties annexes naissent des trans- formations successivesdela vésiculeencépha- liquc antérieure, la vésicule du cerveau in- termédiaire se convertit en couches optiques^ renflements volumineux situés, en raison même de leur origine, en arrière des corps striés, et qui doivent leur nom à ce que le nerf optique se forme, sinon en totalité, du moins en partie, d'un prolongement creux de la portion externe du plancher de leur vésicule. Primitivement simple et contenant une cavité unique, le cerveau intermédiaire se sépare peu à peu de la vésicule des hé- misphères en avant, suivant le mode que nous avons indiqué, et reste en communica- tion avec la cellule cérébrale moyenne en arrière. Visible dans le principe à la face su- périeure de l'encéphale, il est peu à peu re- couvert par les hémisphères qui enveloppent, d'avant en arrière, les parties résultant de MAP^ MAM 393 son évolution. Du fond , des côtés et de la parlic posU'iieure de cette vésicule iutciinc- diaire, croissent des masses de substance nerveuse qui la solidiOent latéralenicnt et par l'arrière, et rétrécissent de plus en plus la cavité qu'elle contient. Supérieurement, elle se fend d'avant en arrière, et se partage en deux lobes solides, qui sont complètement séparésà leurpartieantérieure,etqui restent encore unis postérieurement par une sorte de cordon qui se développe dans la profon- deur et qu'on nomme commissure céréb.^ale postérieure. Beaucoup plus tard se montre, en avant de cette commissure , un petit lien nerveux jeté comme un pont d'une face in- terne à l'autre, et dont la présence n'est pas constante; il porte le nom de commissure molle. Entre les deux lobes ainsi formés, aboutit le canal du tube médullaire qui, en cet endroit, déboucherait à la surface, si, dans le même temps, les hémisphères ne s'avançaient par dessus, et ne fournissaient ainsi une voûte à cette cavité, qu'on désigne alors sous le nom de troisième ventricule. 11 ré- sulte du mode même de sa formation que ce ventricule des couches optiques estoblong, étroit, et situé sur la ligne médiane. Le mou- vement de réflexion des piliers postérieurs du trigone qui se courbent d'arrière' en avant, et celui des hémisphères qui se prolonge au- dessus des couches optiques, amènent ces der- niers organes à faire saillie, l'un à droite et l'autre à gauche, dans la cavité du ventricule latéral correspondant. Un peu au-dessus de la commissure antérieure, derrière les piliers antérieurs de la volite qui contournent chaque coucheoptique en avant, on voit deux orifices nommés trous de Monro , par lesquels le troi- sième ventricule est mis en communication avec les ventricules latéraux des hémisphères. Ln avant, le troisième ventricule s'abouche aussi avec le ventricule de la cloison trans- parente par une ouverture fort étroite que plusieurs anatomistes ont appelée vulve, et dont plusieurs autres ont nié, à tort, l'exis- tence.- L'extrémité postérieure de chaque couche optique présente deux renflements qui portent le nom de corps genouillcs, l'un interne , l'autre externe ; le premier, en gé- néral , moins volumineux que le second. La base du cerveau antérieur et du cer- veau intermédiaire ne subit pas de scission semblable à celle qui partage leur face su- T. YIII. périeurc en lobes cérébraux el en couches optiques. On y observe de très bonne heure une proéminence qu'on désigne sous le nom de tubercule cendré (tuber cinereum) , et dont le développement est, suivant Valen- tin , en rapport avec celui des éminences mamiliaires, qui se trouvent plus tard pla- cées derrière lui. La masse nerveuse du tu- bercule cendré s'étend sur les parois du troisième ventricule , et concourt à le clore en bas. A sa face inférieure, il semble ser- vir de base à une lige creuse , conique, ap- pelée entonnoir (infundibulum) , et considé- rée par Baër comme l'extrémité antérieure du tube médullaire primitif, qui , fortement courbé et refoulé en arrière par le dévelop- pement des lobes cérébraux, se montre au- dessous du cerveau intermédiaire, dont 11 paraît être un prolongement. Au bord postérieur du cerveau intermé- diaire , apparaît encore un petit corps rond et aplati, qui, plus tard, devient conique, et qu'on nomms glande pinéale , à cause de sa ressemblance avec une Pomme de Pin. Cette glande serait produite, suivant Baër , par la portion postérieure du cerveau intermé- diaire qui ne se fend pas; elle devrait peut- être son origine au développement delà pie- mère, suivant Bischofl". On la voit derrière le troisième ventricule, au-dessous de la com- missure cérébrale postérieure : de petits pé- doncules l'assujettissent dans cette position. Pendant la durée de la vie fœtale, on ne rencontre pas a la surface, et même dans la substance de cette glande , les petits cor- puscules cristallins qui s'y trouvent chez le nouveau-né, ou même , à une époque plus ou moins éloignée de la naissance, comme l'indiquent les observations de certains ana- tomistes. Enfin, à une époque très ancienne du développement du cerveau intermédiaire, on voit l'infundibulum en connexion avec une vésicule qui se change en une masse molle , et repose plus tard dans la selle tur- cique du sphénoïde. Cet organe, à l'aide de l'infundibulum , communique donc en haut avec le tubercule cendré el le troisième ven- tricule; on le désigne sous le nom de 5'/a«rf3 piluitaire. L'origine de celle glande n'est pas encore bien connue. Suivant Reichert, elle serait un débris de l'extrémité anté- rieure de la corde dorsale ; d'après l'opinioa 25* 39& MAM plus probable de Rathlie, elle se présente- r.iit d'abord comme un enfoncement de la' membrane buccale dans le fond de la ca- vité pharyngienne; cet enfoncement, en se creusant davantage, formerait ensuite une sorte de cœcum , dont le fond s'élèverait jusqu'à l'infundibulum , et s'unirait à lex- trémité obtuse de ce dernier par un pédi- cule grêle; une valvule s'étendrait progres- sivement au-devant de l'ouverture de ce rœcurn , jusqu'à ce qu'il fût enfln clos ; le rœciim, transformé de la sorte en vésicule, se détacherait enfin de la cavité d'où il tire «on origine pour appartenir à la cavité crâ- nienne. Les couches optiques, le troisième ven- tricule, le tubercule cendré, l'unfundibu- lum, la glande pinéale, la glande pilui- taire , la commissure cérébrale postérieure, et la commissure molle, sont donc les par- ties principales produites immédiatement des métamorphoses du cerveau intermé- diaire, ou rattachées à cette portion de l'en- céphale par les résultats de leur développe- ment. Les changements que subit le cerveau moyen ne sont pas aussi considérables que ceux dont nous venons de tracer la succes- sion pour les deux premières vésicules; leur résultat est la formation des tubercules qua- drijumeaux ou lobes optiques. Nous avons vu qu'en cet endroit le tube médullaire pré- sente la première courbure caractéristique qui distingue primitivement l'encéphaledes Mammifères de celui des Anallantoïdiens, et d où il résulte que le cerveau moyen occupe la région la plus élevée de la tête. Creusé d'a- bord d'une cavité, comme l'étaient aussi les deux vésicules qui le précèdent , le cer- veau moyen se solidifle peu à peu par le dé- veloppement de substance nerveuse dont l'accroissement a lieu principalement à sa base et de bas en haut, comme dans tout l'encéphale en général. La masse qui le remplitainsi, forme d'abord une saillie dans son intérieur, s'élève ensuite en forme de mamelon, gagne insensiblement la voûte su- périeure, la rencontre, se soude avec elle; et la vésicule serait complètement pleine, s'il n'était resté par le bas, sur la lignt médiane, un petit canal, dernier vestige de la cavité primitive, et connu sous le nom d'flÇMedMc de Sylvius. Ce canal commu- MAM nique, en avant, avec le troisième ventri- cule, ou ventricule des couches optiques; nous verrons qu'il est en continuité avec une autre cavité postérieure. Le couvercle du cerveau moyen reste d'abord parfaitement lisse, et ne se fend point, comme cela a lieu pour celui des deux vésicules des hémisphères et des couches optiques; mais il se développe ensuite sur sa surface un sillon longitudi- nal, coupé plus tard par un sillon trans- versal. Cet affaissement cruciforme partage donc superficiellement le cerve.au moyen en quatre éminences ou tubercules; les deux tubercules antérieurs sont nommés nates, les deux postérieurs testes; leur volume re- latif et leur forme varient dans les divers groupes d'animaux, et il est à remarquer qu'en général les Herbivores ont les tiates arronilis et plus grands que les testes. La plus grande partie de la masse nerveuse qui a so- lidifié par le bas le cerveau moyen, se re- courbe en avant pour se continuer avec les couches optiques, et constitue les pédoncules cérébraux. Dans certains ordres de Mammi- fères , les hémisphères recouvrent complè- tement les tubercules qnadrijumeaux ; dans d'autres, au contraire, ils ne le recouvrent qu'en partie, et les tubercules se montrent à nu. Nous reviendrons sur ces parties en étudiant comparativenient l'organisation de l'encéphale; nous indiquons seulement ici leur origine et leur situation. Nous avons dit plus haut que la troisième cellule cérébrale primitive, dont la subdi- vision donne naissance à la cellule cérébel- leuse et à la cellule encéphalique postérieure, restait ouverte à sa partie supérieure plus longtemps que les autres cellules, et que la cavitédu tube médullaire s'ouvrait librement à sa surface, close seulement par les la- mes dorsales. Peu à peu cependant la cel- lule cérébelleuse se ferme sur ce point, par le dépôt d'un blastème nerveux qui s'accu- mule progressivement de bas en haut sur les parois latérales du tube des lames dor- sales; ce dépôt produit une lamelle-médul- laire, qui s'avance de chaque côté vers la ligne médiane supérieure, et se «oude sur cette ligne; de là resuite une cellule dont le développement ultérieur donne naissance au cervelet. On peut donc représenter l'état originel du cervelet , comme celui des di- vers lobes de l'encéphale, sous la forme de MAM deux petites lames minces qui convergent v'e dehors en dedans, suivant le mode de fftTmalion que nous venons d'indiquer, mais, nrn sous la forme de deux lamelles quis'é- lèvt raient des bords d'une fente produite par a fissure du tube în('dullaire qui aurait été { rimitivement fermé en cet endroit. L épaississement de la lamelle du cerve- let « st le seul phénomène qui indique dans les \»reniiers temps l'activité dont elle est le siège; les parties qui constituent l'organe complet ne se dégagent que plus tard des couches médullaires. A la face inférieure se montre d'abord un léger rendement, pre- mier indice de la petite masse irrégulière- ment ovoïde, qui sert, en quelque sorte, de noyau à chaque moitié du cervelet, et que Gall considérait comme le ganglion de cet organe; les anatomistes le désignent sous le nom de corps rhomboïdal ou dentelé. La surface élargie de la cellule cérébelleuse présente ensuite quatre sillons ou anfracluo- sités transverses, qui partagent l'organe en cinq lobes, dans chacun desquels ne s'ob- serve encore aucune ramification. Par les progrès du développement, les lobes se mul- tiplient avec les sillons ; aux lobules et aux dentelures qui en découpent alors la surface, correspondent des branches, des rameaux, des ramuscules intérieurs du même ordre; et de cette disposition rameuse se forme Varbre de vie que met en évidence une coupe verticale du cervelet. La portion centrale pri- mitivement formée est le lobe médian. Ce- pendant les parties latérales ont pris un ac- croissement plus considérable que celte par- tie moyenne ; on les voit bientôt sous forme de deux proéminences qui se caractérisent de plus en plus comme hémisphères cérébel- leux, et donnent au cervelet des Mammi- fères un caractère tout spécial , puisque l'on ne retrouve plus ces lobes latéraux au cer- velet des autres Vertébrés. Le lobe médian représente deux éminences vermiformes, qu'on dislingue par les noms A' éminences vermiformes supérieure ou inférieure, d'a- près leur situation par rapport au cervelet. Les diverses parties annexes du lobe mé- dian se dessinent d'une manière de plus en plus distincte ; l'extrémité antérieure du ver- mis inferior se prononce en un petit pro- longement qui a la forme d'une lancette, et qu'on nomme luette; de chaque côté de la MAM 395 luette se détachent deux replis médullaires, les valvules de Tarin, qui interceptent deux cavités sigmoïdes, et qui, comparés aux pi- liers du voile palatin, ont valu à ra|)pen- dice précédent le nom de lueUe. Ces valvules aboutissent à deux petits lobes appendicu- laires, placés à la face inférieure du cerve- let, en arrière et en dedans de chaque hé~ misphère cérébelleux, qu'ils terminent et qu'ils séparent des organes voisins. Reil a désigné ces lobes sous le nom de touffes; suivant Tiedemann, ils seraient produits, aussi bien que les valvules de T&rin, par un renversement du bord postérieur du cerve- let, de dehors en dedans. Au point où la cellule encéphalique pos- térieure se continue avec le tube médullaire, s'est produite , comme nous le savons, une forte courbure qui imprime à la tête une flexion à angle droit d'arrière en avant. Mais entre la cellule cérébelleuse et la cellule postérieure, se montre une autre incurva- tion à angle aigu d'avant en arrière, qui corrige un peu le mouvement trop prononcé de la première, et par suite de laquelle Ica parties qui se forment du développement de la cellule postérieure se trouvent naturel- lement situées au-dessous de celles qui nais- sent de la cellule cérébelleuse. A l'endroit de ce genouillement , se dépose de bonne heure de la substance nerveuse, sous forme de bourrelet transverse et saillant, qui sert de commissure entre les deux hémisphères du cervelet, et sous lequel passent les cor- dons médullaires qui, des parties posté- rieures, s'unissent aux parties antérieures; ce renflement reçoit, en conséquence, les noms de protubérance annulaire ou àe pont de Varole, bien que ce dernier nom ait été donné par Varole, seulement à la couche la plus superficielle de la protubérance. En même temps que naissent et se déve- loppent ces parties du cervelet, on voil ap- paraître et se compléter d'autres formations destinées à mettre cetorganeen rapportavec les autres parlies du système nerveux cen- tral. Ces connexions s'établissent de chaque côté par trois pédoncules , distingués en in- férieur, moyen et supérieur; l'ordre de leur formation est celui dans lequel nous ve- nons de hs nommer. Les pédoncules infé' rieurs ou corps restiformes unissent la la- melle médullaire du cervelet avec la cel- 396 IVIAM MAM liile encéphalique postérieure, et, par con- séquent, avec la moelle épinière; plus tard, ils passent, en avant, au-dessous des tu- bercules quadrijunnaux, et se placent au- dessus du pédoncule cérébral correspondant. Les pédoncules moyens se montrent en même temps que le pont de Varole, avec lequel ils se continuent latéralement pour former cette commissure cérébelleuse. Les pédoncules su- périeurs, ou processus cerebelli ad testes, sont situés au-dessus d'e la protubérance ; ils sem- blent émerger du lobe médian du cervelet, s'engagent au-dessous des tubercules quadri- jumeaux , et se prolongent dans les pédon- cules cérébraux. Entre les deux processus cerebelli aâ testes , l'intervalle est rempli par une lame médullaire, demi-transparente, dont l'apparition est liée à celle des pédon- cules qu'elle réunit , et avec lesquels elle se conrond: c'est \ai valvule de Vieussens. Pour compléter l'exposé des transforma- tions successives que présentent les cellules cérébrales dans la constitution de l'encé- phale des Mammifères , il ne nous reste plus qu'à parler de la cellule encéphalique posté- rieure. De son développement se forme le bulbe rachidien, ou moelle allongée de Ilaller; mais comme, sous ce dernier nom, les anato- mistes ont compris un plus ou moins grand nombre de parties encéphaliques, nous em- ploierons l'expression de bulbe rachidien, dont la signification est mieux définie; nous lui préférerions encore celle de bulbe crâ- nien. Dans cette dernière portion de la troi- sième cellule cérébrale primitive , le tube médullaire ne se ferme jamais à sa partie su- périeure ; et, comme le cervelet s'étend au- dessus de cette cellule, par suite de la cour- bure que nous avons décrite et du déve- loppement dont nous venons de parcourir les phases diverses, il en résulte que le ca- nal médullaire vient s'ouvrir entre la face supérieure du bulbe rachidien et la face in- férieure du cervelet; la cavité ainsi formée prend le nom do ventricule du cervelet ou quatrième ventricule. Tiedemann propose de l'appeler premier ventricule, parce qu'il se rencontre chez tous les Vertébrés, et aussi, parce qu'il est plus tôt formé que les autres. Celte dernière interprétation ne nous paraît pas exacte : le cervelet arrive plus lard que le cerveau au terme de sa perfection , et ^'ailleurs (es ventricules, d'après leur ori- gine même, sont, dans l'encéphale, des par- ties en quelque façon préexistantes , qui se rétrécissent, se distribuent de manières di- verses , se délimitent enfin , mais qui ne se forment pas à proprement parler, l'expres- sion de formation laissant supposer qu'elles prennent naissance dans la masse d'un or- gane qui, primitivement plein, se creuserait ensuite. De plus, le mot de formation , in- exact pour représenter la simple délimitation des autres ventricules, devient tout à- fait impropre pour le ventricule du cervelet, qui n'est autre chose originellement qu'un vide permanent en dehors même du tube médullaire Quoi qu'il en soit, ce quatrième ventri- cule communique en avant avec le troisième, par l'aqueduc de Sylvius, et en arrière avec le canal médullaire. Sa paroi supérieure est constituée par les éminences mamelon- nées de la base du cervelet, par le vermis inferior, la valvule de Vieussens, et une por- tion des pédoncules cérébelleux supérieurs [processus cerebelli ad testes); sa paroi infé- rieure est la face supérieure du bulbe. Les parties principales qui constituent le bulbe sont : les corps restiformes, dont nous avons déjà parlé, et qui se montrent en même temps que le cervelet; les pyramides, les cordons olivairesei les corps oUvaires, qui de- viennent successivement distincts, et dont nous allons indiquer la position respective sur le bulbe complètement développé. Sur la ligne médiane, la face supérieure du bulbe est parcourue par un sillon qui fait suite en avant à l'aqueduc de Sylvius, et, en arrière, à une dépression linéaire mé- diane, qui règne sur toute la longueur de la face postérieure de la moelle. Ce sillon tra- verse, d'avant en arrière, un espace triangu- laire dont les côtés sont formés par les corps restiformes, ou mieux, par la portion la plus interne des corps restiformes nommée pyramide postérieure par quelques anato- mistes, et dont le sommet, dirigé en arrière et désigné sous le nom de calamus scriplo- rius , s'enfonce en un angle où s'ouvre le canal de la moelle. La face inférieure du bulbe se termine à la protubérance annulaire; on y voit un sil- lon qui se continue avec le sillon médian antérieur de la moelle. En partant de ce sillon , à droite et à gauche, on renoontro: MAM #• une bande longitudinale, d'abord apla- tie, puis renflée, parallèle à celle de l'au- tre côté, et nommée pyramide antérieure ; 2" une saillie oblongue , placée sur Ja face latérale du bulbe, et désignée sous le nom de corps olivaire; 3° un faisceau médullaire interme'diaire ou laléral , appelé cordon o/i- vaiVe par Tiedemann, parce que l'olive se forme à sa surface; son apparition précède, par conséquent, celle du corps olivaire ; 4° la portion du pédoncule cérébelleux inférieur à laquelle est réservé le nom de corps restiforme proprement dit. On arrive ainsi à la pyramide postérieure (\ue nous avons décrite, et le ren- flement conique du bulbe rachidien se trouve de la sorte complété. Chacune des parties que nous venons de nommer est séparée de la partie voisine par un sillon plus ou moins accusé. En arrière, le bulbe s'amincit et se continue avec la moelle épinière. Développement et constitution de la moelle épinière. Pendant que se succèdent toutes ces for- mations de l'encéphale, la moelle épinière s'est développée et complétée. La substance nerveuse, en se déposant au fond et sur les côtés de la gouttière primitive, s'est peu à peu élevée jusqu'à la ligne médiane supé- rieure , et le tube médullaire s'est ainsi fermé, d'abord à sa partie moyenne, comme nous l'avons déjà indiqué , puis en avant et en arrière de celte partie. Le mode suivant lequel se dépose la substance nerveuse ex- plique pourquoi la partie inférieure du tube médullaire est à toutes les époques plus épaisse que sur les autres points. En conséquence de la clôture du tube mé- dullaire, le sinus rhomboïdal a disparu, se- lon que nous l'avons exposé plus haut; un renflement s'est prononcé à la partie infé- rieure, au point qui correspond à l'insertion des nerfs des membres inférieurs ; on le dé- signe, pour cette raison, sous le nom de bulbe crural ; on lui donne aussi la déno- mination de hulbe lombaire, bien qu'il se trouve le plus souvent à la région dor- sale. Un renflement s'aperçoit aussi dans la région du cou, et correspond au point oîi s'implantent les nerfs des membres thoraci- ques; il reçoit, à cause de sa situation, le nom de hulbe cervical ; on le nomme bulbe brachial, à cause de ses connfîTJons, De la MAM 397 pointe que nous avons observée à l'extré- mité postérieure du tube médullaire, se dé- veloppe la queue de cheval, qui vient plus tard terminer inférieurement la moelle épi- nière. La formation de la queue de cheval est din"éremment expliquée par les embryolo- gistes. Tous les observateurs s'accordent à dire que, dans les premiers temps de la vie em- bryonnaire, la moelle épinière occupe toute la longueur du canal des vertèbres, s'allonce dans le sacrum et le tubercule coccygien ; qu'en conséquence il n'existe pas alors de queue de cheval ; puis , qu'à une époque du développement plus ou moins avancée et va- riable suivant les animaux, un intervalle se prononce entre l'extrémité du canal rachi- dien et l'extrémité de la moelle, de sorte que la queue de cheval devient de plus en plus distincte, à mesure que ces deux or- ganes s'éloignent l'un de l'autre pour pren- dre la position qu'ils doivent conserver à l'état adulte. Mais tous les observateurs n'expliquent pas de la même manière celle différence de hauteur de la moelle épinière dans le canal vertébral. Quelques uns ad- mettent que la moelle s'atrophie dans sa partie inférieure, et supposent que la pie- mère, affaissée sur elle-même par suite de cette disparition de la moelle, se transforme en ligament coccygien. Cette atrophie de la moelle, à une période de formation aussi ac- tive, ne nous semble guère naturelle, et, quanta la production du ligament coccygien, elle a lieu nécessairement quand la moelle épinière ne se trouve plus au fond du canal des vertèbres; mais il nous paraît qu'elle est due, comme toutes les autres formations, à un développement histogénique particulier dont on aura confondu les éléments avec la gaîne fournie par la pie-mère. Parmi les au- tres auteurs, les uns, adoptant l'opinion de M. Serres, affirment que c'est la moelle qui abandonne l'exirémité du canal vertébral par un mouvement propre à'ascension; les au- tres pensent, avec Tiedemann, que c'est l'ex- trémité du canal vertébral qui s'éloigne de l'extrémité de la moelle, par suite de la croissance plus rapide des vertèbres. Cetia dernière opinion, à laquelle un grand nom- bre d'embryologistes se rattachent, nous semble plus conforme à tout ce que nous 398 BTAM observons dans la marche générale dû dé- veloppement; elle explique d'ailleurs com- ment la moelle peut paraître se retirer sur elle-même dans le canal du rachis, A Vascension de la moelle serait liée aussi, suivant l'analomisle distingué qui admet ce phénoniène , la disparition du prolongement caudal. Ce prolungement exis- terait primitivement chez l'Homme aussi bien que chez tous les animaux qui ne le présentent plus à une époque plus avancée de leur développement; il serait le résultat de l'extension de la moelle dans les dernières vertèbres; puis la moelle remonterait suc- cessivement jusqu'au milieu du coccyx, à la fin du sacrum, au haut du canal sacré, au niveau des vertèbres lombaires ou même plus haut, selon les animaux, et la diminu- tion du prolongement caudal suivrait degré à degré chaque phase de l'ascension de la moelle. C'est par une succession de phéno- mènes identiques que disparaîtrait la queue du têtard des Batraciens, ce rapport néces- saire entre l'ascension de la moelle et la per- sistance d'un prolongement caudal éiant, d'après M. Serres, une loi générale d'em- bryogénie. La conséquence de cette loi, c'est que, dans les espèces dont la queue prend une longueur considérable, la moelle épinière doit se trouver beaucoup plus bas dans le ca- nal rachidien, et que le contraire doit avoir lieu chez les animaux dont la queueest moins prolongée. L'observation est bien loin de con- firmer cette hypothèse. En effet, chez les Oi- seaux, qui ont une queue si courte, la moelle descend jusque dans la dernière vertèbre ccccygienne; chez le Poisson-Lune (î'e^rodon mola), la moelle épinière est extrêmement raccourcie, quoique la queue soit très allon- gée. Et, pour ne pas sortir de la classe des Mammifères, chez la Nocl-.jle, la Musaraigne, le Rat, le Kanguroo, qui ont une longue queue, la moelle se termine dans les vertè- bres lombaires, commecliez l'Homme; tandis que chez le Lapin, dont '•» queue est très courte, la moelle se continue au-delà des vertèbres sacrées. Quant à îa disparition de la queue chez les Batraciens anoures, qui sont munis de cet organe à l'état de têtards, elle a lieu par l'atrophie de la moelle, aussi bien que par celle des autres nerfs , du ra- chis et des muscles. Sur la face antérieure de la moelle épinière MAM se montre un sillon médian longitudinal, qui doit sa formation à un prolongement que la pie-mère envoie et qui s'enfonce jusqu'au tiers environ de l'épaisseur de l'organe. Un semblable sillon médian s'observe aussi sur la face postérieure; il tire son origine de la fente longitudinale qui règne dans toute l'étendue de la gouttière médullaire, avant que celle-ci soit transformée en tube; la pie- mère ne s'y prolonge qu'en un mince repli. Beaucoup d'anatoiuistes, tels que Bartholin, Huber, Keuffel, Arnold, nient l'existence de ce dernier sillon; d'antres, avec Haller et Chaussier, le croient moins profond que l'an- térieur; d'autres, enfln, Blaes, Vicq-d'A- zyr, Gall, par exemple, leconsidèrentcomme étant plus profond, quoique ses bords soienî plus rapprochés. Par le sillon médian antérieur et le sillon médian postérieur, la moelle est donc parta- gée en deux cordons latéraux. Ces deux moi- tiés longitudinales ne sont pas immédiate- ment accolées l'une à l'autre par leur face interne; elles sont réunies dans toute leur longueur, en avant par une lame mince, qui a reçu le nom de commissure blanche ou antérieure; en arrière, par une lame plus mince que la précédente, appelée comrn,issure grise. Les deux noms distinctifs de ces com- missures viennent de ce qu'on considère la première comme unissant les faisceaux ce matière blanche, et la seconde comme unia sant les faiscenux de matière grise de \:\ moelle. Cependant M. Natalis Guillot (l) trouve au fond du sillon postérieur, comme au fond du sillon antérieur, une lame de matière blanche; il appelle l'une axe mé- dian des stratifications antérieures , et l'au- tre, axe médian des stratifications posté- rieures. Le développement de la moelle épinière n'oTre plus aucun phénomène qui puisse nous porter à admettredes subdivisions dans les deux grandes moitiés que distinguent les deux sillons médians. L'anatornie ne saurait d'ailleurs trouver, dans l'examen de la moelle épinière fraîche d'un Mammifère ou de l'Homme, une démonstration de la présence d'autres cordons longitudinaux. Aussi beau- coup d'auteurs rejettent-ils les faisceaux donl (i) Exposition anatomiijue de F organisation du centre ner~ veux dans les quatre cltutes d'animaux vertébrés , par NiUIK GuiUot , i»44. MAM MAM 399 d'autres ont tant multiplié le nombre, parce qu'ils les considèrent comme n'existant pas dans la nature, etcomme résultant de l'action de l'alcool ou de l'adresse d'un observateur préver.u. La facilité qui résulte d'une pareille division pour expliquer les phéiutnièues di- vers de l'action du centre nerveux, n'est p,is un motir suffisant pour admettre un fait que l'observation scrupuleuse peut contester à l'habileté. On a coiupté souvent trois sillons sur ch;«que moitié de la moelle. En partant du sillon médian postérieur, le premier sillon à droite et à gauche a été nommé sillon pos- Icfieur intermédiaire; le second, sillon colla- téral postérieur ; le troisième, sillon collatéral antérieur. Bartholin, Sœmmerring, Meckel, admettent une fissure latérale entre les deux collatéraux. Les anatomistes ont aussi admis un nombre variable de co.dons médullaires. Suivant les uns, il en existe deux : un posté- rieur, compris entre le sillon médian posté- rieur et le sillon collatéral postérieur; et un antéro-latéral , compris entre ce dernier sil- lon et le sillon médian antérieur. Suivant les autres, on peut eu reconnaître trois : un postérieur; un latéral ou moyen, entre les (lent sillons collatéraux, et un antérieur. les sillons que nous avons nonmiés plus ii.iut indiquent encore, pour d'autres ana- tiniistes, des subdivisions dans ces fais- ceaux. S'il est impossible d'apporter des preuves r.iiatomiques à l'appui d'une distinction évi- dente des sillons et des cordons médul- laires, il nous semble néanmoins que l'on peut considérer, à la surface de la moelle, deux lignes dessinées , l'une par l'inser- tion des racines antérieures des nerfs ra- chidiens, l'autre par l'insertion des filets postérieurs des mêmes nerfs; l'une collaté- rale antérieure, l'autre collatérale posté- rieure. Quant aux faisceaux , on peut ad- mettre , avec M. Natalis Guillot , deux caté- gories de stratiGcations , qu'une coupe trans- versale fie la moelle met en évidence. Les unes antérieures, comprenant les deux por- tions que sé|iare le sillon médian en avant, et que réunit l'axe antérieur des stratifica- tions; les autres postérieures, comprenant les deux portions que sépare le sillon mé- dian en arrière et que réunit l'axe posté- rieur; les unes et les autres possédant une matière grise dans !eur partie centrale; ies unes séparées des autres par un prolonge- ment de cette matière grise et par les in- sertions des racines postérieures des nerf» rachidiens. Celte distinction paraît encore plus fondée quand on lient compte du rôle de ces deux portions médullaires, si diffé- rent , comme l'ont démontré les expériences d'un grand nombre de physiologistes, el, plus récemment, celles de &L Longet (1). En elTet, les faisceaux antérieurs, de même que les filets antérieurs des nerfs rachidiens, sont insensibles et exclusivement relatifs au mouvement, tandis que les faisceaux posté- rieurs, ainsi que les filets correspondants, sont très sensibles el n'ont point de rapport avec le mouvement. Cette manière d'envi- sager la moelle épinière a l'avantage de n'affirmer rien que l'observation ne puisse démontrer; elle s'appuie sur les résultats les plus intéressants qu'aient produit les travaux entrepris récemment en France sur le système nerveux , au point de vue anato- mique et au point de vue physiologique. Les mêmes doutes ne peuvent exister sur la présence de cordons distincts à la portion intra-crânienne de la moelle épinière, c'est- à-dire au bulbe rachidien. Dès le moment où les éléments nerveux constitutifs ont pris leur forme caractéristique définitive, ils se disposent en faisceaux auxquels se ratta- chent les fibres de la moelle. Ces faisceaux sont ceux dont nous avons indiqué plus haut la situation relative à la surface du bulbe. Enveloppes de l'axe cérébro-spinal. L'axe cérébro-spinal, dont nous venons de suivre le développement, est entouré de trois membranes, désignées collectivement sous le nom des méninges. Ces enveloppes sont produites, comme le sont d'ailleurs tou- tes les formations embryonnaires, par une séparation des divers éléments histogéni- ques primitivement confondus. Le blastème général d'où dérivent les méninges se mon- tre dans le canal des lames dorsales, avant que se soient rapprochées les lamelles qui doivent clore les cellules cérébrales; et ce sont elles qui ferment le canal de la moelle, sur tous les points où le tube médullaire tarde à se compléter, à la cellule cérébel- (1) A„atomie et physiolo^te ,1a sjstéme nerveua- rie l'homme et dt» animaux vertébrés, p ar F. A. Longet, 1842. 400 MAM leuse et à la cellule postérieure , par exem- ple. Au-dessus de cette dernière, elles recou- vrent même toujours seules l'ouverture du canal de la moelle , puisque ce canal y reste toujours ouvert. Du départ qui s'accomplit dans les éléments destinés à former les mem- branes d'enveloppes de l'axe cérébro-spinal, naissent la pie-mère , Varachnoïde et la dure-mère. La pie-mère est celle qui se montre la première; la dure-mère ne tarde pas à devenir distincte; l'arachnoïde ne peut être aperçue que plus tard. La pie-mère est l'enveloppe la plus in- terne; elle se superpose immédiatement à la substance nerveuse, et supporte de nom- breux vaisseaux qui se ramitient sur elle : celte membrane est cellulo-vasculaire dans le crâne, fibro-vasculaire dans le canal ra-^ chidien. A l'extrémité inférieuredelamoelle, elle se termine en un cordon grêle, le li- gament coccygien ou caudal, qui se place au centre du faisceau des nerfs qui com- posent la queue de cheval. Nous avons dit plus haut, à propos de la moelle épinière, comment nous comprenions la formation de ce ligament. Entre les racines antérieures et postérieures des nerfs spinaux, la pie- mère s'élargit en une bandelette mince, dé- coupée sur ses bords externes en denticules, dont les pointes vont s'implanter sur la dure- mère : celle bandelette est le ligament den- telé. Dans sa portion crânienne, la pie-mère recouvre les hémisphères du cerveau et ceux du cervelet, s'enfonce dans les sillons tracés sur leur surface , sans cesser d'être continue avec elle-même, de sorte qu'elle émet un double feuillet dans chaque anfractuosité. Elle pénètre aussi dans les cavités du cer- veau, sans s'attacher à leurs parois, forme U toile choroïdienne , qui , par sa face su- périeure, correspond au trigone cérébral, et donne, par sa face inférieure, une paroi supérieure au troisième ventricule. Dans les ventricules laléraux , elle produit les plexus choroïdes qui en parcourent toute l'étendue et semblent conmie pelotonnés sur eux- mêmes ; elle s'avance aussi dans le quatrième ventricule pour y donner naissance à deux plexus choroïdes. Suivant Tiedemann , Des- moulins et autres observateurs, ces replis intérieurs de la pie mère devraient leur ori- gine à ce que cette membrane, tapissant intérieurement et extérieurement les la- MAM melles médullaires cérébrales avant que celles-ci se fussent rapprochées pour consti- tuer des cellules, aurait été enveloppée en- suite dans les cavités closes; la capacité des ventricules diminuant à mesure que la sub- stance médullaire s'épaissit, la pie-mère se serait plissée sur elle-même pour s'accom- moder à l'étendue des cavités où elle est enfermée; elle se serait atrophiée ou rétrac- tée entre les plis de la paroi ventriculaire. Nous croyons que ces plexus se forment des progrès ultérieurs du développement, et que la pie-mère n'atteint pas tout d'abord l'é- tendue qu'elle doit présenter, pour se pe- letonner ensuite dans les ventricules. En ef- fet, les plexus choroïdes sont en continuité de tissu avec la membrane lisse qui revêt toute la paroi interne des ventricules; il faudrait donc admettre que la partie de la pie-mère enfermée primitivement dans les cellules cérébrales se serait ensuite parta- gée en deux portions; que l'une se serait plissée par suite de la diminution de la ca- vité, tandis que l'autre serait restée lisse, bien qu'elle dût aussi se plisser pour la même raison. 11 est vrai qu'on peut dire aussi que le retrait même qui s'opère dans les plexus tend fortement la membrane ventriculaire , et est précisément la cause qui rend cette membrane unie. Mais toutes ces hypothèses de mécanique embryonnaire nous sédui- sent peu , parce qu'elles ne sont pas la con- séquence d'observations directes; l'observa- tion ne nous donne que la succession de formations qui deviennent distinctes après avoir été confondues. La dure-mère est une membrane fibreuse, la plus extérieure des enveloppes de l'axe cérébro-spinal. Par sa face externe, elle est en rapport avec les os, s'unit par de nom- breux prolongements fibreux et vasculaires avec les os du crâne, auxquels elle sert de périoste inlerne; contracte des adhérences beaucoup moins intimes avec les vertèbres. Dans le canal formé par ces dernières, elle constitue un long étui cylindrique , qui s'at- tache fortement en haut au pourtour du trou occipital, et s'étend en bas jusqu'au coccyx. Les nerfs et les vaisseaux qui tra- versent les os du crâne reçoivent, de la dure- mère, une gaine qui cesse de les accompa- gner au point où ils quittent les canaux os- seux, et qui se continue ensuite avec I MAM périoste externe. Il faut cependant excepter de cette disposition générale la gaîne que la dure-mère fournit au nerf optique, et qui forme un double prolongement: l'un cons- titue le périoste des os de l'orbite; l'autre enveloppe le nerf optique jusqu'au globe de l'œil , et se continue avec la membrane ex- terne de cet organe, la sclérotique. Deux feuillets, très intimementadhérents l'un à l'autre, constituent la dure-mère; et leur distinction peut, surtout dans certains points, être rendue évidente. Ces points îont ceux où le feuillet interne se détache 4n feuillet externe ()our former des cloisons ou des sinus. Dans les uns et dans les au- tres, le feuillet interne, après s'être en- foncé directement vers l'encéphale, se ré- fléchit sur lui-même et regagne le feuillet externe; m.iis, dans les cloisons, les deux portions s'accoie:it l'une à l'autre , tandis que, dans les sinus, elles laissent entre elles un intervalle que tapisse à l'intérieur la membrane des veines. Les sinus, en nombre variable . reçoivent le sang veineux de rencéi)hale, de ses enveloppes et de ses os, et le portent, directement ou par des branches intermédiaires , dans la veine ju- gulaire interne. Les cloisons principales sont la tente du cervelet , sorte de voûte membra- neuse qui sépare le cerveau du cervelet; la faux du cerveau , lame fibreuse verticale , perpendiculaire à la tente du cervelet, avec laquelle elle se continue en arrière, et pla- cée sur la ligne médiane au dessus du corps calleux, entre les deux hémisphères céré- braux; enfin, la faux du cervelet, située en- tre les hémisphères cérébelleux, et implantée en avant sur la tente du cervelet. Cette der- nière cloison est la moins constante; elle dis- jiaraît chez les Mammifères dont le lobe mé- dian du cervelet fait plus de saillie que les lobes latéraux. Au contraire, la tente du cer- velet, destinée à garantir les deux principales portions de l'encéphale de tout contact qui pourrait les froisser , prend une grande so- lidité chez tous les Mammifères, et se ren- force même d'une lame osseuse chez pres- que tous les Carnivores prompts à la course. Entre la pie-mère et la dure-mère, et après ces tuniques, se développe Varachnoïde, membrane séreuse, dont le nom vient de la délicatesse et de la transparence de sa tex- tuYe. Comme la plupart des séreuses, l'a- T. VIII. MAM ^01 rachnoïde fo.rme un sac à double paroi , sans ouverture; son feuillet externe ou pariétal adhère fortement à la face interne de la dure- mère , et lui donne un aspect nacré et bril- lant; son feuillet interne ou viscéral est ap- pliqué contre la face externe de la pie-mère. Elle s'enfonce au-dessous de la dure-mère, partout où celle-ci forme des cloisons dans l'encéphale. Au contraire, elle ne pénètre pa s avec la pie-mère dans les enfoncements où celle-ci se replie ; elle se tend seulement au- dessus , en formant une sorte de |)ont. Le feuillet viscéral fournit aux nerfs et aux vaisseaux qui émergent de l'axe cérébro-spi- nal ou qui y pénètrent, une gaîne qui les accompagne jusqu'à la rencontre du feuillet pariétal, se réfléchit ensuite et se continue avec ce même feuillet; c'est de la sorte que la continuité entre les deux feuillets arach- noï'Jiens n'est jamais interrompue. Ces deux feuillets sont partout en contact médiat l'un avec l'autre au moyen de petits filaments. La moelle épinière, l'encéphale et leurs enveloppes ne remplissent pas toute la cavité du canal rachidien et du crâne. Entre la pie-mère et le feuillet viscéral de l'arach- noïde, existe une couche de liquide alcalin, d'une saveur salée, nommé liquide céphalo- rachidien; il est en communication avec le liquide contenu dans les cavités ventriculai- rcs, et baigne tous les nerfs jusqu'à leur sortie du crâne ou jusqu'aux trous de con- jugaison des vertèbres. Nerfs qui émanent de l'axe cérébro-spinal. Grand sympathique. L'axe cérébro-spinal , dont nous venons d'étudier la composition , se complète par les nerfs qui s'y rattachent immédiatement, et qui établissent une communication entre cette portion centrale et les divers organes. Ces nerfs peuvent se diviser en nerfs crâ- niens et en nerfs rachidiens, selon que le lieu de leur émergence est à l'encéphale ou à la moelle épinière. Le nombre des pre- miers est de douze paires chez tous les Mam- mifères, à très peu d'exceptions près: le nombre des seconds varie avec le nombre des vertèbres , auquel il correspond en gé- néral. Les nerfs crâniens sont, d'avant en ar- rière : l'olfactif, l'optique, le moteur ocu- laire commun , le pathétique , le trijumeau, 2b h02 mam le moteur oculaire externe, le facial , l'au- ditif, le glosso-pharyngien , le pneunio-gas- trique, le spinal et le grand hypoglosse. Nous indiquerons plus loin le point d'ori- gine de chacun d'eux. Ces nerfs forment deux catégories , dont nous tirons les caractères, des particularités que présente leur développement. La pre- mière catégorie comprend les nerfs des trois appareils sensoriels supérieurs , de l'œil, de l'oreille et de l'organe olfactif; le second renferme les autres paires nerveuses. En ef- fet, les trois premiers ordres d'organes sen- soriels se présentent sous forme de vési- ctiles qui procèdent des cellules encépha- liques, et leur développement est telle- ment lié avec le développement de ces cel- lules elles-mêmes, comme nous le dirons bientôt, que ce rapport tout particulier est un caractère important, qui mérite de ser- vir de base à une classiBcalion des nerfs de l'encéphale. Ajoutons qu'ils se distinguent encore par la nature même de leur ac- tion , et que leur rôle physiologique spéci.il vient appuyer la division que nous établis- sons ici d'après leur mode d'origine. Il ré- sulte en effet des expériences d'observateurs habiles, et en particulier de MM. Magendie, Muller et Longet , qu'on peut exercer toute espèce d'action sur les nerfs o[ttiques , ol- factifs et auditifs, et même les détruire, sans causer la moindre douleur; tandis que des excitations mécaniques ou galvaniques éveillent la sensation propre à chacun de ces nerfs, la vision, l'olfaction ou l'audi- tion. Le nom de nerfs sensoriaux ou de sen- sation spéciale peut être employé pour dési- gner ces trois espèces de nerfs , comme le propose le dernier des anatomistes que nous venons de citer. Quant aux nerfs crâniens de la seconde catégorie, on en distingue deux ordres : le premier est celui des nerfs de sensibililé générale, assimilables aux racines posté- rieures des nerfs rachidiens, parce que, comme ceux-ci, ils président exclusive- ment à l'exercice de la sensibilité à leur origine, et s'unissent, au-delà de leur gan- glion, aux Blets des nerfs moteurs, de fa- çon à constituer un tronc mixte; le second est celui des nerîs du mouvement , présidant à la fois aux mouvements volontaires et res- piratoires, et analogues aux 6lets antérieur.'! MAM des nerfs spinaux, parce que, comme eux» ils sont exclusivement moteurs et ne sont point sensibles. Les nerfs de sensibilité gé- nérale sont au nombre de trois: la portion ganglionnaire du trijumeau , le glosso-pha- ryngien et le pneumogastrique. Les nerfs du mouvement sont au nombre de sept : le moteur oculaire commun, le pathétique, l6 masticateur (racine motrice de trijumeau); le moteur oculaire externe, le facial, le spi- nal et le grand hypoglosse. Quant aux nerfs rachidiens , on sait qu'ils s'attachent à la moelle épinière par deux racines: une postérieure, présentant un renflement ganglionnaire, et spéciale- ment destinée à porter les sensations , de la périphérie du corps au centre nerveux ; l'au- tre antérieure, sans ganglion, exclusive- ment propre à conduire les ordres de la volonté, du centre à la périphérie, et à dé- terminer ainsi les mouvements. Les nerfs rachidiens se divisent en cervicaux . dor- saux, lombaires et sacrés , d'après la région des vertèbres d'où ils émanent. A diffé- rentes hauteurs, les branches antérieurs de plusieurs nerfs s'anastomosent entre elles, se séparent, se réunissent, et donnent ainsi naissance à des réseaux, à des plexus dans lesquels les filets nerveux s'accolent sans jamais se confondre. Les plexus principaux sont: le cervical et le brachial, formés par les nerfs cervicaux et les premiers nerfs dor- saux; le lombaire et le sacré , constitués par les nerfs de même nom. Le système nerveux des Mammifères, comme celui de tous les Vertébrés , se com- pose enfin d'une autre portion , le nerf grand sympathique , appelé encore système ganglionnaire, a cause des petites masses nerveuses qu'il présente en grand nombre, et système de la vie organique , parce qu'il se distribue spécialement aux organes de la nutrition. Par sa portion céphalique, com- posée de plusieurs ganglions, et par les filets qui émanent de son g.inglion cervical supérieur , le grand synifiathique est en rap- port avec plusieurs nerfs crâniens , et no- tamment dvec le trijumeau. Au-dessous du crâne, il se présente cornti'.e un double cor- don noueux , placé de chaque côté de la co- lonne vertébrale, depuis la première ver- tèbre cervicale jusqu'à la dernière vertèbre sacrée; la chaîne, d'un côté, communique MAM MAM a03 doivent être considérés comme constituant un groupe particulier, à cause de leur mode de formation, et nous avons vu que les ob- servations anatomiques et expérimentales confirment cette distinction. Ces trois nerfs de sensations spéciales sont Voptique, qui se distribue à l'œil; Vauditif, qui se distribue à l'oreille; Volfaclif, qui se distribue à l'or- gane de l'odorat. On sait que chacun de ces organes reçoit aussi un rameau du nerf tri- jumeau, et que plusieurs anatomistes ont considéré ce rameau comme un nerf acces- soire qui pouvait suppléer le nerf propre ou principal. Le concours de ces deux ordres de nerfs serait même nécessaire , suivant cer- tains observateurs, pour que la fonction spé- ciale s'exerçât dans sa plénitude. La doctrine de la transposition des sens repose sur quel- ques faits qu'on s'est trop hâté de tenir pour certains, comme l'absence de nerfs optiques chez les Taupes , de nerfs olfactifs chez les Cétacés, de nerfs auditifs chez les Poissons. D'un autre côté, en attribuant la perte im- médiale de la vue , de l'ouïe ou de l'odorat à la section de la branche du trijumeau, qui se distribue à chacun des organes de ces sens, on a considéré comme principal le phéno- mène secondaire, et l'on n'a pas vu que l'abo- lition du sens est consécutive aux altérations qui surviennent dans ses parties, au trouble de leurs actes nutritifs et sécrétoires. De toutes les expériences physiologiques qui ont rapport à ce sujet, et qu'on a de la sorte mal interprétées , il résulte que le nerf tri- jumeau a un rôle fort important , mais non un rôle de nerf spécial, dans la vision , l'au- dition et l'olfaction. C'est par l'élude des trois appareils sen- soriels supérieurs que nous allons commen- cer : l'histoire de leur développement les rattache immédiatement à l'encéphale. Nous dirons ensuite quelques mots du goût et du toucher. De la vue. — L'étude du développement M2 MAM lies cel/ules cérébrales nous a appris déjà que deux petites (iilatalionsse montrent pri- mitivement sur le côté de la portion anté- rieure de la seconde cellule primitive, c'est- à-dire sur le côté du cerveau intermédiaire d'où naissent les couches optiques. Ces deux petites exsertions creuses , s'allongent peu à peu ; leur portion antérieure, arrondie et volumineuse , formera , par une séparation histologique , la rétine, la choroïde et la sclérotique; leur portion postérieure, cylin- drique, donnera naissance au nerf optique, qui , d'abord creux comme la vésicule à laquelle il aboutit, met celle-ci en commu- nication avec le cerveau. Par le développe- ment d'une masse nerveuse et la formation des fibres, les tubes des nerfs optiques s'em- plissent, deviennent solides, et font corps avec la rétine , qui semble en être un épa- nouissement vésiculeux. Au devant de cette vésicule de la rétine, les téguments de la tête s'avancent sous la forme d'un enfonce- ment en cul-de-sac, dont le sommet ren- contre d'abord la surface convexe de la vé- sicule, la repousse devant lui, et s'enchâsse enfin dans le sinus qu'il s'est ainsi creusé. La paroi de la vésicule, refoulée de la sorte sur elle-même d'avant en arrière, se replie à la façon des séreuses , et deux feuillets se trouvent ainsi formés ; l'interne , celui qui s'est réfléchi, devient la rétine; l'externe est la membrane de Jacob. La dépression sacci- forme que nous venons de décrire, et qui reste d'abord ouverte en avant, s'étrangle peu à peu à son ouverture, et finit par se détacherdes téguments. Enfermée dans l'œil, elle forme la capsule du cristallin , dans la- quelle se développe le cristallin lui-même. Entre la rétine et la capsule du cristallin , la portion du liquide primitivement contenu dans la saillie vésiculeuse de l'œil se trans- fiirme en corps vilré, qui se revêt d'une fine tunique, la membrane /ii/a?oïde. Il est clair que le corps vitré est d'autant plus petit que l'embryon est plus jeune. La partie anté- rieure du globe oculaire , dont l'occlusion a lieu de la manière que nous venons de dé- crire, est transparente , et forme la cornée. 11 résulte de ce mode de développement que le cristallin conserve d'abord des rapports intimes avec la cornée, et ne s'en éloigne que progressivement. A mesure que la capsule du cristallin MAM quitte ainsi la face interne de la cornée pour se porter plus en dedans , elle est dé- passée tout à son pourtour par une mem- brane quia enveloppé la rétine, et dont les bords se courbent légèrement au-devant de la capsule elle-même , sans cependant en- vahir jamais sa surface; cette membrane est la choroïde; le voile annulaire qu'elle en- voie entre la cornée et le cristallin porte le nom iVuvée; il est percé dans son milieu du trou de la pupille. Sur ce repli antérieur se place l'iris , dont le développement a lieu plus tard, et qui n'est sans doute qu'un pro- longement immédiat de la choroïde. L'iris, comme l'uvée sur laquelle il s'applique, forme un anneau étroit, transparent, inco- lore , et est aussi percé du trou pupillaire; plus tard, sa face postérieure, l'uvée, prend une couche de pigment, aussi bien que la choroïde elle-même, et l'iris lui-même se co- lore diversement; il est le plus souvent brun ou d'un fauve foncé. Le voile formé par l'iris distingue la chambre antérieure de la cham- bre postérieure de l'œil, toutes deux remplies par l'humeur aqueuse. La lame interne de la choroïde , à la surface de laquelle surtout repose le pigment, est d'un tissu plus ferme et porte le nom Ae ruischienne . Peu visible chez l'Homme, les Singes et les petits Mam- mifères, la ruischienne devient très appa- rente chez les grands animaux, et notam- ment chez la Baleine. Au bord antérieur de la choroïde , sur les points où cette mem- brane entoure la capsule du cristallin , se montrent de petits plis , les procès ciliaires, dont la couronne se complète peu à peu ; leurs bords libres , légèrement dentelés en général , se découpent en franges chez les grands Mammifères, comme le Rhinocéros, le Cheval, le Bœuf, la Baleine. Ces procès ciliaires ne sont que les extrémités de petites îames formées par les plis qui se prononcent ensuite plus haut dans la choroïde, et dont l'ensemble constitue le corps ciliaire. De la portion périphérique de la vésicule oculaire se forme enfin la tunique la plus externe de l'œil , la sclérotique , qui s'unit en avant et se continue avec la cornée; une ligne indique dans les premiers temps la limite de ces deux segments de la sphère oculaire, et s'efface plus tard sans que ce- pendant on cesse de pouvoir la distinguer. L'union de ces deux calottes extérieures de M A M l'œil se fait de plusieurs manières: tantôt, comme cher la Baleine et le Rhinocéros, leurs bords, restant droits, se pénètrent ré- ciproquement; tantôt, comme chez le Liè- vre et le Phoque, le bord de la sclérotique forme une rainure dans laquelle s'enchâsse le bord de la cornée; t.intôt enfin , comme c'est le cas pour l'Homme , le Bœuf et la plupart des Mammifères , ces bords sont taillés en biseau, et celui de la cornée s'ap- plique sous celui de la sclérotique. L'épais- seur de la sclérotique est considérable ; mais chez aucun Mammifère elle n'atteint celle qu'on observe chez les Cétacés, et principalement chez la Baleine, où sa struc- ture fibro-cellulaire est évidente sans au- cune préparation. La choroïde tapisse inté- rieurement toute la concavité de la scléro- tique, et à leur partie antérieure et voisine de la cornée, ces deux tuniques s'unissent plus intimement au moyen d'un cercle cel- lulaire, comme cotonneux, nommé cercle ou ligament ciliaire. Entre la sclérotique et la choroïde se dé- veloppe plus tard une mince membrane, beaucoup plus apparente chez l'embryon que chez l'adulte, et qu'on regarde généralement comme formée de deux feuillets, dont la partie postérieure a reçu le nom de lamina fusca sclercticœ , et l'antérieure celui de membrane de l'humeur aqueuse, de Wrisberg, de Descemel , de Demours. Beaucoup d'ana- tomistes considèrent cette formation comme une arachnoïde oculaire, analogue à l'a- racRnoide cérébrale ; la sclérotique serait l'analogue de la dure-mère ; la choroïde, de la pie-mère ; la rétine représenterait la sub- stance cérébrale. La formation du globe de l'œil n'est pas présentée , par tous les embryologistes , dé la manière que nous venons de le faire. Bischoff, entre autres , n'est pas disposé à admettre l'invagination des téguments d'où naît la capsule du cristallin, et considère toutes les parties de l'œil comme dérivées de séparations histologiques dans la vésicule oculaire elle-même. 11 existe aussi, chez tous les embryons de Vertébrés , à l'angle interne et inférieur de l'œil, une ligne incolore dontla nature elle mode de formation ne sont pas expliqués de la même manière par tous les observateurs. Le plus grand nombre d'auteurs la consi- MAM 413 dèrent comme une fente , et c'est sous le nom de fente choroïdienne que ce phénomène est désignégénéralement. Elle intéressée la fois la sclérotique, la rétine, la choroïde, et par conséquent l'iris, que nous considérons comme un prolongement de cette dernière tunique. Mais les avis ont été parages sur l'origine de cette fente. Walther, croyant que l'œil, comme d'au- tres organes, se compose de deux moitiés d'abord distinctes , puis confondues , re- garde la fente choroïdienne comme la der- nière trace de la séparation primitive , opi- nion que l'observation a depuis longtemps renversée. Huschke, trompé sans doute par le rapprochement des deux vésicules oculai- res qui est dû à la courbure du cerveau, con- sidère les deux globes des yeux comme ré- sultant de la division d'un germe unique, et trouve dans la ligne de séparation des deux globes l'origine de la fente choroïdienne. Nous venons d'indiquer la cause probable de l'erreur de Huschke; l'observation la plus attentive nous montre les vésicules oculaires primitivement distinctes. Il nous semble beaucoup plus rationnel d'expliquer la formation de celte fente par la formation même de l'œil. En effet, le prolongement des téguments, destiné à for- mer la capsule du cristallin, ne s'allonge pas dans l'axe même de la vésicule oculaire, mais bien sur la ligne médiane inférieure, de manière à produire un petit sillon longi- tudinal, dont les bords sont formés par les plis des membranes qu'il refoule. Suivant cette explication, la fente choroïdienne ne serait autre chose que le bâillement de ces bords. Le coloboma de l'iris ne serait qu'un arrêt de développement dans cette période de formation. Baër ne croit pas à l'existence d'une fente, d'une solution de continuité ; il soutient que la rétine forme en cet endroitun pli au-des- sous duquel passe la choroïde sans s'y engager et sans prendre de pigment; la tache jaune et le trou central qu'on observe sur la rétine de l'Homme et des Singes seraient les débris de ce pli primitif. Chez les Oiseaux, au con» traire, le choroïde s'engagerait dans ce pli de la rétine, et formerait le peigne, qu'on ne trouve pas chez les Mammifères. Bischoff, qui n'admet pas non plus une véritable fente, pense qu'au moment où le pédicule creuï M 4 MAM d'où naît le nerf optique, se sépare de la vé- sicule, ses deux bords s'alTaissent l'un sur l'autre latéralement et dessinent de la sorte une ligne ; le pigment ne se dépose pas d'a- bord sur cette ligne d'insertion du nerf op- tique; mais lorsque cette insertion se dé- place, et est portée en arrière par le progrès du développement, le pigment a continué de sedéposer d'avant en arrière dans la choroïde, et la ligne biancheade lasorle disparu. L'ex- plication que nous avons adoptée nous paraît être la plus probable. Un phénomène propre à l'œil des Mam- mifères et de l'Homme est l'existence, pen- dant la vie fœtale, de deux membranes vasculaires d'une grande finesse, dont les vaisseaux sont en communication avec ceux de l'iris et entre eux. L'une, appliquée sur la face antérieure de l'iris, clôt la pupille et est nommée membrane pupiliah-e ; l'autre appliquée sur la face postérieure du cristal- lin, dépasse la capsule, traverse la chambre postérieure et va rejoindre la membrane pupillaire; elle est désignée sous le nom de meitibrane capsulo -pupillaire. Primitive- ment, quand la capsule du cristallin était en contact avec la cornée, ces deux membranes en formaient probablement une seule conti- nue, qui enveloppait toute la capsule, et constituait le sac capsulo-pupillaire. La capsule, en s'enfonçant vers l'intérieur de l'œil, s'appliqua sur la paroi postérieure de ce sac; puis, quand la choroïde émit son voile circulaire de la périphérie vers le centre du globe oculaire , et que l'iris se forma, la membrane du sac capsulo-pupil- laire fut repliée sur elle-même; la partie antérieure, restée adhérente à l'iris, se déta- cha de la partie postérieure et constitua la membrane pupillaire; la partie postérieure, traversant la chambre postérieure et acco- lée à la capsule du cristallin , devient la membrane capsulo-pupillaire. L'iris est dé- barrassé de ce voile à une époque plus ou moins avancée, selon les individus; on l'a trouvé encore à la naissance. Primitivement, en raison même de leur mode de formation, les yeux sont situés la- téralement; mais chez l'Homme et les Qua- drumanes, ils prennent peu à peu une autre direction et se portent en avant; chez ces derniers même ils se rapprochent davan- tage de la ligne médiane, et le Tarsier est MAM celui chez lequel ils sont le plus rapprochés. Dans les auiies ordres, ils restent latéraux, et s'écartent niêtne de plus en plus l'un île l'autre, ce qui tient probablement au plus grand développement de la face en avant; chez les Cétacés, ils se dirigent un peu en bas. Le globe oculaire de tous les Mammifères présente dans sa formation les phéno- mènes que nous venons de décrire , il se compose essentiellement chez tous ries mê- mes parties; on rencontre néanmoins chez les adultes quelques particularités que nous allons signaler avant de parler du nerf op- tique. En général, les yeux sont proportionnel- lement plus gros chez les Mammifères noc- turnes, et leur pupille , en se contractant sous l'influence de la lumière, prend ordi- nairement la forme d'une fente, au lieu de rester circulaire. Les Chéiroptères ne peu- vent pas être considérés comme une excep- tion à cette loi ; car c'est par le sens du tou- cher, et non par la vue, qu'ils semblent se diriger pendant l'obscurité. Chez les Mam- mifères que leur vie souterraine condamne à une obscurité complète, les yeux devien- nent, au contraire, extrêmement petits et rudimentaires, comme chez les Taupes, les Musaraignes , etc. Ceuxqui, comme l'Homme, se tiennent à la surface de la terre, ont le globe oculaire presque sphérique; la cornée forme cependant, en général, une légère sail- lie au devant de la sclérotique, parce qu^elle représente un segment appartenant à une sphère d'un plus petit rayon. Cettedillerence s'efface chez plusieurs Rongeurs, le Castor, le Porc-Épic , etc. Chez les Cétacés, la cornée s'aplatit a peu près comme chez les Poissons; mais le cristallin devient plus sphérique que chez les Mammifères terrestres : disposition que rend nécessaire le besoin d'une réfrin- gence plus considérable, et qui dépend du milieu dans lequel vit l'animal ; aussi le ren- contre-t-on chez les Phoques, qui ont l'habi- tude de plonger. Le pigment qui recouvre la ruischienne ne se dépose souvent sur le fond qu'en cou- che extrêmement légère , et laisse voir ainsi la couleur de la membrane comme une sorte de tache diversement colorée, et nommée tapis. Cette tache, dont on ignore l'usage, ne s'observe que chez les Mammifères. Pla- MAM Ct'e au fond de l'œil , sur le côté opposé à celui où s'impluute le nerf optique, elle est souvent très éclatante; et c'est la réflexion de la lumière extérieure sur le tapis qui pro- duit c-et éclat particulier aux yeux de cer- tains Marnniirères , et notatnnienl du Chat, quand ils sont placés dans une demi-obscu- rité. Le tapis est de couleur sombre , brun , noirâtre ou chocolat, chez l'Homme, les Blaireaux, les Singes, les Rongeurs; il est vivement coloré chez les Carnivores , les Ruminants, les Pachydermes, les Cétacés. Blanc bordé de bleu , chez le Chien , le Loup, le Blaireau, il est d'un jaune doré pâle, chez les Felis, l'Ours, le Dauphin, et se rapproche en général du vert et du bleu argenté chatoyants. Nous avons vu comment se forme le nerf optique; nous savons qu'il se rattache pri- mitivement à la seconde cellule cérébrale. Mais par suite du développement successif de celte cellule il prend des connexions parlicu- lières, et son origine à la base du cerveau est un point assez difficile à établir. Primi- tivement, quand les corps géniculés ne sont point encore développés, on voit les nerfs optiques dans l'intérieur des tubercules qua- drijumeaux; puis, lorsque les couches op- tiques ont acquis leur développement, ces nerfs sont en rapport, par une racine plus grosse, avec le corps genouillé externe, et, par une racine plus grêle, avec le corps ge- nouillé interne. Les nerfs optiques ont donc leur origine dans les tubercules quadriju- meaux et dans les couches optiques , princi- palement dans les «a0 MAM Î\IAM jets extérieurs, et mettre en je.i la fiicuUc active du toucher. En étudiant TListoire du développement de ces diverses parties, nous montrerons leur appropriation à leur fonction. Nous voulons seulement indiquer ici les nerfs qui président à la sensibilité tactile, leur origine, leur distribution, et compléter ainsi cette esquisse du système nerveux des Mammifères. La peau qui recouvre la partie antérieure de la tête, celle qui forme le pourtour des orifices sensoriaux, oculaire, nasal, buccal et auriculaire; la nuiqueuse linguale, ex- cepté à sa base; la palatine, excepté le voile du palais; la pituitaire et la conjonctive; en un mot, les téguments cutanés et muqueux de la tète, avec les dents, les glandes lacry- males , salivaires et autres , reçoivent leurs filets sensitifs de la portion ganglionnaire du nerf trijumeau, dont l'autre portion est le nerf moteur. C'est aussi de ce nerf que proviennent les filaments qui se distri- buent à tous les organes de toucher qui s'é- lèvent de la face des Mammifères, la trompe de l'Éléphant, le museau allongé de cer- tains animaux, les bulbes des moustaches du Lièvre, du Chat, du Phoque, etc. La peau qui revêt la partie postérieure de la tète emprunte ses filets sensitifs aux deuxième et troisièn;s paires cervicales. Des filets éma- nés de rameaux du plexus cervical animent aussi les parties inférieures et latérales de la face. Quant aux mouvements des muscles qui entourent les orifices sensoriaux et des mu.«cles sous-cuianés de la face, ils sont sous la dépendance du nerî facial, qui émane du faisceau antéro-latéral de la moelle, au point où ce faisceau s'engage dans la protubérance annulaire. C'estaussi ce nerf qui préside aux mouvements de l'appareil de l'évent, si re- marquable chez les Cétacés souffleurs. Les muqueuses de la base de la langue, des pi- liers du voile du palais, d'une portion du pharynx, de la trompe d'Eustache et de l'o- reille moyenne, c'est-à-dire les muqueuses céphaliques auxquelles ne se distribuent pas les rameaux du trijumeau, doivent leur sen- sibilité tactile aux filets du glosso-pharijn- gien, dont l'action semble partout être com- plémentaire de celle du trijumeau. C'est le pneurno -gastrique qui préside à la sensibilité générale des muqueuses qui tapissent une partie du pharynx, l'œsophage, Tcslomac, le larynx , la trachée et les bron- ches. Ce nerf prend son origine au bulbe rachidien, par une série de filets qui appar- tiennent au faisceau postérieur de la moelle; il est donc sensitif, et a pour nerf moteur le spinal, qui se distribue aux mêmes parties, et naît, dans la région cervicale ou à la hauteur du bulbe, des faisceaux antéro-la- téraux de la moelle. Le tronc et les membres reçoivent leurs filets sensitiTs des racines postérieures des nerfs rachidiens , et leurs filets moteurs des racines antérieures des mêmes nerfs. En gé- néral, le nom de la région où ces nerfs pren- nent leur origine, et celui des plexus qu'ils forment, indiquent aussi la région où ils se distribuent; néanmoins, les anastomoses qu'ils forment entre eux amènent quelques modifications, dont le détail ne peut trouver place dans cet article. SYSTÈME OSSEUX ; MEMBRES DES MAMMIFÈRES. Après que se sont dessinés les linéamentg primitifs du tube médullaire, le système qui montre le premier quelque indice d'un de ses organes, est le système osseux; c'est pour cette raison que nous commençons son étude après celle de l'appareil nerveux. La partie du système osseux qui apparaît la pre- mière est la colonne vertébrale, dont les ru- diments deviennent visibles de bonne heure. Le squelette se complète successivement par l'apparition des côtes et du sternum ; par la formation des os du crâne et des os de la face; et enfin par le développement des ex- trémités thoraciques et abdominales. Au point de vue de leur rôle physiologi- que , les os sont des parties protectrices pour les organes qu'enveloppent les lames dorsales ou les lames viscérales; ils servent aussi de leviers pour les mouvements. Par rapport à leur origine, ils peuvent se dis- tinguer en deux catégories : l'une compre- nant les os qui se forment dans les lames dorsales, c'est-à-dire la colonne spinale et la boîte crânienne; l'autre renfermant les os qui doivent naissance aux lames viscérales, à savoir : la face , les côtes , le sternum et les os des membres. Chacun sait que les os ne se présentent pas d'abord comme parties solides, tels que nous les rencontrons chez l'adulte: ils exis- tent d'abord avec leur forme définitive à MAM l'état de cartilages , et résulicnt Je la rnéla- morphose de cette base cartilagineuse en niasse calcaire. Cette ossification se fait pro- gressivement, procède de certains points qu'on désigne sous le nom de points d'ossi- fications, et ne suit pas toujours l'ordre de formation successive des cartilages. Cliez les Manjniifères, elle ne s'achève qu'après la naissance; elle ne paraît être complète, rhez l'Homme, que vers l'âge de trente ans. Le nombre et la situation de ces points d'os- sifualion semble varier, non seulement sui- vant les divers os, mais aussi suivant les in- dividus; nous indiquerons, en parlant de chacune des portions du squelette, les par- ticularités que l'ossification présente. En général, dans les os courts, on trouve deux points d'ossification symétriquement placés. Dans les os plats, l'ossification rayonne en tous sens d'un point situé vers le milieu de leur base cartilagineuse. Dans les os longs, le corps est séparé des épiphyses, et ces parties s'ossifient séparément pour se con- fondre ensuite; l'ossification du corps de l'os procède d'un point médian placé dans l'axe, et s'étend vers la surface et les extré- mités; celle des épiphyses a lieu ordinaire- ment plus tard par plusieurs points spé- ciaux. Remarquons que tantôt l'ossification a pour effet de réunir en un seul os plusieurs parties cartilagineuses, comme cela a lieu dans la formation du sacrum et de l'hyoïde; que tantôt, au contraire, elle divise les car- tilages en plusieurs parties , comme on l'ob- serve pour le sternum et les os du crâne; que tantôt enfin, un cartilage primitivement unique se réduit, par l'ossification, en plu- sieurs pièces , qui se soudent ensuite ensem- ble: c'estcequenous montrent les os coxaux. Bien que l'ossification des différentes par- ties du squelette se succède dans un ordre sujet à varier, on peut dire qu'en général elle attaque les organes dans l'ordre suivant: rocher, côtes, clavicule , mâchoire, bras, cuisse, avant-bras, jambe, vertèbres, crâne, rotule, os du carpe et os du tarse. On voit donc que l'ossification ne suit pas néces- sairement la succession de formation des cartilages. Le tissu osseux n'atteint pas non plus le même degré de finesse chez tous les Mammifères: il est plus grossier, plus lâche dans les animaux de l'ordre des Cétacés , chez lesquels, en général, le système osseux MAM kn Semble rester à son degré le moins élevé da développement. Des vertèbres; des côtes; du sternum. Chez tous les animaux vertébrés, la co- lonne du rachis a pour rudiment un mince cordon de substance gélatineuse cellulaire, qui s'enveloppe plus tard d'une gaine mem- braneuse, devient enfin fibreux, et porte le nom de corde dorsale ou vertébrale. Cette pe- tite colonne, essentiellement simple et im- paire, est située sur la ligne médiane, immé- diatement au-dessous du tube médullaire; elle s'apointit à ses deux extrémités , atteint en arrière jusqu'à l'extrémité caudale de l'embryon, et s'étend en avant sous l'encé- phale jusqu'au niveau des vésicules auditives entre lesquelles elle se termine. Si nous ex- ceptonscertains Poissons des derniersordres, chez lesquels la corde dorsale constitue seule ou presque seule la colonne rachidienne, nous pouvons dire que cette corde ne con- court pas en quelque sorte directement par sa masse à la formation des vertèbres; chez aucun animal elle ne se scinde en parties distinctes; elle sert plutôt d'une matrice autour de laquelle viennent se modeler les arcs osseux destinés à former le corps des vertèbres; son existence est d'autant plus fugace, son rôle d'autant plus accessoire, qu'on l'observe chez les Vertébrés plus éle- vés en organisation. Une distinction impor- tante peut être établie à cet égard entre les Vertébrés anallanioidiens et les Vertébrés allantoïdiens. Chez les premiers, Poissons et Batraciens, la corde dorsale, plus ou moins modifiée, se retrouve à la naissance dans les cavités du corps des vertèbres ; chez les se- conds, elle n'existe absolument que dans l'état embryonnaire; et chez les Mammifè- res , elle disparaît de si bonne heure qu'elle ne laisse déjà plus de trace chez de très jeunes embryons. Les deux grands groupes que nous recon- naissons dans l'embranchement des Verté- brés , semblent aussi offrir chacun un type particulier pour le mode de production des vertèbres dans leur état cartilagineux. Chez les Anallantoïdiens , il se montre toujours une paire de rudiments située à la partie supérieure de la gaîne de la corde, et des- tinée à former les arcs vertébraux. Une au- tre paire d'élémeuts, placée à la partie infé- /i22 MAM rieure, et devenant ensuite apophyses Irans- verses, s'observe chez les Poissons ei a la queue des Batraciens. La carlilaginiGcatioii, puis l'ossification de la gaître entre ces deux parties, ou au-dessous de la paire de rudi- ments supérieurs quand ceux-ci existent seuls , concourt à compléter le corps des ver- tèbres. Chez les Allantoïdiens , le mode de for- mation et de développement des vertèbres cartilagineuses paraît être différent. Au côté droit et au côté gauche de la corde appa- raît d'abord le blastème, destiné à la pro- duction de la base cartilagineuse des vertè- bres; de l'un et de l'autre de ces points , la substance formatrice s'étend en haut et en bas de manière à enfermer la corde, et bien- tôt , s'épaississant de chaque côté dans cha- cun de ces points primordiaux, elle forme un rudiment qui se montre comme une pe- tite plaque quadrilatère. Chaque vertèbre naît donc ici d'une seule paire d'éléments latéraux : chaque rudiment , en se dévelop- pant, entoure la corde dorsale , émet en haut dans les lames dorsales des prolongements ou arcs qui doivent envelopper la moelle épinière, et constitue ainsi le corps et l'arc vertébral de son côté. Devenus l'un et l'au- tre cartilagineux, les deux éléments d'une même paire s'unissent inférieurement , et s'ossifient ensuite indépendamment l'un de l'autre. C'est d'abord dans la région thora- cique que se montrent les petites plaques vertébrales; elles se multiplient prompte- ment vers la partie céphalique et vers la partie caudale de l'embryon , et se disposent ainsi en une série gauche et droite, dont chaque plaque est séparée de la suivante par un intervalle plus clair. La portion de chaque plaque vertébrale , qui se développe autour de la corde dorsale et qui l'enferme, la resserre de plus en plus, et forme enfin , comme nous l'avons indi- qué, le corps plein de la vertèbre; la corde dorsale disparaît donc peu à peu , et, chez les Mammifères, plus tôt que chez les au- tres Vertébrés. Les prolongements laté- raux qui s'étendent dans l'intérieur des lames dorsales finissent par se rencontrer au-dessus de la moelle, se soudent par pai- res , et constituent les arcs vertébraux. Le trou qui se forme ainsi à la partie posté- rieure de chaque vertèbre correspond aux MAM trous des vertèbres voisines, et il résulte de la superposition des vertèbres un canal con- tinu qui loge la moelle épinière. De chaque côté de la masse blastématique déposée autour de la corde, rayonnentaussi des prolongements latéraux qui, dans les vertèbres dorsales, se divisent à quelque distance de l'axe rachidien , de manière à constituer des apophyses transverses et des côles; tandis que, dans les autres vertèbres, ces mêmes prolongements donnent seule- ment naissance à des apophyses transverses. Enfin se produisent les deux petites apo- physes articulaires sur chaque face de la ver tèbre, et l'apophyse épineuse, impaire, à la région dorsale. L'ossification de toutes les parties dont se compose la vertèbre cartilagineuse, procède de points dont les différents observateurs, ont plus ou moins multiplié le nombre. Ce- pendant, suivant la plupart des auteurs, chaque vertèbre présente d'abord deux points d'ossification qui se confondent ensemble, à l'endroit où les deux éléments du corps de la vertèbre se sont unis inférieurement; chaque moitié de l'arc vertébral, chaque apophyse transverse et l'apophyse épineuse, possèdent aussi un point particulier d'ossi- fication. Dans la première vertèbre cervicale ou Vallas, qui consiste seulement en un an- neau sans corps de vertèbre développé, chaque moitié de cet anneau vertébral offre, d'après le plus grand nombre des anato- mistes, deux points distincts d'ossification. La deuxième cervicale, Vaxis ou épislrophée, présente un point d'ossification spécial po^r l'apophyse odontoide , qui s'élève en ayant du corps de cette vertèbre. Les autres vertè- bres cervicales ont généralement, à l'apo- physe transverse, un point d'ossification de plus, qu'il faut considérer comme un rudi- ment abortif de côte; celui de la cervicale inférieure se développe plus que les autres de manière à former une pièce osseuse qui demeure assez longtemps isolée chez l'en-i fant et les jeunes Mammifères. Les vertèbres lombaires ne paraissent pas, en général, pos-i séder ce point d'ossification à leurs apophyses transverses; cependant, on peut l'observer de très bonne heure chez le fœtus du Cochon. Dans les vertèbres sacrées, qui toutes sont\ d'abord isolées, on rencontre aussi, du moius MAM fîans les supérieures , deux points d'ossifica- (ii)n analogues, qui unissent le sacrum aux os des lies; res vertèbres pelviennes supé- rieures ont généralement cinq points d'ossi- licaiion; les inférieures n'en ont que trois. Les vertèbres coccygiennes présentent à peu près le même nombre de noyaux osseux que les vertèbres dont elles représentent toutes Ses parties; ce nombre diminue nécessaire- ment dans celles qui n'ont pas d'anneau vertébral. Suivant Cuvier, M. J. Weber et autres observateurs , les points d'ossification se- raient bien plus nombreux; on en pourrait compter, chez les Mammifères, jusqu'à vingt d.ins une vertèbre dorsale. Nous avons déjà dit que les différences, a cet égard, dépen- dent quelquefois des individus; elles varient surtout suivant les vertèbres et suivant les espèces. Il est donc impossible de donner une énumération exacte de tous les points d'ossification qu'on peut observer succes- sivement dans le développement des os; nous avons indiqué seulement ce qu'on peut considérer comme une disposition gé- nérale et fondamentale autour de laquelle se multiplient les modifications de nombre et (l'arrangement. Aussi, à moins de choisir arbitrairement telle ou telle époque de la vie embryonnaire, il ne nous semble pas qu'il soit possible de ramener la composition des os à un type défini, suivant lequel les noyaux osseux de l'embryon du Vertébré supérieur représenteraient autant de pièces isolées qu'on peut compter d'os distincts chez l'adulte du Vertébré inférieur. L'ossification de la colonne vertébrale n'est pas complète à la naissance du jeune animal; le coccyx est entièrement cartilagi- neux, et les autres vertèbres n'ont point en- core achevé leur transformation. Ce sont les vertèbres cervicales, moins l'atlas, qui s'os- sifient les premières; les vertèbres dorsales commencent ensuite, et les lombaires en troisième lieu; l'atlas ne s'ossifie que vers la fin de la vie embryonnaire. Quant à la partie de la vertèbre oîi se montre d'abord un point d'ossification, il parait, suivant Baër, que ce travail s'accomplit dans le corps, plus tôt que dans les arcs. Nous avons dit plus haut que les prolon- gements liitéraux primitifs des vertèbres Si réparent à quelque distance de la colonne MAM ^23 vertébrale en apophy.ses transverges et en cotes. Les rudiments de ces derniers os s'iso- lent du corps des vertèbres par une distinc- tion histolo<;ique, se courbent de plus en plus de chaque côté dans les lames ven- trales dont elles suivent le mouvement de convergence, et se réunissent enfin sur la ligne médiane. Avant de se rencontrer ainsi à la partie inférieure du corps, les vraies côtes d'un même côté sont unies ensemble par une mince languette qui s'étend de la première à la dernière; et, par suite de la marche des parties gauche et droite au-devant l'une de l'autre , ces deux languettes d'abord large- mentdistantes se rapprochent, se touchent, se soudent et forment ainsi le sternum. C'est par le haut que se rencontrent d'abord les deux moitiés du sternum, et cette cir- constance explique l'absence de l'appendice xiphoïiJe dans les premières périodes de la vie du fœtus. Cette formation et ce déve- loppement des côtes et du sternum, observés par Ralhke sur des embryons de Cochon , présentent à l'esprit l'idée d'une progression toute mécanique qui n'est peut être que l'expression d'une interprétation théorique des faits; beaucoup d'observateurs, et nous sommes disposés à adopter leur opinion, considèrent les côtes, le sternum et toutes les parties des p;irois Ihoraciques, comme résultant d'une métamorphose des éléments blastématiques nés des lames ventrales. Quel que soit, au reste, le mode de pro- duction du sternum, il est certain qu'il se forme après les côtes. Le nombre des points d'ossification qu'il présente varie beaucoup d'individu à individu, et d'espèce a espèce, comme cela a lieu d'ailleurs pour la plupart des os; et la disposition de ces pièces, que certains analomistes ont considérées comgie étant toujours paires, offre aussi de grandes irrégularités. Le sternum du fœtus humain à terme contient généralement six pièces os- seuses: une supérieure, une inférieure et quatre intermédiaires. Le sternum est un des éléments du squelette qui s'ossifient le plus tard ; les côtes, au contraire, sont, après le rocher, les os qui s'ossifient les premiers. Du sternum à la colonne des vertèbres, les arcs des côtes forment les parois d'une cage osseuse, dont la capacité peut légèrement augmenter ou diminuer, par suite des nmu- vetiienls d'élévation ou U'abaissemcnt qu9 h'2U MAM les côtes exécutent à leur point d'attache sur le rachis. Les vertèbres, quoique solide- ment unies entre elles, accomplissent de pe- tits mouvements, soit en s'appuyant sur la partie antérieure du corps de chacune d'el- les, soit en se fléchissant sur leurs apophyses épineuses, soiten glissant sur leurs apophyses articulaires. Ajoutés les uns aux autres, ces mouvements, quoiquepeu marqués, donnent néanmoins à la colonne une flexibilité totale assez considérable, et dont l'étendue dépend dev'écartement des apophyses épineuses aussi bien que de la solidité de la couche fibro- cartilagineuse interposée et des ligaments qui se prêtent à ces déplacements. Le liga- ment intervertébral n'est autre chose que la portion de la corde dorsale qui est demeurée entre chaque couple d'anneaux destinés à l'ormer le corps de la vertèbre; et, lorsque les corps se sont convertis en cartilage, les ligaments iniervertébraiix ont été tapissés par la masse inlermé'jiaire devenue mem- braneuse, et qui semble continuer le périoste de la colonne rachidienne. Les parties dont nous venons de suivre les phases générales d'évolution chez tous les Mammifères, présentent des différences im- portantes, quand on les examine arrivées au terme de leur déveiopi)ement chez l'adulte. ('.L's différences portent sur le nombre, la r.rme et les rapports de ces parties entreelles. Le nombre et la forme influent principale- ment sur la taille et la forme même de l'a- nimal; les rapports divers de ces parties modiOent surtout les mouvements. Nous 'pouvons souvent expliquer les variétés de lorme et de rapports mutuels de ces parties par la diversité de leur rôle physiologique jjliproprié à certaines conditions de la vie (!'un animal ou dépendant des proportions relatives de ses membres; mais il ne nous est pas également possible de trouver une raison des différences qu'elles offrent dans leur nombre. Aussi nous ne saurions, pour jcs parties, tracer des caractères propres aux divers groupes que nousavons précédemment (iéûnis, la taille de l'animal et ses habitudes biologiques n'étant point des faits généraux (\\n puissent en aucune manière indiquer les alûriités. Un de ces faits pour lesquels nous n entre- voyons aucune explication, est la présence constante de sept vertèbres cervicales chez MAM tous les Mammifères, à l'exception de l'Aï, qui en a neuf, et du Lamentin, qui en a six. Cependant la constance du nombre de ces vertèbres n'entraîne pas comme conséquence liiniformité de longueur du cou, et chacun peut citer des animaux dont le rapproche- ment est propre à faire sentir les extrêmes de variation. Les dimensions différentes des vertèbres cervicales sont donc la seule cause lie laquelle dépend la longueur du cou. Chez la Girafe et chez les Caméliens, elles sont très longues; chez les Cétacés, au con- traire, elles deviennent extrêmement minces, au point qu'elles présentent à peu piès l'é- paisseur d'une feuille de papier, chez quel- ques Dauphins. C'est aussi dans l'ordre des Cétacés que les vertèbres cervicales perdent pour la plupart cette mobilité si remarquable chez les autres Mammifères. Dans les Ba- leines proprement dites, elles sont toutes soudées ensemble, et la première dorsale s'unit même quelquefois à la septième cer- vicale; dans les Cachalots, l'atlas seul reste libre, et les six autres cervicales se soudent ; dans les Dauphins, les cinq dernières cervi- cales, très minces, comme nous venons de le dire, sont séparées l'une de l'autre, tandis que l'atlas se soude à l'axis. Chez les Mammifères à long cou, les apo- physes épineuses des vertèbres cervicales sont peu développées, afin de ne point gêner les mouvements de flexion .en arrière; c'est ce qu'on observe chez les Chameaux et la Girafe. Elles disparaissent chez les Chéirop- tères et dans beaucoup d'espèces d'Insecti- vores ; elles deviennent au contraire très lon- gues chez les Carnivores , les Solipèdes , les Proboscidiens , chez quelques espèces d'In- sectivores , aussi bien que chez l'Orang-Ou- tang, et donnent insertion au ligament cer- vical, destiné à supporter le poids de la tête. Ce ligament est donc d'autant [)!us considé- rable que la tête est plus lourde , et que la position du trou occipital est plus reculée en arrière du crâne. L'Homme le possède aussi; mais réduit à un état rudimentaire, puisque son état habituel de station verticale, et la position antérieure du trou occipital , don- dent à la tête une stabilité qu'augmente en- core son propre poids , et qui rend inutile l'existence du ligament cervical. C'est principalement sur les apophyses épineuses des vertèbres dorsales que le liga. MAP^ hjenl cervical trouve un appui solide ; aussi Voyons- nous la longueur de ces apophyses croître avec la longueur du cou et la gros- seur de la tête. Elles atteignent un dévelop- pement considérable chez les Caméliens, la Girafe, les Ruminants , les Pachydermes ; elles manquent chez les Chéiroptères, et sont remplacées, chez quelques espèces, par de pe- tits tubercules. Chez l'Homme, les apophyses sont dirigées en bas ; il en est de même de celles des Singes, chez lesquels elles s'allon- gent cependant davantage et se redressent. Dans les Cétacés , les premières apophyses épineuses des dorsales sont les plus courtes ; c'est le contraire, dans les autres ordres de Mammifères. Mais c'est surtout dans leur nombre que les vertèbres dorsales pré.>;entent le plus de variations; et ces variations ont une grande importance, puisqu'elles coïncident avecdes modifications correspondantes dans le nom- bre des côtes, par conséquent, dans la capa- cité relative de la cavité thoracique et l'éten- duedel'appareil respiratoire. Chezrilomme, on compte douze côtes qu'on distingue en vraies côles ou côtes slernales, et en fausses côles ou côtes vertébrales, suivant qu'elles s'étendent du rachis au sternum, ou qu'elles n'atteignent pas jusqu'à ce dernier os. En général , le nombre des côtes est de douze à quatorze chez les Quadrumanes, si l'on excepte le Bonnet-Chinois, qui en a onze, et le Loris paresseux, qui en a seize. Ce sont aussi ces nombres que l'on rencontre chez les Rongeurs, à l'exception du Porc-Épic à queue prenante et du Houtia, qui en ont cha- cun seize; ce sontceux quenous présentent également les Ruminants, chez lesquels le nombre treize est le plus commun. Dans l'ordre des Chéiroptères, on trouve généra- lement de onze à treize vertèbres dorsales; on en trouve de douze à quinze dans celui des Insectivores, parmi lesquels la Chryso- chlore du Cap en présente cependant dix- neuf. Chez les Carnivores, le nombre des côtes varie de treize à quinze ; mais il est de douze chez le Chat ordinaire, et de seize chez la Hyène rayée. Ce senties Pachyder- mes qui ont, en général, le plus grand nom- bre de côtes : s'il n'est qne de treize chez le Phacochœre, de quatorze chez les Sangliers et les Cochons, de quinze chez l'Hippopotame, il s'élève à dix-huit dans le genre Equxis, à MA^Î h% (îix-neuf chez le Tapir des ludcS et les Rhi- nocéros des Indes et de Java, à vingt chez le Rhinocéros d'Afrique, chez l'Éléphantetchez le Tapir d'Amérique, à vingt et une chez le Daman du Cap. Il est un Mammifère qui en présente un plus grand nombre encore, c'est rUnau, qui en a vingt-quatre, et cette par- ticularité est d'autant plus singulière que, dans le même ordre des Édentés, on trouva aussi le Mammifère dont le nombre des côtes est le moindre, le Tatou noir d'Azzara, qui n'en a que dix. Du reste, ces deux animaux, qui se distinguent ainsi dans la classe des Mammifères, font aussi exception dans l'or- dre des Édentés, qui, comme celui des Pa- chydermes, présente une grande variété à cet égard, sans que le nombre des côtes s'é- lève cependant au-dessus de dix-sept. Il ne peut entrer dans notre cadre d'exa- miner ici les dilTérences qu'offrent les côles dans la constitution de la cavité thoracique, suivant qu'elles sont plus ou moins étroites, qu'elles élargissent plus ou moins les flancs; c'est à l'article destiné à chacun des genres de Mammifères qu'il faut aller chercher ces détails. Les vertèbres lombaires sont loin de se présenter non plus en nombre constant dans la classe des Mammifères; le grand ou le petit nombre de ces vertèbres détermine la longueur des lombes d'où dépend la graci- lité ou l'épaisseur de la taille. C'est à la préseiice de neuf vertèbres lombaires que le Loris grêle doit le caractère disiinctif qui lui a valu son nom spécifique; et ce nom- bre est le plus élevé que nous observions dans la classe des Mammifères, car l'absence (lu sacrum, chez les Cétacés , ou du moins les considérations théoriques auxquelles on est obligé d'avoir recours pour en déterminer l'eïistence, nous font considérer à peu près comme arbitraire la distinction des os de l'épine en lombaires, sacrées et coccygiennes chez lesMammifèrespisciformes, et regarder, par conséquent, comme douteux les nombres de treize ou de dix-huit vertèbres lombaires assignées aux Dauphins. L'Hommea cinq ver- tèbres lombaires; les Quadrumanes, quatre, cinq, six, et plus communément sept. Ce dernier nombre est aussi le plus général dans l'ordre des Carnivores, tandis que le nombre six se rencontre chez la plupart des Ruminants et chez beaucoup de Rongeurs. Û26 MAM MAM C'est parmi les Édentris que les vertèbres lotnbuiressont le iiioiiis nombreuses; et bien qu'on en trouve quatre et même trois chez un très petit nombre de Chéiroptères ou d'Insectivores, c'est seulement chez le Tatou encoubert et chez le Tamanoir qu'on n'en compte que deux. Les vertèbres post-dorsales des Cétacés ne présenietit pas trace d'une soudure sembla- ble à celle qui caractérise le sacrum des au- tres Mammifères; nous venons de dire qu'il est impossible de les distinguer en lombai- res, sacrées et coccygiennes. Ces vertèbres sont, en général, très nombreuses, et les premières présentent des apophyses épi lieuses très fortes qui donnent attache aux muscles coccygiens, dont l'action est si énergique chez ces animaux aquatiques. C'est aux con- ditions biologiques dans lesquelles sont pla- cés ces aLimaui que sont dus, et l'absence du sacrum, et le développement considérable des muscles coccygiens, et l'appropriation des membres à la natation, et la forme générale du corps, qui rappellent, en général, le type ichthyologique, sans en prendre cependant aucun caractère et sans cesser de réaliser le type mammalogique fondamental. Les autres Mammifères ont un sacrum, résultat de la soudure intime des vertèbres sacrées, qui sont au nombre de cinq chez l'Homme, au nombre de deux chez beau- coup de Quadrumanes, et qui ne dépassent jamais le nombre de neuf qu'on observe seulement chez le Tatou mulet. C'est chez l'Homme que le sacrum est, en général, le plus large; chez les autres Mammifères, il continue la colonne vertébrale en une ligne étroite, et s'élargit davantage chez les ani- maux qui, comme les Singes, lesTartigrades et les Ours, se tiennent souvent dans une situation verticale. 11 est inutile de dire que le nombre des vertèbres coccygiennes est trèsvariable dans la classe des Mammifères; chacun peut citer des exemples d'animaux remarquables par un développement considérable ou par l'ab- sence de la queue. Tantôt, en effet, les ver- tèbres caudales manquenttout-à-fait, comme dans les Roussettes ; tantôt elles sont en pe- tit nombre et complètement cachées sous les téguments , comme chez l'Homme , qui en a quatre, chez les Orangs, le Magot, le Loris, l'Ai et autres Mammifèies, qui en ont de trois à onze; tantôt enfin elles soutiennent un prolongement caudal, dont la loiigueuî n'est pas directement proportionnée au nombre des coccygiennes. On en compte, en elîet, neuf seulement chez l'Ours, dont la queue, bien quecourte, est visibleà lexlé- rieur, tandis qu'on en trouve onzechez l'Ai, qui ne montre pas de queue. Le Pangolin à longue queue {Manis longicaudnla GeofT.-St- Hil.)estceluidetous les Mammifèresqui pos- sède le plus grand nombre de vertèbres coccy- giennes : il en a quarante-six. Nous pouvons citer après lui, encore parmi les Édentés, le Fourmilier didactyle, qui en a quarante; parmi les Rongeurs, le Pilori, qui en a trente-six; parmi les Carnivores , le Para- doxure, qui en a trente-quatre; parmi les Quadrumanes , le Cimepaye et le Lago- Itiryx, qui en ont chacun trente et une. La forme , les proportions, les usages de la queue des Mammifères, ne nous présen- tent pas des variations moins nombreuses que celles que nous observons dans le déve- loppement de cet organe. Chez les Cétacés , la queue constitue un des principaux nioycns de locomotion ; chez beaucoup de Quadru- manes et de Mammifères appartenant à d'autres ordres, elle devient un organe de préhension en s'enroulant autour des ob- jets; chez les Gerboises et les autres ani- maux qui se tiennent ordinairement élevés sur les pattes postérieures , elle fournil un troisième point d'appui, assure de la sorte la position verticale , et prévient la fatigue qui résulterait de cette position si elle était prolongée trop longtemps. Des vertèbres de la queue, les unes con- tinuent le canal vertébral pour le passage de la moelle épinière; les autres ne conser- vent plus ce canal, et ne présentent plus que des traces d'apophyses, qui se num- trent, au contraire, d'autant plus dévelop- pées chez les premières , que l'animal meut sa queue avec plus de rapidité ou plus de force. Chez les Mammifères dont la queue est longue, mobile et d'un usage fréquent, on trouve au point d'union de chaque cou- ple de vertèbres, à la face inférieure de la région caudale, un petit os en forme de V, dont les branches sont quelquefois séparées, et donnent attache aux muscles de la partie inférieure de la queue; on désigne ces os sous le nom d'os en V ou furcéaux. 11 est MAM MAM 427 rare que ces os accompagnent toutes les ver- tèbres caudales, et c'est pour cette raison qu'il nous parait peu logique de considérer comme vertèbres coccygiemies les vertèbres qui portent de ces petits os chez les Cétacés. Du reste, les furcéaux sont très développés dans ce dernier ordre; ils sont aussi très forts chez le Castor, très nombreux chez les Porcs-epics. Nous avons discuté plus haut la valeur de l'opinion qui attribue la formation et le dé- veloppement plus ou moins considérable du prolorigement caudal , à la persistance et à l'ascension plus ou moins complète de la moelle épinière dans le canal vertébral. Nous ne rappellerons pas ici les faits qui nous démontrent qu'il n'existe aucune re- lation nécessaire entre la longueur de la queue et la hauteur de la moelle. Nous ajouterons seulement que le développement si variable de la queue, et les modifications de toute .sorte qu'elle présente dans un même ordre naturel, nous avertissent du peu d'importance que cet organe doit avoir a nos yeux comme caractère zooiogique. Nous avons dit déjà que l'on ne peut as- signer au sternum un nombre déterminé de pièces osseuses ; que ce nombre varie avec les espèces, et varie aussi pour des individus dilTérenls d'une même espèce. Chez l'Homme adulte, le sternum finit par constituer un seul os aplati et allongé, se terminant infé rieurement par un appendice xyphoïde, et donnant latéralement attache aux vraiescôtes qui s'unissent à lui à l'aide de pièces cartila- gineuses. Quelquefois cependant il arrive que ces cartilages s'ossifient chez l'Homme; et, chez plusieurs Mammifères, ils se conver- tissent conslanimenl en os. Celte ossifica- tioii accidentelle des cartilages costaux ne saurait établir un terme de comparaison en- tre l'état du sternum des Oiseaux et celui des Mammifères , puisque chez les Mammi- fères la métamorphose du cartilage en os est la conséquence tardive d'une loi de déve- loppement qui souvent ne trouve pas son application, tandis que chez les Oiseaux tette transformation est primitive et géné- rale. Pour les cartilages costaux, les Oiseaux atteignent donc beaucoup plus vite que les Mammifères un terme plus avancé de déve- loppement, l'ossification étant postérieure à la cartilaginificution; et c'est le contraire qui devrait exister s'il était vrai que les états transitoires du développement de tout ap- pareil dussent se rencontrer chez les Verté- brés inférieurs, pour arriver à leur dernier degré de perfection chez les Mammifères. La longueur et la disposition des pièces osseuses qui constituent le sternum présen- tent autant d'irrégularités que leur nom- bre. Le sternum le plus court se rencontre chez les Cétacés; les Édentés ont en géné- ral le plus long; et cette élongation plus considérable dépend surtout du prolonge- ment de l'appendice xiphoide. Les particularités les plus curieuses du sternum des Mammifères, sont celles qui nous sont oirertes par les Chauves-Souris et par les Taupes. On observe chez ces ani- maux une saillie en forme de crête longitu- dinale, destinée à donner attache à des pec- toraux vigoureux, et qui rappelle le bré- chet des oiseaux, sans être cependant con- stitué de la même manière. Nous retrouvons ici l'application d'une loi importante que la nature observe toujours fidèlement. En ef- fet, pour atteindre un même résultat phy- siologique, elle ne crée pas de prime abord des éléments organiques nouveaux , elle adapte de préférence les organes préexistants a un rôle spécial. Ainsi, pour des buts diile- rents, les Chauves-Souris, les Taupes, les Oiseaux, ont besoin de muscles puissants auxquels il faut une attache solide; et c'est en modifiant légèrement le sternum des Mammifères, en donnant une crête aux di- verses pièces osseuses qui le constituent, que la nature y introduit un caractère qui ne rappelle le type ornithologique par la forme, que parce qu'il résulte d'une analogie dans la fonction. Ici, comme partout, c'est la fonction qui domine l'organe : une fonc- tion identique amène une disposition ana- logue; et c'est pour avoir méconnu cette influence primitive de la fonction , qui in- dique une analogie et non une affinité, qu'on a considéré comme un parallélisme dans l'organisation ce qui n'était, en quel- que sorte , qu'un terme de rappel , une cor- respondance. Nous reviendrons sur les faits de cette nature , à propos de la classifica- tion , et nous nous servirons dorénavant de l'expression de termes correspondants pour les représenter. 428 MAM Du crâne. De toutes les parties du squelette , la botte crânienne est, après la face, la plus complexe par le nombre et ragencement de ses pièces; c'est aussi celle dont la compo- sition a donné lieu aux théories les plus nombreuses et les plus diverses. De même qu'on voyait dans l'encéphale la continua- tion de la moelle épinière un peu plus dé- veloppée, on vit aussi dans le crâne un prolongement de la colonne rachidienne, dont les éléments vertébraux , plus ou moins modifiés et diversement groupés, se re- trouvent dans les os crâniens. La dénomi- nation de vertèbres crâniennes fut donc em- ployée pour désigner l'ensemble des cein- tures osseuses qui enferment l'encéphale, comme les noms de vertèbres cervicales , dorsales et autres, servaient à rappeler les régions ("orrespondantes du rachis qui en- veloppent la moelle épinière. Mais les mo- difications considérablets que présentent les os du crâne , quand on les compare aux os des vertèbres, rendirent difficiles le rappro- chement des parties analogues , et la signi- fication des pièces osseuses fut alors diver- sement interprétée par les partisans de cette doctrine. Tantôt on ne vit dans le crâne en- tier qu'une seule vertèbre; tantôt on en trouva trois, quatre, six, sept et même davantage. Quelques anatomistes crurent même que les vertèbres crâniennes sont tout aussi complètes que les vertèbres du corps; que le nombre d'éléments vertébraux al normalement fixé, et se retrouve invaria- blement sur toutes les tètes des animaux vertébrés, à une époque plus ou moins re- culée du développement; que la vertèbre est 1.1 forme primitive et typique de toute com- position osseuse. Cette divergence d'opinions parmi les écrivains qui cependant ont un iiiiMue but, prouve que la constitution du crâne ne s'offre pas avec toute la simplicité que l'énoncé de la doctrine semble pro- mettre; elle prouve surtout l'absence d'un principe commun qui pût guider dans la détermination de la nature vertébrale des pièces crâniennes. Ce principe, il nous sem- ble qu'il faut le chercher d;iiis l'étude même des vertèbres, dans l'exameu des condi- tions nécessaires a la furmalion et au déve- loppemee^ des vertèbres, comme M. Agassiz MAM l'a fait pour le crâne des Poissons. Or, cette étude nous a appris que la condition fon- damentale de la formation des vertèbres est l'existence d'une corde dorsale , autour de laquelle se forment les anneaux du corps de la vertèbre, et de laquelle naissent les arcs qui doivent embrasser la moelle épinière. L'exposé suivant du développement des os crâniens nous montrera si ces os rem- plissent les conditions de la formation ver- tébrale, et nous permettra de comprendre la composition du crâne, sans théorie pré- conçue, et dans la limite rigoureuse des faits fournis par l'observation. Nous avons vu que les lames dorsales forment primitivement à leur partie anté- rieure trois dilatations qui se ferment en- suite autour des trois cellules encéphaliques, et que la corde dorsale se prolonge au-des- sous de cette capsule cérébrale , non pas jusqu'à son extrémité antérieure, mais seu- lement jusqu'au niveau des vésicules audi- tives , entre lesquelles elle se termine en pointe. Cette portion encéphalique de la corde dorsale présente les mêmes phén^i- mènes que sa portion rachidienne : elle se revêt aussi d'une gaîne , et montre égale- ment sur chaque côté un amas plus consi- dérable de blastème. La masse blastématique qui enveloppe la corde se cartilaginifie en- suite, et devient le corps ou apophyse basi- laire de l'os occipital, enfermant l'extrémité antérieure de la corde dorsale. Par son ori- gine , par son mode de développement, par ses rapports avec la corde dorsale, le corps de l'occipital est donc réellement un corps de vertèbre. Latéralement il envoie des pro- longements arqués qui se recourbent sur la moelle épinière, et limitent le trouoccipilal par lequel la moelle pénètre dans la cavité encéphalique. Des apophyses articulaires se développent aussi de chaque côté du trou occipital , et servent à l'insertion du crâne sur l'atlas : ce sont les condyles occipitaux. Tout, dans la formation de la portion basi- laire de l'occipital, nous rappelle donc évi- demment les conditions et les phases di- verses de la formation d'une vertèbre. En avant de l'extrémité effilée de la corde dorsale, la masse blastématique s'est ua peu prolongée en s'élargissant, puis s'est di- visée en deux prolongements latéraux ou anses, que Rathke nomme les poutres du MAM MAM 429 crâne. Ces anses latérales s'écartent, cir- conscrivent un espace qui va toujours en se rétrécissant, et dans lequel viendra se placer la glande pituitaii c ; ils se rapprochent eu une petite plaque vers rextréniilé an- térieure de la capsule cérébrale. Une pièce osseuse, le corps posiévieur duspénoïde, naît de la petite masse tabulaire située au-de- vant de la corde dorsale; d'abord distante du corps de l'occipital, elle se soude ensuite avec lui d'une manière si intime que plu- sieurs anatomistes désignent, avec Sœmmer- ring, l'ensemble de ces deux pièces sous le nom d'os basilaire. Les deux poutres du crâne vont toujours en se rapprochant, se soudent de bonne heure, et donnent nais- sance à/aseZ/e/i»cigue dans laquelle se loge la glande pituitaire, aux grandes et aux petites ailes du sphcncïde. Entre les deux petites ailes ou ailes antérieures, une masse blastématique spéciale produit le corps antérieur du sphé- noïde, que l'on retrouve chez tous les Mam- mifères. Un petit prolongement impair se montre aussi entre les deux poutres , sans s'avancer aussi loin qu'elles, et disparaît ensuite sans se métamorphoser en aucun os permanent. L'histoire du développement du sphénoïde ne nous présente donc plus aucun phénomène qui rappelle en quelque chose la formation de l'occipital , et par consé- i|uent celle des vertèbres : jamais il n'em- brasse la corde dorsale , ne prend pas un corps vertébral proprement dit, ne se courbe pas autour de la moelle; et il faudrait nier les lois du développement des vertèbres, ou se contenter d'un simple rapprochement de mots, pour considérer les anses latérales comme lès analogues des arcs vertébraux. De la partie antérieure des poutres crâ- niennes réunies en une petite plaque, nais- sent les différents éléments de Velhmoïde , qui ne rappelle plus, en aucune façon , la formation vertébrale. La partie moyenne se développe en une lame perpendiculaire, qui forme, en s'ossifiant, la cloison des fosses nasales. Sur le bord postérieur de cette lame pose une petite plaque à peu près hori- zontale, qui se cartilaginifie, et constitue, à sa portion médiane, une tablette osseuse qui se trouve ainsi placée de champ sur la lame perpendiculaire, et qu'on désigne sous le nom de lame criblée. Située au-devant du nerf olfactif, la lame criblée se perce de trous pour lui livrer passage hors du crâne. Elle est dépassée, à sa partie antérieure , par un prolongement de la cloison perpen- diculaire qui fait saillie dans l'intérieur du crâne , et constitue l'apophyse crista galli. Par son bord externe, la mince plaque ho- rizontale, qui s'est convertie en lame cri- blée dans son milieu, se recourbe autour dff la membrane olfactive, et projette, dans l<% cavité nasale, des renflemenls lamelleux qut forinenl les cornets du nez. Pour une autre» portion elle produit l'os lisse et poli, qu'on désigne sous le nom d'os planum ou lame papyracée, et les lamelles transversales, ir- régiilières, plus ou moins nombreuses, for- mant les cellules elhmoidales. Ne devant exposer ici que l'organisation des Mammifères, il nous est interdit d'en- trer dans des détails d'analomie comparée, et de chercher la correspondance des divers os du crâne dans toutes les classes de Ver- tébrés. Nous ferons seulement cette remar- que, que les différences que présente la base du crâne des Anallantoïdiens consis- tent principalement en ce que les éléments osseux sont plus étirés, et placés aussi à une distance plus considérable les uns des au- tres. Ainsi, pour ne prendre qu'un exemple, la plaque osseuse que Cuvier désigne , chez les Poissons, sous le nom de corps antérieur du sphénoïde, et que M. Agassiz appelle eth- moïde crânien, nous paraît représenter la lame criblée de l'ethmoïde, puisqu'elle est placée au-devant des nerfs olfactifs, et per- cée de trous pour leur livrer passage. De cette portion crânienne de l'ethmoïde s'é- tend une lame moyenne qui forme cloison aux orbites, le long de laquelle continuent à marcher les nerfs olfactifs , et qui se ter- mine à la portion faciale de l'ethmoïde. Chez les Mammifères toutes ces parties sont rapprochées, condensées en quelque sorte; et ces particularités dérivent sans aucun doute de la différence primordiale que pré- sente l'encéphale , qui est courbé sur lui- même chez les Mammifères , tandis qu'il s'étend sur un même plan chez les Poissons. Voilà une des raisons pour lesquelles nous avons attaché de l'importance à ce carac- tère primitif de l'encéphale, dans nos grands groupes de Vertébrés. Sur la base du crâne, constituée de la maiiière que nous venons d'exposer, est por- 430 IMAM tée la capsule cérébrale de laquelle vont se développer les plaques osseuses destinées à compléter la bnUe crânienne. A la portion ba^iiaire de Voccipital se rattache la portion squameuse , qui ferme en arrière la cavité du crâne , et complète , comme une sorte de développement apo- physaire, la vertèbre constituée par l'occi- pital. C'est dans des enfoncements de la face interne de cet os que sont logés les lobes cérébelleux et la portion postérieure des lobes cérébraux. Vers le milieu de la plaque squameuse de l'occipital, à la région nom- mée prulubérance externe, se montrent, en général, deux points d'ossification, qui se (oufondent ensuite, et au-dessus desquels en apparaissent encore deux. On en voit sou- vent aussi deux au sommet et deux aux cô- tés, soudés promptemenl avec les autres. Il arrive cependant assez souvent qu'un nom- bre plus ou moins considérable de ces pièces osseuses restent isolées; elles constituent alors les os woi-mieiis, placés dans la suture angulaire de l'occipital avec le pariétal , la suture lambdoide. On trouve générale- ment un point d'ossiûcation pour la partie basilaire de l'occipital, et un pour chaque apophyse articulaire. La portion écailleuse commence la première à s'ossifier ; c'est la portion basilaire qui s'ossifie en dernier lieu. A la naissance, l'occipital présente en général quatre pièces, qui ne sont tout-à- fait soudées qu'après l'accroissement com- plet : l'une compose la partie postérieure et supérieure de l'occiput, une autre forme le corps occipital ; les deux dernières , laté- rales, enveloppent les côtés du trou occipi- tal et comprennent les condyles. L'occipital supérieur s'unit d'abord avec les pièces la- térales,, de sorte que la partie basilaire est celle qui reste le plus longtemps distincte. Au moment de la naissance et plusieurs années encore après , le s^ihénoïde est divisé en trois pièces : les deux grandes ailes , et le corps auquel sont unies les petites ailes. Quelquefois, cependant, les petites ailes res- tent longtemps distinctes. Mais dans le fœ- tus, le sphénoïde est l'os crânien qui pré- sente le plus grand nombre de noyaux iso- lés ; on en compte généralement seize, qui ne coexistent cependant pas en même temps, (les >. indurés partielles ayant lieu avant que de nouvelles pièces apparaissent. MAM Avec la grande aile du sphénoïde s'arti- cule de chaque côté un temporal , dans le- quel on peut considérer trois parties : la portion squameuse, le cadre du tympan, et le rocher avec l'apophyse mastoïdienne. En général, on admet que l'apophyse niastoïde forme primitivement une pièce distincte de la portion péirée avec .'aquelle elle se con- fond de très bonne heure. La portion squa- meuse naît par un point osseux placé à son extrémité inférieure , et d'où rayonne l'os- sification. Quant au rocher et au cadre du tympan , nous avons parlé du premier en faisant l'histoire du développement de l'or- gane auditif; nous parlerons du second eo étudiant les arcs branchiaux. De la face ex- terne de la portion squameuse du temporal , naît une apophyse qui doit rencontrer une autre apophyse de l'os jugal , et former avec elle Varcade zygomalique, qui se courbe plus ou moins en anse, et est plus ou moins apla- tie. Le temporal des Mammifères se distingue surtout de celui des trois dernières classes de Vertébrés, par la large surface de sa portion squameuse, et de celui des quatre dernières par l'absence de l'os carré ou tympanique , qui porte l'articulation de la mâchoire infé- rieure. Au-dessus des temporaux s'élèvent les pariétaux, sous forme de lames qui ferment la voûte du crâne. Leur ossification procède d'un point unique , situé vers leur milieu , ei d'où elle s'étend sous forme de rayons. D'après cette marche du travail de l'ossifi- cation, les bords des pariétaux sont les der- nières parties converties en os; aussi resle- t-il longtemps, entre ces os et les os voisins, des intervalles vides, des fontanelles. Les deux pariétaux se confondent ensemble, par la suture sagittale, avant de s'unir à l'occi- pital par la suture lambdoïde; au frontal , par la suture coronale ; aux temporaux, par la suture écailleuse. Cette dernière suture indique une sorte de tendance des tempo- raux à glisser sur les pariétaux, et a sortir du crâne quand celui-ci se rapetisse; c'est ainsi que dans les Ruminants, le temporal se colle en dehors du pariétal. L'ossification de l'ethinoïde a lieu d'a- bord dans les parties latérales : dans les cor- nets du nez, elle commence par le moyen , et finit par le supérieur; elle attaque ensuite les cellules ethmoldales, et eufia la lauie MAM papyracée. A la naissance, ces lames laté- rales sont distinctes de la lame perpendica- laire, qui, avec l'apophyse crisla galLi, ne se développe en partie et ne s'ossifie que dans la première année. La lame criblée pa- raît être la dernière à prendre la nature osseuse, et ne termine son entière ossiOca- tion que vers la cinquième année chez l'Homme. Chez les Bimanes et chez les Singes, l'eth- moïde appar.iît dans l'orbite, tandis que chez presque tous les autres Mammifères , il est enveloppé par le sphénoïde et le fron- tal. Dans le Phoque, la lame perpendicu- laire se montre à l'extrémité du museau. La cloison des fosses nasales est complétée sur la ligne médiane par le vomer, qui s'ar- ticule en arrière avec la lame perpendicu- laire de l'ethmoïde. Il présente d'abord deux lames minces, unies par leur bord inférieur et postérieur, et qui ne se confondent com- plètement, chez l'Homme, qu'après la dou- zième année. Le vomer ne paraît pas avoir plusieurs points d'ossification. La paroi supérieure et antérieure de ]i cage osseuse du nez est formée par les deux os propres du nez, qui naissent chacun d'un seul point d'ossification , et qui varient chez les Mammifères par la promptitude avec la- quelle ils se réunissent en un seul os. La partie antérieure du crâne est occupée par ]e frontal, dont l'ossification commence par deux noyaux qui correspondent aux points où se montreront plus tard les émi- nences désignées sous le nom de bosses fron- tales. L'ossification se propage en rayonnant, et il en résulte deux os qui se soudent inti- mement sur la ligne médiane par la suture frontale, pendant les premières années de la vie, et qui restent quelquefois distincts. De la paroi frontale du crâne descend un prolongement nasal dont la substance donne naissance aux inler-maxillaires. Trèspetitset soudésde très bonne heure chez l'Homme, ces os prennent plus de développement chez les autres Mammifères, sans cependant acqué- rir l'importance qu'ils ont chez les derniers Vertébrés où ils constituent seuls presque toute la face. Toutefois l'origine des inter- maxiilaires n'est pas parfaitement démon- trée; il paraît probable qu'à la masse blas- tématique fournie par le prolongement na- sal , s'ajoute une autre masse de substance mu 431 formatrice provenant du premier arc vis- céral. Les os que nous venons de décrire se trouvent dans le crâne de tous les Mammi- fères, conservant les mêmes connexions, pré- sentant à peu près les mêmes dispositions dans leur arrangement. Il nous est impos- sible de citer ici les particularités qui résul- tent de différences dans leurs proportions re- latives , et d'ailleurs , les formes caractéristi- ques que la tête prend, suivant les ordres, proviennent bien plus des os de la face que des os du crâne. Nous aurons tout-à-l'heure l'occasion d'apprécier ces divers caractères. Mais outre les os, en quelque sorte fonda- mentaux et communs qui constituent le crâne de tous les Mammifères , on en ren- contre un particulier à quelques uns de ces animaux , et que sa situation a fait nommer inter-paridtal ; il est en effet intercalé entre l'occipital et les deux pariétaux. Il n'existe ni chez l'Homme , ni chez les Singes , deux ordres que nous avons toujours vus jusqu'ici suivre la même marche dans le développe- ment de leurs appareils; il se rencontre chez les Chéiroptères , les Rongeurs , les Rumi- nants, les Cétacés, les Solipèdes, la plupart des Pachydermes; manque chez les Insecti- vores, les Amphibiens et chez les Carnivo- res, à l'exception du genre Chat. Disons ce- pendant qu'il est nécessaire de faire encore des observations sur cet os, dont les sutu- res disparaissent en général de très bonne heure et dont on pourrait bien nier l'exis- tence faute d'avoir étudié l'animal dans une époque assez reculée de son dévelop- pement. Entre les os propres du nez, on rencontre, chez VUnau, un petit os de la forme d'un losange, qui reste longtemps distinct, el se soude plus tard avec les naseaux. Nous pou- vons encore citer, comme os spécial , l'os du groin des Sangliers. C'est aux articles consacrés aux Ruminants qu'il faut chercher les détails sur les productions osseuses que le plus grand nombre de ces animaux pré- sentent dans la région frontale, et qui con- stituent les cornes. Pour résumer les faits que présente le crâne des Mammifères dans sa formation et son développement, on peut distinguer pri- mitivement deux parties : l'une basilaire, comprenant la portion crânienne de la corde ^32 MAM dorsale , les poutres et les diverses plaques crâniennes ; l'autre supérieure , constituée par la capsule cérébrale et supportée par la première. De l'évolution des pièces basilai- res naissent l'occipital moins sa partie squa- meuse, le sphénoïde et relhmoïde; du dé- veloppement de la capsule supérieure se forment la portion squameuse de l'occipital et des temporaux, les pariétaux, le frontal, les nasaux, les inter-maxillaires en toutou on partie , et le vomer. La portion pétrée des temporaux doit son origine à l'ossiflca •• lion de la capsule qui enveloppe la vésicule auditive. Tous ces os naissent par un nombre plus ou moins considérable de noyaux ou élé- ments osseux , et restent isolés ou se soudent entre eux plus ou moins rapidement, sui- vant les ordres différents. Ces variations, qui sont souvent très sensibles chez l'adulte, tendent d'autant plus à s'effacer qu'on re- monte plus loin dans l'examen du crâne du fœtus. Il s'en faut beaucoup cependant qu'on retrouve dans tous les ordres de Mammifè- res le même nombre d'éléments osseux; en- core moins peut-on établir un nombre nor- mal et invariable de ces éléments pour toutes les classes de Vertébrés. Le seul rapproche- ment que permette l'étude comparée du crâne est l'existence d'un certain nombre de systèmes de pièces osseuses , dans chacun desquels la quantité des éléments peut va- rier, soit par la disparition de l'un d'eux, soit par Tintroduclion d'un élément spécial pour une fonction nouvelle, mais dont l'en- semble présente le même groupement géné- ral et les mêmes connexions principales. C'est dans ces limites que nous comprenons la comparaison que l'on peut faire du crâne des diirérentes classes de Vertébrés, soit à l'état embryonnaire, soit à l'état adulte. Ce n'est pas ici le lieu de développer cette idée, à l'appui de laquelle nous pourrons citer quelques exemples dans la suite. Quant à la composition vertébrale du crâne, si nous avons bien exposé les condi- tions de la formalion d'une vertèbre, et les phénomènes que présentent les os crâniens dans leur développement, on a pu voir que l'occipital seul peut être réellement assimilé à une vertèbre que nous appellerions vo- lontiers la vertèbre occipitale; mais que toute analogie se borne là, et qu'il n'est pas juste de comparer à des vertèbres, ni le MAM sphénoïde, nî l'elhmoïde, aveC les os Art* ncxes, puisque nous n'observons plus pour aucun d'eux les phénomènes caractéristiques que nous présentent les vertèbres dans leur formation. Malgré la séduction de la doc- trine philosophique qui a voulu retrouver dans la composition du crâne l'unité de plan et l'unité de matériaux, il faut bien avouer que la nature ne s'est pas renfermée dans les limites étroites d'une création qui se ré péterait et se copierait sans cesse, et qui se- rait commandée par l'organe sans pouvoir rien faire pour la fonction. Nous avons déjà eu occasion de Caire ces réflexions à propos d'autres parties du squelette, nous ne les répéterons pas en nous occupant des autres appareils ; mais elles nous semblent résulter naturellement de l'observation simple des faits. Tout au plus pourrait- on, en regar- dant de haut et d'une manière tout-à-fait générale, trouver dans l'association des piè- ces du crâne séparées ou diversement com- binées, des traces décomposition vertébrale; tout au plus pourrait-on induire , des fonc- tions des os crâniens , qu'ils rappellent aussi les vertèbres; mais la question ramenée à ces termes ne nous donne plus qu'une com- position vertébrale vague et, en quelque sorte, virtuelle, qui n'est plus assez rigou- reuse pour être scienliGque. Comparé au crâne des Vertébrés des trois dernières classes, le crâne des Mammifères se distingue, dans son ensemble, par un nombre plus petit de pièces à l'état adulte; comparé à celui des Oiseaux, dont le nom- bre de pièces élémentaires est à peu près le même, il se distingue parce que ces pièces se soudent beaucoup moins vite. Chez les O'iseaux, en effet, comme nous avons déjà eu occasion de le remarquer en parlant des côtes, le travail de l'ossification et de la fu- sion des os s'étend plus loin, s'accomplit beaU' coup plus tôt et plus rapidement que chez les Mammifères, et, sous ce rapport, leur développement présente un caractère de su- périorité sur lequel on n'a peut-être paî assez insisté. De la face. La face présente beaucoup plus de varia- tions que le crâne dans l'agencement et les proportions de ses parties, et c'est de ces va- riations, combinées avec des différences dans IMAM la situation relative de la face et du crâne, que naissent toutes les formes si caractéris- tiques que nous observons dans les tètes des Mammifères. Siège d'organes des sens aussi importants que le sont ceux de la vue, de l'odorat et du goût, la face a subi ces modifications en raison de l'énergie des ap- pétits impérieux de la vie végétative, et aussi en raison du mode suivant lequel chaque animal doit satisfaire à ces besoins. Aussi trouve-t-on, dans l'observation du jeu delà face, dans la physionomie, l'indice des fa- cultésetdes instincts del'individu, et, dans l'étude de l'organisation qui est en rapport avec ces instincts, des caractères zoologiques d'une grande importance. Le développement de la face offre aussi des phénomènes particuliers dont l'exposé nous permettra d'apprécier la valeur des opi- nions qui veulent trouver dans les différentes pièces faciales les analogues des côtes ou des membres, et, dans le nombre primitif de ces pièces, la représentation typique de la composition de la face dans toutes les classes de Vertébrés. Les lames ventrales, en convergeant l'une vers l'autre, et en se réunissant à la partie cépbalique de l'embryon, déterminent au- dessous du crâne une sorte d'enfoncement en cul-de-sac dont le fond est formé par la base du crâne. Cette cavité, différemment coupée dans la suite par les pièces de la face, et par d'autres organes qui la rétrécissent et en modifient l'étendue, formera les fosses nasales , le canal de la trompe d'Eustache avec la caisse du tympan , la bouche et le pharynx. Les pièces qui doivent délimiter ces diverses cavités prennent naissance du blasième des lames ventrales, et se pré- sentent primitivement sous la forme de li- gnes ou de languettes qui partent de la capsule cérébrale et se courbent, en sui- vant le mouvement même des lames ven- trales, pour marcher l'une au-devant de l'autre, et se rencontrer sur la ligne médiane inférieure. L'épaisseur de ces languettes dépasse bientôt celle des lames ventrales; celles-ci disparaissent, et la cavité qu'elles circonscrivaient précédemment n'est plus close que par les languettes arquées qui ne se touchent pas dans toute leur longueur, mais laissent entre elles des fentes. De sorte qu'en regardant l'embryon par la face anté- MAM 433 rieure, on voit au-dessous de l'encéphale, dans la région que l'on a improprement ap- pelée le cou, des bandes étroites de substance formatrice qui descendent du crâne vers la ligne médiane et se terminent à droite et à gauche par des extrémités arrondies , avant que leurs deux moitiés se soient rencontrées et soudées. Ces bandes s'observent chez tous les Vertébrés, et leur nombre varie dans les grandes divisions de cet embranchement. Chez les Mammifères, on en compte quatre qui ne se développent pas simultanément, mais bien d'avant en arrière, et se complè- tent dans le même ordre. Guidés par l'opinion que les embryons des Mammifères présentent successivement les formes qui caractérisent les Vertébrés inférieurs à l'état adulte, certains observa- teurs virent dans les arcs que nous venons de décrire une analogie avec les arcs qui portent les branchies chez les Poissons, as- similèrent même ces deux ordres d'organes, les uns transitoires, les autres permanents, et donnèrent aux premiers comme aux se- conds le nom d'arcs branchiaux. Quelques observateurs crurent même qu'il ne serait pas impossible que ces arcs servissent aussi chez l'embryon des Mammifères à une res- piration aquatique dans le liquide de l'am- jiios, et que la fonction comme l'organe fît de cet embryon une sorte de Poisson. Pour ne pas employer un nom qui représentât une idée aussi fausse, Reichert lui substitua la dénomination d'arcs viscéraux; les fentes qui distinguent ces arcs furent appelées, suivant les auteurs, fenles branchiales ou fenles viscérales. Il est inutile de dire ici qu'aucun observateur ne vit jamais de fran- ges branchiales se développer sur ces arcs, et que c'est en cédant à une idée précon- çue et systématique qu'on put aller jusqu'à formuler une opinion aussi extraordinaire. li en est de ces languettes primitives comme de beaucoup d'autres formations : elles ne sont autre chose que l'indice d'un type général commun, du type Vertébré, ne dé- passent jamais les limites d'une vague res- semblance histogénique, et se différencient aussitôt qu'elles commencent leur évolution. Encore faut-il remarquer que cette lointaine analogie que nous observons primitivement pour beaucoup d'appareils chez les Verté- brés, n'existe pas réellement entre les arcs ii8 434 MAM qui sont destinés à produire les branchies chez les Poissons, et reiix dont nous allons suivre le développement chez les Mamnii- fères. C'est ce qui résultera de la comparai- son que nous établirons pour les deux clas- ses entre les dilTérents arcs, après les avoir d'abord étudiés chez les Mammifères. Des quatre arcs branchiaux des Mammi- fères, le premier, par ses évolutions succes- sives, produit les os palatins, les apuphyses ptérygoïdes, le maxillaire supérieur, le ju- gal, la mâchoire inférieure, le marteau, l'enclume et la langue. Le second arc donne naissance à l'étrier et à son muscle , à l'a- pophyse styloïde, a l'éminencepapiliairedu tympan , au ligament stylo-hyoïdien ou aux os qui le représentent, et à la petite corne de l'hyoïde. Le troisième arc forme le corps de Ihyoïde et ses cornes postérieures; il est en rapport avec le développement de l'épiglolle, du larynx et de la trachée. De la masse qui constitue le quatrième arc, proviennent les parties molles du cou. La première fente branchiale , celle qui sé- pare le premier arc du second , subit des métamorphoses importantes d'où résultent le conduit auditif, l'oreille, la caisse du tympan, la trompe dEustache, la mem- brane du tympan et le cadre tympanique. Les trois fentes branchiales suivantes s'obli- tèrent debonne heure par le dépôt de masses plastiques, dont le développement produit des parties molles, muscles, nerfs, etc., qui appartiennent aux régions correspondantes etdans le détail desquelles nous ne pouvons entrer. De l'énuméralion que nous venons de donner, il résulte que le premier arc bran- chial est le plus important par le nombre de pièces osseuses auxquelles il donne nais- sance; son développement est aussi le plus complexe. Eu égard aux os qui résultent de son développement, nous le désignerons sous le nom d'orc facial. Au point où ses deux moitiés prennent leur origine sur la capsule cérébrale pour se courber au-devant de la cavité viscérale supérieure , on le voit émettre en avant, de chaque côté, un prolon- gement qui s'étend dans un plan parallèle à la base du crâne, et se soude avec celle-ci , c'est-à-dire avec les parties dont le dévelop- pement produira le sphénoïde antérieur, l'cthmoïde, le vomer et les inler-raaxillaires. MAM La région antérieure où ce prolongement atteint celui du côté opposé, porte le nom de capuchon f roulai. Les os qui résultent des métamorphoses de cette première partie du i)remier arc branchial sont les os pala- tins et les apophyses plériigoides. Les pre- miers naissent par un seul noyau osseux et se présentent comme une lame courbée, dont la partie horizontale complète la voûie pa- latine en formant son bord postérieur, el dont la petite lame verticale monte le long de la paroi interne de la fosse nasale; ils pénètrent plus ou moins profondément dans la bouche, et paraissent plus ou moins com- plétetnent dans l'orbite. Chez les Carnassiers spécialement, les palatins sont très allongés et constituent une partie considérable de la paroi interne de l'orbite, remplaçant ainsi l'ethmoïde, qui ne s'y montre pas. Chez les Fourmiliers, les palatins se joignent l'un à l'autre en dessous dans toute leur longueur. Ces os croissent des côtés vers le milieu, et se soudent de très bonne heure: cependant, chez les Siréniens, une suture indique en- core leur partage primitif en deux piècp- . Les apophyses plérygoides qui, chez beau- coup de Mammifères adultes, s'attachent au sphénoïde, au point où la grande aile se sé- pare du corps de cet os, constituent dans l'embryon, et même chez certains Mammi- fères développés, des os distincts qui ne se soudent pas au sphénoïde. Chacune de ces apophyses s'allonge plus ou moins de cha- que côté, et se divise généralement en deux lames nommées ailes internes et externes. La lame interne se termine par un crochet de forme arrondie, et c'est elle principale- ment que l'embryologie et l'anatomie com- parée nous portent à considérer comme un os distinct. En elTet, les ailes internes ne manquent à aucun Mammifère, tandis que les ailes externes peuvent ne point exister, comme chez les Tatous et les Pangolins, ou bien s'effacent et se réduisent à un tuber^ cule, comme chez les Carnivores. Déplus, les ailes internes sont celles qui restent le plus longtemps distinctes, comme on l'ob- serve en général chez les Chéiroptères, chez le Daman, le Tapir, l'Oryclérope; et enfin, ces pièmes ailes peuvent ne jamais se sou- der avec le corps du sphénoïde, comme c'est le cas pour le Morse, les Cochons, le Rhino- céros, le Cheval, le Lama, le Dauphin. Lef MAM particularités que les ptérygoïdiens présen- tent sont peu importantes et ont rapport à leur plus ou nioinsgrand écartement, àleur soudure plusou moins rapide, auxcontiexions qu'ils contractent avec la caisse, comme dans la plupart des Rongeurs, les Makis et les Tarsiers. Mais ces os offrent une disposition intéressante chez beaucoup d'Édenlés et cliez les Dauphins. Chez lUnau, les ptéry- goïdiens sont renflés et creusés de cellules qui sont en communication avec les sinus du sphénoïde, et ainsi avec les arrière-na- rines. Une organisation anaîoguese rencontre chez PAï a Cdllier, où la communication est devenue plus complète par l'existence, à la face interne de ces os, d'un large sillon qui aboutit dans le sinus du sphénoïde par un trou du palatin. Chez les Fourmiliers, les ailes internes se rencontrent et s'accolent tout-à-fait l'une à l'autre en dessous, comme l'ont fait les palatins avec lesquels elles s'u- nissent, pour constituer ainsi un tube qui continue le tube osseux des arrière-narines. Dans les Dauphins, on trouve quelque chose de semblable: les ailes ptérygoïdiennes in- ternes, qui restent toujours distinctes, pren- nent un grand développement, se replient sur elles-mêmes et composent tout le bord de l'arrière-narine, où se montre seulement le vomer. En remontant à la situation primordiale des prolongements de l'arc facial, d'où nais- sent les palatins et les ptérygoïdiens, on comprendra facilement que la soudure de la face avec le crâne s'opère à l'aide de ces os. En dehors de ces prolongements et du point où ils commencent à s'étendresous la base du crâne, le blaslème de l'arc facial se cartilaginifie bientôt , et c'est de ce cartilage que se produisent Vos maxillaire supérieur et \ejugal. Les os maxillaires supérieurs, aussi bien que les prolongements dont nous ve- nons de parler, croissent des côtés vers le milieu, de sorte que c'est par degré qu'ils se rapprochent l'un de l'autre et de Tinter- maxillaire. Le nombre des points d'ossiG- caiion paraît être de sept, qui se soudent rapidement entre eux. Par suite des progrès du développement, le maxillaire devient un os large, plus ou moins bombé et allongé d'arrière en avant, s'unissant au frontal par une apophyse montante ou nasale; au pala- MAM ?i3S tin, par son bord postérieur, et à d'autre» os, le vomer, l'ethmoïde, l'unguis, suivant que son développement le met en rapport avec eux. Vers sa partie moyenne, il pré- sente l'apophyse jugale ou malaire, paria- quelle il s'articule avec le jugal. Ce qui ca- ractérise essentiellement cet os chez les Mammifères, c'est sa complète immobilité, car il est plus ou moins mobile dans le plus grand nombre des animaux des autres clas- ses. L'os maxillaire supérieur, par son vo- lume et par sa situation au milieu des au- tres os, est un de ceux qui contribuent principalement à donner à la face sa forme et son étendue. A mesure qu'on s'éloigne de l'Homme, il se porte davantage en avant, s'effile plus ou moins, et détermine de la sorte ces formes si différentes que présente l'étude du museau chez les Mammifères. Les deux extrêmes, sous ce rapport, nous sont offerts d'une part par les Singes et par les Paresseux, qui ont la face extrêmement courte, et de l'autre par le Tamanoir, chez lequel le museau est excessivement long, cylindrique, étroit, s'évasant à sa base pour s'unir au crâne. Ces différences et toutes celles que nous observons entre ces deux limites, sont généralement en rapport avec le développement qu'acquièrent les organes de l'odorat et du goût, quoiqu'il soit sou- vent difficile d'expliquer l'allongement des mâchoires autrement que par une particula- rité dépendant du type. Tout au pourtour de son extrémité infé- rieure, l'os maxillaire présente un rebord dentaire renflé qui, de bonne heure, prend une assez grande épaisseur et montre les gonflements qui correspondentaux alvéoles. Nous indiquerons les particularités que pré- sentent les dents, en parlant de la mâchoire inférieure.' C'est en appuyant sur la saillie déterminée par les incisives supérieures, une ligne qui toucherait, en haut, au point le plus proéminent du frontal, qu'on a essayé d'ap- précier le développement relatif de la face et du crâne, et, par suite, le développement intellectuel. Les raisons que nous avons ap- portées en parlant du système nerveux ne nous permettent pas de regarder la masse plus ou moins considérable de l'encéphale comme l'indice absolu d'une intelligence plus ou moinsélevée; parconséquentnousnecroyons pas que cette ligne faciale de Camper, don- ZiS6 MAM nât-elle exactement le rapport de la Tace au cerveau, puisse donner par cela même la mesure de rintelligence d'un animal. Mais, de plus, cette ligne ne peut servir de guide sincère, même pour l'appréciation du déve- loppement relatif de la face etdu crâne, puis- que, d'une part, les sinus frontaux peuvent donner une grande proéminence au front, comme cela a lieu chez l'Éléphant, et re- lever par conséquent la ligne faciale, sans qu'on puisse en induire le développement de l'encéphale; et que, d'autre part, la face peut prendre une position tellement avan- cée qu'il ne soit plus possible d'appuyer la ligne faciale à la fois sur le frontal et le maxillaire. 1! nous semble qu'on s'est trompé en attribuant aux anciens la connaissance des relations de ce genre, et en considérant comme une preuvede leur science à ce sujet l'habitude où étaient les artistes d'exagérer l'ouverture de l'angle facial, quand ils vou- laient imprimer à une tête le caractère de l'intelligence et de la majesté. Cette prati- que nous paraît impliquer seulement l'é- tude du visage de l'Homme comparée à celle de la tête des animaux. Pour les an- ciens, le type de la beauté était l'Homme de la race caucasique à laquelle ils appar- tenaient, et dont ils trouvaient encore des traits purs et primitifs; reproduire les ca- Tactères de ce type en l'éloignant du type des animaux, devait donc être le but des artistes. En exagérant la proéminence du front, ils n'avaient pas deviné l'angle facial de Camper; ils évitaient seulement le mu- seau des animaux. La face s'allonge d'autant plus au-devant du crâne que l'on observe l'animal à une époque plus éloignée de son développement. Primitivement l'arc facial descend, comme nous l'avons dit, au-dessous de- la capsule cérébrale, et c'est à peu près dans cette po- sition qu'il persiste chez l'Homme; c'est aussi celle qu'il offre chez les jeunes Singes. Mais, successivement, il s'avance au-devant du crâne, et l'angle facial qui, par exemple, est de 65" chez le jeune Orang-Outang, n'est plus que de 40*^ chez le même animal adulte. Vos jugal, qui s'articule avec l'apophyse inalaire du maxillaire supérieur, sert à unir le crâne avec la face, au moyen d'une apo- physe montante qui s'attache au frontal, et MAM de l'arcade zygomatique qui joint l'apophyse zygomatique du temporal. Il s'ossifie de bonne heure très probablement par un seul noyau osseux. Quelques Mammifères, le Tenrec, les Musaraignes, les Pangolins n'ont pas de jugal; d'autres, comme les Fourmi- liers, en ont un extrêmement petit; d'autres, au contraire, comme le Sanglier, le Pécari, ont un jugal assez large pour composer une partie de la face. Dans les Taupes et beau- boup de Chéiroptères insectivores, l'arcade zygomafvque ne consiste qu'en un fi-let os- seux plus ou moins droit, sans suture; dans le plus grand nombre des Mammifères, elle est forte et peut être composée de l'os jugal pour sa partie moyenne, de l'apophyse du temporal et du maxillaire supérieur pour ses deux extrémités. Dans l'Homme, les Quadrumanes, la plupart des Chéiroptères et des Insectivores , les Carnivores, pres- que tous les Ampbibiens , les Édentés , les Ruminants et les Siréniens, l'arcade zy- gomatique se forme seulement par l'apophyse zygomatique du temporal et l'os jugal, qui s'avancent plus ou moins l'un sur l'autre, et donnent ainsi naissance à une suture plus ou moins longue et oblique. Chez les Solipèdes, le temporal forme presque seul l'arcade zygomatique, le jugal y contri- bue peu, et l'on observe une apophyse post- orbitaire que le temporal fournit au frontal postérieur. Chez les Cétacés ordinaires, celte apophyse post-orbitaire et l'apophyse du temporal, constituent l'arcade zygomatique dans la composition de laquelle le jugal n'entre pas. Au contraire, dans les Ron- geurs, les Proboscidiens et les Pachydermes ordinaires, l'arcade zygomatique est formée par le jugal, l'apophyse zygomatique du temporal etuneapophyse du sus-maxillaire. L'absence des dents et de la mastication coïncide, chez les Édentés , avec des parti- cularités curieuses de l'arcade zygomatique. Ainsi, dans les Tardigrades, le jugal monte plus haut que l'apophyse du temporal, de sorte que ces deux os ne se rencontrent pas, et que l'arcade est brisée; dans les Fourmi- liers, le jugal n'atteint pas l'apophyse du temporal, et l'arcade se complète par un li- gament, comme chez les Pangolins. L'arcade zygomatique s'éloigne d'autant plus du crâne horizontalement que le mus- cle masséler, le plus puissant releveur de MAM la mâchoire inférieure, est plus développé, ou, en d'autres termes, que l'animal doit faire plus d'efforts pour séparer une portion de l'aliment dont il se nourrit. Sous ce rap- port, les Chéiroptères, les Insectivores, les Rongeurs, et surtout les Carnivores, sont les Mammifères chez lesquels l'arcade se porte le plus en dehors, et c'est cette or- ganisation qui élargit leur têle latéralement. Chez l'Homme et les Quadrumanes, l'arcade se courbe un peu en dehors; elle est plus ou moins droite, dans les autres ordres, très peu saillante chez les Édentés qui l'ont complcle, et un peu rentrante chez le Prio- donte géant. Quant à la forme que prend l'arcade zy- gomatique dans le sens vertical , elle paraît être en rapport avec la résistance qu'elle doit opposer à l'action du masséter. Chez l'Homme, l'arcade est presque droite; elle resteaussidansun même plan plus ou moins incliné chez les Édentés, la plupart des Pachydermes ordinaires, les Cétacés ordi- naires; elle se courbe, de manière à présen- ter plus ou moins complètement la forme d'une cfl couchée horizontalement, dans les Quadrumanes, quelques Pachydermes, les Solipèdes, les Ruminants, les Siréniens en général; elle est convexe en dessus, chez les Chéiroptères, les Insectivores, les Carnivores et les Amphibiens ; et, au contraire, convexe en dessous, chez les Rongeurs. Les particularités que présente la face des Mammifères, suivant les conditions de leur genre de vie, sont surtout remarquables dans la mâchoire inférieure, dont nous allons suivre maintenant le développement. Ce n'est pas du premier arc viscéral di- rectement que naît la mâchoire inférieure, mais d'un blastème qui se dépose autour de la face externe de cet arc, et qui l'enve- loppe progressivement comme d'une gaîne. La mâchoire supérieure étant bientôt plus avancée dans son développement que l'in- férieure, fait primitivement une saillie au- devant de celle-ci , qui n'arrive que suc- cessivement à prendre une position parallèle au-dessous de la première dont elle répète le contour. C'est d'abord le rebord alvéolaire qui, chez les Mammifères pourvus de dents, constitue la plus grande partie du maxillaire inférieur, parce que déjà existent les germes des dents de lait et même ceux de quelques MAM /i37 dents permanentes. La forme des dents, leur grandeur ou leur absence sont, en effet, les conditions qui déterminent la force et l'é- paisseur des maxillaires inférieurs; ces os restent grêles chez les Pangolins et les Four- miliers, qui sont dépourvus de dents; ils acquièrent un volume considérable chez l'Eléphant, où ils doivent loger d'énormes molaires. Dans l'embryon, les os de la mâ- choire inférieure, en raison même de leur mode de formation, enferment un angle d'autant plus obtus qu'ils sont moins avan- cés dans leur développement ; de là celte forme arrondie de la face qu'on observe chez les fœtus et qui persiste plus longtemps chez les jeunes Singes et chez les enfants. Mais, peu à peu, la mâchoire s'allonge, s'effile, suivant les animaux, et prend ses caractères spécifiques. La mâchoire inférieure s'ossifie de bonne heure et consiste primitivement en deux moitiés qui se développent chacune par un point d'ossification; du moins celte opinion est-elle celle de la plupart des observateurs. Ces deux moitiés, séparées d'abord par du cartilage, peuvent s'unir ensuite l'une à l'autre ou rester distinctes, même chez l'a- dulte. Dans la Baleine , elles ne se soudent pas et sont seulement reliées l'une à l'autre par des ligaments, ce qui est, en quelque sorte, l'état le plus imparfait de leur déve- loppement. Chez les Insectivores et les Ron- geurs, chez les Carnivores moins le Morse, chez les Ruminants moins les Caméliens, chez les Édentés moins les Pangolins, chez le Dugong et chez les Cétacés , les deux pièces de la mâchoire inférieure demeurent dis- tinctes. Elles sont, au contraire, soudées de bonne heure, dans le fœtus ou le jeune ani- mal, chez l'Homme, les Quadrumanes, les Chéiroptères, les Pachydermes, les Pango- lins, les Chameaux, le Morse et leLamenlin. L'arc blastématique qui produit la mâ- choire inférieure est d'abord attaché à la capsule cérébrale. Peu à peu, par séparation histogénique, l'os maxillaire inférieur se dé- tache du crâne et prend une surface articu- laire à l'aide de laquelle il peut se mouvoir sur le temporal. Cette surface articulaire est le condyle sur lequel nous allons faire tout- à-l'heure quelques remarques; la portion du temporal qui le reçoit est la fosse gléndiàe. Par suite aussi de sa formation primitive, Û38 MAM la mâchoire inférieure est d'abord droite; mais, en raison du développement des os de la face, elle est forcée de se couder plus ou moins selon l'allongement du museau pour conserver son point d'appui sur le crâne; elle prend alors une branche montante qui fait avec la branche horizontale un angle d'autant plus obtus que la face est placée plus en avant du crâne ou que cette bran- che horizontale elle même est plus courte. Les divers degrés de ce développement sont enrapportaveclaforcemandibulairequ'exige le régime nutritif des animaux; ils trouvent leur explication dans les lois de la mécani- que qui régissent les leviers , en même temps qu'ils nous retracent quelques phases du développement de la mâchoire inférieure. Ainsi V la branche montante est nulle chez les Tatous, les Fourmiliers, les Pangolins et les Cétacés; elle est presque nulle chez les Rongeurs en général; courte chez les Car- nassiers; longue chez l'Homme, les Quadru- manes, les Pachydermes ordinaires et les Proboscidiens; très longue chez les Rumi- nants et les Solipèdes. L'angle de la mâchoire est à peu près droit chez l'Homme; il est très ouvert chez les Carnassiers et beaucoup de Rongeurs. La branche montante se bifurque en deux apophyses, dont l'antérieure est appelée co- ronoïde, et la postérieure condyloïdienne ; c'est sur la première que s'attachent les muscles, la force de la mâchoire; c'est la seconde qui porte la surface articulaire, le point d'appui de ce levier. La nature et l'étendue des mouvements de la mâchoire inférieure dépendent nécessairement de la forme du condyle et de celle de la cavité glénoîde qui le reçoit; elles sont en rapport avec le régime diététique de l'animal , et varient par conséquent beaucoup. Les dé- tails sur celte corrélation importante, très remarquable, ne peuvent être étudiés que dans les articles destinés à chacun des or- dres de Mammifères. Nous citons seulement ici quelques observations générales. Chez l'Homme, les Quadrumanes, les Chéiroptè- res, les Insectivores, l'articulation est assez lâihe pour permettre des mouvements plus ou moins étendus de haut en bas , d'avant en arrière, de droite à gauche, et réciproque- ment. Chez les Ruminants, le condyle n'est pas reçu dans une fosse, mais sur une sur- MAM face lisse et bombée qui lui permet de glis- ser librement d'arrière en avant et sur les côtés; cette disposition, favorable au mou- vement horizontal, aide, par conséquent, à la trituration des aliments. Chez les Carni- vores, le condyle est élargi transversalement et logé dans une fosse glénoïde profonde; son articulation serrée ne lui permet de se mouvoir que verticalement, de manière à amener les dents l'une contre l'autre, comme des branches de ciseaux; les mouven)ents lâches de protraction, de rétraction et de latéralité auraient fatigué inutilement les mâchoires et ne leur auraient point donné la précision nécessaire pour diviser, c'est- à-dire pour couper la chair. Les Rongeurs, au contraire, ontun condyle allongé d'avant en arrière, pouvant se mouvoir dans le sens de la longueur de la tête, avancer et reculer alternativement leurs dents inférieures sur celles du haut, et, de la sorte, user, limer avec leurs incisives les substances dures, qu'ils broient ensuite du même mouvement avec leurs molaires. Ce mouvement plus prononcé d'avant en arrière, qui n'empêche pas le jeu latéral des mâchoires, rapproche les Rongeurs des autres ordres que nous comprenons dans le groupe des Mammifères à placenta discoïde, et les dislingue des Car- nivores , chez lesquels la disposition des sur- faces articulaires est toute spéciale. A chacune de ces dispositions de la mâ- choire inférieure, et pour en compléter l'action, se rapporte une forme de dents particulière. Les différences de forme, le développement des dents, leurs diverses es- jièces, et leur nombre dans les ordres des Mammifères, font l'objet d'un article spé- cial {voy. D&NTs). Nous ne nous arrêterons donc pas sur ces particularités; nous ferons seulement remarquer, comme caractère pro- pre des Mammifères, que ces Vertébrés ont toutes leurs dents implantées dans les bords alvéolaires des mâchoires, et n'en ont ja» mais de palatines, de linguales ou autres. Nous signalerons aussi la structure excep- tionnelle des dents de l'Oryclérope, compo- sées d'une infinité de petits tubes, droits et parallèles, unis les uns des autres, et clos seulement à leur surface triturante : struc-i ture qui rappelle celle des dents composées! de plusieurs poissons, des Raies entre au- tres. Nous rappellerons enfin ce que nous MAM avons dit {voy. hérisson) sur la distinction des dents en incisives , canines et mo- laires. L'application de l'un ou de l'autre de ces trois noms , convenlionnelleinent défl- nis , doit dépendre , selon nous , de la fonc- tion de ces organes; et celte fonction est indiquée par leur forme et par leur situa- lion relativement à l'ouverture buccale. C'est aussi par les nécessités de la fonction , par l'étendue que doit avoir le jeu de telle ou telle dent, qu'il faut expliquer les vides qui se prononcent çà et la dans les mâchoires de certains animaux , et qu'on a voulu con- sidérer comme l'indice de l'absence de dents qui se retrouveraient dans une autre mâ- choire prise arbitrairement pour type. Du reste, l'ariiculation de la mâchoire infé- rieure, la longiîeur de cette mâchoire, la force des muscles, la forme des molaires, sont autant de conditions toujours concor- dantes, constituant un ensemble dans le- quel il est facile de reconnaître la nature du régime de l'animal , et qui est en harmonie avec le reste de son orgaui?atiou. Entre les Fourmiliers et les Pangolins qui n'ont au- cune espèce de dents, les Baleines qui ont des fanons, et les Dauphins qui ont des dents toutes uniformes, au nombre de cin- quante-six à soixante chez le Dauphin longi- rostre, on rencontre un certain nombre de types dont les caractères physiologiques gé- néraux sont bien définis par l'association des diverses dents. Aussi, l'élude du sys- tème dentaire a-t-elle eu une grande impor- tance pour la détermination des groiipes principaux des Mammifères; et cette impor- tance est légitime , pourvu qu'elle ne soit pas exclusive, et qu'elle prenne rang après les caractères d'une plus grande valeur qui nous révèlent les affinités premières des ani- maux. C'est en accordant au système den- taire une prépondérance absolue que Cuvier plaçait d'abord les Péramèles, les Sarigues et autres de Didelphes , à côté des Placentaires insectivores, bien que des caractères pri- mordiaux distinguent essentiellement ces Mammifères, qui appartiennent, comme on le s;iit, à un type dilTérent. Sans doute il n'en est pas moins vrai que, dans l'un et dans l'autre type, on peut rencontrer des systèmes dentaires analogues, concordant avec des régimes diatétiques semblables; (nais ce sont là des termes correspondants , MAM Û39 et non pas des caractères indicatifs d'affinités zoologiques, qui s'établissent ainsi d'un tyjie à l'autre, conmie il peut d'ailleurs s'en éla blii pour d'autres points de l'organisation, mcriia entre les divers ordres d'un même type. Lé- tude comparée du sjsieme dentaire des In- sectivores et des Itongeurs a depuis long- temps conduit les zoologistes à recojinaiirc les affinités qui rapprochent ces deux or- dres, et qui ont été parfaitement mises en évidence par M. Isidore Geoll'roy-Saint-Ui- laire. Nous ajouterons que dans les Ron- geurs, comme dans les Insectivores, les Chéiroptères , les Quadrumanes et l'Homme, les dents de remplacement, quand il existe deux dentitions, sont en nombre égal aux dents de lait auxquelles elles succèdent; tandis que chez les Carnivores , en général , entre les fausses molaires permanentes qui viennent remplacer les fausses molaires de lait, s'intercalent, en plus, d'autres fausses molaires qui rendent ainsi l'appareil per- manent plus nombreux que l'appareil de lait. Tous ces caractères, et ceux dont nous allons avoir occasion de parler en exami- nant les membres , viennent confirmer les affinités que représente si bien le groupe des Mammifères à placenta discoïde. Il est néan- moins un ordre de ce groupe qui, bien que lié étroitement par ses affinités aux aulics ordres, est loin d'être homogène, comme on l'a déjà remarqué, et présente, notam- ment dans son appareil dentaire, des diflë- rences considérables : nous voulons parler de l'ordre des Quadrumanes. Parmi eux, nous appellerons l'attention sur les Ouistitis, dont les molaires pointues et armées de tu- bercules aigus, rappellent la dentition des Insectivores, et nous ferons remarquer la singulière coïncidence de ce caractère avec l'absence de circonvolutions au cerveau. Cette dernière particularité, qui les rappro- che encore des Insectivores, n'est pas la seule qui les éloigne des Singes ; on sait que leur membre antérieur n'est pas terminé par une main , et que tous leurs doigts, à l'ex^ ception seulement du pouce des membres postérieurs, sont armés de grilles. Les Ga- lagos, chez lesquels nous avons aussi si- gnalé l'absence de circonvolutions, présen- tent un système dentaire analogue à celui des Ouistitis; et, sans doute, il y a dans cette coïncidence de caractères quelque in- hUO MAM MAM dice d'arfinités dont toute la valeur nous se- rait révélée par l'examen des enveloppes fœtales. Avant le développement complet de la mâchoire inférieure , et à sa face interne, se forme aussi , de blaslème général de l'arc facial , une petite languette dont la direction est la même que celle de l'arc lui-même, et qui est destinée à donner naissance à une partie des osselets de i'ouïe. Cette petite lan- guette se cartilaginifie, et se scinde bien- tôt de chaque côté en deux portions, l'une antérieure, qui devient le marteau, l'autre postérieure, placée au-dessus, qui devient Venclume. Par suite des progrès du déve- loppement, le prolongement antérieur qui appartient à la portion d'où naît le mar- teau , forme, à la tête de ce petit osselet, une apophyse cartilagineuse qui , logée dans nne petite gouttière de la face interne de la mâchoire inférieure, s'accommode aux con- tours et au développement de cet os; il en résulte une sorte de petite anse qui , s'atta- ohant à droite et à gauche, par ses extrémi- tés, à la tête de chaque marteau, répète la forme de la mâchoire inférieure. Cette por- tion apophysaire, la plus considérable du cartilage qui produit le marteau, ne s'ossifie pas et disparaît de bonne heure; peut-être pourrait-on considérer la longue apophyse ou apophyse grêle du marteau , comme la partie supérieure de l'apophyse cartilagi- neuse primitive, dont la partie antérieure s'atrophie. Le volume des deux osselets de l'ouïe, dont nous venons de décrire le sin ■ gulier développement , la longueur et la grosseur relative de leurs apophyses , la forme du manche du marteau, présentent quelques différences peu remarquables dans la classe des Mammifères; nous rapproche- rons seulement de l'histoire de sa formation, le marteau du Dauphin et celui des Cétacés en général, chez lesquels l'absence du man- che, la longueur et la courbure de l'apo- physe, rappellent quelque chose de l'état primitif de cet osselet. EnGn, du premier arc viscéral naît en- core la langue. Elle se montre au bord in- terne des extrémités de cet arc, quand ces extrémités se sont soudées l'une à l'autre. D'abord angulaire, elle s'arrondit et s'al- longe en cône charnu, dont la base se place entre les deux premiers arcs viscéraux de plus en plus distants. Nous avons indiqué, dans l'article consacré à cet organe, les prin- cipales modifications qu'il présente dans la classe des Mammifères , en même temps que nous avons signalé ses principales fonctions. (l'oy. LANGUE.) La cavité supérieure comprise entre le premier arc viscéral et la base du crâne , a été diversement coupée par les parties de la face, dont nous venons de suivre le déve- loppement. Cette cavité, qu'on appelle à tort la bouche, et à laquelle conviendrait le nom d'anlre hypocéphaUque , n'est qu'une large ouverture, comprenant la fosse nasale et la cavité buccale; par le rapprochement des os maxillaires supérieurs et des palatins, la cavité nasale se trouve séparée de la ca- vité buccale que la mâchoire inférieure limite en dessous. C'est alors seulement que .«<» montre une véritable bouche, bordée de bourrelets qui forment les lèvres, et conti- nuée en arrière par la cavité pharyngienne. Nous retrouverons ce vestibule antérieur de la cavité intestinale en examinant l'appa- reil de la digestion. Si la cavité buccale des embryons de Mammifères présentait transi- toirement les états permanents de la cavité buccale des Vertébrés inférieurs, il est clair que chez les Poissons cette cavité devrait communiquer largement avec la cavité na- sale , comme cela a lieu primitivement chez les Mammifères: c'est tout le contraire qui a lieu; chez aucun Poisson, excepté les Lamproies , la cavité buccale n'a de com- munication avec les narines. La première fente viscérale s'oblitère à sa partie antérieure, par le dépôt d'une niasse blastématique, et, par suite d'un autre dépôt, se partage, à sa partie posté- rieure, en deux portions ; l'une interne, s'allongeant en forme de canal, marche au- devant du labyrinthe de l'oreille , se dilate en caisse du tympan à la partie supérieure, et se rétrécit en trompe d'Euslache à sa par- tie inférieure; l'autre externe donne nais- sance au conduit auditif et à Voreillc. La masse blastématique qui opère cette divi- sion de la première fente viscérale, se con- vertit en cadre iympanique et en membrane du tympan , qui sépare l'une de l'autre les deux cavités auriculaires. L'espèce de recu- lement que subit la fente viscérale, se por- tant d'avant en arrière pour former l'o- IMAM IVIAM ^41 reille , est le résultat du développement des os maxillaires qui envahissent la portion moyenne et antérieure. L'oreille externe ne se forme donc pas par invagination de Ic- gunients extérieurs, comme l'ont pensé cer- tains embryologistes ; mais quand elle s'est produite, suivant le mode que nous venons de décrire, deuxsystèmes cutanés viennent, l'un du dedans , l'autre du dehors , se met- tre en contact avec la membrane tympa- nique , ce sont le système cutané externe et la muqueuse orale qui monte par la trompe d'Eustache. Le cadre tympanique destiné à tenir le tympan tendu, est, de toutes ces parties, celle qui s'ossifie la première; il se montre d'abord comme une ligne osseuse indépen- dante du crâne, grandit ensuite , prend des connexions, et se convertit progressivement en conduit auditif externe osseux; si ce n'est chez les Cétacés , dont le méat externe reste un canal cartilagineux, très petit, sinueux, et aboutissant à la surface de la peau par un trou extrêmement fin. Le conduit externe n'existant pas primitivement, on comprend que la membrane du tympan estd'abord plus rapprochée de la surface ; et l'on trouve chez les Mammifères tous les degrés d'élargisse- ment, de contournement et de profondeur dans ce méat. L'ossification de la caisse tym- panique part du pourtour du trou ovale; elle s'avance peu à peu , et gagne ainsi la partie supérieure de la trompe d'Eustache, qui reste fibro-cartilagineuse et fibreuse in- férieurement. Quant à la conque de l'o- reille, elle se montre d'abord comme un bourrelet triangulaire entourant la fente, excepte chez les Cétacés , où elle manque tout-à-fait; le tragus et VItclix deviennent bientôt distincts sur ce bourrelet plus sail- lant; Vanlilragus et Vanlhélix apparaissent ensuite comme deux élévations isolées ; le lo- bule est la portion qui se forme la dernière; il est plus petit chez les Quadrumanes que chez l'Homme ; et comme le lobule est formé de peau et de tissu graisseux chez ce dernier, le cartilage de l'oreille humaine ressemble beaucoup à celui de l'oreille des Singes , parmi lesquels l'Orang-Outang se fait re- marquer par la petitesse de son oreille. En général, les Mammifères timides ont les oreilles les plus longues , et douées d'une as- «ez grande mobilité pour pouvoir se diriger en avant ou en arrière, de manière à saisir le bruit de quelque côté qu'il vienne. Cepen- dant chez certains Chéiroptères, tels que les Molosses, les Mégadermes, les Oreillards , qui ont de très grandes oreilles, cette mo- bilité n'est plus possible , parce que les deux oreilles sont réunies par leur bord interne. Une des particularités remarquables que nous présentent les immenses oreilles des Chéiroptères, est le développement considé- rable du tragus qui prend des formes bi- zarres et peut servir à fermer l'oreille de manière à empêcher l'accès de l'air. Leur antitragus se prolonge quelquefois jusqu'au coin de la bouche , comme on le voit chez le Molosse. Quelques Musaraignes possèdent aussi une sorte d'opercule auriculaire; mais il est formé par l'antitragus. Chez les Mam- mifères dont Toreille est très mobile, on trouve plusieurs cartilages distincts , fendus longiludinalement, et pouvant, en consé- quence , exécuter des mouvements de rétré- cissement, de dilatation, de rétraction et d'élongation que cette indépendance ex- plique. Pour résumerles phénomènes qufl présente successivement le développement du premier iarc viscéral ou arc facial , on peut ratta- cher les formations qui en sont le résultat à quatre arcs secondaires et en quelque sorte dérivés. Ces quatre arcs, que nous désigne- rons chacun par le nom du principal système auquel il donne naissance, sont, de dedans en dehors : l'arc palatin, parallèle à la base du crâne et d'où proviennent les os palatins et ptérygoïdiens; Varc maxillaire, qui pro- duit les os sus-maxillaires et jugaux; Varc mallécn, d'où se forment le marteau et l'en- clume; et Varcmandibulaire, qui devient la mâchoire inférieure. Le second arc viscéral doit former l'étrier et l'appareil suspenseur de l'hyoïde ; on in- diquerait cette destination en le désignant sûùs le nom d'a?-c strjlo-slapédien. Cet arc, en se cartilaginifiant d'arrière en avant, se di^ vise en trois segments. Le premier disparaît, refoulé par le labyrinthe , et prive ainsi le second arc de toute connexion avec le crâne ; le second est reçu dans une petite fosse de la caisse, et se métamorphose en élrier; le troisième produit l'appareil suspenseur de l'hyoïde. Dans l'angle que forme ce troisième segment avec le second, s'accumule une Uk'. IMAM masse de substance d'où liait le muscle de l'étîier. L'appareil suspenseur de l'hyoïde présente plusieurs modifications importan- tes: chez l'Homme, il se compose de deux portionsosseusesiTunesupérieure, d'où nais- sent l'éminence papillaire du tympan et Va- pophyse stijloïde: cellepoTlicn, d'abord isolée, s'unilensuiteau temporal; l'autreinférieure, la pelile corne, corne antérieure ou slylotde , qui s'attache au corps de l'hyoïde dont nous allons suivre tout-à-I'beure le développe- ment. Entre ces deux portions osseuses s'é- tend une portion ligamenteuse, le ligament stylo- hyoïdien, qui peut s'ossifier avec l'âge et former ainsi l'osselet moyen d'une chaîne osseuse rattachant l'hyoïde au crâne. Cet état exceptionnel chez l'Homme devient l'é- tat général dans les autres Mammifères, chez lesquels on peut trouver aussi les liaisons avec le crâne rompues par suite de l'absence de l'os styloïde ou de ligament; leur corne anté- rieure est généralement composée de plu- sieurs segments. Les Marsupiaux, qui se dis- tinguent des Mammifères placentaires par des caractères profondément différents, s'en distinguent encore par la composition de leur appareil hyoïdien dans lequel la corne anté- rieure ne comprend qu'un seul os large et court, effilé, et suspendu au crâne par un mince ligament. Quelques embryologistes croient , avec Reichert, que Vétrier est d'abord un carti- lage plein , dont la portion moyenne dispa- raît par l'ossification ; du reste , on le trouve plein chez le Phoque; il est solide, et percé seulement d'un petit trou dans les Cétacés. Sa platine, d'épaisseur et de grandeur va- riable suivant les différents Mammifères, est convexe ou concave sur sa face vestibulaire qui s'applique sur la fenêtre ovale. Le troisième arc viscéral, ou arc hyoï- tien, descend au-dessous du crâne , sous un angle dirigé en arrière; par la cartilaginifi- calion , il se divise en quatre pièces, dont la supérieure de chaque côté, s'atrophie bientôt et disparaît. Il ne reste plus ainsi que trois pièces pour chaque moitié de l'arc ; une inférieure, une médiane, une latérale. La pièce inférieure, d'un côté, se soude à la pièce inférieure de l'autre côté, sur la ligne méiiiane, et de leur réunion naît Vé- piglolle, d'abord sous forme d'une petite éminence arrondie, qui se relie à la langue IMAINÎ par une languette étroite, derrière la pièce terminale de l'arc stylo-stapédien, et qui se développe davantage en courbant son som- met en arrière. Les pièces médianes droite et gauche se soudent aussi ensemble , et for- ment le corps de l'hynïde en prenant plus de largeur. Les dernières pièces , les laté- rales, situées, de chaque côté, au-dessus des précédentes, produisent les grandes cornes, cornes thyroïdes ou postérieures de l'hyoïde. Ces cornes paraissent s'ossifier avant le corps; et ces deux parties sont déjà con- verties en os que les cornes antérieures sont encore cartilagineuses. La signification des diverses pièces de l'hyoïde, étudiées dans les Vertébrés, a fourni à Geoffroy-Saint-Hi- laire la matière d'un article fort remar- quable auquel nous devons renvoyer. Nous signalerons, comme une particularité sin- gulière, l'existence d'une poche ou caisse osseuse, chez les Alouates, que la force de leur voix a fait surnommer Singes hur- leurs. Nous étudierons les fondions de l'hyoïde dans la formation de la voix, à l'ar- ticle consacré à ce sujet {voy. voix). Les formes et les proportions du corps de l'hyoïde, aussi bien que celles de ses cornes postérieures, présentent des variations qui fournissent des caractères importants, et qui ne peuvent être indiquées que dans les articles consacrés aux différents ordres de Mammifères. De la masse plastique même dont une portion produ t l'épiglolte, mais au-dessous de cet organe, c'est-à-dire au point où les deux moitiés du quatrième arc viscéral s'u- nissent ensemble, se montre le larynx, dont les cartilages aryténoïdes sont les pre- miers distincts. Par les progrès du dévelop- pement, le larynx acquiert bientôt un vo- lume relativement plus considérable que chez Tadulte, et se complète par l'appari- tion de ses cartilages thyroïde etcricoïde; il se met cependant en rapport avec la tra- chée, dont nous examinerons plus loin la formation. C'est en étudiant ce dernier or- gane et la production de la voix, dans des articles spéciaux {voy. trachée-artère et voix), que nous pourrons faire connaître la composition du larynx, les modifications qu'il présente, et ses fonctions. Aucune partie remarquable, autre que des vaisseaux , des muscles , des nerfs , dei MAM parties molles, ne doit son développement aux seconde, troisicmn et quatrième fentes viscérales , non plus qu'au quatrième arc lui-même. En résumant tous les faits qui précèdent, on peut rattacher la formation des parties produites par le développement des masses blastématiques qui constituent les arcs vis- céraux, à sept arcs, dont les uns sont pri- mitifs et les autres secondaires. Ces sept arcs sont, en partant de la base du crâne: 1* l'arc palatin ; 2" l'arc maxillaire ; 3" l'arc mailéen ; 4° Tare mandibulaire; 5° l'arc stylo-stapédien; 6° l'arc hyoïdien; 7° le quatrième arc viscéral : les trois derniers de ces arcs sont les trois derniers arcs vis- céraux. Nous avons vu plus haut que les quatre premiers dérivent du premier arc viscéral. Rapprochons de ce mode de développe- ment le développement des parties de même nom chez les Poissons, et nous verrons si nous avions raison de dire, en commençant l'étude de la face, qu'il n'y a pas de com- paraison possible à faire entre les arcs qu'on a nommés branchiaux chez les Mammifères et ceux qui méritent ce nom chez les Pois- sons. Chez les Poissons, il faut distinguer parmi les arcs viscéraux, ceux qui se présentent en nombre constant, et ceux dont le nombre peut varier. Les premiers ont leurs ana- logues dans les arcs viscéraux des Mammi- fères, comme nous allons le voir; les seconds appartiennent en propre aux Poissons, et leur variabilité dépend du nombre des bran- chies que doit posséder l'adulte. On sait, en effet, que tous les Poissons n'ont pas un nombre égal de branchies: or, comme cha- que branchie procède dudéveloppementd'un arc particulier, il est clair que le nombre plus ou moins '■onsidérable des branchies sera primitivement indiqué chez l'embryon pour un nombre plus ou moins grand d'arcs destinés à la formation de ces branchies. Chez les Poissons osseux, dont le dévelop- pementa été mieux étudié, on peut compter, en général, neuf arcs viscéraux, qui ont reçu chacun un nom en rapport avec leur destina- lion ; ce sont, d'avant en arrière: 1" l'arc /Ja- lalin , d'où paraissent se former les os pala- tins, ptérygoïdiens, et probablement l'os iransverse , qui unit, du côté externe , l'arc MAM khZ palatin à l'arc mandibulaire ; 2° l'arc maxil" laire, dont le développement se rattache à la formation du sus-maxillaire, de l'os jugal et de Tinter maxilliiire; 3" l'arc mandibu- laire, qui est lié à la formation de la mâ- choire inférieure , de l'os carré , de la caisse' du temporal et de l'os tympano-malléal ; 4" V ave hyoïdien , qui produit l'os hyoïde, l'os lingual, l'os styloïde, le préopercule, le mastoïdien; 5", 6°, 7" et 8° les arcs 6ran- chiaux, destinés aux branchies; et 9" l'arc pharyngien , qui doit former la pièce uni- que, enfermée dans la paroi latérale de l'œsophage, et souvent armée de dents. Les six derniers arcs portent des bran- chies chez l'embryon ; mais chez l'adulte, l'arc hyoïdien et l'arc pharyngien ont perdu leurs franges branchiales. Le rapproche- ment de ces différents arcs avec les arcs des Mammifères est facile. L'arc palatin des Poissons correspond évidemment à celui au- quel nous avons donné le même nom chez les Mammifères, et s'en distingue par la production d'un os particulier, l'os trans- verse. L'arc maxillaire est l'analogue de l'arc du même nom, qui, chez les Mammifères, produit les sus-maxillaires, et se rattache, pour une portion de son biastème, à la for- mation des inler-maxillaires. L'os, ou plu- tôt l'ensemble des os , que nous appelons ici jugal avec M. Agassiz, est désigné, par Cu- vier, sous le nom d'os sous-orbitaires; c'est un des exemples à l'appui de l'opinion que nous avons précédemment émise, à savoir, qu'il n'existe pas une correspondance abso- lue des différentes pièces du squelette entre elles , qu'un os ne trouve pas rigoureuse- ment son représentant dans toutes les orga- nisations, et que souvent la comparaison ne peut avoir lieu qu'entre des systèmes composés d'éléments plus ou moins nom- breux. Ainsi, l'os jugal unique des Mam- mifères est représenté, chez les Poissons, par les pièces multiples sous-orbitaires. L'arc mandibulaire des Poissons paraît cor- respondre à la fois aux deux arcs que nous avons nommés mailéen et mandibulaire chez les Mammifères , et au biastème de la première fente branchiale. L'arc qui porte le nom d'hyoïdien chez les Poissons sem- ble être en même temps l'analogue des deux arcs stylo-stopédien et hyoïdien des Mammifères; mai*, chez les Poissons, les UhU MAM fonctions de cet arc sont de prime abord spécialisées en quelque sorte , par la forma- lion de franges branchiales à ses bords; ces franges disparaissent ensuite , et l'arc hyoï- dien se distingue ainsi des arcs suivants, les seuls qui gardent des branchies, à l'excep- tion du dernier, l'arc pharyngien, qui ne les conserve pas non plus. Nous voudrions pouvoir développer ici les rapports intéressants qui naissent de la com- paraison de ces différents arcs chez les Poissons et les Mammifères; cette digres- sion nous est interdite. Nous avons voulu seulement indiquer tout ce qu'aurait d'in- téressant pour la zoologie l'élude comparée du développement des divers appareils ; étude d'oii ressortiraient les caractères d'affinité des différentes pièces de ces appareils, tout comme l'observation des phases embryon- naires semblables indique les affinités zoo- logiques fondamentales des types. La simple énumération que nous venons de donner des différentes pièces qui résultent du dé- veloppement des arcs viscéraux chez les Pois- sons, apporte aussi une preuve nouvelle à l'appui de l'opinion que nous avons tant de fois formulée, que le développement des animaux supérieurs ne représente pas l'état adulte des animaux inférieurs, et que la fonction introduit des différences dans la disposition des parties comrue dans leur nombre. Notre but est surtout de montrer combien est faux le rapport qu'on a voulu rappeler en donnant le nom d'arcs branchiaux aux languettes de substance formatrice que pré- sente l'embryon des Mammifères. Il n'y a de véritables arcs branchiaux, c'est-à-dire d'arcs destinés à porter des branchies, que chez les Poissons, et aucune partie de l'embryon des Mammifères ne peut leur être comparée : ces arcs branchiaux sont une création toute spéciale au type ichihyologique. Mais cette création, qui n'a pas d'analogue chez les Al.immifères , n'empêche pas que l'em- bryon des Poissons possède aussi des arcs destinés , comme ceux des Mammifères , à la formation des os de la face et de l'ap- pareil hyoïdien. Ceux-ci se trouvent en plus ou moins grand nombre chez tous les Vertébrés; les arcs branchiaux ne se rencontrent que chez les Anallantoïdiens. C'est à la désignation de ces derniers arcs MAM qu'il faut dorénavant restreindre l'applica- tion du nom d'arcs branchiaux. Sous la nom d'arcs viscéraux on pourrait comprendre l'ensemble des languettes arquées que pré- sentent tous les Vertébrés; nous avons pro- posé des dénominations spéciales pour les arcs propres de la face et de l'appareil hyoï- dien. Quant à la comparaison que l'on pourrait établir entre le squelette et les pièces osseuses qui résultent du développement des arcs viscéraux, nous ne croyons pas qu'il soit plus exact de rapporter les os de la face à la for- mation costale, qu'il n'est exact de rappor- ter les os du crâne à la formation vertébrale. Sans doute les os de la face, comme les cô- tes, naissent des lames ventrales; sans doute, les arcs qui les forment embrassent une portion de la cavité viscérale et se rat- tachent au crâne , de la même manière que les côtes ou les arcs antérieurs des vertèbres enceignent une autre portion de la cavité générale et procèdent des vertèbres; mais le rapprochement fondé sur l'origine histo- logiquede ces parties est si vague qu'il pour- rait tout aussi bien s'appliquer à toute autre partie, et le mode de production organogé- nique des arcs viscéraux est si spécial qu'il ne peut être comparé à celui des côtes. De plus , toutes les pièces de la face ne procè- dent pas directement de la boîte crânienne, c'est même le plus petit nombre d'entre elles qui se présente dans celte condition. D'ailleurs, le développement amène ensuite des différences si profondes, qu'ici encore nous ne pouvons reconnaître qu'une ana- logie lointaine, virtuelle, sans fondement. Nous croyons que la face est une créa- tion osseuse spéciale , comme le crâne en est une, comme les vertèbres et les membres en constituent aussi deux autres. La com- paraison de la mâchoire inférieure à un membre ne peut être justifiée ni par l'élude du développement, ni par celle de l'ossifica- tion, ni par celle de la composition osseuse. On s'est trompé quand on a cru le justifier par l'analomie comparée, par les métamor- phoses que subissent les appendices chez les animaux invertébrés, chez les Crustacés pat exemple. On a confondu, dans ce rapproche- ment, deux faits distincts: l'introduction d'vin organe nouveau dans l'économie, et l'appropriation d'un organe préexistant à MAM une fonction nouvelle. La mâchoire des Vertébrés est une création spéciale; la patte- mâchoire des Crustacés n'indique qu'un changement de rôle. Des membres. Ce n'est qu'après l'apparition des parties osseuses destinées à enfermer l'axe cérébro- spinal, et à circonscrire la cavité générale du corps, que se montrent les premiers ru- diments des membres; ils prennent donc naissance après que les viscères sont déjà indiqués dans leurs linéaments primitifs; et les os qui les composent sont les pièces du squelette qui se dessinent les dernières. Des deux extrémités thoracique et abdo- minale, la première est celle dont le déve- loppement avance d'abord avec plus de ra- pidité; mais toutes les deux suivent, en général , la même marche, et présentent la même succession de phénomènes. Elles s'of- frent primitivement comme deux languettes étroites, en saillie sur les côtés du corps , composées d'une substance homogène, et prenant progressivement la forme d'une pe- tite plaque arrondie, liée au corps par un mince pédicule: c'est de ce pédicule que se produiront les parties supérieures du mem- bre; c'est de la petite plaque que naîtront les rudiments de la main et ceux du pied. Bientôt, par suite d'une séparation histolo- gique, les pièces destinées à unir chaque membre au tronc commencent à se former, Vepaule pour le membre thoracique, le bas- sm pour le membre pelvien. De celte extré- mité articulaire du membre , le travail de formation se porte à î'extrémité libre : les doigts de la main et ceux du pied devien- nent distincts. Remarquons ici que chez les Cétacés, le travail génésique pour le mem- bre postérieur s'arrête à la formation d'un bassin rudimentaire, et que cette particula- rité d'organisation nous donne ainsi l'image d'une phase primitive du développement de ce membre chez les Mammifères. Dès les premiers instants de leur vie embryonnaire, les Cétacés se distinguent donc, pour la ge- nèse des membres, dans le groupe d'ani- maux auquel les rattachent les premiers phénomènes de leur développement. Après que les deux extrémités de chaque membre se sont montrées , on voit appa- raître les parties qui s'appuient sur l'épaule MAM uhr. et celles qui s'articulent au bassin, le bras avec V humérus, la cuisse avec le fémur, enfin , se développent l'avant-bras avec la radius et le cubitus , la jambe avec le tibia et \e péroné. Un os particulier au membre pelvien, la rotule, se forme de bonne heure comme cartilage, et n'atteint que très tard le terme de son développement. Beaucoup d'anatomistes, depuis "Vicq- d'Azyr, ont comparé les deux membres l'un à l'autre, et ont cherché quelles sont les parties qui se correspondent. Pour les os principaux, le rapprochement est facile si l'on s'en tient à une ressemblance générale, conséquence de l'emploi de matériaux ana- logues; des différences fondamentales se prononcent, dès qu'on veut arriver à une comparaison rigoureuse. Ainsi Vicq-d'Azyr, embarrassé par ce fait que les deux extré- mités se ploient en sens contraire, compa- rait le membre droit d'une paire avec le membre gauche de l'autre paire. M. Flou- rens, pour franchir cette même difficulté, considère le membre supérieur dans l'état de pronation , et rapproche ainsi l'humérus du fémur, le radius du tibia, le cubitus du péroné, etc. Mais la nature des articula- lions , la forme et la composition des os , la présence d'une rotule au membre inférieur à laquelle on ne saurait raisonnablement trouver un analogue dans l'apophyse olécrâne du cubitus , bien que celle-ci forme d'abord une pièce osseuse, tout nous montre que la répétition de parties semblables n'a pas été le butdela création ; que souvent la nalurea approprié un système général d'éléments ana- logues à des fonctions diverses, et qu'elle a introduit des éléments nouveaux quand le travail physiologique l'a exigé. La comparai- son de l'épaule et du bassin a surtout offert beaucoup dedifficultés, et lesanatomistesont présenté plusieurs solutions fort différentes du problème. Un des obstacles à une corn« paraison scientifique était le nombre diffé- rent des os huméraux et des os pelviens ; on ne trouvait que trois pièces osseuses dans le bassin, l'iléon, l'ischion et le pubis, tandis qu'on en comptait quatre dans l'épaule, l'o moplate, l'acromial, le coracoïde et la cla- vicule. Quelques observateurs crurent enfin pouvoir lever toutes les difficultés, par la découverte d'un petit os caché dans la ci- vité cotyloïde , entre les trois os du bassin. 446 MAM MAM Ils considérèrent même ce petit os comme l'analogue de l'os marsupial des Mammil'eres apiacentaires, et trouvèrent ainsi en même temps un moyen d'établir la relation numé- rique des pièces de l'épaule avec les pièces du bassin , et une preuve nouvelle de l'unité de composition organique. Mais, d'une part, ce petit os cotyloïdien ne s'est pas rencontré chez tous les Mammifères, et, d'autre part, des observations postérieures en démon- trèrent l'existence chez les Marsupiaux eux- mêmes , et confirmèrent ainsi, par un fait nouveau , ce que nous disions tout-à-l'heure sur les tendances de la nature. Est-il vrai aussi que les membres du Mammifère passent par un état qui repré- sente la constitution des membres, c'est- à-dire des nageoires d'un Poisson? Nous venons de voir qu'aussitôt que s'opère le départ hislologique, les extrémités des mem- bres se caractérisent comme main ou comme pied, et ne peuvent par conséquent rap- peler en rien la nageoire d'un Poisson. Si l'on veut établir la comparaison à une épo- que où la formation organique n'est pas encore commencée, l'analogie même n'est plus possible; car, à ce moment, on ne peut pas dire que la masse blastématique soit déjà une nageoire; on peut seule- ment affirmer qu'elle n'est pas encore une main. Les différences vont toujours en se prononçant davantage, et ici, encore plus que pour les autres organes , te type de la classe s'imprime de bonne heure dans l'or- ganisation. D'ailleurs ce n'est que d'une manière tout à fait vague et douteuse qu'on peut comparer la nageoire pectorale des Pois- sons au membre pectoral des Mammifères. Tout ce qu'on peut dire de l'un et de l'au- tre , c'est que ce sont des organes de loco- motion ; le type , les connexions , la forme sont toutà-fait différents. L'élude rapide des membres, dans la classe des Mammifères, va nous montrer les principales particularités qu'ils présentent dans leur constitution. Vépaule se compose généralement de deux os réunis en levier brisé, et mobiles au point de leur jonction ; ce sont Vomoplate et la cla- vicule. Nous avons déjà dit que ce dernier os est un de ceux qui apparaissent et s'ossifient les premiers, de sorte que les Mammifères qui en sont privés se distinguent de très bonne heure de ceux qui le possèdent , et accusent ainsi leurs affinités. Or, les Bima- nes, les Quadrumanes, les Chéiroptères, les Insectivores et la plupart des Rongeurs, rap- prochés par tant d'autres caractères com- muns, se ressemblent aussi par l'existence d'une clavicule, qu'on ne trouve plus ou dont on ne trouve que des vestiges chez les Car- nivores, les Pachydermes , les Solipèdes , les Ruminants , les Cétacés. Chez ces Mammi- fères sans clavicule , l'omoplate reste sans liaison avec les parties centrales, et le mem- bre antérieur se trouve ainsi séparé du sque- lette. La clavicule possède un point d'ossi- fication; l'omoplate en présente plusieurs eè en nombre variable, qui concourent à la formation de trois pièces osseuses élémen- taires: le corps de l'omoplate, l'apophyse coracoïde et l'acromion, d'abord isolées, puis soudées à une époque plus ou moins avan- cée. Chez l'Homme, l'apophyse coracoïde ne s'unit au corps de l'os que vers quinze ou sei-ze ans; l'acromion , qui reste longtemps cartilagineux et s'ossifie vers quinze ans, ne se confond avec l'omoplate qu'a vingt-deux ou vingt-trois ans. Les différences que l'on remarque dans ta constitution de l'épaule, outre l'absence ou l'étatrudimenlaire de la clavicule, dépendent des formes particulières que cet os a reçues en raison des fonctions à l'accomplissement desquelles il devait concourir; nous signa- lerons les Chéiroptères, les Taupes et les Cétacés comme présentant des modifications remarquables dont l'explication se trouve dans les besoins divers de ces animaux, des- tinés, les premiers à exécuter les mouvements énergiques du vol, les seconds à fouir, les derniers à s'avancer dans les eaux à l'aide de leurs extrémités antérieures. La ceinture osseuse où s'attache le membre postérieur, se compose, chez l'embryon et pendant la jeunesse des animaux, de trois pièces osseuses qui concourent à la forma- tion de la cavité cotyloïde dans laquelle est reçue la tête du fémur. Ces trois os sont : liléon ou os des iles, qui se soude au sacrum , et dont la forme et surtout les dimensions varient chez les Mammifères; le pubis, sorte de barre transversale qui en- ceint par devant la cavité pelvienne et se réunit sur la ligne médiane, par un fibro-car- tilage, à l'os du même nom du câté opposé; IMAM Vischion, dont la forme peut être représentée par celle d'un Vdontia poinle serait tournée en bas, et qui s'unirait par une de ses bran- dies a l'iléon , et par l'autre au pubis. Cette poinle, où se rencontrent les deux branches de rischion , est la tubérosité ischialique sur laquelle nous posons quand nous sommes assis , et qui devient très grosse dans les espèces qui ont des callosités aux Tesses. De la réunion de l'ischion et du pubis résulte une espèce d'anneau irrégulier, entourant une ouverture nommée trou ovale ou oblu^ râleur. Des trois os que nous venons de nommer, l'iléon est celui qui apparaît en général le premier; on aperçoit ensuite Tis- cliion, et en dernier lieu le pubis ; leur réu- nion constitue le bassin. Parmi les Cétacés, quelques uns, comme le Dauphin, ont pour bassin deux petits os suspendus dans les chairs; d'autres, comme les Baleines, en présentent de plus un troisième. La dispari- lion du membre postérieur chez ces animaux explique l'absence du bassin, dont la fonc- tion est de fournir un point d'appui solide à l'articulation de rextrémité pelvienne. Mais l'état rudimentaire de cette portion du squelette est intéressant à remarquer, parce qu'il nous olTre l'image d'un état primitif du développement embryonnaire par lequel passent les Mammifères du même groupe, et aussi parce qu'il nous donne en quelque sorte la preuve de la marche que suit la for- mation des membres, et dont nous avons parlé plus haut. L'Homme a pour caractère dislinclif la largeur de son bassin, qui de- vient surtout ii es considérable chez la Femme; conditions qu'expliquent la nécessité d'une base solide pour la station verticale, et celle d'une large ouverture pour l'accouchement, vu la grosseur de la tête du fœtus. Quelques Singes et les Paresseux sont aussi remarqua- bles par la grande dimension des os et de la cavilé du bassin. La Taupe , au contraire, a un bassin beaucoup plus étroit qu'aucun autre Mammifère, et ce rétrécissement est dû au rapprochement des os coxaux qui sont tellement serrés contre l'épine, qu'ils ne laissent plus qu'une ouverture presque linéaire , trop étroite pour le passage des viscères du bas-ventre; aussi l'oriDce des organes de la génération s'ouvre au-devant du pubis, et le fœtus, qui est énorme chez cet animal , puisqu'il égale presque la moi' MAM 1^7 tié du corps de la mère, ne traverse pas le bassin en naissant. On observe une dispo- sition analogue chez quelques Chauves- Souris. Le bras et la cuisse sont formés chacun par un seul os: le premier par Vhumérus, le second par le fémur, qui, tous deux , se développent à la manière des os longs. Les modes différents d'articulation de chacun de ces os avec l'épaule ou avec le bassin sont très variés , et ne peuvent être indiqués qu'à chacun des articles consacrés spécialement à l'étude des différents genres. L'humérus est très long chez l'Homme, chez certains Singes, chez les Chauves-Souris et chez les Paresseux. Il devient, au contraire, très court chez les Cétacés, chez les Phoques, et, en général, chez tous les Mammifères destinés à vivre dans l'eau ; et c'est celte ressemblance, exagérée dans sa valeur, qui a fait longtemps considérer comme voisins les Amphibiens et les Cétacés. En général, on peut dire que le bras devient d'autant plus court que le métacarpe s'allonge da- vantage, comme on le voit dans les ani- maux à canon, chez lesquels l'humérus est caché tout entier sous la peau. La disposi- tion la plus singulière, et en même temps la plus rationnelle, nous est offerte par la Taupe, dont l'humérus fort et court, s'ar- ticule solidement avec l'omoplate et aussi avec la clavicule, se courbe vers le haut de manière à porter le coude en l'air et à prendre ainsi une position qui, combinée avec la forme de l'avant-bras et la situation particulière de la main dont la paume re- garde en dehors, fournit à l'animal les moyens les plus propres à se frayer rapide- ment et sans faligue un large chemin dans le sol. La Chrysochlore nous offre à peu près la même organisation. Le fémur présente aussi des modifications dans sa longueur, sa forme et son articula- tion. H est très court chez le Phoque et chez les Singes a longs bras ; chez les Ruminants et les Solipèdes, il acquiert une si petite di- mension qu'il reste caché par les chairs. A sa partie inférieure se trouve la rotule, dont l'ossification ne commence qu'après la nais- sance, par un seul point osseux, et n'est complète que vers l'âge de vingt ans chez l'Homme. Il est probable que les os de l'avant-bras, M s MAM le radius et le cubitus , ne constituent pri- mitivement qu'un seul cartilage qui se di- vise ensuite en deux os par un sillon lon- gitudinal. Les Chameaux nous offrent en quelque sorte une image de cet état pri- miiif, puisque chez eux le cubitus et le radius, soudés dans toute leur longueur, ne laissent pas entre eux de fente de sépa- ration.Chez lesautres Ruminants, on observe un état un peu plus avancé : les deux os de l'avant-bras se séparent un peu; en haut seulement, chez les Bœufs et les Moutons ; en haut et en bas, chez la Girafe, les Cerfs et quelques Gazelleb. Les Solipèdes présen- tent une fente en haut et un sillon longitu- dinal. Les Chéiroptères n'ont pour cubitus qu'un stylet grêle qui reste distinct jusque vers le quart inférieur. Dans tous les ani- maux que nous venons de nommer, la rota- tion de la main est impossible, et cet organe ne peut servir à la préhension. Mais tes mouvements libres du cubitus et du radius deviennent plus prononcés à mesure qu'on approche des Mammifères qui doivent se ser- vir de leurs mains comme organes de pré- hension, et ils acquièrent le plus d'étendue possible chez les animaux grimpeurs, les Singes , les Paresseux. L'apopyse de l'olé- crâne prend différentes formes et un déve- loppement plus ou moins considérable. La jambe, comme l'avant-bras, se com- pose de deux os , le tibia et le péroné. Ce dernier os peut n'exister qu'à l'état tout-à- fait rudimentaire, comme on le voit chez les Ruminants , où il est représenté par une petite pièce osseuse; et chez les Solipèdes , oii il ne forme qu'un petit os styloide, très court, suspendu à la tête supérieure du ti- bia. Chez les Pachydermes , les deux os de la jambe, bien que distincts, restent très rapprochés, tandis qu'au contraire ils s'é- cartent beaucoup l'un de l'autre chez les Pa- resseux. Le péroné des Chauves-Souris est très grêle; celui des Taupes et des Musa- raignes se soude au tibia vers son bord in- férieur. Chez les Chiens, les Protèles, les Iiyènes, le péroné marche à côté du tibia, ou même se soude avec lui dans une plus ou moins grande portion de sa moitié infé- rieure , tandis que chez les Civettes ces deux os s'écartent l'un de l'autre et ne se tou- chent que par leurs extrémités. Le membre antérieur se termine par la MAM main , qui , chez tous les Mammifères , se compose de trois parties : le carpe, le «le- tacarpe et les phalanges; la première partie constitue, chez l'Homme , le poignet; la se- conde , la paume de la main ; la troisième , les doigts. Chacune deces parties se compose d'un nombre plus ou moins considérable de pièces osseuses, qui prennent aussi un développement très différent, selon les ani- maux. Chez l'Homme, les os du carpe sont au nombre de huit, disposés sur deux ran- gées, qui en comprennent quatre chacune. La première rangée s'articule avec le radius par une facette beaucoup plus grande que celle du cubitus. Les deux osselets qui, dans cette première rangée, s'articulent avec le radius, sont le scaphoïde et le semi-lunaire ; le troisième, nommé pyramidal ou cunéi- forme, touche à la facette articulaire du cu- bitus, et porte le quatrième petit os ap- pelé pisiforme. Les quatre osselets du se- cond rang sont le trapèze , qui porte la première phalange du pouce ; le trapézoïde, sur lequel s'articule l'os métacarpien de l'in- dex; le grajîd os, qui porte l'os métacar- pien du médius, et une petite portion de celui de l'annulaire; l'unci/orme, sur le- quel sont posés l'annulaire et le petit doigt. Chez les Singes, on trouve un petit os sup- plémentaire situé entre le scaphoïde , le tra- pèze et le grand os ; et souvent on ren- contre aussi quelques points ossifiés dansles tendons des muscles. Chez la Taupe , cha- que rangée carpienne contient cinq os ; et on trouve de plus un grand os en fer de faux , qui donne à la main de cet animal sa forme en pelle ou en pioche. L'Aï n'a que six os au carpe, comme le Phacochœre ; et l'on observe encore une foule de différences, sous ce rapport, dans tous les ordres d'ani- maux. On en observe aussi quant à la divi- sion ou à la soudure de quelques uns de ces osselets; ainsi, chez la plupart des Ron- geurs le grand os est divisé en deux ; et chez un grand nombre de ces animaux, aussi bien que chez les Carnivores, le scaphoïde et le semi-lunaire sont confondus. Chez les Cétacés ordinaires , les os du carpe sorH très aplatis, et leur réunion forme une es pèce de pavé. Chacun des os carpiens pos- sède un cartilage propre, dont l'ossification ne commence, en général, qu'après la nais- sance. IMAM Les os du métacarpe sont généralement en nombre égal à celui des doigts, et subis- sent d'importantes modifications. Chez les Cétacés en général, on compte cinq os méta- carpiens tout-à-fait aplatis , et ne dilTéraiit pas des phalanges. Chez les Chauves-Souris, ces os, également semblables aux phalanges, ont été extrêmement allongés , et contri- buent à former, avec ces dernières, les ba- guettes osseuses qui tendent et soutiennent la membrane alaire. Chez l'Homme , les os du métacarpe sont enveloppés par la peau , et peu mobiles, à l'exception de celui du pouce. Chez les Carnassiers digitigrades, ils s'allongent, se relèvent, et forment ce qu'on appelle vulgairement la jambe dans le Chi«n ; c'est donc seulement par les doigts que ces animaux touchent au sol. Les trois os métacarpiens de l'Ai se soudent par la base, et la soudure entre ces os est complète chez les Mammifères à canon. Sous ce dernier nom , on a cru désigner d'abord une partie toute spéciale des membres du Cheval et des Ruminants ; mais par l'étude comparée des extrémités de ces animaux et de celles des autres Mammifères, on a retrouvé les os mé- tacarpiens qu'un développement très consi- ive- ment en un canal , puis en un tube, ie tube intestinal, attaché à la colonne vertébrale par le mésentère, que les lamelles du feuillet vasculaire ont produit au-dessous de lui. L'attache mésenlérique , dont nous venons d'expliquer l'origine, croît à mesure que le tube intestinal se développe, en suit les cir- convolutions, et produit ainsi tous les replis que l'on trouve chez l'adulte. Les replis connus sous le nom d'épi^iloons ont une ori- gine analogue , et procèdent de la portion des lamelles mésenlériques qui attache à la colonne vertébrale la partie du tube mteii- tinal correspondant à l'estomac futur. La clôture du tube intestinal procède de l'extrémité céphalique de l'embryon a son exlrétniié caudale, et de son extrémité cau- dale à son extrémité céphalique, de sorte que c'est la partie moyenne du corps qui reste le plus longtemps ouverte; résultat in- verse de ce que nous avons observé dans lo tube médullaire qui se complète d'abord à sa partie moyenne. Les parois du tube in- testinal se continuent, dans leur partie moyenne, avecla vésicule blastodermique; il en résulte que la communication entre l'in- testin de l'embryon et cette vésicule est d'a- bord très large; mais peu à peu elle se ré- trécit et ne consiste bientôt plus qu'en une ouverture étroite, nommée ombilic intestinal. Nous savons qu'en ce point les parties s'é- tirent en un canal , le canal omphalo-mésen- lérique, qui fait communiquer l'intestin avec la vésicule blastodermique, devenue alors vésicule ombilicale. Le canal intestinal consiste donc primiti- vement en un tube droit, attaché à la co- lonne vertébrale par la languette mésenté- rique. Par les progrès successifs du dévelop- pement, ce tube s'éloigne de la colonne vertébrale dans sa partie moyenne corres- pondant à l'ombilic, et se ploie en anse, sans cesser toutefois de rester uni à la colonne vertébrale par le mésentère. Le sommet de celte anse se dirige vers le conduit omphalo- mésentérique et s'y engage, tandis que les MA M MAM 459 portions situées au-dessus et au-dessous res- tent droites. La portion supérieure est alors désignée sous le nom iVinteslin oral; la portion inférieure, sous celui iïi)ileslin anal; l'anse intermédiaire , sous celui iVinleslin moyen. Au sommet de Vinleslin oral se trouve la grande cavité à laquelle nous avons appliqué le nom d'antre liypocéphalique, et que nous avons vue partaf;ce en cavité nasale et ca- vité buccale par suite du développement des arcs viscéraux. Nous avons aussi parlé de la louche et de la langue en étudiant ces der- niers arcs. Nous renverrons à l'art, langue pour ce qui regarde ce dernier organe; et nous mentionnerons seulement, par rapport à la bouche, l'existence de poches accessoires ou abajoues chez certains animaux qui en font un réservoir d'aliments. Ces abajoues se rencontrent chez la plupart des î^inges de l'ancien continent, chez un grand nombre (!(! Rongeurs. Une sorte de transition entre l'existence et l'absence de ces poches nous c>t offerte par les joues extensibles de quel- ques Chauves-Souris. La portion du tube intestinal qui fait suite à la cavité buccale comprend d'abord Vœsophago et la trachée • /iilère; mais ces deux conduits ne tardent pas il se séparer et à s'ouvrir isolément dans la civile pharyngienne qui devient de plus en Ii!is distincte {vou- pharynx). Chez les Mam- inil'cies, l'œsophage devient membraneux et ne présente pas de renflement dans toute sa Imigueur. A l'extrémité inférieure de l'in- Ipslin oral se montre enfin Veslomac sous la forme d'une dilatation ; on ai)erçoit bientôt sa grande courbure dans une bosselure con- vexe tournée à gauche. Sa petite courbure, tournée à droite, est d'abord plane , puis concave. Ce n'est que progressivement qu'il prend sa position horizontale cl que se dis- tinguent nettement ses portions cardiaque et pylorique. Chez les Mammifères à eslomac ni'jltiple, la cavité stomacale est d'abord simple, puis subit ses subdivisions par des écliancrures dont on peut suivre les progrès. Ce n'est que d'une manière tout-à-fait gé- nérale qu'on peut dire que l'estomac est d'autant moins compliqué que les animaux ont un régime plus essentiellement Carni- vore; aucune loi exclusive ne doit être for- mulée à cet égard , puisqu'on rencontre des e'^tomaes multiples chez les Cétacés ordinai- res qui vive-iitde proie. On le trouve simple chez les Carnassiers, de plus en plus compli- qué chez les Rongeurs, les Pachydermes, les Cétacés, les Syréniens, les Ruminants. Au- dessous de l'estomac , la portion terminale de l'intestin oral forme le duodénum. L'anse du tube intesiinal qui travers? l'ombilic et que l'on distingue par le nom d'intestin moyen, s'allonge beaucoup dans sa portion supérieure, décrit des circonvolu- tions et se transforme en intestin grêle , jéjunum et iléon , dans la constitution des- quels est aussi entraînée une partie de la portion inférieure de l'anse. Le reste de celle portion inférieure se développe moins que la supérieure et devient le colon. Mais par suite de mouvements de torsion, ce gros intestin arrive à se placer au dessus de l'intestin grêle qui se glisse en dessous, et la partie inférieure de l'anse intestinale pri- mitive est devenue la partie supérieure de l'intestin, quand son développement est complet, et qu'elle décrit la courbe dont les divers arcs portent les noms de colon ascendant, colon transverse et colon des- cendant. Au point de jonction de l'intestin grêle et du gros intestin, se forme, chez beaucoup de Mammifères, un enfoncement en cul-de-sac, le cœcum , d'où peut se dé- velopper aussi un appendice, nommé ap- pendice vermiforme. Le cœcum et l'aftpendice manquent chez les Chauves Souris, chez les Insectivores, dans les Loirs, dans les Martres, dans lesTardigrades , la plu()arldesTatous , les Sangliers, et beaucoup de Cétacés. Outre le cœcum ordinaire, le Daman présente une paire de cœciims plus rapprochée de l'anus, et on trouve aussi cette paire rudimentaire chez le Fourmilier didactyle. Les métamorphoses de V intestin anal sont peu considérables : il conserve sa direction primitive, forme le rectum, et se termine par un cul-de-sac, à rencontre duquell'anus s'avance de l'extérieur. Il en résulte que l'o- rifice anal est d'abord fermé, el qu'il s'ouvre ensuile d'une manière permanente. On suit déjà que c'est de l'intestin anal que l'allan- toïde tire son origine. La masse des intestins est enveloppée par \e péritoine , membrane séreuse qui tajiisse la cavilé abdominale, se replie autour des viscères qu'elle doit contenir, s'adapte à leur fi)rrne et les assujétit. Les différences de calibre qui servent à a60 MAM MÀM distinguer les diverses parties de l'intestin que nous venons de nommer ne s'obser- vent pas chez tous les Mammifères. Il en est, et ce sont principalement ceux qui man- quent de cœcum,chez lesquels l'intestin conserve le même diamètre dans toute sa longueur , et représente, en quelque sorte , l'état primitif du tube intestinal. Les fonc- tions, aussi bien que la structure de l'intestin et de l'estomac, ne peuvent être étudiées que dans les articles consacrés à ces organes. Des Glandes salivaires ; du Pancréas ; du Foie. Ces organes, liés intimement au déve- loppement de l'intestin , ont été d'abord considérés comme des exsertions creuses du tube intestinal , avec lequel elles auraient par conséquent communiqué librement par une large ouverture, qui se serait rétrécie ensuite en canal excréteur. Mais il semble plus certain qu'elles sont produites par un bourgeonnement de la tunique externe du tube intestinal, bourgeonnement qui , d'a- bord plein, se creuse ensuite, et dans le- quel s'engage la tunique interne d'où ré- sulte le canal excréteur de la glande. Les Glandes salivaires peuvent être, chez les jNLimmifères , au nombre de trois paires, qui sont, suivant leur ordre de grandeur chez l'Homme: les parotides , situées entre le conduit auditif et la branche montante de !a mâchoire inférieure, et s'ouvrant dans la bouche par le canal de Sténon,vers les grosses molaires supérieures; — les sous - maxil- laires, placées derrière l'angle de la mâ- choire , et débouchant dans la cavité oralC; vers le freindelabasedela langue, par le ca- nal de Wharton; — les sub/mf/Mo/es, cachées sous la membrane buccale , sur les côtés du frein de la langue, où elles s'ouvrent par plusieurs canaux, dont quelques uns s'ana- stomnsent avec le conduit de Wharton. La jilande sous maxillaire est celle qui se déve- loppe la première, la sublinguale se montre ensuite, et la parotide en dernier lieu. 11 paraît que les Cétacés manquent lout-à- fait de glandes salivaires. Le Phoque et le Fourmilier sont les seuls, parmi les autres Mammifères placentaires , qui soient dé- pourvus de glandes parotides. Chez ce der- nier animal s'observe une glande particu- lière, destinée probablement k fournir à la langue la viscosité à l'aide de laquelle elle retient les fourmis. En général, le dévelop- pement des glandes salivaires paraît être en rapport avec le régime de l'animal ; elles sonttrès considérables chez les Pachydermes, les Ruminants, et surtout les Solipèdes , animaux qui doivent broyer leurs aliments et ies conserver longtemps dans la bouche de manière qu'ils puissent être imbibés parla salive. Nous avons déjà dit que les Cétacés, qui avalent leur proie sans mastication préa- lable, paraissent en être privés. Le pancréas ressemble beaucoup aux glandes salivaires par sa structure et ses fonctions , comme par son développement. Il se montre au côté droit de l'intestin, et, comme nous l'avons dit en pariant des glan- des sanguines, son blastème est confondu avec le blastème de la rate. Le pancréas s'é- tend, en général, chez les Mammifères adul- tes, de ce dernier organe au duodénum , et présente quelques variations dans sa forme, sa couleur, sa consistance; i! sécrète le suc pancréatique, qui est versé dans le duodé- num ainsi que la bile. Quelquefois il est di- visé en plusieurs lobes , assez souvent en deux, comme chez les Ruminants, et les deux lobes, quand ils s'unissent en formant un angle, le rendent fourchu, comme on l'observe chez les Carnassiers en général, les Tatous , le Lamantin. Toutes les petites ra- cines qui naissent de sa substance se grou- pent en un plus ou moins grand nombre de branches, qui peuvent se réunir en un tronc commun, comme chez l'Homme, le Castor, le Lièvre , ou former deux troncs , comme chez l'Éléphant, etc. Ce canal ou ces canaux pancréatiques offrent aussi des différences quant au lieu où ils débouchent : tantôt, comme chez l'Unau , les Pangolins, c'est dans un orifice particulier, éloigné de l'ori- fice du cholédoque, ce qui rappelle l'état primitif de ces deux canaux; tantàl, comme chez rHonnne , c'est dans l'orifice même du cholédo(]ue qui amène la bile dans le duodé< num; tantôt enfin, comme chez beaucoup de Carnivores, les Tatous, c'est dans le canal cholédoque lui-même. Le Foie se développe avec une grande ra- pidité chez les Mammifères, et prend une prépondérance telle, que pendant toute la vie embryonnaire il est le viscère le plus considérable du corps. Ses nombreuses cou» MAM tiexions vasculaires que nous avons signalées en parlant de l'appareil de la circulation , et en particulier celles du système portai, sont peut-être la cause de ce développement considérable, aussi bien que celle de sa cou- leur rouge foncé. Celle glande se montre après les corps de WoUl" el rallanluide, alors 4ue l'intestin communique encore largement *vec la vésicule blaslodermique. De tous les points de la masse du foie naissent une foule de petits canaux, qui vont sans cesse grossissanl, et se réunissent enfin en un tronc commun, le canal héyalique , ou en plusieurs branches hépatiques principales. Suivant quelques embrj ologisles, une de ces branches donnerait naissance au réservoir biliaire, ou vésicule du fiel; suivant quelques autres, cette vésicule naîtrait dans l'excava- tion du foie où elle doit se loger. Le canal Cicréleur de la vésicule biliaire, on canal cyslique , s'unit avec le canal hépatique , et leur tronc commun, le canal cholédoque, conduit la bile dans le duodénum. Le foie, la vésicule biliaire et leurs con- duits présentent, dans la classe des Mam- mifères, un grand nombre de variations qui portent sur la forme et les dimensions de la giande, sur l'existence ou l'absence de la vésicule, sur les communications des conduits entre eux. Ainsi, le foie est très développé et divisé en lobes nombreux chez la plupart des Rongeurs, des Insectivores, des Carni- vores, des Amphibieiis; il est au contraire très peu divisé chez les Pachydermes, les Siréniens, les Cétacés ordinaires, et surtout les Ruminants. Où ne trouve pas de vésicule du Uel chez les ^olipèdes, l'Eléphant, le Pé- cari, le Tapir, le Daman, le I\hinocéros, les Cerfs, les Chameaux, les Cétacés ordinaires, le Sleller, l'Aï, etc. Du reste, l'absence de cette vésicule n'a rien de caractéristique; elle manque à beaucoup de Rats, tandis qu'on la trouve chez beaucoup de Rongeurs du même groupe ; les Porcs-Epics propre- ment dits en sont privés, tandis que l'Urson en est pourvu; nous venons de voir quelle n'existe pas chez l'Ai, et elle se rencontre chezl'Unau. SYSTÈME DE LA RESPIRATION CHEZ LES MAM- MIFÈRES. Les Poumons des Mammifères se forment ij'un bourgeonnement de la couche externe MAM /i6I du tube intestinal, comme les glandes dont nous venons d'indiquer les métamorphoses, et il est probable que la Irachée-arlère elle- même provient d'un semblable bourgeonne- ment qui s'étend des poumons à la cavité orale , et se sépare peu à peu du tube intes- tinal. A l'entrée de la trachée se montrent deux renflements qui laissent entre eux uno fente linéaire, et qui sont les premiers ru- diments des cartilages arylénoïdes , par con- séquent du larynx. Presque aussitôt que le larynx devient ainsi reconnaissable, on ne tarde pas à distinguer les cartilages cricoide et Ihyruïde. L'épiglotte ne se montre qu'en dernier lieu. La description et l'agencement de ces pièces laryngiennes doivent être pré- sentés a l'article où l'on étudiera la trachée- AUTÈRE ; les dillerences qu'elles offrent, aussi bien que leur rôle el les fonctions de tout l'appareil dont nous allons suivre ra- pidement la formation, seront exposées aux articles respiration , voix. Nous ferons seu- lement ici observer que la respiration est toujours simple chez les Mammifères, c'est- à-dire que l'air ne traverse pas les cavités pulmonaires pour se répandre dans toutes les parties du corps, et que son action sur le sang s'exerce exclusivement dans les pou- mons. La longueur de la trachée-artère est en général proportionnelle à la longueur du cou , et est par conséquent peu considérable chez les Cétacés ; une exception nous est of- ferte par l'Ai, chez lequel la trachée, après êlre descendue à droite de l'œsophage, et sur le poumon droit , jusqu'au fond de la cavité thoracique, se coude ensuite à partir du diaphragme pour gagner le poumon , puis se coude une seconde fois en bas , et se bifurque. Chez tous les autres Mammifères, la trachée, après un trajet direct, se bifur- que immédiatement en deux troncs ou bron- ches qui se dirigent l'une à droite et l'autre à gauche, elquise subdivisent à leur tour un grand nombre de fois. La trachée-artère et les bronches sont formées d'arceaux car- tilagineux qui ne sont complets que dans un petit nombre de Mammifères , les Cétacés entre autres. Ces arceaux se rencontrent aussi aux principales ramifications bronchi- ques ; mais à mesure que le calibre de ces ramuscules diminue, les arceaux deviennent plus étroits , finissent par disparaître cota-' 462 MAM plétement , et les dernières divisions des bronches ne sont plus que musculo-mem- braneuses. Chez les Mammifères aquatiques, les bronches sont plus solides , les arceaux deviennent souvent osseux , et des rameaux bronchiques très petits en sont encore gar- nis; les arceaux sont au contraire presque souples comme une membrane chez la plu- part des petits Mammifères rongeurs. Tou- tes les ramificalions èxirérnes des bronches se terminent en culs-de-sac et forment de petites vésicules, réunies entre elles en un certain nombre et groupées de manière à former des lobules. Ce sont toutes ces vé- sicules aussi bien que tous les capillaires pulmonaires qui viennent se mettre en rap- port avec elles, qui constituent, à propre- ment parler, le tissu inextricabledu poumon. Chez les Mammifères , les poumons sont partagés en plusieurs lobes par des scissures profondes, et le poumon droit est toujours plus divisé que le gauche, ce qui dépend peut-être de la gène que le coeur fait éprou- ver à ce dernier poumon dans son dévelop- pement. On compteen général trois ou qua- tre lobes à droite, et deux ou trois à gau- che. Cependant chez les Cétacés , aussi bien que chez la plupart des Pachydermes et quelques Chauves-Souris, les poumons ne présentent aucune division; le droit con- gerve toutefois un volume plus considérable que le gauche. Les poumons sont enveloppés dans une membrane séreuse , la plèvre, dont les por- tions droite ei gauche en se rencontrant sur la ligne médiane forment une sorte de cloi- son nommée medifls/èn. La fiice pariétale de cette enveloppe adhère à la cage thoraciqne, et, de même que sa face viscérale, elle est rendue un peu rugueuse par le tissu cellu- laire qui la Gxe. Chez les grands Mammi- fères , la plèvre prend quelquefois une épaisseur considérable. On ne sait rien de bien positif sur le dé- veloppement du diaphragme, dont le rôle est si important dans l'acte respiratoire chez les Manmiifères : seulement, Baër a observé que plus on remonte vers les premiers temps du développement, plus ce muscle est rappro- ché de la paroi antérieure du corps. C'est à tort qoe plusieurs observateur» prétendent avoir saisi des mouvements qui indiqueraient une respiration chez le fœtus MAM pendant qu'il est encore renfermé dans la membrane de l'œuf; ce n'est qu'à la nais- sance, après que les organes respiratoires otit été débarrassésde la pression qu'ils sup- portent pendant l'accouchement, que ren- iant indique par un cri l'action de l'air sur son organisme. La seconde circulation s'arrête, les poumons se dilatent, les rap- ports intimes et nécessaires du sang avec l'air atmosphérique sont établis, la petite circulation commence avec énergie. Nous ferons une remarque, qui noussem-. ble intéressante, sur l'époque à laquelle apparaissent les organes respiratoires dans les deux grands types que nous avons dis- tingués sous les noms d'Aliantoïdiens et d'Anallantoïdiens. Comme l'indique l'ordre que nous suivons dans l'étude des appareils, les premiers indices du système respiratoire ne se montrent chez les Allantoïdiens qu'a- près l'apparition des systèmes nerveux, os- seux, vasculaire et digestif , puisqu'ils pro- cèdent de ce dernier; chez les Anallantoï- diens, au contraire, les rudiments du sys- tème respiratoire apparaissent dans les vrais arcs branchiaux, avant le système de la di- gestion , en même temps que le système de la circulation , ou même un peu avant lui, et celte différence primordiale dans l'ordre de succession des phénomènes génésiqucs dont l'origine se trouve dans la dilTérence du plan organique primitif, est un caractère de la plus haute importance : il s'ajoute à ceux qui nous ont déjà montré la divergence fonda- mentale des deux types secondaires que nous venons de nommer, et jette une grande lu- mière sur les afGnités de ces êtres. SYSTÈME DE LA REPKODUCTION CHEZ LES MAMMI- FÈnEs; accouplement; gestation; appareil URINAIRE. Immédiatementaprèsia formation du tube intestinal, et quand celui ci est encore large- ment en communication avec la vésicule blaslodcrmique, on voit apparaître, de cha- que côté de la colonne vertébrale, un organe glandulaire qui s'étend de la région du cœur jusqu'à l'exirémité caudale de l'embryon , n'occupe bientôt plus que la cavité abdomi- nale et la région postérieure, et finit enfin par appartenir exclusivement à la région du bas-ventre. Cet organe pair, exclusivement propre au fœtus, ne se métamorphose en MARI MAI\I Zi(i3 aucun autre organe permanent et dispa- raît d'autant plus vile que le Maminirèrc appartient à un type pins élevé; il a été nommé corps de Wolff. Primilivcmeiit il se montre, à droite et à gauche, près de la ligne médiane, comme une petite lan- guette placée dans le sinus angulaire que forment les lamelles mo.-enléiiques, le corps de rembryon et rallantoïde; il se trouve donc situ MAÎ\I «leurs lobes. Ainsi chez rHomme, on compte «uccessivement de 9 à 15 lobules qu'on voit encore à la naissance, et qui s'elTacenl à l'âge adulte. Chez les Chats , les traces de division primitiveconsisteiiten quelques bos- selures; mais chez le Bœuf, l'Éléphant, les lobes sont bien séparés , au nombre de 26 à 30 chez le premier, de 4 chez le second ; et les lobules sont si nombreux chez les Ours , les Loutres, les Amphibiens, les Cétacés, que le rein prend la forme d'une grapjic, qui serait composée d'une dizaine de grains dans le Loutre; de 45 à 56 grains dans l'Ours; de 120 à 140 chez le Phoque; de plus de 200 dans le Marsouin, le Daui)hin. Du blastème primitif qui représente les reins, se développent de petits renflements clavi formes terminés en cul-de-sac, et tour- nant leur fond vers la périphérie de l'or- gane; le nombre de ces corps augmente ra- pidement; ils se juxtaposent, et , en raison de leur forme, forcent le rein à se courber sur lui-même par son bord externe qui s'al- longe plus que l'interne. De là résulte la forme en haricot que présentent les reins dans la plupart des Mammifères, et chez l'Homme. Chez le Chat, le Coati, les Tatous, ils restent à peu près globuleux ; ils s'allon- gent extrêmement chez le Paca , le Cochon , lePorc-Epic; ils deviennent presque cylin- driques chez le Lama ; courts et triangulaires chez le Cheval. Tous les petits cœcums qui composent primitivement le rein ne sont autre chose que les canalicules urinifères , qui se grou- pent en pinceaux, et forment ainsi un nom- bre plus ou moins considérable de mamelons coniques, dont les sommets convergent vers le bile du rein. A la périphérie, ces canali- cules se pelotonnent en tous sens sur eux- mêmes, et constituent de la sorte ce qu'on appelle la substance corUcale; mais en s'ap- prochant du bile ils demeurent droits, pla- cés les uns à côté des autres dans chaque mamelon, et forment ainsi la subslance tu- ttuleuse ou médullaire. Chez l'Éléphant les iimites entréces deux substances ne sont pas tranchées , ainsi que nous venons de le dire et comme cela se rencontre dans le plus grand nombre de Mammifères. Au-devant des mamelons coniques que nous venons de décrire, se présente le sommet du canal de [uretère, dosiinoà conduiro (isng lii vessie ï, VU!, MAM a73 la sécrétion des glandes rénales. Ce conduit se renfle à sa partie supérieure, et se partage en quelques branches larges et courtes qui' s'écartent en rayonnant, pour s'aboucher avec le sommet des mamelons urinifères ; chacune de ces branches forme ainsi un ca- nal excréteur comme à tous les canalicules d'un même mamelon, et constitue vncalice. La réunion de tous les calices à l'entrée da l'uretère a lieu dans une sorte de poche nom- mée ^assiHei , qui n'existe pas en général chez les Mammifères à reins muUilobés. Chez ces derniers animaux, il faut aussi observer que l'artère rénale ne pénètre pas tout en- tière dans le sinus du rein, mais commu- nique directement par plusieurs branches avec chaque lobe. On ne sait pas si les uretères sont d'abord isolés du blastème des reins ou s'ils com- muniquent primitivement avec ces organes. Ils débouchent à droite et à gauche dans la vessie, dont ils percent le bas-fond oblique- ment. Nous savons déjà que la vessie n'est qu'une portion de l'allanto'ide , et qu'elle se continue inférieurement par le canal de Vu- rètre, dont nous avons indiqué les rapporli avec les parties terminales des conduits ex- créteurs des testicules et des ovaires. Nous savons aussi que ce canal se trouve à la par- tie inférieure du pénis chez les mâles, et qu'il traverse même quelquefois le clitoris chez les femelles. DES MUSCLES ; DE LA PEAU ET DES PARTIES ANNEXES. FORME GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. Pour compléter l'étude des divers appa- reils qui composent l'organisation des Mam- mifères, il nous resterait à parler des mus- cles et des téguments; mais l'histoire du développement de ces parties roule tout en- tière sur l'hisiogénie, dont nous ne pouvons ici suivre le travail, et des articles spéciaux sont en outre destinés, dans cet ouvrage, a faire connaître les particularités que le sys- tème musculaire et le système dermique, avec leurs appendices , présentent dans le règne animal au point de vue anatomique et au point de vue physiologique. Nous n'anticipe- rons donc pas sur les articles qui doivent trai- ter de ce sujet, et nous ne répéterons pas ce qui peut déjà en avoir été dit. Vo>i. graisse, UIRITABIUTÉ, LOCOMOTION, MOUVEMENT, Ml]SC^t;, OJiGt.fij PliAUi POlfe, 8VEUBj elfl.^ hlU IMAM II est inutile de comparer ici les diverses espèces de Mammirères arrivés à l'état adulte, pour faire apprécier les différences qu'elles présentent dans la taille et dans la propor- tion du corps, il suint de citer les Musarai- gnes, dont la taille surpasse à peine celle des Oiseaux Mouches, et la Baleine qui est le plus grand des animaux vivants dans nos mers actuelles, pour donner une idée des varia- tions que présentent, pour le volume, les ani- maux de la classe des Mammifères. En rap- prochant les uns des autres, le Singe, la Chauve-Souris, le Lièvre, le Lion, laLoulie, le Phoque, le Cheval, l'Éléphant, la Girafe, la Baleine, on peut aussi se faire une idée des mo(li6cations sans nombre qu'a subies le plan du type pour s'approprier à la station, au vol, à la natation; pour constituer un grimpeur ou un sauteur; pour s'accommodera toutes les conditions physiologiques et biologiques^ Cependant, nous l'avons vu, toutes ces différences si considérables s'effacent d'au- tant plus que l'on remonte a une époque plus rapprochée de la première formation organique, et elles sont plutôt apparentes que profondes. Jamais néanmoins l'empreinte du type n'est assez effacée pourqu'on puisse, sous aucun rapport, comparer lesétats transi- toires des Mammifères aux états peiinanents des Vertébrés inférieurs, et nous espérons avoir fait voir que pour l'ensemble de chaque appareil, comme pour chaqueorgane. le Mam- mifère se constitue suivant un mode déter- miné, pour arriver à prendre le cachet de son type spécial. Nous répéterons donc pour l'ensemble ce que nous avons dit pour les détails : jamais l'embryon de Mammifère me réalise complètement l'état permanent du Poisson. Il faudrait confondre les phases diverses du développement, ne point te- nir compte de l'harmonie de l'ensemble, comparer des parties formées à des organes qui n'existeraient que dans leur ébauche histologique , et poser le tout sur une silhouette de convention, pour arriver a trou- ver que l'embryon humain représente, à une époque quelconque de son esisience, la forme parmanente, même extérieure, du Pois.son. L'Homme et les Mammifères n'en subissent pas moins des métamorphoses réelles, comme nous l'exposerons en compa- rant le développement des divers types zoo- lof^iques {voy. métamorphoses). Les métamor- MAIM phosessont, en effet, la conséquence d'une loi générale prur les organismes en voie de formation , et traduisent dans tout le règne animal la phrase classique de Harvey, omng Animal ex ovo. DÉFINITION DES MAMMIFÈRES PLACENTAIRES. Un groupe d'animaux est sufGsamment e( rigoureusement défini, si, à l'aide de quel- ques mots, préalablementdéfiniseux-mêmes et expliqués, on indique les affinitésgénérales de ce groupe et les traits particuliers qui le distinguent dans la création zoologique. Or, pour atteindre ce but, il suffit de présenter les caractères des types de degrés différents dont le groupe a successivement pris les empreintes, depuis le type primaire, le plus général et par conséquent le plus compré- hensif , jusqu'au type spécial auquel il s'est arrêté dans sa marche. Nous pourrions ilonc, pour résumer notre travail par la définition des Mammifères Placentaires, les seuls que nous ayons étudiés, nous contenter de dire que ces animaux sont: Vertébrés, parce qu'ils portent, dès le début de leur existence, le cachet de ce type qui réside dans l'existence de la gouttière primitive, indice de l'axe rachidien et de ses annexes; caractèrecommun aux Oiseaux, aux Reptiles proprement dits, aux Batraciens et aux Poissons; Allantdidiens, parce qu'ils sont pour- vus des deux organes appendiculaires, am- nios etallantoïde; caractère qui les isoledes Batraciens et des Poissons, et qu'ils parta- gent avec les Oiseaux et les Reptiles propre^ ment dits; Mammifères, parce que la vésicule ombilicale s'unit à la tunique de l'œuf pour former le chorion, dont la surface se couvre de villosités organiques à l'aide desquelles s'établit une communication vasculaire de llui des Civettes, créé plus anciennement, et de ceux beaucoup plus nouveaux des Mangues et des Ichneumies, comprend des espèces dont la taille est moyenne , le corps fort allongé; les pattes courtes, terminées par cinq doigts , le pouce étant très court, et dont les ongles sont aigus et à demi rétractiies. La tête est petite, terminée par un museau fin qui présente un petit mufle , et qui est pourvu de quelques moustaches; les oreilles sont hv^Qs, courtes et arrondies; les j'eus assez MAN grands, à pupilles allongés transversalement et recouverts presque entièrement par une grande paupière clignotante; la langue est hérissée de papilles cornées. Le nombre des dents est de quarante en totalité : à la mâ- choire supérieure, six incisives moyennes, simples et bien rangées ; une canine de cha- que côté, conique et non tranchante à sa partie postérieure; trois fausses molaires, dont la première est peu éloignée de la ca- nine; une carnassière fort élargie particu- lièrement par le développement du tubercule interne; deux tuberculeuses, dont la pre- mière présente deux tubercules pointus, mais peu saillants à son bord externe, et dont la seconde, de même forme, ne peut guère être considérée que comme rudimen- taire: à la mâchoire inférieure, six incisives dont la seconde, de chaque côté, est un peu rentrée; une canine, de chaque côté, sen)- blable à la canine supérieure; quatre faus- ses molaires, dont la première est très pe- tite; une carnassière composée en avant de trois pointes très élevées, disposées en trian- gle, et en arrière d'un talon assez bas, sur le bord duquel sont trois petites élévations ; enfin une tuberculeuse peu volumineuse, plus grande d'avant en arrière que d'uu côté à l'autre, et pourvue de trois tubercu- les. Dans les individus adultes, la première fausse molaire manque ordinairement aux deux mâchoires. La queue est grosse à la base, très longue et poilue ; elle est dans la direction générale du corps et non prenante. L'anus est situé au fond d'une poche assez vaste, simple, dont l'ouverture peut se dila- ter plus ou moins, et se placer de façon que les excréments sont expulsés sans y faire aucun séjour. Les mamelles sont ventrales et pectorales. Le pelage est assez dur, et les poils offrent des couleurs variées, disposées par anneaux, de manière que la robe est en général tiquetée. Le squelette de la Mangouste d'Egypte, que M. de.Blainville (Osteograp/iie, fascicule des Viverras) a étudié et qu'il a pris pour type du genre qui nous. occupe, est plus vermiforme que celui de la Civette. Le nom- bre des vertèbres est de quatre céphaliques, sept cervicales, quatorze dorsales, trois sa- crées et trente et une caudales, nombre plus considérable que dans les Mustela. La tête est moins allongée que celle des Civeltes j MAN l'orbite est plus petit; l'arcade zygomatique est plus large, mais surtout plus courte; la mâchoire supérieure est courte, et l'infé- rieure robuste. Les vertèbres cervicales res- semblent à celles de la Fouine; les dorsales ont leur apophyse épineuse hauteet inclinée en arrière; les coccygiennes ont l'apophyse épineuse très petite. L'hyoïde est robuste. Le sternum est formé de huit pièces. Les côtes ont des cartilages fort longs. Aux mem- bres antérieurs, l'omoplate est grande, large ; il n'y a pas de rudiment de clavicule; l'hu- mérus est court, fortement arqué en S; le cubitus et le radius sont aussi très arqués, serrés et tourmentés; la main égale le ra- dius en longueur. Dans les membres posté- rieurs, le bassin est plus long et plus étroit que dans la Civette et la Marte; le fémur est court, comprimé dans son corps, presque tranchant au bord externe; le tibia et le péroné ont la même longueur que.le fémur; le premier est large et compriyié, et l'autre très grêle; le pied est d'un cinquième plus long que le tibia. Il y a un os dans le pénis, (.'t sa forme, variable suivant les espèces, ressemble quelquefois à celle d'un sabot. Peu de différences ostéologiques se remar~ quent dans les espèces du même groupe. Les Mangoustes se distinguent des genres qui en sont les plus rapprochés par leur système dentaire; mais, en outre, cer- tains autres caractères les en éloignent éga- lement. Les mœurs de ces animaux sont très ana- logues à celles des Martes. Ils vivent de rapine, et leur nourriture consiste princi-, paiement en petite proie vivante et en œufs. Ils se tiennent ordinairement à terre, dans les endroits découverts, et ils ont un pen- chant déterminé pour la chasse aux Reptiles. On peut facilement les réduire en domesti- cité, et ils montrent alors assez d'intelli- gence. Les Mangoustes habitent les contrées chaudes de l'ancien continent. On connaît une quinzaine d'espèces de Mangoustes, et on y a formé dans cette di- vision deux genres distincts, ceux des Mongo, Ogilby, et Ilerpestes, Illiger. Un autre genre, celui des Ichneumia {voy. ce mot), doit éga- lement être rapproché des Mangoustes. Nous décrirons les principales espèces, nous in- (ji(|uei'ûj)s Mnipiemçn!; Iç$ euues, e^ nous ÎVÎAN 509 nous servicons des genres Mongo et Herpès- les comme de simples groupes. 1. MONGO, Ogilby. La Mangouste a bandes, A. -G. Desm.; Mangouste de l'Inde, BulVon (t. XIII, pi. 19) et Geoffroy (ilfe'm. sur l'Egypte); Mangouste DE BuFFON , Fr. Cuvier ; Ilerpesles fascialus A. -G. Desm. (Mamm.), Viverra mungosL'in. De la taille de la Fouine. Son corps a 27 à 28 centim. de longueur, et sa queue près de 20. Elle est généralement brune; le dos et les flancs sont recouverts de longs poils blan- châtres, terminés de roux et marqués , dans leur milieu, d'un large anneau brun, bien tranché; l'arrangement de ces poils est tel, que les anneaux bruns d'un certain nombre d'entre eux, arrivant à la même hauteur, forment sur le dos des bandes transversales de cette couleur, au nombre de douze à treize, lesquelles sont séparées entre elles par autant de bandes rousses formées par les extrémités des mêmes poils. Celte espèce est particulière aux Indes orientales. Les habitants du pays qu'elle habite la regardentcommeun ennemi acharné des Reptiles, et prétendent que, lorsqu'elle a été mordue par quelques serpents veni- meux, elle sait se guérir en mangeant la ra- cine de VOphioriza mongos Linné. La Mangouste de Touranne, Hcrpestes cxilis P. Gerv. ( Zoologie du Voyage de la Bonile de MM. Eydoux el Souleyet, Mamm. pi. 3, fig. 9 et 10). Dans celte espèce, les poils sont marqués de plusieurs anneaux al- ternativement jaune clair et noirs, ce qui leur donne un aspect tiqueté; le jaunâtre est remplacé par du roux cannelle à la tête et presque tout le long de l'épine dorsale; les pattes passent au noir; le dessous de la gorge et le ventre n'ont presque pas de poils tiquetés; ceux de-la gorge sont roux clair, et le ventre les a de couleur pâle, brun en- fumé à la base. La queue présente la cou- leur et le tiqueté des flancs; elle est bien velue et en balai, mais non pénicellée. Cette espèce habite la Tourrane dans la Cochinchine. D'autres espèces ont été placées dans ce genre ; mais elles sont peu connues : ce sont les Mangouste de Java, Geoffr , Fr. Cuv. ; Herpesles javanicus A.-Q. Desm., G. Cuv., qui se trouve à Java; Mawomtç fauvk , 510 MAN IMAN Mongo fusca Waterhouse , habite Madras (Indes orien taies) ; Mangouste a queuecourte, lierpestes brachyurus Gray, des Indes orien- tales ; Mangouste de Malacca, Herpesles ma- laccensis Fr. Cu\., Herpestes FredericiA.-G. Desm., de Pondichéry et de Malacca; Man- gouste d'Edwards , Et. GeolTr.; Herpestes Edwardsii A.-G. Desm., des Indes orienta- les, etc. 2. HERPESTES , Uliger. La Mangouste d'Egypte, ou Rat de Pha- liAON, Necus des Égyptiens modernes, Ichneu- mon Hérodote, Mangouste, Bufton {SuppL, t. III, pi. 26), El. Geoirr. (il/énafif. duMus.), Fr. Cuv. {Mamm. lilhogr.), Herpesles Pha- raonis A.-G. Desm. , Viverra ichneumon Lin. Iclmeumon Pharaonis Et. Geoff. Sa longueur, mesurée depuis le bout du museau jusqu'à l'origine de la queue, est de 50 centimètres, et celle de cet organe est à peu près égale. La hauteur du corps ne dépasse pas 20 centi- mètres. Le pelage est d'un brun foncé ti- queté de blanc sale, et composé de poils secs etcassants, courts sur la tête et les membres, longs sur les flancs, le ventre et la queue, qui se termine par un pinceau en éventail. Le ventre est plus clair que le dos, et, au contraire, la tête et les pattes sont d'une teinte plus foncée. Cette espèce semble conflnée maintenant dans la Busse-Égyple, entre la mer Méditer- ranée et la ville de Siout. L'Ichneumon était placé parles Égyptiens au rang des animaux qu'ils adoraient, parce qu'ils le considéraient comme un destructeur actif des Reptiles qui abondent dans ce pays. Ils croyaient que les Mangoustes pénétraient dans le corps des Crocodiles endormis la gueule béante; ce fait est fabuleux; mais elles nuisent aux Crocodiles en détruisant leurs œufs, dont elles se nourrissent. Les Mangoustes se tiennent dans les cam- pagnes au voisinage des habitations, etsou- vent sur les bords des rigoles qui servent aux irrigations. Lorsqu'elles pénètrent dans les basses-cours, elles mettent à mort toutes les volailles qu'elles rencontrent, et se con- tentent d'en manger la cervelle et d'en sucer le sang. Dans la campagne, elles font la guerre aux Rats, aux Oiseaux et aux petits Reptiles; elles recherchent aussi les œufs des Oiseaux qui nichent à terre et ceux des Rep- tiles qu'elles savent trouver dans le sable. Leur démarche est très circonspecte, et elles ne font point un seul pas sans avoir examiné avec soin l'état des lieux où elles se trouvent. Le moindre bruit les fait arrêter et rétro- grader. Quand elles se sont assurées de n'a- voir à craindre aucun danger, elles se jettent brusquement sur l'objet qu'elles guettent. * Du temps de Prosper Alpin, les Mangous- tes étaient domestiques en Egypte; mais il n'en est pas de même aujourd'hui. Il est très facile de les apprivoiser; et celles qu'on a observées en captivité avaient des allures très analogues à celles des Chats ; elles montraient quelque affection pour les personnes qui en prenaient soin, mais les méconnaissaient lors- qu'elles avaient une proie en leur possession : alors elles se cachaient dans les lieux les plus reculés en faisant entendre une sorte de grognement. Les Màjîgoustes ont l'habitude singulière de frotter le fond de leur poche anale contre des corps durs, lisses et froids, et semblent éprouver une sorte de jouissance dans cette action. Elles lappent en buvant comme le Chien, et aussi, comme lui, lèvent une de leurs jambes de derrière pour pisser. L'homme leur fait souvent la chasse; en ou- tre, les Mangoustes ont deux autres enne- mis acharnés , le Chacal et le Tupinambis. Les autres espèces de ce groupe que nous ne croyons devoir qu'indiquer ici, car elles ne sont pas encore bien caractérisées, sont: la Mangouste numique , Mangusta numicus Fr. Cuv., d'.\lgérie; V Herpestes sanguineus Ruppell (pi. 8, f. 1), de Kordofau ; VHer- pestes musgigella Ruppell (pi. 9, f. 1), de Simen en Abyssinie; Herpestes zébra Rupp. (pi. 9, f. 2), de Kordofau; Mangouste nems Buiron(t. XlII, pi. 27), Et. Geoffr., Herpesles griseus A.-G. Desm., Viverra cafra Gm., Viverra grisea Thunb. , de la Cafrerie ; Mangouste des marais, Herpesles paludinosus G. Cuv., Mangusla urinator Smith {Zool. journ., IV), et, enfin, deux espèces dont la patrie est inconnue: les Mangouste rouge, Herpestes ruber A.-G. Desm., Iclmeumon ruber Et. Geoffr., et la granpe Mangouste, Buffon (t. XlII, pi. 26), Herpestes major A.-G. Desm., Ichneumon major Et. Geof- froy, etc. Quant à l'espèce indiquée sous le nom de Mangouste vausire, Herpestes galera, et qui MAN habite Madagascar, nous nous en occupe- rons au mot Vausire de ce Dictionnaire. (E. Desmarkst.) MAIVGUE. Crossarchus. mam. — Genre de Carnassiers voisin des Mangoustes et des Suricates, établi par Fr. Cuwcr (Mammi- fères lilogr., liv. 47), et adopté par tous les aoologistes. Chez les Mangues, le museau se prolonge de beaucoup au-delà des mâ- choires, et il jouit d'une extrême mobilité; il est terminé par un mude sur le bord du- quel s'ouvrent les narines; ce mufle est mo- bile , et par sa forme il rappelle celui des Coatis. Les dents sont en même nombre que chez le Snricale, mais elles ressemblent par leurs formes générales à celles des Man- goustes. Les oreilles sont assez petites , ar- rondies, et la conque présente dans son mi- lieu deux lobes très saillants situés l'un au- dessus de l'autre. La pupille est ronde, et la langue, couverte dans son milieu de pa- pilles cornées, est douce sur ses bords. Les pieds sont pentadaclyles , comme chez les Mangoustes , mais il n'y a aucune trace de :a petite membrane interdigitale qui existe chez celle-ci : le doigt du milieu est le plus iong de tous, et le pouce le plus court. La plante du pied, qui pose tout entière sur le sol dans la marche , présente cinq tuber- cules , dont trois sont placés à la commis- sure des quatre grands doigts , et les deux autres plus en arrière : à la paume il y a le même nombre de tubercules, et ces organes sont disposés à peu près de la même ma- nière. La queue est comprimée et d'un tiers moins longue que le corps. Le squelette des Mangues, qui a été étu- dié par M. de Blainville {Osléographie, fas- cicule des Viven-as), n'offre rien qui puisse le moins du monde le distinguer de celui de la Mangouste d'Egypte ; c'est toujours à peu près le même nombre d'os au tronc comme aux membres , sauf à la queue, où il n'y a que vingt-deux vertèbres : seulement cha- cun de ces os est en général plus ramassé ou plus court proportionnellement, ce qui rend les apophyses épineuses des vertèbres plus serrées ; les pouces sont peut-être aussi un peu plus développés, et surtout les pha- langes onguéales; les autres différences os- téologiques ne peuvent guère être rendues que par l'iconographie, et nous renvoyons aux planches de M. Werner qui accompa- MAN 511 gnent l'ouvrage de M. de Blainville. Les tes- ticules ne se voient pas à l'extérieur, et la verge est dirigée en avant; le gland, ter- miné eu cône, est aplati sur les côtés. L'a- nus est situé à la partie inférieure de la poche anale, c'est-a-dire que celle-ci se rapproche de la base de la queue : elle S3 forme par une sorte de sphincter, de sorte que dans cet état, elle semble n'être que l'oriGce de l'anus; mais dès qu'on l'ouvre et qu'on la développe, elle présente une sorte de fraise, qui, en se déplissant, Onit par pré- senter une surface très considérable : celte poche sécrète une matière onctueuse très puante, dont l'animal se débarrasse en se frottant contre les corps durs qu'il ren- contre. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est la Mangue obscure, Crossarchus obscurus Fr. Cuvier {loco citato) ; sa longueur est d'un peu moins d'un pied, depuis le bout du mu- seau jusqu'à l'origine de la queue, qui a 7 pouces ; son pelage est d'un brun uni- forme , seulement avec une teinte un peu plus pâle sur la tête ; chaque poil étant brun avec la pointe jaune. La Mangue habite les côtes occidentales de l'Afrique , et principalement Sierra- Leone. Un individu a vécu à la Ménagerie du Mu- séum, et ses mœurs ont été étudiées avec soin par Fr. Cuvier et M. Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire. Cet animal était d'une extrême pro- preté; il déposait toujours ses excréments dans le même coin de sa cage, et avait au contraire bien soin de ne jamais salir celui où il avait coutume de se coucher. Il était doux et très apprivoisé , et aimait être caressé; et quand on approchait de sa cage, il venait présenter immédiatement sa gorge ou son dos. Lorsqu'on s'éloignait de lui, il faisait entendre de petits sifflements ou cris aigus, semblables à ceux d'un Sajou. Il avait l'ha- bitude d'élever de temps en temps son corps sur ses pattes antérieures, et d'appliquer son anus contre la partie supérieure de sa cage. Il buvait en lappant, et faisait alors un bruit semblable à celui que produit le frot- tement du doigt sur un marbre mouillé. H se nourrissait habituellement de viande, mais il mangeait aussi volontiers du pain, des carottes, des fruits desséchés, etc. (E. D.) MANGUE. BOT. PH.— Fruit du Manguier. 512 MAN MAXGUIER. Mangifera. bot, ph. — Genre de la famille des Anacardiacées, de la pentandrie monogynie dans le système eexuel de Linné. Les végétaux qui le com- posent sont des arbres originaires de l'Inde, dont les feuilles sont simples , entières, à nervures pennées, dépourvues de stipules, alternes; dont les fleurs sont petites, de couleur blanche ou rougeâtre, réunies en panicules terminales, et présentent l'orga- nisation suivante: Calice régulier, quinqué- parti, dont les lobes se détachent et tom- bent de bonne heure; corolle à 5 pétales étalés, plus longs que le calice; 5 étami- nes, dont 4 sont ordinairement pluscourtes, peu développées ou stériles ; pistil formé d'un ovaire libre , sessile , sur le côté du- quel s'attache le style. Le fruit qui succède à ces fleurs est un drupe quelquefois très volumineux, plus ou moins comprimé, dont la chair est molle et pulpeuse, dont le noyau est ovale-oblong, presque rénil'orme , com- primé, de consistance dure et crustacée, uni-loculaire; la surface externe de ce noyau est sillonnée, rugueuse, revêtue en entier de sortes de fibres ligneuses , assez sembla- bles à des poils; sa surface interne est au contraire glabre et lisse. La graine renfer- mée dans ce noyau est grosse, dépourvue d'albumen ; son embryon a les deux cotylé- dons charnus et la radicule courte. L'espèce la plus connue et la plus intéres- sante de ce genre est le Manguier des Indes, Mangifera indica Lin., originaire des In- des orientales, cultivé égalementaujourd'hui à l'Ile de France et dans l'Amérique inter- tropicale, particulièrement aux Antilles. Le Manguier des Indes est un bel arbre dont le tronc est revêtu d'une écorce épaisse, ra- boteuse, brune, et se termine par une cime formée de rameaux di- ou trichotomes; ses feuilles sont oblongues, lancéolées, aiguës à leurs deux extrémités, ondulées sur leurs bords, glabres à leur surface; ses fleurs sont très petites , réunies au sommet des rameaux en longues grappes paniculées; leur pédicule est rougeâtre ; leurs pétales sont aigus, de couleur rougeâtre, marqués à leur base d'une tache rouge-foncé; elles ont une seule étamine fertile, beaucoup plus développée que les quatre autres. Le fruit du Manguier des Indes est vulgaire- ment désigné aux Antilles sou$ les noms de MAN mangue ou maugo. Il varie beaucoup dé couleur ; ainsi on en possède des variétés jaunes, vertes et rouges; son volume est celui d'un petit melon et son poids d'envi- ron un demi-kilogramme; mais il acquiert, dit-on , quatre et six fois ce poids dans cer- taines variétés, comme dans celle de Java; sa forme approche de celle d'un rein; sa chair est jaune , un peu filandreuse , de sa- veur sucrée et fondante, très agréable; il est très estimé dans les contrées intertropi- cales, oîi il constitue un aliment aussi sain qu'abondant. Le Manguier fleurit et fructi- fie en avril , mai , juin et juillet ; alors , et particulièrement pendant deux mois, son fiuit est si abondant et son prix si peu élevé, qu'il fournit exclusivement à l'alimentation des gens du peuple et des nègres, qui le mangent en nature et sans préparation ; dans quelques pays, on le mange cuit ou salé ; mais le mode de préparation le plus estimé consiste à le peler, à le couper par tranches et à l'assaisonner avec du vin , du sucre et des aromates. On en fait encore des compotes et des confitures au sucre très es- timées. Cueilli encore jeune, et confit au vinaigre, il remplace sans désavantage les cornichons. Outre ces nombreux usages éco- nomiques , qui lui donnent une grande im- portance , le fruit du Manguier des Indes se recommande encore par des propriétés mé- dicinales, particulièrement une de ses va- riétés, qui a une odeur très prononcée de térébenthine, et qui agit comme un dépu- ratif excellent. Un médecin de la Jamaïque a assuré qu'il lui avait suffi d'en nourrir ex- clusivement pendant deux ans des nègres chez lesquels le scorbut était arrivé à son dernier période pour les guérir entière- ment. En générai , ce fruit est rafraî- chissant, nourrissant et adoucissant. Par suite de la culture, il varie beaucoup de saveur, de couleur, de forme, de volume, au pointqu'on en distingue environ 80 va- riétés. Ce n'est pas seulement pour son fruit quo ce Manguier des Indes a de l'intérêt. Son bois, quoique blanc, mou, et ne pouvant guère être utilisé que pour des ouvrages de peu d'importance, a néanmoins beaucoup de prix au Malabar, où on l'emploie pour brûler le corps des grands personnages. Son écorce renferme un suc résineux brunâtre , MAN Bmer et ècre , qui en découle lorsqu'on fait des incisions au tronc, et qui passe pour un excellent remède contre les diarrhées chro- niques. L'écorce elle-même, desséchée et pulvérisée, est regardée comme très efficace pour les contusions. D'un autre côté, les feuilles de cet arbre sont estimées, à l'état adulte, comme anti-odontalgiques , et dans l'état jeune, elles sont employées avec suc- cès contre l'asthme et la toux. Enfin la graine elle-même a une certaine importance comme anthelminthique. Ainsi l'on voit au total que le Manguier des Indes mérite d'ê- tre regardé comme l'un des arbres les plus intéressants et les plus utiles que possèdent les contrées chaudes du globe. Deux autres espèce» du même genre mé- ritent d'être mentionnées en passant; ce sont : i" le Mangifera fœlida Lour., grand arbre de la Cochinchine et des Moluques, dont le fruit est en forme de cœur et pubes- cent à sa surface ; 2° le Mangifera laxiflora Desrous., de l'Ile Maurice, dont le drupe est presque globuleux. L'un et l'autre de ces fruits sont comestibles. (P. D.) *MA1MA. INS.— Genre de l'ordre des Lé- pidoptères nocturnes, tribu des Amphipy- rides , établi par Treitschke. Ce genre ne renferme que deux espèces : M. maura et typica, qui habitent l'Europe. Les chenilles vivent de plantes basses, et se cachent sous les feuilles pendant le jour. 1MAI\1CARL4 {manica, manche), bot. PH. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Borassinées-Pinnalifrondes, établi par Gaertner (H, 468, t. 176). Palmiers des forêts marécageuses de l'Amérique. Voy. pal- miers. *1MAI\ICIIVA (manica, manche), polyp.— Genre établi par M. Ehrenberg aux dépens desMéandrines et des Pavoniesde Lamarck. Il comprend les espèces dont le Polypier présente des stolons dressés et distincts, et des étoiles non enveloppantes, mais de forme lurbinée; comme dans les autres Méandri- nes, le disque de sa bouche est incomplète- ment circonscrit. Ce genre comprend les Méandrines pectinée, aréolée et ondoyante (M. gyrosa), et la Pavonie laitue. Ce sont, en quelque sorte, des Caryophyllies incom- plètement divisées; on les trouve dans les mers intertropicales. (Duj.) MAIVICOU. MAM. —Espèce du genre Di- MAN 513 delphe, désignée scientifiquement sous le nom (le Videlphis virginiana. (E. D.) MANIHOT. Manihot, Plum. bot. ph. — Le nom générique de Manihot, que nous adoptons ici avec M. Endiicher, qui corres- pond a celui de Janipha , proposé par M.Kunth, et adopté par M. de Jussieu dans sa Monographie des Euphorbiacées , se rap- porte à un petit nombre de végétaux amé- ricains, que Linné rangeait dans son genre Jairopha (Uédidmev). Le genre Maniliot appartient à la famille des Euphorbiacées, et, dans le système sexuel de Linné, à la monœcie décandrie. Il se compose d'arbres et d'arbrisseaux à suc laiteux , abondant , dont les feuilles sont alternes et palmées; dont les fleurs, généralement d'un brun jau- nâtre, sont réunies en grappes paniculées, axiilaires ou terminales ; ces fleurs sont mo- noïques, et présentent un périanthe simple ou un calice campanule, divisé profondé' ment en cinq lobes; dans les mâles, on trouve dix étamines dont les filets , libres et distincts les uns des autres, sont alternati- vement longs et courts, et s'insèrent sur le bord d'un disque charnu et comme fes- tonné; quant aux fleurs femelles, leur ovaire repose sur un disque charnu; il est creusé de 3 loges uni-ovulces , et il supporte , à son extrémité, un style court, terminé par trois stigmates à plusieurs lobes, réunis en une masse comme rugueuse; à ce pistil succède un fruit qui se partage , à la ma- turité , en trois coques bivalves. A ce genre appartient une espèce très in- téressante, qui occupe un rang important parmi les plantes alimentaires de l'Amé- rique. Cette espèce est le Manihot comes- tible, Manihot utilissima Pohl {Janipha Ma- nihot Kunth , Jatropha Manihot Lin.) , très connu sous les noms vulgaires de Manioc, Magnioc , Manioque. C'est un sous-arbris- seau qui croîtspontanémentdans l'Amérique méridionale, mais qui, plus généralement, est cultivé dans toutes les parties chaudes du Nouveau-Monde. Ses feuilles sont pal- mées, à lobes lancéolés, lisses, très en- tiers. La partie utile de cette plante est sa racine qui acquiert un volume considérable, et dont le tissu renferme une grande quan- tité de fécule. A l'état frais , elle contient en même temps , en grande abondance , un suc laiteux vénéneux ; mais la substance qui lui 33 51/t MAN donne ces propriétés délétères est très vola- tile , car elle disparaît par l'effet de la cuis- son , ou même par suite d'une simple ei- position à l'air pendant vingt-quatre heures, laissant ainsi le résidu du suc laiteux en- tièrement inoirensif. D'un autre côté, en dis- tillant ce même suc frais , on en obtient un liquide extrêmement vénéneux, dont quel- ques gouttes appliquées sur la langue d'un Chien le font périr en quelques minutes. Pour employer la racine de Manioc comme aliment, on commence nécessairement par la débarrasser de son principe délétère ; pour cela, on la lave, on la pèle, on la râpe, et on la soumet à une pression assez forte pour en extraire le suc; la matière qui reste alors constitue la fiirine de Manioc; pen- dant l'opération du râpage il s'écoule un li- quide qui laisse déposer une fécule très es- timée pour sa blancheur, sa légèreté, pour ses qualités nutritives, et dont on fait des gâteaux et des pâtisseries. Quant à la fa- rine elle-même, immédiatementaprèsqu'eile a été retirée du pressoir , on la fait sécher sur une plaque chaude en la remuant, et l'on en obtient par là ce qu'on nomme la couaque, avec laquelle on fait une sorte de pain, que l'on cuit légèrement, et qu'on nomme Pain de Cassave. La fécule de Ma- nihot est très nourrissante; on assure qu'un demi kilogramme fournit un aliment suffi- »ant pour un homme pendant un jour; sa couleur est un blanc un peu jaunâtre; sa saveur est douce et fade; sa consistance est un peu grenue. Lorsqu'on dessèche cette fé- cule sur des plaques chaudes, on en obtient le Tapioka ou Sagou blanc, qui se présente sous la forme de grains irréguliers et durs, qui se réduisent aisément en gelée par l'ac- tion de l'eau bouillante. Le Tapioka est au nombre des fécules auxquelles la facilité avec laquelle elles se digèrent donne de l'impor- tance en médecine. (P. D.) MA\IKLP, Less. ois. — Syn. de Pilhys. Voy. ce mot. (Z. G.) *MAIVIIVA. MAM. — Division de l'ordre des Édentés ayant pour type le genre Pan- golin , et proposé par M. Gray {Arch. of Vhil., XXVI, 1825). (E. D.) MAIVIiVA {maiius, main), bot. cr. — Sco- poli, dans son Histoire des plantes souter- raines, donne ce nom à des Champignons qui, privés de lumière, ont végété d'une MAN manière monstrueuse , comme VHydnum crinaceus et muscoides. (Lév.) MAMOC ET MAIVIOQUE. bot. ph. — Noms vulgaires du Manihot. Voy. ce mot. MAIVIS. MAM. — Nom latin du Pango- lin. Voy. ce nom. (E. D.) MAÎVISUKIS (fxavo'ç , mince ; oipâ, tige). BOT. PH. — Genre de la famille des Grami- nées-Rotlbœlliacées , établi par Linné (Ge»., n. 1334). Gramens des régions tropicales du globe. Voy. graminées. MAI\IVA,Don. bot. ph. — S'sn. d'Alhagi, Tournef. ' MANNE, MAIMIXIITE. Majina. bot., chim. — On donne ce nom à la matière concrète et sucrée qui exsude de plusieurs espèces de Frênes (uoy. ce mot), et principalement du Frêne à fleurs {Fraxinus ornus) et du Frêne à feuilles rondes (F. rotundifolia), arbres qui croissent spontanément en Italie, en Sicile, et très probablement dans toute la région orientale méditerranéenne. La Manne s'écoule naturellement par les pores de l'épiderme et par les fentes de l'é- corce; mais comme ce procédé delà nature n'en fournit point assez abondamment pour les besoins de l'homme, on pratique à la partie supérieure et sur l'un des côtés du tronc de l'arbre que l'on veut exploiter , des incisions longitudinales protondes par les- quelles s'échappe le suc propre de la sève élaborée qui, en se concrélant, forme la Manne. La Manne offre de grandes variétés de couleur, de pureté, de saveur, d'odeur, etc., et ces variétés dépendent non seulement des procédés d'extraction, mais encore de la sai- son pendant laquelle se fait la récolte. On distingue dans le commerce trois sortes de Manne: La Manne en larmes : c'est la plus pure de toutes ; elle se recueille aux mois de juillet et d'août; elle est en morceaux irréguliers, secs, blanchâtres, d'un aspect cristallisé ou granuleux, d'une saveur douce et sucrée. Fraîche, elle est employée par les habitants du pays aux mêmes usages que le sucre; elle n'acquiert de saveur nauséabonde et de propriétés laxatives qu'avec le temps, qui semble y déterminer une sorte de fermenta- tion. La Manne en sorte est récoltée aux mois de septembre et d'octobre; la température MAN étant moins élevée, elle se dessèche moins promplemeni, coule le long de l'arbre, s'y salit, et y subit probablement déjà un com- mencement de décomposition. La Manne en sorte se compose d'une grande quantité de petites lames agglutinées au moyen d'un li- quide sirupeux; la saveur en est plus sucrée que celle de la précédente, mais aussi plus nauséabonde; c'est la plus usitée en méde- cine. La Manne grasse se récolte à une époque encore plus avancée de l'année; elle vient se ramasser dans de petites fosses pratiquées au pied de l'arbre , et forme ainsi des masses poisseuses, plus ou moins mêlées d'impure- tés, et dans lesquelles on distingue à peine quelques larmes en grumeaux. Sa saveur sucrée est néanmoins désagréable, et l'odeur en est nauséabonde au plus haut degré. La Manne en larmes, analysée par M. Thé- nard, a donné pour résultats : 1" un principe sucré cristallisable qui a reçu le nom de Mannite; 2° du sucre incristaliisable en très petite quantité; 3" enfln une matière mu- queuse, également incristaliisable, d'odeur et de saveur nauséabondes, et dans laquelle paraît résider la propriété purgative de la Manne; et, en effet, cette matière est en plus grande proportion dans la Manne en sorleet dans la Manne grasse, qui renferment moins de Mannite. h&MannUe ne se rencontre pas seulement dans la Manne; on la trouve encore dans les sucs exsudés par certains Cerisiers et Pommiers, dans quelques espèces de Cham- pignons, dans le suc des Oignons , dans le Céleri , dans les Asperges, enOn dans l'au- bier de plusieurs espèces de Pins et particu- lièrement du Larix. On l'a aussi rencontrée dans les racines de Chiendent et dans quel- ques Algues marines; on la Irouve en outre dans des sucs végétaux sucrés où elle ne préexiste pas, mais où elle se forme lorsqu'ils viennent à subir la fermentation dite vis- lueuse. La Mannite s'extrait facilement de la Manne par l'intermédiaire d* l'alcool chaud, dans lequel elle est très soluble. Obtenue à i'état de pureté, elle se présente cristallisée BOUS forme de prismes quadrangulaires, an- hydres, minces, incolores, transparents et doués d'un éclat soyeux; elle est légèrement (ucrée, très soluble dans l'eau et dans l'al- MAN 515 cool chaud. Mise en présence du ferment, la dissolution de Mannite n'éprouve pas de fermentation. Sous l'influence d'une tempé- rature élevée, elle se décompose en donnant les mêmes produits que le sucre de canne. L'acide nitrique la convertit en acide oxali- que. La Mannite est représentée par la for- mule suivante: C'^ H'* 0" (Dumas). La Manne de Briançon, ainsi nommée parce qu'on la récolte aux environs de cette ville sur les feuilles du Mélèze {Pinus Larix), est sous forme de petits grains arrondis, jaunâ- tres; elle est légèrement purgative. On rencontre dans les déserts de l'Arabie et de la Perse un arbrisseau rabougri, épi- neuiiHedysarumalhagi Linn., Alhagi Mati- rorumDec.) sur lequel se récolte un suc blanc, concret, qui a reçu le nom de Manne alhagi. Olivier, au retour de son voyage en Turquie, rapporta en France plusieurs livres de cette substance, qui, d'après Niebuhr, est employée dans la Perse en guise de sucre pour les pâtisseries et d'autres mets de fan- taisie. Les commentateurs, qui s'attachent à l'esprit et non à la lettre des livres saints, pensent que la Manne dont se nourrirent les Hébreux dans le désert n'était autre chose que cette Manne alhagi. (A. D.) MAIVOIV (uavo;, mou). POLVP. — Genre de Spongiaires établi par Schweigger, et ayant pour type l'Éponge oculée de Lamarck ou Spongia oculata de Solander , qui est très rameuse , molle, et dont les rameaux dressés, presque cylindriques, sont pourvus de petits oscules formant quelquefois une ou deux séries. Ce genre comprend les Épon- ges non tubuleuses , dont la masse lacu- neuse est réticulée à la surface et pourvue d'oscules bien distinct-;. M. Goldfuss a dé- crit, comme appartenant à ce genre, plu- sieurs Spongiaires fossiles de la craie et des terrains plus anciens. (DuJ.) MAIVOOROA. OIS. — V. paille-en-queue. *MA1\'0PIJS (aavo'ç, mince; ttoû;, pied). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Lamellicornes, tribu des Scara- béides phyllophages, proposé par Laporte de Casteinau ( Hist. nat. des An. artic, t. H, p. 147). L'espèce type est la Philochlœna bigutta'.a Dej. Elle est originaire de Co- lombie. (C.) MAKOnumE. Manorhinaiu.aviç, mince; pi'v, nez). OIS. — Genre créé par Vieillot, et 516 MAN placé par lui à côté des Martins dans sa fa- mille des Chanteurs, manière de voir qui, au reste, a été partagée par G. Cuvier. G.-R. Gray, au contraire , l'éloigné de cette famille, et le range dans celle des Philé- dons. Quoi qu'il en soit, ce g. a pour carac- tères: Bec très comprimé , peu arqué, fai- blement échancré; des fosses nasales larges, fermées par une membrane dans laquelle sont percées des narines linéaires; les plu- mes du front veloutées , et s'avançant en partie sur les fosses nasales ; le tour de l'oeil nu. Ce g. ne renferme jusqu'à ce jour que l'espèce suivante : La Manorhine verte, M. viridis Vieill. (Gai. des Ois., pi. 149). Elle a tout le plu- mage d'un vert olivâtre, les joues jaunâtres, et deux moustaches noires à la base du bec. Habite la Nouvelle-Hollande. (Z. G.) MAIVOUL ou MANUL. mam. — Espèce de Lynx. Voy. ce mot à l'article chat. MANS. INS. — Nom vulgaire de la larve du Hanneton. Voy. ce mot. *MAASOA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Bignoniacées , établi par De Can- riolle {Revis. Bignon., 12). Arbrisseaux du Brésil. Voy. bignoniacées. MAKTE. Manlis ( ya'vTi;, devin ). ins. — Genre de la tribu des Mantiens, groupe des Mantites, de l'ordre des Orthoptères, carac- térisé par un prothorax plus long ou au moins aussi long que le mésothorax et le mé- tathorax; par des yeux arrondis; des cuisses simples, etc. Linné, établissant !e genre Manlis dans son Sustemanaturœ, y comprenait non seu- lement tous les types de notre tribu des Man- tiens , mais encore ceux de la tribu des Phasmiens. De plus en plus restreint par les entomologistes, il ne constitue maintenant qu'un petit genre de cette tribu. Les espèces de notre pays sont les Mantis religiosa et ortt^orJa Lin. Voy. pour les détails de mœurs, d'organisation, de classiûcation, etc., notre article mantiens. (Bl.) MAATEAU. MOLL. — Voy. coquilles, à l'article mollcsques. HIAIMTELET. moll. — Adanson (Voy. au Sénég.) donne ce nom à un genre qu'il a formé aux dépens des Porcelaines , adopté par quelques auteurs et rejeté i»ar d'autres. Voy. PORCELAINE, MAN *1\IA\TELLIA (nom propre), bor. tosS. — Genre de végétaux fossiles de la famille des Cycadées , établi par M. Ad. Brongniarl ( Proir., 96), qui le décrit ainsi : Tiges cy- Imdriques ou presque sphéroïdales , sans axe central disOnct, couvertes de cicatrices rhomboidales, dont le diamètre horizontal est plus grand que le diamètre vertical. On n'en connaît que deux espèces : l'une (M. nidiformis), du calcaire de Portiand; l'autre (M. cylindrica), du calcaire conchy- lien. (J.) ♦MAIVTEl'LES. ins. — Nom employé gé- nériquement par Schœnherr pour un Co- léoptère tétramère de la famille des Curcu- lionides, mais que l'auteur a abandonné ensuite pour en faire la quatrième division de ses Geonemus, uniquement composée d'espèces de l'Amérique méridionale; le G. 8-tuberculatus de F. en était le type. (C.) MAATICORA, ou mieux MAIMTICHO- RA. (Manlichora , animal fabuleux, suivant Pline, à figure humaine), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Cara- biques , tribu des Cicindélètes , créé par Fa- bricius (Syslenia eleutheralorum , t. I , XIX, 167), et généralement adopté depuis. Deux espèces de l'Afrique méridionale en font partie: les M. tuberculala Dej. (giganlea Th., maxillosa F,), et lalipennis Water- house. (G.) *\1A1\TIC0RIDES. Manlicoridœ. ins.— M. Th. Lacordaire, en adoptant à peu près la même manière de voir de MM. Audouin et Brullé, a établi une tribu de Coléoptères pentamères qui dépend de la famille de ses Cicindélides , Cicindelidœ {Révision delà fa- mille des Cicindélides , 18i2, p. 11). Voici comment l'auteur la caractérise: Tête grosse. Palpes égaux en longueur; le premier article des labiaux ne dépassant pas, ou très légèrement, l'échancrure du menton : celle-ci munie d'une forte dent. Yeux petits, arrondis. Les trois premiers ar- ticles des tarses antérieurs, tantôt simples dans les deux sexes , tantôt dilatés chez les mâles. Jamais d'ailes sous les élytres. I. T.irses antérieurs simples dans les deux sexes. Makt;co»4. II. Les IrOis premiers artirlij des taises antérieurs dilaiés cheï les màli-s. A. Angles du prothorax saillants , surtout let postérieurs. .,-.,.. Platichilk MaN MaN Mî D. Cm incaiès angles nuls. Labre dentelé en avant — simplement sinué en avant. (C.) ♦MAI^TICORIEIVS. ms. — Famille de Coléoptères pentamères carnassiers , groupe des Cicindélètes, établie par MM. Audouin et Brullé ( Hist. nat. des Ins., 1834 , t. IV, p. 20), et ainsi caractérisée par ces au- teurs : Tête très grosse ; yeux petits , labre court; mandibules très saillantes. Les gen- res rapportés à cette famille sont : Manti- cora, Omus, Plalychile el Megacephala. (G.) MAKTIDES. Manlidœ. ms.—Voy. man- TiTEs et surtout mantiens. (Bl.) MÀIMTIEXS. Wantii. INS.— Tribu de l'or- dre des Orlhoptères,_caractérisée par une tête libre, un prothorax beaucoup plus long que les deux autres parties du thorax, méso et métathorax ; par des pattes antérieures ra- visseuses, c'est-à-dire en crochets et armées de fortes épines, les autres seulement propres à la marche; des tarses de cinq ar- ticles et un abdomen muni de filets arti- culés. La tribu des Mantiens, telle que nous !a considérons, telle que la considèrent aujour- d'hui tous les entomologistes, ne correspond pas même au genre Mantis de Linné, mais seulementàune portion de cegenre. L'auteur du Systema naturœ comprenait encore sous la même dénomination générique les espèces connues sous le nom vulgaire de Spectres, espèces qui aujourd'hui composent notre tribu des Phasmiens. Fabricius ne modifia d'abord en aucune manière les limites que Linné avait imposées à son genre Mantis. Illiger vint ensuite, et proposa plusieurs nouvelles divisions génériques. Ces coupes furent adoptées par Latreille; mais, néan- moins, ce célèbre entomologiste conserva dars une même famille, dans un même pe- tit groupe, et les Mantes et les Spectres. Depuis cette époque encore bien peu éloignée de nous, tous les naturalistes qui se sont occupés de l'ordre des Orthoptères , soit sous le rapport analomique, soit seule- ment sous le rapport des caractères zoologi- ques, ont complètement séparé ces deux types. Le genre de vie des Mantiens et des Phas • miens est si dilTérent, les caractères des uns et des autres sont si parfaitement tranchés, qu'il y avait tout avantage à établir cette distinction. Les Mantiens présentent un ensemble de caractères et offrent un aspect particulier qui les font reconnaître au premier abord. Leur corps est toujours étroit et plus ou moins élancé. Leurs élytres , parcourues par de nombreuses nervures, embrassent les côtés du corps. Leurs pattes antérieures, ad- mirablement disposées pour saisir une proie, ont une conformation qui ne se retrouve point chez des Orthoptères d'une autre tribu, mais qu'on remarque cependant chez de pe- tits Névroptères du genre Mantispa et chez les Crustacés composant l'ordre des Stoma- podes. Ces pattes antérieures ont un déve- loppement considérable. Les cuisses sont épaisses et garnies en dessous d'épines acé- rées; les jambes, un peu arquées et égale- ment munies de fortes épines, se replient contre les cuisses, de manière à constituer une pince préhensile retenant avec force les insectes que la Mante a pu saisir. L'anatomie de ces curieux insectes a été faite surtout par M. Léon Dufour. Ce savant a donné des détails assez étendus sur l'appa- reil digestif et sur les organes de la généra- tion chez ces Orthoptères. De notre côté, nous en avons examiné le système nerveux. Comme chez les animaux carnassiers en général, le tube digestif est assez court. Sa longueur dépasse peu celle du corps. L'œso- phage consiste en un tube long, grêle, con- tenu en entier dans le thorax. Le jabot, si- tué dans le métathorax, est peu renflé, oblong et strié extérieurement. Au-delà de ce jabot, on remarque un gésier un peu contourné, qui, à l'intérieur, renferme un appareil de trituration consistant en six rangées longitudinales de petites lames d'ap- parence cornée. A son extrémité, on observe huit bourses ventriculaires, cylindriques et plus ou moins contournées sur elles-mêmes. Le ventricule chylifique est oblong el presque droit. L'intestin grêle qui lui succède est courbé en forme d'anse; mais, avant son extrémité, il se renfle en un rectum ovoïde offrant six bandelettes longitudinales. Les vaisseaux biliaires des Mantes sont simples, assez longs, et au nombre d'une centaine environ. L'appareil salivaire est très développé chez les Orthoptères 5 il consiste en deux grosses 518 MAN glandes situées de chaque côté de l'œsophage. On y distingue un organe sécréteur composé d'un nombre très considérable de petits sa- chets oblongs etsemi-diaphanes, un réservoir salivaire ayant l'apparence d'une petite po- che ou d'une petite bourse, et enfln un con- duit excréteur qui se réunit à celui de la glande opposée de manière à former un seul canal s'ouvrant dans la bouche de l'insecte. Les ovaires des Mantiens sont constitués chacun par une quarantaine dégaines mul- tiloculaires. Les œufs de ces insectes sont pondus tous ensemble, rangés régulièrement dans une coque presque lisse et luisante. Ce fait coïncide avec l'existence, chez les Man- tiens, d'un appareil sérifique, se composant d'un grand nombre de vaisseaux sécréteurs, les uns longs, flottants, et les autres très courts, s'insérant sur le tronc commun des premiers. Le système nerveux de ces insectes n'a point encore été représenté; mais nous avons eu l'occasion de l'observer. 11 consiste en une chaîne dont les ganglions sont petits et très espacés. Presque tous les Orthoptères vivent de matières végétales ou de matières desséchées. Dans cet ordre, les Mantiens seuls, sans ex- ception , sont carnassiers. En cela, comme on le voit, ils diffèrent encore beaucoup des Phasmiens, auxquels les premiers zoologistes les réunissaient; car ceux-ci sont tous phy- tophages. Les mouvements des Mantiens sont extrêmement lents. Ces insectes se traî- nent comme avec peine sur les arbrisseaux et les broussailles. Pendant des heures en- tières, on les voit se tenir au soleil sur la même tige ou sur la même feuille, attendant qu'un Insecte vienne à passer. C'est alors qu'ils jettent en avant une de leurs pattes antérieures, qui, comme nous l'avons vu, sont admirablement conformées pour saisir une proie et pour ne point la laisser échap- per. Si une Mante est parvenue à s'emparer d'un Insecte, elle le suce aussitôt et rejette ensuite sa dépouille; si elle a cherché en vain à s'emparer d'une proie, elle se remet aussitôt dans la même position qu'aupara- vant, en demeurant dans un état d'immo- bilité complète. Dans le midi de l'Europe, nous avons eu fréquemment l'occasion d'en observer diverses espèces; toutes se compor- tent, a cet égard, exactement de la même MAN manière. En Sicile, comme en Afrique, il n'est pas rare de les rencontrer sur les Cac- tus. Quand on les inquiète, parfois elles se laissent choir, mais, le plus ordinairement, elles s'envolent brusquement pour aller se poser sur une autre plante. Leur vol, en général, est lourd, droit et assez rapide, mais il ne paraît pouvoir être de très longue durée, surtout pour les femelles dont le corps est quelquefois plus ramassé, dont l'abdomen est toujours beaucoup plus volu- mineux. Cette attitude singulière des Mantiens , dont le corps se trouve posé seulement sur les quatre pattes postérieures avec le pro- thorax et la tête relevés, avec les pattes an- térieures redressées, se croisant parfois, ont depuis fort longtemps attiré l'attention des habitants des régions où l'on rencontre ces animaux. On a comparé leur maintien à celui d'un priant, ou même l'on a cru qu'ils priaient réellement. Le nom de Prega-Diou (Prie-Dieu), qu'on leur donne dans le midi de la France et en Italie, est très générale- ment connu. A une époque assez éloignée de nous, des idées des plus singulières ont pu s'accréditer à l'égard de ces Insectes. Ils étaient regardés comme ayant quelque chose de divin. Mouffet, ce naturaliste du xvu* siè- cle, quia décrit et représenté la Mante com- mune du midi de la France, rapporte, avec l'accent de la conviction , que si un enfant s'adressant à une Mante lui demande le chemin , elle le lui enseigne en étendant une de ses pattes; et il ajoute gravement : Elle se trompe rarement ou jamais. « Tarn divina censelur besliola , ut puero iiUeiroganti de via , altero pede exlento rec- tum monstret , atque rarà vel nunquam fal- lut. » Il existe encore une sorte de vénération et diverses superstitions à l'égard des Man- tiens sur plusieurs points de l'Afrique, M. Caiilaud, bien connu par ses voyages à Méroë et au fleuve Blanc , a trouvé une es- pèce de Mante qui est, chez ces Africains , l'objet d'un véritable culte. Au rapport de Sparmann , un Mantien , propre à l'Afrique australe, est adoré par les Hottentots; et s'il lui arrive de se poser sur une personne, celle-ci est considérée comme ayant reçu une faveur particulière du ciel , et regardée comme un saint. MAN Les naturalistes ont donné du res e aussi à beaucoup d'espèces de Manliens des dé- nominations qui rappellent ces idées singu- lières. Le nom de Nantis lui-même , qui nous vient du grec, signifie devin. L'espèce la plus commune en France a reçu le nom de Mante religieuse {Mantis religiosa Lin.) ; une autre plus petite, également propre à riiurope, a été appelée la Mante prêcheuse {Mantis oraloria Fabr.); une autre la Mante sainte {Mantis sancta), etc. Ces Orthoptères sont d'une voracité ex- trême. Quand on enferme plusieurs indivi- dus dans la même boîte, ils s'entre-dévorent bientôt. Les mâles, étant plus petits que les femelles, sont ordinairement victimes de ces dernières. Rœsel est l'auteur souvent cité comme ayant observé les habitudes des Man- tes ; il a remarqué que l'espèce du midi de la France ne dévorait pas moins de cinq à six Mouches chaque jour. Nous en avons nous-même observé quel- ques espèces en Sicile pendant plusieurs mois. Nous avons nourri ainsi avec des Mouches la Mantis religiosa et VEmpusa pauperata. Elles pouvaient supporter un jeûne fort long; quand on leur donnait une certaine quantité de Mouches après les avoir privées de nourriture pendant plusieurs jours , elles en dévoraient sept ou huit en très peu d'ins- tants, et ne cherchaient plus à inquiéter les autres, au moins jusqu'au lendemain. Les Mantes pondent leurs œufs vers la fin de l'été, en accrochant la capsule qui les contient à quelque plante. Cette capsule, pour la Mantis religiosa , est environ de la grosseurd'unepetitenoix.Dansson intérieur, les œufs sont rangés régulièrement, et sépa- rés les uns des autres par de petites cloisons. La matière gommeuse des vaisseaux sérifi- ques venant à imprégner d'abord chaque œuf constitue ainsi ces cloisons, qui sont ensuite toutes recouvertes par une enveloppe générale. D'après quelques observateurs, les œufs de ces Orthoptères, déposés au mois de septembre, ne viendraient à éclore qu'au mois de juin. Il y a probablement à cet égard des différences coïncidant avec le cli- mat ; car, dans le midi de l'Europe , nous avons rencontré de jeunes Mantes dès le mois d'avril. Les jeunes ressemblent tout • à-fait aux adultes, sauf l'absence des ailes. Elles sont à l'état de nymphe quand elles MAN 519 présentent des rudiments de ces appendices, Nous avons observé qu'elles demeuraient sous cette forme souvent pendant plus de deux mois. Les Mantiens sont souvent attaqués par de petits Chalcidiens, dont les larves vivent aux dépens de leur tissu adipeux. Ce fait a été observé particulièrement sur une espéctt de l'île de France. Les Mantiens sont de beaux insectes de grande taille, parés généralement de cou- leurs vives , ayant souvent des taches bril- lantes qui en relèvent l'éclat. Dans plusieurs espèces , on remarque des taches ocellées de diverses couleurs sur leurs ailes postérieures. Ces Orthoptères habitent toutes les régions un peu chaudes du globe. On les rencontre dans tout le midi de l'Europe, mais ils ne dé- passent guère le 42" de latitude; cependant deux espèces, la Mantis religiosa et la Man- tis oratoria, ont été trouvées dans la forêt de Fontainebleau. On trouve les Mantiens dans toute l'A- frique, dans toute l'Amérique méridionale, dans la partie sud de l'Amérique septentrio- nale , dans la plus grande partie de l'Asie , et jusqu'à la Nouvelle-Hollande. Nous avons admis {Histoire des Insectes , publiée par Firmin Didot, Paris, 1845) treize genres seulement dans la tribu des Man- tiens, en les rattachant à trois groupes qu'on peut distinguer d'une manière précise de la manière suivante: amasse, u'^moms élancé, ^feiiiflles. . Empusitrs. Au premier de ces groupes nous ratta- chons le seul genre Eremophila ou Eremia- phila, en regardant, au moins jusqu'à une connaissance plus complète des espèces, le genre Heteronytarsus comme une simple di- vision de ce genre. Tous ces Érémophilites sont de petits Mantiens, d'une couleur gri- sâtre en dessus, dont la démarche est très lente, et qui vivent au milieu des déserts de l'Egypte et de l'Arabie, en se traînant sur le sable. Au groupe des Mantites, nous rat- tachons les genres Melalleutica , propre ;i 520 MAN nie de Java; iVantis, dispersé dans les di- verses parties du monde; Schizocephala , Acanthops, Oxypilus , Harpax , Hymeno- pus, Toxodera, Vales , dont les espèces sont généralement peu nombreuses. Au groupe des Empusites, dont beaucoup d'espèces sont remarquables par les expan- sions foliacées de leurs cuisses et de leurs jambes, nous rattachons seulement les trois genres Empnsa , Blepharis , Phyllocrania {voyez chacune de ces dénominations pour les détails qui les concernent spécialement). M. Serville admet dans la tribu des Man- tiens quatorze genres , mais nous avons con- sidéré le genre Theoclytes comme ne devant pas être séparé du genre Thespis. M. Bur-- meisler a également opéré cette réunion. Mais celui-ci admettant en outre deus nou- veaux genres, on porte ainsi le nombre à quinze pour la tribu des Mantiens. Au reste, comme on !e voit, les naturalistes s'accor- dent, en général, pour la plupart des divi- sions. Il n'y a divergence que pour quel- ques unes des moins importantes établies ordinairement sur une ou deux espèces. (Bl.) *MAIMTIS. CROST. — Petiver, dans sa Pe- triQraphia americana, tab. 20, fig. 10, donne ce nom au Gonodadylus chiragra. Voy. GONODACTVLUS. (H. L.) MAIVTIS. INS. — Voy. mante. MANTIS ALCA , Cass. bot. ph. — Voy. MICROLONCiniS. MA!\T1SIA, Curt. bot. ph. — Syn. de Globba , Linn. MAMTISPA. INS. — Genre unique de la famille des Mantides, tribu des Raphidiens, de l'ordre des Névroptères , établi par llli- ger et adopté par tous les entomologistes. Ce genre est parfaitement caractérisé par des pattes antérieures ravisseuses; les jam- bes très renflées et armées d'épines; les tarses pouvant se replier sur la jambe , et former une pince préhensile. Les Mantispes sont des Insectes très sin- guliers, auxquels la conformation de leurs pattes antérieures donne l'aspect de petites Mantes. Ils furent, en effet, confondus avec ces dernières par Fabricius et plusieurs au- tres auteurs. M. Brullé {Voyage scienlif. en Morée), de son côté, a cru aussi, à une cer- taine époque , devoir les placer parmi les Orthoptères ; mais , depuis longtemps, tous le^ uaturalistes n'ont plus hésita à les con- MAN sidérer comme de véritables Névroptères. Leurs ailes diaphanes à réseau assez lâche, leur prothorax allongé et plus étroit que la tête, nous les montrent aussi comme extrê- mement voisins des Raphidies. La tête de ces Névroptères est large, et leurs antennes sont courtes et un peu moniliformes. Les pre- miers états des Mantispes ne sont pas con- nus; on a voulu cependant, par analogie, rapporter à une espèce de «e genre une larve assez semblable à celle des Raphidies , mais un peu plus large. Comme on le voit, ceci n'a rien de concluant. Les Mantispes sont peu nombreuses en espèces; elles sont dispersées dans des ré- gions du globe très éloignées les unes des autres. Le type est la M. pagana, qui se trouve en France , et principalement dans (e midi. On en connaît en outre une de la Russie méridionale et de l'Orient (M. perla Pail.); une du Cap {M. pusilla Pall.); une des îles de l'océan Pacifique {M. gran- dis Guér. ); une de Colombie {M. gracilis Ramb. ); une du Brésil (M. semihyalina Ramb.), et enfin une de patrie inconnue {M. virescens Ramb.). (Bl.) MAIXTISPIDES. Mantispidœ. ins. — Fa- mille de la tribu des Raphidiens, de l'ordre des Névroptères, ne comprenant que le seul genre Manlispa. Voy, ce mot. (Bl.) MAIMTITES. Manlitœ. ins. — Groupe de la tribu des Mantiens, de l'ordre des Orthoptères, caractérisé par un corps plus ou moins élancé; des élytres et des ailes couvrant totalement l'abdomen , et des an- tennes longues et sétacées. Ce groupe com- prend le plus grand nombre des genres de la tribu des Mantiens. (Bl.) *MA1\T0DEA. INS. — Syn. de Mantides, employé par M. Burmeister ( Handb. def Enlomol. ). (Bl.) *MAI\1TURA, Stephens, Hope. ins. — Syn. de Balanomorpha , Chevrolat, Dejean. Voy. ce mot. (C.) MANUCODE. OIS. — Nom d'une espèce de Paradisier dont Vieillot a fait le type de son g. Cicimiurus. Voy. paradisier. (Z. G.) MAIMUCODIATA, Briss. ois. — Syn. de Paradisea, Linn. Voy. paradisier. (Z. G.) MAMUCODIATES. Paradisei. ois. — Sous ce nom , Vieillot a établi dans l'ordre des Passereaux une famille qui réunit des oiseaux cbe? lesquels les plumes cervicales MAP êl hypocondriales sont longues et de divei'ses formes, et dont le bec est lot.ileinent em- plumé à la base. Les genres Manucode, Si- silet, Lophorine et Sinalie composent cette famille. (Z. G.) MAIMUET. MAM. — Voy. les articles la- GOTIS et HELAMYS. (K. D.) MANllLÉE. Manulea. bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées-Buchné- rées , établi par Linné (Gen., n° i244), et caractérisé ainsi : Calice 5-parti , à divisions linéaires ou subulées; corolle hypogyne, dé- cidue, à tube allongé, glabre ou tomenleux, à limbe 5-fide. Étamines 4, insérées au tube de la corolle, didynames , incluses; an- thères uniloculaires, conformes; ovaire 2- loculaire, multi-ovulé; style simple; stig- mate presque en massue. Capsule bilocu- laire, septicide-bivalve , à valves bifides au sommet. Les Manulées sont des herbes ou des sous- arbrisseaux du Cap , à feuilles souvent rap- prochées vers la base de la tige, les florales petites, bractéiformes ; fleurs souvent d'un jaune orange; grappes quelquefois simples, nues ou bractéées , quelquefois composées , à pédicelles multiflores„ On connaît une trentaine d'espèces de ce genre; quelques unes sont cultivées, soit dans les jardins de botanique, soit dans les jardins d'agrément. Parmi ces dernières, nous citerons principalement la Manulée A FEUILLES OPPOSÉES, Manulea oppositifolia Vent. , arbrisseau atteignant quelquefois plus d'un mètre de hauteur. Il porte des ra- meaux grêles et nombreux , avec des feuilles ovales renversées, et des fleurs rose-lilas ou blanches qui s'épanouissent tout l'été. *MA\L\GALA, Man. Blanc, bot. pu. — Syn. de Samadera , Gaerth. MAPOURLA. BOT. PU.— Genre de la fa- mille des Rubiacées -Psychotriées , établi par A. Richard (m Mem. Soc. hist. n. Paris, V, Î73). Arbres ou arbrisseaux de la Guiane et des Antilles. Voy. rubiacées. MAPfA. BOT. PH. — Genre de la famille des Euphorbiacées-Acalyphées , établi par Adr. Jussieu {Euphorb., 44, t. XIX). Ar- bres ou arbrisseaux de l'Asie tropicale. Voy. EUPHORBIACÉES. MAPPIA, Schreb. bot. ph. — Syn. de Doliocarpus , Soland. MAPROUNEA. bot. ph. — Genre de la T. VUI. MAQ 521 I famille des Euphorbiacées- Hippomanées , établi par Aublet (Guian., II, 895, t. 342). Arbres de la Guiane et du Brésil. Voy. eu- PUORBIACÉES. MAQUARIE. Macquaria {nom d'une ri- vière), poiss. — Genre de l'ordre des Acan- thoptérygiens, famille des Sciénoides, établi par MAL Cuvier et Valenciennes (Hist. des Poiss., t. V, p. 377) pour un poisson qui présente le port de la Gremille, mais qui en dilTère surtout par l'absence des dents et le nombre des rayons branchiaux réduit à cinq. On n'en connaît encore qu'une seule espèce, la Maquarie DE LA Nouvelle - Hollande , Macquaria auslralasica Cuv. et Val., dont la chair est, dit-on, très délicate. La couleur de ce poisson est le brun roussâtre ou ver- dàtre, à part la gorge et la poitrine qui sont blanchâtres. Les individus ordinaires ont environ 15 centimètres de long; quelques uns, cependant, atteignent une plus grande taille, MAQUEREAU. Scom6er,Lin.POiss. -Nom désignant un genre de poissons appartenant à l'ordre des Acanthoptérygiens et à la fa- mille des Scombéroïdes de Cuvier et Valen- ciennes. Tous les poissons de cette famille ont les écailles petites , quelquefois même imperceptibles, excepté vers la fin de la ligne latérale, où elles forment quelquefois une carènesaillante. D'autres fois celte carèneest formée par la peau même, indépendamment de la grandeur des écailles, et soutenue par les apophyses transverses d'une ou deux ver- tèbres. Les pièces de leurs opercules sont sans dentelures. La partie molle de leur na- geoire dorsale et de l'anale est quelquefois un peu épaissie en avant par des écailles, mais jamais complètement encroûtée par elles; aucontraire, la membrane qui en unit les rayons, en arrière, est le plus souvent très frêle et manque même entièrement dans quelques genres où ces rayons, étant alors isolés, prennent le titre de fausses nageoires ou fausses pinnules. Les intestins sont am- ples, l'estomac en cul-de-sac et les cœcums généralement nombreux. Tels sont les ca- ractères attribués par Cuvier à cette famille très nombreuse en genres , en sous-genres et en espèces, qui se rencontrent dans toutes les mers , et d'une étude fort difficile. Cette famille se divise en trois grandes 33* 522 MAQ tribus et en plusieurs petits groupes qui s'y rattachent par des caractères moins géné- raux. La prennière grande tribu, celle des Scombres, a deux dorsales dont l'épineuse n'est point divisée; elle a une carène sail- lante à chacun des côtés de la queue , des petites écailles partout , et une rangée de dents pointues à chaque mâchoire. L'anale de ces poissons, et leur seconde dorsale, ont toujours la partie postérieure divisée en fausses pinnules; leur ligne latérale n'est ja- mais armée de boucliers ; leur corps affecte la forme d'un fuseau, et leur queue, fort rétrécie , est plus ou moins carénée. Parmi ceux-ci , les Maquereaux, ^comber, Valenc., forment le premier genre. Ils se dis- tinguent des autres en ce que, outre leurs fausses pinnules, leur première dorsale est séparée de la seconde par un grand inter- valle , et que leur queue n'a point de carène sur les côtés, mais seulement deux petites crêtes. Les Maquereaux , au nombre de douze es- pèces plus ou moins bien tranchées, offrent, dans leur anatomie , une anomalie qui de- vrait désoler les méthodistes de bonne foi et sans opinion préconçue. On saitque beau- coup de poissons portent immédiatement sous l'épine dorsale un organe d'une haute importance physiologique : c'est la vessie natatoire, pleine d'air, qui, en se compri- mant ou en se dilatant, fait varier la pe- santeur spécifique de l'animal, et, selon G. Cuvier, l'aide à monter ou à descendre dans le liquide qu'il habite. Or, il semblerait que toutes les espèces du même genre, surtout quand elles n'offrent aucune différence dans les habitudes et la manière de vivre, des différences si légères dans les formes et les couleurs qu'à peine peut-on les distinguer les unes des autres, il semblerait, dis-je, que toutes devraient manquer d'un organe aussi important que la vessie natatoire, ou toutes avoir cet organe; et cependant il n'en est rien. La nature semble se plaire à don- ner souvent des démentis à nos faiseurs de systèmes et de méthodes naturelles; mais ja- mais un de ces démentis n'a été aussi for- mel, aussi contrariant que dans les Maque- reaux, car les uns ont une vessie natatoire quand les espèces les plus voisines n'en of- frent pas le moindre vestige; et l'on sait combien les classiflcaleurs d'aujourd'hui at- MAQ tachent d'importance aux caractères anato- miques. Les Maquereaux, selon Anderson et d'au- tres observateurs, seraient des poissons voyageurs dont une espère au moins , notre Maquereau commun , ne le céderait en rien au Hareng sous ce rapport. C'est ce que nous discuterons à son article. Tous vivent en grandes troupes ou bancs, et paraissent à certaines époques déterminées dans chaque parage. Comme leur chair est généralement estimée, ils donnent lieu à des pêches qui, sous le rapport de leur importance commer- ciale, ne le cèdent guère qu'à celle de la Morue, du Hareng et du Thon. 1. Le Maquereau commun , Scomber scom^ brus Lin.; le Macarello des Romains ; le Scombro des Vénitiens ; \eLacerto des Napoli- tains; le Caual/o des Espagnols; le Pisaro des Sardes; le Mackrellou Macarell des Anglais; le Makril des Suédois ; le Kalios-baluk des Turcs, et enfin le Berhel, Brehel, Bresel ou Brill des Gallois et des Bas-Bretons , est extrêmement remarquable par l'éclat de ses couleurs, mais qui se ternissent rapidement peu de temps après avoir été sorti de la mer. Son corps est fusiforme , sa tête en cône comprimé , et sa queue se rétrécit en pointe jusqu'à la naissance delà nageoire caudale. Les ouïes sont fendues jusque sous le bord antérieur de l'œil, où leurs membranes se croisent un peu; les dents, toutes en forme de petits cônes pointus et un peu courbés en dedans, sont, en raison de l'âge de l'ani- mal , au nombre de 28 à 40 de chaque côté, à chaque mâchoire. Il a en outre quelques autres petites dents au bord externe de cha- que palatin et à chaque angle du devant du vomer. La première dorsale a douze rayons dont le second est le plus long; quelquefois il n'y en a que dix ou onze. La seconde dor- sale en a également douze, dont le premier seul est épineux. L'espace entre elle et la caudale est occupé par cinq fausses nageoi- res, dont la dernière fourchue. L'anale a douze rayons, et elle est précédée immédia- tement derrière l'anus , d'une petite épine libre. La caudale est fourchue presque jus- qu'à sa base et composée de dix-sept rayons entiers. Les pectorales sont petites, à dix-neuf rayons dont les premiers sont simples. Les ventrales sont un peu plus courtes, très rapprochées, triangulaires, à six rayons, dont MAQ le premier est épineux ; entre elles est une petite écaille triangulaire. En sortant de l'eau , le Maquereau a le dos d'un beau bleu métallique, changeant en vert irisé et reflétant l'or et le pourpre ; ces couleurs sont séparées par des raies on- dulées noires , se portant un peu en avant depuis le milieu du dos jusque un peu au- dessous de la ligne latérale. Le nombre de ces ondes est de trente ou environ. Parallè- lement à la ligne latérale sont deux lignes noirâtres, quelquefois une seule , s'étendant avec des interruptions, et presque effacées vers la queue. Le dessus de la tête eslbleu, tacheté de noir. Tout le reste du corps est d'un blanc argenté ou nacré, à reflets plus ou moins rougeâtres ou dorés. Enfin , il n'a pas de vessie natatoire. Cet excellent poisson est connu sous dif- férents noms par les pécheurs de nos côtes, et ces noms varient quelquefois en raison des localités, d'autres fois en raison de l'état ou de l'âge de l'animal quand on le pêche. Dans quelques endroits de la Provence, on le nomme Aurion ou Auriol, en Languedoc, principalement à Narbonne, Veirat ou Vei- rat ; à Tréguier, à Lannion et dans quel- ques parties de la Bretagne, Bretel. Au- près de Marseille et sur les côtes d'Espagne , on prend un Maquereau d'assez forte taille, mais dont la chair gluante est assez peu estimée, auquel on donne le nom de Co- guoil. On dit qu'un Maquereau est chevillé lors- qu'il cesse d'être plein après avoir déposé ses œufs; sa chair, alors devenue huileuse, a perdu une grande partie de ses qualités, A Paris on nomme Sansonnet, et en Nor- mandie Roblot, un petit Maquereau delà grosseur d'un Hareng, qui est assez estimé quoique vide d'oeufs et de laitance. Enfin on rencontre quelquefois un Maquereau un peu moins long , mais plus charnu que les autres, dont la chair est délicate et de très bon goût; on l'appelle jaspe, à cause de sa couleur, et quand il est vide ou chevillé, les pêcheurs le nomment bréan. Le Maquereau commun , tel qu'on le vend sur nos mar- chés, a 33 à 38 centim. de longueur, ra- rement 50; mais à l'entrée de la Man- che , entre les Sorlingues et l'île de Bas , on en prend beaucoup qui ont près de 2 pieds (le longueur ; on ne les pêche guère que pour MAQ 523 les saler, parce que leur chair a peu de dé- licatesse. Il parait à peu près certain que notre Maquereau commun était le Scomber des anciens; mais il n'en est pas demêmequand on dit que leur Cordylla et leur Colias étaient également des poissons de ce genre, et je regarde comme tout-à-fait hasardée l'opinion des naturalistes qui ont appliqué ces noms à deux autres espèces du genre Ma- quereau qu'ils ont cru reconnaître pour les poissons cités par les anciens auteurs. Quoi qu'il en soit, si l'on s'en rapporte à Pline, c'était avec leScombre que l'on préparait, à Carthagène, à Pompéia, à Clazomî'ne et à Leptes , le fameux Garum sociorum, la plus chère de toutes les liqueurs avec les- quelles les gastronomes romains détruisaient leur santé. Voici comment se préparait ce mets détestable. On jetait dans un vase pro- fond des Scombres que l'on péchait dans l'Océan le long des côtes de la Bétique et de la Mauritanie, et on y ajoutait des intestins de Thons, de Sardines et autres poissons; on écrasait grossièrement le tout et on y jetait une certaine quantité de sel assez con- sidérable. On exposait le vase à l'ardeur du soleil , et , avec une grande spatule de bois, on remuait de temps à autre, afin de hâter la décomposition. Après plus ou moins long- temps, environ deux mois, au moment où la fermentation était arrivée au point con- venable , on enfonçait dans le vase un long panier d'osier d'un tissu serré; la portion liquide du mélange passait à travers le tissu du panier, était recueillie avec grand soin , et se vendait jusqu'à quinze et vingt francs le litre : c'était le véritable Garum. Quant à la partie ferme qui restait dans le vase, elle avait beaucoup moins de valeur, ne ser- vait guère qu'à l'assaisonnement de quelques ragoûts et se vendait sous le nom à'Alec. Le Garum, ce liquide à demi putréfié, sou- lèverait le cœur et empoisonnerait le plus déterminé de nos Apicius modernes; autre- fois il n'en était pas de même, et cette li- queur, acre et nauséabonde, ayant la pro- priété de réveiller l'appétit et de stimuler l'estomac, était fort recherchée par les ri- ches. Sénèqueen parle comme étant une des principales causes qui ruinaient la santé des gourmands. Mais ce qu'il y a de plus singulier, c'est 524 MAQ que l'usage de cet aboniiri.ible Garum s'est conservé pendant nombre de siècles et s'est transmis jusqu'à une époque bien près de la nôtre. Belon prétend que de son temps « il était , en Turquie , en aussi grand cours qu'il fut jamais , et qu'il n'y avait boutique de poissonnier, à Constantinople , qui n'en eût à vendre. » D'autre part, Rondelet dit en avoir mangé d'excellent chez Guillaume Pelicier, évêque de Montpellier. De nos jours on ne fait plus de garum avec les Maquereaux ; on se contente de les manger le plus frais possible , cuits sur le gril et relevés avec une sauce acide pré- parée avec de grosses groseilles vertes qui , de là , ont pris le nom de groseilles à Ma- quereaux. On prétend que les Maquereaux péchés sur les côtes de France sont meilleurs que ceux pris sur les côtes d'Angleterre, ce qui est positivement le contraire pour les Ha- rengs. Ce qu'il y a de bien certain, c'estque ceux que l'on prend sur les côtes de Nor- mandie sont plus petits, mais plus délicats que ceux que l'on pêche en Bretagne et à l'île de Bas. Les premiers qui arrivent sur nos côtes, par la Manche , et que l'on prend souvent avec les Harengs, au commence- ment du mois de mai , sont des Sansonnets «ans œufs ni laitance ; vers la fln du mois , ils sont pleins et délicieux. A la fin dejuil- let, et même en août, on en pêche encore, mais ils sont chevillés, et alors beaucoup moins estimés. Quelquefois , dans le mois d'octobre, on prend de très petits Maque- reaux , qui n'ont que 8 à 10 centim. de lon- gueur, provenant sans doute du frai que les gros ont jeté sur nos côtes. Ils disparaissent en hiver et reviennent en avril, mai etjuiri : alors ils sont pleins et fort bons. Mais la grande question est, pour les na- turalistes , de savoir où se retirent pendant l'hiver ces poissons voyageurs, et quelle est !a marche de leurs migrations. Selon Duha- mel et Anderson , les Maquereaux passent l'hiver dans les mers du Nord. Au prin- temps ils côtoient l'Islande elle Hitland, puis l'Ecosse et l'Irlande, et ils se rendent dans l'océan Atlantique , où leur troupe im- mense se divise. Une partie passe devant l'Esp.igiie et le Portugal et entre dans la Méditerranée, pendant qu'une autre entre dans la Manche. Us paraissent en mai sur MAQ les côtes de France et d'Angleterre; en juin sur celles de Hollande et de la Frise. En juillet, une partie se rend dans la Baltique et une autre côtoie la Norwége pour retourner dans le Nord. Telle est leur marche générale; mais il paraît que, depuis quelques années surtout, elle a subi quelque perturbation par des causes restées jusqu'ici inconnues , quoique de certains écrivains les attribuent à ries tempêtes. Ce qu'il y a de bien certain, c'est que, sur les côtes de France, on pêche des Maquereaux tous les mois de l'année, et on en voit sur les marchés de Paris, même en novembre, décembre et janvier. De ce fait nous ne tirerons pas la même consé- quence que M. Valenciennes, qui doute des grands voyages des Maquereaux dans le Nord ; nous croyons que le plus grand nom- bre effectue ces voyages, mais que beaucoup restent sur nos côtes pendant l'hiver. En effet, ces poissons ne nagent pas en bandes auss! serrées que les autres poissons migra- teurs, et ils s'embarrassent peu de voyager avec des individus de leur espèce ou d'une autre. Ceux que l'on prend en grand nom- bre les premiers, au printemps, se trouvent toujours pêle-mêle avec des bancs de Ha- rengs, et dans d'autres saisons avec des Rou- gets, des Merlans , etc. Les Maquereaux étant très voraces,on en prend beaucoup avec des haims ou hame- çons, comme on fait pour les Merlans, etc., et ils se jettent volontiers sur toutes sortes d'appâts et donnent facilement dans les parcs et les étentes. On se sert le plus sou- vent, dans les grands passages, demanets dont les mailles doivent être calculées sur la grosseur de la tête de ces poissons, qui doi- vent s'y prendre par les ouïes. Ces grandes nappes de filets, que l'on tend verticalement dans la mer, où cependant elles restent flot- tantes entre deux eaux , plus ou moins près de la surface, ont 2 brasses de largeur et jusqu'à 2,000 brasses de longueur. Lorsque le temps est convenable, on les tend tout près de la surface des eaux , parce qu'a- lors les Maquereaux s'assemblent très près de la superficie de la mer. Les pêcheurs pensent qu'ils feront «ne bonne pêche quand les eaux, qui ordinaire- ment sont claires, deviennent grasses et cou- vertes d'une espèce d'écume blanchâtre. MAQ étrangement qui présage le plus souvent de î'oragc. Dans cette circonstance les poissons sont agités, et les Maquereaux surtout s'ap- prochentde la surface, ce qui est avantageux pour toutes sortes de pêches. Quand l'air est froid, que l'eau est claire et la mer calme, on est obligé d'aller les chercher entre deux eaux, et dans ce cas on en prend peu. Sur les côtes de Normandie, aussitôt que les Maquereaux arrivent, on va les pêcher dans les anses et les petites criques, en ba- telets, avec des lignes à .canne, au bout des- quelles sont trois empiles et trois hameçons amorcés avec des Vers de mer, des Crevettes ou des lambeaux de chair de quelque pois- son. Cette petite pêche est tout-à-fait bour- geoise , et se fait plus par partie de plaisir que par intérêt. Quelquefois on se contente de pêcher avec la ligne au doigt, c'est à- dire sans canne. On en prend aussi aux cor- des, au libouret , à la senne , aux tramaux , enfin de toutes les manières employées avec des haims, et ceux que l'on pêche ainsi sont plus estimés que ceux qu'on trouve dans les filets, parce qu'ils sont toujours plus frais et moins froissés. Mais la pêche en grand ne se fait guère qu'aux maneis , soit près des côtes, ce que les pêcheurs appellent faire le pelil métier, soit à 30 ou 40 lieues en mer, et alors c'est faire le grand métier. 2, Le Maquereau pneumatophore, Scom- ler pneumatophorus Laroche , ressemble tel- lement au Maquereau commun pour les for- mes, la taille et les couleurs, qu'on n'aurait peut-être jamais pensé à en faire une espèce distincte, s'il n'avait pas une vessie nata- toire qui manque au premier. Cependant on ne lui compte que neuf rayons apparents à la première dorsale, et un dixième à peu près perdu dans les chairs. Son œil est plus grand , et il a sur le front , entre les yeux , un espace blanchâtre. Ses dents, plus fines et plus serrées, sont, à chaque mâchoire et de chaque côté, au nombre de 50 à 52. Sa couleur est plus^ verdàtre et ne tire pas sur le bleu. Rarement il a plus de 22 à 27 cen- timètres de longueur. Il se trouve sur les côtes des îles Baléares, où il est connu sous le nom de Cavallo. 3. Le Maquereau colias , Scomber colias Valenc., a une vessie natatoire. Sa taille est d'environ 15 pouces. Il ressemble au précédent, mais ses dents sont au nombre MAQ .525 de 60 à 66 de chaque côté ; le» traits noirs du dos forment des sortes de mailles ayant souvent un point ou des petites taches noires au milieu. Enfin il a des écailles plus gran- des, surtout sur la région pectorale, oii elles lui forment une espèce de corselet, mais beaucoup moins apparent que celui du Thon. On le trouve à Naples, à Messine et à Mar- seille, 011 il est connu sous le nom de Aour- neou-Dias. Il est beaucoup moins estimé que le Maquereau commun. Nous l'avons figuré dans notre Atlas, poissons, pi. 9, fig. 1. 4. Le PETIT Maquereau, Scomher grex Mitch., ressemble beaucoup au Pneumato- phore, et a une vessie natatoire. Sa lon- gueur ordinaire est de 27 centim. Les lignes foncées du dos sont moins régulières, plus tortueuses et plus mêlées les unes aux au- tres; il est d'un vert pâle, avec des lignes d'un vert plus foncé, et, selon M. Valen- ciennes , il offrirait quelques légères autres différences anatomiques. On le pêche sur les côtes de New-York, où, de certaines an- nées, il arrive en troupes si nombreuses, que les criques et les baies en sont littéra- lement comblées. 5. Le Maquereau printanier, Scomber ver- nalis Mitch., ne dillere du Pneumatophore que par sa taille, qui atteint jusqu'à 50 cen- tim.; par son dos d'un bleu pâle nuancé de brun rougeâtre, traversé par des lignes d'un bleu foncé ; enfin par des taches noires, qu'il a près de la base des pectorales et des ven- trales. 11 se prend abondamment sur les côtes de New-York. 6. Le Maquereau AUSTRALIEN, Scomber aus- traliens Valenc, a une vessie natatoire et ressemble au Pneumatophore. Le limbe du préopercule est marqué, autour de l'angle, de stries en rayons; son dos plombé paraît manquer de taches; et enfin il n'aurait que 20 centim. de longueur si tous les individus ressemblaient à l'échantillon sur lequel M. Valenciennes l'a décrit. Il est de la Nou- velle-Hollande. 7. Le Maquereau kana^îurta, Scomber ka- «agfwrta Valenc., le Kanankajoulé de Pondi- chéry, a une vessie natatoire. 11 ne dépasse pas 27 à 28 centim. delongueur, et a le corps plus haut, proportionnellement, que le Ma- quereau commun. Son opercule et son sous- opercule sont beaucoup plus étroits d'av.int en arrière; ses dents sont presque imper- 526 MAR ceptibles à l'œil ; ses écailles sont plus gran- des même que celles du Colias. Il a le dos vert, reflétant l'or, le bleu et la nacre, et il manque de bandes noires. Il se trouve sur les côtes de Pondichéry , du Malabar , et dans la mer Rouge. Sa chair est assez es- timée. 8 . Le Maquereau loo, Scomber loo Valenc. , ressemble au Kanagurta; mais il est plus gros que le Maquereau d'Europe, et son dos vert est nuancé d'une suite de taches et de deux lignes jaunes, dorées, à reflets irisés. On lo trouve en bandes nombreuses dans la baie de Prasiin, et au havre Dorey de la Nouvelle-Guinée. Les autres espèces, qui ne sont guère con- nues que par des descriptions très incom- plètes, sont: les Scomber delphinalisComm., des côles de Madagascar; Scomber japoni- eus Houtt. , du Japon; Scomber auratus Houtt., du Japon; Scomber capensis Valenc. Ce dernier n'est connu que par un squelette rapporté du cap de Bonne -Espérance par Delalande. (Boitard.) MAQUIRA, Aubl. bot. ph.— Syn. d'Ol- media , Ruiz et Pav. *MARA. MAM. — M. Lesson {Complément de Buffon, t. V, 1836) a créé sous ce nom un genre de Rongeurs de la division des Caviens et qui ne comprend qu'une espèce, voisine des Cobayes et des Agoutis, et qui était désignée depuis longtemps sous la dé- nomination de Mara. Les Maras ont le même système dentaire que les Kérodons : les molaires sont au nom- bre de huit à chaque mâchoire , et elles re- présentent chacune un double cœur lamel- leux, ce qui éloigne beaucoup ces animaux des Chloromys, dont la dentition des molai- res est toute différente; il n'y a pas de ca- nines , ot les incisives sont au nombre de quatre, deux à chaque mâchoire. Les oreilles sont assez saillantes. Les jambes sont éle- vées, grêles, d'égale longueur, n'ayant, comme les Agoutis, que trois doigts aux pieds de derrière et quatre à ceux de devant; les doigts antérieurs sont petits, courts, bien que les deux moyens dépassent les latéraux; les trois postérieurs sont médiocres, celui du milieu déborde les externes; les ongles ont une forme triquètre. La queue est ru- dimentaire et nue. Une seule espèce entre dans ce genre : le MAR Mara Lièvre pampa d'Azara, Maba magrlla- NiQUE (loco cilato) Lesson, Dasyprocta pata- gonica A. -G. Desm. {Manim.), Maramagel- lanica Lesson {Centurie sool. , pi. 42). Sa taille, à l'âge adulte, est de 80 centim. , et sa hauteur de 35 centim. au train de devant et de 55 à celui de derrière; la queue n'a que 3 centimètres. Son pelage est doux , soyeux, très fourni, de couleur brune sur le dos et sur la région externe des membres , tandis que les poils sont annelés de blanc et de roux clair sur les flancs , le cou , les joues et derrière les extrémités, ce qui leur donne une teinte jaune-cannelle ou fauve ; les poils du dessous du corps et du dedans des mem- bres sont blancs : la bourre n'existe pas ; une lâche d'un noir violâtre occupe toute la ré- gion lombaire à l'extrémité du dos, tandis qu'immédiatement en dessous la région sa- crée est neigeuse : les poils de ces parties sont beaucoup plus longs qu'ailleurs ; les moustaches sont noires, très luisantes; les oreilles sont bordées de poils qui forment un léger pinceau à leur sommet. Cette espèce se trouve dans les Pampas de la Patagonie et dans toute la partie aus- trale de l'Amérique. Elle est surtout com- mune vers les rivages du détroit de Ma- gellan. Les Maras vivent par paires : le mâle et la femelle vont de concert et courent avec beaucoup de rapidité; mais ils se fatiguent bientôt, et un chasseur à cheval peut les prendre au laço. Leur voix est élevée et très aiguë. Pris jeunes ces animaux s'apprivoi- sent aisément , se laissent toucher avec la main , et peuvent même errer en liberté dans la maison et aux alentours sans qu'on puisse craindre qu'ils ne s'échappent. Les Indiens mangent la chair des Maras, et ils se servent de leur peau pour faire des ta- pis. (E. D.) MARABOÎJ. OIS. — Voy. cigogne. MARACAYA. MAM. —Syn. d'Ocelot. Voy. CHAT. MARACOAXI. CRCST. — Nom vulgaire donné par Marcgrave, dans son Hist. rerum nat. Brasiliœ, p. 174, au Gelasimus mara- coani. Voy. gelasimus. (H. L.) MARAIL. OIS. — Syn. de Pénélope. Voy. ce mot. (Z. G.) MARALIA. BOT. PB. — Genre de la fa- mille des Araliacées , établi par Dupetit' MAR Thouars (Gen. Madagasc, n. 43). Arbustes de Mdilagascar. Voy. araliacées. MAUAXTA. Maranta. bot. pu. — Genre de la famille des Cannées, delà monandrie monogynie dans le système sexuel de Linné. Il se compose de végélauj qui croissent prin- cipalement dans l'Amérique tropicale, et quelquefois, mais rarement, en Asie. Ces vé- gétaux ont un rhizome plus ou moins dé- veloppé dont le tissu renferme beaucoup de fécule; une tige herbacée ou sous-frutes- cente, terminée par des fleurs disposées en épis ou en grappes. Ces fleurs présentent une structure très remarquable, qu'il sem- ble très difficile de rattacher au plan géné- ral de l'organisation florale des Monocoty- lédons, et pour l'exposé de laquelle nous suivrons M. Lestiboudois (Observations sur les Musacées, les Scitaminées, les Cannées et les Orchidées, Ann. des se. nat., 2' série, t. XVII, 1842, p. 212). Selon ce botaniste, ces fleurs présentent un calice formé de deux rangs de sépales dont les trois exté- rieurs sont plus petits, herbacés et verts, distincts et séparés, dont les trois intérieurg sont plus longs, pétaloïdes, plus ou moins soudés à leur base en un tube qui porte les parties plus intérieures de la fleur; plus en dedans, on observe deux staminodes péta- loïdes, placés du côté supérieur de la fleur; un slaminode interne inférieur, dressé, émarginé et auriculé, enveloppant un autre staminode interne et l'étamine. Ces divers staminodes, provenus de la transformation des élamines qui entraient dans le plan nor- mal de la fleur, sont épanouis en lames pé- taloïdes, plus développées que les six pièces du périanthe proprement dit, et ils consti- tuent les parties les plus apparentes delà fleur. Le second staminode interne estsoudé plus ou moins haut avec l'étamine unique, et il est toujours muni, sur le bord qui ne correspond pas à ce dernier organe, d'une oreillette descendante. Celte fleur singulière est décrite par d'autres botanistes , particu- lièrement par M. Endiicher, comme ayant un calice de 3 sépales seulement, et une co- rolle de 6 pétales, dont les trois extérieurs égaux entre eux, et les trois intérieurs (sta- minodes) inégaux, l'un d'eux formant un labelle bifide. L'ovaire est adhérent ou in- fère, creusé d'une seule loge dans laquelle se trouve un seul ovule; il est surmonté d'un MAR 527 style recourbé au sommet, et embrassé par le filet pétaloïde de l'étamine qui lui forme comme une gaîne. Le fruit est charnu; il renferme une seule graine, à tégument dur et rugueux. L'espèce la plus intéressante de ce genre, est le Maranta a feuu,les de Balisier , ^fa• rantaarundinacea Lin., plante qui est l'ob- jet d'une culture importante aux Antilles, aux parties méridionales des États-Unis et à l'île de France , à cause de la fécule qu'elle fournit, et qui est très connue sous le nom d'Arrow-root. Cette espèce est aussi cultivée quelquefois dans les serres. Sa partie sou- terraine est de forme très singulière: en effet , le bas de sa tige descend à peu près verticalement, et va en se rétrécissant jus- qu'à son point d'attache à un tubercule al- longé, horizontal, charnu, blanc, dont le tissu renferme beaucoup de fécule, et qui paraît être un rhizome; c'est pour ce tuber- cule qu'on cultive la plante. De cette partie souterraine partent des jets allongés, qui se renflent vers l'extrémité par laquelle ils sor- tent de terre, après un trajet souterrain de 2 ou 3 décimètres. La tige de ce Maranta s'élève à environ 1 mètre de hauteur; elle est herbacée, rameuse vers le haut, renflée à ses nœuds. Ses feuilles inférieures présen- tent une longue gaîne large, dressée contra la tige qu'elle entoure, se terminant par un court pétiole et par une lame grande, ovale- lancéulée; vers le haut de la tige, la lame va en décroissant progressivement, et finit par disparaître tout-àfait, tandis que la gaîne persiste et reste seule. Les fleurs sont blanches, très délicates, assez petites, por- tées par deux sur chaque rameau de l'in- florescence. Comme nous l'avons déjà dit, c'est le tubercule du Maranta arundinacea qui fournit la fécule connue dans le com- merce sous le nom A' Ari'ow-rool ; il paraît cependant qu'une portion de celle qui se consomme provient aussi d'une autre plante du même genre, le Maranta de l'Inde. Cette fécule est recommandée en médecine comme étant très facile à digérer; elle ressemble beaucoup à celle de l'amidon ; mais elle est moins blanche, en poudre plus fine et plus douce au toucher. A Cayenne, on mange les tubercules du Maranta arundinacea, après les avoir cuits sous la cendre, à titre de re- mède contre les fièvres intermittentes. Ou 558 MAR écrase aussi ces tubercules sur les blessures, et on les regarde même comme un bon spé- cifique contre celles qui ont été faites par des flèches empoisonnées , d'où est venu le nom de plante à flèches , racine à flèches, Arrow-root. (P. D.) *MARA1\1THES , Bl. bot. ph. — Synon. à'Fxilelia, Blume. *MARASMODES. bot. ph. — Genre de la Tamille des Composées-Sénécionidées, éta- bli par De Candolle( Prodr., VI, 136). Sous-arbrisseaux du Cap. Voy. composées. MARATHRUM , H. B. K, — Voij. mou- hera. MARATTIA. bot. cr.— Genre de la fa- mille des Fougères-Marattiées , établi par Swartz {Synops., 168). Fougères de l'Amé- rique, de l'Afrique et de l'Océanie. Voy. FOUGÈRES. MARATTÉES. Marattieœ. bot. cr. — Tribu de la famille des Fougères. Voy. ce mot. MARBRE. Marmor. min. — Les anciens nommaient ainsi , et de nos jours encore les artistes et les gens du monde désignent sous ce nom, toute espèce de roche suscep- tible de poli, et qui, par sa blancheur ou par les couleurs plus ou moins vives qui la distinguent, peut être employée dans la sculpture ou dans la décoration des édifices. Les minéralogistes ont restreint cette ex- pression aux seules pierres calcaires qui jouissent de cette propriété, mais qui , de plus, sont assez tendres pour se laisser rayer par une pointe de fer, et qui font elTer- vescence avec l'acide nitrique. Ils séparent des Marbres proprement dits toutes les ma- tières dures, telles que les granités, les por- phyres, lesjuspeset les poudingues siliceux. Les Marbres, ainsi compris, sont tantôt itnis ou d'une seule couleur, tantôt veinés ou ba- riolés de diverses nuances; ils sont grenus, saccharoides ou à grain salin (les Marbres statuaires), compactes ou sublamellaires (les Marbres de décoration). Ceux qui sont cris- tallins ne renferment point de corps orga- nisés apparents ; les Marbres à texture com- pacte paraissent le plus souvent comme pé- tris de coquilles, ou de fragments d'Encrines et de Madrépores. Il peut en exister dans toutes les formations sédimentaires; et l'on trouve, par exemple, dans les terrains tertiaires des environs de Paris , au-dessus MAR du calcaire grossier, des calcaires lacustre.>« tels que la pierre de Chàteau-Landou , qui sont quelquefois employés comme Marbres; mais c'est là une position presque exception- nelle, et généralement les Marbres ne se montrent que dans les formations secondai- res et primaires, depuis les dépôts juras- siques jusqu'aux terrains cambriens ; et c'est dans les portions de ces terrains de sédi- ment, qui avoisinent les roches de cristalli- sation , que se trouvent principalement les Marbres veinés, et les variétés les plus ri- ches en couleur. Le nombre des variétés de Marbre , qui ont reçu dans le commerce des noms parti- culiers, est considérable. Nous nous borne- rons à définir ici quelques termes génériques dont l'usage est assez fréquent. On nomme Marbres antiques ceux qui ont été employés par les anciens, et dont les carrières sont perdues ou épuisées ; ces Mar- bres, par cela même qu'ils sont rares, sont très recherchés; mais on applique aussi ce nom à des Marbres encore exploités , lors- que par leurs belles qualités ils peuvent ri- valiser avec ceux des anciens. Les Marbres brèches sont ceux qui sont composés de frag- ments anguleux, différemment colorés, réu- nis par une pâte plus ou moins distincte. Ce ne sont le plus souvent que de fausses brè- ches , de simples variétés de Marbres vei- nés, dont les veines sont coupées transver- salement par la surface de la roche, en sorte que celle-ci paraît formée de fragments réu- nis. Les Marbres lumachelles sont ceux qui contiennent des fragments minces de co- quilles , très nombreux et très apparents, dont la coupe se dessine ordinairement en blanc sur un fond gris ou noir. Dans les Marbres veinés, les couleurs se combinent souvent et se nuancent entre elles, comme celles des savons particuliers qu'on nomme jnarfcrés; on dirait qu'au mo- ment de leur formation, des sédiments de diverses teintes se sont déposés simultané- ment sans se mélanger, ou bien qu'une pâte sédimentaire et poreuse a été inégalement pénétrée par des solutions colorées. Cepen- dant, dans un grand nombre de cas, les veines, surtout celles qui sont blanches, pa- raissent être des fentes qui, après coup, ont été remplies par des infiltrations de calcaire spalhique. MAR Comme exemples de Marbres unicolores, nous citerons : les Marbres blancs ou sta- tuaires employés par les anciens , tels que ceux de Paros (la Vénus de Médicis) ; du mont Penlélès et du mont Hymette près Athènes (le Torse et le Bacchus indien); de I.uni en Toscane (l'AntinoUs du Capitole , l'Apollon du Belvédère); les marbres sta- tuaires des modernes (Carrare , sur la côte de Gênes: Saint-Béat, dans les Pyrénées); le rouge antique de l'Egypte; la griotte, à fond d'un rouge foncé, avec des taches ovales dues à des coquilles du genre Nautile, de Caunes, près Narbnnne; \e jaune anlicjue ou jaune de Sienne; les Marbres noirs de Di- iian, de Namur, en Belgique. Parmi les Marbres veinés, simples ou mé- langés de matières étrangères, nous cite- rons : le Sainte-Anne, d'un gris foncé, veiné de blanc, très employé en France, et venant de la Flandre; \e Languedoc, d'un rouge de feu, rubanné de blanc, exploité aux car- rières de Caunes, près Narbonne ; le porlor, à fond noir et veines jaunes; le bleu-tur- ' quin , à fond bleuâtre , avec des veines gri- ses; le Cipolin de la côte de Gênes , à fond blanc, mêlé de veines verdàtres de mica ou de talc; le vert antique, Marbre saccharoide, blanc ou gris, entremêlé de veines serpenti- neuses ; le campan, à veines ondulées et en- trelacées, d'une nuance foncée, dans une pâte d'une teinte différente : il s'exploite dans la vallée de Campan, Hautes-Pyrénées. Les plus renommés, parmi les Marbres brèches, sont: le grand deuil, à taches blan- ches sur fond noir: la brèche violette, de Sa- ravezza en Italie; et la brèche d'Aix en Pro- vence , qui sont à fragments blancs sur fond violet Enfin, parmi les lumachelles, nous cite- rons : le drap mortuaire, qui est d'un noir foncé, parsemé de coquilles blanches, co- niques , de 2 à 3 centimètres de long. (Del.) MARBUÉ. Polychrus. mam. — L'une des sections du genre Agame de Daudin, dési- gnée par cet auteur {Hist. natur. des Rept.) sous le nom de Lézardel , et devenue pour G. Cuvier {Règ. anim.) un genre particulier sous la dénomination de Marbré. Les Marbrés sont intermédiaires entre les îgiianes et les Anolis; ils diffèrent des pre- miers parce qu'ils n'ont pas de crête dur- j T. vm. MAR )29 sale , et des seconds parce que leurs doigts ne sont pas dilatés. Une seule espèce entre dans ce genre : c'est leMAiiBnÉ, Lacerla marmorala Linné, Agama marmorata Daudin (Guérin, Icon, du règne animal. Reptiles, pi. Il, f. 3), dont les couleurs sont brunâtres, cendrées ou de vert de-gris , mais tellement variées qu'on les a comparées aux nuances que présente, le marbre. Il habite l'Amérique méridionale et est très commun à Surinam : c'est à tort qu'on a dit qu'il se trouvait en Espagne. (E. D.) MAUCASSIN. MAM.— Nom du très jeune Sanglier. (E. D.) MARCASSITE. min. — Nom donné au- trefois à une espèce de fer sulfuré, connue sous le nom de Pyrite cubique. Voy. fers SULFURÉS. MAUCEAU. BOT. PH. — Nom vulgaire d'une espèce du genre Saule. Voy. ce mot. MARCESCEIMT. Marcescens. bot. — On donncce nom aux organes foliacés qui des- sèchent sur la plante avant de s'en déta- cher. MARCETIA. BOT. ph. — Genre de la fa- mille des Mélastomacées-Rhexiées, établi par De Candolle {Prodr. III, 124). Arbris- seaux ou sous-arbrisseaux du Brésil. Voy. MÉLASTOMACÉES. MARCGRAVÏA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Marcgraviacées, établi par Plumier ( Gen. 7, tom. 29). Ar- brisseaux de l'Amérique tropicale. Voy. MARCGRAVIACÉES. MARCGRAVIACÉES. Marcgraviaceœ . BOT. PH. — Fani ^le de plantes dicotylédonées, polypétales, hj^ogynes, ainsi caractérisée: Calice de 2 4-6^5 folioles, distinctes et im- briquées ou légèrement soudées à leur base, coriaces, souvent colorées. Autant de pétales alternes, libres ou inférieurement réunis ou même entièrementsoudés en un opercule qui tombe d'une seule pièce en se fendanicircu- lairement vers sa base. Etaminescn nombre égal et alternes, plus ordinairement indéG- nies; à filets libres ou soudés entre eux à la base et même avec celle du pétales, élargis du sommeta la base; àanthères introrses, hilocu- laires, ob!ongues. Ovaire sessile, quelquefois sur un disque slaminifère, à 3-5 loges ou davantage, dont les cloisons viennent s'unir à un gros placentaire central portantde iiuni- 34 530 MAR breux ovules ascendants, couronné par un stigmate indivis ou lobé, marqué d'autant de rayons qu'il y a de loges, sessile ou sur un style court. Fruit (qu'on n'a pu observer que dans un petit nombre d'espèces) à déhiscence septifrage par laquelle les valves, en nombre égal aux loges, s'écartent en emportant cha- cune leur cloison sur leur milieu, du placen- taire charnu qui persiste au centre et dans lequel nichentquelques graines réduitesainsi en nombre par l'avortement de la plupart, ascendantes, oblongues, obtuses à leurs deux 'extrémités, droites ou courbées, renfermant sous un testdur, que double une membrane, un embryon en massue, à radicule conique, longue, infère, à cotylédons très courts. Les espèces sont des arbres, des arbrisseaux ou des lianes, habitant l'Amérique tropicale, à feuilles alternes, simples, péliolées ou ses- siles, penni-nervées, très entières ou quel- quefois légèrement dentées, très glabres, luisantes, articulées avec les rameaux, dé- pourvues de stipules. Leurs fleurs sont dis- posées en ombelles, en grappes ou en épis terminaux, les pédicelles articulés et munis d'une stipule qui souvent présente une forme singulière, celle d'un sac ou d'un capuchon. * Isostémones. Ruyschia, Jacq. (Souroubea, Aubl. — Su- ruhea, Mey. — Loghania, Scop.). ** Polystémones. Noranlea, Aubl. (Ascium, Schreb. — Schwarzia, FI. fl.) — Marcgravia, Plum. On y joint avec beaucoup de doute VAn- tholoma , Labill. , genre imparfaitement connu, qui, par son long style que termine un stigmate aigu , paraît s'éloigner des pié- cédeiils, ainsi que par sa patrie, la Nouvelle- Calédonie. (Ad. J.) MARCHAIS. POiss. — Voy. hareng. MARCHA1\TIA (nom propre), bot. cr. — Genre d'Hépatiques-Marchantiacées , éta- bli par Marchant fils (m act. Paris, 1713, t. V). Les espèces de ce genre croissent sur presque tous les points du globe. Voy. hépa- tiques. MARCIIAÎVTIÉES. Marchantieœ. bot. cr. — Tribu de la famille des Hépatiques. Voy. ce mot. *MARCHEURS. Ambulatores. ois. — M. Le^son a établi sous ce nom ( Traité MAR d'ornithologie), dans l'ordre des Passereaux, un sous-ordre auquel il rapporte toutes les espèces qui ont trois doigts, ou très rare- ment deux, toujours dirigés en avant, un pouce en arrière , rarement versatile. Ct sous -ordre correspond à l'ordre des Passe- reaux de G. Cuvier, à la tribu des Aniso- dactyles de Vieillot, aux Anibulalores d'Illi- ger, et aux Insessores de Vigors. (Z. G.) IMARCKEA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Solanacées, étab!« par L. C. Richard (m Act. soc. hist. nat. Paris, 107). Arbrisseaux de la Guiane. Voy. SOLANACÉES. MARCOTTE et MARCOTTAGE, bot. — On donne le nom de Marcottage ou mul- tiplication par Marcottes à un procédé de multiplication très employé en horticulture, et qui repose uniquement sur la production de racines advenlives par des branches en- terrées avec certaines précautions. Tout le monde sait que la tige , les branches , quel- quefois même les feuilles des plantes , lors- qu'elles sont plongées dans de la terre hu- mide, sont généralement susceptibles do produire des racines adventives; seulement, cette propriété est plus ou moins développée chez certaines espèces, et dans une même espèce en certains endroits particuliers. Ainsi, chez plusieurs plantes, la production de ces racines adventives est si facile, qu'on les Voit se développer spontanément à l'air, et même à une hauteur quelquefois assez considérable au-dessus du sol ; chez d'au- tres elle ne s'opère jamais de la sorte, mais sur de simples rameaux détachés et mis en terre, qui fournissent un moyen très com- mode pour multiplier ces espèces , et aux- quels on donne le nom de boutures; enfin, cliez d'autres, l'enracinement est encore plus difficile, et assez lent pour que, si l'on en mettait dans la terre des rameaux détachés du pied, il n'eût pas lieu assez tôt pour empêcher ces rameaux de se flétrir et de périr. C'est dans ce dernier cas qu'on a recours aux Marcottes. Laissant alors tenir au pied-mère la branche qui doit servir à la multiplication, on la courbe avec pré- caution et on l'enfonce dans la terre humide sur une certaine longueur qu'on a préalable- ment dépouillée de ses feuilles ; à l'aide d'un petit crochet ou par tout autre moyen , on maintient cette portion ainsi enterrée, et MAR Ton redresse rextrémité qui reste ainsi à l'air. On conçoit que dans ce cas, la bran- che recevant encore du pied-mère auquel elle lient la sève qui lui est nécessaire, con- tinuera à végéter comme elle le faisait au- paravant; mais en même temps, sa portion enterrée , se trouvant entourée de terre hu- mide, pourra développer des racines adven- tives; lorsqu'on reconnaîtra que cet enraci- nement a eu lieu en effet, on coupera la branche entre sa portion enracinée et la tige, et l'on obtiendra ainsi un nouveau pied distinct et séparé du premier ; on aura de la sorte multiplié la plante par Mar- cotte. Tel est , en effet, le Marcottage réduit à sa plus grande simplicité, et ce que nous ve- nons de dire suffit pour faire comprendre qu'on l'emploie toutes les fois qu'on veut multiplier des plantes qui s'enracinent len- tement. Quelquefois même, sa réussite ne peut être obtenue qu'à l'aide de certaines précautions que nous n'exposerons pas en détail , mais sur lesquelles néanmoins nous ne pouvons nous dispenser de dire quel- ques mots. Comme nous l'avions fait pressentir plus haut, les racines adventives, qui seules amè- nent la réussite de l'opération, se dévelop- pent plus facilement sur les renflements, sur les bourrelets, sur les points où une section partielle delà tige se trouve en con- tact avec la terre humide. Dès lors, dans les cas où une Marcotte simple comme celle que nous avons décrite ne réussirait pas, on fait à la portion de branche enterrée une ligature ou une incision annulaire, ou une torsion qui déchire l'écorce , ou enfin des entailles plus ou moins compliquées. Dans ces divers cas, les bourrelets qui se forment au-dessus de la ligature, de l'incision circu- laire, etc., donnent plus facilement nais- sance à des racines, et facilitent dès lors le succès de l'opération. Ces Marcottes plus ou moins compliquées reçoivent dans la prati- que des dénominations particulières qui les distinguent de la Marcotte simple dont nous nous sommes d'abord occupé; on les nomme Marcottes par sïrangfwtoîon dans le cas d'une ligature, par circoncision dans celui d'une incision circulaire, par torsion, lorsqu'on tord la branche , enfin , en talon et compli- quées dans les derniers cas. Lorsque l'enra- MAR .31 cinement de la Marcotte a eu lieu, on ne la sépare pas toujours du pied-mère brusque ment et en la coupnnt d'un seul coup, car ce serait souvent l'affamer et la faire périr, e« lui supprimant ainsi instantanément toutes les matières nutritives qu'elle recevait et qu'elle ne peut encore absorber elle-même en quantité suffisante; mais on la sèvrCj comme le disent les horticulteurs, c'est à- dire qu'on coupe d'abord la branche sur une portion seulement de son épaisseur pour arriver progressivement à la détacher tout- à-fait. Par ce moyen , la Marcotte s'habitue peu à peu , si l'on peut s'exprimer ainsi , à se suffire à elle-même en quantité suffi' santé. Au reste, pour les détails relatifs à cette opération importante, qui rend de si grands services à l'horticulture, nous ren- verrons aux ouvrages spéciaux, les seuls dans lesquels ils puissent trouver place. (P. D.) MARECA, StepLens. ois. — Division du g. Canard. Voy. ce mot. (Z. G.) MARÉCHAL. INS. — Nom vulgaire donne aux espèces indigènes de l'ancien genre Tau- pin (Élatérides), et qui est dû sans doute aux soubresauts qu'elles exécutent avec bruit et mesure. (C.) MARÉES. — Oscillations régulières et périodiques des eaux de l'Océan , produites par l'attraction des corps célestes, princi- palement par celle du soleil et de la lune. On a émis une foule d'hypothèses pour expliquer les fluctuations de l'Océan, et quoique leur relation avec les mouvements de la lune ait élé remarquée dès la plus haute antiquité, les anciens s'arrêtèrent peu à ce phénomène. Cependant, quand ils eu- rent l'occasion d'observer les Marées sur les bords de l'Océan , ils se montrèrent curieux den connaître la cause. Pline soupçonna l'influence simultanée du soleil et de la lune; mais ses aperçus vagues et obs^îurs sont loin d'être satisfaisants. Kepler, en soulevant une partie du voile, reconnut le premier que l'attraction exercée par la lune est la principale cause qui produit ces fluc- tuations. Mais il était encore réservé au gé- nie de Newton de démontrer que cette opi' nion est en harmonie avec les lois de la gra- vitation. En déduis'int les conséquences du principe posé par Kepler, il expliqua com- ment les Marées se forment sur les deux cô- 532 MAR MAR tés de la terre diamétralement opposés à la lune. Celte belle théorie est au-dessus de tonte contestation. Les eaux de la mer jouissent d'une mobi- lité qui les fait céder aux plus légères im- pressions. L'Océan est ouvert de toutes parts et les grandes mers communiquent entre elles; ces circonstances contribuent à la production des Marées, dont la cause prin- cipale est l'action attractive du soleil et sur- tout de la lune. Si l'on considère isolément l'action de la lune, il devient évident que c'est l'inégalité de cette action qui produit les Marées, et qu'il n'y en aurait pas si la lune agissait d'une manière uniforme sur toute l'étendue de l'Océan, c'est-à-dire si elle imprimait des forces égales et parallèles au centre de gravité de la terre et à toutes les molécules de la mer; car alors, le système entier du globe étant animé d'un mouve- ment commun, l'équilibre de toutes les par- ties seraitmainienu. Cet équilibre n'esldonc troublé que par l'inégalité et le non-paral- lélisme des attractions exercées par la lune. L'attraction s'exerçant en raison inverse du carré des distances, on conçoit, en effet, que les molécules de la mer les plus rappro- chées (le la lune seront plus fortement atti- rées que celles qui sont en quadrature avec elle, dont la direction oblique se décom- pose; les premières seront plus légères et les dernières plus pesantes. Il faut donc , pour que l'équilibre se rétablisse, que les eaux s'élèvent sous la lune, afin que la dif- férence de poids soit compensée par une plus grande hauteur. Les molécules de la mer situées dans le point correspondant de l'hémisphère opposé, moins attirées par la lune que par le centre de la terre, à cause de leur plus grande distance, se porteront moins vers la lune que le centre de la terre: celui-ci tendra donc à s'écarter des molécules, qui seront dès lors à une plus grande distance de ce centre, et qui seront encore soutenues à cette hauteur par l'aug- meiitation de pesanteur des colonnes placées en quailrature et qui communiquent avec elles. Ainsi il se formera sur la terre deux ménisques d'eaux, l'un du côté de la lune et l'autre du côté diamétralement opposé, ce qui donnera à notre globe la forme d'un sphéroïde allongé, dont le grand axe passera par le centre de la terre et par celui de la lune. Cependant, par suite du mouvement de rotation de la terre sur son axe, la par- tie la plus élevée de l'eau est portée au-delà dans la direction du mouvement diurne; mais l'eau obéit encore à l'attraction qu'elle a reçue, et contitme à s'élever après qu'elle a quitté sa position directe sous la lune, quoique l'action immédiate de cet astre ne soit plus ausji forte. Il en résulte que la Ma- rée n'atteint sa plus grande élévation qu'a- près que la lune a cessé d'être au méridiea du lieu où elle se forme. La lune passant tous les jours au méri- dien supérieur et au méridien inférieur de chaque lieu en vertu du mouvement de ro- tation de la terre , elle y produira donc deux élévations et deux dépressions des eaux , ce qui a lieu effectivement. Nous n'avons parlé dans l'explication pré- cédente qi:e de l'attraction exercée par la lune sur les eaux du globe; mais nous devons dire que celle du soleil la modifie soit eu s'y ajoutant, soit en s'y opposant. En effet, la force attractive exercée par le soleil sur la terre est de beaucoup supérieure à celle que déploie la lune ; mais comme la dis- tance à laquelle se trouve le soleil est à peu près quatre cents fois plus grande que celle où est la lune, les forces déployées par le soleil sur les différentes parties de notre planète se rapprochent beaucoup plus du parallélisme, et par conséquent de l'éga- lité que celles de la lune. Comme nous avons vu que les marées ne sont produites que par l'inégalité d'action de la lune, l'action du soleil, beaucoup plus égale, doit être moins propre à produire le même effet. On a calculé que son influence est d'environ 2 fois 1/2 plus faible que celle de la lune , mais elle est pourtant assez intense pour produire un flux et un reflux ; de sorte qu'il y a en réalité deux Marées, une lu- naire et l'autre solaire, dont les effets s'ajou- tent ou se retranchent suivant la direction des forces qui les produisent. Ainsi, quand la lune est pleine ou nouvelle, c'est-à-dire dans les sizygies , les deux astres se trou- vent dans le même méridien , leurs efforts concourent, et i'ell'et doit être le plus grand possible. Quand, au contraire, la lune est en quadrature, elle tend à élever les eaux que le soleil tend à abaisser, et réciproque- ment, de sorte que les efforts des deux as- MAR tiei5 se combattant, l'effet doit être le plus faible possible. Jl semble que la mer devrait être pleine à rinstant où la force résultante des attrac- tions du soleil et de la lune est parvenue à sa plus grande intensité; mais il n'eu est pas ainsi, comme nous l'avons déjà reniarqué. En elTet, les jours de la nouvelle lune, où les deux astres exercent leur action suivant une même direction, l'instant de la plus grande intensité de cette action est celui de leur passage simultané au méridien , ou celui de midi, dépendant la mer n'est ortii- nairement pleitie que quelque temps après midi. L'expérience a fait connaître que la Marée qui a lieu les jours de nouvelle lune est celle quia été produite 36 heures aupa- ravant par l'action du soleil et de la lune; on a remarqué de plus qu'à cette époque la mer arrive toujours a la même heure. On en a conclu que l'intervalle de temps qui s'écoule entre le moment de la pleine lune et celui où les deux astres exercent leur plus grande action est constamment le même, et que l'action de la force du soleil et de la lune se fait sentir dans les ports et sur les côtes par la communication successive des ondes et des courants. Nous avons dit que, les jours de nouvelle et de pleine lune, l'instant où les deux as- tres exercent la plus grande action est celui du passage de la lune au méridien ; il en est de même lors du premier et du dernier quar- tier. Les autres jours , cet instant précède quelquefois le passage, et d'autres fois il le suit; mais il ne s'en écarte jamais beaucoup, parce que la force attractive de la lune agit avec plus d'intensité que celle du soleil. Ces forces et le relard ou l'avance de la Marée «ur l'heure du passage de la lune au méri- dien varient suivant que les deux astres s'écartent ou se rapprochent de la terre, suivant que leurs déclinaisons augmentent ou diminuent. Les flux sont les plus hauts et les reflux sont les plus bas au temps des équinoxes en mars et septembre, parce que, a celle époque, toutes les circonstances qui iiilluentsur l'élévalion des eaux concourent pour produire le plus grand elfet. Voici maintenant les principales circon- stances du phénomène des Marées. La mer monte pendant environ 6 heures en s'en- flant par degrés {flot); puis elle reste à peu MAÎl 53S près un quart d'heure slationnaire {pleine mer), et se relire ensuite pendant 6 autres heures (jManO- Après un second repos d'un quart d'heure {basse mer) , elle recommence le même mouvement, et ainsi de suite. Le temps du flux et du reflux est, terme moyen , d'environ 12 heures 25 minutes; c'est la moitié du jour lunaire, qui est de 2i heures 50 minutes, temps qui s'écoule entre deux retours successifs de la lune au méridien. Ainsi la mer éprouve le flux elle reflux en un lieu aussi souvent que la lune passe au méridien , soit supérieur, soit infé- rieur de ce lieu , c'est-à-dire deux fois en 24 heures 50 minutes. Ces lois du flux et du reflux seraient par- faitement d'accord avec les phénomènes, si les eaux de la mer recouvraient toute la sur- face du globe ; il n'en est pas ainsi, et il n'y a guère que la pleine mer qui les présente, tels que nous les avons décrits, parce que l'Océan a assez d'étendue pour que l'action du soleil et de la lune puisse s'y exercer en liberté. Mais ces phénomènes sont nécessai- rement modifiés dans le voisinage des côtes par la direction des vents et des courants , la disposition particulière des plages , des falaises, des détroits et une foule d'acci- dents de terrain. Les lacs n'éprouvent pas de Marées, parce qu'ils sont trop petits pour que la lune y fasse sentir son action d'une manière iné- gale. Elle passe, d'ailleurs, si rapidement sur leur surface que l'équilibre n'aurait pas le temps de se troubler. Si l'on ne remarque pas non plus de Marées sensibles dans la Méditerranée et dans la Baltique, c'est que les ouvertures par lesquelles ces deux petites mers communiquent avec l'Océan sont si étroites qu'elles ne peuvent, dans un temps si court, recevoir assez d'eau pour que leur niveau en soit sensiblement élevé. Quoique la cause qui déiermme le mou- vement des eaux de la mer soit la même partout, les circonstances locales qui modi- fient ce phénomène sont telles qu'on remar- que une différence d'élévation dans les Ma- rées, qui varie depuis quelques centimètres jusqu'à 20 à 25 mètres. On observe aussi que dans tel port la mer est haute plusieurs heures plus tôt ou plus tard quedans un autre port voisin. Dans quelques localités la mer s'avance lentement et se retire de même ; 534 MAR dans d*autres, au contraire , elle s'avance et se retire avec une rapidité extrême. Dans les Antilles, les Marées sont fort basses : rarement elles s'élèvent au-dessus de 33 à 40 centim. Cette anomalie peut pa- raître d'autant plus remarquable, que ces parages, voisins de l'équateur, doivent être soumis à une force attractive très énergi- que. Mais on concevra facilement que les eaux ne doivent pas s'élever beaucoup dans le voisinage de ces îles, si l'on songe que , la terre tournant de l'ouest à l'est, le flux se fait en sens contraire, et vient, comme une vague immense, se briser contre la côte d'Amérique, qui l'arrête là, et l'empêche de passer avec la lune dans le grand Océan. Les vents alises, d'ailleurs, qui souffient continuellement de l'est à l'ouest, s'oppo- sent au reflux qui vient du couchant. Ces deux causes forment un courant remarqua- ble dans le golfe des Florides. Puisque l'air est doué , plus encore que l'eau, de, légèreté et de mobilité, il doit aussi obéir à l'action combinée du soleil et de la lune, et il doit y avoir des Marées at- mosphériques. Cependant un fait semble d'abord infirmer cette conclusion , c'est que le baromètre n'accuse ni les élévations ni les dépressions de l'atmosphère résultant du mouvement de l'air. Mais il est facile de comprendre que le baromètre doit, en effet, rester insensible à ces variations; car les colonnes d'air, bien que de hauteur dif- férentes, doivent avoir partout le même poids, puisque l'effet direct des Marées est, comme nous l'avons fait voir, de maintenir l'équilibre en compensant par la hauteur la diminution de la pesanteur. Ainsi il n'y a aucun doute à cet égard , le phénomène qui élève les eaux doit aussi élever la couche atmosphérique qui enveloppe notre globe, et il doit être d'autant plus régulier qu'au- cune circonstance ne vient contrarier ce mouvement. Voy. meb. (C. d'O.) MARÉKAXITE. min. —Nom d'une va- riété globuliforme d'Obsidienne . venant d'unecolline volcanique, appelé Marekan , du port d'Okhotsk , au Kamtschatka. (Del.) M.\REIVTEr.lA, Noronh. bot. ph. — Byn. d'Unona, Bl. ♦MARGARATMTnUS ( !J.y.pyy.poy , perle ; otv6o;, fleur). BOT. PH. — Genre de la fa- mille (les Solanacées, établi par Schlechten- dalt {Index sem. hort. halîens. 1838;. Her- bes du Mexique, Voy. solanacées. *aïARGARIS {■j.apyxpîi , perle), bot. ph. — Genre de la famille des Rubiacées-Psy- chotriées , établi par De Candolle {Prodr. IV, 483). Arbrisseaux du Mexique. Voy., rubia- CÉES. MARGARITA , Gaud. bot. ph. — Syn. de Bellidiastrum, Tournef. MARGARITA. min. — Voy. nacrite. MARGARITACÉS. MargarUacea. moll. — Famille de Mollusques bivalves ou acé- phales, proposée par M. de Blainville, et correspondant à celle des Malléacés de La- marck , sauf l'addition de quelques genres nouveaux et du genre Vulselle, que Lamarck avait, au contraire, rapproché des Huîtres. Cette famille est ainsi composée des genres Vulselle, Marteau, Perne, Crénalule, Ino- cérame, Catille, Pulvinite, Gervilie et Avi- cule. Cette même famille a reçu de M. Menke le nom d'Aviculacea. (Duj.) MARGARITARIA {margarila, perle). bot. ph. — Genre de la famille des Euphor- biacées?, établi par Linné filsCSuppL, 428). Arbres de Surinam. MWkG ARITE. Margarita, Leach. moll. — Syn. de Pintadine, Lamk. MARGAY. MAM. — Espèce du genre Chat. Voy. ce mot. (E. D.) MARGINARIA, A. Rich. bot. cr. — Syn. (VEcklonia, Horn. MARGIIVIELLE. Marginella (diminutif de margo , marginh, bord ). moll. — Genre (le Mollusques gastéropodes, à coquille uni- valve , lisse, revêtus par le manteau et ca- ractérisés par un bord renflé, arrondi ; il a été établi d'abord par Adanson sous le nom de Porcelaine, mais circonscrit plus exacte- ment par Lamarck, qui le rangea dans sa famille des Columellaircs, et lui donna le nom sous lequel il est généralement connuj aujourd'hui. Cuvier admit aussi le genn Marginelle, et le plaça parmi ses Pectini branches buccinoïdes. Linné, et après luil Bruguière , l'avait confondu avec les Volu4 les. L'animal des Marginelles a beaucoup! d'analogie avec celui des Porcelaines , etl n'en diiïère guère que par les lobes de son manteau, moins amples. La coquille est ovale-oblongue , lisse, à spire courte ou même non saillante, suivant les espèces; le bord droit , chez l'adulte , est toujours garni IMA'R d'un bourrelet en dehors, et le bnnl g.iiiche est Fiiuiii de plis presque égaux; la b;ise de l'ouverture est à peine échaucrée. Les Mar- ginelles habitent les mers équatoriales ; leurs coquilles sont petites ou moyennes, lisses et en général agréablement colorées, et d'un aspect qui leur a mérité d'abord le nom de Porcelaines. (Duj.) ^VIAKGINOPORA (margo, marginis , bord; parus, pore), polyp. — Genre établi par MM. Quoy et Gaimard pour un petit Polypier calcaire extrêmement poreux et léger, libre, discoïde, concave ou concentri- quement strié en dessus comme en dessous, et plus épais sur les bords. Les Polypes sont logés dans des cellules rondes très petites et très rapprochées, sans ordre, dans les sinuo- sités très fines dont le bord du Polypier est orné. (Duj.) *MARGI1\ULI1VA. foram. — Genre de t'oraminirères, de l'ordre des Stichostègues, famille des jEquilateralideœ , établi par M. Aie. d'Orbigny, et caractérisé principale- ment par la coquille en crosse postérieure. Voy. FORAMINIFÈRES. *I\1A11G0TIA. BOT. PH.— Genre de la fa- mille des Ombellifères-Elaeosélinées, établi par Boissier {Elench. plant. Hisp. auslr., 52). Foy. OMBELLIFÈRES. MARGUERITE, bot. ph. — Nom vul- gaire de la Pâquerette, BelHs perennis. On a encore appelé: Grande Marguerite ou Marguerite des CHAMPS, le Chrysanlhemum leucanthemum ; Marguerite jaune, le Chrysanlhemum co- ronarium; Reine Marguerite, VAsler chinensis; Marguerite DE Saint-Michel, l'Astère an- nuelle , etc. *MARGUS (,u.ap705, fou). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Taxi- cornes, tribu desDiapériales, formé par De- Jean (Catalogue, 3* éd., p. 222) avec le Tro- gosila ferruginea de F. {Tenebrio canlaneus Schœnherr) qui est réparti sur beaucoup de points du globe. (C.) MARGVRICARPLS. bot. pu. — Genre de la famille des Rosacées-Dryadées, éta- bli par Ruiz et Pavon [Prodr. 7, t. 33). Ar- brisseaux des montagnes de l'Amérique tro- picale. Voy. ROSACÉES. MARIALVA , Vandell.BOT. ph. — Syn. de Tovomila, AubJ, MAR 535 •Syn. de MARIALVEA , Mart. bot. ph. Tovomila, Aubl. *]VIARIA\TIIUS. bot. ph.— Genre de la famille des Pittosporées , établi par Hijgel (Msc). Sous-arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande. Voy. pittosporées. MARICA , Schreb. bot. pu. — Syn. de Cipura, Aubl. MARIGÎVIA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Burséracées, établi par Commerson {ex Kunlh in Annal, se. nat., II, 350). Ar- bres de la Mauritanie. Voy. burséracées. MARIK1!\A. MAM. — Espèce du genre Ouistiti. Voy. ce mot, (E. D.) MARILA. BOT. PH. — Genre de la famille des Ternstrœmiacées-Laplacées , établi par Swartz ( Prodr. 84 ). Arbres des Antilles. Voy. TERNSTHOEMIACÉES. MARINGOLIMS. iNs. — Nom donné aux Cousins dans diverses contrées de l'Amé- rique, et surtout dans les Antilles. Voy. COUSIN. MARIPA. bot. ph. — Genre de la fa- mille des Convolvulacées-Convolvulées , éta- bli par Aublet {Guian., I, 230, t. 91 ). Ar- brisseaux delaGuiane. l'or/. convolvulacées. *MARIIJS. INS. — Syn. de Megalura, em- ployé par M. Swainson (Zooi. illuslr.) (Bl.) AIAliJOf.AIlVE. Majorana. bot. ph. — Tournefort avait proposé sous ce nom un genre distinct et séparé pour des plantes de la famille des Labiées, et de la didynamie gymnospeimie dans le système sexuel de Linné. Ce genre a été considéré par la plu- part des botanistes comme formant simple- ment une section dans celui des Origans; mais dans ces derniers temps il a été rétabli et adopté dans des ouvrages très importants, particulièrement par Mœnch el par M. End- licher dans son Gênera. Les végétaux qui le composent se distinguent des Origans {voy. ce mot) par leur calice nu pendant la maturation , et non fermé de poils comme chez ces derniers, divisé en deux lèvres, dont la supérieure est grande, et présente seulement trois'petites dents à son bord, tandis que l'inférieure, plus courte, est pro- fondément bilobée; chez les Origans, il est cylindrique et à cinq dents égales. De plus , les épis de fleurs sont plus courts chez les Marjolaines que chez les Origans. Parmi les espèces peu nombreuses qui composent ce genre, il en est une très répandue dana 536 MAR les jardins et généralement connue. C'est la suivante: Marjolaine commune , Majorana crassa Mœnch {Origanum majoranoides 'WUd), vulgairement désignée sous le nom de Mar- jolaine. Cette plante est originaire de l'A- frique septentrionale ; elle est cultivée dans tous lesjardins. Sa tige est sous-frutescente; ses feuilles sont péliolées , ovales, obtuses au sommet, entières sur leurs bords, cou- vertes de poils cotonneux blanchâtres ; ses fleurs sont petites, blanches, réunies en pe- tits épis serrés , létragoiies , agglomérés et pédoncules. Cette plante est estimée pour l'odeur agréable qu'exhalent toutes ses par- ties; sa saveur est chaude; elle est usi- tée comme plante médicinale, soit à l'in- térieur en infusion, soit a l'extérieur eu lo- tions et en fumigations ; elle est de plus em- ployée en diverses parties de l'Europe comme condiment dans la préparation de la plupart des mets; enfin sou odeur aromatique la fait cultiver très fréquemment pour elle- même, et indépendamment de l'utilité di- recte qu'elle peut avoir; on la met alors or- dinairement en bordures. Elle se multiplie sans difficulté par éclats ; mais on peut éga- lement l'obtenir avantageusement de semis que l'on fait au premier printemps, soit en pots, soit dans une plate-bande de terre douce; la transplantation et la mise en place du plant qui en provient se font dans les mois d'avril et de mai, Linné a décrt sous le nom d'Origanuin »najorana une plante qui rentre évidemment dans le même genre que celle que nous ve- nons de décrire, et qui a été confomlue plu- sieurs fois avec elle, mais qui s'en distingue parce qu'elle est annuelle et que ses feuilles sont presque glabres ; de plus, elle est origi- naire de la Palestine et du Portugal ; elle n'est pas cultivée dans les jardins, et nous ne la signalons ici que pour la distinguer de la Marjolaine commune. (P. D.) *MAIILEA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Alangiées, établi par Roxburgh {Plant. Corom. III , t. 283 ). Arbustes de l'Inde. Voy. alangiées. *MARMEIîEA. bot. ph.— Genre de la fa- mille des Myrtacées Myrtées, établi par St- Hilaire {Flor. brasil., II, ,373, t. 156). Ar- bres ou arbrisseaux du Brésil. Voy. myr- TA-iÉES. MAR *MARMAROPLS {■rap!J.y.po>né<;, dont les yeux sont brillants), ins. — Genre de Co- léoptères létramères , famille des Curculio- nides gonatocères, division des Apostasimé- rides cryptorhynchi« MAR mieux organisés pour creuser la terre. Ces doigts, ail nombre de quatre en devant et de cinq aux pieds de derrière , sont réunis par une membrane jusqu'à la première pha- lange. Leur corps est gros et trapu , et ses formes sont lourdes comme celles d'un Ours, d'oïl le nom de ce genre {Arclo-Mys , Rat- Ours). Les yeux sont latéraux, à pupille ronde ; la lèvre supérieure est Tendue et di- visée en araît, de l'acide galli- que. Elle agit comme un stimulant très utile Skh MAR à !a fin des catarrhes et des péripneumo- nies; elle facilite Texpecloration , ce qui la fait employer assez fréquemment. Elle exerce aussi une action tonique et excitante sur l'utérus, ce qui détermine son usage dans le traitement des affections qui se rat- tachent à cet organe. Enfin, on l'a conseillée également comme stomachique, et autrefois elle était très estimée comme diaphoréti- que et désobstruant. On mêle souvent le Marrube à la Ballote fétide, à laquelle on donne vulgairement le nom de Marrube noir, quoique les propriétés de l'une et l'au- tre diffèrent sous certains rapports. (P. D.) USABiS. ASTRON. — C'est la plu.iblementdes phases. Dans cette position, en effet, une partie de l'hémisphère non éclairé par le Soleil est tournée vers la Terre, et le disque, circulaire d'un côté, est elliptique de l'autre: il présente l'aspect de la Lune deux ou trois jours avant ou après son plein. Cela prouve en même temps que Mars n'est pas lumineux par lui-n:ême, que, comme les autres planètes, il ne fait que réfléchir la lumière du Soleil. Nous avons dit que la figure de Mars n'est pas exactement circulaire; elle est ellip- soïdale, ou, si l'on veut, aplatie aux extrémi- tés dun de ses diamètres. Mais les mesures de l'aplatissement faites par divers observa- teurs sont loin de s'accorder entre elles. En 1784, W. Herschel le portait à ^; Schrœter l'évaluait à 1/80, les mesures mi- crométriques faites en 1845 et en 1847 par Arago donnent un aplatissement de 1/30, et enfin réceminentun astronome hollandais, M. Kaiser, a trou\eseulementl/ll,s. Lacausc de ces divergences est peut-être dans l'éclat variable des taches blanches visibles aux pôles de Mars, et dans l'ofTet d'irradiation qu'elles produisent quand elles sont très brillantes : la mesure du diamètre polaire, c'est-à-dire du diamètre au\ extrémités duquel se trouvent ces tycht-s, doit donner en général un résultat trop fort; mais ce résultat dépend aussi de l'instrument em- ployé et de l'éclat plus ou moins considéra- ble des taches blanches à l'époque de l'obser- vation. Le diamètre réel de Mars est de 0.536, celui de la Terre étant pris pour unité. Éva- lué en kilomètres, il mesure donc environ 6800 kilomètres, un peu plus de moitié du diamètre équatorial de la Terre. Son volume, comparé à celui de notre globe, est 0.1538, uu peu plus du septième. On voit qu'il y a entre les volumes de la Terre et de Mars, à peu de chose près le même rapport qu'entre ceux de Mars et de la Lune. Sa masse est à peu près égale à la trois- millionième partie de l;i masse du Soleil, moins de la huitième partie de celle de la Terre (0.119); et il en résulte que la den- sité moyenne est 0.779 de celle de laTerre. Eu rapportant cette densité à celle de l'eau, on trouve le nombre 4.205; un grand nom- bre de substances minérales terrestres ont une densité qui se rapproche de celle-ci. Mais il ne faut pas oublier qu'on ne sait rien de la loi de variation de la densité des couches dont est formé le globe de Mars, du centre à la surface. Le chiOre de la den- sité moyenne de la planète ne donne donc aucune indication sur la densité descouches superficielles. Disons enfin que l'intensité de la pesan- teur à la surface de la planète est 0.42, un peu inférieure à la moitié de celle qu'on constate à la surface de la Terre. Mars tourne sur lui-même en un temps qui a été évalué avec une grande précision, à 24 heures 37 minutes et 22^7. Les taches permanentes qu'on observe à la surface du dsqueet qu'on voit se déplacer d'heure en heure, du bord oriental au burd occidintal, indiquent ce mouvement de rotation, qui est de même sens que celui des autres rota- tions planétaires, et de même sens que lés mouvements de révolution, c'est-à-dire d'Occident en Orient. Sur Mars, l'année se T. viu, MAR .5ar> composedoncde669 rotations; eequi donne 668 retours du Soleil au même méridien de la planète, ou 668 jours solaires de Mars. La durée du jour solaire y est, comme sur la Terre, un peu plus longue que le jour si- liéral ; cette durée, évaluée en heures ter- restres, est de 24 h. 39 m. 36 s. La grande excentricité de l'orbile de Mars prodoit une inégalité très marquée entre les diverses saisons delà planète. Ainsi, sur l'hémisphère boréal, le printemps comprend 191 jours 1/3; l'été, 181 jours 1/3; l'an- tomiie, 149 jours i/3; l'Iiiver, 147 jours l/3; cela fait 76 jours de plus pour les saisons estivales que pour les saisons hivernales; et il est bien évident que les choses .se pas- sent en sens contraire dans l'hémisphèro austral. L'inclinaison de l'axe de rotation de Mars sur le plan de son orbite est de 61" IS'; elle ne diffère pas beaucoup de celle de l'axe ter- restre, de sorte que les durées relatives des jours et des nuits, aux diverses latitudes et aux époques correspondantes des saisons s'y distribuent à pz-u près de la même manière que sur notre globe : les zo'i9 type ovipare; et les Aplacentaires présentent en effet dans leur organisation des modifica- tions qui rappellent ce type. C'est même par des emprunts faits à ce type et par les né- cessités physiologiques qui dérivent de l'éiat primitif de l'embryon, que nous pouvons ex- pliquer les principales particularités orga- niques propres aux singuliers Mammifères dont nous nous occupons ici. Leurs caractères généraux essentiels sont, oulre l'absence jusqu'ici constatée d'un véritable placenta : l'état rudimentaire du corps calleux entre les hémisphères cérébraux, et l'existence d'os en forme de languette, articulés et mobiles sur le pubis, nommés os marsu- piaux. On pourrait donc choisir arbitraire- ment dans ces trois grands caractères fon- damentaux celui qui servirait à dénom- mer le groupe de Mammifères qui les pré- sentent. Nous avons indiqué précédemment {voy. mammifères) par quels motifs nous [)référioris le caractère tiré des phénomènes génésiques primitifs. M. Isidore Geoffroy a, au contraire, placé le point de départ de sa caractéristique dans la présence des os mar- supiaux, et c'est sous le nom de Quadrupè- des avec os marsupiaux que ce zoologiste désigne les animaux que nous appelons Mammifères aplacentaires. Nous indiquerons, en donnant la défini- tion de ce groupe, les raisons qui doivent faire considérer comme Mammifères les ani- maux qui le composent; et nous rappelle- rons, à propos deleurclassification, les places diverses qui leur ont été successivement assi- gnées. Nous devons insister d'abord sur les caractères essentiels qu'offre leur organisme, en négligeant les particularités qui pourront trouver place dans les articles destinés aux principaux genres. La dénomination de Marsupiaux, donnée au principal groupe des Aplacentaires, vient de ce que les Sarigues, les premiers animaux qui furent connus dans ce type si curieux, présentaient celte poche abdominale {morsu- pium, bourse) où le jeune trouve d'abord une chambre incubairice, et plus tard un asile et un refuge. Le nom d'Animaux à bourse donné aussi à ces Mammifères était la traduction du mol technique. L'existenced'un véritable utérus et celle de celle poche qu'^n a pu comparer à une seconde matrice , a valu encore aux Marsupiaux le nom de Di- 550 MAR delphes (lîi;, Silf-iç, double malrice) , dont la valeur a ëié appréciée dans plusieurs ar- ticles de ce Dictionnaire, et sur lequel nous reviendrons dans le chapitre de la classi- fication. Le nom de Monotrèmes, employé pour désigner le second groupe des Aplacentaires , qui comprend les deux genres Orniihorhyn- que et Échidné, rappelle que les Mammi- fères qui le portent ont un orifice unique {[/.ovov ■z(i7tit.a,un seul Irou), une sorte de cloaque dans lequel les voies génitales, uri- naires et fécales débouchent à la fois. Pour caractériser les divisions secondaires du type mammalogique auquel appartien- nent les Marsupiaux et les Monotrèmes, nous ne pouvons être guidés par les phé- nomènes embryologiques, puisque le déve- loppement de ces animaux est aujourd'hui très incomplètement connu. Nous ne cher- cherons donc pas à présenter l'ordre de suc- cession suivant lequel leurs divers appareils se forment. Mais, pour rendre la compa- raison plus facile entre les diverses parties de l'organisation dans les deux types dérivés du type mammalogique, nous suivrons néan- moins le plan que nous avons adoplép our l'article sur les Mammifères placentaires, en présentant d'abord les phénomènes embryo- géniques connus , et en nous arrêtant plus spécialement sur les systèmes nerveux et osseux, et sur le système delà reproduc- tion. Les systèmes de la digestion et de la respiration ne méritentque quelques lignes, parce qu'ils sont construits sur le plan gé- néral que l'on retrouve dans la classe des Mammifères. OEuf et embryon des Mammifères Aplacen- taires. Développement. Nous ne rapporterons dans ce chapitre que les faits qui ont rapport à la génération des Aplacentaires et à leur développement. La description des appareils sexuels trouvera place dans le chiipitre destiné au système de la reproduction. C'est là que nous renvoyons aussi pour les détails sur les glandes mam- maires, la poche marsupiale, la gestation et l'accouplement. Les beaux travaux de M. Owen nous serviront de guide principal d^asl'exposédeces phénomènes, dont la con- naissance est due en grande partie à ce savant. MAR L'état d'imperfection et d'ébauche dans lequel on trouva les jeunes #Jes Sarigues américaines, suspendus a la mamelle de leur mère, et le développement même de cette mamelle, firent supposer d'abord que l'em- bryon se formait sur le mamelon, auquel il devait ainsi son origine par une sorte de gemmiparité. Et cette opinion n'était pas seulement répandue dans le vulgaire, elle éla.t partagée même par des naturalistes distingués. Marcgrave, en parlant de l'O- possum , dit que la poche est iulérus de l'a- nimal, qu'il ne possède pas d'autre malrice; que la semence y est élaborée et les petits formés. Piso s'exprime dans les mêmes ter-, mes, aussi bien que Béverley; et Valentin répèle les mêmes assertions pour les Phi- landres. La découverte d'un véritable utérus fut le premier pas que l'on fit dans la connais- saticede lagénération des Marsupiaux, et elle est due à Tyson et à Daubenton. Cette dé- couverte fut néanmoins d'abord un embarras de plus , car il fallait s'expliquer le rôle phy- siologique de cet utérus, et celui de la poche où l'on avait certainement rencontré les petits attachés aux tétines: or, on ne savait rien alors sur le développement dans la ma- trice, sur l'époque et le mode de transla- tion du jeune dans la bourse marsupiale. Jean Hunter, en examinant divers fœtus de Kanguroos, indiqua le premier l'absence de placenta, puisqu'il ne rencontra aucune trace d'ouraque ni de vaisseaux ombilicaux; M. Owen, par ses belles observations, jeta une nouvelle lumière sur ce point impor- tant. Les recherches anatomiques d'Et. Geoffroy, et les faits que lui fournirent le sénateur d'Aboville et le docteur Barton, conduisi- rent cet illustre zoologiste à établir une pre- mière théorie de la génération des animaux Marsupiaux. Suivant celte doctrine, le pro- duit de la génération de ces singuliers Mam-j miferes quillerait l'utérus dans l'étal d'ovule gélatineux, rappelant l'élut permanentd'une Méduse, et se mettrait en communication! organique avec la mamelle de la mère, ài l'aide d'une connexion inlime de vaisseaux continus. Au moment où le jeune se déta- cherait de la tétine et naîtrait définitivement» une trace de sang indiquerait à la mamelle qu(! la séparation vient d'avoir lieu. Dans MAR un autre travail , Geoffroy abandonne cette idée d'une continuité vascuiaire entre le jeune et sa mère, et considère l'adliérence de l'embryon à la tétine comme un simple contact. Quelques traces d'ouraque condui- sent plus tard le même naturaliste à for- muler une opinion qui est, jusqu'à un cer- tain point, le contraire de la précédente. Il crut à l'existence d'une sorte d'organe pla- centaire. Les observations de MM. Morgan, Collie, Owen et autres, sont venues apporter de nouveaux éléments pour la solution de ce problème intéressant, en faisant connaître quelques faits sur le foetus renfermé dans le sein de la mère, la nature des enve- loppes fœtales, l'état de développement du jeune quand il arrive dans la poche marsu- piale, le mode de translation du jeune dans cette poche. Ne pouvant pas citer ici les ob- servations détaillées de ces divers auteurs, nous nous contenterons de rapporter briève- ment les conséquences qu'on en peut tirer. Chez les Marsupiaux, ou du moins chez le Kanguroo qui est presque le seul qu'on ait suffisamment étudié jusqu'ici, l'oeuf dé- taché de l'ovaire présente la même constitu- tion que celui des Mammifères ordinaires ; seulement il possède une masse vitelline un peu plus considérable, ce qui est en rapport avec le mode de développement de l'embryon, et le fluide interposé entre la zone transpa- rente et le jaune est proportionnellement moins abondant. 11 présente, comme l'œuf des Placentaires, un chorion, une vésicule ombilicale, un amnios, une allantoïde, et toutes ces parties ont des rapports de situa- tion analogues. Le cordon ombilical offre la même compoiition que chez les Mammifères du premier type; les vaisseaux omphaJo- mésentériqucs et ombilicaux ont les mêmes connexions générales au dehors et au dedans du corps de l'embryon. Le chorion , bien développé, reçoit des vaisseaux très nom- breux que la vésicule ombilicale épanouit sur sa face interne; il est marqué de rides multipliées qui chiffonnent en quelque sorte sa surface, et plusieurs de ces pliss'iiisinuetit dans le pli de la couche vascuiaire interne de l'utérus sans cependant adhérer à cette cavité. Entre le chorion et l'amnios se trouve la vésicule allanloïdienne qui porte avec elle les deux petites artères hypogastriques et la MAR 551 veine ombilicale, mais ne gagne pas la sur- face de l'œuf de manière à produire sur la chorion l'organisation vascuiaire qui consti- tue le lien placentaire. C'esidonc seulement à l'aide des vaisseaux vittllins que les rap- ports utérins semblent exister entre la mère et l'embryon ; l'allantoide reste sans aucune conncxioti avec les parties voisines , et son rôle paraît se réduire à celui de réceptacle de la sécrétion rénale. Le conduit de l'ou- raque ne se continue pas avec le fond, mais bien avec la partie moyenne antérieure do la vessie urinaire, comme cela s'observe aussi chez plusieurs Édentés, le Paresseux, le Pangolin, le Tatou Quanta l'œuf des Monotrèmes, on ne le connaît encore que très imparfaitement. Les naturels de la Nouvelle Hollande prétendent que rOrnithorhynque pond deux œufs sem- blables aux œufs de la Poule, et que les fe- melles les couvent longtemps, sans jamais les abandonner. Suivant ce récit, accepté et défendu par quelques auteurs, l'œuf serait protégé par une coque calcaire capable d'of- frir une résistance suffisante au poids de la mère pendant l'incubation. Mais, malgré l'explication que Geoffroy a donnéede la dis- position organique à l'aide de laquelle l'é- troitesse du bassin pourrait se concilier avec un œuf d'un volume considérable, les con- ditions de structure des os pelviens sont tout autres chez les Monotrèmes que chez les Oi- seaux, et présentent même un des caractères qui peuvent le mieux servir à distinguer ces deux groupes d'animaux. D'ailleurs la por- tion du tube efférent dont la structure et la position relative pourraient se comparer, chez les Monotrèmes, à la partie de l'utérus des Oiseaux où la coquille se sécrète, serait la cavité terminale dans laquelle on a jusqu'ici trouvé les œufs chez les Ornithorhynqucs; ce seraient donc les parois de cette cavité qui, après avoirsécrélé une substance molle, changeraient de rôle et sécréteraient ensuite l'enveloppe calcaire. A moins d'admettre que cette matière calcaire soit rapidement dé- posée par la surface du conduit externe, qui n'a aucun caractère d'une membrane sécré- tante; ou bien encore, comme le pensait Geolfroy, que la glande abdominale dans la- quelle ce zoologiste ne pouvait voir una glande mammaire, fournît la sécrétioQ cal- caire après l'expulsioa de l'œuf. 552 MAR Quoi qu'il en soil de cette question qu'on n'a pu encore résoudre par l'observation directe, il n'en reste pas moins vrai que la consiituiion de l'œuf des Monotrènies repro- duit toutes les conditions essentielles de l'œuf des Mammifères ordinaires. Les enve- loppes sont les mêmes; le chorion présente seulement un plus grand degré de fermeté; on ne voit aucune trace de chalazes attacliécs à la membrane vitelline; l'œuf est libre, sans connexion placentaire; conditions qui le rapprochent en outre de l'œuf des Mar- supiaux. Le jaune est beaucoup moins con- sidérable que dans l'œuf des Oiseaux , ce qui suppose que le jeune être devra trouver un supplément de nourriture ou dans l'utérus, ou dans la sécrétion lactée. Ce dernier ali- ment lui est en elTet fourni par une glande mammaire, dont l'existence est si caracté- ristique dans le type mammalogique. Quant à la nutrition utérine, si nous considérons que les femelles des Monolrèmes n'ont pas même de poche abdominale rudimentaire pour recevoir leuirs petits , nous serons con- duits à supposer que l'embryon atteint, dans le sein de la mère , un plus grand de- gré de développement que celui des Marsu- piaux, comme quelques particularités orga- niques portent d'ailleurs à le croire, et que les vaisseaux vitellins sont peut-être aidés , pour la nutrition et la respiration du fœtus, par des vaisseaux ombilicaux plus développés. Ce qui paraît certain, c'est que l'œuf de l'Or- nilliorhynque prend un volume plus consi- dérable en traversant les trompes de Fallope, ce qui indique un commencement de déve- loppement du jeune être. En effet, si cet accroissement en. volume était dû à la for- mation d'une nouvelle quantité de matière vitelline , l'œuf des Monolrèmes dillererait complètement de l'œuf des Oiseaux aussi bien que de celui des Mammifères, puisque dans ces deux classes le jaune est exclusive- ment fourni par l'ovaire. Les observations directes nous donneront sans doute la va- leur de tous ces raisonnements londés sur l'analogie. Les circonstances qui ont engagé plusieurs physiologistes à admettre comme vrais les récits qui ont été répandus sur l'oviparité de rOrnithorhynque sont principalement la ressemblance qu'offrent avec les Oiseaux les organes femellçs de cet animal , dont l'o- MAR vaire et les oviductes sont inégalement dé. veloppés , et la constitution des tubes elTé- rents, qui, comme les oviductes des Reptiles et surtout des Tortues, sont complètement séparés. Toutefois, en examinant attenti- vement les organes femelles de l'Ornitho- rhynque, on trouve dans leur structure et dans la dilTérence de dimension entre leur portion utérine et la portion qui constitue l'oviducte , des caractères qui rappellent tout-à-fait l'utérus et l'oviducte du Kangu- roo , et qui indiquent probablement des fonctions semblables dans le développement de l'embryon. L'ovaire lui même diflere peu de celui de quelques Rongeurs et des Marsupiaux, et présente moins de rapport avec celui des Oiseaux que l'ovaire de quel- ques Marsupiaux, celui de Wombat, par exemple , dont les vésicules de Graaf sont très volumineuses et plus semblables aux calices des Oiseaux. Bien que l'œuf ne prenne aucune attache à l'utérus, chez les Marsupiaux et les Mo- notrèmes , et que l'on ne rencontre, chez ces animaux, aucune trace de formation analogue a une membrane caduque ou à toute autre production adventive, la face interne de l'utérus paraît néanmoins pren- dre part au travail de reproduction. On la trouve épaissie, plus ferme, plus vasculaire quand les œufs sont tombés de l'ovaire. Comme l'avait conjecUne Tyson , l'em- bryon des Marsupiaux se développe d'abord dans l'utérus; maison ignore les phéno- mènes primitifs que présente ce développe- ment, depuis le moment de la fécondation jusqu'au vingtième jour environ de la ges- tation utérine. A celte époque, tous les ap- pareils se sont dessinés dans leurs organes essentiels , comme l'indiquent les observa- tions de M. Owen surlegrand Kangiuoo: la bouche est ouverte; la langue estgraiulect proéminente; lesextrémités antérieures sont plus grandes et. plus fortes que les posté- rieures; les doigts y sont bien marqués, tandis qu'ils ne sont pas encore développés aux membres postérieurs; on aperçoit les côtes; les rudiments des arcs vertébraux ne sont pas encore réunis; le pénis se montre sur une petite proéminence où s'ouvre aussi l'anus. La marche de la formation des or- ganes paraît donc être ici la même que dans les Placentaires. Mais la dillérencf; MAR ■foiKi.imeiitale consiste en ce que le fœtus (les Aplateutaires n'atteint pas dans l'utérus un degré aussi avancé de dcMelopt)enient , coniparaliveinentaux Mammifères de l'autre type; il est expulsé, en quelque sorte, avant terme, et su hit des métamorphoses impor- tantes après avoir quitté le sein de la mère. Il paraîtrait que vers la fin de la gestation utérine il s engage dans les canaux latéraux du vagin , où on le trouve dépourvu de ses enveloppes fœiales. Le niotnent de la nais- sance, ou, pour parler plus exactement, de cette première naissance utérine, est néces- sairement plus ou moins éloigné de la fé- condation , suivant les diverses espèces; il parait avoir lieu trente-huit jours après lu fé- condation chez le grand Kanguroo. Après cette première période de l'existence embryonnaire des Marsupiaux,- commence la gestation niarsupiale , ou la vie du fœtus mammaire. Plusieurs hypothèses ont été imaginées pour expliquer le transport du jeune, de l'orifice du vagin dans la poche de la mère. Everaid Home pensait qu'une ouver- ture particulière interne, qui n'existait pas avant la gestation, servait, a celte dernière époque, de moyen de communication entre l'utérus et la poche. Quelques naturalistes, se fondant sur le récit de liarton , ont sup- posé que , par l'effet de la pression exercée sur le bas- ventre par les muscles abdomi- naux et les os marsupiaux, le canal urétro- sexuel éiait forcé de descendre vers le fond du bassin , et se retournait ensuite comme un doigt de gant , pendant que, de son côté, la poche marsupiale, sous l'influence de son muscle crémaster, était abaissée et portée sur le vagin; celui-ci pourrait de la sorte se mettre en contact avec tous les points de la surface de la poche, et y déposer les jeu- nes. Mais l'observation des animaux, et l'é- lude de la composition des parties, a prouvé que l'ouverture du vagin ne peut venir en contact avec celle.de la poche, par aucune Lontractionmusculaire;c'esten vain qu'on es- saierait aussi d'opérer ce rapport, par tous les moyens mécaniques possibles, chez l'anima! mort. 11 résulte, au contraire, des expérien- ces tentées par M. Owen , que le Kanguroo emploie, pour amener ses jeunes du vagin dans la poche , les mêmes moyens dont les Chiens , les Chats , les Rats se servent pour Uausporler leuis petits d'une place à une X. Vlll. MAPx 553 autre, c'est-à-iire qu'il les prend avec les lèvres. En eiïet , ayant détaché de la ma- melle, a laquelle il adhérait fortement, uu fœtus qui n'était dans la poche marsupiale que depuis quelques heures , le savant an- glais vit la mère saisir des deux côtés les bords de la poche à l'aide de ses pattes de devant, et les tirer en sens contraire pour en agrandir l'ouverture, comme on le l'ait pour desserrer une bourse. Elle introduisait en- suite son musenudans la poche, comme pour laper quelque chose à l'intérieur, et peut- être pour remuer le jeune, sans jamais se servir de ses membres pour cet usage. Puis elle léchait l'ouverture de la poche, se cou- chait quelquefois a terre pour lécher aussi le cloaque qu'elle atteignait facilement, et sem- blait agir sur l'extérieur de la poche comme pour pousser vers l'ouverture quelque chose qui y était renfermé. La facilité avec laquelle l'animal peut atteindre avec ses lèvres la poche abdominale et le cloaque, le rôle des pattes de devant pendant les tentatives de la mère pour relever le fœtus et l'amener à la hauteur de la mamelle , font naturelle- ment supposer que c'est à l'aide de la bou- che que la mère transporte le jeune du va- gin dans la poche, et que celle-ci est main- tenue ouverte par les extrémités antérieures douées à cet etlet d'une grande adresse et d'une mobilité particulière. Déposé de la sorte dans la poche, le fœtus est maintenu sur la mamelle par la mère, jusqu'à ce que la sensation particulière qui accompagne l'acte de la succion vienne lui apprendre que le jeune a saisi l'extrémité si sensible du mamelon. L'étal de faiblesse du jeune et l'impuissance où il est de regagner lui- même la mamelle quand il en a été une fois détaché, prouvent aussi qu'il est impossible de supposer qu'il puisse lui-même se trans- porter de la vulve dans la cavité de la poche et au bout de la mamelle. Dans la poche , le jeune des Marsu- piaux exécute des mouvements énergiques, et sa propre respiration vivifie son sang; il rentre alors dans toutes les conditions des Mammifères, si ce n'esi qu'il ciigeune nu- trition mammaire à une évicque beaucoup moins avancée de son développement, et qu'il parcourt plusieurs phases de sa vie embryon- naire à la mamelle de sa mère, conditions qui. en déûnitive, n'indiquent qu'une diffé- 554 MAR rence dans le temps et non dans le type rondamental. Bien quele développement des Marsupiaux ait lieu suivant les lois générales ordinaires, il offre néanmoins quelques pariicularités caractéristiques qui semblent êlre en rapport avecla naissance prématurée du jeune. C'est ainsi que les ventricules du cœur sont de bonne heure complétemenlunis et présentent les mêmes proportions relatives que chez l'a- dulte; il en estde même de l'aorte, de l'artère pulmonaireetdeses divisions. Cette dernière circonstance est en rapport avec la formation précoce des poumons qui doivent de bonne heure entrer en exercice, et c'est dans les prévisions de la nécessité d'une respiration active à une époque plus ancienne que chez les autres Mammifères que la cavité du tho- rax, ses viscères et ses membres acquièrent une prépondérance marquée sur la cavité abdominale. Mais c'est peut être aussi a la rapidité avec laquelle ces parties antérieures atteignent leur développementadulie, qu'est dû le petit volume relatif de l'encéphale, auquel arrive une quantité moins considé- rable de sang. Tout nous manque, même les conjectures, sur l'état dans lequel naît le jeune des Mo- notrèmes. Il semble néanmoins que les vis- cères de la cavité thoracique prennent aussi de très bonne heure un développement con- sidérable; les embryons des Monotrèmes, comme ceux des Marsupiaux, présentent aussi, quand ils sont sortis de l'utéru», celte incurvation de leurs deux extrémités cépha- lique et caudale l'une vers l'autre, qui rap- pelle un état primitif d'un embryon peu avancé dans son développement; chez les uns et chez les autres» les yeux sont à peine marqués, ce qui indique le besoin que le jeune êlre a de sa mère; et le système os- seux est encore en grande partie à l'état cartilagineux, condition qui, comme nous l'avons fait observer ailleurs, les distingue des Oiseaux, chez lesquels les os acquièrent plus tôt le terme de leur état parfait. On a pensé longtemps que la forme et la nature de la bouche des Monotrèmes prou- vaient l'impossibilité d'une vie marniTiaire pour ces animaux ; et il était en effet difficile d'admettre que le bec corné aplati des Orni- ihorhynques, ou le bec corné allongé des Échidnés pût accomplir les actes nécessaires MAR à la succion. Mais l'étude du fœtus a levé' toutes les difflcul tés que !a théorie avait crues insurmontables , et que la nature avait pré- vues et vaincues. Le jeune de l'Orniihorhyn- que présenle, en elïet, dans la constitution de son appareil buccal, toutes les conditions les plus favorables à une succion énergique. Toutes les parties sont beaucoup moins con- sidérables dans leurs proportions que chez l'adulte, et n'ont point la proéminence qui les caractérise plus tard. Le bord supérieur du bec est épais, charnu, arrondi et lisse; toute la mâchoire inférieure est flexible , et se replie sur le cou, lorsque la bouche veut s'ouvrir; la langue s'avance jusqu'au bord de celle mâchoire, et a une dimension con- sidérable. Tous les mouvements que peuvent exécuter ces parties sont calculés de façon à permettre l'application exacte de la bouche sur l'aréole mammaire, et à faciliter ainsi au jeune animal les ri;oyens de nutrition. Ce n'est donc que par une sorte de dévelop- pement rétrograde par rapport au type des Mammifères, ou mieux par un emprunt fait postérieurement au typeornilhologique, que. les mandibuJes des Monotrèmes prennent, au delà de l'extrémité de la langue, celle élon- g.ition considérable, si contraire àl'applica- liun de la bouche sur une surface plane. (^Iiez les Marsupiaux, la nature a aussi pourvu les jeunes d'une organisation appro- priée à leur existence mammaire, et exigée par leur état peu avancé de développement. Bien qu'ils puissent, en effet, saisir la ma- melle et y adhérer fortement à l'aide de la puissance musculaire de leurs lèvres, les fœius de ces animaux paraissent néanmoins incapables d'obtenir leurnourriiure parleurs seuls efforts. Aussi, comme l'ont démontré Geoffroy eiM. Morgan, la mère possède-t-elle un appareil merveilleux qui lui permet de venir en aide au jeune. Un muscle analogue au crémasler peut, en exerçant ses contrac- tions sur la mamelle, injecler le lait dans la bouchedufœlusetsuppléerainsià la faiblesse de son aclion. Mais celle injection en quelque sorie forcée pourrait devenir fatale au jeune être, si ses efforts ne coïncidaient pas avec ceux de la mère: une disposition spéciale des organes a défendu le fœtus contre l'as- phyxie et assuré en même temps l'arrivée de la sécrétion lactée dans l'œsophage. L'é- piglotte et les cartilages aryteno'ides sont MAR allongés et rapprochés; la fente de la glotte est située sur le sommet d'un larynx, qui prend ainsi la forme d'un cône, et s'avante, comme chez les Cétacés, dans les arrière- narines, où il est étroitement embrassé par les muscles. L'air peut de la sorte aisément pénétrer dans la trachée, et le lait entrer de chaque côté du larynx dans Poesophage. La bouche a d'ailleurs pris la forme d'une lon- gue cavité tubuiaire, terminée par une ou- verture à peu près circulaire ou triangulaire dont la dimension est telle qu'elle est juste assez grande pour recevoir la dilatation ter- minale de la mamelle. La durée de la vie mammaire ou intra- marsupiale varie suivant les divers animaux ; elle est d'environ huit mois pour le Kangu- roo. Pendant celte période, l'organisation s'est complétée: les membres postérieurs et la queue ont pris leurs proportions adultes ; l'oreille externe et les paupières se sont for- mées; le museau s'allonge; les poils se montrent au sixième mois. Au huitième mois, on peut voir le jeune Kanguroo sor- tir fréquemment la tète de la poche marsu- piale , et couper le gazon pendant que sa mère broute. Bientôt il quitte sa mère, es- saie en sautillant ses forces nouvelles , puis retourne de temps en temps à la poche cher- cher un refuge, ou demander aux mamelles un supplément à la nourriture insufflsante qu'il a pu se procurer. A celte époque, il se trouve à peu près dans les conditions ordi- naires des jeunes Mammifères placentaires, et on le voit introduire sa tête dans la poche de la mère pour téter, bien que des fœtus d'une portée plus récente puissent être alors attachés à d'autres mamelles. Dans le Phascogale , lorsque les petits Bont devenus trop grands pour être portés dans la poche , c'est pendus à ses mamelles que la mère. les entraîne avec elle, si elle est poursuivie. Chez les espèces où la poche abdominale n'est représentée que par un simple repli de la peau , comme chez le Didelphe dorsigèrc, les jeunes ne trouvent pas le refuge assuré que la mère offre à ses petits dans les espè ■ ces à bourse; mais , dans les moments cri- tiques, ils se réfugient sur le dos de leur mère, enroulent leur queue a la sienne, et sont ainsi transportés loin du danger. Il semble qu'un plus long allaitement et l'état MAR 555 de faiblesse des jeunes aient développé à un plus haut point l'instinct maternel chez les animaux marsupiaux, SYSTÈME NERVEUX DES MAMMIFÈRES APLACEN- TAIRES. ORGANES DES SENS. L'absence du corps calleux est le carac- tère essentiel qui distingue le système ner- veux des Mammifères aplacentaires de celui des Mammifères placentaires. Avec ce carac- tère fondamenlal dont nous allons expliquer la valeur, en coïncident plusieurs autres qui en sont comme la conséquence, et que nous indiquerons rapidement. Les parties qui se trouvent à la fois dans l'encéphale des Mam- mifères Placentaires et Aplacentaires offrent aussi, chez ces derniers, quelques particula- rités que nous citerons en quelques mots. En écartant les lobes cérébraux d'un Mam- mifère Aplacentaire , on ne trouve pas cette large commissure transversale ou corps cal- leux (ionl\esûbresdi\eTgeules'\rra(liei\là' un hémisphère à l'autre, et établissent un lien entre chaque moitié du cerveau chez les Pla- centaires. On voit seulement une commissure établie entre les deux grands hippocampes dans le sens transversal , et entre l'hippo- campe et le lobe cérébral antérieur d'un même côté; commissure qui remplace la voûte dans ses fonctions , et montre en avant deux es- pèces de petits piliers réunis par un fais- ceau de flbres déliées, et plongeant vertica- lement au-devant d£s couches optiques. Celles-ci apparaissent donc au fond de lu scissure médiane, dès qu'on écarte les hémi- sphères des Aplacentaires, tandis qu'elles restent cachées par la lame transversale du corps calleux chez les Placentaires, où cette commissure recouvre la voûte et les piliers. Si nous nous reportons à l'origine du corps calleux chez les Placentaires, et si nous nous rappelons que cet organe se forme d'avant en arrière , nous pourrons considérer le trousseau de fibres transverses, qui, chez les Aplacentaires, se trouve au-dessus et en avant des couches optiques, comme le rudi- ment de l'appareil commissural qui se déve- loppe complètement en corps calleux et en voûte chez les Mammifères placentaires, et qui aurait subi un arrêt de développement chez les Aplacentaires. Une conséquence de cette absence ou de cet état rudimentaire du corps calleux, est 556 MAU la disparition du septiim lucidum,' et aussi du cinquième ventricule. La cloison du sep- lurn n'est «nuire chose, en effet, comme nous l'avons vu en parlant des Placentaires , que le résultai du mouvement d'élévation que subit le corps calleux d'avant en arrière au- dessus de la voûte, et est d'autant plus grande que la hauteur verticale du corps calleux au-dessus de la voûte est plus con- sidérable. Elle doit nécessairement ne pas exister chez des animaux où le corps calleux ne s'est pas développé d'avant en arrière, ni de bas en haut. On peut donc dire que les Aplacentaires manquent de corps calleux ou du moins d'un corps calleux seniblable à celui des Placen- taires , et que , au point de vue de l'anato- mie comparée , la constitution de leur cer- veau est, à certains égards, intermédiaire entre le cerveau des Placentaires et celui des Oiseaux. Comme les Placentaires, ils possè- dent généralement les mêmes parties , et spécialement des tubercules quadrijumeaux solides, sur la surface desquels se montre la fissure transversale qui les distingue en nates et en testes, et un pont de Varole au cervelet, ce qui indique le développement des lobes latéraux cérébelleux. Comme les Oiseaux, leur» hémisphères cérébraux sont privés du lien du corps calleux , et sont mis en comnuinication seulement par les com- missures antérieure , postérieure et molle, aussi bien que par la' commissure de l'hip- pocampe: la commissure antérieure est très grande. Bien que nous soyons impuissants pour expliquer le rapport qui peut exister entre cette dernière structure, l'absence du placenta, et un séjour moins prolongé du jeune être dans le sein de la mère, la dis- parition du corps calleux n'en est pas moins un caractère très remarquable île l'organisa- tion dans le type des Mammifères Aplacen- taires. Le cerveau a, en général, une forme trian- gulaire très prononcée. Chez aucun aplacen- taire il ne recouvre le cervelet, et dans quel- ques espèces, couune les Dasyiires et Didel- phes, il laisse les tubercules quadrijumeaux à découvert; ces tubercules sont cachés par les hémisphères cérébraux chez l'Érhidné. C'est chez ce dernier animal que les lobes olfactifs, très développés et distincts dans tout Iç type, sont le plus voliimineux, MAH Le cerveau est lisse , et ne montre pas de circonvolutions chez les Didelphes, les petits Dasyures, les Péranièles, Phascogales, Pha- langers, Pétauristeset les Ornithorhynques; on voit de légères impressions chez le Da- syure oursin ; des circonvolutions peu nom- breuses chez les espèces herbivores, Kangu- roo, Phascolome; d'assez nombreuses chez rÉchidné. Chez les Monotrèmes, les tubercules qua- drijumeaux sont divisés par un sillon trans- verse très faiblement marqué ; le sillon lon- gitudinal qui sépare les nates est très super- ficiel ; les testes sont conl'oiuius en un seul tubercule sans sillon. Dans leKanguroo, de même que chez les Monotrèmes, les nates sont plus grands que les testes, comme cela a lieu généralement pour les herbivores. En général , la glande pinéale naît par des faisceaux volumineux qui forment sail- lie au bord supérieur de la couche optique ; cela se voit surtout chez les Sarigues. Les hémisphères cérébelleux sont généra- lement caractérisés chez les Aplacentaires par un lobe médian volumineux , de cha- que coté duquel se trouve un petit appen- dice lobuleux , qui est plus développé chez les Kanguroos , les Péramèles, les Phalan- gers, le Koala; moins développé chez les Dasyures, Didelphes et Ornithorhynques, et qui manque chez les Phascolomes : une pe- tite portion de la substance médullaire , appartenant au noyau du cervelet, apparaît a l'extérieur entre les éminences vermi- formes , chez le Kanguroo , le Phasco- lome, etc. Proportioimellement au volume de l'encéphale, le pont de Varole est de pe- tite dimension chez les Monotrèmes. La moelle épinière présente les mêmes caractères que chez les Mammifères pla- centaires, et l'on n'y voit point de sinus rhomhoïdal ; elle se termine vers le milieu de la région dorsale chez l'Echidné. Organes des sens. — Nous ne pouvons ci- ter ici toutes les ftarticularités qui trouve- ront plus naturellement leur place dans les articles consacrés aux divers genres. Nous indiquerons seulement , par rapport à l'œil , la nature cartilagineuse de la sclérotique chez rOrnilhorhynque, et la forme du globe de l'œil chez la Sarigue, où la saillie de la cornée n'est pas sensible. Nous avons déjà signalé le volutne con- MAR gjiiérnble des nerTscIfaclifs qu: coïncide avec un plus grand développement de toutes les parties destinées à soiiienir la membrane pitnitaire. La direction du comiiiit auditif osseux varie légèrement, suivant les mœurs des espèces. Chez les Dasymes qui sont carni- vores, le méat se diritre un peu en avant; il se dirige un peu en arrière dans les Péra- mêles et les Phalangers; en arrière et en haut chez le Kanguroo; directement en de- hors chez le Pétauriste et le Wombat. Le manche du marteau semble, en géné- ral, faire partie du cadre du tympan, et n'adhère ainsi à la membrane tympaniqne que par sa circonférence. Le corps de l'é- trier s'allonge en un stylet; qnehiuefois il est d'une grande petitesse, et percé seule- ment d'un très petit trou; il est imperloré chez les Ornithorhynques. Les Monolrèmes ne possèdent point d'o- reille externe, et ont de petits yeux, condi- tions en harmonie avec les mœurs de ces animaux , qui sont nageurs ou se creusent des terriers. SYSTÈME osseux; MEMBRES DES MSMMIFÈRES APLACENTAIKES. Le caractère essentiellement caractéris- tique du squelette des Mammifères apla- centaires se trouve dans l'existence des os marsupiaux, qui sont, comme nous l'a- vons déjà dit, articulés sur le pubis et mobiles. Ces os donnent attache à des muscles qui, chez beaucoup de Marsupiaux, soutien- nent une bourse, dont nous parlerons à pro- pos des organes de la génération. La bourse manquecomplélement chez les Monotrèmes. Si l'on excepte le Koala , les os marsu- piaux sont plus grands et plus forts chez les Monotrèmes que chez les Marsupiaux. Parmi ceux-ci, les Péramèles se distinguent par des os marsupiaux plus minces et plus droits ; îe Myrmécobe, par des os plus courts : le Koala, par des os plus longs, plus plats, plus larges et plus courbés. Chez ce dernier ani- mal , l'articulation des os marsupiaux avec le pubis a lieu par deux points. Nous avons dit ailleurs (jue l'os marsupial est une créa- tion toute spéciale propre aux Aiilacen- ta-ires, création dont la nécessité est ex- pliquée par l'existence d'une fioche abdomi- nale, ei qui se retrouve chez les animaux MAR 557 dépourvus de poche comme ur. Jes carac- tères du type auquel ils appartiennent. Le développement égal des os marsupiaux, chez les mâles aussi bien que chez les femelles, semble indiquer que ces os ne jouent (las un rôle essentiel dans l'expulsion du fœtus , comme l'ont pensé plusieurs observateurs distingués. Quant à la question de savoir quelle est la partie qui représente ces os chez les autres Mammifères , on doit consi- dérer comme analogue le tendon du muscle oblique externe, qui constitue le pilier moyen de l'anneau inguinal. Chez les Mo- notrèmes il est proportionnellement plus grand que chez les Marsupiaux. Le crâne est un cône allonge, en général plus déprimé que chez les Placentaires, et remarquable par le développement considé- rable de la cavité nasale située en avant de la cavité crânienne. Chez les Monotrèmes, il est proportioimellement plus grand que chez les Marsupiaux. Il est d'ailleurs essen- tiellement composé comme celui des Mam- mifères placentaires, et présente des parti- cularités qui seront indiquées dans chacun des articles destinés aux divers genres. Nous devons remarquer seulement que ses divers éléments restent plus longtemps séparés que chez les Placentaires , et même que, dans quelques genres . à aucune époque de la vie, l'ossification ne gagne assez pour réunir les os voisins, La face présente aussi le même nombre d'os que la face des Mammifères ordi- naires. Chez les Marsupiaux les intermaxil- laires portent toujours des dents, et font d'autant plus développés que l'appareil den- taire qu'ils portent est lui-même plus consi- dérable; les dents ont des caractères qui sont en rapport avec le régime de l'animal, et dont nous aurons l'occasion d'indiquer les principales combinaisons en parlant de la classification. Chez les Monotrèmes, la face s'étend en un bec, qui s'effile et s'a- mincit chez rÉchidné, qui s'élargit au con- traire chez l'Ornilhorhynque et ressemble à un bec de canard, ressemblance qui est ren- due encore plus étroite par l'existence de petites lamelles latérales snr la mâchoire inférieure. Cependant les deux mâchoires de l'Ornithorhynque portent quatre dents cornées non enchâssées dans l'os maxillaire, mais plutôt appliquées à la surface, et 558 MAR comme encroûtées d'une petite quantité de phosphate calcaire; celles de rÉchidiié sont tout-à-faii dépourvues de dents, mais le pa- lais et la base de la langue sont armées de petites épines épidermiques fines, dures, et dirigées en arrière. La mâchoire inférieure des Marsupiaux présente un caractère spécial, qui ne se re- trouve pas chez les Monotrèmes. L'angle même de cette mâchoire se courbe en de- dans sous la forme d'une apophyse qui prend des formes diverses, atteint différents degrés de développement, et envahit plus ou moins l'espace qui se trouve entre les branches de la mâchoire. L'angle de la mâchoire infé- rieure est plus ou moins ouvert; il est pres- que iml chez l'Ornithorhynque. Ce dernier animal ollre aussi une particularité curieuse dans la disposition des deux os maxillaires inférieurs, qui, après s'être rapprochés et unis vers la partie antérieure de la face, se séparent, divergent et se terminent a droite et a gauche chacun par une sorte d'apophyse spathuliforme. Ces deux pro- cessus répondent aux extrémités infléchies des inter -maxillaires, qui demeurent aussi séparés. Dans l'Échidné, la mâchoire infé- rieure est beaucoup moins développée, et consiste en deux branches styliformes minces et longues, lâchement unies l'une à l'autre à leur extrémité antérieure. C'est chez ce Mammifère que la mâchoire inférieure pré- sente les plus petites proportions, relative- ment au crâne et même à toutes les autres parties du squelette. Chez tous les Aplacentaires, le nombre des vertèbres cervicales est de sept, comme chez les Mammifères ordinaires. Parmi les Marsupiaux, le Wombat est celui qui a le plus grand nombre de vertèbres dorsales, et par conséquent de côtes; le Péiauriste est celui qui en a le moins: on en compte quinze chez le premier , douze chez le se- cond. Tous les autres genres en ont treize. Les vertèbres lombaires sont au nombre de quatre dans le Wombat, de sept dans le Pétauriste, de six chez les autres Marsu- piaux; de sorte que, dans ce groupe d'ani- maux, les vertèbres vraies sont toujours en même nombre. Parmi les Monotrèmes, l'Echidné a seize vertèbres dorsales a longues côtes, l'Ornithorhynque en a dix-sept; on trouve chez l'un troi» vertèbres lombaires, MAR et deux seulement chtz l'autre. Aussi la partie considérable du tronc ainsi entourée par les arcs costaux, donne à ces animaux quelque trait de ressemblance avec le sque- lette des Lézards; et cette ressemblance est encore augmentée par la séparation qui per- siste longtemps entre les apophyses ou côtes cervicales et le corps de la vertèbre. Ces apophyses sont larges et dirigées en arrière, de manière à s'imbriquer les unes sur les autres, chez les Monotrèmes; elles prennent différents degrés de développement chez les Marsupiaux, parmi lesquels le Koala et le Wombat gardent toujours le corps de l'at- las à l'état cartilagineux. Les vertèbres sacrées varient en nombre chez les divers animaux du type des Apla- centaires. Il n'en existe qu'une dans les Pc- ramèles ; on en compte deux chez la plupart des Phalangers , chez les Kanguroos , les Potoroos, les Dasyures et les Ornithorhyn- ques; trois dans l'Échidné; quatre dans le le Myrmécobe. Chez le Wombat, si l'on considère comme sacrum toutes les vertèbres qui sont soudées dans la région sacrée, le nombre de celles-ci s'élèvera à sept; il sera seulementde trois, si l'on ne tientcompteque des vertèbres unies aux os des îles. Il en ré- sulte une sorte de disposition intermédiaire qui laisse très indécise la distinction entre les vertèbres sacrées et les vertèbres caudales. La queue paraît manquer dans le Chœ- ropus : elle est très courte dans le Koala. Elle devient au contraire extrêmement longue chez un grand nombre de Marsu- piaux, sans que pour cela le nombre des vertèbres caudales en indique exactement la proportion, qui dépend surtout du vo- lume du corps des vertèbres. Le Didelpliis cancrivora présente trente et une vertèbres caudales; l'Ornithorhynque en a vingt et une, et l'Echidné treize. Chez les Marsu- piaux qui ont une longue queue on trouve les os en V, qui se rencontrent chez beaucoup de Mammifères ordinaires, et servent à pré- server les vaisseaux de tout contact funeste. Dans le Kanguroo, qui se sert de sa queue comme d'un troisième membre postérieur, toutes les vertèbres caudales sont pourvues de ces os, qui manquent chez l'Ornitho- rhynque, bien que sa queue soit très déve- loppée, forte et plate; ils sont remplaces chez cet animal par une crête que fournit MAR le corps de la vertèbre lui-même, et dont les usages physiologiques sont les mêmes. Les Phalangers et les Didelphes ont la queue préhensile. Le sternum présente, chez les Monotrè- mes, une disposition remarquable qui, combinée avec la composition de l'épaule, contribue à donner au squelette de ces ani- maux un nouveau caractère de ressemblance plus étroite avec le squelette des ovipares, Oiseaux et Sauriens. Le premier os sternal, ou l'épisternal , prend la forme d'un T dont chaque branche s'articule, au bord antérieur de l'omoplate, avec une apophyse saillante qui repré.^ente l'ucromion. A celte même apophyse aboutissent les clavicules, qui se louchent en dessous, se collent le long de chaque branche Iransverse , et finissent par se souder avec elles. Un os qui répond au coracoïdien des Oiseaux concourt, avec la tête de l'omoplate, à former la fosse glénoï- rfale, où la tête du fémur est reçue; ce co- racoide s'articule, en outre, avec le deuxième os du sternum, et aussi avec un os plat, nommé épi-coracoïdien , qui s'unit avec le manche de l'os en T, en s'éiendant même au- dessous des branches transverses. C'est chez le Lézard, et principalement chez l'Ichthyo saure, que l'épisternum et les clavicules pré- sentent des conditions semblables dans leur forme, leur développement et leurs rapports. Cette ressemblance avec les Ovipares, si sensible dans la composition de l'épaule des Monotrèmes, se retrouve aussi dans la con- stitution de leur bassin. Ainsi l'Échidné pré- sente , comme les Oiseaux , la large ouverture delà cavité colyloïde ; l'Échidné, et plus particulièrement rOrnithorhynque, ont une épine iléo-peclinée très développée, égale à celle des Tortues, et qu'on retrouve chez le Kanguroo et aussi chez les Chauves-Souris; chez les deux Monotrèmes, les trois pièces des os pelviens restent longtemps distinctes , comme on l'observe chez les Reptiles. On trouve des clavicules chez tous les Marsupiaux, à l'exception des Péramèles, et peut-être aussi du Chœropus. Elles pré- sentent dans leur forme quelques variations toutes spécifiques, dont nous ne pouvons donner ici la description. Nous renvoyons aussi, pour la composition générale des membres, à ce que nous avons dit en par- lant des extrémités chez les Mammifères or- MAR 559 dinaires, et, pour les détails, aux articles spéciaux. Noussignalerons seulementcomme caractère général, chez les Aplacentaires , le développement considérable de l'olécràne, le mouvement rotatoire que peuvent exécu- ter les membres postérieurs e\ix-mêmes , et la facilité des mouvements de pronalion et de supination , surtout chez ceux qui doi- vent exécuter les manipulations nécessaires à l'introduction du fœtus dans la poche marsupiale. Ces conditions du système os- seux se retrouvent chez tous, bien que leurs membres soient approi)riés à des fonctions diverses ; les uns étant grimpeurs, et possé- dant un pouce qui leur a valu le nom de Péiiimanes; d'autres devant fouir, comme le Wombat et l'Échidné; d'autres étant di- gitigrades, et armés de griffes courbées; d'autres enfin étant aquatiques, comme le Chéironecte et l'Ornithorhynque. Remar- quons que chez les Monotrèmes, dont le squelette rappelle les types ovipares dans quelques unes de ses dispositions, on trouve cependant le même nombre de phalanges que dans les autres Mammifères, ce qui n'a lieu chez aucun Saurien. Nous avons eu l'occasion d'indiquer les caractères particuliers de l'hyoïde chez les Aplacentaires, en examinant cet appareil chez les Mammifères en général. C'est à côté de la description des mem- bres qu'il faut parler ici d'un appareil très singulier, propre aux Monotrèmes, plus pe- tit proportionnellement chez l'Échidné que chez l'Ornithorhynque, et qui consiste dans un ergot placé aux pieds de derrière, près du talon. Dans le jeune âge , on trouve cet organe chez les deux sexes; mais, à mesure que le développement fait des progrès , il disparaît chez la femelle et persiste, au con- traire, chez le mâle, où il atteint plus de longueur. Cet éperon est conique , un peu courbé, à pointe effilée, et est formé d'une substance semblable à la corne. Un canal le traverse dans toute sa longueur, et paraît destiné à verser au dehors le produit de la sécrétion d'une glande à laquelle il aboutit. Cet appareil rappelle par sa forme les ergots de certains Oiseaux , et est analogue, par sa composition , aux appareils venimeux que possèdent certains Ovipares. Aussi a-t-on conclu de ce rapport de structure à une identité dans la fonction, et a t on attribué 560 MAR en conséquence une action toxique à la sécrétion de cette glande crurale des Mono- trèmes. Il paraît cependant que cet appareil n'est point une arme aussi formidable, et que son usage se rapporte plus probablement à la génération , soit que la sécrétion doive exciter les ardeurs de la femelle, soit que l'éperon doive retenir les animaux accouplés et assurer le coït , ou fournir une arme aux mâles quand ils se disputent la posses- sion d'une fetnelle. SYSTÈME DE LA CIRCULATION CHEZ LES MAMMI- FÈRES APLACENTAIRES. GLANDES SANGUINES. La principale modification qui caractérise le système vasculaire des Aplacentaires est l'absence de fosse oi'a/e dans roreilielle droite, et l'existence de deux veines caves supérieures qui ont chacune une embou- chure séparée; ce dernier caractère se re- trouve evceptionnellenieiit, parmi les Pla- centaires , chez l'Elépliant, comme nous l'avons indiqué , et aussi chez quelques Rongeurs; le premier est propre aux Apla- centaires , ou du nmins aux Marsupiaux , puisque Meckel dit avoir trouvé une fosse ovale dans le cœur de rOrnilhorhynque, circonstance qui pourrait indiquer une vie intra-utérine pius prolongée chez les Mono- trèmes. Les globules du sang sont discoïdes chez les Aplacentaires comme chez les Mammi- fères ordinaires ; l'ajjpendice auriculaire droit est divisé, chez les Marsupiaux, en deux parties, dont l'une est située en avant, et l'autre en arrière de l'aorle. Le Thymus manque chez les Marsupiaux, ce qui dépend peut-être de la rormalion précoce des poumons, et aussi du petit vo- lume et du développement graduel du cer- veau; on sait, eu ellet, que, chez les ovovi- vipares, le thymus est rudimentaire, ou que son existence est douteuse. Celte glande existe chez les Monotrèmes, dont le séjour dans l'utérus paraît être plus prolongé. Dans i'Ornilhorhynquc elle est composée de deux ,'obes , dont le droit est plus grand et situé au-devant des grands vaisseaux du cœur. Un caractère de la liale, commun aux Aplacentaires en général, est la forme de celte glande, qui est composée de deux lobes allongés , réunis en forme de T chez les Marsupiaux, et plies l'un sur l'autre a angle MAPx aigu chez les Monotrèmes. Un troisième lo- bule plus court se trouve chez l'Échidné. ; La glande Ihyroide consiste en deux lobes, quelquefois très petits, comme dans le Kan- guroo; quelquefois très allongés, comme chez le Wombat. C'est à côlé de ce cor|)s glandulaire qu'il faut placer les deux glandes latérales rougeâlres et lobulées, que Meckel a trouvées chez rOrnilhorhynque, entre l'omo- plate et l'humérus, sous le pannicule charnu. Les capsules surrénales existent chez les Aplacentaires; ellesont la mèmeslructure et occupent la même position qu'on leur trouve en général chez les autres Mammifères. SYSTÈME DIGESTIF CHEZ LES MAMMIFÈRES APLA- CENTAIRES. GLANDES ANNEXES. Parmi les modifications que présente la langue, les plus remarquables sont celles que nous avons signalées chez l'Échidné et rOrnilhorhynque. ( Voy. langue. ) On a trouvé des abajoues chez l'Ornithorhynque, et chez deux espèces de Marsupiaux , le Koala et le Peranieles lagolis Veslomac présente trois modifications principales; le plus généralement il est sim- ple ; quelquefois il possède, à l'orifice car- diaque un appareil glandulaire particulier, comme dans le Pnascolome et le Koala ; enfin il est subdivisé en plusieurs cavités, comme chez le Kanguroo. Lecœcum présente aussi beaucoup de formes diverses. On verra quelles sont les modifications qui se rappor- tent aux dillérenis genres des Marsupiaux dans le tableau de la classification de M. Owen , que nous citerons à la fin de cet article. Les Monoirèmes ont un cœcum; 1 Échidné possède de plus uu petit appen- dice vermifornie. Le fuie est généralement divisé en un grand nombre de lobes, ainsi que le pan- créas. Tous les Aplacentaires possèdent une vésicule du fiel, et l'on retrouve dans la ter- minaison et le mode de combinaison des conduits hépatiques et pancréatiques, des dispositions qui sont générales dans le type Mammifère, en même temps que des ar-| rangemenis spéciaux propres au type deS| Aplacentaires. Les glandes sous-maxillaires acquièrent, chez l'Echidné, des proportions considé- rables qu'on ne retrouve chez aucun autre Mammifère. Cet animal semble être priva MAR de parotides , aussi bien que l'Ornilho- rhynque. SYSTÈME DE LA RI^SPIUATION CIIUZ LES MAMMI- FÈRES APLACENTAIRES. Pour leur structure comme pour leur si- tuation , les poumons présentent tous les caractères propres au type mammalogique. Chez tous les Marsupiaux, le poumon droit est plus grand, ce qui tient à la position oblique du cœur, qui incline à gauche. Les deux poumons sont divisés en lobes dont le nombre varie pour l'un et pour l'autre. cL aussi suivant les espèces. On trouve, d.iiis quelques genres , les arceaux de la trachée complets, comme cela existe chez les Ce- tacés ; cette disposition ne saurait donc avoir qu'une faible valeur dans la comp.i- raison des Aplaceniaires avec les types Ovi- pares. Chez rOrnithorhynque, comme chez les animaux aquatiques , la Iraciiée est grande, et les arceaux des bronches conti- nuent à rester osseux dans une grande étendue des poumons. Le larynx oiïre quel- ques parlicularitcs dont nous parlerons en examinant la trachée-artère {voy. ce mot). SYSTÈME DE LA REPRODUCTION CHEZ LES MAMMI- FÈRES APLACENIAIRES. APPAREIL URINAIRE, Le caractère essentiel de l'appareil repro- ducteur, chez les Mammifères aplacentaires, est la duplicité des parties qui le composent ; duplicité dont nous avons déjà trouvé des exemples chez certains îdammifères ordi- naires, et qui, dans ces derniers, est l'état primitif des organes sexuels de Tembryon, Ou ne peut donc inférer de cette disposi- tion, bien qu'elle rappelle certaines condi- tions des canaux edérents des Ovipares, que les Aplaceniaires possèdent réellement quel- que affinité avec les Oiseaux ou avec les Reptiles; il serait plus exact de dire qu'ils ajipartiennent à un type dont les représen- tants s'arrêtent à un degré moins élevé, dans la série des phénomènes génésiques que parcourt dans ce type l'appareil reproduc- teur qui est le plus parfait, c'est-à-dire celui qui offre dans sa composition le plus d'unité et de centralisation. 11 serait encore moins rationnel de conclure, de cette con- siiuition analogue à ce que l'on trouve chez les Ovipares, que le produit de la génération d<.it être expulsé chez les Aplacentaires , T. VIIJ. MAPv ;gi dans le même état que chez les Ovipares, surtout quand on se rappelle que l'unifor- mité de structure des appareils générateurs chez les Reptiles n'exclut pas des diffé- rences considérables dans la condition native du jeune animal. Ainsi, bien que les or- ganes reproducteurs soient identiques chez les serpents venimeux et chez ceuxquine.';oiit pas nuisibles, les premiers sont cependant ovovivipares, tandis que les seconds sont ovipares; et cette diflerence dans l'état plus ou moins avancé du jeune être se rencontre aussi cuire le Lacerla crocea et le Lacerta ogilis, qui possèdent cependant un système génitar semblable, et qui même ont été longtemps confondus. C'est seulement en combinant les raisons physiologiques fournies par l'élude des pha- ses d'évolution plus ou moins considérables et plus ou moins prolongées, accomplies par le fœtus dans le sein de la mère, avec les ca- ractères propres au type fondamental, et avec le degré zoologique plus ou moins élevé au- quel atteint chaque type secondaire, qu'on pourra peut-être se rendre compte des varia- tions nombreuses que présente l'appareil reproducteur des Mammifères, quand on le compare à l'appareil si invariablement com- posé chez les Oiseaux et les Ovipares en gé- néral. Chez les Aplacentaires, l'appareil mâle est composé de deux testicules avec leur épidi- dyme et leur canal déférent, des glandes de Cowper et du pénis. 11 ne possède pas de vési- cules séminales, et le corps glanduleux de la prostate n'existe que chez les Marsupiaux. — L'appareil /"emel/e consiste en deux ovaires, deux oviductes ou trompes deFaliope, deux utérus, un clitoris et des mamelles. Les Mar- supiaux ontdeplusque les Monotrèmes deux vagins et une poche abdominale plus ou moins développés. L'appareil reproducteur débouche dans le conduit urétro-sexuel , qui aboutit au dehors indépendamment de l'anus, chez les Marsupiaux, et qui, chez les Monotrèmes, s'ouvre dans un vestibule où se termine aussi l'intestin. Cependant, si celle dernière disposition est très remarquable dans le groupe des Mammifères qui la pi('- sente, elle ne constitue peut-être pas un caractère très distinctif entre ce groupe et celui des Marsupiaux. En effet, bien que l'iinus ait, chez ces derniers, un sphincter 3(j 562 MAR propre, ii est aussi compris, avec rorifi'"C génital, dans un sphincter commun plus grand; de sorte que, même chez le mâle, quand le pénis se retire, les voies recales, urinaires et génitales s'ouvrent dans un ves- tibule commun ; on pourrait donc dire dans ce sens que les Marsupiaux sont aussi mo- notrèmes. Les teslicules n'ont pas encore quitté l'ab- domen a la naissance des jeunes Marsupiaux; mais bientôt ils descendent dans la poche du scrotum, et leur tunique vaginale reste en communication avec la cavité abdominale par un canal long, étroit et toujours libre. Chez les Monotrèmes les testicules restent toujours dans l'abdomen, etce caractère dis- tingue ces animaux des autres Aplacentaires. J j''épididyinc est volumineux et lâchement uni à la glande testiculaire. Les canaux déférents, après une course plus ou moins flexueuse, aboutissent au verumontanum ou au canal urétro-sexuel. Chez les Monotrèmes, ils sont remarquables par leur volume et par leur surface plissée transversalement, qui semble en faire une continuation de l'épididyme. Au-dessous du col de la vessie, le canal de l'urèlie , dont la membrane est en con- nexion avec laprostate, qui semble combinée ïvcc elle, présente une dilatation que nous signalerons ici, parce que cette partie, faisant suite aux canaux déférents, représente le vagin, et montre ainsi cette correspondance que nous avons déjà indiquée, et dont nous allons trouver de nouvelles preuves entre l'appareil mâle et l'appareil femelle. Les glandes de Cowper sont, chez les Mar- supiaux, au nombre de trois paires qui va- rient dans leur grandeur relative, et sont renfermées chacune dans une capsule mus- culaire. Ces glandes sont volumineuses chez les Monotrèmes, et débouchent aussi dans l'urètre, comme les canaux déférents , cir- constance qui indique les rapports physio- logiques de ces glandes avec le sperme, et dislingue en même temps les Monotrèmes des Ovipares, qui ne possèdent pas d'organes semblables. Le pénis naît par deux racines qui ne s'at- tachent pas au pubis, et se trouve ainsi composé de deux moitiés qui se rencontrent à une distance plus ou moins éloignée de leur origine. Chez les Marsupiaux unipares, pour lesquels le coït ne féconde qu'un œuf i\iAri sur un ovaire, les deux moitiés du péi;ij restent unies à leur partie antérieure, et le gland est simple , comme chez le Kan- guroo, le Potoroo. Au contraire, chez les Aplacentaires multipares, les deux moitiés, après s'être accolées, se séparent et forment un pénis bifurqucdestiné à s'introduire dans le vagin double de la femelle; c'est ainsi qu'on le trouve chez les Didelphes, les Plia- laiigers, les Péramèles, les Ornithorhyn- qucs, etc. Le canal de l'urètre se continue, C!i général, sur ce pénis en deux gouttières terminales divergentes; mais, chez le Fera- mêles lagolis, chaque division péniale est perforée, et le canal de l'urètre est divisé par une cloison médiane. Dans leWombat, le gland est cylindrique, grand, légèrement divisé en quatre lobes, et est revêtu d'une membrane calleuse armée d'épines cornées, réi)andues çà et là et recourbées; cette structure ne se présente que dans TOrnitho- rliynque, chez lequel trois ou quatre épines plus fortes et plus grandes que les autres ter- minent chaque lobe pénial. Chez l'Échidné, le gland est complètement partagé en quatre Idbes couverts de petites papilles que l'on re- trouve chez le Phalanger, le Pétauriste. He- marquons la persistance du caractère typique dans la structure du pénis du Kanguroo, qui, bien que terminé par un gland simple , naît cependant par deux racines distinctes. Outre les muscles qui impriment divers mouvements au pénis, il en existe un qui joue un grand rôle dans l'érection de cet organe; c'est le sphincter du cloaque qui passe sur les côtés du pénis et embrasse les deux bulbes, les glandes de Cowper avec leur muscle, et se termine en un gros fais- ceau au-dessus du dos du pénis, dont il cumprimeles veines, arrête le sang refluent, détermine l'érection et remplace ainsi la pression que ne saurait fournir le pubis, puisque le pénis ne peut s'appliquer à cet os. Dans l'état de repos, le pénis est courbé sur lui-même, et le gland est tout-à-fait caché dans le cloaque; par l'érection, il se détend et fait saillie comme chez les Ovipares. Chez les Monotrèmes, le conduit urinaiic se sépare du conduit séminal ; celui-ci arrive seul jusqu'à l'extrémité du gland, se divise d'abord en deux branches, puis en rameauxet en ramuscules égaux en nombre aux papilles qui couvrent le gland, (^elte appropriation MAR exclusive du pénis aux fondions sexuelles et son isolement de l'appareil urinaiie sont un fait physiologique d'un grasul intérêt. Par leur position et leur composition essentielle, les organes femelles correspon- dent aux organes miles. Les deux ovaires présentent un volume qui reste noir. Cet ani- mal est d'autant plus commun que l'on re- monte davantage vers le Nord jusqu'aux dernières limites des terres ; il est rare dans les pays tempérés, et il n'existe plus au- dessous du 44*^ degré, si ce n'est quelquefois et accidentellement dans les Alpes. Les pays 011 il abonde sont : la Russie, la Sibérie, le Kamtschatka, l'Amérique tout-à-fait septen- trionale, la Laponie et la Norwége. On a cru aussi qu'il se rencontrait en France, dans la Normandie et la Bretagne; mais ce fait, qui me paraît fort douteux, doit résulter de ce qu'on l'aura confondu avec VHermi- nelle , qui ne me paraît rien autre chose qu'une variété de Belette. A propos de la Zibeline , j'ai dit comment on lui faisait la ■thasse, et j'ai montré com- bien le luxe futile des riches coûte de larmes et de misères aux pauvres ; je n'y reviendrai pas. L'IIermifle a 'es mêmes mœurs que la Belette, à cela près qu'elle est d'un carac- tère plus farouche , qu'elle ne se plaît que dans les forêts les plus sauvages , et que ja- mais elle ne s'approche de l'habitation des hommes. Elle se nourrit d'Écureuils , de Petits-Gris, de Rats et autres petits mam- mifères; elle se hasarde quelquefois dans les prairies et les roseaux, pour chercher les œufs d'oiseaux aquatiques, dont elle est très friande Comme la Belette, elle s'élève très bien eu captivité, et elle s'apprivoise même beaucoup mieux; mais, au lieu de blanchir pendant^ l'hiver, comme lorsqu'elle est en liberté , son pelage reste d'un brun sale et terne. Sa fourrure, en possession depuis longtemps d'orner la robe de nos docteurs , et, ce qui est beaucoup moins ridicule, les robesde nosdamcs, est.commetoutlemonde le sait, l'objet d'un commerce considérable. Elle est extrêmement estimée parmi les plus précieuses, surtout quand elle a ce blanc éclatant, qu'elle perd toujours plus ou moins en vieillissant, pour prendre une teinte un peu jaunâtre. 6. L'IcTis d'Aristote , Pulorius hoccamela Cetti, qui se trouve en Sardaigne, ne me paraît être qu'une simple variété de la Be- MAR lettc faisant le passage de celle-ci à l'Her- mine. Elle est brune en été et roussâtre en hiver. 7. La Belette, Putorius mustela Boit., Muslelavulgaris Linn., le Ga/e des Lapons, a 6 pouces de longueur (0"',1G2), non com- pris la queue, qui a environ 2 pouces (O'",0o4). Son corps est extrêmement effilé, d'un brun roux en dessus, blanc en dessous; l'extré- mité de sa queue n'est jamais noire, si ce n'est dans ses variétés. Elle se trouve dans toutes les parties tem- pérées de l'Europe, et ne s'écarte guère des habitations, si ce n'est dans la belle saison : alors elle part pour la campagne, suit le bord des ruisseaux et des petites rivières, se plaît dans les haies et les broussailles des prairies sèches et des petites vallées, se loge dans un trou de rocher ou dans un tas de pierre, plus souvent dans un terrier creusé par les Taupes ou les Mulots, quelquefois dans un trou d'arbre ou même dans la car- casse d'un animal mort et à demi putréfié, comme l'a observé Buffon. Son œil vif et sa marche dégagée lui donnent un air d'ef- fronterie remarquable quand, se croyant hors de danger sur les branches d'un arbre, elle regarde le chasseur. Elle est d'une agi- lité surprenante , et ses mouvements sont si aisés, si gracieux, qu'on croirait que les sauts les plus prodigieux ne lui coûtent au- cun effort. Sa vivacité ne lui permet pas de marcher, elle bondit; si elle grimpe à un arbre, du premier élan elle parvient à 5 ou 6 pieds de hauteur, et elle s'élance ensuite de branche en branche avec la même agi- lité que l'Écureuil. Dans la campagne, elle fait la chasse aux Taupes , aux Mulots , aux oiseaux, aux Rats d'eau , aux Lézards et aux Serpents. On a raconté à ce sujet que, lors- qu'on se battant contre une Vipère elle était mordue, elle allait aussitôt se rouler sur une certaine herbe (Echiumvulgare, ou Vi- périne), en mâchait quelques feuilles et re- venait guérie au combat. De tels contes n'ont pas besoin d'être réfutés. Le courage de ce joli petit animal est ex- traordinaire; il combat le Surmulot, deux fois plus gros que lui , l'enlace de son corps flexible, l'étreint de ses griffes et finit par le tuer : il ose même attaquer un Lièvre de 6 à 7 livres, et j'ai clé témoin de ce fait. Buf- fon dit que la Belette ne chasse que la nuit, MAR et ceci est une erreur : il n'est pas un chas- seur qui n'en ait rencontré le jour, en plein soleil, et qui n'ait admiré l'adresse qu'elle met pour surprendre les petits oiseaux dans les haies et les buissons où elle se met en em- buscade. Si un Moineau l'aperçoit, il appelle aussitôt ses compagnons, qui l'entourent et la harcèlent de leurs cris; mais loin de s'en laisser étourdir, et de fuir, comme la Marte ou la Fouine, elle profite de la circonstance pour saisir et emporter le plus hardi ou le plus imprudent. C'est au printemps qu'elle met bas, dans un nid qu'elle s'est préparé à l'avance avec de la paille , du foin, des feuil- les sèches et de la mousse, dans un tronc d'arbre ou un terrier. Elle fait ordinaire- ment de 3 à 5 petits, qui grandissent vite , et qui ne tardent guère à suivre la mère à la chasse. Lorsque vient la mauvaise saison, tonte la famille se retire dans les greniers à fourrage d'une grange ou d'une ferme , et c'est alors qu'elle est dangereuse par les dé- fats qu'elle fait. Sa taille lui permet de se glisser par les plus petits trous, et si elle parvient à pénétrer dans un colombier ou un poulailler, elle y fait les mêmes dépré- dations que la Fouine et le Putois. Si le ha- gard la fait tomber sur une couvée de jeu- nes poussins , elle les tue tous et les em- porte les uns après les autres. Quant aux vieilles volailles, elle se borne à leur sucer la cervelle par un très petit trou qu'elle leur fait au crâne, et elle abandonne le ca- davre sans y toucher autrement. Quoi qu'en ait dit Budon, c'est, de tous les animaux de cegenre, celui qui s'appri- voise le plus facilement, pourvu qu'il soit pris jeune et traité avec beaucoup de dou- ceur. J'ai vu une Belette qui, à la voix de son maître, venait prendre dans sa main la viande et le pain trempé dans le lait dont on la nourrissait. On rencontre assez fréquemment en France des Belettes entièrement jaunâtres, d'autres parfaitement blajiches, surtout en hiver. Je regarde encore comme de simples variétés de notre Belette, l'Herminetle, la Dclelle alpine, et la Belette de l'Allai, que je vais décrire. 8. L'Hermisette ou Belette des neiges, MuslcUanivalis L\n., Mustcla hyemalis Pal- las, Mustela vulgaris var., Gmel.; Muslela herminea Yar.,Bodd,, ressemble absolument MAR 581 à la variété blanche.de notre Belette, avec la seule différence qu'elle a constamment le bout de la queue noir. Elle habite le nord do l'Europe, et se trouve quelquefois en France. 9. La Belette altaïque , Mustela altaica Pall., ne m'est connue que par cette phrase de Pallas : « Queue deux fois plus longue que la tête, et d'une seule couleur. » Ello est du nord de l'Asie et de l'Europe. 10. La Belette des Alpes, Mustela alpina Gebl., ne me paraît différer de notre Belette que par sa taille légèrement plus grande. Elle est jaunâtre ou brunâtre en dessus, d'un jaune pâle en dessous, avec le men- ton blanc, ainsi qu'une partie de la bouche. Elle habite les Alpes, se loge dans des trous de rochers ou dans des terriers, et se nour- rit de petits Mammifères et d'oiseaux. 11. Le CuouocK, Putorius sibiricusLess., Mustela sibirica Pall., est une espèce bien distincte, à peu près de la taille du Furet, dont il a les formes générales ; mais son pe- lage esta poils plus longs , d'un fauve doré en dessus, et d'un jaune fauve-pâle en des- sous ; le tour du mufle est blanc, et la par- tie du museau comprise entre les yeux el celle partie blanche est brune. Quelques in- dividus ont le dessous de la mâchoire infé- rieure blanc, d'autres de la couleur du corps, mais un peu plus clair. Le Chorock habite les forêts de la Sibérie , et , ainsi que le Putois, dont il a les mœurs , il se rap- proche des habitations rurales pendant l'hi- ver, et dévaste les basses-cours. 12. Le Putois a gokge dorée, Piitorius Hardioickii Horsl., Mustela jlavigula Bodd., Mustela quadricolor Shaw. Cet animal va- rie assez de couleur , d'où il résulte que les auteurs en ont fait quatre espèces, trois sous les noms que je viens de citer, et la qua- trième sous celui de Jl/us^eJa leucolis Temm. Il a environ 22 pouces de longueur (O^jSQS), non compris la queue, qui est presque de la même dimension. Il est généralement noir, avec la gorge, le ventre et le dos jaunes. 11 a les joues blanches. 11 se trouve an Népaul. 13.LePuT0ISD'EVERSMANN,Pu/0r!USEwr*' mannii Less., ressemble beaucoup au Pu- tois ordinaire, dont il n'est peut-être qu'uno variété. Son pelage est d'un jauneelai-,à pointe des poils brune seulement sur les lombes ; la poitrine et les pieds sont bruns; 582 MAR la queue est partout d'une égale teinte. 11 habite entre Orembourg et Bulikara. 14. Le Furet de Java, Pulorius nudipes Boit., Muslela nudipes Fr. Cuv., est un peu plus petit que le Putois comnnun ; son pelage est d'un beau roux doré très brillant ; la tète et l'extrémité de sa queue sont blanches ou d'un blanc jaunâtre; le dessous de ses pieds est entièrement nu. 11 a été trouvé à Java, et l'on pense que ses mœurs sont les mêmes que celles de notre Putois commun. m. Les ZORILLES {Zorilla, Is. Geoff.). Système dentaire des Putois, mais on- gies longs, robustes, non pointus, propres à fouir la terre, mais non à grimper sur les arbres. On n'en connaît qu'une espèce. Le ZoitiLLE, Zorilla vancgala Lcss., Vi- verra zorilla G m., Muslela zorilla Desm., le Blaireau du Cap, Kolbe; le Zoritle, Bu(T. Cet atiimalaplusde 1 pied (0'", 325) du bout du museau à l'extrémité de la queue, qui a 8 pouces (0'",2 1 7) à peu près de longueur. Il est noir, avec plusieurs taches blanches sur la tête, et des lignes longiluiiinales blanches sur le corps en dessus , ou blanc, avec des taches ou des lignes noires. La première va- riété se trouve au cap de Bonne-Espérance, et la seconde au Sénégal et sur les bords de la Gambie. Du reste, cet animal a le même genre de vie que les Martes, à cela près que, ne pouvant grimper sur les arbres, il se creuse un terrier qu'il habite pendant le jour, et dans lequel il se retire à la moin- dre a()pareiice de danger. (BoiTAno.) UIAUTEAU. Zygœna. roiss. — Genre de l'ordre des Chondroptérygiens à branchies fixes, famille des Sélaciens, établi par Cuvier (Règne animal, t. II, p. 393) aux dépens des Squales. Ces poissons ont à peu près les ca- ractères des Requins ; ils en diffèrent par leur tête aplatie horizontalement, tronquée en avant, et dont les côtés se prolongent transversalement en branches qui la font Ressembler à un marteau; les yeux sont aux extrémités des branches, et les narines à leur bord antérieur. On connaît i espèces de ce genre ; la plus commune dans nos mers est le Maiiteau COMMUN, vulgairement appelé Maillet {Zijgœna malleus Val.). Ce poisson a le ,orps grisâtre, la tète très large, noirâtre et légèrement festonnée. Il atteint quelque- fois 4 mètres de longueur, et son poids s'é - MAll lève jusqu'à 3i myriagrammes. On le prend ordinairement en juillet, août et septembre. .'^a chair est peu estimée. Les autres espèces sont: le Z. Cioc/iii Val., reconnaissableà ses narines placées bien plus près du milieu, et dont la deuxième dorsale est plus près de la caudale; le Pantouflier (Z. tudes Val.), es- pèce à très large tête; le vrai Pantoufi.ier {Squalus tiburo L. et Val. ) , qui a la tête en forme de cœur. La chair de cette dernière espèce est moins désagréable que celle du Marteau commun ; on la pêche souvent sur les côtes de la Méditerranée. MARTEAU. Malleus. uoix. — Genre de Mollusques bivalves monomyaires , établi par Lamarck aux dépens du genre Avicule de Bruguière, lequel était lui-même un dé- membrement du grand genre Huître (O^/rea) de Linné. Lamarck avait d'abord rapproché ce genre des Vulselles et des Avicules, dans la famille des Ostracées ; mais plus tard il l'en sépara pour le porter dans la famille des Byssiferes ; et enfin , dans son Ilislnire des Animaux sans vertèbre?, il le prit pour type de sa famille des Malléacées , qu'il séparait alors des Byssiferes. Mais presque tous les autres zoologistes, au contraire, ont rajjpro- ché les Vulselles et les Marteaux dans une même famille, nommée par M. deBlainville les Margarilacés. L'animal du Marteau est inconnu ; sa coquille est presque équivalve, raboteuse, difforme, souvent allongée à l'opposé de la charnière et plus ou moins élargie à la base en deux lobes figurant des oreillettes ou les deux côtés d'un marteau ; la charnière , dépourvue de dents, présente une fossette obliquement allongée, conique, destinée à contenir un ligament très fort, et située sous les crochets, qui sont petits, divergents. Chaque valve est terminée au- dessus de la charnière par un talus oblique, qu'on nomme le talon , et dont la réunion forme un grand sillon triangulaire entre les crochets. A l'origifie du bord supérieur de Porcillette antérieure se voit une échancrure qui, lorsque les valves sont réunies, cor» respond à celle du côté opposé, et forme un trou perpendiculaire communiquant à l'in- térieur et doii(iant passage au byssus; à côté de cette échancrure est une surface plane, un peu saillante et triangulaire, deriièro laquelle est creusée cette fossette dont nouj avons parlé, destinée à contenir le ligament. MAR ^e ligament n'est pas , comme le croyait La- marck , étendu sur toute la longueur du talon ; il est , au contraire , resserré dans une fossette cardinale très analogue à celle des Aviculcs, des Limes ou des Peignes, ainsi que l'a démontré M. Dcsliayes. La coquille des Marteaux varie singulière- ment avec l'âge , et suivant les diverses cir- constances locales dans lesquelles ils ont vécu, de sorte qu'on n'en peut trouver deux semblables. Il paraît même que la coquille des jeunes individus est toujours dépourvue il'orcilleltes latérales. M. Deshayes a remar- qué aussi que, chez les vieux , le manteau abandonne peu à peu ces oreillettes, qu'il avait sécrétées d'abord. Il résulte donc de ce retrait successif du manteau des stries sem- blables à celles d'accroissement, mais qui se succèdent en sens inverse. On a décrit six espèces de Marteaux pro- venant de la mer des Indes et de la mer Rouge. Ce sont des coquilles longues de 9 à 15 millimètres, très recherchées dans les collections. (Duj.) MAUTELLA. dot. cr. — Nom que donne Scopoli dans ses plantes de Hongrie à VHyd- nwn echet^is. (Lév.) MAUTESIA. — Voy. martisu. MARTIA. BOT. PH. — Leandr., syn. de Keurocarpum , Desv.-Spreng. — Syn. d'JÏ- lodes, Adans. MARTIN. INS. — L'un, des noms vul- gaires des Coccinelles du pays. (C.) IVIARTÏIV. Acrydollieres et Pastor. ois. — Genre de la famille des Sturnidées (Étour- neaux) dans l'ordre des Passereaux, caracté- risé par un bec plus ou moins long, com- primé, très peu arqué, à mandibule supé- rieure légèrement échancrée à la pointe, à angles membraneux; des narines latérales, ovoïdes, recouvertes par une membrane en partie emplumée; un espace nu autour des yeux; des tarses allongés, assez robustes, et des ailes longues, pointues. ' Lesespècesquicomposent ce genre étaient confondues pur Linné, Gmelin et Latham avec les Mainates, les Étourneaux et les Merles. Elles en ont été distraites par les ornithologistes modernes pour être groupées génériquement sous le nom que Buffon don- nait à l'une d'elles. Nous ne devons point nous préoccuper, pour le moment, des dé- membrements que, vers ces dernières années, MAR 583 on a fait subir à la division qui renferme les oiseaux dont il est question ; nous verrons plus bas quels sont parmi eux ceux qui en ont été l'objet; ce que nous devons faire ici, c'est l'histoire collective de toutes les espèces que G. Cuvier, Vieillot, Temminck, Wa- gler', etc., ont classées dans leur genre Martin. Les Martins, déjà si voisins des Étourneaui par leurscaraclères physiques, semblent l'être plus encore sous le rapport des mœurs; ils en ont les habitudes, les allures, la docilité. D'un autre côté, tous les Martins dont on a pu observer les actes dans l'état de nature, ont une manière de vivre tellement identique, que l'histoire de l'un d'entre eux est appli- cable à tous les autres. Ce sont des oiseaux très portés à vivre dans la société de leurs semblables. Ils fuient la solitude autant que d'autres espèces la recherchent, et sont tou- jours réunis en troupes plus ou moins nom- breuses, môme à l'époque de la reproduction. On a remarqué que tous les Martins d'utt canton, au lieu de former, durant le jour, une bande unique, se divisent en plusieurs voléesquivontchacune de leur côtéexploiter les environs ; mais, quand vient le soir et au moment où le soleil disparaît à Ihorizon, ces diverses volées se réunissent en une seule. Ce rapprochement a pour cause le besoin de repos; en effet, la bande unique quelquefois innombrable que forment, à «e moment, les Martins, après quelques évolutions dans les airs, s'arrête sur les arbres ou sur I arbre qu'elle a adopté pour gîte. Le plus toufla et le plus élevé est toujours celui sur lequel se portent de préférence ces oiseaux. Ils s y en- tassent, pourainsi dire, en se serrant les uns contre les autres. C'est lorsqa ils sent ainsi rassemblés que commence leur babil, babil qui se transforme bientôt en un concert bruyant et discordant, en un mélange d'un millier de voix et de cris confus qui ne ces- sent qu'à la nuit. Le vol des Martins est vif et saccade ; en d'autres termes, il s'exécute par de fréquents battements d'ailes. Rarement ils s'élèvent très haut dans l'air; assez souvent ils rasent la terre et passent avec la vitesse d'un trait. Lorsque, cependant, ils n'ont qu'un court trajet à faire, leur vol est bien moins rapide. Les individus qui composent une bande volent en se tenant toujours serrés, ainsi 584 MAR que le font les Étourneaux, ainsi que le font encore les Jaseurs de Bohême. Comme ces oiseaux, on ne les voit également jamais dé- vier de leur route; toujours ils se dirigent en ligne droite. M Nordman, qui a parfaite- ment observé \e Martin roseîin, a vu que, lors- qu'une volée de celle espèce descend à terre , tous les individus qui la composent se dispcr- sentbientôt dans toutes les directions, qu'il est rare d'en surprendre quatre ou cinq très rapprochés, etqu'en marchantdans l'herbe, ils observent strictement une certaine direc- tion générale et avancent peu à peu avec une certaine vitesse. « Les Roselms, ajoute-t-il, sont très adroits à enlever, en sautant, les insectes de dessus les brins d'herbe; quel- quefois aussi, mais rarement, ils saisissent de celte façon des Sauterelles qui volent bas. Celui d'entre eux qui vient de faire une bonne trouvaille pousse un cri de joie qui attire sur-le-champ quelques uns de ses compagnons désireux de partager sa bonne fortune. Dans un pareil cas, surtout lorsqu'il s'agit d'une grosse Sauterelle ou de quelque autre morceau friand, on voit souvent de petites disputes s'élever entre ces oiseaux, d'ailleurs paisibles, toujours de bonne hu- meur, gais et d'une grande agilité. » Les Martins ne fuient pas trop la présence de l'homme; ils sont peu timides, et s'ap- prochent avec confiance des lieux habités, ils fréquentent les prairies elles pâturages, se plaisent surtout dans le voisinage des eaux, se mêlent volontiers à d'autres bandes d'oi- seaux et principalement aux bandes d'Étour- neaux , et, comme ceux-ci, ils aiment à se percher sur le dos des troupeaux, au milieu desquels leur instinct les appelle souvent. Il est peu d'oiseaux qui rendent à l'agri- culture des services aussi grands que les Martins, parce qu'il en est peu qui soient aussi grands destructeurs de toute sorte d'in- sectes. C'est surtout dans les contrées expo- sées aux ravages des Sauterelles voyageuses (Gryllus migratoriusUnn. ) que la présence des Martins peut être considérée comme un précieux bienfait de la providence. Ils met- tent un acharnement incroyable à poursuivre les essaims dévastateurs de ces redoutables insectes; ils les détruisent sous tous leurs états, et les attaquent même dansleur germe. Du reste, le fait cité par Guéneau de Mont- beillard {Hist. nat. des Ois.), d'après le té- MAR moignagc de M. Poivre , démontre de la manière la plus positive quel est le rôle, quelle est la part que prennent ces oiseaux dans l'économie de la nature. Il fut un temps où l'île Bourbon était, pour ainsi dire, dé- vorée par des Sauterelles , qui , ayant été apportées de Madagascar, dans de la terre, à l'état d'œufs , s'y étaient développées et avaient fini par s'y multiplier d'une façon prodigieuse et vraiment inquiétante. A cette époque , MM. Desforges-Boucher et Poivre, l'un gouverneur général et l'autre inten- dant de celte île, eurent l'heureuse idée, pour arrêter les ravages toujours croissants que faisaient ces insectes, de tirer des Indes quelques paires de Martins {Acr. tristis), de les faire propager , et de les opposer, comme auxiliaires, à leurs redoutables en- nemis. Cette mesure eut d'abord un com- mencement de succès; mais, lorsqu'on s'en promettait les plus grands avantages, ils furent proscrits, parce que les colons, les ayant vus fouiller dans les terres nouvelle- ment ensemencées, s'imaginèrent qu'ils en voulaient aux grains, lorsque, selon touie probabilité, ils n'étaient qu'à la recherche des œufs d'insectes. L'espèce entière fut donc détruite, et avec elle la seule digue qu'on pouvait opposer aux Sauterelles; car celles- ci, ne trouvant plus d'ennemis acharnés à les dévorer, multiplièrent au point que les habitants de l'île eurent bientôt à se repentir de leur arrêt de proscription, et se virent forcés de rappeler les Martins à leur secours. Deux autres couples furent donc rapportés et mis cette fois sous la protection des lois. Les médecins, de leur côté, leur donnèrent une sauve-garde encore plus sacrée, en déclarant que leur chairétaitunenourrituremalsaine. Enfin, quelques années plus tard, les Saute- relles étaiententièrementdétruites. Malheu- reusement les Martins, dont le nombre s'était considérablement accru, devinrent à leur tour un fléau redoutable, en ce .sens que, ne trouvant plus assez d'insectes pour satisfaire leur appétit, ils s'attaquèrent non seulement aux fruits, mais encore au blé, au mais, aux fèves, etc. Quoi qu'il en soit, les Martins sont de vé- ritables bienfaiteurs pour les contrées expo- sées aux ravages des Sauterelles. Partout où ces insectes se montrent, on est à peu près certain de rencontrer ce» oiseaux. Au rap- MAR MAR 585 portdeM. Nordmann, lesTartares et les Ar- méniens considèrent le Martin roselin comme étant en quelque sorte sacré, et ont en lui une grande confiance pour la destruction des Sauterelles : « C'est au point, dit-il, que toutes les fois que leurs terres sont menacées des ravages de quelque essaim de Sauterel- les, non seulement les habitants des provin- ces situées au-delà du Caucase, mais encore les Tartares de la Crimée, emploient un pro- cédé particulier au moyen duquel ils espè- rent attirer les Martins roselins. Voici q lel est ce procédé: Non loin ducouventd'Etche- miadsin, en Arménie, etdu vilIaged'Argouii- situé au pied de l'Ararat, il se forme une source dont l'eau passe pour être sacrée. Dès que les Sauterelles se montrent, on va chercher une certaine quantité de cette eau, et celle-ci n'est pas plus tôt arrivée que les oiseaux paraissent pour commencer la des- truction. Dans la Crimée et dans plusieurs endroits des provinces transcaucasiennes, on conserve constamment de cette eau sacrée, et, lorsqu'elle vient à manquer, on dépêche des exprès pour aller, au pied de l'Ararat, en chercher une nouvelle provision. » Les Martins font la chasse non seulement aux Orthoptères , mais encore à d'autres in- sectes de la classe des Coléoptères et de celle des Hémiptères. Ils sont également très friands de cerises et de mûres, et font une consommation ou plutôt un dégât considé- rable (ie ces fruits. Réduits en captivité, les Martins devien- nent bientôt aussi privés et aussi familiers que les Étourneaux, et se font aimer à cause de leur docilité et de leurs gentillesses. Ils retiennent facilement et répètent avec assez de fidélité ce qu'on veut leur apprendre, et apprennent même sans qu'on leur fasse la leçon ; car bien souvent ils imitent le chant ou les cris des animaux qui restent quelque temps leurs voisins. Dans plusieurs contrées de rinde, on se plaît à les élever à cause de leur talent imitateur. Les faits qui se rapportent aux circonstan- res de nidification des Martins ne sont pas encore bien et entièrement connus. On a seulement quelques détails sur la manière dont nichent le Marlin triste et le Martin roselin, et sur leur ponte. Le premier donne à son nid une construction grossière et l'at- tache aux aisselles des feuilles du Palmier- ï. YUI. Latanier ou d'autres arbres ; quelquefois même il l'établit dans les greniers, lorsqu'il peut s'y introduire; le second recherche, pour faire ses pontes , les gradins escarpés de quelque montagne, les masures abandon- nées , les ruines et aussi les arbres creux. L'un et l'autre font une ou deux couvées dans la saison, et chaque couvée est de qua- tre à six œufs. Une particularité des plus remarquables est celle dont M. Nordman a clé le témoin. Il a vu que de grandes volées de Roselins, composées d'un nombre à peu près égal de mâles et de femelles (ce qui rend le fait en- core plus extraordinaire), ne vaquaient pas à l'œuvre de la reproduction et vivaient, comme il le dit lui-même, dans un célibat complet. Il a acquis la certitude que, parmi ces volées , il n'y avait pas un seul couple apparié. On pourrait croire que les indivi- dus qui forment ces bandes vagabondes sont de jeunes oiseaux incapables encore de se reproduire; mais M. Nordman a bien posi- tivement constaté qu'elles se composaient d'individus âgés d'un, de deux, de trois ans et même au-delà. Ce fait, que nous sa- chions, est sans exemple, et demeure, jus- qu'à présent, sans explication. Les Martins sont des oiseaux voyageurs. Levaillant a assisté aux migrations des es- pèces qui habitent l'Afrique, et a pu acqué- rir la preuve que leur passage, qui se fait toujours par bandes considérables, dure une semaine environ. Les jeunes de l'année , comme cela a lieu pour une foule d'autres oiseaux, ne voyagent pas en compagnie des adultes : les uns et les autres forment des bandes à part. Tous les Martins actuelle- ment connus appartiennent à l'ancien con- tinent. Nous ne saurions admettre avec quelques auteurs les coupes que l'on a voulu fonder sur certaines espèces de Martins , ces coupcf n'étant motivées par aucun caractère d'une importance vraiment générique. Il y a chez toutes même organisation et mêmes mœ-ujs. Bien plus , les Martins diffèrent si peu des Étourneaux sous ces deux rapports, que quelques ornithologistes, M. Nordman entre autres, malgré l'opinion générale, ont per- sisté à en faire des oiseaux congénères. Si Ton éprouve déjà de la difficulté à pouvoir distinguer génériqueraent les Étourneaux 37^ 586 MAR des Martins, à plus forte raison doit-il être diriiiile (Je trouver chez ces derniers des ca- ractères différentiels suffisants pour autori- ser des démembrements. Tout au plus pour- rait-on , avec M. Lesson et quelques autres auteurs, établir des groupes secondaires dans lesquels se trouveraient réunies des espèces que quelque attribut particulier distingue- rait des autres. Nous nous bornerons à citer quelques unes des espèces connues , et, parmi elles, celles surtout qui sont devenues types de genres. i. Le Martin TniSTE, Ac. irislis Vieill., Past. iristis Wafil. (Buff., pi. enl., 219). Têie et cou noirâtres , dessus du corps d'un brun marron, poitrine et gorge grises. — Habite le Bengale , l'Ile de France et_Java. Cette espèce type du g. Martin est celle dont on s'éiait servi à Bourbon pour détruire les Sauterelles. 2. Le Mautin roseijn , Ac. roseus Vieill., P. juscîts Tcmrn. (représenté dans l'atlas de ce Dictionnaire, oiseaux, pi. 2o). Le mâle de celle espèce a la tcie, le cou, les pennes des ailes et de la queue noirs, avec des reflets verts et pourpres; la poitrine, le ventre, le dos, le croupion et les petites couvertures des ailes roses. — Habite l'Asie et l'Afrique. Elle est accidentellement de passage dans l'Eu- rope méridionale, et vi.site irrégulièrement la France et surtout les contrées situées au midi. En 1838, plusieurs bandes considéra- bles se répandirent dans la Provence à leur passage au printemps, et y séjournèrent plus d'un mois, 3. Le Martin huppé, Ac. cristalcUus\ie\\]., P.crislaleUus Wagler (Bull'., pi. cnl., 507). D'un noir bleuâtre sombre; couvertures des iiiles blanches à leur extrémité. ■ — Habite Java. 4. Le Martin Brame, Ac. pagodarum Vieill. , P. pagodarum Wagl. ( Levaill., Ois. d\Afr., pi. 95). Plumes de la tète noires, à reflets violets; dessus du corps gris , des- sous jaune-roussâtre. — Habite au Malabar, au Coromandel, en Chine et dans l'Afrique méridionale. VAc. malaharkus de Vieillot serait, d'a- près Wagler, la femelle de cette espèce. 5. Le Martin porte-lambeaux, P. carun- culaius Wagl. (Levaill., Ois. d'Af., pi. 93). Têle nue, pourvue de caroncules; ailes cl MAR queue noires; tout le reste du plumage d'un gris roussàtre. — Habite le cap de Bonne- Espérance. Vieillot, ayant égard aux caroncules qui distinguent cette espèce, en avait fait le ty[)c d'un genre sous le nom de Diloplms ; plus tard il l'a rapportée aux Martins, comme l'avait fait G. Cuvier. 6. Le Martin gracieux, P. turdiformi:, fouet), ins. — Genre de Coléoptères tétramères , famille des Pal- peurs de Latreille , des Scydrnœniies de Spi- nola , proposé par Hoffrnansegg, et adopté par Illiger etKlug. Ce dernier auteur {En- tomologische monographien , 1824, p. 163) rapporte 6 espèces à ce genre ; une 7* doit y être comprise, savoir : M. palpalis Hoff., 111., Lui. , prolong atus G ., spinicoi-nisF.(Pti- lus), qlabralus, fuscus , Klug, deuslus &i lavus Th. Sch. Les deux premières habitent le Portugal; la troisième a été trouvée aux îles Sandwich, et les suivantes sont indigènes d,j cap de Bonne-Espérance. (C.) *MASTI\L4. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Cornées.?, établi par Blume (Bydr., 634). Arbres de Java. Voy. cornées. *MASTODOIVSAURLS {^aaTo,, maxil- laires; otîov; , dent; o-aûpsç, lézard), rept. — M. Jœger (Flirt. /bss. rept., 1838) a décrit sous ce nom un groupe de Batraciens fos- siles. (E. D.) MASTODOÎVTE. Maslodon ( ^aarc? , pointe, mamelon; l^ov:, dent), mam. foss. — Genre fossile de l'ordre des Pachydermes et de la famille des Proboscidiens , établi par M. Cuvier (i*' vol. de ses Recher- ches sur les ossements fossiles) , pour des débris d'animaux voisins des Éléphants, MAS pourvus comme eux d'une trompe et da longues défenses implantées dans l'os in- cisif, ayant leur tailleet des pieds de même structure, «t qui n'en différaient que par des dents molaires hérissées de tubercules ou mamelons coniques disposés en collines transversales, séparées par des vallées, tan- dis que, chez les Éléphants, elles sont for- mées de lames transversales dont les inter- valles sont comblés par un cément. La res- semblance des Éléphants et des Mastodontes est assez grande pour que M. Tilesius, qui n'accordait pas au système dentaire des animaux la même valeur générique que M. Cuvier, n'en fît qu'un genre. Dans son Osléographie des Gravigrades , M. de Blain- ville adopte la mêmeopinion , mais il divise à la vérité ce genre en deux sections, c'est- à-dire en Éléphants lamellidontes et en Élé- phants mastodontes. Les ossements de Mastodontes , aussi bien que ceux des Éléphants, ont été long- temps considérés comme des os de géants et propres à confirmer ce que dit la Genèse d'anciennes races humaines gigantesques. On les trouve généralement dans les ter- rains tertiaires supérieurs dits pliocènes, non mélangésavec les ossements d'Éléphants, à l'exception de quelques localités où il y a eu remaniement du terrain. Les races de ces animaux paraissent avoir habité pres- que toutes les contrées du globe, car on en trouve dans les deux Amériques, dans une grande partie de l'Europe, dans les Indes et jusqu'en Australasie ; l'Afrique n'en a pas encore fourni, mais on sait que ce conti- nent est bien peu connu géologiquement. Les dents de Mastodontes ont un collet renflé; l'émail en est très épais, et lorsqu'il est coloré par un sel métallique, il fournit cette substance que l'on appelle turquoise. Comme chez les Eléphants, les dents des Mastodontes n'existaient pas toutes à la fois; elles se succédaient de telle sorte qu'à mesure que l'une tombait en avant il en poussait une autre en arrière , et qu'il s'en trouvait rarement plus de deux en usage , de chaque côié des deux mâchoires ; enfin il n'en restait plus qu'une dans la vieillesse. Cuvier n'a pas connu le nombre des dents qui se manifestaient ainsi ; il ne le croyait que de quatre, mais de nombreuses mâchoires inférieures de jeunes, dadulles MAS et de vieux individus , découvertes aux États-Unis d'Amérique et à Eppelsheim (uoi/.Kaup, 0;:!<. foss. de Darmstadi) ontmon- tré qu'elles étaient au nombre de six , dont on peut considérer les trois premières cotnme des dents de lait. Les deux pre- mières de ces dents de lait étaient rempla- cées, du moins à la mâchoire supérieure , par une dent verticale, qui, dans quelques espèces , selon M. Owen, avortait souvent. Sur les individus chez lesquels elle se dé- veloppait, il paraissait donc sept dents de chaque côté dont cinq dites permanentes. Comme il est très rare de trouver cette dent en place , nous n'en parlerons que là oîi elle sera manifestée , et nous ne la compterons pas dans la série. Les molaires supérieures étaientsemblables aux inférieures, à l'excepiondela dernière, qui était plus courte. Chaque colline des dents de Mastodontes fournit une racine divisée en deux parties par un sillon longi- tudinal, indice des deux cônes qui forment les collines. La racine de la colline anté- rieure est généralement séparée des autres, qui toutes, plus ou moins soudées, for- ment une grande masse dirigée en ar- rière; ces racines sont toutes sillonnées en travers» Les trois premières dents sont plus larges en arrière qu'en avant, les deux suivantes sont carrées ou en parallélogramme; mais la dernière se rétrécit graduellement , de sorte qu'elle se termine en pointe mousse. Les dents supérieures sont un peu plus larges que les inférieures. Ce genre comprend plusieurs espèces : 1. Le GRAND Mastodonte, Mast. giganteum Cuv. {voy. l'atlas de ce Dict., mammifèkes FOSSILES, pi. 6), dont les collines des dents sont lormées de deux grosses pointes obtuses ou pyramides réunies, et dont la coupe ou l'usure représente un losange à la pointe externe et un quadrilatère allongé à la pointe interne pour la mâchoire in férieure, et en sens opposé pour la mâ- choire supérieure. Dans les germes de ces dents on voit que chaque pointe est elle-même composée de deux mamelons soudés ensemble. Le nombre des collines transversales est pour les 1"" de deux, pour les 2'» de deux avec un bourrelet ; pour les 3', 4* et t', de trois, et pour les MAS 597 G'^^» de quatre supérieurement avec un tu- bercule, et de cinq inférieurement avec uq tubercule. Outre leurs défenses ou grandes incisives supérieures, quelques individus , qui étaient probablement des mâles, portaient jusqu'à un certain âge une paire d'incisives caduques ou des défenses courtes à la mâchoire infé- rieure. Selon M. Owen, celle du côté droit persistait plus longtemps que celle du côté gauche. Cette espèce est la première qui ait été connue, d'abord sous le nom de Mam- mouth ou Éléphant de Sibérie, puis sous celui d'animal de l'Ohio, parce que les pre- miers os qui en furent rapportés en France avaient été trouvés sur les bords de cette rivière. William Hunier la croyait un Élé- phant Carnivore. Dans ces derniers temps , M. Godman a proposé le nom générique de Telracaulodon pour les mâchoires inférieures qui portaient des défenses, et qu'il croyait d'espèce différente que celles qui n'en ont point. M. Fischer l'a nommé Harpugmothe- rium. Il existe plusieurs fables relatives à cet animal. Les Indiens Chawanais croient qu'avec ces Mastodontes vivaient des hom- mes d'une taille proportionnée à la leur, et que le grand Être foudroya les uns et les autres. Ceux de Virginie disent que le grand homme d'en haut foudroya cette es- pèce, de peur qu'elle ne détruisît les ani- maux nécessaires à la nourriture de l'homme, et qu'il n'en réchappa que le plus gros mâle, qui, ayant été blessé, s'enfuit vers les grands lacs, oii il se lient jusqu'à ce jour Ceux du Canada et de la Louisiane le désignent sous le nom de Père aux bœufs, probablement à cause des ossements de bœufs qu'on déterre avec les siens. On rencontre des os de ce Mastodonte dans toutes les parties tempérées de l'A- mérique septentrionale, et le plus souvent dans les lieux salés et humides; ces os ne sont pas roulés et gisent à peu de profon- deur; quelquefois on les trouve dans une situation verticale, comme si les animaux s'étaient simplement enfoncés dans la vase; ils sont généralement teinl» et pénétrés de substance ferrugineuse, et accompagnés, dit- on, d'ossements d'animaux encore exislanls. Celte deruière circonstance aurait besoin de 598 MAS preuves; car il ne suffit pas de dire que des os d'espèces différentes ont été trouvés aux mêmes lieux, il faut s'assurer s'ils gisent dans les mêmes couches. Ce sont les dents du grand Mastodonte, du moins les grosses dents postérieures, car Daubenton et Buf- fon prenaient les dents moyennes à trois collines pour des dents d'Hippopotame qui ont fait naître l'idée qu'il pourrait bien avoir existé des animaux dont les races sont éteintes. Buffon {Époques de la nature, note 9) dit en parlant de ces grosses dents: M Tout porte à croire que cette ancienne es- » pèce, qu'on doit regarder comme la pre- » mière et la plus grande de tous les ani- » maux terrestres, n'a subsisté que dans les j) premiers temps et n'est point parvenue «jusqu'à nous. » 2. Le Mastodonte a dents étroites, M. mguslidens Cuv. Les molaires de cette es- pèce, moins larges à proportion que celles du grand Mastodonte, sont formées de col- lines composées également de deux grands cônes réunis. Aux dents supérieures, les cônes internes et quelques uns des externes sont flanqués vers leur point de jonction de cônes plus petits. L'usure développe sur ces cônes réunis trois à trois une figure à trois lobes semblable à une feuille de trèfle. Aux dents inférieures, le cône externe reçoit seul de ces cônes plus petits, qui concourent à for- mer des feuilles de trèfle; le cône interne est comprimé, et la mastication ne développe sur lui qu'un parallélogramme plus ou moins allongé à angles arrondis. Les premières dents sont formées d'un cône avec un bourrelet semi-circulaire plus ou moins hérissé de petites pointes : les 2*' de trois collines, les 3% 4' et 5* de quatre collines, les 6" de quatre collines en haut et de cinq en bas, toutes deux avec un talon; quelquefois (peut-être dans les mâles) les 5" ont un talon, et les 6" une col- line de plus , aussi bien en haut qu'en bas. La 3' molaire ou la dernière de lait porte, en avant et en arrière des quatre collines, un bourrelet assez saillant. Les grandes dents postérieures sont arquées dans le sens de la courbure de la mâchoire. On voit, pi. XIV de rOs<. des Éléphantsde M. de Blainville, la figure de la mâchoire inférieure de cette espèce, sous la rubrique d'Autriche, et deux palais, l'un jeune et MAS l'autre aduUe d'Eppelsheim. La symphyse annonce que cette mâchoire inférieure se terminait par un bec assez prononcé, inflé- chi en bas; jusqu'à présent on ne sait si cette mâchoire inférieure portait des dé- fenses. Les défenses supérieures sont à peu près cylindriques, légèrement planes à leur face supérieure; très longues relativement à leur grosseur, elles décrivent une courbe spirale assez prononcée. Cette espèce était fort grande , aussi grande peut-être que l'Élé- phant fossile. 3. Le Mastodonte a long museau, M. lon- girostris Kaup. Cette espèce , établie par M. Kaup, mais que M. de Blainville n'ac- cepte pas, présente cependant des caractères bien prononcés. Les dents sont plus étroites encore que dans l'espèce précédente. Les supérieures sont moins compliquées; la pointe interne seule donne un double trèfle, l'externe un parallélogramme à angles ar- rondis ou un ovale, les inférieures offrent les mêmes figures inversement situées. Les dents intermédiaires, au lieu d'avoir quatre collines, n'en ont que trois, comme dans le grand Mastodonte. Ce caractère, que nous avions cru apercevoir, nous a été confirmé par M. Lartet , savaut paléontologiste, qui possède les matériaux nécessaires pour l'établir, et à qui nous avions fait part de notre conjecture. M. Lartet formule ainsi dans sa réponse la série dentaire de ce Mastodonte à long museau. Les 1""" dents se composent d'un tubercule avec un entourage semi-circulaire pour la su- périeure; les 2" dents, de deux collines; les 3% 4' et 5* de trois collines ; les 6'% le plus souvent de quatre, avec un talon en haut et de cinq en bas aussi avec un talon. Quelquefois le talon disparaît, etquelquçfois aussi il y a pour cette 6^ dent une colline de moins; on peut croire que celles-ci ap- partenaient à des individus femelles. Les molaires intermédiaires portent presque toutes, à l'état de germe, un talon qui s'efface par la pression de la dent suivante. Cette espèce est remarquable par la longueur do la symphyse de la mâchoire inférieure, qui se prolonge en un bec plus allongé que ses branches, légèrement infléchi en bas, et ter- miné par deux incisives droites de 10 à 20 centimètres de longueur. Les défenses su' MAS périciiresne donnent pas un cercle parleur coupe transversale, mais une demi-ellipse; et, comme dans les dents de la plupart des rongeurs, la face supérieure aplatie offre une bande d'émail plus épais, coloré en jaune, tandis que le reste de la circonfé- rence de la dent n'est couvert que d'un émail blanc plus mince et plus tendre. Cettedetit est courbée en une légère spirale, moins prononcée que dans le M. anguslidens. La dent de remplacement des deux premières molaires supérieures n'avait que deux col- lines, comme on le voit dans les divers Mastodontes de Cuvier, pi. 111, fig. 2, Cette espèce était d'une taille moindre que la précédente; toutes deux se rencontrent dans les terrains tertiaires supérieurs de presque toutes les parties de l'Europe. Dès la seconde moitié du xvu* siècle, il avait été publié des figures de quelques unes de leurs dents, que les uns croyaient être de géant. les autres d'un animal marin, et en dernier lieu d'un Hippopotame. Le Mast. longi- rostris est plus commun à Simorre et, à ce qu'il paraît, dans toutes les collines sub-py- réennes qu'en Auvergne, à Eppelsheim et en Italie, où le il/, anguslidens domine. Voy. deBlainville,Os«. des ^/c'p/îan/s, p. XIV, pour la mâchoire inférieure et un fragment de mâchoire supérieure sous le nom de M. an- guslidens du département du Gers. 4. Le Mastodonte des Cordilières , M. andium Cuv. Nous croyons qu'il existe aussi dans l'Amérique méridionale deux espèces distinctes de Mastodontes , quoique M. de Blainville n'en admette qu'une. L'esoèce à laquelle nous réservons le nom de M. des Cordilières a les dents intermédiaires pres- que carrées et composées de trois collines comme celles du grand Mastodonte. Les fi- gures développées à la couronne des mâche- lières sont semblables par leur forme géné- rale à celles du Mastodonte à long museau; mais chiique cône étant sillonné dans sa hauteur, il en résulte que les bords formés par l'émail sont onduleux {Voy. Cuv., t. L, Divers Mastodontes, p. II. fig. 1. Voy. encore Voyage dans l'Am. mcrid. par Alcide d'Or- bigny, Ge'o/., pi. 10 et 11, pour la mâchoire inférieure). La symphyse de cette mâchoire se prolonge en un sorte de bec recourbé en bas, à peu près comme dans le Mastodonte à dents étroites , et il ne parait pas y avoir MAS 599 eu d'incisives. Cette espèce a été établie par Cuvier sur deux fragments de dents rap- portés par M. de Humboldt et trouvés par lui près du volcan d'Imbaburra au royaume de Quito, à près de 600 mètres de hauteur, et à la Cordillère de Chiquitos, près do Santa-Crux de la Sierra. Nous regardons les dents rapportées du Pérou par Dombey, que Cuvier croyait être du Mastodonte à dents étroites, comme appartenant à cette espèce. 5. Le Mastodonte de Hdmboldt, M. Hum boldlii Cuv. Cette espèce, la seule que M. de Blainville admette pour l'Amérique méri- dionale, nous paraît se distinguer de la précédente par les caractères suivants, tirés des molaires. Les deux cônes de chaque colline de ces dents sont flanqués aussi bien aux molaires supérieures qu'aux infé- rieures de cônes plus petits, qui produisent par l'usure deux figures de trèfles opposées l'une à l'autre et à rebord d'émail très si- nueux ; tandis que dans le M. andium le cône extérieur des dents inférieures et l'in- férieur des supérieures oflrent seuls des trèfles. Les dents intermédiaires sont aussi à trois collines. Voy. Cuv. 1, Divers mast., pi. II, fig. 5 et 12. Cette dernière figure est rapportée à l'espèce précédente, mais nous la croyons de celle-ci. Voy. encore de Blainville, Ost. des Éléphants, pour une mâchoire inférieure, et divers os que M. de Blainville avait au- trefois considérés comme ceux qui avaient été attribués au roi Teutobochus , et qu'il donne ici, avec raison, comme venant de l'Amérique méridionale. On voit que la symphyse de la mâchoire inférieure est courte etqu'elle diffère considérablement de celle du M. andium. Cuvier pensait que cette seconde espèce était plus petite que l'autre; maisc'est que les dents qu'li avait sous les yeux ne se correspondaient pas pour leurs numéros d'ordre. Elles étaient toutes deux fort grandes, et leurs débris se rencontrent mê- lés les uns aux autres. M. l'amiral Dupotet a rapporté de Buénos-Ayres une dernière dentsupérieure du Mastodontede Humboldt, qui estaussi grande que celle du grand Masto- donte. Cuvier avait établi celte espèce sur une petite dent rapportée de la Conception du Chili , également par M. de Humboldt. 600 MAS MAS Tous les auteurs qui ont écrit sur l'Amé- rique méridionale après sa conquête ont si- gnalé des dents et des os de ces deux Mas- todontes. Les habitants du Mexique et du Pérou prennent ces débris pour des os de géants qui exislaientavant le déluge. On en trouve en grande abondance dans les envi- rons de Tarija en Bolivie; les dents ont le même aspect que celles que l'on rencontre en Europe, et se trouvent également dans les terrains tertiaires supérieurs. 6. Le Mastodonte tapiroïde, M. tapiroides Cuv. Cette espèce, que Cuvier a proposée sur quelques dents seulement, a été retrouvée en plusieurs endroits, et nous semble devoir être admise définitivement. Les collines des dents au sortir de l'alvéole ne sont pas divisées aussi exactement en deux pointes que celles des autres espèces : cependant, par l'usure, elles prennent rie la ressemblance avec le grand Mastodonte, et c'est ainsi que Cuvier lui-même n'a pas osé affirmer que ce dernier ne se trouvât pas en Europe, comme l'avait admis BulTon. On en a ren- contré dans le Gers, dans la Haute-Saône, en Piémont, et quoique M. de Blainville reste indécis sur cette espèce, il y rapporte avec raison les dents envoyées de Sibérie à Buffon par l'abbé Chappe et par M. de Ver- gennes, celles mêmes qui ont fait admettre à Buffon et à Cuvier l'existence du grand Mastodonte dans l'ancien continent. Les col- lines sont plus obliques, et lorsqu'elles sont usées elles présentent Un losange plus in- décis; il existe au collet interne des dents supérieures un bourrelet plus prononcé; les postérieures d'en haut et d'en bas se rétré- cissent moins en arrière et se terminent par un angle plus obtus sans autre talon qu'un bourrelet : les dents intermédiaires ne sont également qu'à trois collines; il étaitd'une grande taille. 7. Le petit Mastodonte, M.minutus Cuv. A été établi par Cuvier sur une dent mo- laire indiquant, selon lui, une espèce plus petite, qui est rejetée par M. de Blainville. Cette espèce existait bien réelle- ment d'après le témoignage de M. Larlet, qui évaluesa taille à celle des Rhinocéros de moyenne grandeur. En effet, M. Lartet possède des molaires et des os des membres provenant d'individus adultes de dimension moitié moindre que les espèces précédentes. et qui présentent d'ailleurs des différences spécifiques bien prononcées. Il est certain que l'on trouve parfois chez les espèces d'a- nimaux sauvages des races d'une taille moins élevée. Ainsi il existe à Sumatra deux rares de Rhinocéros bicornes, l'une d'un cinquième plus grande que l'autre; mais il n'y a point d'exemple dans aucune espèce d'une différence aussi forte dans les dimensions des individus qui la composent que celle que nous rencontrons ici. Il existe au cabinet de paléontologie une mâchoire, sans lieu d'origine, d'un individu âgé, puisque sa dernière dent est déjà très usée, qui, par ses dimensions, nous paraît devoir appartenirau petit Mastodonte. (Foi/. Cuv., Divers Masl., pi. III, fig. 5.) 8. Le M. sivalensis (Cautley). Dans le Journal de la Soc. as. du Bengale, t. V, pi. XI, M. Cautley a établi cette espèce, qui se trouve dans les collines tertiaires sub-hima- layanes. Les dents qu'il a publiées ont du rapport avec celles du M. anguslidens; mais elles ne sont pas dans un assez bon état de conservation pour que l'on puisse se pro- noncer d'une manière positive. 9. Le Af. australis (Owen). On trouve la proposition de cette espèce, tome XIV des Annales des se. nat. de Londres. M. Owen donne la figure d'une dent à trois collines provenant des environs des cavernes de la vallée de Wellington ; elle est fort sembla- . ble à l'une des dents intermédiaires du M. longirostris, et jusqu'à plus amples do- cuments, on peut lui conserver le nom que M. Owen a proposé. Tels sont les vrais Mastodontes, ceux qui se distinguent nettement par leurs dents des Éléphants; mais il existait encore aux Indes d'autres espèces dont les dents offrent des collines plus nombreuses et plus ruba- nées , et que M. de Blainville range parmi les vrais Eléphants, parce que l'intervalle des collines est en partie comblé par du cément. Mais comme cette circonstance a déjà lieu pour les Maslodon Ândium et Humboldlii; comme ces collines n'ont que la hauteur or- dinaire de celles des Mastodontes et qu'elles conservent encore quelques indices de leur division en deux pointes, étant plus étroites à la partie extérieure des dents supérieures et à l'interne des inférieures, ainsi que chez les Mastodontes, tandis que chez l'Eléphant fos- MAS sile et l'Eléphant d'Asie, les lames sont à bords parallèles, et que chez l'Éléphant d'Afrique, le milieu seul des lames est plus large; comme la dent a un collet pro- noncé, et que ces racines sont grosses et lout-à-fait semblables à celles des Masto- dontes, nous pensons, tout en convenant qu'elles font le passage aux Éléphants, qu'on doit les placer parmi les Mastodontes. 10. Le Mastodonte a larc.es dents, M. la- tidens Clift. {Voy. Trans. de la Soc. géol. de Londres, H, 2' série). Cette espèce, établie pour des restes fossiles trouvés sur la rive gauche de rirrawadi, imprégnés de carbonate de fer, a des dents très larges, non pas relati- vement à leur longueur, mais comparalive- ment à celles des autres espèces ; la dernière molaire, lantsupérieure qu'inférieure, paraît avoir eu dix collines; les défenses parais- sent avoir été fort grandes. M. Clift, dans ce même travail, établit une seconde espèce, le M. elephantoides. Mais M. Falconner et M. Caulley pensent qu'au lieu de deux es- pèces il y en avait plusieurs. Au reste, un travail de MM. Falconner et Caulley sur les animaux fossiles des Indes est sous presse et paraîtra bientôt. Nous n'avons parlédanscet articleque des dents, afln de ne point l'allonger par des détails fatigants; il est d'ailleurs plus fa- cile de trouver des caractères d'espèces dans ces organes que dans les autres parties du squelette. >.acrToç, éminence; (TTt'vo), être fort), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Eupodes, tribu des Mégalopides, créé par M. Th. Lacor- daire {Monographie des Coléoptères subpenta- mères de la famille des Phytophages , 1845 , p. 614). Le principal caractère de ce genre consiste dans le métasternum muni d'une saillie conique ou comprimée. Les Mas- totelhus sont tous américains. Le nombre des espèces s'élève à 57. 26 sont originaires du Brésil, 14 de Cayenne , 5 de Batavia, 11 du Mexique, et 1 est indigène de Colom- bie. Nous citerons les suivantes : M. nigro- cinctus Chev. , rubricollis Lac, curvalus , obliquus, tibialis de Fab., etc. (C.) MASTOZOAIRES. Mastozoa. mam. — M. de Blainville (BmU. de la Soc. philomali- que, 1816) désigne sous ce nom le second sous-type de son premier sous-règne. (E. D.) MASTREMA. polyp. — Genre de Poly- piers tubiporés, établi par Rafinesque pour des corps pierreux , composés de plusieurs tubes articulés, libres ou réunis, formés d'ar- ticulations imbriquées, ayant un oscule ter- minal campanule, avec une saillie centrale. Us ont été trouvés dans l'Amérique du Nord. (Duj.) MATADOA. MOLL. — Nom donné par Adanson à une coquille bivalve, qu'il rap- portait à son genre Telline, correspondant à nos Donaces; mais il est impossible de dé- cider aujourd'hui quelle doit être cette co- quille, qui, suivant M. Deshayes, serait plutôt encore une Maclre qu'une Donace ou uneVénus,commeravait pensé Linné. (Duj.) *1MATAMATA, Merr. rept. — Syn. de Chélyde, Cuv. (E. D.) MATAIBA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Sapindacées-Sapindées, établi par Aublet {Guian., I, 331, t. 128). Arbres de la Guiane. Voy. sapindacées. MATELEA . bot. ph. — Genre de la fa- taille des Asclépiadées-Gonolobées , établi par Aublet {Guian., I, 278, t. 109). Arbris- seaux de la Guiane. Voy. asclépiadées. MATELOT. OIS., moll. — Nom vulgaire de l'Hirondelle de fenêtre , et d'une coquille du g. Cône, le Cowws classiarius. *M.'I.THEA, Flor. Flum. bot. ph. — Sya. de Schwenkia , Linné. , 602 MAT MATIERE. — La matière pondérable, eu soumise à l'action de la pesanteur sur le globe terrestre , se présente en dernière ana- lyse sous 55 ou 56 états, que les chimistes ont nommés des corps «impies parce qu'on n'a pu jusqu'ici les changer les uns dans les autres ni les décomposer en des éléments plus simples. Ces corps , pris isolément ou combinés diversement, sous l'influence des seules forces physiques, constituent la ma- tière inorganique. Mais si une autre force, différente des forces physiques et souvent en antagonisme avec elles, si la vie vient ajou- ter son action ,il se forme de nouvelles com- binaisons qui sont la malière organique. Ces combinaisons se sont produites d'abord sous l'influence de la vie, mais elles peuvent se modifier ensuite sous l'influence des for- ces physiques ou par leur action réciproque; elles forment ainsi de nouvelles combinai- sons qui sont également de la malière orga- nique. La formation de ces nouveaux pro- duits, indépendamment de la vie, dans le sol et dans les eaux douces ou marines , pourrait faire croire à la présence de là vie difl"usedans toute la nature, et agissant sur toute la matière de même que les forces phy- siques pour former incessamment de nou- veaux êtres; telle serait, en effet, la ma- nière de voir de ceux qui croient à la géné- ration spotitanëe. Cependant avec un peu d'attention on ne tarde pas à faire la dis- tinction des deux ordres de phénomènes et à reconnaître que la vie exerce son action et se manifeste exclusivement dans des corps nettement circonscrits qui sont comme au- tant de types ou de moules virtuels dans lesquels les molécules de la malière, soit brute soit déjà combinée sous l'influence de la vie organique, entrent par une sorte de rotation incessante pour en ressortir en- suite et faire place à d'autres molécules. C'est là ce qui fit dire à Cuvier : « La vie est donc un tourbillon plus ou moins ra- pide, plus ou moins compliqué, dont la di- rection est constante et qui entraîne tou- jours des molécules de mêmes sortes, mais où les molécules individuelles entrent et d'où elles sortent continuellement, de manière que la forme du corps vivant lui est plus essentielle que sa matière. » Le corps dans lequel réside la rie , ou le corps vivant, doit présenter une structure MAT difl'érente de celle des corps bruts ; il est organisé, c'est-à-dire pourvu d'organes ou d'instruments appropriés à l'exercice des fonctions ou des phénomènes de la vie; mais il n'était pas nécessairement pourvu d'or- ganes à son origine lorsqu'il n'était encore qu'un germe en apparence homogène. Il possédait seulement alors une faculté par- ticulière de développement, suivantcertaines dispositions de structure interne et externe : c'est là ce qui constitue le moule virtuel dévolu dès le principe aux différents êtres par la puissance créatrice. Puisque la Matière inorganique ou brute ne peut être transformée en Matière organi- que que sous l'influence de la vie, il faut sa- voir si tous les corps vivants sont également aptes à produire cette transformation. Or on est frappé tout d'abord de cette différence entre les animaux et les végétaux, que ceux- ci trouvent dans le sol, dans les eaux et dans l'atmosphère, les matériaux propres à leur nutrition; ils semblent donc se nourrir ex- clusivement de Matière inorganique, qu'ils savent transformer en Matière organique. Les animaux, au contraire, se nourrissent toujours de Matières végétales ou animales, et semblent dépourvus de la faculté de s'as- similer la Matière brute. Cependant cette différence, bien que réelle, n'est pas absolue. En effet, d'une part, nous voyons des végé- taux parasites, comme le Gui, ou des bour- geons transportés par la greffe, ne pouvoir continuer à vivre que s'ils ont à discrétion pour s'en nourrir une sève déjà élaborée; et, en même temps, nous devons reconnaître que l'eau puisée par les racines des plantes contient toujours en dissolution des Matières organiques, produit de la décomposition dei êtres qui ont vécu. D'autre part, les animaux savent s'approprier diverses substances inor- ganiques dissoutes ou combinées dans les eaux qu'ils habitent ou dans celles qu'ils^ boivent. C'est ainsi que les Mollusques s'ap- proprient le carbonate de chaux, qui doit former leur coquille. C'est ainsi que les Oi- seaux trouvent aussi le calcaire indispen- sable pour consolider la coque de leurs œufs. Si l'on voulait dire que ce sont là de simples produits excrétés, on pourrait citer en outre les os des Mammifères, dont la chaux a dû provenir en ;:irlie d'eau servant de boisson, comme l'a prouvé récemment MAT M. Boussingaut; et, d'ailleurs, le soufre, le phosphore, le fer, qui sont des éléments de Talbumine, de la matière nerveuse et du Bang, ont dû avoir en partie cette même origine sans qu'il soit nécessaire d'attribuer aux animaux la faculté de produire directe- ment ces corps simples, non plus qu'il n'est besoin d'accorder aux plantes la faculté de créer de la potasse, puisqu'on sait aujour- d'hui qu'elles trouvent dans le sol cette substance provenant de la décomposition des roches granitiques. En un mot, la Ma- tière inorganique obéit aux forces qui la font entrer dans telles ou telles combinai- sons ou qui l'en font sortir, mais elle n'aug- mente ni ne diminue en quantité dans la nature. Elle n'est ni créée, ni détruite par l'action des corps organisés. Une restriction semblable doit être appor- tée à l'opinion récemment soutenue en France, que les animaux ne pourraient que s'approprier certaines Matières organiques formées par les végétaux, et seraient incapa- bles de les fabriquer eux-mêmes; la graisse, par exemple, serait trouvée toute faite dans les plantes dont se nourrissent les animaux frugivores. Cela est vrai, en général, et dans une certaine limite; en effet, pour recon- naître encore que ce n'est pas une vérité ab- solue, considérons seulement comment se sont engraissées les nombreuses larves de Coléoptères longicornes, Ptiniores et autres qui vivent dans le bois sec. Ces larves y ont creusé des galeries proportionnellement as- sez restreintes, et sans avoir eu d'autre nourriture, elles sont cependant chargées d'une graisse abondante, devant servir pen- dant le repos de la nymphe au développe- ment des organes dont la composition sera si différente dans l'insecte parfait. Dans certaines circonstances la matière a paru s'organiser d'elle-même , et l'on a pu croire à une véritable g'e'weVaîion. sponta- née, non pas sans doute telle que les anciens la supposaient possible par la putréfaction dans le limon du Nil ou dans le cadavre des animaux ; mais on a vu des Helminthes se produire sans que leur germe pût être même supposé; on a vu des Infusoires apparaître en foule dans les liquides, des moisissures envahir tout-à-coup les objetsqui semblaient en être à l'abri. Les observations sérieuses et approfondies, faites avec de bons mi- MAT 603 croscopes et de bons yeux, ont diminué do plus en plus le nombre des fait» cités comme exemples. Nous-même, nous avons regardé comme extrêmement probable que les 'Hel- minthes cystiques, les Cœnures et les Cysti- cerques ne sont qu'un mode de développe- ment anormal de certains Ténias. Or, ce sont ces Helminthes qu'on avait plus spécia- lement regardés comme spontanément pro- duits dans les tissus des animaux. Nous avons également signalé la production des œufs de certains Nématoides en quantité in- nombrable dans les organes de certains ani- maux vertébrés, comme pouvant expliquer l'apparition des innombrables petits vers que l'on voit quelquefois, soit dans les mêmes animaux, soit dans ceux qui les ont dévorés. Cependant nous ne pouvons encore nous expliquer complètement l'apparition de la Trichma spiralis dans tous les tissus des corps humains ni l'apparition des Anguillules du vinaigre; et quant aux Infusoires, on ne saurait trop répéter que les espèces les mieux caractérisées, celles dont l'organisation pré- sente des traits plus distincts, sont précisé- ment cellesqui ne se trouvent que dans l'eau des marais et des rivières ou dans l'eau de la mer, mais non dans les infusions; et d'autre part, les espèces comme les Para- mécies, les Kolpodes et les Vorticelles, qui sont si abondantes dans les infusions, ne s'y montrent pas ainsi dès le début, mais on les a vues d'abord assez peu nombreuses pour qu'on puisse encore supposer qu'elles pro- viennent par fissiparité des quelques indi- vidus nés de germes arrivés du dehors. Ce qu'on voit dans le principe dans les eaux putréfiées et dans les infusions, ce sont les Vibrions proprement dits, les Bactérium, que leur extrême petitesse dérobe à nos moyens d'étude, et dont l'animalité peut être mise en doute, en tant que ce ne sont pas des animaux pourvus d'organes et consti- tuant des espèces distinctes. Il n'y a qu'à se rappeler l'histoire de la découverte de M. Robert Brown, pour pou- voir penser que l'apparition des premiers Infusoires, des Vibriotiiens, pourrait bien n'être qu'un simple ell'et de la combinaison de la matière organique sous l'inlluence des forces physiques ou des agents chimiques. On sait, en elTet, que M. Hobert Brown, ayant le premier observé au microscope le 6oa MAT mouvement d'agitation et de trépidation continuelle des plus petites parcelles de la matière solide en suspension dans un li- quide, crut avoir trouvé les molécules or- ganiques, et ne s'aperçut de son erreur qu'a- près avoir retrouvé le même phénomène de trépidation dans les molécules les moins organiques que l'on puisse imaginer. La dé- couverte n'en était pas moins un fait im- portant, et les savants on ont exprimé leur reconnaissance à l'auteur en nommant ce phénomène le mouvement hroivnien. Mais ici, le mouvement en apparence spontané de la matière avait été un indice trompeur de la vérité. Or il ne s'agissait ici que des molécules de matière quelconque obéissant aux im- pulsions multipliées et diverses que leur im- priment de simples forces physiques telles que le calorique, par exemple, rayonnant de tous les corps environnants : mais s'il s'agit d'un liquide chargé de substances or- ganiques qui , en dissolution d'abord, ten- dent à se séparer pour rester en suspension plus tard, on doit s'attendre à des phéno- mènes analogues, mais plus compliqués encore. Et les faits si curieux de l'endosmose et de l'épipolisme ont dû nous préparer à l'explication de ces phénomènes qu'on a pris pour une première apparition des Infusoires. Or les macérations, les eaux putréfiées dans lesquelles on aperçoit d'abord un trouble laiteux , si on les observe avec soin au mi- croscope, ne montrent d'abord que des particules d'un transparent et d'une peti- tesse extrême qui semblent a.gitées seule- ment de cette sorte de trépidation qu'on nomme le mouvement brownien; bientôt on distingue de ces particules plus longues que larges qui paraissent formées par la réu- nion de deux ou de plusieurs des précédentes et qui se meuvent plus spécialement dans le sens de leur longueur. Ce sont là les pré- tendus animaux que les zoologistes veulent nommeT Baclerium termo : ils sont longs de 2 à 3 millièmes de niilliinètre et larges de 6 à 18 dix millièmes. Un peu plus tard, on voit de ces prétendus Infusoires devenus plus longs , comme si de nouvelles particules s'étaient placées à la suite des preniières; puis le mouvement de ces corps tiliformes, tout en continuant à se faire dans le sens de la longueur, tend à devenir ondulatoire ; puis MAT on en voitquisecontournent en spirale; enfin l'on a successivement sous les yeux toute la série des Infusoires vibrioniens , dont la multitude remplit la masse entière du li- quide. Soni-ce bien là des animaux? et peut- on citer cela comme exemple de génération spontanée? Nous ne prétendons pas sans doute que l'on puisse ainsi aisément se rendre compte de ra[)parition des Infusoires monadaires ou des Vorticelliens et des Paraméciens ; mais les progrès incessants de la science per- mettent d'espérer une solution à plus d'une des énigmes qui nous restent à résoudre. (DCJARDIN.) MATIIV. MAM. — Race de Chien domes- tique. Voy. CHIEN. (E. D.) MATISIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Sterculiacées-Hélictérées, établi par Humboldl et Bonpiand [Plant, œquinoct., I, 10, t. II, III). Arbres du Pérou. Voy. steb- CULIACÉES. MATKELLA, Pers. BOT. PH. — Syn. de Zoys(a, Willd. MATRICAIRE. Matricaria (nom tiré des usages de cette plante en médecine), bot. PH. — Genre de plantes de la famille des Composées-Sénécionidées, de la syngénésie polygamie superflue dans le système sexuel de Linné. Il se compose de 14 ou 15 es- pèces herbacées, annuelles, qui croissent pour la plupart en Europe, dont les feuilles multipartites sont divisées en lobes linéaires sétacés. Leurs capitules de fleurs sont por- tés sur dés rameaux uniflores, dont l'en- semble constitue un faux corymbe ; dans chacun d'eux , les fleurs du disque sont jau- nes et celles du rayon blanches; les pre- mières sont hermaphrodites, tubuleuses , terminées par 4 ou 5 dents; les dernières sont femelles, ligulées, rangées en une série. L'involucre est composé décailles presque égales entre elles, imbriquées, dis- posées en un petit nombre de séries; le ré- ceptable est nu, très développé, conique. Les fruits ou achaines qui succèdent à ces fleurs sont uniformes dans tout le capitule, surmontés d'un grand disque épigyne, le plus souvent dépourvus d'aigrette, plus ra- rement en présentant une en forme de cou- ronne. Parmi les espèces de ce genre, il en est deux sur lesquelles nous dirons quelque! mots. MAT i. Matricaihe camomille, Matricaria cha- momilla Lin. C'est une plante assez com- mune en Europe , dans les champs , le long des chemins, etc.; elle est glabre dans toutes ses parties. Sa lige est diffuse, rameuse, haute de 4 ou 5 décimètres, souvent rou-- geàtre; ses feuilles sont bipinnatipartites , et leurs lobes sont linéaires, très étroits et presque sétacés, entiers ou partagés à leur tour. Ses capitules, solitaires à l'extrérnilé de rameaux ou pédoncules nus, sont larges de 3 centimètres ; leur involucre est peu concave, formé d'écaillés oblongues, blan- châtres sur leurs bords; les fleurs de leur rayon sont trois fois plus longues que l'invo- lucre. Les achaines sont tétragones, sur- montés d'une aigrette courte , en forme de couronne entière à son bord. Celte plante a une odeur douce, aromatique, qui la dis- tingue de certaines autres espèces auxquelles elle ressemble beaucoup, mais dont les unes sont inodores, comme la suivante, dont les autres ont une odeur désagréable , comme U Camomille puante. Elle est dune amer- tume très prononcée, mais plus faible que celle de VAnlhemis nobilis Lin., à laquelle elle ressemble beaucoup par ses propriétés médicinales, en place de laquelle on l'em- ployait même fréquemment autrefois. Aujourd'hui, au coiitraire, c'est à celle- ci qu'on donne ordinairement la préfé- rence. 2. Matkicaire inodore, Matricaria ino- dora Lin. {Pyrelhrum inodorum Smilh). Kous ne mentionnons ici cette plante que pour la laire distinguer de la précédente à laquelle elle ressemble beaucoup, et avec la- quelle il est très facile de la confondre. Elle croît dans les mêmes localités qu'elle; elle ne s'en distingue guère que par les lobes de ses feuilles presque toujours bi-ou tripartis, par les écailles de son involucre bordées d'une membrane scarieuse, par ses achaines à 3 ou 4 angles à couronne entière, portant au sommet deux glandes, et finissant sou- vent par se percer de deux pores; de plus, cette plante est presque entièrement ino- dore. (P. D.) *M.4TTHEWSIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Crucifères-Camé- linées, établi par Hooker {Dot.Miscell., III, 140, t. 96). Sous-arbrisseaux du Chili. Voy. CRUCIFÈRES. MAT 605 MATTIIIOLE. Mallhiola (Matthiole, bo- taniste italien du xvi' siècle), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Crucifè- res , sous-ordre des Pleurorhizées , de la té- tradynamiesiliqueusedans le système sexuel de Linné, qui a éié établi par M. Rob. Brown pour des espèces précédemment comprises dans les Cheiranlhus. Il se compose d'envi- ron 30 espèces de la région méditerranéenne, pour la plupart herbacées, quelques unes sous-frutescentes qui se font remarquer par leur couleur blanchâtre provenant des poils cotonneux, étoiles, dont elles sont couvertes, et quelquefois par des glandes pédicellées; leurs feuilles sont entières ou sinuées; leurs fleurs sont blanches ou de diverses nuances de rouge, réunies en grappes terminales; elles présentent l'organisation suivante: ca- lice à 4 sépales dressés, dont les 2 latéraux sont renflés à leur base; pétales onguiculés, à limbe étalé, ovale ou oblong ; filets des longues étamines dilatés en bosse à leur base; stigmate épais, bilobé. Le fruit qui succède à ces fleurs est une silique bivalve, cylindrique ou comprimée , allongée, sur- montée par les lobes du stigmate conni- vents , épaissis à leur côté dorsal ou déve- loppés en pointes : il renferme plusieurs graines rangées en une seule série, le plus souvent bordées d'une membrane. Parmi les espèces de ce genre, il en est deux dont la culture a tiré un excellent parti, et qui figurent parmi les plantes d'or- nement les plus vulgaires et aussi les plus belles. Nous nous arrêterons sur elles quel- ques instants. 1. Matthiole blanchâtre, Mallhiola in - cana Rob. Brown (Cheiranlhus ivcanus Lin.). Cette espèce est connue dans les jardins sous les noms vulgaires de Giroflée grosse espèce, Giroflée des jardins , Violier ; elle croît sur les bords de la mer dans le midi de l'Eu- rope. Elle est vivace. Sa tige est dure et sous-frutescente à sa base, droite, rameuse, haute de 5 ou 6 décimètres , et quelquefois davantage dans les individus cultivés; ses feuilles sont lancéolées-allongées, entières, molles, couvertes d'un duvet court qui leur donne une teinte blanchâtre , d'où est venu le nom de l'espèce ; elles deviennent plus ou moins sinueuses dans les jardins; les pétales de ses fleurs sont entiers; ses siliques sont à peu près cylindriques, comme tronquées 606 MAT MAT à leur extrémité, dépourvues de glandes. La culture a singulièrement amélioré cette es- pèce, et elle en a fait l'une des plantes d'or- nement les plus belles et les plus variées que possèdent nos parterres. Les horticulteurs en ont obtenu de nombreuses variétés de couleur blanche, couleur de chair, rose, rouge, violette, panachées de rouge et de blanc, les unes simples, les autres doubles, et même une prolifère. Tout le monde con- naît de plus l'odeur suave de ces fleurs, qui, à ces divers mérites, joignent celui de se con- server et de se succéder pendant très long- temps. Au reste , la culture de ces belles plantes exige assez peu de soins , ce qui ex- plique très bien comment elles sont si ré- pandues. On les multiplie principalement de graines, qu'on sème sur couche au prin- temps ; l'été on met le jeune plant en pleine terre aune exposition méridionale; après quoi on l'empote pour l'enfermer pendant l'hiver dans une orangerie bien aérée, ou seulement dans une fosse qu'on couvre de châssis pendant les grands froids. On pro- page également de boutures les variétés à fleurs pleines. 2. Matthiole annuelle, Matthiola annua DC. {Cheiranthus annuus Lin.). Celle-ci re- çoit des horticulteurs les dénominations vulgaires de Quarantain , Giroflée quaran- taine, Violier d'été. Elle est moins haute que la précédente et annuelle; elle croît aussi naturellement sur le littoral des mers dans les parties méridionales de l'Europe. Sa tige est herbacée, droite, rameuse; ses feuilles sont lancéolées, obtuses, couvertes d'un du- vet blanchâtre ; les pétales de ses fleurs .sont échancrés au sommet; ses siliques sont presque cylindriques et se terminent en pointe. Cette jolie espèce est presque aussi fréquemment cultivée dans les jardins que la précédente ; elle a également donné, par l'effet de la culture, de nombreuses variétés de couleur blanche, couleur de chair, rouge, Hlas, brune, etc. Ses fleurs deviennent également très doubles, et leur floraison est de longue durée. Comme elle est annuelle, on la multiplie uniquement de graines qu'on sème ordinairement à la fin de l'hiver et sur couche, ou plus tard et jusqu'au commence- ment de l'été, afin d'en avoir en fleurs jus- que vers la fin de l'automne. Parmi les jeunes pieds qui proviennent de ces semis , on ne conserve d'ordinaire que ceux à fleur double, et l'habitude a appris aux jardi- niers à distinguer ceux-ci même lorsqu'ils sont encore fort jeunes. (P. D.) *MATTiA. BOT. PH. — Genre de la famille des Aspérifoliées-Cynoglossées, établi par Schultes {Observ., 30). Herbes de l'Europe austro-occidentale. Voy. aspérifoliées. ♦MATTOIVIA. BOT. CR. — Genre de Fou- gères-Polypodiacées, établi par R. Brown (in Wall. Plant, as. rar., I, 16, t. XVI). Fougères de la montagne d'Ophir, près Ma- lacca. Voy. fougères. — Sm., syn. d'£/et- taria, Rheed. MAÏTLSCHÏA, Gmel. bot. ph. — Syn. de Saururus, Linné. MATTUSCHKEA, Schreb. bot. ph. — Syn. de Perama, Aubl. *MATLS (aoÎToç, action de chercher), ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Hydrocanthares, créé par M. le docteur Aube { Iconographie des Coléoptères d'Europe. — Species général des Hydrocan- thares, 1838, t. VI, p. 390). L'espèce type et unique est le M. bicarinatus Say {emar- ginalus, elongalus Dej.); elle est originaire des Etats-Unis. (G.) MATLTE. Matuta (nom mythologique). CRUST. — C'est un genre de l'ordre des Décapodes brachyures , établi par Fabri- cius , adopté par tous les carcinologistes , étrange par M. Milne-Edwards dans sa fa- mille des Oxystomes et dans sa tribu des Calappiens. Les Crustacés qui composent ce genre ressemblent à certains Portu- niens , et sont remarquables par leur cara- pace circulaire, et les pattes des quatre dernières paires terminées par un article lamelleux et complètement natatoire. La distinction des espèces que renferme cette coupe générique présente d'assez grandes difficultés; le docteur Leach a employé comme caractères la direction transversale ou un peu oblique des grosses épines laté- rales de la carapace, et le nombre de petits points écailleuxqui se voient sur la face su- périeure de cette carapace ; mais à cet égard il n'y a rien de constant, et si ce natura- liste avait examiné un grand nombre de ce» Crustacés , il aurait vu que les particulari- tés qu'il signale comme des dilTérences spé- cifiques varient suivant les individus: aussi les espèces qui composent actuellement cette MAU MAU 607 coupe générique sont-elles beaucoup res- treintes. On ne connaît rien sur les mœurs de ces Crustacés , qui habitent la mer des Indes. Le Matute vainqueur , Maluta victor Desm. (Edw., Hist. nat. des Crust., t.. II, pag. 115, pi. 20, fig. 3 à 6) peut être con- sidéré comme le type de ce genre^emar- quable dont on ne connaît encore que deux espèces. (H. L.) *MATLTOIDES. Matutoidea. crust. — M. de Haan , dans la Faune japonaise, dé- signe sous ce nom une famille de Crustacés qui correspond en partie aux Oxystômes de M. Milne Edwards. Voy. oxystômes. (H. L.) MAUBÈCIIE. Tringa , Linn. ois. — Voy. MAUDUYTA, Commers. bot. pu.— Syn. de Samadera , Geertn. MAULIN. MAU. ~ Molina {Hist. nat. du Chili) a décrit sous ce nom un Mammifère encore pju connu, et qu'a l'exemple de Shaw on rapporte au genre Marmotte, sous ladénomination d'Arclomys maulina. (E.D.) MAU!\'EIA. BOT. PH. — Genre dont la place dans les méibodes n'est pas encore fixée. Il a été établi par Dupelit-Thouars {Gen. Madagasc. , 19), qui lui donne les caractères suivants : Calice monophylle à 4 lobes , plan ; corolle nulle ; étamiiies nom- breuses, insérées au calice; ovaire unique. Style plus long que les étamines; stig- mates, 3. Le fruit est une baie ovale, ai- guë 3-ou par avortement 2-sperme. Les Mauneia sont des arbrisseaux de Ma- dagascar, à feuilles alternes, ovales , den- tées , à épines axillaires , à fleurs axillaires , solitaires. MAURANDIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées- Antirrhinées , établi par Ortega {Dccad., II, 21). Herbes du Mexique. Voy. scrophula- RINÉES. MAURE. MAM. — Espèce de Guenon. Foy. CERCOPITHÈQUE. (E. D.) MAURES. INS. — Nom donné vulgaire- ment aux Papillons du g. Satyre, à cause de leur couleur obscure et même noire. MAURESQUE, moll. — Nom vulgaire de VOliva maura Linn. MAURIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Anacardiacées, établi par Kunth ( trt Ann. se. nat., II, 338). Arbres du Pé- rou. Voy. ANACARDIACÉES. MAURICOU , Adans. bot. ph. — Syn. d'Erythrina , Linn. MAURITIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Palmiers, tribu des Lépidocary-' nées-Flabellifrondes, établi par Linné fils {Suppl., 1436). Palmiers de l'Amérique tro- picale. Voy. PALMIERS. MAUROCENIA, Mill. bot. ph. —Syn. de Cassine, Linn. MAUSSADE. BOT. PH. — Nom vulgaire du Viburnum opulus , dans quelques can- tons de la France. MAUVE, ois. — Nom vulgaire de quel- ques espèces de Mouettes. MAUVE. Malva. bot. ph. — Grand genre de plantes de la famille des Malvacées , à la- quelle il donne son nom , de la monadel- phie polyandrie dans le système sexuel de Linné. Il comprend aujourd'hui plus de 100 espèces. Les végétaux qui le composent sont herbacés , sous-frutescents ou frutes- cents, quelquefois même, mais rarement, ils forment de petits arbres; ils sont disper- sés sur presque toute la surface du globe; néanmoins on les trouve groupés en plus grand nombre dans la région méditerra- néenne et au cap de Bonne-Espérance. Leurs feuilles sont alternes , pétiolées , dans la plu- part des cas anguleuses ou lobées, pour- vues de stipules pétiolaires géminées. Leurs fleurs se font remarquer par la grande di- versité de couleurs qu'elles présentent dans toute l'étendue du genre; elles sont tantôt solitaires , tantôt réunies en épi , en grappes ou en glomérules. Leur calicule est formé de trois folioles, soudées au calice par leur base, très rarement fixées sur le pédicule; M. Endlicher considère ces folioles comme représentant une bractée avec deux stipules. Le calice est divisé en cinq lobes égaux entre eux , à préfloraison valvaire dans le bouton. La corolle est à cinq pétales, le plus sou- vent échancrés au sommet et inéquilaté- raux , à préfloraison tordue. Comme nous l'ont montré nos recherches sur l'organogé- nie de la fleur (voyez Annales des se. nalur., septembre 1845, pag. 123 et suiv.), ces pé- tales sont libres et distincts , et même éloi- gnés l'un de l'autre , à l'état jeune; mais dans la fleur adulte , ils forment à leur base un corps unique par l'intermédiaire du tube staminal auquel ils adhèrent, de sorte que plusieurs botanistes ont pu mettre en ques- 608 MAU lion si cette corolle est monopétale ou po- lypétale. Les étamines sont nombreuses , monadelphes , comme dans les autres genres de la famille. Le fruit est une capsule dé- primée, qui se divise, à la maturité, en plusieurs coques à une seule graine, s'ou- vrant en deux valves ou indéhiscentes. Les espèces à coques renfermant deux ou plu- sieurs graines, que comprenait le genre tel qu'il était dans le Prodromus . en ont été séparées. Plusieurs espèces de ce grand et beau genre ont de l'intérêt , soit à cause de leurs usages médicinaux, soit parce qu'elles sont fréquemment cultivées dans les jardins comme plantes d'ornement; nous nous ar- rêterons seulement sur les plus connues d'en- tre elles. 1, Mauve sauvage , Malva sylvcstris Lin. Cette espèce est très connue sous les noms vulgaires de Mauve, grande Mauve. Sa tige est droite, rameuse, velue, et s'élève à 5 ou 6 décimètres de hauteur; ses feuilles sont pétiolées , légèrement velues, divisées en 5-7 lobes aigus au sommet et crénelés sur leurs bords; ses pétioles et ses pédoncules sont pi- leux. Les fleurs sont grandes , purpurines, marquées de lignes plus colorées; les fo- lioles de leur calice égalent en longueur les sépales. — La Mauve sauvage croît en abon- dance dans les lieux incultes , le long des haies, des habitations, etc. Ses propriétés médicinales sont absolument identiques à celles de l'espèce suivante; aussi les expo- serons-nous en même temps pour l'une et l'autre à la fois. 2. Mauve a feuilles rondes, Malva ro- tundifolia Lin. Elle reçoit vulgairement le nom de petite Mauve; elle croît dans les mêmes lieux que la précédente , le long des chemins , et elle est à peu près aussi com- mune qu'elle. Sa lige est couchée et n'at- teint guère que 2 ou 3 décimètres de lon- gueur; ses feuilles sont petites, orbicu- laires , échancrées en cœur à leur base, crénelées à leur bord, divisées en cinq lobes très obtus, larges et courts, longuement pétiolées ; ses pétioles et ses pédoncules sont pubescents; ses fleurs sont petites, d'un blanc lavé de rose, le plus souvent grou- pées par cinq à l'aisselle des feuilles ; les pédoncules fructifères sont déclinés. Celte plante était alimentaire pour les Grecs et les MAU Romains , qui la mangeaient en guise d'é- pitiards; cependant elle ne constitue jamais qu'un aliment très médiocre , la cuisson ne la ramollissant qu'imparfaitement. Encore aujourd'hui l'on mange l'une et l'autre de nos rfcux Mauves communes dans certaines parties de la France, de l'Italie, ainsi que dans la Basse-Egypte. Mais le principal usage de ces plantes est motivé par leurs proprié- tés médicinales; elles forment, en effet, l'un des émollients et adoucissants les plus usités , grâce au mucilage qu'elles renfer- ment en abondance. On les emploie jour- nellement, surtout dans la médecine popu- laire , en décoction , pour bains, tisanes, injections, etc., contre les inflammations intérieures, contre les rhumes, etc. La Mauve sauvage est la plus usitée des deux, et particulièrement ses fleurs. Dans les jardins, on cultive, comme plantes d'ornement, plusieurs espèces d» Mauves , dont nous ne pouvons nous dis- penser de faire connaître un petit nombre. 3. Mauve frisée, Malva ci'ispa Lin. Elle est cultivée à cause de ses grandes feuilles, glabres , d'un vert gai , à sept lobes , den- tées et frisées sur leurs bords avec beaucoup d'élégance ; sa tige est droite et s'élève or- dinairement à un mètre de hauteur. Ses fleurs sont axillaires et sessiles. Elle croît spontanément en Syrie; elle est annuelle. On la multiplie de graines qu'on met en terre immédiaiement après leur maturité. Elle réussit dans toutes sortes de terres , pourvu que leur exposition soit méridionale. 4. Mauve DU Cap , Malva capensis Cav. Cette espèce est originaire du Cap de Bonne- Espérance, ainsi que l'indique son nom, de même que les doux espèces suivantes; toutes les trois sont vivaces et ligneuses. La Mauve du Cap se distingue par ses feuilles à trois et à cinq lobes, crénelées ou dentées sur leurs bords, enduites d'une humeur vis- queuse; par ses fleurs roses, solitaires ou géminées sur leur pédicule, qui dépasse en longueur le pétiole; les folioles du calicule sont ovales , lancéolées. 5. La Mauve effilée, Malva virgataCa\.^ a des feuilles glabres, raides , incisées e crénelées sur leurs bords; ses fleurs son blanches, portées, comme chez la précé- dente, au nombre d'une ou de deux, sur des pédoncules plus longs que le pétiole; MAY les folioles de leur calicule sont linéaires. 6. La Mauve divariquée, Malva divari- cata Andr., est une très jolie espèce, dont les branches et les rameaux sont divariqués , llexueuï , dont les feuilles sont petites, lo- bées, plissées, dentées sur leur bord, un peu rudes au toucher; dont les fleurs, qui se succèdent pendant tout l'été et jusqu'aux grands froids, sont blanches et rayées, d'un très beau rouge, solitaires, sur un pé- doncule plus long que le pétiole de la feuille à l'aisselle de laquelle elles viennent. Les trois espèces qui viennent de nous occuper sont des plantes d'orangerie, qu'on multi- plie soit de graines semées en pots , sur cou- che chaude et sous châssis, soit de boutures traitées avec les mêmes soins. 7. On cultive encore fiéquemment la Mauve rouge, Malva miniata Cav., petit ar- buste dont la patrie est inconnue, dont les fleurs sont d'un rouge cinabre vif, réunies en petites grappes axillaires, pauciflores, et quelques autres que nous passerons sous si- lence. Certaines de ces espèces de Mauves cultivées ont même donné des hybrides qui sont venues augmenter nos richesses horti- coles. (P. D.) MAUVIETTE, ois. — Nom vulgaire de la Grive et de l'Alouette des Champs. MAUVIS. OIS. — Espèce du g. Merle. Voy. ce mot. MAXIMILIANA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Palmiers, tribu des Cocoinées , établi par Martius ( Pa/m., 131, t. 91 ). Palmiers des forêts du Brésil. Voy. PALMIERS. *MAXÏMILIENS. ois. — Nom donné par M. Lesson à une division de la famille des Perroquets. (Z. G.) MAYACA. BOT. PH. — Genre placé à la fin des Xyridées, avec lesquelles il a de grandes afflnités. Il a été établi par Aublet (Guian., I, 42, t. XV), pour de petites her- bes croissant dans les marais des régions les plus chaudes de l'Amérique tropicale. Voy. XYRIDÉES. MAYEPEA, Aubl. bot. ph. — Syn. de Linociera, Swartz. MAYIVA. BOT. PH. — Genre de la famille des Schizandracées ?, établi par Aublet ( Guian., II, 922, t. 352). Arbrisseaux de la Guiane. Voy. schizandracées. — Radd, syn. de Carpotjoche, EndI, MEA 609 IMAYTEIMUS. bot. ph. —Genre de la fa- mille des Célastrinées-Évonymées. établi par JuBsieu {Gen., /*49). Arbres et arbris- seaux de l'Amérique australe. Voy. célas- TRINÉES. MAZAME. Mazama. mam. — Buffon, d'après Hernandez, Réihi et Fernandez, désigne collectivement sous ce nom les espè- ces du genre Cerf qui habitent le Mexique; et Rafinesque {Am. Monlh. Mag. 1817) a adopté cette division. Fr. Cuvier a appliqué spécifiquement le nom de Mazame à une espèce du genre Cerf qu'il appelle Cervus cainpeslris. Voy. cerf. (E. D.) MAZARD. iNS. — Dans l'ancienne pro- vince appelée Bourgogne , on désigne sous ce nom , les Coléoptères qui coupent les bourgeons. Voy. Eumolpus , Bromius, etc., et aussi sous celui de Coupe-Bourgeons , Bêche, Pique-Brot et Lisette. (C.) MAZEIMTOXEROIV, Labill. bot. ph. — Syn. de Correa , Smith. MAZUS. bot. ph. — Genre de la famille des Scrophularinées-Gratiolées, établi par Loureiro ( Flor. cochinch., 385). Herbes de l'Asie tropicale , du Japon et de l'île Die- men. Voy. scrophularinées. MAZZA. MOLL.— Genre proposé par Klein pour des coquilles assez voisines des Turbi- nelles et des Pyrules. (Duj.) MEADIA, Catesb. bot. ph. — Syn. de Dodecalheon, Linn. MÉANDRI1\E. Meandrina (Méandre, fleuve de la Troade, remarquable par ses sinuosités), polyp. — Genre de Polypes an- thozoaires dont le Polypier calcaire a été classé par Lamarck parmi les Polypiers la- mellifères, et a fourni pour Lamouroux le type de la famille des Méandrinées. M. de Blainville l'a placé dans sa section des Ma- dréphyllies.CePolypier forme ordinairement une masse simple convexe, hémisphérique ou ramassée en boule; sa surface est occu- pée par des sillons sinueux ou tortueux, plus ou moins larges, plus ou moins creux, garnis de chaque côté de lames transverses parallèles, qui adhèrent à des crêtes ou col- lines séparant les sillons dont elles suivent les sinuosités. Ces sillons ou vallons repré- sentent les étoiles isolées ou circonscrites qu'on voit sur les autres Polypiers lamelli- fères; ce ne sont en effet que des étoiles al- longées, confluentes latéralement. Les Po- 39 610 MEB lypesdesMéandrines, comme ceux des autres genres voisins, sont les animaux assez sem- blables à des Actinies qui seraient réunies par rangées sinueuses au fond des sillons du î*o!ypier; mais ils n'ont de tentacules que sur les côtés de la bande charnue résultant lie leur agrégation , et leurs bouches lisses et saillantes sont espacées au milieu de cette bande. L'espace qui sépare les bouches de deux Polypes voisins est non seulement dé- pourvu de tentacules, mais il ne présente aucune trace de soudure; de sorte que l'u- nion de ces Polypes est encore plus intime que pour les autres Anthozoaires. M. Ehren- berg a décrit une espèce de la mer Rouge comme tout-à-fait dépourvue de tentacules. Les Méandrines habitent les mers des pays chauds ; oo commence déjà à en trouver dans la mer Rouge; mais c'est surtout en se rapprochant de l'équateur qu'on. trouve ces masses de Méandrines, que leur forme et leur aspect ont fait nommer autrefois Cer- veau de Neptune. On connaît onze ou treize espècesdeMéandrines encore vivantes, etplus dé huit fossiles, soit des calcaires jurassiques, soit des terrains tertiaires. Les caractères distinctifs ont été tirés de la largeur des sil- lons de l'aspect des crêtes ou collines qui sont lisses ou dentelées en peigne, simples ou bifides, etc.; mais il est vraisemblable que la connaissance des Polypes eux-mê- mes fournirait des caractères plus précis, (Dcj.) MÉAIVORINÉES. POLVP. — Famille de Polypiers pierreux lamellifères proposée par Lamouroux, mais non adoptéegénéralement. Elle devait contenir les genres Pavonie, Apseudésie, Agaricie, Méandrine et Monti- culaire. (Duj.) MÉAMDRITE. polyp.— Nom donné quel- quefois anciennement à des Méandrines fos- siles. (Duj.) MEBOREA. BOT. ph. — Genre dont la place, dans les méthodes, n'est pas encore fixée. Endlicher (Gen. plant., 5879) le place avec doute à la fin des Euphorbiacées. Il a étéétabliparAublet(Gi(iau.,lI,825, t. 323) qui lui donne les caractères suivants : Fleurs monoïques. Calice à six divisions lancéolées, munies à leur base interne d'une fossette marginale. Corolle nulle. Fieursmd/es; Éta- mines 3, formant par leur réunion une colonne épaisse à la base et trilobée au som- MEG met. Anthères 3, fixées aux lobes de U co- lonne, à deux loges s'ouvrant longitudinale- ment. Fleurs femelles : Ovaires à trois loges 2 ovulées. Style simple (?), Le fruit est une capsule 3-lobée, à loges bivalves, dispernies. Les BIcborea sont des arbrisseaux origi- naires de la Guiane, à feuilles alternes, ses- siles, ovales, aiguës, très entières, glabres; fleurs axillaires et terminales, disposées en grappes; les supérieures, mâles; les infé- rieures, femelles, et situées sur le mcnie ra- meau. *iMECASPIS (fAvIxoç, longueur; à MÉCHOACAN. bot. ph. —Nom vulgaire d'une espèce de Convolvulus , le C. Mechoa- cana. Voy. liseron. On nomme aussi Méchoacan noir le Jalap, et Méchoacan du Canada le Phylolacca de- candra. *MECHORIS,Billberg, Stephens. ms. — Synon. de Rhynchiles des auteurs. Voy. ce mot. (C.) *MECINOPUS (u.^xoç, longueur; ^oOç, pied). INS. — Genre de Coléoptères subpen- tamères, tétramères de Lalreille, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins, crée par Érichson {Arch. fur naturg., 1842, p. 222, g. C9), et rapporté à la tribu des Nécydalides de l'auteur. Le type, le if, co- hurnatus , est originaire de la Nouvelle- Hollande. (G.) MECIMJS(«^xoç, longueur), ins. - Genre de Coléoptères tétramères, famille des Cur- culionides gonalocères, division des Cioni- des, établi par Germar {Magaz. enlom. 4, p. 315) et adopté parSchœiiherr(D(sp.meU/io-- thorax longicornis. Ce nom a peut-être la priorité sur l'autre. (G.) *MECOCHIRUS (pi^Koç, longueur; x'^P, xc-pk , patte ). CRUST. — Genre de Tor- dre des Décapodes brachyures, établi par M. Germar dans le Keferst. geogn. Deutsch., t. IV, 1826. Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de deux et ne sont connues qu'à l'état fossile. Le Mecochirus Baieri Germ. (Op. cit., p. 103, pi. 1, fig. 5) peut être considéré comme le type de ce genre singulier. Cette espèce a été rencon- trée dans les pétrifications de Solenhofen en Bavière. (H. L.) *iMFCOCORl'IVIL'S (fAÎxo;, longueur; xo- pvv/), massue), ihs. — Genre de Coléoptères me 611 tétramères, famille des Curculionides gona- tocères, division des Apostasimérides erypto- rhynchides, créé par Schœnherr {Gen. et sp. Curcul syn., t. IV, p. 194-8, p. 358). L'espèce type, le Jl/. vresfermanni Schr., est originaire de Guinée. Nous avons décrit sous le nom de Tretus loripes une espèce du Sé- négal que Schœnherr a fait entrer dans son genreilfecocory»nt.v. (G.) *MEC0DE1MA (,t;.^xoç, longueur; Séaoiu taille). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Carabiques, tribu des Féroniens, publié par MM. Hombron et Jacquinot {Voyage au pôle sud, tab. 2, fig. 14), et qui a pour type une espèce delà Nou- velle-Zélande, nommée M. sculpluralum par ces auteurs. (G.) *aiEC01VIEIMUS(fit^xoç, longueur; fi.>îyy), lunule). INS. — Genre de Coléoptères pentq- mères, famille des Curculionides orthocères, division des Anthribides, créé par MM. Bra- hamm et Imhoff, et adopt^ par Scbœnl^prr {Synops. gen. et sp. Curcul. syn., t. VIII, 2"^ part., p. 341, 2). L'espèce type est ori- ginaire de l'Amérique centrale. (G.) *MEC01\ELLA (diminutif de Meconmm, Pavot). BOT. PH. — Genre de la famille des Papavéracées - Papavérées - Platystémonées , établi par Nuttall (m Toney et A. Gray Flora of North Americ, I, 64). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. papavéracées. *iVÎEt;OIVEIMA (pTjxo;', longueur; v7,>a, fil, patte). INS. — Genre de la tribu desLocus- tiens, groupe des Locuslites, de l'ordre des Orthoptères, caractérisé par un prosternum mutique, une têle ofl'rant une épine entre les antennes, et des éiytres étroites, sans miroir dans les mâles. On ne connaît qu'une seule espèce de ce genre, d'assez petite di- mension ; c'est la M. varia { Locusta varia Fab.). Elle habite notre pays. (Bl.) MECOIVOPSIS (urixûiv, pavot; J^^c?, as- pect), bot. PII. — Genre de la famille des Papavéracées-Argérnonées , établi par Vi- guier {PapQV., 20 et 48, f. 3). Herbes crois- sant sur les Pyrénées, en Angleterre, dans la Sibérie, le Népaul et l'Amérique boréale occidentale. Voy. papavéracées. *MECO\YX (pî/xo;, longueur; cw?, on- gle). INS. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Malacodermes, tribu de* Mélyrides, proposé par Schœnherr et adopté par Dejean (Catal., 3* édit., p. 125). La 612 MEC seule espèce connue est de Colombie ; Schœn- herr l'a noniniée M. collaris. (G.) *i\IECOPODA (fjvîxo;, longueur; ,roCiç, patte). INS. — Genre de la tribu des Locusliens, groupe des Locustites, de l'ordre des Orthop- tères, établi par M. Serville sur une espèce assez commune à l'île de Java ; c'est le M. elongata {Locusta elongata F"ab.). Les Méiopodes sont caractérisés par un sternum étroit et bi-épineux, desélytres une fois plus longues que le corps, etc. On trouve encore aux Indes orientales les M. ferruginea Stoll. (maculata Serv.) et M. virens Bruil. (Bl.) *aiECOPUS (a~xoç, longueur; ttoOç, tige). BOT. PH. — Genre de la Tamilie des Légumineuses - Papilionacées- Hédysarées, établi par Bennett (m Horsfield Plant. Jav. rar., 154 , t. 52). Herbes de Java. Voy. lé- GUMINEL'SES. MECOPUS (aTîxoç, longueur; ^ov? , pied). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères, division desApostasiméridescryptorhynchides, établi par Schœnherr (Djsp. melhod., p. 304 ;Gen,. et sp. Curcul. syn., t. III, p. 555-8, 2, p. 19). Huit espèces rentrent dans ce genre; nous citerons principalement les trois sui- vantes : M. bispinosus F., Audinetii Schr. et trilineatus Guérin. Sept sont originaires des Indes orientales et la dernière est propre à la Nouvelle-Guinée. Lps mâles portent en avant du prothorax, en dessous, deux défenses minces et recourbées (C.) *aiÉCORHYi\CIIES. Merorhynchi. ins.— Sous celte dénomination, Sibœnhcrr établit une seconde légion dans l'ordre des Coléop- tères tétramères, famille des Curculionides gonatocères [Gen. elsp. Curcul sijn., t. VII, 1, p. 418) , et qui correspond aux Rhyn- chœnides ( Rhynchaenides ) de Fabric'us. La trompe des Mécorhynques est cylindrique, filiforme, plus ou moins allongée, rarement plus courte que le corselet; leurs antennes sont insérées en avant ou vers le milieu de la trompe, et non près de la courbure de la bouche. (C.) *IllECOSA , Blume. dot. ph. — Syn. de Platanlhera, L.-C. Rith. *i\lECOSAr,THUO\' (mTîxoç, longueur; aoOpov, articulation), ins. — Genre de Co- léoptères subpentamères, tétramères de La- Ireille, famille des Longicornes, tribu des Prionieas, créé par M. L. Baquet {lievue MED zoologique de Guérin, 1840, p. 172). L'au- teur l'a formé avec une espèce du Brésil qu'il nomme M. buphagus. (C.) *MECOTARSUS (p.y;xoç, longueur; rap- (70Ç, tarse), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Curculionides or- thocères, division des Anthribides, créé par Schœnherr {Gen. et sp. Curcul. syn., t. V p. 186, 17). L'espèce type et unique da ce genre est le M. Rosenschœldi. Elle es propre a l'île de Madagascar. (C.) *.WECY]\ODERA (f./)xvvu, être long (J/pY), cou). INS. — G?nre de Coléoptères sub- pentamères, famille des Eupodes, tribu des Sagrides, créé par M. Hope [Coleopterisf Manual, 1840, p. 181, pi. 1, fig. 6) qui lui donne pour type une espèce de la Nouvelle- Hollande, la M. picta, qui avait été décrite premièrement parM.Boisduval sous le nom de Lema coxalgica, et, en dernier lieu, paf Sturm sous les noms générique et spécifique de Mesophalacrus Spinolœ. (C.) *MECYIVOKHli\A (p./)xvva), être long; ptv, nez). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides mélitophiles, établi par M. Hope (Coleopterisf s Manual, \S37 , p. 60) avec les Cetonia polyphemus et inicans de Fabricius. MM. Westwood, Burmeister et Schauin ont adopté ce genre; mais le dernier de ces au- teurs n'en mentionne qu'une espèce, la C. torquata de Drury (collaris Schr.). Elle pro- vient de la côte de Guinée. (C.) *MECYSMODERES (piyjxvaj^o?, prolon- gé; dVpv), cou). INS. —Genre de Coléoptères tétramères, famille des Curculionides gonato- cères , division des Apostasimérides crypto- rhynchides, créé par Schœnherr (Gen. et sp. Curculion. synon.y t. IV, p. 596). L'espèce type est le Rliynchœnus euglyptus Daim., espèce originaire de Java, et dont la taille se rapproche de celle du Ceuthorhtjnchus didy- mus de Fab. (C.) *MÉDÉE (nom mythologique), acal. — Genre d'Acalèphes dans la famille des Bé- roïdes, établi parEschscholtz pour des espèces de Béroés qui ont les cils vibratiles deux fois plus longs que les intervalles séparant les pe- tites rangées transverses de ces cils. Les rangées longitudinales qui partent de l'ex- trémité fermée ne dépassent pas beaucoup la moitié de la longueur du corps qui est comprimé et forme deux grosses lèvres de MÉD chaque côté de la bouche. Le mouvement de locomotion est très vif en raison de la lon- gueur des cils vibratiles, et, comme les es- pèces de ce genre sont toutes très petites, on serait tenté de penser que ce sont les jeunes de quelques espèces d'un autre genre. Eschscholtz en décrivit deux espèces : l'une Irouvce par lui dans la mer du Sud, l'autre trouvée par Chamisso dans le détroit de la Sonde. M. Lesson y ajoute trois autres es- pèces, savoir : deux observées par Scoresby dans les mers polaires, et une troisième nom- mée Beroe fulgens par Macartney, qui l'ob- serva sur la côte nord du comté de Kent, en Angleterre, où elle est commune, dit-il, et remarquable par sa phosphorescence. (Dcj.) MEDEOLA. BOT. ph. — Genre de la fa- mille des Smilacées-Paridées, établi par Gronovius {Virgin., p. 55). Herbes de l'A- mérique boréale. Voy. smilacées. *MEDETERUS. iNS. —Genre de l'ordre des Diptères brachocères, tribu des Doli- chopodes, groupe des Dolichopodites, établi par Meigen aux dépens des Dolichopus de Fabricius. On n'en coimaît qu'une seule es- pèce, le Medeiertts regfiws, qui habite la France. M. Macquart (Di>«. exot., t. Il, 2" part, p. 123) en cite trois nouvelles espèces (M. ci- nerews Wied., cupreus et fuscipennisMacq.) ; la première est de Tanger, les deux autres des îles Canaries. MEDICAGO. BOT. PH. — Voy. luzerne. MÉDIGirMIER. Jatropha, Kunlh (rarpov, remède; tpâyca , je mange), bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Euphorbiacées, de la monœcie monadelphie dans le système sexuel de Linné. Tel qu'il était circonscrit par le botaniste suédois, il formait un groupe hétérogène et nombreux; mais les botanis- tes modernes l'ont restreint entre des limites plus étroites, en même temps plus précises, et pour cela ils en ont séparé diverses espèces qui ont été se ranger dans des genres déjà établis, ou qui ont servi à former des gen- res nouveaux {voy., par exemple, manihot). Ainsi limité, le genre Médicinier se compose d'arbres et d'arbrisseaux, et de quelques herbes, qui renferment tous un suc laiteux abondant ; leurs feuilles sont alternes , quelquefois entières, plus souvent palmées ou lobées, dans quelques cas hérissées de poils glauduleux qui sccrèleQt uae humeur MED 613 caustique. Leurs fleurs, ordinairement de couleurs assez vives , sont monoïques; leur périanthe est le plus souvent double , c'est- à-dire composé d'un calice à cinq lobes plus ou moins profonds, et d'une corolle égale- ment à cinq lobes profonds ; celle-ci manque dans quelques espèces. Plus intérieurement que la corolle, se trouve un disque formé de cinq petites écailles glanduleuses, lanlôt libres et distinctes, tantôt soudées en un anneau sinueux à son bord. Les fleurs mâles présentent 8 10 étamines à filets soudés dans leur partie inférieure, et dont les 3-5 plus intérieures dépassent les autres. Quant aux fleurs femelles, elles oiTrent un pistil dont l'ovaire est à trois loges uni-ovulées, et porte à son sommet trois styles bifides ou dichotomes. A ces fleurs succède un fruit à trois coques. Les Médiciniers habitent tous les contrées chaudes du globe , soit dans l'ancien, soit surtout dans le nouveau con- tinent. La plus connue et la plus importante d'entre leurs espèces est la suivante : Médicinier cathartique , Jatropha curcas Lin. Cette espèce porte vulgairement les noms de Médicinier, Gros Pignon d'Inde, Ri- cin d'Amérique. Elle paraît être originaire de l'Afrique et avoir été transportée de là en Amérique , où elle s'est naturalisée. C'est un arbre très peu élégant, haut d'environ 4 mètres, dont toutes les parties exhalent une odeur vireuse narcotique , et laissent couler par gouttes, à la moindre blessure , le suc laiteux qu'elles renferment. Son tronc a un décimètre environ de diamètre; il donne naissance à des branches nues dans une grande partie de leur longueur, cassan- tes, marquées à leur surface de nombreuses cicatrices laissées par les feuilles qui sont tombées; les feuilles ne se trouvent qu'à l'extrémité des branches; elles sont longue- ment pétiolées , en cœur à leur base, divi- sées sur leur bord en cinq lobes aigus et en- tiers ; les fleurs sont portées sur des pédon- cules multiflores, axillaires et latéraux, plus courts que le pétiole, et la même grappe en réunit de mâles et de femelles; leur corolle est d'un jaune terne, assez clair. Le fruit qui succède aux fleurs femelles est presque arrondi, pendant. Les graines du Médici- nier cathartique sont extrêmement actives, et agissent comme un violent purgatif lors- qu'on les prend eu petite quantité ; à plui 614 MED MED forte dose, elles sont vénéneuses. Leur prin- cipe actif réside dans leur embryon et dans leur tégument, tandis que leur albumen est presque inodensir; aussi peut-on les manger impunément après les avoirdébarrassées des deux parties qui leur communiquent toute leur énergie. Leur principe actif, qui paraît être l'acide jatrophique, est volatil, et dispa- raît en grande partie par l'action de la cha- leur. Telles qu'elles nous arrivent en Europe, elles constituent encore un méfiicament très actif, et même un poison acre et irritant, comme l'ont prouvé les expériences de RI . Or- fila. Ce toxicologiste a vu en effet que leur farine , ingérée dans l'estomac des chiens à la dose de 4-12 grammes , les fait périr en dix heures ,,et détermine une inflammation vive sur les parois de leur canal digestif. En Amérique , on obtient de ces graines une huile extrêmement énergique, qu'on n'em- ploie guère qu'à l'extérieur pour le traite- ment de la gale et des dartres, mais dont l'usage doit être accompagné de beaucoup de précautions. On l'utilise aussi comme huile à brûler. Les autres espèces du même genre possè- dent généralement des propriétés analogues à celles du Médicinier cathartique; l'une d'elles particulièrement, le Jalropha mulli- fida, donne des graines connues sous le nom vulgaire de noisettes purgatwes , qui , après avoir été fort usitées autrefois, sont aujour- d'hui à peu près abandonnées, à cause des accidents qu'amène fréquemment leur em- ploi. Le Jairopka urens et quelques autres sont cou\erts de poils raides, dont la piqûre est suivie pendant longtemps d'une vive cuisson. (P-D.) MEDICUSIA, Mœneh. bot. ph. — Syn. de Picris , Linn, *iHEDIMLLA.B0T. pu.— Genre delà fa- mille des Mélastomacées-Miconiées , établi par Gpiudichaud {ad Freycinet, 484, t. 106), et présentant pour principaux caractères : Calice à tube ovoïde, turbiné ou cylindracé, soudé à l'ovaire, à limbe supère, tronqué ou irrégulièrement denté. Corolle à quatre ou cinq pétales, rarement six, insérés à la gorge du calice. Étamines huit ou dix, rarement douze. Anthères subulées, présentant à la base un connectif émarginé-subbilobé anté- rieurement, et garni d'un éperon à la partie postérieure. Ovaire soudé, glabre au sommet ou très rarement pubescent , à quatre, cinq ou six loges multi-ovulées. Style filiforme; stigmate court, obtus. Le fruit est une baie allongée ou globuleuse,couionnée par le limbe du calice. Les espèces de ce genre sont des arbrisseaux des Moluques, glabres ou rarement couverts d'une pubescence étoilée, à rameaux cylin- driques ou anguleux, à feuilles opposées ou verticillées, péiioléesousessiles, très entières ou dentelées, à fleurs d'un blanc rosé, dis- posées en'cymes ou en ombelles pauciflores ou multiflores, axillairesou terminales. Blume (m Flora, 1831, p. 509) a établi dans ce genre quatre sections qu'il a nom- mées : 1° Campsoplacuntia : tube du calice ovale, limbe cylindracé-tubuleux, tronqué ou rarement fendu; 2° Sarcoplacuntia : tube du calice subglobuleux; limbe court, tron- qué ou dentelé; y Hypcnanthe : tube du calice oblong; limbe court, 4-lobé; 4" Dac- tyliota: tube du calice subglobuleux; limbe court, très entier. Style entouré d'un nec- taire en forme d'anneau. *MEDOIV, Siephens [Illustrât, of Rritish. Entom., i83ô,\, 273). ins. — Syn. du genre Lithocharis de Dejean ei Erichson, mais qui devra sans doute prévaloir, comme antérieur de publication à ce dernier nom. (G.) MEDUSA , Lour. — Syn. de Commerso- nia^ Forst. MÉDUSAIRES ou MÉDUSES, acal. — Les animaux compris diins cette division des Acalèphes se reconnaissent tout d'abord à leur forme si remarquable. Ils se composent d'un disque plus ou moins bombé en om- brelle, quelquefois hémisphérique ou en clo- che, muni en dessous de divers appendices servant à la respiration ou à la manduca- tion , et souvent pendants ou flottants, de manière à rappeler les Serpents dont étaient coiffées Méduse et les Gorgones de la mytho- logie. Cependant leur aspect, loin d'être hi- deux ou repoussant, est curieux et souvent très agréable; leur substance molle a pres- que la consistance d'une gelée; sa diapha- néité est quelquefois parfaite, ou bien elle se distingue par des nuances pures et déli- cates de rose, de violet et d'azur. Leurs di- mensions, suivant les genres et les espèces, varient depuis 2 millimètres jusqu'à 1/3 de mètre. Elles flottent librementdans les eaux de la mer, où, par les contractions péristaU MED tiques de leur ombrelle , elles se soulèvent alternativement; et quand uii courant ou le mouvement des vagues tend à les entraî- ner, ces contractions de l'ombrelle leur font prendre une position oblique contre le cou- rant, et suffisent quelqueTois pour en sur- monter l'action. Certaines Méduses se trou- vent quelquefois en troupes très nombreuses en pleine mer , et quand le vent souffle long- temps dans la direction des côtes, elles sont jetées sur le sable du rivage, où, laissées à sec, et mortes presque aussitôt, elles pa- raissent comme autant de masses d'empois bleuâtre ou de gelée diversement colorée. C'est ainsi qu'elles ont dû attirer l'attention de toutes les personnes qui ont parcouru les grèves de l'Océan et de la Méditerranée; mais souvent en outre elles sont vivement phosphorescentes dans l'obscurité; et enfin leur contact, quand la température est assez chaude, produit aussi la sensation d'une brûlure comme les Orties, et c'est là ce qui fit donner à ces animaux le nom d'Acalèphes, du mot grec qui signifie ortie. Les Méduses ont été considérées d'abord comme des animaux distincts et complets; mais les travaux récents des naturalistes ten- dent au contraire à les faire considérer sim- plementcomme une phase du développement de certains Polypes, qui seraient, par rap- port aux Méduses , ce que le Mycélium fila- menteux ou le Byssus est aux Champignons ; c'est-a-dire qu'ils en seraient la phase végé- tative , tandis que la Méduse elle-même, comme le Champignon, est la phase de fruc- tification ou de reproduction ; mais encore la Méduse, pendant celte dernière période, se détache complètement du Polype d'où elle dérive. C'est donc comme une fleur, isolée du végétal qui l'a produite, et cependant destinée à donner les œufs d'où naîtra une nouvelle génération de Polypes. Les Méduses, observées déjà dans l'anti- quité par Aristote , furent désignées par ce grand naturaliste et par Dioscoride sous le nom commun d'Acalèphe, et de Knidè avec les Actinies. Pline se borna à traduire ce nom en celui à'Urticœ mai-incb , sans rien ajouter à ce qu'avait dit Aristote. A l'époqUe de la renaissance des lettres, Belon d'abord mentionna les Méduses sous le nom de Pou- mon marin, exprimant le mouvement péri- staltique de leur ombrelle. Rondelet ensuite, MED 615 et après lui Aldrovande, donnèrent aux Mé- duses le nom d'Orties de mer libres pour les distinguer des Actinies, qu'ils nommaient Orties de mer fixes. Dans le siècle suivant j RéaUmur étudia une grande Méduse, le Rhi- zostohie. Sur les côtes de La Rochelle, et lui donna le nom de Gelée de mer si bien en rapport avec son aspect , quand elle glt sur la plage comme une masse d'empois ayani conservé la forme du plat où elle s'est soli- difiée. C'est Linné qui, le premier, leur assigna le nom de Méduse , pour en former un seul genre de sa classe des Vers. Depuis lors le nombre des espèces connues de Mé- duses s'est successivement accru, par suite des recherches des naturalistes et des voya- geurs; mais jusqu'à la fin du xviii' siècle, malgré les travaux de Modéer sur les Mé- duses, les classificateurs continuèrent à en faire un seul genre, que Cuvier plaçait dans le second ordre de sa classe des Zoophytes. Bientôt après, ce grand naturaliste distingua parmi les Méduses le genre Rhizostome, si remarquable par l'absence d'un orifice buc- cal unique. Enfin Pérou et Lesueur, de re- tour d'un grand voyage dans l'Océanie, et riches de leurs nombreuses observations, publièrent leur première classification des Méduses, en y comprenant les espèces déjà connues, celles de Modéer , de Forskal , etc. Ils les divisent, d'après la considération de l'existence ou de l'absence d'un estomac, et d'une ou de plusieurs bouches; d'après un pédoncule central sous l'ombrelle, qui porte quelquefois aussi des appendices ou bras; et enfin d'après l'existence ou l'absence de cir- rhes ou tentacules marginaux. Leurs Mé- duses agastriques , c'est-à-dire dépourvues d'estomac et de bouche, forment 6 genres: 1° l'Eudore, sans pédoncule ni tentacules; 2° la Bérénice sans pédoncule, mais pourvue de tentacules; 3" l'Orythie, et 4° la Favo- nie pédonculées, mais sans tentacules; 5° la Lymnorée, et 6» la Géryonie, pourvues de pédoncules et de tentacules. Leurs Méduses, pourvues d'estomac, ont une oU plusieurs bouches. Les Monostomes , ayant une seule bouche, forment 13 genres, qui sont : 7" la Carybdée, 8» la Phorcyiiie, 9" l'Eulymène, sans pédoncules, ni bras, ni tentacules; 10° l'Équorée, 11" la Fovéolie, 12° la Pégasie, sans pédoncule, ni bras, mais pourvues de tentacules; 13» la Calliihoé^ 616 MED sans pédoncule, mais pourvue de bras et de tentacules; 14" la Mélilée et 15" l'Évagore, pourvues de pédoncule et de bras, mais sans tentacules; enfin 16° l'Océanie, 17° la Pé- lagie, 18° l'Aglaure, et 19" la Mélicerte , ayant à la fois un pédoncule, des bras et des tentacules. Les Méduses polyslomes, ou ayant plu- sieurs bouches, comprennent les 10 genres suivants: 20° l'Euryale, et 21° l'Éphyre, sans pédoncule , ni bras , ni tentacules ; 22" rObélie , sans pédoncule ni bras , mais pourvue de tentacules; 23" l'Ocyroé , et 24» la Cassiopée, sans pédoncule ni tenta- cules, mais pourvues de bras; 25" l'Aurélie, sans pédoncule, mais pourvue de bras et de tentacules; 26° la Céphée , et 27° la Rhi- zostome, pourvues de pédoncules et de bras, mais sans tentacules; enfin 28" la Cyanée, et 29° la Chrysaore, ayant un pédoncule, des bras et des tentacules. Lamarck adopta treize de ces genres pour former son ordre des Radiaires mollasses réguliers. Dans ces treize genres il fit ren- trer les autres , et il les distribua d'une manière dilTérenle en deux sections. Les unes, ayant une seule bouche, compren- nent sept genres, savoir : 1° l'Eudore , et 2° laPhorcynie, sans pédoncule, ni bras, ni tentacules; 3° la Carybdée, qui en dif- fère par la présence de lobes ou appendices au pourtour de l'ombrelle; 4" l'Equorée, sans pédoncule ni bras, mais ayant des ten- tacules ; 5" la Callirhoé, sans pédoncule, mais pourvue de bras , et souvent aussi de tentacules au pourtour de l'ombrelle; 6" l'Orylhie, ayant un pédoncule avec ou sans bras, mais toujours dépourvue de tentacules au pourtour de l'ombrelle; 7" la Dianée, qui en diffère par des tentacules au pour- tour de l'ombrelle. Les autres Méduses, ayant plusieurs bouches, comprennent les six genres suivants : 8" l'Éphyre, sans pé- doncule, ni bras, ni tentacules; 9° l'Obé- lie , sans pédoncule ni bras, mais ayant des tentacules au pourtour; 10» la Cassio- pée, sans pédoncule, sans tentacules au pourtour, mais garnie de bras en dessous ; 11° l'Aurélie , sans pédoncule, mais garnie de bras et ayant des tentacules au pourtour ; 13° enfin la Cyanée , ayant à la fois un pé- doncule , des bras et des tentacules au pourtour. MÉD Eschscholtz, qui avait beaucoup étudié par lui-même les Méduses qu'il nomme Aca- lèphes Discophores, les distribua, en 1829, d'une manière un peu moins artificielle; il les classa en trente-un genres, formant six familles réunies en deux grandes divisions : les Discophores phanérocarpes, dont les ovai- res sont visibles, et les cryptocarpes sans ovaires visibles, et qui, suivant cet auteur, sont dépourvues de ces corpuscules colorés marginaux pris récemment pour des yeux. Ses phanérocarpes, au contraire, ont au bord du disque huit échancrures dans cha- cune desquelles est un corpuscule coloré; elles se divisent en deux familles: 1" les Rhizostomides sans bouche, mais pourvues de bras très divisés et ramifiés, terminés par des suçoirs; ce sont les trois genres Cassio- pée, Rhizostome et Céphée; 2° les Médusides ayant une bouche entre les bras, et compre- nant les six genres Sthénonie, Méduse, Cya- née, Pélagie, Chrysaore et Ephyre. Les cryptocarpes d'EschschoItz, dont le caractère distinclif est cependant inexact, forment six familles, savoir : 1" les Géryonides ayant un long pédoncule qui part du milieu de l'ombrelle en dessous ; celle famille ren- ferme les sept genres Géryonie, Dianée, Li- nuche, Saphénie, Eirène , Lymnorée et Fa- vonie; 2° les Oce'anides ayant sous l'ombrelle qui est plus convexe ou en cloche une sorte de trompe terminée par une bouche étroite, et une cavité stomacale peu étendue d'où partent des canaux arrivant jusqu'au bord. A celte familleapparliennent les sept genres Océanie, Callirhoé, Thaumantias, Tima, Cy- laeis, Mélicerte et Phorcynie; 3° les Équori- des ayant la bouche beaucoup plus large, protractile, et l'estoniac plus large avec des prolongements en forme de canaux ou de sacs dilatés. Ce sont les six genres Equorée, Mésonème, Égine, Cunine, Eurybie et Po- lyxène; 4° les Bérénicides comprenant seu- lement les deux genres Eudore et Bérénice dont l'ombrelle est presque plane et qui, au lieu de cavité stomacale, n'ont que des ca- naux ramifiés à l'intérieur. Cuvier, dans son Règne animal, avait sin)« plement divisé les Méduses en trois groupes; 1° les Méduses propres ayant une vraie bou- che sous le milieu de l'ombrelle et compre- nant, comme sous-genres, lesÉquorées dont la bouche est simple et non prolongée, ni MED garnie de bras; les Pélagiesdont la bouche se prolonge en pédoncule ou se divise en bras; les Cyanées qui ont en outre quiilre cavités latérales correspondant aux ovaires; 2° les lihizoslomes qui n'ont point de bouche Duverte au centre, et qui paraissent se nour- rir par la succion des ramifications de leur pédoncule ou de leurs tentacules ; ce «ont, avec les vraies Rhizostomes, les Céphées et les Cassiopées ; 3° les Astomes sans bouche centrale, ni pédoncule ramifié, ni cavités ovariennes: ce sont les Lymnorées et les Favonies, qui ont encore un grand pédoncule garni de filaments chevelus; les Géryonies, dont le pédoncule est terminé par une mem- brane en forme d'entonnoir; les Orythies, dont le pédoncule est simple et nu; les Bé- rénices et les Eudores qui n'ont pas de pé- doncule, mais dont l'ombrelle est presque plane; et, enfin, les Carybdées, également sans pédoncule, mais dont l'ombrelle est très convexe en forme de bourse. M. de Blainville, dans son Manuel d'ac- tinologie , en 1834, a formé avec les Méduses l'ordre des Pulmogrades qui constitue pres- qu'en totalité la classe des Araehnodermaires. Il les divise en cinq sections : 1° les Simples, c'est-à-dire sans tentacules proprement dits, ni pédoncules, ni bras; 2° les TentaculéeS ayant des cirrhes ou tentacules autour de l'ombrelle et quelquefois autour de l'orifice buccal; 3" les Subproboscidées ayant la ca- vité stomacale prolongée en un court pédon- cule à l'extrémité duquel est la bouche; 4° les Proboscidées ayant la partie inférieure et médiane du corps prolongée en une sorte de trompe simple; 5" les Brachidces ayant la partie inférieure pourvue d'un nombre plus ou moins considérable d'appendices branchidés et ramifiés sans prolongement mé- dian en forme de trompe. M. Brandt, en 1835, a modifié aussi la classification d'EschschoItz, tout en adoptant les familles établies par ce naturaliste. Ainsi jl en fait trois tribus: 1" les Monoslomes comprenant les familles des Océanides, des Equorides et des Médusides ; 2° les Polyslo- mes comprenant les Géryonides et les Rhi- zostomides; 3" la tribu des Astomes établie provisoirement pour la seule famille des Bérénicides , qui , mieux connue , pour- rait bien rentrer dans la tribu des Polys- iomei. X. vm. M El) 617 M. Lesson, enfin, dans son Prodrome, en 1837, et dans son Histoire des Acalèphes, en 1843, a divisé les Méduses en quatre grou- pes, comprenant onze tribus subdivisées en soixante -douze genres et deux cent quarante- quatre espèces, savoir : 1° le groupe des Méduses non proboscidées comprenant les cinq tribus des Eudorées, des Carybdées, des Marsupiales, des Nucléifères et des Bé- rénicidées; 2" le groupe des Océanides ou Méduses vraies comprenant les trois tribus des Thalassanthées, des Équoridées et des Océanidées ; 3" le groupe des Agaricines ou Proboscidées constituant une seule tribu qui contient quatorze genres; 4" le groupe des Méduses à pédoncule central ou Rhizostomées, renfermant les deux tribus des Médusidées ou Méduses monostomes et des Rhizoslomi- dées ou Méduses polyslomes. Quelques autres genres ont été encore décrits depuis lors : tels sont les genres Cla- donème, Sihényo et Callichore dont nous avons étudié les métamorphoses; beaucoup d'autres genres devront sans doute être sup- primés comme n'ayant qu'une valeur nomi- nale ou n'exprimant qu'une première phase du développement de quelques au très, ou bien comme établis sur des Méduses incomplètes ou tronquées. Maintenant nous allons passer en revue les principaux faits relatifs à la structure et au mode de développement des Méduses. Pour cela nous suivrons en partie l'excellent traité d'anatomie comparée de M. de Siebold. Le corps des Méduses est en grande partie formé d'une substance demi-transparente qui présente la consistance d'une gelée un peu solide, et qui est traversée en diverses directions par des fibres ou des lamelles dia- phanes et contractiles. La surface, revêtue d'un épidémie peu distinct, présente ça et là des groupes d'organes verticaux ou de capsu- les filifères, et, d'autre part, elle est souvent revêtue de cils vibraliles sur les parties ser- vant à la respiration ou à la génération. Quant aux capsules filifères qu'on a nommées aussi les organes à hameçons, ce sont des vésicules à parois rondes, élastiques, résis- tantes, chez les Pélagies, ou ovales, chez la plupart des autres Méduses, plus grosses ou plus petites, suivant les espèces, et contenanî à l'intérieur un filament très mince, roulé en spirale, lequel sort brusquement ea se 3y* $18 MED déroulant, quand la capsule, déjà mûre, est ïouclîée par un corps solide. En cuire des fibres ou lamelles qui tra- versenU'ombrelle et qui serventefOcacement à produire les contractions péristaltiques de cette partie du corps, certaines Méduses, telles que les Océanides, ont encore en des- sous une membrane diaphane disposéecomme un diaphragme percé au milieu et formé de ûbres concentriques et rayonnantes ou obli- ques pour concourir à la contraction de l'om- brelle. Des tentacules filiformes qui occupent souvent aussi le bord ou le dessous de l'om- brelle sont d'ailleurs également pourvus de fibres contractiles; mais, à part les contrac- tions de l'ombrelle, il n'y a pas d'autre moyen de locomotion que le mouvement vi- bratile régulier des appendices flottants de la face inférieure. On a voulu rt)nsidérer comme des yeux, chez les Méduses, certains points colorés en rjoir ou en rouge, et qui, au nombre de 4, 6 ou 8 , sont disposés symétriquement au bord de l'ombrelle , soit à la base des ten- tacules opposés , soit dans les échancrures de la membrane festonnée et pendante qui l'entoure. On a prétendu que ces petits corps marginaux ont un cristallin et un pigment comme de vrais yeux, et qu'à chacun d'eux correspond un ganglion nerveux; mais il est bien plus vrai qu'au lieu d'un cristallin comparable à ceux des autres animaux, il n'y a là que des cristaux hexagones de ma- tière inorganique. Quelques corps margi- naux contenant aussi de petits cristaux cal- caires, mais dépourvus de pigment , ont été pris pour dos organes auditifs d'après le même principe de détermination , et l'on a voulu voira la base de chaque tentacule un ganglion d'où part un filet nerveux. L'appareil digestif se présente, chez les Méduses , avec des caractères très divers, et qui ont servi à distinguer les familles ou les genres de ces Acalèphes. La bouche, comme nous l'avons dit plus haut, est simple chez les Monostomes, telles que les Océanides, les Équorides ou les Médusides; elle est multiple chez les Pulystomes, telles que les Rhizostomes ; elle manque tout-a-fait chez les Astomes , telles que les Géryonies, les Bérénices, etc. La bouche, quand elle existe, est tantôt nue, tantôt entourée de tenta- cules ou d'appendices , souvept revêtue de MED cilsvibratiles, ainsi que la cavité digestive, et d'ailleurs armée de capsules filifères ou d'organes urticants. La cavité digestive est concentrée dans une sorte de trompe sus- pendue comme un pédoncule sous l'ombrelle des Océanides, ou bien elle occupe le centre de l'ombrelle et s'étend plus ou moins dan^ l'épaisseur de cet organe, dont le paren- chyme gélatineux l'entoure immédiatement. Souvent, dans ce dernier cas, celte même cavité digestive est prolongée latéralement dans des appendices en forme de sac, dont le nombre est variable : on en compte qua- tre chez les vraies Méduses ou Aurélies , seize chez les Pélagies , et trente-deux chez les Cyanées. Chez d'autres , comme les Équorces, la cavité digestive est entourée) de nombreux prolongements tubuleux, dis- posés comme autant de rayons. Chez plu- sieurs aussi, telles que les Océanies, on voit partir du sopimet de l'ombrelle quatre, six, huit canaux dirigés vers le bord , où ils aboutissent dans un canal circulaire margi- nal ; dans ces canaux principaux et dans les canaux secondaires qui en dérivent, il se produit une sorte de circulation vague par le moyen des cils vibratiles. Chez quelques autres Méduses, telles que l'Aurélie, de semblables canaux parlant de la cavité di- gestive viennent aboutir dans les échancru- res du bord , où ils semblent s'ouvrir, et on a voulu attribuer à ces animaux autant d'a- nus qu'il y a de semblables tubes; tous ces tubes ou canaux sont d'ailleurs simplement creusés dans le parenchyme de l'ombrelle, comme la cavité digestive elle-même. Au- tour de la bouche, comme chez la Pélagie, se voient quelquefois des prolongements très amples recourbés en dehors et creusés en gouttière à l'intérieur; une membrane sinueuse, flottante et garnie de cils vibratiles,i borde ces prolongements ou bras de chaque côté de la gouttière interne; ce sont là de vrais organes respiratoires pour ces Acalè- phes , en même temps que ce sont des or- ganes destinés à la locomotion , et destinés aussi à amener à la bouche le courant du liquide où flottent de petits animaux ma- rins. Ajoutons aussi qu'une proie même assez volumineuse , une fois qu'elle a été amenée dans la cavité digestive par les ap- pendices de la bouche ou par la simple con- traction de cet organe, ne tarde pas à être MED MED 619 altérée et dissoute en quelque sorte par les sues digestifs sécrétés à l'intérieur. Les ca- naux circulatoires, simples ou raniiûés dans l'ombrelle , peuvent également être consi- dérés comme servant à la respiration; mais surtout les cavités correspondant aux ovaires sous l'ombrelle des Pélagies, des Rhizo- stomes et de beaucoup d'autres Méduses, méritent d'être considérées comme remplis- sant ce même rôle quand elles sont garnies de franges et revêtues de cils vibratiles. Beaucoup de Méduses, comme d'autres Acalèphes physophores ou siphonophores , et comme les Actinies, sécrètent à leur sur- face externe une humeur ûcre, brûlante, qui produit sur la peau la même sensation que le contact des orties, et c'est là ce qui avait fait donner autrefois à ces divers ani- maux le nom d'Orties de mer. On a cru dans ces derniers temps que cette sensation douloureuse est causée par la piqûre des cils ou des pointes de la surface et même des ûla- ments contenus dans les capsules filifères; mais il est facile de s'assurer que ce n'est point une action mécanique qui cause ici la brûlure. Une autre sécrétion non moins re- marquable des Méduses, c'est celle qui leur donne la propriété de luire dans l'obscurité, ou qui les rend phosphorescentes. Peut-être est-ce le même liquide qui, chez quelques unes, produit en même temps la brûlure. Ce qu'il y a de positif, c'est que nous avons vu le liquide qui s'écoulait de la surface des Pélagies en voie de décom- position , continuer a luire dans l'obscurilé et causer la sensation de brûlure sur les bras d'un jeune enfant. Les Méduses se propagent par des œufs contenus dans des cavités spéciales sous l'ombrelle, ou dans la direction des rayons, ou produits dans l'épaisseur de la paroi de l'estomac en forme de trompe chez les Océa- nides. Avec les Méduses femelles, portant ainsi des œufs , se trouvent d'autres indi- vidus mâles qui, dans les mêmes endroits de l'ombrelle, ont produit des spermato- zoïdes fliiformes très actifs. Les œufs donnent naissance non pas à de jeunes Méduses , mais à des formes ani- males totalement différentes , et qui devront passer par plusieurs phases avant d'acquérir leur forme définitive de Méduse; qui même pourront présenter alternativement les phé- nomènes de la vie individuelle et de la vie collective. Tels sont du moins les faits étran- ges que l'on a eu l'occasion d'observer chez les seules espèces étudiées dans toute la série de leurs transformations et de leur déve- loppement. Ainsi la Médusa awita , élu- diée alternativement par MM. Sars et de Siebold, donne des œufs d'où sort un jeune animal ovoïde oblong, revêtu de cils vibra- tiles et ressemblant à un infusoire du genre Leucophre ; cet infusoire , après s'être nourri pendant quelque temps des animalcules qu'il avale, se fixe et devient une sorte de polype pédicellé en forme de coupe, dont le bord est muni de huit tentacules allongés contractiles ; ce polype est susceptible de se multiplier par gemmation et par stolons, mais plus tard son corps de plus en plus long montre huit côtes longitudinales sépa- rées par autant de sillons; puis il se divise transversalement en un certain nombre de tranches, qui seront autant de jeunes Mé- duses analogues , sinon identiques , à celles que Pérou et Lesueur avaient nommées Ephyra. Celles-ci, par suite de leur déve- loppement successif, deviendront finalement des Médusa aurita, comme la mère d'où provenaient les œufs destinés à produire une telle succession de formes. Un mode si singulier de propagation par segmentation transverse du polype transitoire de cette Méduse a donné lieu à l'établissement du genre Strobila, par M. Sars, qui reconnut ensuite la véritable signification de ce fait. D'autre part, plusieurs observateurs ont vu des polypes rapportés aux genres Cam- panulaire et Syncoryne produire des jeunes Méduses, qu'ils ont cru être ou des larves ou des femelles de ces mêmes polypes ; nous- même nous avons pu suivre plus complète- ment les transformations, ou plutôt les phases successives du développement de plu- sieurs Méduses de la famille des Océanides. Nous avons vu que d'un œuf de ces Mé- duses naît un petit Polype voisin des Synco- rynes , lequel , après s'être propagé pendant longtemps par stolons et par gemmation , produit, à une certaine ppoque, des bour- geons latéraux qui se développent et s'épa- nouissent en Méduses, ainsi que l'on voit les fleurs chez les végétaux. Ces Méduses , que nous avons nommées Cladonème et Sthényo, produiient des œufs d'où naissent 620 MEG encore des Polypes destinés à se développer comme précédemment , et à reproduire en- core les Méduses. D'autres faits, déjà nom- breux, tendent à confirmer cette théorie des phases successives et alternes du dévelop- pement des Polypes hydraires et des Aca- léplies, qui ne sont ni les uns ni les autres des animaux complets, si on les considère isolément , puisque la notion de chacune des deux formes doit nécessairement compléter l'autre. 11 est donc désormais bien probable que des recherches ultérieures feront con- naître , pour les autres types des Rhizosto- mes, des Pélagies, etc. , des phases de déve- loppement analogues au fond, quoique diffé- rentes dans les particularités plus ou moins étranges qu'ils nous montrent. (Dluardin.) MEDUSULA (nom mythologique), bot. CR. — Tode {Champ, di Mecklenb., p. 17, tab. 3, f. 28) a décrit sous ce nom un my- célium et les réceptacles d'une trichiacéc qui n'ont pas acquis tout leur développe- ment. M. Corda {Icon. fnng., I, p. LS , tab. 4. fig. 140 et 141) a donné ce nom à un autre genre , qu'il range dans sa famille des Psiloniacées , et qui a pour caractères des filaments droits , raides , cloisonnés et hétérogènes, qui reposent sur un fauxsiroma charnu ; les spores sont rondes , simples et éparses sur les filaments. Ces caractères me paraissent trop vagues, malgré la figure que l'auteur en donne, pour que ce genre puisse être parfaitement compris. (LÉv.) *MEERBURGIA, Mœnch. bot. ph. — Syn. de Pollichia, Soland. MEESIA, Gaertn. bot, ph. — Syn. de Walkera, Schrad, *IIIEGABASIS (u/yaç, grand ; gâ. MEG B Dernier arlirle des palpes labiauc plu» long que le pénultième. . . }. Ihesia, (C.) ♦IWEGACEPHALUS (^.V/a;, grand; xe- ^>a^/,' , tête). REPT. — L'une des nombreuses subdivisions de l'ancien genre Couleuvre (voy. ce mot) a été indiquée sous ce nom par M. Fitzinger {Syst. Rept., 1843). (E. D.) ♦MEGACERA ( fxt'ya; , grand ; x/paç , corne), ins. — Genre de Coléoptères sub- pentamères, tétramères de Latreille, fa- mille des Longicornes, tribu des Lamiaires, créé par Serville {Ann. de la Soc. ent. de Fr., t. IV, p. 42 ) , et qui a pour type une espèce du Brésil, la M. viUata Serv. {nia- crocera Dej.). M. Newmaii a fait connaître depuis une seconde espèce de Bahia. Elle porte le nom de M. parvula. (C) MEGACËRAS (pi^a; , grand; xtoa? , corne), ins. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides xylophiles, attribué a Kirby par M. Hope (Coleopleris'ls M annal , XVllI , p. 82). Ce genre se compose des espèces suivantes: Geoti-upes milon, bicornis , cha~ rinœus , crœsus , barbarosa F., et phor- banta 01. Les trois premières sont d'Amé- rique , la quatrième est d'Asie (Cochin- chine), la cinquième d'Australie (Nouvelle- Hollande), et la sixième d'Afrique (Séné- gal). (C.) MÉGACHILE ( p^syaç . grand ; yjncç, , lèvre). INS. — Genre de la famille des Os- miides, tribu des Apiens (Mellileres, Latr.), de l'ordre des Hyménoptères, établi par La- treille, et caractérisé par des palpes maxil- laires de deux articles ; des mandibules qua- dridentées; un abdomen plan en dessus chez les femelles, etc. Les Mégachiles sont assez nombreuses en espèces répandues en Europe, surtout dans le midi, ainsi que dans le nord de l'Afrique. Ces Hyménoptères, à raison de leurs habi- tudes , ont été nommées souvent Coupeuses de feuilles. Les femelles creusent dans le sa- ble ou dans la terre un trou propre à servir de nid à leurs, larves ; quelquefois même «elles s'emparent d'une cavité dans de vieux troncs d'arbres ou dans des murailles : le out pour elles est d'avoir un «ndroit conve- nable. Qu'Tid elles ont ainsi trouvé une re- traiie, elles coupent des fragments de feuilles et les emploient à garnir ces nids. Les Me- MEG 621 gachiles coupent les feuilles avec leurs man- dibules, et les taillent toujours avec une netteté si parfaite qu'il semblerait que les morceaux ont été enlevés à l'aide d'un em- porte-pièce. Le type du genre , l'espèce qui a été sur- tout observée par Réaumur, la Mégachile ot LA Rose cent feuilles {Megachile centuncula- ris Lin.), est commune dans noire pays; elle est généralement assez abondante dans les jardins. Elle pratique d'abord, sur le bord des chemins ou dans les avenues, des trous formant à l'extérieur de longs tubes cylin- driques. C'est quand ce premier travail est achevé, que notre industrieux insecte va à la recherche des fragments de feuilles dont il a besoin. Notre espèce choisit de préférence celles du Rosier. Elle en coupe des morceaux à plusieurs reprises, les contourne et les rapproche les uns des autres de manière à simuler la forme d'un dé à coudre. La labo- rieuse Megachile place cela au fond du tube ; mais ce godet, destiné à recevoir un œuf et plus tard une larve, n'aurait pas sans doute une solidité assez grande , car cette femelle ajoute bientôt une seconde enveloppe, puis une troisième, puis jusqu'à huit ou dix. Les feuilles en se desséchant se resserrent, et conservent enfin la forme qui leur a été im- primée. Quand un œuf a été déposé dans cette loge avec une quantité suffisante de nourriture, notre insecte la ferme avec un fragment de feuille, puis construit une nou- velle loge au-dessus de la première, et ainsi de suite jusqu'à l'extrémité. Les larves, au moment de se transformer en nymphe, se construisent une coque soyeuse, comme le font la plupart des Apiens. (Bl.) *!\?ËGACHIRLS. CRUST. — Syn. de Me- cochh'us. Voy. ce mot. (H. L.) ♦MEGACLIMIUM (p/ya; , grand; x^.'vvj , lit). BOT. PU. — Genre de la famille des Or- chidées-Dendrobiées , établi par Lindiey {Bot. Reg., t. 989). Herbes de l'Afrique tro- picale. Voy. oricHiDÉF.s. *MEGAC\EiMIUS («s'^aî , grand ; xvr,Vy), jambe), ins. — Genre de Coléoptères pen- tamères, formé par Eschscholtz, et adopté par Dejean (Caia/op'ue, 3' éd., p. 105) et Lap. de Casteinau (Histoire nalur. des anini. art., I , p. 239). Latreille a publié ce genre sous les noms générique et spécifique de Tomicephalus sanguinivoUis, quia été adopta 622 MEG depuis par Germar. Cette espèce est origi- naire du Brésil. (C.) *MEGACROMUS, Stephens. ins. —Sy- nonyme de Boletobius. (C.) * aiEGADACTYLUS(a£V«; , grand ; Ja/.- Tv)oç, doigt). REPT. — Division du genre Steliion (uoy. ce mot) , créée par Fitzinger {Syst. Repl., 1843). (E. D.) MÉGADERME. Megaderma {it-h^-,, grand ; Sioii.và9o;, mâchoire ). ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Xylophages , tribu des Trogositides , proposé par Mégerle, et adopté par Dahl et Dejean dans leurs Cata- logues respectifs. Le type, le M. mandibu- laris F. {Trogosita), se trouve dans une partie de l'Europe australe et de l'Asie mi- neure. (C.) *MEGALA1VGIUM. bot. cr. — Genre de Mousses-Bryacées établi par Bridel {BryoL, II , 28) pour des mousses vivaces , épigées , croissant dans les parties les plus élevées des Andes de Quito. Voy. mousses et bryacées. *MEGALOBATRACIIUS ( af/y.-., grand ; Sârpa^o;, grenouille), rept. — Genre de Ba- traciens de la famille des Salamandres, créé par M. Tschuili {Batrach., 1838). (E. D.) *MEGALOCHILlJS (u.eV^;, grand; ^n'^^^ç, lèvre). REPT. — M. Eichwald indique sous cette dénomination une des divisions du genre Stcllion. F. ce mot. (E. D.) ♦MEGALODERUS (fj^/ya;, grand; Sép-n, cou). INS. — Genre de Coléoptères penta- mèrcs , famille des Malacodermes , tribu des Scydmœnites, des Palpeurs de Latreilie, créé par Stephens {Illusl. of Brilish Enlom., t. V, p. 428). Le type, M. thoracicus Mûl- cer, a été trouvé en France , en Angleterre et en Allemagne. M. Schaum {Analecla en- tomologica, 1841 , p. 29) forme, avec cet insecte , une division dans le genre Scyd- menus. (^ ) MEGALODONCp/ya;, grand ; hSo-ii, dent), INS. — Genre de la tribu des Lociistiens , groupe des Bradyporites, de l'ordre des Or- thoptères, établi par M. Brullé (Hist. des Ins.) sur une seule espèce très remarquable de l'île de Java, le M. ensifer Brul. Cet In- secte est caractérisé généri-quemeiit par un thorax très large, des mandibules inermes, un prosternum et un mésosternum munis l'un et l'autre de deux longues épines , et des élytres aussi longues que l'abdomen. (Bl.) *MEGALOMETIS (p.EVa;, grand; fx^nç, ruse). INS. —Genre de Coléoptères tétramè- res, famille des Curculionides gonatocères, division des Cléonides, établi par Schœnherr {Gêner, et sp. Curculionid. syn., tom. VI, part. 2, pag. 267). Deux espèces sont dé- crites par l'auteur: les M. spiniferus et Chi- liensis Ch\., Schœn. ; toutes deux font par- tie de notre collection, et sont originaires du Chili. (C.) MEGALONYX. mam. foss. — Voy. méga- THÉRIOÏDES. *MÉGAL0N1X. Megalonyx { p-éyxç , grand; ow? , ongle), ois. — Genre créé à peu près en même temps par trois au- teurs différents : par Kitllilz, sous le nom de Pleroplochos , par King sous le nom à'Hylactes, et par M. Lesson sous celui que nous avons adopté. Ce genre est éta- bli sur une espèce qui, par sa taille et la disposition de sa queue , par la forme de son bec, celle de ses tarses et la couleur de son plumage , rappelle le beau Ménure lyre qui vit relégué dans la zone tempérée australe de la Nouvelle -Hollande. On as- signe pour caractères à ce genre : un bec droit, conique, robuste, à mandibule su- périeure plus longue que l'inférieure, ter-? minée en pointe obtuse, et échancrée vers 624 MEG le bout ; des narines amples, creusées sur les côtés du bec, dont elles occupent la moitié supérieure;, des ailes très courtes, obtuses; des tarses pointus, très gros pro- portionnellement à la taille de l'oiseau; des doigts presque égaux, robustes; des on- gles, surtout celui du pouce, très grands, Uès peu recourbés , très forts , comprimés sur les côtés, et à pointe mousse. C'est prin- cipalement sur ce caractère tiré de la lon- gueur des ongles que repose la distinction du genre Mégalonyx. M. Lesson, ayant cru apercevoir dans les Mégalonyx une analogie de forme avec cer- taines espèces de Gallinacés , les avait pla- cés à côté de ceux-ci dans son sous-ordre des Passeri-Galles. M. Is. Geof. Saint-Hilaire nous paraît avoir été plus heureux en rap- portant les Mégalonyx à l'ordre des Passe- reaux, et en les rapprochant des Rhino- myes de MM. Aie. d'Orbigny et Lafresnaye. M. G.-R. Gray, comme M Is. Geof. Saint- Hilaire, place ces deux genres d'oiseaux dans le voisinage l'un de l'autre, et dans sa sous- famille des Troglodytinées. On ignore complètement quelles sont les mœurs et quel est le genre de vie des Mé- galonyx ; il esta supposer pourtant, d'a- près la conformation de leurs ailes et de leurs pieds ; que leurs habitudes sont plutôt terrestres qu'aériennes. Leur marche doit être rapide; et, selon toute probabilité, ils doivent gratter le sol pour y chercher leur •jourriture. L'espèce type du genre est le Mégalonyx HOUX, M. rufus Less. {Centurie ZooL, pi. 66). Plumage presque entièrement Toux; sourcils, menton et moustaches blancs ; sur le croupion de nombreuses raies blanchâtres. — Habite l'extrémité méridio- nale de l'Amérique , au Chili , dans le pays des Araucans et des Puelches. Le Mégalonyx a gorge rousse , M. rufo- gularis d'Orb. et Laf. (Votjag. Ois., pi. 7, fig. 3), d'un brun verdàtre nuancé de roux, avec la gorge et la poitrine rouges, ce qui lui donne quelque ressemblance avec notre Rouge-Gorge d'Europe. — Habite le Chili. Une troisième espèce, également de l'A- mérique méridionale, est celle qui a été publiée par Kittlitz sous le nom de Ptero- plochos albicollis ; elle se trouve figurée dans le Voyage de M. Aie. d'Orbigny, à côté det MEG autres espèces que ce naturaliste a dé- crites. (Z, G.) MÉGALOPE. Megalopus (f;.//»; , grand; «i'-i, aspect), poiss. — Genre de l'ordre des Malacoptérygiens abdominaux , famille des Clupées, établi par Lacépède, et adopté par Cu\ier {Règ. anim.. Il, 323). Ces Poissons ressemblent aux Harengs par la forme gé- nérale de leur corps; mais on leur compte beaucoup plus de rayons aux ouïes ( 22 à 24), et le dernier rayon de leur dorsale , souvent de leur anale, se prolonge en filet. On connaît deux espèces de ce genre : la Savalle ou Apauke {Ciupea cyprinoïdes Bl., CL giganleaSh.), qui atteint jusqu'à 4 mè- tres de longueur; cette espèce habile l'Amé- rique. Une autre , qui provient des Indes , porte le nom de Mégalope filamenteux. MÉGALOPE. Megalops (/^^«ya;, grand; oif, œil). CRUST. — Genre de l'ordre des Décapodes anomoures , de la famille des Ptérygures, de la tribu des Porcellaniens, établi par Leach aux dépens du Galalhea de Latreille. Les Crustacés qui composent ce genre, et qui ont été désignés sous le nom générique de Mégalope , ont beaucoup d'analogie avec les Galalhéides, aussi bien qu'avec les Porcellaniens; et, si ce sont réellement des animaux parvenus à leur entier développement, ils devront établir le passage entre les Décapodes anomoures et macroures : car leur abdomen, quoi- qu'il ne présente pas à son extrémité cinq lamfis réunies en éventail comme dans ces derniers, est très développé, et sert à la natation ; mais on est porté à croire que ce sont seulement des jeunes de quelques Ano- moures de la première famille , et que, lors- qu'on les aura mieux étudiés, on les rayera de la liste des genres dont se compose l'or- dre des Décapodes , ou du moins on leur assignera une place et des caractères dilTé- rents. Du reste ces Crustacés ont une très grande analogie avec les Dromies dans le jeune âge; ils sont remarquables par leur carapace courte et large, terminée anté- rieurement par un très petit rostre; pai leurs yeux qui sont extrêmement gros e( saillants, et par les pattes qui sont très courtes, dont la première paire est didac- tyle, et les autres monodactyles. Les Crus- tacés qui composent cette coupe générique, dont ou ne coonait que trois espèces , se MEG rencontrent principalement en haute mer, et paraissent se trouver ordinairement en compagnie avec de jeunes Crustacés appar- tenant aux genres Li(j)a, Thalamila et Grap- sus (l'oy. ces mots). Le Mkgai.opiî de Mon- TAGU, Megalops Montagui Lcach {Malac. Pod. brit., pi. 16, fig. 1 à 6), peut être con- sidc'ré comme le type de ce genre. Celle es- pèce a été rencontrée sur les côtes d'Angle- terre. (II. L.) *MEGALOPIIOMJS, G.-R. Gr;iy. ois.— Syn. de Brachonyx, Swainson. (Z. G.) *l\n'GALOPHI\YS (y.fVaç, grand; l^p-j;, sourcil). HEPT. — Genre d'Amphibiens de la division des Raniformes , créé par Kulil (Mus.Lugd. Balav.), et adopté par MM. Du- méril et Bibron qui lui donnent pour prin- cipaux caractères : Tête et corps très dépri- més ; paupière supérieure prolongée en jjointe à son bord libre ; quatre doigts libres, sans rudiment de pouce à l'extérieur, etc. Une seule espèce entre dans ce groupe : c'est le Megalophrys monlana Kuhl, qui est en dessus d'une couleur olivâtre avec une tache triangulaire en forme d'Y sur la têle , habite Java , et est assez voisine du Biifo cornuius de Linné. (E. D.) *MEGAL0PHTHAL1\HJS (a^Va:, grand ; Ô!i)Oa)fxo'ç, œil). INS. — Genre de Coléoptères pentamères , famille des Malacodermes , tribu des Lampyrides, établi par Gray {Ani- mal Kitigdon, Ins., t. I , p. 371). Quatre espèces font partie de ce genre: les M. Bcnnellii Gray, coslalus Delap. collaris Guér., et melanurus Chev., Lap; Les trois premières sont originaires de l'ancienne Co- (ombie, et la quatrième provient du Pérou. (C.) *MEGALOPHl]S, Swainson. ois. — Syn. de Muscivora. G. Cuvier. Voy. gobe-mouche. *.^IÉGALOPIDES. Megalopidœ. jns. — Quatrième tribu d'Insectes coléoptères sub- pentamères, famille des Eupodes , établie par M. Th. Lacordaire {Monographie des Coléoptères subpenlamères , de la famille des PItylophages, 1845, p. 609), et ainsi carac- térisée par l'auteur: Langueltegrande, mem- braneuse, rarement demi-cornée, fortement biiobée chez le plus grand nombre, entière chez quelques uns; mandibules à pointe criiière , inennes et tranchantes au côté in- terne; dernier article de tous les palpes al- lu»Tgë et acuîniné; yeux grands, fortement MEG 6-25 échancrés ; antennes grossissant plus ou moins de la base à leur extrémité, souvent dentées ou pectinées , insérées à la base des canthus oculaires; tête penchée , déprimée en avant, généralement munie d'un cou en arrière; front large, séparé de l'épistomo par un sillon transversal rectiligne toujours très marqué; hanches antérieures et inter- médiaires cylindriques etcontigucs; aucun vestige de prosternum entre les premières ; à peine une légère trace de mésosternum entre les secondes, dernier segment abdominal , le plus grand de tous; les angles des pre- miers embrassant de chaque côté les épi- mères métathoraciques; crochets des tarses simples. Cette tribu est composée de six genres : Mastostelhus, Homaloplerus , Agalhomcrus, Temnaspis, ilegalopics, Pœcilomorpha. Dans les cinq premiers de ces genres, la languette est profondément divisée en deux lobes , tandis que cette languette est entière dans le dernier. (G.) *MEGALOPS (f^/ya; , grand; SA, œil). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Brachélytres , tribu des Oxy- téiiens , formé par Dejean {Catalogue, 3" édit., p. 73), et adopté par Erichsou {Gen. et sp. Slaphylinorum, 1840, p. 751). Trois espèces américaines rentrent dans le genre: les M. cœlatus 01., punciatus et cephalotes Er. (C.) MÉGALOPTÈRES. Megaloptera. ins. — Voy. SEjiBLiDES, Latr. *iAlEGALOPTEr»US, Boié. ois. — Syn. de Noddi, G. Cuv. — Smith, syn. de Juida, Lesson. Voy. stehne. (Z. G.) *MEGALOPUS(a/ya:, grand ; 7703;, pied). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latrcille, famille des Eu- podes, tribu des Mcgalopides (Sagrides de Latreille), créé par Fabricius {Systema Eleu- theralorum, t. 2, p. 367), et adopté par Klug etDejean, mais restreint par M. Th. La- cordaire {Monog. des Col. suhpentam. de la fam. des Phytophages, 18-45 , p. 696) à 15 espèces américaines ainsi réparties : 9 ap- partiennent au Brésil ; 5 à la Guyane; et une seule est de Colombie. L'auteur assigne à ce genre les caractères suivants : Élytres de forme variable, non sinueuses, et légère- ment coupées en demi-cercle à leur base, ayant une aile sous-scutellaire plus ou moins 40 656 MÊG MEG dislincte, parfois tuberculiîuses, arrondies isiilériieiit, et légèrement déhiscentes à leur exlréinilé; prolhorax cylindrique ou sub- globuleux, traversé en dessus par deux sil- lons ; point de saillie métasternale. (G.) *.\lEGALOliHYl\CIILS, Eyton. ois. — Syn. de Caloramphe , Lesson. l'oy. ce mot. *ÎMEGALOniVIS, G.-R. Gray. ois. — Syn. de Grue. Voy. ce mot. (Z. G.) RIEGALOSAUIIUS.— Foy. dinosaurhcns. *]MEGAL0S0\1A {i^-tyot^, grand ; acSpa, corps). INS. — Genre de Coléoptères penta- mères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéides xylupliiles , créé par Kirby {Trans. Lin. soc, t. XIV, p. 3) , et adopté par llope {Coleopterisl's 7nannal, 1S37, p. 82 ). Toutes les espèces de ce genre sont américaines; savoir, Geolrupes Acleon, Typhon, Elephas de F., Se. Anubis Chv., et Simson Linné. (G.) *]MEGAL0ST1LUS (fj^/ya;, grand ; arv- /oç, fouet ou scapus). ins. — Genre de Co- léoptères pentamères, faniille des Carabi- ques , tribu des Féroniens , créé par M. de Chaudoir ( Bullel. de la Soc. des nalur. de Moscou, 1842, extrait, pag. 24). L'auteur y rapporte 5 espèces des Etals-Unis, et qui toutes ont été trouvées aux environs de la Nouvelle-Orléans. (G.) MÉGALOTIS (fjVyaç, grand ; ou;, ùto,' , oreille), mam. — Uliger {Prodr. syst. Mam et Av. , 1811) a créé sous ce nom un genre de Mammifères carnivores qui ne comprend qu'une seule espèce, le Fennec ou Zordo, dont il a été parlé à l'article Chien, division des Renards {Dict. univ., t. III, p. 569). (E. D.) *MEGALOTIS ( jjiyculéx-fK; , grandeur). OIS, — Genre établi par Swainson pour une espèce de Fringille, qui a des rapports avec les Bouvreuils d'une part, et avec les Alouettes d'une autre; aussi Smilh, qui a également reconnu ce genre, a-t-il composé pour lui le nom de Pyrrhulanda (Bouvreuil, Alouette), L'espèce type est le P, australis Smith {lll. zool. ojs., pi. 24), (Z. G.) *MÉ»3ALUKE. Megalurus {'^■iyu.z, grand ; oùpâ , queue ). ois. — Genre appartenant à la nombreuse tribu des Passereaux den- tirostres, formé par Vigors et Horsfield aux dépens des genres Mérion et Martin. Les caractères qu'on lui assigne sont : un bec allongé, presque droit, légèrement convexe, à bords lisses, à pointe moiisçe, à mandibules garnies d'une lamelle cou- pante; des narines petites, latérales, à demi closes; deux ou trois poi's a la com- missure du bec; des tarses longs, grêles, sculellés, à doigt du milieu très long. On ne sait rien des moeurs des Mégaliires. Les espèces que l'on rapporte à ce genre sont le MÉGALURE A LONGUE QUIiUE (MAIiilN A LONGL'E QUEUE, Grocula caudala Cuv.), le MkGALURE GALACTOTE ( MliRION GALACTOiE,, Malwus galaclotes Temm., pi. col,, 65, f. 1) et le MÉGALURE L0NG1BANDE (MÉRION LONGl- BANDE, Malurus marginalis Reinw.,Temm., pi. col., 65, t. 2). (Z. G,) *MEGAMERUS (/J^/yaç, grand; u-/)po';, cuisse). INS. — Genre de Coléoptères sub|)en- tamères, tétramères de Laireille, famille des Eupodes, tribu des Sagrides, créé par Mac-Leay (/Ippewd. to King's Surv. of Ihe coasl of Austral , II, p. 448), et adopté par M. Th. Lacordaire {Monogr. des Caldopt. suhpent. de la famille des Phytophages, t. I , ]). 5). Ce genre a une grande anahigie de l'orme avec certains Prioniens. Le type, le M.KlngliM.-L. Lac. [M. pno»iest/i!S Boisd.), est originaire d'Australie. (G.) *!MEGAMERUS (p/ya;, grand; f^vipo;, cuisse). ARACiiN. — Genre de l'ordre des Aca- rides, établi par Diigès aux dépens des Trom- bidium de Hermann, et dont les caractères x''--' , lianche). iNs. — Genre de Coléoptères hcté- romères, famille des Xystropides, tribu des Cténiopiles, créé par Solier {Annal, de la Soc. entom. de France, t. IV, p. 247). Le type, la M. curvipes Dej., Sol., est originaire du midi de la France. (C.) MÉGISTAAES. Megistancs. ois. — Sous ce nom. Vieillot a créé, dans l'ordre des Échassiers , une famille qui correspond à celle des Brévipenncs de G. Cuvier, et qui, comme elle, comprend les genres Autruche, Nandou, Casoar et Emou. (Z. G.) *MÉGIST1\E. i)%is(ina, Vieillot, OIS.— Syn. de Parus. Voy. mésange. (Z. G.) *MEGISTOCERA (p-ôt^ro;, très grand; xjp«;, antenne), ins.— Genre de l'ordre des Diptères némocères, famille des Tipuliciens (Tipulaires, Lat.), groupe des Tipulites, éta- bli par Wiedmaiin {Auss. Zweift., n. 41). On ne connaît que quelques espèces exotiques de ce genre; la principale est connue sous le nom de M. filipes. Elle habite la Guinée. *MEGISTOSAURl]S {u-y-'^-o-,, très grand; c-avpo;, lézard), mam. — Ce nom a été appliqué par M. Godmann {Trans. of Ihe american phil. Soc.) à un groupe de Cétacés. (E. D.) *MEGOPIS (pi/a;, grand; é'vf/, œil), ins. — Genre de Coléoptères subpenlamères, té- Iramères de Latreille, famille des Prioniens, formé par Dejean [Catal., 3' édit., p. 343), et adopté par Serville {Annal, de la Soc, cntom. de France, t. ï, p. 127, 161). Nous nierons, comme en faisant partie, \esM.mU' Ika Lat.,Serv. elbrunnca Dej. L'une et l'au- tre sont originaires des îles Maurice et Bour- bon. (C.) *MEGOPS (w«;, grand; ^ , œil), ins. — Genre de Coléoptères tétramères, famille des Gurculionides gonatocères , division des MEL Aposfasimérîdes-Baridides , créé par Schœu- herr { Gêner, cl sp. Curculion., tom. VIII, pars 1, pag. 181 ). Le type, M morosus Germ. {Magdalis), est originaire du Bré- sil. (C). *MEGYME\TM ( p/ya? , grand ; vp/-;v , membrane), ins. — Genre de l'ordre des Hé- miptères hétéroptères, tribu des Scutellé- riens, établi par M. Guérin {Voy. de Duper- rey, Ins., pi. 12). Les espèces de ce genre, peu nombreuses, appartiennent à la Nou- velle-Hollande, aux Indes orientales et à l'Afrique méridionale. *.MEÏGLYPTES, Swainson. ois. -Syn. de Picus: Voy. ne. (Z. G.) MÉIOIVITE (p.£t'(ov, moindre). JiiN. — Hyacinthe blanche de la Somma. Ce miné- ral a la même forme cristalline, et très pro- bablement aussi la même composition que la Wernérite, dont il n'est qu'une vnriélé particulière, remarquable par une plus grande pureté, un éclat vitreux et une assez belle transparence. On le trouve en cristaux ou en graine cristalline dans les blocs de dolomie de la Somma, au Vésuve. T'oy. wi;ii- NÉniTE. (Dl'L.) *.\IEISXERIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Mélaslomacécs-Mé- laslomées-Lavoisiérées , établi par De Caii- dolle(Prod)-., ni, 114). Herbes du Brésil. T'oy. MÉLASTOMACÉES. MEISTERIA , Scop. bot. pu. — Syn. de Pacourina, Aubl. *MELACIIXE, Schrod. bot. mi. — Syn. de Lamprocarya , R. Br. *MÉLACOIVISE (,u£'A«;, noir; xo'vt;, pous- sière). MIN. — Oxyde de cuivre, en masse terreuse noire, que l'on trouve en petite quantité dans les mines de cuivre, où il pa- raît résulter de la composition de l'Azurite ou Cuivre carbonate bleu. Il est attaquable par l'acide azotique et la solution précipitée du cuivre métallique sur une lame de for. (Del.) *MEL;E1VIA, Dumort. bot. ph. — Syn. de Callleya, Lindl. MELAE\US (p/Àarva, noire), ins. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques (Carnassiers), tribu des Scarilides (Bipartis de Latreille), créé par Dejean {Species général des Coléoptères, t. V, p. 482). Le type, M- elegans de l'auteur, estoriginaire (lu Sénégal. (C.) IMEL 1I3ÉLALEUQUE. Melaleuca (f^e)»;, noir ; icvxoç, blanc ). EOT. pu. — Beau genre de la famille des Myrlacécs , de l'icosandrie mo- nogyniedans le système sexuel de Linné. Il se compose d'arbres et d'arbrisseaux, origi- naires, pour la plupart, de la Nouvelle- Hollande, rarement des Indes, dont plusieurs sont maintenant cultivés comme espèces d'or- «lement. Ces végétaux ont des feuilles sim- ples, alternes ou opposées, dépourvues do stipules, marquées de points transparents, qui ne sont autre chose que de petits réser- voirs d'huile essentielle; leurs lleurs sont blanches , jaunâtres ou purpurines , sessilcs ou même un peu enfoncées par leur base dans le rameau qui les porte, et sur lequel elles sont groupées en épi ou en tête. Elles présentent : un calice dont le tube adhère à l'ovaire, dont le limbe est à cinq divisions plus ou moins profondes ; une corolle de cinq pétales insérés à la gorge du calice, alternes aux lobes de celui-ci; des étamines nom- breuses dont les fliets sont soudés en cinq faisceaux opposés aux pétales; un ovaire adhérent , à trois loges multi-ovulées, sur- monté d'un style et d'un stigmate unique. A cette flc'ir succède une capsule renfermée dans le tube du calice, qui , à sa maturité , laisse sortir ses graines par trois ouvertures terminales. Les deux espèces les plus remarquables de ce genre sont les Melaleuca leucadendron Lin. et.l/. îîunor Smith {M. Cajiiputi Roxb.). La première forme un arbre de 15 à 20 mè- tres de hauteur, dont le tronc est tortn; de la surface de ses branches se détachent des lames épidermiques nombreuses, blanches et minces. Ses feuilles sont alternes , allon- gées lancéolées, acuminées, courbées en fau- cille, à 3-5 nervures; ses fleurs sont blan- ches, réunies en épis un peu lâches sur des rameaux pendants; ces rameaux sont par- faitement glabres, de même que les calices. La seconde est de taille moins élevée , et se distingue par ses feuilles alternes elliptiques- lancéolées, peu algues, légèrement courbées en faucille, à 3-5 nervures, grandes et res- semblant à des phyllodcs. Ses fleurs sont réunies en épis plus serrés, qui deviennent lâches et interrompus après la floraison, dont l'axe est velu, de même que les calices et les jeunes rameaux. Ces deux plantes crois- sent dans les Moluques et dans les Iles de ï. VJil. WEL 633 l'archipel Indien , où elles portent l'une et l'autre le nom de Çajupuli, qui signifie bois blanc. Leurs feuilles et leurs jeunes pousses donnent l'huile volatile connue sous le nom d'huile de Cajeput , qui parait cependant provenir plus particulièrement de la der- nière. Cette substance se présente sous la forme d'un liquide épais, visqueux, vcrdà- tre , d'une odeur forte et particulière, que les uns ont comparée à celle du Romarin, les autres à celle du Cardamome, du Cam- phre. Pour l'obtenir, on recueille les feuilles et les parties jeunes qu'on laisse dans des sacs pendant un ou deux jours, jusqu'à ce qu'elles commencent à fermenter; on les met ensuite infuser pendant une nuit dans de l'eau qu'on distille; le résultat de celle distillation est l'huile de Cajeput. Soumise à une seconde distillation, cette substance de- vient limpide, tout en conservant une légère couleur verte. L'huile de Cajeput arrive ra- rement en Europe, où son prix est toujours très élevé; mais en Chine , dans l'Inde et dans les îles de l'Asie, elle est fréquemment employée, et passe pour un médicament pré- cieux dans un grand nombre de maladies. Les Malais et les Chinois surtout en font lô plus grand usage, soit à l'extérieur, en fric- tions, dans les afl^ections goutteuses et rhu- matismales, soit à l'intérieur, où elle agit comme un excellent sudorifique, comme an- tispasmodique, et comme un puissant exci- tant : elle a même été fort préconisée contre le choléra Parmi les espèces de Melaleuca que l'on rencontre le plus habituellement dans les jardins, nous nous bornerons à signaler les plus répandues. Telles sont : le MiiLALiîUQUE GENTIL, Melaleuca pulchella II. Br., joli ar- brisseau à rameaux grêles, flexibles et pen- dants à l'extrémité, à petites feuilles ovales, alternes ou presque opposées, glabres, qui donne des fleurs lilas, sessiles ou presque sessiles, ordinairement solitaires; leurs fais- ceaux d'étamines dépassent les pétales, et, à leur face interne, se dégagent des extré- mités de filets de la base jusqu'au sommet. Le MÉLALEUQUE A FEUILLES DE MILLEPERTUIS, Melaleuca hypericifolia Smith , arbrisseau qui s'élève à 3 ou 4 mètres dans nos jardins. Ses feuilles sont opposées en croix, ellipti- ques-oblongues , à bords recourbés en des- sous, îsigucs, glabres; ses fleurs, d'un beau 40" 634 M EL rouge vif, forment de beaux épis de 3 ou 4 centinièlresde longueur, qui doivent pres- que tout leur effet à leurs faisceaux d'éla- mines. Cette espèce est une des plus belles du genre. On cultive encore fréquemment le MlîLALEUQUE A FEUILLKS DE DiOSMA , Mela- leuca diosmœfolia Xndr.; le Mélaleuque cou- ronné , M. coronala Andr., et quelques au- tres. Toutes ces espèces sont d'orangerie, et se multiplient par graines, par boutures ou même par marcottes. (P. D) MÉLAMPE. Melampus. holl. — Genre établi par Montfort ( Conchyl. sijslcm. ) et adopté par Lamarck , qui en a changé le nom en celui de Conovule. Voy. ce mot. MELAMPODILM (peV, noir; ■noZ:, TTo^oç, tige). BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Composées-Sénérionidées, éta- bli par Linné (Gen. , n. 989), qui le ca- ractérise ainsi : Capitule niulliflore , héléro- game; fleurs du rayon ligulées, femelles; celles du disque lubuleuses, mâles. Invo- lucre double : l'extérieur composé de 5 écailles, rarement 3, planes, et envelop- pant l'intérieur dont les écailles sont en même nombre que les fleurs du rayon (5 ou 10). Réceptacle convexe ou subulé-co- nique , garni d'aigrettes diaphanes et déci- dues. Corolle du rayon ligulée , celie du disque tubuleuse, à limbe 5-fide. Akène du disque nul; celui du rayon présente une forme ovale, un peu courbée ; il est plus ou moins renfermé dans les écailles de l'invo- lucre intérieur. Aigrette nulle. Les Melampodium sont des herbes ou des sous-arbrisseaux de l'Amérique, à tiges di- chotomes, à feuilles opposées, à fleurs ordi- nairement jaunes , celles du rayon quelque- fois blanches. Ce genre renferme 21 espèces , dont 18 bien connues (DC, Prodr., V, 517 ) ; elles ont été réparties en trois sections, nommées : Eumelampodium, DC. [l. c.) : Involucre in- térieur enveloppant l'akène composé d'é- cailles tuberculeuses ou muriquées extérieu- rement, prolongées supérieurement en une coilTe tronquée ou terminée en arête ; Za- rabella, Cass. (in Dict. se. nat., LIX, 2i0): Écailles de l'involucre rugueuses ou tuber- culées , tronquées à la partie supérieure ou terminées par 1-3 dents, qui, s'écariant an- térieurement, laissent apercevoir le sommet dénudé de l'akène; Alcina, Cavanill. {le. , M EL I , 10, t. 15) : Écailles de l'involucre û\aics- oblongues, lisses, présentant au sommet 2-4 très petits tubercules. Akène strié. Les espèces de ce genre ne sont guère cul- tivées que dans les jardins de botanique, (J.) MÉLAMVYnE. Melampyrim Lin. (f^-uaç, noir; tiv^j;, blé : de la couleur des graines du M. arvense). bot. ph.— Genre de plantes de la famille des Scrophularinées, tribu des Euphrasiées-Mélampyrées, de la didynamie angiospermie dans le système sexuel de Linné. Dans le X' volume du Prodromus qui vient d'être publié, M. Bentham n'en décrit que 6 espèces; mais sur ce nombre, 5 ap- partiennent à la Flore française, et parmi elles 3 se trouvent très communément dans les champs, les prairies et les bois de toute la France. Les Melanipyres sont tous des plantes annuelles qui croissent dans les par- ties tempérées de l'ancien continent; leur tige est droite, rameuse, le plus souvent à angles ouverts ; leurs feuilles caulinaires sont linéaires ou lancéolées, les supérieures fréquemment incisces-dentées à leur base ; celles qui accompagnent les fleurs sont pres- que toujours élargies à leur base, et de plus dentées ou incisées, soit seulement à leur partie inférieure, soit dans toute leur éten- due. Les fleurs naissent à l'aisselle de ces feuilles florales, et, suivant la longueur de celles-ci et leur écartement, elles forment une sorte d'épi feuille plus ou moins dense, qui donne à ces plantes un aspect particu- lier : elles sont jaunes ou violacées, ou mê- lées de diverses couleurs. Leur calice est tu- buleux, à quatre dents, dont les postérieures sont souvent plus longues. Leur corolle pré- sente un tube cylindrique élargi à sa partie supérieure; une lèvre supérieure courte, comprimée, obtuse, dont les bords sont un peu repliés; une lèvre inférieure un peu plus longue, à trois lobes saillants. Leséiamines sont didynames , logées sous la lèvre supé- rieure, à anthères rapprochées, oblongucs , un peu hérissées. L'ovaire est à deux loges, dont chacune renferme deux ovules fixés près de la base de la cloison, et sur lesquels l'un est presque sessile, tandis que l'autre est stipiié. 11 succède à cet ovaire une capsule comprimée, ovoïde, un peu recourbée, qui renferme 1-4 graines. Nous nous bornerons à décrire une seule des espèces de ce genre. Mélampyre des champs, Melampyrum af' MEL vense Lin. Cette espèce est désignée vulgai- rement sous les noms de Blé de Vache, Cor- nelle, Rougeole; elle croît dans les champs et parmi les moissons de la plus grande par- tie de l'Europe, jusqu'au Caucase. Sa lige est piibescente, surtout le long de 4 lignes longitudinales qui correspondent à autant d'angles peu marqués ; ses branches sont dressées ou peu étalées; ses feuilles sont lancéolées ou linéaires-lancéolées, entières, ou les supérieures seulement dentées à leur hase. Son épi de fleurs est rougeàlre, cou- leur qu'il doit surtout à ses feuilles florales ovales-lancéolées, divisées sur leurs bords en longues dents séiacées : il est long de 8-10 décimètres. Le calice est pubescent, rude au toucher, prolongé à son bord en quatre longues dents séiacées , qui arrivent presque à l'extrémité du tube de la corolle ; celle-ci est rouge, marquée d'une tache jaune ; sa lèvre supérieure est oblongue, entière, un peu repliée sur ses bords. La capsule est ovale , obtuse , un peu oblique. Les graines sont noires et dures ; comme on fauche la plante en même temps que le Blé, ces graines se mêlent souvent au grain , et subissent également l'action de la meule; cllesmêlent alors leur farine à la sienne : la farine ainsi mélangée donne au pain une cou- leur rougeàlre violacée, sans qu'il paraisse cc()endant en résulter d'autre inconvénient. Celte plante constitue un bon fourrage pour les bestiaux, et particulièrement pour les Vaches, ce qui lui a valu le nom vulgaire de Blé des Vaches; maisTessiera reconnu qu'on ne peut guère l'utiliser sous ce ra[)port, at- tendu qu'elle vient mal lorsqu'on la sème sans mélange d'autre graine. Parmi les autres espèces de ce genre, les plus communes sont le Mixampyrh: a crête, Melampyrum crislaluin Lin., qui croît dans les bois de toute l'Europe et de l'Asie jus- qu'aux monts Allai, qui se reconnaît à son épi serré et carré , à ses bradées en cœur rapprochées entre elles au point de se su- perposer par leurs bords , aux divisions de sou calice linéaires-aiguës ; IcMélampyre des i'i;É5, M. pralense L\n . , qui abonde dans nos prcs , et que caractérisent des feuilles lan- céolées dont les supérieures sont incisées-pin- naiifides à leur base, des fleurs à corolle fermée, elc. (P. D.) RÎÉLAIVCHLÉIVES. Melanchïœni [uAy.<;, IVIEL 635 noir; x'""'?, couverture), iks. — Division employée autrefois par Latreille , qui y com- prenait les genres Licinus, Harpaius et Sia- gona. (C.) *MELA!VCHmJS (^^avo^ot»;, de couleur noire), ins. — Genre de Coléoptères hélé- romères, famille des Mélasomes, tribu des Piméliaires, créé par Dejean {Calai., 'ô' éd., p. 206) qui en mentionne cinq es|)èces afri- caines: les M.pedinoides, arnaroides, rugi' frcns, Capensis et compaclus. (C.) aiELANCOIMIUM (,^.a«ç, noir; x.'v.ç, poussière), bot. cr. — Ce nom a été donné par le professeur Link à de petits Champi- gnons qui se développent sous l'épiderme ou sous l'écorce des plantes et des arbres; ou les dislingue facilement, parce que, à leur maturité, ils rompent l'écorce, sortent et forment de nombreuses taches noires; malheureusement, ils ne sont pas les seuls qui se présentent sous cette forme : il faut le microscope pour les distitiguer du Slil- bospora Phonia, etc. Je place les Melanco- «rum dans ma famille desClinosporés. Dans le jeune âge, sur l'écorce de Bouleau par exemple, on voit de petites élévations, si on enlève l'épiderme, d'abord formées par un mycélium blanc; plus tard son centre est devenu charnu , et sa surface s'est divi- sée en un nombre immense de petits pédi- celles rameux , qui supportent à leur extré- mité une spore conique, ronde ou ciliplique, noire, et constamment simple. Les Melan- conium beluliniim et ovalum sont les deux espèces les plus répandues; ce dernier est très fréquent sur l'écorce du Noyer. Le Melanconium sphœi'ospermum, quia, comme son nom l'indique, les spores rondes, se trouve sur les chaumes du Phragmites corn- munis. (Lév.) MELAIVCRA]\1IS. bot. pu. — Genre de la famille des Cypéracées-Fuirénées, établi parVahl {Enum., H, 239). Herbes du Cap. Voy. CVPÉRACÉES. MELANDRYACaAaç, noir;<îpy;, arbre). INS. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Sténélytres, tribu des Sermpal- pides, établi par Fabriciiis {Systcma Eleu- theraiorum, I, p. 163), et adopté par De- jean {Catalogue, 3* édit., p. 223), qui en mentionne huit espèces ; cinq appartiennent à l'Europe et trois à rAniériily.;, noir ; l'aO/i^.;, habillement), ins. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Mélasomes, tribu des Piméliaires , formé par Dejean {Cata- logue, 3« édit., p. 203) avec les Pedinus et Opalrum laticoUis et Sibiricum de Falder- mann. (C.) *MELA!VETTA. ois. — Division établie par Boié aux dépens du genre Anas de Linné, et dont le type est VAn. fasca. *MELAWIA, Brid. {Msc). bot. cr. — Syn. de Catascopium , id. MÉLAIVIDES. Melanides. moi.l.— Famille proposée par Lalreiile pour réunir plusieurs genres groupés par cet auteur avec les Méla- nies ; mais deux de ces genres, les Phasia- nelleset les Planaxes, doivent au contraire en être séparés. Foy. mélanmens. (Duj.) j MÉLANIE. Melania {tJ-àa-Ao. , couleur noire), moll. — Genre de Mollusques gastéro- podes, type de la familledesMélaniens, établi parLamarck pour des coquilles presque toutes remarquabks parleur couleur noire, ethabi- tant les eaux douces des régions tropicales; quelques unes seulement, anciennement con- nues, avaient été prises pour des Bulimes ou des Buccins. Les Mélanies ont une coquille lurriculée, dont l'ouverture estentière, ovale ou oblongue, évasée à sa base, avec une co- I\IEL lumelle lisse, arquée en dedans, et un oper- cule corné. L'anima! a un pied court, peu épais ; une tête allongée en forme de trompe un peu conique, tronquée, et terminéo par une fente buccale petite et longi- tudinale. Les tentacules , au nombre de deux, sont allongés, Gliformes , et portent les yeux , soit près de leur base en dehors , soit vers le quart de leur longueur. Le man- teau a ses bords étalés, et découpés ou fran- gés, Lamarck rapportait à son genre Mêla- nie 16 espèces vivantes et 12 fossiles. Les conchyliologistesmodernes en ontconsidéra- blemenlaugmenlé le nombre, mais en même temps M. Deshayes a montré que l'on doit rapporter à ce genre plusieurs espèces de Pyrènes , et au contraire en séparer beau- coup d'autres appartenant aux genres Eu- lime et Rissoa, ou même à d'autres genres qu'il faudrait créer : telles sont , par exem- ple, les grandes Mélanies fossiles du terrain marin tertiaire si communes aux environs de Paris, et qui ne sont certainement pas les congénères des espèces fluviatiles. On peut considérer comme type des vraies Mélanies une coquille très commune dans les eaux douces des îles de France et de Bourbon , de Madagascar et de l'Inde , et nommée d'abord par Linné Hélix amanila , puis Buccinum amarw/a par Muller; c'est la Mélanie thiare (M. amarula ) de Lamarck : elle est longue de 25 à 40 millimètres, toute noire, presque ovoïde; ses tours de spire sont couronnés par une sorte de rampe sur laquelle s'élèvent des épines droites assez longues, qui sont lo prolongement d'autant de côtes longitudi- nales peu marquées. L'ouverture est blanche en dedans. L'animal de celte coquille est très amer, et passe dans ces contrées pour un excellent remède contre l'hydropisie. D'autres Mélanies, devant former une autre section du même genre, sont beaucoup plus allongées et lurriculées. (Duj.) MÉLANIENS. moll. — Famille de Mol- lusques gastéropodes établie par Lamarck pour les trois genres Mélanie, Mélanopside et Pyrène; mais ce dernier genre, comme l'a bien prouvé M. Deshayes, ne pouvant être conservé et devant se fondre dans les deux autres, il ne reste que ceux-ci pour consti- tuer cette famille formée de Trachélipodes fluviatiles operculés, ne respirant que l'eau, munis de deux tentacules seulement, et por- MEL tant unecoquilledontrouvcrlurea ses bords désunis. L'opercule est toujours corné, et le bord droit de l'ouverture est tranchant; mais ainsi limitée, cette famille, rapprochée de celle des Cérites, doit contenir en outre le 'genre Eulime , et peut être mcinc le genre Rissoa, qui, dans tous les cas, est intermé- diaire entre les deux familles. Les autres 'zoologistes de la période actuelle n'ont pas rompris, comme Lamarck, la nécessité de la famille des Mélaiiiens. Cuvier avait d'abord place les Mélanies, avec les Ampullaircs et les Phasianelles, dans son grand genre Con- chylic. Plus tard il en fit un genre distinct, comprenant comme sons-genres les Rissoai- res , les Mélanopsidcs et les Pyrènes. Férus- sac faisait des Mélanies proprement dites un sous-genre des Paludines, et le plaçait entre les Paludines, les Rissoaircs elles Littorines, tandis qu'il rejetait à la fin des Trochoïdes le genre Mélanopside pour le rapprocher da- vantage des Cérites. M. de Blainvillea éga- lement séparé ces deux principaux genres desMélaniens , en plaçant les Mélanopsides avec les Cérites dans sa famille des Ento- mostomes, et le genre Mélanie au contraire dans sa famille des Ellipsostomes, qui cor- respondent aux Conchylies de Cuvier. Tou- tefois aujourd'hui, d'après les observations de MM. Quoy, Rang, et de Férussac lui- même, on ne peut douter de l'analogie de structure qui rapproche les Mélanies et les Mélanopsides dans un même groupe et dans le voisinage des Cérites. (Dcu.) *iWELAlVIPPE (nom mythologique), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères noc- turnes, tribu des Phalénides, établi par Diiponchel { Catal. des Lépidopt. d'Europe , p. 265), et caractérisé principalement par des antennes simples; des palpes courts , atteignant à peine le bord du chaperon ; des ailes arrondies. On en connaît 10 es- pèces, qui habitent principalement la France et l'Allemagne. Les Mélanippes ont pour la plupart des couleurs vives. On trouve com- munément dans notre pays la Mélanmppe ta- chetée, M. macularia Lin., appelée /aPaw- thère par Geoffroy; ses ailes sont d'un beau jaune, avec une grande quantité de taches noires. MÉLANISME {u.Ù.au noir), térat. — La peau doit sa coloration à une matière parti- culière nommée pig'merU, qui a son siège MÉL 637 principal dans le corps muqueux de Malpl- ghi. Ce pigment peut être moins coloré et moins abondant que dans l'état normal , quelquefois même manquer entièrement; il peut, au contraire, être plus coloré et plus abondant; de là deux ordres d'anomalies: VAlbinisme et le Mélanismc {voyez, dans le tome I" de ce Dictionnaire, le premier de ces ordres pour les caractères qui lui sont spéciaux). f.es caractères extérieurs du Mélanisme consistent dans la couleur noire ou très foncée de la peau, des poils et de l'iris. Les exemples de Mélanisme complet se sont rarement présentés jusqu'à présent chez l'homme, et parmi le très petit nombre de faits cités, aucun n'est parfaitement au- thentique. Cependant il est certain que ces caractères peuvent se produire peu à peu, et quelquefois même apparaître presque tout-- à-coup. M. Rostan, savant médecin, rap- porte {Bull, de la Soc. de la Facullcde méd., n°s 9 et 10) qu'une femme de 70 ans de- vint noire comme une négresse dans l'espace d'une nuit, et cela à la suite d'une vive douleur morale. Le Mélanisme partiel s'offre fréquemment à l'observation, et c'est à lui que doivent être rapportées, en grande partie, les taches congéniales de la peau, désignées sous les noms de nœvus, nœvus nialernus ou envies , et que l'on ne doit pas confondre avec les taches sanguines qui ont une origine toute différente. En effet, celles ci résultent de la présence, dans une portion de la peau, d'arlérioles et sur- tout de vénules capillaires , plus nom- breuses, moins petites, ou disposées autre- ment que dans l'état normal; elles sont rouges, violacées ou bleuâtres; les taches mélaniennes , au contraire, sont produites par l'excès local de la matière colorante, et présentent une nuance intermédiaire entre la couleur normale et le noir. Les taches mélaniennes, dont la couleur peut varier depuis celle du café au lait jus- qu'au noir, offrent quelquefois un aspect lardacé; d'autres fois elles sont couvertes de poils. Elles sont ordinairement assez petites; cependant quelques unes sont assez étendues pour couvrir une région tout entière. Les for- mes qu'affectent ces taches sont aussi très variables; et, l'imagination aidant, elles so rapprochent quelquefois de la forme de cer- 638 M EL tains objets. Ainsi on a cru trouver sur des enfants la figure de certains fruits, celle (Je divers objets employés dans l'économie do- mestique, etc. Nous rappellerons à ce sujet un fait mentionné dans le Trailé de Térato- logie de M. Isid. -Geoffroy St.-Ililuire : « Une petite fille, née à Valenciennes, pendant la révolution, en l'an III, portait sur le sein gauche un bonnet de la liberté; et, ce qu'il y a de plus remarquable dans ce fait, c'est que le gouvernement de l'époque crut devoir récompenser, p.ir une pension de 400 francs, la mère assez heureuse pour avoir donné le jour à un enfant paré par la nature elle-même d'un emblème révolution- naire. M Les animaux domestiques et sauvages pré- sentent aussi des exemples remarquables et authentiques de Mélanisme; nous citerons principalement le Daim où l'on observe des individus plus ou moins complètement Mé- lanos; les grands Felis des contrées chaudes des deux continents dont le pelage est géné- ralement d'un noir lustré avec des taches en yeux d'un noir profond, ce qui les a fait considérer par quelques zoologistes modernes comme espèces nouvelles; mais les observa- lions de M. Isid.-GeolTroy Si-Hilaireont dé- montré que ces animaux noirs ne sont autre chose que des Jaguars et des Panthères mé- lanos. Le Lion a aussi présenté quelques exemples de Mélanisme. Il en est de même du Mouflon, du Raton-Laveur, du Castor du Canada, etc. Le Mélanisme a jusqu'alors paru plus fréquent chez les animaux que chez l'homme, et les climats tempérés et nièine froids aussi bien que les climats équa- loriaux en ont offert des exemples. On a longtemps considéré les Méianoset les Albinos comme devant constituer chacun une race particulière; mais les faits tendent constamment à prouver la fausseté d'un semblable système; on sait actuellement de la manière la plus positive que l'Albinisme et le Méianismo ne sont que les résultats d'une modification individuelle et acciden- telle, (j.) MÉLANITE (^/Xaç, noir), min. —Es- pèce de Grenat , d'un noir foncé , à base de Fer et de Chaux. Voy. grenat. (Dia.) M£LA!VIT1S (pt^avia, couleur noire). INS. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Papillonides, établi par ÎMEL Fabricius, et réuni par Latrcille au genre Biblis du même auteur. Vo^j. biblis. MELAIMILM, Rich. bot. pu. — Syn. d' Arlhrostemnia , Pavon. *MELA!\OCIlLORA,Lcsson.ois.— Syn. de Parus. Voy. mésange. (Z. G.) *MÉLA!\OCHROITE ( ij.tU-^xpo'^u co- loré en noir). MIN. — Nouvelle espèce de plomb chromaté rouge, dont la teinte est plus fon- cée que celle dir plomb rouge ordinaire, et qui diirère en outre de celui-ci par sa formo et par les proportions de ses éléments. Voij, CLOMB CHROMATÉ. (DeL.) *MELAIVOCOKYPHA. ois.-Genre éta- bli par Boié dans la famille des Alouettes, pour l'Ai, calandre. Al. calandraL\n. *MELAIVODEl\DROIV(,^.£'/a;, noir; Sv^- <îpov, arbre), bot. ph. — Genre de la fa- mille des Composées-Astcroïdécs, établi par De Caodolle {Pnxlr., V, 280). Arbres de l'île Sainte Hélène. Foy. composées. *MELAIV10GASTEa iixél^i, noir; j-aar-zj'o, ventre), bot. cr. — Genre de Champignons, établi \)âr Corda {Slurm. Deutsch., FI. lit, 1 1 heft., tab 1), appartenant à la classe des IJasidiosporés hypogés. MM. Tulasne { Ann. se. nai., juin 1843; eu ont parfaitement éta- bli les caractères. Ces Champignons ressem- blent à des Truffes; leur réceptacle est su- béreux, clos, et composé de funicules fila- menteux appliqués les uns contre les autres; quelques uns se détachent et se confondent avec le mycélium dans la terre; on ne voit pas de base par laquelle ils puissent absor- ber l'humidité; le parenchyme est celluleux, cloisonné; chaque cellule renferme une matière noire diffiuente, composée de fila- ments mucilagineux courts, à l'extrémité desquels sont attachées quatre spores très petites , lisses et transparentes. C'est à ce genre que l'on doit rapporter le Tuber mos- chaium de Bulliard ; les genres BuUiardiat Inghn.; une partie des Ociaviana , West., Argysium, WiiWr., et Hyperrhiza, KIotzsch. Les Melonogasler Broomeianus Berk., et avi" biguus Tul., croissent dans les environs de Paris. Aucune espèce n'est comestible. (Lév.) MÉLAIMOGRAPIIITE {y.iu<; , noir; >p«- 9(j, écrire), min. — Nom donné ancienne- ment aux pierres arborisées, à dendrites ou dessins de couleur noire. (Del) *MELAIVOLEUCA, Slepb. ws. — Syn, d'jEdia, Dup. MEL RIELAXOLOMA (iJ.ày.;, noir; >5pa, bordure), bot. pu. — Genre de la famille des Composées- Cynarécs , établi par Cassini {Dict. se. nat., XXIX, 472; XLIV, 37; L, 252), pour deux espèces de Centaurées , les Cenlaurca pullata et involucrala. MELAIVOI'IIILA ([.c)«;, noir; ,pâi'o>, ai- mer). INS. — Genre de Coléoptères pentamè- res, famille des Sternoxes, tribu des Bupres- lile;5, créé par Eschscholtz {Zoological Allas, p. 9), et adopté par Dejean et par MM. La- porlc de Casteinau et Gory, dans le supplé- ment à leur monographie des Buprestidcs. Vingt-quatre espèces font partie de ce génie, et sont réparties dans les contrées chaudes de l'Europe, de r.\mérique, de l'Afrique et de l'Asie. Nous citerons celles de notre hé- misphère: BI. decasligma, appendiculala, tarda de l-"iib. [Bupiestis], et M. œqualis Mann. (C.) MELANOPHORA (fj^/Ja;, noir; iTlIlJS (p.aa,-, noir; ^cv- 8oç, roux). INS. — Genre de Coléoptères pen- tamères, famille des Sternoxes , tribu des Élaiérides, proposé par Eschschoitz, et adoi)lé par Dejean {Catalogue, 3* édit., p. 103). Ce genre se compose de quatre es- pèces :- les M. melanocephalusFab., dimi- diatipenuis , lepidus Dej., et quadrigullaius MEL Es. Les trois premières sont originaires des Indes orientales, et la dernière est indigèna de la Nouvelle-Hollande. (C.) *.1îELAIVOXYLOi\ (f/t^a; , noir; ?vÀoï , bois). BOT. PII. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées- Cœsalpiniées , établi par Schott ( in Spreng. Cur. post., 406). Arbres du Brésil. Voy. légumineuses. *iVIÉLAI\TÉRIE {melanteria, liqueur noire), min. — Nom donné par M. Beudant au Sulfate de fer (Couperose verte), qui sert à préparer l'encre et les teintures en noir, l'oy. sulfates. *iMELAIMTERlUS {iJ.iU-^-ztpo;, noir, au comparatif), ins. — Genre de Coléoptères téiramères, famille des Curculionides go- natocères, division des Apostasimérides cryp- torhynchides, créé par Erichson {Arcliiv. fur Naturg., 1842, p. 209). L'auteur com- prend dans ce genre trois espèces de la Nou- velle-Hollande, qu'il nomme M. porcalus, senii-porcatus et picirostris. (C.) MÉLAlMiriACÉES. bot. ph.— Foy. COL- CaiCACÉES. aiELAMTHERA {pt7a; , noir; àvGvjo-i , anthère), dot.pm. — Genre de la famille des Composées-Sénécionidées , établi par Rohr {in Kiobenh. iiat. hist. Sclslmh. Skrift, I, 213). Herbes de l'Amérique tropicale. Voy. COMPOSÉES. MELANTHÉRÏTE. min.— Syn. de Cou- peiose. Voy. fer. *MELA!\lTHESA(f.£'Àa;, noir; av9/7Ti;, nor;iisoii). bot. ph. — Genre de la famille des Euphoibiacées-Phyllanthées, établi par mume {Bijdr., 590). Arbrisseaux de l'Inde. Voy. EUPIIORDIACÉES. «i^lEÏ.AIMTHlA (nom mythologique), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères noc- turnes , tribu des Phalénides, établi par Dupoîichel {Calai, des Lépidopt. d'Europe, p. 263), et caractérisé principalement par des antennes simples ; des palpes assez longs., à deuxième article très hérissé; des ailes arrondies. Ce genre renferme 16 espèces , réparties en deux sections : la première comprend celles dont les ailes supérieures sont traver- sées aumilieu par une bande plus ou moins entière ( 14 espèces ) ; la deuxième ne ren- ferme que 2 espèces distinguées par des ailci supérieures sans aucune bande médiane. Les Melanthia sont répandues dans toute MEL l'Europe. Leurs chcniiics vivent , les unes sur les aibres , les autres sur les plantes basses, et se inélamori)hosent, tantôt dans la terre, et tantôt dans un léger tissu entre les feuilles. ftlELAMniLM ((^if'Xaî, noir; avGcç , fleur). BOT. PH. — Genre de la famille des Mélanthacées-Vératrées, établi par Linné (Gen.f n. 454, excl. sp.) pour des herbes du Cap à racine bulbeuse, à feuilles linéaires ou lancéolées, engainantes, souvent ciliées, planes ou très rarement canal iculées-tri- quètres, à fleurs disposées en épis. Schlechtendalt a réparti les espèces de ce genre {inLinnœa, I, 80) en deux sections, qu'il nomme: 1° Criocephalus , divisions du périgone tuberculées à la base, sèches; 2" iMeliglossus , divisions du périgone mu- nies à leur base de deux petits sacs à fos- settes nectariferes. Voy. mélanthacées. *]MELAIVTIIO (nom mythologique}, ins. — Genre de Coléoptères pentamères , fa- mille des Slernoxes, tribu des Éiatérides, créé par de Laporte {Revue enlomologique de Silberman^i , t. IV, p. 10 ) avec deux es- pèces de Madagascar : les M. Klugii et coslicolits de l'auteur. (C.) *MELA1»H0RUS (fJ^£V,noir; yop;^;, qui porte). INS. — Genre de Coléoptères bété- romères, famille des Mélasomes, tribu des Tenlyrites, créé par Guérin-Mcnevilie {Mag. zooL, 1834, p. 13, pi. 109). Le type, le M. Reichei de l'auteur, est de l'île de Santo- Lorenzo, au Pérou. M. Solier a désigné la même espèce sous les noms de Steuholma tenlyrioides {Ann. de la Soc. ent. de France, l. IV, 1833, p. 142). (C.) MÉLAPHYRE. géol. — Ce nom, adopté par MM. Brongniart et d'Omalius d'ilalloy, dans leur classification des Roches, est pour M. Cordier synonyme de son espèce Ophite. Voy. ce mot. (C. d'O.) MELAS. MAM. Voy. CHAT. MELAS. MOLL. — Monlfort donne ce nom {Conchyl. syslém.) aux coquilles du g. Mé- lanie. *i\IELASI!\IA(f;.£'/aç, noir), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères nocturnes, tribu des Lilhosides , établi par M. Boisduval et adopté pat M. Duponchel {Ilist. des Lépidop- tères). Il ne renferme qu'une seule espèce , M. ciliaris, qui habite te Valais et la Dal- matie. T. vnt. MEL OM MELASIS (fj^£'/aç, noir), ins. — Genre do Coléoptères pentamères, famille des Sler- noxes, tribu des Buprestides, créé par Fa- bricius {Syslcma Eleuiheralorum , I, 331), et généralement adopté depuis. Les cinq es- pèces suivantes font partie de ce genre , sa- voir : M. flabellicornis Linné (Elalcr) , pec- linicornis Norwich , nigricornis , ruficornis Say, et rufipalpis Chv. La première se trouve dans toute l'Europe; les trois suivantes sont propres aux États-Unis , et la dernière est originaire du Mexique. (C.) MELASMA. BOT. pu. — Genre de la fa- mille des Scrophularinées-Gérardiées , éta- bli par Bergius [Flor. cap., 162, 1. 111, f. -i). Herbes du Mexique et du Cap. Voy. scr.o- PHULAUINÉIÎS. *MELASOMA, Delwynn. îns. — Syn. de Lina, Mégerle, Dejean. (C.) *MÉLASOME. Melasoma. ois. — Swain- son a établi sous ce nom, dans la sous-fa- mille des Dicurinées (Drongos) , un petit genre auquel il donne pour type une espèce qu'il nomme Mel. idolo'idcs. (Z. G.) MELASOMES. Melasoma (,u.r'),a;, noir; cùu.'x, corps). INS. — Famille de Coléoptères hétéromères, établie par Latreille {les Crus- tacés, les Arachnides et les Insectes, t. II, p. 2), et qui se compose d'insectes de cou- leur noire ou cendrée (l'île de Fernando-Pô fait exception à la règle ; la plupart des Pi- méliaires en provenant ont les étuis blancs ou jaunes) et sans mélange, d'où vient le nom que leur assigne cet auteur; ils sont aptères pour la plupart et à clytres souvent soudées; à antennes en tout ou en partie grenues, presque de la même grosseur, ou un peu renflées à leur extrémité, insérées sous les bords avancés de la tête, et dont le troisième article est généralement allongé; à mandibules bifides oii échancrces à leur exlrémilé, ayant enfin, une dent cornée ou un crochet au côté inlerne des mâchoires ; tous les articles des tarses entiers et les yeux oblongs et très peu élevés, ce qui, d'après les observations de M. Marcel de Serres , indique leurs habitudes nocturnes. Presque tous ces insectes vivent à terre, soit dans le sable, soit sous les pierres, et souvent aussi dans les lieux bas et sombres des mai- sons, comme les caves, les écuries. Suivant M. Léon Dufour {Anal, des se. dliist. nat., V, 27Gj, l'insertion des vais- 41 642 MÉL senux biliaires se fait à la face inférieure du cœcuni, par un seul tronc tubuleux, rcsul- t.uit de la confluence de deux branches fort courtes , composées elles-mêmes de la réu- nion de trois vaisseaux biliaires. La bile est jaune, quelquefois brune ou violette. Le tube alimentaire {loc. cit., V, 478) est long, et sa longueur, dans la tribu des Piméliaires, est triple de celle du corps; l'œsophage est long, et débouche dans un jabot lisse ou glabre à rextcrieur, plus développé dans ces derniers Insectes , oii il forme une poche ovoïiic logée dans la poitrine. Il est garni à l'intérieur de plissures ou colonnes char- nues, longitudinales, aboutissant, dans quel- ques Érodites et Piméliaires, du côté du ventricule chylifique, à une valvule formée de quatre pièces principales, cornées, ova- laircs et conniventes; le ventricule chyli- fique est allongé , flexueux ou replié , le plus souvent hérissé de petites papilles sembla- bles à des points saillants, et se termine par un bourrelet calleux en dedans, et où a lieu l'insertion des vaisseaux biliaires. Le même savant a observé, dans quelques genres de Blapsides et d'Asidites, un appareil sa- livaire , consistant en deux vaisseaux ou tubes flottants, tantôt parfaitement simples {Asidiles) , tantôt irrégulièrement ramcux (Blapsides), et il ne doute point que ces vaisseaux n'existent aussi dans les Pimé- liaires. M. Marcel de Serres a étudié avec beau- coup de soin la texture des tuniques du canal digestif (06s. sur les usages des diver- ses parties du tube inlesiinal des Ins.— Ann. dunius. d'hisl. nat.){l). Le tube adipeux est plus abondant dans ces hétéromères que dans les suivants: aussi peuvent ils, même étant piqués et flxés avec une épingle, vivre pendant près de six mois sans prendre de nourriture, ainsi que des Akis en ont mon- tré l'exemple. Latreille divise cette famille , formant dans la méthode de Linné le genre Tenebrio, d'après l'absence ou la présence des ailes. Cette famille renferme trois tribus : les (r) Ce que M. Léon Dufour nomme ve cstiiour M. Serres rcslomac, et relative sectf'S le duodénum; ce qu'il appelle 1 considéré par le premjer comme le rœrui Uiifour, M. de Serres n'a point pail6 ;rirule cliylifique rntàd'autiesin-. itestin grêle est .Suivant M. Léon 1 jiibot des Méla- •omes, quoiqu'il soit trèa apparent lans les Akisil Pioiéliaircs. les MÊL PiMÉLiAiRES , les BLAPS1DU3 et Ics TÉNlinRlO- KITES. M. Solier, ayant fait une longue étude des Coléoptères hétéromères, s'est vu forcé de rejeter le nom de Mélasomes d'après les caractères assignés par Latreille aux mâ- choires de ces Insectes, car il faudrait alors y comprendre un assez grand nombre de genres classés parmi les Taxicornes et les Ilélopiens. Cet auteur substitue ainsi le nom de CoLLAPTÉRiDES à celui de Mélasomes, qui renferme, à peu de chose près, les Pimé- liaires et les Blapsides de Latreille. Voici quels sont les caractères donnés pai Solier aux Collaptérides {Annales de la soc. cntom.de France, t. \U, p. 492): Lobe interne des mâchoires terminé par un crochet corné distinct, ou garni de cils nombreux au côté interne, dont plusieurs plus épais, subépi- neux; élytres soudées entre elles et réunies au tergum du mésothorax dans la plupart, rarement libres; mais alors à menton tri- lobé antérieurement , à métastcrnum très court, très resserré entre les hanches inter- médiaires et postérieures , et fortement tri- lobé en arrière. (G) MELASIMIOERLLA Ker. bot. pu. — Syn. de Diasia , DC. MÉLASTOMACÉES. Melastomaceœ. bot. PH. — Famille de plantes dicotylédonées , polypétales, périgynes , ainsi caractérisée : Calice tubuleux, dont le tube est tantôt en- tièrement libre, tantôt soudé avec l'ovaire ou par toute sa superficie, ou seulement par ses nervures en nombre égal aux étamines , et dont le limbe se découpe en 5 , plus ra- rement en 4-6 ou 3 lobes, à préfloraison valvaire, d'autres fois se tronque en un re- bord entier, doublé d'une couche charnue qui se prolonge en un bourrelet sailLmt. Pétales en nombre égal et alternes , insérés sur ce bourrelet, courtement onguiculés, à préfloraison tordue. Étamines insérées au même point en nombre double, tantôt tou- tes égales et fertiles, tantôt les oppositipétales plus petites ou stériles , rudimentaires ou manquant même tout-à-fait; filets libres, filiformes, plies dans le bouton; anthères terminales, par suite de cette plicature re- pardant en bas dans la préfloraison, ets'en- fonçant même dans les interstices ménagés entre les parois de l'ovaire et celles du ca- lice, quand il ne lui adhère que par ses nef- MEL vures, biloculaires, ovales ou linéaires, ré- tréries en bec au sommet , où elles s'ouvrent par un ou deux pores, plus rarement s'ou- Vrant par des feules longitudinales, quel- quefois éperonnées à leur base , articulées avec le filet par un prolongement inférieur de leur connectif, qui présente souvent vers cette articulation des appendices de forme variable. Ovaire libre ou adhérent en tout ou en partie, nu ou garni de soies à son som- met, surmonté d'un style et d'un stigmalo simples , à plusieurs loges dont le nombre «?3t égal à celui des pétales ou de moitié moindre, et qui contiennent chacune plu- sieurs ovules anatropes insérés à l'angle in- terne ou sur les cloisons. Le fruit est charnu lorsque le calice est adhérent, capsulaire lorsqu'il est libre , et, dans ce cas, se sépare en autant de valves dont chacune emporte sa cloison sur sou milieu, tandis que souvent les placentas s'en séparent soudés en une rolonne centrale. Les graines nombreuses, à testcrustacé que double un tégument mem- braneux, sont tantôt réniformes, avec le hilc |)iacé au milieu de leur concavité , tantôt ovoïdes , oblongues ou anguleuses, avec le bile basilaire , et contiennent un embryon de même forme sans périsperme; à coty- lédons inégaux dans le premier cas , égawi dans le second; à radicule tournée du côté du bile. Les espèces nombreuses sont des ar- bres, arbrisseaux ou sous-arbrisseaux, rare- ment des herbes , très abondantes dans V\- mérique tropicale, s'avançant en petit nom- bre jusque vers le 40' degré dans la septen- trionale , répandues aussi , mais beaucoup moins dans la zone équinoxiale de l'ancien continent. Leurs feuilles , dépourvues de stipules, sont rarement verticillées, ordinai- rement opposées deux à deux et alors quel- quefois inégales, simples , entières ou plus rarement dentées, parcourues de la base au sommet par des nervures saillantes dont le liouibre larje de 3 à 9, qu'unissent d'autres nervures plus fines, transversales, formani, aussi des réseaux. Leurs fleurs élégantes sont groupées en cymespaniculées ou contractées, plus rarement solitaires. On cite plusieurs espèces employées comme tinctoriales dans les pays qu'elles habitent, dont les écorccs fournissent une couleur jaune dans les unes, noire dans les autres. Cette dernière couleur est assez générale dans les fruits charnus, J\1EL 6Zi3 et c'est ainsi qu'à la Guianc le suc de celui du Tococca est employé comme encre. C'est même à cette propriété que le genre Mclas- toma, et par suite la famille entière, doivent leur nom, à cause de la teinte noire que laissent sur les lèvres les baies du M. mcOa ■ balhricum , et de plusieurs autres lorsqu'on les mange (fiAa;, noir; axiiia, bouche). Dans ces fruits on trouve des acides libres , miti- gés par une certaine dose de sucre. Ces aci- des se retrouvent dans les autres parties herbacées, et quelquefois aussi on y ren- contre une huile essentielle ou une résine , de la présence desquelles résultent des pro- priétés légèrement stimulantes. Tribu L — LAvoisiÉnÉES. Anthères s'ouvrant par 1-2 pores. Ovaire libre, ordinairement glabre au sommet. Fruit capsulaire. Graines droites, ovoïdes ou anguleuses. Espèces américaines. Meriania, S\v. {Wrightia, So\.) — Axi- nœa , R. Pav. — Chastenœa, DG. — Slcpha- nolhricum, Naud. — Lavoisiera, DC. — Da- vya, DC.—Adelberlia, Uchn. — Graffen- rieda, DC. — Iluberia , DC. — Behuria , Cham. — Centradenia, G. Don {Plagiophyi- lum, Schiecht. ) — Brachycenlrum , Meisn, ^Pyramia, Cham. — Centronia, Don. — Truncaria, DG. — Rynchanlhera, DG. (Pro- boscidia, Rich.) — Bucquciia, DG. — Cam- hessedesia, DG. — Chœlosloma, DG. — Mcis- neria, DG. —Slphanlhcm, Poh\.—Salpinga, Mart, ( Aulacidium , Rich. ) — Bertolonia , Raddi {Triblemma, Mart. ) — Lithobium , Rong. — Sonerila , Roxb. { Cassebeeria , Dennst. ) Tribu II. — Rhexiées. Anthères s'ouvrant par un seul pore. Ovaire libre, ordinairement glabre au som- met. Fruit capsulaire. Graines réniformes. Espèces américaines. Dicrananlhera , Pohl. — PotcranUwra , Bong. — Spenncra, Mart. {Jaravœa, Scop.) — Nolerophila, Mart. — Microlicia, Don.— Uianlhera, Naud. — Fritschia, Cham. — • Erneslia, DG. — Piliexia, R. Rr. — Hetcro- nomaf Mart. {Pacliyloma , DG. ) — Hclero- ccnlron, llook. Arn. — Oxyspora , DG. — Tricentrum, DC. — Marcelia, DG.— T;r»î. bleya, DG. — Adclobolrys, DG. mu Tribu III. — OsnECKiÉES. Anthères s'ouvraiit par un seul porc. Ovaire libre ou adhérent, ordinairement surmonté de soies ou d'écaillés. Fruit c.ip- sulaire ou charnu. Graines réniforrnes. Es- pèces originaires des deux continents. Lasiandra, DG. — Macairea, DC.—Chœ- logaslra, HC.—Arlhroslema, Pav. {Mela- nium, Rich.) — Heeria, Schlecht. — Svilra- mia, Cham. — Tiboiiclnna, Aubl. {Savasla- via, Neck. ) — Monochœlum , Naud. — Diploslegia , Don. — Trislemma, J. — Plc- roma , Don. — Lachnopodium , Blum. — Udasloma , Burm. ( Ac'modcndron , L.) — Olanthera , Blum. — Osbeckia, L. — Plero- Irpis, DC. —Chœtolepis, DG. — Microlepis, DG. —? Aciolis, Don. Tribu IV. — Miconiées. Anthères s'ouvrant par 1-2 pores. Ovaire adhérent. Fruit charnu. Graines droites. Es- pèces américaines pour la plupart. Rousseauxia, BC—Dichœtanthera, Endl. — Lcandra, Raddi. — Cidemia, Don. [Theu- dia, DG.) — Juftuîda, Gham. {Graffcnrieda, Mart. ) — Myriaspora , DG. ( Hamastris , Mart.) — Tococa, Aubl. — Myrmidone, Mart. — Majela, Aubl. — Calophysa, DG. — Medi- nilla, Gaud. {Gallaria, Schr. ) — Daclyliota, Blum. — Tripleclrum, Don. — Pachycenlria, Blum. — Pogonanthera, Blum. — Allomor- phia , Blum. — Calycogonium , DG. [Cahj- copleris, Rich. ) — Ossœa, DG. — Sagrœa , DG. — Tclrazygia, Rich. — Heleroirichum, DG. — Dissochœla , Blum. — Aplcctnim , Blum. — Conostegia, Don ( Calycotomus et Bruguiera, Rich.) — Diplogenœa, Lindl. — Dlplochilon, Spreng. {Diplochila, DC.—Chi- lonia. Don. — FothergliiUa, Aubl. — Leoni- ccœnia, Scop.) — Phyllopus, DC.—Hcnriet- tca, DC. — Loreya,DC. — il/aram!a,Blum. ^Crcochilcn, Blum. — Phyllagalhis, Blum. — Decaraphc, Miq. — Miconia, R. Pav.(//y- poxanlhus , Rich. ) — Octomcrts , Naud. — Chiloporus, Naud. — Oxymeris, DC. — Cro- manium, Don { Cgalhanthera , Pohl. ) — Blakea, L. [Topahea, Aubl. — Fa/desia, R. Pav. — Bellucia et Diepa7mndmm , Ncck. — ApatUia, Desv.) — Cijcnopodium, Naud. ^ Sarcopyramis, Waii. Tribu V. — CHAniANTiîÉES. Antlièrcs s'ouvrant i;ar des fentes longi- MEL tudinales. Ovaire adhérent. Fruil générale- ment charnu. Graines droites. Espèces de l'Amérique ou des archipels asiatiques. Charianlhus, Don (Chœnanthera et Tetra- ::ygos, Rich.) — Chœnoplevra, Rich. — Ki' bessia, DG. — Eivyckia, Blum. (? Plernan- dra, Jack.) — Astronia, Blum. — Spathan- dra, Guill. Perr. (Ad. J } MÉLASTOME. Melasloma {i,.û'ji;, noir; CTTo'v'y. , ouverture), cot. pu. — Genre de la famille des Mélastomacées-Osbeckiées, établi par Burmann (F/or. ZeijL, 72). Ce genre renfermait un assez grand nombre d'espèces; quelques unes en ont été séparées pour for- mer divers autres genres {Osbeckia, Lachno- podium, etc.); actuellement il ne comprend plus aujourd'hui que celles qui ont pour principaux caractères: Calice à tube ovale, soudé à la partie inférieure avec l'ovaire, couvert de squamules ou de soies nombreu- ses, à limbe 5-6-Dde. Corolle à 5-6 pétales insérés à la gorge du calice, ovales. Étami- nes 10-12, insérés avec les pétales ; anthères oblongues-linéaires, un peu arrondies en voûte, s'ouvrant par un pore terminal, réu- nies par un connectif stipiforme, allongé ou court, bi-auriculé à la partis antérieure, ou ém,Trgijié. Ovaire à 5-6 loges mulli-ovulées. Style filiforme, un peu renflé au sommet; stigmate ponctiforme. Le fruit est charnu, à 0-6 loges s'ouvrant irrégulièrement. Les Mélastomes sont des arbrisseaux de l'Asie tropicale, à feuilles opposées, très entières ou dentées en scie, nerveuses; à fleurs pé- donculées, réunies en faisceaux ou en corym- bes terminaux, quelquefois solitaires, et de couleurs variées: blanches, roses ou pour- pres. MÉLASTOMÉES. Melaslomeœ. eot. ru. — La plupart des auteurs modernes parta- gent le groupe des Mélastomacécs on (icnx secondaires, caractérisées parle mode diffé- rent de déhiscence des anthères , qui , dans le moins nombreux , s'ouvrent par des fentes longitudinales, dans l'autre par un ou deux pores terminaux. Ce dernier, auquel on donne le nom de Méiastomées , com[)rcnd donc les quatre prcmièics tribus précédcni-- nient exposées. (Ad. J.) MÎ^Jf.EAGlîE. Melcagrls. moli,. — Gcnro établi parMontfurt [Conchyl. sysléin., t. U, p. 20G) aux dépens du g. Turbo de Linné. Voy. ce mot. M EL ♦MÉLÉAGRIDES. ois. — Famille établie par M. Lcsson dans l'ordre des Gallinacés pour les espèces qui ont la tête et le cou en partiedénudcs; les ailes arrondies et amples, 1res concaves; la queue très courte, tom- bante; les tarses médiocres, sans ergots, et le corps bombé de toutes parts. Le genre Pin;- ladc fait seul partiedecette famille, (Z. G.) *MÉLÉAGRI1\ÉES. Mclcagrinœ. ois. — Sous-famille de la famille des Phasianidccs Faisans) établie par G.-R. Gray (a List of ihe gênera), et comprenant les genres Melca- (jris, Ninnida, Gulleraet Acryllium. (Z. G.) MELEAGRIS o'.5. — Voy. dindon. *MELECEBI!\E.E. mam. — Groupe pro- posé par M. Lesson (Spec. des Mamm., ISiO) et placé à la suite des Lémuriens, et ne com- prenant que le genre PoUo ou Cercolcplcs. (E. D.) MELECTA. IK3.— Genre de la tribu des Apiens, famille des Nomadides, de l'ordre des Hyménoptères, distingué surtout des au- tres genres du même groupe par un écusson court et bidenté. On connaît un petit nom- bre d'espèces de ce genre. La plus répandue est la M. punclata Fab. Voy. pour les habitudes les articles noma- DIDUS et MELLIFÈRES. (Bl.) aiELES. MAM. — Nom latin du Blaireau. Voij. ce mot. (E, D.) RIELEUS, Mégerle. ins. — Syn. de Plin- Ihus, Germar, Schœnherr. (C.) ]\IÉLÈZE. Larix. bot. ni. — Touriiefort avait établi sous ce nom un genre particu- lier pour des arbres de la famille des Abié- tinces, de la monœcie polyandrie dans le système sexuel de Linné, que distinguent surtout leurs feuilles annuelles groupées en faisceau par l'effet du raccourcissement des rameaux qui les portent. Ce genre a été réuni par Linné, et après lui par plusieurs botanistes, tels que Gœrtner, Lambert, M. Endlicher, dans le grand genre Piinis , dont il ne forme plus qu'une simple sccliou. D'autres le distinguent des vrais Pins, ni.iis le confondent avec les sapins sous le nom générique commun iVAbics; de ce nombre tout A.-L. de Jussieu et L.-C. Richard ; quelques uns, enfin, tels que MM. De Cau- doIle,Lcach, Loudon, admettent la manière de voir de Tourncfort, et en font un genre distinct et sépare. Quoi qu'il en soit, rcla- uvemeiit au rang qu'on assigne à ce groupe, MEL 61x5 il présente les caractères suivants: les fleurs sont monoïques; les chatons mâles sont ovoïdes , sessiles le long des rameaux , ac- compagnés à leur base d'écaillés soudées entre elles qui forment une sorte d'urcéole ; les anthères s'ouvrent par une fente longi- tudinale; \es chatons femelles sontégalement sessiles, ovoïdes, feuilles à leur base ; la bractée qui accompagne chaque écaille flo- rigère est membraneuse, colorée, persis- tante, et, pendant la floraison , beaucoup plus longue que cette écaille elle-même; celle-ci est charnue, amincie vers son ex- trémité. Le cône qui succède à ces chatons femelles est dressé, formé d'écaillés imbri- quées, presque ligneuses, amincies supé- rieurement, concaves à leur base , qui per- sistent après la chute des graines ; celles-ci, au nombre de deux à la base de chaque écaille, sont petites, coriaces , munies d'une aile persistante, large, oblique; leur em- bryon a 5-7 cotylédons. Les Mélèzes sont de beaux arbres à cime pyramidale, dont les branches pendent plus ou moins vers la terre, dont les feuilles sont planes, minces et linéaires , d'un vert gai ou glauque, an- nuelles, épavses sut les jeunes scions, comme fasciculées sur les rameaux anciens, à cause de leur insertion sur un rainule très rac- courci. — Ce genre renferme une espèce très intéressante et très connue. Le Mélèze d'Europe , Laiix curopœa DC. {Pinus LarixLinn. , AbiesLarixVw:., L.-G. Rich.). Cette espèce croîtspontanénient dans la plupart des chaînes de montagnes de l'Europe moyenne et méridionale , à l'ex- ception de la Scandinavie, delà Grande- Bretagne, des Pyrénées et de l'Espagne; elle se trouve ensuite dans l'Oural, dans la Si- bérie et dans l'Amérique septentrionale; clic est vulgairement désignée sous la simple dénomination de Mélèze. C'est un bel arbre qui s'élève ordinairement à 20 mètres en- viron , mais qui peut dépasser beaucoup ces ditiieusions et atteindre jusqu'à 30 et même 40 mètres de hauteur, avec un diamètre l)roporlionné; ainsi il en existe quelques individus que leurs dimensions vraiment colossales ont rendus célèbres. Sa racine est longue, pivotante. Ses branches sont pres- que verticillées , très étalées ou un peu pen- dantes , surtout par 1er. progrès de l'âge. Sea feuilles sont glabres et lisses, linéaires. 6^6 MËL d'un vert gai qui contraste avec la teinte foncée de la plupart des autres Conifères. Les chatons de fleurs se montrent au prin- temps en même temps que les jeunes feuil- les ; les mâles sont d'un jaune clair, lonj^s de près de 1 centimètre , tandis que les fe- melles sont rougeâtres et longs de 1 à 2 cen- timètres. Les cônes sont ovoïdes oblongs , dressés, longs d'environ 3 centimètres, de couleur jaunâtre ou roussâtre à leur matu- rité, qui arrive en automne; quoique mûrs dès cette époque, ils ne s'ouvrent pour laisser sortir leurs graines qu'au printemps suivant, et, même après qu'ils se sont ouverts , ils persistent encore longtemps sur l'arbre. Le Mélèze d'Europe est utile sous plu- sieurs rapports. Il occupe un rang des plus distingués parmi les arbres forestiers , tant à cause de la rapidité de son développement que des qualités précieuses de son bois. Cette rapidité d'accroissement pendant les 20 , 25 ou 30 premières années dépasse celle de toutes les autres Conifères ; mais après cette époque, l'arbre éprouve un ralentissement très appréciable, et qui devient tel dans certains cas qu'il peut alors être dépassé par d'autres espèces. M. de Chamhray ( Traité pral. des arb. résin. Conif., 1845) cite des plantations de vingt-trois ans dont les indi- vidus avaient de 13 à 16 mètres de haut , sur près de 1 mètre de circonférence. En général cette espèce peut acquérir environ 20 ou 25 mètres de hauteur dans l'espace de cinquante ans ; après quoi elle continue à grossir sans s'élever beaucoup, pour l'or- dinairejiisqu'àcentcinquanteou deux cents ans, terme le plus habituel de son existence. Son bois est rougeâtre, surtout au cœur , lorsqu'il s'est formé dans des lieux froids et élevés; il est jaunâtre dans les pieds qui sont venus sur de bons fonds ; il est dur , imprégné de résine qui le rend presque in- corruptible, ou qui du moins lui permet de résister à l'action des agents atmosphéri- ques et de l'humidité beaucoup plus que celui de toutes les autres Abiétinées. D'après M. Hartig.il pèse 08 livres 13 onces par pied cube lorsqu'il est vert, et 36 livres 6 onces lorsqu'il est sec. Il n'est pas sujet à se fen- dre, et il présente encore cet avantage que les insectes l'attaquent rarement. Ces divers motifs lui donnent une valeur supérieure pour la consiiuction, soit des charpentes MEL qui, faites avec ce bois, réunissent beau- nnip de solidité à une longue durée et à une légèreté assez grande, soit des navires, dans lesquels le Mélèze est regardé, à Venise et en Russie, comme préférable au Chêne. Dans le Haut-Dauphiné, dans la Savoie et le Pays de Vaud , où cet arbre est extrême- ment abondant, on en construit des maisoni en posant les uns sur les autres des tronci équarris d'environ un pied de côté, assem- blés dans les angles et vis-à-vis des refends. Ces maisons sont d'abord blanches; mais elles noircissent en deux ou trois ans. De plus, la résine suintant à la surface du bois de ces troncs superposés, ferme toutes les jointures et s'étend en une couche semblable à un vernis luisant et poli, qui rend le tout absolument impénétrable à l'eau et à l'air, mais en même temps très inflammable. Employé dans les constructions submergées, le bois de Mélèze se conserve presque indé- finiment et acquiert une très grande du- reté. Débité en planches , il est très propre aux ouvrages de menuiserie ; mais il est sujet à se tourmenter, et à se voiler lorsqu'il a été mis en œuvre avant sa parfaite dessic- cation. Pour éviter cet inconvénient, on a recommandé de le plonger dans l'eau pendant un an etde le laisser ensuite à l'air pendant une autre année avant de le débiter. En Suisse, et dans quelques parties de l'Alle- magne, on confectionne en bois de Mélèze des tonneaux et des fqtailles qui conservent parfaitement le vin. Enfin, ce même bois donne des échalas dont la durée est telle qu'ils se transmettent, dit-on, avec les propriétés. Comme combustible , le bois de Mélèze présente quelques inconvénients en ce qu'il s'enflamme avec peine et qu il s'é- teint assez facilement; mais il se recom- mande d'un autre côté par la grande quan- tité de chaleur qu'il donne, et qui est esti- mée par M. Hartig , relativement à celle du Hêtre, comme 1218; 1540. Le charbon qu'il donne est très lourd et propre aux opéra- tions des usines métallurgiques. Le Mélèze d'Europe se recommande en- core par son écorce et par ses produits rési- neux. Recueillie sur de jeunes pieds, cette écorce est utilisée pour le tannage et pour la teinture en brun. Quant aux produits résineux, ils sont de deux sortes , et ils sont connus, l'un sous le nom de Tércbenlhine de MEL l'tjniic, l'autre sous celui de Manne do Brlan- çon. La térébenthine de Venise est la résine qui exsude naturellement à travers l'écorce, mais que l'on obtient ordinairement des pieds arrivés à peu près à leur parfait déve- loppement dans lesquels on perce avec des tarières des trous obliques qui n'atteignent pas le centre de l'arbre, ou dans lesquels on pratique des entailles. La résine qui s'é- toulc est reçue dans des baquets. Elle est il l'état liquide et de consistance sirupeuse ; sa couleur est claire, jaunâtre; sa saveur est un peu amèrc. Elle a des usages assez nombreux dans les arts et en médecine. Par la distillation, elle donne de l'essence de térébenthine, et elle laisse comme résidu de la colophane. Employée en nature, elle ngit comme stimulant; elle concourt de plus à la confection de divers onguents et emplâtres. Un Mélèze aménagé convenablement fournit de la térébenthine pendant quarante ou cin- quante ans. Ce peu de mots sur les usages du Mélèze suffit pour faire sentir son importance et pour justifier le conseil qui a été donné par plusieurs agronomes de s'en servir, afin d'utiliser beaucoup de terrains abandonnes. On sait, en effet, que cet arbre est très peu difficile sur le choix du terrain, et qu'il pros- père dans les lieux montueux, sur le bord des ravins et des torrents, dans les terrains graveleux; en un mot, dans des endroits où il semble impossible d'introduire avec succès aucune autre culture. (P. D.) MELIIAIMIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Byttnériacées-Dombeyacées , éta- bli par Forskal {JEgypt., 64). Arbres ou ar- brisseaux de l'Asie et de l'Afrique tropicale. Voy, BVTTNÉRIACÉES. MELIA, Lin. bot. ph. — Genre qui donne son nom à la famille des Méliacées, et qui rentre dans la décandrie monogynie. Les végétaux dont il se compose sont des arbres qui habitent pour la plupart les par- lies tropicales de l'ancien continent , dont un croît spontanément jusque dans le bassin (le la Méditerranée. Leurs branches sont marquées de larges cicatrices trilobées, lais- sées parla chute des feuilles; les jeunes pousses et les inflorescences sont revêtues d'un duvet cotonneux d'aspect farineux. Leurs feuilles sont alternes, bipinnées. Leurs fleurs sont portées sur des pédoncules axil- IMEL G^7 laires, simples dans leur partie inférieure, ramcux et paniculés dans la supérieure; elles présentent l'organisation suivante: un calice 5- parti; une corolle de 5 pétales étalés, un tube formé par la soudure com- plète des filets, 10-fide au sommet, dont les divisions sont 2-3-partics, et qui porte à sa face interne et à sa gorge 10 anthères incluses, biloculaires; un ovaire reposant par sa base sur un disque, à 5 loges, qui rcnfermentchacune deux ovules superposés, dont le supérieur est ascendant, dont l'in- féricur est suspendu; ce dernier est le seul qui se retrouve dans le fruit qui constitue un drupe peu charnu à noyau Jj-lo('ulaire. L'espèce la plus connue de ce genre est ie Mi-.i.iA Azi-.DAnACii , Mclia a:;edarach Lin., vulgairement connue sous les noms de faux Sycomore, Arbre Saint, Lilas des Indes, Lilas de la Chine , Arbre à Chapelet ; ce dernier nom est tiré de l'usage que les moines de l'Archipel et des pays qui bordent la Médi- terranée font du noyau de ses fruits. C'est ■ un arbre qui s'élève à 10 ou 12 mètres de hauteur; ses feuilles sont bipinnées, for- mées de folioles lisses, ovales- lancéolées , aiguës au sommet, dentées-incisées; ses fleurs , de couleur lilas , ont une odeur agréable ; leur tube staminal est d'un pour- [ire brun assez foncé. — Dans le midi de la France, cet arbre passe parfaitement eu pleine terre; aussi y est-il assez fréquem- ment planté en allées de promenades et le long des routes. Dans nos départements du nord, au contraire, il ne résiste aux froids de l'hiver que lorsqu'on le place à une bonne exposition , et même dans ce cas il n'acquiert jamais tout le développement dont il est susceptible. Ses fruits sont généra- lement regardés comme vénéneux, et de là vient le nom d'Azedarach, mot arabe qui signifie plante vénéneuse; leur action ne paraît pas être cependant aussi énergique que quelques auteurs l'ont prétendu. La racine de cet arbre a une saveur amère et nauséabonde; elle agit comme anthelmin- tique à un degré très prononcé. Elle est em- ployée comme telle en diverses contrées, et particulièrement dans l'Amérique septen- trionale. Des propriétés analogues ont éié signalées dans les fruits secs de l'Azedarach. Enfin , la décoction des feuilles de cet arbre est employée dans l'Iudu contre l'byslérie; 6^8 MEL elle est ëgfilcment regardée comme asttin* génie et stomachique. On cultive encore dans lesjardins le Mdia sempervirens Swartz, originaire de la Ja- maïque et des Indes, dont les feuilles sont également bipinnées, mais à 7-9-foliolcs légèrement ridées, incisées; ses fleurs et ses fruits soni un peu plus petits que ceux de l'Azedarach. Cette espèce fleurit plus tôt, et dès l'âge de deux ans; elle perd ses feuilles plus tard, et résiste moins au froid, ce qui oblige à la tenir dans l'orangerie pendant l'hiver. (P- D.) *MELIA. ciiusT. — Genre de l'ordre des Décapodes brachyurcs, de la tribu des Can- cériens, établi par M. Milne Edwards aux dépens des GrapsM5 de Lalreille. Cette petite coupe générique est très voisine du genre des Pilumnus, mais a aussi beaucoup d'ana- logie avec celui des Grapsus. Le caractère disiinctif est que chez ce nouveau genre le bord orbitaire inférieur ne se joint pas au front et laisse à l'angle interne de l'orbite un hiatus qui est rempli par l'antenne ex- terne. La carapace est presque circulaire. La seule espèce connue est la Mélie damier, Melia lessellala, Edw. {Ilist. nat. desCrusl., t. I, p. 391, pi. 18, fig. 6 à 9). Elle a été rencontrée sur les côtes de l'Ile de France. (H. L.) MÉLIACÉES. Meliaceœ. bot. ph. — La famille de plantes dicolylédonées , polypé- tales.liypogyncs, à laquelle on avait donné ce nom , est généralement aujourd'hui divisée en deux : l'une, à laquelle on le conserve ; l'autre, qui a reçu le nom de CiiDnÉLACÉES. Quoique bien distinctes , elles restent unies par des rapports assez intimes, pour que nous ayons cru ne pas devoir eu traiter sé- parément; nous allons donc successivement exposer les caractères de l'une et de l'autre. Méliacées. Calice libre, de 3-4-5 folioles distinctes ■ou soudées à une hauteur plus ou moins grande, égales, imbriquées dans la préflo- raison. Pétales en nombre égal et alternes , plus longs, libres ou plus rarement unis par leur base entre eux ou avec le tube stami- nal , à prélloraison valvaire ou imbriquée. Étamincs en nombre double, insérées au même point que les pétales, à fdels larges, aplatis, bidenlés ou bifides au sommet, sou- IVIEL dés entre eux par leurs bords en un lulic plus ou moins long et de formes diverses. Anthères introrses, à deux loges s'ouvrant longitudinalement, insérées entre les dents du fdet, saillantes hors du tube , ou cachées par lui. Disque tantôt presque nul , tantôl élevant le pistil sous forme de colonne, tan- tôt l'entourant sous celle d'anneau, ou même prolongé en un tube charnu ou membraneux qui rengaine à une plus ou moins grande hauteur. Ovaire libre , à loges égalant en nombre celui des pétales, rarement moindre ou au contraire multiple, communiquant quelquefois entre elles vers leur sommet , renfermant chacune deux ovules attaches à l'angle interne, collatéraux ou superposés , ascendants ou plus souvent suspendus, plus rarement quatre sur deux rangs. Style ter- minal, simple, égal au tube staminal ou plus court, terminé par un stigmate en tête, py- ramidal ou discoïiie , marqué d'autant de lobes ou d'angles qu'il y a de loges. Le fruit offre des formes variables , celle d'une baie ou d'une drupe , ou d'une capsule à déliis- cence loculicide. Les graines, souvent soli- taires dans les loges par avortement, sont revêtues ou dépourvues d'un arille charnu, dressées, suspendues ou horizontales, de forme variée, jamais ailées; un périspermc charnu s'observe dans quelques genres, man- que entièrement dans le plus grand nombre. Dans le premier cas , l'embryon a la radi- cule saillante en dehors des cotylédons folia- cés; dans le second , la radicule courte est comme retirée entre les cotylédons épars , quelquefois soudés ensemble : elle se dirige vers le bile ou en sens inverse. Les espèces de cette famille sont des arbres ou des ar- brisseaux, croissant la plupart sous les tro- piques , quelques uns en dehors , la plu- part de ceux-ci dans l'hémisphère austral, un seul dans le boréal. Leurs feuilles sont ordinairement alternes, rarement simples, plus souvent composées ou une seule fois avec folioles opposées ou alternes ou deux fois, dépourvues de stipules. Leurs flgurs sont ordinairement disposées en petites cy- mes, qui se groupent elles-mêmes en panl- ciiles, en corymbes, en grappes, eu épis, à l'extrémité des rameaux , ou plus souvent encore aux aisselles des feuilles ; il n'est pas rare de voir l'un des sexes s'y développer incomplètement, et les fleurs alors, tout eu MEL présentant l'apparence (le riiermaphrodisme, deviennent réellement polygames ou monoï- ques. Beaucoup deMéliacécs présentent un mélange de principes acres, amers et astrin- gents , auxquels ils doivent des propriétés variables, suivant la proportion de ces prin- cipes divers, toniques et stimulantes dans les unes, émétiques et purgatives dans les autres. Les graines et les péricarpes renferment une huile fine, qui participe à cette amertume. Cependant les fruits d'un petit nombre d'es- pèces font exception , et fournissent un ali- ment doux et agréable. GENRES. Tribu I. — MEL 649 Embryon dans un périsperme mince et charnu, à cotylédons foliacés, à radicule sail- lante. — Espèces toutes originaires de l'an- cien continent , à feuilles simples , pennées ou plus souvent bipennées, à folioles sou- vent dentées. Quivisia, Comm. {GUibertia, Gmel. ) — Calodryum , Desv. — Turrœa, L. — Miin- ronia, Wight. — Naregamia, W. et Arn. — ■ Melia , L. {Azedarach , Tourn. ) — Azadi- rachia , Ad. J. — Mallea , Ad. J. — Cipa- dessa, Bl. Tribu II. — Tri.ckiliées. Embryon sans périsperme, à cotylédons épais, à radicule courte et incluse. — Espèces originaires des deux continents , à feuilles une seule fois pennées, à folioles très en- tières. Aglaia, Lour. {Camunium , Rumph. — Cambania, Comm.) — Milnca, Roxb. {l\hja- lelia, Dennst.) — Lansium, Runi[)ii. (Sphœ- rosacme ^ Wall.) — Nemedra , Ad. J. — (imooro, Roxb. {Andersonia,Ro\h. — Amura, Sch. — Apltanomixis, Bl.) — Disoxylon, Bl. — Chizochclon, Bl. [Schizocliilon, Spreng.) ■ — Synoum, Ad. J. {Schoutensia, Endl.) — IlarUghsea, Ad. J. — Epicharis, BU — Ca- hralea , Ad. J. — Didymochilon, Bl. — Go- niochilon, Bl. — Sandoricum, Cav. — Eke- hergia, Sparm. — Walsura, Roxb. — Hey- nea, Roxb. — Trichilia, L. {Elcaja, Forsk. «— PoiVesfa, Cav.) — Moschoxylum , Ad. J. ~ Gnarea, L. [Eluiberia, P. Br.)— Carapa, Aubl. {Persoonia, W.) — Xylocarpus, Ad. J. GENUnS DOUTEUX. Calpandria, Bl. — Odonlandra, Ktli. I* VlII. CÉDiuiL\ci';;:5. Elles dilTèrent de lu famille piéccdenlQ par leurs étumines quelquefois distinctes , par leurs ovules au nombre de quatre au moins dans chaque loge, de plus ordinai- rement imbriquées sur deux rangs, et de» venant autant de graines plates et ailées à périsperme mince ou nul , dans un fruit capsulaire à péricarpe ligneux dont les val- ves se séparent des cloisons qui restent avec les graines attachées à l'axe persistant. Les espèces, toutes tropicales, sont des arbres en général très élevés , à bois dur, odorant et coloré, employé en conséquence dans la me- nuiserie, comme l'est, par exemple, celui de l'Acajou , qui appartient à cette famille. Leurs feuilles sont pennées une seule fois , quelquefois parsemées de points transpa- rents. Les principes astringents etamers do- minent dans ces plantes, et leurdonnent des venus toniques, vantées dans quelques unes comme fébrifuges. Tribu l. — SwiÉTÉNiÉES. Filets soudés en un tube. Hile à l'extré- fiiité d'une aile parcourue par le funicule. Préfloraison de la corolle tordue. Swiclenia, L. {Maagoni, Ad.. — Roia, Scop. — Cedrus, Mill.) — Khaya, Ad. J. — Soymida, Ad. J. — Chickrassia, Ad. J. {Pia- giotaxis, Wall.). Tribu IL — Cédrélées. Filets distincts. Hile à l'extrémité de la graine, qui n'est pas prolongée en aile. Pré- floraison de la corolle convolutive. Chloroxylon, DC. — FUndersia, R^ Br. — Oxlcya , Ail. Cunn. — Cedrela, L. {Jon- sonia, Ad. — Cuveracea, Jones. — Surenus, Rumph.). (Ad. J.) *iMÉLIA]\TIlÉES. Meliantheœ. bot. ph. — Le genre Jl/e/îarti'9oç, pierre). MIN. — Substance d'un jaune de miel , en très petits prismes droits à base carrée, découverte par Fleuriau de Bellevue dans les roches basaltiques de Capo di Bovc, près de Rome. Elle paraît identique avec la Humboldtiliihe de la Somma, et composée comme elle de silice, d'alumine, d'oxyde ferrique , de chaux, de magnésie, et d'un peu de potasse et de soude. Ces deux miné- raux, réunis en une seule espèce, viennent se ranger à côté de la Gehlénite, parmi les silicates alumineux de la tribu des espèces quadratiques. (Del ) MÉLÎLOT. Melilolus, Tourn.BOT. pu. — Genre de la famille des Lcgumineuses-Pa- pilionacées, de la diadelphiedécandrie dans le système de Linné. Établi d'abord par Tournefort, il avait été réuni par Linné aux l'rifolium; dans ces derniers temps, il a été rétabli et généralement adopté par les bota- nistes , qui se sont bornés à en détacher un petit nombre d'espèces, soit pour les trans- porter dans des genres voisins (ex. : il/, cœru ■ lea = TrigonellacœruleaSer.),so\i\)QUT{'.ino de l'une d'elles le type d'un genre nouveau MEL {M. crclica =:PocockiacreticaScr.). II com- prend aujourd'hui environ trente cspèccsqui habitent l'Europe moyenne et la région médi- terranéenne. Ce sont des plantes herbacées, glabres sur leurs diverses parties, dont la tige est dressée ou ascendante, souvent éle- vée, dont les feuilles sont pennées-trifoiio- !ées, fréquemment bordées de dents aiguës; dont les fleurs, presque toujours jaunes, quelquefois blanches, sont petites, réunies en grappes allongées, axillaires et presque terminales , et présentent l'organisation sui- vante : un calice campanule, à 5 dents allon- gées, peu inégales; une corolle papiliona- cce , dont les ailes adhèrent, au-dessus de ;ronglet, à la carène , qui est obtuse; 10 éta- mines diadelphes ; un pistil dont l'ovaire est rétréci à sa base en pédicule, et 2-8- ovulé. Le principal caractère de ces plantes consiste dans leur légume, entouré à sa par- tie inférieure par le calice, qu'il dépasse, membraneux ou coriace, rugueux ou veiné à sa surface, indéhiscent, à i-i graines. C'est d'après la forme et l'état de '» surr^ face de ce légume que M. Seringe l m ■ tagé les Méliiots en trois sections oA SjUa- genres, dont les noms indiquent les carac- tères distinctifs. a. Cœlorutis , Ser. Légume marqué de sillons lacuneux. C'est à cette section qu'appartiennent la plupart de nos espèces françaises , dont les plus répandues sont les Melilotus allissima ThmW., leucaniha Koch, et officinalisWiM. Cette dernière {Trifolium melilotus officina- lis Lin.) est une plante annuelle, qui croît communément dans les prés et le long des champs de presque toute l'Europe; ea tige est droite, rameuse, à branches étalées, et s'élève à 7-8 décimètres; les folioles de ses feuilles sont lancéolées, oblongues, obtuses, découpées sur leurs bords en dents de scie écartées; ses stipules sont grêles et séta- cées; ses fleurs sont jaunes, réunies en grappes deux fois plus longues que les feuil- les ; leur calice est renflé en dessus à sa base, divisé à son bord en dents inégales, de lon- gueur égale à celle du tube; l'étendard de la corolle et ses ailes égalent en longueur la carène; le premier est marqué de stries lon- gitudinales. Le légume est obové, pubes- ccnt dans l'état jeune, assez renflé; il ren- ferme deux graines en forme de cœur, à MEL G53 côtés inégaux. Malgré sa dénomination spé- cifique, le MélilotofOcinal n'a que des usa- ges très peu importants en médecine. On emploie sa décoction, à l'extérieur, en lo- tions, particulièrement contre les inflam- mations de l'œil , et en lavements. Toute lu plante est regardée comme émollicnte, et ses fleurs passent pour carminativcs. Elle est remarquable par son odeur agréable^ qui devient plus prononcée par la dessicca- tion, et que certains auteurs ont attribuée à l'acide benzoïque qui existe en elle. Celle espèce, et les Méliiots en général, sont quelquefois cultivés comme plantes fourra- gères; mais les avantages de cette culture sont assez peu prononcés pour qu'elle n'ait pris encore que peu d'extension. b. PlagioriUis, Ser. Légume marqué de sillons transverses , légèrement arqués.' Comme appartenant à celte section, nous citerons le 31. arvensis Wallr. c. CampyloruUs, Ser. Légume ové ou obové, marqué de veines arquées , rapprochées. A cette troisième section appartiennent les M. iulcata Desf., et messanensis Desf. (P. D.) *MEL3tVA {fj.-nl!vn, de couleur jaunâtre). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Cycliques, tribu des Colaspiiies, créé par nous, et adopté par Dejean {Cata- logue, y édit., p. 433) , qui en mentionne les trois espèces suivantes : M. calceala, de- cempunclata et erolyloides Dej. Elles sont originaires du Brésil. (C.) MÉLINET. Cerinthe. bot. ph. — Genre de la famille des Aspérifoliées-Borraginées^ Anchusées, établi par Linné (Gen., 186), et dont les principaux caractères sont : Calice à 5 folioles inégales. Corolle hypogyne, cy- lindrique, nue a la gorge, à limbe îi-denié. Étamiues 5, insérées au tube de la corolle, incluses ; anthères sagittées, lobées à la base. Ovaire à 2 lobes 2-loculaires. Style simple; stigmate émarginé. Deux noix biloculaires , flxées sur un réceptacle plan. — Les Méli- nets sont des herbes des contrées centrales et australes de l'Europe, velues ou lisses, à feuilles alternes, très entières ou dentelées; à fleurs disposées en grappes terminales. Les espèces de ce genre, peu nombreuse, ont été réparties par Reichcnbach {Ftor, excurs., 339) en deux sections, nommées • Ceranlhe: limbe de la corolle 5-flde; fila- ments des élamines presque nais; noix mo- 654 MEL nospermes par ravortement de l'une des loges ;Ccri»!//ie; limbe de la corolle à 5 dents très courtes ; filaments des étamines égalant les anthères; noix 2-loculaires , dispermes, MELîiMS. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Gramiiiées-Panicées , établi par PalisotdeBcauvois [Agrosl., oi, t. 11, f. 4), Crâniens du Brésil tropical. Voy. chaminéks. *MELI\OPTliRl)S (,..yî).tvo; Jaunâtre; ïTTs'pov, aile). INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scarabéidcs arénicoles, créé par Mulsant {Hist. nat. des Coléopt. do Fr., 1842, p. 282). Les trois espèces d'Europe suivantes y sont rapportées : M. {aphodiiis des auteurs) conta- minalus Hbst., oblilemlus Heyden et pro- dromus Braham. (C.) *MELlî^OSPERMUM (f>'vo?, miel ; anipixa, graine), bot. pu. — Genre de la famille des Légumineuses-Papilionacées- Lntées, établi par Walpers (m Linyiœa, XllI, 527).- Herbes du Cap. Voy. légumineuses. *MELIOLA (f/TjÀov, pomme), bot. cr. — Genre de Champignons de la classe des Cli- nosporés. Les réceptacles sont ronds, fragi- les, placés à la base de petites soies raides ; ils renferment dans leur intérieur un cU- node dont les divisions supportent à l'exiré- niité des spores ovales, noires et cloisonnées. Les espèces de ce genre croissent sur les feuilles, dans les contrées chaudes ou tropi- cales, sur lesquelles elles forment des taches noires, orbiculaires ou confluentes, qui rap- pellent les Fumago. On les a considérées comme des Sphéries ; mais les spores n'étant pas renfermées dans des thèques, elles doi- vent nécessairement en être séparées. Les longues soies au milieu desquelles les ré- ceptacles se développent ont été prises i)ar Sprengel, Pries et d'autres mycologues, pour des oslioles, mais elles ne sont véritablement que des parties accessoires, puisqu'elles exis- tent à la marge, où l'on ne voit pas de récep- î-icles. (LÉv.) *MELIORIVIS, G.-R. Gray. ois. — Syn. de Philedon, Cuvier. Voy. philedon. (Z. G.) *MËL10SMA (u.a,, miel; oj/x^', odeur). BOT. PU. — Genre de la famille des Mélios- mf'fis, établi par Blume {Flor. Jav. Prœf. , VIL Arbres de l'Asie tropicale. — Voy. MÎXIOSMKES. *MÉL10SMÉES. Meliosmcœ. bot. ph. — Cette famille est indiquée par M. Endlichcr MEL plutôt qu'établie, ne comprenant encore qu'un genre unique avec les caractères du- quel se confondent les siens. Elle est placée à la suite des Sapindacées avec laquelle nous l'examinerons, (Ad. J.) HîÉLIPII/VGE. Meliphaga. ois. —Divi- sion du g. Philedon. Voy. ce mot. (Z. G.) *MÉMPIJAGIDÉES. Meliphagidœ. ois. — Famille de l'ordre des Passereaux établi pour la plupart des espèces de cet ordre, qui ont la langue terminée par un pinceau de fibres. G.-R. Gray (,4 list of Ihe gênera ) la divise en trois sous-familles : celle des My- zoméliiiées [Myzomelinœ), qui renferme les genres Myzomela, Acanlhorhynchus et Gly- ciphila;ceUe des Méliphaginées {Mcliphagi- nœ), qui comprend les genres Mcliornis j Prostliemadera , Ptilolis, Anlhornis, Phile- mon, Phyllornis, Meliphaga, Anlhochœ}-a, Acanlhogenys, EiUomyza et Tropidorhyn- chus; et celle desMélithreptinées {Melilhrep- tinœ], dont font partie les genres Pkcloram- phus, Manorhina, Psophodeus , Eidopsarus , Melilhreplus et Entomophila. (Z. G.) MÉLIPHAGI1\ÉES. Meliphagihœ. ois.— Voy. MÉLIPHAGIDÉES. *MELIPHLEA, Zuccar. bot. ph. — Syn. de Sphœralcea , Saint-Hil. MELIPHYLLUM, Bent. bot. ph. — Voy. MÉLISSE. MELIPOIVA (aih, miel; ttÔvo;, travail). INS. — Genre de la tribu des Apiens (Melli- fèrcsdeLatreille), familledesApodes, groupe des Méliponites, de l'ordre des Hyménop- tères, établi par llliger et adopté par tous les ciiiomologistes. Voy. méliponites. (Bl.) j"41ÉLIP0;\lTES. Meiiponilœ. ins. — Groupe de la tribu des Apiens (Mêllifèrcs, Lalr.), de l'ordre des Hyménoptères , carac- térisé par des pattes postérieures dont les jambes sont élargies et munies d'une espète de peigne à l'angle interne, et le premier article des tarses inerme et dilaté à l'ani^le externe de sa base, et par une langue cylin- drique presque aussi longue que le corps. Les Méliponites se rapprochent considé- rablement des Abeilles : ce sont même les Insectes qui leur ressemblent le plus. U y a entre ces Hyménoptères des caractères com- muns extrêmement faciles à saisir. Comme les Abeilles , les Méliponites ont une langue allongée qui leur permet de sucer dans le ii-ectaire des fleurs ; des pattes propres à la ré- M EL foltc rfu pollen. Comme les Abeilles encore, les Méliporiitps ont trois sortes d'individus, des mâles, des femelles et des neutres, ces dernières construisant des demeures pour y élever les larves. Ce sont donc ég-'Icnient des Hyménoptères constituant de nombreu- ses sociétés. Les Méliponites ressemblent aussi à nos Abeilles par leur aspect général ; mais ce- pendant elles sont plus petites , elles ont un corps plus ramassé et plus velu, des pattes postérieures beaucoup plus longues, com- parativement à la dimension du corps. Les Méliponites diffèrent non seulement des Abeilles, mais encore de tous les Hymé- noptères qui conslruisent des nids, par l'ab- sence d'un aiguillon. On peut, en effet, toucher les Méiipones sacs le moindre dan- ger, car elles sont dépourvues de toute arme offensive et défensive; chez elles, on peut retrouver des traces d'un aiguillon, mais c'est ici un organe tout-à-fait rudimeiitaire, n'ayant pas de vésicule pour la sécrétion du venin. On comprendra combien ce fait est important à noter, non seulement sous le rapport de la zoologie et de l'anatomie com- parée, mais aussi sous le rapport des modi- fications dans les habitudes de ces Hyméno- ptères que doit nécessairement entraîner la présence ou l'absence d'un aiguillon. Chez les Méliponites , il ne peut y avoir entre les femelles ces combats à mort qu'on observe parfois chez les Abeilles. Les mœurs de ces Insectes sont , au reste, fort mal connues , et cela n'a rien qui doive surprendre; les Méliponites, étant toutes étrangères à l'Europe, n'ont pu être étu- diées avec tout le soin qu'exigerait l'intérêt du sujet. La plupart des renseignements ont été répandus par les récits de quelques voyageurs, qui eux-mêmes n'avaient fait que des observations très peu nombreuses et très superGcielles. Les Méliponites habitent exclusivement les régions chaudes du nouveau continent et quelques îles de l'Arcbipel indien. Leurs espèces paraissent fort nombreuses ; nos col- lections n'en renferment guère plus d'une cinquantaine, mais il est probable et même presque certain que beaucoup d'autres sont encore à découvrir. Les individus de plu- Bieurs espèces américaines sont fort abon- dants. Cependant nous ne connaissons très MEL 655 généralement que les individus neutres, ou ouvrières; les mâles et les femelles n'onl presque jamais été recueillis par les voya- geurs. Ces Hyménoptères établissent leur domi- cile dans les creux de certains troncs d'ar- bres, ou quelquefois entre les branches. On les y rencontre abondamment dans les vas- les forêts de l'Amérique méridionale. Ces industrieux Insectes construisent, comme les Abeilles, les loges de leurs larves avec la cire qu'elles ont, comme ces dernières, la pHiprictc «ie sécréter. Leurs nids consis- tent en une série de gâteaux superposés et disposés horizontalement; mais ici ces gâ- teaux n'ont pas , comme ceux des Abeilles , deux rangées de cellules opposées. Sous ce rapport, les gâteaux de nos Méliponites res- semblent à ceux des Guêpes, n'offrant des cellules que d'un seul côté. Le capitaine Beechy a publié la description et la représentation du nid d'une Mélipoiie du Mexique; M. Pierre Huber (Mém. de la Soc. (la phjis. et d'Iiist. natur. de Ge- nève, t. VIII, 1839) a publié aussi une no- tice pleine d'intérêt sur une espèce égale- ment mexicaine, qui est devenue domes- tique au Mexique, oii elle a été observée par le capitaine Basil Hall. Depuis, nous avons eu nous-même, à Paris, l'occasion de voir les constructions de deux espèces brési- liennes, ayant encore leurs habitants par- faitement vivants. Une dame, aimant beau- coup l'histoire naturelle, avait eu la patience et pris tout le soin nécessaire pour amener de Rio-Janeiro à Paris ces curieux Hymé- noptères, qui ont vécu encore plusieurs mois, allant recueillir le pollen et sucer le miel des fleurs dans un jardin de la rue Saint-Lazare. Tous les individus de l'une des deux espèces ne tardèrent pas à succomber; c'était une petite Trigonc ( Trigona pallida Lep. St-Farg.). Quant à ceux de l'autre es- pèce, d'une taille bien supérieure, c'était la Mclipona anthidioidesLep. St-Farg., qui est noire , avec des bandes jaunes sur l'abdo- men ; on les conserva vivants à Paris depuis le mois de mai jusqu'à la fin de septembre ; et déjà ces Insectes avaient vécu enfermés dans une petite caisse pendant toute la tra- versée de Rio-Janeiro en France et le voyage par terre jusqu'à Paris. Une petite provision de miel avait suffi à leur nourriture duranl 656 MÉL tout ce temps. Au moment où leur prison j leur Tut ouverte, ces Insectes éiaient faibles et volaient difficilement; mais au bout de peu de jours on les voyait quitter leur ru- cli3 placée sur une terrasse, aller pomper !e uiicl des fleurs et recueillir le pollen dans un jardin voisin. Quand le temps élailbeau, on les voyait fréquemment rentrer et sortir, fiiiiinie le fontcontinuellementnosAbeilles. Ces laborieux Hyménoptères semblaient ne [)as s'apercevoir qu'ils eussent changé de climat. On voyait leur nid s'augmenter peu à peu par de nouvelles constructions. Déjà j'espérais pouvoir conserver en captivité, et en quelque sorte élever en domesticité , ces industrieux Insectes. Déjà j'étais heureux de penser qu'on pourrait étudier tous les détails de leurs habitudes, et savoir exac- tement les différences qu'elles présentent, sous ce rapport, avec nos Abeilles. Mais cet espoir devait bientôt s'évanouir. Dès le mois de septembre, on les vit mourir successive- ment , et dans l'espace d'une quinzaine de jours, l'habitation était devenue complète- ment déserte. Je désirais bien vivement examiner l'intérieur de ce nid pourvoir s'il n'existait pas à l'intérieur des cellules de grandeurs différentes , comme chez les Abeilles , pour les larves des mâles , des fe- melles et des neutres, et peut-cire aussi pour y trouver une ou plusieurs femelles , car jamais je ne pus voir que des neutres; mais il me fut impossible d'obtenir la per- mission d'examiner ce nid et d'en rompre le moindre fragment. La personne qui avait fait des sacrifices de toutes sortes pour con- server ces Méliponites se désola au plus haut degré quand elle les vit mourir. Elle tint à conserver intact leur nid , sous un bocal , comme une précieuse relique. Il me fallut donc, à mon grand regret, renoncer à mieux connaître les constructions des îiîéliponites. Toutefois nous savons que leurs habitations ne difl'èrent pas seulement de celles de nos Abeilles par l'existence d'une seule rangée de cellules à chaque gâteau. Elles ne placent jias, comme ces dernières, leurs provisions de miel dans des cellules analogues à celles qui servent de berceaux aux larves; elles construisent sur les côtés de leur nid , pour conserver leur miel , des godets d'une di- mension dix fois supérieure à celle des loges des gâteaux ; ce sont des sortes d'anv»Uores MEL un peu irrégulières. Les Méliponites les remplissent peu à peu , et quand elles sont suffisamment pleines , elles en prolongent les parois de manière à former un couvercle et à les clore exactement. J'ai vu moi-même quelques unes de ces amphores de la iMeli- fona anlhidioides s'agrandir et se remplir du miel puisé sur les fleurs cultivées dans nos jardins. Il semble que celte distinction que fou les Méliponites dans la construction de vases devant servir à contenir le miel et Ks cellules destinées seulement aux larves in dique quelque chose de plus parfait encore que la construction uniforme des Abeilles. Les Méliponites ménagent beaucoup moins la matière ; car ces amphores à miel en em- ploient une très grande quantité , et les gâteaux n'offrant qu'une rangée de cellules, il en faut nécessairement une quantité bien supérieure pour un nombre égal de cellules. On ignore encore si les Méliponites con- stiluent des sociétés aussi nombreuses que nos Abeilles. D'après la dimension des nids que nous avons vus, il est certain que les habitants n'avaient jamais pu être comptés par 15, 20 ou 25,000, comme chez les Abeilles. Toutefois ceci ne prouverait rien; il serait possible qu'ils acquissent un déve- loppement plus considérable d'année en an- née. Nous ne savons pas non plus si les sociétés des Méliponites sont durables ou si au contraire elles sont annuelles, comme celles des Bourdons et des Guêpes; ce[icn- dant le premier cas est le plus probable. On ne sait pas davantage si elles se multiplient par essaims, fondant de nouvelles colonies quand l'ancienne habitation est trop char- gée d'habitants, ou bien, au contraire, si les habitations peuvent s'étendre sans li- mites. On n'a pu même reconnaître jusqu'ici s'il existait , dans la ruche des Méliponites, une seule femelle féconde, une reine, comme chez les Abeilles, ou bien si, au contraire, il s'en trouve plusieurs dans la même demeure. Un entomologiste qui s'est occupé de ces intéressants Hyménoptères, M. Spinola {Ann. des se. nat., 2* série, 1 S40 ), a fait remarquer le premier combien les femelles fécondes de Mélipones étaient de petite taille. Sous ce rapport, il n'exis- terait pas de différence sensible entre elles MEL et les ouvrières, tandis que chez les Abeilles l'abdomen des reines est toujours d'un vo- lume bien supérieur à celui des neutres. D'après ce fait , ce savant a été conduit à regarder les Méliponiies comme devant pondre un petit nombre d'oeufs, et de là la probabilité de l'existence de plusieurs fe- melles fécondes dans le même nid. C'est aussi ce qui nous paraît le plus probable; car, comme nous l'avons fait remarquer ailleurs {Hist. des Insectes, t. I , p. 15), les Méliponiies n'ayant pas d'aiguillon , il ne saurait y avoir entre plusieurs femelles ces combats à mort qui ont lieu parmi les Abeilles entre les reines. Cette circonstance nous fait penser que plusieurs femelles fé- condes peuvent vivre en bonne intelligence dams les nids des Méliponites. Mais l'obser- vation directe manque; on en est réduit aux conjectures. Les Méliponites ne sont pas faroucbes; elles passent même, au Brésil et à la Guiane, pour être familières jusqu'à limportunité. Elles sont donc connues de tout le monde dans l'Amérique méridionale; elles le sont même d'autant mieux qu'on va souvent dé- truire leurs nids pour s'emparer du miel et de la cire. Les sauvages américains ne crai- gnent pas d'enfumer et de tuer ces Insectes, si utiles pour eux, dans le seul but de s'emparer plus facilement de leur miel. Cependant quelques personnes plus éclai- rées ont tenté de transporter du couvain dans une ruche artificielle , comme on le fait généralement pour les Abeilles. Ce moyen , assure-t-on , .aurait réussi pour quelques espèces ; mais il n'en aurait pas été ainsi pour toutes. Dans chaque localité, les sauvages et les colons ont adopté des noms pour chaque es- pèce ; c'est une série de dénominations as- sez baroques pour des oreilles européennes, qu'on trouve rapportées dans diverses rela- tions de voyages , et, par suite, dans cer- tains ouvrages d'entomologie. La cire des Méliponites a été étudiée, comparativement à celle des Abeilles , par M. Lewy {Ann. de chim. et de phys., t. XIII, 3' série). Ce chimiste l'a trouvée composée de 50 parties pour cent de cire de palmier, plus de 45 parties de cérosie et de 5 parties de matière huileuse. Ce résultat est plein d'in- ï. vui. MEL 657 térêtau point de vue physiologique; car il prouve que les Méliponites , comme les Abeilles , ne sécrètent pas directement Ja cire, mais la récoltent sur les végétaux en lui faisant subir une élaboration. Il paraît cependant, comme l'ont montré les obser* vations de MM. Milnc-Edwards et Dumas , que ces Insectes, absorbant une petite quantité de cire végétale , ont la faculté d'en produire une quantité beaucoup plus considérable. Des expériences faites sur des bestiaux, à l'égard de la graisse, par M. Bous- singault , ont donné un résultat analogue. Plusieurs auteurs se sont occupés des Mé- liponites sous le rapport de leur conforma- tion extérieure et de leurs habitudes. Sra- bra a publié une notice en espagnol ; Huber a donné une notice dans les Méni. de la so- ciétéde Genève, t. VIII; M. Spinola,que nous avons déjà eu l'occasion de citer, a publié un Mémoire plein d'intérêt sur ce sujet. Ce savant entomologiste a observé le premier que les Méliponites ouvrières n'olfraient, sous les segments de leur abdomen, qu'une seule cavité propre à la sécrétion de la cire au lieu de deux, comme chez les Abeilles. Il a montré que les jambes postérieures de- vaient seules servir à détacher de l'abdomen les lamelles de cire, l'angle supérieur de l'extrémité étant aigu et souvent prolongé en arrière, et l'angle interne toujours armé d'une espèce de peigne pourvu de neufà onze branches spiniformes, courbes, dirigées de bas en haut, et terminées en pointe aiguë. Dès lors le premier article du tarse, servant, chez les Abeilles, à l'extraction de la cire, est ici lout-à-fait impropre à cet usage. 11 est de forme presque triangulaire, avec sa base étroite et le bord complètement inerme. Quant à la description des espèces du groupe des Méliponites , elle a été faite surtout par Latreille dans le Voyage de M. de Humboldt, et par Lepeletier de Saint- Fargeau, qui en décrit 35 espèces dans soq Histoire des Hyménoptères {suites à Buffon, Roret). Depuis , M. Guérin , dans le texte de son Iconogi-aphie du Règne animal, en a fait connaître plusieurs espèces nouvelles. Nous admettons deux genres seulement dans le groupe des Méliponites , et encore sont-ils très voisins l'un de l'autre : ce sont les genres Melipona et Trigona. Le pre- mier, caractérisé surtout par un abdomen 42 658 MEL convexe en dessus, à peine caréné en des- sous, et le second , par un abdomen trian- gulaire et caréné en dessous. Lalreille avait voulu introduire une quatrième division sous le nom de Telragona , mais tous les en- tomologistes l'ont réunie aux Trigones. (Bl.) *MELISODERA {(xàiioi, blaireau; -î/p/,, cou). INS. — Genre deColéoptèrespentamères, famille des Carabiques, tribu des Ozœnides, créé par Westwood {Mag. sooL, 1835) et adopté par Hope {Coleopt. man., 1838, p. 108). L'espèce type et unique, le M. pici- pennis West., est originaire de la Nouvelle Hollande. (C.) MÉLISSE. Meîissa, Benth. bot. pu. — Genre de plantes de la famille des Labiées, de la didynamie gymnospermie dans le sys- tème de Linné. Tel qu'il a été limité par M. Bentham {Labial, gen. etspec, p. 383), et que nous l'admettons ici, il comprend non seulement les groupes établis par Tour- nefort sous les noms de Melissa et Calamin- tlia, et réunis par Linné dans ses Melissa ^ mais encore une portion des Clinopodium et des Thymus du botaniste suédois. Même après la réforme que ce genre a subie , ses limites sont encore un peu vagues , comme cela a lieu du reste pour beaucoup de gen- res appartenant à des familles très natu- relles. Les Mélisses sont des plantes herba- cées, plus rarement sous-frutescentes , qui habitent presque toute l'Europe, la région méditerranéenne et le nord de l'Asie ; deux d'entre elles se trouvent en Amérique et une troisième dans les Indes orientales. Leurs fleurs sont purpurines , blanchâtres ou jau- nes. Elles se composent d'un calice tubuleux à 13 nervures, souvent strié, dont le limbe est divisé en deux lèvres, la supérieure à 3 dents, l'inférieure biDde, dont la gorge est nue ou velue ; d'une corolle à tube droit ou courbé-ascendant, nu intérieurement, à gorge le plus souvent renflée, à limbe di- visé en deux lèvres dont la supérieure est dressée, presque plane, entière ou émar- ginée, dont l'inférieure est étalée, à trois lobes plans , entiers ou émarginés , le mé- dian ordinairement plus large ; de 4 éla • mines didynames, le plus souvent rappm- chées par paires au sommet, dont les supérieures parfois stériles; d'un style à deux lobes tantôt égaux, subulés, tan- tôt inégaux , rirtféfieur étant allongé, re- MÉL cotirbé , aplani. Les achaines sont secs et lisses. Les Mélisses ont été divisées par M. Ben- tham en 7 sections ou sous-genres, dont nous allons donner le tableau d'après le botaniste anglais, en signalant dans chacune d'elles les principales espèces qu'elle ren- ferme et en décrivant les plus importantes! 1. Calaminlha. Grappes lâches , presque déjelées d'un seul côté. Cymes pédonculées, dichotomes (au moins les inférieures). Ca- lice à peine gibbeux à sa base , velu inté- rieurement à la gorge. A celte section se rapportent entre autres deux espèces assez répandues et assez intéressantes pour méri- ter de nous arrêter un instant. Mélisse népéta , Melissa nepela Linn. ( Thymus nepela Smith ). Cette plante est très commune dans les lieux secs, le long des chemins, etc., dans les parties surtout méridionales de l'Europe. Sa tige est her- bacée, décombante ou ascendante, rameuse, à rameaux couchés, ascendants ou dressés, allongés, légèrement tétragones, revêtus de poils serrés. Ses feuilles sont pétiolées, ovales -élargies , obtuses au sommet, créne- lées sur leurs bords, velues à leurs deux faces , rugueuses , d'un vert foncé en des- sus, blanchâtres en dessous. Ses fleurs sont blanches ou légèrement purpurines, mar- quées de points plus colorés , réunies en une grappe composée, lâche, allongée, multiflore ; leur calice a ses dents peu iné- gales, les supérieures courtes, ovales, ai- guës, les inférieures subulées , un peu plus longues ; leur corolle n'est qu'une fois et demie environ plus longue que le calice. Celle plante a une odeur forte qui rappelle assez bien celle de la Menlhe-Pouillot; elle a des propriétés stimulantes assez pronon- cées. Mélisse calament, M. calaminlha Linn. { Thymus calaminlha Scop.). Celte espèce croît dans les mêmes lieux et plus au nord que la précédente, à laquelle elle ressemble et de laquelle il importe de la distinguer. Sa tige, également herbacée, est plus droite ; elle émet des rameaux ascendants ; ses feuilles ressemblent, pour la configuration, à celles de la précédente, mais elles soii{ moins obtuses, leurs dents sont moins ar- rondies, leurs deux faces sont également verles. Ses fleurs sont réunies en Une grappe MÉL composée, lâche, formée de cymes très lâ- ches , paucidores, presque dichotomes ; leur calice est nettement bilabié, au moins deux fois |)lus court que la corolle. Quoique d'un usage restreint, cette espèce est quelquefois substituée à la Mélisse officinale, dont elle c les propriétés affaiblies. On emploie l'in- fusion de ses sommités. 2. Calomelissa. Faux verticilles multiflo- res, égaux, serrés. Calice velu intérieure- ment à la gorge : M. Caroliniana. 3. Acinos. Faux verticilles à 6 fleurs environ , portés sur des pédicelles courts et raides. Bractées presque nulles. Calice gibbeux en dessous à sa base , velu inté- rieurement à la gorge. C'est à cette section qu'appartient une espèce très commune dans nos champs, la Mélisse des champs, M. aci- nos Benth. {Thymus acinos Lin.), petite plante herbacée, annuelle, presque dres- sée , pubescente ou velue ; à feuilles ovales, un peu dentées en scie , dont les florales ont la même configuration et dépassent les fleurs ; celles-ci sont au nombre de 6 par faux verticille, presque sessiles, et leur co- rolle déborde à peine le calice. Une autre espèce qui se rapproche beaucoup de la pré- cédente est la Mélisse des Alpes, M. alpina Benth. {Thymus alpinus Lin.), plante qui croît dans les lieux pierreux de nos chaînes de montagnes ; elle est vivace ; elle se dis- tingue de la Mélisse des champs par sa tige presque ligneuse à sa base et très rameuse; par ses feuilles plus vetites et propor- tionnellement plus larfeoJ; par ses fleurs plus grandes, dont le calice est rougeâtre et deux fois au moins plus court que la corolle. 4. Clinopodium. Faux verticilles mulii- flores ou pauciflores, lâches, égaux, à pé- doncule commun presque nul. Bractées grêles , tantôt petites, tantôt de même lon- gueur que le calice. Gorge du calice nue ou peu velue. A cette section appartient la Mélisse clinopode, M. clinopodium Benth. [Clinopodium vulg are Lin.), plante très com- mune le long des haies et des chemins, ainsi que dans les bois découverts de toute l'Eu- rope et des parties moyennes de l'Asie. Nous nous bornerons à la mentionner. Elle a fi- guré dans l'ancienne matière médicale; mais elle est aujourd'hui inusitée. Elle se fait remarquer par son défaut presque com- MEL 659 plet d'odeur, particularité rare parmi les Labiées. 5. Meliphyllum. Faux verticilles pauci- flores, un peu lâches, déjetés d'un seul côté. Bradées peu nombreuses , ordinairement ovales. Calice étalé, nu ou à peine pileux à la gorge. Corolle jaune ou blanchâtre. C'est à ce sous-genre qu'appartient l'espèce du genre la plus remarquable et la plus inté' fessante à connaître, la Mélisse officinalb: M. officinalis Lin. C'est une plante herba>. cée très variable sous le rapport de sa taille, de sa villosité , de la grandeur de ses feuil- les, de la longueur de sa corolle. Sa tige est droite, plus ou moins velue, et s'élève de 3 à 10 décimètres ou même un peu au- delà. Ses feuilles sont ovales-élargies, cré- nelées sur leur bord, tronquées ou en cœur à leur base , les florales et les raméales plus petites, toutes obtuses ou les supérieures seulement aiguës, à poils assez raides sur leurs deux faces , vertes, ridées. Ses fleurs sont blanches ou d'un jaune pâle , groupées à l'aisselle des feuilles florales en faux ver- ticilles distants. Leur calice est béant et à peu près nu à la gorge, à lèvre supérieure plane, tronquée, pourvue de trois dents courtes, de moitié plus court que la corolle. Cette plante exhale , surtout quand on la frotte, une odeur agréable de citron qui lui a valu le nom vulgaire de Citronnelle ; mais cette odeur dégénère à mesure qu'elle arrive à un état plus avancé, ce qui oblige à la recueillir pour l'usage un peu avant l'épo- que de la floraison. Sa saveur est amère el un peu aromatique. On en fait très souvent usage en médecine en diverses circonstan- ces. Comme antispasmodique , elle est fré- quemment usitée dans les alTections ner- veuses, et son eau distillée entre habituel- lement dans les potions calmantes. Comme excitante et tonique , on la prescrit dans plusieurs maladies accompagnées ou prove- nant de débilité dans les organes; les an- ciens en faisaient encore plus souvent usage que les modernes sous ce rapport. On l'em- ploie encore comme cordial, stomachi- que, etc., comme diurétique, emménago- gue, etc. Par la distillation , on en obtient une huile essentielle qui partage les pro- priétés de la plante. On a recours principa- lement à son infusion ; enfin on se sert en- core de la plante entière réduite ^n pondre. 660 MÉL 6. Macromelissa. Faux verticilles lâches, le plus souvent paucidores ; cymes en forme d'ombelles , presque dicholomes. Calice étalé , à gorge nue ou à peine pileuse. Co- rolle purpurine ou rouge. Étamines non rapprochées. C'est dans cette section que rentre notre Mélisse a grandks fleurs, m. grandiflora Lin. {Thymus grandiflorus Scop.), jolie plante, remarquable par ses corolles renflées à la gorge, les plus grandes du genre , qui croît sur plusieurs points de la France, dans les lieux frais et om- bragés. 7. Ileteromelissa. Faux verticilles irrégu- liers, déjetés d'un seul côté. Calice allongé, à peine bilabié, à dents droites presque égales : M. longicaulis. (P. D.) *MÉLISSII\ÉES. il/eZissmeœ. bot. ph. — Tribu de la famille des Labiées, ainsi nom- mée du genre Melissa, qui lui sert de type. (Ad. J.) MELISSODES. ms.— Genre de la tribu des Apiens, groupe des Anlhophorites , de l'ordre des Hyménoptères, établi par La- treille , et caractérisé par des antennes fili- formes très longues dans les mâles , des palpes maxillaires de quatre articles, etc. Les espèces de ce genre sont américaines. M. de Romand en a fait connaître une espèce sous le nom de M. Foscolombei dans le Ma- gasin de zoologie. Nous en avons aussi re- présenté une espèce de la Guiane dans l'a- tlas de la nouvelle édition du Règne animal de Cuvier {Ins., pi. 128 bis); celle-ci porte le nom de iV. Leprieurei. (Bl.) *1AÎEL1SS0IDES, Bent. bot. ph. — Voy. PLECTRANTHUS. MELIT.EA (nom mythologique), ins. — Genre de l'ordre des Lépidoptères diurnes, tribu des Argynnides, établi par Fabricius (Ent.SysL, t. 111), et généralement adopté, Duponchei, dont nous adoptons la classifica- tion qu'il a lui-même suivie dans son Hist. iesLépidopt., le caractérise ainsi : Antennes presque aussi longues que le corps , termi- nées brusquement par un bouton turbiné ou pyriforme, un peu aplati en dessous. Palpes minces; leur second article hérisse de longs poils; le troisième moins velu et très aigu. Yeux moins gros que dans les Ar- gynnis. Abdomen presque aussi long que les ailes inférieures, et dont l'extrémité dé- passe la gouttière abdominale dans l'état MEL de repos. Ailes entières ou à peine dentelées, et jamais ornées de taches d'argent. Les chenilles sont garnies de tubercules charnus, cunéiformes, couverts de poils courts et raides. Les chrysalides sont obtuses antérieurement, avec six rangées de points verruqueux sur le dos; sans taches métal- liques, mais de couleurs variées. Ce g. renferme 17 espèces, la plupart d'Europe , oîi elles vivent dans les bois ; nous citerons principalement la Melitœa Ar~ ternis, qui habite les environs de Paris. Elle a le corps noir; les ailes d'un brun noirâtre, légèrement festonnées, ayant des taches fau- ves et jaunes , disposées par bandes trans- versales; les postérieures fauves en dessous, avec trois bandes d'un jaune pâle, et une rangée de taches ocellées. MÉLITE. Melila. crust. — Synonyme d'Ischyrocère. Voyez ce mot. (H. L.) MÉLITE ET MÉLITÉE. Melitœa ( nom mythologique), polyp. — Genre de Polypiers établi sous ce dernier nom par Lamouroux, et que, par erreur, Lamarck changea en ce- lui de Mélite. Il fait partie de l'ordre des Isidées dans la section des Polypiers cortici- fères, et comprend plusieurs espèces précé- demment décrites comme des Isis par Linné, Solander, Esper, etc. Les animaux de ce genre ne sont pas connus, mais ils sont très probablement analogues à ceux des Isis et des Gorgones, c'est-à-dire pourvus de huit tentacules pinnés. Le Polypier est fixé, ra- meux, composé d'un axe articulé pierreux et d'un encroûtementcortical contenant les Po- lypes à l'état frais, ou mince, cellulifère, et persistant dans l'état sec. Les articulations pierreuses sont un peu striées longitudina- lement et séparées par des entre -noeuds spongieux et renflés. Les Mélitées se distin- guent des Isis parce que celles-ci ont le» entre-nœuds au contraire plus resserrés et de consistance corné* , et en même temps l'écorce plus épaisse. Les Mélitées sont aussi beaucoup plus ramifiées et leurs rameaux sont souvent anastomosés comme ceux des Gorgones. On en connaît quatre espèces or- dinairement remarquables par leur colora- tion en rouge vif ou rose, ou en jaune. Quelques échantillons, conservés dans les col- lections, ont près d'un mètre de hauteur. (Dur) MÉLITÉE (nom mythologique), acal.— ' MEL Genre établi par Péron et Lesueur parmi leurs Méduses gastriques , monostomes, pé- donculées , brachidées et non tentaculées. Il a pour caractères : Huit bras supportés par autant de pédoncules, et réunis en une espèce de croix de Malte; sans organes inté- rieursapparents. Lamarck réunissait la seule espèce, M. purpurea, type de ce genre, à ses Orylhies qui ont un pédoncule avec ou sans bras , une bouche centrale , et qui sont dé- pourvues de tentacules. M. de Biainville, au contraire, a admis le genre de Péron et Lesueur, maisil l'a caractérisé tout dilércm- ment, en lui attribuant « une excavation inté- rieure , qui communique avec l'extérieur par huitouvertures, formées par autant de pédi- cules d'attache percés au milieu, d'où nais- sent huit appendices brachidés fort courts. » Eschscholtz, déjà précédemment , avait réuni cette même espèce à ses Rhizostomes. M. Lesson, dans son Histoire des Acalè- phes, a de nouveau admis te genre de Péron, en y inscrivant une seconde espèce qu'il avait lui-même décrite d'abord sous le nom de Rhizostomabrachiura. Il place les Méli- tées dans la première tribu de son qua- trième groupe, celui des Rhizostomées ou Méduses à pédoncule central, portant des bras ou des appendices rameux; cette tribu des Médusidées ou Méduses monostomes est caractérisée par un pédoncule plus ou moins allongé, ayant au sommet une ou- verture quadrilatère qu'entourent quatre bras réunis à leur base. Les appendices du sac stomacal sont en forme de sac, et les ovaires flexueux sont surmontés par quatre cavités. La première espèce, M. purpurea, a souvent un demi-mètre de largeur et les bras très courts; elle se trouve sur les côtes de l'île de Wight. La M. brachyura est presque aussi large ; mais les bras, d'un rouge ocreux foncé, ont un mètre de longueur; son om- brelle est incolore , demi-transparente, avec le bord légèrement teint de rouille; elle habite près des côtes de la Nouvelle-Gui- née. (Duj.) MÉLITHREPTIIVÉES. Melithreplinœ. OIS. — VOV- MÉLIPHAGIDÈES. MELITHREPTLS, Vieillot, ois. — Syn. de Philedon , Cuvier. Voy. philedon. (Z. G.) ♦MELITONOMA {aùi-:6;, de couleur de miel; viiiaz, qui partage), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, famille des Tu- MEL 661 bifères (Cycliques), tribu des Clythraires (Chrysomélines de Latreille), formé par nous et adopté par Dejean(Ca«aL, 3'" éd., p. -443). Onze espèces font partie de ce genre ; dix sont originaires d'Afrique, et la onzième est pro- pre aux Indes orientales. Cette dernière, type du genre, est le Cryplocephalus pallens de Fab. Parmi les autres, est la Clythrade- cempunrtata d'Ohv'ier. (C.) *]VIÉLIÏOPHAGE. Melitophagus , Boié. OIS. — Syn. de iWerops, Linn. Voy. guêpier. (Z. G.) MÉLITOPHILES. Melitophili (^Lwcrra , miel, pris pour pollen des fleurs; àéb>, j'aime). INS. — Sixièmesectionou tribu deCo- léoptèrespentamères,de la famille des Lamel- licornes , établie par Latreille (ies Crustacés, les Arachnides et les Insectes, t. I, p. 569), et composée d'insectes dont le corps est dé- primé, le plus souvent ovale, brillant, sans cornes, avec le corselet trapézi forme ou presque orbiculaire; une pièce axillaire oc- cupe, dans le plus grand nombre, l'espace compris entre les angles postérieurs et l'ex- térieur de la base des élytres. L'anus est découvert. Le sternum est souvent prolongé en manière de pointe ou de corne avancée. Les crochets des tarses sont égaux et sim- ples. Les antennes ont dix articles , dont les trois derniers forment une massue toujours feuilletée. Le labre et les mandibules sont cachés, en forme de lames aplaties, entiè- rement ou presque entièrement membra- neuses. Les mâchoires se terminent par un lobe soyeux en forme de pinceau, sans dents cornées. Le menton est ordinairement ovoïde, tronqué supérieurement, ou presque carré, avec le milieu du bord supérieur plus ou moins concave ou échancré. La languette n'est point saillante. Des observations anatomiques faites par Léon Dufour sur ces Insectes , l'on peut conclure qu'ils .sont de tous les Scarabéides ceux où le tube alimentaire est le plus court. Le ventricule chylifique a, communément, sa tunique extrême couverte de fort petites papilles superficielles en forme de points saillants. Le renflement qui termine l'in- testin grêle n'est point caverneux , comme celui des Hannetons. L'armure copulatrice des mâles di(Tère aussi de celle de ces der- niers. Les capsules spermaliques sont au nombre de dix ou de douze par chaque tes- 662 MEL ticule. Leurs conduits propres ne confluent pas tous ensemble en un même point pour Ja formation du canal déférent, mais ils s'abouchent entre eux de diverses manières. Le nombre des vésicules séminales est d'une ou trois paires; le conduit éjaculateur se contourne et se renfle beaucoup avant de pénétrer dans l'appareil copulaleur (Ann. des se. «af., III, 235; IV, 178). Les larves vivent dans le vieux bois pourri. On trouve l'insecte parfait sur les fleurs, et souvent aussi sur les troncs d'arbres d'oii il suinte une liqueur qu'il suce. Latreille dit que cette section est suscep- tible de se partager en trois divisions: Tri- CHIIDES , GOLIATHIDES et CÉTONIIDES. Les Mélitophiles des deux premières di- visions n'ont point de saillie sternale bien prononcée ; la pièce latérale du mésosternum ou axillaire (épimère) ne se montre point généralement en dessous, ou n'occupe qu'une portion de l'espace compris entre les angles postérieurs du corselet et la base extérieure des élytres. Le corselet ne s'élargit point de devant en arrière, ainsi que dans les Céto- iiiides. Le côté extérieur des élytres n'est point brusquement rétréci ou uni-sinué un peu au-dessous des angles huméraux , comme dans ces derniers insectes. Mais un caractère qui paraît à Latreille plus rigou- reux, c'est qu'ici les palpes latéraux sont insérés dans des fossettes latérales de la face antérieure du menton, de sorte qu'ils sont entièrement à découvert, et que les côtés de ce menton les débordent même à la naissance et les protègent par derrière. Dans les deux premières divisions, ces pal- pes sont insérés sous les bords latéraux du menton ou dans les bords mêmes, de ma- nière que les premiers articles ne paraissent point, vus par devant. Latreille rapporte aux Mélitophiles leS genres Trichius , Plalygenia , Crcmaslochei- lus, Goliaihus , Inca, Celonia, Gymnetis et Macronota. Dans ces derniers temps, divers auteurs se sont appliqués à l'étude de ces insectes : 1° MM. H. Gory et A. Percheron ont donné une monographie des Cétoines(1833, 2 vol. in-8 avec planches). Elle renferme les genres Osmoderma , Valgus , Trichius , Agenius , Stripsipher , Gnorimus , Ynca , Plaligenia , Cremastocheilus , Diplognalha , Gnathocera^ MÉL Amphitoros , Macroma , Goliathus , Schizo- rhina, Cetonia , Dicheros , Ischnesloma, Tetragonos, Lomaplera, Macronota et Gym- netis ; 2° M. Burmeister , tout en adoptant ces genres, a créé un assez grand nombre de nouvelles coupes génériques; 3" enfin , M. Schaum {Ann. delà Soc. enl. de France, 1845, p. 37) donne le catalogue des espèces qui entrent dans la famille des Lamellicor- nes Mélitophiles. Là se trouve établie l'in- dication de la synonymie des genres et es- pèces, ainsi que l'antériorité des noms. H résulte de ce travail que cette section ren- ferme 135 genres et 650 espèces , dont 121 genres et 593 esp. pour les Cétoniades et 14 genres et 57 esp. pour les Trichiades. On les trouve presque sur tous les points du globe. Cependant les pays chauds boisés et abondants en végétaux offrent un plus grand nombre d'espèces. Il est à remar- quer que la plupart des Mélitophiles , bien qu'ayant leurs étuis en partie soudés, peu- vent en soulever l'extrémité pour déployer leurs ailes. Ils volent avec rapidité en se te- nant placés obliquement , et produisent un bruit qui est assez élevé et continu. (C.) MELITTIS. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Labiées-Stachydées , établi par Linné {Gen., n. 731), et dont les principaux caractères sont : Calice campanule, mem- braneux, irrégulièrement veiné, bilabié , à lèvre supérieure large , arrondie , bilobée , ou brièvement 2-3-dentée; lèvre inférieure bifide, à lobes arrondis. Corolle à tube am- ple, saillant; limbe bilabié; lèvre supé- rieure orbiculée, entière, étalée; lèvre in- férieure à 3 lobes. Étamines 4, ascendantes, les inférieures plus longues; anthères rap- prochées par paires, à 2 loges distinctes. Siyle brièvement bifide au sommet. Stig- mates terminaux. Akène sec, lisse ou très légèrement réticulé. Les espèces de ce genre sont des herbes des régions de l'Europe centrale et australe, hirsutées , à feuilles brièvement pétiolées , ovales, crénelées, cordiformes ou arrondies à leur base, rugueuses; à fleurs gran- des , rouges ou d'un blanc rosé , disposées en verticille axillaire 6-flore. L'odeur qu'ex- halent ces plantes leur a fait donner les noms de Mélisse puante et de Mélisse pu- naise. MÉLIZOPBILE. Melizophilus. ois. •— MEL Genre établi par Leach sur la Sijl. provin- cialis. Voy. sylvie. (Z. G.) MELLIFÈRES. MelUfera. ins.— Latreille désignait ainsi une de ses grandes familles de l'ordre des Hyménoptères qui correspond à notre tribu des Apiens. Celte grande di- vision est caractérisée et distinguée de tous les autres Hyménoptères par des mâchoires et des lèvres généralement fort longues, constituant une sorte de trompe, la lèvre inférieure plus ou moins linéaire avec l'ex- Irémité soyeuse; des pattes postérieures, le plus souvent conformées pour récolter le pollen des étamines, ayant le premier article des tarses très grand en palette carrée ou en forme de triangle; des ailes étendues pendant le repos. Plusieurs des caractères que nous ve- nons de signaler, malgré leur importance très réelle, bien qu'on les retrouve tous si- multanément chez la plupart des représen- tantsde la familledesMellifères.viennentce- pendant à manquer chez quelques uns d'en- tre eux. L'allongement des mâchoires et des lèvres est une tendance bien marquée chez ces Hyménoptères. Dansungrand nombre, ces parties atteignent une longueur égale , ou même supérieure, à celle du corps tout entier. Mais chez quelques uns cependant elles demeurent infiniment plus courtes. On verra plus loin que ces modifications cor- respondent avec des dilTérences dans les habi- tudes et dans la constitution générale de ces Insectes. Le caractère si remarquable fourni par les pattes postérieures vient aussi à manquer, et dans la plupart des cas, ceci coïncîde avec le raccourcisssment des mâ- choires. Cependant, malgré ces différences notables, les Mellifères, par l'ensemble de leur organisation , n'en constituent pas moins une division extrêmement naturelle, dont les limites ne sauraient être modifiées eu aucune manière. Les Mellifères ont généralement un corps gros et court, souvent très velu ; ils ont des antennes filiformes, peu longues, s'épais- sissant un peu plus vers l'extrémité chez les mâles que chez les femelles. Ils ont des yeux étendus , surtout les mâles, et en outre on observe sur le sommet de la tête trois ocelles ou petits yeux lisses. Il existe chez certains de ces Hyméno- ptères trois sortes d'individus : des mâles, des MEL 663 femelles et des neutres, ou ouvrières; c'est le cas, comme on le sait, pour les Abeilles et les Bourdons. Dans tous les autres il n'y a jamais que deux sortes d'individus. Les femelles et les individus neutres sont munis d'un aiguillon qui leur sert d'arme offensive et défensive. Cet organe produit une piqûre dans laquelle il verse un liquide venimeux contenu dans un petit réservoir; c'est ce qui occasionne , comme personne ne l'ignore , une douleur très vive , et qui suffit pour tuer ou paralyser complètement les autres Insectes ainsi atteints par les Melli- fères femelles. L'organisation de ces curieux Hyméno^ ptères est encore bien incomplètement con- nue. Le système nerveux n'a encore été décrit que chez l'Abeille commune; ce sont MM. Brandt et Ratzeburg qui l'ont repré- senté; mais, par quelques recherches, nous avons comparé cet appareil dans quelques autres types. Chez tous les Mellifères, les trois centres nerveux du thorax sont confondus en une seule masse, et néanmoins les ganglions abdominaux forment encore une chaîne s'étendant presque jusqu'à l'extrémité de l'abdomen. Chez l'Abeille , on dislingue seulement trois masses médullaires dans l'abdomen. Mais chez les Xylocopes et quel- ques autres, on en distingue encore au moins cinq. Au reste, l'absence d'observa- tions nous empêche de nous étendre sur ce point, si fécond cependant en données pré- cieuses pour la zoologie. Chez les Mellifères, l'appareil respiratoire est extrêmement développé. Les trachées de- viennent vésiculeuses dans certaines parties de l'économie , et elles acquièrent une dimension qu'on ne retrouve pas ailleurs. A la base de l'abdomen, on dislingue deux poches aérifères occupant le tiers de la cavité abdominale. Ces deux poches, réu- nies l'une à l'autre par une arcade ana- stomotique, se continuent en arrière avec un tube plus ou moins élargi d'espace en espace , communiquant au tube du côté opposé par des conduits aériens transver- saux, et en rapport direct avec les stig- mates placés sur les parties latérales de l'ab- domen. Les deux grandes poches princi- pales sont encore en rapport, par leur portion antérieure, avec les trachées tubu- MEL MFX leuses qui pénèlrent et se ramiOent dans le thorax et dans la tète. M. Newport a donné une excellente figure de l'appareil respiratoire du Bourdon (I). Le canal di- gestif a été étudié dans divers Meliifères par M. Léon Dufour. Il est de largeur va- riable suivant les genres, ayant chez cer- tains trois ou quatre fois l'étendue du corps, mais dans plusieurs seulement le double de sa longueur. L'œsophage de ces Hyménoptères est droit et d'une ténuité capillaire dans le tho- rax, et jusqu'au-delà du pédicule de l'ab- domen, où il se renfle en un jabot musculo- membraneux. Le gésier qui lui succède est en général turbiné et comme invaginé dans le jabot. Le ventricule chylifique est allongé et de forme cylindroide. Les vaisseaux biliaires sont en nombre assez considérable. L'intestin décrit plusieurs circonvolutions dans l'abdomen, où il se termine en un rec- tum conoide ou turbiné , le plus souvent offrant à sa surface des boutons charnus. Les organes de la génération sont trop variables entre tous le« types de la tribu des Meliifères, pour qu'on puisse rien dire de général à cet égard ; les organes testiculaires, rarement isolés, sentie plus souvent ren- fermés dans une même enveloppe. Ces or- ganes présentent le plus souvent de trois à huit capsules spermi/içMes suivant les genres ; mais, chez l'Abeille commune, le nombre en devient infiniment plus considérable. Il en est de même relativement aux ovaires; chez l'Abeille, les gaines ovigères sont fort nom- breuses. Dans chaque ovaire on en compterait environ cent cinquante , d'après les observa- lions de Swammerdam ; tandis que, dans les Bourdons et la plupart des Meliifères, il n'en existe que huit, rarement en trouve- t-on cinq, six ou huit. Comme on le voit , il existe dans celte tribu , relativement aux organes de la génération , des différences notables qui paraissent devoir caractériser des groupes secondaires , comme le fait très bien remarquer M, Léon Dufour. Si les Meliifères ou Apiens, par le dé- veloppement de leur organisation, parais- sent occuper le premier rang parmi les insectes, il eu est de même, et comme conséquence de celte première perfection , (i) Od tbe rcipiration of Insecls {Pltîtosophical transact., U,I«36). relativement à leur instinct et, oserons- nous dire, à leur intelligence. Ces insectes savent pourvoir au besoin de leurs larves, qui sont incapables de se procurer leur nourriture ; tantôt c'est une femelle seule qui construit un nid dans lequel elle dépose ses œufs. Elle ne doit jamais voir les êtres qui en sortiront, car elle aura déjà cessé de vivre quand paraîtra sa postérité. Mais auprès de chaque œuf, bien enfermé dans sa cellule, elle aura déposé une pro- vision suffisante pour l'existence entière de l'animal à l'état de larve. Tantôt ce sont des sociétés nombreuses où vivent quelques femelles ou une seule, mais alors entourées par des individus neu- tres, ou ouvrières, dont on compte des centaines et des milliers dans une même ha- bitation. Les mœurs de ces Hyménoptères sont vraiment admirables. Leurs travaux sont or- dinairementd'uneexécutionsiparfaitequ'on s'explique difficilement comment un frêle in- secte parvient à un tel résultat, et comment, dans certaines circonstances, il parvient à vaincre des obstacles tout-à-failfortuits. Certains observateurs, et plus particu- lièrement les adeptes de la philosophie sco- taslique, n'ont voulu voir dans ces mer- veilleux travaux que le produit d'un instinct extrêmement développé. D'autres, au con- traire, ont cru y voir le résultat d'une vé- ritable intelligence comparable en quelque sorte à celle de l'homme. Comme nous avons eu l'occasion de lo dire ailleurs, ces deux opinions exclusives paraissent également fausses. En effet, cer- tains actes de la vie de ces Hyménoptères semblent être seulement du domaine de l'instinct, mais certains autres semblent ne pouvoir être que le résultat d'une idée, d'une pensée, d'une volonté préméditée. La distinction entre ce qui appartient à l'un et ce qui appartient à l'autre est sans doute extrêmement difficile; car il doit y avoir une union intime, l'intelligence devant aider l'instinct dans mille détails que nous ne pouvons suivre. Néanmoins il semble qu'on doive ranger au nombre des faits instinctifs ce qui a rapport à la construc- tion des nids. Le Mellifère se met à l'œuvre dès sa naissance et sait disposer ses loges ou ses cellules sans aucune éducation préa- MEL lable. Les femelles ou les ouvrières vont chercher la rjourriture qui convient à leurs larves. Ceci paraît être encore du domaine de l'instinct. Mais l'Abeille va pomper le miel de certaines fleurs plutôt (|ue d'autres ; elle construit des cellules dilTérentes pour les ouvrières, pour les mâles et pour les femelles. Elle ne leur donne pas la même nourriture. Quand elle veut rendre des larves d'ouvrières, femelles fécondes , elle modifie la forme de leurs alvéoles et la nourriture de ses larves. L'Abeille ne se défend pas seulement contre l'ennemi qui vient l'attaquer comme le font beaucoup d'animaux, elle le poursuit encore après qu'il l'a abandonnée , semblant chercher une vengeance. L'Abeille sait reconnaître tous les individus de sa ruche, et expulse du- rement ou perce de son aiguillon les étran- gers, même ceux de son espèce. Les Xylocopes, comme l'indique leur nom, ont l'habitude de percer le bois et de creuser des tuyaux pour y établir le berceau de leur progéniture; mais nous connaissons des exem- ples qui montrent que ces Hyménoptères dé- rogent parfois à leurs habitudes ordinaires en s'emparant de trous déjà formés. Il en est de même à l'égard de beaucoup d'autres Mellifères. Les Chalicodomes, qui construisent sur les murailles des nids d'une dureté extrême, composés en grande partie de gravier et de terre, qu'ils font adhérer fortement au moyen d'un liquide visqueux qu'ils ont la propriété de sécréter, ne man- quent pas de profiter souvent des vieux nids qui ont résisté d'une année à l'autre. Les industrieuses femelles se contentent alors de les raccommoder, d'en boucher les fissu- res , et en quelque sorte de les remettre à neuf. Cependant ces Hyménoptères sont ap- pelés à construire eux-mêmes leur nid tout entier, et la paresse, si l'on peut employer ici ce mot, les porte à s'emparer de l'habi- tation d'un autre, depuis longtemps aban- donnée et détériorée. toi,s ces faits, plus ou moins accidentels, étant le résultat de diverses impulsions, qui se manifestent selon les circonstances, elles ne peivent être que du domaine de l'intel- ligenxe. En effet , comme nous l'avons dit dans une autre occasion , il semble que tout être appelé par la nature à exécuter une chose quelconque doit avoir un certain de- T. VllI. Mr:L 665 gré d'intelligence; car lorsqu'il s'agira d'ac- complir les actes auxquels la nature l'a des- tiné, il se présentera toujours des cas parti- culiers qui pourront parfois en entraver la marche, et dont la solution ne sera trouvée que par une idée intelligente. Pendant leur état de larve , les Mellifères demeurent dans un état d'imperfection re- marquable. Ce sont des Vers mous, blan- châtres, apodes, ne pouvant nullement so déplacer, restant maintenus dans une loge où leur nourriture leur est apportée , soit par là mère, soit par les ouvrières. Leur transformation en nymphe a lieu dans la même loge, et l'espace de temps qu'ils pas- sent sous celte forme varie suivant les gen- res et les espèces. Les Mellifères constituent une famille ex- trêmement considérable. Les espèces en sont très nombreuses , répandues dans toutes les régions du monde, mais plus abondamment,, d'après tout ce que nous savons, dans l'Eu- rope méridionale et le nord de l'Afrique. Toutes ces espèces sont réparties par les en- tomologistes dans une soixantaine de gen- res, dont on forme plusieurs petits groupes et même plusieurs familles. Les habitudes des Mellifères étant très variables, suivant les groupes et les familles, nous ne pouvons en traiter d'une manière générale à toute la tribu. Pour que les faits les plus intéressants relatifs aux mœurs de ces curieux Hyménoptères puissent être suf- fisamment compris, et pour qu'on saisisse facilement ce qui est propre à chacun , il est nécessaire de connaître d'abord ces divi- sions. Nous commencerons par indiquer les plus essentielles. Dans notre Histoire des Insectes {\), nous avons admis six familles parmi les Mellifères ou notre tribu des Apiens. On les distingue surtout par les caractères fournis par les pattes postérieures et par la langue. Ces six familles son-t : 1' Les Afides, caractérisés par des patter. postérieures, dont les jambes sont élargies avec le premier article des tarses dilaté à l'angle externe de sa base, et par une langue cylindrique presque aussi longue que le corps. 2° Les PsYTHiRiDES , Caractérisés par des pattes postérieures simples, sans dilatation (0 Paris .'Didot, Mi. ^. 666 MEL ni poils propres à retenir le pollen non plus | que l'abdomen , et par une langue cylin- drique aussi longue que le corps. 5° Les Anthophorides , caractérisés par des pattes postérieures dont les jambes sont dilatées en forme de palette, ainsi que le premier article du tarse, dont la partie in- férieure est en outre munie d'une brosse, et par une langue toujours plus longue que la moitié du corps. 4° Les Andrénides, caractérisés par des pattes postérieures dont les jambes sont mu- nies de longs poils pour la récolte du pollen, et par une langue courte, 5° LeaOsMiiDEs, caractérisés par oes pattes postérieures simples, impropres à recoller le pollen, ayant une seule brosse sous le pre- mier article des tarses , et par l'abdomen, offrant une palette garnie de poils étages pour retenir le pollen. 6° Les NoMADiDEs , caractérisés par des pattes postérieures simples , sans dilatation ni poils propres à recueillir le pollen , non plus que l'abdomen , et par une langue à peine aussi longue que la tête. La première de ces familles , les Apides , est elle-même subdivisée en trois groupes : ce sont les Méliponiles, dont les jambes pos- térieures sont munies d'une espèce de peigne à l'angle interne, et dont le premier article des tarses est inerme; les ApUes, dont les jambes postérieures sont inermes , et le premier article de leurs tarses quadrangu- laire, avec son angle supérieur proéminent ; et les Bombites, dont les jambes postérieures sont bi épineuses à l'extrémité , et le pre- mier article de leurs tarses dilaté à l'angle externe de sa base. Au groupe des Méliponites , on rattache seulement les genres Mélipone et Trigone. V^Oy. MÉLIPONITES. Au groupe des Apites appartient seule- ment le genre Abeille (Apis). Nous ren- voyons également à l'article de ce Diction- naire qui traite de ce genre. Seulement, comme les Abeilles ont une importance réelle pour les pays qu'elles ha- bitent, nous allons donner un aperçu de leur distribution géographique. Lepelelier de St. - Fargeau ( Ins. hymé- nopt., suites à Buffon) en décrit douze es- pèces : L'Abeille MELLiFiQDE {Apis mellifica Lin.'». MFX répandue dans tout le centre et le nord de l'Europe, et qui a été introduite dans l'A- mérique du Nord, et probablement aussi à Van-Diemen. VApis ligustica Lin. , qu'on rencontre dans le midi de la France, en Italie, eu Grèce, en Syrie. VApis unicolor Lat., qui est très répan- due à Madagascar, aux îles Mascareignes, aux Iles Canaries. Les Abeilles que M. Lucas a rapportées d'Algérie et celles que j'ai re- cueillies en Sicile ne paraissent pas devoir en être distinguées. VApis caffm Lep. St.-Farg. , qui est commune au cap de Bonne-Espérance. Les Apis sculellata et capensis Lep. St.- Farg., habitent également la même partie de l'Afrique. VApis nigritarsum Lep. St.-Farg. , qui habite le Sénégal et une partie de la tôie occidentale d'Afrique. VApis fasciata Latr., qui habite l'Egypte et l'Arabie. VApis dorsata et VApis socialis Fab., paraissent communes dans la péninsule en deçà du Gange. VApis Gronovii, décrite par M. Lesguil- lou, comme provenant d'Amboine, ne diffère pas sensiblement de VApis dorsata. VApis Peronii Latr. , a été découverte à Timor. VApis indica Latr. est une toute petite espèce qui habite le Bengale. VApis nigripennis Latr., qui habite le même pays, est la plus grande espèce du genre. VApis zonata Guér. n'ep est cer- tainement qu'une variété. Le troisième groupe de la famille des Apides (les Bombites] ne comprend que le seul genre Bourdon {Bombus, Lin.). Ces Insectes, assez nombreux en espèces {voy. l'article bourdon), ont beaucoup de rapports avec les Abeilles, tout en ayant une taille très supérieure. Comme ces dernières , les Bourdons construisent des demeures consi- dérables. Ils y forment des sociétés assez nombreuses ; mais ce nombre est cependant minime comparativement à celui que nous fournissent les sociétés des Abeilles; car souvent ces habitaiions n'ont pas au-delà de cinquante à soixante habitants , et le grand maximum ne parait pas dépasser deux centii. M EL Les Bourdons construisent leurs nids dans des prairies ou auprès des haies ; la plupart emploient la mousse pour leurs construc- tions. Toujours ces nids sont creusés dans la terre ; c'est pour cela qu'on voit fré- quemment les Bourdons entrer et sortir par un orifice assez étroit pratiqué à la surface du sol. Les sociétés de ces Hyménoptères, comme celles des Guêpes, ne durent jamais au-delà d'une saison; chaque automne, tous les habitants se dispersent ; les mâles ont péri peu de temps après l'accouplement; les individus neutres, ou ouvrières, meurent quand les premiers froids se font sentir. Seules les femelles fécondes se cachent dans le creux des arbres, dans les fissures des murailles, dans tous les endroits propres à leur fournir un abri convenable. Elles y passent l'hiver dans un état d'engourdisse- ment complet. Mais , dès qu'elles sentent les premières chaleurs du printemps, elles sortentdeleur retraite; le moment de pondre est venu; alors il devient nécessaire pour elles de construire une demeure pour rece- voir leur progéniture. Chaque femelle isolément choisit une ca- vité propice, la nettoie, la déblaie, et la dispose de la manière la plus convenable. Aussitôt après, elle apporte de la mousse et en recouvre l'habitation improvisée. La la- borieuse femelle va ensuite recueillir du miel et du pollen, et en amasse ainsi une provision considérable ; elle en forme des boules, et dans chacune d'elles elle dépose alors un ou plusieurs œufs. Les larves , ve- nant promptement à éclore, trouvent autour d'elles la nourriture qui leur convient. Quand la matière alimentaire vient à dimi- nuer, l'industrieux Hyménoptère va recueil- lir d'autres provisions. Quand les larves ont pris tout leur accroissement, elles se fabri- quent, au milieu des boules de pollen mêlé de miel, une coque soyeuse dans laquelle elles se transforment en nymphes, et peu de jours après les Insectes parfaits sortent de cette étroite demeure. Comme chez les Guêpes, toutes les larves de cette première génération de l'année donnent naissance, sans exception, à des individus neutres, c'est-à-dire à des ouvrières. Alors celles ci se meUent bientôt à l'œuvre; elles agran- dissent le domicile, vont chercher de nou- vciiin matériaux, de nouvelles provisions. MEL 667 La femelle ne participera plus à ces rudes travaux , mais bientôt elle va pondre des œufs dont il sortira des larves de mâles et de femelles, aussi bien que de neutres ; et ce seront ces ouvrières qui leur donneront tous les soins nécessaires , ainsi que cela se passe dans les sociétés des Abeilles. Les Buurdons qui construisent leur nid avec de la mousse , et c'est le plus grand nombre, forment au-dessous de l'enveloppe supérieure une seconde voûte à parois de cire. Avec celte cire , ils construisent aussi de petits godets dans lesquels ils déposent du miel. Les gâteaux sont très irrégtiliers, et sont composés de corps oblongs appliqués les uns contre les autres. La cire est sécré- tée, comme celle des Abeilles, entre les an- neaux de l'abdomen, seulement elle n'a pàS les mêmes propriétés; sa couleur est d'un gris jaunâtre ou brunâtre; elle brûle faci- lement; mais comme sans doute elle con- tient beaucoup de matières étrangères, elle ne se liquéfie pas complètement quand on l'expose à la chaleur. On n'a pas observé si les larves des fe- melles reçoivent une nourriture différente de celle des ouvrières. Lepeletier de Saint- Fargeau pense qu'il doit en être ainsi par analogie avec ce qui se passe à cet égard chez les Abeilles. Les Bourdons mâles et femelles nés au milieu de l'été produisent aussitôt une nou- velle génération qui n'arrive à l'état adulte que vers le mois d'août. Ces individus ont ordinairement une taille un peu supérieure à celle des précédents. C'est vers cette épo- que que les femelles , qui vont hiverner, reçoivent l'approche des mâles. C'est dans les écrits de Réaumur qu*on trouve une série d'observations pleines d'in- térêt sur les Bourdons. On doit aussi à Hu- ber {Linnean Transactions , t. VI) un mé- moire extrêmement important sur le même sujet. La famille des Psithyrides comprend le seul genre Psithyre , dont les espèces con- nues ne sont pas fort nombreuses. Les Psi- thyres ressemblent aux Bourdons d'une manière si frappante par leur grosseur, par leurs formes, par leurs couleurs , par leur aspect général, que pendant longtemps tous les entomologistes les ont confondus avec ces derniers, même ceux^ comme Dahibom, 668 MEL qui ont écrit spécialement sur les Bourdons. C'est Lepelelier de Saint Fargeau qui le premier les en a distingués, en montrant que ces Hyménoptères avaient des pattes posté- rieures simples, et se trouvaient ainsi com- plètement dépourvus d'organes propres à la récolte du pollen et propres aussi à con- struire des nids. Cependant les Psithyrides, incapables d'élever leur progéniture, ont des larves aussi incapables de se procurer leur nourriture elles mêmes que celles de tous les autres Mellifères. Chez ces Hymé- noptères, il n'existe que deux sortes d'in- dividus, des mâles et des femelles. Comme Lepeletierde Saint-Fargeau l'a bien observé, les femelles des Psilhyrus , si semblables aux Bourdons , pénètrent dans les nids de ces derniers sans que ceux-ci reconnaissent les Psithyres pour étrangers. Les œufs des deux espèces sont confondus, et les indus- trieux Bourdons nourrissent les larves de ces nouveaux hôtes aussi bien que les leurs. C'est un instinct bien remarquable que celui qui porte la femelle du Psithyre à al- ler déposer ses œufs dans le nid des Bour- dons. H n'est pas moins remarquable de voir que chaque Psithyre porte la livrée du Bourdon , chez lequel il s'introduit furti- vement. La famille des Anthophorides est divisée en trois groupes , les Euglossiles , dont les jambes postérieures, très renflées dans les mâles , sont très dilatées, en forme de pa- leite creuse , chez les femelles ; les Antho- phO)iles , dont les jambes postérieures sont garnies en dessus de longs poils , ainsi que le premier article des tarses , et dont les mandibules sont pointues, et les Xyloco- piles, dont les jambes postérieures et le premier article de leurs tarses sont munis de longs poils touffus, et dont les mamli- bules sont élargies a l'extrémité. Nous rattachons seulement au groupe des Knglossites les deux genres Euglossa et Eu- lœma, dont toutes les espèces sont particu- lières à l'Amérique méridionale et aux Antilles. On n'a étudié ni leurs habitudes ni leurs métamorphoses. Quelques uns de ces Hyménoptères se font remarquer par l'éclat de leurs couleurs. Le groupe des Anthophorites est beaucoup plus considérable. Nous y rattachons les genres Anthophora, Sarropoda, Macrocera, MEL Eucera, Melissodes, Melilturgus. Ces Hymé- noptères , assez nombreux en espèces , sont fort abondants en Europe, particulièrement dans le midi, ainsi que dans le nord de l'A- frique. Ils ressemblent, par leur aspect gé- néral, à nos Abeilles communes; usais ils sont beaucoup plus velus, généralement d'une couleur grisâtre; mais néanmoins on en connaît aujourd'hui quelques uns de nos possessions en Afrique dont le corps est orné de couleurs rouge, orangée, fauve , etc. La taille des Anthophorites est un peu supé- rieure à celle des Abeilles. Ces Insectes, que plusieurs observateurs ont désignés sous les noms d'Abeilles solitaires , établissent le berceau de leur postérité dans des cavités de vieilles murailles, dans la terre sablonneuse, dans les terrains escarpés et bien exposés au soleil. La plupart des espèces d'Anthophorcs forment un long tuyau qu'elles divisent simplement en une série de cloisons. Mais une espèce de notre pays, la plus commune du genre , celle qu'on peut en considérer comme le type, offre dans ses habitudes cer- taines particularités que La treille a très bien observées. UAnlhophora parielina Lin. pra- tique des trous entre les pierres qui ont été réunies par un sable fin et argileux. En creusant son nid , notre laborieux Hymé- noptère apporte au dehors tout le sable qu'il en a retiré, en l'humectant au moyen de la liqueur visqueuse qu'il a la propriété de sécréter; il le fixe successivement sous forme de petits rouleaux , de manière à en former un tube extérieur. Toutefois ce tube ne doit pas subsister longtemps ; car, dès que le tuyau intérieur est suffisamment grand , l'Anthophore va reprendre successivement les petits rouleaux de sable pour former les cloisons qui doivent clore la loge de cha- cune de ses larves. Comme tous les Melli- fères ou Apiens nidifiants, les Anthophores approvisionnent leurs larves d'une pâtée composée de miel et de pollen , en quantité suffisante pour toute la durée de leur exis- tence sous ce premier état. Ces Insectes , dont la trompe est fort longue, vont surtout pomper le miel dans les fleurs à corolle in- fundibulée, comme les Labiées, les Rhi- nanlhacées , les Borraginées , les Antirhi- nées , etc. Les Systrophes , Macrocères , Eucères , Mellitlurgues, sont des Anthophorites euro- MEL péens ou africains , dont les habitudes sont analogues à celles des Anthophores. Les Melissodes sont américains {voy. les articles de chacun de ces genres pour ce qui les concerne spécialement). Les Xylocopites sont des Mellifères qui ont un peu l'aspect de nos gros Bourdons , et dont la taille est quelquefois supérieure à celle de ces derniers. Les genres Ancylo- scelis, Centris, Epicharis et Lestis, que nous rattachons à ce groupe, sont tous exotiques et propres aux régions les plus chaudes du globe. Les Xylocopes proprement dits, assez nombreux en espèces , sont aussi générale- ment étrangers à l'Europe. Le seul repré- sentant de ce groupe dans notre pays est le Xylocopa violacea Lin. , gros Hyménoptère noir, velu, à reflets violacés. Cet insecte, fort commun , que Réaumur désigne sous le nom d'Abeille perce-bois, construit son nid un peu à la manière des Anthophores : seu- lement, au lieu de le placer, soit dans le sable, soit entre des pierres, il l'établit or- dinairement dans du bois mort ou mêtne pourri. La femelle xylocope creuse et perfore peu à peu ce bois à l'aide de ses mandi- bules, en faisant successivement tomber la sciure au dehors. Souvent elle pratique dans le même morceau de bois trois ou quatre trous à peu près parallèles, et quand ils sont achevés , ils ont , en général , jusqu'à 10 à 15 pouces de longueur. Le plus ordi- nairement ces galeries sont droites ; mais vers l'extrémité, cependant, elles se rappro- chent de la superficie du bois. C'est un grand travail pour les Xylocopes que la per- foration de ces trous : aussi n'est- il pas rare de voir une femelle occupée à cette rude be- sogne pendant plusieurs semaines. Quand le local est enfin complètement pré- paré , la laborieuse femelle va recueillir du pollen, qu'elle place au fond de son tube. Elle recueille également une certaine quan- tité de miel, qu'elle mélange avec le pollen. Lorsque la quantité de cette pâtée est jugée suffisante, elle dépose un œuf, puis elle éta- blit au dessus un plancher solide avec de la sciure de bois, maintenue au moyen du li- quide visqueux qu'elle a la propriété de sé- créter. Ce plancher devient le fond d'une nouvelle cellule. Un travail semblable s'a- chève ainsi successivement dans toute la longueur du tube, qui se trouve ainsi divisé MEL 669 en une série de loges n'ayant entre elles aucune communication. Quand le petit Ver éclôt, il trouve sa nourriture tout autour de lui ; il grossit en même temps que sa pro- vision diminue, et quand tout est consommé il a acquis tout son accroissement, et son corps remplit alors la loge en entier. Il se métamorphose bientôt en nymphe, et sa tête se trouve tournée vers le fond de la cel- lule de manière que l'insecte parfait cherche naturellement à sortir de ce côté. Ceci ex- plique pourquoi l'industrieuse mère a rap- proché le fond de son tube de la superficie du bois ; car l'insecte dont l'oeuf a été pondu le premier doit aussi naître le premier, et sans cette précaution il ne pourrait sortir de sa retraite , car c'est lui qui pratique le chemin par lequel vont successivement sor- tir tous les Xycolopes nouveau-nés jusqu'à celui qui est le plus rapproché de l'entrée du tube. Quelques uns des Xylocopes s'épargnent une partie de leur travail en profitant de trous ou de cavités accidentels. C'est ainsi que nous avons eu l'occasion de voir un de ces Hyménoptères établir le berceau de sa progéniture dans un tube de cuivre. Les espèces exotiques de ce genre n'ont pas encore été observées dans leurs habi- tudes. Les Andrénides, qui se distinguent des autres Mellifères par le lobe intermédiaire de leur lèvre inférieure, qui est très court, et en forme de cœur lancéolé , ont du reste complètement l'aspect des autres représen- tants de la tribu. Elles ont comme les Xy- locopites, et plus même que les Xylocopites, des pattes postérieures garnies de longs poils propres à la récolte du pollen , en offrant des espaces lisses sur les hanches, à la base des cuisses et sur les côtés du corps. Les Andrénides sont aussi des Hyménop- tères solitaires. Les femelles creusent, à peu près comme les Anthophorides , des trous profonds dans les terrains sablonneux et ar- gileux, ou dans le mortier dont on se sert pour lier les pierres entre elles. Ces trous, toujours exposés le plus possible à la cha- leur du soleil, sont des tubes obliques dont la longueur est ordinairement de 6 à 8 pou- ces; mais en outre, chaque femelle établit au fond de la galerie principale plusieurs petits tubes ayant tous accès dans le trou 670 MEL principal. Ce sont là des loges séparées pour chaque larve, qui , convenablement appro- visionnée de miel et de pollen, et ensuite enfermée entièrement dans sa cellule au moyen d'un couvercle formé de terre et de sable, doit s'y développer. Les Andréiiides, dont on connaît un assez grand nombre d'espèces, paraissent avoir toutes des mœurs très analogues. Cependant il existe assurément certaines petites dif- férences dans le mode de construction. Nous rattachons trois groupes à la famille des Andrénides. 1° Les Dasypodites, dont le premier article assez long est garni de poils extrêmement longs et touffus. 2" Les Andrénites, dont le premier article des tarses postérieurs est court et dépourvu de longs poils, et la langue courte et dilatée à l'extrémité. 3" Les CoLLÉTiTES, dont le premier article des tarses postérieurs assez long est dépourvu de longs poils, et la langue courte et tri- lobée. Nous rattachons au premier de ces grou- pes les genres Panurgus, Dufourea et Dasy- poda. Les Panurgus, qui habitent l'Europe et la Barbarie , sont remarquables par leur grosse tète. M. Lepeletier de Saint-Fargeau a vu, dans le sentier battu d'un jardin, huit à dix individus de l'espèce type du genre (le Panurgus lobalus Fab.), qui péné- traient tour à tour dans le même tube, ap- portant des provisions de pollen. Ceci aurait pu faire supposer que ces Hyménoptères tra- vaillaient en commun. Il n'en est rien cepen- dant, car chaque femelle devait avoir son nid particulier, dont l'issue seulement se trouvait être commune avec celle d'autres nids. Nous ne connaissons pas les habitudes particulières des Dufourées. Quant aux Da- sypodes , si remarquables par les énormes poils de leurs pattes , on a vu fréquemment le type du genre ( Dasypoda hirlipes Fab. ) creusant des trous profonds dans les che- mins, et portant de grandes quantités de pollen qu'il maintient facilement sur ses jambes poilues. C'est à ce groupe que paraît devoir ap- partenir le genre Megilla, tel qu'il est adopté par M. Léon Dufour. Fabricius avait d'abord établi sous cette MEL dénomination un genre composé d'espèces très différentes , qui ont été successivement réparties par les entomologistes dans les gen- res Anlhophora, Haliclus, Nomia, Cera- tina, etc. Depuis lors, M. Léon Dufour [An- nales de la Société entomologique de France, t. Vil, p, 287, 1838) a proposé de repren- dre le nom générique de Megilla pour une espèce qu'il a bien observée , et que Fabri- cius plaçait dans ce genre; c'est la Megilla labiala de Fabricius, dont la femelle est dé- crite par le même auteur sous le nom de M. fulvipes. C'est aussi l'espèce décrite par La- treille sous le nom d' Andrenalagopus [Gêner. Cr. et Ins. , t. IV, p. 15). Le genre Megilla ainsi constitué doit se placer dans la famille des Andrénides, près des Dasypoda, dont il diffère surtout par le corps plus glabre, paf la brièveté du premier article des tarses pos- térieurs, etc. Le groupe des Andrénites est le plus nom- breux. On y range les genres Andrœna , Scrapler, Haliclus, Nomia et Ancylus. Les Andrènes proprement dites sont assez abondantes dans notre pays, où elles éta- blissent leurs nids dans des chemins. Les Halictus ont été parfaitement observés par M. le baron Wakkenaër. Le célèbre auteur du tableau des Aranéides a vu aussi, comme on l'a remarqué chez les Panurgus, plusieurs femelles s'introduisant dans le même nid; mais il paraît probable que c'étaitseulement une ouverture commune à plusieurs habi- tations. Le genre Ancyla a été établi par M. de Saint-Fargeau pour une seule petite espèce trouvée aux environs d'Oran [A. Oraniensis St Farg.). Voyez pour les autres genres leurs articles particuliers. Les Colléiites ne comprennent que le seul genre Colletés, dont l'espèce la plus répan- due en France ( C. hirla ) a été surtout ob- servée par Réaumur. On rencontre fréquem- ment les nids de cet insecte dans les mu- railles exposées au midi. Ces retraites con- sistent en cylindres divisés en plusieurs cellules placées au bout les unes des autres, et ressemblant par leur forme à un dé à coudre. Toutes ces loges sont formées d'une substance feutrée membraneuse, produite par une liqueur visqueuse et comme gom- mée que les Colletés ont la propriété de sé- créter, surtout quand elles ont absorbé des MEL matières végétales. Chaque celluîe a environ 10 à 12 millimètres de proTondeur sur 5 de diamètre. Les parois en sont très minces , mais la pâtée de miel et de pollen qui la remplit soutient les parois de la loge. Les Osmiides, dont les habitudes ressem- blent à celles des autres Mellifères solitaires, sont surtout remarquables par la manière dont ils récoltent le pollen. Tandis que tous les autres Mellifères le recueillent sur leurs jambes et le premier article de leurs tarses , ceux-ci, à l'aide de leurs pattes, l'entassent sous leur abdomen , où il se trouve retenu par des poils étages. Ce seul caractère suffit pour distinguer les Osmiides de tous les autres Hyménoptères. C'est cette singulière disposition qui avait engagé Latreille à désigner les Osmiides sous le nom de Dasygaslres. Nous avons admis neuf genres dans cette petite famille, et les caractères qui les séparent les uns des autres sont si peu prononcés qu'ils ne pa- raissent pouvoir être répartis en plusieurs groupes. Ces genres sont les Diphysis , Os- mia , Chalicodoma , Megachile , Lilhurgus, Anlhocopa, Anlhidium, Heriades, Clielos- toma. Les Osmies proprement dites sont assez nombreuses en espèces; elles recherchent des cavités , soit dans le bois , soit dans la pierre , pour y construire une ou plusieurs loges. Si l'espace est assez grand, l'Osmie en bâtit plusieurs dans le même trou ; si au contraire il est trop petit, elle se con- tente d'en former une, et va ensuite cher- cher un endroit propice pour en construire une seconde , une troisième , et ainsi de suite. Nous avons eu l'occasion de rencon- trer de ces nids de VOamia cornula dans des fragments d'os. Lepelelier de Saint-Fargeau rapporte encore avoir obtenu des coquilles du genre Hélice qui renfermaient des nids d'Osmies. Chacune de ces coquilles conte- nait environ une dizaine de cellules con- struites dans l'intérieur de la spirale avec de la bouse de vache mêlée de terre. Nous renverrons à l'article chalicodoma pour les particularités des mœurs propres aux espèces de ce genre. Les llériudes et les Chélostomes recher- chent le plus ordinairement les galeries creusées dans le biis par d'autres Insectes, comme les larve» ies Cérambycins. Les MEL 671 Chélostomes (C. maxillosa Fabr.) choisis- sent fréquemment des tuyaux du chaume qui couvre ks habitations des villages, ou bien encore les tiges mortes de certaines plantes , comme les Joncées. Ces Hyméno- ptères se contentent alors d'établir, dans l'intérieur de ces tubes tout fabriqués, des cloisons en mortier en nombre suffisant pour y former autant de loges quVMs ont d'oeufs à déposer. Les Anthidies, qui forment un genre nombreux en espèces , toutes reconnaissa- bles à leur abdomen orné de bandes et de taches jaunâtres sur un fond brun ou noir, mettent une délicatesse très remarquable dans la construction de leurs nids. Les An- thidies établissent ordinairement l'habita- tion de leurs larves au pied des arbres ; elles l'entourent de mousse, et construisent, d'après les observations de M. Westwood, de douze à quinze loges. Chaque cellule est garnie d'un duvet extrêmement doux. Les Mégachiles emploient surtout des feuilles dans la construction des berceaux de leurs larves {voy. l'article megachile). Les Anthocopes emploient des fragments de fleurs , qu'elles coupent à l'aide de leurs mandibules. C'est ce qui leur a valu la dé- nomination générique qui leur a été appli- quée par Lepeletier de Saint-Fargeau. Ces Osmiides creusent des terriers per- pendiculairement dans la terre battue des chemins. Chacun d'eux ne contient jamais qu'une seule loge, que l'industrieuse mère tapisse avec un grand soin de morceaux de pétales. L'espèce la plus commune de notre pays, celle qui a été si bien observée par Réaumur et par Latreille, est l'Anthocope du Pavot {A. papaveris Latr.), qui garnit ses alvéoles avec les feuilles du Coquelicot des champs. Réaumur la désigne dans ses écrits ■sous le nom à' Abeille tapissière. L'Anthocope construit en terre des trous ayant jusqu'à 3 pouces de profondeur; elle les garnit d'abord dans toute leur longueur de pétales de Coquelicots ; mais, quand son œuf a été déposé auprès de sa provision de miel, elle refoule ces pétales dans le fond, de manière que la loge de la larve n'a guère plus d'un pouce de profondeur. L'Abeille tapis.sière ferme alors son trou avec la terre qu'elle en a d'abord retirée , et elle l'égalise et l'unit si bien à la surface qu'il devient fort dif- 672 MÉL ficile d« découvrir ces modestes retraites. On n'a pas encore observé les habitudes des Dipbysis et des Lithurgus. Les NoMADiDEs sont des insetles incapa- bles de construire, dépourvus complètement d'organes propres à récolter le pollen. Ils vivent dans les habitations d'autres Mellifè- res, comme le font les Psithyres à l'égard des Bourdons. La femelle épie le moment où la constructrice d'un nid est absente pour pon- dre un œuf dans une cellule encore ouverte et déjà approvisionnée. L'Insecte nidifiant achève la loge qui renferme l'œuf de l'espèce parasite, et, ne s'apercevant pas de sa pré- sence, elle y dépose aussi un œuf et clôt en- suite sa cellule. Selon toute probabilité, la larve du Nomadide naît la première, et la provision est déjà en grande partie consom- mée quand l'habitantlégitimevientàéclore. Ceci n'a cependant pas été suffisamment ob- servé. Tous lesNomadides se ressemblent évidem- ment par certains caractères de même que par leurs habitudes. Néanmoins chaque type de celte famille ressemble en général beau- coup aux espèces dans l'habitation desquelles il vit. Aussi est-il probable que nous serons conduit, quand nous connaîtrons mieux l'or- ganisation des Meliifères, à placer chaque petit groupe de notre famille actuelle des Nomadides auprès des types dont ils se rap- prochent à beaucoup d'égards, comme les Psithyres avec les Bourdons. Nous avons admis cinq groupes parmi les Nomadides: ce sont les Philerémites, les Épéolites, les Nomadites, les Sphécodites et les Prosopites. Les Philerémites, qui comprennent les ■genres Phileremus, Slelis, Dioxys, Cœlioxis, Ammobales , Allodape, PasUes, vivent aux dépens des Osmiides. 11 en est de même pour les Épéolites, aux- quels nous rattachons le seul genre Epeolus. Les Nomadites comprennent plusieurs gen- res exotiques. Le genre Aglaé, établi parLe- peletier de Saint-Fargeau sur une seule es- pèce de la Guiane, remarquable par sa taille et ses belles couleurs d'un bleu violacé écla- tant. Les genres Mesocheirus , Hopliphorus , MesopUa, Mesonychia, Oxœa, Ctenioschelus (fondé sur une seule espèce des Antilles, C. goryi de Romand, Magaz. de zool.), Acan- MEL thopuy; tous exotiques, et les Crocises , Më- lectes et Nomades, dont on connaît des es- pèces européennes, vivant aux dépens des Anthophores, avec lesquels les Mélecles ont plus d'un rapport. Les Sphécodites et les Pro- sopites, qui ont, comme les Andrénides, des mâchoires à lobe très court, vivent dans les nids des Hyménoptères de cette famille. Le genre Geratina est regardé par Lepele- tier de Saint-Fargeau comme ayant des ha- bitudes analogues aux Nomadides, et vivant aux dépens de certains Osmiides. Ses carac- tères paraissent aussi le rapprocher de ces derniers; cependant il reste encore beau- coup de doute relativement à ses affinités naturelles, l'organisation n'ayant pas encore été suffisamment étudiée. Tous les insectes, qui formaient pour La- treille la famille des Meliifères, et qui con- stituent pour nous la tribu des Apiens, étaient considérés par Linné comme appar- tenant à un seul genre, le genre Abeille ( Apis ). Puis vint Fabricius , qui ajouta les genres Bombus, Euglossa, Centris, Megilla, Anlhophora, Melecta, Epeolus, Anthidium. Puis Illiger, Scopoli , Jurine, Latreille, Spinola , qui augmentèrent successivement le nombre des genres de ce groupe considé- rable de l'ordre des Hyménoptères. Latreille, dans son Gênera Crustaceorum et Insectorum, désignait tous les Insectes qui nous occupent en ce moment sous la déno- mination générale d'y4nODES, Keysling et Blasius. ois. — Syn. deCalHope, Gould. roy.sYi.viE. (Z.G.) !\1EL0DI1VLS. BOT. PH. — Genre de |a famille des Apocynacées-Carissées , établi par Forster (C/iar. gen., 19). Arbrisseaux de l'Asie tropicale et des îles de l'Océan austral. Voy. apocvnacées. aiELODORU.^I, Lour. (Flor. cochinch., 430|. BOT. PU. — Syn. d'Uvaria, Blume. ftlELOE ouMELOES {■jI'ca;, noir). iNS. — Genre de Coléoptères hétéromères , fa- mille des Trachelides, tribu des Vésicants, créé |)ar Linné [Sijstema nalurœ, p. 679) , et généralement adopté depuis. Deux mc- nographips ont été faites sur ce genre, l'une par le docteur Leach [The Tr an s. of the Lin. soc. Lond. , t. XI , p. 35) , pour les cspè- IVIEL ces qui habitent l'Angleterre; l'autre pal MM. Brandt et Erichson (ex actor. Arad. C. L. C. Nat. curiosorum,t. XVI, p. 103), pour les espèces de tous les points du globe. Les 27 espèces que ces deux auteurs énu- mèrent se trouvent ainsi réparties: 14 ap- partiennent exclusivement à l'Europe , 3 à l'Afrique, 3 à l'Amérique; 5 sont égalcnioni propres à l'Europe et a l'Asie, une cstori ginaire de l'Europe australe et de lAfriqn • boréale (Barbarie), et la dernière est d' patrie inconnue. 15 espèces environ ont été décrites depuis cette publication. Nous cite- rons, comme faisant partie de ce genre, les M. p7-oscarabœus , majœlis Lin. , erylhroc- nemus , Uralensis Pall, , Umbalus F., au lumnalis 01. , Olivieri Chev. , cancelkilu B. Er. Ces insectes sont aptères, très gros, et se traînent lourdement à terre ; ils man- gent prodigieusement, et se nourrissent de l'herbe des prairies; ils rendent beaucoup d'excréments d'un vert liquide. Il est rare de les rencontrer lorsque le soleil nous dé- robe accidentellement sa clarté; leurs étuis sont courts, évasés sur" la partie dorsale ; les crochets des tarses sont ordinairement fendus; la M. cancellala fait exception, et les a simples. Les Méloés sont noirs, bleus, cuivrés , et quelques espèces ont des seg- ments traversés de rouge. Les Indiens du Mexique utilisent les Mé- loés en les écrasant et en les appliquant comme emplâtres sur les plaies des chevaux. Plusieurs auteurs ont observé la larve des Méloés, particulièrement Réaumur, Degéer et Léon Dufour, qui l'a décrite {Ann. de la Soc. d'hist. nat.) sous le nom de Triongu- linus. Cette larve est parasite et s'attaque à des Apiaires. Voici sa description : Environ vingt-quatre jours après le dépôt des œufs, par la femelle, dans une fos^ç assez profonde en terre, édoseiit des larves ayant de 3 1/2 à 5 millimètres de longueur. Ces larves sont très agiles, noires ou (i • couleur d'ocre; leur corps est allongé cl composé de 13 anneaux; la tête est trian- gulaire; les 12 autres segments sont plus arrondis et déprimés, les 3 antérieurs por» tent chacun une paire de pieds, et surpas- sent les autres en largeur; le dernier seg- ment, plus petit qu'aucun autre, offre à l'ex- trémité quatre filets ou soies , dont les in- termédiaires plus longs; le corps est totale- M EL ment couvert de petits faisceaux poMiis (Degéer a retiiai(|iié un inariiplon soiis-caii- dal qui émet une liqueur visqueuse) ; les ongles des liJrses sont robustes et trifiilcs ; la bouche se cornitose d'un labre grand et large; la queue est couverte de quelques poils au sommet; la lèvre est plus petite que le labre, et présente de chaque côté un palpe bi-articulé, dont l'article terminal est tronqué, cylindrique et dentelé; les man- dibules ont la forme d'ongles aigus ; les mâ- choires sont presque carrées, ciliées en de- dans et munies extérieurement d'un palpe Iri-articdlé et tronqué au sommet; les an- tennes n'ont qu'un petit nombre d'articles (trois), longs, avec le dernier sétacé. (C.) *i\lÉLOGALE {Mêles, Blaireau; yo,,n , Marte), mam. — M. Isidore Geoffroy-Saint- Ililaire {Zoologiedu Voyage aux Indes orien- tales de M. Bélanger, 1834) a créé, sous le nom de Mélogale , un genre de Carnas- siers de sa division des Vermiformes , et qui comprend une espèce assez voisine des Martes et des Putois. Les principaux caractères des Mélogales sont les suivants : Tête conique, très longue; museau fin , très allongé, non terminé en groin; dix molaires à la mâ- choire supérieure, douze à l'inrérieure ; les carnassières supérieures quadrangulaires , présentant quatre tubercules et se rappro- chant de la forme des dents dites tubercu- leuses; pieds pentadactyles; pouces courts; ongles peu dillerenls de ceux des Chiens en arrière, arqués, très longs et très forts à ceux de devant; queue longue. Les Mélo- gaies ont beaucoup de rapports avec les Martes, les Putois, les Zorilles, les Mou- fettes et les Mydas; mais ils différent: 1" des Martes par leurs ongles fouisseurs et par la forme particulière de la tête; 2' des Pu- t(ns par les niènies caractères et par le nombre de leurs dents; 3" et 4" des Zorilles et des Moufettes par le nombre de leurs dents et par leur museau allongé; 5" enfin, des My- ilas par le nombre de leurs dents et par la longueur du museau, qui n'est pas terminé en £;roin. Une seule espèce entre dans ce genre, C'est la Méi.ogale masquée, Mélogale perso- nuta Is. Gcoffr. (loco cilato). Ce Carnassier est long d'un peu plus de 1 pied depuis le bout du museau jusqu'à l'anus; la queue a, d'après M. Bélanger, la longueur à peu M EL 67: près de la moitié du corps : son pelage est presque semblable pour la couleur à celui du Blaireau du labrador, La tête en dessus est brune , avec une tache blanche , et en dessous elle est biaiichàlre; lecor[)s est brun, avec une bande blanche ; les flancs et la ré- gion externe des membres sont couverts de poils gris légèrement roussàtres; les mem- bres sont à peu près de cette dernière cou- leur; la queue est couverte de 1res hmgs poils de deux couleurs ; ceux de la base de la queue sont d'un brun grisâtre à la ra- cine, blanchâtres à la pointe, et ceux de l'exlrémiié sotit blanchâtres à la racine comme a la pointe. On a peu de détails sur les mœurs de la Mélogale à létal sauvage ; on sait seulement qu'elle vit dans les bois. M. Bélanger a con- servé quelque temps un individu de cette espèce , et il a pu en étudier les mœurs à l'état domestique. Cet animal était très ir- ritable; ses poils se hérissaient sur son corps lorsqu'il était en colère, et sa nourriture habituelle consistait presque uniquement en matière végétale, et particulièrement en riz ; mais il est certain qu'en lilierté la Mélogale se nourrit de chair, et qu'elle se creuse des terriers. Cette espèce a été trouvée au Pégou. dans les environs de Rangoun. (E. D.) MELOLOIXTHA. ins, — Nom scienti- fique du g. Hanneton. Voy. ce mot. (C ) *»1ÉLOLOi\TIIAII;ES. ins. — Première branche des Mélolonihins de Mulsant (Co- léoptères penlamères lamelliiornes) et qui a pour caractères : Tarses postérieurs pourvus de deux ongles armés chacun en dessous vers la base, soit d'une ou de deux pe iies dents, soit d'un crochet: celui ci moins épais et à peine moitié aussi long que longle ou crochet supérieur et principal dont il esl détaché; suture frontale transversale ou courbée en arrière ; jambes postérieures mu- nies de deux éperons. Ils renferment les quatre genres suivants: Melolonlha, Anoxia, Rhizotiogus et Amplii- mallus. (C.) *MKLOLONTHIA'S. ins. — Septième famille de Cnléopières pentamères Latuclli- cornes, établie par Mulsant [Hisi. nat. des Coléoplde Fr., 1842, p. 392) et qui a pour caractères: Pieds intermédiaires aussi rap- prochés que les autres à leur naissance ; écus- 676 MEL IMKL SOI? toujours visible; élylres n'embrassant pas le pourtour de l'abdomen et laissant à découvert le pjgidium et une partie du seg- ment dorsal précédent; joues formant sous les yeux un canlhus généralement prolongé jusqu'à la rnoilié de leur zone médiaire ; antennes de neuf ou dixarlicles, insérées au- devant des yeux, sous le bord éiroit que forme la tête au point de jonction de l'épi- stome et des joues; à scape obconique ou parfois presque globuleux, plus renflé du côlé externe, vers son extrémité, à massue de trois à sept feuillets, tous visibles par leur tranche dans la contraction; épistomc le plus souvent transversal, couvrant les mandibules : celles-ci courtes, épaisses, cor- nées, ne formant point dans le repos de saillies en dehors de l'épistonie, armées or- dinairement vers l'extrémité du côté externe de deux dents, souvent séparées , par une toulTe de poils, delà molaire basilaire : celles- ci différemment conformées dans les deux mandibules; mâchoires généralement écail- leuses et munies de quatre à six dents tran- chantes , souvent disposées presque en fer à cheval ou en partie sur deux rangées; der- nier article des palpes maxillaires et labiaux le plus long et le plus épais; ventre plus grand que les deux derniers segments pec- toraux ; cuisses postérieures plus renflées que les précédentes; jambes de devant armées d'une à trois dents; dernier article des tar- ses postérieurs habituellement le plus long, ordinairement muni en dessous d'une plan- Iule rudimentaire ou tout au plus médio- crement développéeetsétigère ; ongles d'une paire de pieds au moins, tantôt pourvus en dessous d'une dent, d'un crochet ou d'une branche plus courte que la supérieure, tan- tôt inégaux ou bifides, tantôt enfin uniques. L'auteur compose cette famille de quatre branches : des Mélolontuaires, des SiinicAi- BES, des ÂNOMALAmESetdesHoPLIAlRES. (C.) *MÉLOLOIMTIIITES. Melolon Unies, ins. — Sous ce nom M. Laporte de Castelnau a établi (i/is(. nat. des anim. arlic. , t. II) un groupe de Coléoptères pentamères Lamelli- cornes ayant pour caractères : des mâchoires à plusieurs dents à leurs extrémités et des mandibules entièrement cornées. Il se com- pose des genres suivants: Pachypus, Caloc- nemis , Haplopus, Pachudema, Eucyrrus, Mololontha , Anoxia , Rlùzolrogus , Amphi- maUas, Tanyproclus , Euchlora, Idiucnciiia, Odontognalhus , Popilia, Liogenus , Tréma- todes, Leucolhyreus, Evanos, Bolax , Clavi- palpus, Apogonia , Ileleronyx , Géniales, Trigonosloma, Dasyus, Pledris et Athlia. Les Mélolonthites sont nombreux en es- pèces. Ils se multiplient quelquefois d'une manière funeste pour nos jardins et pour nos bois, qu'ils dépouillent; de leur ver- dure; leur vol est lourd et incertain. Les larves vivent en terre, et y passent plu« sieurs années avant de se transformer; elles sont redoutées par les dégâts qu'elles causent aux plantes , qu'elles coupent par les racines avec leurs fortes mandibules. (C.) MELON. BOT. PU. — Espèce remar- quable du genre Concombre. Une autre es- pèce du même genre porte le nom de Me- LO.N d'eau. Voy. CON'COJlBnE. On a aussi appelé Melon épineux, le Me- locacius ; Melo.n a trois feuilles, une espèce du g. Cvalœva, le C. marmclos, etc. SÎELOM DE SVraE ou DU MO!\T- CAÎIMEL. MIN. — Noms vulgaires de la Mclonite. Voy. ce mot. nIELO^■GENA, Tournef. bot. ru.— Syn. de Solanum, Tournef. aiÉLOME {melo, melon), moll. ? — Genre proposé par Lamarck pour plusieurs petits corps fossiles des terrains marins ter- li.iires, et ayant pour type la Mélome si-nii- niQUE, nommée aussi Nautilus melo par Fichtel et Moll , ou Clausulus indicalor par IMontfort. Les Mélonies sont presque splié- riques ou un peu allongées; elles sont for- mées de loges nombreuses qui s'enroulent autour d'un axe, le dernier tour enveloppant tous les autres; les cloisons sont imperfo- rées, mais l'intervalle qui les sépare est oc- cupé par un ou plusieurs rangs de tubes extrêmement fins, accolés par leurs parois, qui s'ouvrent quelquefois à l'extérieur, ou bien qui restent fermées. M. A. d'Orbigny, dans sa classilîcation des Foraminifères , plaça les Mélonies dans sa 5" famille, celle des Entomostègues , qui ont les loges divi- sées en plusieurs cavités par des cloisons ou de petits tubes. Il en Gt son V genre sous le nom d'AIvéoline. Voy. ce mot. Montfort avait établi sous ce même nom un genre totalement différent, qui a pour type le Naulilus pompiloides de Fichtel et Moll , espèce vivante des côtes de la Wédi- MEL tcrranée. M. A. d'Orbigny place ces autres Mélonies dans son genre Nonionine. (DuJ.) , Mi':LO\ITES. min. — Syn. Melons fossi- les; Melons du mont Carmel. — Noms que les anciens lilhologisles donnaient aux Géodes et autres masses nodulaircs siliceuses dont la forme ovoïde pouvait rappeler celle des Molons. Il est inutile de dire que ce sont de pures concrétions dont l'origine n'est aucu- nement organique. (Di;l.) MELOPEi'O. DOT. PII. — Genre établi par Tournefort au\ dépens de quelques es- pèces de Cucwbita. Voy. ce mot. MELOPIIAGllS (,u./)/,o(f>3cVo^-, qui mange les brebis), ins. — Genre de l'ordre des Dip- lères braclioccres , famille des Pupipares, tribu des Coriaces, établi par Lalreiile {Ilist. liât, des Crust. et des Ins., t. XIV, p. 403). La principale espèce de ce genre est le Me- lophagus ovinus, qui vit sur les Moutons. Le corps de cet insecte est entièrement fer- rugineux , avec l'abdomen plus foncé. *MELOPIIUS. OIS. — Genre établi par Swai nson aux dépens des Embérizes(Bruanls) pour le Bit. de Latham, Emb. Lathami Gray, c/-is/a/a Vigors. (Z. G.) MELOl'SITTACUS, Gould. ois. — Divi- sion du genre Perroquet. Voy. ce mot. (Z.G.) MÉEOSIRE. Melosira au Meloseira {fj.i'- lo: , membre; CT£!px, chaîne), bot. cr. — (l'hycées.) Genre appartenant à la tribu des Diatomées, et établi par Agardli {Syst. Alg.). Une espèce de ce genre avait été placée pur M. Bory fie Saint-Vincent dans son g. Gail- lonella, adopté par M.Ehrenberg. Cette même espèce a été le type du genre Lysigonium (le Link. Le g. Melosira, déûnitivement iidopté par M. Kulzing, dans sou grand ouvrage sur les Diatomées, a pour carac- tères : Corpuscules rapprochés en chaînes filamcnleuses; carapace à deux valves, réu- nies par un anneau diaphane , délicat. On connaît une vingtaine d'espèces de ce genre habitant les eaux douces et salées. Elles for- ment le plus souvent des masses filamen- teuses, fragiles, brunâtres. Les espèces d'eau douce , dont le M. varians Ag. est la plus commune , sont remarquables par l'o- deur oléagineuse qu'elles exhalent. (Biucb.) MELOTimU. DOT. PU. — Genre de la famille des Cucurbitacées-Cucurbitées, éta- bli par Linné {Gen. n., 68). Herbes de l'A- mérique tropicale. Voy. cucuRBiTACiiES. MEM 677 MELOTIIRIEES. Melothriece . bot. pif. — Une des sections des Cucurbitacées. Foy. CUCURBITACÉES. (Ad. J.) *MELURSUS {mêles, blaireau; ursm, ours). MAM. — Division proposée par Meycr {Zool. Ann., 1796) dans le genre des Ours. Voy. ce mot. (E. D.) *MELVILLA, Anders,(Msc.). cot. pu.— Syn. de Cuphœa, Jacq. I^IÉLIRIDES. Melyrides. ins. — Troi- sième tribu de Coléoptères pentamères Ma- lacodermes, formée par Lalreiile (Les Crus- laces, les Arachnides et les Insectes, t. I, p. 472), offrant des palpes le plus souvent fili- formes et courts; des mandibules échancrécs à la pointe; un corps ordinairement étroit et allongé, avec la tète seulement recouverte il sa base par un corselet plat, un peu con- vexe, carré ou en quadrilatère allongé, et les articles des tarses entiers; leurs crochets sent unidentés ou bordés d'une membrane; les antennes sont en scie et quelquefois pec- linées dans les mâles de quelques espèces. La plupart sont très agiles et se trouvent sur les fleurs, sur les feuilles et sur le bois dans lequel vivent les larves. Latreille compose cette tribu des genres Malachius, Dasytes, Zygia, Melyris, Peleco- phorael Diglobicerus. (G.) MELIRIS. INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacodermes, tribu des Melyrides, créé par Fabricius (Syslema Enlomologia, p. 58) et adopté par les au- teurs subséquents. Dejean {Calai., 3°édit., p. 123 ) en énumère huit espèces ; six sont africaines , une est propre à l'Asie , et une à l'Europe australe. On comprend dans ce genre les M. viridis, abdominalis, bicolor, lineata, granulata, nigradc F., aulica 01., Andalusica Wa\l\. (G.) MEMBRACIDES. Membracidœ. ins. — Nous désignons sous cette dénomination une famille de la tribu des Fulgoriens, de l'ordre des Hémiptères, caractérisée par des anten- nes très petites, insérées en avant des yeux, des ocelles au nombre de deux, et un cor- selet dilaté de manière à couvrir le corps, soit en partie, soit en totalité. Jusqu'à pré- sent, peut-être parce que tous les caractères n'ont pasété suffisammentétudiés, nous n'a- vons pu séparer cette famille en plusieurs petits groupes naturels. Dans notre Histoire des Insectes , nous lui avons rattaché les 678 NEM MEM genres Centrolus , Ileteronolus, Combophora, Smiiia, Bocydium , Lampropiera , Darnis, Bemiplyclia, Polyglypla, Enlilia, IIoplo- pho)a,Oxyrachis cl Mcmbracis, eix railaihawl à quelques uns d'entre eux, comme sim[)lc's divisions, plusieurs genres établis pur les entomologistes et notamment par MM. Amyot et Serville. On connaît un grand nombre d'espèces de Membracides dont M. Léon Fairmaire vient de commencer la publication dans les An- nales de la Sociélé enlomologique de France. A quelques exceptions près seulement, ces Insectes habitent le Nouveau-Monde. Ils ne présentent rien de bien particulier dans leurs habitudes; comme la plupart des Hémiptè- res, ils se tiennent sur les végétaux, dont ils sucent la sève. En général, les Membracides on lia faculté de sauter. Un grand nombre d'en- tre eux présentent (les formes extrêmement bizarres dues aux expansions de leur corse- let, qui ressemblent tantôt à des membranes foliacées, tantôt à des points, tantôt à des parties vésiculeuses. Us ont souvent des cou- leurs vives et assez variées. Beaucoup d'es- pèces sont noires et ornées de taches ou de bandes jaunes ou rougeàtres. (Bl.) MEVIBUACIS. INS.— Genre de la famille des Membracides, de l'ordre des Hémiptères, établi par Fabricius et adopté depuis par tous les entomologistes, mais avec de grandes restrictions. Tel qu'il est généralement admis aujourd'hui, les Membracis sont surtout dis- tingués des autres Membracides par un pro- thorax prolongé en arrière, fort élevé et com- primé latéralcnent en une sorte de feuillet, des jambes aplaties, etc. On peut considérer comme le type de ce genre la Membracis foliacea Fabr., espèce assez commune au Brésil. (Bl.) MEMIiRAIVES. Membrana. anat.— On donne le nom de Membranes à des parties molles, larges, minces, souples , qui tapis- sent les cavités du corps, enveloppent les organes , entrent dans la composition d'un grand nombre d'entre eux, enfin, en con- stituent quelques uns. Les Membranes , malgré ces caractères gé- néraux, diffèrent entre elles parleur texture, leur composition, leur action, etc. : aussi peut-on les diviser en deux grandes classes: l'une comprenant celles qui , libres par une de leurs faces, sont esseaticllemeat exha- lantes et absorbantes, comme la peau, ics Membranes muqueuses , les Membranes sé- reuses ; l'autre formée de celles qui, n'étant jamais libres , ni humectées par un fluide particulier, sont toujours adhérentes et continues par leurs deux faces aux p.irties voisines; telles sont: le périoste, la dure- mère cérébrale et spinale , les cavsnles fi- breuses des arliculalions, les gaines fibreuses des tendons , les aponévroses , la sclérotique, la Membrane propre du rein , de la raie , etc. Bichat, auquel on doit d'avoir le premier éclairé l'anatomie des Membranes , ainsi que celle de tous les autres tissus de l'éco- nomie, avait établi une classe de Membra- nes composées; mais cette division nous semble pouvoir être supprimée sans incon- vénient , puisqu'une Membrane composée n'est jamais que le résultat de l'adossement de deux ÎMembranes différentes qu'il est toujours possible d'isoler. Les Membranes fibreuses , dont nous par- lons d'abord, sont d'Iles qui, comme nous l'avons dit, adhèrent par leurs deux faces am parties voisines. Blanches, d'un aspect bril- lant et satiné , elles sont formées de fibres trèsapparentes, tantôt s'entrelaçanl comme à la dure-mère, par exemple, tantôt, au contraire, régulières, parallèles, et se di- rigeant dans le sens des mouvements qu'exé- cutent les organes dont elles font partie. Ces fibres, dures, peu contractiles, douées néan- moins d'une sorte d'élasticité, et surtout d'une grande force de résistance, ne sont pas susceptibles d'une extension soudaine ; mais elles se prêtent facilement à un déve- loppement lent, graduel, et pouvant ainsi devenir considérable. Les vaisseaux sanguins sont inégalement répartis dans les mem- branes fibreuses ; la présence des nerfs n'y est guère démontrée que par la sensibilité extraordinaire qu'elles manifestent dans certains cas. Ces membranes servent, en grande partie, à protéger , à envelopper, à réunir les organes qu'elles embrassent, comme aussi à maintenir la configuration de certains d'entre eux. Aussi alTeclent-elles en général la forme de sacs; ces sacs ne sont pas cependant complètement clos , comme nous verrons que le sont ceux que forment les Membranes séreuses , mais ils présentent des ouvertures aux points qui correspondent à l'entrée et à la sortie des nerfs, des vaisseaux MEM et des conduits excréteurs. Les aponévroses , néiiriinoins, toujours en ra|)port avec des muscles , alTectent rarement la disposition que nous venons d'indi(|uer. Sous le rapport de la composition cl)i- inique, les Membranes fibreuses sont entiè- rement formées de (/claïnic; trois heures d'é- bullition suffisent pour les convertir presque complètement en colle. Nous avons réuni dans l'autre classe des Membranes la peau, les Membranes mu- queuses et les Membranes séreuses. La peau, cnnsliluant l'un des organes, l'un des ap- p.ireils les plus importants de l'économie Miiimale, fera l'objet d'un article spécial ; nous allons donc examiner immédiatement les Membranes muqueuses. Les Membranes muqueuses , ainsi nonr. • méc'S en raison de l'humeur qu'elles sécrè- tent, sont un véritable tégument inlerne, se continuant avec le tégument externe, et for- mant avec lui une enveloppe close dans la- quelle sont contenus tous les organes ; celte continuation des deux téguments s'opère au moyen d'ouvertures apparentesà l'extérieur, et conduisant , pour la plupart, dans la portion la plus considérable du système des Meml)ranes muqueuses , qui n'est autre que le canal digestif {Voy. intestin), s'étendant de lu tête à la partie inférieure du tronc , et envoyant des prolongements dans diffé- rents viscères. Au dessus du diaphragme , la Membrane muqueuse du canal alimen- taire pénètre dans les cavités du nez et de la bouche, ainsi que dans leurs appendices et dans les glandes salivaires buccales. Elle se continue, en outre, par le canal nasal , avec un prolongement en cul-de-sac, com- prenant les voies lacrymales et la conjonc- tive. La Membrane muqueuse du nez et celle de la bouche se réunissent dans le pharynx , puis se partagent de nouveau pour aller tapisser en avant la trachée-artère et les bronches , et en arrière Vœsophage. La Membrane interne des voies respiratoires est le plus grand des prolongements du sys- tème muqueux alimentaire qui , à sa partie supérieure, en présente encore un autre peu considérables'introduisant dans Voreille inlerne. Au-dessous du diaphragme, la Mem- brane muqueuse digestive pénètre dans le foie , dans le pancréas ; puis , après avoir tapissé Vinieslin grêle et le gros intestin , MEM 679 elle vient se terminer à l'anus, où elle se continue avec le tégument externe. Indépendamment de ce tégument mu- queux général, il existe encore quelques portions de Membranes muqueuses complè- tement isolées du [)rcinier , et qui n'ollVciit qu'une seule ouverture extérieure : ce sont la Membrane muqueuse qui s'enfonce dans Voreille externe , celle des conduits lactés , dans les glandes mammaires, enfin la Mem- brane muqueuse de Vappareil générateur, et celle de Vappareil urinaire , qui vien- nent toutes deux s'ouvrir au dehors par un orifice conimun. Considéré d'une manière absolue, le té- gument internes'éloignepeu, par sa texture, du tégument externe; il est loin, néan- moins, de présenter, comme celui-ci, une disposition presque identique dans toutes ses parties, et ces différences tiennent évi- demment à la variété des fondions qu'il est destiné à accomplir. Comme la peau , la Membrane muqueuse possède une face libre et une face adhérente; celle-ci repose sur une couche de tissu cel- lulaire serré , blanc , fibreux , qui s'unit aux parties sous-jacentes , tantôt de la ma- nière la plus intime, comme à la langue, à la matrice, etc. , tantôt au contraire avec une grande laxité, comme dans le canal in- testinal et dans la vessie. Outre ce tissu fibreux, parcouru par les nerfs et les vais- seaux qui se rendent à la membrane pro- prement dite , la membrane muqueuse est doublée dans presque toute l'étendue du canal digestif, et dans quelques autres par- ties encore , par un plan musculeux ; dans d'autres endroits , elle est soutenue par un tissu élastique particulier, comme on le remarque dans les voies aériennes ; ailleurs même, elle est doublée par un véritable tissu fibreux, aux fosses nasales, par exem- ple, dans les sinus, au palais, etc. La surface libre de la Membrane mu- queuse n'est point lisse comme celle de la peau ; elle offre des inégalités plus ou moins prononcées dans ses dilTérentes portions ; tantôt ce sont de petites éminences dont les unes, appelées papilles, se remarquent surtout à la surface de la langue, et dont les autres , qui ont reçu le nom àevillosités, et se rencontrent partout, ne sont nulle part plus nombreuses , plus apparentes que 6S0 ME M WEM dans la moitié pylorique de l'estomac, et d.iiis l'iiilcsliii grèlc; lanlôt ces inégalités se présentent sous forme de valvules, de plis, (le rides formés par toute l'épaisseur de la îllcmbrane. La même surface libre de la Membrane muqueuse offre aussi des dépressions ou (les enfoncements qui varient d'aspect ; les uns, simples, infundibuliformcs, atteignant leur maximum de développement dans le second estomac des Ruminants, se rencon- trent beaucoup plus petits chez l'Homme; les autres sont les oriûces des organes sé- créteurs, fo/Zicu/es , cryptes, glandes , rii- pandus dans toute l'étendue du système , mais variant néanmoins en nombre , en volume, en structure, suivant les parties; certaines de ces glandes, désignées sous le nom de glandes de LieherUuhm, ou glandes digeslives, constitueraient même à peu près à elles seules, selon M. le professeur I.acauchie, la Membrane de l'intestin; cette Membrane, dit Ihabile et savant anato- niiste, soumise à une injection continue d'eau , semble, et est en elTet, formée, pour la plus grande partie , d'un nombre im- mense de tubes très étroits, d'une longueur variable, dont les innombrables oriGces , pcrtc[)tibles seulement à la loupe, se pres- sent a côté les uns des autres, comme les trous d'un crible. La peau est revêtue d'un épiderme dans toute son étendue ; il n'en est pas de même du tégument muqiieux. L'épiderme ou épithélium est , il est vrai , parfaitement apparent aux différentes ouvertures qui font communiquer les deux enveloppes ; mais il le devient moins à mesure que l'on jiénctre plus profondément, et finit enfin par disparaître, ou du moins il cesse d'être appréciable ; et disons à ce sujet que les dif- férentes couches du tégument interne sont bien plus difûciles à isoler que les couche;; correspondantes du tégument externe. L'épaisseur et la consistance du derme muqueux sont loin d'être uniformes; dans la plus grande partie de son étendue, ce derme consiste en un tissu spongieux plus ou moins mou ; quant à l'épaisseur, il en diminue depuis les gencives, le palais, les fosses nasales, l'estomac, les intestins, la vésicule biliaire et la vessie urinaire, jus- qu'aux sinus et aux divisions des conduits excréteurs , où il parvient à sa plus grande ténuité. C'est dans le derme, partie essen- tielle de la Membrane muqueuse, que se ramifient les dernières divisions des vais- seaux et des nerfs, et c'est de sa surface li- bre que s'élèvent les villosités. Le corps muqueux ou réliculaire {voy. peau) n'a pu, jusqu'à ce jour, être mis en évidence dans les Membranes muqueuses; nous n'avons rien à ajouter à ce qui a été dit plus haut de la couche celluleuse qui correspond au cliorion du tégument externe , et du plan musculeux qui existe siirlout dans la ma- jeure partie du canal digestif. La Membrane muqueuse, considérée d'une manière générale , reçoit de nombreux vais- seaux sanguins; ses nerfs proviennent du grand sympathique et du pneumo-gastrique : elle admet cependant, vers ses différentes ouvertures, des filets du système cérébro- spinal. Sa couleur varie du blanc ou rose pâle au rouge vif ; sa composition chimique, suivant Berzélius , semblerait différer de celle de la peau , puisqu'elle ne donnerait point de colle par l'ébullition prolongée, qui la rendrait, au contraire, dure et cas- sante; elle se rapprocherait donc des ma- tières albumineuscs ? Les actions organiques ou fonctions du tégument interne sont : une absorption en général très énergique, dont les villosités sont les principaux agents; une sécrétion Iicrspiratoire et folliculaire , dont les pro- duits , variables suivant les appareils, por- tent néanmoins le nom collectif de mucosi" tés. Les Membranes muqueuses sont en outre susceptibles de certains mouvements de contraction tonique, augmentés , dans cer- tains organes, par l'action du tissu élasti- que , et, dans d'autres , par celle de la cou- che musculeuse ; elles sont aussi le siège de sensations plus ou moins distinctes, géné- rales ou spéciales, ainsi que des sentiments de besoin ou des appétits. Les Membranes séreuses, qui nous restent à examiner, sont ainsi nommées à cause du liquide que sécrètent les principales d'entre elles. Bien que formant toutes un groupe parfaitement naturel , on les distingue en Membranes séreuses proprement dites, ou séreuses des cavités splanchniques , et en Membranes synoviales. Les Membranes séreuses proprement dites MEM ont toutes la forme d'un sac sans ouverture, se repliant sur ftii-même, et dont une com- paraison triviale , celle du bonnet de coton, peut seule donner une idée exacte. Toutes res Membranes forment ain?i des sacs par- faiicment clos , dont la portion repliée sur elle - même renferme toujours un organe auquel elle adhère plus ou moins intime- ment: ainsi le cerveau est enveloppé par Varaclvwïde , le cœur par le péricarde , les poumons par les plèvres, les viscères abdo- minaux par le péritoine et ses replis, le tes- ticule par la tunique vaginale. Il se trouve néanmoins toujours à la périphérie de l'or- gane un point dépourvu d'enveloppe sé- reuse, c'est celui par oii il reçoit ses vais- seaux et ses nerfs, ou par lequel il tient aux parties voisines. Bien que les Membranes séreuses soient en général des sacs sans ou- verture , le péritoine cependant fait excep- tion à cette règle, l'orifice abdominal des n'0)?!;ics de Fa//o;:)e s'ouvrant dans sa cavité; c'est du reste le seul cas où l'on voie deux Membranes complètement différentes , une Membrane séreuse et une Membrane mu- queuse , se continuer l'une avec l'autre ; le péritoine présente en outre des replis et des prolongements connus sous le nom d'épi- ploons, qui se prêtent, quand il y a lieu , à l'ampliation des viscères abdominaux. La face interne des Membranes séreuses, toujours libre, est partout contiguë à elle- même ; elle paraît lisse et parfaitement po- lie ; cependant le microscope y fait aperce- voir des villosités; celte face est continuel- lement humectée par le liquide séreux ; la face externe, inégale, s'unit aux parties voisines par du tissu cellulaire parfois très lâche, parfois, au contraire , très serré. Les Membranes séreuses sont blanches , hriUaiites , plus ou moins transparentes; jicur composition intime les rapproche beau- coup du tissu cellulaire, dont elles semblent ne différer que par leur condensation et par la cavité qu'elles circonscrivent. Elles reçoi- vent peu de vaisseaux sanguins, et sont presque exclusivement composées d'un tissu de Viiisseatix absorbants et exhalants; les nerfs n'y sont .point apparents, bien que , dans certains cas , elles deviennent d'une extrême sensibilité; elles sont extensibles et rêlcacliles à un haut degré. Les fondions des Membranes séreuses T. Vlll. MEM 631 consistent à isoler les organes qu'elles enve- loppent, et surtout à en faciliter les mou- vements en exhalant , par leur surface lisse, un fluide lubriliant qui ressemble ausérui!! du sang, quant à ses propriétés essentielles ; aussi ces Membranes sont-elles dans un tra- vail incessant de sécrétion et d'absorption dont le juste équilibre constitue l'état nor- mal , le seul dont nous ayons à nous occu- jier ici. Disons cependant que rindamma- tion des Membranes séreuses étant extrême - ment fréquente , elles deviennent le siégo de nombreuses altérations de sécrétion et de tissu. Tout ce que nous venons de dire des Membranes séreuses proprement dites peut s'appliquer aux Membranes synoviales , qui comprennent les bourses synoviales sous- cutanées, les Membranes synoviales des ten- dons et les capsules synoviales articulaires. I! existe toutefois certaines différences que nous allons signaler; à l'exception des der- nières , les Membranes synoviales n'offrent point la forme de sac sans ouverture que présentent les séreuses ; elles sont minces, molles, demi-transparentes, blanchâtres, extensibles et rétractiles , mais moins que les séreuses proprement dites; leur adhé- rence avec les parties voisines, et surtout avec les cartilages, est plus intime que celle des précédentes avec les organes qu'elles re- vêtent. Il n'est pas rare de voir faire saillie, dans la cavité des Membranes synoviales, des corpuscules vasculaires , rougeâlres , dont l'extrémité libre est toujours frangée, et qui reçurent le nom de glandes synoviales de Havers à une époque où on les regardait comme les organes sécréteurs de la synovie. La synovie, humeur sécrétée par les Mem- branes synoviales, est transparente, vis- queuse, et s'cs propriétés physiques la rap< prochent du blanc d'œuf : de là son nom , imaginé par Paracelse (c^'v, avec; ALK et ouAiiTZ. (Del) .MÉIVIIVGES {fj:rtviy^, membrane), anat. — On donne ce nom aux trois membranes qui enveloppent tout l'appareil nerveux cé- rébro-spinal (la dure-mère, l'arachnoïde et la pie-mère). Voy. système nerveux. ME^10CUS. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Crucifères-Alyssinées , établi par Desvaux (Journ. bot., III, 173). Herbes abondantes en Espagne et dans les régions caucasiennes. Voy. crucifères. MKN 685 MEWPEE. Menipex (nom mythologique). POLVP. — Genre de Polypes établi par La- mouroux pour plusieurs espèces de Cellaires de Lamarck,et caractérisé par la disposition des cellules polypifères, qui ont toutes leurs ouvertures dirigées du même côté sur un seul rang, et naissant l'une de l'autre par dichotomie de manière à former les articu- lations et les rameaux d'un Polypier subcal- caire comme palmé, et fixé par un grand nombre de fibrilles radiculaires. Le type de ce genre est la Ccllularia crispa de Pallas , qui se trouve dans les mers de l'Inde, et qu'Esper a nommée Tubularia crispa. Une autre espèce de la Méditerranée avait été confondue avec celle-ci, et une troisième espèce, M. fiabellum , se trouve dans l'O- céan. (Duj.) MEi\'IPPE. Menippa. crost. — Ce genre, qui appartient à l'ordre des Décapodes bra- chyures et à la famille des Cancériens, a été établi par M. Dehaan , dans la Fauna japonica, aux dépens du Cancer des au- teurs. On en connaît quatre espèces dont trois habitent les îles des Moluques , et la quatrième le cap de Bonne-Espérance. Le Ménippe de Rumph, 3Ienippa Rnmphii , peut être considéré comme le type de cette nou- velle coupe générique. (H. L.) !\1E!\ISCIUM. BOT. PH. — Genre de la famille des Fougères-Polypodiacées-Polypo- diées , établi par Schreber (Ge«. n. 1630). Fougères croissant abondamment dans tou- tes les contrées tropicales du globe. Voy. r0i;GÉRE5. MENISCOSTA. bot. ph. — Genre de la famille des MénispermacéesMénispermées, établi par Blume {Dijdr., 28). Arbrisseaux de Java. Voy. MÉNispERMACiiES. aiÉ.MISPERMACÉES. Menispermaceœ . BOT. PH. — Famille de plantes dicotylédo- nées, polypétales, hypogynes, dont les fleurs sont le plus ordinairement unisexuelles par suite d'avortement. Dans les mâles: Calice de 3 à 12 folioles disposées par verticilles ternaires, plus rarement de 4-10 , libres ou soudées entre elles à la base. Pétales en nom- bre égal ou plus souvent moitié moindres, c'est-à dire réduits à 2 verticilles binaires ou ternaires, et s'opposant naturellement aux folioles calicinales des deux séries les plus intérieures , en général plus courts qu'elles, souvent distincts et concaves, quel- 686 MEN quefois soudés entre eux. Etaminesen même nombre et opposées à ces pétales, qui em- brassent le filet, ou rarement plus nom- breux, à filets linéaires, libres ou monadel- plies ; à aiillières extrorses, dont les luges, au nombre de deux, ou quelquefois de quatre, s'ouvrent longiludinalement ou transversa- lement. Dans les femelles : Calice semblable à celui des mules, réduit quelquefuis à une ri)li(»le unique avec un seul pétale opposé. Corolle manquant le plus souvent. Etami- iies rudmieiitaires ou nulles; un ou plu- sieurs carpelles , contenant chacun un seul ovule campulitrope attaché à l'angle interne, munis chacun d'un style ou terminal ou sou- vent basilaire, qui, d'autres fois, manque tout' à-fait, et que termine un stigmate sim- ple; quelquefois ces carpelles se soudent entre eux inférieurement; quelquefois le style est trifide. Fruit composé d'une ou plu- sieurs drupes ou baies, dans chacune des- quelles la loge réniforme par la suture de la paroi placentaire renferme une graine de même forme, revêtue d'un tégument mem- braneux que recouvre un périsperme mince, ou immédiatement l'embryon à cotylédons linéaires, foliacés, appliqués l'un contre l'aiilre ou séparés par une couche de péri- sperme, beaucoup plus longs que la radi- cule. Les Ménispermacées sont des lianes dont le bois présente une suite de couches concentriques séparées par autant de zones corticales, la plus intérieure seule munie de faisceaux de liber, les autres entièrement cellulaires : celle formation de couches ne parait pas correspondre au nombre des an- nées. Les feuilles alternes, simples, souvent peliées, entières, sont dépourvues de sti- pules; les fleurs monoïques ou dioïqucs, groupées en grappes ou en panicules , sou- vent petites et verdàtres. Les espèces sont la plupart originaires des régions tropicales , abondantes en Amérique et en Asie surtout, I)lus rares en Afrique; quelques unes s'a- vancent a des latitudes plus élevées, au Ja- pon, dans l'Amérique du Nord, une seule en i^ibérie, peu dans l'hémisphereaustral. Beau- coup sont remarquables par leurs propriétés slimulantes, ducs a un principe amer , au- quel se joint parfois un certain degré d'à- creté, et qui se trouve dans les racines. Dans les fruits de quchiues unes se trouve une substance narcotique acre analogue à la MEN Strychnine, et qui les rend en conséquence très vénéneux; propriétés dues à un prin- cipe extractif résidant dans le péricarpe, et .qu'on a nommé Ménispermine. La coque du Levant est le fruit d'un Anamirla, qui en ofl'rc l'exemple le plus connu. .Agdeslis, Moç. et Sess. — Menispermum, Tour. {Trilophus, Fisch.) — Pselium, Lour, — Cocculus, DG. {Abula, AuM. — Tiaum- tjarlia, Mœnch. — Androphijlax , Wendl. — Wendlandia et Braunea , W. — Tilia- cora, Colebr. — Epibalerium , Forst. — Limacia, Fibraurea et Nephroia, Lour. — Cebatha et Leœba , Forsk. — Columbra , Comm. — Bagalelta , Roxb ) — Cliondoden- drum, R. Pav. — Meniscosta, Bl. — Spiro- spennum, Pet. -Th. — Trichoa, Pers. {Bat- schia , Thunb. — Abula, Poepp. ) — Cosci- niiim, Colebr. {Pereiria, Lind.)- Anamirla, Colebr. — Stephania, Lour. {Clypea, Bl.) — Cissampeîos, L. {Caapeba, Blum.) (Ad. J.) MEIMISPERMUM (aïjvt;, croissant; (jncpixa, graine), bot. ph. — Genre de la famille des Ménispermacées-Ménispermées , établi par Tournefort (in Mem. .<4cad. Paris., 1705, p. 237). Arbrisseaux de l'Amérique boréale et de l'Asie centrale. Voy. ménisper- macées. MEIVISPORA (p.-o'v/), lune;VT:opa, spore). bOT. CR. — Genre de Champignons établi par M. Ehrenberg, mais non décrit {Sylv. myc. bercL, p. 1 1) , caractérisé par des fila- ments rameux, sans chorions, qui suppor- tent des spores cylindriques et courbées. Ce genre appartient à la classe des Trichospo- rés: on n'en connaît que quelques espèces. Le professeur Link l'avait d'abord désigné sous le nom de Camplosporium , et Fries l'a réuni au g. Psilonia; mais comme ce der- nier réunit plusieurs espèces qui ne pré- sentent pas les mêmes caractères, je pense qu'il doit être conservé. (Li;v.) *l\lE\OIiRAI\lCIIUS (pif'voç, force ; e.oaV- -^ix, brapchie). keht. — M. Harlan (Ann. Lyc.) a créé sous ce nom un groupe d'Am- phibiens de la famille des Salamandres, et quia pour type le Trilon laleralis Say {Me- nebranchus laleralis Ilarl., figuré dans l'a- tlas de ce Dictionnaire, pi. 19, fig. 1). Nous nous en occuperons à l'article tuiton. Voy. ce mot. (E. D.) MEN *ME!VOCEnAS, R. Brown. bot. pii. — Voy. VKLLF.JA , Slllitll. MEXODORA. lior. ph. — Genre de la fattiille des Jasmiriées, éiabli par Hurnboldl et Bonpiand ( Plant, œquinoct., II , 98 , t. 1!()). Arbrisseaux de l'Amérique orientale. VOII. JASMIMtES, *MEi\OETniDS. CRUST. — M. Milne-Ed- >variis désigne sous ce nom, dans son His- toire naturelle des Crustacés, un petit genre établi aux dépens du Pisa de Latreille, et qui établit un passage entre celte coupe généri- que et celle des llalimes. Chez ce genre, la carapace est formée par un grand stylet pointu, avec les pattes des quatre dernières paires cylindriques et offrant à la face in- férieure des tarses deux rangées de pniiiios cornées. La seule espèce connue est le MÉ- NÉTHiE Licorne, Menœthius monoceros Latr. (Rupp. Crusiacés de la mer Rouge, pi. 5, fig. 4). Cette espèce habile les côtes de l'Ile de France, de la mer Rouge et de l'océan Indien. (H. L.) II1E\'OT:T1US, Dejean. ins. — Synon. de Diaprepes et de Lordops, de Schœnh. (C.) I\IE\OI\AI>iTIIES , Haller. bot. ph, — Syn. (le Menyanlhcs, Linn. ME\OiVVlLLT:/\. DOT. PU. —-Genre de la fiimilledes Crucifères-Tbiaspidécs, établi parDeCandolle {Sijst., II, 419; Prodr.,\, 18i). Herbes du Pérou. Voy. crucifères. *.^1E\'0P0\IA (a/vo_:, force ; uco;,a, oper- cule). REPT. — Genre d'Amphibiens de la fa- mille des Salamandres, créé par M. Ilarlan (Ann. Lyc. New-York, t. I, pt. 17), et ne comprenant qu'une seule espèce placée [»ré- cédcmmcnt dans le genre Salamandra. Les Meiiopoma ont pour caractères : Un corps ail :)ngé , des yeux apparents , des pieds bien (icvcloppés , un orifice de chaque côté du roii, des mâchoires armées de fortes dents 'jt, en outre, une rangée de dents sur le devant du palais. L'espère type est la Salamandra giganlea 0arlon, dont la longueur est de quinze à dix-huit pouces et la couleur d'un bleu noi- i?âlre, et qui se trouve dans les rivières de Ij'inléricur et dans les grands lacs de l'Amé- .ique. (E. D.) *i\IE^OSCELIS (,;/vo;, force; ax^o;, jambe), ins. — Genre de Coléoptères sublé- Iramères, trimères de Latreille, famille des Apbidiphages, de nos Coccinellides, formé MEN 687 par Dejean avec une espèce de Cayenne: la M. saginata de Th. Lacordaire. (C) MEIVOTTE, ROT. CR. — Voy. mainotte. ME1\TIIE. Mentha. bot. ph. — Genre de plantes de la famille des Labiées, de la di- dynamic gymnospermie dans le système de Linné, dans lequel rentrent aujourd'hui en- viron 25 espèces répandues très abondam- ment dans les parties tempérées et septen- trionales des deux mondes , d'où elles sont même parvenues, à la suite des Européens, dans beaucoup d'autres contrées. Ce sont des plantes herbacées qui ressemblent, pour la configuration, la disposition de leur tige et de leurs feuilles , à la grande majorité des végétaux de la même famille; dont les fleurs sont réunies en verticilles muliillores, tantôt éloignés les uns des autres à l'aisselle des feuilles supérieures, .«emblables à celles du reste de la tige , tantôt rapprochés en faux éitis terminaux , les feuilles à l'aisselle desquelles ils se trouvent étant alors réduites à l'apparence de simples bractées. Ces fleurs présentent : un calice campanule ou lubu- leux , à 5 dents à peu près égales entre elles, nu ou velu à la gorge; une corolle dont le limbe 4-fide est presque régulier, sa division supérieure différant seule des autres par un peu plus de largeur, et se montrant entière ou à peine érhancrée au sommet; 4 élamines égales entre elles et non didynamos, distantes; un style terminé par deux courtes branches sligmatifèrcs au sommet. Les achaines qui leur succèdent sont secs et lisses. Plusieurs des espèces qui composent le genre Menthe sont extrêmement variables dans tous leurs organes de la végétation; leurs feuilles particulièrement sont tantôt cotonneuses, tantôt seulement pubescentes, ou même glabres; ailleurs elles deviennent ondulées, crépues, etc. Il en résulte que leur détermination est extrêmement difficile, et que , malgré les travaux de plusieurs bo- tanistes, elles forment un véritable chaos, et rendent nécessaire une révision complète du genre. Il est à espérer que cette révision sera faite d'une manière satisfaisante pac M. Beniham dans le 11" volume du Pro- dromus. Deux des espèces dans lesquelles ces variations sont les plus nombreuses , et qui se trouvent le plus communément le long des fossés, des ruisseaux et dans tous 688 IMEN les lieux humides, sont : 1" la Menthe sau- vage, M. Sylveslris Lin., dont la lige est droite, les feuilles presque sessiles , ovales- lancéolées, oblongues, velues à des degrés très divers à leur face supérieure, généra- lement cotonneuses à leur face inférieure; dont les faux verticilles de fleurs sont rap- prochés au sommet de la tige en épis denses, un peu coniques, assez souvent interrom- pus à leur base; enGn dont les calices sont légèrement striés, velus -cotonneux , et de- viennent ventrus après la floraison; 2" la Menthe aquatique, Menlha aquatica Lin., dont la lige est hérissée de poils réfléchis; dont les feuilles sont pétiolées, ovales, den- tées en scie, arrondies ou presque en cœur à leur base, légèrement hérissées ou velues à leurs deux fuccs ; dont les faux verticilles de fleurs sont en petit nombre, les 2 ou 3 supérieurs raccourcis et rapprochés en une sorte de tête arrondie ou oblongue, tandis que l'inférieur est toujours écarté. D'après M. Benlham , celte inflorescence et les ca- ractères des feuilles caractérisent toujours la Menthe aquatique. Cette espèce est du petit nombre des plantes cosmopolites qu'on est certain de rencontrer dans les lieux hu- mides de presque toute la terre, soit qu'elle y croisse spontanément , soit qu'elle y soit arrivée avec les Européens. Une espèce beaucoup plus intéressante par son utilité est la Menthe poivrée, 3Icn- tlia ptperita Lin., qui paraît être originaire des parties septentrionales de l'Europe, mais que l'on trouve cultivée et plus ou moins naturalisée dans presque toute l'Eu- rope, en Egypte, dans plusieurs parties de l'Asie et dans les deux Amériques. Sa tige est droite ou ascendante, flcxueuse , ra- meuse au sommet, glabre ou ciliée de quel- ques poils étalés ; ses feuilles sont pétiolées, ovales-oblongues , aiguës, dentées en scie, arrondies à leur base, d'un- vert intense, glabres dans une variété, hérissées dans l'autre sur les nervures et les pétioles. Ses faux verticilles de fleurs sont peu nombreux, lâches, les supérieurs rapprochés en un faux épi court, oblong, rougeàtre, les inférieurs écartés ; les p-idicelles de ces fleurs sont glabres; leur calice est lubuleux, rougeàtre, à dents subulée», hérissées. Tout le monde connaît l'odeur et la saveur de cette Menthe; son odeur est forte et pénétrante; sa saveur M EN est poivrée, comme camphrée, et elle laisse après elle, dans la bouche , une impression de froid qui la caractérise. C'est surtout a cause de tes deux propriétés qu'on la cul- tive si communément et qu'on la préfère à- toutes ses congénères, dont certaines sont cependant remarquables sous les mêmes rapports, comme , par exemple , la Mcnllia cervina. C'est surtout dans les arts du con- fiseur et du liquorisle que la Menthe poivrée joue un rôle des plus importants ; mais elle a aussi des usages divers en médecine. On l'em- ploie surtout comme excitant et stimulant, pour ranimer les organes, dans les cas où il n'existe pas chez eux d'inflammation; on l'emploie également comme résolutive, apc- ritive, diurétique, etc.; mais l'un de ses principaux usages est celui d'antispasmo- dique. On lui a attribué une action parti- culière sur le lait, dont elle empêcherait, a-t-on dit, la coagulation ; on a même dit qu'elle arrêtait la sécrétion de ce liquide; mais ces faits ne sont pas suffisamment éia- blis, bien que le dernier soit appuyé de l'autorité de Linné. Une partie des Menthes, que distinguent leur calice fermé de poils à la gorge, la di- vision supérieure de leur corolle entière, et leur inflorescence par faux verticilles écartés, a été regardée par Miller comme un genre distinct que quelques botanistes de nos jours, par exemple M. Koch , ont adopte, tandis que la plupart des autres l'ont consi- déré comme ne formant qu'un sous-genre. C'est dans cette section, sous-genre ou genre, que rentre comme type principal !a Menthe-Pouillot , Menlha Pulegiuni Liu. {Pulegium vulgare Mill.), espèce très com- mune dans les fossés humides, le long des ruisseaux et dans les lieux inondés, que dis- tinguent sa tige rampante , ses feuilles ovales, obtuses, presque crénelées, ponc- tuées en dessous, son calice presque cylin- drique, à 5 dents, dont les 2 inférieures sont plus longues que les autres et acumi- nées. Celte plante est douée de l'odeur, de la saveur et des principales propriétés de ses congénères; de plus on l'a beaucoiip préconisée comme produisant de bons efl'cts contre la toux, l'asthme, l'enrouement; enfin quelques médecins, et particulière- ment Haller, l'ont regardée comme un cx-^ cellent emménagogue. iP. D.) MEN MliMTHOIDÉES. Menlhoideœ. bot. m. — Tribu de la famille des Labiées {voy. ce liîoi), qui comprend et a pour type le genre Lîcnlha. (An. J.) MEIVTIAI\E. BOT. PB. — Nom vulgaire du Vihurnum îantana. *iMEIVTOPIIILUS {Menlha, Menthe; »:).oç, ami). INS.— Genre de Coléoptcrcs pen- lamères, famille des Lamellicornes, tribu des Scnrabéides Coprophages, établi par M. La- porte de Castelnau {Hist, nat. de.'> anini. arlic, t. II, p. 74), qui le place dans ses Aieuchites. L'espèce type, le Scarabœus IloUandiœ d'Olivier, est originaire de la Nouvclk'-Ilollandc. (C). MEIVTZELIA (nom propre), bot. pu. — Genre de la famille des Loasccs, établi par Linné {Gen., n. 670). Herbes de l'Amé- rique tropicale. Voy. loasées. Ce genre renferme 6 espèces, que De Can- dolle [Prodr., 111 , 343) a réparties en 2 sec- tions : la première comprend celles qui ont 20-2 j étamines , toutes à peu près égales; 3-6 graines ; les fleurs peLiles (il/, asperael oligosperma); la seconde section renferme les espèces qui ont 30-100 étamines, les 10 extérieures plus longues; 6-9 graines, les fleurs grandes {M. hispida, strigosa, scabra et slipilata). Endlicher {Gen. plant., p. 930, r. 5111) a aussi établi plusieurs divisions dans ce genre, d'après l'aspect de la capsule et le nombre des graines. Ces divisions sont au nombre de trois : Oligosperma : Capsule à 3 valves verticales, à 3 placentaires parié- taux ; graines 3-9 ; Macrospernm : Capsule à 3 valves verticales, à 3 placentaires pa- riétaux; graines nombreuses, très grandes; Microsperma : Capsule à 5 valves verticales, à 5 placentaires pariétaux; graines nom- breuses, très petites. (J.) ME1\UISIÈRES. INS. —Nom vulgaire des Xylocopes. Voy. ce mot. aiÉIVURE. Menura. ois. — Genre de l'or- dre des Passereaux, caractérisé par un bec plus large que haut à sa base, droit, incliné à sa pointe, qui est échancrée ; des fosses na- sales prolongées et grandes; des narines percées vers le milieu du bec, ovales, gran- de?, couvertes d'une membrane; des pieds gièles; des tarses deux fois longs comme le doigt intermédiaire; celui ci et les latéraux à peu près égauK, l'externe uni jusqu'à la T. VUl. MEN 68â première articulation , l'interne divisé; dc§ ailes courtes, concaves ; et une queue à pen- nes très larges, de différentes formes et au nombre de seize. Le genre ftlénure est un de ces «xemples si fréquents en ornithologie, qui décèlent l'em- barras où sont quelquefois les auteurs, lors- qu'il s'agit d'assigner à un oiseau sa vraie place. Celle du Ménure, oiseau depuis long- temps connu, et beaucoup étudié par lej dillerenls auteurs, du moins sous le rappor! de ses caractères physiques, est loin d'être irrévocablement fixée. Ballotté d'ordre en ordre, de famille en famille; placé d'abord parmi les Gallinacés sous le nom de Faisan- Lyre, ou sous ceux de Faisan des montagnes. Faisan des bois; rangé en second lieu parmi les Passereaux par la plupart des méthodis- tes, il a été reporté ensuite par quelques auteurs à la place qu'on lui avait primitive- ment assignée. Vieillot l'avait classé entre les Calaos et les Iloazins, à la fin des Passe- reaux. Cuvier et Temminck, d'après la re- marque faite par eux de l'existence d'une échancrure à l'extrémité de la mandibule supérieure, on* été conduits à le rapporter à la famille des Passereaux dentirostres et à le rapprocher des Merles. M. Is. Geoffroy, sans lui assigner précisément le rang que lui avait marqué Vieillot, le fait voisin des Sa- sas, et le place dans son sous-ordre des Gallinacés passeripèdes, entre les Mégapo- des et les Tinamous. Enfin, M. G.-R. Gray {aListofthe gen.) le range dans sa sous- famille des Iroglodytinées, dans sa famille des Certhidées. Quelle que soit l'opinion qui prévale, il résultera toujours de l'analyse faite des caractères extérieurs que l'Oiseau- Lyre, par son bec et ses pieds, se rapproche autant des Merles et s'éloigne autant des Mégapodes, dans le voisinage desquels on l'a mis, qu'il est, par ses formes générales, voi- sin des derniers et éloigné des premiers. L'étude complète des mœurs du Ménure pourra seule conduire à déterminer défini- tivement sa place ou bien encore à le con- naître entièrement. Le peu que l'on en sait tendrait à faire admettre que c'est une es- pèce fort voisine des Merles , si même ellt n'appartient pas à la même famille. M. de Lafresnaye nous apprend, d'après M. Guuld {lieviie zoologique, n'' de janvier 1841), que f.'çst un oiseau chanteur; qu'il niche dans 44 690 MEN les arbres à peu d'élévation de terre, et que ses grands ongles lui servent à gratter et à éparpiller les feuilles sèches et les détritus qui couvrent le sol des forêts pour y cher- cher les vers et les larves qu'ils récèlent. « C'est, dit de son côté M. Lesson (Annal, des se. nat. et Man. d'ornilh., p. 259), dans les forêts û'Eucahjplus et de Casuarina qui couvrent la surface entière des montagnes Bleues à la Nouvelle-Hollande, elles ravins qui les divisent, qu'habite principalement le Ménure, dont la queue est l'image Adèle, sous les solitudes australes, de la lyre har- monieuse des Grecs. Cet oiseau, nommé Faisan des bois par les Anglais du Port- Jackson, aime les cantons rocailleux et reti- rés. Il sort le soiret le matin, et reste tran- quille pendant le jour sur les arbres où il est perché. Il devient de plus en plus rare. » La seule e.«pèce connue est le Ménure- Lyric, Men. superba Dav. (figuré dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 2), auquel on a encore donné les épiihètes de paradisea Swains., mirabilis Bechst. , Lyra Shaw. Comme la plupart des animaux qui nous viennent de la Nouvelle-Hollande et qui se font remar- quer par une physionomie exceptionnelle, le Ménure se distingue par la singulière dispo- sition et par la nature des plumes de sa queue. Ces plumes, dans le mâle, sont de trois sortes : douze , très longues, à tige mince, ont leurs barbes effilées et très écar- tées ; deux médianes, sont garnies d'un côté seulement de barbes serrées, sont étroites et se recourbent en arc chacune de leur côté; et deux externes, dont la figure est celle d'une S, ont leurs barbes extérieures très courtes , tandis que les barbes intérieures, grandes el serrées, forment un large ruban allcrnativcment rayé de bandes brunes et rousses. La queue de la femelle ne présente point cette disposition particulière. Le plu- mage du Ménure est d'ailleurs fort triste; il est généralement d'un brun grisâtre. Cet oiseau habite la Nouvelle-Galles du Sud. (Z. G.) MÉ\YAIVTHE. Mcnyanthes, Tourn. (a-^'v, menstrue; â'-Oo;, fleur), bot. i-h. — Genre (le plantes de la famille des Gentianéos, de ia pentandrie monogynie dans le système sexuel. Linné et les botanistes qui l'ont suivi lui avaient donné une étendue qui a été considérablement restreinte par la sup- .niEN • pression dis Villarsia Vent., et d?s Z-im- nantJicmiim Gme\. Aujourd'hui, réduit par les travaux monographiques de M. Grise- bach à une seule espèce , il présente les ca- ractères suivants : Calice 5-pnrti ; corolle charnue, régulière, 5-pnrtite, dont le limbe est barbu à sa face interne, c'est-à-dire hé- rissé de filaments corollins; ovaire unilo- culaire, dans lequel les ovules sont portés le long de l'axe des valves, entonrc a sa base de 5 glandes; style filiforme; stigmate bilobé. Capsule uniloculaire, se déchirante la maturité le long de la suture des valves, La seule espèce de ce genre est le Ménvanths TRiFOLiOLÉ , Menyanlhes trifoliata Lin., vul- gairement connu sous le nom de Trèfle d'eau, jolie espèce qui croît dans les marais de l'Europe moyenne et de l'Amérique du Nord. De son rhizome rampant s'élèvent des feuilles à long pétiole, pourvues à leur base d'une gaine auriculée, dont le limbe est di- visé très profondément en trois segments elliptiques, entiers. Ses fleurs sont assez grandes, blanches , et forment une grappe. Cette plante est d'une amertume très forte, que la dessiccation ne fait qu'affaiblir, mais que la cuisson dans l'eau lui enlève entiè- rement : aussi a-t-clle la plupart des pro- priétés des plantes amères , et ressemble- t-elle, sous ce rapport, à la Gentiane jaune. On en fait usage , en médecine, contre les fièvres intermittentes, contre les maladies de la peau ; elle est encore estimée comme vermifuge , stomachique, comme antiscor- butique. Dans ces divers cas, on emploie la plante en poudre, ou son infusion , ou son extrait , ou même son suc. De plus , Linné nous apprend que les Lapons utilisent la fécule de son rhizome en la faisant entrer dans la composition de leur pain ; enfin , dans plusieurs parties de l'Allemaune et en Angleterre , ses feuilles remplacent partiel- lement, ou même quelquefois en totalité, le Houblon dans la fabrication de la bière (P. D.) MÉ\'YA1\THÉES. Memjanllieœ. bot. pu. — Tribu de la famille des Gentianées ainsi nommée du genre Menyanlhes qui lui sert de type, et distincte des vraies Gentianées par ses feuilles alternes et non opposées, par ses graines revêtues d'un tégument lij,'iieux et non membraneux, par la préfloraison de sa corolle induplicative et non tord-e, enfin WER par le séjour de ses espèces dans l'eaii et non sur la terre. (Ad. J.) ME\'ZIEZI.'\ (nom propre), bot. ni. — Genre de la famille des Éricacées-Andromc- dées, établi par Smith {le. inédit. Nr., 56), et dont les principaux caractères sont : Ca- lice 4-5-fide. Corolle hypogyne,campanuIée ou arrondie, à limbe 4-5-fide ou réfléchi. Etamines 8 ou 10, hypogynes, incluses; filets filiformes ou subulés ; anthères obtuses ou présentant deux pointes à leur sommet, inutiqucs ou aristées sur la partie dorsale. Ovajre à 4 ou 5 loges multi-ovulées. Style simple; stigmate dilaté. Capsule à 4 ou 5 loges. Graines nombreuses, lisses ou scro biculées. Les Menziezia sont des arbrisseaux des contrées boréales du globe, à feuilles alter- nes, linéaires ou ovales; à fleurs terminales solitaires ou agrégées. Les espèces de ce genre ont été réparties en 4 sections, qui sont : 1" Briian(hus,Gin. : calice 5-parti; corolle 5-partite , étalée; etamines 10; anthères obtuses, mutiques ou aristées sur le dos ; 2" Phyllodocc, Salisb. : calice 5-parti; corolle globuleuse, à limbe 5-denté; etamines 10; anthères obtuses, muiiques ; capsule 5-loculaire ; 3" Dabœcia, Don : calice 4-parti; corolle ovale, à limbe 4-dt'nté; etamines 8; anthères sagittées à la base, garnies de deux pointes au som- met; capsule 4-loculaire; 4° Arcimbalda , Endl. ; calice 5-parti; corolle globuleuse, à limbe 4-parii; etamines 8; anthères ob- tuses, mutiques. (J.) *llErHlTIDIA. BOT. PII. — Genre de la famille des Rubiacées-ColîéacéesGuettar- dées, établi par Reinwardt (il/se). Arbustes ou arbrisseaux de l'Inde , exhalant une odeur fétide. MEPIIITIS. MAM. — Nom latin du genre Moufette. Voy. ce mot. (E. D.) MER. GÉOL. — On entend par ce mot la totalité des eaux amères et salées qui occu- pent la plus grande partie de la surface du giobc terrestre, et qu'on subdivise en Océans, en Mers proprement dites et en Golfes, se- lon leur étendue et la configuration des ter- res qui les environnent. Notre but n'est pas de nous arrêter à celle subdivision, qu'on trouvera d'ailleurs dans tous les traités de géographie. Étendue de la Mer. Sur environ 5 millions BIEIl ()9î iU myrîametres carrés que présente la sur- face du globe, les trois quarts à peu près sont formés par les mers; elles sont répar- ties d'une manière fort inégale. L'hémi- sphère austral en contient plus que le bo- réal dans la proportion de 8 à 5. En elTet, c'est autour du pôle nord que les terres sont particulièrement groupées. Au sud , il n'y a de grandes terres que la Nouvelle-Hollande: du reste, il y existe une multitude d'îles plus ou moins grandes, tantôt isolées les unes des autres, tantôt rassemblées et formant des archipels. Niveau des Mers. La plupart des physi- ciens sont aujourd'hui d'accord sur ce point, que la Mer actuelle est dans un état sta- tiounaire, et que son niveau ne s'élève ou ne s'abaisse que par des causes locales et temporaires. Les lois de l'hydrostatique nous apprennent qu'une masse liquide ne peut présenter en un point de sa surface ni sou- lèvement, ni affaissement durable, et que le niveau doit partout se rétablir. Il en ré- sulte que le niveau de la Mer ne peut rester stationnaire en un point sans se conserver également partout , et que ses eaux ne peu- vent s'élever ou s'abaisser quelque part sans subir les mêmes changements dans tous les points du même bassin. Or, on connaît des milliers de localités où la surface des mers n'a pas subi la moindre variation depuis les temps historiques les plus reculés; donc le niveau moyen des mers n'a pas changé, et sa constance est un fait positif, puisqu'il a subi l'épreuve de tous les âges. Si l'on pou- vait être conduit comme les habitants du Chili, en voyant les changements de nivcm du sol qui ont eu lieu sur la côte , à penser que la Mer s'est retirée ou abaissée dans ces parages, il faudrait aussi conclure, avec ceux de la Californie, du Pérou, du Brésil, du cap de Bonne-Espérance, etc., que dans les mêmes temps elle n'a subi en ces lieux aucune variation. Ces circonstances étant incompatibles les unes avec les autres, et opposées aux lois d'équilibre qui régissent les liquides, on est en droit de conclure qu'au lieu de l'immutabilité du sol habi- table , il faut admettre celle de la Mer, en reconnaissant que la surface solide de la terre est susceptible de soulèvements et d'af- faissements, comme la géologie le prouve par des faits concluants. Les narrations de 692 MER tous les temps nous présentent ces mêmes faits, mais expliquçs d'une autre manière. C'est ainsi que les auteurs anciens annon- cent tantôt que la Mer s'est retirée plus ou moins loin, laissant son lit à sec, tantôt, au contraire, qu'elle a envahi tout-à-coup (les côtes plus ou moins élevées. Le niveau des grandes Mers est généralement le même partout, mais les golfes et les petites mers, qui ne sont que de grands golfes ne commu- uiquant avec l'Océan que par quelques is- sues , peuvent être à un niveau quelquefois dilTérent. C'est ainsi que les eaux de la Mer Rouge sont élevées de 8 mètres au-dessus de celles de la Méditerranée, parce que les vents y portent les eaux de l'Océan Indien, que le mouvement général de la Mer de l'est à l'ouest y retient. 11 y a aussi de petites Mers où le niveau des eaux change avec les saisons : la Baltique et la Mer Noire, par exemple, s'enflent au printem[)S par la quantité d'eau que les grands fleuves leur apportent. On sait, suivant M. de Humboldt, que rOcéan Pacifique est de 7 mètres plus élevé que l'Atlantique, et que le golfe du Mexi- que, qu'on peut regarder comme une pe- tique Mer, est à 6'", 70 plus haut que l'O- céan PaeiGque. Ces dilîérences s'expliquent par l'influence des vents alizés qui chassent les eaux de l'Atlantique dans le golfe du Mexique, et élèvent le niveau de celui-ci au- dessus de celui du grand Océan. Quant à la Mer Caspienne, son niveau est de 108 mètres au-dessous du niveau de la Mer Noire; cette difl"érence est due pro- bablement soit à un affaissement du sol , soit à la diminution de ses eaux par suite de l'évaporation. Tout porte à croire qu'elle oc- cupait autrefois une bien plus grande éten- due , et que la Mer ou le lac d'Aral en fai- sait jadis partie: cette dernière aurait clé i sciée par un soulèvement. Nature des eaux de la Mer. Les eaux ds a Mer ont une odeur nauséabonde, une saveur amère et très salée; c'est aux sels & base de magnésie qu'on attribue leur amertume: leur salure provient du chlo- rure de sodium. On remarque que l'amer- tume diminue à raison de la profondeur, que l'Océan est plus salé au large que sur les cotes, vers l'équateur que vers les pôles; généralement la salure diminue près de l'em- MER boucliure des fleuves et près des glaces po- laires. Elle varie aussi suivant les saisons, les climats et la température. L'analyse faite sur 1,000 grammes d'eau de l'Océan Atlantique a donné les substances et les quantités suivantes : AciJe carbonique 0,25 Chlorure de sodium -20,10 Id. de magnésium ..... 7),ol) Siilf.ilc de mngnc'sie .... 5,78 Cmbonate (<=''"'"' : ■ ] . . . 0,-20 Sulfate de chaux 0.1. -J Résidu fixe. . . . ô4,7.> Outre ces substances, on y découvre quel- ques traces d'oxyde de fer, et une peiilc quantité de potasse qui paraît provenir de la décomposition des végétaux entraînés par les fleuves. L'analyse chimique découvre assez faci- lement la nature des eaux de la Mer; mais on n'a que des hypothèses vagues sur l'ori- gine de leur salure. Quelques géologues l'ont attribuée à des bancs inépuisables de sel , qui se trouvent , disent-ils, au fond de l'Océan, ou à des amas immenses répandus sur la terre, et que les eaux dissolvent en se rendant à la Mer. Ce qu'il y a de certain, c'est que les eaux des fleuves en contiennei'.tà peine quelques atomes. D'autres pensent que, peui- clre , les eaux se sont imprégnées de .«el à l'époque de leur retraite dans le bassin , ou que la salure est le produit d'un fluide pii- niilif aussi ancien que la création. Enfin, le célèbre chimiste Cronstœdt dit que le sel ma- rin se forme journellement au sein des mcr.v, et que l'acide chlorhydrique que l'on tire du sel est le produit de l'atmosphère , puis- qu'on le trouve à la surface de l'Océan, tan- dis qu'on ne le trouve point dans les c.iux marines, à quelque profondeur qu'on les prenne. Densité. La pesanteur spécifique moyenne de l'eau de la Mer, d'après les expérieincs de M. Gay-Lussac , est de 1,0272; l'aug- mentation de pression qu'elle offre en r.ii- son de sa profondeur est un fait important à constater. Elle doit avoir une influciifO considérable sur les êtres organisés, et l'oii doit même penser qu'à une grande profon- deur, cette pression jointe à l'absence de la lumière s'oppose à l'action vitale: consé< I\1ER (luemment qu'il n'y existe ni animaux ni végétaux. Tout fait présumer aussi qu'à de glandes profondeurs, c'est-à-dire sous l'in- fluente d'une forte pression , l'eau de la mer occupant moins d'espace qu'à sa sur- face, doit avoir une pesanteur spécifique plus considérable. Fond do laMcr. Le fond des Mers offre des inégalités analogues à celles qu'on remarque sur les continents. Quelquefois il est à peu de distance sous les eaux, et constitue ce qu'on nomme des bancs, des hauts fonds ; ailleurs on trouve avec la sonde des profondeurs di- verses autour d'un point situé lui-même plus ou moins profondément sous la surface du liquide, et qui indique une montagne sous-marine. Souvent on reconnaît à peu près la même profondeur sur une très grande étendue, et par conséquent de vastes |)laines qui sont aussi successivement les unes au dessus des autres. Ailleurs, il y a (les parties où la sonde, ne trouvant pas de fond à 3 et 4,000 mètres, point le plus bas cù l'on puisse avec succès la descendre, nous indique des profondeurs qu'il est im- possible d'évaluer. On remarque aussi que, près des côtes plates, la Mer est peu pro- fonde, et que le fond s'abaisse successive- ment en pente douce jusqu'à une très grande distance; près des côtes escarpées, au con- traire, la profondeur est considérable, et E'accrolt rapidement au large. Ainsi l'en- semble de ces observations indique la con- tinuation du relief supérieur avec la partie submergée, et nous fait voir que cette der- nière partie n'est pas moins irrégulière que la première. l'rofondcur. Il est probable que la plus grande profondeur des Mers ne dépasse pas la plus grande hauteur des montagnes. Ce n'est (jucpardes calculs approximatifs que l'on est parvenu à évaluer, terme moyen , la profon- deur des Mers à 4 ou 5,000 mètres. Eu sou- mettant au calcul l'attraction que le soleil et la lune exercent sur la terre, et les divers ciïcls de la force centrifuge provenant du mouvement de rotation du globe, Laplace a démontre que cette profondeur ne peut dé- passer 8,000 mètres. Cette profondeur s'ac- corde en cITct avec l'élévation des plus hautes monlagnes. On sait que les princi- paux points culminants de l'ilimalaya ne s'élèvent pas au-delà. MER 693 On connaît néanmoins assez exactement la profondeur de quelques Mers. La Méditerra- née, par exemple, est fort inégale. Suivant le capitaine Smith, entre Gibraltar et Ceula , elle est d'environ 5,700 jjicds. A Nice, Saus- sure l'a évaluée à 2,000 pieds. La partie de cette Mer connue sous le nom d'Adriaiiiiue est beaucoup moins profonde. Le docteur Young porte à 3,000 pieds la profondeur moyenne de l'Océan Atlantique, et à 4,000 celle de l'Océan Pacifique , bien que la sonde n'y soit pas parvenue à la moiiié de cette profondeur. Le capitaine Parry n'a i)u trouver le fond de l'Océan Austral : cei)en- dant il est parvenu à y faire descendre la sonde à 7,700 pieds. Il importe de remar- quer que la sonde ne produit pas toujours des données exactes, surtout dans les grandes profondeurs, parce qu'elle peut être en- traînée par des courants sous-marius ou bien encore parce qu'elle peut avoir dé- placé une quantité d'eau égale à son poids, et dans ce cas elle doit flotter entre deux eaux, sans pouvoir descendre davantage, en raison des lois de la pesanteur. Température. La température des eaux de la Mer varie sensiblement par le voisinage des terres, selon les courants, les saisons, l'heure, la latitude et la profondeur. On a constaté surtout deux variations pronon- cées , dont l'une dépend de l'heure de l'ob- servation , et l'autre de la latitude et de la profondeur des eaux. 11 semble que le re- froidissement général et progressif des cou- ches sous-mariues est dii à l'action des courants, qui transportent sans cesse les eaux des pôles vers les régions équatoriales; action qui se fait surtout sentir à de grandes profondeurs, et qui pourrait être duc a l'é- vaporation des eaux des Mers de la zone tor- riile, qui sont remplacées par celles des la- titudes élevées. On remarque que la température de l'air n'est pas la môme à la surface des Mers qu'à la surface des terres. En contact avec les Mers éloignées des continents, l'air pré- sente moins de variations dans la tcmpcra- lurc que celui qui touche les terres, ce qui provient évidemment de la température presque toujours égale des eaux qui lui corn • muniquent, par leur contact, leur unifor- mité. Entre les tropiques, la tempéralure di- 694 MER minue avec la profondeur. Dans îcs ST.. 5 tempéiécs la température décroît aussi, iiiuis rabaisspineut est en raison inverse de la latitude ; ainsi au 70"= parallèle elle com- nience à devenir croissante avec la profon- deur. Par une latitude boréale de 80", on a trouvé à une profondeur de 120 brasses que la température était de 2" 4, et celle de la surface de V 3. Dumont-d'Urville a trouvé dans son voyage autour du Monde, à 520 brasses de jjrofondeur, près du 37"^ de- gré de latitude australe, 5° 4 , la tempéra- ture de la surface étant 12". L'eau puisée à cette profondeur pétille comme du vin mousseux. lùi général , toutes les expériences faites dans din'érentcs régions du globe prouvent, rcl.iLivernent aux zones torride et tempérée, (pic les eaux de la Mer sont plus chaudes à leur surface que dans leur profondeur , et qu'à mesure qu'on s'approche des pôles on obtient des résultats contraires. Toutefois, il importe de remarquer que ces expériences exigent une si grande précision et sont su- jettes à tant d'erreurs, qu'il n'est pas éton- nant que des observateurs également ha- biles aient obtenu dans les mêmes parages des résultats différents. Cependant on peut admettre qu'elles s'accordent avec les lois de la i)hysique, qui nous apprend qu'à la tem- pérature de 4", l'eau est à son maximum de densité; qu'ensuite cette densité diminue, soit que la température s'élève ou s'abaisse, d'où il résulte qu'à 4° l'eau doit toujours occuper la région la plus basse. Mouvement général des courants. Les na- vigateurs attestent qu'il existe au sein de l'Océan , principalement entre les tropi- ques, et jusqu'au 30" degré de latitude nord et sud , un mouvement continuel qui porte les eaux d'Orient en Occident dans une ■direction contraire à celle de la rotation du globe. Un second mouvement porte les Mers des pôles vers l'équateur, mouvement qui, d'ailleurs, a aussi son analogue dans l'at- mosphère. La cause de ces deux mouvements paraît tenir à l'action du soleil, à celle de l'évaporalion des eaux et à la rotation du globe. Le mouvement de l'est à l'ouest semble être provoqué par l'action attractive du soleil et de la lune; ces deux astres, en avançant chaque jour à l'Occident , doivent, MER selon Buffon , entraîner la masse des caua vers ce côté : de là le relard des marées, qui font le tour du globe en 24 h. 50', et en reculant chaque jour vers l'ouest; d'où l'on conclut la tendance habituelle des eaux vers l'Occident. On explique l'autre mouvement, c'est-à- dire celui qui porte les eaux des pôles vers l'équateur, de cette manière: les rayons so- laires liquéfient constamment une énorme quantité déglaces , d'où il suit que les Mers polaires ont une surabondance d'eau dont elles tendent à se décharger; d'ailleurs, Icau, sous l'équateur, a une moindre pesan- teur spécifique, et l'évaporation en absorbe une grande partie; il est donc nécessaire que les eaux voisines accourent pour réta- blir l'équilibre. La concision qui doit régner dans un ar- ticle de Dictionnaire ne nous permet pas de mentionner les courants partiels résultant de la rencontre d'une grande terre ou d'un archipel , et qui forcent une partie des eaux à prendre une direction contraire à celle qu'elles avaient d'abord. On conçoit que ces mouvements doivent être aussi multi- plies que les obstacles qui les font naître; de là ces courants si contraires et si dange- reux décrits dans les voyages de Cook , de La Pérouse et de la plupart des navigateurs. Mouvement et action des flots. Plusieurs savants célèbres ont soumis à leurs calculs le mouvement des ondes. Newton , La Place , La Grange , MM. Biot et Poisson ont, de leur propre aveu, fondé leurs sa- vantes théories sur des hypothèses plutôt que sur des faits. De nouvelles recherches , appuyées sur des expériences , ont conduit le colonel du Génie Emy à une théorie qui rend compte de tous les phénomènes dus à l'action des ondes. Selon cet ingé- nieur, (t les véritables flol!: do fond sont produits par un de ces ressauts du fond de la mer que les marins nomment accores. Un banc de sable en pente douce, quelque élévation qu'on lui suppose , ne formera pas de flots de fond; mais s'il présente, dans le sens du mouvement des ondes , un escarpement vertical, il produit ces flots de fond; et ceux-ci acquerront d'autant plus de force que l'accorc sera plus élevée, ou qu'elle sera suivie d'autres accores qui s'é- lèveront successivement les unes au-dessus MER fîes autres. Lorsqu'à la suite d'un ou de plusieurs ressauts les flots de fond ne ren- CDiitront qu'une plage unie , mais en pente, rinciinaison retarde leur niouveinent de tiunslation pendant que l'ondulation supé- rieure continue à les presser avec la niètne vigueur; ils sont alors contraints de pren- dre une forme plus relevée ; ils influent davantage sur la forme des ondes de la sur- face, qui , en devenant pins courtes, don- nent lieu à l'accroissement du volume des flots de fond. Une plage n'est, à l'égard des flots de fond , qu'une suite de très petits ressauts. Ainsi , soit que le fond s'élève par ressauts successifs , soit qu'il s'élève par une pente , les flots de fond , en s'avanrant vers le rivage , se soulèvent et se gonflent de plus en plus, tandis que l'épaisseur du fluide diminue par l'elTct de la pente du fond. » Les flots de fond , conduits par l'ondulation jusqu'à la limite de la Mer, s'avancent sur la grève avec toute la vigueur qu'ils ont acquise par la pression continuelle des on- dulations supérieures , et forment alors ces nappes très étendues qui remontent au ruage. C'est le mouvement des flots de fond qui produit tous les phénomènes que l'on attri- bue ordinairement à la réaction des hauts- fonds, à l'actiondes ouragans dans les ras de marco, à la lutte qui a lieu entre l'eau douce et l'eau de mer à l'embouchure de certains fleuves, et qui forme les barres. C'est encore à l'action des flots de fond que le colonel Emy rapporte les alterrissements marins, les ensablements des ports, les bancs de sable et les atterrissements vaseux. Quand leur volume et leur vitesse sont suf- fisants, et que la masse d'eau supérieure n'est pas trop épaisse, ils montent rapide- ment et à une grande hauteur contre les escarpements de la côte. Souvent ils s'élan- cent en gerbes immenses au-dessus de la falaise. Le rocher nommé la Femme de Loth, dans l'archipel des îles Mariannes , s'élève perpendiculairement à 3o0 pieds de hau- teur, et cependant les vagues viennent se briser contre son sommet. Les flots de fond agissent toujours dans le même sens ; et, aune grande profondeur, ils portent tout vers le rivage, soit que la marée monte ou qu'elle descende. D'ailleurs il y a des Mers sans flux et reflux , et qui ne MER (i95 rejettent pas moins à la côte les objets qui y ont été engloutis. C'est ainsi que les flots de fond portent sur la plage les corps des nau- fragés, ce sont eux qui jettent les navires sur les écueiis , qui font échouer sur la côte les corps des Baleines et d'autres grands Cétacés, qui, surpris par de gros temps près des côtes, ne trouvent pas assez d'enu pour utiliser leur vigueur contre les flois de fond. Il n'y a rien de plus remarquable et do plus terrible que les ras de marée, dus aussi à l'action des flots de fond. Ce phénomène, qu'on pourrait appeler bizarrerie de la mer, se manifeste dans les Antilles par un mou- vement subit et violent des ondes à peu de distance des côtes , tandis qu'à quelque dis- tance de celles-ci la Mer est calme. Le mou- vement de la Mer est tel que les navires Sont souvent forcés de gagner le large au commencement du ras de marée , et re- viennent ensuite reprendre leur mouillage quand cette espèce decaprice estentièrement passé. Si l'on considère que les flots de fond sont formés par des ressauts ou des accores au sein des Mers, et qu'aux diverses épo- ques où les continents sont sortis du sein des eaux, ces inégalités du fond des Mers (lurent être plus abruptes qu'elles ne le sont aujourd'hui, on concevra que l'intensité lies flots de fond dut être proportionnée aux obstacles qu'ils rencontraient,et conséquem - ment qu'ils durent exercer à la longue une influence considérable sur les côtes qu'ils ont morcelées. Tout ce que nous venons de dire prouve quelle est l'influence de la Mer sur la forme des côtes. Les flots de fond ne sont pas les seuls que l'on doive considérer. Les mouvements de l'air produisent aussi de grandes perturbations sur la surface dc^ ondes, qui s'élèvent en montagnes écu man- tes, roulent et se brisent avec fracas sur les falaises, qu'elles minent par une action incessante. Couleur de la mer. Elle est généralement d'un bleu verdâtre assez foncé et qui de- vient plus clair à mesure qu'on approche des côtes. Cette couleur azurée provient sans doute des mêmes causes qui font paraître bleues les montagnes vues dans le lointain , cl qui donnentà l'atmosphère cette belle cou- leur d'azur qu'on nomme vulgairement le (396 MER ciel. Les rayons bleus étant très rérrangi- bles sont coiiséquemment envoyés en plus grande quantité par l'eau, qui leur fait subir une déviation en raison directe de sa densité et de sa profondeur. Les autres nu.inces de couleur que l'on remarque dé- pendent de causes locales, quelquefois d'il- lusions d'optique. Autour des îles Maldives, la Mer est noire: elle est blanche dans le golfe de Guinée. Entre la Chine et le Japon elle est jaunâtre, rouge près de la Californie et verdàtre dans les Canaries et les Açores. 11 n'est pas impossible que plusieurs de ces teintes ne puissent provenir d'une grande quantité d'animalcules , d'un mélange de certaines substances terreuses ou minérales , de la nature du sol et de plusieurs autres causes. En 1823, M, Ehrenberg s'assura que la couleur de la Mer Rouge provenait d'une espèce d'Oscillaria , être microsco- pique intermédiaire entre l'animal et le végétal. M. De Candolle a aussi reconnu que la couleur de sang que prirent les eaux du lac de Mora, en 1823, provenait également d'une espèce d'Oscillaria. A l'égard des tein- tes noires, jaunes ou verdàtres, elles pro- viennent probablement des végétaux marins qui s'élèvent dans certains endroits jusqu'à la surface, et aussi dans certains parages de l'immense quantité d'eau qu'apportent les grands fleuves et qui tiennent en disso- lution plusieurs substances colorantes. Phosphorescence. Il n'est pas un navigateur qui n'ait contemplé avec autant de surprise que d'admiration le phénomène si remar- quable de la phosphorescence de la Mer. Sou- vent par une nuit sombre, lorsque l'air est sec et la Mer agitée , une vive lumière se dégage à sa surface; tantôt ce sont des étincelles qui brillent pendant quelques instants, quel- quefois c'est une nappe immense, lumineuse, qui s'étend comme une écharpe, dont toutes les ondulations suivent les mouvements continuels des vagues. C'est surtout entre les tropiques qu'a lieu cet étonnant et ma- gnifique spectacle, quoiqu'il paraisse se re- produire aussi dans tout l'Océan ; mais dans les régions les plus chaudes il est plus in- lenseetplus fréquent. Un mouvement même assez léger suffit le plus souvent pour y donner lieu. Un corps jeté dans la mer pro- duit aussitôt des jets lumineux qui s'élan- cent dans Tair , et les vaisseaux qui voguent MER avec une certaine vitesse paraissent comme embrasés, enveloppés de toutes parts de flammes qui brillent avec éclat. Ce phénomène était trop fréquent , trop remarquable pour qu'on ne cherchât pas à l'expliquer. L'abbé Nollet prétendit que l'électricité était la cause de cette phospho- rescence. Leroy, de Montpellier, tout en admettant ce principe , y joignait aussi l'in- fluence exercée par la présence du sel marin. Des expériences l'avaient conduit à celte opinion, qui était un acheminement de plus vers la vérité. Plus tard , quelques person- nes attribuèrent ce phénomène à la pré- sence d'animalcules phosphoriques. Les ex- périences de J. Canton vinrent jeter une vive lumière sur l'explication du phénomène qui nous occupe. Ce savant ayant mis darvs (le l'eau de mer des Poissous morts , et leur ayant imprimé un mouvement fréquent, \itqu'àla température de 26 à 30" cette eau devenait lumineuse; il constata aussi que l'effet était plus intense lorsque l'on employait exclusivement des Poissons ma- rins , et que la présence du sel déterminait la production plus abondante de cette ma- tière lumineuse qui couvre souvent la sur- face de la Mer , matière connue par les pêcheurs sous le nom de Graissin, et que laissent souvent après eux les bancs nom- breux de harengs qui paraissent avoir le corps enduit de cette humeur. Il remarqua en outre que la présence du sel marin était indispensable, et que dans son absence le phénomène n'avait plus lieu. Dès lors on n'hésita pas à trouver dans le graissin la cause de la phosphorescence, opinion qui s'appuyait entièrement sur cette expérience que chacun peut répéter et qui consiste en ceci : si dans de l'eau de mer non lumi- neuse on place pendant un jour ou deux des Poissons marins, cette eau se couvre d'une pellicule de matière grasse , et elle ne tarde pas à devenir lumineuse. C'était, en efl'et, la principale cause du phénomène; toutefois, on n'aurait pas dû l'adopter à l'exclusion des autres; car lors- qu'on eut constaté que les Poissons étaient phosphoriques, on ne tarda pas à découvrir qu'il en était de même de beaucoup de Mol- lusques, de Polypiers et d'animaux micro- scopiques. Dès lors on cessa d'attacher au- tant d'importance à TelTetde la putréfaction, MER IMKIl G97 qui entre cependant pour beaucoup dans la production du phénomène. Plusieurs navi- gateurs célèbres attribuèrent également la phosphoresi^ence de la Mer à d'innombra- bles animalcules qui couvrent sa surfa^ce. Aujourd'hui, que ce phénomène et les différentes causes qui le produisent sont mieux connus , on ne saurait refuser une certaine influence à chacune des causes qui se sont tour à tour partagé l'opinion des savants; rinfluencc de l'électricité, cetagent si général de la nature, ne peut être véri- tablement niée, car la phosphorescence de- vient plus intense si l'on agite le liquiiieavec une barre de fer. Celle du sel marin et des dépouilles putréfiées des animaux est prou- vée par des expériences directes. Il en est de même d'un grand nombre d'animaux vivants , et surtout de certains animalcules phosphorescents dont le nombre est tel, que parfois, pendant plusieurs nuits consécu- tives, toute la surface de la Mer est changée en une plaine de feu. La quantité des Mol- lusques et des Zoophytes jouissant aussi de cette propriété est encore plus considérable. Les observations faites lors de l'expédi- tion commandée par le capitaine Freycinct sont venues jeter un nouveau Jour sur celte importante question. Voici dans quels ter- mes MM. Quoy et Gaimard les communi- quèrent à l'Académie des sciences, le 18 oc- tobre 182i: (( Nous reconnûmes que les zones blanchâtres qui entouraient le vais- seau étaient produites par des zoophytes d'une petitesse extrême, et qui avaient en eux un principe phosphorescent si subit et tellement susceptible d'expansion , qu'en nageant avec vitesse et en zigzag ils lais- saient sur la Merdes traînées éblouissantes, d'abord larges d'un pouce, et qui allaient à doux ou trois par le mouvement des ondes, i.cur longueur était quelquefois de plusieurs hrasses. Générateurs de ce fluide, ces ani- maux l'émettaient à volonté; on voyait lout- à-coup un point lumineux jaillir à leur sur- f.icc et se développer avec une prodigieuse rapidité. Un bocal que nous mîmes à la stuface de la mer reçut deux de ces animal- cules, qui rendirent immédiatement l'eau toute lumineuse. Peu à peu cette lueur di- minua et finit par disparaître. Ce fut en vain qu'à la loupe et a la lumière nous fîmes des efforts pour apercevoir quelque chose ; T. vui. tout avait disparu. Seulement nous pouvons affirmer qu'à l'aide de la lueur que répan- daient ces animaux , nous discernâmes qu'ils étaient excessivement petits. » Quelquefois la Mer se montre toute lumi- neuse dans certaines contrées, notamment! dans les Antilles. Les flammes qui sortent des récifs ressemblent à de grandes gerbes de feu d'artifice qui répandent au loin une clarté remarquable, surtout après le coucher de la lune. En pleine mer, les navires sont souvent suivis , pendant plusieurs jours, par une multitude de Bonites. Ces poissons , alléchés constamment par toutes les ordures qui s'échappent du bord, et dont ils font immédiatement leur proie, sont très visi- bles la nuit à l'aide des traînées lumineuses qu'ils dégagent continuellement par leurs mouvements locomotifs. (C. d'O.) *]\1ERACA1\THA (;r/)pé-:, cuisse; axave^, épine), ins. — Genre de Coléoptères hété- romères, famille des Stén«lytres , tribu des Hélopiens , créé par Kirby (Fauna boreali americana , p. 238), qui le comprend dans ses Hélopides. Le type, la M. Canadeusix , est originaire de l'Amérique septentrio- nale. (C.) MERATIA. coT. PII. — Genre de la fa- mille des Composées-Sénécionidées , créé par Cassini ( m Dict. se. nat. , XXX, 63 et (J7 )pour quelques espèces que De Candolle réunit à son genre Elvira. MEKATIA, Nces (m N. A. N. C. , XI , 107, t. 10). BOT. ru. — Syn. de Chhnonaii- Ihus, Lindl. MEUClEIîA. BOT. ru. — Genre placé par Endiicher à la fin des Campanulacées. Il a été établi par Alph. De Candolle ( Camp. , 369 , t. 5 ) pour des sous-arbrisseaux du Cap. «MERCKIA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Caryophyllées-Alsinées, établi par Fischer ( Msc. ). Herbes de l'Asie et de l'A- mérique. Voy. CARYOPHYLLÉES. MERCURE. ASTRON. — Deux planètes circulent entre le Soleil et la Terre, et ont reçu, pour cette raison, le nom de planètes inférieures ou intérieures. Ce sont Mercure et Vénus. Mercure est la plus rapprochée du foyer commun, autour duquel elle elTec- tuc une révolution entière dans l'intervalle d'environ 88 jours. En prenant pour unité la moyenuc distance du Soleil à la Terro, 44* 693 MEIl celle de Mercure au même aslre (ou, ce qui est la même chose, le demi-grand aitc (Je son orbite) est égale à C.387. Mais cctlc orbite est elliptique comme toutes les or- bites planétaires, et de toutes, c'est celle dont l'excentricilé est la plus considérable : cette excentricité s'exprime par le nombre 0.2056. De là, pour les distances variubks de la planète au foyer de son mouvement, des valeurs très-inégales, qui oscillent entre les valeurs extrêmes contenues dans le ta- bleau suivant : Distance de la Terre =^ i ■ Distance en kiloin. tjisl'ucc atiliélic 0.4OT 69 280 000 Disuu.ccapl.eiic. ^ ^^^^^ 55 255(:00 Mercure est assez rarement visible à l'œil nu; la raison en est simple: la proximité du ?oleil fait qu'il semble osciller de part et d'autre dclaslre, sans jamais s'en éloigner, à l'occideni et à l'orient, de plus de 29°. C'est donc seulement le matin avant le lever du Soleil ou le soir après son coucher qu'il se dégage des vapeurs de l'atmosphère ( l des lueurs du crépuscu'e. Il a, alors, l'as- pect d'une étoile à la lumière très-vive et sciuliliaule. Les anciens qui ignoraient le vrai syslètiie du monde, trompés par la double apparition de Mercure tantôt après le coui hcr, tantôt avant le lever du Soleil, cru- rent qu'il s'agissait dedeux astres différents. Do même que Vénus était tantôt Vesper, laiitùt Lucilcr, Mercure fut pour eux, soit A[)oiion, dieu de la lumière et du jour,soil Mercure dieu des voleurs ei ami, par con- séquent, des ténèbres de la nuit. Les In- diens, les Égyptiens, donnaient aussi deux noms différents à cette planète. Vu au téles- cope. Mercure ne paraît jamais sous la forme d'un disque complètement circulaire, mais plus ou moins ovale ou échancré, c'est-à-dire présentant des phases semblables aux phases de Vénus ou à celles de la Lune. La révolution synodiquede Mercure, qui le ramène à la même position relativement au Soleil et à la Terre, aune durée qui varie de 106 à 130 jours. C'est le temps que tnel la planète à accomplir par exemple une os- cillation complète de part et d'autre du Soleil. Comme l'orbite a une inclinaison d'environ 1° sur le plan de l'écliptique, il MER en résulte qu'aux époques où Mercure a môme longitude que le Soleil, c'est-à-diro passe en avant ou en arrière de l'astre par rapporta nous, sa latitude peut être assez grande pour qu'il se trouve au-dessus ou au-dessous du disque- Mais, si l'époque d'une de ses conjonctions coïneidc avec une position de Mercure suffisamment voisine de ses nœuds, il y a, soit occultation de la planète par le Soleil, soit passage de son disque sur le disque solaire. Les occultations de Mercure ne peuvent être observées, parce que sa lumière, avant le phénomène, est complètement noyée dans la lumière du Soleil. Mais il n'en est pas de même des passages, qui se succèdentendiverses pério- des de 6 à 7 ans, de 13 ans, de 46 ou de 263 ans, et ont lieu dans les mois de mai ou de novembre, époques où Mercure se trouve à l'un de ses nœuds. Dans le xix" siè- cle, on a déjà pu obserVer 8 passages; il y en aura un cette année même (1868), à la date du 5 novembre, et il sera en partie vi- sible à Paris. Quatre autres passages auront lieu d'ici à la fin du siècle, en mai 1878 et 1891, et eu novembre 1881 et 1894. Le premier passage observé l'a été à Paris, par Gassendi, en 1631. Ce savant vit Mercure traverser lentement le disque du Soleil (la durée du passage s'élève quel- quefois jusqu'à 8 heures) sous la forme d'une tache noire et ronde, qui se distinguait des taches solaires par la régularité de son con- tour et par sa teinte beaucoup plus noire. Les astronomes ont choisi les moments de ces passages pour mesurer, à l'aide d'appa- reils micromélriques, les dimensions dc.>on diamètre apparent : ces dimensions sont alors les plus grandes possibles, puisque la planète est à sa plus petite distance de la Terre. En ramenant celte mesure à la drs- tanec moyenne de notre planète au Soleil, Bcssel a ainsi trouvé 6".7, valeur qui doutn; pour les dimensions réelles du diamètre de Mercure le nombre 0.373, si l'on prend pour unité le diamètre équatorial terrestre. On déduit de là pour le globe de Mercure un diamètre réel de 4760 kilomètres envi- ron ou 1190 lieues. Son volume est 0.0518, 19 fois moindre environ que celui de la Terre. On n'a pas pu constater d'aplatisse- ment sensible. L'observation îles phases de Mercure a WER permis de constater qu'il a un mouvement de rotalioii et d'en calculer la durée. Les cornes du croissant montrent périodique- ment des échancrures, dont le retour a donné 24 heures 5 minutes, pour la durée de la rotation, c'esi-à-dire du jour sidéral de Mercure. L'année de la planète se compose dès lors de 87 rotations deu\ tiers, d'où il suit qu'elle renferme seulement 86 jours 2/3, en jours solaires de Mercure, ce qui donne pour la durée d'un de cesjours 24 heures 21 mi- nutes terrestres. L'axe de rotation paraît être incliné de 70 degrés environ sur le plan de l'orbile: c'est le nombre qu'ont trouvé Hardiqg et Bcpsel par l'observation des échancrures du croissant. Schrœter avait trouvé un nombre beaucoup plus faible; mais il avait pris pour la direction de l'équateur de Mercure des taches eu forme de bandes obscures qui sillonnaient le disque de la planète, et il est possible que ces zones aient eu une di- rection inclinée à celle du mouvement réel de rotation, comme cela arrive quelquefois pour certaines bandes de Jupiter. Du reste, ces bandes, qu'on n'a pas re- vues, sembleraient indiquer que Mercure a une atmosphère nuageuse Cela paraît mieux démontré par l'apparence du croissant sur les bords de la limite de la lumière et de l'ombre. Cette limite est assez mal détiuie, comme si linterposition de couches gazeuses causait dans les régions de Mercure où le Soleil se couche ou se lève, des dégradations de lumière analogues à nos crépuscules et à nos aurores. A la distance moyenne de Mercure au Soleil, cette planète reçoit des rayons de chaleur et de lumière dont l'intensité est en- viron 7 fois celle des rayons solaires à la surface de l'atmosphère terrestre. Cela ex- pliquerait très-bien l'existence autour de Mercure d'une utmos[)bère irès-épaisse, s'il y a, à sa surface, des substances vaporisables comme l'eau. Les échancrures du croissant, d'ailleurs considérables relativement au diamètre du disque, laissent supposer que de hautes montagnes existent sur Mercure. Mais les mesures de ces accidents sont si difficiles a prendre (in'on ne peut guère avoir confiance dans les résultats qui assigneraient 19 kilo- MER 6!) 9 mctres environ à !a hauteur d'une de ces montagnes au-dessus du sol de la planète; cc.çerait la 125""' partie seulement du rayon de Mercure. I a masse de Mercure a été déduite des perturbations qu'elle a fait subir à la comèie d'Kncke; on l'a calculée aussi par d'autns méthodes. Elle n'est guère que la quatre ou cinq-millionième partie de la masse du Soleil, la treizième ou quatorzième partie do la masse de la Terre. Sa densité est 1 .4 20, celle de notre globe étant prise pour unité. Ou en déduit, po::r cette même densité comparée à celle (.'e l'eau, le nombre 7.7, à peu près celle du fer. La pesanteur à la surface n'est guère que la moitié du même élément à la surface do la Terre. Tels sont les éléments, encore assez ii;- certains, du reste, qu'on est parvenu ;i recueillir sur la plauète la plus voisine da Soleil. On s'est demandé si Mercure est vrai- ment, comme nous venons de iedire, la pla- nète la plus rapprochée du Soleil. M. Le Verrier, dans un mémoire publié eu 18o9, expliquait certaines anomalies du mouve- ment de Mercure par les perturbations d'une on plusieurs planètes circulant entre ceder- nier astre et le Soleil. La même année, un médecin français, M. Lescarbault vit un , p(jint noir sur le disque solaire, et l'on crut ; un instant que la planète supposée était de- couverte. Malheureusement, on n'a rien |;u voir depuis, ni sur le di.vque du Soleil, ni dans les environs de ce disque. La proxi- mité du Soleil rend sans doute les observa- tions iuipussibles en temps ordinaire; m;iis il n'en est pas de même pendant les éclijiscs totales : or, jusqu'à présent, on n'a rien vu qui confirme la prévision théorique dont il vient dèire question. Rangeons donc provi- soirement Vukain parmi les astres hypothc- thiques. (Amedée Guillemin.) MEîîCUr.E. MIN. — Dans les méthodes minéralogiques qui procèdent par les bases, comme celle d'HaQy, ce métal donne lieu à l'établissement d'un genre composé de cinq espèces, dont l'une offre le Mercure à l'état natif, une seconde à l'étatd'alliager.vec Par- gent, et les autres le présentent combiné avec le soufre, le chlore et l'iode. Voici les principaux caractères de ces espèces. 700 1\1ER i. MKucunE NATIF. Ilijclravgyrum, vulgai- rement Vif-Argent. —Ce métal, que les an- ciens comparaient à de l'argent liquide, est d'un blanc d'argent et liquide à la tempéra- ture ordinaire; sa densité est de 13, uO; il se volatilise par l'action d'une chaleur peu élevée, et se congèle à 40" centigrades au- dessous de zéro. En se solidifiant, il cristal- lise sous la forme de l'octaèdre régulier. Le Mercure natif ne se rencontre qu'acciden- tellement dans les mines de Mercure, où il parait résulter de la décomposition du Mer- cure sulfuré. 11 existe en gouttelettes dans les fissures du minerai auquel il adhère, et de la masse duquel il semble suinter. Mais il e.a toujours en trop petite quantité pour devenir la base d'une exploitation spéciale. Le Mercure peut dissoudre l'or et l'argent, propriété qui est mise à profit pour l'extrac- tion de ces métaux ainsi que pour la dorure. Mais on l'emploie encore à d'autres usages importants , tels que la préparation de cer- tains médicaments bien connus, la construc- tion des baromètres et thermomètres, l'éta- mage des glaces, etc. 2. Mercure argental. Hydrargyrure d'ar- gent; amalgame naturel d'argent. — Sub- stance d'un blanc d'argent, cristallisant en dodécaèdre rhomboïdal, et formée par lacom- binaison d'un équivalent d'argent avec deux équivalents de Mercure. Elle est cassante, d'une dureté assez faible, d'une densité égale à celle du Mercure natif. Elle donne du Mercure par la distillation, et se décompose par l'action du feu en laissant sur le char- bon un globule d'argent. Elle contient 36 ^ d'argent. On ne connaît de cette substance que deux variétés principales: le Mercure argenlal cristallisé, en dodécaèdres simples ou modifiés; une des combinaisons décrites par Hauy est la réunion de six formes diffé- rentes, et offre cent vingt-deux faces, quand elle est complète; le Mercure argental la- melliforme, en lames minces ou en dendrites superficielles. Ce minéral ne se trouve qu'ac- cidentellement, comme le Mercure natif, dans les gîtes de Mercure, surtout dans ceux de Moschel-Landsberg, dans le duché de Denx- Ponts, Bavière rhénane. M. Domeyko a dé- crit, .«ous le nom (TArquéritc, un autre amalgame d'argent, trouvé à Arqueros, pro- vince deCoquimbo, au Chili, lequel cris- tallise en octaèdre régulier, et par consé- MER quent dans le même système quelepremïi**, mais paraît offrir une composition très dif- férente; car il serait formé de six atomes d'argent contre un de Mercure, et contien- drait 8G l d'argent, d'après l'analyse qu'en a donnée M. Domeyko. 3. Mercure sulfuré ou Cinnabre. Zinno- ber, W. — Sulfure de Mercure , composé d'un atome de soufre et d'un atome de Mercure, ou en poids, de quatorze parties de soufre et de quatre-vingt-six de Mercure; facile à re- connaître à sa belle couleur rouge, jointe à la propriété de se volatiliser complètement au feu, sans dégagement d'odeur d'ail. Sa poussière est d'un rouge écarlate. Ses cris- taux, qui sont rares et généralement fort petits, se rapportent au système rhomboédri- que, et dérivent d'un rhomboèdre aigu de 71°47'; ce rhomboèdre a cela de remarqua- ble , qu'il n'offre que des clivages à peine sensibles parallèlement à ses faces, tandis qu'il se divise très nettement parallèlement aux faces d'un prisme hexagonal. Les cris- taux, de forme tabulaire ou aplatie, se com- posent ordinairement de plusieurs rhomboè- dres combinés avec les bases et les pans de ce prisme hexagonal. La dureté du Cinna- bre=2,5; sa densité=7. Il n'est soluble que dans l'eau régale. Le Cinnabre se présente !e plus souvent en masses grenues ou com- pactes, quelquefois à l'état terreux ou pul- vérulent (vermillon natif); ou bien en mas- ses feuilletées ou testacées, d'un rouge som- bre passant au noir. Cette dernière variété, qui est bitumineuse, est connue sous le non» de Mercure hépatique (Lebererz). Elle se rencontre en couches puissantes, et consti- tue l'un des principaux minerais de Mercure d'Idria. Mais sa couleur et sa richesse en Mercure varient beaucoup: contient-elle une forte proportion de Cinnabre, elle est d'un rouge brun ; mais elle s'appauvrit souvent au point de n'être plus qu'un calcaire ou un schiste noirâtre, pénétré de Cinnabre, dont la présence ne peut se reconnaître sans le secours des essais que dans les points où le sulfure s'est concentré. Celte concentration a lieu surtout dans les coquilles et autres corps organiques, lorsque la roche en con- tient. Le Cinnabre, surtout celui qui est bi- tumineux, est le seul minerai de Mercure que l'on exploite pour fournir aux besoins des arts et manufactures. On en extrait le MER nôt.il par un procédé très simple, qui consiste à distiller le minerai en le mettant en con- tact avec de la limaille de fer ou de la chaux. I-e soufre s'unit au fer ou à la chaux, et le Mercure seul se volatilise. Les mines de Mer- cure les plus importantes sont, en Europe: îclles d'Idria en Carinlhie, etd'Almaden en îspagne; en Amérique: celles de Huanca- V^elica au Pérou. J.e Mercure sulfuré affecte deux gisements jiarliculiers : il est, tantôt en filons, dans les jchistcs cristallins et les terrains de cristalli- sation (mines de Ripa, en Toscane; d'Alma- den, dans la Manche, en Espagne); tantôt disséminé dans les grès, schistes et calcaires secondaires, depuis le grès houiller jusqu'aux terrains jurassiques. Il existe dans le grès houiller, dans le Palatinat et l'ancien duché de Deux-Ponts, sur la rive gauche du Rhin; ce terrain renferme, outre des impressions végétales, de nomhreuses empreintes de Pois- sons, dont les écailles sont changées en Cin- nabrc. A Idria, en Carinthie, dans les cal- caires et schistes bitumineux de l'âge du Zechstein, ou peut-être même jurassiques , les schistes y sont pétris de Mercure sulfuré. En France, on ne connaît que des indices de ce minerai, à Ménildot, département de la Manche, et à la Mure, départementde l'Isère. Quelques gouttelettes de Mercure natif, trou- vées récemment à Saint-Paul-des-Fonts, ont fait penser que les montagnes du Larzac ren- fermaient un gisement de ce précieux mi- néral. 4. MiîRCURE CHLORunÉ. Syn.: Mercure mu- riate; Mercure corné; Calomel; Hornerz. — Substance d'un gris de perle, fragile, très tendre, se coupant comme de la cire, vola- ille, déposant du Mercure lorsqu'on la passe avec frottement sur une lame de cuivre hu- mecté, cristallisant en prismes à bases car- rées qui dérivent d'un quadroctaèdre de 1 36° à la base des deux pyramides. Elle est for- mée d'un atome de chlore et d'un atome de Mercure, et contient 83^ de métal. On la trouve accidentellement et le plus souvent 'sons forme de petites concrétions dans quel- ques mines deCinnabre, notamment à Alma- den et à Moschel-Landsberg, dans le duché de Deux-Ponts. 5. Mercure lODURÉ. CoccinUe, Haid. — M. Del Rio a trouvé à Casas-Viegas, au Mexi- que, un iodure de Mercure dont la couleur MER 701 rouge ressemble à celle du Cinnabre. Cetto substance est encore peu connue. (Del.) MERCURE. Hijdraigyrum(Z3,^p, eau; apyvpo;, argent), chim. — Connu des la plus haute antiquité , le Mercure , au moyen-âge, fut de tous les métaux celui sur lequel les alchimistes poursuivirent avec le plus d'ardeur et de persévérance le grand œuvre de la transmutation. Son vif éclat, joint à sa fluidité à la température ordinaire , leur faisait présumer que c'c- lait de l'argent liquéfié, auquel il ne s'a- gissait que de rendre sa solidité; et ce fut dans ce but qu'ils se livrèrent à une foule d'opérations et d'expériences qui, si elles ne les conduisirent où ils désiraient , ame- nèrent néanmoins des résultats dont la science su.t profiter plus tard. Le Mercure est liquide à la température et sous la pression atmosphérique ordinaires; i! a le brillant de l'argent, avec un redet bleuâtre; sa densité est de 13,o68. Il se so- lidifie à — 40°, et peut cristalliser en oc- taèdres au moment où il se congèle. A l'état solide , il devient malléable, et il augmente de densité (14,391). Quand , sous ce der- nier étal, il est mis en contact avec la peau, il fait éprouver une vive sensation de brû- lure, et le point touché blanchit en perdant toute sensibilité. Le métal solidifié ne tarde point , du reste , à reprendre sa fluidité en absorbant rapidement le calorique des corps environnants. Le Mercure, comme tous les liquides, laisse dégager quelques vapeurs à la tem- pérature ordinaire; mais, soumis à une cha- leur de 360 à 365", il entre en ébullition, et se volatilise complètement. La densité de sa vapeur est, d'après M. Dumas, de 6,976. L'Oxygène et l'air secs ou humides, à la température ordinaire, sont sans action sur le Mercure. On a cru remarquer toutefois que le métal se recouvrait à la longue d'une lé- gère pellicule noirâtre, due à un commence- ment d'oxydation. A une température voi- sine de son point d'ébullition, il s'oxyde peu à peu et se transforme en deutoxyde. Le Mercure se combine donc avec l'Oxy- gène en deux proportions. Le premierde ces composés, ouproloxyde, ne peut s'obtenir directement; il ne peut même être maintenu isolé sans se décompo- ser plus ou moins promptement ea métal 702 MER BlEPi ou en deutoxyde. On le produit en précipi- tant le proto-azotate de Mercure par une solution de potasse caustique; le précipité est formé de protoxyde de Mercure noir, pulvérulent, insoluble dans l'eau. Expose à une chaleur rouge sombre, le protoxyde se décompose en Oxygène et en Mercure métal- lique; la plu[)art des corps avides d'Oxy- gène en opèrent aussi la décomposition à une température peu élevée. Sa formule — Hg^O. Le deutoxyde se forme par la dissoluliou du Mercure dans l'acide azotique, puis par l'évaporation jusqu'à sicciié au bain de sa- ble ; la masse rouge ainsi produite est du deutoxyde. En maintenant le Mercure à son point d'ébullition pendant un an et même pendant deux dans un vase particulier connu sous le nom d'enfer de Boyle, '.-is alchimistes obtenaient une poudre rouge qu'ils appe- laient précipite per se, et qui n'est autre que du deutoxyde. Le deutoxyde de Mercure , en masse, est rouge-orangé; il prend une teinte jaunâtre par la pulvérisation. Soumis à une chaleur rouge, il se réduit en Oxygène et en Mer. cure înétallique. La plupart des corps com- bustibles le décomposent. L'air est sans action sur ce composé; mais l'eau, à la tem- pérature ordinaire, semble en dissoudre une certaine quantité, puisqu'elle acquiert une saveur acre et styptique. La formule du deutoxyde est représentée par HgO. Le Mercure s'unit à la plupart des Mé- talloïdes pour former des composés dont quelques uns sont fort employés en méde- cine et dans les arts. Nous citerons le proln- chlorure (Mercure doux, calomélas), le dculo-chlorure (sublimé corrosif), les iodu- res , le prolo-sulfiu-e (éthiops minéral ), le ',/cu/osu//'u)c (ci nnabre, vermillon), les cya- nures , etc. On connaît deux classes de seh de Mer- cure, correspondant , l'une uu protoxyde, l'autre au deutoxyde. Ces sels présentent les caractères suivants : Ils sont solubles ou insolubles; on reconnaît les premiers en plongeant dans la solution une lame de cui- vre bien décapée, qui blanchit rapidement par la précipitation du Mercure revivifié. Les autres, réduits en poudre, sont placés sur une lame de cuivre également décapée, puis arrosée d'acide chlorhydrique ; dans cet j état , la lame , frotiée avec un bouchon , ne tarde point à blanchir. Tous «es sels de Mercure sont volatilisés ou décomposés par la chaleur : volatilisés, si les deux éléments sont volatils ; décomposés , si l'acide est si.ible ou lui-même décomposable. L'acide sulfbydrique forme , dans les sels solubles de Mercure, un précipité noir qui devient rouge parla trituration. Les sels i;c protoxyde sont précipités en noir, ceux de deutoxyde en rouge, l'acide sulfurique et les sulfates prècipiieia les sels mercuriels CM sous-sulfate jaune. Le cyanure de potasse et de fer y détermine un précipité blanc. Tous les sels solubles de Mercure sont véné- neux; l'albumine, qui les décompose pour donner lieu à un produit insoluble , en est le meilleur contre-poison. Le Mercure forme avec les métaux , sur- tout avec les métaux mous, des alliages qui portent le nom d'avmlgames. Ils sont solides ou liquides : liquides quand le Mercure est en excès, solides dans le cas contraire. Ces derniers sont en général plus ou moins cristallisables , cassants , et décomposablcs par la chaleur, qui en dégage facilement le Mercure. Parmi ces amalgames, nous citerons d'a- bord celui d'Étain et celui de Bisnuiih. Le premier sert à l'élamage des glaces , le se- cond à rétamage intérieur de bouteilles et de globes de verre. Le Mercure, mêle au Plomb , à l'Étain et au Bismuth, forme un amalgame très fusible et très convenable pour les injections anatomiques. Les amal- games du Mercure avec l'Étain et le Zinc sont employés pour exciter la puissance électrique des plateaux de verre dans leur frottement contre le corps de la machine. C'est sur la propriété dont jouit le Mercure de s'amalgamer avec l'Or et l'Argent, de les dissoudre et de s'en séparer ensuite par l.i chaleur, qu'est fondée l'exlraclion de jes métaux précieux, ainsi que l'art de dorer et d'argenter, art dont l'importance est dimi- nuée par l'invention de nouveaux procédés moins dispendieux et surtout plus salubres ( dorure et argenture galvaniques ). Le Mercure est un métal fort employé. Dans les laboratoires , on s'en sert, en rai- son de sa liquidité et de son inaltérabilité , pour recueillir certains fluides élastiques solubles dan» l'eau; il constitue ainsi la MER cuvehydrargyro-pneumalique. Sa dilatabi- lité . plus grande que celle des autres li- quides , la marche uniforme de sa dilata- lion , et sa moins grande volatilité le ren- dent des plus convenables pour les tlienno- mèlres (,voy. ce mot). Sa densité particulière le rend aussi plus propre que tout autre li- quide à mesurer les dilTérentes pressions at- mosphériques ; aussi est-il exclusivement employé pour la construction du baromèlre [voy. ce motj. Nous avons signalé plus haut ses nombreux usages dans les arts et en médecine. L'équivalent du Mercure est représenté par126o,82. (A. D.) MEUCLIKE. INS. — Nom vulgaire d'une espèce du g. Satyre. fllERCliRIALE. Mercurialis. bot. ph.— Genre de la famille des Euphorbiacées -Aca- lyphées, établi par Linné {Gen., n. 1123), et dont les principaux caractères sont : Fleurs monoïques ou dioïques. Mâles: Calice 3-4- parti. Etamines 8-12, quelquefois plus ; filets libres, saillants, terminés par des anlbères à loges globuleuses et distinctes. Femelles: Calice 3-4 parti. Filets 2-3, stériles, appli- qués dans un sillon creusé de chaque côté de l'ovaire didyme, à 2 ou 3 loges uni-ovu- lécs. Styles 2-3, courts, élargis et frangés dans leur contour. Le fruit est une capsule revêtue d'aspérités ou d'un duvet tomenteux, à 2 ou, rarement, 3 coques globuleuses, mo- nospermes. Les Mercurialessontdes plantes herbacées, annuelles ou vivaces, quelquefois suffrutes- ccntes, à feuilles opposées ou, rarement, al- ternes, stipulées, dentées ouenlières ; à Heurs axillaires et terminales; les mâles dis()osces en épis agglomérés et bractées; les femelles en épis ou en faisceaux, ou solitaires. Elles croissent abondamment en Europe, surtout dans les contrées australes , et se montrent rarement dans l'Asie et l'Afrique tropicale. On connaît une dizaine d'espèces de ce genre réparties par Endiicher {Gen. plant., p. 1111, n. 5786) en deux sections qu'il nomme: Linozoslis: Capsule à deux coques; feuilles opposées; Trismegista: Capsule à trois coques; feuilles alternes. Nous citerons principalement parmi les espèces de la pre- mière section qui sont toutes européennes : lo la Mercuriale vivace, Mercurialis pcren- nis Linn., très commune dans les bois om- IMEU 703 bragés; elle a des racines traçantes qui pro- duisent des tiges droites ou rameuses et garnies de quehiues poils ; à feuilles ovales- lancéolées, dentées et d'un vert sombre. C'est une plante dangereuse et qu'on ne d^it par conséquent employer qu'avec la plus grande circonspection. Elle est même fatale aux bes tiuux; les Chèvres seules peut-être la man- gent impunément. 2' la Mercuriale Ati- NVEiLE, Èlercurialis anima Linn., extrême- ment commune dans les jardins et dans les endroits cultivés. Elle ressemble à la précé- dente. Cette espèce sert à faire une prépara- tion laxative, appelée Miel mercurial, qu'on n'emploieque dans les lavements. Il est com- posé de parties égales de suc de Mercuriale non dépuré et de Miel choisi que l'on fait cuire en consistance de sirop. (.1.) !llÉr»EIV'DÈRE.jl/erc)irfc»-a,Ram.i!or.rir. — Genre de plantes de la famille des Colchi- cacéesouMélanthacées, de l'hexandrie Irigy- nie dans le système de Linné, établi par Ra- mond(Bu/^ phil., n. 47, tab. 12, f. 2) pour une très jolie plante des Pyrénées, intermé- diaire par ses caractères aux Colchiques et aux Bulbocodes. Certains auteurs, particu- lièrement La Pérouse {Ilist. abr., p. 202), l'ont rangée dans ce dernier genre, et, d'un autre côte, Bergeret {Flore des Basses-Pyrc- nces,\l), en la séparant génériquenient,a\ait proposé pour elle le nom générique de Geo- phila, qui n'a [);i être conservé, celui qui lui avait été donné par Ramond étantanlérieur. Le genre Mérendère se distingue par un pé- rianthe divisé profondément en six segments rétrécis en long onglet à leur base, portant à leur sommet des élamines dressées, dont l'anthère est aiguë, en fer de lance; l'ovaire est unique, surmonté de trois styles allon- gés, dressés au sommet. Le fruit qui succède à ces fleurs est une capsule à tiois loges peu renflées, ressemblant à autant de follicules réunis par leur partie intérîiMire. L^espèce pour laquelle ce genre a été créé est la Mé- rendère BULBocoDE, Uereudera Dalbocodhim Ram.iBulbocodiumauiumnale La Pér.,Gco- pldla pyrenaica Bergeret), fort jolie plante qui abonde dans les prairies alpines et sous- alpines dans le centre de la chaîne des Py- rénées. Sa longueur tout entière n'est guère que d'environ un décimètre; son bulbe est ovoïde, d'environ un centimètre de largeur, revêtu extérieurement de tuniques brunes. MER membraneuses et sèches. Dans le mois dViuti cl au commencement de septembre, il en sort une fleur grande, solitaire, d'une belle couleur violacée, dont les segments sont mé- diocrement étales; un peu après la fleur, commencentà se montrer les feuilles, qui sont îiiiéaires et étalées. La fleur est à peu près sessilesur le bulbe; mais, après la floraison, le pédoncule s'allonge, et finit par atteindre sous le fruit près d'un décimètre de long. Comme chez le Coldiique d'automne, ce fruit n'arrive à sa maturité qu'au printemps sui- vant. (P. D.) MÉREIVDÉIIÉES. Merendereœ. bot. ph. — Nom donne par M. de Mirbel à la famille des CûUhicacées. Voy. ce mot. *MERETTIA, Gray {Drit., pi. I, 349). BOT. en. — Syn. de Palmella , Lyngb. *MERGAI\1ETTE. il/ergane»a {mergiisel anas, qui participe desharles et des canards). OIS. — Genre faisant partie de la nombreuse famille des Canards et de l'ordre des Palmi- pèdes. Caractères: Bec de la longueur de la Icle, droit, presque cylindrique, terminé par un onglet courbé à son extrémité, mais moins brusquement que dans les Harles, à mandibule supérieure pourvue de dents la- melleuses; narines linéaires situées presque sur lemilieu du bec; ailes médiocres armées d'un fort éperon; queue à pennes raides; tarses assez longs, couverts sur les côtés d'é- cailles hexagones; doigt du milieu un peu plus long que le tarse; pouce libre, élevé et un peu lobé. Ce genre, créé en 1841 par M. Gould et eu second lieu (1844) par M. Gay, dans son ouvrage sur l'histoire naturelle du Chili, sous le nom deRaphiplerus, reposait jusqu'ici sur un oiseau rapporté du Chili par M. Brid- ges, voyageuranglais. M. 0. Desmurs, dans la belle collection d'oiseaux qu'il publie pour faire suite aux planches enluminées de Buf- fon et aux planches coloriées deTemminck, vient de décrire une deuxième espèce fort voisine de celle que M. Gould avait précé- demment fiiii connaître. Ce petit genre se "ompose donc, quant à présent, des deux espèces suivantes : 1. Le Meuganette ARMÉ , Merg. armala Gould (0. DesniLirs , Iconog. ornith., pi. 5, sous le nom lieMeig. chilensis). Tête ornée de trois bandes noires, une médiane large. Cl deux latérales plus étroites, séparées entre I\]ER c^Il's par deux lignes blanciies ; naissance des épaules et scapulaires d'un blanc pur lan- céolé de noir; dos et croupion gris ardoisé foncé, avec de fines stries noires. Toutes les parties inférieures d'un brun marron taché de noir. Cette espèce est encore très rare, car M. Gay, pendant un séjour de douze ans, n'a pu s'en procurer que cinq individus de différents âges. 2. Le Merganette de Colombie, Merg. columbiana 0. Desmurs (Iconog. ornith., pi. 6). Tête comme chez l'espèce qui pré- cède; toute la base du bec entourée d'une ligne noire; plumes du dos effilées, brunes, avec une tache longitudinale noire dans le milieu; tout le dessous du corps d'un gris blanc flammé de noirâtre. Cette espèce vient de Santa-Fé de Bogota, et fait partie de la collection du Muséum de Paris. « Les Merganettes, dit M. Desmurs, sont très solitaires et habitent les plus hauts som- mets des Cordilières. M. Gay en a trouve jusqu'à une élévation de 1500 à 2000 mè- tres au- dessus du niveau de la mer. Ce n'est que lorsque le froid devient trop intense qu'ils redescendent de ces hauteurs; et en- core ne dépassent-ils pas alors au-dessous de 600 mètres. «Ils fréquentent exclusivement les tor- rents, qu'ils parcourent avec une aisance et une facilitésurprenantes ; au moindre signe dedanger,ils plongent immédiatement pour ne plus reparaître. » Leurs mœurs paraissent avoir une très grande analogie avec celles des Harles. (Z. G.) MERGAIVSEU, Brisson. ois. —Syn. de Mcrgus, Linné. Voy. uarle. *i\IEUGII\IÉES.il/er3(/!œ.ois.— Nom(|i!e porte , dans la List of tlic gênera de G. - lî. Gray, la huitième sous-famillede sa famille des Anatidées dans l'ordre des Palmipèdes. Elle a été établie pour les espèces de eci ordre qui ont les bords des deux mandibules garnis de dents aiguës dirigées en arrièie, et ne renferme que le genre Harle ( Mcr- gus). (Z. G.) *iVIERGOIDES , Eyton. ois. — Syn. de FuUgula, Leach , g. établi aux dépens des Canards, et dont le type est le Mii.louin HUPPÉ, An. riifina Lin. (Z. G.) MERGULE. Mergulus, "Vieill. ois. — MER MER 705 Division du genre Guillemot. Voyez ce mot. (Z.G.) MERGUS, Linn. ois. — Syn. latin de Harle. MERIA. INS. — Genre de la famille des Scoléides, tribu des Sphégiens, de l'ordre des Hyménoptères, établi par Illiger et adopté par tous les entomologistes. Les Merles ont des pattes épineuses, des mandibules sans dentelures et des palpes maxillaires desixar- licles. On connaît peu d'espèces de ce genre, dont le type est la Meria tripunclala Rossi, qui est assez répandue dans le midi de la France, en Italie et en Espagne. (Bl.) MCRIAIVA , Trew. bot. pu. — Syn. de Watsonia , Mill. *MERIA1\DRA. BOT. pu. —Genre de la famille des Labiées-Menlhoidées, établi par Bentham {Labial., 188). Arbrisseaux de rinde. Voy. labiées. *MERIAMA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Mélastomacées-Lavoisiérées , éta- bli par Swartz {Flor. Ind. occid., II, 824, t. 15). Arbres ou arbrisseaux des Antilles, du Brésil et du Pérou. Voy. miîlastomacées. MERIDA, Neck. {Elem. n. 1193). bot. PH. — Syn. de Porlulaca, Tournef. MERIDIAIVA, Linn. (in Linn. f. suppl., 248). BOT. PH — Syn. de Porlulaca, Tournef. MERIDIOIV (pEotç, az^iSoc,, particule). iNFus ? ALGUES. — Genre établi par Agardh pour des Bacillariées que M. Ehrenberg place parmi les Infusoires. Il est caractérisé par la forme et le mode d'agrégation des articles ou corpuscules, qui, plus larges à une extrémité , forment une bandelette contournée en cercle ou en spirale, au lieu d'être droite, comme pour les Fragillaires. Le Meridion vernale, très commun au printemps dans les fossés d'eau vive, parmi les Conferves, est le type de ce genre. (Duj.) MÉRILÉGIDES , Lep. de Sl-Farg. ins. — Synonyme d'Andrénides. Voy. melli- FÈRES. (Bl.) *MERIMEA. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des Élalinées, établi par Cambessèdes (in Mem. Mus., XVIII, 230). Herbes du Brésil. Voy. élatinées. *MERIMNEïES (fjLipiavyiT,,';, curieux). INS. — Genre de Coléoptères tétramères, fa- mille des Curculionides gonatocères , divi- fcion des Cyclomides , créé par Schœnherr Gênera et sp. Curculion. syn., tom. V!l, X. vai. pag. 252 ). L'espèce type et unique , le M. uniformis Schœnherr, est originaire de la Nouvelle-Hollande. (C.) MÉRINOS. MAM. — Race espagnole do Moutons. Voy. ce mot. (E. D.) *MERI0L1X. BOT. PH. — Genre de la fa- mille des OEnothéracées-Épilobiées, établi par Raflnesque (in Americ. Monthly Magaz., 1819). Herbes de l'Amérique boréale. Voy. QENOTHÉRACÉES. MÉRIOIV. Malurus. ois. — Genre de la nombreuse famille des Becs-Fins et de l'or- dre des Passereaux , caractérisé par un bec plus haut que large , comprimé dans toute sa longueur, fléchi, légèrement courbé et écbancré vers sa pointe, à arête distincte et se prolongeant jusque entre les plumes du front; des narines situées sur les côtés de la base du bec , et à moitié recouvertes par une membrane; des pieds longs et grêles; le doigt extérieur uni à celui du milieu jus- qu'à la première articulation ; des ailes courtes, arrondies; une queue très longue, conique; rectrices étroites, et souvent à bar- bules rares et décomposées. Ce g. n'a pas été adopté par tous les na- turalistes. Ainsi G. Cuvier a laissé les espè- ces qui le composent avec les Traquets. Ce- pendant les Méfions, loin de se confondre avec ces derniers , paraissent au contraire s'en distinguer et devoir former un groupe à part, dont le principal caractère peut être tiré de la longueur de la queue. Ce carac- tère, il est vrai, déterminerait le genre trop incomplètement s'il était seul ; mais , asso- cié à ceux tirés de la forme du bec, etc., il sert à caractériser lesMérions d'une manière assez énergique. Les moeurs des Mérions sont, en général, fort peu connues. Le Mérion-Capocier est la seule espèce sur laquelle on ait quelques détails un peu satisfaisants , dus en grande partie à Levaillant, qui a eu occasion d'ob- server cet oiseau en Afrique, où on le trouve en nombre assez considérable, surtout dans les contrées les plus méridionales. Il parait qu'il est familier, et qu'il s'approche avec confiance des habitations des colons. Il con- struit son nid avec le duvet qui entoure la graine d'une espèce d'Asclépiade , nommée par les habitants des colonies Capoc (d'où le nom de Capocier). Ce nid, assez volumi- neux, a une entrée à la partie supérieure, 4ô 7(m MER et souvent est établi dans les bifurcations de Tarbrisseau même. On sait aussi que le Malurus palustris habite les parties maréca- geuses de la Nouvelle-Hollande , et que le Mal. textilis se tient presque constamment sous les buissons, comme notre Accenteur- Mouchet, et qu'il court très vite lorsqu'on le trouble. C'est à quoi se borne l'histoire de leurs mœurs. Du reste , ce sont des Oi- seaux insectivores, qui, ayant une grande analogie de formes avec les Fauvettes , doi- vent avoir avec elles de grands rapports de mœurs. A l'exception de quelques espèces ancien- nement connues , et qui étaient réparties dans les g. Merle, Sylvie et Gobe-Mouche, la plupart de celles dont on avait composé le g. dont nous parlons appartiennent aux découvertes faites dans ces quinze ou vingt dernières années: elles entêté trouvées dans l'archipel des Indes et de l'Océanie. Quel- ques unes des espèces que M. Temminck avait reconnues pour des Mérions sont deve- nues des types de nouvelles divisions généri- ques. Ainsi le Mérion bridé {Mal. frenatus Temm. ) a éié pour Swainson la souche de son g. Chœlops. Le même auteur a fait du Capocier (Mal. macroura , Sylvia macroura Lath.) son g. Drymoica. Sur le Mal. peclo- raZis Steph. {Syl. brachyplera Lath.) a été fondé, par Lichtenstein, le g. Sphenura. Il en est de même pour plusieurs autres espè- ces, considérées ou reconnues pour iSÏA (Mertens, zoologiste alle- mand). ACAL. — Genre de Béroïdes proposé par M. Lesson, qui le place dans sa tribu des Cydippes , et le caractérise ainsi : Corps oblong, vertical, échancré en bas, com- primé sur les côtés , formé de huit côtes , portant chacune sur leur arête une rangée de cils; près de l'ouverture supérieure nais- sent deux longs cirrhcs «'^ntenus dans deux tubes latéraux, et sortant par l'extrémité opposée. Le type de ce genre est le Deroe ovum de Fabricius , qu'EschschoUz avait nommé Cydippe ovum, et qui est la Mer- tensia Scoresbyi de M. Lesson. Cet Acalèphe, de la grosseur d'un œuf, est bleuâtre, pres- que diaphane. H vit près du pôle arctique, dans la baie de Baffin , et au Spitzberg. M. Lesson rapporte au même genre , et X. viu. MER 721 peut-être à la même espèce , le Beroe com- pressa de Mertens , qui est une Janira de M. de Blainville. (Duj.) MERTEî\SIA (nom propre), bot. ph. — Genre de la famille des Cellidées, établi par H.B. Kunth {in Hinnb. et BonpL, Nov. gen. et sp., 11, 31 , t. 103). Arbres de l'A- mérique tropicale. Voy. celtidées. — Roth. {Calalect., I, 54), syn. de Steenhammera ^ Reichenb. MERTENSIA, Roth. (m Schrad. Journ., Il, 1, t. 1). BOT. CR. — Syn. de Champia, Lamk. *MÉRDLAXE. Merulaxis. ois. — Genre de la famille des Fourmiliers et de l'ordre des Passereaux , caractérisé par un bec mé- diocre, à mandibule supérieure convexe, presque droite, à arête très marquée entre les narines , et à pointe recourbée et nota- blement échancrée; des narines en partie recouvertes en avant par une écaille bom- bée, au-dessous de laquelle elles sont per- cées , et cachées en arrière sous des plumes rigides, étroites, courtes et dirigées en avant; des ailes obtuses, très courtes , très concaves et arrondies ; une queue longue, étagée, à rectrices peu fournies , acuminées et molles; des tarses forts, assez robustes ; quatre doigts armés d'ongles minces, com- primés et peu vigoureux. Ce genre a été établi par M. Lesson, dans sa Centurie zoologique , sur un oiseau fort voisin des Fourmiliers : aussi les auteur.») ont-ils été d'accord pour le placer dans la même famille. MM. Swainson et Ménétrier ont de leur côté reconnu, dans l'oiseau publié avant eux par M. Lesson , le type d'un genre nouveau qu'ils ont proposé , le premier sous le nom de Plalyurus, et le se- cond sous celui de Malacorhynchus. Les espèces qu'a fait connaître M. Lesson sont : le Mérulaxe noir, M. aler Less. {Cent, zoologique, pi. 30). Noir ardoisé, uniforme; tarses jaune clair. — Habite le Mexique. Le Mérulaxe rodx, il/, rutilus Less. Brun ardoisé en dessus, roux vif sous le corps; les plumes du front formant sur la narine une petite houppe comprimée. — Pairie inconnue. Peut-être cette deuxième espèce est-elle établie sur la femelle ou le jeune âge du Mérulaxe noir. Depuis la publication de ce genre par 4(i 72-: MER M. Lesson , quelques autres espèces ont été découvertes ; ainsi M. de La Fresnaye en a fait coiiiiaîire quatre dans la Revue zoologi- que pour 1840 (n" d'avril) : le M. senilis , ie M. grisei-collis , le M. squamiger (tous les trois venant de Santa-Fé de Bogota), et le M. analis, que M. de La Fresiiàye croit provenir du Paraguay ou du Chili. On ne sait absolument rien sur les mœurs des Mérulaxes ; cependant , comme , par l'ensemble de leurs formes, ce sont de vrais Fourmiliers , il est probable qu'ils en ont les habitudes et le genre de vie. ( Z. G.) MÉRULIDÉES. Merultdœ , Vig. ois. — Syn. de Turdidées. Voij. ce mot. (Z. G.) *]MERULINA {merulius, genre de cham- pignons). POLYF.— Genre établi par M. Eh- renberg aux dépens des Agaricies de La- mouroux et de Lamarck, et ayant pour type le Madrepora ampliata d'Ellis et Solander. Les expansions de ce Polypier sont presque flabellées, avec des rides longitudinales sé- parées par des carènes saillantes dentelées en scie, très rudes. Il se trouve dans la mer des Indes. (Duj.) MERULIUS. BOT. CR. — Genre de Cham- pignons créé par Haller, et si vaguement caractérisé, que les auteurs y ont introduit un grand nombre d'espèces dont on a formé depuis de nouveaux genres. Ainsi on trouve décrits sous ce nom, des Agurics, des Chan- terelles, des Pézizes, des Théléphores, des Daedalea, etc., etc. Il ;ipp;iriient à la classe des Basidiosporés, et doit être mis parmi les Polyporés. Le réceptacle est réfléchi ou résu- piné, ordinairement membraneux. L'hymé- nium est de la même nature, confondu avec le réceptacle, et composé d'une membrane parcourue par des veines peu saillantes , obtuses, et qui forment des aréoles ou de larges cellules, dont la surface dans l'état frais est couverte de bandes quadrifides. Ainsi limité, le g. Merulius est parfaitement dis- tinct; mais, à l'exemple de Persoon, il faut en séparer les Xylomyzon, qui ont la même forme, et dont la consistance est coriace au lieu d'être charnue. Voy. xylomyzon. (Lév.) i MERVEILLE A FLEURS JAUIVES. BOT. PH. — Un des noms vulgaires de Vlm- faliens noli tangereL. I MERVEILLE DU PÉROU, bot. ph. — 'Nom qu'on donnait autrefois à la Belle-de- nuit. MES MERYCOTHERIUM. mam. vos».— Voy CHAMEAUX FOSSH.es. *MERYUM (uipvu, pelotonner), ins. — Genre de Coléoptères subpcntamères, tétra mères de Lalreille, famille des Longicornes, tribu des Cérambycins , créé par Kirby (Faun. boreali americana, 1 S 37, p. 172), et qui se rapporte au genre Phymatodes , de Mulsant, que ce dernier auteur n'a publié qu'en 1839 {Hisl. nat. des Col. de Fr.), et qui par conséquent doit être rejeté. (C.) MEU'VX (pvjpvoj, pelotonner), ins.— Genre de Coléoptères tétramères, famille des Xy- lophuges , tribu des Mycétophagides , créé par Lalreille {Gênera Crust. et Ins., t. III , p. 17 , t. I , pi. Il , f. 1). Ce genre se dis- tingue par des palpes maxillaires tous sail- lants et terminés par un article plus grand, en triangle renversé. Le type , M. rugosa Lalr., indiqué à tort comme originaire des Indes orientales, est indigène de la Nou- velle-Hollande. (C.) *MESACllIyEA (f*/<7o;, moyen, médian; ay-fiySoi, robuste). roLYP. — Sous-genre d'Ac- tinies, établi par M. Ehrenberg pour les espèces qui auraient les tentacules moyens les plus forts, les internes et les externes étant au contraire plus petits ; mais on ne connaît pas encore d'espèces de ce sous- genre. (Duj.) *MESAGROICUS (fxeaaVpotxoç , qui est un peu rustique), ins. — Genre de Coléo- ptères tétramères, famille des Curculiopi- des gonatocères, division des Brachydérides, établi par Schœnherr (Gênera et sp. Curcul. synon., t. VI, I, p. 281 ). L'auteur en dé- crit deux espèces du Caucase, les M. pisi fé- rus Schr., et obscurus Stevens. (C.) MÉSAL. MOLL. — Adanson (Voy. au Sé- nég.) nomme ainsi une coquille qu'il place dans son genre Cérithe , mais qu'une étude plus approfondie a fait reconnaître comme appartenant aux Turritelles. Voy. ce mot. *MESAL1NA. REPT. — Division formée par M. Gray (Ann. of se. hist., 1830) aui dépens du grand genre Lacerta. (E. D.) MÉSANGE. Parus, ois. — Genre type de la famille des Paridées, dans l'ordre des Passereaux. On lui assigne pour carac- tères : un bec petit , court , droit, conique , comprimé , non échancié, et garni de poils à sa base, à mandibule supérieure quelque- fois un peu recourbée vers la pointe; des MES narines situées à la base du bec , arrondies et presque entièrement cachées par de pe- tites plumes dirigées en a^vanl; des pieds médiocrement forts, et des doigts, au nom- bre de quatre, armés d'ongles assez puis- sants, surtout le pouce. Les Mésanges composent une division fort intéressante. Les espèces connues s'isolent d'une manière bien tranchée des autres groupes ornithologiques , non pas tant par leurs caractères extérieurs que par leurs habitudes naturelles. Ce soL-t , en effet, de petits Oiseaux que leur manière de vivre suffirait pour caractériser d'une façon assez nette, tant elle leur est particulière. A la vérité , on trouve bien dans la série quel- ques espèces, les Colious. par exemple, les Siteiles, et surtout les Roitelets, dont les mœurs ont quelques traits d'analogie avec les leurs; mais quelques traits isolés ne sau- raient constituer en entier le naturel d'un oiseau, et celui des Mésanges leur est telle- ment propre, qu'il pourrait servir, nous le répétons, à caractériser le genre qu'elles forment. Aussi est-il possible de faire leur histoire générale; car, à quelques particu- larités près , ces Oiseaux ont des mœurs et des habitudes communes. Si les Mésanges avaient autant de force qu'elles ont de hardiesse et de courage, il est très certain qu'on pourrait les placer parmi les espèces les plus redoutables. En général, elles sont vives, actives, auda- cieuses et hargneuses au suprême degré. Elles se montrent jalouses à l'égard des au- tres Oiseaux, et ont, pour quelques uns d'entre eux, une antipathie bien pronon- cée. La Chouette surtout est leur lête d'a- version ; elles se lancent dessus avec fureur, avec opiniâtreté, en hérissant leurs plumes et en poussant des cris perçants qui attirent les autres petits Oiseaux. Il est excessivement rare, durant le jour, de les trouver au repos. Constamment elles voltigent d'arbre en arbre, sautent de bran- che en branche, et s'y soutiennent dans toutes les attitudes. Tantôt elles s'accrochent il l'écorce pour prendre un insecte ou les œufs qu'il y a déposés , la frappent de leur bec pour en faire sortir ceux qui pourraient s'y être cachés ; tantôt elles se suspendent à l'extrémité du rameau le plus faible, pour chercher dans le bourgeon , ou sur la tige MES 723 qui le termine, les petites mouches qui s'y reposent. Après qu'elles ont ainsi exploré un arbre depuis le bas jusqu'à la cime, elles se jettent sur un autre arbre voisin , re- commencent leur chasse, et ainsi successi- vement elles visitent quelquefois toute la lisière d'un bois. La plupart des Mésanges étant en quel- que sorte omnivores, la nature leur offre presque partout de nombreux moyens d'exis- tence. 11 est probable que c'est à la facilité qu'ont ces Oiseaux de se procurer partout une nourriture facile qu'il faut attribuer leur courte pérégrination ; car nous devons dire que les Mésanges n'entreprennent pas de longs voyages; elles errent çà et là plu- tôt qu'elles n'émigrent. L'été, elles man- gent des Abeilles, des Guêpes, des Punai- ses de bois , des Chenilles et un grand nombre d'autres Insectes, soit à l'état par- fait , soit à l'état de larve; l'hiver, elles se nourrissent de fruits à noyau, de graines sèches; elles recherchent avec avidité celles du Tilleul, du Sycomore, de l'Érable, du Hêtre et du Charme ; elles aiment aussi les noisettes, les glands, les noix, les Châtai- gnes, et surtout les olives piquées et à demi sèches. Peut-être n'atlaquent-elles ce dernier fruit que pour mettre à découvert les larves qui le rongent. Il est surprenant que d'aussi petits Oiseaux, avec des moyens peu puis- sants en apparence, puissent venir à bout de rompre l'enveloppe ligneuse d'une noi- sette , par exemple , ou d'une noix. Le seul instrument qu'elles emploient à cet effet est le bec; elles s'en servent comme d'un coin , à l'aide duquel elles frappent à coups redoublés sur l'enveloppe de la noix jusqu'à ce qu'elles soient parvenues à pratiquer un trou assez grand pour en extraire le con- tenu. C'est du reste de cette manière qu'elles mangent toutes les graines; car, malgré leur bec ferme et solide , elles ne les écra- sent pas , comme font certains Oiseaux co- nirostres : elles les dépècent, en ayant soin de les assujettir préalablement sur une bran- che , avec leurs pieds. La prévoyance n'est ordinairement pas une des qualités des Oi- seaux : ils vivent au jour le jour, sans pren- drs souci du lendemain. Cependant il pa- raîtrait que les Mésanges, quelques unes du moins , entassent dans des trous , pour leur provision d'hiver, des graines et des fruits 72a MES à noyaux. Toutes sont gourmandes et vo- races; la plupart d'entre elles même sont, à vrai dire , carnivores. La Mésange char- bonnière, la Mésange bleue et la Nonnetle ont un appétit excessivement prononcé pour le suif et la graisse rance ; c'est là pour elles un appât auquel elles ne sauraient résis- ter. Un fait certain, déjà signalé , et dont nous avons été témoin bien souvent, c'est qu'elles attaquent, en cage, les Oiseaux faibles et languissants , même ceux de leur espèce, et qu'après les avoir tués en les frappant à coups redoublés sur la tête, elles leur ouvrent le crâne pour en dévorer la cervelle. Bechslein a vu une grande Char- bonnière tuer de la sorte une Caille. Cette cruauté , comme le dit Buffon , n'est pas toujours jusliGée par le besoin, puisqu'elles 8e le permettent lors même qu elle leur est inutile, par exemple dans une volière où elles ont en abondance la nourriture qui leur convient. En captivité , on nourrit les Mésanges avec du chènevis , de la faîne et plusieurs autres graines; elles mangent aussi du pain trempé dans du lait; mais on a remarqué que, sans rien perdre de leurs habitudes et de leur activité naturelles , elles ne supportent pas longtemps l'escla- ■yage. On ne peut les garder que trois ou quatre ans en cage. Malgré la nourriture qu'elles prennent en abondance, et qu'elles savent si bien varier, les Mésanges ne sont jamais bien grasses ni de bon goût; leur chair est noirâtre , grossière , sèche et amère. Il est peu d'Oiseaux plus sociables que ceux dont nous faisons l'histoire ; car il est très rare de rencontrer des individus isoles. Ils vivent en troupes ou plutôt en familles, surtout après les couvées. On les entend se rappeler sans cesse et redoubler leurs cris dès qu'ils se perdent de vue; on les voit se réunir un instant, se quitter, puis se rap- procher de nouveau. Les lisières des bois , les buissons, les haies, les jardins, les en- droits marécageux , les bords des rivières , sont les lieux où ils exercent constamment leur industrie. On a prétendu qu'il règne entre les Mésanges moins d'attachement que de méfiance, et que les individus d'une même espèce se craignent mutuellement; on a même avancé que cette méfiance et cette crainte mutuelles étaient cause que MES ces Oiseaux se tenaient toujours à quelque distance les uns des autres. Si le fait était vrai, on ne saurait trop comment expliquer leur instinct de sociabilité; mais nous pou- vons assurer que , dans cette circonstance comme dans beaucoup d'autres , on s'est trompé. Si bien souvent les Mésanges qui composent une bande sont éparpillées çà et là sur le même arbre , c'est que les insectes qu'elles y cherchent n'y sont pas non plus ramassés sur un seul point, et non seule- ment alors elles se dispersent sur toutes les branches , mais , lorsque deux de ces Oi- seaux suivent la même direction , on les Voit arriver jusqu'au bout de la tige qu'ils parcourent, exerçant tranquillement leur industrie l'un près de l'autre. Si quelquefois il y a querelle entre les Mésanges, c'est toujours lorsque l'une est sur le point d'en- lever la proie à l'autre. D'ailleurs la plus grande preuve de leur sociabilité est que la plupart denlre elles ne sauraient vivre seules. La Mésa^jge à longue queue surtout offre un exemple bien remarquable du besoin de la société de ses semblables. Se voit-elle isolée, on l'entend incontinent se désespé- rer, si nous pouvons ainsi dire. Elle, d'ordi- naire si active pour ses besoins, oublie même alors de chercher sa nourriture. Ce n'est plus dans le bas des arbres qu'elle se pose; elle n'en visite plus les branches jus- qu'au dernier rameau pour y découvrir l'in- secte qui s'y cache; c'est sur la cime qu'elle se perche alors ; et de là , poussant de hauts cris d'appel, elle paraît attendre qu'on lui réponde. Si rien ne lui indique la présence de ses compagnes dans le voisinage, elle vole se percher sur un arbre plus éloigné, pour y recommencer ses cris. Enfin cette agitation ne cesse que lorsqu'elle a retrouvé la petite troupe dont elle faisait partie, ou une autre dans laquelle elle comptera dé- sormais. Mais pour offrir un témoignage plus écla- tant de l'attachement que ces petits Oiseaux ont les uns pour les autres, nous citerons le fait suivant. Étant en chasse, nous démon- tâmes d'un coup de fusil une Mésange à longue queue qui demeura accrochée à l'ar- bre sur lequel nous l'avions tirée. Soudain elle poussa de petits cris plaintifs qui atti- rèrent tout autour d'elle les individus assez nombreux dont se comDosait la bande à lao MES quelle elle appartenait. Ils voltigeaient avec agitation à côté de leur compagnon blessé, s'en approchaient jusqu'à le toucher, et pa- raissaient s'efforcer de l'attirer à eux par des cris particuliers. Enfin, après avoir observé quelque temps celte série de dévouement, nous les abattîmes l'un après l'autre, jus- qu'au dernier, sans que les coups de fusil pussent les déterminer à s'éloigner. Voilà bien certainement une preuve de l'attachement , nous dirions presque del'a- tnitié que les Mésanges à longue queue ont l'une pour l'autre. Si toutes les espèces du genre sont en général sociables, ce qu'on ne saurait mettre en doute, nous n'en connais- Éons cependant pas qui le soient à ce point. Les autres genres même ne nous offrent pas un exemple aussi remarquable; les Roite- lets seuls pourraient peut-être, sous ce rap- port, soutenir la comparaison. Mais il n'est point, parmi les Oiseaux, de lien si étroit que l'époque des amours ne dé- truise, et les Mésanges à longue queue, comme toutes leurs congénères , quand vient le moment de la reproduction, cessent de former des familles; on ne les rencontre plus que par couples. Toutes les Mésanges ne mettent pas à faire leur nid le même soin ni la même adresse. Les unes le construisent dans les arbres creux, dans les fentes des murailles, dans les trous abandonnés des Mulots et des Taupes , dans les vieux nids des Pies et des Écureuils ; les autres le placent entre les tiges des roseaux, à une certaine dislance de l'eau; d'autres le posent contre le tronc des arbres ou à l'enfourchure des branches; d'autres enfin le suspendent à l'extrémité des rameaux les plus flexibles. Parmi elles, celles qui apportent le plus d'art dans la construction de l'édifice qui doit recevoir leurs œufs et protéger leurs petits , sont la Mésange à longue queue et la Mésange Ré- miz. Celui de la première de ces deux es- pèces, ordinairement posé sur l'enlourche- ment des branches , est composé à l'exté- rieur avec des lichens , de la mousse et de la laine, entrelacés avec un art admirable, et est garni intérieurement d'une grande quantité de plumes el de duvet. Ce nid, qui affecte la forme d'un ovale, offre ceci de particulier que, sur deux de ses faces op- posées , sont pratiquées deux petites ouver- MES 725 lures qui se correspondent de telle façon que la femelle ou le mâle puissent entrer dans ce nid et en sortir sans être obligés de se retourner. Celte double ouverture est évidemment un fait de prévoyance inspiré à cet Oiseau par la nature; c'est afin que sa longue queue , qui, au moindre obstacle, se détache ou se froisse , fût à son aise du- rant l'incubation; et ce qui le prouve, c'est que, après l'éclosion et lorsque les jeunes peuvent se passer de la chaleur maternelle, en d'autres termes, lorsqu'il n'y a plus né- cessité pour la femelle ou pour le mâle de se tenir dans le nid , ils se hâtent de bou- cher l'une des deux ouvertures qu'ils y avaient ménagées. La Mésange Rémiz, elle, procède d'une autre façon et se montre bien autrement industrieuse. C'est, de tous les Oiseaux d'Europe , celui qui apporte le plus d'art dans la construction de son nid. H le suspend à l'extrémité d'une branche flexible et pendante au-dessus de l'eau , l'attache avec les fibres du chanvre , du lin , de l'or- tie , ou avec d'autres matières filamenteu- ses ; lui donne la forme d'un sac, d'une bourse ou d'une cornemuse aplatie; en place l'ouverture sur le côté, ordinairement sur celui qui fait face à l'eau, et le compose du duvet léger qui se trouve aux aigrettes des fleurs du saule, du peuplier, du trem- ble, des chardons, des pissenlits, etc. Pour entrelacer ce duvet avec des brins de racine, de façon à en composer un tissu épais, serré, presque semblable à du drap , la Rémiz n'emploie d'autre instrument que son bec. L'intérieur de ce nid ne diffère pas de l'ex- térieur. Quant aux autres espèces, elles se bornent à entasser sans trop d'art, dans le trou qu'elles ont choisi, du crin, de la bourre , des plumes, en un mot des matiè- res molles. Les Mésanges sont en général extrême- ment fécondes. Certaines espèces, comme la Moustacheetia Rémiz, ne fontordinairement que six ou huit œufs ; mais la Mésange bleue et la grande Charbonnière en pondent jus- qu'à quinze et dix-huit. Il n'est pas rare de voir le dernier de ces Oiseaux commencer une seconde ponte avant d'avoir émancipé sa première couvée. Ce qu'il y a de remarquable^ c'est que les Mésanges pondent toutes des œufsquiontàpeuprès la même couleur; ils sont blancs, marqués de taches rouges et 726 MES violettes. II y a quelquefois si peu de diffé- rence entre ceux des diverses espèces, qu'il est très difficile de ne pas les confondre. Peu d'oiseaux nourrissent leurs petits avec un zèle et une activité aussi infatigables ; il y en a peu qui leur soient plus attachés, et qui les défendent avec plus de courage contre les agresseurs. Eu raison du nombre des espèces et de leur considérable reproduction, les Mésanges seraient abondamment multipliées, si elles savaient veiller à leur conservation. Mais, en général, peu méfiantes, curieuses, hardies et sans défense, elles deviennent facilement la proie de l'oiseleur et des animaux qui cherchent à les surprendre. Le Hobereau, l'Émérillon, généralement tous les petits Oiseaux de proie, tant diurnes que nocturnes et même les Pies-Grièches , leur font la guerre; d'un autre côté, le Lérot, le Loir et les Souris détruisent souvent leurs pontes ou leurs nichées, en pénétrant dans les trous où la plupart d'entre elles font habituelle- ment leur nid. Tous les pièges, quelque grossiers qu'ils soient, sont bons pour pren- dre les Mésanges ; elles s'y jettent en étour- dies, même lorsqu'elles ont déjà failli en être les victimes. On trouve des Mésanges dans l'ancien et dans le nouveau continent; mais , par une exception assez rare, les espèces sont beau- coup plus nombreuses en Europe, et surtout dans le nord de cette partie du monde que partout ailleurs. Les Mésanges ont été confondues par quel- ques naluraiistesavecles Pics; d'autres, sans en faire des oiseaux de même genre, les ont pourtantconsidérés commeélant trèsvoisins les uns des autres. Cependant, si l'on excepte une seule espèce (la Mésange des marais), qui, à ce qu'on assure, creuse elle-même les arbres pour y placer son nid, particularité qu'elle partagerait avec les Pics, ces deux genres d'oiseaux sont aussi éloignés entre eux par leurs habitudes qu'ils le sont par leurs caractères. Le genre Mésange ( Parus) de Linné n'est plus aujourd'hui tel que l'avait fait son fon- dateur; des coupes assez nombreuses y ont été introduites. G. Cuvier, le premier, l'a divisé eu Mésanges proprement dites, en Moustaches et en Rémiz, et a fondé cette division sur quelques légères différences ti- MÉS rées du bec et sur quelque» particularités dans les habitudes. M. Temminck, qui d'a- bord avait résisté à cette manière de voir, s'est, lui aussi, décidé à établir trois sections dans le genre Parus ; lesSylvains, les Rive- rains et les Penduliens. Ces trois sections, qui ont pour motifs les oppositions d'habi- tudes, sont également distinctes entre elles par de légers caractères tirés des rémiges et du bec. Ainsi les Sylvains ont la première rémige de moyenne longueur; chez les Ri- verains elle est nulle, et les Penduliens ont un bec qui diffère totalement de celui des autres espèces. Quelques ornithologistes ont poussé plus loin encore le démembrement du genre Parus, devenu pour eux la famille des Paridées. Ainsi , pour ne parler que de nos espèces d'Europe, la Mésange a longue queue est devenue pour Leach le type d'une division particulière sous le nom de Mecis- tura, et les Parus crislatus, cœruleus et paluslris ont servi à Kaupà fonder, la pre- mière, le genre Lophophanes, la seconde, le genre Cyanistes, et la troisième, le genre Pœcile. C'est là, ce nous semble, pousser un peu trop loin la manie de faire des genres. Nous reconnaissons que le genre Mésange ne pouvait rester tel que l'avait créé Linné, ni même tel que l'avait modifié G Cuvier; mais nous sommes loin d'admettre qu'il faille sans motif réel multiplier les coupes et faire presque de chaque espèce un genre. Pour ne point tomber dans cet excès, nous adopterons la classification de G. Cuvier; seulement nous détacherons de ses Mésanges proprement dites le Parus caudalus, qui parait réellement devoir composer, sinon un genre, du moins un groupe particulier dans la famille des Mésanges. MÉSANGES PROPREMENT DITES. Parus, Linn. Elles ont pour caractères distinctifs un bec épais, presque droit, pointu; des tarses courts et robustes ; une queue égale ou légè- rementéchancrée. Toutes ont pouT habitude de vivre dans les buis et d'établir leur nid dans des trous. Parmi elles, nous ferons d'abord connaître les espèces que l'on rencontre en Europe. La MÉSANGE CHAKBONNiÉRE , Par. via]or Linn. (Ruff., pi. enl. 3, fig. 1). Tête d'un noir profond; joues blanches; une bande MES longitudinale noire sût la poitrine; dessus du corps olive-verdàtre, dessous jaune. — Habile plus particulièrement les parties tem- pérées et froides que les contrées chaudes de l'Europe. La Mes. petite CHARnoNNiÈnE, Par. ater Linn. (Nilson, Skandbiav. Faun., pi. 252, fig. 1). Parties supérieures cendrées ; dessous du corps blanc; deux bandes blanches sur l'aile ; le reste du plumage à peu près comme chez l'espèce précédente. — Habile le nord de l'Europe, l'Angleterre. De passage en France. On la trouve également au Japon. La Mes. nonnette. Par. paluslris Linn. (Biiiî.,pl. enl., 3, fig. 3). Dessus de la tête et nuque d'un noir profond; gorge noirâtre dans une petite étendue; dos gris-brun ; dessous du corps blanchâtre. — Habite très avant dans leNord, estcommuneen Hollande et en France, et vit pareillement dans l'Amé- rique septentrionale. La Mes. lugubre, Par. lugubris Natterer (Gould , Birds of Europe , part. 7). Même plumage que la précédente: seulement, le noir de la tête ne s'élend pas au-delà de l'oc- ciput, et celui de la gorge occupe un plus grand espace. — Habite les parties orientales du midi de l'Europe; commune en Dal- inatie. La MES. BORÉALE, Par. borealis de Sel. Lonth. Espèce nouvelle publiée en 1843 dans le Bulletin de l'Académie des sciences de Bruxelles par M. de Sel. Lonchamps. Même système de coloration et mêmes couleurs que chez les deux espèces précéden- tes, mais dilTérant de la palustris par une taille plus forte et par la tache d'un blanc pur qui occupe les côtés de la tête, et de la lugubris par une calotte plus large et d'un noir plus décidé. — Habite laNorwége et l'Is- lande, d'où l'expédition française du Nord a rapporté plusieurs individus. M. de Selys Lonchamps a encore proposé avec doute une deuxième espèce qu'il nomme Par. frigoris, et qui se distinguerait de la borealis par une taille moindre. La MES. A CEINTURE BLANCHE, Par. sibiri- cwsGmel. (BulV., pi. enl. 708, fig. 3). Tête et nuque brunes; gorge, devant du cou et haut de la poitrine d'un noir profond; tem- pes, côtés du cou et bande sur la poitrine bleues. — Habite les parties les plus septen- trionales de l'Europe et de l'Asie. En hiver. MES 727 elle se répand dans quelques provinces delà Russie. La Mes. bleue. Par. cœruleus Lin. (Buff., pi. enl. 3, fig, 2; voy. aussi l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 3 B, fig. 1). Une calotte azurée , bordée de blanc sur l'occiput; les joues blanclies, avec un trait noir ou bleu; le dessus du corps cendré-olivâtre; le des- sous jaune-citron. C'est l'espèce la plus com- mune que nous possédions. Elle se trouve aussi en Morée et au Japon. La Mes. azurée, Pa»\ cyanus Pall.(Vieill., Gai. des Ois., pi. 68). Front, tempes, tache sur la nuque et toutes les parties inférieures d'un blanc pur; têie entourée par une bande d'un bleu très foncé; dos, croupion, haut de l'aile et tache sur l'abdomen d'un bleu d'azur. — Habite le nord de l'Europe et de l'Asie. Vers la fin de l'automne, elle se ré- pand dans le centre de la Russie; quelque- fois elle s'avance en Pologne et jusque dans le nord de l'Allemagne. La MES. huppée. Par. cristatus Lin. (Buff., pi. enl. 502, fig. 2). Plumes de la huppe noires, bordées de blanchâtre; gorge, haut du cou, une raie sur les tempes, et collier d'un noir profond. Cette espèce, rare partout, visite, durant les hivers rigoureux, le centre et le midi de l'Europe; mais elle ne se montre jamais en grand nombre. La Mes. bicolore, Par. bicolor Lin. (Wils., Americ. birdSy V, 1, pi. S, fig. 5). Une tache noire au front; la huppe et toutes les parties supérieures couleur de plomb ; gorge, devant du cou et parties inférieures d'un blanc roussâtre. — Habite l'Amérique du Nord et le Groenland. Elle est accidentellement de passage en Suède, et a été vue plusieurs fois en Danemark. Parmi les espèces étrangères, nous décri- rons la MES. montagnarde. Par. monlicolus Vig. (Proc, I, 22). Tête, cou, poitrine, milieu du ventre, ailes et queue noirs; nu- que et joues blanches; flancs jaunes. — Ha- bite les montagnes de l'Himalaya , où elle paraît remplacer la Charbonnière d'Europe. La Mes. de BouKHARA, Par. bokharnesis Meyendorff. Elle ressemble par sa coloration à notre Par. ater; mais elle en diffère par une taille plus forte; le noir de la poitrine est en outre moins étendu sur les côtés. — ' Habite les environs de Boukbara. 728 MES La Mes. de Ténériffe , P. Teneriffœ Less. Cet oiseau a jusqu'ici été considéré comme une variété du Par. cœruleus; cependant elle a une couronne et les joues d'un blanc pur; la têle et le cou d'un noir bleu indigo; le dos bleu clair, et le dessous du corps jaune. — Habite l'île de Ténériffe. La Mes. a quatre taches, Par. quadrivit- tatus de La Fres. {Revue zool., mai 1840). Espèce remarquable par les nombreuses taches blanches qui forment, sur l'aile et la queue, quatre bandes de cette couleur. — Habite Manille ou l'Inde? MM. Lesson et Swainson ont, chacun de leur côté, fait du Par. furcatus de M. Tem- minck (P. indiens Gmel.) un genre particu- lier, l'un sous le nom de Furcaria, et l'autre sous celui de Leiolhrix. Mais cet Oiseau, de l'avis de plusieurs auteurs, ne serait point une Mésange; G. Cuvier le considère plutôt comme un Traquet ou un Gobe-Mouche, et G.-R. Gray le place dans la famille des Co-- tingas. Enfin, nous nous bornerons à citer comme appartenant encore à celte division : La Mes. étrangère, p. peregrinus Sparman( Caris., pi. 48 et 49) ; la Mes. élégante , P. elegans Less.; la Mes. noire, P. afer Lath. (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 137, fig. 1), du Gap; la MES. indienne, p. indicus Sparm. (Caris, pi. 50); la Mes. a tète noire , P. alriceps Hors f. (Tem m., pLcoL 287, fig. 2), de Java ; la Mes. a tète rouge , P. erythrocephalus Vig. (Proceed., l, 23), de l'Himalaya ; la Mes. A HUPPE NOIRE, P. nielanocephalus Vig. {loc. cit.), de l'Himalaya ; la Mes. a joues jaunes, P. xanUiogenys Vig. {loc. cit.), de l'Hima- laya; la Mes. a grosse tète, P . macrocepha- lus Lalh., de la Nouvelle-Zélande ; la Mes. DE la Nouvelle-Zélande, P. Novœ-Zelandiœ Lalh.; la Mes. momo, P. zelandicus Quoy et Gaim. {Voyage de l'Astrolabe, pi. 11, fig. 3), de la Nouvelle-Zélande ; la Mes. a scapu- laire, p. dorsatus Rupp. {Vogè'l nord-est Afrika, pi. 17), de l'Abyssinie. La province de Bone (Afrique) nourrit plusieurs espèces de Mésanges parmi les- quelles deux se sont trouvées nouvelles. M. AI. Malherbe, dans un Catalogue rai- sonné d'Oiseaux de l'Algérie, les décrit, l'une sous le nom de Mes. Ledoux , P. Ledouci Malh., et l'autre sous celui de Mes. a dos BLEU, P. cœruleanus U&lh.; la première est MES voisine du P. ater, et la seconde du P. cœ- ruleus. MÉCISTURES. Mecistura, Leach {Paroides, Brehm). Cette division ne renferme qu'une espèce qui se dislingue par un bec fort court, ur plumage comme décomposé, une queue très longue et très étagée, et par son mode de nidification à découvert. j La Mes. a longue queue , Mec. caudalui Leach , P . caudalus Linn. (Buff., pi. enl. .')02, fig. 3).Côlésdela tête, milieu du dos, rémiges, rectrices intermédiaires elcroupion noirs; dessus de la tête, cou, gorge et poi- trine blancs. — Habite presque tous les pays de l'Europe; elle vit aussi au Japon. MOUSTACHES. Calamophilus , Leach ( Pa- nurus, Koch ; OEgilhalus, Boié ; Mystaci- nus, Brehm). Celte section se caractérise par un be« dont la mandibule supérieure, plus longue que l'inférieure, est légèrement convexe et recourbée à sa pointe; par des ailes courtes, des jambes grêles et une nidification à dé- couvert, le nid étant fixé à des roseaux. Le type de cette section est la Mésange MOUSTACHE, Cal. biarmicus Leach, P. biar- micus Linn. (Buff., pi. enl. 618, fig. 1 et 2). Le caractère le plus tranché de cet Oiseau, celui qui lui a fait donner le nom qu'il porte, consiste dans deux bandes d'un noir de ve- lours, situées de chaque côté du cou, à par- tir de la base du bec; la femelle n'a pas ces moustaches. Elle diffère encore du mâle en ce que celui-ci a le dessus de la têle et la nuque d'un gris bleuâtre, tandis que chez elle ces parties sont roussàlres comme le reste du plumage. — Habite le nord de l'Europe, l'Angleterre, la Suède; elle vit également en Asie, sur les bords de la mer Caspienne. Quoi qu'en dise M, Temminck, elle est assez commune dans le midi de la France, et niche dans la Camargue. M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire pense que c'est à cette division qu'il faudrait rap- porter l'espèce dont MM. Lesson etSwainsou ont fait leurs genres Furcaria et Leiolhrix. REMIZ. OEgilhalus, Vigors {Pendulmuig Brehm; Paroides, Koch.) Ces Mésanges se distinguent radicalement MES MES 729 des autres par leur bec fin, taillé en alêne; par leurs tarses très courts, et surtout par leur mode de nidification, dont nous avons parlé plus haut. Trois espèces appartiennent à cette division générique : La Mésange Rémiz ; OEgit. pendulinus Vig., Par. pendultnus Linn. (BulT. . pi. enl. 618, fig. 3). Sommet de la tête et nuque d'un cendré pur; front et côtés de la tète d'un noir profond; gorge blanche; croupion cendré. — Habite la Pologne, la Russie, la Hongrie, quelques contrées de l'Alieniagne, l'Italie et tout le midi de la France. La Rémiz d'Afrique, OEgit. capensis, Par. capensis Gmel. (Levaill., Ois. d'Afr., pi. 138, fig. 1 et 2). Tête, cou, thorax et ven- tre d'un noir intense; côtés du cou et flancs blancs ; le reste du plumage cendré. — Ha- bite le cap de Bonne-Espérance. La Rémiz a tète couleur de feu, OEgit. flammiceps Barton {Proceed. V, 153), Tête et gorge couleur de feu; dos et scapulaires d'un jaune verdàtre; le croupion vert-jau- nâtre; ailes variées de jaune, de vert, de brun et de blanchâtre. — Habite les monta- gnes de l'Himalaya. (Z. Gerbe.) MÉSAKGES, Less. ois. — Syn. d'^gi- thales. Voy. ce mot. (Z. G.) MESA1\THUS, Nées. — Voy. willde- NOWIA. MESAPUS. CROST. — Ce nom est employé par Rafinesque pour désigner dans l'ordre des Décapodes bracbyures une nouvel le coupe générique qui est excessivement voisine de celle des Égéons, et qui n'a pas été adoptée par les carcinologistes. (H. L.) MÉSEMBRYANTHEMÉES. Mesem- bryanlhemeœ, bot. ph. — La famille qui a reçu ce nom ou celui de Ficoidées est envi- sagée différemment par divers auteurs. Les uns, avec M. Feiizl, la limitent aux nom- breuses espèces du seul genre Mesembryan- hemum ou Ficoïde, qui lui donne son nom ; et, si nous adoptons cette opinion, nous n'a- vons qu'à renvoyer ici à l'article de ce genre dont la description devient celle de la famille. Les autres y ajoutent d'autres genres, dont le nombre varie suivant les botanistes. Ces mêmes genres sont rejetés par M. Fenzl dans la famille des Portulacacées, où ils se distri- buent en plusieurs tribus. Nous pensons donc que cette discussion doit être renvoyée T. viu. à l'article des Portulacacées, et que nous se- rons mieux compris en exposant comparati- vement les caractères sur lesquels s'appuient ces diverses classifications. (Ad. J.) MESEMBUYAIVTHEMUM. bot. ph. — Voy. FICOÏDE. MESEMBRYA\THUS, Neck. {Elem. n. 735). BOT. PH. — Syn. de Mesambryanlhe- mum, Linn. MESEMBRYOIV , Adans. {Fam., H, 563). BOT. PH. — Syn. de Mesembryanihe- mum, Linn. MÉSEIVGÈRE. ois. — Nom vulgaire de la Mésange charbonnière. MÉSEMTÈRE. anat. — Voy. péritoine. MESENTERICA (p.EVo; , milieu ; £vt/ pov , intestin), bot. cr. — Ce genre de Tode {Fung. nieckl. , p. 7, tab. 2, fig. 12) , ainsi nommé à cause de sa grande ressemblance avec un Mésentère , n'est pas un Champignon parfait, mais bien le mycélium stérile de plusieurs espèces deTrichiacées. Voy. mycé- lium. (LÉv.) *MÉSENTÉRIPORE {mésentère, mem- brane qui réunit les intestins), polvp. — Genre de Polypiers établi par M. de Blain- ville pour plusieurs fossiles du calcaire ju- rassique des environs de Caen , qu'il place dans la première famille (les Operculifères) de ses Polypiers membraneux , entre les Adéones et les Rétépores. Ce genre est ca- ractérisé ainsi : ses cellules ovales obliques, un peu saillantes , à ouverture presque ter- minale, sont disposées en quinconce de ma- nière à former un Polypier calcaire, fixé, subglobuleux, et composé d'expansions con- tournées dans tous les sens, divergentes du point d'attache. M. de Blainville rapporte à ce genre VEschara scobinula de Lamarck, qui est une espèce vivante. (Duj.) MESE1\TERIIJM , Endl. {Gen. plant., p. 35, n. 403 d ). bot. cr. — Voy. trE-- mella , Dill. *1V!ESIA. OIS.— Genre établi en 1838 par Hodgson, dans la famille des Colingas, pour une espèce qu'il nomme M. argentaurus. (Z. G.) MÉSITE. Mesites. ois. — Genre dont la place dans la série ornithologique n'est pas encore parfaitement déterminée. M. Isid. Geoff. St.-Hilaire, à qui on en doit la créa- tion, en a donné communication à l'Aca- démie des Sciences , dans sa séance du 46* 730 MES Mes 9 avril 1838 , et l'a publié plus lard avec de bonnes Ggures de détails dans le Magasin de zoologie. On assigne pour caractères à ce genre : wn bec presque aussi long que le reste de la tête, à peu près droit, comprimé, à man- dibule supérieure entière, mousse à son ex- trémité, à mandibule inférieure présentant un angle vers le milieu ; des narines linéaires ouvertes dans un espace membraneux , qui se prolonge jusqu'au milieu du bec; des tarses médiocres, écussonnés ; quatre doigts libres, et bordés seulement près de leur ori- gine, celui du milieu le plus long de tous, l'interne dépassant un peu l'externe; des ongles assez petits, comprimés, très peu recourbés ; une queue à pennes larges, et des ailes courtes, dépassant à peine l'origine de la queue. M. Isid. Geoff.-St.-Hilaire, dans le travail que nous signalons plus haut, travail qu'il nous est impossible de suivre dans tous ses détails, a fait observer que l'oiseau , type du genre Mésite, d'après l'ensemble de ses caractères génériques et même de ses carac- tères spécifiques, se rapproche des Héliornes par sa tête, des Pénélopes et Catracas par son corps, notamment par ses ailes, des Pi- geons par ses pieds. « Ces dernières analo- gies, dit-il, sont évidemment celles aux- quelles doit être attribué le plus de valeur, au moins jusqu'à ce que l'étude du sque- lette permette de prononcer à cet égard avec une entière certitude; et s'il est incontes- table que le genre Mésite doit être considéré comme le type d'une famille nouvelle, celte famille paraît devoir se placer parmi les Gallinacés passéripèdes, près des Colom- bidés. » G.-R. Gray , en enregistrant ce genre dans son List of the gênera, ne lui a point tout-à-fait conservé la place que lui assigne M. Isid. GeolT.-St.-Hilaire : aussi le range-t-il dans l'ordre des Gallinacés et dans la famille des Mégapodidées, entre les genres Megapodius et Aleclhelia. L'espèce décrite par M. Isid. GeolT. St.-Hi- Uire est la Mésite variée, Mesiles variegala 0. Desmurs {Iconog . ornithol. , pi. XI) : Têle, dessus du corps, ailes et queue d'un roux feuille morte; ventre roux, avec des raies irrégulières noires; plastron jaune clair, avec des taches noires; gorge blanche; sour- cil jaune clair; espace nu entourant l'œil. Cet oiiteau a été envoyé de Madagascar par M. Dernier, officier de santé de la ma- rine. Il paraît fort rare, au moins dans les localités jusqu'à ce jour visitées par les Européens. On ne connaît absolument rien de ses mœurs. Vers ces derniers temps , M. 0. Desmurs a ajouté une dernière espèce à ce genre, il décrit, en effet, sous le nom de Mésite uni- coLORE, Mesiles unicolor (Iconog. ornilho.h pi. XII), un oiseau qui a la plus grande analogie avec le précédent , mais qui cepen- dant paraît en dillérer par son plumage, à peu près uniformément coloré; par un becel une taille moindres; par des tarses et des pieds un peu plus forts. Cette dernière espèce provient également de Madagascar, d'où elle a été envoyée au Muséum d'histoire naturelle de Paris, par M. Goudot. (Z. G.) *]|1ESITES (fASCTÎTï);, qui est au milieu). iNS, — Genre de Coléoptères tétramères, fa- milledesCurculionides gonatocères, division des Cossonides, créé par Schoenherr [Gen. et sp. Curcul. syn., t. IV, 2, p. 103; VIII, 2, p. 276). Ce genre renferme les espèces suivantes, qui toutes appartiennent à l'Eu- rope : M. pallidipennis Schr., Tardii Steph., cuneipes Sol., et rarus Chvt. La première est originaire du Caucase, la deuxième d'An- gleterre, et les deux dernières se trouvent dans les contrées méridionales de la France. (C.) aiÉSITIIVlITE. MIN.— Carbonate de Ma- gnésie et de Fer. Voy. carbonates. IVIESLIER. BOT. PU.— Nom vulgaire du Néflier ei d'une variété de Vigne. *MESOCAi\ÏIIlClJS (fxt'aoç, qui est au milieu; axavQo;, épineux), ins. — Genre de Coléoptères peiitamères. famille des Falpi- cornes, tribu des Phiihydrides, proposé par M . Hope {Culeoplerisfs Manual,iS3S,pA26), L'auteur y rapporte trois espèces de l'Afri- que tropicale, qui toutes ont quatre épines a l'extrémité des élytres. Il suppose aussi que l'Asie offre des représentants de ce genre. (C.) * MÉSOCÈKE. Mesocena [oiaoc, milieu ; x£vo;, ville), bot. cr.— (Pbycées.)M. Ehren berg a formé ce genre de formes très remar- quables qu'il regarde comme appartenant aux Bacillariées , et que M. Kutzing a né- cessairement placé dans sa monographi* MES des Diatomées. Voici les caractères assignés à ce genre: Corpuscules libres, solitaires, en anneau arrondi ou anguleux, souvent épi- neux. Cinq espèces sont connues : trois sont fossiles etontété trouvées en Grèce; les deux autres sont du Pérou. (Bréb.) *MESOCEIVTROIV(fx/Vcroç, moyen; 7ti'9y,. xoç, singe). MAM. — M. A. Wagner (Abrinche. Gel. Aug., VIII, 1829) désigne sous ce nom un groupe encore peu connu de Quadruma- nes catarrhiniens. (E. D.) *MESOPLIA. INS. — Genre de la famille des Nomadides, tribu des Apiens (Mellifè- res, Latr.), de l'ordre des Hyménoptères , établi par Lepeletier de Saint-Fargeau et Serville (Encyclop. méthod., t. X) sur une espèce de la Guadeloupe, Mesoplia a~urea Lep. St.-Farg. et Serv. { Bl.) *MESOPOL0BUS (ftcroç, milieu ; t^oZ;, pied; loS6;, lobe), ins. — Genre de la tribu des Chakidiens, groupe des Ptéroma- lites, de l'ordre des Hyménoptères, établi par M. Westwood, et caractérisé par des anten- nes de treize articles, des palpes maxillaires fourchus et des jambes intermédiaires pour- MES MES 733 vues d'un lobe interne. Le type du genre est le M. fusciventrisWeslw . {Lond. and Edimb. philos. Mag., 3" série, t. II, p. 666). (Bl.) MÉSOPllIOIV. Mesoprion {uIjov, milieu ; Trpi'tuv, scie), poiss. — Genre de l'ordre des Acanthoptérygiens , famille des Percoïdes , établi par G. Cuvier {Règ. anim., tom. II , pag. 143). Ces Poissons ont pour caractère principal une dentelure en forme de scie sur le milieu de chaque côté de leur tête. Ils appartiennent à la famille des Percoïdes par leurs dents vomériennes et palatines , et se rapprochent plus particulièrement des Ser- rans, dont ils ont été démembrés, par les canines qui se mêlent à leurs dents , en ve- lours, et qui arment le devant ou les côtés de leurs mâchoires. Les Mésoprions vivent dans les deux Océans; dans nos colonies françaises des Indes occidentales , on les désigne sous les noms de Vivaneau ou Vivanet et Sarde. On en connaît 39 espèces ou variétés remarqua- bles par l'éclat de leurs couleurs, et leur taille, qui, dans certaines espèces, atteint quelquefois 3 à 4 pieds. Parmi ces nombreu- ses espèces, nous citerons principalement : Le MÉsopRioN DoNDiAVA , Mesopnun uni- maculatus Cuv. Le bord montant du préo- percule a une fine dentelure, l'angle en a une plus forte et est arrondi; au-dessus de lui est une légère sinuosité rentrante. L'o- percule se termine en deux pointes arron- dies et plates. L'os surscapulaire est den- telé, mais non celui de l'épaule. Le museau, le sous-orbitaire et les os des mâchoires manquent d'écaillés. Les canines supérieu- res de devant et les latérales d'en bas sont fortes et pointues. Cette espèce est d'un jaune plus ou moins bronzé, argenté vers le ventre , avec une tache noire sur la ligne latérale et vis-à-vis le milieu de la partie molle de la dorsale; des lignes noires régnent le long de chaque rang d'écaillés. Quelques individus présen- tent des reûets pourpres vers la tête et ver- dâtres vers le dos, avec des nageoires d'un jaune roussâtre. Le Mésophion doré, Mesoprion uninotalus Cuv. et Val. La nuque est plus élevée; son sous-orbitaire est d'un tiers plus haut à pro- portion ; son inter-opercule n'offre aucune apparence de tubérosité , et son préopercule présente à peine un léger arc rentrant; sa dorsale et son ovale finissent en pointe ar- rondie. Excepté les canines, ses dents sont très fines. C'est une des plus belles espèces de Mé- soprions. Le dos, le dessus de la tête et le haut des joues sont d'un bleu d'acier bruni ; le bas des joues et les flancs d'un rose vif, avec reflets métalliques; le ventre est ar- genté; sur le tout régnent sept ou huit bandes longitudinales d'une belle couleur d'or. La dorsale a trois bandes jaunes sur un fond rosé; l'anale et les ventrales sont d'un beau jaune jonquille; la caudale d'un bel aurore, avec un liseré noirâtre; la pec- torale d'un aurore pâle; les lèvres roses; l'iris est rosé, glacé d'argent. A Saint-Domingue, celte espèce porte les noms de Sarde dorée , Sarde rouleuse ou Sarde argentée , suivant le plus ou moins d'éclat de ses couleurs. C'est la même que celle qu'a décrite Desmarest (Dict. class. d'hist. nat. ) sous le nom de Luljanus Au- brieli. Les plus grands individus ne dépas- sent pas 35 à 40 centimètres. Le MESOPRION ROUGE, Mesoprion aya Cuv. et Val., est aussi une espèce de Saint-Do- mingue, où elle porte le nom de Sarde rouge de haut fond. Sa couleur est entièrement d'un beau rouge carmin, avec des bords ar- gentés aux écailles. Sa taille ordinaire est de 75 centimètres ; quelques individus at- teignent cependant jusqu'à 1",00 de lon- gueur. C'est un poisson très estimé au Port- au-Prince; sa chair est bonne à manger et peut se conserver au moyen du sel. Les autres espèces de ce genre diffèrent à peine des précédentes par quelques détails d'organisation, ou quelques variétés de cou- leurs que nous croyons inutile de mention- ner. (J) *MESOPS (ixtctoi, médian; ^, œil), ms. — M. Serville a détaché des Truxales dans la tribu des Acridiens, de l'ordre des Or- thoptères, quelques espèces qui en diffèrent un peu par la position des yeux. Le type est le M. abbrevialus {Truxalis abbrevialus Pal. Beauv.). (Bl.) *MESOSA(p/aoç, qui est au milieu), ins. — Genre de Coléoptères subpentamères, tétramères de Latreille , famille des Longi- cornes , tribu des Lamiaires , proposé par Mégerle et adopté de préférence par Dejean (Catalogue, 3* édit., p. 371) à celui de Xy IZU MES totribus de Serville , qui avait déjà été em- ployé dans un autre ordre. Ce genre ren- ferme trois espèces européennes , les Lamia curculionoides , neiulosa de Fab., et myops de Schr. Cette dernière se retrouve en Si- bérie. (C.) *MESOSTEIRUS, DC. {Prodr., VI, 92). BOT. PH. — Voy. STILPNOPHYTUM , LeSS. *]MESOSTEMA (fx/^o;, milieu; arjvo'ç , étroit). INS. — Genre de Coléoptères hété- romères , famille des Mélasomes, tribu des Tentyrites, établi par Esehscholtz (Zoo- logical Atlas) et adopté par Solier {Ann. de la Soc. ent. dePr., t. IV, p. 396). Ce genre est composé de 7 espèces africaines : bupics- toides F., 01. (Blaps), M. elegans, oblonga, h-evicollis, punclipennis , Klugii et puncli- collis Sol. Elles proviennent d'Egypte et du Sénégal. (C.) *!MESOSTEIVUS(,;.t'5o;, milieu; azt^éc, étroit). INS. — Genre de la famille des Ichneu- monides, de l'ordre des Hyménoptères, établi par G ravetihorst sur quelques espèces voisines des Cryptus. Le type est le M. transfuga Grav. (Bl.) MÉSOTHORAX, ins. — Voy. tborax au mot INSECTES. IMÉSOTYPE ( ^£', ongle). INS. — Genre de Coléoptères subpentamères , tétramères de Latreille, famille des Cycliques, tribu des Chrysomélines , de nos Colaspides , formé par nous et adopté par Dejean {Catalogue, 3® éd., p. 430), où 9 espèces ont été énu- mérées. Mais ce nombre est aujourd'hui presque double. Nous citerons comme fai- sant partie de ce genre, les Colaspis testa- cea, quadrimaculala 0\ . , granulata , chlo- roptera Gr., et C. piclus Pert. Toutes sont originaires de l'Amérique méridionale. (G.) MÉTÉORES. — Voy. météorologie. MÉTÉORITES (de {ASTSupo;, élevé). — Corps solides, d'origine extra-terrestre, dont on observe de temps en temps la chute à la surface du sol. On a désigne successive- ment ces corps sous un très grand nombre de noms différents, tels que aérolilhes, pier- res de foudre, pierres de tonnerre, crraunies, pierres bolidiennes, uranoiitties, mclèoroli- Hies, etc. Le nom de météorites, plus généralement adopté, présente l'avantage de ne rien pré- juger ni sur l'origine ni sur la nature des corps auxquels il s'applique. CUUTE DES MÉTÉORITES. Avant d'entreprendre l'étude des météo- rites il convient de les bien distinguer de toutes les autres substances qui (lenventacci- deuiellement tomber à la surface du sol ; et, comme on va voir, celte distinction est facile. En effet, les circonstances qui accumi)agnent la chute des météorites se reproduisent avec une constance des plus remarquables et qui conlrasle avec la variété des phénomè- nes qui peuvent faire cortège à la chute de masses non météoriques. Nous verrons en outre que la nature minéralogique des pierres tombées du ciel ne permet de les confondre avec aucune autre substance, et suffit pour indiquer leur origine. Les corps terrestres qui peuvent acciden- tellement tomber sur le sol sont de nature quelconque. Ils ont été arrachés à leur position naturelle, et élevés vers les hautes régions de l'atmosphère, puis au bout d'uû cenain temps, abandonnés à leur propre poids. Les agents qui produisent le plus sou- vent ces transports sont principalement les liUi ' MET volcans, les grands vcûts (ouragans) et les trombes. Ces dernières comptent même parmi les causes les plus énergiques de transport. On peut se faire une idée de leur puissance |)nr l'exemple si souvent cité de la trombe qui, le 19 août 1845, causa tant de désastres dans le voisinage de Rouen, à Monville et à Ma- lauaay. Après avoir détruit trois grandes filatures, sous les ruines desquelles les ou- vriers furent ensevelis, elle transporta jus- qu'auprès de Dieppe, à des distances de 23 et 38ki!omètres, desdébris detoutes sortes, tels que vitres, ardoises, planches, pièces de charpente, voyageant par les airs à une telle hauteur, que ceuï qui les aperçurent crurent voir des feuilles d'arbres. On cite parmi ces débris une piacche de 40 centi- mètres de long sur 12 de large et un d'épais- seur. Parmi les transports dus aux grands vents on mentionne surtout les pluies de sable ob- servées loin de tout amas de cette substance et par exemple en pleine mer. Pareille chose arriva entre autres, le 7 février 1863, à Té- nériffe, dont le pic se trouva pendant la nuit véritablement saupoudré d'un sable fauve visiblement arraché au désert de Sahara, distant de plus de 320 kilomètres.- Enfin chaque éruption volcanique pro- jette dans les airs des quantités plus ou moins considérables de matériaux pulvéru- lents, désignés généralement sous le nom de cendres, et dont la composition n'a rien de fixe. Si Pair est calme, la cendre retombe sur le cône même de la montagne ou dans son voisinage, et c'est ainsi qu'en l'an 79 de notre ère eut lieu la ruine de Pompéi, ense- velie sous une pluie de cendres vomies par le Vésuve; mais si l'air est agité, et s'il existe, dans les couches supérieures de l'at- mosphère, un courant horizontal suffisam- ment énergique, les cendres sont entraînées latéralement. Quand la vitesse du vent su- périeur diminue, la cendre, abandonnée à elle-même, tombe sur le sol. Les éruptions du Vésuve ont quelquefois couvert de cen- dres Conslantinople, ou même certains points de l'Egypte, et les cendresdes volcans d'Islande sont allées fréquemment tomber en Norwége. A ces trois causes principales de trans- port \\ faut ajouter l'électricité atmosphé- rique, dont les effets mécaniques ont ét6 parfois très remarquables. Arago, dans sa Notice sur le tonnerre, cite plusieurs exemples d'arbres entiers et de pierres ainsi trans- portés; il raconte même le cas d'un mur pesant environ 26 0OO kilogrammes, et que la foudre portât tout d'une pièce à près de 3 mètres de distance. Ces différents agents mécaniques une fois signalés, et les matériaux qu'ils trans- portent une fois écartés, il reste les vérita- bles météorites dont nous allons nous occu- per d'une manière exclusive. L'apparition d'un globe de feu, rentrant dans le groupe de météores que l'on désigne depuis fort longtemps sous le nom debolides, constitue In première phase du phénomène. Il est vrai que dans certains cas ce météore n'a pas été aperçu, mais ou peut croire que sa présence était simplement dissimulée, soit par l'interposition d'une couche de nuages, soit par le voisinage du soleil qui en éicignait l'éclat. Dans les conditions favora- bles, c'est-à-dire par de belles nuits, l'éclat dos bolides est souvent remarquable : la lumière de la lune dans son plein en est sou- vent effacée. Cette circonstance a été signalée, par exemple, pour les bolides de iJarbotan (Lot-et-Garonne), 24 juillet l790,Benarès (Inde), 19 décembre 1798, Orgueil (Taru- cl-Garonne), 14juillet 1864, etc. De même que l'éclat, la couleur des bo- lides varie dans une certaine mesure, et l'on est frappé de l'analogie des teintes qu'ils présentent avec celles que revêtent les étoi- les filantes. Le bolide de Barbotan était d'un blanc mat et blafard; celui de Saint- Mesmin (30 mai 1866) était rougeâtre. Il arrive quelquefois que la couleur du bolide change pendant la durée de l'appari- tion : ainsi le bolide d'Orgueil devint blanc, de rouge qu'il était d'abord. Ou a beaucoup discuté pour savoir la grosseur des bolides, et dans diverses circon- stances cette grosseur a été estimée avec soin. En général, comme pour Barbotan, le diamètre apparent du globe paraît ^jIus grand que celui de la lune; quelquefois^ cependant, comme à Wes'.on (Gonnecticut), 14 décembre 1807, il ne semble avoir que la moitié ou les deux tiers du volume de noire satellite. Insistons sur ce que ces évaluations, vs- rlables avec la situation de l'observaleur et la disposition de celui-ci, doivent avoir de vague. Nous disons la disposition, car il rstbienprouvéque deux iiiiiividus différents, ayant à évaluer les mêmes distances ou les uit'ines longueurs, recevront des impressions qui différeront toujours dans le même sens. Les uns tendent à voir plus grand, les autres plus petit, et ceci n'est qu'un cas du chapi- tre si intéressant des erreurs physiologiques avec lesquelles il faut compter dans toutes les observations astronomiques. D'ailleurs, les bolides étant brillants pa- raissent, par suite de phénomènes de l'irra- diât ion, plus grands qu'ils nesont réellement, et, suivant certains physiciens, la distance cntri^ la grandeur véritable et la grandeur apparente peut, être très-considérable. C'est par exemple ce qui résulte d'expé- riences très-intéressantes exécutées par M. Lavtrrence Smiih, de Louisville, et con- ."■i^nécs dans \e Silltman American. Cet ex- pL'iitiieutateur ût usage de trois corps solides diiïérents portés à une haute temiiérature, savdir: les pointes decharbon entre lesquelles jaillit l'arc lumineux de la lampe électrique ; de la chaux soumise à l'action du chalumeau à g.iz oxy-hydrogène, enfin de l'acier porte 0 l'incandescence dans un courantd'oxygène. Ces corps fureat observés par une nuit flaire, et le corps lumineux, sans compter les rayons qui seJiiblaient en émanor, fut com- paré au disque de la lune qui était alors à peu près dans «on plein. Or il se trouva que le point lumineux donné par le charbon, et qui avait en réalité trois dixièmes de pouce, parut à 200 yards avoir un diamètre égal à la moitié de celui de la lune ; à un quart de mille il offrait trois fois le diamètre du satellite, et trois l'dis et demi ce diamètre à un demi-mille. Avec la chaux, qui donnait un point lumi- '.imix de quatre dixièmes de pouce, les gros- se urs apparentes à 200 yards, à un quart de nîillcetà un demi-mille, furent un tiers du (1 .itneire de la lune, et deux fois ce dianiè- Ic Knfin l'acier incandesceut, réellement de deux dixièmes de pouce, parut aussi gros que la lune à un demi-mille. Il résulte de là, que si l'on avait calculé, d'après rapparence, le volum.edes corps lu- mineux, on aurait trouvé pour le charbon 30 pieds au lieu de trois dixièmes de pouce, T. VIII. pour la chaux oO pieds au lieu de quatre dixièmes de pouce, et pour l'acier 25 p;?(lfl au lieu de deux dixièmes de pouce. L'appli- cation de ce fait est immédiate aux bolides, et peut servir à expliquer, jusqu'à un certain point, la disproportion observée, comme on va voir, entre le volume apparent du bolide e« le volume réel des pierres qu'il laisse tomber. Les résultats sont moins incertains eu ce qui concerne la mesure des hauteurs des bolides, surtout depuis les recherches do M. Petit et de M. Laussedat, qui ont enfin permis de constituer une méthode commode et qui paraît sûre. On doit attacher d'au- tant plus d'intérêt aux mesures dont il s'a- git, qu'elles forment peut-être, en outre des renseignements sur les bolides eux-mèjues, quelques données positives sur la hauteur de ' notre atmosphère. On peut admettre le I chiffre de 65 kilomètres comme la moyenne I des hauteurs mesurées jusqu'ici. D'ailleurs, la hauteur d'un même bolide I peut varier. D'après M. Laussedat, celle du ; bolide d'Orgueil a varié entre 90 et 25 kilo- mètres. De pareilles élévations rendent nalurel- lement très vaste la surface du sol sur la- ' quelle le bolide est visible. M. le professeur LSroiigtiiart a vu, de Gisors (Eure), le bolide dont il vientd'êtrequestionetqiii se trouvait à plus de 600 kilomètres de l'observateur. On a cité des faits analogues dans plusieurs autres circonstances. Un fait fort important, au point de vue de la théorie des météorites, est que la trajec- toire décrite par les bolides est toujours très-peu inclinée à l'horizon, et quelquefois même sensiblement horizontale; c'est entre autres ce qui a été observé lors du bolide d'Orgueil, qui a pu être ohservé tout le long de la côte nord de l'Espagne, parallèleineni, à laquelle il se mouvait. I L'orientation de cette trajectoire par rap- ' port aux points cardinaux est très varice. Taiidis que le bolide dont il vient d'être 1 parlé marchait de l'ouest-nord-ouest à l'est- I sud-est, celui de Barbotan, de même que ! celui de Cliarsonvillr! (Loiret), 23 novem- bre 1S20, se mouvaient du sud au nord; celui de Weston (Connecticut), 14 décem- bre 1807, de l'est à l'ouest; celui de Laigle (Orne), 26 avril 1803, du sud-est au nord- ouest; celui dcBenarès (Indes), 19 décem-' 4J* 7Zi6 MET bre 1798, de l'ouest à l'est, et nous pour- rions prolonger beaucoup cette cnumération d'où, pensons-nous, ou ferait difOcilement sortir une loi quelconque. Même variété du reste dans la vitesse des bolides, avec cette circonstance capitale tou- tefois, que si ces vitesses peuvent être extrê- mement diflerentes, elles sont en dispropor- tion complète avec les vitesses que peuvent prendre les corps terrestres même les plus rapides. Ce n'est pas en effet aux locomotives lancées à toute vapeur, ni aux birondellcs, ni à l'ouragan, ni même aux boulets de canon qui peuvent francbir jusqu'à 500 mè- tres par seconde qu'il faut comparer les bo- lides décrivant leur trajectoire. Ceux-ci, en effet, d'après les mesures les plus précises, font de 30 à 40 kilomètres par seconde, c'est-à-dire possèdent une vitesse toutàfaii de l'ordre decellesqui entraînent les planètes dans leurs orbites. Qui ne verra dans ce ré- sultat une première raison pour admettre l'origine extra-terrestre des bolides? Mais nous aurons à revenir sur ce sujet. Le globe de feu, en progressant à travers l'atmosphère, laisse derrière lui un sillage eu forme de queue, doué, dans certains cas, d'un éclat nébuleux remarquable. Des traî- nées de ce genre ont présenté le curieux ca- ractère de persister pendant plusieurs minu- tes, et même, si l'on en croit certains récits, pendant plusieurs heures. Voici, à ce sujet, une observation intéres- sante de M. Boisse, de Rodez. Le 11 novem- bre 1864, à cinq heures 36 minutes du soir, uu bolide extrêmement brillant traversa le ciel du nord au sud avec une vitesse pro.Ji- gieu.'e. 11 laissa derrière lui une longue traînée lumineuse, remarquable à la fois par sa persistance et les phases successives par lesquelles elle passa. Ce n'était d'abord qu'un sillon d'un blanc éclatant, étroit et linéaire; mais bientôt la traînée s'élargit progressivement, diminuant à la fois d'in- tensité et d'cdat, et présentant tour à tour toutes les uuuuces d'un corps qui, porté au • rouge blanc, se refroidit peu à peu. Les par- lies extrêmes de cette traînée disparurent les premières; la partie moyenne persista de façon qu'au bout de cinq minutes il restait encore uu nuage rougcàtre parfaitement dis- tinct, de forme allongée uu peu irrégulière, ayant une longueur de 12 à 15 degrés sur MET une largeur de 1 à 2 degrés. Ajoutons que cet amas nuageux paraissait formé d'étin- celles fines et serrées mais très dislinctrs, (jui passaient du rouge-cerise au rouge som- bre, semblaient se disperser etdescendre très lentement, rappelant, dit le témoin auquel nous empruntons cette description, les pluies de paillettes étincelantes que produi- sent certaines fusées d'artifice. Il ne faudrait pas croire que telle est l'apparence habituelle des traînées qui nous occupent; elles sont au contraire douées de colorations et de formes diverses, variables non-seulement à chaque apparition, mais encore pendant la durée d'un même phéjio- mène. D'ordinaire, c'est une simple queue plus ou moins allongée, et dont la forme générale est triangulaire, mais parfois c'est une nébulosité d'une forme très compliquée. Par exemple, le bolide qui se montra, le 20 juin 1866, au-dessus de Boulogne-sur- Mer, était suivi, d'après quelques témoins, dune bande lumineuse parsemée de nœuds brillants et contournée en hélice, à la manière d'un gigantesque tire-bouchon. Après avoir parcouru une trajectoire plus ou moins étendue, le globe fait explosion, et on le voit tout à coup se diviser en plusieurs éclats qui se précipitent dan» diverses directions. Celte explosion est accompagnée il'un bruit qui n'arrive aux spectateurs qu'après un temps appréciable, souvent plusieurs minutes. 11 est alors formidable, et si l'on réfléchit qu'il se produit dans des régions de l'atmosphère où l'air, extrêmement raréfié, se prête très-mal à la propagation du son, on reste convaincu qu'il doit pro- digieusement dépasser en intensité les divers bruits, même les plus forts, qui viennent habituellement frapper nos oreilles. Cette intensité rend compte de la vaste étendue de pays sur laquelle le son est perceptible. Lors de la chute de Laigle, la détonation retentit à 120 kilomètres à la ronde ; à Saint-Mesmiu, on l'a entendue sur 85 kilomètres; à Orgueil, sur 360 kilo- mètres, etc. Remarquons d'ailleurs que cette détonation n'est que fort exceplionnclle- nient simple. D'ordinaire elle se compose d'un nombre plus ou moins grand d'ex- plosions, qui font penser à des décharges successives de batteries d'artillerie Le MET nombre trois se roproduif. d'une manière fort remarquable; il ful,"crîirc autres, con- stnit- lors des bolides de Charsonville, d'Or- gueil et de Saint-Mesmiu. En même temps que ces détonations, ou immédiatement après, on entend un roule- ment simulant un feu de peloton, parfois Irès-prolongé, et qui subit des renforce- ments et des alfaiblissements successifs. Ce roulement rappelle aussi le bruit d'une voi- ture pesamment chargée et y a été souvent comparé. C'est seulement après ces divers pliéno- mènes lumineux et sonores que tombent les celais de météorites. Leur chute est accom- pagnée de sifflements semblables à ceux que font entendre des projectiles lancés avec vitesse, et que les Chinois comparent, d'après M. Abel Rémusal, au bruissement des ailes des oies sauvages, ou encore à celui d'une étolfe qu'on déchire. Évidemment ce sifflement indique que les météorites se meuvent avec une cer- taine vitesse, fait dont on a une nouvelle preuve dans la profondeur plus ou moins grande à laquelle pénèlrent les météorites dans le sol, suivant la nature de celui-ci. Toutefois cette vitesse est loin d'être aussi giandi' qu'on pourrait le croire, et en tout cas, elle n'oflVe aucun rapport avec celle des bolides. Ce qui suffit pour le prouver, c'est que d'ordinaire les pierres ne sont pas brisées par leur choc sur le sol, et que mème,àPultusk (Pologne), 30 janvier 1868, la glace très mince qui recouvrait la ri- vière Naren ne fut pas cassée ; or, on sait que les anciens boulets de canon de pierre se brisaient contre tous les obstacles un peu | durs qu'ils rencontraient. On doit en con- \ dure que la vitesse des météorites est moin- ; dre que celle des boulets dont il s'agit; cependant elle est assez grande pour qu'un sol résistant soit parfois pénétré, comme on l'a observé par exemple en .Algérie, à Au- male, le 23 août 1865. Une des pierres tombée à Laigle (Orne), en 1803, cassa une | branche d un poirier; une de celles tom- bées à Benarès, dans l'inde, le 19 décembre ' 1788, traversa un toit; celle de Barbotan, i 2i juillet l'yo, écrasa une chaumière et i pénétra dans lesol ; enfiu, pour en finir avec <;ette énumérationqui pourrait être longue, joutons que l'une des pierres tombées le MET 7/! 7 i" mai 1860 àsNcw-Concord, aux Etats- Unis, brisa en deux une traverse de chemin de fer, dont le Muséum possède un frag- ment. Les personnes qui veulent prendre les météorites au moment de leur chute en sont empêchées par la haute température de ces pierres ; mais leur chaleur paraît tout à fait localisée à la surface, l'inté- rieur étant au contraire remarquablement froid. On ne peut en citer de plus bel exem- ple que celui de la pierre de Dhumsalla (Indes), 14 juillet 1860, dont les fragments recueillis iuunédiatement après la chute, et tenus dans la main pendant un instant, étaient tellement froids que les doigts en étaient transis. « Cette assertion, dit M. le Df Charles T, Jackson, de Boston, celte assertion extraordinaire qui est consignée dans le rapport sans aucune expression de doute, indiquerait que la masse de la météorite conservait dans son intérieur le froid intense des espaces interplanétaires, — 50 degrés centigrades, tandis que la surface était mise en ignition en entrant dans l'atmosphère terrestre. D'après la remarque de M. Agassiz, c'est un cas ana- logue à celui de la glace frite des cuisiniers chinois. » On peut aussi rappeler à ce sujet que la comtiosiliou de la météorite charbonneuse d'Orgueil (14 mai 1864) ne permet pas d'admettre que l'inlériciir de ce corps ait dépassé une température très modérée : cette météorite contient en effet des sub- stances qu'une faible chaleur suffit pour décomposer, et cela, même dans le voisinage de la surface. En comparant le nombre des météorites fournies par une même ciiute, on observe des différences considérables, comme on eï peut juger par les exemples suivants qu ont étépris au hasard: on n'a ramassé qu'un seule masse après les cliutes de Lucé (176'" Sigeua (1773), Wold Cottage (1793), Saiic (1798), Apt (1803), Chassigny (1815), Ju- vinas (1821), Vouillé (1831), Château-Re- nard (184 I), Braunau (1847), etc. On en a trouvé deux à Agram (1751), trois à Char, sonville (1810), à Saint-Mesmiu (1866), etc. ; une dizaine à Toulouse (1812) ; douze environ à Siène (1794) ; un bien plus grand nombre à Barbotan (1790), à Benarès (1792), 7Ù8 MET à Weslon (1807); une centaine à Orgueil (1866), Un millier à Knyahinya (1SG6); trois raille environ à Laigle (1803), et peut- être plus encore à Pullusk (1868). Le Muséum seul a eu récemment en dépôt tout près de raille pierres provenant de celte dernière chute. Quand il arrive, comme dans les derniers cas cités ci-dessus, que les météorites sont nombreuses, il y a grand intérêt à étudier leur distribution sur le terrain. On en a entre autres la preuve par les résultats im- portants fournis par l'élude des chutes de Lai- gle,d'Orgueil, de Knyahinya et dePultusk. Dans tous les cas, ces pierres sont dispersées sur une ellipse allongée dont l'axe répond à la proportion de la trajectoire, et dans la- quelle elles sont pour ainsi dire triées par ordre de grosseur. Les plus volumineuses sont à un bout, les petites à l'autre, et les moyennes entre ces deux situations extrê- mes. Mais il semble résulter des documenls réu- nis jusqu'ici que les grosses pierres, et par conséquent les petites, sont tantôt à un bout, tatuôl à l'autre, suivant les chutes. Ainsi, M. Biot, dans son Rapport sur la chute de Laigle, après être arrivé à démontrer que le bolide marchait"du S.-E.,au N.-O. avec une déclinaison d'environ 22 degrés, constate que les plus grosses pierres sont tombées à l'extrémité sud-est du grand axede l'ellipse, les plus petites à l'autre extrémité, et les moyennes entre ces deux points : les plus grosses pierres seraient donc tombées avant les autres. Celte conclusion est confirmée par l'é- tude faite sur la chute de Knyahinya, par M. de Haidiuger : là encore les plus grosses pierres sont tombées à l'arrière de l'ellipse dans laquelle les fragments tombés étaient compris. Toutefois il ne faut pas regarder ce résul- tat comme indiquant la loi de distribution topographique des pierres. En effet, l'en- quête qu'il a ouvert sur la chute d'Orgueil a conduit M. Daubrée à reconnaître que les pierres les plus volumineuses sont au con- traire, dans cette circonstance, tombées à l'avant de l'ellipse, et les plus petites à l'arrière. « Ce triage, dit l'auteur, a été évidemment produit par l'inégale résistance que l'air oppose à ces projectiles selon leur MET masse, ce qui s'acLordc avec la supposition qu'ils arrivaient suivant la même direction et très-rapprochés les uns des autres. » Un fait identique est signalé par la Haute école de Varsovie relativement à la dislributiou des pierres tombées à Pultusk. Une autre interprétation est évidemment nécessaire pour les cas où le résultat con- traire a été observé, et ceci nous donne occasion de remarquer qu'un grand nom* bre de pirticularités offertes par la chute des météorites sont restées jusqu'à présent sans explication. Ainsi la cause de l'explosion et surtout des détonations multiples, celle des roulements, celle de l'incandescence, et bien d'autres, sont encore absolument in- connues. Il était naturel de se demander si les chutes sont liées d'une manière quelcon- que avec les diverses époques de l'année, et quelques météoiitologisies ont même essayé d'établir des théories sur la variabi- lité du nombre des chutes selon les divers mois. Sans vouloir nier que le phénomène qui nous occupe présente des maxima et des miuima annuels, il faut toutefois convenir que ceux-ci sont peu sensibles. On en sera convaincu en jetant un coup d'œil sur le tableau suivant, oîisant reportées mensuelle- ment les 104 chutes de pierres représentée» au Muséum : Janvier . . . . . . . 5 Juillet . . 6 8 Août . . 7 Mars ... 10 Seplembre. . . . . . 8 Avril ... 10 Oclobre . . 9 Jhi ... 10 Nuvembro. . . . Décembic. . . . . . 11 Juin ... 13 . . 7 On voit qu'il est difficile de tirer une conclusion un peu probable de ces nombres; ils indiqueraient peut-être des maxima en juin et en novembre. Ce dernier serait inté- ressant, .s'il était bien constaté, eu ce qu'it coïnciderait avec un des raaxima observés pour les étoiles filantes. D'ailleurs il faut remarquer que la posi- tion de ces maxima change un peu avec le nombre d'observations que l'on considère. Ainsi, Arago groupant 206 observations plus ou moins authentiques, a obtenu les nombres mensuels consignés dans la pre- mière colonne du tableau suivant. Dans la seconde se trouvent les nombres obtenus MET par M. Grog, qui s'est livré à un travail ana- logue. Janvier . . di 10 Juillet. . . 93 10 Février . . , \o ir. Aoûl. . . . Ifi 15 Mars . . . . 22 17 Sopli'iubrc . 17 11! Avril . . . . IS 14i/o Octobre . . 18 U Mai . . . . 20 17 Noveiiilire . '^0 Ki Juin. . . . . 18 18 Décembre . 13 9 Toutefois la dissemblance entre ces di- vers tableaux n'est pas aussi grande qu'on pourrait le croire : si l'on construit les trois courbes qu'ils représentent, on sera frappé d'un certain parallélisme qu'elles affec- tent. On constatera chez toutes l'existence d'un maximum très-net, correspondant au mois de novembre. Ces résultats, tout in- complets qu'ils soient, permettent d'espérer que de nouvelles études feront découvrir la loi de périodicité qui, très probablement, ré- git le phénomène de la chute des météorites. Dès à présent, plusieurs météorilologistes de? plus autorisés admettent que certaines dates sont particulièrement favorables aux chutes. Dans une lettre qu'il nous a fait l'honneur de nous adresser en date du i\ novembre 1867, M. Greg signale les dates favorables suivantes : Février, d'i 13 au 19. Mars, dii 6 au 15. Avril, du 9 au 19. Mai, le 1" (?) du 9 au 1'/, et du 17 nu 19. Juin, du 2 au 15. — Maximum, le 9. Juillet, du 3 au 8 et du 14 au 18. Août, du 4 au 10. Septembre, du 4 au 10 et le 24. Octobre, du 1" au 14. Novembre, du 25 au 30. Décembre, du 5 au 16. — Maximum, le 11. Ce sont des conclusions du même ^enre qu'il faut tirer des études faites jusqu'ici rela- tivement à la distribution horairedes chutes, elle vague est même encore plus grand à cause de la possibilité oîi l'on se trouve de pouvoir établir le calcul de façons diverses. En effet, on peut considérer l'heure des chutes comme devant être réduite à ce qu'elle eût été poup chacune, si toutes les chutes eussent eu lieu sur le même point, et c'est par exemple ainsi que M. de Haidinger, dans un récent travail, a compris le problème ; mais on peut aussi, comme le veut par exemple M. Greg, regarder les heures des observations comme données directement par des témoins ; on n'a alors que le temps local. Le tableau sui- vant comprend à la fois les chiffres donnés par la première méthode (colonne 1) et ceux donnés par laseconde (colonne 2). Ceux-ci se MÉÏ 7/iO rapportent seulement aux aérolithes tombés dans riiémisphcre nord de 1700 à 1866 : De minuit à 1 licuic » 1 — 1 licure à 2 1 » — 2 — 3 4 2 — 3 — 4 1 3 — 4 — 5 4 4 — 5 — (i 1 , — 0 - 7 11 5 -7 — 8 7 8 — 8 - 9 2 5 — 9 — 10 5 0 — 10 - II. 5 a — 11 — midi 12 14 Total do minuit à midi 53 54 Do midi îi 1 Iionre 8 9 — 1 heure à 2 9 10 — 2 - 3 7 10 — 3 - 4 S 10 -4~ 5.... 7 19 -5- 6 5 5 — G- 7 3 8 -7 - 8 7 5 — 8 - 9 12 8 — 9 — 10 3 5 — 10 - 11 2 .. — 11 - à minuit _i, _L Total de midi à minuit 73 96 La première méthode nous paraît cepen- dant, sous certains rapports, préférable à l'autre qui considérerait deux chutes obser- vées simultanément à 180 degrés de longi- tude, comme ayant eu lieu à douze heures d'intervalle. Elle montre, ce que d'ailleurs l'autre indique aussi, que les météorites sont bien plus abondantes le jour que la nuit. Ce fait très-remarquable avait déjà fixé l'at- tention dequelques observateurs, et en parti- culier deM. A.Herschell, qui disaiten 1866; « Il semble que sur 72 météorites dont la chute est entièrement connue, le plus grand nombre (58) sont tombées après midi, de midi à neuf heure» du soir. » Il y a un grand intérêt, une fois ceci posé, de voir comment se distribuent, à la fois, mensuellement et horairement, les chu- tes les mieux constatées : cette distribution est indiquée dans le tableau suivant, que nous devons à l'obligeance de M. Greg : De minuit De midi à midi. à minuit. Janvier » 5 «/j Février 4 i/o 9 Mars 1 l/ô 7 I/o Avril 3 " 9 *■ Mai 7 1/.2 10 1/2 Juin 61/2 8 i/a Juillet 3 11) Août 5 8 Septembre 8 7 Octobre 7 i/o 6 Novembre 1 */2 9 1/2 Décembre 8 5 Totaux Û 95 1;, 750 MET En consiriiisant les deux courbes qui reprcscntentces chiffres, oa voit, entreautrcs rosuilats curieux, que le maximum que les laljlt-aux prccéilcnts iudiqueul pour novem- bre est entièrement dû aux météorites d/« - nés, c'est-à-dire à celles qui tombent de midi à minuit; la courbe des météorites nocturnes donne précisément en novembre r.n minimum excessivement marqué. Comment est réglée la distribution gco- grjpliique des chutes? On pourrait croire que cette distribution est sensiblement uniforme à la surface du globe ; cependant il n'eu est rien. Certaines contrées parais- sent, pour ainsi dire, favorisées. Ainsi, sur 150 chutes environ de pierres bien consta- tées, 34 appartiennent aux Indes anglaises, c'est-à-dire près de 24 pour 100, bien que la surface de la péninsule soit loin de représenter le quart des pays où les chules sont observées. L'étude de 337 chules appartenant à l'hémisphère nord, dont les catalogues font mention, a montré à M. Greg une distri- bution qui paraît subordonnée à la latitude comme le montrent les chiffres suivants : Entre 5° et 10° de lat. n., on connaît 3 chutes. _ 10 20 ~ 18 — — 20 30 — 35 — — 30 40 — 75 - _ 40 50 - 129 — _ 50 CO — 08 - — GO 70 — 9 — Cependant il est possible que cette iné- galité ne soit qu'apparente et due seulement à l'inégale répartition des hommes capables d'observer le phénomène et de le noter. En effet, en faisant intervenir à la fois la surface des diverses contrées de l'Europe et la densité de la population de chacune d'elles, ou trouve (la France étant prise pour unité) : Nombre NoniI,i-e obsvrvé. calculé. Franco 19 19 Iles-Britanniqi;os. . . H 12 Espagne 5 9 Allemagne 12 13 Autriche li 13 Italie 11 14 Ru^^sie d'Europe ... 12 ) on 31 \ on États-Unis 18 T" s]^*' et les choses deviennent plus uniformes qu'on ne pensait d'abord. Il convient toutefois, d'insister sur ce fait, que là distribution n'est pas absolu- ment égale, et nous en avons un exemple sans réplique sur le territoire même de la MET France. Les chutes françaises représentcrs au Muséum d'histoire naturelle sont au nombre de vingt-six : douze d'entre elles, c'est-à-dire plus de la moitié, oppariicnneiit à nos départements les plus méridionaux, (jui ne sont, on le sait, ni les plus civilisés, ni l(s plus [iciiplés des départements fran- çais. iUmarquons, en outre, qu'à côté de 34 chutes de pierres que nous avons indiquées dans l'Inde, ce vaste territoire n'a fourni que trois fers météoriques; peut-être expli- ([ucra t on ce fait en admettant que les niasses métalliques ont été employées par les anciens Indiens ; mais alors comment se fait il qu'aux États-Unis on observe pré- cisément le contraire? Le nombre des fers est à peu près double de celui des pierres, et il s'élève au moins à cinquante. La chute des météorites est un spectacle des plus grandioses et des plus imposants. Divers auteurs parlent de la frayeur causée sur des populations entières, par l'explosion d'un bolide et la chute des pierres. On assure que, dans de pareilles circonstances, les animaux eux-mêmes se sont montrés vivement affectés avant que la détonation se fût fait entendre. M. Biot en cite des exemples à propos de l'explosion du bolide de Laigle, et des faits analogues, sinon plus intéressants, ont été observés à Dou- logne-sur-Mer, lors du bolide du 20 juin IS66. Ainsi, M. Nollens assure que « son chien, quelques minutes avant le phéno- mène, était tourmenté; qu'il avait la léte en l'air, à la porte du bureau, et tremblait». C'est en recherchant la cause de ces allures inaccoutumées que M. Nollens aperçut dans le ciel la traînée lumineuse dont nous avons [);\rlé. D'un autre côté, le gardien da fanal d'Aliiseck raconte que peu de temps avant le phénomène, ses poules, ses canards et ses pigeons étaient rentrés au logis aussi préci- pitamment que s'ils eussent été poursuivis |iar un chien. Il faut bien dire qu'on est parfaitement autorisé à n'accorder à ce phénomène gran- diose qu'une admiration mêlée d'appréhen- sion. Plus d'une fois il a été la cause de terribles accidents. On lit dans le catalogue où iM. Éd. Biot a enregistré les météores observés en Chine, qu'une pierre tombée en l'an 616 de notre ère fracassa un cha- ftlÉT riot et fiia dix hommes. Le capitnine hol- landais, Willmnnn rapporte, quY'tant ru mer, une houle qui pesait 4 kiloRramnirs tua deux hommes on tombant sur le (loul de son navire qui voguait à pleines voilos ; le lait se passait à la fin du xvii'' siècle. Un franciscain fut tué à Milan par une petite pierre vers l^i même époque. On a prétendu à diverses reprises que des météorites avaient causé des incendies, maisjusqu'à présent on n'en a aucun exem- ple bien constaté. Quoi qu'il en soit, le phé- nomène est en lui-même assez imposant pour frapper vivement les populations même les moins avancées, aussi a-t-il été ob- servé dès la plus haute antiquité. C'est ainsi que les historiens chinois, grecs et romains font mention de toutes sortes de chutes de météorites, doot queique-unes sont décrites avec une exactitude qui sur- prend. Le phénomène était regardé, confor- mément à la tendance générale des anciens, comme une manifestation directe des puis- sances surnaturelles; certaines pierres fu- rent même élevées à la dignité de divinités. Témoin celle qui était adorée sous le nom û'Elagabale chez les Phéniciens, do Cybèle ou Alére des dieux chez les Phrygiens de Jupiter Ammon dans la Libye, et qu\ 104 ans avant notre ère, eut à Rome son temple et ses prêtres. Dès l'aniiquité, toutefois, degrands esprits se firent des météorites une idée plus appro- chante de la réalité. Ainsi, à Poccasion de la grande pierre qui tomba, eu l'année 407 avant notre ère, près de l'^Egos Potamos, Anaxagore avança, suivant Pline, qu'elle avait été détachée du corps même du soleil. Et cette opinion est d'autant plus remarqua- blequ'ellefut remplacée dans l'ère moderne par des explications plus insoutenables les unes que les autres. Ces croyances supersti- tieuses ou ces explications erronées, se re- produisant à l'occasion de chaque chute, nuisirent, dans l'esprit des savants du siècle dernier, au phénomène lui-même. Ils firent la faute, trop facile à commettre, il est vrai, de ne point séparer le fait attesté par tant de témoins des idées qui lui faisaient habi- tuellement cortège, et comme les idées étaient inadmissibles, le fait fut déclaré fabuleux. Les choses en étaient là^ quand, en 1768, MEI' 751 trois chutes eurent lieu sur des points diiTc- rents de la France. L'une à Lucé, dans le Miine, une autre ù Aire, en Artois, le drr- nierà Coutarice, en Nurmandie. La muluelle ressemblance des pierres de ces trois cliutes et les conditions identiques des trois phé- nomènes provoquèrent l'attention générale. L'Académie des sciences nomma alors une commission formée de Fougeroux, Cadet et Lavoisier, qui s'occupèrent surtout de la chute de Lucé. Le résultat de l'enquête fut que, vers quatre heures et demie du soir, le 13 septembre 1768, on vit paraître près de Lucé un nuage orageux d'où partit uu coup de tonnerre sec, et à peu près semblable à un coup de canon, et qu'on entendit à la suite un siffle- ment qui imitait si bien le mugissement d'un bœuf, que plusieurs personnes y furent trompées. « Enfin, plusieurs particuliers qui travaillaient à la récolte dans la paroisse de Périgné, à trois lieues environ de Luré, ayant entendu le même bruit, regardè- rent eu haut et virent un corps opaque qui décrivait une ligne courbe et qui alla tombersur une pelouze dans le grand chemin du Mans, auprès duquel ils travaillaient. Tous y accoururent promptement et trou- vèrent une espèce de pierre dont environ la moitié était enfoncée dans la terre; mais elle était si chaude et si brûlante qu'il n'é- tait pas possible d'y toucher. Alors ils fu- rent tous saisis de frayeur et prirent la fuite; mais étant revenus quelque temps après, ils virent qu'elle n'avait pas changé de place, et ils la trouvèrent assez refroi- die pour pouvoir la manier et l'examiner de plus près ». Bien que le récit ait été, comme on voit, aussi formel que possible, la Commission, dominée par les préjugés de l'époque, préféra recourir, pour expliquer le phénomène, à une série de suppositions, non-seulement très compliquées, mais très abstraites. « Nous croyons devoir conclure, dirent les commissaires, que la pierre n'est pas tombée du ciel L'opinion qui nous paraît la plus probable, celle qui cadre le mieux avec les principes reçus en physique, avec les faits observés et avec nos propres expé- riences, c'est que cette pierre, qui peut-être était couverte d'une petite couche de terre ou de gazon, aura été frappée par la foudre et qu'elle aura été ainsi mise en évidence. » 752 WET La question paraissait ainsi déCnU'ive- mcnt résolue par la négative, quand, en 1798, fies pierres qui tombèrent à Benarès, dans l'Inde^ firent complètement changer les idées des savants. A peine le récit de cette chute arriva-t-il en Europe, que les physiciens ne firent aucune difficulté d'en admettre la possibilité. Lesanciennes pierres tombées du ciel et conservées comme par basard dans quelque coin des collections furent analysées avec soin par plusieurs chimistes illustres, tels que Howard, Bour- non, Vauqueiin; on imagina des systèmes innombrables pour expliquer l'origine de ces corps étranges, et Ton attendit avec impatience que l'occasion d'étudier avec précision toutes les conditions du phéno- mène fût fournie par une nouvelle chute. Celle-ci eut lieu le 26 avril de l'année 1803 aux environs de Laigle, dans le dépar- tement de l'Orne. Envoyé dans ce but par l'Arailémie des sciences, M. Biot étudia le phénomène dans tous ses détails, et publia un rapport qui restera certainement comme un modèle en ce genre. Depuis cette épo- que de laquelle date l'admission tout à fait définitive du phénomène dans ledomainede la science, plusieurs éludes firent connaître avec plus de détails les principales particu- larités du phénomène, entre autres celles que M. Fleuriau, de Bellevue, publia sur la chute de Juvinas, et celle que M. Daubrée fit à l'occasion de la chute d'Orgueil. DESCRIPTION DES MÉTÉORITES. Les savants qui, en 176S, firent pour l'Académie des sciences le rapport dont nous venons de jiarler, font intervenir comme argument à l'appui de leurs conclusions ce fait que toutes les météorites se ressemblent. Cela fut, en elTet, admis pendant fort long- temps, et beaucoup de personnes ont même aujourd'hui conservé cette opinion. Il suffit d" jeter les yeux sur une collection de mé- '-iorites pour concevoir une idée toute difTé- icnte. Rien n'est plus varié que la nature (le ces pierres, dont le seul caractère iden- tique est d'avoir une origine extra-terrestre. il faut dire cependant que les différences d'aspect, même dans le cas où elles sont 'le plus marquées, sont tout à fait insensibles quand on n'observe que des échantillons entiers, c'est-à-dire ayant conservé la forme WEr qu'ils avaient au moment de leur chute Dansée cas, on reconnaît que la forme géné- rale de ces corps présente le caractère con- stant d'être essentiellement fragmentaire. C'est toujours un polyèdre plus ou moins irrégulier, dont les arêtes et les angles sont émoussés. Il est très-évident à première vue que cette forme résulte d'une fracture, et par conséquent que les météorites sont des éclats de corps plus gros, résultat important comme on le verra plus loin. Les surfaces de ces polyèdres ne sont pas généralement pla- nes. Elle portent presque toujours, et sou- vent en très grand nombre, des dépressions rappelant grossièrement l'empreinte que feraient des doigts sur une pâte molle. La dimension de ces capsules varie beaucoup, et le fond des plus grandes est souvent parse- mé de dépressions plus petites. Ce que nous disons de la variété de forme des météorites peut s'appliquer à leur volu- me et à leur poids. Certains échantillons pèsent à peine quelques grammes, et d'au- tres atteignent plusieurs tonnes. Ces derniers sont excessivement rares, et il y a lieu de s'étonner qu'il ne nous arrive jamais que des masses après tout si peu volumineuses. Les deux échantillons les plus gros que possède la collection du Muséum sont de 625 et de 780 kilogrammes. Il ont été recueillis, l'un à Caille (Alpes-Maritimes) en 1S28 et l'autre à Charcas (Mexique) en 1866. Le fer de Cranborne (Australie)- que possède le British Muséum pèse 3700 ki- logrammes, et il existe des masses bien plus volumineuses encore sur certains points de l'Amérique du Sud. Un caractère constant des météorites c'esS l'existence à leurs surfaces d'une couche mince de matière vitreuse qui enveloppe exactement toute la masse. Cette croûte, qui constitue comme un vernis plus ou moins brillant, présente divers caractères dont l'é- tude a fourni des notions importantes. On ne peut douter qu'elle ne soit due à une fusion superficielle subie pendant un temps très court par les météorites ; on peut la reproduire artificiellement en soumetlanl à l'action presque instantanée d'un chalumeau suffisamment puissant de petits fragments de météorites. En général elle n'est pas uniformément répartie sur toute la surface deséchaolillons, mais présente des bourre- MET \èU et des rides dont la forme a pu, dans certains ras.indiqucr la positiou qu'avait la rncléorite en traversant l'air. Nous avons insisté sur la nécessité d'exa- miner des échantillons entiers pour recon- naître entre eux les analogies qui nous oc- cupent. Si en effet on étudie des échantil- lons brisés et montrant ainsi la nature niinéralogique de leurs parties internes, ou voit à l'instant se dessiner des dilTérencos considérables. L'une des plus saillantes est due à la nature essentiellement mélalli(iue de certaines météorites et à la nature li- thoide ou pierreuse de certaines autres. Les météorites métalliques dont il s'agit sont connues depuis fort longtemps sous le nom de fersinétéorkjues. Elles sont for- mées de la réunion eu proportion variable de plusieurs alliages renfermant des mé- taux nombreux, parmi lesquels le fer et le nikcl prédominent de beaucoup. Au point de vue des propriétés physiques les fers se distinguent tout de suite les uns des autres par leur plus ou moins grande malléabilité : les uns sont doués des pro- priétés que l'on recherche chez le fer pour l'uiiliser et se laissent forger; d'autres sont si fragiles qu'ils tombent en poudre sous le marteau. Ces diiïérenccs, dues à la fois à ta coîiiposition et à l'état plus ou moins cris- tallin, ne sont pas sans relation avec la den- sité des diverses masses. Celle-ci, égale en moyenne à 7,7, varie de 6 (Rokycan) à S (Tazewell). Certains fers mé- téoriques présentent la propriété d'être na- turellement passifs, c'est-à-dire de ne pas précipiter le sulfate de cuivre en contact duquel ou les met, et de ne pas être atta- quées par l'acide azotique à 36 degrés. On n'a pas attaché à ce fait toute l'importance qu'il nous parait avoir ; il convient en effet de remarquer avant tout que cette passivité est d'une espèce absolument différente de la passivité que peuvent présenter les diffé- rents fers terrestres, à la suite de certaines I)réparation. Celle-ci est essentiellement su|)erûcielle et due, à n'en pas douter à une couche excessivement légère d'une matière protectrice. Que l'on rompe cette couche en y [iratiquant une simple écorchurc, et aussi- tôt les phénomènes de passivité disparais- scnl. Au contraire, la passivité des fers mfteoriqnes est interne : elle appartient en MET 733 quelque sorte à chaque molécule, et par conséquent les sections, les polissages et autres opérations mécaniques ne pcuvcîit lui porter aucune atteinte. Nous avons pu évaporer compiétemcut une dissolution de sulfate de cuivre sur une lame polie de fer dcCiiarcas, sans produire la moindre préci-i pitation de métal, et nous avons laiss(? des copeaux de ce fer séjourner dans l'acide azotique ordinaire sans voir leur dissolution. Toutefois, dans ce dernier cas, il a toujours été facile de constater une légère attaque superficielle, et ce fait est fort important au point de vue de la théorie du phénomène. 11 résulte, eu résumé, d'un grand nombre d'expériences que nous avons faites sur ce sujet, qu'il existe au point de vue de la passivité, mais bien entendu à ce point de vue seulement, une grande analogie entre les fers météoriques et les aciers terrestres. M. Saint-Edme, dans un intéressant travail sur la passivité de l'acier, disait : «Quand on plonge une tige d'acier dans de l'acide azotique ordinaire (marquant 36 degrés Baume, ayant une densité de 1,34), il se manifeste autour du métal un bouillonne- ment rapide et tumultueux indiquant une action première très vive de la part de l'a- cide, mais au bout d'un temps très court, en général avant 20 secondes, le dégagement du gaz cesse subitement, l'acier devient passif. Une tige de fer placée dans les mêmes conditions est attaquée d'une manière con- tinue. Tous les aciers anglais, allemands, fondus, forgés, etc., donnent lieu au même phénomène, et la réaction est si nette qu'on peut l'invoquer comme un caractère distinc- tif parfaitement rigoureux de l'acier. » A ce compte, et en employant la méthode de M. Saint-Edme, certains fers météoriques, et en particulier celui de Charcas que nous venons de citer, seraient classés d'emblée parmi les aciers. Or on verra combien, pour la composition, ils se distinguent de ceux-ci. Qui sait si ces faits, qu'il sera peut-être per- mis de rattacher à la présence de gaz con- densés dans ces métaux, ne mettront pas sur la voie de la vraie théorie de la passivité? Nous poursuivons nos expériences dans celte direction. Sous le rapport magnétique, les fers météo- riques présentent aussi de très grandes dif- férences. Les uns s'aimantent facilement e» 48 (54 MET ■conservent leur magnétisme d'une manière permanente; d'autres, comme le fer de «Vharcas, n'ont guère plus de force coerciti\c que le fer doux, et ce rcsullat prend de Tin- térêt quand on le rapproche de celui que nous venons d'indiquer quant à la passivité. II montre que l'analogie delà masse de Chnr- cas avec l'acier ne se soutient pas longtemps. On verra plus loin qu'au contraire les grains de fer que l'on peut extraire de cer- taines pierres météoriques sont tout à fait semblables à l'acier au point de vue magné- tique. Certains fers météoriques ont été cités, mais sans détails, comme doués naturelle- ment du magnétisme polaire ; le fait nous paraît demander confirmation. Parmi les chutes de météorites, les chutes de fer constituent, par leur rareté relative, une véritable exception. Depuis plus de cent ans, on n'en connaît que deux bien constatées en Europe : l'une eut lieu à Hraschina, près d'Agram, en Croatie, le 26 mai 1751, l'autre à Draunau^ en Bohême, le 14 juillet 1847. Pendant ce temps il s'est produit au moins une centaine de chutes de pierres. Cette circonstance justiflera les quelques détails qui suivent sur les deux fers dont il s'agit. Schreibcrs, dans son bel ouvrage sur les météorites (1), a donné une magnifique planche qui représente le fer d'Agram avant qu'on y eût pratiqué de section. C'est une masse, d'environ 35 kilogrammes, ayant la forme généraled'une pyramidctriangulairc, et présentant en grand nombre sur sa sur- face, recouverte d'ailleurs de la croule vi- treuse, les dépressions dont nousavonsp.irlé. D'après Rumler, sa densité est de 7,824 et il renferme, suivant l'analyse de Holger, 83,29 pour 100 de fer, 11,84 de nickel, 1,38 d'aluminium, 1,26 de cobalt, et de petites quantités de manganèse, de calcium, de magnésium et de silicium. Quant au fer de Braunau 11 offre avec le précédent beaucoup de traits de ressem- blance. Eeinert a trouvé que sa densité est égale à 7,7142 et d'après MM. Duflos et j (1) Schreibcrs, Beitrœge zur Geschichle iinà Kennlniss meleorischer, Sttin- und Metalmassen und der Erscheinungen, welche deren Mederfal- len zu begleiten pflesen MET Fischer il renferme, sur 100 parti-?* . 91,882 de fer, 5,517 de nickel, 0,52î) de cobalt et des quantités très faibles de cui- vre, demanganèse, d'arsenic, de calcium, de magnésium, de silicium, de carbone, de chlore et de soufre. Il diffère du fer d'A- gram par de petites baguettes brillantes, d'tes rhabdiles, qu'il renferme dans sa nia.^se et qu'on rend visibles en pratiquant au travers de celle-ci une section plane. Nous aurons à revenir sur la nature de ces baguettes. Ajoutons que le fer de Braunau possède le clivage cubique, ce qu'on n'observe pas pouf le fer d'Agram. On a observé dans d'autres régions du globe la chute de fers météoriques mais toujours en petit nombre. Nous ne pouvons guère citer que le fer de Santa-Rosa (Nou- velle-Grenade), 20 avril 1810, celui de Panganoor (Indes), 23 novembre 1 8M , celui d'ailleurs douteux de Bayden (Willshire, Angleterre), 12mai 1825, et celui de Char- lotte (Dickson County, États-Unis), 31 juil- let ou i'^' août 1835. Ajoutons toutefois, pour être complet, qu'on a aussi donné eu 1842 le récit d'une chute de fer qui aurait eu lieu le 5 décembre à Eaufromont, près d Épinal (Vosges) ; mais ce fer n'est pas re- présenté dans les collections et nous n'en connaissons pas d'analyse. Celte rareté des chutes de fer contraste avec le nombre considérable de fers mé- téoriques que renferment les- collections. Au Muséum, par exemple, on peut voir soixante-quatre fers différents parfaitement authentiques. L'explication en est dans ce fait, que le fer météorique présente des caractères qui n'appartiennent qu'à lui. Il suffit de recon- naître ces caractères chez un fer donné pour être absolument certain qu'il est d'origine météorique : ils se rapportent d'abord à la composition chimique et en second lieu à \!\ structure. Disons quelques mots de ces dcus points. Mais auparavant faisons remarquer quQ le fer n'existe pas, comme minéral, à la sur- face de la terre. Tous les minerais de fer renferment ce métal à l'état de combinaison. On a bien, dans quelques cas, trouvé des particules de fer métallique à la surface du globe, mais toujours on a reconnu qu'elles provenaient, soit de réductions opérées acci- MET den tellement, par excmi)Iodaus les houillères cn3;iniiiiées, soit d'antiques exploilalions. Il va d'ailleurs sans dire que ce fer natif étant dnfer tcricsirc ne présente ni la com- position ni la structure des l'ers météoriques. Nous avons déjà donné la composition des masses d'Agrani et de Braunau : cette composition est, d'une manière générale, celle de tous les fers météoriques. Klic se distingue essentiellement de celle des fers terrestres par in présence du nickel en quan- tité ordinairement suffisante pour être rendu immédiatement visible par un essai des plus simples. Toutefois le caractère le plus facile à con- stater se rapporte à la structure. Il est en même temps le plus saillant et a été décou- vert par Widmansisetten. Voici en quoi il consiste: Si l'on verse nu acide sur une lame polie de fer ordinaire, elle perd son éclat et prend, comme on sait, une surface finement gre- nue. L'expérience répétée sur une lame de fer météorique ne donne pas les mêmes ré- sultats; l'acide fait alors apparaître des figu- res plus ou moins compliquées et remarqua- bles par leur extrême régularité. Ce sont des baguettes brillantes entrecroisées sous des angles déterminéset se détachant nettement sur le fond mat du fer attaque. Ces baguettes étant on relief sur le fond, [ le fer ainsi traité devient un véritable cliché ! propre à l'impression et il arrive souvent ! qu'on s'en sert pour cet usage. On voit par I exemple dans le bel ouvrage de Schreibers, 1 que nous avons eu déjà occasion de citer, des impresi-ions de ce genre. RI. le docteur Otto ! iiUchner est arrivée produire des éiir^uves d'un;; très grande perfection, ainsi qu'en | témoignent hautement les remarquables échantillons qu'il a bien voulu nous faire | parvenir. j On connaît dans la .«cience les dessins dont il s'agit sous le nom de figures de Wid- man si eu iten, nom qu'elles ont reçu, comme ou voit, en l'honneur de l'illustre savant qui ' les a découvertes. I Leur cause doit être attribuée à la fois à ; la nature cristalline de la masse métallique et à l'existence, dans celle-ci, de baguettes ou de lamelles régulièrement orientées, d'une substance insoluble ou peu solubledans les acides. MET 7-) 5 Cn a beauc.jup discute sur la nature de cette matière, et l'on peut dire qu'aujour- d'hui encore on n'est pas absolument d'ac- cord sur ce sujet. Un certain nombre de sa- vants parmi lesquels il s'en trouve des plus autorisés admettent que cette matière bril- lante, peu soluble, n'est autre chose qu'un phosphurc double de fer et de nickel, dont l'existence est incontestable chez certains fers météoriques, et que l'on connaît géné- ralcmentsous le nom ûq. schrcibersile. Cette matière, étudiée particulièrement par Berze- lius, se rapproche par la composition des rhubdites du fer de Braunau. Mais il s''en faut de beaucoup que cette opinion soit à l'abri de toute critique, et suivant nous il suffit d'un seul fait pour la renverser. Le fer météorique de Caille, dont Hdus allons avoir à dire quelques mots, est remarquable entre tous par la beauté des figures de Widmanstœtten qu'il produit. Or, deux analyses dues à M. Rivot, et par conséquent d'une exactitude rigoureuse, n'y ont décelé aucune trace de phosphore. Dans la plupart des autres cas, la proportion de phosphore est certaineiuent trop faible pour se rapportera la totatité des lamelles brillantes dont on constate l'existence; c'est ce qui a lieu, par exemple, pour les fers de Rio Juncal et de San Francisco del Mezquital, tout récem- ment analysés par M. Damour, et qui n'ont donnéque2 millièmes environ de phosphore. Le doute est complètement levé pour nous depuis que nous sommes arrivé à analyser les lamcllesbrillantes indépendammentdela masse qui les contient. Dès à présent nous nous sommes assure qu'elles sont formées d'un alliage particulier de fer et de nickel, dans les lames duquel la schreibersite [irc- sentc la plus grande tendance à se réunir cii petits grains ou en petites lamelles, et qui se représente cxactemeot par la formule Fc6Ni. Cette manière de voir concorde jusqu'à uu certain point avec celle que M. de Rei- chenbach a développée il y a quelques an- nées dans \c.s Annales de Poggendorff. Pour lui les fers météoriques résultent de l'en- semble qu'il appelle trias de trois alliages de fer et de nickel. Ce sont la lœnite {Bal- keneisen) , la kamacite [bandeisen) et la plessile {FuUcisen) ; la schreibersite n'étant oue répandue çà et là sans ordre déterminé. 75G MET Or, le rôle que les savants auxquels nous avons fait allusion tout à l'heure attribuent à laschreibersite, dans la formation des Ggu- rcs, M. de Roiclienbach l'aitribuc à la kania- ciic. Un grand nombre d'expériences que nous avons fuites nous-méme nous contrai- gnent à nous ranger complètement à cet avis, et nous ont permis de préciser, beaucoup mieux que ne l'a fait le savant allemand, le rôle des divers alliages météoriques. Soumis à l'expérience de Widmanstetten, les divers fers sont loin de donner la même figure ; et même on connaît plusieurs fers, météoriques à n'en pas douter, tels que celui deScriba (États-Unis), qui ne donnent pas plus de dessin qu'un fer terreslre. Kn mettant de côté ces cas tout à fait exceptionnels, on voit certains fers ne donner les figures que d"une manière décousue, çà et là, comme si un dessin primitivement régulier avait été dérangé et brisé : c'est le cas du fer décou- vert à Dacotah (États-Unis), en 1863. Il y en a qui les offrent avec une netteté remar- quable, comme le fer de Caille et celui de Rio-Juncal. Chez certains, comme chez celui trouvé en 1792 à Zacatecas (Mexique), elles sont largement dessinées ; chez d'autres, au contraire, chez Braunau par exemple, elle sont très fines. Quelquefois elles sont for- mées par l'entrecroisement de lignes très serrées et ailleurs, comme dans le fer trouvé en 1802 au cap de Bonne-Espérance, ce gont de larges bandes qui les constituent. L'élude de ces figures est intéressante, el M. Shepard a pu s'en servir comme carac- tère distinctif dans un essai de classification des météorites métalliques. Widmanstœtten, dans une série d'expé- riences, a mis en évidence la structure des fers météoriques, non plus au moyen d'un acide, mais eu chauffant au contact de l'air une plaque polie avec soin. Cette plaque prend alors simultanément, dans ses diverses parties, des colorations variées et identiques avec celles qu'une lame d'acier prendsucces- sivcment à mesure que la température s'é- lève. Ces teintes, dues à l'inégale oxydabilité des alliages météoriques, dessine une sorte de mosaïque très apparente dont l'étude complète celle des figures produites par les «cides. Un fait très remarquable dans la produc- tion de CCS dernières figures, c'est que, lŒ l' quel que soit l'état de faiblesse de l'acide employé ou le peu de temps de sou action, dès que la figure se dessine elle est complète. Elle ne peut rien gagner par l'emploi d'un acide plus fort ou par une pluslongue durée de l'expérience, si ce n'est de la netteté. Il en est tout autrement lorsque les aci- des sont remplacés par la solution de sels bien choisis. M. Daubrée a déjà montré, dans un travail auquel nous avons été asso- cié, qu'une lame polie de fer météorique précipite le cuivre dans la solution duquel on la plonge, d'abord sous la forme de peti- tes auréoles très remarquables, qui dispa- raissent ensuite par l'effet du cuivrage total de la masse, mais qu'on peut faire appa- raître de nouveau par un lavage convenable . Il résulte des expériences que nous avons faites depuis de notre côté, que ces auréoles constituent comme le premier temps des figures de Widmanstœtten avec lesquelles elles ne semblent pourtant avoir aucun rapport. Nous avons étudie les relations très intimes de position qui existent entre ces auréoles et les baguettes qui dessinent la figure définitive. L'élude de cette sorte d'embryogénie des figures ne nous a été possible que grâce à l'emploi du bichlorure de mercure qui présente, sur les solutions de sulfate de cui- vre, de très nombreux avantages. D'abord la substitution d'un chlorure à un sulfate élimine les perturbations apportées par l'é- tat de passivité de beaucoup de fers ; en second lieu, le mercure et le protochlorure de mercure précipités sur le fer ne contrac- tent pas d'adhérence avec lui, de sorte qu'il suffit de la plus légère friction pour s'en débarrasser, au lieu que le lavage du cuivre métallique est excessivement long et nécessite l'emploi de corps d'un maniement pénible, tels que la potasse et l'ammonia- que. Quand on plonge une lame polie de fep de Charcas, par exemple, dans une dissolu- tion froide et peu concentrée de bichlorure de mercure dans l'eau, on observe pres- que instantanément la production des au- réoles qui viennent d'être signalées. Ces auréoles correspondent à un alliage plua attaquable que le reste de la niasse, ainsj que nous nous en sommes assure de di\ erses manières, et entre autres par MET IVSude très-attcnlivc des ligures irisées dont nous pariions tout à l'heure, comme résuliant du chauffage à l'air des plaques de fer polies et que nous croyons jiouvoir rap- porter à la plessiic do M. de Reichcnbach. Si la dissolution niercuriquc est coiicen- iroe, on voit aux auréoles s'ajouter des bn^ucites qui dessinent des alignements dont l'analogie avec les figuresde Widman- slœtten est déjà très-nette. Toutefois, une foule de détails peuvent ainsi être étudiés, que l'action plus énergique d'un acide ne permet pas d'apercevoir. I.a figure corres- pondant à ce second temps méritera une description spéciale. KnfiD,en employant une dissolution saturée et chaude de bichlorure de mercure, le fir de Charcas donne les i)ius belles figures qu'il soit possible de voir, et ce résultat est d'au- tant plus remarquable, que le fer dont il s'agit ne donne par les acides que des figures bien inférieures à celles de beaucoup d'au- tres niasses de même origine. Ce n'est pas le lieu d'insister sur ces résultats qui, nous le verons tout à l'heure, fournissent des renseignements utiles au point de vue de l'analyse immédiate des fers météoriques. Pour en revenir aux météorites métalli- ques étudiées en particulier,ré[]étons que l'on peut, sans hésitation, affirmer qu'un fer possédant les caractères de composition et de structure que nous venons de décrire est d'origine météorique. C'est d'après de pa- reilles considérations, que l'on a reconnu la nature des deux grosses masses de la col- lection du Muséum, les fers de Caille et de Charcas, dont il est impossible de ne pas dire un mot ici. C'est le minéralogiste Brard qui, passant en 1828 à Caille (alors dans le département du Var, et maintenant dans celui des Alpes- Maritimes), remarqua à la porte de l'église un bloc de fer d'origine inconnue. Il ser- vait de bauc, et avait été apporté de la montagne Audibert, située aux environs. I La tradition disait qu'il avait été décou- ■ vert deux siècles auparavant sur celte mon- tagne, à la suite d'un violent orage, et il était connu dans le pays sous le nom de la pierre de fer. Celte masse, du poids de 625 kilogram- mes, est éminemment cristalline et se clive MET 737 en octaèdres. Celte circonstance la diffé- rencie, non-seulement de tous les fers ter- restres, mais aussi du fer de Rraunau^ qui, avons-nous dit, possède le clivage cubi. que. La perfection de cette cristallisation joue un grand rôle dans la régulariié remar- quable des figures que produit, sur une lame polie dj ce fer, l'action même peu prolongée d'un acide ou d'une vapeur acide. D'après M. Rumicr, la densité du fer de Caille est égale à 7,042, et M. Rivot y a trouvé 93,3 pour 100 de fer. G, 2 de nic- kel, 0,9 de silicium et des traces de cobalt et de chrome. On y observe des cavités qu'on a d'abord crues artificielles, tant leur forme générale est régulière. Elles sont cyliiidroïdes et très-allongées \>nv rapport à leur diamètre; on en distingue nettement une douzaine, dont le diamètre varie de i5 à 20 et 43 millimètres, et dont la profon- deur va jusqu'à 23 millimètres. Leur véri- table nature fut enfin mise en évidence quand on eut poli une petite surface dans le but de reconnaître la structure interne du bloc. On fil ainsi apparaître de nombreux rognons cylindroïdes, sensiblement paral- lèles entre eux, consistant en sulfure de fer et qui lardent en quelque sorte toute la masse. Celte substance très-altérable, eu disparaissant sous l'action de l'air et de l'eau atmosphérique, a laissé Tidela place qu'elle occupait. Ce sulfure , qui se retrouve dans un grand nombre de fers météoriques, a reçu le nom de troVUe. Plusieurs chi- mistes, à l'exemple de M. Lawrence Smith, la regardent comme formée de protosulfure de fer; d'autres la rapportent à la pyrite magnétique qui est, comme on sait, uu peu plus riche en soufre. Nous aurons l'oc- casion de revenir sur ce sujet, et de dire quelle est, selon nous, la solution de Sa. question. La seconde masse de fer que nous avons citée, celle de Charcas, constitue un bloc de 1 mètre de haut et pesant 780 kilogrammes. Elle présente presque en totalité sa surface naturelle, mais non une croûte analogue à celle des fers d'Agram et de Braunau. Celte croûte a sans doute été détruite par oxyda- tion. Sa forme générale est celle d'un Ironc de pyramide triangulaire dont les arêtes sont émoussées; sur la surface se voient, en uu point, outre les capsules grandes et petites 758 MET que TOUS avons déjà citées, de petites dé- r pressions serrées les unes contre les autres, et rappelant, malgré l.i dilTcrencc évidt'ntc d'origine, les empreintes que feraient des | gouttes de pluie tombant sur une paie j molle. I Soumise à l'expéricncedcWidmanslLTttcn, j une plaque polie du fer deCharcas ne donne, ; sous l'influence des acides, qu'une figure 1 beaucoup moins parfaite que celle du fer de | Caille ; au contraire, la figure est très-belle j si l'oQ fait usage, comme dissolvant, de la solution concentrée de bichlorure de mer- ] cure, comme nous avons eu déjà l'occasion de l'expliquer, ' La lioïlite existe aussi dans le fer de j Charcas et y forme, comme dans le précé- dent, des canons cylindroïdcs régulièrement | orientés. Il résulte de l'élude à laquelle nous avons soumis ce fer, que sa densité est égale à 7,71 elqu'il renferme 93, 0! pour 100 de fer, 4,32 de nickel, une certaine quantité de soufre non dosé, des traces de silicium, et 0,70 d'un résidu renfermant '28,38 pour 100 de schreibersite et du graphite. Nous n'avons pas l'intention de passer en revue ici les masses météoriques, même les plus importantes; cependant nous en citerons emore une qui présente un carac- tère jusqu'ici unique. On vient de voir que le nickel ne joue dans les fers que nous avons cités qu'un rôle tout à fait secon- daire, sa proportion s'élevaiit rarement à plus d'un dixième du poids du fer : or cela n'est pas siécial aux quatre masses que nous venons d'étudier, mais, au contraire, tout à fait général. Nous dirions même que cela arrive toujours, si le fer d'Octibbeha (Mississippi) ne venait faire une singulière exception à cette règle. L'analyse de I\J. Tay- lor a montré que cette masse ne renferme que 37,69 pour 100 de fer, et la quantité relativement énorme de 39;69 de nickel; de sorte que c'est plutôt un nickel ferri- fcre qu'un fer nickélifère. Ou y trouve en outre du cuivre, de l'aluminium, du co- balt, du silicium, du phosphore et du cal- cium. Tous les fers dont nous avons parlé jus- qu'ici présentent le caractère commun de ne pas contenir d'oxygène. A côté d'eux, s'en placent d'autres qui renferment une aiET quantité plus ou moins grande de maticrt pierreuse, silicatée, et par conséquent oxy- dée. Depuis longtemps déjà, on les asép.irés des fers proprement dits, et on leur a allri- bué les noms de sidérulilhes et de litbosi- dcriles qui expriment bien leur nature ambiguë. La structure de ces masses qui établis- sent, comme on voit, la transition des fers météoriques aux météorites pierreuses, est excessivement variable, mais se rapporte en dernière analyse à trois grands types assez bien distincts. Dans le premier de ces types sont des météorites formées d'une masse de fer dans laquelle la matière pierreuse se trouve à l'état de dissémination ; dan» le second sont des masses où le fer et la pierre peuvent, aussi bien l'un que l'autre, être considérés comme constituant la partie fondamentale; enfin, les échantillons réunis dans le troisième type sont à base de pierre et renferme le métal en grains disséminés. Ce type est donc inverse du premier. Los fers'appartenant à la première de ces di\isions sont d'un intérêt particulier en ce qu'ils se lient d'une manière tout à fait in- sensible à ceux qui viennent d'être étudiés. En cdet, certaines masses de fer proprement dit contiennent de très-petites quantités de silicates plus ou moins acides. Le fer de Rasgata (Nouvelle-Grenade) a donné à M. Wœhler 0,08 pour 100,00 de véritable péridot disséminé à l'état d'une poudre blanche à grains transparents. D'un autre côté, la tro'ilite du fer de Charcas nous a donné, par l'action des acides, un résidu noir dans lequel le microscope fait voir de petits grains pierreux, transparents et incolores, agissant sur les lumières polarisées et I rayant facilement le verre : l'analyse de ces grains n'a pas été faite, mais il est évi- dent, pour qui les a vus, qu'ils sont silicates, si même ils ne sont pas formés de quartz. La proportion de matière silicatée s''éi lève à plus de 1 pour 100 dans le fer trouvé. à Tazewell, aux États-Unis, en 1854; et l'on I m trouve plus encore dans le fer de Tuczon I (Mexique). A première vue, on le prendrait j pour un fer proprement dit; mais si, comme I l'a fait M. Lawrence Smith, onl'examiue plus I attentivement, on reconnaît, dans la masse j métallique, et môme à l'œil nu, l'existence d'un très-grand uombrcdctrès-pclitsgrains MET ipierrcus. Ces grains sont formés de péridot paraissant cristallisé et dont la proporliou s'élève à 5,06 pour 100. Cette quantité progressivement croissante de la matière silicatée nous conduit peu à peu aux véritables lithosidéritcs du premier type, dont l'une des plus remarquables, au point de vue hislorique, est le bluc do Kras- nojarsk (Sibérie). Il est coniiudans la science sous le nom de fer de Pallas, en l'honneur du savant illustre qui l'a découvert en 1776. Son poids était de 700 kilogrammes, et l'on peut connaître sa forme par le beau moule que possède le Muséum. Il était revêtu d'une croûte rude,ocracée, altérée sans doute par oxydation. Le reste de la masse est un fer doux, susceptible d'être forgé même à froid, et dont la densité est, d'après Rumler, comprise entre 7,16 et 7,846. Son caractère saillant est d'affecter une disposition spongieuse ou cellulaire, et d'avoir tous ses vides remplis par les cristaux plus ou moins parfaits d'une matière pier- reuse, verdâtre, transparente et très dure, qui possède tous les caractères du péridot byaiosidérile. 11 faut reconnaître une composition tout à fait analogue au fer d'Atacama (Bolivie). 11 se présente comme le fer de Pallas en masses spongieuses, dont les cellules sont remplies de péridot. Seulement, ici, le sili- cate magnésien ne paraît pas aussi bien cris- tallisé que dans la météorite sibérienne, et constitue, en général, des fragments d'un volume relativement grand. Ils sont, déplus, fendillés en tous sens, de façon que si on les isole de la masse de fer par dos procédés dont nous dirons un mot tout à l'heure, ils tombent en poudre assez fine. Certains fers ayant la structure du fer de Pallas conticnnentdes silicates plus acides que le péridot, comme du pyroxène. Tel paraît être le cas du fer trouvé en 1820 à Brahin, gouvernement de Minsk, en Rus- sie, dont le péridot serait mêlé d'un peu de pyroxène. Il est impossible d'affirmer s'il en est réellement ainsi, car la composition de cette météorite, donnée seulement par des analyses de Laugier, et par conséquent an- ciennes, est jusqu'ici mal connue. Une parti- cularité qu'il faut citer, c'est que dans cer- taines parties où les grains de silicates sont fendillés, on voit dans les fissures qui les MET 13'ô traversent le fer se prolonger on filaments déliés. De ce fait, on peut sans doute con- clure que la formation de la matière pier- reuse est conlemporaine de la solidification du fer et lui est peut-être antérieure. Il faut citer ici, comme contenant des sili- cates plus acides que le péridot, deux litho- sidéritcs extrêmement remarquables par leur aspect exceptionnel. La première est le fer trouvé en 1840 à Hémalga, au Chili ; l'autre est le fer récem- ment découvert dans la haute sierra de Déesa, près Santiago, également au Chili. Les parties pierreuses empâtées ne sont pas cristallisées, mais ressemblent à s'y méprendre à des frag- ments de la météorite tombée, en 1867, à Se- tif, en Algérie, sur laquellenous aurons à re- venir. Commecette météorite, les fragments dont il s'agit sont noirs, renferment à la fois des silicates attaquables aux acideset dessili- cates inattaquables, et contiennent de petites grenailles métalliques. D'anciennes analyses ont indiqué, dans le fer d'HémnIga, la présence du plomb : ce métal n'existant dans les météorites que d'une façon tout à fait exceptionnelle, on a cru qu'il avait été artificiellement introduit dans le fer qui nous occupe. Nous arrivons au deuxième groupe de lithosidériles dans lequel, avons-nous dit, le fer et la pierre peuvent être indistincte- ment considérés comme constituant la base delà masse. Jusqu'à ce jour la météorite de Rittersgriln représente ce groupe à elle seule; on cite aussi le fer de Breitenbach, mais tout porte à penser qu'il appartient à la même chute que le précédent. Le fer de Rittersgriln se compose, comme celui dePallas, de fer et de péridot, mais si l'on examine une section plane, pratiquée dans la masse suivant une direction quel- conque, il semble que le rôle de la pierre et du métal soit ici inverse de ceux que ces substances remplissaient dans la météorite de Krasnojarsk. Le fer paraît constituer des grains plus ou moins gros et tuberculeux, empâtés dans une gangue péridotique. Ce ne sont là, toutefois, que des apparences, comme on s"en assure à l'aide d'un procédé imaginé par M. Daubrée dans un travail au- quel nous avons eu l'honneur de prendre part. La seule manière de connaître avec cer- TCO 31 ET tiliidc les relations de position du fer et de ja pierre, consiste à séparer ces substances en conservant au moins la forme de Tiui d'eux ; c'est-à-dire à réaliser une sorte d'a- natomic de la masse. Différents procèdes cliimiques ayant échoué, on a eu recours à une méthode purement physique, qu'il est utile de décrire en peu de mots et qui a reçu le nom à'étonnement de Uthosidé- riles. Un fragment de la météorite à étudier étant donné, on le place dans un creuset de platine que Ton chauffe rapidement au rouge vif au moyen d'une lampe à gaz. Lors- que la pierre a atteint une température égale à celle du creuset, c'est-à-dire lors- qu'elle est bien rouge, on la plonge rapide- ment dans de l'eau très froide ou dans un bain de mercure, jusqu'à refroidissement complet. Par cette simple manipulation, le silicate étonné s'est fendillé dans tous les sens, et l'on peut sans difficulté l'enlever d'une manière complète avec les pinces. Or, un échantillon de la météorite de Riltcrsgrùn, traité par ce procédé, a montré que tous les grains de fer qui, tout d'abord, semblaient parfaitement indépendants les uns des autres, sont tous reliés entre eux. Malgré les apparences, le fer est donc con- tinu ici comme dans les météorites précé- dentes. Mais la pierrequi, dans celles-ci, était en grains disséminés, se trouve ici faire continuité tout aussi bien que le fer lui- môme ; ce sont deux réseaux, l'un métalli- que, l'autre pierreux, qui s'enchevêtrent mutuellement, et il est imposible, comme nous le disions en commençant, d'attribuer à l'un de ces éléments la prépondérance sur l'autre. Nous avons, depuis le travail de M. Dau- brée, réalisé la séparation du squelette métallique aumoyen d'unprocédéchimique. Il consiste à faire bouillir l'échantillon en expérience dans de l'acide azotique fumant. Le fer, devenu passif, reste inaltéré et en très peu de temps, la pierre, profondément attaquée, peut être enlevée d'une manière complète. Il nous a été possible de compléter cotte anatomie en isolant le réseau pierreux. Pour cela, nous avons abandonné un peu de la météorite dans une solution concentrée de bichloruredc mercure. Le fer s'est dissout Miir peu à peu et la pierre est restée. Nous de- vons dire qu'elle est fendillée on tous sens, ce qui empoche de l'isoler avec sa forme première, mais au moins peut on la séparer ainsi sans faire subir la moindre altération à sa composition. Nous ne pouvons quitter les masses dans lesquelles le métal et la pierre remplissent des rôles d'importance sensiblement égale sans citer la météorite découverte, en 184G, à Tula, gouvernement deNetschaevo (Rus- sie). Autant qu'on en peut juger d'après ies échantillons des collections, elle constitue une sorte de brèche dont les fragments an- guleux sont les uns pierreux et les autres métalliques. Arrive maintenant le troisième et dernier groupe des lithosidérites. Il contient des masses essentiellement pierreuses, renfer- mant en grande abondance des grains mé- talliques disséminés. Le plus bel exemple, et en même temps le mieux étudié de pareilles météorites, est fourni par les blocs qui jonchent la terre de Chaco, dans le désert d'Atacama, au Chili. Le point où on le trouve est, d'après M. Do- meyko, situé à dix lieues au sud-est de la mine d'argent de la Isia, près des mines de cuivre deTaltal. Les plus volumineuses sont légèrementenfoncéesdans lesol ; lorsqu'elles .«^ont entières, elles présentent des formes irrégulières et se rapprochent de figures grossièrement sphcroïdales. D'après M. Domeyko, qui a soumis cette météorite à une élude attentive, sa densité est égale à 5,64. On y distingue trois sub- stances différentes, qui sont : 1° Une matière lithosde d'un gris cendré qui constitue la masse principale des blocs. Elle possède un faible éclat résineux dans quelques parties de sa cassure fraîche, L© broyage et l'emploi du barreau aimanté sé- parent une poussière métallique, attirabk-, qui s'élève parfois jusqu'à 18 pour 100, et qui consiste en fer oxydé et en fer métalli- que (peut-être carburé). La masse est en outre imprégnée de protosulfure de fer et elle ren- fermeun silicate particulierqueM. Domeyko croit être la shepardite. 2° Un métal malléable en grains tuber- culeux, renfermant, en moyenne, 88,6 pour 100 de fer et 11,4 de nickel. 3° Enfin un silicate vitreux, lamellaire, MET doué d'un vif éclat, dont la composition est celle de certaines variétés de péridot. Eu étudiant la collection, du Muséum, nous avons été frappé de l'analogie d'aspect et de caractères extérieurs qui existe entre la météorite de la sierra de Chaco, et la masse qu'on a vu tomber, le 4 juillet 18i2, à Barea (Logrono, Espagne). Jusqu'ici l'ana- lyse de cette dernière n'a pas été faite, et nous n'en connaissons même pas la densité; on conçoit combien il serait désirable que l'étude de cette masse fût faite avec soin. Le Muséum en possède d'ailleurs trop peu pour qu'on puisse se livrer, à Paris, aux essais indiqués. La météorite trouvée en 1860 à Newton- County (Arkansas), nous paraît avoir aussi les caractères essentiels de la pierre de la sierra de Cbaco. Nous l'y réunirons donc, au moins provisoirement. Dans cette série de descriptions de météo- rites, on a vu l'importance du fer métalli- que diminuer progressivement et d'une manière continue. D'abord, il est la sub- stance presque exclusive de la masse, puis il admet des grains pierreux disséminés de plus en plus volumineux ; à un certain mo- ment, il partage également l'espace avec la pierre, et nous venons de le voir décidément descendu au second rang, et se présenter en grains disséminés dans une gangue pier- reuse. Là ne s'arrête pas cette série décrois- sante : uous allons voir les gra ins devenir de moins en moins volumineux^ et, à la fin, la présence du fer métallique sera, jusqu'à un certain point, douteuse et même formelle- ment niée par plusieurs minéralogistes. C'est ce que nous al Ions voir en décrivant les Pierres météoriques proprement dites. Celles-ci sont loin d'être identiques entre elles, mais elles se distribuent assez naturel. Ictnent en un petit nombre de types passa- blement bien définis, dont il est indispen- sable que nous disions ici quelques mots. Le plus grand nombre d'entre ces météo- rites se compose, comme les masses de la sierra de Chaco, d'une base pierreuse dans laquellesontempâtésdes grains métalliques, et elles n'en dillèrent, outre la proportion de l'er, que par de légères variations dans la nature de la partie lithoïde. En parcourant une collection un peu combreuse de météorites pierreuses, on re- MÉT 761 a-.srquc qu'un très grand nombre d'entre elles, neuf sur dix au moins, offrent les mêmes caractères. Elles constituent ainsi un groupe, qu'il raison de son extrême fréquence relative on a désigné sous le nom de type commun. Les pierres qui rentrent dans ce typ?, lorsqu'elles n'ont pas été brisées, son^ enveloppées d'une croûte fritlée, noire et mate. On n'y voit pas d'ordinaire les vides elles bourrelets que nous avons cités, et sur lesquels il nous faudra revenir à propos de météorites de types différents: Cependant Iff vernis forme des filaments assez reliés sur un échantillon provenant de la chute de Knyahinya, en Hongrie (1866); et nous avons observé de véritables bourrelets sur quelques pierres de la chute remarquable- ment nombreuse de Pultusk (Pologne), SOjanvier 1868. Dans certains cas, le vernis présente des particularités intéressantes. Nous n''en cite- rciis qu'une. Une des pierres tombées le 30 mai 1866 dans le département de l'Aube, à Saint-Mesmin, présente une concavité d'un centimètre environ de diamètre, dans la- quellele vernis, au lieu d'êtrecontiuu comme c'est le cas habituel, s'est étendu sous forme de veinules ou de filaments. Cet accident se présente comme si la météorite, après avoir été complètement enveloppée de son vernis, avait subi, de la part d'une autre météorite voisine, un choc et par "Spitc une cassure, mais trop peu de temps avant d'arriver à terre pour que le vernis pût se reconstituer avec la continuité qu'il avait d'abord. En examinant la collection du Muséum, nous avons retrouvé la même particularité sur une pierre tombée, le 13 septembre 1822, près d'Épinal (Vosges); une des météorites d'Agen, 5 septembre 1814, offre une dispo- sition analogue, ainsi que plusieurs des pierres de Pultusk. La cassure des météorites du type commua est grenue, et la couleur interne est géné- ralement le gris cendré plus ou moins foncé, de façon que l'aspect de la roche météori- que rappelle, à s'y méprendre, certaines dornilcs ou trachytes à grains fins; disons tont de suite, que sous le rapport de la com- position, rien n'est plus différent que le tra- chyte des météorites du type commun. il arrive que la nuance générale de la pàtc devient très foncée et passe même au noir. 48* '.G2 MEl' Od observe, p.ir exemple, celte circonslancc dans les pierres tombées: le 13 janvier lS2i à Renazio, près Florence ; le 24 mars 1837 à Stavropol (Russie); le 9 juin 1867 à Tad- jera, près de Guidjoll (Algérie), etc. Plus Bouveiit la nuance varie d'une place à l'au- tre, la pierre présentant çà et là des mar- brures foncées sur un fond clair. C'est ce qu'on observe, entre autres, pouf la pierre de Cbantonnay (Vendée), 5 aoûti812, ainsi que pour celle de Mexico (îles Philippines), 1859. Plusieurs chimistes, parmi lesquels il faut citer Vauquclin, se sont occupés d'étudier la nature de ces veines noires, sur lesquelles on n'a pas encore de données très certaines. Nous pensons qu'elles sont caractérisées surtout, au moins dans beau- coup decas, par une assez forte proportion de sul'ure de fer à un état très grand de dissé- mination. Outre les marbrures dont il vient d'être question, les météorites pierreuses, et spé- cialement celles du type commun, présentent souvent de fines lifines noires qu'on dirait tracées à la iilume et qui, en général, tra- versent complètement les échantillons. Ces lignes, qui viennent se termiacrbrusquemeut à la surface externe, et qu'on peut observer d'une manière particulièrement nette sur les pierres deChAteau-Rcnard (Loiret) ,1 ? juin 1841, et de Girgenti (Sicile), lOfévrier 1853, sont en réaUté des surfaces de frottement extrêmement analogues aux failles qui exis- tent dans les rochers terrestres. Il suffit, en effet, de les examiner pour reconnaître que les faces en contact suivant ces ligues ont 8ubi des frictions énergiques et dirigées eu sens contraire. Ainsi les grains de fer qu'elles présentent sont invariablement éti- rés, pendant que la partie pierreuse a pris un poli plus ou moins parlait. De très belles surfaces de frottement se voient sur un écliaulillon de la météorite de Limcrick (Irlande), lOseptembre 1813, que possède la collection du Muséum; on en observe aussi de très remarquables sur les pierres de la chute de Salles, près de Lyon (Rhône), 8 mars 1798. La structure intérieure, examinée de près, se montre très souvent avec un caractère globulaire on ne peut plus remarquable : la masse résulte, au moins en partie, de lu juilapositioo de petites oolites pler- reuscs , empûtées dans une masse fino^ ment grenue. Ce caractère est si frappant, que M. Gus- tave Rose, le regardant comme tout à fait caractéristique, a proposé de donner, aux formes qui le présentent, le nom général de cliondriles. Citons parmi les pierres les plui ! neitement chondriiiques : celle de Montre- jeau (Haute-Garonne), 9 décembre I.S58; celle de Pegu (Indes anglaises), 27 décembre 1857, et celle de Mnddoor (Indes anglai- ses), 21 septembre 1855. La présence du fer métallique dans les météorites du type commun donne à celles-ci des propriétés très fortement magnétiques, \ auxquelles paraissait contribuer certains I composés ferrugineux. La météorite de ! Monlrejeau que nous venons de citer a ; fourni à deux observateurs de Toulouse, MM. F. Laroque et A. Bianchi, l'occasion j d'étudier le magnétisme de ces pierres. D'après leurs recherches, le magnétisme résulte des propriétés de trois substances: alliage métallique, matière pierreuse, croûte, ] qui s'y trouvent réunies. Sous le rapport qui nous occupe, le fer nickelifère de la pierre de Monlrejeau offre les mêmes pro- priétés que l'acier trempé : simplement atti- rableàfroid, il prend des pôles sous l'in- fluence d'un aimant et les perd si on le porte au rouge. La matière pierreuse n'est pas atlirable; cepeiidaut, par l'action de la chaleur et transformée en un émail brun, elle acquiert le magnétisme polaire. Enfin, tous les fragments de la croûte sont forte- meut magnétiques, quelques-uns même avec polarité. Ceux qui n'ont pas cette der- nière propriété l'acquièrent sous l'influence d'une température élevée. Au moment de leur arrivée sur le sol, certaines météorites du type commun pos- sédaient des pôles magnétiques : on peut ci- ter comme exemple, d'ajircs l'évêqueiMadi- son, la pierre qui est tombée aux États-Unis à Caswcll-Couuty, dans la Caroline du Nord, le 30 janvier 1810. On peut admettre que la densité des mé- téorites qui nous occui)ent varie de 3,352, ce qui est le cas de la pierre de Denarès (13 décembre 1798) d'après Bournon, à 4, 2402, ce qui, dajjrès Rumler, est le cas de la pierre tombée le 13 décembre 1795 à ^Vold-Collage (Angleterre). Ces limites sont, MET comme on voit, très resserrées; encore faut- il dire que celte dernière densité est cxccp- ^ionnolloment élevée. Parmi les sous-types assez nombreux qu'on peut distinguer dans le type commun nous signalerons spécialement ceux auxquels appartiennent les pierres de Montrcjeau, Chûleau-Rcnard, Forsyth, Turunia et New- Concord. D'après l'étude à laquelle s'est livré M. Damour, la météorite de Montrejeau renferme 11, GO pour 100 de fer nickelifère, 5,74 de pyrite magnétique, 1,83 de fer chrome, 44,83 dcpéridot, et 3S,0C de feld- spath et amphibole. Évidemment , dans beaucoup de cas, il est bien difficile d'affir- mer si la pierre renferme de l'amphibole ou du pyroxène, et cela, comme on le verra tout à l'heure, parce que les procédés de séparation des espèces minérales mélangées sont jusqu'ici très imparfaits. Toutefois, si tout porte à admettre la présence de l'amphibole dans la pierre de Montrejeau, ainsi que dans celle de Saint-Mcsmin, il est au contraire bien probable que la météo- riic de Chûteau-Rcnard est. pyroxéniquc. D'après r.anunelsberg , elle renferme, sur cent parties, 10,0 de fer nickelifère, 52,5 de péridot, 21,3 de pyroxène augite, et 16,2 de feldspath labrador. Le troisième sous-type est caractérisé par la substitution de la howardite au pyroxène ou à l'amphibole. Une analyse de M. She- pard a montré, dans la pierre de Forsyth (Géorgie), la présence de 10 pour 100 de fer nickelifère, 2 à 5 de protosulfurede fer, 10 à 15 de péridot, avec anorthite, et 70 de howardite. Comme on voit, dans ces trois sous-types on peut distinguer toujours, dans la partie lithoïde, trois minéraux principaux, savoir: du péridot, un feldspath et un minéral py- roxénique ou amphibolique. Mais il arrive souvent que l'élément feldspathique reste seul, mélangé au péridot, comme dans la pierre de Turuma; ou bien, au contraire, que cet élément disparaît complètement, comme il arrive pour New-'Concord : dans tous les cas, comme on voit, les minéraux ne sont plus qu'au nombre de doux. La météorite de Turuma (Afrique occi- dentale) est tombée le 6 mars ISoS. On en voit un écbautilloa dans la collection de MET 7G3 Munich. Elle a été étudiée par M. le doc- teur Barth et analysée par M. Kurr. D'après ce dernier, on y constate la pré- sence du fer, du nickel, de la chaux, de l'alumine, de la silice, de la magnésie, de l'oxyde de fer et de l'eau, dans des propor- tions telles qu'il faut admettre Jans la pierre l'existence du péridot, d'un feldspath à base de chaux, du fer nickelé, et de l'oxyde de fer hydraté. Cette composition est très- remarquable. Enfin laméléoritedeNevv-Concord(Ohio), que nous avons choisie pour représenter le dernier groupe du type commun, a donné h M. Lawrence Smith: 10,600 pour 100 de fer nickelifère, 0,005 de schreibersite, 0,005 de sulfure de fer, 50,884 de péridot et 31,416 depyroxène. Ce sous-type est sans doute celui qui se reproduit le plus souvent; nous avons eu nous-même l'occasion de le constater deux fois dans les analyses que nous avons pu- bliées des météorites de Murcie (Espa;,'nc), 24 décembre 1858, et Sétif (Algérie), 9 juin 1867. Mais il s'est trouvé que ces deux pierres diffèrent un peu du type auquel elles appartiennent par une coloration noire très, remarquable et par l'existence d'une très forte proportion de sulfure de fer, qu'on doit regarder cornmeélant la substance colo- rante de la masse. La pierre de Sétif a donné 8, 04 pour 100 de sulfure.et la proportion s'est élevée à 20,520 dansla météorite de Murcie. M. de Haidingcr a séparé des pierres du type commun la météorite tombée le 30 no- vembre 1850 à Shalka (Bengale). Elle se distingue, en effet, par sa composition, qui, d'après Piddinglou, comprend 68,6 pour 100 de silice, 20,8 de sesquioxyde de fer, 0,5 d'alumine, 2,0 de sesquioxyde de chrome, 0,10 de soufre, 0,12 d'eau et des traces d'arsenic. On y distingue facilement un minéral noir tout à fait caractéristique, que M. de Haidinger propose d'appeler ptd- dingtonilc. Nous devons aussi citer^ à part, des méléo- riles qui sont essentiellement formées d'un seul minéral. Elles forment assez naturelle- ment trois grou[)CS, suivant que le minéral prédominant est la chladnite, la howardi'f ou le péridot. Le premier de ces groupes ne renierme guère que la météorite tombée le iS mars TG^i MUT lSi3 à Bishopville (Carolinc^du Stid). D'après une analyse de M. Shepnrd, confirmée du resle par celle de M. Sartorius de Wal- tcrsliatisen, elle renferme 90 pour 100 du irisilicate de cbaux désigné sous le nom de chladnile, plus 6 pour 100 d'anorlhile, 2 de fer nickelifcre et 2 de pyrite. Il convient d'ajouter tout de suite que la composition de la chladnite n'est pas absolument déter- minée jnsqu'ii-i. M. Smith regarde ce minéral con)me du bisilicatc de cliaux constituant une variété d'enstatite. Quoiqu'il en soit, la pierre de Bishopville se distinguée première vue des météorites du type commun parla couleur presque blan- che de sa pâte- Sa cas-;ure est irrégulière, et l'on reconnaît facilement qn'clle renferme beaucoup de grands cristaux blancs, qui lui donnent une apparence porphyroïde. On aperçoit çà et là de petites taches ocrcuscs, dues évidemment à la péroxydation d'un composé ferrugineux. De très rares grains d'un jaune de bronze, analogues par l'aspect au prolosulfurc de fer, se voient aussi dans la masse. Enfin, de petits points noirs sont disséminés en assez grand nombre. De toutes les roches terrestres, celles qui, à première vue, ressemblent le plus à la météorite qui nous occupe, sont certaines variétés de trachytes porpliyroïdes essentiel- lement différentes, comme on sait, sous le rapport de la composition. Les cristaux dis- séminés sont tout fendillés, et il faut les manier avec précaution pour ne pas les dés- agréger, tant est grande leur friabilité. Un vernis enveloppe la météorite de Bishopville. Il est marbré de blanc et de gris avec de toutes petites veines noires. Il se distingue de la croûte des météorites du type com- mun, non-seulement par sa couleur, mais encore par un éclat bien plus vif, au moins dans certaines parties. D'après M. Sartorius de Waltershausen, la densité de la météorite de Bishopville est égale à 3,039, et par conséquent sensiblement plus faible que celle des pierres du type commun. l'armi les pierres essentiellement formées de howardite, il faut citer celles tombées le 23 février 1847 à lowa, Linn-County (Etats-Unis). Elle contient, d'après M.She- pard, 83,00 pour 100 de howardite, 10,44 de fer nickelifere, 5,00 de sulfure de fer, et «eulemeat des traces de péridot et d'anortlii te. Enfin, arrivons aux météorites essentiel- lement péridotiques. Elles offrent beaucou|) plus d'intérêt. La principale est tombée à Chassigny (Haute-Marne), le 3 octobre 1813. Elle a été de la part de M. Damour le sujet d'une intéressante étude. Celte pierre se distingue des autres météorites par sa teinte jaune pâle. Examinée à la loupe, elle paraît formée d'unemultitude de petits grains ar- rondis, présentant un éclat vitreux, parmi lesquels on voit disséminés, ça et là, quel- ques grains d'un noir foncé. Elle raye le verre, mais avec difficulté, par suite de sa disposition à s'égrener et à se laisser écra- ser sous une faible pression. Sa densité est égale à 3,57. M. Damour n'y a trouvé ni fer métallique, ni nickel, et déclare qu'elle n'est point magnétique. Nous avons eu cepen- dant la preuve qu'il n'en est pas complète- ment ainsi, ayant assisté à quelques expé- riences faites au laboratoire de géologie du Muséum, par M. Lawrence Smith, et des- quelles il résulte que la pierre de Chassigny renferme de très petits grains de fer métal- lique très malléables et très magnétiques. La mince croûte noire qui enveloppe cette méléoriteestattirable, ainsi que M. Damour l'a reconnu lui-même. Les résultats analy- tiques de M. Damour s'accordent parfaite- ment avec la formule chimique du péridot ferrugineux connu sous le nom de hyalo- sidérite. Les petits grains noirs consistent en fer chromé. A côté de la météorite de Chassigny doit se placer celle de Luotalaks (Finlande), 1 3 dé- cembre 1813. Elle est d'un gris assez clair et contient de petits grains noirs disséminés. Sa densité est égale à 3,07. Elle est envelop- pée d'une croûte noire et luisante. Berzc- lins a reconnu qu'elle renferme 93 pour 100 de matière attaquable, de composition tout à fait analogue à celle du péridot. La partie inattaquable est formée de fer chromé ren- fermant de l'étain, et d'un silicate ayant les principales propriétés de l'anorthite. La météorite de Massing (Bavière), 1 3 dé- cembre 1 823, qui a été analysée par Imhof, et celle de Bialysiock (Pologne), 5 octobre 1827, présentent des caractères tout à fait analogues. Dans toutes les météorites qui précèdent, les minéraux feldspathiquesnejouent qu'un I rôle tout à fait accessoire. Mais il en est tout MET aiitirn)C(:t dans quelques autres qu'il con- vient de citer maintenant. En télé paraît devoir ôlre nommée la pierre tombée dans le pays des Cosaques du* Don, h Werchnc (TsciiirskajaSlanitza), le 30 octobre 18 43, et qui, d'après M. d'Eicbwald, serait essentiel- lement forméede feldspath orthose, mélangé à du fer nickelifère et à de la troïlite. Nous regrettons vivement de n'avoir pu examiner cette pierre, dont l'échantillon principal est conservé au Musée de l'Université de Char- kow, et dont il n'existe pas d'analyse. Ainsi qu'il résultede l'analyse de M. Law- rence Smith, la météorite de Petersburg (Tennessee) est aussi essentiellement feid- spathique. Elle renferme 82 pour 100 d'anorthite, 9 de chiadnite, 5 de péridot, 2,5 de fernickelifère, et de petites quantités d'augite, de fer chromé et de troïlite. De même, les analyses de von Holger ont révélé dans la pierre tombée à Wczely (Moravie), le 9 septembre 1831, et qui con- tient environ 30 pour 100 de silicates alu- mineux, une composition toutà fait analogue à celle de la pierre précédente. La principale différence consiste dans la beaucoup plus grande proportion de fer métallique qui s'élève à 30 pour 100 du poids total. Parmi les miitéorites alumineuses, la pierre tombée, le 15 juin 1821, à .luvinas, dans le département de l'Ardèchc, représente un type intéressant en ce qu'il se rapproche beaucoup, quant à la composition, de cer- taines laves volcaniques terrestres. Elle a été analysée par Rammeisberg, qui y a re- connu l'existence de 30 pour 100 de feld- spath anorthite, 60 de pyroxèneaugite, 1,5 de ferchrômé, 0,25 de sulfure do fer, et des traces de titanite et d'apatite. Il y a lieu, pensons nous, de douter de l'absence com- plète du fer métallique ; quelques expé- riences font penser qu'il existe en propor- tion excessivement faible. Une composition immédiate, tout à fait analogue, existe, suivant M. Rammeisberg, dans la pierre tombéeà Stannern, en Moravie, le 22 mai 1808. On y trouve 34 pour 100 de feldspath anorthite, 63 de pyroxène augite, 0,54 de ferchrômé, et des traces de fer sulfuré. Enfin nous devons citer comme très voi- sine, la nsùteorite de Jonzac (Charente-In- férieure), 13 juin 1819, qui oCfre l'ensemble MET 765 de caractères extérieurs el de composition déjà présentés par 1rs pierres de Stannern et doJiivinas. Ces trois méléoriies ont comme caractère commun des plus intéressants, de présenter un vernis essentiellement diflérent de celui dos météorites du type commun, par un éclat qui est très vif, et par les rides et les bourrelets qu'il présente ; son étude a fourni quelques notions générales impor- tantes sur la position des météorites pendant leur chute. Une météorite qui offre des caractères tellement spéciaux que nous ne lui connais- sons pas d'analogue, paraît devoir être citée à côté des pierres précédentes. Elle est tom- bée à Igast (Livonie), le 17 mai 1855, et le Muséum n'en possède qu'un très petit échantillon, qui lui a été donné par M. le professeur Grewinck, de Dorpat. Elle est violiitreet a rigoureusement l'aspect de cer- taines ponces. Elle est légère, caverneuse, mais agit très énergiquement sur l'aiguille aimantée. Nous n'en connaissons ni la den- sité ni la composition ; on voit très nette- ment qu'elle contient une notable proportion de fer métallique. Nous arrivons maintenant à un groupe de météorites qui paraissent, à première vue, ne présenter aucun trait de ressem- blance avec colles qui précèdent. Elles sont noires et contiennent, comme on peut le reconnaître aisément, une certaine propor- tion de matière organique. On les a réunies sous le titre de méléoriies charlonneuses. On n'a observé jusqu'ici que quatre fois la chute de corps appartenant à ce groupe remarquable: à Alais (Gard), le 15 mars 1806; à Cold Bokkeweld (cap de Bonne- Espérance), le 13 octobre 1838; à Kaba (Hongrie), le 15 avril 1857, et à Orgueil (Tarn-eî-Garonne), le 14 mars 1864. Les pierres tombées à Alais, sont intérieu- rement et extérieurement de couleur noire. Elles font varier l'aiguille aimantée et se délitent sous l'eau, comme les argiles, en laissant dégager des bulles gazeuses. Il est très manifeste qu'elles ont subi une fusion un peu faible. Leur as[iect général est ana- logue à celui d'une houille terreuse et sans éclat, friable et feuilletée; elles sont ta- chantes à la manière de la plombagine, prennent le poli des bitumes par le frotte- ment, s'aplî^ssent sous le choc et répandent 766 MET nu feu une légère odeur bilumfucuse. Elics rciifiTment des grains jnunes de suiTurc de fer, I,;idensilc rripsurcc p.ir Riimicrest égale h 1,7025. I-a composition, déterminée par Uerzolius, est remarquable à plus d'un ti-tre. l/iilustre Suédois a trouvé dans la pierre d'Alai^s 13,28 pour 100 de substance ma- {.'iiétique. formée surtout d"o\ydule de fer et coalCDant aussi des (rares de fer métallique et de proiosulfure du même métal; 11,59 de substances solubles dans l'eau, comme les sulfates de magnésie, de chaux, de soude, de potn?se ; ainsi que des traces de nickel, d'ammoniaque, et de substance organique; et enfin 75,11 de matière minérale silica- tée. Celle-ci esl principalement formée de péridot. Klle contient, eu outre, un peu de fer cliromc. La méléoriic tombée le 13 décembre 1838, à Cold Dokkcweid (cap de Bonne-Espérance), présente une densité égale à 2,G9, c'est-à- dire bien supérieure à celle de la météorite précédente. Klle n'agit sur l'aiguille aiman- tée que d'une manière très faible. Son ana- lyse, faite d'abord par M. Faraday;, a été reprise par M. Ilarris sous la direction de M. Wœliler. On reconnut tout de suite la pré- sence d'une matière bitumineuse. Un frag- ment de météoritechauffé dansun tube laissa dégager une odeur très nette de bitume. Tous les fragments dont on put disposer furent alors réduits en poudre fine et traités par l'alcool pur et bouillant. La liqueur filtrée était colorée en jaune paie, et laissa déposer par une évaporalion ménagée une substance jaunâtre, ruelle, d'un aspect rési- neux ou .cireux. Le résidu pouvait se dissou- dre complètement dans l'alcool ; il fut pré- cipité par l'eau de la dissolution, comme si c'eût été une résine. Chauflé dansun tube, ce p:éeii)itc entra en fusion avec facilité et se décomposa ensuite, en laissant un résidu de charbon et en dégageant une odeur for-, lemcnt bitumineuse. La couleur jaune de cette substance ne pouvait rendre compte de la nuance noire de la météorite : il fut facile de voir que la matière colorante n'est autre chose que di'' carbone à l'état demél.mge intime, dont la proportion s'élève à 1,07 pour lOO. En eiïet, la matière calcinée au rouge au con- tact de l'air prit une couleur d'un brun c-lair, tandis que l'action des acides ne fitpas MET I disparaître la couleur noire. Chauffée daua uae atmosphère d'oxygène, elle prit soudain une coloration d'un brun clair, et il se pro- duisit un brusque dégagement d'acide car- bonique. En résumé, la pierre de Cold Bokkeweld renferme, sur 100 parties, 84,32 de péri- dot, îj,46 d'un silicate inattaquable par les acides, 6,9 i d'un sulfure particulier qui I renferme à la fois du fer et du nickel, 1,11 de fer chromé, 1,67 de carbone, 0,23 de matière bitumineuse et une très petite I quantité de phosphore, de cobalt et de cui- i vre. Quant au fer métallique, sa présence j n'a pas été constatée. Presque tous ces caractères se retrouvent dans la météorite qui est tombée, le 15 avril 1857, à Kaba, au sud-ouest de Debreczin, en Hongrie II n'y a donc pas lieu de donner ici les résultats obtenus par M. Wœhler, à qui l'on doit l'analyse de cette pierre. I Disons seulement que la matière organique i qu'elle renferme, et à laquelle on donue I quelquefois le nom de kabaile, est un carbure i d'hydrogène analogue à l'ozokérite ou à la I schererite. La matière organique de la pierre I de Cold Bokkeweld paraît très analogue à celle-ci. I Enfin la météorite d'Orgueil (Tarn-et- I Garonne), 14 mai 1864, se rapproche beau- coup de la pierre d'Alais. Elle est unifor- mément noire et très friable; tous les i échantillons sont enveloppés d'une croûte vitrifiée. Si, comme le fait M. Danbrée, on examine certaines de ces météorites ([ui ont conservé en totalité la surface qu'elles avaient en arrivant sur le sol, on peut re- marquer que leur croûte externe n'a pas un aspect uniforme. Sur une partie de son étendue , cette croûte est excessivement mince, unie et sou\ent irisée, tandis que j sur une autre partie du même échantillon elle est notablement plus épaisse, rugueuse et comme chagrinée. L'écorce épaisse se î détache sur l'écorce mince par une sorte de rebord ou de bourrelet qui annonce qu'elle est postérieure à cette dernière, puisqu'elle s'est étendue à la surface. La matière organique qui se trouve encore ici mélangée à la substance silicatéea été analysée par M. Cloëz. Elle renferme 63,45 pour 100 de carbone, 5,98 d'hydrogène, et 30,57 d'oxygène. Cette composition est. MET comme on voit , très voisine de celle de diverses matières humiqnes terrestres, telles que les tourbes et les liguites. En examinant successivemeut les divers types de raétéoriles que nous venons de passer si rapidement eu revue, on remarque qu'elles présentent desconsistances diverses. Les unes, comme certains fers, sont malléa- bles, d'autres sont très friables ; il y en a de fort dures, tandis que d'autres sont tendres; enfin, pendant que les unes sont tenaces, il y en a qui sont faciles ;i dés- agréger. Mais il peut arriver que la cohésion soit encore moindre, et même que les météo- rites arrivent sous la forme pulvérulente : il en résulte ces pluies de poussières précé- dées d'un bolide et d'explosions, dont les annales de la science ont enregistré de nombreux exemples. Laissant de côté les faits anciens et plus ou moins mal observés, nous rappellerons que le 14 mars 1813 il tomba en Italie une grande quantité de poussière, en même temps que des météorites, accompagnées d'ailleurs des phénomènes de lumière et de bruit qui leur font un si fidèlecortége, furent recueillies à Culro. Cette poudre ne tomba pas seulement à l'endroit où l'on ramassa les pierres, mais elle couvrit la Calabre, la Toscane et le Frioul, plongés pendant de longues heures dans une profonde obscurité, et dont les populations furent en proie à la plus grande terreur. Des faits analogues se reproduisirent plu- sieurs fois au Canada, et par exemple les 3 et 4 juillet 1814, et en novembre 1819. Les poussières tombées en ces deux circon- stances étaient semblables et caractérisées par leur couleur noire. La pluie de 1819 est la mieux étudiée, et il est probable, d'après la description qu'on eu a donnée, que sa composition fst fort voisine de celle des météorites charbonneuses. Pour qui a un peu étudié ces dernières et les a maniées, l'explication de^ pluies de poussière s'impose d'elle-même. Si, par exemple, le 14 mai 1 864, au lieu de faire dans Tarn-et-Garonne un temps beau et sec, ra(mos[)hère eût été saturée d'humidité ou eût contenu des nua- ges sufflsamment épais, il est clair que les météorites, au lieu de tomber sous la forme de pierres, se fussent désagrégées pendant leur trajet, comme elles le font quand on uni lijl les met dans l'eau, et fussent tombées à l'état de poussière. C'est, à n'en pas douter, ce qui a eu lieu lors de la pluie de 1819. Le phénomène fut surtout sensible à Mont- réal : le ciel s'obscurcit de plus en plus jus- qu'à ce que les ténèbres fussent complètes. On entendit dans les airs des détonations for- midables, accompagnées de lueurs intenses que l'on prit pour des éclairs. L'opinion générale fut qu'un orage, remarquable par sa violence, coïncir.'ait avec l'incendie d'une 1 forêt voisine, incendie d'où provenait la I suie qui tombait. Ce n'est que plus tard, en discutant les circonstances du phéno- mène, que l'on reconnut sa nature mé- téorique. Les pluies de poussières non charbon- neuses peuvent sans doute s'expliquer par l'arrivée de météorites minérales friables: peut-être aussi certaines météorites existent- t-elles à l'état incohérent. C'est la conclu- sion qu'il faudrait admettre, si l'on regar- dait comme certainement météoriques des poussières de fer magnétique analogues à celle qui tomba, dit-on, à Lœbau , en Saxe, le 13 janvier 1833, et dont le Muséum possède un échantillon. Il est possible que la substance ait été métallique en traversant l'air et qu'elle doive à l'oxydation qui a dû suivre rincandescence sa composition ac- tuelle. Outre les poussières dont il vient d'être question , il parait bien démontré qu'il tombe aussi quelquefois, à la suite de l'explo- sion des bolides, des matières pâteuses ou visqueuses, ou plus généralement des boues. C'est ainsi que, suivant Spangenberg, on vit arriver,le 6 novembre 1548, en Thuringe près de Mansfeld, un gros globe de feu qui,, après son explosion, laissa tomber sur le sol une substance rougeâtre ayant les caractères extérieurs du sang coagulé. De même, il tomba en Styrie, en août 1618, en même temps que des pierres, une matière que de Hammcr compare aussi à du sang coagulé. On trouve dans les Mélanges de VAca' demie des Curieux do la Nature, pour 1690, qu'en mai 1652, on ramassa entre Sienne et Rome, à la suite d'un météore lumineux, une masse visqueuse. Un bolide ayant éclaté dans l'Jle de Lethy, aux Indes, le 24 mars 1798, on trouva. 768 ^lliT d'après Barchewitz, une matière géiaiiueuîc qui clait lombcc. On trouva en Lusace, le 8 mars 1796, après la chute d'un globe de fou, une ma- tière visqueuse ayant la consistance, la cou- leur et l'odcurd'un vernis bleuâtre desséché. En juillet 1811, il tomba à Heidelberg une substance gélatineuse, à la suite de l'explosion d'un bolide. Citons enfin la chute d'une masse gélati- neuse et puante qui tomba à Amhcrst, dans le Massachussetts , le 13 août 1819, à la suite d'un météore lumineux. llnousa paru intéressantde réunir ici tous ces exemples, p;irce qu'il s'agit d'uu phéno- mène qui n'a pas encore été aussi bien con- staté qu'on peut le désirer. D'ailleurs, les météorites charbonneuses paraissent aussi donner jusqu'à un certain point l'explication des météorites payeuses. Une fois mouillées par une proportion d'eau trop faible pour les désagréger, elles acquièrent une plasti- cité reniarquable qu'elles pourraient évi- demment contracter avant leur chute, c'est- à-dire dans l'atmosphère même, dans des conditions favorables d'humidité. On n'a pas jusqu'ici constaté d'une ma- nière certaine la chute de liquides suivant l'explosion d'uu bolide. II serait pourtant illégitime d'en conclure qu'il n'existe pas de liquides météoriques. Tout porteà admettre, au contraire, la réalité de ces substances. On conçoit que leur arrivée ne peut être que très difficilement constatée, car, à moins qu'elles ne soient en quantité énorme, elles se divisent en tombant et s'évaporent de façon à échapper à nos sens. Les mêmes considérations penuettent d'affirmer qu'il nous arrive de temps en temps des gaz météoriques; d'ailleurs, comme l'a montré un très savant géologue anglais, M. Sorby, ou peut voir des gaz dans les météorites pierreuses elles-mêmes. Ainsi le péridot des météorites de Montrejeau et lie Parnalce contient de petites cavités plei- nes de gaz. Pour le bien distinguer il faut préparer une lame très mince, transparente, tic la météorite, et l'observer à un grossis- sement de plusieurs centaines de diamètres. Nous verrons bientôt que des météorites Diétalliques peuvent aussi contenir des gaz condensés, qu'une élévation suffisante de la température ou la dissolution dans MET .rcs Tiquides convenables, tels que le bichlo- rure de mercure, dégage à l'état de fluides aériformes. Il semble assez naturel, au premier abord, de voir dans les étoiles filantes de grosses bulles de gaz en combustion; et les bolides, quelquefois forts brillants, dont l'explosiou n'est suivie d'aucune chute de matière so- lide, pourraient être également considérés comme gazeux. Toutefois, rien ne prouve que cette opinion soit fondée, et une autre théorie peut être mise en avant. Dans une lettre qu'il nous a fait l'hon- neur de nous adresser il y a quelques mois, un des plus savants membres de notre Académie des sciences, M. Faye, s'exprime de la manière suivante : « 11 ne me semble pas que les étoiles filantes puissent être considérées comme des bulles gazeuses en combustion, mais comme de simples amas de matières ténues et très incomplètement I agrégées, qui se dissipent aisément dans les I couches élevées de notre atmosphère, en y I subissant une rapide incandescence. Très I probablement, les météorites nous arrivent I avec une enveloppe plus ou moins grande de matières pareilles, qui se dissipent dana l'atmosphère et forment les traînées des bo- lides elles nuages noirs d'où les aérolithes, c'est-à-dire les noyaux compactes, semblent partir. Mais je ne crois pas que ces matières ténues puissent être assimilées à des gaz. » Les divers types de météorites sont trop nombreux pour qu'une classification n'ap- porte pas dans leur étude une grande sim- plification. Aussi devons-nous tout de suite (Chercher à exprimer les rapports naturels que présentent ces types. Sans doute, nous n'avons pas la prétention de faire ainsi une classification proprement dite; nous aspi- rons simplement à réaliser un arrangement commode pour l'étude. Disons, d'ailleurs, que celui-ci ne peut être, comme la plupart des classifications, que purement artificiel, les corps à ranger présentant des intermé- diaires insensibles. Un très grand nombre de systèmes diffé- rents ont été proposés pour la classification des météorites. On les a disposées quelque- fois d'après leur couleur, quelquefois d'après leur densité, d'autres fois d'après leur composition. Les principaux auteurs qui se sont occupés de ce suj^l sont, par MET ordre chronologique : M. Partsrh , M . Gustave Rose, M. de Reichenbach, M. Shcpard, et tout récemment M. Daubrée. Nous présenterons dans le tableau suivant un arrangement qui nous paraît résumer les principales caractéristiques des divers types MET 769 de météorites. Cet arrangement se rappro- che, à divers titres, de la classification ado|>. téepar M . Daubrée, mais il en diffère par plu- sieurs points importants. Nous avons d'ail- leurs emprunte au savant géologue la plupart lies noms qu'il a proposés. MÉTÉORITES 1 Formées Ne contenant pas de matières piri-reii=es. (HOLOSIUÈRES). Le fer il continu. (Sy8$i(tères) I seul alliag-c Contenant a la foie du fer et des nia- tièrespierreuses. (LlTHOSIDÈHES /Ayant la composition de Voc- i tibbéhite d'un 1 Ayant la composition do la >. Formées J deux al] I qui sont F Fnrmpp*! tœrnte Ayant la composition de la , kaniacile r La tœni'e et la kamacAle . . La tcenile et la plessite . . . , La tœnite et la campbellite . La tœnite, la kamacite et la plcisile \ Formées de illiages sont . . . Formées de trois alliages . qui sont ... La pierre est eni La substance pierreuse esten- graitis disse- 1 tièremont formée de pcridot. minés. J péridotites S]ioradolilhes)\ Lasubstame pierreuseest for- péridot et acides. l\ ijasuu&iaui e pierreiist j mée à la fois de p( r de silicates plus Le fer est en ÇTrain"; disséni (SiioradO!>idère8). pyro leuites La pierre est continue. (Synolythes) I La pierre est essentiellement , . formée de péridot / La pierre est essentiellement formée à'enstalite La piene est essentiellement formée de chiadnite. . . . La piene est e.ssentie lement formée de howardite. . . . La pierre est essentiellement formée de feldspath . ; . . La pierre est un mélange de péridot et de shepardite. . La pierre est un mélange de péridot et de pyroxène. . . La pierre est un mélange de péridot et de howardite. . Lu pierre est un mélange "de péridot et de piddinglo- nite La pierre est un mélange de péridot el de feldspiih. . . La pierre est un mélange de feldspath et de pyroxène . La pierre est un mélange de péridot , de feldspath ei d'amphibole La pierre est un mélange de péridot , de feldspath et de pyroxène La pierre est un mélange de péridot, d'une matière py- roxénique ou umphibo- lique et d'une substance charbonneuse OctibbeLa. Tazewell. Nelson. Caille. Jewell-Hill. Campbell-County. Burlington. Krasnojarsk, Hainholz. Rittersgriin. Chassigcy. Manegaum. Bisliopville. lowa. Stanitza. Sierra de Chaco. New Goncord. Forsyth. Shalka. Turuma. JuTinas. Uontrejeas. Château-Benard. Orgueil. Comme on le voit par ce tableau, lesmé- l'Corites, suivant qu'elles sont essentiellement formées de métaux libres, ou qu'elles sont à la fois pourvues de matières métalliques et de matières pierreuses, se divisent en holo- sidères et en lithosidères T. via. Les holosidères, ou fers météoriques, of- frent, comme on l'a vu, des compositions for' analogues et constituent un groupe très homo gène; toutefois, à la suite des recherches que nous avons faites relativemenf,âla composi- tion immédiate de ces corps, nous les .subdi- 49 770 MET visons en trois groupes, suivant qu'onypeut déceler un, deux ou trois alliages consti- tuants. Les fers formés d'un seul alliage n'ont pas tous la même composition. Les uns contenant beaucoup plus de nickel que de fer sont formés d'octibbéhile qui ren- ferme deux équivalents de nickel unis à un équivalent de fer. D'autres ne renferment que de la tœnite, alliage résultant de l'union d'un équivalent de nickel avec six équiva lents de fer. Enfin, dans d'autres fers, l'analyse reconnaît la présence exclusive de la kamacite, dans laquelle on trouve qua- torze équivalents de fer unis à un équiva- lent de nickel. Nous avons réparti dans trois sous-groupes les fers dans lesquels il existe deux alliages différents. Ce sont d'abord les masses for- mées de tœnite et de kamacite, puis celles formées de lœnite et de plessite, et enfin celles qui résultent du mélange delà tœnite avec la campbelliie. Enfin, les fers dans lesquels nous avons trouvé trois alliages en proportion voisine renferment à la fois de la tœnite, de la kamacite et de la plessite. Les lithosidères, qui comprennent toutes les météorites autres que les fers météori- ques proprement dits, sont sj/sstdère? quand le fer y forme une masse continue, ou spora- dosidères quand il y est à l'état de grenaille disséminée, dont les grains peuvent être, d'ailleurs, de volumes très diffi'rents. Quand, dans les syssidères, la partie pier- reuse est disséminée en grains, la masse est dite sporadolithe ; elle est ^ynolilhe dans le cas contraire, c'est-â-dire quand la pierre, comme le fer, est continue. Nous divisons les sporadoli ihes en péridotiques et en pyroxé- niques, suivant qu'elles ne contiennent que du péridol ou qu'elles renferment aussi une quantité plus ou moins grande de silicates plus acides. Enfin, il nous a paru indiqué de classer les sporadosidères d'après la nature miné- ralogique de leur partie pierreuse. Nous n'avons d'ailleurs pas cru devoir donner de nom particulier aux quatorze types qui se sont ainsi séparés comme d'eux-mêmes, et dont le nombre s'accroîtra, sans doute, quand l'analyse des météorites aura été poussée plus loin qu'elle ne l'est aujouniliui. Cette classification suppose, comme on le MEl voit, la connaissance des espèces minéralo- giques dont le mélange constitue les météo- rites de chaque type. Or, cotle coiinaissrandt,0, «jgg Inclinaison de l'orbite 14* W Longitude du nœud descendant. 51 18 Sens du mouvement Rétrograde. Or, comme l'a reconnu M. Peters, cefi éléments sont excessivement voisins de ceux de la première comète de 1866, découverte à Marseille par M. Tem[)el. En effet, hs éléments de cette comète sont : Durée de la révolution 23 ans 18 Demi grand-axe 10 Sa Excentricité « 005 Distance |iéiiliélie >• 977 Inclinaison de l'orbite 17* 18' Longitude du nœud descendant . 51 16 Sens du mouvement P.i trogradu. La ressemblance est, comnae on le voît, 50 786 MET frappante, et plusieurs astronomes des iilus autorisés, tels que MM. f.everrier, Schia- parelli, Peters, John Hf^rschel, pensent qu'il en faut conclure à l'identité. M. Adams n'admet pas que la planète (Jranus ait, dans tout ceci, le rôle que lui attribue M. Leverrier, et il regarde le phé- nomène comme dû à l'action combinée de Jupiter et de Saturne. L'analogie que nous venons de signaler n'est pas unique. M. Schiaparelli montre que l'essaim d'asiéroïdes du mois d'août est également identique avec la grande comètede 1862, et d'autres rapprochements du même genre sont signalés. L'importance capitale deces faits n'échap- pera à personne. Ils apportent, relativement à l'origine des étoiles filantes, une grande simplification, puisque la question, au lieu de constituer un problème spécial, se con- fond dans celle qui a trait à l'origine des comètes. Malheureusement, on n'est pas jusqu'ici autorisé à étendre aux corps extra- terrestres qui nous occupent, c'est-à-dire aux météorites, les résultats qui viennent d'être indiqués. Lorsqu'on admet, comme nous venons d'y être conduit, que les météorites ont une origme extra-terrestre, il faut recon- naître que leur arrivée a pour conséquence inévitable d'augmenter la masse de notre globe. Or cette augmentation, pourvu que sa valeur soit sufûsante, a nécessairement pour effet de modifier la marche de notre planète. On a même voulu y voir une des causes de l'accélération séculaire du moyen mouvement de a Lune. On sait que la théorie de Laplace donnait une accélération séculaire de 6 secondes, et l'observation une accélération de 12 secondes à peu près. Il Y a dout 6 secondés dont ou ne rend pas compte et qu'on a tenté d'expliquer de di- verses façons. M. Ch. Dufour pense que l'arrivée des météorites résout la question; mais le volume de ces météorites, qu'il lui faut «jouter chaque année au volume de la Terre, est teliemeut éloigné du volume qui tombe réellement, que cette hypothèse ne parait pas soutenable. Si, retournant eu arrière, on jette les yeux sur le tableau que nous avons donné et qui exprime, soit la composition élémentaire, eojt la composition immédiate des météo- MÉT rites ; on en peut tirer certaines données rela- tives au mode de formation de ces corps extra-terrestres. En effet, ces roches cos- miques ne sont pas les analogues de roches terrestres quelconques. En les disposant en colonne verticale suivant leur ordre décrois- sant de densité, et plaçant en face les rochei terrestres les plus variées, ou obtient le la- bleau que voici dont la seconde colonne est véritablement une coupe idéale du globe terrestre. ROCHES ROCHES COSMIQUES. TELLURIQUE9. Ictiarbonneuses Terrains de sédiment, •••• Granité et gneiss, aluniineuses Laves. deCtiassigny Péridot. 2 \ du type commun. . . . Lherzoliilie et rocHBt "" analogues, de Sierra de Chaco. . . de Krssnojarsk Fers météoriques Dans la coupe terrestre, on voit d'abord les terrains de sédiment; or les météorites n'offrent rien d'analogue. Le granité et le gneiss ne sont pas non plus représentés parmi les roches météoriques. De même, la couche idéale des météorites charbon- neuses n'a pas de correspondant dans la coupe terrestre. Mais voici les ressem- blances qui commencent; les météorites de Stanuern, de Juornas, de Jonzac, etc., d'une part, et certaines laves volcaniques d'autre part, ont entre elles les rapports les plus intimes; même les laves de la Thjorza, eu Islande, peuvent être considérées comme identiques avec ces météorites. Le péridot terrestre est de même identique avec la météorite de Chassigny. Cette météorite est rigoureusement représentée dans sa composition par la dunite, roche de périd ot, avec chromite disséminée, dont M. de Hochstetter a fait la découverte à là N o(i- velle-Zélande. Eu continuant de descendre le tableau, nous trouvons, d'une part, les météorites du type commun, et d'autre part, la Iherzoli- tlie et les roches analogues. Ici la compa- raison n'est plus si facile. Un simple coup d'oeil suffit pour montrer qu'il n'y a pas identité. L'aspect est différent et la com- position immédiate diffère aussi. Toutefois, les éléments constituants .sont les mêmes. Met De» deux rdl(^s, la masse psi forinre par des silicates magnésiens renfermant du fer, du niciiel, du phosphore, du soufre, etc. Mais ces corps sont dans les deux gisements à des états bien différents. Dans la roche terrestre, le fer préalablement oxydé est en combi- naison dans !e silicate; au contraire, il est à l'état métallique dans la roche météorique. Il en est de même du nickel. Dans la roche terrestre, le phosphore, à l'élat d'acide phos ■ phorique, entre dans la constitution des phosphates, tandis que dans les météorites du type commun il est directement uni aux métaux et forme des phosphures. Oomme on voit et suivant la remarque formulée en premier lieu par M. Lawrence Smith, cette différence entre lesdeux ordres de roche tient surtout à une proportion différente d'oxygène. Tandis que, dans les roches terrestres, tous les corps oxydables sont oxydés; quelques-uns d'entre eux .sont, au contraire, restés libres dans les météo- rites. Quant aux météorites de Sierra de Chaço etdeKrasnojarsk,ainsi qu'aux fers météori- ques^ ils n'ont aucun correspondant dans la coupe terrestre. Ces divers ordres d'idées ont amené M. Daubrée à tenter la reproduction syn- thétique de quelques-uns, au moins, des divers types de météorites. Pour ce qui con- cerne les fers, il n'y avait pas à se préoccu- per beaucoup de leur composition chimique. Il suffit d'introduire dans un fer terrestre du nickel, du cubait, du phosphore, du soufre, etc., dans des proportions conve- nables, pour qu'il donne à l'analyse les mêmes résultats que les fers météoriques. Hais il était extrêmement important de chercher à reproduire la structure des fers méléoriques, qui les rend aptes à donner par les acides les figures caractéristiques (jue nous avons décrites. Les expériences ne pouvant évidemment se faire qu'avec le concoursd'une température élevée, M. Dau- brée étudia ce que deviennent les figures par suite de la fusion des fers météori- ques, et il les trouva très-altérées, peut-être à cause de la trop grande rapidité du refroi- dissement. On en conclut qu'il ne fallait pas espérer des figures analogues, pour la netteté, à celles des fers ncn fondus artifi- eiellement, mais quelque chose de beau- MÉT 787 coup moins net. Le problème ainsi posé, on peut dire qu'il fut très-bien résolu en introduisant, du nickel, du phosphure de fer et du sulfure de fer dans une masse de fer pesant 2 kilogrammes. Au milieu de des- sins dendritiques d'une régularité remar- quable, et qui, d'après l'examen qu'en a fai^ M. Descloizeaux, paraissent disposés suivant la forme du dodécaèdre rhomboidal régu- lier, on aperçoit une matière brillante, isolée et comme repoussée dans les interstices, sur nue forme réticulée. Les lithosidérites a'ont pas jusqu'ici été l'objet d'expériences synthétiques. Mais M. Daubrée a fait relativement à la reprodu- ction des météorites du type commun une série très-longue d'expériences. Comme it l'avait fait pour les fers, l'auteur a commencé par fondre des météorites, et au lieu d'ob- tenir des masses vitreuses noires, analogues à la croiite que nous avons signalée à la surface des échantillons, il a produit des gangues pierreuses , remarquables par leur haut degré de cristallisation et renfermant diiS grenailles métalliques. La gangue est formée d'un mélange de péridotetde pyroxène en proportions varia- bles, qui se séparent par une sorte de liqua- tion : en général, le péridot forme à la surface une pellicule mince, cristalline, tandis que l'intérieur de la masse se com- pose de longues aiguilles d'enstatite. Ce résultat indiquait comme matière première des expériences synthétiques, les roches terrestres composées de pyroxène et de péridot. La Iherzolilhe, le péridot des vol- cans, des serpentines, etc., ont été, tantôt par le charbon, tantôt (mais plus rarement) par l'hydrogène, privés d'une partie de leur oxygène, et l'on a produit ainsi des masses qu'on peut dire identiques avec les produits de fusion des météorites naturelles. M. Dau- brée est arrivé encore au même but en oxydant incomplètement du siliciure de fer mélangé à de la magnésie : ici encore &a a obtenu des grenailles de fer disséminées dans une gangue formée de silicates ma- gnésiens. Les études dont nous venons de donner un si rapide sommaire conduisent non- seulement à prouver le mode de formation des météorites, mais encore celui du globe terrestre. En poursuivant le parallèle iacji- 788 MET que plus haut entre les roches météoriques et les roches telluriques, on se trouve natu- rellement porté à supposer dans les profon- deurs de noire globe des roches répondant aux matières plus denses que celles du type commun ; roches dont les gisements seraient inférieurs à celui des roches éruptives ma- gnésiennes. Chladni partait de faits de cet ordre pour expliquer les phénomènes du magnétisme terrestre, dus, selon lui, à la masse centrale de fer métallique renfermée dans notre globe. Sans doute, cette manière de voir soulève un certain nombre de difficultés; mais il faut remarquer que la densité de la terre, si notablement supérieure à celle que per- mettaient de lui assigner les rcîhes que nous connaissons, peut être invoque e. D'ail- leurs, sans que le fait soit encore absolu- ment certain, il paraît peu probable que certaines roches profondes contiennent réel- lement du fer métallique. En effet, M. An- drews a publié, en 1832, une méthode au moyen de laquelle il a reconnu l'existence du fer libre dans les roches volcaniques de la Chaussée des Géants et de plusieurs au- tres localités. Plus tard, par un procédé différent, M. Sterry Hunt a trouvé du fer libre dans certaines roches des Etats-Unis. M. de Engelhardt assure, de son côté, que le platine est parfois accompagné de fer natif, provenant évidemment de très-grandes pro- fondeurs ; et l'on sait que dans l'Oural, le platine possède souvent des propriétés ma- gnétiques que lui sont communiquées par les 9 ou 10 centièmes de fer auxquels il est allié. En résumé, si comme tous ces faits paraissent nous y autoriser, nous admettons que l'intérieur du globe est analogue aux types de météorites de plus en plus métal- liques, rien n'est plus légitime que de com- parer la Terre tout entière aux produits des expérience synthétiques; d'en faire, par conséquent, le résultat d'une immense scori- ficalion, ou, comme l'a si heureusement dit M. Élie de Heauraont, d'une coupeUatlon naturelle. Dans celle manière de voir, que l'on trouvera sans doute fort rationnelle, le péridot preud une importance qu'on n'est pas habitué à lui voir prendre à raison du rùic capital qu'il remplit, non-seulement dans l'économie de notre globe, mais dans MET celle de tout le système solaire. C'est à ce titre qu'il devient le type d'une famille de roches péridotiques à laquelle on peut, à bon droit, comme l'a fait M. Daubrée, donner le nom de roches cosmiques. Des considérations d'un ordre aussi élevé montrent toute l'importance de l'élude ap- profondie des météorites. Venant compléter une démonstration donnée par l'admirable invention de MM. Bunsen etKirchhoff, cette étude nous permet d'affirmer l'un des faits qui paraissent le plus au-dessus des facultés humaines de jamais connaître : l'unité de composition chimique du système solaire. (Stanislas Meunier). METEORIUM, Brid. bot. cr. — Syn. de Cryphoea , id. *MÉTÉOROLOGIE, MÉTÉORES. PHYS. — La Météorologie n'a pas seulement pour objet l'observation des phénomènes acciden- tels autrefois connus sous le nom de Mé- téores ; elle embrasse aussi, dans leur en- semble, tous lesphénomènesatmosphériques et terrestres, soit accidentels, soit perma- nents, qui dépendent de l'action du calo- rique , de l'électricité , du magnétisme et de la lumière. Dans les temps reculés on ne manqua pas d'entourer de merveilleux la plupart des Météores accidentels : on les considéra comme des présages de grands événements ; leur apparition excitait de l'effroi comme celle des Comètes. Combien de fois les lan- gues de feu paraissant aux mats des vais- seaux ou aux piques des soldats n'ont-elles pas jeté l'épouvante et la consternation parmi les légions romaines! A mesure que les sciences firent des progrès , ces frayeurs chimériques se dissipèrent pour faire place à l'esprit d'observation , et bientôt, chassés du domaine de l'imagination qui en avait fait (les prodiges et des présages menaçants, les Météores sont peu à peu rentrés dans celui de la physique, qui s'est chargée de leur interprétation. Considérations générales. — La MétéorolO' gie chez les anciens ne se composait que de croyances superstitieuses et de présages tirés de l'observation plus ou moins exacte de certains phénomènes naturels. Notre cadre ne nous permet pas d'entrer dans le détail de ces croyances vulgaires. Cet esprit (l'empirisme qui a longtemps exploité Ja MET crédulité publique a dû nécessairement s'ar- rêter devant les progrès de la physique mo- derne. En elTet, après la découverte des propriétés de la boussole, qui offrit un vaste champ d'observations, lorsque le thermo- mètre permit de mesurer avec exactitude la température atmosphérique, que le ba- romètre eut donné la mesure du poids des couches de l'air, que Descartes eut découvert la variation de la pression atmosphérique , que Pascal eut établi la Méthode pour dé- terminer les hauteurs par les observations barométriques, que Mariotte eut fait ses recherches sur les gaz et l'eau; enfin , lors- qu'on eut créé et perfectionné tous ces in- struments propres à indiquer l'hygrométrie de l'air, la quantité d'eau qui tombe dans un lieu donné, la force, la direction et la rapidité des vents, l'intensité et la nature de l'électricité et du magnétisme, etc. , la Météorologie naquit et cessa d'être une col- lection de maximes empiriques. Alors com- mença la véritable étude des Météores. L'arc- en-ciel, les parhélies et les faux soleils fu- rent ramenés aux lois ordinaires de l'optique. Franklin découvrit la cause du tonnerre ; dès lors la foudre , docile aux lois de la science , descendit paisiblement des nuages orageux dans le laboratoire du physicien, pour y être soumise à une foule d'expériences. Malgré la direction favorable imprimée à la Météorologie par les travaux de plusieurs savants célèbres, cette science est encore loin d'approcher de la perfection des autres sciences naturelles. Elle se compose de phé- nomènes variables et multipliés que vient encore compliquer une foule de circonstan- ces, à l'influence desquelles il est impossible de les soustraire , et qui sont modifiées à l'infini, en raison des climats, de la consti- tution locale, de la configuration, la na- ture, l'élévation ou l'abaissement du sol. Aussi n'est-ce qu'en multipliant les obser- vations, en les répétant sans cesse dans dif- férents endroits , qu'on parviendra à en faire sortir des lois générales, que l'on entre- voit dans l'ensemble des phénomènes, mais dont l'application échappe dans les circon- stances particulières. Si l'on parvient jamais à ramener à un petit nombre de lois fonda- mentales les phénomènes nombreux de la Météorologie , peut-être arrivera-t-on un leur a prévoir avec un certain degré de pro- MET 789 habilité la force et l'intensité des saison». Sans parler de tous les avantages qui en résulteraient, on conçoit l'importance de celui qui permettrait au cultivateur de com- biner ses travaux en raison du temps qui devrait ou les favoriser ou leur nuire. Mais ce perfectionnement est encore loin d'être la conquête de l'homme. Toutefois on ne doit pas désespérer d'y arriver un jour. Qui oserait poser des limites à la science? L'es- prit humain a déjà assez dérobé de secrets à la nature pour qu'il lui soit permis d'es- pérer encote lui en surprendre. La Météorologie est une science d'appli- cation qui emprunte à plusieurs autres sciences leurs principes et leurs lois : ainsi l'Astronomie, en nous donnant la connais- sance des mouvements des corps célestes et celle des forces de la gravitation, conduit à apprécier leur action sur l'atmosphère et sur les eaux; la théorie des marées et des vents généraux en découle nécessairement. La Chimie, en nous faisant connaître la nature, les propriétés elles combinaisons des gaz qui composent l'atmosphère ou s'y rencontrent accidentellement , offre des éléments précieux pour la solution d'autres questions telles que la nature des Moufettes , des feux follets , etc. Les mouvements si variables, si compliqués des vents , des nua- ges, de la grêle, sont régis par les lois in- variables de la Mécanique. Enfin , il n'est peut-être pas une branche de la Physique qui ne trouve des applications nombreuses à la Météorologie. Ainsi, les lois de la chute des corps et les effets du choc et du frotte- ment expliquent les ravages de la pluie et de la grêle. Les lois de la formation des va- peurs et de leur condensation nous donnent la cause des nuages, des brouillards, de la pluie, etc. Les efl^ets du rayonnement du calorique offrent une théorie complète de la rosée et des gelées blanches. On a trouvé dans les lois de la distribution de la cha- leur à la surface du globe l'explication des variations de température et des phéno- mènes qui en résultent. Les lois de l'optique nous font découvrir la cause de ces appa- rences lumineuses qui se manifestent dans l'atmosphère. L'électricité a mieux fait con- naître les orages, et l'électro-magnétisme laisse entrevoir la cause des aurores boréa- les. La Météorologie a aussi plusieurs pointt 790 MET de contact avec d'autres sciences, particu- lièrement avec la Géologie et la Géographie physique. En général , on estime la hauteur de Tat- mosphère à 64 kilomètres (ou 16 lieues). Celle enveloppe aérienne, qui entoure la terre de toute part, est sphérique comme celle du globe qu'elle environne, et doit conséquemment aussi être renflée à l'équa- teur et déprimée aux pôles. On sait que le poids de l'almopshère, au nivenu de la mer et à la température de 0", est. égal à celui d'une colonne d'eau de 10'", 60 ou à celle d'une colonne de mercure de 0'",76. Il est évident qu'en s'élevant dans l'atmosphère sa pression doit diminuer; c'est, en efTet, ce qui a lieu, et c'est sur ce principe que repose la mesure des hauteurs obtenues par le baromètre. On a calculé que le poids des couches atmosphériques exerce sur toute la surface du corps d'un homme d'une taille moyenne une pression d'environ 16,000 ki- logrammes. Cette pression , si nécessaire à noire eiistence , nous paraît insensible , parce qu'elle agit dans tous les sens et que la force élastique de nos organes lui est pro • portionnée; mais si l'on s'élève dans l'at- mosphère à une certaine hauteur, soit sur les hautes montagnes, soit dans des aéro- stats, la colonne d'air diminuant sensible- ment de pesanteur, la respiration devient pénible, et si l'ascension était poussée à ses dernières limites, le sang s'échapperait bientôt par tous les pores. Si la dilatation de l'air ne variait pas à mesure qu'on s'élève, on pourrait, d'après le poids connu de l'atmosphère, déterminer sa hauteur d'une manière rigoureuse. Cette dilatation ne peut cependant être supposée indéfinie, parce que l'air, étant un corps pesant, est soumis, comme tous les autres corps, aux lois de l'attraction, et qu'il existe nécessairement une limite où l'at- traction doit l'emporter sur la force de dila- tabilité des gaz; là aussi doit être la limite de l'atmosphère. Mais qu'y a-t-il au-delà? Existe-t-il quelque fluide, ou n'y a-t-il qu'un vide absolu? Cette question ne peut plus nous arrêter. Comment les espaces célestes seraient-ils vides, puisqu'ils sont remplis par la lu- mière? Quelque opinion qu'on adopie sur la nature de cet agent, que ce soit une éma- MET nation réelle de la substance des corps la- mineux, ou un fluide mis en mouvement par ces derniers, il est bien évident que, dans l'une comme dans l'autre hypothèse, le vide absolu ne saurait exister. Quant à la composition chimique de l'at- mosphère, on la connaît maintenant d'une manière très exacte, dit M. de Humboldt, grâce aux excellentes analyses que MM. Du- mas et Boussingault en ont faites récem- ment à l'aide de nouvelles méthodes. D'a- près ces analyses, l'air sec contient, en volume, 20,8 d'oxygène , et 79,2 d'azote; il renferme en outre : 1" 2 à 5 dix-mil- lièmes d'acide carbonique, résultant princi- palement de la respiration des animaux qui extraient le carbone des substances végétales dont ils se nourrissent, tandis que les végé- taux le puisent dans l'atmosphère; 2° une quantité encore plus faible de gaz hydro- gène, et, d'après les importantes recherches de Saussure et de Liebig, quelques traces de vapeurs ammoniacales , qui fournissent aux plantes l'azote qu'elles contiennent. D'autres substances, des miasmes et des émanations pestilentielles, viennent se mêler accidentellement, surtout près du sol, aux éléments que nous venonsd'indiquer comme formant la composition normale de l'air. En6n, dans quelques circonstances particu- lières , l'atmosphère renferme, près de la surface de la terre , des substances solides, réduites en poudre fine et portées à de grandes hauteurs par les vents; telle est la poussière qui tombe vers les îles du cap Vert, en obscurcissant l'atmosphère à de grandes distances. M. Ehrenberg a reconnu que cette poussière contient d'innombrables infusoires à carapaces siliceuses. Voy. pour plus de détails l'article atmosphère de ce Dictionnaire. La grande élasticité que possède l'atmo- sphère et l'extrême facilité avec laquelle elle se contracte et se dilate selon le degré de température, sont cause qu'il s'y établit sans cesse des courants dans divers sens : les vents sont donc une conséquence nécessaire des propriétés physiques de l'atmosphère. Ces mouvements de l'air sont produits par l'accumulation ou la précipitation des va- peurs aqueuses; par l'attraction des corpi célestes qui agissent sur l'atmosphère de la même manière que sur l'Océan, et y pro- MET duisent des effets analogues aux marées ; par la chaleur solairequi, eii niison des sai- sons et des heures du jour , dilate inégale- ment les couches aériennes; enfln, par la forme et la nature des continents et des mers qui arrêient , accélèrent et modi- fient ces mouvernenis de mille manières. Pour bien comprendre tous les phéno- mènes météoriques, les variations de tem- pérature méritent avant tout de fixer no- Ire attention. On sait que le point le plus élevé du thermomètre s'observe générale- ment à deux heures après midi, et le plus bas au moment du lever du soleil. L'expé- rience démontré que la température indi- quée par les observations de neuf heures du matin à neuf heures du soir, fournit assez exactement la température moyenne du jour. Celle de l'année peut s'obtenir en ajoutant la température moyenne de chaque mois et en divisant la somme par douze. Les différents climats des divers pays du globe dépendent principalement de leur position par rapport au soleil. Ainsi , à l'é- quateur, où cet astre darde perpendiculai- rement ses rayons, une égale surface du sol reçoit une bien plus grande quantité de chaleur et de lumière que les pays situés vers les pôles. On conçoit que pour les pays tempérés, le climat se rapproche de celui de l'équateur pendant l'été , puisque la hau- teur du soleil y est plus grande, et de celui des régions polaires pendant l'hiver. Plu- sieurs causes expliquent parfaitement les inégalités de température. D'abord, la con- stitution physique de l'atmosphère qui varie incessamment d'une saison à l'autre. Eu été l'air est généralement sec , mais en hiver il se charge de vapeurs et afi'aiblit considé- rablement l'intensité des rayons solaires. La seconde cause à signaler est la grande obli- quité des rayons du soleil en hiver. Or, on sait qu'ils se réfléchissent en raison de celte obliquité, qu'une surface reçoit d'autan t plus de rayons qu'ils arrivent plus perpendicu- lairement et que la chaleur est en propor- tion des rayons absorbés; enfin, et celte dernière cause est la principale, le soleil, en été, reste bien plus longtemps au-dessus de l'horizon qu'en hiver. La nuit, qui est le moment de la déperdition du calorique , est plus courte et le jour plus long. On a calculé qu'il suffirait même, au milieu de MET 791 l'été, que le soleil restât dix jours sous l'ho- rizon pour que tout se congelât à la surface de la terre. Les saisons d'une année à l'autre parais- sent très irrégulières par l'influence des causes variables , telles que les vents, les pluies, les glaces polaires, etc.; mais lors- qu'on réunit une assez longue suite d'ob- servations, on reconnaît que la température est tantôt constamment croissante et tantôt décroissante. Dans nos climats , la tempé- rature va s'élevant du 5 janvier au 5 juillet, et descend du 5 juillet au 5 janvier. Sui- vant M. de Humboldt, c'est une supposition tout-àfait gratuite que d'espérer un été chaud à la suite d'un hiver rigoureux, ou un hiver doux après un été froid. Sous la zone torride , la température est à peu près la même dans tous les lieux situés sur le même parallèle, mais dans la zone tempérée il en est autrement, car la tem- pérature varie beaucoup selon certaines cir- constances locales. C'est ce qui a fait tracer les lignes isothermes ou d'égale température. On a remarqué que les côtes occidentales des continents sont beaucoup plus chaudes que les côtes orientales. C'est un effet des vents et de la position générale des mers. Dans nos contrées, comme en Amérique, les vents d'ouest prédominent : or , ces vents qui viennent des mers sont toujours tem- pérés; car la température des mers n'est jamais ni très haute ni très basse; en effet, la mobilité de la masse liquide et l'équilibre qui tend à s'y maintenir ne permettent pas qu'une couche superficielle se refroidisse beaucoup , comparativement aux autres ; car dès que la température de cette couche s'abaisse, son poids augmentant, elle descend dans la masse, et une autre vient la rem- placer. On remarque aussi que l'hémisphère aus- tral est plus froid que l'hémisphère boréal; ce qui provient de ce que le premier est en grande partie recouvert par les eaux. Or, on sait que les eaux ne s'échaulTent pas aussi facilement que le sol, une grande quantité du calorique qui leur est envoyé étant absorbée par l'évaporation, la con- gélation et la fonte des glaces. Une observation qui jette une vive lumière sur les variations lie température de cer- taines localités, est celle qui permet d'ét«- 792 MET blir que les travaux de l'homme à la surface de la terre peuvent notablement changer et modifier la température d'un lieu. D'après les relations des anciens, on est porté à croire que le froid en Europe était jadis plus intense qu'aujourd'hui. Nous savons positivement que le climat d'Amérique est devenu plus chaud depuis qu'on a diminué la vaste surface de ses forêts. En effet, les forêts d'une grande étendue, dit le célèbre de Huniboldt, empêchent les rayons solaires d'agir sur le sol; leurs organes appeiidicu- laires (les feuilles) provoquent l'évaporation d'une grande quantité d'eau, en vertu de leur activité organique, et augmentent la superficie capable de se refroidir par voie de rayonnement. Les forêts agissent donc de trois manières : par leur ombre, par leur évaporation, par leur rayonnement. Dans son beau travail sur la chaleur cen- trale du globe, M. Gordier pense que la plupart des différences de température qu'on observe sur un même parallèle pourraient provenir de la plus parfaite conductibilité des couches géologiques qui enveloppent le centre incandescent de la terre. On sait que le globe a une température qui lui est propre, et qu'à une certaine profondeur cette température, indépendante de l'action du soleil, demeure constamment invariable. Les expériences démontrent qu'elle s'élève à mesure qu'on descend à des profondeurs plus grandes. La loi de cette progression est à peu près d'un degré par 32 mètres. Dans l'atmosphère, la température suit une progression inverse à celle du sol, c'est- à-dire qu'elle diminue à mesure qu'on s'é- lève au-dessus du niveau de la mer. On trouve que la température décroît également avec la hauteur , dans tous les climats , lors- qu'on part d'une même température infé- ïjeure ; mais la loi de la progression change avec ce point de départ, de sorte que dans les zones tempérées, par exemple, d'après les observations de Saussure, elle est en hiver de 230 mètres par chaque degré du thermomètre centigrade, et de 160 en été. li y a donc une hauteur où le refroidisse- ment progressif atteint le terme de la glace. De là l'existence des neiges éternelles sur les hautes montagnes , et l'inégale élévation du point où elles commencent dans les dif- férents climats. Non seulement le décrois- MET sèment vertical de la températur varie sui- vant les climats elles saisons, mais aussi suivant l'exposition , et même l'état plus ou moins transparent du ciel. On doitàM. Al. deHumboldtla précieuse application de la géographie des plantes à la mesure de la température moyenne des lieux. Cet illustre voyageur a déterminé d'une ma- nière générale l'élévation et la températur» des zones où chaque plante semble se com plaire. Chaquevégélal ne peutvivrequ'enlrc certaines limites déterminées de tempéra- ture, et la proximité de ces limites est in- diquée par sa végétation plus ou moins ché- live. Ainsi, l'aspect des végétaux qui sub- sistent dans chaque contrée offre comme une sorte de thermomètre vivant, qui indique au voyageur la moyenne des températures annuelles et leurs extrêmes. Une des questions les plus intéressantes que l'on puisse se proposer de résoudre est de savoir si l'état thermométrique du globe a changé depuis les temps historiques. Voici la manière ingénieuse dont M. Arago se sert pour trouver la solution de ce problème : Pour que la Datte mflrisse, il faut au moins un certain degré de température moyenne. D'un autre côté, la Vigne cesse de donner des fruits propres à la fabrication du vin, dès que la température dépasse un certain point du thermomètre également déterminé. Or, la limite thermométrique en moins de la Datte, diffère très peu de la limite ther- mométrique en plus de la Vigne; si donc on trouve qu'à deux époques différentes, la Datte et le Raisin mûrissent simultanément dans un lieu donné, on doit en conclure que dans l'intervalle, le climat n'y a pas sensi- blement changé. La Bible nous apprend que, dans les temps les plus reculés, on cultivait le Palmier en même temps que la Vigne, au centre des vallées de la Palestine. Les Juifs mangeaient des Dattes et buvaient du Vin. Le Raisin figurait comme symbole sur les monnaies hébraïques, tout aussi fréquemment que le Palmier. Pline, Théophraste, Tacite, Jo- sèphe, Strabon, etc., font également men- tion de ces faits. Voyons maintenant quels degrés de chaleur la maturation de la Datte et celle du Raisin exigent. A Palerme (Si- cile, côte nord), dont la température moyenne surpasse 17», le Dattier croît, mais MET son fruit ne mûrit pas. A Catane (Sicile, côte orientale), par une température moyenne de 18 à 19", les Dattes ne sont pas mangeables. Elles mûrissent à Aljçer, dont la température moyenne est de 21°, mais elles ne sont pas bonnes, et pour les avoir telles, il faut s'avancer jusqu'au voisinage du désert, c'est-à-dire en des lieux où la température moyenne dépasse un peu 21°. D'après ces données, on peut déjà conclure qu'à l'époque où l'on cultivait le Dattier en grand dans la Palestine, la température ne devait pas être au-dessous de 21". M. Léopold de Buch place la limite méri- dionale de la Vigne à l'île de Fer, dans les Canaries, dont la température moyenne est de 22". Par une plus forte température, on trouve bien encore en certains lieux quel- ques ceps dans les jardins , mais pas de Vignes proprement dites. Nous venons de voir qu'en Palestine, dans les temps les plus reculés, la Vigne était au contraire cultivée en grand ; il faut donc aussi admettre que la température moyenne de ce pays ne sur- passait pas 22°. La culture du Palmier nous apprenait tout-à-l'heure que cette même température ne pouvait être au-dessous de 21°. Ainsi de simples phénomènes de végétation nous amènent à caractériser par 210,5 du thermomètre centigrade le climat de la Palestine au temps de Moïse, sans que l'incertitude paraisse devoir aller jusqu'à un (jegré entier. A combien s'élève aujourd'hui la tempé- rature moyenne de la Palestine? Les obser- vations directes manquent, mais eu y sup- pléant par des termes de comparaison pris en Egypte, on trouve qu'elle doit être un peu supérieure à 21°. Tout porte donc à re- connaître que 3,300 ans n'ont pas altéré d'une manière appréciable le climat de la Palestine, que 33 siècles enfin n'ont ap- porté aucun changement aux propriétés lu- mineuses etcaloriGques du soleil. Les phénomènes météoriques ont été rangés en trois classes. Eu général, ils pren- nent les noms de Méléoreu aériens, aqueux ou ignés , selon que l'air, l'eau ou le feu semblent y jouer le principal rôle. Les plus importants Météores de la première classe sont les Vents, les Tempêtes, les Ouragans, les Tourbillons, etc. Ceux de la seconde classe comprennent les Vapeurs, les Brouil- f . vui. MET 793 lards, les Nuages, la Pluie, la Rosée, la Neige, la Grêle, etc. Enfin, ceux de la troisième classe traitent des Météores élec- triques , magnétiques et lumineux , c'est- à-dire des Éclairs, du Tonnerre, des Orages, des Trombes, des Aurores boréales, de l'Arc-en-ciel , des Halos, des Parhélies, du Mirage, etc. Notre cadre ne nous permettant pas d'en- trer dans de grands développements, nous traiterons chacun de ces Météores d'une manière générale, et pour éviter les doubles emplois, nous passerons très rapidement sur ceux qui ont déjà fait, ou qui doivent faire, dans ce Dictionnaire, le sujet d'un article spécial. MÉTÉORES AÉRIENS. — VcntS. LcS VcutS, ou, pour les désigner par une expression qui en donne une idée fort exacte, les courants d'air, tirent leur origine de condensations et de raréfactions dans la masse de l'atmo- sphère. La principale cause des Vents est la distribution variable de la chaleur dans l'atmosphère, laquelle modifie sans cesse sa densité, et trouble ainsi l'équilibre de ses parties. La présence du Soleil agit à la surface du globe, en chauffant et dilatant les couches inférieures de l'air; son action calorifique diminue considérablement par l'obliquité de ses rayons, elle s'accumule bien plus promptement sur les terres que sur les eaux ; ainsi l'existence des continents et des mers, les alternatives du jour et de la nuit, la succession des saisons, sont donc des sources perpétuelles de courants atmosphériques. Les Vents se divisent en Vents généraux ou constants. Vents périodiques, et Vents irréguliers ou variables. Ils se propagent [)iir impulsion et par aspiration; dans le premier cas, c'est ce qui arrive au courant d'air qui sort d'un soufflet ; dans le second, au contraire, c'est ce qui a lieu au Vent qui entre dans le soufflet, lorsque l'air y a été raréfié. Ce dernier mode n'est pas aussi rare qu'on le pense. Une Éclipse de Lune donna occasion à Franklin de vérifier ce fait. Avant le commencement de l'Éclipsé, un violent Vent du nord se manifesta dans les Florides ; à Philadelphie, qui est plus au nord, on le ressentit lorsque l'Éclipsé était déjà commencée, et enfin l'Éclipsé était terminée lorsque ce même Vent se fit se»- 50" 794 MET tir à Boston, qui est encore plus au nord que les deux endroits que nous venons de citer. Cette particularité semble indiquer une grande raréfaction dans l'atmosphère, pro- duite par une subite précipitation de vapeurs. Les Vents alizés, ce vaste courant atmo- sphérique qui règne constamment dans les voisinages de l'équateur, et qui s'étend de chaque côté jusqu'au 30* degré de latitude boréale ou australe, sont parfaitement ex- pliqués par la théorie de Halley : Les rayons du Soleil, en dilatant l'air dans le voisinage de l'équateur, et en l'obligeant par consé- quent a s'élever, produisent dans les régions inférieures de l'atmosphère un courant qui afflue du nord au sud vers l'équateur, pour remplacer l'air échauffé ; mais comme le mouvement de rotation de la terre est con- tinuel et se dirige vers l'est, il en résulte que l'air qui vient des pôles ne parait point souffler directement du nord et du sud, comme cela a lieu très réellement, ce qui donne aux Vents du nord l'apparence d'un Vent qui vient du nord-est, et au Vent du sud celle d'un Vent de sud est. Les deux courants, venant à se rencontrer, se combi- nent, et réunis ils soufflent directement vers l'ouest avec leur force accumulée. Cette rencontre a lieu tantôt au nord, tantôt au sud de l'équateur, par suite de la marche des saisons qui fait qu'alternativement les deux hémisphères sont inégalement échauf- fés. Telle est la cause de ces Vents alizés, sur l'influence desquels les marins comptent aussi sûrement que sur le retour du Soleil. Pendant que l'air dense des contrées po- laires se précipite vers l'équateur pour rem- plir le vide qui s'y forme, celui que l'action permanente du Soleil a dilaté et élevé, doit nécessairement former dans les régions su- périeures de l'atmosphère un contre-courant, qui va distribuer sa chaleur en se dirigeant en sens inverse du premier. C'est ce qui a lieu en effet, et l'existence de ce phénomène, prévu d'abord par le raisonnement, a été prouvée depuis par l'observation : M. de Ilumboldt a reconnu que le sommet du pic de Ténérifl"e était constamment exposé à un Vent violent, soufflant dans une direction contraire à celle des Vents alizés. Les Vents périodiques appelés moussons^ OD Vents du commerce, ont pour cause la situation particulière du contioeut d'Asie MEl' au nord de l'équateur. La chaleur g'accu- mulant sur les terres en bien plus grande quantité que sur les mers, se manifeste en raison de la révolution des saisons, alter- nativement de l'un et de l'autre côté de l'équateur. Le centre de cette chaleur en été s'avance donc vers le nord, et vers le sud en hiver; il en résulte que dans ces ré- gions qui sont sous l'empire des moussons, le Vent souffle continuellement du sud- ouest depuis le mois d'avril jusqu'au mois d'octobre, et pendant le reste de l'année il prend une direction opposée. Le changement de ces Vents périodiques se fait graduelle- ment, et est ordinairement accompagné de Tempêtes et d'Ouragans. La Brise de terre et la Brise de mer, cette autre espèce de Vents périodique, reçoit une explication bien simple. Lorsque le Soleil est descendu sous l'horizon , la terre et la mer, que sa présence avait échauQ"ées, per- dent leur calorique par voie de rayonne- ment ; mais la déperdition éprouvée par la surface terrestre est beaucoup plus rapide et plus considérable que celle de la surface liquide. Les couches d'air x]ui reposent au- dessus de ces deux surfaces doivent par conséquent se refroidir diversement , et bientôt l'air qui recouvre le sol, plus froid et plus dense que celui delà mer, doit se précipiter dans l'espace que ce dernier oc- cupe. C'est ce qui arrive sur la fin de la nuit, etce qui constitue la brise'de terre. Mais quand le Soleil a reparu sur l'ho- rizon, ses rayons échauffent bien plus rapi- dement la surface du sol que la masse des eaux, et l'air qui enveloppe l'une et l'autre doit s'échauffer et se dilater bien davantage sur terre que sur mer. A la fin du jour, l'air plus froid et plus condensé de la mer soufflera vers la côte, et produira la brise de mer. L'action de ces Vents légers tem- père le climat et facilite singulièrement les marins, soit pour s'approcher ou s'éloigner de la terre. Dans les zones tempérées , où l'influence solaire est beaucoup moins grande, les Vents sont soumis à d'aires causes que l'on ne connaît point encore parfaitement. On les appelle Vents irréguliers ou vai'iables. Ils soufflent dans toutes les directions, et notamment de l'Ouest. Il parait certain que plus on s'éloigne de l'équateur vers les MET pôles, plus l'irrégularité des Vents et des Pluies est grande, sans que l'on puisse en assigner exactement la cause. Cependant on peut regarder comme une règle géné- rale, qui s'applique à ces phénomènes, ce que nous avons dit des Vents généraux. Les violentes agitations de l'air qui cons- tituent les Tempêtes, les Ouragans, sont plus communes sous les tropiques que dans nos climats. L'explication la plus satisfaisante qu'on donné de ces phénomènes, est celle qui suppose un fort courant d'air qui en rencontne un autre soufflant dans un sens opposé. Si quelque obstacle se trouve sur la ligne de séparation, il en résulte néces- sairement un tournoiement ou tourbillon plus ou moins étendu et plus ou moins violent, qui pourra en même temps avoir un mouvement de progression, si l'un des deux courants a plus de vitesse que l'autre. Dans les régions intertropicales ces oura- gans sont quelquefois épouvantables. Pour en donner une idée, il suffit de citer quel- ques traits de celui qui dévasta la Guade- loupe, le 25 juillet 1825. Des maisons soli- dement bâties furent renversés. Le Vent avait imprimé aux tuiles une telle vitesse, que plusieurs pénétrèrent dans des maga- sins à travers des portes. Une grille en fer établie devant le palais du gouverneur fut entièrement rompue. Trois canons de 24 se déplacèrent jusqu'à l'épaulement de la bat- terie qui les renfermait. Ces faits, de la plus grande authenticité paraissent incroyables. Cependant, pour expliquer ces phénomènes, il n'y a qu'une seule diffitulté, dit M. Pouil- let, c'est celle de savoir comment l'air a pu recevoir dans l'atmosphère une si prodi- gieuse vitesse; car cette vitesse étant don- née , les actions mécaniques les plus éton- nantes en deviennent des conséquences né- cessaires. C'est du gaz en mouvement, qui pousse le boulet hors du canon ; c'est aussi du gaz en mouvement qui lance dans les airs des quartiers de roches lorsqu'une mine fait explosion. Malgré les désastres que produit quel- quefois l'impétuosité du Vent , il n'en est pas moins un bienfait de la nature. C'est lui, en effet, qui entretient la pureté de l'atmosphère, et qui nous amène les nuages et la pluie. C'est le Vent qui est chargé de porter a plusieurs fleurs le pollen qui doit MET 795 les féconder, et qui répand au loin les grai- nes d'un grand nombre de végétaux. Consi- déré comme force motrice, le Vent devient le principal agent d'une foule de machines chez tous les peuples. Enfin, malgré l'ap- plication de la vapeur, cette souveraine de l'industrie qui étend ses conquêtes chaque jour, c'est encore le Vent qui préside à la navigation. La vitesse des Vents varie d'une manière considérable; le tableau suivant, extrait de V Annuaire du bureau des longitudes, donnera une idée assez exacte des différentes vi- tesses. Vitesse Vitesse pas bedks r seronde ^ — ^- '^—•». — ^ n mètres. en mètres en lieues. _ _ o,5m. i,8oo m o,4o lieues .VentàprinesensibU I.o 3.600 o.8f Vent sensible. 2,0 7.IOO 1,6» Vent inodéré. 5,5 19.800 «,i5 Vent assez fort. lo.o 36.000 8.i6 Vent fort. 20,0 72,000 i6.ao Vent très fort. Î2,5 Si.ooo 17.35 tempête. 27,0 97.200 a2,o4 Grande tempête. 36,o io*,4oo 29,33 Ouragan. 45,o I62.000 36,6j Ouragan qui renvers» les édifices et les ar- bres. La décomposition des substances végé- tales et animales altère souvent la pureté de l'air dans certains lieux. Cette décomposi- tion paraît être la cause des Feux follets et celle des miasmes de tous genres qui pro- duisent la plupart des maladies pestilen- tielles et épidémiques. Les feux follets, que les superstitieux regardaient autrefois comme des revenants sortant du tombeau pour al- ler tourmenter les vivants, se manifestent principalement dans les cimetières, ce qui aura pu donner du poids à cette croyance. Us se développent aussi dans les lieux ma- récageux , sur le bord des étangs et des ri- vières. C'est une flamme légère, qui sembla sortir de terre et brûle en s'agitant , et en suivant différentes directions. 11 est aujour- d'hui constaté que les feux follets sont pro- duits par le dégagement de gaz hydrogènes phosphores, provenant de la décomposition des matières animales, et qui ont la pro- priété de s'enflammer au contact de l'air «Atmosphérique, Météores aqdedx. — En passant de l'état liquide à l'état aériforme, l'eau acquiert une densité moindre que celle de l'air atmosphé- 796 MET irique, et s'élève alors en vertu de sa plus (grande légèreté. Cette vapeur est tantôt in- ' visible et tantôt visible. Dans le premier cas, elle constitue l'humidité proprementdite, et sa présence est accusée par l'hygromètre. Loin de troubler, en cet état, la transparence de l'atmosphère, elle semble l'augmenter dans plusieurs circonstances. La vapeur passe à l'état visible, lorsqu'elle devient vapeur vésiculaire, c'est-à dire qu'elle forme de petites vésicules creuses dont la pesan- teur est à peu près la même que celle de l'air. Elle trouble alors la transparence de ce gaz à cause des réfractions multipliées quelle fait subir à la lumière, et demeure généralement en suspension pendant quel- que temps sous forme de BrouiZ/ajds. Ceux- ci, à cause de leur plus grande pesanteur spécifique, ont une tendance à tomber, et, quand les couches inférieures de l'atmo- sphère sont à la même température qu'eux, et saturées d'humidité, ils continuent de descendre jusqu'à ce qu'ils se résolvent en pluie à la surface de la terre. Lorsque les vapeurs sont entraînées à une certaine élévation et qu'elles planent à des hauteurs plus ou moins grandes, elles pren- nent le nom de Nuages. Les nuages peuvent encore se former dans les airs à la rencontre de deux vents humides inégalement chauds ; alors, en raison de l'équilibre de tempéra- ture, le plus chaud se refroidit ,et la vapeur se condense. Il existe souvent plusieurs couches de nuages superposées les unes aux autres et qui marchent quelquefois dans des directions opposées. En général, elles sont d'autant plus élevées qu'elles sont plus blan- ches. Dans ce cas, elles affectent l'aspect désigné sous le nom de peliles pommelures, balayures, etc., tandis que les couches infé- rieures sont plutôt en pommelures grandes. jUien de plus difficile à fixer et à décrire que les nuages: leurs formes et leurs couleurs Varient sans cesse, et présentent souvent les figures les plus bizarres. Cependant les cou- leurs dominantes sont le blanc, le gris et le noir; mais le matin et le soir, quand ils sont à une moyenne hauteur, les nuages ré- fléchissent différentes nuances et affectent toutes les teintes. Pluie. — Les vapeurs suspendues dans l'at- mosphère sont le résultat de l'évaporation qui a lieu sur les terres et principalement MET sur la vaste étendue des mers. Leur quantité est en proportion de la température, c'est- à-dire qu'elle varie en raison du climat, des saisons et de l'élévation du sol. Ces vapeurs s'élèvent, forment des nuages, et, lorsqu'elles ont acquis certaines dimensions et qu'elles ne peuvent plus être soutenues dans l'at- mosphère, elles se pressent, se condensent et se résolvent en pluie, qui tombe tantôt légèrement, sous le nom de brtiine, tantôt avec plus ou moins d'intensité, quelquefois en gouttes très grosses. On remarque que le nombre des jours de pluie est en raison inverse de la quantité qui tombe. Il est moindre à l'équateur et augmente à mesure qu'on s'en éloigne. De même le nombre des jours de pluie est or- dinairement plus grand en hiver qu'en été, et cependant il tombe plus d'eau dans cette dernière saison que durant la première. Il résulte des expériences faites depuis longtemps à l'observatoire de Paris que le pluviomètre placé à la surface du sol reçoit une plus grande quantité de pluie que celui placé sur la plate-forme du bâtiment, qui a 28 mètres de hauteur. Cette différence, qui est environ d'un neuvième, n'est pas TelTet du hasard, puisqu'elle a lieu chaque année. On explique cette particularité remarquable en admettant que les gouttes s'accroissent aux dépens de l'humidité de l'air en traver- sant ses couches inférieures toujours plus saturées d'humidité et souvent chargées da brouillards. Les vapeurs qui produisent la pluie se congèlent pendant l'hiver dans l'atmosphère et produisent la Neige, qui tombe généra- lement, par un temps calme, sous la forme symétrique d'étoiles à six rayons, tantôt ra- mifiés, tantôt sans ramifications. Pa.ssagère sur la plus grande partie du globe, la neige couvre de ses flocons éternels le sommet des hautes montagnes , où quelquefois elle prend une teinte rouge. Plusieurs natura- listes ont constaté que ces globules de ma- tière colorante sont de petits cryptogames du genre Uredo dont la neige est le sol na- turel , et que pour cette cause on appelle Uredo nivalis. Dans les années où la neige a longtemps couvert le sol, les fontaines sont plus abon- dantes , les récoltes sont plus sûres. En ef- fet , la neige trempe les terres plus que les MET pluies ; elle empêche la gelée de pénétrer pro- fondément dans le sol qu'elle recouvre. Ce résultat est dû à son faible pouvoir conduc- teur, d'où il résulte que non seulement elle s'oppose au passage du froid atmosphérique dans le sol, mais qu'elle empêche aussi la déperdition de la chaleur terrestre occasion- née par le rayonnement vers l'espace. De tous les Météores aqueux, la Grêle est le plus terrible et le moins connu. Elle se présente toujours en grêlons de glace ar- rondis par le frottement. Ces grêlons sont le plus souvent composés de couches con- centriques; quelquefois ils présentent la fdrme de cristaux dont les angles ont été émoussés. La théorie du célèbre Volta tend à démontrer que l'électricité forme ce mé- téore, que les grêlons sont successivement attirés et repoussés un certain nombre de fois par divers nuages chargés d'électricités contraires. Leurs couches concentriques sem- blent, en effet, indiquer qu'ils sont formés par une suite de mouillages et de congéla- tions successives ; lorsque leur poids l'em- porte sur l'énergie électrique des nuages, les grêlons se précipitent vers la terre en faisant un bruit particulier qui ressemble assez à celui que produit un sac de noix qu'on vide. La grêle précède ordinairement les pluies d'orage; elle les accompagne quelquefois, presque jamais elle ne les suit. Les nuages chargés de grêle semblent avoir beaucoup de profondeur, et se distinguent des autres nuages orageux par une nuance cendrée re- marquable. Ils sont généralement peu éle- vés. Aux approches de la grêle, l'élcctro- mètre indique que l'électricité change très fréquemment d'intensité et de nature. La grêle est plus fréquente pendant l'été que pendant les autres saisons. Elle se manifeste ikIus souvent dans les zones tempérées que éous les pôles et l'équaleur. Voy. grêle. On donne le nom de Grésil à la petite ^ré\e peu consistante dont la surface paraît comme saupoudrée de farine. C'est une es- pèce d'intermédiaire entre la grêle propre- ment dite et la neige. Le grésil se montre le plus ordinairement au printemps pendant les orages passagers et peu intenses. Voy. •BRÉSIL. Le serem est une petite pluie One qui tombe quelquefois pendant l'été , au cou- cher du ^oIeil , sans qu'on aperçoive le MET 797 moindre nuage au ciel. Au premier abord, une pluie sans nuages paraît chose extraor- dinaire. Il sufflt cependant de réfléchir un instant pour en découvrir la cause et la pos- sibilité. Eu effet, pendant la chaleur de la journée, tous les corps humides fournissent une grande quantité de vapeur aqueuse qui se répand dans l'atmosphère. Or, il arrive que la température, qui était dans la jour- née à 20 ou 22% baisse au coucher du so- leil à 14 ou 15°. La température n'étant plus alors assez élevée pour maintenir à l'é- tat de vapeur l'eau que contient l'atmo- sphère , une partie devra nécessairement se condenser et retomber sur le sol. On donne le nom de flose'e à cette innom- brable quantité de gouttelettes d'eau que l'on rencontre partout , surtout sur les plantes, avant le lever du soleil. Dans cer- tains pays secs, la rosée est assez abondante pour suppléer à la pluie et entretenir la verdure. On doit au docteur Wells la théo- rie qui rend parfaitement compte de ce mé- téore. Pendant les belles nuits d'été, la température des corps diminue beaucoup par le rayonnement du calorique qu'ils avaient accumulé durant le jour. La couche d'air qui repose sur ces corps refroidis se condense et dépose en gouttelettes une par- tie de l'eau qu'elle tenait en dissolution. Le pouvoir rayonnant n'étant pas le même pour tous les corps , le refroidissement doit être inégal , et tandis que les uns offrent à peine 1 ou 2 degrés au-dessous de l'air, il en est d'autres qui tombent à 8 et même à 10 degrés plus bas. C'est à cause de cela que l'on voit la rosée plus abondante sur tel corps que sur tel autre. Il est évident, en effet, que le corps le plus froid devra condenser une plus grande quantité d'hu- midité que celui qui le sera moins. Ce mé- téore n'a point lieu s'il se trouve des corps interposés entre la terre et les parties supé- rieures de l'atmosphère, car alors la perte du calorique par voie de rayonnement étant à peu près nulle, la température n'en sera pas sensiblement altérée. C'est ainsi que les nuages empêchent la formation de la rosée. Le vent peut produire aussi le même résultat en apportant sur les corps refroidis de nou- velles couches aériennes plus chaudes et qui rétablissent la température. Plusieurs expériences viennent confirmer ■798 MET cette explication de la rosée. On sait que les métaux ne jouissent pas au même degré que les autres corps de la propriété d'émettre leur calorique; c'esten raison de leur grande conductibilité et de la faiblesse de leur rayonnement que l'or, l'argent, le cuivre se refroidissent peu , et consequemment ne se chargent point de rosée. Les végétaux , au contraire, ont un pouvoir rayonnant très fort : aussi la rosée se dépose-t-elie plus abondamment sur les plantes. Ainsi , d'a- près ce qui précède , on est en droit de con- clure que les corps qui se refroidissent da- vantage sontailssi ceux sur lesquels sedépose une plus grande quantité de rosée. Mainte- nant on conçoit facilement que si , après la condensation de l'humidité en gouttelettes , la température descend jusqu'à 0", alors la rosée se congèle et devient gelée blanche. C'est ce qui a lieu durant les belles nuits du printemps et de l'automne , quand le ciel est serein , circonstance nécessaire , comme nous avons vu, au rayonnement vers l'espace. Cette ingénieuse théorie explique complètement aussi l'utilité des abris que les jardiniers placent au-dessus ou au-devant des plantes délicates, et qui, quoique très légers, suffisent pour les garantir des gelées blanches en les préservant de la déperdition de leur calorique. Météores électriques. Le premier de ces Météores qui s'offre à notre esprit est le tonnerre. Ce terrible phénomène, longtemps inexplicable , ne présente plus aujourd'hui de mystère. Le tonnerre n'est autre chose qu'une forte décharge d'électricité. Nous renvoyons le lecteur désireux d'en connaître les causes et les effets à l'article foudre , traité par le savant physicien M. Peltier ; nous dirons ici seulementquelques mots sur l'invention remarquable à laquelle ce phé- nomène a donné lieu , et que l'on doit à Franklin , le paratonnerre. On sait que ces conducteurs métalliques convenablement disposés méritent un degré de conQance qui ne laisse presque aucune place a la crainte. Les paratonnerres se composent d'unetige métallique pointue qui s'élève dans les airs et d'un conducteur de même matière qui descend de l'extrémité inférieure de la tige jusqu'au sol. Les con- ditions nécessaires pour qu'ils puissent pro- duire leur effet sont : 1° que la pointe de la MET tige soit bien aiguë ; 2" que le conducteur communique parfaitement au sol ; 3" que depuis la pointe jusqu'à l'extrémité infé- rieure du conducteur il n'y ait aucune so- lution de continuité ; 4° enfin que toutes les parties de l'appareil aient des dimen- sions convenables. Non seulement la foudre ne peut pas tomber sur un paratonnerre, mais elle ne peut pas non plus tomber autour de lui jus- qu'à une certaine distance. Le fluide qui sort en abondance par la pointe du para- tonnerre se répand dans l'air environnant, et, emporté par la force d'attraction que le nuage orageux exerce sur lui , il arrive iu nuage lui-même et neutralise en partie l'é- lectricité contraire dont il est chargé. Ainsi, dès qu'un nuage orageux se trouve assez près du paratonnerre pour agir, par in- fluence , sui" lui et sur les corps conducteurs qui en sont voisins, sa puissance est à l'ifl- stant diminuée par l'arrivée du fluide con- traire qui sort en plus grande abondance de la tige. A mesure qu'il approche , sa puis- sance décomposante devient plus énergique, mais en même temps il reçoit de la tige une plus grande quantité d'électricité contraire. Un paratonnerre est donc une arme qui de- vient plus efficace à mesure que le danger devient plus pressant. L'expérience a fait connaître qu'une tige de 27 pieds protège tout ce qui est autour d'elle dans un cercle de 20 mètres de rayon. Le Feu Saint-Ehne est une flamme de belle couleur violette; il se manifeste parti- culièrement sur mer, pendant les tempêtes, et parcourt, en voltigeant, les différentes extrémités des vergues et des mâts. Ce mé- téore est dû au fluide électrique qui se dé- gage par les pointes. On suit que ces der- nières ont la propriété d'attirer et de dégager le fluide : on assure que quand ce phéno- mène a lieu , on entend la décrépitation de l'étincelle électrique. Les Trombes sont beaucoup plus fré- quentes sur mer que sur terre. Ce météore est encore incomplètement expliqué; tout ce qu'on sait, c'est qu'il est dû à une co- lonne d'air qui todrbillonne sur elle-même avec une grande rapidité. Il se présente sur mer sous la forme d'un nuage qui affecte celle d'un cdne dont la base est attachée aut nuages. Une colonne d'eau s'élève dans ce MET cAne renversé, et retombe quelquefois en assez grande abondance pour submerger un navire. Au moment où la colonne d'air s'a- gite pour former la trombe, si un navire se trouve au milieu du courant qu'elle pro- duit, elle le fait pirouetter sur lui-même en tortillant ses voileset quelquefois en bri- sant ses mâts. L'électricité paraît jouer un rôle important dans le développement de ce phénomène; on y observe quelquefois les sillons de la foudre, et au moment où la trombe se rompt elle produit une grêle abon- dante. Les effets de ce météore sont si vio- lents, que lorsque les marins ne peuvent s'en écarter ils font tous leurs efforts pour la rompre à coups de canon. Les trombes sur terre se développent avec tant de violence, qu'elles renversent les maisons, arrachent les arbres, et exercent un ravage épouvantable. Quelquefois elles communiquent l'incendie , comme il est ar- rivé, en 1845, à Montville (département de la Seine-Inférieure), où de grands édi- fices ont été complètement détruits par le feu. De toutes les conjectures vagues et ha- sardées que l'on peut faire sur l'origine de ce redoutable météore , la moins invraisem- blable est celle qui la regarde commç un tourbillon d'une excessive intensité, et au- quel l'électricité ne parait point étrangère. Météores m.'vgnétiques. Le magnétisme ter- restre donne naissance à un grand nombre de phénomènes étroitement liés avec la science qui nous occupe. On sait que la dé- clinaison de l'aiguille aimantée est l'angle formé par la ligne nord et sud de la bous- sole, avec la ligne nord et sud du monde. Elle varie selon les temps et les lieux ; elle éprouve aussi des variations journalières. Il existe toujours quelque part sur le globe des lignes sans déclinaisons. Vinclinaison est donnée par un barreau aimanté suspendu par son centre de gravité. Elle n'est pas plus constante que la déclinaison ; il y a des lieux où elle est nulle, et ces lieux sont dans le voisinage de l'équateur , tantôt lin peu au nord, tantôt un peu au sud de cette ligne; ils forment ce qu'on appelle l'équateur magnétique, dont la ligne irrc- gulière fait le tour de la terre en restant toujours dans la zone équatoriale. Voy. ma- gnétisme. Le principal phénomène magnétique ap- MET 799 partenant à la Météorologie est yA^Vore po- réale, phénomène qui a déjà été décrit avec? développement, dans ce Dictionnaire, au^ articles aurore boréale et lumière. Voy. ces mots. Météore lumineux. Ces météores, compre- nant la liéfraction, le Mirage, V Arc-en-ciel, ayant tous été traités d'une manière complète, par le savant M. Becquerel , à l'article lu- mière , nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer encore à cet important article. L'exposé succinct et rapide que nous ve-: nons de faire des principaux éléments de la Météorologie montre combien celte science est fertile en applications. Il montre aussi, dans bien des circonstances, l'incertitude de ses principes, non pas pour l'explication des phénomènes , mais pour la prévision des cas donnés dans lesquels ils doivent se re- produire. Celte partie de la science est en- core presque entièrement empirique. Toute- fois il est certain que les gens de la cam- pagne, habitués à passer en plein air une grande partie de la journée, ont acquis un tact qui les trompe rarement dans la pré- diction des variations atmosphériques. Eq effet, il leur suffit de voir la marche des nuages et des vents, d'examiner l'état des plantes , d'entendre le cri de quelques ani- maux, pour annoncer à l'avance, et sou- vent avec beaucoup de précision, le chan- gement du temps. Dans l'état actuel des sciences physiques, les nombreuses observations peuvent seules nous guider dans la recherche des résultats appliqués à l'agriculture. Tout porte à croire qu'une vaste correspondance météorolo- gique , régulièrement suivie sur une grande partie du globe, nous comiuirait à d'impor- tants résultats, et permettrait de constituer la Météorologie sur des bases inébranlables. (G. D'O.) *METEORUS. INS. —Genre de la tribq des Ichneumoniens, famille des Braconides, de l'ordre des Hyménoptères , établi par M. HaWûny {Entom. Magazine), et adopté par nous {Histoire des Insectes). Ce genre est caractérisé par un abdomen dont le premier segment est rétréci en un long pédoncule; la tarière saillante, les ailes pourvues de trois cellules cubitales. Le type du genre est le M. pendulalor (Ichneumon pendulatof Latr.) (Bl.) 800 MET METHOCA. INS. — Genre de la famille des Mutellides, tribu des Sphégiens, de l'or- dre des Hyménoptères, établi parLatreilIe et adopté par tous les entomologistes. Les Mé- thoques ont des antennes filiformes, un peu épaissies à l'extrémité dans la femelle, des mandibules bidentées, etc. Le genre 3/eov, feuille). BOT. ph. — Genre de la famille des Burséracées (suivant Endli- cher), établi parEcklon etZeyher (Eraymer., II , 152). Arbrisseaux résineux du Cap. MÉTIS. zooL. ~- On donne ce nom ou celui de Mulet aux individus qui naissent de l'union de deux espèces différentes. Voy. PROPAGATION, OÙ l'ou traitera de tout ce qui a rapport à la fécondation et à la génération. *]METIL'S. INS. — Genre de Coléoptères ""'Atamères, famille des Carabiques, tribu MET des Tronratipennes, créé par Curtis ^Voy. de King's tr. lin. soc. of Lond., yo\. 17, pag. 182, pi. 15, fig. 16-!8), etaàoplé- par Guérin-Méneviile {Bévue sool., 1839, pag. 297 ) , qui le rapporte à la tribu des Harpalides. Deux espèces font partie de n genre, les M. harpaloides Curt. et splendi- dus G. M.; Tune et l'autre proviennent du détroit de Magellan. (C.) * METOCEROS. rept. — Division des Stellions {voy. ce mot) d'après M. Gray {Syn. Brit. Mus., 1840). (E. D.) *METCffiCUS. CRUST.— M Kroyeremploie ce nom pour désigner un genre de Crustacés qui appartient à l'ordre des Amphipodes, et que M. Milne Edwards rangedans sa famille des Hypérines et dans sa tribu des Hypérines ordinaires. Cette petite coupe génériqu-e est extrêmement voisine des Hypéries, dont elle ne se distingue que par la structure des pattes des deux premières paires, ces organes étant beaucoup plus courts que les suivants et terminés par une petite pince didactyle très bien formée, dont le doigt mobile porte à son extrémité un pelit ongle rudimentaire. La seule espèce connue est le Métoèque des Méduses, Melœcus medusantmKroyer {Grœl. Amf., p. 60, pi. 3, fig. 15). Celte espèce habite les mers du Groëuland. (H. L.) •METOECLS (y,£Totxoç, étranger), ms. — Genre de Coléoptères hétéromères, famille des Trachélydes, tribu des Mordellones , formé par Dejean(CaH. — Genre de la fatriille des Palmiers , tribu des Lépidoca- rynées-Pinnalifrondes, établi par Roltbœll (m Act. soc. Hafn., 1783, II, p. 525). Pal- miers originaires de l'Afrique tropicale. Voy. PALMIERS. *METTERIVICHIA (nom propre), bot. PH. — Genre dont la place , dans la mé- ibode, n'est pas encore fixée. Endlicher {Gen. plant. suppL, I, p. 1404, n. 3869) !e rnnge à la fin des Scrophularinées. Il a été établi par Mickan {Delect. Flor. et Faun. Brasil., III, t. I), qui lui donne pour ca- ractères : Calice campanule, à 5 divisions : deux postérieures, trois antérieures. Corolle hypogyne, infundibuliforme ; limbe à 5 di- visions courtes, égales. Etamines 5 , insé- rées au fond du tube de la corolle , incluses , d'inégale longueur; filets filiformes; anthè- res à 2 loges s'ouvrant longitudinalement. Ovaire à 2 loges pluri-ovulées. Style simple ; stigmate à 2 lames roulées sur les bords. Capsule coriace-ligneuse, ovale -cylindracée, à 2 loges s'ouvrant par le sommet. Les Metterniciiia sont des arbres du Bré- sil , à feuilles alternes, brièvement pétio- lées , elliptiques, très entières, brillantes; à fleurs terminales , solitaires ou nombreu- ses , ébractéées , blanches ou roses. *i\IETZGERIA (nom propre), bot. cr. — Genre de la famille des Hépatiques, tribu des Jungermanniacées-Metzgériées, établi par Raddi {in Mem. soc. liai., XVIII , 45, t. 7, f. 1). Petites herbes qui croissent sur les troncs d'arbres ou sur les rochers, rare- ment sur la terre, et surtout dans les lieux ombragés et humides. Voy. hépatiques. — Cord. {Apud Slurm., II, 19, 20, p. 57, î. 15), syn. d'Aneura, Dumort. *aiETZLERL\ (nom propre), bot. ph. — MEY Genre de la famille des Lobéliacées-Lobé- liées, établi par Presl {Monogr., 7). Herbes du Cap, Voy. lobéliacées. MEULIÈRE. GÉOL., MIN.— Syn. : Pierre à meule. Silex molaire, Quartz-agale mo- laire, etc. — On nomme ainr.i une variété de Quartz ou de Silex tantôt compacte, tan-- tôt plus ou moins caverneux ou cellulaire. Cette roche est faiblement translucide , et quelquefois même presque opaque. Ses cou- leurs sont le blanchâtre, le grisâtre, le jaunâtre, le roogeâire et parfois le bleuâ- tre. La Meulière caverneuse, ou la Meulière proprement dite, est généralement criblée de trous irréguliers dont l'intérieur est garni de lames ou de filaments de Silex. Ces ca- vités, qui communiquent rarement entre elles, sont quelquefois remplies de marne, d'argile ferrugineuse ou de sable argileux. Cette variété de Meulière est complètement dépourvue de corps organisés; mais la Meu- lière compacte , au contraire, en contient fréquemment un assez grand nombre. La Meulière forme des blocs , des rognu- res et surtout des fragments anguleux en- fouis dans des couches de sable , d'argile ou ds marne des terrains paléoihériens. On l'emploie principalement à faire des meules à moudre le blé; on s'en sert aussi pour bâ- tisse. Cette roche est commune aux environs de Paris. Foy. terrains. (C. d'O.) MEUM. BOT. PH. — Genre de la famille des Ombellifères-Sésélinées, établi parTour- nefort {Inst., 165). Herbes des montagnes de l'Europe. Voy. ombelufères. MEUNIER. zooL. — Nom vulgaire d'une espèce d'Able , le Cyprinus dobula Linn. {Leuciscus dobula Cuv. et Val.), qu'on nomme aussi quelquefois Chevaine. — Parmi les Oiseaux, le Corbeau mantelé et un Perro- quet portent ce nom. — En entomologie, on désigne aussi vulgairement sous le nom de Meunier le mâle des Hannetons, le Foulon, et principalement un Ténébrion dont la larve se nourrit de farine. MEUMÈRE. OIS. — Un des noms vul- gaires de la Mésange à longue queue. Dans certaines provinces, on donne aussi ce nom à la Corneille mantelée. *MEYEIVIA ( nom propre), bot. pn. — Genre de la famille des Acanthacées-Thun- bergiées établi par Nées (in Wallich plant. as. rar., III, 78). Arbrisseaux de l'Inde. MEZ Voy. ACANTUACÉES. — Schleclitcnd. (in !,!«- }icei>, VIII, 2ol), syn. d' Habrolhamnus , Eudlich. MEYER.4, Sclireb. {Gen. n. 1318). bot. PH. — Syn. à'Eiihijdra, Lour. *MKYEI»IA (ndin propre), bot. ph. — Genre de la famille des Composées -Séuécio- nidées, établi par De Candolle {Prodr.,Y, 670). Arbrisseaux du Brésil. Ce genre ren- ferme quatre espèces réparties par De Caa- dolle {loc. cit.) en deux sections nommées HolophylUea: fleurs disposées en capitules terminaux solitaires; involucre campanule; feuilles très entières {M. myrlifoUa, parvi- foUa, longifoUà); Glyphiphyllea : capUu\es réunis en corymbe; involucre ovale, étalé; feuilles dentées (M. hispida). *1I1EY1\IA, Link. {Jahrb., I, 3, p. 32). BOT. PH. — Syn. de Vanguiera, Commers. MÉZÉIJON. BOT. PH. — Espèce du genre Daphné, vulgairement connue sous le nom de Bois-gentil. lUEZIRA. INS. — Arayot et Audinet Servil'e. {Hisl. nal. des Hémipt., Suite à MEZ 807 fiw/f., Paris 184 3), emploient celtedénomlna- tioD pour désigner un des genres qu'ils ont créés dans la famille des Aradides, de l'or- dre des Hémiptères. MEZILM, INS. — Genre de Coléoptères pentamères, famille des Malacoderraes, tribu des Palpeurs (des Plinioi-es de Lalreille) créé par Leach aux dépens des Ptinus, et adopté par Hope {Coleopt. Manual, 1840, p. 147) et par Curtis [Brilish Enlomology, p. 232). Le type de ce genre est le Ptinus sulca- tus de Fab., espèce originaire des îles Cana- ries, mais que l'on a rencontrée en Angle- terre, ou très certainement elle avait été transportée avec des marchandises prove- nant de la partie de l'Afrique que cet insecte habite. (G.) MEZOIMEURON ([i/ffoç, milieu ; veiipov, nervure), bot. ph. — Genre de la famille des Légu m i neuses - Papilionacées - Caesaipi - niées, établi par Desfontaines (in Mem. Mus., IV, 245, t. 10, 11). Arbres de l'Asia tropicale. Voy. légumineuses. fOf DU TOME HUITIÈHZ. f^î^'f'? , ^^. ''%Aa-^^ ibS ^%vKKK ") r)// "^■,ù y^A ma r^^îNrXr- .r^'-"x\k\,' lAÏO^^:^$ 'm^ \ i / ^ÔAa^ '^'-^^^'^^'^^^^''•-^r^/^Â/^^ ^A \m -;^ ^Sfli^^l^^^i^R^ .fW ^k^âû-^n kMi ^â^m. ^^^m^ v% ^vj^tv' mM'r<;'H wm